COLLECTION
DE
DOCUMENTS INÉDITS
SUR L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE
DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
PUBLIÉS PAR LES SOINS
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
l'ar anrtô du 6 août 1906, le Ministre de l'Instruction publique, sur
l.i proposition do la Commission chargée de rechercher et de publier les
documents d'archives relatifs à la vie e'conomique de la Rëvolution, a charo-é
M. E. Bridrev. docteur en droit, de publier, les Cahiers de doléances du hail-
liaffc de Coirntin {Coutances et secondaires) pour les États générant: de 1180.
M. A. Brette, membre de la Commission, a suivi Timpression de cette
publication eu qualité de commissaire responsable.
SE TROUVE A PARIS
À LA LIBRAIRIE KRNEST LEROUX,
RUE BONAPARTE, 28.
COLLECTION DE DOCUMENTS INEDITS
L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
PUBLIÉS PAR LE '\ÏINÎSTÈRE DE l 'INSTRUCTION PUBLIQUE
-0*Cf
DEPARTEMENT DE LA MANCHE
CAHIERS DE DOLÉANCES
DU BAILLIAGE DE COTENTIN
(COUTANGES ET SECONDAIRES)
POUR
LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE 1789
PUBLIÉS
PAR EMILE BRIDREY
DOCTEUR EN DROIT
TOME DEIXIEME
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
Morcccviii
7^'
/47
T)
1
-t.3
CAHIERS DE DOLEANCES
DU BAILLIAGE DE COTENTIN
(COUTANCES ET SECONDAIRES)
POUR
LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE 1789
-^■*c=-
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Le bailliage secondaire de Valognes a compris pour la convocation 1 3i com-
munautés de paroisses ^'\ parmi lesquelles doux villes, celles de Valognes et
de Cherbourg, se trouvaient comprises à ïEtat annexé au Règlement général
du -ji janvier, et ont tenu, aux termes de l'article 28, des assemblées prépa-
ratoires de corporations. VElat des feux des paroisses du bailliage de Valognes,
Sressé par le lieutenant général d'après les procès-verbaux des paroisses et
annexé par lui au procès-verbal de l'assemblée préliminaire, accuse pour l'en-
semble du ressort un chiffre de 91, 586 feux'"', et les htals de population,
en date pour ce bailhage de Tannée 1787, lui donnent une population de
78,736 habitants'^', avec un mouvement annuel de 2,836 naissances
(1,477 garçons, 1,369 fi^cs), de 889 mariages, et de 2,675 décès
(i,36o hommes, 1,216 femmes)'"'. Les Rôles d'assignation des ordres privi-
légiés font ressortir pour la même circonscription, en dehors des réguliers,
un chiffre de 189 ecclésiastiques possédant bénéfices, dont i3o curés,
'" Liste des députés des villes , hnurgs
al communautés à l'assemblée du tiers élnt
du Ixillliage secondaire de Valngnes,
tenue le g mars ijSy, tableau sur
quatre colonnes, par paroisses. (Arrli.
nal., Ba 35, 1. 70. ^= B uij'oh, p. 6G9.)
Les communautés de Cauquigny et des
Pieux, portées sur celle liste, étaient
convoquées simultanément , la première
au bailliage de Carentan, la seconde à
celui de Saint-Sauveur-ie -Vicomte.
- Arcli. nat., Ba3r),l. ■yo^=^^Biii/.")'i,
p. 66?>. — L'état manuscrit est accom-
pagné d'une lettre d'envoi du lieutenant
général, dans hupielle il explique que
«la précipitation résullanto de la briè-
veté des temps n'a pas permis de pro-
céder à l'examen rigoureux de la po|)u-
lation respeclivcTî. (^Lettre de M. Sirard
de lieaulieu à M. le (îarde des Sceaux,
du ■'{ avril. IbidtMU.) Il fst noté en bas
du tableau lui-même que «plusieurs
paroisses ayant omis d'employer le nom-
bre de feux dont elles sont composées,
lin y a suppléé dans cet état par ap-
proximation, et sur le rolle de l'assem-
blée d'élection-'.
W Arcb. nat., Ba58, 1. iMt.
'■' Arcb. nat., D iv bis A 7, pièce l\.
Les chiffres pour l'élection (1787) sont :
N., 3,87^ (9,oiogarçons, i,804 tilles);
M., i,i39; D., 3,/i99 (bommes i,86(i,
femmes i,(333), [ \rcb.(;'alvados,C 178. |
Un des précédents élats, ceiui de
178?!, tait, à l'occasion des décès en
nier, une curieuse distinction. Il e-^t mort
eu mer celte année-là, explique-t-il,
10 hommes, rrdout 6 ont /'lé inbumés à
l'ordinaire et sont compris dans le pré-
sent, les h autres ont été ensablés dans
le rivage, n'ayant aucune marcpic de
(■atholicilé». [Ibidem. )
2 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
9 prieurs-curés, et 7 chapelains, et de 5 ecclésiastiques seulement sans béné-
fice dans les paroisses rurales, en dehors des groupements de prêtres habitués
deCherbourfretde Valognes (avec Notre-Dame d'Alleaunie). La noblesse compte
de son côté 80 gentilshommes possédant fiefs, et 19 non possédant fiefs ''>.
Adrainistrativement. les paroisses étaient comprises dans la généralité de
Caen, et pour la très grande partie de l'élection de Valognes, huit seulement
sur le nombre appartenant à l'élection de Garentan '*>. Pour les droits du roi,
elles relevaient des domaines de Valognes, de Garentan et de Saint-Sauveur-
le- Vicomte; pour les eaux et forêts, de la maîtrise particulière de Gotentin
à Valognes. Il y avait bureaux du domaine et contrôle à Valognes, Barlleur,
Briquebec, les Pieux et Saint-Pierre-Eglise ^'^^ , bureaux et juridictions des
Iraites et quart-bouillon à Valognes et Cherbourg, et pour quelques pa-
roisses de la partie sud du bailliage à Garentan <*'. Les 1 76 paroisses de l'élec-
tion de Valognes, notablement plus étendue que le bailliage, puisqu'elle
englobait en plus la majeure partie du ressort secondaire de Saint-Sauveur-
lo- Vicomte, payaient pour 1789 un peu plus d'un million, exactement
1.086.839 1. là s. d'impôts directs (taille : 9/17,822 1. 19 s.; accessoires :
i56,099 1, 18 s. 6 d.; capitation : 203,698 i. 18 s. 9 d.; corvée:
86,8771. 1 s. 6 d.; vingtièmes : 281,719 L i3 s. 3 d.; territorial :
92,572 livres; bâtiments de justice : 7,5 2 /i livres '*'). ,
Au point de vue ecclésiastique, les paroisses appartenaient toutes au diocèse
de Goutances, sauf celle de Lieusaint, cpi seule relevait à tilre d'exemption du
dioct'se de Bayeux'''^ On comptait dans le ressort un séminaire à Valognes,
et deux hôpitaux rentes, à Valognes (revenu : 1 i,/ii5 I. 9 s. 7 d.), et à
Cherbourg (revenu : 6,i6ol. 8 s. 6 d.) ^''. Les réguliers possédaient deux
<•■ Rôle de MM. les bénéficiers du de [rclectioii de Valognes], fjSS-fjSG,
Imilliafre de Valognes, assignés à com- (Arch. Calvados, C 6384.)
pai'aitre à Fassemhléc des trois ordres du '' Arrêt du Conseil d'Etat du roi
Itailliage de doutances, fixée ii;i hindi portant règlement pour h ivssm't des
j6 mars JjSf). (Grcffo de Coutaiices, différentes juridictions des traites et quarl-
|)iècc n" 26.) — Rôle des nobles possé- Itouillon, 5 juillet tjù6, avec tableaux
dani fiefs, etc. (Ibid., ])]i'ce n" !ii.) annexés des paroisses ressorlissant à
- Paroisses et communautés de (ion- chacune d'entre elles (dans Remeil des
viile, Kmondeville, Fontenay, Fr«*ville, gabelles, II, p. 898 et sniv.).
.loganviMe, le Ham, Moiilnardon, Saint- '*' Arch. Calvados, (] 4468, 8i()a,
Marcouf. ( Voir le Prospectus général iles 8i,So, 8190. Le chilTre total de vinjf-
opérations pour le départi'menl des Idillex. lièmes se dwompase en : vinj»tièmes
ojmée 17'Sg. Arch. (calvados, C /i '159.) des hiens tonds, 978,080 1. (i s,; in-
W Edit portant établissement dans dustrie, 1 ,8(i(> I. là s. ; otlices et droits,
toutes les villes du rotfminie de contrô- '^,77 « !• 1'» '^^ 3 d. {Ibtd., C 59H7.)
leurs de titr«s et actts des notaires et I.e Rôle de supplément des prirdégiés
tabellions roiiaux, notaires apostoliques pour les six derniers mois de t-jSg a
et ceux des seigneurs. Versailles, mars donné, dans l'élection de Valof^nes, une
1693, enregistré au Parlemi-nl dt^ somme totale de 60,793 I. 10 s. 8 d.
Rouen le aè aviil (dans Itecueil des (Cmn pie rendu, p. ;î9.)
édits, I, 878). Nous prenons la liste '* Sur rorijjine de cette eiKlavfi du
des bureaux existants à la tin du diocèse de Baveux, voir la note relative
xvm° siècle dans un Etat di-a biens et au ressort du bailliage de Carentan,
revenus des ecclrsiasliiiufs, bént'jices . t. I, p. 708, noie 6.
communautés, etc., affertnés pur Imnr ' Etat de situatitm des hôpitaux de
devant notaire, conliôlé* aux Uurtaux la généralité de Caeu, année 1788.
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES. 3
obUajes dhommos : Nolie-Dame-du-Vœu , de Tordre de Saint-Augustin, à
Cherbourg (revenu : 29,209 livres pour l'abbé)''', et Notre-Dame de
Monlebourg, de l'ordre de Saint-Benoît (revenu : 16,000 livres) '">; «'t
une seule abbaye de filles, celle des Dames Bénëdictines de Notre-Damc-de-
Protection, à Valognes (revenu : 9,5/ii livres de revenu aiïermé et
3,5oo enriron de faire-valoir)^^'. En outre, un convent de prêtres dits les
Herrailes de Saint- Augustin, à Barfleiir (revenu : 2,966 livres)'"'; deux
communautés de religieux mendiants, Capucins et Cordeliers, dans la ville
de Valognes^''. On comptait d'autre part, toujours dans le ressort du bail-
lage seulement, et sans tenir compte des e'tablissements situés au delioi-s qui
y avaient simplement des possessions, i4 prieurés d'hommes non conven-
tuels, savoir : les prieurés dits de Barnavast à Sainte-Croix-Hague , de Gli-
tourp, d'Esloublon à Soltevilie, d'Héauville, du Ham, de Montaigu, delà
Salle, de Saint-Martin ou de Tlf à Saoxemesnil, de Sainte-Marie à Portbail,
de Sainte-Hélaine à Omontville, de Sainte-Marguerite au Rozel, de Saint-
Pierre et Saint-Jouvin de la Luthumière k Brix, de Réville, et de Vola en la
Pernelle, les uns et les autres assez généreusement dotés'"': en outre, trois
( Arcli. Calvados, C lolilt.) Pour Tliôpi-
{al «lo VaJofjnes, on troiiveia un tlélall
plus complet dans un Etat des retenus
et charges de toutes espèces de l'hôpital
de Valognes, à l'époque du i"^ octobre
l'jSù. [ibidem, G 824.)
'■' Etat des revenus de Vub'iaii' de
Notre-Dame du Vœu, titulaire M. l'abbé
de Bayanne, année 1791. (Arcli. mun.
de Cherbourg, GG 81.) En 177^, lors
de la liquidation de la manse conven-
tuelle, le revenu totar avait été estimi-
pour Fabbé seul à 21,000 livras, et
pour les religieux à 4, 000 livrer. {E.rliait
du registre capitulaire de Notre-Dame
du Vœu, i-i septembre t^qU, Arcli.
nat., G' 69,)
'') Déclaration de M. de Talaru de
i^halmazel, évéqiie de (Mulanreii, abbé
cnmmendalaire de Notre-Dame de Moii-
tc'bourg, décembre 1790 (dans Décla-
rations de Coutancet, n 'jS , fol. f>o,
Arch. Manche, (^'^ 1 ).
'•'' Déclaration des religieuses de
Notre-Dame de Protection à Valognes,
là juillet 1790. (Arch. nat. , l)xr\, i.H.)
Les chiffres dormes au teil»', qni
sont toujours en principe ceux des
Déclarations de bénéfices de tj'jo, sont
notaliiement supérieurs h ceux de VAI-
mnnach ri»ial,q\n donne s<'ulement pour
Notre-Dame du Vœu 10,000 livres,
[»our Monlehonrff i 1,000 livres et pour
Noire-Dame de Protection 6,000 livres
de revenus.
^*' État du couvent des Augustins de
Baijleur, diocèse de Coutances, 'ih sep-
tembre 1766. (Arcli. nat., S7'i83.)
'^' Ces deux étabbssements ne possé-
daient, conformément à leur règle, au-
cun autre bien que le couvent et sou
enclos, sans rentes ni fondations. I']n
1770, lors du chapitre général de leur
ordre, les Capucins de Valognes décla-
rent : «Nous n'avons ni biens ni dettes,
mais selon notre règle nous vivons eu
tièrement dépendants de la divine pro-
vidence, demandant notre pai^n qu<»-
lidien de porte en porte.» {Etat des
Capucins de la province de ISurniandie,
1778,, Arch. nat.. G" 69.)
'*' Etat des bénéfice» du diocèse de
Coutances (ms. cit.). Pour l'apprécialion
des revenus de ces bénéhces simples,
nous n'avons que trois iléclaralions de
1790, savoir : celles des prieurs de Mel-
leville (revenu, r),i3o livres) cl de l'Iiô-
tel-Dieu de Cherbourg (revenu, l'io li-
vres), qui nous («il été conservées l'iiiie
et Taulre dans la liasse des déclarations
ecclésiastiques du district de (>lierbourg
(Arch. Manche, Q'' 18), et celle du
prieur de Saint-Martin de l'if (revenu,,
.'>20 livres), dont la déclaration est
parvenue séparément, dans le tonds de
i'ahliaye de Lessay (Arch. Manche H
()(i/i2). Pour les autres prieurés, nous
n'avons guère de renseignements plus
proches que l'état dressé en 1770 pour
le calcul des décimes de la province
/i BAILLIAGE SECONDAIIU-: DE VM.OC.NES.
prieuros-curcs dans ies paroisses de Gatteville, de Herqueville ol de la Haye
d'Ectot (prieuré dit. de la TriUle) ^''' ; une dizaine de chapelles assez faiblement
reniées ^^', et une commanderie de Saint-Jean, à Valcan ville ^^'. Un grand
nombre de ces établissements n'existaient plus d'ailleurs (pie de nom : Noire-
Dame du Vœu et Notre-Dame de Montebourg, qui avaient toujours des abbés
commendataires, n'avaient plus de i-elig-ieux depuis le milieu du siècle; cette
dernière maison était même en fait transforniée depuis 1778 en maison de
rclraite pour une quinzaine de vieux prêtres. En tout, lei Etats des religieux
de 1790 n'accusent dans le ressort qu'un chiil'rede 70 personnes (20 hommes,
5o filles et femmes) ''', et les états de population de 1787 relèvent seulement
un mouvement de k professions nouvelles (9 d'hommes et 2 de femmes),
[)our un pareil noral)re de décès en religion'*'.
Le personnel judiciaire du bailliage comprenait en 1789 le lieutenant-
général Charles-Antoine Sivard, écuyer, sieur de Beaulieu, le procureur du
roi Hyacinthe-Marie Adam, sieur des Près! y es, un lieulenaut criminel, un
lieutenant particulier, deux avocats du roi et quatre conseillers ordinaires eu
exercice. Le greffier en chef, Adrien Gourtin , a été conformément au règle-
ment le secrétaire de l'assemblée préliminaire du tiers éiai''').
ecclésiastique do Rouen, ([iii fait appa-
raître les chilTres suivanls, vraisembla-
hlement Irop faibles :
Portbail, revenu 600 livres; Barna-
vast, /i5o h'vres; Kstoublon, '100 livres;
la Luthumière, i,o5o livres; la Salle,
/ioo livres; Montaigu, (iAo livres; le
Ham, .^00 livres; Réville, Ooo livres;
Sainle-IIélaine, 800 livres; Sainte-Mar-
{jueiite, 760 livres. Aucun cliill're n'est
donné pour le prieuré de Vota. (Voir
Revenus des diocèses de la frovince de
Rouen, Arcli. nat. , G' 5^7.)
(') Les Déclarations de l'jQO ne sont
conservées que pour Gatteville (revenu,
,^),3oi 1. 11 s. 6 d.) et pour Herque-
ville (revenu, i,.5oo livres). Le prieuré
de la Taille ou de la Haye-d'Kctot, uni
à fabbaye de Cherbourg, esl porté en
177/1 pour 3,000 livres dans VEtat des
biens dressé à la date du i3 septembre
177'!, pour la liquidation de la niense
conventuelle de cette abbaye. (Arch.
nat.,G«69.)
'^) Nous n'avons retrouvé de l)éclarn-
tions de ij()o que pour Saiul-Renoit
de Cherbourg (revenu, 67 1. 9 s. 6 d.)
et pour Saint-.lean de Gonncville (re-
venu, 'igti 1. 5 s.). VEtat précité de
1770 donne pour les autres chapelles
les chilTres suivants : Saint-Nicolas d'Al-
lonne, revenu 100 livres: Chanleloup à
Montgardon, /io livres: Sitiiit-Aiidré à
Surlainville, 3o livres; chapelle du ma-
noir à Surtainville, î?oo livres; Ourville
à la Pernelle, lioo livres; Montaigu,
3oo livres; Sainl-.lacques à Fontenay,
2.')o livres. (Arch. nat.. G' b-i'].)
'■^'' La commanderie de Valcanville
élait déclarée en 1787, pour les ving-
tièmes, valoir 7,1 38 livres seulement.
(Arch. Calvados, G 6619.)
C'J Étal des religieuses, diocèse de
(joutances (Arch. nat., Dxix '1); et pour
les religieux. Etat général alphabétique
des Grands Augustins de France {Ibidem,
Dxix 10, 1. l'ia),... des Capucine,
province de Normandie . . ., et des Cor—
deliers, province de France {Ibidem,
Dxix 11, 1. i55 et 1. i()o). Le re'evé
détaillé donne par établissement :
A. Hommes : 1° les Herniites de Saint-
Augustin, à Rarfleur, 'i choristes, un
(•envers; 2° les Capucins, à Valognes,
^1 choristes, 9 convers; 3° les Corde-
liers, à Valognes, ."> choristes, !i convers.
R. Femmes: les religieuses Bénédictines
de N.-D. de Protection, à Valognes,
3() choristes, l 'i sœurs converses.
t"' Arch. nat., D iv bis l\h. En 1787,
pour l'élection, les chilTres sont de
'?. professions d'hommes , contre '1 décès
en rehgion. (Arch. Calvados, C 178.)
''•) Rôle de la capitatioii des officiers de
justice , arrêté te :> a février 1 -jSj), élec tion
de Valognes. ( Arch. Calvados, C 81 3o. )
VlLLl-: DE VALOGNES.
ASSEMBLEES PRIMAIRES.
YILLE DE VALOGNES '.
A. ASSEMHLÉES PREPARATOIRES DES COIU'OU \TI(»NS.
(Lt's pièces de celle série n'ont pas élé relronvées'-'.)
B. Assemblée générale de la Ville.
1. PrOCKS-VERBAL d'\SSRMI!LKE.
(Ms. Archives de la Manrhe, série II. n. ci, liasse Caliiors de doiéanres de Valognes. II,
pièce no» colve. Oriffiiial signé. Inédit.)
Procès-verbal d'assemblée du tiers état de la ville de Valo^nes,
en V hôtel de ville dudit lieu.
Aujourd'hui jeudi 5 mars i78().
En l'assemblée du corps municipal de la ville de Valognes'^',
(1-2 3) — (1) Arrondissement de Va-
lo{][nes, canton de Valognes. Le pré-
sent procès-verbal ne donne pas le
nombre de feux de la ville de Va-
lognes; VEtat des feux ne le fournis-
sait pas davantage; mais sur une récla-
mation spéciale do la Cliancellerie, li'
lieutonanl général île Valognes répond
le 2.5 avril : rrLe règlement de Sa Ma-
jesté ayant détermine- le nombre de. re-
présentants de chacune des villes de
Valognes ot de Cherbourg, je n'avais
point pensé à faire mention de la quan-
tité de leurs feux sur l'état que j'ai eu
l'honneur de vous envoyer des diverses
assemblées de mon ressort. . . Pour sa-
tisfaire à vos derniers ordres, j'ai été
obligé de recourir aux ofliciers de ces
deux villes, et aussitôt leur réponse
reçue, je m'empresse de vous en faire
parvenir le résultat, (|ui porte le nomiii'o
des feux de la ville de Valognes à i ,()()9 ,
et de celle de (Cherbourg à !>,()iS()."
Illettré de M. Sivard de Beanlii'it à M. le
Garde des Sceaux, du 2.) (irril, Arch.
nat. , Ba 35, 1. 70 = B iii/ô^, p. 697.)
Po1>ULATioN. L'Etat de population di-
visé par villes du roijauiiie de France,
dressé en 1789 et dont l'administration
s'est servie pour les opérations de la
convocation, donne à la ville de Valo-
gnes ime population de à,']'.]^ habitants.
(Arch. nat., Div bis, /17.) (le chiffre
est probablement trop faible. Nous
avons en effel im Dénombrenicnl beau-
coup plus soigneux, fait «par rues
et maisons, donnant par chacune le
nombre de mâles et de femelles'?, à la
date du 1" octobre 177'!. Ce dénom-
brement fait apparaître au total :
1° Ville de Valognes : 2,3i39 mâles,
3,079 ff femelles"; ensemble, 5,oii per-
sonnes; a" Aileaume bourgeoisie: 356
mâles, i()8 «femellesn; ensemble,
8a^ personnes. En ajoutant i38 per-
sonnes «pour les ménages qui étaient
à la campagne et dont on a rempli les
lignes après coup, savoir 78 mâles et
()0 fenielles'i, le total donne 0,363 per-
sonnes, dont 3,768 mâles et 3, 600
«femelles'?. (Arch. (lalvados, C i85.)
D'aulri' part, i-n 179^, un nouveau
6 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
convoquée tant au son de la cloche que des avertissements parti-
culiers, par devant nous, maire et échevins de ladite ville, sont
comparus Messieurs :
Le Bienvenu Dutourp, Dufour La Hervere, Rouxel, Chaulieu,
Dénombrement accuse 6,978 liabltants.
(Arch. nat., Div bis, 5i.) ha dillV-rcncc
avec lo chiffre de lySy est {rappante
dans l'un et l'autre cas, et ne peut s'ex-
pliquer qu'en supposant que VEtal de
population donne le chillre de la paroisse
Saint-Malo de Valognes seule, sans la
partie de Notre-Dame d'Alleauine com-
prise f en bourgeoisie". Mouvement de
la population en 17H7: N. 182, M. ^16,
D. 29. La population actuelle (avec
l'ancienne paroisse d'Alleaume réu-
nie) n'atteint que 5,7^16 habitanis.
— '-' La ville de Val(){[nes avait en 1 789
des corporations de^ métiers régulière-
ment instituées. ]j''E<lit d'août 1 779 , qui
y avait rétabli, comme flans la plupart
des \illes normandes, le ré|;ime corpo^
ratif supprimé en 1776, y avait créé
96 couunu liantes, le même nombre
qu'à Coutances et Saint-Lô, dont on
trouvera la liste dans l'IUat des commua
naulés dans les villes d'Auinnle, liolhec,
Caudebec , etc. , annexé à l'Edit de 1 779 ,
et reproduit avec lui dans Houard, I%ct.
anal, v" Arts et Métiers, I, 108. La
convocation de 1789 devait comprendre
en outre un certain nombre de commu-
nautés d'arts libéraux, avocats, procu-
reurs , grelliors , notaires , médecins ,
chirurgiens, et aussi les différentes juri-
diclioiis de la ville, oUiciers du bail-
liage du lieu, de la vicomte et police,
de l'élection, des traites et gabelles,
des eaux et forêts, ollicicrs <lu bailliage
d'Alençon en Colentin, en sorte (ju'on
peut estimer à une quarantaine environ
le nombre des assondilées (jui auraient
dû être convoquées aux termes du rè-
glement de janvier. 11 est d'ailli'urs lort
présumabln que, comme partout, dos
communautés lireut délaul, que d'autres
peu nombreuses se réunirent, et (|u'en
délinilive le nombre des assemblées pré-
paratoires fut sensiblement inférieur à
ce chiffre. Sur la tenue même di's assem-
blées, nous savons très jhmi de choses. Le
2() février, le lieulenant général Sivard
de iîi'anlieu écrivait à l'inlendant : «Les
esprits sont génér.dement assez tran-
quilles dans ce canton; et j'ai lieu de
croire que le concours au bien général
sera assez imiversel. Je m'attends néan-
moins à quelques réclamations et à
(pielques protestations de la par-t des
dilTérents corps et corporations, et par-
tic,ulièr(!ment vis-à-vis de l'hôtel de
ville de Valognes, contre la composition
duquel nous avons différent mémoires.»
Il ajoutait d'ailleurs qu'il ne croyait
pas que ces actes eussent d'autre objet
que «d'empêcher la prescription des
prétentions respectives^ , et qu'il aimait
à se persuader qu'ils ne pourraient ap-
porter tr aucun empêchement aux déli-
bérationsn. (Arch. Calvados, C 6358.)
— <') Le corps municipal de Valognes
se composait en 1789 d'im maire, de
trois échevins, d'un procureur-syndic
et d'un secnUaire-j'refïier, formant le
ff bureau ordinaire de i'iiôlel de ville^i,
et de six tr notables habilantsj? , pris
parmi différents corps et communautés
spécialement désignés, qui formaient
avec les premiers le «rconseil général de
la villei. Tel était le régime institué en
dernier lieu par un lièfrleiiumt du a t jutn
fjj'j,pouy radininistration municipale
de la ville de Valofrnes (Arch. nat., Ba
3.T , 1. 70) , dont nous donnerons quelques
extraits en apfx'udice à ce volume.
Le corps municîpd ainsi constitué
aurait du régulièrement être électif,
mais par suite di' mano'uvies que nous
exposerons plus loin, sous l'article IV,
3:i" du cahier {infrà, p. 37), les olli-
ciers désignés une première fois par le
roi en 1777 avaient réussi à se faire
continuer par brevet dans leurs places,
encore que la ville eût racln'té, au prix
de Q,ooo livres payées comptant, tous
les offices municipaux. (.IrrcV du Conseil
du SI février «77.91 et Quittance de fi-
nances du t 6 janvier 1761, Arch. Cal-
vados, {] iaô3, laôl).) La municipalité
se trouvait par suite ainsi composée en
1 789 : Maire : le chevalier Dinnesnildot:
échevins : MM. Besnard-Duchcsne, lieu-
tenant particulier criminel: du Méril,
médecin: et Lebarhanchon ; ^iroriocur-
VILLE DE VALOGNES. 7
Desprès, Hubert, Lefèvre, Gallis de Mesnilgrand, Gourtaux Des-
fontaines, Grisel, Vicq, David, Drouet, Guérin, Lelarjje, Motet,
Heurtevent de Premer, Le Goupil, Poiilas, La Pierre, Jennef,
Moitier, Le Riche, Le Maître. Tliion, Le Carpentier, Doguet,
Hautonne, Jauvry, Laisné, Leforestier, Mathey, Dannet, Lefran-
çois, Quentin Lcriche, Avoinne, Nehout, Travert, Benoist, An-
drois, L'Ecalier, Loir, Valogne, Picquet, Hamon, ÎNicolle, Folliol,
Tolmer, Le Cocquier, V astel et Hébert,
Tant dans les séances précédentes que celles de ce jour, de
laquelle sont absents MM. Rouxel, Hautonne, Folliot, Tolmer,
Tous représentants des différentes corporations, corps et com-
munautés de cette ville, des bourgeois et habitants, ainsi qu'il
résulte des actes de déhbération qu'ils nous ont exhibés, lesquels
pour obéir aux ordres de Sa Majesté portés par ses lettres don-
nées à Versailles le 26 janvier 1 ySc) pour la convocation et tenue
des Etats généraux de ce royaume, et satisfaire aux dispositions
du règlement y annexé, ainsi qu'à l'ordonnance de M. le lieute-
nant général du bailliage de Valognes''*, dont ils nous ont déclaré
avoir une parfaite connaissance, tant par la lecture qui vient de
leur en être faite, que par la lecture et publication ci-devant faites
aux prônes des paroisses de cette ville, et par les publications et
alFiches pareillement faites à l'issue des messes au-devant des portes
principales des éghses paroissiales, nous ont déclaré s'être rendus
en la présente assemblée, où ils vont s'occuper en premier lieu de
la rédaction de leur cahier de doléances, plaintes et remontrances ^"^K
En effet, ayant vaqué le samedi 28 février de matin et de re-
levée, le lundi matin tous ensemble, et par commissaires l'après-
midi dudit jour, ainsi que le mardi et mercredi de malin et de
relevée, et le jeudi matin et l'après-midi, tous assemblés, ils nous
ont représenté ledit cahier qui a été signé de tous lesdils repré-
sentants et par nous après 1 avoir coté par première et dernière
page, et paraphé nr vnrielur au bas d'icelle.
Et de suite lesdits représentants après avoir mûrement délibéré
sur le choix des députés qu'ils sont tenus de nommer en confor-
syiidic, Gallis de Mcsniigrand; tP'^.f' [;an, imprimeur libraire, 1789 . 8 pnjjes,
fier, Moulin; uotahlex : Gravé de in-'i". ( Exemplaire aux Arcliives niuiii-
La Rive, vicaire f^énfrai; A. des Près- cipales de Cherbourg, A A (Ui.)
lyes, Bellolorest, Le Roy, Heurtevent de ''' Les certilicals de publication et
Premor, lieutenanl du pcmicr chirur- afTiclia^je des pièces de la convocation
ipen du roi. ( Arcli. (iaivados, (]. 1257.) dans la ville de Valojjnes sont conservés.
('' Ordonnance de M. le lieutenant (Arcli. Manche, s. B, n. cl., Cahiers de
général du bailliafre de Vnlofrnes. \ (JhiT- Valojrnes, I.) Voir infrà, p. 7^0, le
bourg, (le l'impriinerie de P. Clamor- texte de la première de ces pièces.
8 BAILLIAGE SR:C0ND\IP,E DE VALOGNES.
mité desdites lettres du roi et du rèjjlement y annexé, et les voix
ayant été par nous recueillies en ladite manière accoutumée, la
pluralité des suffrages s'est réunie en faveur de Messieurs :
Du Méril, Bernard-Duchesne, Desfontaines Courtaux, Grisel ,
Le Goupil et Lecalier de la Rozière'^', qui ont accepté ladite com-
mission et promis de s'en acquitter fidèlement. Ladite nomination
des députés ainsi faite, lesdits représentants ont en notre présence,
remis auxdits sieurs le cahier afin de le porter à l'Assemblée qui
se tiendra le 9 mars de la présente année devant M. le lieutenant
général du bailliage de Valognes, et leur ont donné tous pouvoirs
requis nécessaires à l'effet de représenter le tiers état de cette ville
(!n ladite assemblée pour toutes les opérations prescrites par l'or-
donnance susdite de M. le lieutenant général dudit bailliage,
comme aussi de donner pouvoirs généraux et suffisants, de pro-
poser, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner
les besoins de l'Etat, la réforme des abus, l'établissement d'un
ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration,
la prospérité générale du royaume et de tous et chacun des sujets
de Sa Majesté.
Et de leur part lesdits députés se sont présentement chargés du
cahier de doléances de ladite ville; et ont promis de le porter à
ladite assemblée, et de se conformer à tout ce (|ui est prescrit et
ordonné par lesdites lettres du roy, le règlement y annexé et l'or-
donnance susdalée, desquels nomination de députés, remise des
cahiers, pouvoirs et déclarations, nous avons à tous les susdits
comparants donné acte. Et avons signé avec eux notre présent
('^ Lu dépiilalion do la ville de \ alo-
gnes u'esl, point proportionnelle à si
population. La ville avait été ranjjée , (^n
ellél, dans la classe de celles régies par
rarlicle XXVI du Règlement royal du
'.>J\ janvier, et dont le nombre était dé-
terminé directement par l'autorité; il
lui avait été ainsi attribué 6 députés.
Voir ['Ktat par ordm alphabétique , con-
tenanl In wnnu des villes des pays d'élec-
tion qui doivent eiivuyer plus de quatre
depiitÉfs, Imprimerie royale, 17H9, in-Zi"
(texti; reproduit dans A. BnETTE,op. cit..
pièce n" XXXVIlIi), t. I", p. 101).
Qu('l(pies-uns des députes de Valo-
gnes ont joni^ nu 7'ôle dans la suite des
événements de la période révolution-
naire :
Do MÉnii, (Georges), médecin et
écbevin de la ville de Valognes, était
depuis i7f>7 membre de l'assemblée du
dépaitement de Valognes, pour l'ordre
(In tiers état: il apparl(>nait au bureau
dit ff du Bien public, du commerce et do
l'agriculture ".
Bkuniri) Duchesne (Guillaume), Heu-
lenant particulier criminel et avocat du
roi au bailliage de Valognes, premier
écbevin de la ville, était depuis 1787
procureur-syndic de l'assemblée du dé-
partement de Valognes, et membre de
l'assemblée provinciale de Basse-Nor-
mandie pour l'ordre du tiers étal; il fui
élu député du bailliage de (lotentin
pour le même ordre dans la séance du
•TtC) mars (Arch. nat., B iii/5A , p. ^^^^ï})
et fut en 1790 un des trois commis-
saires nouiniés pour la formation du
département de la Manche. (Voir A.
Buettk, Les Constituants , p. 98.)
VILLE DE VALOGNES. 0
procès-verbal ainsi que le duplicata qui sera remis auxdits députés
pour constater leurs pouvoirs. Et le présent sera déposé aux ar-
chives de cet hôtel de ville. Lesdits jour et an.
Lefedvrk, DuFOun de la Hervere, Le Bucnvenu-Dutourp,
Chaulhîu, Deseontaines Couhtaux, Desi'uez, HuBEirr,
Gbisel, Gallis de Mesnilcband, Vicq, Guérin Digul-
viijj:, Motet, Drodet, Lelarc.e, Le Goli'h., Hei r-
TEVENT DE Premeu, Poutas, L.-Picrre Jacquklin,
F. Laisiné, Thion, Lemaitre, Coquierre, Lericiie,
p. Dannet, Mathey, h. Benoist, Jaivry, Doguet,
Le Carpemier, J.-F. Vastel, Fr.-Guillaume Nehoit,
Jean Piquet, Gaspard Androis, P. Le Ru:he, P. Fo-
restier, MiRET, Jennet, Jean-Baptiste ^K;o^LE, Avol^E,
HAAI0^, Loir. Jean Valogne, Hébert, Raphaël Tra-
vers, Bernard, Du Meril. Lebarb\nchon, \jT. Cheva-
lier Dumesmldot'".
(') Quelques-uns des signataires du
procès-verbal de Valogiies peuvent être
identifiés :
DiiFOUR DE LA Hervèbe (ppénom in-
connu) élait conseiller au bailliage de
Valognes et membre de l'asseuiblée du
déparlement de Valognes, pour l'ordre
(lu tiers état.
Le BiENVENU-DoToïKP était lieutenant
de police du bailliage, Heortevent de
Premer et CuAULiED étaient conseillers,
le premier an bailliage de Valognes, le
second au petit bailliage d'Alençon eu
(lotentin. (Voir Rôle des njficicrs dp judi-
cature, année ijSq, Arch. (lalvados,
C 8i3o.)
I)esprez[-des-Longcuamps] (Ambroise-
Félix), né à Saint-Lô le 1 1 mars 1^56 ,
était avocat au Parlement, et |)ourvu
depuis le lA mai 1783 de la charge
de lieulenant des eaux et forêts en la
maîtrise particulière du Cotentin à Va-
lognes. (Arcli. nat. , V fnH.) Elu en
1790 administrateur du déparlement
de la Manche, il fut vice-président du
directoire départemental, et le 9 so|)-
temhre 1791 fut nommé dé'puté de la
Manche à l'Assemblée Législative. Par
la suite, nous le voyons inspecteur des
eaux et forêts, et de nouveau, à la dat(!
du -îi germinal an viii, élu conseiller
général de la Manche. (Voir Kusciuski,
Assemblée Législative , p. 79, i3o.)
Hubert (Pierre-(;harles-François), né
à Valognes le ai mai 1769, d'une fa-
mille de robe. Sans grand rôle pendant
la Révolution, il était conseiller à la
cour impériale de Caen , quand il fut
élu le i3 mai 18 1 5 par le département
du Calvados représentant à la Chambre
des Cent-Jours. Maintenu par la Res-
tauration, il mourut à Caen, le 99 juil-
let 1899.
Lecarpentiek (Jean-Baptiste), né à
Hainneville, le 1" juin 1759. Il était eu
1789 huissier, pourvu de la charge de
«commissaire-receveur ancien allernatil
et triennal des saisies réelles du bail-
liage (le ValogncS" (provisions du
12 décembre 1787, Arch. nat., V
599); et il figure vraisemblablement
à l'assemblée comme député de sa
corporation. Peu remarqué à ce mo-
ment (il payait cependant 196 I. i3 s.
/i d., et avec les h s. pour livre,
1.59 livres de capitation, ce qui sup-
pose une certaine aisance), il ne lut
pas envoyé à rassemblée de Coutaiices,
et n'entra dans la politique qu'en 1790
comme membre du districl de Saint-
Lô, fut successivement la même aimée
chef de légion de l;i garde nationale.
10
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, ncrie li, n. cl., liasse Caliiers de Valo[fnes, I, pièce non cotée.
Original signé — Ed. Lecacheux : Documents pour servir à l'histoire de Monlebourir, I,
p. i84 à 907.)
Cahier des pouvoira, instructions, plaintes cl doléances
de rassemblée du tiers état de la ville de Valognes.
L'assemblée des citoyens du tiers état de la ville de Vaiognes,
réunis aux termes des lettres de convocation données à \ ersailles
le a/i janvier dernier pour conférer tant des remontrances, plaintes
et doléances, que des moyens et avis qu'elle a à proposer en l'as-
semblée générale des Etats de la nation, et pour élire, choisir et
nommer des représentants. Recommande de la manière la plus
expresse à ceux qui seront choisis de porter au pied du trône
l'hommage de leur amour et de leur inviolable fidélité à la per-
sonne sacrée de Sa Majesté. Jamais sentiments ne furent plus vifs
et mieux mérités; que la nation soit unie et d'accord avec son roi,
les malheurs de la France vont disparaître. Nous en avons pour
garants ses intentions pures et ses bienfaits : rappelons-les, puisque
c'est un nouvel aliment donné à notre confiance et un nouveau
motif donné à notre union.
N'est-ce pas Louis XVI qui à son avènement à la couronne
rendit à ses peuples ses anciens tribunaux et rappela à leurs fonc-
tions des magistrats longtemps regrettés''^?
Il rendit à la société des victimes de l'animosité des ministres
et de leurs créatures, les châteaux forts évacués attestèrent sa bien-
puis en 1792 administrateur du dépar-
tement et le 7 septembre 179a lut élu
représentant de la Manche à la Conven-
tion (vote: la mort). Envoyé en aoûl
1798 en mission extraordinaire dans
les départements de la Manclie, dllle-
et-Vilaine et des (iôtesKln-Nord, il di-
rijfea la défense de Gran ville et exerça
jusqu'au 9 tlierniidor un pouvoir sans
limites. Impliqué dans le moiiveimnt
insurrectionnel du 1" prairial, il lui
incarcéré, puis aniiiislié le 6 Lruinairi'
an IV. Rentré à Valo(Tiies comme simple
a[jent d'affaires, il lut banni en nSid
tomme régicide, essaya de rentrer en
France, lut arréti', condamné à la dé-
portation et enlirmé au iMonl-Sainl-
Michel, où il mourut le 37 janvier 1899.
(Voir Giikfhev, (Mnvenlioiinels, p. 35,
i/iA.) On trouvera une bibliographie
(incomplète) de ses œuvres, discours
rapports et proclamations presque exclu-
sivement, dans A. Pluqiet, Bibliogra-
phie de Ja Manche, p. Q09-ai3.
'') Edit portant rélahhssement dei an-
ciens oj/icirrs du Parlement de Pari»,
Versailles, novembre 177^1, enregistré
en lit de justice du li novembre 1776.
(lsAMiiEi\T, Anciennes lois, t. \XIII,
n" 73 cl 83, p. 43, 73.) L'Édit simi-
laire portant rétablissement du Parle-
ment de Rouen est d'octobre 177! et
lut enre{;istré seulement le même joiu-
19 no\embre.
VILLE DE Wr^OGNES.
11
faisance et sa justice ^'^. La servitude personnelle qui subsistait
encore dans quelques provinces a été abolie '-' ; le monarque a été
plus loin dans ses domaines, il y a supprimé la mainmorte réelle '^';
la question préparatoire a été proscrite dans tous les tribunaux''^,
et la vie a été rendue aux déserteurs ^^'.
Sous son règne, la caisse d'escompte a été établie f*^^, le pavillon
('^ Le cahier fait allusion vraisembla-
blement soit aux mesures d'amnistie
(jui avalent précédé lo sacre du roi,
11 juin 1775, soit aux libérations de
prisonniers qui furent la conséquence
du lamoux Rapport de M. de Malesherbes
sur h's lettres de cachet et détentions
arbitraires, de septembre 1775 (cité
seulement dans IsiImbkbt, XXIII, a/t3,
n" 399). îNous ne rencontrons en effet
dans les recueils courants aucune me-
sure législative d'ensemble à laquelle on
puisse rapporter notre texte, à moins
qu'on ne veuille coniptei- comme telle
la Déclaration concernant la mise en
liberté provisoire , à V occasion de la nais-
sance du Dauphin, des prisonniers dé-
tenus dans les prisons de Paris, Ver-
sailles,gjuin 1789. (/Ak/., XXVII, 209,
n" i65.5.)
(*' Edit portant suppression du droit
de main-morte et de la servitude person-
nelle dans le domaine du roi, Versailles,
août 1789. (IsAMBERT, XXVI, 1 89 ,
n° 1169.) Il n'est pas absolument exact
de dire que cet édit axait prononcé
l'abolition de la servitude personnelle;
le roi se bornait à «éteindre et suppri-
mera dans tout le royaume le droit de
suite des seigneurs (art. 6). Pour b?
reste, l'édit donnait seulement des faci-
lités particulières et dispensait de toute
taxe ou indemnité les seigneurs laïcs
ou ecclésiastiques qui se porteraient à
alTrancliir de la condition servile ou
main-mortable les personnes ou les
terres de leurs seigneuries (art. 5). La
suppression générale de la main-morte
n'a été prononcée que j)ar l'article i"^
di's décrets dits du U aoi'it. [Décret por-
tant abolition du réfrime féodal , des
justices seijnieuriales , des dîmes, etc.,
dans DuvERGiER, Collection des lois, 1,
p. 33.)
On ne connaissait d'ailleurs pas en
Normandie la servitude personnelle.
^'* Edit précité. Les articles i à 3 de
ce texte suppriment dans toutes les terres
du domaine, même dans celles des en-
gagistes, la main -morte personnelle ;
l'article k proclame que f^les héritages
main-morlables, silués dans nos terres
et seigneuries ou dans nos domaines en-
gagés, et possédés par des personnes
franches ou main-mortables'p seront dé-
clarés libres, sous la seule charge envers
le domaine d'une redevance d'un sol de
cens par arpent seulement, «ledit cens
emportant lods et ventes, conformément
à la coutume de la situations. (Loc. cit.,
(*' Déclaration concernant l'abolition
de la question préparatoire, Versailles,
aA août 1780. ( IsAMBERT, XXVI, 073,
n" i38i.) Sur l'abolition parallèle de la
question préalable, et sur le caractère
provisoire de ces mesures, voir notre
note sous le cahier de Bricqueville-la-
Blouetle, art. Sa (au tome 1", p. 3o3).
(') Ordonnance portant, entre autres
choses, modération des peines contre les
déserteurs, Versailles, 1 9 décembre 1775.
(IsuiBEUT, XXllI, 9G8, n" 39').) La
seule peine appliquée jusqu'à cette date
avait élé la mort, sans distinclion des
cas. (Edit de juillet 1 OOS , Ordonnances
des 1" juillet ijat, a5 décembre ij-'i^i,
aï) mars i']liS et ij65.) A la veille d;
1789, toute la matière venait, après
plusieurs amnisties partielles, d'être co-
difiée en quelque sorte dans une loi
d'ensemble : Ordonnance concernant lii
désertion, Versailles, 1" juillet 1780
(dans IsAMBKRT, XXVIII, n" aaJii,
p. 189 à 908).
'"' M. Lecaclieux imprime, par inad-
vertance sans doute, la «caisse des
coinptesn (op. cil., p. 98.^). H s'agit de
V Airét du conseil portant établissement
d'une caisse d'escompte, Versailles,
gi mars 177G. (Isamuert, XXIII, /1/19,
n" /il 3.) (i'était un rétablissement plus
qu'une création nouvelle; une caisse
d'escompte avait été établie une pre-
mière fois en janvier 1767, mais sup-
primée dès le ;n mars 1769.
12
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
français a réparé avec honneur, et la honte de lu guerre précédente
a été effacée.
De nouveaux canaux sont ouverts à la navigation ''*, et l'art
cherche à vaincre la nature pour donner une nouvelle force à la
marine royale.
Les non-calholiques commencent à jouir d'un état civil en
France *2', et les citoyens recouvrent leurs droits; de grands désor-
dres se trouvent mêlés sans doute à ces heureuses réformes, mais
la gloire du roi n'en est pas moins pure. C'est à ses vertus que
nous devons le bien, le mal a été le fait de la surprise et de l'er-
reur.
C'est pour les écarter à jamais de sa personne qu'il appelle la
nation auprès de lui; voilà les vrais conseillers du roi, ils sont
incorruptibles. Uéunis dans une des premières assemblées élémen-
taires des Etats généraux, c'est à vous de concourir à la régénéra-
tion qui se prépare; pénétrés de respect pour d'aussi augustes
fonctions, nous nous en occuperons avec zèle, mais avec circon-
spection.
Nous proposerons d'abord un moyen qui nous paraît indispen-
C Sur l'entreprise générale des ca-
naux fluviaux sous lo rè{jne de Louis XVI
(arbèvement du canal du Languedoc,
construction des canaux de Picardie, de
Bourgogne, de Briare, du Loing, etc.),
voir les textes nombreux réunis à la
table d'IsAMiiERT, v" Canaux, j). ^8.
La Normandie n'avait pas jusque-là bé-
néficie personnellement, sauf pour le
canal de (iisors, de ces utiles trava;ix
[uiblics, bien (pfelle eût contribué pour
une part considérable dans les déjten^es.
Voir W'UtpI concprnanl l'imposilion ilc
8 on, 0 00 livres destinée aux dépensis
tant des ennau.r de Picardie et de Ihur-
l[0(fne et de la naei^raliim de la rivière
de Charente, que des autres nurrai'es de
cette nature, relatifs au pnifrrès de la
navigation, Versailles, juillet 1777,
Arcb. Calvados, (] ']^i. (La part levée
sur la généralité de V.aen est de 33,970
livres.)
La lin du paragrapbe fait allu>i()n
manifestement aux travaux du port el
(le la digue de Cberbourg, entrepris
depuis 1 777, commencés eiïeclivemenl
après la paix de 1788, mais encore
bien peu avancés en 1789. (Voir la noie
sous le caliier de (ilierbourg, art. 'm,
inj'rà, p. G'i.)
t^' Édit concernant ceux qui ne font
pas profession dans la religion catholique ,
Versailles, novembre 1787. (Isambert,
XXVlII, ^79, n° 94i5.) La réforme
généreuse de Louis XVI paraît bien
n'avoir présenté pour la région de ^ a-
lognes qu'un intérêt assez relatif. Les
protestants, i)eu nombreux déjà au
xviii" siècle dans le pays (voir Wadding-
TON, Le protestantisme en Normandie,
p. 8 ) y avaient depuis la révocation de
l'Édit de Nantes totalement disparu. Rn
avril 1788, le subdéléj^ué de Valognes
répond à l'intendant qui lui deman-
dait des renseignements sur la situa-
tion des protestants de son ressort,
à propos des cimetières que l'édit
enjoignait de mettre à leur disposition :
tfll n'existe dans aucunes \illes et cbefs-
lleux de mon département aucun non-
catbolique.n (Arcb. Calvados, C i5i6.)
Kt celte assertion parait bien véridique,
car tandis que les Anbives de l'inten-
dance ont conservé pour les années
1788 et 1789 un assez grand nombre
de déclarations de mariages et de décès
passés, aux termes du nouvel édit, de-
vant les lieutenants généraux dans les
bailliages de Caen, de Vire, de Saint-Lô
el de Tincbebray, aucune pièce de celle
VII.I>E DK VAL0(;NES. 13
sable pour que ce soit la nation qui statue avec le roi sur le sort
de la nation; nous nous attacherons ensuite à raffermissement de
la constitution monarchique; l'ordre, l'économie et l'aisance dans
les finances viendront après; et à la suite quelques objets particu-
liers d'une grande importance.
Bien pénétrés qu'une réforme générale sera le fruit d'une bonne
constitution, et que tous les abus ne peuvent disparaître à la fois,
nous présenterons cependant des objets de détails, dont les maux
nous sont sensibles et cuisants, parce qu'ils nous environnent de
près et touchent à tous les points de notre surface.
C'est d'après ces vues que la présente assemblée donne par le
présent acte aux personnes qui seront choisies par la voie du scru-
tin ses pouvoirs généraux pour la représenter aux Etats, y pro-
poser, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner
les besoins de l'Etat, la réforme des abus, l'établissement d'un
ordre fixe dans toutes les parties du gouvernement, la prospérité
du royaume, et le bonheur tant commun que particulier de tous
les citoyens '•'.
I. Vote par tête aux Etats généraux. — L'opinion et le désir
de l'assemblée étant que les délibérations soient prises aux Etals
par les trois ordres réunis, et que les suffrages soient comptés par
tête, elle donne mandat spécial à ses députés de proposer et re-
quérir que cette forme soit suivie, elle les charge d'employer tous
leurs efforts pour la faire adopter, en développant les principes qui
la rendent plus constitutionnelle et les grands avantages qu'on en
doit retirer.
Si des motifs dont on ne peut pressentir l'intérêt légitime, ni
augurer le succès, paraissent éloigner sur ce point le sentiment gé-
néral, les députés feront usage pour l'obtenir de tous les moyens
de conviction tirés de la justice, de la raison, et du patriotisme si
puissant sur les cœurs vraiment français; ils pourront même adhé-
rer aux tempéraments les plus convenables qui seraient consentis
par la pluralité des opinions; et pour les préparer, ils proposeront
natuifi n'existe pour le ressort do Valo- cliaiiger iiii mot, la foimiilc n'jjiilioio
r[nes.(VoirArch.Calvados, Ci.568-ir)3o.) de pouvoirs demandée par l'admiiii-
(') On reconnaîtra sans peine dans stration. La remarque nVsl pas inutile
cette formuli' de mandat les termes à faire, car la ville de (iherboin-jf , tout
mêmes du /V(;fès-îv'r/^a/ d'n.iiipmblée an- au contraire, n'a consenti à donnera
nexé au Hèglement du 9J1 janvier 1789 ses députés que des pouvoirs restreints
(texte dans Archives [larlementaires, et un mandat strictement impératil.
p. (>'.>,8). Les délibérants de l'assemblée de Comparez le ca'iier de la ville de Clier-
Valognes ont adopté, sans presque en bourg, arL i" [infrà, p. 3o).
Vi
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
qu'il soit demandé civaiil tout aux députés des deux premiers ordres
s'ils ratifient et accordent l'abolition des privilèges pécuniaires et
des impôts distinctifs d'ordres. Leur recommandant de ne jamais
perdre de vue que l'égalité des représentants du tiers avec ceux des
deux autres ordres, ordonnée provisoirement par le roi ' , doit être
fixée dans l'assemblée de la nation, et que cette décision serait in-
suffisante si les voix se comptaient par ordre et non par tête'^'.
IL Constitution. — L'opinon et le désir de l'assemblée étant
encore que la nation parvienne à jouir d'une constitution solide et
raisonnable, qui fixe d'une manière précise et assure à jamais tant
les droits respectables du trône, que les droits essentiels du peuple,
elle donne mandat spécial 5 ses députés de réunir tous les efforts
de leur zèle pour atteindre avant tout à ce grand objet. L'assemblée
déclare qu'il lui paraît être le seul prix digne aux yeux de la nation
des sacrifices qu'elle a déjà faits et qu'elle se dispose à faii'e encore
pour le soutien de l'Etat.
Elle recommande à ses députés de se conduire sans cesse par les
trois maximes suivantes qui doivent rester fondamentales dans la
Constitution :
r Que la France est une monarcbie , le roi étant le chef de la
nation, et l'autorité souveraine résidant en sa personne sans par-
wQue la nation française est libre et franche sous son roi, l'au-
torité souveraine ne pouvant s'exercer en matière d'impôt que par
'*' lii'snllal du (loiiHfH louchant les
EtatH génératLv , Vers.Tilles, 37 dôcom-
bre 1788. ffLo roi ayant entendu io
rapport qui a clé fait dans son Coiisoil
j>ar le uiinislro de ses finances, relali-
\einenl à la convocalion prochaine des
Etats géneraax, Sa iMajeslé a ordonné
ce qui suit : . . . Art. 3. Que le noml>re
des députés du tiers état sera éyal à
celui des deux autres ordres réimis, et
que celle proportion sera e'tablie par
les lettres de (onvocation." (Isambert,
XWIIJ, (583, n" ;'.:)3r).) I.e Rapporl
fuit au roi en son Consoil par le minislrr
fie tes fiiHirieet, ay déceinhre t~HS, (|ni
était joint à fa décision en question,
prt^entc en effet le doubienienl du tiers
comme une mesure (irovisoire, prise en
vue des jMwliains Ktals seiik'ment, cl
sous réserve de «c (ju'ils verront eux-
mêmes à décider jiour l'avenir.
'*' Le cahier ne fait que reproduire ,
en termes presque identiques, les vœux
qu'avait adressés au roi , à la fin de
Tannée pn'cédenfe, rassemblée d'élec-
tion ou de département de Valognes,
relativement aux formes d'élection et
de délibéralicm des prochains Etats
{généraux. L'assemblée avait demandé en
etVet : i° la représentation directe du
tiers élal; î>° le vote par lète et non par
ordre, au sujel duquel elle s'exprimait
ainsi :
«Puisqu'il nous est permis de faire
connaître nos vœux, nous ajouterons
que nous désirerions que les voix ne
soient point cueillies par ordre, mais
conformément aux rèf^en>€nts faits pour
les assemblcM-s provincial»» et à ce que
nous avons proposé p>ur les États pro-
vinciaux.- {E-rtniit (le la séancf de l'ox-
xemhlée de \ el(^r,}tx . fenur le ar) octnhri'
i7^S,Arch.nal.,Ba.35,l. 70 = 8111.5/1,
p. 106.)
VILLE DE VALOGNES. 15
le consentement de la nation et avec le secours de ses délibérations
et de son conseil en matière de législation , ce qui ne fait que régler
et non diminuer l'usage légitime du pouvoir souveiain;
«Que chaque citoyen français est personnellement libre et franc
sous la protection du roi et la sauvegarde des lois, en sorte que
toute atteinte portée soit à la liberté individuelle, soit à la stabilité
des propriétés, autrement que par l'application des lois et par l'in-
tervention des tribunaux ordinaires, est illicite et inconstitution-
nelle''l "
Conformément à ces maximes, l'assemblée autorise ses députés
à demander : i° que le retour périodi(|ue des Etats devienne le
régime permanent de l'administration du royaume; que l'intervalle
de leurs assemblées successives soit fixe; et spécialement, que l'épo-
que de la seconde tenue qui devra suivre procbainement les Etats
de J 789, soit déterminée pour trois ans au plus lard;
2° Qu'il soit statué qu'à chacune de ces assemblées il sera traité
de toutes les matières relatives à la quotité, à la nature et à la per-
ception des subsides, à la législation et à l'administration générale
du royaume , et qu'à l'avenir aucune loi* essentielle * '-^, aucun emprunt
et aucune levée de deniers ne puissent avoir lieu que par le con-
cours de l'autorité du roi et du vœu ou du consentement de la na-
tion ;
3° Qu'il n'y ait point *^^^ au moins pour le présent* de commis-
f'' Ces trois niaxirat's, (jno le manu-
scrit a renfermées entre guillemets, s-»
retrouvent textuelU^ment dans le catiier
de la ville de Saint-Lô, articles 1 à .i
(infrà). On ne saurait douter qu'elles
n'aient été empruntées à quelque mo-
dèle courant dans la province, à quel-
qu'un de ces projets de cahiers si noni-
breux qu'avait fait éclore rauin>ncc de
la conTocation des États généraux. Nous
n'avons pu toutefois en identifier sûie-
ment la provenance; le cahier de Thou-
rel renferme bien (au paragra[(he Cf)n-
stitution, art. 1", 9 et 6 , dans IIippevi ,
Cahiers, I, 3o5) les mêmes idées,
mais la forme est sensiblement dilTé-
rente. Or l'emprunt du cahier doit avoir
été textuel, puisqu'on retrouve la même
citation en termes expW's dans le cahier
de Saint-Lô, et très légèrement remaniée
seulement dans le cahier du tiers état du
baiUiage d'Alençon , paragraphe Consti-
tution, art. i" et a (dans Hippkvu,
Cahiers, 1, 5).
'*' Le mot t'sscnlirlle a été ajouté en
interligne. Les articles ci-dessous sont
manifestement inspirés du Cahier de
doléances de la ville de Rouen (cahier
de Thooret), (|ui, imprimé à un grand
nombre d'exemplaires bien a\ ant la con-
vocation de rassemblée dont il est censé
émaner, avait été répandu dans toute
la [irovînce. On comparera par exemple
à Tarlicle i" ci-tlessus l'article lo du
chapitre 1'% Constitution nationale :
rcArf. 10. Que le retour périodique
des htats généraux est le régime de
la nation et doit être à l'avenir le ré-
ginje {lermanent de l'administration du
royaume.
rArt. tt). Que les États généraux
fixeront l'époque de leurs assemblées
futures et successives, en différant ce-
pendant jusqu'à la tin de la prochaine
session pour déterminer celle de leur
prochaine réunion^ , etc. (HippBii, Ca-
hiers, I, p. 3i6, 3i«.)
'■^'' Le passage entre les signes ** a
K)
HAIfJJAGE SECONDAIRE DE VALOGNKS.
sion Intermédiaire des États. Cet établissement pourrait être fu-
neste* malgré les avantages qu'il pourrait présenter*;
4" Que le pouvoir judiciaire qui est une branche de la puissance
executive, et ([ue Sa Majesté fait exercer en son nom pnr les offi-
ciers qu'elle institue, soit maintenu dans toute l'étendue de l'au-
torité qui lui est propre; qu'aucune évocation illégale, aucun éta-
blissement de commissions extraordinaires, aucun acte du pouvoir
absolu ne puisse suspendre ni détourner le cours de la justice
réglée; mais en même temps, pour assurer aux tribunaux le main-
tien de la considération qui leur est due et à la nation toute l'uti-
lité qu'elle en doit retirer, qu'il soit pourvu elïicacement à la réforme
des abus relatifs aux tribunaux et à l'exercice de la justice tant
civile que criminelle; qu'il soit établi une ligne de démarcation
certaine qui prévienne la confusion, si funeste à la chose publique,
des objets d'administration et de ceux qui sont du ressort de la
juridiction;
5° Que du sein des États généraux il sorte une constitution
d'Klats particuliers en chaque province, dont l'établissement soit
sanctionné et l'organisation approuvée par eux; Etals particuhers
qui comme autant de ramifications de l'assemblée nationale parti-
ciperont à son autorité, en étendront l'influence sur toute la surface
du royaume, veilleront à l'exécution de ses arrêtés, et seront
chargés de tous les détails de l'administration intérieure en chaque
territoire.
[6"] Les députés feront valoir spécialement et dans toutes leurs
forces les droits particuliers de la Normandie au rétablissement de ses
États provinciaux, qui ont été suspendus et non ant'antis; rétablis-
sement fondé sur la constitution j)rimilive, sur ses chartes conser-
vatrices, sur la promesse récente de Sa Majesté; — rétablissement
(pii doit avoir lieu pour elle indépendamment de ce qui pourrait
être décidé pour les autres provinces qui n'ont jamais eu d'Etats,
— mais rétablissement que l'assemblée consent obtenir par le
concours du vœu des prochains Etals généraux, ainsi que la nou-
velle organisation dont ces Etats particuliers auront besoin tant pour
t'Ic bifl'c, puis rclal)li sur lo niamiscrit.
Le vœu relatif à IVxislence d'une cinn-
mission inlermédiairo avait vlô évidem-
uicnl discuU'. Le mémoire précil»' de la
ville de Valofjnes pour le rét;ihlissement
des Ktats provinciaux admetlait snns
difTirullé une rommission inlermédiaire
des Ktals : "Sa Majesté sera suppliée,
disait-il, il" Que les Ktats provinciaux
auront une conmiission interuK'diaire,
(|ui puisse sui>re et lairo exécuier les
arrêtés pris j)ar rassemblée?», et il ajou-
tait à rarlicle suivant : frEnlin si cette
forme était l)onne pour les Etals pro-
vinciaux, ue serait-il pas utile de la
conserver pour les Etals jfénéraux, en
tout ce qui peut du moins leur être
ai)plicalilo.»» (Adresse des maire et éche-
vins de la ville de Yalofrnes , 3 novembre
ijSS, Arcli. nal., Ba :U) , 1. 70.)
vif .LE DE VALOGNES.
17
faire le bien réel de la province, que pour s'assoilir au ic'gime
d'administration gi'néralc qui serait jugé par l'assemblée nationale
plus convenable au bien commun de tout le royaume, en propo-
sant pour modèle ceux du Daupbiné'^'.
[7"] Mais l'assemblée déclare qu'en consentant de s'adjoindre sur
ce dernier point au régime commun d'administration qui sera décidé
par les Etats, elle n'a d'autre intention que celle de lier les inté-
rêts de la province à ceux du reste du royaume, et de faciliter la
régénération générale par l'uniformité de principes et de gouver-
nement, mais qu'elle réserve formellement tous les droits particu-
liers de la province dans le cas où, par quelque raison que ce soit,
les Etals généraux se trouveraient bors d'état de remplir les vues
importantes cjui les déterminent.
L'assemblée convaincue de la loyauté des intentions de Sa Ma-
jesté, de la sincérité de ses promesses royales et du patriotisme du
ministre actuel, n'aurait rien à ajouter à cette partie des pouvoirs
de ses députés si l'instabilité des événements n'obligeait pas la na-
^'* Ce passage est presque lextuelle-
n)cnt emprunlé au caliier de la ville de
Rouen (caliier de Thouret), où nous
lisons en termes exprès :
«Art. 26. Que les députés de ce bail-
liage fassent valoir spécialement et dans
toute leur force les droits particuliers
de la province de Normandie au réta-
blisserai'nt de ses Klals, rétablissement
fondé sur sa constitution primitive, sur
ses chartes conservatrices et sur les pro-
messes récentes de Sa Majesté, réta-
blissement qui doit avoir lieu pour elle
indépendamment de ce qui jiourrait
être déclaré pour les autres provinces
qui n'ont jamais eu d'Etats.
trAnT. 27. Qu'il soit (b'daré, par les
députés, qu'en consentant di; s'adj(jindr<!
pour le rétablissement et la composition
des Ktats do la province au régim(; com-
mun qui sera adopté par les États gé-
néraux, l'assemblée actuelle n'a d'autre
intmtioa que celle de lier les intérêts
de la province à ceux du reste du
royaume, et de faciliter la régénération
générale par l'uniformité des |)rincipes
du gouvernement; mais qu'elle réserve
tous les droits particuliers de la pro-
vince, dans le cas où, jjar quebjue rai-
son que ce soit, les £tats généraux se
trouveraient hors d'élat de remplir les
vues importantes (jui la déterminent. i
(HiPi'EAu, Cahiers II, Gig-Sao.)
L'emprunt est flagrant. Mais on re-
marquera que le moclèle a été interpolé ^
une addition a été faite , qui en change
considéral)lement la [ ortée , relativement
à la composition des futurs Etats géné-
raux sur le modèle de ceux du Daupltiiie'.
C'est qu'en eOet, dès la fin de l'année
précédente, les habitants de Valogiies
avaient à ce point de vue leurs idées
arrêtées : frDans l'état actuel, écrivaient-
ils, les deux premiers ordres ont des pri-
vilèges et des exemptions dont le tiers étal
ne jouit pas; le dernier est le plus nom-
breux et celui qui paye le plus. Il est
donc juste et é(piilahle ([u'il ait des le-
présentants en nombre égal à celui des
deux autres; le clergé, qui est moins
nombreux, pourrait, sans blesser la
justice, avoir un nombre de représen-
tants moins grand cpie la noblesse, et
nous voyons (|ue cela vient d'être établi
ainsi dans la nouvelle formation des
États du Dauphiné.» [Extrait du rc-
jristre des délihrralionx de l'Iwtet de
ville de Valogues, 3 novembre i-j8^.
Arch. nat. , Ba 35, I. 70 = Bin/bî,
p. 59 1.)
18 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
tion à affermir les bases de la constitution contre les vicissitudes
possibles d'un avenir moins heureux pour elle.
Cette prévoyance nécessaire est le seul motif qui la porte à re-
commander à ses députés :
r De ne s'occuper de l'octroi des subsides rpi'après que le
règlement de la constitution aura été préalablement délibéré,
accordé et sanctionné;
2° De proposer, lorsqu'ils s'occuperont des subsides, que tous
les impôts actuels soient annulés et révoqués, pour être remplacés
par des impôts nouveaux; ou du moins par une cession nouvelle de
ceux qu'il serait trouvé bon de conserver; afin qu'il ne subsiste plus
désormais un seul impôt qui n'ait reçu cette limitation qui sera
incorporée à son établissement, de n'être octroyé qu'à temps et
pour la durée seulement de l'intervalle à courir jusqu'aux Etats
dont l'époque sera fixée, après laquelle ils cesseront tous de plein
droit si les États généraux n'étaient pas rassemblés, pour les re-
nouveler*; pourquoi il sera fait un nouveau Code fiscal, clair et
préris*(i) ; ^
3° De proposer qu'il soit statué et déclaré par les Etats qu'à
l'avenir la nation ne reconnaîtra aucun impôt comme légalement
établi, et ne se réputera garante et prenable d'aucun emprunt,
lorsque n'ayant point été accordés ni autorisés par elle en assem-
blée d'États généraux, ils ne seraient revêtus que d'un simple
enregistrement dans les cours : déclaration concordante avec celle
(0 Le passage eniro les signes ** a
été biffé, puis rétabli. L'imitation du
projet do Thourct s'y continue encore
très netteuient; le projet contenait les
dispositions suivantes qu'il suffit de rap-
proclier :
«Art. 46. Qu'ils ne s'occuperont de
l'oclroi des subsides qu'après que le
règlement de la constitution aura été
préalablement délibéré, accordé et sanc-
tionné.
«Art. 49. Que tous les impôts sans
distinction, tant les anriens qui pour-
ront être conserves (jue ceux ()ui seraient
à étal>lir nouvellement, prennent leur
origine dans la concession libre des pro-
chains Ktals, en sorte qu'aucun, sans
exception, ne soit |)erçu à l'avenir en
vertu d'une création ancienne, mais
seulement sur le titre nouveau qui ré-
sultera de l'octroi des Ktats.^ (Hippkau,
Cahiei-s, 11, ;<9/i-3s5.)
L'assemblée départementale de Valo-
gnes avait, dans sa dernière séance,
arrêté, en termes plus précis, ses vœux
sur la réforme des impositions. Consta-
tant, comme le fait le cahier, la masse
excessive des impositions de l'élection
de Valognes et l'impossibilité pratique
de songer pour le moment à une dé-
charge générale , ils ajoutaient: «Une
seide ressource vous reste, messieurs,
pour diminuer le poids d'impôts de
votre déparlement, c'est de rectifier
autant qu'il sera en vous les vices de
leur répartition. Nous en avons cru re-
connaître un assez grand nombre dans
le département de la taille et dans les
rôles de la capitation noble; nous ne
vous parlons que de ces deux objets,
parce que nous n'avons point été à
portée de faire d'observations sur les
autres." {Assemblée d'élection de Valo-
gnes, rapport du Bureau des impo-
sitions, séance du a8 octobre j'jSS,
{'ho y".)
VILLE DE VALOGNES. 19
de la magistrature ([ui mettra pour jamais la nation et la magistra-
ture à l'abri de l'abus des enregistrements forcés, de r(''soluti()ns
désastreuses dont les refus d'enregistrer ont été l'occasion , et qui
consolidera la Constitution en annulant d'avance le seul supplément
par lequel on pourrait penser à remplacer un jour les Etats géné-
raux.
m. Finances. — L'opinion et le désir de l'assemblée sont que
la Constitution ayant été solidement fixée, les députés s'occupent
ensuite d'établir l'aisance, l'ordre et l'économie dans les finances,
de reconnaître exactement l'étendue des besoins réels de l'État,
celle de la dette publique, et de régler sur ces connaissances les
sacrifices patriotiques que la dignité du trône, le maintien de la
foi publique et la nécessité du service dans les divers départements
pourront imposer au zèle de la nation.
L'assemblée croit ne devoir prescrire à ses députés aucun plan
fixe d'opérations et de délibérations sur cet objet de leur mission ,
parce que leur conduite en cette partie est nécessairement dépen-
dante des ouvertures qui leur seront faites de la part du gouver-
nement, et des lumières qu'ils acquéreront par les renseignements
communiqués aux Etats, par leur travail personnel et par leurs
conférences avec les autres députés.
Elle désirerait cependant :
[i^l Que la vérification des besoins et de la dette publique fut
faite par l'examen détaillé de chaque espèce de besoins et de dettes,
en les prenant par chaque département, et leur assignant une caisse
particulière dont les ministres seraient responsables envers la na-
tion, afin de connaître sur chaque objet la source des abus, et d'v
appliquer le remède en même temps que le secours.
[a"! Elle désirerait que les impôts à octroyer pussent être distin-
gués en deux classes bien déterminées par leur dénomination : savoir,
en subsides ordinaires , affectés à l'acquit des dépenses fixes , annuelles
et permanentes, dans lesquelles seraient comprises les rentes })er-
pétuelles; et en subvention extraordinaire et à temps affectée à
l'extinction des dettes remboursables à époques fixes et au payement
des rentes viagères f'I
'•) Le veu du cahier est encore pris pemianentes, dans lesquelles seraient
dans le projet de Tlioiirel : comprises les rentes perpéinclles, et en
ffAni. 53. Que les impôts à ortroy.'r sultventions extraordinaires et à lem[)s,
soient distingués en deux classes bien alleclées à l'exlinction des dettes rem-
déterminées par leur dénomination , sa- l))ursablesà époques fixes et au payc-
voir, on subsides ordinaires, affectés à ment des rentes viagères.75 (Hippkaii,
l'acquit fies dépenses fixes, annuelles et Cahiers, II, 395.)
20 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[o"] L'assemblée désirerait même qu'il fût possible de libérer dès
à présentie trésor royal de ces deux dernières espèces de cbarges,
ai'm que l'impôt envers l'Etat se trouvant réduit à la somme con-
statée de ses besoins fixes et ordinaires, et l'Etat n'ayant plus à
pourvoir qu'à cette espèce de dépense, il s'établît à l'instant même
un ordre clair, simple, indestructible, qui serait la sauvegarde la
plus assurée contre le renouvellement du désordre. Elle en aperçoit
deux moyens qu'elle autorise ses députés de proposer aux Etats :
Le premier est, à l'énard des dettes à époques fixes, que la con-
servation des domaines devenant plus nuisdde qu'avantageuse à la
nation au moyen de l'engagement qu'elle contracte de pourvoir par
ses contributions à tous les besoins de l'Etat, les domaines soient
aliénés, à la seule exception des forêts; que les deniers qui pro-
viendront des ventes soient employés au remboursement des dettes
à époque, et s'ils ne paraissaient pas devoir y suffire, qu'il fût
pourvu à fexcédent, * sans qu'on puisse inquiéter les possesseurs
paisibles de|)uis ho ans*'*'.
La seconde est, à f égard des renies viagères, qu'elles soient
prises dès à présent par les provinces à leurs cbarges, réparties
entre elles à raison de leurs forces contributives, et les contrats
royaux convertis en contrats sur les provinces: de manière que
cbacune dans son district pourrait satisfaire à l'acquittement de sa
quote-part de la manière qui lui paraîtrait plus convenable, et
qu'elles profiteraient des extinctions au fur et [à] mesure quelles
arriveraient.
[h"] L'assemblée pense que le régime des subsides borné au taux
des charges ordinaires , du subside à temps , du subside qui ne puisse
être prorogé ni augmenté que par une assemblée d'Etats généraux,
oblige de prévoir les besoins inopinés d'une guerre qui surviendrait
dans fintervalle d'une tenue d'États à l'autre. Elle désirerait encore
(pi'il y fût pourvu parle moyen le plus simple et le plus expéditiL
(" Le passage entre les signes * * a ensemble produit commun, 337 '• ^ s-
clé ajouté en ' interligne. Le domaine .5 d. (Arch. Manche, A 3:565.)
de la ville de Valognes appartenait au Les contrôleurs dos vinglièmes por-
roi et se trouvait, en 1789, en partie lenl, en 1787, pour la ville de \alo-
en régie directe, en partie engagé à gnes, un revenu <Iomanial do 6o,()()8 11-
M. le duc d'Orléans. vres (dont 16,918 pour le domaine en
Nous n'avons pas de renseignements régie et 53,i5o pour le domaine en-
sur ce qu'il pouvait y avoir dans la ville gag'^); "lais '' <"*' cortain qu'ils ont
même de,domaine fiolTé ou autrefois centrali.se au clicf-lieu beaucoup de
aliéné. V Élat de 17,90 n'y accuse que produits du domaine autres que les
des renies de fiefs rîionlant à 97 bois- biens-fonds, en particulier les olTices.
seaux de froment, mesure réduite à (Anli. Calvados, C 6-0 19.) Sur le pro-
18 |)()ts, /il I. 1.5 s. 8 d. en argent, duit total du bailliage, voir la note ^ous
el 1 I. 7 s. 9 d. pour menues rentes l'arlicle iv, S^ 3'i, injrà, p. 38, note 1.
VIIJ.K \)K VALOCÎNES.
^1
Ce moyen pourrail olre de sl-ilucr que, dans le cas de ^ruerre,
ia masse des impôts octroyés pour le service ordinaire serait aug-
mentée d'un ou deux sols pour livre, sous la dénomination de crue
(l(> Puerre, pour faire face tant aux intérêts d'un emprunt, non en
rentes viagères, mais à épocpies fixes de remboursements, qu'à un
excédent annuel applicable à l'extinction de l'emprunt ''^
Au surplus, l'assemblée déclare qu'en manifestant ses vues et
ses opinions sur ce dernier article, elle n'entend pas les proposer
à ses députés comme un plan fixe auquel ils soient tenus de s'ar-
rêter, mais comme de simples instructions, qu'ils pourront coui-
muniquer aux Etats pour n'y être prises en considération qu'autant
(ureiles ne se trouveront pas écartées par des vues préférables.
IV. Objets pAinicuLiEns. — Examinant ensuite quelques objets
particuliers dont il est spécialement important que les Etats géné-
raux s'occupent, l'assemblée a autorisé ses députés à demander:
1° Que la liberté personnelle des citoyens soit mise à l'abri des
atteintes auxquelles elle est exposée par l'usage arbitraire des lettres
de cacbet, et par les enrôlements forcés de la mibce tirée au sort
soit pour le service de terre ou de mer ^2';
2° Qu'il soit interdit aux gouverneurs ou commandants de pro-
vinces d'emprisonner un citoyen sur la simple dénonciation de port
d'armes ou d'en avoir cbez lui pour sa défense;
3" Que la liberté de la presse soit autorisée, avec les modibca-
(^) La même idée se retrouve toujours
dans le projet de Tliouret :
trAiiT. 55. Qu'it soit stntué par les
Etats que, dans le cas d'une guerre qui
surviendrait inopinément dans l'inler-
vallc d'une tenue d'fitals à t'autre, la
masse des impôts octroyés pour le ser-
vice oïdinaire sera augmentée d'un ou
plusieurs sols pour livre, sous la déno-
mination de cr\ip. do guerre, pour taire
face aux inlérèls d'un emprunt qui' cette
circonstance Tendrait très pressant pour
la défense de l'État. » ( IIiim-eau , Cahiers ,
11,395.)
'•-'> La ville de Valognes, bien qu'elle
entretînt pour son propre compte une
milice bourgeoise, était sujette au re-
criuement des milices ])roviuciales; elle
fournissait au ri'giiucut de Basse-Nor-
mandie, bataillon de Saint-Lô. En 1788,
d'après le dernier état de tirage, elle
avait présenté 167 garçons inscrits; de
ce nondirc, un avait étt' di'claréyHiy^cr/,
O/i exempts, a 6 infirmes, i5 trop pe-
tits. Il était resté (ia garçons poiu- tirer
au sort entre eux les quatre miliciens
demandés à la ville. {Helwé des p)-n-
cès- verbaux de tirage de l'année l'jSS,
élection de Valognes, Arcti. (ialvados,
C 1916.)
La proportion de miliciens pris au
sort (1 sur Aa inscrits) est évidenuuent
assez faible. Elle se trouvait pourtant en
cette année 1788 plus forte ipi'à l'ordi-
naire. Do 177^1 à 1778, en ell'el, pour
ime pério(l(^ (juiucpientiale, la ville de
Viilogmes n'avait au seivice (pie 9 mili-
ciens; la moyenne des bomnies deman-
di'S cbatpie anni'c au tirage n'était que
de a ou 3 seulement. [Uelevé nénéral
du nombre de miliciens fournis dans
l'élection de Valognes de lyy'i « 'yy"*^»
d'après contrôle. Arcli. Calvados, (] 19a 9.)
Ce n'est pas, on' en conviendra, un
cliillre de levée excessif p ur une ville
de 7,000 liabitanls.
99
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lions nécessaires pour garantir l'ordre public et l'honneur des par-
ticuliers;
li" Que toutes les gênes qui arrêtent l'essor du comuierce et la
prospérité des manufactures soient abolies, et qu'il soit pourvu sur-
tout taiit à l'abus des arrêts de surséance devenus arbitraires, qu'aux
désavantages actuels du traité de commerce fait avec l'Angleterre,
et de l'arrêt de conseil du 3o août 178/i, relatif aux colonies-";
5" Qu'en octroyant les nouveaux impôts, il n'en soit établi ni
conservé aucun qui marque une différence d'ordres pour la contri-
bution ; et que l'égalité proportionnelle de répartition soit ordonnée
entre tous les citoyens indistinctement ^2';
''' Traité de navigation et dfi com-
merce entre la France et la Cra/»/*'-
Â?;-et«^'*ic. Versailles, 96 soptembro 1786.
(IsAMBERT, XXVIII, 2/18, n" 9282.)
Arrêt du Conseil concernant le C(nnnierce
étranger dans les îles françaises d'Amé-
rique. Versnilies, 3o août 178'!. (Isam-
BERT, XXVII, 459, n" 1986.) Sur les
conséquences de ces deux mesures pour
la Basse-Normandie, voir ce que nous
avons noté sous le cahier de Granviile,
art. i5 et art. 28 (au tome I", p. laa,
n. 1, et 125, n. 1).
W La ville de Valognes était privilé-
giée pour la taille depuis ie commence-
ment du wiii" siècle; ses bourgeois
avaient obtenu en i^of) du roi Louis XIV
un abonnement, pour lequel ils s'impo-
saient eux-mcuies. Us payaient les au-
tres droits royaux. Voir Arrêt du Con-
seil accordant à In ville de Valognes
l'abornement à la taille, 11 août ijoù,
reproduit in extenso par M. A. Fagart,
Les impôts directs payés à Valognes au
xvin'' s?èc/fi( dans Mém. Soc. archéolog.
de Valognes, t. V [1899], p. 92 sq. ).
Impositions pour 1 789 : tarif, 9, 1 5o li-
vres; capilation bourgeoise, 8,7^12 1.
17s.; corvée, 1,807 1- 2 s. 10 d.; ving-
tièmes, 12,913 livres 19 s. (dont pour
biens-fonds, 10,628 I. i3 s. 9 d.; in-
dustrie, 8a6 1. 9 s.; oiïices et droits,
i,'j58 1. 5 s. 3 d,); impôt territorial,
845 livres; bâtiments de justice, 282 i.
Au lotal, 33,239 1. 19 s. 10 d.
Nous possédons le dernier liôle de ré-
partition de la capilation bourgeoise,
pour l'année tj'^f)- Le rôle comprend
910 lignes de contribuables, dont A G,
qui appartiennent à divers titres aux
jiuiiliclidiis, soûl classées à part (olli-
ciers du bailliage, 8; avocats, 19; pro-
cureurs, 5; huissiers, 3; avocats en
l'élection, h; huissiers d°, h; huissier
des eaux et forêts, i; notaires, 2). Les
domestiques des nobles et privilégiés
sont réunis aussi en i3i cotes, sous ie
nom de leur maître et non pas par cote
individuelle. Le reste comprend 781
cotes de personnes qualifiées tr bour-
geois» , sans indication de profession ,
dont /)o3 pour la ville, les autres pour
les écarts. Les cotes sont classées, ainsi
que l'avait demandé récemment l'as-
semblée provinciale , par tranches succes-
sives et graduellement progressives d'im-
position, — mode intéressant qui nous
permet de nous rendre compte approxi-
mativement de la répartition des forlimes.
ÎN ous voyons, en effet, que sur les 7 3 1 cotes,
5i '1, c'est-à-dire prescpie les trois quarts,
ne passent pas ii livres; les deux tiers
même ne payent pas 5 livres (c'est-à-
dire n'ont pas un revenu présumé de
100 livres). Sur les 187 cotes qui dé-
passent 1 1 livres, 95 encore n'atteignent
pas al livres; sur les 92 au-dessus de
21 livres, on n'en compte que 3o payant
plus de 4o livres, 20 i^eulement pajant
5o livres. Au sommet, enfin, deux con-
tribuables seulement payent 100 livres,
cliillre maximum des cotes imlividuelles.
(Arch. Calvados, C 8127.)
Nota. — Pour avoir un tableau com-
plètement exact, il faut tenir compte
(|uc, d'autre part, il y a, à Valognes,
une centaine d'ecclésiastiques (|ui ne
payent |)as la capitalion; (jue le rôle de
la capilation noble comprend 55 per-
sonnes domiciliées payant, au total,
8,683 livres (la plus haute cote est de
973 livres, la moindre de 6 livres);
VILLE DE VALOGNES.
23
()" Oii'il soit pourvu à une meilleure administration des forets,
et à l'encoura^jenienl tant des plantations que de la découverte et
de l'exploitation des mines de charbon de terre, afin de prévenir
la disette totale de la première espèce de combustible, et de rendre
pour la seconde la nation indépendante de l'étranger;
[7°] L'assemblée propose de demander à celle du bailliage
principal, à Coutances, qu'avant de procéder à la nomination des
députés, le territoire soit divisé en quatre parties égales, qui four-
niront chacune, eu égard à leur population et leur contribution,
une députation ; ce serait le moyen pour que des cantons différents
par leur sol, leur culture et leurs ressources eussent des députés
qui les connussent suffisamment'''.
Elle engage encore de proposer la nomination de quelques dé-
putés de plus, afin que la représentation restât complète, quand
bien même quelqu'un des seize députés serait arrêté par (juelque
empêchement insurmontable*-'; elle espère que les présidents, les
orateurs et les députés du tiers état recevront les mêmes honneurs
qu'ils rendront à ceux des deux autres ordres, en faisant les pre-
mières avances, cédant le pas et les premières places.
[8"] Tous les v(eux de l'assemblée se réunissent pour demander
la réforme du Code civil et criminel; la révision en parait indis-
pensable à la vue de cette multitude de lois éparses dans les ordon-
nances, édits, déclarations, qui se modifient, s'étendent, s'abro-
que celui des officiers de justice com-
prend 8't personnes, payant A/i8^i li-
vres; enfin, qu'il existe aussi un rôle
particulier des employés des fermes,
comprenant 20 personnes, (axées en-
semble pour 3.36 1. iT) s. 11 d., et un
rôle des exempts et priviléjfiés du tiers
étal, 5 personnes payant seulement en-
semble i58 1. 5 s. Au total, sans les
ecclésiastiques, i6'» personncss payant
à la capitation privlléjjiée iS,-iU'] 1. 1 s.
!•> (I. (Voir Rnle de capilutiutt di'x
nobles, Arcli. Calvados, C 8683; dex
officiers dejinlice, G i6a8 ; des emploijés ,
Le Supplément des privilégiés , pour
les six derniers mois de 1789, s'est
élevé, à Valogncs, à 8,200 livres.
( Compte rendu , p. 22.)
'■' Cf. le cahier du tiers état do
l'assemblée préliminaire du tiers état
du bailliage secondaire d'Avranclies ,
art. 1", et la note sous ce texte (au
t. I, p. 698, n" 1). Les olliciers du
bailliage de Valognes avaient protesté,
quelques semaines plus tôt, conlre la
forme adoptée pour la convocation des
Etats par le Règlement du slt janvier,
et demandé , dans des termes que re-
produit visiblement le cahier, que la
députation du bailliage lût choisie dans
les bailiiagesprincipauxet démembrés eu
égard à leur population et à leurs roii-
Iri/jutions respectives. «Le bailliage de
Valognes, expli(|uaient-ils, présente une
étendue comparable, une population
plus nombreuse, une masse d'imposi-
tions plus grande que le bailliage de
Coutances, dont il est démembré; il ne
pourra, néamnoins, comparaître à l'as-
semblée de ce bailliage que par dépu-
tés, et il a tout lieu de craindre l'in-
lluence et la prépondérance locales.»
(Les officiers du ù(nlliage de Valognes
à M. le Garde des Sceaux, 19 lévrier
1789. Arch. nat., Ba F)5, l". 80 =
B 111/5/1, p. 625.)
(') Il n'a été donné aucune suite à ce
vœu du cahier; le bailliage de Colentin
n'a pas nommé de députés suppléants.
24
BAILLIAGE SECONDAIKE DE VALOGNES.
gent en parlic : faites dans des temps éloignés les uns des autres,
(liclécs par des vues dilTérenles, sans plan régulier et sans un but
fixe, l'imagination est étonnée, les justiciables et les juges ne peu-
vant en saisir l'ensemble, la tranquillité et la propriété des peuples
est dans l'incertitude; les droits qu'on réclame fussent-ils certains,
on ne sait souvent à quel tribunal les porter, le mélange et la con-
fusion des juridictions, les différentes compétences à raison des
matières et des personnes, font naître des procédures longues et
dispendieuses, et les parties sont quelquefois ruinées avant de sa-
voir devant quel tribunal elles doivent plaider. Les lettres de garde
gardieime''^\ les committimus , sont des privilèges inutiles à ceux qui
les ont et infiniment à cbarge à ceux contre qui on en fait usage.
Elle réclame aussi contre le scel attributif de juridiction'^^.
[V)"] L'asstmibiée , bien persuadée que toutes les réformes doivent
'') trGardt^s- gardiennes, écrit Fer-
rière , sont leltros octroyées à des com-
munaiilés, ctiapitres, abl)ayes, prieurés
et églises de ce royaume, par lesquelles
elles peuvent attirer leurs débiteurs
sous leur juridiction , et les assigner
par-devant le juge royal dénommé dans
les lettres conservateur de leur privi-
lège, à l'exclusion des juges des sei-
gneurs hauts justiciers Ce privilège
est l'onde sur ce que les églises de fon-
dation royale, chapitres, communautés,
monastères et collèges, sont à la sauve-
garde et protection générale du roi, (pii
en est le seul pairou el gardien.'' (Fkh-
niÈKE, Dicl. du droit et de pratique,
h. v.,I, 98/1.)
Les réclamations contre Tahus des
lettres de garde-gardienne se rencontrent
déjà d;iiis les cahiers des Etais de Nor-
mandie. (Cahier de jévricr i658, arl.
54, dans de Beaui\ki'Aire, Cahiers, 111,
157.)
''' (fLes sceaux, écrit Perrière, dont
les obligations et contrats sont munis,
ne sont point attributifs de juridiction,
et en cela, nous ne suivons point, l'u
France, la disposition du droit i-om;iin
et du droit canon , (|ni |)orte que l'action
personnelle doit être intentée par-devant
le juge du lieu où le contrat a été
passé H faut excepter de la règle
les sceaux du Chàtelet de Paris, d'Or-
léans et de iMonlpellier, qui sont attri-
butifs de juridiction. î5 (l^ERiuiinK, np.
cit., v" Sceau attributif de jurisdiction ,
II, 879.)
Le privilège spécial du Chàtelet de
Paris remontait aux lettres patentes du
8 février 1^67, dans lesquelles Charles V
avait reconnu cette attribution au sceau
du Chàtelet, dont il s'était servi jusque-
là pro absentia majoris. Confirmé à plu-
sieurs reprises (6 octobre ii'17, i5 juin
1/178), il était sans difficulté reconnu
obligatoire eu Normandie; ce qui n'al-
lait point sans porter une sérieuse
atteinte au fameux principe de la charte
normande, (|ui s'en trouvait, comme
l'observe Frolaud, trbien endommagé».
(L. FiioLANi), Recueil d'arrêts de règle-
ment donnés au Parlement de Normandie ,
Paris, 17/40, in-4°, p. 108.)
Les cahiers des anciens Etats avaient
protesté à maintes reprises contre les
en\a!iissements successifs des juridic-
tions l'oyales étrangères à la jirovince.
«Supplient lesdits États, écrivaient les
députés de iSgS, qu'il |)laise à Sa Ma-
jesté, suy\antles privilèges de la chartro
normande, leur faire rendre justice par
les justiciers et olTiriers leurs juges na-
turels en ladicte province, sans per-
mettre (pi'ils soient distraits ny tirés eu
autres cours ou jurisdicfions: ce ipii ne
])eut estre sans leur a|)j)orter inhuis tra-
vaux, inconvéniens et dommages ines-
timables.'i (Ca'.ier de novembre i^)q3,
dans DK BEAUHEP/inii;, Cahiers, 1" sé-
rie, I, i3.)
VILLK DE yALO(îNES.
25
rfre s;\nctionn«^es aux Etats généraux assemblés, reconnaît cepen-
dant qu'ils ne peuvent entrer présentement dans tous ces dé-
tails.
C'est pourquoi elle pense que l'on devrait nommer une commis-
sion pour les prendre en considération, et que cette commission
devrait être composée de magistrats et de jurisconsultes des cours
cl des sièges d'instruction. Elle pourrait demander des mémoires
et des éclaircissements aux différents tribunaux, et le projet de lois
(ju'ils arrêteraient ensuite serait imprimé pour être soumis à l'exa-
men et à la discussion des personnes versées dans la connaissance
de notre droit civil et criminel. Ce projet, révisé, serait porté aux
Etats généraux, et le roi à la tête de la nation promulguerait la
loi.
[ 1 0°] C'estdans cette confiance que l'assemblée ne se livra qu'à peu
de détails. Elle demanderait : qu'il y eût des arrondissements faits
entre les bailliages '^^, qu'on leur donnât une juste étendue pour que
le nombre des officiers et des jurisconsultes fût assez considérable
qu'il n'y eût plus que deux degrés de juridiction; par là, on évi-
terait cette multitude de déclinatoires, on donnerait plus de consi-
dération à la magistrature; elle en a besoin, lorsqu'au nom du roi
elle fait exécuter la loi. On pourrait augmenter les compétences en
dernier ressort et les parties ne passeraient pas continuellement
d'un tribunal à l'autre.
[i i"] JN'est-il pas juste et avantageux pour les citoyens que des
bailliages ainsi composés jugent en dernier ressort toutes les fois qu'il
s'agira du payement d'une créance établie, soit par un acte reçu
ou reconnu devant un officier public, soit même sous la signature
privée, pourvu qu'elle ne soit pas contestée?
[t 9°] N'est-ii pas juste que, du jour de la sentence, la créance
''^ Les habitants du bailliajje de
Valofjnes étaient plus autorisas que qui-
conque à demander frarrondissemonl
des bailliages n. Le bailliage de Valognes,
extr(^inement étendu, était fort morcelé
et fàclii'usement enchevêtré avec le res-
sort voisin de Saint-Sauveur-le-Vicomle.
(rSur i88 paroisses dont se compose ]o
bailliage en lolalilé, écrivaient, en
178A, les ofTiciers de Valognes, il n'y a
que 53 paroisses entières et des exten-
sions sur i33 autres Les mêmes
paroisses, les mêmes maisons, les
mêmes pièces de terre relèvent de deuv
bailliages. L'expérience nous apprend
que, dernièrement, un particulier, in-
formé qu'on devait l'assigner dans une
juridiction dont l'apparlemenl qu'il oc-
cupait le plus souvent relevait, passa
dans un au(re appartement de la même
maison, qui relevait d'une autre juri-
diction, y reçut son exploit, et proposa
un déclinntoire.M (Archives Calvados,
C lo/i/j-ia/if).)
On consultera utilement, pour ap-
précier d'un coup d'œil celte confusion,
une Carie des /inurijn et villes qui re-
lèvent confusément des ressorts de Va-
lognes et de S(iint-Sauveur-le-Vicomte ,
dressée en 17H7 pour appuyer une de-
mande de bailliage royal à Cherbourg.
(Arch. nal. , I) iv bis, 97, p. Sg'i.)
26 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
porte intérêt au taux courant, conformément à l'article 60 de l'or-
donnance d'Orléans, enregistrée au parlement de Normandie''^ ?
Il 3"] L'assemblée demande la suppression de l'édit de 1771,
concernant les hypotlièques ^^\ édit fatal aux propriétés, et qui, étant
fait pour être substitué aux décrets volontaires, ne devait point
être admis en Normandie où ils n'ont jamais élé connus. Elle de-
mande que les formalités des décrets forcés soient réduites, qu'on
leur substitue une marche simple et peu dispendieuse, telle que
celle lixée par le règlement de 1673 pour la vente des biens
des mineurs ^^^ en accordant au débiteur six mois pour vendre
lui-même.
(') Ordonnance, générale rendue aur les
plaintes, doléances el remontrances des
Étals assemblés à Orléans, Orléans, jan-
vier i58o. (IsAMBKRT, XIV, 63,n°8.)
L'article 60 de celte ordonnance dis-
pose : «Contre tes condamnez à payer
certaine somme de deniers due par cé-
dule ou obligation, seront adjugez les
dommages et interestz requis pour le re-
tardement du payement, à compter du
jour de l'ajournement qui leur aura esl(''
fait. Et ce à raison à sçavoir, entre mar-
chands du denier xii,el entre toutes autres
personnes du denier xv, excepté toute-
fois les laboureurs, vignerons et merc;'-
naires, entre iesquelz les detteurs seront
condamnez au doui)le de la somme en la-
quelle ils se trouveront redevables, sans
que nos juges puissent les modérer. 51
{Jbid., p. 80.)
Malgré la généralité des termes de
rordonnance, lu juns])rudence n'avait
admis la légitimité des intérêts mora-
toires que dans l'hypolhèse très res-
treinte où il s'agissait de dettes com-
merciales, et entre commerçants. Le
Parlement de Rouen, lidèle à la rigueur
de la prohibition canonique, venait, ré-
cemment encore, de déclarer illégitime
rintrêt moratoire entre simples pai'licu-
liers. (Arg. Arrêt du Varlemenl de Rouen.
i5juillet ij5a , rapporté dans HoiAni),
Dicl. anaUjt., \" lutéréls, l.ltl, W,\.)
l^' Edit parlant création de conserva-
teurs des hijpothèijucs et abrogation du
décret rotontnirc . Versailles, juin i']']i-
(fsAMBKRT, XXtl, 55o, u" 101^.) Pour
les dillicullés soulevées en Normandie
par celle nouvelle législation, ou vou-
dra bien se reporter à ce que nous avons
noté sous le cahier de Bric(picville-la-
Biouette, article 45. (Au tome 1,
p. 907.)
('' On appelait décret, en Norman-
die, la vente d'immeubles faite sur la
poursuite des créanciers. «Ce terme,
explique Pesnelle, est tranféré de la
langue latine, dans laquelle il était at-
tribué aux ordonnances des magistrats,
et est appliqué en Normandie à ce que
la plupart des coutumes désignent sous
le nom de criées, parce que, dans la
province, ces ventes se font en la pré-
sence des juges et en exécution de plu-
sieurs de leurs ordonnances, n
La minutieuse procédure des exécu-
tions par décret ne remplit pas moins
d'un titre entier (titre \XII, art. 566-
5()6)de la Coutume réformée de iÙ83.
Les doléances de notre cahier sur la
lenteur des formalités qu'eile entraînait
ne sauraient être mieux commentées
que par le sanglant réquisitoire que
Pesnelle a mis en tête de son commen-
taire sur le litre XXtl.
ffOn y a, dit-il, prescrit quantité de
foi maillés, l'omission desquelles rend
le di'cret nul, sous le prétexte que la
vente des immeubles est de grande
conséquence, tant pour la réputation
du débiteur que pour sa fortune. Mais
il semble qu'on devait encore avoir plus
d'égard au lien de la société civile et
de la bonne foi U n'aurait pas
été dilTicile de trouver des moyens fa-
ciles el de peu de frais, par lesquels les
défenses et o|)posilions seraient bien et
sommairement jugées et les créanciers
sulTisamment avertis Mais le fisc,
les juges et les minisires de justice ont
considéré les décrets comme ime proie,
et veulent avoir chacun leur part au
VILLE DE VALOGNES.
27
*[i/i''] On demande que les Greffiers n'emploient plus à l'ave-
nir dans la délivrance des arrêts et sentences que les qualités des
parties, les conclusions des avocats et le jugenaent, écrits d'une
manière moins allongée et plus lisible, et que dans tous les cas les
dépens soient taxés par le juge de première instance*^'^
[i 5"] L'assemblée demande que les parents d'un mineur puissent
lui élire un tuteur devant notaire, sans ((u'il soit besoin d'homologuer
la délibération en justice, et que les tutelles ne soient datives par
le juge qu'au défaut, parles parents, de nommer un tuteur; que
les émancipations soient prononcées d'audience à la re()résenta-
tion des lettres du prince et de la délibération des parents, sans les
copier dans la sentence qui interviendra, en y mettant seulement
les dates '^^K
[iC)°] L'assemblée désire la suppression des annates , et que le droit
d'accorder les dispenses, pour lesquelles on a recours à la cour de
débris qui arrive |)nr lo décret ; et sans
avoir éfjard ni à la misérable forlmie
des décrétés, ni à la perte que souflVeiil
les légitimes créanciers, on a accumulé
les droits liscaux, les formalités, les
actes judiciaires, les vacations et salaires
des juges, de telle manière que, dans
les décrets des biens do petite ou de
médiocre valeur, le prix n'est pas siifll-
sant de payer tous ces frais, et que,
dans les autres, une partie très considé-
rable du prix se trouve consumée; parce
qu'à proportion de la valeur des biens
décrétés, les frais sont augmentés par
l'avarice des juges, (|ui taxent leurs
épices par rapport non à leur travail et
vacations, mais au prix de la vente et
de l'adjudication.» (Fesnelle, CouL ex-
pliquée, p. 5/19.)
Le règlement auquel il est fait allu-
sion in fine est le Rèfçlement par la Cour,
toutes chambres assemblées, sur le fait
de l'éleclton des tuteurs aux enfants )ni-
neurs, administration, et aliénation de
leurs biens, comptes et transactions sur
iceux, du 7 mars iGjS (à la suite de
la Coutume, dans Hoijrdot de Riche-
BOORo, Nouveau Coutuinier général, I,
p. 161). Les articles 5i à 56 de ce
texte règlent les formalités de la vente
des biens de mineurs d'une façon infi-
niment plus simple que celle du dé-
cret.
''' Cet article a été bifTé sur le ma-
nuscrit; on a même pris soin de mettre
en marge le mot Supprimé. Le rédac-
teur visait évidemment la forme des
«grosses- des jugements rédigées par
les grelliers. Nous avons déjà rencontré
des doléances de même nature dans le
cabier de Coutances, qui demande la
fixation d'un nombre légal de lignes et
de syllabes à la ligue par chaque rôle.
(Voir Cahier de Coutances, arl. 3i, et la
note, au t. I, p. 93.)
'^' Dans la jurisprudence qui avait
prévalu au parli'uient de Rouen, les
lettres royales d'émancipation n'étaient,
en effet, enti-rinées qu'en audience pu-
blique des juridictions, après réquisi-
toire du ministère public. (Houaiîd,
Dict. anal., v° Emancipation, II, 1 i '1.)
Ces formalités un ])eu dispendieuses
n'étaient pas, quoi (]ue dise le cahier,
sans raison; comme Ilouard l'observe
très à propos, lorscpi'il s'agit d'un mi-
neur de li ans, qui n'a pu évidemment
solliciter la faveur du souverain que par
la médiation de ses parents, «il est de
la prudence et de l'équité des juges de
considérer si le désir de se débarrasser
d'une tutelle longue et dont la gestion
serait didicile. n'a point été le motif
des démarches do la famille, et si par
là quelques parents ne se proposent pa >
d'abuser de la faiblesse d'un mineur;?.
Il n'est pas inutile (|ue le juge puisse
être renseigné avant de laisser con-
sommer un acte aussi grave, et qu'il
puisse au besoin refuser d'entériner des
lettres qui auraient pu être surprises à
la bonne foi du prince.
28
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOG^ES.
Rome, soit leiuln aux évêques, qui en étaient juges dans l'origine;
on désire que les évêques soient assujettis à résider dans leurs dio-
cèses et qu'Us ne puissent s'en absenter sans de puissants motifs et une
permission du roi. Les besoins de leurs diocèses sont de tous les
jours et ils sont bien mieux gouvernés lorsque les évêques ne s'en
absentent pas; il leur reste alors un excédent de fortune, qui se
verse dans le sein des pauvres.
[17"] L'assemblée décide qu'à l'avenir les bénéfices ne se cumu-
lent plus sur une même tête avec une profusion qui va quelquefois
jusqu'au scandale.
Elle demande, pour la classe intéressante des curés réduits en
portion congrue, un sort plus beureux; qu'en conséquence, à
l'avenir, elles fussent portées à 1,900 bvres pour le curé et 600 li-
vres pour les vicaires, si mieux n'aiment les gros décimateurs aban-
donner les dîmes de la paroisse.
[1 8"] Elle demande qu'on supprime et anéantisse les déports en
Normandie. Une paroisse est quelquefois un an et demi sans pasteur ;
elle ne voit, pendant ce temps, qu'un desservant à petits gages,
souvent sans capacité et sans intérêt, un fermier des dîmes, qui,
les payant chèrement, les exige avec rigueur; elle n'entend parler
de l'évêque et de l'archidiacre que pour savoir que le fruit le plus
net de son travail passe dans leurs cofl'res et qu'il n'en reviendra
rien aux malheureux, parce qu'ils en sont dispensés par une clause
expresse de leurs baux'".
[1 9"] L'assemblée demande encore que les presbytères soient à la
charge des curés, s'ils sont décimateurs, ou à la charge de tous les
décimateurs. La dîme est la récompense de l'instruction chrétienne
et de la célébration du service divin; mais elle met à portée toutes
les personnes attachées aux paroisses de pourvoir à leur loge-
ment'-^l
'*' Sur le déport en Norinaudii' ot ies
droits de i'évèquo et de l'arcliidiacre,
voir ce que nous avons noté sous le
caliier de Cambernon, article 4 (au
tome I, p. 287).
La ville de Valognes appartenait à
Varchidiaconc de Cotriitin , qui compre-
nait les six doyennés de Valojjnes, du
Val-de-Saire, de la Ha'fiie, des Pieux,
(FOriilandcs et du IMain. D'après la dé-
claration de rarcliidiacre Léonor de
(lussy, en 1790, le tiers du déport dans
cette rirconscriplion lui donnait en re-
venu annuel, — compté sur une moyenne
de quatorze années, — /i,6/ia livres,
rronqiris le sucre el le vin-. Il avait,
d'autre part, un manoir de 5 vergées
(n. est.), le quart îles dîmes d"\vetot
(soit i,5oo livres), la moitié de celles
de Crasville (1,100 livres) et 3S livres
de rentes. Au total, 7,588 livres au titre
de son archidiaconé. Les deux bénéfices
du prieuré d'Estonblon à Sotteville, et
du Volo à la l*ernelli\ dont il était éga-
lement titulaire, font monter sa décla-
ration à 9,3/12 I. 10 s. {Dérlar. Cmi-
taiices, n° 70, f 71.) '
('' Le curé de Valognes iHait déci-
mateur dans sa paioisse. Voici en quels
termes le Poiiillé exprK[«e la répartition
\\\AAi m VALOGNES.
29
[90"] L'assemblt'îe demande que les maiises convenlmdlcs des
abbayes oii il n'y a plus de religieux ne soient jamais réunies aii\
manses abl)atiales et que ces revenus soient appliqut's à des ('(ii-
blissements de cbarité'^'.
assez compliquée des dîmes : trValognes,
Vallonie, patron le Roi à cause de son
domaine. Le curé perçoit l;i moitié des
grosses dîmes de l'ancien dîmafje; plus
il perçoit un quart des dinies des dé-
frichements de la Haye de Vahgnes;
plus il possède, avec le chapitre de Cou-
tances, la moitié des dîmes des défriclie-
ments dans le trait d' Au-delà-du-Pont-
à-la-Vietlle. Possède, en outre, toutes
les menues, avec 12 ou i5 vergées de
terre, et pour plus de ^00 livres de
reoies en fiefs de maisons dans la ville.
L'évéque de Goulances a droit de per-
cevoir la moitié des grosses dîmes dans
l'ancien territoire de Valognes, et Tabbé
de Saint-Lô a un prétendu droit de re-
dîme sur la part dudit sieur évèque. Le
chapitre de Coutances et le prieur de
Barnavast perçoivent les grosses dîmes
dans le quartier de la Haye de Valognes,
le prieur en a la tierce et le chapitre
les deux tiers, sur lesquels deux tiers le
sieur curé prend un quart suivant une
convention de 1618 et un arrêt du
parlement de i666n (f ûj v°).
Déclarations DE 1790. — l'L'évècjue
de Coutances, dans sa déclaralion, porte
«sa portion de dîmes dans la paroisse
Saint-Malo de Valognes, louée 3oo li-
vresii [Déclar. Cou <ance.s, n" 7. *{, P 65);
2' la part du chapitre est déclarée de
même affermée par 200 livres, avec
pot-de-vin de 10 s. 6 d., entretien des
couvertures et vitres du chœur, est. 3 li-
vres, au total 91 3 1. 10 s. (> d. [Déclar.
n" 81, f 85); 3° et h" Nous n'avons pas
les di'clarations du prieur de Barnavast,
ni du cun''. Pour ce dernier, sa portion
de grosses dîmes élait estimée au Pouillé
valoir 280 livres; il se faisait des me-
nues 980 livres et 5 tonneaux de cidre,
des ohits 5o livres, et du casuel 100 li-
vres. Au total (en 1798), 1,069 livres;
décimes, 100 livres, chiffres certaine-
ment trop faibles pour 1789. 11 faut
ajouter que le titulaire, J. Gravé, était
en 1790 en même temps chapelain de *
la Corneille à Geffosse, pour laquelle
il déclare «une tierce partie des dîmes
dans un certain canton diidil lieu-, ail.
io5 livres. (Déclar. n° ùa , f* 18.)
Nous n'avons relevé aucLuie trace ilc
réparations presljytérales à la charge des
habitants de Valognes dans la seconde
moitié du xviii" siècle.
C Le cahier fait allusion vraisembla-
blement aux deux abbayes de Notre-Dame
duVœu à Cherbourg, et de Montebourg,
situées toutes deux dans le bailliage de
Valognes, qui n'avaient plus en 1789
de religieux, et dont la mense conven-
tuelle (formant le tiers des revenus)
se trouvait effectivement sé(|uestrée entre
les mains des abb<''s commendataires.
Les revenus de Notre-Dame du Vœu,
dont le titulaire était M. de Bayanne,
s'élevaient, d'après un étal dressé en
1753, à ai,o3i 1. 3 s. 10 d.; ceux de
JVlontebourg, dont l'évéque de Cou-
tances, M. de Talarii, jouissait sans
partage depuis 1770, comme abbé com-
mendataire, montaient, d'après sa (b'-
claration même de 1790, à 'i9,3()5 I.
10 s. [Déclar. Coutances, u" y-'i, f" Go
à 69.) Ni l'une ni l'antre abbaye n'a-
vaient d'ailleurs de |iossessions dans la
ville de Valognes proprement dite.
BlKNS ECCLÉSIASTIQUES. NoMS u'aVOnS
pas YEtat des biens nationaux dressé à
Valognes en 1790. La ville renfermait
un assez grand nombre d'établissements
ecclésiastiques, sur lesquels (|uelques
renseignements sont utibs :
1° Abbaye de ?iotre-Daine de Protec-
tion, de l'ordre do saint-Benoît (fond.
i6^it>). Elle comptait, eiii 1790, Sa re-
ligieuses (36 dames de chœui-, 1 '1 con-
verses et 9 novices), dont l'abbesse était
M"'" Marie Jeanne-Klisabeth de Milo.
Nous avons un inventaire des biens, à
la date du 19 juillet 1790. Le total
s'élève à ii,6ii livres de revenus con-
nus, dont 3,65o en terres affermées
(savoir : ferme de la Haudière, à Co-
lomby, 966 vergées de terre, alferini'es
9,000 livres; ferme de la Bergerie, à
Saint - Cyr, 106 vergées, affermées
1,000 livres; moulin Coquet, à Al-
leaume, affermé 5oo livres; maison et
30
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[ai"] il est des lois bursales dont la réforme est encore plus
instante.
L'assemblée demande que , pour les droits de contrôle, il y ait
un tarif clair, précis , soustrait à l'arbitraire et aux décisions d'une
compagnie de régisseurs intéressés à leur donjier de l'extension.
Que l'on s'adresse à ces préposés du fisc, l'un demande aoo livres
pour un acte qu'un autre contrôlera pour moins de lo écus;
mais si on a eu le malheur de payer au premier, la restitution de-
vient presque inq)Ossible. Il est des actes très intéressants et qu'on
n'ose rarement passer devant notaire, crainte des droits de contrôle;
tels sont* les lots et partages*^'', les contrats de mariage si impor-
tants pour les successions et pour les preuves de noblesse, * et les
lots et partages *. On a beaucoup moins égard aux sommes con-
tenues au contrat qu'à la qualité des contractants; le mot de bour-
geois coûte bien cber aux manœuvres; il semble qu'on veuille
mettre l'intérêt à contribution pour un peu d'amour-propre '^'. Si une
jardins, à Valognes, affermés 5o livres;
plus A 0 9 1. 3 s. en renies foncières,
7 1 9 livres on rentes hypothèques , 8oo li-
vres sur ic clerjTfé, 1,790 livres de fon-
dations et 1,820 livres de renies via-
({ères. L'abbaye possède, en outre, à
Valognes, les bàlimonls du cloître, avec
église et pensionnat, et un enclos de
76 vergées, que les religieuses font va-
loir; et, à Alteaume, une ferme dite
la ValhUc, 99 vergées, avec plusieurs
parcelles faisant H6 vergées, le tout fait
égalomenl valoir et non estimé. L'en-
semble doit avoir atteint un revenu
annuel do 18,000 livres ( Arrh. nat. ,
Dxix, i3);
9° Le.i (j)rdeliprs (i'ond. i658,ronf.
i6'ii), qui comptent, en 1790, 5 cho-
ristes et /i frères lais. Aucun autre bien
(|ue la maison et un herbage de io ver-
gées, all'ermé, on 1790, pour 65o livres;
h; tout soumissionné par la ville de Saint-
Lô pour 23, 960 francs (Arch. nat.,
0^97);
3° Les Capucins (fond. iliSo), qui
comptent, en 1790, k choristes et
3 convers. Aucuns biens , que leur enclos;
4" Lp Scitiiiiaire (fond. i654), di-
rigé par 1rs Kudisles. Nous trouvons,
en 1799, mention d'une maison estimée
360 livres, et d'une rente sur lo clergé
de 993 livres;
f)" h'Uôlel-Dini (fond. 1^80), réuni
on 1698 à rtlopital général. Revenu,
on 178 A, d'après les administrateurs:
ii,/4i5 1. 9 s. 7 d. , dont seulement
'1,1 33 1. 3 s. 7 d. en biens-fonds et
rentes, et tout le reste en aumônes et
droits variables concédés par le roi.
(Arch. Calvados, C 89/4.)
Notons, en outre, sans prétendre élre
complets :
6° La fabrique, rentes diverses, mon-
laiit à i,5A9 1. 17s.;
7° Li chapelle Saint-Jean, 79 livres;
8° La chapelle Notre-Dame de Gloire,
3oo livres;
9° L'abbaye dp Sainl-Sauveur-lo-
Vicomle, extensions inconnues d'une
ferme de 1 1.5 vergées, dont le revenu,
en 1790, n'est pas donné.
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la ville de Valognes est estimé, en
1787, à 1 5,090 livres, par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C 6519.)
''^ Le cahier, on cet endroit, a été
à plusieurs reprises remanié; les mots
entre les signes ** ont élé biffés, puis
reportés plus loin . puis rétablis, en sorte
(pie, dans la rédaction dernière, ils se
liouvent doux fois r>ipélés. Pour l'in-
llnencp né'faste do l'exagérnlion des
droits sur les contrais do mariage, voir
le cahier delà Lande-d'Airou, 1*' cahier,
.irliclos 8 à 17 ("nu t. 1 , p. 390).
('-' La situation à laquelle le cahi(>r
lait allusion demande quelques éclair-
VILLE DE VALOGNES.
31
fille avec de la fortune épouse un homme qui n'en a pas, on lui dit
que l'amour n'est plus aveugle, que l'amitié n'est rien, qu'il n'y a
(le bon que le calcul, et l'excellent calculateur lui prend, sur la dot
de la future, le contrôle de ce qu'il devrait lui apporter de son
chof'i^ Pq^p abréger, on ne peut citer que quelques abus, mais il
faudrait les extirper tous; le moyen serait la confection d'un nou-
veau tarif et la connaissance des contestations attribuées aux juges
des lieux.
[22"] L'assemblée demande la suppression des chambres sou-
veraines établies dans les provinces pour connaîlre de la coutre-
cissomcnls. Les droils sur les contrais
de mariage élaiont toujours réglés, on
1789, par \e Tarif du contrôle des actes
annexé à la Déclaration du ag sep-
lenthre lysa, articles 33, 34 et 35
(dans Recueil des édits, VII, p. io^).
La perception des droits diCférait sui-
vant que la valeur des biens et effets
des conjoints était ou non déclarée.
Dans le premier cas, les droits étaient
j)ayés sur le pied des sommes décla-
rées, suivant une progression établie à
l'article 3. A défaut d'évaluation, au
contraire, le droit à percevoir était ré-
glé à forfait en (|uelque sorte, en se
basant sur la qualité prise par les con-
tractants. Le tarif distinguait six condi-
tions échelonnées, dont la plus haute,
celle des tr personnes constituées en di-
gnité», payait 5o livres de droits, dont
la dernière, celle des simples manou-
vriers ou journaliers, payait 1 1. 10 s.
seulement. La qualification de ffbour-
geois vivant de son revenu" faisait
rentrer soit dans la première classe, si
le contrat était passé dans une ville où
il y eût cour supérieure, présidinl ou
évéché (ce n'était pas le cas de Valo-
gnes), soit pour les autres villes dans
la aidasse, taxée encore à -lo livres.
Le nom de trbourgeoisT? seul, sans autre
addition, p'açait le déclarant dans la
II' classe, qui payait seulement 10 li-
vres. On comprend, dans ces conditions,
que la qualification de bourgeois ait pu,
con)me dit le cahier, coûter assez cher
à des manouvriers. Mais qui les obli-
geait à s'en parer?
'•'' Ce passage, un peu obscur, s'é-
claire encore à la lecture du même
Tarif du ag septemltre t']aa, article 3^i.
D'après cet article, lorsque, dans un
contrat de mariage, le bien d'un des
conjoints ne se trouvait pas évalué, dé-
signé ni estimé, ou lorsque l'une des
parties était déclarée seulement reprise
avec ses droits», le droit de contrôle
était perçu sur le pied du double du
seul apport déclaré. {Recueil des édits,
Vil, p. liiS.) L'apport non déclaré était
par là présumé égal à l'autre.
Cette présomption pouvait évidem-
ment être dans quelques cas injuste;
mais les contractants avaient, — ce que
le cahier se garde bien de dire, — un
moyen très simple d'échapper à la diffi-
culté; c'était de faire leurs contrats avec
valeur déclarée des apports. Le droit
perçu dans ce cas était un droit propor-
portionnel , et , semble-t-il , n'avait rien
d'excessif, puisque l'on payait, d'après
l'article 33 du tarif: au-dessous de 5o li-
vres, 5 sols; de 5o livres à 100 livres,
10 sols; de 100 livres à 900 livres,
1 livre; de a 00 livres et au-dessus, jus-
qu'à 10,000 livres (à raison de 10 sols
par chaque 100 livres), 58 livres; pour
10,000 livres, 5o livres; tt et au-dessus
de 10,000 livres, à quehjue somme
qu'elle puisse monter, à raison de ao sols
d'aiignienlation par chaque 1,000 li-
vres» {loc. cit., p. A08). On sait que la
Loi sur l'enregistrement du aa frimaire
an vil avait soumis uniformément au
simple droit fixe de 3 livres les contrats
de mariage (tqui ne contiennent d'autres
dispositions que les déclarations de la
part des hiturs de ce qu'ils apportent
eux-mêmes en mariage et se consti-
tuent, sans aucune stipulation avanta-
geuse entre eux» (tit. X, art. 58, S 5).
C'était exactement ce qu'avaient de-
mandé les cahiers de 1789; mais la Loi
concernant les droits d'enrefristrement du
a 8 février iSya a rétabli pour ces actes
le système du droit proportionnel.
32
BAI[>LIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
bande '^'. Leur nom inspire l'effroi; on ne peut l'entendre sans être
révolté ; il ajoute à la rigueur des lois trop sévères contre les frau-
deurs, on est traîné dans le tribunal au moindre soupçon, l'in-
nocent craint et ne se rassure point sur son innocence; mais, cou-
pable ou non, pourquoi le soustraire à ses juges ordinaires? Ne
trouve-t-on pas la loi assez dure ; faut-il faire douter de la probité
des juges? Non , sans doute; c'est pourquoi l'assemblée demande que
ces tribunaux soient abolis; c'est une économie pour l'Klat et une
justice pour le peuple.
[28°] L'assemblée demande encore que l'on s'occupe de la
construction ou réparation des prisons pour les rendre salubres
et bien aérées, assez vastes pour que le débiteur insolvable ne
soit pas confondu avec le scélérat^-l
[24°] Le commerce, celte source principale des richesses qui
fait le nerf des Etats et dont la bénigne influence s'étend sur l'agri-
culture, qui le nourrit et l'alimente à son tour, devrait être libre
comme l'air qui sert à voiturer ses marchandises; mais les entraves
dont il est environné ont retardé ses progrès et arrêté l'essor d'un
peuple industrieux et infatigable.
L'assemblée n'ose espérer d'indiquer les moyens qui pourraient
lui rendre toute son activité et sa splendeur; elle invite cependant
ses députés à proposer : que le prêt de l'argent soit permis à
^') Il s'agit de la Commission souve-
raine pour connaître des crimes de
ronlrel)ande dans la généralité, créée à
Caen en 1768 et successivement proro-
gée depuis, que les caliiers désignent
aussi indidéremraent sous le nom de
Chamhi-e noire, de Chambre ardente.
(Voir Cahier de Bncqueville-la-Hlouetle,
article ia (au tome I , p. 207 el la
note); Caliier de Rau\ille-la-Bigot , ar-
ticle 8 , infrà. )
"' Voirie Cahier de Garentan, ar-
ticle 99 (au tome I, p. 721). Les
prisons des différentes juridictions de
Coientin étaient, paraîl-il, dans un
hien singulier état en 1789. A Cou-
lances, le lieutenant général, M. de
Montchaton, écrivait à l'intendant que
la prison n'offre plus, par le mauvais
étal dos hàliments, que tfpeu de sûreté
pour la conservation des prisonniers n.
A Avranches, le suhdélégué donne de
bien étranges détails : ffLes prisonniers
n'ont pour toute sortie qu'tnie petite
cour où le soleil ne pénètre jamais;
l'on n'y peut entrer sans que le cœur se
soulève , tant l'odeur en est insuppor-
table, n'y ayant aucun cours d'eau pour
emporter les immondices; les urines la
traversent pour s'écouler dans la rue. Les
cachots, creusés dans l'épaisseur des
murs, sont d'une si grande humidité
que les criminels courent le risque d'y
périr, et il n'y a pas de chambre halii-
tablc pour les prisonniers méritant quel-
ques soulagements. Les latrines y sont
communes aux deux sexes; les fenunes
y donnent des rendez-vous aux hommes;
plusieurs jeunes filles y sont devenues
enceintes.?! (Arch. Calvados, C i38.)
Uelalivcment à la séparation des pri-
sonniers civils et des condamnés crimi-
nels, elle était en droit prescrite par
les oidonnances; mais ici encore, l'ha-
bitude avait été plus forte que la loi.
Voir, par exemjde, pour la ville de
Caen, les plaintes adressées à I\I, Ks-
mangard par les débiteurs pour dettes,
qui se plaignent d'être confondus avec
les criminels dans la salle comn)unc.
(Mémoire en date d'avril 1788, Arch.
Calvados, C a 496.)
MLLK DE VALOGNES.
33
5 p. o/o d'intérêt; que l'exportation d'une province à l'aulre soit
libre de tous droits et que les marchandises passant dans les villes
ne soient assujetties qu'au droit de passe-debout. Il se perçoit à
Caen un droit énorme sur les vins en bouteille, il est d(> i a sols
par chaque; à Carentan, il se prélève un aulre droit d'ociroi sur
tous les vins, soit à leur arrivée, soit que nos marchands, en les
renvoyant à leurs pratiques, les fassent retourner par la même
ville *'l Cet impôt est vexatoire et abusif.
[95°] L'assemblée demande la suppression de l'édit de 177<J,
concernant les lettres de maîtrise dans les villes de provinces ''^^.
"' Le cbiffrp porté au tc\lc pour le
droit d'octroi perçu à Caen parait dif-
ficilement acceptable. Nous ne connais-
sons d'autre tarif de droits d'octroi
pour cette ville au xviii" siècle que celui
qui avait été annexé à VAiTét du Conseil
du 8 juin 1 7 1 8 , et qui est expressément
reproduit comme toujours en vif^ueur
de 1768 à 1774 dans le Bail fait à
David Nicolas pour six années , le 9 dé-
cembre 17(5 8.
Les droits pnnus à ce tarif consis-
taient pour les vins :
1° En un droit dit de passc-dchotit ,
savoir :
«Pour cbaque barrique de vin qui
passera debout dans ladite ville de
Caen 7 sols.
«Pour cbaque tonneau de cidre con-
tenant 5 î> 0 pots passant debout. 1 2 sois.
«Et pour les auties vaisseaux de vin,
cidre, poiré, bière, eau-de-vie, vin
buct , vinaigre ou cbarge de fruits au-
dessus et au-dessous des continences ci-
dessus fixées, à proportion. jj
2° En un droit à Ventrée et brassage ,
(|ui était «compris l'aide de la ville :
«Pour chaque barrique de vin conte-
nant lao pois 1 1 1. 10 s.
« Pour cbaque barrique de vin rouge
du crû du pais, de continence de
1 20 pots 3 1.
«Et pour les autres vaisseaux de vin,
cidre, poiré, bière, eau-de-vie, au-
dessus et au-des.sous des continences
ci-dessus fixées, en un droit à propor-
tion, n
3° Enfin pour la vente au détail, sa-
voir :
«Par cbaque barri(|ue de vin de
lao pots 19 1. 7 s.n
( Tarif des droits d'octron que le roif
en son Conseil veut esti e levés dans la
ville et fauxlwurgs de Oiën , conformé-
ment à l'arrest du 8 ja'ivier ijiS, con-
jirmé par autre arrêt du i" aoilt iJiQ-
A Caen, de l'imprimerie do P. Ciia-
lopin, 1719, exempl. Arcb. Cnivados,
Ci/ii,S.)
Aucun des cbillres de ce tarif no pa-
raît correspondre au droit dont se plaint
le cahier; en faii, les vins destinés au
Cotentin ne devaient payer à Caen que
le droit de passe-debout; nous devons
observer toutelois^que le tarif les assu-
jettissait à tous les autres droits dès
qu'ils séjournaient plus de trois jours
dans la ville do Caen. {Ibid. , p. 30.)
Nous n'avons pas de renseignements
sur le tari! des droits levés d'autn;
part à Carentan. Le fait énoncé par le
cahier est, en tout cas, intéressant, ou
ce sens qu'il montre que l'expédilion des
vins du Midi dans le Cotentin ne se fai-
sait point par mer, par les ports do
Cherbourg ou de Carterot, mais par la
voie de terre, par Caen et Carentan.
'"-' lidu portant rétablissement des
communautés d'arts et métiers dans les
villes du Parlement de Normandie , \'or-
sailles, 21 avril 1779 (dans Houaud,
Dict. analyt., \° Arts et Métiers, t. 1,
p. 9^). La ville de Valognes figure sur
le troisième tableau annexé à cet édit,
parmi celles dont le nombre des corpo-
rations est fixé à «3; le tarif dos di'oits
do réception y est gradué depuis 5o li-
vres, chilTre payé par la corporation
pauvre des «cordonniers eu n(^uf et en
vieuxn, jusqu'à 3oo livres, prix dos
droits ])our ta corporation dos «mer-
ciers-quincaillers-marcliands de drapsr>
{loc. cit., p. 109).
Pour l'nppréciation dos doléaiicos !o-
3
u
BAILLIAGE SKGONDAIRE DE VALOGNES.
Mais si cette liberté n'était pas rendue aux arts et métiers, l'as-
semblée demanderait au moins que les veuves et fils do maîtres
jouissent des mêmes privilèges que leurs maris et pères, sans être
tenus à se faire recevoir de nouveauté'. Elle demande également la
suppression des droits accordés à messieurs les officiers de police.
Ces droits et le prix des chambres qu'ils doivent avoir pour leurs
assemblées sont infiniment onéreux à des corporations peu nom-
breuses , les frais pour la reddition des comptes surpassent quelque-
fois la recette, sans compter le temps perdu dans les visites,
assemblées, réceptions de gardes-syndics et autres.
[26°] Il se perçoit encore, depuis plusieurs années, une autre
espèce d'impôt, connu sous le nom de ^s vingtième d'industrie 5),
impôt mis pur estimation, vexatoire dans ses suites et dont l'as-
semblée demande la suppression ^'^K
\'-il°] La communauté des perruquiers se plaint encore d'une
nouvelle invention fiscale, qui ne va probablement pas au soula-
gement de l'État, et ne fait que le bénéfice de quelques individus,
à leur grande surcharge (•^'. Obligés pour la conservation de leurs
cales sur le régime corporatif, on vou-
dra bien se reporter à ce que nous avons
noté sous le cahier de Coutances, ar-
ticle 88 (au tome I, p. 9^1).
C' A l'égard des veuves de maîtres,
l'article i de l'édil de 1779 disposait :
«Les veuves de ceux qui seront reçus à
l'avenir maîtres ne pourront continuer
d'exerci'r le commerce et métier de
leurs maris que pendant une année;
sauf à elles à se faire recevoir dans la
même communauté, en payant moitié
des droils de réceptions {loc. cit.,
p. 9G). Quant aux droits des oiTiciers
de police, dont se plaint également le
texte , l'article 1 7 avait simplement dis-
posé qu'ils demeureraient fixés ff confor-
mément aux dispositions des lettres
patentes portant règlement pour l'admi-
nistration de la justice on notre province
de Normandie», c'est-à-dire, en se re-
portant au tarif de 1769, à 6 livres
pour chaque réception de maître, à
3 livres pour droit de visite, à 19 1.
10 s. pour réception de syndic, {liiriti'il
(les cdils, t. IX, p. 1 157.)
Pour les frais de reddition d(>s
comptes des comnuniaut(''s, dont se
plaint in ftte le cahier, voir ÏEdil relulij
aux comptes dvs nniniiunaulés, .septembre
1^85. (Arch. Calvados, C 102.)
('^' VEdit d'avril t']!t(j, qui avait ré-
tabli l'impôt des vingtièmes, y avait
distingué trois cédules : vingtièmes des
biens-fonds, dos oflices et de l'industrie,
ce dernier établi sur les revenus dos
professions et payé dans les villes seule-
mont (HiociiE, Administration des ving-
tièmes, p. i5G sq.).
Le vingtième d'industrie ne montait
pas bien haut à Valognes;il était, en
1789,110 836 1. 9 s. seulement pour
la ville, payé par 93 contribuables, in-
dividus isolés ou corporations d'arts
et métiers taxées par cotes collectives.
Voyez A. Fagart, Les impôts directs
paijés à Valognes au xvii' siècle (dans
Mém. Soc. archéolojnq. de \alognes,
t. IV, i885, p. 93 ot suiv.).
f'J I^es charges de mailres-porruquiers
constiluaionl, en elTot, une sorte d'of-
fice qui, pour cette raison, était soumis
au droit de centième denier créé par los
édits de décomhre 1708 et août 1706.
Lo montant du droit était, d'ailleurs,
malgré lo nom, fixe et déterminé à
3 livres par cliargo. L'habitude (jue les
titulaires avaient prise do faire établir
une seule quittance colloctive au nom
de la communauté était, d'ailleurs, quoi
que dise le cahier, parfaitement irrégu-
lière.
VILLE DE \ ALOr.NES.
35
charges de payer le ceiilirmc denier, ils sont dans l'usage d'envoyer
ensemble l'argent pour tous les maîtres de la communauté, au
nom de laquelle on expédiait une seule quittance; maintenant, on
en donne une à chacun, et, pour un droit de 3 livres, on leur
lait payer /la sols de quittance. Cet acte est une vexation.
[98"] Enfin on demande qu'il y ait un consulat à Valognes^^',
et que, dans le cas où les billets ne seraient point méconnus, il
n'y eut lieu à l'appel des sentences consulaires, (l'est une satisfaction
d'être jugé par ses pairs. Tandis que les marchands domiciliés sont
gênés dans leurs marchés, assujettis aux impôts des villes, des mar-
chands étrangers, juifs ou lombards, viennent leur ravir les moyens
(') Il n'y avait pas encore, en 1789,
de jiijTcs-consuls à Valogncs; il n'en
existait que dans la seule place de Gran-
ville, et comme l'arrêt du Parlement
qui avait enregistré la création de ces
tribunaux avait refusé de leur recon-
naître un territoire propre et que leur
juridiction se trouvait, par là, bornée
«aux matières de commerce, entre mar-
chands domiciliés , et dans la place
même de leur établissementn, les af-
faires commerciales de \alognes, ainsi
que celles des autres villos du Cotontin
ressortissaient nécessairement à la juri-
lidiction do droit commun, au bailliage
niyal, jugeant toutefois sommairement
cl dans les formes abrégées de l'ordon-
nance de 167.3. (HoiîARD, Dict. anal.,
v° Consuls, I, 355.)
Les administrateurs de la province
étaient peu favorables, semble-t-il, au
vœu exprimé par le cahier. En 1781-
1783, M. de Miromesnil ayant fait
procéder à une enquête sur l'état des
juridictions consulaires établies dans la
généralité et sur celles dont la création
pourrait paraître utile, l'intendant avait
fait connaiti-o qu'en dehors des trois
juridictions existantes, à Gaen, Vire et
Granville, aucune création ne lui sem-
blait pour le moment justifiée, mémo
dans (les villes comme Bnyeux ou Cher-
bourg. fLa somuH! des opérations de
commerce dans le moment actuel nevige
pas cet établissement; les fabricants, en
général , négocient leurs efiets et tirent
leurs lellres de change sur Paris; ils
sont toujours crJ-anciers et prestpie ja-
mais ne sont soumis à la juridiction
consulaire par la nature de leurs enga-
gements. D'ailleurs, il se trouverait
dilïicilemeiit, dans ces petites villes,
des sujets assez instruits et assez éclai-
rés pour que l'administraliou de la jus-
tice pût leur être confiée sans danger."
(Lettre de M. Esmangard , intendant, à
M. de Miromesnil, lo novembre l'jSa,
Ârch. Calvados, G aggi.)
Pour comprendre le vœu du cahier
relatif à l'appel des sentences consu-
laires en matière de billets non mé-
connus, il faut savoir que, suivant une
jurisprudence constante du Parlement
de Rouen, les promesses ou billets sous
seing privé reconnus par leurs auteurs
étant jugés consiilairement se trouvaient
dispensés des formalités longues et dis-
pendieuses prescrites devant les juges
ordinaires par l'édit de décembre iG84,
concernant la reconnaissance des pro-
messes ou billets sous seing privé. Cet
avantage loulelois se trouvait fort réduit,
parce que le Parlement de Rouen, en
enregistrant les édits de création des
consulats de la province, avait toujours
restreint, lors de l'enregistrement, à la
somme de 95o livres la limite de la
compétence des juges-consuls, qui, dans
le reste de la France, était communé-
ment de 5oo livres. (Houard, Dict.
anal., v° Consuls, I, 357.) Les places
de commerce de Normandie ont énergi-
quement protesté , en 1789, contre cette
restriction vraiment excessive imposée
par la Cour à la compétence des juges
commerciaux de la province. Voir les
(iahiers des villes de Rouen, article 61 ;
Elbeuf, article 3o; Pont-de-l'Arehe, ar-
ticle 3a, etc. (dans Hippeac, Cahin-s,
I, 3a9 , 39A, 'loa, etc.).
3.
36
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
de les acquitter. Ces marchands, qui ne payent rien à l'Etat,
qui prennent dans les manufactures des objets défectueux,
vendent beaucoup, parce qu'ils peuvent le faire à meilleur marché,
et, après avoir enlevé l'argent d'un endroit, ils vont le dépenser
ailleurs.
[29°] Un objet de grande considération, c'est l'anéantissement
des tanneries. Le commerce des cuirs, autrefois si florissant en
France et dont on faisait une grande exportation à l'étranger, ne
peut plus fournir à nos besoins; nous sommes maintenant les tri-
butaires de ceux qui ont profité de nos fautes. L'édit du mois
d'août 17^9 a porté le coup fatal à nos manufactures'". L'avidité
des arrents du fisc, leurs visites continuelles et insidieuses, les
procès multipliés ont forcé les personnes riches ou au moins à leur
aise à quitter un métier où leur probité était sans cesse suspectée
et compromise par l'art conjectural d'experts ignorants, voulant
juger de la vérité d'une marque apposée maladroitement ou ma-
hcieusement sur un cuir qui se rétrécit, se serre inégalement dans
ses parties et est continuellement en travail.
1 3 0"] L'assemblée demande une diminution sur les droits d'aides ,
tellement multipliés qu'on n'est jamais sûr de ce que l'on doit, et
que les percepteurs peuvent se permettre des vexations sans qu'on
soit à portée de s'en assurer. Tous ces droits, avec le consentement
des Etats généraux, peuvent être réduits en im seul.
C Edit portant établissement d'un droit
sur les cuirs, avril i^^f) (dnns Recueil
des Édits, IX, 276). La ville de Valo^jnes
avait été, au commencement du xviir
siècle, le siège d'vmc industrie de tan-
neries assez importante. Un état dressé
en 17^8, pour la {jénéralité, y compte
10 tanneurs-maîtres, possédant en-
semble 29 fosses, 9 rorroyeurs et 5 mé-
gissiers, qui payaient ensemble ()our
a,5oo livres de droits au roi. (Aicli.
Calvados, C 2,925.) Mais cette indus-
trie était déjà considérablement déchue
en 1761 ; l'annotateur du Mémoire sta-
listiijueh constate en cette année mén)e,
et il attribue cette décadence, comme
le caliier, princij)aloment aux nouveaux
droits sur les cuirs.
rfLa tannerie de cette ville, l'crit-il,
est tombée depuis 1781 ; il ne s'y fa-
brique pas à présent 100 cuirs forts, fi
à 500 de vaclic et 3oo de veaux, pour
deux raisons :
1 " bes cordonniers moyennes trouvent
mieux b'ur compte à s'approvisionner à
Caen et à Guibray qu'à prendre des tan-
neurs du lien ;
2" Il s'est monté beaucoup de petites
taimcries dans les campagnes ;
3" Les nouveaux droits sur les cuirs
e! la régie, aussi gùiiniile que celle de
la vente des boissons au détail, ont fait
déserter cette profession par les princi-
paux maîtres, réduits aujourd'hui à 7,
dont le ])lus riche peut avoir en revenus
et fonds de commerce 10 à 12,000 li-
vres de capital. « (Arch. Calvados,
C 279).
La décadence n'avait certainement
fait que s'acrcntuer di^uis 1761, et en
178S les rapporteurs du bureau du bien
public pouvaient écrira que trpar suite
des entraves multipliées des commis de
la ferme générale, les tanneries se
trouvent entièrement abandonnées dans
ce dé|)artement''. (Assemblée d'élection
(te Valognes, s. du a8 net. ijSS,
f 9 fi v°.)
VILLK J)K VALOGNRS.
37
L'assemblée demande qu'il ne soit plus, l'ail de recherches, ni
dressé procès -verbaux pour le trop-but^'. C'est une inquisition
odieuse ; il est affreux de mesurer et taxer les boissons à la soif des
particuliers.
[3i°] L'assemblée demande la suppression des priseurs-ven-
deurs.
I 39"] L'assemblée demande un règlement général pour les mu-
nicipalités des villes, convenable à la régénération qui se j)ré-
pare, et [qui] donne, aux corps, communautés et corporations, la
faculté de concourir, soit directement ou par leurs députés, à
la nomination du maire, des échevins et notables, de manière
que tous les habitants soient électeurs et éligibles; et pour qu'un
plus grand nombre participe à ces fonctions, que chacun ne soit
que trois ans en place, de manière qu'il en sorte un tiers tous
les ans'-^.
(') Cf. la note sur \o rahier do Saint-
Pierrc-di'-Coulaiices , art. 28 ( au loiue I",
p. 1 10, n. 5).
(^' Cet article n'a dû passer certaine-
ment qu'après de vives discussions. La
question municipale était en effet posée
à Valognes, dejiuis la fin de l'année
précédente, d'une façon particulière-
ment aifjuë.
Nous avons déjà remarqué plus liniit
que la ville de Valognes n'avait plus en
1789 de municipalité élue. Le r/ginie
municipal électif accordé à la >ille en
juillet 170G y a\ait élésuspendu, comme
dans touie la province, dès 1771, par un
édit daté de Versailles en novembre
et enregistré au (jonseil supérieur de
Bayeux le 2a janvier 1772. La ville
était actuellement soumise au Ih^gleinciil
fait par le roi pour l'iulmiuistratton delà
ville de Valognes, du aj juin 1777, dont
on trouvei-a en appendice à ce volume
(piehpics extraits essentiels.
La caractéristique du nouveau régime
est le rétablissement d'une municipalité
élue, mais élue par un suffrage singu-
lièrement restreint, pui<qu(! le «bureau
de l'iiôtel de villes, qui était l'organe
evécutif (maire et éclievins), se recru-
tait exclusivement (art. 7) dans le trCon-
seil général T) formé par les notables, et
que ces notables étaient élus eux-mêmes
(art. 2) par le corps municipal en fonc-
tions, et pris dans un certain nombre
de corporations seulement, limitative-
ment désignées (art. 10). Ce n'était pas,
comme on voit , Vélection , c'était la coop-
tation dans une sorte d'aristocratie bour-
s^"'""- . , „ . • , •
Ce système si anodm d élection n avait
même pas encore pu fonctionner; les
premiers officiers municipaux, que le
roi s'était réservé (art. 28) de nommer
directement en 1777, ''•v^i^nt eu l'habi-
leté de se faire confirmer par brevet
dans leurs fonctions, Ijien que la ville
eût racbelé en 177() les offices munici-
paux et en eût payé le prix. Aussi , à la
lin de l'année précédente, les. olliciei-s
du bailliage, mécontents d'un régime qui
ne leur laissait qu'une place effacée,
avaient-ils pris l'initiative d'un vaste pé-
litionnement en faveur du rétablisse-
ment de la municipalité élective. Profi-
lant des réunions que provo(juait de
tous c»')tés l'annonce des prochains Etats
généraux, ils avaient provoqué, le 1 A dé-
cembre 1788 et jours suivants, des
assemblées plus ou moins régulières des
corporations et communautés de la
ville, et de celles-ci était sortie une
Adresse au roi, en date du 18 décem-
bre, dans laquelle les communautés, en
même temps qu'elles offraient au roi
leurs remerciements pour le rétablisse-
ment des Etats généraux, demandaient
le retour au système électif de l'cdit de
juillet 17(16 (Hequete présentée à M. VIi*-
letidaut de la irénéralilé de Caen par les
ojfiiiiers du hailliafre de Valognes, Arrli.
38
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[33°] Elle demande la destruction de ce préjugé injuste qui
flétrit parmi nous le noble qui se livre au commerce, à moins qu'il
ne le fasse en gros. Tout moyen honnête de s'enrichir ne doit être
une tache pour personne. Personne non plus ne doit être exclu par
le roi de parvenir aux charges de la robe et au grade militaire;
l'assemblée demande l'abolition de ces lois et du droit de franc-
fief.
[3A°] L'c7ssemblée , qui a proposé l'aliénation des domaines du
roi autres que les forêts, demande qu'il soit pourvu à la conserva-
tion de celles-ci par de nouveaux règlements et une meilleure ma-
nutention, et qu'à l'avenir on ne fasse aucun échange, aucune
aliénation sans le consentement des Etats généraux ('^.
L'assemblée rwclame contre l'échange ou concession proposé ou
fait de la forêt de Montduroc au sieur de La Brétonnière ^^K Cette
naL, Ba35, 1. 70). Celte pétition avait
d'ailleurs soulevé de vives protestations
ot suscité l'envoi de contre-pétitions
de la part de plusieurs communautés,
irrégulièrement exclues, à ce qu'elles
prétendaient, de l'assemblée du 16.
\Pvolestalinn du clergé, du i5 décem-
bre; de la noblesse, du même jour; des
marchands merciers, du 19 d('ceml)re:
des laboureurs, du même jour; des offi-
ciers municipaux, du 92. Toutes ces j)iè-
ces sont réunies dans le carton pré-
cité.)
(') Sur les aliénîitions du domaine,
voir le cahier de Moutchaton, art. 37
(au tome 1", p. A 5 9). Le domaine du roi
dans le bailliage de Valognes était con-
sidérable. 11 comprenait des terres et fo-
rêts, dos renies en grain et en argent,
des ollices et droits divers de coutumes,
poids-le-roi , etc., dont le produit est
estimé en 1787 par les contrôleurs des
vingtièmes à 50,78') livres pour le re-
venu afl'ermé, à 82,682 livres pour le
domaine engiigé, et à.5,9'19 livres pour
les lorèts; ensemble : [)ï),l\iU livres.
(,4rcli. Calvados, C ().")! 9.)
Pour le détail , on cousidtera utilement
un Ktal général du produit annuel des
droits supprimés dans le domaine de Co-
tentin par les décrets de l'Assemblée na-
tionale des i5 7nars 17,90 et i5 août
suivant. (Arcii. Manche, A 3365.) Nous
y relevons à Valognes même :
1° les droits de coutume, poids-le-roi
et étalage, alTermés, /|oo livres; 2" les
petites coutumes, inféodées, 120 livres;
3° la coutume de hmguéage, affermée,
800 livres ; 4° la sergenterie du do-
maine, i85 livres; 5° le greffe du bai'-
liage de Valognes, i,/t23 i. 6 s. 8 d ;
6° les amendes, année commune,
109 I. fi s.
Ensemble : 3,067 1. 10 s. 8 d.
Il faut ajouter les rentes de fieffés, que
nous avons détaillées plus haut, sons
l'article 3, n° 3 {suprà, p. 20).
^-' La forêt de Montduroc apparte-
nant au domaine royal, pour la vicomte
de Valognes, était, au xviii° siècle, un
des débris les plus im[)orlants encore
de l'ancienne forêt de Brix. On y comp-
tait, en 1767, 'Mi2 arpents qui avaient
été aliénés le i3 juillet de celte année
pour le prix de 20,692 livres. Cette
première aliénation n'avait pas été,
parail-il, suivie d'effet; mais, en 177^1
la forêt avait été comprise à nouveau
dans réclian<[e fait avec le duc de la
Vrillière de toute la forêt de Brix, et,
rétrocédée avec elle à Monsieur, frère
du roi, elle était à ce moment même,
ainsi (pie l'ensemble du domaine de
Brix, mise en lots pour le défrichement.
En 1790, d'après les inventaires des
municipalités, elle s'étendait encore sur
les trois paroisses de Nouainville, Ocle-
ville et Sidevilie. L'inventaire de cette
dernière localité, dressé par les olTiciers
municipaux à la date du 98 novembre
1790, fait connaître que wla forêt du
mont du Roc est en plus grande partie
VILLE DE VALOGNES.
39
aliénation est contraire aux intérêts du roi et du canton de la
Hague et de la ville de Cherbourg, puisqu'elle est l'unique qui,
par sa position et sa fertilité, soit capable de pourvoir à une partie
de la consommation de cette ville et des paroisses voisines. Elle ré-
clame contre l'accaparement que l'adjudicataire des bois de la foret
de Bricquebecq, appartenant à M"" de Matignon, fait dans tous les
environs pour les envoyer à Cherbourg et les exporter par mer;
elle demande que cet accaparement et transports soient prohibés
et défendus '•'.
L'assemblée n'a pu considérer qu'avec peine l'aliénation qui a
été faite de la forêt de Brix'^^ (]e terrain, très précieux pour le
située sur le territoire de cette munici-
palité; ladite forêt est divisée en deux
parties, l'une connue sous ie nom de
/ioM.r percé, l'autre sous celui de mont
du roc, qui se communiquent par une
petite chasse qui n'a pas 5o toises de
longueur. La municipalité estime (|uo
la portion de forêt sise sur le territoire
de Sideville peut aller à Goo vergéesn.
(Arcli. Manche. Q*' ii.)
Sur les différentes opérations tentées
dans les forêts royales du Bas-Golenlin
à la fin du xviii' siècle, on consultera
très utilement : A. Fagart, Les anciennes
forêts du Co(e)ifJH (vicomiéde Valognes),
dans Mém. Soc. archéologique de l n-
lognes, t. 11 (1880-1881), p. i85 à
9/l3.
('^ La forêt (le Bricquebec, quoique
domaine privé, était, rouimc la préré-
dcnti', considérai )le encore au xvi 11' siècle.
Dk Masseville , en 1722, lui donne 5
à 6 lieues de tour et 7,1 58 arpents,
s'étendant sur les paroisses des Per-
ques, ie Vrétot, Pierreville et Sur-
tainville. Mais en réalité elle se divisait
dès lors en deux portions : la forêt
ieigneuriale , de 1,716 arpents 55 per-
ches seulement (85() liecl. , ai a.),
partagée en quatorze parcs, et la forêt
usagère, de 3,9-^)5 arpents en hêtres et
chênes, divisée en une (piarantaine de
triages. Nous n'avons point trou\é de
renseignements sur l'adjudication et l'ac-
capareinent dont parle le texte, mais
il parait dillicile de croire que ces opé-
rations aient pu porter sur d'autres
portions (pic la forêt seigneuriale pro-
prement dite. Pour la forêt usagère, la
jouissance n'en était pas en réalité
commune; un rôle des usagers avait été
dressé en 1716, et le nombre des
ayants droit avait été arrêté liniitati-
vement à 1 99 , prenant chacun de 6 à
9 0 cordes, en tout 1,800 cordes par
an. On peut consulter, aux Archives
nationales, une liasse très complète
d'aveux de la haronnie de Bricquebec,
(lu commencement du xvin" sitVie, où
les usages des tenanciers sont très exac-
tement portés. (Arch. nat. , D"'" 5, 1. 1*8.)
La forêt de Bricquebec, dépendance
de la baronnie de ce nom , appartenait
en 1789 à M"" Anne-Louise-Catherine
de Matignon, qui avait épousé messire
Anne-Charles-François, duc de Mont-
uiorency. Ayant émigré en 1792, la
forêt fut plac(»e sous séquestre et remise
à l'administration forestière, qui la
n'git jusqu'à la date du sa fructidor
an IX, où M"" de Matignon ayant été
rayée de la liste des émigrés, le sé-
questre fut levé. Ce qui restait de forêt
non alléntk', un quart environ, ne fut
cependant rendu que j)ar la loi du
5 décembre 1 8 1 4. ( Voir abbé Lebukton ,
Bricquebec et environs, p. i35 sq.)
(' La forêt de Brix avait été une des
plus considérables du Cotentin. S'éten-
dant sur les paroisses de Saint-Cyr,
Huberville, Saint-Germain, Vaudreviile,
Ozeville, Saint-Floxel et Montebourg,
elle avait, d'après de Masseville, plustle
8 lieues de circuit, et elle renfermait
encore à la fin du xviii" siècle, après
(le nombreux morcollenients, 1 i,9o5 ar-
pents et la perches de bois, planir's
en hêtres et chênes, dont ii,ioG ar-
pents 1-2 ])frclies appartenaient à la
forêt de Brix proprement dite, le reste
formant les cinijg-arr/^'s y rattachées des
bois d'Igosville, du Theil, de la Haye-
uo
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pays, excellent pour l'accroissement des bois, l'est très peu pour
l'agriculture; mais elle pense qu'il est trop difficile que le roi
rentre dans cette propriété; elle se borne donc à demander qu'il
soit statué que les terrains qui sont encore en nature de bois soient
conservés et qu'ils ne puissent être défrichés, sous quelque prétexte
que ce soit.
[o5°] L'assemblée demande le partage des biens communaux,
suivant les lois particulières à chaque province; c'est le moyen de
rendre la tranquillité anx communautés souvent inquiétées; c'est le
moyen de bonifier les terrains la plupart peu féconds et d'en tirer
le meilleur parti possible. Enfin, pour le bien de l'agriculture, l'as-
semblée demande qu'il soit défendu à tous entrepreneurs de tra-
vaux publics de recevoir aucuns domestiques des laboureurs pendant
l'année de l'engagement de leur service, sans le gré de leurs maîtres,
(1e-A'alognes, de Boutron et de Monte-
l>ourjj, estimés cnsem])le d'un revenu de
20,000 livres pour le domaine du roi.
Mais à la date du 17 octobre 1770,
le domaine de Brix, forêts, terres et
rentes, avait été échangé par le roi avec
M. de la Vrillière contre la seigneurie
d'Essorgues, près Bar-sur-Soino. Par
lettres patentes de février 1775,83 Ma-
jesté avait autorisé le nouvel acquéreur crà
faire couper la superficie desdites forêts,
défricher et lahourer le sol pour le mettre
en valeur ainsi qu'il aviserait, avec les
privilèges et exemptions accordés pour
les défrichements 51. (Arch. nat. , P
1871.) Le domaine étant passé la même
année aux mains de Monsieur, frère du
roi , de nouvelles lettres en date des
'il juillet et 29 octobre de la même
année accordèrent l'autorisation plus
complète de défricher la totalité des
bois et forêts, sans qu^il fût plus fait
mention d'une réserve de 2,.5oo ar-
pents qui devait être primitivement
épargnée. Monsieur se proposait d\''la-
hlir dans les terrains ainsi défrichés une
véritable colonie , et d'y créer en s'en-
tendant avec l'autorité diocésaine le
nombre d'églises et de paroisses nou-
velles (|(ii serait nécessaire. (Ibid., P 1 87 2 .)
Ce beau projet était d'ailleurs demeuré
sans exécution ; les financiers auxquels
Monsieur avait .sous-inféodé la forêt
avaiimt bien, par des coupes sans ordre
et hâtives, dévasté, de 1777 à 178G, la
majeure partie des hautes futaies, mais
ils s'étaient bien gardés de commencer
les travaux de défrichement promis ; en
sorte qu'à la veille de la Bévolution, le
magnifique domaine de Brix n'offrait
plus que d'immenses étendues de terres
incultes, de bruyères et de recrues de
bois rabougris et broutés. (Voir le procès-
verbal de la visite dressé pour la partie
dépendant de la commune de Monte-
bourg par les officiers de la municipalité,
à la date du 18 mars 1790, reg. des
déhbérations municipales n° 2, f" 53,
reproduit par Lecachedx, oji. cit.,
p. 3/1-/18.)
H n'est pas sans intérêt peut-être
d'observer que, par un décret du
99 mai 1791, l'Assemblée nationale,
répondant aux vœux du présent cahier,
annula l'échange du 17 octobre 1770
ainsi que les sous-aliénations princi-
pales faites aux sieurs Defontette et Le
Canut. Mais en même tenqis, considé-
rant (jue les sous-inféodataires ne de-
\ aient pas être frustrés du fruit de
leurs travaux, elle les confirma irrévo-
cablement dans leur jouissance, «à
charge par eux de tenir directement
leurs propriétés de la nation, et de
payer au trésor public les cens, rentes
et redevances dont ils avaient été
cliargés77. (Décret relatif à l'échange de
la forêt de Bri.r , 29 mai-3 juin 1791,
dans DiivKRGiEn, 11, 893.) Le déboise-
ment des fonds aliénés par Monsieur
se poursuivit par suite avec activité.
(Voir A. Fagabt, /oc. cit., p. ai 1.)
Vir.LK DE VALOGNES. 41
et que, sur ia réclamation que ceux-ci en feraient, les entrepre-
neurs seraient tenus de les renvoyer''^
A la huitième page, deux mots en interligne bons; à la neu-
vième, un mot également en interligne hon; dans la treizième, un
mot en interligne bon, et à la quatorzième, six mots rai/és nuls et
trois mots en interligne bo)is.
Fait et signé après lecture, le jeudi au soir 5 mars i yScj.
Le Goupil, Poutas, D^SFONTAiMis Courtaux, Doguet, C. Le
HiciiER, H. Bknoist, Jean Valogne, J. -Guillaume Ne-
Hou, Hadtonne, N. Hébert, Forestier, Lkcallier,
Thion, Jean Piquet, Nicolas Quentin, Raphaël Tra-
vers, Avoine, J. -Bernardin Avoine, G. Coquierre, Le
Bienvenu-Dutourp, F. Laisné, Mathey, p. Heurtevent
Dkpremer, Gallis de Mesnilgrand, L. Pierre Jacoue-
LIN, iMoTET, JeNNET, MoINIER, LoiR, DuFOUR DE LA HeR-
vÈRE, Lelarge, J.-F. Vastel, Gaspard Anurois, Girod.
PlER HA'\IO^, LeFRANÇOIS, DrOUECH, Gue'rIN DlGlLVILLH,
Jean-Baptiste Nicolle, David Dllomprey, (hcleur-mi'-
decm, P. Deinast, Lemaitre, Lecintre, G. F©lliot,
Hddert, Jauvry, Lecarpentier, Lei5arbancho>, le che-
valier Dumesnildot, Besnard, du Meril.
Le présent cahier contenant huit feuillets, celui-ci compris, a été
coté et paraphé sur premier et dernier par nous, officiers m.unicipau.v de
la rdie de Yalognes, ce 5 mai lyScj.
Lebai'.banchon, le chevalier Dumesnildot, B::snuu),i»k Meril.
*'■' Sur la disette d'ouvriers a|jricol('s loiiajje de ser\ices, voir le cjiliit'r di-
causée paries travaux de Clierbourjf . Hrelteville, arl. 17 d la ikiL' ( ////ni,
et sur la brusque rupture du contrat (!.• p. 1 •?.■]}.
42
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
VILLE DE CHERBOURG
(1)
L Assemblées préparatoires des corporations^-^.
(Los pièces de cette série n'ont pu être retrouvées.)
IL Assemblée générale de la ville.
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl, liasse Cahiers de doléances de Ynlognes, II,
pièce n° loj. Original signé. Inédit^^K)
Procès-verbal d'assemblée du tiers élat de la ville de Chei^bourg,
en V hôtel de ville dudit lieu.
Aujourd'hui ti mars 1789, en l'assemblée du corps municipal
de la ville de Cherbourg'"', convoquée tant au son de la cloche que
(1-2-3-1} — (I) Arrondissement de
Clieri)ourg, canton de Clierl)0!ir{j. Le
procès-verbal ne doiiiie pas le nombre
de leux; la lettre précitée du lieutenant
général Si\ard de Beauliou accuse
9,689 feiu pour la ville do Cliorbourg.
A VEtal dp population divisé par vtlles
du royauuip de France, elle est portée
pour 10,790 habitants. (Arch. nat.,
D IV bis, 47.) L'accroissement de popu-
lation de Cherbourg avait été, par suite
des grands travaux <Mitrepns depuis 1777,
extrêmement rajùde dans les quinze
dernières années. En 177^, un dénom-
brement très soigneux, par rues et
maisons, ^donnant le nombre de mâles
ol de femelles de chacune'?, n'accusait
que 1,708 feux ou maisons, a, 987
(rmàlcs?' et 8,597 f^femellesi, c'est-
à-dire une population de 6,3 5 'i "per-
sonnesn. [Dcninnhrumeul des habitants
de la ville de Cherbourg, composée d'une
seule paroisse qui est la paroisse de
Sainte-Trinité, 177^'. Arch. Calvados,
G 188.) .Mouvement de la popiilalinn
en 1787 : N. /iif), M. li'i, I). ''167.
Population actuelle : !\'.),i)!xS habilanls.
— '*) La ville de (llierbourg n'avait pas
en 1789 de corporations légalement
constituées. Elle ne figure pas en effet
au nombre des villes dans losquoHes
l'Etat annexé à VEdit d'avril ij'jg avait
rétabli des communautés d'arts et mé-
tiers. Comme à Granville donc, la liste
des assemblées préparatoires convoquées
n'a pu être arrêtée (|ue d'une façon ar-
bitraire par les odiciers municipaux, qui
se sont probablement pourtant confor-
més à des usages locaux. L(> procès-
verbal de l'assemblée de ville, que
nous publions ci-contre, donne la liste
des communautés qui furent ainsi re-
présentées. Mais il y eut certainement des
omissions et des irrégularités. Nous
avons conservé la Protestation d'un apo-
thicaire, Pierre-Léonor Loisel, contre
SOS deux confrères qui s'étaient assem-
blés clandestinement pour élire un dé-
puté à l'assemblée de ville, à la date du
8 mars 1789. Or la communauté des
apothicaires ne figure point sur la liste
des corporations représentées à l'assem-
blée de ville, d'a[>rès le procès-verbal
ci-dessus. (Arch. municipales de Cher-
bourg, AA 6'i.) Les Archives munici-
pales de Cherbourg, ([ni n'ont conservé
VILLE DE CHERBOURG.
43
des avertissements particuliers, par devant nous, officiers munici-
paux, sont comparus :
Bellhomme de Hautmarest, pro-
cureur du roi et député du
siège de la police^".
DoRANGE, bailli et député
du siège de la haute jus-
tice ^^^\
aucun procès-verbal régulier des assem-
blées préparatoires, renferment cepen-
dant deux pièces intéressantes pour leur
convocation. Ce sont : i° Un Etat des
différents corps et corporations de la ville
de Cherbourg, qui ont concoui'u à la
H'iviiiiation des représentants à l'assem-
blée du bailliage de Valognes, relative
à la convocation des Etats généraux ;
a* Une pièce ayant pour titre : Cor-
porations de la ville de Chprbourg, pour
élire 1 0 députés aux terme» du Règle-
ment pour les Etats généraux , mars t j8q,
3 3 p. in-li". Ces pièces, avec la pro-
testation précitée, sont conservées dans
le carton AA 6'i. Nous nous proposons
d'en donner eu appendice une analyse
et quelques extraits qui ne sauraient
régulièrement prendre place dans le
texte de ce volume. — î^) i\i le procès-
verbal ni le cahier de Cherbourg n'ont
été imprimés en 1789. Nous en trouvons
la preuve dans une lettre du subdé-
légué à l'intendant, qui lui avait fait de
mander, [)oiir les transmettre à la Chan-
cellerie, les procès-verbaux et cahiors
qui pouvaient avoir été imprimés dans
sa circonscription : «Nous n'avons,
Monsieur, écrit-il, pas fait imprimer
les procès-verbaux des assemblées que
nous avons tenues relativement aux
États généraux, et nous n'avons point
fait imprimer les cahiers que nous y
avons arrêtés. Je ne puis donc vous
adresser aucun imprimé à cet égard. J'ai
l'honneur, etc..» Cherbourg, 1 1^ août
1789. Garantot. (Arch. Calvados,
C 635 1.) — ('') Le corps municipal de
Cherbourg se composait, en 1 789, d'un
maire, de deux échevins, d'un procu-
reur-syndic, un greflier, un receveur el
de six notables. Ainsi l'avait organisé en
dernier lieu ïArrét du Conseil portant
règlement pour la municipalité de la ville
de Cherbourg, uf) février 1778 (Arch.
Calvados, C ia/ii), arrêt analogue
dans la forme ;'i celui de la même année
que nous avons déjà mentionné pour la
ville de Valognes. La munici|Mlité de
Cherbourg, toutefois, était véritablement
élue ; la ville, qui avait racheté pour
3oo livres seulement les charges muni-
cipales créées en 1771 , avait pu, plus
heureuse que celle de Valognes, jouir
en fait de son acquisition. (Voir Arrêt du
Conseil, 20 décembre 1 77G, Arch. nat,.
E 2.093.) Les officiers municipaux en
charge en 1788 étaient : M. de Motisde
Garantot, maire; MM. de Fontenelle-
Postel et Avoine de (Miantereync , éche-
vins; les sieurs Picot, prêtre, Marion
de la Martiuière, Vastel, Groult- Des-
fonlaine le jeune, Coiiey des Essards
et Feuardent , notables ; Dorange , procu-
reur-syndic, et Cabart, greffier. (Arch.
nat. , Ba 27, 1. /i.ô.)
('' L'ancien siège du vicomte et police
de (Cherbourg, devenu en 1771 siège de
police seulement par la suppression de
la vicomte, n'avait plus guère en 1789
qu'une existence nominale. La charge
de lieutenant de police était en effet
réunie à la mairie, dans la personne
de M. de Mons de Garantot, maire de
la ville. Le personnel ne comprenait
plus que le procureur du roi, Belhoumi(>
de Hautmarest, et le grellier Le Gallois,
qui était en mi'me ti'mps greilier de
l'hôtel de ville. Un notaire, un commis-
saire de police et un huissier étaient
restés cependant nominalement attachés
à la juridiction, [fiole de capilation des
ojficiers de justice, arrêté le a a fé-
vrier lySc), Arch. Calvados, C8i3o.)
'■^' La haute justice dont il s'agit est
celle de l'abbaye de Notre-I)ame-du-
V(eu, située dans la paroisse d"E(pieur-
dreville, mais dont la juridiction était
située dans la ville môme de Cherbourg,
au premier étage d'une maison de la mo
de la Trinité attenant à la halle, dont
le rez-de-chaussée était occupé par h'
poids-le-roi , et qui était possédée en
conuuun par l'abbaye et le duc d'Or-
hU
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Groult, procureur du roi et dé-
puté du siège de l'ami-
rauté ^^l
NicoLLET, procureur du roi et
député du siège des trai-
tes (2).
léans en{j;igisto du domaine. (Voir Etat
des biens nationaux, dressé le 19 janvier
1791, Arch. Manche , Q' ', 1 1 .) Le ressort
considérable de cette haute justice, qui
réunissait les trois baronnies de Cher-
bourg, de Sainte-Geneviève et de Neu-
ville-au-Piain , appartenant à l'abbé de
Notre-Darae-du-Vani , se serait étendu,
d'après d'anciens aveux rapportés par
les olliciers de la juridiction en 1788,
sur 76 paroisses, en totalité ou parti(>,
des environs de Cherbourg (non coni-
pi'is la ville elle-même), dans lesquelles
l'abbaye aurait eu «droit de haute,
basse et moyenne justice, d'avoir vi-
comte, tabellion, greffier, sergents
d'épée et fourches patibulaires , , . ,
toutes droitures et franchises, ainsi (|ue
la plus franche et noble abbaye de
toute Normandie". (Supplique au G.
d. S., par les officiers de la haute jus-
tice de Cherbourg, 18 mars «788, Arch.
Calvados, C63ao.)Mais ces indications
sont <ertainenient erronées; le ressort
réel était de beaucoup moins étendu,
et à cette même date à peu près les
officiers du bailliage de Valognes ne
reconnaissaient à la haute-justice ([ue
93 paroisses seulement, tr Cette justice,
ajoutaient-ils, est plus onéreuse qu'utile
à l'abbé. T (Mémoire des officiers du
bailliage de Valognes, î']8à, Arch. (ial-
vados, C i960.)
Le jjersonnei de la juridicliou compre-
nait en 1789 trois personnes seulement:
le sieur Dorange, bailli; le procureur
fiscal de llautmarest, et le commis au
greffe lîouillon. Gin(| avocats étaient
attachés à la juridiction. (liôle de capi-
tation précité, Arch. Calvados. C 8i3o.)
C) L'amirauté de (^herl)ourg, créée
en avril 1 69 1 seulement , n'avait dans son
ressort que a 3 paroisses , sur la partit' de la
côte du Cotenlin coMij)tise entre la pointe
du Rozel, au delà duquel commençait
l'amirauté de Portbail et Carterel, et
la rivière Divelte passé laquelle on se
trouvait iinnK'dialeuienl sous la juridic-
tion de celle de Barfleur. L'appel eu
était porté, comme des autres ami-
rautés particulières de Normandie, à la
Table de marbre à Rouen, et en der-
nier ressort au Parlement.
Le personnel comprenait en 1789
quatre personnes : le lieutenant d'ami-
rauté Marion ; le procureur du roi
Groult; le greffier Henry, et l'huissier
Guillemette. (Râle précité, Arch. Calva-
dos, C 8i3o.)
Groult (Pierre- Antoine), né à Cher-
bourg, vers le milieu du xviu' siècle,
mort dans la même ville en 181 4 ou
j8i5. Docteur en droit maritime, pro-
cureur du roi à l'amirauté de Cher-
bourg, il était, depuis 1787, membre de
l'assemblée départementale de Valognes
et de l'assemblée provinciale de Basse-
Normandie , pour l'ordre du tiers état.
Spécialisé dans l'étude du droit mari-
time, mais s'occupant aussi de recher-
ches historiques locales, il n'a laissé de
traces que comme écrivain. Les biblio-
graphes locaux citent de lui : 1° un
Nouveau commentaire sur l'ordonnance
de 1681, 6 vol. in-l*, 1770 (il est pro-
bable qu'il s'agit seulement d'une con-
tribution à l'ouvrage de Valin) ; 9° une
Indication des ouvrages et pièces de légis-
lation relatives à la saisie des bâtiments
neutres, Paris, 1780; 3° un Discours
sur le droit maritime, ancien et modeiiie,
français et étranger, civil et militaire et
sur la manière de l'étudier. Imprimerie
royale, 178(5; /i° un Catalogue d'ou-
vrages mss. sur la législation maritime,
Paris, 1791, in-8° ; 5° un Examen des
principes généraux du droit maritime
(imp. s. 1. n. d.) ; 6° un Recueil de piè-
ces et conférence des lois et ouvrages de
législation sur la marine depuis les Grecs
jusqu'à nous, chez les dijféi'ents peuples
de /'ViHropc, ouvrage resté ms. (Pmkjuet,
liililiographie , p. 160 ; de Gkhvili.e,
Notices, p. 9 5o; Fiikre, Bibliographie,
II, U-i.) La bibliothèque de Cherbourg
possède de lui un certain nombre d'au-
tres travaux mss., entre autres des Obser-
vations sur la dernière édition de l'Ency-
clopédie, pour la partie du droit maritime ,
ijSS (cataloguées sous le n" i53).
(-' La juridiction des traites et quart-
bouillon de Cherbourg était une des
VILLE DE CHERBOURC.
45
AvoiNK et Ingoult. avocats, dé-
putés par leur collège.
Frigoult de la Croix et Viel de
Hautmesnil, colonel et olli-
cier, tous deux députés de la
milice bourgeoise.
De la Ville et de Launay, méde-
cins, députés par leur corps.
POSTEL DE FoNTENELLE et DeGhAN-
TEREYNE, députés par les por-
teurs de commission de la
marine '^^
Maurice et Boulabert, députés
par les entrepreneurs des
travaux du roi.
Gauvain, un des députés du
corps des négociants.
NoNAYNviLLE et Henri de la Ro-
que, députés par les gens
vivant noblement et de leur
bien.
XicoLLET père, député par les
notaires.
Marmion des Aunés, député par
les chirurgiens.
DuFOUR et Freret, députés des
arts libéraux.
Le Gallois et Cabart, députés
des greffiers.
ViTTRKL, député des fabricants
de draps et mélinges.
Hervieu, député par les com-
munautés des marchands
merciers, marchands de fer
et marchands de vin.
Lesdos, député par les tan-
neurs, teinturiers, selliers et
bourreliers.
DuBos , député par les capitaines
de long cours.
Pim:l, député par les maîtres
au cabotage.
plus resserrées des pays de quart-bouil-
lon; elle ne comprenait, hors la ville
de Cherbourg (cjui avait le privilège
du sel du Croisic). ([uo 80 paroisses dans
la banlieue immédiate de Cherbourg
et dans la Ilague, dont on trouvera
la liste dans Tétai joint à YAvrèt du
Conseil portant règlement pour le i-es-
sort des différentes juridictions des
traites et quart - bouillon. Versailles ,
5 juillet 17AO (dans Recueil des Ga-
belles, H, 397).
Le personnel de la juridiction com-
prenait en 1789 un juge et un procu-
reur du roi seulement. Les bureaux
comptaient un receveur-commis à la
revente de Cherbourg, un contrôleur
de la recelte, un visiteur et contrô-
leur du magasin à sel, un inspecleur
du transit et un entreposeur à remises,
tous attachés au bureau de Cherbourg,
ainsi qu'une brigade composée de :
capitaine, lieulenant, deux brigadiers,
deux sous- brigadiers et vingt-deux
gardes {Hôle de capitation des employés
des fermes, Arch. Calvados, C /4673).
''' De Ch wTunEYNE. L'absence de pré-
nom ne permet pas do préciser s'il s'ngil
de (]hanlereyne (Pierre-Avoyne), négo-
ciant et -échevin de Cherbourg ( 1 798-
1790), ou de Chantereyne (Victor-
Avoyne), né à Cherbourg le 23 juin
17(52, qui fut en 1790 procureur de la
commune, en 1791 administrateur du
département de la Manche, procureur-
syndic en 179^1, puis successivement
substitut au tribunal d'appel de Caen en
l'an Mil, député au Corps législatif de
181 3 à 1828, premier président de la
Cour d'Amiens, conseiller à la Cour de
cassation, et mourut à Paris le 9 no-
vembre i83o. L'un et l'autre ont lais^^é
des traces comme écrivains. Le premier,
secrétaire de la Société académi(pie de
Cherbourg, a composé des travaux sur
l'histoire locale, restés mss. à la Hiblio-
ihèquo, entre autres une CAro/io/o/r/V?
des grands baillis du Colentin ( ms. n" (3()) ,
une Table des abbés de Cherbourg de
t i5o à 1 jSS (n" 2 t) et une Histoire de
Cherbourg (n"' lof), t o5 bis). Le se-
cond est l'auteur d'un Traité de la ré-
forme des lois civiles, Paris, 1 790, in-S".
(Voir Pliqckt, Bibl., p. 166; de Ger-
U6
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Fabien, député par les con-
structeurs de navires et les
maîtres charpentiers, voi-
liers et cordiers.
Le Roussel, député par les
marchands épiciers - grais-
siers.
Le Sieur, député par les maîtres
perruquiers.
AvoiNNE, député par les maîtres
tailleurs.
Drouet, député des auber-
gistes.
Lambert, député des tonne-
liers.
Desquesnes, député des cafe-
tiers.
Oyant, député des traiteurs.
Lefèvre, député des pilotes la-
maneurs.
Lozon, député des bouchers.
Le Conte, député des boulan-
gers.
Tiuffert, député des cabare-
tiers.
GuiN de l'Epine, député des
chapeliers.
Fontaine, député des menui-
siers.
Boudet. député des horlogers,
forgerons, armuriers et fer-
blantiers.
Baudry la Fresnez, député des
cordonniers.
Langlois, député des maçons.
Folliot, député des meuniers.
Tous représentants des différentes corporations, corps et com-
munautés de cette ville, ou des bourgeois et habitants, ainsi qu'il
résulte des actes de déhbération qu'ils nous ont exhibés, sans que
le rang dans lequel ils sont nommés puisse servir ou préjudicier;
lesquels, pour obéir aux ordres de Sa Majesté portés par ses Lettres
données à Versailles, le 2/1 janvier dernier, pour la convocation et
tenue des États généraux de ce royaume, et satisfaire aux disposi-
tion du Règlement y annexé, ainsi qu'à l'Ordonnance de M. le lieu-
tenant général du bailliage de Valognes, dont il nous ont déclaré
avoir une parfaite connaissance, tant par la lecture qui vient de
leur en être faite, que parla lecture et publication ci-devant faites
au prône de la paroisse de cette ville, et par les publications et
alliches'" pareillement faites à l'issue de la messe, au devant de la
porte principale de l'église paroissiale, nous ont déclaré s'être rendus
à la présente assemblée pour s'occuper à la rédaction de leurs cahiers
de doléances, plaintes et remontrances: mais l'assemblée ayant re-
connu que la rédaction de ces cahiers exigeait plusieurs jours, et
VII.LK, Eludes, p. 239; M"" OURSEL,
niojrrapliie nonnando , v" Gei ville. )
(') Les Arcllivos municipales de Clu'i-
bourj; rons(>r\('nl Toxemplaire iin|)rimé
des Lellrcs du roi du 9/1 janvier, qui fut
rciiii^ à la municipaliti' do Clierbour;;.
il porte en tête Tindication ms. trliôtel
de ville de Cherhourjj, 37 avril 1789^,
et 1" fine une autre mention nis. de
lecture au prône par le curé, signée
Le\aciier, et datée du a a février 1789.
(Arcli. mun. (Cherbourg, AA 64.)
VILLE DE CHERBOlîRn. Ul
que si elle était faite par une assemblée si nombreuse, il s'y glisse-
rait infailliblement du trouble et de la confusion , elle a pris le
parti de nommer six commissaires pour rédiger lesdits cahiers en-
semble et conjointement avec nous, et à cet effet, les voix ayant
été cueillies, les suffrages se sont réunis en faveur de MM. de la
Croix, Dorange, Groult, de Hautmesnil , Avoine et de Haut-
MA»?EST.
Lesquels ont bien voulu se charger de cet ouvrage et ont promis
de s'en occuper dès cet après-midi, moyennant quoi l'assemblée a
été renvoyée après la rédaction desdits cahiers, et sera, pour lors,
envoyé de nouveaux billets d'invitation pour, dans une autre as-
semblée, être lesdits cahiers arrêtés et être procédé à la nomi-
nation de dix députés, pour les porter à Valognes. Ce qui a été par
nous signé, après lecture faite, et ont aussi, lesdits sieurs députés
et représentants, aussi signé avec nous.
De Ladnay, docteur-médecin, Marmion, Boulabert aîné, Le-
gallois, Pierre Trlffekt, Alexandre Le Conte, Jean
FoNTAiNNE, Jacques LozoN, M" Oyand, Nicollet, Fri-
GOULT, G. Gauvain, B. IjAmbert, DE Lavillk, docleur-
mcdccin, Freret, Dufour, organiste, + r. marque de Jean
Baiidryn, Guillaume Langlois, Nicollkt, notaire, Vit-
TREL fils, Henry, Guillaume Boudet, Louis Lefiovre,
J. Le Sieur, Pierre Folliot, G. -M. Fabien fils aine,
P. Desquesne, Nonaynville, Cabap.t, Charles DnouET,
Belliiomme, G""" Roulland, de Fontenelle Postel,
AvoiNNE, J.-F. Lesdoz, Maurice, Dorange, P. Groult,
DE Ciiantereyne, Joseph Dubos, Herviku, de la Croix,
Viel de Hautmesnil, F.-Ph. Guin, de Mons dk Ga-
rantot.
Et du 7 mars audit an, en l'hôtel de ville de Cherbourg, devant
nous, officiers municipaux.
En l'assemblée générale des députés et représentants les diffii-
rentes corporations, corps et communautés ou les bourgeois et ha-
bitants de cette ville, convoqués tant au son de la cloche que par
billets d'avertissement.
Les commissaires nommés par lesdits députés, le /i de ce mois,
ont représenté le cahier des doléances, plaintes et remontrances de
ce lieu, à la rédaction du(|uel ils ont vaqué avec nous deux
jours et demi , lequel cahier a été lu à toute l'assemblée. Et après
y avoir donné son adjonction, nous l'avons coté par première et
/i8 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
dernière page et paraphé ne rarietur au bas d'icelles, et l'avons si-
gné avec lesdits commissaires.
Et de suite, lesdils représentants, après avoir mûrement déli-
béré sur le choix des députés qu'ils sont tenus de nommer et en
conformité desdites Lettres du roi et du Règlement y annexé, et les
voix ayant été par nous recueillies en la manière accoutumée, la
pluralité des suffrages s'est réunie en faveur de MM. *de Garantot^^^
* Avoine, de Fo>tenelle, de Chantereyne,* Groult, de la Croix, *Do-
RANGE, DE Hautmarest, *dk Hactmesnil et*ViTTRKL, qui Ont accepté
ladite commission et promis de s'en acquitter fidèlement f'-^.
Ladite nomination des députés ainsi faite, iesdits représentants
ont, en notre présence, rerais auxdits sieurs le cahier, afin d'être
porté à l'assemblée qui se tiendra, le 9 de ce mois, devant M. le
lieutenant général dudit bailliage, comme aussi d'y donner pou-
voirs généraux et suffisants de proposer, remontrer, aviser et con-
sentir tout ce qui peut concerner les besoins de fEtat, la réforme
des abus, l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les
parties de l'administration, la prospérité du royaume et de tous
et de chacun des sujets de Sa Majesté;
Et de leur part, lesdits sieurs députés se sont présentement
chargés du cahier des doléances de ladite ville '^' et ont promis de le
(') De Mons de Garantot <Hait mairo un vœu particulier pour la ville de (Iher-
de Cherbourg seulement depuis 1781, houqj. Nous ignorons si cette ville est
date à laquelle il avait succédé au che- en possession de députer aux Etats gé-
valier de Gassé, maire démissionnaire. néraux; mais les grandes vues de Votre
11 était en même temps lieutenant de Majesté sur une place qui a toujours
police, la police ayant élé réunie à la été considérée comme la clef et la for-
mairie, lors de la suppression de l'an- teresse delà province, les vastes projets
cienne vicomte. Le brevet (jui le charge qu'Elle a fait exécuter, et les travaux
(le ces didérentes fonctions, trpar pro- immenses qu'Elle est venue y animer
\ision et jusqu'à ce qu'il ait élé autre- de ses regards, enfin la population nom-
Mienl ordonnéii, est en date du 1^1 fé- hreusc qu'y ont attirée des dépenses
vrier 1781. (Arch. Calvados, C la'n .) aussi considérables, nous font espérer
'-' La députatiou de la ville de Cher- (]u'elle aura aux prochains Etats génc'--
bourg avait élé fixée par les Lettres i.iux un ou plusieurs dépulés, selon le
mêmes de convocation. ( Voyez Etat par rapport de son importance avec celle
ordre alphabétique , cnutrtiant les noms des autres villes qui députeront. {IjCS
(lex villes ties pays (V élection qui doivent maires et échevins de Cherbourjr au roi ,
envoyer plus de quatre députés, bnpri- <S' décembre i'/88, Arch. nat., Ba 27,
meric royale 1789, \n-!i°, Arch. nnl., I. 'iT), la pièce ayant été classée par
Ba', 1. 1, reproduit dans A. {{rette, crrenr dans le carton de Caen.)
op. cit., pièce xxvviii d, t. I", p. 106.) '"' Les députés de Cherbourg se firent
La ville de (iherbourg s'était flattée allouer, paraît-il, un traitement par la
un moment d'obtenir davantage et \illc. Nous lisons dans l'ouvrage de
d'avoir une représentation directe aux M. l'abbé Leroy (pie tria ville, en mars
États : ff Qu'il nous soit permis. Sire, 17^9- ^0*^^ '^ livres d'indemnité par
écrivaient à la fin de 1788 ses oUicicrs cba(jue jour d'absence des député^-,
municipaux, d'ajouter au V(eu général (Abbé Leroy, le Vieu.r Cherbourg, do-
VII.LE DE CHERBOURG. /,9
porter à ladite assemblée et de se conformer à tout ce qui est pre-
scrit est ordonné par lesdites Lettres du roi, le Règlement y annexé
et l'Ordonnance susdatée. Desquelles nominations de députés, re-
mise de cahier, pouvoirs et déclarations, nous avons, à tous les
sieurs comparants, donné acte, et avons signé avec eux notre pré-
sent procès-verbal, ainsi que le duplicata qui sera remis auxdits
sieurs députés pour constater leurs pourvoirs, et Vantanl du
présent sera déposé aux archives de cet hôtel de ville lesdils jour
et an.
Bellhomme, Nicollet, de LwiLLE , dodeur-mcderin , Maurice,
P'" Liais, G. Gauvain, Dufour, organiste, Vittiiel fds,
J. Le Sieur, G'"^-M'' Fabien fils. Le Roussel, Avoinne,
J.-Ph. Guin, Alexandre Le Conte, Jean Fontainne,
Pierre Folliot, de Mons de Garantot, Dorange, Avoine,
DE Launay, docteur-médecin, Boulabert aîné, \o.\ayn-
viLLE, Henry, Freret, Hervieu, Cabart, G""" Roulland,
Charles Drouet, P. Dequesne, Jacques Lozon, Pierre
Truffert, Guillaume Boudet, de Fontenelle Posteu,
P. Groult, Frigoult de la Croix, Viel de Hautmesnil,
Marmion, Nicollet, notaire, Legallois, J.-F. Lesdos,
Joseph DuBOs, F. Pinel, J.-B.-F. Lambert, M. Oyam),
Louis Lefèvre, + :n marque de Jean Baudryn, (iuil-
lanme Langlois, de Chantereyne.
2. G
AHIEK DE DOLEANCES.
(Ms. Archives de la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de doiéancos do V.iloi;iics . Il ,
pièce non cotée. Original signé. — Ed. IIippeau : Les cahiers de doléances de' i-Hg en
Normandie, t. II, p. 3(J7 à /io5.)
Doléances, demandes et remontrances de l'assemblée du tiers étal,
de la ville de Cherbourg, convoquée aux termes des lettres
de convocation du ^ à janvier ij8g, -par MM. les Officiers
municipaux.
Art. l"'. L'Assemblée donne mandat spécial aux députés qui
seront nommés pour porter \(i présent au bailliage secondaire
de Valognes, et j)our concourir et délibérer à la rédaction des
cumcnls extraits dps archives de la ville dépense totale monta à ia somme de
et de l'église paroissiale, a' série, Cher- i,()56 livres. (Voir Délibération du t" dé-
bour|r, Mancel, 1 886, in-8", p. 77.) I.a cemlire 1 790, Arch. Clierbourjf, CC 1 0 '1 .)
^tiTIONALC,
50
BAILIJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
doléances de sa dépendance, de faire insérer dans le cahier général
tous les objets qu'ils trouveraient uniques, sans qu'on puisse les
répéter, et spécialement les doléances particulières de la ville de
Cherbourg, qui ne pourront être altérées sous aucun rapport que
ce puisse être'''.
Art. 2. Ces mêmes doléances particulières seront également
admises dans le cahier unique du grand bailliage de notre arron-
dissement, et ceux de nos députés qui seront élus pour concourir
à la dernière rédaction conserveront le même mandat'^'.
Art. 3. L'assemblée demande qu'aux Etats généraux du
royaume, le président ou orateur du tiers état parle dans l'atti-
tude et avec cet ensemble de liberté des deux autres ordres'^'.
Art. k. Que, dans toutes les assemblées de la Nation, le
nombre des députés du tiers ne soit jamais inférieur à celui des
deux autres ordres.
Art. 5. Qu'on y vote toujours par tête et jamais par ordre, soit
en assemblée générale ou par bureaux.
Art. g. Qu'à l'ouverture des Etats, s'il y a difficulté sur les
deux précédents articles, elle soit nécessaiiement décidée par tête'*'.
O Le mandat en quelque sorte iin-
péralif ainsi donné aux députés de Glier-
honrg a entraîné à rassemblée prélimi-
naire de graves difficultés. Les députés
de Cherbourg, pour se conformer à
leur mandat, demandèrent que les
commissaires nommés par l'assemblé<'
fussent tenus r d'employer dans la rédac-
tion du cahier général toutes les de-
mandes particulières et locales, de quel-
que espèce qu'elles soient, qui pourraient
se trouver dans leur rallier et dans
ceux de toutes les communaulésji. [Pro-
cès-verbal (h; l'assemblée préliminaire de
Valojriips, s, du 9 mars, infrà.) Cette
prétention fut d'ailleurs repousséc; et
par une exagération contraire, l'assem-
blée, écartant de la commission de ré-
daction tons les députés de Cherbourg,
paraît s'êtn» appliquée, dans son cahier
général , à ni'gîiger di> parti pris les d(v
mandes qui intéressaii'nt sp(''cialemont
la ville de Cherbourg.
'^^ Six des déj)ulés de Cherbourg,
les sieurs de Garanlot, lieutenant de
police; Avoine, syndic des avocats;
Groult, procureur du roi de l'amirauté;
Dorange, bailli de la haute-justice de la
Barre; Viel-Hautmesnil, négociant, et
Vittrel, négociant, furent élus à Valo-
gnes lors de la réduction au quart pour
porter à l'assem])lée générale de Gou-
tances le cahier du bailliage. Ils n'ont
pas, semble-t-il, tenté de reproduire à
celte assemblé'e les prétentions qui leur
avaient si mal réussi à Valognes. On
doit d'ailleurs noter qu'aucun des dé-
putés de (-'herbourg n'a fait partie de
la commission de rédaction du cahier
délinitif du tiers état du bailliage de
Gotenlin.
(■^' (;f. le cahier de Coutanccs, art. i"
et la note (au tome I", p. 3o).
'') La ville de Cherbourg avait,
comme prescpie toutes les villes de Nor-
mandie, envoyé à la fin de 1788 une
Adresse au roi , dans laquelle adhérant
aux /jiialre propositions énoncées origi-
nairement par la ville de Rouen, elle
demandait :
ffi" Que, dans la convocation des pro-
chains États généraux, ceux qui seront
VirJ.E DE GHERBOURC.
51
AuT. 7. En cas d'opposilion de riin des deux ordres, el que l'un
ou tous deux prélendit rompre l'assemblée générale en refusant
d'opiner ou se retirant, Sa Majesté déclare qu'elle réduit le nombre
des délibérants aux Etats généraux à la quotité de ceux des ditlc-
rents ordres qui ont consenti à voter par tête.
Art. 8. Après la forme du vote ainsi admise à perpétuité, l'As-
semblée demande que le premier objet mis en délibération soit
l'assurance du payement de la dette nationale et le consentement
aux emprunts provisoires qui seront jugés nécessaires en atten-
dant la clôture des Etats; mais qu'aucun genre d'impôt ne soit
consenti avant que la Nation ne soit satisfaite sur tous les points
qui l'intéressent, désirant que le tiers état ne soit point exposé à
l'intrigue de i6i/i ^^\
Art. 9. Qu'on demande la fixation périodique des Etats géné-
raux tous les cinq ans, et que tous les impôts consentis n'obligent
la Nation que jusqu'à cette époque.
Art. 10. Que la Nation soit conservée et perpétuellement auto-
risée au droit d'obtenir du Roi la liberté de s'assembler extraordi-
nairement toutes les fois qu'elle jugera que les circonstances l'exi-
geront.
AiîT. 1 1 . Qu'il soit passé de suite à la revision, confirmation ou
élus par ie tiers état et qui le représen-
teront soient en égalité de nombre avec
les députés des ordres priviléjfiés ;
«a° Que les députés qui représente-
ront le tiers état ne peuvent être pris ni
élus que parmi les citoyens qui sont vé-
ritablement de cet ordre , sans qu'ils
puissent être choisis ni parmi les nobles,
ni parmi ceux qui jouissent actuelle-
ment des privilèges de la noblesse ;
«3" Qu'aiin de conserver au tiers étal
la justice de sa représentation éjjale, les
ordres se tiennent réunis, délibèrent
en commun, et votent par lèle, etc. . . n
[Letti'e des maire, échevins et nota-
bles de (Jlipvbourg au roi, sur les Etats
généraux, aa décembre tySS, Arch.
Calvados, ^C();552, reproduite dans
Hll'PEAU, élections,]). 909.)
'') Aux Etals de i6i/j, les trois or-
c!res ne pouvant arrixer à s'entendre sur
les principales réformes à l'ordre du
jour (suppression de la vénalité des ofb-
ces, réduction des tailles, récep"tioii du
Concile de Trente), la Cour avait pro-
nté de leurs querelles pour obtenir
avant la réponse aux cahiers les subsi-
des nécessaires, et avait eu beau jeu
dès lors, ajirès les avoir bornés quelque
temps de la promesse de les laisser sié-
ger jusqu'à la réponse, à les laisser se
fatiguer dans une attente vaine, et à
les renvoyer enfin au bout de quelcpies
mois sans avoir obtenu aucun résultat.
L'échec des Etats était-il seulement
imputable, comme dit le caliier, aux in-
trigues de la Cour ? Ne faut-il pas en
accuser aussi la maladresse du tiers, (pri
ne sut pas s'assurer, par quelques con-
cessions de détail, l'appui des autres
ordres, et qui se nioiilra, en toutes cir-
constances, au jugement d'un historien
récent «maladroit et hargneuxî^? (Voir
J.-H. Mabuéiols, dans Histoire de France
(publiée sous la direction de La visse),
t. VI, -i' partie, p. 17.3.)
52
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
rétablissement des lois fondamentales de la monarchie française,
d'une manière assez claire, assez précise pour cimenter à jamais
les droits du Monarque et de la Nation.
AiiT. 12. Qu'aucun impôt ne pourra être définitivement éta-
bli sans le consentement des Etats généraux, et que tout impôt pro-
visoire n'aura d'exécution sans la sanction des Etats provinciaux.
Art. 13. L'Assemblée, convaincue du double avantage qui doit
résulter de l'aliénation des terrains vains et vagues des domaines
de la Couronne, sollicite cette abénation '•'.
Art. là. Laissant aux Etats généraux à apprécier quand et
comment les biens des ecclésiastiques sont parvenus à leur
propriété, l'assemblée demande que les débiteurs de rentes fon-
cières ou seigneuriales qu'on leur fait payer soient autorisés à
l'amortissement au trésor royal, à raison du dernier trente, sauf la
continuation des mêmes rentes, les droits royaux prélevés*-'.
(^) Le domaine du roi possédait dans
la ville de Cherbourg des revenus con-
sidérables en terres, rentes et droits di-
vers.
l. BiENs-KONDS. Nous en trouvons
l'éiuunération détaillée dans VElat des
bit'ii.t nationaux , dressé par les olFiciers
municipaux de Cherbourg à la date du
19 janvier 1791. Ils consistent en :
1" la halle et appartement servant au
ci-devant poicls-le-roi , sis rue de la
Trinité, sous la juridiction de l'abbaye
(n. est.); 2" des terrains vagues aux
entours de l'arrièrc-bassin, contenant
environ 33 arpents, compris plusieurs
portions de terrain fermé en jardins
(n. est.); 3° les établissements des for-
tifications, terrains vagues, ateliers,
maisons, occupant une centaine de per-
ches, dont le détail est inutile à relever
ici ; h" le chantier de Chantereyne au
bord de la mer, d'une superficie de 19
arpents, 16 perches, lao pieds, avec les
bâtiments; 5° les casernes de la ma-
rine, 9 arpents 29 perches avec les bâti-
ments; G" l'emplacement d'un hôpital
projeté à l'extrémité du faubourg, d'une
superficie de 0 arpents 8;') perches 1/2,
acquis de l'abbaye par une somme de
5o,ooo livres, et afiermé 196 livres
[)our la partie non encore occupée par
l(>s tra\aux; 7° la boulangerie de la ma-
rine et les forges de la marine. Tous
ces objets sont dits wde nul produit^;.
(Arrh. Manche, Q '''\ 11.)
II. Rentes. Les rentes du domaine
sont divisées eu deux parties; l'ime est
restée dans la main du roi, l'autre est
engagée au duc d'Orléans. VElnl des
biens jialionaux ne donne ni les unes
ni les autres, les receveurs s'étant refu-
sés à toutes communications: le dernier
Etat des rentes du domaine, dressé en
1790, ne comporte que 16 boisseaux
de froment, mesure de 18 pots, et
1! 6 I. 5 s. en argent; ensemble, produit
commun, loO I. i3 s. gd. (Arch. Man-
che, A 3365).
m. Offices. Un Etat général du pro-
duit annuel des droits supprimés dans le
domaine de Colentin, dressé en consé-
quence des décrets des 1 5 7nars et 1 5 août
1790, accuse pour Cherbourg: 1° la
coutume et poids-l^-roi du lieu, sous-
baillés i,ooo livres : 2° une part non
estimée dans le produit des sergenteries
de Valognes, alTermées i85 livres. (i/»i-
dejn. )
L'ensemble des revenus du domaine
à (^herboiu'j; est estimé en 1787 par les
contrôleurs des vingtièmes à 1,93.5 li-
vres pour le domaine en régie, et à
3,000 livres pour le domaine engagé.
(Arch. Calvados, (] OÔ19.)
("^) V Etat des biens nationaux de 1790
nous donne le relevé complet des pos-
VILLE DK CflERBOUKC.
bo
AiiT, 1 5. A l'éjjard de tous leurs biens-fonds, l'assemblée désire
que la Nation décide que l'aliénation en soit faite et le [)rix versé
au trésor royal, sauf à leur payer une rente proportionnelle à la
valeur actuelle de leur vrai revenu, charges distraites; et cette
rente serait payée avec déduction des droits royaux, soit aux pro-
priétaires nécessairement successifs, ou pendant la vie de ceux
qu'il est possible de ne pas remplacer.
Art. 16. Que les évéques résident dans leurs diocèses et les
bénéficiers dans le lieu de leurs bénéfices.
Art. 17. L'assemblée désire que la Nation rende aux curés les
grosses dîmes qui leur ont primitivement et de droit divin appar-
tenu''\ et que la reconstruction, grosses et menues réparations des
sessions, tant en biens-fonds que ren-
tes, appartenant à des ecclésiastiques
dans la ville de Cherbourg. Ce sont :
I. Biens-fonds : i° la cure, maison
presbytérale avec coiii' et jardin de 2 per-
ches et demie, «sans aucunes terres en
dépendanlesn ; a° l'abbajede Cherbourg,
maison sise rue au Blé à usage de pri-
son, «consistant en un cachot voûté,
une salle et une chambre et un grenier
dessus, 1(> tout à usajje do piison"; iiu-
trc maison , rue do la Trinité , à usage
de juridiction, ^consistant en un petit
caveau sous Tescalicr , une grande cham-
bre servant de salle d'audience, et à
coté une chambre du Conseil" ; pui'^ trois
prés contenant le premier fio perches
(affermés avec d'autres terres en Kqueiir-
dreville), le second 9 vergées (affermé
A60 livres), et le dernier nommé Vlxlot,
9 vergées également (affermé Z180 li-
vres); enfin le moulin du Roule, à doux
roues, affermé 3,^100 livres par bail d(!
Saint-Michel 1790.
II. Rentes. La municipalité fait ob-
server que le territoire relève partie du
domaine du roi, et partie de l'abbaye
de Cherbourg. Les rentes taut foncières
que seigneuriales dues à l'abbaye s'élè-
vent, «d'après l'examen des journaux et
registres fournis par le fermier sieur
Bouilliini, pour la ville de Cherbourg
à 19 rentiers de froment, a chapons,
une livre et demie de cire, autant de
poivré, et aSi 1. 10 s. 1 d. en argent,
le tout dû par a3 redevabli's. Plus d ux
rentes en argent sur les fonds com|>ris
dans l'enceinte du chantier de Chanle-
reyne, de somme non indiquée. Le
tout est compris dans un bail général
de 5,000 livres consenti pour toutes les
I entes de l'abbaye en différents endroits
aux sieurs Roque et Bouillon, le iG mai
1789. (Arrh. Manche, Q ''"' 11.)
^Aucune autre rente n'est portée à
VEtat (les bii'ns nationaux , et les officiers
mimicipaux font observer que la cure
ne possède « ni rentes en argent ou grains,
ni aucuns droits féodaux'5. Cependant
le Tableau dressé en 179a audistiicl,
ajoute : 2° pour la fabrique, «9 A I. 1 fi s. ;
3" les obitiers, 1,898 I. 9 s. 3d. ; A" la
chapelle du château, .^7 1. 8 s. ; 5° la
confrérie de Jésus, 69 1. i3s. ; 6° la
confrérie de la Vierge, lia 1. 10 s.;
7" le prieuré de l'iiôlel Dieu, 3oo li-
vres, dont i5o livres de fondations et
le reste de pension. (Arch. Manche,
Q ''■' 1 1, pièce 71.)
L'ensemble des revenus du clergé
dans la paroisse est estimé en 1787 à
li,']!i'] livres seulement par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. (ialvados,
C65i9.)_
C 11 laut se garder de prendre au
pied de la lettre l'assertion des rédac-
teurs du (-allier , bourgeois ou gens de
loi sans doirte pins nourris des doctrines
(le l'Encyclopédie qu'instruits des ori-
gines hislorirpies et caiioni(|ues du droit
décimal. La pr-opriété des gi'osses dîmes
n'a point apparlemi primitivcmenl et de
droit divin aux curés, })ar cette excel-
lente raison que, dans la plupart des pa-
roisses rurales, le curé séculier n'est que
de ciratiop moderne, rpi'il a é[é pré-
54
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
prosbytères, sans parler de l'augmentalion des aumônes, rarement
on faiblement faites j)ar les décimateurs, soient à la charge des
curés.
AiiT. 18. Que les princes, le clergé et la noblesse soient assu-
jettis comme sujets et citoyens à foutes les impositions pécuniaires ('^,
cédé presque partout par ie régulier,
fondateur et presque partout desservant
ancien de la paroisse, comme l'indique
le titre qu'il a généralement conservé
de curé primitif. Ce n'est qu'assez tard,
après que le curé régulier eût été forcé
de se l'aire suppléer par un vicaire per-
ptkuet séculier, qu'il a consenti à lui
laisser prendre le titre de curé , en môme
temps qu'il lui abandonnait , pour son
entretien, une portion des revenus du
bénéfice , en général une part des dîmes.
Loin donc qu'on puisse dire que la pos-
session des grosses dîmes par les régu-
liei's ait été le résultat d'un envahisse-
ment illégitime, on doit la regarder
historiquement comme une survivance et
un témoignage de l'état antérieur dans
lequel ils possédaient sans partage les
revenus du bénéfice. ( Voy. sur ce point
HouARD , Dict. anal. , v° Curé primitif,
I, 3()(), et Routier, Prat. bénéf., p. 289.)
La question des dîmes ne présentait
d'ailleurs aucune dilTiculté à Cherbourg.
Les dîmes, — qui y étaient, comme
dans les villes, naturellement peu con-
sidérables, — appartenaient pour le
tout au curé, grosses et menues. Nous
avons la Déclaration du curé Levacher,
en 1790. 11 exjiose que son bénéfice
consiste en : w presbytère , composé de
deux salles, trois chambres, trois cabi-
nets, une cave, un cellier servant aussi
de bûcher, une cour et un jardin d'en-
viron 9 perches'7 (le tout non estimé).
Il a toutes les dîmes grosses et menues,
valant a5o livres; les obits et fondations,
pour sa part allant à 900 livres; un
casuel variable, qu'on peut porter à
i,5oo livres. Au total, i,55o livres seu-
lement, «revenu infime, ainsi qu'il ob-
serve, pour d'aussi grandes charges, et
vu l'innnense population de cette ville,
c[ui s'élève à plus de 13,000 âmes, où
il n'y a qu'une seule paroisse, pende
gens riches et beaucoup de malheureux
<|iii m- vivent (]uo du t.avail de leurs
mains;:. [Déclar. originale, 16 décembre
tjgo. Arch. Manche, Q'"' 18.)
A l'égard des réparations presbyté-
rales, nous n'avons trouvé aucune trace
de dépenses supportées par les habitants
de Cherbourg dans la seconde moitié
du xvui' siècle. Les ofTiciers municipaux
observent en 1790 que «les bâtiments
de presbytère sont en bon étal" et que
tril n'y a aucune réparation urgente à
fairen. Ils ajoutent : «M. le curé actuel
nous a assuré qu'il n'avait reçu de ses
prédécesseurs aucunes sommes pour faire
les réparations. La ville les a ci-devant
faites lorsqu'elle avait des deniers, à
cause de la modicité des revenus de ce
bénéfice et des grandes charges qu'im-
pose la population nombreuse et formée
de familles indigenles.7) (^Etat de» biens
nationaux , loc. cit.)
O La ville de Cherbourg était fran-
che de tailles, en vertu de chartes an-
ciennes datant de i/i56, plusieurs fois
confirmées , la dernière t'ois en mai 1 7 1 S;
t-es bourgeois avaient même la franchise
de tailles dans sept paroisses environ-
nantes. Ils ne payaient ni aides, ni ga-
belles, et étaient exempts du logement
des gens de guerre. Ils payaient seule-
ment les impôts de nouvelle création,
la capitation bourgeoise, les vingtièmes,
la corvée, l'impôt territorial cl les bâti-
ments de justice ; et de même les nou-
veaux droits d'aide, ct'uv de jauge et de
courtage , inspecteurs des boissons , etc.
(Exi'ti.LY, jDîc*. ijéogr., v° Cherbourg, au
tome 11, p. 817.)
Les impositions directes en 1789
montaient à : capitation bourgeoise,
8,987 1. ] 6 s. ; corvée, a,ioi I. i4 s.
:! d.; vingtièmes, 0,879 1. 9 s. 5 d.;
territorial, hUo livres; bâtiments, 186 li-
vres. Au total, 18,90^4 1. 19 s. 7 d.
Priritégiés : 1" pour le clergé, le curé
Charles-François le Vacher, présent à
Coulances; les ecclésiastiques non bé-
néficiers, au nombre de 1 8 et 1 vicaire,
VILLE DE CHERBOURG.
55
et que leurs biens fonds, menip ceux d'a^a'ément, qui payeraient
entre les mains du laboureur, n'en soient pas exemptés,
Aht. 19. Que les {jriefs du peuple français soient redressés en
lui restituant sa qualité primitive d'iiommc libre; en conséquence,
que la Nation avise aux moyens d'anéantir les droits de chasse,
colombier, garenne, banalité, et toutes servitudes personnelles.
Ahï, 20. Que les citoyens méritants du tiers, tant pour leur
éducation que leur qualité personnelle, soient comme la noblesse
admis aux offices des tribunaux supérieurs et à tous les grades et
dignités ecclésiastiques, militaires et civiles, san. préjudice cepen-
dant de la préférence de la noblesse à mérite égal.
AiîT, 21. Qu'd n'y ait jamais de commission nommée pour
juger aucun citoyen en matière civile et criminelle, et que, sous
aucun prétexte que ce puisse être, il ne puisse être jugé que par
son juge naturel.
représentés à Coutances par les sieurs
Jacques Liot et Pierre Groult; Tabbé de
Bayanne, commendataire de i'abbaye
Notre-Dame du Vœu (non résidant) et
le prieur de THôlel-Dieu; 3° pour la
noblesse, IMIVl. Jean-Jérôme Colas, che-
valier de Gassey (c. n. 6o 1.), Dérivai
(c. n. 45 1.), jHervieu de Villard (c. n.
8i 1.), et le chevalier de Branville-Gi-
gault (c. n, i5 I.), tous nobles non
possédant fiefs; 3° pour le tiers élat, les
officiers des juridictions , amirauté ,
police, et haute justice de l'abbaye,
au nombre de 28 personnes, ([ue
nous avons ci-dessus éiinmérées; les
employés des traites et des gabelles,
89 personnes dont i'énuméralion a été
donnée de même sous le piocès-veibul
(ajouter deux brigades comprenant cha-
cune capitaine, sous-bri;(adier et 3 gar-
des à Jonville et à la Mave-hmrée), les
employés des aides, comprenant direc-
teur, receveur général, sous-receveur,
9 contrôleurs, 6 commis aux exercices,
et dans ial)aulieue, receveur el 1 com-
mis à cheval ; les employés de l'entrepôt
des traites, comprenant un entrepre-
neur à remises, un canot et une grande
biscayenne avec 1 o hommes d'équipage ;
eufiii pour le contrôle, 1 contrôleur
aux actes receveur du Domaine.
Supj/lniienl des jiriviléfrit'H : 9,3i!0 li-
vres. Voyez Rôle de supplément de tjgo
(Arch. Cherbourg, CGa3).
Nous possédons le llôle de Réparlition
de la capital ion de Cherbourg pour ijSB,
pièce extrêmement intéressante, en ce
qu'on y trouve, avec leurs noms etpro-»
fessions, tous les habitants de la ville
(les privilégiés exceptés, naturellement),
classés par catégories progressives sui-
vant leur chidre d'impositions.
Le nombre total des cotes est de SSli.
La proportion des petites et même des
très petites cotes est considérable , puis-
qu'il n'y a pus moins de 86 cotes de
9 livres, et que plus de la moitié, exac-
tement li\g, sont inférieures à 5 livres
et ne supposent qu'un revenu inférieur
à ) 00 livres. Les chilfrcs s'élèvent en-
suite lentement; 689 cotes, c'est-à-dire
les trois quarts du total, sont encore au-
dessous de 10 livres; il n'y en a que
110 au-dessus de 20 livres, 96 au-
dessus de 5o livres, l\ seulement au-
dessus de 100 livres, ces dernières
appartenant à des négociants ou à des
sociétés fiDancières, comme «les Fer-
miers de la coutume » , (jui sont taxés
à 107 livres. La plus haute cote est de
120 livres, payée par le sieur J.-K. de
Launay, et suppose , d'après le tarif
de la capitalion, uu revenu moyen de
!!,'ioo livres (Arch. Calvados, G 8128).
56
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Art. "22. Que toutes les juridictions du royaume ressortissent
nuement et sans appel de la cour souveraine.
Art. %) . Pour éviter les ruineuses et trop fréquentes questions
de compétence , et le préjudice immense qui résulte des frais
de voyage et de la privation des laboureurs, l'assemblée désire
qu'il soit établi une juridiction unique de première instance dans
chaque ville, de laquelle ressortiront les bourgs et paroisses de son
arrondissement, sans distinction des fiefs'", et que ce tribunal de
première instance connaisse en dernier ressort de toutes affaires
civiles jusqu'à la concurrence d'une somme en principal qui se-
rait prudemment limitée en y joignant les intérêts, dommages et
dépens relatifs.
Art. 24i. Qu'il soit nommé des commissaires pour refondre les
ordonnances, édits, lettres patentes, déclarations du Roi et arrêts
du conseil y relatifs, les simplifier, de manière à diminuer les
formes ruineuses, accélérer l'instruction etlejugement des procès'-'.
Art. 25. Que les lettres de cachet soient abolies, mais que les
familles puissent obtenir du juge en connaissance de cause et avant
C' Le mélange des juridiclions de-
vait être partie idit'rement gêiiniil à
Cherl)ourg. La ville ellp-même ressor-
tissait bien au bailliage de Valognes,
depuis la suppression de la vicomte en
1771 ; mais tout le faubourg de TAb-
baye relevait de )a haute-justice de
Notre-Dame du Vœu ; et dans la ville
mémo, des rues, des maisons, apparte-
naient pour partie à Tune ou l'autre
juridiction. Voir la Requête prcscnlée
par les officiers municipaux de Cher-
bourg, en 1784. (Arch. Calvados, C
10/1/1.)
On trouvera , à l'appendice de ce vo-
lume, un extrait de ïAveu rendu par
l'abhé de N. D. du Vœu à la Cour des
comptes, aides et finances de Normandie ,
donnant la liste des paroisses dépendant
de la juridiction de l'abbaye, ])our la
baronnie de Cherbourg projircnieut
dite. 11 conviendrait, pour avoir un
tableau complet du ressort de la haule-
justice, d"y joindre les paroisses appar-
tenant aux deux autres baronnies de
l'abbaye, celles de Sainte-Geneviève et
de Neiiville-au-Plain. (Arch. Calvados,
Cr.-!!îO.)
Les ofliciers du bailliage de Valognes
expliquent en 178/1 que la haute-jus-
tice de (Cherbourg rr appartenant à un
abbé conunendataire qui ne réside ja-
mais, et auquel elle est bien plus oné-
reuse qu'utile:!, n'est composée que
d'un bailli, d'un lieutenant et d'un
procureur fiscal. «C'est devant nous,
ajoutent-ils, que viennent tous les cas
royaux de cette juridiction , et nous en
jugeons les appels en toutes matières
hormis le crime. n {Mémoire des officiers
du bailliage de Valognes, lySù. Arch.
Calvados, C ia/i5.)
W Cet article, comme quelques-uns
de ceux qui l'accompagnent, paraît
avoir été inspiré, plus ou moins direc-
tement, par le projet de Thourel, qui
demandait :
tf Art. 35. Qu'il soit procédé à la ré-
forme des lois civiles et des formes
judiciaires, de manière à simplifier les
procédures, à en abréger les lenteurs,
à en diminuer les frais, à faciliter et
accélérer la reddition des jugements,
et (pi'ou proscrive la jurisprudence des
arrêts qui rend la justice versatile et ar-
biliniio. " (lliPPKAi , (Àiliiers,l\, 3ai.)
VILLE DE CHERBOURG. 57
l'accusation, l'autoritt' de faire enfermer dans une maison de force
leurs parents qui se déshonoreraient par des actions criminelles,
sans (jue leurs requêtes puissent être regardées comme une accusa-
tion, et sans qu'alors le criminel pût être poursuivi, en exceptant
pourtant de cette grâce du Roi les crimes qui n'en seraient pas
jugés susceptibles.
Art. :26. Que les lettres de surséance, jusqu'alors si souvent
surprises, ne s'accordent plus qu'avec grande connaissance de
cause et pour les motifs les plus légitimes.
Aut. 27. L'assemblée, convaincue des difficultés sans nombre
qui résultent de l'édit de 1771 , concernant la manière de purger
les hypothèques sur les immeubles vendus^'), et convaincue de son
utilité lorsqu'il sera la représentation exacte du décret volontaire,
supplie Sa Majesté d'en faire sortir l'interprétation.
Art. "IH. Demande que tout citoyen soit affranchi de l'abus
trop fréquent de l'autorité militaire; que la liberté de sa personne
dépende uniquement de la loi, et qu'on [n'jy puisse attenter, hors le
ffagrant déht, qu'en vertu d'un décret du magistrat à qui l'exécution
en est confiée.
Art. 29. L'assemblée, désirant que tout le royaume jouisse de
l'avantage immense de n'avoir que des juges et des jurisconsultes
instruits, sollicite qu'il soit agréé par Sa Majesté que les études
des universités soient sérieuses'-^' et qu'on ne donne les degrés et
surtout les licences qu'aux écoliers méritants et qui auront réelle-
'') Eihl portant créatton de conserva-
teurs des hypothèques et abrogation du
décret volontaire. Versailles, juin 1771
(ISAMBERT, XXII, o5o, 11° I,<)5/4). Cf.
la note sous le cahier de Brirqueviile-la-
Biouette, art. t\h (au tome 1°', p. 207).
'-' Cf. le cahier de Sairit-Sauveur-le-
Vicomte, art. IX (Hippeau, Cahiers,
t. II, p. •)i). Les doléances sur l'insufTi-
sauce des études juridiques et sur les
abus que Ton faisait des « dispenses de
scolarité 75 paraissent avoir été très vives
dans ia province en 1789. Voir les ca-
hiers de Pont-de-l'Arche, art. 91; de
Saint-Lô, art. 7; de Domfront, art. 18
(dans HippEAU, Cahiers, 1 , /joi, 56, II,
71). Les rédacteurs des plus petites
communes rurales, procéduriers comme
il sied en iNormandie, s'inquiètent vive-
ment de la réforme des études (|ui doi-
vent leur donner leurs majjistrats et
leurs conseils, et demandent, en termes
dépourvus d'aménité, crplus de rigidité
dans les examens d'Université, qui li-
cencient trop aisément des sujets pen
lettrés, d'où il arrive que quelques
charges de juridirlion sont remplies
par des ignares^. (Cahier du Sap (au
bailliage d'Orbcc), arl. 3i , dans Hip-
PKAu, loc. cit., I, 5i /i. )
Sur l'élut de la question en 17H9,
on < onullera utilement les textes réunis
par l'abbé E. Allai.n : La question d'en-
scijrnement dans les cahiers de ijSfjyk
la table, v" Université , Facultés de droit;
et Scolarité, ot tout particulièrement
les fragments donnés du cahier de l'Uni-
versité d'Orléans (p. 333 sq.).
58 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ment résidé dans la ville de l'université et suivi les écoles pendant
le temps prescrit"^.
AuT. 30. Qu'aucun sujet ne puisse obtenir de provisions de
jujjc, sans avoir exercé la profession d'avocat et suivi le barreau au
moins pendant six ans.
Aht. 31. Ouc tout traité légalement fait avec le gouvernement
ne puisse plus être annulé que par l'autorité des lois qui pro-
nonceront la nullité ou la restitution des contrats fait entre
citoyens '^l
Art. 32. Que la propriété sans vice de chaque citoyen soit dé-
sormais sacrée, et qu'on ne puisse plus s'en emparer pour les
besoins de l'État ou l'utilité publique, sans qu'au préalable la plus
juste indemnité du propriétaire n'ait été librement et légalement
constatée , et le prix versé entre ses mains ^^'.
('^ Au lias de la page, une note, de
la même main, porte :
Nota. Af. Groult, procure)^' du Roi
de l'amirauté de cette ville, étant chargé,
de la part du iroiiverneineiit, des re-
cherches sur la législation de la manne,
à dessein de servir à la rejonte des
ordonnances de cette partie, pourra don-
ner beaucoup de renseignements néces-
saires.
(*) Le cahier veut parler vraisem-
blablement de marchés faits avec i'Ktat
à l'occasion du port de Cherbourg, à
moins qu'il ne s'agisse encore des a^lju--
dicatioiis de roules. On sait que la Com-
mission intermédiaire de l'assemliiéi'
provinciale avait, dès sa réunion, fait
résilier les adjudications passéesen 1 7B7
par l'intendant, qu'elle estimait oné-
reus':'s |)Ourles finances de la généralité.
(Voir Compte rendu delà Commission iti-
termédiaire , p. 160 sq. )
W Le principe d'une indem,iiité due
en cas d'expro|)riation pour utilité pu-
blique était reconnu sans difliculié en
1789, et les sommes nécessaires à cet
objet étaient régulièrement prévues dans
les devis de travaux. Toutefois, les fonds
étant le plus souvent insuflisaiits, les
propriétaires expropriés devaient trop
ordinairement attendre de longuos an-
nées avant d'être payés. La corrospon-
dance de l'iutt'iidanl , des années 1787
à 1 781), est remplit' de^ plaintes d'habi-
tants de Cherbourg et des paroisses voi-
sines, dont les terrains étaient pris pour
les tra'vaux du port, et qui attendaient
toujours le règlement de ce qui leur
avait été promis. En 1787, paraît-il,
quelques particuliers , plus avertis ,
avaient refusé de consentir à la démoli-
tion de leurs maisons , avant d'être prea-
lablemeni payés de l'indemnité qui leur
était accordée. [Lettre de M. de Garan-
tot à l'intendant, 1" novembre 17S7.
Arch. Calvados, C 1780.)
Le montant des indemnités réglées à
Cherbourg à cause des travaux montait
déjà fort haut en 1789. Un bordereau
de dépenses, arrêté en 1789, porte à
319,^89 I. 19 s. 1 d. les sommes payées
pour acquisition de terrains eth 97,38a 1.
1 3 s. 1 1 d. le chiffre des indemnités
pour les seules années 178/1 à 1789
(HippEAU, Gouvernement, 111, ^87).
ÀLnis les chiffres prévus aux devis pri-
mitifs devenaient de plus en |)lus insuf-
fisants, à raison de la hausso formidable
des terrains qu'entraînait progressive-
ment l'accroissement de la ville, tr De-
puis six ans environ que les travaux
ont conmiencé, écrit en 1787 l'inten-
dant de Caen, il fst évident que tous
les objets ont acquis dans Cherbourg
un })rix ignoré jusqu'alors dans cette
extrémité de la province. Le montant
des indemnités se calculait [dans les
premiers temps] sur les prix de location
VILLE DE CHERBOURG.
59
Ai«T. 33. Que tous les travaux publics soient prudemment ré^é-
chis, que les fonds en soient assurés avant d'en ordonner l'exécu-
tion, et qu'une fois commencés ils soient suivis avec activité et sans
interruption ^^^.
Art. 3/j. L'assemblée demande la revision des pensions, qu'on
les supprime, réduise ou augmente, et qu'on n'en accorde à l'avenir
qu'avec la plus grande économie et suivant le mérite et la qualité
du citoyen à qui la nation doit sa reconnaissance.
Art. 35. Qu'il est bien à désirer que, par bumanité et pour
l'intérêt de l'agriculture, la nation avise aux moyens qui détermi-
neront Sa Majesté à l'anéantissement des milices de matelots auxi-
liaires, j)uisque nous avons la certitude que la plus grande partie
a péri , soit par vice de tempérament , soit parce cjue ce genre de
service forcé répugnait à son inclination''^^. ,
Art. 36. L'assemblée, bien instruite que, malgré les précau-
tions qu'on a dû prendre, la monnaie de la nation circule en abon-
dance dans les royaumes étrangers comme le prix des marcban-
dises dont l'importation est libre, jetant les yeux sur les débris de
nos manufactures, demande que les traités s'expliquent ou se
connus par dos baux précédemment
existants, ou à dofaiit par estimation
à dire d'experts, sur le pied du denier
9.5. Mais, aujourd'tiui , les propriétaires
demandent et exigent les indemnités
sur le pied de la valeur que les pro-
priétés ont acquise si rapidement, n
( Lettre de l'intendant de Caen au con-
trôleur (réitérai, 5 décembre i^S-j. Arcli.
Calvados, G 1771.)
La lettre précitée donni' quelques
cliiflres qui prouvent, en ellet , que la
spéculation sur les terrains avait dé-
passé toute mesure à Cherbourg en
1789 : les propriétaires, aifirme l'in-
tendant, demandent 9,600 livres d(! la
vergée composée de 4o perches, ce qui
mettrait l'arpent, mesure de Paris
( 100 perches ou 9 vergées et demi:' ),
au prix de 9/1,000 livres, chiffre évi-
demment hors de toute proportion avec
les prix communs de la région, où la
vergée de terre lal)oiiraiile est estimée
en 1787 donner un revenu de ho livres,
et valoir par suite, sur le pied du de-
nier 25, dans les 1,000 livres au plus.
(Voir à cet égard Yodnc, Voyage en
France, trad. Lesage, 11, p. 5^, 70.)
C' Cf. infrà, art. 5i. Les travaux
du port de commerce de Cherbourg,
commencés dès 17.^6, avaient dû être
suspendus provisoirement en 177G;
repris en 178.5 et 1786, ils étaient de
nouveau arrêtés, faute de fonds, au
grand mécontentement des commerçants
de la ville. Voyez à cet égard Kiat de si-
tuation des travaux faits au port, jus-
qu'au 3i décembre ijSG (Arch. Calva-
dos, C 1771 ).
(■-' Sur les malelols auxiliaires, plus
exactement appelés cauonniers-auxiliai-
res de la marine, voir ce que nous avons
dit sous le cahier de Granville, art. 28
(au tome P', p. laG). La ville de Cher-
bourg , étant assujettie à un service de
guet et gai de sj)écial, n'était point sou-
mise aux obligations de la garde-côie.
La division qui portait son nom, et qui
comprenait les paroisses de Qiiercjue-
ville, Octeville, Gréville et Jobourg, ne
levait pas de canonniers dans la ville
même de Cherbourg. Voir Itinéraire
de M. d'IIeu, commissaire des guerres,
en fjSy (Arcli. Calvados, (i i8()u).
60
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ratifient de manière que les marchandises des manufactures étran-
gères ne puissent être introduites en France pour être vendues,
mais seulement sous la condition d'être échangées contre d'autres
marchandises ou denrées dont l'exploitation serait utile à la nation
française ^^K
AiîT. 37. L'assemblée demande la liberté de la presse sous les
modifications qui garantiront l'honneur des particuliers et parce
qu'on n'admettra jamais de libelles contre la religion et les
mœurs.
AiiT. 38. Elle sollicite vivement que les lettres ne puissent
jamais être ouvertes ni diverties aux postes sous peine de puni-
tions exemplaires.
Art. 39. L'assemblée, après avoir ébauché quelques-unes des
représentations qu'elle a cru nécessaires à la meilleure administra-
tion générale du royaume, se réunit au vœu général des citoyens
de Normandie, pour demander que les Etats de cette province
soient rétablis'-^, tant pour l'exécution de la Charte normande que
<') Allusion assez peu claire, sans
doute , au Traité de commerce et de navi-
jfalion entre la France et la Urande-lire-
tttgne, Versailles, 2() septembre 1780
(dans IsAMBEBT, XXVIII , a48, 11°
9a8i). Nous avons exposé sous le cahier
de Granville , art. 20 (au tome I",
p. 1 9Ô ) les causes qui faisaient qu'en
Normandie les villes commerçantes
avaient particulièrement souffert du
nouveau traité. On devra ajouter aux
auteurs que nous avons cités le travail
récent de M. L. Langlois : Le traité de
commerce de ijSG et la Chambre de
commerce de Rotien. Rouen, 1889,
in-8°.
La disette de numéraire dont se plaint
le "cahier paraît bien avoir été réelle ,
car de toutes parts nous retrouvons les
mèn)es doléances. Le rapporteur du bu-
reau du Bien public à î'assembli'e de
Valojjnes en donne une ex[)licalion, qui
esl certainement plus à considérer que
les lamentations banali's sur Texporla-
tion d'or produite par les aniiates ou
même sur les désavanla;jes du Traité de
commerce de 1 78H.
(r Cette élection, écrit-il, a souffert
considérablement par la diminution des
bestiaux de toute espèce et par la di-
sette des cidres, ce qui a enlevé une
quantité prodi^fieuse de notre numé-
raire; il échappe de nos mains par cent
voies différentes, et nous n'en avons
presque pas pour l'y rappeler. Les im-
pôts, les vins, les eaux-de-vie , les draps
iins, les soieries et tout ce qui sert à
l'habillement , aux meubles des per-
sonnes aisées, tout ce qui sert au luxe
est tellement général, que la plupart des
choses qui l'alimentent sont regardées
comme nécessaires. Tout cela nous est
envoyé. D'ailleurs, plusieurs grands pro-
priétaires dépensent hors le pays les
revenus qu'ils en retirent; et comme
nous n'avons point do manufactures et
que nous n'exportons presque rien de
chez nous , nous n'avons pas d'objets à
donner en échange. » [Assemblée d'élec-
tion de lalognes, s. du ao oct. i'j88,
t" 1 i r". )
'') Les maire cl échevins de la ville
de Cherbourg avaient envoyé, à la lin
(le l'année précédente, une Adresse au
roi, pour le remercier de l'arrêt du
conseil du 8 août, dans lequel le roi
s'engageait à rétablir les Ktats provin-
ciaux dans les provinces où ils n'avaient
été que suspendus. ttLes Klats de la Nor-
mandie, rappelaient-ils, remontent à la
VILLE DE GHEUBOUUG.
61
pour fixer la nature, quotité et perception des droits et impôts né-
cessaires à verser dans les coffres du Roi, pour la part contributive
de la province aux besoins de l'Etat et à ses propres besoins
publics.
AiiT. àO. Que, dans cette assemblée provinciale, le tiers état
soit en nombre égal aux deux ordres, et qu'on y vote par télé et
non par ordre, soit en assemblée générale ou par bureaux.
AiiT. à\. (Jue la formation des Etats se fasse par les mêmes
principes et de la même manière qui sera définitivement arrêtée
par les assemblées générales du royaume.
AuT. ''12. L'assemblée, bien convaincue que les frais immenses
de régie absorbent une partie des impôts, demande que les Etats
de la province rétablis n'adoptent que deux impositions, la terri-
toriale nécessairement payée par le consommateur, et l'impôt mo-
bilier qui s'imposera sur l'industrie ou sur les facultés pécuniaires
de tous les citoyens.
AiiT. /i3. Elle demande qu'aux Etats généraux on ne puisse
anéantir ni altérer la Gbarte normande , ni les us et coutumes do
cette province sans le consentement des députés de Normandie.
Art. lih. Que, dans l'intermédiaire des Etats généraux, aucune
loi n'ait exécution et qu'aucun impôt ne soit perçu, même provi-
soirement, sans le consentement de la province.
Art. fib. Que les dix sols pour livre imposés sur le prix de la
vente du sel des villes franches do la province soient su[)primés,
parce que cet impôt empêche de porter le prix du sel au taux du
plus pressant besoin d'une partie de ces villes ''^
plus haute antiquité ; ils ont été confir-
més par plusieurs de vos auf^nstes pré-
décesseurs; ils ont été en pleine vigueur
jusqu'en Tannée i656, et aucune loi
ne les a jamais anéantis, n Ils obser-
vaient que ff la province de Normandie
est une de celles où il est nécessaire de
les rétablir avant la convocation des
Etats généraux 75, et ils espéraient que
la composition dos Etats de Daupbiné
servirait de modèle à ceux de la Nor-
mandie, et que les suffrages seraient
complés ff par tête cl non par ordre n.
{Adresse delà ville de Cherbourg au Roi,
1 g septembre 17^8, dans Hippeau, Gou-
verncment, V, 4 8 2.)
(') La ville de Cherbourg jouissait
Anjrnnc-salé. En vertu de l'article 53
du titre XIV de l'Ordonnanco des Ga-
belles, dont les dispositions avaient été
successivement confirmées par les édits
postérieurs, les habitants avaient le
privilège d'user du sel blanc du Croisic
pour leurs menues salaisons, et même
depuis 1799 pour les grosses salaisons,
ffà raison d'un minol et demi mesuré
à la tréuuiic à deux grilles pour sept
personnes par au, pour pot ef salière,
62
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Art. /i6. L'assemblée demande que la JNation présente à Sa Ma-
jesté des réclamations particulières pour la ville de Cherbourg,
et sollicite que la manse conventuelle de l'abbaye de Cher-
bourg, dépourvue de religieux, ne reste point au bénéfice de
l'abbé^'^ mais qu'elle soit accordée à l'hôpital de cette ville , en pre-
nant sur icelle les pensions nécessaires à la desserte de l'éghse
menues et grosses salaisons ordi-
naires, pour la provision de leurs
maisons seulement». {Ordonnance des
Gabelles, mai 1G80, titre XIV, article
53; arrêts du Conseil des a6 septembre
ijai , ag mai ijaa , dans Recueil des
Gabelles, 1, i95, II, 208, 9i5). La
municipalité achetait en bloc la fourni-
ture nécessaire à la ville, — de aS à 3o
muids, suivant Expilly, — et le béné-
fice qu'elle faisait sur la revente consti-
tuait un élément appréciable de ses re-
venus. En 1771 par exemple, vendant
5 et 6 livres le minot qui lui coûtait de
20 à 3o sols seulement, elle réalisait
sur l'ensemble, déduction faite de tous
frais de transport, magasin et commis,
un bénéfice de i,5oo livres. (Arch.
Cherbourg, CC ii5 et DD5.)
Pour comprendre la doléance du ca-
hier, il faut savoir que , par Arrêt du Con-
seil du 5 mars 171S, le roi avait établi
une redevance à son profit, de h sols
pour livre, sur le prix de vente du sel
dans les villes privilégiées. En 1789, ce
prélèvement se trouvait porté par de
nouveaux arrêts successivement à 8 sols,
puis à 1 G sols pour livre. Voir Arrêt du
Conseil d'Etat, ordonnant perception au
profil du roi de 8 sols pour livre sur le
prix du sel de la ville de Cherbourg,
ai janvier fjj-^i. (Arch. Calvados, C
1266).
(') Le cahier veut parler ilc l'abbaye
de N.-D. du Vœu, de l'ordre de Saint-
Augustin, fondée en 11/45 par «l'eni-
presson Mathilde, el qui était située
non pas précisément à Cherbourg, mais
dans la banlieue, sur la paroisse d'É-
queurdrevilie. L'abbaye n'avait plus de
convenlualilé depuis 177 A, el l'abbé
commcndalairc, qui était, en 1789,
M. de Baynnne, auditeur de rote, de-
meurant à Rome, percevait seul tous
les revenus.
Nous avons la déclaration de M. de
Bayanne en 1790. (Arch. Cherbourg,
GG81.) Elle porte sur un chiffre global
de 22,209 livres. D'après un Etat
des revenus de l'abbaye de Cherbourg ,
dressé en 1763 sous l'abbé de Dam-
pierre, le produit détaillé de l'abbaye
était de 2i,o3i 1. 3 s. 10 d., dont
i8,9o3 livres en fermages de terres et
dîmes, 1,867 1. lis. en rentes foncières,
915 1. 10 s. en rentes seigneuriales à
l'apprécis, et bb livres de droits ca-
suels seigneuriaux, treizièmes, etc....
On voudra bien consulter pour le détail,
particulièrement pour le relevé des dif-
férentes paroisses 011 l'abbaye possédait
des terres, dîmes et rentes, le texte
de ÏEtat publié dans Mém. Soc. Antiq.
Normandie, t. XVII, p. 169.
La réunion delà rcense conventuelle
de l'abbaye N.-D. du Vœu, déjà de-
mandée en 1769 par la municipaUté
(voir Registre des délibérations, BB9,
l"' 100, io5), eût été sans conteste
fort utile à l'hôpital de Cherbourg.
Cet établissement, qui existait dès le
xi'' siècle, puisqu'en io53 Guilinume
le Conquérant y fondait cent nouvelles
places de pauvres, était assez maigre-
ment doté, par suite des perles subies
dans les guerres et la crise religieuse du
xvi° siècle. VEtat général des établis-
sements de charité, dressé en 1776, ne
lui reconnaît qu'un revenu de 6,i6ol.
6 s. 8 d. (Arch. Calvados, C 10/17), ^t'
en 1782, le subdélégué ne pense pas
qu'ils puissent s'élever à plus de 8 à
9,000 livres. Comme le nombre des
pauvres et malades est de 100 à lao,
que riiôpilal sert en même temps d'hô-
tel-Dieu, de refuge, et d'hospice aux
enfants trouvés, et d'asile aux soldais
malades, les dépenses, qui sont de
1 3, 1/10 livres par an, dépassent cons-
tamment le revenu, el l'établissement
ne saurait subsister sans les secours
du roi. (Ijcltre de M. de la Miltière
à Vintendant, fjSn, Arch. Calvados,
C 783.)
\IM.K DE GIIERBOUlîG.
63
succursale projetée, et dont l'exécution est actuellement indispen-
sable pour l'affluence du peuple que les travaux y attirent.
Art. 1x1 . Qu'attendu l'importance actuelle de la ville de Cher-
bourg et la multiplicité relative des affaires qui la concernent, la
municipalité soit composée d'un maire, de quatre échevins, d'un
procureur-syndic , et de huit notables qui seront successivement
remplacés aux termes du règlement du Conseil de i yyS ^'l
Art. â8. L'assemblée, éprouvant depuis longtemps combien la
privation d'un siège royal est nuisible à ses intérêts et à celui d'un
très grand nombre de paroisses qui l'environnent, demande la
translation du bailliage de Sain t-Sauveur-le- Vicomte, avec l'arron-
dissement sollicité depuis 178/1, ou la création d'un bailliage
arrondi suivant les mémoires de la ville et cartes topographiques
jointes et remises à iM^' le Garde des sceaux ^'^\
Art. /i9. Comme l'élection de Valognes est très considérable '-^^ et
^'^ Arrêt (lu Conseil portant règlement
pour la municipalité' de la ville de Cher-
éourg, Versailles, aS lévrier 1778 (Arch.
Calvados, C laZii). La municipalité
organisée par ce règlement comprenait
seulement un maire, deux échevins, un
procureur-syndic, un grelïier et six no-
tables. Ces offices étaient électifs —
dans les conditions restreintes d'élection
prévues au règlement — la ville ayant
racheté en 1776 les offices de la créa-
tion de 1771. [Arrêt du Cotmeil du ao
décembre tyyG, Arch. nat. , KaSaS.)
Pour la composition de la municipalité
en 1789, voir ce que nous avons noté
sous le procès-verbal, stiprà, p.'i3,n. h.
<^' Les mémoires, plans, cartes, elc,
adressés en 178/4 et années suivantes
par la ville de Cherbourg en vue de ré-
tablissement d'un bailliage dans celle
ville, on de la translation du i)ailliage de
Saint-Sauveur-le-Vicomte , remplissent
aux Archives du Calvados plusieurs
liasses com]>actes du fonds de Tinten-
dance (Arch. Calvados, C laAù-ia/iS,
C 619.3-6198). La question, qui était
posée dès mai 1769, était de\eniie par-
ticulièrement urgente depuis la sup-
pression, en novembre 1771 , de la
vicomte royale de Cherbourg. L'élendne
devenue certainement trop considérable
du bailliage de Valognes, l'extrême
morcellement de ce ressort, l'impor-
tance croissante de la ville de Cher-
bourg (l'ancienne vicomte jugeait déjà
en moyenne hlti affaires par an, et
dans les cinq dernières années il y
avait eu à Cherbourg 9,1 33 deman-
deurs et 1,987 défendeurs) justifiaient
certainement la requête de la ville de
Cherbourg, à laquelle du reste adhé-
raient un grand nombre de paroisses,
et contre laquelle nous ne voyons guère
s'élever que les officiers de Saint-Sau-
veur-le-Vicomte. On consultera tout par-
ticulièrement une curieuse Carte des
juridictions de Valognes et de Saint-
Sauveur, avec le ressort des hautes jus-
tices enclavées, en date de 17(56 (Arch.
(ialvados, C 6198).
Voyez aussi les mémoires contradic-
toires, avec plans à rap|)ui, fournis
lors de la détermination des sièges des
tribunaux de district en 1790 parles
\illes de Cherbourg, de Saint-Sauveur
et de Valognes. (Arch. nat., D"^ bis,
23l.)
'') L'élection de Valognes était la
pins considérable du Cotentin. Elle
comprenait, d'après le Mémoire statis-
tique de 1731 , 170 paroisses, dont
9 villes et 9 bourgs à marché, 9i,3oo
feux et i9i,33i acres 3/A de terre
(8,9o6 arpents de Paris), dont cent
64
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
que les habitants sont exposés à de grands frais de déplacement,
elle demande avec justice que cette élection soit divisée en deux
arrondissements pour les deux villes, comme M. l'Intendant a
divisé la subdélégation de cette élection , et comme on a divisé, en
faveur de Saint-Lô et Garentan, l'élection qui leur était commune.
Art. 50. Elle demande l'octroi d'un liard par deux pintes de
Paris, des boissons vendues dans les auberges, cafés et cabarets,
la ville de Cherbourg n'ayant aucuns revenus patrimoniaux et
étant sujette à beaucoup de besoins et de grosses dépenses ('l
Art. 51. Qu'il n'y ait point d'interruption dans les travaux
publics de Cherbourg, et surtout que le port marchand essentielle-
ment utile soit fini, en commençant spécialement par les jetées
d'entrée fondées depuis quarante ans, sous recreusement et apla-
nissement, pour éviter les naufrages à l'entrée et les avaries des
navires dans le port^^'.
neuf niillo 6o5 acres 1/2 en labours ,
3,3o8 en prairies, 3,io9 3/6 eu lan-
dages, 5,128 3/6 en bois {Mém. slat.,
P a6 v°). Exi'iLLY (v" généralili- de
Caen) lui donne 109,9'! 5 habitants, et
le dénombrement de 1787 y relève un
mouvement annuel de 3,876 naissances,
3,699 ^^^^^^ ^^ 1,182 mariagos. (Ârcli.
Calvados, C 178.)
11 y avait depuis 1786 seulement à
Glierbourg un subdélégué de l'inten-
dant, qui étendait sa juridiction sur
36 paroisses de l'élection. (Voir Tableau
des villes , bourgs ot paroisses composant
la tubdélégahon de Cherbourg, an-èlé
par M. de Feydeau, intendanl, G avril
1780, Arch. (;alvados, C 102.) Le dé-
membrement de l'ancienne élection de
Carentan , dont parle le cahier, remon-
tait à 1639. La nouvelle élection de
Saint-Lô, créée une première lois à
cette date , avait été supprimée eu
i633, mais rétablie ensuite en 1691 ,
aux di'pens des élections voisines de Ga-
rentan et do Bayeiix (Mémoire en date de
l'jst't, Arcli. Calvados, C 276).
') La ville de (Cherbourg était , en
eflet, sans/evenus patrimoniaux; d'a-
près un Etal fourni en 17^6 par les
maire et cchcvins, elle n'aurait possédé
qu'une rente de 3o 1. i5 s. sur les
tailles (Arch. Calvados, G 1686). Elle
n'avait jamais eu d'octroi fixe régulier.
De temps à autre , elle sollicitait I élu-
blissement de taxes spéciales, quand
elle devait pourvoir à des dépenses ex-
traordinaires. Ainsi avait-elle faite en
1765, 1778. Mais avec l'accroissement
inespéré qu'elle prenait depuis une
quinzaine d'années et les charges nou-
velles qui en résultaient, on conçoit
(jue la situation financière fût devenue
particulièrement pénible. En 1786, elle
avait déjà sollicité un octroi, qui ne lui
fut pas accordé. (Voir Lettre de M. de
Garanlot à l'intendant, i5 mai ijSG,
Arch. Calvados, C 1686.)
('-) Sur les interruptions aux travaux
de Cherbourg, voir ce que nous avons
déjà noté sous l'article 33, saprà, p. .^9.
Les travaux du port marchand en parti-
culier avaient etl'ectivement commencé
dès 1756; mais l'attaque des Anglais
dès 1768 les avait presque immédiate-
ment arrêtés, et depuis lors, malgré les
réclamations de la municipalité (voir
Correspondance de l'intendant, à la date
des ta juillet i']']ii,ùO décembre ' 77C,
Arch. Calvados, G 1770), on n'était pas
arrivé encore à les terminer. Un mé-
moire non sigué, daté de Caen, le
8 janvier 1787, nous donne la vraie
raison de ces retards :
«Les projets du port marchand de
Cherbourg, expose l'auteur de ce mé-
moire, ont été rédigés par le s"^ Lefeb-
vre, ingénieur en chef des pools et
chaussées de la généralité de Caen, dès
VILLK DE CHElînOllRG.
G5
AiJT. iôH. Qu'il soit fixé dans la rade de Cherbourg une cor-
vette de planton qui tiendrait lieu de bateau de santé '", à bord de
laquelle il y aurait toujours un équipage convenable et des pilotes
lamaneurs. pour procurer surtout de nuit l'entrée de la rade,
tant aux marins de Sa Majesté qu'à ceux des marchands, attendu
les dangers des digues invisibles et l'ignorance des passes.
AiiT. 53. Que les droits de coutumes ne soient perçus que sui-
vant le tarif annexé à la déclaration de lySa'-^, — et seulement
le commencement de 17.75, en vertu
des ordres de M. l'intendant... Ils
ont été examinés dès le temps de feu
M. Trudaine, par l'assemblée des ponts
el chaussées, et ensuite approuvées.
Mais depuis ils ont essuyé de grandes
contradictions de la part des officiers du
{;'''nie militaire, qui, projetant une en-
ceinte fort i liée à la ville, au bassin et
à l'avant-port suivant leur étendue ac-
tuelle, proposaient de supprimer l'ar-
rière-bassin, la nouvelle ville et les
autres objets faisant partie dudit projet
du s' Lefebvre. il. le duc d'Harcourl
s'opposa constamment à l'exéciilion de
l'enceinte fortiliée, et il fut convenu en
1 778 dans une assemblée de l'Ktat-major
de l'armée, présidée par AI. le duc de
Brojjlie. . . . , qu'il ne convenait point
en effet de resserrer dès sa création un
établissement aussi important au com-
merce que doit le devenir le port de
(]licrbourp.T5 (Mémoire, daté de Caen,
8 juin i']8'j, Arch. Calvados, C 1771.)
Malgré lavis favorable ainsi donné
c.i 1 787 à l'achèvement immédiat du
port de commerce, il ne senihle pas que
l'admiuistriilion ait mis grand empres-
sement à faire reprendre les travaux;
l'original du mémoire auquel nous avons
l'mprunlé le passage précédent porte en
'-Met en marge l'annotation peu encou-
rageante : ffRienà faire-n Kn fait pour-
tant, il parait que des adjudications
étaient annoncées pour avril 1789, en
vue de terminer le bassin du port do
commerce. ( Ibid. , C 1771.)
Pour apprécier l'état des travaux en
1789, dans le détail desquels nous ne
saurions entrer ici , on consultera utile-
ment une lettre de M. de la Millière, de
l'année 1790, contenant l'examen de la
situation des ouvrages exécutés au port
de commerce de Clicrbourg, avec notes
et minutes de l'ingénieur Lefèvre. ( Arch.
Calvados, C h i.")8.)
O Un bateau de sauté avait été éta-
bli en 1767 à Cherbourg, au moment
de la peste de Lisbonne; mais connue
l'entretien était à la charge de la ville,
et fort onéreux, elle en avait obtenu la
su])prcssion en 1770. En 1781, lors d'une
nouvelle alerte, M. de Garantot répon-
dait à l'invitation qui était faite à la
ville de le rétablir, que la ville ne pou-
vait accepter cette proposition , attendu
que le premier bateau avait occasionné
plus de 12,000 livres de dépenses non
remboursées, et que l'hôtelde ville était
dans l'impuissance de faire de nouveaux
frais. (Arch. Calvados, C 920.)
Les pièces produites à l'appui de la
réclamation de riiôtel de ville montrent
en elVet qu'en 1 787 il était encor»; dû
aux olliciers municipaux 1,168 1. 19 s.
8 d., que l'administration centrale n'a-
vait pas réussi à rembourser au bout
de trente ans. {Ibid., C 931.)
*-* Déclaration du roi, portant rè^rlc-
meiit pour le droit de coutume dans la
province de Normandie , Versailles ,
la mars 1753, enregistré au P. de W.
le 20 juillet (dans Recueil des Kdils,
VIII, 5oH). Les droits du tarif annexe
à cette déclaration, qui restait encoi'O
en 17!^9 la loi connuime de la [)rovince,
se trouvaient piesque partout eu ce mo-
ment dénaturi'es par des usages locaux
abusifs. (V. cahier de Saint-.lean-des-
(Jhamps, art. 8, et la note, au tome 1",
page 5(i6; cahier do Nacqueville, art. 8,
infrà, p. 898.) Un mémoire adressé par
l'Intendance aux commissaires du Bu-
reau du commerce eu 1788 permet
d'ailleMrs de préciser plus |)articu!ière-
ment l'objet des dolé-ances de la ville de
(Cherbourg :
cf On perçoit à Cherbourg, écrit le
66
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
suivant les denrées qui seront vendues aux foires cl marchés, et
que le droit de poids du m^'' soit restreint aux marchandises qui
seront vendues et dont on voudrait faire ou vérifier la pesée.
Art. 5/i. La manufacture royale des glaces près Cherhourg
(2)
subdélégué, des droits de coutume qui
ne s'étendaient ci-devant que sur les
marchandises et denrées exposées dans
les marchés; mais aujourd'hui les l'er-
miers les étendent sur tout ce qui entre
dans la ville, tant par mer que par
terre : cidres, vin et autres boissons,
fers, bois et autres marcliandises. Ces
droits excitent journellement mille plain-
tes. Les nouvelles prétentions des fer-
miers, qui ne cessent de se succéder les
uns aux autres, occasionnent tous les
jours des procès d'autant plus ruineux
quil faut venir plaider à (iaen , et on
n'entend crier (ju'à i'cxaclion. On ne
peut concevoir combien ces droits do
coutimie sont préjudiciables au com-
merce, n {Eclaircissemnnts demandés par
les comuihisaires du Ihirraii du commerce
sur les offices de jurés-assesseurs , droits
de poids-le-roi , etc., 17S8, Arch. Cal-
vados, G 299^4.)
On pourra consulter aux Archives de
(llierbourg, HH 6 , diverses pièces des
procès pendants en 1788 entre la ville
et les fermiei-s de la coutume. Le droit
de coutume de Cherbourg faisait par-
tie du domaine engagé en 1698 au
comte de Toulouse, et il a|)partenait on
1789 au duc d'Orléans, par suite do
son mariage avec Al"° de i^entliièvre.
ExpiLLï, en 1770, en évaluait le produit
commun à 8,000 livres. (Dict. fféogr.,
II, 317.) An dernier Etat du domaine,
dressé en 1790, il ne ligure pourtant
que pour un produit alfermé en sous-
bail de 4,000 livres. (Arch. Manche,
A 838i.)
''^ Le di'oit de poiils-le-roi de Cher-
bourg appartenait égalomont au domaine
engagé, et il est en 1790 compris, pour
un produit non indiqué, dans le bail
susdit de '1,000 livres. Le mémoire
cité précédemment nous permet de |»ré-
ciser les abus partiruiiors aux(|uols il
donnait lieu. Le plus chotpiant sans con-
tredit é'tait que les fermiers s'étaient ar-
rogf' le droil de le lover sur (outes les
transactions, on dehors des foiros et
marchés, et qu'ils avaient obligé par là
les négociants à s'abonner avec eux pour
des sommes considérables, afin qu'il leur
fût permis d'avoir chez eux des balances
et des poids, sans lesquels leur négoce
fût évidemment devenu impossible.
ff On conçoit, écrit le subdélégué, com-
bitm ces droits sont contraires au com-
merce ; en effet , si le lermier ne per-
mettait pas aux négociants d'avoir chez
eux des poids et des brancards, com-
ment un marchand de 1er, de soude,
de varech , un épicier et autres pour-
raient-ils faire porter toutes leurs mar-
chandises au poids-le-roi?» (il/m. cit.,
Arch. Calvados, C 299^.)
'-j II s'agit de la manufacture de
glaces, succursale de Saint-Gobain,
('tablie en 1666 par Colbert à la Gla-
ccrie, paroisse de Tourlaville, sur la
lisière de la forêt de Brix. Les lettres-
patentes de fondation, en date d'octobre
1 605 et décembre 1670, avaient con-
céd('; à cet établissement 1 a arpents de
terre dans la forêt de Brix , moyennant
une redevance nominale de 1 a livres
au domaine de Valognes. (Arch. Cher-
bourg, H H a/i.) Mais celte quantité
avait été insullisante, et la manufac-
ture, f{ui avait acheté encore, en 1781,
9.3 arpents à raison de 10 livres l'un,
menaçait de plus en plus d'absorber
la forêt de Brix, d'autant que l'on s'était
mis, comme le dit le cahier, à exporter
par mer le bois au llavre-de-Gràce,
pour le diriger sur les verreries de
la Basse-Seine. La municipalité de
Cherbourg avait protesté en 1788
contre f l'embarquement des bois de
chauffer) hors du Cotentin. [Ibid., BB J,
1^1/18.)
L'anuolalour du Mémoire statistique,
en 17(11, se lamentait déjà comme le
cahier sur le dommage causé aux forêts
jiar les nouveaux fourneaux qu'on
venait d'y établir, (r Le roi , écrivait-il ,
V a gagné pendant quelque temps par
ia plus-value de ses forêts; mais ses
intérêts en soufl'rent aujourd'hui et en
VILLE DE CHERBOURG.
67
ayanl détruit et détruisant presque tous ies bois d'alentour,
l'exportation qu'on en fait au Havre-de-Gràce, qui peut facilement
s'en procurer ailleurs, réduirait le canton à la disette; la ville de
Cherbourg demande, en conséquence, que l'exportation des bois
de l'élection de Valognes soit défendue.
Art. 55. Que les grandes roules soient achevées à l'entrée de
cette ville '^', et que les chaussées des routes traversières soient né-
cessairement exécutées, pour que toutes ces roules commencées
depuis tant de temps puissent se communiquer facilement.
Art. 56. Que le plan de Cherbourg soit déposé, ne varielur,
tant au bureau des finances qu'à l'hôtel de ville, pour qu'on s'y
conforme et ([u'on n'éprouve plus en bâtissant cette incertitude et
celle variation arbitraire si contraires aux intérêts du citoyen et à
l'embellissenient de la ville ^-'.
soulTriront encore pour l'avenir de plus
on plus, bien aii-ilelj du prolil ijuil en
a eu un temps, car ies complaisances
qu'on a eues pour celle manuiaclure,
ies connivences des oilîciers des eaux el
l'oréls, el les al)us scandaleux qui oni
toujours régné en celte partie, ont
ruini' pour jamais peut-être une des
plus belles maîtrises du royaume, n
(Arch. Calvados, (] 97().)
''^ Ij'inconvénient dont se plaint le
cahier n'était que trop réel : la grande
route de Valognes à (IherlKuu'g, con-
struite trop liàtivement et sans les pré-
cautions ni'cessaires, se trouvait, en
1789, à peu près inutilisable à l'entrée
de Cherbourg, par suite d'im élM)ule-
ment de pierres extraites de la mon-
tagne du Roule. Le rapport des com-
missaires de l'assemblée d'édection con-
state (pie ce- pierres avaient recouverl
la berne de la route , et tellement n'--
tréci le passage vis-à-vis du pont du
Roule, qu'à peine deux voitures pou-
vaient passer de Iront rr en se servant
de la berne longeant la rivière Divelten,
et dans des conditions |)articulièrement
dangereuses pour la circulation. Les
cliarrettes de campagne se voyaient obli-
gés tr d'allonger d'une lieue pour venir à
Clierbourfj ou aller à la mer^^. Le bureau
des travaux |)ublics avait arrêté à la liu
de l'année précédente de faire une rampe
wdans la pièce des pauvres de Cher-
bourg proche la prairie de M. de Gassé»
el de faire débarrasser la berne des
cailloux qui l'obslruaienl joiu'nellement.
Mais ce travail, quoique qualifie'' d'ur-
gent, n'avait pu être encore accompli
en lévrier x'j^vi. {Assemblée d'élection de
Valognes , rapport du Bureau des Tra-
vaux publics, s. du ag octobre 17S6',
f 54, r».)
(^) Le Plan général du fort et de la ville
projetée de Cherbourg avait été arrêté
au début des travaux, en date du 1"
mars 177.5, par M. Lefèvre, ingénieur.
Mais il avait été depuis, notaumient
en 1783 et 1787, considérablement
modifié, à la suite de variations appor-
tées au projet primitil. (Arch. Calvados,
G 1779.) Une lettre du subdélégué, en
date de 1788, confirme tout à fait les
plaintes du cahier sur les troubles que
ces remaniements perpétuels apportaient
à la vie de la cité :
crii n'existait |)as, écrit-il, de plans
pour les diUérentes rues, ou ies |)lans
étaient changés (juaiid on changeait
d'ingénieurs; dans le cours de peu d'an-
nées on a, dans plusieurs rues, donné
des alignements différents, parce qu'un
ingénieur ou un procureur du roi du
bureau des Finances voulait la rue plus
large ou tournée d'une autre manière
que ne l'avait voulu son prédécesseur;
on a même vu des alignements donnés
changés im an après, parce qu'on cé-
dait aux sollicitations, à la faveur ou à
i'iraportunité. Toute la ville a crié tou-
68
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Aht. 57. La banlieue de la ville de Cherbourg étant trop
resserrée, surtout du côté de la paroisse de Tourlaville qui est limi-
trophe au port marchand, l'assemblée sollicite une extension de
banlieue de cinquante toises tout autour des limites actuelles
de ladite ville ^'l
AuT. 58. Les corporations des traiteurs, aubergistes, cafetiers
et cabaretiers demandent à ne payer que les droits ordinaires sur
les boissons qu'elles consomment elles-mêmes, en fixant la quan-
tité par tête de maître et de domesti(|ue, leur paraissant injuste
d'en payer les droits de débit et de ne p;is jouir des avantages des
autres citoyens ^^'.
A UT. 59. La corporation des fabricants tanneurs demande que
la perception des droits qu'ils payent sur les cuirs se fasse par un
abonnement, dans chaque ville du royaume, du produit net que le
Roi aura perçu chaque année, à compter depuis dix ans'^', pour
jours contre cot abus; mais cela n'y a
rien fait.n (Lettre de M. de Garantot à
l'Intendant, 12 août ij88, Arcli. Cal-
vados, G 3078.)
(*5 La paroisse de Tourlaville s'éten-
dait en 1789 sur toute la partie de la
ville actuelle située à l'orient de la ri-
vière Divetlc. La moitié du bassin et
des quais, avec une partie des établisse-
ments de la marine, tlépeiulaient ainsi
d'une autre administration , ce qui ame-
nait des dillicullés continuelles. La mu-
nicipalité de Cherbour{j avait déjà de-
mandé, en 1786, trson arrondissemei.l
du côté de Tourlaville^. (Arch. Cber-
bourff, RB r),f" 199, 169.)
^'^' Il s'affit du droit dit subvention on
dvtail, qui était |)erçu sur les boissons
lo{{ées en cave par les débitants, sa?is
qu'on eût éjjard à ce dont ils pouvaient
avoir besoin pour leur consommaticm
personnelle et celle de leur famille.
Voii' ce que nous avons dit sous le ca-
bier deCarantilly, art. 9 , n° a (an tome
I, p. 9.5 1).
Le droit do di'lail à Olierbourjj était
en |)rincipe de 60 livres j)ar tonneau
de cidre, ou botte; mais les ferniit>rs
avaient consenti à l'adoucir à 3o livres
par toimeau de 600 |)ots en 1786;
mal[fré ci't adoucissement, c'était uu
droit du quart environ de la valeiu- de
ruhjct, li> tonneau de cidre valant com-
munément, en 1789, 190 livres. Voir
Mémoire présenté au duc d'Harcourt par
les ouvriers tailleurs de pieiTe, employés
en i'j8b aux travaux du fort du Hom-
met. (Hu'i'EAU, Gouvernement. 111, p.
/.97.)
'^^ Cf. le cabier de Valognes, art. lil,
IJo", suprà, p. .87. Le système de l'a-
bonnement était réclamé de divers cô-
tés, en 1789, par les industries sou-
mises, comme celle des cuirs, aux
vexations journalières des commis des
aides. Aussi l'Assemblée nationale ,
quand elle abolit le droit sur la marque
des cuirs, le remplaça-t-elle, pour
l'année 1790, par un abonnement gé-
néral. (Lettres-patentes du roi sur le dé-
cret de l'assemblée du aa mars fjQO,
dans DuvERGiEn, I, 127.)
Les tanneries de Cberbourg avaient
conservé une certaine importance à la
lin du wiii" siècle. L'annotateur du
Mémoire statistique observe, en 1761,
tjue « cette tannerie n'a pas déchu
comme celle de Valognes. Elle a souf-
fert, dit-il, de l'invasion des Anglais,
mais on ne doute pas qu'elle ne se ré-
tablisse par les avantages qu'elle a sur
celle-ci : 1° de ne payer ni droit de
traite ni de tarif; a° la commodité du
transport ])ar mer; 3" d'avoir derrière
elle la Hague, dont le peuple est simple,
grossier, tmiquement préoccupé de la
AGOUEVILLE.
69
mettre moins d'entraves à leur commerce et éviter une (juantilé de
procès.
Art. ()0. Les corporations des marchands merciers, marchands
tailleurs, teinturiers, traiteurs et bouchers demandent des maî-
trises f'\
Fait et arrêté par Nous, commissaires soussignés, nommés par
délibération de l'Assemblée générale des députés des différentes
corporations du tiers état du k de ce mois, présence de MM, les
Ofliciers municipaux, en l'hôtel de ville de Cherbourg, ce G mars
lySc).
De la Choix, Viel de Hautmesnil, Doran(;e, P. Groult,
Avoine, Bellhomme, De Fontenelle Postel, De Mons
DE Garantot, De Chantereyne.
ACQUEYILLE '' .
1. Procès-verral d'assemblée.
(Ms. Archives de la Mamhe , série B, liasse (Cahiers de Valop;nes, II, iiicrc non roice.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de Tassenihh'e :
4 mars. — Comparants (23) : Thomas Avoinno, Bénigne Avoinne, Élci
terre et de ia mer, de sorte que les arts
et métiers y germent bien peu.i ( Arcli.
Calvados, C H']*)-)
Nous n'avons pas retrouvé de chiflVes
précis postérieurs à l'année 17/18. A
cette date, la ville de Cherbourg comp-
tait i5 tanneurs, 3 corroyeurs et 1 mé-
gissier; les tanneurs possédaient pour
la plu])art une on deux fosses setdenient,
el ('•laient dits «pauvresri , et rmc tirant
rien du ddiorsT). Seule, la veuve Cliarles-
['"rancois Giberl possédait un établisse-
ment de six fosses, qui «rtirait avant la
guerre pour 6,000 à 7,000 livres du
deliors-i. [Etat des villes, paroisses et
lieux de la généralité de Cam, élection
par élection, où il y' a des établissements
de tanneurs, corroyeurs et inégisswrs,
etc., fj/tS, Arch. Calvados, C 53925.)
*'' La ville de Clierbouig n'avait pas
de maîtrises en 1789. Elle n'avait pas
été comprise dans les tableaux annexés
à VLdit portant rétablissement des com-
munautés d'arts el métiers dans lesvilLs
du ressort du Parlement de Nortnandie ,
d'avril 1779 (texte dans Houaud, Did.
analyt., v° Arts et Métiers, I, 19/1), «t
par suite toutes les anciennes commu-
nautés y avaient été légalement su|tpri-
mées. Voyez Déclaration du roi portant
suppression de toutes les communautés
d'arts et métiers, ci-devant établies dans
les différentes inlles du ressort du Parle-
ment de Houen , oii il n'en a pas été éta-
bli de nouvelles par l'édit du mois d'avril
in-écédent, Versailles, 11 août 1779-
(Arcli. Calvados, (] 3787. )
Plusieurs corporations de Cherbourg
avaient inutilement réclamé, depuis
J779, le n'tablissement de leurs niai-
trises. Nous avons justement des re-
quêtes des marchands-mcrciers-drapiers,
en date de 1782 et 178'!. (Arcli. (Jal-
vadus, C 2863.)
'- Arrondissement de Cherbourg,
canton de Beaumont.
70
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Poullain, Nicolas Poullain, Jean Poullain, Éloi PouUain, François i>oivin,
J.-Baplisle Boivin, Jean Amiot, Jacques Aniiot, Antoine Poullain, Jean Ileleine,
Louis Ileleine . Jean-Charles Heleine , Etienne Louis , Jo.m Voisin , Nicolas Voisin ,
Jean-Charles Gain, Jean-René Avoine, Jean Voisin, Etienne Voisin, Pierre-
Henri des Vagands, Pierre Avoine, François le Beau Moulin. — Nond)i-e de
feux : 70'''. — Publication : 1" mars, par M. le curé. — Députés ; Beau-
Charles Gain, Nicolas Podllain. — Signatures (21) : T. Avoine, N. Voisin,
E. Louis, A. Voisin, Jean Voisin, F. Moulin, Jean Leroy, J.-F. Voisin,
J. Helei\e, Robert Voisin, Etienne Voisin, J.-B. Boouet, J.-B. Boivin, Jean-
René Avoine, B. Avoine, F. Boivin, P. Lebourgeois, N. Poullain, H. Gain-,
Jean Amiot, J. Poullain, syndic.
2. C
AIIIER DE DOLEANCES.
(Ms. lircliivcs de la Manche, série B, n. cl., liasse C;iliiers de Valoffiie I, pièce non colée.
Original signé. Inédit.)
Cahier de la paroisse ff Acqiteville.
La communauté des habitants du tiers état de la paroisse
d'Acqueville , élection de Valognes, bailliage à'Alemon en Cotentin''-^
(') Mouvement en 1787 : N. lo, M.6,
D. i3. — Populalion actuelle : 3o.'i ha-
bitants.
'"^) Le bailliage royal d'Alençon avait
au cœur même du Gotentin une petite
enclave de quelques paroisses seule-
ment (Acqueville, Montaigu la-Brisette,
Sainte-Croix-au-Bocage, Teurthoville-au-
Bocage , Tonneville , etc. ) , dont l'ori-
gine remontait, paraît-il, au xni" siècle.
A cause de i'éloignemenl, on y avait
érigé un siège de vicomte, puis de bail-
liage royal démembre qui , d'ahord placé
à Moutaign-la-Brisette, avait été |ioiu'
la commodité des justiciables transféré
eu idoa à Valogiies, bien que celle \illi'
n'apj)artint nullement à sa juriillction.
Ce tout petit ressort fonctionnait
encore en 1789 conmi(< bailhage royal.
Le personnel comprenait un lieutenant
général, le sieur Rouxel, un procureur
du roi, le sieur Cliaulieu, et deux
huissiers [liôle de copiialion des ojfiriers
de justice, année tjSf), Arcli. Calvados,
C 8 1 .'{0 ).^ Lorsqu'il lut question de réu-
nir les Etats Généraux dans le cadre
des circonscriptions bailliagères, il sem-
ble qu'il ait eu un moment la prétention
déformer unité électorale; du moins,
on dut agiter la question à Valognes,
puisque les auteurs d'une pétlllim au
directeur général des finances croient
devoir prendre la peine d'expliquer que
« à cause du petit nombi'e de ses justi-
ciables, qui demeurent tous dans la
généraliti' de Caen » , il n'est pas admis-
sible qu'ils soient convoqués ailleurs
pour délibérer qu'avec ceux du bailliage
[de Valognes] démembré de Coutances.
( Pétition au D. G. d. F. de MM. les avo-
cats et procureurs du bailliage de Valo-
gnes, décembre ij88, Arch. nat. , Ba
35, L 70.)
Nota. On aura remarqué sans doute
que le cahier dit seulement « du bail-
liage d'Alençon pour la majeure partie».
La paroisse d'Acqueville, en eiïet, était
ïni.cti'. Elle reh'vail |)our une autre partie
de la haute justice de l'abbaye de (Cher-
bourg, ainsi que nous le voyons par le
Mémoire adressé en 1788 au Garde des
Sceaux par les oUiciors de cette hanle
justice. (Arch. Calvados, C Oaao.) La
confusion existant en première instance
se coinplicpiait et s'aggravait encore sin-
gidlèrcment en appel, car non seule-
ment les justiciables du petit bailliage
d'Alençon devaient* aller en app"l au
siège du présidial d'Alençon, fjieu fort
éloigné d'eux", ainsi qu'observent juste-
ment les ofliclers de Valognes, mais la
paroisse apj)arail on plus portée en 1790
comme mi-partie, — sans que nous en
sachions la raison, — la Carte des bourgs
ACOlJRVir.f.E.
71
pour la majeuiT partie, assemblée au lieu ordinaire, suivant les
ordres de )!. le Lieutenant général du l)ailliafj;e de Valognes, pour
l'evécution de la lettre du Roi, et du règlement fait par Sa Majesté,
le a/i janvier dernier, concernant la convocation des prochains
États généraux, profitant avec une humble et res|)ectueuse recon-
naissance de la liberté que Sa Majesté veut bien donner à tous ses
fidèles sujets, de lui présenter leurs doléances et leurs vœux, a
unanimement arrêté :
i" Que Sa Majesté soit suppliée de fixer le retour des Etats gé-
néraux à des époques certaines, et de rendre à la province ses
anciens États particuliers, dans la proportion adoptée par le
Résultat du Conseil et le règlement dudit jour, 9/1 janvier dernier
au ^^' d'administrer sans abus tout ce qui peut
[tendre au] bien de l'Etat et au bonheur de la nation;
3° Que les lois soient revisées, réformées et simplifiées de ma-
nière que la chicane et la vexation sous lesquelles gémissent sou-
vent les gens des campagnes et surtout les pauvres laboureurs
surchargés de l'agriculture et des impôts soient bannies à toujours,
ce qui serait un avantage général;
3° Que les possédant fonds soient déchargés de la reconstruc-
tion et l'entretien des presbytères, en considération de [ce que] les
curés, ordinairement les plus riches do leurs paroisses ^-', sont
plus en état d'en faire [la] dépense que les propriétaires chargés
et paroisses qui relèvent confusément des
bailliages de Valognes et du Saint-Sau-
veur-le-Vicomte. (Arch. nal. , D" bis 27,
pièce Sgi'i.)
''j Ln mot ou deux sont restés en
blanc dans le manuscrit; il convient de
lire sans doute , bien que resj)ace laissi-
en blanc soit trop considérable, aux
fins d'administrer. C'est du moins ce
qu'on lit dans l'article 1" du caliîer de
Tonneville, qui reproduit textuelle-
ment celui-ci. {Infrà, p. 668.)
'*) il ne paraît point que cette ob-
servation s'applique bien justement à la
cure d'Acqueville. Voici la déclaration
1res courte du curé en 1790 :
«Je soussififné, curé d'Acqueville, dé-
clare que le revenu do mon bénéfice
consiste en ce qui suit, savoir: i"la
tierce partie des grosses dîmes de ladite
paroisse; a° la totalité des menues:
3° environ 16 vergées de terre d'au-
mône, dont i3 en labour, et 1 vergée
ou5/'i de vergée de pré; !i° un presby-
tère tout neuf, une cave, une écurie,
une grange , une boulangerie , un pres-
soir, deux établos et un petit bangar;
5° enfin , doux jardins. — Tous les sus-
dits revenus estimés, année commune,
à la somme depuis 1,600 livres jusqu'à
2,000 livres.
« Mon bénéfice a pour charge de
payer et nourrir un vicaire. Les rentes
et terres d'obits peuvent à peu près me
fournir, étant seul obitier dans la pa-
roisse, ce qui est nécessaire j)our la
charge du vicaire. Enfin, deux domes-
tiques à payer et à nourrir pour exploi-
ter mon bénéfice.
Delkpine, curé d'Ac(iueviUe.n
(Drclavallon originale, i3 décembre
ij'jo, Arch. Manche Q'' 18. L'étal
dressé |)ar les ofliciers nmnicipaux est
conforme. Ibidem, Q^' 11, pièce a.)
72
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
d'impôts et souvent de famille; d'ailleurs, les curés veilleront
mieux à leur entretien.
La communauté d'Acqueville en éprouve aujourd'hui toute la
ri(|ueur et la charge, ayant à payer pour la reconstruction de son
presbytère une somme de 3,ooo livres'"', dont il est encore dû
au sieur curé adjudicataire dudit ouvrage la somme de i ,000 livres,
ce qui met le comble de la surcharge à cotte communauté, qui
d'ailleurs paye annuellement à Sa Majesté une somme de près de
h,ooo livres au total; elle ne contient que 70 feux, dont une
partie ne peut payer plus de 20 et 3o sols de taille, les rôles en
font foi (2);
li° La paroisse d'Acqueville est de si peu de valeur et étendue ,
qu'elle n'a au plus que trois quarts de lieue de long et un quart
de large '^^, dont une partie du terrain est très mauvais, bordant la
lande de Vasteville,le bois de Varengueloup et celle de Flotteman-
ville. Elle est éloignée de la mer de [une] lieue et demie, d'où
elle peut tirer les compots et engrais qui sont très difficiles et coû-
('^ Nous avons en effet un AiTét du
Conseil (intori.said Icx hahitanta (VAcqiie-
ville à n'imposer d'une sommede 3,ooo li-
vres exlraordinairement pour les répa-
rations du presbytère, i a juillet ijSii.
(Arcli. Calvados, C 1826.)
Les officiers municipaux observent en
1 790 dans leur inventaire, que les mai-
sons presbytérales fr toutes couverlfs en
|)nlllen, sont cf en bonne réparation ^n
Le curé n'avait rien reçu, ajoutent- ils,
des héritiers de son prédécesseur. [Etat
des Liens nationaux Cherbourjr, Arili.
Manche, Q''"' 11, pièce a.)
'-' Impositions d'Acqueville pour
1789 : taille, i,o.5o livres; ace, 690
livres; cap., 679 livres; corvée, 8/48 i.
i/is. /i d.; vingt. , 10671. i.3s.;terr. ,
90 livres; bât., 3o livres. Au total,
8,965 1. 7 s. 4 d.
Lignes : 88, dont 78 propriétaires-
exploitants (pour i3.").5 1. 16 s.), et
f) fermiers (pour i65 1. 16 s.). — Pri-
vilépés : le curé, M' Michel de TEpinc
(iM'préscnté à Coutancos par le curé de
Klolteuian\ille) et I.1 seigneur Henri-
Charles, manjuis du Moncel, seigneur
aussi de Martinvast, Beaurej)aire, etc.
(non résid.).
Le revenu paroissial imposable aux
vingtièmes n'est <pie de 6,000 livres.
'^) Mém. slal. ij-h ,t° 10 :« Acque-
ville, seigneur M. le marquis de Lon-
gaunay; 66.5 acres de terre labourable,
plantées. Fonds maigre, peu de pré.
Landes et communes, 7 vergées n. (La
commune actuelle est cadastrée pour
679 hectares.)
Produit commun en grains (en 1 798) :
10,601 boisseaux, mesure de 18 pots.
(Ârch. nat. , D" bis 5i.)
La forêt de Varengueloup (les textes
écrivent plus communément Varengrou
ou Varrnguerroiix) appartenait à la
maîtrise des eaux et forêts de Yalognes,
et s'étendait encore, à la tin du xvur siè-
cle, sur 898 arpents, dans les paroisses
do Sainte-Croix, Tonneville et Flotte-
nianville-Hague. (A. Fagart, Les an-
ciennes furets du Colentin , dans Mém.
Soc. Archéolojj. de Valognes, t. IV, 1880-
1881, p. 209.)
Les olTiciers municipaux d'Acqueville
observent en 1790 dans leur invenlain'
(|ue tW y a sur ladite municipalité un
morceau de la forest <lite de Varenirue-
roux; n'en connaissent point la conti-
nence ni les limites». L'inventaire de
In paroisse voisine de FlothMnanville-
llague, plus pri'cis, nous apprend que
le bois en question comprend ttgoo ver-
gées de bols taillis en fort mauvais
état et visité des délinquants^. (/i^a< des
biens nationaujc, loc. cit.. pièce 9.l\.)
ACQUEVILLE.
T,\
teux, vu les chemins impraticables qui s'y rencontrent, ce qui affai-
blit et diminue beaucoup l'agriculture;
5° Que les impôts soient simplifiés autant que faire se pourra,
et répartis avec égalité en préportion (sic) des fortunes, de la
valeur et de l'étendue des paroisses, sur les ecclésiastiques,
nobles et privilégiés comme sur ceux du tiers état, attendu que
ces impôts étant destinés également à la protection des uns
et des autres, tous doivent y participer; la communauté d'Ac([ue-
ville en serait beaucoup de mieux, d'autant plus (jue, malgré son
peu de revenu et d'étendue, elle est affaiblie (^sic) de deux
seigneurs, d'où elle relève, avec plusieurs nobles ou exempts
qui en emportent tant en fonds qu'en rentes au moins le tiers de
son revenu *^l
Ladite paroisse d'Acqueville étant de si peu de valeur et
d'étendue et même affaiblie avait pour toute ressource un droit de
pâturage et ce de tout temps dans une lande dite de Tonneville
et Flottemanville, paroisses contiguës et adjacentes à celle
d'Acqueville. Mais le sieur Deporeil, seigneur de Tonneville, veut
de fait et contre les lois s'emparer de plus de la moitié de ladite
lande, et en effet l'a fait fermer au préjudice et malgré l'opposition
des communautés de Flottemanville et Acqueville, qui sont en
instance de procès à cet effet '^^ Si ledit sieur Deporeil parvient à ses
('' La paroisse d'Ac({ueville dépendait
en elîet de deux fiefs laïcs : le fief à^ Ac-
queville, avec la seigneurie du lieu,
qui rolevait du roi sous le bailliage
d'Alençon-cn-(;otentin, et le fief de lu
lirisellfi en Montaigu , qui avait seule-
ment une extension dans la paroisse. 11
existait aussi un membre de fief do
l'abbaye de Clierbourg, appelé Montfi-
quet, de 5 lignes seulement, et des
terres tenues directement du domaine.
(Arg. Déclaration de i08û, Arch. Man-
cbe, A 3561.)
Nous n'avons pas (ÏElat des rentes
de 1790. Les seigneurs laïcs en 1789
étaient .M. Henri-Jacques, marquis du
Moiil'ot, pour le fief d'Acqueville, et
M. (le Bell'ond pour celui de la Brisetle.
(Juant aux seigneuries ecclésiastiques,
les renies de l'abbaye de Cberbourg
s'élevaient, d'après le Tableau dressé au
district, à 8 rentiers, 3 pots de fro-
ment et 2 poules (non est.). Celles
du domaine atteignaient, d'après le
dernier Etal, H boisseaux et 5 pots 3/A
de froment mesure de 1 8 pots , 9 bois-
seaux et 7 |)ols d'a\oiae, 10 deniers et
1 L 19 s. 6 d. en argent et menues
rentes. (Arch. Manche, A 3365; les
chiffres de l'inventaire des officiers mu-
nicipaux dilïèrent parce qu'ils ont cal-
culé sur le boisseau mesure de 10 pois;
le tout est estimé, en 1792 , à 1,975 li-
vres en capital.)
'^) Cf. le cahier de Tonneville, art. 5
et la note (infrà, p. 6(19). Le ms. porte
bien le sieur Deporeil. Mais il faut vrai-
semblablement lire : de l'ercy. Le sei-
gneur de Tonneville était, en effet,
d'après l'appel de la noblesse, ttmessirc
Hené-Charles de Percy, chevalier, sei-
gneur comte de Tonneville v. (Ilôle de lu
iioftlesse, ms. Greffe Coutances, n° Ai.)
Sur le procès élevé entre les commu-
nautés d'Acqueville, FlottomanviUe ,
Tonneville et leur seigneur, relative-
ment à la possession dos landes et
terres vagues de ces paroisses, on vou-
dra bien se reporter à ce que nous no-
tons sous le cahier de Tonneville, art. 5
(infrà, p. 669). Les landes en question
avaient toujours été considérées comme
74
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
fins, cela préjudlcierait les trois communautés extraordinairemenl,
et leur ùlerail les ressources de ralTaiblissemenl de la ^jricullure (sîV)
et de raccroissement ([ui en résulterait ;
6° Que les chemins de communication dans les paroisses des
campagnes soient réparés, pour faciliter les compols et engrais
et l'exportation d'iceux ainsi c[ue des denrées et du commerce à
bourgs et marchés, de manière qu'il serait Lien plus avantageux
pour les paroisses qui ne sont point adjacentes des grandes routes,
pour lesquelles cependant ils fournissent de grosses sommes, sans
en profiter aucunement. Si ces deniers étaient employés à l'entre-
tien (les chemins des paroisses, cela serait un grand avantage pour
les paroisses (pii ne prolilenl point des bienséances des grandes
routes;
7" Ladite communauté représente très humblement qu'elle est
allligée, mangée et pillée par les pigeons et lapins et autres vo-
latiles, qui désolent là les blés sans pouvoir s'en défendre, puisque
les armes sont absolument prohibées; ce sérail donc un vœu gé-
néral de toutes les campagnes que ces abus fussent détruits ^ou du
moins affaiblis* ''^;
8" Que la communauté ait la liberté de soimer la cloche après
le service d;vin pour les ordres de Sa Majesté et affaires publitjues,
sans la permission du curo''^';
une fieire du ttoiuaine, pour lesquelles
les comiuuiiaul(!S précitées payaient au
roi un droil d'usajje annuel de /ia 1.
17 s., Tuu des plus élevés que nous
connaissions dans l'élection de \ alo}»nes.
( \oii' 1{(')U' (les pavDissex de la génénihlé
de Caeii , tilcclion par élection, . . . «jui
jnuis.iciU en commun des droits d^usage
pendant l'année 177a, Arcli. Calvados,
C; 9 563.)
"' Lepassajje est raturé. Nous n'avons
pas de rcnsoi/picments sur le nonihrc de
; olomhiers (jui pouvaitmt exister à Ac-
quiniilc eu 17S9. Les deux liels delà
pamissc, étant litds de liauhert, pou-
vaient posséder léjjitimemeut chacun un
colomlùi'r.
'^) La sounerio des cloches dépendait
exclusivement en 1789, en Normandie,
do, la volonté du curé. Ainsi l'avait dé-
cidé en dernier lieu VArrél de la Cour
du Parlement de liouen, portant rèffle-
m'nl pour les trésors et fabriques (/^>- pa-
roisses tant des villes (jue des cantpajines ,
du ad juillet jyôi.qui avait dis|)osé :
AnT. II. «Les curi's auront seuls le
droit de régler le son des cloches, dont
la rétribution sera néanmoins fixée par
les niarguilliers et dont l'émolumonl re-
viendra à la fabrique. Disposeront seuls
losdits curés de l'usage des ornements
et vases sacrés; mais seront les dépenses
nécessaires pour la décoration des églises
lixées et arrêtées dans les assemblées
ordinaires tenues par les rnarguilliers,
suivant les nécessités de l'église et reve-
nus de la fabrique. . ., le tout sans pré-
judice des ordonnances des évéques et
conlorménient aux rituels des diocèses.»
{llecueil des édils, VIII, p. /187.)
tiett' disposition, qui dérogeait à
d'anciens usages, avait été, nous ap-
prend Houard, très viven)ent critiquée.
Une consultation d'avocats au (Conseil
lavait expressément condamnée comme
iillenlatoire au droit des rnarguilliers,
sous le ['.rétexte que l'émolument des
sonneries étant réglé par eux , il était
conséquent qu'ils réglassent aussi le son
des cloches, ttouard défend au con-
traire le règlement par des raisons assez
plausibles: il note ([ue les rnarguilliers,
ACOLTEVILf.E.
75
c)" Que les abus (|ui se commettent dans toutes les conuiumaulés
dans la levée des millices et gardes-côtes soient réprimés. Les sieurs
curés, notables et privilégiés ne se bornent pas à exempter un ou
deux domesti(|ues, mais bien (iiiebuies fois en écartent et exempleiil
cinq ou six et même davantaj^e; au moyen de quoi, s'il v a un (ils
unique, un enfant de famille, qui paye de grosses sommes au Roi,
sont pris au préjudice des protégés desdits sieurs ecclésiasti(pies
et notables, ce qui détruit fort souvent des maisons et des familles
de bien(i);
1 o" Que les sieurs curés qui jouisseiit des dîmes appartenant
aux sieurs abbés soient susceptibles de payer la taille et autres
impôts, comme les autres fermiers laïques*'-';
souvent peu instruits, établissaient, par
cupidité, des distinctions scandaleuses
dans les sonneries pour annoncer les
offices de l'église , l'annonce étant pro-
portionnée aux rélribulioiis et non aux
solennités. Au surplus, connne il nous
l'apprend, trie rèi'lcment n'a cessé d'être
suivi jusqu'ici dans loules ses parties;».
(HoDAno, Dictionnaire nnalytiiiiie , v" Fa-
brique, II, p. 9/19, et v" (llocbes, I,
p. 999.)
En dehors de la Normandie, on
pourra consulter Chemi, IIocupH ths rè-
gli'menti notables, tit. I , c. 9 , éd. i63i,
t. I, p. fi , et RoUSSEAC DK LA (jOMBK, Ju-
rispy.bénéficiale , v" (cloches, p. a'iS.
C) La conununauté d'Acqueville ap-
partenait pour la jfardo-côte à la division
(les Pieux, compaijuie de Vasteville. En
1 7 S'y , dernière année dont nous avons
retrouvé les état-* de tirage nu sort, les
trois paroisses de Vasteville, Acqnevilli'
et Teurtheville-Hague , qui /oiu'nissaii nt
à elles seules à cette ronipaj|nie, a\ aient
présenté 98 garçons, sur lesquels il avait
été levé 6 CHUonniers, La paroisse d'Ac-
queville, qui pn'sentait \h garçons seu-
lement, n'en avait lonrni aucun. (Letw
jxiiir remplarenient faite par M. d'Heu,
iDiinnissaire de» iruerres , en l'année 1 787,
\rcb. Calvados, C 1860.)
iNoTA. H importe d'observer que la
levée de 1787 avait été, par exception,
l.-ès modérée; la levée de 1788, don!
nous n'avons pus les étais, dut élie de
moitié environ plus lourde, puisque le
ciiiffro total de la levée de la généralité
était, à caus^ du recrutement des nou-
veaux canonniers au.riliaivpn , passé tout
à coup (le 36)5 à 791 hommes pour la
généralité. (Arch. Calvados, C i8()'!.)
'■-' Les curés à portion congrue (pii
prenaient à ferme les dîmes de leurs
propres paroisses appartenant aux gros
décimaleurs n'étaient point, en elj'i t,
imposables au rc)le des tailles. La juris-
prudence des tribunaux, longtemps hé-
sitante à cet égard, particulièrement en
Normandie (voir d(^s sentences contradic-
toires des élus d'Argentan et de la Cour
des Aides de Rouen, de l'année i6H;i,
cassées par arrêt du Conseil du iîo juin
i()35, dans Roctieh, Pratique bénvft-
cinle , 1, c. lo, q. 9, p. 109), avait
été définitivement fixée dans le sens de
l'exonération par une Déclaration du
commencement du siècle. {Déclaration
du rai qui creinple de taille les curés qui
prennent (i ferme les diines de leurs pa-
roisses, 1 (J novembre ija3, dans Rous-
seau i)K LA Combe, Jurisprudence cano-
nique et hénéficiale , Appendice, p. aSti.)
On avait reconnu que le l'ait n'impli-
(piait pas dérogation à leurs privil(''g"s,
encore (ju'il s'agit de l'exploitation de
biens ne lein'ap|)artenant pas en propre.
Houard présente celle exemption
comme particulière à la Normandie
{Dictionnaire analytique, v° Taille, IV,
p. 898), mais son assertion est certai-
nement inexacte. La Déclaration du
i() novembre 1798, enregistrée à la
Cliaiubre des comptes de Rouen le
18 mars i'j^Ji, l'avait été dès l'année
précédente, le 3 décembre 1798, à la
Cour des Aides de Paris. Ce qu'il pou-
vait y avoir seulement de parlieuliei' à
la Normandie, c'étaient quelques dis-
positions restrictives et interprétatives
assez inutiles dont la Cour de Rouen
70
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
11° Et tiii'enfin, s'il plaisait à Sa Majesté de réunir tous les
impôts qui se perçoivent en un seul, le même, cela diminuerait
beaucoup les frais et même les abus qui en résultent.
Délibéré, arrêté et signé par les présents faisant fort pour les
absents, dûment convoqués aux termes du règlement, pour le
présent cabier être porté à l'assemblée générale du bailliage de
Valognes le 9 de ce mois, par les sieurs Jean-Charles Gain et
Nicolas PouLLAiN, députés que nous avons élus et nommés à cet
effet par notre délibération de ce jour. A Acqueville, le k mars
1789, lecture faite et fait double.
N. Voisin, VA. Voisin, T. Avoine, Louis-Jean Voisin,
F. Moulin, Jean Letot, J.-F. Voisin, J. Heleine, René
Voisin, Etienne Voisin, J.-B. Roquet, J.-B. Boivin,
Jean-René Avoine, B. Avoine, F. Boivin, P. Leboir-
GEOis, N. PouLLAiN, J.-C. Gain , J. PouixAiN, Jean
Amiot.
avait cru devoir faire suivre son enre-
gistrement. (Voir HoDARD, Dictionnaire
analytique , \° Dixme, I, 5/47.)
li est à noter que les anciens Etats de
Nornoandie avaient déjà, avant que ia
jurisprudence fût définitivement fixée,
présenté des doléances sur Tinlerpréla-
tion qui commençait à prévaloir à cet
égard. {Cahiers du a octobre lO^j , et de
déceuibre i63/i, art. 3, dans de Beau-
RBi'AiRE, Cahiers. III, p. 5.)
DiuES. Le curé d'Acqueville n'était
décimatonr qu'en partie, pour «la tierce
partie des grosses dîmes et la totalité
des menues» , ainsi qu'il résulte de sa
Déclaration de 1790; les gros décima-
teurs étaient l'abbé de Montebourg et le
prieur de Sceaux, cliacun pour une part
inconnue. Le curé n'a point donné de
rhilTrc particulier pour sa diine, et nous
ne saurions dire si, en fait, il avait,
comme le cahier parait le dire, pris à
bail les dîmes des gros déciniateurs. La
part de dîmes de l'abbaye de Moiite-
l)Ourg est comprise dans la déclaration
dfe l'évêque de Ooulances, abbé com-
raendiitaire, pour un revenu affermé au
sieur Poullain de /160 livres. {Déclara-
tion originale, 17 novembre i^go. Arch.
Manche, Q"' A, pièce n°73.)
Biens ecclésiastiques. L'inventaire de
1790 ne fait apparaître d'autres biens-
fonds ecclésiastiques que : 1° la cure
{siiprà, noie 3); 9° l'obiterie du lieu,
trois pièces de terre faisant 7 vergées 1//1
(estimées, en 179a, à 8,355 livres en
capital); 3° le trésor du lieu, deux
pièces sur Flottemanville, faisant 1 A ver-
gées (affermées 4o 1. 10 s.); et 6° l'obi-
terie d'Urville, six petites pièces en la-
bour faisant 7/1 vergées et 9 perches
(affermées lAo livres), et en rentes:
î" la fabrique du lieu, 58 pots do fro-
ment et 180 1. 7 s. 10 d. , en vingt pe-
tits articles; '?." l'abbaye de Cherbourg,
rentes seigneuriales précitées dans la
note sur l'article 5.
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est estimé en 1787
à 9,1 Ao livres s(>uloment par les con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. Calva-
dos, Ci 0519.)
ALLËAUME.
y /
ALLËAUME^".
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série II, liasse Cahiers de Vaiognes, I, piére non volée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé gëiiéial). — Date de l'assemblée :
1" mars. — Comparants (1-2) : Turbert de Thivillc, Lecaillier, Levéel, Ma-
gloire Néel, Jauvry, Poirier, François Guillemelle, Gallien, Pierre Auvray,
Pierre Heulard, Jean-Simon Heulard, Pierre Marion. — Nombre de feux :
,o5*''. — Publication : 1" mars, par M. Lesouhaittier. — Députés : Dk
TuuBERT DE Thiville; Poirier Dksfontainës. — Signatures (16) : François
Gdillemktte; Jauvrv; Lecaillier; Pierre Heulard; Guillaume Giillemettk;
J.-S. Hei lard; Magloire Néel; Levéel: D.-F. Poirier; »î< (la marque de)
Pierre du Host: Jean Lard; Tlrp.ert de Thiville; J.-F. Hecrier; Jean Gos-
sklin; p. Marion; Jean Voisin.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. ci, liasse Cahiers de Vaiognes, Il , pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Objets qne les habitanls iaillahles de la paroisse de Notre-Dame
d\illeamne oui cru devoir eiilrer dans les cahiers de doléances
et de remontrances à présenter par Messieurs de l'Assemblée
"^ .\ncieniio paroisse réunie à Vaio-
gnes, arrondissement et canton de
Vaiognes.
(■^J Population en 179)5 : 667 habi-
tants. iMouvement de 1787 : N. /16,
M. 7, D. ho.
La situation de la paroisse Notre-
Dame-d'Alloaume était assez mal défi-
nie; la paroisse ecclésiastique s'étendait
dans la ville de Vaiognes et elle était
soumise aux mêmes impositions iH jouis-
sait des mêmes privilèges, pour la partie
renfermée dans les limites de la bnur-
jreoisie. Elle se plaignait vivement en
1789 que, bien que supportant les
mêmes charges (jue la paroisse Saint-
Malo de Vaiognes, elle se trouvât, en
lait, considérée dansla ville tr comme une
paroisse étrangère» et que ses habitanls
lussent écartés entièrement de i'admi-
nisl ration commune. fLa plus petite pa-
roisse de la ville de Caen , faisait-elle
valoir dans une requête à finlendant
do (]aen, a des représentants dans l'hôtel
de ville; les paroisses de la ville de Va-
iognes doivent jouir des mêmes droits,
puisqu'elles sont devenues coproprié-
taires des olfices créés par l'Kdit de
1771.» [Requête présentée à M^"^ l'inten-
dant par les habitants de la paroisse
d'Alleaaiiie, s. d. [8 nov. 1789J, Arch.
nat., Ha 35, I. 70 ;R 111, 1. 53, p. 533.)
Le Mémoire statislique pour l'élection
de Vaiognes, dressé eu 17^1, décrivait
ainsi la paroisse : rrAlleaume, seigneur
M. le curé; 760 acres de terre en la-
bour, pâturage, quelque peu de plant;
i/jo vergées d'assez bas fonds. Landes cl
communes, 68 vergées (f a).
Produit commun en grains ( en 1 793 ) :
1 0,601 boisseaiiv, mesure de 18 pots.
(Arch. nat., Div Itis 5i .)
78
BAIf.LIACÎE SECONDAIRE DE VALOGNES.
qui sera tenue aux (lordrlierH le neuf de ce mois, devant
M. de Beaulieu , lieutenant général du Bailliage.
Tous les sujets du royaume devant concourir avec zèle au but
que Sa Majesté s'est proposé de convoquer les Etats généraux pour
déterminer, après les avoir entendus, les moyens de subvenir aux
besoins de l'Etat, de la manière qui leur sera la moins onéreuse, et
réformer les abus qui se sont glissés dans l'administration des
finances. Ces vues bienfaisantes d'un roi père de ses peuples qu'il
rappelle autour de son trône semblent permettre de le supplier
avec confiance :
[i"] Que le retour périodique des Etats généraux soit fixé de
cinq ans en cinq ans tout au plus, et que les Etats de notre pro-
vince soient rétablis, afin qu'on y puisse aviser aux moyens les plus
justes et les plus sages de répartir les impôts dont elle pourra être
chargée, sans toutefois de Commission intermédiaire, dont les abus
sont trop à craindre''^;
[2"! Que ces impôts soient également répartis sur les propriétés
des différents ordres de citoyens , sans aucune distinction ou privi-
lège quelcon({ue;
Que tout impôt actuel soit supprimé, et qu'il en soit établi
(f autres sous d'autre dénomination, plus faciles dans la répartition-
et moins onéreux dans la perception '^' ;
13"! Que les pensions soit réduites et qu'elles ne soient ;iccor-
di'es qu'au mérite et non à f intrigue et à la faveur;
I /i"| Que, pour diminuer hi dette de l'Etat, il soit procédé à la
vente des domaines*-'^, et qu'à cet effet il soit, du consentement des
(') C.onlrà le cobior de Valognos; ar-
lirle Jl, S -S, et ia noie {suprà, p. lô).
('^) Imjjosilions de Notre-Dame d'AI-
Icaume pour 17H9 : taiilo, i,?';o li-
vres; arc, 8()() livres; cap., 88() livres;
corvée, /iGf) livres; vingt., 9,(i9i{ i. 10 s. ;
lerr., aai livres; biU., 7/1 livres. An to-
tal, 6,538 1. 10 s.
Lignes : i.ô8,doiit i34 propriétaires
exploitants (pour 988 I. 8 s. 6 d.) et
a/i fermiers (pour 87 3 I. 1 5 s.). - — At-
vUégieH: le curé. M* Jean-Pierre Dussaulx
(présent à Coulanccs); des ecclésiasti-
cpies non bénéfiriers nu nombre d'une
dizaine, représentés à Cnutances par
AI" .l.-I'rjiu'ois de la Grange, pbr.; pour
la noblesse, la dame veuve du sieur de
la Neuville-Savigny (en., 63 livres);
et pour le tiers état, la veuve Jacques
d'Ingouville, garde-étalon ( taxée d'oflice
pour SOS propriétés et exploitations à
une somme de .^)0 livres).
Revenu paroissial imposé aux ving-
tièmes : 16,900 livres.
Nota. Cox cliiffrex eomprix daim un rôle
séparé il'impo^iliuiifi ne dmrent s'entendre
que de la partie extra-nrhaine de la -pa-
roisse; la partie en /jourfrenisie était cotn-
prite dans les rôles de Vtdngnes.
^^^ L'Etat des biens de nuiinmorte
dr(>ssé en «787 par les conirôlenrs des
vingtièmes ne signale dans la paroisse
d'Alloaume aucuns biens-fonds apparte-
nant au doniaiuo. Il était dû en rentes :
19 boisseaux de froment et 9 pots,
mesure de 18 pots, 9 boisseaux d avoine,
3i i. 9 d. en argent et 9 1. 5 s. 1 1 d.
de menues rentes; ensemble produit
ALLEAUME.
79
Etals généraux, fait une loi qui en assure iiTévucablemeiil la pro-
priété aux ac(|uéreurs;
[5"! Que l'entretien et réparation des chemins vicinaux soient
à la charge de la communauté entière, sans exception ni privilège;
et s'il survient quelque litige, qu'il soit porté devant le juge dont
le clocher dépend;
[6°] Que les réparations et réédifications des presbytères soient
à la charge des gros déciraaleurs; et s'il n'y en a point, qu'ils soient
à la charge du pourvu et de l'héritier, sans que ia communauté en
soit nullement susceptible''';
I '7" ] Que les gros décimateurs soient tenus de payer, au joui'
de Pâques de chaque année, l'onzième du revenu qu'ils retirent,
aux mains du curé qui en fera la distribution aux pauvres, pré-
sence de trois des principaux nommés par la communauté;
[8°] Que les droits d'aides et de contrôle, s'ils sont trouvés
nécessaires, soient fixés par un tarif clair et simple et alïiché dans
le bureau on s'en fera l'exercice, à l'endroit le plus visible, et (ju'il
ne soit point sujet à l'arbitraire des traitants;
\q°\ Que tous les colombiers soient rasés, faisant un tort consi-
dérable aux cultivateurs, et que les garennes soient détruites, si
elles ne sont murées au terme de la loi;
[io°1 Que les milices soient supprimées, ainsi que la levée des
gardes-côtes, appoUés troupes auxiliaires de marine, faisant un
très grand tort au cultivateur, contraint de quitter sa charrue et
son foyer'-' ;
commun, lia I. 6 s. lo cl. (^ Aroli.
Manclic, A 3;5()5.)
(') La paroisse d'Ailoauiiii! \êii;iit de
contribuer tout récemment à dos dé-
penses assez cousidéruliles, seml)le-t-il,
pour réparations au presbytère du lieu.
Nous n'a\ons pas retrouvé l'arrêt du
Conseil portant le cbilTre de la somme
levée sur les habitants; la currespon-
dance de l'inlendanl vise seulement, en
178 2, une somme de 717 I. 1 A s. «pour
le remboursement des frais du procès
qu'ils ont eu à soutenir avec le curén.
(Arcli. Calvados, Ci^Jaç).) Imi 1789, le
rôle de la taille était encore diminué de
3o livres au principal, «en raison des
Irais imposés au\ babilanls pour la re-
construction du presbytère n. {Prospur-
ti's irénéial de la Uiillc, fjSy, élection
de Vdlufrnds, Arcb, Calvados, G A/i5(j.)
Dîmes. Les ({roo déciniuleurs d'Al-
Icauine étaient l'évéque de Coutances,
pour les troi-^ (|uarls, et l'abbaye de
Saint-Lô, pour le quart restant des
{jiosses dîmes. Le chapitre de Coutances
percevait, en outre, la dîme d'un petit
trait sur un liel lui appartenant, et le
prieur de Harnavast, un tiers des «dé-
îricliesTi. En 1790, la part de l'évéque
est déclarée atlermée 1,900 livres {Ûé-
clar. Coutances, n° 7//, 1" 55); il a, de
plus, racheté la part de l'abbaye de
Sainl-Lô, pour laquelle il paye, compris
lin autre traiten Equeurdreville, 800 li-
vres de rctlînit: {^Ihid., f" 57.) I..e trait
du chapitre (!st alFerujé, de son côté,
par 54 1. \l\ s. 5 d. (i^îrf., n^S^THô),
et celui de Barnavast par a'i livres.
(Arch. Manclio, 11 i9'j3.)
'-' l^a paroisse d'Alleaume n'était au-
cunement intéressée à la levée des
{{ardes-côtes; elle était sujette seule-
ment à la milice de terre ou solthils
proviiiciaiu. En 1788, elle avait été
80
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[il"! Que l'expérience ayant démontré que les droits établis
sur les cuirs ou peaux qui s'apprêtent dans les mégisseries et tan-
neries de cette province ont totalement fait tomber ces fabriques,
qui y étaient importantes et multipliées''^, par les ventes et les
exportations, on doit donc solliciter la suppression desdits
droits ;
[i 2"] Que les déports soient supprimés, n'étant d'usage que dans
notre province, par la possession de l'évêque et des archidiacres;
ce qui prive les habitants de leur vrai pasteur, souvent pendant
dix-huit mois, et les pauvres des secours qu'ils ont heu d'en atten-
dre et espérer;
[1 3"] Que dans les paroisses où il y aura plus de cent cinquante
feux, les portions congrues y soient fixées à douze cent livres, y
compris les terres d'aumône'-'.
Deux mois rni/rfi nuls; fait et signé ce 1" mars 1 7<^<)-
J.-J. Heulard, Guillaume Guillemette, I).-F. PoiiuEr. ,
Pierre Heulard, François Guillemette, M. (^)Htsihlcj,
réunie, pour lo tirage, aux communau-
tés de Rauville la-Place et de Crosviile.
Ces paroisses avaient présenté ensemble
85 inscrits; sur ce nombre, 87 étaient
exempts de par la loi, 6 furent recon-
nus infirmes, 8 trop petits, 5 déclarés
absents {fuyards). Les 99 restants
avaient seuls tire au sort, pour fournir
3 miliciens. {Relevé des procès-verbaux
de tirage de l'année ij88, milice de
terre, Arch. Calvados, C 1916.)
'■' La paroisse d'Alleaume avait été,
quelques années auparavant, le siège
d'une industrie assez florissante de tan-
nerie; on y comptait, en 17^8, jusqu'à
10 tanneurs, 3 corroyeurs et un mégis-
sier, possédant ensemble 29 fosses. Ces
maisons étaient tombées à la fois à cause
des droits établis on 1759 (voir la note
sous lo cabicr de Valognes, suprà,
]). 36 ) et aussi à la suite de procès
fort dispendieux intentés par les offi-
ciers municipaux de Valognes, qui vou-
laient les assujettir à l'octroi et aux
autres charges de la ville. (Voir Assklin,
Mémoire historique sur Valoipies, Caen,
Poisson, 1896, in-S".)
''' La cure d'Alleaume était effeclive-
ment en 1789 à portion congrue, la
totalité des grosses dîmes apparlenant à
des décimateurs étrangers. Nous n'avons
pas la Déclaration de ijgo du curé; il
avait, d'après les déclarations plus an-
ciennes, outre sa pension, quelques
terres d'aumônes et une rente de
19 quartiers de froment et quelques
volailles pour la cbapcUc dite de Caste-
let. Le tout était estimé, en i665, va-
loir 1,200 livres de revenu; il payait
80 livres de décimes.
Biens ecclésiastiques. Nous n'avons
pas Yhtat des biens nationaux dressé en
1790. La Déclaration des l'eligieuses de
l'abbaye Notrc-Dame-de-Protection de
Valognes fait connaître qu'elles possé-
daient dans la paroisse : 1° un moulin,
dit le moulin Coquet (a(T. 5oo livres);
2° la ferme La Vallette, consistant en
bâtiments d'exploitation, et 99 vergées
de terre en labour et prairie (fait va-
loir); 3° plusieurs pièces de terre d'une
contenance totale d'environ 87 vergées
également fait valoir). Voir Drclaratum des
relifrieuscK de ^. -D.de Protection, i'^ juil-
let lypo. (Arcli. nat., D^'^iS, p. 19.5.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques dans la paroisse est estimé, en
1787,3 6,297 livres (dîmes comprises)
par les contrôleurs des vingtièmes. ( Arch.
Calvados, C 6519.)
ANNEVILLE-EN-GERES. 8i
J. Levéel, Magloire Néel , »ï< Pierre Dubos, JeanLANDiF,
TURBERT DE TllIVILLE, Jcail GoSSELIN, Jeail VoiSlN ,
J.-S. Heularu, p. Marion.
ANNEVILLE-EN-CERES ' .
1. Procks-verbal d'assemblée.
(Ms. Arrilivcs de la Manche, série B, liasse Cahiers de Vaiognes, 11, iiircc non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
6 mars. — Comparants (25): Lecomte , conseiller procureur du roi/ honoraire
en l'élection de Vaiognes; Jean Guilbert; Caiilet de la Poterie, conseiller procu-
reur du rot) en l'amirauté de Vaiognes; Bon-Louis Lemonier; Piene Lemo-
mQV, syndic; Pierre Onfroy; Jacques Feron; Jean Hébert; Louis Cadlet; Boa
Veuent; JeanCretey; Pierre Libois; Jean Loir; Antoine Houlgatte; Jean Doré;
Yves Yon; Charles Gallis; Pierre Hyver; Bon Hébert; Jean Le Cauf: Charles
Lemonier : Pierre de Brix ; François Quesnel : Nicolas Guilbert; Jacques Le Cauf.
— Nombre de feux : lyo^'^ — Publication : i" mars, par M. Sanson, ci:ré.
— Députés : Caili,et de la Poterie; Pierre Lemonnier. — Signa lures (aS) :
Le Conte; J. Guilbert; B.-L. Lemonmer: Pierre 0\frov; J. Hébert: B. Re-
vers; P. DE Brix; Louis Caillet; G. Lemonnier; Antoine Houlgatte; Jean
DoREv: Pierre Libois; Jean Le Cacf; Jacques Feroin: Yve Yon; V. Guillebert:
J. Le Caif: J. Grestey; Bon Hébert; Caillet de la Poterie: J. Loir;
P. Hyver.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série H, liaxse Cahiers do Valogiio.'^, I, pierc non cotée.
Original .signé. Inédit^^K)
Caliirr den dolmnces de la parome (ï \nnoville-en-Qères.
Les habitants de la paroisse d'Anneville-cn-Cères, assemblés
pour la rédaction du cahier de leurs doléances, plaintes et remon-
trances, en exécution des ordres du roi portés par ses Lettres
données à Versailles \c 9.k janvier dernier pour la convocation des
Etats généraux du royaume, ne peuvent mieux puiser les doléances
et remontrances qu'ils sont autorisés do faire, (|ue dans le rapport
'*' Arrondissemont de Valognos, can- '•'') Un autre manuscrit du cahier
ton de Quettcliou. (double original ou copie moderne ?)
(^* Population au dénombrement de nous a été signalé dans les archives
1798 : 08^1 hululants. Mouvement en municipales d'Anneville-en-Gères. (Cow-
1787 : N. 19, M. 5, D. 18. Pnpula- municalion de M. Gosse, institu-
tion actuelle : 584 liabilauts. leur.)
82
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
même fait à Sa Majesté par son Ministre des finances, le 97 dé-
cembre précédent ^^^
Ce ministre , si digne d'être l'organe du trône , en annonçant à
la nation (jui l'ignorait encore tout ce que Sa Majesté a dessein de
faire pour son bonheur ''-\ lui présente en même temps tous les objets
sur lesquels elle veut consulter son peuple, pour assurer le bonheur
général et retrouver elle-même le sien qui en est inséparable, et
dont elle se plaint de n'avoir eu, depuis quelques années, que des
instants.
Partageant donc tous les sentiments de la reconnaissance géné-
rale, et pour correspondre autant qu'il est en nous aux vues pater-
nelles du meilleur des rois, nous déclarons d'al^ord, à l'égard des
diverses discussions élevées dans quelques provinces du royaume
sur l'organisation intérieure des Etats généraux et sur la forme à y
prendre pour les délibérations, soit par ordres séparés ou réunis,
soit par têtes, nous en rapporter dans un entier dévouement à ce
qui sera réglé par les Etats eux-mêmes assemblés, eux seuls devant
avoir le droit de se faire la loi et de régler leur police; et quant aux
différents objets détaillés dans le susdit rapport fait à Sa Majesté,
nous croyons devoir la supplier et requérir instamment :
1" De sanctionner par le vœu desdits Etals leur retour successif.
L'ordre du clergé, regardé comme le premier du royaume, tient
régulièrement tous les cinq ans, sous la permission du roi, des
assemblées générales pour les affaires particulières de son ordre.
Ne devrait-il pas en être de même pour les intérêts de la nation
entière? Le ralliement périodique des enfants autour du Père de
la Patrie ne pourrait jamais qu'ajouter à leur bonheur commun;
2" De sanctionner également, au milieu des Etats généraux, les
renonciations faites par l'ordre de la no])lesse et par celui du
clergé à toutes exemptions pécuniaires. Renonciations généreuses,
dignes fruits du patriotisme et de l'équité naturelle, précurseurs de
l'heureuse époque désirée par Sa Majesté, oii, selon l'expression
^') Rapport fait au roi , dans son Con-
seil,par le minisirc de ses finances, aj dé-
cembre 1788 (dans DcvERGiKR, Collec-
tion des lois , I , p. h ).
f") Lo rodaclpur du caliior a en viio le
llappnri fait an roi, du a 7 décembre,
j)récité, dans leqmd elTeclivement Nec-
ker, apri's sNUre <'Npli(nii> sur les rai-
sons qui ont délormino les formes do la
prochaine convocation des l-lats {jéné-
raux, annonce en lerininanl un certain
nombre de projets (retour périodique
des Etats généraux, suppression des let-
tres de carliel, rétablissement des Etats
provinciaux, etc.) qu'il a dessein de
réaliser successivement avec le concours
des prochains Etats généraux. (Voir le
texte du Rapport dans DuvEnGiEii, op.
cit., 1, p. /i à 18.) Le présent cahier,
dans toute sa premièrt^ partie, ne fait
guère que paraphraser les idées exposées
par Nccker.
AiNNEVILLE-EN-GERES.
83
de son ministre '^, il n'y aura plus ([u'un vœu commun entre tous
les habitants de la France.
3° Pour atteindre le but que Sa Majesté se propose, de prévenir
de la manière la plus elFicace le désordre que l'inconduite ou l'in-
capacité de ses ministres pourraient renouveler dans ses finances^-',
nous la requérons de vouloir bien les rendre responsables de leurs
délits, et ordonner à l'effet qu'à chaque tenue des Etats généraux
les comptes de chaque année intermédiaire soient rendus et visés
au milieu des représentants de la nation.
k" Nous requérons sa bonté paternelle d'assurer la liberté indi-
viduelle de tous et de chacun de ses enfants, en supprimant à
jamais, par une loi nationale, les lettres de cachet'^^. Puisse jusqu'au
nom même en être effacé dans la mémoire de tout Français, et que
désormais tout coupable soit puni par le seul glaive des lois et
remis à ses juges naturels, qui en sont les ministres.
5° A l'égard des avis que Sa Majesté veut recevoir des Etats gé-
néraux sur la nature de liberté qu'il convient d'accorder à la presse '*^
•'> Le rédacteur fait allusion encore
aux paroles de Mecker, dans le Rapport
précité : ffOn ne peut douter, avail-il
écrit, qu'à l'époque où la répartition
sera égale entre tous les ordres, qu'à
l'époque oià seront abolies ces dénomi-
nations de tributs qui rappellent à
cliaque instant au tiers état son infério-
rité et l'allVontent inutilement, à celle
heureuse époque, enfin , si juste et si dé-
sirable, il n'y aura plus qu'un vœu com-
mun entre tous les habitants de la
Francen {loc. cil., p. lo).
Impositions d'Anneville-en-Cères pour
1789: taille, 1, 5G3 livres; ace. , 1,0 35 li-
vres; cap., i,oia livres; corvée, 5o2 1.
8 s. 7 d.; vingt., 1,9/16 1. i3 s. 5 d.;
terr., 166 livres; bât., 5,^ livres. Au
total, 6,270 1. a s.
Ligiies ; 170, dont l'ia propriétaires
exploitants (pour 798 1. 1 s. 6 d.) et
a8 feniiiers (pour 677 1. i5 s. 6 d. ).
Privilégiés : le curé M" Martin-traiiçois
Sanson (présent à Coutances); le sei-
gneur, Fr. Le Tort d'Anni'ville, possé-
dant le lief du Breiiil (non résid.) et la
dame veuve et héritiers du sieur Vau-
quelin du Tourp (c. n. , 990 livres).
Le Mémoire statislique de l'élection de
Valtijrnes, dressé en 1731, décrit ain^i
In paroisse : ff Aiiuevillc, seigneur les
demoiselles d'Annevillu du Brcuil et
le sieur d'Agoury; 556 acres de terre
en labour, herbage et plant. Bon fonds;
3 0 ou /i 0 vergées de pré -o {f 18).
Produit commun en grains (en 1798):
9,o36 boisseaux, mesure de 20 pots.
(Arch. nat. , D"' bis 5i.)
^'' «Votre Majesté, écrivait Necker,
veut encore prévenir de la manière la
plus efficace le désordre que l'incon-
duite ou l'incapacité de ses ministres
pourraient introduire dans les finances.
Vous vous proposez , Sire , de concerter
avec les Etals généraux les moyens les
plus à propos à nous faire atteindre ce
but, etc.n {loc. cit., p. 11).
(^) « Votre Majesté , continuait Necker,
portant ses regards sur tontes les dis-
positions qui peuvent concourir au bon-
heur public, se propose aussi d'aller au-
devant du vœu bien légitime de ses su-
jets, en invitant les Etats généraux à
examiner eux-mêmes la grande question
qui s'est élevée sur les lettres de ca-
chet. (Thiil.)
''^ Tout ce passage est encore direc-
tement emprunté au Rapport du 27 dé-
cembre : «Votre Majesté, avait écrit
Necker, est impatiente de recevoir bîs
avis des États généraux sur la mesure
de liberté qu'il convient d'accorder à la
presse et à la publication des ouvrages
relatifs à l'administration, au gouverne-
ment et à tout autre objet public»
(Ibid.)
6.
84
BAIIXIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
nous croyons qu'elle doit être indéfinie, en obligeant seulement les
auteurs à mettre leurs noms en tête de leurs ouvrages, ou en ren-
dant les imprimeurs garants et responsables eux-mêmes de toutes
productions anonymes. Le Titus de la France pourrait-il craindre
les abus de cette liberté ? Quel serait l'écrivain qui ne publiera pas
ses vertus et ses bienfaits? Mais s'il s'en trouve d'assez audacieux
pour en abuser, pour fronder les mœurs, ou pour répandre des
maximes dangereuses, qu'il soit aussitôt livré à la sévérité des lois
et puni juridiquement de sa témérité.
G" Nous sollicitons Sa Majesté, avec l'impatience d'une recon-
naissance égale à celle de sa tendresse, d'exécuter son grand
projet, annoncé par son ministre (^^, de donner des Jlitats provinciaux
au sein même des JhJtats généraux.
Qu'au milieu des prochains Etats qu'elle va tenir, elle rende >à la
Normandie ses VAats provinciaux, qu'elle les rende pareillement aux
autres provinces qui en avaient aussi, ou plutôt qu'elle les donne
généralement à toutes ses provinces.
C'est l'uiiiqae moyen de former le lien dural^le qu'elle annonce
vouloir mettre entre l'administration particulière de chaque province
et la législation générale.
Les Etats provinciaux universellement établis, leurs membres
choisis librement, et dans la forme prescrite pour la province du
Dauphiné, pourraient dans la suite nommer eux-mêmes les députés
des grandes Assemblées nationales, et rendre ainsi Imir retour suc-
cessif et leur convocation beaucoup plus simple et moins dispendieuse.
L'amour de Sa Majesté n'a point de bornes, il donnera son
'^' Cf. le caliior ilo Ciierbourg, ar-
ticle 39 {snpva, p. 60) t't la iiole. Les
lerines du cahier sont encore calqués
sur le Rapport de Necker : «Vous avez
oncoro, Sire, avait-il dit, le {jrand pro-
jet de donner des Etats provinciaux an
sein même des Etats généranx et de for-
mer un lien durnbli» entre l'administra-
tion particulière de chaque province el
Tadminislralion {jén«''ral("i [loc. cil.,
p. 11). il faut noter toutefois l'addition
relative aux formes des Elats proposi's.
Les cahiers qui demandent le rélahlisse-
mcnt des Ktals de Normandie sont
presque unanimes ])our réclamer en
même temps des modifications capitales
dans les formes de ces assemhlées el
plus spécialement dans leur composi lion.
Les officiers munici])aux de Sainl-Lô
nous en donnent 1res franchement la rai-
MMi : «Si on se liornail, écrivenl-iis à
demander le rétablissement pur el simple
des Elals, on manquerait le but qu'on
se propos--. Tout le monde sait que nos
Ktals n'étaient pas formés dans une
proportion de membres do chacun des
trois cidres calculée d'après les vérita-
bles intérêts de ces mêmes ordres. Tout
le monde sait (|ue beaucoup de per-
sonnes prenaient séance aux Ktats avec
voix délibérative, en vertu de leurs li-
tres et qualités, tandis que personne ne
peut et ne doit raisonnablement se pré-
tendre le représentant de sa province,
dans quehpio ordre (jue ce soit, qu'en
vertu du pouvoir que lui transmet ime
élection faite librement à la pluralilé
des suffrages. "5 (^Délibération des offi-
ciers municipaux et notables de la ville
de Sainl-IÀ, aO octobre lySS, dans
HiPPEAU . Gonvcrneinent de Normandie, V,
p. 'lÔJ.)
ANNKVII.LE-EN-CKliES. 85
assiMitiiiKMit aux plans jupcs les plus convenables. Sou niinislie
nous en a donné sa parole; il nous a donné celle de l'augusle prin-
cesse qui partage la couronne et notre reconnaissance, que le roi ne
se refusera point aux sacrifices qui pourroiil assurer le bonheur public.
Nous croyons devoir le répéter, le rétablissement des Etats pro-
vinciaux en paraît l'unique moyen.
Que Sa Majesté donne à la Nation assemblée autour de sa per-
sonne sacrée, l'état des dépenses nécessaires pour le maintien et la
dignité du royaume, pour la gloire et la splendeur de la couronne
et du roi des Francs, qu'elle lui donne enfin le montant de ce déficit
qui existe dans les finances, et dont il serait inutile de rechercher
maintenant la cause, que pour en empêcher à jamais le retour;
que la Nation connaisse, qu'elle voie par elle-même les efforts
qu'elle doit faire pour combler ce déficit et rétablir la balance
entre la recette et la dépense; qu'ensuite, de concert avec son
auguste chef, elle en fasse une répartition proportionnelle entre les
différentes provinces; et que les États provinciaux de chacune d'elles
en fassent eux-mêmes l'imposition de la manière qui leur paraîtra
la plus avantageuse.
Chaque province a son génie, ses usages, sa situation et ses
avantages; les unes sont agricoles, les autres commerçantes, d'au-
tres enfin sont l'un et l'autre à la fois. L'impôt ne peut donc être
le même pour toutes, ni réparti de la même manière. Mais qu'on
abandonne aux Etats provinciaux le soin de répartir la part contri-
butive que leurs provinces respectives se trouveront devoir sup-
porter dans la masse générale, qu'on leur abandonne également
le soin de la perception et d'en verser ensuite le produit aux diffé-
rents départements de l'administration publique.
Que jamais à l'avenir aucuns impôts, atjcuns subsides, aucuns
emprunts ne puissent paraître sans la sanction préalable des Etals
généraux, pour être ensuite répartis proportionnellement dans
chaque province; et que dans l'intervalle de leur retour périodique
aucunes lois, aucunes déclarations ne puissent paraître non plus
sans être enregistrées librement dans les cours de Parlements ou
dans les différents Etats provinciaux.
\lors, (juel nouvel ordre de choses! Mais qu'il sera constant et
invariable! Alors les ministres de Sa Majesté se trouveraient pres-
que imls; mais pour nous servir des expressions de eekii cpie l'heu-
ri'ux gi'uie (le la France a rappelle auprès du trône'"'. Sa Majesté
(•' Allusion directe encore aux termes wLes abus, avait écrit Necker, et la plu-
du ItapporI |irécitc' du p.-j décembre. part des exercices journaliers de Taiilo-
86
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ne sera plus elle-même agitée entre leurs divers systèmes; elle
n'aura plus à craindre les tristes effets de leur inconduite ou de leur
incapacité; elle sera délivrée pour toujours de cette suite d'incerti-
tudes et de balancements, de défiance et de regi'ets qui font le
malheur des hons princes; alors au contraire elle aura pleinement
assuré l'accomplissement de ses volontés, l'accomplissement du bien
public. Alors il n'y aura plus qu'un rôle commun d'impositions, il
n'y aura plus de distinction, plus de rivalité entre les ordres: alors
il n'y aura plus de vexations, il n'y aura plus ces frais énormes de
perception aussi onéreux que l'impôt même; alors seront à jamais
supprimés la ferme des gabelles, la ferme des aides et tous les
droits sur les consommations de première nécessité, droits d'autant
plus odieux qu'ils augmentent à raison de la disette et de la cherté
des denrées, et qu'ils s'appesantissent ainsi sur l'indigent, à raison
même de sa pauvreté et de son impuissance. Alors ne subsisteront
plus ces légions nombreuses de traitants et de sangsues publiques
sans cesse armées, sans cesse en embuscade contre le reste des
citoyens; *elles seront rendues à l'agriculture qui manque de bras
nécessaires ou à d'autres travaux utiles* t'\ Chaque province versera
elle-même le montant de son imposition dans les coffres du roi,
deviendra tout à la fois ministre du souverain, ministre de la nation
en général , et son ministre particulier à elle-même et conséquem-
ment responsable de sa propre administration ; alors la France de-
viendra vraiment le royaume des Francs; alors commencera pour elle
la réalité de cet Age d'or figuré dans la fable ^^l Elle ne fera plus
(pi'une seule famille, dojit tous les membres porteront gratuitement
à leur père commun le trihut respectif et proportionnel de leur
reconnaissance et de leur contribution aux charges comnuni(»s et
concourront à l'envi à la réforme des abus dans toutes les parties
de l'administration.
7" Nous croyons devoir supplier Sa Majesté de soumettre à la
décision des Etats le droit des annales, droit odieux, inventé par
l'avarice de la cour de Rome, regardé comme simoniaque par les
ritédoimenl, le |il us souvent, de l'ascoii-
daul aux ministres. Ce sont ceux qui,
sr trouvant presque nuls au milieu (l'un
ordre constant et fnrariaft/e," voudraient
que tout fût conduit par les volontés
instantanées du souverain, bien surs
d'avoir ainsi une influence proportionnée
à la niullitudc d'inlérèts parlicuUors
(jui aboutissent à eux. 7î Qu'au contraire,
remanjuait-il , le souverain consente à se
laisser jjiiider par les conseils, «alors
Votre Majesté ne sera plus agitée entre
les divers systèmes de ses ministres; elle
ne sera plus exposée à revêtir de son
autorité une multitude de dispositions
dont il est impossible de prévoir toutes
les const'quencesn (/oc. cit., p. la).
C Le passage entre les signes ** a
été ajouté en marge.
'-' Le caliii^r, en cet endroit, a été à
plusieurs reprises raturé; puis le texte
priuiilil a été rétabli.
ANNEVILLE-E\-CERES.
87
dt^fenseiirs de nos libertés gallicanos, répruiiM' ciiliii par le Concile
deBàle(>).
Nous y dénonçons pareillement le droit des déports, autre j)ré-
tendii droit non moins odieux, non moins abusif, (pii prive les
paroissiens pendant une année entière des secours spirituels et tem-
porels de leurs légitimes pasteurs.
8° Nous supplions encore Sa Majesté de vouloir bien remettre
aussi à leur inspection la manière dont on fait les levées de canon-
niers garde-cotes et des matelots auxdiaires dans toute l'étendue
maritime du royaume. On fait tirer au sort pour ces deux sortes de
services les propriétaires, les fermiers, les ouvriers, les artisans
réunis tous ensemble sans aucune distinction ^'-^^ Il y a plus même :
f'' Sur les annates, voir le cahier de
Bricquevilie-la-Blouetle, nrlicle 73 (au
tome I", p. 91 A et la note). Le Concile
de Bàle avait, en elVet, condamné la
perception des amiates dans les termes
les plus exprès. Voici le texte de la
XXr session de ce concile, en date du
i5 octobre i^3i, à laquelle les cahiers
font maintes fois allusion, et qui con-
tient en même temps, comme on va
voir, la condamnation formelle du dé-
port normand :
ffSess. XXI. De annads. — lu nomine
Spiritus Sancti Paracleti statuit haec
sancta Synodus, quod tam in curia ro-
mana quam alibi, pro seu in confir-
matione electioniun, admissione postu-
lationiun , pra-sentationum provisione ,
coUatione, dispositione , electione, pos-
tulationc, prœsentatione , et investi-
tura... de c;etero nihil penitus anto
vel post exigalur ralione litterarum ,
bulla;, siffilli, niinatorum communium
et minutorum servitiorum, priniorum
fructuum, di-portmini , aiit sub quocun-
que alio litulo, colore vel noiuine, pr;c-
textu cujiisvis cousueludinis, privilcgii
vel statuli aut iilià (|uàvis causa vel occa-
sione.?! (Concilium linsilicnsc , XVII gé-
nérale, sub Eii|{enio papa IV, i'i3i-
1 44 a ,dans(Jotuili()rurii Collectio Regia ,
éd. Paris, i64/i , iu-f, t. XXX , p. 166.)
La coudanmation expresse du concib'
avait éti', comme le dit bien le cahier,
sanctionnée [)ar la loi civile ; nous la
trouvons aussi formellement renouvelée
dans la Pragmatique Sanction, au litre
lie Annalis (dans IsAMUKnr, IX, p. 3.^> et
36). Mais, comme l'observe fort bien
Routier, l'argument était en Normandie
d'assez médiocre valeur, les décrets du
Concile de Bàle n'y a}ant point été reçus
et la province, lors de la promulgation
de la Pragmatique (juillet 1438), se
trouvant encore sous la domination an-
glaise. (Voir Routier, Pratique bénéfi-
ciale, p.3o'i sq.)
^^) La paroisse d'Anneville fournissait
à ia garde-côte pour la division de Bar-
fleur, compagnie du Vicel. A la levée de
1787, elle présentait 19 garçons au ti-
rage, sur lesquels on avait pris 3 canon-
niers. (Arcli. Calvados, C i8()0.)
Le cahier fait allusion à certaines
dispositions du lièglcmeid concernant les
jjardcs-cûtcs , i-ï décembre 177S, qui
réglaient le recrutement des nouvelles
milices, notamment les articles 2/1 et a6
qui disposaient ainsi :
ffAnT. 24. Tous les habitant-^ non
classés dans les paroisses situées sur le
bord de la mer, depuis l'âge do dix-huit
ans jusqu'à soixante, ipii ont été jus(prà
présent sujets ;m service de la garde-
côte, continueront d'y être assujettis,
et lesdites paroisses seront exemptes,
comme par le passé, de fournir des
hommes pour les régiments provinciaux.
trAnr. 26. Sa Majesté voulant que
lesdites compagnies ne soient compo-
sées que d'habitants domiciliés dans les
|)aroisses et communautés sujettes à la
garde-côte, elle défend d'admettre au
sort les valets de campagne, bergers et
autres personnes qui n'ont point de do-
micile fixe, lesquels seront néanmoins
employés dans les compagnies postiches
ou de guet. .. Aucun mendiant, vaga-
bond ou gens sans aveu ne pourront
être admis dans les compagnies de ca-
88
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOONES.
les vagabonds, ou gens sans prupriélé quelconque, sont exempts de
tirage; la vie, sans doute, est également précieuse à tous les indi-
vidus; mais l'absence et le départ au service de gens sans exploita-
tion et sans propriété ne laissent aucun vide, aucun dérangement
dans la société; ils doivent se trouver également bien partout oii ils
trouvent du travail; au lieu que les propriétaires ou les fermiers, si
le sort du tirage les force de s'expatrier et de partir pour des embar-
([uements éloignés, sont obligés d'al)andonner des propriétés, des
fermes, qu'ils ne trouvent pas toujours à pouvoir confier à des
mains sûres. Le bien général ne demanderait-il donc pas qu'en
réservant le service des canonniers garde-côtes pour ces derniers,
on employât les autres classes, et notamment celle des vagabonds,
sans propriété, au service des matelots auxiliaires?
if A la suite des doléances ci-dessus relatives au bien général
(lu royaume, nous en ajouterons deux particulières à notre pro-
vince :
Par la première, nous supplions Sa Majesté de vouloir bien
donner au milieu des Etats généraux une pleine et entière sanction
à l'arrêt de son Parlement de Rouen du qS mai 178/1, portant
règlement général pour la province sur le fait des dîmes *'^.
Par la seconde, de faire employer à l'avenir aux travaux pour la
construction du port de Cherbourg des régiments de ses troupes
ou des forçats de ses galères.
nonniers ni de postiches. n (Isambert,
XXV, tirjo, n° 1001.)
(0 Arrêt du Parlement portant règle-
ment p.jur les dîme.H de la province de
Normandie, du 3 mai t j8/i. Sur la non-
application de cet arrêt et la liitlo qui
s'était engagée à ce sujet entre le Par-
lement et le Conseil du roi, ou voudra
bien se reporter à la noie que nous
avons placée sous le cahier de la Haye-
Boliefond (au tome 1", p. 36'.!, n. i).
DImes. Les décimateurs d'Anneville-
en-Cères étaient les religieux de Lessay,
auxqu'Is le patronage de l'église appar-
tenait depuis le xii" siècle; le curé
n'avait que le tiers des grosses, avec
foutes les menues.
Nous n'avons pas' de Déclaration (!<■
'7.'y" P"in' la cure; la pari de dînins de
l'abbaye était allermée par bail du
3 mars 1^83 pour ;!,5oo livres, ])lus
af) livres de réparations, ',\o livres de
lanfois et 2 boisseaux de pois. (Arcli.
nat. , S33o3\) Le preneur versait aux
pauvres du lieu, suivant arrêt de 1698,
18 boisseaux d'orge, mesure de 62 li-
vres pesant le boisseau. (Méin. Soc.
Antiq. Normandie, XUl, 997.)
BiKNs KcciisiASTiQOES. Nous n'avous
pas d'inventaire de 1790. D'après un
Tableau dressé antérieurement au dis-
trict, les biens ecclésiastiques consis-
taient en : 1° la cure, maison presby-
li'rale , jardins et terres non détaillés;
'?." l'abbaye de Lessay, prairie fieffée en
178^ à M""'d'Anneville pour aoo livres;
3" le prieuré de Saint-Martin, terre
s'ctendaut pour partie en Sauxemesnil,
70 vergées dont af) en prairie et 35 en
labour, fait valoir en partie et louée
jiour le reste au sieur Dubout, pour un
prix non indicpié; fi" le chapitre de
(]()\itaiices, terres et rentes de la dona-
tion de Geoffroy Herbert, ancien évèquo
de Coutances, avec un moulin et des
(li-pcndances sur les paroisses du Vic.el et
de (ionneville. La partie située sur An-
ueville n'est pas particulièrement dis-
ANNEVIIJ.F-EN-CKRES. 8!)
L'afïluoMCo dos ouvriers, qui se rendent de toutes les campagnes
à ces travaux, ôte à l'agriculture des bras utiles, et les paroisses du
grand bailliage du Cotentin ne peuvent se procurer les domestiques
nécessaires (•'.
Les présentes , arrêtées par nous habitants soussignés , cotées et
paraphées à chaque page pour êtres remises aux députés que nous
allons nommer aujourd'Imi, () mars lySc)^-', pour être port(*es
ensuite par eux à l'assembb'e qui se tiendra lundi prochain en la
villc^ de Valognes, devant MM. le lieutenant général et procureur du
roi au bailliage de ladite ville.
L. Le Co.nte. J. GriLLEiJKRT, Ca[llet Delapoteiue, C. Le
MoNNiEii, Pierre Onfroy, P. Lb Monivier, J. Hébert,
B. Revers, P. de Brix, Louis Caillet, (]. Le Mo.nnier,
Antoine Houlgatte, Jean Dorey, Pierre Libois, Jean
Le Cauf, Jacques Levon, N. Guillebert, Yve Yon, [illi-
sihle^, L. Loir, J. Crestey, Bon Hébert, P. Hyver.
AUDERYILLE
(•■')
1. Procès-verbal d'assemblée.
(\f.s. Archire.1 de ta Manche, .«criV H, Hanse Cahiers de Vaiojjnos, I, pièce non cotée.
Original sijjné. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (plus de Q(S) : François Picquot; Alexandre Picquot;
Jean Enguebec([: Sébastien Enguebecq; Sébastien Picquot; Charles Bedel:
Nicolas-François Nicollo; Jacques Hiie; Alexandre Anquelil; Piern' Rouxei:
Louis Lehardelay; Sébastien (îrout: Jean-Baptiste Lecarpentier: l*]tienne
Delage; Charles Langevin; Jean-Baptisie Enguebec*!; Jacques Enguebec(|:
Charles Coupey; André Jean: Aubin Lelièvre: Jean-Baptiste Enguebecq;
tingin'-e-, l'ensemble rin la fondation est t'' Sur les travaux de Cherbour;^ et
détiaré rapporter en 1790 un revenu do la pénurie do la main-d'œuvre rurale
1,708 I. 11 s. 0 d., dont 1,100 livres (|u'iis entraînaient, voir le cahier do
de rentes et anires droits seigneuriaux Ûrettoville, article 17, ot la noie (in/n) .
pour le fief du lieu. [Déclar. Coulances, p. 197).
;i" St, r gd.) (* Le texte a été surchargé; on li-ail
1/ensemble dos revenus ecclésiasti(|ues d'abord le iî mars; le procès-verbal o;|
à Anneville est estimé on 1787 à d'ailionrs daté du 6 mars.
7,476 livres par les contrôleurs dos t^) Arrondisseinotit de Chi-riiourg,
vingtièmes. (Arcli. Calvados, C <>.5i9.) canton de Bcauniont.
90 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Charles Le François; Pierre Fabien: Jacques Fabien; Jean Hue; Olivier Jean:
Jacques-François Jean , fret autres». — Nombre de feux : 64 ''^. — Publication :
ffle i" mars, par M. le ciir(^fl. — De'putés : *Jean-Bapliste Lecaupentier:
Alexandre Picquot. — Signatures (89) : Jacques Haîiel; Jean Uve: Thomas
Jean: OHvier Jean; André Jean: J.-F. Jean: (illisible); Jacques Fabien; (illi-
sible); Henry Hamel: J.-B. ENOiEiiEc: J. Fabien; J.Paisant; S. Picqlot; Tho-
mas PicQuor; Jean Enoueuecq; Jacque Enguebeco; Jacque Bedel; Charles
Bedel; Alexandre Anquetil; N. Nicolle; S. Grodt; T. Leboulanger; J. Hûe;
Jean-F. Leharuelev; P. Houxel; F. Piquot, sijndic municipal; J. Picqiot; Sé-
bastien Piquot; a. Piquot: C. Lair; Le François: G. Engoebecq; J. Paris;
C. CoiPÉ: Jacque Enguebec; Aubin Lelièvre; F. Jean: J.-B. Enoiebeco;
J.-B. Lecarpkntier.
2. Cahier de doléances.
(^[s. Archives de la Manche, série li , liasse Cahiers de Valogiies, II, pièce non cotée.
Original sijjné. Ed. : Hippead, Cahiers, II, 38o.)
('^allier des doléances, plaintes el remontrances
que présente
la municipal il é d' A udervil le assemblée aux Etats gémTauœ.
Arrêté :
Art. 1"'. — Qu'on remorciera rospoctuoiisement Sa Majesté de
\ouloir ])ieii prendre la connaissance des maux de la France;
'2° Ou'on la suppliera humblement de donner à l'assemblée des
Etals g(Miéi'aux une connaissance exacte de l'état des finances,
des besoins de rEt;it et des causes du déficit depuis la création des
impôts existants;
3° Qu'on espère (ju'elle voudra bien n'établir aucun impôt nou-
veau, mais de trouver la ressource nécessaire au\ besoins actuels
dans la n'duclion des impôts juultipliés, et dans les économies à
fau'e suivant la perception desdits uiipôts;
h" Qu'on se flatte pareillement qu'elle accordera qu'il soit établi,
à la suite des Etats généraux, une Commission intermédiaire pour
vérifier les impôts, veiller à la sûreté du royaume, empêcher l'in-
vasion du génie fiscal, et que lesdils Etats généraux soient convo-
qués tous les cinq ans, à époque fixe;
5° Que le clergé et la noblesse payeront au prorata de leurs
biens'-^, mais sans augmentation d'impôts. ;\ la décliai'ge du liers
état, et non aulreuient;
c Mouvement en 17X7 : N. 10, paiiv, à la dalf du 10 janvier 1791,00
M. 4, D. 91. Population aclnello : /lali relève aucune antre propriété occlésias-
lialiitants. tique que la cure, maison presbytérale,
'-) i)iens des privilégiés à Andervllle, fjranjje, jardins, avec une petite pièce
A. Ecclésiastiques. I. Hiens-Jonds. L'in- en nature d'herbage [nommée le lalHa-
venlaire dressé ])ar les oUirier^ niinnci- diin\, «du contient de 3/4 de vergée»,
AUDERVIIJ.E.
91
6" Se plaignent lesdits habitants (|ne depnis longtfmps ils sont
forcés (le payer des sommes immenses pour l'entretien et confection
dns grandes routes, sans en voir l'effet et utilité:
•y" Heprésente et demande que ces sommes soient proportionnées
aux besoins et mises en mains sures pour en être fait l'emploi :
8° Indues vexations des fermiers généraux et entraves par eux
données au public sur toutes les denrées de première nécessit(''. et
devenues impraticables par leur grand prix;
()° Rendre la lib(M'té aux Français dans le centre du royaume et
reculer les gardes sur les frontières par une imposition prépond('-
rante (.s/r) à celle que payent lesdits fermiers;
i 0° Disette de bois générale, devenue une nouvelle surcharge
pour les sujets de Sa Majesté^";
1 1° Amendement dans l'administration de la justice, difficile à
obtenir par la longueur des procédures, les frais qui les accom-
pagnent, l'éloignement et le contlit des juridictions ^2':
le tout non est. (Etat des biens natio-
naux, Arch. Manche, Q*' 1 1). H. Dîmes.
Le curé déclare en 1790 qu'il est seul
déciinaleur de la paroisse. La dime con-
siste (T purement et simplement en le
dixième de tous les fruits déiimables
croissants sur le sol, laines, agneaux,
lins, chanvres et pommes?), et vaut,
année commune, 1,800 livres toutes
charges déduites. {Déclaration ori^ri-
nale, aj novembre iJQO, ihid., Q* ' 18.)
III. /fentes. L'inventaire de i 79oeslnm^t;
le Tableau dressé au district de (-her-
hourg mentionne : 1° les obiliers,
10^» pots de Iroment, 9 chapons, 6 pou-
lets et 23H 1. 10s.; 9° le custos, a8 I.
5 s.; 3" la fabrique, 9 0 pots de fro-
ment, 1 cahot d'orge et hW 1. 8 s. 8 d.
en argfînt. [Ibid., Q'*' 1 1, pièce 71.)
B. Laïcs. liieus-Jonds des nohles incon-
nus. VEtat précité dos olliciers nmiiici-
paux signale seulement des rentes dues
au domaine, montant à 1 o3 boisseaux 1/2
de froment mesure de 19 pots, 9 bois-
seaux d'avoine dite mesure et 20 sols
en argent (ensemble produit commun à
VhJtat du domaine, 87^1 1. d s. G d. ,
Arch. Manche, A 3365). tf Nous croyons,
ajoutent-ils, qu'il y a quelque terre
assujettie au droit de treizième, mais
nous ne la connaissons point. 1 Le sei-
gneur patron était, en 1 789, M. François-
<;iiarlemagne de (ioulomb de Couvert;
il avait un colombier dans l'enclos du
presbytère et droit de gravage sur le
rivage. Rente» inconnues.
Total des revenus imposés aux ving-
tièmes dans la paroisse : /i,66() livcs;
les biens ecclésiastiques, non impo^js,
sont portés pour un revenu de i,i)'i^>
livres. (Arch. Calvados, CG519.)
''' Cf. les cahiers de Brlquebicci ,
art. 18, de Montebourg, arl. i3,(tc.
{infrà, p. 1 /17 , SSt?).
Les rapporteurs de l'assemblée d'élec-
tion à la lin de l'armée précédente don-
nent l'explication de ce renchérissemenl
général du bois dans le Cotenlin : nLn
disette des bois augmentant Ions les
ans, augmente aussi le prix de cette
denrée de première nécessité; mais ce
qui a conlribué encore à cette grande
cherté, c'est l'accaparement (pi'en lait
l'adjudicataire de la foret de Bricque-
becq; il achète des particuliers tous li's
bois qui se trouvent à vendre, afin de
réunir le tout en sa possession et y don-
ner en quelque sorte un prix arbitraire.
Cette espèce de monopole est très pn''-
judiciahle à votre déparlement et mérite
que l'assemljlée provinciale soit solli-
citée d'employer son autorité pourfem-
péciier.n {Assemblée d'élection de Va-
lojpies, rapport du bureau du Bien
public, séance du a8 novembre ly^f^,
f ^iO, v°.)
'** La paroisse d'Auderville pou\nit
légitimement se plaindre du rcondit-
\)-2 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 9° Réduction des droits de contrôle et anéantissement des
amendes vexatoires qui y sont annexées;
\'.]" Représente en outre la municipalité d'Auderville , que ses
habitants ayant été, il y a quelque temps, forcés d'abandonner
ladite paroisse, à cause de la somme exorbitante d'impôts ''', elle se
trouve aujourd'Imi presque au même point;
1 A" L'éloignement de plus de six lieues de toute foire et mar-
ché ''-^, ville et bourg. %
Le présont cahier contenant quatre pages rédigé par les habitants
d'Auderville assemblés, clos et arrêté le i"" mars 1789.
Fait doul)le et signé le même jour par les susdits dénommés.
Jacques Hamel, Jean Hue, Thomas Jkan, Olivier Jean,
G. Enguebeq, J. ETn;NiNE, H. CiSETEAU, André Jean,
Jacque Fabien, Jean-Henry Hamel, J.-R. Enquerecq,
P. Fabien, Sebastien Piquot, J. Faisant, S. Picquot,
Thomas Piquot, Jean Enquebecq, Jacques Enquebeq,
Jacques Bedel, G. Boulenger, Gharles Bedel, Alexan-
dre Anquetil, J. Huet, N. Nicolle, F. Grout, Jean Le
Hardeley, j. Picquot, a. Piquot, P.Rouxel, F. Piquot,
syndic municipnl : C.-Glair Le François, J. Panis,
G. GoupÉ, Jacque Enguebecq, Aubin Le Lièvre, F. Jean,
J.-G. Enguebecq. J.-B. Le Garpentier.
et de rrréloigncmont» des juridictions.
Elle était mi.rlpen ell'ot , rossoiiissant à la
lois, par l'ancienne vicomte de Beau-
mont, au bailliajje royal de Saint-Sau-
veur-le-Vicomte, cl par la haute-justice
de Bricqnebec au bailliajje royal de
Valopnes. Elle ligure comme telle en
17()0 sur la ffcarte des bourgs et pa-
roisses qui relèvent conlusément des
bailliages de Valognes et de Saint-Sau-
veur-le-Vicomter» (Arcli. nat., I) iv bis
«7, pièce 29/1), bien qu'en 1787, dans
un Mémoire que les ofliciers de la baule
justice de Bricquebec avaient adr.'ssé au
roi à propos de rétablissement d'un
bailliage à (".herbourg, ils aient cru
pouvoir l'indicpier conmie «dépendant
enlièremcnti du siège de leur bautc
justice. (Arcb. Calvados, (;6i98.)
(') Nous n'avons rencontré aucun
document confirmant ce prétendu
exode de la population d'Auderville à la
fin du xviii' siècle. En 1789, la paroisse
payait en impositions directes : taille,
1,395 livres; ace, 81 5 livres: cap.,
793 livres; corvée, 4o6 1. 17 s. 1 d.;
vingt., 762 1. 12 s. 5d.; terr. , 6i li-
vres; bât., 91 livres. Au total, 4,077 '•
9 s. 6 d.
Lignes : 7^, dont 60 propriétaires-
exjjloitants (pour 678 1. 36 s. 9 d.), et
1 ïy fermiers (pour /i 1 3 1. 5 s. 9 d.). —
Pri dictés : le curé , M' Rosly, un prêtre
non bénéficier, Léonor-.Iosepli Anque-
becq; pour la noblesse, le seigneur Fran-
(■ois-(iliarkMnagne (Couvert de ('oulomb,
seigneur et patron (non résid.), et pour
le tiers étal, ime brigade des traites et
gabelles, comprenant brigadier, sous-
brigadier et trois gardes.
(-) Il n'y avait point, en eti'et, à la
fin du xvui' siècle de marché dans le
AUMEVIIJ.K-I/KSTHi:.
93
AUMEVILLE-L'ESTRE'
(1)
1-2. Procès-verbal d'assemblée et cahier de doléances réunis.
( Ms. Archives de la Manche, série B , liasse (lahior.s de V.iîiigiies, \ , pivro non cotée.
Original signé. /««/»'«'■'.)
Procès-verbal d'assemblée des hnbuauts et membres du tiers clat de
ladite paroisse d' Aumemllc-I' Estre , et pour la nomination des députés, à
quoi nous avons procédé ainsi et de la manière qu'il suit :
Analyse : (formule du modèle général imprimé). — Date de l'assemblée :
6 mars. — Comparants (17) : Pierre G hislaid, s^»(/?c; Guillaume Ghislard,
capitaine; Louis-Robert Hamel: Charles Hamel, son frère; Louis Lelouey;
Michel Tiphaigne ; Louis Tiphaigne : Jean Lepresle ; Pierre Lelouey : Jean
Quentin ; Louis Quentin , //rre ; Jean Fleury ; Charles Le Bourgeois; Michel
Ferraud ; Jean Ghislard ; Jean Leprévosl ; Thomas Lelouey. — Nombre de
feux : 52'''. — Publication : 1" mars, par M" Chaulière, desservant. —
Députés : Guillaïune Ghislard , capitaine ; Michel Tiphaigne.
Cahier de doléances.
Aujourd'lmi vendredi, sixième jours de mars i78(j, nous
paroissiens et membres du tiers état de la paroisse d'AumeviMe
i'Estre, réunis au terme des Lettres de convocation données à Ver-
sailles le 2 1 janvier et conformément à l'Ordonnance de M. le
liiMitonant général et procureur du roi du bailliage de Valogiics,
dans le lieu par nous convenu pour procéder à la rédaction d'un
cahier de doléance, remontrance et indiquer les moyens de pour-
canton (le la Hagiie; les inarcliés les
plus proches étaient ceux de (Cherbourg,
qui se tenaient les lundi el jeudi, et
celui des Pieux le vendredi. 11 se tenait
cependant quelques petites foires an-
nuelles : à Teurtheville-Hague , le jour
de Saint- Jérôme (3o septembre); à
• jréville, les 12 juin et 7 septembre;
à INacqueville, le 18 juillet; à Saint-
Germain-le-(;aillard, le jour de Sainl-
Lrbain (9.') mai). La ville de Cberboury
n'avait de foires que depuis 1 78:?. {Éuu
par dé-pnrlonenl des foire» et marchés exis-
tant (laiiif la généralité dr Cacn, f]^'),
Arcb. Calvados, (;i358.)
'■' Arrondissement deVolognes, can-
ton de Quetlebou.
'"^' Une copie déclarée «conforme à
l'original des Archives^ a été transcrite
sur les registres de délibérations d'Au-
nieville, à la date du 5 mai 1889.
(Coniniunicaiinn de M'' Brrson , institu-
trice. )
'^) Population an dénombrement de
i79'3: ai:\ babilanls (N. 8 , -M.3 , D. /i).
— Population actuelle : 9 1 2 liabitants.
9/1
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
voir aux besoins de l'Etat, de tous et chacun des sujets du royaume,
avons l'honneur de remontrer ce qui suit :
i" Que les Etats généraux soient tenus au moins tous les trois
ans;
2° Que le roi ne puisse faire aucune loi ni établir aucun impôt
que du consentement de la nation représentée par les Etats
généraux ;
3° Que les ?]tats généraux se fassent représenter les états de
recettes et de dépenses du trésor royal, pour vérifier exactement
quels sont les besoins du royaume et la cause de la dissipation des
finances;
h" Que la dépense de la maison du roi soit fixée également que
celle de l'Etat ;
5" Que les pensions soient réduites, et qu'on en n'accorde plus
qu'à ceux qui les auront méritées et non à la faveur et à l'intrigue ;
6" Que les Etats généraux s'occupent de toutes les réformes,
améliorations et bonifications du royaume en général;
7° Qu'il soit établi, dans la province, des Etats pour s'occuper
de la répartition des impôts , des travaux publics et de tout ce qui
peut concerner et le bien et l'utilité de la province de Normandie
soit en général ou pour chaque paroisse en particulier;
(S" Que les Etats principaux se chargeront de faire passer direc-
tement les contributions au trésor royal comme ils aviseront bien ,
et ce par les moyens les plus économiques ;
f)" Que les impôts soient supportés et payés par toutes les
classes de citoyens indistinctement : ecclésiastiques, nobles ou rotu-
riers, sans qu'on puisse à l'avenir faire d'abonnement, [nij se faire
taxer d'office''' ;
1 o" Que tons les fonds d'une paroisse soient imposés sur le
même rôle, sans pouvoir, sous prétexte de ferme, payer dans une
paroisse voisine '^' ;
'"' Imposilions d'Aiitnevillo pour
1789 : taille, 591 livres, ace, 388 li-
vres; cap., 383 livres; corvée, 196 I.
5 s. 8 d.; vingt., 588 I. 7 s. 10 d.;
terr. , 55 livres; b;ît., 18 livres. Au to-
tal, 9,2 19 I. i3 s. 6 d.
Lignes : 79, dont 66 propriélnires
(pour /iSG 1. 18 s.) et G fermiers (pour
19.') I. 1/1 s.). — Priviléf^iés : le curé,
M"" Jeiin-Antoine-l'aul d'Agoull (repré-
senté à Coulances), le seigneur Gliarles-
Louis-Hectoi', marquis d'Harcourt, ba-
ron d'Olonde, maréchal des camps et
armées du roi, commandant dans la
province de Normandie (non résid.).
*-' Le système de la laiUc tnixte, qui
étail celui de la province de Norman-
die, admettait le taillable à se faire
cotiser en bloc au lieu de son domicile,
pour toutes les exploitations qu'il pos-
sédait dans les autres paroisses taillabli^s
de la même élection. Celte facilité, in-
troduite pour la première fois par une
Dccinvnlion du roi du i"] févner fjati,
AUMEMLLE-L'ESTRE.
95
1 i" Oue tous les impôts actuels, de quelques espèces qu'ils
soient, même les contrôles, soient supprimés et abolis, et soient
remplacés par deux ou au j)lus trois impôts faciles à n'partir ; et
qu'ils soient payés |)ar tout le monde également que toutes les
charges publiques:
1 a" Oue le sel soit rendu marchand ;
13° Oue les déports soient supprimés, les paroisses étant tou-
jours un an et plus sans pasteur et les pauvres sans assistance ;
i/i" Que les gros décimaleurs soient tenus de faire l'aumône
jusqu'à la concurrence du cinquième de ce qu'ils possèdent dans
une paroisse-" ;
avait été expressément consacrée par la
Déclaration concernant la perception de
la taille, i3 février 17CS (dans Isam-
KKnT, XXII, 675, n° 9/1 3). En consé-
quence, on no faisait qu'un seul rôle au
nom du taillabif , dans lequel on com-
prenail avec rim|)osition du rrchef-lieu de
la fernie-^, celles des «toxlensions» que
cette ferme possédait ou élait censée
posséder dans les paroisses voisines.
(Voir Rapport de la co)nTnission intermé-
diaire de Basse-Normandie , p. 29.)
On a[)er(,oil aisément quelle confusion
et quels abus pouvait entraîner ce mode
do cotisation. La plupart des assemblées
provinciales prolestent contre les fari-
lilés accordées aux "bors-tenantsn, et
adoptant en cela le principe que ïurgot
avait le premier proclamé, — à savoir
fr qu'il est impossible de parvenir à une
juste répartilion sans faire imposer
cbaque liérilage au lieu de sa situa-
tionn, — réclament comme une ré-
formo fondamentale que Timposiliou
des biens-fonds se fasse exclusivement
dans la paroisse ou collecte où c*s biens
sont situés. «La répartition qui se fait
sur les lieux , dit excellemment rassem-
blée du Berry, est toujours éclairée,
celle qui se fait au loin ne Test jamais, n
{Asuem/jlée provinciale du Bel ri, séance
du 6 novembre 1788. (Jf. Assemblée
provinciale de liante-!^ ormandie, séance
du '1 décembre 1787, cités parSxouRv,
op. cit., p. 90 s(j.)
L'Assombléc constituanlo a adopté,
comme on sait, los vues des assemblées
provinciales, en décidant, dès l'année
1789, que l'imposition foncière aurait
lieu uniformément au lieu de la situa-
tion des biens. (Décrets des a<V novem-
bre , 1 7 décembre 1 '^8g , dans DiivEnuiKii ,
I, 60 , 72.)
''' (S. les cabiers (h' Rretteville, art.
i3; Emondeville, art. i3; Saint-Piene-
d'Allonne, art. 3, etc. Les vœux si
fréquents des cabiers de la région de
^alognes en faveur d'une tr aumône for-
cée» imposée aux gros décimaleurs
avaient dans la jurisprudence locale des
précédents intéressants, dont mauifos-
lement les rédacteurs des cabiers ont
dû s'inspirer. Par arrêt de la Cour des
grands jours do Rayeux, en date du
18 septembre 1060, l'abbé et les reli-
gieux de Lessay avaient été condamnés
à laisser dans cbaque paroisse où ils
avaient des biens, parliculièremont des
(limes, une certaine quotité de leurs
revenus annuels. Plus tard, en 1718,
ces aumônes légales avaient été rame-
nées par un nouvel arrêt à un chiffre
fixe de boisseaux d'orge par cbaque
paroisse, donnant au total pour l'ab-
baye 1,3 1 4 boisseaux dans dilVérentes
paroisses du Cotenlin. Un régime ana-
logue avait été depuis appliqué à l'ab-
baye de Blanchelande, pour les paroisses
où elle possédait des diines , par une
simple ordonnance de l'intendant di-
Gaen, en date du 16 juiin 17^3; l'au-
mône publique et obligatoire, qui se
faisjiil tiois fois par semaine à la porle
de l'abbaye, avait été, par celti- ordon-
nance, commuée en une renie annuelle
de 700 boisseaux d'orge, mesure de la
Ilaye-du-Puits de la boisseaux, doni
3.")o devaient être distribués aux pauvres
des paroisses et 35o réservés pour lliô-
pital de Salnt-Sauveur-le-Mcomte. On
trouvera le text(^ in extenso de cfs dif-
férents arrêts avec la listo des paroisses
yo
BAILLIAGE SFXONDAIRE DE VALOGNES.
1 5" Que les réparations et les constructions des presbytères
soient à la charge de tous les décimateurs, autres que les curés à
la portion congrue'";
1 ()" Que les bénéficiers soient tenus de résider dans leur béné-
fice, quels qu'ils soient, à peine d'être privés de leurs revenus,
qui seront distribués aux pauvres;
i-j" Qu'on réforme les lois, qu'on les rende plus simples et
plus faciles à observer, (ju'on abrège les formes de procéder, et
(jnc les procédures soient moins conteuses ;
I 8° Qu'il n'y ait plus à l'avenir que trois degrés de juridiction ,
savoir : les tribunaux de première instance, le Parlement et le
Conseil;
1 n" Que les juges soient tenus de juger conformément à la loi,
sans pouvoir jamais l'interpréter, et qu'on ne puisse en observer
aucune qui n'ait été consentie par la Aation assemblée en États
généraux ;
bénéficiaires et le chiffre d'aumônes au-
quel chacune d'elles avait été taxée , dans
la liasse Archives Calvados, (IigUi. A
consulter également un article de
jM. l'abbé Lecanu, dans les Mém. Soc.
Antiq. fiormnndic, t. XIII, p. 997.
L'observation du cahier ne pouvait
d'ailleurs s'appliquer à la paroisse d'Aii-
meville; le curé de cette localité avait
toujours été seul décimateur dans sa
paroisse. Pour la valeur des dîmes nous
n'avons pas la déclaration de 1790; en
1 75.'^ , elles étaient déclarés valoir 1 ,070
livres; le chiffres de revenus attribuée
la cure par les officiers miuiicipanx en
1790 suppose un produit moyen de
1,000 livres. (Voir la note suivante.)
'') Les paroissiens d'Aumcville a-
vaient lieu de se plaindre personnelle-
ment des frais qu'entraînaient les répa-
rations presbytérales; nous avons un
.Uiêl du Conseil, en date du a8 août
177a, qui autorise les habitants d'Au-
meville-Leslrc à s'imposer d'une somme
(le A,oco livres pour les réjiarations de
liHir presbytère. (Arch. Calvados, C iSah.)
Vax 1789, ils pouvaient craindre légiti-
mement de se voir enl rainés à bref dé-
lai dans de nouvelles dépenses. Les
olliricrs municipaux observent en effet,
dans leur inventaire di' janvier 1791,
que 11' presbytère est "en mauvais étal
pour les bâtiments d'exploitations ; les
roues en bois du pressoir sont «très
endommagées, pourries», les montants
«rompus au milieu et hors d'étal de
servirai; la couverture de la grange,
ainsi que celle des appartements,
trn'esl pas en état de mettre à couvert
de la pluie, et a besoin d'urgentes ré-
parations?). (Etat des biens nationaux,
Valognes, Arch. Manche, Q'' 16.)
Le curé d'Aumeville n'était point «à
portion congrue» , et l'observation du
cahier doit être, à cet égard, considérée
comme localement sans objet. Nous
n'avons pas la Déclaration du curé pour
1790; mais l'inventaire des officiers
municipaux nous apprend que le béné-
fice consiste en presbytère (assez beau),
bâtiments d'exploitation, jardin d'une
vergée i/a , herbage de 3 vergées (est.
100 livres, fait valoir par le rési-
gnant); quatre tènements de terre, en-
semble 79 vergées i/a, appartenant
tant à la cure qu'à l'obiterie (aff. en
partie par 1,^9^ livres). Le curé est
seul décimateur et seul obilier, et
comme tel perçoit 55 I. i 6 s. de rentes
d'obits. Le tout vaut 3, 000 livres, an-
née commune. (Ihid.)
Décimes ecclésiastiques : 60 livres
(en i665). L'ensemble des revenus
ecclésiastiques de la paroisse d'Aume-
ville-Leslre est estimé en 17H7 à
•',865 1. 10 s. seulement, par li's con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. (>alvados,
C 6619.)
AUMKVILLE I/KSTRE.
97
-20" Oiioii supprime tous les ofïices inutiles de receveurs des
domaines; qu'on supprime également tous les tribunaux d'excep-
tion, notamment les élections et bureaux de finances, dont les
huissiers et agents subalternes sont le fléau des campagnes; tous
ces sièges nombreux en ofliciers ne sont d'aucune utilité, et sont à
charge au pauvre peuple ;
ai° Qu'on supprime également tous les commis et gens tenant
aux fermes ;
9.'î° Qu'on défende d'avoir à l'avenir aucuns colombiers ni
garenne, à moins que ceux qui ont droit d'en avoir ne tiennent
leurs colombiers fermés et leur garenne enclose d'ime nnu'aiile,
conformément aux dispositions de l'ordonnance*'^;
•13" Exposent en plus lesdits habitants que depuis plusieurs
années le seigneur de ladite paroisse ne l'a point habitée , et étant
sans curé depuis trois ans, les pauvres en grand nombre dans
icelle encourent beaucoup de souffrance, faute d'aumône^'- :
y/i° Qu'il leur soit accordé une école pour l'instruction de la
jeunesse, et que pour cet effet il soit liquidé portion de la terre
dédiée et fondée pour la première messe de ladite paroisse (jui ne
s'acquitte point ■*^;
"' Cf. le cahier de Canteloup, art.
13 {in/rà, p. 178 et la note). Il n'est
pas exact de dire que la fermeture des
colombiers ait ('lé autrefois réjflementée
par une ordoiiunnce, du moins pour la
Normandie. Il est vrai que, dans le res-
sort du Parlement de Paris, un arrêt
de règlement, en date du 9,5 juillet
1735, avait enjoint à tous olliciers du
ressort, wd.nns 1 s lieux on il y avait
blé ou grains couchés qui pourraient
être en proie aux pigeons, d'y pourvoir
par tel règlement qu'ils jugeraient con-
venable?5. (Merlin, Répertoii-e, v" Co-
lombier.) Mais en Normandie, à cause
sans doute du caractère purement féo-
dal qu'on y reconnaissait an droit de
colombier, il ne fut jamais [inblié de
règlement administratif de ce genre.
(Voir .1. Cauvet, Le droit de colombier
tous In coutume de Normandie, dans
Mém. Soc. Antiq. Normandie, XXIV,
p. .388.)
<*^ La seigneurie do la puroisse ap-
partenait au marquis d'Ilarcourt , connne
d(''p<^n(lant de sa baronnie d'Olonde.
Ëlal des rentes de i']()0 non ro-
liouvé. Il est dû au domaine, d'après
le dernier Etat, h boisseaux de fro-
ment mesure de 18 pots, est. 90 1. 3 s.
li d. (Arch. Manche, A 336.5.) La
Sainte-Chapelle de Paris possédait aussi
dans la paroisse des rentes seigneu-
riales, dont nous ignorons l'étendue
pour la fin du xvni" siècle. (VoirL. De-
LisLE, Notice sur les biens de la Sainte-
Chapelle en Normandie , dans Mém. Soc.
Antiq. Normandie, t. XVII, p. 817.)
Nota. La Déclaration des biens, reve-
nus et charges do la Sainte-Chapelle de
Pans, en date du 27 novembre 1790,
est conservée aux Archives nationales ,
carton coté Sg^SA.Mais celte pièce ne
donne pour le détail des rentes aucun
renst'ignement utile. L'ensemble des
biens de la Sainte-Chapelle en Basse-
Normandie, comprenant la baroimie de
Picauville, avec les terres, rentes et
dîmes dans un assez grand nombre de
paroisses des bailliages et vicomtes de
Cotentin, Caen et Bayeux, était alTermé
en ce moment par bail général du
98 juillet 17S1), pour le prix d<> 17,/! 10
livres, ce ([ni fait (|uc les d(''clarants
n'ont point donni' d'i'stimation détaillée
[loin- chaqni' objet.
*'' Il n'existait point d'école à Au-
meville <mi 1789. Les officiers u)innVi-
98
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOfxNES.
9 5° Qu'il leur soit accordé un passage libre pour leur faci-
liter l'entrée à la mer aux fins de pouvoir plus commodément
recueillir des engrais pour compoter leur terre, ce qu'ils ne peu-
vent faire que par un détour de plus de trois quarts de lieues, et
n'ont aucune facilité, n'ayant aucunes landes ni communes ;
•îG" Qu'il soit accordé à chacun possédant fonds un fusil pour
tirer et détruire les corbeaux qui en grand nombre détruisent la
majeure partie des froments dans le temps et après la semence
d'iceux, et que rien ne les en peut opposer ;
'^y" Et enfin déclare que depuis plusieurs années la mer ayant
débordé dans les bas-fonds riverains d'icelle dans ladite paroisse
a fait et fait à chaque instant supportera Charles Hamel, fermier
d'iceux, des pertes considérables;
Au reste nous [nous] en rapportons aux lumières et à la sagesse
d'une assemblée plus nombreuse et sincèrement plus élairée, à
laquelle nous députons le sieur Gdilladme Chislard, capitaine de
ladite paroisse, et Michel Tiphaigne , par nous autorisés pour remontrer
et aviser sur ce qui sera bon , en foi de quoi nous avons signé
après lecture faite, ledit jour et an que dessus.
Gu\\\i\un\eA]mHLk\\îi , capitanie ; Michel Tjphaignk, L. Tiphaicne,
Hamel, J. Fledhy, Louis Le Louey, Thomas Le Loiey,
Jean Quentin, Louis Quentin, J. Tipuaigne, Pierre Li;
Louey, Charles Hamel, Louis Chilard, Jean Lepresle,
Jean Lelouey, Jean Chii,ard, P. Chilard, syndic.
paux se plaignent toujours eu 1790 de
la non-célébralion de la première messe
de la paroisse, pour laquelle il existe
une fondatiou. «Noire église est très
pauvre en linges; point de curé qui
s'en occupe, puisque nous en sonnines
privés depuis trois ans; occupé par un
homme qui non seulement ne dit pas
la messe, mais ne daigne pas participer
;i l'audition, du moins dans la paroisse
dont il prétend ôtre le recteur.-; Ils
donnent à cette occasion le détail dos
bicjis affectés à la première messe, qui
consistent en «un ténement de terre
nommé le Val^uairé, d'environ 55 ver-
gées», affermé à deux fermiers, Huard
Huet et Jean Deslert, de la paroisse
d'Octeville-la-Venelle , en plusieurs baux
dont le total monte à 3o livres de fer-
mage annuel. «Ces .t5 vergées de terre
sont données, expliquent-ils, à Tobito-
rie de la paroisse d'Aumeville pour la
première messe: il y a 388 messes
d'obits à acquitter.^ (Eint des bieux
nalionaux, Vnlngne», Arrh. Manche,
Q"' iG.)
BARFLEUH.
99
BARFLEUR
(1)
1. Procks-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, picce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : Date de l'assemblée : 2 mars. — rrEn l'auditoii-e royal de la vi-
comte de Barflenr , devant M. le; vicomte audit siège <''. v — Com})arants (17):
Pierre-Bernard Le Trochu , avocat au Parlement , doyen des avocats de ladite
vicomte'; Paul-Augustin Ermisse, syndic des classes de la mai-ine: Fi-ançois
Pans, négociant; Jacques Cleret, constructeui' de navires; Louis-Baptiste
Quesiin, docteur en médecine; Jacques Ruaux, syndic; Jean-Louis Quoniam,
huissier de l'amirauté ; George Le Febvre , laboiu-eiu^ ; Jacques Touruebois.'
laboiu-eur; Nicolas Auvray , capitaine de navire; Jacques Renault, marchand:
Gharles-Frauçois-Jean Pascal , avocat ; Pierre Paumier, capitaine de navire;
Jean Le Debonnaù-e, marchand: Jean-Baptiste Launé; Jacques-Nicolas-
FrançoLs Gleret, conseiller du roi, procureur au siège de l'amii-auté ; Jean-
Ghai-les-François Ermisse, négociant. — Nombre de feux : 200 ('). p'ublica-
'•' Arrondissement de Valognos, can-
ton de Qupttehou.
<'^ Le vicomte de Barfleur en 1789
était ie sieur André Langlois, maire du
lieu, qui fut membre du conseil générai
du département aux élections de 1790.
Ses provisions de a conseiller-vicomte en
la vicomte du Val-de-Saire séant à Bar-
fleurn sont en date du 10 avril 1766,
et mentionnent un extrait baptistaire du
9 août 17/19. (Arcb. nat., V, /199.)
C'est comme juge royal, en vertu des
dispositions de l'article aS, qu'il préside
l'assemblée de Barfleur: nous avons déjà
rencontré une situation analogue à (îa-
vray, où l'assemblée est présidée par
le vicomte J.-N. Guicbard (au tome I",
p. 3 19).
l>a vicomte de Barfleur, démembrée
(le celle de Valognes vers le milieu du
XTii* siècle, com|)renait dans son ressort
la plus grande partie de la sergenterie
du Val-de-Cères, 17 paroisses dont on
trouvera la liste complète dans une Re-
(jnèie des officiers tnuntctpaux de Cher-
hnwfr, sur le préjudice causé par la
suppression de leur Dtcowte, année 178/4
(Arch.^ Calvados, C 19/1 5). Non toncbée
pnrlKdit de 17 ',9, elle existait encore
en 1789 comme juridiction de première
instance sous le bailliage de Valognes
et son pei^onnel comprenait, avec le vi-
comte Langlois, un procureur du roi, le
sieur Gleret, un greffier, sieur L'Amiral
et l'huissier Quoniam. Un notaire et
quatre avocats étaient atlacliés à la
juridiction. {Rôle de cnpilation de.';
officiers de judicature de Vélection de
Valognes, ij8g. Archives Calvados,
C 8i3o.)
Nota. Le chiiïre de paroisses donné
par les officiers municipaux de Cher-
bourg pour le ressort de la vicomte de
Barfleur ne doit être accepté que sous
toutes réserves; un Mémoire contradic-
toire remis à la même époque par les
ofliciers du bailliage do Valo/fues pré-
tend en eiïet que le ressort de la vicomte
(rn'est pas seulement de 17 paroisses,
mais do 9. paroisses entières et d'exten-
sions sur 23 autres?). (Arch. Calvados,
C 12/4/1.) Entre ces assertions dépour-
vues de preuves, ce qui apparaît cer-
tain, car les deux parties eu cunvinn-
nent, c'est que la juridiction de Bar-
fleur n'était pas (rpleinen sur b; plus
grand nombre des paroisses dénom-
mées, et qu'il fallait en distraire beau-
coup de fiefs dépendant de la haute
justice de Varenguebec ou (Jiloiirp.
^'^ Population en 1770 (d'après E\-
i'ILLt); 800 habitants. — Au dénom-
100
HAILLIAOK SECONDAIRE DE VALOGNES.
lion : i"" mars, licljcrl, vicaire. — Députés: Louis-Baplisle Qiesmn, docteur
en médecine '^^K *Jacque&-Nicolas-FraiiçoisCLERET, /^rocwreur du roi en l'amirauté
de Barfleur^^K — Signatures (18) : Langlois; L. Qieslin; Cleret: Letrocul ;
C.-J. Pascal; P.-R. Ermisse: Jacques Cleret; Ermisse ; F. Paris: J.-B. Launé;
Pierre Paumier; Jacques Tournerois; G. Riault; J. Renault; G. Lefebvre ;
J. Débonnaire; N. Auvray; (JIuoniam.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série II, liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Oriifinal sijfiié. Inédit^'K)
Les habitants de la communauté de Jkirlleur, peu versés en
matière de politique et d'administration, ne se donneront pas le
ridicule de s'ériger aujourd'hui on législateurs; ils se borneront à
demander ;
hremenl de 1798 : 877 hahitanls.
Mouvement en 1787 : naissances, si;
mariâmes, la; décès, 12. Population
actuelle: 1,27'! habitants.
Nous avons conservé un Dénombre-
ment des habitants de la ville de Bar-
Jleur, dressé an 177^1, fort intéressant
en ce que, outre le nombre de trm;iles
et de femellesn, qu'il donne rrpar rues
et par raaisonsn, on y a joint, dans
une colonne d'observations, la profession
de chaque maître de maison.
Le cliillre total de la population est
de 800 «r personnes», dont ^\']'i crmàlesTi
et ^27 tf fcmellesn , groupés en 229 (rmé-
nayesn ou feux. De ce nombre, la plus foi'le
j)roportion vil évidemmisnt de la mer ; il
y a /i capitaines de navires, 1 pilot*», 1 cal-
fat, 02 matelots et h poissonniers, plus
1 constructeur de navire cl fib manou-
vriers ou journaliers. Les ordres privi-
léfjiés ne sont représentés que par le
curé, t vicaire et 2 pères Augusiins
pour le clergé; par le vicomte et
2 écuyers pour la noblesse. H y a eu
outre 1 postillon, li invalides, 1 lieule-
nant et 1 greffier de l'amirauté, 1 com-
missaire des classes, 1 receveur de la
romaine et 3 «employés des finances n,
qui doivent être des pri\ilé|jiés du tiers
état. Tout le reste, sauf quel({ues rares
professions libérales, apparlifnt aux |.e-
lils métiers. On compte ft laboureurs
seulement, et i5 personnes «vivant de
leur bien». (Arch. Calvados, G 187.)
*'' Un QuKSLiN (Jean-Adrien), éga-
lement médecin à Barfleur, fut député
à la Législative, en septembre 179a.
(Voir KusciNSKi, Assemblée léifislalive,
p. 72, i48.)
'-j L'amirauté de Barfleur étendait
sa juridiction sur la côte du Cotentin
(între la juiidiction de (Iherboiirg et
celle de la Hougue, depuis l'embou-
chure de la Saire jusqu'à "la rivière de
Divelten , comprenant ainsi i5 paroisses
côlières, de Béville à Tourlaville, dont
on trouvera la liste dans les tableaux
annexés à la Déclaration du roi au sujet
des herbes de mer connues sous le nom
de varech ou vraicq, Versailles, 3o mai
1781, complétée par Y Arrêt du Conseil
du a3 décembre 1 yJa. (Arcli. (lalvados.
G 268.)
Le personnel de la juridiction com-
prenait en 1789 le lieutenant de l'ami-
rauté, sieur Mignot: le grellier et le
notaire étaient les mêmes que ceux de
la vicomte, [lîôle de capitation précité.)
'^) Une copie exécutée en mai 1889
sur l'original des Archives nous est si-
gnalée dans les Archives communales
de Barfleur. [Communication de M. Gttil-
bert, instituteur.)
W Mém. stat. l'jSi, fol. iS : «Bar-
fleur. Seigneur, M. de Matignon; 28
acres de terre en labour. Bon londs,
70 vergées de prén.
Produit en grain (en 1793) : a,36'i
boisseaux mesure de 20 pots.
BARFLEUR.
101
i" Que ie retour périodi([iio des Etats généraux soit rapproché
le plus (pi'il sera possible, (pi'oii y fixe invariablement la manière
d'y voter;
9° Que chaque province ait ses Etats particuliers, de façon à
assurer à jamais la stabilité des droits du roi et de ceux de la
nation ^'^ ;
3° Que la liberté et sûreté personnelle! de tous les citoyens soit
sacrée et inviolable ;
^1° Ou'il ne soit fait aucun emprunt, direct ni indirect, et
qu'aucun impôt ne soit perçu sans le libre consentement des Etats
généraux ; que la durée de chaque impôt soit limitée, qu'il n'y ait
qu'un seul rôle d'impositions;
5° Que chaque ministre soit comptable à la nation, afin qu'il
ne puisse violer impunément les lois;
6" Qu'on s'occupe de la réforme des abus relatifs aux tribunaux
et à l'administration de la justice;
y" Qu'on sanctionne les renonciations généreuses faites par la
noblesse et le clergé à toutes exemptions pécuniaires ;
8° Qu'on prenne une connaissance exacte de la dette natio-
nale , afin d'y proportionner les sacrifices nécessaires pour la gloire
du trône et l'honneur français ;
9" Que pour diminuer les frais de perception, on accorde des
abonnements à chaque province, qui se chargera de verser elle-
même les fonds dans le trésor royal f^' ; moyen le plus prompt de
se délivrer de la gabelle et des aides;
''' Les liabilanls de Barfleiir iivaiont
envoyé à lii fin de l'année précédonle
une Adresse au lioi, très développée,
au sujet de la coiivocatioa des Etats gé-
néraux. An nom trdes memlires de la
municipalité, dis offîriers et avocats des
sièges de la viromlé dudit lieu et di^
raniiraul('' de la Hougue, ainsi que des
autres corporations et des différentes
paroisses de l'arrondissemenln , ils re-
merciaient le roi d'avoir permis la réu-
nion des Ktats, demandaient pour la
province une représenlalion pro()orlioii-
nelle à sa population, et dans l'élection
des députés tries formes des États du
l)aupliiné"5 , la représeiilntlon égale; du
liors, etc. {Très hurnhle requête de la
ville de Barjleur et de son arrondisse-
ment au roi, le ao décembre l'jSS,
i6 pages in- 19 mss. , avec « pages de
signatures, Arcli. nat. , Ba •.>7, I. /if) =
H III. i6(5, p. 7t'i. L'adresse est accom-
pagnée d'une lettre d'envoi à Necker,
datée du même jour.)
*^) Impositions de Barfleur pour
1789 : taille, 765 livres; ace, 5o3 li-
vres: cap., /195 livres; corvée, 970 1.
1 '1 s. II. d.; vingt., 678 L 10 s. 10 d.;
terr. , .^9 livres; bât., ao livres. Au to-
tal : 3,(586 1. 5 s. a d. (Le rôle de
1789 comporte sur le précédent une
augmentation de 5o livres au principal
de la taille.)
Lignes : \{]',\, dont 157 proprié-
tairos exploitants (pour 989 I. h s.), et
() fermiers (pour 99 I. 7 s.). — Privi-
léiiiés : le curé, M° Hervé-Augustin Des-
monts; les BR. PP. Augustius; pour la
noblesse, les bi'ritiers du sieur Eloy
(c. M. 100 livres), et le sieur Feiiardent
(c. n. 3o livres), tous deux nobles, ré-
sidants, mais non possédant fiefs; et
pour le tiers état, le sieur Langlois,
vicomte (c. 180 livres), les sieurs Mi-
102
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 0° Que le droit d'annates, de dispenses, et généralement tous
les droits pour les expéditions qui ont eu lieu en Cour de Rome,
soient employés à la décharge de l'impôt ; qu'il en soit de même à
l'égard des déports de toutes espèces de bénéfices *ou qu'Us soient
appliqués au soulagement des pauvres* '^^ ;
1 1° Que le roi soit supplié de retirer la surséance de l'arrêt du
Parlement de Rouen du 2.5 mai i -ySA sur le fait des dîmes '^^;
gnot, lieutonant de ramiraulé (c. 8i i.
19 8.), Cleret, procureur du roi (r. 541.)
et L'Amiral, greffîer; i uolaire, 4 avo-
cats et 1 huissier (pour des cap. allant
de 6 livres à i4 1. 4 s.); un receveur
dfs traites et <[ uart-bouillon , un con-
trôleur aux enlèvements, un autre aux
actes, un autro aux passages, et Téqui-
page d'ungrand canot, comprenant pilote
et deux gardes matelots. En tout, a i per-
sonnes privilégiées.
Le bourg do Barfleur était une des
six localités de l'élection de Valognes
assujetties aux « droits d'anciens et nou-
veaux cinq solsn ; les hameaux de Ba-
ville et de Bourbourg, et partie du
hameau de la Bretonne, quoique payant
taille à Montfarville, y étaient égale-
ment sujets depuis i 7 1 4. ( Étal des lieux
soumis aux droits des aides , 1 737, Arch.
Calvados, C 299.)
C' La dernière partie de la phrase
est une addition, écrite d'une antre
main que le texte primilil.
'*' Arrêt portant règlement pour les
dîmes de la province de Normandie, du
5 (et non 95) mai ijSù. Nous avons
l'xplifpié, sous l'article 9 du cahier de la
llaye-Belleiond, comment l'exécution de
cet arrêt avait été itérativement sus-
pendue par arrêts du Conseil du roi,
dont le dernier en date était du 37 juil-
let 1 786 , et quelle était l'incertitude de
la législation décimale dans la province
à la veille de la Révolution (an t. 1",
p. 3t')a, n. 1).
Les dîmes du bourg de Barfleur
étaient partagées. Au temps du Livre
noir, les grosses dîmes appartenaient
par moitié à l'abbaye de Cherbourg et
à rilôlel-Dieu de Barfleur; re dernier
payait au chapitre de Coulances une
rente de aS livres pour rachat d'un an-
cien dimage.
Déclarations de ijQo non retrou-
vées. La cure était à portion congrue
déjà au milieu du xtiii' siècle ; en 1 78/1 ,
le curé déclarait avoir en tout, dîmes
et terres, G45 livres de revenus. [Bu-
reau de Barfleur, Arch. Calvados, C
438i.)
A. Biens ecciésiastiques. — A la
date du 99 novembre 1790, les officiers
municipaux exposent quo les possesseurs
ecclésiastiques de la paroisse sont :
I. Biens-fonds : 1° la cure, maison
presbytérale , bâtiments d'exploitation,
sans terre (n. est.); 9' les Grands-Au-
gustins, église, bâtiments conventuels
avec terrain clos d'une vergée; corps de
ferme ayant des extensions sur Gatte-
ville et Montfarville, maison manable
avec 100 vergées de terre en onze
portions, affermées à Georges Lefevre
par bail de 9,64o livres, avec trie char-
roi des lessives et logement des chevaux
d'amisi.
IL Bentes : 1° la cure, 57 1. 4 s. 6 d.
sur onze particuliers, plus deux rentes
en froment faisant 8 petits boisseaux
mesure de la pots; a° les obitiers,
3 1 rentes en blé et argent faisant en-
semble 3 boisseaux de froment mesure
de Barfleur et U mesure de Valcanville,
G poulets, 1 poule et i32 1. 1 s. 6 d.
en argent, plus, pour jouissance de
terres, quatre redevances montant à
ikh livres; 3° les Grands-Auguslins,
rentes non détaillées; en i7(")6, dans
VElat du couvent des Auguslins de Bar-
Jleur, il est porté que f ce couvent jouit
en bonne et mauvaise paie de rentes
tant foncières qu'hypothèques, avec
tous les biens donnés à bail, de
3,954 1. i3 s. G d. en argent, 55 bois-
seaux de froment, 800 de paille et une
redevance en chapons estimée 3 livres^.
(Arch. naL, S 7'i83.)
B. BiK>s DES NOBLES, inconnus. —
VEtdt des biens nationaux indique que
le domaine possède les halles «couvertes
en ardoise, 11a pieds de long'', fai
BARFLEUR. 103
1 2° Que les deniers pour la confection des grandes routes
soient employés dans le pays où la levée en aura été faite.
Déclarant lesdits habitants que sur tout ce qui n'est pas res-
treint ou limité dans les pouvoirs de leurs députés, ils s'en rap-
portent à ce qu'ils estimeront convenable pour pouvoir contribuer
au bonheur français.
Fait, arrêté et signé à Barfleur ce -j mars 1789.
Jacques Clébkt, Langlois, J.-B. Liujsé, L. Qukslin,
J. Venant, Quoniàm, F. Paris, N. Auvray, Le Troghu,
[illisible), Cleret, C.-J. Pascal, G. Lefebvre, Jacques
TouRNEBOis, J. Renault, J. DEBONNAniE, P.-A. Croupet.
BAUBIGNY
(1)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archivei de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse ; Date de l'assemblée : 6 mars. — «■ Devant Nous, Vincent Mariage,
avocat au Parlement, assisté de Guillaurae-Jean-François Denis, notre greffier
ordinaire. fl — Comparants (11) : Louis Le Berger; Jacques Sibran; Jean
Surcoiif: Jean Leclievallier: Pierre Larquemin ; Pierre Giot; Nicolas Lega-
gnpur; François Belhomme: Guillaume Bellet; Louis Lepigeon: Jacques
Honnissent. — Nombre de feux : 89 <'^. — Publication : 1" mars, rrpar M. le
curé de ce lieu-. — Députés : Louis Le Berger de Grandpké ; Jean Leche-
vallier. — Signatures (i3) : J. Lechevallier ; Berger; Pierre Giot;
J. Bonnissent; Louis Lepigeon; J. Svbran; J. Surcocf; P. Larquemin;
G. Bellet: M. Gaigneur; F.-G. Belhomme; Mariage, /<i^'e du lieu; Denis.
2. Cahier de doléances.
(Le cahier de doléances n'a pu être retrouvé'^'.)
sanl partie du domaine en(;agé au duc <'' Arrondissomenlde Valognes, can-
d'Orléaus. Il est dû, pour la table de ton de Barnevillc.
Xaloynes, lo livres d'arjjent; el à - Population au dénombrement de
Saint-Sauveur-le-Vicou)le, 6 1. (5 s. el 17(1:) : y5'i habitants (N. 8, M. 1, D.i).
1 I. 7 H. 4 d. de menues renies; en- — I^opulatlon actuelle : a 46 hai)itanls.
senoble produilcfimmun, 17I. i3s. lod. '' Lq Méiii. slal. de 1 'j3i décrit aiii-i
(Arch. Manche, A 3^65.) la paroisse : «Baubigny, seigneur M. îe
104
BAILLIAGE SEG()^UA1RL m VALOGNES.
BAUDREVILLE '.
1 . PROCfes-VERBAL d'aSSEMBLÉE.
(Ms. Archivex de lu Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valofynes, I, pièce non r«lée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprime général). — Date de l'assemldée :
i" mars. — Comparants (i3) : Louis Thomas, sipidic; Nicolas Lefol; Etienne
Villard; Thomas Lemarquant; Pierre Hurel : Jean-Louis Bouillier; Thomas
Bouillier : Pierre Battaille: Jacques Margerie; Jac({ues Auhert; François
Mauger; Jean Thomas ; Jean-François Bataille.- — ^ Nombre de feux : 89 '^^K —
Députés : Nicolas Lefol; Pierre Hirel. — Signatures (i3) : N. Le Fol:
P. Hurel; J. Thomas; P. Bataille; Etienne Vh^laru ; J. Margikrik; T. Le-
marquand: Jean-Louis Bouillier; J.-F. Bataille; J. Aiibert: T. Boi illier;
F. Mauger ; L. Thomas, syndic.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archirea de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, piice non cotée.
Orifpnal signé. Inédit^'K)
Remontrances que 'propose la députation de la paroisse
de Baudreville, au bailliage de Valognes^^h
Assurés par la témoignage de Sa Majesté, de sa confiance qui
veut bien demander à ses Etats 'généraux, conformément à son
marquis de FlamanviUe: 928 acres j/q
de terre en labour, peu de plant et
A/i vergées de pré. Fonds médiocre, à
cause des subiesn {f m).
Produit commun en fjrains (en 1798) :
'^,373 boisseaux, mesure de 2/1 pots.
(Arch. nat. , Div bis .5i.)
Impositions de Baubijtjny |)Our 1789 :
taille, 870 livres; ace. , a 63 livres; cap.,
289 livres; corvée, 129 1. 17 s. 9 d.;
vingt., 5^9 1. 17 9. 10 d.; lerr.,
67 livres; bât., 1 5 1. 10 s. Au total,
1,587 1. 5 9.
Ligues : 68, dont 65 propriétaires
exploitants (pour 690 livres), et 3 fer-
miers ( |)our 66 1. 10 s.). — Privilégiés :
le curé M' Michel Leiaidier (représenté
à (loulances); et pour le tiers état, une
brigade des traites et gabelles, com-
prenant brigadier, sous -brigadier et
6 gardes.
Revenu paroissial imposable: 3,6 00 li-
vres; les revenus ecclésiastiques, non
imposés, sont portés à 960 livres seule-
ment par les contrôleurs des vingtièmes.
(Arch. Calvados, G 65 19.)
O Arrondissement de Goutances , can-
ton de la Haye-du-Puits.
'^' Mouvement en 1787 : N.7,M. o,
D. 6. — Population actuelle : 969 habi-
tants.
t^' Une tianscription déclarée w con-
forme à l'original des Archives du dé-
partemontn a été faite sur le registre des
délibérations de la commune, à la date
de mai 1889. {(Mnmunication de M ' E.
Jeanne, institutrice.)
!*' La prévôté du lieu apjiarteaait
toutefois au bailliage do Saint-Sauveur-
le-Vicomle. Ou lit au Mém. stnl. de
fj3t : rrHaudreville, seigneur M. de
l'ii'irepont Ourville, 869 acres de lorre
on labour, im peu plantés, et 1 « 0 ver-
gées de pré. Bon fonds?) (f" 11).
BAUDHEVir.LE.
105
règlement du 2h janvier dernier, la reconnaissance nous prescrit
de choisir des âmes vertueuses pour y répondre dignement, qui
balancent l'équilibre entre le roy et sa nation et l'harmonie qui
doit régner entre les trois ordres de son royaume, travaillant par
leurs avis et remontrances à réparer les désastres des finances,
proposent des moyens sages dans l'administration , apportant des
remèdes aux abus introduits dans le royaume; ainsi pour répondre
aux vues bienfaisantes de Sa Majesté, il nous paraît intéressant de
choisir des hommes sages et sans préjugés, qui n'écoutent que la
voix de la conscience.
Nous pensons qu'il serait intéressant pour les Etats de supplier
Sa Majesté d'accorder des pouvoirs assez étendus pour concourir à
Tavantage du prince ; qu'on est toujours persuadé que le roi voudra
bien écouter nos représentations, nous prenons la liberté de lui
représenter qu'il serait avantageux aux Etats généraux : i" de con-
naître la dette nationale ; 2° de connaître l'état liquide de toute
charge ; 3" ses charges et sa dépense.
Nous pensons qu'on pourrait supplier Sa Majesté de nous accor-
der une cotisation d'impôts (sic) pour la province, sous une seule
dénomination ; ou plutôt la province qui doit connaître ses forces
pourrait offrir au roi son tribut annuel, une certaine proportion
de ses forces et des charges du royaume; la province aviserait aux
moyens de sa régie, aurait la liberté de s'imposer elle-même, de
supprimer les receveurs des finances, et s'occuperait à réformer
les abus contraires aux vues bienfaisantes du roi et à l'ordre
public; pourquoi nous osons présenter les articles suivants:
AuTiCLE \". Les membres des Etals généraux supplient Sa
Majesté de leur accorder un pouvoir assez étendu pour régler
l'administration des finances, de la justice et la réforme des abus.
Art. ^2. La province de Normandie sollicite ses Etats provinciaux
qu'elle a eus pendant plus de trois siècles, modèle sur ceux du
Dauphiné''^, c'est-à-dire (|ue le tiers état soit en nombre égal aux
^'' La restriction faite an lexle n'était
pas inutile, car l'ancienne constitution
des Klats de Normandie n'était guère
favorable au tiers état : les villes seules
y étaient représentées, et le tiers s'y
trouvait en grande minorité vis-à-vis des
ordres privilégiés. C'est pour ceUe rai-
son sans doute que l'assemblée d'élection
de Valognes estimait en 1788 que (ria
forme et l'organisation des assemblées
provinciales, d'élection et de paroissesn
présentaient un avantage très considé-
rable sur celle des anciens États de la
province de Normandie. «Ceux-ci ne
pourraient remplir nos vœux , ajoutait-
elle, si on les rétablissait, qu'autant <|ue
l'intérêt du tiers y serait plus ménagé,
et qu'ils se rapprocheraient de la con-
stitution de vos assemblées.'' [Assembléi'
d'élecliun de Valojrnes, rapport des pro-
cureurs syndics, s. du 3o uct. iyS8,
r 5 r".)
106
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ordres privilégiés, et que ies suffrages soient comptés par tête el
non par ordre.
Ar.T. 3. Qu'il n'y ait qu'une seule et même imposition, qu'une
seule perception territoriale, sur tous les biens fonds indistincte-
ment, privilégiés ou non privilégiés, nobles, ecclésiastiques ou
roturiers, rentes seigneuriales et foncières ^^K
(ïbaque municipalité n'aurait qu'un registre et serait tenue de
verser le recouvrement de ses fonds sans frais à l'élection voisine,
dont il passerait sans diminution au trésor royal.
Art. /». La gabelle sera modérée, et le prix du sel sera réglé à
un prix équivalent aux prix de la ferme de cet article. L'impôt de
cette partie afflige la meilleure partie du royaume; ces abus que
nous trouvons dans la régie et dans le mal qu'ils occasion-
nent au royaume. On peut porter cette régie au moins à trente
millions par an , et les sels du quart-bouillon consomment le pro-
duit de nos forêts. Nous pensons que cette denrée qui serait d'un
médiocre prix dans son premier achat étant portée à un certain
prix réglé par les Etats, on pourrait indemniser le roi et lui fournir
un produit équivalent au montant de la ferme de ces articles pour
l'exécution de ses projets. Au lieu d'entretenir une légion four-
millante d'employés dans les formes accoutumées, de commettre
des abus indignes et révoltants et méritant l'indignation publique,
on pourrait leur substituer de vieux invalides militaires auxquels le
roi accorde la solde pour leur subsistance, et auxquels on pourrait
augmenter pour s'acquitter dignement de cette fonction. 11 nous
paraît encore fort inutile d'entretcm'r dans le centre du royaume
des hommes qui ne doivent être occupés qu'à veiller sur les fron-
tières du royaume.
AuT. 5. Nous demandons la suppression des dîmes en accordant
. les curés du royaume une pension honnête et suffisante.
^'' Impositions de Baudreville pour
i^Hç) : laille, 769 livres; ace, /197
livres; cap., ^191 livres; corvée, n5a
livres; vingt., i,o56 1. i3 s. 3d. ; terr. ,
91 livres; bât., 3o iivres.^j Au total,
à, 1 7G 1. 1 3 s. 3 d.
Li(;ncs : Sa, dont 64 propriétaires
exploitants (pour ^ua 1. i38. 6 d.) et
8 ierniiers (pour 386 1. i3 s. 6 d.). —
Privilégiés : le curé. M" Jacques Folliot
(représenté à Coulanres).
État des renies de 1 y go non retrouvé.
Nous savons seulement, par le dernier
Etat du domaine, qu'il est dû au do-
maine de Saint-Sauveur-le-Vicomte :
97 boisseaux et la pots de froment,
mesure réduite à ao pots, la boisseaux-
el la pots davoine, mesure di^ 18 pots,
!U) 1. 8 s. 9 d. en argent et 33 I. 3.
a d. de menues, ensemble produit
commun, a33l. iSs. Hd. ( Arch.Mancbe,
A 33G5.)
BAUDREVILLE.
107
Art. 6. Nous demandons que si les États généraux conviennent
à continuer les dîmes, qu'elles soient réglées d'une manière cer-
taine, particulièrement les dîmes insolites, et qu'elles soient payées
conformément à l'arrêt du Parlement de t y8A ^'l
Art. 7. Nous demandons que tous les baux des privilégiés soient
assujettis à l'impôt, sans privilèges.
Art. 8. Nous demandons que la reconstruction du logement
des curés et entretien, ainsi que celui des sacristies, soient à la
charge des décimateursi^^.
Aut. 9. Nous demandons la suppression des déports; c'est un
usage abusif et révoltant, qui ne se passe qu'en Normandie [et qui
laisse] une paroisse qui change de curé sans secours et sans
aumônes pendant trois années.
Art. 10. Nous demandons la suppression des dîmes accordées
à ces MM. abbés, rehgieux et communaulés, qui possèdent en partie
les deux tiers des dîmes et grandes rentes dans les paroisses ^^\ et
(') AiTet du Parlement portant règle-
ment pour les dîmes de la province de
Normandie , du 3 mai ij8ù. Sur la non-
application de ce rèf[lement, voir la note
sous le cahier d'Anneville-en-Cères, arl.
g, supvà, p. 88.
Pour les (lécimaleurs de la paroisse,
voir la note sous l'article i o.
'' La paroisse de Baudreville ne pa-
rait pas avoir eu à soudVir très récem-
ment de dépenses de cette nature; le
texte le plus récent que nous ayons
rencontré est un Arrêt du conseil par-
lant autorisation de délihération pour
réparations presbytérales , en date du
aJ avril ij65. (Archives Calvados,
C 1.393.)
Les officiers naunicipaux donnent en
1790 un détail circonstancié de l'état
des hàtiments de la cure, avec la liste
assez longue des réparations nécessaires
(murailles de la fjrange à refaire, pou-
tres dans les chand)res à frrepassern,
l)ois de pressoir pourri à remplacer , etc. ).
l.'éfjlise est en hon état, sauf le lamhris;
li's ornemi'uls -;onl «tout usés et très
vieux'), etc. {Etat des biens nat., Ca-
rentnn, Arch. Manche, Q'"' 6.)
^^' Telle était la situation justement à
Baudreville, où les deux tiers des gros-
ses dîmes appartenaient aux religieux
de Lessay.
Pouillé, r kk v° : «BaudrevilFe, pa-
tron l'abbaye de Lessey. Le curé posséile
le tiers des grosses dîmes, toutes les u)e-
nues et 20 vergées de terre en aumône.
De plus, TaLhé de Lossey pour et au
lieu de novales lui fournit a 4 boisseaux
d'orge et hoo de paille. Les deux autres
traits (les grosses dîmes appartii'unent à
l'abbaye de Lessey, qui doit chacun an
\',] boisseaux d'orge, mesure delà Haye-
du-l*uits, aux pauvres de Baudreville
sur li'sdits tiers. n
Déclaration de 17,90 non retrouvée
pour la cure. La part de dîmes de l'ab-
baye de Lessay consistant en «l'inté-
grité des blés de toutes espèces, compris
légumes, limages et sarrasins, crois-
sants en ladite paroissen, était allermée
en 177Ô, pour neuf années, au prix de
j, 0.3.5 livres par an, un cent de glui,
les réparations estimées 8 livres, k li-
vres de sucre et une rente de i3 bois-
seaux d'orge à payer aux pauvres du
lieu. [Bail des dîmes ii Jeun et Lanis
Thomas frères , a8 juillet ij"/^, Arcli.
nat., S33o3\ pièce 3.)
108 BATLLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
que lesdits revenus passent tout le bien de l'Etat, à qui l'on sup-
pose des trésors immenses.
Art. 1 1 . Nous demandons que chaque citoyen honnête homme
aura la liberté d'avoir un lusil dans sa maison pour sa sauve-
garde.
AuT. l'i. Nous demandons qu'à la mort d'un chef de famille
qui laisse des enfants en bas âge , que leurs biens soient régis
par douze parents autorisés à cet effet par ordonnance de Sa
Majesté, sans aucune affaire judiciaire, parce que, dans la plu-
part du tiers état, très souvent il n'y a point pour payer les
irais.
Fait et arrêté double en l'assemblée des communs habitants
de la paroisse de Baudreville dûment convoquée, conformé-
ment aux ordres de Sa Majesté, lesquels habitants et communs
ont signé le présent après lecture faite, Ce i"' de mars de
l'année i ySç).
F. Lemvrquand, Thomas Coullieu, .Jean-Louis Bouuj.ier,
J. BouiLLiER, J.-F. Bataille, P'*^ Bataille, J.Thomas,
\. Lefol, p. Hdrel, F. Maugeb, J. Albert, L.Thomas,
syndic.
IjCs présentes remontrances et doléances ci-dessus énoncées ont été cou-
chées et rédigées sur [une] feuille de papier contenant quatre pages qui
ont été cotées et paraphées par moi, Louis Thomas, syndic de la muni-
cipalité de la paroisse de Baudreville, soussigné, ce dit jour et an que
dessus.
L. Thomas, syndic.
Biens EcciisiASTiouES. 11 n'existe au- les rentes, est demeuré en blanc. (Êlnl
cun autre bien ecclésiastique, d'après des biens nat. , Cnrenlau , Krch. M&nc\u^ .
les olliciers municipaux, que : i" la Q''6.)
cure, maison presbyléraie, bâtiments L'ensemble des revenus ecclésiasti-
d'eiploitatloii et quatre pièces d'au- ques de la paroisse de Baudreville est
mône en labour, d'une contenance to- porté en 17S7 à 3,aio livres par les
taie de 1/4 verpées J /a (non est.): 3° l'ab- contrôleurs des vingtièmes de la };é-
baye de Lessay, grange décimale, sans néralilé de Cacu. (Arcli. Calvados,
terre (non est.). Le cbapitie 111, sur C (ifuy.)
BKNOITVILLE. 109
BKNOITVILLE
(1)
1. Procès- VERBAL d'assemblée.
(Ms. Archives de la Matiche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valo^nes. Il, jiicce non cotée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle géuéral imprime). — Date de rassend>i('e :
i" mars. — Comparants ( 3 1 ) : Nicolas Allain ; Louis La nglois; Nicolas Le
Marois; François Hamel: Charles Bouchard; Jean-François Allain ; Nicolas
Le Magnent; Jean Voisin; Michel Le Cacheux; Louis Siouville; Thomas
Siouville; Jean Letenier; Chai-les Fichet; François Lemarchand; François
Hamel; Siméon Ingouf; Pierre Bouillon; Guillaume Louis; Jacques Voisin;
Thomas Bouchard; Jacques Siouville; Michel Lemachon ; Nicolas Lebrumaii ;
Clu-istophe Ingouf ; Jean Lagalle ; Joseph Legrancher ; Guillaume Bihel ;
Michel Pezet; Thomas Pezet; Charles Leneveu ; Jules Legrancher, syndic. —
Nombre de feux : iio^^'. — Publication : i"mars, par Siéle, vicaire. —
Députés : Jules Legrancher Desvadx; Louis Langlois. — Signatures (33) :
J.-François Allain; Michel Lemachon; M. Pezet; Ingodf; E. Sioivii.le;
C. Bolchard; M.Lemarois; N.Lemarois ; JeanCoQiom; G. Ingouf ; P. Coquoin;
L. Sioi ville; Thomas Pezet; F. Lemarchand ; N. Lemagnent; N. Lebru-
MENT ; Chailes Fichet ; L. Langlois ; Jean-Jacques Allain ; T. Hamel :
J. Allain ; J. Siouville; Thomas Bouillon; J. Faguet ; J. -Jacques Leter-
rier; Ch. Le Neveo ; J. Legrancher; A. Bouchard; M. Lecacheix; J. Rozel;
Jean Voisin; J. Legrancher, syndic.
2, Cahier de doléances.
( Ms. .Irchives de la Manche, série B, liasse Cahiers de Valognes, U , pivcr non cotée.
Original signé. Ed. Hippeau, Cahiers, II, p. 3.Si-;{84 [texie abrégé et tn'^s incorrertj.)
L'un 178(1, le premier jour de mars, à l'issue et sortie de la
grande messe paroissiale, se sont assemblés au son de la cloche et
à la convocation de Jules Le Granclier, syndic en charge, tous les
principaux communs et habitants de la paroisse de Benoitville,
aux fins de rédiger leur cahier de doléances, plainte et remon-
trances, le tout suivant les désirs et volonté de Sa Majesté à nous
adressée, et en effet soit rédigé en la manière qui suit :
Sa Majesté souhaitant connaître et entendre les doléances,
plaintes et remontrances de ses peuples, nous ont déterminés à lui
'•' Arrondissement de Clierbour/];, Benoitville en 1787 : N. 11, M. o,
canton des Pieux. D. i.ô.-l*o|>iilation actuelle: /iao liabi-
'^' Mouvemeut de la population a tants.
110
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
liiirc coiiiiuitre la vérité , relalivement aux impôts et à tous autres
moyens que leur conscience etfaiLies esprits a pu leur dicter.
Vous remet sous les yeux que dans la portion des impôts fon-
ciers, il ne se trouve que l'ordre de la noblesse, qui paye une faible
portion, laquelle portion se trouve dans les vingtièmes et territo-
rialles (.«c), l'ordre ecclésiastique ne se trouve pour rien dans ces
impôts f^^, le tiers état paye également que la noblesse les vingtièmes
et territoriales , ce qui ne fait que le quart des impôts.
Le tiers état, ou plutôt le mercenaire, se trouve seul susceptible
des trois autres quarts , qui se trouvent dans la taille foncière et
d'exploitation , au taillon'^' et à la capitation foncière et routunère'^',
qui sont des suites de cette même taille. Outre cela, il faut payer
pour la construction des grandes routes, impôts mis à la suite de
cette même taille, où les ecclésiastiques , noblesse et les privilégiés
n'ont aucune part. C'est ces impôts qui accablent vos peuples et
''' Jj'aHégation du cahier, reialive-
menl aux privilèges du clergé , n'est pas ,
dans la forme du moins, absolumenl
exacte. Il est bien vrai que les nou-
veaux vingtièmes, établis par l'Édit do
Marly de mai 17^9, n'avaient pu être
levés sur le clergé, et que cet ordre s'en
était exonéré, depuis 1750, au moyen
de dons graluits plus on moins volon-
lain^s. Mais le territorial, impôt local
établi dans la généralité de Caen pour
les travaux de la rivière d'Orne et les
indemnités des grands chi'mins, était
assis, ainsi que l'imposition des bâti-
ments de justice qui était venue s'y ajou-
ter, sur fflous les propriétaires et possé-
dants fonds de la généralité, sans dis-
tinction de privilègesr). ( Compte rendu de
la Commission intermédiaire de Bnsse-Nor-
mandie , p. 196.) 11 faut prendre garde
ainsi quelquefois dans les cabiers à cer-
taines exagérations dans l'expression qui
dénaturent plus ou moins consciem-
ment la vérité; le présent cahier est un
de ceux dont, semble-t-il, les alléga-
tions ont le |ilus brsoin d'i-tre mises au
point par l'apporl de faits j)récis.
*'' Le Inillon , établi en lô'iç) par
Henri 11, trpour la solde de la gendar-
merie, des chevau- légers et des gens de
pied 57, ne se levait plus sous son pro-
pre nom en 1789 dans la généralité: il
était fondu avec plusieurs autres impo-
sitions successivement assises au marc
la livre de la taille, sous l'unique déno-
mination 6^ accessoires de la taille. Après
être longtemps demeurés arbitraires et
lixés seulement au cours de l'exercice,
sous prétexte de couvrir les dépenses
extraordinaires qui survenaient, ces
accessoires étaient, depuis la déclaration
du i3 février 1780, arrêtés chaque an-
née au Conseil d'une façon invariable,
sur le brevet même de la taille de la
généralité. En 1789, ce second brevet
de la taille atteignait un chiffri- presque
égal à celui de l'imposition originaire.
Pour la généralité de Caen, la taille
étant de 1,989,665 1. 18 s., les acces-
soires montent à 1,21 ^^hag 1. 19 s. 9 d.
Impositions de Benoîtville pour 1 789 :
taille, 1,4^0 livres; ace, 983 livres;
cap., 919 hvres; corvée, Ifji 1. 1 1 s.
5 d.; vingt., 1,356 1. 3 s. 10 d.: terr.,
128 livres: bât., /j3 livres. Au total,
5,969 1. i5 s. 3 d.
Lignes : ia3, dont 119 propriétaires
exploitants (pour 1,160 1. 11 s.), et
1 1 fermiers (pour 3. '11 1. 8 s.). — . Privi-
légiés : le curé. M* Jacques Le Mor, pré-
sent à Coutances: la dame [)alronne
Madeleine -Françoise -Désirée Leroux ,
veuve de messire .Tean-Charies-François
d'Yvetot, et ses enfants (c. n. 80 livres).
'■^> .Sic. Les explications assez em-
brouillées du cahier sur les exemptions
de la taille seront utilement rapprochées
de ce que les procureurs syndics de l'as-
semblée du département de Valognes
disaient plus clairement sur le même
BENOÎTVILLE.
111
les réduisent dans l'état d'indigence et d'impuissance à apporter
un remède aux maux de l'État.
Pour prouver la vérité de ce fait, il est bon de faire connaître
quelle portion de fonds possèdent les laboureurs-propriétaires de
Benoîtville. Ils ne possèdent que le quart des fonds, les autres
portions sont possédées par les ecclésiastiques, les nobles et les
privilégiés à cause de leurs charges ou bourgeoiserie [sic). C'est
eux, à cause de leurs portions, qui accablent vos peuples qui ne
possèdent que cette faible partie, et [sont] seuls à payer ces grands
et nombreux impôts.
Les ecclésiastiques possèdent, outre les fonds '^^, la dinie de
toutes les récoltes et fruits de la communauté, qui est une paroisse
de labeur ''^\ et on est obligé de les entretenir d'ornements, de
objet : «La taille, expliquent-ils, n'af-
fecte pas dans notre généralité toutes
les personnes, quoiqu'elle puisse être
imposée sur tous les biens. . . Les ecclé-
siastiques et les gentiJsliommes sont
exempts de la laille personnelle et même
de celle d'exploitation jusqu'à une cer-
taine quotité de leurs biens, c'est-à-
dire les ecclésiastiques pour les biens
de leurs bénéfices, et les geulilshommes
pour leurs biens propres; mais s'ils en
faisaient valoir d'autres, ils pourraient
être imposés au quarl denier; et si leurs
biens sont affermés, les fermière pavent
la taille d'exploitation. Quelques autres
personnes, à raison de leurs places sont
exemptes de taille personnelle et non de
celle d'exploitation, d'autres enfin ont
de grands privilèges sur la taille d'ex-
ploitation, telles que les maîtres de
poste, les {jarde-élalons. 7) {Assemblée
d'élection dp Valognes, rapport des pro-
cureurs syndics, s. du 3o octobre 1 188 ,
f 5 V».) ,
f' Vlilat des bien* nationaux, dressé
à la date du ao novembre 1790, donne
l'énumération des possessions ecclésias-
tiques de In paroisse. Nous y relevons :
L Biens-fonds : i"la cure, consistant
en maison presbytcrale et bâtiments
d'exploitation, jardin de trois quarts
de vergée, n vergées illi de terre en
labour, plant et pré (est. i3a livres de
revenu); 2" l'abbaye de Montcbourg,
grange dime avec une pièce de terre,
nommée la Haulle, de 2 vergées envi-
ron; moulin, dit le Moiilln-l'Abbé, à
deux lournants (en mauvais état), plus
•2 k pièces de terre en labour, herbage
etiandage, contenant ensemble 108 ver-
gées (air. le tout 699 livres); 3" les
obitiers de Tréauville, pièce nommée la
Chesnée-Corbin , de 5 vergées environ
(est. 28 livres).
II. Mentes : 1" l'abbaye de Monte-
bourg pour la seigneurie de la Haulle,
rentes seigneuriales montant, trsuivanl
une charge donnée à un prévôt pour
faire le recouvrement des rentes n, à
33 boisseaux, 3 cabots et 167 pots de
froment, 3 rais et 7/1 pots et demi et
un tiers d'avoine, 19 chapons, 9 poules
et demie, 5o œufs et 5 I. 1 s. 8 d. , en
argent, le tout dû par a 3 lieflataires
déclaré valoir ao8 livres, dont partie
en litispendance.
En 1787, les revenus ecclésiastiques
de la paroisse sont estimés à /i,32.5 li-
vres par les contrôleurs des vingtièmes.
(Arcli. Calvados, C 6019.)
^^' Le cahier veut dire que les terres
delà paroisse sont en majorité en labour.
Cette expression de tr paroisse de labeur»
est très fréquente dans les documents
de l'époque. Le Méni. stai. de i-j3i ne
s'exprimait pas autrement, dans la des-
cription de la paroisse : tr Henoitville,
seigneur M. le marquis de Flamanville,
778 acres; terre de labeur, plantée,
quelques landes et brières, tonds mai-
gre, 3 0 ou 3o vergées de prén (f" 3 3).
L'allégation du cahier au sujet des
fournitures iVometnent4 pour l'i-jçlise m-
pent être acceptée que sous réserves, car
elle est contraire aux princi[»es juridi-
ques sur la matière. En principe, en
112
BAIIXIAC.E SECONDAIRE DE VALOGNES.
presbytères, entretenir les clochers et autres choses semblables. Ces
ecclésiastiques, entre autres le gros décimateur ^i' , qui n'a aucune
charge et possède les deux tiers de dîmes dans la paroisse, ne
donne pas même le seizième denier dû aux pauvres. Cet état
d'opulence peut soulager les peuples et les besoins de l'Etat, en
\ouv imposant des sommes à payer pour raison de leurs bénéfices
ou dîmes. Cet impôt serait d'autant plus juste , puisque c'est plutôt
le cinquième des revenus des habitants qu'une vraie dîme. Il en
résulte une vérité infaillible, puisqu'il ne leur en coûte rien pour
bêcber, graisser, cultiver, labourer et récolter, comme à ces pau-
vres mercenaires qui sont tenus à tous ces travaux, qu'ils ne peu-
vent faire d'eux-mêmes sans le secours d'autres qu'il faut payer et
nourrir, ainsi que de fournir tous les outils nécessaires à la fai-
sancc-valoir, qui coûte la moitié des récoltes de laboureur. La
effet, la fourniture des ornements néces-
saires à Ja célébration du culte incom-
bait, non aux paroissiens, mais à la
fabrique; la jurisprudence de Parlement
s'était aflirmée à cet égard sans aucune
ambiguïté. [Arrêt du Parlement de
Ronini, 11 août ijSg, dans Routier,
Prat. hénéf., p. 205.) 11 est vrai qu'à
défaut de biens suffisants des fabriques ,
TKdit d'avril 1696 , concernant la juri-
diction ecclésiastique, avait mis à la
cbargc des communautés certaines de
leurs obligations, comme l'entretien de
la nef et de la clôture du cimetière;
mais pour les ornements, la charge en
avait été laissée au contraire expressé-
ment aux ecclésiastiques jouissant des
dîmes, subsidiairement même aux dî-
mes inféodées :
«Les ecclésiastiques qui jouissent des
dîmes dépendant des bénéfices dont ils
sont pourvus, sont tenus de réparer et
entretenir en bon état le chœur des
églises paroissiales et d'y louniir les ca-
lices, ornements et livres nécessaires,
si les revenus des fabriques ne suilisent
pas à cet effet. Enjoignons à nos baillifs ,
sénéchaux, leurs lieutenants généraux,
etc. , d'y pourvoir soigneusement et
d'exéculer par toutes voies, même par
saisie et adjudication desdites dîmes,
les ordonnances (]uc lesdits archevêques
et évêques pourront rendre pour les
réparations desdites églises et achats
desdits ornements dans l(^ cours de leurs
visites et sur' les procès-verbaux de
leurs archidiacres." [Edlt d'avril i6g5,
art. 21, dans Isamskut, XX, 3/19,
n° 127/i.)
La réclamation du cahier semble donc
sans fondement, en ce qui concerne
l'cntietien des ornements et du mobi-
lier ecclésiastique.
Ci Le gros décimateur de Benoîtvillc
était l'abbé de Montebourg, patron de
la paroisse, qui percevait deux tiers des
grosses dîmes; le curé n'avait, d'après
le dernier Klat des bénéfices, que le
tiers restant, les novales et les menues.
Déclarations de 1790. — 1° L'évè-
que de Coutances, comme abbé de
Montebourg, a compris dans sa déclara-
tion ffles dîmes et terres de Benoitville,
aff. aux sieurs Siouville, de la parois>e,
par 9,800 livres» [Déclav. Coutances,
n" 7-ï, r 61 ); 9° Le curé déclare son
tiers des grosses dîmes donner 9,000
gerbes de froment, i,^400 d'orge el
seigle, 5o() d'avoine, 900 de pois et
vc'^ce, 60 boisseaux de sarrasin; et les
menues, iGo livres pour laine et
agneaux, 60 gerbes de lin, .3 de chan-
vre, h tonneaux de cidre 11 a maison
presbytérale avec bâtiments d'exploita-
tion, jardin de trois (piarts de vergée,
un verger fieffé d'une étendue de 3 ver-
gées, sur lequel il doit oJ) livres de
rente, deux pièces d'aumône de 9 ver-
gées environ. An total, i,5oo livres de
revenu, toutes charges déduite.s. {Déctar.
originale, 18 novetnbre lygo, Arch.
Manche, Q" ' 18.)
BENOlTVIf.LK.
113
dîme tirée; sur l'autre moitié, payer les impôts (ju'ii l'aul payer, à
peine trouvent-ils de (pioi avoir leur pauvre vie.
Joint à ce, la noblesse et les privilégiés qui ne se trouvent poin-
rien dans iem's impôts ci-devant détaillés''^; en détruisant les
vingtièmes, territoriales, qui ne se IrouvenI plus proportionnés à
ces biens des propriétaires, à cause des grandes variations et chan-
gements qui sont arrivés depuis leurs époques f"^^. Abolir également
les deux tiers de la taille et capitation et le taillon. établir un
impôt foncier proportionné pour pourvoir aux besoins de l'Etat et
des finances; pour être ledit impôt réparti sur tous les possédant
fonds, immeubles ecclésiastiques, prieurs et abbés, relipieux des
deux sexes, nobles privilégiés et généralement tous autres possé-
dant fonds, et ce chacun dans toute l'étendue des villes, bourgs,
paroisses et communautés de campagne, dans lesquels [les] fonds se
trouvent être situés, et que la répartition d'icelui soit faite par les
députés de la municipalité, aux termes des règlements et ordon-
nances à cet égard.
Outre cet impôt, laisser un tiers de la taille et capitation, sans
autres suites, sous le titre de taille d'exploitation et capitation
routurières(s2c), pour être répartis par parties égales entre tous les
('^ Nous n'avons pas de renseigne-
mont d'ensemble permettant d'apprécier
l'importance des biens des privilégiés
laïcs à Benoîtville. VEtal des hirm-fonds
des absents, dressé au 27 septembre
179 3, fait apparaître dans la commune
les biens de : 1° Picrre-Désiré-Lncas
de Couville, terre nommée la Bonde-
rie, (tdu conlienl do 1/I8 vergées?:, alT.
77.5 livres; 9° Ambroise-François Le
Maire, prêtre, 2/12 livres de rente via-
gère en deux portions; 3° Jean Mabire,
petite maison très vieille et 5 vergées
déterre, est. 35 livres. (Arcb. Manche,
Q''i6.)
(■-^ Tous les documents sont unani-
mes, en 1789, pour dénoncer l'assiette
vicieuse des vingtièmes, dont les rôles,
basés sur des déclarations anciennes, ne
peuvent plus avoir aucune espèce de
valeur. Le témoignage de l'assemblée
j)rovinciale de Caen est à cet égard par-
ticulièrement accabliint :
«La répartition entre les contribua-
bles, écrit le rapporteur, est faite [)Our
les biens-fonds sur des rôles formés
depuis 1734, qui compreiment le nom
du contribuable soit an<ien, soit nou-
veau, ainsi (pie le montant du revenu
auquel ses possessions sont imposées . .
Chaque année, les rôles pour faire le
recouvrement sont copiés sur les minutes
formées depuis l']'i^, et rendues exé-
cutoires par M. l'Intendant dans le cou-
rant de décembre." {Assemblée provin-
ciale de Basse-Normandie , dansHipPE.vi ,
Gouvernement , V, 32 3.)
Nota. — Quoi que dise le rapporteur,
les minutes des rôles de la généralité
ne remontaient pas toutes, en 1789, à la
date primitive de 1734. 11 y avait eu,
depuis cette époque, d'assez nombreuses
mises au point, des rectifications de
cotes personnelles, et même pour cer-
taines paroisses des vérifications d'en-
semble, ces dernières toutefois peu
nombreuses, puisque de 1776 à 1780
on n'avait pu vérifier que 27 paroisses
dans tonte la généralité. L'état exact des
rôles paroissiaux en 1789 peut être fa-
cilement relevé dans VInventairc {géné-
ral de la direction des vingtièmes, gros
volume dressé en 1788 pour la Com-
mission intermédiaire, qui donne pour
chaque communauté la date de la mi-
nute primitive et l'indication des pièces
plus récentes qui doivent servir à la
corriger. (Arcb. Calvados, C. 81 58.)
\4nosii.i:.
114
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
exploilanls, roiativement à leurs revenus, sans aucun titre de pro-
priété, fiefs ou fermage, sans y comprendre ceux pour qui les lois
ont toujours eu des égards et accordé les privilèges.
Pour prévenir les abus et les difficultés qui pourraient naître
relativement à l'impôt foncier, rapport aux rentes qui peuvent
être dues sur lesdits fonds, seigneuriales , foncières , exemptes ou non
exemptes, qui auraient été créées avant cet établissement, soient
susceptibles à la diminution de ces mêmes deniers, parce qu'ils
seront payés par les possédant fonds sans aucun égard èsdites
rentes, parce que les propriétaires des rentes ne se trouveront
point compris en cet impôt pour raison desdites rentes, les fonds
seuls en étant susceptibles ^'L
A l'égard des grandes routes qui sont de la plus grande utilité
pour le bien public de tous les états du royaume, il serait juste que
les sommes qu'il en coûte pour icelles fussent payées à l'avenir par
les ecclésiastiques, les nobles et les privilégiés, (|ui n'ont été
jamais pour rien dans cet impôt, sans molester davantage vos peu-
ples qui ont payé seuls jusqu'à cette épo(|ue, étant d'une aussi
grande utilité pour eux que pour le mercenaire.
A l'égard des bourgeois des villes, bourgs et communautés qui
n'ont que des arts de métier, négoce, commerce ou industrie par-
ticulière, ils doivent payer des sommes relatives à leur état et
facultés ; tous les états particuliers du royaume doivent s'empresser
du bien de l'Etat et du souverain.
11 serait à propos de diminuer, s'il était possible, de moitié, le
nombre des receveurs particuliers des finances ^^^, par qui les
'" Rentes. La paroisse relevait, d'a-
près une ancienne iléclaration , de Irois
fiefs nobles : le lie!" de la llauUe, à
l'abbaye de Monlobourg, et les fiefs
laïcs de Boioîlville , appartenant, en
1789, à la dame d'Yvetot, ol de Mor-
temer, à M. de Uiuc, marquis de Fla-
manville. (Arch. Manche, A 37.Ô1.)
Nous n'avons pas iVElat des rentes de
1790. Pour les rentes ecclésiastiques,
voir »uprà, p. 1 1 1, n. 1.
<'' Cf. le cahier de Cambernon , art.
1 1 (au tome 1", page 9 '10), et la note.
Los receveurs des linances de cha(|iie gé-
néralité et les receveurs particuliers de
chaque élection avaient été, comme on
sait, rétablis en ihmhle depuis 1781,
chacun d'eux faisant alternativement le
service d'une année paire ou iuipaire.
Les receveurs en exercice en 17H9
étaient : pour la généralité de Caen,
les sieurs Oursin de Montchevrel (exer-
cice pair) et Devaines (exercice impair);
et pour l'élection de Valognes en parti-
culier, les sieurs Guiard (exercice pair)
et Lecarpentier des Aosis (exercice im-
pair). Voir htal gétiéfal et nominatif des
i'itles et ccnnmunautes de la géncralité de
Caen, par P. Hommais, ancien commit
de l'intendance , indiquant les nomg des
receveurs générau.v des finances, rece-
veurs des tailles et subdéléfftiés , a 6 août
1787. (Arch. Calvados, C 267.)
A l'égard du salaire de» receveur»,
rappelons (pi'ils étaient payés uniformé-
ment par desremisessur les impositions
par eux perçues. Les receveurs généraux
avaient, pour la taille, ho sols pour
droit de quittance par cbaque paroisse,
et 3 deniers pour livre du montant des
BENOÎTVILLE.
115
deniers de l'Etat passent en leurs mains, ou du moins (liminucr
leur salaire de moitié.
Tout ce mis sous les yeux de r«^clat de Sa Majesté royale, de sa
bonne justice, et de sa bonté envers ses peuples; il trouvera un
remède aux maux de l'Etat, la réforme des abus, rétablissement et
la tranquillité du royaume, le bonheur de tous les peuples, et la
prospérité générale de tous et un chacun de ses sujets.
Le présent cahier de plaintes, doléances et remontrances de
ladite communauté de Bmoîtville a été ainsi rédigé, clos et fermé,
et coté et paraphé par le syndic actuel, en la présence et de con-
sentement et avis de tous les soussignés, après avoir mfu'ement
rétléchi, et examiné leur conscience sur tous les articles au con-
tenu; et signé de ceux qui savent signer, faisant fort pour ceux
qui étaient présents et (|ui ne savent signer. Gedit jour et an que
dessus. Lecture faite.
J, François Allain, M. Pezet, Lemasson, Jean Coquoi.n,
Thomas Rozel, C.-F. Bouchard, P. Coquoin, T. Siou-
viLLE, Ingouf, g. Ingouf, N. Lemahois, m. Pezet,
L. SlOUVILLK, M. LeMAROIS, N. Le MaGNENT, F. LeMAR-
GHAND, N. Lebiiumant, L. Langlois, (Charles Ficiiet,
J.-J. Allain, Jean-Jacques EcAssE, F. HameLjJ.Siouvuxe,
sommes portées au brevet général de In
taille, «déduction faite des décharges,
modéralions, non-valeurs, remise du
roi et taxations des collecteursn. Les re-
ceveurs particuliers avaient do même
3 deniers pour livre du montant de leur
recette, frdédnclion faite des décharges,
modérations, non-valeurs, remises du
roi, taxations des collecteurs et rece-
veurs particuliers des tinancps?). La re-
mise était de 3 deniers également pour
la capitation , de a deniers pour les
vingtièmes, do 3 deniers pour la corvée,
le territorial et les bâtiments de justice.
(Il y avait toutefois cette diiïéronce pour
la comptabilité, (jue les remises des re-
ceveurs particuliers étaient comptées en
déduction du total de la recetle géné-
rale, tandis que celles des receveurs gé-
néraux leur étaient pavées par le trésor,
après vprspment de Inur recelte, sous
forme do traitement. On leur tenait
compte , en outre , des intérêts de leurs
versements en avance au trésor.) Voyez
Assemblée de Basse-Normandie , dans
HiPPEAU, Gouvernement, V, Sag-SSa.
Pour fixer les idées par un exemple ,
le chiffre des vingtièmes dans la géné-
ralité de Caen était, en 1788, de
i,HA'7,/i9a 1. 8 s. Sur ce chilfre, les
émoluments des agents de perception
avaient prélevé une somme do ^5,/! 33 I.
f) s. 7 d. , à savoir pour les 4 deniers
pour livre des préposés, 3o, 3/4 5 1. 1 s. "îd.,
pour les 9 doniors pour livre dos rece-
veurs particuliers, t5,n88 1. fi 8. 5d. La
même somme de 1 5, 088 l. /j s. 3 d. étant
payée sous forme do traitement aux re-
ceveurs généraux après versement de la
recette, le total des frais de recouvre-
ment s'était monté à 6o,5 ai I. 9 s. lad.,
soit un treiitiènio du produit do l'impôt.
(Voir Bordereau général des comptes des
vingtièmes de la généi'alité de Caen pour
tjSS, dans Compte rendu do la Com-
mission intermédiaire, tableau li.)
116
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Thomas Bouillon, J. Fagnez, A. Leneveu , T. BoucHAiti),
J-.I. LKTEHKiEn, J. L;: (tiunciieh, siindic , M. Lecacheux,
Jean Voisin, J. Rozel.
'^'"' Et à la suite du présent cahier sont les plaintes et remontrances
des députés de l'assemblée municipale de la paroisse de Benoltville , au
sujet de ce <jui regarde la municipalité. Pénétrés des sentiments d'amour
du souverain envers ses peuples, leur es t-[il^ permis de remettre sous
vos ijeux que les députés qui composent le Inireau intermédiaire du
département de Valognes nous ont adressé des ordres pour la réparti-
t ion des impôts territorial et reconstruction des hâtiments de justice ^^\
les envoient asseoir aux propres frais de la municipalité, laquelle ne
peut faire cette assiette, n'étant pas assez éclairée pour ce. Il leur retran-
che même le pouvoir d'asseoir les huit deniers par cote pour frais d'in-
demnité et répartition , comme il a été accordé de tout temps par les
mandements envoyés par Mgr l'intendant; il faut que ces députés payent
un asseyeur''^\ passent leur temps, vivent à l'auberge pendant lesdites
'" Le passnge qui suit est une addi-
lion, signée de la municipalité seule-
ment, et ne peut ('tio considérée com-
me faisant partie régulière du cahier;
nous avons cru devoir toutefois le con-
server, en mar(}uant la distinction par
la dilléreiice du caiaclère.
(^) Le déparlement des deux impôts
dits tprritorial, et des hâtiments il r jus-
tice (sur ces impositions particulières à la
généralilé, voir les noies sous les cahiers
de la Bloutière et de Chantelou, au tome
P', p. 168, 270), fait jusqu'en 1787
par l'inleiidanl, était on eifet confié,
depuis le 1" octobre 1788, à la Com-
mission interujédiairc, (|ui avait direc-
tement adressé les mandements parois-
siaux aux assemMtes munici|iales créées
en suite des Edils de 1787. (Voir
Compte rendu de la Commissidn intermé-
diaire, pages 197, 210.) Le but pour-
suivi par la Couunission (Hail , en su|)-
primant l'intervention des agents du
fisc et des contrôleurs salariés, de ré-
duire les frais de recouvrement, pour
lesquels on avait accordé jusijue-là '1 dé-
nie; s pour livre aux collecteurs, a de-
niers au receveur des tailles et autant
au receveur général, en tout 8 ileniers.
On voit toutefois, par les doléances du
cahier, que dite réforme avait été mal
vue des membres des assemblées muni-
cipales.
'^' ffAsséeurs, d'après Perrière (on
disait au-^si asseyeur), étaient autrefois
ceux qui faisaient l'assiette des tailles
sur les particuliers qui y étaient sujets.
(pEnniÈRE, Dict. de droit el de pratique,
h. v., I, 171.) Il n'y avait plus en 1789,
légalement parlant, d'asséeurs en Nor-
mandie; leurs fonctions avaient été
données dans les villes et bourgs à des
« commissaires aux laillesn, nommés par
rintendant,et,dans les paroisses rurales,
simplement réunies à celles des collec-
leurs, qui étaient ainsi chargés à la fois
de répartir entre les contribuables le
contingent imposé à la paroisse et de
faire la recette des nMes qu'il auraient
ainsi dressés. Le but de celle réforme,
d'après Perrière, avait été de mettre fin
aux procès continuels qui s'élevaient
entre les collecteurs et les asséeurs, ces
derniers étant garants envers les pre-
miers des non-valeurs de leurs assieltes.
Mais, en pratique, la réforme s'élait
heurtée à une gros'^e ditficulté : les opé-
rations de répartition et la confection
d'un rôle paroissial offraient des calculs
assez délicats, matériellement impossi-
bles à faire pour des gens illettrés,
connue étaient la pliq)art des collecteurs.
Tout le réunit it delà réforme avait donc
été d'obliger les collecteurs ii s'adresser
à quelques personnes plus instruites,
presque fatalement à des hommes de
BENOITVILLE.
117
assiettes, le tout à leurs frais. Le bureau mtermédiaire et prorinnal fie
Caen a également fait tout supporter à la mumci'pahté depuis son éta-
blissement, sans avoir jamais accordé la permission d'asseoir aucunes
sommes quelconques pour frais d'assiette ou indemnités; ce qui coûte à la
municipalité des frais aggravants , outre leurs peines, ce qui double
leurs suscites (s'icy^^ de près de moitié, puisqu'ils doivent payer en
outre comme tous les autres habitants dans les impôts qui sont envoyés.
Le greffier de la municipalité se refuse à exécuter tout ce qui est à sa
charge prescrite par les règlements, jusqu'à ce qu'il soit payé par le
syndic municipal qui l'a élu el choisi, déclarant qu'il ne connaît (jue lui
.seul pour ce : autre charge qui tombe à la municipalité et qui la moleste
au premier point.
Si votre bonté royale ne remédie à ces inconvénients, qui n a jamais
voulu qu'aucun de ses sujets soit molesté dans aucune de ses parties. Les
présentes plaintes et remoniranr es faites et rédigées en l'assemblée muni-
cipale des soussignés , aujimrd hui H mars ly^Q- lecture faite.
J. Legrancher, L. Langlois, Jean \o\sm, greffier,
J. François Allain, IN. Allain.
BIVILLE
1. Procès-verbal d'asskmrlée.
( Ms. Archires iti; In Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes , IF,
pièce non cotée. Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé ge'iiëral). — Date de rassemblée :
8 mars. — Comparants (i 6) : Charles Henry, syndic; Romain Bovy; Phi-
lippe Bovy; Armand Henry; lîaplisle Paquier; Antoine d'Equilbec; Charles
d'Equilbec; Julien d'Equilbec; Jean Moulin; Thomas Moulin; François Tou-
loi, qui pussenl faire [umv eux le tra-
vail (le l'L'ijarlilion. Ces iridi\ichis, qui ne
travaillaient point pour rien, se fiisaicnt
donner pour leur salaire non seulement
les deniers pour livre autrefois allri-
l)ués aux asséeurs, mais quelquefois un
vérilable traitement snpplémentaire, et
re genre d'opérations élait, parait-il,
devenu assez fructueux pour qu'une v*''-
ritable pi-ofession (Vusspypnr se soil
ainsi créée, malfjré les eiïorls de l'aclnii-
nistration pour empêcher cet abus. (Voir
Li'llre du pviicureur gcnéinl de la Cour
de.i (lides dp Rouen au conlrôteur génévat
des Finances, année !']']<), Arch. Urne,
V, %h!\.) On pourra rapprocher utilement
un vœu de ï Assemblée provinciale de
(]hampajrne , séance du 17 mars 1787,
cité dans A. SrorRM , Lesjinances de l'an-
cien régitne , I, 98.
"' H faut lire «'videmment sulisides.
L'orthographe suscites est fort commune
dans les cahiers, sans cpie nous en
apercevions la raison.
''^' Arrondissement di' Cherbourg,
canton de lieaumont.
118
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
iorge; Jacques d'Equilbec; Auf^ustin Postel; Grégoire Moulin; André
d'Equilbec; Thomas Hamel. — ^ Nombre de feux: 70'''. — Publiciilion :
1" mars, par Senard, vicaire. — Députes : Augustin Postel; Grégoire
Moulin, capilaine. — Signatures (26): A. Dequilbeo; R. Bovv; Avenet;
G. Toulorgb; Louis Sanson: T. Mollin; G. Desprî^s; G. Siconne: Jean Car-
pentier; Jean-Gharies Farge; Antoine d'Eouilbec ; Jean-Louis d'Ivjuilbec;
Gharlfs Deqdilbec; G. Henrv, sipidicjVieire Benoît; François Lecanu : Charles
Le Marchand: Jean Le Marchand; P. Dumoi lin ; F. Frigou: G. Longneved:
T. Hamel; Julien Dequilbec; G. Moulin; A. Postel.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, séné li, n. cl., liasse Cahiers de Valofjnes, II,
pièce non cotée. Original signé. Inédil^^K)
Cahier de remontrmices et doléances des habitants de la paroisse
de Biville, rédigé par eux dans leur assemblée tenue le huit
mars, et remis le cahier aux sieurs Augustin Postel et Gré-
goire Moulin, leurs députés à l assemblée du bailliage de
Valognes.
Et premièrement, remontrent lesdits habitants que l'exemption
des tailles, corvées et autres impositions publiques prétendue et
exercée jusqu'ici par les ecclésiastiques, les nobles, les officiers de
justice, et autres qui se disent privilégiés, a tellement grevé et
surchargé les laboureurs et autres sujets du roi, qu'ils peuvent à
peine fournir à l'acquit des impositions et à leur subsistance; au
grand détriment et dommage notable de la culture des terres , de
l'éducation des enfants, du soulagement des pauvres et autres ob-
jets importants'^';
('' Mouvement en 1787 : N. i5,
M. a , D. 7 . — l^opulation actuelle :
SsS habitants.
('' Uno copie ancienne ( T) p. i\\-h°)
exécutée en mai 17^9 nous a été si-
fjnaiée aux Archives communales de
Biville; une transcription déclarée ron-
l'orme à Torijfinal a été également faite
sur les re/jibtros des délibérations ^ en
mai 1889. (Coiuiniiinailioii de M""' Eco-
livet, intlilulrice.)
'■''' Impositions de Biville pour 1789 :
taille, 7153 livres; ace, /181 livres; cap.,
/|7'4 livres; corvée, a 43 1. 5 s. 8 d.:
vingt., Go.'4 1. i) s.; Icrr., 58 livres; bât.,
19 livres. An total, a,6ii 1. 1/4 8.8 d.
Lignes : 82 , dont (>() propriétaires ex-
ploitants (pour GiO 1. H s.) et if) Iit-
miers (pour 179 livres). — Privilégiés :
le curé. M* Elienne-Josepli Le Verrier,
présent à Coutances; le seigneur. M"
Thomas-François de Beaudrap, sei-
gneur aussi de Saint-Martin du Mesnil,
Sotteville et le Mesnil-Durand (non
rés. ), et la dame veuve et héritiers du
sieur Gardin de Biville non possédant
fiefs (c. n. 90 livres).
Bevenu imposable aux vingtièmes :
h,ù-io livres; le revenu (non imposé)
du clergé est porté pour 3,1 85 livres.
(Arch. (>alvados, C 6519.)
Mém. stat. i-j3i , T sa : c Biville,
.seigneur, M. de Biville Gardin; kho
acres 1 /a de terre en labour, un peu
plantée, et fonds médiocre. Landes et
coumumes.-'
BIVILLE.
119
9° Remontrent que l'opposition des cours souveraines à l'enre-
gistrement des édits du roi, soit pour de nouveaux impôts
nt'cessaires''^, soit pour une nouvelle manière de les repartir et per-
cevoir, n'a dans le fait produit que des embarras accaiîlants pour
le Gouvernement, une dette encore plus accablante potir la nation,
qui se voit obligée de la payer tout entière et tout à la fois, une
interruption dans les payements ruineuse et désolante pour les
familles, un dépérissement du crédit national aux yeux des puis-
sances voisines, devant lesquelles la France est faite pour mériter
l'estime et la considération par sa population, ses richesses, son
industrie et son commerce ;
3° Remontrent que la multitude des justices de toute espèce,
ainsi que la diversité de compétence des tribunaux est ruineuse
pour les sujets du roi, qui sont exposés à quantité de faux frais
pour savoir devant quel juge ils plaideront; que d'im tribunal ils
sont traduits devant un autre; qu'ils sont ainsi obligés d'essuyer
plusieurs jugements et différentes sentences pour des objets qui ne
valent pas souvent les frais qu'ils sont obligés de faire; ([u'enfin
cette multitude de tribunaux, qui occupent toujours m\ nombre
considérable d'otliciers, nuit et préjudicie notablement à la
griculture (sic), aux arts, au commerce, dont ils pourraient s'oc-
cuper utilement;
lx° Remontrent que l'arrondissement des bailliages est si défec-
tueux, si mal ordonné, si basairement (^sic) arrangé, (pi'un citoyen
peut être obligé de faire plusieurs lieues pour plaider devant son
juge, et dont il ne relève point, ce qui ruine le pauvre, ou l'em-
pêche de défendre une cause juste '2^;
5° Remontrent que les frais de justice, causés sans doute par la
multitude des lois et leurs différentes interprétations, ensemble la
longueur des procès et la difficulté d'obtenir jugement, sont des
objets vraiment ruineux pour des citoyens; soit avidité des prati-
ciens, soit mauvaise foi des plaideurs, soit défaut des lois qui ne
''' Le cahier fait aiiiision, fort pro-
bablement, aux édilH d'août 1787 éta-
blissant lu sulivonlion leiritoriale, ([nc
le gouvernement royal avait dû retirer
devant l'opposition des Parlements. Voir
i^ilil piirtaiU siippri-ssioii. des di;ux viiijf-
liènten et quatre sous pour livre du pre-
mier vinfrtièiiif , et établisspinfiiil d'une
xubvcnttun teiTttoridld dans tout le royau-
me. Versailles, août 1787 (dans Isam-
BKBT, XXVlll, n° nM'.i. p. 3()4).
'-' La paroisse de Bivijle pouvait so
plaindre légitimement de l'arrondisse-
ment des bailliages, car elle était,
ainsi que beaucoup d'autres paroisses
de la région, mixte pour la juridiction.
Klle ressortissait à la lois, pour lo lief
du lieu, au bailliage de Valogni's, et
pour celui de Vauville, à celui de Saint-
Sauveur-le-Vicomte. Voir la Carie des
()Ourf(s et paroisses qui relèvent confuse-
ment des bailliages de Valoifnes et de
Samt-Sauveur, i ']<)<>■ ( Arcli. nal. . D iv lus
27, pièce ytj'i.)
120
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
s'expliquent point assez, soit formalités que les juges veulent
observer, les procès ne se jujjent point, ou les sujets sont ruinés
avant qu'ils aient pu obtenir jugement ;
6° Remontrent que l'éloignement du tribunal en dernier ressort
est si considérable dans cette province, qu'il n'y a qu'un petit
nombre de citoyens ricbes et aisés qui osent entreprendre de faire
les frais de solliciter à Rouen d'un arrêt de la Cour, la plupart sont
forcés malgré eux de s'en tenir à une première sentence, n'ayant
pas le moyen d'en faire relever l'irrégularité par le tribunal supé-
rieur : de là vient que le pauvre gémit dans son impuissance,
d'autres crient contre l'oppression du ricbe , d'autres meurent la
haine dans le cœur et recommandent à leurs enfants de venger
l'injustice qu'ils n'ont pu repousser;
7° Remontrent que l'impôt sur le sel pèse grandement sur tous
les ordres du royaume, qu'il est ruineux pour tous et un chacun les
sujets du roi, et principalement la classe des [laboureurs], par la
multitude des commis qui y sont employés, les frais de régies, les
procès et condamnations pécuniaires ou flétrissantes qu'ils occa-
sionnent;
8" Remontrent que dans la plupart des paroisses de la cam-
pagne, ce sont les seigneurs évêques, les abbés, les chapitres qui
possèdent les dîmes que Ton a appelées de tout temps le patrimoine
des pauvres ^^', et que cependant il ne s'y fait en leur faveur aucunes
distribution*^ de la part de ces gros décimateurs sur un revenu si
(') L'obsorvalion du ciiliier doit être
considérée comme localement sans por-
tée. Il n'y avait pas, ainsi que l'obser-
vent en 1790 les oiïiciers mimicipaux,
de ffgros décimateurn à Biville.
Déclaration de l'jgo. Le curé déclare
que «rses dîmes consistent en froment,
seigle, orge, avoine, sarrasin, pois,
vesce, lin, laine, agneaux par corps et
en argent, pommes», et que tr toutes
ces espèces de dîmes se paient à In
di.riètne, suivant l'usage de la paroisse".
Des calculs dans h'sqiiels il entre, basés
sur l'expérience des cinq dernières an-
nées, il suit que la dîme fournit année
commune : /i,3oo gi'rbosde frotncnt fai-
sant 87/1 boisseaux mesuie de Cber-
bourg, 3,3oo d'orge faisant 3oo bois-
seaux, 1,900 d'avoine faisant 110
boisseaux, i95 boisseaux de sarrasin,
900 gerbes de pois verts faisant 1 a bois-
seaux, et i5o gerbes de lin valant 187
livres. Il a 6 agneaux par an, qui, à
3 livres par agneau, font 18 livres, et
pour les nombres rompus, 9 sols par
agneau, ce qui lui fait de 10 à 19 li-
vres. Plus pour les pommes 600 pots
de cidre, qui ne peuvent valoir moins
de 100 livres, «si l'on considère les
frais que l'on est oblige de faire dans
toute la Hague pour se procurer du
cidre et des pommes^. Au total , d'après
une lettre jointe à la déclaration . 3,(568
livres de revenu. 11 n'est pas déclaré
d'aumônes. Les charges sont d'un vi-
caire, une rente de 5o livres au prieuré'
de Saint-Martin-d'Hyenville et ii5 li-
vies de décimes. [Déclar. originale,
ùo novembre 1790, Arch. Manclie, Q*'
iH.)_
li'inventairedes ofliciers mnnicijtaux,
<pii confirme qu'il n'y a aucun biiMi fonds
ni rentes attachés à la cure, ajoute (pi'il
n'existe dans la paroisse aucun aulre
bien ecclésiastique, (lùat des biens nat.,
Cherbourg, Arch. Manche, Q*' 11.)
mVILLE.
121
considérable qu'ils retirent de ces paroisses; et qu'ainsi les pauvres,
qui sont partout en grand nombre, restent à la charge des curés
et des habitants;
^° Remontrent que les déports en Normandie, oîi les seigneurs
évêques jouissent pendant une année entière du revenu d'une cure,
la vacance avenant, soit par mort, démission ou désignation (.siV)^'',
est un usage infiniment préjudiciable à la religion, aux mœurs, à
l'instruction, au soulagement des pauvres, etc. En effet, c'est
un prêtre gagé par l'adjudicataire du revenu du bénéfice qui
est commis pour desservir la paroisse, à l'exclusion du curé mémo
nommé à qui on a interdit toutes fonctions du ministère dans la
paroisse pendant l'année du déport'-^; il est donc permis de sup-
<'^ Lege résignation. — Le droit au
déport en cas de démission ou résigna-
lion du titulaire n'était pas aussi for-
mellement admis que ie cahier semble
le laisser entendre. La jurisprudence
comme la doctrine étaient fort hési-
tantes. Perrière ainsi que Houard ne
prévoient expressément comme donnant
ouverture au déport que le décès du
bénéficiaire ; Bousseau de la Combe ,
Héricourt reconnaissent d'autre part
que l'on doit ici consulter avant tout
les usages, et que «lorsque les évêques
ne sont en possession de jouir du déport
qu'en cas de vacance par mort, il n'y a
point lieu à le prétendre au cas de per-
mutations ou de résignations pures et
simples ou in favoremn. (Héricolrt,
Lois ecclés., p, 65 1.) En ce qui regarde
particulièrement la Normandie, la dis-
sertation de Routier est assez décon-
certante ; il affirme bien d'abord que les
évêques de Normandie sont «d'usage
ancien en possession paisible de jouir
des déports, de quelque manière que ce
soit» , mais ensuite il rapporte plusieurs
arrêts du Parlement de Paris, par
lesquels il a été jugé qu'il n'y a point
lieu à déport en cas de permutation,
four les biens situés en Normandie. «Les
prélats de Normandie doivent, ajoutc-
t-il , prendre garde d'éviter que les
contestations qui peuvent naître sur
cette matière soient portées à Paris.»
(RouTiEn, Prat. héncf., p. 3 16.)
On conviendra qu'il est au moins
suiprenant, si la jurispnuii'nce du Par-
lement de Rouen <''lail à cet égard fa-
vorable aux prétentions des évêques,
([ue Routier, si attentif à tout ce qui
peut les servir, n'ait pas trouvé un arrêt
à opposer à ceux du Parlement de
Paris.
'') En Normandie, lorsqu'il y n^ait
lieu à déport, les bénéficiaires du droit,
évêque et archidiacre, ne recueillaient
pas directement les fruits du bénéfice;
ils les faisaient mettre à l'encan; le plus
fort et dernier enchérisseur était dé-
claré adjudicataire , étant tenu d'ailleurs ,
outre son prix d'adjudication, d'acquit-
ter les charges ordinaires du bénéfice
(réparations, décimes, don gratuit, etc.)
et aussi de faire desservir la cure par
un prêtre qu'il payait. On reprochait
généralement aux fermiers déportuaires
de prendre , comme le dit le cahier, des
desservants «au moindre prix» , sans
s'inquiéter de leurs qualités morales,
certains auteurs disent crûment, de
«mettre la régie des cures au rabais ?5.
(Rousseau de la Combe, Jurisprnd. canon,
et bénéf., v° Déport, p. 1210.)
Il ne parait point, d'ailleurs, quoi
que dise le cahier, que le curé nommé
ait été exclu du service de la paroisse.
Routier nous apprend qu'il était au
contraire, sauf dans les diocèses de
Bayeux, Lisieux et Sées, généralement
préféré. Si le titulaire n'obtenait pas
la desserte , c'est luiiquement parce que ,
mieux pourvu ailleurs, il jugeait insuf-
fisante la somme accordée an déyortuaire ,
qui n'était autre que la pension congrue
de 3oo livres. Routier doit à cet égard
être rectifié lorsque l'on s'occupe des
dernières années du siècle ; écrivant
en 1757, il dit qu'au lieu d'une pension
122 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
poser que ce prêlre n'est pas d'un mérite reconnu, alors plus de
confiance de la part des paroissiens dans ce prêtre qu'ils savent
d'ailleurs n'élrc parmi eux qu'en passant; les assemblées ecclésias-
tiques sont négligées, les sacrements mal administrés, les instruc-
tions, les catéchismes mal dirigés, etc.; de là la religion s'affaiblit;
les mœurs civiles et domestiques dépérissent, et cependant l'adju-
dicateur du déport dévaste les maisons, les jardins, les terres de
la cure pour faire des fonds à payer le prix de son adjudication,
tandis que les pauvres languissent dans leurs misères, sans assis-
tance, puisque tout le monde sait que rien ne leur en est distri-
bué ;
10° Remontrent que, sans examiner les droits des parties, les
garennes, les colombiers, les volières à pigeons sont tellement
multipliés dans cette province, qu'd est impossible d'estinier le
tort que les lapins et les pigeons font aux récoltes des blés, dont
le prix dans les balles est j)resque toujours au-dessus des facultés
du pauvre qui les achète. En effet, les lapins dépouillent les blés
en vert dans tout l'arrondissement qui avoisine la garenne; ils le
coupent quand le blé est monté en tuyaux, ou ils le mangent quand
il est coupé, jusqu'à ce que la gerbe soit enlevée, si le propriétaire
ne fait pas garder sa récolte nuit et jour ; pour se préserver des
pigeons, il faut garder les blés quinze jours et davantage auparavant
qu'ils soient coupés, il faut les garder après qu'ils ont été coupés
jusqu'à ce qu'ils soient en état d'être engrangés. Combien de gens
qui pourraient servir utilement à la société pendant ce temps pré-
cieux parleur travail, et qui ne sont occupés qu'à éloigner d'elle
le dommage que lui causent les pigeons! Cependant il faut que le
pauvre travaille s'il veut vivre; et effectivement il travadle, mais
parce qu'il ne peut rester auprès de son champ , sa moisson est 5
moitié perdue pour lui : ainsi un malheureux qui avait ensemencé
une petite portion de terre en blés hâtifs, qui devaient lui fournir
sa subsistance en attendant la récolte des riches, est le premier qui
se trouve frustré de cette ressource, par deux ou trois volées de
pigeons qui le dépouillent en peu de temps;
1 1" Hemonlrent que d'après les anciennes et nouvelles déclara-
congrue de 3oo livres, le fermier peul dos prêtres coiiiiiiis par les archevêques
no clonner s'il vent au déportuaire que et évoques à la desserte des cures va-
'.îûo livres. Celte observation a cessé canles ou sujettes au droit de déport ne
d'être exacte eu 1789; un ^<fi"t »-p/rtl|/fl pourraient étro fixées au-dessous des
V augtnenlalion df» porlwns coufjrue», en trois cinquièmes de la portion congrue,
date de mai 1763, avait expressément c'est-à-dire de 3oo livres». (HorARD,
spécilii' (art. i5) que «les honoraires Dicl. anal., v° Déport, p. ^73,)
BIVILLE. 123
tions concernant les vingtièmes, l'on a vu se lever des contestations
dispendieuses et funestes entre les seigneurs d'une part et leurs
vassaux de l'autre, les seigneurs refusant de diminuer à leurs vas-
saux les vingtièmes des rentes, que ceux-ci leur doivent pour des
terres qu'ils tiennent d'eux on vassalité; et les vassaux prétendant
de leur côté que les seigneurs doivent leur en faire déduction,
puisqu'ils payent les vingtièmes comme si leurs biens n'avaient pas
été grevés de rentes seigneuriales'^^. Ces contestations ont imposé aux
pauvres la loi de payer et de se taire, les riches ont plaidé et ont
irrité leur seigneur contre leurs paroissiens; et de là le mal qui!
en est résulté, injustice envers le pauvre, animosité et ressenti-
ment envers le reste des habitants.
Toutes lesquelles remontrances et doléances ont été ainsi rédi-
gées et arrêtées par nous susdits habitants de Biville, et remises à
nosdits députés ci-dessus dénommés, pour les porter à l'assembliM'
du bailliage de Valognes, et là y être rédigées en un cahier commun
avec celles des autres communautés du même bailliage. Et ensuite
reportées à l'assemblée des trois Etats du seize du présent mois à
Coutances, et enfin aux Etals généraux pour y être fait droit, (le
que nous avons signé cedit jour et an que dessus.
A. Renel, R. Bovv, a. Dkquilbec, Jean Di:spi'.ks, Moulin,
G. TouLonnE, SicoNNE, Louis Sanson, Jean Gaiipentier,
Jean-Gharle KAiuiE, Antoine u'Equilbec, Jean-Louis
d'Ëquilbeg, Charles Deqlilbec, Pierre Benoist, Fran-
çois Le Canu, C. Henry, syndic; Charles Le Makchanu,
Jean Le Marchand, P. du Moulin, F. Frigou, Bon
GuÉRAUD, P. COSTEL, T. HaMEL,A. PoSTEL , G. MoULIN.
"' Sur la question do la dédnclion '7.9" pour ta paroisse de Bivillf. Il
dos rentes dans le payeuH ni des vinjj- était dû au domaine de Valognes '^ liois-
lièmes, voir la note sous le cahier de seaux d'avoine et la pots mesure df
Dangy, article 99 (an t. I. p. 3oo). — 18 pots, est. 6 1. /i s. 1 1 d. (Ardi.
Nons n'avons pas VElat tics renies de Manche, A 336.5. )
\-2h BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
BRETTEVILLE".
1. Procrs-vf.rbal d'assemblée.
(Ms. Archives dr la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, H.
pièce non cotée. Orijjinal sifjné. Inédit. )
Analyse .-(formule imprimée, dont les blancs seuls ont éié remplis). —
Date de l'assemblée : 8 mars. — Comparants (8) : Clément Leroux, Jullien
Gibert, Jean Hervieux, Etienne Gibert, Thomas Le Brettevillois , Jacques Le
hrettevillois, Robert Germain, si/ndic ; Jean Pinabel, greffier. — Nombre de
feux : iio'^'. — Publication : rie i" mars, par M. Laine, vicaire^. — Dé-
putés : Etienne Gibert; Jacques Le Brettevillois; Thomas Le Brettevillois.
— Signatures (i8): Jacques Le Brettevillois; E. Gibert; Bon Liot; Jean
Pinabkl: Jean-Baptiste Liot; Jean Rodxel; J. -Louis Mesnage; Jean Liot; An-
toine Le Tard; Bon-François Rouxel; Jean Le Hkrissier: Germain Hardel;
Jean Roger ; Joseph Roger ; Jacques Lyot, Jean Lecanu : J. Robert Germain :
J. Pinabel.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives municipales de Hretteville. Original siff né. Inédit^'K)
(^allier de doléances, plaintes el remontrances de V ordre du
tiers étal de la paroisse de Brelteville, dressé en l'assemblée
dudit ordre.
Aujourd'hui 8* jour de mars, au lieu des assemblées de ladite
paroisse, issue de la messe paroissiale, au son de la principale
cloche, pour satisfaire à la Lettre du roi du q/i janvier dernier et
au règlement y annexé, et à l'ordonnance de M. le lieutenant
général du bailliage de Valognes, en date du 17 février dernier,
concernant les PJlats généraux du royaume'^^, pour être portée par
les députés qui vont ci-après être nommés, à l'assemblée du général
du tiers état du bailliage de Valognes fixée par l'écrit annoncé ci-
dessus au g de ce mois, devant M. le lieutenant général, en pré-
sence de M. le procureur du roi.
i^es habitants de cette paroisse désirent et demandent :
1" Que les Etats généraux soient périodiques et de cinq ans en
cinq ans;
'"' Arruiuiissciiicul de (ilicrliourf;, <') La copio de celte pièce nous a été
canton irOcleville. fournie par M. A. Gautier, instituteur
^'^> Mouvement en 17X7 : N. ao, à BretteviUo.
M. 6, D. 11. — Population actuelle : '*' Un exemplaire de cette ordonnance
/jSa hal>ilants. estconsené. Anii. deCherbourjf, AA fi'i.
HRETTEVILLE.
125
-a" Que les Etals provinciaux soient rétablis et rassemblés tous
les ans à Lisieux*^', et qu'à ces assemblées le tiers état ait un
nombre égal de voix à ces deux autres ordres, et que les délibéra-
tions se prennent par tête et non par ordre;
3" Que les reconstructions et réparations des presbytères soient
à la charge des gros décimateurs et qu'il n'j ait plus de déport '-';
li° Que toutes les exemptions soient supprimées, que tous les
propriétaires soient imposés, sans distinctions de rang et d'ordre;
5" Que les impôts soient simplifiés, de manière à facditer la
perception '^^ ;
6° Que les trésoriers généraux et receveurs des tailles soient
supprimés;
y" Que l'on supprime les salines à petit sel, à cause de la
rareté des bois, qui en font une dépense considérable, le gros sel
étant plus que suffisant pour la dépense du royaume^'';
(') L'indication de Lisieux pour siège
des futurs Etats provinciaux ne doit pas
surprendre outre mesure. La ville de
Lisieux avait été mise en évidence
depuis la création des assemblées pro-
vinciales, par le choix qu'en avait fait
pour ses séances l'assemblée de Moyenne-
Normandie. Outre les avantages de sa
situation centrale, on considérait aussi
que les prétenlions rivales de Caon et
de Rouen se trouveraient df la sorte dé-
partagées, ce qui n'était pas en 1789
une question de mince importance.
L'assemblée d'élection de Valognes
avait formellement exprimé, l'année
précédente, le vœu : ffQue les Etats
provinciaux auront leur séance dans
une ville située à peu près au centre
de la province, comme Lisirtix, et qu'il
y sera établi une commission intermé-
diaire qui fera connaître et exécuter les
arrêtés des Ktats par mie correspon-
dance suivie avec les assemblées de dé-
partement ou leurs bureaux intermé-
diaires». {Ass. d'élrcl., Valognes, rap-
port du Bureau du Rien public, s. du
sxjoct. 17S8, r 08.)
'-* La communauté de Brctteviiie
avait, sembic-t-il, à ce moment, des
démêlés avec son curé au sujet du pres-
bytère. [Arrêt du Conseil autorisant les
habitants de Bretteville à s'imposer d'une
somme de 5j 1 l. // s. 5 d. pour frais de
procédure [relatif» à leur preslnjtère\,
0 sept. J7S9. Arcb. Calvados, C i3a6.)
L'inventaire des officiers municipaux
observe en 1790 que rtles murs sont
fort vieuxn, et que ledit sieur curé a
reçu des béritiers de son prédécesseur,
cfpour perfection des réparations do la
basse-cour-' , une somme de 5oo li\res.
{Etat des biens nationaux, (jherbourg ,
Arcb. Manche, Q'h 1.)
('' Impositions de Brelleville poiir
1789 : taille, 1,96^ 1. 10 s.; ace,
83i 1.; cap., 819 1.; corvée, 4ao 1. 1 s.
5 d. ; vingt., i,356 I. .3 s. lod. ; terr.,
ia8 1.; bât., /i3 I. Au total, ^),8()i I.
i5 s. 3 d.
Lignes : 107, dont 83 propriétaires
exploitants (pour 1,216 l.)eta/4 fermiers
(pour /i5i 1.). — Privilégiés : le curé
M* Jacques Dupraël (revenu, 000 I.);
pour la noblesse, le seigneur Claude-
Marie comte de Rricqueville(nou résid.,
et messire Guillaume-Antoine Pontavice
de Bretefez, noble non possédant fief
(c. n., 00 I.), et pour le tiers état une
brigade des traites et gabelles, compre-
nant brigadier, sous-brigadier et trois
gardes.
(*' Cf. le cahier de la ville de Cai-en-
lan , art. i 6 (au t. I, p. 717 et la noie).
Les paroisses de l'élection de Valognes
paraissent avoir été, aussi bien que celles
de l'élection de Cnrentan, très partagées
sur la question du maintien des salines
et du ttsel blanc». Voir les vœux con-
traires de Rric(|ueville-sur-Mer, art. It ,
et de l'Assemblée préliminaire de (-a-
12G
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
8" Que l'impôt ne puisse être augmenté suns le consentement
des Etats généraux et qu'il n'y ait aucun emprunt sans les consulter;
(j" Que les lois civiles et criminelles soient refondues, et que
chaque loi soit conçue en termes clairs et précis ;
1 o" Que les contrôleurs soient soumis à la juridiction du juge
ordinaire ;
1 1" Que le citoyen soit désormais à l'abri des vexations des
commis de toutes espèces qui chaque jour le tourmentent; que
l'on ne voie point une garnison militaire''^ chez un pauvre cultiva-
teur, qui par ce moyen est écrasé de frais;
1 9" Qu'il soit dans chaque canton établi des hôpitaux avec les
revenus des couvents aujourd'hui sans moines ^^^, lesquels seront
dirigés par les Etats de la province ;
1 3" Que les gros décimateurs soient asservis à distribuer pu-
bliquement ou faire distribuer par leurs fermiers une aumône
déterminée et fixée dans les paroisses où ils perçoivent leurs
dîmes '^^ ;
renlan, art. i5 (au tome 1, p. 3 a 5,
769)-
('> VA. les caliiers de Morsalines,
arf. 9 ; de l'ierville , art. 8 , et la noie
!*0U8 le premier texte {infrà, p. 3f)4).
'^' Le vœu du cahier doit être regardé
comme d'intérêt général ; H n'existait en
eiïet à Bretteville d'autre bien ecclésias-
tique que la cure, consistant, d'après
les officiers municipaux , en maison ma-
nable, jardin potager de 8 perches,
petit pré de aS, cour de 8 à 10, avec
deux pièces d'aumône, d'étendue non
portée (le tableau dressé au district leur
donne postérieurement 8 vergées en-
semble), sur lesquelles était bAlie «une
petite maison d'école, pour remplacer
une chapelle dédiée à saint Martin».
Rente» ecclésiastiques : le trésor et
obiliers, 26 redevances faisant ensem-
ble 68 pots de froment et aot I. 8 s.
8 d. en argent. lies rentes laïques
étaient, d'après l'inventaire, porlées sur
une feuille^anneve, (jui ne s'est pas re-
trouvée. {État des hiens nat., Cherliouvjr ,
Arch. Manche, Q'" 11.)
Sur un revenu paroissial imposable
de 9,55o livres, les biens du clergé
sont portés pour 3,809 livres. (Arcli.
Calvados, C 6519.)
(*' Cf. le cahier d'Aumeville-Lestre ,
art. 1^1 {supra, p. 96, et la note).
— La part prélevée par les gros dé-
cimateurs à Bretteville était assez mi-
nime : l'abbaye de Cherbourg, qui
avait le patronage, ne participait pas
aux dîmes; seul le chapitre de Cou-
tances recueillait le cinquième des
grosses dîmes; tout le reste, avec les
menues, appartenait au curé.
Voici la déclaration de ij[fO :
ff J'ay soussigné , curé de la paroisse de
Bretteville, certifie à MM. les adminis-
trateurs du district de Cherbourg, que
mon bénéfice consiste en ce qui suit,
savoir :
1" En un presbilaire, grange, éta-
bles, pressoir, écurie, cellier, boulan-
garie, charlrerie et hangars avec un jar-
din potager contenant 8 è 10 perches,
et un pré de la conlejiance de 3o per-
ches ou viron, le tout attenant auxdits
bôtiments-,
a" En deux pièces de terre d'obi-
lerie, nommées l'une l' Aumône, du
contient de 7 vergées à peu près, très
mauvais fonds, et l'autre nommée le clos
Sniiit-Marliii , terre labourable, conte-
nant 6 vergées el demie environ ;
•T Dan'^ la perception de toutes les
(limes, qui se consistent en l'espère de
tous grains, pommes, lins, chanvre,
agneaux, laine, i\ l'exception du cin-
ipiième des grosses dîmes appartennul
au chapitre de Coiitancesr
Les([uelle'3 dîmes et revenus j'eslinie
BRETTEVILLK.
127
i/i" Que l'on supprime de même les bureaux des finances,
les chambres souveraines pour connaître de la contrebande à
main armée , les greniers à sel ;
1 5° Que le mauvais état des chemins et surlont celui de com-
munication du Val de (lères à (iherbourg''^ occasionne le dévaste-
ment de nos près, herbages et terres labourables, dans les([uelles
chaque voyageur passe, et particulièrement les travailleurs (|ui
vont au Bec(|uet. Si on ne rétablit pas ces chemins et ([u'ils ne
soient pas tenus en bon état, nous sommes dans l'impossibilité de
pouvoir payer les impôts. Et que les sommes destinées à la confec-
tion ou réparation des grandes routes soient employées dans le
canton où elles sont levées pour ces chemins ;
1 6° Que la marche de la procédure soit simplifiée;
1 7° De prendre les moyens pour que les travaux de Cherbourg
fassent moins de tort à la griculture (.sîV); de pauvres fermiers
qui ont loué des terres à un très haut taux et ne trouvent des
domestiques qu'à un prix exorbitant, et font continuellement leurs
volontés, et menacent de s'en aller aux travaux publics. La masse
des laboureurs, qui est la plus utile de l'Etat, sera bientôt la plus
malheureuse. Nous supplions donc Sa Majesté d'ordonner que les
domestiques qui se sont engagés pour un an soient obligés à resicr
l'année entière chez leurs maîtres, à moins (jue ce ne soit jmiir
des raisons indispensables^'^';
valoir annuellement, année portant l'au-
tre, la somme do i3,ooo livres, venant
franchement et quiltenient nettes entre
mes mains, toutes charges quelconques
payées, lesquelles charges consistent à
la charge d'un vicaire, réparations, dé-
cimes et toutes autres impositions. Ce
que je certifie véritahlo dans louf son
contenu, le a décembre 1790.
DuPRAËT, curé de Brelteville.rt
{Déclar. originale, Arcli. Manrhu , Q''"' 18.)
La part de dîmes du chapitre est à
la même date alFermée par 33o livres,
pot-de-vin et entrelien, au total 3^7 I.
3 s. 8 d. {Déclar. Coiitancox n° 8t,
f" 87; l'état des biens nat. dit seule-
ment, en chitTres ronds, .'{00 livres).
*■' Sur ce chemin, voir le cahier du
Theil, art. 31 et la note (»»/»«, p. 6()i).
Le procès-verbal de rassemliléo de Va-
lognes se plaint aussi amèrement de
l'état des chemins du Val-de-(;ères.
«Que des chemins de traverse, que des
ateliers de charité, observe-t-il , seraient
bien appliqués dans ces avenues à la
mer. Les ferres du Val-de-Cère sont si
compactes que pour les diviser elles ont
besoin du sable de mer.« (Astemblée de
Valognes, loc. cit.,!^ Sr)".)
'') Les obligations des domosti(iues
envers leurs maîtres au cas de résiliation
du contrat de louage, maintes fois ré-
glementées au moyen âge (Ordonn. de
François l"', juin i5io; de Charles 1\ ,
21 février 1 ^(iB, etc.), étaient régies eu
derniei' lieu par VOrdniuinnce de police
concernant le.i doinesliques, du 0 novem-
bre IJjS (dans IsAMBEBT, XXV, .'i'i8 ,
n" 97a). Les dispositions de cette or-
donnance étaient fort peu rigoureuses;
elle obligeait seidement (art. î>, ) les
domestiques h j)révenir huit jours aupa-
ra\nnt de quitter leurs maîtres. Mais en
Normandie les usages, consacrés par des
arrêts non abrogés, semble-t-il, an Par-
lement étaient beaucoup plus exigeants.
H était défendu à tous serviteurs «de
128
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
18" D'ordonner que' dans les répartitions générales on aura
égard aux paroisses bordant la mer, lesquelles dans les tempêtes
et les grandes mers sont exposées à des dégradations qui causeiit
aux habitants des dommages considérables. Quant au varech qui
vient à la côte par le mauvais temps, il peut être recueilli par tout
le monde, mais celui qui croît sur les rochers qui représentent nos
terres enlevées par la mer, il appartient au seigneur et aux habi-
tants de la paroisse, qui le peuvent prendre dans le temps fixé et
déterminé pour le recueillir'^^.
Fait et arrêté double, en pleine assemblée, les présents faisant
fort pour les absents, ce huitième jour de mars 1789.
Jean-Baptiste Liot, Jacques Lebuettevillois, Jean Rouxel,
Jean Liot. Jean Pinabel, Germain Hardel, E. Gibeht,
Jean le Hérissier, Thomas Lebrlttevillois, Bon-
François Rouxel, Jean Hervieu, Antoine Letard,
Robert Germain, Joseph Ro(;er, Bon Liot, Jean
Roger, Jacques Lyot, Jean Le(;ainii.
laisser les maîtres et maîtresses pour
aller chez d'autres, sans le gré ou con-
sentement desdits maîtres et maîtresses,
ou pour causes légitimesîi; défendu pa-
reillement à toutes personnes «de rece-
voir un serviteur sortant d'une maison ,
qu'ils ne se soient enquis de la cause
de sa sortie, ou qu'ils n'en aient certi-
ficat par écrit, le tout à peine de 3oo
livres d'amenden. (HouAni), Dict. atial.,
\° Domestiques, II, p. 556.) La situa-
lion spéciale de notre texte était expres-
sément prévue : wOrdonne en outre,
disait un arrêt, que les serviteurs et
valets qui ont accoutumé de se louer à
temps à certain prix seront tenus de
servir l'anuée entière, s'il plaît à leurs
maîtres ; à moins qu'ils n'eussent raison
et occasion légitime de se retirer plus
tôt; et pareillement que ceux qui se
seront loués pour un ouvrage à faire,
ne se pourront retirer avant l'ouvrage
fait, sinon du gré de ceux (|ui les auront
employés, ou pour occasion légitune.'^
(Arrêt du Parlement qui réitère ce (jui
est porté à l'arrêt de la cour du g juillet
précédent au sujet du louage, salaire
des ouvriers et gage des domestiques,
a 6 juin 1733, dans Recueil des édits,
t. VI, p. 383.)
Les dispositions de cet arrêt étant
toujours en vigueur en 1789, il ne
paraît pas exact de dire que les culti-
vateurs étaient juridiquement désarmés
vis-à-vis de ceux de leurs ouvriers qui
les abandonnaient pour aller aux tra-
vaux de Cherbourg; il resterait à savoir
cependant si en fait, à l'égard des Ira-
vaur du mi, on ne s'était pas départi
des règles du droit commun. (Cf. le
cabicr de Valognes, art. 3.^, supra,
p. /.o.)
('' Sur la cueillette du ffvarecb de
rocher?5 et les droits des riverains, voir
les notes dans le cahier de Saint-Malo-
de-la-Lande, art. 3 (au t. I, p. 565-
566). La question était, à nreltcvillc,
particulièrement intéressante. Le Mcm.
xlat. de ij-it décrit ainsi la paroisse :
"Bretleville, seigneur M. de Brirque-
ville, 38o acres de terre en labour et
herbage de bon fonds; 3o vergées de
pré. Landes, montagnes et rochers,
320 vergées?? (f" 19).
BREUVILLE.
129
BREUVILLE
(1)
1. Procès-verral d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série U, liasse Cahiers de Valogiies, 11.
pièce non cotée. Ori{jinal si{[né. Inédit.]
Analyse : (formule du modèle imprimé général)'. — Date de rassemblée :
4 mars. — f Devant nous, Vincent Mariage, avocat an Parlement, bailli juge
du lieu, assisté en tant que besoin est de Guillaume-Jean-François Denis,
notre greffier ordinaire t ("^'. — Comparants ( i o ) : Pierre Martin ; Louis Jeannel :
(" Arrondissement de Valognes, can-
ton de Bricquebec.
t*) L'assemblée de la paroisse est
pr/sidée, comme on voit, par le juge
srigneurial ; c'était l'applicalinn de Tar-
ticle a.'j du règlement du a'i janvier,
(pu avait disposé sans distinction des
juges royaux ou seigneuriaux :
trArt. 95. Les paroisses el commu-
nautés des bourgs, ainsi que les villes
non comprises dans l'état annexé au
présent règlement, s'assembleront dans
le lieu ordinaire des assemblées et de-
vant le jnge du lieu, ou en son absence
devant tout autre officier public; à
la(|uelle assemblée auront droit d'assis-
ter, etc. . . . 57 (IsAMBERT, XWIII, 6ii,
n° 95/i/i.)
Le lecteur retrouvera la présence du
juge Vincent Mariage dans de nombreux
procès-verbaux du ressort secondaire de
Valognes. La baute-justice dont il était
le bailli était relie de la baronnie de
Bricquebec, appartenant en 1789 à
.M. de xMontmorency. Le ressort de cette
liaute-juslici;, t l'une des plus anciennes
et des plus étendues du royaume-', ainsi
([ue s'exprime un Mémoire des olllciers
en 1787, s'étendait sur plus de 63 pa-
roisses, dont 17 seulement sont dites
(^dépendre entièrement^ , i3 relèvent
"en la plus grande partie^' et 33 r.vn
moindz'e parties, sauf encore |ilusieurs
villages et hameaux situés en d'autres
élection-. ( Mémoire des ojliciers de la
haute-justice de Bricquebec au roi, f/'^"/,
Arcli. Calvados, C (J198.)
Le linut-justicier de Bric([uebec n'a
point, comme on pense bien, suili à
présider seul toutes ces assemblées ; il
figure cependant dans les prorès-ver-
baux de i5 communautés, savoir : Bric-
quebec, Baubigny, Brcu ville, Magne-
ville, les Perqiies, Pierreville, Quettetot,
le Bozel, Sénoviile, Sotteville, Surtain-
ville, Saint-Germain-le-Gaillard, Saint-
Martin-le-Hébert, Saint -Paul-des- Sa-
blons et le Vrétot. Ce sont en général
les paroisses portées au Mémoire comme
relevant entièrement de la haute justice:
pourtant il reste encore plusieurs pa-
roisses de juridiction pleine (Auderviile ,
Canville, le Homme, Mesnil-au-\ al ,
IJrville), où, vraisemblablement à cause
de la distance, le sieur Vincent Ma-
riage Ji'a point paru, - — tandis qu'au
rebours, à raison de la proximité sans
doute, nous le trouvons présidant les
assemblées de Pierreville, Quettetot,
Sotteville et la présente réunion <le
Breuville, qui ne dépendaient qu'en
partie de la haute-justice.
La présence du haut-justicier comme
président a eu sur la rédaction des
cahiers une influence qu'il est néces-
saire de noter dès à présent. Les cahiers
des connnunaiités précitées ont entre
eux |)Our la pluj)art un air de famille,
soit que les rédacteurs se soient textuel-
loment copiés (type du cahier de Bric-
quebec), soit qu'ils aient plus ou moins
remanié en la lormo le modèle qui leur
était olTcrl (cahiers du Vr(''lot,des Per-
ques, etc.). Les communautés n'ont
d'ailleurs pas toujours accepté l'ingé-
rence (lu bailli président, ni admis sans
protester qu'on leur dictât leur cahier.
Le présent cahier de Breuville, par
exeujple, est entièrement original, et la
rédaction de l'article i" tout parliculiè-
130
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Jean Tesson; Jean Bonnissent; Pierre Bounissent; Pierre Le Sauvage; Jean
Failières; Jean-François Delaunay; Jean Hébert; Charles Héberl; Jean Asse;
Jean Tesson de La Roque; Thomas Bonnissent de Bellefontaine : Pierre Pic-
quenot; Jean-Nicolas Jouidan ; Jacques Tiphagne. — Nombre de feux :9o'''.
— Publication : i" mars, par M' Benouf, prêtre vicaire. — Dépulos :
Pierre Map.tin; Pierre Bonnissent des Longchamps. — Signatures (18):
J. Bonnissent; Pierre Martin; P. Bonnissent; P. Le Sauvage: J. Tesson: J.-N.
Jocrdan; Louis Jeannet; J.-F. Délai nav: J. Bonnissent: J. Hébert; J. Lamv;
Jean Asse; G. Hébert; P. Piqdenot; Jean-Fr. Tesson; J. Tvphagne, Mariage,
juge du lieu, Denis.
2. Cahii'R de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. ci, liasse Cahiers de Valognes, II,
pièce non cotée. Original signé. Inédit.)
Cahier des doléances, 'plaintes el remontrances , fait en rassemblée
générale de la communauté de Dreuville, le à mars i']S(),
par les soussignés, habitants audit lieu, pour être mis aux
mains de ceux qui vont être nommés députés dans le procès-
verbal de nomination, afin de le porter en l'assemblée du tiers
état qui se tiendra le lundi f) mars prochain, huit heures du
matin, au bailliage de Valognes, suivant l'ordonnance de
Monsieur le lieutenant général dudit lieu , e7i date du ly fé-
vrier ij8g^^\
Art. 1". Election des représentantH. — Il est très certain que ni
le clergé, ni la noblesse ne choisiront aucun membre du tiers état
pour leurs représentants. Celui-ci doit donc également avoir la
plus grande attention à ne choisir les siens que parmi ceux de son
ordre; ainsi nos députés insisteront fortement à en faire exckire
tous ecclésiastiques, nobles, anoblis, aussi bien que tous ceux
qui, quoique membres du tiers état, jouissent par leurs charges
ou emplois des privilèges de la noblesse, et généralement aussi
roment ilémontrc que le liaut-jiisticier
président n'y a nullement été écouté.
Dans d'autres paroisses, la résistance
s'est traduite par une protestation après
l'assemblée , qui a conduit à la tenue
d'une nouvelle assemblée;, et à la rédac-
tion d'un nouveau cahier. (Voir le
cahier de Pierreville , injrà , p. /i5o , el la
note. )
Des dillicultés semblables se sont
produites pour la présence du lieute-
nant général criminel Heurlevent de la
Haulle, aux assemblées des paroisses du
Vice! et de Valcanville {i"J'rà, p. l)()4
et p. 7o5).
(') Population en 1770 (d'après Ex-
pilly) : 5o9 habitants. — Mouvement
(en 1787): N. 10, M. '1, I). o,._ Po-
pulation actuelle : 3(ii habitants.
'-' Ordonnance de M. le lieutenant-
général du bailliage de \ alignes, du
1 y février 1 7S9. A Cherbourg, di^ l'impri-
merie Clamorgan, imprimeur libraire,
1780, 8 pages in-/i°. (Exemplaire aux
Archives municipales de Cherbourg,
AA 64.)
BREUVIIJ.E.
131
tous ceux qui, ;i raison de quelque oilice, seraient dans une sorte
de dépendance des seigneurs ecclésiastiques ou laïcs, tels que
leurs fermiers, agents receveurs, ou autres de cette nature; ainsi
que les juges hauts-justiciers, procureurs fiscaux et notaires,
comme aussi tous ceux (jui occupent quelque charge de finance
ou d'administration publique".
Ils recommanderont très expressément à ceux de leur ordre
nommés pour représentants aux Etats généraux les points suiFi-
sants qu'ils s'efforceront de tout leur pouvoir de faire insérer dans
les cahiers d'instruction qui leur seront donnés.
Art. 2. Impôt. — L'impôt et l'injustice révoltante de sa répar-
(•' Uu faclum fort lu à la fin de l'an-
née préoidentc dans la provincp avait,
dans une forme très voisine, répandu
les idées qu'exprime le caliier, et l'ar-
ticle i" semble bien en être inspiré :
(fil n'y a nulle apparence, écrivait
l'auteur de cet opuscule, que lo clergé
ni la noblesse prennent leurs représen-
tants dans le tiers état; il n'y aurait
donc que celui-ci qu'on pût inviter à
prendre les siens dans les deux pre-
miers ordres ; mais celte espèce de pro-
tection qu'il chercherait ailleurs (pve
dans ses droits, serait en quelque ma-
nière un aveu d'inégalité qui ne sied
pas dans ces premiers instants où l'éga-
lité est réclamée . . . Les personnes
exclues par les demandes du tiers étal
sont les hommes en place, les personnes
chargées des recouvrements des deniers
royaux, les juges des seigneurs, leurs
otficiers et leurs procureurs, les fer-
miers des seigneurs et du clergé, ainsi
(|ue leurs cautions. t {Prenez-y garde,
ou Avis à toutes les assemblées d'élections,
8 des Exclusions, dans Hu>i>k.vu , Elec-
tions, p. 809-3 1 1.)
L'exclusion des «anoblis-i et des rr per-
sonnes jouissant par leurs charges des
privilèges de la noblesse -i , que le pré-
sent cahier ajoute à l'exemple d'un autre
factum, le Mémoire des corporations et
communautés du tiers état di; Rouen ,
3o novembre 17SS [Ibidem, p. 176),
visait directement les magistrats royaux
des bailliages, dont certains avaient la
noblesse au moins personnelle. Les ofii-
cicrs du siège de Valognes avaient pro-
testé fort vivement contre celte exclu-
sion : tr Songez, Messieurs, que vous
êtes compris dans cette honteuse pros-
cription , pin'squ'elle enveloppe presque
toute la magistrature du royaume. Ainsi
on s'eiloroe de soulever le tiers étal
contre ses plus ardents défenseurs :
ainsi la magistrature serait avilie, et
pour être magistrat, il faudrait renoncer
au plus beau titre de ciloyen. Méfiez-
vous, disaient-ils pour finir, et que le
peuple se défie de ces hommes ambi-
tieux qui n'aspirent en secret à le re-
présenter que pour le mieux trahir;
mais dans ces moments de crise, appelez
d'abord auprès de vous la savante société
de jurisconsultes qui composent votre
barreau ; leurs lumières ne peuvent vous
élre qu'infiniment utiles. î5 (Cité par Le-
CACUEux, op. cit., p. aS.j.)-
Les insinuations des au teiirsde facturas
contre les gens de robe furent d'ailleurs
peu écoutées en Colenlin; la proportion
des gens de robe fut considérable dans
les dépntations, sinon dans les assem-
blées primaires, du moins dans les
assemblées des bailliages, et elle alla
sans cesse croissant jusqu'à l'assemblée
générale de Cou tances. On nous per-
mettra de renvoyer, à cet égard , à la
notice que nous avons fait paraître sur
La représentation des professions aiur
assemblées graduelles du tiers état du
bailliage de Cotentin (dans Comptes
rendus de l'Association française pour
l'avancement des sciences, congrès de
Cherbourg, igoS, p. loG'i à 108/1).
Pour la présence dans lesdéputalious
des privilégiés propremi'nl dits, nobles
et ecclésiastiques, voir l:i note sous le
procès-verbal de rassemblée prélimi-
naire du bailliage, inj'rà. p. 7 'ili.
9-
Vi-2
BAILLIACJE SEGONDAIIŒ DE VALOGNES.
lilluu est un des griefs qu'il importe le plus au tiers état de faire
redresser, puisque, outre le poids accablant de ceux qu'il supporte
seul, il est encore extraordinairement lésé dans la répartition de
ceux qui lui sont communs avec les autres ordres '^l
Les représentants du tiers état ne doivent donc rien omettre
pour ffiire cesser cet abus oppressif, en insistant fortement sur la
suppression totale des impôts qui lui sont propres, et leur conver-
sion en un autre impôt réparti également sur tous les ordres sans
distinction.
Mais comme les différentes (dasses de privilégiés ne manque-
ront pas de se réunir pour maintenir autant que possible leurs
privilèges abusifs, — s'il n'est pas possible de parvenir à une sup-
pression totale, ils doivent du moins solliciter vivement la limita-
tion la plus étroite de ces prétendus privilèges, et demander une
(iiiniimtioii considérable sur la taille et ses accessoires, sauf, si les
besoins de l'Etat l'exigent, à suppléer à cette réduction par un
autre impôt commun à tous les ordres.
AiiT. 3. La corvée. — L'impôt représentatif de la corvée pour la
confection et entretien des routes ne doit point sans doute, comme
il a été pratiqué jusqu'ici, être porté sur le tiers état seul. Ce sont
les grand.^ propriétaires qui profitent le plus en toutes manières des
routes; les seules lumières de la raison et de l'équité naturelle
dictent assez (ju'ils doivent donc contribuer à leur confection et
('•* Les oHicicrs iniinicipaux de Valo-
{{iKïs lais;iient l'année j)ri''cédente une
remarque semblable dans leur adresse
au roi : ce Dans Télat actuel, écrivaient-
ils, les impôts ne portent pas tous de
ia même manière sur toutes les classes
de citoyens. Les deux premiers ordres
ont des privilèges, des exemptions dont
le tiers état ne jouit pas. Ce dernier
( si li> plus nombreux, et celui qui j)aie
I'.' plus. 7) [Extrait du registre des déli-
(jcralions de l'hôlcl de ville de Valognes,
3 novembre ij88, Arcli. nat. , lia 35,
i. 70.) _
Impositions de Breuville pour 1789 :
taille, 820 1.-, ace, o36 1. ; cap., 53i 1. ;
corvée, 279!. 8s. 8 d. ; vingt., 837 1.
8 s. 5 d.; lerr. , 70 I.: bât., a '1 1. Au
total, 3,080 1. 17 s. 1 d.
Lignes: 100, dont gn propriétaires
exploitants (pour 91 7 1. 1 7 s. 6 d.) el
8 fermiers (pour 5a 1. 5 s.). — Privilé-
giés : pour le clergé , le curé M' Laurent
(jallis, et pour la noblesse, le seigneur
Louis-François Dubérissier (non résid.).
Biens des Phivilégiks. — 11 n'est
rclové à VElal des biens nalionaux d'au-
tre bien ecclésiastique que la cure, con-
sistant en maison presbytérale, bâtiments
d'exploitation et k vergées 1 '2 de terre
(non est.). Aucune partie de la paroisse
ne relève du domaine ni do fiels ecclé-
siastiques, de l'avis des officiers muni-
cipaux ; on trouve pourtant une décla-
ration de 9 boisseaux de froment mesure
de 12 pots, due au domaine par le
sieur Louis Blancliemain, qui déclare
payer cette rente crsans possi'der aucun
fonds et s.ms savoir pourquoi, et de-
mande qu'on lui justifie des titresT).
(Arch. A'Ianche,Q4'ilJ.)
Les contrôleurs des vingtièmes esti-
ment en 1787 à 1,800 livres seulement
l'ensemble des revenus ecclésiastiques
lie la paroisse. (Archives Calvados,
C 6.019.)
BREUVILLE.
133
entretien, à raison de leurs propriétés. C'est ce cjiie nos députes
feront soigneusement observer.
Ils doivent aussi ijisister fortement pour que tous les impôts à
venir,quels que soient leur objet et leur détermination, deviennent
une charge commune à tous les citoyens de tous les ordres sans
distinction; qu'aucun ne puisse avoir lieu que pour un temps
limité, et d'une assemblée nationale à l'autre tout au plus; et que
le terme expiré il cesse de pouvoir être levé de nouveau sans pou-
voir être prorogé, sous aucun prétexte que ce soit, sans le consente-
ment préalable de la nation assemblée.
Enfin que dans l'établissement des impôts l'on préfère toujours
les moins onéreux aux peuples et les moins préjudiciables au progrès
de l'agriculture, en les portant de pn^tV'rence sur des objets de
luxe et de frivolité^'l
Art. ^i. Etals de Normandie. — Mais ce serait un faible avantage
pour le tiers état d'obtenir les points ci-dessus, si l'on maintenait
l'ancienne forme de répartition et surtout celle usitée jusqu'ici pour
le dixième; et les seigneurs sauraient bientôt le leur rendre illu-
soire, en se faisant par leur crédit décharger de la majeure partie
de cet impôt, pour le rejeter presque en entier sur le tiers état.
C'est un très grand inconvénient, auquel on ne peut efhcacemerl
remédier que par une nouvelle forme d'administration, ([ui seuh'
peut rendre cet arrangement stable et durable.
Pour cet efTet, nos représentants solliciteront vivement de la
bonté et de la justice du roi le rétablissement des anciens Etats
particuliers de la province de Normandie, formés à peu près sur le
plan adopté récemment par la province de Dauphiné^-^, lesquels
Etats seraient chargés des ditlérentes branches de l'administration
relatives à la province, et notamment du soin de répartir tous les
impôts quelconques entre les ditlérentes communautés ({ui la com-
'" Cf. le cahier de Bri((|(ictK'C,
art. 2 1 et 93 {infrà, p. 1/18). Ci-rlains
passages du présent caliier trahissent
un emprunt direct.
('' La com|)osition des futurs Klats
provinciaux trsur le modèle des Ktals du
Dauphinéi avait été deniandéi; par les
olliciers municipaux de Valognos. dans
leur adresse précitée. Une citation fera
comprendre ce que l'on entendait par
là : T|,eclerjTé, avaient-ils remarqué, le
clorgi' qui jouit de tous les privilèges de
la nohiesse, mais ([ui est moins nom-
hreu\, le clerffé (pii a une forme d'iin-
posilion particulière pour lui et qui
n'est point assujeUi personnellement à
tous les impôts dont la nohiesse est pas-
sible, pourrait, sans hlessor la jusiice,
avoir uu nombre de représontauls moins
{[cand (pie la nohiesse, et nous voyons
que cela vient d'(''lre é-lahli ainsi dans
la nouvelle fornmtioii des Etats du
l)au|)liiu(''." (1'j.Tlrnil ilit registre des dc-
Ithéralwns de riiôirl de ville de \ alognex ,
fi novembre fjHH, Arcli. nat., Ha 3.^),
1.70.)
\u
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
posent; sans que ni l'intendant, ni les élections, ni aucun autre
corps de magistrature puisse s'y immiscer en manière quelconque.
Art. 5. Municipalités. — Par la même raison, la conservation et
maintien des municipalités établies par l'édit de juin l'yBy''^ est
indispensal)lement nécessaire pour une juste répartition entre les
difl'érents contribuables de la communauté, sous l'inspection seule
des Etals avec lesquels elles correspondraient; sans cela il est évi-
dent que cette répartition étant confiée à des collecteurs pris à tour
de rôle et au basard , souvent peu instruits et faciles à intimider,
les seigneurs et autres puissants contribuables ne payeraient bien-
tôt plus des charges générales de la communauté que ce qu'ils
voudraient bien en payer; des collecteurs qui seraient souvent
leurs fermiers, agents, ou à leurs gages et sous leur dépendance,
oseraient-ils les mécontenter? ou le pourraient-ils de même faire
impunément?
Les municipalités composées du curé e1 des principaux d'une
paroisse, tout à fait indépendants le plus souvent des seigneurs,
seraient vis-à-vis d'eux dans une position bien différente, et par
conséquent elle peut seule leur faire porter leur juste part des
contributions générales.
AiiT. 6. 4sspnihlées prùrinrinloa. — Dans le cas seulement, peu
vraisemblable, où Sa Majesté ne jugerait pas à propos de rétablir
les Etats provinciaux de Normandie, nos représentants insisteront
fortement sur la conservation des assemblées provinciales établies
par l'édit de juin 1787, en rectifiant toutefois l'édifice primitif de
leur institution , et en demandant que ces assemblées soient re-
créées de nouveau et formées par une élection pliMuement libre
des trois ordres de la province réunis, non par une nomination à
laquelle la province n'a eu jusqu'ici aucune part.
'') Edil porl(tnl création d'axHeinhléos
provinciales et municipales, VersaiJlos,
juin 1787 (IsAMiiEnT, XXVIll, 36'i,
n° 9.3.50). 11 faut joiuflro Reniement sur
In formation et la nnnposilion des assem-
bléus qui auront lihu dans la gcnéralilr
de Cnen, en vertu de l'édit portant
rréalinn des assenitdées provinciales,
1.") juillet 1787 (texto (tans IlmPEAu,
Gouvernenient , V, p. IVi5).
ji'assemtïléo provinciale avait donné
otlo-nn^mi' une interprétation assez li-
bérale (le quelques-unes des dispositions
d<' ce dernier n'-'Hement. Elle nviiit
arnUé à to livres d'imposition, de
quelque nature qu'elles soient, — soit
10 livres de taille, ou lo fi\Tes de
rapitation nu de vin/^fiénK^s, — le rens
iiniqu(> exi}j(' pour faire ])arlip de l'as-
seml)lée, et des tolérances particulières
étaient admises pour tes paroisses pau-
\re-i et les fermiers des terres d'autrui.
D'autre part, elle avait admis que les
nobles non seigneurs et les ecclésiasti-
ques pourraient être élus membres de
l'assemblée municipale et que le syndic
serait choisi indistinctement dans tes
trois ordres. (Ibid., V, 3/17.)
BREU VILLE. 135
L'on ne peut nier en effet que ces assemblées provinciales
(quoiqu'elles eussent le défaut essentiel de n'être pas originaire-
ment composées de membres librement élus par ceux qu'ils doivent
représenter) n'eussent cependant fait un tri^s grand bien , si elles
n'avaient pas été aussi contrariées qu'elles l'ont été par certains
corps puissants"^ qui ne pouvaient se dissimuler que les possessions
des membres qui les composent ne trouveraient pas à beaucoup
j)rès auprès d'elles autant de facilité pour se soustraire à l'impôt,
au préjudice du peuple , qu'ils en trouvaient dans rancieiuie forme.
Mais pour que ces sortes d'assemblées puissent faire le bien, il
serait nécessaire, d'après l'expérience qui en a été faite, que le
Gouvernement voulût bien leur confier un pouvoir un peu plus
étendu pour l'avenir, et surtout qu'on interdit aux élections et
autres corps de magistratm-e toute connaissance de leurs opé-
rations, dont elles ne seraient comptables qu'au Conseil de
Sa «Majesté , sans quoi elles ne pourront jamais faire le bien que
faiblement.
Art. 7. Suppression des milices. — Un autre objet très intéres-
sant pour le bonheur de la province, et sur lequel il doit être
recommandé très expressément aux représentants du tiers état de
s'occuper fortement, c'est la suppression de la milice, tant pour le
service de terre que de mer (2). Le cœur paternel de Sa Majesté serait
") Aiiusion aux multiples difficultés côté, avait refusé de rocoimaître les
-soulevées par les parlements contre \o nominations de collecteurs faites par les
fonctionnement des assemblées provin- bureaux intermédiaires , et les bureaux
cialos, et tout spécialement contre l'ap- de l'Intendance n'avaient point voulu
plication des réformes qu'elles inaugu- donner communication des pièces né-
raient en matière financière. Le parle- cessaires pour le répartement des tailles,
mont de Rouen en parlicidier s'élail De tout cela il était résulté qu'en 1788
opposé d'abord à ce que l'imposition la répartition des impositions n'avait pu
représentative de la corvée, votée par se faire encore suivant les (rnouvelles
l'assemblée provinciale de Basse-Nor- formes n, et que, faute d'avoir pu rendre
inandie, et établie par elle crau marc la exécutoires les rôles de la corvée des
livre de la taille, accessoires et capita- chemins, la Commission intermédiaire
tionr,, fût assise sur une autre base que était obligée d'arrêter les travaux les
celle de la capitation roturière (arrêt du plus urgents. (Voir les détails de ces
27 novembre 1788); il n'avait consenti incidents, dans Compte rendu de la
ensuite à enregistrer (ju'avec une linii- Comuimsion de Basse-Normamlie , p. ;<,
lalion et en la réduisant à .') sols 7, 17a sq.)
par livre de la taille l'imimsition des W Les doléances sur la milice de
cliemiiiN; il venait de refuser enfin «m-f se rencontrent moins 8ou\ent dans
d eniegislrer \a Déclamtiou du a j juin les cahiers du bailliage secondaire de
17S7. qui modifiait les fondions des Valognes que dans ceux du ressort prin-
coUecteurs et confiait aux assemblées cipal de Coutances. La région, par sa
intermédiaires le contrôle de la levée situation péninsulaire, se trouvait eu
(les deniers. La Cour des Aides, de son effet beaucoup plutôt assujettie à la mi-
136
BAILLI \r.E SPXONDAIRE DE VALOGNES.
sûrement très vivement aflecté, si elle avait une connaissance
exacte des maux sans nombres qui en résultent pour ses peuples,
de la manière dont elle dépeuple les campagnes, et des dépenses
énormes qui en résultent pour les particuliers; et le tout sans
qu'il en résulte aucun bien réel pour l'Etat.
Nos députés, à l'exemple de plusieurs provinces, offriront donc
au roi, pour se rédimer du tirage, un impôt qui sera établi sous
le nom de rachat de la milice, et qui sera également réparti sur
tous les biens fonds et propriétés des trois ordres. A ce moyen , au
lieu que les milices ne fournissaient au roi, soit pour la terre, soit
pour la marine, que d'assez mauvais soldats sans aucune aptitude
pour la guerre et dont le plus grand nombre périssait dès la pre-
mière campagne, le roi pourra remplacer ce service par des sol-
dats bien aguerris et disciplinés, par des matelots instruits qu'il se
procurera facilement au moyen de cette contribution; et aurait de
plus l'avantage si précieux à la bonté de son cœur de porter le
calme et la tranquillité dans le sein de ses sujets, que ce terrible
fléau venait désoler tous les ans.
AiiT. 8. Volières et irarcnves. — Nos représentants solliciteront
aussi la destruction entière des colombiers, volières et garennes,
si multipliés aujourd'bui dans les campagnes qu'elles désolent en
tout temps , mais surtout dans le temps de l'ensemencement et dans
lice de mer {garde-côte). Seules tes
paroissos du centre, autour de Valognes,
qui se trouvaient en deçà de la «iijjne
des deux lieues de côte«, lournissaient
aux soldats provinciaux; et le nombre
n'en dépassait pas 9 5 pour le bailliafje
(dont 22 appartenant à réiection do
Valognes, 3 à celles de Careiilan), aloi's
que 1 oT) paroisses dans le bailli;ijje étaient
sujettes aux levées des garde -côtes et
des canonniers auxiliaires de la marine.
Il n'est pas possible de déterminer
exactement la part qui incombait dans
l'une et l'autre levées aux paroisses du
bailliage d<' Valognes en particulier. Les
levées, en effet, se faisaient par groupes
de paroisses réparties par ele<tioiis, et
ces groupements sont fort loin de cor
respondie aux divisions bailliagères. On
peut reconnaître pourtant (pn-, pour la
milice de terre, les plaintes des pa-
roisses, bien que manifestement exa-
gérées, n'étaient f)as tout à fait sans
fondement. Le c()nlin<;enl demandé à
l'élection de Valognes était, en effet,
pour l'année 1788, de 69 miliciens
pour 1,628 inscrits, alors que l'élec-
tion de Saint-Lô, pour 2,798 inscrits,
ne fournissait que 58 miliciens, et
celle de Mortain, pour 1,716 inscrits,
ai miliciens seulement. 11 y avait là,
évidenunent, une inégalité choquante.
(Voir Etnl par subdélégation des tiragea
des troupes provinciales, 1^88 , Arcli.
Calvados, G 1916.)
La paroisse de Breuville, qui était
sujette justement à la milice de terre,
avait tiré en 1788 avec la paroisse de
Tollevast, du bailliage de Saint-Sauveur-
le- Vicomte. Les deuv communautés
avaient présenté ensemble au tirage
y.3 garçons seulement, sur lesquels to
avaient été déclarés exempts, un réformé
comme infirme, un autre écarté |)onr
défaut dr taille; it seulement avaient
pris part an tirage, pour fournir im
milicien. [Etat précité, Arch. tlalvados,
r, 1916.)
BREUVILLE.
137
celui de la récoite. Les sei^jneurs, tar;t ecclésiastiques que laïcs,
qui ne peuvent ignorer le tort que souffrent leurs vassaux de la
part de ces animaux malfaisants, doivent, ce semble, d'autant plus
aisément acquiescer à cette juste demande du tiers état, qu'il est
certain qu'ils en retirent personnellement un très petit produit, et
qui ne peut aucunement entrer en compensation du tort ([u'oii
éprouvent tous les cultivateurs et leurs fermiers à eux-mêmes.
Et à l'égard de ceux qui seraient bien et dûment autorisés, et
qui par là doivent être regardés comme propriété, ils demande-
ront ((u'au moins les pigeons soient soigneusement enfermés pen-
dant les temps de la semence et de la récolte ''^
Art. 9. Suppression des déports. — Il sera aussi très spécialement
enjoint à nos représentants de demander l'abolition d'un droit par-
ticulier à cette province, dans laquelle il s'est toujours maintenu
malgré les décrets de plusieurs conciles. C'est le droit de déport,
qui a lieu à la mutation de cbaque curé, et en vertu duquel l'évèque
et l'archidiacre s'emparent de la première année du revenu de la
cure, qu'ils afTerment à l'encan, quoique cet usage ait été proliibé
par plusieurs conciles'^' et ne soit fondé sur aucune loi; l'on ne
saurait concevoir ie mal qui en résulte pour les paroisses, dont les
pauvres sont par ce moven privés pendant deux ans au moins et
quelquefois trois de la principale assistance qu'ils avaient dans la
charité de leurs pasteurs. Si le curé meurt aussitôt après la paques^^',
'"' Ci. ie caliier de Saint-Paui-des-
Sabions, arl. to à la {iiifrà). La pa-
roisse de Brouviiie pouvait d'autant
plus justement soufTiir de la multipli-
cili- dos colombiers qu'elle relevait de
plusieurs iiefs, savoir : le fief de Ber-
ihainville, membre de la baronnie de la
Ijuiliumière, appartenant en 1789 à la
demoiselle Lordat, le fief de Bellevitle
à M. de Gerville, enfin la seigneurie
du lieu , à M. Louis-Tbomas Duhéris-
sier. (Arff. Déclaration de iCjû, Arcli.
Manche, A 3578.)
Nous n'avons point Y Etat des reiilcs
de 1790. Le domaine possédait des
rentes montant à 6 boisseaux de fro-
ment, estimées Ho i. 5 s. (Arcli. Manche,
A 3365.)
Biens nobles. VKUil de» biem-fonds
apparteuant à des personnes absentes,
dressé à la date du a juin 1799 par la
municipalité, signale deux domaines
importants à lîreuville : 1" la demoi-
selle Lordat, «qu'on dit domiciliée à
Parisn, possédant, dans les diflérentes
sections de ia paroisse, 687 vergées
17 perches de terre, dont /ioo de bois
en coupe réglée, ie reste en laboiu-,
marais et landage, pins des rentes (rdoiit
on ne connaît ni le nombre ni ia va-
leur»; a" le sieur Jean-Hervé Simon,
ex-seigneur de Teiutlieville, possédant
dans les sections de fria loi naissantes
et de (tla liberté' existante w une petite
ferme, bâtiments avec 96 verg. 38 per-
ches de terre, dont est fermier le sieui
Jean Rrissot, pour lui prix non indique.
(Arch. Manche, Q'' ' 16.)
'-' Voir le cahier de Cantoloup, ar-
ticle 1 1 et la note [infrà, p. 173). i'our
l'origine et l'explicitien du droit de di'-
port, on voudra bien se reporter à ce
([ue nous avons noté sons le cahier de
Cambernon, art. iv (au tome I", p. 937.)
(^' La durée du dé'port normand,
selon Routier, était luiiformi'uient d'une
138
BAILLIAGE SECONDAIRE DE \ALOGNES.
des héritiers avides s'emparent promptement de la succession et
ne songent guère à soulager les pauvres sur le produit de l'année,
qu'ils vendent communément au plus offrant. Vient ensuite le fer-
mier du déport, au nom de l'évêque, lequel ne s'occupe guère
davantage des besoins des pauvres , et ne songe qu'à tirer le plus
grand profit possible des revenus attachés au bénéfice dont il livre
le service spirituel au premier prêtre qui lui demande le moins et
qui, le plus souvent, n'a aucune capacité; d'où il arrive que le
spirituel de la paroisse souffre encore [)lus que le temporel. Le
nouveau curé entre entin en |)ossession le i*"" janvier suivant, mais
comme il ne récolte qu'au bout de huit à neuf mois, quelques
bonnes intentions qu'il ait, les pauvres ne peuvent pas trouver en
lui, cette première année, une grande ressource; ainsi, voilà trois
années consécutives sans (ju'ils soient assistés.
Déjà quelques évéques de Normandie ont, à ce que l'on nous
assure, reconnu les abus multipliés qui résultaient des déports, et
ont eu assez de générosité pour y renoncer''^. Il est à espérer que
les autres, qui ont des évéchés très opulents, indépendamment des
bénéfices qu'ils ont d'ailleurs, se porteront facilement à imiter un
exemple si généreux; mais il n'est pas moins nécessaire, pour
année uliie, c'esl-à-dire (|ue l'évoque,
pour les deux tiers, l'archidiacre pour
un tiers, rocueiliaient le revenu entier
d'une année de tous les biens, dîmes,
profil, casiiel et émoluments dépendant
du bénéfice vacant.
La date du commencement de la
jouissance toutelois était assez variable,
suivant les usaf][es des didérents dio-èses
de la provinc(î. Tandis (jue l'ardiidiocèse
de Rouen la faisait commencer la veilli'
de Noël, et celui d'Evreux le dimanche
de Lactare, dans la majorité des dio-
cèses, dont ceux de Coutances et
d'Avranches, le déport paitait seule-
ment de la veille de Pà(|ues. Ces dates
divergentes paraissent en corrélation
naturelle avec le point de départ dille-
rent fixé dans ces diocèses pour l'année
de jouissance accordée aux héritiers,
dont nous parlons plus loin sous le
cahier de Couville ( art. 8 , infin , p. s l 'i ).
La combinaison de cette rè[jle du déport
avec rusajfe (pu allrilmait aux hérilie s
du curé décédé les fiiiils de l'année
courante, conduisait à celle consécpience
choquante, que les cahiers ont plusieurs
fois relevée, qu'une cun^ dont le titu-
laire venait à décéder (pielques jours
après Pâques, payait deux années en-
tières de son revenu à des étrangers,
la première année aux héritiers, comme
ac(|uise par leur auteur, la seconde à
l'évêque et à l'archidiacre, au litre du
droit de déport. (Voir Routier, Prat.
hénef., p. 39o; Houard, Dicl. analyt.,
\" Déport, t. I", /176.)
(') L'aimée précédente, en efiet,
ré\èque de Séez, M. Duplessis d"Ar-
{jentré, en réorganisant le chapitre de
sa cathédrale, et lui abandonnant une
partie de la mi'nse de l'abbaye sup-
primée de Saint-Martin de Sées, avait
|»rofité de la circonstance pour suppri-
mer en même temps, à la grande satis-
faction du clergé de sou diocèse, le
déport de l'évêque et de l'archidiacre.
[DcUbérations du clinpitre, ao octobre
i-j83 et if) juillet ij8S, rapportées par
11. Marais, Essni hitlorique sur la cathé-
drale et le chapitre de Sées, Alenç.on,
iS-yH, in-8°, p. 93((.) — Nous trou-
\ons |)(iMrtanl un voni, isolé d'ailleurs,
pour raliolition du déport dans un
cahier du bailliage d'AJençon (Cahier
de ColomhiiM's, art. 10, dans L. Du-
VAL, Cahii-ra ili bailliage d' Ali-mon ,
]). 10a).
BREUVILLE.
139
rendre ce bienfait stable et permanent, qu'il soit également aboli
partout où il existe, et c'est cette loi que nos représentants doivent
fortement solliciter.
AitT, 10. Réparations des presbytères. — Comme l'abolition des
(li'ports donnerait aux curés une année de plus des nnenus de
leurs bénéfices, il serait juste aussi, ce semble, de décbarjjor à
l'avenir ces paroissiens de l'entretien des presbytères, qui demeure-
raient en entier à la charge des curés, tant pour les grosses répa-
rations que pour les menues.
11 est dillîcile de concevoir combien cet entretien devient
(juelquefois onéreux aux habitants, non seulement dans le cas où
ces bâtiments se trouvent à réédifier à neuf, mais encore lorsqu'il
est question d'une partie seulement de ces sortes de réparations.
Cela entraîne d'ailleurs très souvent, entre le curé et les parois-
siens, des procédm-es très longues, quelquefois interminables, qui
aboutissent à ruiner également en frais de justices le curé et la
communauté. L'on en voit un exemple frappant dans une paroisse
de ces cantons, où une pareille reconstruction a introduit des pro-
cédures qui sont encore loin d'être finies, malgré plusieurs juge-
ments interlocutoires suivis de saisies, sans que le fond de la
contestation soit encore fort avancé'". La même chose doit avoir
('' Il paraît hors de doute que c'est
de la paroisse même de Brouvijle que
les rédacteurs du cahier veulent parler.
D(>s dilficiiltés s'étaient élevées récem-
iiK-nt entre le curé et les paroissiens
pour la réparation du presbytère, dont
nous avons un témoiffnage dans VAiTfl
lin Conseil autorimnl une levée d'nnposi-
lions pour fraie de procédure contre le
curé, en date du a/i août 178.') (Arcli.
Calvados, G i35i). Gomme la vérité
cependant est toujours malaisée à dé-
gajjer dans ces (piestions, voici ce que
nous lisons dans la déclaration du curé
de 1 790 :
«A mon arrivée à Breuville, je trou-
vai le tout dans le plus mauvais étal
possible; j'ai été obliffé de faire hàtir la
basse-Cour tout neuf, ce (|iii m'a liori'i-
lileniont coûté. La somme que je tirai
des hTriliers de mon prédécesseur, el
ipii était de ,"^,000 livres, n'ayant
pas sulfi au quart des débours que j'ai
été obligé de faire, de l'aveu même de
l'architecte qui en avait fait le devis,
... en sorte que pour ne pas grever ma
famille, je me suis constitué en plus de
900 livres de rentes. J'espère de l'équilé
de MM. du district et du département
(|u'ils voudront bien y avoir égard. C'est
une dépense (|ue je n'aurais sûrement
pas faite si j'avais prévu les événements
actuels, n [Déclar. oriffinale, la n'i-
vembre ly.'yo, Arcli. Manche, Q*' iB.)
Lequel avait raison, du curé ou de
la municipalité, c'est ce qu'on décidera
si l'on veut. Ce que nous constatons
sûrement, c'est que les rappori s étaient
fort tendiH entre eux. ISEtal des hims
iiuliouiMix. (le 1 790 noiis en fournit une
autre preuve : les ofliriers mimicipauv
s'y pliigiieiit très longuement du curé,
(pii vient de retirer au maître d'école
la jouissance d'une petite maison que
son prédécesseur lui avait jiis(|ue-là
bénévolement (■i)nr(''dée, en attendant
qu'on pût lui assurer «un sort plus
condigne^. Le maître d'école, n'ayant
plus de domicile, a dû (juilter la pa-
roisse, et on n'espère pas en retrouver
un pour la faillie rétiibution n'iacliée i^
l'école, même en y joignant la custo-
1 M)
BAILIJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lieu pour le chancel et la sacristie, qui doivent être à la charge des
décimateurs.
Art. 11. Dîmes. — L'impôt des dîmes qui, bien apprécié,
comprend le cinquième, même le quart des productions de chaque
paroisse, demande qu'il soit modifié, de manière qu'il soit moins
onéreux au peuple, déjà beaucoup surchargé d'impôts.
De plus insisteront à faire établir l'égalité entre les paroisses,
étant révoltant que dans un même canton les unes soient soumises
à la dime de trémaine, agneaux et autres objets de cette espèce ''\
tandis que d'autres y joignantes en sont exemptes; c'est avec d'au-
tant plus de raison que ces droits ne sont acquis aux bénéficiers
que par des délibérations surprises et illégales.
Art. 12. Grandes routes. — Les abus singuliers qui se com-
mettent dans la confection des grandes routes, les airs d'autorité
que s'y donnent ordinairement les sous-ingénieurs, jusqu'à outrager
et insulter les pauvres habitants des campagnes lorsqu'ils osent
derie, dont le produit annuel est de
9 1. 19 s. 6 d., avec quelques petites
casualités. Les officiers municipaux de-
mandent qu'on puisse assurer aux maî-
tres frun sort honnête, tant pour le
logement que pour la nourriture».
(Arch. Manche, Q'' i6.)
''^ Sur ce qu'il faut entendre par
dîme de trémaine, voir la note sous le
cahier de Montmartin, article 6 (au
t. I"^, p. li']li). La paroisse de Breuville
avait un intérêt particulier à pouvoir
faire sans oppositioli des prairies arti-
ficielles pour son bétail , car elle n'avait
presque pas de prairie naturelle. Le
Méin. stat. de ijSj la décrit ainsi :
T Breuville, seigneur M. le comte de
Gassey; 65a acres de terre en labour,
'^o à 3o vergées de pré-, le terroir de
peu de valeur» (f a 5).
Dîmes. Le curé de Breuville était seul
décimateur dans sa paroisse. Il déclare
en 1790 : «Le bénéfice-cure de Breu-
ville se consistant presque entièrement
on dixmes, le seul moyen de pouvoir en
apprécier au juste la valeur est de
prendre le produit de plusieurs années
consi'-rutives, pour en tirer eusuite le
produit moyen». Il transcrit à cet effet
10 dt'tail du produit des six dernières
récdltos, (|u'il dressait tous les ans
«pour satisfaire à sa propre curiosité».
La dîme de 1788, qui est une année
médiocre, s'est élevée à 3,991 gerbes
de froment, 9,454 d'avoine, 9,535
d'orge, 387 de dragée, 17:1 de pois et
129 de seigle, au total 9,698 gerbes,
plus 396 boisseaux de sarrasin. La
moyenne pour les six années, un peu
plus élevée, donne io,4oi gerbes de
tout grain, et 278 boisseaux de sar-
rasin, mesure de Cherbourg. Le décla-
rant ne peut donner la valeur en argent
"ne se souvenant pas des variations (jui
ont eu lieu»; mais on a, ainsi qu'il le
fait observer, «dans tous les grefles des
apprécis sur lesquels on peut se régler'".
Il jouit des menues dîmes de laine et
agneaux eu essence, qui avec les lins
vont à peu près à 3oo livres par an;
plus les pommes, qui «une année por-
tant l'autre» donnent à peu près 9 ton-
neaux de cidre (le tonneau ne se
compte ici communément que sur le
pied de 5oo pots); enfin 8 cordes de
bois d'usage dans la for^H de Brictjuebec.
Il a 4 vergées et demi de terre, grevées
de fondations. — Charges : un vicaire,
«(|ui est dû à l;i pnroisse, ce qui fait
un objet d'environ Gon livres par an,
tout compris». [Déchirât, originale,
la novembre 17,90, Arch. Manche,
Q' ' 18. L'inventaire des olTiciers muni-
paux est conforme.)
BREUVILLE.
Ul
leur faire quelques représentations sur les injustices qu'ils com-
mettent; la complaisance qu'ils ont de détourner leurs alijjnements
poiu- épargner les terres d'un seigneur au préjudice d'un pauvre
indéfendu, dont ils volent ainsi le champ pour conserver celui du
seigneur ou de quelque autre particulier puissant, souvent même
pour la seule raison de procurer à leiu's cliâteaux un plus grand
agrément, sont aussi un objet qui semble assez mériter par lui-
même toute l'attention du gouvernement et exiger une réforme.
Mais ce qui est encore plus criant, c'est que les routes ne se faisant
pas pour l'ordinaire très promptement, les pièces qui avoisinent
les routes nouvellement tracées demeurent ouvertes souvent pen-
dant plusieurs années et exposées à toutes sortes de pillages. C'est
un abus dont notre paroisse, traversée par la route de Saint-Malo
à Cherbourg'", offre l'exemple le plus frappant depuis six ans, ce
qui a ruiné plusieurs particuliers.
Ils doivent enfin demander que ceux dont les terres ont été
prises pour la confection de ces routes depuis bien des années,
sans en avoir rien touché, soient incessamment payés, et qu'à
l'avenir on n'en prenne aucune sans les payer sur-le-champ au prix
de leur vraie valeur '^^.
AuT. 13. Administration de la justice. — Enfin il est extrêmement
à désirer que l'on pût prendre des mesures efficaces pour que tous
les tribunaux quelconques, souverains ou subalternes, ne fussent à
l'avenir composés que de juges intègres et éclairés, et que per-
sonne n'y fût admis qu'après avoir subi des examens rigoureux et
donné des preuves notoires de sa capacité et professé avec distinc-
tion dans l'état d'avocat [)endant plusieurs années
(3J
AuT. l^J. Répartition des impôts. — Demandons que la réparti-
lion de toutes les impositions quelconques des trois ordres soit faite
par la municipalité et sur le même rôle. Dans le cas peu vrai-
semblable où il serait accordé par privilège aux deux premiers
'*' Nous avons déjà rencontré, dans
les raliiors du bailliajje de Goutaiiccs,
mention de cette roule de Saint-Malo à
Ciierbourg (pailie de la route artueiio
nationale n" H, de Glierhonrfj à Sainl-
Malo et à Brest), passant par Rricqucbei",
la llave-du-Puits, Lessay et Goutances.
A la (in de 1788, cette roule était
arh 'vée entre Gherbonrfj et Brirrjueix'c,
p.ir ciin.s.Miu'jnl dans la travorséc de
Breuville; la prolongation sur la Haye-
du-Piiils était adjugée en deux lois de
16,, 561) <'t 3(),()6o livres, mais ébauchée
seulement en 1789. (Voir Compte rendu
de la Commission intvrinédiaire , tableau
K, et les plans et devis dans Arcb. Cal-
vados, G .3733 à 37^12.)
(^' Sur la (piestion des indemnités,
voir le cahier de Gherbourg, art. Sa et
la note [swpi'a, p. 58).
(■"' Gf. le culiic • (le Bricquebec, ar-
ticles 10 et 11.
142
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ordres un rôle particulier, nos représentants solliciteront forto-
raent celui de les exclure de la municipalité, tant pour la réparti-
tion des impôts que pour toutes autres affaires quelconques con-
cernant la communauté.
Le présent cahier fait et arrêté en ladite assemblée, et signé
après lecture faite, ce jour et an que dessus.
Cependant lecture derechef faite a été observé que l'article 7 ci-
dessus est rayé et regardé comme nul'^^; après quoi avons signé
cedit jour et an ; et remis qu'en marge le mot une année à la page
onze est de bonne valeur, et enfin quinze et fin.
P. BoNNISSENT, P. LE SaUVAGE , H. BoNNISSENT, J. HeBERT,
Louis Jeannette, F. le Sauvage, J.-F. Tesson, J. Fal-
LiÈREs, P. Jeanne, J.-N. Jourdan, T. Typhagne,
J. Tesson, Jean le François, M. Onfroy, Pierre Martin,
J.-F. Delaunav, Jean Assk, INicolas Jouan, Jean Martin,
H. PiQUENOT, C. Hébert, J. Tesson, Bonnissent.
BRIGQUEBEGQ'".
1. Procks-vkrhal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série fi, ». cl., lia-ise (lahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Oripnal signé, hédit.)
Ainlyse : Date de l'assemble'e : 8 mars. — Président : rr Devant nous Vincent
Mauivge, avocat fin Parlement do Parts, ci-âe\i\nl procarear du roi des eaii.v et
forêts de Valogne , niaitrc particulier des eaux et forêts de Briquebecq , bailli
juge audit lieu et dépendances, domicilié audit bourg de Bricquebecq'^'n. —
'•' L'article 7 est celui qui Iraile de
In Sitppressinii des milice-i. On poul se
(Icmandor s'il n'y a point errenr cl si
rarliclc hillV» ne sérail jtoint plutôl Tar-
licle 1", qui demande i'exdnsion des
dépulnlions du licrs étal des juj;es sei-
jjneuriauv, ol dont pour cela le juçe
aeifjueurial de Brir(|Uf'l)ec, président de
russi'uiblée, aurait e\i|{é la suppression.
'-i Arrondissement de Valojjiu's, can-
ton de Briccpiebi'cq.
(^) Pour l explication de la pri'sence à
la prcsidenre de rassemblée du jujje
Iiaul-juslicier de Bricquebec, on voudra
bien se re])orter à c<' que nous avons
noté sous le procès-verbal de Breitville,
stipj-n , p. 199.
Le personnel de In liaufe-juslicc de
Biicqiiebec, toujours en aciivité en 17H;).
comprenait : le bailli sei{jneunal Vincent
Mariage (cap.. 180 livres); son lieute-
nant Bubol du Genestel (cap. ,108 livres) ;
le procureur fiscal Nicolas-Toussaint Ni-
cole (cap,, 54 livres), et un jjreflier
non dénommé (cap., 6 livres), qui figu-
rent tous au procès-verbal ci-dessus. Un
tabellion et six avocats étaient attachés à
la juridiction {Rôle decaptlaUon des o^i-
ciers de justice, éleclion de \alnjrnes,
annit t'^oy, Arch. Calvados, C 8i3o).
BRICQUEBEGO.
U3
Comparants (ôg) : Etienne Hamel, Georges-François Le Mare, Parfaif-J. do
la Cotte , N. de la Cntte , J. Montgardoa , G.-J. LeMarois^'', Marc-Pierre Codr.'iiil .
Pierre Vlallct, Jean-Thomas Le Cavelier, Jacques Levëel, Bernard Le Tellier,
Jean-Guillaume Dnbost, François Malherbe. Tlionias Maliet, Jean-Antoine
Davenel, Jean Novime, Jeao Le Laidier, Guillaume Lucas, Jean Deschaleanx,
Jean-Charles LeVe'el'*', Jean-Guillaume Gndelioy, Guillaume Faure, Jean Le-
quertier, Charles-François Close! , Germain Bourg-oin, Robei-L Avoiniie,
Antoine Hamel, Louis Malherbe. Pierre Roberye, Pierre Leparquois , Claude
Bourgoise , Jean-François Grise! , Louis Langevin. Jean-François Viel, (ironii ,
Guillaume Hébert, George Duprey, Jacques Quesnay, Jacques Caillet.
G.-N. Sébire, Georges Merilang le Liepault, Antoine Tardif, Pierre Bailleul,
Pierre-M. Lambert, avocat, François Gosse, Jean-Louis Hubert, notaire,
Charles Lequertier, Jean Bailleul, Michel Cadel, Etienne Duchemin, Jean
Bitouzé('',«t'Oca/, Nicolas-Louis-Toussaint Nicolle, avocat fiscal , Jean-François
Coquoin, Jean-Baptiste-Auguste Roguet , Jean-Baptiste Nicolle, avocat, Jac-
ques Le Seigneurial, avocat, Antoine Le Seigneurial, avocat, M. Buiiot,
juge, Alexis Lelaidier, Louis \asseHu, syndic. — Nombre de feux: 920 ''. —
Publication : le i"niars, par Blondrl, prrfrc vicaire de ladite paroisse. —
Députés (1 o) : *Vincent Mariage , *Jeaa-Baptiste-Auguste Rooi kt (*', *Jean-Fran-
çoisGoQuoiN, Pierre-Michel Lambeht, *Jean-Germain-Léonord Bitoizé-Dai \-
MESNiL, *Jean-Bapti8te Nicolle, *Nicolas-Toussaint Nicolle-Dlplessis, Louis
Vasselin , Guillaume Lucas , *Etienne Duchemin <°'. — Signatures (53): Godefj'oy
Daneverville , Coquoin, Lemarois, J.-B. Regnel, Godreuil, H. Le Cweuier,
Deschateaux, g. Lucas, Malherbe, [illisible), Pierre Lepxrquois, Lelaidiki! ,
^'' Peut-être ce comparant est-il Léo-
nor-Jean Lk Marois, né à Bricquebec le
17 mai 1776, qui, fils d'un simple
cultivateur, devint aide de ' nnip de Bo-
naparte, gouverneur de Magdebouqf en
1 81 3, et qui ne capitula le 98 mai iSiii
qu'après un siôge di; six mois. (Voir
Notice biograpliirine, dans Annuaire de
la Manche, i8.)l^, p. 9o5.)
'*' Peut-être de mi-me Jean-GLarles
Levéel, avocat, qui, nominô membre de
l'assemblée de déparlement do Valofjnes
en septembre 1787, avait refusé de
siéger. (Voir Arcli. Calvados, C 7719.)
(^^ BiToczÉ-DEs-LiGNiKREs (Jeau-Chap-
les), né à Bricquebec en i7'»o, était
avocat au même lieu en 1789 (porté au
rôle de capilalion pour 7 I. h s.). Il lut
élu député au Corps législatif (Conseil
des Gin(|-Cents) aux élections de Tan vi ,
fut ensuite uiembrt' du Tribunal; puis,
sous l'Empire, rentra dans la vie privée,
se (it inscrire au bHircau de Paris, et
mourut à Paris, le jf) octobre 181 3.
(Voir KosciNSKi, (jnr'px U'j^ixlnlif,^. 289,
35o, et Xotice bwjrfdjjkiiiuc, dans ri4«-
nuaire de la Mancke, i83o, |». 372.)
De lui un «Recueil de consultalious
sur le droit normand et le droit transi-
toires, et des ff Observations critiques
sur les Codes qui régissent la France»,
cités sans indication de date par Pldouet,
Bibliographie , p. 33.
"''> Popidation en 1761, d'après Ex-
piLLY : a,9t8 habitants; — au dénom-
brement de 1793 : A, 266 habitants.
Mouvement (en 1787) :N., 121; M.,
33; D., 116. — Population actuelle:
9,817 habitants.
Nous avons un Dénombrement très
complet des habitants du bourg et pa-
roisse de Bricqucbecq en date de 177/1.
On compte à cotte date 3, '129 "per-
sonnes'!, dont 1,62/1 fmàles'- et 1,805
fffemellesn. Le dénombrement est dressé
par rues et maisons, «donnant le nom-
bre de mâles et de femelles de cbacunt^'î,
mais les professions n'y sont pas indi-
quées comme au dénombrement prérilé
de Barfleur. (Arcli. Calvados, C i8(i.)
''•* RoGUET, avocat à Bricqu''iier (cap.,
7 I. h s.), était, depuis 1787, membre
de rassemblée départementali' de Va-
lognes (biu-eaii du bien public), et
aussi de l'assemblée provinciale de Basse-
Normandie.
'**) Taxe des députés, à Coutances :
1 5 jours, 70 livres. Tous oui accepté.
1/i/l
BAfLMAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
NicoUe DiJPLEssis, Duquesnav-Nicolle, Bailleil, P. Bailleul, (illisible),
ViEL, J. MoNGARDON, Ddchemin, J. Mallet, G. Hamel , Robcrt AVOINNE,
G. BoiRGoisE, T. Malet, L. Malherbe, Bitouzé-Dadmesnil, M. Buhot,
F. Levéel, J.-A. Novime, g. Le Liepault, G. Le Véel, B. Lelaidier, Parfait
de la Gotte, Jean Lequertier, G. Dlprev, (illisible), M. Gadel, Hébert,
notaire, Jean Le Laidier, J.-F. Grisel, N. de la Gotte, L. Langevin,
J.-F. Gaillet, F. Gosse , A. Tardif, Gharle Leoiertier , A. Hamel , G. -F. Hubert,
Glaude Bourgoise, Vasselin, Mariage, /m^c et habitant.
i2. G\HIER DE DOLÉANCES.
(Ms. Airhivcn ronuMuialnsdc Itricqiiebacij. Original signé. Incdil^^K)
Cahier de doléances des hahitanls du tiers état du bourg
et paroisse de Briiquebec.
Lesdils habitants ont unanimement fait et arrêté le vœu sui-
vant, pour être porté par leurs députés au ])allliage secondaire de
Valognes, et de là au bailliage principal par ceux des députés des
villes, bourgs et paroisses du ressort qui y seront envoyés,
Savoir'-^ :
1 1"] Oue les députés du tiers état à l'assemblée nationale con-
courent, de tous leurs efforts, à ce que cette assemblée ne soit
point séparée en ordres particuliers, et que les trois ordres réunis
ensemble délibèrent et votent par tête;
[9°] Que le retour périodique de l'assemblée devienne une loi
de l'Etat fondamentale et constitutionnelle; et qu'aucun impôt
ne puisse avoir lieu, s'il n'a été octroyé par la Nation ainsi assem-
blée;
[3"j Que l'on insiste sur la demande du rétablissement des
Ktals provinciaux dans la Nornniandic, et que leur organisation soit
en tout send^lable à celle des Etats du Dauphiné^"*^;
1
' La c()|)le de cctlc pièce (3 p.
in-fol.) nous a été fournie par M. Des-
honillons, instituteur à Bricquebec.
'■'-' Le cailler de Bricquebec a servi
(le type à un certain nombre de cahiers
(le paroisses de la même hante-justice,
dont les assemblées ont ét(' présidées
par le bailli Vincent Mariage. Le mo-
tlèlc a été d ailleurs considérablement
r(>uianié dans la forme (voir les cahiers
(le Majjnevilie, Quettetot, le Vrétot),
souvent int'-mc 1('> couununautés se sont
refusi'es M accepter \o modèle olferl et
ont rédigé un cahier entièrement ori-
ginal (Pierreville, le Rozel, Saint-Ger-
main-le -Gaillard , Sainl-Martln-le-Hé-
bert, Saint-Paul-des-Sablons, etc.).
(^^ Les habitants du bourg de Bric-
quebec avaient adressé à la fin de l'an-
née précédente im long mémoire au
directeur général di^s finances, pour de-
mander, dans les termes mêmes que
reproduit le cahier, la double représen-
tation du tiers aux prochains Etals
généraux, le vote par léte*, le retour
périodique des assemblées et les formes
des États de Dauphiné. (Très humbles
et respectueutes supplications de ta mu-
BRICQUEBEGQ.
l/i5
[h°\ Que les droits du prince et ceux de ses sujets, que la sû-
reté et la liberté individuelle de tous les citoyens soient garantis
par des règles invariables, insusceptibles (s/c) de toutes exceptions
et supérieures à tout pouvoir;
[5"] Que l'on consacre par une loi la liberté de la presse, seul
moyen d'éclairer le prince sur les surprises auxquelles il est exposé,
et qu'on punisse sévèrement les libeliistos et leurs fauteurs;
[ 6"] Que chaque arrêté qui sera fait par l'assemblée nationale
soit sanctionné comme loi avant qu'on s'occupe de l'examen d'un
autre objet, ainsi de suite; on conçoit le motif de cette précaution
essentielle;
[7°] Que l'on donne toute son attention à la réforme des
lois civiles et criminelles et des abus relatifs à l'administration de
la justice;
[8°] Que les écoles de droit subissent une réforme, qui les
rende enfin utiles à ceux qui se destinent au barreau; que la
même réforme s'étende sur celles de latinité ^'^;
[9°] Que, si les circonstances ne permettent pas sans doute
d'opérer la cessation des maux réels résultant de la vénalité des
charges de judicature, l'assemblée nationale s'occupe au moins
des moyens propres à rendre l'organisation des tribunaux la plus
utile aux justiciables;
[10"] Que nul ne soit admis jug.;, à quelque titre et dans
quelque tribunal que ce soit, sans avoir exercé l'état d'avocat
nicipaltté , des bourgeois cl hnintants du
bourg de lincquebec , néiiéralité de Caen,
élection de Valognes , et des municipalités
des paroisse» circonvoisines , adressées à
M^' le D. G. d. F., s. d. Original signé,
20 p. in-fol. Arch. nal. , 8397, I. A5 =
B m 16O, p. 7/15. La pièce est curieuse
à consulter, à cause des longues pages
de signatures, dont chacune est suivie,
de la prorcssion flu sign.itain^.)
''' Cf. le cahier de Clicrbourg, ar-
ticle 29 et la note {aiipra, p. 57). La ré-
forme des étudesdedroitdans les Univer-
sités avait été demandée dans la plupart
des factunis (jui ont inspiré les cahiers.
On leur reprochait de no procurer aux
futurs magistrats (jue rrdes instructions
vaines et insuilisanles-î. On demandait
qu'on s'y occupât un peu moins de
l'étude du droit romain, et «que les
écoliers fussent instruits au moins sur
le droit municipal de leur province, sur
la jurisprudence des arrêts et sur les
ordonnances du royaume?). (^Projet d'un
cahier général destiné à la province de
Normandie, S Règlements généraux,
art. 7 et 8 , dans Hippeau, Gouverne-
ment, VI, 4o2.)
A l'égard du stage demandé par l'ar-
ticle 10, il faut observer que l'ordon-
nance d'avril 1679 exigeait des futurs
magistrats un certilicat d'assiduité aux
audiences pendant deux années comme
avocat (IsAMiiEiiT, XIX, ]>. aoo). L'or-
donnance réformatrice (non appliquée)
de mai 1788 avait de mémo exigé un
stage, de (piatre années dans la profes-
sion d'avocat pour pouvoir être admis
aux ollices de conseiller aux Parlements
reconstilut's. (Edit portant réduclio:i
d'ojficns dans la Cour du Parlement de
Pai-is. V^Tsailles, mai 1788, art. tu,
dans IsAMiiEiiT, XXVIII, 5.^4,' n" 9MJ8.
Des édits identiques en la forn>e avaiint
été expédiés aux autres Parlements tlu
royaume.)
U6
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pendant un nombre déterminé d'années, et sans avoir donné
des preuves notoires de sa capacité, et que les juges opinent à
voix haute;
[i i"] Que tout membre du tiers état, ayant d'ailleurs les ta-
lents et le mérite nécessaires, puisse être admis dans un tribunal
quelconque, les conventions secrètes qui l'en écartent étant inju-
rieuses à son ordre et à la raison''^ ;
[i2°] Que les tribunaux soient placés à la portée des justi-
ciables;
Que leur établissement soit tellement solide qu'il ne puisse être
détruit sans le consentement de la Nation assemblée et à la charge
du remboursement actuel des offices supprimés;
[i3°] Que les tribunaux soient juges de tous les cas et de
toutes les matières civiles et criminelles, sans qu'on puisse jamais
leur substituer l'autorité précaire et suspecte d'une commission;
[ià°] Que tout homme cesse d'être assujetti à cette odieuse et
avilissante inquisition, qui l'enlève du milieu de sa famille pour
le traîner en prison, uniquement parce qu'il se trouve un fusil
chezlui^^^; et que les tribunaux ordinaires aient seuls le droit de
punir l'abus qu'il en pourrait faire;
('■' Le cahier veut parler, sans aucun
doute possible, des oiricos de conseiller
au Parlement do Normandie. Bien que
ces offices fussent vénaux et que la
charge s'en acquit depuis le xvu" siècle
par la cession ou rési|jnalion du titu-
laire, les compagnies avaient conservé
sur les candidats présentés une sorte de
droit de contrôle, dont elles usaient
non seulement pour vérifier les condi-
tions d'âge, de moralité ou de capacité,
mais aussi pour introduire dnns le re-
crutement de la magistrature les concil-
iions qui leur convenaient. Elles exi-
geaient, le lait n'est pas douteux, une
certaine fortune personnelle du récipien-
diairc. kII faut, disait le procureur gé-
néral du Parlement de Rouen, dans un
état où l'honneur seul doit conduire,
pouvoir vivre indépendant des profils
accessoires du travail, cpii ne doit jamais
influer sur rien» (rapporté par Bastard
ne l'Estano, Les Pm-lcintnls de France,
i858, in-8°, p. i3/i). A la fin du xviii'
siècle, elles en étaient venues à exiger la
noblesse ou tout au moins une |)osition
équivalente dans la robe. A la vérité,
aucun arrêté n'avait été ostensiblement
pris par le Parlement de Rouen pour
imposer cette condition , mais il ne fai-
sait de doute pour personne que des
conventions secrètes, non couchées sur
les registres, n'eussent été arrêtées, par
lesquelles la Cour avait décidé qu'elle
n'accorderait son agrément qu'à des
candidats nobles ou fils de maîtres. Les
cahiers proclament formellement l'exis-
tence de conventions de cette nature
(voir Cahier de l'assemblée prélitninaire
du tiers état de Vire, art. 6, dans Ilip-
PKAU, II, 36), et l'instinct populaire
n'en avait jamais douté. ( Voir à cet égard
un curieux poème satirique, intitulé Le
Put aux roses dccoiivei'l ou le Parlement
démasque, composé en 1789 et dont
l'auteur est certainement normand, cité
par Lb Bastard dk l'Estang, loc. cit.,
p. 135.)
('-* Allusion certainement aux « enlève-
ments de laboureurs') , pratiqués sous
prétexte de braconnage ou de port
d'armes, sur l'oixlrc du gouverneur de
la jirovince, et dont les cahiers se plai-
gn<Nit con^Unnment. Voir le cahier de
lu Pernelle, art. i3 et la note {infra,
p. !i3k).
BRICQUEBECQ. 1/|7
1 1 5"] Que les peines fondées jusqu'ici sur des lois bursalcs de-
viennent proportionnées aux délits; que l'on supprime surtout à
jamais ces condamnations tyranniques, inventées par les traitants
tantôt pour ce qu'ils appellent le trop bu, tantôt pour punir le
malheureux d'avoir pris de l'eau à la mer et toutes les autres en-
traves mises par eux à la liberté naturelle;
[16"] Que le tirage des milices de terre et de mer, qui fait un
préjudice notable à l'agriculture, soit réglé d'une manière moins
onéreuse au peuple'"; et qu'on examine s'il ne serait pas préférable
de le remplacer par une contribution pécuniaire, dont le fonds
serait destiné à des enrôlements volontaires, laquelle contribution
sera supportée par les trois ordres;
[17°] Que l'aliénation perpétuelle des domaines du roi (les
forêts exceptées) soit autorisée, avec les précautions nécessaires
pour empêcher toute surprise dans les ventes, par une loi tellement
irréfragable, que la propriété des acquéreurs soit assurée à jamais,
à la garantie du roi et de la nation '^);
1 1 8°] Que la réformation des abus subsistants dans le régime
et l'administration des forêts soit un des principaux objets de la
censure et de l'attention des Etats généraux; que le cours de ces
abus soit arrêté par des lois rigoureuses , le dépérissement pro-
gressif des bois et forêts devant faire craindre leur totale destruc-
tion f^);
'') Cf. te cahier do Breuviile, ar-
ticle 7. Le bourg de Bricquebec four-
nissait à la milice de terre, ré|jimenl
provincial de Basse-Normandie , bataillon
de Saiiit-Lô. En 1788, il était réuni
pour lt> tirage à la paroisse de (Juettetot.
Li's deux communautés avaient présenté
ensemble 167 garçons, sur lesquels 67
avaient été déclarés exempts, 8 re-
connus inlirmes, U trop petits. Un peu
moins de la moitié, soit 78, avaient
pris part au tirage, pour fournir G mi-
liciens. C'est, avec celui du bourg de
Brin, lo plus fort contingent que nous
ayons rencontré dans l'élection de Va-
ioffnes. La ville de Valognes elle-même
ni' fournissait, comme nous avons vu,
que II miliciens. U n'est déclaré cepen-
dant aucim fuyard dans la paroisse.
( llclevé des procès-vcrhaux de tirage de
l'année ij88, Arch. (]alvados, C 1916.)
'-' Le vœu du cahier paraît locale-
ment sans objet. Le dernier Etat du
domaine de Valofrneê ne signale à Bric-
quebec aucuns biens-fonds appartenant
au roi. Il est dû seulement une rente en
argent de a livres. (Arch. Manche,
A 3365.)
Les officiers municipaux font de
même observer en 1790 qu'ail n'existe
aucun bois de haulte futaye ny bois
taillis appartenant au domaine, mais
seulement des bois et forêts appartenant
au ci-devaut seigneur et aux usagers
esdites forôtsn. (Arch. Manche, Q'' i G.)
'•■''> La forêt de Bricquebec, apparte-
nant à la barnnnie de Bricquebec, était
une des plus grandes de Normandie.
Elle avait, d'après de Massevillk, cinq à
six lieues de tour. Un arrêt en date
de 173^ avait confirmé le seigneur
haut-justicier dans le droit d'établir un
maître verdier et autres officiers pour la
répression des délits lorestiers. Nous
avons rencontré déjà, dans le cahier de
Valognes, art. IV, 3 A", des plaintes fort
vives contre les coupes exagérées faites
par M"' de Matignon et contre les abus
l/i8
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[i ()"] Que (les lois claires et précises fassent cesser les décisions
versatiles (^sic) des divers tribunaux de justice sur l'impôt des dîmes,
et que partout on en exempte les productions récoltées, en vert et
en sec, qui servent à nourrir les bestiaux employés à la culture des
terres '^^ ;
I 9 g"] Que l'assemblée ne soccupe de l'octroi des impôts qu'après
avoir rérormé les lois et les abus, et avoir pris une exacte connais-
sance de la dette publique ;
[ai"] Que tout citoyen de quelque ordre qu'il soit supporte
tout espèce d'impôt, dans une juste proportion, sans qu'il existe
aucun privilège ou exemption pécuniaire'-';
[22"] Que du nombre des impôts on préfère les moins onéreux
aux laboureurs, en frappant spécialement sur les objets de luxe et
de frivolité; et que l'on examine si la subvention territoriale ne
des adjudicataires qui, paraît-il, fai-
saient expédier par mer à Clierbourg
de grandes quantités de bois. On vou-
dra bien se reporter à la note que nous
avons placée sous ce texte {supra, p. 89),
où nous donnons quelques détails sur
i'état de la forêt de Bricquebec en 1789.
Les vassaux et tenanciers de la ba-
ronnic de Bricquebec, habitant les pa-
roisses de Bricquebec, les Perques, le
Vrétot, Quettetot, Surtain ville, Saint-
Germain-le-Gaillard, Magneville, etc.,
ont adressé à la fin de 1789 une très
longue requête à l'Assemblée nationale ,
j)our être rétablis dans leurs droits
d'usages dans ladite for(H. Ils en avaient
été privés pour la plupart par un juge-
ment de 1716, qui avait arrêté, sur
représentation des titres d'aveux, une
liste nominative et limitative des tenan-
ciers admis aux droits d'usage. Voir
Pélilion à l'Assemblée 7iatini)ale por les
lenans et vassaux de la baronme de Bric-
quebec, élection de Valognes , septembre
17^9, liasse de 84 pièces. (Arch. nat. ,
Dxi'v T), 1.48.)
") Sur la question des dîmes de
vridages, en 1 789 , en Normandie, on
voudra bien se reporter à ce que nous
avons dit sous le cahier de Montmartin,
art. 6 (au tome 1", p. 4 7 4). Le prési-
dent de l'assemlilée de Bric(|ui'bec, Vin-
cent Mariage, était particulièrement
qualifié pour parler de ce sujet; c'est
incontestabli'ment lui l'auti'ur de la
ffReqnèto d'int(>rvontion des habitants
de plusii^urs paroisses de la province de
Normandie, dans le procès des habitants
de la paroisse de Surtainville [cette
paroisse fait justement partie de la
haute justice de Bricquebec], contre
leur curé, ... ou réfutation de l'ouvrage
intitulé ; Mémoire sur les dîmes pour le
clergé de Normandie , contre les cultiva-
teurs de cette paroisse,. . . par M. Ma-
riage , avocat à la Cour. Caen , G. Leroy,
s. d. (vers i767),in-i9 de 871 pages'i ,
qui est mentionné par Pliqi et. Biblio-
graphie, p. 3i4, et qui vient d'être
analysé par M. L. F.wiEn, dans Revue
de Cherbourg, Il (1907), p. 12.
(^) Impositions de Bricquebec pour
17 89: taille, 5,600 livres; ace, 8,670 li-
vres; cap., 3,623 livres; corvée, 1,860 li-
vres; vingt., 8,1 46 1. 18 s. 1 d. ;terr. ,
700 livres; bât., 288 livres. Au total,
28,8871. 18 s. 7d,
Lignes : 780, dont 709 propriétaires
exploitants (pour 4,46o I. 1 7 s. 6 d.) et
71 fermiers (pour i,64i 1. 10 s.). —
Prieilégiés : le curé, M° Joseph Eus-
tache; le sieur ïrainel de Saint-Biaise,
noble non possédant fief (c. n., 90 livres) ;
et poiu' le tiers état, les officiers de la
haute justice, h savoir le bailli (c, 108I.),
son lieutenant (c. 108 livres), le procu-
reur fiscal (c. i)4 I.), le greffier (c. 6 1.),
le tabellion (c. 8 livres) et les six avo-
cats attachés à la juridiction (c. uni-
forme, 7 1. 4 s.); plus un contrôleur
aux actes du domaine et contrôle, un
commis à la revente subordonnée des
traites et gabelles, et pour les aides un
commis à cheval.
BniCQDERECQ.
U9
produirait pas une plus parfaite égalité dans la répartition de ceux
(pii i'esteront sur les fonds;
[•j^"] Que l'on diminue et simplifie les frais immenses de la
perception, dont les agents sont beaucoup trop multipliés, et
qu'on réunisse ceux des impôts qui par leur analogie en sont sus-
cej)libles;
['-ià°] Que la perception des contrôles soit assujettie à des
règles fixes et tellement claires, qu'elles soient entendues de
tout le monde, sans pouvoir être interprétées par les commis à la
perception ;
[25°] Que les propriétaires privés depuis nombre d'années de
leurs fonds compris dans les grandes routes soient enfin rem-
boursés, non d'après les procès-verbaux des entrepreneurs ou ingé-
nieurs auxquels on ne peut avoir aucune confiance et qui d'ailleurs
auraient opéré à l'insu des parties intéressées, mais d'après une
estimation faite contradictoirement, d'où il résultera le rembour-
sement du capital et des intérêts''^;
[96"] Que la confection et l'inspection des grandes routes
soient soumises aux municipalités, et que les chemins ordinaires, en
cessant d'être à la charge des propriétaires voisins, soient réparés
cl entretenus par les communautés;
[â y°] Que la plus sévère économie préside à la distribution des
grâces et pensions prises sur les revenus publics; et (|ue tout mi-
nistre des finances soit désormais obligé à rendre compte et à
répondre de sa conduite devant l'assemblée nationale;
[28"] Que l'on supprime le droit odieux des déports, et qu'à
ce moven les réparations des presbytères et leurs reconstructions
soient à la charge des bénéficiers et gros décimateurs^-^;
'■' Cf. le caliitM- de Clie.bourjf , ar-
ticle 82, et la note {sup-à, p. 58).
^'' 11 ne parait point qu'il y ait eu
d'assez lonjjtemps à Brictpiobec de dé-
penses presl)ytérales à la charge des ha-
bitants. L'arrêt le plus récent (|ue nous
ayons rencontré, «autorisant les habi-
tants de Bricquebec à s'imposer d'une
somme de 2,Goo livres pour des répara-
lions à leur j)resbytèren , est en date du
99 août 1 7t)(). ( Arcli. Calvados, (] 1 ^aS.)
Les officiers municipaux observent en
1790 que, «visite faite de la maison
presbytéralen , les bâtiments ainsi (jne
basse-cour, grange, etc., sont en bon
état. «Le sieur curé n'a rien touché de
son prédécesseur pour les réparations,
qui ont été regardées en état lors de
sou entrée à ladite cure, mais depuis il
en a lait beaucoup. n {Etat des biens
liât., Valoirties, Arch. Manche, ()'* ' iG.)
Dîmes. Les gros décimateurs de Bric-
quebec étaient les religieux de Beau-
mont-en-Auge, qui prélevaient les deux
tiers des gros-^es dîmes; le curé n'avait
(pie le tiers restant et les menues. Le
prieur de Beaumont levait en outre la
dimi; de la foire aiuiuclle de Bricquebec
(actes coujirmalijs de laai, laaS, rap-
portés dans Annuaire de la Manche,
i8r>o, p. 5:^5, 5/17).
Déclaration de l'jfjo non retrouvée
pour la cure. En 1 760 , le tiers d'' dîmes
du curé était déclaré affermé par
150
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[99°] Que la suppression des communautés religieuses cesse
d'enrichir un seul individu, et qu'elle vertisse au soulagement de
l'État;
[3o°] Que les religieux se contentent des fonds immenses qu'ils
possèdent, et qu'ils soient privés des dîmes qu'ils perçoivent au
détriment des curés et des pauvres: ou qu'ils soient au moins
assujettis à faire, dans chaque paroisse qu'ils privent d'une grande
partie de ses récoltes, une aumône annuelle déterminée et calculée
à raison de leur perception et des haux de leurs fermiers, de ma-
nière qu'ils ne puissent donner lieu à aucun procès pour les y
contraindre (^^;
[3i°] Enfin, que l'on propose la suppression des taxes de toute
espèce exigées par la cour de Rome.
[82°] *Les habitants soussignés enjoignent spécialement aux
députés quils vont nommer de ne donner leur voix qu'à des mem-
bres du tiers état, pour les représenter soit au bailliage principal,
soit aux Etats généraux f'^'.
1,7/10 livres; letilulairo faisait en même
temps valoir ses menues, pour «viron
1,000 livresT», et il payait 80 livres de
décimes. (Arch. Calvados, C It^Sh, Bu-
reau de Briquebec.) La part des reli-
gieux, à la même date, valait 900 livres
et 600 livres de pot-de-vin. En 1790,
nous la retrouvons comprise dans un
bail général des grosses dîmes des pa-
roisses de Briquebec, Magneville et le
Vrétot, passé à un sieur Boudard pour
le prÎK de 3, 100 livres, sans pot-dc-vin.
(Tableau du revenu du prieuré de Beau-
monl en Auge pour l'année iJQO, Arch.
Calvados, série C Q n. cl., disti-icl de
Pont-l' Évoque. )
*') Les établissements ecclésiastiques
étaient assez nombreux en 1789 à
Bricrpiebec, mais pas aussi considérables,
semble-t-il,^ que le cahier le laisserait
penser. \jE(at des hiens nationaux y
relève :
1' La cure, manoir presbytéral,
basse-cour et communs, jardin, aucune
terre d'aumAne ni rentes en argent ou
en grains, aucuns droits féodaux, sauf
un usage de 16 cordes de bois dans la
forêt coutumière de Bricquebec (le tout
non est.); 9° les religieux de Beaumont-
en-Auge, grange décimale trcouverte en
glui?», avec petite cour par devant (non
esl.); 3° la chapelle Sainte-Anne, titu-
laire le curé de Dangu, non résident :
maison manable, jardin et labour fai-
sant en tout 10 vergées, droit d'usage
de 6 cordes de bois ( non est. ) ; 4° la cha-
pelle du Château, sans biens; le sei-
gneur lui donne un logement et 283 li-
vres de rente, avec 6 cordes de bois;
5"^ la chapelle Saint-Siméon , située à
rÉtang-Bertrand, dont le titulaire tient
gratis ime petite école: maison manable,
jardins de 16 perches, 9 à 10 vergées
de labour, avec les ^regains-) de deux
petits prés appartenant au seigneur, et
80 livres de fondations; 6° la chapelle
Saint- Biaise, sans fonds ni revenus dans
la paroisse; 7° la chapelle Saint-Fran-
çois, même situation. (Étal des biens
nal., Valognes, Arch. Manche, Q*"'i6.)
VÉlatnc mentionne point d'établisse-
ment hospitalier. Il existait cependant à
Bricquebec un petit hôpital, d'un re-
venu fort modeste. En i 775 , il esl porté
pour 1,933 1. 6 s. seulement. (Arch.
Calvados, C 10/17.)
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
à Bricquebec est porté en 1787 par Ips
contrôleurs des vingtièmes à ii,a3o li-
vres, dont 36o livres pour l'hôpital.
(Arch. Calvados, C6519.)
'^' Ce passage a été ajouté après coup.
Sur l'exclusion des ])rivilégiés des députa-
lions du tiers état, on voudra bien se re-
BRICQUEBECQ. 151
Au reste, ils suivront les mouvements de leur honneur et de leur
conscience, dans tout ce qui leur sera proposé pour le mieux, en
consultant en tout le bien de la justice, la prospérité de l'Etat et le
respect delà personne sacrée du roi.
Suivent environ 60 signatures ^^K
BRICQUEBOSQ^'\
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives lie la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce noncotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprime général). — Date de l'assemblée
8 mars. — Comparants (a3) : M" Guillaume Le Roux, Hervé Mourier,
Philippe Mauquest, Pierre Martin, Jacques Mancel , Germain Mancel , Joseph
Joi'ian, Jean Le Moigne, Jacques Le Huby, Germain Deschâteaux, Joseph
Lalonde, Marin-Noël Le Boisselier, François Le Moigne, Gisle Gapelle,
Guillaume Gapelle, Jean Martin, Jean La Mesle, Jean-Adrien La Meslc,
François La Mesle, Jean Mancel, François La Mesle, Jean Joiian, Hervé
Mabù-e. — Nombre de feux: 92^''. — Publication : ffCejonnrhui, par
M' Pierre Qlesnel, curé.-n — Députés : Guillaume Le Roux, Pierre Martin. —
Signatures (2/1) : P. Martin, Guillaume Le Roux, H. Mourier, syndic,
P. Mauquest, J. Mancel, G. Mancel, J. Le Huby, J.-Joseph JoLan, Germain
Deschâteaux, Joseph La Londe, Gilles Gapelle, F. Le Moigne, Guillaume
Gapelle, Jean Jouan. Jean Le Moigne, Hervé Mabire, Charles Qiomvm, F. La
Mesle , J. Guillaume La Mesle , J.-Adrien La Mesle , J. Martin , M.-N. Le Bois-
selier , J. Mancel , J. Lamelle.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé'*'. — Ed. HiPPEAU,Ctt/t!e/-s, II, p. 384-386, texto abrégé et très incorrect.)
Cahiei' des doléances, plaintes et remontrances de la paroisse
de Bricquebosq.
L'an i7<Sf), le dimanche i^jour de mars, à l'issue et sortie
des vêpres paroissiales de Bricquebosq, se sont assemblés au son
porter à co que nous avons noté sous le a , D. ii. — Population actuelle :
procès-verbaldo€aiiteloup(?V(/7-à, p. 168). 4io fiabitanis.
^'^ Le copiste n'a pas relevé les signa- ''^ Un autre exemplaire manuscrit
lures. (orijjinal ou copie moderne?) nous a
(*^ Arrondissement de Cherbourg, été signalé aux Archives communales de
canton de Les Pieux. Bri((piel)i)S(|. {Communication de M. F.
*'' Mouvement en 1787: N. 11, M. Nicolle , instiluleur.)
152
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
tl( la clodio, au lieu ordinaire et accoutumé, les communs habi-
tants composant le tiers état de ladite paroisse, pour travailler
incessamment à la rédaction de leur cahier de doléances, plaintes
et remontrances demandé par la lettre du roy notre sire, en date
du 2/1 janvier dernier, touchant les assemblées des Etats généraux ,
pour être présenté par les députés qui vont être nommés à l'as-
semblée du tiers état dudil bailliage de Valognes, fixée au 9 de ce
mois devant M. le lieutenant général du bailliage dudit Valognes
ou M. le Procureur du roi.
Tous les peuples sont tenus d'adresser leurs vœux au ciel pour
la conservation d'un monarque aussi rempli de bonté et de justice
que celui de nos jours, le protecteur et le défenseur des pauvres.
Heureux les peuples qui possèdent un roi, lequel, comme un
bon père de la patrie, n'a pour but que d'établir dans son
royaume l'union et la paix, la concorde et la justice entre tous
ses sujets!
De toutes les paroisses du bailhage de Valognes, il n'en est
point de plus misérable que la paroisse de Bricquebosq, tant à
cause de la terre dont le sol est très mauvais, que par l'éloigne-
ment de la mer, qui est la seule ressource pour graisser '^^. Il n'y a
point de gens éclairés, y pouvant à peine trouver deux ou trois
personnes en état de cueilHr et Recevoir les deniers de Sa Majesté,
et ce par le défaut d'école; d'ailleurs, la plus grande partie sont
manouvriers ou journaliers, obligés de quitter leurs chaumières
et de s'éloigner pour se procurer le nécessaire ainsi qu'à leur
famille, et aller à Cherbourg aux travaux de Sa Majesté.
Joint à ces mauvaises circonstances, elle est plus surchargée
d'impositions que plusieurs paroisses circonvoisines '-^ et presque tous
les habitants redevables de rentes à la seigneurie du lieu'^^ dont il
(') Méin. slat. i'jSt, f' aO wBrirque-
bosq, scifjneur M. de Bricquebosq
Thieu ville , 799 acres de terre en labour,
])lant et pré, fond» maigre; ko à 5o
vergées de prairien.
t') Impositions de Bricquebosq pour
1789 : taille, i,25o livres; acr., 821
livres; cap., 808 livres; corvée, Agi I.
9 s. 1 0 d. ; vingt. , 1 ,886 1. 1 8 s. 1 0 d. ;
terr. , 161 livres; bât., 5'i livres. Au
total, 538 1. 1 s. 8 d.
Lignes : 97 dont 88 propriétaires
exploilanls (pour 1677 1. 11 s.), et
9 fermiers (pour •.».'<Ç) I. 10 s.). — Pri-
viléijiés : le curé, M" Pierre Oiiosnel,
un prêtre sans bénéfices M" Jean-An-
toine Decjuesne; et pour la noblesse, le
seigneur, André de Hennol, comte
d'Octeville, seigneur aussi d'Oclevilie-
la-Venelle, de Binivillc et de Crosvilie
(non résid.).
(') La seigneurie île Bricipiebosq ap-
]);irtenait en i7<^9 à André de Hennot ,
comte d'Octeville, (|ui est assigné à ce
titre à rassemblée de Coulances. Une
autre paitie considérable de la paroisse
dépendait du lief de Flamanville, érigé
en i65'i en uiar(jnisat pour Hervieu de
Bazan, et (|ni était eu 1789 aux mains
(le Marie-François de Bruc, marquis de
BRICOUEBOSQ.
153
ne leur est fait aucune diminution de dixième depuis quatorze à
quinze ans, ce qui fait une surcharge à ces particuliers redevants.
D'ailleurs, M. l'uLbé de Saint-Sauveur qui perçoit les deux tiers
des grosses dîmes n'y fait aucunes charités ni libéralités; au con-
traire, en les affermant, a bien soin de donner la préférence à
M. le curé qui, par privilège, en jouit sans imposition^''.
Les colombiers et volières, tant en cette paroisse que sur les
limites des circonvoisines, sont la destruction des labours. Si on
pouvait détruire ces maisons, que le laboureur serait heureux! Si
on pouvait anéantir les pigeons, animaux destructeurs! Joint à
cela les corneilles, animaux aussi malfaisants, se sont tellement
multipliées depuis un certain temps, que le port d'armes est défendu
dans la province, que le cultivateur serait presque prêt de tomber
dans le désespoir et le découragement.
Supplie humblement cette communauté et remontre :
[1°] Que jusqu'ici les possédant fonds ont été chargés de
n^construction et entretien des presbytères (-^; (|u'à l'avenir, si
la Guorche, qui fut convoqué dans lo
bailliage secondaire de Saint-Sauveur-
lo-Vicomte, et représenté à Coutances
M. Antoine-Guillaume, do Bretefez.
Nous n'avons pas Vikal des renies de
1790. Les Etals des biens nalionauv
de la même période mentionnent des
redevances dues au domaine, montant
à 67 pots de froment mesure de 1 1
pots, et 1 1 I. 16 s. G d. en argent, en
contesté entre le seigneur et le domaine.
(Arch. Manche, Q* ' 11.) Le dernier
l'Ual du domaine de Valogiies porte les
chinVes plus forts de 36 boisseaux et
3 pots de froment, mesure réduite à
18 pots, et i5 I. i/j s. 9 d. en argent,
ensemble produit commun , 1 98 1. 18 s.
3 d. (Arch. Manche, A 3365'.)
'') Les dimes de la paroisse de Wv'ir-
qnebosq étaient, en effet, partagées;
l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Viconilc
avait les deux tiers de toutes les grosses
dimes, le curé n'avait que le tiers res-
tant et les meimes. (Rknadi.t, dans An-
nuaire de la Manche, iS^A, p. ^6.)
Déclaration de iJf)o, non retrouvée
pour l'abbaye (en i"] ■)'■], la part de dimes
était déclarée afl'ermé'e par /i.5o livres).
Le eu ré, de son côté, déclare, en 1790.
que son tiers des grosses, «savoir, de
froment, orge, seigle, avoine, tremaine,
pois, \osce, sarrasin 15, avec toutes les
menues trqui sont : pommes, lin et
chanvre, rabate, agneaux et lainen,
avec aussi 1 00 vergées de novales et
une rente de 8 boisseaux de froment et
Il d'orge pour anciennes novales, lui
vaut tfviron i,5oo livresTi. Il fait entrer
dans le compte le produit des anntônes,
8 vergées de terre labourable, deux
petits jardins de i/li de vergée, un pe-
tit pré de 3o perches, mais non les
obits , consistant en 6 vergées de terre
et i58 livres de rente, lesquelles sont
d'ailleurs chargées de nombreuse; fonda-
tions : (rsavoir 189 messes hautes, 38
basses, 1 /j nocturnes, a 3 laudes et 2')
libéra, ai saints du Saint-Sacrement et
1 7 litanies et processions en riionnein'
de la Sainte Vierges». Il paye un vicaire,
les réparations, et deux boisseaux de
froment de rente à la seigneurie du lien.
(Déclar. originale, 1 5 novembre 1790,
Arch. Manche, (>''' 18.)
Pour l'explication de re\('m|)tion
accordée aux curés prenant à lernu; les
dimes des gros décimatetu's, voir la
note sous le cahier de Haiitmoitié, art.
T), infra p. 319.
''^) Nous n'avons retrouvé aucune
trace de dépenses laites par la conunu-
iiauté de l{ric(juebos(| pour des ré'para-
154
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
c'était le bon plaisir de Sa Majesté, les messieurs curés seuls aient
cette charge, ainsi que d'apporter une prompte réforme dans l'ad-
ministration de la justice; que les frais en soient réduits à une
juste proportion; que les procès puissent être terminés plus
promptement. On dirait volontiers qu'il faut que la justice soit une
chose bien rare, puisqu'il en coûte tant et qu'on est si longtemps
à l'obtenir;
[9°] Que les revenus des abbayes, prieurés et bénéfices sans
cbarges d'âmes, où il n'y a plus de religieux, où il ne se fait plus
d'offices, à l'avenir revertissent au soulagement des pauvres et à
l'établissement de la religion '^l Que l'on puisse établir des écoles,
et que pour les fonder et les doter il ne faille pas tant de frais et
de formalités; le défaut d'instruction esl la cause de bien des maux
dans les paroisses '-1 Que les réparations des chemins soient à la
lions presbytérales dans la seconde
moitié du \viii° siècle. L'inventaire des
officiers municipaux expose, en 1790,
que les «maisons du presbytère sont
déjà anciennes, mais paraissent en bon
étatn. Les officiers n'ont pas connais-
sance cfcombien M. le curé actuel a
reçu des héritiers de son prédécesseurs,
mais ils déclarent qu'il a fait faire à
ses frais «beaucoup de réparations de-
puis viron 3o ans qu'il est curé». ( Arch.
Manche, Q*'' 11.)
^'' Le vœu du cahier doit être consi-
déré comme d'objet fjénéral; VÉtat des
biens nationaux ne sijjnalc en effet,
dans la paroisse de Bricquebosq, aucuns
biens-fonds ecclésiastiques autres (]uc :
1° la cure, bâtiments et 8 à 10 vergées
de terre (n. est.) et a° 6 vergées de
terre (n. est.) dont jouissent les obi-
tiers. Le Tableau dressé au district
ajoute : 3" pour la fabrique, onze pe-
tites pièces en labour, faisant onsemLle
ah vergées (aff. 80 livres), et en renies :
1° l'obileric, i58 livres en argent char-
gées de fondations; 9" la fabrique, 1 G',) 1.
4 s. 6 d., et H" l'abbaye de Saint-Sau-
veur-k'-Viconite, 900 hvres do rente,
par M'"° d'Octeville. ( Arch. Manche , Q' '
11.) En 1787, les contrôleurs des ving-
tièmes avaient estimé à 9,83o livres
seulement tout le revenu ecclésiastique
(non imposé) de la paroisse. (Arch.
Calvados, (] 65 19.)
'*^ La fondation comme la dotation
d'écoies, séminaires ou collèges étaient
régies en 17H9 par les dispositions gé-
nérales de YÉdit, d'août 1 y ùy , concer-
nant les établissements et les acquisitions
des biens de main-morte. (Isambert, xxn,
n" 658, p. 396.) Les formalités exigées
par cet édit étaient certainement lon-
gues et coûteuses. Il fallait en premier
lieu une enquête (art. 5) sur l'objet et
l'utililé de l'établissement, ainsi que
sur la nature et la valeur des biens
destinés à le doter, enquête qui était
faite concurremment par les deux auto-
rités laïque et ecclésiastique ; des lettres-
patentes d'autorisation étaient ensuite
nécessaires, qui n'avaient effet qu'après
enregistrement au Parlement de la pro-
vince et nouvelle information faite par
le procureur général , lequel donnait au
besoin (art. 0 à 9) mainlevée des op-
positions faites par les intéressés. Les
frais étaient naturellement en rapport
avec ce luxe de formalités : en outre
des droits ordinaires sur les donations
(droits d'insinuation, de contrôle) et
des taxes spéciales dues par les établis-
sements de mainmorte (amortisse-
ment, nouveaux acquêts, etc.), les dé-
penses nécessitées par la poursuite de
l'enregistrement dans les sièges supé-
rieurs (enquêtes, informations, sa-
laires des gens de justice) arrivaient
souvent à dépasser la valeur des fonda-
tions elles-mêmes. (Voir Duiund de
Maillanne, Dict. de droit canonique, \°
ÉtabUssement.)
11 convient d'observer cependant que
la fondation des écoles de charité, des
petites écoles comme on disait , était , à
BRICQUEBOSQ.
155
charge des provinces; le riverain, le voisin, la communauté sur
laquelle ils se trouvent sont souvent ceux qui en profitent et qui en
ont le plus;
[3"] On supplie donc le souverain et la nation de se réunir et
de statuer qu'à l'avenir les impôts ne pourront être levés que du
consentement des peuples;
[/j°] Que les impôts ne puissent être établis que pour un temps
fixé et limité; qu'il y ait de temps en temps une assemblée de la
nation ; que ces assemblées fixent la durée des impôts et leur appli-
cation; que ceux qui en auront l'administration soient tenus d'en
compter toutes fois et quantes à la nation;
[5°] Qu'il y ait des Etats provinciaux dans tout le royaume, et
particulièrement en Normandie. Nous en avions autrefois; qu'à
ces Etats provinciaux le tiers état ait au moins autant de représen-
tants que le clergé et la noblesse réunis;
[G"] Que les assemblées provinciales, l)ureaux internufdiaires
et assemblées municipales soient établis partout, et dont les mcm
bres soient librement choisis par les habitants des paroisses ''^; que
certains égards, un peu facilitée : l'art.
3 de VEdit de i jùg n'exige plus dans
ce cas de lettres-patentes, il suffit de
faire homologuer en Parlement, sur
conclusions du procureur du roi et ap-
probation de l'évèque diocésain, les
dispositions qui les concernent (Hodard ,
Dict. analyt. , v° Fondations , II , p. 583).
Les formalités subsistantes étaient pour-
tant encore de trop, puisque le présent
cahier juge nécessaire d'en demander
la suppression et que celui de Saint-
Sauveur-le-Vicomte affirme expressé-
ment que ffheaucoup de paroisses sont
privées d'écoles parce que les frais
énormes qu'il faut faire pour les fonder
rebutent les personnes pieuses et bien
intentionnées 7) (art. /i5, dans Hippkau,
Cahiers, t. II, p. 33).
'■' Ce que demande le cahier ne
constitue pas absolument une innova-
tion , car les membres des assemblées
nouvelles, telles que les avait consti-
tuées le règlement de 17S7, étaient
bien en majorité des membres élus.
Dans les^ assemblées municipales, deux
membres seulement siégeaient de
droit, le seigneur et le curé; les autres
membres étaient électifs, et les nobles
domiciliés eux-mêmes, qui n'étaient
pas seigneurs, ne pouvaient entrer
dans la nuniicipalité qu'après élec-
tion, comme les roturiers. Dans les
assemblées d'élection et provinciales, le
principe de l'élection, — à plusieurs
degrés, — était également proclamé, et
ce n'est que par mesure de transition
que les premières assemblées avaient
été composées en partie de membres
nommés directement par le roi , en
partie de membres recrutés par coopta-
lion. Voir le Règlement sîir la fnvmatioii
et la composiiion des assemblées qui auntnl
lieu dans la province de [Normandie],
en vertu de l'Édit portant création des
assemblées provinciales, Versailles aiijuin
1 -jS-j. (Dans Isahbert, XXVIII, n" 2.351,
p. 365.)
Le règlement général avait laissé à
l'initiative des assemblées provinciales
le soin de régler certains points de
détail et d'application; pour le Coten-
tin, ces mesures sont contenues dans
un Règlement de l'Assemblée de Basse-
Normandie, (ju'on trouvera reproduit
dans HippEAU, Gouvernement , i. V., p.
3^5. Ce qu'on peut y relever de plus
intéressant, c'est une interprétation
particulièrement libérale des disposi-
tions du règlement royal fixant à 1 0 li-
vres d imposition le cens nécessaire pour
prendre part aux assemblées de pa-
roisse. Le règlement de l'assemblée d(>
Basse-Normandie décide que le cliilfre
15G
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ces Etats provinciaux, que ces commissions intermédiaires et ces
assemblées municipales aient la répartition et la perception des
impôts, et qu'ils les fassent parvenir directement dans les coffres
de l'Etat; et qu'à l'avenir et pour toujours l'ecclésiastique et le
laïque, le noble et le roturier supportent les impôts également à
raison de ses propriétés et de ses facultés. Que tous soient imposés
et imposibles {sic) au même rôle;
[-y] Qu'à l'avenir, il n'y eut qu'un seulet même impôt, et qu'il
n'y eut qu'un seul et même rôle, oii tous les ordres composant les
trois états soient compris indistinctement;
[8°] On remontre à Sa Majesté que voilà le moyen le plus
prompt et le plus efficace de pouvoir subvenir aux besoins de
l'Etat, et qu'en ce faisant, bientôt le roi, notre père commun,
serait à portée de soulager ceux de ses enfants qui, de longtemps
accablés sur les impôts et autres servitudes, croupissent dans la
misère*;
[q°] Que, sur les impôts, on fasse un fonds pour assurer du
pain aux anciens militaires au moins âgés de soixante ans, ou
jugés incapables de servir l'Etat; qu'on ne parle plus de milice ni
de mer. Le soldat, pris par le sort comme par force, fut toujours
un mauvais soldat; l'expérience nous apprend qu'il en est encore
pis du matelot, tous les sujets n'étant pas également propres à la
mer. Le déplaisir en fait fuir plusieurs'^';
[i g"] Que, sous le bon plaisir de Sa Majesté, on ne parle point
de gabelle à l'avenir; que les commis soient supprimés; qu'on ne
voie plus paraître cette chambre noire, l'opprobre de la nation;
qu'on fut libre de prendre le sel où l'on jugerait à propos, et
que l'eau de mer fût permise pour laver les blés à semer et autres
usages;
[i i°] Qu'à l'avenir on ne soit point exposé aux recherches, aux
tracasseries et vexations des contrôleurs des actes. Il leur est aisé
de 10 livres devra s'entendre de toutes
los impositions foncières et personnelles
réunies, et non d'une taille personnelle
de lo livres. Il admet é{jalement, sous
les mêmes conditions de cens, les /ir-
»/iiVr« à faire partie des assemblées,
sur le même ran[j que les propriétaires.
(Voir art. 3, /i et i 5 , dans Hippeau , op.
cit., p. 3^5.)
'" La paroisse de Rric(juebos(j n'é-
lait point sujette à la levée des caiion-
niers, que ie cahier désigne assez im-
proprement sous le nom de milice de
mer. Elle fournissait uniquement à la
milice de terre, pour le ré{jiment pro-
vincial de Rasse-\ormandie, bataillon
de [Saint-Lô]. En 1788, elle se trou-
vait réunie pour le liraj^e avec la pa-
roisse de Saint-Martin-le-Gréard. Les
deu\ communautés avaient présenté en-
seudile 17 jjarçons, sur lesquels 10
avaient été déclarés exempts, et un
trop petit; G seulement avaient tiré,
|»our fournir un milicien. (État des ti-
rages des troupes provinciales, 171^8,
Arch. Calvados, C 1916.)
BRIGQUEBOSQ. 157
de se jouer de la grossièreté des gens de campagne. Si ces droils
ne peuvent être anéantis, du moins il serait aisé de les réduire à
un ordre fixe et invariable;
[i2°] Ladite communauté enjoint très expressément aux dé-
putés de choisir, pour leurs représentants aux assemblées des Etats
généraux, parmi ceux de l'ordre du tiers état et insister très
fortement pour en exclure tous ceux qui seraient en quoique sorte
de la dépendance du clergé et de la noblesse, comme receveurs,
fermiers et autres '^^
Fait et arrêté ce cinquième jour de mars 1789, et signé lec-
ture faite. Les mots : et autres servitudes, en interligne, approuvés
bons. Le présent en quatre pages , celle-ci comprise, cotées et para-
phées, depuis un jusqu'à quatre.
P. MARTl^, Guillaume Capelle, Guillaume Lehoux, H.Mou-
MEn, syndic, P. Mauquest, J. iVIoNÉE,G. Mancel, Joseph
JoÛAN, J. LE HuBY, Germain des Châteaux, Charles i,\
Londe, g. le Moyne, Gilles Capelle. Jean Joï'an,
G. LE MoiGNE, Hervé Mabu\e, Charles Qloniam, Tho-
mas Mautfn. j. Lamelle,
BRIX^
1 . Procès-verbal d'assembléi:,
(Ms. Archives de la Manriw , i-rne B, n. cl., tinsse Gabiers de Valojjncs, II, pièce non cotée.
Original si(;né. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle impiiuié {jv^éral). — Date de l'assemblée:
t " mars. — Comparants ( 45 ) : *Cliarles Tyson ' ' , siem- Duprey , Pierre-Paul
Tyson. Charles Elasse, Jean-Baplisle Etasse, Pierre-François Amiot, Guil-
laume-Nicolas Amiot, Guillaume-Aiiloiiie Jourdan, Jar([ues-Louis Vicq,
Pierre-Anloine Vicq, Jean-François Laisné, René Adam, François-Jullien
Jourdan , Jean-Baptiste Le Garpentier, Jacques Louis Le Roux Basprey, Tho-
'*' Un assez grand nombre fil' caliiers (|iio les priviir'jjips, assoz fréqiieinniont ,
demandent, comme celui-ci, IVxclu- ont pu iirondrc |tnrt , dans la r«'»{{ion de
sion des privilégiés des assemblées et Cotenlin, aiiv assemblées du tiers élal.
des députations du tiers étal. Voir Voir la note sous le procès-verbal de
cahier de la Colombe, art. 8 (au t. 1". Canteloup {iiijrn , p. 168).
p. 278); cahier de IJreuville, art. i" ^-' Arrondissement de Valognes, can-
{supra, p. i3o, et la note sous ce dci- Ion de Valognes.
nier texte). 11 est à noter cependant '^' Taxe: 17 jours, 7G livres. Ace.
158
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
mas Ileiiard, Guillaume-Denis Renard, Michel Leiong, Joseph-Denis Pasquier,
Rend Hamel, Jean-Louis Hébert, Christophe Tesson, Hervé Etassc, Jean-
François Leclerc , Jean Mangon, Jean-Louis Launay, Jacques Le Roux des
Fontaines, Jean-Marin DuponI, fils Philippes, Jean-François Dupont, Jean-
François Lefey La Fontaine, Jacques-Philipiie Pesnel, Jean-Nicolas Amiol,
fils Pierre, Jean-René Jom-dau, Michel Jourdan, Pierre Langevin, Bernard
Langevin, Thomas Langevin, Joachim Langovin, Jean-François Marguerie,
Christophe Adam, fils feu Jean-François , Guillaume-François Pesnel, Augus-
tin Pasquier, Jean-Louis Crochard, Jacques Leiong, Georges-Jullien de
Launay, René Pasquier. — Nombre de feux: frôôy''', suivant le rôle du gre-
nier à sel". — Publication : s. d., rrpar Couppey, prefre vicaire-n. — Députés:
*Gharies Tyson, Jean-Baptiste Et asse, Pierre-François Amiot, Jean-François
Laisné, Jacques-Louis Le Roux Basprev, Jacques-Louis Vicq. — Signa-
tures (37): N. Amiot, P. H\mel, P.-P. Tyson, J. Langevin, H. Etasse,
J.-François Dupont, G.-A. Jourdain, T. Le Vastel, Michel Lelong, J.-F. Man-
GON, J.-P. Pesnelle, René Ad\m, J.-L. Hébert, J.-B. Etasse, C. Renvrd,
Joseph Pasquier, Jacques Le Long, F.-J. Jourdan, J.-L. Leroux, Julien
Launay, J.-F. Marguerye, P.-A. Vicq, J.-F. Laisné, M. Jourdan, J. Vicq,
J-Louis Launay, C. Etasse, Jacques Leroux, J.-F. Leclerc, C. Adam,
J.-F. (illisible), P.-F. Amiot, B. Lbcarpentier , A. Pasquier, M. Dupont,
T. Langevin, P. Langevin.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl, liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Original signé. — Ed. Hippkau, Cahiers, 11 , p. 387-389'''.)
Cahier pour la paroisse de Briûc, du premier mars l'jSg.
Conformément aux Lettres de convocation en date du 2*^ jan-
vier 1789, pour la tenue des Etats généraux de ce royaume, du
règlement y annexé, et de l'ordonnance de M. le lieutenant gé-
néral du bailliage de Valognes, du 17 février dernier*^', la commu-
nauté de la paroisse Notre-Dame de Brix , duement convoquée à ce
('^ Populfilion au dénombrement de
1798: 9,653 liabitants (N. 75, M. 17,
D. 56). — Population actuelle : 1,87 A
hahitanls.
La natalité était, paraîl-il, parlicu-
lièrenient élevée à Brix, à la ilti du
xviii* sitVlc. Kn 178.3, Ton avait nolé
80 naissances pour aç) décès. La dispro-
portion avait |iaru si considérable à Tin-
tendance, que les bureaux avaient de-
mandé qu'on fît une vérilicalion sur
les registres; mais les cliiffies furent
trouvés exacts. rrNous ne savons, ajoute
lesul)(lélégué,à quoi attribuer la dis|)ro-
poiiion (pii surprend, il n'est pas sans
exemple qu'il se rencontre des années
où la mortalité est plus ou moins con-
sidérable.-" [Note jointe à Y Etat de po-
pulation de l'élection de Valoirncs de
l'année 1788, Arch. (Calvados, C i5i.)
''^ Une transcription, déclarée «con-
forme à l'original des archives du dé-
partement??, a été faite sur les registres
de délibérations de Brix, à la date du
mois de mai 1889. (Communication de
M. Auvraji , instituteur.)
('! Ordonnance de m. le lieutenant
général du bailliage de Valognes , du 1 7
février. A Cberbourg, de l'inqjrimerie
de P. Clamorgan, imprimeur libraire.
(Exemplaire, Arch. mun. de Cherbourg,
AA G/i.)
BRIX.
159
jour par la lecture el publication faite au prône de la messe parois-
siale parle sieur Couppey, prêtre vicaire de cette paroisse ^^^, et par
les afliches et lecture, issue de la grande messe et à la porte prin-
cipale de l'Eglise, tous les habitants se sont d'abord occupés de
la rédaction de leur cahier des doléances, plaintes et remontrances,
ainsi et de la manière qui suit :
Savoir:
[r] La paroisse de Brix avait ci-devant quelques privilèges,
comme on le remarque dans les anciens modernes («c), où il est
porté bourg de Brix. Il s'y tenait tous les mercredis un marché de
bié et d'autres denrées : il n'y a plus que cinq foires, quatre dites
picquettes à Brix, et la Saint-Denis '2^;
[ 9"] Cette paroisse avait les droits de pasnages et pâturages pour
leurs bestiaux dans les forets de Brix, comme aussi les masuriers
des droits de délivrances pour la réparation de leurs maisons; ces
droits n'existent plus, de manière que cette dite paroisse en est
^'' Le curé de N.-D. de Brix en 1789
était M" Pierre Ferrey, qui fut présent
à rassemblée générale de Coutances.
{Appel du Clergé, Arch. nat. , B III/53,
p. 193.)
(*) La commune de Brix a , en effet ,
une ori{pne fort ancienne ; elle est men-
tionnée dès le xi' siècle sous le nom de
Bruce et de Bruis (Wack, Le roman de
Rou,y. i3643), et elle serait, d'après
les auteurs locaux, l'origine de la fa-
mille illustre dans les annales anglo-
normandes des Bruce, qui a donné des
rois à l'Ecosse. ( Voir db Gebvillb , Etudes
sur le département de la Manche, p. (j9.)
Le marché hebdomadaire du mer-
credi dont il est question au texte ne
se tenait pas dans le bourg même , mais
à ((uelque distance, sur les terres de la
baronnie de la Luthumière. 11 avait
été créé par lettres patentes de 1669,
en faveur de Henri de Matijjnon, sei-
gneur du lieu. Mais il avait disparu
depuis^ assez longtemps déjà en 1789,
car rEtat par départements des foires et
marchés existant dans la généralité de
Caen, qui est de 1796, ne mentionne
plus à Brix qu'une foire antmelle, qui
se lient le 9 octobre, à la Saint-Denis.
(Arch. Calvados, C i358.) VEtat ou
dénombrement du district de Valognes en
1 jgS, qui indique, outre la population,
les foires et marchés des locahtés, men-
tionne avec la Saint-Denis précitée,
ff foire considérable en chevaux et bes-
tiaux», qui est fixée dans le nouveau
calendrier au 19 brumaire, quatre pe-
tites foires, dont la date est dite «à
fixer» (les dates en ancien style étaient :
5 avril, afimai, 26 juillet et 6 dé-
cembre). [Arch, nat., Divits 5i.]
Nota. Les quatre dernières foires dé-
nommées avaient été créées par les
mêmes lettres patentes de 16G9, et le
nom de piquettes qui leur était donné
était, paraît-il, celui de l'emplacement
du champ-de-foire (la Piquette) et vien-
drait lui-même du nom d'un seigneur
appelé Jean Piquet, chevalier, gouver-
neur de Cherbourg en 1^17 ou 1/127,
dont les biens avaient été confisqués par
Henri V à l'époque de l'occupation an-
glaise. Telle est du moins la version
donnée sans preuves par M. de Gerville ,
loc. cit.
Les droits do la foire Saint-Denis, an-
ciennement possédés parla cure, avaient
été transférés en 1 665 à la baronnie de
la Luthumière ; le prieuré ilu même nom
avait, do son côté, la dîme des deux
foiros Saint-Christophe et Saint-Nicolas,
les 2 5 juillet et 6 décembre.
160
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
aujourd'hui frustrée, et elle ne paye pas moins les rentes au domaine
de Vaiognes^'l
Il existe maintenant depuis longtemps une fiefferme dite la
fiefferme de Brix, dont les tenants sont obligés, le dimanche de
Quasimodo , de s'assembler pour nommer deux collecteurs pour faire
rassemblement des rentes en argent et avoine pour les porter et les
paver chacun à leur tour audit domaine'^'.
(') La forêt di' Brix élait une des
plus considérables du Cotentin. De
MassevilleIuî donne «plus de huit lieues
de circuits, et à la fin du xvm° siècle,
en 1770, lors de l'aliénation faite au
duc de la Vrillière, elle était encore,
comme nous avons noté sous le cahier
de Valognes , art. iv, 3 A" {suprà, p. Hg),
cadastrée pour 11,106 arpents et 1 a per-
ches, qui produisaient au domaine un
revenu de 90,000 livres.
La description jointe à l'acte d'ikhanjj'^
de 1770 nous permet do nous rendre
compte d'une façon assez précise de
l'importance de la forêt à cette date.
Elle était divisée en six morceaux, la
forêt proprement dite de Brix, et cinq
gardes subordonnées, dont le détail est
ainsi établi : 1 ° forêt de Brix , 1 1 , 1 06 ar-
pents 19 perches; a" bois d'Igoville,
785 arpents; 3° bois du Theil, 1^9 ar-
pents; k" haye de Valo/jnes, 1,906 ar-
pents ; 5° bois de Bontron , i 1 8 arpenis ;
6° bois de Montebourg, 1,9 36 arpents;
ensemble, 1/1,905 arpents 19 perches.
(A. Fagart, Les anciennes Jorèl s du Co-
tetilin, dans Mém. Soc. archéolog. de
Valognes, t. Il, année 1880, p. 207.)
Les droits d'usage invoqués par les
hnhitanls de Brix {pasnaije, ■pâturage)
ne demandent aucune explication spé-
ciale, sauf le droit de «délivrance pour
la réparation des maisonsn , qui est
moins commun et doit retenir pour cela
l'attention. C'était le droit pour les fief-
falaires, plus précisément, comme dit
le cahier, pour les masuriers (la ma-
sure, niansura, est l'unité économique
d'exploilalion en Normandie au moyen
âge), de prendre dans la forêt un cer-
tain nombre de gros arbres propres à
faire des poutres ou de gros chevrons,
lors(ju'ils axaient à reconstruire les bâ-
timents d'habUation de leur lenure. (Voir
L. Dki.isi.k, Klndcs sur la condition de In
classe agricole en \ormandie au iiioijrn
âge, p. 37^.) Les concessionnaires de
la forêt de Brix, dont le cahier parle
un peu plus loin , avaient vraisemblable-
ment réussi à priver la paroisse de ces
avantages purement coulumiers; on doit
d'ailleurs reconnaître qu'il n'en est
nullement question dans les aveux que
nous avons conservés en assez grand
nombre pour la paroisse de Brix. (Arch.
Manche, A 3077 à 358i).
VEtat des rentes , Aressé. en 1790 par
in municipalité de Brix sur déclarations
des redevables, porte le total des rede-
vances du domaine à 36 boisseaux de
froment mesure de 18 pots et i63 I.
9 s. en argent, dus par 99 fieffataires ,
ensemble 3 1 7 1. 6 s. 6 d. ( Arch. Manche ,
Q^-' 16.) Mais ce chiffre est manifeste-
ment au-dessous de la vérité. Le dernier
Etat du domaine de Valognes accuse en
effet une recette de 4 9 boisseaux et 1 a
pots de froment mesure susdite, plus
102 boisseaux et 19 pots d'avoine, et
93 1 1. 19 s. 9 d. en argent, ensemble
produit commun 600 1. i3 s. (Arch.
Manche, A 3365.)
("-' ha fiefferme, en droit normand,
est une tenure féodale intermédiaire
entre le fief noble et la roture. C'est un
fief en ce sens que la propriété y est
scindée à perpétuité en deux parts,
qu'une personne possède le domaine
utile, tandis qu'une autre s'est réservé
la directe; mais c'est aussi une roture,
en ce sens que les lenanciei-s n'y sont
assujettis à aucune obligation militaire,
qu'ils doivent seulement des renies et
des services vilains. M. L. Delisle , qui
la définit «la concession d'un héritage
à perpétuité moyennant le payement
d'une rente fixes, observe avec raison
que dans les chartes normandesyî^^cnHC
est à peu près synonyme A^cmphytéose.
«Le mot, ajoute-t-il, se trouve employé
dès le commencement du xii' siècle,
surtout à partir de la conquête de Phi-
i;i!i\.
161
Depuis plus (l'un siècle, une partie de la forêt dite Garde-à-
Id-Rocfjur aurai» été concédée à différentes personnes par fieffés,
dont j)arlie des habitants de Brix sont redevables de rentes
d'icelles"^.
En 1770, une autre partie de ladite forêt aurait été échangée à
M. le duc delà V^rillière, (jui l'aurait cédée à M"" la marquise de
Langeai-, lacpjelle en aurait traité en faveur de Monsieur, frère du
roi, qui, en 1778, en a fait concession à différentes personnes
étrangères; que ces concessionnaires ont été exemptés pendant
(|uarante années de payer aucunes dîmes ni autres droits quel-
conques'
■.(•2)
lippe Aii{fiisle; les seifftieurs, à rexomplo
(le leurs souverains, Iransformenl alors
en liefiermes les domaines non lieU'és
ou les portions des domaines lielTés qui
leur font retour, t? (L. Delisle, Etudes
sur la condition, etc., p. Sa, /i5.)
La caractéristi(|n(! de ia llefferuie
toutefois, et ce qui la distinjjue d'autres
lenures roturières également pratiquées
on Normandie , c'est (|u'elle est tenue
par plusieurs ensemble, sans que, ce-
pendant, comme dans ratWs.se, un
seul des tenanciers soit spécialement
assujetti à l'égard du seigneur au
payement des redevances et autres
charges de la tenure ; tous les cote-
nauts de la liefferme sont personnelle-
ment et directement obligés envers le
seigneur, et obligés |i(inr leur part seu-
lement, sans qu'aucun d'eux j)uisse èlr('
rr prenable par insolidité ^^ de toutes
rentes dues par l'ensemble. {Arrêt du
l'arlcmrnt de Rouen, 23 décembre lOyi,
rapporté par Baskaoe, Coutumes, I,
296, col. a.)
L'unité organique de la fielferme si;
manifesli' cependant par un point : les
difi'érents tenanciers ne s'ac(|uitl(mt pas
individuellement et séparément de leurs
redevances entre les mains du seigneur;
la cueillette, ou comme dit fort juste-
ment le cahier, ffrassemblemenl') des
rentes est fait à tour de rôle par lui ou
plusieurs des co-tenanis, (pii lemeltcnl
le produit total au seigneur. 11 y a là
évidemment (|uel(|ue chose de fortvoi'-in
du service de prévôté dû par les vasseaux
d'un même fief, dont nous avons parlé
sous le cahier de Saussey, art. 8 (au
tome I", p. 53o), et manifestement
une conséquence du caractère seu)i-ro-
turier de la liefferme, puiscpie les terres
(jui relèvent noblement ne sont pas sou-
mises au service de prévôté.
'') Le cahier veut parler vraisembla-
blement d'une première aliénation, faite
en vertu d'un ('dit de septembre i665,
de ^,^59 arpents dans la Corèt de Brix.
Cette aliénation, qui réduisait déjà la
forêt à 1/1,000 arpents environ, avail
été faite au prix de 165,706 livres
(A. Fagart, loc. cit., p. 397.)
<-' Cf. le cahier de Montebourg, arl.
i3, infrà, p. 383, et la note. L'histoire
des dernières mutations de la forêt de
Brix est un j)eu pluscompli(piéo que le
cahier ne le laisserait siqjposcr. Le point
de départ est bien toutefois l'année
1770. Par acie du 17 octobre 1770,
le domaine de Bri\, qui comprenait
non seulement la lorèt de ce nom, mais
aussi les bois de Digosville, du Theil,
de la Haye-de-Valognes, de Bouttron et
de Montebourg, avait été échangé entre
S. M. et le duc de la Vrillière; et par
im second acte du même jour, le duc
l'avait rétrocédé immédiatement à noble
dame Marie-Magdelaine-Aglaé de Cu-
zacque, marquiscde Langeac, ép(iuscnon
commune en biens de messire Etienne-
Joseph de Lepinasse Langeac. Ces pre-
miers acquéreurs avaient obtenu en
février 1776 des lettres-patentes les au-
lorisant à faire couper la superlicie des-
dites forêts, à faire défricher et labourer
le sol ffpour le mettre en culture et va-
leur avec les privilèges et exemptions
accordés pour les défrichements^ ; puis,
sans user eux-mêmes de ces avantages,
ils avaient dès le mois do mai de la
môme année, vendu et transféré tous
les objets énoncés au contrat d'échange ,
162
BAILLIAGE SECONDAIRE DE YALOGNES.
[3"] La paroisse de l]ri\ contient ^67 feux, ainsi qu'il résulte
du rôle du sel; que pour se procurer ce sel, on est obligé d'aller
aux salines de Portbail ou à Rideauville''', distante de cette paroisse
d'environ six lieues. On avait coutume de prendre des passa-
vants au bureau du bourg de Briquebec en passant. iMais depuis
([uelque temps on a transféré le bureau de lîriquebec à celui de
Cberbourg'^^'-^; il en coûte à chaque particulier un jour pour aller
ffavcc subrogation aclivement et passi-
vement en tous leurs droits et actions j»,
à M*'' Louis-Stanislas-Xavier, fils de
France, duc d'Anjou {Monsieur, le futur
Louis XVIII).
Le nouvel acquéreur, plus favorisé,
avait sollicité et obtenu de nouvelles
lettres-patentes, en date des 31 juillet
1775 et 19 octobre 1775, qui l'autori-
saient à faire tels lîefs et sous-inféoda-
lions qu'il jugerait à propos des terrains
des dites forêts, avec pleine ot entière
liberté ])our les concessionnaires qu'il
choisirait de défricher et mettre en valeur
tous les terrains, sans aucune réserve.
Une première sous-inféodation, dans
ces conditions, avait été faite le i.'5 juin
1776 au sieur de Sainte-Agathe et con-
sorts; mais cet accensement fut résilié
deux ans plus tard , et une nouvelle
inféodation avait été faite, par acte du
1 9 se|)tembre 1 778 , à Clirislophe-Fran-
çois-lNicolas de Montriblou , écuyer, por-
tant sur •j,03i arpents environ, partie
dans la foret de Moniebourg, partie
dans colle de la Haye-de-Valognes. Les
terres, aux termes du contrat, devaient
continuer à relever du domaine de
Monsieur, les rentes à lui être payées
n'étant pas comprises dans l'aliénation ;
le preneur s'obligeait à défricher et
niettre en valeur dans l'espace de seize
années, à |tay<'rannuellement, à compter
du i"" janvier 1781, une redevance de
deux sols par arpent et en outn^ un prix
principal de 3o6,'.>i() I. i •> s. (Jd., dont
i:!8,(5()t) I. •?. s. 10 d. furent payi's
comptant, et le reste transformé en une
rente foncière et perpétuelle de 8,876 1.
6 d. D'autres parties de la forêt de
Brix avaient été inléodi-es, dans des
ronflilions (pie nous ne connaissons
point, aux sieurs Tiueret <■! Lamolte, et
c'est eux (pie le séquestre des biens de
Monsieur trouva en 1791 en possession
de la forêt de Brix. (Voir les |)i(V<îs
analysées par Lecacueux, Documents
pour servir à l'histoire de Montehourg ,
p. /i/isq.)
Les privilèges auxquels le cahier fait
allusion in fine avaient été accordt'S aux
entreprises de défrichement par la Dé-
claration du roi du i3 août ij66 (Isam-
BERT, XXII, i6i, n° 918). Ils consis-
taient en principe en l'exemption des
dimes, tailles et autres impositions gé-
néralement quelconques, pendant l'es-
j)ace de quinze années. Mais ces avan-
tages pouvaient être étendus par l'ob-
tention de concessions particulières, et
c'est en effet ce (\m avait eu lieu à
Brix. Les dernières lettres patentes
obtenues j)ar Monsieur le 29 octobre
1775 avaient étendu à (piarante années
le temps accordé aux concessionnaires
pour défricher et mettre en valeur le
domaine de Brix, et prorogé pour le
même temps la jouissance des jtrivil(''ges
conférés par le roi. (Lecaciieux, loc. cit.,
p. i5.)
f' P(mr les salines de l'élection de
Valognes, on voudra bien se reporter à
la noie sous le cahier de Rideauville,
art. 5 {injrà, p. /188).
^-' Le bureau principal de recette des
traites et (piail-boiiillon avait été trans-
féré de Bri((]uel)oc à Cberboiu'g en
17^16; la recette de Briquebec était
devenue à cette date recette subor-
donnée seulement, rattachée à la rincette
principale de Valognes, avec un ressort
réduit de ^6 paroisses. Le bourg de
Brix, avec a8 autres communautés, en
avait été détaché pour fournir le nou-
veau ressort de la recette principales de
Cherbourg. (Voir Etat des paroisses dont
les rôles [pour le sel] sont déposés à la
recette principale de Cherbourg. Arch.
Calvados, C ()no9. )
Conformément à la nouvelle réparti-
tion, nous ne trouvons plus en 1787 à
Bric(juebec (pi'un rrcommis à la revente
HHIX.
i(i;;
juidit Cherl)oui-g cL eiisiiilo deux jours entiers pour se rendre à
l\)rtb;iil et revenir chez soi; c'est donc trois jours, pour n'avoir
(lue moitié provision auparavant la Saint-Jean, et après ledit joui',
l'autre moitié de ladite provision. (îela compose six jours entiers
par an pour chaque feu, et 1,1 3A demi-feuilles de papier, avec le
double, en tout 9,2(')8,{pii produisent au nionis lyo 1. 2 s., outre
la dépense pour les voyajj^es*''. (le serait donc un ])ien pour cliaque
individu d'avoir sa provision de sel en inie seule fois, et remettre le
bureau à Briquebec, comme il était autrefois, si mieux on n'ai-
inait en établir un à Brix, comme il l'est pour le cidre et la marque
des cuirs.
[Il"] Le grand chemin nouveau de Valognes à Cherbourg a près
de deux lieues et demie de traversée sur cette paroisse, à par-
tir de Notre-Dame-de-Gloire jusqu'à la paroisse de Tollevast^'^',
siiltordonnw» , chez l('(|uel mi pouvait
prciiflrc du sel on j)('til(> ([uantltô, mais
(|iii ne dt'livrail point les jnèccs ni-ces-
soires pour aller prendre aux salines la
provision familiale. Voir Rôle des cm-
ployr-i des ferities , l'j^J^, élertion de Va-
lognes. (Arcli. Calvados, G A673.)
^'' Les formalités que décrit le cahier
avaient pour objet de restreindre aux
seuls habitants des paroisses du (^oten
tin le privilèfje du fjunrl-lxnnUnn , et
d'empè(h(M' que par fraude ceux des
pays de Galielle ne pussent se procurer
le sel à prix réduit. Le principe de la
réglementation se (rouve déjà dans
y Ordonnance di: iGSo, aux titres X et
\1V. (;ha(pie chef de famille des pa-
roisses jouissant du (juart-bouillon doit,
d'après ce texte, avant de se rendre aux
salines pour lever la ([uantité de sel
qui lui est accordée, passer au bureau
du fermier de Timpôt, où on lui dé-
livrera, après justification par lui faite
de son identité et de la situation de sa
famille (celle justification se fait en <[('-
néral par un certifiiat du curé) un pas-
savant sur lequel seront portes le nom-
bre de |)ersonnes de la famille, non
compris les enfants au-dessous de 8 ans,
et, par voi(! de consé(pience, la (|uanlil(''
de sel à lacpielle il a droit, à raison de
une demi-ruche par lèle. Il ne <'oit être
délivré (pi'un seid passavant, et il en
doit être délivré \in spécial pour chncpif
feu; il est défendu à tous particuliers
de se joindre ensemble pour lever sous
un seul passavant la quantité à laquelle
ils ont droit sépan'-ment. (Voir liait à
Sanlnier, art. 87 et 38, daus licciieil
des àahfllrs, I, p. ^îSf).)
La com|)lication des doahlcs passa-
vants avait été introduite un j)eu plus
tard, par rarrèt du Conseil du 7 no-
vembre 179/1, en vue de provenir cer-
tains abus que l'expérience avait
dévoilés. D'après cet arrêt, les commis
des reventes, en délivrant le sel porté
sur les passavants, étaient tenus de les
retirer et d'en (h'Iivrer aux usagers des
doubles signés d'eux , cpii contiendraient
1(! jour de la (b'iivrance et h' lieu de la
destination du sel ipi'ils auraient déli-
vré. {Ih'CHcil des (lahelles , II, 378.)
La paroisse de Brix comptait , nous
a\ons vu, 567 feux; chacjue chef de
famille était tenu défaire deux fois par au
ses |)r()visions aux salines. Ainsi s'expli-
quent les chiUVes donnés au texte de
i,i',\ft demi-feuilles pour les |)assavants,
et 3,9(')8 avec les doiddes. Quant aux
frais, la feuille coulait 3 sous, la demi-
feuille 1 sou 6 d. ; un facile calcul
montre ([u<! le chillrc avancé |)ar le
cahier, de 170 1. 3 s., est dans ces con-
ditions rigoureusement exact.
(-) Le ponl N.-D. de Gloire (sur les
cartes Pont à la vieille, sur le ruisseau
de Gloire) fait la sé-paration des com-
mîmes do Valognes et de Brix. La route
de Valognes à (Cherbourg (roule nat. .
n" 1.3) traversait ellectivement la pa-
roisse de Brix dans toute sa largeur, de
ce j)onl juscpi'à la rivière de Trotlebec
qui lu sé[)are de la commune de Toile-
16'j
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
dont l'emplacement et fossés ont été supportés par une partie des
habitants, qui auparavant en retiraient du bénéfice; et que ce
chemin (^sl plus à portée de servir auxdits sieurs concessionnaires,
pour l'exploitation et faisance-valoir de leurs terrains, qu'à aucun
desdits habitants, excepté ceux qui sont bordiers dudit grand
chemin.
[5"] La paroisse de Brix est composée de quantité de mon-
tagnes et roches , en la plus grande partie inaccessibles , comme on
peut le remarquer par le mont à la Raine et l'apposition (.su) ''^ de
l'église, qui en sont entourés de tous côtés.
[6"] Le sieur prieur de Saint-Jouvin-'-- est propriétaire des mai-
sons et terres qui en dépendent, avec la moitié des grosses dîmes
de cette paroisse, à partager avec le sieur curé; MM. du chapitre de
Coutances et le sieur prieur de Barnavast ont aussi les novales,
affermées à différentes personnes, en raison de (|uoi ds ne contri-
buent en aucune chose au soulagement des pauvres, excepté
5o livres que ledit sieur prieur de Saint-Jouvin a accoutuuié
de payer; le surplus est à la charge dudit sieur curé et des habi-
tants <^).
vast. Cotte partie de route n'était pas
encore achevée complètement en 1789;
la commission intermédiaire venait d'ad-
juger, le 1"' décembre 1788, la "per-
leciionfl du tronçon de Valognes au
mont à la Kaine, d'une longueur de deux
lieues, sur une soumission de 10,807 '•
10 s. (Compte rendu de In conuiiission
intermcdiaire , tableau L.)
On jiourra lire, dans l'article plu-
sieurs lois cilé de M. A. Fajjart, la lé-
gende (fdu pont en bois sur la Hille,
a|)pelé Poni-à-la -Vieille , en mémoire
d'une vieille femme ermite renommée
par sa sainteté, (jui s'était retirée près
de là-', et de la cliii|>elle miraculeuse de
Notre-Dame-de-Gloire, qui y attirait
beaucoup d»' pèlerins. (A. P'agart, Les
anciennes Jorrl s du Colenlin, dans Mém.
Soc. arcbi'olog. de Valognes, II, p. 191.)
C Doit-on lire la |)Osition? Le Mé-
moire Hatislique de i-3i décrivait ainsi
la paroisse, wRrix, seigneur AL de Sei-
gni'lay, 3,t9i acres de terre en labour,
de peu de rapport; 100 vergées de
pré, de médiocre valeur'? (/^ uCi).
Produit commun en grains (en
1798) : ;î.'),o4a boisseaux, mesure de
18 pots. (Arch. nal., Div bis, 5i.)
('' Le prieuré de Saint-Jouvin, (dias
de la Lulliumière, était un établisse-
ment non conventuel d'hommes de
l'ordre de Saint-Benoît, membre dé-
pendant de Tabbaye de Sainte-Oppor-
tune-de-Lessay, l'onde en iio() par
Adam de Brix, qui lui avait attribué des
terres et renies ieodales, avec un tiers
des dîmes de Tollevast,la dîme des foires
Saint -Christophe et Saint- Nicolas à
Brix, etc. (Gallia christiana , XI, 928.)
Déclaration de ijgo non retrouvée.
Les oUiciers municipaux, à la date du
98 janvier, décrivent longuement les
biens-fonds du prieur»' , qui se composent
d'un corps de logis avec chapelle, maison
manahie , bâtiments d'exploitation , jar-
dins, herbage à pommiers, prairies,
grange de dîmes, le tout contenant en-
viron ho vergées, et afl'ermé avec le
trait de dîme y attaché à Guillaume-
Robert-Chasle pour !!,/ioo livres et pol-
de-vin de ;>,'ioo livres. Les renies sei-
gneuriales dans la paroisse, s'élevant à
/io rentiers de froment mesure de 10
pots, et le moulin de Theurteville-
llague sont compris dans lo bail. [Etal
des (liens nat. , \nlojfiies. Arch. Manche,
(') La répartition des dîmes de Brix
était plus compliquée encore à la fin du
BRIX.
Kk
I ■y°] MM. les seigneurs et gentilshommes possèdent environ la
tierce partie des fonds dans cette paroisse et de la meilleure terre,
tant en prairies qu'en terre labourable et plantée'^'.
[8°] Les habitants n'ont aucune faculté pour graisser et amé-
liorer leurs fonds, y ayant plus de deux ou trois lieues pour aller à
la nier, et acIiiellenuMil 1res peu de bois pour cuii'e des cliau\.
I {)"| 11 y a dans Brlx très peu de bons propriétaires; la majeure
partie sont cordonniers, tisserans et journaliers, lesquels, dans les
temps des foires et marchés, vont acheter et revendre des bestiaux,
pour tâcher d'aider à faire subsister leurs familles et pour payer les
impositions qui se montent, chaque année, à près de 19,000 ou
1 3,000 livres'"^^; à joindre qu'il y a environ 2.60 pauvres à la
charité publique.
xviii" sièflc quo no 1e dit io rallier.
Cinq décimateurs y prenaient part, à sa-
voir : le cliapitre de Coutances, Tabbaye
de Saint-Sauveur, le ruré, le prieur
de Barnavast et le prieur de Saint-Jou-
vin. La lacune du Pouillé, dont les der-
nières feuilles font défaut pour l'archi-
diaconé de Cotentin , ne nous permet
point de préciser quelle part ciiacun
d'eux pouvait prendre alors; en lôOf),
Pabbaye de Saint-Sauveur avait les deux
tiers des grosses dîmes , le curé le tiers
restant, avec des usages dans la forêt.
Le chapitre et les prieurs n'avaient que
la dîme do plusieurs petits traits.
Déclarations de 1790 : 1° La part
du chapitre est déclarée louée pour
5 1 h livres , avec pot-de-vin et eniretien ;
au total, 5i8 1. lï s. [Déclar. n° 81 ,
r 87); 9° celle du prieur de Barna-
vast, fort petite, était déclarée alTermée
pour .'>o livres seulement en 1720.
(Pouillé, C /18, v".) Nous n'avons point
les autres déclarations.
L'exception honorable que le cahier
fait en faveur de la charité du prieur
de Saiiit-Jouvin se trouve confirmée par
l'inventaire des olliciers municipaux en
1790 : «Outre le prix du bail, écri-
vent-ils, le sieur Chasles [ fermier des
terres du prieuré j paye à la décharge
dudit prieuré la somme de 5o li\res aux
pauvres de Brix, par chaque aunéew.
(Etal précité, Arch. Manche, Q''"' 16.)
'"' Le seigneur de la paroisse de Bii\
en 17H9 était messire Louis-Jcan-Bap-
tiste-Antoine-Golherl, marquis de Sci-
gnelay, possédant la baronnie de la Lu-
thumière; mais la plus grande partie
relevait directement du domaine. Ij'Elal
des rentes de 1790 est conservé, mais il
ne nous renseigne nullement sur l'im-
portance des redevances qui pouvaient
être dues aux seigneurs; il y est dit seu-
lement ffqu'il est dû à cha([ue fief, tant
par les citoyens de cette commune que
de plusieurs communes voisines, (juan-
tité de rentes, dont ils se sont refusés
à faire connaître le détaih. (Arch.
Manche, Q^^ ao.)
Le rôle de la taille pour l'année 1779,
seul rôle détaillé que nous ayons re-
trouvé pour la paroisse de Brix , permet
de se rendre compte approximativement
du nombre des indigents. Il comporte
5oo lignes de taillables, c'est-à-dire,
la paroisse ayant 667 feux, qu'un nombre
assez considérable île familles étaient
trop pauvres pour être cotisées à la taille.
11 y a en outre sur le nombre 88 veuves
et 128 dépouillants , dont les deux fer-
miers généraux de la seigneurie de la
Lulhumière, qui payent respectivement
85 et 90 livres de taille en principal, le
chiffre de la taille étant cette année-là de
2,288 1. 1 ;3 s. /i d. seulement. (Arch.
Manche, G G3o.)
(^' Impositions de Brix pour 1899 :
taille, 3,.5oo livres-, ace, 9,997 libres;
cap., 2,965 livres; corvée, 1,169 1.
8 s. 6 d.; vingt., 8,786 1. 6 s. 7d.;
terr., 3i 2 livres; bât., io5 livres. y\u
total, i,'î,'4 9 5 1. i5 s. 1 d.
Lignes : l\0 9. , dont 890 propriétaires
l'xploitants (pour 8,1(57 '• 9- ^' 8d.) et
12 fermiers (pour 388 I. 10 s. 8 d. ).
166
BAILÎJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[io°] li est à observor qu'après le décès de chaque cure, s'il
arrive avant le jour de Pâques, il y a un déport qui vertit au profit
du seigneur évêque ou de M. l'Archidiacre, de manière que, pen-
dant l'année de ce déport, les pauvres habitants ne peuvent rien
espérer pour leur soulagement '''.
De ce que dessus, il résulte que les liabitants de celte paroisse
n*' sont (pie fermiers de b^urs biens, ru ('(far<l aux (barges qu'ils
sont obligés d'acquitter, et qu'ds n'ont actuellement aucun privi-
lège, comme ils avaient par le passé.
Le présent cahier en deux rôles, fait et dressé issue et sortie des
vêpres dans la sacristie, ii cause de la rigueur des temps, aujour-
d'bui i" mars i '78c), par nous (Iharles Tyson , Pierre-Paul Tyson,
(îbarles Etasse, Jean-Baptiste Etasse, Pierre-François Amiot, (niil-
laume-Nicolas Amiot, Guillaume-Antoine Jourdan, Jacques-Louis
Vicq, Pierre-Antoine Vicq, Jean-François Laisné, René Adam,
François-Jullien Jourdain, Jean-Baptiste Le Carpentier, Jacques-
Louis le Roux-lîasprey. Tbomas Renard, Gudlaume-Denis lieiiard,
Michel Le Long, Joseph-Denis Pasquier, René Hamel, Jean-Louis
Hébert, Christophe Tesson, Hervé Etasse, Jean-François Leclerc,
Jean Mauger, Jean-Louis Launay, Jacques Leroux des Fontaines,
Privilégiés : io curé M° Pierre l^errey,
el im vicaire; pour la uoblesse, la
(lauie veuve et liérilière du sieur Simon
(lu Géneslel (c. n., aG livres), el les lils
(lu sieur Fabien de la Soidre (c. n.,
(i livres el a livres), nobles non possé-
dant fiefs; pour le tiers étal, le sieur
Adrien-François I'as(|uicr, employé aux
aides (taxé d'office à i5 livres).
'') Sur le déport en jjénéral el la
date de dépari de Tannée de jouissance
du furé, on voudra bien se reporter à
ce (|ue nous avons noté sous le cabier
de Breuville (art. ç), siiprà, p. i'-^']).
li'arcbidiaconé dont relevait la pa-
roisse était celui de (lolentin, dont le
titulaire, M" Marie- Louis -Lé-onor de
Cussy, déclare en 1790 un revenu pour
son archidiaconé de 7,588 livres, dont
/i,fi53 année connnun*^ au titre du
droit de déport. (Déclar. (louldiirrs .
n" 70, 1" 70.)
hlKNS EC.CLÉSIASTIIU'ES. A. ISil'IlH-
fonds. L'élat des biens nalionaux lait
M|)paraflr(' dans la paroisse : i° la cure,
maison presbyléiale, jardin de Go per-
clies, trois pièces en berbage faisant
ensemble 7 vergées 1/2 et h perches
(non est.); 2° le prieuré de Saint-Jouviu
(voir ci-dessus, note i5); IV l'école des
{{arçons, maison ffcouverte eu paille»,
jardin potager et deux petites pièces en
berbages d'environ 2 vergées (non est.);
l\° l'école des filles, maison manable,
frnouveHement bâtie, dans un coin du
cimelièn"!. (Arcb. Mancbe, Q'"' ifi.)
H. Uenles : t" l'église du lieu, (icS
rentes de fondations, en argeut, nioiitanl
ensemble à /loi 1. i3 s. 10 d. (dont
2^0 I. 1 s. pour les obitiers, i '19 I.
2 s. 10 d. pour le trésor, 19 I. 10 s.
pour le custos; 2° les pauvres du lieu,
quatorze rentes en argent, montant au
total à 1,193 I. 1 1 s. 10 d.; 3" l'école
des garçons, trois rentes faisant 32 li-
vres; fi" l'école des lilles, deux rentes
faisant ^V^ I. 1 3 s. (Arcb. Manche, Q" '
L'eusendile des revenus ecclesiasti-
rpies de la paroisse est porté, eu «787,
à (i,i')8o livres par les «onti'ôleurs des
xingtièmes. (Arcb. (ialvados, (!0!')i9.)
BRIX. 167
Joan-Marin Dupont, Jean-François Dupont, Joan-Francois Lcfey,
Jacquos-Philippo Posnel, Jean-Nicolas Aniiol, Jean-René Jourdan,
Michel Jourdan, Pierre Lan^evin, Bernard Langevin, Thomas
Langevin, Joachini Langevin, Jean-François iMarguerie, (Chris-
tophe Adam. Guillaume-François Pesnel, Augustin Pas(|uier, Jean-
Louis Crochard, Jac([ues Le Long, Georgiîs-Jullicn de Launoy et
René Pas(juier, — aux fins d'être mis aux mains desdits sieurs
Ti/soH, ÏÙas.se, \mwl , Lfiisin', Lo liuii.v oA 1/ry. pour le porter â
rassend)lée ([ui se tiendra devant M. le lieutenant général du hail-
liage de Valognes le 9 de ce mois, 8 heures du matin, comme
ayant (Hé députés et aux(niels nous donnons pouvoirs généraux de
nous représenter en ladite assemblée pour toutes les opérations
prescrites par ladite Ordonnance, Lettre du roi et Règlement y an-
nexé; ce que lesdits députés ont signé avec nous dits hal)itants,
excepté le sieur Tesson, qui a déclaré ne savoir signer, l'an et jour
susdits après lecture faite, et autant du présent dans les Archives
de la communauté.
J. Langevin, G. Tyson, R. Hamel, Etasse, N. Amiot,
J. Jodudan, F.-L. Hébert, Michel Lelong, François
Ddpont, P. Tesson, G. Vastot, J.-E.Mangon, J.-F. Pes-
nelle, J.-B. Etasse, René Adam, Jacques Le Long,
Renard, Joseph Pasquier, F.-J. Jourdan, J. Leroux,
Julien DE Launoy, J.-F. Marguerye, M. Jourdan , A. Vicq ,
P. Vku), g. Etasse, J.-F. Laisné, J.-Louis Launoy,
Jacque Le Roux, J.-F. Leclerc, G. Adam, J.-F. Lekey,
P.-F. Amiot, B^*'Lecarpentier, A. Pasquier, M. Dupont,
G. Langevin, P. Langevin.
GANTELOLP ".
1. PllOOKS-VKRHAL d'aSSRMRLKK,
(Ms. Arrhives de la Manche, série li , liasse Cahiers de Vaiogries. II, pièce non cotée.
<)ri|;inai si|jrié. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemldée :
1" mars. — Comparants (17) : Jean Mangon, (jliarles Diifour, Jean-Fran-
çois Lucas, Jean Robine, Jacques Binet, Pierre Piolin, Jean-Henry Blangner-
('* Arrondiss.'incnl de (ilicrlmuri];, canton di' Saint-Pii-i it'-É{flist'.
168
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOfiNES.
non, Pierre Du prey, (^liarles Godel, Jacques Mesnil, Pierre Brunne, Nicolas
Laloë, Jean Le Chevalier, Michel Moncuit, Antone Vaze, Jean FoHiot, Michel
Le Mieux. — Nombre de feux : 103'''. — Publication : 1" mars, par M" Le
Flamand, curé. — Députés : Jacqnes Mangon, pvctre et si/ndic de l'assemblée
viimicipale^'^^ ; Pierre Doprey. — Signatures (18) : J. Robinne, M. Montcuit,
J. BiNET, J. Mesnil, C. Dufour, M. LaloIî, P. Brunne, P. Plotin, Duprev,
M, Le Mieux, J.-IL Bunguernon, J.-F. Lucas, Charles (îodei,, J. Mangon,
J. Lechëvai.ieu, a. Vaze, J. Folliot, Mangon, st/udic iiniiiieijiiil.
2. Cahier de doléances.
(T.o ms. qui exislail au milieu du dernier siècle aux Archives de la Manche paraît perdu.
Nous reproduisons par suite, sous toutes réserves, l'iinicjue édition donnée ])ar Hippeau,
Cahiers, II, p. SSg-Sy^î.)
[ Cahie)' de la paroisse de Canteloup. ]
1° Oue los (lépiilés envoyés au bailliage de (lolenlin ne recon-
naîtront comme légale l'assemblée des états, qu'en tant qu'elle sera
composée de membres librement élus, dont le nombre représentant
le tiers état sera égal à celui des deux autres Étals réunis; que les
délibérations seront entièrement prises par les trois ordres réunis;
que les suffrages seront comptés par tête, non par ordre. Défense
à eux faite de passer outre à aucune délibération (pie cet article
n'ait été arrêté;
'1° (Jue les -députés s'occuperont de donner à la France une
constitution heureuse, qui assure à l'avenir la stabilité du monarque
et du peuple français, qui ne permette qu'aucune b)i soit établie
sans l'autorité du iiionartpie et le consentement des représentants
du peuple, dans une assemblée nationale libre et réunie pério-
diquement, ou exiraordinaire, si les besoins de l'Etat l'exigent,
laquelle loi nul ne pourra violer impunément;
<') Population mi 179^ : Tx^o habi-
tants. — ■ Mouveiuenl en 17H7 : N. la,
M. 1, D. 8. — P()|iiilalion actuelle :
220 iiabitanis.
(") La présence de ce prêtre coninie
membre de rassemblée et surtout
comme député de la |)aroisse est inlé-
ressaule à noter. I>es catiiers, comme
on sait, sont en {jénéral peu favorables
au choix de dé|)utés dans les ordres
privilégiés, et un grand nombre de
ceux du (lotenlin onl demandé formel-
lement l'exclusion des privilégiés, Lonl
à lu lois des assendib'cs et des dt-pula-
tions du tiers étal. ( Voir cahier de Hreu-
\ille, arl. 1", de Hricrjucbec, art. '.U ,
Add.) Nous rele\ous sous l'appel du
procès-verbal de rassemblée prélimi-
naire de Valognes [infrà, p. 7'ir)) les
infractions que nous avons pu constater
à ce princijtc assez général.
On ne doit pas s'étonner non plus de
voir le curé syndic municipal. I^e syndic
dans les assembli-es munici|iales nou-
velles était élu, mais rien n'empêchait
les habitants, dans leur «assemblée pa-
roissiale'^, de choisir comnic syndic le
ciné de lu paroisse, non plus d'ailleurs
(jue le seigneur. Voir lU'gleinent sur la
foruiiilioii et In coitiposilian des assemOlées
(jui (iiirout lieu dans la province de | I\or-
w(iH(/iV], Versailles, a.'î juin 17^7,
art. i(, t o et 1 1 (dans Isambeiit, \\\ 111 .
:m, n'-' a35i).
CANTELOUP.
1 fi 9
3" Qu'il ne sera établi aucun subside ni emprunt, sans l'octroi
des Etats généraux; qu'en fait d'impôt, on préférera le plus con-
forme à la liberté publique et individuelle, et le plus susceptible
d'être également réparti, accordé seulement pour un temps limité;
k" Que la [)romesse faite par plusieurs membres des ordres {)ri-
vilégiés, de renoncer à leurs privilèges pécuniaires et de s'en tenir
aux bonorifiques, sera réalisée, et qu'il sera arrêté que, pour parer
aux fraudes, les fonds paieront dans les lieux où ils sont situés^'';
5" Qu'ds solliciteront le rétablissement des anciens privilèges
de la province, de la Cbarte normande, tant de fois confirmée par
les édits de nos princes; la restitution des Etats provinciaux dans
la même forme que ceux du Daupbiné, et le clioix de la ville de
Caen pour y fixer le lieu de l'assemblée, comme étant le centre
de la
provmce
(2).
*') La fortune des réformes en malièie
financiôro osl bien capricieuse. Aux tle r-
nicrs Etats do Aoniiandie, on avait de-
mandé et considéré comme un grand
avanta/je d'obtenir la centralisation des
ini|tosilions au lieu du domicile du
laiilable, j)our toutes les terres qu'il
[los-^édait dans l'élection; on avait ré-
clamé, comme un ancien privilège de
la province, pour le tiers état qui frcon-
sumait le peu qui lui reste en frais de
diverses assiettes?), l'avantage de «n'être
taillable que dans une seule paroisse??.
{Cahier de décembre i65ù, art. 33,
dans DE JiE.umEPAiniî, Cahiers III, p. 37.)
Impositions de Canteloup pour 1789 :
laille, 909 livres; ace, 097 livres; cap.,
588 livres; corvée, 3o2 livres; vingt.,
1,021 1. 9 s. 7 d. ; terr. , 80 livres;
bât., ;?() livres. Au total, 8,53;? I. a s.
Lignes : lO^i, dont 1^18 propriétaires
exploitants (pour 759 I. 5 s.), et i (} fer-
miers (|)0ur 9G8 1. 1 1! s.). — Privilégiés :
le curé. M" Nicolas Le Flamand (pré-
sent à Coulances); la veuve et enfants
du sieur Dozebert (c. n. , 18 livres).
'-) Cf. le cahier de Villedieu, arL 3
et la note (au tome I", p. 6/10). Le
mouvement des esprits en faveur d'une
^Million (les États de la province à Caen,
prélV-rablement à Rouen, (Hait très gé-
néral, semble- t-il , non seulement en
Basse-Normandie, mais dans toute !;i
province. Une lettre curieuse d(! M. df
Maussion au duc d'Harcourt nous ap-
prend que le gouverm-ur partageait
cette fa(;on de voir, et nous donne en
même temps les raisons de sa préfé-
rence : on craignait qu'.à Rouen le voi-
sinage du Parlement et de la Chambre
des comptes ne gênât les Etats, et (|u'il
ne se produisît entre c(^s deux puis-
sances soit un conflit, soit tout au moins
des luttes d'influence toujours délicates.
Le correspondant du duc d'Harcourt lui
assure (pie le danger n'est peut-étr.^
pas si à craindre qu'on le pense : «Il
me semble, écrit-il, que l'influence
parlementaire n'est pas fort à redouter,
parce que l'élection des [)orsonnes qui
composeront le tiers état doit être faite
dans chaque partie de la province, et ji;
doute beaucoup qu'il y ait aucmi dis
membres du Parlement qui v soit ap-
pelé??. Il redoute beaucoup plus que les
Cours, ainsi écarté'es, ctik; j)rennent de
l'humour??, et renouvelant ce qui s'est
passé pour les assemblées provinciales,
ne suscitent aux nouveaux États des
obstacles de toute sorte pour l'exi'cution
de leurs décisions : crJe me suis bien
gardi', ajoute-t-il, de trahir votre se-
cret, mais j'ai vu (pie tout le monde ici
connaissait votre façon de penser, je
crois de mon devoir de ne vous pas lais-
ser ignorer la sensation que cette nou-
velle fait ici [à UouenJ, parce que je
crains (|ue vous n'ayez peut-être (lu
re/rrel par la suite d'avoir pris le parti
([ue vous proposez.^ [Lettre de M. de
Maussion au duc d'Harcourt, 3i décem-
bre ijHS , diUiH IIii>i>KAii, Gmirernemenl ,
V, /18/1.)
170
BAILLIAGE SECONDAIRE DE \ ALOGNES.
6° Qu'ils s'occuperont de rétablir l'ordre dans les finances, de
reconnaître les besoins de l'Etat et de la dette publique, afin d'y
proportionner les sacrifices;
"1° Comme le bien de la religion, qui est le plus puissant lien
de la société civile, est que les églises des paroisses soient desser-
vies |)ar des past(ïurs éclairés dans \o. grand art de conduire les
amcs, — (pi'il sera arrêté que nul ecclésiastique ne pourra être
pourvu de bénéfice ou cure, s'il n'est capable de prêcher et ([u'il
n'ait renq)li avec édification, pendant sept ou huit ans, les fonc-
tions de vicaire ou de desservant dans le diocèse oii il sera
vu'
pour
8" Que comme la pluralité des bénéfices est une espèce de po-
lygamie spirituelle que l'Eglise a toujours eue en horreur, il sera
arrêté (pie nul, ayant un bénéfice ou |)ension valant 8oo livres, ne
pourra être pourvu d'un second qu'il n'ait renoncé au premier;
que ceux qui en possèdent plusieurs seront réduits à un seul, et
qu'ils opteront dans six mois ^"^^ ;
'■' Les textes canoniques exigent pour
la jtromolion aux cures l'âge de 95 ans,
la prêtrise, et que le postulant soil
«idoneus moribus, scientia et a,'tale"
(c. lÀcel, in Sexto, de elect. et elect.
potcsl. (til. XIV); concil. Trident, sess. 7,
cap. 3 et h de reformat.). En Normandie,
loutefois , les commentateurs locaux n'exi -
geaient que 28 ans seulement lors de la
nomination, l'institution du déport fai-
sant (pie le pourvu ne serait pas chargé
effectivement de la desserte avant l'âge
canonique. (Voir les lexles réunis dans
Rousseau de la Combe, Dict. de Jurispr.
canon, et bénéf., v° Cures, paragra])lie
yl/re, p. 184.)
La prédication est mise par le con-
cile di' Trente au nombre des fonctions
ca|)ilales des curés-, le concile leur fait
obligation, ainsi (pi'à lous autres occb'-
siastiqn(>s ayant charge d'âmes, de prê-
clier, à moins d'em|)èchement légitime,
au moins les dimanches el jours de lèle.
Si le curé est incapable ou négligent
de prêcher, l'évêquc doit commettre un
prédicateur pour prêcher dans sa pa-
roisse el à ses frais. (Concil. Trident.,
sess. 5 de rejorm., cap. 9, et sess. 9^1,
de reform., c. h.) La législation civile
avait sanctionné sur ce point les dispo-
sitions du concile el réglé à plusieurs
reprises les condilioiis de capacité à exi-
ger des poslulaiils aux cures, ainsi (pie
les restrictions avec I(>squelles pourrait
être admise rintroduclion dans les (^«glises
des prédicateurs étrangers, réguliers ou
autres. ( Ordonnance de janvier 1 Gaç) ,
dite Code Michand, art. lû, dans Isam-
BERT, XVI, 299, n" iGa; Ordonnance
d'avril i6g5, art. 10, ibid., XX, 9^5,
n" 1574.)
'•-'> Cf. Bricqueviile-la-Blouelte , art.
79; Camprond, art. 19; Dangy, art. 10
et la note (au tome I^', p. agT)). Les
anciens canons de la province avaient
efTectivemenl défendu de la façon la
plus absolue le cumul des bénéfices.
Le célèbre concile tenu à Rouen en
1 9 1 4 , ])ar le légat Robert de Courçon ,
avait disposé en termes exprès (pie nul
curé ne pourrait, à peine d'excommu-
nication, tenir à la fois deux bénéfices
ayant charge d'âmes (pei'Honalus qnibus
annexa est cura animaruni), et il avait
contraint, à peine de censure ecciésias-
li(pie et de perte de tous leurs béné-
fices, les titulaires de plusieurs perso-
nats à opter dans un délai maximum de
deux mois pour celui qu'ils enten-
draient ctmserver( Concil. rotiiomagense,
a" 19 li, de disciplina ecclesiastica , can.
XXI et XXll, dans dom Bessin, Concilia
rothomnjrensis provinci(P, éd. Rouen,
1717, in-f°, p. ii/i). Et celte n'gle,
plusieurs fois confirmée dans les con-
ciles de la province, avait été repro-
CANTELOUP.
171
f)" Quoique les biens Je l'Eglise ne soient point destinés à en-
tretenir le luxe et la mondanité des bénéficiaires, mais bien à re-
tourner aux pauvres, comme leur bien légitime, cependant plusieurs
abbés et prieurs , qui ont les deux tiers des dîmes , négligent ce
devoir important '". Tl sera arrêté (|ue le quart de ces dîmes vertira
;ui i)énélice des pauvres, dans les paroisses où ils en possédcnl ,
ou à l'entretien d'un maître ou d'une maîtress<' d'école; que la com-
(liiilo expressômont, on i55o,dans los
Statuts synodaux du diocèse d'Avranclios.
( Voir Synodales conslitutioups arburi-
censis (sic) diocœsis, a" i5&o, dans dom
Hessin, op. cit., p. 279.)
C'osl à ces dispositions anciennes des
(onriles de ta province que le cahier
iiianireslemenl entend faire allusion; le
rappel dans le texte de l'option néces-
saire ordonnée par le concile de lai'i
est à cet égard particulièrement si-
jjnilicatif. La situation, toutefois, n'était
|ilus en droit absolument la même au
\VM\° siècle; depuis le concile de Trente,
la pluralité était tolérée pour les liéné'-
lices dits compatibles, et en fait au
moyen des unions aux bénéfices supé-
lieurs ou des dispenses spéciales de la
(]our romaine , le cumul était , en 1 789 ,
pratiqué d'une façon courante en Nor-
mandie. Nous avons cité déjà à cet
égard l'exemple de l'évèque de Cou-
tances lui-même (sur le cahier de Cam-
prond, art. 12, au t. 1", p. 9.1x8). La
violation de la règle n'est pas moins
é\idente dans le ressort de Valognes,
où le titulaire de l'abbaye de Saint-
Sauveur-le-Vicomle est M. do Nicolaï,
évéque de Béziers, cl où les prieurés
non conventuels sont presque tous aux
mains d'étrangers non résidents dans le
diocèse.
Pour les béné'lices inférieurs pour-
tant, la (piestion était plus complexe; et
si certains cumuls de hauts dignitaires
apparaissent manifostonient scandaleux,
il n'est pas moins vrai ([uo l'union de
quelque chapelle particulière, n'exigeant
que (juelques oflices de dévotion, à la
cure d'une paroisse nombreuse où il y
avait beaucoup de pauvres ('tait souvent,
comme dit Hoiiard, uno mesure aussi
utile (pie légitime. (ïIouard, Dicl. anal. ,
v" Pluralité, III, p. /1H7; v" Incompa-
tibilité, II, p. 18.)
(') Les dîmes de la paroisse de Can-
teloup étaient partagées on 1789 dans
la proportion même indiquée au texte :
deux tiers des grosses dîmes apparte-
naient à l'évèque de Coutances, patron
ecclésiastique comme abbé de Monto-
bourg; un tiers au curé, avec toutes les
menues.
Déclarations de 1790. — 1° La part
de l'évèque est déclarée affermée 800 li-
vres. (Déclar. Coutances, n° î)3 , f° 60.)
3° Le curé déclare sa moitié des dîmes
donner lio boisseaux de froment,
1,1. 5o d'orge, i5 d'avoine, 55 de sar-
rasin, i5 de pois verts et gris, 13 de
vesce, '1 de seigle, 8 de fèves, ft ton-
neaux de cidre seulement par chaque
année (avec observation que la paroisse
a fourni dans quelques-unes 1 1 tonneaux
de 600 pots); laine et agneaux, 5o li-
vres; lin, i3o livres; rabetle, ili livres;
paille, 936 livres; cendre de sarrasin,
18 livres. Au total, 3,812 livres, sur
lesquelles il paye /ioo livres pour un vi-
caire, 159 1. 3 s. (") d. pour taille,
i5o livres pour frais de récolte. [Diklav.
orifrinale, t3 novembre IJQO, Arcli.
Manche, Q'' 18.)
BiEKS ECCLÉSIASTIQUES. — L'invontaico
de 1790, qui est concordant pour les
dîmes, ajoute pour la cure (pi'ello pos-
sède : maison presbylérale, jardin et
jietit morceau de terre de 80 perches
environ (non est., racheté on i8<>() })ar
la commime pour 9o5 francs). Il n'y a
aucun autre bien ecclésiastique que : 3° le
trésor, rentes de 3 boisseaux de froment
mesure de 18 pots, a pots de vin et
1 A 1. 17 s. en argent; 3° l'obiterie, trois
pièces de terres faisant 7 vergées et
demie (non est.) et 18 1. 8 s. de route.
[Tahleau, loc. cit.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est estimé en
1787 à 9,91 8 1. 19 s. par les contrô-
leurs dos vingtièmes. (Arch. Calvados,
<] (15. y.)
172
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
munauté ait le droit de fonder et doter, jusqu'à concurrence de
2 00 livres, deux écoles et acheter les fonds pour leur empla-
cement, sur une simple requête présentée au bailli du ressort,
répondue sur les simples conclusions du procureur du roi^'^
10" Oiie, conformément aux premiers chapitres du concile de
Trente, session XXIII, nul bénéficiaire ayant charge d'âmes ne
puisse s'absenter de son bénéfice plus de deux ou trois mois, sans
les causes et con<litions y énoncées ('^'; que les contrevenants soient
'') Sur les formalitées nécessitées par
la fondation de petites écoles, voir le
cahier de Bricqiiebosq , art. a, siiprà,
p. ihfi , et la note. Lo présent cahier ne
fait que demander l'application de la loi.
Il existait, en eiïet, dans la Déclaration
du j// mai 172//, une disposition, res-
tée, à la vérité, à IV-tat de lettre morte
ou à peu près, que le vœu de notre
cahier ne fait guère que paraphraser :
Art. 5. «Voulons qu'il soit établi,
autant qu'il sera possible, des maîtres
et maîtresses d'école dans toutes les pa-
roisses où il n'y en a point, pour in-
struire tous les enfants de l'un et de
l'autre sexe des principaux mystères et
devoirs de la R. C. A. et R., les con-
duire à la messe tous les jours ouvriers,
autant qu'il sera possible..., comme
aussi pour y apprcndie à lire et même
écrire à ceux qui pourront en avoir
besoin. . . Voulons à cet eflet que, dans
les lieux où il n'y aura d'autres fonds,
il puisse être imposé sur tous les habi-
tants la somme qui manquera pour
rétablissement desdits maîtres et mai-
Iresses, jusqu'à celle de 150 livres par
an pour les maîtres, et de 100 livres
pour li's maîtresses, et (jue les lettres
sur ce nécessaires soient expédiées sans
frais, sur les avis que les archevè(pies
et évècpies diocésains, et les commis-
saires départis dans nos provinces pour
Texéculion de nos ordres nous en don-
neront.'^ [ Déclara liim concernant la rcli-
Ifion, Versailles, 1 ^i mai 172'!,, Isambkut,
XXI, p. 361, n" 3o2.) L'Kdit d'aoùl
i']ln} n'avait pas dérogé expressément
à ces dispositions; pourtant les réclama-
tions des cahiers nous les montrent com-
plètement tombées en désuétude à la
lin du xviii' siècle. (Voir Cahier de l'as-
semblée préliminaire du tiers état du
bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicomle ,
dans lliiM'KAii, Cnliiers 11, X\.)
La paroisse de Ganteioup possédait
en 1789 une école, mais uniquement
grâce à la libéralité de son vieux curé.
Celui-ci, dans sa Déclaration de lyyo,
sollicite les membres du district de
prendre en considération, outre son
âge, ses infirmités, et les 33 années
qu'il a passées dans la paroisse en qualité
de vicaire, d'habitué et de curé, le fait
que rpour faire un sort à une maîtresse
d'école dans une paroisse où il n'y en
avait pas et où il n'y a aucune fonda-
tion ad hoc, il nourrit et loge le maître
et la maîtresse, ce qui peut lui coûter
■iïio livres chaque années. Il a fait bâtir
à ses frais la maison d'école, qui lui a
coûté «vers 1,200 livres^, et dont il a
dessein de faire cadeau à la nation , wsi
la nation veut bien se prêter à quehpie
chose pour lui aider à faire honneur i
ses deîlesn. [Déclar. oriffmale, i3 no-
vembre ijgo, Arcli. Manche, Q''"' 18.)
(^i CoNciL. Trident., sess. XXIII,
(iT) juillet i563), de reform. c. 1 (dans
Conciliorum collectio regia, t. XXXVI,
p. 2o3). Les dispositions du concile eu
matière de disciplim; n'avaient pas,
comm(! on sait, été reçues en France,
mais la loi civile avait donné aux déci-
sions sur la résidence une sanction ex-
trêmement eflicace; aux termes des Or-
donnances de Rlois, art. i4,de Melun,
art. 7, les fruits des cures des absents
devaient être saisis, et vertir au profit
des pauvres et Inipitaux des lieux pro-
chains, (rpour autant de temps cpi'ils
auraient manqué à ladite résidence^. Et
l'Ordonnance de janvier 1629, dite
Code Micitaud. faisait obligation aux
olTiciers royaux, piivativement aux pro-
cureurs généraux ou leurs substituts,
de les sommer par exploits faits au do-
micile et lieu desdils benéliciers, de
satisfaire à ladite résidence, (rfaute de
quoi, dans un délai d'un mois, il devait
<:\NTKL0LIP.
173
privés Ho leurs revenus au prorata de leur absence, dont les pau-
vres bénéficieront, et qu'il soit enjoint aux juges des lieux d'y tenir
la main, à peine d'en répondre personnellement;
1 i" Que l'abus des déports, réprouvés dans les conciles de (Iba-
ions, d'Alby. de Bàle'*', etc., si préjudiciables au spirituel et au
temporel des paroisses, soit aboli. (Ju'il sera fait un règlement
délinitif des droits des décimateurs sur les décimables;
1 2° Quant aux droits féodaux, entre autres abus, il en est deux
des plus nuisibles au laboureur, les colombiers et les garennes.
Une ordonnance de l'Echicpner de Normandie, en 1276, en avait
iixé le nombre à un par chaque lief de haubert '-'; on en voitjus-
t"'lrc procédé auxdites saisies et applica-
tion df's fruits aux cITets susdits, sans
avoir égard à (juelques quittances d'a-
vance que les fermiers ou receveurs pour-
raient mettre en avantr. {Ordonnance
sur les plaintes des Etats, janvier iGac),
art. 11, dans IsAMiiKiiT, XXI, p. 928,
n" 169.) La rifpieur de ces dispositions
était un peu tempéri'e dans la prali-
(|ue par les réserves introduites par VEdit
portant règlement pour la juridiction ec-
clésiastique, Versailles avril 1698. (Voir
l'article 93,dans Isa»ibebt,XX , p. 95o,
n" 157/1.)
Le va.'u du cahier de Gantelou|) vise
probahlement la Cdmmanderie do Val-
canviile, dont le titulaire (de nom in-
comui eu 1789), qui était seigneur du
lieu, ne résidait pas. La commanderie
n'avait pas de terres dans la paroisse,
mais elle possédait im (iel qui s'éten-
dait sur presque la totalilé de son terri-
toire, Ta l'exception d'environ 80 ver-
gées dépendantes du sieur d'Anneville
à cause du lief de la Motte, et 8 veigécs
dn sieur de Bolleville-^. Les rentes dues
par l<'s lielVataires s'élevaient à un total
de 1,997 pots de froment, 60 d'avoine,
et 2I5 I. 1 5 s. en argent; les treizièmes
pouvaient monter, année commune, à
:!Oo livres. (Etat des biens nat., Chei-
(wiirjf, krch. Manche, ()'' 11.)
'■' (]oncile de Cliàlons, df 1139,
can. XXI; conciie d'Alhi, de ig-^jA,
can. LVI; concile de IJàle, de i/iiii,
sess. XXI, can. 1"' (dans Mansi , Concilia ,
t. XXI, coL 378, elXXIIl,col. 8/18, et
pour le dernier, dans Conciliorum c<d-
leclio regia, t. XXX, p. 166). Il semhlf
(pic, préférablement à ces conciles étran-
gers à la province (le dernier seul est
un concile général, mais dont toutes les
dispositions n'ont pas été reçues en
France), le rédacteur eût du invoquer
l'autorité du concile provincial du clergé
do iNormandio ass(nnl)lé à Rouen en
i599, qui avait condamné comme abu-
sive et scandaleuse la pratique du déport,
et prescrit de la remplacer dans les dio-
cèses par une pension raisonnable donnée
aux évoques. (Concil. Rolliomag. , i59 2 ,
sens, de deporlihus , dans dom Bessin, Con-
cilia Rothomagensis proviiiciae , p. 192.)
'^' ScACAR. 1976 : (tDe columbariis
factis extra feudiun membrum foudi do
lorica, conconlatum est ad conquestio-
nem communis patriae, quod omnia co-
lumbaria facta et constructa extra loca
prodicta, a viginti annis et citra, di-
riiantnr ot in talibus locis amodo non
a'dilicenlur'i. (Kxtrail d'un registre, au-
jourd'hui |)erdii, de la (ihambre dos
comptes de Paris, rapporté parTEiiniKN,
Commentaires du droict civil, tant public
fjue privé, observé au païs et iluché de
Normandie , 1. V, c. 8, Additio, 9° éd.
Paris, 1583. in-t°, p. 18/1.)
Sur l'application de cette législation
locale et sur les atteintes qui y avaient
été successivement portées, nous nous
sommes explicjué déjà dans une iioto
sous le cahier de la Haleine, art.^ 1 1
(au t. I", p. 1A9). Un cahier des Etats
de Normandie , de la fin du xïi° siècle,
vient confirmer très nollomrnt ce que
muis avons dit de la muitiplicalion des
colombiers par les éreciious de iiels
nouveaux. Il demande en clVot : tfQuo
les érections de fiefs n'aient lieu , à
raison des droictures do colombier el
autres droicts y attribués, pour raison
du dommage qu'on reçoivent les voi-
17/1
i;\lLl.lA(iE SECONDAIRE DE \ALO(iNES.
qu'à deux et trois dans do petites j)aroisses. Leur destruction sera
demandée, ainsi que celle des garennes, pour être exécutée dans
un délai de six mois après les États généraux, à peine de 3,ooo li-
vres d'amende;
iS" Quant à la justice, que les tribunaux soient pourvus de
sujets capables par leur science et surtout l'intégrité de leurs
mœurs; que les odiciers soient électifs et clioisis pour les parle-
ments parmi ceux (jui auront rempli les charges des bailliages huit
ans avec honneur, et pour les bailhages parmi les avocats remar-
quables par leur science et leur intégrité'"; qu'on arrondira les
bailliages; qu'on supprimera les tribunaux d'exception, ainsi ([ue
les aides et les gabelles;
ih" Qu'on abrégera les formalités de la procédure et que les
juges, avocats et procureurs seront responsables;
1 5" Les députés requerront la confirmation des assemblées pro-
vinciales, de département et municipales, auxquelles il sera en-
joint de veiller sur les ouvrages à la charge de l'Etat, et d'assister
à leur adjudication pour empêcher tout abus.
Finalement, ils requerront la suppression du luxe qui fut en
tout temps la ruine des Etats et la cause de la destruction des em-
pires, comme toutes les histoires en font foi.
ilj(} formule, finale mamjxfi, mnsi que les sifinaUires.)
sins (Icsdils fiels nouvcllrmenl ôriffési,
coniro l'usage, sans les y avoir appelés'!.
[Caliicr lie novembre if)f)H, arl. 8'!,
dans de Bi:viiREi'AinK, Cahiers, a" série,
1, /i().)
Nous n'avons aucun renseignement
direct sur le nombre de colombiers qui
pouvaient exister en 1789 à Canteloup.
La paroisse appartenait, comme nous
avons dit, pri'stpie pour le lout, au fief
de (ianteloup appartenant à la comman-
deric de Valcan\ille. Le domaine avait
uni" petite exteusicm, sur la(]uclle il
percevait 1^16 lioisseauv de froment,
•j poules, 1 chapon et 3 |iains. (Arcli.
Manche, A 33G5.)
(') Le vn>u pour le recriilemi'ul des
magistrats par l'élection parait un sou-
venir des anciens Ktals geni-raux. Lis
Étals l'avaient obtenu, en principe, à
la lin du wi" siècle. (Voir Ord. d'Or-
léans, janvier i5()0, art. ■\\)\ (trd. de
Moulins, lévrier ir)G(),arl. ij, 1 1 ; (trd.
de Biois, janvier 1579, art. 100 à loS.)
Ij'arliclc io(i de celte dernière ordon-
nance, qui exige des futurs conseiljei's
au l'arlement un séjour pr(''paratoire de
dix aimées dans un bailliage, et des
conseillers des bailliages eux-mêmes un
stage de trois années au barreau d'une
jurididion royale, parait avoir été pré-
cisément visé par le rédacteur du pré-
sent cahier. Voir Ordonnance rendue sur
les plaintes cl dolcances des Eints jrcné-
ran.r assenildés il lilois , Paris, mai i579
(dans IsAMHKiiT, \VI , p. '107, n° 100).
Lo vœu relatif à l'arrondissement des
bailliages était particulièrement de cir-
constance à Canteloup. La paroisse était
ini.rle; elle est portée comme telle en
I 787 sur la Carie des hoiirjrs el paroisses
nui relèreni confuscmeni (les hadhajres de
Valnirnes et de Snint-Saurcur-le-Vicomte.
(Arcli. nal., Div his, :>.'], pièce 896.)
CANVILLK. 175
CAN VILLE
1. Procks-veiuîal d'asskmblék et cahier réunis.
(.Ms. [rcllives tic la Muncliv, série II, liasse Cahiers de Valojfiies, I, pièce non colvc.
Oi'ijrinal signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprime générai). — Date de rasseml)lée :
8 mars. — Comparants (i5) : Jean Le Tellier, si/itdic, Jean Vaultier, coUvc--
leur en chef, Jean Sanson, Ciiarlcs Osbert, ex-sijitdic , Claude Lainey, Guil-
laume Pion, Pierre Boscage, Jean Fossey, Pierre Leluau, Guillaume Lelan-
dois^oël Brumant, François Le Conillard , Jean-François Dogon , Jean Blianl .
Jacques Fossey. — Nombre de feux : loo'"'. — Publication : i" mars, h
s' Boëssel, curé. — Députés : Jean Sanson, dit La Rosieure; Pierre \ asselin.
Suit le caliier, sans titre.
\i"] Lo vœu de la communauté est que MM. les députés aux
Etats généraux supplient humblement et très resj)ectueusement le
seigneur Roi, de porter une loi qui oblige Messieurs les ministres
à rendre compte plusieurs fois par an au roi, à son Conseil et à
la nation de l'emploi de l'argent qui leur sera confié; et que ses
ministres, en ([uittant le ministère, n'aient que 12,000 livres
de pension, pourvu qu'il soit démontré qu'ils au'ut géré les affaires
en sages et fidèles ministres;
[2"] Que Messieurs les intendants commissaires départis soient
supprimés, ainsi que les subdélégués, la commission dont ils sont
chargés pouvant être confiée à MM. les gouverneurs, et celle des
subdélégués pouvant être donnée aux maires et échevins de chaque
ville, les(|ucls gouverneurs et maires exécuteront les ordres de Sa
Majesté, sans autres récompenses que celles attribuées à la dignité
de gouverneur et à chaque hôtel de ville;
[3"| Oue les Etats généraux se tiennent de douze ans en douze
ans;
A" (Jue tout citoyen détenu dans les prisons royales ait la liberté
(h; se justifier devant ses juges, car souvent on abuse di; l'aulorité
C ArrondissementdeCoutanr<'s,r,in- liommcs 70, Icuimcs 90, jjarçons 8;i,
ton (le la Ffayt>-(lii-Piiils. lillcs So; oiifants au-dessous de 8 ans:
'■-' riii DénoinlirciiicHl des linliilaiits tirs mâles 'i:i , femelles 9.6. (Arcli. (lalvados,
ilt'it.r sexes fil' ri'lectii)ii lie Ciu-p.iilnii , ïiàl Ci8o.) — Mouvement en 1787 : ^.
en Tannée i7()i'i, donne à la paroisse; 17, M. 6, 1). iG. — Population actuelle :
do Can\ille o()(i lialiilanls ainsi rcjuu'lis: af)*) liahilanls.
176
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
du roi, et l'on devient ([uelqu'un dont le seul crime est d'avoir
voulu s'opposer à l'injustice d'un homme puissant;
I 5"| Que la province de Normandie soit en pays d'Etat, et
qu'elle jouisse de ses privilèges contenus dans la Charte aux Nor-
mands ;
[6°] Que les impôts, tailles, capitation, école iiiihtaire '*',
dixième, celui pour les prisons, les chemins et le territorial, soient
réunis en un seul et même impôt, et mis sur un seul et même re-
gistre. Que ce tribut royal soit imposé dans les campagnes sur toutes
les terres, réservé vingt vergées à M" les gentilshommes (pii font
valoir par eux-mêmes.
II sera fait par chaque paroisse un état et une estimati#i du
bon fonds, du médiocre et du mauvais, pour ensuite faire une juste
répartition du tribut royal , et chaque exploitant propriétaire et
fermier payera l'un autant que l'autre, à raison du nombre des ver-
gées et de la qualité du fonds; huit habitants de la paroisse, pris
au nombre de deux dans chaque coin, feront l'estimation et un étal
du fonds dont on fera un tableau placé dans la sacristie pour (jue
chacun lise son imposition, et fasse des remontrances s'il a motif
de se plaindre ''^l
"' Cf. le cahier de Senoviile, pre-
mière partie; les caliiers de Saint-
Gcor{ïes-de-la-Rivière , art. .S; Saint-
Maurice, art. i". — Il n'existe point,
à proprement parler, en 1789, d'impôt
spécial pour l'école militaire. Mais un
arrêt du Conseil du 25 août 1760 avait
attribué à l'école militaire créée en
juin 1751 ffdeux deniers pour livre sur
le montant des dépenses des marchés
concernant les subsistances, l'entretien
et le service des Ironpes de Sa Majesté 55.
domino ces dépenses étaient payées sur
l'impôt dit des acccisoircs de la taille,
c'était en réalité une au^jmentalion de
celte charge portant sur les seuls ro-
turiers, qu'avait entraînée la création
de l'école militaire.
La charge était d'ailleurs lort modi-
que, étant répartie sur tout le royaume,
et à cet égard elle ne send)le guère mé-
riter li's doléances des cahiers. l>os ('tats
dressés par l'intendant évaluent de 106
à 191 livres, suivant les années (entre
17O0 et 1763), la part contributive qui
incombait à la généralité de Caen tout
entière. (Arcli. Calvados, C 2^71,
3/.79.)
Iitipo.iilions du CanvUU; pour 1789 :
taille, i,r)5o livres; ace, 1,017 '• ^ *^*
7 d. ; cap., 1,00;? 1. 16 s. n d.; corvée,
5ii I. i() s. 2 d.; vingt., i,o38 1. 8 s.;
terr. , 90 livres; bât., 3n livres. Au to-
tal, 5,9/12 1. i3 s. 8 d.
Lignes : 586, à l'imposition de la
corvée (le nombre d'exploitants n'est
pas indiqué). — Privilcfriés : pour le
clergé, le curé, M' Robert-Jacques Bois-
sel (déc. i3 1. 16 s. 9 d.), et le sieur
(Iréard, prêtre sans bénéfice (déc. l\:\ 1.
i5 s.); pour la noblesse, le sieur d'Ilar-
conrt (non résid., 97 1. 9 s. 6 d. à la
taille d'exploitation de son fermier), et
le sieur du Mesnildot (non résid., la I.
8 s. de même pour taille d'ex[)loilation);
pour le tiers étal , une brigade des
traites et quart-bouillon, comprenant
capitaine, lieutenant et quatre gardes.
— Supplctnent de» privilégiés : h\ I.
h s. 3 d.
^^' Les rédacteurs du cahier, n'ont
pas, on le voit, la prétention d'asseoir
les impositions sur une valeur exacte du
revenu de cliacpie parcelle. C'était d'ail-
leurs l'opinion de Twrgot : trJe ne sais,
avait-il écrit, s'il ne vaudrait pas mieux,
GAIN VILLE.
177
Les collecteurs recevront le plus promptemerit possible et en-
verront de trois mois en trois mois, à commencer au premier jan-
vier, le tribut royal par la diligence de la ville la plus proche; le
directeur de cette voiture aura un prix raisonnable, à mvnie les
quatre deniers par livre accordés aux collecteurs, pour porter l'ar-
gent à Versailles, et le verser dans les coffres du roi sans aucunes
retenues; ini détachement de douze soldats commandés par nu of-
ficier accompagnera la diligence jus(ju'à la ville la plus prociie ou
bourg qui aura une garnison; au défaut de troupes, les cavaliers
de maréchaussée et quelques huissiers escorteront la diligence de
brigade en brigade.
Les receveurs des tadles seront alors inutiles; et pour les rem-
bourser, il est à propos d'examiner combien il y a d'années que chaque
receveur reçoit les deniers royaux, et quel était son revenu annuel
lors(|u'il est entré en charges; si, depuis le premier jour de sa re-
cette jusqu'à ce jour, il a fait des acquisitions dont le capital égale
celui de ses débours i)0in- avoir le bon de receveur des tailles, ce
receveur ne doit pas attendre de remboursement, fort heureux
d'avoir augmenté son revenu, et d'avoir aux mêmes temps soutenu
une famille d'une manière distinguée et en tenant une bonne table.
— Si le receveur est entré en place depuis peu, vu que l'Htat n'est
pas riche, il doit se contenter de l'intérêt de la somme déboursée
que les paroisses de son district lui payeront, jusqu'à ce qu'elles
soient en étal de lui rembourser le capital.
S'il se trouve dans une paroisse quelque mauvais mesnager''^
qui ne veut pas cultiver sa terre, et qui par son mauvais mesnawr
devient incapable de payer sa part du tribut royal, le collecteur,
sans avoir recours à justice, assigncM-a sur papier commun signé
(l(> lui et de ses deu\ consorts ce mauvais mesnager, pour l'obh'-
ger à payer dans huit jours, faute de quoi son bien sera affiché
dans l'estimation (\uon fera des liéri-
laffcs, se foiitenler d'une appréciation
|)nroniont idéale, sans prélendre estimer
la v.denr des fonds en livres, sons et
deniers. Lorsqu'on (-lierclie à connaître
In vaienr absolue de chaque héritage, et
je revenu réel des particuliers, chacun
se révolte et cherche à se soustraire à
cette espèce d'imjuisilion.n (Lettre cir-
culaire adressée par Tiirgot aux commis-
saires des tailles, à la suite de la Décla-
ration du 3o décembre ij6i, citée par
Stourm, op. cit., I, 7/4.)
Le Mém. slat. de l'élection de Caren-
lan, dressé en 17^7, apprécie ainsi la
paroisse : rrCanvilie, feux, 79; marc,
1 9 sols; garde-côte, 870 livres. Un quart
en pâturage et prairies, le surplus en
lahcur de mauvais fonds ; a eu , les années
précédentes, qneKjues diminutions (pii
ont soulagé cette paroisse; néanmoins
assez imposée. w (Arch. Calvados, G ï?7/i.)
'') Mesnagier, chef de ménage, d'ex-
ploitation agricole. rrMesnages en Nor-
mandie, selon Ragneau, sont des ma-
noirs ou masures, situez aux champs,
arg. art. 971 Goût, réf.') (I{a(;.\eau,
Glossaire, p. 3 3 5.)
19
iMi-HiHcnit: ^AT^
178
BAILLlA(;i': SECONDAIRE DE VAEOGNES.
à iouer par trois dimanches consécutifs à la principale porte de
l'éplise, et le mardi suivant les collecteurs feront un Lail de la terre
pour six ans à celui qui en offrira le plus.
\i"\ Le nombre des salines est suffisant en Normandie pour
fournir du sel blanc à toute la province; et si chaque saline '''*•"*
imposée à i,5oo livres''^, cette taxe pourrait être égale à la so
était
pourrait être égale a la somme
actuelle que le roi reçoit, à cause du paiement qui est fait jour-
nellement à cette légion de commis dont on n'aurait pas besoin,
si le sel était porté dans un grenier dont la distribution serait con-
fiée à de bons militaires pour récompense do bon service; le
prix du sel serait fixé par les syndics des saulniers et quelques no-
tables du canton, eu égard à la dépense faile poin* faire le sel; si
mieux l'Ktat n'aime mettre le sel marchand comme en Bretagne^-*,
et alors augmenter les impôts sur le sucre, le café, le thé, sur les
cartes et sur tous les objets ([ui ne sont que de pure complaisance
et fantaisie sans être nécessaires à la vie.
[8"| Si le seigneur roi avait la bonté de fixer le tabac à trente
sols la livre'*', on n'en apporterait pas de l'Angleterre; il n'y aurait
C Pour l'état [{onérai et le nombre
des salines de Basse-Normandie en 17^9,
on voudra bien se reporter à ce que
nous avons noté sur le cahier de IJric-
queville-sur-Mer, in pr. (au tome 1"^,
p. 993). La Déclaration du rai parlatit
règlement sur le privilège de fnhri<iner
le sel blanc en Normandie, Versailles,
36 mai 1768, qui «''tail encore eu 1789
la icffisialion en vijjueur, avait rcjfle-
menté très strictement les localités où
pourrait être labri(|ui'' le sel de qiiarl-
boiiillon, le nombre de salines de ciiaque
localité, celui des plombs (]ue chaijue
saline pourrait mettre en activité, enfin
la contenance en pots de ces plombs
suivant les différents havres. Le chiffre
total avait été arrêté, d'après un État
des salines en Normandie qui est annexé
au texte imprimé de la Déclaration, à
38o salines autorisées pour le s<l blanc,
possédant ensemble 1,07(1 pbi"il*s, de la
contenance de io,igq pots d'eau, et
pouvani rabri(|uer par an 93o,ooo ru-
ches de sel. ( Voir lilat des salines de
Basse-Normandie, rerètues de numéros
en exécution de l'arrest du Conseil tin
37 décembre l'jOS, à la suite de la Dé-
claration précitée du 9() mai 171)8,
|). i(). Arch. Calvados, (13o()7.)
Le chiffre de 1,^00 livres demandé
connne abonnement, par clia{|ue saline,
eût constitué, semble-t-il, un dé,'{rèvc-
mont pour les propriétaires de saline?.
Nous avons observ('' déjà , en effet , sous
le cahier de l'assemblée préliminain-
tlAvranches, art. 9 (au t. I , p. GgS),
que, suivant le Mémoii-e des proprié-
taires des salines d'Avranches, dressé en
1788, les droits de la ferme en cette
région s'élevaient en moyenne à 1,71 3 1.
9 s. 6 d. par saline. Le chiffre des droits
('lait au moins égal dans l'élection de
ValogiKîs, car, en 1777, nous voyons que
le havre de la Houguc, avec 91 salines,
paye sgiS'io I. 17 s. 6 d., ce qui donne
une moyenne de i.8ni livres environ
par salines. (Voir ntat du produit di's
droits du quart-bouillon des salines du
havre de la Ilougue , 176-V-1777. Arch.
Calvados, C 601 0.)
(^' La province de Hretagne était
franche de gabelles. Le sel y valait entre
9 et 7 livres le quintal, alors qu'on le
payait en moy(mne i6 livres, comme
nous avons vu, dans h^ pays de Coten-
tin, soumis au quart-bouillon. (Voir la
Carte des gabelles, à la suite du (fcompte
rendue di Mecker.)
'"' La culture et la vente du tabac
étaient, à la fin de l'ancien régime, sous
le régime du monopole absolu; la culture
CANVILLE.
179
plus (le fraude, ainsi la {jabclli; serait imililc et ce serait iiii hieii
(le confier le bureau de tahac d'entrepôt à un bon niililain^ pour
n'compense de service. En faisant payer à la i)arrièr(ï des villes un
droit pour l'entrée des boissons, les conniiis des aides seraient inu-
tiles, parce que l'hôtel-de-ville aurait ses gardes et receveurs pour
percevoir ses droits.
[()"] Que les commis et des aides et des gabelles s(» retirent
dans leurs familles ; ceux (pii sont en état de IravaUler s'occuperont
ou à la cullnre des terres ou (juebjue méfier, ou (ju'ils s'engagent
dans un régiment, ou qu'ils passent dans les Isles qui ont besoin
d'babitants. Les vieux commis à qui l'âgc^ ne permet plus de tra-
vailler, recevront des habitants de leur paroisse la solde qu'on ac-
corde aux invalides.
Il serait cependant nécessaire d'avoir (piebjues gardes sur les
côtes, afin d'empêcher qu'on apportât de l'étranger des étoffes et
antres marchandises (pii préjudicieraient beaucoup aux manufactures
(le France; et pour cet effet, on bâtirait dans les miellés des casernes
de distance en distance, pour y loger cinq ou sept soldats invalides
et qui seraient capables de tirer le canon, que l'on placerait dans
les endroits convenables à garder la côte et protéger les vaisseaux.
[io°| Ce serait un grand avantage ([ue le seigneur roi ordon-
nât de faire un nouveau (Iode de lois, pour abréger la chicane, et
d'augmenter le nombre de juges qui dans tous les bailliages juge-
raient en définitif, jusques au capital de 9,000 livres; ce serait
aussi un bien de ne recevoir pour juger que ceux qui auraient été
bons avocats pendant six ans au moins, afin de ne pas confier la
fortune et la vie même à un juge dont toute la science est de savoir
(pi'il est né d'un père qui a eu le moyen d'acheter une charge.
|ii"| Il serait ausi à propos que les baillijiges fussent arron-
dis*».
I la"! Un objet intéressant pour b; peuple est que le contrôleur
des actes soit toujours pris dans la classe dc^s honnêtes gens, et
était interdite dans tout le royaume, sauf
(|uelques régions frontières (l^'ranclic-
Cointé, Klandre, Artois, Alsnce), et la
vcnle appartenait à la ferme (jénérale.
Kn 17^9, le tabac inférieur se vendait
25 sous la livre et le tabac supérieur
5o sous, sauf dans les zones frontières,
où les prix étaient réduits de presque
moitié. (Voir Arrêt du Conseil du a3 oc-
tobre ij33, Arcli. nat,, ADx[, 5i.)
'"' La paroisse de Canville se trouvait
dans une situation particulièrement pé-
nible pour la juridiction. Elle est portée
sur le Mémoire nu liai des olïiciers de la
haute justice de Rricquebec comme rr res-
sortissant entièrement à cette juridic-
tion'i. (Arcli. Calvados, C G198.) Kn
appel et pour les cas royaux, elle allait
au sièjje royal de Valojjnes. Il parait
cependant que certains villajjes, en de-
hors de la baronnie d'Ollonde, dépen-
daient aussi du l)ailliage de Carentan,
par la haute justice de la Hayc-dn-i^uits.
[Ihid., C(io77.)
180
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
d'une probité reconnue; et que le droit de contrôle soit fixé à tant
de deniers par livre du capital de l'objet qui fait la matière de l'acte
contrôlé; et qu'il y ait un tableau dans cbaque bureau, afin que
chacun sache clairement ce qu'il doit payer; et cette place pourrait
être donnée à un bon militaire pour récompense de service.
[iS"] Les lapins doivent être détruits dans toutes les terres qui
ne sont pas mnraillées autour et de six pieds de profondeur.
Les pigeons sont aussi nuisibles, et on devrait détruire tous les
colombiers et toutes les fuies et volières.
|i/j"] Tous les honnêtes laboureurs et les porteurs des deniers
royaux doivent avoir la liberté d'avoir un fusil pour leur sûreté sans
avoir recours aux gens de justice.
[i5°] Toutes les paroisses de la côte devraient avoir le droit
d'aller avec les bordiers de la mer arracher le varech sur les ro-
chers'*', et pour être moins exposés à perdre la vie, en apportant
les graisses de la mer, il serait nécessaire que les habitants des pa-
roisses des côtes eussent la liberté d'aplanir sans aucune forme de
procès les monticules qui empêchent d'apporter ces graisses;
Et qu'ils puissent s'assendîler pour élargir eux-mêmes les che-
mins, (le manière que le voiturier, une charette et cheval chargé
puissent aller de côté.
[iG"! Afin que la paix règne entre Messieurs les curés et les
paroissiens, il est à souhaiter que le roi donne une loi définitive
C Sur la faculté à''arracher le varech
dil de rocher, et sur le droit dos «pa-
roissi\s hordantesji , voir ce que nous
avons dit sous le cahier de Saint-Malo-
de-la-Lande, arl. 3 (au tome I", p. 560,
noie 1 ).
La côte voisine de la paroisse de
(Banville relevait d'^ l'amirauté de i^ort-
hail et Cartoret, pour laquelle la liste
des coninnuiaiilés ayant droit au varech
avait été ariétée ainsi qu'il suit dans la
Déclaration de 1781 :
(tAi\t. 9. Amirnulé (le Portbatl et Car-
lercl. - (ieux dos paroisses des Moitiers
d'Alofjncs, (ïarloret, Barneville et les
hameaux, Saint-Gcorffes, Goiiey, l'ort-
liaii, Siouville, Brelteville et les ha-
meaux, Saint-Gerraain-sur-Ay, pourront
faire ladite coupe pendant 80 joins,
qui seront choisis depuis le •>' janvier
jus(pies et y compris le S" jour aj)r(''s
la pleine lune (l(> mars.^ (Déchirnliim
(In roi au si(}ol do» herbes de mer cnit-
iiHOS soux le iinui de varech ou vraicfi . etc.
Versailles, 3o mai 1781, Arch. Calva-
dos. C3o68.)
La paroisse de Ganville n'étant ])(iiiil
frparoisse bordantes et n'ayant été ajou-
tée sur la liste par aucun texte posté-
rieur ne jouissait point du droit de
coupe du varech; ses haltitants n'au-
raient pu, aux termos de l'article 1 a do
la miMno déclaration, y |)rocéder sans
encourir une poine de i5oo livres d'a-
mende et punition corporelle en cas de
récidive. Il faut observer toutefois que
la rijjueur de la prohibition avait été
sensiblement tempérée, ainsi que nous
l'avons déjà noté, par la disposition do
l'arrêt plus récont du Parlement ile
Rouen, qui permettait aux paroisses
mômes non bordantes de ramasser le
varech laissé par le flot aux marées
d'équinoxe , ou , comme disent les textes ,
le varech jeté. (Voir Arrêt de rèfrlement
du Parlement de liouen , du to mam
17^)9, dans Hasnage, Coutume, tome 1
Appond., p. 33.)
CAN VILLE.
181
pour pa\ or ou no pas payer la dîme de trémaine et de toutes autres
nouvelles productions'".
[1-7°] Les paroisses devraient être entièrement déchargées de la
ri'paration des maisons presbylérales; ce devrait être à la charge
lolidc des gros (l<''cimateurs,et pour ne pas laisser tomber en ruine
1(! presbytère et chœur de l'église, ce serait un bien d'obliger les
déciiiialcurs à mettre tous les ans dans \o coWvr du tn'sor \).^) livres
par chaque 1,000 livres de revenu '-^
[i8°| Le déport des curés est un abus qu'il convient d'abolir.
[19°] Les seigneurs évêques, MM. les abbés, chanoines et
prieurs devraient payer le dixième denier pour la subsistance des
pauvres prêtres inlirmes qui ont bien rempli leurs fonctions dans
le diocèse; et les cures à la nomination ecclésiastique devraient «Hre
données aux bons ecclésiastiques du diocèse plutôt qu'aux étran-
(3)
gers
'•' Cf. le cahier de Montniartin, au
bailliage de Goutances, art. (i (au t. 1",
p. A7/1). Nous avons indiqué sous ce
texte les difficultés qu'avait fait naître
l'introduction dans la région de la cul-
turc des prairies artificielles, et l'incer-
titude do la jurisprudence sur colle
question en 1789.
Pouillé, C lih r° : «Ganville, patron,
le seigneur du lieu. Le curé est le seul
décimaleur dans sa paroisse, et possède
4 ou 5 vergées de terre en aumône.
Produit : i5o boisseaux do froment me-
sure de iio pots, pour 3, 000 gerbes;
100 boisseaux d'orge, pour 3,000 gerbes;
3o boisseaux d'avoine, pour âgo; 35
boisseaux de pois; 3o boisseaux de sar-
rasin. Pour menues et vertes dîmes,
100 livres; pour aun)ùne, 10 livres. Au
total, 818 1. 5 s.v
Nous n'avons pas la Déclaration de la
cure en 1790.
(*' Cf. le cahier d'Annoville-Tourne-
ville, art. 4 et la note (au tome l",
p. i35). Le vœu du cahier doit être
considéré, au regard des presliylères,
comme la reproduction irraisonnée de
doléances étrangères, car, d'une part, il
n'y avait point de gros décimaleurs à
Ganville , et d'autre part il ne paraît point
(|ue la paroisse ail eu à se plaindre per-
sonnellement dos dépenses prosbytéralcs.
Voici ce qu'on lit à cet égard à l'inven-
taire dressé parles oilicii'rs municipaux,
le a 5 octobre 1790 :
(f Dans l'aimée i7(i.j, M. Hot-ssel, curé
actuel de Canville, reçut de M. Dnval,
héritier de son prédécesseur, la somme
de i,5oo livres pour les réparations qui
étaient à sa charge... En 1772, le
sieur curé actuel a fait construire à ses
frais un presbytère très commode el
bien éclairé, bàli solidement on bonne
charpente de bois de chêne et on très
bon état (suit la description) ... En
entrant dans la cour est une grange en
bon état, au fond de la cour une écurie
pour quatre chevaux, une étable et un
pressoir, le tout bâti solidement à neuf
depuis cinq ans . . . Lo mur du cime-
tière est muraille à neuf, pour lequel
M. le curé a payé gratuitement 5oo li-
vres, etc.. . . 71 {État des biens nat.. Ga-
re ntan, Arch. Manche, Q''~' 6.)
La lin de l'article fait allusion à la
situation de l'église du liou, (|ue nous
trouvons ainsi exposée : nLc chœur de
l'église était en état; M. le curé l'avait
fait réparer il y a trois ans; mais soit
par vétusté, soil parce (jue les terres
furent remuées contre les murs du chœur
pour inhumer /io personnes en 1783,
où il y eut une maladie épidémique, les
murailles latérales s'écartèrent du |)igiion
du chœur le 8 du mois do mai dernier,
et en s'écartant endommagèrent oxtra-
ordinairemont la charpente et la couver-
ture, etc.. . . •> 11 est probable, d'après
ce ([ue dit le cahier, que col alfaissement
apparaissait déjà numaçant au mois de
mars 1 789.
'■^^ Même obsfr\ati(m (|u<' \nniv l'ar-
182
BAIIJJAGE SECONDAIRE DE \ ALOr.NES.
[•20"] On désire que les grandes routes se fassent plus prompte-
ment, et que l'adjudication n'en soit pas faite en secret, mais
qu'elle se fasse publiquement à i'hôtel-de- ville à jour et heure mar-
qués.
J2i°] C'est un mauvais usage de mettre dans les sacs de blé
qu'on porte au marché un ou plusieurs pots plus que la loi ne
prescrit, par chaque mesure, dans chaque marché, parce que col
excès de mesure fait que l'apprécis est à un laux plus liant, ce qui
oblige le vassal à payer plus cher les rentes de blé qu'il doit à son
seigneur f'^.
I 2 2°| 11 est bon d'observer que le bois à bâtir et même à chau-
fager (.s/c) commence à devenir rare, les seigneurs ayant fait
abattre presque tous leurs bois de haute futaie et leurs avenues; les
forets sont aussi presque détruites; il est très intéressant de bien
faire garder le peu de bois qui reste, et qu'on ensemence d'un ma-
nière avantageuse les terres qui étaient jadis en bois; ce serait même
un bien qu'il fut défendu d'abattre sur les fossés aucun arbre sans
en ])lanter d'autres à la place ''-\
Telles sont les très humbles el très respectueuses remontrances
ticle 17. Lft vœu du caliier est sans ohjot
local; il n'y avail à Canville, d'après
VEtuI (les biens nalionmur do 1790,
aucun iiien apparlcnanl à révêquo, ou
aux abltayi's. Lo seul ('■tai)lisseiuenl ecclé-
siastique relevé par les oITiciers muni-
cipaux est la cure, maison presbytérale
avec bâtiments d'exploilatiou, deux
pièces d'aumônes en labour, faisant en-
semble 3 vergées (le tout non est.).
Nota. Nous relevons cependant au
Jdiiinal (1rs renies de Vahlinije de lilan-
rheldnde, (pii est de l'année 1787, sous
les n"' !>.r)9-a()0, deux redevances dues
dans la paroisse de Canvillo, et mon-
laut ensemble à f) boisseaux de froment
et 1 I. () s. en argent. (Arcli. Manclie,
H 1187.)
1/ensemble des revenus ecclésiastiques
de la paroisse est estimé en 1787 à
2,5o.") Tnres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcb. (lalvados, C (iTMC).)
(' (](. le cabicr de Saint-Jean-des-
(iliumps, art. 4 el 8 , et le rallier de
Saint-Plancbers, art. A (an tome 1"^,
p. 556 et suiv. ). Les paroissiens se
plaignent de la fr(|énaluralion*î de la
mesure ancii'nnc du marcbé de <!ran-
ville, qui était dans le principe de deux
demeaux de Sninl-Pair, soit 25 pois, et
(jui maintenant va jusqu'à a8 el 3o pois,
"•inconvénient qui fait, comme ils disent,
|)()iter les apprécis au d(!là de ce (|u'elles
doivent aller«. La mesure des Pieux, de
a A pots au boisseau, qui était la mesure
de la barounie de Bri(pu'bec dont dé-
pendait la paroisse de (Banville, avait
évidemment subi le mémo accroissement
irrégulier. Nous en avons d'ailleurs lui
t(''rnoi|;nage foi'iuel et particulièrement
inli-ressaut dans la DécUivatinn de 1 790
du curé' de la paroisse voisine de Sotte-
ville, appaT'lenaut à la même barounie :
f II laul observer, é'crit-il en (Miumé-
lant le produit en grain de sa dîme,
(pi'il est d'usage d'ajouter deux pots par
boisseau de toute espèce de bleds qu'on
porte aux marcbés, ou (pi'ou vend ail-
leurs.» [Cntnpie que rend Pierre-Bernard
Lejèvre d'Anneville , curé de lu paroisse
de Sainl-Pierre de SoUeville, etc..,.,
an janvier 179/, Arch. Manche, Q*~'
*-) Sur la disette de bois on Cotentin
eu i7'^<), voir le (laliier de Négreville,
art. 1 •> (/((/(■(/ , p. 'io3 ).
CANVILLE. 183
et observations des habitants de la paroisse de Canville soussignés,
ce jour et an susdit, après lecture.
Jean FossEv, J. Samson, Claude Lainev, P. li: Luau, P. Vas-
SELiN, J.-F. DoGON, G. Jean, Cb. Osbert, P. Boscage,
J. Lebellier, Jac. Fossey, J. Vautier, i\oël Brumant,
G. Le Lan dois.
CABINE VILLE
1 . Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II. jiHre non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse: (modèle imprimé, dont les blancs seuls ont été remplis). — Date
de rassemblée : 8 mars. — Comparants (5) : François Hamel, Jean Bour-
det, Pierre Planque, Jean Mouchel, Jacques Fouquet. — Nombre de feux :
1 18'"''. — Publication: i " mars , par Jean Creuilly, prèlre vicaire. — Députés :
François Hamel; Jean Boirdet. — Signatures (12) : François Hamel, J.-B.
BouRDET, J. Mouchel, P. Planque, s^Hf//c, Jacques Fouquet, ^«-jv^/cr, Thomas
GuÉRARi), Jacques Planque, Nicolas Fouquet. J.-L. Bourgeret, Georges Boi-
Ro\, André Paré, Jean Parls.
2. Cahier de doléances.
( Ms. Archircx cominiinules de Carneville. Origiiial si|;ii<'. — ■ Kd. Hipi'F.\ii, Cahiers, II, |i. 392,
i|iii m- (liiMiie pas lo lexle, mais uni' analyste des arlicles réduits à douze seuleuiont "'. )
Cahier de doléance, plainte et remontrance de l ordre du tiers état
de la paroisse de Carneville, dressé en l assemblée dudit ordre
aujourdlnii 8 mars ij8g, au lieu ordinaire des assemblées de
ladite paroisse, au son de la cloche, pour satisfaire à la Lettre
du Hoi du â â janvier dernier, au Rèirlement y annexé, et Or-
donnance de M. le lieutenant général du bailliage de Valogne
en date du t^y février dernier, concernant les hkats généraux
du roijaunieS^\ pour être porté par les députés qui vont être ci-
après nommés à l'assemblée du tiers état du bailliage de Va-
('' ArrondissoiiKMit di* CIhtIxhiijj, foiirnio pai- M. riailit^ii, inslituleiir à
ranlon do Saint-Picrre-Ejjiisc (iarnevilli».
^*^ Mouvement (Ml 17H7 : N. a3,M.(i, '^ La nolilicalidii au syndic de (ïai-
D. 18. — Population aotuelli' : •.\'j',] li. ni'ville est conservée. ( Arcli. Manche,
'') I.a co|)ie de celle |iiè(f nous a él<'' s. 1? n.cl., liasso Cahiers tic Val(>j';iies , I.)
1 8/»
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOPiNES.
logne JLcée par l'ordonnance ci-dessus au â de ce mois, devant
Monsieur le lieutenant général, en présence de Monsieur le
procureur du Roi^^K
î° Les habitants de Carneville disent que dans cette paroisse ils
ont quantité de terre inculte, peu de prairies, et le surplus labou-
rable sur les(pielles il y a peu de plantations de pommiers ^-l Le
sol ne produit au pauvre cultivateur qu'un léger fruit en raison des
peines qu'il se donne pour la mélioration (.s/c) de ces terrains; il
voit à chaque récolte ses peines et son temps presque inutilement
passés. Que Sa Majesté veuille bien prendre en considération l'état
maliieureux de la partie la plus souffrante et la plus surchargée de
ses peuples, et en conséquence soulager le cultivateur chargé d'im-
pôts qui chaque jour deviennent plus insupportables, surtout cincj
ou six lieues autour de Cherbourg '^l Les travaux de cette ville occu-
pent presque tous les bras de cette malheureuse contrée, de telle
manière que les domestiques manquent et deviennent d'un prix si
grand que la cultiu'e est presque totalement négligée par l'impuis-
sance où se trouvent les cultivateurs de les paver à leur taux. Ne
serait-il pas possible d'envoyer des hommes sur les lieux pour les
travaux et renvoyer les habitants à l'agriculture des terres ?^'*^;
f' Le cahier re|)rocliiil fréqucmmeiil,
mais dans un ordre loul diÔéronl, des
arlicitis du cahier de Brelteville.
(^) Mém. slal. ij3i, P lO : (rCariie-
ville, scijjncur, M. de Carneville Si-
mon; A77 acres de terre en labour,
plantées. F'onds médiocre».
Le lan{fage du curé, dans sa Décla-
ration (l(> ijyo, confirme les doléances
du cahier sur la misère de la paroisse :
«La paroisse, écril-il, a près d'une lieue
de lon{jueur, ])lus de deuii-lieue dans sa
largeur; il y a présenlemenl i:îa feux,
.56o et quelques personnes, et beaucoup
do j)auvres en égard au nombre des ha-
lutants.i [Dér.lur. oriipnale, \U novom-
bre ijgo, Arch. Manche, Q'^' 18.)
''' Impositions de Carneville pour
1789 : taille, 67;') livres; ace, AAa li-
vres; ra|i., /i36 livres; corvée, 22/4 1.
9 s. 10 d.; vingt., 888 1. 18 s. 3d.;
lerr. , 76 livres; bAl., 26 livres. Au total,
îî,767 i. 1 s. 1 d.
Lignes : laS, dont 1 i5 jtropriélaires
exploitants (pour ()o5 I. 9 s.) et 8 fer-
mieis (pour 1 7."} I. .5 s.). — Pritùléfriéx :
le curé, i\|. Jean TIionias-Michel Cr.'uilK
(représenté à Coutances); le seignetu",
M. Simon de Carneville (en., iC5 li-
vres); et pour le tiers état, Gallien de
Fleurival, bourgeois de Cherbourg (non
résid. ).
Biens des privilégiés. — A. Ecclésias-
tiques (voir infra , note 10); B. Laïcs. Les
biens du sieur Hervé Simon, seigneur
de Dnrescu et patron de la paroisse,
consistaient en : château et ferme de
Carneville, 3oo vc'rgées de terre; fermes
du Fort et di' Franconville, 333 ver-
gées de terre, le tout mis sous séquestre
eu 1793. (Arch. nat., Q*' 11.)
'*) (]f. Bretleville, article 17 (supra,
p. 127 et la note). L'idée d'employer des
hommes de troupes aux travaux de
Cherbourg n'était pas nouvelle; de-
puis 178;") déjà, on avait détaché
;>3o soldais du bataillon de Valognes
pour les envoyer aux travaux , partie
à l'île Pelée, partie au Becquet; la
diflicullé, toutefois, avait été de
raserner les troupes; le.s olLiciers eux-
mêmes avaient eu , paraîl-il , du mal
à se loger. (An h. Calvados, C nagS,
••'.19'!, etc.)
CARNRVILLE.
185
9" Que les Etals généraux soient périodiques et de cincj en cincj
ans; que les Etats provinciaux soient rétablis et s'assemblent tous
les ans^'^;
3° Que les reconstructions et réparations des presbytères soient
à la charge des gros déciniatours '-^; qu'il n'y ait plus de déport;
/i" Oue l'on cesse de lever les milices et les canonniers garde-
cntcs par la voie du sort; il ne faut poui' trouver en France des sol-
dais et des niatelols que les traiter plus favorablement''';
5° Que les impôts soient simplifiés, de manière à faciliter la
perception ;
6" Que les trésoriers généraux et receveurs des tailles soient sup-
primés;
7" Que l'on supprime de même les receveurs des finances, les
cbambres souveraines pour connaître de la contrebande à main ar-
mée, les greniers à sel'^^;
8" Que l'on supprime les gabelles;
()" Que l'impôt ne puisse être augmenl*' sans le consentement
des Etats généraux; qu'il ne soit ouvert aucun emprunt sans les
consulter;
10" Que les lois civiles et criminelles soient refondues, et que
chaque loi soit conçue en termes clairs et précis'''';
il" Que le tarif fait pour les contrôles en 17 a a soit anéanti, et
qu'il en soit fait un qui ne prête à l'inteprétation t*^' ;
") L'article 2 est la fusion des arli-
clcs 1 et 2 de Bretlevilie (abrégés).
'■^* Cf. Brelteville, article 3. Nous
n'avons riîtrouvé aucune trace de répara-
lions presbytérales à la cliarye de la com-
munauté de Carneviile, depuis le milieu
du xvni° siècle. En 1790, les ofliciers
municipaux exposent que la maison pres-
bytéralt! leur a paru en bonne répara-
lion, ffà l'exception de la couverture du
côté du niidi'i : la grange est couverte en
paille et rrcn très bonne réparation n;
la boulangerie seule est ren mauvaise
réparations. Ils n'ont pas connaissance
que le sieur curé, qui est en fondions
depuis 1767, ail reçu de ses prédéces-
seurs une somme quelconcpie pour se
charger des réparations. (Khits des Inens
lui t. , Cherbourg, Arcb. Manche, Q*"' 11.)
'^' La paroisse de Carneviile fournis-
sait à la garde-côte pour la division 'le
l'^ermanville, compagnie de Gonneville.
Li'véi- de 1787 : sur ^i garçons pré-
sentés au tirage, aucun n'est pris ca-
nonnier. [Levée par remphuenivnt faile
par M. d'Heu, Arch. Calvados, C 1860.)
'*' Les articles b , (5 et 7 sont la rc;-
production textuelle des articles 5, 6 et
1 4 du cahier de Brelteville.
^*' Les articles 9 et 10 reproduisent
textuellement les articles 8 et 9 du cahier
de Brelteville.
(6) fgj-ij des droits que le lloi en son
conseil veut et ordonne être payés à l'ave-
nir, à commencer au i ''' iioveinhre pro-
rliain, en exécution de l'Edit du mois de
décembre t joS , etc . . . , pour l'e.récution
et enregistrement des contrats, arrêts,
jugements, sentences, lettres et autres
actes mentionnés audit règlement , ai) sep-
tembre lyaa (enieg. au Parlement de
Rouen, le i-y noveud)rc, dans liecueil
dus édits, t. VI, p. •'107), Il convient de
joindre, conmie ayant un objet simi-
laire, V Arrêt du conseil portant règle-
ment pour les droits de contrôle et insi-
nuation des contrats de mariage qui
contiendront donations de biens à venir
sans évaluation , « mars iyj3. [Ibid.,
t. VI, p. /ii;L)
186
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 2° Que les contrôles soient soumis ù la juridiction du juge or-
dinaire;
1 3° Que le citoyen soit désormais à l'abri des vexations des com-
mis de toute espèce, qui cha(|ue jour le tourmentent; que l'on [n'|
envoyé point un garnison militaire (s/c) chez un pauvre cultivateur
qui est écrasé par ce moyen de frais ^'^;
i/i" Qu'il soit dans chaque canton établi des hôpitaux avec les
revenus des couvents aujourd'hui sans moines '^^;
15° Que les gros décima leurs ^^^ soient asservis à distribuer pu-
bliquement ou faire distribuer par leurs fermiers une aumône dé-
terminée et fixe dans les paroisses où ils perçoivent leurs dîmes ;
1 6° Que les chemins vicinaux soient entretenus par les pa-
roisses, et que les sommes destinées à la confection ou réparation
des grandes routes soient employées dans le canton où elles sont
levées, et les chemins de la mer rendus praticables aux voitures,
pour en avoir les engrais facilement ;
1 y" Que la marche de la procédure soit simphfiée; que l'édit des
hypothèques soit abrogé ; que la liberté du commerce soit indéfinie;
1 8" Que les colombiers des seigneurs et garennes des lapins
soient détruits, et les corneilles; que tous ces animaux font un tort
considérable, et détruisent la moitié des récoltes''^;
19° Qu'on paye la dime de tout ce qu'on peut avoir au curé;
nous demanderions seulement à payer la dime des grains.
'"' Les articles 11 h i3 sont la ropro-
iliiction textuelle des articles 10 et 11
ilii caliicr de Rretteville.
'^' Cl. Brelteville, article la (rema-
nié). Le vœu est localement sans intérêt
particulier. L'inventaire de 1790 ne re-
lève, en edet, dans la paroisse de Car-
neville, aucim antre bien ecrlésiasti(|ue
(|ue la cure. Les sourcps plus anciennes
nn-ntionncnl cependant une terre de
raiihayc de iMonti'bouqj (peut-être sim-
plement l'enclos de la <fran|je dime-
resse).
Le revenu ecclésiastique do la pa-
roisse est estimé, en 1787, à 1,990 1.
T) s. seulement par les contrôleurs des
vinjjlièmes. (Arcli. (lalvados, (I 6.^)19.)
(" Cf. Bretteville , article 1 3 (textuel ).
Les {jros décimateurs de (]arneville
étaient le curé lui-même et revenue de
(Joulances, comme abbé de Monlebour|r,
dans une ])roporlion (]ne la lacime du
Ponilli' ne nous permet pas de pn'-ciser
pour la lin du \viii° siècle. Kn idO.^),
l'abbé de Montebour^j avait la moitié des
grosses dîmes, le curé l'autre moitié,
avec toutes les menues.
Dkclarations de 1790. 1° Le curé
déclare sa part des grosses dîmes valoir,
avec les menues, année commune,
1,900 livres. Il n'a aucune aumône et
ne possède, outre ses dîmes, que la
maison presbylérale et 7 à 8 perches
de jardin. Il j)aye O/i livres de décimes
et les bonoraires d'un vicaire (^Dêclar.
oriffiiialp-, 1^1 iKivcinbre ijffo, Arcli.
Mancbe, Q*' 18; les cbilVres de Tin-
venlaire des ollicici-s municipaux sont
conformes); ii° l'évêque, comme abbé
de Montebourjf, déclare ffles dîmes de
Carneville, alVermées 910 livres^. (Dé-
clar. Contdiices, n" ')3 , f 60.)
('' Nous ne saurions dire s'il y avait
|)lusienis colombiers dans la paroisse de
Carneville en 1789; le seigneiu- patron,
Fr.-llervé Simon, en avait, en leut cas,
un, (pu! la municipalité lui lit donner
l'oidre de di-triiirc, à la date du 7 avril
179:). (^ KpjrisIrcH viutticipaux , cités par
Dkoukt, lificherclips, p. a!»d«)
GARNRVILI.E. 187
Fait et arrêté issue des vêpres de la communauté de Carneville,
ce 8 mars i 789.
François Hamkl, Boirdet, J. Moichkl, André Planqie,
Jacques Fouqikt, ip-effier, Tliomas Gukrard, Jacques
Planqlk, J.-L. Bounr.KBET, Nicolas Fouquet, Georp^e
BoiRON, Jean Paris, André Paris.
GARTERET'^'.
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Mu. Archives de la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, II, jmre non cotée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé général.) — Date de l'assemblée :
f) mars. — Président : J. Maliieu, syndic. — Comparants (17) : Guillaume
Noël, Philippe Le Gritron, Guillaume Le Follet, Jeau-François Duval,
François Cosuiam , Jean Ledos , Laurens Toulorge , Jean Poret , Jacques Poi-
rier, Guillaume Poret, François Rondel, Gille Toulorge, François Duval,
Jean Ledos, François Ledos, Jean Maliieu, Etienne Poret. — Nombre de
feux : 80 '■). — Mention de rédaction et de remise du cahier de doléances. —
Députés : Guillaume NoJiL et Jean Poret <'). — Signatures (17) : J. Poret,
Jean Ledos, Fr. Dijvai., Jean Le Marchand, (Guillaume PoRET,^m^<T, Etienne
Poret, Pierre Lemakcuand, J.-F. Duval, Pierre Grade, Lefollet, F. Poirier,
G. NoicL, F. Rondel, Jean Ledos, J.-F. Ledos, Lorens Toulorge, Mahieu,
■syndic.
2. Cahier de doléances.
(Ms. original perilii. Un exirail très incorrect, on plntôr nnc simi)l<' analjse, avait «'te
donné par IIii'peao, Cahiers, II, j). Sifi. — Le lexle suivani a été pnhfié par M. \a:
Caneli-ieh, dans Mémoires de la Société archéoloi^ùiue , littéraire et scienlifuine de Valo»iies,
I. VI, |i. 61. d'aprt's Mil iiiainiscril non iiidi(|iié.)
Ihlêance, plainte el remonlrauce de la communatilé de Carlrel,
élection de Vallogne.
En conséquence des ordres que cette communauté a reçus, elb^
représente avec un profond respect à Sa Majesté :
[r| Qu'elle est voisine de la mer, qui depuis longtemps entre
"^ Arrondissi'in.Mit do Valofrnos, ran- (h 179.'? : /|5.'? Jiahilants (avec un mou-
ton dn liarncvillc. vomont do 10 naissances, 7 mariajjcs
(*' Po|nilalion dédaréo on 17(10 : cl 1 i docôs). l>o|Hil,ilion aclin'll.' :
lioi couinuinianls: an dônomlironionl ftKi liabitanis.
188 BAILLIAGE SKGONDAIRE DE VALOGNES.
dans le havre de cette paroisse avec une telle impétuosité qu'elle
emporte une partie considérable des fonds et maisons bordantes
dudit havre; celles qui n'ont [pas] été détruites par la mer l'ont
été gagnées [sic) par les sables au point d'en être entièrement
couvertes ('); les travaux des propriétaires pour extraire ce sable
sont presque toujours inutiles, pour le rnlage presque continuel
(|u'éprouve la dépense où ils sont forcés de se livrer pour élever
(les murs et planter des bois leur est entièrement honoreux [sic) et
toujours sans fruit.
Les terrains et maisons qui ne sont pas affligés par la mer le
sont continuellement par les sables, au point d'en être presque
entièrement couvertes; les travaux des propriétaires pour extraire
1(^ sable sont toujours inutiles par le volage qui a gangné [sic) et
couvert plusieurs maisons et forcé les propriétaires à les aban-
donner.
Si les suppliants étaient assez heureux que Sa Majesté leur ac-
corderait la grâce que quelque ingénieur de cette partie prendrait
connaissance de ce qui serait convenable d'y faire, on pourrait y
sauver les restants des maisons tant de la mer que du sable, et on
rendrait le havre meilleur et d'autant plus commerçant, et la dé-
pense ne serait pas considérable si on voulait l'entreprendre, les
pierres étant à proximité.
[9."] Que les laboureurs sont vexés d'impôts de toutes espèces;
demande en grâce à Sa Majesté (jue les nobles gentilshommes
payent autant d'impôts que les laboureurs.
Cet endroit a pour tout avantage le nom de havre de Carteret qui
est devenu impraticable (^'. Vu qu'on [n']y apporte aucun remède ni
C Sur le volage des sables, voir le
rallier de Saint-Geoqjes-la-nivière, ar-
licle 8 {iiifra, \). fjoB). Le tableau di'-
solc, que tracent les babitants de (-ar-
terct, de renvahissenient de leur paroisse
par les sables n'est certainement ])as
exa/'éré; des faits précis viennent con-
firmer l'ensablement progressif et rapide
de toute celte côte. En 1790, les oflTi-
ciers municipaux rappellent, dans leiu-
inventaire, (|ue l'ancienne é'flise parois-
siale, envabie par les sables, a dû (Mn-
abandonnée, et (|ue c'est aujourd'bui la
cbapclle de l'ancien manoir qui sert
d'éjjlise paroissiale. (Etal des hiem nul. ,
\((lojn,r.i. Arcli. Mancbe, Q'"' H).)
('•'' L'auteur du Ménioiri' alnlisliqui- <lr
i' élection de \ ahgnvs ■ak plaijjnail déjà.
en 1781, de l'ensablement du bavre de
(larti'ret :
rL»' port de Carteret, écril-il, où il
y avait ci-devant fio ou Co bâtinienis.
depuis 6 jusqu'à 100 tonneaux, et dans
lequel les babilants du canton faisaient
leur embarquement et commerce, a été
tellement baussé et rempli par les sables
(pii tombent des montaj^nes voisines(?),
(pi'à peine des bàliments plus petits y
peuvent entrer, et, dans peu, il sera
entièrement bouché. Les droits de la
romaine, (jui produisaient 10,000 livres
par année, ne vont plus qu'à 3, 000 li-
vres. Les ministres en ont été informés;
en conséquence de leurs ordres, M. Le
IV'tit, in;;énieur, et M. de Cerreaux,
subdéléjjiié de Tintcndance, ont été snr
CARTERET.
189
entretien: si les suppliants étaient assez heureux que Sa Majesté y
ferait apporter quelques remèdes, la dépense ne serait pas consi-
dérable.
La taille que cette communauté su[)porte avec les accessions (s/c)
et tous les autres impôts qu'elle accpiitte directement ou indirecte-
ment sont si lionoreux (s/c) et si excesive (.s/c) que les habitants à
\;\ plupart peu fortunés sont réduits à la misère, forcés de s'éloi-
gner soit pour le commerce ou tout autre parti plus avantageux que
l'agriculture"'.
Mais le commerce est pour eux aujourd'hui une faible ressource,
puisqu'il est prescpie anéanti dans toutes les parties et surtout
depuis le traité de commerce respectif avec les Anglais ('^*.
les lieux. Us ont proposé et envoyé de
concert un mémoire pour nettoyer le
port et le rendre navigable, snr et
propre à y faire des embarquements.
On a paru le goûter ; rependant il n'y
a point on encore d'ordres pour y tra-
vailler; le pays, le puiilic et l'Etat en
souffrent '1 (/"" /;'>).
'') ImpositioiisdeCarleretpour 1787 :
taille, /j 00 livres; ace, 369 livres; cap.,
îiog livres; corvée, 167 1. i4 s. l\ d.;
vingt., 5i2 livres; terr. , U!i livres; bât.,
iT) livres. Au total, 1,6/19 '• ^^ ^- '■ '^•
Lignes : 99, dont 9.5 propriétaires
exploitants (pour .079 1. 10 s.) et i fer-
miers (pour 1.89 1. H s.). — Primlé-
Ijiés : le curé, Al° Félix Le Bel (re-
présenté à Coutances); le seigneur,
Hyacinthe Lefevre d'Anneviile ( non
rés., et pour le tiers état, les ollicicrs
de rauiirauté du lieu, savoir: le sieur
Dulianiei de la Hucaille, lieutenant
(r. 73 livres); le procureur du roi
(c. 5'i livres) , le greflier et un huissier;
les employés dos traites et quart-barillon ,
savoir: un receveur, un contrôleur k la
recette, un capitaine gt'néral contrôleur
des salines; une brigade com|)ienant :
brigadier, sousd)rigadier et cin(j gardes,
un canot avec deux gardes matelots et
une grande blscayenne avec pilote, se-
cond, quatre matelots et deux gardes.
Le Mém. slnt. décrit ainsi la paroisse :
'rCarteret, seigneur, M. Le Rossignol;
itii acres de terre en labour, herbage,
peu de plant; seulement 17 vergées de
pré. Bon fonds. (Communes et miellos,
a S vergées-? (/" i3).
Produit en grains (eu 1793)
3,179 boisseaux, mesure de ai pois.
(Arcl). nat., D'* /y/s ,5i.)
^-' Trailé de navigation et de cotn-
nicrre entre la France et la Grande-
Bretagne, Versailles, aG septembre 178G
(dans IsAMBEnr, XXVIll, p. 2^8,
n" 2281). Nous avons indiqué déjà sous
le cahier de Granville, article 20 (au
t. 1, p. i55, n. 1), l'opposition que la
conclusion de ce traité avait rencontrée
en Normandie. Sur le commerce parti-
culier de Carteret, nous n'avons pas
de renseignements plus précis (juo ceux
que donne l'auteur du Mémoire statis-
tique de f/'ii, revisé en 176/1. J^e pre-
mier rédacteur s'exprimait ainsi :
ffLes ports de Portbail et de (larteret ,
qui ne sont qu'à 7 lieues de .lersey,
et dans hîscpiels il se faisait ci-devant
un bon commerce de jjoterie de terre,
de charbon , de sabots et autres menus
ouvrages de bois, étant j>res(pie com-
blés par les sables (pie les marées et les
vents y trans|)orlent des moutagiies voi-
sines, les habitants de ces lieux et ceux
des environs n'y peuvent plus entrer
avec leurs j)etits bateaux ni taire le
cabotage le long de la côte, trafiquer
à Saint-Malo, Bordeaux , ni aucunes iles.
Le canton des liirières en est ruiné, et
par ce moyeu les matelots sont sans
praticpie, ils sont bornés à la pèche du
maquereau, ([ui dure le mois de mai
seulement , et de passer le reste de
l'année à pécher, souvent au péril de
leur vie, quelques huîtres et (pielqiies
homards. C'est de ce coipiillage qu'ils
attendent leur subsistance et celle di'
leur famille-? (/" nS).
190
i;\ILLI\(il': SECONDAIRE DE VAEOGNES.
|o"| Les habitants de cet endroit sont presque tous marins,
susceptibles d'obéir aux ordres de Sa Majesté, étant assujettis an
lofTcments des troupes et sujets au tirage des milices"^.
Demandons à Sa Majesté nous être indulgente à ce sujet.
|7j"] Cette communauté a toujours contribué seule et sans le
secours de M' leur curé décimateur ni de Messieurs les gentilshommes ,
à la corvée; mais elle n'a jamais ressenti le moindre avantage des
routes qui ont été faites loin de son territoire, et ses chemins vici-
naux (Mii la traversent sont restés à la charge des habitants pour la
plus part hors d'état de les entretenir, et aggravée j)ar les frais
inutiles et dispendieux des officiers du bureau des finances.
[.y] L'église et les presbytères sont en partie à la charge des
habitants, et aggrawnt de plus en plus leur sort - .
I 6" I Les entraves qu'elle éprouve pour obtenir du sel , pratiquées
exprès pour en hausser le prix, sont encore une aggravation (|ui porte;
à son comble la cote des tailles et des autres impots; les droits que
perçoivent les receveurs particuliers des finances, en un mot tous
les frais qu'il éprouve de la part de tous les agents du fermier dans
toutes les parties, telles que les contrôles, centième denier, et les
frais de procédures complicpiées et traînant en longueur, ne sont pas
un des moindres maux qui allligent h;s sujets de Sa Majesté; et
(prelle daignera sans doute prendre en considération; ce n'est pas
un des moindres objets dignes de sa bienfaisante surveillance.
j 7" I La communauté dudit Cartret ose espérer du co'ur paternel
L'iiiileiir du rôcolomont de 17{)/| m:
s'est pas mis Ix-aiicoiip l'n frais, sȔm-
Itlc-l-il, pour compii'ler ces rensci{fno-
moiils; il annote seulement, en passant,
d'une plume dédaijjncuse : rrl'orlhail,
(lart(!rol et IJarfleur ne méritent pas
d'être rites... Quoi que dise le mé-
moire de 1781, le commerce marilimc
de celte élection était intrinsèquement
peu do chose et se réduisait à deux
points, l'un de fréter pour les négo-
ciants de Nantes, la Horhelle , Bordeaux ,
le Havre, Rouen, (lalais et Dunkerque,
et l'autre l'entrepôt, à Clierl)our|;, des
vins de Bordeaux et eaux-de-vie de la
Bofliellc.j^ (Lnc. cit., T 7.)
'' La |)aroisse de Carlerel n'était
point sujette à la milice; elle fournissait
seulement à la garde-côte, |)Our la divi-
sion de Barneville, compagnie de Saint -
Georges. Levée de 17H7 : garçons |tré-
sents, h seulement (à cause ('videmmcnl
(lu grand nonibri" di' malelnls clas.irs).
Aucun canoimier n'est levé dans la pa-
roisse. (Arcli. Calvados, C i8()0.)
(-' La paroisse de Carteret était si
misérable, qu'en 17;î8, à l'époque de
la rédaction du l'oiiillc, le curé n'avait
pas de presbytère, ni aucune terre
d'aumône ; il écrit mélarjcoliquemcnt
dans sa déclaration : rrVolucres ca-li
nidos habent, paslor autem de Carlerel
non liabet ubi cajiut declinet.?' {Pouillê,
i" /16 v".)
En 1790, d'après l'inventaire des
oHiciers municipaux, la situation s'csl
un peu ami'liorée. Le cun'' a «maison
manuble d'une moyenne grandeur-^, cjui
peut subsister, en y faisant iT(|uelques
moyennes réparations»?. Le titulaire ac-
tuel n'a rien reçu, à son l'ntrée, des
liabitants pour les réparations du pres-
bylèic. D'autre part, l'église, qui est
«•d'un |)etit volume-?, est en bon étal.
(l'Jtnt des hiciis nnl., \alognes, Arcli.
Manclic-, 0'" ]().)
CARÏKRET.
191
(lo son roi, de rinlatijjahlc vijjilaiice de son vertueux ministre, de
l'adoucissement à son sort, en confondant dans un seul imnôt la
nitdlitude de ceux ([ui lournienteiit et aflligenl l'IÙai; en l(! rendant
connnun et égal aux trois ordres du cierge; et de la noblesse et du
tiers état, en anéantissant les privilèges onéreux jusqu'à présent
trop multi[»li<'s, en rendant à l'agriculture, si importante au
royaume, ces bras et l'aisance (jui lui est indispensable, en lavori-
sant le commerce par i'exetention (sîc) trop librement accordée aux
étrangers, en imposant à la cbarge des dîmes l'entretien des ('glises
et presbytères ^'", en accordant les iùats provinciaux , qui est la faculté
de répartir dans chaque territoire les tributs indispensables au gou-
vernement, et (|ui puisse par les différentes commissions intermé-
diaires surveiller l'égalité de répartition et à proportion relative à
chacpie comnumautfi comme à chaque individu; simplifier la per-
C(>ption de ces tributs, réduire les frais excessifs que cette percep-
tion a entraînés jusqu'à présent, supprimer les fermesetleurs agents,
(pu pèsent si fort siu'tout sur la dernière classe des sujets, réformer
les tribunaux, l'administration de la justice, détruire les al)eys(s/6) ,
enfin surveiller de près l'administration et l'emploi des finances.
Tel est le vœu de la communauté de Gartret, dont les dispositions
favorables de son digne monarque lui promet le plus heureux effet;
sa reconnaissance ne peut être manifestée d'une manière plus écla-
tante qu'en offrant à Sa Majesté l'entier dévouement de sa fortune
et de son existence.
Noln. — Les rochers apparicnaiit à la communaut/', alic'nés
par les commissaires d(''partis de Sa Majesté, sont <'ontest('s par la
communauté de Barneville''^^ En demande à jouir sans troubles et
■'■' Le cure de Carlerct était, en
1789, seul décimateur de sa paroisse.
On lit, en elTet, au Pnuillô, fol. h^^ \° :
rCarlerct, patron, l'abbaye du Mont-
Saint-Micliel. I^e prieur de (]liaiist>y y
possédait autrefois les deux tiers dfs
grosses dîmes; mais le curé luy ayant
fait abandon de son tiers des dîmes
pour avoir la portion congrue, le prieur,
en itlSG, lui ajjandonna tout, de sorte
([u'aiijourd'hiiy le curé possède toiiliîs
les dîmes. I^roduit : 5oo gerbes de fro-
ment à 8 boisseaux le cent, de tid pois
le boisseau; 700 gerbes d'orge à 1 0 bi)is-
seaux le cent; 9 '10 gei-bes d'avoine à
5 boisseaux le cent; 3o() de |)oi8, fèves
et vesre, à /i boisseaux le cent; lin,
agneaux, '10 livres; 2^0 pots de cidres. •?
Nous n'avons pas de Déclaration de
i ']()(). La cure, d'après les ofTiciers mu-
nicipaux, ne comprend, avec les dîmes,
que cour et jardin, d'une vergée envi-
ron, sans terres ni rentes, l^e tout était
(b'claré, en 1753, valoir 800 livres la
dîme, 3o livres les jardins. {Biireatt
de Bricquebec, Arcli. (Calvados, (i /i38'i.)
11 n'y a aucun autre bien ecclésias-
tique dans la |)aroi8se ([u'nne rente de
3o 1. 8., due à la fabrique par six re-
devables. L'ensemble du revenu ecclé-
siasliipie de Gnrterel est estimé, en
17(S7, à 1,75^ livres seulement |)ar les
contrôleurs des vingtièmes. ( Arcli. (<al-
vados, C 0519.)
'-^ La comiminauté de Gnrleret et
son seigneur avaient été plusieurs fois, au
192
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
empêchement, conformément au titre consenti anxHifs habitants.
Phis la communauté demande que chaque citoyen ait permission
d'avoir une arme à feu chez lui, étant voisin de l'ennemi.
Sa Majesté ayant envoyé des savants qu'enseignaient les moyens
de détrnire la pourriture des froments en [se] servant de l'eau de
mer, on demande qu'il soit permis de s'en servir.
On demande à Sa Majesté que les vingtièmes (pii sont situés
courant du xviii' siècle, en procès avec
les communautés et les seigneurs voisins
de la Havo d'Eclot et de GralTard en
Harneville, en particulier |)Our je droit
de ip-avage que les seigneurs de ces deux
fiefs j)rétendaient exercer sur la côte de
Carteret, trà l'emportant de leurs te-
uuresn. Une première contestation, à
la suile de IV'chouement d'un bâtiment
anglais sur le rivage le 97 f«''vrier 1700,
après avoir traîné des années, s'était
terminée sans que le droit des parties
fût tranché, le bâtiment ayant été ad-
jugé au roi par le Conseil des prises.
Une autre j»rocédure avait recommencé
en 1764, «à l'occasion de l'écliouement
d'une barrique de vin et d'une poutre
d'acajou?), et elle n'était pas encore ter-
minée en 1789. (Voir à ce sujet un
article de M. Lkcanki.mk« : Procès entre
les seigneurs de Carteret, de la Ilfiije
d'Ectol et de GrnJJard, sur In nature et
l'éte)idue de leur droit de gravaire en la
paroisse de Carteret avant la Rérulutwn ,
dans Mcm. Soc. Archéolog. de Volognes,
t. VI (1 90.3), p. a 1 elsuiv.)
J^es droits de la comnmnauté de Car-
teret ne semblent |)as en tout cas avoir
été niables. Les rocbi'rs, miell(>s o[
landes delà paroisse, qui appartenaient
au domaine, axaient élé engagés à la
romnumauti' des liabilants par acte des
commissaires de Sa Majesté fr déposé au
{jrell'e (li> l'éleclion de Valognes" , eu
date du a'i mars i(57(), et moyennanl
certaines redevances j)om' les(pi('ll("; il
était encore payé en 1791 , ainsi (pu> le
rappellent les olliciiTS municipaux, ffla
somme de 7a sols de rente restante de
plus grand nombre.n (Etal des biens
nat.,Valngnes, Arch. Manche, () ^"' l(").)
Le même chifTre (le '^\. 12 s. se retrouve
exactenient à VEtat du domaine e)i fjijo.
(Arch. Manche. A 3365.)
(hiant à l'étendue des comnuuies
m (|uestioii, l'auteur du Mémoire sln-
listifjuc en ly-'ii la portail, -connnunes
et miellés?) ensemble, à 988 vergées
(/" a 8). En 1779 , la paroisse avait payé
pour cet objet une imposition de 90 I.
9 s. (Voir Râle des paroisses de la géné-
ralité de Caen, élection par élection, qui
doivent contribuer à la somme de (JS(fi t.,
qui doit être imposée sur les paroisses
qui jouissent en commun des droits d'usage
pendant l'année 177a. Arch. Calvados,
C 2.563.)
Toute la paroisse de Carteret relevait
d'ailleurs du domaine du roi. Les biens
domaniaux, connus sous le nom de
fiejferme de Carteret , avaient élé aliénés
à perpétuité par les commissaires du
roi, le 29 mars i594, en exécution de
VEdit de septembre iSqi. Us étaient,
en 1790, aliénés aux mains du sieur
llyacinlhe Lefcbvre des Aulnes, seigneur
du lieu, et consistaient en une maison
ouverte de paille, sept pièces de terres
fielVées en pré, labour et rochers, con-
tenant ensembh; 20 vergées ( n. est.) et
des rentes s'élevanl à io5 boisseaux i/:î
et iS pots de froment mesure de 9 A pots,
un cabot de sel, un tiers de vin.^nn
chapon maigre et 20 poules 3/A. {Etal
des biens nat. , Valognes, loc. cit.) La
liefl'erme avait, en outre, le droit de
jfravage rth compter di^puis la grande
lague jusqu'à la loss(> au houx)), sur la
largeur d'environ demi-lieue, avec celtes
particularité intéressante que le sei-
gneur pouvait fftaster de tous les vins
di'banpiés à Carteret, et prendre et
choisir un tonnel ou autre vessel à son
choix, pour le prix que le marchand
dira et jurera par serment ipie couslé
ara au pays dont il vient)). (Arrêt du
a5 août lùiS, rapporté par Renault,
dans Annuaire de la Manche, 18G8,
l'-='6.)
Le domaine non aliéné était fiellé en
treize parties par un revenu total de
9Ji[) 1. 18 s. 3 d., et les treizièmes s'y
levaient au profit du roi. (Etal des biens
nat. . loc. cit.)
CAKTKRET. 193
(huis d'autres paroisses, on demande (jn'ils soient payés chacpie dans
sa paroisse.
Cartret, le 5 mars lyStj,
Fs. QuoNiAM, J.-F. DuvAi-, (î. AoÊL. F. lioiDKi', Piom; Gka-
Dos, François Du val, Lorens roiLOHGL;, F, Ledos,
Ftieiinc PoRET./y7v^fr,.l('an Lkdos, Lkfollet, (j.-M. Po-
iiET, J. Ledos, Mahiku, syndic.
GAEQUIGINY ".
1 . Procks-veriîal d'asskmblke.
(Ms. Arcliives do la Manche, sà-ic li , ii. ri., liasse Cahiers île Valojpu's, 11, pièce non cotée.
Oi'ijfitial sijjiié. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé ge'néral). — Date de l'assemblée :
8 mars. — ■ Comparants (8) : Jean-Guillaume Franchorame, Jean-François
Leblanc, Pierre-Marin Viaux, François Fléaux, François Leblanc, Guillaume
Le Lion, Bernardin Franchomme. — - Nombre de feux : 9'"^. — Députés :
Bernardin Franchommi!:, Jean-François Lrulaxc. — Signatures (5): Fiian-
CHOMMK, P.-Marin Viaux, Jean-Frauçois Leblanc, F. Fléaux, Bernardin Fran-
chomme.
i2. Cahier dk doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série li, liasse (Cahiers de Valofjnes, I, pièce non cotée.
Original signé. Ed. IIippeau, Cahiers, II, p. 395; texte remanié et incorrect.)
Très humbles et très respectueuses représentations et doléances
que présentent les habitants de la paroisse de Cauquignij.
Le monarque françois veut le bonheur de son peuplt*; sa bouté
paternelle, manifestée dans clia(|ue expression de la loi ([ui nous
rassemble, lui fait désirer le concours de ses sujets pour l'efFectuer
d'une manière permanente et durable. On ne pcMit mieux le
seconder ([u'en lui montrant les abus ([u'il cherche à réformer;
c'est ce qui fait désirer aux habitants de Cauquigny qu'il soit repré-
senté et demandé aux Etats généraux :
'^^ Ancienne paroisse réunie à Am- déclaration du curé) : 4a communiants,
fréville, arrondissement do Vabgnes, Mouvement en 1787 : naissance, i fille;
canton de Sainte-Mèri'-Kf»lise. mariafjes, néant; décès, néant. (Arch.
'-* Population en i7<)0 (d'après la Calvados, C l'Jg.)
11. i;5
19 fi
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
i" Oue de ciiuj ans en cinq ans, les Etals généraux aient iieii
pour fixer et déterminer les différents points (jui intéressent le
monarque et la nation;
•î" Qu'aux prochains Etats généraux les droits de la nation
soient stablement arrêtés, de manière qu'à l'avenir aucun impôt,
aucun emprunt n'arrivent sans son consentement exprès et
libre;
3° Qu'avant d'accorder aucune augmentation d'impôt, ledélicil
et vraie différence de la recette et de la dépense soient parfaitement
reconnus par la nation assemblée;
k" Que les Etals de la province de Normandie lui soient rendus,
et qu'elle ait le droit de les convoquer toutes les fois que les cir-
constances l'exigeront. Le motif qui les interrompit n'existe heu-
reusement plus sous l'auguste chef qui nous gouverne^^':
5" Que les impôts soient simplifiés et réduits, s'il est possibhî,
en un seul; que la répartition en soit faite d'une manière pro-
portionnelle aux possessions, propriétés et facultés des trois ordres
sans distinction''^^;
'" Le motif (iiii inlcrniinpil les KlaLs
lie Normandie, dans la ponséo du ré-
dartoiir du cahier, c'est inanirestemenl
le des|)olisinedesniimstresde LoiiisXlV,
qui arrivèrent à supprimer les Elats de
cette province, coujine ils avaient sup-
primi'; ceux d'Auvergne, de l*>anclie-
Comlé, d'Alsace, comme ils essayèrent,
sans y réussir, (i(î supprimer ceux de
Bretagne et de Languedoc. En fait,
pourtant, les vues du g()uvernem(>nt
ro)al paraissent avoir été singulièrement
aidi'i's par la désaflection gcnéral(> et
par le peu d'intérêt (pie les jiopulalions
noitnandes avaient iini par prêter à
leurs Ktats. On devra lire, à cet égard,
les pages (pie 1\1. de Heaurepaire a con-
sacrées dans son dernier volume de
(lahii'vx (p. o()3 et Ail sq.), à la lin
des Ktats de Normandie. Les procès-
verbaux sont, il'ailleurs, d'une élo-
quence terrible : les députés ne vien-
nent pas, certains bailliages n'en ont
même pas élu; ceux qui se trouvent à
Rouen no se donnent même pas la
peine de tenir des simulacres d'assem-
blées, ils font publier sans vergogne de
pré'Iendues harangues temu's dans d<'
soi-disant réunions. A la dernière ses-
sion, celle de février iG55, le bailliage
de Cotontin, en particulier, avait fait
])reuve du plus complet détachement;
deux députés du clergé et de la no-
blesse seulement comparurent; siu- les
six députations attribuées au tiers étal
pour les six vicomtes de Cotenlin, les
seuls sièges de Saint-Lô et d'Avranches
bu'enl représentés régulièrement; 1»!
mandataire de Contances ne fut pas ad-
mis, parce qu'il était ofTicier royal;
celui (le Valognes s'excusa par maladie;
les sièges de Carentan et de Mortain
firent tola!(>nient défaul. {Procès-vrrlxi!
dos Etals (le février /6"ôô, dans dk
Bkauhkpaire, Cahiers. I. III, p. 37(1.)
La conclusion de M. de Heaurepaire
est, croyons-nous, absolument juste :
ff( l'est au milieu d<^ rindilVérence (b^
Ions, ou peu s'en fallait, (pie fut con-
sommée la ruine de cette institution. 'i
{lOid., p. Al 5.)
(■-' Impositions de (laïupiigiiy pour
1789 : taille, ;'8a livres; ace, iiSf) 1.
1 s. a d. ; cap., 183 1. (j s. 1 d.; cor-
vée, 70 I. 8 s. 3 d.; vingt., 53G I. 9 s.
f) d.; terr., 3i livres; bât., 10 livres.
Au total, 1,297 '• ^ ''• Seul pririléj'ié :
le curé, M° Hervé-Antoine Li>nfanl.
Snppicinent des privilé^^iés : i3 I. iC) s.
() d. (Le curé a obtenu uni; ordon-
nance de compensation pour ia même
sonmie.)
CAUQUIGiW,
195
{)" Que jusqu'au nom dos aides et {jabolles soit aboli pour ja-
mais, et que les impots qui en sortent soient confondus dans l'im-
pôt général ;
n° Que les impositions parviennent et soient versées directement
au trésor royal, sans passer par mille canaux détournés (jui en
absorbent la majeure partie;
8" ()ue les tribunaux ([ualiliés de cbambres souveraines et de
bureau des finances soient abrogés, l'incommodité et les inconvé-
nients qui en résultent sont assez frappants pour en déterminer
leur anéantissement ■'' ;
q" Que le prétendu droit de dt'port exigé par les évéques soit
apprécié; bientôt les racines mal appuyées en seront radicalement
détruites, car le cœur paternel de notre souverain se déclare
le protecteur des malheureux; et cette institution, l'ouvrage trop
dangereux du premier des ordres de l'Etat, lui est diamétralement
opposée ;
10° Qu'aux dépens des menses conventuelles dont les abbés se
sont emparés (-^, et des riches abbayes qui existent dans cette pro-
vince, qui à proprement parler ruinent les cultivateurs qui payent
toutes les impositions doiit elles sont exemptes sans prétexte, il
('' Le caliier vont parler de la Chambre
ou Commisninn souveraine élaMie (k'iJiiis
1 '^()i'> il Caon «pour connailre des criim's
de conlrebande dans la {fcnéralitén ,
prorofjée à plusieurs reprises jusqu'en
1 Y^i). ( Voir Edit jwriant conUiiuation en
la ville de Caen , jusqu'à décembre i j88 ,
de la commission établie jiour les contre-
bandiers, mai 1782. Arcli. Calvados,
C.,1.)
Le Bureau des finances dont relevait
In paroisse était, comme pour toutes les
paroisses du Gotenlin à peu près , celui
de la {[énéralité de Caen. Il venait (Pêlre
supprimé temporairement Tannée pré-
cédente, en même temps que tous les
autres tribunaux d'excejjtion (élections,
Iraites, {{renicrs à sel^, eaux et forêts),
en consé(juence de VEdil. de mai 1 jSS.
A Caen, le '60 mai 178S, l'intendant
(iordier de Launay avait été lui-même
apposer les scellés sur le bureau des
linances. (Arcb. Calvados, C Gaii.)
Mais dès le 28 septembre 1788, les
dis|)osilions de l'Edit de mai étaient,
comme on sait , rapportées , et eu con-
séquence, dès le lô octobre, le même
intendant, obéissant à une conunission
(lu (jrand sceau reçue le 1 1 , avait été
procéder à la levée des scellés du bureau
(les finances. A Carentan, la levée des
scellés de l'éleclion avait eu lieu de
même le 17 octobre, à Valojjnes le kj.
(Arcli. Calvados, (] OsOi.)
<^) Les abbayes de Blancbelande et
de Monlebourjf, voisines de la paroisse,
n'avaient plus, depuis cpichpies années,
de conventualilé; l'évê'que de. Coutances,
abbé commcndalaire, percevait seul tous
les revenus.
H n'y avait, d'ailleurs, .uicun bien-
fonds appartenant aux abbayes dans la
paroisse. L'inventaire de 1790 n'y re-
lève que la cure, consistant en maison
presbytérale, basse - cour, jardin de
1.") percbes, ^ petites pièces en labour
faisant ensemble A verfjéi^s 1 .'}, non al-
fernK'es, et 2 cbamps d(( terre faisant
•! vergê'es 1 .') perches, pour les obils,
ail". /i8 livres. (Etat des biens nat.,
Coutances, Arcb. Mancbe, Q ' ' 8.)
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la paroisse est estimé, en J787, à
Ç)Ç)li livr(>s seulement par les contrôleurs
des vingti('mes. (Arcb. (Jalvados, C
0519.)
i3.
i%
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
soit érigé des écoles dans toutes les paroisses pour l'un et l'autre
sexe , ainsi que d'autres hospices de charité ;
11° Que la reconstruction, entretien et réparation des presby-
tères, de même que celle des églises, soient à la charge des déci-
raateursf^';
19" Que les colomhicrs et garennes soient détruits, les motifs
cruels qui les produisirent doivent disparaître parmi nous. On sait
combien ils sont préjudiciables à l'agriculture dont ils dévorent les
productions. Il existe encore diverses redevances qu'on appelle sei-
«Mieuriîdcs et féodales, qui devraient disparaître aux yeux de tout
citoyen français, qui de droit est affranchi de tout ce qui ressent la
servitude ^'^';
1 3" Qu'il soit pourvu d'une manière efficace au repeuplement
des forets, que les espèces d'anarrements de bois (pii subsistent
encore soient défendus, parce qu'ils emportent le prix au delà de
l'ordinaire et que l'exportation par eau en soit défendue;
ili° Que le commerce soit régénéré et vivifié par un régime
nouveau;
I 5° Que les formes longues et tortueuses dans l'administration
de la justice civile et criminelle soient rectifiées et simplifiées;
1 6" Que la liberté du citoyen soit à l'abri des coups d'autorité
que lui portent trop souvent ou les lettres de cachet ou les mandats
meurtriers des gouverneurs de provinces;
1 7" Que la paroisse a reçu sur les tailles une augmentation de
70 livres du premier brevet, ce qui fait une somme très considé-
rable pour une aussi petite paroisse que celle de Gauquigny^^',
('' Le cure de (.'auquigny (Hait seul
dôcimateur dans sa paroisse Nous
n'avons pas de déclaration de 1700;
mais, en 176/1, les dîmes étaient louéi's
.5oo livres, et il payait 39 livres de de-
cimes. (Arcli. Calvados, C i38i.)
A l'égard des réparations presbyté-
rales, les ofliciers mnnicipaux déclar<'nt
en 1790 que fie ruré a eu main levée
des paroissiens de (»nnquigny di' perce-
voir i,(ilîr) livres pour les réparations
à faire au presbytère et bâtiments en
dépendant. L'église de ladite paroisse
est en assez bon étal, et le sieur curé,
comme gros décimateur, était cbargédes
réparations ordinaires*'. [État dm birnx
nat., loc. cit.)
'') Nous n'avons aucun renseignemi'nt
sur le nombre des colombiers qui pou-
vaient exister en 1 789 à Cauquigny.
Le fief de Cauquigny, qui apparti'iiail
à messire Jean-Charles Poirier, était un
([uarl de fief de haubert, créé en i(3i 1
au profit de M" Jacques Poirier, prési-
dent (lu Parlement de Rouen, et réuni
an fief d'Amfreville. (Renault, dans
Annuaire ilr la Manche, t. XLV [187,3],
p. 11.) Comme tel , il n'eût pas dû , en
droit, posséder de colombier.
Il y avait, en outre, dans la paroisse
des extensions du lii'f du Rreuii , appar-
t(>nant à messire de (Sauvai du Tertre,
et de la baronnie de Neuville-au-Plain.
à l'abbaye de Cherbourg.
Nous n'avons ])as iVI'Jat de renlefi de
1790.
'•^' Le rôle de Cauquigny pour 1789
présente, en effet, une augmentation
de 70 livres au princi|)al de la taille,
motivée par un w rétablissement de pro-
GAUQOIGNY. 197
([uoitiiie ccpc'iRlant il n'y eût pas d'augmentation dans la géné-
ralité, et que la susdite paroisse ne possède aucun marais ni com-
muns, et qu'elle fût déjà surchargée.
FitANciioMMK. P. -Marin \iau\, Jean-François IjEblanc,
V. l'i.visT. Bernardin I'iunchommi;.
GIJTOURP
(1)
1. Pnocks-vERBAL d'assemblke.
(Ms. Archives de la Manche, série II, n. ri., liasse Gabiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Orifjinal sigillé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
8 mars. — Comparants (20) : Nicolas Lemaître, Jean Robine, Hyacinthe
Sorel, Denis Robine, Michel Lemaître, Hervé Lamache, Guillaume de Lacour,
Louis Leblond, Rernardin Roupsard, Louis Roupsard, François Lamache,
Paul Dufour, Jean Robine, Ron Leseigle , Alexandre Pemtot, Louis Robine,
Jacques Robine, sijndic; Jacques Renouf, André Roupsard, Cli. Roupsard fret
autres 71. — Nombre de feux : ffonviron loon'^'. - — Publication : 1" mars,
Le Goupil , desservant. — Députés : *Nicolas Lemaître ''■•, Jean Robine. — Signa-
tures (21) : D. RoBixE, H. SoREi. , Michel Lemaître, Michel Robi^ie, G. de
LA Cour, J. Robine, Louis Leblond, H. Lamache, B. Roupsard, Louis Rori>-
sARD, F. Lamache, P. Dufour, Jean Robine, Ron Leseigle, A. Pemtot,
Ch. Roupsard, Jacques Robinne, syndic; J. Renoue, C. Roupsard, Charles
Jean.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série H, w. cl. , liasse (Cahiers de Valojfiies, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Caliiei' des remontrances, plaintes et doléances des hahilanls
de la paroisse de Clitourp sur les vices et abus des lois du
\n>rl\on'>. {ProspecluH g/'n(hal (le la taille . plant. Assez bon fonds, quoique petite;
ij'^<j, élection de Carenlan, \ich. (]i\\- peut porter son imposition." (Arrli.
vados, (1 'i'i68.) (jalvados, C t?7'i.)
Le Mémoire statistique drifssé en 1727 '"' Arrondissemcntdedlicrhourjf, fau-
pour l'élection de Carenlan apprérie Ion de Saint-Pierre-Kfflise.
ainsi la paroisse : frCauqui{jny : fou\, '-' Mouv. en 1787 : N., i.S; M., 2:
iG; marc, 12 s. 1 d.; nu milicien, D., la. Population acluelle : ai)". Iiab.
Sif) livres. Un tiers en prairie ol lier- ■** Taxé à (loutances : 17 jours,
bafjes, le surplus en laheur, un tiers en 7(5 livres. Ace. (nôle des lares, u" .33.5.)
198
lîAlLLlAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Gouvevnemrnl actuel de la France dans plusieurs de ses
parties. A Clitourp, le 8 mars lySg.
Les hal)ilanls de la paroisse de Cliloiirp, désirant avec ardeur
répondre aux vues d'équité et de bienfaisance que Sa Majesté leur
a manifestées par ses Lettres et par son Règlement en date du
9.li janvier 1789, pour lesquels ses fidèles communes lui auront
une éternelle reeoimaissance, et se conformant en outre aux dis-
j)ositions de l'Ordonnance de M. le lieutenant général du bailliage
de Valognes, en date du 21 février 1789 '*^ ont l'honneur de
représenter à la respectable assemblée du tiers état dudit bailliage
(1(! Valognes (juc leur v(eu et leur unique désir est premièrement :
1" Que les impôts de tout genre et toutes les charges publiques
soient communes aux trois ordres des citoyens et soient supportées
également par chacun d'iceux à raison de leurs fortunes et de leurs
revenus respectifs; et que pour cette fin les représentants de la
nation aux Etals généraux prochains volent par tête et non par
ordre, surtout en matière d'impositions, seul et unique moyen de
réparer les maux de l'Etat, de refermer ses plaies profondes, et
de faire rentrer le tiers état dans les droits, franchises et libertés
que la constitution primitive de ce royaume lui avait consacrés ;
9" Que les membres des trois ordres soient imposés sur un
rôle commun dans chacune des paroisses où leurs biens se trou-
veront situés, jusqu'à ce qu'il soit connu et constaté quelle est la
force de leurs fortunes et propriétés respectives'-^;
3" Que les impôts soient simplifiés autant que faire ce pourra ,
et (ui'à cet égard les lois soient claires, nettes et sans sucune espèce
d'ambiguïté;
(') Ordoioiancc de M. le Lieutenant
général thi bailliage de Valognes, du
ai février i '](>[)• A Cliorboufjj, do l'im-
primi'rio de I*. Cilauiorgan, 17^9, i^ |».
'\n-k". (Kxemplaiir aux Archives iniini
cipales do (iliorhoiirj;, AAdA.) (lotto
pièce porlo /// fine iino mention iiianii-
scrilo de récoption ol de lorliue au
prùnc par le curé de (Iherbourff, Lova-
clier, on date du -vj février 1789.
(■-) Iinposilions do (llitourp pour
1 789 : laillo, ) ,;5oo livres; ace, 85/i li-
vres; cap., 8^1 livres; corvée, /i5() I.
17 s. 9 il.: vingt., 1,198 I. 3 s. 5 d.;
Icrr. , 108 livres; bât., CG livres. Au
total, '4,789 1. 7 d. (Le rôle de 178g
comporte une diminution do 75 livres
au principal do la taille , niolivée par
«perte d'impôts, dont 17 livres passées
à Saiut-Sauvoui"».
Lijfues : 1 I (j , dont 96 propriétaires
o\|)loitauts (pour 97/1 1. 7 s.) et 30 fer-
miers (pour ()S() livres). Privilégiés :
lo curé. M" Jean-François de l.islo
(présent à (^outances); lo soigneur,
messire Lefebvrede Grainllieville (en.,
1 1 o livres); le sieur de Lavalléo Ileussey
(c. n. , '1 livres), et les fils et héritiers
du sieur l>uferac (c. n., iîn livres),
nobles non possédant fief.
Le Mém. slot. de ij^ii décrit ainsi la
paroisse : «Clitourp : seigneur, M. do
Clilourp Lefebvre, .35ri. acres, terre en
labour, partie assez bonne vers lc> bas,
lo rosto maigre; lin vergées de prairies,
(|uol(pie |)lanli [t 1 7).
Cf.ITOlRP.
199
k" Ouo les charges et fondions des huissiers étahhes et créées
pour faire sortir le payement des impôts sur les contribuahles soient
supprimées, n'étant par elles-mêmes d'aucune utilité;
5" Oue la fahricalion du sel l)lanc, qui nécessite absolument
une consonunalion de bois des plus grandes dans un pays où il
mancpie, et que de même les aides soient supprimées, ou que du
moins il soit apporté un adoucissement aii\ h)is (hires qui ne per-
mettent pas que de pau\res familles de canq)agne, souvent sans
pain, aillent prendre de l'eau à la mer pour un objet de première
nécessité, ni (pi'elh's aillent, quoique éloignées quelquefois d'une
auberpe ou d'un cabaret d'une lieue, chercher, chez un lial)itanl (hi
lieu, un pot de cidre soit à prix d'argent, soit à titre d'aumône
pour cause de maladie ou pour d'autres besoins, sans être exposées
soit à une amende pécuniaire, soit à une punition corporelle; dans
de pareilles circonstances, un certificat de pauvreté, signé du curé
et des plus notables du lieu, devrait mettre de semblables familles
à l'abri de toutes insultes de la part des employés des fermes;
6" Que les biens de la couronne, aliénés ou échangés avec une
lésion et une perte considérable pour elle, y soient réunis'";
f Que les forêts de Sa Majesté, dévastées depuis si longtemps
avec impunité, soient repeuplées, et qu'il soit pris des moyens plus
sûrs qu'autrefois pour la conservation desdits ])ois et forêts'^';
8" Qu'il soit fait deux grandes routes entre le pays qui s'appelle
Val-de-Cères '-'^ et les deux villes de Cherbourg et d(^ Valognes,
(') Le vœu du caliior paraît avoir iHi'-
loralemenl sans ol)jcl. Lf tlomaiuf no
|)oss(klait pas de biens-fonds à (^liloiirp.
It était dû seulomeiit, pour le domaine
d(! Saint-Sauveur-ie-Vicomte, i6 bois-
seaux et i5 pois de froment mesure
réduite à 90 pots, 12 s. 9 d. en argent ,
et 1 1. 1 s. h d. de menues rentes, en-
semble produit commun 93 livres.
(Arch. Mancbe, A 336.').)
("-' Le domaine du roi n'avait plus
en 1789 de forêt dans la paroisse de
Clitourp. Nous lisons à Tinventairc de
1790 : ffija petite forêt de Boutron qui
autrefois appartenait à la couronne, a
été dounée en échange par S. M. à
Monsieur; des mains de Monsieur, elle
a passé en celles de M. le duc de la
Vrillière, et encore depuis en plusieurs
mains. Bornée par les paroisses de V.W-
tourp, de Canleloup, de Brillevasl,
toutes du district de Cherbourg, et
celle du Vasl, du district de Valognes,
On ne sait (juolle porlion de celle dite
forêt est sur cluujue paroisse, ce qui a
été cause ([u'aucune municipalité n'a
encore jusqu'ici fait snpportcr aucun
impôt au concessionnaire actuel; elle
pful contenir à peu près 800 vergées.
Cette forêt n'est plus aujourd'hui (pi'ini
hois taillis, par les dégradations (pi'elle
a souffert". [Elal des Incns nationaux,
Cherbourg, Arch. Manche, Q'^' 11,
pièce i5.)
(^) Cf. le cahier de Bretleville, art.
i5 (suprà, p. i'i7) et, en sens légère-
ment différent, le cahier de Saint-
Pierre-Église, art. 19 {infra, p. 036).
trLe Val de Gère, d'après Masseville,
est un canton du pays de Cotentin , qui
comprend environ trente paroisses, en-
tre lesquelles sont Saint-Pierre, Bar-
(leur, Gatteville, Valcanville, Monlfar-
villi; et Réville. Cette contrée est fertile
en grains, et c'est le litre d'nn des
vingt-deux doyennés rnraux du diocèse
200
BAILLIAGE SECONDAIRE DK VALOGNES.
avec un embranchement pour le bourg do Saint-Pierre-Église;
le tout facilitera le commerce des productions de ce pays avec
les différents endroits, facilitera en même temps le passage des
troupes et le transport de leurs bagages et des munitions de
guerre ;
(f Oue les cliarges ou oflTices dans les cours souveraines soient
r/'duits, (jue les procédures soient a])régées et que IciS corps de
judicature soient tellement composés qu'ils soient portés à main-
tenir les droits et les intérêts de chacun et que chaque tribunal ait
son arrondissement;
1 o" Que nos personnes et nos propriétés ne dépendent que des
lois, et que les commandants de province ne fassent plus mettre en
prison , de leur autorité privée, des membres du tiers état pour avoir
|)orté des armes, mais plutôt (pi'il leur soit permis d'en avoir dans
leurs maisons pour la sûreté et la défense de leurs personnes et de
leurs biens;
1 1" Que les ministres soient responsables de leur administration
envers la nation;
1 9" Que le retour périodi([ue des Etals généraux soit fixé ''^,
lesquels auront seuls le droit de consentir les impôts nécessaires
pour les besoins de l'Etat, qui ne pourront être octroyés que pour
un temps limité;
1 3" Qu'il soit rendu à la province de Normandie ses Etats pro-
vinciaux et organisés sur le plan des Etats généraux prochains,
c'est-à-dire que le tiers état y ait autant de représentants que les
deux premiers ordres réunis, ri (|iie l'on y vote par tête et non par
oi'dre, surtout en fait (rinq)ôls;
1 A " (}u'à l'avenir le bailliage de Valognes ait une députation
immédiate aux Etats généraux, vu la population de son ressort,
rinunensité de ses contributions et son grand éloignement de la
ville de (^outances^'^^;
lit' (Joutanc<'i:'.« (I)k Masskville , lùal
{fcojrraphi(]uc de Normandie, l^. ;}i6.)
Lo Val de Côros no manquait pas
altsoliinii'nt, en 1789, de moyens de
coniniiinication. La route de Valofjnes
à Bar/leur riait rommencée depuis
17H7, mais non aelievi'e, et par la m''-
gli|{eiice des eiilrepreni'urs à nK'najfei-
des \ oies d'accès aux nouvelles routfs, la
parli(! acliovôe si' trouvait, ici counn»'
ailleurs, impraticable. rrLe point où li'
cliemin se termine est trilement impra-
ticable, écrivait le rap|iorleiu' du bu-
reau de V;d(ii;ues, (|n'(tu e-^l W^yrr de
prendre un lonj[ circuit pour amener à
ce bourg, et faute d'une ramj)e au lia-
meau de la Bruliollerie, ou ne peut
accéder le chemin qui conduit aux Sa-
lines de Rideauville.» (Asseinhlée de Va-
lognea, P 36 v".)
^'' liO passage est raturé. Le manus-
crit primitif portait : «Qu'il soit fait
une époque pour le retour, etc.", ce
<pii en somme voulait, moins correcte-
ment, dire la même chose.
'"-' Cf. le cahier de Valognes, arl. iv,
7" (siiprà, p. :>3 et la note). Nous
avons cite'' sous ce lexfe le Mémoire des
CLITOURP. 201
*t5'' Qu'enfin il soit fait une loi à l'assemblée des Etats géné-
raux, qui oblige les seigneurs à diminuer les deniers royaux des
rentes foncières s'il n'est stipulé autrement *^'l
Telles sont les faibles et stériles remontrances, plaintes e( do-
léances qu'ont fait et signé les liabitants de ladite paroisse de (Hi-
lourp et qu'ils ont mises aux mains de Nicolas LkmaîtiU': cl do
Jean lloiiiNK, leurs <léput(''S, pour être présentées par eux à l'assem-
blée générale du tiers état du bailliage de Valognes ce 8 mars 1789.
Le présent cahier coté et paraphé ne varietur.
N'^Lemaître, D. Robine[au] , H. SoREL, Michel Le Maître,
Louis Leblond, J. R0BINE, Michel Robine, G. de La Cour,
F. Lamache, B. Rouppard, Louis RoiippARD, J. Lemaître,
V. DuEOUR, Jean Robine, Louis Robine, Bon Le Seigle,
Al. {^illisible), A. Roupsard, Jacques Robinne, syndic;
J. Renoue, C. Roupsard, Charles Jean.
iij/iciers fin baillinge de Valognes deman-
dant prt'cisf'nienl nne députation spé-
ciale pour le ressort. L'agitation sur cet
()l)jet avait gagné, semble- l-il, toutes
les corporations de la ville. Une Pétition
des cleixs de MM. les avocats et procn-
leurs au hailliage de Valognes exposait
(le façon particulièrement nette les ar-
guments qu'a repris le cahier de Gli-
loiirp : «L'étendue du bailliage de
Valognes, écrivent-ils, n'est pas moins
grande que celle du bailliage de Cou-
tances, et il y a ime difierence absolue
dans la nature du sol, dans le genre
d'agriculture et d'industrie des habi-
tants. Enfin , si on considère le grand
nond)re de défrichements ([u'on a fail
dans celte contrée, l'angnientation pio-
gressive de la population, et le travail
opiniâtre des cullivaleurs, on est forcé
de convenir que chaque bailliage dé-
membré a une représentation plus
importante que le seul (|ui existait dans
h'S précédents Etalsi. {Mémoire, en
date de décembre 1788, cité par Lkc.a-
ciiKUx, Documents .1 p. aSa.)
"' Pour la déduction des deniers
royaux sur les rentes, voir le cahier de
Dangy, art. 29 et la note (au t. 1",
p. l5oo). La seigneurie de la paroisse de
Clilourp appartenait au prieuré du lieu,
(|ui avait le titre de barunnie, et dont
le titulaire en 1781) était «dom Fran-
çois Rauiiond de Saint-Maurice, du
diocèse d'End)run, prêtre religieux pro-
ies de l'ordre de Saint-Benoît ancienne
ordonnance, demeurant à Paris, paroisse
Saint-Sulpicen." Les autres fiels de la
paroisse étaient ceux de Graintheville ,
appartenant à messire J. Alexandre
Lefebvre, et le fief de ïorgitorps réuni
au prieuré ; les abbayes de Cherbourg et
de Montebourg y avaient chacime une
petite extension de fief.
Nous n'avons pas d'Etat de rentes de
ijgo. L'inventaire des officiers munici-
paux nous fait connaître que les renies
seigneuriales du prieuré montent en-
semble à ^9 boisseaux de froment me-
sure de 16 pots, 1 poule, 19 poulets,
a chapons, 10 oeufs, 3 pains; et les
rentes foncières du même à .'5 1. T) s.,
9 poules, t>. chapons, •! poulets et
9 œufs; le prieuré perçoit en outre les
treizièmes sur 1 o à 1 a vergées de terre
{loc. cil.). Les renies de l'abbaye de
(jherbourg montaient, d'autre part, d'a-
près le Journal de 1787, à /)5 boisseaux
de froment mesure de 19 pots, 0 pains
et () poules, sur 7 fiell'ataires. (Arch.
Manch(>, H 4i83.) Nous n'avons aucun
renseignement sur les autres fiefs. Le
domaine du roi percevait, pour Saint-
Sauveur, i5 boisseaux de froment me-
sure de I t pots, en 3 redevances. (Arch.
Manche, A 336.5.)
202
BAILLIAGE SEGONDAIRR DE VALOfiNES.
*"' L'intention des susdits Jiahilants csl que les déports des cures
vacantes soient supprimés, qui n'ont pour fondement el pour appui que
Image et la possession, usage qui est contraire au bien spirituel des
paroisses, ce ijui a été signé seulement par un de leurs députés *.
N. Lkmaîtiîk.
COSOUEVILLE ^
1. Procks-verbai, d'assemblée.
(Ms. Arrhioes de la Planche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Valojpies, \ , pièec non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé géuéral). — Date de l'asseinldée :
i" mars. — Comparants (Sa) : François Dusny, Pierre Marais, Jacque Ma-
resl. Tiionias Le Moi<;ne, Joseph Simon, Jean P»enouf, Jacque Michel, Pierre
Qnesnay, Jean Feron , Juhen Le Lanchon, François Gaslille, Nicolas Ohey,
(jiiillaunie Taiïarel, Pierre Le Gangneur, Gharles Quesney, Eustache Bihel,
Etienne Le Sen , Jean-Baptiste Houlegalte, Toussaint Jennel. Bon Renouf,
(•' Addition, de même écriture que
le cahier. — Sur le déport, on consid-
Icra la note sous le cahier de (lamher-
non, art. I\ (t. I", p. 387). La cure de
(Ilitourp était assez importante. Le curé
déclare en 1790, outre ses bûtiments
presliytéraux , plusieurs portions do terre
eu laliour et pré [faisant en tout 87 ver-
gées i//i, d'après le Tal)leau\, partie
aH'crmée, partie lait valoir, valant au
lolal 1,^193 1. 18 s. de revenu; en plus,
un bois taillis au réage du Grox-
Cniltou, est. 3o livres; et les no-
vales et menues dîmes, pommes,
liu, laines, agneaux, etc., valant en-
semble i,a!>,5 livres, année comnuuie:
eiiliu des renies allant à 5() boisseaux
de blé mesnre de Montebourg, Soo ger-
bes de paille el ([uebpies monnes rede-
vances de poules et tleniers. Le tout lui
vaut a, 86a 1. 19 s., sans cliarges ni
vicaire. [Déclaration originale, ai uo-
vi'ml>re ijgo, Arcli. Manche, Q**"' 18;
rinvenlaire des oUïciers municipaux est
cducordanl.)
BiBNS Kcci.BSiASTiQiiKS. — Il n'y a, en
plus de la cure, d'autres pro[U'iétaires
ecclésiastiques r|ue : a" le chapilre de
C.outances, (jui possède les grosses
dîmes de la paroisse, afTermées en 1 790
par 9,3i.'i 1. 5 s., pot-de-vin et entre-
lien, au total, 9,.33o 1. 9 d., avec la
rente en blé précitée payée au curé
[Déclar. Coutances, n° 81, T 86 v°);
3° le prieuré de Glilourp, à la nomina-
tion de l'abbaye de Sainl-Sauveur-le-
Vicomle, manoir, chapelle, bâtiments
d'exploitation, 200 vergées de terre
labourable plantée (>n pommiers eu par-
tic, aoo vei'gées d'une lande nommée
le Mont lùhelain, avec colombier à
pied , moulin à eau à deux moulants,
droits de coutume de la foire Saint-
Michel, renies foncières et seigueuriales,
treizièmes, le tout alfermé par bail du
3 août 1789 aux frères (lossin de Bril-
levast, par l<' prix de 0,000 livres,
sans jjot-de-vin, mais à charge des répa-
rations évaluées à 3ii I. i3 s. 8 d.
( Déclar. originale, novemljre 1 JQO , Arcli.
.Manche, ()"'i8.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est évalué en
1787 à 6,a'i9 I. 10 s. sculemeni parles
contrôleurs des vingtièmes. (An h. (ial-
vados, (", 0519.)
t') Arrondissement de CherbiMirg,
canton de Sainl-Pierre-Kglise.
COSQUKVILLE.
203
I5artlit'lemi Marais, Jacquo Le (!()n|)il. Jean Tocqnol, Joan Miclifl . (iiiillanme
Holé, Hon Lcgoupil. (luillaunif Boiihior. .lacqne Pimorl, Pierro Tocqnet,
(lliarle I.e Gangneur, Pierre Legouey, Pierre Nordez. — Nombre de feux :
ir)a ''. — Publication : 1°' mars, Ledaust, vicaire. — Dëpulds : Cbarles
I.E Vam.ois, Jacque Michel. — Signatures (33) : Cbarles Ollonde. si/iiih'r
(le l'assemblée municiptilc , Ktienno f.io Skn, Jean Renouf, Jean Toc.qoet, lion
PiENOUE, Jacque Miciiiii., F. Disw, Pierre Martin, J.-B. Houlgatte. Pierre
(JiJKs\\v, Toussaint Jennet, J. Le Goi itl, P. Tocquet, G. Taffauel, H. Lebas.
Nicolas OiîEY, Jullion Le Fanoiion , Charles Le Vali.ois, Moncasse Moiuoue,
J. Mest, Bon Le Goiipii., Nicolas Fontaine, Jean TiE Gangneux, G. Taffakel,
Jean ÏjE Gangnecx, M. LeSen, J. Danneville, Joseph Simon, B. Marest,
Ciharles Legnangaeux, Thomas Ferest, Charle Marion, G. Fouciié.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Arrhive.1 de la Manrhc, séné B. n. cl., liasse Cahiors tle Valo|','nes , I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit^'K)
Les habitants de la paroisse de Cosqueville, assembb's pour la
nidaction du cahier de leurs doléances, plaintes et remontrances,
conf'ormëmont aux ordres du roi par ses Lettres données à Ver-
sailles le 2/1 janvier dernier pour la convocation des Etats géné-
raux du royaume, lesquels, après avoir mûrement réfléchi, ont
unanimement arrêté :
1" Qu'il sera représenté à Sa Majesté que les trois ordres sup-
porteront indistinctement toutes les impositions sans {ju'aucnn pri
vilège personnel puisse en exempter '^^;
9" Qu'aucune personne, de quelque ordre cpi'il soit, no pourra
('' Mouvement en 1787 : naissances,
."îo; mariages, la, décès, .'53. — Po-
pulation actuelle : 7 1 ;î habitants.
'"-> Une copie moderne, déclar(''e
«conforme à l'original des Archives (hi
département'? , nous a été signalée dans
les Archives communales de (losque-
ville. {dominHiiicntion de M. Leiiiièro,
jnstiluleui:)
'^^ Impositions de Coscpieville pmir
1789: taille, 2,1^11 livres; ace, i,/i()()
livres; cap., i,385 livres; corvée,
711 livres; vingtièmes, ij'J-^iJ !• G s.
10 d.; terr., 1,^9 livres; bât., 5i livres.
Au total, 7,60.'} I. 6 s. 10 d.
Lignes : 19A, dont 170 propriétaires
exploitants (pour i,359 1. 17 s.) et
9J1 fermiers (pour 637 I. 11 s.). —
l'nviléjjiSs : le curé , M' I^ierre-François
.launet (représenté à (]ou!ances); [)onr
la noblesse, la dame patronne Jeanne
Bernardine d'Agicr, veuve du sieur Le
Sens de la l)uqueri(», seigneur de I)en-
neville, des fiels de Cauqneviile, Ar-
gouges et Beilanville (c. n., (io livres),
et pour le tiers état le sieur (Iharles
Olonde, syndic pr(''[)osé ( ta>i('' d'otlice
|)our ses propriétés et exploitations,
tant dans cette paroisse (pi'au dehors,
à un(! somme de 100 livres).
BIK^s DES l'niviLÉr.iKs. — Il n'y a
dans la paroisse d'antre bien ecclésias-
tique, d'après les olliciers municipaux,
(pie la cure, consistant en maison pres-
bytérale, bâtiments d'exploitation, a\cr
9 \erg(!es de terre, wdont la plus grande
j)artie peut se laliourer; on peut faire
une prairie du reste, qu'on iauçlie or-
dinairement». Renies : néant. (Etal des
hiens nciL, Cherbourg, Arcb. Manche
Q^'ii.)
Revenu imposable aux vingtièmes :
1 i,33o livres; les hiens du clergé (non
imposés) sont estimc-s .^),;i88 I. h s.
par les contrôleurs des vingtièmes.
(Arch. Calvados, «l (if)!!).)
20^ BAILLIAGE SECONDAIRE DE YALOGNES.
sft (lisponsor de faire diminution des vingtièmes sur les rentes qui
lui sont dues ''^;
3" Que nulle paroisse ne pourra étendre ses impositions sur une
autre, et que dans le cas où Sa Majesté ne jugerait pas à propos
de nous octroyer à cet égard, elle sera très humblement suppliée
de vouloir bien ordonner l'exécution des lois concernant les tailles;
(lu'il sera repri'senté que cette paroisse se trouve dépouillée au
moins d'un quart par les paroisses voisines, ce qui cause une iné-
galité dans la répartition des impositions '^^
h" Que les chemins et les ouvrages publics d'une généralité
seront supportés par les possédant fonds et non par les fer-
miers;
5" Qu'à l'avenir si les besoins de l'État forçaient Sa Majesté à
lever quelques impositions nouvelles sur ses sujets, elles seraient
supportées personnellement par les trois ordres sans aucune
exemption quelconque;
6" Qu'il sera représenté que dans l'étendue du badliage de
Coulances il se trouve une grande quantité de colombiers, dont
trois dans cette paroisse, ce qui produit une infinité de pigeons
qui dévastent les campagnes et causent un dommage inappré-
ciable à la récolte, ce qui occasionne la cherté des grains, et par
conséquent Sa Majesté sera suppliée d'en ordonner la démolition;
f Qu'il sera pareillement représenté audit seigneur roi de
vouloir bien former l'arrondissement des juridictions sans aucun
mélange, de manière que le bailliage le plus proche des suppliants
soit celui qui soit leur tribunal compétent et qui connaisse géné-
ralement de toutes les contestations des justiciables compris dans
l'arrondissement '^';
(') Cf. le cahier de Biville, art. ii ,
(siiprii, |). 199 et la note). La paroisse
(le (]os(|uevilk' se Ironvail sous la dé-
peiidance de trois fiefs nobles : fiefs de
(ioscjuevilli'el de Bellaiiville apparlenaiil
en 178;) à M"" d'Agier, et fief des
Coskets (titulaire en 1789 inconnu);
le domaine du roi y avait en outre
(pii'ltpies (iellalaires.
Klat ilfs renie» de i 790 non relroiivi'.
11 était dû au domaine, d'après le der-
nier l'Anl , 9() boisseaux et h pots de
froment, mesure de 18 pots, et 20 bois-
seaux d'avoine, ensemble produit com-
mun iGO 1. 5 s. () d. (Arcii. Mandie,
A 3365.)
') Cf. le rallier de Ciinteloup, arl. '1
et la note {snprà, p. lOg). Quoi que
dise le caliier, l'imposition bors pa-
roisse, par la centralisation des cotes au
lieu du domicile du taillable, était eu
1789 parfaib'iiient léjjitime et ré<rulière.
Voir Déclaration concernant la per-
ception de la taille, 1 3 février i'j68
(dans IsAMBEUT, XII, 475, n" 9/18), et
ce que nous avons noté sous le cabier
d'Aumeville-rEstie, art. 10 (suprà,
(^) La situation de la paroisse de
(j()S(|iieville était exlréniement confuse
pour la juridiction. Anciennement, une
jjartie de la paroisse relevait eu première
iiislance de la liante justice des plaids de
Vrasville, séante à Saint-Pierre-Egiise,
COSQUEVILLE.
•205
8" Oiie Sa Majesté sera humblement suppliée de vouloir cnliè-,
rement sanctionner l'arrêt de son parlement de Rouen du *^5 mai
178A portant règlement général pour la province sur l'etlet des
dîmes'''; qu'il sera pareillement remontré à sadite Majesté qu'il
serait de sa justice d'obliger les curés à la reconstruction et entre-
tien de leurs presbytères, de manière que les possédant fonds
en soient totalement déchargés'-^; que de très humbles remon-
trances seront faites au roi pour le prier de vouloir bien supprimer
le droit de déport que les évéques perçoivent à chaque mutation
des cures, ce qui prive les pauvres des aumônes que le curé aurait
pu leur faire dès la première année.
()" Nous supplions encore Sa Majesté de vouloir bien soumettre
à la décision des Etals généraux la manière dont on fait la levée
des canonniers garde-côtes de son royaume et des matelots auxi-
liaires ; qu'il nous soit pareillement permis de remontrer à Sa Ma-
jesté que l'on fait tirer enscmblement au sort pour ces deux sortes
ol d'aiitro part le Hi'f des Coskels. (lui
(Hait plein lief de liaubert démembré de
la liaronnie de Vnrenffuebec , relevait de
la liante justice de Coigny, sous le bail-
liage de (larentan. En appel et pour les
cas royaux , les vassaux de la liaule justice
deVrasvilie allaient au bailliage de Saint
Sauveur-le-Viconite, tandis i[ue ceux de
la haute justice de Coigny ressortis-
saient, par privilège, trnuementn au
I^arlement de Normandie. (Voir Mé-
moire di'.i avocats exerçant, nii.r plaids
de Vrasville à Saint-Pierre-É^line , ^ i ']a'i.
Arcli. Calvados, G 6197, et Etal des
hautes justices situées sous l'élection de
Carentan, 18 juillet ijSS. (Arch. Cal-
vados, G 6077.)
En 1789, la situation était quelque
peu changée, en ce sens que la haute
justice de Vrasville avait été supprimée
en 178'!. Mais cette suppression n'avait
fait en réalité que déplacer le premier
échelon de juridiction; la réunion avait
été faite au profit du bailliage de Sainl-
Sauveur-le-Vicomte, au(|uel allaient les
ras royaux de cette justice, et par suite
la confusion des ressorts avait persisté,
en première instance comme en ap|)('l.
La paroisse de (>osqueville est loujoin-s
portée comme mixte en 1790 sur la
Carte des bourgs et paroisses qui relèvent
confusément des bailliaires de Val(ig)ies et
de Saint-Sauoeur-le-Vicomte. (krç.h. nal.,
D'* Aïs :>7, pièce a 9 A.)
(') Arrêt du Parlement de Itonen , por-
tant règlement pour les dîmes de la pro-
vince de Normandie , du 5 mai 178/1. Sur
la non-application de cet édit, voir la
note sous le cahier de la Haye-Relle-
l'onds (t. I", p. 362.)
^-' Nous n'avons pas trouvé trace de
dépenses récemment faites par la com-
munauté de Gosqueville pour des répara-
tions presbytérales; les arrêts du Conseil
les plus récents accordés à la paroisse,
portant sur des sommes de 1,1 65 et
1,91/1 livres, le dernier pour une trre-
fonte des cloches», sont en date des
3 juillet 1759 et 3 avril 1770. (Arch.
Calvados, C iSaa, 182/1.)
En 1790, les olliciers municipaux
observent que fflo presbytère est en
très bon état, vu les réparations cpie le
sieur curé y a faites?^: la grange, éciuie
et autres bâtiments sont aussi Ttout à
neuf77, à l'exception crd'une couverture
([ui a besoin de réparations sur la mai-
son qui sert de laverie, el ({ue h; sieur
curé va faire racconinioder aussitôt
qu il aura des ouvriers^. Le curé, wja-
loux de contribuer autant qu'il poiu'ra
au bien publia, a offert de faire abattre;
l'ancien presbytère et d'y faire bâtir une
salle dont il fait présent à la municipa-
lité, rr ce que nous avons accepté avec
recoimaissance??. (^Etat des hiens natio-
naux, Cherbourg, Arch. Manche, Q''
206
BAILLIAGE SECONDAI ULl DE VALOGNES.
de service les propriétaires et fermiers avec les artisans et ouvriers
sans aucune dislinclion; il y a plus même, les vagabonds, bâtards,
gens sans propriété quelconque, sont seuls exempts du tirage*". La
vie sans doute doit être aussi précieuse pour l'artisan, l'ouvrier, le
bâtard ou le vagabond que pour les propriétaires et fermiers, mais
l'absence de ces premiers qui n'ont point d'exploitation ne laisse
aucun vide ni dérangement dans la société, leur patrie est partout
oii ils trouvent du travail et de la subsistance, au lieu que les pro-
j)riétaircs et les fcrmic^rs, si le sort les force de partir ponr des
enibar(|uations (s/c) éloignées, sont obligés d'abandonner des
exj)l()itations précieuses que des mains étrangères jamais ou rare-
ment peuvent remplacer; ne serait-il donc pas plus avantageux
[)our cette classe intéressante; à l'Etat de réserver les propriétaires
et fermi(;rs pour le service des canonniers garde-cotes et d'employer
les autres classes et notamment celle des vagabonds, bâtards et
sans aveu au service de la marine; dans le plat pays ils sont traités
plus favorablement, puisqu'on y accorde à un laboureur son fds
aine et son grand valet'-'; la côte est traitée plus sévèrement.
'"' Le lièijlcment du i3 démmbre
1776', qui osl le lexlo or^jaiiique des
fjardes-côles, disposait on cHcl , art. aC) :
tfS. M. voulant (|ii»; Jesdilos compagnies
ne soient composées que d'iiabitants do-
miciliés dans les paroisses et commu-
nautés sujettes à la garde-côte, elle
défend d'admettre au sort les valets do.
caiMpajfue, berfffirs et aulres personnes
(pii n'ont pas de domicile lixe, |cs(juels
seront néamnoins enqtloyés dans les
compagnies posticlies ou i\o. gnel, pour
y fain^ \t\ service de la côte?' , et art. ti'] :
tr Aucuns mendiants, vagabonds on gens
sans aven no pourront être admis dans
les com])agnies de canonniers et de pos-
llclies, dclendant S. M. do les y rece-
voir sons (pielipie prétexte (pie ce soitn.
{lirjrleniriit conccrimnl les j>(irdcs-c(kes ,
i3 (Ircrni/in; iJ'jS, Isamiumit, XXV,
/i70,n" 1001.) dette disposition, qui
était empnmli'O aux règles de la milice
de trrre (voir Ordonnance concernant tes
réjnntcnl.fi provinriaur, du i" décembre
iTT'i, arl. h, ihid., XXIII, «7, n°()o),
et ([uc rOrdoimance des matelots auxi-
liaires, du 8 janvier 1779, avait aussi
exactement re[)rodnile, (Hait vivement
crili(piée d(''s rann(''e pn-cédenlc par |i'
rapporteur du bureau du Bien jinblic
de l'assembli'i! d'élection. trPour ("'Ire
sujet au sort des matelots, écrivait-il, il
faut être domicilié et propriétaire ou
fermier. De là, Messieurs, il arriv(« (jue
c'est la classe des citoyens la plus pré-
cieuse et la plus nécessaire à l'agricul-
ture qui est obligée de fournir les ma-
telots. Gomme le service de ces dernier;
i!st de cinq années, il arrive qu'un pro-
priétaire ou fermier est obligé de quit-
ter sa faisance-valoir; il nous parait,
Messieurs, que ces articles inléressenl
trop l'agriculture pour que vous ne
n'clamiez pas une ordonnance nouvelle
(jui r(!médi(î à de si graves inconvé-
nients, m A la lin de ce rapport, qui
paraît bien avoir inspiré directomeni
noire article, il ajoutait : crKsl-ce que
dos valets, des bergers ou gens sans
aveu, ne renq)lirnient ]tas aussi bien le
service des matelots?-? (Assenihlée d'élec-
tion de \'alojrnes, T 30 r". )
La paroisse de (]osqueville relevait,
|)0iu' la garde-côte, de la division de
Fermanviile, comptignie de Saint -
Pierre-Eglise. Levée de 1 71X7 : sur
7 garçons présentés, aucun n'avait été
pris. (Arcli. Calvados. (] 1860.)
'''^' I/exemption dont il est (pn'slion
au texte, ne ligiu-e point dans la liste
(les exemptions générales établies par
VOrdonnance concernant les réffimcnls
COSQUE VILLE.
^07
nuisqu'oji n'y cxciiij)!*' (jiic les vagabonds, bâtards et gens sans
aveu, et qu'un grand nombre de cette paroisse servent Sa Majesté
par état.
1 0° Nous supplions également Sa Majesté de permettre à ses
sujets, payant lo livres d'impositions et au-dessus, d'avoir un
fusil cbez eux pour leur sûreté, surtout dans les campagnes où b^s
liabitalions sont éloignées les unes des autres et souvent exposées
au pillage.
1 1° 11 ne nous reste plus (jii'à observer (pie les travaux de Cber-
bourg dépeuplent cette paroisse, (pie la majeure partie des fonds
est endommagée tant par la fouille que par l'extraction des pierres
destinées auxdits ouvrages^", que le cultivateur se trouve hors d'état
d'avoir autant de monde qu'il en a besoin, et que l'augmentation
du loyer des domestiques cause un tort considérable au culti-
vateur.
12" *('^' A part suite de réflections (.s«c), nous supplions Sa Ma-
provinciaux , du i" déceiiihrn ijyi'
L'article 3i du liln; V de co rôglomcul,
([ui csl le texte capital pour la matière
des exeniplious, n'admet de dispense
]iarliculière que pour «li^ fermier pvin-
ci[)al d'une commanderie de l'ordre de
Malte, demeurant dans l'enceinle du
fhef-lieu de la commanderie -î. Ce fer-
mier peut exempter un de ses enfants
et son principal valet, ff pourvu que
fcux-ci ne se livrent à aucun conmierce
élranjrer à l'exploitation''. (lsAMUi;r,T,
Wlll, ()G, n" 90.)
Le droit couunun n'exemptait donc
point trie lils aillé et le {jraud valet^i-ïMais
en deliors des textes jfénéraiix, il e\is-
lail depuis 177A dans clia((U(' |)rovincc
des (h'i'OP'ations spéciales accoi'dées sur
la (leiuaude des intendants. La liste des
eveinplious jiarticulicri's à la {jénéralilé
d(! (iaeu avait été arrêtée par un texte
du 1 ") janvier lyy» : r hlal des exenip-
lious parliculières du tirage au sort pour
les rc'uiinPiits provinciaux, accordées par
le roi à la généralité de (kien, eu égard
aux cii'conttanccs Incales, Versailles,
1 .5 janvier 1775». Les deux premiers
articles de cette liste, tpii eu comprend
dix, visaient en ces termes les eveinplimis
dont il est (piestion au lext(! :
cArt. 1"'. Lelilsuni(pied'iui laliouieur
ou d'ime veuve de laboureur, demeuiaiit
chez eux et exerçant la même |irofessioii,
(III liMU' in<niw charretier, à d'''laut de
lils, pourvu que ce lahourem- ou la veuve
ait l'exploitation d'une charrue complète,
suivant l'usajfe du pays , sera exempt.
«Art. 2. L(^ fils unique d'im pi'o-
priétaire ou fermier de terre en herliajn',
qui sera imposé à 1 5o livres du j)rin<'i|)al
(l(> la taille, sera exempt; et à défaut de
fils, [q facteur ; et si ce pro|)i'iétaii'e est
à,<jé de ()0 ans, il exemj)lera ou son fils
iini(pie ou son facteur, quand même il
iv serait im|)os('' (pi'à 100 livres du
principal de lo iaille.?) {Exemplaire im-
primé à Versailles, de l'imprimerie du
lioi, 1775, ri p. in-U° . Arcii. Calvados,
C 179a.)
'■' Sur les travaux de Gherhourjj et
le mancjue d'ouvriers ;ij[ricol(;s, voir la
note sous le cahier d'Anneville-en-tières
art. 9 ( supra, p. 88.)
'■-' Addition d'une autre ('criture <pu!
1(( corps du manuscrit. — Ije vo'ii di; cet
article est d'ailleurs peu inteHi|{ihle à
Cosqueville. 11 n'y avait dans la paroisse
(|u'uii seul décimaleur, le curé. Il a re-
mis eu 1790, dans sa Déclaration, un
fi- mémoire de la dim(> dt> la paroisse
i(''(oU(''e en 1790". D'après cet (Hat,
(pii a été approuv('! par les olliciers mu-
nicipaux, nous voyons que le produit
de la dîme s'était monté cette année-là
à 13,000 poigné(>s de lin, (ioo gerbes
(le s(Mgle. ,^,000 de froment, ^4,goo
d'orge, i,5o/i d'avoine, Wn^ de fèves,
/i;^i de pois, 5() livres de laine, 30
208 l',AIIJ>IA(iK SKCONDAinK DE VALOGNES.
jestc (le vouloir bien nous accorder qu'à l'avenir les curés et déci-
mateurs ne puissent percevoir qu'une seule dîme dans chaque pièce
ou campagne.
Les présentes doléances, plaint(^s ci remontrances arrêtées par
nous habitants soussignés, le tout coté et paraphé ne varieiur pour
être rerais aux députés que nous allons nommer, pour par eux être
ensuite porté à l'assemblée (|ui se tiendra le ^ de ce mois en l'église
des Cordeliers de Valognes, devant messieurs le lieutenant général
et procureur du roi de ladite ville. Le présent fait double, dont
l'un déposé dans les archives et l'autre remis à l'instant aux députés,
ce premier jour de mars i78(). Deux mots rayés nuls et le mol
pcnins en interligne de bonne valeur.
Charles Ollonde, syndic de I assemblée mumcipalc , Jacques
MicHKLKTTE, F. DusNY, GhaHcs \\\i>Lois, Thouias Li;-
MOKiNK, Joseph Simon, B. Lebas, Toussaint Jeinnet, Bon
Renolf, Jean Renoue, J. Danneville, Pierre Quesney,
Nicolas Obry, J. Le Gouiml, Billaud, JuUien Le Fan-
ciioN, G. Taffarel, M. Le Sen, Nicolas Fontaine, Jean
Le Gangneux, Jean Le Gangneux, J. Moiet, Charles
Gangneux, Bon Le Goiiml, Pierre Marois, J.-B. Houl-
GATTE, Guillaume Bottet, Thomas Ferest, Etienne
Le Sen, Charles Mairon, Jean Tacquet, J. Locqlet,
G. FoUCHÉ.
Iioisscaiix «le sarraziii cl 20 raziôres do aux prix de ranuée, dont le détail csl
pommes; le chanvre n'avait rien donné donné très complet, avait été vendu
ffvu la héclieresse» et la rabetto n'était h,o'i']\. 18 s. 9 d. Les aumônes, de neuf
pas encore payée, mais tf pouvait \aloir à dix \ergées. exploitées par le curé,
100 iivresr. Sur ce total, la onzième donnaient i5o livres. Au total, hn'] I.
{jerbe était abandonnée aux batteurs, 18 s. gd.t^harges, i,2 33 1. lO s. (Df>c/fl)-.
(|ue le cur<'' nourrissait en outre ffde la oriipnalt', ao novembre t'/QO, Arcii.
Saint-dlair à la Toiissainli. Le reste, Manclie, Q*' 18.)
COUVILLE. :20'J
GOUVILLE*
1 . PnOCÎ:S-VEUBAL D^SSEMBr-KH.
(Ms. Arcliives de la Manche, série B, n. cl., liasse (Cahiers de Valojfiies, 11, pièce non culée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formiilp du modèle imprimé {;énci-al). — Date de l'assemblée :
8 mars. ■ — Comparants (oy) : Jacques j.e Marié, Pierre Lamperièrc, syndic
paroissial; (îautier i^'lcury, Jean-Jacques Le Connétable, Jean Vâtel, Louis
Doranfj-e, Thomas Vastel, Francis Sanson, Pierre Fleury, Pierre Le Blond,
Pierre lîenard, Guillaume Fleury, Jean Fleury, André Compère, (Jrégoire
l*'leury, (iuiilaume Lemarchand. I^ouis Castel, Joseph Lecourt, Louis Martin,
l'rançois Lequertier, Jean Martin, Louis Le Connétable, Jean-Noél Le Con-
nétable, Leonord Tesson, Pierre Fleury, Louis Fleury, Jacqnes Fleury,
Jean Fleury, Guillaume Fleury, Jean Lamperière, François Renard, Thomas
l'^leury, Pierre Fleury, Jacques Martin, Jean-Baptisto Quideville, Leonord
Vastel, Jean Martin. — Nombre de feux : 98'''. — Publication : 1"' mars, le
s' Henry, prètre-cun'. — Députes : Jean Lamperierk, Guillaume Flkurv lils
Joachira. — Sig'natures (î?8) : J. Lemarik, P. Renard, G. Fleurv, G. Blond,
L, Fleir>, T. Fledrv, L. Sanson, J. Vastel, Jean-Baptiste Qlidevu-le,
J.-N. Le Connétable, J.-F. Fleury, F. Fleury, lilloy Lecarpentieu, P. Fleury.
Louis Martin, G. Fleury, Jacques Sanson, J. Lemarcuand, L. Vastel,
Jacques Lefrançois, Lamperière, P. Fleury, J. Martin, L. Catel, G. Fleury,
Thomas Vastel, P. Le Sauvage, P. Lvmperiere, syndic.
2. Cahier de doléances.
(Ms. [rchives communales de Couville. Original signé. [nédit^'K)
Cahier des doléances, plaintes et remontrances des habitants du
tiers étal de la paroisse de CouviUe, donné à ses députés
pour l'assemblée qui se tiendra, le y de ce mois, au bailliage
de Valognes''!.
AuT. l'"''. Eleclion des rcprésentanls. — Lesdits habitants désirent
que leurs représentants aux Etats généraux ne soient choisis ni
parmi les nobles et anoblis, ni parmi ceux do l'état ecclésiastique,
(') Arrondissement de Clierboiirjf, (*' Le caliicr so rapproclio en ])ea»-
canton d'Octevilie.. coup d'endroits, pour les idées cx-
("^) Mouvement en 17H7: naissances, primées, du ty[)e du caliier de Bric-
1 '1 ; mariages, 6; décès, 1^4. — Popula- quebec; il n'y a cependant aucune
lion actuelle: A85 habitants. copie textuelle; en revanche, un assez
(^) La copie de cette pièce nous a été grand nombre d'articles ont été repro-
fournie par M. Luce, instituteur à Cou- duits du cahier de Breuville (suprà ,
ville. p. i3o.)
1 fi
-2\() l'.AlLLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
mais plutôt qu'ils soient choisis parmi des personnes du tiers état
absolument indépendantes des deux autres ordres, non plus que
tous ceux qui, quoique membre du tiers état, occupent quelque
charin? de finance ou d'administration pul)li([ue , ainsi que lesju|i[cs
hauts-justiciers et procureurs fiscaux t^l
A UT. 2. Etats généraux. — - Désirent pareillement que les déli-
bérations soient prises aux Etats généraux par les trois ordres
réunis et que les suffrages soient comptés par tête et non par ordre :
en conséquence, ils recommandent spécialement à leurs députés
de requérir que cette forme soit suivie. De plus , que le retour des
États généraux soit périodique et que l'intervalle de leur convoca-
tion soit fixé en déterminant dans ceux-ci l'époque de leur retour
prochain '^' ;
Qu'il soit statué qu'à chacune de ces assemblées il soit traité de
toutes les matières relatives aux impôts, à la législation, et qu'à
l'avenir aucune loi essentielle, aucun emprunt ou levée de deniers
ne puisse avoir lieu que par le concours de l'autorité du roi et du
consentement libre de la nation;
Qu'avant d'octroyer aucun impôt, l'on j)renne une connaissance
exacte de la dette de l'État pour y proportionner le sacrifice; que
l'on examine le déficit et ses causes, et qu'à l'avenir tout ministre
des finances soit comptable à la nation de l'emploi qu'il aura fait
des deniers publics.
Art. o. Impôts. — Que tous les impôts actuels '-^^ soient annulés et
(') Cf. Breuville, art. i" {suprà ,
p. iSoel ta noie). Nous avons relevé,
sous le procès-verl)ai du l)ailliage de Vu-
lofjMCS, la liste des exceptions (|ui ont
('■lé apportées dans les assemblées pri-
maires du Imilliage de Cotenlin à la
rè{jle assez généralement adoptée qui
excluait les privilégiés des dépulalions
du tiers état i'iifrô, p. 7 ''3.)
<'' Cf. Briquebec, art. i" et art. 90,
•27, etc. Toute celte partie du cabier a
été visiblement influencée par le Projet
d'un cnhier général,... fait par un
frcntillioifime de !\ormandie, ami dç la
hlalKin (reproduit dans Hippeau, Eler-
tion/t, p. []H-?. sq.). On rapprocbera tout
particulièrement les paragraphes Droits
de la Nation l't Administration des fi-
nances (p. 38<). 3 H 7).
(*' ImpositionsdeConville pour 1 78():
taille, 8^ia livres; ace, 5.')3 livres; cap.,
.') '16 livres; corvée, 369 1. 18 s. 7 d.;
vingt., 767 livres; terr. , 63 livres:
bât., 9 1 livres. Au total, 3,o43 1. 18s.
7 d. (Le rôle de 1789 comporte une
augmentation de 5o I. 10 s. au prin-
( ipal de lu taille, dont il n'est donné
;mcune explication.)
Lignes: 89, dont 7.") propriétaires
exploitants (pour .568 l. 10 s. 6 d.) et 7
fermiers (pour /i5 1. 3 s. 6 d).
Privilégiés : le curé, M* François
Henry (présent à Coûtâmes), le sei-
gneur Jean- Pierre- Désiré- Lacour de
Couvillc, seigneur aussi du fief de la
Cbesnée à Rauville la-Bigot (c. n. ,990 li-
vres), et messire Jean-flené d'Yvetol,
noble non possédant lief(c. n., /in li-
vres ).
Le Mcm. slai. de tySt apprécie ainsi
la paroisse : «Couville, seigneur M. de
Saint-Luc la llouge; 83/i acres de terre
GOUVILLE.
;2i
révoqués pour être remplacés par des impôts nouveaux, ou du
moins que ceux qu'il plaira de conserver reçoivent une nouveik;
sanction par la convention libre de la nation assemblée, qui ne
doit les accorder ni les consentir que pour l'intervalle seulement
do la tenue des Etats (généraux à celle qui la suivra, dont le temps
sera déterminé dans la prochaine assemblée; après laquelle époque,
tous cesseront de plein droit si les Etats jjénéraux n'étaient assem-
blés pour y donner un nouveau consentement. Qu'il soit statué et
déclaré par les Etats qu'à l'avenir la nation ne reconnaîtra aucun
impôt comme lé^jalement établi et ne se réputera garante d'aucun
impôt si, n'étant autorisé par elle en assemblée d'Etats, il ne parais-
sait revêtu que d'un simple enregistrement dans les cours des Par-
lements ;
Qu'en octroyant les nouveaux impôts, il soit établi qu'ils seront
supportés également par les trois ordres de l'Etat, sans aucune
dillérence pour la contribution, désavouant tout privilège pécu-
niaire. C'est le vœu de la raison, c'est le droit des gens, que tout
sujet de l'Etat doit contribuer à ses charges et à ses besoins selon
ses forces et ses revenus ;
Que du nombre des impôts on préfère le moins onéreux, sur-
tout pour les cultivateurs; et (jue pour acquitter la dette nationale
on ordonne la suppression ou du moins la diminution des pen-
sions sur le trésor royal et autres fonds publics, souvent accordés
sans aucun service rendu à l'Etat, la suppression des grâces pécu-
niaires, celle de beaucoup de places à la Cour, trop onéreuses au
peuple surchargé d'impôts.
Sa Majesté pourrait ajouter à ces moyens le produit cousidérabli!
des abbayes et prieurés qui viendraient à vaquer, et qu'on lais-
serait en économat pendant un nombre d'années suffisant''^ [jO pro-
duit de ces droits appliqué à l'acquit de la dette nationale serait
on labour, plant, landes et brières, lo
lout tort maigre, et de peu de rapport;
peu de pré, et mauvaise (f ao).
('^ Cf. Magneville, art. 5 (rema-
nié). — Le vœu était à Couville sans
utilité immédiate. L'inventaire de 1790
ne signale en elTet, dans la |)aroisse,
aucun autre bien ecclésiastitpie que la
cure, consistant en : bâtiments, plu-
sieurs petits jardins faisant ensemble
36 percbes, dont l'un donné «pour la
récréation de la jeunesse'^, dix pièces de
terres en labour, faisant ensemble
30 vergées (le tout non estimé). Il a
été bâti sur une des pièces proche
l'église une potiln ccalr pour les garçons
(est. 3 0 livres).
II. Rentes : i" l'obiterie du lieu ,
118 1. 19 s. 6 d., et deux boisseaux div
pots de froment; a" la fabricpie, (io I.
19 s. () d. ; .'{" I(^ custos, ao I. t5 s.
(ensemble, ;5o livres de renies, esl.
900 1. 1 s.); A" le collège, rentes non
spécifiées. (Etat des biens nationaux,
Cherbourg, Arcli. Manche, Q*' 11.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est estimé en 1787
à 3,5oo livres par les contrôleurs des
vingtièmes de la généralité. (Arch. Cal-
vados, G 65 19.)
il*.
21i2
HAILMACE SliœNUAir.E DE VALOGNES.
un expédieiil auquel la nation applaudirait avec reconnaissance, et
(ini la soulagerait d'autant, lorsqu'après la dette publique payée
elle jouirait de l'affranchissement de ces droits onéreux et scrviles.
Aht. f\. Hépartition. — Demandons que la répartition de toutes
les impositions quelconques des trois ordres soit faite [)ar la com-
munauté et sur le même rôle. Dans le cas peu vraisend)lab]e où il
serait accordé par privilège aux deux premiers ordres un rôle par-
ticulier, nos représentants solliciteront fortement celui de les exclure
tant de la répartition des impôts que de toutes les délibérations
du tiers état'".
Art. 5. La corm'e. — L'impôt représentatif de la corvée pour la
confection des routes ne doit point sans doute être porté par le
tiers état seul. Ce sont les grands propriétaires qui profitent le plus
en toutes manières des routes; les seules lumières de la raison et
de l'équité naturelle dictent assez qu'ils doivent contribuer à leur
coiifeclion et entretien à raison de leur propriété; c'est ce que nos
députés feront soigneusement observer'-'.
Airr. 6. Kldta (h Normandie. — Demandons qu'il soit établi
incessamment en chaque province une constitution d'Etats parti-
culiers formés sur ceux du Dauphiné, qui étendront l'inlluence
des États généraux dans toutes les parties du royaume, (pii veille-
ront à l'exécution de leurs arrêtés et seront chargés de tous les
détails de l'administration intérieure en chaque territoire et no-
tamment de la répartition proportionnelle des impôts. Nos députés
feront valoir spécialement et dans toutes leurs forces les droits
particuliers de la Normandie au rétabhssement de ses Etats, qui
doit avoir lieu pour elle indépendamment de ce qui pourrait être
décidé pour les autres provinces cpii n'en ont jamais eii: feront va-
loir encore la promesse qu'en a faite dernièrement Sa Majesté à
cette province'-^'.
(') Cf. Hreiivilic, art. l 'i (pri'squo
textuel).
(*) Cf. Brciivillc, art. 5 (la rédaction
a été sensihloiiicnt abrcg(V).
f) Cf. IJrciivilie, art. 4 (remanié). —
Le caliier fait allusion, — on retrouve
maintt's fois celte allusion dans les
raliiers, — à la promesse que les lia-
liitaiils de la province de Normandie
avaient voulu voir dans V An-él du Con-
seil du 8 août tj88, de rétablir leurs
ancieus Étals provinciaux. Voir, par
exemple, le cahier d'Anneville-en-Cères,
art. 6 (sitprà, p. 84). L'idée com-
mune à cet éffard se trouve exprimée
d'une façon particulièrement saisissante
dans une adresse des olliciers muni-
cipaux et notables de Sainl-Lô, de la lin
de l'année 1788: «Le roi , écrivaient-
ils, a claircmiMit manileslé' rinli'uliou
où il est de létablir les l'Uats dans les
|)rovinces qui avaient autrefois ce pri-
viléfre et qui n'en ont été privées ([ue
par une suspension de fait. La Nor-
cou VILLE.
213
AuT. 7. Colombiers, volirres et garennes. — Demandons que l'on
sup[jrim(3 les droits des colombiers, volières et garennes ou autres
droits destructeurs des récoltes; et ([ue dans le cas où la loi de pro-
priété empêcherait la totale destruction des colombiers et volières,
on oblige au moins les propriétaires de ces droits ruineux pour le
peuple à supporter un impôt pour cet objet et à retenir enfermés
les pigeons de leurs colombiers et volières dans le temps de la
semence et des moissons''^.
Art. 8. Déports. — Que l'on fasse cesser le droit de déport
nuise perçoit en Normandie sur les bénéfices-cures: \" comme
étant réprouvé par les lois du royaume dans la fameuse assemblée
de Bourges'-' et destitué d'aucune loi qui vienne à son appui;
mandic est dans ce cas; elle a joui de
ses Étals jusqu'en i65/i7i. {Délibération
des oljicieis tnunicipau.v de Saint-Lô,
a6 octobre 1788, dans Hippeac, Gou-
vernement, tome V, p. 455.)
C' Cf. lîreuville, art. 8; Sortosville,
Addition, S h (ce dernier presque tex-^
tuel). Nous ne pouvons savoir quel
nombre de colombiers il y avait en
1789 à Couville; la paroisse, en tout
cas, ne formait qu'un seul fief, qui rele-
vait du roi, et dont était seifjneur alors
M. Jeau-René-Désiré Lacour. Un Etat
de la valeur en capital des biens qui
peuvent être vendus, dressé en janvier
1792, donne sur cette seigueurie quel-
(jues détails intéressants :
«Le revenu de la seigneurie de cette
commune, dont jouissait M. J.-P.-i3. La-
cour, ci-devant seigneur, se consiste en
2 3 livres de rentes en argent, 97 bois-
seaux de froment inosuro de 1 -i pots et
io5 boisseaux d'avoine égale mesure.
11 .y a 7 vergées de terre labouraiile
valant 700 livres [en capital) et 16 au-
tres en herbage valant i,05o livres [id.],
Y compris deux petits jardins potagers
cl deux petites pièces d'aumône. ^5
(Arcb. Manche, Q'*' 10.)
'■-'> 11 s'agit de l'assemblée n'-unie à
Hourges, en juillet lAHîS, cl d'où était
sorti le règlement connu sous le nom de
Prai'tnatique sanction ( texte dans Isam-
BRRT, IX, p. 3, n° 110). La Pragma-
licpie toutefois ne parle pas expressé-
ment des déports; elle |)r()hib(^ seulcmenl
les annatcs . lint'-es dans le royiiiMin'
p;ir la (iour- ih' llonn-: mais les romnini-
tateurs, se basant sur l'analogie des
institutions, avaient généralement éten-
du au déport levé par les évèques la con-
damualion portée contre les annates.
(Voir RoLTiKR. Prat. bénéf., p. 3o4, et
ce qu'il rapporte des opinions des com-
mentateurs Guymier et Probus sur la
glose de ce chapitre.)
Il n'est pas besoin d'ajouter que ces
rappels à la législation de la Pragma-
tique étaient, en 1789, parfaitement
illégitimes. La Pragmatique, qui ne fut
peut-être jamais appliquée en Nor-
mandie , — lors de la promulgation , la
province était encore, comme a fort
bien remarque Routier, sous la domi-
nation anglaise, — avait été formellement
abrogée par le Concordat de décembre
i5i5 (dans Isambebt, XII, p. 70, n°36),
et la Bulle relative aux Annates qui
accompagnait ce concordat, acceptée
par le gouvernement royal, avait cer-
tainement régularisé au j)oint de vue
de la légalité, si tant est (pi'elle en
eût eu besoin, la pratique séculairo des
déports.
Pour les conciles généraux qui au-
raient condamné le déport, la même
remarque doit être faite; les canons de
ces conciles n'étaient certainement plus
en vigueur à la lin du xviii" siècle. Au
surplus, il semble bien également que
les canons du seul concile gétK'-ral qui
ait expressément mentionné le déport,
celui de Râle di' i'i3i, n'avaient jamais
été, pour les mêmes raisons que la
Pragiuati<|ue, reçus dans la |)roviiicc de
Niirmiiiidii'. (iuymier, (pii, ;'i la lin «lu
21/1
BAIfJ.IAfiE SECONDAIRE DE VALOrTNES.
2" comme proscrit par plusieurs conciles géïK-raux , qui le regardent
comme une exaction injuste et simoniaque, qui ne peut être auto-
risée par aucune coutume ni prescription; 3" comme un abus
funeste aux pauvres, à la religion, et source d'une infinité de scan-
dales;
Que pour obvier aux maux que ressent une paroisse dans l'ab-
sence de son pasteur, et y attirer au plus tôt un nouveau titulaire,
il soit statué (jue dorénavant les héritiers d'un curé décédé n'au-
raient les fruits de l'année de sa mort qu'au prorata du temps
qu'il aurait vécu et que le nouveau pourvu y aura part du jour qu'il
aura commencé h résider et à desservir en personne ^'^.
Art. 9. Reconstritchon de preshiflères. — Oue les réparations des
XV* siècle, annota le titre de Annalis ,
;ivait déjà observé lovit exprès que crin
Normannia el plurihns aliis locis in
regno I''ranciae adlmc vifjent deportns".
(RouTiEu, op. cit., p. ^of).)
''' Pour la compréhension de cet
article, il faut savoir que, dans les
usajjes de la province ecclésiastique de
llouen , les fruits des bénéfices-cures
rttant yrosses dixmes que menues ou
vertes» étaient acquis pour Tannée en-
tière aux héritiers du curé décédé, sans
(jue le nouveau titulaire y pût rien pré-
tendre, dès que leur auteur avait sur-
vécu la date de Pâques rraprès midyi ou
du dimanche de Lœlarp (cette dernière
date pour le diocèse d'Evreux seulement),
à la charge pour eux d'ailleurs de faire
desservir le bénéfice j)endant l'année
couranle (Arrêts du Parlement, du la
mai 1628, dans BÉniuLT, Coutume ré-
formée, éd. Rouen i()3a, in-f", sur art.
.7rt5, p. 609; du 1 V. mars 1717, affaire
du curé de Landelles, appel sur sen-
tence du bailliage d'Avranches; du
10 mars 177H, alTaire du curé de la
Pernelle, ap])elsur sentence du bailliage
de Valognes, dans Houahd, Ihct. analyl.,
v° dure, sect. III, t. V, p. ■^^b).
Ces divers arrêts sont uniformément
assis sur un canon i(i du concile pro-
vincial de Ro>ien de l'année 1189,
qui dispose en efiet :
ff Art. H). Declericisetiam postl'ascha
(li'cedentihus, statiiiinus ul de fructibus
subsequentis anni , in testamenlo suo
disponendi liberam habeaut facultateui.i
(Coiicil. (Inmnii \] ulterii episc. rotlin-
iiifiji-., a" M N'y liii/nliiiii . dans iiom
Ressin , Concilia rothonuifretisix ^jroviii-
ciœ, p. 9/1).
Cette règle est importante à relever,
parce (ju'elle est exclusivement locale,
et qu'en France, au contraire, suivant
une jurisprudence constante du Par-
lement de Paris, les fruits des bénéfices
dans l'année de la mort se divisaient
entre les héritiers du curé décédé et
le nouveau titulaire, «pour le temps
et partie de l'année qu'ils avaient cha-
cun desservi le bénéfice à compter du
1 " janvier de chaque année '^ , sans (pi'on
eût à se préoccuper de la date du décès
du bénéficier. (Voir FonfuT, Traité des
tntttières hénéficiales , p. 198; Louet,
Recueils d'arrêts du Parlement de Paris,
lettre F, somm. xii, éd. itJio, in-^i",
p. 733.)
Sur cette divergence intéressante,
dont l'origine est moins peut-être l'im-
portance exceptionnelle qu'on aurait
attribuée, parmi les fonctions curialos,
à l'accomplissement des obligations du
temps pascal, que la ditriculté prali((ue
de répartir équitablemeut sur une an-
née entière des revenus perçus, comme
les lécolles, à une seule ('pocpie de
l'année; — et sur les confiits ([u'elle
soulevait nécessairement, voir Routier,
Prat. héiiéf., p. 189 sq. Il convient
d'observer en tout cas que la règle nor-
mande ne s'appliquait qu'aux bénéfices-
cures; pour les chapelles et bénéfices
simples, le nouveau titulaire entrait en
jouissance dès le jour de sa prise de
possession. Le tout sans préjudice, —
ne l'oublions pas, - de la coutume lo-
I al'» (lu déiiorl.
COUVILLE.
21 i
presbytères et même les reconstructions soient à la cliarge des dé-
cimateurs, qui ordinairement sont en état, vu leurs revenus, de
supporter cette dépense, sans grever un peuple déjà accablé. De
là naissent cliacpie jour des divisions entre le pasteur et le trou-
peau, dont l'union est si nécessaire au bien public (^^.
Ain. 10. Dhim. — Que l'impôt des dîmes, qui bien ap|)récié
comprend le tiers des productions de chaque paroisse, soit modifié
et réduit de manière à le rendre moins onéreux aux cultivateurs
déjà trop surchargés'-^ ;
Que, pour le même motif, nos députés insistent à faire établir
l'égalité entre les paroisses, étant révoltant que dans un même
canton les unes soient soumises à la dime de Irémaine et agneaux,
tandis qu(^ d'autres y joignantes en sont exemptes, il est d'autant
plus juste , que ces droits ne sont acquis aux bénéficiers que par des
délibérations surprises et illégales.
Art. 11. Bailliages. — Que l'on réforme les abus subsistant
dans les tribunaux et dans l'administration de la justice;
Qu'il n'existe plus que deux degrés de juridiction pour terminer
définitivement une affaire quelconque'^';
(') \oiis n'avons pas trouvé trace de
dépenses à la charge des hahilanls
de Goiiville pour réparations preshyté-
rales, dans la seconde moitié du xvin°
siècle. Les officiers municipaux dé-
clarent en 1790 que crie manoir pres-
liyléral et autres appartements peuvent
subsister, moyennant quelques répara-
tions do porte et croisée, montant à
peu près de 13 à 10 livres, quoique le
manoir soit vieux". (Ltat dm biens na-
tionaux, llhcrbourg, Arcli. Manche,
Q'"n.)
('^) Cf. Breuville, art. 10 (remanié).
— Les dîmes de la paroisse de Couville
étaient partagées : l'abltaye de Saint-
Sauveur-le-Vicomte, patron ecclésias-
tique, avait les deux tiers des grosses
dîmes, le curé le tiers restant et toutes
les menues.
Déclare eu 1790 le curé sa dime rap-
porter année commune : pour froment
i,.5oo livres, orge 700, avoine hoo ,
sarrasin 700, seigle et dragée 90, pois
et vesce 3o, tremaine 90, lin et
chanvre 80, laine et agneaux, ilJo,
et pommes q5o. Au total, 8,97/1 livres.
Il a maison preshytiii-ale, grange, pres-
soir, etc. , deux petits jardins de 1 6 per-
ches, une pièce de terre nommée le Clos
du Quesné, d'un arpent de contenance
(estimée a'i livres), ce qui lui fait en tout
un revenu de 8,99^ livres, sur lequel il
paye une pension viagère de 1,200 livres
à son résignant, le traitement d'un vi-
caire, soit ^5o livres, et les impositions
ecclésiastiques, qui sont de 160 livres,
{Déclar. 07-iginale, i5 novembre 17.90,
Arch. Manche, Q""' 18.)
A noter que l'ancien curé résignant
est demeuré dans la paroisse et a con-
servé, outre sa pension viagère, la
jouissance du jardin principal contenant
20 perches, et de trois pièces de terre
contenant deux arpents environ. H dé-
clare pour le tout, pension comprise,
un revenu de 1,880 livres. {Déclar. ori-
ginale, i5 novembre iJQO, ibidem.)
W Cf. Bricqucbec , art. 9 et 1 o ;
Breuville, art. i3. La paroisse de Cou-
ville appartenait pour partie à la haute-
justice de Cherbourg, et ])Our partie
seulement au bailliage royal de Valognes.
{Aveu rendu au roi par l'abbé de Nolrc-
Dame-du-Vœu, année 1707, Arch. Cal-
vados, C (îsîîo.)
21 G BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Que, dans la magistrature, les places ne soient plus remplies
que par des sujets capables et qui auront donné des preuves d'une
science suflisante.
CONCLUSION.
L'assem])lée déclare au surplus qu'en manifestant ses vues et
ses opinions, elle n'entend pas les proposer à ses députés comme
un plan fixe auquel ils soient tenus de s'arrêter, mais comme de
simples instructions qu'ils pourront coramuni(|uer à l'assemblée
j)Our n'y être prises en considération qu'autant qu'elles ne seraient
[pas] écartées par des vues préférables et qui seraient consenties
par la pluralité des opinions.
Le présent cahier fait et arrêté en l'assemblée paroissiale de
(louville, ce 8 mars 1789.
(^Suivent a 8 signatures. "j
GRASVILLE
0)
1-2. Procks-verral d'assemiîlke et cauier de doléances réunis.
(Ms. Archives de la Manche, série H , n. il. , liasse Galiiers ilo Valojfiies, 11, pièce non cotée.
Orijjinal sijfiié. Inédil.)
Paroisse de Crasville,
Analyse : (lormiilo du raodèlo. imprinif' g(înéral). — Date de l'assembléo :
i"mars. — Coniparanls (plus de i5) : Hiil)orl, sijndic ; Lefebvrc ; Viol la
Dune; Varelle: Gislctte: les Flcury; Pelils; lUiels; Doiés : Bon Leteliior; Her-
niisso: les Varins; Gon|)ils; Martin: Reverl. — Nombre de l'eiix : loo''^ —
Publicaticui : i" mars, par JM" d'Arosvii.le, /•cui/pr, curé de la paroisse. — Dé-
putés : Nicolas Lekervri;; Jean-l'Vançois Vna-LA-DuNE, cliinirifieii et aipitaine.
— Suit le cahier inclus.
Doléancefi de la susdite paroisse.
Et premièrement :
La paroisse est cliarjjée de pauvres ; nous possédons heureuse-
ment un très digne et respectable pasteur qui les soulage avec toute
('^ AiTondisscincnl (le Valogncs, ran- 17<.)3 : .38 1 liabilanls (N. tfi, M. o,
Ion dt» Qucltclnm. 1). i i). — Pdpiilafion artiiolie : Saç) lia-
<'') ]'i)|iiil:ilii>n au (l<''i)oinlii'i'ihi'iil (II' liilanls.
CP.ASVHJ.E.
217
la charité possll)lo, mais ie peu de revenu do son bénéfice''^ borne,
malgré lui, l'étendue de son zèle.
Le tiers de la paroisse est composé, en partie, de landages in-
cultes'-', et le reste de ce tiers est incapable d'améliorations, et
avec toutes les peines du laboureur, est de peu de c()nséc|ucnce
et de produit.
L'autre tiers, joignant la mer, est submergé dans les nouvelles
et plenies lunes ; la stagnation de ces eaux dépose des parties
salines qui rongent et corrodent tout ce que les fonds peuvent
produire.
Enlin l'autre tiers et davantage est possédé par la Noblesse, la-
quelle en fait valoir la plus grande partie ; il ne reste donc qu'au
tiers état de cette paroisse que la plus petite partie dont à peine
est-il fermier, par la grande quantité des rentes qu'il doit aux sei-
gneurs possédant fonds et fiefs dans ladite paroisse'^'.
[9"] Le tiers état observe de plus que, si quelqu'un de ses
membres, après beaucoup de peine et d'épargnes, peut acquérir
un cliamp de terre, ou il est clamé par le seigneur féodal '', ou on
"' Nous n'avons pas la Déclaration
de 1790 du curé. D'après les officiers
municipaux, la cure n'a «nuls biens-
fonds, nulles rentes, et point de droitsn.
Us ne portent à l'inventaire qu'une
maison manable, r^d'environ 5o pieds
de longueur y compris la cave, avec
chambres et greniers couverts partie en
ardoise, partie en chaumes: , une petite
cour de 5 ou G perclies, une grange
«mitoyenne entre M. le < uré et M. l'ar-
cliidiacre du Cotentin75, quelques bâti-
ments d'ex|)ioitation, et un jardin po-
tager tr du conlit-nt d'une vergée environ !5,
le lout non estimé. ( hial ilcx l/icnx nul. ,
Valofrnes, Arcli. Manche, Q' ' tC.)
LU lai ne signale aucun autre bien
ccclésiasti(pie; en 1753, le curé de
|{ric(piebec déclarait dans la paroisso un
tf héritage n, affermé 3'io livres, (/iw/vv/»
de Bricquebec , Arcli. Calvados, (l^SM'i.)
(^) Mthn. slal. jyyy, f° 3, fcCrasviilc,
seigneur M. de Grasville Jjenfanl;
Utid acres de terre haut pays, labour,
pâturage, et ilxo vergé<'8 de bonne
prairien (la commune actuelle est ca-
dastrée pour 717 hectares).
l^roduit en grains (en 1798) :
9,53 1 boisseaux mesure de i() pots.
Revenu imposable aux XX" : t i,55o li-
vres; le revenu du clergé (non imposé)
est porté pour 9,5 1 5 livres. (Ârch. Cal-
vados, G 6519.)
'^^ La paroisse de Grasville renfer-
mait deux fiefs nobles : le fief de (Gras-
ville, avec la seigneurie de la paroisse,
appartenant à l'archidiacre de (]olenlin,
et le fief de Carnanville, appartenant
en 1789 à M. Félix-François d'Ursiie
de Garnanville.il y avait des extensions
du fief de Grenneville, sous ie bailliage
d'Alençon-en-Golenl in , et des seigneuries
d'Ai,imeville et de la Houssaye.
Eltil (les rettles de ij'jo non retrouvé.
Impositions. Les impositions directes
de Grasville pour 1 789 s'élivenl à : taille,
<S3() livres; ace, 5/i.5 livres; cap., 538
livres; corvée, 275 1. i/i s. /• d.; vingt.,
901 I. 5 s. 10 d.; lerr. , 83 livres; bât.,
37 livres. Au total, 3,359 '• ■'- ^•
teignes: )i6, dont toi propriétaires
exploitants (pour 837 I. ii5 s.) et
i5 fermiers (pour ;>()3 I. i-i s.). —
l'riviléiriés : le curé, M° René-Augustin
d'Aboville, présent à Coutunces; le
seigneur et patron, h^élix-l'^rançois d'Ur-
siie de Carnanville (c. n., i5o livres).
'*' Le cahier veut parler du relrail
féodal. Dans la coutume de Normandie,
comme du resti' dans h' droit commun
des coutumes, h- seigneur a la faculté
de rclirer à lui, en cas de vt'iile par le
218
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
iui fait payer le treizième, et même le treizième du treizième, sans
aucune remise, pas plus que des rentes dont on lui sera redevable.
[3"] En outre, la paroisse est dévastée par une quantité infinie
(le pigeons de quatre colombiers très peuplés , joignants et limi-
Iropbes de ladite paroisse, avec un autre qui est dedans, ainsi
qu'une fwjc très peupléi;, lacpielle (>st possédée sans droit par le
seigneur tréfoncier, vu (pi'elle es! siu* une roture, ce (pu lail lorl
aux babitants, pour le moins, d'une taille''',
\!\°\ Les babitants de la paroisse remontrent et observent de
plus, qu'un certain seigneur voisin, par son autorité, a bouché
une route dans sa paroisse'^', qui conduisait à la mer, en sorte que
vassal, les fiol's li'nus cl mouvants de sa
sc'i{;neurie, cl même les rotures ven-
dues en son lief, en payant naturelle-
ment à l'acciuéreur les prix et loyaux
coùls de son contrat ( dmt. réf. , art. i 77,
178). Le seigneur est exclu du droit de
retirer l'héritage lorsqu'il a reçu l'ache-
teur à la foi et hommage, ou bien s'il a
reçu déjà dans sa main, et de la main
du vendeur, le treizième du prix de
vente, qu'on considère juridiquement
comme le prix de son acquiescement.
Sur la façon dont est calculé dans le
ressort de Colentin spécialement le Irei-
zièiHP des contrats, voir la note sous
Gavray, art. 5 (au t. I", p. 3i6).
(•) Le droit particulier do la province
limitait, comme nous avons déjà eu
occasion de le dire (sur cahier de la
Baleine, art. 11, au t. 1", p. i'iq) aux
seuls //fl/.s de linuhert le droit d'établir
un colombier; les possesseurs de terres
roturières ne pouvaient en élever aucu-
nement, alors que dans la coulume de
Paris, par exemple, on leur ])erniellail
d'avoir sinon des cfcolombiers à piedn
proprement dits, du moins des rvo-
îlèresn presque aussi considérables
(.'joo boulins à Paris pour une terre de
.'io arjtents). La réserve était considérée
comme si expresse que lescounnentalcurs
et les arrêts excluaient de ce privilège
non seulement les terres des vassaux,
tenues en .loccaifc et vileiuifio, mais
même les terres libres non nobles, les
bourgages et les franches aumônes pos-
sédées par le clergé ( HouAnn , Dict annl. .
v° Fuie, II, p. îMjl); et Terrikn, Com-
mentaireu tlu droit civil, 1. 5 , c. H, éd.
cit., p. iiSA), et fpie la jurisprudence
faisait démolir d'oHice loule volière
construite sur une terre roturière, no-
nobslant toute prescription même qua-
dragénaire. (/IrreV. du a<H mars 170S
pow la paroisse de Tonrlaville, dans
Lapaluelle, Cas de conscience , ^. 890.)
Il n'est pas Inutile cependant d'ob-
server que, dans celte législation, c'est
le caractère de la terre seulement, non
celui du possesseur, qui est envisagé.
Le roturier devenu propriétaire d'an
lief de haubert jouissait sans difTicullé
de la prérogative du droit de colombier
comme des autres droits «utiles^ de la
terre noble qu'il avait acquise: et in-
versement, la jouissance du droit de
colombier appartenant à une terre
noble pouvait se trouver en fait valable-
ment transférée sur une terre roturière
vassale par contrat régidier prouvé par
titre ou possession inmiémoriale (arrêt
de ijfig, dans Hoi'Ard, Dict. anal..
v" Colombier, 1, p. 297). L'allirmation
du cahier constatant l'existence d'une
fffuien sur une terre roturière ne sulFit
donc pas pour qu'on puisse assurer (pie
celte édification était illégitime.
Voir sur la question .1. Cadvet, Ac
droit de Colomliier dans hi coulume de
tSormandie , dans Mém. Soc. Antiff. Nor-
mandie, t. XXIV, p. 890.
<^' Nous n'avons pas rencontré de
renseignements permettant de préciser
le fait aucpiel le cahier lait allusion.
L'entreprise dont il se plaint n'était
d'ailleurs que trop commune , aux envi-
rons de 1789, dans la région du Colen-
tin. Nous trouvons dans une supplique
adressée au Comité de féodalité par les
habitants de rr ('amevillr . proche Saint-
Pierre- Kglise^ , des détails sur une si-
tuation visiblement ideiitiipie ipii |ieu-
CR AS VILLE.
219
les liabitanls de cette paroisse, ainsi (|iie ceux des paroisses circon-
voisines, sont obligés de passer sur la nôtre, pour tirer leurs en-
grais de la mer, ce qui endommage beaucoup les chemins de celle-ci ,
de sorte (|ue les habitants sont écrasés par les vacations des huis-
siers du bureau des tinances, et réparations des chemins, par
l'éloignement des pierres qui coûtent au moins trente livres la toise,
rendues sur le lieu.
[5"| Les commis et employés, tant au cidre qu'au tabac, l'ont
des exactions très considérables, quoique personne ne se refuse
aux droits légitimes; les premiers dressent des procès-verbaux in-
justes, les autres empêchent les cultivateurs des fonds de prendre
do l'eau à la mer, non seulement pour empêcher la hvnine qui se
trouve dans la semence, mais encore pour guérir une maladie à
laquelle les bétes à laine sont très sujettes (jue l'on appelle ip'tipjx',
remède pour l'une et pour l'autre infaillible*", ce ([ui fait un tort
considérable aux laboureurs et marchands bouviers et empêche le
plus souvent la vente de leurs denrées.
Ce que nous signons véritable après lecture faite. Le présent fait
double cedit jour et an que dessus.
* I (')"] Avant de signer, le tiers état de ladite paroisse observe
qu'il y a la moitié des dîmes possédée par le chapitre de Gou-
tances, qui ne soulage en rien la paroisse ni les pauvres f'^l
vent aîder à apprécier les plaintes do
notre caliier. Les suppliants remontrent
que M. (le Bérenger, seigneur de la
paroisse de Gonneville, a fait former
«de son autorité do seignour55 un ter-
rain en marais appartenant à la com-
munauté «depuis que le monde est
monde», et ([u'il empêche ainsi les lia-
hilants do rr pouvoir puiser do l'eau à la
mer pour la nécessité do leur maisou'i.
La fin do l'adresse contient dos détails
piquants sur la situation do plusieurs
personnes du village qui ne |)eu\ent do
ce fait «aller à leurs piècesn, et sur une
autre qui ne peut plus sortir de sa
maison. (Arcli. nat. , DJ^i^ri, 1. /i8,
pièce 11.)
{'J Par ifrappe des bètos à laine, on
entend une excroissance charnue, en
forme de grappe de raisin, (pii se dé-
veloppe sur les pieds dos animaux.
L'emploi de l'eau de mor v(!nait d'être
eflectivoniont préconisé dans le tiaito-
ment de cette maladie des moutons.
Voir Mémoire du sieur Saint, médecin,
sur V amélioration de l'espèce des mon-
tons dans la généralité, et leurs mala-
dies avec les moyens proposés, ijS^i
(Arch. Calvados, i] .3ooo). On pourra
consulter aussi une Demande d'éclaircis-
sement à la Société d'ajtriodture de
(Jacn sur les maladies des hestiau.v et
leurs noms. [Ibidem, C a5oi.)
'-' Passage ajouté après coup, d'uno
autre écriture dans le manuscrit. Les
dîinos de la paroisse do Grasville étaient,
en 1789, partagées, non pas précisé-
ment, comme dit le cahiiT, avec le cha-
pitre do Coutances, mais entre le curé
et l'archidiacre du Cotentin. Ce digni-
taire prenait personnellement la moitié'
dos grosses dîmes, le curé avait pour
sa part la moitié restante, avec toutes
les menues et novales.
Déclaration de 1790 non retrouvée
pour la euro (ou lOT),^), <'llo valait
220
BAILLIAGE SECONDAIRE DE YALOC.NES.
Observe en sus (jue ladite paroisse est chargée des réparations
du manoir presbytérai à ia mutation des MM. curés "^ Lecture de-
reclief faite. (îedit jour et an que dessus.
J. Vaiîettk, p. Fleurv, L. Hubert, syndic, J.-F. Lk Goupil,
Jean Bouillon, .Aubin Dorey, G. Gillette, H. Fleury,
M. HuRERT, N. GaUVI^, J. ErMISSE, Bou GiLLETTE,
J. Godefroy, a. Doré, N. Onkroy, F. Dubost, Louis
Le Petit, Jean de la Mare, J. Dadun, Charles Martin,
N. Lefebvre, J.-F. Hubert, J.-F. Viel, chirurgifin.
DENNEVILLE
(2)
1-2. Procks-verbal d'assemblée et carier de doléances réunis.
(\Is. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers do Valognes, II, pièce non cotée.
Orijfinai signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de rassemblée :
i" mars. — Comparants (plus de 35) : Pierre Letore Vasselin, procureur
du roi à l'aviiranlé de Carleret et P or tbail^^^ ; Pierve-^oma'in- Aubin Manger,
Ooo livres, décimes 3o livres). L'archi-
diacre Marie-Louis Lconord de Cussy
déclare pour sa part «la moitié de la
Ijrosse dime de la paroisse de Grasville,
avec le droit de la {jranjje décimale,
alL 1,100 livres». [Dcclar. Cnutances,
11° jo, i° 70.)
(') 11 n'est pas absolument exact de
dire (pie les r<''pai;a lions prcvsbylérales
étaient toujours à la charge d<' la pa-
roisse, tfà la mutation do MM. les
curésn. A (]rasville précisément, les
olliciersuHinicipauxdéclareat,en 1 790 ,
(Mie et toutes les maisons du presbyliM'e
se trouvent actuellement en aussi bon
élal (pic puissent être des maisons de
cette espèce». Le curé s'élanl chargé,
en 177B, des réparations (pii étaient à
la charge de son i)rédécesseur, y a lait
travailler (rcomnK! un bon père de fa-
mille»; il dit avoir employé au moins
la somme qu'il avait reçue de son pré-
di'cesseur, ffce (pn' nous estimons cl
certifions véritable pour en avoir élé
témoins ociilain^S". (Ëtol de.'i hictis nul.,
\iilogite.s. Arch. Manche, Q' ' 18.)
Nous n'avims retrouvé pour la pa-
roisse de Grasville (pi'un arn't du Con-
seil du 13 juillet 17G3, autorisant la
levée d'une somme de 1,370 livres,
tf pour travail fait au presbytère^. (Arch.
Calvados, C 1 39?..)
('- Ainmdissement de Coutances,can-
t(m de la llaye-du-Piiils.
' 'j La côte du Cotentin était partagée ,
eu 1789, entre les sejit amirautés de
(iraiidcamp, la Hougue, Harlleiir, (-her-
bovirg, Carteret, Coutanccs-Coulaln-
\ill(M>t Granxille. Lamiraute de Carleret
étendait su juridiction depuis les Moi tiers
d'Allonne jus(prau havre de Lessay,
comprenant ainsi les paroisses d'Allonne,
Carleret, Harneville, Sainl-Georges-de-
la-nivièr(>, Goiiey, Porthail, Surville,
lîrelte\illi' cl Saint- Germain- sur- Ay.
(Voir le tableau joint à la Dcclaralitin du
roi au .iiijrl des herlex de tuer connues
.sons le nom de varech ou rraich. . . sur
les côtes des provinces de Flandre, pays
conquis et reconquis , Vicardie , lioulon-
nois et Normandie , Versailles, 3o mai
1731. Arch. t'alvados, C 3oG8.)
DKNNEVILMi.
221
sijiidic (Ir lt( iimn'u-ipiiliU' ; Jac(|nes Ozouf, ^p-ej/ier ; l*ierie-Laureiit-l''i-ançois
\ a^sel'm , f>éoiJiPln\; Jean Forel ; Tlioiiias Poiot; François l*oret; Nicolas Ozouf;
Uobeii QuidcviHe; Fraiirois Durci; Ja((|nos Maire; Alphonse Ozouf; Jean le
Teurtrc; Pierre le Teurlre; Jacques (irossin; Michel Grossin; Jean Jjoiieot,
Jacques Lorienl; Jean Néel: Fran(;ois Nt^el ; François (Jrossin; Uarlhélemy (h;
Viqiie: Pierre lîoiillier: Jeau-Guillaume Lamperière; Charles Di{;onl: Jean
(irossin: Jean Lauqjerier; Jean Lauiperier lils Jean: Jean-Marin Lanujerier
lils Jean: Pierre Néel; VincenI Lorienl; Jean-François l)i;roi(l; Charles (îros-
sin; Henry Travers: Loiu's Euslache, rret plusieurs anlres qui ont déclard ne
savoir sijjner'i. — Nombre de feux : 82'''. — Publication : 1°' mars, par
M' BoscAGE, rffaisant les fondions {le mquiem^'K — Députés : *Pierre-Romain-
Aubin Mai T.ER, si/ndic iniinirip/il ; Jac([ues Ozouf. — Suit le cahier inclus.
Tous iesqiiels liabityiits se sont d'abord occupés de la
n'dactioii d'un cahier de doléances et plaintes '-'l
lis ont l'Iionneur et supplient très instamment Sa Majesté de
leur permettre de lui exposer qu'il y a au moins un cart''Me la
paroisse de Denneville de fonds de très peu de valeur, étant cou-
verts de sable blanc, joint aux miellés, et que les vents du sud d
d'aval'-''' ont occasionnés, et n'ayant aucun bois sur lesdits fonds
sablonneux qui puisse les arrêter, joint à deux bieux ou viviers que
Cotte amirauté portait officiellement
le nom d'amirauté de Carterel: mais ie
personnel de la juridiction n'sidait à
Porlbail. (Arcli. Calvados, C /ii5i.)Lc
))ersonnel se composait en 1789 de quatre
individus seulement: le sieur Duhamel
de la Bucaille, lieutenant d'amirauté ; le
sieur Vasselin, procureur; le greilier
Azouf et un huissier, Godard, {liôle de
capilalion des officiers de justice, Valo-
ipies, ij8g, Arch. Calvados, G8i3o.)
''i Mouvement en 1787 : N. 9 , M. 9 ,
D. i/i. — Population actuelle : fjia ha-
bitants.
'-' l'Oge : vicaire. Le curé de Denne-
ville était M' Jean-Sébastien Lebrun.
'^' Le caliierde Denneville est d'une
orlho{fraphe très incorrecte et d'une
rédaction extrêmement pénible. Pour
nous conformer aux rèjjles /générales
adoptées pour les publications de cahiers,
nous avons dû le rétablir en orthofjraphi-
et en forme plus correctes; mais nous
tenons à prévenir que, dans d(!s cas
comme celui-ci, ce /jeiirc de restitution
dénature totalement l'aspect de la ijiècc.
Alin qu'on puisse jujjer par un spécimen
au moins de la l'orme gi-néraie de nos
cahiers de paysans de la région de Va-
lognes, nous donnons en appendice le
texte intégral de ce court morceau.
f'' Lege : quart. Kn 1O79, les pa-
roissiens de Denneville déclaraient
tenir en commun du roi wla miellé de
Denneville et la commune de Gaudien-
bourg.n (Arch. Manche, A 3()97.)
'-■''' Le vent d'aval, c'est-à-dire dans
l'espèce ie vent d'Ouest. L'envahisse-
ment des paroisses de la côte Ouest par
les sables volants, le volage, dont se
plaignent ini grand nombre de cahiers
(voir Cahier de Carteret, art. 1", suprà ,
p. 188; cahier de Saint-Lô-d'Ourvillo,
art. 1 et 9 , infrà, p. 689), n'était pas,
en 1789, un phénomène nouveau; les
subdélégués le notaient cb'jà au com-
mencement du siècle en termes aussi
découragés : trLes vents ayant élevé les
sables du bord de la mer, ils les ont
portés dans les tern-s jusfpi'à une lieue
dans certains cantons, ce qui lait un
tort considérable à un grand nombre de
paroisses. Ce mal est sans remède; il
l'sl au-dessus des forces des habitants.
Il ne leur reste qu'à prier le Seigneur
(h' diminuer leurs maux, ou de ne pas
permettre que les sables s'étendent plus
loin.7: (jl/c'm. slal. ijSi, ï" i5.)
222
BAlLLlA(iE SECONDAIRE DE \ALOGNES.
le volnpv remplit tous les ans et fait refluer sur les prairies supé-
rieures et les réduit à la moitié de leur valeur. Il n'y a dans ladite
paroisse que terre labourable et quelque prairie, dont partie des-
dits fonds pierreux et rapportant peu'", qui joint à la partie qui a
été perdue par les sables blancs, que le volage a occasionnés, par
le lapin qui a occasionné un tort très considérable depuis très long-
temps aux babitants de ladite paroisse de Denneville, et dont les-
dits habitants demanderaient la destruction dudit lapin, si c'était le
bon plaisir de Sa Majesté, dont lesdits fonds perdus composaient
le quart à peu près de la paroisse de Denneville et ladite paroisse
est de très peu de rendement.
Bemontrance. — Un seul impôt paraît aux délibérants un parti
préférable à ce qui se pratique actuellement, espérant que l'égalité
et l'équité seraient mieux observées '''\
Les habitants supplient très instamment Sa Majesté de leur
permettre de lui exposer que les aides et gabelle sont des charges
pour l'Etat, leur suppression parait un parti convenable pour le
soulagement du peuple.
Les habitants de la paroisse de Denneville ont l'honneur d'ex-
poser à Sa Majesté que les deux tiers des grosses dîmes appar-
tiennent à M. l'abbé de Mondbour'-^', ne restant qu'un tiers au
C' Los ra|jpi»rls des sulidi'li'gués ne
jugent [las plus favoraljlcmcnt la pa-
roisse. Mém. sUtl. i^3u 1" lo: w Den-
neville, seigneur M. d'Omonville Eus-
tache; 873 acres de terre en labeur,
peu plantés, et lAo vergées de prairie
médiocre, ainsi (pie la terre labourable,
liandes et communes et marais , 33?. ver-
gces.n (La commune actuelle est cadas-
trée pour 889 hectares.)
Revenu imposable aux vingtièmes :
6,6()o livres; le revenu du clergé (non
imposé) est compté à l!,Hi3 livres.
(Arch. Calvados, Cfi.'jig.)
('^' Impositions de Denneville pour
178c): taille, 8ao livres; ace, 53() li-
vres; cap., 53 o livres; corvée, a 65 I.
i/i s. 3 d.; vingt., 1,021 1. 1 « s. 5 d.;
terr. , 89 livres; b;U. , 3o livres. Au
total, 3,a95 I. 5 s. 8 d. (la paroisse
supportait pour i78() une augmenta-
tion de 20 livres du principal di> la
taille, dont il n'est donné aucune ex-
plication).
Ligues: 91, dont 87 propriétaires
exploitants (pour 8^i/i I. 7 s. G d.), et
'1 l'erniiers (pour 58 1. 5 s. (i d.). —
hivilégicH : le curé. M" Jean-Sébastien
Lebrun (représenté à Coulances); It; sei-
gneur et patron Pierre-Victor Eustache
(i'Anneville, seigneur aussi du fiet du
Hreuil (non résident); et pour le tiers
état, une brigade des traites et quart-
bouillon, comprenant brigadier, sous-
brigadier et trois gardes.
(•■') Sic. Lisez l'abbi' di- Montebourg.
Nous trouvons au PouiUv , f" A3 r" :
rr Denneville, patron l'abbaye de Monte-
Itourg. Le curé possède le tiers des
grosses dîmes et toutes les menues,
avec '1 ou 5 vergées de terre d'au-
niôm^s; ladite abbaye perçoit les deux
autres tiers des grosses dîmes. | Il a] la
laine en essence. Son tiers ap|)r('cié, eu
1738, à 190 livres, verdnge 90 livres,
laine en essence, 12 livres; agneaux, à
2 s. 10 d., 20 livres. Total , 276 1. 10s.
— aa 1. 13 s. G d. (décimes] = 2 A3 1.
17 s. G d.T) (Les décimes sont portées,
en 1789, à Ao livres.)
Drrhiralion de î']f)o non retrouvée
|H)iir la cure. L'évècpio de Coutances,
DENNEVllXE.
223
sieur curé dudit lieu, mis hors d'état de satisfaire aux besoins des
pauvres de ladite paroisse et n'ayant aucun secours dudit sieur
abbé.
Lesdits habitants exposent que les déports sont beaucoup préju-
diciables aux pauvres de chaque paroisse, les déportenères'^^^ n'étant
])oint tenus à satisfaire aux besoins des pauvres. En effet, y ayant
vaqué, ils ont clos et arrêté ledit cahier, qui a été sijjné par ceux
des habitants qui sav(Mit signer, lequel a été coté par première et
dernière page et paraphé au bas d'icelle par lesdits habitants
de ladite paroisse de Denneville.
Et de suite lesdits habitants, après avoir mûrement déhbéré sur
le choix des députés, etc. . . .
Fait et arrêté double en l'assemblée générale de la commu-
nauté de la paroisse de Denneville, en présence de Pierre-Ectore
Vasselin, procureur du roi de l'amirauté de Carteret et Portbail,
de ladite paroisse, ce qui a été signé desdits habitants qui savent
comme abbé de Moiitebourg, déclare sa
j)art affermée par i,o33 1. lo s. (Dc-
clar. (joutances, n" y-":^,^ 6i.)
Biens egclksiastiqcks. — La cure,
d'après les officiers municipaux, se com-
pose, en 1790, de ia maison presbyté-
rale avec deux petites pièces d'aumônes ,
contenant ensemble une vergée et 1 5 ou
16 perches (non estimé); il y a dos
terres d'obits, dont la contenance n'est
pas donnée. {Elat des Ineiis unlinnaux ,
Carenlan, Arcli. Manche, Q''?.)
Aucun autre bien e<"clésiastique que
la ('franjje décimale et deux ])etites
pièces de terre dites h Jardin lirinnl et
1rs Fiinlenelles, contenant ensemble
•\ vergées 1/2, appartenant au gros dé-
cimateur, et affermées 90 livres par an.
Les officiers municipaux observent en
Unissant (pie cries fonds sis dans ladite
|)aroisse relèvent partie du domaine,
une autre partie du seigneur patron,
P. Victor Kustace, (>l l'aulre partie fie
M. d'ilarcourl". Los déliileurs de renies
n'ont \ouln l'aire aucune déclaration.
{Ibidem.)
'■' Lisez les déport un ires : le fernii(!r
déporluaire n'était en effet, en général,
tenu par son bail de conlribner aux
besoins des pauvres de la paroisse (|ui'
dans le cas exprès d'une cotisation levée
dans la communauté sur tous les possé-
dant fonds; il n'était pas tenu de faire
les aumônes qu'eût pu faire le curé ti-
tulaire. Voici les termes d'un bail de
déport passé à ia date du 19 octobre
1771 pour la cure de Tréauville, qui
nous semblent parfaitement caractéris-
tiques. crLe preneur, y est-il dit, sera
tenu de jouir desdites dîmes suivant
l'usage et coutume des lieux, de faire
desservir ladite cure pendant l'année
de déport par deux prêtres approuvés
à ses frais et dépens, de payer les dé-
cimes ordinaires et extraordinaires,
dons gratuits, frais d'assemblées e(
toutes autres impositions auxcpielles
ledit bénéfice-cure de Tréauville jiour-
rait être contribuable pendant ladite
année, d'acquitter la part de la cotisa-
tion des pauvres si elle a cours pendant
ladite année, et gén(''ralement de bien
et duemenl libérer mondit seigneur
évèque et mondit sieur l'arcliidiacre de
Cotentin dans toutes les charges dont
ils pourraient être susceptibles, etc. . '^
[Pièce orifriitnie, jointe à la d(klaration
du curé de Tréauville en 17,90, Arch.
Manche, Q"' 18.)
Le déport de la cure de Denneville
avait été affermé, en 17.51, par 355 li-
vres, ou avec les charges, 7 à. 5 livres, ce
(pii mettait le bénéfice, vraie valeur, à
819 livres, (l'ouillc, f" h'.i r".)
22^j IJAILMACE SE! -UNO AIRE DE VALOGNES.
sifjner ol par losdits (l(''|)ntés aiixquiesl"* un des doubles de la pré-
scnle été remis pour conslaler leurs pouvoirs et l'autre double dé-
posé aux archives de ladite communauté.
Le susdit jour et an (pie dessus. Fait et arrêté entre lesdits ha-
bitants délil)érant de ladite communauté de Denneville, ce 8 mars
I 78 y. Quatre mots à la première page de bonne valeur.
J. Lamperiere, François Durkl, P. Nkel, JNicollas Dijrkl,
Jean Lorient, R. Qliedeville, J. Grossin, M. Uou(;et,
Lami'Eiueriî, François Kougot, Vassemn, T. Poret, Vin-
cent LoiiML, François Nkef., Pierre Grossin, Charles
DiGORi), J. Leteurtri:, h. Dkvicq, .lean (înossiN, M.
Grossin, Marin Lampkiiiehe, P. Lorieul, N. Ozour,
C. Grossin, JMerre Bouher, F. Poret, L. Eustache,
J. Poret, J. Marie, G. Abrahame, J.-F. Digord, Du-
MESNU. , P. MaUGER, j. OzOUI".
DIGOSVILLE''.
1. Pkocks-vkrbal d'assemblée.
( Ms. \rrhives de lu Manche , srric I! , n. cl. , liasse Cahiers de Valoifiies , il , pivce non cotée.
Original slipié. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
1" mars. — Gomparauls (36) : Jacques lîaudet: Gille le Maître: Jean Ga-
vron; Louis le Manpiand; Elienne David: Guillaume le Marrpiand: Jean
Picot; Jean-Fr.uK ois Loir: Micolas Brière: Jacques Dupont: Jean Leslard;
Nicolas Groull: Jean Maillard: Bon Marin: Jean Dupont: Gharles David:
Gliarles le Manpiand: Thomas Foui'lrel: Robert Dodeman: Nicolas Paris:
Pierre Picot: Hilaire Picot: Nicolas Leslard: Louis Picot: Jacques Maillant :
Jaccpies Jennet: J^ouis Loir: Jacques Picot: Bon Picot: Jean-Antoine Gavron:
Augustin Guéret: François Giol: Thomas Fenard: Guillaume Avenard: Pierre
Loir: Philippe Brière. — Nombre de feux : lio*''. — P.ublication : le
1"' mars, par Dcspenpie, prêlvv vicaire. — Députés : Nicolas Groult: Charles
LK Mauqiand. — Signalures(9.o): JeanLESTAnn: Jean Picoiot: Jean Mmllard:
Pieri'C Picot: J. Doi'ont: J. Maii.i.vrd: J. Maillard: Robert Dohkman : Jean
(!arso\; \. Gukrkt: Bon Marion: J. Loir: Thomas Foi rnkl: N. Paris: J. Du-
pont: Guillaume Avenard: Hilaire Picot: Louis Piquot: Thomas Fknard: Jean
Lekaucheir: J. Baudet, .si/ikUc
'■' Lisez au.rqueh. '■^' Mouvement en 1787 : N. ai,
(^' Arrondissement (!«■ (iluTlioinff , AI. 19, D. 3J. — Population acluelle :
canton d'UrtevilIr. 59-1 habitants.
DiCJOSVILLb:.
225
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives do la Manclte, svi-ic li, n. cl., liasse (]ahiors do Valojyiios, I, pièci: non cotée.
Orijfinal sijfiié. Inédit^'K)
Cahier des refrésenlalions et vœux du tiers Jùat
de la paroisse de JHgàville, du ressort du bailliage de Valognes.
Sous le bon plaisir do Sa Majesté nous désirerions pouvoir espérer
quelque allégement sur les subsides, eu égard à nos pertes exces-
sives occasionnées de nombre d'années par des casualités (rès in-
justes, et qui traînent encore aujourd'hui, ayant de présent à sou-
tenir un procès à la Cour pour un enfant très iniquement e\|)osé
en nolredite paroisse le -j i d(''cembre 1788, et depuis à notre
charge, qui est le (piatrième depuis 1 yyS ''"^; secondement, par les
'■' Une copie, dôclarce rr conforme à
Toriffinal des Archives du départeraentn ,
a ('té di'posée (mi mai 1 88() dans les ar-
cliives municipales de Oifjosville. (Co//(-
municaliou de M. E. Faucher, inslilu-
teur. )
'-) Sur ia question des enfants trou-
vés en 1789, voir ia note sous le cahier
de Bricqueville-la-Blouette, art. 83 (au
t. 1", p. a 16).
La coutume de Normandie avait à
i'éjjard des enfants trouvi'S et bâtards
des dispositions particulières ([u'il est
utile de rappeler. Tandis que dans la
coulume de Paris, ils étaient mis à
la cliarjje des hauts justiciers, en Nor-
mandie, où les hautes-justices étaient
rares et de création récente pour la
plupart, on tenait, suivant une juris-
|)rudence constante du Parlement de
Houen, que les enfants trouvés étaient
(tun fruit de la terren et j)ar suite une
rharjfe de la propriété foncière, non de
la seigneurie. En conséquence, les pro-
priétaires et possédant fonds étaient
tenus, — et non les seigneurs, — de
pourvoir à leur subsistance et entre-
lien. (Hérault, .sur art. Gofi, éd. cit.,
p. 7().'{ .) Pratiquement, à la lin du
xviii* siècle, on adjugeait Penfant à
celui des paroissiens qui ollrait de s'en
charger à moindres frais; le montant
de l'adjudication était réjiarti entre les
contribuables de la communauté à rai-
son de leurs propriétés respectives;
cela non sans soulever des procès rui-
neux enln^ les communautés limi-
trophes, ([ui se; rejetaient les enfants.
(Voir Letlrc tic l'inlendant de Lauiiay <iu
I). G. d. F., juin ij86, Arch. (Calvados,
C8i5.)
Cette disposition ne devait s'appli-
(juer que lorsqu'il n'y avait pas sur les
lieux d'hôpitaux recevant les enfants,
et quand les revenus des trésors des
églises et des fabriques étaient insuffi
snnts. Mais, en réalité, c'était la con-
dition générale des campagnes, car il
n'existait d'hô[)itiuix et de revenus sul-
lisanls que dans les villes. En 1789, il
n'existe, dans le bailliage de Cotentin,
(|u'un seul hôpital fondé spécialement
[lour les enfants trouvés, cehii de Cou-
tances; les autres, ceux d'Avranches,
Carentan, Cherbourg, Granvilie, etc. ,
reçoivent pêle-mêle les pauvres, les in-
firmes et les enfants. ( Voir Correspon-
dance de M. Esinnnirnrd avec Nccker,eu
l'j'jS, Arch. Calvados, C 801.)
Quant aux frais, on avait tenté ré-
cemment de les réglementer; l'inten-
dance avait établi, en 1785, des tarifs
uniformes, d'après les([uels les sommes
allouées aux nourriciers devaient être
par enfant : de 7;! livres jusqu'à 9 ans,
non compris l'hahillement; 5o livres de
9 à la ans; 3o livres de la à i5 ans;
et la livres seulement de 1 5 à 18 ans.
(Arch. Calvados, G 810.) L'utilité d'une
réglementation imiforme n'était pas
niahie; car les prix j)ayés jus([ue-là va-
riaient étrangement suivant les régions.
226
liAILMAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
très utiles travaux de l'île Pelée et de la rade de Cherbourg, qui
nous privent des engrais de la mer, le plus fort étant sur nous'",
une partie de notre grève ayant été convertie en bassin et de l'autre
bout les rochers en ayant été entièrement détruits, et par consé-
(pient plus de varech ni de sable.
De plus, depuis 1776 jusqu'aujourd'hui, le principal de la
taille de notre paroisse a été augmenté de 200 livres'-^.
Il est à désirer que toutes levées de deniers et impositions se
fassent en face des paroisses et ainsi que Sa Majesté l'a ordonné
par son règlement du 10 août dernier t-^' et autres antérieurs.
A Avranclies, les adminislrateurs do
riiôpita! faisaient une autre distinction :
ils payaient 6 livres par mois pour l'en-
fant, compris l'entretien «pendant qu'il
esten nourrice àla campagne» , et 8 livres
«après qu'il est sevrcTî. [Correspoiulance
avec l'intendant, fi novembre 1777.
(Arch. Calvados, C 278.)
('î Cf. les cahiers d'Equeurdreville,
art. 5 et 0; Tourlaville, art. li. La dé-
limitation des communes voisines de
Cherbourg a été extrêmement remaniée
depuis 1790; il ne semble pas cepen-
dant probable que la paroisse de Digos-
ville ait possédé, en 1789, une portion
de grève sur la mer. Mais comme elle
était fort voisine, les règlements lui
avaient concédé , concurremment avec
les paroisses bordantes, le droit défaire
la coupe du varech, dit de rocher, dans
des conditions privilégiées sur la grève
des paroisses voisines. Les travaux exé-
cutés sur la côte de Tourlaville et de
BreUeville avaient ainsi pu porter pré-
judice à ses intérêts personnels. Voir
Arrêt du Conseil permettant aux habi-
tants de Vrasville, DIjrovIUe et Tourla-
ville de faire la coupe du varech con-
curremment avec les paroisses maritimes
de l'amirauté de Barfleur, après que
lesdiles paroi ssen auront fait seules cette
coupe pendant 6 jours, s3 décembre
ijSa. (Arch. nat., AD vu, 6.)
Sur les travaux de l'île Pelée en 1 788
et 1789, consulter: Arch. Calvados,
C 171a à 1720.
'-) L'assertion du cahier parait exacte ;
nous n'avons pas le chiffre de taille de
i77G,mais en i77;>, année la plus voi-
sine dont nous ayons le Prospectus, la
paroisse ne payait encore que 1,^17 li-
vres du premier brevet. (Arch. Calva-
dos, C/i5o3.) Le rôle de 1789 comporte
une augmentation de fto livres sur le
précédent.
Impositions de Digosville pour 1 789 :
(aille, i,55o livres; ace, 1,017 livres;
cap., 1,00.3 livres; corvée, '198 1. 5 s.
B d.; vingt., i,6o5 livres; lerr. , 1 36 li-
vres; bât., i5 livres. Au total, 5,854 I.
5 s. 8 d.
Lignes: lai, dont io5 propriétaires
exploitants (pour 1,0 9 5 I. i3 s. 6 d.)
et 16 fermiers (pour Aai 1. la s.). — -
Privilégiés : le curé , M° Jean-Charles
Trigan (représenté à (.outances); pour
la noblesse, le seigneur François-Hya-
cinthe Lefebvre de la Grimonnièro,
seigneur de Saint-Martin du Mesnil el
autres lieux, ancien officier au régiment
de Colonel-Général-Dragons ( non résid.);
messires Charles-François de Brucan,
sieur de Rouville et César Antoine, che-
valier de Brucan, ancien officier d'in-
fanterie (c. n. , 700 livres, pour les deux)
et M. Mauherg de Praello (c. n. , 60 li-
vres); pour le tiers état, le sieur Henri
Marnier, domicilié à Cherbourg (taxé
d'office à h livres).
(3) Arrêt du Conteil concernant les
contestations relatives à la collecte et
les règles générales de la perception,
Versailles, 10 août 1 788 ( dans Isambkht,
XXVlll , p. 619, n" 2509). Sur la por-
tée de cette réforme et les causes de sa
non application en Normandie, voir ce
que nous avons dit sous le cahier de
Champrepus, arl. 7 (au t. I", p. ai 8).
Biens des privilégiés. — Nous n'avons
de renseignements précis que sur les
possessions des ecclésiastiques.
L Biens-fonds. — Les ofliciers mu-
nicipaux ne signalent d'autre bien ecclé-
siastique que la cure, consistant en
DKiOSMLLE.
227
La grande disproportion qui a toujours régné dans les ving-
tièmes est venue de ce que ceux qui faisaient cette répartition ne
connaissaient pas les paroisses.
La taille, tant qu'elle a été soumise aux collecteurs, n'a pu être
répartie avec équitf' ; les uns, c'était vengeance, les autres crai-
gnaient le retour, les autres c'étaient des amis.
Pour ce qui regarde la prestation représentative de la corvée
des routes royales, il serait à souhaiter que les trois ordres payas-
sent suivant leur bien , puisque chacun des trois ordres en use et
ressent la faculté, assez précisément suivant qu'il est plus ou moins
ou commerçant ou fortuné.
A l'égard de l'administration de justice, nous y désirerions une
n'forme considérable d'abus, j)uisqu'il est très vrai que bien des
j)ersonnes de notre rang n'osent pas même revendiquer leurs justes
droits, par crainte des frais, ou d'avoir affaire à trop forte partie.
Pour donner une idée de cette représentation, il suflit de dire
(ju'il \ a dans ce pays des paroisses dont partie ressortit d'une ju-
ridiction et partie d'un autre'*'; des paroisses, ou portions, à qui
maison prcsbytéraie , grange, jardin
potager de 1 5 perclies et petit pré de
3o perches (le tout non est.). H faut y
joindre, d'après le tohleau dressé au
district : les obitiers, deux pièces d'iier-
bage faisant 5 vergées, et deux de labour
faisant 6 vergées (non est.).
II. Rentes. — D'après les mêmes,
sur les .591 acres de terre ou 3,364 ver-
gées que contient la paroisse, 800 envi-
ron relèvent du domaine, 25 de l'abbaye
de Cherbourg. 11 est dû : 1° au do-
maine, un boisseau et 3 chopines de
froment, 3/i boisseaux 3/A d'avoine,
765 pots de vernage et 3 5 1. 7 s. en
argent; 9° à l'abbaye de Cherbourg,
ai/i pots de froment; — il faut ajouter,
toujours d'après le Tableau : 3" aux obi-
tiers, 108 1. 19 s.; l\° au trésor, lA 1.
19 s.; au custos, 5 1. 10 s.
III. Dîmex. — Le curé est gros déci-
maleur; mais il existe deux traits de
dîmes appartenant l'un au chapitre dr
Coutanccs, l'autre au prieur de Harnavasl.
Déclahationsde 1790. Le curé déclare
(|ue sa dime a donné, en 1790,
'i,385 gerbes de froment, 3,918 d'orge,
900 d'avoine, 254 de lin, 170 bois-
seaux de blé noir, 3 de pois, un ton-
neau de cidre, et pour 72 livres diî
laine. H a maison prcsbytéraie, un petil
pré de 3/4 de vergée (est. 90 livres).
Au Iota], un revenu brut de 3,668 li-
vres, sur lesquelles il paye un vicaire,
991 1. 10 s. pour impositions, 300 li-
vres pour battage des grains et répara-
tions. (Déclar. oiijiiiiale, ao novembre
i-jgo, Arch. Manche, Q''"' 18.)
Le trait de dimes du chapitre est
déclaré de même aflermé par 1 36 livres,
pof-de-vin et entretien; au total, 128I.
6 s. 6 d. [Déclar. Coula nce.i, n" 8t,
1° 86 r"); celui du prieur de Barnavast
est porté par les officiers municipaux
comme affermé au prix de 45 1. 6 s. 8 d.
(loc. cit.).
En 1787, l'ensemble des revenus
ecclésiastiques de la paroisse était estimé
à 2,34o livres seulement par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
G6519.)
''' La paroisse de Digosville pouvait
légitimement se plaindre de la confusion
des juridictions. La complication des
liefs faisait en ell'et que, tandis (pie le
fief noble du lieu, tenu de l'abbaye de
Kécamp , relevait de la haute-justice do
Quettehou, le fief de Garancicres allait
à celle de Bri([uebec, et des extensions
de seigneuries pour Bretteville, Tour-
nebut et la baronnie de Sainte-Gene-
viève respectivement au siège royal de
i5.
228
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
il faut faire dix et douze lieues pour se présenter à leurs juges ; et
plusieurs desquelles paroisses ou portions obligées de se tant dé-
placer, qui ont juridiction à leur porte. Un autre abus, c'est que
les plus ricbes ou les plus intrigants traînent les simples de juri-
diction en juridiction, en sorte que les procès ne finissent point;
des chicaneurs aussi qui quand leur procès est jugé à leur perte,
quelque mauvais droit qu'ils puissent avoir, appellent, chicanent,
évoquent, tout simplement pour gagner du temps, c'est ce que
nous avons vu beaucoup de fois, et voyons encore, et mémo nous
l'éprouvons ajourd'hui.
Les moyens de réformer ces abus ne seraient-ils pas les sui-
vants :
1° Que toutes causes de petites conséquences seraient jugées en
dernier ressort au premier bailliage royal ou première instance ;
sans oublier qu'il serait bien avantageux que toutes les paroisses
ressortissent de la juridiction la plus voisine ;
9" Que tous procès instruits par preuve de témoins non récusés
ou par écrits authentiques seraient jugés de même;
3" Que tout pkndant qui voudrait appeler de sentence fut obligé
défaire tenir conférence d'avocats en nombre de trois au moins,
en présence du juge qui a jugé et de l'avocat de [la] partie, dans
laquelle conférence l'appelant proposerait ses moyens d'appel, des-
quels il serait conféré; et si les moyens étaient jugés valides, le
juge donnerait à l'appelant acte de ladite conférence, lequel serait
signilié avec l'appel, sinon que le jugement serait réputé souve-
rain, et comme tel exécute;
|/i"] Un autre abus qu'il S(^rait à désirer de voir réprimer, c'est
à l'égard du sel dont nous usons. Souvent exposés en le payant
assez cher à faire plusieurs voyages pour en avoir, d'aller chercher
du papier pour tirer un certihcat du curé ou du vicaire, le porter
au reventier [sic) pour avoir de lui un permis pour aller aux sa-
lines '', et souvent revenir avec rien, ce qui occasionne bien de la
Valojjnes et à la liautc-jiislii(> de (Ilier-
l)i)iirjf. (Voir Areii dr Cliofiioiirir , Arcli.
Calvados, CGa'!0, e( )h'>iioire de Bvic-
ijui'hvc, (; ()if)8.) Vm appel d'autre
part, et jiour les cas royaux, le lalta-
cliement dilTérenl des liautes-juslires
faisait tprune partie de la paroisse
allail au bailliage de Valognes et une
autre à SaiiU-Sauveur-le-Viromte. Voir
Carlv des Ixiitvjrs pl paraixaes (jui relèvcnl
coiifitsémpiil des Ixidliufres de, I alojrnrs
et de Saint-Sunveit]-le-VicoinU'. (Arcli.
nat., D '" bis, 5i.) (rétait hien, dans
run et l'autre cas, comme dit le cahier,
un déplacement di» plusieurs lieues,
avec celte circonstauci' parliculièrenient
pénible (pie la route pour se rendre à
ces sièjjes éloi|fnés passait précisément
par Valognes, dont ils ne pouvaient ré-
clamer la juridiction.
" La paroisse de Di/jos\ille a|)par-
tenail au grenier à sel l'I juridiction de
(|uart-lionillon de Chorhouv^ {Aire'l du
Conseil inivltinl règlcincnl pour le ressort
Dir.OSVILLE.
229
porte (le temps et des frais considérables, et aussi beaucoup de
fraudes qui diu)inuent les droits de Sa Majesté, et ces fraudes, la
ruine des familles sujets de Sa Majesté. Ne serait-il pas possible
de remédier à tant d'inconvénients en permetlant à tous sauniers
de bouillir <piand ettantcju'ils voudraient, à condition (pi'ils passe-
raient leur déclaration au bureau la veille du jour (pi'ils commence-
raient et ([ue s'ils étaient pris bouillant sans déilaralion, ils seraient
punis par de tjrosses amendes, ou même corporellcment. Il serait
alors très facile de voir ce qu'ils en feraient dans les vingt-quatre
heures, les faire payer les droits à tant la voie, puisqu'ils le ven-
dent ou le donnent. Ne serait-ce pas un moyen sur de réfornicu"
tant d'abus?
Chacun en prendrait à son besoiïi, la fraude serait abolie, et les
droits du Roi augmentés: il faudrait des visites, c'est l'ordinaire,
et même ne pourrait-on pas changer souvent les conmiis, crainte
de commerce?
[5°] Un autre abus encore qu'il paraît être désirable de voir
réprimer, c'est le désarmement des maisons qui s'est opéré il y a
nombre d'années sans exception f^'. Ce fut un grand bi(»n de dé-
sarmer les personnes suspectes, les braconniers, et tous ceux qui
(les juridictions du quarl-bouillon en Nor-
mandie, h juillet 1JÙ6, dani^ Recueil des
frabelles, 11, p. 897; lo texte porte lii-
jroville, qui est une faute d'impression),
et ses raies à sel étaient, depuis io
transfert de la revente principale de
Hrirqucher à Ciierboupjf , di'posés à ce
dernier bureau. Voir Etal des -paroisses
dont les rôles sont déposés à la revente
principale de Cherhonrg, s. d. (Arrli.
(]alvados, C G009 .)
Le rattachement légal à un bureau
de revente n'(>ntraînait d'ailleurs pas
nécessairement la déjx'udance des sa-
lines de ce bureau. La Déclaration du
aO mai i']08 avait laissé (art. 36) la
faculté aux usagers de choisir le havre
où ils entendaient lever leur sel, et on
leur remettait seulement au bureau une
formule portant le nombre de ruches
auquel ils avaient droit, avec une men-
tion lion pour les salines de la paroisse
de. . . . , à laquelle ils avaient déclaré
vouloir s'adresser. Dans le cas présent,
l'arrondissement de Cherbourg n'ayant
pas de salines, le choix des usagers de-
vait se porter sur les saliin's de l'arron-
dissement de Valognes, vraisemblable-
ment sur celles du havre de la Hougue ,
où se trouvaient réunies (dans les pa-
roisses de Saint-Vast, Rideauville, la
Pernelle et Réville) vingt et une sali-
nes fonctionnant régulièrement ou peut-
être sur les salines plus proches de Fer-
manville et de Gatteville, si toutefois
ces dernières pouvaient siiflire à leur
consommation (il n'y avait qu'une saline
à Fernianville et deux à Gatteville).
Voir Etat des salines de liasse-Nor-
mandie, revêtues de numéi'os en exécution
de l'arrêt du Conseil du a 7 décembre 1 j6')
(Arch. Calvados, C. 1768).
C) Cf. les cahiers de Quetlehon,
art. 9; Saint-Vasl, art. 16, et la note
{infrà, p. 6^3). Le cahier fait allusion
évidemment à VOrdonnance du duc
d'Harcourl, du lâ septembre {jOd,
pour le désarmement des campairnes de
Normandie (Arch. Calvados, (] ai 3a).
On pourra consulter sur cette opération
de police, qui n'alla pas sans diflicultés,
des ff Etats des particuliers qui ont fait
la déclaration de leurs armes» , dressés
en 1766 et années suivantes dans les
dill'érentes élections de la généralité
d'Alençon (Arch. Orne, C 5o3-5o'i).
Des pièces analogues ont dû évidem-
ment exister pour la généralité de Caen.
230 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
sont personnes comme on dit bons à être veillés; mais aujourd'hui
surtout que d'un côté, dans ce pays infecté de gens de toute espèce
et de tout lieu, on ne parle que de vols, que de pillages, de sacca-
cements, de meurtres, etc., ne serait-ce pas un bien de permettre
à tous boimêtes, reconnus pour tels, d'avoir une arme dans leur
maison ; et que d'autre côté il y a dans chaque paroisse des muni-
cipalités établies et obligées par leur place et par la confiance que
la paroisse leur a donnée, de veiller au bien et au repos public,
et qu'on obligerait expressément de veiller à ce qu'il n'y eût point
d'abus à l'égard de cette permission.
Le présent rédigé en assemblée du tiers état de la paroisse de
Digôville, sous le l)oii |)Iaisir de Sa Majesté, issue de vêpres, ce
i" mars 178(1.
Jean Lkstard, Jean Piquot, Pierre Picot, Jean Maillard,
J. Maillard, Hobert Doueman, J, Dupont, A. Guéret,
Bon Marion, Jean (iarson, J. Dupont, G, Loir, jN.
Paris, (iuillaume Ave\ard, Louis Piquot, Hilaire Picot.
ÉMONDEVTLLE'^
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série II , n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes. II , pièce non colée.
Original sigiu'. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle général imprimé). — Date de l'assemblée :
8 mars. ■ — Comparants (97) : Jean-baptiste Raniiilion, .'ii/ndic; Louis-Jacques
Sabot, nvocal à Vnlogiici ; .lean llolot; Bon Quidt'vilie: Pierre Caillcl: Guil-
laume Cabieux: François Lo Conte; Jean Fontaine; Jean le Monnier: Louis
Chevreuil: Jacques Mare; Fr. Marie: Jacques Fonlaine; Charles rÉcouillel;
Louis Monrot; Jacques Chardine; Vincent Haye: Jean Cabieux: Nicolas Macé:
Jean Le Fevnv. Nicolas Desclialeanx; Pierre Macé: Pierre Lefevre; Pierre
Ghuquet; Jacques Lefevre; Guillaume Arlu; Jean Chardine. — Nombre de
feux : i2o''\ — Publication : le 1" mars, par Hon-Louis-Pierre Flaux.
prêtre curé. — • Députés : .lean-Baptisle Bamillion; Louis-Jacques Sabot, oroait
n Vdio/pie.'i. — Sifj'nalures (27) : P. Caillet; B. Olidevu^le: Jean Hotot;
L. Chevreuil; G. Cabielx; J. Lemonnier: F. Le Conte: [illmhle); J. Fontaine;
F. Macé ; G. Lecouklet : J. Macé ; L. Monro ; J. Chardine ; N. Macé : V. Hâve :
C Arrondisscmonl (le Vaiognes, caii- '793 : r)55 habitants (N. 19, M. /i ,
ton do Montchoiuj;. D. i<i). — Pojmlation actuelle : /io8 ba-
'^' l*(i|)iilarK>ii an dôiioniliri'iTH'rit di' bitants.
ÉMOINDEVILLE.
231
J. Cabieu: Jean le Feubre; N. Deschateaux : P. Lefeuvbe; P. Ghlqlet; J. Le
Febvre: j. Ciiardine; Guillaume Artu: Pierre Macé: J.-H. Ramillion-s^W/c;
Sabot.
2. Cahier de doléances.
(Ms. ircliii'L'ii (le la Manrlic , série IS , n. d., liasse Cahiers do Valo(jiif>s. I, pièce non rolée.
Original sijfiié'''. — lui. : Lecaciieux . Documents pour servir ii l'histoire de Munlehoitri' ,
I., p. 106.)
Respectueuses remontrances et doléances que font au Roy, les
Etats généraux assemblés, les habitants imposés au.v rôles de
la paroisse d'Emondeville, bailliage de lalognes.
1" Qu'il soit décidé par une loi solennelle que les Etats géné-
raux s'assembleront tous les cinq ans, les Etats particuliers tous
les ans, au centre de chaque province;
q" Que dans les assemblées le tiers état jouisse du même avan-
tage que les deux autres ordres, et que l'on délibère par tête et
non par ordre ;
3" La suppression de toutes les exemptions, et la répartition
exacte sur tous les citoyens, sans distinctions d'ordre ni de rangs:
li° Que de tous les impôts existant dans les paroisses, qui sont
dixième, quatre sols pour livre du premier vingtième, taille, impôt
accessoire à icelle, capitation, impôt territorial, et chemins, qui
frappent sur les propriétés'-^, il en soit substitué un unique, c'est
le moyen d'en simplifier la perception ;
5° Que cet impôt, d'abord divisé par provinces, soit ensuite ré-
parti parles Etats particuliers, et recueilli par des gens à ce pré-
posés des plus notables dans chaque paroisse, et porté en leurs
'') Une copie, déclarée r conforme à
l'original des Archives du département",
a été déposée aux archives municipales
d'Emondeviile, au mois de mai 1889.
(Communication de M. Blandin, institu-
teur. )
(^) Impositions d'Emondeviile pour
1789 : taille, i,'i23 livres; ace. ,g33 1.
16 s. 3 d. ; cap., 990 1. i3 s. t) d.;
corvée, 672 1. 9 s. 3 d. ; vingt., a, 01. 5 I.
17 s. 3 d.; terr., 17A livres: bât., .'j 8 li-
vres. Au total, 5,997 !• i5 s. 3 d.
Lignes: 237, dont i33 exploitants.
— Privilégiés : pour le clergé, le curé,
M° Bon-Louis-Pierro F"laux (représente
à Coutances), l'abbé de Montebourg ;
et, pour la noblesse, la dame veuve du
sieur des Linières , noble non possédant
fief (c. n. , 56 1. i5 s.). Supplément des
privilégiés : 57 1. lA s. 5 d.
Le Mémoire statistique dressé en 1727
pour l'élection de (]arentan ajtprécie
ainsi la paroisse : «fEmondeville :
feux, 90; marc, 1 a s. 4 d.; garde-
côte, 1,963 livres. Deux tiers en her-
bage et prairies, le surplus en labeur.
Peu de plant; de bon fonds, assez im-
posée; la meilleure partie est possédée
par des nobles qui lont valoirT^. (Arch.
(]alvados, G 97/i.)
Produit moyen en grains de la com-
mune, au district de Valognes (eu
1793) : 5,1/16 boisseaux mesure de
16 pots. (Arch. nat., D iv Ins, 5i.)
'232 DAILUAGE SECONDAIRE DE VALOC.NES.
domiciles, qui IfS Feront passer aux lieux indiqués pour être, sans
frais ni délais, portés au trésor royal;
6" Qu'on soulage le trésor royal des pensions énormes, qui
surprises à la vigilance de Sa Majesté le grèvent, en ne conservant
que celles qui doivent être accordées au vrai mérite;
7" Que l'on vende ou fielfe les domaines du Roy, à charge de
rentes ([ui seront payées à un receveur quelconque dans chaque
bailliage, auquel l'on doimera six deniers par livre d'honoraires;
à ce moyen, Sa Majesté connaîtra son revenu et en recevra la to-
talité; au lieu (jue suivant la régie actuelle, elle n'en touche pas
quart, le surplus reste chez les régisseurs qui sont puissants [et]
l'iclies
8° Que le droit de contrôle soit simplifié, et qu'un tarif à la
portée du peuple le mette à l'abri de la rapacité du traitant, qui
l'interprète à son gré, au moyen des édits bursaux qui l'y auto-
risent ;
(f Qu'on supprime les receveurs généraux, les receveurs des
tailles, ceux des consignations, les commissaires aux saisies réelles,
et les priseurs-vendeurs ;
1 o" Que la gabelle (ce nom désolant pour la nation) soit anéan-
tie, que l'on cesse en Normandie de faire du sel blanc, vu la rareté
du bois, et que d'ailleurs l'on peut se procurer le sel dans diffé-
rents endroits, tels que les marais de lAunis et de Saintonge'^^;
1 1° Que l'on anéantisse et supprime entièrement les déports en
Normandie; il est affreux et contre toutes les lois qu'un évêque, à
chaque mutation, prenne le revenu d'une année de cure et se dis-
j)ense de faire l'aumône, par une clause générale que ses agents
ne maiHjuent pas d'insérer dans l<;s adjudications |)ubli(pies (pi'ils
(') 1^0 domaino n'avait point, qno nissail Tapprovisionneinenl ordinaire des
nous sachions, de possessions on hiens- {jreni(>rs de la province de Normandie,
fonds à Émondevillo, du moins ilhal O sel .'■lait en Cotenlin jjénéralemenl
(les revpiius dress(i par les conirôleurs diVlaiv faux sel et saisissahlo, ponr que
des vin|[tièm('s en 1787 n'en si{;nale-t-il toute la foin-niture fût réservée aux sa-
aiiciin, soit au titre de domaine non Unes de fiuart-lwnillon. (Voir Déclar.
lieffé, soit à titre de domaine enga/ré. a^i mweiiibro lya-'i. dans IWucil (li'x
l.lùdl de 1790 signale seulement des g-a/>(?//cA', II, 969.) Par exception seule-
rentes pour fiels, savoir : ^3 boisseaux et ment, l'usage en était j)ermis aux liabi-
i5 pots 3//i de froment mesure de tants de Granville pour la pèclie delà
18 pois, 5 boisseaux et 9 pots ;5/'i morue, et les habitants de Cherbourg,
d'avoine et 10 1. 1 s. 10 d. en argent, par un privilège analogue, pouvaient
estimés ensemble, produit commun, user pour toutes leurs salaisons du sel
1H9I. 8 s. 1 d. (Arch. Manche, A 33(ir>.) blanc du Croisic {DMaral., :i Jévrier
('J Le cahier veut parler du srI j^ris fjaa, u3 novemln-e tja-'), ibidem, t. II,
des marais de Sainlouge, Aunis et La 910, 9 A a). Le sel de Hrouage coûtait
Rochelle, et loul parlicnlièrenient sans 35 sols et 9 sols pour livre seulement
doute du si-l ifiis <lc Ihiinajrr, «jui four- le muid, mesure rase dudit lieu.
EMONDEVIM.E.
233
font faire tant desdits déports (|uo des dîmes qu'ils ont dans les
paroisses, de manière (jue tous les curés, dont les bénéfices sont
ainsi maculés par les prétendus droits des évéques ou abbés, ne
peuvent soulajjcr à leurs grés la misère des pauvres, dont ils sont
journellement les témoms oculaires, et notamment dans cette pa-
roisse, où les deux tiers des dîmes exemptes de tailles |et| imposi-
tions ne soula{|ent ni riches ni pauvres, quoiqu»; le nombre de
ces derniers soit considérable''^;
1 9" Que désormais les réparations et reconstructions des pres-
bytères cessent d'être à la charge des paroissiens; ce fardeau
doit tomber sur le gros décimateur, tel que celui qui a le tout ou
les deux tiers d'une paroisse sans aucunes charges ni aumônes
quelconques *ou sur les curés* (2);
13" Que chaque curé à portion congrue ait au moins 9,000*^
de revenu pour sa subsistance et celle des pauvres, en obligeant
en outre le gros décimateur ordinairement inflexible à une misère
qui leur est inconnue, à employer d'une manière notoire le douzième
de leur revenu au soulagement des malheureux dont ils récoltent
les fruits (^^ ;
'"' Los dîmes de la paroisse d'Emon-
deviiie élaient parlagi'-es, en effet, dans
la proportion indiquée au texte: les
deux tinrs des. grosses dîmes appar-
tenaient à l'abbaye de iMontebourg, le
tiers restant, avec les menues, au curé.
Déclaration de ijQo non retrouvée
pour la cure. L'évèque de Coulances,
comme abbé de Montebourg, a fait en-
trer dans sa dédaratian «les dîmes de
la paroisse d'Émondeville, louées Ggg li-
vresT). (^Déclar. Coutaiices, n" jS , f" 61.)
'-' Les trois derniers mots ont été
ajoutés après coup. — • Les paroissiens
d'Emondeville pouvaient assez légitime-
ment se plaindre des dépenses né'cessi-
tées par les réparations prcsbytérales.
Nous avons un An-êl^ du Consinl anlan-
sant les ha/nlanls d'Emondeville à n'im-
poser d'unfi somme de ajlio hvres pour
réparations à la nef de l'éjjlise et au
presbytère, i3 février 1770. (Arcb. Cal-
vados, G iSaS.) 11 faut observer toute-
fois que, dans leur invcuitaire de 1790,
les officiers mimicipaux déclarent que
tria maison presbytérnie est en bon état
de réparatiims, la grange, |)ressoir et
étable ayant été nouvellement construits
pour le sieur curé, qui avait reçu pour
cela une somme de 1,600 livres des
liéritiers de son prédécesseuci. Il est
déclaré aussi que le curé ff avait reçu 200
autres livres pour les réparations du
(liœur, lesquelles ont été employées à
faire faire une contretable en très beau
carreau de Caen, bien décoré en pein-
ture et dorures il y a quatre ansn.
[Etat des biens nat., Valo^rnex, Arcb.
Manche, Q* ' i().)
('' Celte idée d'imposer une aumône
obligatoire aux décimaleurs dans les pa-
roisses où ils perçoivent les dîtin'S parait
bien n'être que la généralisation d'une
obligation qui avait été iuqxjsce aux
abbayes de Lessay et de HIancbelande
par de récents arrêts du Parlement.
Voir ce que nous disons à cet égard
sous le rallier d'Aumeville-Leslre, ar-
ticle 1 h ( supra , p. 9 5 ).
Le curé d'Kmonde ville n'était pas
d'ailleurs à la portion congrue. Nous
n'avons pas sa déclaration de 1790,
mais nous savons par les officiers muni-
cipaux qu'il était gros décimateur pour
un tiers et avait toutes les menues. Les
mêmes exposent que le bénéfice se
compose de : maison presbytérale , bâ-
timents d'exploitation, cour de i5 per-
cbes, jardin, lierbage et plant, deux
pc'titi>s pièies iMi labour avec quelques
23^»
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 k° Oue l'on oblige chaque évèque ou abbé qui a les deux tiers
des dîmes d'une paroisse , à mettre un vicaire , quand le nombre des
paroissiens est de 3oo communiants, ou que la paroisse contienne
100 feux, étant impossible à pareil nombre, et même à moins,
lorsque les hameaux sont éloignés de l'église ''^, d'aller tous à la
grande messe, en laissant seuls des enfants dans la faiblesse de
l'âjje, dont l'expérience laisse apercevoir trop d'inconvénient ou
abandonnant leurs maisons à la merci des voleurs qui régnent en
grand nombre aujourd'hui, faute d'exactitudes dans les cavaliers de
maréchaussées ;
i5° Que, dans une province, il soit fait des hospices de charité
avec les biens des abbayes, aujourd'hui sans religieux, ou (|ui n'en
ont tout au plus que trois ou quatre, qui jouissent d'un revenu con-
sidérable, sans utilité à l'iitat, et même préjudiciable'-^;
16° Que l'agriculture soit favorisée en toute manière, en ces-
sant de faire tirer la milice des canonniers auxiliaires et matelots
dans les terres à distance d'une demi-Heue de la mer, attendu que
ceux qui ne sont pas accoutumés à cet élément sont certains en y
allant de n'en jamais revenir; triste expérience que nous avons vue
presque sans exception '^^ ;
1 -y" Que chaque citoyen sans distinction de naissance parvienne
aux emplois militaires et de robe :
1 8° Que l'on réforme les lois civiles et criminelles , en ôtant
aux particuliers la nécessité ruineuse d'aller plaider à 60 lieues de
leurs domiciles, ou d'abandonner, faute de moyen , à des gens plus
fortunés leurs droits les plus légitimes ;
ormes, le tout d'une contenance de
/i vergées 79 perches (n. est.).
('^ Il n'y avait vraisemblablement pas
à Emondevilledc tr vicaire d'obligation»;
la lacune du Pouillé nous prive, à cet
égard, de renseignements précis.
Le Mémoire sinllstique de 17-^7. pré-
cité, ne donne pas l'étonduo do la pa-
roisse; la commune actuelle est cadas-
trée pour .529 hectares, ce qui est
seulement une étendue moyenne pour la
région.
(^' Cet article doit être regardé
comme un vœu dintérét général seule-
ment. 11 n'y avait, en ofTet, à Kmoiide-
ville, d'a])rès l'inventaire de 1790,
aucun autre bien ecclésiastique que la
cure, et la grange dimeresse commune
au curé et à l'abbé de Montobourg
(alV. avec un Irait d<> dîme, par (')o ol
quelques livres).
Rentes. La chapelle de Sainte-Trinité ,
sise en l'église du lieu , à la nomination
de MM. de Fontenay, percevait une di-
zaine de rentes montant à 3o boisseaux
de froment , mesuro de \h pois chopine,
1 5 boisseaux mesure de 1 0 pots chopine ,
et une domi-poule, le tout de rente
foncière. [Ètnl dex hiens nnl.. Inc. cit.)
L'abbaye de Cherbourg avait, pour sa ba-
ronnie de Neuvilie-au-Plain, d'après le
dernier ./o«rn«/. une rente de 7 boisseaux
de froment. (Arch. Manche, H /1679.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est estimé, en ^ 787,
à 1,99s 1. 10 s. seulement par les con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. Calva-
dos, C (')5i9.)
'') La paroisse d'Kmondeville four-
nissait à la milice de mer pour la divi-
sion de Varreville, compagnie de Saint-
Floxel. Levée de 17M7 : '^S gairons;
KMONDEVILLE.
235
1 ()" Qu'il soit fait des arroiulissenients de tribunaux par pa-
roisse, atin qu'un cliacun connaisse celui qui i\ le droit de le juger,
et lui éviter les frais d'un renvoi à un autre tribunal*'^;
yo" Que l'entretien des cbemins quelconques se passe^nl) |)ar
adjudications publiques, étant révoltant de voir l'imposition monter
au moins au tiers de la taille f^^;
L'exécution des articles ci-dessus sont le di'sir unanime des pa-
roissiens d'hmondeville. Si Sa Majesté daigne y avoir égard , ils ne
cesseront d'adresser leur vœux au Ciel pour sa précieuse conserva-
tion, celle de la famille royale, et du respectable ministre qui aide
avec tant de sagacité à aplanir toutes les diflicuités et à mettre
notre digne monarque à portée d'exécuter avec ordre, et son pen-
chant à la bienfaisance. Le succès sera pour son cœur paternel
l'unique récompense qui puisse lui plaire, et la reconnaissance la
plus vive, le seul tri])ut que nous puissions porter aux pieds du
trône.
Fait et arrêté en double en l'assemblée générale de la connnu-
nauté d'Emondeville, et signé par ceux des habitants qui savent
signer, dont un des doubles a été remis aux députés pour le pré-
senter à l'assemblée qui se tiendra à Valognes, le c) du présent
mois, devant M. le lieutenant général. Ce 8 mars 1789.
li. QuiDEVILLE, G. CaBIEUX, J. Le MoNNU^U, P. CaU.LET,
F. Macé, .lean Hotoï, B. Quiédevillk, C. Lecoufflet,
F. Leconte, J. Fontaine, J. Fontaine, J. Macé, G.
MoNROT, V. Haye, J. Chardine, J. Cabieux, Macé,
Jean Lefebvre, N. Deschateaux, P. Lefebvre, P. Chu-
QUET, J. Le Febvre, Jan Chardine, Gudlaume Arti ,
Pierre Macé, Sabot, .I.-B. Ramillion, si/ndic.
9 sont pris comme canonniers. (Arch.
(lalvados, C 1860.)
C' La réciamation du cahier était lo-
calement justifiée-, la parolsso d'Emon-
deville était mixte et dépendait à la fois
du bailliage de Valognes et de celui de
Saint-Sauveur-le-Vicorale. (Arch. iial.,
D" bis 97.) Une petite partie de la pa-
roisse, relevant de la haronnie de Neu-
ville-au-Plain, était en outre d^i ressoit
du bailliage de Carcntan.
'-' L'observation du cahier est par-
faitement exacte : le chillro de Viiiipo-
silinii cil nrgfi>d représdilnlire de la
corvée se calculait , pour l'élection de
Carcntan, sur wle septième du montant
réuni de la taille, accessoires d'icelle et
capitation roturière??. En 1789, pour
une taille de i,h^'i livres, les habitants
taillables se trouvaient ainsi payer
^17 :i 1. 9 s. 3 d. à*i corvée. (S mr sufvà.
note sur art. /i.)
236
BAHJ.IVdh: SECONDAIRE DI'] VALOCNES.
EN(;*r.ESOUEVILLE-LESTRE
(1)
1-!^. Paocks-VKiiBAi, ii'asskmblkk kt cahikr I)k oolkances réunis.
(Ms. Archives de la Manche, série II, n. cl., liasse Cahiers de Valojjnes, II, pièce non cotec.
Orignirial sijjiié. Ed. : Lecaciiecx, Documents pour servir à l'histoire de Montcbourir , I.
Analyse : (formule du modèle imprimé gëudral , dans laquelle le cabier se
trouve ius(^ré). — Date de l'assemblée : 8 mars. — Comparants (17) : Louis
Lemcrre; Jean Renaul; Cbai'les Simon : Louis lîenaull: René' Lagoucbe, syndic
de rassemblée municipale; Cliailes Heuguet, syndic; Le Rarbancbon; Cbarles
Maubrey; Jacques Buinouf; Jacques Laftoley; François Heurtevenl; Cbarles
Filipot; François Leg-ambier; Jacques Le Gambior; Jacques Laiïolley. Jacque
Ciuilberl; François Filipot. — Nombre de feux : 120'^', — Pidilicalion : le
1" mars, par Noël , vicaire. — Suit le cahier, ainsi introduit :
. . . tous les([uels habitants se sont d'abord occupés de ia rédac-
tion de leur cahier de doléancee, plaintes et remontrances :
1" Supplie[nt] humblement Sa Majesté que la taille soit sup-
primée, et remplacée par un impcM territorial, qui sera supporté
par tous les sujets du roi indistinctement ;
2° La communauté d'Englesqueville-l'Estrc , surtout le tiers état,
n'est composée en grande partie que de simples artisans sans for-
tune, et le peu de propriétaires qui s'y rencontre[nt] ne possè-
dent que de médiocres fonds de labœurs (siV)'^', donc que le bas
du labourage ennuie cl altère considérablement la production.
Il n'y a aucuns her])ages ni prairies cpie ceux possédés par les
seigneurs de ladite paroisse (*^ Il est vrai que les habitants d'En-
■'' Aujourd'hui communo de Loslrc,
niTondissciiKMil, (If Valo/jncs, ranlou do
Montchour|[.
'■^' Populaliun au dénomhremoiil do
1793 : /i()o habitants (N. 18, M. 3,
i). 10). - — Population artuclln : SoA ha-
bitants.
'•''' Mémoire slatixtiqur ly-ii, i" 5,
ffKnjjlesfiui'vilie, seigneur M. de Thé-
villc de lleniiot; qSo acres de terre en
labour et p:Uuragcs, fort peu de plant
l't prairie; bon fonds. Communes,
;!oo vcr{j(''esîi.
Produit roninmn eu {jrains (en
i7((3) : 7,9iH) boisseaux mesure do
ili pois. (Arch. liât., D" />is, .'Si). —
Les chiffres des rôles ne justifient pas
tout à fait les assertions du rallier sur
la r(''|)artiliou dos oxploitalions. On
romplo à Kn^flesipicville, en 17H7, sur
i35 lignes, ii5 proitriétaires, payant
1,098 1. 19 s. 6 d. do taille, et 90 fer-
miers seulement, payant 6ïi8 1. i5 s.
Les deux tiers de la paroisse sont donc
aux mains des petits propriétaires. [Élal
contenant en gros cl distinctentrnt le
nombre des Jerniiers et propriétaires (jni
se trouvent dans chaque paroisse de
l'élection de Valognes, Arch. Calvados,
C/i38'i.)
'*' Les seigneurs de la paroisse d'En-
glesquovillo, en 1 7H9, étaient MM. Jac-
ENGLES()li:\ILLE-f;ESTRE.
237
glcsqucville-l'Estre possèdent en commun dans leur paroisse une
portion de commune, sur laquelle ils nourrissent les bestiaux qui
leur servent au labourage et engrais de leur terre, et par consé-
quent à leur subsistance ; mais il ne s'en faut très peu que ces
communes ne leur soient autant onéreuses que profitables, à cause
des nombreuses rentes qu'ils payent à Sa Majesté en la personne
du seigneur marquis de Harcourt, engagiste de la fielî'erme de
l'Estre, lesquelles rentes se consistent en cent trente trois boisseaux
de froment, deux boisseaux d'avoine, et quarante sols en argent'".
D'ailleurs on [n']ignore pas que les communes ne sont pas oubliées
dans la répartition de la taille , des vingtièmes et autres ini|)0si-
tions qui en sont la suite.
Mais voici un danger évident qui menace (nt) les pauvres com-
muns et habitants de la paroisse de Englesqueville-Leslre, si Sa
Majesté n'ordonne d'y apporter un prompt remède.
Le feu roi Louis \IV de glorieuse mémoire fit construire en
tG()5 par M. le maréchal de Vauban deux ponts appelés les ponts
de (Hiinévillect d'Aumeville '-' ; celui de Quinéville bâti sur l'embou-
chure de la rivière de Sinoppe, très considérable et très en état
de contenir les eaux de mer, mais une muraille qui formait une de
ses ailes et qui s'étendait jusque la troisième redoute de Lestre, au
Nord dudit pont , et qui ferme un espace d'une vergée en longueur,
n'ayant pas été entretenue avec assez de soin, la mer dans les
grandes marées, agitée par les vents du Nord-Est, l'a enlevée,
écroulée et culbutée, et éboulé les terres (|ui la soutenaient, en
sorte que la mer a déjà franchi par-dessus, de manière que ce pont
(|iics irijrsiie, possédant les fii'fs de
Coiircy ;i Kn(jles([uevill(' l'I do Li'stre;et
de iloniKil, comlc d'Orleville-i'Avoiiol,
(lonl \i\ licl n'était pas assis dans la pa-
roisse. Il existait on outre une fiellermc
du domaine , dite fipjfrrtnn <ln Lesire ,
ODfjajff'-e au mar(|uis dïlarcourl, un petit
fiel" dit dfi Horcla, réuni à la seigneurie
de Lestre, et des extensions pour les
religieux de Fécamp, pour les soigneu-
ries de Qiiesnay et de C'rasville. ( Arg.
Déclrn: iCSt, Arcli. Manche, A:i638.)
C' Ces clnirros s'ap|)li(pu'nl au do-
maine engagé; les rentes du domaine
non engagé montaient, au dernier hlal ,
à II boisseaux de froment et i 3 s. i o d .
de menues; ensemble tîo 1. 17 s. n tl.
{Ihul., A 3365.)
^'^'' Sur la construction de ces ou-
vrages, on con^nltera les pièces réunies
aux Archives du (Jalvados, liasse C i']-iti.
Les fortifications de l'ilo Tatiliou et de
quelques points du rivage lui faisant
face, où on avait bâti des redoutes,
avaient été entreprises à la suite d'un
arrêt du Conseil du 18 mai iO()3 et
avaient coûté •> 1 ,/iao livres d'indemnités
à divers particidiers, pour lo payement
de laqnelle somme une imposition avait
été levée sur les taillahles de la généralilc;
de (]aen. Les ouvrages, délaissés pendant
la paix, étaient mis en étal detomjjsen
temps, à clia([ue alerte de guerre. (Voir
Arch. Calvados, C 1795- 1738.)
Une retjuète tendant à la réparation
des ponts de Quimnilie ot d'Anmeville
avait déjà été transmise TaniK'e préci'--
dente à la commission intermédiaire
par ji's paroisses intéressées. (Arch. Cal-
vados, C 8385.)
238 BAILLIAGE SEGONDAIRK DE VALOGNES.
et les terrains qui i'environnent, les communes, les salines et plu-
sieurs villages de la paroisse de Lestre qui en sont fort peu éloignés,
sont dans un danger évident d'être détruits et engloutis par les
eaux de la mer dès l'équinoxe prochain. Ces deux ponts sont très
nécessaires à Sa Majesté, puisque la route de Valognes, Monte-
bourg et Garentan y passe par-dessus pour accéder toutes les re-
doutes de la côte , les forts de la Hougue et de l'île de Tahitou et
que c'est le passage le plus commode pour transporter ses artille-
ries et munitions de guerre; d'ailleurs cet endroit, appelé vulgai-
rement le havre de Ouinéville, forme une espèce de port où se
fait déjà un petit commerce, mais qui par sa position et sa na-
ture peut devenir intéressant dans la suite ; la muraille négligée et
détruite ôterait les facilités d'en tirer aucun parti , ruinerait la pa-
roisse d'Englesqueville-Lestre et ferait un tort considérable aux voi-
sines et circonvoisines, en les privant des moyens d'engraisser leurs
terres, puisque c'est par ce seul passage où toutes les paroisses de
plus de deux [lieues] loin viennent en chercher à la mer. Les
pauvres habitants d'Englesqueville-Lestre méritent d'autant plus
d'attention, puisque la plupart des familles de cette paroisse n'ont
d'autre ressource pour subsister que la nourriture des bestiaux
qu'ils font paître dans les communes, pendant que les particuliers,
la plupart matelots, sont employés en temps de guerre sur la mer,
les uns sur les navires marchands, et sans cette ressource l'on ne
trouverait plus dans la paroisse d'Englesqueville-Lestre que des
malheureux à charge de la communauté, exposés à tous les vices
que la misère et l'oisiveté entraîne[nt] après soi ;
3° 11 est étonnant qu'il y a environ vingt ans alors ladite pa-
roisse payait pour la construction des grandes routes 366 livres ''',
et l'année 1788 la même paroisse a payé 55o livres pour l'entre-
tien seulement;
A" Elle demanderait que les chemins de traverse seraient
entretenus aux frais des communautés, que les anciens chemin?
bouchés depuis quelque temps dans la forêt de Montebourg soient
<■' Le passage du rallier csl raturé; T) tl. ; terr., 107 livres; Ijâl., 36 livres
on a hidé les mots : "sur le principal tlo Au total, 5,6381. 16 s. 6 d.
la taiilc:^. Le rliiiïre de '?.6(\ livres pour Lignes : i35, dont ii5 propriétaires
la corvée paraît inexact; en 1776, la exploitants (pour i,0()8 1. 19 s. 6 d.)
paroisse payait déjà /j86 1. 2 s. 9 d. de et 90 fermiers (pour 658 I. i5 s.). —
corvée. (Arch. Calvados, C 3ioi.) Privilégiés : le curé, M° Mathieu Hardy,
Impositions d'Englesqueville pour le seigneur Jacques d'Ursiie, possédant
1789 : taille, i,65o livres; ace, le fiel dit de Courcy (non résid.) et le
i,o83 livres; cap., 1,068 livres; corvée, sieur d'Octeville de Honnot, noble non
5i!i7 1. 17 s. 1 d.; vingt., i,t^j6 1. 19 s. possédant fief (c. n., a36 livres).
ENGLESOUKMLLE-L'ESTRE.
239
ouverts comme ci-devant pour le bien public, et que toutes les
forêts seraient rétablies et repeuplées comme ci-devant ''';
5° Que les droits des aides soient supprimés ou du moins qu'on
fasse des règlements clairs et précis qui mettent à l'abri des vexa-
lions des commis, et que les droits du sel blanc soient diminués et
qu'ils soient fixés par des arrêts invariables qui anéantiront la
fraude ;
6° Que les droits de contrôle soient diminués et fixés pour des
règlements simples et précis ;
■y" Que l'on ne fasse plus tirer au sort des garçons pour mate-
lots, qui n'ont aucun goût ni aptitude pour la mer et qui souvent
sont sujets à la culture de la terre et à la subsistance de leur
famille >'^ ;
8° Que les pensions soient réduites, et qu'elles soient retran-
chées tout à fait aux personnes qui n'ont point rendu de service
essentiel à l'fltat;
^° Que les ministres de Sa Majesté seront comptables des
sommes qu'il auront reçues et de l'emploi qu'ils en auront fait ;
10" Qu'avant tout la dette nationale soit constatée d'une ma-
nière certaine ;
1 1° Que les pauvres soient soulagés et la mendicité détruite
aux dépens des revenus trop considérables des abbayes et des
moines;
1 a" Que les droits de déport soient abolis comme absolument
abusifs et privant les paroissiens des secours temporels et spirituels;
1 3° Que les Etats de la province de Normandie soient convo-
qués immédiatement après la tenue des Etats généraux ;
1 li° Que les colombiers ou volières soient totalement détruits
|)our obvier aux grands dommages que les pigeons occasionne[nt]
dans les campagnes sur les grains croissants;
1 5" Que toutes les rentes dues aux mainmortes, biens d'églises
ou ecclésiastiques, soient sujettes à l'administration (s/c)'-^' des
('' Cf. les cahiers de Crasviile, art. 6;
Haut- Moitié, arf. 2. Toutes ces plaintes
rie paroisses voisines se réfèrent évidem-
ment au même fait : la fermeture par
les agents des demoisolles Douessey,
concessionnaires de partie de la forêt de
Montebourg , des anciens chemins de la
forêt qu'ils avaient fait défricher ri
qu'ils voulaient livrer à l'explDitalion.
On voudra bien se reporter à ce que
nous notons sous le dernier cahier,
iiifn) . p. 817.
'^) La paroisse de Lestre fournissait
à la jjarde-côle pour la division de
Quettehou, compagnie d'Aunievillo. Le-
vée de 1787 : 23 garçons présentés au
tirage, h canonniers. (Arch. Calvados,
C 1860.)
'^^ Il faut lire vraisemblablement :
"sujets à la diminution des deniers
royaux'i ; on entendait par là, comme
nous l'avons précédemment expliqué, la
déduction de l'intérêt des vingtièmes
sur les rentes dues par les débiteurs des
240
BAlLLIACli SKCONDAIRE DE VALOGNES.
deniers royaux, pour obvier à une infinité de procès occasionnés
à ce sujet ;
1 6° Que les l)iens [et] revenus des obitiers dans cette paroisse
dont les habitants ont été forcés d'en faire la perception soient dé-
chargés, ou qu'il plaise à Sa Majesté ordonner qu'en cas que les
habitants seraient obligés d'en faire la perception , lesdits obitiers
soient obligés d'en remettre les deniers pour livre au moins, à
l'exemple des deniers de Sa Majesté dont ses sujets sont obligés
d'en faire la perception '".
Et en effet y ayant vaqué, ils ont clos et arrêté ledit cahier (|ui a
été signé par ceux des habitants qui savent signer, lequel a été colé
par première et dernière page et paraphé.
L. Lemerre, J. Regnault, g. Simont, C. Heuguet, syndic,
L. Baubanchoin, L. Renaut, R. Lagouche, syîidic de la
tminicipalilé , C. Maubrey, J. Laffolley, J. Burnouf,
V. Heiirtevent, Fr. Philii'Ot, Charles Philipot, Fr.
Lëgambier, j. Le Gambier, Jacque Laffoley, Jacque
Guilbert, c. Simon, greffier.
Va de suite lesdits liabitants après avoir mûrement délibéré, etc.
(Reprise de la foinuile ordinaire du procès-verbal) : Députés Jacques
Lakfolev, René-Adrien Lacoijciie. — Signatures (i 5) : J. Laffoley, r/^î//c,
J. Regnault, F. Heurtevent, Lagouche, député, L. Lemeuue, J. Buunouf,
rentes fonrièn's ou soiifnt'urialcs. Voir
le caliiiT di- Danffv, art. 29, el la note
(au tome 1, p. ;^()o).
liiKNs EccLÉsiASTioiiES. Il n'cxlslall,
d'après les oUicicrs miiuicipaiix, d'autre
l)icn ('crl(''siasti(]Ui! dans la paroisse
d'KnjflescpicvilIc, en plus de la cure,
(prun inouliu sur la rivière de Sinope,
appartenant à Talthaye de Monlebourg,
avec (pieKpics ItiUinienls, et 10 perches
de terre en lierliajje et jardin. L'évècpie
de Coutances, abbé de Moiilobourj;,
porto le tout dans sa déclaration pour
530 livres de revenu affermé. {Déchu-.
Coutancex, »° 7'3. f° 61.)
La cure elle-même , d'après l'inven-
taire, consiste en : maison presbylérale,
jardins, bâtiments d'exi)loilation, huit
pièces de terre en labour, |)ré et lier-
l)a|;e, ensemble :! 1 veqjées ;<//i , partie
t'ait valoir, partie affermée à divers pour
un total de 3o3 livres, i3 poulardes,
/i poulets et 6 canards. Le curé est seul
décimateur el seul obitier. (Elat des
hicm iHit., Valognos, Arch. Manche,
Q" t6.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est estimé, en 1787,
à .^),8'J7 1. 17 s. parles conlrôleurs des
vinjjtièmes. (Arcli. Calvados, C 05 19.)
C) Sur la cueillette des deniers de
l'obitei'ie, voir ce que nous notons sous
le cahier de Saint-Germain-de-Tourne-
but, art. 9 (î'/i/ivï, p. 077). L' £,'/«< dis
hii'iis naliimttux précité lait connaître
que l'obiterie du lieu, aucpiel le curé
est seul particij)ant, possède plusieurs
petites pièces, d'une contenance totale
de 8 verjjées. Les rentes n'ont pas été
déclarées.
en(;lks()1'e\illk-i;kstrk.
2/il
Lk BARnA^(;llo^■ , C. Simon, Fr. IMiilipot, F. Renault, G. Malbrev, Jacques
Laffolley, Jacques Gdilbert, Chocqukt, syndic, L. Smor^ , greffier.
ÉQUEURDREVILLE ".
1. PuOCÈS-VERBAL d'aSSEMBLKE.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valo(fncs, I, piixc non colce.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (forniulo du modèle imprime' général). — Date de rassemblée :
i" mars. • — (]on)parants (i^i) • ^^^^^^ Romy, .syndic; Clarion sieur du Hii-
hrel; Toussaint h Filliàlre; Charles Le Poiltevin; Nicolas Joiirdan; Jean-René
Romy; Pierre Jourdan: Henry Pou|ijie\ille; Louis Noël; Jean Agnès; Louis
Le Bourgeois; Pierre Le Poiltevin; Jean Sorel; Louis Avoine. — Nombre de
feux : 200'*'. — Publication, i"mars, Tusel vicaire. — Déput('S : Jean-René
Romy; Jean Clarton. — Signatures (10 ) : Victor Romv. Jac(pies Le Sage;
Toussaint Le Fiij.iàtre; Nicolas Jourdain; L. Noi:u; Louis Avoi\r; Jean Rosmv;
Jean Sorel, Pierre Gueumv, Cl\rtoiN du Hubrel.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, Série H, n. cl., liasse Cahiers de Valo|jncs, I, pièce non colce.
Original signé. Inédit. )
Peines, doléances el remonlranres de la paroisse
d' Pjqueurdreville près Clierbourij-.
La communauté de la paroisse d'EqueurdrevUlc désire :
1" Qu'il n'y ait plus dans la suite qu'un seul et même impôt; et
(pie toutes les redevances de chaipie paroisse; à Sa Majesté soient
portées réunies, et payables, sur le même rôle d'impositions'^';
(" Arromlisscnii-nt de Chorhoiirjj,
ranton (rOclcvilli'.
(*' Mouvement i-n 17H7 : N. ?mj,
M. 11, D. .87. — Population arliielle ,
0,945 habitants.
(■^J Impositions d'Kqueurdreville pour
1789 : taille, i,Goo livres; ncc,
i,o5i livres; cap., i,o35 livres; corvée,
531 1. 8 s. 7 d.; vingt., i,836 1. i5s.
7 d. ; terr. , 829 1.; bât., 110 I. Au
total, 6,49.3 1. 4 s. a d.
Lignes : 1O8, dont 197 propriétaires
exploitants (pour i,53o I. 5 s. 6 d.) et
hi fermiers (pour 81 4 L). — Privilé-
frics : le cun'', M° Noël LechevaUler( pré-
sent à Goutanres) ; pour la noblesse , nies-
sires Pierre de Lesncrac, sieur do Mi-
niville (c. n., i3 1.) et Gigaull (r. 11.,
45 1.), nobles non possédant liefs; et
pour le tiers ('tat, une brigade des Iraiti's
et quart-bouillon, comprenant brigadier,
sous-brigadier et quatre gardes.
Le Mémoire slalistique de ijSt ap-
préciait ainsi la paroisse : «Equeurde-
ville , seigneur les chanoines de Cou-
lances; 61 4 acres de terre en labour el
landage, un peu de plant. Bon fonds
sur la mer {f ao).
iG
2'ii2
BAILLIAGE SEGONDAir.E DE VALOGiNES.
2" Que la noblesse et le clergé payent comme le tiers état, rela-
tivement à leurs biens, revenus, et possessions, et qu'ils soient
portés sur le même rôle de récolemcnt^'^:
3" Que la gabelle soit absolument supprinu-e, et (pio \v sel soit
comme toutes les autres marcbandises cummerçable dans toutes les
parties de la France;
à° Que dans les paroisses où il y a de gros décimateurs'^^,
lesdils décimateurs soient tenus de laisser au curé, syndic, et deux
notables, le quinzième du revenu de leur bénéfice, pour être dis-
tribué aux pauvres indigents, par les ci-dessus dénommés;
5" Que dans les paroisses où il y aura des travaux du roi, on
ne prenne point les biens fonds utiles à l'Etat, sans préalablement
en avoir indemnisé le propriétaire;
'■' Biens privilkciés. Nous n'avons
(le renseignement un peu précis que
pour les biens ecclé5iasli(|ues.
I. BiENS-FONDS. 1" La cure, maison
prcsliylt'rale, bâtiments d'<'xploitation,
jardins potajjers de Ith perches, ver|[er,
une vcr{[ée de terre d'aumône en lier-
bajje et cinq autres en labour, au lieu
dit les Giherges (le tout fait valoir, non
estimé); ti" l'évêque de Coutances,
grange décimale (non estimé); 3° l'ab-
baye de Cherbourg, église, logement
abbatial ad'une immense grandeur, qui
n'est propre à aucune exploitation'',
moulin avec jardins de G vergées (non
estimé), ferme dite Gndbevt; bâtimenls,
80 vergées de terre en labour et pré et
80 en landes (ail., 2,H5o i.); ferme
dite les Guarrachcs, non décrite (ail.,
1,000 I.); ferme du Vnl-l'Ahhc : bâti-
ments, iGo vergées de terre, dont
60 seulement sur Eqneiirdreville (aff.,
a,()Oo 1.), plus en labours, prairies,
landages , dix-sept autres portions sans
bâtiments, de contenance totale de
;>, iT) vergées (aff. en tout, 8,868 L). Au
tolal, avec les rentes seigneuriales (affer-
mées 5,000 livres), lui revenu affermé
de 19,818 livres, suivant les f nouveaux
bauxn passés en dale du -îA mai 1789;
!i° le prieuré de Vauville, terres non
déclarées (alfermépour huit années à
Cb. Simon, pour trun prix à ventiler-).
H. Rentes. 1" La cure, T) livres; ;!°rab-
bavede (Iberbourg, renies seigneuriales.
(Voir iitjrà , note sous l'article 7.)
III. Dîmes. (Voir la note suivante.)
— L'ensemble des revenus ecclésias-
liques de la paroisse était estimé, en
1787, à 18,7/18 livres (dont i,ono li-
vres pour l'évêque de Coutances,
et 3,<)2G livres pour l'Iiôpital de Cher-
bourg), par les contrôleurs des ving-
tièmes. (Arch. Calvados, CGôig.)
'-^ Les gros décimateurs d'Equeur-
droville, en 1789, étaient l'évêque de
Coutances pour la moitié et l'abbé de
Saint-Lô pour un quart des grosses
dîmes. Le curé n'avait que le quart
restant, avec la dîme des pommes,
celles des agneaux, laine, chanvre et lin.
Déclarations de 1790. La part de
l'évêque, avec les droits de treizième et
autres droits casuels, et la grange, est
déclarée louée pour 1,000 livres par an.
{Déchu: Coutances, it" j'i , f" 55.)
L'évêtpie avait racheté la part de l'ab-
baye de Sainl-Lô, et il lui payait seule-
ment pour ttredîmei 3oo livres par an
(ihi(J., ï° 57). Le curé, de son côté,
déclare (}ue son bénéfice cr consiste es-
sentiellement en la dîme do pommes'î;
et que, f comme cet objet est casuel, la
valeur varie suivant les années d'abon-
dance et de stérilité". Il a maison pres-
bylérale, basse-cour, jardin potager de
•SG perches, petit verger d'une vergée,
une pièce de terre aj)pelée les Giljcvjires,
de la contenance de 5 vergées quelques
perches. Le tout, avec une rente de
100 sols dont il n'a pas de litre, lui
donne, juinée commune, 1,800 livres
de revenu r franchement quitlemcnl ve-
iiant'^ Il paye la nourriture et les hono-
raires d'un AÎraire, les impositions et
10 sous de rente foncière à la fabriipie.
{Déclar. originale, i3 novembre tjgo.
Arch. Manche, Q^"' 18.)
KiiOKIJHDUKMLMv 2/i;i
()" Que les ioiuls bordants à la mer (|ui sont creusés, envahis et
emportés par les Ilots en vertu des travaux du roi, et dont les pro-
priétaires ne reçoivent aucune indemnité ^'^ soient (jarantis et pré-
servés par des digues capables de mettre à couvert le terrain des
tristes (?) des ravages de la mer;
7" Que les droits féodaux soient supprimés ou réduits à leur
quotité primitive et constitutionnelle, vu les dégâts et déprédations
occasionnés par la nudtiplicité de colombiers et garennes ■-'.
Victor KoMv, Jacfpies Le Sage, Toussaint Le Filliatthe,
Nicolas JouRDAN, L. Noël, Louis Avoine, Jean Roumy,
Jean Souel, Pierre Guerry, (Îlarton du Hubrel.
f'' li ne parait pas absolument exact
(1(^ dire cpio les propriétaires dont les
fonds étaient crpris pour les travaux du
roi"i ne recevaient aucune indemnité.
Les terrains expropriés étaient naturel-
lement payés. Les archives de l'inten-
dance contiennent nond)re de pièces
ri'Ialives à la liquidation d'indemnités
payées aux habitants mêmes d'Équeur-
dreviilc en 1786 et années suivantes.
(Arch. Calvados, Cii.'i8,C 1770. )La
difliculté, toutefois, était que rar<jent
manquait et que les expropriés devaient
souvent attendre lonfjtemps leur règle-
ment. Voyez un Mémoire des curé, set-
jnieurs , jrentilshomtiu's et habitanls de In
paroisse d'Equevrdrerille, du 3o juillet
17S6. (Arch. CaI\ados, rii77i.)
Quant aux fonds non occupés par les
travaux, mais (jui s'étaient trouvés, à la
suite des travaux et en ])articulier de
l'arrachement des rochers bordant le ri-
vage, exposés aux incursions de la mer,
la situation de leurs propriétaires était
beaucoup plus délicate. Dès 178^1, dans
sa correspondance, Dumouriez y fait
allusion. ( Voir IIippkau, (iouveriiemeut ,
II, p. 3oo.) 11 semble bien que l'admi-
nistration s'était refusée à se considé-
rer comme responsable à l'égard des
particuliers; nous voyons cependant
dans la correspondance de l'intendant
([u'on s'était préoccupe de faire con-
struire une digue en pi(!rres sèches le
long du rivage d'E([ueurdreville, trafin
d'empêcher cette partie d'être totale-
ment détruite par la mer^. (Arch. Cal-
vados, C /1167.)
**' La paroisse d'Équeurdreville ren-
fermait trois fiefs : le fief du lieu, au-
quel était attaché la seigneurie, appar-
tenait aux chanoines de (Joiilances; le
fief de Honvassal appartenait à l'abbaye
(le Ciierbourg, et un petit lief, de nom
inconnu, à l'évèque de Coutances. 11 y
avait une iielferme du domaine et des
extensions des seigneuries de Tourlaville
et A^alcanville.
Nous n'avons pas A^Ktal des renia
de 1790. UEtat des Inens nationaux ne
relève que les rent("S dues aux ecclésias-
tiques et au domaine, savoir :
1° Le chapitre de Coutances, 109 ren-
tiers et 6 pots de froment , mesure de
13 pots, et iT) livrci en argent (non
estimé); 9" l'abbaye de Cherbourg,
.H76 rentiers de froment, .'i d'orge,
1 d'avoine, 38 poules 3//i ; 7 chapons,
1 oie, 8 pains, A fers achevai, G clous,
;> éperons, i.5 œufs et 3G9 livres en
argent (le tout non estimé); l'ensemble
des rentes de l'abbaye pour (Cherbourg,
Octeville et Equeurdrevillc , est afl'eruié
au sieur M. Bouillon , par bail du
-ih mai 1789, au prix de 5, 000 livres;
3" l'évèque de Coutances, 67 rentiers
de froment mesure de 1 3 pots , 9 d'orge ,
1 oie et les treizièmes (non estimé);
h" le domaine de Valognes, ff beaucoup
de redevances et treizièmes, tant en ar-
gent qu'en grains, non déclarées»; le
dernier Etat du domaine les porte à
5'i boisseaux et 5 pots et demi de fro-
ment mesure de 18 pots, 8 boisseaux
d'orge et 9^1. 11 s. 3 d. de menues
rentes; ensemble produit commun,
396 1. 19 s. 3 d. (Arch. Manche,
A 3365.)
16.
244 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
FIERVILLE
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de doléances de Vaiognes, 11,
pièce non cotée. Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Dalc de l'assemblée :
8 mars. ■ — Comparants (4 7) : Thomas Desmares; Jacques Eustaclie; Pierre
Flambard; Piene Lechevalier; Jacques Hochet; Jean Lelubec; François Dela-
pierre; François Daumail; Jean le Petit; Jacques de la Pierre; Nicolas Bonoist;
Jean Ilennequin: Jean Langlois; Thomas Giot; Pierre Levast; Malô llenne-
(jnin; Jean le Pastourel; Charles de la Cour; Jean Manger; Jean Eustaclie;
Jean \asselin; Pierre Moulin; Siméon Gisle; Nicolas Lecannelier; Pierre Le-
pasloui-el; Antoine Flambarl; Jean Scion ville; Martin Gisle; Jean Benoisl;
Pierre Lemameriot; Jean Néel; Pierre Hochet; Jacques Lepetit; Guillaume
Lepesqueux; Pierre Bloudel; Nicolas Eustache; Jacques Lucas; Nicolas
Honnequin; Jean Travers; Pierre Eustache; Jean Lesaulnier; Pierre Lelubec;
Thomas Le Saulnier; Pierre de la Cour; Pierre Le Cannelier; Noël de la
Pierre; Pierre Duret. — Nombre de feux : iili '''. — Publication : le 1" mars,
par M' Le Cannelier, frêtrc-vicaire. — Dt'putés : Jacques Eistache, sieur de
Valfonlaine; Pierre Le Chevalier, sieur de la Couperie. — Signatures (l3o) :
J. Eistache; P. -F. Le Chevalier; J. Hochet, syndic; P.-L. Piqiemar; Jean
Bennoît; F. Desmares; J. Lelubec; N. de la Pierre; P. Moulin; P. Flasirart:
N. Eustache; T. de la Pierre; P. Lelubec; Pierre Le Vast; P. Duret; J.-F.
Lei'etit; P.-A. Flambard, P. Benoist; J. Eistache; F. de la Motte; G. de la
Cour; F. Lepetit; J.-F. Lei'Astourel; Thomas Lesaulnier; P. Lei'Astourel;
Jacques Lepetit; N. Le Cannelier; P, Eustache; P. Hochet; J.-F. Vasselin.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la !]lanchc, série II, n. cl., liasse Caliiers do Valoj;ncs. I, pièce mm colce.
Original signé. Ed. Hii'Pkau, Cahiers, 11, p. /io5-/ii3, lexlo ])lus loriccl (lua l'ordi-
naire'-^'.)
Cah'wr des dolédiiccH, plaintefi rt remoiilrancps de la pai^niftsc ou
communanU' de Fierville, rèdiiré par ludile eommunaulé dû-
ment assemblée au son de la cloche, au lieu ordinaire de ses
délihe'ralioiis, en exécution et conformité des lettres de Sa Ma-
jesté du tih janviei' de la présente année i ySf) , du règlement
<•' Arrondissoini'nt (le Valofjncs, can t^' Un autre exemplaire du laliicr
ton de IJarnoviiip. do doléances (double oriffinal on ropie
(■'' Population au (li'uondircuii'nl (h' modi'rnc?) nous a été si};ualé dans
1793 : 710 liahilanls (N. 91, ^L 8, les archives communales de Fierville.
D. 18). — Population actuelle : /i 81 lia- {ùimmunication de M. Delisle, institu-
bilants. tein:)
FIERVILf.E. 245
y annexé, et de V ordonnance de M. h lieu lenant général du
bailliage de Vallogne, pour être porlé par ses députés et pré-
senté le 9 mars de ladite année à l'assenihléc dudil bail liage.
liadilc coininutiaiilé, enliardinot excitée par son souverain, croit
pouvoir se plaindi-e :
1 " De la variation et mutabilité des lois, ce qui ne rend pas
l'état des personnes assez assuré. Elle souhaiterait que des lois éta-
blies au (jn; de toute la nation, dans une assemblée (pii la repré-
sente, ne pussent être changées qu'au vœu de toute la nation, dans
une assemblée qui en serait également représentative;
'2° \)v la ([uantité des impôts qu'elle supporte'". Elle contri-
buera toujours volontiers pour sa quote-part et selon ses" forces aux
besoins de l'Etat; mais elle est persuadée qu'en simplifiant la per-
ception des impôts, en mettant et assurant dans leur emploi ime
sage économie, et en empêchant le divertissement, il en résulterait
un soulagement universel auquel elle participerait;
3° Oue le tiers état dont elle fait partie, soit presque seul chargé
de tout le fardeau des impôts;
II" De la multiplicité des rôles et des collecteurs qu'occasionne,
suivant l'usage actuel , la diversité des impôts. S'il faut qu'elle en
supporte plusieurs, elle souhaiterait qu'ils fussent tous compris
dans un seul et même rôle, où toutes les impositions de chaque
contribuable seraient toutes couchées vis-à-vis de son nom, sur la
direction d'une même ligne, dans différentes colonnes, sur une
même page ou sur deux pages, l'une vis-à-vis de l'autre; que le
recouvrement du tout fut fait par un seul collecteur, à qui l'on
pourrait donner un adjoint, et à qui le recouvrement deviendrait
par ce moyen plus facile ;
5° De n'avoir pas à répartir elle-même sa contribution aux
vingtièmes. Il en résulterait plus d'égalité dans la répartition, et
plus de facilité dans le recouvrement, qui ne serait plus grevé par
la multiplicité de ceux qui acquittent aujourd'hui une même ligne,
parce qu'ils en ont partagé l'objet, et par la multitude des endosse-
ments que nécessite pour la même ligne cette multiplicité des
payeurs '^^;
'') Impositions de FiervUle pour fermiers (pour 97 1. 19 s.). — Pt-ivi-
1789: taille, 1,100 livres; ace, 792 Icjriés : le curé. M' Nicole (présent à
livres; cap., 712 livres; corvée, 365 I. Goutances); les liériliors du seijjneur ot
5 s. 9d.; vinjjt., 909 1. 5 s. 3d. ; terr. , patron .lean-Adrieii-FoUiot de Fierville
78 1.; bât. , 26 I. Au total, 3,912). 11 s. cl d'Anneville, chef df division di>s gar-
IJ{;nes: i35, dont 127 propriétaires des-côtos de Barnevillc (c. n. , 53 I.).
exploitants (pour 732 I. 10 s.), et 8 (^ La confection des rôles des vinjr-
2/i6
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
6" De lu répartition trop arbitraire des impositions, et de l'iné-
galité trop frappante qu'on ne peut souvent s'empêcher d'y aper-
cevoir; à ([uoi elle souhaiterait qu'il fût obvié par les voies les phis
simples, les plus pacifiques et les plus efficaces. On voyait déjà avec
plaisir les règlements des assemblées provinciales et des assemblées
intermédiaires à cet égard"*, parce ([u'on en espérait que les répar-
titions se feraient avec plus de justice;
7" Que voisine d'une paroisse d'une élection étrangère, plu-
sieurs de ses membres, qui ont ([uelque extension de fonds dans
cette paroisse, ne puissent se faire autoriser à en payer la taille
dans le lieu de leur domicile, à cause de la différence d'élection''^'.
Elle souhaiterait voir passer en loi ce (|ue l'assemblée de sa géné-
ralité avait déjà réglé devoir s'observer sous le bon plaisir de S;>
Majesté, savoir : que tout taillable payerait la taille au lieu de son
domicile, pour tous ses revenus'^'' En efl'et, si on peut attendre la
lièmes n'était, on eiïet, point confiée,
comme celle des rôles à taille, aux col-
lecteurs des paroisses. La matrice du
r()le de chaque paroisse avait été arrê-
tée une fois pour toutes sur la base des
déclarations iailes lors deTélahlissement
des vingtièmes, revisée seulement dans
quelques paroisses, à la suite des vérifi-
cations faites postérieurement j»ar les
contrôleurs des vingtièmes. On n'avait
fait (pie très imparfaitement et dans les
premières années la revision des cotes
ainsi dressées, et par suite les ligues
entre lesquelles la paroisse était divisée,
et qui correspondaient aux possesseurs
de l'année 1750, ou même i^iVi, ayant
été les >mes subdivisées, d'autres, au
contraire, réunies jtar vente ou par-
tage de successions, ne correspondaient
plus, en 1789, à rien de réel. On por-
tait siu' les rôles les noms de personnes
(lécédt'-es depuis cin(|uante ans, et le
pavement des impositions d'une même
ligne sc^troinait souvent, à la suite des
partages, dû par un grand nombre de
personnes. 11 en résultait des diflicultés
inextiicables et des procès continuels,
d';uitant j)lus incpiiétanis que l'adminis-
tration, ne voidant connaître que la
Ugni' , persistait à considérer comme so-
lidaires les uns des autres les contri-
buables qui tenaient des biens de la
même ligne. (Voir cahier d'Octcville
rAvi'iiel, art. .^) , injrà, p. /iiti.)
''' Le cahier fait vraisendtlablenieni
allusion aux arrêtés juis par rasscuibli'i-
do Basse-Normandie, conformément à
YArrél du Conseil portant règlement pour
les assemblées provinciales , de départe-
ment et nninicipales , sur les formes de la
répartition et de l'assiette de la taille,
capitalion et autres impositions , et celles
de la collecte, Versailles, 8 août 1788.
(IsAMBEUT, XXVIIl, 60/1, n° 2.')07.)
l'our des raisons particulières à la pro-
vince, la réforme introduite par cet
arrêt avait pu encore être appliquée
en Basse-lNormandie. (Voir, à cet égard,
les explications assez longues données au
Compte rendu de Vasscmhlée de Basse-
Normandie, p. 7 a 11.)
'-' l*our la compréhension de ce vœu ,
il faut savoir que dans la généralité de
Gaen , comme dans tous les pays où la
taille était mixte, les laillables étaient
cotisés au lieu de leur domicile poui'
tous leurs revenus et exploitations si-
tués dans les paroisses de i'êlt>ction, (pii
étaient considérés comme des extensions
de leur exploitation principale. IVune
élection à l'autre, au contraire, les im-
positions ne pouvaient être réunies, et
chaque exploitation dans une autre élec-
tion donnait lieu à une cotisation si'pa-
rée. La raison de cette ditlérence é'Iait
que le contingent de chaque éliulion
étant arrêté par le bureau des finances,
la distraction de cotes d'une élection
pour une autre eût entraîné entre les
élections une com|)tabiiit('' dilTicile à
tenir.
'^^ L'asseiiion du cahier relativement
FIKIWILLE.
2^1 7
justice (le ses concitoyens, on ne peut guère y compter de la part
d'étrangers qui, pour se soulager eux-mêmes, chargent toujours
ceux (pii ne sont pas de leur communauté; surtout lorsqu'à cause
de la différence d'élection, ils ne craignent pas qu'ils se fassent
tirer de leurs rôles, encore plus lorsque n'ayant rien chez eux, ils
ne craignent pas la représaille;
8° Ou'on accable de frais par des contraintes, des courses, des
saisies inutiles, le laboureur chargé du recouvrement, et obligé de
quitter sa charrue pour le faire. Il ne peut payer si on ne le paye,
et l'invalide est le seul homme qui lui serve à faire sortir les de-
niers ^'^ On souhaiterait qu'il fut le seul employé à cet effet; des
contraintes à lui personnelles ne servent qu'à faire la fortune de
ceux qui les signifient, et peut-être de leurs requérants; aussi ne
sont-ils pas négligents à les multiplier;
9" De s'être vue quelquefois excessivement pressée pour le paye-
ment. Elle souhaiterait qu'il fût pourvu, par des lois inviolables, à
ce que les receveurs accordassent toujours pour le payement le
temps même que Sa Majesté accorde, et qu'ils ne pussent presser
jamais le recouvrement des deniers, pour les faire valoir à leur
profit (2);
au v(Pu formulé par i'assembiée provin-
ciaie est absolument inexacte. Loin de
demander ([ue le laillable fût imposé au
lieu du domicile pour tous ses revenus,
rassembb'o de Hasse-Normandio avait
('■mis le vœu «qu'à l'avenir nulle pro-
j)riét<'î ne pourra être imposée ailleurs
iju'au lieu où elle est située?^. {Assem-
hlée provinciale de Basse-Normandie,
s. du fi décembre 1788, i" 55.) Celait
évidemment le seul |)rincipe acceplabie,
cl quoi que dise le cabier, le moyeu le
plus sûr de parvenir à une répartition
claire et équitable des impositions. L(i
daujfer peul-ètre réel de rexagératioii
des taxations faites par des personnes
d'une élection étranjfi're ne saurait être
mis en balance avec celui des inceili-
tudes et des dissimulations que favori-
sait certainement la centralisation des
cotes dans le lieu du domicile! du lail-
lable. L'assemblée de iierry a très juste-
ment défjagé à cet égard la règle ((n'im-
pose la prudence : «La répartition la
plus juste, disait-elle, est celle (jui s(!
tait le plus près d'un bien imposable,
avec des termes de comparaison bien
connus, à porté-e des personnes inté-
ressées à relever l'imperléclion des rôles
et à contredire les assesseurs qui pour-
ront s'égarer; celle qui se fait au loin
ne l'est jamais n. (Assemblée provinciale
de Berry , s. du 6 novembre 1788, cité
par Stouhm, Finances, I, 90.)
(') Pour l'emploi des invalides com-
me garnisaires, voir la noie sous le
cahier de Bretleville, art. 11 {sujmi ,
p. 1 2G). Les invalides retirés avec solde
ou demi-solde dans li>s paroisses de
Cotentin n'étaient, semble-t-il, pas lorl
nombreux. Kn 1787, d'après un l'Ual
(les revues faites par M. de Mnnicarville,
commissaire administrateur des guerres ,
ils étaient, pour le département de
M. d'IIeu (composé des subdelégalions
de (larentan, (]outaiices et Valognes),
au nombre de h olliciers, 11 bas-olli-
ciers et l\i sous-oiliciers seulement,
dont la solde s'élevait à 9,057 1. 7 s.
(ArcI). Calvados, G 307/1.)
(■'^ Les délais de recouvrement des
impositions royales étaient toujours ré-
glementés, en 1789, par les disposi-
tions générales édictées |)our la taille
par Vh^dil du 8 avril i(13/i, modiliées
seulement en quel(|ues points par des
déclarations postérieures, spécialement
celles des 10 juin 171(5 et 97 septem-
2/i8
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 o" Ou'on la lasse contribuer à l'éducation des enfants des
nobles, tandis qu'on ferme les yeux sur l'éducation de ses propres
enfants, et qu'on lui fasse entretenir une école pour ceux-là, tandis
qu'on ne songe pas à lui en assurer une pour les siens ^');
11" Qu'on la fasse contribuer, depuis plus de vingt ans, à la
confection et entretien de routes éloignées d'elle, tandis qu'elle
demeure embourbée dans ses chemins de traverse et dans les voies
qu'elle est obligée de pratiquer tous les jours, soit pour aller à la
mer chercher des engrais pour compoter ses fonds, soit pour aller
au marché porter ses denrées, ou en chercher à ses besoins;
1 2° D'être gênée, dans le commerce de plusieurs sortes de den-
rées et marchandises, par la levée des droits auxquels elles sont
assujetties ainsi qu'excédée et grevée, avec tout l'Etat, par le
nombre prodigieux des commis. Elle souhaiterait, comme on l'a
fait espérer, (jue les retraites (s?c)''-^ fussent reculées aux bar-
bre 1 788. IjC point de départ était ré-
ffiilièrenient la remise aux collecteurs
de leur commission, après laquelle ils
avaient un délai de (juinze jours pour
asseoir le rôle, et les contrihualiles un
autre délai de même durée pour s'ac-
quitter du premier quartier exigible
(11' payement de la taille se faisait en
(juatre ([uarliers aux 1" janvier, 1"
avril , 1 " juillet et 1" octobre de cliacpie
année). Passé (juinze jours, le collec-
teur pouvait immédiatement commen-
cer les poursuites contre les retarda-
taires; il y avait un intérêt pressant,
étant lui-même au bout du mois person-
ni'llcmi'ul ])om"sui\able el conlraijjnable
pour la part des contiibulions qu'il de-
vait avoir reçue. (Voir llèjjlement jxinr
les conlrainles el les frais (iiii seront
faits contre les contrihuahles à la taille
et les collecteurs lorsqu'ils n'auront pas
paifé dans les termes prescrits , Ver-
sailles, 1 .'{ avril 1 7O 1 , art. 5 , texte dans
(Joli. Hanilonneau, Arcli. nationales,
AD IX '17 1, p. 9^11.) Quant aux rece-
veurs des taill(!S, bï gouvernenemeut
royal leur faisait passer des soumissions
au receveur gi'néral de s'acquitter des
sommes portées aux rôles en douze
payements égaux de mois en mois; ils
devaient l'intérêt des sommes en relard ,
de n)ème qu'en sens inverse le receveur
général leur tenait compte de leurs ver-
sements anticipés. ].a même réglemen-
lalion se retrouvait dans les rap|)orls
ties receveurs gé-niMaux avec b' Tn-sor,
à cette dilférence près que leurs sou-
missions mensuelles qui étaient éche-
lonnées sur une durée plus longue, en
général de seize mois, deux tiers dans
les dix derniers mois de l'année cou-
rante, un tiers dans les six premiers
mois de l'année suivante. Pour les ving-
tièmes, ce délai était porte'' à vingt mois,
et le point de di'part fixé au 1" avril
de cbaque année. ( Voir Bibl. nat. , Fonds
Joly de Fleury, cité pur A. Riociib,
De l'aihninislration des vingtièmes, Paris,
190^ , p. 201.)
'■' Le rallier veut parler de Vécole
mililaire, pour l'entretien de laf|uelle il
était prélevé a deniers pour livre dans
les accessoires de la taille. Plusieurs
cahiers du bailliage nomment d'ailleurs
expressément cette écob^ et se plaignent
de ce (pi'ils appelb'ut ffrim[iosition (b'
l'école militaire?!. (Voir cahier de (]au-
ville, art. 6, supra, p. 176 et la note.)
'-) 11 faut lire évideuniienl : les traites.
La paroisse de Fieiville faisait en 1789
un commerce assez considérable de bes-
tiaux. 11 s'y tenait deux grosses foires
aimuelles, dites de la Saint-Gilles et la
Saint-Gourgon, les 9 août et 3 septem-
bre. \ oir Etat des foires el marchés de
la généralité de Caen, 7 7ao.(Arch. Cal-
vados, C 1358.)
On pourra consulter à ce sujet une
étude de M. Lemab<.)UAND : Les foires
Saint-Gilles el Saint-Gourgon à Fier-
ville, dans Mém. Soc. arclieologique de
Valognes, t. V (1S99), p. 9 à 16.
FIKRVILLE.
2/i9
rières du royaume, et que dans l'intérienr la rirculalioii fût
libre;
13° De supporter de forts droits sur des choses qui sont à tous
de première nécessit«î, aux plus pauvres comme aux plus riches.
ils lui paraîtraient mieux placés sur les choses de luxe. Elle croit
devoir blâmer que le pauvre ne puisse se procurer du sel pour ce
(ju'il peut fournir d'argent, et (ju'il soit obligé de s'en passer, [)arce
(ju'il n'a pas le moyen de lever sa provision, ce qui l'excite à recou-
rir à la fraude. Il paraîtrait bon (jue cette denrée fût marchande,
que l'impôt ([u'elle porte fût n)odéré, et que celui dont on ne peut
l'exempter fût réparti ou sur les salines, pour le droit de bouillir
et de débiter librement, ou sur toutes les têtes d'un certain Age.
Le recouvrement s'en ferait facilement et sans frais, ou par le col-
lecteur des saulniers, ou par les collecteurs des paroisses ou com-
munautés. Les commis deviendraient inutiles, du moins à cet égard ,
et la fraude qui s'en fait ne ferait pas perdre la liberté et quekpuî-
fois même la vie à tant de personnes;
1 à" Des tirages qui se font pour le service de terre et pour le
service de mer, ce qui applique souvent à la guerre des hommes
qui y sont les moins propres, et des hommes qui sont les plus
utiles chez eux aux arts et à l'agriculture. Elle souhaiterait que la
milice fût convertie en une prestation pécuniaire, qui, servant à
rendre le sort du soldat et du matelot plus hetu'eux, attirerait dans
la profession des armes et dans la marine des volontaires qui, em-
brassant cet état par choix et par vocation, n'en rempliraient que
mieux les fonctions. Ou, s'il faut de toute nécessité que le tirage
ait lieu, elle se plaint que les côtes sont trop resserrées pour fournir
le nombre de canonniors et de matelots qu'on en exige, et elle sou-
haiterait qu'on leur donnât plus d'étendue C^;
(') Lo sorvico dos {jardos-cùlcs n'ont
dû iiicomlxT en principo ([n'aux pa-
roisses situées eflcclivenieiit sur le bord
de la mer; mais en fait, pour avoir
une l)ase de recrutement plus large, les
règlements y avaient adjoint les pai'ois-
ses situées dans un cortain rayon :
c'était ce qu'on appelait la côte, dont la
larfreur, en règle générale, avait été
fixée à deux lieues. En pratique d'ail-
leurs, il avait été dressé depuis long-
temps des étals nominatifs des paroisses
sujettes à la milice de mer, et c'était à
ces états que l'on se référait unique-
ment pour les tirages. I^e règlement
nouveau concernant los gardes- côti's
n'avait apporté sur ce |)ointaucim chan-
gement aux usages de l'ancienne mi-
lice de mer. (Voii' lièffltimcnl concernant
les gnrde-cikes , i/> décembre tJ'jS,
art. 2/1, dans IsAiwBKiiT, XXV, A70,
n° 1,001.)
Un état de dénombrement dressé en
i77(), sons le r(''ginie de l'ancienne mi-
lice, permet de se rendre compte de la
charge de la garde-côte dans la région.
Le nom])re des habitants soumis au
tirage dans la généralité de Caen
s'élevait, à cette date, à 97,1.^)1 gar-
çons de 18 à 60 ans, 38,827 veufs ou
mariés, et 5,267 classés; au total,
()(■), 7/1.^) hommes, qui avaient à fournir
250 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 5" D'être grevée, dans son étroite enceinte, de deux colom-
biers qui la molestent et la préjudicient considérablement dans
ses ensemencements et dans ses récoltes, malgré la garde qu'elle
est obbVée d'y faire faire 'i'. Elle demande l'abolition de servitudes
aussi nuisibles à l'agriculture, servitudes que souvent l'autorité et
non le droit a acquises;
1 6° D'être obligée de supporter la reconstruction et la répara-
tion de la maison presbytérale. Il lui paraîtrait juste d'en être quitte
envers un pasteur pour la dîme '2';
aux 20 capitaineries un efleclil normal
de ;îoo hommes, c'est-à-dire, le ser-
vice étant de cinq années, lio hommes
par an. (Arch. Calvados, G 18/17.)
(') Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur le nombre de colombiers qui
pouvaient exister à Fierville en 1789.
La paroisse relevait de deux fiels nobles,
qui avaient, comme fiefs de haubert,
chacun le droit de colombier : le fief de
Fierville appartenant au seigneur du
lieu, Jean-Adrien-Félix Folliot, et le
fief de la Haye-d'Ectot à j\l"'' de Bignon.
Il existait d'ailleurs de nombreuses ex-
tensions de fiels situés dans les parois-
ses voisines.
Nous avons YKtat dr s rentes de 1790;
nous y relevons :
a. Laïcs : 1° M. Folliot, pour le fief
du lieu, rentes seigneuriales sur 62 fief-
falaires, montant ensemble à 28 bois-
seaux 1/2, 29 cabots et 196 pots 6 pin-
tes de froment, 9 boisseaux, 16 cabots
et i()/i pots d'avoine, /12 pains 1/2,
22 poulets, 1x3 poules, o chapons,
2 demi-chapons, 5 tiers et .3 quarts
de chapon, A 10 œufs et 28 i. 17 s. 10 d.
en argent (total non est.); 9° IM""' Bi-
gnon, pour le fief de la liaye-d'Kclot,
■\ rentes seigneuriales faisant ensemble
2 boisseaux de froment, mesure d<'
24 pots, 6 boisseaux d'avoine, j cha-
pon et 2 1. 10 s. (non est.); 8° M.
d'Ifarcourt, pour le fief de Sainl-Aiau-
rice, 5 rentes faisant ensemble 5 bois-
seaux, 1 cabot et 69 pots de froment,
G poules 1//1, 1 chapon, fi pains 1/2
et 1 5 sous en argent (non est.); /i° la
baronnie de Bricquebec, 3 rentes fai-
sant a boisseaux et 1 cabot de homent,
et /i I. 1 s. en argent; 5° M. de
Querqueviile, pour la seigneurie de la
Ro(piette à Néhou, 1 boisseau et 50 pots
(le froment, 2 boisseaux d'avoine, 2
poules et 7 livres en argent; 6° la sei-
gneurie de Thoville, 2 boisseaux de
froment; 7° la seigneurie de Sortosville-
en-Beaumont, 1 cabot de froment;
8° MM. de Sainte-Suzanne, 4 rentes
montant à 8 boisseaux d'avoine, 2 cha-
pons maigres et 3i 1. iG s. en argent;
9° la seigneurie d'Eroudevillc , i.')o pots
de froment; 10° la seigneurie de Graf-
fard-en-Barneville , 1 cabot d'avoine.
b. Ecclésiastiques : 11° l'église de
Fierville, 28 redevances foncières mon-
tant ensemble à 3 boisseaux, 3 cabots
et i4 pots chopine de froment, payés
en nature, et 197 1. 8 s. G d. en ar-
gent; 12° l'abbaye de Saint-Sauveur-le-
Vicomle, 80 pots de froment; 13° l'ab-
baye de Blanchelande, 9 boisseaux et
20 pots de froment; i4° le prieuré
d'Avarreville, 3o pots de froment en
deux redevances; i5° le prieuré de la
Taille, 2 cabots et 6 pots de froment,
et 1/3 de poule, en trois redevances;
16° li> prieuré de Saint-AIicbel-du-Bosq,
à Varanguebec, rente hypothèque de
ï')o livres; 17" l'église de Besneville,
1 I. i5 s.; 18° l'église de Gouey, H li-
vres; 1 9" l'église de Neliou, G I. 2 s. G d. ;
20° l'église d'Ourviile, 1 livre; 9>° l'é-
glise de Saint-Cyr, iG livres; 22° l'église
de Saint-Maurice, 3 livres; 28° l'église
de Saint-Martin-du-Mesnil, 1 boisseau
de froment de 2/1 pots; 2/1° la chapelle
Sainte-Anne et Sainte-Marthe en Saint-
Germain-le-Gailiard, 3o livres. (Arch.
Manche, Q'", 18.)
'-) Nous n'avons rien trouvé permet-
tant de penser que la conunuuaulé de
Fierville ait dû, à une date récente,
s'imposer pour rebâtir son presbytère;
le fragment de l'inventaire de 1 790 , que
nous rapportons plus loin sous l'article
26, laisse à penser tout au contraire que
les paroissiens n'avaient eu (pi'à se louer
KIRRVILLK.
251
1-7° D'être assujettie à des formalités dispendieuses, quand il
s'agit de reconstructions et de réparations à son compte, et de faire
autoriser à cet effet une levée de deniers sur les possédant-fonds
dans son territoire, frais qui quelquefois égalent ceux de l'ouvrage
même, et quelquefois pourraient les surpasser;
18° Des formalités qui surchargent la jurisprudence, rendent
la justice excessivement lente et dispendieuse, au point qu'il est
souvent plus expédient de souffrir l'injustice que de réclamer la
justice. Elle ne se plaint pas moins de l'éloignement des tribunaux
supérieurs, du trop de degrés de juridiction''^, et des différentes
compétences qui ne font qu'embarrasser;
i(f De la multiplicité et variation momentanée des édits, dé-
clarations, règlements et ordonnances qui affectent les finances,
qu'on viole souvent faute de les connaître, et qui souvent ne sont
qu'à la connaissance des receveurs des bureaux, à la bonne foi
desquels il faut s'en rapporter, et semblent en partie extorqués de
Sa Majesté par les financiers pour multiplier les amendes en mul-
tipliant les contraventions. Elle ne se plaint pas moins d'être
obligée de reconnaître et d'avoir pour juges, en ces choses, des
créatures mêmes des financiers, ce qui rend ceux-ci en quelque
sorte juges et partie;
2 0" De la vénalité des offices que devraient obtenir seul le mé-
rite et la capacité, ce qui contribue à rendre la justice grandement
dispendieuse et rend considérablement coûteuses en bien des cboses
les actions pour lesquelles on est obligé de se servir exclusivement
du ministère de ceux qui les achètent, comme dans les ventes à
encan et autres. C'est, pour assurer un léger avantage au gouver-
nement, en faire coûter aux particuliers le double, le triple, le
(|uadruple et souvent au delà de ce qu'il leur en coulerai!, s'ils
à cet égard de la conduite de leur curé.
La dernière pièce que nous ayons est
un yirrél du Conseil du -j février 176'j^
autorisant une levée de A79 livres pour
la refonte des cloches. (Arcli. (Calvados,
G i333.)
Dîmes. — Les dimes de la paroisse
appartenaient pour le tout au curé. On
lit au Pouillé, f° /i6, r" : Fierville, pa-
tron, le seigneur du lieu; le curé pos-
sède toutes les dimes de la paroisse,
avec environ a 5 vergées déterre en au-
mône. Produit : 100 boisseaux de lio-
raent, mesure de 2/1 pots, i^o d'orge,
5o d'avoine. Menues et vertes, ^o li-
vres; ponnnes, iod ii>res; laines et
agneaux, .5o livres; aumônes, Co livres.
Total (en 1798): 880 — 3oo = 58o.'i
Nous n'avons pas la Déclnralion de
ij;)0. En 175/1, le déport avait été
allermé par 800 livres et les charges,
an lolal vraie valeur 1,^22 livres. Déri-
mes, 93 livres. (Ihweaade Montebourfi,
Arch. Calvados, C /i38A.)
('^ La paroisse de Fierville apparte-
nait à la haute justice seigneuriale de
Neliou, qui allait pour l'appel et les cas
royaux au bailliage de Saint-Sauveur-
le-Vicomte. (juekpies tenanciers seule-
ment, dépendant de la haule justice de
Rriapicbec , ullaiiMit au Imilliage de Va-
Ingues en appel.
252
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
n'étaient pas assujettis ainsi à se servir d'un liomme à i'cxclusion
(le tout autre; c'est, pour tirer deux ou trois livres sur quelqu'un
dans un cas accidentel, lui en faire débourser quelquefois trente.
On souhaiterait que le gouvernement ne cherchât jamais la res-
source aux besoins de l'Etat, en vendant à des hommes avides le
droit d'en vexer les sujets;
Qi" Que, pour prendre ses assurances, on soit assujetti aux
mêmes formalités pour des objets de rien, comme pour des objets
importants; pour un répertoire de guenilhïs comme pour le réper-
toire d'un mobilier considérable; d'où il peut arriver et arrive
uefois ([ue les frais égalent la chose qui les occasionne, quel-
uel'ois même la surpassent, et ([u'aprrs (|ue la mort a enlevé un
père à des enfants pauvres et bas âge, la même loi (pii veut leur
assurer le peu de bien qu'il leur laisse, les en dépouille par les
frais de son exécution;
9 9" Qu'on mette des entraves au bien de l'humanité, et que
ceux qui veulent le faire, soit en fondant de petites écoles ou
autres établissements de charité, soit en assurant aux pauvres un
secours permanent, ne puissent pour cela donner de leur bien sans
des frais immenses qui découragent la charité, ni acquérir à cette
intention autrement que sur le roi et sur le clergé, ce qui n'excite
pas également la confiance à cause des changements et variatio)is
qui y sont à craindre ('^. En assujettissant les biens ainsi donnés à
(|U('1(
(
'■' Cf. lo cahier de Bncqiicbosq ,
art. ;? , suprà, p. 16/1 et la noie. Il ne
[)araît pas tout à fait exact de dire que
les bienfaiteurs des établissements cha-
ritables ne pouvaient faire de fondations
cpi'en rentes «sur le roi ou sur le
clercén; la proliibilion portée contre les
[jens de main morte en {jénéral, rd'ac-
(|uérir, recevoir ou posséder des fonds
de terre, maisons et droits réels, renies
foncières non rachetables, même des
renies constituées sur des particuliers^ ,
ne s'appli(|uail, en réalité, qu'aux fon-
dations faites par acte de dernière vo-
lonté : les donations entre vifs pouvaient
porter sur toutes espèces de biens, à la
condition, toutefois, que les donati'urs
obtinssent des lettres patentes du roi
autorisant la libi-ralilé. C'est ce qui res-
sort très nettement des articles 18 et 19
do VKdit d'aunt f/à;) :
K 1 H. Déclarons n'avoir entendu com-
prendre dans les dispositions des arti-
cles 1/1, if), 16 et 1 7 ci-dessus les ren-
tes constituées sur nous on sur le clergé ,
diocèses, pays d'Etat, villes ou commu-
nautés ([ue lesdits fjens de main morte
pourront accpiérir et recevoir sans être
obligés d'obtenir nos lettres patentes;
voulons qu'ils eu soient dispensés même
pour celles qui sont acquises dans le
passé.
a ) (). Voulons qu'à l'avenir il ne |)uisse
être donné ni acquis, pour l'exécution
des fondations mentionnées en l'arti-
cle 8, que des rentes de lacpialite mar-
(piée par l'article précédent, lorsque
lesdites fondations seront faites par des
dispositions de dernière volonté; et si
elles sont faites par des actes entre
vifs, il ne pourra être donné ou acquis
pour l'exécution desdites fondations
aucun des biens énoncés en l'article 1 h ,
qu'après avoir obtenu nosleltres patentes
et les avoir fait enregistrer, ainsi qu'il
est porté par ledit article, le tout à
peine de nullité. ?! {Edit xur les établis-
sements el acquisitions des gens de ynain-
FiEUVlLLE.
253
payer les impôts comme tous autres biens, on ne voit pas quel
tort il résulterait pour l'Etat de ces sortes de donations;
'î'S" De n'avoir aucune part au choix d'un homme qui lui est
aussi important qu'un pasteur " ; que ce choix soit laissé au libre
arbitre d'un seul, qui, souvent éloigné de la paroisse à laquelle il
présente et ne la connaissant même pas, ne peut savoir quel homme
lui convient; que ce choix soit exposé à être souvent déterminé par
la brigue, la faveur, l'intérêt, tandis qu'il devrait l'être uniquement
par le mérite et par des qualités personnelles analogues à la pa-
roisse à diriger ; qu'il soit exposé à tomber sur un homme (jui, étant
et venant d'un pays éloigné, différeiit de mœurs, d'usages, et même
de langage, de celui où il est appelé, ne peut guère convenir à
ceux à qui il est donné, qui par la même raison ne peuvent guère
lui convenir eux-mêmes. Il lui paraîtrait bon que le patron, soit
laïc, soit ecclésiastique, si on veut lui conserver ce droit, fût obligé
de choisir entre un nombre déterminé cpie la communauté ou un
consistoire ecclésiastique aurait droit de lui présenter. Elle pourrait
ajouter qu'elle voit quelquefois avec déplaisir des prêtres finir dans
morte, Versailles, août 17'if), «^lans
IsAMBEiiT, XXII, 326, n° 658.)
La paroisse de Fierville possédait une
petite école depuis probablement le
coranioiicement du .\vii° siècle, mais
vraiseud)lablement fort mal dotée. (Voir
VElat (les écoles dans le diocèse de Oni-
lanccs, diT'ssc vers la Un du xvii'' siècle,
Arcli. Maucbe, D /ii.)
(') CI", le cahier d'Ajjneaux, art. 1,
S i (dans IIippeau, Cahiers, t. II, p. 87).
Dans le droit féodal normand, le pa-
troiinjfe des cures peut appartenir aux
sei'fiieurs à trois tilres différents, pour
avoir bàli, fondé ou doté nue éjflise. Le
palron;ifr(. n't'iitraîne pas d'ailleurs né-
cessairement le droit de jjré'sentation;
aux lermcs mêmes de Tarlide \!fi de
la Coiitinne réf innée, le ])atron qui a
fait don à Téfflisc de son héritage ne
peut y réclamer «autre chose cpic
ce qu'il a expressément réserve», et
si l'acte est muet, il ne lui est re-
connu qu(^ des ])rivilè(jes honorili(pi('s,
sans la présentation. Mais au cas ([uil
ait retenu ce droit, l'évècpie est astreint
à instituer le sujet présenté, à moins
d'indiffnilé absolue; ce qu'on exprime
en disant qu'il y a alors collation né-
cessaire. En fait, dans le diocèse de
Coutances, ceUe dernière situation j)a-
rait avoir élé plutôt rare: les patrons
mentionnés au Poiiillé apparaissent le
plus souvent, les laïques du moins,
comme de simples patrons honoraires.
La cure de Fierville faisait à cet égard
exception; le seigneur patron, en 178g,
Jean-Adrien-Félix Folliot, était présen-
tateur à la cure, {l'ouillé, P l\i] r".)
On consultera utilement sur la (|ues-
tion le jielit Traité du tirait de palro-
nagc et droits lionoriJiqHes à l'usafre île
la province de Normandie, inséré pai' La
Tournerie à la fin de son Traité des fiefs ,
p. Iwïi à fi']h. L'auteur ne juge pas au-
trement cpie notre cahier la persistance
du droit de présentation dans la pro-
vince au profit des laïcs, «neaucoup de
seigneurs, écrit-il, sont envieux du litre
d(; patron pn-senlateur; mais on doit
bien réiléchir qu'il est [dus flatteur
d'abandonner le droit de choisir un
sujet à ceux qui sont plus eu état par
eux-mêmes de le connaître, je veux dire
les supérieurs ecclésiasiicpies, (pu^ de
s'en rendre soi-même le {[arant, les pa-
trons étant obligés eu conscience de pr é-
senter aux bénéfices, surtout à charge
d'càme, les sujets les plus dignes
Qu'un patron soit donc fort exact dans
son choix, qu'il le fasse pour la gloire
de Dieu et de l'Eglise. <? (La TounNKRiE,
Traité des fiefs à l'usa/re de la province
de Normandie , jj. 'loG.)
25 ^i BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
la pauvreté une vie (ju'ils ont {glorieusement usée dans le ministère,
et il lui paraîtrait juste que, puisqu'on ne les a pas fait participer
aux bénéfices, on prît annuellement sur les bénéfices de (pioi leur
faire, à eux et à leurs semblables, un sort bonnéte dans l'infirmité
et la vieillesse ;
a/i° Des constestations qu'on ne volt (pie trop souvent entre les
pasteurs et leur troupeau, contestations qui ne peuvent être plus
déplacées et plus dangereuses, pour ne pas dire scandaleuses, et
(pi'il lui paraîtrait bon de prévenir et d'empêcber, en constatant
( t fixant d'une manière la plus claire, la plus positive et la plus
iniiforme les droits du pasteur ou ce qui lui est dû, afin qu'il put
en jouir, sans cesser de jouir de l'estime, de l'amitié et de la con-
fiance de ses paroissiens, dont il a si besoin pour leur rendre son
ministère utile ''^;
2 5" Du droit odieux ou plutôt de l'usage abusif des déports.
(Mu', après que la mort lui a enlevé un pasteur, lui enlève aussi ses
(limes et tout le revenu du bénéfice, la prive de celui qui, en qua-
lité de vicaire ou de coadjuleur, travaillait avec lui au bien spiri-
tuel, pour lui substituer un prêtre dont le bon marcbé seul a fixé
le cboix, l'empécbe pendant un an de jouir du nouveau curé qu'on
lui a donné, et sèvre ses pauvres de tout secours sur le patrimoine
de Jésus-Christ, quelquefois et trop souvent dans un temps oîi les
secours de la charité sont plus nécessaires, dans le temps d'une
maladie épidémicjue qui, après avoir enlevé le pasteur, continue de
désoler le troupeau '-^ ;
96° De l'usage abusif de (juantité de riches bénéfices simples,
qui ne servent le plus souvent aujourd'hui qu'à nourrir dans l'opu-
lence d'oisifs ecclésiastiques, et à les mettre en état de vivre sans
partager le fardeau du ministère: ceux qui ont donné ces revenus
ont prétendu faire une (ruvre pie, mais s'il est permis d'en faire
cet usage, (|uelle œuvre pie ont-ils faite d'en dépouiller leur famille
(') Les observalions plutôt acorl)os iu)m\e, clcn. (Etal des biens nal.,} alo-
du cahier, qui paraîtraient impliquor g-wes, Arch. Manche, Q*' lO.)
quelque récent démêlé entre le curé de -> Sur le droit de déport, voir ce
Fiorvillc et ses paroissiens, ne s'accor- que nous avons noté sous lo cahier de
dent pas précisément avec les termes Camhernon, art. 4 (au tome 1"', p. fi37).
dans lesquels les oITiciers municipaux Quoi que dise le cahier, lo déportuairo
rendent compte de leur visite aux bàli- élimt tenu de faire desservir le hénéiicc
ments|)resbytéraux et à l'église en 1790. devait payer la pension du vicaire, s'il
A cette date, en effet, ils reconnaissent y avait un «vicaire fondé??. Mais beau-
que «le curé de ladite paroisse de Fier- cou|) de vicaires dans les paroisses ru-
ville a l>ien employé aux réparations n<'>- lales étaient seulement payés par les
cessaires l'arpent qu'il a reçu de son curés; il est probable que. dans ce cas,
prédécesseurs, ils ajoutent même que les déportuaires essayaient d'en faire
••il a administré avec la plus sévère éco- l'économie.
KIEUVILli'.
255
pour enrii'hir successivement des lamilies étrangères? On prend
sur ies revenus de l'Etat pour aider ceux qui ont essuyé des pertes,
pour ateliers de charité, pour des liopilanx et aulres ('taMissenicnls
consacrés au bien et au soulagement de riuimanilé; il paraîtrait
bien plus juste et bien plus sage d'y consacrer ces sortes de biens;
ce serait les rendre à leur première destination, qui est d'être
employés en œuvres pies; il en résulterait un bien et un soulage-
ment universels, celui de l'humanité et celui de l'Etat-'^;
'2n" De voir quehpielois dans son territoire, comme il ne se voit
que trop partout ailleurs, des fonds mal cultivés et qui ne rappor-
tent presque rien, faute de talents et d'activité de la part de ceux
à qui ils appartiennent; il lui paraîtrait bon que la loi autorisât à
bannir ces fonds au profit de ceux qui en sont propriétaires, ce
serait faire leur avantage; ils en loucheraient du moins la valeur
intrinsèque, tandis qu'ils n'en tirent presqu'aucun parti; ce serait
le bien des fonds, ils seraient mieux cultivés et mieux compotes;
ce serait le bien de l'Klal, les productions y deviendraient plus
abondantes, tout v rapporterait; enfin ce serait le bien de la com-
munauté, qui en tirerait plus aisément les deniers royaux, et ne
verrait pas dans son sein des gens qui sont pauvres avec du bien;
28° Qu'on laisse incultes et en landages quantité de territoires
considérables; s'ils étaient défrichés et mis en culture, il en résul-
terait un jour le soulagement et le bien-être de l'Etat par leur con-
tribution aux impôts; et les partageant entre les bordiers qui en
profitent, ils n'auraient point à s'en plaindre, puisqu'ils y trouve-
raient un moven d'étendre leurs propriétés''^';
Cj U^ n'existait point à Kiorville, d'a-
près VKtat de ijfjo, d'autre bien eccié-
siastiquo que la cure, consistant en :
maison presbytérale, jardin et cour de
3/4 de vergée, deux |)ortions de pré
de chacun i vergée, un petit bois taillis
de 1 vergée i/a, et une pièce d'au-
mône de 9A vergées (le tout non est.);
les olliriers municipaux signalent, en
outre, (piatre créanciers de rentes ecclé-
siastiques; Y Etal des rentes, que nous
avons analysé plus haut, en donne une
liste sensiblement plus complète (sous
art. 1 5, suprà , p. aSo).
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques dans la paroisse était estimé à
3,757 livres en 1787, par les contrô-
leurs de vingtièmes. (Arcli. Calvados,
C 6rM9.)
^'' Cf. Quettehou, art. 8; Varouville,
arl. 8; le Vrétot, art. 28, etc. La (jues-
tion du partage des comminiaux préoc-
cupait universellement les esprits en
1789; elle avait fait l'objet à la der-
nière séance de l'assembh-e du di'parte-
ment de Valognes, d'un remanpiable
rapport où apparaît à la fois le désir
alors général de mettre lin au régime
des communaux et la divergence des
esprits sur le mode d'application de la
réforme.
Sur le |)rincipe, tout le monde était
en elfet d'accord; les communaux de-
vaient être jiarlagf's pour être mis en
valeur; seule l'appropriation iudi\ iduellc
pouvait en lirer cpielque chose. Seule-
ment comment devaient-ils être parta-
gés? la division devait-elle se faire par
feux, par chefs de familles, ou bien
(levait-on les n'parlirrfau pied la perche />
entre les possédant fonds déjà de la
commune? Lune et l'autre opinion
256
BAILLIAGE SEGONDAIRK DE VALOGNES.
29" De ia cherté du bois dont le prix est augmenté de plus de
moitié depuis seulement ((uatre ans, dans le temps même que
toutes les forêts dont elle est environnée sont en coupe, ce qui
ferait souhaiter que les forêts du roi fussent mieux entretenues,
mieux plantées et mieux gardées ;
3o° D'un vice trop commun et trop peu empêché, d'un désordre
affreux, la source de mille autres, la crapule, la débauche. On
permet aux parents de déshériter leurs (înfants pour des causes où
ils leur manquent moins de respect que lorsqu'au mépris de leurs
leçons et de leurs soins, ils se plongent dans un vice aussi honteux,
aussi déshonorant pour l'humanité, qui peuple l'Etat de malheu-
reux, pour ne rien dire de plus, et le prive quelquefois des talents
les plus utiles. D'ailleurs, quelle triste perspective, pour un père,
de voir avec trop de certitude que le fruit de ses sueurs, de ses
travaux et de son économie, sera après sa mort dissipé comme en
un moment de la manière la plus vilaine et la plus honteuse, et
(|ue c'est en vain que la nature lui parle en faveur d'un enfant que
la crapule a rendu sourd à la voix de la nature et de la raison? Ne
serait-il pas à souhaiter que la loi fournît à ce malheureux pèr(>
un moyen de soustraire ou son lils à la débauche, ou son bien à la
débauche de son fds?
3 1" J^]lle croit devoir se plaindre (pi'on lui fasse partager le ser-
vice de la mer, sans lui en faire partager les avantages, et (ju'on
l'exclue du droit de varech, dépendant ne doit-elle pas être réputée
des bordiers, à qui les déclarations et les arrêts donnent ce droit,
puis(|ue c'est parce (ju'elle est côte à la mer et près de ses bords,
(Hi'eile est comprise dans le service des côtes ?''^. D'ailleurs, n'est-ce
('laionl vivomenl soutenues et leurs par-
tisans apportaient à l'appui des ar<;u-
ments tiislori(iues sur ia nature orijji-
naire des conimiuuuix, de valeur très
discutable et sur lesquels nous ne pou-
vons insister ici. Le rapporteur de ras-
semblée de \ alojfties avait lort<'ment [len-
clié pour le j)arla<ji' par feux, crie pauvre
comme le riche partageant par parties
égalesn. Ce procédait semblait <'n ellet
le plus équitable-, mais économicpie-
nient il ne pouvait s'empêcher d'observer
que, «dans ce système, la part seule
de riiommc aisé pourrait être mise
en valeur, le pauvre, dénué de moyens,
ne |)ouriait defi-iclierT). Cette {[rosse
dilliculfe n'a\ait pas arriHi- toutefois l'as-
sendilée, (]ui se faisait peut-être queUpie
illusion sur crie secours (lue lesnouveaiu
propriétaires se prêteraient mutuelle-
ment les uns aux autres». (Assemblée
iVéleclunt de Ynlogiipx , rapport du Bu-
reau du Bien public, s. du 29 octobre.
1788, {"'2h.)
C Sur ia coupe du ff varech de ro-
cherîi et le j)nvilè{fe des paroisses dites
borda II tes, voir ce que nous avons noté
sous le cahier de Saint-Malo-de-la-Lande ,
art. 3 (au tome 1", p. 5(i5). La liste
des paroisses autorisées à faire la coupe
avait été adminislrativement arrêtée au
commencement du xviii"' siècle, par la
Déclaration du roi du 3o mai 17^1,
pour les côtes des provinces de Flandre,
Boulonnais, Picardie et ^'ormandie. La
paroisse de Fierville, bien (ju'olle fût
com|)rise dans le rayon de di'ux lieues
de Kl côte de ramiraiiti' de i'orbail et
FIERVILLE.
257
pas nuiro à l'agricullure, que de restreindre ce droit aux paroisses
(|ui touclicnt immédiatement la mer, et qui sont déjà assez privilé-
giées par leur plus grande proximité?
3 9° Elle demande le rétablissement des états provinciaux, et
que leur formation soit comme celle du Daupliiné; * demande éga-
lement qu'on délibère en commun aux Etats généraux, et que les
résolutions s'y fassent à la pluralité des voix'''*.
Enfin elle remontre que son territoire est de valeur la plus mé-
diocre, et qu'après les plus grands frais qu'exige son exploitation,
il trompe souvent l'espérance du cultivateur '-l Qu'elle ne peut
guère suppléer à sa mauvaise qualité, et l'améliorer, à cause dos
mauvais chemins qui conduisent à la mer; qu'il est d'ailleurs sou-
vent dévasté par le man ou ta, qui en dévore les productions de
toute espèce, altacpie jusqu'à la racine des arbres fruitiers, et les
fait périr. En un mot, qu'elle n'a aucun commerce et qu'elle est
peuplée de misérables.
Tel est le cahier de ses plaintes, doléances et remontrances,
qu'elle a rédigé, clos et signé comme dit est au procès-verbal de
son assemblée, ce 8 mars 1789,
J. Hochet, Hyndic, J. Eustache, P. Le Pastourel, N. de la
Pierre, P. -F. Le Chevallier, Jacques Lepetit, N. Le
Camnellier, g. Pecquelx, p. Ymares, j. Thoaias,
P. Eustache, J. Lefarer, F. de la Pierre, Le Saulnier,
N. Eustache, P. Flambard, P. Lelurez, A. Flamrard,
P. Hochet, J.-F. Lepetit, G. Buret, J. Eustache,
Pierre le Vast, N. Benoist, J.-F. Vasselin, F. de la
Motte, P. de la Cour, .L-F. Le Pastourel, P. Moulin,
Jean Benoît, F. Lepetit.
Carteret, et comme toile soumise au
service des gardes-côtes, n'est point
portée sur les talileaux annexés à relie
déclaration, non |)lus que dans les ar-
rêts (lu Conseil, qui, posti'ricurement,
en 1733 el 1783, avaient ajouté un
cerlain nombre de paroisses aux listes
primitives. Voir Déclaralinn <hi roi au
sujet dcH hrrbps de mer connues sous le
nom de varech ou vraicq, sas on jfoii(>s-
nmn, sur les cales des provinces de
Flandre, pays conquis el. reconijuis , liou-
lonnois, Picardie el Normandie, Ver-
sailles, 3o mai 1781, (Arcli. Calvados,
G 3o68.)
'•' Le passage entre les signes ** a
été ajouté en interligne.
'- Le Méin. stdt. de ijSi jugeait de
même la paroisse : n-tierville, seigneur
M. des Carreaux de F'olliol; 708 acres
de (erre lahouraMe, peu de plant et
188 vergées de pré. Fonds ingrat et de
peu de valeurs (P 1 3).
J'roduil moyen en grains (eu i7<)3) :
7,3/15 boisseaux, mesure de ti!i pots.
(Arch. nat. , Div ii'j, 5i,)
258 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
FLOTTEMAN VILLE-HAGUE ''.
1, Procès-verbal d'assemiîlée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, 11, piccc non cotée.
Original sijjné. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle iuipriiné gënëral). — Date de l'assemblée :
8 mars. — - Comparants (2 4) : Jean Sanson, Félix Travers, George Voisin,
Jacque Lecourl, Jean Quoniam, Baptiste Lonepveu, Nicolas du Moncel,
George du Moncel, Jean Lenepveu, Charles Fleury, Julien Lecourt, Jean
Leconte, Jean Paisdut, Jean Leportier, Jean Travers, Jacque Quoniam, Louis
Leblond, Thomas Vautier, Jean Le Canu, Guillaume Simon, Jacque Rouxel,
Robert Bonnissent, Thomas Lemarcliand. — Nombre de feux : 70'^'. — Pu-
blication : ffle 1" mars, par Monsieur notre curé'^. — Députés : Jacques
Lecourt, Joseph Lenepveu. — Signatures (iH) : Félix Travers, Jacques Le-
court, C.-J. Lenepveu, George Voisin, Jean Leportier, Jean Sanson, Thomas
Le Marchand, Bon Rouxel, Guillaume Simon, C. Dumoncel, J.-F. Le Cannu,
G. Lecourt, J. Lenbveu.
2. Cahier de doléances.
(Ms. lirchives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Cahier de doléances, plaintes et remontrances de la communauté
de la paroisse de Flottemanville-Hagiie^^\
En conséquence de l'ordonnance du lieutenant du bailliage de
Cotenlln à Valognes, conformément à la lettre du roi et au règle-
ment fait et arrêté par Sa Majesté le i^/j janvier dernier, lu et
publié par M. le curé de ladite paroisse au prône de la messe de
dimanche dernier, et lecture faite par le syndic issue de ladite
messe et affiché à la principale porte de l'église dudit lieu, se sont
ce jourd'hui assemblés la partie majeure du tiers état de ladite
communauté; et après avoir considéré sur ce que dessus, deman-
de[nt] :
1° Demande qu'il plaise à Sa Majesté réduire toutes les impo-
sitions qu'il plaira à Sa Majesté imposer sur ses sujets soient
(•' Arrondissement do Chorhourg, '•') Le rallier reproduit, sans idées nou-
canlon de Reaiiniont. vellcs, mais en les abrégeant, quelques
(■^' Mouvement de population en articles seulement de celui d'Acqueville,
1787 : N. i3, M. I, D. 11. — Popn- paroisst' voisino qui relevait aussi d'Alen-
lation actuelle : 385 halùtants. çon-en-Cotcntin {aiiprà , p-73).
FLOTTEMANVILLE-HAGUE.
259
rédnit[es] en une seule, et que tous les fonds sans exception y con-
tribuent dans leur proportion (^';
2° Que presque toutes les paroisses de ce canton ont contribué
au marc la livre de leurs tailles 5 l'ouverture des grandes routes de
cette généralité sans presque en bénéficier en rien -', demanderaient
que ces mêmes deniers fussent employés à la réparation des clie-
mins de traverse pour pouvoir transporter les engrais avec plus de
facilité pour l'augmentation de l'agriculture;
3" Demande] nt] lesdits habitants à être maintenus dans la pro-
priété et jouissance paisibles de leurs landages, dans lesquelles
possessions [ils] sont très souvent inquiétés par les directeurs des
domaines pour les arenter (sîc) ou fournir des titres de propriété,
et dont lesdits habitants ont la possession de temps immémorial,
possession qui a toujours été si respectable aux yeux du souverain.
Ces landages étant d'un grand service à ces habitants pour la nour-
riture des bestiaux qui servent à l'agriculture et pour le chauffage
les pauvres
(3),
'^^ Cf. Acqueville, art. ii. — Les im-
positions de Flottemanviile-Hague pour
1789 s'élèvent à : taille, 1,000 livres;
ace, 656 livres; cap., 648 livres; cor-
vée, 332 i. 2 s. 10 d.; vingt., i,ao3 1.
10 s. 5 d.; terr. , ii5 livres; bât., .38
livres. Au total, 8,991 1. i3 s. 3 d.
Lignes : 126, dont io3 propriétaires
exploitants (pour 838 1. 2 s.), et 99
fermiers (pour It 18 1.). — Ih-mléfric's :
le curé, M' Louis Auvray (présent à
Coutances); et pour la noblesse, la
veuve et enfants du sieur de Sainl-
Floxel Diisaussey (c. n., 9/j 1.), les
sieurs Blondel (en., 6 1.), Beauprey
la Moisson (c. n. , i5 1.) et de la Cha-
pelle du Buisson (en., 18 1.), noblfs
non possédant fief.
Biens des privilégiés. — Nous n'avons
de renseignements précis que pour les
possessions des ecclésiastiques.
L Biens-fonds : 1° la cure, consis-
tant en maison presbytérale, bâtiments
d'exploitation, jardin d'une vergéi-, |)ré
de cinq quarts de vcrgi'c , se|)t pièces en
labour et landnge s'entrelenant et con-
tenant ensemble 3o vergées, deux au-
tres pièci's faisant 6 vergées (le tout non
est.); 9' le prieuré de Sceaux et Sainle-
Helaine, maison, plusieurs pièces de
terre faisant ensmuble 2/1 vergées (est.
230 1.), un moulin avec petit jardin
(aff. 370 1.); 3° les obitiers d'Ur\illi',
Ao vergées de terre en labour et lan-
dage (aff. 180 ]., est., en 1792 , à /i,ooo
livres en capital) ; 4° les obitiers et fa-
brique d'Acqueville , i3 vergées 1/9 de
terre en labour (non déclarées en 1790,
est. , en 1 792 , à 9,500 livres en capital).
II. Rentes : 1° le prieui'é de Sceaux,
rentes et treizièmes sur la moitié de la
paroisse (est. 100 livres de rente et sou-
missionné en 1792 pour 2,000 livres
en capital); 9° l'abbaye de Montebourg,
renies seigneuriales non spécifiées, fief-
fées par 10 livres de rtMite au sieur
Mesnildot ; 3° le collège , rente non dé-
clarée, est., en 1792, à 9,000 livres en
capital.
L'ensemble des biens ecclésiastiques
de la paroisse est estimé, en 1787, à
3,35 1 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcb. Calvados, C 6519.)
(^) La prestation en argiwil représen-
tative de la corvée ne se levait pas pré-
cisément dans la généralité au marc la
livre de la t^iille, mais proportionnelle-
ment au chiffre de la taille , des acces-
soires et de la capitation réunis. P./ur
réleclion de Valognes, elle avait été fixée
|)ar rassemblf-e provinciale au seplmne
du montant de ces trois impositions
réunies. {Coniple rendu, j». i58.)
t^) Cf. le cahier d'Acqueville, art. 5
(e\posé beaucouj) plus précis et dé-
taillé). Le Méin. slal. de i']3i ne donne
»7-
2G0
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
A" Que les possédant fonds soient déchargés de la reconstruc-
tion des presbytères''', en considération de ce que les curés décima-
teurs sont ordinairement les plus riches de leur paroisse et par
conséquent plus en état d'en faire dépense que des propriétaires
chargés d'impôts et souvent d'une grande famille'^'; que partie même
de ces [)ropriétaires ne peuvent même subvenir à l'entretien de leur
propre ménage et d'ailleurs les curés veilleront mieux à leur entre-
tien.
point (le renseignements sur l'impor-
tance des ffcommunes» on question :
cfFlottemanville-Hague, seigneur M. le
marquis de Longaunay; ^hà acres de
terre labourable, quoique peu do plant.
Fonds très maigre, ao vergées» {f no).
D'après une Déclaration de 1 68 1 , les
habitants tenaient en commun .35o ver-
gées. (Arch. Manche, A 3689.)
L'inventaire de 1790 donne des di'-
lails intéressants sur les diflicullés qu'a-
vait entraînées avec le domaine la pos-
session des «landages» de la paroisse.
L'origine du débat venait do ce que le
domaine possédait aussi dans la paroisse
des biens-fonds considérables, sinon
comme revenu, du moins comme éten-
due (bois dit de Baudienbourg, l\o ar-
pents on broussaille, bois dit de Va-
rengrou, ioo arpents, etc.). Le tout
était estimé en 1792, par les olhciers
municipaux, à aS livres seulement, de
revenu, 3oo livres de capital. {Etat
des biens nat., Cherbotirg, Arch. Manche ,
Q*-'ii.)
'■' La paroisse de Floltemanville ve-
nait d'èlro entraînée à des dépenses assez
considérables pour la réparation de son
presbytère. Nous avons un Arrêt du
Conseil, en date du 18 mai 178a, au-
torisant los habitants à s'imj)Oser d'une
somme do 8,970 livres pour réparations
à leur presbytère. (Arch. Calvados, C
1828.) (]otlo somme n'avait aj)|)arom-
mont pas sulli, car, on 1787, nous re-
trouvons une demande du curé. M" Au-
vray, réclamant la visite do son prosby-
lére, ffdont l'étal de vétusté' exige soit
de gi'ossos réparations, soit une recon-
struction intc'gralen. [Cwrespondancc de
l'iiitfndaul à la dalo du ah septembre
I 7<S'7. Ibidem, G. 1 3.")i .)
Lt's oITiciors munirij)aux (ibsiMvenl en
1790 que trie |>rosbytère est en très
nia;ivaisélal : la grange, quoique neuve,
a la couverture du côté du midi toute
déversée, le reste est on assez bon état;
l'église a besoin de réparations». [Etat
des biens nul., loc. cit.)
DÎMES. — Les décimatours de Flotte-
manville-llague étaient le curé pour un
tiers, et le prieur de Sceaux, membre
de l'abbaye do Saint-Taurin d'Evreux,
pour les deux autres tiers des grosses
dîmes. Nous n'avons pas la Déclaration
de ijQo du prieur. On trouverait, sans
doute, quelques renseignements dans
un Etat général des renies, fermages et
revenus de l'abbaye de Saint-Taurin,
i']83-i']rjo (Arch. Eure, H8o4), que
nous n'avons j)as eu la facilité de con-
sulter. Pour la cure, voir la note sui-
vante.
(^) La cure de Floltemanville-Hague ,
sans être des plus médiocres, ne parait
pas cependant avoir été aussi riche que
le cahier le laisserait croire. Dans sa
Déclaration de 1790,1e curé fait savoir
qu'il no possède , avec la maison presby-
téralo, que 86 vergées de terre d'au-
mônes, estimées valoir 3oo livres de
rovoiui. Il n'a que le tiers des grosses
dîmes, avec les anciennes novales et
toutes les menues. Los premières sont
allorméos depuis huit ans pour 1,100 li-
vres par an et deux louis de pot-de-
vin; il s'est réservé en outre un petit
canton nommé Iloulbeq , qui est aiVermé
à part 90 livres, et la dîme excrue sur
une petite forme nommée la Genestel-
lerie, dont les fermiers lui offrent 100
livres. Les novales, (jui portent sur 35o
vergées do terre, valent 200 livres; los
inenui's donnent, en laine et agneaux
:i6o livres, en pommes /i5o , en lin 1 ao,
on trémaine 3o. Le total, qui n'est pas
donné', doit atteindre près do 2,700 li-
vres. Aucune charge n'est indiquée.
(Déchir. originale, a6 novembre i'/QO,
Arch. Manche, Q^"' 18.)
FLOTTEM ANVILLE-PRÈS-V ALOGNES.
261
Le pn'sent caliier fait ot arrêté en l'autre page par nous habi-
tants cejourd'huy 8 mars 1789.
F. Francis, Jacques Lecourt, G.-J. Lenki'Vku, George Voi-
sin, Jean Quoniam, Jean Leportikr, Thomas Li; Mar-
chand, Bon Rouxel, J.-F. Le Cannd, C. Dumoncel,
Guillaume Simon, J. Leneveu, G. Le Saulnier.
FLOÏTEMANVILLE-PRÉS-VALOGNES
(I)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes , II, pièce non cotée.
Orig'iiial si{jné. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle généra! iini)rimë). — Date de l'assemblée :
fr8 mars 51. — Comparants : Aes habitants de la paroisse de Flottemanviile-
près-Valognes5,. — Nombre de feux : 100 '^^ — Publication : 1" mars, par
Brevains, vicaire. — Députés : Loriot, Gibert. — Signatures (17) : Jean
Loriot, Blrnoif'^', J. Le Faiconnier, Pierre Gibert, Jean Le Bat, Louis Le
Lairis, Jean Dipont, .Jean Fafin, Louis Fafin, J. H eu douane, J.-F. Jouanne,
J. Jannet, Jacques Le Saunier, Jeau Le Breton, Jean Boitar, Jacques Quo-
niam, J.-M. Le Bat, syndic.
(" Arrondissement de Valognes, can-
ton de M()ntel)our;j.
''^' l'opulation en 1793 : ii() habi-
tants (N. 8, M. 6, D. 16). — I^opuia-
tion actuelle : 3 38 habitants.
'^) Co BuRNOUF était i'iionimo d'af-
faires, l'intendant, si l'on veut, du sei-
gneur de Klotteman ville, m" Charles
Dancel, époux de la demoiselle du
Moncel. H administrait pour le seigneur,
le plus souvent absent et résidant à
Paris ou à Valognes, les deux terres de
Flottemanvilli' et d'Ktienville, qui ne
comprenaient pas moins, parait-il, en
1790, «de 900 vergées d excellente
terre, d'un produit de so livres à la
vergée, donnant un revenu total de
90,000 livresn. La seigneurie de Kloltc-
manviile comprenait encore un moulin
et des rentes sei^^neuriales et casualités ,
qui faisaient monter le |)roduil d'en-
semble à 8A,ooo lirres. Nous emprun-
tons ces renseignements à M. Lecacheux ,
qui a retrouvé et publié une intéres-
sante correspondance do l'intendant
Buinouf avec son maître, des années
1780 à 1799. (Voir Lecaciirux, Un xei-
Ipx'Hv bus-noiinand à l'époque de la
kéindution, dans Mém. Soc. anhéolog.
de Valognes, t. I (1879-1880), p. 3.')
" 59-)
Sui\ant M. I.ecarbeux (p. Sf)), 1 in-
tendant Hurnoufourait ét('' le rédacteur
du présent caliier de Flottemanville en
1789. Nous ignorons sur quelli' |)reuve
M. L.ecacl)eux a fondé cette assertion,
(jui , au surplus , n'oiïre rieû d'invrai-
send)lable.
262
BAILLIAGE SECONDAIRE DE YALOGNES.
2. Cahier de doléances.
IMs. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Original sijjné. Ed. Lecachedx, Documents pour servir à l'histoire de Montebourg, I,
p. i49-i56.)
Procès-verbal de doléances des habitants de la paroisse
de Flottemanville-près-Valognes.
Moyennant l'attention bienfaisante de Sa Majesté touchant l'as-
semblée des Etats généraux et invitant son peuple à lui porter
jusqu'au pied du trône ses peines, plaintes et doléances, la com-
munauté de la paroisse de Flottemanville-près-Valognes, assemblée
ce 8 mars 1789 pour nommer des députés en conformité des vues
de Sa Majesté, a l'honneur de lui représenter et à la nation, —
que le nombre des vergées cp'elle possède est très petit '^', que son
terrain est d'une médiocre qualité, qu'elle est privée de prairie et
bas-fonds, qu'elle n'a aucune lande commune et marais, cjue ses
habitants en grand nombre ne pourraient subsister sans les charités
publiques, nonobstant quoi elle paye une forte taille et les ving-
tièmes en proportion (2'; qu'outre ces sommes considérables elle
paye depuis très longtemps, pour la confection des nouvelles routes
ordonnées par Sa Majesté, sans qu'elle en ait jamais profité; qu'elle
est traversée par le vieux grand chemin du bourg de Prétot, de
celui du Pont-l'Abbé pour venir à Valognes et ensuite à Cher-
bourg (^^, [qui] est si mauvais par son sol et le défaut de carrière
('^ Mém. stat. i']3i, fol. i v" : crFlot-
lomanville , soi^rncur M. de I^otlfinaii-
ville; 476 acres de lorre labourable [et]
pàturafje, plantées en pommiers, et
110 vergées de prairies; fonds médio-
cre". (La commune actuelle est cadas-
trée pour /i85 hectares.)
Produit moyen en grains (en 1798):
9,70.5 boisseaux, mesure de 16 pots.
(Arcb. nat., Div bit, 5i.)
W lm|)Ositions de la paroisse pour
1789 : taille, 1,3^10 livres; ace, 81 4
livres; cap., 802 livres; corvée, 611 I.
17 s. ad.; vingt., 1,097 1. 6 s. 3 d. ;
terr., iSa livres; bât., hh livres. Au
total, 5,0^1 1. 3 s. 5 d.
Lignes : 106, dont 91 propriétaires
exploitants (pour i,o5o 1.) ot i5 fer-
miers (pour 38 1 l.). — Priviléjrics : le
curé, M" [""rançois Fortain (représenté à
Co ilaiices) ; la demoiselle Diuuoiicel ,
épouse de M. Cb. Dancel, seigneur du
lieu (c. n., 90 liv.).
t'> Le Pont-l'Abbé, ancienne pa-
roisse, actuellement liameau de la com-
mune de Picauville (arr. de Valognes,
canton de Sainte-Mère- Eglise), au pas-
sage de la rivière d'Ouve. Un cbemin
ancien venant du bourg de Prétot (arr.
de Coutances, canton de la Haye-du-
Puits), mettait en ell'et en communica-
tion, en passant par le Pont-l'Abbé et
la paroisse de Flotlemanville, la ville de
Valognes et le bas Cotentin avec la ré-
gion de Périers et de Coutances. Ce
cbemin (sur les cartes modernes, che-
min vicinal n° a4), dont il est question
déjà dans les documents du haut moyen
âge, et qui eut au xiv'' siècle une im-
portance stratégique considérable, est
indiqué à la lin du xviii* siècle comme
^devenu à présent si défectueux qu'il
FLOTTEMANVILLE-PRÈS-VALOGNES. 263
qu'elle ne lire pour ainsi dire rien de sa production; quoique la
plus grande partie des nouvelles routes soient faites, elle paye autant
pour l'entretien que pour la confection; qu'outre tous ces paye--
ments elle est écrasée par les frais des huissiers du bureau des
finances de Gaen et des sentences émanées de ce siège au sujet de
différents chemins qui la traversent, elle paye encore pour les ré-
fections des ports de Grandville et des prisons de Gaen dont elle
est éloignée de >ingt lieues au moins '^', et d'autres sommes qu'il
serait trop long de rapporter, et qui sont bien au-dessus de ses
forces.
La bonté de Sa Majesté n'ayant mis aucunes bornes aux remon-
trances qu'elle permet à ses sujets, ladite communauté a encore
l'honneur de lui représenter et demander :
i" Que le tiers état soit en nombre de représentants au -moins
égal à celui des deux autres ordres;
2° Que ce point important soit avant tout réglé, que les trois
ordres resteront unis, sauf à se partager en bureaux, mais que les
voix se compteront par têtes et non par ordres;
3" Qu'il soit fait des lois invariables pour la constitution de la
monarchie, qui n'en a point eu jusqu'à présent;
k° Que l'une de ces lois sera qu'il ne pourra être levé aucun
impôt sur les sujets sans le consentement exprès de la nation en
assemblée d'Etats généraux;
5° Que lesdits Etats généraux seront déterminés à époques pé-
riodiques et fixées la première fois à trois ans au plus de la pro-
chaine assemblée et par la suite de cinq ans en cinq ans, sans qu'il
reste de commission intermédiaire,
6° Que le consentement aux impôts n'aura pour terme que l'es-
pace d'une tenue d'Etats à l'autre, et que tout sujet pourra se dis-
penser de les payer, si le consentement n'est renouvelé;
-y" Que lesdits Etats généraux auront seuls le droit des lois
générales, les(|uelles sanctionné(!S par Sa Majesté auront toute la
force convenable, que les parlements seront tenus d'enregistrer ces;
doit être consid<''ré comme absolument
à refaire dans toute sa iongueurn. (Mé-
moire [de l'intendant de Caen^ pour ser-
vir de réponse aux questions contenues
dans la lettre de M. Necker du 8 septem-
bre 1777» route n° 3o, Anli. Calvados,
GS^jS.) Depuis 1780 toutefois, des
travaux considc'rables y avaient été en-
trepris, particulièrement à la chaussée
traversant les marais du l^ml-rAlibé.
Voir Etal de situation au 20 juin ijS'j
des ouvra i>es et dépenses faits par Jean
Besson, pour la réparation de la chaussée
lies marais <hi Vunl-l' Abhé. (Arcli. Cal-
vados, G 3869.)
t'^ Pour l'explication de ces imposi-
tions locales, voir les notes sous les
cahiers de la lîloutière, S 1 (imposilion
des hàlinients de justice), et de Cau-
leloup, arl. lo (port de Granville),
toutes deux au t. I, p. 168, n. 1, et
270 , n. 2.
Wl
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lois et de les promulguer dans leur ressort, sans pouvoir en arrê-
ter l'exécution par des arrêts de surséance ou modification quel-
con([ue ;
8" Que les États provinciaux seront établis pour toutes les parties
du royaume, particulièrement pour la Normandie qui a un droit
particulier de les faire rétablir, n'ayant été que suspendus et sui-
vant la promesse que Sa Majesté en a faite dernièrement f^';
if Qu'il n'y aura qu'un seul impôt sur les terres, sous une seule
dénomination, et que tous subsides seront supportés indistincte-
ment par toutes les classes de citoyens sans qu'il y ait aucun privi-
lège ni exemption;
1 0° Que quand il s'aj^ira de guerres ou autres affaires nécessi-
teuses et urgentes, les Etats généraux en seront informés, et s'ils
trouvent que les unes et les autres soient indispensables , ils déter-
mineront jusqu'à quelle somme il sera mis des impôts additionnels,
qui ne pourront avoir cours que pendant un temps fixé, faute de
quoi la nation pourrait se dispenser de payer et ne serait nullement
garante des emprunts qui seraient faits à cet effet;
1 1° Que lesdits États généraux prendront connaissance par le
détail des dettes de l'État, des sommes perpétuelles et annuelles à
payer par icelui, fixeront la dépense de chaque département, feront
réduire les pensions exorbitantes, celles qui n'ont aucun mérite
réel et prendront les précautions pour qu'à l'avenir elles ne soient
accordées qu'au vrai mérite et jusqu'à concurrence de 6,ooo ou
8,000 livres tout au plus, aux personnes les plus distinguées;
1 a° Que les États provinciaux auront l'administration de leur
province, la liberté de choisir le mode des répartitions, la manière
de les faire percevoir et parvenir au trésor royal à moins de frais
possible. En conséquence, qu'il pourra être demandé la suppres-
sion de tous ofhciers qui gêneraient cet allégement des peuples;
i3° Qu'il soit établi une commission pour réviser les lois, sur-
tout pour l'abréviation des procès; il est inouï que les procédures
ne finissent pas plus qu'elles no font, la communauté a malheureu-
C Allusion à VAirêl du Conucil /]>ti
fixe an i" mai suivant la tenue des Etais
généraux du royaume et suspend jusqu'à
cette époque le rétahlissemenl de la tJnir
plenière, Versailles, ÎS août 1788. (Isam-
BRRT, XXVIII, 11° a5o8, p. ()ii; le texte
manque.) Le roi y annonçait son inten-
tion de nUaldlr les Ktats particuliers
<f dans les provinces où ils ont existé'! ,
et cette promesse assez vague avait sufli
])0ur l'aire éclore toute une littérature
de dissertations et de mémoires sur les
anciens Etals de In province. (Voir Me-
)no)re concernant les anciens Etals de
Normandie, par le duc dMIareourt (dans
llii'PEAU, Le GouverneinenI de ISdntian-
die, tome V, Appendice, p. Ii'^o) cl
toute la série de i)étltions et d'adresses
des villes réunies à la suite, p. ^^33-
^i83.)
FLOTTEMANVIIXE-PRl'S-N ALOCNES.
265
sèment sous les yeux une affaire (|ui n'iist pas finie et qui dure
depuis plus d'un siècle ''^ Y a-t-il chose plus ruineuse?
i/i" Qu'il ne soit levt^ aucune milice quelconque, Sa Majesté
trouvant assez de monde volontaire; chaque tirage coûte à chaque
paroisse une année de taille ^'"^;
iS" Que les portions congrues soient portées à 1,200 livres au
moins, aux dépens des gros décimateurs, si mieux ils n'aiment
abandonner ce qu'ils perçoivent dans la paroisse ''^^;
1 6° Qu'il ne sera nommé aucun curé qu'il n'ait travaillé au
moins six ans dans le ministère ou à l'instruction de la jeunesse;
1 '7" Que les déports seront entièrement supprimés dans les
endroits où ils ont lieu;
18" Que les colombiers et garennes soient détruits et que les
seigneurs soient tenus de faire déduction des deniers royaux sur
les rentes que leur doivent leurs vassaux^'';
O Le cahier fait évîdemmont allusion
à un fait local, (|iie nous ne pouvons
préciser. Le fief du lieu relevait de la
haule-juslice de Varenguebec, avec ap-
pel nuement au Parlement.
(^' La paroisse de Flottemanville four-
nissait à la milice de terre, pour le
régiment provincial de Bafse-Norman-
die, bataillon de Saint-Lô. En 1788,
tirant avec la communauté de Négre-
viile , les deux paroisses avaient présenté
ensemble 96 garçons, sur lesquels 36
avaient été déclarés exempts, 3 fuyards,
1 6 infirmes , 6 trop petits. Un peu plus
d'un tiers, exactement 36 garçons,
avaient tiré au sort pour fournir 3 mi-
liciens. ( Relevé des procès-verbaux de
tirage, ijSS, Arch. Calvados, C 1916.)
(■'') La paroisse de Flottemanville était-
elle à portion congrue ? Nous n'avons
pas la Déclaration de ijgo. D'après les
ofliciers municipaux , la cure consiste en
maison presbytérale, basse-cour, grange,
pressoir, cour et jardins de /io perches
environ et une seule pièce d'aumônes
d'une vergée (est. 3oo livres en capital
à cause du bois) «sans rentes ni au-
cuns droits à prétendre sur personne tî.
L'ensemble n'est pas estimé, mais cette
déclaration ne suppose pas un bénéfice
bien riche en tous cas.
Biens ecclésiastiques. Le même in-
ventaire ne signale dans la paroisse
d'autre bien ecclésiastique , avec la cure ,
qu'une «técole des fillesn, consistant en
une petite maison avec jardin d'une
perche et demie (est. 10 1.) et deux
pièces de terre plantées (est. 1,200 I.
en principal), et pour les i-entes : 1° l'é-
cole des garçons, 2 5 livres par le sei-
gneur, et 2° l'église du lieu, 38 rede-
vances faisant ensemble 1 3 boisseaux de
froment (est. 46 I. 16 s. 9 d.) et i65 1.
10 s. en argent. {Etat des biens nal.,
Valognes, Arch. Manche, Q''"' 16.)
L'ensemble des revenus ecclési:isti(|ues
de la paroisse est estimé, en 1787, a
2,100 fivres seulement, par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C 6519.)
(*' Sur ce qu'il faut entendre par la
«déduction des deniers royaux^ , voir la
note sous le cahier de Dangy, art. 29
(au t. I, p. 3oo).
Le fief de Flottemanville, auquel ap-
partenait la seigneurie de la paroisse,
appartenait en 1789 à la demoiselle Du-
moncel , épouse du sieur Charles Dan-
cel ; et il y avait certainement des
extensions de fi(>fs voisins.
Etat des rentes de tjQO non r(»trouvé.
Nous savons seulement qu'il était dû au
domaine, d'après le dernier Elat, ali
boisseaux et i5 pots 1/2 de froment
mesure de 18 pots, dg boisseaux et 10
pots d'avoine, a8 1. 19 s. 11 d. en ar-
gent, et 29 1. i3 s. 3 d. de menues
rentes, ensemble produit coninuin 2 68 1.
8 s. 10 d. (Arch. Manciie, A 3365.)
Le seigneur de Flottemanville possé-
266
BAILLIAGE SFXONDAIRE DE VALOGNES.
1 9° Que les lettres de cachet et autres actes attentatoires à la
liberté du citoyen soient abolis et cjue la loi seule veille au bon
ordre;
2 0° Que chaque laboureur et cultivateur puisse avoir chez lui
une arme à feu pour la garde de sa maison et s'en servir pour tirer
corneilles et autres oiseaux malfaisants, sans être exposé à pourrir
dans les prisons, comme le font faire depuis quelque temps la plus
grande partie des seigneurs;
ai" Que pour ranimer le commerce, éviter que les terres ne
soient ensemencées, il sera permis de prêter à cinq par cent d'in-
térêts pour un an et établir des peines pécuniaires, mais grièves
contre ceux qui exigeraient un intérêt plus fort;
9 9° Qu'il sera défendu aux jeunes gens de mettre leur bien en
viager et surtout à des deniers si forts comme il se pratique depuis
quelques années, parce que cela ruine les preneurs et empêche la
population des autres;
9 3° Que la liberté sera rendue au commerce, en reculant aux
frontières tous les droits de traites dans l'intérieur;
96° Qu'on supprimera jusqu'au nom de gabelle, que le sel sera
rendu libre et marchand, sauf à établir un prix au marais salant
pour dédommagement du produit, et que les bureaux des finances
soient supprimés comme onéreux;
9 5° Qu'on lève toutes les entraves qui sont données à l'agricul-
ture et au cultivateur, ensemble aux actes de la société , en modi-
fiant les droits de contrôle et autres, en donnant des tarifs clairs et
précis qui jettent loin de nous cette inquisition de finance;
96° Que tous les bénéficiers seront tenus de pourvoir à l'entre-
tien des bâtiments qui leur servent '^^ et soient tenus de les habiter,
ainsi que de contribuer au moins d'un huilième dans les impôts,
n'étant obligés ni à semer ni labourer, ce ([ui leur fait un sixième
(lait dans la paroisse un colombier ol
une garenne, au sujet desquels des dil-
ficultés menacèrent de s'élever entre lui
et les habitants à la fin de l'année 17S9.
La correspondance de l'iiilendaiil Hur-
nouf nous monlie d'ailleurs que M. Dan-
cel , informé des réclamations de paysans,
conseilla sagement de tries laisser faire?! ,
et se résigna sans dilliculté au sacrifice
de sa garenne et de ses pigeons. (Leca-
GHEDt, article cité, p. 55.)
(') Les paroissiens de Flottemanville
venaient d'être mis à contribution de
800 livres pour des réparations à leur
presbytère; mais il semble bien qu'ils
n'aient ])as eu de reproches à faire à cet
égard à leur curé. Les olliciers muni-
cipaux observent en effet, en 1790, que
ffle presbytère a été fait bâtir par le
curé actuel en 1788 et 1789, que le
parfait en a été jugé... Pour la construc-
tion de ladite maison , ledit sieur curé
a reçu de sou prédécesseur la somme de
i,3o() livres, et des paroissiens celle de
800 livres, et il a fourni le reste, qui a
été pour lui une somme considérable,
vu la grandeur des bâtiments, qui est
d'environ li^ pieds de long sur ,97 de
large, de dehors en dehors^. {Etat des
biens uni., Valognes, loc. cit.)
FLOTTEMAISVILI.E-PRES-VALOr.NES. 267
au moins du revenu d'une paroisse, *c'est-à-dire ceux qui possèdent
des dixièmes ^^' *.
Voilà le présent cahier que la communauté de la paroisse de
Flottemanville-près-Valognes a mis aux mains de M' Jean Loriot et
M' Pierre Gibert, tous deux de ladite paroisse qu'elle a choisis, et en
a retenu un double pour mettre dans ses archives, avec toute liberté
de pour elle et en son nom se trouver à l'assemblée du tiers état
qui se tiendra à Valognes demain lundi 9 du courant, aux fins par
lesdits députés aidés des autres leurs concitoyens aviser aux moyens
les plus propres et les plus capables de remplir les vues bienfai-
santes de Sa Majesté et servir la nation.
Jean Loriot, Pierre Gibert, J. Lefaulconnier , J. Heudouanne ,
BuRNouF, Jean Le Bret, Louis Le Saunier, Jacques
QuoNiAM, Jean Lebrkton, J.-F. Jouanne, Jean Boitar,
Jacque Le Saumeu, J. Coqloin, Jean Fafin, Jean Jan-
net, Louis Fafin, Jean Dupont, Jean Lebat, syndic.
FONTENAY-EN-GOTENTIN ^'\
1 Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valojjnes , II , pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprime' général). — Date de l'assemblée :
i"mars. — Comparanls (19) : Guillaume Filliâtre, Guillaume Lelièvre,
Jacques Cabieux, Jac(jues le Pont, Jean le Pont, Jacques Hervicu, Pierre
Groidt, Guillaume Hervieu, Ghai'les Davourie, Louis Maurouard, Cliarles
OUivier, Gharles le Pont, Gliarles le Neveu, Charles Regnault, Jacques le
Uouge, Guillaume Tniffaut-d'Engueville, Gilles Roux, Jacques Malcnfant,
Jean Ilaulemaniore dit Heuzel. — Nomhre de feux: loo'^'. — Puhlicalion :
le 1" mars, par Jacques-François-Louis Le Luhois, prêtre curé. — D('putés :
") Le passage entre les signes ** est et d'autre part nous n'avons point de
raturé. Au lieu de dixièmes, il faut Déclaration de 1 790 pour la paroisse,
d'ailleurs, vraisemblablement, lire des (^î Aujourd'hui Fontenay-sur-Mer, ar-
Atmes. rondisscmeiit de Valognes, canton de
DImes. — Nous n'avons pas de ren- Montebourg.
seignements sur leur répartition en O Population au dénombrement de
1789; le PouHlé, qui nous sert babi- 1798 : 5/i6 liabitants (N. i3, M. 3,
tuelleinent, présente une lacune consi- D. 10). — Population actuelle : 35 1
dérable pour le doyenné de Valognes, habitants.
268 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Guillaume Trlffact, sieur Dcngueville, M° Jacques le Rolge. — Signa-
tures (16) : Jacques Le Pont, Jacques Cariedx, G. FilliÀtp.e. G. Lelièvre,
Jean Le Pont, J. Hervied, Pierre Groult, J. Herviedx, Cliai'les Davourie,
Louis Maurouard, Charles Olivier, G. Leneveu, Jacques Le Rooge, Charles
Le Pont, ReGNAULT , TRDFFAUT-D'ENGnEVILLE.
2. Cahier de doléances.
Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes. ], pièce non cotée .
Orijfinal sijfiié'''. — Edit. : 1° Hippeau, Cahiers II, p. ili3-4i7; Lfxachedx, Documents
pour servir à l'histoire de Monlebourg , I,p. i35-i4i.)
Cjukier des doléances , 'plaintes el remontrances faites far Guillaume
Fillidlre, Guillaume Le Lièvre, Jacques Cahieux, Jacques Le
Pont, Jean Le Pont, Jacques Hervieu, Pierre Groult, Guillaume
Hervieu, Charles Davourie, Chai^les Le Pont, Charles Le
Neveu, Charles Regnault, Jacques Le Rouge, Guillaume Truf-
faut-Dengueville, Gilles Rouxel, Jacques Malenfant el Jean
Hautemanière , dit Heuzet, — tous nés français ou naturalisés,
âgés de vingt-cinq ans, compris dans les râles des impositions ,
habitants de la paroisse de Fontenaij, dont la communauté est
composée de loo feux, fait et dressé par les susnommés pour
obéir aux ordres de Sa Majesté portés par ses Lettres données
à Versailles, le a/i janvier l'jSg, pour la convocation el
tenue des Etats généraux de ce royaume, et satisfaire aux dis-
positions du Règlement y annexé, ainsi qu'à V Ordonnance de
M. le Lieutenant général du bailliage de Valognes :
Art. 1". Les habitants susnommés supplient très respectueuse-
ment Sa Majesté de vouloir bien réintégrer le tiers état dans ses
droits primitifs, relativement aux contributions et impositions.
— On sait qu'autrefois, nos rois, de glorieuse mémoire, ne
mettaient d'impôts sur le peuple que du consentement de celui-ci;
que, d'ailleurs, le Grand-Dauphin, père de notre auguste Mo-
narque, a dit : que «toute imposition sur le peuple est injuste '^^55,
(') Une copie déclarée «conforme à monn-nl do sa morl, fit brûler qiiaalili'
l'original des Archives du département •' de pa|)iers, dans lesqin'ls il avait oon-
a été déposée en mai 1889 dans les sif;a<'' ses idées sur l'admiaistralion pu-
arcliives municipales de Fontenay. (Cow- Idique. tr()uoique sa prud(>nce, ajouto-
municalion de M. A. Jeanne, institu- t-il, nous ait ravi un {fi-and nombre de
leur.) pièces précieuses sans doute, ce qui
(*' Vie du Dauphin, père de IjOitis W I, nous est ])arvenu de ses écrits est plus
livre II. La citation est tronqui'C el lo que suflîsant pour nous faire connaître
sens s'en est trouvi' sensiblemi'iit altéré. l'étendue el la sagesse de ses vues en
L'auteur raconte que le Dauphin, au matière de gouvernement : Toute impo-
FONTENAY-EN-COTENTIN.
269
et que si Charles VII ordonna de sa propre autorité l'imposition
perpéliiolle de la taille, sans opposition de personne, c'est que
tout le monde était convaincu (Villaukt, Histoire de France, tome \V1)
que ce secours indispensable maintenait la sûreté publique, et que
le prince n'en abuserait pas (^'. Ce même peuple conserve toujours
les mêmes sentiments pour ses souverains, et Henri IV, l'un
de ses meilleurs, en était bien persuadé, lorsqu'il disait au duc de
Savoie, qui lui demandait un jour quels étaient ses revenus : «Je
n'en sais rien, répondit ce grand monarque, je ne compté point
avec mes sujets; comme je m'en fais aimer, ils croient que tous
leurs biens sont à moi, et je pense que tous les miens sont à
eux. 57
Art. '2. MM. les ecclésiastiques possèdent des bénéfices très
considérables; MM. les nobles possèdent des terres et ont des
revenus très étendus '-*; avec cela, tous jouissent de privilèges
qui vexent absolument le tiers état, tels que colombiers, si
silion sur les peuples, dit-il, est injuste
lorsque le bien général de la société ne
l'exige pasn. (Éd. Paris 1826, in-16,
p. 100.)
('^ ViLLABET, Histoire de France de-
puis les temps les plus recules, éd. Paris.
1770-1789, 36 vol. in-R". La partie de
celte histoire relative au règne de
Charles Vil, à laquelle est empruntée la
f italien du cahier, est, effectivement,
de Villaret. Cet auteur, qui avait pris
la suite de l'histoire de France de
rahbé Velly, au règne de Philippe VI
(t. Vlll) , ne Ta menée que jusqu'au règne
de Louis XI, à l'année j/i 6 g. La lin
depuis cette date (au t. XVII, p. 3/i8)
est l'œuvre de Garnicr, qui conduisit
l'ouvrage jusqu'au règne de Charles IX ,
et fut lui-même continué par P^anlin-
Desodoards.
'-' L'inventaire de 1790 nous per-
met d'apprécier l'importance des biens
ecclésiastiques dans la paroisse de Fon-
lenay.
I. liiens-Jbnds : 1° la cure, maison
preshytérale, bâtiments d'exploitation,
cour et jardin muré, une pièce en her-
bage de G vergées nommé ' le Grand
jardin, et 20 sols de rente foncière (le
tout non estimé); 9" la cha|)elle Saint-
Jacques annexée à l'église, pièce dite le
clos Saint-Jacques, ^occupée de vignes
sauvagCb"5, de la contenance di- i3 ver-
gées (aflermée 160 Uvres); 3° l'abbaye
de Montebourg, pièce en herbage dite
le Clos Poulain, de 20 vergées (affer-
mée ioo livres; la Déclaration de l'é-
véque dit plus précisément ^09 1. 10s.);
lx° l'obiterie de Fontenay, onze pièces de
terre, la plupart en herbage, avec mai-
sons, plant, etc., faisant ensemble ûtt
vergées, partie louée en deux baux de
35o et i5o livres, partie fait valoir par
les obitiers.
II. Rentes : 1° l'abbaye de Monte-
bourg, rentes féodales de 2 A boisseaux
de froment, 10 razières d'orge, un
pain et une poule ; 2" l'église de Fon-
tenay, 17'! 1. 8 s. 6 d., en plusieurs
parties de renies tant foncières qu'hy-
pothèques.
III. Dunes. Les gros décimateurs
étaient, d'après les officiers munici-
paux, le curé pour cinq sixièmes des
grosses dîmes, l'abbaye' de Montebourg
pour le sixième restant. La Déclaration
de ijgo n'a pas été retrouvée pour la
cure; l'évèque de Coutances, comme
abl)é de Montebourg, a déclaré sa part
affermée [)ar 270 livres. (Déclarations
de Coutances, n° 53, foi. 60.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse de Fontenay est es-
timé, en 1787, à 5,012 I. 10 s. par les
contrôleurs des vingtièmes. (Arch. Cal-
vados, C 601 y.)
270
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
divisés et subdivisés, garennes, chasse, pêche, etc. — Cepen-
dant, ces deux classes ne payent pas, pour raison de leur
fortune, proportionnellement ce que paye le tiers état. Ce même
tiers supplie donc Sa Majesté de vouloir bien, sinon extirper,
du moins alléger des droits qui lui sont si onéreux et qui sont
peu profitables aux deux premiers ordres, leur ayant été seu-
lement octroyés pour leur simple plaisir et satisfaction, tandis que
le tiers état s'exténue pour se procurer sa subsistance; d'ailleurs,
les lois qui veillent à l'intérêt de ces privilèges sont, pour l'ordi-
naire, très mal observées, puisque, les garennes n'étant point
muraillées, les lapins ont en tout temps la liberté de divaguer sur
le territoire limitrophe, qu'ils dévastent singuHèrement. — Les
pigeons, ces volatiles si nuisibles, tombent dans les champs, dans
le temps de la semaille comme dans celui de la récolte, enlèvent
aux malheureux paysans des grains qu'ils ont récoltés à la sueur de
leurs fronts et dont ils devraient jouir, ce qui n'est pas. Qu'au
point, ils n'osent ni se plaindre, ni murmurer de ces vexations,
dans la crainte d'encourir l'indignation de leurs seigneurs dont ils
dépendent si étroitement. Les suppliants espèrent que Sa Majesté
verra d'un œil bénin et favorable leurs doléances et qu'il les déli-
vrera d'un fardeau si accablant. Mais avant de finir cet article,
nous supplions Sa Majesté de vouloir bien nous permettre de le
terminer par ces paroles de M^' le Dauphin , ce prince dont la mé-
moire est et sera toujours si chère aux Français : «Les exemptions
sont souvent plus contraires à l'humanité que les impôts mêmes. ^
(Fze du Dauphin, livre II) '*'.
Anx. 3. Lors de la confection des grands chemins royaux, notre
paroisse de Fontenav payait, pour sa contribution, moins de
.'Joo livres annuellement; maintenant qu'il n'y a plus que les
entretiens, elle est imposée, pour ce chef, à 65o livres '^^, ce qui
'*' Vie (lu Dauphin , père de Louis XVI,
livre II : wLos rois doivent être infini-
ment réservés à accorder des exemptions
de tailles et de subsides, qui diminuent
le revenu de l'Etat et font retoad)er sur
le pauvre peuple tout le poids dont la
faveur soulajj»; un polit nombre. 11 y a
déjà, par toutes sortes de cbarjjcs et
d'emplois, un si [jrand nombre d'(^xempts,
que l'augmenter serait véritablement
une injustice odieuse; tes exoinplionx
sont SDUveid plus contraires à l'huiua-
»ité fjuc les imfjôts mênws.v (Ed. cit.,
p. 102.)
t^) Impositions de Fontenay pour
1789 : taille, 1,900 livres ; acc. , i,26()l.
16 s. 7 d. ; cap., 1,939 1. ^ **■ "^ *^* '
corvée, ()3i 1. 1 s. 2 d.; vingt., 2,84o 1.
6 9. 3 d.; terr., a.ôl livres; bât., 9'! li-
vres. Au total, 8,193 1. 9 8. 10 d.
Lignes : 170, dont 89 exploitants.
Priviléjpés : le cun», M" Jacques-Fran-
çois-Loiiis Lelubois (présent à Coiitan-
ces), le titulaire de la cbapelle Saint-
.lacqiies de Fontenay, M"^ Pierre Muuton;
et pour la nobl'sse, je seigneur et |ia-
Iron, Maximilien-Marie-Pierre le Vi-
lomle. chevalier, manpns de Blangy,
FONTENAY-EN-GOTENTIN.
271
paraît d'autant moins juste qu'il n'est pas naturel que la façon d'un
chemin, si solide pour l'ordinaire, soit moins dispendieuse que
l'entretien ; il y a donc des exactions dans cette partie.
AuT. k. Chose (étrange! si, dans une paroisse de campagne, il
se trouve quelques malades, convalescents ou autres nécessiteux
qui, ayant besoin soit d'un verre de vin ou de cidre, aillent le
demander soit au curé, soit à un homme charitable, s'il y en a
dans le cas de l'exaucer, ceux-ci ne pourront, sans s'exposer à
une amende considérable , lui accorder sa demande. Il serait bien
à souhaiter qu'on n'empêchât pas, du moins, quelqu'un do faire
l'aumône à ceux qui sont dans l'indigence.
Aht. 5. Les fonds composant la paroisse de Fontenay sont, en
grande partie, marais, qui sont submergés les trois quarts de
l'année; ce qui occasionne aux particuliers une perte considérable.
Le surplus de ladite paroisse est, pour la plupart, occupé de joncs
ou vignes sauvages, et chargé de rentes, tant en grains, pains, vo-
lailles et œufs, qu'en argent, non seulement envers les seigneurs,
mais encore envers les gens de mainmorte et autres; de plus, il ne
se fait aucun commerce dans cette paroisse, et elle n'a aucune
commune ni même de lande pour la soulager "^. Elle n'a pour
toute ressource que la mer qui lui procure du varech et du sable
pour l'engraisser'^^; mais la dilliculté de le charrier ou transporter
seigneur ot patron de Fontaine -Étoti-
pefour, Étreville-Bocage , Saint-Marlin-
i'Hortier, Fontenay, Saint-Marcou, giand-
baitli de Cotentin, etc. (non résid.),mes-
sire Paul-Pierre-Augiiste Heliein , cheva-
Hcr, seigneur du iiet de (Jourcy (non
résid.) , et le sieur Poirier de l'isie , noble
non possédant fief (c. n. , i /i i 1. i s. 6 d.).
'') Le Méiîi. stal. de l'élection de Ca-
renlan dressé en 1727 décrit ainsi ia
paroisse : crFontenay : feux loh, marc
1 2 s. 4 d., garde-côte; i,5o3 livres.
Deux tiers en Iierbage, l'autre en
labeur, et assez imposée. r> (Arcli. Calva-
dos, C 27'!.)
Produit commun en grains en 1798 :
5,o/i8 boisseaux, mesure de 16 pots.
(Anb. nat. , Div bis, 5i.)
A l'égard des fiefs, les officiers mu-
nicipaux observent en 1790 que «partie
du territoire df cette municipalité rele-
vait ci-devant du domaine, et une mo-
dique partie de l'abbaye de Monte-
bourgn. Il faut compléter cette indica-
tion , en ce sens qu'il existait aussi deux
fiels laïcs, le fief dit de Fontenay, appar-
tenant au marquis de Blangy, et le
fief de l'IsIe , relevant de la seigneurie
de Confcy, au chevalier Heliein.
Nous n'avons pas (TEtat des rentes de
1790. UEtat de» hiens nattoiiait.v relève
seulement les rentes seigneuriales dé-
clarées pour le fief de l'abbaye de Mon-
tobourg, savoir : iih boisseaux de fro-
ment, 10 razières d'orge , une poule et
un pain (non estimé); ÏÉtal du do-
maine donne d'autre part les rentes
dues au roi, savoir: 33 boisseaux 3/i
de froment, mesur<' de 18 [lots, la
boisseaux et 9 pots 3/4 d'avoine, et
!? I. 5 s. a d. en argent, ensemble pro-
duit commun 190 1. 3 s. 6 d. (Arcb.
Manche, A 336.^.) Les officiers munici-
cij)aux ont noté qu'il n'existait sur les
fiefs de la paroisse «aucune corvée
réelle» (/oc cit.).
<-' La paroisse de Fontenay avait
en ellet droit au varech, cemme fpa-
272 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
est des plus grandes, car la seule voie qui y conduit est une chasse
«ui prend son origine à trois quarts de lieues de la mer, est aussi
submergée les trois quarts de l'année, et qui, étant exhaussi'-ft de
trois pieds seulement, en rendrait l'accès favorable en tous temps;
ce qui se pourrait faire à peu de frais, puisque le gros sable et la
pierre nommée galet se trouve à la mer en suffisante quantité. Par
là cette chasse deviendrait très utile, non seulement à ladite pa-
roisse de Fontenay, mais encore à au moins six circonvoisincs, qui
n'ont point d'autre chemin pour aller à la mer, ce qui leur est à
toutes absolument nécessaire pour graisser leurs terres, ([ui, sans
ce secours, deviennent ingrates et ne produisent quelquefois pas au
laboureur de quoi le dédommager des frais du labourage. Les
suppliants prient donc Sa Majesté d'accorder une demande si juste
et si légitime et dont l'octroi en serait si avantageux.
Aivr. 6. Les suppliants observent à Sa Majesté que tous les de-
niers qu'on lui paye pour toutes les impositions quelconques sont,
avant de parvenir au trésor royal , diminués de beaucoup de leur
valeur primitive, parce que, passant parles mains de tant de gens
à solde, il en résulte une perte considérable pour l'Etat. 11 serait
donc bien nécessaire de remédier à cet abus. Les mêmes suppliants
pensent que si Sa Majesté voulait nommer une personne prudente,
sage et honnête, qui porterait l'argent de plusieurs paroisses
directement à Paris pour le verser entre les mains du trésorier
royal , et que cet homme fût accompagné de troupes ou autres per-
sonnes capables de le conduire et escorter sans danger ni inquié-
tude, parce qu'on lui accorderait une somme convenable pour son
voyage, l'Etat et ses membres en seraient d'autant soulagés.
Les suppliants exposent encore à Sa Majesté que beaucoup de
personnes payent leurs tailles et autres impositions hors la pa-
roisse pour laquelle elles sont dues^^^, ce qui cause journellement
des procès entre ses sujets. Ils supplient donc Sa Majesté de dé-
roissc l)or(lante''. Nous lisons clans dans Quellolion et Rideanvillc. ) Voir Décla-
Ics tableaux joints à la Dôclaralion de ration dit roi au suji't (1rs lierhen de mer,
17.31, à farlicle de rAmiranlé de lo c«niiues .ions le nom de varech ou vraie,
lion l' ne : ric. Vi'rsailles, 20 mai 17/19. (Arcli.
fcAni. 6. Ceux des paroisses do Kon- Calvados, C 3o68.)
ienay et ses hameaux, ()uinc\illc, Lestre ''^ Sur le paiement des impositions
et Sainl-Vaasl-la-Ilougue, peuvent aussi hors paroisse, et la question des hors-
fairc la roupe desdites herhes pendant tenants, on voudra bien se re|)orler à
trente Jours des mois de janvier et fi'- ce (pu' nous avons noté sons le cahier
vrier.i (La liste des paroisses hém'-li- d'Aumi'vilie-Leslrc, art. 10 {suprà,
claires s'au(jmenta en 1783 de celles de p. (j'i).
FONTENAY-EN-COTENTIN. 273
fendre la transposition, qui ne rapporte aucun bénéfice à Sa Ma-
jesté, et qui met injustement une paroisse en perte.
Aut. 7. Chose abominable! des malheureux, qui n'ont ni pain
ni argent et qui se trouvent par là obli[T('s d'emprunter à la mer de
quoi former une partie de leur nourriture, faute de pouvoir acheter
du sel pour y suppléer. D'autre côté, des gens, pour cause de ma-
ladie, sont quel([uefois nécessités de recourir à cette eau salutaire,
ainsi que pour leurs bestiaux et moutons qui ont quelquefois
besoin de pareils secours. Cependant le tiers état, toujours vexé,
n'a pas la liberté d'avoir recours à un élément que l'auteur de la
nature lui a donné pour en jouir paisiblement. 11 est impossible
qu'il y ait au monde loi assez inique pour interdire et défendre» une
chose à laquelle ils doivent avoir un droit si légitime , ou , s'il y en
a une, c'est que des gens sans humanité et sans religion ont sur-
pris celle du prince qui l'a établie.
Les suppliants ne doutent point que Sa Majesté ne soit effrayée au
récit d'une telle abomination. Ils espèrent de sa bonté ordinaire pour
son peuple qu'elle voudra bien la révoquer, et défendre aux bar-
bares qui osent incjuiéter ce même peuple en pareille circonstance,
de le faire à l'avenir et de ne plus violer les droits de l'humanité
qui est la base de toutes les vertus.
Le présent cahier contenant dix pages, celle-ci comprise, cotées
et paraphées par première et dernière, a été ainsi dressé par les
susnommés à l'issue de la messe paroissiale, pour être remis
auxdits sieurs Truffaut et Le Rouge, députés pour l'assemblée
qui se tiendra à Valognes devant M. le Lieutenant général, (pii se
tiendra le g mars 1789, en présence du procureur du roi. Fait à
Fontenay, ce i*"^ mars 1789, et signé double par ceux des habi-
tants susdits qui savent signer. l)eu\ mots rayés nuls au présent.
G. FiLLiÀTHE, Jacques Le Pont, G. Lklikvre, Jacques
Cabieux, Jean Le Pont, Pierre GiiouT, J. Hervieu,
Charles Davourie, G. Herviku, Charles Olivier, Louis
Maurouard, Jacques Le Rouge, C. Leneveu, Regnault,
Charles Le Pont, Trufeaut-d'Enguevilee.
27/i
BAILLIAGE SEGOiNDAIRE DE VALOGNES.
FRESVILLE < '.
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Formule ini])rimée dont les blancs oui été n'inplis, Archives de la Manche, série B,n. cl.,
liasse Cahiers de Valognes. Orifjnal sijjné. Inédit.)
Analyse : Date de Tasseinblf'e : i" mars. — Comparants : ries soussignés
liabilants de la paroisse de Fresvillen. — Nombre de feux : i84^^'. — Publi-
calion : i" mars, ptir Eustache, curé. — Dépulës : Josepb- Alexandre
Keuillve, avocat; Hervé- François Le Monnier. — Signatures (i4) : P. Dc-
CHEMIN, A. Lebouev, F. Enguebecq, J. Legodflet, p. Germain, J. Le Pionnier,
J.-F. Lamele, j. Fouquet, Jacques Viel, J.-F. Marcadey, syndic, H. -F. Le-
MONNiER, Jacque Catherine, H. Le Chevallier, J.-A. Feuillye.
2. Cahier de doléances.
(Aïs. Archives de la Manche, série B, n. cl. , liasse Cahiers de Valognes , II, pièce non cotée.
Original signé. Ed. : LECAcnEUX, Documents pour servir à l'histoire Montebourg, i,p. iii-ii5.)
Respectueuses remontrances et doléances que font les habitants de
Fresville-en-Cotentin ^^\
La dette nationale est énorme, les citoyens de tous les rangs
doivent concourir à l'éteindre, mais le monarque entouré de ses
sujets ne veut pas s'occuper uniquement de cette tâche; il veut
encore remédier aux maux qui accablent la nation. Les habitants
de Fresville vont donc avec confiance détailler leurs demandes; les
voici :
i" Que les Etats généraux paraissent à des époques [fixes] et
déterminées ;
2° Que les Etats particuliers de la province lui soient rendus et
qu'ils soient placés dans une ville du centre '*'';
O Arrondîssemenl de Valognes, can-
ton de Montebourg.
<'') Mouvement en 1787 : N. 17, M. 7.
D. 11. — Population actuelle : 585 lia-
bilants.
'^' Une copie, déclarée «conforme à
Porijlinal des archives du département" ,
a clé transcrite sur les registres de déli-
béra lions de Fresville, à la date dn
mois de mai 1889. {Communicalion tic
M. Jouet, instituteur.)
f') Cf. le rallier de Brelleville, arl. a
{suprà, p. 1 3 5). Le présent cabier repro-
duit assez fréquemment des articles de
celui de Brelleville; nous avons relevé
en note les passages où l'inspiration
commune est le plus marquée.
Le Méni. stat. do 1737 pour Télec-
lion de Carenlan décrit ainsi la pa-
roisse : «Fresville : feux i36, marc
la s. /i d.; garde-côte; 9,6.")9 1. Deux
tiers en herbage, l'autre en labeur, peu
de plant. Assez imposée, étant de vive
terre n. (Arch. (lalvados, C 974.)
FRESVILLE.
275
3° Que i'impôt soit simplifié, et que tous les ordres sans dis-
tinction en soient passibles, qu'il ne puisse être prorogé ou continué
sans le consentement de la nation ^^^;
h" Que l'on voie par conséquent disparaître toutes les immunités ,
tous les pri\dlèges personnels (^^;
5" Qu'il ne puisse être ouvert aucun emprunt que du consente-
ment des Etats, dont la prochaine tenue sera lixée;
(]" Qu'il soit fait une loi concernant la liberté des personnes:
qu'un gouverneur de province n'ait pas le droit de faire empri-
sonner sans forme de procès , sous prétexte de port d'armes ;
7° Que l'on détruise les colombiers ; que l'on cesse de lever des
soldats et des matelots canonnicrs par la voie du sort; qu'on
anéantisse les garennes , et qu'on favorise l'agriculture ^^^ ;
8" Que les chemins vicinaux soient à la charge des paroisses , et
('' Impositions de FresviUe pour
1789: laÛlo, 3,196 i. ; ncc, 3,097 1.
5 s. 11 d. ; cap., 2,067 !• i5 s. 11 d.;
corvée, i,o46 1. 4 s. 6 d.; vingt.,
5,4 1 5 1. 8 s. 3 d.: terr., 46o l; bât.,
i53 livres. Au total, 1 4,436 \. lU s.
7 d. (Le rôle de 1789 comporte une
augmentation de 46 livres au principal
de la taille.)
Lignes: 963, dont taS exploitants.
— Privilégiés : \<i ruré,M° Jean-Jacques
Euslache (présent à Goutances); trois
nobles possédant lief, le seigneur messin'
Louis, marquis de Matban, possédant
le fief d'Auvers (non résid.); Jean-
Baptiste de Briv, seigneur du fief de
Beauchamp (non résid.), et Jacques-
Henry-Pélage André, seigneur de Bois-
André et du fief de Ver à Fresville (non
résid.); les dames Bonne le Lorey (en.,
a5 I. 7 s. 2 d.), deGolleville(c. n. , 9 5 1.
7 s. a d.), et le Coq de Saint-Sauveur
(c. n. , 18 1. 9 s. 8 d.); les sieurs d'isam-
berviile (r. n. , 36 1. 4 s. 6 d.) et Jacques-
Pélage-Henry de Bois-André, capitaine
de dragons à la suite du régiment Co-
lonel-général, non possédants fief (c. n. ,
18 I. 4s.6d.).
-' Cl. Grennevllle, art. 3; Brolte-
ville, art, 3. La paroisse do Fresville
renfermait un nombre assez considé-
rable de terres nobles. Ls snigneurie du
lieu appartenait au roi, comme repré-
sentant les anciens barons de Saint-
Sauveur; les autres fiefs laïcs étaient
ceux d'Auvers-cn-Fresville, appartenant
en 1789 à messire Louis, marquis de
Mathan; de Thère ou de Ver, apparte-
nant à M. J. Pelage André, sieur de
Bois-André; de Beauchamp et de Percy,
à M. Jean-Baptiste de Brix; de Vaulxet
de la Varengère, à M. de SalTray. L'ab-
baye de Saint-Sauveur et l'abbaye de
Montebourg possédaient les fiefs du
Ham et du Haut-de-Fresville. (Arg.
Déclaration iG8â, Arcli. Manche,
A363o.)
Rentes. — L'Etat joint à l'inventaire
de 1790 fait apparaître les rentes sui-
vantes : 1° le domaine du roi, pour
Saint-Sauveur-le-Vicomte, 30 rentiers
et 3 pots de froment mesure de la
pots, 8 boisseaux et 18 pots d'avoine
même mesure, 2 pains, 3 poules et
160 1. 8 s. en argent; 2° le même pour
Valognes, 35 rentiers de froment me-
sure de 1 3 pots , 4 boisseaux d'avoine
et 1 0 I. 7 s. 6 d. en argent ; 3° la sei-
gneurie d'Auvers, 36 rentiers de fro-
ment, 13 d'avoine, 2 pains, 3 poules,
1 chapon, 10 œufs, un demi-mouton
et 7 1. 12 s. ad. en argent; 4° MM. de
Saffrey et de Vauxbadon, 3,4oo livres
dues par Georges Le Magnen (celte der-
nière redevance paraît un fermage).
(^' Nous n'avons pas de renseigne-
ments sur le nombre des colombiers de
Fresville en 1789. Pour la milice de
mer, la paroisse appartenait à la divi-
sion de Fresville, c'° de Bavenoville, et
tirait avec toutes autres paroisses de
Saint-Sauveur-le-Vicomte et de Caren-
lan. Levée de 1787 : 3o garçons, 7 ca-
nonniers. (Arcli. Calvados, C 1860.)
18.
276
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[que] les fonds destinés à l'entretien ou confection des (grandes
routes soient employés dans le canton où ils sont levés ;
g" Qu'on anéantisse les déports, et que les réparations et
constructions des presbytères soient désormais à la charge des
gros décimateurs''^;
1 g" Que les gros décimateurs soient tenus de distribuer ou faire
distribuer par leurs préposés un aumône en grains proportionnée
au revenu qu'ils lèvent dans la paroisse '^^;
1 1" Que les dîmes au lieu d'être étendues soient restreintes,
surtout relativement aux insolites, qui pour la majeure partie sont
de pure usurpation ;
1 2" Que les prêtres obitiers, dans les paroisses des campagnes,
soient tenus de recueillir les rentes de leur obilerie, et que les tré-
soriers en soient déchargés, étant d'équité que ceux qui ont le pro-
duit en fassent les charges'^';
i3° Qu'il soit établi des hospices de charité avec le revenu des
abbayes aujourd'hui sans religieux''^;
('' Nous n'avons j)oint retrouve'- d'ar-
rcl relatif à une imposition levée sur la
paroisse de Fresville pour des répara-
lions preslnlérales dans la seconde moi-
tié du xviii" siècle. L'inventaire de 1790
mentionne cependant im devis de re-
construction fait en 1770, dont nous
ne saurions dire s'il s'appliquait à tout
ou partie des bâtiments curiaux. Les
officiers municipaux observent d'ailleurs
que «tout est en bon état, excepté la
petite porte d'entrée, où il serait besoin
d'une imposte, et le nuu- du jardin au
nord, qui aurait besoin d'un pourjet,
etc., le tout pouvant monter à 100 li-
vrcsTî. {Elal des biens iial., Valogiies,
Arch. Manclie, Q' ' iG.)
(2) Cf. Brelteville, art. i^; Grenne-
ville, art. 20. Le gros décimalenr de la
paroisse de Fresville était l'abbé de
Monlebourjj, qui percevait toutes les
grosses dîmes, à l'exception d'un petit
Irait, appartenant à l'abbaye de Saint-
Sauveur-lc-Vicomte.
Dêduralion de i']yo, non retrouvée
pour la cure. L'évècpie di' Coutances,
comme abbé de Montebourg, déclare
«les dîmes et terres de la paroisse de
Fresville afl". ensemble 2,5oo livres-^
{Déclarât, (limtauces, n° 78, f 60); le
trait de Saint-Sauveur était alVcrmé, en
i'jihi, ])0ur l'io livres. (Arcli. Mancbe,
11. n. cl.)
'■^^ Sur la cueillette des deniers de
l'obiterie par les paroissiens, voir notre
note sous le cahier d'Urville-près-Valo-
gnes, art. 12. 11 n'est pas surprenant
qu'un vœu de celte nature ait été émis
à Fresville. Les rentes ducs à l'obiterie
étaient, sinon très considérables, du
moins assez nombreuses. UEtat des biens
nationaux relève 36 renies de celte
nature, savoir : 1° pour l'église de Fres-
ville, 17 rentes montant ensemble à
126 pots, 3 pintes et 3 cbopincs de
froment et 82 1. 11 s. 6 d. en argent;
2° j)Our le trésor du lieu, 7 rentes
montant à 2 rentiers de froment me-
sure de i4 pots chopine, 84 pots de
même, et 3o 1. 1 1 s. 2 d. en argent:
3" pour les obitiers du lieu, 8 rente-
montant k ih'i pots de froment et 1 1 7 1.
8 s. h d. en argent; à" pour l'église de
Neuville, 3o livres d'une seule rente;
ô° pour l'église de Canjucbut, 87 livres
en deux rentes; 6° pour l'église de
Neuville, i3 livres d'une seule rente.
{Etal des biens nat., Vahiriies, loc. cil.)
(''' Cf. Brelteville, art. 92. L'inven-
taire de 1700 signale comme biens
ecclésiastiques à Fresville :
I. Biens-fonds : i" ia cure, maison
presbvtérale (longuement décrite), prai-
rie de 6 >ergées (non est.); 2° l'obi-
terie, sept [letils champs faisant ensem-
ble h vergées 1/2 environ, plus un pré
FRESVIIJ.E.
277
iA° Qu'on réforme les lois civiles et criminelles et qu'on abroge
les formes judiciaires;
i5° Qu'on supprime les bureaux d'intendance, et les cliambres
souveraines établies dans la province pour connaître de la contre-
bande;
1 ()° Qu'on supprime les receveurs généraux et les receveurs des
tailles;
1 n" Qu'on anéantisse les droits de pied fourché et autres qui se
perçoivent dans les foires*";
de h verjjées en indivision (non est.);
3°i'abbaye de Sainl-Sauvcur le-Vicomte,
jardin de 5 perches, trois champs i-n
labour faisant ensemble 5 vergées i '■■?.
(non est.; dans la soumission de la mu-
nicipalité de Saint-Lô, il est indiqué
qu'ils étaient affermés en 1789 par 60
livres).
II. Hentes : 1" l'abbaye de Saint -
Sauveur-le-Vicomle , renies seigneuriales
sur kl fii'IVataires, montant ensemble à
18 rentiers 3/6 de froment mesure de
10 pots et pinte, 76 1 /a autres mesure
de 12 pots et 34 autres sans indication
de mesure; plus 26 boisseaux 1/9 de
blé dont 1 h mesure d'Aubigny et 962
pots tjh et 6 pintes de même grain;
6 rentiers et 67 boisseaux d'avoine , les
uns mesure de 12 pots, d'autres me-
sure de 16 pots, d'autres sans indica-
tion de mesure, plus 90 pots 2/3 du
même grain; 3 rentiers do pois verts,
10 pains, 10 poules et 178 1. 11 s.
1 d. en argent (le tout non est.); a"
l'abbaye de Montebourg, pour la sei-
gneurie des Vaux, 5 rentes faisant 26
rentiers d'avoine mesure de 19 pots, un
boisseau mesure de 16 pots, un chapon
maigre et 18 œufs (non est.); 3° l'ab-
Itaye de Cherbourg, 5o livres; h° l'hô-
pital de Valognes, 280 livres; 5° l'hôpi-
tal de Montebourg, 3o livres; ()° l'école
de Fresvillo, 12 rentiers de fromont
mesure de 12 pois, 3 autres mesures
de 1 /i pots et pinte, et 19 1. 10 s. en
argent , en cinq redevance-s.
L'ensend)le des revenus ecclésiasti-
ques de Fresville est estimé, en 1787,
à 4,002 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C 6.5 19.)
'') Les articles 1 4 à lO reproduisent,
avec quelques retouches, les articles 9,
1/1 ot 16 du cahier de Bretteville.
Par droit de pied-fnurché , il l;uit en-
tendre un droit imposé à l'entrée des
villes sur les animaux à pied fendu,
comme bœufs, moutons, porcs, etc. . .
(^e droit avait été établi au prollt du
roi en Cotentin vers la fin du xvi" siè-
cle, pour le payement des gages du
siège présidial de Coutances; et, plu-
sieurs fois supprimé et rétabli, il faisait
eu 1789 partie intégrante du domaine,
avec cette circonstance que, dans cer-
taines localités, au picd-fourchi'; du roi
s'ajoutait un droit de pied fourché pour
les municipalités ou les hôpitaux (voir
par exemple, pour la ville de Caen, arrêt
(lu Conseil du 30 juillet 1620, Arch. Cal-
vados, C 1 436). Pour le Cotentin , une
adresse de la municipalité de la Haye-
du-Puits nous a|i|)rond qu'à la fin de
l'ancien régime, le droit y était perçu
pour le compte du roi, et fixé unifor-
mément, d'après une pancarte du Bu-
reau des Finances de Caen, enregistrée
à la cour des Aides, à «3 sols par che-
val ou jument, 9 sols par ba^uf ou
vache, 1 sol par porc, et 6 deniers par
chaque bête à laine, amenés dans les
foires et marchés de ce bailliage pour y
être vendus'7. (Advfssc de la nmnicipa-
lité de la Uaiio-du-Pnitx au Comité de
féodnUié , 10 janvier i']f)o , Arch. nat. .
Oxiv 5, 1. 48.) Ces chiffres étaient,
notons-le, de l)eaucoup inférieurs à
ceux qui se levaient sous le même nom
dans d'autres régions de la province, à
Houen par exemple. Voir Ordonnance
Hur h' droit de ]iié fourché à Rouen,
juin 1680 (dans Recueil des édits, décla-
rations sur le fait des aides en Norman-
die, Boueu, Besongne, 1703, in-2 4,
p. 42).
Les cahiers des Etats de Norman-
die avaient toujours traditionnellement
protesté contre Pélahlissemeut et les
abus du droit de pied-fourché, dont ils
278
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
18° Que les communes se partagent, et qu'un chacun ait le
droit d'abienner*" sa portion;
1 q" Oue le cultivateur ne soit plus désormais contraint au paye-
ment des deniers royaux par le dépôt d'un invalide chez lui: c'est
une vexation horrible ^^^;
9 0" Que les tribunaux soient refondus et composés de manière
qu'un procès ne puisse durer plus de deux années;
9 1° Que les notaires ne puissent s'immiscer à faire les réper-
toires et inventaires pour les mineurs, s'ils n'y sont appelés, et que
les parents de la tutelle soient autorisés à faire un état qui y écpii-
vaudra, étant malheureux pour ces enfants de voir leur l^ien
consommé au même temps qu'ils perdent leurs parents ^^';
9 2° Que les charges de priseur-vendeur soient supprimées, en
remboursant les capitaux, et qu'il soit à la liberté de quiconque
fera faire vendue, de choisir soit huissier ou sergent, cela mettra à
avaient plusieurs fois obtenu la sup-
pression temporaire. Voir Cahiers de
mars iSjg, art. ^7; de novembre i58n,
art. 38; rfe i6j J, art. 3i; de décembre
iCao, art. i3-i'i, etc., jusqu'au Ca-
hier de février i658, art. 19 (dans de
Beaurepaibe, Cahiers, i" série, 1. 1"', 5a,
110; 3' sériel, 89; II, 10, i84; 111,
93,117).
(') Abieniier, c'est-à-dire rendre meil-
leure, et non aliéner, comme on a lu
(jiielquefois. Les habitants de Frosvillo
avaient partagé leurs marais au com-
mencement du xvii° siècle. L'Etat des
biens nationaux i-appeile qu'à l'occasion
de ce partage, nn arrêt du Grand Con-
seil intervint en 1G97, par lequel luie
prairie dite du Merderel fut attachée à
la cure , trpour tenir lieu au sieur cuié
de dixme sur ledit marais^. Les dîmes
étant supprimées en 1790, les olficiers
municipaux se croient fondés à deman-
diT la rétrocession de cette prairie à la
commune. (Arch. Manche, Q^' lO.)
(*' Sur les (Tgarnisons'î collccli\es et
individuelles employées pour le recou-
vrement desimj)ôts, et sur l'emploi des
invalides à cette fonction , voir le cahier
de Saint-(]hrislophe-du-Foc, art. 19
[infrh, p. 55a, et la note). Il n'est pas
sans intérêt peut-être de noter que les
0|)inions étaient partagées en 1789 sur
l'uliliti' des garnisaires. L'assemblée
provinciale du iJerrv jugeait, au rebours
de notre cahier, leur emploi de beau-
coup préférable au ministère des huis-
siers, cr Les huissiers, observait-elle, ont
des charges qu'ils ont payées et veulent
par suite se dédommager de leurs avan-
ces; les hommes de garnison opèrent
économiquement.?! [Assemblée de Berri ,
s. du 3 novembre 1780, cité par
Stourm, op. cit., 1, io4.)
Rappelons à ce propos que les gar-
nisaires, momentanément supprimés
en 1790 (loi du 1" décembre 1790,
titre V, art. 9), durent être presque
aussitôt rétablis et ont fonctionné pen-
dant toute la période révolutionnaire.
Réorganisés et réglementés plus sévère-
ment par l'arrêté des consuls du l* août
1800, art. 4 1-6/1, ils n'ont disparu de
nos habitudes fiscales qu'avec la loi du
10 février 1877.
(^' L'ancien droit normand autorisait
la confection des inventaires par les
parents des mineurs, sans intervention
d'oHicier public. (Voir Règlement sur
les tutelles, de i()73,art. xvxvii.) L'exi-
gence d'un répertoire notarié n'avait
été introduite que tout récemment |iar
l'avidité des officiers publics, cjui se
prévalaient d'une création d'ofiices de
170U et des termes d'une déclaration
royale du 1 1 décembre 1703, qui réser-
vait aux offices nonvclleuient crt'és le
produit des inventaires de mineurs. La
question, toutefois, était juridiquement
discutable; llouard , en 1 78/1 , enseigne
encore que les prétentions des notaires
sont à cet égard exorbitantes et que
les inventaires passés sans leur concours
FRESVirJ.E.
279
couvert de lu vcvaliou de ces olliciers, à (|ui ie seul droit eu est
acquis;
2 3° Que le droit de coutrôle soit simplilié, et que tous les
procès qui se trouveraient mus en conséquence soient de la compé-
tence des jujjes les plus proches; qu'il soit fait un tarif (jui arrête
les abus qui se commettent journellement dans la perception de
ce droit et qui pour ainsi dire gênent la liberté dans tous les actes;
2 h" Qu'il soit fait une loi sage pour le repeuplement des bois
sur les propriétés particulières, partie aujourd'hui si négligée
quoique si intéressante, la disette des bois étant aujourd'hui
presque générale; la marine y trouverait aussi son avantage f'';
9 5° Qu'il soit fait des arrondissements de juridictions^^', cela
empêchera les conflits entre elles et les déclinaloires.
Telles sont les doléances que font les habitants de Fresville ,
pour être portés par leurs députés à l'assemblée de Vallognes, le
(j mars « 789.
J.-F. Gailly, h. Lkmonnier, N. Mangoîs, .1. Marcadé, J.-F.
Marcadey, j. Lecoufflet, p. Duchemin, m, Tocquet,
Jacques ViEL, A. Le Pionnier, J.-A. FeijillyEjN. Engue-
becq, a. Leloley, L. Magnen, Germain, Jean Fremin,
H.-F. Fremin, P. Le Baron, J. Lancel, J. (jhisvais,
Ja. Pacot, j. Le Pionnier, Jacques Catherine, P. Gier-
NIER, E. FoUQUET, J. FoUQUET, Le JaUME, J. GuiLlîERT,
H. leTGiievallier.
ne peuvent «^Ire considérés comme nuls;
il reconnaît toutefois (jur les parties
sont sujettes dans ce cas à l'amende imi-
vers les fermiers du domaine. (Hoiiaud,
Dtct. anahjl., v" Tutelle, IV, p. A ■';{.)
C' Sur la disette des bois en Colen-
tin, on voudra bien se reporter à ce que
nous avons noté sous le cahier de (Jlx^r-
bourg , art. 5/i {sitprà, p. GG).
'^' La paroisse de Fresville était
mixte pour la juridiction. Elle fi|{ure
comme telle sur la Carie des haiirgs cl
paroisiPH (jui relèvent confusément des
bdUUajreii deValoifiies et de Saint-Sauveur-
le-\ icomte (Arcli. nat. , D '" bix, 97,
p. 894), et, d'autre part, il semble bii'U
qu'une certaine portion devait dépendre
aussi du bailliajje de Saiut-Sauveur-
Lendelin. Du moins, au regard des
droits domaniaux, la voyons-nous dt'bi-
trice de rentes envers les trois sièges. Il est
dû en elTet: i°au domaine deValognes,
I a boisseaux de froment mesure de
18 pots, et ao livres en argent (es.
ensemble, produit commun, 80 I.
10 s.); 3° au domaine de Saint-Sauvenr-
Lendelin, iG boisseaux et h pots d'a-
voine mesure réduite à 18 pots (est.
33 1. Il s. 9. d.); 3" au domaine de
Sainl-Sauv('ur-le-\ icomte, hS boisseaux
et 6 pots de IVomeiit mesure de 20 pots,
1 7 boisseaux et 8 pots d'avoine même
mesure, d 1. /i s. G d. en argent, ei
II 1. 3 s. () d. de menues rentes, estimé
le tout profluil comnum3o7l. 11 s. 9d.
(Arcli. Maiidie, A 3 :'>(),").)
280 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
GATTEVILLE '.
1. Procès-verbal d'assemblée.
( Ms. Archives de la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Valognes , II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
3 mars. — Gom|)aranls(28) : Jean Daireaux, Bon-Gralieii ïouzard, Jacques
Frigol , Tiiomas Lebrun, Jacques Segrin, Nicolas Vaillant, Jean Fontainne,
Pierre Lefèvre, Thomas Guéret, Jacques Lefèvre, Louis Dorey, Bon Le Court,
Jean Fessier,François Leneveu,Jul lien Daireaux, Jacques Ghoisy, Bon Orange,
Jacques de la Porte, François Leneveu, Michel La Borde, Nicolas Touzard .
Hyacinthe Daireaux, Pierre Touzard, Jean-Louis Touzard, Charles Le Febvre.
Jean Sorin, Louis Caillet, Jean Selliere, rret autres n. — Nombre de feux j
9 5o ''^'. — Publication : le i" mars, par ffle prieur-curé de Sai nt-Ja mes n. —
Députés: *Jean Pesnel, Etienne Touzard, Charles Godheult. — Signatures
(3^i):GoDHE[JLT, G. Touzard, E. Touzard, J. Daireaux, J. Lefîîvre, J. Segrin,
P. Leneveu, G.-L. Touzard, B. Daireaux, P. Touzard, J. Daireaux, J. Fri-
ooT, P. Lefi'.vre, Jean Fessier, M. Laborde, C. LefI-vre, Jean Fessier,
Jean Le Sellierue, Louis Dorey, S. Léonard, Thomas Lebrun, N. Bouillant,
Jean Sorin, N. Touzard, J. Fontaine, J. Fontaine, Thomas Guéret, Bon
Orange, B. Le Coeur, J. Delaporte, J. Pesnelle, Yves Sorin, syndic,
Jacques Choisy, L. Caillet.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archices de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Mémoire de doléance, plainles et remontrances 'présentées par les
hahùanls de la communauté de Catleville, suivant et conformé-
ment à la Lettre du roi en date du aâ janviei' i y 8 g (•*).
A Monsieur le Grand Bailh/ de Cotlentin ou à Monsieur son
ÏÀeulmanl général.
Nous avons l'honneur de vous représenter, Messieurs, que les
deux tiers des biens fonds de notre j)aroisse sont possédés en
propre par deux seigneurs possédant fief'', par plusieurs autres
c Arrondisssemenl de Glicrhourg, rorijjinal des arcliives du département'?
canton de Sainl-I*ierr(>-K}jlise. a été transcrite sur le re^jistre des Arrè-
(^' Mmivement en 1787 : N. f?9, /es du maire, à la dale du 5 mai 1781).
M. 1 8 , I). 16. — l'o|niluti(in aclnclle : (^Coininiinicnlion de M. Iléhcrl. iiislilit-
i,()(J5 liai)itants. leur.)
'•^' Une cojiie di'clarée ffconlorine à ''^ La jtaroisse de Gallevilie relevait
r.ATTE VILLE.
281
personnes nobles, prêtres, moines, privilc^giés et exempts, du
nombre desquels il n'y a aucun domicilié dans ladite paroisse, à
l'exception des deux curés ''^ de sorte que tous ces biens ne payent
aucune taille de propriété et que les babitants demeurent surchar-
{jés de tous les impôts '^'.
en tlTel de deux fiefs n()l)los; le fief dit
proprement de Gatteville, qui apparte-
nait en 1789 à Jean-Baptiste Hock, an-
cien capitaine au régiment Filz-Janies ,
cavalerie irlandaise, et le fief de Gau-
tier Broc, ap[)artenant à l'ahhaye de
Montebourg.
Nous n'avons pas d'Etat des rentes
de 1790. Nous savons seulement que
le fief de Gatteville, qui avait appar-
tenu au duc de Valentinois, lui avait été
payé en 17^7. terres, rentes et droits,
par le sieur Hock le prix de 960,000
livres. Le fief de l'abhaye de Monte-
bourg possédait de son côté un droit
singulier sur trie côté droit de la queue
de tous les poissons à lard échouant
entre les confins du fief de Tévèché de
Coutances et l'église de Gatteville, sur
ledit fief Gantier Brocw. (De Gertille,
Etudes, p. ho6.)
Il est dû au domaine ^dans la pa-
roisse, d'après le dernier Etat, 79 livres
pour fielTes , et en rentes 1 5 boisseaux 6
pois de froment et 3 1. .3 s. li d. en ar-
gent, ensemble produit comnmn lôa 1.
9 s. 5 d. (Arch. Manche, A 336.').)
!') La cure de Gatteville était divisée
en deux portions, dont étaient titu-
laires en 1789, pour la première por-
tion , le sieur François Lecoulurier, re-
ligieux du prieuré de Saint-James, et
]X)ur la seconde , M" Pierre Lemonnier,
prêtre séculier.
Nous avons rencontré déjà un assez
grand nombre de situations analogues.
La division des cures en plusieurs
portions ou titres était en effet, malgré
les défenses des conciles "et les inconvé-
nients trop évidents d'une situation
condamnée par tous les commentateurs,
demeurée très fréquente en 1789 dans
les deux diocèses du Gotentin. Le
bailliage de (Coutances nous a présenté,
dans le premier volume, les cures à
double portion de Granville, Bric(|u('-
ville-la-Blouelte , Bricqueville-sur-Mer,
Gratot, Quettreville et Saint-Denis-le-
Gast, et ia cure à trois portions de
Percy. La division était un peu moins
pratiquée dans le bailliage de Valognes,
puisque sur i23 paroisses nous n'avons
que les trois cures doubles de Gatte-
ville, Joganville et Sortosville-en-Beau-
mont. Mais d'autres ressorts secondaires
s'en trouvaient véritablement allligés; à
Saint-Sauveur-le-Vicomte, sur G5 pa-
roisses il y a, en 17 89, neuf cures dou-
bles; la ville de Saint-Sauveur-Lendelin
possède A curés, pour une seule pa-
roisse. {Ihiles du clergé, manuscrits du
greffe de Coutances, pièces n°' iS à
37.)
Nous avons les Déclarations de i'j()o
des curés de Gatteville. 1° Le curé de
la première portion déclare son béné-
fice consister en : maison presbytérale ,
bâtiments d'exploitation , jardin et clos
de 9 vergées (est. 3oo livres de re-
venu), 18 vergées de terre en herbage
en deux clos dit le Clos Coslard (alf.
160 livres) el le clos Fontaine (afT.
38A livres); 111 vergées et 3 perches
de terre en labour (afl. en onze parcelles
pour un total de 2,789 Hvres); plus la
moitié de toutes les menues dîmes du
lieu, donnant année commune i,5oo
livres, et des rentes en argent, grains
et denrées sur 18 redevables, montant
ensemble à 86 I. 1 s. G d. Au lotal,
5,3oi 1. 1 1 s. 6 d. de revenu annuel,
sur lesquelles il paye 333 livres d'imposi-
tions, lioo livres de réparations, 1,000
livres pour frais d'exploitation el un
vicaire «qui n'est pas d'obligation 75.
(Déclar. originale, a 5 novembre 1790,
Arch. Manche, Q*-' 18.)
9° Le curé de la seconde portion di'-
clare son bénéfice consister en : la moi-
tié des menues dîmes, partie alTerniéc
pour .5oo livres, partie lait-valoir pour
900 livres. Il a 10 vergées 1/9 de terre
(aff. aSa livres), et une part dans deux
rentes de 93 livres. Au total, 1,077 '■
10 s., sur lesquels il paye 110 livres
d'impositions et 3o livres pour frais
d'exploitation. (I)éclar. originale, atj
novembre l'jgo. Ibidem.)
'^^ Impositions de Gatteville |)our
1 789 : taille, 3,ai3 livres; ace, 2,108
283
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Le sieur abbé de Cherbourg, ainsi que MM. les Chanoines de
Goutances, possède également toutes les grosses dîmes '^^ sans
payer aucun impôt et sans faire aucune aumône, ainsi que les
seigneurs.
Ce considéré, il est aisé de voir qu'il reste très peu de propriétés
pour les habitants du lieu; ce qui en reste est le plus mauvais
fonds, partie sur le rocher à quatre doigts de terre, partie en
vigne sauvage ('^\ et la plus grande partie en campagne placée le
livres; rap., a, 080 livres; corvée,
i,o(i(')l. 17 s. ad.; vingt., 3,379 1. los.
7 d. ; terr. , 3a 1 livres; l>àt. , 107 livres.
Au total, 12,174 1. 7 s. 9 d.
Lignes : 3a6, dont 969 propriétaires
exploitants (pour 9,o()5 I. 19 s.), et
57 fermiers ( pour 1 ,58o 1. 1 s.). — Pri-
vilégiés : pour le clergé, les deux curés,
M" Pierre Lemonnier et M" Jean-Fran-
çois Le Couturier; pour la noblesse, le
seigneur, M. de Hock, seigneur aussi
de Vrasville (non résid.), Joau-Anloine
de Monvalot, propriétaire du tief de Du-
rescu (non résid.); et la veuve et enfants
du sieur David de Bois-Roger (c. n. ,
90 1.); pour le tiers état, une brigade
des traites et quarl-bouillon, compre-
nant : brigadier, sous-brigadier et trois
gardes.
(') Les grosses dîmes de Gattcville
appartenaient en efl'et pour le tout à
des étrangers , à l'abbaye de Cherbourg ,
au prieur de Saint-Jamos , et à la com-
mune du chapitre de Coutances; la la-
cune du Fouillé ne nous permet pas de
déterminer quelle part chacun d'eux
prenait à la lin du xviii^ siècle; les me-
nues dimes appartenaient aux curés,
chacun par moitié.
Déclauaïions de 1790. — 1° Nous
n'avons pas de déclaration pour la valeur
des dîmes de l'abbaye de Cherbourg (en
1753, elles étaient alVermées au prix de
i,58o livres); 9" la part du chapitre
de Coutances est déclarée louée par
3,oo3 livres, pot-de-vin et entretien,
soit au total 3,028 1. 10 s. {Déclar.
Coutance», n" 81, f" 87.) 3° Enfin
celle du prieur de Saint-James est com-
prise dans une déclaration générale de
6,000 livres pour renies et dîmes dans
l'inventaire de 1790. Si l'on remarque
que chaciui des curés a déclaré déjà de
son côté i.Aoo livres de menues dîmes,
on doit conclure que les dîmes de la
paroisse montaient très haut, peut-élre
à 10,000 livres.
BiE.vs ECCLÉsiASTiouEs. — L'état des
biens nationaux de 1790 donne l'énu-
méralion détaillée des possessions du
clergé à Gattevilie. Nous y relevons :
I. Biem-fonds. 1°, 3° la cure, pre-
mière et seconde portion, détail con-
forme aux déclarations analysées plus
haut; 3° les chanoines de Coutances,
grange décimale avec 8 perches de
terre (non est.); 4° le trésor, cinq pe-
tits champs en labour, faisant ensemble
7 vergées 25 perches (aff. à divers pour
un total de 177 livres par an); 5" les
Augustins de Bartleur, extension de
ferme de «rviron Go vergées», tant en
prairies que labour (non est.); 6° les
obitiers du lieu, biens-fonds et rentes
non détaillés, faisant un revenu de iao
livres; 7° les obitiers de Barfleur, 5 ver-
gées 1/9 en labour (non est.); 8° la
cure de Gouberville, 9 vergées de
terre en labour ( non est. ) ; 9° le trésor
de Gouberville, 5 vergées (non est.).
II. Rentes, 1° la cure 1" portion,
18 boisseaux de froment mesure de 10
pots 9/3, a poules, 3 pains et 3o 1.
9 s. eu argent (est. en tout 84 1. 9s.);
9° la cure 9" portion, 83 livres de
rentes en deux redevances ; 3° le trésor,
8 boisseaux de froment mesure de 12
pots et 97 1. 2 s. eu argent, en seize
redcvames (aff. 73 livres).
Lensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse était estimé en
1787 à 9,709 1. 5 s. par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
GG519.)
'-' La mention de portions de terre
on trvignes sauvages^ se rencontre assez
fréquemment dans les documents de la
fin du wiii' siècle, pour la région de
Bartleur et de la Hague. Nous lisons
par exemple dans l'inventaire de 1 790
GATTEVILLE.
283
long (lu rivage de la mer, le tout sujet aux plus vives sécheresses,
exposé à des vents impétueux qui rongent incessamment les plantes,
de sorte que ces campagnes rapportent rarement leurs semences'''.
Ce qui compose une grande population dans notre paroisse, ce
sont un grand nombre de matelots, de journaliers, de gens de
métiers et de manœuvres; Ton ne peut compter parmi notre com-
munauté plus de douze à quinze chefs de famille, tant fermiers
que propriétaires, dans le cas de pouvoir se soutenir, lesquels
sont obligés tous les jours de verser leurs aumônes dans les mains
de quantité de vieillards, de veuves et d'orphelins, qui se trouvent
réduits en cet état, après la mort d'un père qui a malheureusement
péri, soit dans les combats, soit dans les tempêtes.
Nous demandons :
1° Que notre province de Normandie soit mise en pays d'Etats;
2° Que tous les impôts soient réunis en un seul et même;
3" Que le cler^jé et la noblesse contribuent également avec le
tiers état à payer tous les impôts dans les paroisses où leurs fonds
sont situés, et que la répartition en soit faite par l'assemblée mu-
nicipale;
A" Que les impôts concernant les grandes routes soient employés
dans le pays oii l'on fera la perception des deniers;
5° Que l'on réforme quantité d'abus qui se commettent tous les
jours dans l'administration de la justice, qui sont très ruineux
pour les citoyens;
6° Que toutes les élections soient entièrement supprimées,
n'étant d'aucune utilité [que] pour la ruine publique;
■y" De rendre le sel et le tabac libres comme toutes les autres
denrées, de nous délivrer d'une multitude d'employés reportés sur
nos côtes et dans l'intérieur de la province, lesquels, quoique fai-
néants et inutiles, sont très à charge à l'Etat et au peuple''^*;
de la municipalité de Fontenay que la
cliapclif Saint-Jac((ues possède dans la
paroisse «une pièce de terre nomniée
le clos Saint-Jacques, nature herbage
et cependant occupée de vignes sauva-
ges, lacpielle contient environ i3 ver-
géesn. (7i'(«f des biens nat., Cherbourg ,
Arcli. Manche, Q''~' ii.) Ces cultures
sont dites d'ailleurs le plus souvent de
«nul produite; par exception, la pièce
précitée de Fontenay, vu son étendue,
est aflermée i6i livres. On n'en pou-
vait guère tirer que des sarments pour
le chauirage.
^'' Le Mém. slal. de tn^ii décrit
ainsi la paroisse : «Gatteville, seigneur,
M. de Matignon; 910 acres de terre en
labour et herbage, de bon fonds; i5 à
30 vergées de pré?i [f" 18).
t-) 11 existait dans la paroisse de
Gatteville deux salines fabriquant le sel
blanc de quart-bouillon, sous la juri-
diction de Valognes. Voyez hlat des sa-
lines de Basse-Normandie, revêtues de
numéros en e^iéculion de l'aifèt du Con-
seil du ay décembre ij65 (Arch. Calva-
dos, C 8067). Ces salines, comme toutes
celles de la côte est du Cotentin , ne
pouvaient employer que deui plombs,
mais la contenance de chacun de ces
284
BAIJiJAGE SECONDAIRE DE VA[.OGNES.
8" Que l'arrêt qui a été rendu au sujet des dîmes insolites à
l'avantage des décimatcurs soit supprimé'^';
(^° Qu'il soit défendu de faire aucune soude sur nos côtes , de-
puis le i""" octobre jusqu'au i'"'" naai, étant de toute nécessité de
profiter de ces varechs pour le compot de nos terres (^^;
1 o" Qu'il soit expressément défendu d'employer dans les ou-
vrages du roi des personnes propres et nécessaires à l'agriculture
des terres;
11" Que les grades du service du roi soient accordés au mérite
et non à la naissance;
1 2° Qu'il soit fait défense aux curés d'exiger aucuns émoluemenls
pour l'enlèvement des corps morts ^'^\
plombs était de i5 pots, c'ost-à-dire
presque double de ceux de Granville.
Voir Déclaration du roi portant règle-
ment sur le privilège de fabriquer le sel
blanc en Normandie , Versailles, 26 mai
1768, aux art. h et 1 5. (Arch. Calva-
dos, C 8067.)
'•' Le cabier veut parler de ïArrél
du Conseil du 8 juin 1 j85 ou de celui
du ay juillet 1 jSC , tous deux rendus en
faveur des décimateurs pour suspendre
l'exécution de Y Arrêt portant règlement
pour les dîmes de la province de Nor-
mandie, 3 mai i']Sù. Pour rexplicalion
des dilïicullés introduites par ces dis-
positions contradictoires, on voudra
bien se reporter à ce que nous avons
dit sous le cahier de la Haye-Bellefond
(au tome 1", p. 362).
(^) Cf. le cabier de Surtainville,
art. 6 {infrù, p. 538). Nous donnerons
sous ce texte les explications nécessaires
sur la législation relative à la coupe et
au brùlement dos varecbs dans les ami-
rautés de Cotentin en 1789.
La paroisse do Gafteviile appartenait
au ressort de l'amirauté de Barlleur; elle
figure sur la liste des tf paroisses bor-
danlesi ayant droit à la coupe du va-
rech , arrêtée dans la Dérlaralion du roi
au sujet des herbes de mer, Versailles,
3o mai 1781. (Arcb. Calvados, G 3o()8.)
La coupe sur cette côte se faisait
pendant trente jours, du i5 janvier au
5 niars.
'') La légalité des honoraires récla-
més ])ar les curés pour leur assistance
aux bapli'uies. mariages et iiiliunialions
était en 1789 très discutable. En droit
canonique, comme en droit civil, des
textes des j)lus formels semblaient s'op-
poser à toute perception de cette nature.
Canoniquement, en effet, les sacre-
ments doivent être gratuits, et la per-
ception d'une rétribution quelconque
pour leur administration est même un
crime ecclésiastique , la simonie. En lé-
gislation civile d'autre part, on consi-
dérait comme un principe que l'institu-
tion des dîmes avait eu justement pour
objet de rémunéi'er les curés des fonc-
tions régulières de leur ministère, et
par application de ces idées, un Arrêt
(lu Parlement de Rouen, en date du iâ
mai ijoS avait fait défense expresse
«à tous prêtres, curés et vicaires de la
campagne prenants dîme'i , d'exiger ni
de percevoir aucunes sommes «tant
[lour inhumations que pour autres
fonctions et administrations des sacre-
ments , à peine de restitution du qua-
druple 77. (^[{ocueil dédits, déclarations
et règlemens, p. 38G, — à la suite des
Coutumes du pays et duché de Norman-
die, anciens ressorts et enclaves d'tcelui,
nouvelle et dernière édition. A Rouen,
chez Besoiigne, 17/19, in-id.
C'était là le droit théorique, mais
en fait, à la fin du xviii" siècle, il y
('■tait constamment dérogé. Tout d'a-
bord, au point de vue ecclésiastique,
on avait toléré de fort bonne heure
la remise d'une offrande, sinon pour
l'administration des sacrements eux-
mêmes, du moins à l'occasion de l'ac-
complissoment des cérémonies qui
l'accompagnaient; on avait pris l'habi-
tude de laisser aux ecclésiastiques cer-
tains objets, torches, luminaires, qui
avaient servi à la cérémonie, et ces
GATTEVILLE. 285
Fait et signe double par nous soussignés, le ."> mars lyScj.
Et avant de signer, nous demandons encore que les presbytères
offrandes d'abord volontaires avaient
été ensuite oblijfatoires. Faisant un
nouveau pas en avant , on avait de-
mandé une rétribution pour l'assistance
des ecclésiastiques à certaines cérémo-
nies, pour le port de la chape dans les
iniiinnations, pour les publications et
la célébration de la messe aux raaria-
{jes. La juridiction civile, contredisant
les principes primitivement proclamé's,
avait légitimé ces usurpations, en ho-
mologuant les règlements faits par les
évêques dans plusieurs diocèses pour
unifier et tarifer les perceptions de
cette nature. Un règlement de l'olficial
d(> Lisieux , de l'année 1655, avait été
ainsi homologué par arrêt du g mars
1660. (Texte dans le Recueil précité, à
l'Appendice, p. xx.) Un autre de l'évéque
dp Bayeux , de l'année 1 7 1 A , s'imposait
légalement, depuis l'arrêt du a8 avril
1717, aux villes de Bayeux, Caen et
Vire. {Ibidem, p. 4 17.) Nous n'avons
pu savoir s'il y avait eu des règlements
semblables d'homologués pour le dio-
cèse de Coutances; mais on ne saurait
douter que, légalement tarifées ou
non, des redevances n'y aient été exi-
gées de longtemps , comme dans les
autres diocèst^s.
Il n'est pas sans intérêt, pour fixer
sur ce point les idées, de donner ici
quelques chiffres des tarifs connus. Les
bases de la perception à Lisieux sont
très simples. Pour les inhumations, le
droit dillère selon (ju'il s'agit d'un
chef de famille ou d'un défunt au-des-
sous de 20 ans. Dans le premier cas, le
droit de sé|)ulture est de 70 sols, y
compris le prétendu droit de chape,
ff avec la croix de cire que Ton met sur le
corpsn; à ce prix, les torches portées
dans la cérémonie seront rendues à la
famille. Pour un défunt (pii n'est point
chef de famille , il est perçu .'{o sols s'il
est âgé de plus de 90 ans. et au-des-
sous de cet âge ao sols seulement,
compris toujours le droit de chape, et
avec la croix de cire. La célébration de
la messe se paye à part au curé 1 3 sols ,
à tout autre 10 sols, «non compris les
doubles distributions et offcrtoiresTi ,
dont la remise demeure volontaire.
Pour les inhumations des rrpauvres
personnes" , les droits sont réduits au
minimum : 10 sols pour la messe, si
les parents veulent en faire dire; le
curé ne devra rien exiger [)our le
reste, et ne prendra que ce que les pa-
rents voudront bien lui donner pour
son assistance. — Les droits de mariage
sont de même modiques : 5 sols pour
chacune des trois publications de
bans, 7 s. 6 d. pour les attestations
délivrées de ces publications. La célé-
bration du mariage avec la messe rap-
porte au curé 3o sols, sans la messe
20 sols.
A Bayeux, les droits sont un peu
plus compliqués et légèrement j)lus
élevés, peut-être tout simplement parce
que le tarifa été arrêté à une date plus
récente. On paye pour le mariage 1 0
sols par chaque publication de bans,
i5 sols pour les fiançailles, 2 livres
pour la célébration du mariage avec la
messe. Les chiffres des inhumations
sont gradués suivant la classe de son-
nerie demandée, allant de li fivres
pour les grosses sonneries à 1 1. 5 s.
pour la troisième sonnerie; des rétribu-
tions assez minutieuses sont allouées à
chaque prêtre assistant, selon qu'il en
(>st demandé. Pour les enlanls au-des-
sous de 7 ans, les droits sont réduits à
i5 sols en tout. Les pauvres dans tous
les cas doivcuit être enterrés gratuite-
ment, et le règlement enjoint ex[)rcssé-
ment aux curés de «doimer dans cette
occasion des preuves de leur désintéres-
sement en assistant à leiu- enterrement
comme s'ils étaient payés'i. {Arrêt du
Parlement portant liomoln^ntion du ré-
(rlement fait par feu l'évéque de Bayeux,
a 8 avril ijij, loc cit., p. A 17.)
La modicilt' des droits demandés
semble peu justifier les doléances du
cahier. On doit noter pourtant que
le mouvement d'hostilité contre ces
perceptions était assez général dans les
espritsen 1789. ILhuumI enseigne même
que les curés décimateurs, n'ayant pas
été compris dans les règlements homo-
logués par le Parlement, devraient être
286
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
soient en la charge des curés ^^\ que les déports de tous les béné-
fices soient appliqués au soulagement des pauvres.
GODHEULT, J. PeSNELLE, N. ToUZARD , P. ToUZARD, E. ToU-
zARD, Thomas Guéret, M. Lahorde, J. d'Aireaux, Jean
Le Scellierre, J.-L. Touzard, Jean Segrin, Bon
Orange, J. Fontaine, V. Daireaux, B. Legolr, G. Tou-
zard, J. Frigot, Jacques Ghoisy, P. Leneveu, S. Léo-
nard, P.Leeerure, j. Lefevre, n. Le Bouillant, Louis
DoREY, Thomas Brun, L. Caillet, Bon Gorhin, J. So-
RiN, Jacques de la Porte, Yves Sorin, syndic.
GONNEVILLE
(2)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., /ja««e Cahiers de Valojjnes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit. )
Analyse (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
8 mars. — Comparants (i3) : F. Guéret, G. Germain, Jacques Maresquier,
J. Guillemelle, Pierre Guillemelle, Guillaume Auvray, Jean Feron, Philippe
Vaultier, Charles Lelong, Guillaume Lepetit, Pierre Cauchon, Michel Vibert,
J. Lepetit. — Nombre de feux : 3o6''^ — Pubhcation : le i" mars, par de
Castellet, curé. — Déj)utés : F. Goéret, C. Germain, Jacques Maresquier,
Jean Guillemelle fils feu Jean. — Signatures (i3) : *F. Guéret, G. Germain,
J. Maresquier, J. Guillemelle, J. Feron, C. Lelong, G. Lepetit, P. Guille-
melle, G. AuvRAY, Ph. Vaultier, P. Cauchon, M. Vibert, Jean Lepetit.
tenus de restituer les honoraires,
ffinéme ceux que les paroissiens leur
avaient remis de plein grén. (Howard,
Dict. onnhjl., v° (îuré, secl. iv, t. I" ,
^'J Nous n'avons rencontré aucun
tex+e mentionnant des réparations prcs-
bytérales aux frais de la conunimautc
de G illevillc dans la dernière moitié du
xviii' siècle. M. Droi.et {Rerhei'che.i,
p. !U)3) indique seulement en 17^13,
i^Od t'I 1769 des réparations à l'éj^lise
el à la tour.
Ku 1790, It'S oITiciers unniicipauN
ohservcut, en taisant leur inveiitaiic ,
que "•le corps de lojjis de la 1'" portion
est en bon état, ainsi que les autres
io'femi'uts, (pioique le j»rieur-curé n'ait
reçu aucune somme d'argent de son
prédécesseur 7>. La seconde portion ne
possède pas de maison presltytérale . . .
Quant au chœur de l'église, à la
charge des gros décimateurs, il est «en
très mauvaise réparation», et une des
chapelles rrlolaiement en ruinen. {Etat
des biens nationaux, Cherbourg , Arcli.
Manche, Q'*"' 11.)
'-) Arrondissement de Cherbourg ,
canton de Salnt-Pierre-Eglise.
''' Mouvement en 17B7 : N. /i5,
M. (), I). i«). — Population actuelle:
(l.'jS hahitaiits.
GONNEVILLE.
:287
2. Cahier de doléances.
( Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de VaIo(»nes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit. )
Cahiei^ de doléances , plaintes et remontrances , de l ordre du tiers
état de la paroisse de Gonneville, dressé en l'assemblée dudit
ordre aujourd'hui huitième jour de mars, au lieu des assem-
blées de ladite paroisse, issue de la messe paroissiale, au son
de la principale cloche, pour satisfaire à la Lettre du roi du
2 à janvier dernier et au Règlement y annexé, et à l'ordre de
M. le Lieutenant général du bailliage de Valognes, en date du
1 7 février dernier, concernant les Etats généraux du royaume ,
pour être porté, par les députés qui vont être ci-après nom-
més, à l'assemblée du général du tiers état du bailliage de
Valognes , fixée par l'ordonnance ci-dessus au g de ce mois,
devant M. le Lieutenant général, en présence de M. le Procu-
reur du roi dudit bailliage.
Les habitants de cette paroisse désirent et demandent :
i" Que les Etats généraux soient périodiques, et de cinq ans
en cinq ans;
9° Que les Etats provinciaux soient rétablis et s'assemblent tous
les ans à Caen ou Lisieux '^^ ;
3" Qu'à ces assemblées le tiers état ait un nombre égal de voix
à ces deux ordres, et que les délibérations s'y prennent par têtes et
non par ordre;
h" Que les colombiers et garennes soient détruits;
5° Qu'il n'y ait qu'un curé par paroisse'^*, que les reconstruc-
'"' Le cahier est fortement inspiré,
en plusieurs articles, des cahiers de
Bretteville et de Garneville. Les articles
t à 3 reproduisent avec quelques léjjors
changements seulement les articles i et
a de Bretteville. Sur le choix de Lisieux
pour le sièjje des fulurs Étals do Nor-
mandie, on peut ajouter à ce que nous
avons déjà observé sous ce cahier, que
l(»s anciens Etats y avaient assez souvent
eux-mêmes été réunis. En janvier iGaS
encore, les Etats étaient convoqués à
Lisieux; un retard imprévu fut cause
qu'où les ouvrit à Evreux. (De Rkau-
REPAinE, Cahiers, i' série. 11. p. a '12.)
(^' Cf. le cahier de Bretteville, art. 3
(remanié). Le voeu ne peut s'appliquer
à la paroisse de Gonneville; il n'\ avait
(|u"un curé pour la paroisse de Saint-
Martin de Gonneville.
A l'égard des réparations presbyte-
raies, nous avons un Arrêt du (lonseil
autorisant les habitants de la paroisse de
Gonnerdle à s'imposer de la somme de
a,85o livres pour réparations à leur
preshijtère, 9 octobre l'J'^'J. (Arch. Cal-
vados, C iSaô.) Les officiers munici-
paux ont dressé en 1 790 un très long
devis de l'état des bâtiments presby-
l(''raux, s'étant fait accompagner dans
288
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lions et réparations des presbytères soient à la charge des gros
décimateurs, qu'il n'y ait plus de déports;
6" Que l'on cesse de lever les milices et les canonniers garde-
côtes parla voie du sort; il ne faut pour trouver en France des
soldats et des matelots que les traiter plus favorablement''^;
^" Que les biens communaux soient partagés, et que chacun
soit forcé de clore sa part'-';
8" Que l'on cesse d'emprisonner pour le port d'armes, s'il n'y
a délit commis;
()" Que toules les exemptions soient supprimées, que tous les
propriétaires soient imposés sans distinction de rang et d'ordre^^';
lo" Que les impôts soient simplifiés, de manière à faciliter la
perception ;
1 1° Que les trésoriers généraux et receveurs de la taille soient
supprimés ;
1 9" Que l'on supprime de même les bureaux des finances^''',
leur visite par un maçon , un charpen-
tier, un couvreur en ardoise et un cou-
vreur en paille, dont ils donnent sous
cha(|ue article i'avis motivé. L'ensemble
parait avoir été en médiocre étal; le
curé a déclaré avoir reçu de son prédé-
cesseur une somme de 3,ooo livrée,
pour les réparations à sa charge. [Etnt
des biens nationaux, Cherbourg , Arch.
Manche, Q'"' ii.)
''' Cf. Carnevilie, art. h. La paroisse
de Gonneville était le siège d'une des
quatre compagnies de gardes-côtes de
la division de Fermanville, qui n'avait
dans son ressort que les trois paroisses
de Gonneville, le Theil et Brillevast. En
1787, ces trois paroisses présentaient
ensemble au tirage 210 garçons, pour
fournir 8 canonniers. La paroisse de
Gonneville à elle seule fournissait U ca-
nonniers, pour g8 garçons sujets au
tirage. (Arch. Calvados, C i8r)().)
(^i La paroisse de Gonneville avait-
elle des «communcsT?? 11 n'en est pas
signalé dans le Mém. stat. de t-j^it, qui
décrit ainsi la paroisse, : «Gonneville,
seigneur M. de Gonneville Mesnil-Kury;
i,oa3 acres de terre labourable, plan-
tée, fonds médiocre; .5o ou ()0 vergées
de pré; partie bon fonds et le reste
mauvais» (fol. 17). La paroisse ne figure
pas non plus sur le liôle des cnminitnuu-
lén de la gcncralilé de Carn , élection par
élection, nui sont iinposécx cutiime /oios-
sant en commun des droits d' usage pen-
dant l'année 1773. (Arch. Calvados,
C 25G3.)
Les contrôleurs des vingtièmes signa-
lent dans la paroisse des bois apparte-
nant au domaine, dont ils estiment le
revenu à 5o/i livres par an. (Arch. Cal-
vados, C 6519.)
'^) L'article 9 est la reproduction
textuelle de l'article l\ de Brettevilllc.
Impositions DE Gonneville pour 1789:
taille, 2, 55o livres; ace, 1,676 livres;
cap., i,65o livres; corvée, 846 1. 17 s.
a d. ; vingt., 3,i56 1. 17 s. 10 d. ;
terr. , 270 livres; bât., 90 livres. Au
total, 10,287 1. i5 s.
Lignes : 926, dont 198 propriétaires
exploitants (pour 2,176 1. 19 s.), et
3i fermiers ( pour 53o I. 16 s. 6d.). --
Privilégiés : le curé , M" Pierre-François
Casiel (présent à Coulances), et le sei-
gneur et patron Jean-Nicolas de Her-
ruyer, seigneur aussi de Mesnileury,
des fiefs de Hubertan en Saint-Louët-
sur-Lozon et Chanteloup-en-Feugèros
(c. n., /jio livres).
Nota. Les biens du sieur de Ber-
ruyer dans la paroisse furent vendus
comme biens d'émigré le 4 juillet 1796;
ils comprenaient château, moulin et 3o
à 3a hectares de terre. (Dbouet, Re-
cherches, p. 820.)
'^' Les bureaux des finances avaient
l'té passagèrement supprimés l'année
GONNEVILLE.
289
les chambres souveraines, pour connaître de la contrebande à main
armée, les greniers à sel;
i3° Que l'on supprime les gabelles;
1 h° Que l'impôt ne puisse être augmenté sans le consentement
des Etats généraux, et qu'il n'y ait aucuns emprunts sans les con-
sulter ;
1 5° Que les lois civiles et criminelles soient refondues et que
chaque loi soit conçue en termes clairs et précis ;
1 G" Que le tarif fait pour les contrôles en 1^22 ''^ soit anéanti,
et qu'il en soit fait un qui ne porte point à l'interprétation;
17" Que les contrôleurs soient soumis à la juridiction du juge
ordinaire;
18° Que le citoyen soit désormais à l'abri des vexations des
commis de toutes espèces qui chaque jour le tourmentent, que
l'on ne voie point une garnison militaire chez un pauvre cultiva-
teur qui par ce moyen est écrasé de frais ;
19" Qu'il soit, dans chaque canton, établi des hôpitaux avec les
revenus des couvents aujourd'hui sans moines ^'-^;
90" Que les gros décimateurs soient asservis à distribuer pu-
bhquement, ou faire distribuer par leurs fermiers, une aumône
déterminée et fixe dans les paroisses où ils perçoivent leurs
dîmes *^' ;
précédente. Voir Édit portant suppression
des tribunaux d'exception, Versailles,
mai ijSS (dans Isambebt, XXVIII,
p. ;^5o, n° 9/167). Kn vertu de cet Edit,
le bureau des finances de Caon avait été
formé par l'intendant lui-nicmc le 3o mai
1788 et les scellés mis sur le ffrellé
(Arch. Calvados, C 62/11); mais la
nouvelle Déclaration royale du a3 sep-
tembre lySiS (IsAMBKRT, XXVIll, p. 612,
n''95io) ayant rétabli les odiciers de
ces juridictions dans leurs fonctions, le
bureau des finances avait été rouvert
avec le même cérémonial le 16 octobre
1788. (Arcb. Calvados, C 62/11.)
('' L'article 16 est la reproduction
presque textuelle de l'article 1 1 de Car-
neville. (Voir la note sous ce texte, su-
pra, p. 12 5.)
(-) Cf. Bretteville, art. 12 {supvà,
p. 196). L'Etat des biens nationaux ne
relève dans la paroisse de Gomieville
d'antre bien ecclésiastique que la cure,
consistant en maison prcsbyléralo, jar-
dins, etc. (détail conforme à la Déclara-
tion de 1790 analysée ci-contre). 11 exis-
tait cependant aussi , d'après les décla-
rations mêmes : 2° des terres d'obils,
liuit pièces de terre faisant ensemble
87 ver,o[ées, afTermées eu plusieurs lots
pour 3/17 livres, plus une rente de trois
rais de froment, une poule et 202 1.
8 s. /i d. en aryent; au total, 6/i3 J.
6 s. /i d. à charge de messes, à partager
entre le trésor, le curé et trois prêtres
obiticrs; 3" une chapelle dite de Saint-
Jean, dont le titulaire était M. (Sravé,
curé de Valognes. Les revenus consis-
taient en ihk boisseaux de froment
mesure de i6 pots 2/3, une punie et
29 livres en argent, le tout aflcrnié
/196 1. 5 s. (Déclar. originale^ 3o no-
vembre ijfjo, Arch. Manche, Q''^ 18.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
siastiques de la paroisse est porté, en
1787, à 5,100 livres par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arcb. Calvados,
C 6619.)
{•>) Cf. Bretteville, art. i3 (textuel).
Les décimateurs de Gomieville étaient
le curé et l'abbé de Montebourg, pa-
tron norainateur, chacun pour une
'y
le xiTiorciLE.
290
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
2 1° Que les chemins vicinaux soient entretenus par les pa-
roisses, et que les sommes destinées à la confection ou réparation
des grandes routes soient employées dans le canton où elles sont
levées (^^;
2 2° Que la marche de la procédure soit simplifiée, que l'édit
des hypothèques soit abrogé, que la liherté du commerce soit dé-
finie'^';
2 3° Que l'accession (««c) de la mer soit libre parmi tous ceux
qui peuvent en habiter, pour tirer d'icelle des sels de varech ser-
vant d'engrais à l'agriculture '^l
Fait et arrêté double en pleine assemblée, les présents faisant
fort pour les absents, le huitième jour de mars mil sept cent
quatre-vin gt-n euf .
F. GuÉRET, G. Germain, J. Maresquier, J. Guillemelle,
P. Guillemelle, Guillaume Lepetit, Jean Le Petit,
G. AuvRAY, Philippe Vautier, P. Cauchon, C. Lelong,
J. Servin, m. Virert.
moitié dos grosses dîmes; le curé avait
toutes ies menues.
Déclarations de i 790 : 1° l'évêipio de
Coutances, comme abbé de Montebourg,
déclare «les dîmes de Gomieville affer-
mées 1,700 livres» (Dec/ar. Coulances,
n" 75, P 61); 9° le curé, de son côté,
expose que le bénéfice se compose,
outre la maison presbytérale, d'un
crténement de maisons;? avec granges,
dont une «couverte en paille n, d'un
jardin jtotager, de deux petites pièces de
terre, dont l'une en ttbois-jean et ro-
cliersn, d'un petit berbage, le tout con-
lenant G vergées environ d'un seul te-
nant. Plus, en campagne, quatre pièces
faisant ensemble 46 vergées en labour,
herbage et bois taillis. L'ensemble a été
adjugé à fencan pour déport, le 5 jan-
vier 1787, par le prix de a,.3'j5 livres,
avec les cliarges ordinaires et la des-
serte du l)énéfice [c(i qui suppose bien
un revenu brut de /i,ooo livres]. (])é-
clar. originale , uO novembre 1790, A rcb.
Manche, Q''-> 18.)
^') Cf. Brelteville, art, l5 in fine
(remanié). ,
W Sic; laut-il lire indéfinie? L'iùlit
dont il est parlé est YEdil portant créa-
tion de conservatetirs dex hypothèques et
abrogation du dén-et volontaire, Ver-
sailles, juin 1771 (dans Tsambkrt, XXII,
n° loiï, p. 53o). Sur les raisons par-
ticulières qui avaient fait accueillir avec
défaveur en Normandie cette nouvelle
législation, voir la note sous le cahier
de Bricqueville-la-Blouetle, art. 45 (au
t. I", p. 307).
C*' Cf. Brettevilie, art. 18 (considéra-
blement abrégé).
La paroisse de Gonneville, n'étant
pas directement bordante, ne figurait
pas parmi les communautés ayant droit
à la coupe du varecli. La liste de ces
communautés, pour famirauté de Bar-
fleur dont relevait cette côte, était ainsi
établie : «Réville et ses hameaux, Mont-
farville et son hameau, Barlleur, Gatte-
ville, Gouberville, iNéville, Réthoville,
Cosqueville et ses hameaux, Maupertus
et Brelteville'!, auxquelles des arrêts
postérieurs avaient ajouté Vrasville, Di-
goville et Tourlaville. Voir Déclaration
du roi au sujet des herbes de mer con-
nues son» le }Mm de rarech ou vraie,
sar on gouesmon, Versailles, 3o mai
17^1, et Arrêt du Conseil du aS décem-
bre i']3'j. (Arch. Calvados, C 3o68.)
GOUBERVILLE. 291
GOUBERYILLE
d'
1. Procès- VERBAL d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogues, U^ pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprime général). — Date de rassemble'c :
8 mars. — Comparants (20) : Jacques-Georges Le Brun, Georges-Bernard
Forlin, Pierre-Germain Le Brun, Louis Gaillard, Paul Le Brini, Georges
Fonquel , Michel Le Brun , Jean Grout, Georges Gouellain, François Gouellain ,
Jean Ancpielil, Jacques Le Brun, Jacques Vauiier, Nicolas Le Seigle, Georges
Le Brun, Jacques GailUu'd, Nicolas Gaillard, Jean-François Lebrun , Hervé
Hubert, Jacques Dancel. — Nombre de feux : 77 ^^^ — Publicalion : le
1"' mars, par M" Tyson. — Députés : Jacques-Georges Le Brun, * Georges-
Bernard Fortin'''. — Signatures (1 5) : J. Gaillard, P.-G. Le Brun , Michel Le
Brin, Jacques Le Brun, J. Anquetil, Louis Gaillard, Nicolas Le Seigle,
G. Gouellain, G. Foiquet, J. Groult, Paul Le Brun, N. Gaillard, greffier,
Jacques Dancel, G.-B. Fortin, J.-G. Le Brun.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives delà Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, piice non cotée.
Original signé. Inédit.)
Cahier de Gouberville.
Aujourd'hui, 8 mars lySc), nous, syndic, municipaux et autres
habitants de la paroisse de Gouberville, convoqués et assemblés
en forme , en conséquence de la lettre et règlement du roi en date
du 2 II janvier dernier, pour la tenue des Etats généraux, fixée au
27 avril prochain et conformément à l'Ordonnance do M. le lieu-
tenant général du bailliage de Valognes, nous avons procédé à la
rédaction du cahier de nos plaintes, doléances et remontrances en
la manière qui suit :
1° Nous demandons que les deux premiers ordres de l'Etat et
autres privilégiés contribuent également que le tiers à toutes les
charges pécuniaires de la Nation : le simple peuple déjà surchargé
se trouve non seulement dans l'impossibilité de payer une aug-
mentation d'imj)ôts , mais de plus il espère de la sagesse et de l'équité
de [ceux] qui présideront aux Etats généraux, une diminution des
('* Arrondissement de Chorbourfj, '-^^ Mouvement en i 787 : N. 3, M. i ,
canton de Saint-Pierrc-Éfflise. D. 4. — Population actuelle : ^70 lia-
(*' Taxe : 17 jours, 76 livres, Ace. bitants.
19*
292 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
impositions actuelles, qui ne portent que sur lui, et il a une entière
confiance que la bonté paternelle de Sa Majesté donnera sa sanc-
tion à cet égard.
2" Quanta la perception des impôts, quels qu'ils soient consen-
tis, nous en désirons la simplification, ce qui les rendra moins
onéreux aux sujets et beaucoup plus profitables au roi et à 1 Etat :
puisqu'ils seront payés à moins de Irais et versés plus prompte-
ment et sans intérêts dans le trésor royal "^
3° Nous demandons (et nous ne doutons pas que le clergé et la
noblesse ne fassent le même vœu) une abolition totale de la ga-
belle, quart-bouillon et autres vexations de la même espèce. Ce sys-
tème d'administration, tel qu'on l'exerce, est indigne d'un peuple
libre, policé, et qui aime ses rois; il est odieux, il est inhumain,
nous repardons les fermiers généraux et tous leurs suppôts comme
ennemis domestiques de la patrie qui s'engraissent de la substance
des citoyens et les tiennent, contre la volonté du prince, dans un
csclava.»Te honteux et meurtrier. Nous nous flattons (pe les Etats
généraux trouveront un moyen honnête de concilier les intérêts du
roi et de son royaume, en rendant la tranquillité, l'honneur et la
liberté à tous les vrais et fidèles sujets de Sa Majesté.
k° Quant aux abus qui régnent dans fadministration de la jus-
tice, nous sommes également persuadés que les deux premiers
ordres se réuniront au tiers pour y remédier. Nous ne nous dissi-
mulons point qu'il y a dans tous les tribunaux des magistrats
pleins de lumière et d'équité. Mais les charges sont vénales, et
n'a-t-on pas sujet de trembler quand on réfléchit que la fortune,
la liberté, l'honneur, la vie même des justiciables dépendent
d'une majorité de sullrages? On serait rassuré, si les charges
n'étaient accordées qu'aux talents et au mérite. Ajoutons à cela ia
multiplicité des tribunaux, les distances de l'un à l'autre, les frais
sans nombre et toutes ces formalités de procédures, dont la plu-
part paraissent n'avoir été inventées que par un esprit de chicane
et de concussion : ce (|ui fait, qu'au lieu de trouver dans le sanc-
tuaire des lois la conservation de sa fortune et son repos person-
'" Impositions de Gouberville pour — Pririléi>ics : le curé, M" Antoine Le
1789 : taille, 700 livres; ace, /iBg Scellier (présent à Coutances): et pour
livres; cap., hbd livres; corvée, 982 1. la noblesse, le seigneur et patron Maric-
8 s. 7 d.; vingt., 1,7/18 1. 3 s.; terr., Bonavenlure Jeilot, comte de Beau-
i5i livres; hàt., 5o livres. Au total, mont, seigneur aussi de Digidleville,
3,793 1. 11 s. 7 d. Jobourg et Néville, du fief du Moulin
Lignes : 86, dont 68 propriétaires à Ouvillc, capitaine au régiment du
exploitants (pour 889 1. 1 1 s. 6 d.) et Roi-Infanterie (non résid.). — Supplé-
18 fermiers (pour 326 1. i5s. 6 d.). ment des priiilégiés : ç)S]. S s. 6 d.
(ÎOUnERVU.LE.
293
nel, on y perd souvent l'un et l'iuitre. Nous espc^rons encore tout
(le la sagesse du roi et des Etats généraux à cet égard.
5 " Nous demandons que les assemblées municipales aient lieu.
Les charges d'une communauté devant porter sur chacun des
membres qui la composent, à raison de leurs revenus et facultés,
les municipaux sont en état plus que personne d'observer les règles
d'une distribution exacte. De plus , ils sont dans le cas d'arrêter à
l'amiable bien des contestations, qui ne peuvent être portées en
justice réglée sans beaucoup de frais pour les contestants;
6" Outre que nous sommes obligés de faire garder les champs,
dans les temps des semaisons (sic), aux approches de la moisson et
pendant la récolte, à cause des pigeons, ils nous occasionnent
encore des pertes considérables à raison du grand nombre de
colombiers et volières qui existent dans le voisinage. Nous désirons
au moins que ceux qui n'en ont pas le droit soient contraints ^e
les démolir*''.
'y" Nous demandons la suppression des déports; c'est un abus qui
mérite d'être réformé. Quand un curé meurt, il doit être remplacé
le plus tôt possible par un digne successeur; c'est à celui-ci à
desservir son bénéfice et à en percevoir les fruits, autrement
les paroissiens en souffrent au spirituel et au temporel'-'. Nous ne
(') Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur le nombre des colombiers qui
pouvaient exister en 1789 à Gouber-
ville. La terre et seigneurie du lieu ap-
partenait, comme nous venons de dire
à la note précédent*;, à messire Jellot,
comte de Beaumont-à-ia-Hague , qui
l'avait achetée du seigneur de Crosville,
par acte du aa janvier 1770, au prix
de 380,000 livres; en 1793, elle était
sous séquestre, comme bien d'émigré.
Rappelons que, sur la paroisse de
Gouberviile, nous possédons pour la lin
du xvi° siècle le très intéressant Journal
d'un sire de Gouberviile et de Mesiiil-au-
Val ( ( 5;>-?-i56'o ), édité par M. Tabbé
Tollemcr, dans la collection des Mém.
Soc. Anti({. de Normandie, 1870-1873 ,
in-8°.
t^) Nous avons conservi- la Déclai-aiioii
de be'néfice du curé de Gouberviile eu
1 790. 11 expose que sou béniHice con-
siste en : maison presbytérale, avec
jardin, cour, cellier, grange, etc.; deux
vergées de terrain dos, 5 ou 6 autres
de bonne terre en deux petites pièces,
dont l'une plantée en pommiers (est.
.^o livres de revenu); en plus, la tota-
lité des dîmes de la paroisse, qui depuis
vingt et un ans, bonnes et njauvaises
années compensées, produisent : 9,000
gerbes de froment, 3,800 d'orge, 200
d'avoine, tioo de lèves, etc., pour un
produit moyen de ^,626 livres. Les
charges sont les frais d'exploitation
s'élevant à 7 ou 800 francs, les impo-
sitions montant à 300 livres, les répa-
rations et un vicaire ffqui n'est point
d'obligation-"'. {Dcclar. originale, 16
novembre 1790, Arcb. Manche, Q'"''
On observera le Ion tout particulière-
ment aflectueux du cahier à l'égard de son
curé. Antoine-Bon-Nicolas Le Scclllère,
curé de la paroisse depuis 1770, était
on ell'et fort aimé de ses paroissiens; il
avait fait reconstruire à ses frais, en
1779-1781, la tour de l'église, qui lui
avait coûté 10,000 livres, les habitants
n'ayant à leur charge que «le moellon
et les marches de l'escalier?), soit 1 1 /i I.
8 s., et «le salaire des ouvriers pa-
veursn, soit ^a 1. 6 s. pour 97 jour-
nées. En reconnaissance, ils le nom-
294
BAILLIAGE SECONDAIRE DE ALOGNES.
croyons pas que ceux qui profitent des déports puissent s'étayer
d'autre titre que de celui de la prescription; mais la prescription
d'un abus ne doit-elle pas être proscrite dans l'assemblée des États
généraux?
8' Depuis plus de vingt ans que nous contribuons pour la façon
et entretien des grandes routes, nous n'en avons pas encore pro-
fité. Nous n'y voyons pas même d'apparence, à moins qu'on ne
juge à propos d'en ordonner une de Cherbourg à Barfleur, ce qui
pourrait un peu dédommager le Val-de-Saire, en lui facilitant le
commerce de ses denrées '^l
g° Quoiqu'il soit constant par l'expérience que les paroisses
d'auprès de la mer fournissent presque tous les matelots, cepen-
dant elles sont obligées de contribuer seules à la formation et rem-
placement des canonniers gardes-côtes et canonniers auxiliaires.
L^ tirage s'en fait sans aucune exception pour les chefs de famille,
quelque exploitation qu'ils aient, soit propriétaires ou fermiers; les
paroisses sujettes à la milice nous paraissent plus ménagées (^'.
nièrent maire de la commune en 1790.
{Drovet, Recherches, p. 186.)
Biens ecclésiastiques. — L'invontaire
(le 1790 ne relève d'autre bien ecclé-
siastique dans la ])aroisse que la cure,
description con forme à la déclaration
précitée. Le Tahleuu drossé au district
ajoute : 9° le trésor, quatre pièces en
labour, faisant 6 verjfées; 3°robJterie,
neuf petites pièces en labour, faisant
i5 vergées 3/4 (non est.).
Rentes : i" le trésor, a 1. 10 s.;
a" Tobiterie, i5 livres; 3° le custos,
16 sous. (Etat des biens nat., Cher-
bourg. Arch. Manche, ()*'' 11.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est porté en 1787 à
1,907 I. i s. par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcb. Calvados, C 6619.)
C Cf. les cahiers de Bretlevillo ;
art. 8; Clitourp, art. ti\ Saint-Pierre-
Eglise , art. 8 , etc. Un projet de route
était prévu efTcclivoment depuis quel-
ques années do Cherbourg à Barfleur
par Saint-Pierre-Eglise, route qui sé-
rail, ainsi qu'observait en 1777 l'inten-
dant, tffort utile pour la circulalion des
troupes en temps de guerres. {Mémoire
pour servir de réponse aux questions con-
tenues dans la lettre de M. Necher du
8 septembre '777. (Arch. Calvados,
C 34/»8.) Un devis avait été dressé, une
adjudication de 45fl toises passée en
1778; mais les travaux à peine com-
mencés s'étaient trouvés interrompus
depuis 1780, avant qu'on eût atteint le
boutg de Saint- Pierre-Eglise. ( Voir Arch.
Calvados, C 3782.)
Le Mém. slat. de lySi décrit ainsi
la paroisse : «Gouberville, seigneur M.
de Gouberville, a55 acres de terre en
labour et herbage. Assez bon fonds, à
la réserve du marais appartenant au
seigneur» {f° 18).
Produit commun en grains (en
1798) : 11,363 boisseaux, mesure de
18 pots. (Arch. nat., D" bis, 5i.)
^■-' Les exemptions de la garde-côte
étaient beaucoup plus restreintes que
celles de la milice. Comparez à cet
égard les articles 36 sq. du Règlement
concernant lesgardes~côte$, i3 décembre
1778, avec le titre V de V Ordonnance
du i" décembre 177^^, texte organique
de l'ancien régime pour le recrutement
de la milice (dans Isambert, XXV,
p. '170, n" 1001). L'assemblée d'élection
de Valognes faisait remarquer en 1788
que l'ordonnance des gardes-côtes était
ff encore plus désastreuse d dans cette
élection, cr environnée de la mer de
tous côtés» et où le plus grand nombre
des paroisses se trouvaient par suite as-
Fujellies au tirage. «Nous croyons,
ajoutait-elle, que les mêmes privilèges
qui exemptent de la milice, devraient
GOUBERVILLE.
295
CVst pourquoi nous espérons que la justice fin roi et des Etats f^é-
néraux nous procureront quelque soulajjcment dans cette contribu-
tion en hommes pour le service de l'Etat.
10" Enfin, nous sommes forcés par les grands dommages que
nous causent dans nos champs les corneilles et les lapins de repré-
senter respectueusement à Sa Majesté et aux Etats généraux que la
défense du port d'armes' nous met dans l'impossibilité de ne pas
souffrir de leurs ravages.
Telles sont les très humbles plaintes, doléances et remontrances,
que nous désirons être portées auprès du trône, par le canal des
assemblées graduelles ordonnées à ce sujet.
Ainsi clos, arrêté et signé, après la lecture qui en a été faite à
haute voix, lesdits jour et an que dessus. Quatre mots rayés de
nulle valeur, cinq mots en interligne bons.
J.-G. Brun, F. Gouellain, G. Gouelin, Jacques Dancel,
Louis Gaillard, Nicolas Le Seigle, Paul Lebrun, G.
FouQUET, Michel Lebrun, Georges Lebrun, J. Groult,
J. Le Brun, Jacques Le Brun, J. Le Brun, Jean
Gaillard, Bon Lefebvre, Robert Vautier, J. Anquetil,
J.-G. Le Brun, G. Fortin, J. Gaillard, N. Gaillard,
greffier, P. -G. Le Brun, Jean Lebrun.
GRENNEVILLE
1. PROCfes-VERBAL d'aSSKMBLI^E.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valopnes, II,;)/ice non cotée.
Originîil signé. Inédit.)
Analyse (formule imprimée, dont les blancs seuls ont été rem[)lis). —
Date de l'assemblée : i" mars. — Comparants : Louis Picot. Jean lieterrior.
exempter de la classe, que l'on devrait
avoir égard, ])oiir ce tirage comme |)our
celui de la miiico, an [jrincipal do la
taille ou de la capitation, ou à la char-
rue et charrette; par là on éviterait la
dépopulation des paroisses , dont la jeu-
nesse déserte pour éviter la rigueur de
cette loi.» {Assemblée d'élection de Va-
lofnH's, rapport du bureau du liicn pu-
blic, P ;>o v°.)
La paroisse de Gouberviile fournissait
à la garde côte pour la division de Bar-
fleur, compagnie de Néville. A la levée
de 1787. la paroisse a présenté an tirage
17 garçons, aucun canonnier n'est pris
dans la paroisse. (Arch. Calvados, C
'') Ancienne paroisse réunie à Cras-
ville, arrondissement de Valngnes, can-
ton de Quclteh<)u.
â96
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Antoine Hubert, Henri Leterrier, François Fossé fret autres «. — JNombre de
feux : 2 4'*'. — Publication : le i" mars, par M' de Lacour, curé. — Dé-
putés : Charles Picot, Michel Leterrier. — Sig'uatures (9) : H. Leterkier,
A. Hi BERT, M. Hubert, J. Leterrier, F. Fossé, Jacques Lepetit, Louis Picot,
Charles Picot, M. Leterrier.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Mandie, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, piice non lolée.
Original signé. — Éd. Hippead, Cahiers, p. 417-/119, texte abrégé et remanié.)
Cahier de la paroisse de Gi^enneville.
Nous, habitants de la paroisse de Gréneville, nés Français, et
compris aux rôles des impositions, réunis dans le lieu par nous
convenu aux fins de procéder à la rédaction d'un cahier de do-
léances et remontrances, que Sa Majesté nous permet de lui faire
par les Lettres de convocation données à Versailles le 2/1 de janvier
dernier, et demandé par l'ordonnance du bailHage de Valognes du
1 7 février dernier, et à l'effet d'indiquer les moyens de pourvoir et
subvenir aux besoins de l'Etat et à ce qui peut intéresser sa prospé-
rité et celle de tous nos concitoyens du royaume, après avoir offert
au roi l'assurance de nos très humbles et très respectueux remer-
ciements pour ses bontés paternelles en faveur de notre tiers état,
et remplis de confiance dans la sincérité des es promesses royales et
dans l'esprit de patriotisme qui anime le ministère actuel, nous
confiant dans la vérité et la justice de nos réclamations et de
nos plaintes, avons l'honneur de représenter à l'assemblée générale
que :
Fieffataires de fonds très chargés de rentes, et pour la plupart
très médiocres ^^', exposés en partie aux inondations de la mer par
défaut de travaux conservatifs et, d'autre part, stérilisés par ia
moindre si'cheresse extraordinaire, nous gémissons sous le poids
et la multiplicité des impôts auxquels nous ne pouvons suffire, m;d-
(') Population an dénonibrcnienl de
1793 : ii()lial.ilanls(\.,'^,M. fl, D. 1).
— Population acliicllo : 28 habitants.
P) Mém. stat. l'jSi, f° 3. rrGrcnne-
viHp, seigneur M. do (îronneville-Meur-
drap; i5o acres déterre en liant pays,
labour, pâturage, sans plant ni pré.
Assez bon fonds.n Produit commun on
grains (en 1798): 2,863 jjoissoaux, me-
sure de 16 pots.
La paroisse de Grennoviile ronfor-
mait deux fiefs nobles : la seignonriodu
lieu, appartenant on 1789 aux liéritiers
du sieur de Gienni'ville-Meuidrap; et
le fief de Cunes, appartenant à l'abbaye
de Fécamp, pour sa baronnic de la
Hou^^guo.
Etal des rentes de 1790 non retrouve.
Nous voyons seulement qu'il est dû au
domaine du roi , pour Valognes :
16 boisseaux de froment mesure de
18 pots, et 7 I. 10 s. en argent, en-
semble produit commun 88 1. 3 s. 6 d.
(Arch. Manche, A 33()5.)
GRENNEVILLE.
297
gré l'ordre, l'économie et les épargnes que nous sommes obligés
de faire sur notre subsistance même et notre entretien. Que nous
n'avons pas à craindre qu'on nous reproche avec quelque ressem-
blance (.s?V) une vie molle et oisive; nos peines et nos travaux pour
payer le roi et nos fieffants sont connus. Pour en être convaincu,
il suflit de jeter les yeux sur les habitants des campagnes et de
considérer leur manière de vivre.
Nous n'avons pas, selon le vœu d'un de nos meilleurs rois, tous
les dimanches, le morceau de lard et la poule au pot. On nous in-
terdit même un élément, l'eau de mer, qui, dans ce moment,
couvre, à notre préjudice, une certaine étendue de nos posses-
sions; l'eau de mer, que les pauvres d'entre nous ne peuvent puiser
pour agoûter (sîV) une nourriture fade et grossière, sans craindre
la rencontre d'une multitude d'hommes forcés par état à devenir
inhumains, hommes toujours errants, et qui seraient bien plus
utilement fixés aux travaux de l'agriculture, qui languit faute de
bras, puisque, sans parler des travaux publics d'une ville voisine
où courent tous les individus libres des campagnes, des enrôle-
ments forcés nous privent de l'assistance de nos enfants, pour les
envoyer à un service meurtrier, d'où le dégoût et l'ennui insépa-
rables de la contrainte en laissent à peine revenir un sur dix,
comme l'a démontré une trop fatale expérience dans la dernière
guerre : enrôlement abusif, où les riches trouvent encore quelque
ressource par le moyen des substitutions ^'^ mais où n'en trouvent
'■' La substitution, probihée dans ]a
milice de terre, était, en ellet, permise
dans la milice garde-côte. Le Règle-
ment concernant les gardes-côtea autorise
les garçons, auxquels le sort serait
tombé, à présenter sur-le-champ au
commissaire des guerres un homme de
la paroisse qui prendra leur place dans
la compagnie, — ■ sans que cette faculté
exonère d'ailleurs le substituant de par-
ticiper aux tirages subséquents ou d'être
y)er9onnellenient rappelé, si le substitué
vient à man([uer. [llèglement concernant
les gardes-côtes , i3 décembre iJjS, art.
87, 38, dans Isambebt, XXV, p. It'jti,
n° 1001.)
Tous los administrateurs ne jugeaient
pas comme le cahier la faculté de subs-
titution accordée aux gens des paroisses
côtières; l'intendant de Caen, Esmnn-
gart, y voyait un adoucissement indis-
pensable dans un service aussi onéreux
et aussi ditTicilement supporté qm* la
garde-côte : «C'est une désolation,
écrit-il, pour Thabitant voué à la cul-
ture des terres, d'être arraché à ses
exploitations et à ses foyers, à sa femme
et à SOS enfants, pour être dévoué à un
service pénible, dangereux et au(|uel il
n'avait jamais dû croire qu'il serait un
jour contraint. . . Lorsque l'ordonnance
du i3 décembre! 1779 {Icge 1778),
dans la vue de favoriser la po|)ulation
et la culture et même d'adoucir la
rigueur extrême de ses dispositions, a
permis la substitution et qu'elle a con-
fié aux intendants le pouvoir et le soin
de la régler, elle a entendu accorder
aux malheureux habitants tombés au
sort et destinés par lui à devenir mate-
lots le pouvoir de se ^ouslrairc h ce ser-
vice en mettant à leur place un homme
de bonne volonté qui eût les qualités
requises." (Lettre de M. Esmangart à
M. de Sarline, ministre de la marine,
j juillet 1 j8o , Arrh. Calvados , C 1 8.^1 .)
298
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
aucune des laboureurs malaisés, par la contribution exorbitante
aux impôts, par lu réparation nécessaire des chemins qui coûtent
beaucoup, surtout quand on est obligé, comme dans notre pa-
roisse, à aller chercher ailleurs et à en exporter des matériaux qui
ne se trouvent ni sur le lieu, ou du moins à proximité. Nous ne
parlons point d'autres charges que seuls nous portons (réparations
d'église, etc.)'".
Nous serait-il permis encore de nous plaindre des tribunaux
d'exception, dont les huissiers et agents subordonnés sont le fléau
des campagnes ? Pourrions-nous représenter les abus de la procé-
dure civile et criminelle? N'est-il pas visible que l'ordre en doit
être réformé ? Ne doit-on pas aussi veiller dtivantagc à la sûreté
publique et à ce que les mœurs ne se corrompent pas tous les
jours de plus en plus par l'impunité ? Le désordre des villes se ré-
pand dans les campagnes, sans doute parce que, dans celles-là, il
échappe à la vigilance de ceux qui sont faits pour l'empêcher. Mais
quelle qu'en soit la cause, n'est-il pas triste, n'est-il pas alarmant
de voir la licence scandaleuse aller toujours croissant et s'étendre
chaque jour de plus en plus? C'est ce que nous avons l'honneur de
remontrer à votre assemblée intiniment respectable et non moins
dévouée que nous à tout ce qui peut concerner l'ordre et le bien
public, et c'est ce qui demande un remède prompt et efficace. Mais
en vain multiplierait-on les plaintes et les doléances, si l'on ne
Pratiquement, il semble bien que
les paroisses do Cotentin usaient de
préférence de la faculté, également ac-
cordée par l'articlo 35 aux paroisses,
de se concerter avant le tirage pour
choisir des garçons de bonne volonté;
les listes de tirages des cinq dernières
années (i 783-1 788) nous monirentdans
la plupart des communautés des volon-
taires, qui sont en réalité des rempla-
çants clioisis et payés à frais communs
par les garçons de la paroisse sujets au
tirage.
La paroisse de (îrennevillc apparte-
nait pour la garde-côte à la division de
Quettciiou , même compagnie. Lovée de
1787 : 3 garçons seulomont présentés
au tirage, aucun canonnier. (Arcli.
Calvados, G 18G0.)
''' Nous ne trouvons aucune trace do
réparations presiiytérales ou autres à la
charge des paroissiens de Grennevillo
dans la seconde moitié du wiii'siècle. Les
officiers municipaux observent en 1790
que fc l'église est bien entretenue par le
curé actuel , décorée et fournie de linges
et livres, les terres bien soignées, la
maison presbytérale en bien meilleur
état que lors de son entrée dans le bé-
néfice , une salle et grenier dessus bâtis
à neuf; pourquoi ils estiment qu'il a au
moins employé la somme qu'il reçut,
en 1781, des héritiers de son prédé-
cesseur pour faire les réparations à leur
chargen.
Déclaration do 1 790 non retrouvée.
Les ofliciers municipaux exposent que
la cure se compose de : maison presby-
térale, bâtiments d'exploitation, jar-
dins, terres d'aumônes en labour faisant
i4 vergées, quelques perciies de pré,
faites valoir par le curé, aucunes rentes
ni droits féodaux. Le curé est seul déci-
matour. (Etat des hiensiiat., Cherbourg,
Arch. Manche, Q^' 11.)
Aucun autre bien ecclésiastique dans
la paroisse; l'ensemble des revenus du
clergé y est estimé , en 1787, à i,()5o 1.
5 s. seulement, par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcli. Calvados. G 6.5 19.)
ORENNEVILT,E. 299
s'applique à trouver les moyens d'en ôter les sujets. Ceux (jui
nous ont paru les plus propres et les plus justes se réduisent aux
suivants :
i" Quant aux impôts, supprimer tous ceux qui sont vicieux par
leur nature, funestes et malfaisants dans leurs suites, injustes et
vexatoires par leur perception ;
9" N'en établir aucun qui ne puisse être proportionnellement
réparti et également sur tous les ordres indifféremment et qui (ne)
puisse nuire aux progrès de l'agriculture et du commerce;
3° Les simplifier et les remplacer par deux ou trois au plus,
faciles à répartir sur tous et chacun * et les faire parvenir au trésor
royal par les moyens les moins coûteux * '^^ ;
li° Les réduire même à l'unité, s'il est possible, ou, s'il ne l'est
pas, charger surtout ceux portés sur des objets de luxe et qui ne
sont d'aucune nécessité réelle, mais factice et volontaire dans sa
cause ;
5° Supprimer certains tribunaux dont l'inutilité et la charge
sont évidentes, comme les tribunaux d'exception, etc.;
6" N'admettre aucuns abonnements ou taxations d'offices;
7° Imposer dans les paroisses tous les fonds sur un même rôle,
sans pouvoir, sous prétexte de ferme ^^^, payer dans une paroisse voi-
sine;
8" Réduire les pensions au-dessus de ce qui convient néces-
sairement à l'état des pensionnés et n'en accorder, dans la suite,
aucune qui n'ait été véritablement méritée, et évidemment;
9° Le sel marchand , et en transférer, s'il est nécessaire, le droit
sur des objets qui ne sont pas d'une égale nécessité;
1 0" Quant à la liberté personnelle :
1 1° Aucuns enrôlements forcés, surtout sur les côtes qui déjà
fournissent au service de la mer. Il est très possible, en cas de be-
soin, de suppléer à ce défaut par des détachements volontaires de
troupes réglées, à l'augmentation de la solde desquelles on ferait
contribuer ceux qui, sans cela, seraient assujettis au tirage desdites
côtes;
(') Impositions dp Grennovilin pour Pmî/e^'jes ; le curé, M' Jean delà Cour
]78() : taille, ^oo livres: ace, 262 ii- (représenté àCoutances) et les héritiers
vres; cap., 258 livres; corvée, 182 1. du sieur de GreniieviHe-Meuidr;ip,
17 s. 2d.; vingt., 455 I. l'i s. 7 d.; seigneur du lieu (c. n., i4.'» livres).
terr. , li i livres ; bât. , 1 d livres. Au total , '*' Pour rcxplication de l'iniposilion
1,5(53 1. 1 s. 9 d. liors paroisse crsous prétexte de l'erinerî.
Lignes: 4a, dont 3o propriétaires voir ce que nous avons dit sous lo
exploitants (pour 175 1. 16 s. a d.) et cahier d'Aumeville-Lestre, art. 10 (.»«-
ii>. fermiers (pour 73 I. 8 s. 9 d.). — prà, p. 9/1).
300 IIMLLIAGE SECONDAIRE DE VAI.OGNES.
2" Simplifier les lois civiles et criminelles et abréger les procé-
dures.
1 1° Quant aux mœurs :
1° Restreindre la liberté de la presse;
2° Engager les bommes en place à ne pas avilir la dignité de
leur rang par leurs mauvais et contagieux exemples.
Mais que faisons-nous? Est-ce à des hommes concentrés dans
le coin d'une campagne à vouloir indiquer à une assemblée géné-
rale, très nombreuse et infiniment plus éclairée que nous, des
moyens et des ressources d'administration ? Nous ne pouvons que
nous plaindre et obéir.
C'est pourquoi nous avons député et députons Charles Picot et
Michel Le Terrier porteurs du présent et les avons autorisés et auto-
risons à concourir aux fins de ladite assemblée. En foi de quoi
nous avons signé, ce huitième jour du mois de mars mil sept cent
quatre-vingt-neuf.
A. Hubert, F. Leterrier, Charles Picot, Jaq. Capet,
H. Leterrier, M. Le Terrier, M. Hubert, Louis
Picot.
GREVILLE-HAGUE"
1. Procès-verbal d'assemblée.
( Ms. Archivea de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valcj^nes, II, pièce non cotée.
Original .sigrié. Inédit.)
Analyse (formule du modèle imprime général). — Date de l'assemblée :
i^mars. — ('ionij)aranls : Pierre Le Duc, Sébastien I.e Duc, Jean-François
Duval, Thomas Cousin,. lean Canoville, Nicolas Piquot rret autres soussignés^.
— Nombre de feux: 63 ^"\ — Publication : le t" mars, par M" Frigot,
vicaire. — Députés: * Jean-F'rancois Di val '^^ Guillaume Lkdic. — Signa-
tures (98) : S. Le Duc, P. Le Dk;, J. Di'val, N. Pkh ot, T. CorsiN, B.
Flelrv, b. Flhury, m. Cousin, Charles Le Duc, J. Polu)or, J.-B. Bellehache,
J. Canoville, J. Canoville, B. Fleijry, C. Bienvenu, J. Bienvenu, N. Cano-
ville, B. Mosqueron, j. Canoville, A. Fleory, P. Fleiry, J. Canoville,
P. Bachelet, j. Falaize, j. Canoville, M. Feuardent, G. Leduc, J.-F.
Duval.
C Arrondissement de Cherbourg, M. 7, D. i3. — Population arluelie :
canton de Beaumont. 36(5 habitants.
(-' Mouvement en 1787 : N. 18, '^' Taxe : 2t jours, 89 livres. Ace.
GRÉVILLK-HAGUE. 301
2. Cahier dk doléances.
(Ms. Archives do la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, 1, picce non cotée.
Ori|jinai signé'''. — Ed. Uippeau, Cahiers, p. /i 19-/124.)
Cahier de la paroisse de Gréville-Hague.
La première cause de l'agitation générale oii sont maintenant
les dili'érents ordres du royaume est la dette publique de l'Etat.
Que cette dette soit acquittée, c'est une nécessité, c'est un devoir
auquel rien ne doit soustraire une nation vertueuse et éclairée, que
le nom seul d'une banqueroute doit effrayer comme représentant
une idée qui choque la saine politique, sape l'avantage du crédit en
détruisant l'espoir de l'emprunt et flétrit son auteur. C'est dans
son amour pour le Souverain, c'est dans son zèle pour la gloire de
l'Etat, c'est dans la générosité de son cœur, c'est dans l'ordre de
la bienséance et de l'équité, que la Nation doit chercher un remède
etïicace et légitime à ses maux présents. Ce remède ne peut être
l'effet que d'un noble sacrifice que des cœurs patriotes doivent faire
avec une sorte de plaisir. Un effort vigoureux de la part des sujets
ne trouvera point insensible le cœur bienfaisant d'un monarque
magnanime. Il ne refusera point d'acquiescer à leurs demandes, de
même qu'ils se rendent à ses volontés suprêmes, quand la justice
et l'équité formeront la base de leurs suppliques comme elles sont
la règle de ses vœux.
Or les demandes auxquelles la justice et l'équité prêtent leur
organe en faveur du tiers état semblent se réduire à deux princi-
pales : la première, que les longs et honteux abus dans lesquels il
gémit, comme une victime expirante, soient éclairés et réformés;
la deuxième, que des constitutions durables le rétablissent dans des
droits (|ue la nature réclame en son nom, l'y aft'ermissent contre
tout événement.
On peut donner à ces deux demandes un développement utile
et nécessaire en proposant :
1° Que la manière d'assembler les Etats généraux, indiquée
dans le règlement de Sa Majesté, soit sanctionnée; la forme qui y
est établie, remontant le tiers état dans ses droits, doit recevoir ce
caractère de stabilité;
î2° Qu'il soit décidé que, dans la convocation des Etats généraux
'•) Une copie, déclarée tfronforme à de délibérations de Gréville, à la date de
l'original des Archives du déparle- mai 1789. {Communication de M. Pic-
ment'7, a été transcrite sur les registres quot, institiUeur.)
302
MILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
(que Sa Majesté, dans des vues de bien public, ne refusera point
d'assembler selon le besoin des temps), le nombre des députés
du tiers état soit toujours égal à celui des députés du clergé et de
la noblesse réunis. Ce nombre de députés accordé conduit à ce
qu'il soit arrêté qu'il sera décidé par tête et non par ordre, puisque,
si on délibérait par ordre, il serait illusoire d'accorder au tiers
état autant de députés qu'aux deux autres, les suffrages se trou-
vant alors de deux contre un. La distinction des ordres réduite à
deux, dont le premier serait l'ordre privilégié composé de deux
classes, du clergé et de la noblesse, le second, l'ordre non privilé-
gié ou tiers état, mènerait à des opérations plus justes et plus
simples ^'>;
3" Qu'il soit déterminé un certain nombre d'années pour as-
sembler, dans un tour périodique, la nation sous les yeux du Sou-
verain. Dans cette vue, les impôts ne devraient être accordés que
pour le même espace de temps qui serait fixé par la tenue des Etats.
La nation assemblée fréquemment , en prenant d'ailleurs de sages
précautions pour y amener l'ordre et l'économie, serait, par ce
moyen, à même d'être éclairée sur l'emploi des fonds résultant
des impôts, à quoi elle doit être autorisée et à quoi un administra-
teur délicat ne doit pas chercher à se soustraire;
k" Que le droit de consentir les impôts pour les besoins urgents
et reconnus de l'Etat doit appartenir à la seule assemblée générale
de la Nation;
5° Que le gouvernement ne pourra, de sa propre autorité, éta-
blir aucun impôt sur les propriétés, qui alors ne seraient plus
'*' Cette idée, do réduire les trois
ordres à deux seulement, dont \\\n se-
rait Tordre priviléjrié, l'autre Tordre
non priviiéjjic, n'était pas absolunieul
inédite. Nous la retrouvons, exprimée
dans des termes presque identiques,
dans une adresse que la municipalité
de Glicrbour{j faisait remettre au roi à
la fin de Tannëe précédente :
crSire, le tiers état se borne à ne
considérer dans le royaume que deux
intérêts op[)(»sés, ceux des priviiégié's
et ceux des non-priviléfpés. Le clerffé
et la noblesse sont unis dans la pre-
mière classe, le tiers état est dans la
seconde. Les doux premiers ordres sont
intéressés à étendre leurs pouvoirs au
préjudice du troisième; celui-ci, à les
resserrer en faveur de Téipiité. Si ces
deux intorèta n'avaient pas le même
noudire de défenseurs, il arriverait ou
que le clergé et la noblesse perdraient
leurs privilèges, ce qui pourrait être
jusqu'à un certain point contraire à la
constitulioii, ou que le tiers état sup-
porterait presque tout le poids des im-
pôts, ce qui serait coniraire h la jus-
tice dislributive.?7 [Lellre de» maire,
écheviiis, et notables de Cherbourg,
au décembre tj88, dans Hippeau,
Elections, p. 9o3.)
L'assemblée d'élection de Valognes
avait d'ailleurs inséré dans ses Arrêtés,
à la fin de sa dernière session : le vœu
rqiie les députés du clergé forment la
sixième partie, ceux de la noblesse les
deux sixièmes, et que le tiers état seul
soit représenté par un mtnibrc de dé-
putés égal à celui des deux autres ordres
rt'unisn. (Assemblée d'élection de Volo-
Ifnes, séance du 99 octobre 1788,
r 3o r°.)
GRKVILLE^HAGUE.
303
telles, puisqu'elles seraient soumises à des dispositions arbitraires
et puissantes. Un état réellement despotique serait alors caché sous
le beau nom de monarchie, comme sous un masque coloré"';
6° Que les Parlements ne représentant pas la nation ne vérifie-
ront, n'enregistreront, ne consentiront aucuns impôts. Ils ne doivent
que tenir le dépôt des lois, les conserver et les faire valoir;
7° Que lors(juc les Etats généraux seront assemblés, il doit être
statué que chaque classe aura la police sur elle-même, et qu'à l'as-
semblée générale la police générale appartiendra à toutes les
classes en commun , sur quelque membre que ce soit. L'idée et la
justice de cette demande sont fondées sur l'impartialité qui doit
être dans une assemblée où les intérêts sont communs, et dont les
droits doivent être respectivement égaux;
8" Qu'il soit apporté un remède prompt et elHcace aux lon-
gueurs meurtrières de ia procédure. Les détours ténébreux de la
chicane forment un monstre qui dévore une partie, souvent la plus
honnête et la plus indigente des citoyens. Il est du plus pressant
besoin d'exterminer ce monstre qui a ses flancs ouverts pour réfu-
gier l'usurpateur inique des droits ou des biens d'autrui, tandis
qu'il n'offre, à l'infortuné qui les réclame, qu'une gueule vorace
pour engloutir ce qui lui reste;
9" Que les Godes civil et criminel soient soumis à une sérieuse
revision, le dernier surtout dans ses instructions''^^; que la forme
qu'il recevra bannisse toute partialité et ne laisse au condamné le
trop juste soupçon d'avoir été jugé par sa partie. Ces soupçons ne
sont point rares dans les faits de contrebande;
1 0 " Que les arrêts de surséaiice, qui favorisent les débiteurs
au delà des bornes, soient abolis. Ces arrêts occasionnent des maux
infinis, tant aux débiteurs qu'ils rendent souvent insolents et tou-
jours trop hardis, qu'aux créanciers qu'ils molestent;
11° Que les banqueroutiers, les personnes d'une mauvaise foi
reconnue, ceux qui ne font nuls efforts pour acquitter des dettes
héréditaires, telles que celles d'un père dues par les enfants, et
'*' Voir MoNTESQiap.u, Esprit des loin,
liv, III, c. 10. «Ditréreiici' de l'obéis-
sante dans les gouvernements modérés
et dans le fjouvernoment di^spoliquor)
(éi. cit., p. 2 5). Le rédarlcur diicaliior
s'est visiblement inspiré de lu notion
de l'état de8poti(|ue Ici (iin' riMilcnd
Montesquieu.
'■•-'> H faut cntendri' les litres de l'Or-
xlonnance criminelle d'août 1670 qui
ont trait à V instruction, c'est-à-dire tout
particulièremenl les titres II, XIV et
XV (dans Isambert, XVIII, n" ôa^,
p. 871 à /iSa). La réforme dos an-
ciennes formes de l'inslruclion crimi-
nelle t'tait en ce moment même à l'élude.
Voir Lettres palcnli'H qui itoinment des
inagixlrnls pour s'occuper des moyens
d'nhréger les loni^ueurs et de diminuer
les frais des procédures criminelles, Ver-
sailles, f) janvier i78y. {Ibid., XXVIII,
n° a357, p. 633.)
304
BAILLTAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
généralement tous ceux qui scandalisent le public par une vie li-
cencieuse ou des mœurs dépravées, ne pourront exercer aucune
fonction publique, ni avoir voix dans les déliJîérations; qu'ils ne
posséderont aucune charge, place ou dignité dans le clergé, le gou-
vernement, la magistrature ou les armées;
1 2° Qu'il soit réglé que les habitants des campagnes ne souf-
friront point le pillage des pigeons, ni les dégâts des lapins. Que
les seigneurs qui voudront en avoir enferment les uns dans des
colombiers, les autres dans des garennes, faute de quoi, il soit
permis aux particuliers de les tuer sur leur champ. En vain, vou-
(h-ait-on leur assigner quelques jours de liberté hors les temps
de la semence et la récolte des blés, puisque dans beaucoup d'en-
droits, tel que la Hague, la dernière semence touche à la maturité
de la première^^'. Qu'un honnête cultivateur soit brusquement atta-
qué, impérieusement dépouillé d'une arme qu'on ne lui paye pas;
qu'il encoure la peine et la honte de la prison pour oser tuer un
lapin qui le ronge, un pigeon qui le vole, tandis qu'il doit pré-
tendre à une indemnité pour le dommage qu'il éprouve, [cela] est
une injustice cruelle, une tyrannie meurtrière;
1 3^ Qu'il soit accordé une pleine liberté sur le choix des mou-
lins ^^'. La confiance ne peut se commander en aucun cas. Gomment
l'accorderait-on à un meunier que les droits exclusifs de sa meule
rendent souvent peu délicat ?
1 k" Que la chasse soit restreinte dans des bornes modérées et
t'î Telle est oxaclemont la réponse
que font en 1790 les officiers munici-
paux de la paroisse de Toai'ville, quand
on leur demande de fixer l'époque do
la clôture des colombiers :
tcMossicnrs, — Nous, maire et offi-
ciers municipaux de la paroisse de
Tourville, pour répondre à celle que
vous nous avez fait Thonneur de nous
adresser, en date du 01 octobre der-
nier, au sujet de la clôture et ferme-
ture des fuies et colombiers, ne pou-
vons vous indiquer une époque certaine,
vu que nous n'en avons plus dans notre
paroisse d'ouvert, et que d'ailleurs ou
ensemence et on récolte les terres pendant
presque toute l'année.
ffFait à Tourville, ce 16 novembre
1790.
«L. En!\()\jf, maire ; Josopli Vkxaiu.k,
Michel Blkstel, Jacques Bles-
JEL.n
{Etat des biens nat., Valognes , Arch.
Manche, Q''"' 11, pièce jointe à l'Elal
de Tourville.)
'^) Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur les banalités qui pouvaient
exister en 1789 à Grévillc. La paroisse
comprenait trois fiefs nobles : le fief dit
de Sainl-Nazaire, avec la seigneurie
du lieu, a; partenant à la dame veuve
Massé de Lorimier; le fief de Gruchy,
au sieur P. -F. Dussaussey; et le fief
du \alferrant, au sieur Hené Hervieu;
les chanoines de la Sainte-Chapelle
avaient aussi un fief dit de la Haulle,
extension de leur baroiniie de Picau-
ville^.
Etat des rentes de 1 790 non retrouvé.
Nous savons seulement qu'il est dû au
domaine du roi, pour Valognes , 1 a bois-
seaux d'avoine, 2 1. 1 s. en argent et
1 1. /i s. 8 d. de menues rentes, en-
semble produit commun 20 I. lii s. 8 d.
(Arch. Manche, A 3365.)
GREVILLE-HAGUE. 305
très circonscrites. Elle ne devrait jamais avoir lieu dans les pays
de dosage [sic)^ où l'imprécaution du chasseur occasionne infailli-
blement et en tout temps des ravages. Rien n'afflige tant le culti-
vateur que de voir de jeunes nobles se répandre sans ménagement,
avec leurs chiens, dans son champ arrosé de ses sueurs. Mais ce
qui puissamment l'accable, c'est quand, après l'avoir dévasté, on
étouffe d'autorité ses timides reproches, on lui commande le si-
lence, on le contraint de remercier pour la vie qu'on lui laisse au
fidèle barbet qui veille à sa garde.
Par ces réflexions sur les droits abusifs des seigneurs et des
nobles, les habitants ne prétendent point se dégager des marques
de respect et de soumission qu'ils ont toujours données aux leurs et
([u'ils leur donneront toujours'^'. Mais c'est qu'en général il est à
désirer que les seigneurs fotn-nissent l'occasion de joindre à ces
sentiments du cœur, les plus précieux de tous, ceux de l'estime et
de l'amour;
1 5" Que les évéques résideront toujours dans leurs diocèses; le
moyen le plus sûr de les rendre utiles à leurs ouailles est de les
rapprocher d'elles^'-'.
Ouelques-uns désirent qu'on substitue au titre mondain, disent-
ils, de monseigneur, une qualification plus modeste et plus con-
forme à leurs humbles prédécesseurs, les apôtres, et à l'esprit de
leur divin Maître, qui se disait le serviteur de tous;
1 6" Que les déports au profit des évêques soient abolis. Ce
droit, quel qu'il soit, porte un préjudice inhumain aux pauvres.
Une année de déport semble ne rien devoir à celte portion souf-
frante. Eloignée des regards des évéques, elle parait également
éloignée de leur cœur. Un pasteur charitable, ([ui n'aurait point le
df'lai d'une année à supporter, soulagerait plus efficacement les in-
C Lfs soifjneurs de In paroisse en résidence imposée aux bc'néticiers. Lt
i78() étaient: noble dame Marie-Char- Concile de Rouen de lôaa s'exprime à
lotte Massé, veuve de messire Guy- cet égard en termes particulièrement
Maurice-Félix-Parfait de Lorimier, et saisissants :
tutrice principale du sieur Pélagie- cfAnT. a. In primis, cum veri Clirisli
Adélaïde de Lorimier, et le sieur pastorcs super gregem vigilare vullustjiio
Michel - Pierre - François Dusaussey, sibi cominissi pccoris diligenter agnos-
possesseur du fief de Gruchy, seigneur cere debeant, ulpote salutaris doctri-
aussi en partie. iia- pabulo,. . . aniodo summa cura vi-
Le Mém. stat. de ij-lt décrit ainsi la gilias continuent, rcsideant([ue pcrsona-
paroisse : trGréville, seigneur M. de liter Archiepiscopusceleriquesullraganei
Gruchy Le Bourgeois; 8K9 acres de quilibet in sua diocesi, aslriiigaiil(pie
terre en labour, de médiocre valeur, cum effeclu curâtes, decanos, abbales
30 à 3o vergées de pré. Landes et et priorcs ad residenliam in suis bene-
communesii (f" 22). ficiis respective facieudam persoualem.Tj
(■-) Les textes canoni([ues ne rou(lai(>ut (Dans Dom Bessin, Concilia rotlmna-
pas sur une autre raison l'obligation de frensis provinciae, p. 189.)
IMI'MMCniE TIATiasALF..
30G
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
digcnls remis à ses soins, qu'un déportuaire à qui i'évêque ne fait
guère crédit;
1 y" Que tout prêtre qui sera nommé à un bénéfice ou cure ne
fasse plus appréhender son entrée par l'élévation ruineuse d'un
château vaste et élégant. Les devis actuels des presbytères res-
pirent trop le faste et devraient choquer la modestie des pasteurs
mêmes ^^';
18° Que la presse soit libre, avec les exceptions que la reli-
gion, les lois et les bonnes mœurs réclament. C'est le meilleur
moyen que le Souverain puisse employer pour recevoir les lumières
et les conseils dont il est si jaloux et qui lui sont si nécessaires
pour assurer la prospérité de son royaume et procurer le bonheur
de ses sujets. Chacun ayant la liberté de développer ses idées sous
les yeux du public, il doit en résulter un foyer de lumière dont la
lueur, faisant discerner les bienfaiteurs et les malfaiteurs publics,
indiquera ceux qu'il faut récompenser ou punir. Ce n'est pas un
mince avantage ;
1 c)" Que la répartition des impôts ne soit point laissée au juge-
ment arbitraire, qui ne produit guère que des répartitions inégales,
conséquemment injustes et tendantes à des rixes, à des haines
éternelles, mais qu'ils soient assis et tarifés sur les biens, hormis
ce qui concerne ceux qui n'ont point de bien ou qui ne font point
valoir ;
9 0° Qu'il n'y ait qu'un seul impôt, supporté par les dilfférents
ordres, sans distinction, à raison des possessions^^';
''' La description du presbytère de
Grévillo, que nous trouvons en 1790
dans l'inventaire des officiers munici-
paux, juslifie-t-cUe tout à fait ce langa^jc
du (allier ? On appréciera :
ffLe presbytère contient, écrivent-ils,
quatre salles, quatre chambres, quatre
Ifreniers, dont ledit curé a fait élever
la salle du couchant, qui était en cote
pendante, à ses frais. En faisant la
visite dudit presbytère, nous avons
trouvé que le pijjnou du côté du L(!vant
et un bout de côtier ne vaut rien. Il y
a une boulanjrerie quf ledit curé a fait
raccommoder, couverte de paille à ses
frais, avec une fjranjfe de trois liés, dont
ledit curé nous a déclaré qu'il y a deux
filières rompues, les chevrons, une par-
tic qui pendent. . ., couviu-te de paille.
Avons demandé audit curé combien ii
u reçu de ses prédécesseurs pour les
réparations des bàlimcnls ? Il a répondu
qu'il a reçu 700 livres, dont il a fait
les réparations à la couverture du pres-
bytère et de la boulangerie et une étahlc ,
et qu'il lui en a plus coûté qu'il n'a
reçu. . . Fait et arrêté par nous officiers
municipaux, à Gréville, le 9 novembre
1790. P. Le Dukt, maire^; B. FuEunï,
T. Cousin, i\L Cousin." {Etat des biens
nat., Chcrbour g, Arch. Manche, Q* ' 1 1.)
Nous n'avons pas trouvé trace de
dépensi s récentes à la charge des pa-
roissiens de Gréville, depuis vin{jt-cin([
ans environ; le dernier Anrl du Conseil
autorisant une imposition de 85o livres,
pour des réparations nu presbytère , est
en date du 28 avril 17G5. (Arcli. C;il-
vadns, (ï i3a3.)
') Impositions de Gréville pour
17S9: taille, •a,/i8o livres; ace, 1,637
livres; cap., i,(io'i livres; corvée, 8'i3L
ll^ s. 3 d.; vingt., 3,o52 I. 18 s. 7 d.;
lerr.. 173 livres: bât., 67 livres. Au
GREVILLE-HAGUE.
307
gi" Que cet impôt soit assis sur un rôle commun à tous les
ordres. C'est peut-être le seul moyen de parvenir à éta])lir des
contributions égales, selon les facultés. Cette égalité ferait naître
infailliblement l'harmonie parmi les membres de la société, en
effaçant toutes préventions auxquelles des usajjes abusifs ont donné
lieu. L'unité d'intérêt doit produire des sentiments communs qui
repoussent les motifs de rivalité et de jalousie ;
22" Que, pour subvenir aux besoins de l'Etat, l'on doit s'atta-
quer de préférence à tout ce qui est de luxe, de vanité ou de pur
agrément, et ménager ce qui est d'utilité réelle on de première né-
cessité. Des subsides seraient plus raisonnablement établis sur le
nombre de domestiques, de chevaux, de carosses qui obstruent les
rues des villes, que sur le commerce et l'agriculture.
Clos et arrêté par les habitants soussignés, le premier de mars
mil sept cent quatre-vingt-neuf.
S. Leduc, P. Leduc, J. Duval, N. Piquot, T. Cousin,
P. Fleury, B. Fleuhy, m. CoDsm, Charle Leduc, J. Po-
LIDOR, J. BeLLEHACHE, T. CaNOVILLE , J. CaNOVILLE ,
total, 8,83G 1. 2 s. 10 d. (Le rôle de
1789 comporlc une diminution de 60
livres au principal de la taille, motivée
par rrperte d'impôt et rétablissement de
proportion^,)
Lifjnes : 1 3 1 , dont 1 1 5 propriétaires
exploitants (pour 9,61 5 1. 17 s. 6 d.),
et t6 fermiers (pour a 55 1. 9 s. 6 d.).
— Privilégiée : le curé, M" Jacques-
Nicolas Caillemer (présenta Coutances);
pour la noblesse, noble dame Marie-
Charlotte Massé, veuve du sieur de
Loriniier (non rés.), les sieurs Michel-
Pierre -François Dusaussey, possédant
le fief de Gruchy (c. n., 54 livres), et
Jean-Baptiste-René Hervieu, possédant
le fief du Val-Fcrrand (non résid.); et
pour le tiers état, les sieurs Pierre
Leduc, garde-étalon, et Marin Duval,
garde -étalon (taxés d'offices, trpour
propriétés et exploitations tant dans
cette paroisse (ju'aillcuisn, le pr(>niicr à
95 livres , le second à 2 1 0 livres).
BiKNs DES l'iuviLÉGiKS : Nous u'avons de
renseignements précis qu(ï sur les pos-
sessions des ecclésiastiques.
L Bienn-foniU ; 1 " la cure , bâtiments ,
jardins 5 'A de vergée, terres d'aumône
en labour et landage, faisant 3o vergées
3/4 (non est.); le Tableau dressé au
district ajoute, pour les ohits, deux
pièces en labour (non est.); 2° laSainte-
Cliapolle de Paris, grange décimale
(affermée avec les grosses dîmes).
II. Rentes : 1° l'église du lieu, 11
boisseaux de froment et a/3, mesure de
19 pots, et 107 1. I 1 s. en argent.
lîl. Dîmes : La moitié des grosses
dîmes appartient aux chanoines de la
Sainte- Chapelle, l'autre moitié et les
menues au curé. La part des chanoines
est affermée, d'après les officiers mu-
nicipaux, par i,4oo livres par an et
3o livres de beurre; celle du curé
donne, d'après sa Déclaration : 200
boisseaux de froment, 3oo d'orge, 100
d'avoine, 10 de seigle, 80 de sarrasin,
9 5 de pois et vesce. Avec les menues
dont il se fait i,o5o livres environ (lin
45o livres, laine 3oo livres, pommes
3oo livres), ses aumônes et son casuel ,
le bénéfice vaut dans les 3,760 livres,
et paye 106 livres de décimes. [Déclar.
originale, 5 décembre iJQO, Arch.
Manche, Q''"' 18.)
L'ensemble des biens ecciésiastiqui s
de la paroisse est estimé, en 1787, à
3,550 livres seulement par les contii'i-
leurs des vingtièmes. (Arcii. Calvados,
C 6519.)
308
BAILLIAGE SEGONDAIKE DE VALOGNES.
B. Fleuhy, g. Bienvenu, N. Cainoville, J. Bienvenu,
B. MOSQUERON, A. FlEURV, J. GaNOVILLE , P. FlEURY,
J. Canoville, j. Falaize, m. Feuardent, p. Bacuelet,
Guil^ Leduc, J.-F. Duval.
HAIiSNEVILLK
(0
1. 1*I\()CÈS-VKUB\I, KT CAHIER DE DOLEANCES REUNIS.
(Arcliivvs (le la Manche, série B,n. cl., liasse Cahiers de Valojfiics, II, pièce non colée. For-
mule iinpriinée, dont on a i-empli en partie sculerneiil les blancs; à la suite, en bas du
verso, on a ajouté quelques lijjnes manuscrites de doléances. Original signé. Incdil.)
Procès-verbal d'assemblée des villes, bourgs,
villages et communautés pour la nominaûon des dépulés.
Analyse : Date de l'assemblée : i" mars. — Gomparanls : Louis Bel-
huniiup, capitaine de la paroisse; Louis Nicolas. — Nombre de feux : 1 1 a '"'.
— Publicatioii : rrle i" mars, par Mahaul, abbé de la paroisse-^,— Dépulés :
(resté en blanc) '^^
A la suite de l'imprimé on lit , sans titre d'aucune sorte ^''' :
Les plaintes et ce qu'il nous encore plus a charge ces dentre-
tenir leglise et le presbitaire tandis que le curé et abbé ont le dixième
de tous ce que nous possédons, sans nous décharger daucun im-
pots ^^^.
'" Arrondissement de Cherbourg,
canton d'Octcville.
^■> Mouvement en 1787 : N. 26,
M. 5, D. 97. — Po|)uiation actuelle :
i,titi(j habitants.
'•'' Les députi's lurent, d'après le
procès-verbal de rasseuibiée prélimi -
nairc , Louis Bei.homme , Louis ^I-
COLET. (Voir infrà, p. 7'i''i.)
(*' Nous avons cru intéressant de
respecter Torthoffraplio de ce très court
fragment pour lui laisser toute sa sa-
veur originale.
(■'' L'abbé dont il est question au
texte est l'abbé de Saint-Sauveurde-Vi-
comte,qui était, en 1 78;), M. de Nicnlai ,
cvèquo de Bézicrs. Il avait le patronage de
l'église d'Hainneville et part«igealt avec
le curé les grosses dîmes de la paroisse.
Pour la répartition et le produit des
dîmes, voir la note sous le Supplément
au cahier, infrà , p. 3 10.
Au regard dos réparations, nous
avons une requête du curé, M. de Rual-
lem, se plaignant en août 178G que la
nef de son église, les chapelles y
attenant, les cloches et les murs du
cimetière ont grand besoin de répara-
tions. (Arch. Calvados, G i35i.) Tous
ces objets incombaient aux paroissiens
et étaient vraisemblablement tombés à
leur charge en 1789. Nous n'avons
aucun renseignement sur les dépenses
faites pour réparations presbytérales
proprement dites. Rn i7«)0, les ofliciers
nuinicipaux notent seulement que le
HAINNEVILLE.
309
Ladite assemblez au lieu et à la coutume ordinaire le(|uel dun
commun accord obeisanls aux ordres du Roy avons bien déclare le
souffrance de notre communauté que nous somme surchargez dim-
posl et des frais quil nous font pour les faire sortir, vu que la dite
parroisse et dépouillez du gibier qui est du lapin, des corneille et
des pigeon, en très grand nombre dont cinq colomiùer se trouvent
en peu de temps reunis ensemble comme lesdite parroisse ont très
peu détendus veu que le pauvre peuple a éié desarmé vou que Ion
ne peut pas garder les corneille sans armes. Ce que nous avons
signé après lecture faite, ce jour et an que dessus.
Louis Belhomme, capitaine, Pierre Néel, Pierre RojrÉ, Jean
Sallk, Cb.-M, Belhomme, P. Damouret, B. Belhomme,
Le Poittevin, syndic, Pierre Pithou, syndic municipal,
E. Le Poitevin, Jean Voisin, George Belhomme, Fran-
çois RouMÉ.
Paroisse d'Henneville : k Supplément n.
Puisque notre bon roi daigne nous permettre de lui dire, comme
bons ot fidèles sujets, la position où se trouvent maintenant les
habitants de la paroisse d'Henneville^^^
Nous dirons que nos anciens chefs de famille vivants ont payé
de taille i livre ce qu'il paye aujourd'bui à livres, et qu'ils n'ont
pas plus de soH^'; il en est de même pour le dixième : l'on y a
presbytère est «en très mauvais état».
[Étal des biens nat., Cherhourg, Arcli.
Manclic, Q"i ii.)
I^ cure de Hainncviilo était portée
en «770 on 6° ciasso pour le calcul des
décimes, et estimée à 800 livres. (Arcli.
nat., G** 597.)
'■) Mém. stat. i']3i, f" ai : «Hain-
noviite, seijjneur M. d'IJainnoviilc-
Gigualt: 633 acres de terre en laliour
et plantés en partie. Bon fonds sur la
mer, le haut médiocre, peu do pré.'i
( La commune actuollo est cadastrée pour
707 lieclares.)
'*) Impositions dltainnevillo pour
1789 : taille, i,Goo livres; ace,
1,0.^1 livres; cap., 1,035 livres; cor-
vée, 53i I. 8 b. 7d.; vinfft., 1,560 I.
7 9.; terr., iSa livres; liât., hh livres.
Au lotal, 5,953 I. i5 s. 7 d.
Lignes : i48, dont i3^i propriétaires
exploitants (pour 1,569 livres), et 1 '1
fermiers (pour 232 I. 7 s,). — Privilé-
giés : le curé , Al* Joan-Olivier de Ihiallom
(présent à (loulancos); les sieurs Rual-
Icni de Paraiuville (c. n. , 5() livres) et
(!i;;aultdo l{ollefondsfds(c. n. , 60 livres) :
pour le tiers- élat, le sieur Estienno Le
l^oittevin, préposé (taxé d'olficeà 1 S livres
seulement).
L'assertion du cahier relativement
à l'ancien chiiîre d'impol do la j)aroisse
ne parait rien moins qu'oxacle. Eu re-
montant d'une cinquantaino d'années
en arrière, nous trouvons à Uainneville,
en 172a, un chiffre de 1,91 1 livres de
taille en principal, en 1780, un chillVe
de 1,800 liv. encore, tous deux supé-
rieurs très sensihloment à celui de 1 789.
(Voir Prospectus généraux des Unîtes,
Election de Valognes. Arcli. Calvados,
C/i5o3.)
310
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
joint divers articles, sous diverses dénominations, dont nous ne
connaissons pas l'emploi. De tous ces droits royaux, nous désire-
rions fju'il n'y en eût qu'un, persuadés cjue nous payerions moins,
et que le roi aurait du plus , qui sei-virait à paver notre portion ,
s'il est nécessaire pour les besoins présents.
Nous payons, pour les grands chemins, plus que nos fa-
cultés, et nous voyons avec douleur que les chemins se font lente-
ment et nous éternisent un droit qui ne devrait être que pas-
sager.
Les rentes seigneuriales sont si anciennes, si embrouillées et si
peu connues, qu'elles nécessitent des procès dont les paroissiens sont
toujours victimes ('^. Nous demandons de nous en affranchir, en
payant la valeur, dans quinze ou vingt ans, après lequel temps ex-
piré , si l'on ne pouvait payer, de donner des terres à dire d'arbitre
pour la valeur des rentes, et supprimer les chasses, qui désolent
ceux qui ont des terres.
Pour les dîmes, notre curé a les deux tiers et un abbé qui a
l'autre tiers. Ils ont le dixième des fruits. Nous sommes pleine-
ment persuadés que le curé vivrait honnêtement avec le trentième
et le casuel'^^; l'autre tiers, donné à une personne que nous ne voyons
jamais, conviendrait bien mieux être employé aux réparations du
presbytère et à l'entretien de l'éghse; le surplus, réparti aux pau-
'" Nous n'avons pas d''Étut des rentes
(le 1790. La paroisse d'HainnovilIo re-
li'vait do doux fiofs nobles : la seignon-
rie du lieu, appartenant on 1789 à
niossiro Jellot, comte de Beaiiniont, ot
le fief de Tonneville, appartenant au
chevalier de Percy.
^^^ Nous n'avons pas la déclaration
de 1790 de M. de Nicolaï, abbé de
Saint-Sauveur; en 1760, la part des
dîmes de l'abbaye était affermée pour
.3oo livres au sieur Fr. Nicolas. (Arcli.
Manche, II n. cl.) La déclaration de la
cure elle-même a élé très didicilonicnt
obtenue. Le titulaire en 1790 n'était
pourvu que du mois de décembre 1789,
et sa première déclaration, rédijfée en
février par un confrère muni dosa pro-
curation, ne fut pas approuvée. La se-
conde déclaration, à la fin de l'année,
donn(> les chilTros réels di^ la récolte de
1790, les seuls , comme dit le curé , qu'il
puisse donner avec sûreté. Le béni-fico
se compose alors, outre les b;ilimont>
ordinaires, d'une petite pièce dite le
jardin de l'aumône, valant 12 livres,
do la moitié des /grosses dîmes et la
totalité dos menues ( réparti li(m diffé-
rente de celle qui est indiquée au
cahier). La moitié des grosses dîmes a
donné exactement .3,735 gerbes de fro-
ment, 3,930 d'orge, /i5o d'avoine,
1/1.5 de sarrasin, 6;? de seigle, valant le
tout 3, .559 livres, en comptant les pailles.
Les menues ont donné 1 9 bottes do
cidre, 89 livres do laine, 3o6 gerbes
do lin, 58^1 de pois, k boisseaux de
fèves, /io gerbes de vesces, 91 livres
pour agneaux et 9/1 pour chanvre, on-
seml)lo 9,909 livres. Au total, la valeur
du bénéfice est déclarée 5,7^(1 livres
brut, sur les([uellos il y a pour 1,000
livres do frais d'exploitation, 700 livres
pour un vicaire, 988 pour entretien:
reste produit net 3,778 livres. [Déchir.
(iriffinale, ai décembre ijgo, Arch.
Manche, Q^' 18.)
A noter que le titulaire de la cure
est également titulaire de la chapelle
Saint-Marcou en l'église cathédrale do
HAINNEVILI.E.
311
«
vres de la paroisse , qui sont en {|ranfl nombre. Ces trois articles
sont à la charge des paroissiens.
Les perquisitions journalières des employés aux aides, ainsi que
ceux des traites ou domaines, dans nos liabilations. à visiter les
endroits les plus cachés sous différents prétextes, nous glace [nt]
le cœur et l'âme. Plusieurs familles sont forcées à être ruinées
pour soutenir leur innocence, par maints procès faits par le ca-
price ou animosit(' des employés sans aucun sujet. Nous sommes
prêts à faire le sacrifice du quart de nos biens pour bannir à ja-
mais tout ce qui est traitant ou représentant les traitants de nos
foyers. Cela conserverait bien la vie à ])eaucoup d'hommes; et com-
bien de femmes enceintes qui se blesse[nt] à l'aspect de ces satellites
toujours grondants et menaçants.
Abolir à l'entrée des marchés les droits de coutume, péage et
autres droits, qui met[tent] une gêne à la vente des denrées, qui
pour être oubliée ou ignorée par ceux qui les porte[nt] entraîne la
saisie et confiscation, même les animaux qui les porte[nt] et le
conducteur à l'amende ('^.
Nous mettons toute notre confiance aux députés chargés de
notre cahier aux États généraux pour re|)résentcr en grand nos
doléances, plaintes et remontrances, et promettons solennellement
avoir tout pour agréable. En foi de quoi avons signé comme chefs
de famille de la paroisse d'Heniieville, le mars niil sept
cent quatre-vingt-neuf.
*Demandons que les Etats provinciaux soient rendus à la
province de Normandie tels qu'elle en jouissait en i65/i; dési-
rons ardemment que la paroisse soit soulagée du gibier, qui est du
lapin, des corneilles et des pigeons, qui sont en si grand nombre
qu'ils dépouillent le tiers des grains, ou d'avoir seulement per-
mission d'avoir quelque arme pour pouvoir les détruire sur ses
terres, dont le port d'armes est défendu dans la campagne. Signé
Coutances, qui vaut 60 livres. H a pour
obils 10 vorfjéos do terro non décla-
ri't'S, qui valent i^io livros et 169!. 7 s.
(le rente de fondations. (Tw/^/rriit de ' 7,9 1 ,
Ibidem, Q* ^ 11.)
(') Le marché voisin , pour les ha-
bitants d'IIainneville, était celui de
Clierbourjf qui se leuait les lundi et
jeudi de chaque semaine, et qui était
en efl'et soumis au droit de coutume,
pour le duc d'Orléans, enga{jisle. Le
produit de la coutume et du poids-lc-
roi était sous-b;iillé, en 1790, pour
/i,ooo livres. (Arch. Manche, A 3365.)
Il existait en outre au même lieu, sur la
rivière du Roulle, un droit de passajje,
sans pancarte, qui appartenait au duc
de Valenlinois; mais ce droit, né;;li/jé,
scmble-t-il, dès 1739, était do fait
abandonné depuis rétablissement du
{)ont pour les travaux de Cherbourjj; il
ne fiffure plus en 1777 dans l7'yVrt/ dressé
par la commission des péajjes. (Arch.
Calvados, C3o33, 3o'if?.)
312 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
comme chefs do la paroisse de Haîneviiie, ce qui a été signé après
lecture, ce huit mars mil sept cent quatre-vingt-neuf* ''l
Le Poittevin, syndic , P. Damourette, Louis Beliiomme,
capitaine, Jean Roumy, George Beliiomme, Jacque Rou-
MEY, A.-L. QuETTEVILLE, L, CoRDlSIEL, 0. QuETTEVILLE,
Jean Salle.
LE HAM'=
(2)
1. PROcks-VERBAL d'aSSIÎMBLIÎE.
(Le procès-verbal authentique a disparu.)
Dalc (le l'assemblée : 8 mars. — Nombre de feux : 6o (d'après Yh'tat des
feux, Arcb. nat. , B m 54, p. Giq)'^^ — Députés : Bernardin Le\ka\t,
Fortin.
2. Gaiuek de doléances.
( Ms. Airhives de la Manrlie, série B, n. cl., Hanse Cahiers do Valoffnos, I, piire non rnlée.
Orijyinal sifjn^. Ed. Lkcaciieux. Documents pour servir à l'histoire de Montcboitrir, l,
Plaintes, doléances et remontimnces de la paroisse du Ham poui-
être présentées par leurs dépulés à l' Assemblée générale du
hailUage de Vahgnes.
Disant qu'ils ne peuvent que se réjouir avec la nation du honheur
que promet son admission à concerter avec son roi sur toutes les
parties de son administration; (pi'ils ne s'étendront point sur les
grands principes qui doivent régler cette administration; qu'ils
supplient seulement MM. de l'Assemblée de prendre en considéra-
lion couune étant le vœu de la paroisse :
(') Le pnssajjo entre les si|{nns ** est deu.r sexes de Vclection de Caventan, fait
une addilion, d'une aulre écriture ([ue en 176/1, donne à la |)aroisse de Ham
le corps du cahier. s.^S habitants ainsi rejiartis : hommes,
Sur la snp])ressioii des KtaLs de Nor- 45 ; femmes, 5(), jfanons, 60; filles,
biandie à partir d*; 16.^1, on voudra r)8 ; enfants au-dessous de 8 ans mâles,
meu se reportei- à ce que nous avons t'i; femelles, 19. (Arch. Calvados,
noté sous le cahier de (iauipiijjiiy , C180.)
art. h (suprà, p. it)'i)- Population au dénombrement de
'*' Arrondissement de Valognes, can- iVO-^ '• 3oi> liabilauts (N. (>, M. o,
tonde MonleI)(iur{j. I). G). PopnlatidU actuelle : s'.Uj liabi-
'•'■^ Le déiioinlirrnirnl des li(t/iil(nils des lanls.
LE HAM.
313.
1° Qu'il y ait des Etats généraux à une époque périodique telle
que de cinq ans en cinq ans ou de six ans en six ans;
2° Qu'il ne puisse y avoir de lois que celles arrêtées par la
nation ainsi assemblée et présidée par le roi;
3° Qu'il n'y ait d'impôts perceptibles que ceux ainsi accordés
par les Etats généraux et pour autant de temps qu'ils les auront
accordés, avec interdiction d'en payer comme d'en faire percevoir
aucuns que ceux ainsi accordés ;
fi" Que les Etats de la province lui soient rendus pour l'juhni-
nistration des impôts particuliers à la province et de tout ce (pii
peut l'intéresser;
5° Que les impôts soient simplifiés sur toutes les parties où il
sera reconnu nécessaire d'en percevoir; que les frais de recette et
administration soient diminués et qu'après une reconnaissance de
ce qui peut convenir pour la dépense annuelle de l'Etat, il ne soit
perçu que ce qui peut convenir à cet effet, et seulement fait un
fond au reste pour l'acquit de la dette arriérée ; que les fonds des-
tinés à l'acquit 'des anciennes dettes soient versés dans une caisse
différente de celle destinée à la dépense annuelle;
6" Que les milices, au moins en temps de paix, soient suppri-
mées. Il est désolant pour les campagnes que le danger du sort
force les jeunes gens bien constitués à les fuir, pour prendre le
parti d'être laquais ou domestiques cbez des ecclésiastiques, nobles
ou privilégiés à un médiocre prix, et que les cultivateurs soient
obligés de payer un domestique trois ou quatre fois le prix qu'ils
le payeraient sans cette considération^'', llestfàcbeuxpourun culti-
vateur utile d'être forcé d'abandonner la faisance-valloir (sîV) pour
le service des milices, lorsqu'un ccclésiasticpie ou gentilbomme aie
(') I/asserablée d'éloclion de Vniogncs
avait lait l'année précédente une re-
marijiie analogue, à propos, il est vrai,
des garde-côtes, mais le raisonnement
conserve toute sa valeur, même |)our l;i
milice: «(Jette ordonnance, écrivent-ils,
est onéreuse tout particulièrement pour
les propriétaires et fermiers tie la région ;
c'est une objection <[ui' l'on y f.iit aux
propriétaires cjui ont des t'M-res à louer,
on y trouve diiiicilemenl des fermiers,
et les fermiers y trouvent plus dillicilc-
ment des donieslicpies, ceux-ci se louent
plus cher et les fermes moins. 'i [Asacin-
hlée (rélrction de Valnfpips, séance du
39 octobre 1788, f 97 r°.)
La paroisse du llam était sujette à
la milice de terre et fournissait au l'égi-
menl de Basse-Normandie, bataillon de
Sain(-Lô. En 17S8, elle avait pris part
au tirage conjointement avec les commu-
naut(''s de Gourbesville et d'Amfreville,
du bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicomte;
les communautés ri'unies avaient pré-
senté ensemble 90 hommes, dont plus
des deux tiers, exactement 72 , avaient
été déclarés t'.renipts comme valets de
nobles ou ecclésiasticpies, fds aines de
laboureurs, etc., 1 écart»» comme in-
firme, ti pour défaut de taille. Il en était
demeuré seulement i.S pour tirer entre
eux un milicien. (Résultat des procès-
verbaux de tirage de l'année 1 ySS, élection
de Carentan, Arch. Calvados, C 1916.)
31^1
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
droit de retenir tel nombre de domestiques qu'il lui plaît, pour
la simple représentation et toujours au plus médiocre prix, parce
qu'ils s'y trouvent exempts du sort. Le tirage de la milice coûte en
fan.v frais et perte de temps une demi-taille dans chaque endroit,
lundis qu'il y a des jeunes gens de bonne volonté plus qu'à
sudire ;
•y" Que les biens communaux possédés par les paroisses leur
soient conservés sur une possession de quarante années. Dans leur
paroisse ils ont des biens de cette nature '^^; ils ont été forcés, par la
crainte de s'en voir dépouillés, de faire les offres au gouvernement
d'une redevance annuelle par arpent'-^ ; elle est plus ou moins consi-
dérable suivant la qualité des terrains pour lesquels ils ont promis
la faire, mais ils espèrent que la nation assemblée devant son roi
reconnaîtra, pour elle comme pour nombre d'autres, qu'une telle
soumission n'est que le fruit des menaces qui leur étaient faites
qu'on allait les en priver; qu'elle ne peut donc les obliger et qu'ils
ne doivent pas moins jouir de cet ancien patrimoine particulier
dans la paroisse, que de leurs patrimoines partilîuUers. S'il était
reconnu nécessaire et qu'il fût expédient de clore et diviser ces
biens, ils ne s'y refuseront point, mais à leurs offres d'établir une
ancienne possession, ils demandent qu'ils leur soient conservés sans
nouvelles charges ;
8" Que les chemins de traverse ne sont pas moins importants
que les grandes routes de vilh^ en ville; que dans leur paroisse ils
se sont épuisés pour les mettre en état; qu'il est à désirer qu'au
moins ceux faisant les communications ordinaires v soient mis
également et qu'ils cessent d'être à la charge parliculière des
riverains;
(f Que tous les impôts, soit pour le roi, soit pour ceux parti-
culiers à la province ou ceux de la paroisse, soient perçus indis-
('^ Ln Méiii. xtaliHlique drossé eu
1737 pour l'élection do Garoiilan nous
donne quel<|ues renseijfnemenls sur
riniporlanco des rrconununcsn de la pa-
roisse du Ilaui et sur la redevance que
les lialiilanls versaient chaque année au
roi : «Le Muni, feux 67, marc, l 'i s.
6 d., 1 milicien, 988 vergées. Trois
quarts en prairios cl lierliages, le surplus
en Inùeiir, peu do plant. Bon fonds,
piis.ivdc un bon marais ijui fait siihsiiitcr
les laillahles , pour h'(fucl ils sont la.vés
à 90 lirri's. Assez imposés.?) (Arcli.
Calvados, C '^^]'i.)
(^' La paroisse de Ham (iffure en
elFet sur le Ilote des communauté» de la
irénrralité de Caen , élection par élection ,
(]ui doivent contribuer à la somme de
6,'i(j8 l. iU s. () d., qui doit être imposée
sur les paroisses qui jouissent en com-
mun des droits d'usage pendant l'année
jyja. Elle est taxée pour celte annco-Ià
à if) I. 17 s. seulement. (Arcli. Calva-
dos, C a 563.)
Produit commun en grains de la pa-
roisse du Ham (on i7()3): 9,9'i/i Itois-
seaux mosuro di- 16 pots. (Anii. nal.,
D IV ils , f) 1 . )
LE FIAA1.
315
liiicloment sur tous, ecclésiastiques ef nobles comme non pri-
vilégiés ^'^
Ce qui a été fait et signé par les communs principaux habitants
laillables de la paroisse du Ham, les présents faisant fort pour les
absents et mis aux mains de leurs députés, cejourdhui (S' jour de
mars 178(1.
* Decimo, que tous les déports soient supprimés et que les
réparations des presbytères soient à la charge de MM. les curés,
sans que les paroissiens soient susceptibles d'aucunes réparations
généralement quelconques ^^l Cedit jour et an que dessus.
F. Fortin, B. Lenfant, P. Lechevalier, Jean Lemeslev,
J. Lemesley, p. Duchemin, Jean Chopin, Guillaume-
Aubin Cachet.
<■' Iinposilions du Ham pour 1789 :
taille, 1,1 5o livres; ace, 76/1 J. i3 s.
3 d. ; cap., 7/1 i 1. 11 d.; corvée, 38 1 I.
19 s. 2 d.; vingt., 1,079 '• l5 s. 3 d.;
lerr. , ii5 livres; bât., h% livres. Au
total, i,3o2 1. 8 s. 7 d.
Lignes : 8a, au rôle de la corvée de
1788 (les exploitants ne sont pas spé-
cifiés).— Privilégiés : le curé. M" Louis
le Ituguet (représenté à Coutances), le
titulaire du prieuré du llam. M" Char-
les-Louis Danvin; et pour la noblesse,
la veuve du sieur de Alesnildot (c. n. ,
19 1. 5 d.) et le sieur Lefèvre-Danne-
ville (non résident). • — Supplément des
p'ivilégiés : i8/i 1. 9 d.
Biens des privilégiés. — 1. Bienx-
Jnnds : Nous n'avons de renseignements
que sur les biens ecclésiastiques : i° la
cure (v. iiifrà, note 3); 2° le prieuré du
Ham, ordre de saint Benoît, dépendant
de l'abbaye de Chartres, grang(! décimale
(n. est.), trois pièc<'s d<' terre en her-
bage et labour, faisant ensemble (i ver-
gées (fait valoir , non «st.); 3° l'abbaye
de Saint-Sauveur-le-Vicomte, plusieurs
pièces de terre en labour et j)rairie,
faisant enscml)le 32 vergées, afl". au
sieurs Mariage (est. au moins 5oo livres
par an).
IL Rentes : Les olïiciers municipaux
observent que les fonds de la paroisse
relèvent de six fiefs ou si'igueurs, fr savoii".
du prieuré du Ham, du d(miaine, de
l'alibaye de Saint- Sauveur -le-Vicorate,
de l'abbaye de Montebourg, du (ief do
Courcy appartenant à M. Dillon, et
enfin de la baronnie de Neuville 'î, dont
ils déclarent ignorer les «extensions».
Etat des rentes non retrouvé'. Nous rele-
vons seulement, à l'inventaire de 1790,
pour: i°le domaine, 3 1. A d.; 2° l'ab-
baye de Saint-Sauveur-le- Vicomte,
200 boisseaux d'avoine, sur divers par-
ticuliers (le gage-piège est estimé ^00
livres); 3° le prieuré du iïam, 96.
boisseaux 3/^i de froment mesure de
19 et de 10 pots, i5 gélines, 1 chapon
i/a, 6 oies, 320 œufs, 60 mançois,
plus 2.5 livres de rente sur le roi, et
19 rentiers de froment mesure d'Aubi-
gny, 1 pain et 1 poule; \° l'abbaye de
iMontebourg, 12 rentiers de froment
mesure d'Aubigny, 2 poulets et 6 sols;
5° la baronnie de Neuville, à l'abbaye
de Cherbourg, 18 rentiers de froment,
2 poules , f\ pains et 1 oie (est. O^i livres).
Nous n'avons aucun renseignement sur
les rent(^s du fief de Courcy.
L'ensemble du revenu ecclési.Tstique
de la paroisse est estimé, en 1787, à
6,253 1. 10 s. par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcli. Calvados, C (iiiig.)
**' Ce dernier article a été inteiligné,
et est écrit d'une autre écriture que le
corps du cahier. Cf. le cahier de Flotte-
316
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
HAUT-MOITIE ".
1. P
ROCKS-VERRAI. D ASSE.MIÎLKE.
{ Ircliives de lu Muiirhf, «(■rie H, n. ri, lùinse Cahiers de Valogiies , I, piccc mm cotée.
Formule imprimép. dont les hiaiics seulement ont élé remplis. Signé. Inédit.)
Analyse : Date do rassonibléo : 8 mars. — Coniparanls : ffles sieurs Haut-
champ, Quesnel, Jean Ruel, Hon Noëi^-. — Nombre de feux : i5''"^ — Pu-
i)licalion : le 8 mars au prône par Le Bourgeois, curé. — Députés : Hadtchamp,
LKMO>iNit:n. Quesnel. — Signatures (2) : J. Quesnel, P. Lemonnier.
2. Cahier de doléances.
(Ms. ilirhivcs de ht Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, piice non cotée.
()rij[inal non signé. VA. Hippeau, Cahiers, II. p. 424-437-)
Observai ions que présentent à rassemblée les députés
de la province de Haut-Moitié.
[i"] Leur paroisse contient peu de terrain '^^, à une demi-lieue
de la mer. Le sol en est assez bon; elle est écartée de deux lieues
et demie de A alognes, deux lieues de Ouettehou à Montebourg,
seuls lieux oii il y a marché, où les habitants peuvent porter leurs
denrées. Ils ne peuvent, l'hiver, y aller à cause des mauvais che-
manvilie près Valognes, art. qG. (siiprà ,
p. 2()G) , oîi un vd'u du morne genre a été
également ajouté à la iiii du cahier.
Le souvenir de dépenses presbytérales
devait remonter, dans la paroisse du
Ham, à une date déjà assez ancienne.
Nous n'avons rencontré qu'un arrêt
du Conseil portant autorisation aux
liabilants du Ham de s'imposer de la
somme de a,3/i4 I. 10 s. pour la net
do l'église , en date du 19 août 17G6.
(Arcli. Calvados, C i323.)Les oiliciers
miuiicipaux observent en 1790 : «La
maison presbylérale, bâtie il 1/ a cent
nus, est on très mauvaise réparalion...
La cause est venue de ce (|ue le prédé-
cesseur du curé actuel avait reçu i,'ioo
livres des héritiers de l'autre pour en
faire les réparations, dont il n'a jamais
fait aiuunes, et voilà pourquoi prcs(|iie
tous les appartements sont tombés en
ruine. «
Déclaration de l'jQO non retrouvée.
L'inventaire indique que la cure se
compose, outre la maison presbylérale,
de 1 9 vergées de terre d'aumônes en
quatre pièces, une rente foncière de
8 livres et 2 poules, avec le tiers des
grosses dîmes et la moitié des menues
(les deux autres tiers appartiennent au
prieuré du lieu). «Le sieur curé fait
valoir ses dîmes avec les terres d'au-
mônes, ji (Ktat des biens nat., t a/og-np» ,
Arch. Manche, Q' -'le.)
'■' Ancienne paroisse, réunie à l'Es-
tre, arrondissement de Valognes, canton
de Montebourg.
'- Population au dénombrement de
1798 : 7() habitants (N. a, M. 0, D. 0).
^■^^ Mémoire statistique l'/St, {° G :
ffHaut-Moilier, soigneur M. d'Engles-
queville de Hennot ; G 3 acres de terre
on labour, quelque plant et '10 vergées
de prairie. Fonds médiocre.» (La com-
mune actuelle de Lestre, à laquelle est
réimie l'ancienne paroisse de Haut-
Moitié, est cadastrée pour 769 hec-
tares. )
HAUT-MOITIE.
317
mins quil'^^ les entourent; ils y sont forcés, pendant ce temps, de
rester dans l'inaction.
[2°] Comme voici le moment 011 l'on cherche, plus que jamais,
à remédier aux abus et à faire participer tous les sujets du royaume
aux avantages généraux, ils observent que, quoique leur paroisse
se trouve à une demi-lieue de la mer, ils ne peuvent jouir des
avantages qu'elle procure par ses engrais, parce que les chemins
qui y conduisent sont inaccessibles l'hiver et mérac^ l'été.
— Ils ne peuvent, quoiqu'à une demi-lieue, faire moins d'une
lieue et demie pour y aller, parce que la voie par laquelle ils le
pourraient plus facilement et raccourcir des trois cjuarts, leur a été
interdite par l'agent des demoiselles Douesey '^'.
— Leur paroisse n'est pas la seule qui souffre, toutes les circon-
voisines sont dans le même cas. Réunies, elles ont usé de tous
les moyens pour obtenir le passage en question ; elles ont proposé
de dédommager le propriétaire; tout a été infructueux.
— Cette privation réduit sept ou huit paroisses dans l'impossi-
bilité d'améliorer leur fonds. Elles espèrent que celles qui y ont
intérêt comme elle, demanderont comme elle que, par l'autorité,
ce chemin pratiqué pour l'exploitation des fonds des demoiselles
Douesey leur devienne commun, se soumettant de désintéresser.
[3°] Depuis que les paroisses de cette élection payent pour les
grandes routes, celle de Haut-Moitié n'a point été exceptée. Elle n'a
Produit commun en grains (en 1793):
2, 1228 boisseaux, mesure de 16 pots.
(Arcli. nat. , D isbia, 5i.)
-') Sic; lire qui les entourent, h" Etal
par départements des foires et marchés
existant dans la frénéi-alité de Caen, qui
est de 1720, indique trois jours de
marché à Valognes, les mardi, jeudi et
vendredi ; les marcIiés de Quettehou et
de Monlebourff se tiennent respective-
ment les mardi et samedi. (Arrli. Cal-
vados, C i358.) C<'s marchés hebdoma-
daires n'avaient pas changé en 1789,
car nous les retrouvons notés à ces
mômes jours, en "vieux styic-5 dans le
Dénombrement du distnct de Valognes ,
dressé en 1793. Celui-ci mentioime
toutefois en plus à Valognes (piatre foi-
res annuelles, ([ui se tenaient les 12 juil-
let (foire Saint-Maloj, 9 septembre,
16 novembre et 9 décembre: et h Mon-
tebourg, la foire de la Chandeleur, le
3 février. Il se tenait aussi une foire à
TEstre, à la Saint-Michel (le 29 septem-
bre), une autre aux Roffalions, et de
Tgros marchés d'hivers à Saint-Floxd.
(Arch. nat., D iv bis, bi.)
'-^ Les demo'selles Angélique-Fran-
çoise et Catherine-Françoise Jacqueline
de Beaudrap, rrsœurs propriétaires par
indivis, ainsi que marque le rôle d'appel,
des fiefs et seigneuries (ÏQuessey en
Colomby, Malassis au \rélot et le Four-
nel en Saint-Maurice-'. Klles fiuent re-
présentées à l'assemblée de Coutances
par messire Pierre-François de Beau-
drap, chevalier, seigneur et patron de
Sotteville, Tsuivant la procuration pas-
sée devant les notaires de A alogncs le
10 de ce mois:». (Arch. nat., B in/53,
p. 3a.5.)
Sur la fermeture des cnemins de la
forêt de Monteboiirg, dont se plai[jnent
plusieurs autres cahiers, on voudra bien
se reporter à la note que nous avons
mise sous le cahier d'Englesquevillc,
article i (suprà , p. 239). Les demoiselles
de Beaudrap étaient concessionnaires
d'une partie du domaine sous-inféodé
par Monsieur en 177^.
318
BAILLIAGE SECONDAIRE DE \ALOGNES.
point l'avantage de jouir de ceux que les chemins procurent; elle
voit avec douleur ses espérances trompées. Elle croyait que le mon-
tant de cette imposition vertissait uniquement à la construction de
ces chemins, elle a appris qu'au contraire, la majeure partie est
employée pour l'entretien d'iceux. A ce moyen , de longtemps il ne
sera fait de route (|ui leur soit utile. Il serait juste que l'entretien
de celles faites fût à la charge des paroisses qui en profitent. Elles
seront encore plus heureuses que celles qui n'en ont aucune dont
elles jouissent.
11 n'y a que le lailiable qui paye cet impôt, qui est porté aujour-
d'hui au moins au tiers de la taille''^; à ce moyen, ceux qui jouis-
sent le plus des avantages des grands chemins ne participent point
à leur construction ni à leur entretien. Cette exemption n'est fondée
sur aucune loi, encore moins sur la raison. L'on espère que l'as-
semblée demandera qu'il n'existe aucuns privilégiés à cet impôt.
[Il"] Il se pratique depuis nombre d'années une vexation inouïe.
Un huissier du bureau des finances fait dans toutes les paroisses,
tous les ans, une infinité de dihgences pour les réparations des
chemins vicinaux^^^. Ces diligences ne servent qu'à lui profiter de
*'' Cf. le cahier d'Emendeviiie, ar-
ticle 90. — • L'imposition en ar{jent re-
présentative de la corvée était réguliè-
rement fixée , dans l'élection de Valo{fnes,
trau septième du montant réuni de la
taille, accessoires d'icclle et capitalion
roturières. (Cotnpte rendu de la cnm-
nilsmjniidevmédinire, f. i.^Q.) Le cliif-
Ire en atteignait par suite sensiblement
le tiers du principal de la taille. (Voir
infrà, p. 32 0, n. 3.)
'■' La réparation des chemins vicinaux
(on appelait de ce nom les voies de
moins de 6o pieds de largeur) était,
en Normandie , à la charge des bordiem ,
c'est-à-dire des propriétaires des hérita-
ges longeant le chemin, rr chacun en
(IroilsoiTi. (^Avrét du Pnrlemeiitde Ihmen,
t (S lancier ij^g, dans Recueil des Edils ,
t. VIII, p. •■il'].) Le soin de veiller à
l'exécution de celte obligation était con-
fié, dans chaque généralité, au Bureau
des Finances, et j)raliquemenl, dans
chaque localité, se trouvait laissé à la
discnHion des huissiem du Bureau des
Finances, qui parcomaienl les canijia-
gne.? pour se rendre compte de l'état
des chemins et dressaient des procès-
vcrhaux appelés dilijrences contre ceux
des bordiers qui leur apparaissaient né-
gligents dans l'entretien de leur portion
de chemin. V. Mémoire de M. de Mon-
farvtUe sur les chemins vicinaux, pré-
senté à l'assemblée provinciale, i-jSS
(dans Hii'PEAu, Gouvernement, V, 3/i8).
Les vexations des huissiers du Bu-
reau des Finances n'étaient certaine-
ment que trop réelles dans toute la
Basse-Normandie. Voici en quels termes,
l'année précédente, le suhdélégné de
Vire, M. de Mortreux, appréciait leur
suppression temporaire, amenée par les
édits de mai 1788 : tfLes huissiers du-
dit bureau, dans les cantons où ils tom-
baient, faisaient des vexations et des
pillages horribles ; dans une paroi'^se,
ils passaient fort bien une semaine, se
faisaient accompagner des syndics, qu'ils
tiraient de leur travail, et donnaient de
suite des exploits à tous les bordiers des
chemins, en sorte qu'il en était donne
dans des paroissi's jusqu'à Oo et 80.
Dans des temps de pluie, il est impos-
sible (jue dans les chemins vicinaux et
. de traverse il ne se trouve pas de boue;
il sullisait (pTil y en eût ou quelques
ornières, pour lâcher des exploits: il
fallait payer toutes ces diligences, levée
exorbitante sur cha([ue paroisse ; on
promettait de réparer , on en était quitte
HAUT-MOITIE.
319
ào sols chacune, ce (jui fait tous les ans une somme considérable
et ne produit aucun effet. On est accoutumé à payer cette somme
et l'on ne répare point. L'on fait le simulacre de le faire, et il en
résulte même un mal, parce que l'on ne fait que mouvoir les
terres. Il serait plus avantageux d'employer ce qu'il en coûte pour
payer l'huissier à la construction d'une route.
[5"] Il existe dans cette élection tant de privilégiés qui exploi-
tent leur fonds, que les fermiers sont obligés de rester dans l'inac-
tion''l (Je qui cause ce mal, c'est l'exemption de taille ainsi que
ses suites, que les privilégiés ont. Il serait juste, pour arrêter les
abus, de rendre imposables tous les fonds. Les privilèges de la
noblesse et du clergé, en rendant leurs fonds imposables, ils seront
encore assez étendus; ils deviendront ce qu'étaient leurs ancêtres,
les uns s'occuperont du salut de leurs paroissiens et les autres
prendront les armes et abandonneront au tiers état le travail de la
terre.
[6"] Les pigeons sont une charge qui détruit un tiers des ré-
coltes sans rapporter, pour ainsi dire, aucun profit. Il serait juste
qu'ils fussent nourris par ceux qui en veulent avoir. On ne peut se
pour jeter dans les mauvais endroits
quelques bannelces de pierres. Aussitôt
que les liuissiers revenaioni , ils trou-
vaient de nouveau à refaire; exploit,
sentence par défaut, signification, con-
trainte par saisie, rien n'était épargné.
J'ose donc vous demander et vous sup-
plier, au nom de mon élection, de ne
donner commission à aucun huissier
pour y venir.» {Lettre de Mortreux à
l'inlendaiit de Launay, ij août ij88,
Arcb. Calvados, C3078.)
Mêmes plaintes à Avranchos, à Saint-
Lô, à Valognes. Le subdélégué de celle
dernière ville, Sivard de Beaulieu, dans
le ressort duquel se trouvait la paroisse
de Hautmoiticr, écrit qu'il n'a entendu
parler des anciens liuissiers du Bureau
que par les plaintes multipliées au su-
jet dos contributions qu'ils se permet-
taient de lever sur les riverains. trQuant
au nombre de ces otliciers ministériels,
dit-il en (inissaiil, plus il ponra être
réduit, ce sera tant mieux.?) (Sivnrd de
Beaulieu à l'iiileiulant de lAïuiiay,
18 août 1^88, Ibidem.)
'' Les nobles et ecclésiastitjues ex-
ploitantleur propre fonds étaient, conmie.
on sait, exempts de taille; il convient
toutefois d'observer, — ce que ne dit
pas le cahier, — que ce privilège n'était
pas indéfini en 1789. Plusieurs édits
rendus depuis le x\u° siècle avaient suc-
cessivement réduit leurprivilège, d'abord
à une seule terre d'exploitation tenue
ffpar leurs mainsn dans une même pa-
roisse ; et par la suite, plus limitativo-
ment encore, à l'élendue d'une terre de
(jualre charrues seulement pour les no-
bles, de deux charrues pour les oiliciers
et bourgeois. S'ils avaient des bérilages
plus considérables, ils étaient tenus de
les bailler à ferme à gens taillables, au-
trement ils seraient cotisés eux-mêmes
comme serait un fermier qui exploi-
terait lesdits héritages, (lùlil date de
Saml-lieriitniu-on-Ija}jp , mars 1 6Gy , dans
ISAMIIERT, XVlll, p. io3, n" 502 ; Dé-
rlnrntion du roi portant rèjjlenicnl sur
le fait des tailles, i(i août ]68-'{, Ibi-
dem, XIX. p. lt:\i, u" 1007.) '''" ^o''-
mandic particulièrement, une Déclara-
tion du roi, du 10 novembre 1 79^, avait
réglé la situation des curés décimateurs
faisant valoir eux-mêmes les portions
indivises des dîmes de leurs paroisses.
(Voira cet égard Houarb, Dictionnaire
analytique, v" Taille, IV, 828.)
320
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
faire d'idée de la quantité qu'il y en a en Basse-Normandie; sup-
primer ce profit serait un bien général.
[■y"! L'impôt sur le sel est on ne peut plus préjudiciable; il
fjene singulièrement les pauvres. Les peines prononcées contre les
surpris en fraude de cette denrée devraient être arbitraires''^ et
relatives aux circonstances.
Il nous paraît intéressant de demander que la justice soit rendue
avec plus de célérité;
[8°] Que les presbytères, ainsi que les églises, soient entre-
tenus et même construits par les gros décima teurs'-^ ;
[()"] Que les déports soient proscrits comme préjudiciables aux
paroisses; que l'on rende à la province ses anciens Etats;
[io"| Qu'il ne soit souffert, dans chaque paroisse, qu'un seul
décimateur;
[ir| Quant aux impôts'^', qu'ils soient simplifiés et mis sous
une seule dénomination.
Il serait juste aussi de diminuer les frais de perception d'iceux,
les receveurs généraux et particuliers, et leurs appointements ou
remises.
Smvi formule Jinalc.
('' Le mol esl nialcncontroux. Les
peines de l'anciim rôjjime sont juste-
mont trarljilrairos'5 ; le cahier veut dire
évidomment que les pénalités on ma-
tière de gabelles ne devraient pas être
rigides, que lo juge devrait pouvoir se
mouvoir entre un intiximiun et un nii-
iiiiititiii légaux, en tenant compte des
circonstances atténuantes ou aggravantes
do la cause.
<-' La paroisse de Haut-Moitié n'avait
pas, sou)lile-l-il , eu à supporter de
grosses dépenses en matières de répa-
rations prosbytérales depuis un assez
grand nombre d'années. La dernière
conlrihulion (pie nous rencontrons, pour
une sonune do h'.U) livres seulement,
est en date du lo décembre 1771 (Arcli.
Calvados, G i32A). Les ofliciers muni-
cipaux observent d'ailleurs eu 1790 que
ffle curé leur a déclaré qu'en 177;? il
s'était chargé, pour une .somm<; d'argent
reçue, des réparations à la charge de
son prédécesseur''; ils certifient cpie le-
dit sieur curé a fait travailler aux réj)a-
rations tf comme un bon père de fa-
milier, et que la maison est nrluolle-
ment ften bonne réparation??. {Elol ilrs
Non siftrné.
biens nationuu.r , Valojrnes, Arch. Man-
che, Q^' 16.)
Dîmes. — Le seul décimaleur de la
paroisse était le curé. Nous n'avons pas
sa Drriaration lie iJQo. D'après les ofli-
ciers municipaux, le bénéfice consiste
uniquement en : maison prosbytéralo,
bâtiments d'exploitation, jardin, 1 o ver-
gées de terre d'aumône en labour,
7 vergées d'obits, et k livres de rente
foncière (le tout non est.).
Aucun autre bien ecclésiastique que
la cure. L'ensemble dos revenus du
clergé dans la paroisse est j)orté en 1787
à 1,180 livres seulement par les con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C 6019.)
'^' Impositions de Haut-Moitié pour
1789 : taille, 9G0 livres; ace, 170 li-
vres; cap., 168 livres; corvée, gU 1.
5 s. 9 d. ; vingt., a/io 1. As. 1 0 d. ;
lerr., 20 livres; bât., 6 livres. Au total,
9.^)8 1. 10 s. 7 d.
Ligues: 3i, dont 1 '1 propriétaires
exploitants (pour 69 1. i4 s.), et 17 fer-
miers (pour 119 1. 10 s.). Seul privilé-
j'ic : le curé M" Charles-François Le-
bourgeois (représenté à Coulauces).
\A HV^K-irKCTOT
321
\A irVMM)'KGT()T
(1)
l-'2. Pitocks-VKRHAI. I)'aSSKMIU,1:E KT CaiIIEK I)F, I)(»I,|':\N(:ES rkiims.
( Ms. Urldvex de la Manche, série B, n. cl., liasse (labicrs du V.ildjjnes, 11, piire itou rulce.
Original signé ''^'. Éd. pro parle : IIiiteac. Cahiers, II, p. 433-435.)
Paroisse de La Haye-d'Ectot, le 8 mars ij8(j.
Les habitants de la paroisse de la Haye-d'Eclot compris au rôle
ont l'honneur de représenter à Sa Majesté leur cahier de plainle-
doléance, qui ont à proposer :
[1°] Cette paroisse, très petite'^', est composée de deux corps de
seigneurie, le premier [à] M. le comte de Monlmorency à cause
de la dame son épouse, la seconde par M. le prieur et noire curé;
la dame veuve de M. du Tourp-Vauquelin y avait aussi un fief noble.
M. Dasneville Lefèvre , écuyer, Madame de Bignon nous dépouillant
aussi.
[2"! Tous ces messieurs et dames privilégiés ont presque la
paroisse entière et le meilleur fonds, le restant n'étant presque que
hnidage et coteaux. Les habitants sont presque tous fermiers, le
peu de propriétaires qui y sont ne sont que liefl'ataires de ces
seigneurs et nobles ''l II est à remarquer que de tout temps c'est le
(') Arrondissement de Valojjnes, can-
ton de Barncville. Le procès-verbal joint
au cahier ne donne pas le nombre de
feux. D'après Y état général, ce nombre
était de trviron 80 f'euxn. Population en
1793 : 37a habitants (N. 8, M. h, D.
3 1 ). Population actuelle : 964 habitants.
('^' Une transcription de cette pièce
existe sur le registre des délibérations de
la commune de la Haye-d'Ectot, à la date
du 5 mai 1889. La copie qui nous a été'
transmise |)ar M. l'insii tuteur est iden-
tique au texte des Archives départe-
mentales, sur lequel la transcription a
très probablement été faite.
(^) Mémoire statistique, t'jSi, f i5:
«La Haye d'Ectot, seigneur M. Capet ;
574 acres de terre en labour, un peu
de plant , et viron i 00 vergées do | prés J.
Fonds maigre.'' (La commune actuelle
est cadastrée pour 780 hectares.)
Produit commun en grains (en 1793):
4, 63(5 boisseaux, mesure de 9/1 pots.
(Arcli. nal., D iv bis, 5i.)
Fiefs. La paroisse ne renfermaitquo 9
liefsnobles :1c liofdit de la Haye-d'Ectot,
avec la seigneurie de la parois.se, appar-
tciianl en 1789 à M. de Montmorency,
et le fief do la Taille, appartenant au
prieuré de ce nom, membre de l'abbaye
Notre-Dame-du-Vœu de (llierbourg, et
dont le titulaire en 1789 était le curé
de la paroisse. Les seigneuries de M. du
Tourp-Vauquelin, de M. d'Anneville
Lefevre, et de M'"" de Bignon, que le
cahier y joint, n'étaient que des exten-
sions de liefs situés dans des paroisses
voisines.
'*' Le rôle de la corvée de 1788 fait
apparaître à la llaye-d'Eclot 8 fermiers
seulement, contre 58 pro|)rii''laires ex-
ploitants; mais ces chill'res ne doivent
pas faire illusion : on comptait sur le
rôle comme propriétaires tons ceux (pii
322
BAlf.LÏAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pauvi'c laboureur qui a toujours payé les impositions à Sa Majesté,
et (|uc jamais ces messieurs nobles et curés bénéficiers n'ont jamais
pour dire rien payé.
Nous avons tous l'honneur d'être tous les fidèles du roi, aussi
bien le plus pauvre comme le riche; il serait de justice que tous
ces privilégiés et curés bénéficiers payeraient leur contribution dans
les impositions des tailles des paroisses"', vu que ils y ont presque
tout le revenu des paroisses, ainsi bien que M. l'évêque de Coutance
pour les biens et déport qui lève des paroisses.
S'il était de la bonté du roi de comprendre ces privilégiés du
lem|)s passé dans l'imposition des paroisses, et que cela courrait en
diminution des impôts du pauvre mercenaire, cela lui donnerait un
avaient un lopin de terre et une masure ,
encore bien qu'ils fussent fermiers pour
le compte d'aulrui. Les cbiffres propor-
tionnels des cotes de taille renseignenl
beaucoup plus exactement sur Timpor-
tancc relative des biens affermés. Or, en
1787, la taille des biens afî'ermés par
les 8 l'crmiers s'éle\ait à 261 1. i5 s.,
celle des biens fait-valoir par les 58
propriélaires à 359 I. 6 s. seulement.
(Arcli. Calvados, C 638/i.)
Rpiitcx. Nous avons conservé VEiai
des iriilc.i dressé le 8 décembre 1790
par les otTiciers municipaux pour la
déduction des vingtièmes. Nous rele-
vons :
A. Laïcs : 1° M. de ^lontmorency,
pour le fief du lieu, redevances dues
j)ar 16 liefTataires, montant ensemble
à g boisseaux, 3 cabots et 3o pots de
froment, 9 boisseaux et le tiers de •?
bois-eaux et !i cabots d'avoine, 10 pou-
les cl le tiers do a poules, 1 chapon,
des œufs en quantité non spécifiée,
a pains, une corvée de voilure et une
demie-corvée ordinaire, une fourche i/3,
une redevance en wgrains et autres espè-
ces;» pour la somme de 3 1. 9 s., et
62 1. 11 s. 3 d. en argent (total non
est.); !)," W du Tourp Vauquelin, pour
le fief du Tourp, 5 redevances faisant
ensendile 8 poules, dont 9 grasses, et
26 1. i5 s. en argent; 3° M" Bignon,
pour le fief de Graffard en Barneville,
0 redevances faisant ensemble a bois-
seaux et 1 cabiil de froment, et 38
livres en argent.
B. Ecclésiastiques : h" le prieuré de
la Taille, sur son fiel, 20 rentes faisant
ensemble 9 boisseaux et ai pots de fro-
ment, k cabots du même dont un trcom-
ble:', 1 cabot d'avoine, 16 poules,
9 chapons, G pains, 100 œufs, 10 cor-
vées de voiture, 9 fourches à foin, et
71 I. 11 s. en argent; 5° l'église du
lieu, ilx renies faisant 60 I. ii s. !i d.
en argent ; 6° l'église de Barneville ,
1 boisseau de froment et 6 livres ;
7° l'église de Portbail , a L 5 s. ; 8° l'église
de Saint-Maurice, 9 1. 17 s. 6 d. ; 9" la
chapelle Saint-Jean à Nehou, 2 bois-
seaux de froment; to" l'église de Gros-
ville, 6 pots cbopine de froment (est.
1 1. 19 s.); ^11° l'église de Sorlosville,
•2 1. 5 s. (^Efat (les pvopnéldires, etc.,
Arcli. Manche Q '''• 90.)
Nota. Le dernier Journal des rentes
de l'abbaije de Blanchelande, qui est
de 1787, fait apparaître, sous le n'*978,
une redevance de 8 boisseaux et demi
de froment, mesure de Barneville , non
portée dans l'énumération précédente.
(Arch. Manche, H 1 187.)
(') Impositions de la Haye-d'Ectot
pour 1789: taille, 55o livres; ace,
36o livres; cap., 355 livres; corvée,
1 60 1. a s. 1 0 d. ; vingt. , 93 1 I. 7 s. 5 d. ;
terr. , 91 livres: bât., 3i livres. Au to-
tal, 9,48/1 I. 10 s. 3 d. (Le rôle de 1789
comporte une augmenlation de 5o livres
au principal de la taille, motivée par
un «rétablissement de proportion".)
Lignes : 66, dont 58 propriélaires
exploitants (pour 353 1. 6 s.), et 8 fer-
miers (pour 35 1 1. i5 s.).
Priviléffiés: le curé , M* Thomas Laisné
(présent à Coutances), la veuve et en-
fants du sieiM'd'Anneville (c. n. 68 livres).
LA fJ AVK-D'ECTOT. 323
avaiita^jc et un encouragemont à payer les subsides plus que
laniais.
[3") Les mêmes habitants ont l'honneur de représenter à
Sa Majesté que dans celte paroisse il y a trois colombiers et les
paroisses voisines qui en conqjosent quatre, cela fait un nombre
innombrable de pigeons; pour le peu d'avantage qu'ils font au
seigneur cela fait un tort incomparable au vassal, tant à l'ensemen-
cement des terres que lors de la moisson. Rien n'est plus à souhaiter
pour le laboureur que d'étouffer (s/c) et raser les colombiers.
[li"] Nous n'avons aucun avantage dans les parties du com-
merce, vu que les routes y sont contraires; le plus prochain grand
chemin est à trois lieues de notre distance; il serait très à souhaiter
que le grand chemin de Bricquebec parviendrait à Barneville, pour
faire le transport de nos boissons quand Dieu nous en donne^'^. 11 v
avait autrefois un grand chemin qui allait du bourg de Saint-Sau-
veur à celui de Barneville, et il s'est trouvé intercepté, qu'il nous
fait un tort considérable : nous ne pouvons ([ue très dillicilenieiit
parvenir au rivage de la mer, quoique très voisine, pour charrier
des sables pour compoter nos terres. Il est à désirer tant pour nous
que pour nos paroisses voisines cjue ce grand chemin soil ouvert
comme du temps passé. Cette paroisse était autrefois un quartier
de celle de Barneville; nous fournissons canonniers et matelots
gardes-côtes; qu'il plaise à Sa Majesté nous donner le droit des
varechs de roches comme aux paroisses bordaine [sic) de la mer,
pour compoter nos terres '-l
[5"] Les habitants de cette paroisse, leur dépendance est de
deux bailliages, ceux de Garentan, à dix lieues de notre distance,
et celui de Cherbourg à sept heues'^l 11 est très à désirer pour ces
<'^ La route de Valo;;iics à Garlerel
(sur les cartes modernes, cliemin vici-
nal n" i), commencée avant 178a, n'élail
encore poussée en 1789 que jusqu'au
bourg de Bricquebec; en 1787, iaparlii'
construite fijfuro dans les prévisions de
la conmiission intermédiaire pour une
dépense de 6,3 '10 livres d'entretien, sur
une longueur de 3 lieues 1/9 {Comptr
rp/((/«, tableau L). Depuis cette date, elle
éUiil interrompue ; il n'en est plus ques-
tion dans le rapport du bureau des tra-
vaux publics de l'assemblée de Valogncs,
qui donne la préférence au projet de
prolongement vers les Pieux. On pourra
consulter, sur l'élatdes travaux en 1789
et les projets en faveur, Arrli. Calva-
dos, C 3807 ei 38o8.
'-^ La paroisse de la Haye-d'Kctol,
qui était sujette à la garde-côte, avait
éti' en effet, au temps des anciennes
milices gardes-côtes [avant 1778], le
siège d'une des quatre compagnies de
la capitainerie de Barneville. Depuis
l'institulion des nouveaux canonniers,
elle n'était plus qu'une des paroisses
fournissant à la compagnie de Sortos-
ville, avec les paroisses voisines du
Vrétot, de Saint-Pierre d'Artbéglise et
de Saint-Pierre d'Allonne. Levée de
^1787 dans la paroisse : sur i/i garçons
présentés au tirage, 2 sont tombés nu
sort comme canonniers. (Arcli. Calva-
dos, C 1860.)
^^' La situation de la paroisse était
plus embrouillée encore qu<' le collier ne
32/i
lîAlLLlAGI^: SECONDAIRE DE VAEOGNES.
habitants d'avoir la faculté du siège le plus proche pour que ceux
qui y auront action reviennent coucher chez eux. Nous avons la
haute justice de lîricquebec à deux lieues, le bailhage de Valongnes
à six lieues; qu'il plaise à Sa Majesté nous mettre dans la dépen-
dance de l'un de ces derniers tribunaux, et que les causes seraient
plus soigneusement expédiées que le temps passé, auquel on était
abusé, tenu en longueur un temps extraordinaire à la loi. Il serait
aussi de justice que les vacations des huissiers seraient modérées,
ils prennent des vacations très fortes.
I 6"] Nous avons depuis [)en de temps perdu beaucoup de nos
paroissiens par des maladies dirai-je de contagion; cette année-là,
il a fallu concourir à la réédification de la nef de notre église,
montant à plus de y,ooo livres, et .5o livres que nous avons été
haussés du principal, cette année présente, suppliant 1res hum-
blement Sa Majesté d'avoir égard à ces motifs ^^'.
Les suppliants désireraient très fort que quand il sera question
de procéder à une imposition, soit de taille ou de toute autre, il
serait au moins nommé cinq ou six des plus notables et des plus
éclairés de la paroisse, pour faire ladite imposition, il serait très à
ledil, au point de vu > clos juridictions.
Le fief du lieu, dépendant de la baron-
nie de Bricquobcc, appartenait à cette
liaute justice (la paroisse est d'ailleurs
])ortée comme dépendant frpour (juel-
cjue partie?5 de celle haute justice dans
le Métiioirc adressé au roi en 17H7
(Arc!). Calvados, (;6i(jS). L'autre fief,
celui du prieuré de la Taille, relevait
de la haute jusiice de Tahhaye de Cher-
bourg. (Voir Avi'u rendu par l'abhé du
de Notre-Dnme-du-Vwn à la Cour det
compte» de Nonnandie , année 1707,
Arch. Calvados, G 6320.) En appel et
pour les cas royaux, la baronnie de
Bricquebec allait au bailliaffo de Sainl-
Sauveur-le-Vicomte, et celle de Cher-
bourg au bailliage de Valognes; de là
venait (|ue pour la juridiction royale
même la paroisse était mi-partie^ allait
en partie à Valognes, en |)arlie à Saint-
Sauveur. (Voir (larle des bourgs et pa-
rois.ipx fini relèvent confusément des bnil-
liages de Valognes et de Sainl-Saurenr-
le-Viconile, t 7S7. Arch. nal., D iv bis ï) 1 .)
^'' Sur l'augmentution du princij)al
de la taille en 178(), voir ce que nous
avons noté à la suite des impositions
de la |)aroisse. Nous avons un Arrêt du
CiJiis(ilaulin'i»('iil Icx lidlnlanls de 1(1 llniie-
d'Kctol à s'imposer e.rlrnordinairemenl
d'une somme de 1,800 livres en princi-
pal, pour des réparations /( la nef de
l'église et la refonte îles cloches, i"^ fé-
vrier ij83. (Arcli. Calvados, C iSaô.)
Dans l'inventaire de 1790, les officiers
municipaux observent (jue le débours
total a monté à «viron 2,000 livres:^, y
coinpris la visite du sieur subdélégué.
(Etat des biens nationaux , Cherbourg ,
Arch. Manche, Q'"' t 1.)
On renianpiera tpie, contrairement à
riiabitude,lecaiiier ne piu'lc point des ré-
parations presbytérales. La siluationdela
paroisse de la Hayc-d'Kctot était en effet à
cetégardtouteparticulièrP:lecurédulieu
étant en même temps titulaire du prieuré
de la Taille, un accord était intervenu
entre les habitants et l'abbaye de Ghcr-
iiourg, dont dépendait le prieuré, aux
termes duquel -rledil sieur curé et prieur
tant pour lui ipie pour ses successeurs
renonçait à jamais inquiéter lesdits ha-
bitants pour un |)resbylère (les maisons
du prieuré leur ayant toujoiu's servi à
(il elT(>t), sans niême pouvoir les in-
(piii'ter à aucunes réparations ni con-
structions, ie tout étani à la charge du-
dit sieur prieur^^. La transaction en ques-
tion datait du -Soaoùt 17'1'î. (Ibidem.)
LA HWE-D'ECTOT. 325
d('siror ([ue toutes les impositions taillables reviendraient à une ou
deux pour le plus.
I 8"| Dans la paroisse depuis peu de temps il se paye une dime
de laine des brebis et moutons; ces nn'mes brebis ont des agneaux
au même temps que l'on pa\e leur dime de laine, le sieur curé
exige de ces agneaux, quand il y a nombre de dix, un, et s'il y a
moins de dix agneaux, à chaque maison il prend deux sols par
pièce de chaque agneau, et au bout de l'an ce même agneau paye
encore^''.
La Iremaine n'est faite que pour nourrir les bestiaux qui font le
labour des terres au défaut de prairie que nous n'avons point dans
notre paroisse. Ledit sieur curé exige aussi de la dîme de cette herbe ;
les suppliants désirent que cet abus qui est pratiqué depuis peu de
temps soit intercepterai
'•' Les assertions du cabier en ce qui
concerne les dîmes de laine et d'agneaux
nous paraissent surprenantes, et no
peuvent, crovons-nous, si elles sont
exactes, viser qu'im abus local. Les dî-
mes de cette sorte (cluiriiage) étaient,
comme nous avons dit ailleurs, cf inso-
lites'), et se réglaient par la possession
et l'usage des lieux. En Normandie ce-
pendant, il semble bien qu'on regardait
conmie un principe communément éta-
bli que (f l'agneau acquitte sa mère de la
toison') [arri't. du 1 6' mai 161 g, dans
Basnage, sur art. 3, t. I", p. 28), et
d'autre part que, lorsque le curé avait
levt' en finsence la dime des agneaux, il
ne pouvait plus prétendre cette année-là
à la dime de la laine. {Arrêt du 6 juil-
let iGS/i, Ibidem.)
Kn présence de celle jurisprudence
bien reconnue par la doctrine (voir
Routieh, Prat. bénéf., 1.1, c. 10, n° /i ,
p. 99), ii est malaisé de comprendre
comment à la Haye-d'Ectot on pouvait
payer la dime des agneaux «au même
temps qu'on acquitte la dime de laine,
et d'antre [)art comment l'agnean (foui
on avait payé le charnage pouvait encore
être (limé pour la laine frau bout de
l'an". On ne saurait prétendre (pi'il
s'agit ici d'un de ces usages locaux
expressément réserv('>s par Rasaage , pnis-
(|ue le cabier nous dit lui-mènK; que
l'une de ces perceptions ne si' lève (pie
trdej)uis peu de lempsi. Comme il est
])eu croyable d'autre part (|ue des pa-
roissiens bas-normands, dont on con-
naît l'esprit processif, et qui, en 1789,
plaidaient si facilement contre leurs
curés, aient laissé s'établir sans récla-
mation une nouvelle coutume aussi
onéreuse, nous croyons qu'il faut faire
les plus extrêmes réserves sur l'assertion
du cahier. En tout cas, y eut-il eu à la
Haye-d'Ectol, en 1 789 , un abus local de
cette nature, il faudrait absolument se
garder de généraliser.
'^) Sur la dime dite de Iremaine ,
voir la note dans le cahier de Monlmar-
lin, art. 8 (au t. 1", p. ^74). Le curé
de la Haye-d'Ectot était, en 1789, s(Hd
décimateur de sa [laroisse. Voici ce (pie
nous lisons au Pouillé, j" fiC> r" : «La
Haye-d'Ectot , de hnija Hectorix ( ? ) , patron
l'abbaye de Cherbourg, cure régulière
à laquelle a été uni le prieuré de la
Taille. Le curé' possède un flef noble ,
afl'erméen 1729 par le prix de i,/iâ() li-
vres. 11 possède toutes les dîmes de sa
paroisse, sur le tiers desquelles, par
arrêt de la Cour en i6f55, il fut con-
damné à payer au chapitre de Coulun-
ces 70 livres par an. Un vicaire. Total
[en 1799] : 1,^90 — 670 = 85o li-
vres, n
Nous n'avons [)as la Déclariilinu de
ijgo du prieur-ciué. Le rachat du
trait de dînies du chapitre se retrouve
dans la Déclaration des chanoines de
(ioutances (Déclar. Coutnnces, n" Si,
f° 83). Pour la cure, les oITu'iers muni-
cipaux font connaître (pi'elle consiste
en : maison manable, bâtiments, grange,
jardins de '10 perches, cidomhier, verger
3^6 I5A1LL1AGE SECONDAIRE J)J-: VALOGNES.
Après avoir entendu lecture des ordonnances du roi au prône de
notre grande messe paroissiale aussi bien que à l'issue de la messe
lecture faite par le syndic municipal et affiché lesdites ordonnances
du roi, nous nous sommes assemblés les principaux communs et
habitants de ladite paroisse. Après avoir entre nous conféré et
réfléchi, nous avons nommé dans la semaine pour députés les per-
sonnes de Jean Goderel et Jacques Vibert, laboureur de ladite
paroisse, pour porter ledit cahier des doléances et remontrances à
Sa Majesté ci-dessus à Valognes dans l'église des Cordeliers, et
partout où besoin sera, auxquels députés nous avons donné pouvoir
de remontrer, proposer et aviser tout ce qu'il sera avantageux
pour les habitants taillables de ladite paroisse. Soussignés après
lecture faite, le huitième jour de mars 1789, à l'issue de la
messe.
J. Lechevalier, J. He'bert, g. Capeli.e, Gabriel Godrel,
B. MoisY, Pierre Hallot, J. Vibert, Jean Vibert, Henry
Hallot, greffier municipal; A. Gapkllr, Jean Lemaîtri;,
P. Petit frère, Jean Racine, J. Goderei,.
HEAUVILLE^".
\ . Procks-vkrbal d'assemblée.
{W?.. Arrhives de la Manche, série H, n. cl., liaxsic Cahiers de Valojjnes, W , pièce non coloe.
Orijfinnl signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modMe iiuprimé général). — \)wW de l'assemblée :
i" mars. — Goni[);iraiils [ho) : Janjues Henry, Pierre Messent, Louis Tes-
s(»n, Pierre Simon, Jac([ues Messent, Ja(([nes Le Barbanclion, Pierre Survie,
Simon Lecarpentier, Guiliaume Letlaml)é, Andi-é Poslel, Philippe Martin.
Eusiaclie Simon, Michel Guilhert, Jean Honamy, Pierre Dumoncel, Jacques
Leclievalier, Jean Duhisson, Uaplisle Dumoncel, Baptiste Lecarpentier, Jean
Messent, Jean Survie, Pierre Boivin, Pierre Messent, Thomas Dumoncel,
de 3 vergéfis i/a, herbafje de /i5 vor- pa.s estimé. [Etat des biens nat., Va-
«focs dit le Grand prè, prairie de hjrne.s, Arcli. ISlaiiolie, Q' ' iG.)
19 vergées, pièces en labour faisant en- Aiictin autre bien ecrlésiastiqne. L'en-
semble 1 1 i vergées, moidin à deux smoble des revenus du clergé dans la
tournants, bois taillis, tant en coupe |tiiroisse est porté, en i 787, à !>,G98 li-
réglée que réserves, contenant 80 ver- vros seulement, par les contrôleurs des
gées environ, ])lus .350 à /ioo vergées vingtièmes. (Arcli. Calvados, G 6519.)
de landes contestées avec les conces- " Arrondissement de Cherbourg,
sionnaires dn domaine. Le tout n'est canton de Les Pieux.
HÉAUVII.LE. 327
Jacques Bonamy, Marc Lecarpeatiei', Jactjues Tesson , Nicolas Tesson, Lonis
Lecourtois, Jean-Cliarles-Thoraas Survie, Jean Léger, Jacques Bonamy,
C.liaHes Hairon, Alexis Moncol, Louis Lerpiertier, Jacques Vincent (ils Nicolas,
J(\an-Timothëe Lecormier, Nicolas Touloqje, Michel Pastjuier, François Leter-
,.jei-. — Noni])re de feux : 9^4 ''. — Publication : le i" mars, par Pierre-
Alexandre Baudouin, c«re. — Députes : *Jean Messent '"\ Louis Tesson, — Sifj'na-
lures {9.6) : P. du Mo.ncel, André Postkl, J-Messeint, J.-C.-B. Sukvu;, Pierre
SiMo\, J. Lecarpextier, P. Survie, Jean Léger, F. Leterrier, E. Dimoncel,
Jacques Henrv, Alexis Moncel, J. Bonnamv, J. Bonamv, J. Lecormier, Jacques
BoN'AMv, Jacques Tesson, G. Lefi.amré, J. Messent, M. LeGarpentier, G. Hai-
ron, Jean Messent, P. Messent, Jean Messent, député; L. Tesson, député;
J. DU Buisson, syndic.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaio|;nes, II, picre non cotée.
Original siijné. Inédit.)
Cahier de très humbles et très respectueuses représentations
et doléances de la paroisse de HéanviUe^^\
Le monarque français veut le bonheur de son peuple : sa bonté
paternelle, manifestée dans chaque expression de la loi qui nous
rassemble, lui fait désirer le concours de ses fidèles sujets pour
l'effectuer d'une manière permanente et durable. On ne peut mieux
le seconder qu'en lui montrant les abus qu'il cherche à réformer et
qui forment l'obstacle à sa félicité et à celle de son peuple; c'est
ce qui fait désirer aux habitants de Héauville qu'il soit représenté
et demandé aux Etats généraux ''^ :
Premièrement. Que les Etats généraux aient lieu au plus tard
de cinq ans en cinq ans et que les suffrages soient comptés par
tête et non par ordre ;
•j" Qu'aux premiers Etats généraux les droits de la nation soient
stablement arrêtés et reconnus, de manière qu'aucuns impôts,
aucune loi ou emprunt n'arrivent sans consentement libre;
3° Qu'avant l'octroi d'aucun impôt la profondeur du déficit soil
sondée et parfaitement constatée ;
h" Que les Etats particuliers de Normandie lui soient rendus et
(') Mouvenicnten 1787 : N. la, M.T), nient de quelques mots, le sens a été
I). 17. Population actuelle : 338 liabi- entièrement modilié.
tants. Le Mém. stal. de ij-'h dérrit ainsi la
'^) Taxé à Coutances : ai jours, paroisse: rflléawville , seijjneur M. de
83 livres. Ace. (/?o7f r/ct («xcs, n° 3a 1.) lîriquehosq-Tliienville ; 851 acres de
(^' Le cahier se rapproche sensible- terre en labour, landes et hrières. Fonds
ment, dans la forme, ducahierde Caii- maijjre et peu de pàlurajje'i (/' a-'t)-
(pugny ; l'imitation cependant est resiée "'* Le préamlmle est la reproduction
très libre, et souvent, par im chanj^je- df celui du cahier de Campiifjny.
328
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
qu'ils soient convoqués librement toutes les fois que des circonstances
importantes l'exigeront;
5° Oue les impôts soient simplifiés et réduits s'il est possible en
un seul, auquel tous les ordres de l'Etat seront sujets indistincte-
ment, à raison de leurs propriétés, possessions et facultés '^^;
6° Oue les impositions soient directement versées dans le trésor
royal, pour éviter les frais immenses qui résultent de la forme du
recouvrement actuelle;
7° Que les aides et gabelles soient radicalement abolies;
8° Que les Chambre souveraine et bureau des finances soient
abrogés; on sait assez combien ces tribunaux entraînent d'inconvé-
nients ;
()" Que les déports soient anéantis. Le pauvre pourra se pro-
mettre un soulagement dont il est privé par l'usage abusif de ces
déports, particulièrement en Normandie;
to" Oue la reconstruction, entretien et réparation des presby-
tères soient à la charge, désormais, des gros décimateurs'^^;
('^ Cf. Cauquijfny, ail. i à 5 (en {gé-
néral abréjjés). La paroisse d'Héauville
payait pour 1789 : taille, i,35o livres;
ace, 880 livres; cap., 870 livres; cor-
vée. hliS Lus. /i d. ; vingt., 77.3 1.
17s.; terr., 65 livres; bât., 99 livres.
Au total : h,li20 I. 8 s. 4 d.
Lignes : 90, dont 86 propriétaires
exploitants (pour i,95/i I. 13 s.), et
l\ fermiers (pour 36 1 I. 16 s. 3 d.).
PrivUégit's : le curé. M' Pierre-Alexis
Baudouin (présent à Coulances), le
prieur-curé, abbé Duguet, clianoine de
Besançon (non résid. , rev. 5,3oo livres);
et pour le tiers état, la veuve Tbomas
Dubuisson et Jean son fils, préposés
(taxés d'olfice à 19 livres); la veuve
J. Mènent et ses fils gardes étalons
(taxés d'oflice cftanl pour propres et
augmentation de faisance-valoir que
pour ac([uitsn à 5o livres).
BlKNS DES PRIVILÉGIÉS. A. EcclésittStî-
tjues : La cure, le prieuré-cure, et Tohli-
Icrie (voir infrà, page suivante, note 1 ).
B. Laies : 1° Jean-Baptiste-Léon de
Tliiboiitot, époux de la dame de Tliien-
ville, ferme dite de Blanchepierre , con-
sistant en maison manable, J «8 ver-
gées 1//1 de terre en labour, pré et lan-
dage, afT. à Jean-François Leroi, avec
d'antres terres en Vasleville, pour un
prix non spécifié ; autre ferme dite de
lUirldus, bât., 9 58 vergées 1/9 de terre
en labour, pré, bois-jean, aff. à Pierre
et Tliomas Morel, pour un prix non
spécifié; et fermes dite de la Calangeric
et Ihnixelier, corps de ménages, 9 1 7 ver-
gées 1/9 de terre en labour et berbage,
ail. à Baptiste Belboste, avec d'autres
ternes sur Vasteville pour un prix non
spécifié; 9° le seigneur d'KculIeville,
ferme dite de Quetteiille , 89 ver-
gées 1/9 de terre en labour, landes et
taillis, extension d'une terre dont les
bâtimenis sont sur Helleville (aff. au
sieur Lacroix); 3° Marc-Antoine Lecomte,
j)rètre, maison, 28 vergées de terre
(afl'. à Alexis Moncel pour 162 livres);
/)" Jean-Guillaume René, au droit de
sa femme, maisons, 4 vergées i/4 de
terre, ad. à Simon Le^ Carpentier pour
un pi'ix non spéciliô. [Etat des liiens-Jhnds
des absi'nls,ajtiiii 1779, Arcli. Nlnncbe,
Q4' )6.)
'-• Le vœu du caliier parait avoir été
I icalement sans objet. Nous n'avons re-
trouvé aucune trace do réparations
jiresbytérales à la charge des babilant-^
d'Héauville dans la seconde moitié du
xviii" siècle. Les officiers municipaux
observent en 1790 (|ue la maison pres-
bytérale ainsi que la grange sont tren
bonne réparation'^. Ils n'ont jias con-
naissance (jue le curé actuel ait reçu
aucun argent pour les réparations.
DiMEs. — Les grosses dîmes de la
IIEAU\IL[.E.
329
1 1° Qu'aux dépens des menses conventuelles et des riches
abbayes qui emportent la majeure partie des revenus de ce canton *^^,
il soit établi des hospices de charité;
1 9." Ou'il soit pourvu d'une manière efïicace au repeuplement
des for('ts ;
1 3" Que le commerce soit régénéré et vivifié ;
i k" Que les procédures civile et criminelle soient abrogées;
15° Que dorénavant tout citoyen soit à l'abri des coups d'auto-
rité, des lettres de cachet et des gouverneurs de province;
1 G" Que les colombiers et garennes qui ravagent les productions
de l'agriculture soient absolument abolis : il n'y a point d'institu-
tion [)lus préjudiciable aux cultivateurs, de même que ces sortes de
redevances féodales, restes de l'esclavage et de la servitude des
anciens temps '-^ ;
paroisse appartenaient au prieur du
lieu , sauf sur un canton , où le curé les
percevait ; il avait en outre toutes les
menues.
Di'clarations de ijgo : i° Le prieur
déclare sa part de dîmes affermée
9,000 livres par an au sieur Jacques
Henry [Déclar. originale, lo octo-
bre ijQO, Arch. Manche, Q*'' i8);
9° Le curé déclare de son côté que ses
dîmes fjrosses et menues, rrsur un can-
ton qui lait environ la moitié de la pa-
roisse:', avec les limages, sarrasins,
pommes, lins, laine et agneaux sur le
canton du prieur, sont affermées par
bail devant notaire par 8oo livres. (Dé-
clar. originale, ili novembre ijgo. Ibi-
dem.)
''^ L'état des biens nationaux de 1790
donne le relevé des biens ecclésiastiques
dans la paroisse. Ce sont : 1° la cure,
consistant en maison presbytérale, «avec
une grange au boutri, bùtiments d'ex-
ploitation, trois petits jardins tenant
5/i de vergées (déclaré valoir, avec les
dîmes, année commune, 1,600 livres);
2° les obitiers, pièce de terre nommée
les Carrières, de 9 vergées i/a, avec
•3 A 6 livres en argent et une rente de
1/18 pots de froment trdont le curé
prend sa part» ; 3° le prieuré-cure du
lieu, ferme dite de Tréauville ; bât.,
479 vergées de terre en labeur, prai-
rie et landage, en un très grand nom-
bre de parcelles, dont 984 vergées
j 9 perches seulement dans la paroisse ,
aff. avec les dîmes au sieur Jacques
Henry, pour le prix de 4,55o livres,
dont 2,000 pour la terre; plus les dî-
mes de la paroisse d'Helleville, aff. au
sieur François Le Parmentier, par bail
de septembre 1789 , pour le prix annuel
de 600 livres. Au total, 5,i5o livres de
revenu brut; les charges montent à
987 1. 16 s. 6 d. [Etat des biens natio-
naux, loc. cit., et Tableau dressé au
district en 1790, ibidem.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est estimé à 6,809 ^i"
vres seulement eu 1787 par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
G 6519.)
f-) Nous n'avons ancun renseignement
sur le nombre de colombiers qui pou-
vaient exister en «789 à Héauville. La
paroisse relevait de deux fiefs : le fief
d'Héauville, appartenant au prieur du
lieu, et le fief de Touffreville, relevant
de la baronnic de Bricquebec.
Aous n'avons pas d'Etat des renies
de 1790. Il est dû au domaine du roi
une seule rente de 5 L 8 s. (Arch.
Manche, A 8365.)
Les habitants d'Héauville venaient,
|)arait-il, d'avoir de sérieuses difiicullés
avec leur seigniuir. Vn arrêt du Parle-
ment de Rouen rendu le 1 1 août 1788
avait adjugé et liquidé au profil du
sieur Hervé-Chai-les-François de Thieu-
ville une somme de 3,89 0 I. 19 s. G d.
dont les habitants ne s'étaient proba-
blement pas encore entièrement ac-
quittés eu 1789. (Voir Arrêt du con-
seil autorisant les habitants d'Héauville à
330 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
17° Qu'il soit loisible à tous propriétaires d'avoir une arme à
feu pour sa défense et pour empêcher les ravages de différents ani-
maux, tels que corneilles et autres;
1 8° Que les ministres soient tenus de rendre un compte exact
de leur administration et qu'au cas de prévarication leur procès soil
rigoureusement fait.
Fait et arrêté dans l'assemblée de ladite paroisse de Héauville,
et remis aux députés qui ont signé :
Jean Messent, L. Tesson.
HELLEVILLE".
1. Procès -VERBAL d'assemblée.
(Ms. A?Thives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (11) : Nicolas Després, Jean Le Chevallier, Jean
Gosselin, Jean Leparmentier, Marin Lecarpentier, Pierre Fortin, Fi-ançois
Le Parmentier, Jacques Lamotle, Guillaume La Haye, Louis Lamotle, Fran-
çois Le Cormier. — Nombre de feux : 81^"'. — Publication : rrle i"mars,
par M. le curén. — Députés ; *Jean le Chevallier f'^', Nicolas Desi'ukes. —
Signatures (19) : B. Lefillastre, N. Desprez, J. Le Chevalier, J. Gosselin,
B. fjEPARMENTiER , M. Lecarpentier , Louis Lamotte , Maxime I^amotte, J. La-
motte, P.-M. Larot, Jacques Lamott,:, i . Goéraio, P. Forti\, C. Touloroe,
(t. ntJ Ouesne, K. Lechevalier, J.-B. Î'esprez, J. Toilorge, F. Le Parmentier,
.'ii/ndic.
2. Cahier de doliéancbs.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, père non cotée.
Original signé. Kd. : Hippeau, Cahiers. H, p. .')a7-.'i3i, texte trè.s abrégé et incorrect.)
Proch-vpvbnl dr J'assemhire do la rommunaulé dr Hellrrillp pour
la rédaciioii du cahier des plainles el doléances de ladite com-
s' imposer de la somme de 3,83ij l. u) s. <--■ Mouvement en 1787 : N. 8, M. .S,
a </., pour frais de procédure, ti jiitllel I). ili. Population actuelle : 9(J8 habi-
fjSÎ), Arcli. Calvados, C i3'i(").) lanls.
(" Arrondisseniont de ( iherJiour^f , ''^ Taxé à (luulances : ai jours,
canloii de Les I*ieu\. 8a livres. Ace. {Rôle des taxes, n° iJaa.)
HELLEVll.LE.
331
munauté, en exécution de l'ordonnance du roi du '2 à janvier
Art. i"'. Animés d'un esprit vraiment patriotique et voyant la
nécessité indispensable de concourir aux besoins de l'Etal, nous
acquisonts (^' à payer tous les impôts nécessaires pour y suppléer;
nous demanderions que tous les revenus des ecclésiasti([ues ou des
gentilsliommes contribuent aux mêmes impôts que ceux du tiers
état.
Art. 2. Il est bien douloureux pour tous les laboureurs routu-
riers [sic) de se voir, aujourd'hui et depuis très longtemps, chargés
des impositions de la taille et suite qui sont dénommés sous le nom
de capitation et impôts accessoires et payements qui sont aussi assis
au marc la hvre de la taille, qui servent à l'entretien et construction
des grandes routes; de sorte que le principal de la taille ne fait à
peine que le tiers de l'impôt '^l Et en outre ces impôts, nous
payons les vingtièmes et impôt territorial comme les gentilshommes
de notre paroisse, et tous ces impôts ont autant de rôles différents,
ce qui occasionne beaucoup de frais de répartition et occupe plu-
sieurs personnes pour le recouvrement. Outre ces impôts onéreux ,
(') Sic. Lire acquiesçons.
Biens des privilégiés à Helleville.
— Nous n'avons de détails plus précis
que pour les biens ecclésiastiques et
ceux des nobles ayant émùjré.
A. Ecclésiastiques. VÈlat des biens
nationaux de 1790 relève dans la pa-
roisse : 1° la cure, consistant en mai-
son presbyiérale, bâtiment d'exploita-
tion, deux jardins faisant Aa perches,
deux pièces en labour, nommées les
Aumônes, contenant ensemble 6 ver-
gées 1/3 (non est., ie curé fait valoir);
2° le prieuré de Saint-Micliel d'Estou-
blon, deux pièces en labour faisant
10 vergées (est. 80 livres); 3° l'école,
dépendance de la cure (le curé l'a fait
liiUir sur son terrain et y loge le maître
"bénévolement^ ; A° il faut ajouter,
d'après le Tableau : le prieuré-cure
(l'Iléauville, plusieurs parcelles de sa
IVrme de Tréauville (à ventiler).
B. Laïcs. A la date du 97 juin 1799 ,
Yl'Ual des bii-ns des non-domiciliés fait
apparaître les noms de : 1° François-
Piern' Fetiardenl , acquéreur du sieur
Lefort de Marsan, 9/1 vergées de tern'.
tant en pré que plan (est. 809 livres
pour la partie en Helleville); 2° Marc-
Antoine Leconte , ci-devant curé de Vaus-
sieux, biens propres faisant 28 vergées
de terre (aiï. 292 l. 2 s.) Voir Arch.
Manche, Q''"' 11, n" 97.
'-) L'observation du cahier est exacte.
Voici les chiflVes des impositions à Hel-
leville pour 1789 : taille, 83o livres;
ace, 5Ù5 livres; cap., 538 livres; cor-
vée, 965 1. 17 s. d.; vingt., i,933 li-
vres 1 7 s. 5 d. ; terr. , 1 o5 1. ; bât., 35 li-
vres. Au total : 3,559 1. 4 s. 7 d.
Lignes : 80, dont 78 propriétaires
exploitants (pour 8'i7 l. 6 s. 6 d. ), et
5 fermiers (pour 191 !• 10 s. 6 d.).
Privilégiés : le curé, M° Jacques Blaii-
chot; le seigneur, Jean-François comte
du Moncel, chevalier, seigneur aussi
d'Etoupeville, Ozeville et Tocquovilli^
(en., 2^6 1.), la veuve et CIs du sieur
Lefort d'Anneville (c. n., i5 L).
Le Mém. sUtl. de ijSi décrit ainsi la
paroisse : «Helleville, seigneur M. le
prieur de Héauville ; 6ii acres de terre
en labour et plantés. Fouds maigre, |)eii
.le prairie (y :>.3}.
332
RAIIJJAGE SECONDAIRE DE VAEOGNES.
tous les seigneurs et gentilshommes entretiennent un nombre infini
de pigeons, de garennes et autres espèces d'animaux sauvages qui
enlèvent les semences et la moisson du laboureur, ainsi que les
corneilles, autres oiseaux dont le nombre s'augmente et se mul-
tiplie considérablement depuis qu'il n'est plus arbitraire d'avoir
d'armes pour se mettre en état d'empêcher leurs ravages. Et ce
défaut d'armes donne une grande hardiesse aux voleurs pour faire
leur proie dans les maisons des laboureurs.
Akt. 3. L'agriculture souffre et a beaucoup souffert depuis qu'on
a enlevé un grand nombre d'hommes sur nos côtes pour canon-
niers-matelots, parmi lesquels il s'en trouve qui sont obligés
d'abandonner leur terre et la laisser sans culture; d'autres, de
laisser un malheureux père et une mère infortunée victimes de la
cruelle indigence, parce que leur substance dépendait uniquement
des mains de ce fils qu'on leur ravit. La misère redoidjlerait encore
si l'on faisait marcher ceux à qui le sort est échu l'année der-
nière-", n'ayant pas de monde à suffire pour la garde de la côte
et pour cultiver les terres, surtout depuis que les travaux de Cher-
bourg sont commencés, ce qui fait un taux'^' considérable, car les
domestiques, ouvriers et gens de métier sont de moitié plus cher
et préfèrent encore d'aller aux travaux ; ce qui est cause que, dans
nos malheureuses paroisses, les terres restent sans être cultivées,
de manière que ceux qui les possèdent ne peuvent pas payer les
impôts dont ils sont accablés. Pour empêcher les projets *^^ rapides
de la misère, nous demanderions qu'il nous serait envoyé des
hommes d'ailleurs pour nous mettre en état de labourer et ferti-
liser nos terres.
AiîT. k. Une chose qui ne mérite pas moins les regards chari-
tables de Sa Majesté est devoir, dans notre paroisse et autres, les
prieurs et abbés recuedhr la moitié et souvent même les deux tiers
de la dîme*'^, sans (pi'aucunes parties soient employées pour le bien
''' La paroisse d'ileilevilli' (Hait le
sit''f;e d'une tli-s quatre compa^jiiies do
gardes-côtes de la division des Pieux,
ayant dans son ressort les cinq paroisses
d'tlelleville, Sotteviilo, Saint-Gliristopiie-
du-Foc, Virandeville et Benoîtvillc. En
1787, les communautés réunies présen-
taient au tirage 90 garçons, sur les-
quels il était levé 1 o eanonniers. La
])aroisse d'Helloville, avec 18 garçons,
fournissait a canonniers. (Arrli. Calva-
dos, G 18G0.)
''' Sic. Lire tovl ? Sur les travaux de
Cherbourg cl la hausse des salaires
qu'ils avaient provoquée dans les cam-
pagnes du Cotentin, voir Bretteville,
art. 17, Carneville, arl. 1" [xuprli,
p. 137, 18A).
'^' Sic. Lire prujp-ès.
'*) La cure d'Ilelieville était sous le
patronage de l'abbaye de Cherbourg , à la-
(piiile elle avait été donnée par Henri II
vers le milieu du xii° siècle, mais Tab-
baye ne prenait pas part aux dîmes. La
IlKLLKMIJi:.
333
de l'État ni versées dans le sein des pauvres qui languissent au sein
de la misère. Aous demandons qu'ils contribuent beaucoup au
payement des impôts et que quelques parties fussent employées à
des institutions qui seraient avantageuses pour l'instrurlion des
pauvres et pour les soulager dans leur indigence.
Art. 5. Une chose qui serait très utile de réformer, c'est le
payement des dîmes insolites que les décimateurs ont introduit et
forcé à payer, ce qui suscite beaucoup de procès entre ces derniers
et les cultivateurs f'\ de manière qu'il n'est aucune denrée, à pré-
sent, qu'il ne doive payer dime, à en croire ceux qui la perçoivent
par le moyen de quelque poignée mendiée à quebpies particuliers
qui ne leur pouvaient refuser, leur étant attachés par les liens de la
reconnaissance et de l'amitié; ce qui fait une coutume ajoutée aux
premières institutions qui, sans doute, étaient insudisantes.
Les propriétaires de notre paroisse et autres sont sujets à l'en-
tretien des presbytères, ce qui occasionne de grands impôts sur les
fonds et bien des frais de répartition et de recouvrement lorscju'il
est nécessaire de faire ces réparations. Nous demandons à être
déchargés de ces entretiens, vu que nos bénéfices sont sullisants
pour suppléer à leurs autres besoins'-^.
moitié des grosses dîmes a|ij)urLennit nii
prieur du lieu, l'autre moiti"' avec la
dîme des novales et la totalité des me-
nues et vertes, au curé.
Déclarations de ijQO : i" le prieur
d'Helleville déclare sa part alTermée an
sieur François Le Parmentier, par bail
de septembre 178a, pour le prix amiuel
de 600 livres (Déchu: orÎQifiale. 10 oc-
lohrc i'/f)o. Arcli. Manciie, Q ^"' 18);
2° pour la part de la cure, la déclara-
tion du curé ne donne pas dechinVos;
elle devait être fort pon importante,
puisque la valeurdu Lénélice, terres com-
prises, n'atteint que 1,700 livres, et
(jue les ofliciers municipaux observent
en 1790 que le prédécesseur du curé
actuel avait abandonné les revenus du
bénéfice au prieur contre une portiofi
congrue pour lui et son vicaire.
Les mêmes font à ce propos celte ob-
servation inti'ressante, que Tia dîme se
payait à la dixième-, ol celle des agneaux
«un sur dix et deux sols par agneau et
au-dessus". [Etal di's hiens itnlioiiaii.r,
Clierbotug, Arcb. Manche, (.)'"' ij.)
'" Sur ce qu'il lanl l'iiliMiiln- p;ir
divips itiHoUtcH. voir la note sous le ca-
hier de Saint-Martin-de-Bonfossé, art. 9
(au I. l", p. 571). La déclaration du
curé de Helleville en 1790 nous donne
l'énumération des productions, la plu-
part, en effet, classées généralement
comme insolites, qu'il recueillait en
1 790 dans la paroisse : "Les revenus et
biens de la cure consistent en la moitié
de toutes les grosses dîmes, froment,
orge, avoine et seigle, en la totalité- de
la dime des novales, en la totalité des
menues et vertes dîmes, qui sont tous
les sarrasins, pois, vescfs, rahelles,
chanvre , pommes , lius, laine, ajrncnii.r,
fèves, le tout en essence et à la dixiè-
me r. Il déclare ensuite qu'il a maison
presbytéraie , boulangerie, étable, pres-
soir, etc., couverts en ardoise et paille,
il jardins légumiers d'(>nviron /io per-
ches, 2 pièces de terre en labour de 6 ver-
gées environ, le tout valant année com-
mune 1,700 livres, sur lesquelles il paye
un vicaire, les réparations et iT)!) livres
d'impositions. (Déclnr.oriftinale a 1 no-
vembre ijQO, Arch. Manche, Q'"' 18.)
-' Nous avons des fragnjents d'une
33^1
RMLLIVr.E SECONDAIRE DE VALOGNES.
Art. g. Comme nous avons trop peu de moulins à faire farine,
et nue l'on en souffre beaucoup , surtout dans les années que les
eaux sont bien des fois faibles, et surtout cette année, nous avons vu
des familles nombreuses être des huit jours sans pain, ne pouvant
pas faire moudre leur blé. Pour suppléer à ces misères, nous
demandons qu'il soit permis à toutes personnes qui auront des
endroits propres d'en construire. Les seigneurs se réservent seuls
le droit d'en avoir, et dans ces années ils privèrent les bordains [sic)
des rivières de l'eau qui leur est très nécessaire pour arroser leur
prairie, que le défaut d'arrosement les empêche entièrement de
fertiliser, ce qui fait un tort considérable pour la nourriture des
bestiaux. L'augmentation des moulins serait très nécessaire pour
les habitants de ces lieux et pour le bien de l'Ktat, à cause des
impôts auxcpiels on pourra assujettir ces moulins.
7" Les commis ou employés des fermes sont ordinairement des
hommes robustes, conséquemment très propres à la culture des
terres; en général, ce sont, il est vrai, des fainéants, des libertins
et des gens sans religion ni probité, puisqu'il est prouvé que sou-
vent ils ont mis de la fraude chez des particuliers et ont ruiné ces
particuliers qui avaient un peu de fortune et déshonoré ceux qui ne
peuvent satisfaire à l'amende; eh bien! ce sont ces hommes qui
sont crus et qui font condamner à une mort ignominieuse d'hon-
nêtes gens; en conséquence, demandons la suppression de ces
hommes dangereux, nous proposant de payer les droits sagement
ordonnés sur les sels; nous accorder le droit de les prendre aux
endroits les plus commodes et le tabac, si on veut rendre marchand
ces sortes de denrées; les pauvres ne peuvent, à cause des commis
des fermes, prendre de l'eau de mer pour saler ses aliments, ni le
laboureur pour en répandre sur les fumiers, et l'on sait cependant
(pic les sables de mer fertilisent les terres (qu')à raison des sels
correspondance éclianjjée enlri' l'inten-
dant et les paroissiens d'IIeilevillc , entre
1776 et 1787, relativement à la vente
de a6 ver/jées de terre appartenant à la
commune, dont ils désirent employer
une partie du prix à payer les dépenses
d'un procès et le surplus aux réparations
de l'église qui soit à leur charf^e. (Arcli.
Calvados, (1 la'io.)
Les oHiciers municipaux noient en
I7()0 que les hàliments du preshytèro
sont en bon étal. (rLes héritiers du sieur
curé prédécesseur de celui actuel ont
fait eux-mêmes, ajoulenl-ils, les répa-
rations nécessaires au presbytère et au-
tres bâtiments du bé-néfice, constatées
par nous paroissiens dans un procès-
verbal fait à Tamiîible; le sieur Blan-
cliet, curé, n'a reçu d'eux aucun argent;
depuis il a mnintenii on bon état tous les
bâtiments et autres objets de son bénc-
lice, etc.» (/oc. cit.).
Sur la valeur du bénéfice, on voudra
bien se reporter à la Déclaration pn—
citée du curé, que nous avons analysée
dans la note précédente.
HEL1>EVIIJ.E.
335
dissous dans ie peu d'eau que contiennent ces sables; la crainte
qu'on en fit du sel est illusoire, puisque la dépense en hois pour
faire un très mauvais sel serait, dans un pays presque sans bois,
exorbitante. ImpQssible d'obtenir un permis des employés pour
avoir de cette eau pour les bains domestiques, si nécessaires surtout
dans les maladies romatisialles''^.
8" Il est aflligeant de voir combien il péril d'enfants, combien
de femmes sont dangereusement blessées entre les mains des sages-
femmes ignorantes de nos campagnes; en conséquence, nous
désirerions que le gouvernement s'occupât de l'instruction des
sages-femmes, à raison au moins d'une dans l'arrondissement de
trois lieues ^'^^.
()" Le gouvernement a défendu, pour la sûreté des particuliers,
iHibumation dans les églises à cause des foyers d'infection qui
pourraient en résulter dans ces lieux <^^.
''^ Cl. if caliier de Crasviile, art. 5,
ol la note (siipr-à, p. 219). Le Grand
Dictionnaire économique compte l'emploi
(lu sel marin au nomlire de ses tr secrets
magiques pour faire multiplier les grains
de bien, et onlre à cet égard dans les
explications les plus extravagantes (v°
Blé , I , p. 2 10, éd. Paris, 17^0). li ne
nous parait pas douteux que le rédac-
teur du cahier n'ait eu au moins pré-
sente à la mémoire la dissi^rtation de
cet ouvrage (fort répandu en Basse-
Normandie, comme nous l'avons déjà
noté) sur les emplois multiples du sel
marin. L'emploi qu'il mentionne dans
les tr maladies romatisialles» y est, en
effet, tout spécialement recommandé
parmi les tr propriétés admirables?) du
sel marin. «Ce sel, dit i'auteur, est
propre pour résoudre et pénétrer. On
l'emploie dans l'apoplexie et dans les
convulsions, on en met ime cuillerée
dans la bouclie du malade. On s'en sert
aussi dans les suppositoires et dans les
lavements. Il dissipe les catarrhes et
donlvnrit romalisinUes, si on le chauffe
et qu'on le mette chaudement à l'en-
toiir des reins.77 (Ed. cit., col. 1082.)
'-) Cf. le cahier de Sauxcmesnll ,
art. 1 3, et la note [in/rà, p. 5oa).
Le> plaintes du cahier sur le manque
de sages-femmes instruites dans la ré-
gion n'étaient certainement pas sans
fondement. Une enquête officielle faite
vers l'ySt) par l'intendant et les sub-
déiégués avait révélé un état de choses
déplorable pour les élections du Coten-
tin. Il n'existait à cette date, dans les
34 paroisses de la subdélégation de
Cherbourg, qu'une seule sage-femme
diplômée, wla dame Bonne-Charlotte-
Ëulalie Bonnaire , femme Le Gros , âgée
de 26 ans, reçue à la communauté de
Valognes» , qui était établie à Cher-
bourg depuis deux ou trois ans, et dont
le subdélégué de Garantot afTirme que
(fie public est assez content". Toutes
les paroisses de la campagne étaient
livrées à des matrones qui n'avaient
fait aucunes études, et qui n'avaient,
au témoignage du même subdélégué,
«aucune connaissance prati(|uen. La
subdélégation de Valognes était un peu
mieux partagée; on y comptait 1 1 sages-
femmes, toutes reçues aux cours profes-
sés quelques années auparavant à Va-
lognes. Leur science toutefois était, s'il
faut en croire le suhdélégué du lieu,
encore bien imparfaite : «On ne peut,
écrit-il , éloger aucune de ces sages-
femmes sur la manière dont elles exer-
cent leur état. Leur impéritie et leur
présomption les fait tomber dans des
fautes fréquentes. n (Etat des m^ea-
femmrs qui crerceiit dans la généralité
de Cuen, juin fjSG, tableaux imprimés.
Arch. Calvados, C. 983.)
<'' Déclaration concernant le* inhu-
336
lî\l
\(iE SECONDAIRE DE VALOC.NES.
10" Un moyen d'infection dans les églises, hien plus dange-
reux, est celui qui est émané des personnes qui à peine entrées
dans les églises en convalescence des maladies contagieuses. Pour
prévenii' qu'un tel fléau, on demande qu'il soit défendu aux per-
sonnes qui entrent en convalescence de fièvres putrides, de petite
vérole, d'entrer dans les églises sans un certificat de leur médecin
ou chirurgien qui constate lein- désinfection ''l
1 i" Les charlatans sont un autre fléau, tant pour la hourse
que pour la santé des particuliers; en conséquence, nous désirons
la liberté de chasser ces hommes dangereux * '•^' et qu'aucune per-
UKilioiis, ] ersallles, i o mars ly/j (clans
ISAMBERT, XXIII, p. 89 1, n° 39I3).
L'usa(je d'inhumer dans les églises , ex-
trêmement répandu au moyen âge dans
la province de Normandie, se trouvait
déjà, il faut le dire, singulièrement
restreint depuis le commencement du
XVI II" siècle. On n'y enterrait plus, en
dehors des ecclésiastiques, que ceux
d'entre les laïques qui y étaient auto-
risés par leurs titres ou par la qualité
de bienfaiteurs de l'église, ou qui
payaient à la fabrique un droit variant
de ,5o à 20 livres. [Mandement de l'ar-
chevcqup de Rouen, en date du a8 mai
l'jai, homologué au Parlement, rap-
porté dans Routier, Prat. bénéf.,
''^ L'attention venait d'être appelée
tout particulièrement dans la région de
Cotenlin sur le défaut de précautions
sanitaires en temps d'épidémie. En
i78.'ï, une épidémie assez grave de pe-
tite vérole avait régne dans le ))ays, en
particulier dans l'élfction de Saint-Lô;
quant à la «lièvre putride», elle avait
lait di' nombreuses victimes dans l'élec-
tion dt! (Jarentan et dans une partie de
celle de Valognes, où elle était quasi-
ment à l'état endéini([ue. (Arch. Calva-
dos, G 9'i6-947.)
Nous avons les pièces d'une enquête
faite à la fin de 1786, dans la généra-
lité de Caen , sur l'état sanitaire des dif-
férentes élections et les maladies qui y
régnaient le plus couramment. Les siib-
déb'gués de Valognes et de Cherbourg
noti'ut que les maladies les j)lus com-
munes sont , ff dans le pays d'herbage , les
lièvres doid)Ies, tierces, putrides et
vermineuses , et les affections scorbu-
tiquesi , et dans le centre de la pres-
qu'île rtqui est pays de bocage» , les ma-
rnai adies des voies respi ra toi res , tr comme
sont phtisie, hydropisie et rhumatis-
mes». [Tableau des médecins de la gé-
néralité, 1786, Arch. Calvados, CgaS.)
'-) La fin de l'article (*) est une ad-
dition faite en interligne. Sur l'inva-
sion des charlatans dans le Cotentin en
1 789 , voir ce que nous avons dit sous le
cahier de Bréville, art. i3 (au (. I",
p. igS). Les tribunaux n'étaient pas
désarmés, comme semble le dire le ca-
hier, à l'égard des charlatans et autres
gens pratiquant l'exercice illégal de la
médecine. En dehors de la législation
générale, sur la(|uelle on pourra con-
sulter les textes réunis dans la table
d'IsAMBERT, v" Médeciu, le Parlement
de Normandie axait pris, au cours du
xviii' siècle, plusieurs arrêts qui ne
manquaient sans doute (|ue d'une ap-
plication régulière. Voir Déclaration du
roi sur un arrêt de la Cour portant que
nul ne pourra exercer la médecine qu'il
n'ait été reçu docteur dans une univer-
sité, janvier ijoa (Recueil des Edits,
IV, p. i5); Arrêt faisant inhibition à
tous colporteurs et autres de vendre et
transporter dans la province aucune
drofrue, e.rcepté les drogues simples,
ai mars ijSS (Ibidem, IX, p. 10).
Nous avons noté précédemment, sous
le cahier de Bréville ( t. I" p. )9t>), le
nombre des médecins de réiertion de
Coutances à la veille de la Révolution.
Dans l'élection de Valognes, on comp-
tait, à la même date, i5 me'decins,
a6 chirurgiens et 11 sages-femmes,
ainsi répartis : 3 médecins et .") chi;ur-
giens à Valognes, f\ m''decins et 7 ehi-
[IKIJ.KVK.I.K.
337
soiiiK' uni n'a |)oiiit lait ('tude particulitTC de la iiiédeciiie el de la
chirurjjie ne puisse appliquer aucuns médicaments*.
1 a" * (^^ Notis désirons encore que le nombre des laquais et domesti-
ques des seigneurs ne soit point arbitaire; cette classe (F homélies, qui
coûte beaucoup à la noblesse, est en pure perte pour FhJtat, puisqu'ils
n'ont point la liberté de se marier, où, s'ils se marient, c'est quand ils
sortent du sermce; alors, ils sont ruinés de libertinage, accablés sous le
poids des années et conséqucmment peu propres à augmenter la popu-
lation *.
1 3" Les matelots qu'on enlève de force sur nos côtes sont des
hommes trop âgés pour l'état où l'on les destine; d'ailleurs, le
chagrin de quitter leur famille, leur terre restée sans culture, les
fait, comme nous l'éprouvons malheureusement tous les jours,
mourir; conséquemment, ce sont des hommes perdus pour l'fùat.
1/4° Nous demanderions qu'ils fussent remplacés par des hospi-
taliers; par ce moyen, on assurerait au sort de ces malheureux et
celui de l'Etat.
Fait (;t arrêté au terme de l'ordonnance par les soussignés, le
dimanche 8 de mars l'an i78().
J.-B. Lefillastre, chirurgien; J. Lechevalier, J. Gosselin,
Maxime Lamotte, Louis Lamotte, J. Le Parmentieh,
Jacques Lamotte, P. de Serval, J. La Motte, L.-G.
CoRNARD, P. Fortin, Toulorgk, G. Duquesne, G. La
Haye, R. Le Chevalier, N. Desi'Rez, J. Toulorge,
N. Parmentier.
rurgiensà (Ilierlioug, les autres, presque
tous qualiliés chirurgiens, dans les
bourfjs et campagnes, à raison de
3 chirurgiens pour les paroisses de la
subdélégation de (IherLourg et 8 méde-
cins et l'i chirurgiens pour celles de la
subdélégation de Valognes. [Tableau
(les médecins, chiruvfricns et saines-
femmes j)Our les élections d'Avranches,
Coutances, etc.. 1787, Arch. Calva-
dos, G 99').)
La proportion considérable des clii-
rurgiens demande quelque explication.
Une note jointe à l'Etat par le sulidélé-
gué de Valognes nous explique jusle-
Hient que ces |)rétcndus chirurgiens ne
sont pas (nus diplômés. Sur le nombre,
8 seulement ont été «reçus par le grand
chef-d'œuvrc;5 , et ont le titre de frchi-
rurgicn du corps", qui leur permet
d'exercer dans toutes les parties de la
cliirurgie, 5 autres ne sont que frdc
seconde former, et 1 1 enfin, (tdo troi-
sième forme», sont reçus seulement
«pour la légère expérience» , et ne font ,
comme le dit la note, ffaucune opéra-
tion décisive sans appeler un chirur-
gien pour l(!s conseiller». (Ibidem.)
('^ L'article 1 a a été bilTé sur le ma-
nuscrit. Les seigneurs de la paroisse de
Helleville, en 178;), étaient le prieur
(rili'auvillc, M° I)uguct, chanoine de
Besançon, non résident, et le titulaire
du prieuré d'Estoidîlon , alors vacant.
338 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
HEMEVËZ
(1)
1, Procks-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle ge'néral imprime^). — Date de rassemblée :
i" mars. — Comparants (17) : Jacque Le Marinel, Prospcr La Cotte, Joseph
HlondeK Gille Maurouard, Jean Viel, Jean Navel, Jean Blanche, Charles Na-
vet, François Navet, Joseph Gamas, Antoine Desplanques, Jean Gamas. —
Nombre de feux : 55 '''. — Publication : le i" mars, par Macé, desservant.
— Députés : Joseph Blondkl, Gille Malroivrd. — Signatures (i/i): J.-F. Le
Maiunei, , syndic, Jean Blanche, membre de la municipalité, Joseph Blonde l ,
gref/ier, J. Viel, Laurent, Gilles Mairolaud, Jean Gamas, François Navet,
Charles Navet, J.-L. Viel, G. Lescot, F.-J. Gamas, P.-A. des Plvnqies, Jean
Navet.
2. Cahier de doléances.
(Ms. disparu. — Kd. Lecacheox, Documents pour servir ii l'histoire de Monteboarg, 1,
p. 1 '11-1 '16, auquel nous emi)runlon8 le texte suivant.)
Plainte, doléances el remontrances que fait la communauté de la
paroisse d'Hémevez pour être présentées par leurs députés à
l'assemblée générale du bailliage de Valognes ^^\
Disant qu'ils ne peuvent que se réjouir avec la nation du bon-
heur que leur promet son admission à concerter avec son roi de
toutes les parties de son administration; (|u'ils ne s'étendront point
siu* les grands principes qui doivent régler celte administration;
(pi'ils supplieront seulement iMM. de l'assemblée de prendre en
considération comme étant le veu de la paroisse :
1° Qu'il y ait des Etats généraux avec époque périodique telle
que de trois ans en trois ans, ou de quatre ans en quatre ans^^^;
a" Qu'il ne puisse y avoir de lois que celles arrêtées par la
nation, etc. '^^;
(') Arrondissement de Valognes, can- ''^ Cf. le Ham, article 1". Le présent
ton de Monlebourjj. rallier a inodilié sensitilement la rcilac-
(') Populalioa au dénombrement de tion de son modèle, en ce sens qu'il
1793 : 3d5 liaJMtants (N. la, M. u, réduit à quatre et même trois années
D. 6). — Population actuelle : 1 83 ha- l'intervalle ffde cinq ou six ans» pro •
bitants. posé entre deux sessions des Etals gé-
(^' Le cahier est, en beaucoup d'ar- néraux.
ticles. la reproduction plus ou moins ^*> Les articles a à 5 sont la repro-
lextuelle du rallier du liani {suprà, duction textuelle des mêmes arlicles du
p. 3i9). cahier du Ham.
HKMEVKZ.
339
G° Une les milices au moins en temps de paix soient suppri-
mées. 11 est désolant pour les campagnes que le danger du sort
force les jeunes gens bien constitués à les fuir pour prendre le
parti d'être laquais ou domestiques chez des ecclésiasti((ues nobles
ou privilégiés à un médiocre prix, et que les cultivateurs soient
obligés de payer un domestique trois et quatre fois le prix qu'ils
[le] payeraient sans cette considération;
Il est fâcheux pour un cultivateur utile d'être forcé d'abandon-
ner la faisance-valoir pour le service des milices, et qui conte en
outre de grands frais à l'Etat, lorsqu'un ecclésiastique ou gentil-
homme a le droit de retenir tel nondjre de domestiques qu'il lui
plaît pour la simj)le représentation , et toujours au plus médiocre
prix parce qu'ils s'y trouvent exempts du sort. Le tirage de la mi-
lice coûte en faux frais et perte de temps une demi-taille dans
chaque endroit, tandis qu'il y a des gens de bonne volonté plus
qu'à suffire '^^;
7° Qu'il est surprenant que depuis douze ou quinze ans que les
dixièmes ont été haussés sur tous les possédant fonds des pa-
roisses, que les seigneurs des paroisses se soient fait une loi de ne
rabattre aucun dixième à leurs vassaux sur les rentes qu'ils leur
payent annuellement, comme étant presque tous fiefl'ataires des
seigneurs, ce qui fait que le peuple paye annuellement deux
dixièmes sur le revenu de leurs biens '^';
8° Que les déports des cures des paroisses soient supprimés, et
que les deniers desdits déports vertissent au bénéfice des curés en-
trants, pour faire conjointement avec les gros décimateurs les re-
constructions et réparations des églises et des presbytères. Ces gros
décimateurs possèdent des biens immenses dans toutes les pa-
roisses et ne faisant aucune aumône quelconque dans les paroisses
quoiqu'il y ait des pauvres qui ont grand besoin et que les curés
fussent chargés de faire l'aumône '-^^ ;
^'^ L'article G reproduit assez libre-
ment i'arlicle 6 du cahier du Ham, La
paroisse de Hémevoz fournissait à la
milice de terre, pour le régimenl de
Basse-Normandie, bataillon de Saint-
Lô. En 1788, elle avait tiré au sort
avec la paroisse do Sainle-C.olombo.
Garçons inscrits, 99; exempts, i 2 ; in-
firmes, :?; trop petits, 3. Dix seule-
ment étaient demeurés sur le nombre,
pour tirer au ?ort un milicien. (Arch.
Calvados, C 191 6.)
*') Sur ia non-déduction des ving-
tièmes, voir la noie sous le cahier de
Uangy, article 29 (au l. 1", p. 3oo). Le
seigneur de Hémevez en 1789 était
messire Charles-Louis de ia Motte-An-
got, comte de Fiers (convoqué pour
les Etats généraux dans le bailliage de
Vire, secondaire de Gacn).
IHtat de» rentes de 1 790 non retrouvé.
Il est dû au domaine de Valognos
h boisseaux et 3 pots de froment, me-
sure de i8 pots, et 8 deniers en argent,
ensemble produit commun, 5 l. 18 s.
3 d. (Arcb. Manche, A 3365.)
''^ Le gros décimateur de Hémevez
était l'abbé de Montebourg, qui possc-
3/»0
BMIJJAOK SKCOINDAIHE DE VALOGNES.
y" Demandons en plus outre que les seigneurs des paroisses
soient obligés de raser leur colombis (^sic) et détruire leurs pi-
geons, dont ils sont remplis, qui dévaste[nt] et abime[nt] les cam-
pagnes, comme aussi que les seigneurs dans les paroisses desquels
il se trouvera des garennes pleines de lapins qui détruisent et man-
gent pareillement les blés des habitants de leur paroisse, (qui)
soient obligés de les détruire ou de les faire maçonner de dix à
douze pieds de profondeur et sept à huit de hauteur.
1 o" fja suppression des gabelles, et par ce moyen la destruction
en entier des commis et employés, do quel genre qu'ils soient, en-
tendu (sic) qu'il y a plus de cinquante à soixante mille d'employés
de toutes sortes d'espèces dans le royaume, qui coûte[nt] plus à
l'Etat que iqo,ooo hommes des meilleures troupes du roi, et qui
feraient en outre autant de monde utile à l'Etat pour cultiver et tra-
vailler la terre, et qui ferait que les ouvriers seraient plus com-
muns et ne seraient pas si cher; on a vu dans l'emploi des gens
de la dernière extraction, (qui) après y avoir passé quelque temps
avoir des 20,000 et 3o,ooo livres de rente;
11" L'abolissement (s/c) du petit sel, qui coûte, rapport aux
droits qu'on paye pour l'avoir, fort cher, et que bien du pauvre
peuple ne peuvent pas en avoir, ce qui les oblige d'aller chercher
de l'eau à la mer, et par ce moyen être sujets que les employés les
rencontrent, qui leur font des procès-verbaux et les achèvent de
périr. En outre, la destruction du bois qu'on consume à la cuisson
du petit sel, dont la province est presque toute détruite et est
presque dans le cas d'y manquer;
1 9° Que les procès (|ui pourront se faire entre différents parli-
dait en 1789 les deux tiers des {jrosses
dîmes; Je curé avait le tiers restant,
avec les menues.
Déclaration de ijQo non retrouvée
pour la cure. Nous n'avons point ren-
contré non plus los dîmes de Hémevez
dans rénuméralion comprise dans la
Déclaration de Tévèque de Coutances,
al)bé de Montebourg.
La question des réparations paraît
avoir été localement assez épineuse. Les
olïiciers municipaux observent que le
curé a reçu des héritiers de son prédé-
cesseur la somme de i,85o livr<^s pour
faire faiie, conjointement avec l'abbé
de Montebourjf, les réparations du clueur
de l'église «qui ne peuvent être plus
urgentes qu'elles le sontn; nonobstant,
il n'en a fait aucunes; il a fait faire
seulement au presbytère (pielques me-
nues réparations, crde peu de consé-
quences. (ii<a/ lies biens nat., Valognes,
Arch. Manche, Q'"' 16.)
Biens ecclésiastiques. - — Il n'existe
dans la paroisse , d'a])rès les oiricicrs
municipaux, d'autre établissement que
la cure, composée de maison juvsbylé-
rale, bâtiments d'exploitation, jardin
potager de 3o j)erches, grange déci-
male, avec une petite terre plantée de
;> vergées 1/2 et deux pièces labourables
faisant ensemble 100 perches (le tout
non est.).
L'ensendile des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est évalué, en 1787,
à 9,/i8o livres seulement par les con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. Calva-
dos, C 6519.)
HEMEVEZ.
3/tl
culiors ne puissent durer plus de six mois ou un an suivant leur
conséquence, et que les procès qui n'excéderont point /loo livres
de principal soient jugés en dernier ressort dans les bailliages de
leur dépendance, et que ceux qui excéderont la somme de lioo li-
vres seront jugés en dernier ressort dans les présidiaux d'où ressor-
tissent les bailliages où lesdits procès auront été commencés;
1 3" Qui se commet de grands abus dans la perception des im-
pôts (|u'on paye pour l'entretien des grandes routes, entendu (sic)
qu'on pavait la moitié moins pour les faire toutes neuves qu'on ne
paye actuellement pour les entretenir t^^; et il est aisé de voir les
abus qui s'y commettent, par ceux qui en ont les administrations,
qu'on a vus avec un bien fort médiocre, et qui sont à présent fort
riches, et presque dans l'ordre du premier rang des habitants de
la province;
i/j" Et généralement, qu'il ne soit perçu qu'un seul et même
impôt sur tous les possédant-fonds, nobles ou non nobles, ecclé-
siastiques, privilégiés ou non privilégiés f-^; et que les impôts soient
portés en ligne directe depuis leur premier lieu de département
sans interruption jusque dans les coffres du roi, ce qui fera un
produit de plus de moitié sur ce qu'il peut revenir au roi annuel-
lement, puisqu'il est facile de voir que sur la totalité des impôts
qu'on paye au roi, il n'en touche pas 8 sols par livre.
Ce qui a été fait et réglé en la présence desdits communs et
(') La prestation en argent représen-
tative de la corvée avait été établie
dans la généralité de Caen par l'inten-
dant de Fontette, «à litre facuitatir:5
depuis 1768; mais, en fait, elle avait
absolument remplacé la corvée en na-
ture dans les usages de la population ,
lorsque l'Édit du 27 juin 1787 avait
odiciellenient consacré cetle substitution.
L' cbilTre demandé à la généralité pour
le nouvel impôt n'était pas sensiblement
(lifTércnt de ce que fournissait aupara-
vant le racliat volontaire; mais la base
norninie qu'avait adoptée la Commission
intermédiaire pour sa rt'partition ( 1/7°
d"' la laillo, capitation et acct'ssoires
rt'unis) avait déplacé au préjudice des
communautés de campagne le fardeau
de l'impôt, dont les villes se trouvaient,
depuis 1787, presque entièrement dé-
chargées. ( Voir Rapport de la Commistiiim
inli'riiwdiuire, p. i58 sq.)
^^' Impositions de Hémevez pour
1789: taille, 1,000 livres; ace, 05(3 li-
vres; cap., 6/i5 livres; corvée, 882 1.
3 s. 10 d. ; vingt., 1,1 5o i. 7 s. 7 d.;
terr. , 97 livres; bât., 82 livres. Au to-
tal, 3,91/1 1. 10 s. 5 d.
Lignes : 87, dont 26 propriétaires
exploitants (pour '179 1. 1 0 s. 6 d.), et
21 fermiers (pour /ii'i 1. 6 s.). — Pri-
vilégiés : le curé. M" Courcelles; le sei-
gneur, Charles-Louis de la Motle-Angot
(le Fiers (non résident).
Le Mém. stat. de l'jSi décrivait
ainsi la paroisse : rr Hémevez, seigneur
M. du Mont; 35o acres de terre labou-
rable plantée et 7 A vergées de prairie
pour les taillables, sans parler du sei-
gneur. Assez bon fonds; communes
()o vergées n (J" 8).
Produit commun en grains ( en 1 7 9 3) :
3,968 boisseaux, mesure de lO pois.
(Arch. nat. , Div Ajî 5i.)
3A2 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
habitants taiHables de la paroisse de Hémevez, le dimanche i" jour
de mars lySc). Ce qu'ils ont signé après lecture faite.
Jacques Le Marinel, Prosper La Cotte, Joseph Blondel,
Gille Maurouaru, Jean ViEL, Jean Navet, Jean Blanche,
Charles Navet, François Navet, Joseph Gamas, Antoine
Desplanques, Jean Gamas.
HERQUEVILLE
(I)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, nérie B, liasse Cahiers de Valognes, I, }nèce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule imprimée, dont les blancs seuls ont été remplis). —
Date (le l'assemblée ; i"mar8. — Comparants : rrles principaux commimset
habitans de Herqueville». — Nombre de feux : 3i '"^ — Publication : rie
i" mars, par Le Boullanger, vicaire'^. — Députés : Charles Le Nepveu, Pierre
Le Costey. — Signatures (i3) : Vincent Havard, syndic, Havard, Nicolas
Leboill^noer, Charles Lenepvev, J. Le Boilenger, J. Le Costey, Jean Leboi l-
i-ENGÉ, Et. Le Boulanger, P. Quesnel, B. Havard, J. Le Boullenger, E, Le
CosTEV, Thomas Havard.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes. I, piéoetion cotée.
Ori(;inal signé. Inédit.)
Cahier de doléance de la paroisse de Herqneville
aux Etals généraux, du dimanche premier jour de mars lySg.
L'on demande des Etats générau.x. La paroisse a cru remontrer
et mettre sous les yeux des Etats généraux que les biens de l'Etat
sont occupés en la plus grande partie par l'état ecclésiastique et
les seigneurs, et que le pauvre paysan est écrasé pur la multitude
d'impôts ^^\
"j Arrondissement de Chcrbour/;, a s. 1 1 d.; vingt. , lît'] I. i/i8. lod.;
rantoii de Beaumonl torr. , li livres; bât., ï) livres. Au total,
(-J Mouvement en 1787 : N. 11, M. 1,098 1. 7 s. 9 d.
i,D. 11). — Population acluelle : Ligni's : ii, dont 38 propriétaire/!
1:57 liabitanls. exploitants (pour/i8/i 1. 1 s.), et 3 fer-
'^^ Impositions d'HorqueviHe pour miers (pour ;{3 I. 19 s.). — Privilégiés:
1789 : taille, 35o livres; ace, 239 li- lecun-. M" Blin, vl le seigneur Loiii'^-
vres; cap., gaO livres; corvée, iiG I. Bernardin-Jacques de Giguult, marquis
HERQUEVILLE.
343
r 9°] Un autre objet à romettro sous ies yeux des Étals généraux
pour ce qui est des réparations des presbytères. Après la mort
d'un curé , son successeur ruine quelquefois une paroisse , pour ré-
parer et mettre à neuf un presbytère ^i>. Ne serait-il pas plus na-
turel que ce fût aux frais des curés et des gros décimateurs, sans
que les paroissiens en soient chargés?
3" Un autre objet à remettre sous les yeux des Etats généraux ,
(lu'il existe un grand nombre de colombiers, volières et garennes
appartenant aux seigneurs, remplis de pigeons et lapins, dont la
surveillance desdits seigneurs empêche qu'on ne détruise ces sortes
de gibiers, ce qui cause un tort très considérable aux particuliers.
[Il''] Un autre objet à remettre sous les yeux des Etats généraux,
à l'égard des procédures. Il se trouve des cantons relevant de plu-
sieurs juridictions, à cause de la mouvance des fiefs t"^'; suivant les
de Bellefond, seigneur aussi de Tur-
queviUe (non résident).
Biens des privilégiés. — Nous n'a-
vons de renseignements précis que sur
les bit-ns des ecclésiastiques. L'Etat de
1 790 nn fait apparaître dans ia paroisse
que : 1° la cure, consistant en maison
presbytérale , deux jardins potagers «du
contient d'un quart et demi de vergée»,
une petite pièce (ten nalure d'herbage n,
du contient de 2 vergées i/a environ
(est. 5o livres, et en 1799 à 760 livres
de capital); et 2° le prieuré de Yarre-
ville, un champ de terre en campagne
avec un petit jardin potager dont jouit
sans bail le sieur Fr. Leboullenger.
{Ltat des biens nat., Cherbourg, Arcli.
Manche , Q'"' 11.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques delà paroisse est porté , en 1787, à
1,060 livres seulement, par les conlrù-
Icurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C 6.519.)
<*' Les plaintes du cahier ne parais-
sent pas avoir été localement justifiécR.
Nous n'avons point retrouvé de traces
de réparations presbytéralos à la charge
des habitants d'Herqueville, dans la se-
conde moitié du xviii" siècle; nous
avons seulement un arrêt portant auto-
risation d'une imposition de 3,79.^ li-
vres, pour réparations à la nef et au
clocher d'Herqueville, .") août 1767.
(Arrh. Calvados, C i.SaS.)
Les énonciations do l'inventaire de
1790 viennent d'ailleurs confirmer cette
impression. Les olficiers municipaux
font observer que «le chœur de l'église
est en bonne réparation et proprement
décoré , ayant été rebâti tout à neuf et
considérablement augmenté en 1785
par ledit sieur Belin, prieur-curé, qui
avait reçu des héritiers de son prédé-
cesseur la somme de 800 livres pour
les réparations à leur charge-, la bâtisse
du chœur et sa décoration lui ont coûté
plus de 3,000 livres». Du presbytère
lui-même ils constatent qu'il est «en
bonne réparation, ayant été rebâti à
neuf depuis 26 ans», sans qu'il soit dit
que cette reconstruction a été faite aux
frais des habitants. Ils constatent au
contraire que le curé a fait ri'parer en-
core «l'année dernière*' la petite élable
«à cotte pendante» placée «contre le
pignon de la grange» , et que pour la
grande elle-même > dont un morceau de
couverture du côté de l'Ouest est -plus
de demi-usé^, le sieur prieiir a dit
«qu'il fera réparer le printemps pro-
chain-*. [Etat des biens nat., Cherbourg,
Arch. Manche, Q"' 11.)
Dîmes. — Le curé de Herquoville
était seul décimateur dans sa paroisse,
et perceviiit, ainsi qu'il l'expose en
1790, «les grosses et les menues -1. Il
ne détaille point dans sa déclaration les
objets de son bénélice, dont il porte
seulement le produit, année commune
et charges ordinaires déduites, à i,r)oo
livres de revenu. [Déclar. originale,
10 novembre J^jO, Arch. Manche,
Q"-'i8.)
^*) L'observation du cahier est parfai-
:yi/i
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
rclevances, pour plaider on passe quelquefois d'une juridiction à
une autre plus éloignée; ne serait-il pas plus juste et plus utile
qu'il n'y eût qu'une juridiction la plus proche, qui serait celle du
clocher; et de plus les procès [sont] trop longs ruinant souvent des
familles, et met[tent] les pauvres hors d'état de pouvoir soutenir,
moyennant qu'un procès durera vingt ou trente ans. 11 serait très
avantageux qu'il y eût un temps fixé et limité pour terminer les
affaires.
[5"] Une autre chose que la paroisse a cru devoir remettre sous
les yeux des Etats généraux , c'est le grand abus qui règne pour la
confection des grandes routes. Tous les ans on lève une somme
considérable pour cet objet, et cependant les ouvrages n'avancent
pas; un adjudicataire envoie un ordre de lui porter la somme à la-
quelle la paroisse est cotisée; des paroissiens qui ne savent qu'obéir
et se rendre promptement à tout ce qui paraît revêtu de l'autorilé
royale porte[nt] aussitôt leur argent sans qu'on voie aucuns ateliers
sur les grandes routes pour accélérer l'ouvrage et procurer la com-
modité publique. Ne serait-il pas plus expédient que les sommes
demandées par les adjudicataires fussent portées à la recette royale
et que l'adjudicataire ne touche l'argent qu'à mesure que l'ouvrage
avance, et sera le parfait jugé par Messieurs de l'Assemblée du dé-
partement qui n'étant ni de la classe des ingénieurs ni de celle des
adjudicataires, mais tous du lieu distingués par leur mérite, n'ayant
d'autres motifs que l'amour de la justice et le bien de la patrie, et
seraient à portée de juger par eux-mêmes si les ouvrages avance[ntj
et pourraient donner aux adjudicataires un mandement pour aller
à la Recette prendre la somme convenable pour l'ouvrage.
6° Un autre objet que la paroisse a cru devoir remettre sous les
yeux des Etats généraux, qu'il y a un très grand nombre de com-
mis dans le royaume qui corite[ent] plus à l'Etat que presque
le principal de la taille, et qui souvent insultent ceux qui vont à
Iciiicnl justifiée iocalemont. La paroisse
d'FIorqm'ville était mixte pour la juri-
diction : olle relevait pour portie de la
haute justice de l'abbaye de Cherbourg
[Aveu de i 707, Arcli. Calvados, C (36ao),
et pour la juridiction royale mémo elli;
est portée comme mixte en 1790 sur
la (Àirle des bourgs et paroisses qui
relèvent confusément des bailliages de
Valognes et de Saint-Sauveur-le-Vicomle.
(Arch. nat., Div bis 97, pièce 89^.)
Ou comptait dans la paroisse deux
fiefs : le fief de Varreville appartenant
à l'abbaye de Cherbourg, et le fief de
Turqueville qui appartenait, en 1789,
au manjuis de Gigault de Bellefond,
seigneur du lieu.
Nous n'avons pas iVEtat des rentes de
1790. Il est dû au domaine, ])our Va-
lognes, 9 boisseaux et 1 a pots d'avoine,
et t 1. 5 s. en argent, ensemble pro-
duit commim 5 1. i5 s. 10 d. (Arch.
Manche, A 3365. Le Tableau dressé au
district en 1 790 porte au lieu de 9 bois-
seaux : 6 rentiers 1 2 mesure de
1 -2 pots. )
HERQUEVILLE.
âû5
ia mer chercher de l'eau pour laver les blés pour la semence des
terres.
[-7"] Une chose que la paroisse remet sous les yeux des Etats
généraux, que le seigneur possède presque la moitié de la pa-
roisse, ce qui fait que les habitants sont très pauvres ''l
[8"] Une chose que la paroisse a cru devoir remettre sous les
yeux de Sa Majesté et des Etats généraux, que le désir de tout le
public est qu'il n'y eût qu'un seul et même impôt.
Voilà ce que lesdits paroissiens de Herqueville, doyenné de la
Hague, élection de Valogne, convoqués et assemblés au son de
la cloche et en la forme ordinaire, ont cru devoir être le plus essen-
tiel [à] remettre sous les yeux de Sa Majesté et des Etats généraux;
ce qu'ils ont signé , après lecture faite , cedit jour et an que dessus.
Vincent Havard, syndic, Et. Leboulanger, Nicolas Ueboul-
LANGEH, P. QuESNEL, HaVARI) , Cliarlcs LeNEPVEU,
J.-U. Boular, B. Havard, J. Uecostey, E. Uecostev,
Jean Lebodllenger, Joseph Beaufort, P. Leboulenger,
Thomas Havard.
LE HOMME '^
Paroisse défaillante t^'.
Nombre de feux : 3 environ ''"K
'" Le seigneur d'Herqueville eu 1789
était M. L.-Bernardin do Gigault, mar-
quis de lîellefond. Le Mém. slat, de i j3t
décrivait ainsi ia paroisse; ctHorqut'villc,
seifjneur M. le comte de Beaiimont:
311 acres de terre en labour, un peu
plantées. Landes et hruières. Fonds
maigre et de peu de valeurs {f si).
'•*> Le Homme, ou hle-Maric, an-
rionne paroisse réunie' à Picauville, ar-
rondissement de Valognes, canton de
Sainte-Mère-Église.
'^' Voir le procès-verbal de l'assem-
blée |)réliminairo de Valognes, m/j-» ,
[). 7()n.
(''' Un Etal dressé en 1787 pour la
formation das assemblées provinciales
|)récise les babilants de ces 3 feux :
fflie Homme, l'Isle Marie. Cette pa-
roisse n'est composée que du curé, du
seigneur et de son fermier". (Arch. (Cal-
vados, C iSo.) Mouvement de la popu-
lation, en 1787 : N. 1, M. 0, D. 1.
Impositions pour 1789 : taille,
3oi livres; ace, 199 livres; cap.,
197 livres; corvée, 101 livres; vingt.,
9;i7 I. lis. 10 d.; terr. , 19 livres;
bât., 6 livres. Au total, i,o53 I. 11s.
1 o d.
Le n'ile d'imposition laillialile de la
346
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
HUBERYILLE ^'K
1. Procks-verbvl d'assemblée.
(Ms. Arrhives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, II, jdèce non cotée.
Oriffinal signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèlo imprimé gënéral). — Date de l'assemblée :
8 mars. — Companints (12) : Nicolas Gosseiin, Bon Lefebvro, Jean Capron,
Jacqnes Cliaulieue, Thomas Lamy, Jean Lemarquant, Jacque lînrnouf, Jorge
Le François, Louis Le Loy, Jean Mallien, François Bigot, Pierre Burnouf.
— Nombre de feux : 96'''. — Puljlication : le 1" mars, par Le Gaperont, vi-
caire. — Députés : Nicolas Gosselin, Jean du Chemin. — Signatures (i3) :
Bon Le Fehvre, T. Lamy, Jacques Burnouf, Jorge Lefeiîre , Jean .Mallien, Jean-
P. DiciiEMiN, syndic, G. Le François, F. Bigot, J. Maillard, Jenn Capron,
Jean Lemarquand, N. Gosselin, Hyacinthe Lefebvre.
2. Ca
HIER DE DOLEANCES.
( Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. — Éd. : Hippeau, Cahiers, II, p. .'i3i.)
Remontrances et doléances des habitants de la paroisse
de Huberville.
Le Roi, par ses Lettres de convocation pour la tenue des Etats
généraux, demande à ses sujets de proposer, remontrer, aviser, et
consentir à tout ce qui peut conserver («V) les besoins de l'Etat
et la réforme des abus, d'un ordre fixe dans tout le royaume.
Depuis plusieurs siècles, le clergé et la noblesse sont dans
la possession de plus d'une moitié des biens de la France, sans
supporter qu'une partie très légère dos impôts. Vu cela, lesdits
communs demandent qu'avant tout, lors de l'assemblée des litats
paroisse no comprend qu'u/je ligne,
celle du fermier, qui payait, en 1776,
/|93 livres do taille, des deux brevets.
Les deux autres feux, le manoir sei-
{jneuriai ella cure, ne liguraionl pas au
rôle de la taille. Voir Klal contenant
en gros et distinctement le nombre des
fermiers et propriélainis de l'élection de
Vahiipies. (Arch. (ialvados, G 63b6.)
LV'iisemhlo des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est estimé en 1787
à -^90 livres seulement par les contrô-
leurs de vintgtièmes. (Arch. Calvados,
G6519.)
Le Mém. stat. de lySi décrit ainsi
la paroisse : «Le Homme, seigneur,
M. le marquis de Bellonds; 600 ver-
gées, sans le marais. Tout hfrl)ago:bon
fonds ( f° 7 ).
^^'> Arromlissement do Valognes, can-
ton de Valognes.
''^' Population on 1793 : 35o habi-
tants (N. 10, M. 7, I). H). — Popula-
tion actuelle : a83 habitants.
HUBERVILLE.
347
généraux, il soit décidé que le clergé et la noblesse soient tenus de
payer leur part contributive des impôts à raison de leurs propriétés
et revenus; et que toute espèce de privilège en cet regard soit
décidée abusive pour le présent et toujours <•).
De plus, demandons que les trois différents états délibèrent par
télé et rien par ordres; qu'il soit l'établissement d'un seul impôt,
lequel sera réparti sur chaque province, et que chaque province
répartira par chaque généralité, et chaque généralité par chaque
individu, à raison de ses propriétés et facultés:
Que les Etats particuliers du duché de Normandie soient réta-
blis ; et qu'au moins par chaque généralité lesdits Etats soient formés ,
lesquels auront le droit de se refuser à toute imposition, hors dans
ce cas où les Etats généraux assemblés auraient donné leur sanc-
tion;
Que dans ce cas, vu la suppression sollicitée des fermiers géné-
raux, et par conséquent de tous leurs revenus, comme il serait
trouvé une masse assez conséquente pour remplir le déficit actuel
des finances, il soit levé un impôt sur toutes les abbayes, évécliés,
archevêchés et bénéficiers simples t^^, pour contribuer aux impôts
excessifs du duché de Normandie, et qu'il [est] impossible à tout
individu du tiers état de payer.
Demandons aussi que la perception des déports soit déclarée
abusive; que toutes lois qui assujettissent les paroissiens aux grosses
réparations, reconstructions de presbytères, soient déclarées comme
non avenues ; et qu(! les déciinateurs en soient seuls susceptibles -^^ ;
Cl Impositions de Huberville pour
1789 : taille, 1,990 livres-, ace, 800
livres; cap., 789 livres; corvée, ^o5 I.
9 s. 10.; vingt., 1,975 I. 18.; terr. ,
169 livres; bât., 56 livres. Au total,
f),'nh 1. 3 s. 10 d.
l>ifjncs : 98, dont 88 propriétaires
exploitants (pour 655 I. 1 9 s. 6 d.) et
10 fermiers (pour io5 I. 19 s.).
Privilégiés : le curé , M' Joseph Nehou ;
et le s' Lucas de la Métairie (c. n. ,
3o livres^^, noble non possédant fief.
''' UEtat des biens nationaux ne men-
tionne dans la commune d'Hubenilli'
d'autre bien ecclésiastique que : tfune
maison à usage de grange " appartenant
au chanoine gros décimateur (n. est., la
couverture est dite trne rien valoirn).
Les biens de la cure consistent en : ma-
noii- presbytéral , pressoir, cour de 8 per-
ches, jardin potager de 3o, quatre
pièces de terre en labour, prairie et
plant à pommiers, faisant ensemble 7
vergées et 5o perches (n. est.).
Rentes : 1° le trésor, 6 boisseau v de
froment de 10 pots chaque et 9 0 s. de
renie foncière, paria cure; 9° l'abhaye
de Montebourg, deux redevances l'nisanl
un boisseau et i() pots de froment, me-
sure de Montebourg. (f^tat des biens na-
tionaux, Valognes, Arch. Manche, Q*'
>7-)
(*' Nous n'avons trouvé aucune trace
de réparations prosbytérales à la charge
des habitants d'IIuberville, dans la se-
conde moitié du xviii" siècle. Les olliciers
municipaux constatent en 1790 que
rr toute la maçonnerie est en assez bon
état, ainsi que les couvertures; le sieur
curé actuel a fait les réparations utiles
et nécessaires, sans avoir rien reçu de
son prédécesseur ?5 {hc. cit.).
Dîmes. — Les dîmes de la paroisse
étaient partagées. A la lin du xviu' siè-
3/i8
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Que les chemins vieux et non les grandes routes soient entrenus
par les habitants de chaque paroisse indistinctement;
Oue les colombiers à pigeons volants soient rasés et prohibés ,
rapport au grand dommage qu'ils causent au pauvre peuple; qu'il
soit permis à chaque laboureur d'avoir une arme à feu, lorsqu'il
en aura passé sa déclaration au syndic de sa paroisse, pour sa
propre défense et surtout pouvoir se garantir des animaux sauvages
qui sont fort communs dans cette paroisse, vu qu'elle est en partie
entourée de la foret de Montebourg,oii ces animaux sont fort com-
muns et surtout les corbeaux, qui sont des animaux très pernicieux
pour le laboureur (''.
Demandons aussi la destruction des employés de la gabelle et
des aides, vu qu'ils sont à la charge à l'Etal et au public.
Fait et arrêté entre les habitants de ladite paroisse de Huber-
ville, ce 8 mars i 789.
L. LoMY, J. Mallien, J. Maillard, G. Le François, Jacques
BiRNOUF, Bon Le Febvre, F. Bigot, P. 'Burnouf, Jean-
P. DU Chemin, Félix Le Faivre, Nicolas Gosselin, Jean
Le Marquant, Hyacinthe Le Fevre, Jean Capron.
cle, le curé n'avail que la moitié dos
grosses dîmes, avec les menues; l'autn'
moitié appartenait au sieur Démons,
chanoine prébende de Coutances, et
chapelain de Saint- Clair. L'abbaye de
Saint-Lô avait encore en 1 665 un droit
do redîme sur les parts précédentes, dont
nous ne saurions dire s'il existait encore
en 1789.
Déclaration de i']<jo non retrouvt^
pour la cure. La moitié des grosses
dîmes , qui appartient au chanoine , est
dôclaréo alTermée à Guillaume Aude
par le prix de 1,200 livres. [Déclara-
lions de Coutances n° (jfi , P 96.)
L'ensemble des biens occlésiastiquos
de la paroisse est porté, en 1787, à
3,0 9 0 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C 65 19.)
"' Nous n'avons aunm renseignement
sur le nombre di'S colombiers qui pou-
vaient exister à Iluborville en 1789. La
paroisse relevait do trois liefs, sa\oir :
le fief de Campigny, érigé en marquisat
on 1778 pour la famille Boauquot ib'
Campigny, possédé en 1789 par M. Bon-
Louis-Charles Beauquet, et les fiefs de
Huberville et de Balhays réunis aussi
dans la même main. Il existait de nom-
breuses extensions pour les seigneuries
de Malassis , de Chill'revast , de Quesnay,
d'Auvers, etc. (Arg. Déclar. 1681, Arch.
Manche, A 3652.)
A l'égard des bois, ïEtat des biens
nationaux observe que «il n'existe au-
cune portion de bois ni de forêts dans
l'étendue de la municipalité, sinon le
bois de Montebourg, qui s'y étend jus-
qu'à la concurrence de viron 200 ver-
gées, qui est en très mauvais terrain, où
il ne croit que dos bruyères^ [lac. cit.).
ha Mémoire statistique de lySt décri-
vait ainsi la paroisse : tf Huberville,
seigneur M. du Parcq Le Capelain;
'175 acres de torre en labour, pâturage.
(|uolque peu de plant; et 110 vergées
de pré, assez bon fonds^ (/b/. a).
Produit commun en grains (en 1 793) :
7901 boisseaux, mesure de 18 pots.
( Arch. nat., I) iv his 5 1 .)
JOGAN VILLE.
3/19
JOGANVILLE "
1. Procès-verbal d'assemblée.
( Mil. Archives de la Manche, série B, n. cl. , liasse Cahiers de Valojjiies , IF , piicv non cotée.
Originai signé. Inédit.)
Aualyse : (formule du modèle général imprimé). — Date de l'assemblée :
1 " mars. — Compai-ants (2 8) : Jacques Vilette, Jean Viletle , Charles Adam , Pierre
Le François, Louis Le François, Jean Le François, Joseph Blestel , Pierre Fon-
taine , Tiiomos Labarbauchon , Hervé Piquenot , Nicolas La Noë , Pierre de Soulle ,
Pierre Piliet , Jean Lucas, Pierre Lecacheux , François Laurens, Guillaume ^ e-
nable, Jacques Le Conte, Pierre Thoumine, Charles Blestel , Jean Le Monnier, Jean
Gardin, Pierre Le Monnier, Charles Pinchon, Michel Artu, Didyme Levert,
Pierre Araiot, Pierre Bonnet. — Nombre de feux : kk '■^K — Publication : le
1" mars, par Duvivier, curé. — Députés : Jean Le Monnier, Pierre Le Fran-
çois. — Signatures (28) : P. de Sollle, P. Fontainne, P. Pillet, N. Lanoï;,
G. Blestel, Jean Gardin, P. Bonnet, C. Adam, Pierre Le Monnier, G. Pin-
chon, J. Leconte, J. Le François, D. Levert, P. Amiot, P. Tholmine, J. Lu-
cas, M. Artu, H. Piquenot, J. Blestel, J. Villette, L. Lefrançois, J. Ve-
narle, Jacque Vilette, F. Laurens. P. Le Cacheux, P. Lefrançois, J. Lemon-
N1ER, syndic, P. Lefrançois.
2. Cahier de doléances.
(M«. Archives de la^ Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Éd. : Lecacheix, Documents pour servir à l'histoire de Montehonrff, I,
p. itî3-i28'".)
Très respectueuses 7'emontrances et doléances que font au Roy, les
Etats généraux assemblés, les habitants imposés aux râles de
la paroisse de Joganville, bailliage de Valognes, qui demandent
sous le bon plaisir de Sa Majesté '''< :
r Qu'il soit dr'cidé par une loi solennelle, (jue les Etats géné-
raux soient rétablis à toujours, et qu'ils s'assemblent tous les cinq
(') AiTondissemonl de \ alogiies, can-
ton de Jlonlcliourg.
(*' Population au dénombrement de
1793 : i3o habitants (N.3,M. 1,0,5).
— Population actuelle : io5 habitants.
^' Une copie, déclarée «conforme à
rorijjinal des Archives du département -n
a été transcrite sur les registres de dé-
libérations de Joganville, à la date de
mai 1889. (Coimnunicatioii de M"'' A.
Liot, inslilutnce. )
<*' Le rahior est fortement inspiré de
celui d'Kninndpvilie, xuprà, p. a'ïi. Lee
articles en sont toutefois généralement
i)caucoup plus développés dans la forme.
Le Mémoire slafistupie de l'élection de
(jarcntan , dressé en 1727, décrit ainsi
la paroisse : «Joganville, feux 28,
marc \i s. A d.; garde-côte, ïylx'] livres.
Trois quarts en herbage, i/'i en labour,
peu de plant; assez imposée, n'ayant que
très peu d'Iiabitanls.Ti (Arch. (lalvados,
C 276.)
Produit moyen en grains (en 1.793) :
3,119 boisseaux, mesure de 16 pots.
(Arch. nal., \)\sbis, .^)i.)
350 . BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ans, les Etats particuliers tous les ans au centre de la province.
Qu'ils régleront la forme des impôts, et celle de leur perception;
que les membres c|ui les composeront seront choisis librement par
la province, moitié dans le clergé et la noblesse, et l'autre moitié
dans le tiers état; (jue ce dernier jouisse du même avantage que les
deux autres ordres, et que l'on délibère par tête et non par
ordre '^^;
9" La suppression de toutes exemptions, et une répartition
exacte sur tous les citoyens, sans distinction d'ordre ni de rangs;
(|u'à ce moyen les ecclésiastiques et nobles puissent sans déroger
s'appliquer au commerce et à l'agriculture '^' ;
3° Que de tous les impôts existants, qui sont le dixième, quatre
sols pour livre du premier vingtième, taille, impôt accessoire à
icelle, capitation, impôt territorial et chemins, qui frappent sur
les propriétés, il en soit substitué un unique; c'est le moyen d'en
simplifier la perception et d'empêcher les malheureux habitants
qui en font la collecte, de perdre souvent partie des deniers sur
différentes cotes , faute de moyen '^^ ;
k" Que cet impôt, d'abord divisé par paroisse, soit ensuite ré-
parti par les Etats particuliers, et recueilli par les plus notoires de
la paroisse, et porté en leurs domiciles; lesquels le feront passer
dans une ville indiquée, pour être sans délai ni frais porté au tré-
sor royal, par les voitures publiques, qui seront accompagnées de
cavaliers de maréchaussée f*';
5" Que le droit de contrôle soit simplifié, et qu'un tarif à la
portée du peuple le mette à l'abri de la rapacité du traitant, qui
l'interprète à son gré par le moyen des édits bursaux qui^ l'y auto-
risent'^^;
6" Que les receveurs généraux, ceux des tailles, des consigna-
tions, les commissaires aux saisies réelles, et les priseurs-vendeurs
soient supprimés ^'^^ ;
7° Que l'on supprime les aides et gabelles, ainsi que les fermes
C Cf. Émondevine, art. 1 ol ■.! (fmi- Mpnes : 6.5, dont 3'i exploitants,
dus enspmblc ot considôrabirmonl (it've- Priviléfriés : les doux curés, M' Jeaii-
Inppôs). François Malo pro 1", et Jean-François
('' Cf. l']mon(leville,art. 3 (laderniôro Duvivicr «ro a"; le seigneur Louis-
phrase est une addilion). François- Martin-Adrien Pinel de Golle-
i-^' Cf. Êninndevillo, art. /i. La paroisse ville, possédant le fief d'Auber\ille (non
de Jofranvillo payait pour 1789 : laille, rés.). — Supplément des pn'vtirfrijs : ^i^ |.
698 livres; ace, /112 I. 1 s. 3 d. ; cap., i3 s. 8 d.
/io6 1. f) s. 3 d.; corvée, 92.5 1. 5d.; <*' Cf. Émondeville, art. 5 (remanié),
vingt., 1,207!. 1 s. io(l.;terr. , 108 1.; •'•' L'article 5 est la reproduction
bât., 36 livres. Au total, 3,082 I. 8 s. textuelle de l'article 8 d'Émondeville.
9 d. (*' Cf. Emondeviilo, art. 9.
JOGANVILLE.
351
générales, et qu'il soit permis aux cultivateurs d'acheter le sel oii
ils voudront, de brasser leur cidre excru sur leurs terres, et de
le vendre librement''^; cette espèce de servitude cause beaucoup
de déficit au commerce, par les difficultés qui se rencontrent dans
les déclarations à faire, et congés à obtenir dans différents bureaux
pour la liberté de ces comestibles si nécessaires à l;i vie ;
8° Que dans chaque province il soit fait des hospices de cha-
rités avec les biens des abbayes , aujourd'hui sans religieux ou qui
en ont fort peu, qui jouissent d'un revenu considérable, sans utilité
à l'Etat, et même préjudiciables'^';
q° Que l'agriculture soit favorisée en toute manière, cessant
d'enlever les hommes les plus utiles à ce travail par le sort, pour
les mettre sur mer. Cet élément auxquels ils ne sont pas accoutu-
més, surtout ceux qui en sont éloignés d'une heue et plus, les ren-
dent certains de leurs fin; c'est une expérience fort triste que nous
avons vue presque sans exception '-^^ ;
10° Que tous colombiers soient détruits, vu le médiocre pro-
duit qu'en tire le seigneur; les pigeons ne cessent de ravager et
dépouiller le champ du malheureux vassal, qui n'a souvent que
cela pour sa substance et celle de sa famille, lequel se trouvant
sans récolte ne peut vivre, ni payer les rentes dont ce cham[)
est maculé, et par conséquent hors d'état de satisfaire aux im-
pôts''');
O Sur le droit de pressoir, voir les
cahiers de Sainl-Nicolas de Coulantes ,
art. i6, de Tourville, art. 6, et la note
sous ce dernier texte (au t. 1", p. 6i4,
n. 1). ,
('' Cf. Emondevilie, art. i 5 (remanié).
— Le vœu du cahier doit d'ailleurs
être considéré romme localement sans
objet. \jEtat des biens nationaux ne si-
gnale à Joganvilie aucun autre bien
ecclésiastique que la cure. ( Arch. Manche,
Q^' i6.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est estimé en 1787
à /i,iç)0 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch, Calvados, C 6.519.)
'' (if. Emondevilie, art. 16 (rema-
nié). — Tous les administrateurs de la
province sont unanimes, à la lin du
XTiii* siècle, pour dénoncer 'e trouble
apport"' dans les paroisses bordantes par
le tirage des gardes-côles : tVous allez,
écrit en 1781 le duc d'Harcourt, dé-
peupler les seules paroisses du royaume
qu'il vous importe à vous-même de con-
server; les artisans, dont beaucoup n'y
sont pas revenus encore depuis l'elTa-
rement causé par ce tirage , s'établissent
ailleurs, il n'y restera que les colons. . .
La milice garde-côte est composée en
totalité des agriculteurs et des artisans
de ces paroisses, car tout ce qui compose
la marine est ciassé ; le double service
des canonniers gardes-côles et des mate-
lots ne laisse personne dans ces paroisses
pour la culture et l'industrie , la terre et
la marine y perdent également.» [Mé-
moire du duc d'Harcourt au marquis de
(Àistries, ministre de la Manne, décem-
bre ijSi, Arch. Calvados, C i833.)
La paroisse de Joganvilie fournissait
;i la garde-côte pour la division de Var-
reville, c'' de Saint-Floiel. Levée de
1787 ; 10 garçons présentés, un canoii-
nier. (Arch. Calvados, C 18G0.)
>*J Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur le nombre de colombiers qui
pouvaient exister h Joganvilie en 1 789.
352 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 r Que de toutes les juridictions qui existent, il n'en soit ré-
servé que les bailliages et les cours supérieures; que ces bailliages
aient une étendue fixe par paroisses entières, afin que le cultiva-
teur qui ne connaît rien aux lois puisse être certain de sa juridic-
tion, éviter des frais énormes que lui occasionne son renvoi devant
un autre juge, que celui qu'il croyait être le sien; ce qui arrive
très souvent faute par les huissiers de s'instruire de l'arrondisse-
ment du bailliage '^^ ;
19° Que les lois civiles et criminelles soiont reformées, et que
les tribunaux supérieurs se divisent, aiin d'ôter aux particuliers la
nécessité ruineuse d'aller plaider à 6o lieues de leurs domiciles,
ou d'abandonner faute de moyen leurs droits les plus légitimes, à
des gens plus fortunés ;
1 3° Que les réparations et reconstructions des presbytères ces-
sent d'être à la charge des paroissiens. Ce fardeau doit tomber à
celle des curés gros décimaleurs ; leur négligence à les entretenir,
et l'espèce de vanité qui les porte à enchérir toujom's sur les an-
ciens, causent une ruine aux habitants, et une haine irrécon-
cihable contre les pasteurs (^^;
ik" Que les déports soient supprimés en Normandie; qu'une
partie du revenu d'iceux vertisse aux réparations des presbytères,
que le surplus soit distribué aux pauvres, comme étant sa vraie
destination; étant honteux de voir un prélat s'engraisser d'un pa-
trimoine qui ne doit vertir qu'au soulagement des paroissiens, en
La jtai'olsse renfermait trois fiefs nobles :
les liefs A' Auberville , avec la seigneurie
du lieu, appartenant à M. Pinel de
Golleville; d'Olloude au marquis d'Har-
court, et d'Anvers au marquis de Ma-
Ihan; il y avait une extension du fief
Thury à Lieusaint. (Arch. Manche,
A 3655.) VEial des rentes de 1790 n'a
pas été retrouvé.
(') Cf. Émondevillc, art. 19. La pa-
roisse de Joganville dépendait pour
quelque partie de la haute justice de
Bricqueher. Les ofliciors de cette liauto-
justice la portent en 1787, dans leur
Métiintre ait roi, parmi relies dont rplu-
sieurs villages^ relèvent de leur juridic-
tion. (Arch. Calvados, G 6198.)
W Gf. Kmondeville, art. la (rema-
nié). 11 ne semble pas que les parois-
siens de Joganvillo aient eu à soufl'rir
bien récemment des dépenses de répa-
rations presbylérales, dont ils se plai-
gnent au texte. La dernière trace quo
nous en rencontrons est un Arrêt du
Conseil, portant autorisation aux habi-
tants de Joganville de s'imposer d'une
somme de 3,770 livres pour la construc-
tion à neuf de deux presbytères, à la
date du 9 août 1757. (Arch. Galvados,
G iSai.)
Au sujet des réparations presbyté-
rales, l'Inventaire de 1790 contient
d'ailleurs les observations suivantes,
malaisément conciliables avec les plain-
tes du cahier : «Le chœur de l'église
est à la charge des sieurs curés, et il
est dans le meilleur élat; la couverture
a été refaite à neuf en 1786; il est très
bien entretenu et bien décoré... Quant
aux presbytères et autres maisons de
MM. les curés, ils nous ont paru être
en très bon état, et nous avons connais-
sance qu'ils ont toujours été fort exacts
à faire faire les réparations nécessaires."
{Étal des biens nationaux, Valognes,
Arch. Manche, Q " 16.)
JOCANVILLK.
3o;î
laisant faire deux à (rois miitalions pour loiir donner un curé, aux
lins (le |)r()(iler d'autant de doporls; quelle ini(|uit(5! '^;
i 5" Oue les adjudications pour l'entretien des chemins quel-
eonqucs se passent en public, en donnant aux paroisses les connais-
sances justes et en ternies entendus et sans ('(juivo(|ues des travaux
à y faire, afin (pi'un chacun soit en état de savoir au juste les ap-
précier et y mettre le taux, car souvent on ne peut compnMidre les
devis faute d'être bien expliqués à la portée du peuple, de façon
que personne n'ose mettre au rabais, ce qui fait que des entrepre-
neurs les ont à grand prix, (pii monte au moins à un tiers de la
taille; de plus, des voyers, que l'on distribue par distance sur les
chemins et auxquels l'on paye •}/» et 9 5 livres par mois pour y tra-
vailler, ne servent de rien, puisque la plupart reste[nt] chez eux ou
vont travailler ailleurs ^-K
L'exécution des articles ci-dessus sont le dé'sir unanime des
paroissiens de Joganville. Si Sa Majesté daigne y avoir égards, ils ne
cesseront d'adresser leurs vœux au Ciel pour sa précieuse conserva-
tion, celle de la famille royale, et du respectable ministre qui aide
avec tant de sagacité à aplanir toutes les diflicultés, et à mettre
notre digne monarque à portée d'exécuter avec ordre, et son penchant
à la bienfaisance. Le succès sera pour son cœur paternel l'unique
'■' Cf. Kiiiondevillc, art. ii (forle-
mcnl romaiiié). L(; cahier va certaine-
ment trop loin dans ses appréciations
sur le iléport. Sans don le n'iUait-il pas
une institnlion fort recommandable ,
mais il est au moins inexact de dire
(pie TéviVpio pouvait, par dos mutations
successives de titulaires, se faire payer
dans une mi-nic paroisse deux ou trois
déports cumulés. Ru celte matière, eu
effet, il l'sl de principe que le déport
iw se ruiiiiilc pin : trOn n(^ lève point,
i'xpli(|ue Routier, d<'ux di'ports pendant
deux années consécutives, et ([uoique
dans uni' même année, ou m("'me avant
• file du déport finie, le l)i''né(ice ail
va(pié et clianjjé plusieurs fois, il ne
sera cependant dû qu'un s.'ul déport."
(Il cite à cet é{jard un assez {jrand
nondtre do textes, dcmt le capital ost la
hugmaliffuc, au titre de Annnlix, que
les commontatours ont appliqué au dé-
port.) Voir \\oyn\r.nJh-al.l)('-iipl'.,\). 3i(>.
La euro do .lofrauville était diviséo ow
deux portions curiales; les titulaires
étaient seuls décimateurs de la paroisse.
Nous n'avons pas leurs Dcchuadaiis du
i'/!)o; d'après les olliciers municipaux,
la firemière portion possède manoir
presbytéral, petit jardin d'une vergéi!
et demie, lierhaiie de 3 ver<[ées 1/2
(n. est.), et une rente de 17 livres pour
lielTe; la seconde portion a é{][alement
manoir presbytc-ral, jardin de 10 à
1 9 perches, ciu(| petites pièces en labour
faisant onviron 10 vergées ,'55 perches
(non est.J, et () livres de rentes pour
lieffo. (^Eltit des liii'nn ualiiiiiiiK.r, loc.
cit.)
En 1760, pour les décimes, la cure
était estimée fiSo livres, et portée cii
G" classe. (Arch. uat., ii'* 537.)
'-^ Cf. Emondeville, art. 20 (très
développé). Sur les abus des adjudica-
tions, nous ne pouvons cpie renvoyer à
la critique très vigoureuse faite par \,\
commission intermédiaire dos adjudicji
lions passées en 17^7 par riuleudano'
avant son entrée en fonctions, adjudica-
tions qu'elle se vit contrainte di' l'aire
résilier dans l'intérêt des linanccs de la
gén(';ralil(''. (Voir QDiipternndu,^. i(jo.)
3 3
354 BMf.MAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
n-compense qui puisse lui plîure, ot la reconnaissance la plus vive,
le seul tribul (pie nous puissions porter aux pieds du trône'''.
Fait et dressé double à Joj;anville, les habitants assemblés, ce
1 " mars i 7 8 () .
P. DeSOLLLE, p. FONTAINNK, P. PiLLET, N. LaNOË , G. BlES-
ti:l, Jean Gaudin, P. Houkl, C. Adam, Pierre Le Mon-
NiKR, J. Le Comte, C. Pinciion, J, Le François, D. Le
\ Er.T, J. LrcAs, P. Amiot, P. Thoumine, J. Vilette,
M. AitTu, J. Blestel, L. Le François, G. Venable,
.lacqne Vii.etti:, M. Piqiait, P. Le Cacheix, F. Lau-
RENs , J . François , P, Le François , J. Le Monnier , ayndic.
LIEUSAITST ^
1. Procès-verbal d'assemblée.
( Ms. Archives df la Mawhe, série /', n. cl., liasse Cahiers rie Valojfnes. II, pièce non cotée.
Orid'inal signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
1" mars. — Comparants (i3) : Pierre Desprès, Antoine Raley, Jean Simon,
Jacques Mouchei, Jean Le Roux, Jean Haley, François Chardinne, Jacques
iîoitard, Léonor Boilard, Jacques Pépin, Guillaume Fléaux, René Lequer-
lier, Jean Le Sache. — Nombre de feux : Go '^l — Publication : le 1" mars,
par M' Coquoin , prêtre habilué. — Députés : Pierre Despbés, Antoine Bvslev.
— Signatures (11) : Jean ],r. Ror\, Lc'onord Boitaud, Antoine RorssELix,
Guillaume Flkuv. Jaccpies Lesacmé, Jean H\lev, Jcnn-Louis Cooiemelle,
Jacques Moucuel, J. -Simon \n Rrissox, A. Basley. Pierre Despbez.
'2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série II, n. c/. , liasse Cahiers de Valognes, 1. pièce non cotée.
Orifjinal sijjné. — Kd. : Hippku;, Cahiers, II, p. U'i-j-li'Sf).)
('allinr dei^ plaintes et doléances de la paroisse de ÏAeusaml.
Pénétrés de reconnaissance et de respect pour les bontés du
souverain qui semble tendre la main à la partie la plus souffrante
'') La lorninle linalf isllmliH'Ilompnt '- \rrondisst>m«nt d<' Valognes, can-
reprodiiili' du caliicr d l'inioïKlinillo. l^a Ion di' Valo{fnes.
iiii'iitidn do fuit iloiihlc, avec los sijjna- '^^ l*o|tulation au di'nombn'mt'nl de
liiros, rst limtolois d'iino aulro écriluro 1798 : 9/1^1 lial)ilanls (N. 7, M. a, D.
cl d'nnc autre onrro que io corps du '1). — l'opiilalion artueilc : 9Û7 liabi-
raliiir laiits.
LIEUSAINT.
:i55
de son peiipio, en donnant à la nation les Ktats grn/'rauv, ils d/'-
sirent en niai-(|uer leur reconnaissance, en acceptant et coopérant de
tout leur pouvoir à ce qui aura été accepté par les représentants.
Ils désireraient, i" et joignent sûrement leurs vœux au reste des
habitants de la province, pour que leurs anciens Étals leur soient
rendus. Le Roi les a promis, et ils se tiennent surs de cette pro-
messe.
9° La simplification de l'impôt. Rn outre les frais de perception,
[ils] sont encore chaque jour écrasés d'une multitude de frais ac-
cessoires, et souvent au moment où ils viennent de s'épuiser pour
payer l'impôt connu, ils se trouvent surchargés d'un nouvel impôt,
dont ils ne connaissent ni le nom ni l'emploi"^.
3" Les paroisses sont surchargées de pauvres. Les gros déciraa-
teurs enlèvent le plus sûr du bien du cultivateur, et ne s'informent
pas même s'il existe des indigents; il serait ])ien à désirer que les
députés pussent convaincre les engraissés des sueurs du peuple,
que les biens de l'Eglise sont le patrimoine des pauvres '^l
II" Les réparation* des presbytères sont presque toujours à la
charge des paroisses. C'est souvent un impôt qui excède celui de
(') Impositions de Liousaint pour
1789 : taille, 900 livres; ace, 590 li-
vres; cap., 582 livres; corvée, 398 I.
178. 1 d.; vingt., 1,982 1. 17 s. 3 d.;
terr. , 170 livres; bât., 57 livres. An
total, /i,.^)8o 1. A s. Il A.
Lignes : /jfi, dont 3 A propriétaires
exploitants (pour 'i^.^) livres), et 1 a fer-
miers ( pour 597 I. 5 s. ). — Privilépés :
le curé , M" d'.MIard (absent à Goutaiices).
H n'y a pas d'antre seigneur laïc que
le roi.
*-) Le gros décimateur de la paroisse
était Tévêque de Bayeux, seigneur et
patron nominateiir de la cure, qui per-
cevait, suivant les olliciers municipaux,
ffdeux gerbes de toutes espèces de bleds
excepté le sarrnsiu, (pii sont affennés à
l'eu Angot, curé de ladite paroisse dé-
cédé en 1785, et à ses béritiers, par
bail passé devant les notaires de Valo-
gues, au |iri\ de i,'io() livresii. (Klal
ilex Inens nalinntin.r, Valognes, Arili.
Mancbe, Q ' ' i(i.)
Le cure n'avait cpu' Icliirs drsprossis
dîmes et les meiuies et ninales. Sa di'--
claralion n"a pas été retrouvée.
Biens ecclksiastiques. — L'invenlaiir
de 1790 ne fait apparaître dans la coni-
ninne de Lieusaiut d'autres propriétains
ecclésiastiques qne : l'ia cure, maison
jiresbylérale avec basse-cour, bâtiments
d'exploitation, petite pièce jouxtant le
jardin d'environ 3o [)erches, ([uatre
pièces d'aumônes faisant («nsemble
1 f) vergées de terre en labour, dont deux
plantées en pommiers (le tout non est.);
a° l'évéque de Bayeux , grange décimale ,
rrconverte en paille", avec petite conr
d'environ 3 perches, (|ui fait rie lonr
de récliellci (non est.). Les olliciers
municipaux ajoutent qu'ils ne connais-
sent ffancuns fonds autres que ceux dé-
signés-' [loc. cit.). L'ensemble des revenus
ecclésiastiques de la paroisse est porté en
1787, par les contrôleurs des vingtièmes ,
à 3,35o livres, dont i,'ioo pour l'évê-
(pie de Bayeux.
Nota. — La paroisse de Liensaint
appartenait pour le spirituel au diocèse
de Bayeux, arcbidiaconé des Veys,
doyenné de Tn-vières. Sur les causes
(pii avaient amené la formation de cette
encla\e dans le diocèse de (loutances,
nous avons rapporté (t. I"", p. 70;?,
note (')) l'opinion commune qui l'attri-
bue à un échange fait au xii" siècle entre
les évècbés de (ànitaiices et de Bayeux.
Une antre opinion, (|ui y voit une
frexemplioin remontant aux premiers
93.
350
H\IIJ.I\(;i': SKCONDATP.E DE VALOGNES.
l'Etat. Il paraîtiall ])ien plus juste que ceux qui n'ont qu'à recueillir
supportassent les frais, que ceux qui s'épuisent pour les faire vivre
flans l'aisance. On espère que le vœu sera unanime, et que les dé-
putés feront statuer que les réparations et reconstructions seront,
j)ar la suite, à la charge des curés et gros bénéficiers, qui y con-
tribueront en raison de leur bien dans la paroisse f".
5" Comme il n'est malheureusement que trop constant que les
habitants des campagnes, après avoir porté le poids du jour, por-
tent encore i(? fardeau que devraient porter les nobles et les ecclé-
siastiques relativement à l'impôt; qu'il paraît que cette injustice
n'est provenue cpie de la prépondérance qu'ont toujours eue ces
deux corps réunis sur le tiers état, les députés seront instamment
priés d'employer toute la force et l'énergie que leur inspire le pa-
triotisme, pour extirper jusqu'à la racine de ce mal (|ui a sans
doute mis l'Etat si près de sa perte, et ils demanderont en consé-
quence qu'on délibère par tête et non par corps,
G" Un abus qui semble outrager la nation française est l'usage
de soldats tirés au sort. Cet usage abusif et tout à fait inutile, sans
comprendre les dépenses (ju'il coûte aux cultivateurs, produit deux
grands inconvénients : premièrement, il dépeuple les paroisses et
nuit extrêmement à l'agriculture; secondement, il ne produit que
de très mauvais soldats, découragés par l'espèce de mépris (pje
leur montrcMit leurs camarades servant librement. Les Français
coiuToiit toujours en foule à la défense de leur patrie, sans qu'il
soit besoin de les y contraindre. Les députés sont donc suppliés de
demander l'abolition des milices'-'.
Jean Halev, Jean Li: Roux, Léonard Boit.viid, Antoine
UoussKLiN, Jacques Lk Sache, A, Basley, Guillaume
FiJvMx , Jean-Louis Coquhmelle , Jacques Mociu<;t, F, -Si-
mon du Buisson, Pierre des Prez.
tcnijis tic l'cvan[jélisation ilo la contrée,
csl rapportée par M. IJcnaiiil, dans
Aniiitdirc de lit Miiiichr, 1867, p. /17,
sans (pie ni les uns ni les ;iutres ap|ior-
lent à ra[ipui tie leur opinion des
preuves bien décisives. ()uelle cpTait
été d'ailleurs la cause ori{;inaire, la ma-
térialité du fait ne demeure pas moins
certaine, el c'est là en somme ce ((ui
nous importe.
C' jNous n'avons rencontré- aucune
trace de ré-paratious presl)\t(''rales à la
cliarge des paroissiens de Lieusaint dans
la secdndi' uieilié du xviii" siècle. Tout
au coniraire, les ollicicrs municipaux
observent en 171)0 que rrà la mort de
feu Le Teinturier | ancien curé] il a été;
dressé- procès-verbal de ri{fueurdes répa-
lions (jui pourraient être à faire sur le-
dit preslutère: les béritiers du Teiutu-
rie se sont trouvés redevables de la
somme de 700 livres, qu'ils ont versée
entre les mains de .lean Baptiste d'Al-
lard, prêtre et cure de cette commune^
(/of. cit.).
''■' Le dépeuplement des paroisses
MAGNEVILLE.
357
MAGNEVILLE
(1)
1 . Procks-verru. d'assembmôk.
(Vis. [rchivcs de tu \ltvirhe , sci-ie B, n. cl., liasse Cahiers de V;iIoj[iips, II, piirc non rolce.
Orijfiiial siî[né. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé g-énéral). — Date de rassemblée :
y mars. — Président : rrdevaiit Nous Vincent Mariage, avocat au Pailemenl.
juge du lieu, assisté de Guillaume- Jean-François Denis, notre grelîier ordi-
naire. — ■ Comparants (9.1 ) : Charles-François Barije\ , Laurent Uarhey,
Jean-Louis Coupe v, (iuillaume Daacel, Joseph de Lannoy, Louis Couppey.
Michel Piédagnel, Jean Poucliin, Pierre Lequertier, Charles Mulot, Jean de
Gaux, Malhurin de Gaux, Jean Perrine, François Piédagncl, Jean Piédajjacl ,
Pierre Travers, Jean David, Jean Hamel, Jean .\ovime, Jean-Louis Legou-
pillet, Charles Lequertier. — Nombre de feux: 78'"^. — Puldicaliun : le
1" mars, par Tiiieiuiv, vicaire. — Députés : J.-L. GoiPi'iov , "Jean de (^-aux ''',
— Signatures (sa): P.-J. Tp.wers, G. Dant.el, Barkkv de l>E\iiVAr,, Du-
MONT Harhev, Jean DECArx, J.Pouchin, F. Piéoagnei. , L. Goiippev, J.-L. Coup-
PEv, C. Leoueutier, N. de Galx,.I.-1). Piedagxel, M. PiEDAGNi:L,Jean Nomme,
J. Perrinne, C. Mulot, P. Leqiertieu, J. Legoipiijet, J. I>\i\av. .1. IIamki.,
Mariage, /«^e du lieu, Denis.
2. Cahier de doléances.
^Ms. irrliin's de la Muuriir , .wrio 11, n. cl., liasse (lahiers lic Valdjpios, I, /dVrt' non toléc.
Orijfiiial si];ii('. Inédit.)
Cahier de doléances, plaintes et remontrances des kahtaiits du
tiers état de la paroisse et communauté de Maguerille, /ait
•Hail beaucoup moins à craindre, sera-
bl<'-t-il, poiu- la milice que poiu" la
garde-côte, les habilanls se trouvant
partout soumis dans linlérieiir des
terres aux mêmes obligations (excep-
tion laite de Paris et de (|ue|([ues
grandes villes). Il nVsl pas moins cer-
tain que le nombre des Jutjdnls est
demeuré considérable à la fin du
xvMi' siècle. Eu 1788, sur un cliilIVe de
i,G2(j garçons inscrits, pour la seide
élection de Valognes, on ne compte pas
moins de //C absents , c'est-à-dire
fiijiards , alors que la levée n'est ([ue de
fjQ miliciens. Encore sonl-co là des
chiflres du temps fie paix; dans un mo-
lucul de guerre, ou lors(|ue la paix
semltlt' uirnacée, le cliitl'rc des /«//«iv/s
s'accroil tout de suite d'une façon in-
croyable. Au tirage de 1 78^» ,dans l'élec-
tion de Caen, sur un (iiiUVe de 3,3-0
garçons inscrits, on avait compté jus([u'à
3o0 fuyards. (Arcli. Calvados, (] i()i().)
La paroisse de Lieusainl fournissait
au régiment de Basse-Normandie, ba-
taillon de Sainl-Lô. En 17S8, elle a\ait
tiré avec la communauté de Morville.
Garçons inscrits des deux paroisses : (ii;
exempts, 3(); lro[) petits, 5; absent, 1.
a5seul<Mnent avaient tiré, pour fournir
3 miliciens. (lîelevr des pr()cè.<i-verli(iu.r
de tira/re de l'année 1 j88 , Arcli. (lalva-
dos, C i()i(J.)
('^ Arrondissement de Valognes, can-
ton de Bricquehcc.
'-' Population au dénombrement de
179.3 : 818 babilanls (N. 9.1) , M. (i ,
I). i<).) — l'opiiliiliiin ailuclle : /i'i()lia-
bilants.
W Taxe : 18 jours. 79 livres. Ace.
358 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
rt rédigé en rassemblée générale, tenue le 7 mars, et convo-
quée au lieu et en la manière accoulnmée'^\
Celle paroisse surchargée par des impôts excessifs se trouve
dans une position qui ne lui permet pas l'importation (s<V)''-Mes
denrées qu'elle produit. On espère que, par l'ellet de ces règle-
ments sages qui, suivant la promesse du prince, doivent régénérer
toutes les parties de l'administration, les habitants de cette pa-
roisse et des autres semblablement situées obtiendront de nou-
velles routes de communication, qui les mettront à portée de trans-
porter leurs productions aux bourgs, villes et marchés qui les
environnent ^^^ ;
2" Ils demandent en outre spécialement que le retour périodique
des Etals généraux devienne une loi fondamentale et constitution-
(') Le cahier de MagneviUe reproduit
en beaucoup do points, surtout dans sa
première partie, le caliior de Bricque-
bec; dans sa seconde partie (art. i'.\
à 23), il ajoute beaucoup de détails em-
pruntés au cahier du Vrétot.
'^' Leji^e : exportation. Les rédacteurs
des cahiers confondent fréquemment les
termes savants qu'ils entendent n)al. (V.
IjO Vrétot, art. 55.) — Impositions de
MagneviUe pour 17^^») : taille, i,95o li-
vres; ace, 1,979 livres; cap., i,a63 li-
vres; corvée, 6^7 1. 1/1 s. '1 d.; vingt.,
1,916 L 1 s. 10 d.; terr. , 16;} livres;
bât., 5/1 livres. Au total, 7,279 I. i(i s.
a d.
Lignes : 176, dont 1G7 pro[)riétaire8
exploitants (pour 18A8 1. 7 s. 6 d.), et
8 fermiers (pour 3o6 1. la s. 6 d. ).
Privilt'ifiés : le curé , M' Pierre-Fran-
çois Leprouchin (revenu : 80 livres), et
jKiur la noblesse, les héritiers du s' Pinel
de la Soidre (c. n. la livres, revenu
non porté); M. de Querqueville (non
rés. , rev. 'i,5oo livres); M. de GoUevillc
(non rés., rev. 600 livres).
L'ensemble du revenu paroissial im-
posé aux vingtièmes est de 19,000 livres.
<^) La paroisse de MagneviUe se trou-
vait à courte distance, à peu près égale-
ment (moins de deux lieues) de trois
marchés importants : ceux de Valognes
(les mardi, jeudi, vendredi), de Bric-
(piebec (le lundi) et de Sainl-Sau>eur-
le-Vicomle (le lundi), (resta ce dernier
centic (pie In lallaihe pins particidière-
ment le Dénombrement <lu tlistrict de Va-
hijrnes en 1 jffS. ( Arch. nat. , D iv bis, 5 1 .)
FoinKs : à Valognes, la Saint-Malo
(vieux style 12 juillet, nouveau style
2 4 messidor); trois autres foires, les
9 septembre, 16 novembre, 9 décem-
bre. ABricquebec, aux fêtes Saint-Paul,
le 3o juin; Saint-Nicolas, 9 mai; Sainle-
Aime, 96 juillet; Sainte - Catherine ,
9 0 novembre. A Saint-Sauveur, à la
Saint-Laurent , 9 août ; h; jour des Morts ,
3 novembre (ces foires se tiennent à
Bauville-la-Place). Voir le Dénombremen
pri'cité et, pour une période un peu
plus ancienne , VEtni desfoires et marchéx
de la généndilé de Caen, dressé en 1 795.
(Arch. Calvados, Ci 358.)
Produil en grains de MagneviUe (en
1793) : 8,78/1 boisseaux, mesure de
9/1 pots. Le Mémoire slalislique de 1 j3i,
di'crit ainsi la paroisse : ^MagneviUe,
seigneur de MagneviUe Lepigeon; 1,019
acres de terre en labour, herbage,
plant; 506 vergées de pré. Fonds mé-
diocres et communes, 81 vergées?'
(fi^v)..
Un Etat de l'élection de Valognei, ses
fiefs et ses justices, dont nous avons eu
souvent occiision de faire usage, et qui
est du conunencement du xvm' siècle,
ajoute ([ue fia paroisse a des usajfes dans
la forêt de Bricquebec^. (Arch. Manche,
( ] suppl. , n. cl. ) Mais , en 1789, les droits
des usagers étaient contestés. (Voir Péti
lion à l' Assemblée nationale, Arch. nal.,
D xiv 5, I. /18.)
MAGNE VILLE.
:î59
nellc de celle monarchie; qu'on rende à celle province ses Élats
provinciaux, composés comme ceux du Dauphiné''^;
3" Que nulle loi subsislanle ne puisse être changée ou modi-
fiée, et ({ue nulle loi nouvelle ne puisse èlre porlée que par l'au-
lorité du prince et le consentement du peuple réunis dans une
assemblée nationale ;
/i" Que la nation ne puisse à l'avenir être lé^jalement représen-
tée que par une assemblée nationale, composée de ses députés
librement choisis;
5" Que l'on permette la liberté de la presse, comme le seul
moyen d'éclairer le prince sur les surprises qui lui auraient été
laites, et qu'on punisse sévèrement les libellistes'-';
6" Que l'on n'forme les abus relatifs aux tribunaux et à l'admi-
nistration de la justice; qu'il se fasse des arrondissements qui rap-
prochent les justiciables des tribunaux de la justice; et qu'il n'y ait
plus désormais que deux degrés de juridiction pour terminer défi-
nitivement toute atïaire quelconque f^';
7° Qu'on simplifie les formes judiciaires, et cju'on réunisse les
tribunaux qui sont susceptibles de l'être;
(S" Que pour l'avantage et pour la satisfaction des parties on
supprime le mystère inquiétant dont s'enveloppent les juges en
opinant sur le sort des plaideurs; que chaque juge sans quitter
sa place dise hautement son avis raisonné sur la cause qu'il vient
d'entendre, ce qui produira le triple avantage d'attirer au barreau
des juges plus instruits, de les rendre plus attentifs et d'empêcher
'•' Cf. Le cahier de Briquebec, art. y
et 3 (remaniés). La modiOration du sys-
tème de composilicin des Klats provin-
ciaux et leur rélormation sur le nuidèle
des Ktats du Daupliiné étaient presque
unilorniénient demandés en 1789. Les
rapporteurs du bureau du Bien public à
rassemblée d'élection de Valognes avaient
remis à ce sujet un mémoire très <om-
plet, dans lequel, rapj)eiant rancien
privilège de la province d'avoir des Ktats
provinciaux , consigné dans la Chailf
iiiiniiandt' , ils faisaient observer (|ue
toutefois «l'utilité de ces Ktats dépenil;iil
absolument de leur oigimisalioni , et
que l'expérience ayant prouvé que les
anciennes formes étaient vicieuses, un
(rrespect aveugle pour ces anciennes
formesn ne devait pas arrêter dans la
voiedesinnovaliiins nécessair(,'s. Kn rnnsé-
(pieiice, ils proposaient un labli'au très
pré-lis de réformes eu dix ai licl(»s. Ce
sont ces modifications adoptées par l'as-
sembb'e d'élection, que nous retrouvons
un jieu partout proposées dans les raliiers.
( Voir .l.s.sT//i/^/t'P (l'électuin Y dînantes, rap-
port du Bureau du Bien juiblic, s. ila
ag octobre 17S8, f 37 sq.)
(^' L'article 5 est la reprodiution
presque textuelle du même article de
Bricquebec.
■'' Cf. Bricquebec, art. 1 2 ; le Vrétot .
art. iq. La paroisse appartenait à la
haute justice de Bricipiebec; sur le Mé-
moire remis au roi par les officiers de
celte juridiction en 1787, elle est porlée
parmi celles qui cren dépendent entiè-
rement". (Arcli. Calvados, C 6i()8.)
Elle u'élait donc pas wirte; mais eu
appel et pour les cas réserves, elle allait
au bailliage de Valognes, et de là au
Parlement, ce qui fait bien en somme
les trois degn-s de juridiction dont se
[)lainl le cahier.
.'ÎGO
TÎ\1IJJA(.E SECONDAIRE DE VALOGNES.
])eaucoup d'appels en éclairant les parties sur les causes qui ont
déterminé les jugements. Le même mode doit s'appliquer aux
jugements qui se rendent à la chambre ; la présence des parties
et de leurs avocats empêcherait bien des méprises, des omissions et
des erreurs funestes au bon droit '^';
()" Que par une loi constitutionnelle, tout citoyen, de quelque
ordre qu'il soit, contribue proportionnellement à ses facultés
au payement de tout impôt quelconque , quel que soit son motif
et son objet •-^; que tout impôt ou tout emprunt soit octroyé par le
peuple ou ses représentants dans une assemblée nationale;
1 o" Oue l'impôt soit simpliiié et que la perception devienne
moins compliquée ; qu'on diminue les agents de cette perception ,
dont le nombre est excessif;
1 i" Que les biens domaines (sic) soient aliénés à perpétuité, et
([u'on emploie à payer une paitie de la dette publicpie le prix de la
vente qui en sera faite ; l'intérêt public exige d'ailleurs que ces objets
deviennent cessibles et commerçables, les forêts exceptées'-''^;
12" Que pour l'acquit de cette dette publique on impose sur-
tout les objets de luxe, de pur amusement et de frivolité, comme
les (biens de chasse, carrosses et voitures légères, les laquais, les
ouvrages d'or et d'argent;
1 3° Que de justes retranchements sur les pensions, sur les
grâces accordées par la Cour, sur les excessifs appointements de
certaines charges de la Cour soient aussi appliqués au même
usage''';
(') Cf. le caliicr (lu Vrétol, art. 17
(|)res(jiio U\\hiQ\). In fine , les jiijjoments
auxquels il esl lait allusion sont les ror-
(loniiancesn rendues en cliambre du Con-
seil dans certaines procédures spéciales,
coninie les enquêtes, en ronlormité des
litres X et XXII de VOrdonnunce sur la
ri''f(ir)ii(iti(iii de la justice, d'avril idC)'].
(isAMhiciiT, XVIII, io3, n° 5o3.) Les
jujjes y statuaient sur rapport écrit seu-
lement, et sans la |(rcsence des avocats
des |)arties.
(2) Cf. le Vrétot, art. 'i3. Le rôle de
l'impôt territorial de Mapneville jiour
17^^ nous permet d'apprécier l'im-
portance des possessions des privilégies
dans la |)aroisse. Le revenu imposé de
la paroisse est de 11,500 livres, sur
les(juciles le seijjneur M. de Querque-
\ille est imposé pour un revenu de
'1, !><'•> livres, M. de Golleville pour les
liiens (le sou l'pouse, poin' nu rt^venu
de Goo livres, etc.. (Arcli. Calvados,
G 82/13.) A rapprocher le cliifTre d(^s
revenus ecciésiasti(|ues (non imposés
aux vingli('nies) : '1,070 livres (i/j/hi,
page suivante, n. 9).
f*^ Cf. Bricquebec, art. i7;leVrctot,
arl. 97 (remanié). Il n'y avait point ù
Magneville de biens-fonds domaniaux ;
le dernier Etat du dotnuine relève seule-
ment une rente de 1 1. if) s. pour Va-
lognes, et une autre de a livres, en
deniers, jKiur Saint-Sauveur-le-'Vicomte.
(Arch. Manche, A.3365.)
La pai"oisse de Magneville figure sur
le Bôle des paroisses de la généralité de
Caen jouissant eu commun de droits
d'(/.s«/^c, dressé en 1772 pour la levée
d'une imposition spéciale sur ces com-
inunautc's; elle est porlée à cette occa-
sion pour une conliibulionde 11 1. 16 s.
(Arch. Calvados, C 2.')63.)
'*^ Les art. 12 et i3 sont la repro-
MAGNEVHJ.E. 361
1 II" Que l'on y emploie de plus les sommes coiisidérahles ex-
portées à la (^onr de Home pour des dispenses et autres droits
semblables, le produit des annates; que l'autorité de nos prélats
soit à cet égard substituée à celle du Saint-Père, et qu'après
la dette nationale payée ces grâces soient accordées gratuite-
ment"^;
1 5" Enfin le revenu des abbayes et prieurés qu'on laisserait à cet
eflet en économat à fur et à mesure que ces bénéfices viendraient
à vaquer serait une ressource, laquelle, jointe à celle qu'on vient
d'indiquer, acquitterait la dette commune sans écraser le peuple
déjà trop épuisé'- ;
1 ()" Que chaque arrêté qui sera fait dans l'assemblée nationale
soit sanctionné comme loi par le souverain avant qu'on passe à
ini autre arrêté, et ainsi de suite '^';
in" Oue le tirage de la milice soit supprimé comme désas-
treux pour l'agriculture [sic), et qu'on lui substitue une contribu-
tion pécuniaire qui sera supportée par les citoyens de tous les
ordres, tous étant également intéressés à la défense commune''';
1 8" Que le droit de déport soit supprimé, comme n'étant fondé
sur aucune loi, n'ayant lieu qu'en Normandie, et comme étant d'ail-
leurs préjudiciable aux pauvres*^';
1 <)" Que les reconstructions et réparations des presbytères
soient à l'avenir à la seule charge des gros décimateurs de chaque
paroisse (*"';
duction |)resquo texliiello des aii. hh et |)aroisses :i!i4; exempts, 17; infirmes, a;
45 du Vrélot. trop ])elits, 'i ; altsenls, 3. Un peu plus
(') CI. Bricquebec, art. 3i: le \ rélol, du tiers, soit i8, avaient participé au
art. /i6. tirage, jwur fournir -j miliriens. ( Arcli.
'*) Cf. le Vrélol, art. /i"] (remanié). Calvados, C 191 G.)
— Nous n'avons pas ["Etal di's biens ("'^ L'article 18 reproduit |)res(|ue
nationaux de 1790 pour la paroisse de textuellement fart. T)!, ajouté au cahier
Magneville. L'ahbaye de Sainte-Catlie- du Vrétot.
rine de Rouen avait en 166.^) des terres ''*) Cf. le Vrétol, art. 52 (ajouté). —
dans la jjaroisse, nous ignorons si elle Nous n'avons renccuitré aucune trace de
les avait conservées en 1789. dépenses jiour réparations presbytérales
En 1787, en tout cas, les contrôleurs à la charge des habitants du Vrétot
des vingtièmes estimaient à ''1,070 livres dans la seconde moitié du xviii'' siècle,
les revenus ecclésiastiques, non impo- Les décimateurs de la paroisse étaient
ses, dans la paroisse. (Arch. Calvados, le prieur de Beaiimont-en-Auge, |>alron
C6519.) ecclésiasti(pie, qui percevait les deux
*') CI. Bric(|uebec, arl. G (abrégé). tiers de la dime des blés, et le curé (pii
'*' Cf. Bricquebec, arl. 16 (remanié). recueillait le tiers restant, avec toutes
La paroisse de Magneville fouini^sait à les menues. L'abbaye de Sainli'-Callie-
la milice de terre, pour le régiment de riiie de Houen (ou la Trinité du Mont)
Basse-Normandie, bataillon de Saint-Lo. avait en i665 une renie sur les dîmes.
En 1788, elle avait tir('' avec la jiaroisse dont nous ne saurions dire si elle sub-
de Reigneville (du b* de Saint-Sauveur- sistail encore en 1789.
le-Vicomte). Garçons inscrits des deux Déchiralion de 1 -]()() non retrouvée
362 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
'jo° Qu'on suppi'i.he tous olïices dont l'existence ne serait pas
absolument ulilo au public;
9 1" Que la noblesse ne puisse plus s'acquérir à prix d'argent,
et qu'elle soit désormais la récompense d'un mérite extraordi-
naire*";
aâ" Que dans le cas oii il existerait quelque convention ou ar-
rêté excluant les membres du tiers état de l'entrée d'un tribunal
quelconque de justice, les df'putés du tiers état réclament contre
cette exclusion qui lait injure à la raison en avilissant le tiers
étatC-^l
Approuvé en marge les mots, par, comme : trois mots rayés
comme nuls. Ont signé après lecture.
Jean Decaux, Barbey de Beauval, J.-L. Couppky, Dumont
BaIIBKY, J.-F. PiEDAGNKL, C. GuANVAL, C. LkQI EIlTIKi; ,
P.-G. Travers, P.Lequertikr, C. Mulois,M.Piedvg\el,
L. GouppEY, J. Lauinay, J. Polchin, Jean Novime, Est.
DE GaUV, j. BrL'MEL, F. Le GoUPILLET, J.-F. PEI!RI^^E.
MARÏINVASÏ
(.1)
1. l'ROCilS-VERItAL d'asSEMBLKK.
(Ms. Archives de la Manche , série II, u. ci, liasse Caliiers do Volojfiips, tF, pièce non (ote'c.
Original si|fné. litvdil.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants ('J2) : Guillaume Verrioy, Antoine Delavalle. Louis
liihel, Jean Mélingue, Germain Lamolle, Jean Mosqueron , Jacque Mahicr,
poui la cure. Celle-ci valait, en i ()()."), Vrélol, pat^sé au sieur Boudard dopiiis
8oo livres et payait /ia livres de dé- cinq années déjà, pour le prix aniuu-l
cimes. En i7()o, pour le calcul des dé- de 3,i(>o li\res. [Tahleait du revemi du
cimes, elle était porliMi en ()"' classe, et prieure de Ih-aumoiil pi)}(r Vannée iJf)o.
oslin)ée ()oo livres. (Arc.li. nat. , G** 5!>7.) Arcli. (Jahados, (i (J, n. cl., District de
(}uant aux diuies, nous voyons la jtait Poid-VKvèque.)
du curé alleiiuée, en 17.33, hoo livres ''' L'article ^i reproduit, avec (juel-
(/^urertu^/c /;;i(/((cAw, Arcli.Cal\.,(j/i3S'i), (pies diaujjeuieuts, l'art. 3i du caliicr
les deux tiers du [trieur l'étant alors poin- du \ rélof.
9/10 li\ies sculeuicnl. En l'^yo, nous '-) Cl. Briqaeliec, art. 19; le Vrélol,
les retrouvons compris dans un liail ait. i*» (remanié).
général des jfrosses dîmes des tmis pa- ' Arroiulissoment de Clicrliourj;,
roisses de Bricquebec, Magnevilli' et le tanlou dt >, iivillo.
MARTINVAST.
363
Ucvvé Delavalle, Jean Dclallt'o, Li'onoid Hoivieu, (iiiillauiucMc'lingiio, Marc-
AaU>iiie Giguel, (Jisèle Bihcl, J()se}>li Allexaiulio, Jean Laniour, JeanTahaiin,
Jt-aii Soiel, Jullieii DodtMiianl, Jacques Vallée, Bon Nallée, (îisle Le Por-
iie, Théodore Flelouin. si/ndic. — Non)bip de feux : (j/i '"'. — Publica-
tion : le i" mars par Leterrier, vicaire. — Députés : (Juillaume Vernev,
Joseph AllevaiNdhe. — -Signatures (16) : François Henet, Jos'ej)h Ali.ewndre,
A. De Laval, Vernev, Louis Bihel, Gk;uet, J. Mélingce, Hervé De Laval,
J.-H. Hennot, Bon Vallée, (i. Lamotte, Jean Sorel, G. Dooeman, J. Mé-
lingce. J. Mahier, p. Hébert. Théodore Hellouin.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Xrchires de la itanriw , série H, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, i, pièce non eolée.
Original si|;tié. Inédit'''^)
Cfihiev de doléances , plainte et lem^ntrance , fait par les fiabitants
de la paroisse de Martinvast, ainsi quil suit :
i" Lesdits habitants demandent ([u'à la prochaine assemblée
des Etats généraux il soit délibéré par voix et non par ordre ;
2" Qu'il soit permis à tout citoyen de parler et écrire sur tous
les abus qu'il aura remarqués, et de les dénoncer à la nation,
quels qu'en soient les auteurs et la source;
3" Que de cinq années en cinq années, et plus souvent si l'Etat
l'exige, il soit tenu une assemblée d'Etats généraux, pour délibé-
rer sur ces abus et y apporter les remèdes convenables;
II" Ou'il soit fait aux lois défectueuses le changement ou la mo-
dification que l'expérience aura fait juger nécessaire; que le citoyen
n'ait plus rien à redouter du pouvoir aibitraire, qu'il ne con-
naisse d'autre maître que la loi (ju'il aura consentie ;
5" Qu'aucun sujet ne soit revêtu de privilèges ([ui le dispensent
de supporter les charges de l'Etat ;
6" Que le clergé et la noblesse ne payent point les impôts sé-
parément d'avec le tiers état, et que les rôles soient communs ^^l
'"' Mouvement de la population en
1787 : N. if), M. 3, D. (,. — Popiila-
lion actuelle : i)'ig lialnlanth.
'*' Tne copio confoi'iuo à l'orijjinal
des Archives a été déposée en mai iS8y
dans les archives coinnimiales de Mar-
tinvast. {(Idtninunirahoii de M. A. Vo-
yelle, inslllnlpur. )
C hnpositions de Martinvast pour
1789 : taille, 1,100 livres; arc, 7t>9 li-
vres; cap., 71 1 livres; corvée, 3^8 I. 17 s.
1 d.; vingt., J,i;!i I. () s. 10 d.; lerr.,
9-'i livn's; iKit., 11 livres. An total,
/i.iaS 1. 3 s. Il d.
Lignes : 79, dont 79 propriétaires
exploitants (pour 08 A I. 8 s.), et 7 ler-
luiers (pour igC) I. 8 s.). — Privilégié* :
le curé. M" Justin Michel de Néliou; le
seigneur Henry-tiliarles, marquis de
Moncel, seigneur aussi de Beaurepaire,
Arcjueville, Arville, etc. (c. n. :îoo I.),
et le sieur Lelort de Carneville (c. n.
33 livres), noble non possédant tief.
Biens des privilégiés : Le rôle du
territorial pour i78<j accuse un revenu
imposé dans la paroisse de G, 000 livres,
sur lesquelles le seigneur marquis du
Moucel est porté pour a, 000 livres;
36Z»
BAILLIAGE SECONDAinE DE VALOGNES.
-7° Que les impôts soient compris sous une seule et même dési-
gnation ;
8° Qu'il soit défendu aux entrepreneurs des grandes routes de
fouiller dans les pièces des particuliers pour les entretiens desdites
routes, lorsqu'il y aura dans des landes ou communes des maté-
riaux suffisants'*^; qu'il ne leur soit permis de passer au travers des
pièces des particuliers qu'au préalable ils ne dédommagent à estime
d'arbitre ;
9" Que les garennes des seigneurs, et principalement ceux qui
ne sont point sur le bord de la mer soient closes et fermées par
des murs qui auront six pieds de fondement et six pieds d'éléva-
tion au-dessus des terres, afin de pouvoir contenir leurs lapins;
Que le particulier qui aura le malheur d'avoir de ce {jibic^r dans
sa terre, ait la liberté de le détruire;
Jean Ld'ort, (V. , pour 3oo iivri's, io s'
(If la Marliniôi'o (vraiseml)]aljlement ro-
turier) pour 3Ao livres, le curé pour
/io livres, roLileric pour 3o livres, etc.
Li{jnes l'ji. (Arcli. Calvados, C Ha'iii.)
(') Les jilaintes des cahiers sur les
lrout)les apportés dans les propriétés
privées par rextraclion de matériaux
destinés aux roules peuvent paraître
sinjfulières eu 1789, car la léjjislation
était depuis longtemps déjà assise à cet
égard. Un arrêt du (Jonseil en date du
7 septemlire 17,55 avait réglementé très
soij;neusom,^nl les conditions auxquelles
les entreproucuis devaient se conformer
pour l'extracliou des juatéiiaux dont ils
avaient besoin. Il y était ronnellenieul
spécifié (art. 1") qu'on ne devait recou-
rir aux matériaux des particuliers qu'à
délaul de toulc es|)èce de matériaux
publics sur les lieux, il était délendu
aux entrepreneurs d'entrer sur le ter-
rain des particuliers (art. 3), il était
établi enlin (art. .5) que les projirié-
laires des terrains sur les(piels des ma-
tériaux seraient pris, devaient être
indemnisés du dommage causé rtaul
par la fouille pour l'extraclion desdits
matériaux que par les dégâts auxcpiels
l'enlèvement aura pu donner lieu".
(Arrêt du doiiseil porianl rl'frlfimeiit sur
les mnténau.r à pri'udre tiaiis /c.v pru-
prii'lrs parti cul ii'ri's pour VuHnjre des
punis et clitiusst'cs , 7 seploinhre lySiJ,
dans Isaïubert, X\II, aOi, n° (igS.)
I>es doléances du cahier peuvent donc
j)araitre en droit sans objet. En fait
cependant, il est certain (ju'elles étaient
juslifii-es. Le rapport du bureau des
travaux publics à l'assemblée du dépar-
tement de Valognes ne peut laisser à
cet égard le moindre doute. Les rap-
porteurs se plaignent que les disposi-
tions des règlements royaux sont à la
lois ignorées et méconnues, 011 pour
mieux dire, ouvertement violées par les
entrepreneurs et les agents- voyers :
ffL'arrét du Conseil du 7 septembre
1755, écrivent-ils, n'est guère connu
que de ceux qui ont souscrit pour
l'abonnement des Edits.... Croiriez-
vous, Messieurs, qu'il y a des endroits
le long des grandes routes, où, jiour la
commodité des entrepreneurs, on a en-
tièrement bouleversé des terrains parti-
culiers, clos suivant l'usage du pa\s; on
y a pratiqué, sans autorisation légale,
de longs passages cpii ont cliangc- dans
leur entier des ])ièces de (erre en vrais
chemins publics, on a dénaturé le sol
en y répandant des charretées de pierres
partout où un fonds auparavant bien
cultivé laissait enfoncer les roues des
voilures à quelque profondeur
l'ourriez-vous vous persuader que celle
vexation a commencé dès il y a i5 à
90 ans, et qu'elle se perpétue encore
aujourd'hui sans qu'il ait été donné le
moindre tlédonimagement à ceux ipii
ont épi'ouM' de pareils dégâts ''n [As-
semblée d'élection de J dlofritos , séance
du 29 oclolire 178^), P' 39-33.)
MARTINVAST.
30;
I o" Que la chasse soit exprcssiMiient dérendue depuis le pre-
mier jour du mois de mai jusqu'au dernier jour d'octobre;
1 1" Qu'il soit défendu au seigneur et à ses gardes de passer par
dessus les fossés des particuliers;
1 9° Que les seigneurs ou autres particuliers qui ont des co-
lombiers seront obligés de renfermer leurs pigeons dans les temps
de semence et récolte; il faut observer que dans certains endroits
on trouve sept colombiers dans l'espace d'une demi-lieue"^;
t .')" Qu'il soit permis aux gens du tiers état, principalement à
ceuv qui ont quelque réputation, d'avoir chez eux une arme deffen-
sible(.s/r) pour la sûreté de leur maison f^':
1 V' Qu'il soit défendu d'emprisonner pour trois mois (pielqu'un
du tiers état, lui en faire coûter Tio livres avec les frais, sans pou-
voir savoir quelle est la cause;
1 5" Que Messieurs les curés soient obligés de se loger à leurs
frais, comme ils aviseront bien; ou plutôt qu'ils soient retranchés
de ce qui excède l'homiète nécessaire'^'; que cet excédent soit déposé
'" Nous n'avons aiirun rcnseignr-
nient sur le noiiil)re do coli>niliii'rs on
de jjarcnncs ([ui |)ouvaionl oxister à
Marlinvast en 1789. La paroisse renl'cr-
uiait les fiefs de la Taille, apparleuant
à Talihave de Ciiei Ixuirf; et de iîeaure-
[laire, apharlenant à \lessire Henri,
inar{]nis du Moncei, seijjneur du lieu.
lùiil (Ira ventes de !"]<)» non retroiiM'.
Il est dû au domaine, pour Valojjues,
3a 1. i3 s. 8 <i. (Arrli. Manche, A
33(55.)
f-' Celle doléance s'aj)pli<|uc, ain-^i
que le vœu de rarliclc précédent, au\
weinprisonninjenls de lahoureursn doiil
parlent maintes fois les cahiers, et qui
étaienl sonmiairement prononcés par le
gouverneur de la [)ro^incc, sin- simple
dénonciation de/>o)7 <Vit\-mvx. V. la note
relative au r désarmement de la pro\ince
de Normandie n, sous le caliii-r de Di-
;josville, art. 5, (xupn) , p. 229).
'■'' Le reproche d'excéder Triionnèlc
nécessaire*! ne saurait j;uère, seinhlf-
t-il, s'a|)pli(pier à la cure de Martiinast.
Voici la déclaration très conrh' du cuié
en 1790 :
frJac(pies-Justin-IVIichel d(! Nchou,
curé de Martinvast, déclara par écrit à
M. \ernev et aux olTiciers nmnicipaux
de laditi! paroisse, après le |)remior dé'-
cret qui ordonnait de dire en (pioi
consistaient les hénéliccs, (pic le sien
consistait en la maison preshytéralc,
grange, pressoir, étahie, écurie, bou-
langerie, cour et jardms y aliénant; que
je |)ossédois toutes les dixmes de la pa-
roisse, tant grosses que menues et une
petite pièce de terre joignant la cour,
contenant environ .') vergées, ce qui
\aIoit environ 3, 000 livres. Je déclarai
aussi (ju'ii y a\oit (piatre petites pièces
de terre el cpielipies pièces de terre et
(piehpies rentes appartenant à l'oliiterie
et au trésor de l'église. Mais puis([u'il y
a ini nouveau décret fpii ordonne de
déclarer la valeur des hénélices, je le
sais précisément aujourd'hui, puisque
j'ai vendu la moitié de mes grosses
<Iiiues 1,900 livres, et les menues dont
je jouis valent 600, au plus 700 livres.
Ce (pie je déclare véritable, ce 8 no-
vembre 1 790.75
r^Dr. Nkiiou Michel ,
curé de Marlinvasl.n
{Ddi'liir. iiii<iiii(il<', Arcli. Manche,
(J^ ' 18.) L'inventaire desolliciers nnmi-
cipaux est conforme et ajoute ipic les
liàtinienlssonlTon mauvaise réparai ion".
Nous avons un lire/ du C.oiixcH por-
tant autorisation aux habitants de Mar-
tinvast de s'inq)oser d'une sonnue de
1,1 00 livres pour réparations à leur
presbytère, à la dale du 11 octobre
i7()8. (Arcli. Calvados, C i333.)
36r3
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ontre les mains de gens de confiance ou an bureau de charité el à
soulager l'Etal;
16° Que le haut clergé soit retranché proportionnellement, et
que les deniers d'épargne qui en proviendront soient convertis
comme il est dit à l'article ci-dessus '^^-j
1 7" Que les communautés si puissamment riches soient retran-
chées de la même manière.
Le présent lait et signé le 1*" mars 1 78(1 .
François Renet , Louis Bihel, Vehnev, Joseph Alexandre,
G. Mélingue, a. de Laval, J.-J.-H. Hamel, Jean Sorel,
J. DoDEMAN, GlGlIET, J. MÉLISfil E, Hené DE LaVAL,
G. Lamotte, Bon Vallée, J. Dodeman, J. Mahier,
P. Hkbërt, Théodore Hellouin, syndic.
MAUPERTIS
1. PROCÈS-VRRnAI, d'assemblée.
(Iiiipr. , Archives de la MamUe, série B, n. ri., lia.ige (Cahiers de Valogiirs, pièce tion cotes,
Orijjiiiai signé. Inédit.)
Analyse: (formule imprimée, dont les blancs ont été remplis). — Date
de l'assemblée : 5 mars. — Comparants (7) : «M. le Curé(^', des Bullières
OsmoiU, prêtre, François Bourdet. Jac(pics Noyon, Félix Osmonl, Louis
Hervieu, Pierre Osmonl. — Nombre de feux : 66'*'. Publication: trLc
1" mars par M. le Curéw. — Députés : François Bourdet, Jacques Novon.
— ^ Signatures (6) : Le Codrt, cui^é. Des Bittikres Osmont. prrire , Pierre
OsMONT . sipulic , F(^ix OsMONT , Jacques Novon , Fr. Rourdkt. — A la suite a
('té ajoutée la mention ms. suivante : rrLe présent lu de jechef issue et sortie
de la grande messe paroissiale, toute la communauté présente et assistante,
'■' Il n'existait, d'après les officiers
municipaux, aucun autre bien ecclésias-
tique à Martin\ast, que la cure. (Elut
lies hieiis nal. , Clii'vbouvjj , Arcli. Manclie ,
(J''"'li.) Le TiMenu dr(!ssé |tostérieii
rement au disliicl en dislin|jue lestneiis
propres de l'olnteric, trois pièces de
terre lab., avec 90o à 260 livres de
rente (est. en 179^? à 1,019 livres
de capital pour la fabrique, et S.tiHfi
livres pour roiiiterie). Il y a en outre
des fonds appartenant aux liopitauv,
est. à 1,780 livres en capital. (//'iW., Q* '
11.)
(*' Arrondissement de < .lierbourj;, can-
ton de Sainl-Piern'-K|jlise.
''' Pour la présence du curé parmi
les comparants du tiers élat, voyez ce
(|ue nous avons noté sous le procès-
verbal de l'assemblée préliminaire de
Valojjnes {infrii, p. 7'i3).
'*' MouvemenI de la popidation en
1787 : N. 1 1 , !\1. 7, D. 38. — Popu-
lation actuelle : 171 habitants.
MAUPKRTUS.
367
le dimanche 8 mai 1789 suivant l'ordonnance". [Signe] : Pierre Osmont,
sijndic, F. Boirdet, Jacques Novon, Jean Dorev, Félix Osmont, Jean-Uaptiste
Jean. Jean Osmont. Michel Gossblin, A. Dobev , F. (!ABRri:L, Antoine Lehé-
RISSIEK.
2. Cahier di-: domîances.
(Ms. l/c/aï'('« de la Manche, série IS , n. ri., liass.- Calders do Valojfnes, pièce non cotée.
Ori{jinal si{;né"'. )
Département de Valognes. Parome de Maupertus.
En cons(k|iience des ordres de Sa Majesté à nous adressés et de
celles (le Monsieur le marquis de Blangy, grand bailli de Coten-
tin, et Monsieur Sivard, écuyer, sieur de Beaulieu, lieutenant-
général du bailliage de Valognes ,
Nous syndic, membres de l'assemblée municipale et syndic de la
communauté, tous habitants dudit lieu de Maupertus, sommes ce-
jourd'hui ô mars 1789 assemblés au lieu accoutumé d'après toutes
les formalités prescrites sur l'ordonnance dûment observées.
Sous la liberté qu'il plaît à Sa Majesté de donner à son peuple
de lui offrir ses doléances, avons l'honneur de lui représenter ce
qui ensuit, savoir :
r Que les impôts soient à l'avenir justement répartis sur les
(rois ordres de l'Etat indistinctement'-' ;
9" Qu'il lui plaise d'abréger les formes de la justice '^*;
3" Que les réparations des presbytères soient à l'avenir à la
charge des curés, en les leur remettant en bon état lors de la pu-
blication de la loi'*);
'•' Une copie, dôrlaréc fr conforme à
l'original des Archives du département" ,
a été transcrite sur le re[;islre des dé-
libérations de Maupertus, à la date du
mois de mai 1789- {Communirnttni) dp.
M Foufiur , institutrice.)
(*' Impositions de Maupertus pour
1789: taille, 775 livres; ace, r)o8 I. :
cap., 5o!î livres; corvée, 957 1. 1 1 s. 0 d.;
vingt., 697 I. 16 s, 10 d.; terr., ()o I.,
I»:U., 90 I. Au total, 9,890 I. 8 s. .'î d.
Lignes: 59, dont AH propriétaires
o\|)loitants (pour 7 'm I. 1 4 s.), et A
r<'rmiers (pour iSG I. in s.). — Privi-
(('jrics : II' curi'. M* Jean-François Lee ourl,
|)r<''seut à Coutauces, (rev. Tjo livres);
jiour la noblesse, le seigneur Alexandro-
Frauçois-Maximilien Lnngauna\ , mar-
quis de Longaunay (non résident, rev.
900 livres); le chevalier de \Ioidrey
(non résident, rev. 950 livres); pour le
tiers état, les sieurs Osmont (^-ev. 800
livres et 9 5o livres). (V. le Hoir du ter-
ritorial pour i78(), Arch. Calvados, C
80 /i3.)
('' La paroisse de Maupertus était
iii'xte; une partie relevait de Valognes,
une autre du h* d'Alençon en Cotentin.
'^' Nous avons un Arrrt thi Oinnetl
jmrtiiiit aulorisalKin nii.r habitants tir.
Mniijjertus de s'inipospr d'une saniine de
()on livres pour les traran.r du prexlnj-
Irre, t () février fj8u. (Arch. Calvados,
C i:<9.').)
Les officiers muni<ipaii\ obs(>rvent,
en 1790, qu'-rayant fait \isile de tous
les appartimentsr) , consistant f en une
cuisine, salle à manger, un office et une
laverie, trois chambres et deux grc-
niersTî, ils ont trouvé |)0ur réjtarations
à faire : frsavoir, entre les embrasures
d'une croisée, à induire le joint, les
368 iniM.IVGE SKGONDAIRK DE VAI.OGNES.
Ix" Que les dîmes soient fixées , ce pour la paix et le buii
ordre ^^';
5" La destruction des colombiers en général '-^ ;
6" Que le sel soit libre, et les commis détruits ;
'7" Que tous les impôts quelconques soient réunis en un seul et
même, et tous l'es huissiers des tailles supprimés, comme gens
inutiles au recouvrement des deniers royaux;
8° Que ce pays voisin de la rade de Cherbourg, spécialement
cette paroisse, a perdu ([uantilé de fonds par les carrières, tant
terres labourables et landages, [et] est néanmoins resté chargé et
même augmenté de ses anciens impôts'^'.
Le présent fait et signé de nous susdits dénommés, ledit jour,
et rédigé le 8 du mois de mars, issue de la grand'messe parois-
côk's (le deux portes aussi à induire en
chaux, doux liages de couverture en
paille du côté du Midi, où les clievmns
sont très mauvais. . . L«- sieur curé n'a
reçu aucune somme pour faire les ré|)a-
rations... L'éjflise est en très bonne
réparations, à la réserve que fha<[ue
croisée aurait besoin d'une jfrille de
])lus, piiiir Piniii'clirr le vol.ri (^lùnl des
biens iial., Clicylwnrir , Arrh. Alanclie,
Q''' 11-)
"' Le curé de M;uipertus était le soûl
décimateur de la paroisse depuis le
xiii' siècle; l'abbaye de Lonffues, patron
ecclésiasticpie, n'avait aucune part aux
dîmes.
Dccifiratiou de i~()<> mm rctroii\ée.
En i7.'^io, les dîmes donnaient rrOo
boisseaux de froment, 8o d'or'je, 5o
d'avoine, ."> de pois, .'{ de fèvesn, et le
revenu du bénéfice était estime 307 1.
net. (Arcb. Calvados, C A38i.)
Les olFiciers munici|)aux df-darenl en
1790 (ju'il n'y a d'autre bien ecclésias-
tique dans la ])nroisse que la cure, con-
sistant en presbvière, basse-cour, une
petite maison fr(|ue le sieur curé em-
ploie à faire tenir l'école^, jardin
pota[fcr de a.T jx-rcln-s, herbafjes de -j
vergi'-es 1 /;? , et 5 pièces en labour fai-
sant ensemble 9 verjjées 1/;?, le tout
non est. (Klot drs lions iiat., loc. cit.)
Le Tahicnu dressé an district fait
cependant ressortir quelques autres
biens : 9" le trésor, pièce dune verjjée
dite le vieux cimetière (non est.) et 31)1.
3 s. 6 d. de rente; 3" le custos, champ
d'une demi-vergée et 6 livres; 4° les
pauvres, rente de a8 1. 6 s. 3 d.
En 1787, les contrôleurs des ving-
tièmes avaient estimé à i,C.5i livres
l'ensemble du revenu ecclésiastique de
la |)aroisse. (Arcb. (ïalvados, (] O.'jig.)
'-' Nous n'avons point de renseigne-
monts sur le nombre de colombiers qui
pouvaient existera Montaigu en 1789.
La seigneurie de la paroisse ap|)ar(i'nait
à Anioine-Constanlin, marquis de Long-
aulnay; il n'y avait pas d'autre fief.
Klal des vpiitps de 1 790 non retrouvé.
Il est dû au domaine, d'après le Tnhlron
dressé au district, is boisseaux 12 de
Iroment, a.^) d'avoine et 9 s. en argent.
Vl'^ltil du doniniiii' donne des chiffres
un peu différents: ."> boisseaux et 6 pots
de froment, 97 boisseaux et () pots
d'a\oine, 16 s. en argent, est. ensemble
produit commun à 73 I. 1 q s. 4 d.
(Arcb. Manche, A 336.^).)
('' Sur la question des travaux de
Cherbourg, et le dommage causé dans
plusieurs paroisses par l'extraction des
niiilériaux, on voudra bien se reporter
il la note sous le cahier de lli'ville, art.
1" (";/»•«. p. A89).
\j(i Méni. sinl. 1-j.li fait mention des
landes de la paroisse : trMaupertus, sei-
gneur M. le marquis de Longaunay:
!>.96 acres de terre en labour, peu plan-
tées, de médiocre valeur. Les landes,
bois et brièies de Feimanville apparte-
nant au seigneur?! (P 17).
M\l l'KI'.TlIS. 309
sialc, toute la comniuiiautc do ladite paroisse présente et assistante
suivant l'ordonnance.
F. Boir.DET, Jacques Noyon, Pierre Osmont, syndic, Félix
OsMONT, Jean Osmont, Jean Douky, Michel Gossrlin,
Jean-Raptisie Ji;\n, V. (iAiîr.iKL, A. IJoiïey, Antoine
Lk llKitissn;i;.
MKSML-AU-VAL
1. Pr,()ci:s-vKiîi!\r, dassembliie.
( iVIs. \rrliives de la Manche, série II, n. cl., liasse Cahiers de Vjilojriics, H.
l)ièce non colée. Orijjiiial signé. Inédit.)
Analyse : ( formule du modèle imprimé général). — Date de l'asscmljlée :
<S mars. — (]()tii|)arauls(93) : Jean l.e Vallot. Louis Lovallol, Louis Burnel,
Nicolas Solder, Jean Soliier. .lean Veziet, Jean Le Vallot lils J']tienne, Charles
(î-itlierine, Marc Ménage, Jean Doucet, Jean Pivain, Franrois Margeneltre,
Jean Burnel, Jeanl^lieune Drouel, tvouis Sohier, Jacques Feuillye, Jean
(Juentin, Anlhoiue Mahault, Gudlaïune Foucquet, Jean Foucquet, Noël
i'ivain, Lucas Gardin, Pierre Jennet. — Nombre de feux : 1 15 '"'. — PubU-
c:Uion le i" mars par M' Tuikury, curé. — Dé[)ul('s : Lucas Gardin, Pierre
JivNNET. — Signatures (17) : J. Leval^ot, L. Le vallot, L. Burnel, N. Soiuer,
Jean Véziet, J. Soiueu, .fean Levvllot, Cliarle Gvtheulnne, iMarc Mesnage,
J. DoLCET, J. Pivaix, I"\ MaugeiNettre, j. Birnel, J.-N. DuoiËT, Noël Pivain,
L. Gardin, Jennet, sijmlic.
2. (iAllIRR DE DOLÉANCES.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n.cl., liasse Cahiers fie Valojfix-s , H,
pièce non cotée. Orijfinal signé. Inédit.)
( laitier de dolmnces, plaintes el remontrances de l'ordre du tiers
étal de la paroisse du Mesnil-au-Val, dressé en rassemblée
dudit ordre, aujourd'hui liuiliènie jour de mars, au lieu des
assemblées de ladite paroisse, issue de la messe paroissiale an
son de la prmripale cloche, pour satisfaire à la Lettre du Roi
du p. à janvier dernier, et au rè-rlement y annexé, et à Tordre de
M. le Lieutenant général du bail liage de Valognes, en date
du 1 7 février dernier, concernant les États généraux du
C Arrondissement do (iliorhoiirjf, Mcsnil-au-Val on 1787 : N. lO, M. 10,
canton d'Odcvillo. I). lO. — Populalioii actncllo : ;}'i8 lia-
'■''■'' Mouvement dr la |)ii|iMlatii>n di' Ititanls.
II. .../i
370
KAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
royaume , pour être porté par les députés (fui vont être ri-après
nommés à V assemblée du général du tieis-étal du hail liage de
Valognes, fixée par l'ordoimance ci-dessus au (j de ce mois
devant M. le Lieulemml général , en présence de M. le Procu-
reur du Roi.
Les habitants de cette paroisse désirent et demandent :
i" Que les Elats généraux soient périodiques, etc. . . ('';
5° Qu'ii n'y ait qu'un curé par paroisse, que les reconstructions
et réparations des presbytères soient à la charge des gros déci-
mateurs et qu'il n'y ait plus de déports '^^ ;
6" Que l'on cesse de lever les milices et les gardes-côtes par la
voie du sort; il ne faut ))oijr trouver en France des soldats et des
matelots que les traiter plus favorablement'^^;
•y" Que les biens communaux soient partagés et que chacun
soit forcé de clore sa part ''•' ;
q° Que toutes les exemptions soient supprimées et que tous
les propriétaires soient imposés sans distinction de rangs, ni
d'ordres '''^ ;
('■ Le cahier est, dans ses 9.3 articles,
la reproduction textuelle du cahier de
Gonneville; nous n'en prenons (pie les
articles nécessaires pour faire connaiire
la situation locale particulière.
(^' L'article 5 est copié textuellement
sur le mr-me article du cahier de Gon-
neville. Emprunt d'ailleurs assez mal-
adroit, en ce sens qu'il n'y avait point
à Mesnil-au-Val de double portion cu-
riale , non plus (pi'à (ionneville (xiipià,
p. 987). I^oiH' les réparations (iresbyté-
rales, au contraire, li;s paroissiens de
Mesnil-au-Val avaient réelleuienl sujet d(^
se plaindre. Nousavousnn Arrêldn Onificil
du 3 jérrii'.r fjSfi, aulorisanl Icx lutlu-
lanls de Mesnil-au-Val à s'imposer d'une
somme de ^i,3oo livres pour recnnslruc-
lion de leur presbytère; le cure, sieur
Thierry, ne contribue à la dépense que
pour une somme de G07 i. 1 fi s. (Arch.
Calvados, G iSaô.)
('' Ci. le cahier de GanneviUe, art. 0.
— La paroisse de Mesnil-au-Val fournis-
sait à la {jarde-côte, pour la division de
Fermanville, compaffnie de Dijfosville.
Levée de 1787 : sur aG ffar(,-ons présen-
tés au tirage, aucun n'avait été pris.
(Arch. Calvados, G 1860.)
'''' Le Mém. stat. de tySi indique
l'existence, dans la paroisse, de com-
munes assez importantes : «Mesnil-au
Val. Seigneur, M. de Gouberville, ïy'^o
acres de terre labourable, etplanl. Fonds
maigre; 20 vergées de pré. Le bois du
roy, landes et communes, 80 vergécsn
(1* 19 r"). La paroisse est portée en
1772 sur le Rôle des commu •mules de In
'réuérnlilé de Caeii joiiixsniil en commun
di' droits d'usage (Arch. Calvados, G
i!.')()3),et en 1790, sur le dernier £<at
du domaine de Valognes, elle figure en-
core pour une redevance de 3o I. .^) s.
H d. (Arch. Manche, A 3365.)
t'") Gl". le cahier de Gonneville, art. 9.
— Imjtositions de Mcsnil-au-Val pour
1789 : taille, 760 I.; ace, ^92 livres;
cap., /i85 livres; corvée, 2^9 livres;
vingt. , 760 I. 1 7 s. 3 d. ; terr. , 63 livres;
bât., ai livres. Au total, 2,810 \. 17 s.
3d.
Lignes: iin, dont 99 propriétaires
exploitants (pour 865 1. 3 s.), et 11 fer-
miers (pour i.^i.j \'i\n's). —■ Privilégiés :
le cure, M° Michel-Guillaume Thierry,
présent à Goutances: le seigneur et
patron Frodéric-Thimoléon , comte du
Parc, seigneur aussi de Barville, du lief
MESNIL-AU-VAL.
371
2 0° Que les gros décimateurs soient asservis à distribuer pé-
riodiquement, ou à faire distribuer par leurs fermiers, une aumône
déternjinée et Hw dans le« paroisses où ils perçoivent leurs
dîmes ^'l
Fait et arrêté double en pleine assemblée, les présents faisant
forts pour les absents, ce huitième jour de mars «780.
BuRNKL, J. Levallot, Jean Veziet, N. Sohikh, J. Sohier,
Jean Levallot, (^harle Cathkkinne, Marc Mesnage,
J. DoucET, J. PivAiN, F. Margenettre, Jean Burnel,
J.-N. Dboukt, Noël PivAiN, L. Gardin, Jennet, syndic.
MONTAIGU-LA-BRISETTE
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manilte^ série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotre .
Ori(jiii;il sijriié. Inédit.)
Analyse : (forfuulo du modèle imprimé général). — Date de i'assemblt'c :
i" mars. — Comparants : rrlous los lialùtants soussignés??. — Nombre de
feux: 960 <'^'. — Publicalion : le T' mars, [)ar M' In(;ocp, vicaire. — Dépulés :
Pierre-François-Simon Iîrostin, Nicolas Lkgendre, Jean Rainel. — SipiiH-
lures (19) : N.-J. (irkard, B. I^ki-oitevin, L. Lemaître, G. Le Bunetkl,
N. Le Poitevin, Jean Valogne, Jean Uavnel, F. Greard, M. Lepoitemn,
L.-F. de laTuje, L.-L. Biinetel, N. Lepoitevin, G. Fichet, N. Legendui;,
P. James, P.-F.-S. Brostin, Pieire Brostin, Thomas Amvrav, B. Lemvîtke,
syndic.
de Saint-Saiivonr et de llauteville (c. n.
•iQ(\ livres); le sieur de RellevUle do la
Maiti'rie et ses frères (c. n. 90 livres),
nobles non possédant fief.
"> Cf. le cahier de Gonnevillc, art.
30. Les {jros déeimateurs de la paroisse
de Me8nil-au-\ al »Haient le curé e| !.■
chapitre de Coulanccs, clincun par nmi-
tii'. Le curé d»;clarc en 1790 sa dlme
donner /i,ooo /»erbes de tous grains
(nonesl.). Il a, avec cela, maison, jar-
dins, trois pièces d'aumône de 19 ver-
(fées , un petit taillis , en tout 1 ,Goo livres
de revenu, charges déduites. (Décinr.
orifrinale, a-i novembre lygo, Arcli.
Manche, Q*'' t8.) La part du chapitre
est déclarée de son coté pour 1 ,2 no livres.
(Déclar. Coutances, n" 8t, (° 81 r'.)
Riens ecclésiastiques. — Le chapitre de
Coutances possédait dans la paroisse un
lief assez peu étendu , puisqu'il ne donnait
([ue af) livres de rentes. L'ensemble des
biens ecclésiasti((ues est estimé [)ar les
contrôleurs des vingtièmes, en 17<S7, à
i,/ia3 livres de revenu. (Arch. (lalvados,
C (i.519.)
'*' Arrondissement de Valognes, can-
ton de Valognes.
'''' Population au dénombrement de
1793 : 1,080 habitants. Alouvenionl (en
1787) : N. 3i, M. 8, D. 37. — Popu-
lation actuelle : 0^7 habitants.
ai.
o7i2
l'.AILLlAtiE SECONDAIRE DE VALOG^JES.
2. Cahier de dolkances.
(Ms. Archives de la Manche, séné B, n. cL, Wasse Cahiers de Valognes, 1, jnvcc non cotée.
Original signé. Inédit^' .)
La commiiiiaiité de la paroisse de Montaigu assembléo au son
(le la cloclie, d'après l'annonce faite au prône de la messe parois-
siale au lieu el en la manière accoutumés pour cet effet , en vertu
de l'avertissement de M. le lieutenant général du bailliage de Va-
io.'TiH's et de MM. les officiers municipaux pour l'exécution de la
Lettre du Roi et du règlement fait par Sa Majesté le a/i janvier
dernier aux fins de la convocation des prochains Etats généraux, a
l'honneur de vous observer que son vœu est :
1° De rendre à la province ses anciens Etats particuliers, dans
la forme et proportion qui vient d'être adoptée pour les Etats géné-
raux, aux fins d'administrer les impôts, le commerce et tout ce
(jui intéresse le bonheur de la province ;
2" (hie toutes les entraves qui gênent et font languir le com-
merce soient supprimées, pour le ranimer et lui donner une nou-
velle activité;
3" Oue tous les impôts soient simplifiés et répartis avec équité
sur un seul et même rôle suivant les facultés d'un chacun'-^;
A" Oue les milices de terre soient totalement supprimées, ainsi
(pie celle des matelots et canonniers garde-côtes t"^^ ; c'est tirer des
sujets (lu sein des cultivateurs pour les faire passer sur un élé-
ment d'oii il n'en revient que fort peu, n'y étant pas naturalisés;
5" Que le clergé et la noblesse, (pii sont également sous la
protection de fEtat, en partagent les charges comme les autres
sujets;
C' IJno fii|)i(>, dt'-clarrc (rconf(»rmo à
rorijfiiial des arclilvos du d(''i)aiicmeiit55.
a (•[('. Iranscrilo sur les rojjistros de dé-
liiti'rations de Monlaigu, à la date du
n)ois de mai 1889. {Comniuviciillon de
M. Lecamir, insliliilritr.)
(-) Impositions d(î Montaigu |)Our
17SÇ) : taille, 2,329 1.8 s.; ace, iJiiVô
li\ros; cap., i,/i'i3 livres; corvée, 7/10 1.
() s. ii)d.; \in{jt., 1,0^7 1. 18 s.; terr.,
i3() livres; bât., /16 livres. Au total,
7,()()8 i. I\ s. 10 d.
Lijjnes : 2()r), dont 2G0 propriélain's
exploitants (pour 1,887 1. 18 s. ^ d-)''"'
() Icmiiers (pour 1 1 o I. 1 () s.). — Privi-
l('-fiés : le curé , M" Louis de Grosourdy
de Saint-.lorcs; !e scijjncur, J.-Jac<pies
de Gigault, ér. (nnn rés., rev. 1,000
livres); le s' de Touffreville, éc. (non
résid(>nt, rev. 3()0 livres); le s' Giganlt
de Bellel'ond (non résident, rev. 18,000
livres); le s' Guillaume Lemaître, prolrc
(rev. iGo livres), etc. L'ensemble du
rôle (In territorial donne 92 1 lignes seu-
lemeul.
■' La j)aroisse de Montaigu fonrnis-
sail à la garde-côte, pour la division de
(};ielleIiou, compagnie de Teurtlieville-
nn-Bocage. Le\éede 1787 : ()A garçons
jirésenlés au tirage, 5 cnnnnniers. [Levée
pour rciiiplacciiieiit faite ]>ar M. d'IIeii,
Arcli. Calvados, G i8()0.)
\in\T\!r,lî-LA-BIUSETTE.
373
6" Que les lois acliicllcs soient révisées pour en réformer les
abus, à l'effet de faire un code simple, clair, précis et inteliieible
qui anéantisse pour toujours Ihydre de la chicane;
n" Qu'il plaise à Sa Majt'slé lixer le retour périodique des
Etats généraux à des ('po(pies invariables de trois ans en trois
ans ;
8" Que les frais des procédures soient diminués et les formes
des écritures simplifiées ainsi que les qualités de MM. l(!s Grands
lîaillis;
u" Que MM. les évéques, ecdésiasticjues et autres ne possèdent
(lu'un biMiéfice et soient résidents dans le lieu oii il sera situé':
10° Qu'à cluupu^ béiK'lice-cure vacant le seijjnenr é'vécpic ou
t(uit autre nojmnaleur '- aient à y nommer un pn'lre (hoc(''saiu,
i<'(Miel iminédialeniiMit après sera leim de se renib'e à son b/'oc'-lice
et (uic les dé])()rls soient tolalement su|)prim('s;
11" (Jue tous les MM. curés ou autres dé'cim;iteurs, comme
aussi les nobles et cbacpie particulier, aient à payer dans l'riidroil
où leurs biens seront situés;
\.9" Que MM. les décimateurs aïeul seuls dans les paroisses la
cbarjfe des reconstruclions cl cnln'lieii des presb\ lères cl non les
paroisses^-';
('' Sur la dilît' relire du iialron p/y-
aeulalvnr et iioiiiiimlaur, v. li; caliiei' «le
Saint-.lcan cfAjfiKîauv, arl. T' (dans
Hii'i'KAii, (luliwrti, l. Il, p. (S7). Il y
avail, dans la paroisse de Monlai'fii, un
[irieiiié dit do Nolre-Danio de la Salle,
dont la situation compii(jn;''(? a peut-être
ins|)iré le rédadcnr do cet artirio. Nous
lisons au Panillé, (° hS v": TLe()rieuré
de la Salle, dans la paroisse de Montaijfu.
Le chapitre des chanoines r.'jfulicrs d(!
Saintiv Honorine de (ii-asNilie prémmlit
au prieuré de ladite rliaj)elle, le mar-
(piis de Monlaigu iioiiiinc ,oi révè(|uc de
(ion tances est coHutvur. (]o. nrieuré con-
siste en une chapelle où on dit la messe
l(!s l'êtes et dimanches, en une maison,
chambre, une cour contenant trois
([unrts de vergée, avec deux petits cir-
cuits de terre labourable et autre; le
tout consiste en û'i verjjées de terre
labourables, g de ]irairics, 3/i en bois
rabdiijjri, 5 en bois de haute Iulaye.
ToUil , 92 \cr|;éos; le tout situé en la
paroisse de Saintc-Croix-au-Bocajje, loué
lôo livres, à charjje de l'aire ac(|uiUer
les messes du prieuré et entretenir les
maisons. Total (en i-i(|):i,')(i li\res,
loules chac'ji'S di'duili^s.i)
'"' La paroisse de iMontai'fu venait
d'être eulrainéo à plusieurs reprises en
des dépenses assez considi'u'ablos pour
son presbytère (.irrc't du Conseil pur-
lant antoylsation d'imjjo.iilinn (lt> fi,oî)n
livres j}our ta construction du nouveau
preshytèro , ;i8 mars ijOq; autre Arrêt
pour un reli<jnat de (jo-i livres, no sept.
i^So, Arch. Calvados, (1 i3'.>.3, iSaT).
On peut joindre encore un Arrêt pour
l'adjudication de réparations à faire à la
nef, chapelle du Rosaire et sacristie,
■) novembre 1 J'^'J , ibid., C 1.3.^1). Les
oITiciers mimici])aux disent, en 1790,
avoir connaissance ([ue le sicdr curé a
reçu des héritiers du s' IVÎyis, son pré-
décesseur, la somme de 1,800 livres
pour faire les réparations; il a entretenu
la basse-cour et fait couvrir de pierre la
chambre du vicaire; quant au surplus,
les paroissiens lui ont payé une somme
do 800 livres pour faire crun contre-
pignons à son prosbyloro. . . L'église
est en assez mauvais étal, la loin- lé-
zardée et menaçant ruine: la nef seule
37/i
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 3" Que tous los chemins riverains soient entretenus aux Irais
des communautés;
ili° Que tous les receveurs des tailles, contrôleurs, receveurs
des aides et gabelles soient supprimés, ('-tant fort dispendieux et
onéreux à l'Etat ;
] 5° La réformation totale des commis;
1 6° La destruction des colombiers et garennes de ceux qui n'y
sont pas autorisés par Sa Majesté ou qui ne payent pas les droits
dus en conséquence;
17" Que tous les curés qui possèdent moins de 2,000 livres
de revenus soient augmentés au détriment des grosses ab-
bayes f^^;
18' Qu'il soit fait un arrondissement par paroisse pour le recou-
vrement des impôts et pour les bailliages'-^;
1 1)" Que les seignem's ou autres n'aient plus le droit, sur le
simple rapport d'un garde-chasse ou autre, de faire emprisonner
a été Hifaile à mtiif de i'année dernière ,
pour laquelle il en a coûté aux parois-
siens 2,Goo livres. [Etat des biens mit.,
Valognes, Arch. Manche, Q*"' 16.)
DéciMATKons : Les dîmes de la paroisse
étaient partagées. Le curé était gros dé-
rimateur sur la ])lus grande partie,
mais le chapitre de Coutances et le
prieur de Barnavasl possédaient diUé-
renls Irtiits de grosses et de menues,
(jiie la lacune de Pouillé en cet endroit
ne permet pas de préciser pour la fin
du xviii'' siècle. En i()65, la division
élait telle : le curé avait la moitié des
grosses dîmes et toutes les menues, le
chapitre, un quart , le prieur, un quart:
l'ahhaye de Lessay avait en plus la dîme
du moulin de Monlaigu.
Déclarations de i jgo. Nous n'avons
pas la déclaration du curé. Les olliciers
municipaux nous apprennent que sa
part de dîmes est ail'ermée, grosses et
menues, au sieur Nicolas Lepoitevin dit
Lechevalier, par bail de 1787, au prix
de «2,700 livres, i,8on pots de cidre,
54 boisseaux de froment et 6 d'avoine,
mesure de Saint-Pierre n. Le trait du
prieur de Harnavast, portant sur les
terres défrichées de la forêt de Barna-
vast, estaifermée à Josepli Tournamine,
de la paroisse de Saulxemesnil,pour un
prix non indi(jué. Kniin la part du cha-
pitre est aflermée 765 livres et sou pour
livre, plus exactement, d'après la Déchiva-
lion, Koli I. Ij. s. pot-de-vin et entretien;
au total, 890 1. 5 6. {Déclar. de Cou-
lances n" 81, f 8.5.)
<') La cure de Montaigu valait cer-
tainement plus de 9,000 livres. Nous
n'avons pas la déclaration du curé,
mais nous venons de voir à la note pré-
( édente que sa part de dîmes était af-
fermée on 1789 plus de 9,700 livres
Le bénéfice ne comprenait d'ailleurs,
d'après les oiTiciers municipaux, outre
la maison presbytérale et les bâtiments
d'exploitation, qu'un jardin légumier
de ao à 2.') perches, et trois petites
jtièces d'herbage de 3 vergées i/a en-
viron (non est., chargés d'une rente de
2 boisseaux de froment). ( Voir l'Jtat des
hiens nat., Valognes, Arch. Manche,
Q^-i 16.)
Aucmi autre bien ecclésiastique que
kl cure; en 1787, l'ensemble des revenus
ccclésiasliqnes de la paroisse est estimé
valoir A, 436 livres. (Arch. Calvados, C
(if) 19.)
<-^ Montaigu-la-Brisette était le chef-
lieu nominal de cette petite enclave dé-
[)endant du bailliage d'Alen^on, que
nous avons déjà rencontrée plusieurs
lois sous le nom de bailliage d'Alençon
en Colentin (v. Acqueville, au préam-
bule, suprà , p. 70 et la note). Le siège
do la jinidiclion avait d'ailleurs iHé
transfert! à Valognes, par arrêt du Par-
lement de l'annéo 1602.
MONTAIGlJ-LA-IiHISiyrTK.
375
un sujet sous tiln- (ju'il ;i dos annos ;i IVii cIkv lui pour sa propre
défense;
yo" Que ies forets et bols du roi soient repeuplés, attendu que
Ton est sur le point d'en manquer, et c'est un des premiers néces-
saires de l'Etat;
21" Qu'il soit fondé uni' école an détriment des gros déci-
malours :
y 2" Que les sei'fueurs auxquels il est du des rentes fon-
cières ou seigneuriales soient tenus d'en diminuer les droits à leurs
vassaux ^^^;
28" Que les voix soient choisies par tête et non par
ordre ;
2 4° Qu'il ne sera mis aucuns impôts que du consentement de
la nation, qu'après l'examen des comptes de MM. les ministres
(') Sur ta déduction des vinglionies
sur les rentes seigneuriales, v. la note
sous le cahier de Daugy, art. ^9 (au
t. I, p. 3oo). — Nous avons conservé
YEtat des rentes dues dans la paroisse de
Montaigu, dressé précisément pour la
déduction des vingtièmes en 1790. Les
créanciers sont au nombre de 95 :
A. Laïcs : 1" le domaine de Valognes.
33 pots et cliopines de t'r., 96 boisseaux
i/a mesure de 12 pots et 90 pots cho-
pine d'avoine, i/3 de geline, 1 2 poule,
1/3 de pain, et 1 8 1. i3. 9 d. en ar-
gent, sur 37 tenanciers (est. à VElûl
ilu domaine, produit commun 7.') I. 1 1 s.
/i d.); 9" ta seigneurie de la Briselte,
33 boisseaux 1 '4, 26 cabots i/a, 108
pots 1/2, 2 chopiues et 5 carsonniers
de fr., 1 1 0 boisseaux i/Vi , j 0 cabots 1^2
et 61 pots chopine d avoine, 35 bois-
heaux 3//1 , 1 cabot et 96 pots i/3 d'orge.
3()6 poulets 1 A, 11 poules, 92 chn-
pons 3/-'j, 1/2, 1/3, 5 canards 1/9,
5o œufs, 1 pain, 17 livres de beurre,
2 videcoqs, 70 livres 1/6 de cbanvre et
gSi I. l 'i s. 1 d. en argent, le tout sur
ii5 tenanciers-, 3" M' de Belfonds,
pour le lief de Herqueville, 18 bois-
seaux 1/2 , 1 cabot et /i pots do fr.
mesure de 16 pots, al) boisseaux
d'avoine mesure de lii pots, 2 boisseaux
mesure de Carentan et i boisseau me-
sure de Valiijjnes, 2 poulets, i() poules,
2 cliapons gras, 9 chapons maigres,
2 canards, i bécasse, 1//1 de videco<| ,
et 9'1/i 1. 2 s. 9 d. en argent, le lout
sur 36 redevables; fi" M.deToutTreville,
3 cabots de fr., 1 poulet, A poules,
Il chapons et 1 25 1. 8 s. en deniers,
sur 99 redevables: 5° M* de Sauxemes-
nil, (i boisseaux 1/9 de fr., 6 poules 1/9
maigres, i5 œufs, 3 pains et 76 l. 9 s.
G d. en argent, sur 12 tenanciers; 7°
la seigneurie de Sainte-Croix, A bois-
seaux de froment, 1 d'avoine, 6 cha-
pons maigres, sur 3 redevables; 8° la
seigneurie de la iioisse, 1 livre; 9° la
seigneurie de G renne ville, 99 livres;
10" M* de Nerville-Bréville, 8 1. 10 s.
en deux redevances; 11" M° de Can-
ville, 1 I. 1 s.; 12" M' d'Ocleville, 5
livres; i3° M. de Tiiienville, 9 jjoules,
9 demi-poules et 30 livres, eu trois
redevances; i k" M. d'Hérouvilie, i5 1.
5 s.; i5° M. de Béatrix, âg I. en deux
rede\ances; iG" M. d'Anneville, i5 1.;
17° M. de Caligny, 7 1. 5 s.; 18" la sei-
gneurie de Teurlheville, 3 cabots de
froment mesure do 9t pots et 26 1.
10 s. en argent.
B. Ecclésianliques:nf l'égHsedu lieu,
33o 1. '1 s. () d. on argent, '1 boisseaux 1/9
de froment mesure de j (5 pots et 38 aulnes
(le toiles, sur 78 redevables; :io° l'église
de Sainte-Croix, 3t') I. 8 s. 3 d., en 6 re-
devances; 91" l'éjjlise d'Ocleville, 7 I.
'1 s.; 9 9° l'église d'iluberville, i3 1. 17 s.
() d. , en doux redevances; 93° la cha-
pelle Sainte-Anne à .Montaigu, 16 1.
1 5 s., en 5 redevances; 2 A" le séminaire
de Valognes, 7 livres; 28° l'hôpital de
Valognes, ^55 I. iG s., en trois rede-
vances. {Elal des propriélnires débiteurs
de rentes, krch. Manche, Q*"', 20.)
.'57(; 15\IIJJ\GK SKCONDAIIIK l)K VALOONKS.
(le receLle et de dépense, qui seront apurés par une assemblée des
Etats, seront reçus ou ne le seront pas.
L(î présent cahier fait, arrêté et sijjné par les liahitaiils de ladite
communauté de Montaifju le i""" mars 1789.
iV.-J. (iiiKAisD, L. Lemaîthe, capiluinc , W. Lepoitkvin, Jean
V ALOGNK, Jean Raynel, P.-F. Brosïin , F. Ghéard, N. Le-
l'OITEVIN, L.-L. BrUNET, N. LE(iEiVDRE,P. James, m. [iK-
l'orrEviN, N. LEi'orrEviN,F. i)E LA TniE, Pierre Brosti.n,
Thomas vVuvray, C. Ficiiet, C. Bunetel, \\. Lemaître,
syndic.
MONTFBOIJRG"^
1. Pro(;î:s-vi!Kbai, d'assemblée.
( Ms. Arrinres de la Maiiclw, sérii' li , n. cl., liasse Cahiers do V.'ilo|fiics, II, jùi-re non cotée.
Orijjiiial si)[iii>. VA. Lkcacueux : Ihcii iiwnts pour servir à l'Iiistoirv de Monleboitri< , I,
p. 82 à S.'S.)
Analyse : (toiiimlc, du modèle imprimé {»'énéral). — Dalc de rassemblée:
H mars. — (lomjjaiaiils (-^o) : Jac(|iies Le i\loi-, l'Vanrois he (laclioiix, Jean-
Haplisle de la iMaicJie, Hoberl Tollevast, Gabriel Hameliii. \ asl Laicillon.
L()iiis-I']lieniic '{•o.vàx'i , nolaire , Charles-François ])cs[danquos de la Frosnéc,
liené (ieiïroy, Jean i^e Mor fils, Jean-François Leprevosl, .leaii Le Sacli*'.
Jean î'eron, Lonis t^e l>er{|er, (lliarles Ajjnest, (lliarles Dossier, LonisOsmond,
.lean-Jidi(^i La \\\\\U\ (lliailes Aulray, Louis Aufray, Guillaume do Fontaine,
Jean-l<Vançois l'Iiilippe, G('oi'.(;e lioîiiiaidl, Louis Piiqueray, Jean Gaponl. —
Nomhre de feux : Ai-?'"'. — l'uhlicalion : le 1" mars, par A. Lr,iio\. im'irc
dcsseiviutl. — J)(''j)iil('s ( F) ) : Jaapics Li:iiou, *nené (!eifuov, .lac(|ues-i''rançois
[jUprevost, Louis-h]tienne Tap.dik, iiolaire royal audit Moiit('houti>\,*ii'an Le Sa-
che, fflons liabilanis audit lieiir. — Sjtrnalures (96) : Tardif, J.-F. Lephe-
vosT, J. Leimou, Desi-lanques L.-F.. (i. Hamelin, Jacques Le Mor, Geki-ho,,
.1. Tjî Sache, Ti. Le IJeiu'.kr. Jean Pi;r,i)X, J.-B. Delamarciie, Fi'. Lecvciieix.
(Charles AcNi.s, J. Le Mop, . \ aasl Lvucillon, Osmond, (]. Dossier, .IuIkI
\j\ liiTTE, Aii'itw l'aîné, l)i ro\T. Aiit.vv le jeune, (J. i»e I^'oxtaine. l'iii
Mi'i'E, L. l*icoiJEit\v, G. j{kgnm i.t, iio!)ert Tollevast.
2. Caiueu de doléances.
Ms. \rcliire.s (i)iiimt(iiiiles de Moulehowjr , (irijfinal siifnô ''*'. Va\. : \" IIiim'km; . Cahiers, II,
|). /(;{<)-^l/i'.« ( iii<'oin|>lol); •)" I.i:c,\c,iii;l\ . DDcaiiientx poar serc'r à Ciiistoire de \hiiiteliiiiir;r ,
I,|.. 85-91.)
C) AiTondisscniciil dr Valo|Jll('^, ciui- 17H7) : N. 7(1, M. ;5a, 1). ()F). — l'o-
lon do Moiilolioufij. piilalioii acluollc : i,ç)r)7 lialpilaiils.
(-> l'()|)ulation au (IciKiiiibrciiicnl (!.■ '•''' Los ATTliives do ia Manclie con-
i7(j;{ : ;!,i.'?'i lial)ilaiits. Moiivcinciil (l'n licnnfiit. soMJi'iDonl un (îxemplairc iiu-
MONTRliOURO.
377
Plaintes et doléances des habitants du Bourfr et paroisse
de Montebourg.
Aujourd'hui 8 mars lySf), en l'assemblée convoquée au son de
la (doclie au lieu et en la manière accoutninée, ont comparu les
habitants du J)oui'g et paroisse de Aiontcboui'p- soiissijfnc's et nom-
més au procès-verbal d'assemblée de ce jour p(tnr la noniinalioii
des députés, lesquels après avoir librement conIV'rf' entre eux sur
les moyens de pourvoir et subvenir aux besoins do l'Etal, ainsi
(ju'à tout ce qui peut intéresser la prospérité du royaume et celle
de tons et chacun les sujets de Sa iMajesté, ont dit :
(jue le tiers étal a presque seul jusqu'à présent payé les inqjùls
qu'il a plu à nos rois de lui imposer; il ne l'a pas fait sans jalouser les
jjrands privilèges des deux prenn'ers ordres, mais l'obéissance et la
soumission (ju'il a pour ses souverains l'ont empêché de se plaindre.
Notre auguste monarque Louis XVl, glorieusement régnant, a
jeté un coup d'o'il favorable sur ce misérable corps accablé par le
poids de ces impositions, en lui ordonnant que ses députés por-
teront aux pieds du trône leurs plaintes, doléances et remon-
trances, ahn de connaître sa triste situation et y apporter remède.
Les délibérants, pleins de cette confiance, ont l'honnein- de remon-
trer très respectueusement :
I i"| Oue le clergé et la noblesse devraient payer leur part de
toutes ces n)q)ositions, connue; !e tiers'''. Les |)rivilèges sur les(|uels
le j)renuer ordre s'appuie pour s'en dispenser no paraissent point
du lail (le la nation, ([ui n'aïu'ait pas même cm droit de \os leur
accorder, (.'eux (ine le secofid ordi'o n'clauu» ne devraient noint
pritiii'' du ciiliicr de itfiléanre-;, exécutô
l'ti 1 ^H() ;'i l'orr.'ision du coiilennire di'
la liôvolutiou ( 'i |). in-/i°, s. I. n. d.).
Une copie (téclarée ((mlunae à l'oridi-
nal a été lransrril(! sur' les riYjisli'es
coniuuiiiaux, à la dale du mois de
mai iSSt).
'■' imposilions des Mnnlcliourjf poiu'
17H9 : taille, aSii'i livres; arc, i5:!()
livres; cap. i,5o3 livres; corvée, 771 I.
17 s. 9 d.; vingt., 1,980 I. .^) s. 7 d.;
tcrr. , 9s/i livres; hàt. , 76 livres. Au
total, 8,^109 1. 2 s. 9 d.
Lignes : /io8, dont 38 1 propriétaires
exploitants (pour ii,9.<ji\ 1. /| s.), et •>7
fermic'rs (|)our 881 I. 10 s.). — Piiii-
léjriéx : pour le clergé, le i-\\vii'\ W (lollc-
ville, Tévèipie de (loulances, ahlié de
Monlelxiurg, si'igneur du lieu; pour la
noblesse, le si(!ur IJa/au de Sauxloui',
iioltle non possédant liel' (c. n. ()'i I.
S s.); et pour le tiers état, les olliciers
d(! la liaute-juslice du lieu, liailii (c.
i(i8 I.), procureiw fiscal (c. ■^)'i I.), com-
missaire de police, sergent el notaire
allachés à lajiu'idiclion(c. de 1 '1 I. S s.
à h I. i(i s.); en outre, un connnis à la
revente subordonnée des traites el(piiU'l-
lioiiillon (c. 3 I. 7 s. h d.) el pour les
aides un receveur sédentaire el deux
(•(puunis aux exercic(>s.
Le Itom-g de Montebourg d(''pendait
l'nlièrement de l'abbaye, (pii j)ossé'(lait
la baronnie du lieu. Les liabilanls dé--
clarent au roi, en 1^79, (|uVil n'y a
diinsla paroisse aucun li(d noble, arrièi-e
lief ou extension, fors la barounie appar-
tenant à l'abbaye; il n'y a même aucunes
378
BAILLIAGE SEGONDAIRR DE VALOGNES.
cire admis à présent que le militaire est payé par le roi; ils
n'étaient fondés que sur ce que la noblesse était tenue de servir en
personne, d'avoir sous ses bannières, et à ses frais, un certain
nombre de vassaux;
l'j"] Les exemptions de taille et autres impositions réelles et
personnelles accordées à différentes personnes, rapport aux ollices
dont elles sont pourvues ou aux places qu'elles exercent (tels sont,
outre les deux premiers ordres, les olliciers des cours souveraines,
les secrétaires du roi. les olliciers des grandes et petites chancel-
leries, des bureaux des finances, conunensaux, liabilants de plu-
sieurs villes, olliciers des élections, maîtres de postes aux clievaux
et autres), ont été jusqu'à présent très onéreuses au tiers état"l
Les paroisses où ces personnes sont propriétaires ou exploitent
les terres en ont considérablement souffert; on poiu'rait suppri-
mer les privilèges;
roinmuiios pouvant relever du voi^-
(Arcli. Maiiclie, A 3G()G.)
^'' L'éniiinr'i'atioii des privili'jjiés du
tiers étal est lonj^ue (''videminenl, mais
il faut noter que ces privilèges no s'é-
londenl |)our la plupart qu'à un noiulire
restreint d'ini|)()sitions, et d'un antre
rôté (pie les privilégiés de cliaiine r.alé-
jjorio sont localement peu nombreux.
Pour li\er les idées, il n'est pas inu-
tile peut-être de donner iri, romme
nous l'avons fait pour Coutances (sur le
cahier de Hauteville, art. 8, au t. 1,
p. 3/17), ie relevé exact des privilégiés
de l'Élection de Valognes en 1789.
iNous distinguerons, ainsi que nous
avons déjà fait pour le ressort do Cou-
tances, les privilégiés de ia taille et
ceux de la ca|)italion.
Pour la taille , le nombre des exempts
est minime, 1 ^i seulement, savoir : les
deux directeurs de la jioste aux lettres
et les deux maîtres de la |)oste aux che-
vaux do Valognes et de Cherbourg, le
directeur de la Glacerie de Tourlaville,
et (puihpies anci(»ns employés supérieurs
de l'administration. Le cliiil're des In.rcs
(l'ojflrrnoslnon plus que de 17, savoir:
7 gardes étalons, à Alleaume, (! réville
(n), liéauville, l*icauville, Poi-tbail et
Saint-I'icrre-Kglise; un employé ties
aides, à lîrix; 7 syndics préposés dans
diverses paroisses, et le lérmier geni'-ial
des biens de la Sainte-Chapelle à Picau-
ville. (Arch. Calvados, C 4,678, /i,r)o6.)
Pour la capitalion, le nombre est
relativement plus élevé. Nous n'avons
pas relevé, dans l'élection de Valognes,
moins de 346 privilégiés du tiers étal
à des titres divers. Le plus fort contin-
gent est fourni par les officiers de judi-
cature, magistrats, avocats procuroui's,
etc., 1.58 personnes (dont 8'l pour la
seule ville de Valognes), inqtosées d'of-
lice pour un total de 6,63A 1. 3 s. h i\,
de capitation en principal, soit avec les
/i s. pour livre, 7,961 livres. Après
eux, les employés des traites fournissent
j/i3 privilégiés, ceux des aides s/i,
ceux du contrôle 7, en tout 17^ em-
ployés des fermes taxés pour une ca-
pitation de 3,979 1. i3 s. 3 d. Avec
38 1 I. 10 s. produits par la capitation
des 1 1[ fonctionnaires royaux supérieurs
exempts de tailles, la capitation des
privilégiés du tiers état monte pour
iélection à io,6aa I. 8 s. 3 d. {lUIe de la
capitation des officiers de judicatitre,
Arch. Calvados, C 8i3o; des exempts,
pricilégiés et emploi/é», année 1789.
lùid., C 4673.)
Rappelons à titre de conqmraison que
le rôle de ca|)italion des nobles de l'é-
lection conq)rend de son côté ao5 per-
sonnes (dont 57 domiciliées dans la
ville de Valognes, et i48 dans les auti-es
bourgs et paroisses), (pii payent ensemble
17,978 I. 5 s. en principal, et avec les
'1 s. |ionr livre, ;în,783 I. 18 s. (Arch.
Calvados, C -.G'iS.)
MONTEBOURG.
379
[o"] Les al)l)ayes poiuTalciil rire supprimées''^ : les moines
dans le temps présent paraissent inutiles à l'Etat. Leurs biens consi-
dérables seraient d'un grand secours; on pourrait les remettre dans
le commerce, les engager [)ar baux à rente perpétuelle ou einpliy-
téoses; cela les ferait augmenter au moins de moitié, rapport aux
améliorations d'un propriétaire, qu'un fermier ne peut ftûre;
[/»"] On pourrait supprimer les grosses fermes et tous les droits
imposés sur le comestible et le commerce, permettre l'importation
du tout dans le royaume sans aucun impôt; les sujets seraient
libres de ce qui leur appartient, sans être exposés à chaque mo-
ment à essuyer des procès dispendieux, contre les fermiers sur-
tout, au sujet des boissons et des cuirs'-', objets de premi«';re
nécessité ;
*'' Le VfL'ii du rallier était à Monte-
l)our{f particulièrement de situation; le
hourg était le siègt; d'une ancienne
alibayc d'Iionuîies, de l'ordre de Saint-
fienoît, qui n'avait jtius en 1789 de
religieux et dont les revenus n'enrichis-
saient plus que i'alihé comniendataire
non résident, qui était alors l'évêquede
(ioulances.
D'après la déclaration qu'il fait en
1 790 , les revenus de l'abbaye montaient
ù 69,3351. 10 s., savoir : poui' fermages
de dîmes et terres, i'i3,.'{3.^» livres, pour
gage-piège, 6,5oo livres, pour l'enclos
de l'abbaye non aU'ermé, i,r)(io livres.
Dans la paroisse même d(« Monh^bourg,
les biens-fonds, dont le détail très
complet est donné, comprenmmt : i^lcs
prés dits la Vacqunif f/c Navatre (alT.
.")i9 livres), le Grand Clos (ail. .^id
livres), le pré/if;/oFo/-^(air. (JHo livres),
l'enclos de l'abbaye (i,r)(i(» livres), di-
verses petites pièces (alf. ensemble 798
livres); s" les halles à blé (alf. (ji3
livres); 3° le droit d'aulnage de loibi
(aff. 160 livres); /i" le ])oids-lc-roi (alV.
û']^ livres); .5° les jfrandes coutumes
des foires de Montebonrg (ail'. 1,79;')
livres). Au total, avec le produit du
gage-piège , près de 19,000 livres. (I)é-
clar. Cimtaiices n" ijS , P (io à (ia.)
Nous n'avtms pas YEtnl des liiens lut-
tinnaux dressé en 1790 par la nuini-
cipalité; nous savons cependant (pii!
existait d'autres biens ecclésiaslicpies,
savoir : a° la cure (déclaration non re-
trouvée); 3° l'école, fondée par un an-
rien abbé. Bon de Broë, à la fin du
XVI* siècle, (elle donnait gratuitement
l'instruction aux pauvres); A" l'hôpital
de Montebonrg' (est. en 1787 d'un reve-
nu de 5ài livres).
L'ensemble des revenus ecélésiasti([ues
de la paroisse est estimé en 1787 à
1 1,^99 livres seulement par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
G (iGu).) A (■(> cliillVe, cerlainemcjit
trop faible, ils ajoutent 9,079 livres
pour le domaine engagé.
^-'> Voir le cahier de Valognes, ail.
3 1, et la note. Nous n'avons |)as ren-
contré d'état statistique des laiineiies
de la région de date plus réciinbj (pic
i7()5. Cette année-là, il y avait, dans
l'élection de Valognes, an tanneurs,
dont la vente était évaluée par an à
60,000 livres seulement, et les droits
payés au roi étaient allermés i,.5o() livres
par an, produisant pour le fermier
9,5o() livres. (Mémoire di's tanneurs de la
généralité de Caen, 1" octobre i'j65 ,
Arch. Calvados, G 9996.)
Le inénioire précité n'indique point
si! ("xislail encore en 17(5.^ des tanne-
ries à Montebourg. Avant les nouveaux
tarifs de 17.59, il y avait eu dans ce
bourg jusqu'à (i marchands tanneurs,
(pii possédaient ensemble 1 .5 fosses en
activité. [rAat des villes, paroisses et
lieux de la irénéralité de Caen où il y a
des établissements de tannerie, fj^H,
Ibidem.) Mais la crise générale de l'in-
dustrie des cuirs qui avait atteint si
gravement l'élection de Valognes (de
65 en 1768, le nombre des tanneurs
était tombé en i7()5 à ao seulemenl).
380
P,AI[>Li\ril': SKCONDAlRi-: DE VALOr.NES.
I 5"] L(3 renouvcilement des États de la Normandie, qui n'ont
point été tenus depuis iG38''^, paraîtrait être utile; chacun pour-
rait y adresser ses doléances et faire parvenir au pied du (rùne ses
justes plaintes;
I 6"] Si les contrôles sont de quelque utilité, les droits en pour-
raient être moindres, surtout |)our les actes de famille, tels que les
contrats de mariage, partages, transactions, qui sont des actes très
utiles à la société. Remontant à la source de cette loi (lui n'a été
promulguée (pie pour ravantag(> des citoyens, aujourd'hui elle est
d('générée en abus par les fausses interprétations (ju'on y a
données;
[7"] Les droits de treizième sur les échanges et contre-changes
gênent considérahlement les propriétaires et empêchent (pianlilé
de mutations. A présent, cet oljjet n'est pas d'un revenu considé-
rable'-\ il pouj-rait être anéanti, ainsi que le droit de franc-fief;
avait (lu 1res (•(M'Iainemoiil, aiicclcp t'
IxHirjf (le iMonLeliouijj aiilanl, f|iic les
aiilics localil(''s ik' IVIéclioii. I']ii lait ,
un Méiitairif (li'x tninieitrs présonl/' en
17.^3 iif! Cdiiipli' (li'jà |)liis dans les cani-
pajrnos, on dehors dos \illosde Valcjfiics
(!l do Cli('rl)()ur{j, que 8 pclilcs lan-
Morics ffqni loiiles ensenihle n'en l'ont
|tas nno honnon. l.e conuiiercn y (Hail
lorl rôdnil. crCcs tanm'ries, ex|)li(|n('
ranîfur du Mônioire, no travaillent (|nc
do potitos vaclics ot (\i^ mau\ais lan...
On n'y apprôlo pas do cuirs loris, paic(>
(pi'il lie s'y niassacro |)as do hœul's; los
cuirs do vaches et les peaux (pTon y
fahri(pio s(( consonnneiil dans le pays
nu'inc» [lor. cit.).
f) La dernièi'e tonne des Ktats n'est
pas ahsohnnent de i(i38. La date de
i()38 est ceile de ienr proniièro snp-
jiression, mais après nno intermplion
de «piel(|nes années, ils lurent rétahlis
en i()'i3, supprini(''s à nouveau de i()/i3
à 1 (if),^) , ot tinrent encore doux réunions ,
l'une réjjulièro en 1(3.');"), l'autre véri-
table simidacre d'assend)lée à la fin do
i(>!')7,où, sans élection nouvelle, quel-
ques-uns des députés de i(i55 se réu-
nirent pai' invitation du roi. Celte as-
semblée, du reste, ne rédi|)[ca point de
cahiers, n'obtint lien, et se sépara
comme elle s'était réunie, au milieu de
l'indillorence générale. Après cette date ,
on conlinne encore à conserveT (pielqne
tonins aux olliciers dos Ktats h'iu's titres
ot leurs traitements; los lettres royales
lont encore allusion on i(),')8, ifif);),
1 ("»()■> et i()(i'i à ime réunion ])ossiblo.
Puis, à partir de i(iG(), les crédils al-
loués pour le voyajjedes député'sot poul-
ies charjfes de procnnsiir-syndic, do
j'frellier et de tré-sorioi' di' l'assemblée
sont supprimés; onlin l'ariNH du (Jonseil
An () d(''coml»re i(i(i() supprime la charjfe
niiMuo lin procureur-syndic, (l'est cette
(laie (pie l'on doit coiisidi'rer comiiK'
inac(piant ivellemenl la liii de l'assem-
bl(''o; mais les derniers Ktals avaioni
lait si peu de b(>so{rne utile, ipi il n'est
pas surprenant (pie la date de leur véri-
table dis|)arition ne soit pas demeurée
bien nette dans les esprits.
Voir, sur toute cette (jiiostion , db
HicAiiuKi'.URE, CaliiiTs, 111, p. 3i!8-3.n.
(-) Sur ce qu'il fautentendro ])ar(lroit
de Irciziifiiips, en Normandie , voir ce (pie
nous avons noté sous le cahier de Ga-
vray, art. 'i (au t. I, p. 3i'ij. Le produit
Au droit de treizième était loin d'être
n(''i;lij;oable, comme voudrait le laisser
entendre le cahier. Sur l(> pied de -lo
deniers pour livre des biens vendus,
aux termes de l'art. 17/1 delà (ioutuine,
il atloijjnait rapidement, dans une sei-
jjneurie de quelque importance, un ren-
dement aj)préciable. En 17()<>, nous
voyons le revenu annuel des troizièmi>s
diVlaré, pour la prébende de Trolly, de
•>S)() livres, le total des renies seijpieii-
riales étant de a, 000 livres environ;
MONTKROUHG.
i'xSl
I 8"| La rélormc de l'ordonnance militaire ([ui ferme au tiers
état l'entrée aux grades et honnem*s militaires '•^;
[9"] La justice pourrait être plus brève. Pour ce faire, retou-
cher les ordonnances ou faire un nouveau code sur toutes ics
parties.
Les juges pourraient être élus à la pluralité des voix, du nombre
de six anciens avocats de la juridiction travaillant et suivant les
audiences. Accorder à ces magistrats des honoraires sullisants,
perçus sur chaque jugement définitif.
En fixant l'élude de cliacjue juridiction par arrondissements de
paroisses, on éviterait une cjuantité de [)rocès dispendieux ou irui-
tiles, rapport aux déclinatoires;
[io"| Anciennement, les décimateurs étaient chargés de la con-
fection et de l'entretien des presbytères. Pour s'en débarrasser, ils
sollicitèrent l'article 2 a de l'édit de 1 G 9") , rpii en chargea les htibi-
lants des paroisses (-'. L'exécution (ju'ils en ont consentie juscpi'à
pour la prébende de Saint-Loiic-l-siir-
Lozon, In chiffre moyen est de too
livres, les rentes monlanl.n 712 1. 19 s.
() ù.{Dédar. CoiUaiices n"' (j , -3 1 , 1'",
(i'i , ()7.) Dans i\in et faiilre cas, comme
<in voit, le |)rodiiit du treizième dépasse
le dixième des rentes annuelles.
On devra noter tout spécialement in
flic le vœu relatif à la suppression du
frai'x-fief. Ce vœu est extrêmement rare
dans les cahiers des paroisses rurales,
on ne le trouve <juère que dans les ca-
hiers des villes (ville Carenlan, art. «7°,
au tome I, p. 7;io)et surtout dansceiix
des assemblées de bailliages (tiers du
bailliage d'Avranches, art. 11; tiers
du bailliage deCarentan, art. 19). H est
manifeste, en effet, cpie la suppression
ne pouvait intéresser que la bourgeoisie
riche, qui avait acquis des terres nobles.
Sur les difficultés spéciales <{ue la per-
ce|)lion de ce droit soulevait en Norman-
die, on nous permettra de renvoyer les
ex[ilications au cahier du tiers du bail-
liage de (iotenlin.
t'î llrirleinnid porltiiil que nul ne pour-
ra rire jmiponé à dea sous-lieuteiiuiice.i,
s'il n'a pus fait preuve de quatre jrénc-
ralions de noblesse, sa mai lySî (dans
IsAMP.EnT, xxvii, 99, n° i!3oo). Il faut
observer, à propos de ce texte ([ue noiis
avons plusieurs fois cité, qu'il nes'appli-
qiiait [las, — ce «pie lecahier no. laisserait
point pressentir, — aux sous-olbciers
jiassant^ ])ar la libère.
'"-' Edil partant rc^leiiienl sur lu juri-
dicl.ion ecclésiastique, Versailles, avril
I (iyf) (dans Isambkhï , xx ,
.59^.),
l/article 22 est ainsi conçu : tfSeront
tenus pareillement les habitants des-
dites paroisses d'entretenir et de réparer
la nef des églises et la clôture des ci-
metières, et de fournir aux curés un lo-
geuieiit convenahlen. Sur les antécédents
de cette législation, et les diflicidtés
(prelle avait soulevées dans la pratique,
v. notre note sous le cahier d'Annoville-
Tourneville, art. h (au t. I, p. ilif)).
DhiKs. Les décimateurs de Mon-
leliourg étaient le curé du lieu et l'ab-
bé de iVIontebourg, pour dos parts que
nous ne pouvons préciser pour la fin
du xviii" siècle. Nous n'avons pas la Dé-
claration de IJQO du ciu'é; l'évêcpie de
(loutanccs, comme abbé de Monteliourg,
conqirend dans sa Déclaration sa part de
dîmes, affermée alors 25o livres seule-
ment. {Dcclar. doutciices n" y-ï, 1" ()i.)
Le l)ourg de Mcmteboiu'g- pouvait lé-
gilimemeut se plaindre des frais de ré-
parations presbytérales. Par deux fois
dans les dernières années, en 1779 et
1780, nous voyons les habitants obligés
de s'imposer de sommes assez considé-
rables, A,5oo livres la prcMuière fois,
.'5,000 livres la seconde, en vu(î des Ira-
382
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
présent ne peut les préjudicier ni leur être opposée; les délibérants
demandent à en être déchargés;
[ii"| Dans le bailliage de Coutances, les chemins vicinaux y
sont impraticables, surtout pendant l'hiver. On force mal à pro-
pos les propriétaires des pièces jacentes [Wc]^'^ à les raccom-
moder, la communauté en général devrait y être obligée puisqu'elle
en use;
1 1 a"] Il existe quantité de colombiers et volières à pigeons pos-
sédés par des personnes qui n'ont aucun droit; ces pigeons font un
tort considérable aux récoltes, surtout lors de l'emblavement des
terres; on pourrait les faire détruire, ainsi que les garennes dont
les lapins dévastent les pièces voisines;
[i3"] Dans cette partie du royaume, les bois y sont détruits'"^'.
On a fait défricher la majeure partie des forets qui en fournissaient
les habitants, en sorte qu'aujourd'hui il en coûte au pauvre qui en
souffre moitié de la vie ; on pourrait ordonner le réensemencement
de ces forêts ;
[i/i"] Le tiers état a jusqu'à présent [payé] seul l'impôt pour la
confection et l'entretien des grandes routes; les deux premiers
ordres ont joui de cet avantage pour eux-mêmes et pour l'aug-
mentation de leurs terres, sans avoir rien déboursé. Ils devraient à
cet égard une indemnité ainsi (|ue les exempts et privilégiés,
puisque cet impôt était réparti sur la taille;
[15°] Chaque bailliage devrait seul entretenir les bâtiments des
justices ([ui y sont établies. On fait payer à celui de Coutances la
construction des bâtiments de la justice de Cacn, ainsi que les
travaux ([ui se font à la rivière de cette ville, pour son embellis-
sement'-'^. Cela n'est pas juste, puisipie les habitants du bailliage
de Coutances n'en retu'ent aucun produit;
vaux tie rcronstriii'tion «Itî loiir ]tresl>y-
tèro. (AiTrlsdu Cnntteit , tirs 1 tt niai /77a
et no férriev ij8i, Arrli. Calvados, C
i'ialx et C iS^T).)
C' Lisez luljncimles. Sur les obtignlions
fies tuinlicrs des chemins vicinaux, et
sur les abus «|ui en résultaient, on vou-
dra bien se re[)orler à ce (juc nous avons
noté sous le cahier do liant Moilii-,
art. fi (miprà, \t. "?iS).
*^' La lorét de Montebourjj, comprise
dans le domaine de Brix échanffé avec
le duc de In Vrillii're, avait été, depuis
i'j'jh, sous-inféodée |mr Monsieur à di-
vers concessionnaires i|ui y avaient fait
des coiij)es absobunent dévastatrices.
Pour l'état do cette forêt en 1789, on
consultera utilement un Piwès-verbal
de visite des ofliciers municipaux de
Montebour/f, en date du 18 mars 17<)0
(reproduit dans Lkcvchkiix, IhtcumeHia,
p. .'Ui à h',i , (Taprès les rejjislres muni-
cipaux do la commune).
'^' Sur ce (pTil faut entendre })ar
rim[)osition des ftâ/(W('/(/x de justice dans
la généralité de (laen, voyez ce que
nous avons dit sous le cahier de la Blou-
tièrc (au tome I, p. 168); de même,
]>our la riviirp de Caen, et l'impôt dit
lerritm-ial, voir la note sous le cahier
do Canteloup, art. 10 (au tome 1,
p. 1*70, n. a).
MONTEBOIIRG.
383
[iB*"] Sur le prétexio (|ii(' (|uel(|iies habitants de la Normaiidii'
chassent, Ifs soigneurs ont soliicitt^ uiu> onlonnancf (|ui (h3r<'n(l à
loiil roluricr. sans ('\(e[)li()n, d'avoir chez lui aucunes armes à l'eu,
à [)ein(^ de (nus nu)is de prison*'), par là des fermiers, isolés dans
les campagnes, sont exposés à ('Ire volés; on a vu avec doulein-
quanlilé de ces malheureux traînés en prison et subir la |)eine
portée par cette ordonnance encore existante;
[17"] Il paraît aux délibérants qu'un seul et mémo impôt sur
tous les biens-fonds du royaume sans exception serait avantageux.
Ils sont la base de toutes les denrées et du commerce, dont le prix
augmenterait ou dimiimerait en raison de ces impositions; répartir
cet impôt par généralités, bailliages ou élections, et par paroisses,
dans lesquelles [il] serait formé plusieurs classes des terrains dont
elles seraient composées ^2^; les asseoir au pied la perche. Le rôle fait
serait mis aux mains d'un paroissien receveur, lequel, aidé d'un se-
condaire, recevrait cette imposition, la porterait à un receveur par-
ticulier qui la ferait passer au receveur de la province, et ce dernier
dans les colfres du roi. C<da serait peu coûteux et les sujets de
Sa Majesté seraient libres de leurs biens et commerce.
Les délibérants supplient Messieurs les députés de subveni
nr a
'') Ordonnance du duc d'Harcourl,
1 U septembre t jGO. Le gouverntMir {jé-
noral de la province déclarait dans cet
acte que wS. M. (Hant informée qu'au
mépris des défenses portées pai' les or-
donnances, un {jrand nonihre d'Iiahi-
tants de la province de Normandie
portent et gardent chez eux des fusils
et autres armes, ijue celte licence a telle-
ment midlipiié les braconniers qu'ils
détruisent enlièremen' le gibier, qu'elle
favorise la contrebande et même aug-
mente le nombre des voleurs de grand -
chemin... défense est faite à tous
autres <pi'au\ genlilsboiuuies do porter
ni gard(tr clie/. eux des fusils cl autres
armes, et ce sous peine de trois mois
de prison, et de plus grande peine; si
le cas y écliet."» (Arch. Calvados, G
21 Sa.)
^*' Le jl/em. stat. de tjSi apprécie»
ainsi le terrain de la j)aroissc : «Moule-
bourg, seigneur M. Pabbé du lieu; 33n
acres de bonne terre en labour. Jîois
herbage et prairie. Hon fonds.n [f 0.)
Produit connnun en grains (en 1 798) :
2,8 to boisseaux, môme de i() pois.
(Arch. nat., D iv bis, 5i.)
Le bourg de Monlebourg élail, il
est regrettable ([ue le cahier n'en ail
rien dit, — un des centres les jdus
considérables de la région pour le com-
merce des produits agricoles. Il s'y te-
nait,en outi'ed'iin niairlié hebomadaire
(lesamedi), cinq grosses foires annuelles
(pii élaiciil, aux birmes du Dénombre-
ment du dislricl de Valoirnes en ijff.'l,
tf considérables en chevaux, bestiaux el
toutes sortes de denréesn. Ce document
inditpie connue foires principales la
(Chandeleur {'.\ février), la Saint-Flo.rel
( 17 septeuil(i'e) et non (ixi-es, les Ihjui-
lions ou le jeudi avant l'Ascension. De
grands marchés, «où l'on vend égale-
ment des besliauxn, se tenaient égale-
ment le jour (les Cendres, à la mi-
carèmc;, le sauKuli de IViepies f1euri(>s el
à la (Juasimodo. Voir Klal des foires et
marchés de la f>énéralilé de Caen, lyaT).
(Arch. Calvados, C i358.)
Nous avons noti; préc(klemment <|iie
l(! droit des Cnulumes de ces foires
appartenait à l'abbé de Monlebourg; le
|)roduit en esl déclaré allermé, en 17()(>,
pour i,7'!r) livres. (Déclar. Coutances,
II" as, f Ga.)
Wi BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ce qu'ils auraient pu oublier et de faire valoir très humblement les
présentes remontrances et doléances vers Sa Majesté.
Fait et arrêté en l'assemblée générale de la communauté de
Monlebourg et signé double par ceux des habitants qui savent
signer ici présents faisant fort pour les absents. Lecture faite.
Tahdif, .lac(|ues Lemoiî, J,-F. Lki'rkvost, Geffroy, J. Le-
SACIIK, J. LkMOU, (j. HaMELIN, J.-B. DELAMACIIli , J.-A. Le-
MOR, Fr. Lecaciieux, Jean FeroNjL. Le Berger, Charles
AoNiis, Vaast Larcillon, G. Dossier, Osmond, Juhel
La Bltïe, Aufray (l'aîné), Aufrav (lej(;une), Duro^ir,
PHn.n'PE, PiQUERAY, G. DE FoNTAlNE , Piobcrt ToLLEVAST,
J. Recnault, Dupeautre, L. F.
Contresigné ne varielur, et certifié véritable par nous députés
nommés en la délibération de ce jour et soussignés.
Tardif, .Iac(pies Lemor, J.-F. Leprevost, Geffroy, J. Le-
SACHÉ.
\10NTFAP.\!LLE<".
1-^. Pi;o(;i;s-vi:r,r.M- n'AssrniBM'i: i.t (:viin;i; dk doléaxcks réims.
( Ms. Arcltircn de- la MaiicJic , srric B , n. cl., liasse Cahiers tlo V;ilo|j;iios , I, pièce non culée.
Orii[in;il sip^'nc. )
Procès-verbal dresse par les principaux kabilanls de la paroisse
de Movfarville , pour la iiominalion des députés de ladite pa-
roisse el le cahier qui suit.
Analyse : Dalo de rnsscmhléo : B iiiics. — Gompar.ints : rran nombre de
155 liahhiUaiiST (non (iénoniinc-s). — !N()in!)ie de feux : 194'''. — Drpnli-s :
P. Lkjiîim;, Euslaclic-Cliarles Dklameu, Gliarlos I'haia. — Suit le caliicf,
ainsi aiiioné :
Lesiluels babiliiiils (b' ladite jKU'oisse voiil remontrer j);u' leur
présent caliier el dontieiil lonl |iouvom' anxdils députés de faire
''j ArroïKlissoiiH'iU (]r \';ilii;jiios. mil- 'VO*^ • 1/'*''^ liai)il;inls. Mouveuienl
Ion (lo (Jiioltrliou. (.'Il 1787) : ,N. 3;?, M. 7, D. i/i. —
<■-' l\ij>iilarKiii an ilinoiuljniuciiL de l'opuialion acturlie : 1,200 liaMlanls.
MoM'KMlMLLi:. 385
toutes les condok^aïK-cs, rcmonlraiiccs i;l plaiiilcs (|iii siilv<'iil et
premièremenl ,
Savoir :
|i"| Que la paroisse a 1res peu d'étendue^'', cl cependant (pioi-
(pi'il n'y ail (pie i()/i lijjnes d'inij)Ositiou payaiil taille, et cepen-
dant il s'en trouve 3oo feux compris au rôle à sel, duquel nombre
Iceuxl au-dessus de 19/1 sont insolvables et hors d'état de payer
aucuns impôts, étant une partie des veuves, les antres des orphe-
lins restés à la charge de la paroisse par le décès de leur mari,
père et frères au service de Sa Majesté par la marine (2^. Il nous
est mort environ 120 hommes de la dernière guerre sur les vais-
seaux du Roy.
[o"| Deuxièmement, nous avons dans noire dite paroisse au
moins un tiers de la terre en campagne, le long du rivage delà mer,
qui [est] tous les ans dévastée par les vents de la mer, ce qui la
rend infructueuse.
[3°] Troisièmement, Sa Majesté a permis de sulirer (sic) des
pierres pour les travaux de Cherbourg, ce qui doime atteinte aux
Ilots de la mer de détruire entièrement le rivage et submerger une
partie de ladite campagne '-^K
[II"] Troisièmement, il nous est venu dans notre paroisse un
nombre de gens de hors-lieu^'' et sans aveu faire de la soude avec,
le fraie (sic)'''^ flottant et excroissant sur les rochers, ce qui em-
(" Mém. ntdl. 1 7.?/. /" iS ; ffMonlfar-
vlllc, seiji[nciir M. (llcn-t do Montfar-
villc ; 889 acres i/l> do torrc en labour,
liorba[;e et piaine. Bon fondsn. (La
commune actuelle est cadastrée ])our
517 hectares.)
Produit moyen en ;fryins(on i7t)-'5):
1 i,() 18 boisseau V, mcsiu-e de :^(> pots
(Arch. nat. , I) " bis, .")!.)
(■-) Impositions de Montfarville pour
178g : taille, 9,300 livres; ace, i,'iA3
livres;cap., i,^i93 livres; corvôe, 763 1.
17 s. 9 d.; vinjjt., 9,908 1. 1 1 s. 7 d. ;
terr. , 9o3 livres; bât., ()8 li\res. Au
total, H,3of) I. 8 s. () d.
Lignes :3o.'),dont 971 prnpriôlairos
exploitants (|iour 3,00 1 1. 8 s. () d.),
et 39 fermiers (pour 38-! I. h s.). —
PfiviUiriéx :\q. curé, M° I*icrn'-ll\a'"'nlb<'
Desmonls, présent àCoutau<es; le siour
Desroclies Tlionins (c. n.. AS livres),
noble non |iossé(l,inl liol. CPoiir les biens
des privilégiés non résidents, voir infrà,
p. 386, n. 3.)
'■^' Sur l'envatiisseraent de la mer, à
la suite des travaux de Cherbourg, v. le
cahier de Réville, art. 1 0,1° {in/rà, p. /iSa).
f'' i\e faut-il pas lire liovsiiinH ? Le
horsain, en Basse-Normandie , est l'indi-
vidu étranger au pays, (jui vient du
dehors (de fnris). Voir Kdklestand, Dic-
lionnaire du patois normand. »\\Uh. y", au
tome I, p. i35 ; le terme aujourd'hui
encore est coui'anl, alors cpic nous n'a-
vons pas connaissance ipi'on ait employé
le terme de hors-lipii. Le sims , d'ailleurs ,
est i(lenli(pie.
'^) LegG vraie ou rarrrli. Sur la la-
bricatlon de la sonde dans les paroisses
des amirauté's du (lolenlin, on voudr.i
bien se n-porler à ce (pie nous notons
sous le cahier de Tréaiiville, art. fi
[injrà , p. (ISO.)
La paroisse d(^ Montfarville était dans
3H(;
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pèche les laljoureurs et les met hors tl'étal de pouvoir grais-
ser leurs terres et leur fait un grand dommage pour leurs ré-
colles.
JNous suj)plioiis Sa Majesté d'empêcher entièrement (pi'on ne
tire des pierres au-dessus du demi-reflux de la mer et d'empêcher
entièrement la façon de la soude, vu le grand tort qu'elle occasionne
à la griculture (àîc) de la terre.
5" Nous supplions encore Sa Majesté de vouloir bi<Mi remettre
à l'inspection des Etats généraux la manière dont on fait sur les
côtes et surtout dans notre paroisse la levée des canoinners garde-
côtes et des matelots atixdiau'es, en sus de ceux qu'on commande
pour embarquer sur les vaisseaux de Sa Majesté. On lait tirer
ensejnhlemenl au sort, jîour ces doux sortes de service, les pro-
priétaires et les fermiers avec les artisans et ouvriers, sans aucune
division, ce qui met le projjriétaire et le fernner en souffrance
pour leui's exploitations '";
[8"] yVinsi que les travaux de (Cherbourg qui occupent quantité
d'ouvriers et artisans, |cej (|ui empêche que les laboureurs ne
peuvent avoir de domesticpii's pour labourer la terre '^l
[9°] Nous vous représentons que les deux tiers du revenu de
cette misérable paroisse sont ])ossédés par les seigneurs nobles et
ecclésiastiques tant en fonds que rentes et dîmes (^^
le ressort de l'aïuiraulé de Barfleiir, Ette
figure, ainsi qiio (tson lianieauTi , dans la
liste des paroisses rrt)ordantes!i , ayant
droit à la cou|)e du varecli de rocher,
pendant trente jours par an, cfà ciioisii'
du 1 5 janvier au if) mars suivant». Voir
néilarulioii du roi nu anjet deit Itcrhcs
de mer connues soun le nom de varech
ou vraic(] , etc. . . Versailles, .Ho mai
1781. (Arcli. Calvados, G 3o(j8.)
'■' Cl', le rallier d'Anncville-en-Cère,
nrl. S , el la noie , siqmi , p. 87. La paroisse
de Montrarvillc était le siège d'une dis
quatre coBipagnies de la division de
Bartleur, (pii avait dans son ressort les
paroisses de Hai'lleur el d('l)('\ille seule-
Mient. A la levée de 17H7, les trois pa-
roisses avaient présenté au tirage en-
semble /o5 garçons, ])our fournir le
remplacement de ç) canonniersnéoessaire
pour maintenir relVeclif de la compagnie.
La paroisse de Monllarville comptait à
elle seule 58 garçons au tirage, et
avait fourni 6 canonniers. (Arcli. Calva-
dos, C i8()o.)
^'' Sur la liaussé dis salaires provo-
quée par les travaux de Cherbourg, el
le manque d'ouvriers ruraux, v. la note
sous le cahier de Bretlevilie, art. 17
(.sM;jrà,p. 127).
'^) Le Uôle de Montfarvillr pour Viin-
p<k teni'toriaf en l 'jSg permet de rendre
c. mple de l'importance relative des pos-
sessions des [)rivilégips. Elles a|i[)arais-
sGnt,à dire le vrai, pluli'it nombreuses
que considérables. Sur un revenu pa-
roissial imposable de i;>,i8o livres, les
eoclésiasticpies sont portés |)Our 5oh
livres seiilemeut (curé etobitiers, i5o 1.;
Aiigiislins de IJarfleur, 990 L; abbé de
Monlebourg, 97 1. 10 s.; obitiers di'
Barlleur, 1.5 I.; trésor de Monlfarville,
19 i. to s. ; prieur de Saint-Vasl, ;iO 1.;
hôpital de Valognes, 60 I.), et les nobles
pour 3,055 livres (MM. de Mesnildot,
500 t.; de Barville, 860 1.; de ()uer-
queville, 770 I.: de Réville, 1/10 L:
I)ancel,éc. , i5o 1.; des Roches, éc. ,()ol.;
de Sainl-Eloi, 675 I.). Il y a en tout
9 90 lignes payantes et (i'3 de hors-te-
«rt«/.s-. (Arch. CaUados, C S9A3.)
l'ourle détail, nous n'a\ons de reu-
MONTKAUMLLK.
387
Nuiis supplions Uv!» himihlomoiit Sa Majcsl/' ilaNoir é{;;ml aux
misères de cette misérable paroisse, et ils ne cesseront d'adresser
des vœux au ciel pour la conservalion de toute la famille royale.
Fait, signé et an-été par ceux cjui savent signer, dans les formes
prescrites, ledit jour et au (pic dessus, après lecture faite. Le pré-
sent fait double.
F. Leharon , ip-effier mumcipal, P. LvjKmE, syndic municipal,
F. Hkbkiit, p. lit; RiGHET, Uelamer, g. Paillé, A. De-
BRIX, A. GoDEL, p. DeBRIX, J. GossELIN, P. LeGRIN ,
J. POLLÉE, V. LeBARON, G. LeFÈVRE, T. LeJEUNE, P. Le-
seignements hion précis que pour ifs
biens ecclésiastiques, dont l'inventaire de
1790 nous donne le relevé niinnlieux,
savoir :
j. Biens-Jonds : 1° la cure, maison
presbytérale, cour, jardin de 10 perches;
quatre pièces de terre en labour et herbe,
faisant ensemble 5 vergées i/a (le tout
non est.) ; 2° l'obiterie lieu , treize pièces
en labour, faisant ensemble i (i vergées en-
viron (en partie aff. par 878 1. 10 s.);
3° l'obiterie de Barlleur, trois petits
champs de 96 perches (alV. 6j livres);
h" les Augustins de Rardeur, quaire
pièces de terre faisant 8 \ergées (ail.
3oo livres) et une evtensiou de 17 v. r-
gées de leur ferme de Barlleur (non
est.); 5° l'abbaye de Montebourg, plu-
sieurs champs et grange décimale (alV.
avec les dîmes).
11. Dîmes : Les décimateins étaient
l'abbaye de Montebourg patronne et le
curé ; l'abbé avait les deux tieis des
grosses dîmes, le curé l'autre tiers .et
les menues et novales. L'évéque de Cou-
tances, comme abbé de Montebouig,
déclare en 1790 sa part aflérmée |)ar
9,610 livres (Déclar. n j-i , f" 61V
Nous n'avons pas la déclaration du curé ,
mais, en i()65, la cure était estimée
1,000 livres et payait 76 livres de dé-
cimes.
m. Rentes: i"rabbayede Montebourg,
rentes seigneuriab>s sur 11 fielVataires,
montant à 64 boisseaux de froment me-
sure de 10 pots 1/3, 9 boisseaux mesure
de 1 3 pots , A boisseaux d'avoine , 3
|iains, 8 |)Oules, li chapons et 8 s. f\ d.
eu argent, avic les treizièmes sur un
territoire «d'f'tendue inconnue»; s'I'ab-
baye de Cherbourg pour la baronnie de
Sainte-(jenevicve, rentes seigneuriales
également sur 10 fîeflataires, mon-
tant à 46 boisseaux de froment, 1 1
d'avoine, 3 pains, h poules et 96 s.
en argent, avec les treizièmes sin-
«plusieurs terres»; 3** les obitiers du
lieu, 3i 1. 5 s. 6 d.; 4° les obitiers
de Barfleur, 17 1. 6 s. ; 5° le prieuré de
Gatteville, 9 boisseaux de froment
mesure de 16 pots 3/8, et 8 livres;
7° les obitiers d'Anneville-en-Cérès,
3 Uvres; 7" le chapitre de Coutancos,
so pots d'avoine , un chapon , 1/3 poule
et 12 1. 9 d.; 8" les prêtres de Saiiile-
Geneviève, 182 pots 2/3 de froment et
2 1. 10 s. ; g" les Augustins de Barlb'ur,
282 pots de froment, une demi-pouii-
et 2 4 livres.
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
dans la paroisse est estimé en 1787 à
7,09.5 livres par les contrôleurs des ving-
tièmes. (Arch. Calvados, C Gâig.)
Nous n'avons pas de renseignements
précis sur les rentes des seigneurs laïcs.
La paroisse relevait, outre les deux liefs
ecclésiastiques précités, de 3 liefs laïcs :
ceux de Monlfarville, au seigneur' du
lieu, de Barville et de Béthoville (Airii.
Manche, A 3666). Le dom;iine possé-
dait quaire pièces en labour et prairie,
faisant ensemble 5 vergées 1/3 (afl".
i3o livres), et en rentes 70 boissoaUx
et 19 pots de froment, mesure de 18
pots, /i boisseaux d'avoine, 1 livre en
argent, et 2 1. 1 s. 8 d. de uK-nues,
t'n'iomble produit comn)un A().5 I. 3 s.
6 d. (Airh. Manche, A 336.V.)
388 IIAILLIACK SKCONDAIIIE DE \AL()GNES.
GHIN, J. LeFEBURE, C. PeSNELLE, G. GoDEL , Josepll
Le GiuN, M. BfiETOT, .1. Le Grin, Pierre Godel,
H. De la Cour, P. Lemarchand, P. De la Cour,
Ch. RuAUX, Joseph De la Cour, V. Le Baron, G. Le
Cœ\]\\, N. Le Bienvenu, P. Debrix fils, Jullien, syndic
préposé, C. Rlalx.
M0NTG4RD0i>
(I)
1 . Procks-verbal d'assemblkk.
( Ms. Archives de la Hanche , série B,n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, Il , pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (foriinih; du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (i6) : Gilles du Four, J. Gourtel, Jean Lebœuf,
.1. Navarre, F. Bœuf, Thomas du Jardin, J. Bœuf, Martin Groslin, G. Au-
herl, J. Mancel, M. Soicl . Thomas Houelbec, Charles Aubert, Dominique
Ucauf, Joseph Vasselin, Michel Mancel. — Nombre de feux : i65'^l — Publi-
cation : rrle i" mai's, par M. le curé;^. — Députés : Gilles Dufour, J. Cot u-
TKi,. — Signatures (17) : J. Goirtel, Jean Nwarui:. Jean Lk Boeif. G. Ai-
lîERT. Jean Boeuf, Jean Mancel, Michel Sorel, Martin Groslain, François
Bauf, Dominique Bauf, Charles Aubert, A.-T. Dcjardin, J. Vasselin,
Thomas Houellebeco, M. Mancel, Dufour, syndic municipal, J. Champel.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives communales de MotU/^ardon, Orijfinal signé'''. Kd. pro/?ar<e par Hippeao,
Cahiers II, p. hki-UUli , d'après un ms. des Arcliives de la Manche non retrouvé.)
Cahier des doléances , plaintes et remontrances des habitants
de Monlgardon '''^.
Cette paroisse, située à une lieue et demie de la mer, éloignée
des villes voisines de six à sept lieues, est tom])ée depuis long-
ea Arniiirlissonii'nlde Coulanci's, rail- iMoincinenl de la |)opulali<)n on
Ion de la llayc-flii-Piiits. 1787 : N. a3, M. /i , I). a5. — Popu
'"-' ]jO ilriionihroiiciil (les hnliilunl» îles lalioii actuelle : r)Zia habitants.
lieux se.rcs île l'cliiclion île Ciivenlan lait ^'' La copie de cotte pièce nous a éli-
en 176^1 donne à la paroisse de Mont- lournie par .M. V. Bacon, inslituteur à
{fardon 8^18 iialiilanls, ainsi repartis : Monlj^ardon.
Iiomnies. i.");); femmes, 1 8 -.î ; garçons, ''' Le cahier est 1res fn-cpicnnuenl
i86;lilles, 108; enfants au-dessous de inspin'' du cahier de la lla\e-du-Puils,
8 ans : mâles, 7/1; femelles, 7(). (Arcli. l>aiHia;r<' de Carenlan, que nous avons
(lalvados, C 180.) (inniH' dans notre prenuer volume,
MONTGARDON.
:î89
temps, avec toutes les paroisses qui reiiviromn'iil, dans une espèce
de langueur et d'appauvrissement dont on p<Mit assigner différentes
causes, les unes locales, particulières, et les autres communes à
toute la presqu'île du (îotenlin :
1° Un sol pierreux, aride, une chaîne continuelle (sic) de mon-
tagnes et d'une très mauvaise nature et en bonne partie en bois-
jan et landages'", dont s'étaient mis en possession les sieurs de
Polignac et Daspecq, et ne pouvant en tirer parti l'ont aban-
donné*'^);
2" Le mauvais état des chemins pendant la moitié de l'année,
tant dans cette paroisse que dans les paroisses circonvoisines, em-
pêche la circulation des engrais de la nier et des denrées, ce
qui fait un tort considérable et occasionne l'anéantissement du
commerce '-' ;
3° L'excès et la multiplicité des impositions et l'avidité des
hommes du fisc, (pii ont toujours si beau jeu dans de petits lieux
si écartés et vis-à-vis d'hommes ignorants et indélendus ''. il serait
à désirer que l'on demandât à toutes les communautés une not(!
précise et exacte des procès-verbaux, contraintes, saisies et exécu-
tions exercées par les seuls commis des aides et gabelles depuis
quelques années, on verrait les exactions qui s'y commettent jour-
nellement;
fr L'absence de nos seioneurs et do presque tous les proprié-
taires, qui justement elIVayés de l'inégalité des ré|)artitions, de
l'arbitraire des tailles et du défaut de conimuiiications, ont (piitlé
|). 73'i sq. On rapprocliora siirloiil li'
|jn''anil>tile, les art. i , ■>, A ol (i dt^ la
lluye-dii-Ptiits; le présent rallier est en
jjénéral lort abré{jé.
l" Le Méni.stal. (!<• 'yay pour réli'C-
llon do (larcntantlérrit ainsi la paroisse:
«Monl{;ardon,feiix i /i(), marc i 5 s. f) d.,
{fardc-ci'ile, 1,518 livres; 1111 tiers en
pàlurafje et prairie , le siirplns en labour,
un tiers en planl. Fonds médiocre, pos-
sède une lande pour laquelle elle est
imposée à i(i3 livn's: les lialtitanis assez
imposésn. (Arcli. Calvados, (I 27^1.) Su-
perficie : la conuiunie actuelle est cadas-
trée pour i,3r>i liectar(>s.
Sur l'envaliissemenl des connnunauv
par les cnfjajjisles du domaine, voir le
cahierdeVaslevill(!,arl. (i (InJ'rii , \). ']cii>).
Nous avons conservé VArrèl du donsfil
piii-tuni coitcension aiur siitnrs Voligiidc
ri il' Aspect, (le -?oo avpenls y.v pir-
clifx , dans lu lande df M'Diljrardoii ,
:it JHiUrt ijHi. ( Arcli. Manche,
A H3/iq.)
(2) Cf. I,. .alii.'c dr la lla\e-du-l'nils,
art. 9..
'--'•! L'article ."'> reproduit textufllenienl
l'article la de la llaye-du-I'uils. —
Impositions de Montjjardon pour 1789 :
taille, 1,33;") livres; ace, 876 1. 1 s.
3 d.; ca|»itation, 8()3 I. 1 '1 s. () d.;
corvée, 'i'i3 1. '1 s. 10 d.; viiijftiènu's,
1,517 I. 1 1 s. 3 d.; territorial, i<>o li-
vres; bâtiments, 'ù\ livres. Au total,
5,r!A8 I. i-( s. 1 d.
Lij'nes : 97'!, dont 118 exploitants.
— Pritùléjriés : le curé, lM° .losepli Le
Barbier; l'évèque de Coulances, pour
terres et dîmes, et pour la noblesse,
le sei|;nenr Pierre-IIervé Louis de Lein-
perière {\w\\ rés.) et les sieurs de Clian-
tepie frères (c. n. 3() I. 'i.s. () d.). —
Supplémenl des pririlitgirs : 38 I. t 7 s.
3 d.
390
l',\ÎLM\GK SECONDAIRE DE VALOr.NES.
iiii pays inîilljcui'eiiA, livré coiniTie à l'abandon ou au pillage; ce
(pii MOUS eiilùvo la majeure partie de notre argent et le porte dans
d'autres provi/ices''^;
5" l/ouverture du havre de Saint-Germain, dont l'entrée est si
facile, s[)acieuse, où il monte aB à 3() pieds d'eau et oii les bâti-
ments seraient en sûreté. Joint à la confection de nos chemins,
l'égalité et la simplicité des répartitions, et la résidence de nos
seigneurs et propii(',taires, r('tal)lirail («'rlauicmcnt le commerce et
encouragerait l'agriculture dans ce pays, avantage dont nous avons
été si longtemps privés ('-^;
6" 11 serait à désirer que la recoiistruclioii et entretien des
églises et presbytères hissent à la charge des décimaleurs, et que
MIVI. les curés qui jouissent des dîmes par bail en paveraient la
taille comme les paroissiens'-''. Il paraîlra toujours étrange que le
clergé, si favorisé d'ailleurs, si riche en comparaison des deux
C Le seij'jnour do Mônljfartlon ('lait
on 1789 mossiro l^ipiTe-JIervé-Louis rlo
Lciiiporièro, clievalier, possédant le fief
de (Ilinntclonj) , non résident. Les autres
fiols do la pai'oisso étaient ceux de Ro-
tour, à révéqnodo(]outanres, d'Allonno
au\ reli/i;ieux do Bianrholande, et do
Cdsncrô à M. de MoUoville.
Etat (ha renies de 1 JQO non retrouvé.
Il l'tail dû au domaine, pour Valognes,
/i boisseaux et 12 pots de froment, est.
produit commun à 28 I. 10 s. t d., et
pour Carenlan , 1 5o boisseaux de fr. , 38
d'avoine, est. /182 1. 1 s. 7 d. (Arcb.
Mancbe, A 3365.) L'évêque de Cou-
tances porte dans sa déclaration 60 n
livres [)our rentes seigneuriales de la
seigneurie de Rolour et i5i livres do
rentes foncières. (Déclar. n" y3, P 5^.)
Nota. Au milieu du siècle, le fief des
religieux était estimé 1,300 livres de
rente, celui do Gliantoloup 1,000 li-
vres, celui de Gosnoré 100 livres.
( Sommier des jief» et héritages nobles de
l'élection de Carentan , Arcb. Manche,
E5.)
(2) Cf. la flaye-du-Puits, art. 3 (I,
p. 73(1) et art. h in fine (1, p. 788.) Le
bâvic dont il est quoslion au texte est
celui de Saint-Germain-sur-Ay ; le port
avait été foruié au commerce par arrél
du Gouseil en Tannée 1780, sous le
prétexte que réioiguomoni des bureaux
dos truilos y facilitait trop la coiitre-
bundo. (Arcïi. nat., AO" 7".)
''■' Cf. le caliicr de Vaslovillo , art. 1 1 .
Los curés faisant valoir eux-mêmes les
diuios do leur paroisse étaient exempts
do la taille, n(m seulement pour la part
qui leur appartenait en propre, mais
aussi ponr celles des gros décimaleurs
,qii ils pouvaient prendre à bail.
Los dîmes do Montgardon étaient, en
1789, partagées. Les deux tiers des
grosses dîmes appartenaient à Tabbaye
(l(! Blanclielande; le curé n'avait que le
liors rostaut, avec toutes les menues et
environ 3o vergées de terre en aumônes.
{ Fouillé, fol. Ui. v°.)
Déclaration de ijgo non retrouvée
pour la cure. Au milieu du siècle, d'a-
|irôs le l^iuillé, le produit consistait en :
1,000 gerbes de froment donnant 5
boisseaux du cent, mesure de la Haye-
du-Puits de ail pots; lao boisseaux
il'orge, i.ô d'avoine, 8 de pois, /i de
vosce, 9 do fèves et 9.5 de sarrasin. En
plus, trois tonneaux do cidre, 3o livres
«pour bercail», i5 livres pour lin et
.5 a 1. 16 s. de rentes. Le curé paie un
vicaire. Au total (en 1728), ()99 I. 16 s.
— 900 = /199 1. 10 s. Vingt ans plus
tard, le déport était affermé par 'dki I.
10 s., avec les cbarges montant à 800
livres, soit, vraie valeur, i,A3oL 10 s.
La part des religieux l'-tait aiïermée
{\t^ son côté en 1770 par i,(ioo livres et
'11 boisseaux d'orge. (Etat fourni au
chapitre général de l'ordre des Prémon-
trés, 1770, Arcb. nat.. G" la.)
MONT(;\i{|)(i\.
:v.)i
juitros ordres et surtout du tiers, soit encore logé à leurs
dépens; il est certainement bien en état de supporter ces
cliurges*''.
Nous invitons cel ordre, dont le patriolisme se révedle aujour-
d'hui si honorablement, à consacrer une légère somme pour l'é'ta-
blissement des écoles de canii););;!!»' doni \;\ jeunesse reste sans
aucune ('ducation'-';
7" Nous osons croire (|ue nous m' sommes pas les seuls à
deniander un seul inijxit, (|ui soit payé par tous les individus du
royaume sans distinction, suivarït ses propriétés et facultés.
(ihaque province! coniuiencerait son abonnemeut en 1790, et
répartirait son imposition comme il est d'usage pour la construclioii
des églises et presbytères (-^l;
O Nous n'iivons |)as rcnconlrc' di'
traces direcles de dt-pcnscs siijtpoi'U'i's
par les paroissiens de Monlgardon pour
ré|)aratiotis [(resbylérales dans la se-
conde moitié du xviii'' siècle; cepen-
dant nous savons, jiar des piùCes de cor-
respondance, en date du -.l'j janvier
1783, que les lial)itants élaienl à celte
date en conti'station avec le cilré pour
ce même objet. (Arcli. Calvados, G iSai).)
Il semble même (ju(^ ce soit à celle
contestation ([u'il l'aille rapporter un
arrêt du conseil, en date du 19 sep-
tembre 17H6, qui les autorise à s'im-
jws'^r d'une somme de 62 5 1. 6 s. G d.
pour f frais de procéduren. (/6/(/. , C
1396.)
Les officiers municijjau^c observent
en 1790 que wils ont connaissance que
le sieur curé a reçu des héritiers cb' sou
prédécesseur des sommes moyennant
lesquelles il se serait cliar|jé de tout ou
partie des bâtiments de son presby-
tère et de sa partie du chœur^i. {Eint
des biens mit., Carentan , Arch. Manclie,
Q^>6.)
Biens ecclésiastiques : 1° la cure,
manoir prcsbyléral, etc., cour avec
deux avenues plantées d'ormes, jardins
potafjers d'une vergée et demie , prt"
de A vergées, sept pièces en labour
et plant faisant ensemble 2 3 vergées
(le tout non est.); 9° l'abbé de Blan-
chelande, ferme et terre du Rotoar,
comj>osée de maison manable, bài.
d'rxploitation, moidin, seize pièces eu
labour faisant 339 ^"^rgées, trois pri's
faisant 33 vergées, iG vergées de plant,
1') delandi', 90 de bois taillis, le tout
s'entretenant ail. en 1783 au sieur
Nicolas Ozouf [)ar 3,ino livres en ar-
gent, 19 boisseaux de froment mesure
de '.'Ji pois et deux douzaines de pou-
lardes (cliilTres concordants dans la dé-
claration de révè([iii'); 3" la chapelle de
.Monlgardon , deux pièces en labour
nommées les Fourcher, 9 vergées, ail".
lio livres, et deux autres nommés le
clos Ermelot, '.\jh de vergée, afl". 5 li-
vres; h" les religieux de lîlanchelaiide,
grange décunale, cour et circuit (nnn
est).
Le revenu ecclésiasti(]ue de la pa-
roisse est estimé, en 1787, <à 80 1() 1
10 s. par les contrôleurs des vingtiè-
mes. (Arch. Calvados, C G519.)
('-) Cf. le cahier de la Haye-du-Puils,
■i' partie .(t. I", p. 7^5). Il existait à
Monlgardon une école sur laquelle nous
ne rencoulrons pas d'aulre renseigne-
ment que celui-ci : les officiers munici-
paux n'ayant pas en 1790 de local
pour leur servir de «bureau» sont
obligés de tenir leurs réunions dans
l'école, trliou d'aulaul plus incommode
qu'il n'y a pas même de chaulfe-pieds ,
et ([ue l'école est interrompue toutes
fois qu'ils sont obligés de s'assembler ^1.
[Etat des biens nnt.. Carentan, Arch.
Manche, Q" ' (i.)
(^' Une femme de la région de
Coutances avait fait , peu de jours aupa-
ravant, la même observation : «J'ai re-
marqué. Monseigneur, écrivait-elle a
Necker, que lorsqu'il est question de
la refonte des cloches dans une pa-
392 r.AIIJJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
8° Enfin nous demandons la refonte des droits d'aides et de ga-
l)elles dans le même impôt, la suppression des déports, des oili-
ciers d'élection, directeur, receveur et contrôleur des vingtièmes,
commis cl receveur des tailles, officiers de gabelle, commis aux
aides, lunssiers. Ions les hommes de l'impôt qui ont chacun leur
caractère, (jui assujettissent à leur petite autorité et enveloppent
de leur science fiscale des conlribnahles ignorants, inhabiles à
connaîlre si on les trompe, mais (|ui le soupçonnent elle craignent
sans cesse. Par ces moyens, les habitants des campagnes seraient
insensiblement délivrés du joug sous lequel ils vivent.
Cinquième et dernière page qui a été cotée et paraphée par nous
Gilles-François Du four, syndic municipal de ladite paroisse de Mont-
gardon, le 8 mars ij8g.
Le présent fait et signé double par nous paroissiens de Mont-
gardon soussignés, après lecture faite, ledit jour et an ([ue dessus.
Dominique BœuFS, Jean Le Bœuf, E. [Martin, .lean Boeufs,
Jean Scolan, Jean Sorel, Thomas IIoiellebecq, Jean
AuBEKT, Jacques Mancel, Jean Manckl, Fr. Boeufs.
J. Vasselin, g, Auijkrt, J. Sorel, L. Tardm\ Jean Na-
\Aiu!E, Jac([ues Çourtel, Denis Scolan, Pierre Vas-
sKLiN, C. Navarre, Pierre Mouraind, Jean Alrert,
Jacques BœuFs, F. Granuin, Jean Navarre, J. Gran-
i)ii\, Michel MvNCEL, Jean Lepaumentier, F. DiiJARDiN,
Jean Ozouf, M. Jourdan, iNicolas Le B(«uf, Thomas
M^^(:EL, J. Giiampel, J. (]ourtel, Dufouh.
roisse,on fait la rôpartilion des frais à • qu'il n'y oùt qu'une seule imposition,
lajil la v('rg(''e, l'acr'e ou l'arpent, sui- ri'parlie de la iiK-nie manière. . . t'ni'
vaiit l'usafje des lieux. Elle est toujours laxe à la verjji'-e rendrait tout li' unuidi'
léjfale , cette ri''|)artilion; personne ne honrMw.v {Iji'lln' de M flélicrt l'itfureii
se plaint. Le désir le plus ;[ént''ral des M. le />. (i. il. F., Arcli. nat. , M iwjy.'i ,
liabitanLs de la canipaifni' m'a pai-u ôlrc p. (1.)
MORSAMNKS.
393
MOnSA LINKS '
1. Procks-veriîvi, d'assemblke.
{Archives de la Manche, xcrie II. n. cl., li.isuc (^aliiors de Valojjnes, I, pièce non cotée.
Formule imprimée, doiil les l)l;incs seuls oui été reui|)lis. Signé. Inédit.)
Analyse : «laie de rassemblée : 8 mars. — Coniparanls : cries soussignés
hahitans de la paroisse «le Morsaline». — Nombre de feux : 99. '^'. — Publi-
«alion : b^ 1" mars, par M. le vuv6. — Dépule's : Nic«)las Collas, llyacintlic
1*ii.li:t. Si}>iialures (1^) : N. (Iollvs, Ja<'(jue Rhvkut, llyac. Pim.kt, m/iidir,
(î. l'iLi.KT, (j. Mkucionï, Robert-Jean Lk Roi u«;, Jean Mi,\y, R. (]oi,las, Jac«|iie
IhiNKT, (j. MvRTiN, I'. Caën, g. Godefuov, G. Hamel.
2, Caiweu de doléances.
(Le ms. des Arcliives de la Alanclie [)arail perdu. Lo texte ci-dessous e.st emprunté,
sous les réserves ordinaires, à l'édition de Hii>i>e*u, Cahiers II, p. UUh-hkii.)
Cahier de la paroisse de MorseUne.
1" li(?s impôts sont si grands et si niuitipli«'s dans la paroisse
(|U<î nous sotnines hors d'i-tat d'y satisfaire, vu «{u'elle contient
1 ,Aoo verp«5es «le terre '^', dont une partie en montagnes et en bois
laillis, e( «pie le seigneur «le la paroisse en possède au moins 'y5o,
et «pie le seigneur de Tourville possède cent et «pielcjues verg«^es,
sans payer au«uin impôt, ce qui fait «|ue l«'s autres habitants, (|ui
ne sont «pie tietlalaires de leur bien, ont tout le poids et la charge
des impôts'^', et personne à les soulager, pas même le curt^.
<') Arrondissement de Valognes, ran-
lon de Qiieltehoii.
(-' Population an dénomlirciiii'nt do
1798 : ^188 liabilanls. Miiineinent (en
1787) : N. 1/1, M. 9, D. l'j.— [>opii
la lion acliicUe : ucja lial)ilants.
(■>) Mém. Hlat.'ijSi, P 3. -rMorsa-
lines, seifjncurs les demoiselles de la
Paintrerie et M. raltlté de Monlelioiirjf;
3(")0 arres «h; terre en labour, plantées
du bas pays vers la nier. IJon fonds. ^^
(L'aiileur du Mém. stat. ne lait évi-
demment «'ntrer en rompte que le tei--
rain cullivi'', alors tpie les rédacteurs du
rallier couipt<!nt les bois et iaiidafjes. La
conunune actuelle est radasln-e pom
S*).") hectaies.)
Produit en /jrain (en 179.'^) : <',oai
boisseaux, mesure de ao pots. (Arcli.
nal., D IV 6j.s', 5i.)
'■' lnipt)sitions de Morsalines pour
1789; taille, 1,1 00 livres; ace. , 722 li-
vres; cap., 711 livres; corvi'c, ,368 I.
i5 s. 7 d.; vingt., 986 1. 5 s. 5 d.;
terr. , 89 livres; bât., a 7 livres. Au to-
tal, 3,996 I. 1 s.
Lignes : 126, dont 1 17 pidpriélaires
exploitants (pour 371 1. G s. 6 d.) et
9 fermiers (pour ,'57/1 livres). — l'rivi-
U'iriri; : pour le clergi', le curé M" Bar-
lliélemy-Adrien Lliuillier (rev. 10 li-
vr«îs), le vicaire maître «l'école (rev.
10 livres), le liésor du lieu (rev. 3oo
livres); pour la mtlilesse, nolile daine
Honiie-Jiilii' Morel de Coiircv, veuve de
M. Antoine Loiiis-Hiie de Caligny, in-
394 BAlLi;iAGR SKœNDAlHK l)l<: VALOGNES.
n'otanl rédiiil (|irà une ospi'ro de pension eongrue, vu que M. l'ahhé
(le Montehourg partage les grosses dîmes avec lui par moitié, et
que M. le prieur de ïrouarn cuh^ve encore, dans la paroisse, la
sixième gerbe'";
9" Nous avons encore, de plus, à payer les courses iimtiles des
tailles, les garnisons des invalides, qu'on nous envoie et qu'il l'aul
payer et nourrir, obligés de les déjmscr chez des paroissiens (|ui.
eux-mêmes, n'ont pas de cpioi se susienler '-^ ;
3" La plus grande partie de nos I cires sont situées sur les mon-
tagnes; et pendant les aimées de sécheresse on n'y recueille prescpie
(|ue la semence;
A" Le désir de la liberté du sel,(pii est empêché par un grand
nombre de gens inutiles, qui seraifuit plus propres à la cullurc
des terres qu'à opprimer de pauvres misérables, et même à empê-
cher de puiser de l'eau à la mer pour leur usage, ne pouvant fournir
les autres choses nécessaires à la vie;
5" La mer, qui cause un dommage! des plus grands par ses
Ilots, et (pie le public est hors d'étal d'enqx'cher sans le secours de
Sa Majesté;
génieur en rliof des fortifications de la
Houjfiie, comme tutrice principale des
enfants mineurs de l'eu M. Antoine-
Guillaume- Juiic-Hui' de Galifjny, ca-
pitaine au léjjiment di' la Reine-Cava-
lerie, soiffneur de Morsalines (non rés. ,
revenu, 6,ooo livres); M. de Toiirville-
Avice, éc. (non rés., rev. aoo livres);
et pour le tiers état, trois gardes des
traites et gabelles (cap. pour un trai-
tement de i,55o livres, à 9 deniers par
livre, 1 2 1. 8 s.).
<•' Nous ne connaissons point la ré-
partition des dîmes à Morsalines à la
fin du xvin' siècle. En i665, les dîmes
apparttMiaii'ut pour moitié à l'abbaye de
Montebourg; l'autre moitié était parta-
gée pour deux tiers à l'abbaye de Mon-
tebourg encore et pour un tiers au
prieur de Réville, dépendant de l'ab-
baye de Troarn. Le prieur de Saiiil-
Gosme-du-Mont, patron ecclésiastiipie,
avait sur les deux pai'ts (piebjues droits
et renies, flont nous ne saurions dire
s'ils subsistaient en i78t).
nécloriitiiiii ili> 17.90, non retrouvé'(>
pour la cure. L'ivr'tpic de Goulances,
comme abbé* de iVbuitebourg, déclare sa
part de dîmes allermée 48a livres.
[Déclnr. n" 7^, T 60); la valeur de la
dime de l'abbaye de Troarn n'est pas
connue.
D'après les oiliciers nuinicipaux , le
bénéfice ne consistait cpi'en : maison
presbytérale, ff couverte en paille'i, cour
avec grange, pressoir, etc., (rcouveris
enardoisen, le tout en bon état, «étant
construite neuve depuis quatre à cinq
ansn. Pour joute terre, deux petits jar-
dins d'environ une vergée. [Etat des
biens nat.. Valognes, Arch. Manche,
Q*-' ,7.)
(^) Sur l'emploi des garnisaires pour
le recouvrement des impôts, on voudra
bien se reportel- à ce que no-is avons
noté sous le cahier de Saint-Ghrislophe-
du-Koc, art. 19 (infrà, p. .')59). Il con-
vient d'observer qu'en 1789 la garnison
était le plus souvent fictive; le contri-
buable, sans fournir le logement, payait
une somme qui était de io sous
par jour au j moins pour le logement
et la nourriture au garnisaire. Il semble
bien par ce que disent les cahiers
que cette nouvelle méthode paraissait
au moins aussi dure au coiilriltualiie.
(\ (lie ^'(i/u(T (/(' Fii-irille , arl. 8, mipvii ,
p. 3/47.)
MORSA LINKS.
.'iOf)
6" Les cheiniiis lionlaiil lii iiitT soiil iinpi-ali(al)li's, en (jui oin-
prclie les fonds dV'lre amtMiorés;
n" Les déports doivent être anéantis selon le désir du public, et
les }p*os décimati'urs tcinis de fournir pour les pauvres, suivant
leur revenu, c'est-à-dire tant pour cent, surtout où ils ont des
(lunes;
8" La résidence des bénéficicrs, à peine d'élre privés des fruits
de leurs bénéfices eu faveur des pauvres oii ils sont situés;
9" La paroisse est désolée |iar l<s pijfeons et lapins, tpii sont si
abondants ipi'ils foui tort auv habitants de plus d'iuie taille: ce fait
uu'on en demande la destruction, à moins ipie les seigneurs aient
des droits particuliers, et qu'ils n'<Mnpéchent le vol du pigeon, dans
le temps manjué par la loi '^
10" De dépendre de notre bailliage, et non des petites juridic-
tions subalternes, c'est-à-dire de ces juridictions de campajvne'-'.
En cas d'appel, le Parlement et le Grand (lonseil;
11" La suppression des receveurs des domaines et des tribu-
naux d'exception, tels ceux des élections et des finances, dont les
huissiers et agents subalternes sont le fléau des campagnes;
1 3° Que les deniers de la province parviennent dans les caisses
royales avec les moindres frais possibles, et tacher d'en donner le
moyen ;
i3° Que les grandes routes soient continuées, suivant leur
tâche, chaque année;
ih" Le rivage de la côte, pour le service de la mer, est un très
grand fardeau, et l'expérience nous prouve que ce sont autant
d'hommes perdus, ce qui cause un grand tort pour l'agricul-
ture '^' ;
') Nous n'avons aucun renseiffne-
ment sur le nombre do colomliiers et
de garennes qui pouvaient exister en
1789 à Mors;iliries. La paroisse dépen-
dait de trois liefs : le fiei' de Morsalines,
atiquet était atlaclié la st'ijfiieorie de la
pafoisse, appartenait aux enfants du
sieur de Caligny; le fn'i" dit du Taillis
(i'ort petit, la vergées de l)ois taillis
érigées en lief en 173O) appartenait an
sieur Avice de Tourviile; enlin le lief
de Quettetiou, à l'abbaye de Saint"-
Trinité deCaen. L'abbesse possi-dailsiir
la rôle un droit de gytivdfrc sortons les
avenants et arrivans-^ entre "reaii df
Saire et l'eau du Perrier, courante en
ladite paroisse^. (De I^ontaumont, dans
Mém. Soc. Anti(i. Nortnandie, xxvii,
p. ..57.)
(-) La paroisse de Morsalines dépen-
dait partie de la liante justice de Saint-
Vast appartenant à l'abbaye de Sainte-
Trinilé de Gaen [infrà, note sous le
ciibier de Saint-Vast-la-Hougiie , p. Oi 1),
|iarlie de la haute justice de Varengue-
bcc, pour le fief de Morsalines. En
a|)pel et pour les cas royaux, elle allait
directement an bailliage de Valognes.
<^' La paroisse de Morsalines appar-
l(>nait pour le service de la garde-cote
à la division de Quetleliou, c'° du
nic'nie nom. Levéi- de 1787 : a '1 gar-
çons présenlés au tirage, aucun canou-
nii'r. (Arch. Calvados, C 1860.)
3%
BAIIJJAr.l': SECONDAIRE DE VALOGNES.
i5" Les sei^jneurs ne veulent rien rabattre des dixièmes des
rentes seijîncuriales qui leur sont dues"^;
1 G" Que les impôts soient portés sur des choses de lu\e plutôt
que sur des choses de première nécessité à la vue du commun
peuple.
(La formule fimik mniKjue, (l'imi tpie 1rs signatures.)
NAGOUEVILLE '* .
1 . Procks-verbvl d'assemblke.
(\ls. Arrhivi*,^ de lu iliinrlii, série li , n. cl., liaxsr Cnliiors de Valognes , II, pièce noncotée.
Orijfinal sijjiié. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (3 f)) : Jean-Baptiste Bourget, Antoine Ppuliel,
.lean-Bernard Lesdos, Marc Leduc, Pierre Guirée , Jacques Belliosle. Etienne
Eanglois, Louis Trigaii , Jean-Charles Ravenel, Jean-Charles Dubost, Jean
Ravenei, Joseph Bosvy, Jean iîosvy, Louis Hamei, François Lepaïquois,
Jean Trigan. Jean-Louis Bosvy, Jean-François La Joye. Pieire llemy, Jean-
Charles Bosvy, Jean La Joye, ^i(•olas La Joye, Etienne Damouretl(!, François
Leelerc. Jean B(»ui};el. Jean Renaud. Hervé liourget, Jean Le Sept, (iermain
le Tellier, Jean le Bourgeois, Jacques Fleury, Pierre Scelle, Charles Scelle,
Jacques Thiébot. — Nombre de feux : 8o'^\ — Publication : le i" mars,
par Lkpoutikk, vicaire. — Députés: Jean-Baptiste Boiirgrt, Antoine Por-
-rni.;!,. — Signatures (si) : J. Bot rgkt, M. Leduc, J.-B. Lesdos, Louis Triovn,
J.-F. L\io>i;. J. l'osvv, J.-L. Bosvy, P. Bosvv, G. Hamei., C. Leparqiois,
Nicolas Simon. J. rxtiiuwrr. P. IIenrv. J. Bourget, Jacques Bosvv, Jacques
Belhoste, Jean Roirget, J. M\rvie. Jean -Baptiste Boirget, J. Le Sept,
A. POUTREL.
(') Cf. lo raliior de Monlaigu, arL.
93, et la nolo {xuprà, |i. 376). Nous
avons consiMvi' Vl'jtat dex rentes «Ircssi'
on 1790 à Moi'salint's poiu* la di-diic-
lioii des vinjjliônit's. Los soldes roiilfs
portées avec détail sont celles t\fs
si?iirs de Galigny, soigneurs de l;i
paroisse, savoir : 11.^ l»oisseaiix de fro-
ment mesure de la seigneurie et '1
boisseaux i/a mesure de Queltelu)n,
.'ji hoisseaux i/a et 6 pots d'avoine,
mesure non spécifiée, 3i poules 1 •> ,
•> fiiapons, t) Ix'casses, 70 o-uls, nu
|)ol (le miel, '.\ cliopines de fraises r'u
(l.Mi\ redevances, el 77 I. ',\ s. 3 d. l'ii
argent (en tout, sur A'i redevaltles, à
l'apprécis, 7/16 I. i 8 1 . .S d.). l'ourles
autres seigneuries, les oiliciors niuni-
cipau\ déclarent qu' r il y a encore (pian-
lili' de redevables (pii n'ont pas dé-
claré".
Il l'st du en outre, au trésor de
l'église, r)o 1., (j d. en argent, par 11
rede\ allies. {Klal des prnpriéliiires déhi-
leiirs. etc.. Arcli. Manche, Q*' ao.)
'- Arrondissement de Cherbourg,
canton de lîeaumont.
'" Mouvement de la population on
1787 :N. i3,M.6,D. i;?.-P<.pulation
actuelle: /iS.'i habitants.
MCQUEVIIXH.
397
"2. (IviIlKll DK DOLKANCES.
(Ms. [rrldres de la Mai,<ln- , série li. ti. ri., litixse Cahiers de Valiijfiics, I. [licce hou colcc.
Orijjinal si(fiié. VA. Hippeau, Caliiers, p. '-il\i\-hh-j^^K)
Doléances de la parome de Nacqueville,
nmjormément au règlement du roi du vingl-(juatre janvier dernier.
Demande :
i" Abolition de la gabelle, et rendre le sel commerçable, sans
être exposés aux ravages d'une troupe de gens qui, sous l'ombre
de vouloir conserver les droits du roi, persécutent le pauvre
peuple ;
2" Nous délivrer du droit féodal, (juaiit à ce qu'il nous expose
aux ravages des animaux de toute espèce qui dévastent nos mois-
sons, et nous ôtent tout pouvoir de nous en défendre'-^;
3° Que, par la suite, la construction de la maison presbytérale
soit à la charge des sieurs bénéficiers^^^;
A" Qu'il soit établi une preslation uniforme des dîmes par tout
"' Une copie déclarée rr conforme à
l'orifjinal des Archives^ a été Iranscrilo
sui' les re[jislros communaux de Nacque-
villn, à la date du 5 mai 1789. {Com-
mnmcntion de M. (îrondjntillotle , iiisli-
luleuv.)
'"-) Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur les {jarennes ou colombiers
féodaux qui pouvaient exister en 1789
à Nacqueviile. La paroisse relevait de
trois fiefs : le fief de Dioudai apparte-
nant en 1789 à la dame de Lorimier,
et les fiefs des Marescs et de" Fourne-
ville, à M. Barbon de Querqueville.
Mém. mal. f/Si , f° 29 : trNacque-
ville, seigneur M. Dcsmarets Maugu-,
919 acres de terre en labour, peu plan-
tée, herbage et |)rt''. Bon fonds siu- la
mer; le haut médiocre-'.
(^' La communauté de Nac(|ueville
venait d'être obligée tout récemment
di' s'imposer d'une somme de 6,975 li-
vres, pour la reconstruction d<' son
presbytère. [Arrêt du (Jonxetl, u8 mai
f/Sa, Arch. Calvados, (] t'Sso.) Kn
1790, les olficiers municipaux oliser-
vcnt (pie la maison presbyti'rale est "eu
bon état". Ils ignorent les conven-
tions prises entre le sieur curt' et les
lii-riliers de son pn''décesseui". (/ifol des
liien.'i nut., Cherbourir, Arch. Manche,
Q^' 11.)
Dîmes. — Les gros décimaleurs de la
paroisse étaient l'abbaye de Cherbourg
pour les deux tiers, le curé pour l'autre
tiers.
Déclaralion de iJQO, non retrouvée
pour l'abbaye (en 1758, sa part de
(limes était anémiée, avec des traits à
Sideville et à Notre-Dame-d'AHeaume,
pour le prix de 800 livres). Pour le
cuf('', d'apr('s sa déclaralion, son béné-
lice so compose de : maison jiresbyté-
rale, bâtiments d'i'xploitation, deux
petits jardins d'environ 27 perches,
trois pièces en herbagt^ tenant ensemble
9 vergé(;s 1/3 (non est.), plus les
deux tiers des grosses dîmes, et les no-
vales avec les menues, et une dîme de
bois taillis; le tout valant rrune année
portant l'autre*», 3,/ioo livres, toutes
charges préalablement déduites; plus
uni- dùn(! dans la paroisse d'Urville
(im sixième), an'erni(''e aux habitants
pour /i'5o livres. Le total n'est pas
donné. Le cun'; paye un vicaire, soit
hot) livres; il y a 80 livres de décimes,
et ()oo livres de frais d'exploitation des
(limes. (Ih'rl. nrijnnalr , au iiov. '"jyo,
Arch. Manche, ()" 18.)
398
l'.AlLLlACil-: SECONDAIRE DE \ALOGNES.
le royaiimo, aux lins d'cvilrr toutos contestations entre les sieurs
curés et les paroissiens;
5" Demande la suppression de toutes les juridictions (pii, de
première instance, ne relovent pas directement du Parlement^'',
et de former des arrondissements de bailliages plus convenables
aux justiciables, faisant en sorte que le lieu de la justice réside
dans chaque ville, au centre de l'arrondissement;
()" Demande qu'aucun sujet, ni corps, ni classe de citoyens
(luelconqne ne pourra jamais, en aucunes manières, être exempt
des charges pécuniaires de l'Klat; el (|u'il ne sera pas accordé au
clergé et à la noblesse de payer séparément leiu" part des impôts,
sous quebpie prétexte que ce soit, et pour cela faire déciiler que
les rôles seront communs, (pie chacun payera sa part au lieu de
sa résidence, et où les biens sont situés^'-';
•y" Demande de supprimer, en temps de pai\, le tirage des
canonniers garde-côtes et matelots au\iliau'es dans les paroisses
qui y sont sujettes, à raison du dommage qui en résulte pour le
cultivateur, sans que l'Etat en bénéficie et en soit soulagé ^^^;
8" Demande que les fermiers des droits de coutume exigibles
dans les villes et bourgs en fassent la ])erception conformément
au tarif arrêté au Conseil du 1 3 mars i 7 5 a ''', et qu'ils ne puissent
W La paroisse de Nacqiievillo pou-
vait raisonnablcnit'iit si- plaindr<' de la
confusion dos jiiridiclions. Uni' pelilc
partie dépendait, dt^ la haute justice de
Bricquebec ((^He t^st portée comme telle
au Mémoire des otliciers de cette haute
justice en 1787, Arch. Calvatlos, (1
(1198); le surplus de la paroisse, (pii
relevait des juridictions royales, était
lui-même mixte : plusieurs villafjes dé-
pendaient du siè{;e de Valognes, d'au-
tres de celui de Saint-Sauveur-le-\i-
comte, d'autres mémo de (jarentan.
(Voir Carte des Jinurga et paroisse.i (jui
relèvent confusément des (tailliai>e.s de
ValogncH et de Sdinl-Saitveur-le-Viconile ,
Arcli. nat. , D iv bis 37, p. Sg'i.)
*^) Impositions de Nacquevdle poiu'
1789: taille, 1,356 livres; ace, 890
livres; cap., 878 livres; corvée, /i5o I.
8 8. 7 d.; vinfjt. , 1,916 1. a 8.; terr. ,
161 livres; bât., 56 livrt^s. Au total ,
5,706 1. 10 s. 7 d.
Lif^nes : iio, dont 102 ])ropriélaires
exploitants (pour i,i9o 1. 1 9 s. 9 d.),
et <S l'eiuiiei's (pour 1^77 1. 9 s. 9 d.).
— Privilégiés : le curé. M'' Jaccpies de
Melun (5 sols au territorial); pour la
noblesse, le marquis de Qiuirqueville
(non rés. , 96 l. 18 s. d'inqtôt territo-
rial ; ce qui suppose un revenu non in-
IV'rieur à G, 000 livres); pour le tiers
< tat, le sieur J.-Fr. la Joye, syndic pré-
posi' (taxé d'ollice à 32 livres de cap.).
''' La paroisse de Nacqueville appar-
tenait pour la garde-cote à la division
de Clierbourjj, compajjnie de Querque-
vdle. Cette compagnie, à laquelle four-
nissaient les 6 paroisses de Querqne-
vilie, Ilainneville, Equeurdreville, Ton-
neville, Noiminville et Nacqui'villc ,
était à l'ellectif commun de 5o honmies,
reni[)lacés tons les ans [)ar cin(|uièiue.
lui 1787, |iour fournir les 10 canon-
niei's sortanis, les |)aroi8ses réunii's
avaient présenté au tirage 9a garçons.
(Arch. Calvados, (j i86n.)
''' Tarif du droit de coutume qui se
perçoit dans la paroisse de Normandte ,
état annexé à la Déclaration du roi
portant ri'frlement pour le droit de cou-
tume ifui se perçoit dans la province de
Noriiiandie, du la mars ijju (dans
Hecueil des ÉdUs, Vlll, p. 5oG). D'assez
IVACQUlilVlLLK.
399
en augmeiilcr le droit de perception, (|iii leur est souvent payé
par la crainte de la pin'ssauce et de l'autorilé du seigneur proprié-
taire, ou poiu" ne vouloir pas entreprendre de contester la niodiciti'
d'un droit perçu et exigé injustenienl ;
9" Demande eidin ([u'auv Ktats généraux, comme aux Etats pro-
vinciaux, il soit o|)iné par tète et non par ordre.
Le présent cahier lait et conclu en j)résence des soussignés, le
i" mars i 78().
J. lîosvY, M. Leduc, J. -H. Liisnos, Louis Tri(;an, .1. iîctsvv.
J. LaJOYK, p. HosVV, J.-L. HoSVV, (I. HaMKL, \\ LkI'AI!-
QUOis,]\icolas Simon, P. IIknhv, J. BoiiwiKi, J. Mamvik,
Jean Bouiuiia", Jactpies Bei-hostk, .1. Li;si:i'r, .{.-Bap-
tiste BouiiCKT, A. Poirrr.ioL.
INLGUEMLLE
1. 1
nOCES-VUKBAL D ASSKMlîLICK.
(Ms. Archives df lu Maurlie, séiv; H, n. cl., /i«sse 'Cahiers de Valognes , II, pièce non colet.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (fornmle du modèle gPiH'r.il ini|)iimé). — Date rie Tassemble'e :
S mars. — Comparants (iîo) : .leaii (;(>(i[)|»ey, Laurent (louppey, François-
nombreux caliicrs so plaigiiciil ((tirinuî
celui-ci que los lermlors dos droits de
coutume excèdent los cliillros du Tarif.
(Voir cahiers de Saiiit-Plancliors, art.
1 1 , de Saint-Jean-des-Cliamps, art. 8 ,
au t. I", p. 55G, 558; cahier de Cher-
bourg, art. 5.3, .nupià, p. 59.) C<'s
plaintes répétées paraissent provenir
d'une confusion de la |)arldfts rédacteurs
des cahiers, (|ui n'est peut-être pas tout
à fait involontaire. Le tarif de i^5:>
n'était nullement, comme ils voudraient
le laisser entendre, un tarif unifornu'
et général, applicable à toutes les
coutumes de la province; il ne s'ap-
plitpiait, d'après les termes mêmes
de la Déclaration conjointe, qu'aux
droits de coutume dont les litres par-
ticuliers n'avai(Mil pu être roprésenté's,
ou pour lesipiels les possesseurs n'avaient
pu ('tablir rexistonce de tarifs particu-
liei's. L'article o dispose, en elVel, expres-
sément (jue les di'oits anciens, mémo
plus forts ([ue ci'ux du Tahlcdu , Aiwroni
être conservés, du moinonl que les
litres en auront été vérifiés, et qu'ils
auront été inscrits sur une pancarte,
allichée rrà l'oiidroit le [)lus apparent
du marché".
C'est évideunuenl ce (|ui avait eu
lieu à Nactpieville. La [)aroisse était le
siège d'une assemblée annuello, qui se
tenait le i,3 du mois do juillet, près do
la ( iiapolle Saint-Clair, et dont la cou-
tume appartenait au seigneur de; Fia- '
nianville. Les litres et le tarif des droits
avaient été régulièrement produits à
l'enquête en i7'.!5. {Étal des foires et
marchés de la frénéralité de Caeu, Arch.
Calvados, C i358.)
^'' Arrondissement de Valognes, can
ton de Bricquebec.
^00 JÎAIJJ.IAGK SECONDAir.E J)E VAIJXINES.
Joseph Picquenot, Jean Marest, Joseph Le Coquerel, Jean-Baptiste l^e Sou-
hailier. Léonord Laiule, Jacques Baudry, Joseph Le Maistre , Micliel Plessard,
Philippe Dagoury , Pierre Folliot, Nicolas Foiliot. Antoine Bourgoise, Jean
Dag-oiiry, Jacque Couppey, Renë Folliot, Jean Baudry, Antoine -Jacque
Pasquier, Pierre Le Brissois. Pierre Garnetot, Pierre Brisset, Jacque Hervé,
Pierre Adam, Barnabe Bourdet, Joseph Bouxel. Hervé Huet, Jean Huet,
Louis Couppey, M' Guérin DiguHeville, M' Deslongcliamps-Huet, Michel
Gosnelroy, Jacques-Louis JJagoury. — Nombre de feux : '2/i5'''. — Publi-
cation : le t" mars, par Laventiuier, 'prêtre. — Députés : *Guérin Digille-
viLLE, *Deslongchamps-Huet, Jean Goippey. — Signatures (35) : Guérin
DiGULLEViLLE, Desloxgchamps-Huet, Lalande, Jean CouppEv, A.-J. Pasqueu,
J. Baudry, J. Le Maistre. Ph.-Th. Dagourv, P.-J. Folliot, Jean Baudry,
Michel Pi,Ess\RD, Jacques Couppey, P. Dagoury, N.-J. Folliot, P.-J. Rou.vel,
ll.-J.-Thomas Hiet. Jean-Thomas Hiet, L. Couppey, P.-H. Folliot. Pierre
Adam, J.-F. Huet, René Folliot, P. Brisset. P. Garnetot, J.-B. Lesouhaitier,
P. Le Brisoys, j. Marest, L. (Couppey. Hervé, J, Lecoouerelle, P.-J. Pioue-
NOT, B.-B. Bourdet, J.-L. Dagoury, Antoine Bourgoise, M. Gornefroy.
i. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série H, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies , I , ^«ece non cotée.
Original signé. [nédit^-K)
Observations cl doléances des communs hubiunils
et propriélalres de la paroisse de Négreville.
Le roi par ses lettres de convocation pour la tenue des Etals
jjénéraux demande à ses sujets de proposer, remontrer, aviser et
consentir à tout ce qui peut concerner les besoins de l'Etat, la
réforme des abus, l'établissement d'un nouvel ordre fixe dans
toutes les parties du gouvernement.
Depuis plusieurs siècles, le clergé et la noblesse sont dans la
possession abusive de jouir de plus d'une moitié des biens de
la France sans participer et payer qu'une partie très légère des
impots; néanmoins à partir de la Chartre aux Normands et
des privilèges des Francs, tous sujets soni contribuables aux
impôts de l'Etat ; c'est un privilège que les communs de Négreville
réclament ^^\
'') Population an déiioinhifinenl dr ^^^ Le rédactiMir (hi rallier a lu dans
lygii: 1,970 habitants. Mouvement (on la diatlc cp qui sùicnii-nt n'y est pas;
"1787) : N. ;^8, M. 1 1, l). '1/1. — Popiila- lo principe de l'égalité devant l'impôt
lion actuelle : p-'/i lialiilaiits. ne se trouve pas plus dans la cliarte
t-' Une ropie déclarée conlorme à normande (pie dans aucun autre texte
l'orijfinai des Arcliixes a été transcrite de l'époque féodale, et on ne conce-
sur les rejyislres communaux de \égrc- vrait guère ipi'il s'y trouvât. Ce ipi'on
ville, à la dalc du mois do mai »78(). y lil seulement, — et c'est évidemment
[Conimiinicalinii do M. Laurent, insti- à celle iornmle restreinte «pie se réfère
tuteur.) le cahier, — c'est ren;;a{jemeiil pris par
NKGKl-MLLK.
401
L'ancienne Chartre constate un autre privilège; c'est que le roi
seul a ledroit de faire des lois, mais il faut que ce soit du con-
sentement des Francs, et que le roi ne peut établir aucun impôt,
sans le consentement de ses peuples '^
La commune de Négreville demande donc :
[r] ()u'au\ États généraux il soit réglé, avant toute opération,
(|ue le clergé et la noblesse payeront leur part contributive des
impôts en raison de leurs propriétés et revenus, et que tout usage
contraire soit déclaré abusif pour maintenant et à toujours;
[-2"] Que ce point essentiel réglé, il soit arrêté que les trois
ordres, le clergé, la noblesse et le tiers état, voleront par tête et
non par ordre, parce que s'il en était autrement, il serait inutile
d'appeler le tiers état à délibérer, puisque les deux premiers ordres
restant d'accord , le tiers état serait isolé ;
[3°] Ce point encore réglé, lesdits communs demandent que
les rois de France do n'imposer aucune
taille ou impôts nouveaux, sur aucune
personne du ducbé, à ([uelque ordre
qu'elle appartienne, nolile, ecclésias-
tique ou roturière. Le texte de la charte
de i3i5 s'exprimait ainsi : crltem quod
de caetero per nos aut successores nos-
tros in diito ducatn, in personis ac
bonis ibidem commorantium , ullrn re-
ditus, census et servilia nobis débita,
taillias, subventiones, impositiones aut
exactiones quascumque facere non pos-
simus, nec etiam debeamus, nisi evi-
dens ulilitas aut urgens nécessitas id
e\poscat?i.
Et dans la (•onfirmation de i 4fio ce
passage avait été ainsi expliqué : fQuod
a modo aut successores nostri rej'cs
ultra reditus, census et servitia pra*-
dicla non requiremus, aut pt'temus vd
capiemus. . . super quacunque [)ersoua
aut personis quiituslibet cjusdem, aut
super bonis suis mobilibus aut immobi-
libus, sive sint ecclesiaslicne nul secu-
Inrex, nohile» vel non nohiles, tencnlcs
snh nohi.1 vel a tiohis nbicunqup iiiiiiit;-
flinle l'c/ medinle, cujuscunquc condi-
lionis vel status existant , etc. . . i. {Lu
C.hnrlp aux Noimnndx dans Bas?<age,
Œunis, I, appendice 71, col. 1.)
C' Lo double j)rincipe in\0(]U('' par
le cahier csl ex|)rinic dans la cliarl''
beaucoup moins cxplicili-tucut cpi'il n<ï
parait le croire; en réalité, même l'idée
du consentement du peuple à la loi et
à l'impôt n'est pas primitive dans la
charte, elle n'a été introduite (pi'indi-
rectement et par une sorte d'explication
du texte originaire. La charte de i3i.'')
portait, dans l'article spécial que nous
avons cité à la note précédente , un en-
gagement du roi de ne lever aucune
taille ou impôt nouveaux, «à moins de
nécessité urgente ou d'évidente ulilité'i.
L'ambiguïté de ces termes avait évi-
demment soulevé des diflicultt's ; aussi , à
chaque confirmation , les rois lurent-ils
amenés à joindre au texte luv sorte
d'interprétation, dans laquelle ils indi-
(|uaient la porté-e qu'ils entendaient
donner à leur eugagemenl. (l'est ainsi
que la confirmation du roi Louis XI,
de l'anm-e iMjo, avait ainsi donné le
déveioppemenl sui\ant , qui s'étail eu
quehpie sorte incorporé au texte :
ff Quod de ca-tero per nos aut noslros
successores in dicto ducatu iii personis
bonis ibidem conunorantiuin ultra re-
ditus, census, etc.. impositiones aut
exactiones (puvscuin([ue lacère non })os-
simus nec etian debeamus, nisi evidi-ns
utilitas nel urgens nécessitas id expos-
cat , et per ccni-mlioiiem el conirrej^ationem
ircntiuHi Iriiiin xtnltiuni dicli dncalu.s ,
sicut faclimi fuit et consiu-lum tempore
relrolapso.77 [Loc. cit., p. 7:!, col. 1.)
C'est évidemment à ce dernier passage
([ue le cahier veut faire allusion.
y G
/i02
l'.MI.MVdK SECONDAIRE DE VALOCNES.
leurs Ktuts du (luch(5 de Normandie soient rétablis, à ce moyen
toutes embûches s'éloigneront du trône, et il n'y aura plus de sur-
prise, et la libertr^ si chérie sera rendue, puisque nulle loi bursalc,
nul impôt ne pourra avoir d'exécution sans leur agrément ;
[/i"] Que les Ktats une fois rétablis, le déficit dans les finances
soit réglé, les dépenses de la Cour et des différents départements
fixés, et soit avisé à un moyen simple pour faire honneur aux
dettes de l'Etat et maintenir la monarchie dans toute la splendeur
oui lui convient; qu'en conséquence, la masse du délicit et de ia
dépense réglée, tous impôts et subsides de quelque nature qu'ils
soient demeurent anéantis;
[5"] Qu'au même instant, pour remplir le déficit, il soit arrêté
que le roi se saisit et met en possession des fonds et revenus de
toutes les abbayes dans lesquelles il n'existe plus de religieux, telle
rabl)aye de Notre-Dame-du-Vœu-de-Cherbourg, l'abbaye de Mon-
tebourg, l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte^'^. Que leurs fonds
et revenus soient vendus ou fieffés sépar('ment au plus offrant et
dernier enchérisseur devant les juges des lieux, pour le capital de
vente être versé dans 1(; trésor royal, et les rentes vertir à l'acquit
des emprunts constitués; alors le déficit sera à peu près rempli;
[6°J Ou'un nouvel impôt soit établi sous une dénomination cer-
taine, lequel sera réparti équitablement sur chaque province et en-
suite sur chaque département, par l'agrément des Etats particu-
liers et commission par eux proposée ;
[7"] Que tout citoyen soit du clergé, soit de la noblesse, soit
(lu tiers état, soit tenu et susceptible de l'impôt en raison de ses
pr()pri('t<'s, facultés et industrie, sans égard aux privilèges abusifs
du clergé et de la noblesse '-^ ;
'*' Lo viril (In cnhiiM' doit être ronsi-
df'rc comme d'ordri' simplenitml «féné-
ral : los abhayos nommées au tt;\lo
n'avaionl aucuns bion-londs ni routes
dans la paroisse.
Il n'y a d'aillonrs, d'après los olliciers
municipaux, aucun autre bien ecclé-
siasti(juo dans la paroisso ipio la euro,
consistant on maison prosbytôralo, bàli-
inonls d'oxploitalion . doux petits liorba-
;fos de '.i vorfjf'os i-t pn'' d'une verfjéc i; n
(non est.); ot un*' petite terre de 3o
vorjȎos environ, dont 10 on mauvais
liorbajfo, appartenant au trésor do
l'o/jliso do Valojjnes. (Einl iIpx Ineux
iril., Vnli>jr,„s,\nhA\»ni\\<\i)'' ' 1 (i. )
LVusiMuble dos re\onus ecclésiasli-
ques à lNé<;reville est oslimé on 1 787 à
5,^05 livres, par les conlrôleurs des
vinfjtiomes. (Arch. Calvados, G 65 19.)
'-^ Impositions de ÎVégreville pour
1789: taille, a,45o livres; ace, 1,609
livres; cap. , 1, 585 livres; corvée, 81 31.
i4 s. 9 d.; vinjjl. , ;i,i/i8 I. 4 s.; torr. ,
9.&\ livres; bât., 87 livres. Au total,
9,953 1. j 8 s. 3 d.
Lijfucs : 369, dont î!?i5 propriélaires
oxpliiitants (poiu- 3,no5 I. /i s. 6 d.),
et ;»'i fermiers (pour 7a7 1. 3 s.). —
Ih-iviléjngx : le curé. M* François-Da-
niel le Verrier (terr. , 10 s. h d.); les
ecclésiasticpies (lerr., 3 1. a s.); et pour
ia noblesse, le soi/jneur Paul-Hyacintbe
(ibarlos, (liovalier, marcpiis de la Hons-
sa\o (mm rés. , terr., 78 I. i.^) s. 8 d. );
le sieur de Mesnilyrand(non rcs. , lerr.,
NKCiUKMLLK. liHW
I 8"! Que (lijns le cas où, contre attente, les capitaux et renies
de lieffe provenant de la vente et aliénation des revenus des abbayes
sans relijjieux ne seraient snlfisanls pour remplir le déficit, l'excé-
dent de ce même déficit soit pris sur les autres abbayes, prieurés
et bénéfices simples, en raison do leurs revenus, parce que les
impôts sur le duché de Normandie sont si excessifs que le tiers étal
est dans fimpossibilité de les payer;
[q°] Que toutes les charges inutiles de la Cour, toutes pensions
accordées plutôt à la faveur qu'au mérite , les fermiers g('néraux et,
par conséquent, leurs receveurs et commis soient supprimés;
et qu'à l'avenir on n'entende plus parler de droits d'aides, cpiart-
bouillon, octrois, de marque sur les cuirs;
[t o"] Que pour prévenir les abus qui ont aftligé la France, tout
ministre soit tenu de donner ses comptes aux Etats par les voies de
la presse toutes les fois qu'ils les demanderont ;
[i i"] Que le droit de déport soit déclaré abusif, que toutes lois
qui assujettissent les paroissiens aux grosses réparations et recon-
structions des presbytères soient déclarées comme non avenues, et
que les décimateurs en soient seuls susceptibles'^';
[i 9"] Que l'exportation par mer de tous les bois excrus dans la
i4 1. 9 s. G d.); le sieur d'Annoville de
CtiitTrevast (non rés. ) et lechevaiier Le
Verrier (non rés.).
La seigneurie de Négreville, compo-
sée d'une ferme , deux moulins , un gage-
piège ffde plus de 8,000 livresTi, était
estimée, en 1778, à i3,ooo livres par
le vérificaleur des vingtièmes, bien
qu'il ne l'eût imposée que sur un re-
venu de 6,550 livres. (Arcli. Cahados,
CÔgog.)
('> La paroisse de Négreville était
sous le patronage errlésiastique de Tah-
l)aye de Longues , de l'ordre de wSainl-
Benolt, au diocèse de Bayeux, mais les
gros décimateurs ;\ la lin du xviii' siècle
•'taient le curé , le chapitre de (loulances ,
et l'aUhaje de Ci'risy, pour son prieur
de Barnavasl; la lacime du Vonillé ne
nous pormel pas de préciser en quelle
|)roportion chacun d'fux prenait part
aux dîmes; le prieur d<' la Madeleine
près de Rouen avait aussi à la fin du
xïii'" sièclo une rente de 50 sous, pour
rachat d'im»' part de dimes, dont nous
ne saurions dire si i-llo stdtsistail eii-
cort' en 1 7H((.
Déclarnlian ilv 1 "]()<>, non rt'lcouvéi'
p lur la cuie. La part du chapitre de
Goulances est déclarée loué 6/io 1.
1 o s. , avec pot-de-vin de 1 1. 12 s. et
entretien, au total 6i8 1. a s. [Déclar.
Coutaiices, n" Sa, P 86.) La part du
prieur de Barnavasl était affermée au
curé lui-même, par liait de i788,)iour
1-20 livres. (Arch. Planche, H ig-'S.)
Pour les réparations, nous avons lui
Arrêt du Conseil portant outorisatidit
d'une levée de ù,ooo livres pour les ré-
paration» du presbytère , 9 octobre t jOj.
(Arch. Calvados, C i3a().) I^es olliciers
numicipaux constatent en 1790 que
l'église paroissiale est en assez bon
r-lat, et ils ajoutent : ffLa maison pres-
hytérale a été reconstruite à neuf de-
puis trois ans et est dans un très hon
état. . . ''. Le curé actuel a reçu des hé-
ritiers de son prédécesseur une somme
(pielconquc pour les n'paralions, mais
on lui doit ftcelte justices que lors de
la reconstruction de presbytère, «pour
laquelle il fut fourni iu\e somme de
A, 000 livres, à laquelle il s'est con-
tenté"', il a dt'boursé pour ladite recon-
struction, de ses |)ropres deniers, rrune
somme assez considérable-^. [Klat den
biens nat., l a/i>^;»(e«, |Arch. Mandie,
Q'-' 16.)
2O
iim
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
presqu'île du (lotenlin soit défendue^'', parce que toutes les forets
domaniales inféodc-es, celles des seigneurs et communs, sont abso-
lument détruites, de manière que pour fournir au nécessaire on
est obligé de couper de jcumes arbres de moins d'im buitième d'ex-
croissance (.w) , donunage ([ni va se faire sentir de plus en plus par les
abus (ju'ont commis les adjudicataires des repeuplements. En effet,
on les a vus couper de jeunes cbênes, betres, etc., bien venants,
pour y substituer un mauvais gland, b' bénélice de la siiperlice
étant leur seul mobile. Cet abus a été poussé à un tel point qu'au-
jourd'hui (ju'on parcoure les terrains repeuplés depuis dix ans et on
n'y verra (jue des joncs et bruyères ou quelques mauvaises pousses
produites par quelques racines non extirpées. Et (|ue dorénavant il
ne soit fait aucune adjudication de ponts, chaussées, port, forte-
resse, sans le consentement des Etats particuliers;
[i3"] Que l'impôt général ne puisse avoir d'appbcalion sur les
objets de simple nécessité et absolument indispensables pour In
nourriture et entrelien de cbacpje individu de la <lernière classe ;
[ià°] Oue toutes proj)riélés soient à jamais héréditaires'-*, el
que la possession (pjadragénaire d'un fonds même domanial soit à
toujours un titre sacré pour la nation;
[i 5°| Que pour simplifier la procédure (îI prévenir tous décli-
natoires qui ruinent le malheureux avant que de savoir devant
quel juge il plaidera, les hautes justices de Bric(piel)ec([ et de
Hrix soient supprimées '■**, et qu'il soit fait des arrondissements
)our cbatfue bailliajie, lecfuel aura le droit de juger en dernier
quel
(') Sur la disolte générale de bois (>n
Colcntin en 1785) oi sur IVxportalion
en particulier des l)ois des forêts de Brix
et de Briqiiebeo, on voudra bien se re-
porter à ce (jue nous avons noté sous le
cahier de Cherbourg, art. 54 [suprà ,
p. ec).
11 existait dans la paroisse de Ne-
greville une portion de bois appelée la
Hayc-dc-Valoiriiex, qui comprenait 300
arpents dans Négrcville nir-nie, avec
des extensions sur ^vetot, Valognes,
clc. (Etat des biens iittl.,\w. cil.)
(•^) La possession quadragénaire d'iui
fonds domanial ne p(iu\ait jamais con-
duire à la propriété, n'y ayant pas,
com.me ou disait, de pri'scriplion contre
le roi; on n'admettait, et encore ré-
serve faite des dilFicultés de preuve,
(pie la pri'scriplion de cent ans. fr(Jni a
man.'ré l'oie du roi, écrit Loisel , hmU
ans après on rend la plume.» (Loisel,
Institutes coulumihes , règle 73(5.)
Le vœu du cahier s'explique loca-
lement, en ce que les tenanciers du
domaine étaient fort nombreux à Nègre
ville. Une grandi' partie des fonds jiro-
venaient des «di'friches'i de la Haye-de-
Valognes, pour lesipielles il était encore
j)ayé en 1790 au domaine de Valognes
des rentes s'élevant au total à 890 I.
;i s. G d. (Arch. Manche, A 3365.)
<■'' La paroisse de Négnnille pou>ait
très légitimement se plaindre de la
confusion des juridictions. Elle apparte-
nait à la haute-justice de Hricrpiebec ,
seigneurie de M. de Montmorency, mais
pour i)arlie seulement (le MéwioÙT des
olliciers de celle haute justice eu 17H7
la place seulement parmi celles dont
rphisieurs villages^ déj)endent d'au-
tres juridictions). Une autre partie re-
NKORKVII^IJ-:.
40'
ressort pour le payement de tous billets non contestés, parce que
tel particulier de cette paroisse peut avoir trois pièces de terre
situées sous l'étendue, l'une du bailliage de Valofjnes, l'autre de la
baute justice de Bric(|uebec(j et l'autre de la baule justice de Bri\,
et être par conséquent obligé de plaider dans trois tribunaux à la
fois; qu'enfin les comniittimus, lettres de garde-gardieinie, scel du
(ibateiet, etc., soient déclarés abusifs, à lacjuelle fui le défendeur
n<^ pourra plaider adleurs qu(» devant le juge du lieu;
1 1 (')"] Oue les deniers des trésors et fabriques ne puissent avoir
d'application que pour les nefs des églises et clôtures des cime-
tières C^;
[» 7"| Que les chemins vicinaux et non les grandes routes soient
entretenus par tous les habitants de clia<pie paroisse indistinc-
tement;
[18"] Que les colombiers à pigeons volants soient ras<'s, les
garennes prohibées, parce qu'on ne peut apprécier les dommages
que ces abus occasionnent^'-^;
levait de la liaiitc justii'e de Brix, créée
en 1771 pour le domaine de ce nom,
dont Monsieur s'était rendu acquéreur.
Kn appel et pour les cas royaux, elle
allait au baillia;fe de Valojjnes.
(') C'était le droit commun; on doit
croire que les déciniateurs, auxcpiels eùl
dû incomber seuls l'entretien du chœur,
tendaient à faire servir à cette desti-
nation les denii'rs des fabriques. Les
deniers de la fabrique de Négreville
étaient, semble-t-il d'ailleurs, assez
peu considérables. (Voir à la noie sui-
vant*^ le cliitfre des diverses rentes
ecclésiasiiquos.)
'-' Nous n'avons aucun renseijrne-
uient sur le nondire des colombiers «pii
pouvaient exister en 1789 à Né{;revilie.
i^a paroisse renfei'uiail trois liefs no-
bles : le fief de Négreville, ancienne
(iellerme du domaine érigée en i()(i7
en lief de haubert, et les liefs d'Our-
ville et de l'onlriily , l'rigés de luèmeeu
\i\liH, qui appartenaient tous trois en
i78t) au nianpiis de la Houssaye. 11 y
a\ail aussi dans la paroisse une exten-
sion du domaine assez considérable
(180 vergées de domaine non fieiïé,
sans compter les terres lielfiM-sj.
Nous possédons llitrit des miles de
1790.
A. Laïcs : r le domaine de \alo-
^nes, l<3 1. 7 s. f) d., eu argent, par
16 fieflataires, et 59 I. 8 s. 6 d. , pour
rrdeflriches de la Haye de-Valognes^i (les
déclarations sont certainement incom-
plètes); 2° la s'" de l'onlrilly, ;>3 bois-
seaux 1/2,8.3 pots !i pintes et une clio-
pine de froment, 9 boisseaux i//i et
1/6" d'avoine dehaye, ^6 chapons 1,2.
38 poules 9/3, 2 poulets, 13 œufs,
un pain, une journée et 3 demi-jour-
nées d'hommes, 6 boisseaux de ver-
nage, iiii renard blanc, et 1,1 39 I.
19 s. 10 d. en argent; 3° la s'" de Ni'--
grevillc ou de la Houssaye, 33 bois-
seaux et 8 pots ijli de froment, 10
boisseaux et 6 pots 1/8 d'avoine, 10
poules i/O, 1 chapon 1/3, 3 poulets,
7 douzaines d'(eufs et 81 I. J s. en ar-
gent, plus rftrente-(|uatre sols et 9 de-
niers parisis)'; d" la fien'erme de Né-
greville, 17 livres; 5" la s'° d'Ourville,
2 boisseaux 1/2 de froment, 8 bois-
seaux 1/3 d'avoine commiuie, 1 bois-
seau 1/9 d'avoine de haye, 1 pain,
1 poule et 98 1. 18 s. eu deniers.
B. Ecclésiastiques: 1° l'église de Né-
greville, 1251. 5 s. 3 d. en argent, par
1 f) redevables; 9" les ohits, 3/1 1. 19 s.;
3" le trésor, 2/1 I. 19 s. 11 d.; /i" les
pauvres du lieu, 8 livres; 5° le trésor
de Morville, 3 livres; (J" l'église du
Vast, 1 I. 10 s.; 7" l'église deValognes,
/i5 1. 10 s.
Total des rentes déclarées, d'après la
/»or» r,\iLM\r.E secondaire de VM.or.NEs.
[i()"] Qu'il soit porinis à chaque liabilant de ia campojTne
d'avoir chez lui arme à feu pour sa propre défense et se prémunir
à ce moyen contre bien des vols qu'il ne peut empêcher sans arme,
parce que toutefois celui ([ui voudra on avoir sera tenu le déclarer
par écrit au syndic qui l'inscrira sur son registre;
[ao"] Que tout évêque soit tenu à la résidence dans le lieu de
son évêché''^, qu'il ne puisse en désemparer que pour causes
de considération indispensable; et dans le cas contraire, sur un
simple procès-verbal de carence de ces personnes, son revenu soil
conlisqué au profil des pauvres, et alors les ordinations se feront
dans les temps fixés par les anciens conciles et canons, un père
épuisé pour avoir élevé et fait instruire son enfant ne sera plus
forcé de l'envoyer dans un diocèse étranger, et l'excédent de la
d(''pense pour son nécessaire vertira sans doute au profit des
pauvres du diocèse; alors le scandale occasionné par le faste
des évoques cessera, et ils se rapprocheront \\n peu plus aisément
des prêtres de leurs diocèses;
[21"] Qu'il soit établi dans cette paroisse un hospice et école
pour instruire la jeunesse, y recevoir les pauvres infirmes et vieil-
lards , doter cet hospice aux dépens des revenus des gros décima-
teurs qui enlèvent la majeure partie des dîmes sans fournir un sol
p(»ur le soulagement des pauvres, ayant même la précaution de
s'(Mi décharger par leurs baux, hors le cas de cotisation.
Fait el arrêté en présence des habitants d*^ la paroisse de Négre-
ville et ont signé après avoir été coté et [)araphé par le syndic de
l'assemblée municipale, aux fins par les députés nommés par déli-
bération de Ce jour de s'y conformer. Après lecture faite, ce qui ont
signé.
IMl.-Th. I)\(iOURY, DliSLONC.CHAMPS, Guériu T)lGU[,LEVn,LE,
J. Le Maitiu:, Jean (Ioupi'Kv, H. Dagouhy, N.-\ves
niiinicipalilô: a,/iH(i ]. A d., sur 1/11 ro- l'ordination de la Trinité, ponr oublier
(.\Kvah\vs.(^l']tat (lespri>i>ii('lairesih>6ilPiiiK ios soucis de l'é|iiscopati, liôlo assidu
de rentpn. Pic, Arc.U. Mauflic, (|''' 90.) dos (irimutdi on leur cluilcau de To-
(') Sur i'ol)li/;alion de résidence, \oir ri{jny, M. de Tularu de Cliainiu/el ne
la noie sous le cahier de Cantoloup . résitlnit {fuère dans sa ville épisco|)ali',
art. 10 (su/^rà, p. t'j^^). 11 n'y aurait et les historiens locaux les mieux inteu-
rien diuiprohnhle à ce que le cahii>r lionnes à sou éjfard sont oblij[és de re-
\isiU (lircctcuiiMil l'éM^ipie de Cou- connaître qu' tril était sans action sur
lances, (pioiipie non (hU'iuKileur de In ses prêtres, qui se plaignaient de ses
paroisse. Alihé coiiHUeudataire di' lilan- longues ahsencesi. (Abbé Leciciieiv,
rh''l;uide et de Moutebonrjj, où il pas- Ihcniiii'nis à sm-vir pour Vhiiinirp (te
sait, parait-il, les mois d't'lé, rtapci-s Moiilihiiinj' , p. ai.) '.
NKGRKVILLE. 'i()7
FoLLiOT, J. Baudry, Jean Baudrv, P.-J. Iiouxel, L. dk
Lalande, Jeun-Thomas Huet, P.-G. Folliot, A.-J.
Pasquieb, Michel PnissAnn, Jacques Couppey, J.-F.
IIuET, J. CoLPi'i:v, Ph. FoLLiOT, H.-J.-Thouias Huet,
Pierre Adam, René Folliot^ P. Gaknetot, J.-B. Lesou-
IIAITIER, p. BrISSET, P. Le BrISOYS, L. (loUPPEY, J.
Marest, j. Le Coquerelle, J. le Vert, B.-B. Bourdet,
F. PiQUENOT, Antoine Bourgoise, J.-L. Dagoury, M.
CORNEFHOY.
NOTRE-DAME-D'ALLONNE "^
4. PRocî'S-vEnBAi, d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manrhe, série li, n. cl., liasse Cahiers de ValoRiies, H, piiVe non rolée.
Oriffinal signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé générai). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (17) : Pierre Lelièvre, Guillaume Bourgoise, Louis
Bourgoise, Jean Bosquet, Jean Bourgoise, Jean Giot fils Jacques, Jean
Giot fils François, Jean Le Masson, Guillaume Mendret, François Levieux,
François Duval, Jacques Duval, Pieire Maniaient, François Mautalent, Jean
Mautalent, François Godey. Henry le Croisay. — Nombre de feux : ()(>**l —
Publication: ftle i" mars, par M. le curé»i. — Députés: François Dival,
Louis Bolrgoise. — Signatures (ih) : G. BorRcoiSR, J. Giot, P. Léliîîvre,
si/mUc, P. Maitalent, J. Mauthalent, J. (iior, J. Bos^let, F. Leviei x, Jeau
1)01 KfioisE, J. Le Masson, g. Mendret, Fr. Duval, F. Godey, L. Boirgoise.
2. Cahier de doléances.
I Ms. 'Archives de la Manrlie, série li , n. cl., liasse Cahiers du Vaio||iies, I, pièce non cotée
Original signé. Kd. IIu'I'eau, Cahiers, II, |). /i'iS-/i6o.)
(jihicr dp Nolre-Dame-dW llonuf
A Monsietir le Bailhj de Cotmtin ou Monsieur son Lieutenant.
Supplient tn^'s hunihleinent les habitants de la paroisse de Notre-
Danie-d'MIonne et vous renu)nlrenl qu'en vertu de la lettre et
règlement de Sa Majesté v ainiex(', pour la convocation des Etats
généraux, ils prennent la liberté de vous adresser leurs plaintes et
") Aiijounriiiii les Moi tiers -d' Al- i7<)3: fioC) lialtilants. M<tiiv«^mt'nl (on
Imine, arronilissemcnl ili' Valogne», 17^7): N. 1 '1 , M. 3 , D. 8. l'opiilalion
ranlon lit' Itaiiifullo. atintîllc (avec Sainl- t'ierre-d'Allonnc
''*> l'ii|Mil;ilii)ii an (li'Miciinlui'iuiMil dr itiini): S-yu lialiilaiils.
408
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
doléances sur la situation de leur paroisse, intimement persuadés
que vous pouvez , par votre médiation , faire parvenir leurs récla-
mations jusqu'au pied du trône du sage monarque qui veut faire le
bonheur et les délices de ses sujets.
Voici les motifs de doléances de la paroisse de Notre-Dame-
d'Allonne :
|i"] Le sol de cette paroisse n'est qu'un terrain sablonneux
pour la majeure partie, de très peu de rapport, même dans la
plus médiocre sécheresse''. Cette paroisse est bornée par des mon-
tagnes de sable, en sorte que beaucoup de terres labourables se
Irouvetit ensevelies sous le sable par l'impétuosité des vents et tota-
ienieiil perdues; il n'y a presque point d'années que cet accident
n'arrivr' et ne cause de nouvelles alarmes qui sont pour les trop
lidèles canqjagnes des pertes réelles. Plus des deux tiers des fonds
de la paroisse appartiennent aux seigneurs et gentilshommes. Les
habitants sont, pour ainsi dire, tous (ieffataires et fermiers sur-
chargés de rentes et d'impôts, ce qui les réduit, pour la plupart,
à une fâcheuse indigence'-^;
(') Mém. stat. î']Si, P 12. fflNotre-
Damo-d'Alloiine. Seignour, M. Dubrenil
d'Anxais; r)()o arrps 1/9 dp terre en
labour, pou de plant et 67 verfjées de
pré. Fonds maigre. Connmunes et miel-
lés, 800 vergées; la lande de Bavais,
2 5 vergées; la lande de Baubet, 100
vergées." (La commune actuelle est ca-
dastrée pour 1,71-! liectares. )
Produit commun en grain (en 1793):
5,537 t'oisseaux , mesure de 9/1 pois.
(Ârcli. nal. , D IV i<s, 5i.)
'-' La paroisse de Notre-Dame d"AI-
lonne rossortissait à trois fiefs lai(|ues :
le liel" du Breuil, appartenant en 1789
au seigneur et patron, messirc de Cau-
val du Terire; le fief de Quinetot, à
jM. de Folliot de Fierville, <"l le fief de
Sorlosville, à la dame d'Anxais, veuve
du sieur Carhonncl; il y avait t'n outre
de nombreuses extensions des paroisses
voisines.
Nous avons conservé YEtnl îles ri'utes
dressé en 1790, (pii vient à propos
confirmer les asscriions du caliiiT. Il est
déclaré :
A. Laïcs: 1" la seigneurie du Breuil,
5 boisseaux, g cabots et 9 pots de fro-
ment, 9 boisseaux d'avoine, G poules,
i5 poult'ls, 9 cbapons, 20 u'ufs, 10
gf'rbi's de niilgreux et 9 I. 19 s. 6 d. en
argent, sur dix-sept fielTalaires (est. au
total. 121 I. 11 s.); 2° la seigneurie
de Sortosviile, 71 boisseaux, Itn cabols
T) binguets et 7 1 pois de froment me-
sure du lieu, 2 boisseaux d'orge,
16 poules i/li, une demi-géline, 110
œufs, 7 pains 1/2,3 demi-corvées et
un quart, 3i gerbes de milgreux ,
1 1 redevances non spécifiées et 1 5 I. 8 s.
et 7 liaids en deniers, suClS fiefl'ataires
(est. ensemble 88^ 1. 1 s.); 3° la sei-
gneurie deThoville, 3 boisseaux i ca-
bot et 56 pots et {)inle de froment,
1 boisseau 1 cabot d'avoine, 32 pots
d'orge, 3 gélines, 3 jtoidets, 2 cba-
pons, i3 œufs, 1 bécasse et 19 1. a s.
en argent, sur i3 fieflataires (est. en-
sendile 78 I. /j s. 9 d.); 4° la seigneu-
rie de Graflard en Barneville, 3 cabols
32 pois et cbopine de froment, 3//i de
poule, le tout sur 5 fiefl'ataires (est. ,
9() 1. 19 s.); 5" la seigneurie de Car-
teret, i3 boisseaux i<> cabots et 9 pots
de froment, 3 boisseaux d'avoine,
1 poule 1/9 et Sa 1. 12 s. en menues
rentes, sur 9 fiefïalaires (est. i83 I.
() >. (3 d.); 6" la seigneurie de Maudie-
ville; 3 boisseaux 38 cabots et 1 pot de
froment, 1 boisseau d'avoine mesure
de 19 pots, 1 pain, 3 œufs, 7 sous en
argent et des menues, sur G fiefTataires
NOTRE-n\ME-D'Ari.ONNE.
A 09
[•<" I 11 est dos paroisses qui ont l'avantage d'avoir des personnes
opulentes qui procurent à leurs pauvres les secours nécessaires.
Celle de Notre-Dame-d'Allonne est bien privée de ces ressources ;
d'un côté, le seigneur "> ne jouit que d'une médiocre fortune ; de
l'autre, les gros décimateurs '-^ qui possèdent les deux tiers des
grosses dîmes ne donnent jamais aucun soulagement, en sorte que
les malheureux n'ont d'autre rei'uge ([ue la maison du curé', dont le
bénéfice ne peut être plus petit '" et [qui n'est] nuUementdans le cas
de détourner le triste spectacle de la misère de ses pauvres ;
(est. 53 \. ç) S.); ']" la siMjjnwirie do
Lasser, 1 boisseau et ■■?. \uAs de froment,
■1 robots d'avoine (est. » 3 I. 1 8 s. (î d.] ;
S" la seijjneuriedeFlamanville, 3o pots
de froment (est. lo li\res); 9" M. de
(larltonnel, 9 boisseaux de froment,
I d'avoine, a poules, œufs et pains
non détaillés, a I. 5 s. en arjjont (est.
28 i. 10 s.); 10" M" de Bignon,
II boisseaux de froment, 3 pots de blé,
•2 boisseaux d'avoine, 5 livres pour me-
nues rentes et 2 1. 7 s. 6 d. en argent
(est. 30 I. 10 s.); 11" la seigneurie de
Senoville , a boisseaux de froment (est.
16 livres).
B. Ecclésia»tiques : 1 a° l'abbaye de
Blanrbelande, deux redevances faisant
ensemble 3 cabots et 18 pots de fro-
ment (est. 20 I. 5 s.); 1 3" l'abbaye de
(uvstain,9pots chopinede froment (est.
/( livres); 16" le trésor du lieu, 20 I.
3 s. G d.; i5" l'église Saint-Pierre-
d'Allonne, 1 cabot de froment et a3 I.
10 s. (est. 28 I. 10 s.); 16° l'église
de Turqueville, i5 sous; 17° le trésor
de Harneville, ai s. 9 d. ; 18° l'église
(le (llitourp, 5 livres.
Total (les renltis déclan'-es : i,o3o I.
10 s. 8 d. Il est dû en outre au do-
maine^ pour Valognes, d'après le der-
nier l'Uat, une rente non déclarée de
7 s. 10 d. en argent. (Arch. Manclie,
A 3365.)
'') Lu seigneur et patron laïc de la
paroisso (Hait en 1789 messire Guil-
laume Henri d'Auxais, propriétaire du
fit'f du Breuil. Au r(jle de l'imposilion
lies bâtiments de justice pour 178((, il
ligure poiu' un revenu imposable de
1,800 livres; le revenu total imposé de
la |iaroisse n'est que de /i,.'')()0 livres. A
( oté de lui , on doit noter les cotes de
la dame d'Auxais, veuvt^ du sieur de
<!urbonnel (rev. , '«oo lÏNresj: du sieur
Tliomas Dubois, ('-CMyer, non possédant
lief (rev., Goo livri's), etc. (Arcli. (lal-
vados, (] 8ai/i.)
'■-' Les dîmes de la paroisse iHaient
partagées de façitn assez C(inipli(pi('e.
Pouillé, fol. /i6 v" : trNotre - Dame-
d'Allonne, patron le seigneur du lieu.
liC curé possède la totalité des dî-
mes sur le fief de Quinetol; et sur le
reste de la paroisse, il ne po3S("'de que
le tiers des grosses dîmes et la totalité
des menues; les deux tiers des grosses
dîmes de la paroisse liors le trait de
Quinetot appartiennent aux abbayes de
Cherbourg et de Blanchelande'i.
Déclaration de ijQo non retrouvée
pour la cure. L'évê(jue de Goutances,
comme abbé de Blanciielande , déclare
sa part de dîmes «afifermée par 3G8 li-
vres et à cliarge de payer auv pamres
de la paroisse 3 boisseaux d'orge mesure
de 0/1 potsn. {Dérlnr. Coutancrs 11" 'J'i ,
f 59); l'inventaire des officiers munici-
paux , qui est conforme , nous apprend en
outre que le bail de ces dîmes était
consenti au curé lui-même, qui faisait
valoir le touttren exemption de tailler.
La part de l'abbaye de Gberbourff
est affermée de même, suivant les
olficiers municipaux, au sieur (îuil-
laume ToHenge, de la paroisse desPer-
(|ues, par bail de 1,78a, au prix de
/j8o livres par an. {Etat des biens iial.,
Valojpien, Arcb. Calvados, (J'' ' 17.)
^^1 Nous n'avons pas la Déclaration
de ijQo du curé sur la valeur de son
bénéfice; mais les olficiers municipaux
observent à cette même date (pie le
bén('fice consiste en : maison presbyté-
rale, grange (réouverte en pailler, etc.,
basse-cour, jardin |)otager de trois
(piarts de verg(''e, trclos d'('>pines et
pierre sècbe-i, sans aucunes terres,
rentes ou droits quelcon(|ues. Le tout
/ilO
BAILLIAGE SECONDAIRE J)E VALOGNES.
[3°| Il ii'v a et il iio se fait aucun négoce ni commoivo dans
rottc paroisse qui puisse lui permettre aucun profit; très peu de
plant, en sorte que, dans les plus fertiles années ^ la dîme ne con-
siste tout au plus qu'en trois ou quatre bottes de cidre "l
Les habitants ne peuvent nourrir (pie très peu de bétail, parce
que leur terrain est sableux, aride et sans prairies. Cette paroisse
est totalement isolée et dépourvue de bois qui puisse servir à l'en-
tretien des maisons, à la culture et à l'amélioration de la terre, ni
à la chauffe ; elle est en partie limitée par des montagnes de sable
d'une hauteur excessive, ce qui rend les sentiers qui conduisent
à la mer très difficiles pour y accéder et y percevoir le peu d'en-
prais qu'on peut en tirer '-';
[li°] Depuis environ vingt-cinq ans jusqu'à présent, la paroisse
de Notre-Dame-d'Allonne s'est trouvée assujettie aux frais de la re-
construction et n'paration du presbytère et nef de son église'-*', et
n'ast pas ostimé; au militm du siècle,
|i> cuiv avait déclaré : pour dîmes,
2() Ijoisseaiix de fionient mesure de
9 2 pots, 5i boisseaux d'orge, i A d'a-
voine, 10 do pois et vesce, lo de sar-
rasin; 1 tonneau de cidre; plus, pour
laine et agneaux, Ao livres, pour
liu et chanvre, i5 livres, pour ohits,
i(»o livres. Au total, /i5a livres, avec
/lo livres de décimes. (Pouillé, fol.
/i6v".)
Aucim antri' lùen ecclésiasliijue dans
la paroisse (pi'nue chapelle (h^ Saint-
Nicolas du Hreuil, réunie alors à la
cure, dont les biens consistaient en
.'îo vergées de terre, 98 boisseaux de
l'roment et îi I. 5 s. de rente, le tout
estimé, à la même époipie du Pimillé,
valoir 1 98 I. 18 s.
L'ensemble des revenus eccli'siasti-
rjues de la paroisse est porté en 1787
ii 9,8<)i 1. i5 s. , par lesconlnMenrsdes
vingtièmes. (Arch. Calvados, C (l.'ug.)
(" La l'Util' de cidre est la nutsure le
plus connnuiiément employi'e en ellel
dons les dcdarations des déciuialeurs
pour la dîme des pommes. C'est un
tonneau de capacité, semble-t-il, asseï
peu déterminiM-: le plus {;énéralemenl
on le compte de tioo pots: mais dans
la Hagiie, les décimateurs observent (|ue
la botte n'est (pie de fxxi pots. (Voir
DMarutitin du ruié de liieurilli' , Arch.
Manche, Q" 18.) La valeur d.- la botte
est de même lorl variabi*-, tant à cause
de cette dillérence dans la capacité (}ue
de la dillérence même des rr années de
pommesB. En moyenne, les décimateurs
l'estiment à 60 livres dans une annéi>
ordinaire (voyez Déclnration du curé de
Flollfmanvillc-Hajrite , ibidem): mais
aux environs de Cherbourg, dans les
comptes de la régie, elle est portée
jusqu'à lao livres. Les droits du roi
{ihvil de détail) à Ciu^rbourg s'élèvent à
la ujoitié de cette sonune,soit Oo livres;
en 1789 toutefois, à cause des travaux,
les fermiers ont consenti à les diminuer,
et Ton ne paie plus que 3o et même
2 1 livres pour le cidre destiné à la con-
sommation des ouvriers. ( Voir Mémoire
au duc d'Harcourt, en date de 1785,
dansHiiM'KVd, Gouvernement,]] , p. A 9 7.)
<-' Les paroisses de N. D. et de S'-
Pierre d'Allonne, comme ff|)aroisses
bordantesT), avaient droit à la coupe du
varech de rocher. Klles figurent sur la
liste des paroisses privilégiées de l'ami-
rauté (le Portbail et CarlereL Voyez
Déclaration au sujet des herbes de mer,
Versaill(!S, 3o mai 1731. (Arch. Cal-
vados. C ;ioG8.)
'*' Les dépenses en (pi(»stion .'•ont de
date récente, en ellel; nous avons un
Arrèl du (ioiiseil portiml aulorimtiim
d'imposition sur les hnlntantt de, i\oire-
Dattie-d'/llloime pour reconstruction delà
ne/', cliiclier et sacristie de leur église,
en date du 17 mars 1779, et un autre
Arrêt jttiur lu reciotHlruclion du près-
NOTRK-D\\llvlV\f.[,n\\F:.
Ail
en plus outro des presbytères de SaiiU-Pierre-d'AHoiine el Hariie-
villc, à cause du inélaii{j;e des terrains, et elli» serait à la vinlle de
contribuera la récdifK'ation de i'éfjlise de Saint- Pierre-d'Allonne,
en totale ruine, dont requête est présentée, ce qui augmente les
grands et véritables sujets de ses doléances ;
[5°] Elle désirerait bien, Monsieur, pouvoir les arrêter ici,
dans la crainte de fatiguer votre attention, mais elle se confie en
ce que vous êtes, Monsieur, incapable de rejeter les vœux plaintifs
d'infortunés qui réclament, à juste titre, votre sage équité. Elle a
donc encore l'honneur de vous représenter (|ue plus des deux tiers
des jeunes gens de la paroisse sont au service de Sa Majesté, en
qualité de matelots ''^ ce qui diminue beaucoup l'avanlagc de
l'agriculture et met les habitants dans l'impuissance de se procurer
des ouvriers, et, par cette rareté, le peu qui s'en trouve est iixé à
un prix extraordinaire. Daignez aussi permettre de vous observer
(lue la paroisse de Notre-Dame-d'AUonne est taxée contribuable
aux frais des grandes routes ''-\ dont elle ne peut tirer aucun profit,
de l'avantage qui en résulte, vu quelle en est fort éloignée.
bylère , en dàle du 3 i'cvrier 178^. La
promière dp ces déponses montait à
;5,()5o livres, la seconde à 2,000 livres.
(Arch. Calvados, C 1 390, i326.)
Pour Saint-Pierre-d'Allonne, nous
avons de même un Airêl du (jonxpil^
en date (lu 3o janvier 1776, pintnnt
aulorisuliiin d'une itnposiUfiii de 4,5oo /;-
vrex pour la réparation du pi'esbijll're
(Arch. Calvados, C iSaT)), t't(lein(^nie,
à la date de 1782, nous trouvons une
requétf des habitants et marfjuiilit'rs ,
(|ui dt-niandent à être autorisés à rete-
nir les deniers provenant du rachat de
certaines rentes, en vue de l'agrandis-
sement projeté de la nef de leur église
{ibid., C i38a). Les allégations du ca-
hier sont donc sur ce point parlailement
exactt'8.
On pourrait s'étonner (pie les habi-
tants de la paroisse de \otre-I)anie-
(i'Allonnt' aient été obligés de contri-
buer aux reconstructions des édilices
d'un»' autrt' paroisse. La raison est que
li's contributions d«' ce genre se levaient
non pas, comnn' la taille, sur les per-
siinnes des domiciliés, mais «au pied la
|M'ichi'i sur les bicns-l'onds situés dans
l;i paroisM', à ipudipie personne (pi'ils
iipparlinsspul. La situation toute parti-
culière des deux pai'oisses d\Mlonn<> y
rendait le «mélange des terrains^?,
comme dit le cahier, plus sensible
qu'ailleurs; les deux églises parois-
siales étaient en effet situées, dans le
même cimetière, à 7 ou 8 mètres l'une
de l'autre et posées comme^ limites de
deux fiefsn.(I)E Gervili.e, Eludes sur le
di'parli'iiient de la Manche, p. <]().)
''' La paroisse de Notre-Dauie-d'Al-
lonne fournissait à la garde-cùb-, pour
la division de Rarneville, compagnie de
Surtainvillt'. Levi'e de 1787 : 18 gar-
çons présentées au tirage, aucun canon-
nier. ( Arch. Calvados, G 1860.)
'-^ Impositions de Notre-Dame-d'AI-
lonne pour 1789 : taille, 7/10 livres;
ace, /i86 livres; cap., ^79 livres; cor-
vée, 255 1. ili s. 3 d. ; vingt., 5G/i I.
17 s.; terr., /19 livres; bât., iG livi'es.
Au total, 2,590 I. i3 d.
Lignes: 189, dont i3A proj)riétaires
exploitants (pour 1,09^1 1. 9 s. 6 d. ), et
f) fermiers (pour 1S2 livres). — A-it-i-
léiriés : le ciu-é. M" Charles Léonord
Le Terrier, le seigneur messire Henri-
(juillaume d'Auxais pour le liof du
Breuil (non résid.); noble dame Rose-
Aimée-lilanclie d'Auxais, veuve de mes-
sire Piené de Carboimel, pour le fief de
Sorlosville ( non résid.); et le sieur I)u-
liiiis, noble non possédant fief (c. n.
/il 2 BAHJJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Voilà, Monsieur, en abrégé, les plaintes et doléances de la
paroisse de Notre-Dame-d'Allonne. Elle espère que vous daignerez
les mettre sous votre protection. En conséquence, elle ne cessera
d'adresser ses vœux pour la conservation du règne de Sa Majesté et
de vos jours.
Les vœux de. la paroisse seraient que l'usage de l'eau de mer
fût permis aux pauvres pour l'amélioration de leur terre et saler
leur soupe, vu la grande cherté du sel; que l'on fût exempt du
dé'port, parce que les pauvres en souffrent, que chaque particulier
ne payât qu'un seul et même impôt à Sa Majesté; que, s'il se
trouvait quelque contestation en matière civile, au-dessous de cent
livres, parmi les paroissiens, elle fût terminée par quatre des plus
notables, en présence du seigneur et du curé, sans être susceptible
d'aller de tribunal en tribunal, ce ([ui ruine souvent les familles.
Ce qui a été signé, après lecture, par les habitants ayant l'âge
requis aux termes du règlement de Sa Majesté en date du 9 4 de
janvier 1 789 , et coté et paraphé ne varwtur, ce 1" mars 1789.
F. Levieux, p. Lelievre, syndir, P. Mautaleivt, J. Giot,
J. Mauthalent, J. Le Masson, .1. Bosquet, J. Giot,
G. Mendret, Jean Bourgoise, G. Bourc.oise, F. Godey,
L. BoURfiOISE. Fr. Duv\L.
NOUAINYÎLLE".
1. Procks-vkrbxi, d'assembi.ke.
I Iiii|>r. Archives df la Manche, série B, n. ci, liasse (lahiers de Valofjiics, II, pièce non cotée.
Oriffinal signé, liiéilil.)
Analyse : (formule imprimée dont les blancs seuls ont été remplis). —
Date (le l'assemblée : '^ mars'''. — (lomparanls : Joseph Moilier, Joseph Lelau-
rier. — Nombre de feux : '.\o. — Publication : le 1" mars, par Ee Eiugoit,
curé. — Députés: Moscph Moitikk ■'', .sym/jV, Joseph Eri.miueu. — Signatures
(()) : J. II\MEi.i\. Maiin Eemakinnki. , .l.-E. Movtié, Louis Leci.erc, H. Ee-
iiov, J. -Batiste Pii.on.
20 livros). — Siippliniieiil îles iivirili'- ''^ Moiivoiiient tlf la population on
/Wcs (pour la i-oiuniniif des Moilicrs 1787 : N. 5. M. o, D. (i. Population
irAllonnc, réunit' ou 1 7(j(i): i()X I. 1 .") s. ai Un'llo : uji liabilanls.
C' ArronilisstMiu'iil de Clieiliour|f , '') Taxô à (ioutancos : 1 8 jours, 70 li-
rauton crOclovilIc. Mi^s. Aco. {liôle des Id.tps. n" 317.)
NOUAINVILLE.
'lia
2. (ahikk dk. doléances.
( Ms. Arrliirt's de In Manche, série jt, n. cl., liasse Cahiers de Valo(;iies. I, pièce non colcc.
Original signé. Kd. Hippeau, Cahiers, II, p. 'i/iS-^'ig.)
L'an 1789, le S mars, à l'issue cl sortie de la grande messe
paroissiale de Nouai nville, au son de la cloche, se sont assemblés
les principaux syndic, connnuns et habitants dudil lieu, ont l'hon-
neur de représenter à Monseijftieur l'Intendant de Valognes'" que
ladite misérable paroisse de Nouenville est très petite, puiscjue
qu'elle ne contient ([ue trente feux*'-'. Le fonds en est très mauvais
et, par conséquent, de peu de rapport, et n'y a presque point de
propriétaires, puisqu'il est vrai de dire que les principaux sont
habitants de Cherbourg,
Les fermiers qui font valoir la plupart de ce terrain n'en quittent
très souv<^nt que malheureux, puisque cette terre, ([uoique cultivée
de la meilleure manière et compotée de très bons engrais, ne pro-
duit communément que très peu de grains, ce qui alors oblige le
peu de propriétaires à des payements exor])itants pour acfpn'tter
les deniers du roi. Nous avons l'honneur de Représenter, en outre,
à Monseigneur l'Intendant, que la surcharge des impôts'-** que les
malheureux taillables sont obligés de payer pour l'entretien des
routes et les corvées auxquelles on les assujettit très souvent,
mettent presque hors d'état de poiu'voir à l'entretien journalier de
leur famille.
(') Il n'y avait point nalurellemenl
(l'intendant à Valo[jnos-. l'intendant de
Cacn y avait un sul)d<''l»'';jii<'', ([ni était,
en 1789, le lientt;nanl {j(''n(''ral du
bailliage lui-m(îmc, M" Sivard de Beau-
lieu.
(-) Mém. slat. ly-ÏJ. P ao : «Nonain-
ville, seigneurs les chanoines de Con-
tances; 275 acres de terre en labour el
plant maigre, peu de pré. I^andes cl
communes, 900 vcrg(''OS"i.
La paroisse, qui ne comptait ipie
27 lignes, est porl(^'e aux r('»les du ter-
ritorial pour un revenu imposable de
^i,.38o livres seidemenl. Sur ce rbillVe.
1,100 li\res de revenu appartiennent au
sieur Josepb Blondel, écuyer, '55o livres
au sieur Feuardenl, (Tuyer, demeurant
à Cherbourg, etc. (Arcb. (ialvados,
C 8!./i7.)
Domaine du roi , ixxir Valojrnes
1 9. pots de froment et 83 livres en ar-
gent, ensemble produit commun, 8() I.
2 s. 7 d. (Arch. Manche, A 3.365.)
i^^ Impositions de Nouainville pour
1789 : taille, 483 livtvs-, ace, aSi li-
vres; cap., 280 livres; corvtîe, i'i3 I.
17 s. 9 d.; vingt., 6^17 I. 9 s. 3 d.;
lerr. , .55 livres, bât., 18 livres. Au
total, 1,861 I. 6s..5d.
Lignes : 34, dont 9.') propriétaires
exploitants (pour 2/11 1. 3 s. 6 d.), et
9 fermiers (pour 392 I. 10 s.). —
Privilégiés: le curé, M° Cliarles Fri-
gout(rcv,, 18 t.); le seigneur lai(pie,
Jean-Louis- F'rançois de Buallem (n(m
rés.); les sieurs Fcuardent, (Viiyer
(rev., 35o livres), Joseph RIondel,
écuyer (rev., 1,100 livres). Le revenu
ecclésiasti(|ue est estimé par les contrô-
leurs des vingtièmes à i,'i6o livres on
1787. (Arcb. (iidvados, C 6519.)
h\h
I5\ILM\(;R SW;0\DAIRK DE V ALOGMES.
Nous avons l'honneur de vous observer, Monseigneur, que l'cn-
Iretien du presbytère nous est, en outre, très onéreux'", et ce
considéré, nous espérons qu'il plaira à 8a Majesté de charger les
possédants fonds de toutes les réparations qui s'y pourraient
trouver, nous paraissant même 1res naturel que les Messieurs curés
sont plus en état de faire faire réparations convenables et néces-
saires à leurs presbytères, plutôt que les malheureux habitants sur-
chargés d'impôt et même de familles nombreuses; tout considéré,
encore que leurs revenus sont plus que sulfisants pour subvenir à
toutes les réparations que leurs presbytères exigent; en outre,
nous avons l'honneur de vous représenter que journellement nous
sommes dépouillés par plusieurs habitants de nos paroisses voi-
sines, qui possèdent des fonds, et desquelles ils ne payent aucuns
deniers au roi pour ladite paroisse.
Nous espérons, Monseigneur, qu'il vous plaira recevoir notre
'*' Nous n'avons pas rolrouvi; de
traces de dépenses suppoiit-es par la
communauté de \ouainville |ioim' son
presbytère dans la seconile moitié du
xviii' siècle (la dernière mention est
une pièce de correspondance, à la date
du 10 juin 17A7, Arcii. Calvados,
C 1897). Tout au contraire, le curé de
Noua inville expose dans sa déclaration
de 1790 : tfA mon arrivée au presby-
tère, tout était en si mauvais étal, ([ue
j'ai été obligé de faire des réparations
presque partout pour pouvoir jouir, ce
qui m'a coûté beaucoup , xaiis avoir reçu
un th'iiier de personne. De plus, j'ai lait
bâtir à neuf le cbœur de l'église l'année
dernière, conjointement avec les déci-
maleurs, etc.n ( Déclar, originale, ar'i no-
vembre ij()0, Arcb. Manche, Q'"' 18.)
L'inventaire des officiers municipaux l'st
((tniorui(>, et ils déclarent (pie la maison
manable est «eu assez bonne répara-
tion , l'xceplé le pignon du côté du
midi, qui prend tant d'bumidilé (pie
les bois ne, peuvent y être longleuips
sans être endouimagési (/or. cit..
Q"' ti).
Il ne parait point d'autre part tpie
l'observation faite au texte sur l'impor-
tance des revenus des cures puisse s'ap-
pliquer bien justement à la ciuc de
Nouainvillc. Dans sa diVlaralion pré-
citée, le curé' expose «pie son Immu'-
lii e ne compose uuiquem*'ul de : la m li-
î-on pre^ibylérab', ffdeiu apparlcmenls,
liant et bas^^, d'un liangarnmal couvert
de paille'i, au pignon du presbytère,
d'une grange qu'il a fait bâtir à ses
frais, d'un petit jardin potager wdu
contient d'une demi-vergée» et d'une
pièce dtv terre en labour contenant
5 vergées environ (est., en 1792» à
50 I. lO s. de revenu). Il n'a que le
liers des grosses dîmes et la totalité des
menues. Après une w récapitulation exacte
des sept dernières récoltesn , il estime le
tout, aniK'e commune, à 1,000 livres
environ. [Déclni\ précitée.)
Riens kcci.ksiastiquks. — I. Biei)»-
fouds. Il n'y a , d'après les olliciers mu-
nicipaux, d'autre bien ecclésiastique
dans la paroisse, avec la cure, que la
grange dîme appartenant au cliapilrc de
C.oulances (non est.) et un petit moulin
liellé par 270 livres (/«c. cit.).
II. Dîmes. Les grosses dîmes appar-
tenaient pour deux tiers au cbapiire,
pour un tiers au curé. La part du rlia-
pitre est déclarée affermée par 981 I.
1 5 s. , ]tol-de vin et entretien ; au total ,
99() I. I\ s. (Décinr. Conlances n° fit.
i""87-)
m. lienles : i' le cliapltre de (loii-
lances, rentes seignem-iales sur le lifl
du lieu, tiellees aao livres à M. de
Ruallem; n" l'abbaye de (Iberbourg,
/i(» pots de froment; 3" la fabrique,
•,i boisseaux de froment (est. ti livres);
.'(" les obits, () I. I o s. ( Tahleau de i Jiju ,
Arcb. Manche, Q* ' lo.)
NOIJMNMLLK. 'il5
exposé connue véiilahle, el dont nous alteuilons loule la jnslice du
souverain.
A ces causes, nous avons (l»'dil)éré de commnn accord (|u'il vous
sera fait un détail lidèle et exact de tout ce (jue dessus, el avons,
en conséquence, député à ce sujet les sieurs Josepli Moitié et
Joseph Le Cannu, principaux hal)ilants de notre dite paroisse de
Nouainvilie, et avons sijjné après lecture faite.
J. HaiMkmn, Marin Li; Marimnel, Louis Lfxlkiig, J.-I*\
MoYTiK, Henri Lekoy, J. -Baptiste Piloin.
OGTEVILLE-L'AVENEL
(1)
1. Procîîs-verbm, d'assemblkk.
(Ms. Arcinvos de la Manclw, svriv II, ». <L , liasue Cahiers de Valojjnes , II, picrc non cotce.
Origilifil sijjné. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de i'assemhlée :
(S mars. — Comparants : cries principaux habitants^. — Nombre de feux :
i^oW. — Publication : rrle i" mars, par M. le curëT», — Députés : .lean-
Pierrc Riel, Nicolas \a; Poitevin. — Signatures : J.-P. Uiel, N. Lepoite\i\,
P. HiET, C. DiFOin . Antoine HoifiiET, J. V\li,ogne. J. Le Maiue, J.-F.
Destums, Michel Beiuciiet, J. (Jocbert. Joacliim Dem, P. Bihkl, si/iulic,
G. Le (loNTE, François Hougi et.
2. Cahier de oolévnces.
( F^e ins. des Archives parait i>erdu. Le texte ci-dessoiis est eiriprunté.
sous les réserves habituelles, à l'édiliou do IIii'pkxu : Cahiers de (hlranrc.s. II, p. 'i5o-.'i5a.)
(jahirr de la parome d' Ocleville-ia- Venelle.
En exécution du règlement et des ordres de Sa Majesté du
îî/i janvier dernier, ayant sur ce mûrement réiléchi, pénétrés de
reconnaissance de ce qn'il a phi an |dus juste des rois de per-
mettre à son ])eiiph' de l'iiidei- d<' ses conseils, pour parvenir à la
j-csIiMMalion de la chose pid)li(pie, à une stable conslitiition, au
bon ré'Ijiblissement de ses linances, il uni invité' leurs députés à
" (>rliijjra|>liii'aii|<)iir.i'lnii(>(lc\iiic i?;)"': '^if' liahitauls. Moiiveiin'ul (en
la-\'rnrilc, arrondissi'iin'iil (le Naloijiii's, \^')>q): naissances, ;!'j; inariaj;es, 5;
fanion de (Jnt'llclimi. dwès, iS. lV|uilalion aclueilu : 34.-i
(^' Pupuialiou du dùnonilin'iueul de liaiiiUnb.
/il6
lUILLlVr.E SECONDAIRE DE VALOCNES.
concourir avec justice et impartialité an choix de ceux ([ui doivent
coopérer à l'accomplissement des vues bienfaisantes de Sa Majesté,
et de faire parvenir aux pieds de son trône les observations sui-
vantes, aux fins de supprimer les abus qui résident sur les objets
qui y donnent lieu :
1° L'assemblée demande que les Etats provinciaux soient ren-
dus à la Normandie tels qu'ils existaient en i656''^, avec le régime
prescrit pour la province de Dauphiné ;
-2" Que les Ktats généraux soient périodiques et s'assemblent
au plus tard de six ans en six ans ;
3° Que nul impôt ne puisse être mis sur le peuple» sans le con-
sentement de la nation, et que, si les besoins du moment en fai-
saient naître de nouveaux, ils ne puissent avoir lieu que jusqu'à la
tenue des Etats généraux qui doit suivre de près celle fixée au
9 7 avril prochain <'^^ ;
A" Que les anciens impôts soient simplifiés et répartis sui" tous
les ordres de l'h^tat. Tous les enfants d'une même famille doivent
contribuer à la nourriture et soutien de leur père commun. Indis-
tinctement sur la noblesse, le clergé et le tiers état'^^;
5" Que les vingtièmes soient répartis par les communes. C'est
le vrai moyen d'y employer les noms des propriétaires actuels, de
faire droit sur les mutations annuelles qui se font sur les terres,
et de réparer les abus subsistants sur les rôles qui viennent tous
faits de Caen, sur lesquels on voit les noms des personnes décédées
il y a plus de cinquante ans*'';
(^' L'année 1 656 nVsl pas ja der-
nière où il se soit loiiu des Etais de
Nonnandifi; les Ktats se réuniront en-
core à Rouen à la fin de 1667; mais ce
l'ut à la vi'-rité' un simulacre d'assemblt-e ,
où, sans élection nouvelle, se Iroinérent
par invitation du roi que|(jues-nns des
députés (pii avaient fail jtartie de l'as-
■ semblée de 1655. Il n'y eut pas d'Étals
en Tannée i65(). (Voir de Beaurkpaiiik,
Cahiers de Nortnnndie, t. III, |>. Ai 3
t-) C'est au a-] avril , en ellcl , (pi'avait
été fixée la réunion des Ktats fjéuéraux.
(Bèjrlemriit nrn'lé jnir le roi pour V exé-
cution di's Icllres de cnnrncolioii pour les
Etal» iréiiéran.r ii Versailles pour le
37 avril, dans DuvEnc.iKR, I, j». t3.)
Au dernier moment, comme on sait,
les (h'putf's n'i'tant |)as encore rendus
assez nombreux à Versailles, cl les élec-
tions n'étant pas encore consommées,
notamment à Paris, l'assemblée des
Ktats fut reportée au lundi h mai.
( Ordrr du roi qui diffère l'ouverture des
Etats jrénéranx, Versailles, ;>() avril
1789, dans IsAMitsKT, WVllI, p. 665,
n" oM-.)
W Impositions d'Ocleville-rAvend
pour 178() : taille, i,55o livres; ace,
1,018 livres; cap., 1,006 livres; cor-
vée, 5i4 I. 17 s. 2 d.; vingt., i,33o 1.
Il s. 7 d.; terr. , 118 livres; bât.,
38 livres. Au total, 5,568 1. 1 s. 9 d.
l>i[;nes: 17'!, dont i55 propriétaires
exploitants (pour i3o61. i3s. 6 d.),el
1 <) l'eruiiers (pour /195 I. i 3 s. 6 d.). —
VrwH»ipés : le cin'é, M° Guillaumc-
Cbark's Hotlot, présenta (loutances; le
sieur Doyard de la Motte (c. n. i5 li-
vres), noble non possédant fief.
('' Les rôles annuels des vin|jlicmcs
étaient en effet simpl<Mnent recopiés
cliaque année sur la matrice dressée une
OCTKMI.Li: -l/WKNKr..
/il 7
()" Que les réparations, recoiislriiclions de presbytères, seront
à la charge des curés et autres décimatenrs s'il s'en trouve, si
n'aiment mieux ces derniers abandonner les portions qu'ils pos-
sèdent, pnisfpi'ils ne l'ont aucun l)ien ni aumône dans la paroisse'^';
-y" l/asseinbléc demande (|u'en g('néral la réparation des che-
mins vicinaux soit à la charge des paroisses; tel est le vrai moyen
de parvenir à les rendre praticables. Mais, pour la paroisse d'Oc-
leville-la- Venelle, elle (»st dans un cas particulier: elle est distante
delà mer d'une lieue, et les chemins qui y conduisent sont im-
praticables, ce qui empêche (pie les habitants n'en tirent les
engrais nécessaires pour l'amélioration des fonds, n'ayant d'autres
ressources '2'. Or, les propriétaires des fonds limitrophes de ces mau-
vais chemins sont ou hors d'état de les réparer, ou assez négligents
pour souffrir tous les ans les frais d'un huissier des finances qui les
en tient quitte pour lU) ou /io sols. Ne serait-il pas utile d'em-
fois pour loiiles pour cliaquc paroiss<>,
qui, exception laite d'une dizaine de
paroisses, plus réremuient vérifit'es dans
la {jénéralilé, remonlail à l'origine
même de l'imposition des vinfftièmes.
aux années l'j'Sk et suivantes. A Odo-
ville-l'Avi'nel en particulier, la minute
matrice datait de 173/1. H y avait un
Élal des inulalinns siiri-i'iiitcs, en trois
rôles, qui n'avait été tenu à jour que
jusqu'en 17.^1; et la minute courante,
dont on usait pour les rôles annuels en
1789, était celle de cette même année
17.^1. Voir Inventaire de In direction des
vingtièmes en ijSf), Arcli. (lalvados,
C 81 58. (La paroisse d'Ocleville porte
les n°' 67.1 à 689.)
'■' Nous n'avons pas rencontn'' de
traces de dépenses supportées par les
habitants pour réparations presbylérali's
dans la seconde moitié du \viii° siècle:
la dernière mention est une correspon-
dance à la date du 10 juin 17/17.
(Arc.li. Calvados, C 1337.) Les oiTiciers
nnun'cipaux observent d'iiill<'urs en 1790
«pi'ils ont trouvé (fie tout en l)on état" ,
le curé ayant reçu ttunc somme en ar-
gent de son prédécesseur |)our faire les
réparations?). L'église aussi est en bon
• 'fat. (JÎtat des biens nnt., Viiloinirs,
Anh. Manclie,Q" 16.)
DÎMKs. — IjCS gros décimalein-s dOc-
li'villc ('taient le chapitre de (ioulances,
(pii |K)ssédail im tiers des gr(i-^>es dinies,
et l'abbaye de Blani;lielande, aussi jiour
un tiers; le curé avait le dernier tiers,
et probablement comme d'usage les me-
nues.
Dcclarolion de 17,90 du curé non re-
trouvée. I^a part du chapitre, avec la
grange , est déclarée alTerniée 1,701 li-
vres avec pot-de-vin et entretien; au
total, 1,72.5 1. 5 s. {Déchu: n" 81, f"
S5.) L'évéqnc avait siu- la part des re-
ligieux de Blanchelande 70 livres de
redline. [Déclar. n" yJ, f" 57.)
Biens ecclksiastiquks. — L'inventaire
de 1790 ne signale dans la paroisse
aucun autre bien-fonds ecclésiastique
(pie la cure, bâtiments, jardin, 7 pièces
d'aumône faisant ensend)!e /io vergées,
dont la sont louées pour 0,70 livres,
le reste fait valoir. Le curé a une rente
(le 3 boisseaux de froment nu^sure de
Mont(3bourg, 3 pontes, 1 chapon et
10 sous, et jouit de 5 pièces d'ohits
faisant ensemble i5 vergées, alVermées
pour un total de 390 1. 17 s. 0 d. {Elal
des biens nnt.. Valognes. Arch. Manche,
'-) Le i'I/e'w. stal. de 1 70 1 dwvd
ainsi la paroisse : «()( teville-l'Avenel,
seigneurs jMM.de Théville delleunot et
Sainte-Croix Aleurdrap ; j,o33 acres de
terre en labour, pâturage, peu de plant,
l't 130 vergées (te prairies, le tout de
médiocre valeiu-" I f 3). — Produit
conmnm en grains (en 1793 ) : 1 3,3 97
boisseaux, mesure de iC) pots. (Arcli.
nal. , D IV bis , 5i.)
-'-7
/ri 8
r,\i
AGE SEGONDAIRl'] DE \ ALOGNES.
ployer pendant quelques années les sommes qui se pavent annuel-
lement par cinq ou six paroisses qui ne peuvent arriver à la mer
qu'en passant par ces mauvais chemins, pour faire un chemin qui
conduirait d'OctevIlle à la mer;
8" Les colombiers sans nombre que les seigneurs possèdent
dans ce pays sont une occasion de dégâts ruineux sur les récoltes.
Les habitants des campagnes en sollicitent la suppression ;
()" On demande que le sel soit libre et marcliand pour plusieurs
raisons : parce qu'il est trop cher et que quantité de pauvres gens
n'ont point le moyen d'en acheter, et que, d'un autre côté, ils ne
peuvent aller à la mer chercher de l'eau salée pour leurs nécessités
sans s'exposer aux mauvais traitements des employés, qui se font
un plaisir de briser leurs cruches et leur imposer amende, et parce
que les bois sont détruits et qu'il s'en fait une consommation extra-
ordinaire pour faire le sel ;
1 0° Que les rentes viagères soient sujettes à imposition, à raison
de tant pour cent ;
1 i" Que les seigneurs soient tenus de déduire à leurs vassaux
les dixièmes, de même ([ue le tiers état les paye'"';
('' La pnroissc d'Orleville-la- Venelle
relevait en ivHç) de Iroi? fiefs princi-
paux : la seigneurie du lieu, appaiio-
nant à M. de Hennot d'Octevilie, la
seigneurie de la Brisette, à M" de Tliieu-
ville, et la seigneurie de Leslre, appar-
tenant au manjuis d'Harcourt, comme
dépendance de sa baronnie d'Olonde. Il
y avait en outre un grand nomhre de
petites extensions de seigneuries des
paroisses voisines.
Nous avons conservé ÏEtat ilc.i rmlcs ,
dressé à la date du 19 janvier 1790,
précisément pour la déduction des ving-
tièmes. Nous y relevons :
A. Laïcs: )" la seigneurie du lieu,
rentes seigneuriales sur Oo tenanciers,
faisant ensemble Sg l)oisseanx i h. , 9 ca-
bols et 96 pots de froment, S'] bois-
seaux i/li, .3 rabots et 7 carsonniers
d'avoine, a a |)oulcs, 1 coq, 3 bécasses,
(btnl une, dite crgrossen, 18 cbapons
maigres et les a/3 île deux, lad œufs.
'1 pains, la livres de clianvre, rro b.î-
lons et im |)i(pieln, ffdu clou et de la
cannelle", une demi-fiturclie m foin (est.
10 sons) et 88 I. 18 s. .5 d. en argeni;
a" In si'igneurie de la iîriselle, rciilc--
seigneuriales sur a7 liMianciers, fai'^aiil
ensemble 9 itoisscaux 3/4 de iromeiil;
9.h boisseaux, 1 cabot et 6 carsonniers
d'avoine, 1 boisseau et 54 pots d'orge ,
ft ]»oules, 50 poulets 1/9, 7 chapcms,
a3 canards 1 /a , rrune part de canard n
(est. 5 sous), '1 livres de chanvre et
378 I. 5 s. i5 d. en argent; 3" la sei-
gneurie de Saint-Martin-d'Audouville,
3 cabots d'avoine et une «grosse bé-
casse»; V la seigneurie de Sainle-
Marie, A boisseaux d'avoine et une
demi-fonrclie à foin; 5" la seigneurie
de Sainl-Marlin-le-Hoissais, 3 poulets,
3 livres d'argent et ma merlesn (n.
est.): 6° la seigneurie d'Aunieville-
l'Estre, 10 boisseaux 1 /a de froment,
mesure de « 8 pots, 3 cbapons, (> poules,
35 œufs et 10 I. 17 s., en quatre rede-
vances: 7" la seigneurie de (irenneville,
quatre redevances faisant 1 boisseau et
a cabots de froment, a poules, 30 œufs,
a pains, 19 sous et les dmix tiers d'une
foiircbi': 8" la seigneurie d'Unglesque-
ville-rKslre, trois redevances faisant
•'. boisseaux et la pots de froment, une
demi -poule, ao œufs, a pains, 1 four-
<lie à i'nin (est. 3() sous) et 5 1. 17 s.
en argent; 9" la seigneurie de Biille-
\asl, '1 livres: 1 «" la seigneurie de
Sainle-droix, (i boissenux d'avoine et
I poule: 1 1" M. de Hennot, a boisseaux
OCTKMI.LK i/WKNKL.
VI 9
1 •>" [/asscmhlrc dt'si rerail n'avoir qu'iiii seul impôt nVl h
payer, sans accessoires ni sols pour livre, qui les met hors d'état
de compter avec eux-mêmes et avec les préposés du recouvre-
ment ;
iS" L'assemblée représente que la paroisse d'Ocle\ille-la-
Venclle est habitée par cent familles fort pauvres et sans pain;
ili" L'assemblée demande qu'on révise les lois bursales, dont
l'exécution provisoire serait confiée aux soins des intendants, et (pii
ne seraient pas eiirejjistrées aux Cours souveraiiK^s, atiii de les sup-
primer, et invite Messieurs les députés à représenter (pi'il ne soit
levé aucun droit ni impôt à l'avfMn'r sans autorité souveraine et le
consentement des Etats généraux.
(La formule finale nnnajue, amsi (ine le.s .sifiiialiire.s.]
OCTEMLLE-SUR-GHERBOURG ".
1. Procks-verijal d'asskmblke.
(Ms. Archives de la Manche, série H, n. cl., liasse Cahiers de Valojjnes, II, piève non cotcc.
Oi'ijj'iiial si|fiié. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assendilée :
i"mars. — Comparants (3 1? ) : Jac([uos Pitrou, xijiidic , .Incqiies (jommen-
cliaii, Léonard Gamache, Jean Blanchemaiii, Pierre lielultec, Jean de l^aii-
nay, Gisie (Jamache, Jean Deshayes. Jacqne Le Briseur, Pierre Forliu, L(-on
Le Connetat)le, Tliomas Maliaut, François Bobin , Jacques Noblel,.Jean Fon-
taine, Toussaint Guiilautne, Pierre Li' Grancher, Guillaume IJainneville,
Léonard Desbrais, Jacques lleniy, Marin Maillard, Jean Au<loii-e, Boberl
Bobin, Jacques Bobin, Louis Guillemette, François Le Grancher, Jean (Jiai-
<te fromont, y cliapons, i poulo,
m (cnfs, I pain et i I. a s. (i d. en
arjjent (osl. on tout i /i livres); i a" le
domaine df Valo^pifs, six redevances
faisant ;> lioisscaux d'avoine, ^ki oiuls et
17 livres en arjjent (est. imi lonl :^o I.
10 s.).
B. t!cclc'siaslifjnfi.H : \',\" l'i'fjliso dOr-
tevitte, a cabots de IVonn'nl i-t 1 fid I.
10 s, f) d., en '.:■] petites renies: 1 /i" h:
trésor et «dnliers d'Ocleville, 8() I. 3 s.
<) d.,en G renies; i5" l'école des ;;ar-
<nns, 10 livres; 16" l'école des (iiles,
Li'i I. 10 s., en /i rentes; 17" le curé
dn lieu, 1 cahot de froment (est. a I.
10s.); 18° réfjlise de Orasville, 3 li-
vres; 19" i'(''jfiise de (Irosvillc, 9 1. i o S. ;
20" i'éjjlise di' Lestre, i5 livres; a i°ré-
(flise de Montaiffu, ï) lixres; ^aTéffliso
de Saiiil-(ierniain-(le-rouri)ebul, T) li-
vres; a'i" l'éfjlise de Saint-Martin-d'Au-
douville, iH livres; a'i" l'éiflisc de Va-
lojjnes, 10 I. 10 s.: a 5" le séminaire
de Valofjnes, ao 1. 10 s., en a rede-
vances; a(i" l'éiflise dn Vasl, 1 T) I. 10s.,
de môme en -i i-eilevances.
''' Arnmdi-^semfnt de (]|ierl!oiir;j,
canton dUclevillc.
/i20
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
rebonde, Pierre GiifTon, Jacques Pitroii, Jean Bonamy, Jean V^iutré. Gra-
tien Oury. — Nombre de feux : 177''^ — Publication.: rrle T' mars, par
M. Mauger , vicaire n . — Députés : * Pierre Foutin <^', Léonard Gamache. — Signa-
tures (11) : P. Fortin, T. Mahait, J. Lebiuseok,P. LELuiiKC, J. Commenciiau,,
L.-B. Desbrais, p. Legrancher, J,-G. Pitrou, sijndic, Giile Gamache, L. Ga-
mache, J.-B. Blanchrmai??.
2, Cahier de doléances,
(Le caliior de doléances n'a pu tHre relrouvé'-^'.)
()MOIS\]LLE-L\-PETITE^^
1. Procès-verral d'assemblée.
(Ms. \rrhiri'S dr la Muiirlic, série li , /(ri.svfc (];iliiors de V;ilo[[ries, ]\ , jm-ce nnn roUù;.
()ri,niiinl sijpié. Inédil.)
Analyse : (foiiuule imj)iim('e dont les blancs seulement ont étt; remplis).
— Date de rassemblée : i""' mars. — Comparants : r-Les principaux et com-
muns et habitants d'Omontville-la-Pelile'i. — Nombre de leux : 82'*'. —
Publication: rrle 1"' mars, par M. le curéfl. — Députés: Jean Vailtier,
flyacintbe Le Miî:re. — Signatures (i3) : J. Falaize, J.-F. Henri, curé,
Ch. Falaize, sijndic municipal, B. Barnabe, Falaize, F. Richer, Félix Lene-
VEU, J.-Ch. DK LA ToiR. J. DiVETAiN , Auloinc Hervieiî, Li\rd, g. Falaize,
II. -J.-F. Lemiere.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archimis de la Manche, série B, liasse Cahiers de Valojpies, 1, jnèce non cotée.
Original si(;iié. Inédil^'''K)
''' Mouvement de la population en
1787: N. 3i, M. 18, D. 3i. — Popu-
lation actuelle: ^,077 habitants.
'^' Taxe : 18 jours, 79 livres. Ace.
'^) Le Méin. slntistiqnrdi' i'j3i appré,-
rie ainsi la paroisse : crOcleville-sur-
Cherbourjf, seigneiu' : les chanoines de
Coutances, 65A acres de terre en labour
et plant; fonds médiocre et peu de prén
(t-90). _
Impositions d'Octeville pour 1789 :
laillc, i,Goo livres; ace, i,(i&o livres;
cap., i,o35 livres; corvée, 5 1 '1 I. 17 s.
3 d. ; vinjjt. , Sj-igi l.()s. ; lerr. , i<)9 li-
vres; bàL, 66 livres. Au loLnl, (),7l')()l.
H s. o d. ■
liijincs, 111, dont g^! propriélaircs
exploitants (pour 807 1.3s.), et 19 Irr-
mii>rs (poiw .■^71^ I. T) s.). — Vviviléipfk :
le cure, M' Simon Poitevin (rev. 176 I.);
l'abhé de(;iierl)Our<{(rev. 1,000 1. );pour
la noblesse, messire Joachim Lesmerac,
sieur de Miniville, non possédant fief
(c. n. i5 livres, rev. 3oo livres).
Revenu paroissial imposé : 1/1, 066 li-
vres; les revenus (Tclésiastiques sont
portés par les contrôleurs des vin<Tlièmes
à '1,3 1 5 livres, dont 270 ])our les lii>-
pitaux. (Arcli. Calvados, G 65 19.)
(') Arrondissement de Cherbourjj,
canlon de Beauniont.
'•'^'' Mouvement de la population en
1 787 : N. 1 1 , M. /i , D. .5. — Population
actuelle : 289 liabilanis.
î''' Une copie déclarée rrconforme à
foriffirial des Archives^ a été transcrite
sur les re^jistres communaux d'Omon-
ville-la-Pelile, à la date du 5 mai 1789.
[('ommnniculion de M. Lecostcif, insliln-
teur.)
OM()N\ll,Li;-l. A-PETITE.
421
Cahier de doléance de la paroisse d'Omonville-la-Petite
aiuc Etals généraux, du i "' mars / 76*9 (').
L'on demande les Etats généraux. Ea paroisse a cru remontrer
aux Etats généraux que les biens de l'Etat sont occupés en la plus
grande partie par l'élat ecclésiastique et les seigneurs, et que le
pauvre paysan est écrasé par la mullitude des impôts^-);
[9°] Un autre objet à remettre sous les yeux des Etats géné-
raux, à l'égard des procédures. Il se trouve des cantons relevant de
plusieurs juridictions à cause de la mouvance des (iefs; suivant les
redevances, pour plaider, on passe quelquefois d'une juricbction à
une autre plus éloignée, etc *^';
[3"1 Une autre chose que la paroisse a cru devoir remettre sous
les yeux des Etats généraux, c'est le grand abus qui règrie pour la
confection des grandes routes, etc. . . J'^^;
I à"] Vn autre objet à remettre sous les yeux des Etats généraux,
qu'il existe un grand nombre de colombiers, volières et garennes,
appartenant aux seigneurs, remplis de pigeons et lapins, etc. . .'^^;
'') Le cahier reproduit, à peu près
tovtuellement, un certain nombre d'ar-
licles du rallier de Horquevilio; l'ordre
des artirlos toutefois est entièrement
différent, certains ont été omis et tout
l'ensemble se présente dans une forme
plus abrégée.
W Cf. le cahier de Herqueville,
art, 1". Impositions d'Omonvillc pour
1789 : laille, i,3oo livres; ace. , 8 SA li-
vres; cap., S/ii livres; corvée, fitiH I.
.") s. 8(1. ; vingt., i,/ii6 1. 9 s. 5 d.;
lerr., ii3 livres; bât., 38 livres. Au
total, 5,0 10 1. i5 s. 1 d. (La paroissn
supportait en 1789 une augmentation
de 5o livres au principal de la taille,
dont il n'est donné d'autre raison qu'un
ff rétablissement de proportion n.)
Lignes : 91, dont 77 propriétaires
exploitants (pour 1,693 I. a s.), l't
l 'i fermiers (|)Our 1 ifi livres).
Priviléfriés : le cure-, M° Jean-Baplistc
Hébert; doiu François Lesouclieux, ti-
tulaire du pricuni de Sainte-Hélène , cl ,
pour le tiers étal, un rereveur dfs
traites (cap., 3 1. 7 s. /i d.), une l»ri-
î'ade du ((uart-ltouillon comprenant
brigadier, sous-brigadior et quatre
gardes, avec un grand canot, nuinl''
par un pilote et trois matelots.
Biens des privilégiés. Nous n'avons pas
retrouvé le Rôle du teiritorial d'Omonl
ville-la-Pelito ; mais une requête de
M. (le Querqueville, seigneur du lieu,
nous apprend qu'il payait à lui seul , en
1787, 3o livres de territorial, c'est-à-
dire plus du quart de l'imposition totale ,
étant imposé sur un revenu de 3, 000 li-
vres. ( Arch. Calvados , C .")9 1 0. )
(^^ Cf. le cahier d'Herqueville, art. '1.
— La paroisse d'Omonville était mixte ;
elle est portée comme telle en 1790 sur
la Cnrle des bourgs et paroisses qui re-
lèvent c.olijusémeiit des liuilliai^es de \ u-
lojrnes et de Snint-Sauveur-le-Vicoiiile.
(Arcli. nat., Diyhis, 37, p. 39A.)
C') Cf. HerqueWlle, art. .5 {tex-
tuel).
'■' Cf. Her(|uevillp, art. 3. — Nous
n'avons aucun renseignement précis sur
le nombre de colombiers et de garennes
seigneuriales qui pouvaient exister dans
la paroisse d'Oinouville en 1789. L'in-
ventaire des olliciers uuinicipauv ob-
si'i've en 1790 «jne rrladile paroisse
(rOmonvilie relevait ci-devaiit de trois
liefs distingués, savoir : 1° du roi;
îi" du lief de Sainte-Hélène, au prieuré
de ce nom; 3° de la baronnie de Saint-
Marcouf, appartenant à M. de Querque-
A22
r.MLI.UCK SKCONDAIRK DE VALOGA.ES.
rS"! Un autre objet que la paroisse a cru devoir remettre sous
les veux des Etats {généraux, c'est qu'il y a un [jrand nombre de
commis dans le royaume, etc ^^^;
[ T)"l Un autre objet à remettre sous les yeux des Etats géné-
raux , pour ce qui est des réparations des presbytères. Après la
mort d'un curé, son successeur quelquefois ruine une paroisse pour
réparer et mettre à neuf un presbytère. Ne serait-ce pas plus na-
turel que ce fût aux frais des curés et des gros décimaleurs sans
que les paroissiens en soient chargés'-'?
Voilà ce que lesdits paroissiens d'Omonville-la-Petite, doyenné
(le la Hague, élection de \alognes, convoqués et assemblés au son
de la cloche et en la forme ordinaire, ont cru devoir [être le plus
essentiel à] remettre sous les yeux de Sa Majesté et des Etats gé-
néj-aux et qu'ils ont signé après lecture faite, cedit jour et an ([un
dessus.
J.-(î. Faf.aize, B.-Barnabé Falaizi:, 11. LiMiKni;, (i.-L. E\-
villi'., comme ayant cause tlo M. d'Omnn-
villcn.
l'kdl lies renies du i j()u non l'clroiivi''.
]j'El(il de» biens iialioiiauT relève seiilo-
meiil: i° renies du prieuré: ifjy 1. 5 s.
en arjjent, 7 poules, if) rentiers de
IVonient à 1 9 sols le rentier, et le trei-
zième d(^s fonds vendus dans l'étendue
du lief de Sainle-Héiène (non estimé).
Il faut joindie : 2" ^pour le domaine,
d'après le dernier l'JUit du duuuiinc de
Vnli'ifncs : a 3 boisseaux et 0 pots
d'avoine, aA I. 7 s. 6 d. en arjfent, et
il. 17 s. de menues rentes non spéci-
fiées. (Arch. Manche, A 336.5.) Nous
n'avons rien Irouvé sur les renies de la
haronnie de Saiut-Marcoui', pour ses
d(Mix fiefs du Tinirp et iVOmontcille.
(1) Cf. Henpieville, art. (i {le.vtucl).
(«) Cf. ller(iueville , art. 9. — Nous
n'avons trouvé aucune trace de répara-
tions preshylérales à la charge des ha-
bitants d'Oinonville dans la seconde
moitié du wiii" siècle. Les olliciers mu-
nicipaux observent en i7(>o que le
presbytère, avec une chambre «dessus
la l)oulan|jerie , si>rvanl d'école aux en-
fants de la paroisse», est en assez
bonne réparation, une partie réparée
de celle année; le curé actuel a reçu, en
I77(),des luM'itiers de son pn'dé'ces-
sem-, •i[){\ livres pour les menui'S ii'-jui-
ralions, et ffil en a fait pour beanccmp
plus d'arjfent qu'il n'avait reçu». (Einl
des liens nulionaa.c, ClierOourij , Arch.
Manche, Q"-'ii.)
DiiciMATRuns. Pour les dîmes, elles
étaient partaj'ées : le |irieuré de >Sainle-
llélène avait la moiîié des {grosses dîmes
(allerinées en 1 78'! à Fi'. Richer, avec li's
rentes féodales dn prieuré, pour le
prix de 800 livres par an, plus
9,616 livres de pot-de-vin. L'autre
moitié appartenait au curé, avec les
novales et toutes les menues. Celle part
est déclarée donner, avec trois petits jar-
dins, contenant ensemble 9 5 à 3o per-
ches, année commune, i,ioo livres,
toutes (harpes déduites. { Déclaration
originale, 20 nove^nbre 1790, Arch.
Manche, Q"'i8.)
BlKNH ECCLÉSIASTIQUES. 1° Lb CUrC;
a" le prieuré de 8aiute-llélène, appar-
lenanL à la menst! abbatiale de l'abbaye
de (^ormery, en Touraine, ordre de
Saint-Henoit. 11 consiste en : maison
mauahle, chapelle Jardin de ao perches,
terres en labour, pré, bois, marais et
bruyères, enseudile .^i vergées 1/2 (af-
lernié comme il est dit plus haut).
Les conlroleurs d(>s viu||lièmes esti-
ment en 171S7 à9,i/iS livres l'ensendde
(les revenus ecclésiastiques de la |»a-
roisse. (^ \rch. Calvados, C 6511). )
OMONMLLK-I.A-PKTITK. /|2:^
LAIZE, F. Mksnil, J.-F. IIknhy, syudic , J.-F. Falai/i:,
J. Vaultier, H.-J. Lemière, F. Mesnie, J. Mesnil,
G. GriELEMiN, J.-F. Hkiivieu, J.-F. Aiitoiiio Hervieu,
J. Feelrv, Fi*. Richer, T. Le Magnen, J.-.A. de la
Tour.
OMONVILLE-LA-ROGIJF/".
1. Procks-verbal d'assembeée.
( \ls. Archives de la Manche, séi-ie II, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non entée.
()ri|;inal sifjnù. Iiuklit.)
Analyse: (formule dn modèle im|)iimd général). — Date de Tassenddée :
i" mars. — Compiii-anls (•Î9) : Joan-Louis Millel, Lonis Millet, Pien-e
Millet, Joseph Divelain, Jacques Giénient, Jean Hochet, Pierre Hochet, Jac-
<|ues Léger, Barnabe Hochet, André de la Mer, René de la Mer, JaC(|ues de la
Mer, Jean Gauvain, Jacques Gauvain, Louis Millet, Jacques Dacier. Nicolas
tiauvain, Pierre (iauvain, Jacques de l'Epine, Pierre Régnier, Jacques Millet,
Jean-Baptiste Millel, Philij)pe Millet, Philippe Hochet, François Allaiu.
Gharle Clément, Guillaume de la Tour, Jacques Racine, Jean de la Mer. —
Nombre de feux : 80 "'. — Publication : rrle i" mai"s, pai' Lkvmi.lant.
vicnireri. — Députés : François Mm.leï (ils Jean-Louis, Pierre Hochet. —
Signatures (3o) : Pierre Hochet, François Mileet, Eloy Mnj,ET, J. Hruvieu,
Philippe MoiRKT, Ph. Mii,i,i;t. Pierre Mnj.ET, Jacques Clémknt, N. (muvain,
Jac([ue8 Dacier, J. Gai vmn, Jan Hochet, J. de l'Epine, Jean Gai vain, G. Léger,
liarnabé Hochet, Pi(!rie Régnier, Jacques Miei.et, Jean-Raptiste Mm,let,
F. Allain. Louis Mii.eet, Pierre Gai vmn, J(!an-Raptiste Hochet, Joseph Divi:-
TAiN, René DE E\ Mer, J. de la Mer, Jacques Rvclne, Jean de la Mer, Charles
Clément, J. Léger.
2. Gmiiki'i de doléances.
f\I<. \rcliives de la Manche, série B, n. ri., lia.ise Cnliiflrs de VaIo(|iies, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit^^'.)
Cailler des doléances, plaintes et remontrances que font à Sa
Majesté les habitants de la paroisse d' Omonville-la-Ronne ,
^'J Arrondissement de Cherbourg, ('^ \]iw. copie, déclarée ff conforme à
rniilon de l5eaiimonl. l'ori|;iiial des Arcliivesdu déparlemonln,
'■-' Pi)|>nlalioii en 1 7()(i (d'après la a été Iransrrile sur les re'fislres com-
(Ii-rlaraliondu niié): 3<i(i foiumiinianls. miiiiaux d'Omonville-la-ltojfuo, à la
Mouvemcnh'ii 17.S7 : X.C), M. a, I). '1. dal.' du f) mai 1 7X9. (Co//(W(iJ)n«i<('oH </e
— l»..(.iil,.lii.M arlii.-ll.. : .'{HX |i;i|,il;,|,| .. 1/. Ij,„„ni,icr. inxl'iliilonr.)
tm BAIfJ.I\r.K SEGDNDAIP.E DE VALOGNES.
silure dans le canlon de la Ha^pw, élection de Valoi>nes, p7 0-
vince de Normandie.
Nous, liubitants de ladite paroisse, avons l'honneur de répré-
senter que nous désirons :
r Que chaque particuher, sans distinction de qualité, soit
imposé suivant son revenu; qu'il n'y ait qu'une espèce d'impôt, que
dans la répai'lition on ait égard aux pertes que chacun aurait pu
faire pendant l'année, observant pour cette paroisse en particulier
([u'il \\\ a point de propriétaires riches, ni aucuns qui puissent
maintenir de liarnais, à l'exct^ption di; (hnix fermiers du sei(»;npur
qui en maintiennent chacun im^'^lLiune partie du terrain, et même
(les maisons sont souvent inondées dans les grandes mers, que la
plupart des habitants sont journaliers ou vivent de la pêche, les
autres sont matelots, si vrai qu'on a vu en temps de guerre que
cette paroisse fournissait au moins soixante hommes au service de
Sa Majesté, dont très souvent plusieurs perdent la vie, ce qui fait
(ui'il ne resle qu'une pauvre veuve et des enfjints en quotité (s/c), (|ui
sont souvent obligés de chercher leur pain et être k la charge des
autres paroissiens; cette paroisse est presque toute en coteaux et
rochers et de très peu de rapport ^^';
9" Oue cette paroisse se trouve beaucoup endommagée, surtout
en temps de guerre, par vingt ou trente soldats qu'elle est obligée
de loger et obligée aux fournitures comme les paroisses voisines;
est pareillement obligée tous les ans de fournir trois ou quatre
hommes, tant de canonniers gardes-côtes et matelots^''', qui sont
'') Lo seignour d'Omonvillf ,on 178(1. pour /ia() hoctares. Au sujet des inon-
était M. de' liarbon do Querqiioviilo; an dalions de la paroisso dans les «grandes
lidlc th> l'impôl Icrritdviiil do. cMe annôi^, inorsw,on j)eiil iiolcr (|ue les olliciers
il est porté poiif un revenu de 3,o;>'i li- unnviclpaux observaient de uième en
vres; le revenu total imposable de la '7'.)'^ tf([ue la terre du prieuré do
paroisse n'est (jue de A,95o livres. Saiule-lli'lène est dans un fond et voi-
( Arr h. Calvados, C 82/1/1.) sine de la mer; que ladite mer enlro
Etal des vKnles de 171)0 non retrouvé. dans la prairie dans les grandes ma-
il est du au domaine, d'après le Ta- rées; qu'il est à craindre (pTelIc n'en
hleau dressé au district, 76 pots absorbe dans peu la meilleure partie,
d'avoine, une oie i/A et 7 sols en ar- surtout depuis que l'on a dé'lruit pai'
gent, estimés ensemble, produit com- l'extraotion des pierres les rochers ipii
mun,() 1. 1 1 s. 8 d. (Arcli. Manche, rompaient l'impétuosité des flols'i. (/l^r/
A 3365.) dex liiens iialioiinu.r , Clievlxmr^ , Arrli.
'') Métnoiri' sUttixlunw i-j-'h, f i-f : Manche, Q''"' 11.)
rrOnionville-la-Hogue, seigneur M. d'O- '^' La paroisse d'Omonville apparle-
monville; 33() acres 1 /:? de terre en la- nait, pour la garde-côle, à la division
boni', lande et brière. Konds médioiro, de (Cherbourg, compagnie de Gréville.
il la n'îserve d'une paitiosur la mer, de Levé-e de 1787 : sur :i.5 garçons pré-
meilleiu' fonds-'. sentes au tirage, aucun n'avait été pris.
La commune actuelle est rada>tri'e (Arch. Calvados, (' 1 8()0.)
OMONM M .[•:-[. \-ROGUK.
/.2;
oblii't's (le tirer au sort, tandis ([u'oii voit des paroisses voisines (|ui
n'en fournissent point du tout, vu qu'elles ont du soutien, ce cpii
fait que cette paroisse se trouve extrêmement moiestée imi toute
occasion ;
3" Que cette paroisse se trouve surchargée en ses pro-
ductions (,sù)^", vu (|ue quantité d'habitants des paroisses voi-
sines sont possesseurs dans celle-ci de beaucoup d'iK'ritaocs
considérables, tant par achats que par changements de familles
dont ils étaient ci-devant imposés aux subsides; aujoui-d'hui ils
ne payent rien que dans le lieu de leur demeure, ce (|ui
fait que tous les subsides demeurent à payer aux babitants du
lieu.
Le présent, clos et arrêté par les habitants dudit Omou ville,
sous l'espérance des lumières supérieures auxquelles ils ont une
pleine et entière confiance et ne cesseront de prier Dieu pour le
bien, utilité et prospérité de Sa Majesté et de tous ses sujets; et
ont signé aujourd'bui dimancbe i" jour de mars '-) i '78 (j. Approuvé
(') Sic. Lege impositions ? La paroisse
payait en 17H9 : tailto, i,95o livies;
ace, 890 livres; cap., 808 livres; cor-
vée, /i3i I. 1^1 s. 3 d.; vingt., i,i!ii 1.
17 s. 10 d.; terr., 96 livres; bât., '^9. li-
vres. Au total, 4,359 I. t!i s. 1 d. (La
paroisse était augmentée, pour 1789,
de .'io livres au principal de la taille,
sans qu'il en soit donné d'autre raison
qu'une vague tr proportion ".)
I>ignes : 108, dont 99 propriétain's
exploitants (pour i,a6i 1. i3 s.), rt
i() fermiers (])Our 191 1. 10 s.). Piini-
légiés : le curé, M' Démons (non porté'
au rôle); le seigneur, M. Barbon de
Qucrquevilje (rov., 3,o:!A livres, nou
résid.). — Voir Arch. (Calvados, G. 8!i/i'i
Pour rap[)ré(iation du produit com-
mun de la paroisse, les déclarations du
curé, (]ui est seul décimateur, peuvent
donner ([uelques indications utiles.
Dans une |)remière déclaration , en
décembre 1790, il expose que son bé-
néfice consiste en : maison manable
(détail), cour avec bâtiment d'exploila-
lion, deux jardins fr(pii n'm faisaient
(ju'unn avec quel«iues pommiers, deux
pièces attenantes de moins de 3 vergées
(estimées en 1 79-? à 76 livres de revenu ,
()r)o livres en capital). FI a 1 no I. ^ ■> s.
d'itliils anciens, deux n'ulc; de 1 OA li-
vres et 6ti livres, d'ime fondation sur le
clergé de France. . . Les dîmes peuvent
monter, une année sur trois, à i,5oo li-
vres, tous frais déduits. (Déchifation
orijrinoJi' , i3 décduhrc ijgo, Arcli.
Maiulie, Q*""^ 18; Tinventairc de la mu-
ni( i[)alité est conforme.)
l ne nouvelle déclaration des héritiers
du curé, au mois d'avril 1791, com-
plète ces renseignements, et détaille
ainsi les dîmes d'après la dernière re-
colle : Grosses dîmes: 128 boisseaux
de froment. 272 d'orge, 66 d'avoine,
4o de sarrasin, ao de |»ois, 5 de fèves,
60 gerbes de lin, 6(i livres de laine
nette, un tonneau de cidre de 600 pots.
Le tout a atteint, rrà la vendue du feu
curén , la sonune de 1,73.5 L 18 s. Il
n'y a aucune dîme de seigle, vesce,ra-
bette, chanvic ni agneaux. Les frais
d'exploitation ont moulé à /»5o livres,
les réparations à 3o livres. {Déduralion
orifrinale, aj avril ij;)t, ibidem.)
'-) Le manuscrit portail d'aliord tivril .
(jui a élé corrigé en mars. La lin du
paiagraplie prouve que cette correction
a (Hé' faite en séance même et, par suite,
(pie nous ne son)mes pas, comme 01
pourrait craindre, en présence d'un-'
n'dactiou postérieure à la convocation
des Etats généraux.
/i26 BAILLIAGE SEGONDAlliK DE VALOGNES.
(le mars on interligne ])on, et deux mots rayés nuls, le tout en la
présente page.
Pierre Hoceiet, François Millet, J. Herviku, Elov Millet,
Pliiliippe LE (illisible^, Jarcjues Clément, Jacques Dacier,
N. Gauvain, J. Gaivaiin, J. de l'Epine, Jean Hochet,
Jean Gauvain, Barnalié Hochet, Pierre Régnier,
C. Léger, Jacques Millet, Jean-Baptiste Millet,
G. Main, Pierre Gauvain, Louis Millet, Joseph Dive-
tain, René DE LA Mer, J. de la Mer, Jacjue Racine,
Jean DE LA Mer, (îharles Clément, J. Léger.
OZEVILLE".
1. Procks-verhal n'AssEJir.LKK.
(Vis. Ârrliiw.'i de lu Mawltv , si-ricll, n. cl., //«.sw Cahiers de Valojjiies, jiivrv non roléc.
Orijfinal sij[ni'. luMil.)
Analyse : (formule du modèle impiimé gihiéral). — Date de l'assemljlée :
r'' mars. — (;omj)arauls (lii ) : rrlcs sieurs .Jean Dufort, Jac(jues MAlo, Pierre
Le Febvre, François Hainnel, Louis Golas, Micliel Piuet, (Miillaunu' Mau-
r(»uar(l, Jacqiic Olive, Jacques Néel, Pierre Diirnel. François de Piouvillon,
Pierre Pioljerl, INicolas Poucliin, Pierre Fontaine, Paul (îolin. — Nonilne de
l'eiix : 58 '"'. — Publication : le \" mars, par Heirtevent, vicaire. — Dé-
putés : "Pierre Fontaine, Nicolas Pocchin. — Signatures (i3) : J. Dikort,
Pierre LE Feuvre, J. Malo, Jacques Néel, Michel Pinet, J. Olive, Jaccpies
Néel, F. Roivu-lon, P. Dirnet, P. Robert, N. PorcuiN, P. FoNTXiNE.Paul
GoLI-V, Sl/ll(lic.
2. Cahier de doléances.
(Le ms. (les Archives parait perdu. Le texte suivant est reproduit de l'édilion de Lecachkux :
Doninwnts pour servir à l'histoire rh Montebourif, I, p. i28-i3i.)
L'an i'78{),le 8 mars, en la paroisse d'Ozeville, à l'issue et
sortie des vêpres dudit lien, aux lieu et place accoutumés à fain»
tonte déliht'riition.
Se sont assenihlés les principaux propriétaires possédant fonds,
communs et habitants composant h; tiers (Ual de ladite paroisse,
conlormi''ment an liègh'nicnl du roi et à rOrdonirance (h- \L le lieu-
tenant général du bailliage de Valognes, pour conférer et délibérer
*') Arrondissemonl de Valojjnos, ran- i7()3:3So lial)ilanls. Mouvemi'iit (en
Ion d<< Moiili'liniirjj. *7^7)= ^- il» M. a, I). /|. — Popidalioii
(°^) l^<i|)iil;ilinn au di'iiiiiiii)iriiii ni di' nrlni'llt' : '.>')(> ilallilant^.
(y/MMUAi.
h'il
sur If s remontriinccs, plaintes ol doiënnres (ju'iis ont à fairo pour
(Hn' porU'cs à rasscnihlt'»' j<j('iiérale do la iialioii. Apivs mûre J«îli-
bération, lesdits habitants ont arrêté de l'aire les demandes sui-
vantes :
i" Qu'au lieu de la taille, corvée et autres idipositions créées
dans par ce jour [sic) tous les fonds du royaume, soit qu'ils appar-
tiennent à l'état ecclésiastique, à des personnes nobles ou rotu-
rières, privilégiées on non privilé'giées, soient assujettis à un seul
et uni([ue impôt, ce qui augmentera la masse de i'htatet diminuera
les frais de perception *'^;
•j" Que les propriétaires des rentes constituées à prix d'argent,
viager ou autres de pareille nature, soient imposés à raison de
leur constitution ou usufruit;
3" Que les rentes viagères créées ou à créer soient lixées au
denier dix'--; ces sortes de rentes ont été portées à un tel point
dans cette basse province, que plusieurs personnes ont placé leurs
capitaux au denier cinq, six et sept, ce qui a mis hors d'état d'en
acquitter le produit ceux qui lui sont redevables;
k" Que la gabelle soit supprimée et le sel rendu marchand pour
en faciliter l'usage au public el enipécber les vexations exlraordi-
naires que font journellement les employés des fermes du roi, à
ceux qui sont hors d'état d'en acheter;
5" Que tout tirage, soit de milice ou de garde-côtes, soit anéanti.
Le laboureur, excédé de travail, s(^ voit avec douleur privé de l'en-
") Impositions d'Ozoville pour 1781):
laiile, y'io livros;arc., 48(1 livres; cap.,
/»7() livres: corvée, 9/i5 I. 17 s. -?. d.;
vingt., i,o58l. 19 s. 5 d.; terr., 90 li-
vres; bât., ^o livres. Au total, i5,ia9 I.
i() 8. 7 d.
Ligues : 68 , dont .56 propriétaires
exploitants (pour Ai 5 \.U s.), et la fer-
miers (pour 889 I. ') s.). Priviléij-iés :
le curé, M" Jean-François L('i)arl>anchon
(rev. imp. , 269 i. 10 s.);ré/;lise d'Ozo-
vlllo (rev., 60 livres), et pour la no-
lilesse, messiro Jncquos-Fran<;ois clicva-
lii'i' d'Héricy, possédant Iiî Ilot de la
\ arengére (nonrés., rev., 3,750 livres),
messiri" Léonard-Louis-Kloy Danrcl, che-
valier de Saint-Louis, ancien cajiitaine
di' dragons, non ])oss<'daiit lier(c. n.,
90 livres; rev., io5 livres); Dunrel ,
éc. (non rés. , rev., 1,000 livras); de
Tourvilli' Avici^ (ntm ré-s., rev., A55 li-
\n's) el Janpu's Lt-ronli', éc. (non rés..
rev., /ia livres). Sur un revenu impo-
sabl(! de 10,000 livres environ, les
biens des privilégiés sont ainsi comptés
pour .0,897 '• i*>s. (Voir le Rôli' du ti'V-
ritorinl , Arcli. (lalvados, C Hahlt.)
Snppldiiii'ul di's privilégiés : i.")8 i<
1 9 s. 6 d.
-' Au denier dix, c'est-à-dire au
taux annuel de 10 0/0, le denier cini],
six, sept é(]uivaut respectivement à
yo 0/0, 16.66 0/0, l'i.aH 0/0. Sur
Tabus des rentes viagères eu Norman-
die, en 1789, voir le cahier de Saint-
Sauvour-le-Vicomtc ( Hippeai , II , p. 58 ).
L'idée persistante des cahiers de vou-
loir soumettre toutes les rentes via-
gères à un taux uniforme est au moins
singulière; aucun des ri'dacleurs ne pa-
raît avoir bien compris que l'annuité de
la rente viagère cora|»ren(l une part
d'amortissement ncci>ss;iiii'ment va-
riable.
/.28
i;\ILLI\r,E SECONDAIRE DE VALOCAES.
fnnt (lu'il a eu bien do la peine à élever au moment où il commence
à luielre utik' pour le substenter'*^;
6" Que les pigeons, lapins et autres animaux nuisibles aux pro-
ductions de la terre soient détruits; ces sortes d'animaux ne font
aucun profit aux seigneurs et font un tort considérable aux labou-
reurs *'2^ ;
-y" Qu'on réforme l'administration de la justice; qu'on la sim-
plifie; qu'il n'y ait en tout état de cause (jue deux (le;>ré*s de juri-
diction; (pi'on diminue les droits des gens de jusfice et les frais de
contrôle qui sont exorbitants;
8" Que les réparations et reconstructions des presbytères soient
à la charge des décima leurs, ainsi que les réparations de l'autel
principal et du chœur des éghses'^^;
()" Que le droit de déport soit supprimé, les desservants des
paroisses n'étant pas dans le cas de soulager la misère des pauvres,
ni de maintenir le bon ordre comme pourrait le faire un curé;
1 o" Que Sa Majesté fasse descendre des troupes pom- les travaux
de Cherbourg, attendu que l'agriculture a beaucoup soulfert par
l'absence des laboureurs et domestiques du canton''^;
(') La paroisso d'Ozevllle fournis-
sait à la {j[ai'de-côlo pour la division de
Vastftvillc, com|)annio do Saint-I'Moxo].
Lovôo de 17H7 : jjarçons présonts, 1 i ;
1 canonnier. (Arcli. Calvados, C 1S60.)
^"-) Nous n'avons aucun renseigno-
mont sur 5e nombre de colonibieis ou
di' fjarennes ([ui ])0uvaient exister à
Ozeville en 171S9. lia paroisse relevait
de dt'ux liofs principaux : le fief d'Oze-
ville, appartenant au seifyneur, uiessire
J.-Fr. comte du Mon<el, et le fiel' de la
Varenjfère. appartenant à messine J.-Fr.
dHôricy. Les olliciers municipaux no-
l"nt dans leur inventaire (pi'il y a un
colombier wdans la cour du presliylèro".
'■j Sur les rèffles légales relatives au
partage des réparations entre les déci-
maleurs et les babilants, voir noire noie
siu' le cahier de Belval, art. 7 (au
tome I"', p. i5i5). Les babitaiils dOze-
ville avaient été ap|>elés (du! n'iemmeut
à contribuer à la ri'conslructiou de leur
presbytère. (Voir .In-cV iln roiisol auhi-
risaiil rirnpnxilinn d\ii)p somme do
.'<,IOO liri-PH, !i srplrmbn' ij8i, Arcli.
(ialvados, C \'i'?Si.) Les olliciers muni-
ci|)aux font observer en 1790 <pie les
bàtimeuls presbyliM-aiix sont en bnu
('■lat: ri'';;lise ('gaiement, ainsi (pie hi
tour. Le sieur cui'('' actuel a déclar''
avoir reçu 1,900 livres de son prédé-
cesseur pour les réjiarations, rr laquelle
somme est, à notre connaissance, de
beaucoup inférieure aux réparations
(pi'il a tait faire".
DÎMKS. Le curé d'Ozeville était, en
1789, seul dt'cimateur, et comme tel
tenu à toutes les réparations du chœur
et de Fautcl.
Dt'claralion de ijQo non retrouvé..
D'après les officiers mimici|)aux, la
cur; se compose de : maison presbyb'--
rale, bâtiments d'exploitation, cnlnm-
hier. jardins contenant /lo perches, six
|)elites ]tièces en labour, herbage el
prairie, faisant ensemble -\ij vergées 1 -i
(non estimés). Aucimes rentes ni droits
(pielconques. [Etat di'n biens iialinnait.r.
Viilojrnes, Arcli. Manche, Q*' 16.)
('' Sur les travaux de Cherljourg et
l'é-migralion des campagnes, voir le ca-
hier (le Bretteville, art. 17, et la note
(siii>rt). p. i!'.7). Le Mémoire statis-
tique 17.V1 décrit ainsi la paroisse :« Oze-
ville, seigneur M. de la Varengerie
(Sampan; ?,{)■> acres de terre en herbage
et laliDur. et seulement rj5 vergées de
pit'. Fonds médiocre» (/" 5).
Pitiduit en grain (en i7<|3) :
OZKVIMJ-. /i29
1 1° Qu'on supprime tous les oUices inutiles, les receveurs des
domaines^*^, les fermiers généraux et particuliers, tous les commis et
gens tenant aux fermes;
19" Que tous les bénéficiers, indislindemenl, soint tenus de
résider dans leurs bénéfices, à peine d'être privés de leurs revenus
qui seraient distribués aux pauvres.
Fait et arrêté et signé double par les liabitants soussignés, les
présents faisant fort pour les absents, l'un desdits doubles resté
dans les archives de l'église, l'autre remis à l'instanl aux sieurs Fon-
taine et Pouchain, députés de ladite communauté, pour être pré-
senté le 9 mars prochain à l'assemblée qui se tiendra à la ville de
Valognes, devant M. le lieutenant général du bailliage dudit lieu.
L'an et jour susdits,
Jean Dufort, Jacques Mâlo, Pierre Lt'Fkvhi:, François
Rainnel, Louis Colas, Michel Pinet, Guillaume Mau-
ROUARD, Jacques Olive, Jacques Neel, Pierre Durnet,
François Le Rolvfllois , Pierre Robert, Nicolas Pouchin ,
Pierre Fontaine, Paul Colin.
LA PERNELLE ^
1. Procès-veriîal d'assemblée.
Im|(r. Archires de la Manrhe, série B, n. ci, liasse Cahiers de Valcj^nes, II, piire non coté.'.
Orijfinal sijfné. Invdil.)
Analyse : (formule irnpriince, dont les l)lancs seulemenl ont été remplis).
— Dale fie l'assemblée : i"mars. — Comparants : trie syndic et liabilanis
de la paroisse de la Pernellei^. — Nombre de feux : io/i<'^ — Pnblicalion :
rrle 1'' mars, par M. le Gm-é». — Députés: Charles Mmgis, Jean-Nicolas
-Mahiku. — Signatures (a5) : Nicolas GoMpkiîi;, J.-P. Laisnk, P. Coimpère,
Jean .Vhicis, P. Massime, C.-F. Pk.oi rnot, Henri Letever, P. Ciillou,
J.-S. Laisné, Louis-Etienne Postel, Adrien Lucas, Bon Dos, C. Maugis,
5,o52 boisseaux, mesure de H\ j.ol,-. [jrodiiit ((immun, S() I. 9 s. 7 d. (Arcli.
(Arrh. nat., I)iv Im, 5i.) Mnnclie, A W.MS^k) '
C) La [»aroissed'Oz(!\ille r.'ssi.rlissail (^' Arroii(b,ssonicnl di- Val()|rm.s, caii-
|)our le domaine au Imronii do Moule- ton de (JueUelion.
liourfj. Il rtail du seidement dans la '; l'opulation au dénumbrcmenl de
paroisse, pour Valopnes : Hllioisseaux de lyqS : SHij habitants. Mouvement (on
Iromenl, mesure (b- 18 pots, et 8 I. 1 7S7 ) : N. aa , M. '1 , D. ;.i . — l>opula-
16s. 3 d.en ar(;ent; estimés cnsendile, lion adiiejle : 1.8.) Iiahitanls.
fi?y{) r,\ILLIAGK SKCONDAIHE DK VALOCNES.
.1. Mauieu, <j. lliiîKT, G. Pi<;not, Jîoii Curiste. F. Lepignot, J. Le Binetel ,
I». Es>i\LLT, J. Joui:, Joseph Dii'oiR, Louis Jevnne, Pierre Lesné, .syndic,
P. Lais-NÉ.
2. (ÀllIER DE DOLÉANCES.
(Ms. Archives (Ui la Manclio, série It, ii. ri, liasse Gahipr» de Valojjiies, I, piùrv non colée.
Orijfiiial sigué. Inédit.)
Caliier de remontrances, plainles el dol/knces , moyens et avis que
la paroisse de La Pemelle entend proposer à l'assemblée du
tiers état du bailliage de Valognes, le g du présent.
i" Outre la charge de la taille, capitatioii et autres acces-
soires'', en sus les dixièmes, ou trouve une surcharge dans le
doublement des charges de receveur, dans les courscisdes huissiers
des tailles , qui n'ont d'autre fm que de multiplier les frais à la charge
du collecteur et du préposé, dans l'envoi des invalides dont la
vacation est excessive pour des gens d'ailleurs soldés par l'Etat.
Un seul receveur et un seul bureaude recette occasionnerait moins
de difficultés au collecteur et au préposé. [Kn lui] payant quelque
argent sur l'année courante, reçu de quelque personne aisée, il
obtiendrait du temps pour les malheureux qui n'ont pas soldé
encore l'année dernière; les anticipations, en quelque sorte, com-
penseraient les relards et mettraient le receveur en état de satis-
faire à la recette générale.
il est de notoriété que les courses, sommations et saisies des
liuissi(^rs des tailles n'ont d'autre elTet que de vider la bours(i du
collecteur et du préposé, à (|ui elles sont quelquefois ach'essées avant
qu'il ait un rôle exécutoire.
Les invalides, quoique moins coûteux et moins inutiles, pour-
raient être moins multipliés el à moindre taxe; il serait bon de
réprimer l'inqjortunilé de leurs sollicitations'^';
(') Impositions de la Pernellc |ioiir
1789 : laillo, i,.'')00 livres; ace, qST) li-
vres; cap., 971 livres; corvc-e, /i()(S I.
.5 s. 9 (].; vin(ft. , 1,711 1. 6 s. ,') d.;
lerr., lif) livres; bât., ^18 livres. An
lotal, ;?,8.58 l. 13 s. -a il.
Lijjnes : l'io. dont it!») proprii-taires
(■\|»loilanls (pour i,'>'jli I. ♦;» s. 9 d.),
i-l I I fciiniers (pniir iîHi I. 18 s. S d.).
/';/i7/r'/;ir>'.v ; pour leclerjfé, le ciir<'',
M" Jac(jiies Le Véel , présent à (Inu-
lances; le sieur Marie-Loiiis-Li-onor di'
(];issv, titulaire du pri"ii!<'' de I o/» m
la Pernelle et de relui d' I'jsI'hiIjIihi en
S(>lte\ille (non résid.): pour la no-
blesse, les sieurs Paul Hyarinllie de la
Houss-^ye, possi'danl le lief de GoullVe-
\ille et (juilla(ini('-Siin()n de Saint-
André, possédant le fief de Teurtbe-
\illi'-aii-i)o(n{je (non résid.); cl, pour le
tir-rs élat. une Itrifjade des traites et
(|itarl-liouill()n , (dui|trenanl rapitaine,
lieutenant et (piatre (fardes.
^-' iSur les abus cl vexations des
liuissiers des tailles, on voudra bien se
reporter à co rpK- nous avons noté sous
le rallier de l<'i<Mvill>', art. 9 {.luprn ,
p. ii'i7). En demandant ffun seul lere-
I,\ PKI'.M'.LLi:.
'lin
:!" Lo sel blanc dans son prix et les entraves à son enlèveniont
est une surcliar^j'e pour l'Etat et pour les particuliers; il surcharge
l'État d'un très frwmd nonii)re d'employés ou commis, payés beau-
coup plus cher que le vertueux citoyen prêt à chaque heure à
donner sa vie pour la gloire et le salut de l'Etal et surchargent le
consommateur obligé, pour eidever treize livres de sel-'', d'aller
prendre chez son curé le certificat du nombre de personnes, du
numéro du rôle à sel, pour le porter ensuite au ])ureau des pas-
sages, pour s'en l'aire expédier un second, le tout sur papier de
timbre, et cela deux fois chaque année,
11 est une voie simple : en conservant le privilège du sel blanc
et les propriétés dessaulniers*-', on peut taxer chaque saHne, laisser
la liberté de bouillir et vendre au taux fixé et obliger le corps des
saulniers de chaque havre d'élire parmi eux un syndic qui sera
obligé de porter l'agent à la recette dans le temps marqué; comme
toutes les sahnes n'ont point la même valeur, la détermination en
sera facile.
(iCtte direction rendra à l'agriculture quantité de bras, des sol-
dats, des matelots à l'Etat; le plus grand nombre des employés étant
veur et un seul Imivaii (te recette^' , le
caliicr fait ailusion, d'une façon évi-
demment peu claire, aa\ inconvénient»
qn'entrnînait la dualité rétablie depuis
1781 des receveurs d(!s tailles, dont les
offices étaient alternatifs, chacun des
deux receveurs ayant dans ses attribu-
tions une année paire on impaire. Le
résidtat le plus clair de cette dualité
des percepteurs avait élé, en elTet, d'ex-
poser le contribuable à des poursuites
des deix côtés à la fois, rfi^e taillabir
en relard subissait la saisie simiiltanéi'
du receveur en fondions pour l'exercice
courant et du recevi'ur sortant pour
l'arriéré- de l'exercice précédent, (llia-
ruu d'eux se disputait ses meubli-s et
ri\alisait pour pressurer à son prodl les
liabilaiits des |)aroi3ses.n (Stouiui. Lu
réffiuic Jiiin licier, 1, p. SS,)
(" La (pianlité lé|jal(; de sel accord(''e
aux liabilanis des r(''[{ionH de (piart-
boiiilliin (Hail d'un minot, c'est-à-dire
di' ••i\ livres pesant par télc e| par an:
mais (l'Ile im-me (piantilé ne pouvail
être delivr('e en moins de deux fois,
c'esl-à-(li>'(« par i3 livres au plus à
cba'pie voyafjc , rouune dit bien b- ra-
llier. (Voir noln- noie sous le cahier de
Brix.arl. '.\ , .su piii . u. 1 (')!>.)
'-> La paroisse de la Pernelle se trou-
vait particulièrement intéressée à la
conservation du cjjrivilèjje des saul-
niers'i. Il existait dans la paroisse une
saline de sel blanc, dépendant du iiàvre
de la Houjjiie, sous la juridiction /le
quartiiouillou de Valojjnes. \oir Etal
lies salines de Uus/te-lSuriiiandie , revê-
tues de numéros en exécution de l'arrêt
(lu Conseil du uj dccemhve lyCS. ( \rch.
(lalvados. (j ^^o*);.)
La saline de la Pernelle, qui portait
sur la liste du Havre de la Iloujjue le
n" J{) (le havre en comptait 91 en tout),
enq)loyait, (•()mm(( toutes celles de la
c()te est de la juridiction de \alognes,
deux chaudières ou plombs seidemenl,
de la contenance do i5 pots chacun.
D.ms les dernières ann(''es, elle avait
iiroduit annuellement /loo ruclics de
sel environ, ce (jui , au prix de ."i 1. i5 s.
la ruche, dimnait une fabrication d(!
i,y!Ki livres, et pour les droits du roi
un produit de (irx) livres. \oir Elut
du nomhri' des ruches de sel que chuifue
suuluicr du havre de la Unuinieu vendues
pendant l'année 1 777, et l'jlal du pro-
duit lia droit de ijuarl-houillon des sa-
lines du lidvre de lu ll(iuin(e Cil 1 77<^''
( \r(b. (JaKados, (J (ioi 11.)
^(32
BAII-UACE SECONDAIRE DE VAEOGNES.
pour \o sel, il n'en sera nécessaire que pour la coiitrnhanflo du
dehors et en nombre bien moins considérable ;
0° Les abus des contrôleurs dans les déclarations des centièmes
deniers pour les simples particub'ers qui soni poursuivis en contra-
vention. Si une verjjée de teri'e, dans l'espace de dix ans, se trouve
vendue, louée ou fîeffée plus baul (pie le prix de sa déclaration '*',
des régisseurs des domaines cpii assijjnenl au bureau des (inances,
sur des noies ([ui n'ont d'appbcalion ni au nom des personnels ni à
leurs propriétés, excitent b's plaintes journalières et on réformerait
l'abus obb'jj^eant b's uns et les autres de traduire eu première instance
devant le juge royal du ressort;
II" Les travaux de (iherbourg el autres travaux p(d)lics privant
l'agriculture de ([uantilé de bras (pii j)ourraieut lui rire rendus et
remplacés pai" la troupe ou plus grande (piolité ■-^;
f) " i^e tirage des cauoimiers auxiliaires, qui doit tomber sur les
propriétaires et quelquefois les plus notables, ne peut être que
très préjudiciable au bien général des paroisses, il expose à perdre
ceux (pii font le plus d'exploitation et payent le jdus d'impôts; la
quantité des matelots volontaires et de canonniers garde-côtes qiie
fournissent les paroisses maritimes épuise l'agricidlure'^^ :
()" Le respect dû aux anciennes propriétés, l'ignorance sur
l'origine et la cause de la perception d(^s dîmes des moines dans les
paroisses, permet seulement de désirer que, sur les dc'porls comme
sur les dîmes des moines, il soit pay(' quelques secours en faveur
des pauvres; des arrêts rendus contradictoirement contre plusieurs
abbayes les ont condamnées à payer le quinzième denier (''^, d'autres
(') L'Kdil du 29 st'plcmlire iv^*!,
(•(intcnant larif du droit do contrôle,
avait, en cIVcl, tixi'- à dix ans seulemont
la presrri|)lion pour la demande des
droits. {Recueil des Edils, VII, p. A07.)
La loi du a 9 frimaire an vu sur l'enrc-
{{ihlroment a réduit, comme on sait, à
doux années seulemont la |)rescriplion
opposable au fisc en cas de fausse éva-
lualion ou di-claralion insidFisanle ot à
trois ou cinq années la prescription en
ras de non-déclaration.
'-' Sur les travaux de (]herl)our({ el
la crise des ouvriers agricoles en Co-
lentin, voir la noie sons le cahier de
Rrelleville, art. 17 miprà {\). ii^,'])- Le
Mémoire stiilisdfiue de fj-ii décrit la pa-
roisse de la Pertiolle comme essentielle
ment ajjricole : trLa l'ernelle, sei{;ueui'
M. d'()urville-la-Houssaye; 60 1 acres,
terres en laboiu', pàlurajfe, (pielque
plant et prairie. Lo bas assez bon fonds;
le haut maijfre el de peu de valeurs
if 6)-
J'roduil commun en grains (en
1793) : i(i,()43 boisseaux, mesure de
•20 pois. (Arch. nat., D iv bis, 5i.)
'■') La paroisse de la Pernelle appar-
tenait pour la jfarde-côle à la division
de Quettehou, compajfnie d'Aumeville.
Le\éo de 1787 : .3i {jar(;ons présentés
au lirage, aucun canonnier. (Arch. Cal-
vados, C 1860.)
!'' Noir le cahier d'Aumcville-Leslre,
art. I '1 , et la noie si/yrà, |t. flfi. Le le\le
l'ait allusion aux arrèls rendus contre
l'abbaye de Lossay el contre celle de
lUanclielande, pour fixer la (piantilé de
Imisseaux de blé (pie les religieux de-
vraient laisser dans les paroisses où ils
I,\ l'KRNELLE.
i33
ont lail dt.'s acceiisemciits en blé, mais malheureusement cola n'est
pas général.
Il est douloureux de voir pendant l'année du déport le presJjy-
tère, asile ordinaire des malades, des infirmes, des nécessiteux,
fermé à toute espèce de commisération; il est cruel que la plus
grande partie des dîmes, (picKpif^lois la totalité, passe dans un
riche monasièro occupé par un seul moine, sans (pi'il en reste une
obole poiu" le soulagement des malheureax de la paroisse.
On charge, dit-on, le fermier; mais le fermier prétend ne
devoir que dans le cas do cotisation forc(''e et le malheureux souffre
et périt C^;
y" Les tribunaux d'exceplion sont plus ou moins domma-
geables an public, à proportion de leur distance, de la dilliculté
d'y instruire en première instance et autres inconM'nionls trop
connus pour en faire le détail, ce (pii doit opérer au moins leur
rc'forme ou la restriction en celte matière;
8° Les effractions et autres délits cpii se renouvellent si souvent
et dans chaque endroit nécessitent la multiplication de cavaliers
de maréchaussée, qui , placés à trois lieues de distance, seraient plus
à portée d'être avertis et de ré'priiufM- le brigandages;
iHaient décimateurs. (Voir AnrI. <ln Par-
lement de Rouen, 19 août 1718 (ab-
baye (le !>e>say) et 11 juillet i7'>o
( abbaye (te r>lanrlielan(te), dans Mihn.
Soc. Aniiq. I\(irm(indii' . l. X!ll,p. ;!97.)
Ia's dîmes de la paroisse, (|ui avaient
été, au \\\' siècle, infi'>od<'es au seijfiieur
d'OupNille, se trouvaient, à la lin du
wiii' siècle, i»arta(fi!es d'une façon assez
toni|»liqu<''e. Pouillé, f !\S r" : trhn Vor-
nelle, Patron, le seifjneur du lieu, lie
curé perçoit la moitié des {jrosses dîmes
dans le lias de la j)aroisse et le tiers
aussi dans le liant de ladite paroisse l'I
possède, en outre, la tolalilé des me-
nues dîmes dans toute la paroisse, et
3 ou !i verjji'es de terre im aumônes
L'autre moitié des dîmes, dans \o. lias
delà paroisse, est à l'abliayi; de Cher-
bourg l't les deux tiers, dans le liaiil,
au cliapclain d'Ourvillc. Produit [pour
la cure] : f).") boisseaux de froment à
iH pots, 80 d'orfje, /io d'avoiiu' à
i5 pots, 35 de sarrasin à 18 pots, af)
de pois et fèves; menu<js dîmes, -.îoo li-
\res, plus •.!!> livres de r(>ntes foncières.
Paie un vicaire. Total (en i7:!7): 5r.'} 1.
5 s. — 2 30 1. = 333 livres.
Déclaration de ijgo non retrouvée
poiu" la cure. La part de dîmes de l'ab-
baye était, en 1753, com|)rise dans le
bail général de la baronnie di' Sainte-
Geneviève, affermée terres, rentes et
dîmes de Sainte-Geneviève, à la veuve
du sieur Langlois, pour le prix de
5,010 livres. (Dk I*ontaumont, dans
Mém. Soc. Anti(j. Nonnnndic, XVII,
p. i5i).)
La cliapelle Saint-Thomas (r()ur\illc,
dont le patronage apparlcnail an sei-
gncMir, consistait eu (Muiron 3(i vergées
(le terre et les di'ux tiers des grosses
dîmes dans le haut de la Pernelle .don-
nant 3o boisseaux de froment, mesure
de Quellehou, et 970 boisseaux de
lout(! autre espèce de grains. Aflermée en
1738 pour h 1 5 livres. [Pouillé, lac. cit.)
(') Sur les obligations du fermier du
(li'port à l'égard des pau\res, voir ce
i|iie nous avons dit sous le cahier do
Di-nneville, art. 3, sHjn-à, p. 393. —
L" déport de la cure de la I*ernelle
était affermé en 17A7 pour 0 90 livres
et , avec les charges, 1,096 1. i5 s. , ce
(pii fait (pi'cm estimait le bénélicc, vraie
valeur, à 1 ,i()i 1. 1 3.
28
/i3^r
lîAILLIVGK SKCOMJAIUE DE \ ALOCNliS.
q" Toiiles les paroisses de la campagne, privées de lout secours
aux hôpitaux des villes pour toute espèce de nécessité, nécessite-
raient un asile et quelque dépôt de charité où seraient reçus les
nécessiteux dans les plus pressants hesoins, où trouveraient quel-
ques secours, médicamenls, etc.;
1 0° Encourager l'agriculture par la libre circulation , le com-
merce, les manufactures, etc.;
Il" Nécessité d'un compte chaque année, recherche des
administrateurs infidèles, restriction au pouvoir des contrôleurs
généraux ;
1 !2" Anéantissement des colombiers, ou au moins leur fermeture
depuis la Saint-Jean jusqu'à la Toussaint, permission de détruire
les lapins des landes et bois;
1 3" Modération delà loi du port d'armes C^, (jui permette à
chaque propriétaire d'en conserver pour détruire les corneilles et
autres animaux malfaisants, dans le tenqjs des semailles, et les
brigands qui sont trop communs et font des effractions et des pil-
lages journaliers;
1 li" La diminution des vingtièmes par les seigneurs des pa-
roisses aux(juels il est payé, par le plus grand nombre des parti-
culiers, des rentes considérables^'-^, sans qu'ils entendent faire
''* Cf. le cahier de Dijjosvillo, arL. 5
{.siiprà, }t. iiîip)- Une ordonnance royale
(lu i/i scplomhrc l'^GG, encore aff{Travt3e
dans la province par un Anrl de rèfrlp-.
ment ihi Parlement de. Rouen du /i ^sep-
tembre ijOj (dans Recueil des Edits,
l.\, p. loiH), avait ordonnô à tous
ceux (jui n'avaient point le droit de
port d'armes, eVst-à-dire eu l'ail à tous
aulrps (]ue les ffeutilliommes, d'avoir à
l'i'mi'llrc aux mains des otliciers royaux,
dans les jjrcfl'i's des juridictions, toutes
armes à feu ipidconques, connue fusils,
pistolets, (pi'ils pouvaient cfdétenir», le
seul fait de garder cl do conserver ehrz
xdi dos armes de C(>lte nature étant puni
d'amende el de bannissement, même,
en cas de récidive, des galères. L'exé-
cution de cet arrêt, (pie les cahiers,
comme d'ailleurs la corrps|)(Mulance olli-
cielle, (pialilienl souvent de frdi'sarme-
inenl de In province de Normandie*' et
(pii, sous apparence de mesure de s(''-
curité pu!»li(|ue, n'était dicté en réalité
(pie par le souci de sau\e({arder les
chasses de la nohiosse, avait entraîné
toute une suite do mesures arbitraires
( |)er(piisilious domiciliaires, arresta-
tions sur simple dénonciation au ffou-
verneurdc la province) qui avaicid fort
agité la province; les cahiers y lout
maintes fois allusion , (|uand ils protes-
tent contre les (remprisonnements de
laboureurs'5 ou contre «le despotisme
des gouverneurs des provinces^. Voir la
note sous le cahier d'Annoville-Tourne-
ville, art. la (au tome 1"', p. i37).
On pourra , consulter dans certaines
archives des Etats de ceu.r (jui déposè-
rent les armes el de ceux tjui rejusèrent
de les remettre, dress(^8 par suhdéléga-
li(m, des anm-es 1766 à 1787. (Arcli.
Seine-Inférieure, C Ha.) Nous n'avons
rencontré aucun état semblable pour la
généralité de Caen.
^'-' La paroisse de la i'ernelle relevait
de trois liels principaux : le liel d'Escac-
boville, appartenant en 171^9 à M. .I.-I>.
Simon de Saint-André; le iief d'Om-
ville,au seigneiu- maixpiis de la Hous-
saye, et la baronnie de Queltehou, ap-
partenant aux dames religieuses de
l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen; il y
avait encore des extensions pour la sei-
L\ i'i:i;Ni;iJj;.
/i35
aucune dcHlucliuii, (juokjuc les parliculiers soient iin|iosés à leur
taxe fixe, sur les papiers du dixième, pour les fonds qu'ils possèdent
et ils se sont accordés ce droit depuis 1771;
1 5" L'abus qui se fait tous les jours dans notre canton des
rentes viagères à un prix exorbitant et même la taxe est de quatre
et cin(| sols par livre, ce qui occasionne beaucoup de gens à
faire des banqueroutes; c'est ce qui fait qu'on demande la ré-
forme de cet abus ou du moins leur existence à un taux plus
médiocre ;
i()" ]id définition (.v/r)''' des grands chemins qui donnent une
;;rande perte à tous ceux (jui perde] ut | leur peine et même paye|nt ]
tous les jours pour cela, et on n'en a aucune facilité par la n(')>li-
gencc des entrepreneurs qui n'y font pas travailler, (pioicpu; les
fonds des particuliers soient [détruits?].
jjni'iirie do Ritloauvillc. Nous possédons
VEldt (les renies dresse on 1790 juste-
ment pour la déduction des vinfjtièmos.
A. iji'tcs : 1° le domaine, !S Ijois-
seaux 1 //j et 2 pots de froment, 6 bois-
seaux d'avoine, 4 poides, 3o œufs et
19 I. 10 s. -5 d. en argent sur 5 te-
nanciers (estimé au total 7/1 1. h s. 7 d.);
3° le marquisat d'Ourville, 5'.^ boisseaux
et 96 pots 9/3 de froment, 161 bois-
seaux 1/4 d'avoine, 1 boisseau d'orge,
13 boisseaux 1/2 de sel, 77 j)oules,
19 poulets 1/3 et 1/^4 , 10 œufs, G pains,
/| chapons gras, 9 maigres et 80H I.
1 A s. 9 d. en argent, sur5o fieffataircs
(estimé en tout i,'i5-j I. /i s. n d.);
;r M. Simon Béatrix, 36 boisseaux 3/1
et 1:! pots de froment, 7 davoine,
7 poules, 6 poulets, 5o œufs, 2 sar-
celles, une fourche à foin et lA 1. 1 s.
en argent, sur 1 i tenanciers (estimé
3iA 1. 18 s. 1:^ d.); ^1" la seigneurie
de Rideanville, 1 5o livres en argent.
lî. EccléMnsliijues : 5" les dames de
(Jaen, pour leur baronnie de Quette-
hou, 10 boisseaux 1/2 et 10 pots de
froment, .'i3 boisseaux 3//j et i5 pois
d'avoine, en neuf redevances (estimé au
total 139 I. i5 s.); 6" le trésor de la
IVruelle, une rente de It boisseaux de
fniMionl (estimés 3o livres).
Total des redevanci!S déclarées :
•.•,,o5o I. i3 s. G d. (Arch. Miiiiclie,
Q^' ao.)
*') Sic. Lisez raclièvemeiil. L;i po-
rc )isse de la l'crnelle était sur le (raid
de la route commencée de Valogues à
lîarfleiir, ([ue la commission intermé-
diaire classe en 1787 parmi les cinq
grandes routes de l'élection dont l'achè-
vement est le plus urgent. Un procès-
verbal dressé en mai 1788 par le curé
d'Alleaume, rapporteur du Bureau des
travaux publics, coniirme absolument
ce que le cahier avance au sujet do l'ar-
rêt des travaux et de la négligence des
entrepreneurs de cette route. La roule
est laite, ainsi qu'il nous apprend, du
côté de Valognes, sur une lieue en\ iron,
et entre Sainl-Vast et Aumeville, sur
une lieue un quait. Une adjudication
d'ouvrages neufs pour une prolongation
de 3,00/1 foises a été passée en 1787
par la Commission intermédiaire, mais
les travaux ont été à [)eine conunencés
et le seul résultat a été que l'accès du
bourg de (Juettehou ainsi que l'arrivée
à Barfleur sont, par la destruction de
l'ancien chemin, devenus iinpralicablos.
"Le point où le chemin se termine est
tellement impraticable, écrit le rappor-
teur, <|u'on est forcé de prendre un long
circuit pourarriviT à ce bourg et, faute
d'une rampe au hameau de la Bidiolle-
rie, on ne peut accéder le chemin (pij
conduit aux salines do Bideauville.T
(Asseiiihlér (l'élection (le Vat(^i>>ies , l'jS!^ ,
rapport du Bureau des travaux publics,
On consultera pour cotte route le
(Idinplr rendu de ht commission inlernié-
iliaire, tableaux annexés K et L, et les
|»ièces réunies dans les liasses cotées
Arch. Cahados, C 0905 elC 38G5-38GG.
28.
/i36 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOCAES.
Le présent cahier rédigé par nous, syndic et habitants de la
paroisse, conformément aux lettres de convocation et à l'ordon-
nance de M. le lieutenant général du bailliage de Valognes, et
remis aux mains de INicolas Mahiei et Charles M\ugis, députés, et
choisis par nous et chargés de porter ledit cahier à l'assemblée
des députés du tiers état du bailliage de Valognes, le 9 du présent , ce
que nous avons signé, lecture faite.
P. Mahieu, Pierre Compère, Nicolas Compère, J.-P. Laisné,
Jean Maugis, C.-F. Pigquenot, J.-P. Laisné, Henri
Verenier, Morin Lucas, Louis -Etienne Postel,
P. GuiLLou, Bon Dos, G. Ribet, g. Pignot, Bon
Christe, F. Lepignot, J. Le Bunetel, B. Esnallt,
J. JoBE, Louis JoAME, Josepli DiiFouR, Pierre Lbsn^,
syndic, P. Laisné.
LES PERQUES".
1, Procès-verbal d'assemblée.
(VIl«. Archives de lu Mdiidic, série B, n. d., liasse Cahiers de Valoijiies, II, piùre non rotée.
()ri(jiiial signé. Iiiédil.)
Anahse : date de rassemblée : rr3 mars, 5 iieures après-midi^. — Prési-
dence : V Devant nous, Vincent Mariagi:, avocat au Parlement, juge du lieu,
assisté de Guillaume-Jean-François Denis, iwlve (freffier ordinaire-^. — Com-
parants (19) : François Roger, .ïacques Hubert, Jean-Baplisle llérouf,
Félix-Thomas Noël, Joseph Tollemer, Piene Durel, Jean-Baptisle Leiaidier,
Charles Hérouf, Pierre Amiot, Jean Giol, Siméon Tollemer, Jean Denis,
Germain Lepigeou, Philippe Leiaidier, Charles Cauvin, Jean Brémonl, Pierre
Brémont, François Brémonl, .lean Demnrt. — Nombre de feux : io3'"^ —
Publication : fïe t " mars, pai- M. le curé-i. — Députés : Fiançois Roger de
V\LKONTAiNE, Jean-Bapliste Héroif dk i.\ Cboitte. — Signatures (11):
J.-B. Hérouf, F. Roger, Damibk,J. Hibkiit, J. Tollemer, F.-T. Noël, Charles
Hérouf, G. I.epigeon, S. Tollemer, Jean Giot, Ph. Lelaidier, P. Di ret,
Ch. Calvin, J. Brémont, J. Dicmart, F. Brémont, Jean Lelaidier, P. Brémont,
J. Denis, Mariage, yw^f du lieu, Denis.
(') Arrondissement de Valognes, can- ^793: /lao habitants. Mouvement (fO
ton deBricquebcc. «787): N. 18, M. 1, D. 8. — Popula-
*-^ l'opulalion an dénoml)reMit'nt do lion actuelle : 207 habitants.
i.i-s PKnouKs.
/»37
2. Cahier de doléances,
(Ms. Arcliices de la Manche, série It , n. cl., lUitse Cahiers de Valogues, l, /nece non colée.
Original si(;né. luédW^K)
Cahier de doléancen des hahitnnls de la paroisse et communanlé
des Perques, assemblés au son de la cloche pour délibérer ce-
jourdliui S [mars], à k heures après midi el rédiger ledit
cahier de doléances, plaintes el remonlrances , conformément au
règlement fait par le rot/ le -2^4 janvier dernier, lequel cahier a
été ainsi par eux rédigé^'"' :
Demandent lesdits habitants :
[1°] Que le retour périodique des Etats généraux devienne une
loi fondamentale et qu'il soit même annuel s'il est jugé nécessaire
pour le bien du peuple;
[9."] Qu'on rétablisse dans cette province les Etats provinciaux
semblables à ceux établis dans la province de Dauphiné'^h
[3"] Que la nation n'ait à l'avenir d'autres représentants, même
provisoires, que les Etats généraux'*^;
[II"] Que l'on s'occupe de l'amélioration de toutes les parties
d'administration ''^' ;
[5"] Que nulle loi subsistante ne puisse être changée ni mo-
difiée et nulle loi nouvelle portée, que par l'autorité du prince
et le consentement du peuple réuni dans une assemblée natio-
nale'*^^
[6"] Que chaque arrêté des Etats généraux soit sanctionné
'•' Une copie déclarée conformcî à
l'original des Archives a été transciitt'
sur les registres communaux , à la dal",
du mois de mai 17H9. (Comunuiicalii n
de M""' Locine, institutrice.)
'*) Le caliior est, sur heaucoiip de
points, inspiré di's caliit'rs du 'i//>«
ISri((jHelier ; partie; des articles repro-
tliiisi-nl couv du cahier de Bricqueln'c
lui même, partie («-ux des cahiers homo-
logues de Magneville ou du Vrétot; nous
signalons en marge les rapprochemenis
les plus frappants.
'■'' CI. Briccpieher, art. y. Tous les
mémoires adressé's Tanm-e précé-dcnle à
la (ihancellerie pour demander la res-
tauration des anciens Kinix piocinciaii.r
lie AWwirtH(/ie sont unanimes à deman-
der en mémo temps des modilications
dans leur composition. «Tout le luonde
sait, disaient les olliciers municipaux de
S' Lô, que nos Kfats n'étaient pas lor-
més avec une pro|)Oction de memhres
de chacun des trois ordres, calculée
d'après les intérêts de ces ordres. . . Si
on se hornait à demander le rétaldisse-
ment pur et simple des Etats, on man-
(pierait le but qu'on se propose." {Déli-
ttéi-alion des ojjiciers municipaux et no-
tables de Sainl-Lô, uG octobre fj88,
dansHiPPKAU, Gnuverncnient , V, p. 45^1.)
(*) Cf. Bric([uehec, art. 3 (remanié).
(■'' Cf. Magneville, art. /i (modifica-
tions).
(*' L'article est la reproduction tex-
tuelle de l'article 3 de Magneville.
/jlîft
BAIIJJAGK SECONDAIRE DE VAEOr,NES.
romme loi aussilAt (|iril niir.i vlr fait cl avaiil (ju'on s'or('ii|»o d'un
aulro objet"^
ïj"] Que la sûreté des propri«Hés, la liberté individuelle des
personnes, les drolls sacrés du prince et ceux de la nation soient
déterminés et fixés par des principes invariables et désormais
inconlestables^-^;
I (S"| One nul ne puisse violer impunément les dispositions de
la loi; qu'on réforme les lois subsistanles (jui peuvent être rendues
meilleures;
[()"] O^'on supprime les abus relatifs aux tribunaux et à l'ad-
ministration de la justice;
[io°] Qu'il n'existe plus désormais que deux degrés de juri-
diction f^' ;
\i i"l Que tous les impôts quelconques soient également sup-
portés par tous les citoyens de tous les ordres, sans exception, dans
une proportion juste et relative ^^^;
II 2°] Que l'impôt sur le sel soit supprimé comme onéreux sur-
tout aux pauvres;
[i3"] Que l'impôt soit simplifié dans sa constitution et percep-
tion et qu'on examine si la subvention territoriale ne serait pas plus
convenable au nouvel état de choses;
[ ih"] Que l'on destine à l'accjuit de la dette nationale des im-
pôts qui ne frappent point sur la classe des citoyens nécessiteux;
que cet impôt soit supporté surtout par les obj<'ls de luxe et de fri-
volité, par une taxe relative, par exemple, sur les cbiens de chasse,
sur les voitures, sur les laquais, sur les ouvrages d'or et d'argent,
et autres choses semblables '"'*;
|if)"| La suppression d'une partie des pensions sur le trésor
roysi et la cassette, celle de plusieurs places de la (lour onéreuses
à la nation , la suppression de grâces pécuniaires accordées à la
(') VA. Bric(iiiol)c'c,nrL. (i; Majfn^'vill(^
art. i6 (l'ciiianit').
i-' (W. Hric(|U('l)(>c, art. h (reprodiic-
lion pros(|iin loxliiollo).
W Ivi's articles 9 et in roprodiiiscnl,
on l'al)rt'!|jeant, l'arl. (i d»' Maf;n('villi'.
— La [juroissc des l'enniofi a|ipnrloiiait
à la liante jiisti('(> de Bricqneliec: les
olliriers de celte liaule justice la portent
en 17H7, dans leur Métnalre un roi, par-
mi celles (|iii mlépendent enlièiement'i
do leur jnr idiclien. ( \rcli. Calvados,
C O178.)"
<■''> C(. Rricipieliec, art. îi a (remanié).
— Impositions des Penpies pour 1 789 :
taille, 71;^ livres; ace, 'i()8; cap.,
'lOi livres; corvée, 986 I. «7 s. 1 d.;
vinjjt. , 589 I. la !».; terr. , 5o livres;
hàl., 17 livres. An total, 9.535 I. 9 s.
3 d.
Lij;nes : 8."), dont 79 propriétaires
l'vploilants (ponr 9.^0 I. 17 s.), et
() l'ermii'rs (pour 1 i() I. 6 s.). — i*nri-
U/rih : le curé. M" .1 orques l^)jjer, pré-
sent à Coutances; et pour le tiers étal,
le s' .lean Novime, syn.lic préposé (taxé
d\iHice i\ /i3 I. 1.5 s.").
'' I/arlicle 1 /i est la reproduction
pres(pie tevluelje di> l'article 1 •^ de Ma
{{Ueville.
[.ES PEROIIRS.
ft'M)
f;ivoiir. Ions cos ivtrnnclionicnls formorniont un rapilal (|iri! sor.iil
juste (raj)pli(|iier au mémo usage''';
[i6°] La suppression de ces droits énormes que l'on exige d(^s
citoyens et qui vont grossir le revenu de la cour de Home, prix
des indulgences, des dispenses et autres grâces qu'elle accorde à
titre onéreux; celle du droit des annates et la perception de tous
ces droits au profit de l'Etat j)endant un nond)re d'années, con-
courrait eilicacement et à la satisfaction du public à l'acquit de la
dette nationale, sans écraser le peuple. On conçoit que cette sup-
pression donnerait lieu à quelques changements dans le régime de
l'ordre hiérarchique: et si Sa Majesté ajoutait à ces ressources
celle du produit des abbayes et prieurés laissés en économat pon-
dant un nombre d'années sulîlsant, la dette nationale serait ac([iut-
tée, sans écraser le peuple épuisé par les impôts excessifs (jti'il
supporte depuis longtemps'- ;
1 17°! On doit également supprimer le droit de déport, fondé
sur le seul usage, qui n'a pour base aucune loi et qui est très oné-
reux, surtout aux pauvres habitants des paroisses (^';
1 1 8"] Que désormais les réparations de toutes espèces de pres-
bytères soient à la charge des curés, et que les paroisses soient
absolument déchargées ('*' ;
[19"] Que le tirage des milices de terre et de mer soit sup-
|)rimé et converti en une prestation pécuniaire, dont le fonds sera
destiné à des enrôlements volontaires''*';
(') Cf. Ma|;no.vili.', art. i3 .'l \ti
(romaniés fl l'ondus cnseinl)!!').
(-1 Cl'. Bricquebor, art. 3i; iMa|;n(>-
villi', arl. 1 /« ot 1 .^).
(■') CI". Majînovilic, art. l'i. !..• d.iporl
flo la euro dos IMi'uv valait en 17/1.^) à
r('-v(''(|ue (le Coutaiicos 58o livrfs.
BiKNS KccLÉsiASïK.iiiKS. Lt's liions ec-
cli''siasli(|uos aux Pcrqucs •>lait;nl fort
|M'ii roii8Îdi''ral)l('s: los controli'iirs des
\in[jliômos ne les |)ortont en 1787 (|ue
)i(mi' un revenu total de 1/180 livres.
( \r.li. Calvados, C Ct'm).)
\jEtat ili's hiens iKitniiniu.r ne si{{nali'
d'aillt'urs d'autre hien erilésiasliqiie
dans la paroisse <]ue la euro, hâti-
iiii-nls, jardin de ao perrhes et |>ré
d'uni- viM'ijiM' 1 7i ( non esl.). Nous n'avons
point la déclaration du ruré: mais, en
1 ()()."), Il' ln-nélici- était l'slinié 'loo livres
l'I payait a6 livri's di' di-rinirs. (/iiuf»»
ili' Itriqiiphvr, Arcli. Calvados, (] /|3H/|.)
' CI. Majjni'viili', art. aç). — Nous
n'avons rencontn' aucune trace de répa-
rations presliytérales à la cliarjje des
paroissien!! di's Peiques dans la seconde
moitié du xviii" siècle. Tout au contraire,
les oUiciers uuuiicipauv oliservcnl en
1790 que le presbytère l'st en lion iHal :
les réparations, pour lesipielles le sieur
curé avait reçu um- modique somme des
héritiers de son pn'décessenr, ont été»
laites complètement. L'église aussi l'st
en bon étal, «à cela près que le lambris
d'une chapelle latérale est pourri,. . . et
(pie l'on a besoin d'un misselr. Une
somme d'environ too livres, qui avait
l'té déposée dans les archives pour cet
objet, a été voléo «à la lin du mois
dernier, duquel enlèvement procès-ver-
bal a été dressé par In umnicipalilé".
(Etat ihs Itieiés italiimaux, Val<ii>nfis ,
Arch. Manche, (J'' 17.)
(•') CI'. Bricipiobec, art. i(); Ma/jne-
ville, arl. 17. La |)aroisse des Per(|ties
l'iiurnissail à la ?iiiliri' de ji-rn' M'ule-
hhO
n\irJ.lAGE SECO\DAIRE DE VALOPAES.
[î^o"l Lesdils habitants remontrent, déplus, que le sol de la
paroisse est très ingrat''^ ce qui donne lieu à beaucoup de misère;
que le nombre des pauvres est très considérable; que les chemins
de traverse étant presque impraticables, il leur est très difficile et
très coûteux de se procurer des engrais; qu'une grande partie de
leur récolte est d'ailleurs dévorée par les biches, les cerfs et autres
bêtes fauves excessivement multipliées dans la foret de Bricquebec ,
qui presque de toutes parts environne cette paroisse; pourquoi ils
sollicitent de la bonté du souverain d'être autorisés à détruire ces
animaux destructeurs;
I '^ 1 "1 Qu'il soit permis à chacpie laboureur, dont la maison est
isolée, d'avoir cliez lui un fusil pour la garde de sa personne et de
sa fortune '^^;
I 9 2"] Que le prince sera supplié sinon de (^raluré) supprimer'^^
au moins de faire un règlement contre l'abus des droits de volière
et de colombier, abus préjudiciable aux laboureurs et funeste à
l'agriculture.
ment, pour le régiment provincial de
Basso-Normandie , bataillon de Saint-Lo.
En 1 788 , elle avait tiré au sort conjoin-
tement avec la paroisse du Valdécie, du
bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicenlc
Garçons inscrits des deu\ paroisses : a8;
exempts, i3; défaut de taille, 9; in-
lirme, i; absent, 1; onze seulement
sont restés, pour tirer entre eux un
seul n)ilicion. (Arcli. Calvados, C 191(5.)
C' Mém. .stat. ijSi, fol. i3 : «Les
Perques, seigneur, M. le marquis de
Gassey: ,35-7 acres 1/9 de terre en la-
bour, peu de plant; 116 vergées de
|irc. Fonds médiocre. Communes, 9on
vergé<'S'7. — Produit en grain (en
1798): 392/1 boisseaux, mesure do
•ilt pots. (Atcii. nat., D'^i/s, 5i.)
'■^^ L'article est la reproduction t(>\-
tuelle de Part. 5û du cabier du Vrétol.
''' Le |)assage est raturé : le manu-
scrit portait primitivement «le prince
sera supj)lié de détruiren. Nous n'avons
pas de renseignemimls directs sur le
nombre de colombiers qui pouvaient
exister aux Perques en 1789. La |)a-
roisse dépendait ^le trois liefs princi-
paux : la baronnie de Bricquebec, appnr-
tenant à M. de Monliuorency; le lief
des Perques, à M. de (}(ierquevilie, et
le lief de lEpinav, à la dame Daisy; ces
dilf('renls liefs, étant liefs de haubert.
pouvaient légitimement posséder cha-
cun un colombier.
Nous possédons YEtat des renies
dressé en 1790 dans la paroisse pour la
déduction des vingtièmes; nous y rele-
vons :
A. Laïcs : 1° La baronnie de Bric-
quebec : rentes en grains, poules, ar-
gent, non spécifiées , sur fjo tenanciers,
faisant ensemble 56o 1. i3 s. 6 d. ;
3° le lief (les Perques, rentes en fro-
ment, chapons et deniers , non spécifiées,
sur 1 II tenanciers , faisant ensemble
9 93 1. 10 sols. 8 d.; 3° le fief de
ri^]pinay, 3 boisseaux et cabot de fro-
ment, li chapons, (> poides et autres
ri'iites non spécifiées, sur 1 () tenanciei's,
faisant ensemble 9o3 livres environ.
I). Kcclésiasiiqncs : II" Téglise du
lieu, 1 pain et 178 I. 8 s., sur 37 re-
devables; 5" féglise de Magneville,
17 I. 10 s.; ()" l'église de IJricquebec,
3.") I. i5 S.; 7" l'église du Vrélot ,
9 livres; 8° l'abbaye du Grestain, i.')o
livres; 9° l'abbaye de (Cherbourg, rente
en Iroment et poules, est. 3o livres: 10°
l'abbaye de Monlebourg, rente en fro-
ment, est. 55 livres; 11° la coniman-
(lerie de Valcanville, 3o livres; 13"
riiù|iit;il de Bricquebec, 31 livres.
Total des rentes déclarées: i39i 1.
1 9 s. 3 d. , en 1 1 5 redevances.
LES PEROUES. Vil
Ce qui a été signé après lecture par François Roger de Valfon-
taine, syndic de l'assemblée municipale, Jacques Hubert, Jean-
Baptiste Hérouf, FéUx-Tbomas Noël, Joseph Tollemer, Pierre
Duret, Jean-Baptiste Le Laidier, Charles Hérouf, Pierre Amiot ,
Jean Ciot, Siméon Tollemer, Jean Denise, Germain Lopigeon,
Philippe Lelaidié, (Charles Cauvin, JeanBrémont, IMerre Brémont,
François Brémont, Jean Demart, tous habitants de ladite paroisse,
ayant l'âge requis et les qualités convenables aux termes du n'-gle-
menl lait par le roi. le a/i janvier dernier; et a été de plus ledit
cahier coté et paraphé au bas de chaque page, par Jean Denise,
l'un tfeux, ne rarietur, ce a mars 1789, en la sacristie de la
paroisse des Perques, lieu ordinaire des assemblées. Quatre mots
rayés comme nuls.
F. Roger, F.-F. Noix, J. Hubert, J.-B. Hérouf, J. De-
mart, Charle (^auvin, G. Lepigeon, J. Tollemer,
Charles Hérouf, François Brémont, J. Demart, P. Duret,
Jean Lelaidier, Jean Giot, Ph. Lelaidier, Jean Bré-
mont, P. Brémont, S. Tollemer, J. Denis.
PICAUVILLE
1. PROcks-VERliAL d'aSSEMBLÉE.
(Ms. irrhives delà Manche, série U, n. <7. , iiaxue Cahiers de Valojïiies, II, pièce non cotée.
Original si|fné. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
8 niais. — Comparants (1 3 ) : Charles Viel , Pierre Toslain , (iliarles-Bernardin
Lacouve, Jacques Tostain, Jacques Levavasseur, Guillaume Dorey, Charles
Philippe, Henry Largemains, François Kérey, Jacque Roubict, .lacque Dava-
reud, Théodore Mauduy, Jean-Nicolas Scelles ret autres soussignés^. —
Nombre de feux : 35o<^'. — Publication : le i" mars, par Baudbv, vicaire.
— Députés (Vi) :* Jacque Mmrouaiu) ''', Olivier Raisin, Jean Baidouin, Jean-
Louis Di Frisne. — Signatures (Sa) : Charles Viel, J. Rodblet, G. Doiu;v,
Cb. PiiiLii'PK, H.Largehain, J.Lkvavasskiiu, F. Ferkv, p. Tost\in, j. Tostaim,
C.-B. Lacoivk, Jacque Davaukm), Théodore Mai dut, J.-N. Scelles, J. Clais.
A. PoNTis, J.-F. Sehier, j. Dwauend, Jacques Lkvavasselr, J. Dorev,
H. Leber, j. Marette, p. Fret, J. Lacouve, Jean Scelle, T. Hollegatte,
(') Arrondissement de Vaiognes, can- 1787 : N. 5G, M. 19, D. /i4. — Po|»;i-
ton de Sainte-MiTc-Eglise. lation aciuelle : ;!,9i9 liabilants.
(■i,
Mouvement de la population en '^) Taxe : 17 jours, 70 livres. Ace.
/|/r2 r>AIUJAr,E SECOND \inR T)K VM.Or.XFS.
F, Dduky, Je.'in TiRTAnn, Ji(f(|ne Tostain, André L^puirodciiirr, .1. llniii.i.F.GATTK,
|"'i;in(;<»is Tostain, M. LiiVAVAssRiiU.
2. Cahier de doléances.
(Ms. /l/'(7/i('('/»' (/(• la Mmilie, série U, n. cl., liasse (lyliiers de Valoifiies, II, jiièrv non colet-
()ri(jiiinl 8if;rié. hmUl^'K)
La communaut/i de I^icauvillo assembléo au son de la cloclio,
nii Heu ordinaire, sur le réquisitoire el ordonnance de M. le pro-
cureur du roi et de M. lo lieutenant général, pour l'exécution de
la Lettre du roi aux tins de la convocation des prochains Ktals
généraux, profitant avec la j)lus respectueuse reconnaissance de la
liberté que Sa Majesté veut bien donner à tous ses fidèles sujets,
de lui présenter leurs doléances, a l'honneur d'observer (jue sou
vœu est :
r Qu'il plaise à Sa Majesté de fixer le retour périodique des
États généraux à des époques invariables;
•î" De rendre à la province ses anciens Etats particuliers, dans
la forme et proportion ([ui vient d'être adoptée pour les Etats géné-
raux, aux fins d'administrer les impôts, le commerce et tout ce (|ui
intéresse le bonheur de la province'-';
3" Que les lois actuelles soient révisées pour en ri'former les
abus, h l'eflct de faire un code simple, clair, précis el intelligible,
(pii anéantisse pour toujours l'hydre de la chicane et les vexa-
tions'^*;
!i" Qu'à l'avenir il ne soit fait aucune nouvelle loi ni établi
aucun iiiqxM (pielconque que par le souverain de concert avec les
représentants de la nation, élus librement et assemhlés en Liais
fjénéraux, pour les lois être promulguées par les Etals provinciaux,
sans pouvoir être enfreintes ni interprétées par aucun juge à peine»
d'interdiction;
5" Oue toutes les entraves qui gênent et font languir le com-
merce soient supprimées pour le ranimer et lui donner une nou-
velle activité^'';
fi" (hie les impAts soient simplifiés et répartis également et à
(') Le raiiiei' est, en hoaufoiiit d'iii"- rxxi vopgôos pour MM. de la Sainle-
liclcs, la rt'prodiiclion plus ou lUdiiis li- (^liaiM'Ilc, à finn livros. lîon l'onds'i
dt'li- du (-allier di' MonLainii-le-Biiselli'. (./" 7)-
Le Méni. slat. tic ij.'l I di'cril aiiisila '-' L'art, n rp|)r(i(liiil loxtm'Iii'Uiciit
paniissc : tri'icanviilc, soijfiieur MM. de Taii. \''' de MoiUai{;n.
la Saiutt'-(;iin|ii'llc: 1 7-17 acres de Ifitc (') Cf. Montaigu, art. (i (prcsiiiii-
(>ii lidiour, caïupajrno, liorliajje ol jtiMi lexluel).
d<' jilanl. Marais pour les ronimunes, (' l/arlirlo ."> rrpruduil li-vluollt^-
r>o(» vt'rj];<''«'s ehliuH'cs à hnii livres; nient Part, h de \l(>ul;ii;;ii.
Pir,\llVIM,E.
/i/i:?
proportion des fnciillrs nutiinl -pic faiiv se poiirni ol (lt'{(iif;.''S do la
conrusiori cl do riiupiiélude que donnonl surloul ceux dos aidos,
(piarl-houillonot contrôles''^;
n° Ou« ic-s receveurs gonéraux et partieuHers d(>s finaiieos soient
supprim/'s, pour leurs fonctions étro remplies par ceux (jue les
Ktats provinciaux choisiront, avec des rétributiotïs plus modérées,
parce que le produit de celles actuelles serait employé d'abord à
|)ayer les intérêts et le romhoursement dos finances des otliciers
supprimés et ensuite à la décharge de la provmce^-';
8" Oiio le clergé et la noblesse étant toujours également sous la
protection de l'État en partagent les charges comme tous les autres
sujets^^';
C Cf. Monlaifîii, art. '^ (remanii' et
(lôvcloppé). — Impositions do Picau-
ville pour 1780: taillo, /i,ioo livres;
ncc, 3,690 livri's: cap., 3,()r)/i livres;
rorvcîe, i,3(îi ). 17 s. a d.; vingt.,
'.\,'](A\ i. i3 s. .'i d.; terp., 3i'i7 livres:
Itiil., ii(j livres. Au total, 1/1,975 !.
1 o s. 7 d.
iiij'iies: /io«i, dont '.V.\i) propriétaires
ovploitants (pour /i,o3.3 I. A s.), et
7a fermiors (pour i,(M)r) I.). ■ — Pri-
vili'jriés : le cixré. M' Louis Lcliot; doux
nolilos possédant tiofs, mossires Hoiié
Lo Fanronnier de nernaviile, possédant
lo tii'i" de Bernavillo (r. n. 176 I.),
ot l'.ornardin-Léonor Lo (loiirtois, possé-
dant le lie!' d'iléroudevillo (en. 60 L);
ot les sieurs de Bandienville-Soulian,
éc. (c. n. a.") I.) ot Feuillio frôros (c.
n. (io L), nobles non possi-dant liefs;
pour le tiers état, le sionr Payé, ler-
niior jjénéral des biens do la Saintc-
(lliapello (tavé d'odico «à cause des hé-
nélices qu'il est présumé faire sur son
baiU, à 7.5 livres) et le s' Ale\andro
l'aillu, {jarde-étalon (taxé d'olliro,
ttpoiir tout co qu'il fait valoir, y compris
moitié des prairios arquisos do M. i\o
'riiiouviUe», à 77 livros).
C^) Cf. Montaifjii , art. 1 1\ (développé).
'•■■'' CL Montaiyn, art. T) (tt'vluel). —
HiKvs BK9 PRiviLÉ(.i|î:s à Picauvillo :
A. Kcrlhiustiqups : 1" la ruro, mai-
son prosbytéralo , Jîranjfo, adondiior,
jardin de 3 verjjéos j/a, 18 Norjji'os do
terre en labour (non est.) et TjH livros
do route (inqjoséo au lerr"' pour ^o
livros); •!" la Sainto-Ciiapollo do Paris,
corps (\v foruto noiinué los lint», con-
sistant en maison manablo, Itàlimonts
d'exploitation ot .^1 vorgées do terre
(aff. avec los dimos, pour 3,.^)(>() livres);
plus sept aiticlos séparés en labour,
îierbajje et landage, faisant ensemble
3i vorgées environ (aff. à divers pour
dos prix non portés^ 3" le maître
d'école (v. infvà, note 3); A" la cure
de Ciiuquiguy, pièce en labour de
3 verg. 1/9 (alL 7.') livres); 5" l'abbé
do Marmoutiers, grange dîinorossc (non
est.); ()" la chapelle Saint-Cbrislopho,
quatre pioros on labour faisant if) ver-
gées (a IL i59 livros), [dus 18 rentiers
(lo froment, et 10 livres de rentos fon-
cières; 7" les obitiers, sept pièces on
labour ot horbago, ensemble 3.5 vorg.i/fl,
(alL 993 1. 1.5 s.); 8" l'abbé do Hlan-
cbelando, balles au boui'g do Poullubbé,
pré de .') vergéos dit l*>e l'alilui, jardins
36 perclios, doux moulins dits lu moitlin
(II- haut et le itinulin do hits (aiV. en-
somble A.^o livros); 9" la mailrosso
d'écolo (v. iiifvn, p. hhh , n° 3).
IL Laka : Nous n'avons point le dé-
tail de leurs biens fonds et rentes; le
llûU' (le l'iiitinU len-iKiridl do 1789 fait
seniomeul ressortir : 1" le duc de Lu-
xembourg (revenu, a, 350 livros), lo sieur
de Hernaville Lefauconnior (rev., 1,371
livres); lo sieur d'Iléroudovillo Lecuur-
lois(rev., -1,000 livres); le sieur Fouillio
éc. (rev., 1,100 livres), le sieur do Hau-
dion\illo, éc. (rev., hno livres) et le
sieur de la Reslièro, ("C. (rev., 900 livres).
(Voir Arch. Calvados, C H'i/i5.)
Au total, sur un revenu paroissial
imposé do ;>o,ooo livres envinm, les
pri\il<''giés laies ot occlésiasliipies dé-
Wi
BAILLIAGE ShXONDAIRE DE VALOGXES.
q" Que les forêls soient mieux conservées et repeuplées, mome
que celles détruites depuis quarante ans soient rétablies, attendu
que les bois qui font partie du premier nécessaire deviennent fort
rares et que, entre autres, le (îotentin est dans le point d'en man-
([uer pour ses besoins; le rnoyen le plus sur semble «^'tre d'en con-
lier la manutention aux Etats provinciaux et le contentieux aux
juges des lieux "^;
1 o" Oue l'entretien et reconstruction des maisons presbytérales
londient à l'avenir à la cbarge des curés bénéficiées , comme aussi
le recouvrement de leurs rentes et obits^-^;
11" Que pareillement l'entretien et reconstruction des maisons
collégiales tomberont à la cbarge des maîtres d'école'^';
1 9" Que notre malbeureuse communauté est accablée d'un
grand nombre de rentes dues à différents seigneurs, tantecclésias-
tionnenl au moins 9,566 livres de re-
venus (le thiffre est manifestement trop
faible en valeur absolue, car, en 1787,
les contrôleurs des vingtiènes estimaient
à 9,72 a livres le cbifl're des seuls re-
venus ecclésiastiques, Arch. Calvados,
C65i9).
O L'article reproduit, en le dévelop-
pant considérablement d'ailleurs, l'ar-
ticle 20 du cahier de Montaigu.
(-' La paroisse de Picauville avait élé
entraînée tout récemment en des dé-
penses considérables relativement aux
réparations presbytérales. [Arrêt du Con-
seil portant autorisation aux habitants de
Picauville de s'imposer d'une somme de
6,880 liiTes pour construction d'un jn-es
bi/tère, a8 mai lySa, Arch. Calvados,
C i.Saf).)
Les olhciers municipaux font con-
naître en outre, en 1790, (|ue le curé
avait reçu des héritiers de son pif'dé-
cesseur, eu l'annéo 1778, la somme de
i,Q0o livres pour les réparations à sa
charge, rr laquelle somme il a \raye-
iiKTii employée tant à la reconstruction
(le la maison presbylérale et autres n''-
parations et augmentations nécessaires
du corps de maison ji. l/église t'sl dite
toutefois weii totale ruine pour la char-
pente, demandant une réparation ur-
gente», {htat di's l/irns nat., Carenlan .
Arch. Manche, Q* ' 7.)
Sur la question de la cueillette des de-
niers de Trtbiterie, voirlecnhier de S.tiiit-
Germain-de-Toniiebut, et la noie (ùj/ivi ,
p. 577). Les deniers d'obits de Picau-
ville montaient, d'après les Déclaratiais
de fjQo, à 803 I. 5 d., plus pour le
trésor 39.0 livres et un demi-rentier de
froment , pour le custos 1 8 1. 9 s. 6 d. ,
pour la cure 58 livres, en tout 1,227 1.
9 s. Zi d. , sur un très grand nombre de
débiteurs , et non con)pris les rentes en
froment.
'^) Ce vœu rigoureux, symétrique
d'ailleurs de celui qui met la réparation
des |»resbytères à la charge des curés,
est, croyons-nous, unique dans nos ca-
hiers. Il s'explique vraisemblablement à
Picauville par l'importance, toute rela-
tive d'ailleurs, qu'y avaient les biens
des écoles. Nous donnons en appendice
à ce volume la déclaration du maître
d'école qui a maison, grange, bâti-
ments d'exploitation, une vingtaine de
vergées de terre en labour et her-
bage, 2IÎ vergées eu pré, et l^h livres
de rentes foncières, en tout près de
500 livres de revenu aniuiel. [Dèvhir.
iirijrinale, ai novembre f/QO, Arch.
Manche, Q' ' 17.) Les biens de la mai-
tresse d'école sont jilus modestes; elle a
(Tune maison près Pt-glisc du lieu, se
consistant en une cuisine et une autre
salle servant à tenir l'école, un cellier
au bout duquel sont des greniers et
deuv ciiambres dessus, avec un petit
jiirdin du contient d"en\iron '1 perches:;.
Le tout, ainsi (pi'eile déclare, est fait
valoir par elle-même, et elle possède
encore "ing 1. ii s. de rente sur diflé-
rents pailiculiers. [Etal des biens nat. ,
Cnrentan, loc. cit.)
PICAUVILLE.
'i'i5
tiques ciue laïques''', et donl Ions, sans exception, ne font aucune
diminution de deniers royaux; pourquoi on demande qu'ils soient
tenus d'en faire la diminution ;
1 3" Qu'elle paye au moins depuis plus de quarante ans des
sommes considérables pour l'entretien et construction des ^jrandes
routes, sans avoir eu jusqu'ici l'avantage d'aucune, qu'à trois lieues
prrs, et que le tiers état est (•onq)ris seul dans le payement des
corvées, à l'exclusion des ecclésiastiques et des gentilshommes;
1 U" Qu'en conséquence de l'écartement des grandes routes, notre
communauté ne peut transporter par la difficulté des chemins aucune
partie du peu de ses productions;
1 5" (}ue la route qui serait la plus utile et nécessaire à ladite
communauté et aux paroisses circonvoisines serait celle de Valo-
<rnes au Pont-l'Abbé '-' ; pourquoi elle suppherait que les cotisations
(les paroisses voisines et bordant ladite route conjointement avec la
notre fussent employées pour aider à la construction de la susdite
route, au lieu de porter nos deniers à six à sept heues loin;
1 6" Que toutes rentes dues aux mains-mortes soient ramortis-
sables (sic), et que les mains-mortes qui possèdent des dîmes donl
ils ne payent rien aux pauvres y fussent assujetties , ainsi qu'au terri-
f') La paroisse de Pirauville relevait
d'un grand nombre de seigneurs. La ba-
ronnio du lieu appartenait à la Sainte-
Cbapelie; mais il y avait aussi la baron-
uie de Poul-rAbbé, à l'abbaye de Blaii-
clielande, les fiels de Bernaville, à M.
le Fauconnier, d'IIéroudeville à M. Le
Courtois, et des extensions des seigneu-
ries de la Ronn<'ville, Saussey, Durescu
et la Varengère. ( Dédar. de 1 08 1 , Arcb.
Manrlie, A 8700.)
Elat de$reiites de 1 790 , non relronv(''.
L'iuxentaire des biens nationaux donne
seulement les rentes appartenant à des
ecclésiastiques , savoir :
1" la cure, 58 livres en plusieurs
ledevances; 2" la Sainte -Cbapelle de
Paris, rentes seigneuriales d(M ,1 3 1 bois-
seaux ou rentiers de IVoinent mesure
de 10 pots pinte, 88/1 rentiers 1/2
d'avoine dite mesure, 7^ pains, io3
volailles «rtant poules que gélinesn, 2g
chapons maigres, 29 mançois, 2 livres
de poivre, 3 iourcbes, et 89 1 1. 8 s. A d.
en argent; plus, pour les treizièmes, un
produit commun de Itoo livres; 3" le
maître d'école , 5'i livres en deux rentes;
II" la maîtresse d'école, 129 I. 11 s.;
0" le chapelain de Sainl-Christoplie,
i() rentiers de froment et to livres;
()" l'abbé de Blanchelande, rentes non
détaillées, «personne n'ayant voulu en
doimer la connaissance 77 , (pii sont esti-
mées ()00 livres (l'évèque de (loulances,
comme abbé de Blanchelande déclare
cries rentes de Pirauville, avec le doit
de coutume, etc. de Pont-f Abbé, all'ermé
par 720 livres); 7" le trésor du lieu,
37.") livres, et un demi-rentier de fro-
ment; 8° les obitiers, 802 I. i5 s. ;
9° le custos, 18 I. 9 s. 6 d.
Nous n'avons pas de renseignements
sur les vrnifx laujue.t. Nous savons seu-
lement que le domaine du roi pour
Valognes percevait 8 boisseaux et 1 2
pots de froment mesure de 18 |»ots,
2 livres en argent et 28 I. 10 d. de
menues, est. ensemble produit cdunnuii
/iG 1. 4 s. 8 d. (Arcb. Manche. A 3:u;.'),)
(" Le Pont-l'Mibé, hameau de la
commune de Picauville, sur le bord de
la rivière d'Ouve, au point où la tra-
verse la route de Valognes à Coutances,
De Masskville, Etat géographique,
p. i46, le qualitie en 172a de «bourg
à niarchéTi, mais, en réalité, ce n'était
(pi'une agglomération de maiscms ratta-
chée à la paroisse de Picauville.
/j/|0
lUILLIACK SKCO.^DAIRK J)E VAI.Od.NES.
loriiil, à proportion de la valeur de leurs dîmes, el (ju'ils ne pussent
exijjer de service de prévôté*", (jui est une chose ruineuse à tous
leurs vassaux, auxquels ils tirent des sommes considérables don! ils
payent leurs gens d'affaires.
Fait, arrêté et signé par les présents, faisant fort pour les
absents, duement convoqués, atîn d'en être un double présenté à
l'assemblée générale du bailliage de Valognes par b^sdits sieurs
Jactpie MvuiiOL \i\i), Olivier Pvusin, Jean Baudouiin et Jenn-Ijouis
Dui'nEsivK , que nous avons nommés à cet effet suivant notre délibé-
ration de ce jour dimanche 8 de mars 1780).
J. HoiiiîLOT, (j. DoiiEY, H. Lauckmain, W Tostaiin, ^. Piii-
LU'PE, G.-B. La Couve, J. Tostain, G. Diiiam),
Théodore Maiouy, U. Pontis, J. Le Vayasselu,
.l.-N. Scelles, .I.-F. Seiuek, J. Clais, J. MAr.KiTE,
L. Kkkey, j. DA^Al^E!M), (i. DoiHcv, Jaccjues Le\a\as-
sKiiî, J. DoREY, J.-A. Hébeut, Pioublot, V. Lacouve, Joau
('^ Sur ce qu'il faut entendrn par
service de prévôté, v. la noie sous ie
rallier de Saussey, art. 8 (au tome 1",
p. 530).
Les linbilanls de la paroisse de Pi-
(•au\iile devaient le service de prévôté
à leurs dilTérents seifjneurs, el tout par-
liiulièrement à la Sainle-(ihapelle de
Paris. l>a Ddelnralion des rrrenn.s H
Inom de la Sniulr-CliapeUe , en dnlc <lii
i!7 (lévcmlirc 17.9^', détaille, en ellét,
ainsi qu'il suit les droits (|u'elle pos-
sède à Picauvilh' :
rr La seijjneurie ou l)aronni<' de J'i-
cauville, consistant dans le na,o<'-|ilè|;e
dudit lieu, eu renies de di\erses espèces
de jp-ains, en arjjent, poules, cliapons,
treizièmes, coulunies d<> la loiri' Saint-
André, lenx'S réiuiies faute d'iiouunes
et d'aveux, service de préwlé vi aulres
prolils de fiefs (pii ont lieu en Norman-
die, si ce n'est la moitié des deslic-
rcncos ou itàlardises, ronliscalions et
droits d'indenmité, cpie les Uailleurs se
réservent.'» (Anii. nat., S ()'i3\)
DÎMES. — Les jfros décimateurs (\r
la pamisse étaient la Saiule-(;iia|telle el
raMmye de Marnioulier, cliaciuie pour
M!i(< nioilii' des «crosses diuii's. A la lin
du xvn' siècle, le |irieur du Fresiie el
celui de Buliuii avaient sur les diints
des droits dont nous ne saurions dire s'ils
subsistaient en 1780. ÏNous n'avons pns
de déduridioit de f 790 pour ces derniers
décimateurs. La part de diraes appar-
tenant à la Sainle-dliapeile est déclarée,
à cette date, comprise dans im bail |{é-
néral des terres, rentes et dînn's (jue
ladite chapelle possède (>n Basse-Nor-
mandie, (pii a été consenti au s"^ l'ayc^
avocat à Caen, le aS juillet 1789, au
prix de 17, '110 livres (Déclaralion pré-
cilée). En i75(), le produit des dîmes
de la paroisse était détaillé à part, pour
une valeur de i,ii')() livres. [Déclaralion
des revenus de la Sainte-Chapelle, 175(),
Anb. nat., S l)''?-)
,Ao/«. — Les possessions de la Sainte-
(Ibapelle dans la paroisse provenaient
d'une donation du domaine. F,n liîc);',
les exécuteurs du testament de Charles V
avaient cédé à la Sainle-Giiapelle, pour
l'accpullement des heures canoniales
fondi'es par ce princ, la terre et tout
le domaine de Picauville, ancienne pos-
session des Templiers venue dans la
main du roi. (Voir les Lettres roi/ate»
a»\ Arch. nal., S 969, a et S 969,
:i9; reproduites par M. L. Delislk,
Notice snr les biens de la Sain te -Chapelle
en Normandie , dans Méni. Soc. Anttq.
Noriiiandie, L XVil, p. 317.)
iM(;\i \ii.Li;. ^i'i7
ScEM.i;, lloLLMUiATTi:, F. DouE\, Jean Tiiirviu», JiK-quc
ToSTAIN, Aiulro Lli PlOOUCHliT, J. (illisihlc) , s. ÏOSTAIÎS,
\1. Iii;vA.ssKiii.
PIEllUEVILLE
(1)
1. Proc.ès-vkrbal d'assemblée.
( vis. Arclliccs de la Maiiclic, -série />', ii. ri., liasse Cahiers do VaIo(;iios, H , pièce non eolee.
Oriifinnl sijpip. Inédit.)
Analyse : Présidoncc : rr Devant Nous Vincent Manaye, avocalauParlenienl,
juge (lu lieu, assisté de (luillaunie-Jean-François Denis, \w\vii greffier onll-
', mirera. — Date de l'assemblée: 5 mars. — Comparants (9J)) : Jacques
Marion, Jean-François Le Blond, Jacijiies (irisel, Charles Grisel, Pierre
Lelillastre, Jean-François Héioiit, Louis Marguerie, Gilles Daiiverg'ne, Jean-
Charles Herland, Thomas Simon, Jean-Baptiste Ilerlaud, Thomas Simon,
Jean-Baptiste Frimot, JaC({iies Simon, Georges Uérout, Charles Leconliî,
Jacques Simon, Jean Simon, Philippe Leblond, Jaapies Hérout, Jean-
Baptiste Simon, Jean (^losselin, Thomas Le Bouvillois, Nicolas Héront, Jean-
François Martin, Nicolas Hamon. — Nombre de feux : 1 ^5 ''. — Publication :
le r' mars, par Le Blond, vicaire. — Députés : * Jacques Marion, Jean-Baplisie
FuÉMONT. — Signatures (29) : J. Marion, J.-François Le Blond, J. Griskl,
G. Grisel, J.-N. Hamon, J.-Ch. Herland, Jacques Simon. L. MARGu;niE,
P. Lkkuxastri;, Leconte, G. Dauvergne, J. Simon, J.-F. HÉkoit, N. Héroit,
Jean Gosseun, J.-F. Simon, J.-H. Fhimot, J. Héroit, Le Roi villois. J. Simon,
G. Hérout, J.-F. Martin, MARiAciE,/»^^'^ ^/« lieu, Denis.
i2. Cahier de doléances.
{\je lus. (les Anliivrs i>;ii;iil pfinlu''; io le\tc «uivaiit esl eiiipruiilt' , sous les i'éservo>
hahitupllcs, à TiMlilidu do Hmmmuu. Cahierx. II. y. Ari-i-43(».)
Stipplioiil buiiil)b.'iiieMl les lialntaiils (h' l^ierrcvillc, éb-ciioii de
Valo}>-nos, et vous rciuoiitronl qu'en 177'î l<'Ui' comimmaulé se
trouvait justomenl imposée par les rôies ties vinjjtièincs ; (pie la
souuiK' (ie l'iyo livres, <|u'elle payait alors, était proportionnée à
celles que payaient non seulement les paroisses voisines, mais
fiicore toutes celles de réleclion'''.
t" Arromlissf'mi-nl <lc (ilicrlioiiri;, '*' linc co|h<î (ltVlartM> cotiroriiK- à
cnnloit <!<• L<'s i'icux. l'orijpnal do' Archives ii ô.\v Iranscrilc
'' l'opiilalion au diMioiiilinMiHMl de sur los rcjfislrcs Cfliniininaiiv à la dalo
17((.? : .SKC) !ial)itaMls. Moiivcinont (on du mois do mai i8<S9. {^'.nmmiiiiiriiliun
•7^7) '• ^- '■'' ^'- 7' '^' •7" — Pop"- '''' t/. Tldlirl. iii.shliid'Kr.)
lalion arliiollo ; O17 liabilanls, ''> Lo cliillrc doimé |)arloialiior doit
MiS RAIIJJAr.K SECONDAIRE DE VALOGNES.
Ou'eii 177'K tleux habitants, qui se trouvaient considérable-
nienl augmentés, firent tous leurs efforts pour se procurer une juste
diminution. Les moyens qu'ils employèrent déplurent probable-
ment et occasionnèrent une surcharge g(''nérale pour toute la com-
nmnauté'^'.
La vérification, qui lut faite à Pierreviile, occasionna une
augmentation générale.
Pour 177B, elle fut imposée à 1.9*5 livres.
En 1781, elle fut portée à 4,35 1
En 1789, — h 4,7.33
Il est donc constant (ju'en l'espace de dix années, les malheu-
reux habitants ont éprouvé et payent une surcharge de 3,-262 livres '2',
outre le troisième vingtième'^' et les articles portés par augmenta-
tion sur les rôles des paroisses voisines, comme extension.
rlro exact. Nous n'avons pas Inmvé le
rôle des vingti»'nies de Pierreviile pour
1772 précisément, mais nous avons le
(Icparlement de i77(), on lecliillre des
vinfjtit'-nn's ni- motitait encore (|n\u ,(('i (i I.
Os. lod. ( Arcli. (ialvados, (1 ^)(^(]!t.)
(') I.es habitants de Pierreviile ne se
doulaienl cerlainenicnt |»as (pie l'ang-
mentalion considérable de cote de den\
d'entre eux était lui piège tendu par
l'intendant pour amener jusiement, par
suite de réclamations et d<' dénoncia-
tions locales, la vérilication des rôles des
paroisses. Une lettre de Fontette, du
8 mai 1779, nous fait connaître l'ori-
gine de cet artifice et nous montre en
même temps que d'autres paroisses
plus a>isées s'étaient bien gardées de
loinbfT dans le piège : «C'est l'essence
du génie normand, écrit l'inlend.int,
d'être extrêmement caché, et naturelle-
ment ils font ligne pour ne pas se dé-
couvrir, l^our- connaître le taux de
cluupif paroisse, j'ai imaginé' de laver
d'ollice \\i\ petit nond»ie di- taillaiiii-s à
un prix excessif, dans l'espi'rancc (|ne
la dilTérence avec les autres taillabics
tes forcerait de |)arler. Point du tout,
ces taxes d'ollice lurent payées sans
procès-verbal, parce que chaque com-
ninnaiitc se partagea volontairement ce
(pi'il y avait d'excessif dans les taxes
d'oHice.n (I^ellre citée sans indication
desource,par A. Bioche, UAdininistralton
des vingtièmes , p. gt» n. 1.)
'*' La différence si sensible qui ap-
paraît entre les rôles de i77i)etde 1781
vient justement de la vérification de la
paroisse, qui venait d'être terminée en
1781. Ultifciitaire irnii-ral île Ut dirt'vtioit
(les rtnjftiMiies , dressé' en 1789, signale
sous la rubrique de Pierreviile huit pièces,
dont les premières sont les matrices, en
plusieurs exemplaires, de J 78^1 et 1 7.^)0,
la dernière ayant servi pour confec-
tionner les rôles wjuscpies et y compris
178155. La dernière pièce (n" 7'i5) est
justement la ff minute courante, résul-
tant»' d'une vérilication gi-nérab' (jui a
en son evé-culion en 1782 pour la pre-
nnent iohv. Elle contient 9/1 lôles alors
que les précédentes minnti's tenaient
toutes en 10 rôles. (Arch. Calvados,
C Si.'iS.)
(^' Le troisième vingtième, établi tem-
porairement d'aborJ de 1759 à «763,
puis supprimé, avait été- rétabli en
juillet 1782, sous l'administration de
Joly de Fleury, pour subvenir aux dé-
penses de la guerre d'Américpie. {lùlil
piirlniil t'hililinsfinviil ^/'h/i Iroisirme l'iiijr-
lit'iiie sur les objets assujettis (lu.r ileu.r
prnnins . à re.rceplioii de l'induslrtc,
des iijjlces et des drnils , juillet i ySa ,
dans IsAMBERT, XXVII, 20(), n" iCtig.)
Il ne devait, d'après le préambule même
de l'édil, durer que jusqu'au '-U dé-
cembre de la troisième année après la
signature de la paix; et de fait, il lut
supprimé en lin 1786. 11 ne se levait
donc plus depuis trois ans déjà en 1789.
Le produit de ce troisième vingtième
PIKIUŒMLLE.
W9
Les rôles des vinj^tièmes de cette paroisse, par les chan{;ements
et les variations (jui y sont inscrits, prouvent leur illégalité; ceux
(lui n'y possèdent rien, l'injnstice, et les surchargés, la rigueur.
Knfin on offre de rendre constant que les deu\ tiers de ces
malheureux sont si énorniéinenl surcharg('s, (\\w les uns ont mieux
aimé ahandonncr leiu" pauvre et mallieureux héritage, imposé bien
au delà et de plus d'un tiers au-dessus de leurs revenus réels, et
les autres continuent de payer leur surcharge par leur salaire.
Quelle lésion énorme 1 votre Ame bienfaisante en est sans doute
aflligée ; daignez donc les soulager.
Les plaintes, les gémissements de cette malheureuse coninm-
nauté ont été portés au pied du Irùne et au conseil des finances.
Les bureaux de l'intendance de Gaen sont remplis et garnis de
ces justes moyeiTs et de ces réclamations t^', (oujoiirs pMiaissantes et
sans cesse écrasées sons les difficultés de la rélormalion de ce rôle,
({ui perpétue la contribution exorbitante qu'il faut payer, si vous
n'y mettiez ordre.
MM. de Fontette, Esmangard, de Brou, vos illustres prédé-
cesseurs'-^ se sont occupés, avec compassion, de la misère de ces
malheureux habitants, prêts à leur rendre une justice bien méritée.
Leurs changements ont fait échouer les résultats de leur com-
passion.
Ils ont fait parvenir leurs cris plaintifs et la justice de leurs
réclamations anx assemblées provinciales.
Le digne et res[)ectable ministre auquel la pri'sente requête a
été envoyée a daigné l'accueillir avec bienveillance , et a fait réponse ,
le 81 dudit mois d'octobre, (pie les représentations des hal)ilanls
de Pierreville regardent le département des hnances et qu'en con-
séquence il en fait part à M. Nccker.
Effectivement, ils savent (pie la comnuinication (pii a été donnée
à M. de Launay, intendant à (^aen, leur a fait ac(piérir. de la part
de cet administratem-, une bienveillanc»; vraiment compatissante.
avait élé notablement ïnlV'rieiir, semble-
t-il, à ci^iiii des deux pn-iniers. Il avait
été accordé en effet, outre l'exemption
générale des oilices cl de l'industrie,
de nombreuses décliarges et modéra-
tions, tant aux paroisses ({u'aux parti-
culiers, en sorle que l'impôt produisait
en 1786 la somme de 91,500,000 livres
seulement, alors que les deux premiers
vingtièmes donnaient ensemble 55 mil-
lions. (Voir Neckek, Adininislralnui drs
finales, t. 1", p. 5.)
(') Nous avons en effet dans le tonds
de l'Intendance un grand nombre de
requêtes, tant de particuliers (|ue du
«■général 'i de Pierreville, entre 1782
et 1788. (Arcb. Calvados, C 5910.)
(*' La liste des intendants de Caen, de-
puis le milieu du xvui' siècle, s'établit
ainsi (pi'il suit : J.-M.-Fr. d'Orceau de
Fontette (1752-1775); Cii.-Fr.-Hyac.
Ksmangart ( 1 775- 1783 ):Cii. F. dcFey-
deau ,sieur(leBrou (1783-1787); et L.-
G.-lk'néCordicrde Launay(i 787-1 790).
■ UI'IMSLn": NATIOÏiLr,.
/,5o luiLUAr.r: skgondmre de \ aixxînes.
Ils osent flonc espérer le plus grand soulagement à la somme de
maux qui les accablent depuis si longtemps. C'est en vain qu'ils
ont fait des dépenses, qu'ils se sont cotisés pour porter leurs
plaintes au pied du trône, ils ont été dupes et le soulagement ne
leur a point été octroyé.
Ils espèrent enfin du soulagement de la [)a)'t du roi, juste et
bienfaisant, qui daigne les appeler avec toute la Nation, et se
réuniront aujourd'hui dimanche et en communauté, l'appel signi-
fié et publié, pour, d'après l'assignation (|ui leur a été donnée, à
la requête de M. le procureur du roi de Valognes, travailler à la
rédaction de leurs justes doléances, ce qu'ils ont fait dans les
termes qui suivent, après s'être prt'alablement assend)lés jeudi
dernier 5 de ce mois, pour se conformer à l'assignation qui leur a
été commise, en vertu de la sentence rendue par M. le bailH de
Bricquebec, qui commença l'assemblée convoquée, pour faire
nommer, selon nos voix et notre délib(!ration, à la pluralité des
sulfrages, les sieurs , acceptant ladite commission et promettant
de s'en acquitter fidèlement.
* Latlilc coiumiUKiuU'' fil Icrlurc des phiulcft cl (toléauccs que les
prtncijxiu.v lialnUinlK nrdieut rMigreft entre eii.v, selon quils croient
justes et raisoiDinhles et conrentthles à leur rlat de détresse actuelle. Elles
ne furent ni écoutées ni sitirlcs par ledit sieur hadh ; d en dicfn lui-
ménie, de son autorité particulière et prépondérante , sans permettre
aurune ohserralion, (luelque judicieuse quelle fut et quoique pute arec
tous les ép-ards dus à sa qualité de hailli de justice seigneuriale, et non
royale telle que celle de Valognes. C'est pourquoi ladite communauté
s'est assemblée de nouveau, en la manière accoutumée, pour procéder a
la jusic rédaction des doléances dont suit le narré :
Les habitants se plaignent :
1° De 1;» surcharge exorl)ilante des vingtièmes, et ils se rélè-
rent, en conséquence, à leur re(juéte ci-devant transcrite ''';
'') Iniposilioiis de Pieneville pour
) 78():laillo, i,<(no livres; acc, i,;)'i7 li-
vres; caj»., i,;i99 livres; corvée, 66i li-
vres; vinjjt., /i,733 livres; lerr., i(')3 livres;
hiU. , ^)ti livres. Au lolal, 9,(187 livres.
(La paroisse siip|)orlail en i7H() une
aujjiiiiMilalioii de 90 livres an jiriuripal
(II- la lailie, dniil il n'esl (lomié d'antre
raitiun <nrnne vajfue trproporlionn.)
[.lijjnes : ij»), diml 8-.! jir(>|)riélaiii'>
exploilanls (pour ti,(j',\[) I. G s. 0 d.),
el 17 fcruiiers (pour a8a 1. 8 s. g d.).
— Piiviléifiés : pour le clergé , le curé ,
M" Jeau-Paul-Frauçois des Perqucs
(cote : 8 1. i s. () d.), les ecclésiastiques
de Surlaimille (cote : 18 sols), le curé
de Sainl-(jermain (cote : 1 1. 16 s.);
el pour la uoMwse, le seigneur Pierre-
Cliarles .la((pies Dupr«y de Pierreville
(c. n. , 88 livres; cote : 18 1. 1 3 s. 7 d.) et
la veuve du sieur Lesauvajje de ("audard ,
noMeiion possédanllief^cn., 1 ."> livres;
Cille ; 8 i. 'À s.). Voir Unie du tenitorinl
piMir 1789. (Arch. Calvados,, <- 8a 63.
'IKHIUIVILLK.
/i51
'i." De l'impossibilité absolue d'aucnn transport de leurs denrées,
pendant plus de lu moitié de l'année, par les chemins imprati-
cables ^ totalement défoncés et éloignés, de tous côtés, de plus de
trois Heues des grandes rouies» pour la conferlion et réparation
desquelles ils n'ont point cessé d'être imposés et de payer ;
3" La paroisse manque entièrement de bois; elle ne peut se
procurer aucun engrais, vu l'impuissance de cuire des chau\ et
n'ayant ni tangue ni varech sur sa côte''';
V Les dillicultés éprouvées de toutes ports pour avoir des
salaisons obligent la plus grande partie des habitants à mangiM-
sans sel ; ils sont privés ainsi des nécessités de la vie. L'eau de
mer nécessaire à l'amélioration des semences est prohi])ée; l'expé-
rience prouve que ce procédé est absolument nécessaire, et cet
impôt inique les en prive;
.■)" Toutes armes leur sont défendues; ils ne peuvent se garantir
des bêtes féroces et ne peu\ent cbasser ni épouvanter les sangliers,
les corbeaux qui ravagent continuellement leurs semences et détrui-
sent leurs champs ;
()" Douze ou quin;^e colond)iers et volières qui les entourent et
les environnent -2' sont si garnis de pigeons, qu'ils sont obligés d'avoir
toujours des gardes pour conserver leurs récoltes et d'en placer
plusieurs dans chaque champ. Le bien public devrait inspirer aux
propriétaires l'usage d'enfermer les pigeons dans le temps des
récoltes et des semailles. On devrait faire détruire les colombiers et
volières établis par usurpation de droit ;
7" La noblesse et le clergé nourrissent pendant cinq ou six
O Le A/e'm. slat. df ij-li dérril ainsi
la paroisse : «Pierrcville, seigneur
M. de Pierreviile-Duprcy ; 1,0^18 ncres
de terre en labour, liorbage, prairie,
et 9H1 vergées de pré (/" iS)". La lora-
Mume actuelle est cadastrée par 1,019
liectares.
Produit commun en grain (en 1 79S ) :
((,r)g8 iioisseaun, mesure de a^i pots.
(Arclii nal., Div hla, 5j.)
La paroi8S(; de Pierreville, n'étant
point ff paroisse bordante?? , n'avait pas
droit à la coupe des varccbs. La portion
de côte avoisinaiitc, vers Hurtainville
et Baubigny, n'a d'ailleurs point do
roclicrs, et les communautés qui la
bordent ne figurent pas sur les listes
des paroisses jouissant de la cueilb'tle
du varerli. Voir Ik-danilinii du mi au
sujet des herbes de mer, -lo mai fj-'li, k
l'article de rAmiranté de Portbail et
(larteiel. (Arcli. (ialvados, <i l^oOS.)
(■^^ Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur le nombre de colond)iers (|ui
pouvaient exister à Pierreville en 1 789.
La paroisse relevait de trois liefs prin-
cipaux : la seigneurie du lieu, apparte-
nant àP.-C.-.). Dnprey; le fief lAni/jon-
net, uni an nianpiisat de Flamanvillo,
appartenant à M. de Rmc , et le (ief lia-
zan, à M. de Tourville; il existait aussi
quelques extensions.
Élnl des renies de ijyo, non re-
lrou\é. Nous savons seulement cpi'il l'st
dû au domaine du roi, pour \alognns,
iB(j boisseaux i>t a pots i/a de IVo-
ment mesure île )8 pots, 13 boisseaux
d'avoine et a 9 1. 10 s. en deniers, en-
seiidile produit runmiun y-Jij 1. 0 s. '.) d.
(Arcb. Manche, A:î#'>5.)
29.
/I52
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
mois, avant et après les tirages de la milice, un grand nombre de
domestiques inutiles, parce qu'ils sont exempts de tirage et de tout
service dû au roi. Les laboureurs qui , bien loin d'exempter leurs
domestiques, n'exemptent j)as seulement leurs enfants, manquent
de travailleurs et de bras, parce qu'ils n'ont pas les mêmes exemp-
tions que les nobles et les gens d'église'";
8" Dans bien des années, le laboureur récolte à peine la
semence qu'il a confiée à la terre; la dernière le prouve '-l II n'en
paye pas moins la dîme, les vingtièmes, les tailles et les subsides,
tandis que le décimateur n'éprouve pas le même sort, puisqu'il
i-ecueille sans semer et qu'il jouit toujours de ses privilèges ;
A la mort d'un curé, le grand clergé s'empare du déport de la
cure; voilà donc les pauvres privés de secours et de subsistance au
moins pendant un an, heureux encore si le nouveau j)Ossesseur du
(') La paroisse df Pierreville ne
roiiriiissail j)as à la milice de terre,
mais à la garde-côle; elle appartenait à
la division de Barnivilie, compajjnie de
Surtaiuville. Le\ée de 17X7 : 18 lioni-
mes présentés, '1 pris comme canon-
niers. (Arch. Calvados, (] 1860.)
(^) La recolle de 1788 avait été en
eiïet déficitaire dans la région de Co-
tciilin. Les rapports du subdélégué de
Valognes mentionnent que ffle peuple,
écrasé par une suite d'années inallieu-
reuses?), était réduit à la plus grande
détresse. En 1785 et 1786, en elTet,
les récoltes avaient été presque nulles
par la sécheresse ; en 1787, elles avaient
été ravagées par la grêle. La récolle de
1788 ne donnait pour le froment qu'un
tiers d'année, pour l'avoine et le seigle
une demie-année. Le pain qui au com-
mencement de 1788 valait à Valognes
a s. 3 d. , était passé au commencement
de 1789 à 8 s. 6 d. (Arch. Calvados,
C 2(il\o-'26tti, 275^, 2757.)
Dîmes. — Les dîmes de la paroisse
de Pierreville étaient j)artagées-, les deux
tiers des grosses dîmes appartenaient à
l'ahbaye de Troarn (en vertu d'un
échange du xiii' siècle avec le prieur de
Brewion), le tiers restant était au curé
sur la plus grande partie du terroir, à
l'exception du lief Mangonnct , dont les
grosses dîmes appartenaient à lahbaye
de Saint-Sauvciu'-le-Vicomte. et du liel
I>n:nii, dont les dîmes appartenaient de
mènu" au chapelain de Saini-Pierreile-
Nehou. Lecuré avait, au droitdeson bé-
néfice , toutes les menues et \ertes dîmes.
Déclaration de ijgo, non retrouvée
pour la cure. Suivant l'inventaire des
olliciers nmnicipaux, les deux tiers de
dîmes appartenant à l'abbaye de Troarn
étaient affermés au curé pour le prix de
7110 livres; les traits de l'abbaye de
Saint-Sauveur el du chapelain de Nehou
l'élaii'nt de nu-uie pour (W) el /ioo livres,
ce qui ]»orte le total du jjruduil des
grosses dîmes de la paroisse à 1,600 li-
vres environ, sans les menues.
Biens ecclésiastiques. — L Biens-
fonds. 11 n'y a d'autre bien ecclésias-
tique dans la paroisse ipie la cure,
(bâtiments, jardin de 5o perches, avec
une pièce eu herbage de 1 vergée \jk
environ), et le Trésor, plusieurs pièces
laisant ensemble i3 vergées 95 perdies
do terre labourable, et li vergées de pré
(non est.).
II. Rentes. 1" La chapelle Sainl-An-
dré-en-Surtainville (réunie à la cure de
Pierreville), 21 boisseaux de froment
mesure de 20 pots, 6 livres en argent,
•.! chapons el 6 poules maigres (est.
171 I. 1 s.); 3" la chapelle Saint-Ar-
gouf, au même lieu, li boisseaux de
froment mesure de 20 pots; 3" les reli-
gieuses de Valognes, 100 livres; 4° l'Hô-
tel-Dieu de Périers, 5o livres; .')"' l'ab-
ba\i' de Cherbourg. 100 sols.
Total des revenus ecclésiastiques en
1787 : 3,960 livres. (Arch. Calvados,
C6519.)
PlKRRKVII.f.E.
A53
bénéfice peut souiager les pauvres de la paroisse pendant la pre-
mière année de sa jouissance;
y" Ceux qui ont recours à la justice sont ordinairement ruinés
et ne peuvent finir les plus petites difficultés tpi'avecde très grands
frais envers les justiciers qui, pour la plupart, ne sont dévoués
qu'à leurs intérêts particuliers et à la ruine des malheureux
plaid
eurs *
(La formule finale manifue , ainsi que les signatures.)
LES PIEUX '^».
PAROISSE DEFAILLANTE
(3)
PORTBAIL^*'.
1. Procks-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II ,pièce no» cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (foinmie du modèle imprimé général). — Date de rassemblée :
8 mars. — Comparants ( 1 8) : Jacques Lemprière, Jac(|ues Le Gritïon,
Sinjéon Bocage, Robert Lepn'vosI , François Leprévost, Pierre Lecomlo,
Jacques Ganvin, Jean Lemoigne, François Bocage, Pierre Gornierre, syndic
delà municipalité, Bon Jean François G.iillard, Jean llellet, Butte! , Louis
Poirier, Julien Le Goijucrré, Jac([u<'s-Augustin Le Gritïon, membre de la
(') La paroisse do l'ierrcvitle était
mixte pour la juridiction. Une partie
relevait de la liante justice de I5ri( (pie-
bec, une antre de la hante justice de
Clierliourjj. Elle tijjure en eflet, en
1707, sur l'aveu (|ue rend au roi lalilK'
de Notre-Dame du VVeu. Kn appel et
pour les cas royaux, le ratlarheiiieiil
ditTérent d<'S tiautfS justices entraînait
uni' partie de la paroisse an hailliajfi' de
Valofjnes, l'autre à celui de Saint-Sau-
veui'-le-N iconile. Voir Carlo tU'n Imurf^s
et. paroisse.t qui relèreni riiiifnsriiiciit <lcx
hnillinges de Vrilagnes cl de Soinl-^iait-
veur-le-Vicointe , ijfl'J. (Arcli. (Calvados,
('. 6230 )
(-' Arrondissement de Cliertionrg,
canton de Les l'ieux.— Nombre de ieux
en 1789: !?70 {rLint des Jeu.r dit seu-
lement «plus de 90O'i). Mouvement (en
1787) : JN. 10, M. 1 1, I). 90. — I^ipii-
lation actuelle : î^'\']6 habilanls.
('' I^a paroisse était »/iî.rfe. (]onvoquéc
simultanément au bailliage de Saint-
Sauveiir-le- Vicomte, elle a comparu à
ce dernier sièjje.
''' Arrondissement de Valognes, can-
ton de liarncviiie.
/if)^!
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
nmnicipaliUi, Joan-François-Rerti'aïKl, greffier, mt aulj-os lia|jil;m|fi snus-
sifjiu'sn. — Nombre de feux : \ho '''. — Pnbliculiun ; le i" mars, par Jeau-
François Le Canneiier, curé. — Députés : Pierre Cornierre, sieur du Long-
prey , Bon-François Gaillard , lieutenant garde-côte. — Signatures : J. IIellet ,
caitilainc, Jacq. Lempriere, J.-A. Le Griffon, GoRMfciiE, sijndie, 9>. Bocaije,
H. Lkprevost, B.-F. Gaillard, lieutenant garde-côte, F. Le Prévost, Bkrtran,
g''effi<'>', P- BiTTEL, J. Le Gooieré, L. Poirier, P. Galvain, F. Bocace,
J. Jjocage, J.-B. Lecointre, J. Le Gordier, dragon, J. Le Griffoi^,
2. Cahier de; «oj-ÉANfiES.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies. I, pièce non cotée.
Orijjiiial signé. Inédit"K)
Doléances, plamtes et remontrances de la paroisse de Porthail.
i" l^a paroisse de Portbail demande que la province de Nor-
mandie soit restituée dans ses anciens privilèges, prérogatives et
Iranchises, consignés dans la charte normande ;
2° Elle se plaint de la multiplicité des impôts qu'ils perçoivent
dans ladite paroisse ^^\ et le grand nombre des rôles qui existent
actuellement pour le recouvrement des deniers de Sa Majesté ;
qu'ils peuvent se réduire à un moindre nombre ;
3" Elle demande que lesdits impôts soient payés indistincte-
ment sur tous les possédants fonds, soit ecclésiastiques ou gen-
tilshommes '^^;
(') Population an dénombrement de
1798:712 lialtilants. Mouvement (en
1787 : N. 10, M. 6, D. i5). — hipii-
lalion actuelle : i,5o/i liabjtants.
(- Une copie, déclarée conlbrme à
rori'final des Anliives, a été transcrite
sur les rejfistres municipaux de Porl-
l)ail, à la date du mois de mai iHH().
{(jotiiiintnicalion de. M. liestiard . inxlitn-
lenv.)
(•^' Impositions de Portbail pour 1 7X9 ;
taille, 2,990 li\rcs; ace, i,/i5H livres;
cap. , i,/i3() livres; corvée, 737 1. H s. 7 d.:
vin/;!. , 1 ,366 1. 1 9 s. 10 d. : terr. , 1 1 8 li-
vres; bât., 39 livres. An total, 7,376 I.
1 s. 5 d.
Li(;nes : 1 36, don! tia projiriélaires
exi)loitants (pour i,()iol, 3 s. (id.), et
1 3 fermiers ( pour '1 1 o I. 1 5 s. ). — P)ivi-
léi;ié.i : pour le clerffé, le curé, M' Joan-
F<'ran^dis i>e Cannellier; dom Jactpies-
.losepli Herry, procureur de i'nbbuye
royale de Saint-Pierre en in ville de
La/[ny, titulaire du prieuré siniplti de
Portbail (non résident); pour la no-
blesse, le comte de Sainte-Suzanne et
I\I. de Sainte-Suzjinne cadet, éf. (non
rés. ): pour le tiers étal, les sieurs Si-
méon et Pierre Butel frères (exempts,
(axés rroflice à la cap. à i3o livres), et
les employi's du bureau des traiter et
([uai't-bouillon, savoir : un receveur, un
rohtrôbiur aux enlèvements, un contrtS-
leur aux passages et une ln'i<jad<' com-
prenant brijfadier, sous-brigadier, quatre
{jardes et un j[arde-malelol (taxés d'of-
fice à la cap. pour des sommes allant de
1 I. f) s. à 1 /i I. 19 s. 3 d.).
' Le liiile du terri lorial pour 1781)
|ierniel de se rendre compte de l'inipor-
laiice des biens des pri\il(î/jiés à Port-
bail. Sur un rôle paroissial total de
i^}'] livres, les ecclésiastiques ne li/juront
jtas, la noblesse est portée pour lo I.
1 I s. i.i d. (comte de Sainte-Suiianne,
() 1. 10 s. S d.: M. (le Btuuwiré, 1 I.
1 s. u d.). La plus forte cote du tiers
étal est celle du sieur Nicolas Rpu){el,
'r Quo \o nonibro des receveurs d'impôts, trop nuilliplic', soit
(liiuinui^, et que les courses des huissiers <les tailles, souvent faites
avant l'envoi delà charge de la taille, soient abolies;
5" Elle 'se plaint (jnn <]epuis très longtemps elle pave une
somme considérable pour les grands chemins, dont elle no prolite
aucunement, en étant éloignée d'environ quatre lieues, ce qu'il^'^
la met hors d'('tat de pouvoir aller vendre ni acheter aucunes
denrées aux marchés par les mauvais chemins qui v régnent pen-
dant l'hiver;
()" Elle se plaint de la grande quantité des pigeons qui rava-
gent les récoltes ;
7° Elle se plaint (jue les gros décimateurs, qui dépouillent la
plus grande partie des cures'-', ne font aucun bien et laissent aux
qui paie lO 1. to s. ^ d. (Ârcli. Calva-
dos, C8-45.)
Il faudrait joindre, pour rtro com-
plet, les routes, qui nenlraicnt pas en
compte pour les vinglièmes. Nous avons
ÏEtat des rentes dressé en décembre
1790. Il ne comprend pas moins de
26 créanciers (la ecclésiastiques et
i3 laïques) et de 128 redevances dé-
clarées. Le total monte, à l'apprécis, à
1,556 1. i3 s. 10 d., dont 669 1. iH s.
A d. pour les rentes ecclésiastiques. Nous
notons seulement sui" l'ensemble, dont
le détail serait trop étendu pour le re-
produire ici, les rentes de : 1" le
prieure de Portbail, 10 boisseaux de
iVoment mesure de 36 pois et 8/i pots
même mesure, en siv redevances (est.
99 livres): a° M. de Sainte- Suzanne
aiui', dix-neuf redevances faisant en-
semble 17 boisseaux 5 cabots et 16/1
jiols de fr., mesure de 9/1 pots, ao bois-
seaux d'avoine, 3 de sel, a poules,
I demi-dinde et 199 1. 4 s. (i d. en
arfjent (est. ensemble /i35 1. 5 s. 3 d.):
et 3' M. de Sainte-Suzanne le jeune,
buit redevances faisant U boisseaux i/î
et A3 pots de froment dite mesure, 8
lirinjjiiets de fr. mesure di- H pots,
(i boisseaux d'avoine mesure de a A pots
et 18 bringuets mesure de 8 pots, lO
pois de sel, a poules, 90 œufs et
II sous (est. ensemble 101 1. G s. 1 d.),
etc. Voir VVllal. (Arcb. Manclie, Q*' ao. )
'' Loge ce (jni. — fie grand chemin
dont parle le cahier est vraiseudtlabli'-
menl la mule de (Iherbonrg à Snint-
Maio, liai' Snint-Sauvi'ur-l«'-\'ic(»mli' et
Lessay, sur l'état duquel nous avons
donné déjà quel(|ues renseignements
sous le cahier de Hrébal (au tome 1°',
p. 188). La pyroisse de Portbail a\ait
demandé sans l'obtenir un w chemin de
charité'' pour joindre la nouvelle route.
La modicilé des sommes accordées pour
cet objet à l'élection (5,i «o livres pour
1788) avait obligé l'assemblée de Va-
lognes à écarter temporairement su
demande. (.IsAWiè/cV d'élection de Vai-
inips, rapport du bureau des travaux
publics, 3 0 octobre 1 -8S , f° i3 v". )
Les marchés voisins les plus impor-
tants étaient ceux de Saint-Sauveur-lc-
Vicomte (le lundi), de la Haye-du-Puils
(le mercredi) et de Bricquebec (le lundi).
il se tenait à Portbail même, ou plutôt
à (joui'y, un petit marché \^ jeudi, {hjliit
des foires et marchés, lyai), Arcli.
Calvados, C 1358.)
Sur l'état général de la paroisse, le
Mém. Ktat. de 1 j-i t s'exprime ainsi :
tr Portbail, seigneur M" do Homainvillci
AAO acres de terre en labour et her-
bage; peu de pinnt l't seulement AH ver-
gées de prairie. Bon fonds. Miellé et
communes, 80 vorgéesn (/" ;/).
Produit commun en grains (eu
1793) : (3,873 boisseaux, monure de
a A pois. (Arcb. nnt., I) iv hi», 5i.)
-' Les gros décimateurs de Portbail
étaient les religieu» de Lessay, seigneurs
et patîons laies et ecclésiastiqnes, qui
jtercovaient pour leur prieuré do Porl-
Itail la moitié de toutes les dîmes de la
paroisse.
Pouillé.fid. /<7 ) " ; Portbail, f^ortus
h^6
BAIIJJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
curés seuls le soin de soulager les pauvres, qui malgré leur zèle et
charité n'y peuvent suffire, vu la médiocrité de leurs bénéfices*'^;
8° Elle demande l'abolition des déports, la résidence des évê-
ques dans leurs diocèses, et de tous autres bénéficiers dans leur
bénéfice ;
9° Elle demande que les presbytères soient à la charge des
gros décimateurs et bénéficiers f^-;
1 o" Elle demande qu'il soit permis au laboureur d'avoir au
moins un fusil pour la garde de sa maison et des animaux nui-
sibles ;
11" Elle demande qu'il ne soit accordé de pensions qu'à ceux
qui ont bien mérité de la patrie ;
12° Elle demande la continuation des assemblées provin-
ciales ;
1 3" Elle représente que le sol de leur paroisse n'est assis que
sur des roches qui couvrent de sablons volants (s/c), étant exposés
sur le bord du rivage de la mer, dont ils ressentent les coups
funestes des flots à chaque instant par les tempêtes qui les excitent '^* ;
Imllium (?), patron l'abbaye de Lessay.
Le prieuré de Porlbaii possède la moitié
des grosses et menues dîmes de la pa-
roisse de Porlbaii , deux pièces de terre
labourable de 3 à 6 vergées joignant le-
dit prieuré; plus un fief sur lequel il
est dû 34 boisseaux i/a de froment,
2 poules, 1 chapon et 6 sols en argent;
droit de saline, pèche, chasse, une mai-
son, écurie, élable, cnhnnbier, le tout
affermé en 1798 par 4oo livres. Les
charges ne sont pas autres que dépor-
tuaires. Total /joo — 70 = û3o livres. 71
Déclaration de tJQo, non retrouvée
pour la cure, i^a moitié des tr grosses, me-
nues et vertes dîmes» appartenant à
l'abbaye était all'ermée, d'après les olli-
cicrs municipaux, au sieur Le (vanm--
lier, curé, par bail de 1780, au prix
de 760 livres et autres charges, l.i
grange dîmeresse faisant partie du bail.
(lùal (les biens nnt., Yalo^iies, Arcli.
Manche, Q" ' iG.)
<*' La cure de Portbail était fort peu
considérable. Le curé n'avait, comme
nous venons de dire, que la moitié des
grosses et menues dîmes. Les ofliciera
municipaux exposent en 1790 que le
bénélice consiste en outre en maisons
preshytérales, jardins et cour de 1 '1 |)er-
ches, trois pièces de terre faisant en-
semble 5 vergées 1/9 (non est.) et deux
rentes foncières de 8 livres. Le déport
avait été affermé, en 1 75^, pour lioo li-
vres, et avec les charges, SaS livres, ce
qui fait qu'on mettait le bénéfice, vraie
valeur, à goS livres (ce chiffre est né-
cessairement trop bas pour 1789). Dé-
cimes : 78 livres.
Les revenus ecclésiastiques de la pa-
roisse (cure et prieuré, avec quelques
possessions des abbayes) sont estimés
en 1787, par les contrôleurs des ving-
tièmes, valoir 3,819 I. i3 s. (Arch. Cal-
vados, G 6519.)
('^' Nous n'avons trouvé aucune trace
de dépenses à la charge des paroissiens
de Portbail , pour réparations presbyté-
rales, dans la dernière moitié du xvin'
siècle. Les officiers municipaux exposent
en 1790 qive le presbytère, dont ils
donnent la description minutieuse, est
trou très mauvais étatn; mais il existe
«un logemi'nt consti uit tout à neuf par le
sieur Le (lannollicr, prêtre, euro actuel,
à ses propres frais, couvert en paille et
solidement bâti en pierre, chanx et
sabler. [Etal des biens nnt., ibid.)
'•' Sur le nilnge des sables et l'enva-
hi.sseinent par les dunes de cette partie
de la (('ite du Cotentin, voir ce ipie
nous disons sous le cahier de Saint-
(>eorges-de-la-Rivière, article 8 [infrà,
p. .'ioô).
PORTBAIL. 'i57
1 V Elle demande une réforme dans l'administration de la
juslif'f, de sorte que le pauvre puisse soutenir son droit contre le
riche, ce qu'il ne peut faire souvent dans l'état actuel des choses.
Et ainsi le j)résent fait et arrêté, ce 8 mars i78(). En l'autre
part, un mot rayé nul. Lecture faite.
Bertran, J. Hellet, capitaine, B.-J.-F. Gaillard, Heute-
nant garde-côtp , J.-A. Le Griffon , L. Poirier , P. Biïtel,
S. Bocage, Jacques Lempriere, R. Leprevost, F. Le
Prévost, Pierre Lecointre, J. Coquerré, F. Bocage,
J. Gauvain, j. Bocage, J.-F. Lemoine, J. Lecordier,
dragon, Cornière, syndic, F. Le Griffon.
QUERQUEVILLE '\
1. Procès-verbal d'assemblke et cahier de doléances réunis.
( Ms. \irhives de la Manrhc , série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes , II , pièce non cotée.
Original signé. — Inédit.)
Assemblée des paroissiens de Querqueville pour leur cahier
et la nomination de leurs députés.
Analyse : Date de l'assemblée : i " mars. — Comparants ( 1 5) : Jean-Louis
Messcnl, Pierre Lég-er, Joseph-(ialjriel Néel, Pierre Gibert, Félix Jeanne,
Siméon Damourette, Ahixis (lain, .lanines Messent, Marin Fernagû, Jean
Henry, Yve FouUon, Gabriel Lemierre, François Flenry, Thomas Fernagû ,
Gabriel Cauvin. — Nombre de feux : 96 ''\ — Publication : le 1" mars, par
M. le curé. — Dépiilés : .faC(}U(!S Messent, J.-d. Néel. — Suit le cahier,
introduit connue il suit :
... Tous lesquels ha])itants se sont d'abord occupés de la rédac-
tion de leurs cahiers de doléances, plaintes et remontrances, et en
effet y ayant vaqué, ils ont clos et arrêté ledit cahier, qui a été
signé par ceux des habitants qui savent signer, lequel a été coté
par première et dernière pages et paraphé :
(') Arrondisspmonl do (ilierboui'i;, 1787): naissamcs, 3a; mariages, 3;
canton d'Octevilto. décès, ;>^. — t'o[tnlation acluelte :
("-' Mouvement de la population (en 9,278 iiabitanls.
/iGS
r,\IIJ;i\GE SEGONDAIIIK DK \ ALOGNES.
i" Nous supplions et domandons h Sa Majosté cpio toutes los
impositions soient réunies en une seule pour le l)ion de l'Etat et
pour la trantpiillité du public"^ ;
9° Nous demandons que les messieurs curés soient tenus et
chargés de faire et entretenir {généralement leur presbytère, pour
la trani|uillité des messieurs curés et dus paroissiens '-^ ;
3" Nous demandons que les seigneurs évêques soient privés de
recevoir les déports, comme trop souvent les pauvres des paroisses
en souffrent;
k" Nous supplions Sa Majesté d'avoir compassion des habitants
de cette paroisse, h l'égard de leurs fonds qui sont employés pour
les travaux de Sa Majesté, n'iHant pas encore payés de leurs fonds
les réduit et met dans l'indigence et sans pain. Le terrain employé
dans ladite paroisse pour les travaux de Sa Majesté fait un ol)jet
du quart de ladite paroisse, qui réduit Icsdits habitants à une
surcharge d'imposition, et très endommagés des fruits, ainsi ([ue
la vraie culture, qui en souflfre par la quantité du monde qui se
trouve par rapport aux travaux (^' ;
(') Imposilidiis do (Jiiorqueville pour
1789: taille, ],()6(i livres; ace., 1,080 li-
vres; cap., 1,06^1 livres; corvée, 563 1.
8 s. 7 (t.; vingt., i,/i5ç) 1. lis.; lerr. ,
19^ livres; b;U., lu livres. Au total,
5,997 1. a s. 7 (I.
liifjnos : iii,(l()nl îq5 propriélaires
exploitanls (pour 999 1. 0 d.), ol 9 fer-
miers (pour /107 1. (i s. G d). — Privi-
léfriés : le curé , j\l° Jacques Mallet ,
présent à Coulances; le soigneur, Joan-
J{apiisle-I*i(!rri' -Augustin Barbon de
Querqueville, seigneur^ aussi dp (Juiiié-
villc, l^'iollcMiiuiviile, lUienville et Ré-
llioville a'' piirlion (c. n. i,o3o livres);
ol pour le tiers étal, Jean-Louis Trigan
et son fils,syniiir préposé (taxés d'ollice
à 90 livres).
î^) Nous n'avons pas trouvé' Iraco de
dépenses reInliM's à des rcpiralions pres-
liyléralcs siq)portées par la paroisse
dans le dernier tiers du xvin" siècle.
Tout au contraire, les olliciers nuuiici-
paux observent en 1789 (|ue la maison
presbylérale, f iiiqnelle consiste on une
cuisine, une salle, deux rlianibres, di'ux
cabinets, celHi'r et écurie-i , est treu très
bon état comme ayant été pour ainsi
dire rebâtie ^ neut il y a deux ans,
ainsi (pie la giange, étable et cbarre-
lerie. Le curé, romun' jn-os di'>cimaleur.
a reçu des héritiers de son prédécesseur
la somme de 9,3oo livres pour les répa-
rations tant du presbytère que du chœur
de l'église, lesquelles, après la visite
faite par la communauté , ont été trou-
vées se porter à plus /le moitié en sus
de ce qu'il a reçu^. (Etat des biens uni.,
Cherbourg , Arch. Manche, Q^"' 1 j .)
11 n'y a dans la paroisse, d'après les
mêmes, d'autre bien cccléslaslicpie cpie
la cure, qui consiste, outre la maison
presbylérale, en jardin potager, ini
petit ffvagantj' y aliénant, le tout de
1 \ergée et quelques perches; dans une
petite pièce laboiirid>le de 3o perdies
eu\iron: dans «la totalité des dîmes de
toute espèce"; le tout estimé, année
courante, à a, 000 livres, toutes charges
déduites. (fM7nc. ori{ri>iah,an novembre
ijpn, Arch. Manche ,()*' i8.) L'inven-
taire des ollices nmnicipanx, qui est
conlorme, ajoute qu'il n'y a crni rentes
ni droits attachés a la cure'?.
') 11 s'agit des terrains pris pour les
travaux de Cherbourg et Tagrandisse-
uienl fin bassin en particulier. Sur la
(piesliou des indenmilés (rex|)roprialion
(<l le relard apporté au règlement des
|)ro|>rlélairos lésés, voir le cahier
d'Équeurdreville, article 6, et la note
{xlt}l^).\^.■■''\'^). Le cahier n'est pas tout
OUKROnKVIIXE. A 59
Losdits habitnnts apn«s avoii* mâremont drlibi^ré sur \o clioix dos
députés, etc.. (^reprise de Iti Jin-ttiulc iiiiprhnée).
Fait et arrêté double on l'assemljlée générale de la coinmiinauté
de Ouen|uevdle; ce ([ui a élé signé par ceux desdils habilaiils qui
savent signer et par lesdils députés, auxquels un des doubles delà
présente a été rerais pour constater leur pouvoir, et l'autre double
déposé aux archives de ladite communauté, lesdits jour et an que
dessus.
Thomas FKHNvr.r , Siméon Damourettr, Thomas Neei-, Marin
FKnxvGL, J, Messknt, Gabriel Lkmièkk, Yves Fom.on,
Jean FuîURY, fé\h Jeanne, P. Giiieot, Gabriel (^\llV[N,
Alexis Gain, J.-G. Neel, dépulé.
QUETTEHOU ' .
1 . Procès-vrrbal d'assemulkr.
(Ms. Archives de la Mauchv , xiiric B, ii. c/., liaise Cahiers de Viilojriics, U,i>iiT(nii»i cotée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imj)rimé général). — • Date de l'assemblc'c :
5 mars. — Comparants (-39) : retienne Hamel, Jean du Ilouct, Vigor Le
P(!l.il, Jacques Aul)ré(!, Jacques Ingouf, Laurenl Aubrée, Jean Canlei, Vigor
Vernej , Thomas Viel, Jean Luciis, Charles Viel, Jean Le Pelit, Pierre ilislou,
(iiiillaume Blanchemain , Jacques Collas. .Jean-Louis Lr Tellit;r, Charles du
Mouët, Marc Tournaille, Isaac Collas, Jean Mauf^is. Vincent Tournaille,
(iilli'S HIanchemain, Laurent Blanchemain, Thomas lîlanj'uernon, Ji'aii
Auvrai, Jacques Au vray, HoherlBoulland, Charles Jouan, Hervé Le Viandier.
— Nombre de f(;ux : 3"oo'*'. — Publication : le 1" mars, par Clorel , t)/a//re.
— Députés (4) : Jean LePrtit, Laurent Aubukk, *Ciuillaume Blangiikmaiiv,
Yigor Lk Petit. — Signaliues (aP)) : J. Le Petit, J. m Houih', L. Aiuhée,
à luit vôridiqiH' (|iian(l il ilil (iii'il n'aMiil paroisse : trQii('r(|iii'vill(> , scijfiKMir j\1. de
pas él('' tenu coniple, dans In répartition I»l(>mar."sl-HarlKviir; /iaS acres di' lorre
do l'impôt, do ia porto sohio par la pa- on lahoiir ot projtro an |)iUnrn{;o. (^ello
roisso. Lo rôlo de 1789 est on diminii- à laliom- i)on l'onds sur la nior, lo haut
lion do 5o livros au principal do la môdiocro. Connnunos, kiO \oqf(''os"
taillo, avec ce motif oxprôs : wjierte do {J"" aj).
terrain pour les travaux do riiorlmurjfw. (' Arrondissouioiil do Valojfnos, can-
Eri joignant los diminutions concor- ton de Quottoliou.
danlos dos accossoiros et antres imposi- ^-' Population an dénonilironiont do
lions réglées sur la taillo, le dé<frèv(>- 1798 : i,.583 Iiahilants. Mouvouionl
mont pouvait être de 1.^0 livres onxiron. (on 1787): N. f)/!, M. 7, F). nO. —
Le Mém. sliit. t-j-'li di'crit ainsi la Population actuelle : 1,170 habitants.
^i60
IIMLLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Charles Viel, Vigor Le Pktit, Martin, J. Ingo(k, Gilles Toichei, , J. Aibrée,
ViEL , Jean (jAntel, Guillaume Blanchemain, P. Risloi;, Robert Boulland,
(Illisible), J. Aivrav, Isaac Collas, J. dm Houët, J.-B. Lucas, J. Auvray,
Mar. Tournaille, Jean Maillard, N. [ngoif, Jacques Collas, Vigor Le
Petit.
2. Cahier de doléances.
( Mg. Archives de la Manche , série li , n. cl. , liasse Cahiers de Valognes , l , pièce non cotée.
Original signé. Éd. Hippbau, Cahiers, II, p. i56-4ô8'''.)
Doimnces, remontrances et moyens des communs de la paroisse
de Quelhou (sic).
1° Vos fidèles communs ont vu avec peine, après une guerre
dans laquelle une partie de leur jeunesse avait péri sur les vais-
seaux, leur paroisse assujettie à la fourniture des canonniers
auxiliaires (--.
L'état de matelot exige un noviciat. Celui qui est né sur le rivage
des mers y est quelquefois moins apte que celui qui a pris nais-
sance à dix lieues.
Ne pourrait-on pas, dans un besoin de matelots, faire, dans
toute l'étendue du royaume, une levée de jeunes gens depuis
quinze jusqu'à vingt ans, les exercer à la manœuvre pendant trois
mois, et incorporer ceux qui auraient le plus d'aptitude, en licen-
*'' Une copie, déclarée «conforme à
Tori^jinal dos Arcliivt's du départements,
a été déposée à la date du 7 mai 1889,
dans les Arcliivos communales do Quet-
telion. [Commnnirahnn de M. BcnoisI ,
in$tituteur. )
^^' L'ordonnance créatrice dos ca\mn-
niers auxiliaires. Ordonnance portanl
créalitin de neuf dirisions de cuiwnnierx-
vialelotx, sons le litre de corps royal de
canonniers-matelols , est datéo do Ver-
sailles, 1" janvier i78("). (IsAMiiEin,
XXVIll, u" 9i65,p. iQ.'i.)
La paroisse do ()uettoliou était le
siogo d'une division do jjaide-colos à
(|uatro compapnios, (|ui étaient placées
respoctivemout à (Jiiottolion , Aumo-
villo, Montoli()ur|{ ot Teiirtlio\illo-au-
Hocago. Elle avait dans son ressort ;i3
paroisses ainsi réparties : <;"" de Qiiel-
leliou, 6 paroisses : (Jiielleiiou, Sainl-
Vaast, Hidoauvillo, Morsalines, Grono-
villc, la Pornelle; <■"" d'Amneville, 7
paroisses : Aumeville-l>eslro, Saint-
NLirtiii-d'Andoiivillo, Sainle-Mario-d'Au-
douvillo, Oclevillo, (Irasvillo, Sainl-Get-
main-de-Tournebut; c"" de Montehourg,
6 paroisses: Montebouijj, Hcroudevillo,
Huberville ; Vaudrevillo , Tourvillo , Haut-
moitiers; c"' de Tewtheville , k paroisses :
Teurthevillo-au- Bocage, Vidocosville,
Sainto-Croix-au-Hocngo, Montaign.
L'olToclif de la division , connue de
toutes celles du (lotentin, était l'clloclif
normal do 210 hommes, cliaque com-
pagnie compionant im capitaine, 1 lieu-
tenant, 10 has-oliiciers, t tand)oiu- et
H() ou ^o canonniers; au total, en le-
lianclianl les oiliciers, 55 hommes de
levée. Le service l'-lanf do cinq années,
le recrulement annuel demandait pour
le remplacement imo (]uaiantaino dliom-
mcs en moyenne. A la lovée de 1787,
les 98 paroisses de la division avaient
pré'sonlé ensoudde au tirage Wi\ liom-
mos. pour lournir à une levée do Vi ma-
Idots. La paroisM' de ()ui'tloliiMi eu
jiarliculior avait présenté 71 gardons ot
iourni a canomiiers. [Levéepoiir reinpla-
ceinriil l'aile en 1 7<*^7 par M. d'Heu,
cominis.iaire des iruerre.i , Arch. Oalvados,
C 1860.)
QLIKTTEHOU. 461
ciant ceux ([ui, pendant cette épreuve, auraient été malades ou en
qui on n'aurait pas découvert les talents qui constituent le bon
matelot.
I 2"] Leurs cœurs ont été brisés de douleur en voyant enlever,
par l'ordre d'un gouverneur de province, sur la délation d'un
seigneur, d'un gentilhomme, un malheureux père de famille à sa
femme, à ses enfants, et le constituer prisonnier pendant trois
mois^".
Le cultivateur a besoin d'armes pour défendre sa propriété
contre les voleurs dont le nombre s'accroît de jour en jour.
Qu'on les lui rende et qu'il soit justiciable de son bailliage s'il
s'en sert à de mauvais usages.
[3"] Le cultivateur gémit et succombe sous le fardeau des
impositions de toute espèce ^'-^
Notre iMajesté, Sire, est suppliée d'y substituer un ou deux
impôts de remplacement qui seront supportés par tous les biens-
fonds et l'industrie, sans distinction des rangs et des personnes;
d'allranchir les subsistances de premier besoin de tout impôt et de
donner un cours libre, dans ses Etats, aux denrées qui peuvent
remplir les besoins de fantaisie ; de regarder les privilèges exclu-
sifs comme destructeurs de l'industrie et préjudiciables au com-
merce; d'entretenir, dans les ports de mer, des bureaux pour la
perception des droits stn- les marchandises étrangères, à leur entrée
dans le royaume, dont la perception poin-ra être confiée aux
grelliers des amirautés, et la comptabilité aux juges ou baillifs.
' Sur les enlèvements de labouroiits,
voir la note sous le caliier de Moiile-
hoiirji;, article 16 {.luprà . p. 383). Le
toxlc fait allusion évidemment à un fait
local récent, sur lequel nous n'avons
aiicim renseignement.
^' Impositions de (Juetteliou pour
i"89 : taille, 3,5i)0 livres; ace, a,a()t3
livres; cap. , a.aOG livres; corvée, i ,9 1 2 I.
6 s. 10 d.; vingt., 3,95.5 1. 16 s. 5 d.;
terr., 34^i livres; bât., iiT) livres. Au
total, 1 3,688 I. 3 s. 3 d. (le rôle de
1789 comporte une diminution de
i'i9 I. 8 s. au principal de la taille,
motivée par une «• perte de taille et rejets
extraordinaires ^5).
Lignes : 3i5, dont 390 propriétaires
exploitants (pour 3,^73 1. i5s.),ct i^b
fermiers (pour 8()9 1. 19 s.). — I*rivi-
légié» : M° Michel-François Ozouf, pré-
sent à Coutanccs, mcssirc Léonor-Vigor-
Hcatrix di' Mesnilreine(c. n., Gi) livres),
et la veuve et lils du sieur de Neuville
(c. n., <S livres), nobles non possédant
li.-fs.
Le Rôle (le riiiipôt teniluvial pour
17S9 permet de se rendre comj)te de
rimporlaïue des possessions des privi-
li'giés à Qiiettclion. Sur un revenu pa-
roissial imposé de 22,.5oo livres environ,
|i. curé M"^ Ozouf est porté pour 5o li-
vres; les héritiers du curé d'Aumeville,
pour 5oo livres; et dans Tordre de la
noblesse, M. Béatrix, seigneur, pour
680 livres; M. de Tourville Avice, pour
1,026 livres; M. de Rualleni, éc,
pour 720 livres; M. Lcfevre de Valcan-
ville, pour 90 livres. Le plus fort revenu
appartient cependant à des membres du
ti<'rs état : les héritiers de Jean Chan-
deleur sont portés pour 2.9,00 li\res.
(Arch. Calvados, C Sa/iS.)
^ifiâ
VAUAAV'.ïi SKCONDAIllE DE VAEOGNES.
Si l'on pouvait prévenir et empêcher les versements frauduleux
cl secrets en faisant stationner (jueltpies corvettes aux environs des
ports les plus commodes pour les opérations clandestines, l'Etat
proliterait dou])lement; ce serait une école pour former des mate-
lots, qui ne serait pas autant dispendieuse que le moyen qu'on y
oppose.
[fi"] Il est d'autres impôts ((ui portent sur le numéraire de l'Etat
et sur vos sujets.
Dans la première class*; doit être rangé l'impôt connu sous le
nom à'aunateH. Vos connimns se borneront à l'indiquer. Dans la
seconde, sont les contrôles, déports, entretiens et reconstructions
des presbytères, et les droits féodaux.
[5"1 Les notaires ne pourraient-ils pas sanctionner les actes? Et
si les Etats généraux ne suppriment pas cette inquisition, ne serait-
il pas possible de faire un tarif précis et invariable?
[G"] Parles déports exercés en Normandie, les évoques, à la
mort d'un curé, perçoivent une année du bénéfice-cure vacant,
privent pendant un an les ouailles de leur véritaljlc pasteur, et
souvent pendant dix-huit mois le pasteur de la douce satisfaction
de verser ([uelquos aumônes dans le sein des pauvres. Ou'à la mort
d'un curé, le tenq)orel et le spirituel soient acquis à celui qui doit
le remplacer ; que les portions de dîmes , appartenant aux
abbayes, chapitres et autres corps ecclésiastiques, soient réunies
aux bénéfices-cures, et les curés assujettis ù l'entretien et réédifica-
tioji des presbytères f'^
\j°\ Les droits féodaux préjudiciables aux cultivateurs sont les
colombiers, garennes et le droit de chasse.
Les communs espèrent au cœur paternel de Sa Majesté qu'elle
ordonnera la réduction des colombiers à leur juste nombre'-', leur
' Nous n'yvons retrouvé aiiciinc
menlioii de dépensos laiU's par les lia-
bilanls de (Jiiettelioii pour réparations
prosbjtérales dans la dernière moitié du
xviii" siècle.
Diiiies. - Les pros décimaloiirs de
Quelleliou étaient les religieux de Fé-
ramp, seigneurs et patrons crclésias-
titpies de la paroisse, (pii percevaient
les deux tiers des grosses iliim-s, et le
chapitre de (^oulauces, qui recueillait le
tiers restant, l^e curé h'avail ipie l<'s
menues et les novaies.
I)rrlnrnli(iiix dr fjijo , iiou n'Irou
<»'•(•«, saut pour le clinpitre don! I.i |(;n'l
('st déclarée allennée Buo livres, l^a cure
('tait iorl importante, pniscpie, en i 065 ,
elle est estimée déjà 3,500 livres et
pay(! i85 li\res de décimes.
li'ensemlile des revenus ecclésias-
(iipiesi'sl estime en 1787, par les inspec-
leiu's des vingtièmes, à 9,860 livres.
( Anli. Calvados, {', 6.') 19.)
Nous ignorons le nombre <le co-
louiliii'i's et de giueunes qui ont existé
il ()uetteliou en 17S7. La seigneurie de
lu paroisse appartenait par moitié aux
religieux de Kécamp, i|ui possédaii'ut
la liaronuie de Sainl-\ ast , et aux dames
de la Sainte- Trinité de (laeu, (pii possé-
daient la liaromiie de (Juelteliou |iro-
prenieul dite, mais il y avait aussi des
()UEÏTEHOU.
'idl)
l'iùliirc (liuis les saisons de l'ensemencement des terres et de la
récoite : que les garennes contigm's aux terrains seront mu raillées,
et que la chasse, dont rexcirice est soumis à des bornes, soit un
délassement pour le seigneur à qui le droit en est acquis, non une
occupation journalière préjudiciable au laboureur.
[8"] ils espèrent de votre bonté. Sire, la liberté de faire proliter
leurs marais, landes et communes ^'^, de faire exécuter leurs cor-
vées, de pouvoir réclamer vos secours pour mettre leurs petites
propriétés à l'abri des inondations de la mer, et votre autorité
pour accélérer les jugements des procès.
[9°] Il est un vo'U général : le rétablissement des Etats j)rovin-
ciaux, rendez-les à votre pi-ovince de Normandie, et les autorisez à
la répartition, par districts, de la portion contriljutive de chacun,
à en régler la levt'e, à nommer, s'ils le trouvent plus avantageux,
des receveurs h gages de villes en villes, ou établir des municipa-
lités chargées de fain; parvenir l'impôt dans les coffres du trésor
royal , sous la protection des maréchaussées , et à discuter sur les
entreprises de conséquence f-l
Daignez, Sire, accueillir favorablement les très humbles et le
extensions du doiuaine pour l;i liaroiiiiii'
dp la lloiiguc, de l'aljjjayo de Clicrhuurjf
pour la liaronnio de Saiiite-Gene\iève,
des seigneuries de la lîriselle, Bon-
nehosq, EscarlK)\ill(( et Tviioville.
Etal des rentes de i'/f)0, non re-
trouvé. Nous savons seulement (jue la
baronnio de ()uetteliou avait, avec les
renies et Ireizièmes, des droits de mar-
rli(', la foin- dite ^otre-Danie dr iiini , et
un droit de (jra\age et de varocli, «entre
les rivières de Saire e( Teau de Per-
rier». Il était dû au domaine, d'après
le dernier KttiL 38 boisseaux et 11 pots
de fromi'nt, mesure de 18 pots, 39 I.
1^1 s. () d. en argent, et 1 1 I. 1 G s. 5 d.
de menues, enscmhie jiroduit commun
n35 I. 1 /i s. •.! d. (Arcli. Manche,
A33(ir).)
" Le Méiii. sitit. de ij-ii nous ren-
seigne sur l'importance d<'s coniiuuiiex de
la |iaroissc : «(juetlelioii, seigm-ur Pali-
bessc de Caen; 1,1. '"•6 acres ue terre en
laboiu' pour la plupart, (piel(pM' peu
(riicrliage et plant et 128 vergi'cs do
prairie. Le lias lion l'ornls et le liant uié-
diocri'. (lounnunrs, .'1") vergi'cs» (/" (> ).
Nous trouxous dans les papiers* de
rinlendance indication d'une cori-espon-
dance échangée do 177'! à 1782 pour
autoriser l'imposition sur les habilauls
de (jueltehou d'une somme de i,5r)o I.
a s. 8 d., reii vue de faire face aux frais
de la couteslalion (pii existe contre l'ran-
(ois Noél, iégisseu:desdroi(s réservés?).
(Arcli. Calvados, C 12IÎ9.)
'-' Ji'asseml)l<''odcparlementale di' \ a-
lognes avait émis à la lin de l'année
précédente exaclcment le même vo'u,
rolaliveiuenl à l'extension des altrihu-
lions liuaiicières des anciens États ]iro-
vlnciaux. «Si les Klats de la pro\ince
s'assemblaient souvent, s'ils se mélaiciil
vers la lin du droit public e| de fadmi-
nislraiion, il ne parait |)as ipi'ils aieul
jamais été chargés de la répartition des
iuipô(s, olijet si important, ni qu'ils
aient eu des couunis^ions intermédiaires,
(.''est |)Our(]uoi la forme e( l'organi^-alion
des assenddées provinciales, d'élecliou
et des paroisses, prési'uteraient un avaii-
lage très considéralile sur celle de iio-^
i'Uats anciens, si on les rétablissait-'.
[AHKdiilAéc d'i'leclion de Val(>iriU's , rap-
port des prociu'euis-svudi'-s, 3o octobre
1788, lue. vil., f" 5 i". j
^6^4 BAILLIAGE SECONDAIRE DE YALOGNES.
très respectueuses doléances, remontrances et naoyens que vos
fidèles communs, enhardis par les assurances de votre bienveillance
paternelle, dont ils ont ressenti les effets depuis votre avènement à
la couronne, supplient huml)lement le plus vertueux et le plus
éclairé des ministres de faire parvenir jusqu'au trône. Puissent
leurs vœux et leurs prières, jointes à celles de tous vos fidèles
sujets, vous procurer un règne long et heureux.
P. KisLou, Robert BouLLANi), P. Quentin, J. Aumu'»,
J. DuHOUKT, Jean Maugis, G. du Houët, Louis Cof,las,
V. AuBRÉE, Jacques Gaenz, Paul Coli,\s, J.-B. Lucas,
Marc TounNAH.LE, J. Auvisav, Jean Maillahd, N.Ingouf,
J. Incouf, Thomas Vn;L, Jacques Collas, Jacques
Lepetit, Jean Cantel, Jean (îornièue, G. Gaignon,
Gille Poisson, Pierre du Houët , Guillaume Tournaille,
T. GoDEFuoY. J. Lepetit, L. Aubray, Viel, \ igor
Lepetit, Guillaume Blanciiemain.
QUETTETOT
1. Procks-vf-rbal d'assemblée.
( Ms. Arrliires de la Manche , .icric H , liasse ("laliiers de Valognes, II , iiièce non volée.
Oriifiial sig7ié. Inédit. )
Analyse : (formula du modèlf iniprinié général). Date de l'assemblée :
3 mars. — Président : rrdevant Nous Vincent Mariage, avocat au Parlement,
juge de ce lien, assisté antanl (jne de liesoin de Guilianme-Jean-François
Denis, notre gretîier ordinaires. — Comparants (i6) : Laurent Hamel ,
Marlin Hamel, Thomas-François liecaclieux, Jacques Hairon , Nicolas I^pigeon.
Louis Dupont, .lean Letullier, Jacijues Uoiu-{j[el, Cliarles-Adrien Lepetit,
Jean Vaultier, Georges Grisel, Guillaunif l5oin"};el, Nicolas- Josepii Hairon.
Jacques Lepigeon, Jean-Baptiste Buinonf. Jean-Louis Lecontour. — Nombre
de feux : iio''^^ — Publication : r^le i" de ce mois, par M'Langevin, prêtre
vicaire de cette paroisse». — Députés : Marin Hamel, Nicolas Lepigegn. —
Signatures ( 1 /i ) : M. Hamel, N. Le Pigeon, F. Lecacheix, L. Hamel, N.-J.
Hairon, Jean-Baptiste Birnoif, J. Le Tillier, J. Hairon, G. (Grisel .
L. DiPONT, C.-A. Lepetit. J. Lepigeon, Mariage, ^m^c du lieu, Dems.
<'' ArroiuHssprnent (If Valognes, can- i793 : 730 tiabitanls. Arouvetnent (en
ton de Bricqiipln'C. '7^7) = N- -'^i ^^ • «^ ^- '2. — Popu-
'^) Population an dénombromcnt do lation actuelle: 671 habitants.
ori'riTi'/roT
M") 5
2. Cahier de doléances.
(Ms. .Irchives comimiiales de Quetlctot. Original signé. Inédil^^l)
Cahier de doléances, plaintea ei mnonimnces des hahitanis
de h paroisse et commumuté de QueUetot, fait et signé par eux
pour être remis aux députés qui vont être par eux choisis pour
l'assemblée qui se (iendra le () de ce mois à Valognes, à laquelle
ils porteront ce cahier ^-K
Lesdits habitants demandent :
[i"] Que la constitution de i'Etat soit assurée d'une manière
invariable''^;
h?°| (Ju'il ne s'c'lève plus aucun doute désormais sur l'autorité
du prince et celle delà nation ; que le pouvoir législatif soit partagé
entre le roi, la nation ou ses représentants, dans une assemblée
nationale''^;
[3"] Que nulle loi ne puisse être portée que par rautorit('' du
roi et du peuple, réunis aux BItats généraux;
[/4"] Qu'il soit accordé pour cette province des Etats provin-
ciaux, composés de la même manière que ceux du Dauphiné'-'^;
[5°] Qu'on réforme les lois qui peuvent être rendues meilleures,
et les abus subsistants dans l'organisation des tribunaux et l'admi-
nistration delà justice;
[6°] Que les tribunaux soient placés à la portée des justiciables
et qu'il n'y ait plus que deux degrés de juridiction ("';
[7"] (Jue ind impôt ne puisse êlre octroyé que par le consente-
ment du peuple réuni dans une assenil)lée nationaleC":
[8"] Que tout citoyen, de quelque ordre que ce soit, su|)p()ite
'') La copie de coUo pièce nous a (''le
fournie par M. Jorct, instituteur.
(-' Li- cailler se rattaclie au ly|)e du
cahier de Brirquelicc; un très <;rand
nomlire d'articles sont inspirés, |)lus ou
luoins littéraleuïent, du cahier de Ma-
{'uevilli'; (pielcpies-uns ont été pris au
cahier des Penjues.
W Cf. le Vrétot, art. !t (texlu.'l);
Majjnevilie, art. 3.
W Cf. iMagneville, art. ti.
(^) (]f. Bric(juebec, art. 12, in pr.
£^) Les articles 5 et 6 reproduisent
en l'abréfjeanl l'arlicle 0 de Majjne-
viilo. La paroisse aj)parlenait à la haute
ti.
justice de Bricxpiebec; elle est portée,
en 1787, sur le Mémoire au roi des
ofliciers de cette juridiction, i)armi
celles qui en dépendent tren la plus
{jrande parties. (Archives Calvados,
C 6198.) Le reste de la paroisse devait
relever directement du bailliage de Va-
lognes. Line partie devait pourtant rele-
ver du bailliage d'Aliuiçon en Colentiu,
car nous la trouvons portée sur un bail
de la sergenterie noble; d'Alençon, eu
date de 17-25. (Arch. Manche, C Supi>l.,
n. cl.)
(') Cf. Bric({uebec, art. 3, in fine;
le Vrélot, art. ;5() (textuel).
3o
lUI'kIMïniC XATIOHALB.
466
i!\|[jj\(;k secondaire de valognes.
dans une juste proportion d(3 ses facult(;s le fardeau de tout impôt
quelconque''^;
I (j"] Que dans l'assemblée nationale on vote par tête et non par
ordres*'^^;
[i o"] Qu'on établisse comme loi fondamentale le retour périodi-
que des Etats g(;néraux , qui ne pourront »Hre représentés par aucun
corps intermédiaire '^^' ;
[i i"] Que pour liquider et payer les dettes de l'Etat, on établisse
à la décbarge des pauvres citoyens un impôt sur les objet de luxe
tels que les cbiens de cbasse, les carrosses, le nombre des laquais,
les ouvrages d'or et d'argent et autres objets semblables '''^;
[19"] Qu'on supprime ou du moins ([u'on adoucisse l'odieux
impôt sur le sel '^^ ;
I 1 o"] Qu'on avise enfin aux moyens les plus propres de soulager
la classe la plus utile et la pbis écrasée, celle des laboureurs ;
\ià"] Que l'on supprime surtout, pour le bien des pauvres,
l'odieux impôt des déports, que le (b'oit du plus fort Ji.établi dans
quelques diocèses, et qui n'est fondé sur aucune loi (''^;
[lô"] (Jue l'on décbarge les communautés des paroisses de la
reconstruction et réparation quelconque des presbytères, et que
désormais les curés primitifs et autres en <lemeurent chargés '"^;
*') Cf. Bricquehec , art. 2 1 (remanié).
— Impositions de Qu*>tlotot pour 1 789 :
taille, 1,810 livros; arc, 1,188 Hvros;
cnj). , 1,171 livres; corvée, (Joi I. a s.
to d.; vingt., i,ai81. 5 s.; terr., io4 i. ;
liai., 3.5 livres. Au total, 6,127 l. 76 s.
10 d.
Lignes : 170, dont 157 prt>|)rit'tai-
res exploitants (pour i,356 I. (is. 6d.),
et i3 fermiers (pour Sa'i 1. '1 s.). Seul
priril^irié : le curé. M' Jaccpies-Louis
do la Hoisselière.
W (;t'. Briccpieher , art i"( remanié).
'') CI. Bricqiiehec , art. 9.
<*) Cf. Magneville, art. 19; le V»v-
tot, arl. hl^.
'*' Cf. les Pen|ues, arl. ta; le Vré-
tol, art. ffi (pres(pie textuel).
La paroisse de Ouetlelot appartenait
de méni(* que celles-ci, poiu' le rpjarl
liouillou, à la juridiction de \iilogiH'S,
el se fonrnissaif au\ salines du hàvn'
de l*orll)ail. Veir Hinl tirs gnlinex ilr
Hnssr-NonHdiiilir, 1 'j(18. ( Arclt. < lalvados ,
C ;>n()7.)
'*' Cf. I>ric(niel»i'c , art :!8.
<'^ (il. Brinpieher , art, a8. Il n'exis-
tait point à Qiiettetot de curé primitif
gros décimateur; la cure était de patro-
nage laïcpie, dépendant de la baronnie
de I5ric(piebec, et le curé était seul dé-
cimateur.
Déclaiolioii de 1 ^(jo non retrouvée
pour la cure. En i ()65 , elle était estimée
1,000 livres et payait 45 livres de dé-
cimes. En 1743, elle était en déport et
les dîmes allermées par l'évècjue j)0ur
i,.^)oo livres. (Bureau tfe Bric<piel>ec ,
Arcb. Calvados, C /i386.)
Au sujet des réparations, nous n'a-
vons rencontré aucune mention de dc-
p«^uses faites par les habitants dans les
dernières années du wiii* siècle. Les
ofliciers municipaux exfw-sent , en 1 790 ,
«Ions leur inventaire, que la maison
presbyb'rale est en Iwn état; il n'y a de
pressant à n'pari'r cr qu'un morceau de
couverture en |««ilie dans la basse-couci.
A en jugiT par les reparations que l<'
ciué actuel a pu faire, elles se luont'-nl,
à b'Ui' connaissance, (fà plus qu'il u'a
n-çu de son prédécesseur^. (tÀot des
hieiis mit., Valiigties, Arcb. Manche,
Q*'i(i.)
OUCTTETOT.
i67
I 1 ()"] Oiic l;i milice de terre et de mer. si fmicsle à i'ajjriciilliin»,
soit siinnrimi'e ou tout au moins convertie en une redevance pécu-
niaire, dont le fonds serait destiné à des enrôlements volon-
taires''';
fiy"! La raison s'indijjne de voir une partie précieuse du numé-
raire du royaume aspirée par la (lour de Rome pour des indul-
gences, des dispenses, le droit d'annates et autres semblables.
L'aujjmentation du pouvoir des évêques et la perception de ces
droits ati profit de l'Etat, en les appliquant pendant cpielque temps
au payement de la dette nationale (parce qu'ds seraient ensuite
anéantis), apporterait un soulagement sensible aux malbemcux
membres du tiers «;tat, qui sont écrasés par leur contibution à cette
dette; cette ressource pourrait être augmentée en appliquant au
même usage les itmiienses revenus des abbayes et prieurés,
laisserait en économat pendant un temps sutlisant*'-^'.
(Ml on
Demandes locales. — 1 1"| Qu'on procure à cette paroisse, dont
le sol est très ingrat, des déhoucliés pour l'importation des engrais
nécessaires; son éloignement de quatre lieues de la mer et de trois
lieues de la pierre à cbaux la prive des ressources de ces engrais
précieux, auxquels elle ne peut suppléer qu'avec beaucoup de
peine ; ce qui multiplie dans cette paroisse le nombre des néct^s-
siteux, et rend les impôts plus onéreux que dans toute autre, par
le défaut des facultés des habitants '•^' ;
(') Cf. Bricquobec, art. i6-, Magne-
vilie, art. 17. I^a paroisse, (jui fournis-
sait à la milice de terre, avait tiré, m
17H8, conjointoiTifnt avpc le hoiirjf d<'
Bricqueboc. Nous avons donné sous ic
cahier de ce bourg, art. 16 [suprà,
p. 1^7), les cliilTres de ce dernier
tirage.
(*> Cf. Bricqiiebec, art. Hi ; Magne-
ville, art. i4 et i5 combinés, l^es offi-
ciers municipaux ne signalent, en 1790 ,
à Qiiettctot, d'autre bien ecclésiastique
que la cure, consistant en maison pres-
bytérale, basse-cour, grange, jardin de
3/'i de vergée, trois pièces d'aumône
en herbage et labour, contenant en-
semble 7 vergées environ (n. est.). Le
ciu'é a im droit de H cordes de bois à
prendre dans la lorèl coutnmière de
Hric(piei)ec (/oc. cil.).
Il existait à (>ueltelot luv pelile
niiiison d'é'Cole. l/enseinbb' des biens
ecclésiastiques delà paroisse est estime.
en 1787, par les contrôleurs des ving-
tièmes, à 3,81^ livres. (Arcli. Calvados,
C6519.)
(') Cet article est emprunté au ca-
hier des Perqucs, art. 90. — Wiu.
stat. fj-U , P 26 : «Quettetot, seigneur
M. de Gassey; 1,098 acres de terre en
labour, plant et pré. Fonds très maigre
et de peu de rap|)ort. Landes et com-
munes^. — Produit commun en grai«s
(en 1798): 4,838 boisseaux, mesure de
3^1 pots. (Arcb. nal. , D iv his, hi.)
Nous avons VI'Jlnl dus rentes de 1790.
H est dû pour :
fi. Imci : i" le domaine, f*U bois-
seaux de IV. et 4u d'avoine (es(. 38.") I.
7 s. 6 d. )-, a" la biuonnie de IJrictpie-
bec, 1 cabot et i5 pois de fr. , h bois-
seaux et 5 cabols d'avoine, 3o pots
d'orge, 1 cliapou et 7r)7 I. 19 s. 9 d.
en argent (est. en tout 785 I. 1 5 s. 3 d.);
3" le château de Klanianville, 9 ll\res.
b. Ecdéiiustiquf i : i" Téglibe du lieu,
6» :
468
BAIf.MVCK SECONDAIRE DE VALOGNES.
Iti"] Leurs récoltes sont d'ailleurs dévastées par les biches, cerfs
et autres bêtes fauves, cxcessivemeut multipliés dans la foret de
Bricquebec, qui de presque tous les côtés entoure cette misérable
paroisse. Les habitants demandent la permission de détruii"e ces
animaux malfaisants qui dévorent chaque année le quart de leurs
récoltes '^^.
Ce qui a été signé après lecture par Marin Hamel, Nicolas
Lepigeon, Thomas-François Lecacheux, l^aurent Hamel, Jean-
liaptiste l)urnouf, Jean Le Tuilier, Jacques Hairon, Georges
Grisel, Louis Dupont, (jharles Adam, Lepetit, Jacques Lepigeon.
Nicolas- Joseph Ilairon. aprrs lecture, et paraphé au bas de chaque
page par Laurent Hamel, l'un d'eux.
L. Hamel, M. Hamel, J. Le Tullier, N. Lepigeon, J. Le-
pigeon, J. Hairon, T.-F. Lecacheux, J. Hairon,
L. DuPONY, Ch.-A. Lepetit, G. Grisel.
OUINKVILLE''
(S)
1. Pnocîos-VKRiîM, i/assiomisléi;,
( im|)i'. Mrhii'fx <li; la Muiiclio, série B, n. cl., liasse Cahiers do Valojfiios, II . pièce non cotée.
Orijjinal Sicile. Inédit.)
Analyse : (fonimlc iiiipiimée dont les blancs seuls oui été remplis). — - Date
(If rassemblée : 8 mais. - — GomparaïUs : ries siems anciens et nouveaux
collecleurs el principaux habilanlsT). — Nombre <le feux : 6-i '^'. — Publi-
;}3 renies en arjfcnl, monlanl ensem-
ble à 260 1. 9 s. 9 d.; 9° la mailrcssc
(Pi-cdle, 9 i. 10 s.; 3° i'éjjlise de Bric-
([ni'l)ec, •>(■) I. 5 s. en deux redevances;
h" l'église de Grosville, 19 livres cl
1 rahol de fromenl; 5° l'église de Rau
ville-la-Bigot, 1 1. 19s.; 0" l'église de
Tréaiiville, 9 1. 3 s.; 7° l'église du Vré-
lol , 6 livres; 8° riiùpital di' Valogncs.
une renie foncière do (i 1 iivri's.
Total des n-nles laïques el ecclésias-
liqui's : 1,539 '• 1 '' ^' 12 d. (Arcli.
Alanclie, Q'' ' 90.)
'') Cf. le cahier des Perqucs, art. 90 ,
9 1 , 99. La forêt de Bricquelx'C avait
encore au .win" siècle, d'après di' Mas-
seville, tfde cinq à six lieues de tourn.
(L)k Massevili,k, /i<n( irrnirrnjiliiqw , \).
336.) Klle appartenait à M. de Mont-
niorencv, liaron de Brirqucltec, du cliel
de dame Aime-Louise-Calherine de
Matignon, son épouse. Sur la question
(les chasses, on trouvera des renseigne-
ments intéressants dans une correspon-
dance de M. de Vaudre\ille, garde du
corps du roi, avec l'intendance, relati-
vement à la conservation du gihicr dans
les forêts de l'élection de \alognes.
( Arch. Calvados, C i3'io.)
(^' Arrondissement de Valognes, can-
ton de Monlehourjj.
(■*^ Poj[)ulalion au dénombrement de
OUINEVILr.E.
^i60
cation : ffpar M* Ansot, curé, an prône du t'^mars^i. — Dëpnl<!s : Nicolas
FicHET, Jac([ues Néklz, — Signatures (i5) : F. IIki utkvknt, J. Omont,
J. Nkelz, II. O-MONT, F. (ÎAiiviN, Va. Tï i'ii A(jm; , (1. liAitozn, Nicolas Fk.hkt,
J. BlESTEL, j. COKIUN, J. HaITEMAMÈKE, F. BLESTEf,, F. I*l(;()l C.HKT, J. FeUKAM),
Charles La Roze, syndic.
2. C
AIIIER DE DOLEANCES.
(Ms. Archives cle la Munrlw, série B, n. cl., lias.c (lahiers de V^ilogiies, I, pièce non rolce.
Oriffiiial signé". Éd.: Lecaciiedx, Documents pour servir à l'histoire de Montebourg , I,
p. loo-ioa.)
L'an 1789, le Séjour de mar.s, à Oiiinesville.
En vertu de la Lettre du Roy du -jA janvier lySt), en consé-
quence du règlement du même jour pour l'exc'cution des Leilres
de convocation aux Etats généraux qui doivent se tenir à Versailles
au 27 avril prochain, et d'après l'ordonnance du bailliage de Va-
lognes du ly février 1789, publiée aux prônes de la messe parois-
siale de Ouinesville et ensuite afîichée à la grande porte de l'église
dudit lieu, se sont assemblés au son de la cloche les syndic, pré-
posés anciens et nouveaux, collecteurs et principaux habitants do
ladite paroisse de Quinêville, pour délibérer sur le parti à prenihi'
pour remplir les vues de Sa Slajesté en la convocation des Etats
généraux; et en conséquence ont statué et arrêté que les principaux
objets de leurs plaintes et doléances sont :
L De demander le sel marchand comme le blé, et la transla-
tion de ces droits sur les denrées de luxe, vanité, agrémenl, e(
superlluité ;
IL Demandent la suppression des colombiers, volières et ga-
rennes^-';
IIL Demandent la répartition égale des impôts sur tous les
1798: Soi liahltants. Mouvenienl (en
1787): N. 12, M. 1, D.6. — Popiilalinii
actiioUe : 3'i3 hahitanls.
'') Une copii', rcrlififM' ffconroriin,' à
l'original déposô aux Archives do la
Manch('«, a éti' transcrite sur les re-
gistres municipaux de Quinêville, à la
date du ;! mai 17^9. {(Jonimunication île
M. ['{iicpiit, instituteur.)
^^> Nous n'avons aucun renseigne-
ment sur le nombre des colombiers d
garennes qui pouvaient exister à (Jui-
néville en i7^<). L;» paroisse dépeudail
de trois tiefs; le fief de Oiiin<''\ille ,
ap[>artenant, en 1789, à Al. A. Haibon
de QuerquevHle, seigneur du lieu; et
deux extensions des iiefs de Fonlenay,
appartenant au mar(|uis de Blangy, el
delà Varengère-en-Uze\iHe^,àJ.-F. d'Hi'-
rlcy. Nous n'avons pas iVEtal des )rides
de 1790.
Le Mém. stat. ij-ii décrit ainsi la
paroisse : rr Quinêville, seigneiu- M. de
Quinéville-Dancel; .S(S(j acres de (erre
en herbage et labourable, et seulement
un havre où lise l'ait tralic. Hon iouds'i
(r'5).
Produit en grains (en 1793): ;m .Ui
boisseaux, mesure de 16 pots. (Arch.
nat. , D IV bis, 5i.)
/i70
BAÏÏJJ\GK SECONDAIP.K DE A \EOr.\ES.
ordros indifTiM'enimont, sur quelque classe de sujels que ro
soitt";
IV. Demandent la simplification des impôts et la suppression
des al)us et gratuite dans leur perception ;
V. Demandent [que] la justice soit rendue avec promptitude et
sans frais en première instance ;
VI. Demandent la suppression de la milice forcée, connue con-
traire à l'agriculture '2^;
Vil. Demandent l'encouragement à lairc des plantations, vu
le défaut de combustibles;
VIII. Demandent la reforme des abus au sujet des rentes via-
gères ;
IX. Demandent que les dixièmes soient diminués sur les rentes
seigneuriales '•*', comme ils l'étaient autrefois ;
X. Demandent l'exécution de l'Edit du roi portant suppression
des tribunaux d'exception, donné à Versailles au mois de mai
i788('');
XI. Demandent aussi l'exécution de l'Edit du roi portant n'duc-
(') Impositions de Quinévitio pour
l'jHç) : laille, i, 2.^)0 livres; acr., Sat
livres; rap. , 8o() livres; corvée, 3i)8 I.
8 s. 7 cl. ; vingt., 1,9 ii I. A s. 3 d.;
terr. , io4 livres; bât., 35 livres. An
total, /i,()o5 I. 1 a s. 10 d. (Le rôle de
1781) comporte une an<i;mentali()ii di'
.")o livres au |iiin(i|ial de la lailli', luo-
livi'C seulement de Tordinairt' note de
«pr<>|iorli()nn.)
Li{jnes : loC», dont 89 propriétaires
exploitants (pour 'i;m) I. 16 s.), et 17
lerniiers (pour 5o() I. 8 s. ti d.). —
l'rii'ili'jpés : le «in'é, M' Pierre-
Ktiennc Ansol de la Mare (rev. inip. ,
3o livres); le seigneur, Jean-Baptisle-
IMeire-Augustin Barbon de Quer(|ut'-
ville, seigneur aussi do Quercpieville,
Flamanville, nmonlville-la-Hogiie, et
aiilics lipux [lum résid., re\. , r!,.'j58 li-
vres): et poiu" le tiers état, les employés
des traites et gabelles, comprenant rece-
veur, conlrôleur et une brigade uver
brigadier, sous-brigadier et quatre
gardes.
'*' La paroisse de Quinéville fonr-
nissait à la garde-côte jiour la division
de Varrevilie, compagnie de Sainl-
Flo\el. Levée de 1787 : ai garçons in-
scrits au tirage ont fourni a canonniers.
(Arcb. (lalvados, (] i8(')o.)
' j Cf. le rallier de Dangy, art. a*)
et la noie (du t. f', p. 3oo). Le sei-
gneur de la paroisse était M. Barbon
de Quenpii'ville, dont nons ne connais-
sons pas les renies seigneuriales dans la
paroisse. Nous savons seulement, par le
rôle du lerntorial de tjSg, que ses re-
venus y étaient imposés sur une esti-
mation de 9,Ar)(S livres; le revenu total
de la paroisse atteignait seulement
3,500 livres. (Arcb. Calvados, (]8ai5.)
'•'' Edil povtniii sitppvpision de» Iri-
hunau.r d'e.iccplnni , \ evxaillrs , iiiai
fjSS (dans Isambk.ht, XXVIIl, p. ïûh>,
n" ••'i(t7).
OrilNÉVILLE. iu\
tion d'oincos dans la cour du Parlomonl df' l^oiirn, doiiii(' à \ cr-
sallles au mois de mai l'ySS ''^;
\II. Demandent IVxécutioii de l'Ordonnance du roy sur l'ad-
ministration do ia justice, donnée à Versailles au mois de mai
1788(2);
XIII. Demandent l'exéeution de la Déclaration du roy concer-
nant les procédures criminelles, donnée à Versailles au mois de
mai lySS'^'.
Tous lesquels articles arrêtés par les svndic, principaux collec-
teurs et habitants de ladite paroisse de Ouinesville, ont été sij)[nés
après mûrement délilx'i'ation, [)Our être envoyés au baillia{;e de
Valognes et ensuite à celui de Goutances, et après à l'assemblée
des Etats généraux à Versailles, pour être statué en consécpienre
ce (pi'il plaira à Sa Majesté. Ce dimanche S"" jour de mars 178(1, el
mise aux mains de Nicolas Fichet et de Jaccjues Néelz, députés
de la communauté de Quinesville, pour porter audit bailliage de
Valognes le présent cahier de doléances.
F. Calvin, H. OmoiM',J.Nkelz, C.Typhagne, Nicolas Fichet,
J. Bléïel, F. Blestel, J. (^orbin, J. Hautemamère, F.
Ferraîsd, F. PiGoucHET, J. Omont, C. Lvroze, Ciiarlos
Laroze, syndic.
<•) Édit portant réduction d'offlcis dou.i Non enregistrée a» Parlement de Rouen.
1(1 Cour (lu Parlemi'ul di' lioiti'ii , niai ''' Déclaration relative à l'ordonnance
i'jSS. (jet édit est identique à celui criminelle, Vermillet, t"" mai fj^S
pnrli' pour 11' Farli'inenl de Paris et rc- (dans Isamiskut, WVIII, j). .5:^0, n"
produit dans IsAMBim, \XMII, p. 55/1 , a'ifii). Non ('nr('(;istrée au Parlement
n" a'i68. de Rouen, voir l'arnU»' de protestation
'-' Ordonnance sur l'admiuislrulion des ollicierd de ce i*arieuienl sur ces
df la justice , Vem/iilles, mai l'jSS (dans différents édits, en date du aT» juin
IsAMiiKRT, XXVill, p. ïi'Mi, n' 2'i(r>)- 17S.S. (Arcli. Orne, C. 19.)
hi^ r,\iMj\r,K sK(;oM)\iP.E de aalognes.
RÂIIVTLLE-L\-BTGOT
(1)
1 . Procks-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série h, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, H, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars, — Comparants (98) : Pierre Le Mellier, .'iyndic , Jean Pellerin, Jean
Langevin, Thomas Bigard, Pierre Brisset, Jean Bigaid, Marin Pelierin , Piture
Adam, François Langevin, Jean Benard, Jean Le Tuilier, Louis Lelièvre,
Louis Brisset, Thomas Le TuHier, Jaajues Deloy, Jean Adam, Nicolas Le Long,
Kiançois Coupey, Jean Hamel, Jacques Sorel, Jean-Adrien Hamel, Jean Hé-
hcjt. — Nombre de feux : 160'^'. — Publication : le 1" mars, par Ebinger,
docteur en théologie, curé. — Députés : Pierre Le Meltier, Jean Langevin. —
Signatures (19) : P. Brisset, J.-A. Hamel, J. Pellerin, T. Bigard, J.-F. Ph-
zARi). J. Hébert, J. Sorel, J. Adam, Jean Letillier, L.-F. Coupey, Thomas
Letullier, J.-F. Langevin, M. Lelorey, L. Brisset, T.-H. Coupev, N. Le-
LONG, P. Adam, B. Langevin, P. Le Melletier, syndic.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé'''.)
Jnslruclions pour lea DépuU's de la paroisse de Rauville-la-Bigot ,
rédigées par les habitants diidit lieu, pour être présentées le
g de ce mois à l'Assemblée du tiers état, à Valognes.
[i"\ Demandent lesdits habitants que la Constitution de la
France soit assurée invariablement par les Etats généraux; de ma-
nière qu'il n'y ait plus de doute sur l'autorité du prince et celle de
la Nation et que dans ces Etals on opine par tête, surtout lorsipi'il
sera question d'impositions ;
['>"] Qu'à l'avenir et pour toujours les impôts ne puissent rire
établis que pour un temps limité, qu'ils soient établis du consen-
tement des peuples assemblé's de temps en temps en corps de
nation ;
[3"] Que tout impôt ou contribution soit supporté dans une
('' Arrondissement de Valognes, can- décès, 18. — Population actuelle :
ton de Bri((|uel)ec. 3,768 liahilanls.
(-) Popnliiliiin au dénombrenienl de W Un exemplaire du cahier (ori;;i-
1798: 7H1 lialiitanls. Mouvcnieul (eti nal ou copie?) nous a été sijfoalé aux
1787): naissances, afi; mariages, '.): Archives cnnnnunales de Ram illi'.
RAl^VILLE-LA-mCOT.
i\n
parfaite ('galité ol on proportion de sa fortune par ies trois ordres
(le l'Ktal, en sorte qu'il n'y ait plus de distinction à cet éjjard entre
le clergé, la noblesse et le tiers état, et que les biens eccb'sias-
tiques, nobles et roturiers soient également imposibles i^sic) et
imposés sur un seul et même rôle^'^;
\h"\ Que l'impùl rej)résentatif de la corvée soit supportt' par les
citoyens de tous les ordres à raison de leurs propriétés; il est juste
que ceux qui profilent plus des roules contribuent davantage à leur
confection et entretien ; que les réparations et renlrelieii des che-
mins vicinaux soient aux frais de la province, parce que la commu-
nauté sur laquelle ils se trouvent est souvent celle (jui en |)rofite
le moins ;
[5"] Qu'on rétablisse en Normandie les Etats provinciaux et
qu'on les forme de manière que le tiers état ait une prépondé-
rance égale à celle des deux premiers ordres. Qu'il y ait avec les
Etals des commissions internuMliaires et des assemblées munici-
pales dans toutes les paroisses; que ces Etats provinciaux, ces
commissions, ces municipalités aient seuls la n'partition et la per-
ception des impôts, qu'ils f(n'ont parvenir directement dans les
coffres du Roy, sans frais ;
[0°] Qu'on supprime, pour le bien des provinces et l'avantage
du Gouvernement, la milice de terre et de mer. C'est un mauvais
soldat que celui qu'on force de servir malgré lui ; et l'expérience a
prouvé que, sur loo hommes qu'on endjarquait, il en périssait
les trois quarts dans un an, parce que tout le monde n'est pas
propre à la mer. Et pourquoi ne ferait-on pas des écoles militaires,
des établissements pour la marine, où l'on élèverait (b^s soldats et
des matelots (pu seraient infiniment plus utiles à l'Etat et qui ne
dépeupleraient pas les campagnes'- ?
'"' Impositions de Raiivilie-la-Bijfot
pour 17^9 : taille, 1,700 livres: ace,
1,1 '18 livres; cap., i,t 28 livres; corvée,
56^1 1. 1 1 s. 5 d.; vinjft., 1,1. 5 9 1. 18 s.
3 d.; lerr. , 99 livres, bât., 33 livres.
Au total, 5,870 1. 9 s. 8 d.
Lignes : 1 Sa , dont 1 5o propriétaires
exploitants (pour 1,67/1 1. 19 s.), et
a fermiers (pour 392 livres). — Privi-
légiés : le curé. M' Blanche-Antoine
Ebînger; le sieur de Saint- Luc, sei-
gneur de Couville (non résid.); le
comte de Creully (non rés. ) et les frè-
ri's' Simon, éc. , nobles non possédant
lief (cap. n., 3oo livres).
Le liôle (le l'itiipôl lerntortal pimr
1 789 permet de se rendre compte à
peu près de l'importance des biens des
privilégiés à Ra avilie. Sur un revenu
paroissial imposé d'environ 7,000 li-
vres, les biens des ecclésiasti(|ues attei-
gnent, d'après les cotes, i,20() livri's
environ (J.-F. Vaulier, prêtre, rev. .
1,000 livres; I^i^lièvre, pn-tre, rev.,
i5o livres), ceux des nobles, 3,6.ôo li-
vres (le seigneur de Couville, rev ,
2,600 livres en deux lignes: les sien;-'
Simon, éc, ensemble 3oo livres; I.'
comlt' de Creully, .55o livres). Voir
Arcli. (ialvados, C 82A().
'^* La paroisse de Rauville était mi-
jelte à la milice de lovro et lournissait
fil h
BAILLIAGE SECONDAIRE DE WLOONES.
h"! Siirloul qu'il ne soit plus parl<'^ d'aides ni do galielles, afin
qu'on ne soit plus exposé aux recherches , aux vexations et aux
amendes arhilraires des conamis de toute espèce, et qu'on ait au
moins la liberté de se procurer un verre d'eau de mer au besoin
et sans danger ;
[8°] Qu'on anéantisse tous les tribunaux d'exception, et sur-
tout cette chambre noire ou ardente, invention de la fiscalité "^
l'opprobre d'ime nation éclairée, pire que l'inquisition et qui ne
peut avoir été inventée que pour la désolation des familles;
|9°| Qu'on procède incessamment à la réforme de la justice,
en la rapprochaiit des justiciables, en modérant les frais et les dé-
pens, en accélérant surtout sa marche, de sorte (pie tout procès
soil fini dans trois ans au plus; une justice qui coûte tant d'argent
pour l'obtenir et qu'il faut attendre si longtemps est rarement un
bienfait; et l'on a raison de dire en France que celui (pii {{agne
un procès s'en retourne en chemise, celui qui le perd s'en retourne
tout nu ;
[10°] Qu'on ordonne la destruction générale des colombiers,
vohères et garennes dans tout le royaume, fléau qui désole les cam-
pagnes en dévorant les semences et les moissons; quel est le sei-
|rii«'ur de village qui pourrait réclamer contre la justice de cette
demande, en voyant le Roy ordonner la destruction de son gihier
pour soulager les malheureux'-^?
I I 1 "I Qu'on abolisse l'usage du déport en Normandie, droit
abusif qui fait le plus grand tort aux paroisses et aux paroissiens
pour le spirituel et le temporel, en les livrant pendant deux an-
nées à la cupidité des héritiers du curé et à celle d'un déportuaire
avide (pii dénature les terres, (|ui renverse les jardins, qui laisse
t()mi)er les maisons en ruine, qui ne pense point à l'église, qui
abandonne et rejette les pauvres, de sorte que les malheureux
an rt»|jiiti<>nt de Basse-Normandie , ha-
laillon do Saiiil-l/>. Kn 1788, olle inail
lin'" au sort cmijninlcmfnt avi'c <elli' di-
(;(iiivill<'. Les (•oinmunaiiU's rt'unii's
ii\ aient j)rt''spnlô scnlemcnt '.\-^ lionnnes,
dont ;>, 1 avaient élé déclarés exempts,
1 reconnu infirme, f>. trop petits; 8 seu-
lement étaient restés pour lirer an sort
et avaient fourni un milicien. ( \rcli.
(Jalvados, C 1916.)
''' Il s'agit de la chambre établie à
('■aen, en i7(>8, pour jnper les contre-
bandiers. Vi>ir la note sur le i abier de
Valo|jnes, art. !!« (.»H/;itt, p. ."^a, noti' 1 ).
('') AnrI (lu Conseil pour hi ili'xliiir-
lioii dn lapins dans l'étendue des capi-
taineries rotiale.1, Versailles, ai jan-
\ier 1776. (IsAMBKiiT, XXIII, p. ^98,
n" 35o.)
Nous n'avons pas do renseignements
sur le nombre des garennes et colom-
biers (pii pouvaient exister à Banville, en
1789. La paroisse relevait de (piatre
liefs nobles : le lief de la Lntbunière,
api)artenant à la demoiselle Lordat
le fief de Flamanville, à M. de Bruc
le lie!" de Bellevllle, à M. de Gerville
le lie! de la Cbesnaye, à M. de Cour-
ville. C.liacun de ces fiels pouvait sans
doute posséder un colombier.
RAUVIU-R-LA-ninOT.
475
restent sans aucune ressource, ius(|u'à ce qu un nouveau cun^ qui
arrive la troisième année, travaille à réparer res «iésordres'";
1 1 a"! Ou'on dispense à l'avenir les paroisses de l'entretien et
des réparations des presbytères'-'. Elles sont assez foulées par les
charges pul)li((ues et particulières qu'elles supportent pour ne plus
les astreindre à des dépenses qui tombent naturellement et de droit
à la charge des gros décimateurs ;
[i3°] Qu'on établisse des hôpitaux, des hospices de charité,
des manufactures publiques pour retirer les malheureux et procu-
rer aux pauvres les moyens de subsister, qu'on emploie à ces éta-
blissements les revenus des id)bayes, prieurés et autres bénéfices
sans charge d'àmes; par ce moyen, on rendra ces biens à leur pri-
mitive institution '^j ;
[i l\°] Nos députés représenteront encore que tous ceux qui
connaissent la paroisse de |{auville-la-Bigot savent et conviennent
(pic le fonds qui la compose est dans la classe des plus mauvais de
la liasse-Normandie ('' ; que pour faire valoir ce fonds, on est obligé
''' Sur la pratique du dép<nl, voir la
iKilo sous le cahier do Caud)ernon,
;irl. h (au t. 1", p. •^^'i'])- — La cure
(lo Rauville-le-Bigot était assez impor-
laiile;en 166'), elle était estimée déjà
()Oo livres et payait 55 livres de décimes.
Nous n'avons pas de déclaration de 1 790.
'■-' Nous n'avons rencontré aucime
mention de dé[>ense8 faites par les habi-
tants lie Banville pour réparations presby-
térales dans la seconde moitié du xviii'
siècle.
DinKS. — Les décimateurs de la pa-
roisse étaient l'abbé de Cerisy, ancien
patron de réjflise, qui prélevait 2 {jer-
i)es des novales et le i/3 (les jjrosses
dîmes; et le curt' qui avait la troisième
iji^rlie des novales, les 9/3 des fjrosses
l'I toutes les menues.
DéclnralittnH de f/ijo non reirouvées.
Kn 1751, la part de dîmes du curé
était allernK'e par ■:<.îiO livres; il lonait
bii-méme la part de l'abbaye, valant
tr)o livres. [Bureau de liririfitebec,
Arcli. Cahados, C /i38/i.)
! ■' Le vn-n dn cahier est sans inti'nH
local : il n'existait à Banville, d'après les
oUiciers municipaux, aucun antre bien
ecclésiastique (pie la cure. Le revenu
lolal (lu clerjjé dans la paroisse est es-
time- en 1787, par les contrôleurs des
vin;;liénies, à 1,9^0 livies seulement.
(Arrli. (ialvadits, (] (Jfiiy.)
'■''^ Le Mém. slat. de i-j-'h dé-
crit ainsi la |)aroisse : «Ran ville, sei-
gneur, M. de Seignelay; \,i]9.i acres
de terre en labour et de petite valeur;
82 vergées de pré de médiocre va-
Ieur57.
Produit moyen en grains (en 1 798) :
9,1^3 boisseaux, mesure de 34 pots.
Le revenu imposable aux vingtièmes est
de 7,930 livres.
Nous avons VElnt îles rentes dressé
en 1790. Il est dû :
o. Laïcs : 1" pour le lief de la Lutlm-
nièrc, rentes en blé, poules, deniers,
non spéciliées poiu* la plupart, sur i}Ç)
tenanciers, taisant ensemble i,o()i I.
17 s. 5 d. ; •!" le tict de Klamanvillc,
3o boisst^iux d'avoine, lA pots de tro-
ment et i() I. 10 s. en argent, sur 3 te-
nanciers (non est.); 3" le iiefde Bdle-
ville, 69 pots de froment, i(l poules et
5 s. en argent, sur h tenanciers (est.,
3-1 1. if\ s. 6 d.); ti" le fief de la Ches-
naye, 33.') |)ots de froment, '10 d'orge,
la poules, 9 douzaines d'(eufs, 4 cha-
pons, 3 gélines, 3o livres eu argent
et 19 jOHniées d'noùt (est. en tout
16.") I. (i s.); f)" la dame de Soltevasl,
^} livres.
h. Eceléitin!ili(iues : (>" l'église de Rau-
ville, 90 rentes faisant ensemble 1 10 I.
18 s. (i d.; 7° l'église île Hranville,
la I. 10 s.; X" ré'glise de Saint-Martin ,
U16
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
«l'aller cliercher à plus de trois lieues les différents engrais néces-
saire à la culture, ce qui la rend infiniment disjDendieuse: et qu'a-
près tous ces frais et travaux, les récoltes sont d'un tiers moins con-
sidérables que celles des paroisses plus voisines de la mer. Ils
représenteront enfin que, depuis six ans, la paroisse supporte un
préjudice considérable par la route de Cherbourg à Saint-Malo qui
la traverse dans sa plus grande étendue , en prenant une grande partie
des meilleurs fonds ''^ ; depuis que cette route est commencée, les
terres qu'elle partage sont à l'abandon ; ouvertes de tout côté, elles
ne sont pas même respectées par les voyageurs qui font pâturer
leurs bestiaux dans les champs ensemencés; les animaux qui vaga-
bondent les ravagent plus encore qu'ils ne les dévorent, de sorte
que les propriétaires recueillent à peine la dîme de leur moisson.
Malgré ces considérations, qui auraient du mériter à la paroisse une
diminution d'impôts, elle a reçu cette année cinquante livres d'aug-
mentation'-•, sans qu'il y en ait eu dans l'élection. (îette injustice
est d'autant plus criante (jue la paroisse était déjà surchargée et
que cette augmentation londje également sur les particuliers qui
ne sont point indemnisés du terrain que prend la route, ce qui les
rend doublement malheureux.
Fait double et arrêté le i'^"' mars lyScj par les habitants dé-
nommés dans le procès-vei'bal du même jour.
P. Brisset, J.-A. Hamel, J. Pellerin, J.-F. Bigard, Sorel,
T. Bigard, J. Adam, J. Hébert, L.-F. Goupey, Thomas
3 livres; 9" ré};lise de Sainl-Clirisloplie,
1 0 livres ; 1 0° l'éjjlise de Brix, 1 6 1. 1 0 s. :
11° l'église de Quelletol , 11 livres;
19° l'église de SoUevast, 9 I. 10 s.;
13° l'Iiôpital de Valognes, 35 livres en
deux redevances; 1^1° récole de Breii-
ville, 1 0 livres.
Total des renies : 1/17O I. G s. 5 d.
(non compris celles du fief de Flaman-
ville, non esl.). Voir Arcli. Manclie,
Q"' 90.
('^ Sur la route de (ilicrbourjj à
Sainl-Malo, et son état d'avanci-nienl
en 1789, on voudra liien se reporter à
ce (pie nous avons noté sons le caliii'r
d<' Brélial (au lomo I", p. 1.S8). Les
doléances du cahier de Banville sur la
dégradation de celte route ne soni ler-
lainement pas exagérées. Le procès-
verbal arrêté à la date du aG mai 17HS
par le sii-ur Duniénil, rapporli-nr (ic
l'assenihli'e départementale, constate
que «ce chemin est le plus dégradé de
tous ceux (pii sont confiés aux soins de
l'assemlilé'e d'élection... H y a eu,
parait-il, négligence de la part de l'en-
irepreneur, et l'état en est tel que per-
sonne ne veut se charger des r<''para-
tions'i. (A.ssfiithlée d'élection de ] (ilojrnc.i .
rapport du Bureau des travaux publics,
r 33, V".)
Ou trouvera un plan de cette roule,
dressé en 1781, aux Archives du Oal-
vados, (] 3'i/iS.
'■'- Le fait est exact; le rôle de la
laille de Banville, pour 1789, conipoite
une augiiienlalion de 5o livres au piiii-
cipal, dont il n'est donné d'ailleurs
aucune raison, cpie l'ordinaire (rrélahlis-
senienl de pioporlion^^. Voir l'm.sijcciiis
jrénérnl dp la laille, f^^Q- (Arcli. Cal-
vados, C 'i.'So'i.)
R\UV1MJ;-L\ IJKiOT. (ill
Lk TriM.iER, JcJtii Lktilmkr,T.-H. (ioupPEV, N. Lelomg,
M. LeLOIIKY, L. B|USSI:T, L-V. ïiANGEVllN, P. AdAM ,
T. Laingevin, p. Le Meli^etier, sijnihc.
REVILLE ^'\
1. PROCÈs-VERBAh d'aSSEMBLÉR.
(Ms. \rcliivcs (le la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, IF, i)icce non rotée.
Orijfinal signé. Inédit.)
Analyse : (foirniile «lu modèle imprimé général). — Dale de l'assemblée :
5 mars, — (Iodi parants (i5) : De Riiallem, écuyer. sieni- du Pont, syndic,
Hervé Le Fauconnier, Bon-Louis Lesroël, Louis Léonard, Thomas Goubert,
Jean Leliot, fiOuis (îosselin, Louis Massieu, Charles Le (loulour, Maitiii
Rouxel, Jean lo Jeune, Guillaume Duprey. Jacques Gallio, André Mabault,
Jean Rouxel, rrel autres a. — Nombre de feux : 8o5 <''. — Publication :
rrdimanche dernier, par M' Gibert, ncaire-n. — Déjnités [h) : *Guillaume Di-
PREY, Bon Baron, Jacques Onfrov, Gharles Kvkault. — Signatures (21) : De
RlALLEM-Mo.NTFORT, M. RoiiXEL, L. GoSSELIN , IL Lk FaCCONNIER , L. MasSIEU,
J. Lehot, Desmonls Lesroël, Charles Lecontour, Th. (iOUBert, J. Lejelne,
J. Gallio, Guillaume Duprev. L. Léonard, injndu' , André Mahaut. Jean
Rouxel, Lemonnier, Jean Blondel. N. Dutot, P. Ciiislard, Louis Hatot,
Charles Tacon.
2. Cahier de doléances.
(I^e maimscrit des ArcLives parall perdu. Le lexte qui suit est emprunté,
sous les réserves habituelles, à l'édition de Hii'peau, Cahiers, II, p. 'iSg-'jGi '''. )
Pciictivs (le loutc la reromiaissance doiil nous sommes capables,
et pour coiTospoiuho , aulaut f[inl est en nous, aux vues pater-
nelles du meilleur des rois, nous déclarons d'abord, à l'égard
d'une espèce de désaccord survenu en quelques endroits du royaume
sur l'organisation intérieure des Etats généraux et sur la forme de
leurs délibérations, soit par ordres séparés ou par tète, nous en
rapporter entièrement à ce (jui sera réglé par b's Etats eu.x-mcmes
assemblés, eux seuls devant avoir le droit de faire la loi et de
('' Arrondissement de Val()jrn('s,( au- pins aux archives communales de lié-
ton de Oiicltohon. ville; à notre demande de recherches,
("-) i'opnlation au «lcnomt)n luciil de il a été répondu ([ue (tIcs pi»"'ces cxis-
i79.'5: i,5o.^ habitants. Mouvement (en (aient il y a «[uelqiies anmîes à la mai-
1787): N. ^18, M. i.'Î.D. lio. — l*opu- rien, mais quVii est impossible de les
lation actuelle : i,.370 habitants. retrouver aujourd'hui-^. {Connniinicalinn
'"'' Le cahier ne se trouve pas non itt: M. Mounonrij, insliluteur.)
/i7H i;\ ILLIAGE SECOMUIUK I)K VALOGNES.
refiler It'iir police. Et (|uant aux objets détailiés dans le rapport
fait à Sa Majesté, nous la sujiplions et recpiérons instamment :
r De sanctionner, au vœu desdits Etats généraux, leur retour
successif. L'ordre du clergé, retjardé comme le premier du royaume,
tient réjjulièrement, tous les cinq ans, ses assemblées particulières
pour les alfaires de son ordre. Ne devrait-il pas en être de même
pour les intérêts de la nation entière? Le ralliement périodique
des enfants autour du père de la patrie ne pourrait ([u'ajouter à
leur bonbeiw commun ;
9" De sanctionner également, au milieu des Etats généraux, les
renonciations faites par l'ordre de la noblesse, suivi par celle du
clergé, à toutes exemptions pécuniaires"', renonciations géné-
reuses, dignes fruits du pati'iotisme français et de l'équité natu-
relle qui forme déjà, Sire, l'beureuse époque oii, selon l'expres-
sion de votre Ministr»;, il n'y aura plus qu'un vœu commun entre
tous les babitants de la France;
?)" Pour atteindre le but (pie Sa Majesté se propose, de prévenir
de la manière la plus ellicace le désordre que rinconduite ou l'in-
capacité de SCS Ministres à venir pourraient introduire dans les fi-
nances, nous la requé'rons de vouloir bien rendre ses Minisires
responsables de leurs délits, et ordonner qu'à cbaque tenue des
Etats généraux les comptes de cbaque année intermédiaire soient
rendus et visés au milieu des représentants de la nation ;
II" Nous requérons sa'bonté paternelle d'assurer la liberté indi-
viduelle de cbacun de ses enfants, en supprimant à jamais, par
une loi naturelle, les lettres de cachet. Puisse même jusqu'au nom
en être effacé de la mémoire de tout français, et que désormais
tout coupable soit puni par le seul glaive des lois, et remis à ses
juges naturels, qui en seront les Ministres;
5" A l'égard des avis (pie Sa Majesté veut recevoir des Etats
généraux, sur la mesure de liberté qu'il convient d'accorder à la
presse, nous rrojons qu'elle doit être indéfinie, en obligeant seu-
lement les auteurs à mettre leur nom en tête de leurs ouvrages ou
en rendant les imprimeurs garants et responsables eux-mêmes de
toute production anonyme.
" Il s'ajjil siiiis doiili' (h' la ronon- ('\|in'ssL'iiieiil afllifio. Voir Mémoire
oiatiori fait»» par le premier biireati de présenté nu mi pnr Mfrr comte d' Artois,
rAsseiîibléc dos Notables, présidée par M. Ir prinrr de Coudé, M. le duc de
Monsieur, à i'exeiiiplioH de capilalioti Hnuyhoii et M. le pnnce de (Jonli (dans
offerte aux |>riviléjjiés. (JeUc n'nonria- Ai(lii>es parlementain's, I. I, [». /1H7).
lion clnil loin d'aillcin's d'avoir r\r iina <il. aussi le Mémoire présenté an roi
ititne; seuls, les bureaux du cornle /)"/ /'•' pnirs du mtjnume, en «laie du
d'Artois et du duc d'Orléans y a\aient a.'4 novembre 1 787. (V/»*'/»»»», 1. 1, p. 370.)
iu':\iM>iv
'i79
lid Titus de la Kraiico ponrrait-il craindre fetlc lil)erl«'''' (Jnd
esl l'écrivain qui ne publiera pas ses vertus et ses bienfaits? Mais
s'il s'en trouve d'assez audacieux pour en abuser, pour fronder les
nio'ui*s ou pour semer de mauvaises maximes, qu'ils soient livrés à
la sévérité des lois et punis juridiquement de leur témérité ;
6'' ^ous sollicitons, Sire, avec l'impatience d'une reconnais-
sance égale à celle de votre tendresse, l'exécution du grand projet
que vous avez de donner des Etats provinciaux au sein des Etats
généraux ''^ Rendez, au milieu des prochains Etats que vous allez
tenir, les États provinciaux à votre province de Normandie, qui a
le malheur d'en être privée de|)uis plus d'un siècle ; rendez-les pa-
reillement aux autn^s provinces <pii vous en supplient, ou plutôt
donnez-les généralement à toutes les provinces de votre royaume,
(l'est là le seul moyen de former le lien durable que votre Ministre
nous annonce que vous voulez mettre entre l'administration parti-
culière de chaque |)rovince et la législation générale.
(îes États provinciaux nniv«'rsollement établis, les membres
choisis librement et dans la forme que vous avez prescrite pour la
province du Daupliiné, pourraient, dans la suite, nommer eux-
mêmes les députés des grandes assemblées nationales, et rendre
ainsi lein* retour périodique et leur convocation beaucoup plus
simple et moins dispendieuso.
Votre araour, Sire, est sans bornes. Vous donnerez votre assen-
timent aux plans jugés les plus convenables, votre Ministre nous
en a donné votre parole; il nous a donné celle de l'auguste prin-
(') Allusion à rVrrèl du (loiiseil du
8 aonl 178X, dans lo(|uel lo roi, siis-
|)ondant le r-ôlablissonienl do l'oidiônièro
Cour [)lénière annoncée en mai 178M,
pronii'tlail pour i'annvi' suivante la te-
nue des Ktats {jônéraux, jtrérédôe de
la r.Minion des Ktals parliruliors, wdaus
les provinces où ils avaient autrefois
evistén. (IsAMBKRT, XXVIll, () I 1 ,
n' t?5oX). L'asscmhhk' de Valojjncs avait
cnli'ndii de la même iaron (|n'! lecaliier
la promesse royale : «La première idée
«pu se pn*s«'nte, érrivaienl ses procu-
rours-sMidirs, c'est (pif [»oMr avoir pré-
senleinenl îles n'pr»''sentanls aux Klals
jyénéraux suivant los ancious nsajjes, il
landrnit les cboisir dans les Kfals par-
licnlicrs de la provinie, cl conséipieni
iu*-iit Icni- rélal>liss4'uit>nl dfvruil pré
i»'dfr. Trllc paraissait être aussi linlt-n-
liun de Sa Àl.ijeslé dans >on arrèl du
Conseil du 8 aoùl dernier, etc. [Assemblée
d'élixtioii de Valtifriii's, rap|iorl des pro-
cnreurs-svndics, '}o oclofire ijSf^, I" f)
Le re iacleiir du (-allier de Révilie
s'est d'ailleurs inspire plus directement
dans la forme du rapport de NcMîker du
■l'j décembre, que nous avons dtgà eu
plusii'urs fois l'occasion de signaler (sur
AnneviHe-en-(ierés , snpn'i , p. 8a, 83,
8 'i). L'emprunt a])parait dans cet article
presque textuel : frVous avez encore,
Sire, avait écrit Nerker, le grand |iro-
jet de donner de;* Klnts provinriaux au
sein fies Klals gérjérjux, et de fonniM'
un lien durable nitr»^ l'administrafiou
parlicidière de clia([uc province et la
i'-gislatiiin générale.'' {Hnpjxivt f'nil ««
lloi vit son (Iwixi'il jMir Ir innnxlrt; ilr srs
liiHiiicfs^ a 7 th'miiJm; /J-S'-S", dans Du-
VtKGIKR, 1, p. 11.)
480 BAHJJAGE SKCONDAIRE DE VAEOGNES.
cesse qui partage votre couronne et notre reconnaissance '^, que
vous ferez tous les sacrifices qui pourront assurer le bonheur
public.
Donnez, Sire, à la nation assemblée autour de vous, l'état des
dépenses nécessaires pour le maintien et la dignité de votre cou-
ronne, pour la gloire et la splendeur que doit avoir le roi des
Français. Donnez-lui également l'état de vos revenus actuels, don-
nez-lui également l'état de ce déficit qui malheureusement existe
dans vos finances, et dont il serait inutile de recliercher mainte-
nant la cause, que pour en empêcher à jamais le retour; que la
Nation connaisse par elle-même les ellorts qu'elle doit faire pour
combler ce déficit et rétablir la balance entre la recette et la dé-
pense; qu'ensuite, de concert avec vous, elle en fasse la répartition
proportionneUe entre vos différentes provinces, et que les lîltats
provinciaux de chacune d'elles en fassent eux-mêmes l'imposition
de la manière qui leur paraîtra la plus avantageuse.
Chacune de vos provinces a son génie, ses usages, sa situation
et ses avantages; les unes sont agricoles, les autres commerçantes,
d'autres enfin sont l'un et l'autre à la fois. L'impôt ne peut donc
être le même, ni réparti de la même manière dans toutes vos
provinces. Abandonnez aux Etats provinciaux le soin de répartir
la part contribuable que leurs provinces devront supporter dans la
masse générale. Abandonnez-leur également le soin de la percep-
tion et d'en verser ensuite le produit aux différents déparlements
de votre administration.
Que jamais, à l'avenir, aucun impôt, aucun subside, aucun em-
prunt ne puissent paraître sans le consentement des Ktals géné-
raux, pour être répartis proportionnellement dans chacune de vos
provinces, et que, dans les intervalles de leur retour périodique,
aucune loi, aucune déclaration ne paraissent sans être enregistrées
librement dans vos cours de Parlement, ou même aux Etats de
vos provinces.
Alors Votre Majesté ne sera plus agitée entre les divers sys-
tèmes de vos Ministres; elle n'aura j)lus à craindre les tristes effets
*'' Allusion encore à un passage du se rdusora point aux sacriliccs (|ul
JhipporI précité de Neckcr du n'j dé- pourroul assurer le itoidieur public; nos
cenibre. Necker avait écrit : «Ce sont entanis penseront de nième s'ils sont
vos sentiments, Sire, que j'ai essayé sages, et s'ils ne l'étaient pas, le roi
d'exprimer i ils deviennent un nouveau aurait accompli un devoir en leur im-
lien entre Votre Majesté et rauguslc posant une gêne ! Belles paroles que je
princesse (pii partage vos peines et votre priai Sa Majesté avec émoi ion de me
gloire. Je n'oublierai jamais qu'Klle me permeUre de retenir, elc.-^ {Lac. ci(.,
disait, il y a peu de temps : Le roi ne P- !••)
REVILLE.
481
du leur inconduile ou de ieur iniquité, ni les autres abus dont vous
avez bien voulu nous faire le détail par la boucbe de celui que
l'beureux ^'énie de la nation a appelé auprès de vous^". Alors, au
contraire, vous serez pleinement assuré, suivant ses expressions,
de l'accomplissement du bien public; alors cbaque province vous
sera elle-même responsable de son administration ; elle sera elle-
même tout à la fois votre ministre et le sien. Alors il n'y aura plus
qu'un rôle commun d'impositions; il n'y aura plus de distinction,
plus de rivalités d'ordre ; alors toute la France ne sera plus qu'une
seule famille, dont les membres porteront à leur père commun le
tribut respectif et proportionnel de leur reconnaissance et de leur
hommage, et toutes enfin concourront à l'envi à la réforme des
abus dans toutes les parties de l'administration civile et juridique.
7" Nous croyons devoir supplier Votre Majesté de soumettre à
la décision des Etats généraux la suppression de toute charge qui
procure la noblesse au mo\en seul de l'argent, quoique la religion
et la nature mettent tous les hommes de niveau. C'était la sublime
leçon que votre auguste père mourant donnait à Votre Majesté'-'.
11 était juste néanmoins de distinguer et de tirer de la foule des
citoyens ceux qui se distinguaient eux-mêmes par leur mérite et
leurs services. Le titre de noble fut donc leur récompense. Mais
ces récompenses peuvent-elles être achetées, et l'ordre de la vraie
noblesse, qui recevra toujours avec plaisir un nouveau membre
que le mérite seul v conduira, ne doit-il pas rejeter celui que l'ar-
gent seul y ferait entrer?
8° Nous la supplions d'y soumettre pareillement le droit à'an-
nales, droit odieux, inventé par l'avarice de la Cour romaine,
regardé comme simoniaque par nos auteurs français, réprouvé
enfin par le concile de Bàle'-^'. Nous lui dénonçons également le
droit de déport, non moins odieux, non moins abusif, (pu prive les
C' Necker avait écrit en effet dans le
Rapport précité : (Alors Votre Majes(«''
ne sera plus agitée entre les divt'rs sys-
tèmes de ses ministres; elle ne sera
plus exposée à revêtir de son autorité
une multitude de dispositions dont il
est impossible de prévoir toutes les con-
séquences. . . Votre Majesté veut encore
prévenir de la manière la plus ellicace
le désordre que rinconduito ou l'incapa-
cité de ses minisires pourraient intro-
duire dans les finances. . . On ne j)ont
douter qu'à l'époque où la répartition
sera égale entre tous les ordres, à cette
heureuse époque, ... il n'y aura plus
qu'un vœu connnun entre tous les lialti-
tanls de la France. "i {Loc. cit., p. g,
10 et 11 jxisHiin.)
^■^' Vie (lu Ihiuphiii . pèvf de Louis \ VI,
livre II,(("V/. cit., p. 103). Les termes
dans lesquels s'était exprimé le Dau-
pliin sont un peu dilléronts. Nous avons
donné la citation complète sous le caliicr
de Fontenay-en-Cotentin, art. a ,suprà,
p. 370.
(■'') Cf. le cahier d'Annoville-en-Cères,
art. 7, et la note {suprà, p. 86). Le
concile de Bàle avait cnglolié dans la
même réprobation les annales et le dé-
port.
3i
lUl'lUMLniL NAl'lONALb.
^(82
IVMLIJAr.l': SECONDAIRE DE VALOCNES.
puroir,ses, pendant une année entière, des secours. spirituels et tem-
porels de leurs légitimes pasteurs.
if Nous supplions encore Sa Majesté de vouloir bien soumettre
à l'inspection des Etats généraux la manière dont on fait, sur les
côtes de son royaume, la levée des canonniers garde-côtes et des
matelots auxiliaires. On fait tirer au sort ensemblement pour les
deux sortes de s(n"vices, les propriétaires, les fermiers, avec les ar-
tisans et ouvriers, sans aucune distinction; même les vagabonds ou
gens sans propriété quelconque sont seuls exempts du tirage^". La
vie, sans doute, doit être aussi précieuse pour 1 artisan, po»ir l'ou-
vrier, et même pour les vagabonds, que pour les propriétaires ou
fermiers; mais l'absence des premiers, qui n'ont point d'exploita-
tion, ne laisse aucun vide, aucun dérangement dans la société.
Leur patrie est partout oii ils trouvent du travail, au lieu que le
propriétaire (;t le fermier, si le sort les force de partir pour des
embarquements éloignés, sont obligés d'abandonner des exploita-
tions qu'ils ne trouvent pas même toujours à confier à des mains
sures. Ne serait-il donc pas plus avantageux, pour le bien général,
de réserver les propriétaires ou fermiers au service des canonniers
garde-côtes, et d'employer les autres classes, notamment cielle des
vagabonds, au service de la marine?
10" Enfin, à la suite des doléances ci-dessus, concernant le
bien général du royaume, nous en ajouterons neuf particulières
pour notre province :
i" Nous supplions Sa iVIajesté d'avoir égard que les Ilots de la
mer submergent une grande quantité de fonds de la paroisse, l'en-
tourant au moins des deux tiers (-',ce qui fait qu'on ne peut rien
(') Cf. le ra!iii>r de Cosqueville, art.
9, et en note le texte visé de Tordon-
nance-siir les {jardi's-côtes {supvà, p. aoli).
La paroisse de Réville fournissait à la
{;arde-r(ite pour la division de Barfleur,
c''^ de Montfarville. Levée en 1787 :
;^H garçons inscrits, ^1 sont pris pour
canonniers. (Arcli. Calvados, C i8()0.)
'-''' Le Mcm. stnl. de ij-'h décrivait
ainsi la pantisse : ffRcviile, sei|;iiciir
M. de l\cvill('-Fou(|uet; 8a5 acres et
demi de terre en labour, herltajjc et
plant. Bon fondsji.
Produit en grains (en i7<)-<) •'
i.^),.^)'i:î boisseaux, mesure de :m pois.
- Sur renvuliissenieiit de la nier dans
les terres du V'jiide-Cèret., on consul-
tera utilement un Mémoire intéressant
rédigé par un intendant de Caen vers
179/1. (ApcIi. Calvados, C A 180.) A la
suite de <-o premier avertissement, les
ponts et cjiaussées avaient construit de
la longue Rive de Sainl-Vaast au pont
de Réville une digne ijui mettait à
l'abri des Ilots les riches terres des pa-
roisses d'Anneville, Saint- Vaasl, Ri-
deauville. Réville, Morsalines, etc. Cet
ouvrage, dont l'entretien aaseï dîspen-
(lieii\ était d'ailleurs laissé à leur
cliarj'e, avait sutFi jus<pi'en ces derniers
linijis à arrêter les incursions de la mer;
mais à l'occasion des travaux de Cl»er-
bourj', on avail maladroitcmenl , ainsi
([lie dit le cahier, dégarni le rivage des
loclies tpii II- protégeaient (le granit de
Réville est le plus réputé de l.i contrée) i
UKVH.LE.
Z»83
recueillir sur les ohicis {jiii sont siibmerjfos cl par h' volage des
sables (m;), (lui y lait aiilaiil de lorl (|up loiilcs les pierres servant
de d(5feiise aux ilolt» de la nier sont aujourd'hui arrachées cl enle-
vées pour le servie*^ de Sa Majestr, ainsi que les carrières ouvertes
dans le terrain, ce qui lait une perte considérable. La sou4lc n'est
pas moins préjudiciable, puiscpi'elle prive les habitants des com-
posts nécessaire^ pour l'agriculture ''l De là des maladies peslilen-
tielles sur les bestiaux ;
3° Supplions Sa iMajesté d'avoir égard que les terres possédées
par les ecclésiastiques, qui sont en grand nombre dans la pa-
roisse'-', la dime possédée par les moines de Troarn, le prieuré,
la baronnie, les terres d'obit et terres annexées à la cure, soient
et dans la nuit du 15 1 décenibre 1788,
une tempête ayant emporté la plus
[frande partie de la digue, les flots
avaient pénétré dans les terres de la
paroisse de Réville. La Commissiorj
intermédiaire, qui ne disposait que
de fonds insiiflTisants, n'avait pu con-
sacrer encore aux réparations (lu'une
somme de 2,100 livres, jugée absolu-
ment insuiïlsanle. [(!iiiiiple-rendii,p.H^,
i3G.)
On consultera utilement sur cet ob-
jet les nombreuses pièces réunies dans
les liasses, Arch. Calvados, C 4iGG et
C 4i76-4i79t
(') Au sujet des plaintes soule\ées
par la fabrication de la soude sur les
rivages de Colentin, et de l'état de la
législation en 1789, ou voudra bien se
reporter à ce que nous avons noté sur
le cahier de Tréauville, art. tt {inj'rà,
p. 686). La communauté de Réville
élait tout particulièrement intéressée au
maintien des anciens privilèges exclu-
sifs des «paroisses bordantes?). Elle
figure, ainsi que «ses lianicauxn , sur la
liste des communautés ayant droit à la
coupe des varechs, dans l'amirauté de
Barfleur. Voir Déclaration du roi au
sujet des herbes de mer, 3o mai fj'Ji.
(Arch. Calvados, (] 3o68.)
'"' L'état des biens nationaux de
1790 relève dans la paroisse trois pro-
priétaires ecclésiastiques, la cure, le
prieuré, et la baronnie, ot il donne le
détail 1res précis de leurs possessions en
biens-fonds, rentes l'X «limes.
I. liieiis-fniuls : 1" la cure, maison
presbylérale, jardin et cour de i4 per-
• lies, grang"^, etc., cinq pièces en la-
bour faisant 1 3 vergées (le tout non est. ,
chargé de rentes de fieffé); a* le
prieuré (à l'abbaye de Troarn), grange
couverte en paille, avec plusieurs vieilles
masures, trois pièces moitié labour, moi-
tié herbage , faisant 6 vergées 1 9 perches
(aiï. avec les diuies); 3° la baronnie
(à l'abbaye de Fontaine-Daniel) , maison
manabie, chapelle, six petites pièces en
labour et h('rl»age faisant 18 vergées et
demie (non est.).
II. Rentes: 1° la cure, néant (il y a
cependant dt'S rentes d'obits, n<iii por-
tées à VEtat); a" la baronnie, y 00 bois-
seaux de tout blé , dont environ 3o en
orge et avoine, le tout mesure de
16 pots, 800 livres de menues rentes
tant en argent que pains, poules, fers à
cheval travée les clous)?, etc.; de plus,
les treizièmeâ sur environ moitié «le la
paroisse (le tout aff. à Fr. Morin et con-
sorts pour 9 années, par le prix de
^,200 livres).
III. Dilues : Les gros dé<iniateurs de
la paroisse étaient les moines de Troarn,
pour les deux tiers des grosses dîmes,
et le curé, pour l'autre tiers; le prieur
de Réville avait la dîme des ponunes,
lins et chanvres, avec la moitié des
agneaux et des menues.
Dcclarulioiis de l'jyo non n'irouvéc
pour la cure. La part de dîmes du
prieuré est affermée, avec les Ifires et
rentes, par bail d»' six années, pour le
prix de 2,000 livres. {Etat des biens
nat., Valo(riirs, Arch. Manche, Q* ' 17.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la j)aroisse était estimé en 1787
à IS,3S2 livres par les coiitnMcurs des
vingtièmes. (Arch. (jalvados, GOriiy).
3i.
Zi8'« BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
susceptibles de tous les impôts, ainsi (|ue celles des autres habi-
tants;
3° Supplions Sa Majesté que tous les gentilshommes soient im-
posés comme les roturiers''^;
/r Que les colombiers et volières, qui sont au nombre de neuf,
soient détruits ;
5" De nous accorder la liberté du sel, qui est d'une cherté éton-
nante par les droits qui y sont attachés ^'^' , et aussi que toutes les
rentes viagères soient susceptibles des impôts comme les autres
biens;
6" Nous demandons que Messieurs les curés et autres bénéfi-
ciaires [sic) demeurent seuls susceptibles des bâtisses et réédifica-
tions attachées à leurs bénéfices (^^ ;
7° Supplions Sa Majesté de vouloir bien donner, au milieu des
États généraux, une pleine et entière sanction à l'arrêt de son
Parlement de Rouen, du 2.5 mai 178/1, portant règlement général
pour la province sur le fait des dîmes '''^ ;
(') Nous n'avons pas de rensei{;ne-
mcnts directs sur les liions des genlils-
lioinmes privilégiés à Réville. La barou-
iiio, de Réville à la(juelle appartenait
la seigneurie de la [laroisse, appar-
tenait à Tabbé de (ialliffel, titulaire
du prieuré, mais il existait aussi un ilef
laïc de Réville, appartenant »'n 1789 a
à M"' de Réville, et des extensions des
fiefs du Tourp et de Rreuville. Le Rôle
du territorial de 1789 donne à Tabbé
i,5oo livres de revenus, 700 au prieur,
100 au curé, jOo aux obitiers, soit
:2,/ioo livres de revenus ecclésiastiques.
Ces cbiffres sont manifestement trop
faibles, conmie il apparaît par la note
précédente.
Sous les mêmes réserves, nous no-
tons que, d'après le même Rôh, les re-
venus des nobles laies atteignent près
de 8,000 livres (le seigneur de Réville,
/i,()70 livres, M. de liualleni f.artot,
760 livres; M. de Rualleni Monlfort,
1,670 livres; M. de Saint-Eloy, Goo li-
vres, etc. — Au total, 7, '100 livres de re-
venus par les privilèges, sur un re\enu
paroissial imposé de 3/i,5oo livres en-
viron. (Arch. Calvados, CSa'iô.)
-; Le vœu relatif à la liberté du
commerce du sel présentait à Réville
un intérêt particulier. La paroisse pos-
sédait deux salines de sel blanc dépen-
dant du bàvre de la Hougue, sous la
juridiction de Valognes. Voir Etat des
salines de Basse-Nortitandie revêtues de
numéros , en exécution de l'arrêt du Conseil
du a y décembre l'jGH. (Arch. Calvados,
C3067.)
(') Nous n'avons retrouvé dans le
fonds de l'Intendance que deux arrêts,
le pieniier du aC» septembre 1765 au-
torisant une imposition de 3,'i.^)0 livres
pour réparations de la charpente et
couverture de l'église, le second du
9 mai i7<)9, une imposition de 5,900
livres pour reconstruction de la tour.
(Arch. Calvados, C iSaS.) Il n'est
jwinl question de réparations presbyté-
rales; mais, en 1790, Vhlat des biens
naitonauJc observe que la maison pres-
bytérale, tren ce qu'elle se contient n, a
été bâtie à neuf «il y a viron ao ans,
aux frais de la paroisse, ce qui lait
(|u'il y a peu de réparations». Le curé
a déclaré qu'il avait reçu «viron hoo à
.JOO livres pour les réparations de la
basse-courn. (Arch. Manche, Q*"' 17.)
''' Arrêt du Parlement de Rouen,
portant règlement pour les dîmes de la
province de Normandie, 3 mai lyS-^J.
Sur les difficultés t] n'avait rencontrées
l'application de cet arrêt, et l'opposi-
tion irréductible du Conseil du roi,
voir notre note sous le cahier de la
Haye-Rellefond. (Au tome I, p. 36a ,
note 1.)
REVILLE.
485
8" De faire employer, pour la continuation des travaux pour la
construction du port de (Cherbourg, quelques régiments de ses
troupes ou les forçats de ses galères; l'affluence des ouvriers qui
se rendent de toutes parts à ces travaux ôte à l'agriculture des
bras utiles, et plusieurs campagnes, dans tout le bailliage du
Cotentin, ont peine à pouvoir se procurer les domestiques néces-
saires ;
^° De vouloir bien diminuer les impôts, dont nous sommes
surchargés (".
{^La formule finale manque , ainsi que les sift natures.^
RTDEAUVILLE ^'\
1. Procès-verbal d'assemblée.
(\[s. Arrïiives de la Manche, séné B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non rotcc.
Original signé. Inédit.)
.\nalyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (plus de 7) : Gilles BouHand, Pierre AnneLruii,
Pierre Obey, Isaac, Isaac le Viandier, Jean-Baptiste Annebrun, Sulpice Le-
blond, Jean le Blond, ffCt autres». — Nombre de feux : 19'''. — Publica-
tion : le 1" mars, par KowEh, prêtre. — Députés : Gilles Boilland, Pierre
Annebrun. — Signatures (9) : P. Annebrin, S. Leblond, F. Orange. J. Anne-
brun, Isaac Leviandier, G. Boulland, syndic, F. Annebrun, J. Le Blond,
B. Le Nordèz.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série^ B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Kd. : IIippead, Cahiers, II, p. Ii6'i-!tf)-].)
Cahier de doléances de la 'paroisse de Rideauville rédigé le i^'' mars
ijSg, et porté par ses députés à rassemblée du tiers état
*'^ Impositions do. Réville pour i 789 :
taille, ^,5-'io livres; ace, 2,980 livres;
cap., 9,937 livres; corvée, i,5o7 1.
17 s. t2 d.; vinjjt., 3,657 I. I s. 3d.;
terr. , 29^1 livres; bât., loG livres. Au
lolal, 16,0 2 1 I. 19 s. 3 d.
Lignes: 338, dont a.'jS propriétaires
exploitants (pour 3,007 '• ' '-' ^O» '"•
85 lermiers (pour :>,'i.')9 I. (] s.). -
Privile'iriés : le curé. M' François- Jean-
Jacques Boullogne; le prieur, abbé
de Gallillot, possédant la baronuie du
lieu; pour la noblesse, la dame patronne ,
M"' de I\éville (non rés.), les sieurs
Ruallem de Monlfort (en., 3o I.) et
Ruallem de Cartot (c. n., i5 I.), nobles
non possédant fiefs.
'-* Ancienne paroisse, réunie à Saiiil-
Vaast-Ia-Houfjue, arrondissement ili- \ a-
lofjnes , canton de Quettehou.
t^' Population au (iénoniltrenn-nl de
i7()3: 116 habitants. Mouxement (en
1787) : N. 3, M. 3, D. 5. — Popula-
tion actuelle : GO babitauts.
/.86
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
tenue aux Cordeliers de Viilognes par M. de Bemdiou , Heute-
nant général du bailliage dudit lieu, le g mars dudit an
ijSg.
Cahier de doléances, plaintes et remontrances des habitants de
la paroisse de Rideauville, rédig»'* je premier jour de mars 1789,
et présenté à l'assemblée du tiers Etat tenue aux Cordeliers de Va-
lognes, le 9 du même mois, par Gilles Boilland et Pierre Anne-
BnuN, députés de ladite paroisse le susdit jour et an.
Les susdits paroissiens et habitants, pénétrés de reconnaissance
envers leurs monarque bienfaisant, Louis XVI, pour lequel ils sont
disposés de faire le sacrifice de leurs personnes et de leurs for-
tunes, pleins de confiance dans les lumières et sagesse des person-
nages distingués qui vont se réunir près du souverain, attendent,
avec la plus grande impatience, le résultat des opérations de cette
auguste Assemblée , qui doit annoncer le rétablissement du crédit
de la Nation, l'économie dans les finances, le redressement des
abus, la paix et le calme dans tout le royaume :
1" Ils espèrent que cette célèbre Assemblée prendra en consi-
dération le fardeau énorme de l'impôt sous lequel gémit le pauvre
peuple, et qu'en faisant disparaître toute espèce de privilège pécu-
niaire, la classe sur laquelle porte la masse accablante de l'impôt
se trouvera soulagée '•';
9" Ils désirent qu'on élabbsse des règles pour parvenir à une
juste répartition entre les contribuables; qu'il n'y ait plus de ces
paroisses favorisées, imposées à une somme inférieure à celle de
(') Impositions de Rideauviilc pour
1789 : taille, âSS livres; ace. ,36a li-
vres; cap., 358 livres; corvée, i83 1.
IIP..') d.; vinjft., 739 1. 5 s. 5 d.:
terr. , 63 livres; Ml., 91 livres. Au
total, •^,a']'3 I. i() s. 10 d.
Li{{nes : 3."), dont a3 propriétaires
exploitants (pour 137 I. 6 s. 6 d.), et
1;» IVrniiers (pour 398 1. 5 s.). — Pri-
viléiiim : le curé, M* Jarques-Gabriel-
Forrdol Le Vavasseur (rev. imp., 80 I.);
Talibesse de (Inen (rev., 8 1.): et |)our
la nolilesse, ?fni)ble douio Hëlène-Frau-
çaise-Jnrquelino de Courceulles, femme
civilement séparée quant aux biens
d'avec M' .lean-.larques de Gairuii d»'
Crocj'? (non résid., rev., 3,5oo 1.). Le
revenu imposable de la paroisse eat de
5,0/10 livres seulement.
Rentes. — Il convient de rapprocher
les rentes, dont VEtat dressé en 1790
donne rénuméralion sur déclarations
des débiteurs, à savoir :
1° L'abbaye de Sainte-Trinité de
Caen, quatre redevances faisant en-
semble 8 boisseaux de fr. , 3 d'avoine,
une livre de pain et un chapon (est.,
/|3 I. '1 s.); ;i" le trésor du lieu, 17 L
j ;» s.: 3' l'obiterie, '2 h livres; 4° le
seigneur du lieu , 1 '1 boisseaux de fr,
et 95 I. /i s., sur six tenanciers (est.
35 1. 8 s.). Au total, iT) redevances,
wlanl ensemble au plus 170 I. 4 e.
(Arcb. Manrlie, <J* ' ao.)
RIDEAVVILLE.
A87
ia rommiinaiité voisino, quoique moins bien partagée par la quan-
tilé et la qualité du terrain <";
3» Ou'apn'is avoir atteint au but si désiré, l'acquit des dettes do
h Nation, on avise aux moyens de rembourser les charjjes de rece-
veurs particuliers des finances, qui seront remplacés par ^jens qui
ne se feront pas payer leur temps et leur travail si cher;
A" Que les huissiers des tailles soient renvoyés comme élant
une surcharge aux collecteiu's et syndics des paroisses. Il est con-
traire aux principes de l'équité qu'un préposé et collecteur, (pioi-
qu'attentif à vider ses mains dans le temps prescrit, ou qui n'aura
différé que de cpielques jours à se rendre au bureau de la recelte,
supporte des frais de dix ou douze courses d'huissier qui, d'un chef-
heu, sans se déranger, aura fait distribuer par ses aflidés à ceux
qui sont nommés pour la collection des deniers publics (2';
5" Qu'on abolisse cette troupe de financiers et traitants (pii,
depuis si longtemps, font éprouver leur cruelle tyrannie au reste
de la Nation ; que les chefs de ceux que l'on appelle commis, ces-
sent de pomper la substance du pauvre et de l'honnête homme ;
que les subalternes de cette classe d'hommes engraissée des sueurs
du citoyen soient rendus à la société pour y exercer un métier ou
cultiver la terre.
Si on ne sape pas le colosse dont la chute subite pourrait occa-
sionner trop de fracas, qu'on diminue au moins le nombre de cette
espèce d'hommes dévoués à tracasser les autres. Dans les pays de
sel blanc, ne serait-il pas possible de taxer chaque saline ou havre,
en entier, h une somme quelconque qui sera répartie sur chacjue
exploitant de saline, à proportion de son produit'^'? Tous les fabri-
t'^ On ne voit pas bien à cjnelle pa-
nùsso voisine le caliior a pu vouloir
faire iillusion. Toutes les communautés
voisines sont de Ix^aucoup plus imposées
que Hideauville, sauf cependant la très
petite commune de Sainte-Cioi\-au-
Boccige (aa feux, 290 acres de tene),
qui payait seulement 3oo livres di'
taille en 1789) infiii, p. 669).
Le Méin. Htat. tic fj'U appréciait
aussi la paroisse : « Rideau vdli', sei-
gneur M. le baron de 15<\nuvais: 1/17
acres de terre en lalioiu', plMuléc et
bonne. Prairies et marais. La paroisse a
part au\ marais cl comnmnes de Saint-
Vaasl , H60 vergées 1 (f° 7).
- Sur les abus des huissiers des
laill«>s, voir U* rallier di' la l'i-rin-llt',
art. 1", fl la ndlc (««yd-ù. p. /i,''o). Li--
collecteurs de la taille , comme les pré-
posés aux vingtièmes, étaient elTeclive-
ment responsaoles du recouvrement di;
la t(»talité des cotes de la paroisse. Si
les contribuables ne payaient point, ils
devaient suppléer de leurs deniers,
parce quV on fait de tailles, il n'existe
jamais de non-valeurs au préjudice du
roii; s'ils étaient en retnrd , le rece-
veur décernait contre eux une contrainte
personnelle, et au besoin établissait dfs
garnisons dès la première réquisition,
rfà lours irais et sans répétition de leur
part contri' b's contribuablesîi. (lii'jflf-
meiit ilu 8 iiioi fjdi, arl. xxix, cité jtar
Stoirm. 1,1'x pnaiici'H de Vaurioi vi'i',nne,
I,p.9'..) •
'^) Sur ridée alors assez répandue
«l'un t'Mbiinncuientïî pour les salines,
^88
RAILLTAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
rants de sel verseraient, dans ies temps indiqués, le taux de leurs
impositions au bureau du domaine ;à ce moyen, les jours ne seraient
plus limités pour la cuisson du sel ; chaque exploitant de saline y
en emploierait autant qu'il en serait nécessaire pour 1« consom-
mation des usagers, lui étant libre d'en vendre à qui il voudrait et
à quel prix il jugerait à propos. Enfin la vente de cette denrée de
première nécessité étant affranchie de droits si onéreux à l'acheteur
et au vendeur, moyennant la redevance annuelle dont le dernier
serait comptable, on congédierait au moins par chaque havre vingt
individus dont l'espionnage révolta toujours celui même qui ne
pensa jamais à exercer de trafic prohibé. Le pauvre, qui manque
des moyens d'acheter de quoi saler son maigre potage, ira tran-
quillement puiser à la mer la quantité d'eau salée dont il aura
be.soin, sans appréhender qu'un commis impitoyable mette en
pièces le vase dont il se servira pour le transport de cette eau que
la nature lui offre dans son besoin. De ce nouveau régime suivra la
suppression de ces bureaux nommés controUe de passage'^\ l'anéan-
tissement de ces carrés de papier nommés passavants, pour les
quels il faut entretenir un suppôt du fisc qui subsiste aux dépens
des paroisses de son district ;
6" Que les déports, droit abusif, selon la remarque d'un judi-
cieux et savant auteur^^', disparaissent absolument de la |)rovmce;
voir lo rallier de Gan ville, art 7, et la
note {suprà, p. 178). La paroisse de
HidoauviHe possédait deux salines de sel
blanc, appartenant au havre de la
Ilouffue, sous la juridiction de Valognes.
Voir Etat des salines de Basse-Nor-
mandie , revêtues de numéros en exécution
de l'arrêt du Conseil du a 7 décembre
i-j8r>. (Arrh. Calvados, €8067.) Ces
salines, qui portaient sur les listes offi-
l'ielles les numéros 90 et ai, produi-
saient annuellement chacune fioo ruches
de sel environ, faisant, au prix de 7 1.
10 s. le boisseau, une vente annuelle
de 1,500 livres, et donnant au roi
700 livres de droits environ. (Etat tlu
produit du droit de (luart-bomllon des
salines du havre de la llougue, i-jG'i-
J777, Arch. (>alvados, C6010.)
<•' Pour l'oxplicafion de ces termes
de gabelle, on voudra bien se reporter
au Glossaire, à la fin de cet ouvrage.
Les derniers cahiers des Etat» de Nor-
mandie s'étaient plaints en tenues sin-
gulièrement expressifs de la cruauté
des archers du sel, qui emjtéchonf les
pauvres gens d'user de l'eau de mer, et
rtqui leur cassent sur les épaules les
cruches avec lesquelles ils vont la pui-
ser». (Cahier de 7iovembre i6ù3, arl.
i.vii; de février t658, art. xxxi; dans
DE Beaurepairp. , Ctthiei's , 3' série, lll,
p. 120, 1 3 1 . )
■-' Certainement Dumoulin , qui qua-
lifiait en termes exprès le déport de
ffjus umnino abusivum et prosus abo-
lendumi (Domoulin, Stiltts curim l'ar-
lainenti, pars 7*, Arresta Parlam. Pa-
ris., n* cviii, éd. Paris, i658, in-fol.,
t. II, col. i3()8). Ce jugement concis et
expressif était évidemment passé à l'étal
de brocard; Rousseau de la Combe,
lléricourl. Routier, le rapportent uni-
formément dans leurs dissertations.
(Voir RouTiEn, Prat. hénéf., p. 3o3. )
Le déport de la paroisse de Ridenu-
ville avait été affermé en itiOS par
^100 livres et les charges ordinaires.
Nous n'avons |)as retrouvé la Déclara-
tion de 1790 du curé; mais, suivant
les olliciers municipaux, la cure si'
compose de : maison presbyb'rale (on
BTDEAUVITJ.E.
/i89
quo le nouveau pourvu du IxMKifice en entre inimé<liatemenl en
possession, après l'année de récolte appartenant aux héritiers du
dernier titulaire. Par cette disposition, l'indij^^ence sera secourue
dans ses besoins, pendant l'année où elle est destituée de toute
ressource ; la maison presbytérale sera ouverte aux maliieurtnix à
qui toute espèce d'assistance est refusée par un fermier qui lui-
même se trouve fort gêné pour faire les deniers d'un bail qu'il aura
imprudemment poussé à trop haut prix ;
n" Qu'on augmente le nombre des cavaliers de maréchaussée ,
de manière que les brigades, soit à pied, soit à cheval, ne soient
[pas] éloignées de plus de trois lieues l'une de l'autre. Le coqui-
nisme ne fait de progrès de jour en jour que parce que les auteurs
des délits ne sont pas punis; ils le seraient infailliblement, si on
parvenait à les arrêter. Très souvent ils échappent au supplice,
parce que les cavaliers ne sont pas informés à temps, ce qui pro-
vient de la trop grande distance du lieu où s'est commis le délit
pour parvenir au domicile de ces garants de la sûreté publique ;
8" Qu'on fasse descendre des troupes un nombre suflisant pour
être employés aux travaux de Cherbourg ; on rendra par là à l'agri-
culture des bras qui sont si nécessaires, le salaire du manœuvre
ne se montera plus à un prix excessif auquel ne peuvent atteindre
grand nombre de personnes dont les terres restent incultes et les
travaux négligés, vu la disproportion qui se trouve entre le prix
de la main-d'œuvre et celui de leurs denrées '";
très bon état de réparations; le curé a
déclaré qu'il lui en a coûté plus do
6,000 livres pour la ronstruction de
o'S nouveaux édifices), avec six pièces
de terre d'aumônes en jardins, labour
et plant, faisant ensemble 28 vergées
et demie (non est.). Le curé est seul dé-
cimaleur.
Aucun aulre bien ecclésiastique , avec
la cure, qu'une petite pièce de 5o per-
clies environ, appartenant à l'abbayt'
dt'^ Sainte-Trinité de Caen, non est.
{Ktat des biens nat., Vnhgnes, Arcli.
Manclie, Q*"' 17.)
'' Cf. les cahiers de Bretteville,
art. 17, Carneville, art. 1, etc. {siiprà,
p. 137). Nous n'avons pas rencontré de
renseignements bien satisfaisants sur le
prix des salaires payé en 1789 aux tra-
vaux de Cherbourg. La correspondance
de l'intendant, en date du .3o juin
178,3. nous fait connaître que la paii'
des rliarpi'ntiers *>ii)ployés aux travaux
allait «de a8 jusqu'à 3G et même
'10 sols, pour ceux de la première classe^.
(Arch.Calvados,C 1783.) D'autre part,
un Mémoire présenté en 178.^) au duc
d'Harcourt indique que les maçons po-
seurs (lu Homnit't étaient payés 3o so's
par jour, pour un travail de 5 heures
du matin à 7 heures du soir, les tail-
leurs de pierre /Jo sols, en se fournis-
sant d'outils. (HiPPEAU, Gouvernement.
III, p. A 17.) Mais ce sont là, dans l'un
et l'autre cas , des salaires d'ouvriers ré-
guliers et de profession spéciale, tandis
que ce qu'il nous importerait de con-
naître, pour juger de l'attracticm que
pouvait produire sur la population agri-
cole du ("otentin le taux élevé des sa-
laires, c'est la journée du simple ma-
nœuvre sans spécialité. Or, |»our celui-ci
It'S seuls renseignements que nous ayons
trouvé sont malaisément iulerprétabli's :
h's ouvriers qui travaillent la piern' à
Flanian\ille etCoscpieville, par exemple.
490
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
(j" Qu'on proscrive du barreau ces formes funestes aux plai-
deurs et trop accréditées par l'avidité du praticien qui, par sos
tours de chicane, trouve le secret de faire lanjjuir, plusieurs an-
nées, un honnête citoyen qui poursuit le recouvrement d'une dette
(Kl à Gatteville, étaient payés à la tAche,
sur le pied do «16 sous par pied carrô
de parement vu^i, el ils devaient four-
nir leurs outils et s'enlrelcnii'. I^e sa-
laire quotidien dans ces conditions
pouvait être très variable; Tauteur in-
ciinini d.i Mémoire précité au duc
d'ilarcourt estime depuis 7 I. A s. 6 d.
pour les très lions ouvriers, jusqu'à
;5 I. |3 s. 9 d. pour les vieillards et les
faibles le cliilTre brut de la paie; mais
il faut déduire, selon lui, au moins
> I. f) s. 6 d. par jour pour la nourri-
liire et le logement, el 1 I. 16 s. 2 d.
pour l'entretien des oulils; l'excëdent
par jour peut donc varier considérable-
ment, de 1 a s. t d. pour tes rrmoin-
dres ouvriers" à près de 3 livres pour
les tfJrès bons?»; et il faut en outre tenir
compte des jours de chômage et de re-
pos forcé, puisque le travail est payé
au\ pièces.
Dans quelle proportion maintenant
ce salaire était«il supérieur à celui de
l'ouvrier agricole, et pouvait-il exercer
une attraction sur les manouvriers des
campagnes? Young, que nous avons pré-
cédemment cité, estime à i() sous le
salaire journalier de l'ouvrier agricole
en France. (A. Yolnu, Voyage en France,
II, p. 3^0. ) Mais ce chiffre, que nous
avions cru pouvoir accepter tout d'abord
(\oir note sous le cahier de Guéliobert,
art. A, au tome I", p. 333), nous
semble, à la réflexion , trop faible pour
lu région du (lotenlin. Nous avons, en
ellct, renconln'' dans une Dédavnlion
passée en 1790 par le curé de Sotleville
près Yalognes des renseignements infi-
uiiuent plus précis et plus conqilets
pour la région même de nos cahiers.
Ce bénéficier expose que, pour la ré-
colle de sa dîme et l'exploitation de ses
terres, il emploie à la ibis dos journa-
liers et des domesli([ues à l'année. Les
domestiques, qui font tous les travaux
agricoles communs et dont un même
travaille à la grange avec le batteur,
sont payt's 1 i '1 livres chacun, logé's,
nourris et blanchis. Li noiirriline
d'un ntautwivre est estimée de 1 0 à
1 a sols par jour au moins , et en Woc
à 170 livres par an, ce qui met le sa-
laire du domestique à l'année, en te-
nant compte du logement fourni, à
ao sous par jour environ, soit presque
exactement le chiffre de Young.
Il en va autrement dans le payement
des ouviiers journaliers. Le cur»* de
Sotleville occupe en effet un batteur en
grange, et voici comment il le rému-
nère : il lui fournit la nourriture les
trois mois d'août, septembre et oc-
tobre , le dîner sauleuient pendant six
autres mois: il le paie ai livres pnr
mois pendant la moisson, et lui aban-
donne le 9 4* boisseau de toute esptVe
de grains. Il apparaît inmiédialoment
de cet arrangement que les journé<^s de
cel ouvrier dépassent de beaucoup la
moyenne de ao sous par jour. Car »i on
tient compte (|ue la dîme déclarée en
froment seul monte à 3,8/10 gerbes,
que ces gerbes donnent aoo Iwisseaux
et que le boisseau de froment vaut de
5 1. 10 s. à 6 livres, on ne doit pas es-
timer à moins de 1 00 livres le pave-
ment en nature du batteur, el par suite
à 3i6 livres environ son salaire pour
neuf mois, qui avec la nourriture, 1 15 li-
vres environ, font au total 45o livres
pour neuf mois, c'est-à-dire plus de
•i livres par jour. (Voir Déclaration du
curé de Snttetùlle, au janvier l'JQt,
Arch. Manche, Q*' 1-7.)
Le salaire journalier de l'ouvrier
agricole devait donc être notablement
supérieur au chiffre donné par Young,
dans les campagnes du Cotentin. Mais
fiU-il même de a livres, (jue l'appiil
d'un salaire plus que double, pouvant
laisser un bénéfice quotidien de la sous
jusqu'à 3 livres, devait certainement
attirer aux travaux de Cherbourg la
masse des ouvriers agricoles. Les plaintes
des cahiers à cet égard sont donc cer-
tainement fondées. Nous donnerons
d'ailleuis im peu plus loin, sur le cahier
de Siouvilie, quehpies chiffres précis
sur le noiidire d'ouvriers (pi'euiployaient
en 1 7H<) les travaux du mi (»♦(/»«.
p. 5iH.)"
RIBEAUVIÎXE. &Ô1
légitiiïio vis-à-vis d'un débiteur de mauvaise foi ou do mauvaise
volonté, qui lui-même paye très cher les délais qu'il ftiit essuyer à
son créancier, par la perte de son reste de fortune;
10° Que la porte du magistrat soit constamment fermée aux
visites importunes de ces solliciteurs très souvent iniques, unique-
ment occupés à faire pencher la balance de leur côté; à l'aspect
de la puissante opulence ou de tout autre objet encore plus sédui-
sant, très souvent la vertu la plus intègre se dément et fait dire,
dans le public, qu'on a jugé la personne et non pas la cause;
1 r Qu'on corrige et réforme l'article V de l'ordonnance du sei-
gneur intendant, du 3o mars 1788, qui n'admet point au tirage,
pour la formation des compagnies auxiliaires, les valets de cam-
ptiirnes et bergers^^K La disposition de cet article est contraire au
l)on ordre et à la tranquillité des familles. Un domestique berger
et même bâtard qui jouit de cette exemption ayant atteint l'âge
prescrit pour le service, fort et robuste d'ailleurs, fera le coup
de fusil, pointera le canon, avec autant de succès qu'un enfant de
famille qui, enlevé à des parents infirmes et hors d'état de pouvoir
exploiter soit fermes ou revenus propres, occasionne par son ab-
sence la décadence des affaires temporelles d'une maison dont il
faisait le soutien ;
1 y" Les susdits paroissiens et habitants désirent enfin que les
membres éclairés de cette illustre Assemblée sur laquelle ils fon-
dent leur espérance, examinent, dans la sagesse de leur conseil,
si la suppression des tribunaux d'exception ne sera pas plus con-
forme aux vœux et intérêts de la Nation que de laisser subsister des
juridictions qui, à différentes époques, ont perdu la confiance et
l'ostime publique, en tolérant, pour ne pas dire en autorisant, les
vexations les plus révoltantes.
Le présent cahier contenant quatre feuilles et douze articles a
été arrêté par les paroissiens et habitants ci-après nommés et sous-
signés, lequel a été fait double, celui-ci pour être porté à l'assem-
blée du tiers état présidée par M. de Beaulieu, lieutenant général
du bailliage de Valognes, par Gilles Boulland et Pierre Annebrun,
députés et ci-dessus nommés, lequel a été certifié conforme à celui
'i Ordomutnce coucetixint la levée de avons dôjà cil»^es sous 1<^ caliier d'Annc-
1(1 frnrdt-côte et des cunonnier» auxi- villeon-Côros (supià, p. 87, n. a).
li(iin'$ de la marine iini dairciit composer La paroisse df Rideauvillc fournissait
/('» ixriiuadi's de ce ciirpx, Vorsaillt's, à la gardo-côtt» pour la division do
3oniHis i788(Arcli. Calvados, C 1791). QueUeliou, c'* du môme nom. Levée
Ce texle m fait (|ue reproduire les dis- de i 787 : 9 {jan.ons présentés au li-
posilions du Rèi^lement ronri-nuinl /»•» rage, aucun pris canonnier. (Ardi. Cal-
^ardfs-côtv» , i3 dér, i'î'j^, 'Jne nous vados, C 1860.)
492 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOCNES.
qui est resté déposé dans les archives de la municipalité ledit jour
et an que dessus.
S. Leblond, p. Annebrun, J, Annebrdn, F. Orance, J. Fe-
BERE Le Viandier, g. Boulland, j. Le Blond, F. Anne-
brun, syndic, B. Le Nordkz.
LE ROZEL ('.
1. Procks-verbal d'asskmblée.
(^fs. Arrhives de la Manche, série B, n. d., liasse Cahiers de Valo|Tnes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : — Présidence : ff Devant Nous Vincent Mariage, avocat au Par-
lement, juge du lieu, assisté de notre greffier ordinaire». — Date de l'assem-
blée : 5 mars. — (comparants (87) : Louis Mahieu, Louis Pezet, Jacques
Vrac, Louis Le Roy, Jacques Le Roy, Nicolas Yvetot, Guillaume Yvetot, Ju-
lien Vrac, Jean Vrac, Nicolas Vrac, Louis Le Chevalier, Jacques Le Chevaliei-,
Pierre Pezet, Charles Bigot, Philippe Bigot, Jean Viel, Jacques Viel, Jean
Villot, Louis Vrac, Noël J>e Boy, Louis Le Boy, Nicolas Lecacheux, Louis
Mahieu, Pierre Mahieu, Jean Rouis, Isaac-Baptisle Villot, Jean-Baptisle
Desverges , Jacques Colin , Jacques Mahieu , Jacques Begnard , Jean Desvei'ges ,
Jean-Baptiste Pezet, Pierre Mahieu, Jean Vrac, Charles Le Boy, Charles
Mahieu , Jacques Villot. — Nombre de feux : 7 3 "''. — Publication : le 1 " macs ,
par M. le curé. — Députés : Jacques Vrac , Charles Mahiei . — Signatures (3 1 ) :
Charles Le Boy, L. Lechevallier, Pezet, Louis Mahiei, L. Vrac, J. Vrac,
J. Villot, Louis Le Bov, G. Yvetot, J. Leroy, N. Yvetot, Ph. Bigot, L. Ma-
hieu, N. Vrac, J. Vielle, P. Pezet, N. Leroy, J. Leciievalier, N. Lecachei'x,
J. Vrac, J.-B. Villot, Jean Viel, Jacque Coli.in, P. Mahiec. C. MAHicr,
J. Vrac, J. Vrac, Baptiste Desverges, Pezet, Mariage, y»ig-e rf« lieu, Dexis.
2. Cahier de doléances.
(Vis. Arrhives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers <ie Valognes , I, picce non entée.
Original signé Inédit.)
Cahipr de doléances et de ploinles, fait et rédigé par les paroia-
siens dans une assemblée convotjuée et duenient en forme,
f' Arrondisst-mi'nl de (]|ii'rl)Oiirg, i7<)'^: ''3i liaMlanls. Moiivcnn'iil (en
canton de li-s Pi.Mix. '7^7) : N- 8 , M. •-> , D. (>. — -Population
''*' l'opiilalioii iiii <l<'-nnnil>rr-ini'nt de aitiudlo : 3âo lialtilants.
LE ROZEL.
693
aujourd'hui J de mars ij8g, m conséquence de la lellre du
Roi du lU janvier i j8() ^'^.
La paroisse de liozel est d'une très petite étendue ^''\ sa position
st désavantageuse et tout à fait ingrate pour l'agriculture.
D'un côté, les funestes vents d'Ouest et de Nord la désolent par
les volages (sic) du sable et les tempêtes, auxquelles on ne peut
opposer d'autre abri que les îles de Jersey et de Guernesey.
D'un autre côté, des lapins sans noml)re mangent les différentes
productions de la terre.
Cette paroisse est encore allligée et pillée par les pigeons vo-
races de trois colombiers (^^ qui semblent être de concert pour
absorber les grains de toutes espèces ; il faut les garder constam-
ment, et encore trop souvent on ne peut réussir à les chasser.
[•j"] il n'v a dans cette petite paroisse qu'un denii-((uart de la
terre qui soit bonne et passable, les trois autres quarts et demi
sont ou (le terres sablonneuses ou de terres de campagne et de lan-
dage pierreuses et légères que les chaleurs de l'été brûlent et
rendent stériles; dans le cours des années, il y en a pour le moins
la moitié où les récoltes ont manqué, au point que les habitants
n'en recueillent à peine que pour se nourrir trois mois.
13"] Dans cette paroisse il n'y a point de bois, point ou très
peu de plant, point d'herbages, point du tout de commerce'''.
Un dixième de la paroisse est dépouillé par des étrangers qui ne
contribuent aucunement à ses impositions.
Ce sont des décimateurs étrangers qui perçoivent toutes les
dîmes (5'; et [ils] ne font aucun bien dans la paroisse, laissant au
l'J Le cahier du Rozel appartient
an type du rallier de Bricquebec, du
moins dans sa seconde partie. La
première partie est orifjinale et con-
tient presque exclusivement des do-
léances locales.
'- Voir iiifrà, en note sous l'article 3 ,
l'extrait du Mém. stat. de tj-ii concer-
nant la paroisse. La commune actuelle
du Hozel est cadastrée pour 558 hec-
tares, ce qui est une étendue moyenne
dans cette région.
^'' Ce nombre de colombiers était
certainement abusif. 11 n'existait au
Rozel que trois terres féodales ; le iief
de Rozel, appartenant à M"" de Bi-
gnofi , et deux extensions de la seijjneurie
de Cléville et du hef de Vaulx, apparte-
nante M. de Herqueld'Octcville. Encore
le premier n'était-il que quart de fief de
haubert, et comme tel n'eùt-il pas dû
avoir de colombier aux termes de la
coutume.
('') Mém. slat. de ij-'it, P a'i : «Le
Rozel, seijjncur M. de Rozel de Hennot;
;Uj3 acres de terre en labour et pàtu-
rafje, point de pré. La terre labourable
très mauvaise, de nulle valeur en sé-
cheresse».
Produit commun en j;rains (en i ']^y^ ) :
5,111 boisseaux, mesure de ;?'i pots.
(Arcli. nat., WHia, 5i.)— Sur le vo-
lage des sables, voir ce que nous disons
sous le cahier de Saint-Gcorges-de-la-
Rivière, art. 8 [infrà, p. 5o6).
(*) La situation des décimateurs était
assez embrouillée, (>t leur zèle pour le
bien de réî;lise de Rozel paraît, en eflet,
!m
r.AII.IJAGE SECONDAmK 1)K VALOGNES.
sieur cure |)our sa part le soin et la charjjc des pauvres et des mi-
sérables.
|/r| Les impôts (jue le Hozel paye au Roy sont assis dans je ne
sais comluen de rôles, rôle pour la taille, rôle pour la capitalion,
rôle pour les accessoires, rôle pour les grands chemins, rôle pour
le territorial, rôle pour la reconstruction et entrelien de bâtiments
servant à l'administration de la justice "\ etc. Tous ces différents
rôles sont dispendieux, confus, fastidieux, et la source de dilïi-
cultés sans nombre. On désirerait une imposition simple et unicjue,
qui ne ferait qu'un total sur rjno même ligne pour chaque contri-
buable.
[5°] Il y a longtemps qu'on paye pour les grands chemins, et
l'ouvrage des grands chemins n'avance point du tout.
avoir t^té plus que modért''. Les oiriciers
municipaux s^en expliquent ainsi en
1730 : ffAu sujet de notre église, nous
avions trois décimateurs qui jusqu'à ce
jour ont fait peu de réparations. . .
Deux présentaient alternativement à la
cure, savoir, le cliapitre de Coulances
el M. l'abbé de Clierbourg; le troisième
était un certain prieur de Sainte-Mar-
guerite située dans la paroisse de Saint-
Germain-le-Gaillard. Ce prieur était
primitivement un religieux de Blanrlie-
lande; à sa mort, un certain abbé du
I*erron fut nommé pour le remplacer ;
alors des experts vinrent visiter noire
église, ce qui occasionna des disputes
entre les héritiers du défunt et le sieur
abbé. Comment la chose s'est-elle ter-
minée? nous l'ignorons. Même dispute
s'est trouvée élevc'-e en Ire les héritiers
du feu abbé de Cherbourg (;t M. Tabbé
de Bayanne le remplaçant. Nous croyons
bonnement que ces messieurs se sont fait
justice; mais noire église ne s'est sentii'
de rien dans ces dilTérenles nmtations;
nos pauvres dans tous les diUérents temps
ont vu enlever leurs dunes, sans rece-
voir d'aucun de ces messieurs aucun
soulagement. Voilà ce dont nous avons
connaissance. n (htal drs hirm nal., Va-
lognes, Arch. Manche, Q' ' 17.)
Déclaration du f/ffo du curé el de
l'abbé de Cherbourg non retrouvée
(en 1783, la part de l'abbaye élait
all'ermée à Jean-Antoine Leromie, curé
du lieu, par 7.') livres). La part du cha-
pitre de (Joutaucfs esl porlé'e dans sa
diM'laralioii romme alli'rmée par 1 S.'i I.
j5 s. , polde-viu eleutrelien; au total,
190 I. A s. (Dèlar. »* 81, f 87.)
^'^ Impositions du Rozel pour 1 789 :
taille, 996 I.; ace, 655 1. ;cap., G?i4l.;
corvée , S^iS 1. 1 1 s. i, d. ; vingL , 1 ,oo.3 I.
10 s. 7 d. ; levp. , 85 livres; bât., 99 li-
vres. Au total, ,'i,7i)o 1. 3 s. (L'examen
des rôles de 1789 n'est pas fait pour
infirmer les accusations du cahier sur
la confusion <pii régnerait dans ces
pièces; nous y voyons que la paroisse
siqiporte d'abord nue diminution di*
fio livres au principal de la taille, pour
tfrétablissi'nienl de |)roportion» , puis
une augmentation de 10 livres trau
profit de Saint-Germain-le-Gaillard".
Somme toute , le rôle de f 789 est en
diminution sur le précédent de 3o livres
au principal de la taille.)
Lignes : 61, dont 5() propriétaires
exploitants (pour 710 I. 8 s. 6 d.), et
f) fermiers (pour 8a I. 8 s.). Pi-irilè-
friés : Le r»)le de la paroisse pour les
bâtiments de justice en 1789 permet
d'apprécier l'importance des biens des
privdégiés. Nous y rencontrons j)our le
cierge'-: le curé. M' Jean-Charles Vaulier
(cote : 1 s. i d.), le curé de Saint-
Paul (3 s. 6 d.), l'abbé de Cherbourg
pour les dunes (10 sols), le chapitre de
Coutances (10 sols), le prieur de Sainte-
Marguerite (1 livre); et pour la no-
blesse : j\r de Bignon (non rés. , cote
9 1. 1 s. G d.), M. de llerqiiet de ll«u-
leville(c. n., 90 livres, coït; Il 1. 10 s.).
La paroisse payant en tout un rôle de
bàliiuents de ay livres doit avoir
('),4.")0 livres de revenu imposé, sur le-
<|ue| les jiriTilégiés pttssctient .'i,.^i.^>o li-
vres environ. (Arch. CaIva<Jo:>, C 8a4G.)
l.K m/Ai].. 495
La paroisse espère, avec conliance, lioiivcr iiii rfinèdo à loiiles
ces plaintes et doléances, dans la honte du meilleur des rois, l'ami
sincère el le vrai père de ses sujets, et dans la justice et le zèle
palri()ti(jue dos p(;rsonnes respectahh.'s (|ui feront enlin parvenir
pour la première fois ces mêmes plaintes et doléances juscju'au
pied du trône, dans l'au^juste assendjiée des Etats généraux de la
nation.
Fait double et arrêté d'une voix unanime ledit jour et an que
dessus.
^"Ët déplus, lesdits habitants demandent [i"| que l'onéreux
impôt sur le sel soit sinon supprimé, du moins modifié de manière
à moins terrasser les pauvres ;
[a"] Qu'il soit permis surtout aux pauvres de substituer l'usage
de l'eau de mer à celui du sel ; on conçoit <jue cette substitution se
bornera aux seuls pauvres, et que les riches n'en abuseront [)oint.
Pour montrer les affreuses vexations que les pauvres habitants
des paroisses situées sur le bord de la m<;r éprouvent de la part des
tyranniques suppôts de la gabelle, on citera l'exemple de phisieurs
nécessiteux de celte paroisse qui, rencontrés avec quelqties bou-
teilles d'eau de mer, ont été maltraités par ces employés et ran-
çonnés, les uns à six francs, les autres à douze'-';
[3°] Qu'aucun impôt ne puisse être octroyé que parle peuple
dans une assemblée nationale ;
[h"] Que la ré()artition de tous impôts soit proportionnellement
faite, et supportée par tous les citoyens de tous les ordres, privi-
légiés ou non, sans exception'^';
[5"] Que la nation s assemble lorsqu'il en sera besoin, et que
le retour de ses assemblées soit rendti périodique par une loi con-
stitutionnelle ''^ ;
[()"] Que chatjue arrété qui sera fait par l'assemblée nationale
soit à fur et mestire sanctionné comme loi, sans qu'on puisse s'oc-
cuper d*un autre objet '^^;
"^ La >iiilo du ( iiliiiT est (l'iinc aiilrc les l'crque^, arl. i a , flr. Ij» (toriiicrr;
(MTitiirc, vraist'iiil)!»!)!*^!!!"'!!! njdiilt'o <'n |iliras(' tmil cnlièie t-sl orij'inal»'.
5P«nr(» sDiis rins|)iraii()n (tu |>iôsi<I('iil , '' l/arlicio '.i ost la r<>)>n»(l(i('lion
Vinrrnl Maria(;p; ('i>sl, en clM, une bxtiicll.- <li' l'arlirl.' ^ «!«• (JiicUfli.l.
ma-
n'priHliiction ptiis ou moins liltre du <^' CI'. Brinjuelx'C, art. a (n-
ly|M' du rahifT du Bricquctwc et de sos niô).
•r.;jan<'s. {■•) (]f, Bricqtu'ljcc , art. 0 (iraïa-
^'* CI'. Ii> rahiiT do «hioUclol ,art. i j \ ni»i).
SlUTt
496
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[7°] Qu'on réforme les lois, qui peuvent être rendues meil-
leures et plus convenables aux mœurs actuelles ; qu'on réforme les
abus relatifs aux tribunaux et à l'administration de la justice''^;
[8"] Que pour l'intérêt public il soit fait des arrondissements
pour chaque bailliage ; que les tribunaux souverains soient emplacés
à la portée des justiciables, n'étant pas rare que les seuls frais
d'un seul voyage au tribunal souverain surpasse en total la valeur
capitale du fonds litigieux '^^ ;
[9°] Que les juges n'opinent plus dans le mystère sur le sort
des parties, mais que chaque juge, faisant partie de l'assistance,
sans quitter sa place, donne hautement son avis raisonné sur la
cause qu'il vient d'entendre, et apprenne aux parues intéressées,
et au public curieux, et l'opinion qu'il a prise, et les motifs qui
l'ont déterminé, ce (|ui peut produire le triple avantage d'attirer
au barreau des juges plus instruits, de les rendre plus attentifs et
d'empêcher beaucoup d'appels en éclairant les parties sur les mo-
tifs de leur jugement*''^ ;
[10"] Qu'on assure par une loi invariable les droits sacrés du
prince, ceux de la propriété et liberté individuelle, et que nul
corps ne puisse représenter la nation que l'assemblée nationale;
[11°] Que l'on y vote par tète, et non par ordre;
[19°] Que toute corvée personnelle puisse être remplacée par
une contribution pécuniaire'*';
[iS"] Que le tirage des milices de terre et de mer, si funeste à
l'agriculture, surtout dans ce canton, soit converti en une contri-
'') Cf. Qiiettetol, arl. 5 (remanié).
'-' Cf. Bricqiiobpc, art. 12; Qiiette-
tol, art. 0; lo Vrétot, art. 19 (ce der-
niei- presque textuel). La paroisse du
Rozt'l appartenait à la haute justice de
Bricqut'liec; elle est portée en 1787 sur
le Mémoire au roi des officiers de celte
liante justice parmi celles qui ffdépen-
dcnl l'ntièrementn de leur juridiction
(Arcli. Calvados, C 6i()S); une portion
dépendait pourtant de celle de Cher-
bourg. En appel et pour les cas royaux ,
elle allait au bailliage de Valognes.
' Cf. Majjneville, art. 8; le Vrétot,
art. /17 (presque textuel).
' Cf. le Vrétot, art. 2H. Les corvées
persoiint'IlpK paraissent bien n'avoir plus
été que fort rares en Cotentin à la lin
du xTiii' siècle; dans la grande majorité
des seigneuries, elles ne s'acquittaient
plus en nature et étaient dej>uis long-
lenips converties en argent. Cependant
Vhtttl di's rentes Je lyrjo nous montre
que plusieurs seigneurs, notamment
dans la région de Bricquebec, se fai-
saient encore rendre des corvées per-
sonnelles de ajournées d'aoiit?5 , de
«journées de harnais -î, des tr services
de fourche» ou des trcorvéesde charrue».
11 est dû ainsi au seigneur du fief de
Malassis au Vrétot : tr 1 journée de
charrue et herse, /♦ journées 3/4
d'hommes en août et 1/10', 3 corvées
de harnais, i journée de herse, 1 jour-
née d'homme à scier du blé, et le ser-
\ice d'une fourche au pré Malassis et au
pré Bertrand r, pour le fief de Sottevest
au même lieu, «une corvée, une jour-
née d'honuue et une journée de char-
rue-, etc. (Voir Él(tt dex propriétaires
débiteurs de renies, etc. Arch. Manche,
Q*' -jo.)
[,!•: [{ozi-r..
497
Imlion péciifiiaire, dont le fond sera destine à payer les enrôle-
ments volontaires.
Et comme l'objet des milices est de donner des défenseurs à
l'Etat, et à la chose pul)lic[ue, (jue les citoyens des ordres privilé-
giés y contribuent proportionnellement'^^;
[i/i°] Que l'exaction connue sous le nom de déport et (pie
l'usage a introduite à la honte de l'humanité, au préjudice des pau-
vres, soit supprimée comme funeste au public et n'étant d'ailleurs
fondée sur aucune loi ; que les reconstructions et réparations des
presbytères deviennent à la charge des bénéficiers^^^;
[ 1 5"] Que les portions congrues soient augmentées jusqu'à deux
mille livres, étant conforme à l'humanité et à l'équité qu'un pas-
teur jouisse d'un revenu suffisant pour soulager les pauvres de sa
paroisse '^^;
[li)"] Que cette augmentation soit prise sur les autres décima-
teurs, étant juste que le sort des hommes utiles soit rendu meil-
leur aux dépens de l'abondance dont jouissent des hommes oisifs
et à charge à la société; ainsi, dans cette paroisse, les décimateurs
'■' Cf. ies cahiers d<' Bricquebec,
art. lO; Majjnovitie, art. i 7 : lo Vrôtot,
art. aG (reproduction [iresquc lextuelle).
La |»ari>isM' du Rozd n'i'tail [loinl sii-
jt'Ue à la milice; elli' fournissait à la
«jarde-côte, pour la division de Barne-
\ille,c"" df Surtainville. Lev.-e de 171S7:
sur 1^1 {faiçons pri^-si'nlés, un seid est
pris comnii' canonnicr. (Arcli. Calvados,
C i8Co.)
'-) Cf. Bricquehec, , art. :\S\ Mafpu'-
ville, art. 18-U). Nous n'a\ons trouvé
aucun»' Irace de réparations presltylé-
rai'-s il la charjje des liahilanls du Ro/.el
dans la dernière moitié du wiii" siècli'.
Dans riinenlaire de 1790, les olliciers
municipaux enrejjislrent cette dt'chua-
tion du curé, tf qu'il n'a reçu de son
prédi'ccsseur ([u'une sonmio 1res mo-
di(pio, qu'il ne sait être de .5o, toc ou
•joo livres, et ce par complaisance pour
feu M. du Hozel notre seijrneiu. . . le
presliytère passait ])our lion alors (en
I76."{); il est devenu liientôl si maii-
\ais qu'il a fallu le
l'annéi' J77'i. M. le
adjudicataire pour li
par 11- jirix de ;>,.Soo
du presliyléro a été jujjt'' par les parois-
siens. . . nous l'avons éjjalenuMit troiivf
en bon état, etc.. .» (ii't«( des biens
reconstruire en
curt' se rendit
bien romnum ,
ivrt'9 ; 11' jiarfait
mit., Vahignes, Arcli. Manche, Q* ' 17.)
'■"' Le curé du Bozel était-il à portion
conjp-ue ? Les jp-osses dîmes, nous l'avons
dit, appartenaient à des abbayes, mais
il de\ ail avoir ses menues.
Nous n'avons pas la Déclaration de
tjgo, nous voyons seulement (|ue les
olliciers municipaux n'ont portr- dans
leur inventaire <pic l;i maisnn presby-
térnle, «jranye et bàtinu'nts tl'exploita-
tion, saiix terris.
Biens koolksiastiouks. — I. Riens-
fonds : ■>" le curé de Pierreville, pièce
de terre de i vergée i/a (non est );
3° le prieur de Sainte-Mar|fueri te, terre
en campafjne de 8 perches (non est.);
Il" les obitiers de Saint-(jermain-li'-
Gadlard, champ de terre de 1 vergée ij-?.
(non est.).
11. Rentes : A VKtat de l'Jfjo: néant.
Le Tableau de 1792 relève au contraire :
1° la cure, A9 1. d s. en deux parties;
•>.° le custos, 2 1. 1 s. 9 d. ; l}" le trésor,
1 5 I. 9 s. 8 d. , avec la fielle de' 5 perches
de mauvaise terre, 1.') livres. (Arcli.
Manche, O'i 17.)
Les contrôleurs des vingtièmes esti-
ment, eu 1787,0 '-JitujG livres l'en-
semble des revenus ecclésia-^tiques (non
imposés) de la paroisse. (Arch. Calva-
dos, C 0519.)
32
498 r.AHJJAGE SJ^XONDAIRE DE VAEOGNES.
reçoivent toutes ies dîmes, sans donner un sol aux pauvres hahi-
tanls;
[17°] Que les garennes ouvertes continuent d'être proscrites;
et que chacun puisse prendre ies iapins (|ui s'échappent dans son
champ, et dévorent ses récoltes; que dans le cas où l'on ne pour-
rail obtenir la destruction des colombiers et volières, que les pos-
sesseurs fondés de ces droits soient au moins forcés par une loi de
tenir enfermés leurs pigeons pendant le temps des récoltes, et celui
de la semence des grains'^';
[1 8°] Que l'on fasse cesser la diversit(' de jurisprudence sur la
perception de l'impôt décimal, et que les fruits récoltés en vert et
en sec, destinés à nourrir les bestiaux employés à la culture des
terres, en soient partout exempts; et qu'à ce moyen tout procès
mû et pendant actuellement sur cet objet demeure terminé, tout
dépens compensés ''^' ;
[t (j"] Que la province de Normandie obtienne le rétablissement
des Etats provinciaux, composés comme ceux du Dauphiné; et que
les juges ordinaires le deviennent de toutes affaires, y compris
celles de voirie, les affaires fiscales, domaniales et autres '^^.
Fait et arrêté et signé après lecture, cedit jour et lieu. Deux
mots rayés nuls, et approuvé en marge les mois faisant partie de
l'assistance.
V. Lechevallier, Gharle Le Roy, Louis Maiiieu, Pezeï,
L. Vrac, L. Le Roy, (]. Gosselin, G. Yvetot, PI).
Bi(iOT, N. Yvetot, J. Vh.lot, P. Pezet, Louis Le Ro\,
J. ViEL, N. Vrac, 0. Mahieu, N. Leroy, J. Lechevalier,
J. Le Roy, J. Vrvc, N. Lecaciieux, J. Vrac, J.-B. Villot,
J. V^iEL, J. CoLiJN, il. Mahieu, P. Maiiieu, Grégoire
Leroy, J. Vrac, H. Colin, Baptiste Desvkrges, Pezet,
J. Vrac.
") Cr. Iitt I*t>r<|iios, art. aa. '^^ L'article 19 est la fusion di'S ar-
^-' CI". Aiiii<nill»!-cn-Sairc, art. 9, tirlos 3 et i3 du cahier de Bric-
cl la noU' [suprà, p. HH). qiiobcc.
SAlJXKMESiML. /lOD
SAUVEMESISIL*
1. I*U()(;ks-vKi!i!Ai, i)'as,skmi!Ij;i!; et caiiiku dk doi.mncks hkijnis.
(Ms. .iriltivva dv la Manche, gà-iv H, n. cl., liasse Cjiliiers do Viilo|jiies , II,
piicc non cotco. Original si(fné. hmlit.)
Analyse : (formule du inodèlo imprimé géue'ral). — Date de rassenijjlée :
8 mars. — Comparants ( i a ) : Jean-Roberl Tourainne, Jean-André Moucliei ,
Jean Valogfues, Jean-Pierre Le Pi-aëile, François Jannel, Jean- IJapliste Mou-
ciiel, Jean Martin , (îuillaumc Touraine, Pierre Mouchel, Jean J^e Husnclot,
Martin Bertaux, Au{[uslin Le Conte. — Nombre de feux : 8^9 •''. — • Puldica-
lion : le 1"' mars, |)ar DLRANviLi.E-LfiPoiTTEViN, curé. — Députés : *Jcan-
Rohort Toi «AiNNE, Joan-André Moi chel, Jean-Pierre Leprael, Jean-Bapliste
xMoLciiEL, — Suit le cahier, ainsi introduit :
Tous les(|uels habitants se sont d'abord occupés de la
rédaction de leur cahier de doléances, plaintes et remontrances;
et en elfet y ayant vaqué, ils ont clos et arrêté ledit cahier, qui a
été signé par ceux des habitants qui savent signer, lequel a été
coté par première et dernière page, et paraphé au bas d'icelle.
A Messieurs les députés du tiers état aux Etats généraux,
Supplient les habitants de la paroisse de Sauxemesnil, que leurs
demandes suivantes soient adressées à Sa Majesté :
1 " Qu'ils ne refusiMit point de contribuer autant qu'il leur sera
possible, au payement des dettes de l'Etal, mais qu'ds prient que tout
le monde, ecclésiastiques, nobles ou autres, ne soient exempts du
pajementdes impositions, et qu'ils ne soient plus la victime d'un
nombre de privilèges qui Iimu- faisaient à eux seuls supporlei-
presque toutes les charges de l'Etal '^^;
('■ Arronflissemonl de Valojjnes, cnn- le précc^donl do 5o livres ou principal
Ion d(! Valoffncs. de In laiiio, sans autre raison donnée
'-' Population an dcnoinlireineiit de (pi'ua ff rétalilisseinont d<! proportion jî).
'79'^ : i,ai|'i li.diilunls. iMonvciiienl I^iym's : ;?r)G, dmit iUif) propiié-
(•'11 17H7) : iN. :V,\, M. l'i, i). /j7. laires evploitanls (pour ï!,3U) I. 17 s.
l'o|Milalion actuelle : 1,077 '••''l'itaiils. <) d.)>el 1/1 loiniiois (pour ;!H3 I. <,| -,
<" Imposilions «le Sanxcnnsnil pour <)d,). — P(/r/7«//,'-iV.i .- le (-un-, j\l' Ilei-vi'-
i789:taille,a,'Ji)()!,;a(T.,i,/i7(3l.;(n|)., j'oilievin Duraiivillo (rov. imp., :io li-
i,/4 5.^l.; corvée, 7(i'i!.; vin}r(.,),H(.;{|. vros); |.' prieur d.' PII', doin ].ou)s Va-
17 s. «0 d.; ji'rr., i(io livn's; l»iU., lincourl (non rcsid. , rev. non porté); cl
r»;{ livres. Au \tAa\, 7,fpii I. 17 s. kmI. pour lu nolilcsse, la dame veuve el lié-
(le rôle de 1789 ebl en diiuiaulion sur ritiers du seigneur et patron Pierre-
500
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
9° Que les contrôleurs et receveurs des aides et gabelles, la
foule d'employés et commis aux aides et aux cuirs soient sup-
primes, étant trop dispendieux à l'Etat et beaucoup d'entre eux
faisant ou favorisant la fraude plus qu'ils ne l'empêchent;
3° Qu'on examine la manière la plus simple, et celle qui coule-
rait le moins, pour percevoir les deniers du roi. C'est pourquoi on
croit qu'il serait juste de supprimer plusieurs charges de receveurs ,
une seule tout au plus suffisant par élection, et dont on fixerait le
payement''^;
lx° Que les seigneurs ou autres particuliers qui ont des lapins
dans des bois ou garennes, soient obligés de les détruire s'ils n'en
vérifient un droit incontestable;
5° Que ceux qui ont des colombiers ou vohères soient forcés de
les détruire ou justifier de leurs droits, ces deux derniers articles
faisant un tort considérable aux cultivateurs;
6° Que les seigneurs soient obligés de diminuer les deniers
royaux à ceux (|ni leur doivent des rentes foncières ou sei-
gneuriales (^';
y" Que nulle place n'anoblisse; ([ue les belles actions seules
donnent la noblesse, afin que le malheureux roturier ne se trouve
phis humilié par lant de supc'i'ieiu's, dont la plupart ne sei-aieiil
que ses égaux s'ils n'avaient pas eu d<^s pères riches, et pour (jui
ils ne peuvent avoir le respect qu'ils sentent devoir aux repr(''sen-
lants du brave homme qui a versé son sang- pour (''loigner l'ennemi
Françdis-Cliristoplio Poisson de Sauxo-
mesnil(c. n. , Go livres, rev. , i ,.S8olivrcs
en deux cotes), le sieur Grey, éc, sei-
«jneiir de .Savigny (non rés., rev.
3Go livres) et les liéritiers du sieur Her-
vîeu de Clerelte, non possédant fiel
(e. n. , ici., rev., iUJn livres).
Revenu paroissial inîjiosahie : i 1,777
livres. Le produit moyen eu rriains est
estimé (en 1793) à 19,681? boisseaux,
mesure de 18 pots. (Arcli. nat. , D iv iiis,
(') Les charijes de receveurs étaient
en effet eu doubla dans chaque l'Ieclion;
il y avait un receveur pour les années
paiveu et un autre pour les années îw-
paires. Sur les causes et les inconvé-
nients de cette dualité que Turgot cl
Necker avaient vainement essayé de su[)-
primer en 177^ et 1 780, voir le cahier
de Camhernon, arl. 11, et la note (au
l. I", p. ft/10).
^-^ Pour la non-dédurliou des ving-
tièmes sur li's rentes sei|;iieurialos, voir
la note sous le cahier de Dangy, art. 29
(au t. [•', p. 3oo). Le seigneur de
Sauxemesnil était, en 1789, le sieur
Pierre - François - Chiistophe Poisson ,
écuyer, poss(''dant le fief du lieu sous la
barounie de la Haye-du-l*uils. Il y avait
dans la paroissf» des exti'nsious des (ief-
fermes de Vaiognes et de Iletenemhosc ,
appartenant au domaine, du fii-f de
Sainte-Croix et de celui de Saint-Martin .
au prieiu'é de rif.
Eial dos rentes de 1 790, non retrouvé.
Il élait dû au domaine, d'après le der-
nit'r Etat, 12 boisseaux et 3 pots di'
fromeni, mesure de «8 pots, 38 bois-
seaux d'avoine, 111 1. 10 s. 9 d. en
argent, et 5 I. 10 s. 8 d. de menues
rentes. (Arch. Manche, A 33()5.) Et au
prieur de l'If, 28 boisseaux de fr., p'Sr
un seul tenancier. [Ibid., H G771.)
SAIXEMESNIL.
501
(le l'État, ou qui s'est sacrifié de toute autre manière pour faire 1»^
bien de sa nation ;
8° Qu'on demando la suppression des déports, aux tins que les
paroissiens ne soient point privés pendant un long temps de leur
curé, et qu'ils up soient point de la sorte priv(''s des secours spiri-
tuels et temporels qu'ils uni droit d'attendre de lui: (|ue les répara-
tions et constructions des presbytères soient à la charge des curés'";
q" Qu'il soit ordonné aux évêques, abbés, chapitres, moines,
prieurs, qui ont la plus grande partie des dîmes des paroisses '-',
de remettre aux curés une sonmie ou du grain pour- secourir les
malheureux ([ui leur paient dîme et auxquels ils ne donnent rien;
10" Que le raccommodage des chemins pubhcs sera aux frais
de la communauté, qu'on s'adressera aux syndics, cela évitera les
vexations de la chambre des comptes;
11° Que les contrôleurs des actes aient dans leur bureau de
contrôle un tarif de ce qu'ils doivent percevoir sur chaque somme ;
19° On prie de représenter combien les milices paraissent
contraires à la liberté que tout citovfn doit avoir de servir ou de
ne pas servir. On trouve assez de soldats de bonne volonté sans
venir enlever de force un jeune homme qui laboure son champ,
ou par tout autre travail fournit du pain à un père ou une mère
(•) Les dépenses supportées par la
paroisse en matière de réparations
presbytéraies paraissent avoir remonté,
en 1789, à une époque déjà assez loin-
taine. A la date du î^g mai 176^, nous
trouvons un Arrêt du couseil portant
autorisation aux habitants de Sauxc-
tnesnil de s'imposer d'une somme de
à,8oo livres, pour construction d'iina
maison presbyte raie. Nous ne trouvons
plus ensuite qu'une mention d'une dé-
pense de même chiQre, au 13 juillet
17H7. (Arcli. Calvados, C i3d3.)
'^' Les grosses dimes de la paroisse
de Sauxemesnil appartenaient pour un
tiers à l'abbaye de Montebouiff , doni
le titulaire en 1789 était précisément
révéfpii^ (lo Coutanccs, et pour un autres
tiers au rliajjitre de Coutance.s: le euri'
n'avait rpie le tiiTs restant ri |(>s me-
nues; le [)ri(>ur de riIôlel-Dioit de Rouen
[la Mudelaine) possédait encon' im
petit trait, celui de Barnavast, un tiers
de adéfrirliesn de la forél.
Déclaration de '"/'jo, non retrouvée
pour la cure. L'évéque de Coutances,
comme abbé de Montehourjj, déclare
«les dîmes de la paroisse de Sauxe-
menil aff. 665 livres» {Déclar. n" 'jS ,
r 61). La part du chapitre de Coûtantes
est déclarée d'autre part aff. par 708 I.
10s., avec pot-de-vin et entretien, au
total 711 I. 5 s. {Déclar. n" 81, P 85.)
Les défriches de Barnavast étaient louées
25o livres. (Arcb. Manche, H iQ^S.)
Quant au trait de l'Hôtel-Dieu , un Etat
du revenu de la Madeleine de Rouen, dit
lieu de Santé, en date de 1791, signale :
ffla dîme de Sauxemesnil en Basse-Nor-
mandie, diocèse de Coutanccs, suivant
bail du 12 octobre 176/1, 110 livresTi.
(Arcb. nat., G 75U.)
BlE^s h;cci.r;siASTiQiJES. — VEtal des
biens nationaux de la paroisse n'a pas
été retrouvé. Les anciennes déclarations
l'ont mention, avec la cure, d'un prieuré
dit le prieuré de 111 ou de Saint-Martin,
appartenant à l'abbaye de Lessay. Il était
alTcrmé, pai' bail général do 1787, aux
sieurs Dupont de Brix, w terres, rentes
et marais», pour le prix de Sao livres.
(Arch. nat. , Manche, H 6771.) La sou-
mission de la municipalité de Saint-Lô,
en 1792, nous apprend qu'il compre-
502
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
vieux et incapables de travailler. La crainte de la milice fait qu'un
jeune homme qui se donnerait à la culture de la terre, néglige ce
grand talent si utile à l'Etat, quitte son champ, et va chercher
chez un maître riche une exemption que sa petite lortune ne lui
donne point, et offre parfois ses sueurs aux conditions seulement
d'être exempt. On accorde à un seigneur dix, vingt laquais, qui ne
travaillent à rien d'utile, et on refuse un ou deux domestiques à
un laboureur qui ne peut s'en passer; on lui refuse même souvent
son enfant. D'ailleurs, dans le temps du tirage, l'alîliction, la
crainte fait qu'on ne travaille point; une paroisse perd plusieurs
jours pour faire la liste et pour se rendre à l'endroit de celiu* qui
l'ait tirer; on dépense beaucoup, on peut même, sans trop dire,
fixer cette dépense à trois livres l'un dans l'autre. Il s'y trouve au
moins deux cents personnes de chaque paroisse, le père, la mère,
les frères, les sœurs accompagnent les uns leurs frères, les autres
leurs malheureux enfants, pour savoir j)lutôt leur sort''^;
iS" On prie aussi qu'il soit demandé d'ordonner aux médecins
et chirurgiens de se transporter dans les paroisses où il y a des
maladies et d'y traiter grattisse (^sic^ les pauvres et les personnes
peu riches. Combien de malheureux périssent parce qu'il faut payer
trop cher un chirurgien ou médecin, et qui par le plus simple
traitement leur aurait sauvé la vie. Il devrait être aussi ordonni' à
diaque chirurgien ou médecin d'en choisir un parmi eux, dans la
ville où ils demeurent ou dans leur élection, pour donner chaque
aimée aussi ^raslis un cours public d'accouchement. N'est-il pas
nail : maison, 35 vergées de terre en
lierlie et 35 i'n labour, situées partie
sur Sauxcmesnil, partie sur Anneviiie-
en-Gères. (Arcli. nat., Q''97-)
Ij'ensemljie des revenus ecrlésias-
li(pies de la paroisse était eslinii', en
1 7B7, à 1^,705 livres par les contrèleiu's
(li's viufjlièuies. (Arcli. Calvados, C <)5i().)
'"' Sur les exemj)lions de la milice,
voir la note sous le cahier de (]osque-
ville, art. 9, Huprà, p. tioCi. — Ta's dé
placements dont se plaint le cahier
n'étaient en eflet (pie trop réels. Le
commissaire des fjuerres ne pouvant se
Iransporler dans cha([ue petite paroisse,
voire même dans cluupie liourjj, le tirajje
se faisait seuleuient dans un petit nom-
l»re de localités, où l'on réunissait les
paroisses de plusieurs lieues à la ronde.
En 1788, rilin('M'aire du connnissaire
des «(uerres d'IIeii nous montre (pn'.
pour la jfarde-côttî, les lirajjes ne ^^'•-
laient faits pour toute rélectiou de Va-
lo'jnes que dans treize localités seide-
ment : à Saint-Floxel le 3 mai, à
Saint- Vast les 6 et 8 mai, au Vicel et
à Cantelou le 7, à Anncville le 8, à
TiMirtheville le 9 , à Sainl-Sauveur-le-
Vicomte les la, lA et i5, à Sorlos-
ville et Surtainville le i3, à Cretti'ville
le i5, à Cherl»our,'j les 18 et 90, à
Grenneville et Dijjosville le 19. (Arch.
(lalvados, C 1860.)
La paroisse de Sauxemesnil avait,
pour sa part, tiré devant le connnis-
saire des «juerres à Valoffoes, pour la
milice (le terre. Elli' lirait seule, étant
doniié-e l'importance de sa population.
Kn 1788, elle se présentait au tira/je
avec 80 }|arcons inscrits; sur ce nombre,
1 était fuyard, •?.ii exempts, 18 furent
déclarés inlirmes, 7 trop petits; il resta
;!•> jfarçons poin- tirer 3 miliciens.(Arclj.
(iulvados, C. 1 9i(j.)
SAUXEMESML.
503
triste que, dans la campaj^ne surtout, des mille de nialiionreuscs
mères soient contraintes, n'ayant pas le moyen d'appeler un mé-
decin ou chirurgien, de confier leur vie et celle de leiu's enfants à
(les personnes ignorantes ("?
ik" Enfin on supplie qu'il soit demandé que les droits et privi-
lèges de la provin<'e de Normandie soient renouvelés et maintenus,
que le roi veuille bien consentir que les anciens États particuliers
soient maintenus, aux fins de régler les impôts et tout ce qui peut
concerner le bonheur de la province.
') Cf. le cahier de HplIeviUe , art 1 1 ,
suprà, p. 336. Di'puis plusieurs années
di'jà , les intendants, puis les asseniMi'os
pr(i\inciales, s'étaient préoccupés de
remédier aux graves inconvénients qui
résultaient de l'ignorance des nialrouos
de village. Les assemblées de Ilaute-
Gu venue et de Berrî avaient cvt'i', les
|tremières , des cours d'accouchement qui
lurent ensuite imités un peu partout.
(Voir DE Lui;ay, Les aisembîêes provin-
nnles sous Louis XVI, a' éd., Paris,
1871 , in-S", p. aC*).) Dans le ressort
même du Cotentin, uu mémoire très
intéressant venait d'être remis, ù la fui
de l'année 1787, à l'assemblée départe-
mentale de Garentan par le comte Louis
i\o Vassy. (Ârch. Calvados, C 7718.)
iNous possédons pour la région de
Cotentin un état des sages-femmes
exerçant dans le bailliage en 1786. Le
nombre en est manifestement insulfi-
sant. Il y a seulement i îî sages-femmes
dans l'élection de Valognc^s (savoir, une
seule pour la subdélégalion de Cher-
bourg, 11 pour cclli' de Valognes); il
n\ en a que i^i.j en tout dans les
() élections du Cotentin. Les accouclio-
mcnts sont faits par suite, en grande
partie, dans les villes par ces prétendus
chirurgiens non diplômés que nous
avons signalés sous \v. cahioid'Hellevilh',
art. 1 1 ( suprà , p. 33(5 , n. 1 ) ; et dans les
campagnes , ainsi (]ue l'observe le sid)-
délégué de Valognt!s dans une note
jointe à l'état en question, wil n'est
guère de paroisses où il ne se trouve de
h'mmes sans aucune connaissance, «pii
s'ingèrent dans l'exercice de cet état;
c'est un abus criant, et qui exigerait la
prohibition la plus rigoureusen. Voir
l'jtiil dp» »afre»-femm('s (jui p.rprcfnl dan*
ht jrénéralité dp (jipii, fjSil, tableaux
imprimés renq)lis par sididélégations
avec annotations de la main des subdé-
légués. (Arch. Calvados, C983.)
Le défaut d'études sérieusi's chez la
|tlupart des sages-femmes est imani-
mement déploré par les subdéir'gués.
(lelui de Cherbourg note amèrement
que, dans son ressort, une seule sage-
femme exceptée, qui a été diplômée à
Valognes, toutes les autres n'ont suivi
aucune étude et n'ont point de connais-
sances pratiques.
Les cours d'accouchement fondés en
avril 1775 à Caen, sous la direction de
la dame Ducoudray, promettaient, il est
vrai, un recrutement meilleur pour
l'avenir; il y avait eu en 177», à Caen,
84 femmes à suivre le cours gratuil
donne par la dame Ducoudray, et, de-
puis, des cours avaient été successive-
ment faits, par elle ou ses élèves, à
Bayeux, Carentan, Coutances, Saint-
Lô, et à Valognes même en i77(> et
1781. Mais ces tentatives étaient, faute
de fonds sullisants, demeurées impar-
faites, et à Valognes notamment, depuis
1781, il n'avait rien été tenté poiu'
reprendre l'enseignement. (Arch. Calva
dos, C 981, 989.) Toutes les réformes,
à dire vrai, se heurtaient aussi à l'in-
diiïérence des campagnes, qui refu-
saient de rénuméi'er honnêtement les
personnes capables et préléraient se
passer de sage-femme plutôt qu(? de
dépenser ([uelques livres. Nous avons
sur ce point le témoignage d'un M. En-
jourbault, chirurgien à Coutances, qui
est tout à fait caractéristique. «Les
gens de la campagne, écrit-il, croient
la sage-lemme suffisamment rémunérée
de ses veilles et de ses travaux quand
elle est conviée au repas du baptême;
et quand h's parrains et marraines
donnent chacun 5 sols, ils se croient
fort généreux, fi ( Arch. Calvadon , ( \ 98/1 .)
504 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Et de suite lesflits habitants, après avoir mûrement délibéré sur
le flioix des députés, etc.
Fait et arrêté double, en l'assemblée géné'rale de la communauté
de Sauxemesnil, ce qui a été signé par ceux desdits habitants qui
savent signer, et par lesdits députés auxquels un des doubles de la
présente a été remis pour constater leurs pouvoirs et l'autre double
déposé aux archives de ladite communauté, lesdits jour et an que
dessus,
Jean-André Moucuel, M. Bertault, Jean- Pierre Le Praelle,
P. Hamon, J.-B. Mouchel, J. Bourdon, F. Moughkl,
Jean Bazire, Jean Bazire, J. Fichet, J. Le Busnetot,
Jean Bertaut, Pierre Lecber, J. Mouchel, Guillaume
Touraine, p. Lepoittevin, Charles Valognes, Jacques
Leblond, F.-J. Jannet, Thomas Mouchel, J. Potairi:,
Michel Hamon, Jean Dufour, Bobert Mouchel, Pierre
Leconte, P. Mouchel, Jacques Hamon, J.-F. Lesage,
iç^effier, J. Valognes, Jean Martin, Michel Ghadel,
Jacques Duval, J.-R. Touraine, syndic municipal.
SÉNOVILLE^'^
1 . Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série H, n. ci. Cahiers de Valognes, liasse II,
pièce non cotée. Original signé. Inédit. )
Analyse: Président : rr Devant nous Vincent Mariage, avocat au Parienienl,
juge du lieu, assisté de GuillaumeJean-Fraurois Denis, noire greffier ordi-
nairen. — Date de rassemblée : rrle 0 mars, sur 3 heures après-midi n. —
Comparants (tî3) : Martin le Sauvage, René de la Lande, (iille le Flamand,
Thomas le Sauvage, Nicolas (iauvain, Pierre Duval, Jean-Franrois Levi'que,
Jean Duval, Jean le Roy, Guillaume Osmont. .lean-Hapiisle du Mouclicl.
Louis Harley, Jacques le Sauvage, Micli»! Hourgoise, Robert Leiuhccq,
Georges Desprès, Jean-Franrois Guillehert, Marin Hourgoise, Charles Demay.
Toussaint de la Lande, François du Mouchel, Jacques Brisset, Guillaume
Viel. — Nombre de feux : 98'"'. — Publication : le 1" mars, par l'aMié dk
la Haye, curé. — Députés : Marin le Saivace, Nicolas Gai vin. — Signa-
<') Arrondissement do Valognes, can- 1798 : /loo haliilanls. Mouvement (en
ton de Barneville. 1787) : N. 1 1, iM. 0, 1). 19. — Popu-
'-• Population au dénombrement de lalion acluello : 9(îî> lialtitanls.
SKNOVILLE.
505
lures (qA) : M. Le Saivage, T. Le Sauvage, René de i.a Lande, G. le Fla-
mand, N. Gacvain , J.-F. Levesque, F. Bocrgoise, P.Dlval, J. Duval, J.Lerov,
J.-B. DU MoucHEL, G. OsMONT, liOuls Harlev, Georgps Desprez, J.-L. Saivage,
M. BoiROOlSE, J. GlILBET, N . Boi RGOISE , I». LeLIBEC, C. DeMAY, T. DE LA
liANDE, F. DlMOLCHEL, G. VlEL, J. BrISSET, MaRIAGE , y«^<' (/« HcU, DeMS.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de ta Manche, série B , n. cl., liasse Cahiers de Valogues, I,
pièce tion cotée. Original signé. Kd. Hippeau, Cahiers, II, p. igo-ig'i'''.)
Cette paroisse, situ(^e à six lieues de distance de la plus pro-
chaine ville ^^', est un pays bas, de terre glaiseuse, très difficile
pour le labouiago, au point que dans des années la plus grande
partie demeure inculte. Les habitants de cette paroisse sont tous
fieffataires de ce qu'ils peuvent posséder de fonds, tant de la sei-
gneurie dudit lieu que de hi baronnie de Bricquebec, domaine de
Valognes et du marquisat de Flamanville, auxquels ils payent des
rentes considérables, sur lesquelles il ne leur est diminué aucun
dixième, ce qui fait que la plus grande partie des habitants sont
dans la misère, n'étant pas seulement fermiers de leurs biens '^'.
(') Le cahier est en deux parties net-
tement distinctes ; la première seule est
originale; la seconde reproduit plus ou
moins fidèlement le type du cahier do
Bricquebec.
(^' il faut entendre vraisemblablement
Valognes, qui se trouve à la distance
d'un peu plus de cinq lieues. Les ré-
dacteurs du cahier paraissent avoir
exagéré un peu pour les besoins de
leur cause les inconvénients de leur
situation , car le marché local n'était poin l
Valognes, mais, comme ils le disent
plus bas, Bricquebec, bourg dont la
distance au Vrétot n'est pas tout à fait
de trois lieues. Le marché (h- Bric<pie-
bcc se tenait le lundi, mais les hahi-
lanls pouvaient se rendre aussi facile-
ment au marché des Pieux le vendredi.
Il y avait aussi, à la iiii du xviii" siècle,
quatre foires annuelles à Bricquebec,
les jours saint Paul (oo juin), saint
Nicolas (f) mai), sainte \nne( ;>G juillet)
et ^sainte Catherine (aS novembre).
UEtat de dénombrement du district de
Valoifties mentionne encore, en »79.?,
une foire, de date non donnée, à Snr-
tainville, où Ton vend r? toutes sortes de
vifs meublesi, et une autre, dite de
saint Urbain (aS mai), à Saint-Ger-
main-le-Gaillard. (Arch. nat., D iv bts,
Le Mém. stat. d» ijSi décrivait ainsi
la paroisse : trSénoviiie, seigneurM.de
Thoville Le Verrier; 71 A acres de terre
en labour, plantées, et 'j3 vergées de
prairie; sans parler de celle du sei-
gneur qui est considérable. Fonds mé-
diocre, landes et conununes^ (/" la).
Produit commun en grains (en
1798) : ^,190 boisseaux, mesure de
ai pots. (Arch. nat., D iv bis, ^t.)
'■''' Nous avons conservé YEtat </e.s
rentes dressé |)ar la municipalité de Sé-
noville en novendire 1790; la longue
liste de déclarations qu'elle renferme
n'est pas pour infirmer les assertions du
cahier.
A. Laies. ■ — 1° La seigneurie de S<''-
noville (ap|)artenant aux représentants
du sieur Bon.-Ant. de la Haye), rentes
seigneuriales sur 70 tenanciers, mon-
tant ensemble à i56 boisseaux 1/2,
3H cabots i/:î et a8o pots i/3 et 2 cho-
pines de froment mesure du lieu ,
98 boisseaux i/3 et 1//1, 24 cabots i/-!
et 1 1 7 pots 1 chopino d'avoine; 3 bois-
seaux 10 cabots et 2 3 pots de vernage,
35 poules xld, Sa poulets, '1 chapons,
1 géiine, 35o œufs et le quart de
506
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
D'ailleurs, ils ne font aucun commerce quelconque, n'ayant aucunes
facultés pour cela, vu les chemins impraticables pour aller aux
marchés, surtout à celui de Bric(juebec oii l'accès est très diilicilc,
à cause du passage des eaux du Vrétot où, en hiver surtout, on ne
peut passer sans s'exposer au p('ril de sa vie, et malheureusement
nous en avons l'exemple de plusieurs qui s'y sont péris, même de
celte paroisse; et, quoique non éloignée de la mer, n'en peut
retirer aucun avantage, tant à cause des mauvais chemins que
parce que les voisins de la mer, l'été, ])rnl(mt les varechs pour les
convertir en soude, ce qui cause un grand dommage aux habi-
tants.
Avec toutes ces incommodités, la paroisse est surchargée d'im-
p(Ms, tant de vingtième, taille et capitation''^; et ce qui est encore
le plus désagréable à de pauvres artisans qui gagnent leur vio à la
peine de leurs bras, c'est de payer encore une école militain' (pii
n'est d'utilité que pour la noblesse '-^^ et de payer seuls pour la façon
et l'entretien des grandes routes, pendant que la rjoblessc, cpii
possède presque tous les revenus, est exempte de tous les impùls.
in œufs; 10 pains, le sorvico d'imo
loiirclie à foin, 8 dorai-fourclios et
7 fois \o quart et a fois le huitième
d'une fourclio à fanor; on outre, 83o 1.
i3 s. 6 d. et une maille en arjjont,
plus 3 deniers d'aide, 3 fois 6 deniers
de grennerie, et 3 I. 5 s. de menues
rentes non spécifiées. Au total, à l'ap-
précis, 9,^28 I. 3 s. 8 d. ;
9° La baronuie de Bricquebec (à
M. de Montmorency), renies seigneu-
riales sur 19 ti-nanciers, montant à
() cabots 1/3 et -îS pots 1 /3 de froment,
mesure de ai pots, h boisseaux 3/3
d'avoine, 1 poule, un demi-chapon,
r)0 a;ufs et 80 I. 18 s, 7 d. en argent
(est., au total, 177 I. 1 5 s. 7 d.);
3° Le cliàleau de Flamanville (au
marquis de liazan), rentes foncières et
seigneuriales, sur 13 fiellataires, mon-
tant à 3 boisseaux d'avoine et 3o 1 I. 1 o s.
en argent (est. au total 3io 1. 11 s.);
A° La seigneurie de Baubigny, 10
redevances montant à 1 boisseau et
3 cabots de froment, 4 boisseaux d'a-
voine, fi poules, un demi-chapon, 60
(l'ufs, une torche de suif d'un demi-
(piarleron, une fourche à foin, et 17 II-
\res en argent (est. au total 5t I. 8 s.
/i d.);
f)" La seigneurie de (.arteret (A
M. Lefebvre d' \uneville), une rede-
vance de 3 cabots de froment (est.
10 I. 17 s. 6 d.).
Total des rentes laïques déclarées :
2,978 I. lOs. 1 d. (Arch. Manche, Q*'
20.) Il faut ajouter pour le domaine du
roi, d'après le dernier Etat du dnninine,
22 boisseaux de froment mesur.» de
i8 pots et 1 1. 17 s. 6 d. en argent.
(Arcli. Manche, A 3,36.").) A l'inven-
taire des biens nationaux, 8 fiellataires
seulement ont fait des déclarations: ils
doivent les treizièmes, mais ont déclaré'
rno pas connaître les fonds y assujettis».
(Arch. Manche, Q*' 17.)
'') Impositions de Séninillc pour
1789 : taille, 1,000 livres; ace, 007 li-
vres; cap. , 6/i6 livres; corvée, 3i5l.
1 1 s. 5 d.; vingt., t,090 1. 18 s. 3 d.;
terr. , 86 livres; bât., 29 livres. Au
total, 3,756 1.9 s. 8 d.
Lignes : 1 1 9 , dont 1 1 0 propriétaires
exploitants (pour i,o53 I. 10 s. 6d.),
et 2 fermiers (pour 53 livres). — Seul
priviléljié : le curé Bon-François de la
Haye, présent à Coulances. Aunm no-
ble n'est porté au rttle du territorial
pour 1789.
(^J Sur l'école militaire et l'iinpùl dit
trde l'école militaires, on voudra bien
se reporter à ce que nous avons noté
S0U8 le cahier de ('anville, art, 6 {iuprà,
p. t 7(i, note 1).
sknovili.f:.
507
L'usage inégal de payer ia dime est une surcharge pour celte
paroisse, qui est forcée de la payer à la dixième, pendant que les
autres la payent à la onzième; et paye de plus la dîme de trémaine,
pendant que la plus grande j)artie des autres paroisses en sont
exemptes. Et si on examine les frais de la faisanse-valoir (.s/r), on
peut dire avec vérité qu'on paye la cinquième, au lieu de la
dixième ''l
Cette paroisse, de plus, écrasée de longtemps par les frais de
reconstruction du presbytère et de l'église à neuf '-\ ne peut ([u'^tre
réduite à un état misérable, et comme étant absolument dévastée
par la grande quantité de pigeons, tant pour le seigneur de cette
paroisse que des colombiers circonvoisins, mangeant les blés tant
en ensemençant leur grain que pendant leur récolte, ce qui fait en-
core un tort considérable aux habitants en général, laboureurs de
cette paroissf, ainsi que la grande (jiiaiililr d<' lapins, tant des fonds
voisins des garennes que des bois taillis (jui sont dans la paroisse
appartenant au seigneur^^^
Les habitants, harassés de toutes ces misères, ne pouvant sub-
'') Sur ce qu'il faut eutendre par
dime de (rémaiue ot sur la proportion
iéfjale des dîmes en Basso-Normaiidie ,
\oir le cahier de Monlmartin, arl. 0
(t. l'\ p. '17^1.) La cure de Séiioville
était de patrona{i[e laïc el le curé per-
cevait, à la fin du xviif siècle, toules
les dîmes de la paroisse. Le produit en
était estimé, au temps du Fouillé, à
i,5oo gerbes de froment donnant ()0
boisseaux, mesure de Briquebec de
2 3 pots, i,5oo gerbes d'or{fe faisant de
même 70 boisseaux, 800 gerbes d'a-
voine faisant iX boisseaux, i8boisseau\
do sarrasin , 1 2 boisseaux de pois el
*»o livres de menues dînios, avec un
tonneau de cidre. Le curé avait 5^i ii-
vics d'obits. Au total (en 1728) :
/177 1. 17 8. — 110 s. = 367 livres.
En 1716, le déport avait été affermé
pour /j5o livres, ou avec les charges
X29 1. 1 5 s. , ce (jui mettait h; bénéfice,
\ raie valeur, à gfjS I. 1.^) s. [Pouillé,
I" ^i5 v°.)
''' L»'8 dépenses faites par les parois-
siens de .Sénoville pour leur presbytère
r<>monlaient à une date di-jà assez éloi-
gnée. L'arrél du (lonsi'il les autorisant
;i s'imposer pour les n'-paralions du
presbytère d'une somin-' dt^ i3,.^)ofi
livres est en dal'' du f\ nKvrmiiic i-('>(i.
(Arcb. Calvados, C i323.) Sur les ré-
parations de l'église, voyez ce que
nous avons noté plus bas sous l'article
1 1 .
'^! Le seigneur de la part)isse de Sé--
noville était en 1789 messircLde Blain-
ville, éctiyer, possédant le fiefdeTlioville
à Saint-Pierre d'Allonne, qui relevait de
la b" de Bricipiebec. Les paroissiens ont
déclaré en 1681 qu'ril n'y avait aucun
autre fief noble dans la paroisse;^ (Arcb.
Manche C 3781), mais VEtat dps rentes
cité à la page précédenle montre qu'il
y avait des extensions assez considérables
des seigneuries voisines.
L'inventaire de 1790 fait apparaître
pour le domaine des rentes montant à
5 boisseaux 3//i, 3 cabots et i3 pots
cbopine de froment, et 10 sous en ar-
gent, dus par 8 lieiïalaires. Les trei-
zièmes sont inconnus, les déclarants
ayant dit "ne |)as connaître les fonds
assujettis'^. {I'!t(if r/cs biens nal., \ a-
l(>irnes, Arcb. Manche, Q' ' 17.) Ces
chiffres sont d'ailleurs trop faibles, car
le dernier Ktat du domaine portait les
redevances dues dans la paroisse à
2'> boisseaux de froment, et 1 I. 17 s.
() d. en argent, estimés, |)roduit com-
mun, valoir 1 1 .') I. o -. (1 d. (Arcb.
Manche, A 33(i.").)
508
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
venir à acheter du sel, vu le prix excessif où il est, se trouvent
obligés quelquefois de recourir à l'eau de mer pour saler leur soupe
et autres nécessités, tant pour purger les bleds qui se trouvent
gâtés de la nuillc; et s'ils ont le malheur d'être rencontrés par des
tMiiployés de la ferme, ils ne manquent pas de rendre contre eux
leur procès-verbal, et même, le plus souvent, les font contribuer
à des amendes pécuniairt^s; ce qui fait que les habitants souffrent
de tous côtés.
Le tirage de la mihce garde-côte, où cette paroisse est sujette,
fait encore un tort considérable aux habitants, pour la culture des
terres, à cause du déguerpissement de la jeunesse, dont la plus
grande partie s'expatrie pour se sauver du tirage ''' et les autres
cherchent des exemptions chez la noblesse et les gens privilégiés,
de façon qu'on ne peut qu'avec grands frais faire valoir le revenu
qu'on a.
*'-' Dans cette malheureuse position, les habitants de la paroisse
et communauté de Senoville espèrent d'obtenir, de la bienfaisance du
prince, un soulagement de leur misère, et que les règlements géné-
raux annoncés par le souverain comme devant régénérer en toutes
les parties l'administration adouciront le cruel sori qu'ils éprouvent,
et qu'ils obtiendront spécialement :
i" La suppression du tirage de la milice de mer, si funeste à
l'agriculture et à l'espèce humaine, et qu'on y substituera une
contribution pécuniaire, laquelle sera proportionnellement sup-
portée par les citoyens de tous les ordres, chacun étant intéressé à
la défense commune'*';
9" Que les citoyens de tous les ordres, et chacun d'eux, contri-
buera au payement do tous les impôts quelconques, proportion-
nellement à ses facultés'*';
''^ La paroisse de Senoville fournis-
sail à la fjarde-côle, pour la division
de IJarnevillo, compiijjnie de Siirlain-
villc. Levée de 1787 : sur iT) {jarçons
présentés au tirage, aucun n'avait élé
pris. (Arcli. (-alvados, (] i8(5o.)
(-> La suile du cahier est d'une autre
écriture. Fré(]ueninient raturée, et re-
produisant en /{én(''ral le type du caliiei'
de Rric(|uel>pc, i'll<' paraît une addition
faite en séauc(> sous l'inspiration du
bailli de Brirqut'liec, présidi-nt de ras-
semblée.
(') Cf. Bricquebec, art. iG; Alapne-
ville, art. 17 (ce dernier presque tex-
tuellement).
(''' Cf. Majjneville, art. 9; Saiut-
Paid-des-Sablons, art. :> (textuel). Le
rôle de Tiinpôt territorial pour 1789
permet de se rendre compte approxi-
mativement de rim[)orlance des jtosses-
sions des privilé;jii's à Senoville. Sur un
rôle paroissial de 86 livres, le cler{ji''
ne (ijriire pas; le seijjneur Bon- Antoine
di' la Haye, paye 1 1. 8 s. 11 d. seule-
niciit, mais le sieur de la Haye, éruye •,
liiMiti'uant criminel du bailliage, est
porté pour 3(5 L « A s.
La plus forte rote des laillables est
celle du sieur de la Dandc qui paye la
somme de 2 1. 10 s. (Arch. Calvados,
C 8251.)
SENOVHJ.E.
509
3" Que l'imposition qui doit avoir lieu pour acquitter la dette
nationale soit surtout assise sur des objets de luxe, de pur amuse-
ment et de frivolité, tels que les chiens de chasse, les carrosses ou
voitures, les laquais, les ouvrages d'or ou d'argent, et autres choses
semblables ('^ ;
li° Qu'on emploie au même usage les justes retranchements à
faire sur les grâces et les pensions de la Cour, sur le produit
immense de certaines grandes places, et autres retranchements
utiles (2);
5° Que l'on applique au même emploi le produit de ces droits
énormes qui vont enrichir la cour de Rome, tels que les droits
pour dispenses, pour admission de résignation de bénéfice, le pro-
duit des annates qui, pour contribuer à l'acquit de la dette natio-
nale, seraient perçues pendant un temps convenable, pour demeurer
ensuite éteints au profit des Français qui murmurent depuis long-
temps qu'on porte ainsi notre or à la cour de Rome'-^^;
()° Si l'on ajoutait à ces moyens le revenu des abbayes et
prieurés (jui viendraient à vaquer, et qu'on laisserait pendant quelque
temps en économat, la dette pubhque se trouverait acquittée sans
écraser le peuple ('';
7° Le droit de déport doit être aussi supprimé, comme n'étant
fondé sur aucune loi, mais sur un usage abusif et funeste aux
pauvres babitants des paroisses f''^;
('^ Cf. Mafjnevillo, ait. la; Sainl-
Paiil-dos-Sal)li>ns, art. 3 (co cleniier
loxliiellcmont). Il existait, on 1781) ni)
«lri>it dt' marque snr les matières d'or
et d'arjjent; il s'élevait, en province, à
0 1. (■) s. )»ai' once d'in-, à h 1. /j s. par
marc d'arjfenl, droit |)rinci|ial et sons
additionnels compris, soit 20 fr. fjo
par lieetofjrannTie d'or et i fr. 70 par
hectogramme d'argenl. (Voir Stoiiîm,
IjOx finances de l'niiricn régime, t. II,
p. ()2.)
'-' Cf. Magneville, art. i3; Sainl-
Panl-des-Sahlons, arl. f\.
(^^ L'article ï) est la reproduction
presque texliu'lle de l'article i^i dn
cahier de Magneville. (]f. aussi Saint-
Panl-des-Sal)lons, art. 5.
(*' Cf. Magneville, art. i!>; Sainl-
Paul-des-Saldons, art. ('). L'inventairi'
des biens nationaux de 1790 ne sijrnale
à Sénoville d'autres hiens ecclésias-
ticpies que : 1" la cure, maison preshy-
lérale (décrite avec détail), cour fer-
mi'-e de 1 0 à 19 perches, jardin de 7 à
8 perches, deux petites pièces d'au-
mônes lahouraliles, contenant ensemble
1 vergée <S perches envinm (est. 17 li-
vres); 2" le Irésor, une pièce en lahour,
contenant a vergées i/a (non est.).
Rentes: 1" l'église dn lieu, 1 bois-
seau de froment wcpii de longtenqts ne
se paie plus^ , et r)5 I. ia s. 11 d. l'u
argent, dont partie aux eci lésiastiques
et partie au trésor et an ciistos; 2" l'é-
glisede i\olre-Dame-d'Allonne, 3 livres:
3° l'église de Sainl-Paul-des-Sablons,
28 sols ; /i " l'église de Baubigny,
^i5 sols 1/2 en deux rentes; /j" la cha-
pelle Saint-HIaise de Bricquebec, Cy bois-
seaux de froment et 2 chapons; 0^' le
collège de Pierreville, 3() I. 8 s. {Ktal
des hicnx nat., V(d<ij>iies, Arch. Manche,
Q"-\i7-)
L'ensemble des revenus ecdésias-
ti([nes à Sénoville est estimé en 1787
à 2,180 livres par les contrôleurs des
\ingtièmes. (Arch. Calvados, C O519.)
'■'' Cf. Magneville, art. 1 (S (renii-
nié).
510
r.MLLIACK SKCONDAIUE DE VALOG.NES.
8" Dans le cas où la loi de la propriété ne permettrait pas de
supprimer les colombiers et volières, on doit au moins asservir les
propriétaires lofjitimes de ces droits à tenir leurs pigeons enfermés
pendant le temps des semences et celui des récoltes''^;
9° Les possesseurs de ces droits doivent être de plus astreints à
justilier de leurs titres devant l'assemblée municipale du lieu, (|ui
sera autorisée à poursuivre en justice réglée ceux qui se trouveraient
être usurpateuis. Que l'on fasse sévèrement exécuter les lois qui
proscrivent les garennes ouvertes , et que tout citoyen soit autorisé
à détruire les lapins qui viennent sur son champ ^^';
1 g" Qu'en attendant la suppression de l'odieux impôt sur ie sel,
on permette au moins aux pauvres d'user de l'eau de mer pour
saler leur soupe '^':
1 i" Que les reconstructions et réparations des presbytères soient
à l'avenir à la seule charge du curé et autres gros décima leurs du
lieu'*^;
1 9" Que l'on défende de brûler du varech pour faire de la
soude, sur la partie des côtes de canton où le varech est insudisant
pour fournir à l'engrais nécessaire des terrains des paroisses situées
sur les bords de ces côtes, et qui, comme cette malheureuse pa-
roisse, n'ont d'autre engrais que celui-là pour se procurer des
récoltes ^^^ ;
f') Cf. Saint -Germain -le -Gaillard,
art. 0; Saint-Paiil-des-Sablons, art. ii
(le\liul). Pour le nomlire de coloin-
hiers qui pouvaient exister à Sénovllle,
on voudra bien se reporter à ce (|ue
nous avons dit ])liis liant des fiefs de la
paroisse.
(-' Cf. Sainl-Paul-des-Sal>lons,art. i'.'i
(textuel); Saint-Gerniain-le-Gaillard ,
art. 6.
('' Cf.Sainl-Paul-des-Sablons, art. i.5
(abréffé).
'*' Cf. Sainl-I'aul-des-Sablons, art. 9.
Il n'y avait, comme nous l'avons dit
déjà , aucun autre décimateur à Séno-
vilie que le curé.
Il serait inexact de pi'nscr (|ue les
curés no rontribnaieul aucunement à la
n'-éditicatiou de leur presliytiTe, ou les
laissaient tous en mauvais étal; Tinven-
laire des biens nationaux des officiers
nninicipaux de S<'no\ille en donne en-
core la preuve, contrairement aux as-
sertions du rallier. Les ollii iers nuinici-
|tauv exposent que frl.i maison presliy-
teralo se consiste en cuisine, salle,
office, trois cliambres, deux cabinets et
deux {;alletas, le tout neuf et bâti aux
frais de la paroisse [en 176(1, comme
nous avons noté]. i>e sieur curé a lait
une au{;mentalion d'mic salle au bout
de ladite maison, et a fait bâtir de plus
à ses frais une écurie, deux caves et
{{reniées dessus qui sont en très bonne
réparation; le pressoir avec un grenier
dessus, la {frange, la boulangerie et un
ban{{ar au bout sont en très bon état,
etc. L'église a élé nouvellement bâtie
aux frais de la paroisse, ayant enxiron
.5.") pieds de longueur sur 28 de iar-
{jeur; le chœur, d'environ 46 pieds de
longueur sur 2A de largeur, a été re-
construit à neuf aii.r frais du sieur
cura, é/[alement que la tour avec les
trois cloches, ilmtl le sieur curé a fait
l'iiujnni')tt(ilv<ii d'une. Le sieur curé a
reçu des lieriliers de son prédécesseur
la somme de ;),Grio livres. Les orne-
ments de l'éjflise sont en très bon clat ,
en plus grande partie tout ncufsn.
(Arch. nal., ()'" 17.)
'^' Sur les coupes du vyruch et la
Slî.NoMMi:.
511
t3" Quii l'on empêche, sous de sévères peines, la coupe des
mdgreux (pii croissent dans les miellés et qui servent de sauve^janle
aux fonds voisins, qui sans cela seraient couverts par les sables de
ces miellés (";
1 /«" One l'on supprime les abus relatifs aux tribunaux et à l'ad-
ministration de la justice; qu'il n'y ait plus désormais que deux
degrés de juridiction pour toutes affaires et qu'on fasse des arron-
dissements de bailliage, pour rapprocher les justiciables des tribu-
naux de la justice f^^;
15" Que, poiu- la satisfaction et l'intérêt des parties, les juges
cessent d'opiner mystérieusement sur leur sort, mais que chacpie
juge, sans quitter sa place, dise hautement son avis raisonné sur la
cause ([u'il vient d'entendre, ce qui procurera des juges pins
instruits, les rendra plus atUnitifs et empêchera beaucoup d'appels,
en éclairant les parties sur les motifs de leur jugement. Cette forme
doit avoir également lieu pour les jugements rendus à la (Hiambre.
La présence des parties et de leurs avocats empêcherait beaucoup
d'omissions, de moyens de méprises et d'erreurs funestes au bon
droit (3).
Six mots rayés comme nuls, h^s mots loulcs les parties en marge
bons; les mots hnrrmê, qu'il, en interligne, aussi bons.
Fait et rédigé pour valoir de cahier de doléances, plainte et
remontrance, et signé par les habitants de ladite paroisse et com-
fabricalioii de ta soude dans les auii-
raiilés du Cotentiii en 1789, (»n voudra
Itien se reporter à ce (|ue nous notons
sur le cahier de Snrlaiuville, art. (i
{infrii , p. .')38). La |)aroisse de Séno-
ville n'étant point rr paroisse liordanten
n'avait pas droit à la coupe du « varecli
de rocliern. Elle ne devait participer,
comme, les paroisses de Tintérieur, (|u'à
la récolte du «varech jelé?i, lors dos
marées d'équinoxe. En tout cas, nous
ne la rcncx)ntrons point sur la liste
des communautés priviléfjiées, jointe
à la Dcchirnlion du roi an sujet des
hciheide mer, -Vo niai fj-ii, ni dans les
Arrêts du conseil posUirieurs. ( Arcli. <ial-
vados, C ;5(i()S.)
'') On ap|M;ll(! comuiunein<;nl dans la
Manclic du nom <l(! milfrreuir ou niille-
frreii.r luie wirle de cliardon à leuilles
tlenlees l'-piiieuses et velues, d'un lilanc.
pâle (inuiulo iiiwntria des Iwlanistes),
qui croit dans les miulles, uu parliez
vallonnées des dunes du rivage, (pie
s<'s racines fort tenaces contriliuenl en
eiïet à fixer fortement. Sur leur utilité
à cet éffard, on pourra consulter E. Le
lli':niCiiEr. : Les inirlles et dunes île lu
Muiirlie, Avranclies, iS'iA, in-8".
'^) Cf. Ma<;ueville, art. 6; Sainl-
Paul-des Salilons, art. •?.. La paroisse de
Sénoville appartenait à la liante justice
de Briwpiebcc; elle est porté(> sur le
Mémoire remis en 1 787 par les oITi-
ciers de celte haute justice parmi les
paroisses qui rr dépendent cntièreiuenl
de leur juridiction r. (Arch. Calvados,
C fii<j8.) Eu appel, et pour les cas
royaux, elle allait ait hailliage de Vn-
lojjiies, et par un nouvel appel au
Parlement, ce qui fait bien les trois
de<;rés de juridiction dont se plaint le
cahier.
C) CL l\Ia(;nevill«,arl. 8; le Vrétol ,
art. 17 (ce diMuici" prenjuc textuelle-
ment).
.512 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
munauté de Senoviiie, en l'assemblée générale, ce 6 mars 17^9,
après lecture. Encore un mot rayé nul.
M. Le Sadvage, René de La Lande, G. Le Flamaind, T. Lk
Sauvage, N. Gauvain, J.-F. Levesque, syndic, F. Duval,
C. Duval, F. Bouhgoisi;, J.-B. Ddmouchel, .1. Leroy,
G. OsMONT, J.-L. Sauvage, Louis Harlev, M. BounGoisK,
R. Lelubec, George Desprez, J.- Gdilbert, M. Bolr-
GEOIS, G. DeMAY, J.-S. DeLALANDE, F. DuMOUCHEL,
J. Brisseï, g. Viel.
SIDEVILLE
(1)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, IF,
pièce non cotée. Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé général ). — Date de l'assemblée :
1" mars. — Gomparanls (9) : Julien Hébert, J.-B. Hébert, .lean Le Granclier,
François Le Court. Jean Le Roy, Jean Le Gonr, J.-F. Le Barbanchon, F. Le-
prevost, Jean Le Gonr. — Nombre de feux : 70^-'. — Publication : le 1"' mars,
par Laude, vicaire. — Députés : Mean-Francois Le Bariîanchon*'^', Jean Le-
couR, syndic- — Signatures (<)) : J.-B. HÉr.ERT,Jean Li:rov, Jean Le Grancher,
F. Lecodrt, Jean Le Goi rt, J.-F. Le Barranchon, phr., F. Leprevost,
G. Henrv, j. Lecour, syndic.
2. GaiIIER de DOM'VNCES.
(Ms. Archives de la Manche, série It , n. cl, liasse Cahiers de Valojpies, I,
pièce non cotée. Orijfinal signé. Inédit^''\)
L'an i78{j, le dimanche 1*' jour de mars, après les vêpres, au
son de la doclie, se sont ass<Mid)l('s le syndic et communs et liabi-
lanls de la paroisse de Sideville, pour rejjrésentcr à M. le lieutenant
général du bailliage de Valognes leurs doléances particulières pour
être jointes à celles des autres connounautés.
(') Arrondissement do (ilioi iionrff , f^' Lue copie dérlart'-c conforme à
canton d'Oclevilie. l'original des Arciiives a été transcrite
'^^ Monvement de la population en sur les registres de délihéralions de
1787 : N. 10, M. (>, I). (). — Popu- Sideville, à la date du moi.s de mai
lation acluelie : 286 liabitants. 1889. {(jonnnunicnlion de M. J. U-
(■^' Taxe : 17 jours, 76 livres. Ace. cuyer, institittrur.)
SIDEVILLE.
513
Ladite paroisse de Sidcvllle rst 1res peu élenduc^" et d'un très
mauvais sol, la plus grande paille de cette paroisse n'est composée
(uie de familles pauvres et nombreuses, le Gouvernement venant
tous les ans au secours de plusieurs à cette considération'-^; ladlle
paroisse surchargi'e d'impôts, d'autant plus (pie les paroisses voi-
sines (l<'pouillent et exploitent partie de la leur sans contribuer à la
répartition des cliar}]es'-^l
(') Méni. alat. i-joi. (" y 5. fSydp-
ville, seijrneiir : M. df Syilcvillo-
Ravalli'l; ()73 acres di- Icrro lahou-
rabio, landes et lirièrn. Konds mai^jrc,
lio ou ^10 vergées de \n'è.v (La com-
mune actuelle est cadastrée pour 7<)3
hectares. )
La déclaration de 1790 du curé, qui
est seul décimateur (depuis 168H seule-
ment), peut aider à se rendre compte de
la production réelle de la paroisse. Il
déclare que frie rendement de la dîme
en blé, année commune, est de .'?,6oo
gerbes, 3,ioo d'orge, 1,200 d'avoine,
3oo de fèves et a 00 de seigle et mêlée,
avec 180 boisseaux de sarrasin». Les
menues lui donnent, anni-e commune,
7 à 8 tonneaux de cidre, 80 gerbes de
lin très médiocre, 12 à 10 pistoles
pour la dime de laine et d'agneaux.
L'ensemble n'est pas évalué en argent.
[Déclar. originale , 27 noveiiihre ijlfo,
Arch. Manche, Q*"' 18.)
(-) Nous trouvons en eilet dans l<'s
papiers de l'Intendance mention de
plusieurs secours accordés entre 1777 et
1789 à la paroisse de Sideville. Kn
1784, dans une requête, le curé ré-
clame un secours en faveur de onze
orphelins, dont le père est décède- en
décembre 1788, âgé de A8 ans, et la
mère en janvier 178/1; l'ainé de ces
enfants a :^i ans, le plus joiuu! 18 mois.
Deux ans plus tard, dans luie autre
requête, les syndic et olliciers niunici-
j)aux exposent le cas de la veuve Ma-
hieu, chargée de dix enlanls et réduite
à la mendicité', etc. ( Vrcli. (lalvados,
C 101 fi.)
Le rôle du territorial jiouc 1789 pcr-
niet d'a|»pré'cier approximativement la
situation économique des habitants de
Sideville. Sur un revenu imposable de
6,2/jo livres, divise- en 81 lignes, les
seides rotes im peu élevi'-es sont celles
des privilégié'S : le seigneur Lelorestiei-,
écuyer, im|)osé pour 2,000 livres, «y
compris son moidiu'' , le curé pour
fio livres, la dcMuoiselle du Moncel pnui'
/lo livres, les sieui-s de llennot et Blon-
del pour 180 livres cliacim. La plupart
des contribuables ne sont impose-s (pie de
quelques sous, pour des revenus de
moins de 3o livres. (Arch. Calvados,
C 8251.)
(^) Impositions de Sideville pour 1789 :
taille, 875 livres; ace, .575 livres;
cap., 566 livres; corvée, 298 1. 17 s.
2 d. ; vingt., 927 1. 3 s. 10 d.; terr. ,
78 livres; bât., 26 livres. Au total,
3,3io I. 1 s. (I(! rôle de 1789 com-
porte une dimiinition de 98 livres au
principal de la taille, motivée par (m
tr rétablissement de proportion n entre les
communautés.
Lignes : 66, dont .^)5 propriétaires
exploitants (pour 637 1. 1 '1 s. 8 d.) et
11 fermiers (pour 216 I. 1 .5 s.). —
Privilégies : le curt', M' François Lam-
bert; le seigneur et patron Marie-
Henry-Fortuné Leforestier, chn\alierde
Saint-Louis, lieutenant du roi à (ibei-
bourg(non résiiL), lessieuisde llennot
et la demoiselle du Moncel , non |)ossé-
dant hefs (non résid.).
BiKNs DKS l'Kivn.KGiKS. Nous ii'avons
de renseignements complets <[ue pour
les possessions des ecclésiasti(|ues, sa-
voir :
I. liteiis-jniKls : 1" la cure, maison
presbylérale, basse-cour, jardins de
deux vergées, pièce d'aumône de 5 ver-
gées «au réage du Mont-du-RoC" , partie
en bois, partie défrichée, valant, d'a-
près la déclaration, lOÔ livres par an ,
«en tant que la terre se loue dans le
cantons; 2" l'obiterie, Irois pièces de
terre faisant ensemble 1 1 vergées en
labour et landage (non est.).
II. Hentes: 1" l'obiterie et le trésor,
3 boisseaux de froment mesure de
1 8 pois, !i poulets et -Mù livres en
33
51/1
R\irJJ\r.E SKGDNDAir.E DE VALOCAES.
Ladite pai'uisse esl diviser dans lolile sa longueur par la rivière
Divette, 8ilr laquelle est afisis le pont Sainl-Ouen, ce pont seul ser-
vant de^coramUnicatlon fet d'accès aux paroisses de la HagUe et du
BdaUplOJs '^ poUr les foi^e8 el marchés des deux cantons, el l'accès
dudit pontj allant de h\ chaussée de Cherbourg aux l*ieux^ est
totalement en ruine.
Cette pauvr(! paroisse est dans la plus grande impossiliilité de
fournir les fonds nécessaires à la reconstruction dudit pont et
accession de la cliaussée, dont Monseigneur l'intendant et l'assem-
blée provinciale ont reconnu la nécessité urgente, qui n'a été
différée que par les cbângements d'administration '2'; pourquoi ladite
nrgênt (esf. eii i^g» à ft,i6i livfes df»
capital pouf ï'obiterie, 600 livres pour
la fabrique); 2° l'obiterie de Citerbôtlrg.
56 livres eh argent; 3° Tabbaye do
flhe*-boHf|f, io5 livres; h" les pauvres
du lie», rentes ndfi spéfifieeS (est. en
ij()i9 à O^Jo livres es capital). (Voir
Étal deé fneiis nat., Chëi-hoUff} , Arcli.
Mdiiclié, Q'* 11.)
Lès cort<rôk'nr« des viflglièines esti-
mai^l, éè 1787, à à,365 livres l'en-
seiôble des rèveouft ecclésiastiques de la
paroisse. (Arch. Calvados,' COoig.)
('J Beàltptois ou BeâUtois, stïitant
Massèville, est mincantW* du diocèse de
Cotflances que l'on refjardè ou comme
archidiàconé , où comme doyeîiné, ou
fomtne Bautois propiement dit. Comme
archidJaconé , il comprend Carerttah ,
Batrte, dont- il lire son ùora, la Haye-
du-P(iits , Saint - Sauveur -lé - Vicomte ,
Barneville et plus de 80 paroisses.
Comme doyenné, ce n'est qu'une partie
de l'archidiaconé , à laquelle sont Pré-
tot, Baute, Appevillc, Coifjny, Vinde-
fontàJûe et doùzi- antres paroisses. Pour
le Bautois proprement dit , c'est presque
la même diose que le doyenhé".
(De MasseyiLle, EM génfrraphiffUc ,
p. 6().)
La HtigUf, d'après le même, est
ruii canton atl nord-ouest de la pres-
qa'He du (joténtin; elle commence à
Chfrbouffj, et il y en a qui retendent
usqir'aux Pieux el à Bricquebec, df
marïière (jn'elle comprend pins de
Uo paroisses; ur.ns la vérrialilr llnjnir
se (trcnd depuis la rivière do DiN-llc
jusqil'à la poi/ile d'Ander\illo, ce ([ni
fait à peu prè> le doyenné de la ilajjne,
qui comprend environ 3o paroisses')
{ibid., p. 179).
C'est évidemment dans ce dernier
sena que le Cahier prend le mol lltgMt,
tandis (|u'il prend celui do Beattplmt
dans l'ècception la pliLs làrfje do l'archi-
diaconé de ce nom. Les deux régions
ainsi délinies coramuniqoent effecliYe-
ment par le ponl Saint-iOuen sur la
rivière Divette, après lequel il n'y avait
plus en 1789 d'autre peissage jusqu'à
son emboDcliure à Cherbourg.
Le canton de la Hagile propremeiit
dit n'avait pas en I789, sauf Cher-
bourg, de foires ni de marchés dignes
d'être notés (voir le cahier d'Auder-
ville, art. 1/4, suprà) p. ga). Les pa-
roisses de cette région devaient par
suite se rendre périodiquement aux
marchés considérables du Beauptois, à
Careritan, la Haye-du-Pnits, etc., q«i
sont traditioimellement les gnrads ftiar-
chés de bestiaux du pays.
'^' liO compte rendu de la commis-
sion intermédiaire expose en eflet qlie
ffsur la demande de la municipalilé de
Sideville, la commission avait obtenu
l'autorisation du ministre [ww appli-
quer une somme de Hoo livres à la
reconstrurlion du ponl Saint-Ouen en
ladite paroisse; mais que cette dépense
n'a (188 eu lieu". [Compte rendu,
P- •/'!)•)
Les motifs qui avaient fait différer ce
travail sorti clairement expliqué?, un peu
plus loin. La recon>truction du pont
iivail été ajqjrtmvéi' par l'inlendanl .
a\nnt la fcnniation îles assemblées pm
vinciales: mais l'assembh'e de Basse-
Normandie, dès sa réunion, avait.
siDi:vii;Li:.
515
conihiuhaut»' ininlor»' suul;i}}t'iin'iil dHiipùls cl l«'s secouis du (ioii-
verliemciit pour la reconslnulioii dudil pont et accession de la
chaussée aliaiit de Cherbourg aux Pieux.
J'.-B. Hébert, Julien Hkbèht, Jean Lkcoirt, F. Lecouii,
Jean Le Granchek, J. Le Rox, J.-F. Le BàRbanchoin,
G. Henry, F. Lephevost, C. Biennin, J, L^œm , syndic .
8I0UYÎLLE
(1)
1 . PrtOcfesl-VERBAL B'ASSÈMIttéfi.
(Ms. Archives de lil Manille, sêriv 6, H. ci, Uitm Cahfers de (lolérfnrfcs, If,
pièce non cotée. Original signé. Inédil.)
Analyse : (formule Hii modèle imprime géïK^ral). — Daie de l'assemblée :
7 rrtârs. — Companiiits (16) : Jènn Giot. ('Vançois BonneniaiD, Jean Rran-
lônne, Jean PiHet, François Le Houroeois, Jacques Hairon, Louis Lefraiic ,
Jean Frigout, Philippe Delallee, <iharles Risbeip Jarcpics Risl»e<(, Bernarflin
Lecarpentier, Jean liC Carpentier, Pierre Gartliu , Jacques PHIet, Jac((ues Moc-
quet ret autres^. — Nombre de feux : (non indiqué)'^*. — Publication : le
i"mars, par M. le curé. — Députés : Charles Risbeq, Louis Lefranc. —
Signatures (26) : J. Hairon, J: Branthoîînït, F. Bon-vemaiîî, P. Delalléè,
F. Le Bourgeois, Giot, G. Lefey, J. Frigoct, J. Delallee, J. Mocqiet, J. De-
lalléè, J.-F. MWCljL'Ët. F. LèCHEVALIER, j. LeCHEVALIER, M. LfitllEVALIER,
Ch. Le BotfftGEois, l'iert-e Frigoùt, P. LecLerc, J.-T. HaIéio^. Jean Limère.
J. Allain, p. Digardin, C. Bisbeq, j. Risbeq, Louis Lefranc.
2. GaMIBR de DGfiÉANCES.
(Ms. Archives de la Manche, .série 1} , n. cl., liasse Cabififs de Valognes, I,
pièce non cotée. Original signé. Kd. Hippeau. Cahiem II, p. àgi-'igO.)
comme on sait, décidé de résilier les
marrliës passés par l'intendance. La re-
construction était un objet de plus di-
1,000 écus et la commission n avait
p.ls de fonds dis|iohil>}f's sulTisanls;
aussi avjiit-elie deman lé que lf> sei-
gneur et les romniunautés- illté^essées
coulribUassent d'au moins niHiliéàJadé-
(ipuse. Li«'s rommiiuaiilés w s'empres-
sèrent |»09. sembfe-l-il, d'accéder à ce
dérfir. Car en août i7()(>,lorK df I.1 s('pa-
rîtlioti de la conunissioii inlcrmi'diairc,
aucune soumissioR n'avait encon- été
passée ( loc. cil. , p. 1 5 '1 ).
L'arrêt dans la coustiuclion du pont
Sainl-Ouen avait l'ail difl'érer également
la réparation de la chaussée y accédant ,
pour laquelle bi commission avait ac-
cordé en 1788 une sonnne de 600 li-
vrés. [Assenihlée de l'rlcrtion de Valofjiien,
rapport du Bureau des travaux pu-
blics, s. du 20 octobre fj88, T i-^ v".)
"' Arrondissement do (Cherbourg,
canton de Les Pii'UN.
- L'/i'n' des Je n.i- i)o\io : "Sjouvillf,
160 l'euX'7. Mouvement de la populnlion
en 17S7 : N. 2'i, M. 7, D. i'^. — Po-
pidalion actuelle : 503 habitants.
3?.
510
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
(laliier de doUmnces , plainips et reinoniranres , fait et rédigé par
les paroissiens de Swuville, dans une assemblée convoquée et
dûment en forme, aujourdlmi septième jour du mois de
mars ijSg, en conséquence de la lettre du roy du -2 à jan-
vier de la présente année -'^
Animés d'un esprit vraiment patriotique et voyant la nécessité
indispensable de concourir aux besoins de l'Etat, nous acquiesçons
à payer tous les nnpots iK'cessaires pour y suppléer, quoique le
laboureur et les pauvres gens du tiers éf;it se trouvent fatigués des
grands sinl>sides de toutes espèces qui tondx'ut à leiu" charge, étant
oJ)lig('S de se priver de la |)lus grande partn; de leui's aliments
poiii' \ satisfaire; nous deniaiidcn'ions (pie tous les revenus, soit des
eccl(''siasti(pies, ou gentilhonnnes, contribuassent à proportion de
leurs biens et revenus, comme ceux du tiers état ^-l
Art. 2. Il est bien douloureux, pour tous les laboureurs du
tiers état, de se voir aujourd'hui et depuis très longtemps chargés
des impositions de la taille et suite qui sont dénommées sous le nom
de capitation et impôts accessoires et payements, qui sont aussi
assis au marc la livre de la taille, (jui servent à l'entretien et con-
struction des grandes routes, de sorte que le principal de la taille
ne lait à peine ipie le tiers de l'impôt '■^^; et en outre ces impôts,
C Le caliier est en grande partie la
reproduclion assez iil)ie du caliier d'Hei-
1. 'ville.
'-') Ije rôle du territorial à Sioiiville
pour 1789 ne permet guère de se
rendre <orapte de l'importance des
possessions des piivilégiés dans la pa-
roisse. Le rôle paroissial est de 86
livres, mais ancundes nobles ni des ecclc-
siasliipics n''y ligure en noms propres,
vraiscmlilaMemcnl parce que leur im-
position (^sl j)ortée au nom des fermiers,
lia pins liante cote est de al. i/i s. ,
payée par «Jean Hoiiland et sa belle-
sœur»; il n'y a plus ensuite que
cinq nu six cotes qui dépassent une
livre (rimposition. (Arcli. Calvados,
C 835i.)
BiKNS DES rnivii.KGiKS. Nous n'avons
de renseignements plus précis cpie pour
les biens ecclésiastiques et pour quel-
ques nobles ayant émigré.
A. Errlé.iiasli(jU('s. Il n'existe d'après
les olliciers municipaux d'autre bien
ecclésiastique (pie la cure, consislant
en maison presbyiérale, cour et jar-
dins de 8 a perches et une pièce d'au-
mône de 3 vergées (non est.) trsans
renies ni droits^. L'ensemble des reve-
nus ecclésiastiques de la paroisse est
estimé en 1787 à 3,633 livres par les
contrôleurs des vingtièmes. (Arcli. Cal-
vados, C 6.519.)
B. Laïcs. UEUit des iion-(li»nicilii's ,
dressé à la date du la août 1792, fait
Cdunaître les biens suivants : 1° M. de
Tliiboiitot, moulin à deux tournants,
avec jiré et jardin de 3 vergées (affermé
à Louis ïroudet jiour un prix non
porté); a" M. de Bruck, comme époux
de l'hi-ritière de M. de LIamanville,
ffquantiléde rentes non connues''!. (Arcli.
Manche, Q' ' 16.)
(^) Impositions de Siouville pour
1789 : taille, i,45o livres; ace,
9.53 livres; cap., 939 livres; corvée,
^181 L 1 1 s. 5 d.; vingt., 1,01/1 1. 4 s.;
terr. , ^6 livres; bât., 39 livres. Au to-
tal, A, 951 1. i5 s. 5 d.
Lignes : 138, dont 1 i .'> propriétain's
SIOUVIU.E.
51'
nous payons les vingtièmes et impôt territorial comme les gentils-
hommes, et tous ces impcMs oui autant de rôles différents, ce
qui occasioinie Ix'aucoui) de Irais et de n'-piirtitions cl occupe
plusieurs personnes pour le recouvrement. A ces causes, nous
demanderions que» le grand nombre de ces rôles serait diminué
et réduit en un seul. Outre ces impôts onéreux, tous les sei-
gneurs et gentilshommes entretiennent un nombre infini de pi-
geons, de garenne et autres espèces d'animaux sauvages qui enlèvent
les semences et la moisson du laboureur, ainsi que les corneilles
et autres oiseaux dont le nombre s'augmente et se multiplie
considérablement, depuis qu'il n'est plus arbitraire d'avoir d'armes
pour se mettre en état d'empêcher leurs ravages-", et ce défaut
d'armes donne une grande hardiesse aux voleurs pour faire leur
proie dans les maisons des laboureurs.
Art. 3. L'agriculture soutTre et a beaucoup souffert depuis qu'on
a enlevé un grand nombre d'hommes pour canonniers et matelots
sur nos côtes '-^ parmi lesquels il s'en trouve qui sont obligés
d'abandonner leur terre et la laisser sans culture; d'autres de laisser
un malheureux père et une mère infortunée victimes de la cruelle
indigence, parce que leur substance dépendait uniquement des
mains de ce lils qu'on leur ravit. La misère redoublerait encore si
l'on faisait marcher ceux à (jui le sort est échu l'année dernière,
n'ayant pas de monde à snllire pour la garde de la côte et pour
cultiver les terres, sui-tout depuis que les travaux de Cherl)ourg
sont commencés, ce qui fait un taux [sic) considérable, parce que
les domestiques, ouvriers et gens de métier sont de moitié plus
exploitants (pour i,3or) 1. i5 s.), et
i3 fermiers (pour 20^1 livres). — Pri-
vilégiés : le curé, W Pierre-François
Loloiirnour, et pour le tiers élat une
l»ri<jaili' fies traites et gabelles, com-
prenant lu ijjadier, sous-lirijf.ulier et li'ois
gardes.
'*' Allusion nouvelle au rfdi'saruu'-
ment de la province de Normandie^,
édicté par Tordonnance du duc d'Ilar-
court du l'i septembre 1706, que nous
avons déjà plusieurs fois rencontrée.
(Voir la note sous le cahier de Monte-
bourij, art. iti, sitpià, p. 383.)
Nous n'avons pas de reuseignenienN
sur le nombre de colondiiers (|ni pou-
vaient exister à Siouville en 1781^. La
paroisse dépendait de troi^ (iefs nobi 'S :
le marquisat de Flamanville, appartenant
ffà la dame de M. de Briickn; le fief
d'Helleville, au comte Fr. du Moncel, et
la fiefferme de Gorges, dont était enga-
giste M. de Tbienville. L'inventaire des
ofliciers muiii(i|taux observe en 1790
cpie cria paroisse relève presque en tota-
lité du domaine^', aucjuel il est dû
beaucou|) de rentes?! , et le treizième
trpar presque tous les fonds*. {Etat des
biens nnt., Chovlmur^ , Arcb. Manche,
(}"•' 11.)
'-' La paroisse de Siouville fournis-
sait à la gardecôto pour la division des
Pieux, compagnie de Tréauville. Levée
de 1787: 3a garçons présentés, sur
lesquels a sont pris canonniers. (Arcb.
Calvados. C 1860.)
518
RAIUJAOE SECONDAIRE DE VALOGNES.
chor et ^véïèrtml encovp, aller aux Iravaux*'^, ce qui est cause que,
dans nos malheureuses paroisses, les terres restent sans être culti-
vées, fie manièie que ceux qui les possèdent ne peuvent pas payer
les impôts dont ils sont accablés. Pour empi^cher les projets (sic)
rapides de la misère, nous demanderions qu'il soit envoyé des
hommes d'ailleurs pour iesdits travailles (s/rj du roi et nous mettre
en état de labourer et fertiliser nos terres.
Art. à. Une cliose ({u'il serait très utde de réformer, c'est le
payement des dîmes insolides (s/c) que les décimateurs ont intro-
duit et forcé à paver, ce qni suscite beaucoup de procès entre
ces deiniers et les cultivateurs, de manière qu'il n'est aucune
denrée à présent qui n'exige la dîme, à en cpoire ceux qui la per-
çoivent par le moyen de quelque poignée mendiée à quelques par-
ticuliers qui ne la leur pouvaient refuser, leur étant attachés par
les Ijens de la reconnaissance et de l'amitié, ce qi>i fait une cou-
tume à ajouter aux premières institutions qui, sans doute, étaient
sulïisanles. Les propriétaires de notre paroisse et autres sont sujets
à l'entretien des presbytères, ce qui occasionne de grands impôts
'^' Pour l'attraction exercée dans les
campagnes dij Co^ei^tjn par les Ijauls
salaires des travaux du roi à Cherbourg ,
ou voudra bien se reporter à ce que
iipus avpfis noté sous' Je cajiier de Ri-
(leauviile, prt. 8 {suprà. p. ^'89). Nous
pouvons apporter à l'appui des do-
léances des cahiers quelques chiffres
précis du nf^mhj'e dps ouvriers eip-
ployés dans les dernières années aux
travaux do Cherbourg.
En 1785, d'après un mémoire dressé
sur les lieux, le nombre des qnvriers
eipployés à la journée était de 80 tail-
leurs de pierre au Homme! , de 60 à l'île
Pelée et de 1 fie fej^deurs sur les car-
rières, B nombre insuffisant, disait l'en-
Irepr^neur, et qu'il aurait été à désirer
qu'on pût auginenter de 60 tailleurs
de pierre T). (Mévioire an duc d'IIar-
courl , dans HippBiu, (louverneineni ,
t. m, p. /il 8.) En 1787, elTccIi veinent,
le fhiÔre avait été augmenté et un
lital (Ips ourricrs l'Diplojids au.r travaux,
dressé cette année là , le porte au total
à ^t\[\ hommes, non compris Jes soldats
détachés aux travaux, (^rch. Calvados,
C 171a.)
D'autre pari, un bordereau rëcapilu-
lalif dressé en 1781) même nous ap-
prend ({lie, dp 1" octobre 178 4 au
3i déppifl()rp i-^Sg, }j avajt é\4 payé en
journées d'ouvriers en tout 3a3,372 I.
3 s. ad., et pour la tf conduite?) des
ouvriers 9,867 1- l6 s., ce qui ne re-
présente, au taux n^oyen 4p 3 à 4 livres
du salaire journalier, par beaucoup plus
de 80,000 jqurnées d'hommes enc{uatre
qpnpes, 9 p^ine mie ujQyepne ppqstante
de 60 ouvriers sur les chantiers, à
supposer (ce qui n'est pas d'ailleurs
exact) qu'il n'y aurait pas eu d'inter-
l'iqition dans les travaux. Il semble
difficile que cotte demande, en somme
peu considérable , ait pu peser autant
que le disent les cahiers sur le recrute-
ment des ouvriers agricoles. (Voir Bor-
dereau de toutes le* dépenses au 3 1 jan-
vier l'-Sg, chap. VIII, dansHiDPEAU,
loc. cit.. p. /i8r).)
Il tant observer d'ailleurs que lo plus
grand nombre de ces ouvriers ne ve-
naient point des campagnes du Co-
tenlin lui -même. Les ouvriers tail-
leurs de pierre, dont il fallait le plus
grand nombre, étaient recrutés de pré-
férence dans les pays producteurs de
granit, dans les régions du Bocage,
dans le pays de Mortain, Vire et Ville-
dieu. On avait nn-me employé dès l'ori-
ftTOUVTIJ-E.
519
sur les fonds «ios paroissiens '', et ou ileiuamlerail que les riuvs
fussent sus('eptil)l(?s à ces ri'paratious. vu qu'ils nu fout presque
aucunes fonctions à \'é§\im <lont ils tirent la rétribution, malgré le
meilleur morceau qu'ils tirent dans nos paroisses''^l
Art. 5. Une chose qui serait très utile aux pauvres gens du tiers
état serait d'avoir la permission de prendre l'eau à la mer ppur
leur servir à la subsistance de leurs aliments, comme la plupart des
lifjbitants de nos paroisses que leurs moyens ne permettent pas
d'avoir de sel et étant rebutés par des employés qui sont le long
des côtes.
Ain. H. On remontre que les matelots qu'on enlève de force sur
nos côtes sont des lionimes trop àg/'s pour l'état où l'on les des-
tine; d'ailleurs , le chagrin de quitter leurs familles, leurs terres
rester sans culture, les fait, comme nous le prouvons malheureuse-
ment tous les jours, mourir. Conséquemment, ce sont des hommes
perdus j>our l'Etat.
Art. 7. Nous demanderions qu'ils fussent remplacés par les
hospitaliers. Par ce moyen, on assurerait un sort à ces mal-
heureux, et celui de l'Etat.
{jiiie, en assez grqpde proportion, les
soldais pris dans les détaehepients de
Sninl-Lô et de firaiiville. (Voir le cahier
de Sainf-Germain-le-Gailiard, art. H),
et la note, injrà, p. 587.)
''> L'observation du ealiier relatjve-
iiii'iit aux wgrands impôts^ entraînés
par les réparations presbytérajes ne se
justifie guère localem^^t à Sjouville.
Les officiers piiunicipaux observent bien
en 1790 ({14' «une partie des bàtimenis
du logemeiit manable" a besoin de ré-
parations «quant aux murs et à la
grosso charpente, qui sont usés de vé-
tusté»; mais ils noient en même temps
que le curé actuel , qui est en posses-
sion depuis 9 1 ans «n'a jamais rien
demandé à la communauté pour aucune
espace de ri''parations-> , bien qu'il n'ait
eu des bériliiTS de son prédécesseur que
quelques meubles et effets, et ils as-
surent que «il n'a point laissé dépérir
aucuns objets faute d'entrt'liejin. {Einl
des hifiiH iialionoii.r . Arcli. Manche,
Q4->ii.)
**' Le curé de Siomille élail seul
décimateur et le revenu de son bénéfice
n'était pas, pour employer l'expression
du cahier, un trop mauvais « morceau '1.
D'après la déclaration de 1790, il con-
sistait en : corps de maisons et bâti-
ments d'exploitation, cour, fkux petits
jardins contenant iia perches 4'' terre,
une piècp l^bflu'able contenait -^ ver-
gées, plus )es dîmes tant grosses que
menues qui se pajent d'ancien usage
dans la parpispe, «.savoir des agneaux,
laines, lins, chanvres, rabelte, fro-
ment, seigle, orge, avoine, sarrazin,
pois, vesce et pommesTi, dont la valeur
naturellemenl variable dépend dans celi*^
paroisse plus parlicuiièrenient «des
temps et des saisoiiSTi. Au total, année
commune, lijino livres ou environ, sur
lesquelles le titqjaire paie un vicaire,
;>•)/! livres de décimes et Ho livrt» do
rcnto foncière pour rachat d'une portion
de dîmes apparlenant jadis aux religieux
de Sainle-Barbe-en-Auge. {Déclar. ori-
pnûh . iiù tinvembrc 17,90, Arcb. Man-
che, Q*"' yo; l'inventaire des oiruiers
nmnicipaux est conforme.)
520 BAILI.IAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Aht. 8. Et on observe et vous remontre que les seigneurs des
j3;iroisses dominent les gens du tiers état en toutes sortes de ma-
nières, c'est-à-dire qu'ils perçoivent toutes les rentes seigneuriales
qui leur sont dues sans en rabattre aucuns vingtièmes, dont ces
paroisses n'en sont aucunement soulagées*'^.
Fait et arrêté double en présence des communs et habitants de
ladite paroisse, cedit jour et an que dessus, et signé après lecture.
J. Branthonne. J. Hairon, g. Le Fey, Jean Pillet, syndic,
F. Le Bourgeois, F. Bonnemain, Philippe Delalle'e,
J. Branthonne, Jean Pillet, syndic, Giot. J. Frigout,
J. Le Chevallier, M. Le Chevallier, Fr. Le Bourgeois,
P. Lehire, t. Hairon, Pierre Frigoult, T. Allain,
J. SiNNARD, p. DU GaRDIN, C. BiSBEQ, J. BlSBEQ, Louis
Lefranc.
SORTOSVILLE-EN-BEAUMONT^
1. Procès-verral d'assemblée.
(Ms. Arclnres de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valo<;nes , I,
pièce noncotée. Oriffinal signé. Inédit.)
Analyse :( formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
6 mars. — Comparants (i/i) : Pierre-François Lucas, Robert Simon, Guil-
laume Hérauville, Pierre LeVavasseur, Julien Hérauville, François Hérau-
ville, Robert Heulin, ,lean Henneqiin, .lean Marguerie, Jean-François Brien,
Pierre Lelubée, Nicolas Langlois, Tliomas-Amant Brien, .facques Marguerie.
— Nombre de feux : loo'^'. — Publication : le i" niai, par Nicolas Giot.
prêtre. — Députés : Robei't Simon, Pierre Lelibée. — Signatures (i^):
Lucas, P. Lellbez, G. IJéraijvu.le , N. Langloks, .1. Hérauville, F. Hérau-
ville, P. Levavasseuu, R. Simon, Th. Brien, J. Hennequin, J. Marguerie,
(illisible), J.-F. Brien, J. Hérauvm.le.
(') Sur la n()ii-(l(''(lii(tion fies viii};- gent, est. tniseinble produit coiiuiHiii
lièmps dos riMilcs st'ijjuouriaios, voir l;i ii i. la s. (') d. (Aicli. Manche,
noie sons !•> caliier de Danjjy, art. 29 A 336.').)
(au 1. 1", p. .Soo). ^ '■'■■' Ari'ondissenn'nl de Valognes, can-
Noiis n'avons pas d'Iùal des renle.^ de Ion de l^iinevillc.
i7<)o. Lo dernier élal du domaine l'ail i' P.ipnl.ilion au déiioniltrenienl de
appuraîlrc dans la paroisse des rede- i'yf)3 : ")] 3 liahilanls. Monvcmenl (en
vances monlanl à (i boisseaux d'avoine '787) : iN- 7, M. 2, D. tj6. — l'opu-
niesure de 18 pois el 1 I. 7 s. en ar- lation actuelle: 898 liabilants.
SORT()SVIf.LE-EN-BI':AUMONT.
521
2. C\HIF.U DE nOI.ÉANCKS.
(Ms. Arrhires de la Manche, série JS, u. cl., liasse Cahiers de Valognes , I, jyiéce non cotée.
Original signé. Éd. Hippead. Cahiers , U , p. /i9'i-/i()tj"'.)
Cahier de doléances et. plaintes , fait et rédigé par les paroissiens
et possédant fonds , dans une assemblée com^qnée à cet effet et
dûment en forme, ce jourdlmi 6 mars lySg, suivant et au
désir de la lettre du roi en date du ^2 à janvier' dernier.
Les habitants soussignés ont i'honnpur de représenter (jue leur
paroisse est d'une petite étendue'-^, sa position très ingrate et
désavantageuse pour l'agricultui-e , les fonds très mauvais, et ne
peuvent être améliorés que par les secours de la mer, dont elle
est éloignée, et les chemins qui y conduisent sont pour ainsi dire
impraticables.
Il y a beaucoup de coteaux qui deviennent arides par la chaleur
de l'été, et par conséquent stériles; il n'y a point d'herbages et
prescpie point de prairies, point du tout de commerce; beaucoup
des fonds qui en composent l'arrondissement appartiennent et sont
dépouillés par des étrangers -^^ d'un autre côté, ceux qui appar-
C' Une copie déclarée confonni' à
l'original des Archives a été transcrite
sur les registres de délibi-rations do
Sortosville-en-Beaumont, à la date du
mois de mai 1889. {Communication de
M'''' H. Vrac, institutrice.)
'-) Mém. slut. ij-ï/.f t4 : rrSortos-
vilie-en-Beauinont. Seigneur, M. de
Grassard Pittebon; 791 acres de terre
labourable , quelque peu de plant ,
1 57 vergées de pré. Fonds maigre et de
peu de rapport. Les landes et com-
munes, 1,900 vergées pour cette pa-
roisse et Saint-Pierre-d'Artliéglise.?! (La
comnnme actuelle est cadastrée pour
i,oa/i hectares.)
Produit commun en grains (en
1793): 5,3l5o boissi'aux, mesure de
2 4 pois. (Arch. nal. , D iv his, f)!.)
(') Impositions de Sorlosvilîo pour
1789: taille, 1,000 livres; ace, 656 li-
vres; cap., 6^7 livres; corvée, 3i.3 I.
17 s. 9 d.; vingt., 7^7 1. a 8. .^) d.;
terr. , iSh livres; bât., •? 1 livres. Au to-
tal, 3,/i/i8 1. 19 s. 7 d.
Lignes ; 100, dont 9^1 [n-oprii'laires
expioitauls ( pour t , 1 7 2 I. 1 s. ) , et 6 fer-
miers (pour 5t 1. t6 s. 6 d.). — Pri-
vilcgieH : les deux curés. M" Nicolas
Mautalant, pro 1", et M° Pierre-Louis
Collin, pro a"; pour la noblesse, les
sieurs Lefebvre du Perron (c. ti. 12 li-
vres), de Camprond (c. n. 1 a livres),
et les dames veuves de (irnrtard (c. n.
170 livres) et de Griselaine Carbonnel
(en. tio livres), tous nobles non pos-
sédant fiefs.
BiKNs DES pnivii.iÎGiÉs. — .\. EccU-
sinstiques. L'inventaire de 1790 ne si-
gnale dans la paroisse aucun aulre bien
ecclésiastique que le»* deux portions de
la cure, ayant cbacune maison presby-
térale, jardins et quel(|nes pièces de
terre faisant 10 vergées 5 perches pour
la première! portion, hh vergées 3''i pour
la seconde portion. ( Klat des biens nut. ,
Valognes, Arcli. Manche, Q''-' 17.) Les
curés sont seuls décimalein-s dans leur
portion, et il n'est point porté d'antres
rentes que l\'\ redevances à l'é-glise du
lieu, montant ensemble à -319 1. i5 s.
10 d. L'cnsendile des revenus ecclésias-
522
BAILLIAHR SECONDAIRE DE VAIOGNES.
tiennent aux habitants sont en la plus grande partie d'une nature
ingrate, de manière qu'ils sont obligés, contre leur gré, d'en
abandonner et laisser en landage, brière (.w) et bois-jean, faute
de pouvoir y j'écolter, quelques soins et précautions qu'ils aient
pris pour les améliorer. Joints à de pareils désagréments, ils
éprouvent pour ainsi dire encore tous les ans la disgrâce des
insectes connus sous le nom de mans ou hannetons'", et enfin,
depuis quelques années, la mort leur a enlevé un grand nombre
de personnes qui faisaient subsister leurs familles.
Nos plaintes et doléances sont sincères et très fondées; nous
espérons avec une grande confiance y trouver du soulagement.
C'est ce que nous attendons de la bonté du meilleur de tous les
rois, de la justice et du zèle patriotique des personnes respectables
(pu', dans l'auguste assembfée des Etats généraux, feront par-
venir aux pieds du trône les plaintes et doléances de la nation.
Fait et arrêté double, et d'une voix unanime, par nous habi-
tants assemblés en corps, soussignés, cpditjour et an que dei^sus.
Lucas, J. HEHAiivuiK, P. Lkvavasseur, G. Herauville,
R. StMON, F. HéBAlVILLE, J.-F, LeFEVRE, N. tiANOLÛlS,
p. Lelubez, Th. Brien, .1. Henneqdin, j. Marguerie,
J. Marguerie, R. Heullin, J.-F. Briem.
ti<|uos de la paroisse est estimé à ti,ioo
livres par tes contrôleurs aux vinfftièmos.
(Arcli. Calvados, C 6519.)
B. Laïcs. Nous n'axons pas de reii-
seifjnt'inents sur les biens-fonds des
laïcs. L'état des rentes de 1 790 fait res-
sortir les redevances suivantes : 1" le
domaine du roi , quatre rentes montant
ensemble à 1 1. 18 s. 6 d. on argent;
9." M' Bignon, pour le lief du Hozel, rentes
seijjneuriales sur 69 beflataires mon-
tant ensemble à 1 A boisseaux 1/9 , 7 ca-
bots, 7 bin|;uets et 85 pots de froment
mesure du lieu , 89 boisseaux 1/3,19 ca-
bots j3 binffijets et 8 pots d'avoine,
Ha poules jfFflsses 1/9, «/."J et i//i,
181 œjifs, ?) j(élin*'s i/H, a a |)ains 1/9,
9<) livres de mnenues rentes ^i non spé-
ci liées, et 181 I. 1 s. 10 d. en arjjent.
Au lolal, à rap|>récis, 689 livres;
3' M* de Garbonncl, pour le lief de Sor-
tosvflle, renies sei;>neuriales montant
ense«id)le à 6 boisseaux il'4, 9 cabots
3 binguets et 76 j>ots 7 cbopines et
pinte de froment, ai boisseaux, i8 ca-
bots «• binguet et 1 rais d'avoine,
39 poules 1/9, 2 cliapons d/li, j85
œufs et 5o «piru^honsn, avec «tviroa
3o sous?i de menues rentes non spéci-
fiées, 7 pains, 5 mansois et 38 I. 10 s.
8 d. en arpent. Ap total, à l'apprécia,
97a I. a s. r> d., en 67 redevance*.
Nota. Les déclarations sont certaine-
ment incomplèlos j>onr le domaine. Le
dernier Etat du domaine de Valog^nes
accusait un chilfre de !i boisseaux de
froment mesure de 18 j)ots, et a i. 5 s.
en arjjent, est. ensomi)Ic produit com-
mun 9 2 l. 8 s. 4 d. (Arch. Manche,
A ;;H6r).)
'"' Sur les ravaj^es causés jiar les mstis
ou vers blancs, on voudra bien se re-
porter à ce ipie nous avons dit sons le
cabii-r de Montcuit, art. 1" (au t. I",
p. '\{U\). L'année 1788 avait été préci-
sément une année de mans, celle de
1787 iiyaiit eu les insectes parfaits, au
hatmetonf.
SORTOSVir.LE-PRÈS-VALOONRS. bâi
SORTOSVÏLLF-PRÈS-VALOGNF^S ' .
1. Progès-vrrbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, ii. cl., liasse Gabiers de Vaiogiies, H,
jjîèce non cotée, Qrigiml si^né. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée:
i" mars. — Comparants (8) : ffles sieurs Lemesury, prêtre gradui^ Thoijias
BeV^^tS. (miUf»i}lJîe Hom, km Beverds, Michel fteverds, LmuJs l.e Sanl-
nier, François Le Moiçne, Jean /Vdeji»e. — Nonjbje de feux : /|o ''. —
Publication : le i" inars, par Le Rkvkhknd, vicaire. — Députés : Louis Le
Sai'lnikr. Jean Reverds. — Signatures ( lo) : L.-H. LeSaolnier, Jean Revers,
Thomas Rbmirs, Michel Rêver, F. Lrmoigne, J. Jaovai. , si/ndic, J. Adeline,
J. l^f. Sai tMÉp, greffier, Lemesubv, prêtre gmi/w, Revers.
2, CVHI^B DE DOL!?UlV(?E^>
(M?- ^rckivt!f (k h Manche, série P.n. cl., liastfi tîabieps jje Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Éd. : T HippEAC, Cahier.i, II.. p. 497-Â99 ; 2" I^EC^çgpox, .Documents
pour servir à l'histoire de Montebourg , I, p. i55 à iSg.)
1 ^^ mars ijSg,
Les habitants de la paroisse de Sortovil|e près Valognes repré^-
sentent à Messieurs de l'assemblée du bailliage de Valognes,
comme objets qui sans doute leur sont communs, que les impôts
qu'ils supportent sont énormes et multipliés en tout genre; qu'ils
ne parviennent à se procurer lem- subsistance et les acquitter
qu'avpc la plus grande peine; pourquoi demandent, par leurs
députés :
i" Que les Etals généraux lixent d'une manière précise, ferme
et durable, les droits du souverain et ceux du peuple;
p" Qu'ils soient convoqués librement et légalement, au moins
tous les trois ans, sans que le terme puisse être prolongé;
3° Qu'ils s'occupent de toutes les réfpruies, bonifications, anié-
iioralions et de tout ce qui concerne l'administration générale
du royaume;
/i" '(^)ne le roj ne pui^^e faire aucune loi ni établir au^juns im-
pôts, de quelque uiiture que ce puisse être, même sous prétexte de
crue de guerre, sans le consentement de la nation représenti^e .par
les Étuis généraux;
'" Arnintli&scnient de Valognes, can- '793 : nj*) lialiitnnts. Mouvement (on
t))U de Monlclmnrg. 17^7): i^- iî.M. H, i).8. — Population
*"■'' Populalion au dénoRibreninnt de acturlle : t o3 li^bitanU.
524
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
5° Que les Etals se fassent représenter les comptes de recette
et de dépense du trésor royal, pour vérider exactement quels sont
les besoins du royaume, la cause de la dissipation des finances et y
apporter remède;
6° Que la dépense de la maison du roi soit fixée également que
celle de l'Etat;
7" Que les pensions soient réduites et qu'on n'en accorde plus
qu'à ceux qui les auront méril/'es et non à la faveur et à l'in-
trigue ;
8° Que les milices de terre soient supprimées et l'ordonnance
concernant les matelots auxiliaires soit réformée f'^ ;
c)° Qu'il soit établi, dans la province, des Etals particuliers,
pour s'occuper de la répartition des impôts, des travaux publics et
de tout ce qui peut concerner le bien et l'utilité de la Normandie,
soit en gé-néral, soit pour chaque paroisse en particulier, et qu'ils
soient régulièrement assemblés tous les ans ;
10° Que les Etats provinciaux se chargent de faire porter di-
rectement les contributions au trésor royal, comme ils aviseront
bien, et ce par les moyens les plus économiques;
1 i" Que tous les impôts actuels, de quelques espèces qu'ils
soient, même les droits de contrôle, soient supprimés et abolis et
qu'ils soient remplacés par deux ou au j)lus par trois impôts faciles
à répartir sur les différentes esj)èces de biens. Il paraît cependant
qu'on pourrait, sans inconvénients, conserver les droits des en-
trées dans les villes;
19" Que les iuipôts soient supportés et payés par toutes les
classes de citoyens indistinctement, ecclésiastiques, nobles, privi-
légiés ou roturiers, sans qu'on puisse, à l'avenir, s'abonner ni
taxer d'ollice'-^ ;
'('' La paroisse do SorlosviUe - près -
Valogiies était sujotlc seulêiiionl à lit
milice de lorro, ot foiiniissail an l'i'jfi-
mont do Basso-NorHiandio, l)alaiHon do
Saiiit-Lô. Kn 1788, ollo avait étcrôunio
pour le tirage au Itourjf de lirix, et los
deux communantés avaient pn'senlé en-
semble 1,'io fjar^'ons, dont !i lurent ro-
connns fuyards, ',]'?. déclarés exempts,
21 inlirmes, ol 7 trop petits; il était
resté ()6 garçons souleuionl, pour tirer
6 miliciens. (Arcli. Calvados, C iQiO.)
'■-) Impositions de Sortosville poiii'
1789: taille, 5.'{o livres; ace, '.\f:H li-
vres; cap., 3li'^ livres; corvée, 1 7O I.
2 s. 10 d.; vingt., 669 1. 19 s. 10 d.:
torr. , .^)6 livres; btàt., 19 livres. Au to-
tal, '?.,! '?.'3 \. 9. s. H d.
Ligues: 5i , dont lu propriétaires
exploitants (pour ^56 1. 5 s. 9 d.), et
Kl fermiers (pour i56 I. 5 s. 9 d.). —
l*iirih'j>lés : le curé M' Pierre-Antoine
(îihert; un ecclésiaslique sans bénéfice,
M"" Mellon-Homain Le Mesley ; et pour
la noblesse, le seigneur René-Avice de
S(irtos\ille (non résid.).
iîiKNs DKS riuviLKiMÉs. — Le revenu
total imposable s'élève, d'après le rôle
(In territorial de 1789,3 9,000 livres
soMleinenl, sur lesquels on noiera : la
\oM\o Avice, éc, tî,'joo livres de revenu ;
le chevalier du Monchel, éc, rev. 3qo
SORTOSMIJ-K-PUKS-VALOGNES.
5-25
i3° Que tous les fonds d'uiio paroisse soient imposés sur un
même rôle, quels que soient ceux cpii les possèdent, sans pouvou",
sous prétexte de ferme, payer dans une paroisse voisine'", à
laiinelle lin sei'ait fait un rejet pour les fonds distraits ;
I 4° (jue le sel soil rendu niarcliand;
1 5" ()ue les chemins d(> traverse soient entretenus de manière
à ce (pie les particuliers riverains n'en soient point les seuls chargés;
(lu'ils soient cependant praticai)lcs, singulièrement ceux nécessaires
pour le débit des denrées et se procurer les engrais de la mer ou
ailleurs;
1 () " Que les déports soient supprimés, les paroisses étant tou-
jours un an et plus sans pasteur, et les pauvres sans assistance;
j i" Que les gros décimateurs soient tenus de faire l'aumône
jusqu'à concurrence de ce ([u'ils possèdent dans chaque paroisse'-';
i8" ()ue les réparations et reconstructions des presbytères
soient à la charge de tons les décimateurs et curés autres (pie ceux
à la portion congrue '^^';
livres, le sieur ï^oné le Sauva|;e, rev.
hho livres, le sieur de Corniiqiiemont,
rev. 200 livres, le curé loo livres, etc.
(Arcli. Calvados, G 825 1.)
lÎKNTKs. — Il n'y avait à Sortosville
aucun fief noble, mais siMilemeut des
fxtensions des seijjiH'uries d'Anneville,
ÉrondexilJe.OUoude, (lourcy et Mnlassis.
{Déclav. de i68t , Arcli. Manche,
A .'5731.) Nous n'avons pas iVÉtnl des
rente» de 1790.
'') CI", le cahier d'Aunn'villc-rEstrt',
art. 10 {xiiprà, p. 9/1 et la note), i.a
fin de l'article est une addilion assez
obscure. Par «rejet pour b's fonds dis-
traits", le cahier entend vraiscinblable-
inent (|ue les cotes alTérant aux fonds
des hoiis-tennnh, désormais r('tranclit''('s
des rôles de la paroisse, seront réim-
posées en sus du rôle primitif, nu moyen
d'un rôle de rejet, send)labie à ceux
(|iie l'on adjoignait aux i-ôles parois-
siaux pour rouvrir soit les decharjjes
et modéralions accordées à une pa-
roisse, soit les non-valeurs qui se ren-
contraient dans la perception. ( Voir
Prorès-verhal de Viissciiihléc de liasse-
I\oniiandii\ rapport sur les impositions,
reproduit dans tlii'i>EA«, Gouverneinenl ,
La rédaction de ce mie reclilicatit
n'était point pratiquement si aisée (pie
le cahier semble le supposer. Quaiul
l'Assemblée constituante eût décidé en
fin I 789 que les biens seraient désor-
mais imposés uniformément au lieu de
leur situation, lapplicalion de cette re-
forme souleva les plus graves diflicul-
tés : trPour parvenir à une juste répar-
tition, il eût été nécessaire, comme
(d)ser\e la Commission intermédiaire,
de connaître la portion de territoire
imposable que chaque communauté per-
dait ou gagnait par la su|)pression des
extensions de ferme'). Celait là, pour
un territoire aussi étendu que la géné-
ralité de (]aeri, un travail coiisidé-rable,
qui^ la Commission déclare en 1790
au-dessus de ses forces. [Rapport de la
(JDiintis-iioii inlerntédiuire de liasse-Nor-
iiiuiidie, p. -îg.)
^'* Le vœu du rallier doit être consi-
déré comme localement sans objet, le
curé de Sortosville étant seul di'cima-
teur en 1789 dans sa paroisse.
Dcrhiralldii de ij;)0 non retrouvée.
Les officiers municipaux nous appren-
nent que la cure se compose de maison
presbytérale, jardin de 10 perches,
deux pièces de terre en herbage faisant
ensemble 4 vergées 5o perches, et un
|)etit pré de 3o jterches, le tout non
est. (litat des hieiis tint., Valogiies,
Arch. Manche, Q' ' 17.)
'^' I^es paroissiens de Sortos\ille ve-
naient d'être obligés de s'imposer tout
526
BAJLIilAOE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lif Que tcTim les bénéticiers ijîdistiiiclémeiit soient tettiis de
résider dans leurs bénélices, à peine d'être privés de leurs revenus,
qui seraient distribués aux pauvres;
20" Que lés mensës conventuelles des abbayes où il n'v a plus
ou très peu de religieux et les biens des monastères qui doivent être
supprimés*'' soient appliqués à la dotation des hôpitaux et à l'éta-
blisseiïienl d'un vicaire doins les paroisses où il n'y en a point et
qui sont hors d'état de s'en fournir par elles-mêmes, et que les
campagnes puissent avoir droit de réclaiâer les secours de l'hô-
pital du chef-lieu de l'arrondissement;
9 1" Que les lois soient réformées, rendues plus simples et plus
faciles à observer; qu'on abrège les formes de procédure et que les
frais de justice soient moins considérables;
9 2^ Que l'édit des hypothèques sioit supprimé en Normandie^,
n'y ayant jamais eu de décret volontaire dans cette province; cet
édit est ruineux pour les familles et le commerce *'-' ;
28° Qu'il n'y ait plus à l'avenir que trois degrés de juridiction,
savoir : les tribunaux de première instance, les parlements et le
coflseil ;
tjfJi" Qm'oH f.isst' dfe nouveaux slr^ôhd■issé1îlel1ts. de manière
qu'une même paroisse ne soit plus dans la dépendance de plusieurs
sièges; à ce moyen la source des procès de cotnpétence sera
tarie (•'';
récemment d'une somme de 1,900 li-
vres, pour les réparations de leur pres-
bytère. (Arrêt du Conseil, 1 "février t j85,
Arch. Calvadoa, C 1826.)
I^es oillciers municipaux exposent en
1 790 que rtla maison presbytérale, com-
posée de trois salles, dont une à Usajje
de cuisine , avec leurs chambres et gre-
niers, a été rebâtie à neuf en 85, aux
Irais en partie de toute la communauté
loncièrè, parla cotisation d'une somme
de 1,900 livres cpii a été |)ayée aux
mains du sieur (jibert dit Desfossés,
pour en faire l'emploi comme il était
du. . . Le sieur curé nous a remontré
que les susdits ouvrages lui coùleul
pour le moins 3,oo0 livres* . . L'église
est en bonne e( dùi' n'-paralion, étaftt
à la charge du sieur' curé-^. [Kfnl pré-
cité, Arch. Manehi", ()'" 17.)
*'J Sttr la résidence des bériélii icr;>,
dont il esl parlé à l'article tlj, voyez
Cl' que nous avcms noté sous le cahier
de CanteluUp, art. 10 {«iiprà, p. 179).
11 n'eiistait d'ailleurs, d'après les offi-
ciers municipaux , aucuu autre bien ec-
clésiastique que là cure dans la pareisse
de Sortosville-près-Valognes. 11 était dû
toutefois, en rentes : 1° à l'abbaye de
Montebourg, 8 boisseaux de fronflent
mesure de 10 pots (est. 16 livres); a"
à l'àbbaye de Sàint-Sauveuf, 1 1 rentiers
de froment (est. aâ livres), et 19 I.
18 s., en quatre redevances (loc. cit.).
L'ensemble des biens ecclésiastiques
de la pfiroisse ost porté en 1787 à
1,71^9 livres seulement, par les toutn'»-
leurs des viilgtièmes. (.\rchi Calvados,
C65i9,.)
''^' Edtt portant crraliait de vonseira-
teitl'it den lijipolhi'fjttrs et ahrogalioii du
décret voloiitiiirc , Versailles , juin 1771-
(Is^MBKBT, XXll, ft.'io, n" 101 /i.) Pour
li's diilicultés souloé^s en Norfnandie
par celle législation nouvelle, voir la
note Mius le cahier de Bricrjueville-la-
Bloiiette, art. 45 (au t. 1", p. '^t^■]).
'^* La paroisse de SortosviBe était
SORTOSVir.LB-PHÈS V \LOG.\EB.
527
2 5" Que les jugos soient tenus déjuger conformément à la loi,
sans jamais pouvoir l'interpréter, et tju'on ne soit tenu à l'obser-
vation d'aucune, si elle n'a été consentie par la nation assemblée
aux États généraux;
a G" Qu'on supprime tous les offices inutiles, les receveurs des
domaines, fermiers généraux et particuliers, et en général tous les
commis et gens tenant aux: fermes;
27" Qu'on supprime également toutes les commissions et tri-
bunaux d'exception, notamment les élections, maîtrisés et bureaux
des finances, dont les huissiers et autres agents subaitemes sont
le fléau des campagnes. Tous ces sièges nombreux en officiers ne
sont d'aucune utilité et sont au corttraife très à charge au pauvre
peuple;
98" Qu'il soit défendu d'avoir, à l'avenir, aucuns colombiers ni
pàrehnes, à moins ([ue ceux cjui ont le droit d'en avoir ne tiennent
léilfs colombiers ktinés et leur garenne close de murailles, con-
foi'mément aiit an(iicnfies lois^'^
Lemesliiw', prêtre grml né, Jean Revers, L.-H. Le Saulnieh,
J. Adeline, F. Lemoignè, N. Le Saulmer, H. Revers,
J.-J. hm^ki, 9tjhdic, Michel Reyehs, Tboraas Rbvehs,
J, Le Saulnier , ^rc^er.
f
mixte pour la juridiction; VEtot des
Jiefs de Sélection' de Valo^nes, qui est
an milicii da \snf sièdfr, la porte
«♦partie relevant de Vatofjiies, partie de
Saint-Sauveurn. En appel «H pour les
cas royaux, elle allait vraisemblahlc-
ment directonlent au bailliage de Vai-
nes, et en cas de nouvel appel, au
drlement de Rouen, ce qui constitue
bien le triple degré de juridiction dont
se plahrt Ife càhtèr.
PoUr l'^s droits du domaine-, la pa-
roisse relevait du siège de Sainl-Sati-
voiir-le-Virotnte, auquel elle payait l'n
1700 des redevanrfn?s'élevant à tli bois-
seafi.i do frottienl et un pot, ififsnre di'
aof pots, 1 I. Kl s. 9 a. eW argent, et
t) I. ;^ s. 8 d. de mf-fuies rentes, au to-
tal prodiirl commun, ()r> I. h s. 7 d.
(Ardi. Manrlio; A .H3()r>; Ips ( bifl'ri'S dr
rin^etitairc d»' 1 7<(0 s<inl l('*{;i''reineril
(iiffôn'rtts.)
'■j Notls rto cirrthâlsîionS aUClihe art-
clehrlc ordomrame qui ait oblig»'', en
Normandie , les possesseurs de garennes
à les clore de murailles , et ceux de co-
lombiers à les tenir fermés. Tout au
contraire, les telles de la Coutume
(art. 187 et suiv.) ne supposent au-
cune restriction au droit du seigneur
de fief, pourvu que sort litre soit jiH-i-
diqoemerit établi. Ia'S romnientateurs
ni les feudisfes de la province ne pa-
raissent pas non plus coifnaîtn' de ju-
risprudence particulière à cet égard.
Peut-être le cahier veUt-il prier des
restrictions apportées par XFJU du
do novèmbrp i3n6, art. i3 (Isambe^t,
IV, p. 75/1, n" 3:îi ) à la nuiIti|tliealion
(li's garcnneâ sans titre. Mais ce texte,
comme (piHques rtiitres postérieurs,
n'avait jamais été scVieusein^nl ap[df
(iné; ot d'ailleirrs il rt'af»p(>rtait aUcm>e
(lérogalion au dnfiS aMc ien dés ptisses-
stMfN légitimes.
Pmit le!» pig^Mfhf*, de récents arrêts
(lu (lonscil avait délégué au* ortieiers
des bailliages et sénéehaUsSé«â lé droit
528
BUI.LlAfîE SECONDAIRE DE VALOGNES.
SOTTEVAST ' .
1. PnocÈs-\H;KBAi. u'asskmiilke.
(l\ls. \rcliivcs de la Manche, srrie II, n. <7. , liasse (Cahiers de Valognes, M, jiivce non cotée.
Ori(;iii;il sijjno. Itwilit.)
Analyse : (forniiile du modèle ini[n-imé général). — Date de rassemblée :
i" mars. — (j()m|);ir;mls (i^i) : Piene Simon, syndic de la nMmici[talilé,
Jean-Louis Moiin de Monlsurvcnl, Jean-Anloine An(|uelil, François Mamel,
Nicolas llamel, Anioinc Gailliard. (Juillanme le (ÎO(|uiene, Joseph Dugardin,
Louis Adam, Laurens h'. Barhenchon, Samson Amiol, Siméon Couppey,
Louis Uenard, Heinard Hamel , jjTelIiei- de la municipalité el syndic de la
communaul(''. — Nombre de feux «jOS '"', — Publicalion : le i" mars, par
iA)i]'\'\:\, prrln'-vicaire. — Déput('s(6) : Jean-Louis Morin de Montsirvent,
Jean-Antoine Anquetu, , Nicolas Hamel, Louis Adam. — Signatures (i5) :
Simon, syndic; J.-L. Morin, A. Gaillard, J.-A. Renard, J.-A. Anqietil,
F. Hamel. J. Digardin, L. le Barbenchon, S. Amiot, L. Renard, N. Hamel,
L. Adam, S, Couppey, J,-B.-F. Hamel, ^tc^ùt et syndic préposé ; J. Coqlierre.
2. C-AIllER DE doléances.
(Ms. Archii-es de la Manche, série II, ti. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Oritfinaî sifiné '^'. Kd. IIii'I'kaii, Cahiers, FI, p. 5oo-5oi.)
Cahier de doléances des députés du tiers état de la 'paroisse
de Sottevasl^'^y
Savoir :
\x°\ Que les députés du tiers état à l'assemblée nationale con-
courent de lous leurs efforts à ce (|U(^ cette assemblée ne soit point
de faire des règlements pour j»ié\enir
lesdégàts qu'ils oorasionnaient, etiiiênie
de rendre des ordonnances pour la ler-
imUiredes colombiers. [Avrèl du Conseil
du •.>.:>. juillet 1777, dans Isamiieut \\V,
p. Gi.) Mais annule mesure de ce genre
n'avait été prise, <pie nous sai liions,
dans le ressort du Parlement de Hoiien.
La paroisse de Sortus\ille avait pour
seigneur en i78() M. René Avice, pro-
priétaire du lief de Quesnay dans la
ville de Valognes. Le Méin. slal.de ij'îi
décrit ainsi la paroisse : «Sortosville,
seigncurM.ile Golot Avice; «iîi^acres 1/9
de terre en labour et lierbage; peu de
plant et viron 3o vergées de pré. Assez
bon tonds -5 (f S).
Produit commun en grains (en 1 7()'^) :
•.M 8.'^ boisseaux, mesure de i(i pots.
(Arcb. nat., \)i\ his,bi,)
'' Arrondissement de Valognes, can-
ton (It! |{ric(pieber.
' Population au dénombrement de
1793 : 1,170 habitants. iMouvemenl
(en 1787) : N. 29, M. 9, D. 87. —
Population actuelle : 796 babitanls.
" Une co|iie déclarée conforme à
Toriginul des Arcbives a été faite sur les
i-egistres communaux de Sotlevasl, à la
date du mois de mai 1889. (Commani-
cdlion de l'inslituteitr, M. G. Hamard.)
('■' 1a> rallier est. en jibisieurs ar-
ticles, la reproduction des cabii-rs du
Ivpe de Bricquebec. Nous relevons à
leur place les passages empruntés.
Le Afc»«. sinl. de ir3t décrivait ainsi
SOTTFAVST.
529
séparée en ordres particuliers, el i|ue les Irois ordres réunis en-
semble délibèrent el votent par tète;
[9"] Que tous les impôts soient simplifiés, et tombent sur les
citoyens de tous les rangs, de tous les ordres'". Que tous les im-
pôts ne soient accordi's que juscju'à la prochaine tenue des Etats
généraux, qui sera fixée;
[3°] Que les États généraux s'assemblent de six ans en six ans;
([u'on rende à la province ses États |)articuliers et (ju'ils soient en
tout send)lables à celle des Etats du Daupliiné;
[II"] Qu'il ne puisse être créé aucun impôt nouveau, aucun em-
prunt, sans le consentement de la nation;
|,V| (Jue les lois civdes et criuiinelles soient refondues, et ((uc
les formes soient abrégées;
[fi^'l Que les tribunaux de la justice soient eni[)lacés à la portée
des justiciables, et ([u'un plaideur épuisé par une première injus-
tice ne soit pas réduit au silence, par l'impossibilité de fournir aux
frais de voyage et de la procédure nécessaires au tribunal supé-
rieur, n'étant pas rare que les frais d'un seul vo\age au tribunal
souverain surpassent le montant du prix capital de l'objet litigieux ^'^^ ;
[7°] Qu'il soit fait une loi concernant la liberté des prisonniers,
qui interdise à un gouverneur de province le droit d'emprisonner
un citoyen pour port d'armes;
r8°l Déduire les deniers royaux (^^; qu'on détruise les colombiers
et les garennes ouvertes, droit funeste à l'agriculture:
U paroisse : frSottevasl, st'ifjneiir M. de
SoUevast Maréney: 702 acres 1/2 de
loiio en labour, plant el pré. Fonds
maijjre".
Produit «omnuui ''n (;rains (en
i']()'^} : bl,<)i3 boisseaux, mesure de
ih pots. (Arcli. nat., Divftî.s, 51.)
'') Impositions de Sottevast pour
1789 : taille, 9,i.5o livres; ace, i,/iii
livres; cap., 1,890 livres; corvée, 097
livres 8 s. 7 d.; vingt., ],•.!;{ 1 I. '5 s,
10 d.; lerr., 101 livres; bât. , )Ui livres.
Au total, 7,0 i/j I. iT) s. 5 d.
Lijjnes : ;! I T) , dont 178 jiropriélaires
(•\p|(iilaiits (|(Oiir 1,721 I. ils. (5 d.),
el A-! ierniiers (pour Wo I. 7 s.). -
l'rivilcjriés : le rurr, M' Hené-Félix d'Or-
léans, présent à Coiilances (cote : iG s.
nu territorial), le sieur René Meliii,
|irèlre (colc : to s, id.); l't pour la
noblesse, le seigneur et patron Louis-
Henri de Cliivrac (c. n. 376 livres, cote:
'i 1. 6 s. 6 d.), le sieur N. Bevry, éc.
(cote : 1 5 sous), et la demoiselle d'btou-
ville(cote, 5 sous, 2 deniers).
i^) Cf. les cahiers de Bricquebec,
art. 12; du Vrétot, art. 19 (textuel).
La paroisse de Sottevast pouvait se
plaindre légitimement di' la rouiplica-
tiou des arroudissenients judiciaires.
Elle relevait i-n |)n'mière instance, par-
tie du sièg(! royal de Valognes, partie
de la haute justice de Hric(|uebcc, partie
enfin de celle de Hrix. Lu appd et pour
les cas royaux, «'Ile allait également à la
fois au siège de Valognes el à celui de
Saint-Sauveur- le-Vicomte. Voir Mv-
molri! des (ijlicivrs ila la Ininle-jiifilice ili'
lirlcfiuehnc au roi, tyS'j (Arcli. (Jalva-
dos, C (3198), et Carte des bmirjrs el
piiriiisses (fui relèvent canjuxéiuenl des
liailliaires de Valojpws et de Saint-Sau-
vear-le-Vicirinte. (Arcli. nat., I) iv his -ij,
p. 39^1.)
'■-•) Cest-à-dire «déduire sur les ri'u-
. tes seigneuriales le montant de Tinipo-
it SArlo^Al.li.
530
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[9°] Qu'on cesse de lever des soldats et des matelots par la voie
du sort. Ne serait-il pas plutôt préférable de les remplacer par une
contribution pécuniaire, dont le fonds serait destmé à des enrôle-
ments volontaires ? "h
[10"] Qu'on examine a>ec attention si la subvention territoriale
universellement désirée n'est pas l'impôt vraiment le plus suscep-
tible d'une répartition proportionnelle, juste, sur tous les fonds
de tous les citoyens (-^^ ;
[11"] Qu'on supprime, ou qu'au moins on modifie en faveur
des pauvres citoyens l'odieux impôt sur le sel; et qu'il soit permis
de lever la provision, pour chaque an, d'un seul voyage'^J;
[12°] Qu'on anéantisse les déports, et que les réparations et
reconstructions des presbytères soient désormais à la charge des
gros décimateurs '''^:
sition des vingtièmes des fonds«. (Voir
la note sous le cahier de Dangy, art. 29,
au t. 1", p. 3oo.)
Le fief et seigneurie de Soltevast ap-
partenait en 1789 à M. Louis de Chi-
vrac; il existait aussi dans la paroisse
une terre du domaine considérable,
puisqu'elle s'étendait, d'après les offi-
ciers municipaux, «sur moitié de la pa-
roisse ».
Etat des ffiutes de 1790 non re-
trouvé. Il était dû au domaine du roi ,
pour Valognes, 79 1. 1 5 s. 11 d. (Arch.
Manche, A 3365.) En plus des trei-
zièmes sur moitié do la paroisse, que
los officiers munici|)aux déclarent rr im-
possible à évahicrn, le domaine avait
en outre sur la communauté une por-
tion imporlanlt'. non inféodée, de la
forêt de Brix, estimée en 1799 à
3o,ooo livres en capital. Voir Tahleau
dressé au district en J790. (Arch.
Manche Q"' 17.)
*') Cf. le cahier de Bricquebec, art. « 6
m fine ( presque textuel ). La paroisse
de S. fournissait à la milice de terre
Iiour le régiment de Basse- ÎSorraandie,
lalaillon de Saint-Lô. Kn 17H8. elle
avait lire au sort avec la communauté
de Saint-Martin-le-Plessard (ou le Hé-
bert). Garçons inscrits des deux pa-
roisses, 56; exempts, 10; infirmes, l\;
tiop petits, j. Il était resté 61 garçons,
pour tirer 3 miliciens. ( Arch. (Calvados,
C 1916. )
<-') Cf. le cahier du Vi>elot, art. /io:
Bricquebec, arl. a a m fine (texXucI).
(^> Voir ce que nous avons noté
sous les cahiers de Brix, arl. 3; la Per-
nelle, art. 2 (suprà, p. 162, ^3i).
C') Les habitants de Sottevast n'a-
vaient pas eu depuis assez longtemps,
semble-t-il, à supporter les charges de
réparations presbytérales. Le dernier
arrêt du Conseil que nous ayons ren-
contré est en date du 16 mai 1762 . au-
torisant une levée de 1,200 li\res
Tpour les réparations de l'église et du
presbytère» (Arch. Calvados, C iSaa).
En 1790, les officiers municipaux
s'expriment ainsi sur l'état des bâti-
ments prcsbytéraux : «Le sieur curé
s'est chargé eu 177/1 ^^^ réparations à
faire tant à la maison maiiable que
celles concernant la basse-cour; il a reçu
pour cet eflct a, 000 livres, tant en ar-
gent qu'en meubles; il a fait reconstruire
à neuf l'écurie, le pressoir, les murs de
clôture, etc., en sorte que la dépense
qu'il a faite à cet ell'et surpasse de
beaucoup plus de la moitié la somme
qu'il a reçu''. . . Il y a pour le présent
plusieurs menues reparations à faire,
mais la plu> urjjente est la majeure
partie de la couverture de la grange et
celle du pressoir, lune et l'autre on
chaume, qu'il faut refaire à neuf,
etc. . . r>. {Etat (les biens iial., Vnloffnes,
Arch. Manche, Q* ' 17.)
Dîmes. — Nous n'avons plus le folio
du PoiiiUé qui contenait la réparlition
des (limes de Sottevast. Mais lelal pré-
cité ajoute eu cet endioil : "les gi-os dé-
cimateurs obligés avec le siçur curé à
SOTTEVAST.
531
[i3°] Que les commîmes soient partagées par les usagers et
mises en valeur ;
[i/i°] Qu'on supprime le bureau des finances, les intendances
et les chambres souveraines potn- connaître de la contrebande à
main armée "';
[i 5"| Qu'on anéantisse les droits de pied-fourché et autres droits
de foire'-';
1 1 G"! Que, dans les paroisses où il se trouve des écoles fondées,
les titulaires seront tenus avec obligation de se conformer en tout
au titre de fondation '^^ ;
I 1 7°] Que les éveques soient tenus de résider aI)solument dans
leur diocèse et évêché, sans pouvoir s'absenter que pour des causes
légitimes;
[i8"l Que nul impôt ne puisse avoir de lien que par le consen-
tement de rassemblée nationale.
Laissons au reste aux députés qui siéront nommés pour le bail-
liage secondaire, et successivement à ceux qui le seront pour le
bailliage |)riiiripal. de suivre les mouvements de leur honneur
reiUri'liei) du chœur sont le clinpitrc
(le Coiilances et i'abbayo de Barnavasl",
(0 qui indi([iie que ces deux ëlabiisse-
nients avaient part aux grosses dîmes,
ainsi que le curé. La déclaration de
1790 manque pour la cure; le chapitre
déclare sa part louée 671 I. 3 s. 6 d.
(Dcclar. n" 8i , P 87.) Quant à celle
du prieuré de Barnavast, beaucoup
moins considérable , elle était , d'après
un aulre endroit du fouillé, aflermée
vers 1780 au curé par 5o livres de rente.
{Pomllé, f 48 V».)
BiKNs BcoLÉsiASTiQWBs. — Il n'y a,
d'après les ofiBciors municipaux, aucun
autre bien ecclésiastique dans la pa-
roisse que: 1" la cure, consistant eu: mai-
sou nianable, bâtiments d'exploitatieii,
jardin de une vergée 1/2, terres d'au-
mônes de 12 a i3 vergées, le tout non
est. (porté en 1700 à 600 livres, par la
(Ihambre ecclésiastique). Le curé a droit
de prendre 8 cordes de bois à brûler et
(les bois de construction dans la lorèl
coutumièrc de Bricquebec {lov.cit.).
Il n'est jibis (|ucslion en 1790 d'un
|)rieuré de Saiiil-Krbland , (pii avait
exisié dans la paroisse. Le TulAvait de
1792 mentionne cependiuit en plus :
2° pour la rabri(|ue, 21/1 I. 5 s. de
rentes; 3" pour les ubits, 18 I. a s.
0 d. ; '1" pour les écoles, 5(t livref;
,^)" pour les pauvres, 90 livres. (Arch.
Manche, Q*'' 11.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse est porté en 1787
à /i,38o livres par les contr(")leurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C 6019.)
^') Ci", le cahier de Fresville, art. i5
(presque textuel).
^^' Cf. le cahier de Fresville, art 17
et la note (suprà, p. 277). Le marché
de la paroisse de S. était celui de Brix,
où les droits de coutume étalent levés
pour les fermiers du domaine, appar-
tenant à Monsieur frère du roi.
(^) H V avait à Sottevast une petite
école, que nous rencontrons déjà exis-
tante à la lin du xvii' siècle {Etat des
écoles tia diocèse de Cutllanccs, Arch.
Manche, U 4i ), et qui jouissait, comme
nous venons de voir, en 1789, d'iuie
rente de Tio livres. Les paroissiens de
Sottevast avaient des raisons particu-
lières pour demander l'ext^ution des
anciennes fondations. Tout récemment,
ils avaient soutenu avec \o titulaire un
priM-i's coûteux, qu'ils avaient d'ailleurs
perdu. [Arrêt du Conseil conccrnnitl la
levée ilinie xnmme de ù,t6ù I. las. 6 d.
mir Ira parainsieiis de SotlevosI , pour
frais de procédure et indemnité pair la
maison d'école, g octobre ly'S'y, Anli.
Calvados, C i326.)
532 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
et de leur conscience, dans tout ce qui sera proposé pour le mieux,
en consultant, en tout, le bien de la justice, la propriété [sic) de
l'État, le respect pour la personne sacrée du roi et l'honneur du
peuple français.
Fait et arrêté le dimanche i" du mois de mars 1789, après lec-
ture faite. Deux mots en interligne à la première page, de bonne
valeur.
J.-L. MouiN, Simon L., syndic; J.-A. Kenard, J. Anquetil,
F. HaMEL, AdAMAH, p. BaHBENCUON, F. DUGARDIN,
s. Amiot, Louis GouppEY, (jil. (iOiipPEY, T. Anquetu. ,
A. CouppEY, G. Pesinblle, .I.-L. Morin, J.-F. Maugis,
p. -F. Equillebeq, Jean-J. Pignol, J. OumEvn.LE , Jacque
Venard, Nicolas Noghe, Henry Couppey, L. Renard,
]N. Hamel, L. Adam, S. Couppey, J.-T. Coquierre,
J.-B.-F. Hamel, grc/fier et syndic préposé.
SOTTEYILLE
1. PrOCÈS-VEBBAl DASSEIVIBLÉE.
( Ms. irihivcs ili- la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non colce.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général: le ms. porte d'assez nom-
breuses ratures). — Date de l'assemblée : 1" mars, raturé et coi-rigé en
rti mars, sur les 3 à 4 heures de l'après-midi >'. — Addition en marge :
cfDevant nous Vincent Mariage, avocat au Parlement, juge dudil lieu de
Solteville, assisté de Guillaume-Jean-François Denis, notre gretlier ordinaire. -
— Comparants : rfdemoiselle Jeanne Galin, vfiuve de feu Charl<>s Preimi'r
sieur du Quesnay'''; maîtres Nicolas Pipet sieur de la Vallée, Jean-François
Le Connétable sieur des Longchamps, Louis Lengrez, Guillaïuue Avoyne.
Guillaume Pasquinet, Robert Bessin*"'*, Jean Bessin, Jean Salley, Charles
Ferey, Jean Mabire, Louis Martin, Louis Pascpiinet, et autres. « — Non)bn'
de feux : 55 <">. — Publication : rie T" mars, par messire PieiTe-Bernard
Lekebvre, éciii/er, ciirr de ladite jjdroi.'ise-n, — Députés : Nicolas Pirr/r. Louis
Leingrez. — Signatures (i4) : L. Lengrez, N. Pipet, M. Avoyne, R. P\s(»i ier,
(" Arrondissement do (ilicrliourj;, '^^ Les dcrniors noms de cette énu-
canlon do Les Pioiix. mcralion ont été ajoutés après coui).
(2) Ce nom est raturé sur le nis. Aux '•''' Mouvement de la popuialion «mi
termes du Hèfflewpnt {arl. aS), les feni- 1787 : N. h, M. 3, D. 2. — l'opula-
mesneprenaientpaspaplauxassomblées. lion acluclie : 271 habitants.
SOTTEVILLE.
533
J. LKcowETATiM; . J.-L. Pasqiirk, J. MxBiRE, Jean Sm.lkv, J.-L. Pasqiirr,
llobert Bessin, C. Ferey, Jean Bksslis-, G. Avovise, L. M\rtin, Mariage, /m^c
(lu siège; Denis.
2. Cahier de doléances.
(Le cahier de doléances n'a pu être retrouvé'''.
SU HTAIN VILLE
1 . PROCfes-VERBAI, F>'ai>SEMBLÉE.
(Ms. Arrliiveit dr la Vntirhe , xérie B, n. il., liasse Cahiers de Valotjnes, 11, /jiVw non volée.
Ori(',iiial signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimi^ général). — Date de l'assemblée :
(i mars. — Présidence : « Devant nous Vincent Mariage, avocat du Parle-
ment, iime du lien, assisté de (luillaume-Jean-François Denis, notn; grellier
ordinaire, propriétaire et habitant dndit lieu de Surtainvillefl. — Compa-
rants (25) : Hervé Lemperiere, Nicolas Mahieu, Guillaume Maliieu, Jean
Noël, Jean-François Hérout, Charles-François Denis, Guillaume Mautalent,
Jean Le Roy, ÉÎoy lieront, Euslaclie Denis, Guillaume Vodereuil, Miciiel
Hérout, Nicolas Dolley. Jean Bellet, Vincent Le Requin. Gilles Mahieu, Jean
Avoine, Guillaume Sauvegrain, Louis [jaiin', .lean Godey, Pierre Le Requin,
Jean Pouchin, Louis Denis, Thomas Mahieu, Je^m Langer. — Nombre de
ieux : 175 <''. — Publication : le 1" mars, par Denis, prêtre et vicaire de cette
paroisse. — Députés : Guillaume Mahif.i, Hervé Lemperiere^''. — Signatures
(af)) : H. Lemperiere, G. Mahieu, Jean Nof.l, T. Mahieu, J.-F. Hérout,
C. Dems, j. Lerov, G. Mautalent, E. Denis, Éloy Hérout, M. Hérout, G. Vo-
dereuil, J. Rellet, N. Dollev, J.-F. Avoinne, L. Rrigeîst, Louis Lainev, Gille
Mahieu, G. Sauvegrain, J. Godey, J. Pouchin, P. Lerequin, T. Mahieu,
J. Langer, Mariage , ywge dii lieu; Denis.
l') Le Méin. stnt. du i^Si décrit
ainsi la paroissp : ffSotlevillo, sei}i[neur
M. l'abbé (!•' Rianclieland»'; i,3/i8 a-
cres ijii de terre en iabonr ol prairie,
fonds de ])eii do rapport (/" a^j).
Impositions de Solteville pour 17S1J :
taille, 85o livres; ace, 557 bvres;
cap., 55o livres; corvée, isSa 1. 5 s. 8 d. ;
vinjjt., 1,0a 1 I. 1 s. 5 d.; terr. , gT) li-
vres; bât., 82 livres. Au total 3,;^87 li-
vres 7 s. 1 d.
Lignes : 75, dont 67 propriétaire.-;
e\|)loitanis (pour ^j3fi I. j8 s. 6 d.), et
8 fermiers (pour 817 1. 9 s.). Seul pn-
viléeié : lo curé , M" Pierrc-nernard-i^e-
tebvre d'AnneviUe, éc. (rev. imp., li-
vres).
Revenu paroissial imposable : 7,630
livre.s. L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques (non imposés) de la paroisse est
estimé en 1787 à 3, 080 livres paries
contrôleurs des vingtièmes. (Arcb. Cal-
vados, C fi5i(). )
(2) Arrondissement de Cherbourg,
canton de Les Pieux.
(•^' Population au dénombn^ment de
1798 : i,oa5 habitants. — Mouvement
(en 1787) : N. 18, M. 7, I). 18. —
Population actuelle : 9(12 habitants.
(*' Taxe : 17 jours, 76 livres. Ace.
5;Vi BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original sif^né. Inédit.)
Cahier des doUkinces, plaintes et remontrances des habitants du
tiers état de la paroisse de Surtainville *fait rédigé et signé ce
6 mars ijSg (*^*.
Présenter au prince ([iil nous gouverne un détail rirconstaucié
des maux (jui nous accablent, ce serait affliger son cœur sensible
et généreux; cependant, en nous conformant à ses vues bienfai-
santes, nous ne lui laisserons pas ignorer que s'il ne vient à notre
secours, nous sommes prêts à succomber sous le poids énorme des
impôts ([ue nous payons :
f i"] Placés au bord de la mer, a six lieues de distance des villes
les plus voisines, nous cultivons un sol ingrat et qui ne doit sa
modique fécondité qu'à nos sueurs et nos travaux continuels ^^);
d'un côté, les sables volants et légers menacent cbaque jour d'en-
gloutir nos possessions, et ce n'est qu'à force de bras ([ue nous
élevons des digues qui en reculent le moment ; de l'autre, des coteaux
absolument stériles et une portion de terre glaiseuse qui n'a pas
moins à craindre les pluies trop abondantes (jue la sécheresse. La
petite portion de terre placée au bas de ces coteaux est donc notre
unique ressource, par la culture des légumes que nous transpor-
tons à grands frais, au danger de notre vie, nuit et jour dans les
marchés voisins. Un hiver comme celui que nous venons d'éprouver
a détruit toutes nos espérances; la sécheresse de l'été dernier avait
absolument fait périr nos récoltes; il faut vivre, ou plutôt ne pas
mourir, et payer les impôts. Nous sommes étonnés nous-mêmes
comment nous avons pu fournir juscpi'à ce moment. Nos pères,
hélas! nous ont transmis leurs possessions, mais nous voyons tous
les jours augmenter les charges;
[9"] La taille est devenue un impôt effrayant pour des malheu-
<■' Les mots entre ies signes ** sont la mer, lo reste médiocre" {f i-j »•").
ime addition d'une antre main que le Prodnil moyen en grains (en 1798):
cahier, mais vraisemblablement l'aile en !)ii7-< boisseaux, mesure de 9/1 pots,
séance. ( Anb. nal. , Div bis, 5i.) Il existait en
(*) Le Mém. 8i(it. (le fj'Jt décrivait 'V^') '''"i^ '^ paroisse des mines de
ainsi la paroisse : irSurlainvdle, seigneur |)lomb, qin, exploitées dès le viv' siècle,
M. le mar(|uis de (lassé ; 1 ,oi)9 acres de avaient été reprises en 1 78^^ par MM. So-
terre en labour, plantée; 9À^ vergées rel et Dubamel. (Voir ./"unm/ rfc« Mùim,
de pré. quelque ))eu de b(m fonds vers prairial an m.)
SURTAINVIIXE.
53i
reux (Hiltivatoiirs ; au premier aspect, aecoutumé dès sou enfance à
la paver. fUe parait moins rebutante, mais les accessoires de celte
taille qu'on fait porter aux sujets les plus pauvres et peut-être les
pins utiles du royaume pour des objets qui les regardent moms
(ine les autres sujets du roi, voilà ce (|u'il y a d'accablant pour
em "^ Si le fardeau était partagé également entre tous les habi-
tants et propriétaires de fonds, il en deviendrait plus facile à sup-
porter, mais il n'est \)\s un impôt (|ui ne tombe sur le roturier, il
en est une grande partie dont le clerijé et la noblesse sont exempls'-^J.
Hélas! qu'ils seraient bien plus respectables, s'ils volaient au se-
cours de leurs concitoyens pour pariager avec eux les charges de
l'État et concourir au rétablissement des finances !
Nos terres appartiennent presque toutes aux gentilshommes,
dont nous ne sommes que les fermiers ou fielfataires. ^()us comp-
tons quatorze privilégiés gentilshommes dans lu paroisse, possé-
dant les grandes terres, et en outre, nous payons au seigneur seul
1,800 boisseaux de blé et autres redevances, sans aucune diminu-
tion de dixième ''^l Six ecclésiastiques : le curé n'a que le tiers des
"' Impositions de Surlainville pour
1789 : taille, 9,970 livres; ace, i,68()
livres; cap., 1,^69 livres; corvée, 763 1.
17 8. 9 d.; vingt., 1,^09 I. 8 s. 10 d.;
terr., 1 13 livres; bàl., 38 livres. Au to-
tal, 7,'iEia 1. 5 s.
làjjncs : i3i, dont la.'i propriétaires
exjiloitants (pour 2,/i95 I. 16 8. 6 d.),
et S fermiers (pour 197 I. 1 '1 s.). — La
paroisse liénéficiait en 1789 d'une di-
minution de 3o livres au principal df la
taille, motivée par ?f perte de taille^K
("'' Les privilégiés étaient nombreux
en 1789 à Surlainville. Le rôle de Tini-
pôt territorial et hàtimenls de justice
pour 1789 permet de se rendre compte
approximativement de l'imporlanc^ de
leuis possessions dans la paroisse. Sur
un rôle total de i5i livres, correspon-
dant à un revenu paroissial de 8,6 i^i li-
vres , nous relevons en effet les cotes
suivantes :
II. Kcclésiastiques : le curé (cote :
10 8. /i d.),ral)bô (le KiHidreville (8 li-
vres), I** chapitre d<' (ioulances; le cha-
pelain de Saiul-Andi-é (non résid.), le
diapi'lain (1<^ Saint-Arjpiir(nou in'sid.),
Ii'cliapolain (lo Saiiit-Ulaiso (non résid.);
/(. noMi's : messiri' <ihai-l<'s l)('.s(pi(>snes ,
éc. , sieur des I"]ssarls (c. n. 1 /i livres,
cotegl. l 'j s.); Anonime An(pii>(il, che-
valier de Baudreville, capitaine au
régiment Royal-Cravatte, chev. de Saint-
Louis (c. n. 26 livres, cote : 8 livres); la
dame du sieur Henri d'Arry et ses lils
(c. n. 33 livres, cote : 8 I. 7 s.), tous
nobles non possédant fiefs, c. Il faut
ajouter, pour le tiers état ime brigade
de traites et (piart-bouillon, compre-
nant brigadier, sous-brigadier et trois
gardes. (Arch. Calvados, C 8 9 5 1.)
('i Le seigneur de Surtainville, en
1789, était M . de Montmorency, baron de
Hricquebec, dont le fief et seigneurie du
lieu relevait par qjiart de haubert. Nous
avons conservé l'état des rentes seigneu-
riales et foncières de la paroisse, dressé
par la miuiicipalité à la date du 9.Ù dé-
cembre 1790, savoir:
r I^a baronnif de Hricquebec, rede-
vances sur 77 (iell'ataires ffCn grain»,
volailles et oeufs» , dont le détail n'est
pas donné; le montant total est apprécié
en argent «•suivant les quittances com-
muniquées par les déclarants» , à
/i,8()r) I. '1 s. 1 d. Il y a dans l'ensemble
<le grosses redevanc<»R; les .sieurs An-
(pietil fnVes, .")Oo I. 9 d. ; le sieur
Hervé ly-mpérière, U'jli 1. 10 s. 3 d. ,
mais la moyenno des cotos est de 4o à
60 livres;
a' La seigneurie de SenoviUe , deux
536
BAILTJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
dîmes, les religieux Bénédictins de Beaumont-en-Auge ont les
deux autres tiers''' : c'est à ces gros décimateurs (jue nous n'avons
jamais vus et que nous ne connaissons guère que par celle rede-
vance, que nous sommes obligés de confier cette portion considé-
rable du revenu des pauvres. Nous sommes pén('trés du plus profond
respect pour la noblesse, dont les pères ont bien mérité de la
patrie; mais ce respect augmenterait encore, s'ils partageaient avec
nous les charges de l'Etat. Les immunités, loin d'ennoblir, dans
certains cas avilissent celui qui veut en jouir. La vraie noblesse sait
exposer sa personne et sacrifier sa fortune lorsque le bien public
l'exige, et les ministres de la religion nous ont aj)pris (|ue nolr(!
divin rnaître paya le tribut à (lézard (.s/c).
Les biens d'église'-' sont destinés à la nourriture eirentrelicn des
redevances en iiqjenl. faisan! fiç) livres;
3" La seijjneuric de Cani|)roncl , iiuil
redevances en argent, /fiains cl volailles,
faisant i 8.") 1. 7 s.;
Il" ]jO sieur de lînice, .^) livres.
Au total, pour les redevanres dé-
clarées, .^),i2^4 1. 1 I s. 1 1 d. Il était (lu
en onire au domaine, d'après le derniiT
«'lat, 8 hoisseaux de froment mesure do
18 pots et 1 I. i) s. () d. en arjjcnl, est.
ensemble produit coumum Ai I. 1 (i s.
a d. (Arcli. iVianclic, A TM^b.)
"^ Hcaumont-iMi-Aujff (Hclliis Motis
in Algia, dans Nkiistiua 1*ia, p. «j-io),
prieuré de l'ordre de Saint-Renoit,
fondé en lotîo, réformé en idOii. il y
avait toujours des r('li{i[ieu\ en 1 790.
Le prieuré jouissait alors d'un revenu
déclaré de 0/1,963 livres, mais il avait
79,1 r)3 1. 16 s. G d. de dettes. Voir
Klat ifénéral alphabétique des Bénédictins
de Saiiit-Manr, n" 17, (Arcli. nat., Dxix
10,1. 1 /17.)
Di':ciMATF,rns. — Nous n'avons plus
le folio du PoniUé l'olatif à la paroisse
de Surtainville; mais les officiers muni-
cipaux écrivent en 1790 : «Le sieur
curé possède le tiers des grosses dîmes,
avec toutes les meiuies et vertes dimes
et novalcs. Il jouissait des deux tiers
des grosses dîmes appartenant aux reli-
gieux de l'aMiaye de heaumonl-en-Auge,
par l)ail passé devant le notaire talfel-
lion de Hricquebec, en date du -19 mai
178/1, par neuf années à comniencei-
de 1788, au prix de 1,100 livres par
cliacuu an." ( Etnt dvx Inem nationaux ,
Valojrnes, Arcli. Manche, Q*'' 17.)
Déclaration de IJQO non retrouvée
pour la cure; la part des {jrosses dîmes
de l'ahhaye est déclarée all'eruK'e au
sieur Roiidard, fermier {{énéral, poin- la
cinfpiième année de son bail , au prix
de f\^)o li\res. Voir Tahteau du revenu
(la prieuré de Hedirinonl-en-Aujre pinir
rnnnée tj^o. (Ai'di. (-alvados, (j Q,
u. cl., district de Pont-rEvéque.)
*-' L'inventaire de 1790 nous donne
le relevé des biens ecclésiastiques à Siu'-
tainville, savoir :
A. liiens-Jhnds : 1" la cure , bâtiments
et jardins, sans aucune terre; le curé-
jouit seulement d'un dioit de 8 cordes
de bois et des bois ib' réparation de sa
maison, dans la forêt coutumière de
Hricquebec (non est.; en 17/13 ,1e déport
avait t'té alVermé j)ar i,3oi 1. 9 s., les
dîmes de l'abbaye valant alors seulement
•.•.80 livres, celles de la cure fioo livres;
il faut donc doubler au moins le chiffre
pour 1789); â" la chapelle Saint-André,
une pièce de terre de 20 perches, en-
clavée (afT. 6 livres); 3° la chapelle
Sainte-Aigoulf, sans terre.
B. Rentes : 1° le chapitre de Cou-
lances, rente foncière de 19 livres;
9° la chapelle Sainle- Argoulf, 8 bois-
seaux 1/2 de froment mesure de 18 pots
et 6 pots 2/3, en quatre redevanres;
3" la chapelle de la Trinité en l'église
du lieu, trois rentes faisant .^ boisseaux
3 cabots de froment et '1 livres en ar-
gent; /i° la chapelle Saint-Biaise à Bric-
quebec, A 2 boisseaux d'orge; .^)" l'église
N.-I). d'Allonne, .')3 s. 'i d. de rentes
foncières; (»" l'église des Pieux, /i livres;
SURT4INV1TXE.
537
minislres, le surplus regarde les pauvres; les gros décimateurs
placés à des distances considérables ne les connaissent pas. En
contribuant aux impôts, ils rempliraient une partie de leur devoir.
Nos curés ont la misi^^-e sous les yeux; (juand la religion ne leur
ferait pas un devoir d'être charitables, Tliumanité leur en fait un
précepte auquel on ne peut résister; ils vivent avec nous, ils par-
tagent nos peines; et si le ciel dans sa colère nous donne un mau-
vais curé, nous sommes dédommagés par un (pii vaudrait mieux.
Nous ne prétendons |)()inl nous plaindre de la noblesse en gé-n('ral,
mais seulement de l'abus de leurs privilèges; qu'il est cruel d'être
voisin d'un gentilhomme exempt d'impôts, qui ne paye même |)as
ceux auxquels la noblesse est assujettie, et qui cependant dans une
mauvaise contestation ruine en vexations le malheureux paysan,
auquel il suscite un procès oii il y a souvent plus d'adresse cpie de
bonne foi. Poin'(|uoi le gentilhomme, qui n'a aucune occupation
plus utih' à la société (jue la mienne, aurait-il en justice une rétri-
bution trois fois plus forte que celle qu'on m'accorde? Nous sommes
persuadés que nos lois n'ont pas prévu ces cas, et qu(î cet abus
n'échappera pas aux magistrats ipii doivent s'en occuper;
IS"! Nous ne finirions pas si nous remettions sous les yeux du
roi nos sujets de plaintes : nous ne savons à quelle époque onl
comuK'ncé les impositions pour les chemins; nous payons depuis
ce moment-là, et nous n'avons pas une seule grande roule qui soit
à moins de trois lieues de notre paroisse. Plusieurs nous sont abso-
luuK'iil inutiles; nous payons actuellement pour la route appelée
de (;berl)ourg à Saint-Malo: il fallait un prétexte |)our traverser les
terres de quelque grand seigneur, et «tn l';» trouvé dans cette pré-
tendue grande route'";
l'r] PoiuqiKii ne le dirions-nous pas? Le roi se montre notre
père, il faut lui parler avec confiance. Oui, il serait allligé s'il
savait que pour payer la somnu; exorhitante d'impôts que nous
portons, nous ne pouvons y fournir (pie par les privations aux-
7° los nbiliers du lieu , 299 I. i a s. 8 d. ,
ot '\ boisseaux de frouient mesure de
1 8 pots. {Etat précité, Arch. Manche,
Q"-'i7.)
'^ Sur la roule de (.In'tliourg a Sainl-
Maio, etsonélat d'avanct'uienleu 1789,
on voudra bien se reporter à ce que
nous avons noté sous le caliier de Hrélial
(au tome i", p. 1 88). 11 est à peine besoin
tif! faire observer l'inexaililudc de l'ac-
cusation portée par !<• lahifr; la route
de Cherbourg à Saint-Malo, desservant
des villes et bourgs comme lîricqiiebec,
la Hayo-du-Puits, (Joutances, Granville,
Avranches, Pontorson et Dol, longeant
le littoral à courte distance, était cer-
tainement économi(|uemenl et stratégi-
(|uement une des plus utiles de la
région. La Comniission intermédiaire de
liasse -Normandie, qui voyait les choses
(Fun peu plus haut, la classe parmi
celles ce dont l'acliévement est à tous
les égards le plus urgent'7.(C(>m/>(c vendu,
p. 182.)
538
P.MIJJAr.E SECONDAI M !•: T)K VAEOr.NES.
f|ijell(^s nous sommes exposés pendant i'année. Son cœur sensible
et bon serait décliiré s'il savait que huit cents de ses fidèles sujets,
nourris depuis le commencement de l'année jusqu'à la fin avec du
pain d'orge, sont obligés de vendre le peu de froment qui croît sur
leur terre, quelque peu de cidre, le cochon qu'ils nourrissent, pour
payer leurs rentes et les impôts. Ceci est une vérité; excepté une
seule maison dans cotte paroisse, on \p maître et la maît esse
ma gent dii pain blanc, ton! le reste est réduil ;mi pain d'orge
sec, excepté dans l'été on la rrssource du lait fournil un peu de
beurre. Voilà le seul moyen qu'on ait trouvé de satisfaire aux
charges de l'État; voler son estomac, être mal vêtu, exposé aux
injures de l'air. Quelle est donc une situation plus misérable?
[5°] Des seigneurs humains avaient fait autrefois raser les co-
lombiers de dessus leurs terres; nous nous rappelons avec respect
le souvenir de la maison de Longueville, à laquelle nous devons le
bienfait d'avoir fait détruire ceux qui étaient sur ses terres et re-
noncer à ce privilège (^^; comment se fait-il que de simples
gentilshommes, sur des terres roturières, aient des pigeons dans
«les colombiers ou autres retraites, qui dévastent nos moissons?
Faire des procès pour les détruire, il faut du moyen, des res-
sources : on est pillé, on souffre, on se plaint, enfin, on se tait.
[6°] Le parlement de cette province avait autrefois défendu de
brûler des varechs sur les côtes de Normandie; les motifs qui
avaient dicté l'arrêt ne parurent pas plausibles au conseil; l'arrêt
du parlement fut cassé '^l Le varech pourrait être utile à nos ma-
''^ La maison de Longuevillo avait
possédé la haronnie de l^riquebec et la
seigneurie de Surtainvillo qui en dépen-
dait, du dernier tiers du xvi' siècle
au commencement du xviu'. En 1712,
la Ijaronnie avait passé par vente, au
[irivde 352,000 livres, aux mains de la
iamille de Matignon. En 1789, elle
appartenait à demoiselle Anne-Louise-
(latlierine de Matignon, née le .3 mai
1774, qui avait épousé Anne-Charles-
Fiançois de Montmorency. Voir abbk
P. Lbbreton, Bi-icqnnhec et ses environs,
Hricquehec, iqo;', in-X", p. infi.
(Exem|.l. I5ii)l. nat., 1/ 7, 33,0/ia.)
'-' La législation sur la coupe et le
wltrùlement" des varechs avait été très
contradictoire au xviir siècle, à caufio
de l'opposition des inlérèls de l'agricul-
ture, qui voidait se réserver cette
plante comme engrais, et de l'industrie
de la verrerie, qui avait liesnin de la
soude pour sa fabrication. Les variations
de la législation avaient réHété en
quelque sorte les tendances variables
du gouvernement, qui tantôt avait
favorisé l'industrie du verre, tantôt était
revenu à la protection de l'agriculture.
Les deux arrêts contraires du Parle-
ment et du Conseil, auxquels fait allu-
sion le cahier, ne sont qu'un des der-
niers épisodes de celte lutte, qui
n'avait pas encore abouti en 1789 à
une solution définitive.
La législation primitive était favorable
avant tout à l'agriculluri'. Le titre X de
l'Ordonnance delà marine de 1681,
puis divers arrêts et déclarations des ,
années «796 et 1731 avaient régle-
menté très strictement la coupe et
le brîilement des varechs; la dernière
déclaration même, celle du 3o mai
1781, avait interdit absolument la
coupe de ces herbes pour la fabrira-
SlinTAINVlLLE.
539
nufactures lorsqu'il esl réduit en soude; mais il parait que le
premier de tous les biens est l'agriculture : permettre indistincte-
tion de la soude sur {ouïes les côtes
autres que celles de ramirauté de CIkm-
bourg; exceplionneliemoiil, sur cette
c<Me, la coii|>e était permisr- pour Pusage
des verreries deux mois et demi de
l'année, du 17 juillet à la fin de
septembre , par la raison que le varech
croissait sur cette côte, comme disait la
déclaration , (rau delà de ce qu'il en faut
pour l'engraissement des terresw, mais
bien plus probablement dans le but de
favoriser la glacerie rovale de Tourla\ille,
établie à la fin du xvii° siècle dans la
paroisse de ce nom. Voir Délavntinn au
sujet des herhex connue» sous le nom de
varech, sari nu l'ouesuion sur les eûtes de
Flandre, Boulonnais, IHcardie et Nor-
mandie, s. I., 3o mai lySi (dans Re-
cueil des édits, IV, p. 996 sq.).
Mais, depuis 1 781 .l'industrie du verre
avait pris dans la pro\ ince une impor-
tance toujours croissante; la fabrique de
la Glacerie avait eu besoin d'une plus
grande quantité de soude. Aussi les
maîtres verriers s'élaient-ils plaints bien-
tôt de la rigueur de la réglementation
qui leur était imposée; et comme ils
avaient grand crédit auprès de l'admi-
nistration, peu à peu, avec la conni-
vence des intendants et la complicité dos
amirautés, les dispositions de la décla-
ration de 1781 étaient devenues lettre
morte. Les amirautés avaient donné des
permissions pour couper le varech en
toute saison et sur toutes les côtes ; la fa-
brication dessoudes, qui eût dû être res-
treinte à la seule amirauté de Cherbourg,
s'était répandue sin- tout \o littoral, et
les autorités avaient laisse sans ré|)ression
les infractions aux dispositions qui ré
glementaient l'allumage des fourneaux
et le brùlement des herbes. Les abus
étaient devenus tolsqu'eti i7r)()la Société
d'agriculture de Rouen, sur la plainte
d'im grand iiomiire de propriétaires du
j)ays de (Jaux, avait fail des représen-
tations au l'arleuieiii, à la suite dos-
(pielles la Cour avait rendu nu arrêt de
règlement puur remettre on vigueur
les dispositions de l'Ordonnance de 1 GH 1
et de la Déclaration de 17.i1. La (]our,
«considérant que l'utilité d'un com-
merce utile ne doit jaui^i'^ l'emporter
sur les nécessites de l'agriculiure, qui
seule peut enrichir les campagnes,
donner ime réelle valeur aux terres et
seconder le cultivateur dans le payement
des droits dus au roi':, av:iit pris nette-
ment parti pour les agriculteurs, et,
(ont en conservant le pri\ilège des fabri-
cants de l'amirauté de Cherbourg, elle
avait ttl'oit défense et inhibitions à toutes
personnes de couper le varech sur leb
côtes de >iorniandie pour le réduire en
cendres '1 , et en même lemps ramené aux
époques anciennement prescrites le
temps de la coupe réservée aux cultiva-
teurs des paroisses bordantes.-' (Arrêt
du Parlement de Ihmen, 10 mars ijGq,
ail. /i , dans Holard, Dict. analyl., v°
Varech, IV, 'i36.)
C'est cet arrêt qui est visé manifeste-
ment par le cahier. 11 n'aVait pas en
effet terminé le débat, et au contraire
la querelle s'était à la suite envenimée.
Les gros verriers de la province , menacés
dans leurs intérêts, avaient fait inter-
venir le Conseil du roi, qui après en--
quête sur les lieux et rapport soi-disant
scientifique des sieurs Tillet, Guétard
et Fougeroux , de l'Académie dos sciences
de Paris, avait cassé l'arrêt de règlement
du Parlement, puis renversant l'ancienne
ré'giementation, proclamé la liberté sur
toutes les côtes sans exceptiim de la fa-
brication de la soude, permis Tarrache-
ment des herbes à la main ou avec
instruments quelconques, trnonobstant
l'article k du titre II de la déclaration
de 1731'', accordé à toutes personnes
étrangères aux paroisses bordantes le
droit de se substijuer aux habitants pour
la faltrication de la soude, en cas do
refus de leur part de se livrer à cette
industrie, et eidin étendu du 1" juillet
au i"' octobre le délai durant le(piel la
ri'colte des plantes était permise. [Décla-
rutiiin qui permet à tous riverauis des
entes maritimes de cueillir, ramnnser et
arracher le varech, l'^uitaiiiebloau ,
3o oclobre 177a, dans Isamiiert, XXII,
F) '17, n" m'Mi.)
Tel était l'état di' la législation en
1789, entièrement favorable, comme
on voit, aux industriels; ils avaient
même, devenus de plus en plus entre-
540 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
ment de l)ruler du varech sur toutes les côtes, c'est priver bien
des cantons du seul engrais qu'ils aient. Ne serait-il pas possible
de s'en remettre à la sagesse des officiers municipaux dos paroisses,
ou à l'assemblée de la paroisse même, qui pourrait juger s'il est
expédient ou nuisible de brûler le varech sur les côtes où il y en a
beaucoup; il vaut mieux le convertir en soude que de le perdre.
Mais dans les paroisses comme celle-ci, on n'en peut brûler sans
faire un tort réel à la culture des terres ;
[n"] Nous sera-t-il encore permis d'élever la voix sur une cala-
mité réelle, qui depuis dix ans afflige les paroisses situées sur le
bord de la mer, je veux parler de la milice, tant pour la garde-
côte que pour les matelots, et depuis peu pour les canoniiiers auxi-
liaires. .Tous les sujets du roi se doivent à l'Etat. Un cor|)s subsis-
tant sur le bord des mers, chargé de veiller à la garde des forts,
peut être très utile, et diminuer les frais de solde qu'on est obligé
d'accorder au soldat c|ui prend le paiti des armes. Mais que d'abus
à corriger! Pour(|uoi l'ordonnance pour la garde-côte est-elle
différente de celle des milices de terre'"? L'une assujettit indistinc-
tement tous les roturiers (pii ont atteint l'Age de dix-huit ans,
l'autre, au contraire, excepte le fils ou les valets de laboureurs qui
payent une certaine somme de tadle; pourquoi ne pas traiter l'un
connue l'autre? Oui empêche encore de former des canonniers
cTurde-côtes à l'exercice du canou sur les forts de leur cant(Hi, sans
les rassembler à dix-huit lieues de. chez eux, dans des casernes, à
prands frais, pendaut un temps considérable, et les forcer d'aban-
donner leur travad?
rS"! Mais un malheur dont on ne lardera pas à connaître les
effets |»ernicieux, c'est la milice pour le service de la mer. Il n'est
point d'état qui demande un goût plus décidé que celui de matelot.
Les qualités que demande cet état ne se trouvent pas indistincte-
ment dans toutes sortes de sujets; il faut des tempéraments et
prônants, (Ipiriandé en 1780 qu'en in- que nous n'avons pu analyser dans cette
terprétalion de la prérédente déclara- note, sont réunis dans la liasse Arcli.
lion, la date de la cueillette fût avancée Calvados, C 3o68.
pour eux du 1" juillet au 1" mai. ' Les exemptions de la garde-côle
( Arcli. (Calvados, G 3o()8.) étaient beaucoup plus restreintes en effel
On consultera utilement sur la ques- que celles de la milice. On pourra rnp-
lion : Manckl, Le varech, sa léuishilion . prêcher à cet égard le titre V de l'Or-
Bayeux, 1 849, in-8°, et pour la période donnanre du 1" décembre 177'!, qui
moderne, PéniAUX, Léirinlalio» concer- est le texte organique du recrutement
nanl la récolte du varech, Cberbourf{, des milices, et les articles 37 et sui-
1801, in-8°. Ces deux ouvrages sont \ants du Uèglement concernant le.i
fort incomplets, mais un grand nombre irantes-côtes, Versailles, i3 décem-
de textes intéressants, mémoires, pla- bre 1778. (IsAMBKnT, XXV, /172,
cets, arrêts du conseil d'intérêt local n" 1001.)
SURTAINVILLE.
541
une santé à toute épreuve. L'homme nssujetti par le sort ne les a
pas toujours; les anciennes ordonnances de la marine l'ont si bien
senti, qu'elles ont défendu d'enrôler un matelot au service des
classes qui n'aurait pas fait deux voyages en mer^^'. Aujourd'hui
on ne lui donne pas le temps d'essayer si la mer peut le soulfrir
ou non : un billet fatal le condamne à embrasser un état pour
le({uel il a la plus (jrande répugnance. Aussi cpi'en est-il arrivé?
Qu'on jette un coup d'œil sur la levée de matelots qui se fit en 1779
par ie, sort^-', on verra que le plus grand nombre de ces malheu-
reux jeunes gens sont morts de dégoût, d'ennui et de chagrin :
que de bras qui auraient été employés utilement à l'agriculture, et
qui n'ont été d'aucun service pour la mer! Une nouvelle ordonnance
a changé le nom de matelot, ils sont actuellement canonniers auxi-
liaires'*': mais la répugnance est la même. Les nombreuses fanjilles
'' Voir Ortlonnaiice sur la publication
des classes, 19 décembre 1(170, et Edit
pour l'i-nrôlement des matelots dans toutes
les provinces maritimes du royaume,
Nancy, août 176^ (dans Isambekt,
XVIll, /495, n" 63a, et XIX, ni,
n"739).
-' La levée de 1779 tut la première
qui eut lieu en vertu du règlement du
i3 décembre 1778, qui avait substitué
à la milice des côtes les nouveaux canon-
niers gardes-côtes. Kn tant que pre-
mière levée, elle dut être exception-
nellement forte, car on créa immé-
diatement au complet les nouvelles
compagnies. Parla suite, le licenciement
ne se taisant cha([ue année «|uc pour un
cinquième seulement, on n'eut plus qu'à
maintenir l'etTeclif au conq)let, et les
lovées furent par sui(e inconqiaralile-
ment moins lourdes.
Ce qui , toutefois, avait rendu dans lo
paroisses de la côte le souvenir de la
levée de 1779 particulièrement odieux,
c'est que, cette année-là, le Ministre di-
la marine, manquant de matelots sur
les bâtiments du roi, avait oliteuu , par
ordonnance du 3 janvier 1779, (|u'iui
tiers du |)r<>diiit du tirage de la garde-
côte fût affecté à son déparleineni e|
montât sur les navires. L'np[)licaliou de
celle mesuie, qui fut n'-pétée encore en
1780, eut les eflets les plus désastreux:
la population valide déserta en masse
les paroisses côtières, si bien qu'en
17X1 le Ministre se vit obligé de re-
noncer, comme dit un mémoire très
intéressant, frà un moyen aussi des-
tructif de l'espèce d'bommes qui peut
seule fournir des matelots au roi?!.
Voir Mémoire sur le projet de lever des
matelots daits les paroisses sujettes au
service des canonniers gardes -côtes , ac-
compagné d'une lettre d'envoi au duc
d'Harcourt, 10 février 1787. (Arcb.
Calvados, G 1860.)
Sur la levée de 1779 elle-même et
la désertion des côtes qui s'ensuivit, on
consultera tout particulièrement une
lettre fort remarquable de M. Esman-
gart, intendant de Caen, en date du
7Juillet 1779. (Arcb'. (ialvadoSjC 1828.)
<'J Ordonnance concernant les canon-
mers auxiliaires de la marine, Ver-
sailles, 19 juillet 1787 (Arcb. Calvados,
C 1791)- ^'' Ministre de la marine
avait en effi't obtenu en novembre 1786
(|u'ou aireclàt à son département le
lieiN de la proiliainc levée des canon-
niers gardes-côtes. Coumie on con-
naissait rop[»osition soulevée parle nom
de matelots , on axait évité de reproduire
dans la nouvelle ordonnance l'ancienne
dénomination de canonniers- matelots
encore employée dans une ordonnance
(lu 1" janvier 1786. (Isambert, XXVIll ,
n" ■! I fiT) , p. 1 ;>.'|. )
La paroisse de Surtainville était le siège
d'une des quatre <ouqiagnies de gardes-
côtes de la division de Raineville; elle
avait dans son ressort les sept paroisses
de Snrtainville, le Rosel, Pieireville,
Baubigny, Senoville, Saint- Paul -des-
Sablons et Notre-Dame d'.\llonne. En
542
b\ilma(;k secondaire de yalognes.
étaient autrefois la richesse des pauvres gens, aujourd'liui il n'en
est point qui ne tremble en voyant qu'il ne peut compter sur ses
enfants, qu'on lui enlève pour un état aucjuel ils ne se sentent aucun
goiit. Et même, chose «'tonnante, une difl'ormité dans les enfants,
qui atlligeait autrefois une famille, devient une espèce de joie en
ce qu'elle exempte de la milice; aussi ne voyons-nous bientôt plus
dans nos campagnes que des sujets viciés. La belle espèce d'hommes
dégénère sensiblement. La milice fait déserter les campagnes, la
capitale est renqjlie de beaux hommes inutiles, qui ne servent
(lu'à soutenu- et relever le faste des petits maîtres dont ils décorent
les antichambres. L'habit de livrée, contre lequel un valet de harnais
n'aurait pas voulu changer sa sous genille (sic), est devenu un
habit respectable en ce qu'il exempte de la milice. S'il nous reste
encore (juelques hommes passables, ils ne rougissent pas de s'en-
rôler parmi les nialtôtiers; ce corps tout avili qu'il est ne veut plus
se con»pléter que de beaux hommes; plus dilficile (|ue le roi même
dans son infaiilerie, ils exigent pour être admis au droit de tour-
menter ses semblables une taille de cinq pieds trois poticesC'. Si le
gouvernement ouvrait les yeux sur les enrôlements forcés, surtout
pour la mer, il est probable qu'on \ remédierait. La plupart des
paroisses se déplacent pour aller tirer à la milice '-^ il en est quel-
1787, elle avait présenté au tirajjo
Ai? garçons, sur lesquels a avaient été
pris canonniers. (Arcli. Calvados, C
iHfio.)
>') D'après les dernières ordonnances ,
la taille dans la cavalerie était portée ,
suivant les ré{jinients,de 5 pieds ii pouces
à 5 pieds '.\ pouces (^ lignes, «pieds nus'o
{0)'donitatu:i' dit ùo juin ijSS, Arrli.
Calvados, C i<)93). Dans l'infantoric,
elle était restée fixée à 5 pieds seide-
ment, «sans rhaussuren. {Ordonnance
concernant lex réffinienls provinciaux et
le mode de recrutement de l'armée, \ er-
sailles, 1" décembre 177/»- tit. IV,
art. H, dans Isambert, XXIII, H8,
u'-fjo.)
<*) Sur les déplaienieuls uuposos aux
paroisses pour la inilicc tit' tt'rrt', von-
le I uliit'r di' Sauxeuit'snil, oïl. « 'î , et
la note {supn) , p. So:',). Le conuni>-
saire des j»ut'rri'> cli;ir<jé tlt> prtn'édt>r
an tirajjc de la u)iiice de mer ne procé-
dait pas autrement. Non seulement Ifs
s 'pi 011 luiit paroii-ses. tpielipu'ftiis plus,
<pii fiiiunissaii'ut à uiif ttiuipaffuif «If-
vaient \enir tirei- ensemble, mais miu-
vent même le commissaire ne se déiiiu-
«jeait pas pour sf rendre au chef-lieu de
la compagnie, et plusitmrs compagnies,
plusieurs divisitms, devaient se trans-
porter fort loin dans la ville qu'il avait
choisie. Ainsi, en 1787, les compagnies
de Mtmtfarville, de Néville et de Quet-
tehou, soit 1 3 paroisses de la division de
Quetlehou , sont réunies pour le tirage
à Saint-Vast; les compagnies de Sainl-
Getirges-de-la-RivitM-e, de Bolleville, île
Denneville, de Mohecq, soit 33 pa-
roisses appartenant aux deux divisions
(le Harneville et de la Haye-du-Ptiils,
sont concentrées dans ce dernier bourg;
le tirage, enfin, dtis cinq compa-
gnies de Snint-Pierre-Église , Mauperius,
Quenpieville, Octeville et Les Pieux,
st>il -1 '1 paroisses appartenant aux tlivi-
sions de Clierbt.urg, de Fermanville et
des Pieux, est i entralisé à C|ierl>ourg.
Voir Itinéraire dr M. d'Heu , commissaire
lies (Tuerres, pour la Irvée des cnnonniers,
année i~/8-]. ( Arcli. (Calvados, C 1863.)
La raison donnée poui- justilier cette
it>nlralisation, — raison ipii n'ftiiil pas
sans valeur, - était d'épargner les liais
SUUTAIWILLE.
5'»3
(|ues-unes qui sont oblijjées de se transporter jusqu'à six lieues; ce
voyage demande près de deu.v jours, par conséquent cessation de
travail, perle de temps et dépenses extraordinaires; que cet argent
soit converti à faire un sort à ceux qui se sentiront du goût pour la
mer, bientôt on verra renaître la joie, nos campagnes repeuplées,
et on craindra moins de se voir une nombreuse postérité ;
Iq"] Des bouclies plus éloipienles feront entendre au roi dans
la tenue des Etats généraux combien les lois féodales sont encore à
charge aux vassaux des seigneurs; on lui fera connaître qu'il est
bien dur à un malheureux d'être obligé de faire moudre son blé
chez un meunier (pii le vole, et cela parce que le seigneur les assu-
jettit à cette redevance" ; que le meunier du seigneur soit le plus
honnête homme, il aura le plus de pratique ;
[i o''] Parlerons-nous des vexations de la ferme générale '! Hélas ,
sous un roi bienfaisant, bon, père de son peuple, un malheureux
habitant du bord de la mer, (pii n'a pas moyen d'acheter du pain,
encore moins du sel, s'en va en puiser une seule bouteille pour
saler sa soupe : il est arrêté, rançonné, quehpiefois battu par les
gardes de la ferme. Oui , il faut être sur les heux, pour pouvoir se
représenter la dureté de ces sangsues : un malheureux père de
famille, dont le (ils était attaqué d'écrouelles, fut arrêté avec une
pinte d'eau de mer ([u'il devait faire boire à son enfant. Nous dirons
cependant à la louange des employés (ju'ils ne lui lirent payer ((ue
le papier qu'ils avaient employé à verbaliser. Il n'est même pas
permis d'enlever de l'eau de mer pour chauler les blés avant de les
semer. Nous espérons de la sagesse du gouvernement une autre
administration sur cet objet, et (jue la moitié des citoyens ne sera
pas occupée dorénavant à fourmcnler l'autre, (iar nous comptons
parmi les fléaux de retrouver dans nos campagnes des employé's
soit en exercice, soit relin'^s, fainéants par état, mauvais sujets, et
de (léptacemont des olliciei-s royaux. Ces
frais élHiont dôjà fort élevés. Jiln 1788,
pour la division précitée de Cherbourg,
les frais de tournée et do levée, com-
prouanl la roule, les ilépi-nses d'auberge
et de nourriture du commissaire, d'un
domesliqtu' et de trois écri\aius, dont
l'un accompagnait et les autres Iravail-
laienl au bureau, ne s'élèvent pas à
moins de 1,091 l. 17 s. (J d., plu^
33o livres comptées comme Irais de
bureau. (Arcli. Calvados, C iKOa.) i^;t
note est un peu clièie pour une tournée
de au jours (a mai-23 mai).
C' Nous ue saurions dire si les habi-
tants de S. étaient personnellement sujets
à ([uelque banalité. Nous croyons devoir
obser\or, eu regard des récriminations
de» cahiers sur ce cha[)itre, (jue les
banalités de moulins étaient praliquc-
uieul rares en i'j<>\) dans les seigneuries
(In Cotenlin. Beaucoup d'aveux, à noire
connaissance, n'en foui [)oinl mention,
el 1 on sait que la banalité, dans la cou-
tume féoilale ucuiuaude , ue pouvait
s'établir que sur titie, oA jamais par la
|)rescriplion ff quand même la possession
serait ceuleuidie el uumé'uiociale.'i Voir
li.v i'ouii.NKiub, tiutlé des fiejs il l'umj'fi
(le /(( pvoi'iucv de Nonnandie , p. i3ô.
5/(^1 BAILLIAGE SEGONDAIHE DE VALOGNES.
dont l'exemple ne peut servir qu'à corrompre les mo'urs. Oue tout
le monde s'empresse d'acquitter les charges publiques, que per-
sonne ne cherche des prétextes pour s'en dispenser; le roi notre
père, ce digne successeur de Louis XII, de Henri IV, nous débar-
rassera des entraves de la ferme générale et nous offrirons tous
avec cœur et affection nos tributs au vrai roi qui en fera bon usage,
et nous redoublerons de soumission et de respect pour sa personne
sacrée ;
[ii°] On (Ht que nos lois sont défectueuses. Ce n'est point à
nous de les réformer; notre bon roi nous fait entendre qu'il va s'en
occuper; il trouvera dans son conseil des lumières pour remédier
aux abus, et il n'y aura pas un Français ([ui ne bénisse son nom,
et qui ne fasse des vœux pour la prospérité de son royaume;
1 1 2"| *('^ Demandent en outre lesdits habitants cpi'on réforme
les lois qui peuvent être rendues meilleures ;
1 1 3"] Ou'on réforme les abus relatifs aux tribunaux et à l'ad-
ministration de la justice ''^^;
(Ju'il n'y ait plus désormais que deux degrés de juridiction pour
terminer définitivement tous les différends quelconques ^^^ ;
[i/i"] Qu'on supprime ce mystère inquiétant dont s'enveloppent
les juges opinant sur le sort des parties; que chacun d'eux, sans
quitter sa place, donne hautement son avis raisonné sur la cause
qu'il vient d'entendre, et apprenne aux parties intéressées et au
public curieux et l'opinion (|u'il a prise et le motif qui l'a déter-
miné; ce qui produirait le triple avantage d'attirer au barreau des
hommes plus instruits, de les rendre plus attentifs, et d'empêcher
bf'aucoup d'appels, en éclairant les parties sur les motifs de leur
jugement;
Oue ce mode s'applicpie également aux jugements à la chambre;
la présence des parties et <!»' leur avocat emj)éch(M'ait beaucoup de
méprises et d'erreurs funestes au bon (hoit^'';
[15°] Que dans le cas où la loi de hi propriété empêcherait la
(') La sui((i ilii cjiliier d'c^sI plus ori- l;i lail fijriirpr, on 17)^7, |>armi l'ciles
j;iiialp; cllo rcpiddiiit, plus ou moins rrrpii ilcpcndcnl oiititTcmcnl" de leur
iidtMtMiienl (r;iilli'iir.s, le type <(iiiiimiii jinidirlion. (Airli. Calvados, C () 198.)
du ( îdiicr di' Hricipiclter. Kit jippcj cl pour les cas royaux, elle
'-) (if. le Ho/el, addilioii iii /iiic. ;ill;iit au liaillia;;e de Valojjnes; et de là,
'•^' Cf. MagiKMille, arl. (); .Sainl-l'aul- par un noinci appel, au présidial de
des-SaMons, art. !> ; Seuovillo (lex uoj- Coulanrcs on au Parlement, rc qui
lemenl). rouslllue Mon les tiois dejjrés dont se
La |>aroisse de Surtaiuville relevait, plaint le cahier.
c(umne toutes ces communautés, de la i'') Cf. Magneville, art. 8; Scnoville,
haute justice de Brircpieber. LoMr//io(Vc art. 1 5 ; le Vrétot, art. 17 (presque
ait roi des olli<iers de celle haute justice loxiuellement).
SURTAINVILLE. 545
totale destruction des eolonibiers et volières, on force au moins
les propriétaires légitimes de tenir leurs pigeons renfermés dans
les temps de la semence et des récoltes , et que pour faire cesser les
usurpations de ce droit odieux on assujettisse tous les possesseurs
quelconques à justitier de leurs titres devant l'assemblée munici-
pale du lieu, à laquelle il sera présent de poursuivre les usurpa-
teurs en justice réglée''';
1 1 6"| Qu'on fasse rigoureusement exécuter la loi qui défend les
garennes ouvertes, et (jue chaque habitant soit autorisé à détruire
les lapins qui s'échapperaient dans son champ '-^^
I 1 7"j Que l'impôt qui sera établi pour acquitter la dette publique
porte surtout sur les objets de luxe, d'amusement et de frivolité,
tels que les chiens de chasse, les laquais, les voitures, en raison de
leur quotité, les ouvrages d'or et d'argent'^':
I 18°] Qu'on y emploie les retranchements qui seront justement
faits sur les grâces, les pensions accordées sur le trésor royal, la
cassette et autres fonds publics, et sur l'énorme produit de plu-
sieurs grandes places de la cour'^';
[19"] Que, par une suppression désirée de tous les citoyens,
on fasse cesser cette exportation d'une partie du numéraire de la
France, aspiré par la cour de Rome, pour prix de ses grâces, chs-
penses, pour annates et autres choses semblables; et que tout le
produit de tous ces objets soit pendant un temps sutïisant perçu au
profit de l'Etat et apphqué au payement de la dette nationale, passé
lr(iuel temps ces droits demeui'eraient anéantis''^';
|iM)°| Qu'on ajoute à ces moyens le produit considérable des
abbayes et prieun-s, dont une partie devrait être laissée en écono-
mats pendant plusieurs années également, pour acrpiitter la dette
nationale^''';
|>îi"] Que le droit de déport, (pie nulle loi n'autorist?, (pii n'a
lien que dans cette province, soit supprimé comme préjudiciable
au public, comme introduisant de mauvaises mœurs dans les cam-
pagnes, et funeste surtout aux pauvres habitants ^^;
1 9.'.i"\ Que les reconstructions, réparations des presbytères seront
à la charge des évéques, ai)bés, prieurs religieux, et généralement
Cî Cf.Sainl-l\ml-aes-Siil)Ions,arl. 11 ^'" Cl. Ma{;nevillo, art. i 'i ; SainL-
<'l la; los I*(_'r<jiios, art. 18; Sonovillc, l*aul-des-Sal)l()iifi, arl. /i.
arl. 8 et 9. '■•) Cr. Majjncville, arl. 1 '1 ; Saint-
(5) Cf. Saiiil-l\iui-(lrs SaMiins, arl. 10 l>aul-(l('s -Saluions, arl. f).
(presque l('\liii'Ilcm(>nl). ">) Cl". Majfncviilc, arl. 1.'); Saiiil-
W Cf. lVta{r,invilli>,arl. 1!! ;Saiiil-l>aiil- l>aiil-(les-SaI)lons, art. G.
(le-Satiions, arl. 3; Senoville, arl. 3, cl (') Cf. Ma{jnevillo, arl. iG: Saiiil-
la note sous ce texte [suprà, p. 609). Paul-des-Salilons, arl. 7.
II. 35
tui-niftiunii: nationale.
546
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
tous les coflécimateurs avec le curé du lieu, et proportionneHement
avec lui, étant juste que le curé desservant la paroisse à sa décharge
et à celle de tous les décimateurs, et acquittant ainsi une charge
qui leur est commune à tous, son logement soit fait et entretenu
par tous conjointement ('':
[9 3"] Que les pensions des curés à portions congrues soient
portées au moins à 2,000 livres, en prenant cette augmentation
sur la portion des gi'os décimateurs, étant juste que le sort des
hommes utiles soit rendu meilleur aux dépens des hommes oisifs
et à charge à la société ^^^;
[2A"| Qu'on supprime enfin la gahelle, oet impôt désastreux
contre lequel la réclamation [est] universelle: et qu'en attendant il
soit au moins permis aux malheureux de prendre de l'eau de mer
pour saler leur soupe ^•^';
|2 5"| Que partout on fasse usage du sel naturel, ce qui devient
d'autant plus nécessaire que la multitude des salines de sel hlanc
et leur consommation de hois, déjà partout presque détruit, en
doit faire craindre une disette absolue '*^
H. Lbmperiebe, N. Mahieu, g. Mahieu, Jean Noël, J.-F.
Héroit, C. Dems, g. Mautalent, J. Le Roy, M. Héhoit,
Eloy HÉKOUT, G.-J. VoDEREUlL, E. DeISIS, 1\. DoLLEY,
p. Bellet,V. LeBeqlin, J.-F. Amoinne, g. Saivegraiîs ,
Gille Mauieu, Louis Lalney, J. Godey, P. Le Beqin,
J. PoucuAiiN, T. Mauieu, J. Langer, L. Denis.
(1^ Cf. Lo Rozel, AMition; Saint-
Germain-le-Gaillard , art. a ; Saint-
Paul-des-Sablons , art. 3. Lo vœu du
cailler ne ])araît pas avoir eu à Surlain-
ville une utilité bien pressante. Nous
n'avons retrouvé aucune trace de répa-
rations prosbytérales à la charge des
habitants dans la dernière moitié du
xvni" siècle; le seul arrêt du Conseil que
nous ayons rencontré est du ai} a\ril
1765, autorisant une iuipo>lliou "pour
refonte des cloches et achat d'une Iroi-
Rième, le curé se chargeant à ses frais
des réparations de l'église?'. (Arrh. Cal-
vados, G i35a.) Les oiliciers munici-
(laux observent d'ailleurs eu i7()o que
«'S bâtiments de la maison presbytérale,
«bâtis à chaux et à sable, et couverts en
pierre», existent depuis 17 '19 et sont en
bon état, «suivant qu'il a été constaté
par un jugement de parlait judiciaire
fait après la mort du dernier titulaire
en date du 2 mars 1780». (Arch.
Manche, Q^' 17.)
'-' Cf. le Rozel, Addition; Sainl-
Germain-le-Gailiard, art. n. ÎVous n'a-
vons pfts la Dvclavation de ij^o du
curé de ^urlainville; nous ne croyons
pas toutefois <pi'il fût à portion congrue.
i') Cf. Saint - Paul - des - Sablons ,
art. i3.
''' Le dernier article est original.
Pour la consommation en bois des sa-
lines , voir ce que nous avons noté sous
le cahier de Bréville, art. fi (au t. 1",
p. 193).
SURVILI.E.
5'i7
SURVÏLLE ^
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. irvliires de la Maiirhi', série B, n. cl., liassu Cahiers de Valoi^nes, pièce non cotée.
Ori((inal signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
i" mars. — Comparants (plus de i.S): Pierre-Nicolas Tirel, .)ac([iies Lr-
maripiaud, Jean Houellebecq, Jean Navarre, Jean Fourey, Jean Hardy, Pierri'
Hiu-el , Jean Brochard , (iuillaume Ernouf , Jean Quenault , François Quenault ,
Pierre Hurel, Jean Grandin, Jean Allaire, Jean-Louis (lourtel, '-et plusieurs
soussignés-. — Nombre de feux : 80 <■'. — Publication : rCe jonrdliiiy, par
m' le curé dudit lieu". — Députés : Jean Brocharo, Jean Navakri;. — Sijjna-
tiu-es (98) : J. FoiREV, Pierre-Nicolas Tirel, P. Ilrnia, J. 'I'irkl, J. Hoiemj:-
HECQ, Jean Graîsdin, Pierre HruEi, , J.-L. Courtel, Jean All vire , J.-F. Qi^envi t,
J. Lefol, Jean Brociivrd, J. Navarre, J. Ambrée, J. (Jcenmjlt, P. O/oi k,
Morin Quenault, P. Lesoudain, J. Lemarouand, G. Erisoif, P. Ozolik, Mol lard,
Mahailt, sijiidic municipal.
2, Cahier de doléances.
(Le cahier de doléances n'a pu être retrouvé '■ '. )
('' Arrondiïisement de Coutances,
canton de la Haye-du-Puitt;.
^'' MouToment de la population en
1787 : N. 1/1, M. 9, I). f). — Popuia-
lion actuelle : 388 habitante.
'^^ Le Mémoire statistique de ly-'ii
df'crit ainsi la paroisso : «Sinvillc, sci-
•fueur M. de Glatifjny-Hosquof ; ^l'u)
acres de terre lahourable très iintliocri',
peu plantées, ol lO vcrjjéos de prairie,
très médiocre" (/b/. 1 /).
Impositions de Surville pour 1781) :
Inille, ()7.5 livres; ace, /i^ia livres; cap.,
'i!57 livres; corvée, aa^i 1. 2 s. 10 d.;
vingt., /i 7 M. i3s. ;terr. , Aolivres; bât.,
i3 livres. Au total, 2,^05 I. i5 s.io d.
Lignes : 86 , dont 7(1 propriétair<>s
exploitants (pour i2.3 I. h s. 0 d.), cl
.5 fermiers (pour 8.3 1. A s.).
Privilégies : le cun'' .Iiilion-Fiançois
LeUèvre (présent à Coutancss) et le
seigneur Bon-Louis-Cliarlea Bosquet,
marquis de Campi{;ny, ^■oi{{neur aussi
des Moiliers-en-Surville et do (jlatiguy
(non résid.).
Revenu paroissial imposable : 8,onu
livres onvir<ui; l'enseiublc des revenus
ecclésiastiques (non inqmsés) est estimé
en J787 à •%5o.^ livres par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arcb. Cabadob,
C65i().)
Nota. — Il n'existait, d'a|>iès la dé-
claration des habitants, en 1G8H, cpie
deux fiels nobles à Sénoville : les fiels
dits (/(• Surville o[ (lr:i Moiliers , qui tous
deux étaient en 1781) aux mains du
seigneur du lieu, iics panéssiens décla-
raient posséder en lonnnuu rcpielqnes
terres vaines et vagues, de nulle valeur-'.
(Arch. Manche, A 37:51.)
5Zi8 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
SAINT-GHRISTOPHE-DU-FOG ' .
1. pRocks-VEUii.VL d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (lonnule du modèle imprimé gétK'ral). — Dale de l'assemblée :
3 mars. — Comparants (16) : Jaccpies Leterrier, Antoine Letourneur. Joseph
Loiiche, Jaccfues Joiian, Pierre Salley, François Audouaire, Gabriel Leme-
iiand, Jean-.iacqiies Adam, Jacques Hamel, Jacques le Connétable, Jacques
Mabire, Jean le Menand, fret plusieurs autres, dont Jean .loiian, Jean le Tour-
neur, Jean le Maître^. — Nund)re de feux : 35 <"'. — Publication : le 1" mars,
|)ar Legret, curr. — Députés : Pierre Sallev, Jean Le Menand. — Signa-
tures (10) : J. Leriche, J. Leterrier, F. Audoiere, A. Letourneir, Gabriel
Lemenand, s. JoiiAN, G. Lemenand, p. S\llev. j. Adam, J. Hamel, J.-L. Hamel,
J. Lemaître, j. Jouan.
2. Cahier de doléances.
(Vis. Archives de la Mawhe, série H, n. cl., lia.sse Cahiers de Vaiognes. I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit'^\)
Très-hiunhh'.s H très respectueuses demandes, doléances et repré-
senladons des hahilanls de la paroisse de Sainl-Christophe-
du-Foc(j, pour être présentées à rassemblée qui se tiendra le
g mars ijSi) devant M. le lieutenanl général du hailliage
de Vaiognes on M. le procureur du roi.
Animés du patriotisme le j)liis pur, et (iésiraiit ardeinmeiit ré-
]>ondre par leurs vœm au désir bieuveiilaiil du monaiHjue pour
l'amélioration du sort de la nation fidèle cpi'il gouverne et la régé-
nération de l'ordre dans toutes les parties du gouvernement,
Us demandent :
1" (Jue les états parli(uli<3rs de la province de Normandie lui
soient restitués;
'') Arrondissi incnl dr ClK'rlioiir;;, l'(>rij;inal des Arcliivcs a éti' Iranscrif"'
tanton do les Pieux. sur le re{;istre des delibératious muni-
(^) Mouvement de in population eu cipales de la ronnnune de Saint-Cliris-
1787 : N. 9, M. 0, D. 9. — Popula- tophe-du-Foc , à la date du mois de mai
lion actuelle : 209 liaLilanls. 1889. {Communication de M"' Pézet,
(^ Une ropie déclarée coarornie à inslitutvicc.)
SAINT-GHRISTOPHE-DU-FOC.
5/i9
2° Que dans le cas où les états de la province ne seraient point
accordés, on conserve les asseni])l('es provinciales. Et on demande
le maintien des municipalités étahiies par l'i-dit de juin ijSi'^^^',
en avant reconnu Tiitililé pour les différentes répartitions, avec
toutefois réleclion libre de cliacuii des m(Midires de chacpie ordre,
sans que jamais après leur nomination leurs opérations puissent
être troublées et les résultats contestés par aucunes puissances qui
voudraient s'y innnisc<'r. fors et excepté les Etats provinciaux s'ils
sont existants;
3" Qu'il n'y ait qu'un seul et même impôt, au payement duquel
chacun indistinctement de tous les ordres sera assujetti en raison
de son aisance et de sa propriété;
li° Que l'on cesse de lever des matelots par la voi(.' du sort; on
sait cjue souvent, même presque toujours, les hommes ainsi enlevés
forcément à leur foyer pour parcourir un élément qui les éliraient,
périssent*-^; l'agricidture seule à laquelle ils étaient propres est en
même temps privée du secours de leurs bras. En rendant à la na-
vigation et au commerce maritime aussi plus de facilité et moins
de gêne et d'entraves, on trouverai! sur le grand nombre des bàti-
<') Elat portant création (Vuasenihlées
provinciales et municipales, ViM-sailIes,
juin 1787. (ISAMBERT, XXVIII, H()'l,
n° 235o.) Le vœu du cahier poiirrail
taire croire (|ue les élections des mern-
hros des uuinicipalilés créées par cel
édil n'étaient pas libres. Cotlo opinion
serait certainement erronée. Les muni-
cipalités nouvelles comprenaient tjieii ,
d'après le Règlement du -j.'i juin 17H7
annexé à l'édit, deux membres de droit,
le curé et le seigneur, mais tous les an-
tres membres, au nombre de trois, six
on neuf, étaient éleclil's. La seule con-
dition d'éligibilité' était de payer un
cens lixé par le i^èglement à ;-io livres
d'imposition foncière ou personnelle,
mais (prnn règlement postérieur de
l'assemblée provinciale de Basse-Nor-
mandie avait réduit à 10 livres d'im-
positions quelconques pour les proprié-
taires de la généralité de Caen, les
fermiers seuls étant toujours astreints
au cens de 3o livres.
Les membres des ordres jirivilégiés,
autres que le seigneur et le curé, n'a-
vaient entrée dans l'assemblé-e, connue
ceux du tiers état, (|u'a|)rès élection, et
l'assemblée de Basse-N'ormandii- avait
décidé de les soumettre entièrement
aux mêmes conditions de cens et de
domicile (pie ceux du tiers état, de
même qu'elle avait arrêté que le syndic
pouvait être choisi indilleremmeut dans
les trois ordres. \ ow Hèy^lement sur la for-
mation et la composition, des ns.icnthlécu
(fui auront lieu dans la province de [Cacn |
en vertu de l'édit portant création des as-
semblées provinciales , \'ei-sailles, 28 juin
1787 (dans IsAMBKRT, XXMII, 3()G
n" 235i), et spécialement pour la gêné
i-alité de Caen, Hèglentent sur la forma-
tion et la composilioïi des assemblées,
annexé au procès-verbal de l'assemblée
provinciale d'août 1787 (dans Hippkm ,
Gouvernement, V, 3/i5sq.).
*-) Ce passage est très altéré dans le
manuscrit, ratiu'é à |)lusieurs reprises,
et de sens finalement peu intelligible-,
nous avons rétabli le sens qui nous a
paru le pins jtrobable. — - I^a paroisse
de Saint-Cbristoplie-du-Foc fournissait
à la garde-colc pour la di\ision des
Pieux, compagnie d'iielleville. Levée
de 1787 : 17 garçons présentés au ti-
rage, 2 pris canonniers. (Levée par
remplacement Jaite par M. d'Heu, com-
missaire des guerres dans le département
de Cherbourg, 17^7, Arcli. Calvados,
G 1860.)
ri;)!)
|{\ujj\r,E sECONDAini-: m vm.ognes.
mciils manliiiiids assez d'hommes pour servir sur la marine royale,
j)oiir les guerres de l'Etat;
T) • (Juc la reconstruction et réparations des presbytères soient
à la charge seule des gros décimateurs'^^;
()" Que la (libelle soit totalement détruite, et qu'il soit libre de
prendre le sel où bon semblera, ainsi que d'user de l'eau de mer
pour le chôlage (sic) des blés<*->, et autres besoins, et se trouver
délivrés de la tjrannie des commis de la ferme;
('' Nous n'avons rencontré aucune
trace de réparations presbytérales à ia
charge de ia conimiinaiité de Saint-
Cliristophe-du-Foc dans la dernière
moitié du xviii* siècle. Les odiciers nui-
nifipaiix exposent en 1790 que «les
maisons pri'sbytérales étant couvertes
en paille, iin<' partie ne sont pas en
bon état, mais peuvent subsister encore
longtemps , vu les réparations qui y ont
été faites". Le cnré a reçu des héritiers
son prédécesseur environ 800 livres,
f lesquelles ont été employées aux répa-
ralionsqni étaient à sa chargea. L'église
e?t en très bon état, la nef rebâtit' à
neuf avec le clocher, «sans snperfluité,
mais propre et décente ''; le chœur ii
été réparé, couverture et lambris tout à
neuf, etc. . . (État des hie»s nationaux,
Chi'rbourK, Arch. Manche, Q' ' m.)
Dîmes. — Il n'y avait point en i78()
de gros décimatoiu' à Saint-Christophe.
Le seul décimatenr était le curé, l'ab-
liaye de Sainte-Trinité de Caen ne per-
cevant j)lns les deux tiers des grosses
dîmes (pi'ellr avait anciennement comme
seigneur patron.
Déi'lavolioii (lu ijf)n. — Le curé e\-
posc que sa dîme peut aller à 5,noo
gerbes de tout blé, faisant 4, 5 et
(i boisseaux le cent," trselon les années
et les quartiers)). Il a de même de Uo
à Ho boisseaux de sarrasin, 3o à /io li-
vres de laine blanche, 7 à 8 livres des
agneaux, '10 gerbes de lin tfforl mau-
vais)), pres(|ue rien en thanvre et ra-
bette; les pommes donnent quelqnelois
rien, au plus un tonneau. Il a presby-
tère, avec b;\tinienls d'exploitation,
trois petites pièces d'aumônes faisant
1 Ti vergées environ, «dont deux d'assez
mauvais fonds^; et en rentes, .S3 1. 7 s.
pour le trésor, 8(i 1. 18 s. d'obits, «sur
lesquels il y a i38 messes, dont 6'.>
• hantées-i, et i3l. 10 s. et /i poules
de rentes foncières. Il paye un vicaire
et l'entretien des maîtres d'école. Le
curé ne déclare point de chiffre pour
la valeur du bénéfice. «Combien peut-il
valoir, je n'en sais rien, je n'en ai
jamais rien su.)) {Déclaration originale ,
16 octobre ijQo, Arch. Manche , Q '''
18.) L'inventaire des officiers municipaux
est conforme, à cette différence près
(pi'il porte à part les rentes du Trésor
et les obits.
Biens kcclbsiastiqdes. — Il n'y a , d'a-
près les officiers municipaux, aucun
autre bien ecclésiastique que la cure;
l'abbesse de Caen possède seulement
dans la paroisse un fief, pour lequel il
n'est déclaré que q boisseaux 79 pots de
froment , ti poules et 90 I. 8 s. en argent .
mais que la municipalité estime monter
au total en rentes et treizièmes k tiao li-
vres chaque année, «tant en argent et
froment (pie poules )). L'ensemble des
revenus du clergé dans la ])aroi88e est
porté en 1787 à 1,(100 livres seulement
par les contrôleurs des vingtièmes.
(Arch. Calvados, C 65 19.)
(^) Le chaulage des blés, c'est-à-dire
le traitement rationnel des grains par un
lait de chaux additionné de sel marin,
commençait à être pratiqué d'une façon
constante sur les côtes de Basse-Nor-
mandie à la lin du xviii* siècle. Le gou-
vernement royal avait fait répandre à
de nondiceux exemplaires un «Précis
des expériences faites par ordre du roi
à Trianon, sur la cause de la corrup-
tion des blés el le moyen de la pré-
venir», à la suite diupiel est une
frlnslruction projire à guider les labou-
reurs dans la manière dont ils doivent
préparer le grain avant de lo semer. A
Paris, de l'Imprimerie royale, 1787?), et
à Caen même , la Société d'agriculture
avait fait imprimer une petite plaquette
intitulée : r Expériences faites en Angnu-
SAINT-CHRISTOPKK-DtT-FOC.
551
n" Ou'il soit établi dos écoles dans chaijiu' paroisse pour les
deux sexes, et les doter aux dépens des riches abl)ayes qui existent
dans cette province, sans que cela puisse tendre à opérer leur des-
truction*";
8" Que les déports soient véritablement détruits, de manière
que les titulaires des bénéfices, en arrivant, en perçoivent le [re-
venu]; on remédierait par là à oe pas priver souvent pendant trois
ans les pauvres des paroisses des secours que la charité des curés
leur porterait;
9" Que la forme dans la procédure soit acourcie [sic), de ma-
nière que les procès ne restent pas comme par le passé intermi-
nables;
1 o' L'impôt représentatif de la corvée pour la confection et
entretien des routes ne doit point sans doute, comme il a été pra-
tiqué jusqu'ici, être porté par le tiers état seul'-\ Ce sont les
grands propriétaires qui prolitenl seids le plus en toutes manières
des routes; les seules lumières de la raison et de l'équité naturelle
dictent assez qu'ils doivent donc contribuer à leur confection et
entretien, à raison de leur propriété, et que les propriétaires sur
les fonds desquels passent les grandes routes nouvellement formées
soient dédommagés par le produit des impôts levés à cet elTet, sans
un retardement comme par le passé, qui d'ordinaire est de lo à
1 2 ans.
mois d'une méthode à la portée de tous
les cultivateurs, pour uiettroks blés en
étui d'être bien conservés et m^me
pour faire périr jusqu'aux moindres
insiHtes. A Caen, de iiniprimerie de
J.-d. Pyron, s. d.:i. Ces conseils n'é-
taient par superflus, si les agriculteurs
en étaient demeurés, comme tout porte
à le croire, aux extraordinaires prati-
(jiic^ ((uc Ton peut voir décrites dans
lo (iraitd (HctioHnuire économique , éd.
Paris 17/10, v° Blé. (Nous croyons de-
voir attacher une importance particu-
culière aux indications do cet ouvrage,
parce que, comme nous avons déjà dit,
il était fort répandu dans les biblio-
lliéques privées de Ba^se-Normandio à
la lin du xvm" siècle. )
' Il existait en 1 789 , à Saint-Chris
lophe-du-Foc , des écoles de l'un et
l'autre sexf , mais Imir situation était
singulièrement précaire, \oici ccquedil
en elTet le cure dans sa déclaration :
■Jai un maître d'école q\ie je loge,
nourris et blanchis, cl à qui je paye
pour les entants pauvres ; une maîtresse
d'école que je ne loge pas, mais dpnt
je paye le logement iT) livres, et à qui
je donne tous les ans 1 2 livres pour lui
aider à vivre." {Déchralioii orijpnale,
16 octobre fjgo, Arch. Calvados,
Q'-' 18.)
-) impositions de Saint-Cluistophe
pour 1 789 : taille, 600 livres ; ace, 894 1. ;
cap., 388 t.; corvée, 199 1. lA s. 3 d.;
vingt., 6/19 1. 11 s.; bât., 5i livrer;
terr., 17 livres. Au total, 3,29a 1.5 s.
3 d.
Joignes : 5a, dont 43 propriétaires
exploitants (pour 38o 1, 9s.), et lo fer-
miers (pour «&(> 1. 0 d.).- Seul pria-
léjrié : le curé, M° Marc-Antoine Legrel.
Aucun nolile n'est porté aux rotes. L,es
plus fortes cotes au territorial sont
celles de J. Lelerrier ( la 1. la s. 3 d. )
et des héritiers du sieur Lefebvre (8 1.
/» s. 6 d.), ((ui correspondent à des re-
venus inférieur» à 800 livres. Le revenu
paroissial imposé est de 7,.5oo livres
seulement.
552
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Cette petite paroisse qui en a été traversée dans les années 1781
et 1782 et sans que lesdits particuliers en aient perçu aucun dé-
dommagement, quoique l'imposition qui doit y vertir se soit toujours
payée; on ignore ce que sont devenus les fonds ^^':
11° Que les colombiers soient rasés, et les pigeons détruits
totalement; ces animaux malfaisants dévorent les productions de
toutes espèces, et causent un dommage inappréciable dans les
paroisses les plus étendues. La paroisse de Saint-Christophe étant
une des plus petites ('-', en renferme dans son sein , et en outre est
entourée de plusieurs dans les paroisses voisines, et assis sur les
limites de ladite paroisse. En outre, quantité de lapins qui font
aussi un tort considérable, ainsi que tout autre gibier; les cor-
neilles *ou corbeaux *^^', animaux aussi malfaisants, qui sont en
très grande ([uantité et qui font un tort très aggravant, n'osant
dans la paroisse en détruire, d'autant qu'il n'y a point d'autre
nu)ven pour cet etïet que le port d'armes, qui est totalement dé-
fendu dans cette province. Faute de la destruction de tous ces ani-
maux malfaisants, la communauté de Saint-Christophe demande
une diminution cojisidérable dans ses impôts;
1 •>." Demande en outre <|u'à l'égard des garnisonniers^'^, ([ui
C' La paroisse de Saint-ClinslojilK'
avait (Hé traversée etTectivenienl dans
sa longueur par la nouvelle roule df
Olierlioin"<j aux l'ieux (Chemin vicinal
de grande comnuinicatiou n° h), (|ui,
coûunencée vers lydS, n'était pas en-
core, send)le-t-il, terminée en 1790.
(Voir sur cette route, Arch. (lalvados,
0:^7/1/1-3765.)
Sur ie retard considérable dans I(>
payement des indemnités, voyez ce
que nous avons noté sous le cahier de
(iiierhourg, art. 39 [suprà, p. .'18). L*>
chiflre des indemnités dues dans la
paroisse de Sainl-(>liristophe s'élevait,
à la fin de 1788, à 8i3 1. :? s. 11 d.,
dus à quatre particuliers, sur laquelle
somme il n'avait^ encore été payé (pie
96 1. a s. 6 d. (Etntdes indemnités qu'il
convient d'accorder à ceux qui ont perdu
des fonds pour la confections des ^rrands
chemins en l'année ij88. Arch. (Calva-
dos, €8439.)
^'^' Mém. stat. ijSi, fol. a'i : tSaint-
Ghristophc-dii-l'oc. Seigneur, la dame
abbesse de Caen; i,?!'j(i acres de; terre
en labour, un jieu de plants et de prai-
rie, des land(>s d brières. Fonds mai-
gres» (la commune actuelle est cadas-
tri'e pour 358 hectares).
Le curé, dans sa dé-daration de
1 790 , apprécie comme le cahier la si-
tuation de la paroisse : ?rJc certifie,
<';crit-il , fine ma paroisse peut avoir
trois (piarts de lieue de long sur une
demi-lieue de large, cpie la terre est
d'un fonds assez médiocre, les engrais
dilliciles, les chemins mauvais, les pa-
roissiens pour la plupart pauvres et à
la mendicité; que ma paroisse consiste
en 56 feux et 23o habitants.^ [Loc.cil.)
^ Le mot corbeaux Aé\.é ajouté en in-
terligne. Sur la défense du port d'armes
en Normandie , on voudra bien se re-
porter à ce que nous avons noté sous le
cahier de Digosville, art. 5 (suprà,
p. 399).
'^ L'emploi de garnisaires était un
des moyens de contrainte les plus com-
munément employés contre les taillables
eu retard , pour les amener à acquitter
leurs impositions. Ces garnisaires, qui
étaient eu général choisis parmi les an-
ciens militaires, bas-olficiers ou soldats
invalides retirés dans les provinces avec
la solde ou demi-solde insulTisanle
SAINT-GHRISTÔPIIE-DU-FOC.
553
viennent ordinairement dans les paroisses pour les contraindre au
payement des impositions des tailles et vingtièmes, rpie leur liono-
raire soit réduit aux lo sols et leur nourriture, ou ao sols j)our
tout. Ces sortes de personnes, qui restent le plus souvent à la
charge des collecteurs et préposés, aggravent considérablement
leur sort, et on en trouvera toujours assez pour faire ces sortes de
fonctions;
[i3°] Ladite communauté de Saint-Christophe enjoint très ex-
pressément aux députés de choisir pour leurs représentants parmi
ceux de son ordre, et insisteront fortement à en faire exclure tous
ecclésiastiques, nobles, anoblis, aussi bien que tous ceux qui,
([uoi(|ue membres du tiers état, par leur charge ou emploi jouissent
des privilèges de la noblesse, et généralement tous ceux (|ui à rai-
son de quelque oflice seraient dans une sorte de dépendance des
seigneurs ecclésiasticjnes ou laies, tels que leurs fernn'ers, agents
receveurs ou autres de cette nature". Ils recommanderont très
jimir vivre, étaient installés fin'Z lo
contriltualjle en retard, logeant et vi-
vant à ses dépens, jusqu'à ce qu'il se
décidât à payer, d'oîi le nom de hkih-
j'-i'um (pi'on leur donnait; l'ancienni'
jurisprudence normande disait plus ex-
pressément encore iiomps iu(iiij>r(nils.
(1\agi;eao, Glossaire du droit fronçais,
\" \lan<[i'urs, éd. 170/1, (. 11, p. ()o.
(^r. aussi l)i; Cangk, (llnssor., v° (>omes-
tores; iVlKNAtiE, Orijfini's , v" Mangeuis.)
l/emploi des diffé-renls moyens de
contrainte et celui des ijarnissaii'es en
|iaiticulier avait été réjflementé en d-r-
nier lieu par un lièjrleineiU joint à lu
Déclaration du tri avril tjdi (dans
Recueil concerNant les tailles, Arcli.
nat.,ADix, 471, p. ^J'i'^). tin Arrdt
df la Cour des Aides concernant les
garnissaires, // septembre ijOi (lliid.,
p. 9.^)7) avait réglé leur installation <'l
]oi délais apiès lesquels les agents du
lise pourraient y recourir. Mais en lait
les collecteurs responsables choisissaient
toujours à leur gré le mode de pour-
suite, soit les garnissaires, soit la saisie
des meubles, ou celle des bestiaux, ou
encore l'enlèvement des portes et fe-
nêtres, etc. Tout au plus devaient-ils de-
mander, avant d'agir, une autorisation
de l'intendant, qui, en pratiqu', ne
leur était jamais refusée. (\'. Stouiim ,
Les finances de l'ancien régime , I , p. 101.)
En fait pourtant, comme le note le pré-
sent cahier, la garnison réelle (Hait en
1789 déjà remplacée quehjuelois par
uni" garnison lictive. Le conlriliuable,
sans donner le logement, payait une
somme d'argent à l'invalide, 10 à
;>n sous par jour. Mais c'était là un
adoucissement sans fondenn'ut b'/jal : la
[irocédure régulière en droit était tou-
jours celle de la garnison réelle.
Les assemblées provinciales, avant
les cahiers, avaient prescpie unanimement
demandé déjà la suppression des gar-
nisaii'es. La n'Iorme , toutefois, n"a été
obtenue ([ue tardivement, puisque lés
garnisons n'ont disparu <|u'à la lin du
\i\' siècle. (Loi tendant à abroger l'ar-
ticle 3 de la loi du 1 j frimaire un v con-
cernant le mode de poursuites par voie
de garnison individuelle , eniploijé pour le
recouvrement des mnlribations directes,
f) février i8jj.)
^') Sur l'exclusion de la deputation
des salariés des seigneurs, voir le Pre-
nes-ij-garde , paragraphe îles exclusions,
reproduit dans Hippeau, Elections, p.
3 11, et aussi ce que nous avons noté
sousle'cahierdeBreuxille, art. \"{suprli,
p. I 3i ). — H n'y avait point de seigneur
laïc à Saint-(;hrislo[)he-du-l-"oc; il n'exis-
tait qu'un lief de l'abbaye de Sainte
Trinité de (]aen,ot des extensions du
domaine et des seigeuries voisines.
Etat des rentes de 1790 non retrouve.
Il est dû , d'après d'autres sources :
554 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
expressément à ceux de leur ordre nommés pour représentants aux
Etats généraux tous les articles ci-dessus représentés, qu'ils s'effor-
ceront de tout leur pouvoir de faire insérer dans le cahier d'in-
structions qui leur seront données.
Le présent conclu et arrêté entre lesdits délibérants de ladite
communauté de Saint-Christophe, qui ont signé après lecture
faite, et fait double le 3 mars 1789. Les mots forcément , écoles,
à la deuxième page, à la troisième le mot les, à la (juatrième ou
corbeaux en interligne, de bonne valeur. Deux mots rayés nuls,
un mot (^jouisse) en marge, bon.
J. Le Riche, A. Letourneub, J. Letehrier, J. Bellemanï),
Gabriel Lemkna>d, P. Salley, J. Adam, S. Joïan, Ha-
MEL, J.-L. HaMEL, j. JoÏAN, j. LeMAÎTHE.
SAINT-CYR ".
1. Procks-verbal d'assembi.kk.
(Aïs. iichives de la Manche, série B, ». cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce no» cotée.
Original siffné. Inédit.)
Analyse : (formiile du modèle général impiimé). — Date de rassemblée :
6 mars. — Comparants (16) : Pierre Portin, syndic; Pierre Gallot, Louis
Forlin, Pierre Ledos, Jaccjiies Diival, Jean-Fianrois le Saidnier, Jean Jaunie,
Jean Ruel, François damas, Michel Gallot, Pierre le Monnier, Pierre le Petit,
Louis Desmares, Jacques Villard, Alexandie \illettc, llyacinlhe Burnouf. —
lNond)re de feux : 67 '"'^ — Ptddicalion : rie 1" mars, par Jean-François-
Joseph Martin, prêtre de ladite paroisse y tenant les écoles n. — Députés :
Piprre Lemonmer. Louis Desmares. — Signatures (16) : Jacques Villard,
IL BrRNoi F, Pierre Gallot. J.-F. le Saulnier, Pierre Ledos, Louis Fortin,
Alexandre Villette, [illisible). Pierre Lepetit, Jean Rt et, Michel Gallot,
1° à Fabbaye de Caen, rentes seigneu- d'une lene de (3o vergées, avec maison
vîntes et Iroizièmes montant à /iao 11- manable, atl'. 1,000 livres, et d'un
vres produit commun; n" au domaine moulin à trois tournants non est. (Arch.
du, roi, pour Valognes, 9 I. •?. s. 1 d. Mauclio, 0* ' 17-)
]'IÙal dus/liens ile.s inin-dumiciliéit dreasé' "^ Arrondissement de \ nlognes, ran-
t'H i7{)a lait apparaître en outre : ton de Moutt-bourg.
3° pour le sieur de Querquevillc, rede- ^- Poptdation au dénombrement de
vances de f);") livres et tl poulets: >79o : î< 1 » iiabitaiit--. Mouvement (en
h" pour le sieur Roldneau, rentes trnon 17^7) : ^- i^i -^I- ^* ^ D. 8. — Popu-
connues». Ce dernier est propriétaire lation actuelle : 211 liabilants.
SAINT-CVR.
555
François (ïam\s, Jacques Duval, Piorni Lkhonmei!, Louis IJksmares, Pioire
Fortin.
2. (ivmikk i>k doléances.
(Le 1118. oriffiiial des Archives parait |)or<lu'". Le texte qui suit est emprunté ù l'édition
de Lecacheux, Dorunwnts pour .serrir à l'histoire de MottleboHr(j , I, p. ioa-io6.)
Après miire délibération , lesdits habitants ont arrêté de faire les
demandes suivantes :
i" Que ies Etats généraux fixent d'une manière précise, ferme
et durable les droits du souverain et ceux du peuple, etc.-'-':
8° Que les milices de terre soient supprimées et l'ordonnance
concernant les matelots auxiliaires réformée*^';
1 â° Que tous les impôts soient supportés et payés par toutes
les classes de citoyens indistinctement, ecclésiastiques, nobles,
privilégiés ou roturiers, sans qu'on puisse à l'avenir s'abonner, ni
taxer d'olFice-^' ;
1 G" Que les gros décimatours soient tentis d(; faire l'aumône
jusqu'à concurrence de ce qu'ils possèdent dans les paroisses ^'^^;
17° Que les réparations et reconstructions des presbytères
soient à la charge des décimateurs et curés autres que ceux à la
portion congrue ^'^';
"* il n'existe non plus aucun registre
ancien à Saint-Cyr, la mairie ayant été
déiruile par un incendie au mois d'avril
1870. (Communication de M"'' Mennage,
institutrice.)
'■^j Lecaliier est, dans ses 27 articles,
la reproduction le plus souvent tex-
tuelle des -aH articles du cahier de Sor-
ti)SviHe-près-Valognes, duquel il omet
seulement l'article i5. Nous ne repro-
duisons (pie les passages nécessaires
jiour enchaîner nos expliiations sur
l'état économicpie de la paroisse.
Le Méni. slat. de fj'ii la décrit
ainsi : ffSaint-Cyr, seigneur M. l'ahh"
de Monlebourg: 455 acres de terre en
labour, peu de plant, et ii5 vergées
de pré; fonds mt'diocre (/o/. a). —
Produit moyen en grains (en 17<)3) :
h, 110 boisseaux, mesure de iG pots.
'■'■' La paroisse de Saint-t'iyr était su-
jette à la milice de terre. Elle avait tiré
en 17 88 a\ec la paroisse d'Yvetot. Nous
donnons sous ce dernier cahier ies
chiffres du tirage.
'') Impositions de Saint-Gyr pour
1789 : taille, 85o livres; ace, 557 li-
vres; cap., 5/19 livres; corvée, aBî I.
5 s. 9 d. ; vingt., 1081 I. 6 d. ; terr. ,
9^ livres; Itàt. , iia livres. Au total,
3,ii/i6 l 6 s. [\ d.
Lignes: 9a, dont Bu propriétaires
exploitants (pour 71GI. 6 s.), et 10 fer-
miers (pour lof) 1. la s.), — Privi-
légies : pour le clergé, ie curé, M°
Guillaume Lecomte (rev imp. , aiSi.),
l'abbé Gardin, sans bénéfice (rev.,
G3o I.); les religieuses de Valogues
(rev., /jGo I.); pour la noblesse, la
veuve de Galigny (non résid. , rev.,
Goo I.); le sieiu- l.,esauvage d'Ârcy
(c. n., 70 I.; rev., (ioo L). La plus
forte cote du rôle des bâtiments est
celle du sieur Adam Desprelyes, procu-
reur du roi au badiiage de Valognes,et
comme tel privilégié du tiers étal (cote,
81. 1 7 s. 8 d.; rev,, i,/ioo I.). Voir Arcb.
Calvados, G 83 '17.
^''^ Les gros dt'cimateurs de Saint-
Gyr étaient l'abbé de Montfbourg et le
curé, dans une proportion ipie nous ne
connaissons pas pour la lin du xviii° siè-
cle. Décinrattoii de 1 jfyo dti curé non
retrouvée; l'évêtpn', connue abbé de
Montebourj;, déclare sa part alïermée
aoo livres. {Déclai: n" 'j'i, fol. <"»i>.)
'■' La paroisse de Saint-C>r pouvait
tout particulièrement se plaindre de la
556
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
9 3° Qu'on fasse de nouveaux arrondissements, de manière
qu'une même paroisse ne soit plus dans la dépendance de plu-
sieurs sièges; à ce moyen , la source des procès de compétence sera
tarie "^;
9-7" Qu'il soit défendu à l'avenir d'avoir aucuns colombiers, ni
garennes, à moins que ceux ([ui ont le droit d'en avoir ne tiennent
leurs colombiers fermés et leur garenne close de murailles, con-
formément aux anciennes lois^-^.
Ce (jui a été clos arrêté et parapbé par Pierre Fortin syndic et
signé par tous ceux qui savent signer, ledit jour et an.
Pierre FoiniiN , .s'//W«r,- Pierre Gallot, Louis Fohtiin, Pierre
Ledos, Jac([ues Duval, Jean-François Le Saulnumi,
cliarjjo (1(ïs réparalion.s presbyléralos.
Nous trouvons succpssiveniont, on nii(>
vin[jtaine d'années, une déponso di'
3, '450 livres on 176G pour la rcron-
slrucliou du prcsl)Ylèro, une seconde
do /i,o(jo livres on l'yHi pour l;i ncl
ol la tour do l'é[{iise, une dernioro
onlin do 7G5 1. 10 s. en 1787 pour
frais de procédure nécessités par dos
démêlés avec le curé de la paroisso.
{Arrêts des lâ janvier tjOG, 4 »rji-
ti'mlire ijSi, ay mai ijSj. Arcli. (]al-
vados, C i393, iSaf), iSafi.)
BlKNS KCCr.KSIASTlQUES. V EUlt (ll'S Oll'lis
naliolian.r ne mentionne dans la pa-
roisso crautros biens ecclésiastiques que :
1" la cure, consistant en maison, jar-
din, deux pièces on labour ol un pré,
en tout i3 vergées, sans rentes ni
droits (non est,), ot a" les religieuses
de Notre-Dame do Protection de Va-
lognes, corps de l'orme nommée lo Bei-
fferie, bât., 5'4 vergées et demie do
terre (afl*. , avec une extension au moins
égale sur Héroudeville, au prix do
1,000 livres, par bail de 1786).
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse n'est estimé on
1787, par les conlrôlours des ving-
tièmes, qu'à 1,800 livres seulement
(Arcli. Calvados, (]05i9).
('^ La paroisso do Saint-Gyr était
mtxle. ( Carte des hourrrx et paroisses
qui relièrent confusément des bailliagex
de Sainl-Sauveur-le-Vicn)nte et de la-
lognes, Arcli. nat.. Dit 6/n 97, p. ."Ui^.)
^-' Nous n'avons aucun renseigne-
mont sur lo nombre de colombiers ou
do garennes qui pouvaient exister à
Saint-Cyr on 1 789.
Los olTicJors municipaux observent en
1790 rpio trio territoire de celle nunii-
cipalit('' relevait en partie de domaiuo,
paiiit' do l'abbaye d(î Montebourg,
partie de l'abbayo do Saiiil-Sau\our,
pai'lio de l'abbaye do HIancliolando,
])artie du sieur do Caligny à lléroudo-
villo.,.
La Dédaralion. de 1681 mentionnait
plus précisément (|ue «le lief du lieu
r(>lovait do la baronnie de la Hogue",et
(pi'il rry avait dos extensions dos fiefs do
la Varongèro et d'Erondoville'i. (Arcb.
Manclio, A 3758.)
Rentes. — Il est dû, d'après les États:
1° au domaine, A rentiers de fr. et
6 1. 1 3 s. 6 d., par trois redevables;
•a" à Talibaye de Montebourg, U ren-
tiers do Iromenf, 3 pains, a poules
ot ail. 7 s., par six ton<mciors; 3° à
l'abbaye de Saint-Sauveur, 69 rentiers
ot demi de l'roment mesure d'Aubi-
gny, 3 pains, a cbapons, 1 poule,
3o œufs et ao sols en argent, par huit
lonanciors; /i° à l'abbaye de Blanche-
lande, /i rentiers de iromenl; 5" au
sieur do Caligny, rentes inconnues.
Il faut ajouter pour les religieuses do
Valognes, 3ao livres on rentes fon-
cières, ot a 00 on rentes viagères.
{Etat des biens nnl., ] aingnes. Airh.
Manche, Q*' 17.)
SAINT-CYR. 557
Jean Jeaume, Jean IUet, François Gamas, Michel Gal-
LOT, Pierre Lemonmeh, Pierre Lepeiit, Louis Des
Mares, Jacques Villard, Alexandre Villette, Hya-
cinthe BuRNOUF.
SAINÏ-FLOXEL
1. Pkocès-\eriîal d'assemblée.
Ms. Archives de la Mitiuhe, série B, n. cl. , liasse Cahiers du Valoijiies, H, pièce non colée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (fonntile du modèle général imprimé). — Date de l'assemblée :
H mars. — (Jomparauts (i4) : Louis Le Boulenger, Pierre James, Michel
.lames, Antoine-François Le Biiin, Louis Fichet, Michel Frigot, Guillaume
Cauchard, Jacques Lay, Michel (laiichard, Nicolas Lenfant, Bon Noël, Pierre
Hubert, Clair Renoul', C-liarles Hamel. — Nimdjre de feux: 126 '•'K — Pubh-
cation : ffle 1" mars, par'M" de Fretel, curé-n. — Députés : *Antoine-Fran-
çois Le Brun, Charles Hamel. — Signatures (16) : M. James, M. Cauchard,
Jacque Lav, M. Frigot, C. Renoif, A. Lebrlx, P. Hubert, B. Noël, C.-Y.
HvMEL, sijmUc; P.-A. James, greffier; L. Fichet, N. Lemfant, G. Cauchard,
L. Le Boulanger.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives communales de Saint-Florel. Original signé '^'. Éd. Lecacheux.
Documents pour .servir (I l'histoire de Monlehoiirg- , (. I, p. i3l à i35.)
(Mhtpr de doléaHccu de la communaulr de Saint-Floœcl en consé-
quence des ordres de Sa Majesté, du û à janvier dernier, et de
la sentence du Inn'iliage de Va bornes, du ij férrier suiraui'^'K
Se plaint, ronionire et demande :
i" One les Ftals jjéïK'raux lixeiij d\u\c manière précise et
durable les droits dn souverain et |ceu\| dn peii|de, et (jn'ils
s'occupent de tout ce qui concerne l'adininislration générale du
royaume ("^';
9" Qu'ils soient convoqués librement et légalement, dans la
^'' Arrondisscni.'nl de Valojjncs, eau- Initmie par M. Lenfant, {n.ilitnteur corn-
Ion de MonlolKniri;. nmnnl de Saint -Flo.Tel.
''-' Population an (lénoiiiluriiiciil <\<i '') l^o caliior csl très forleun-nl in-
1793 : 5i8 lialjilanls. iVlouvt'incnl (l'ii spiiv en plusieurs articles de ceux de
1787) : N. i5, M. 2, D. 9. — l^opiila- Sorlosville-près-Valojfnesetde Saint-C\r.
lion actuelle : 398 lialùtanls. t) Cf. Sortosvillc - près - Valojrnes,
'•^' La copie de cette pièce nous a été art. 1""' (plus di'veloppi').
558
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
forme dont l'assemblée prochaine conviendra, au moins tous les
cinq ans, sans que ce terme puisse être prolongé;
3° Que le roi ne puisse établir aucun impôt quel qu'il soit,
même sous prétexte de guerre, sans le consentement de la nation
représentée par les Etats généraux ;
Ix" Que les Etats se fassent remettre au préalable les comptes
de recette et de dépense du trésor royal, pour vérifier les besoins
(lu royaume, la cause do la dissipation, et y apporter remèdes, et
que les dépenses du roi soient fixées, ainsi que celles de l'Etat^*';
5" Que les députés aux Etats généraux ne puissent voter pour
aucun impôt, avant que les griefs de la nation soient redressés;
6" (Jue les pensions soient réduites, et que l'on ne les accorde
qu'à ceux qui les auront méritées, et non à la faveur et à l'in-
trigue ^-' ;
•y" Que les impôts soient simplifiés, faciles à répartir sur les
différents biens, supportés et payés par toutes les classes de
citoyens indistinctement et de la même façon, ecclésiastiques,
nobles, privilégiés ou roturiers, sans qu'on puisse à l'avenir
s'abonner ni se faire taxer d'office*'^';
8" Que tous les fonds d'une paroisse soient imposés siu' un
mémo rôle, sans pouvoir, même sous prétexte de ferme, payer
dans une paroisse voisine'*';
9° Que les Etats de Normandie soient rétabfis pour s'occuper
de la répartition des impôts, des travaux publics, et de tout ce qui
peut contribuer au bien de la paroisse, soit pour le général, soit
poui* chacjue paroisse en particulier, et qu'ils soient régulièrement
asseml)lés tous les deux ans;
10" Que les états provinciaux se chargent de ftiire porter direc-
(') Les aiiiclos 2 , .'5 ot h sont in rn-
jj 10(1 uc lion, ronianiéc et un peu déve-
l(tp|)»''e , (les aiiicles a , '1 et 5 de Sor-
losviUe-près-Valojjnes.
(-) Cf. Sorl()s\ ille - piv> - Val<.|;nes ,
art. 7 (pres([ue textuel ).
'•'' Ij'articlc 7 reproduit, en les fu-
sionnant, I0.S articles 11 et l ■! de Sor-
tosviile-près-Vaioj;Mes.
hnposilions de Sainl-Floxel pour
1789 : taille, i.aTx) livres; arr. , 890
livres; cap., 808 livres; corvée, h\^\ 1.
9 s. 10 d.; vinjjl.;, 1,076 I. 1 s. 5 d.:
lerr. , 199 livres; hàl., GG livres. Au
l)lal, 5,fî3^i I. h s, 3 d.
Li|jncs : 176, dont i3/i propri(i-
taires exploitants (poin- 728 1. 5 s. 6 d.),
et h\ lermiers (pour 898 1. in s.). —
l*)ii'il('ijics : le curt' M' Reni'-Jacrpies-
Ciaude de Frestel (cote au lerr., 1 I.
8 s.), lahln* de Montehoui'}; (cole,5i \.
•j s. () d.); les lieritiers du sieur de
Monllie\ille(r. n., ia l.;cotc, f)!. 9 s.),
iidlile lion possédant lief; et pour le
tiers étal, un ca|iilaine, im lieutenant
et (piatre ;;ardes des traites el jjahelles
(cap., 'Sl\ I., siu- un lrait<'menl total (h-
o„ir)ol.).
''''' Cf. Sortos\ille, arl. 1.3 (la lin de
larlirle n'a pas été reproduite). Pour
l(! payement hors paroisse tfsons pré-
texte de ferme" , voir rc que nous
avcms noté sous le rallier d'Aumcville-
Lestre, arl. 10 [suprii . p. g'i).
SAINT-FLOXEL.
559
tement au trésor royal et par les moyens les moins coû-
teux C^;
1 1° Oue soient supprimés en conséquence tous les offices inu-
tiles ou qui deviendraient tels : feiiniers généraux et particuliers,
receveurs généraux et particuliers dos dom;iines et tailles, tous
commis inutiles dont le nombre est prodigieux et vexatoire pour le
peuple ^'^' ;
12" Que les droits de contrôle soient diminués, réglés invaria-
blement, consignés dans un tableau public, de sorte que b* con-
trôleur ne puisse comme ci-devant mettre à contribution à volonté;
13" Que l'édit des hypothèques soit supprimé, comme injuste
pour les créanciers, et ruineux pour les familles et le commerce'*';
ik" Que les lois ne puissnit être faites qu'en Ktats généraux,
fpie les lois actuelles, civiles et criminelles, soient réformées,
rendues plus simples, la procédure abrégée, et les frais de justice
diminués ^^';
1 5° Qu'il n'y ait plus à l'avenir que deux degrés de juridic-
tions, sauf l'appel au conseil, et que les juges soient tenus de
juger conformément à la loi, sans jamais pouvoir l'interpréter;
i6" Qu'il soit fait de nouveaux arrondissements, de manière
qu'une paroisse ne soit plus dans la dépendance de plusieurs
sièges, et qu'on ne soit plus obligé de traverser une juridiction
prochaine pour se rendre à une plus éloignée ■•^' ;
1 y" Qu'on proscrive à tout jamais toutes commissions, et qu'on
réforme, quand il sera possible, les tribunaux d'exception, souve-
rains ou inférieurs, et que dès à présent la connaissance des che-
mins particuliers ne soit plus portée aux bureaux des finances,
dont les huissiers sont les lléaux des campagnes'''':
i8" Que les chemins soient entretenus par les communautés;
1 (j" Que jamais auciuis particidiers ne puissent être arrêtés
<') IjPs articles g et lo reproduisent
lil)ri'mpnt les mêmes articles du caliier
de Sor(()>ville.
'-' Ci. Sortosville, art. '?*') (plus dé-
veloppi'^).
(■^> CI. Sortosville, art. '2 (prescpie
le\tuel).
'''' Cl. Sortosville, art. 21.
'•'* Jios articles 1 .'"> et i(") sont la re-
production, légèrement remaniée, des
articles -^'À et a'i de Sorlosville. [,a pa-
roisse de Saint-Plovel |)()ii\ail dailli'iirs
se plaindre personnellcnieiil de lincer-
liliide des jnridii tiitns. Une [lartie de
la paroisse relevait de la haute justice
de Brirquetiec, Ta cause du fief d'Au-
bouvillc"', une autre du sièfje royal de
Valojrnes. En appel et pour les cas
royaux, elle allait à la lois au l)ail-
liajje de Valojjnes et à celui de Saint
Sauveur-le-Viromlo. Voir (!<irlfi toim-
jnaiiliiijne de réh'ctinii de Vnlofriws,
(■(mteiKint Ivx déjh'iiilanri'x roiifusi'x dfx
/>iiilli(ij>rs do. Sdiiil-Siuiri'iir-lc- \ icoiiilr
ctdc Frt/«/j-((c.v.( A rch. Calvados, C ta/iT).)
('" Cf. Sortosville, art. 27. Sur les
huissiers du hureau des tinanccs et
leurs e\actions, on voudra hi<'n se re-
poiler à ce <pic nous avons noli- sous
liant-Moitié, art. A {snprà, p. 3i8).
560
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
par lettre de cachet, mais en cas de délit renvoyés à son juge
naturel ;
2 0° Oue, vu la disette du bois générale dans tout 1(^
royaume, il ne soit plus permis de défricher ce qui subsiste en-
core'*^;
21" Que les déports soient supprimés, comme abusifs, con-
traires au bien spirituel et temporel des paroisses, et à l'assistance
des pauvres;
1-?" Que les répai-ations et reconstructions des presbytères
soient à la charge des décimateurs, mais qu'à la mort de chaque
curé on supprime les frais vexatoires et prétentions ruineuses pour
les ln'ritiers '-^ ;
28" Oue les bénéliciers simples soient teims de faire l'aumône
jusqu'à concurrence du dixième de ce qu'ils possèdent dans chaque
paroisse; celle de Saint-Floxel est grevée d'un gros décimateur qui
y possède près de vingt mille livres de rente en tous biens, lequel
n'a jamais rien donné aux pauvres, même cette année '^^;
('' Les doléancos des catiiers sur la
disette de hoisen Cotcnlin étaient vnii-
semlilalilement juslUic'es. La paroisse de,
Saint-Fioxel était voisine de la l'orèt
de Monteliourji;, et nous avons dit,
sdus le cahier de ce hourg, en
(|uei triste état se trouvait en 1790
cette ancienne forêt du domaine. L'in-
ventaire des oiliciers municipaux de
Sideville nous donne en celle niéiiK^
année un renseignement comparatif in-
téressant. Faisant reslimalioii de la
iorét du Mont An Roc, sitiicc on leur
territoire, ils font c(ylle oliservation :
fril est certain tpic le bois devient très
rare, et cpic le pri\ du liois hausse
charpie année. 11 y a cpiinzeans, la corde
d(» l)ois se vendait à Gherliourg if) à
I () livres; fan dernier, elle s'est vendue
;?() livres. L'arjtent de liois de taillis s(;
\cnd aux environs de Briirpiehec i5 à
<io li\r('s; il est prohalile cpTil ^vaudra
le douille dans peu d'années.?) {]'A(\l des
liifiis uni., (!li('il)onrji\ Arcli. iManclic,
O'-' 11.)
i- Cf. Sor[os\ille, art. iH (remanii-
et auj;nient(''). H n'apparaît pas cpie la
|jaroiss(' de Saint-Floxel ait eu person-
nellement à souflrir de la charge di'<
réparations preshytérales ou autres, de-
puis un temps assez long. Le dernier
arrêt que nous ayons rencontré, portant
autorisation d'une imposition de 3,37r)
livres ponr réparations de la nef, tour
et sacristie de l'église, est en date du
10 septembre 1766. (Arch. Calvados,
Ci323.)
'•^' Le gros décimateur de Saint-
Floxel était en 1789 l'évècpic de Cou-
tanres, abbé de Monlebourg, mais la
lacune du Pouillc ne nous permet pas
de déterminer tpielle part il prenait à
la iin du xvin° siècle, et d'un autre côté,
|)nr uni" circomtance singulière, le
(hitlre des dîmes de la paroisse est
omis dans sa déclaration de 1790-
Nous y trouvons jiorté en revanche le
détail des terres qu'il possède dans la
|)ai()isse, savoir : une grande ferme,
nommée la Cour des Vaux, alTermée
;),()So livres, et vingt-deux autres par-
celles moindres, faisant avec la précé-
dente un total de 7,^08 1. 10 s. de
revenu alfermé. L'évèque possédait en-
core dans la [laroisse des renies sei-
gneuriales, dont il n'est pas possible
d'isoler le chilfre, conq>rises dans le
liail gi'iK'ral, fait potu" I5,6oo livres, du
gage-plèjje, lentes et treizièmes do.
l'aliliaye de Monlebourg. 11 nous paraît
douteux toutefois que, même en joi-
gnant le produit des dîmes, <pii ne
devait guère dépasser 3,oon à /i, 000 li-
vres, on puisse justilier le chitTrc de
20,000 livres avancé au texte pour le
revenu de l'évèque dans la paroisse.
SAlNT-FmXET,.
561
g/i" One les mnises conM'iilin'llcs, (jiii ii'oiil plus tivs peu de
iriigiciix, ou les J)ieiis des monastères qui doivent être supprimés,
soient appliqués à l'établissement d'un vicaire dans ies paroisses
où il n'y en a pas de fondés, et de deux dans les {grandes paroisses,
et à la dotation df^s hùj)ilau\; que les campagnes puissent avoir le
droit de réclamer le secours de l'hôpital du ciiel'-lieu de l'arron-
dissement f'^
25" Que l'ordonnance concernant les matelots auxiliaires <''^' soit
réformée;
26° Que le commerce soit libre et exempt des entraves que les
fermiers et commis en tout geiu'e y apporte[nt];
27" Que la paroisse de Saint-Floxel étant enveloppée de colom-
biers, qui ne permettent ni de semer ni de récolter, ceux qui
n'ont pas droit soient obligés de les abattre, et ceux qui ont
droit soient obligés de les tenir fermés, lors des récoltes et des
semailles '^^.
'•' Cf. Sortosville, art. ao (textuel).
Lo cahier fait évidemment aHiision à
f abbaye de Monteboiirjj , (jiii était, en
1789 sans religieux, et possédait,
comme nous venons de le dire, de
grands biens dans la paroisse. Nous
n'avons pas toutefois VEUit des biens
iialionaur de 1730 pour Saint-Floxel.
En 1 787, rensend)lc dos revenus ccAô-
siasticpies dans la paroisse avait été es-
timé à 10,^119 1. 9 sous si'ulement par
les contrôleurs des vingtièmes. (Arcli.
Calvados, G 65 19.)
'"-) La lecture de M. Lecacheux,
amatclots côtiersT?, est incorrecte. Il
s'agit évidemment de V Ordonnance con-
cernant les cannnnierx auxiliaires de la
marine, 19 juillet 1787 (Arcii. Calva-
dos, C 1791 ), que nous avons eu déjà
fréquemment l'occasion de citer. Voir
la note sous le caliier de; La IJIoutière,
arl. () (au tome 1", p. 17*)).
La paroisse de Saint-!'"l()\ei était le
clier-iieu (l'une des (piatrc^ couipajjnics
(le gardes-<ôtes de la division (1(> Var-
ri'\ille. Elle avait dans son ressort neuf
paroisses, à sa\oir : Saiut-Marcour,
Fonlenny, Joganville, Em«nd(!v:ilo, Qui-
ni'\ille, Saint-Floxel, Ozevill((, Azeville
cl Kiausseville, les sept |)reiuières appar-
tenant au bailliage (le Valognes, les
deux dernières à celui de Saint-Sau-
vcur-lc-Vicomle. En 1787, pour main-
tenir TelTectif de la compagnie à 5o ca-
nonniers, le commissaire des guerres
levait sur ces paroisses réunies 10 ca-
nonniers. La paroisse de Saint-Floxel
avait présenté i.5 gan.ons au tirage, et
ne fournissait aucun canonnier. (Arch.
Calvados, C i 860.)
'■*) Nous n'avons pas de renseigne-
ments sur le nombre de c()lond)iers
qui pouvaient exist(îr en 1789 à Saint-
F'Ioxel. Jja s('igneiirie de la [)aroisse
appartenait à l'abbaye de Montebourg,
et il n'y avait de lief laïc (jue celui de
Vaux, à la dame d'Atnfréville.
Méni. stat. de tjSi : «Saint-Floxel,
seigneur M. l'abbé de Monteboiu-g-, .')5()
acres de terre en labour, lierltajje, pâtu-
rage, plant, et environ 100 vergées de
bonnes prairie. IJon fonds. Conununes,
^10 vergées n (/'" 6").
Produit conunun en grains (en
1793): 6,9^)9 boisseaux, mesure de
iti pots (Arcli. nat. , \)i\his, f)!). Le
Dénonibremenl du district de Valognes
'" 'lO^' 'm(pjel nous empruntons ce
rensiMgnemenl, mentionne (pie la pa-
roisse est l(! si(''ge d'une foire trtrès
considérable en chevaux, bestiaux et
loutes sortes de marchandisesi , (pii se
tenait, à l'ancien style, le jour de la
lé((> (lu saint patron, 17 se|)tembre.
Le march('' voisin (Hait celui de Monte-
bourg, le samedi.
;i(i
562 IMlM.IAdK SKC-ONDAIRE DE VALOGNES.
Le prosont cnhier rédigé et signé par les présents qui ont fait
fort pour les absents, ce 8 mars 1789.
M. Frigot, A.-Fr. Lebuun, G, Ri;nouf, L. Fichet, N. Lenfant,
G. Gauchaiîi), m. Gauciiaiuj, m. James, Jacqiie La y,
P.-A. hm:^ ^ grejier ; P. Dubois, Boulanger, B. Noi:i,,
G.-V. Hamel, .syndic.
SAINT-GEORGES-DE-LA-RIVIERE
0)
[1. Procès-vebbal d'assemblée.
( Ms. Archives de la Manche, séné D, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, jiiéee non rotee.
Original signé, hiédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
1" mars. — ■ Comparants (9) : Charles Bonvallot, Antoine Abraham,
Jacques Abraham, François Cardot, Pierre Le Griffon, Thomas de la GoUe,
Jean LeGenier, Michel Cuquemelle, Jactjues Duval. — Nombre de feux :
ko^^K — Publication : le 1" mars, par LEKkvRE, cwé. — Députés : Thomas
DE LA GoTTB, sieur de ia Moiserie, Jean Le Gerribr. — Signatures (<)) :
F. Caroot, J. Abraham, Pieri-e Le (iRiFFON , J. Lb Gukrribr, T. de la Gotte,
C. BoNVALOT, A. Abraham, J. Duval, M. Ciqoemelle, syndic.
2. Cahier de doléances.
( Ms. Ariliii'cx (il- la Manche, série H, n. cl,, liasse Cahiers de Valognes, I, jiiècn non cotée.
OrigiriMl stjjné. Éd. Hippkau, Cahiers II, p. hfyS-h'jo , texte très incorrect.)
L'an 1789, le dimanche premier jour de mars, au son de la
cloche, nous syndic et membres de l'assemblée municipale, et ha-
l)itanl.s tenant ladite assemblée de la paroisse de Saint-Georges-
de-Ia-Rivière, assistés de notre greffier, sommes assemblées pour
procéder à la rédaction du cahier de plaintes, dob'-ances etrcMnon-
Irances aux termes de l'article 5 de l'ordonnance (hi bailliage de
Valognes, en date du 9 1 février dernier ^^l
''^ Arrondissement tic Valojjnes, cnn- merio de P. (ilamorgan, imprimcnr-li-
ton de Rarnoville, braire, i78(), 8 p. in-4" (exemplaire
f*' Population an dénombremnit de aiiv Arrtiives inimicipales de Cher-
171)3 : aaf) hahilants. Mouvement (en lionrj;, A\ 6A). L'artirio 5 de ce texte,
17S7) : N. 8, M. I , D. 90. — Popu- conlorme au Tniodi-ie /fénérnl d'ordon-
lalion arluelle : •>7u linlùtants. nanco à rendre par les lieutenants };é-
(^! (hilitHiii'iiir ilf M. te liriilciianl néraux do la sofonde classe, est ainsi
géiitlnil lia lititUiniie de \ nloi'tirs , ilit coiiiii :
at Jcviier. A Clicrltourg, de Tinipri- trô" (Juc le [dimanche i" mars] pro-
SMNT-CKOndKS-nK-I.V-niVIEMIv
563
i" ¥A [inMiiirrcnieiil , les Impôts (|ii'il plaît à Sa Majfisfr (pi'il
lui soil |)ay(^ sont au delà do nos lorcos ot moyens, et aiupiel nous
ne pouvons parvenir sans que les aliments et entretien du corps ne
soinni privés de partie de leur n/M'essaire; quo de voir (dans) une
paroisse d'une si faihle proportion que peut être celle de Saint-
Geor;Tes-de-la-Hivior(!, cliarj^/'e de cinq rôles, desquels un seul ren-
ferme trois impositions, savoir : taille, capitation et impositions
accessoires; nous ne pouvons nous empêcher de demandor à
Sa Majesté du soulagement sur des im[)ôts si grands, duquel nous
sommes lésés''^.
{q"! Ensuite un rôle de chemins qui s'agit de dire où nous
sommes obligés de payer pour les grandes routes, duquel nous n'a-
vons aucune exploitation. C'est un fait certain que le peu de den-
rées que l'on peut avoir à transporter aux marchés les plus voisins
sont à parcourir trois lieues de distance, aucpiel nous avons tous
chemins de traverse d'où à grand peine peut-on se tirer. Il serait
bien à souhaiter pour nous qu'il se ferait au momsdes réparations
pour pouvoir aller et venir librement. Il faut observer de plus pour
cet eflf't (|u'à l'égard de cette imposition qui se répartit au marc
la livre de la taille et qu'il nous paraîtrait d'autant plus méri-
toire d'être réparti sur les vingti«»mes^'^^.
cliain, tous les habitants du tiers étal
«lesditcs villes, bourgs, paroisses ot
conimunault's de rauipanne, nés Fran-
çais ou naturalisés, el compris au rôle
des in)|(osi lions, ser-ont tenus de s'as-
semblei' au lieu nrroutuiné. . . k relVel
par eux de procéder d'abord à la ré-
daetion du cahier des plaintes, do-
léances et remontrances... ensuite de
procéder à haute voix à la nomination
des dépiités,dans le nombre di'fermîné
par l'article xxxi du réijlemenl, les-
quels seront choisis entre les plus no-
tables habitants, qui seront chargés
de porter ledit cahier à Passenddée
des députés du tiers é'tat de ce bail-
liage, que nous tiendrons le 9 mars
prochain dans réjjlise des RR. PI*. Cor-
deliers de Valoffnes.i (]{'. le modèle
d'Ordonnance dans A. Bhkttk, Docn-
inentn, I, p. 3,3a, et texti- in e.rtenno
dans Archirex parhvifiitftirps , I , p. Gs'i.
<') l.e texte de cet article est dans
le manuscrit extrêmement incorrect, et
d'une l'ornit' 1res etuliarrass/'e; nous
avons rétabli rorthojjraphe, sans croire
devoir loucher à la (•i>n>trn(tion do la
nlihise.
lm[)ositions de Saint-Georjfes pour
l 'jSy : taille, 1,000 livres; ace. , fi.'iG li-
vres; cap., OA7 livres; corvée, .SSa I.
2 s. 10 d.; vingt., 71 3 I. i.5 s. 10 d.;
terr. , (53 livres; l>ât. , fît livres. Au
total, 3,/i3a I. 18 s. 8 d.
Lignes : 66, dont 61 propriétaires
exploitants (pour 89^1 I. 3 s. 6 d.), et
.') fermiers (pour 3o8 I. '1 s.). — Pri-
viléiriéii : le curé. M* .lean-Raptiste Le-
frére; pour la nolilesse, la dame Marie-
.lulienne Jounlainc l^conorc de I}eau-
gendre, dame des frel's de Saint-Georges
et de Saussey (non it's. ): et pour le
tiers étal, une brigade des traites et
(piarl-bouillon , cotnprenant ttrigadier,
sous-brigadier et (piaire gai-des.
'^) Sur le mode de répartition de
l'ff imposition en argent re[)résenlative
de la corvée-», on voudra bien se re-
porter à ce (|ue nous avons rjofé sous
le ciiliier de Hcmcvez, art. t f> (xuprn,
p. 3/11). Nous avons conservé le rôle de
la cflrvé>o de Saint-Georges [)Our 17S8;
il compr<Mid A:î lignes seulement.
(Arcli. CaJNados, G 8;! ^18.)
I*ar marchés voisins, il iaut en-
tendre, vraisemblablement, <(mix de
3G.
Wi
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Si nous avons le bonheur que Sa Majesté nous accorde une in-
demnité à ce sujet, les fonds cjui paraîtraient devoir être suscep-
tibles de cet impôt tomberaient à la charge des seigneurs qui pos-
sèdent la meilleure partie de notre paroisse, et qu'étant au marc
la livre de la taille, il demeure à la charge du pauvre fermier
troisième, quatrième et cinquième rôle, savoir : rôle de l'impôt
territorial, rôh; pour la reconstruction et l'entretien des bâti-
ments servant à l'administration de la justice, et rôle des ving-
tièmes.
*Nous demandons que ces impôts soient réunis pour un seul ou
deux tout au plus*''^
[3"] A l'égard des impositions accessoires, il est visible aux
yeux que l'instruction et l'éducation est tout à fait demeurée négligée
vis-à-vis de la jeunesse, depuis l'arrivée de celte imposition. L'on
ne sait et l'on ne peut donc imaginer par quel fatal abus cela peut-
il terminer, si c'est par défaut de moyens ou par le déplaisir d'en-
tendre que cet impôt était pour servira l'éducation de la jeunesse
de Paris (^\ Cependant qu'il serait aisé de reconnaître que c'est
par la misère; pourquoi nous supplions Sa Majesté d'avoir égard
au misérable état de son peuple.
[/i°] Observation bien remarquable et dont il nous souviendra
longtemps, c'est le réédilication des presbytères dont nous venons
de passer par l'étamine'^^ et dont le grand ressouvenir que nous en
Bric(|uol)cr (le lundi), Sainl-Saiiveiir-1(;-
VicoiTiU^ (l<" lundi é|falement) et la Haye-
(In-Puils (le mercrndi), qui sont à dis-
tanre à peu pivs égale de la paroisse
de Saint-Georges. Voir l'Jlat des foires
et marrhés de la généralité de Laen,
lyaô. (Arcli. (Calvados, G i3.58.)
'') Le passage entre tes signes * * a
été interligné, en séance probablement.
— L^impôt territorial et celui dit des
bâtiments de justire étaient le j)lus
souvent, quoique dise le caliier, réunis
sur le même rôle; le produit minime
du dernier de ces impôts ( 3 1 livres
à Saint-Georges) ne justifiait pas, en
eflet, un rôle spécial.
Le rôle du territorial pour Saint-
Georges en 178c) est cependant dressé
séparément. Il lait apparaître un re-
venu paroissial imposable de /i,6<"»o li-
vres et, sur un rôle total de 63 livres,
des cotes comme celles de la dame
Bignon, 33 1. 9 s. 9 d. , de la dame
Douessey, 6 1. 19 s. 11 d., ipii corres-
pondent respectivement à 810 et 1(33
livres de revenu imposable. (Arch. (Cal-
vados, G 8a/i8.)
'-' Le caliier veut parler de la con-
tribution demandée pour VEcole mili-
tatre de Paris, qui était incorporée
dans les accessoires de la taille, et
que quelques cabiers désignent sous le
nom dVimpôt de l'école militaires.
Nous avons eu occasion de dire déjà
à quel point cette infime contribution
méritait peu les doléances des cabiers
(sur le cahier de (îanville, art. (1,
supra, p. 176).
'•''' Sic. — Nous avons en eiFel un
Arrêt du (Conseil, autorisant les habi-
tants de Sanit-(îeorires à x'iinpoxer
d'une somme de /i, iJo livres pour la
reconstruction d'un presbi/tère, h sep-
tembre 1 7S1 . (Arch. Calvados , (- 1 32.5. )
L'inventaire de 1 790 précise la
date et l'objet des travaux en question.
ftLe corps de la maison jtresbytérale
écrivent tes olFiciers municipaux, ^c
SAINT-GEORGES-DE-LA-RlVIfclRE.
56[
avons donne lieu ;\ notre plainte, parce que la douleur nous en est
funeste. Il parait que les seigneurs évèques ne devraient point
entrer dans les années de déport comme ils le font, n'y aurait-il
mesure que le sujet des pauvres ([ui se trouvent privés de raumùnc
pendant deux années de suite, savoir l'année du déport (un fer-
mier jouissant n'a Ipiis] le moyen de faire i'auniùne), et un curé
entrant fait la même observation, n'ayant rien recueilli. Il |)araitrail
donc bien naturel (ju'il ne se trouverait point de déport et (jue les
messieurs curésprendraientles bénéfices l'un après l'autreet seraifiil
obligés d'entretenir leurs châteaux comme ils avis(!raient bien.
[5"] Il est aisé de reconnaître que l'homme est privé de sa
liberté, même en ce (pii <\^l même des aliments convenables pour
la vie, à l'égard des droits (piil faut payer sur les sel et boissons.
II nous reste à espérer que Sa Majesté, s'il lui plaît, voudra bien
s'intéresser à notre soulagement à tous égards.
[6°] Motif bien intéressant à notre sujet, duipiel il doit bien nous
souvenir et souviendra, ([ue de voir cinq années de suite de séche-
resse, que les terres, du moins dans notre endroit, ne nous ont
pas produit plus d'un quart de récolte, ainsi que pour la nourri-
ture des bestiaux dont une partie ont péri^'l
composant de 44 pieds de tonjjueur sur
26 pieds de largeur et à pcxi prôs 18
de liauteur, ladite maison ayant été
reconstruite à neuf en 1788 par adju-
dication au prix de 4,000 livres, la-
(|uclle somme a été payé<^ par tous les
possédant fonds de ladite paroisse . .
I^a granfje, pressoir, en très bon état
dt' réparation, au moyen de ce (|uo le
sieur curé, qui a reçu des fonds des
héritiers de son prédécesseur, en a
fait l'emploi à faire recnnstruiie en
neuf, etc....» (Etat des biens mit.,
Valojrnes, Arcli. Manche, Q*"' 17.)
DJMES. — La paroisse de Saint-
Georges était sous le patronaj;i> Ao l'ah-
haye de Lessay. On lit au l'ouillé,
fol. //y r° : ff Saint-Jean-de-la Rivière,
Patron Tabbaye de Lessay. Le curé pos-
sède, avec environ 7 ou 8 vergées de
terre en aumône, toutes les dîmes sur
à peu près les deux tiers de la pa-
roisse, mais sur le surplus il ne perçoit
(pie le tiers des grosses dîmes, les
deux autres tiers de cette |)arti(> apj)ar-
lenant au prieur de Sainl-Maitiii-des-
Ifs, sur le trait nommé la longue fuim.
Sur lesdits deux tiers, le curé lé'olte ;'i
peu près 4o boisseaux de froment me-
sure de Barneville de 9 4 pots, (i6 bois-
seaux d'orge, 10 boisseaux d'avoine,
8 boisseaux de pois , fèves ou vesce ,
un tonneau de cidre, limagne faisant
38 livres. Sur le tiers dudit trait de la
longue faim n'est pas indiqué. Gbits,
98 I. 10 s. Total, 3,^7 — .')o = .307.
].n déclaration ci-dessus est celle de
Saint-Georges-de-la-ï\ivière , excepté ce
qui est à la marge, et la déclaration de
Saint-Jean-la-liivière se trouve à Sainl-
Georges. n
Déclaration de iJQO non retrouvée.
Le déport avait été atfermé en 1736
par 'i5o livres, et avec les cliarges,
8(i4 I. 10 s., ce qui donnait, vraie va-
leur, ()5o 1. 10 s. Les officiers muni-
ci[)au\ exposent en 1790 que la cure
consiste en maison presbytérale , jardin ,
trois pièces de terre en pré et labour
faisant ensemble 8 vergées (non est,).
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est estimé en
1787 à 1900 livres par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C65t9.)
^') Sur la sécheresse des années pré-
5G6
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
j t"! Les muiadies qui nous ont submorfjés duos notre petite
nn.soiable paroisse, jusque au point qu'il ne nous est n^sté que
onze hommes pour faire le recouvremeul des deniers de Sa Ma-
jesté. Il serait pour nous bien à désirer qu'il n'y aurait qu'un col-
lecteur poiu" cet effet, au lieu de trois. Le surplus sont toutes
v<mv(îs et grande misère'".
[ 8"] Notre paroisse étant exposée sur le bord d'une dune de sable
clair qui, à chaque instiuit, enlevé par les tempêtes, bouche le
cours des eaux, ce qui inonde la majeure partie du terrain, ce qui
prive le pauvre habitant d'en tirer parti; malgré toutes les peines
et les travaux qu'il enli'eprend, jil] ne peut parvenir à un succès
qui lui puisse être favorable, au moyen que ces eaux n'ont et
n'ont jamais eu d'autre cours que le havre de Carteret'-^, quele sable
cédentes, en particulier de l'aârt»!e
1785, on voudra l)ieii se reporler à ce
(|ue nous avons noté sous les cahiers de
Sainl-Jean-des-r,liam))S, arl. A; Saint-
Plancliers, art. 1 5 (au tome l", p. h^fi ,
Une lellre de t intendant de (;aen,
de la fin de cette même année, con-
firme entièrement les assertions du
cahier sur les dommages causés j)ar la
sécheresse dans cette partie de la (géné-
ralité. «Le peuple, écrit-il, écrasé par
une suite aannées malheureuses, est
réduit à la plus }jrande détresse; la sé-
cheresse excessive qui a succédé à un
hiver dur et long a altéré toutes le»
[iroductions de la terre; le fromonl
seul s'est soutenu, et cependant, dans
aucune des élections, la récolte ne
monte à une année commune. . . Les
sarrasins, ([ui sont la ressource des
hahitants de ma {fénéralité, promettaient
heaucoup; mais au moment de les récoK
ter, il est survenu dims plusieurs cantons
des grêles , des orages , qui lesout ravagés ;
des paroisses entières, dans les élections
de Vire, Coulances ei Morlain , n'ont pas
récolté leurs semences; il n'y a pas du
tout de cidre, et il n'en reste pres(jiie
|>as de l'année précédente. {Lellre dv.
l'intendant du hnunaij au D, G.d. F.,
ù'j octobre iy8->, Areh. Calvados,
€9687.)
Pour raïuK'e 17H8, les résultats
n'étaient pas, si-mhle-l-il, lioancoup
plus brillants. Dans los lahleuuK statis-
tiques qu'il Iraiisiuel à la I)ireilion gé-
nérale des finances, l'intendant de Caen
eotisidi^fe que celle dûrtée est fflùUVëise
pour les grains (il y a à pelrte une demi-
année), passahie pour les sarrasins et
les légumas, bonne pour les fruits. Les
chiffres auxquels il s'arrête sont lessui-
vanls : IVoment ,6/11'" d'année moyenne ;
méleil, ii/fif); seigle, 91 /a64 ; avoine,
/i3/66; orge et itieilues, 8i/i39; sarra-
sins, 17/29; légumes, iG5/9()6; foins
et fourrages, loi'iS^a; pailles, 9o/33;
fruits, y3/88. Voir Etat de Kitnalion de»
récolles de la (jénéraUlé de Cnen , 1 -jSS
(Arch. Calvados, C 3711).
^'^ Le rôle delà corvée pour 178H
contient eil'ectivemént une proportion
considérable de vetivex : 6, et autant
de lignes d'enfalils orphelins, sur A 9
lignes (le laillables. (Arch. Calv. , G
Bais.) L'intendant de Caen observait
déjà, dans la lettre (pie nous venons de
citer, que les paroisses de la c()te de la
généralité ont éti' dépeuplées d'hommes,
à la suite do la guerre maritime ( loc. cit. ).
'•-' Sur le volage des sables, et les
dommages qu'il causait en j 789 dans
le (tcanton des Rivières^, on voudra
bien se reportel' à ce (pie nous avons
noté sous le cahier rie Carterel, art, 1",
suprii, p. 188.
N(ms trouvons, dans une étude déjà
citée de M. Lecaiiellier sur le Cahier de
Carteret, des détails intéressants sur
les tribulations subies par les paroisses
de cette fôte à la lin du xviii* siècle.
ff An conunenccment du siècle , écrit-il ,
la ('huilie de duiies parallèle à la mer
n'existait pas; lout ce terrain était eli
■•lèves. Les bateaux entraient dails le
SAiNT-r.Ronr.Es-nE-i.A-p.iviKRF;.
567
et la moi- haute , de manière (iii'il est impossible que les eaux
puissciil trouver leur couiSi, ce (jui sera cuusf» au'on sera foret''
d'abandonner ce (errain, même être privé par ce moyen de la
liberté de pouvoir avoir un | chemin d'| exploitation à la mer, pour
avoir aucuns cuMpais pour l'ajjriculture des (err»'s, si le cours des
eau.v ne se retrouve libén''. (let événement nous tient depuis trois à
quatre années ('^.
Le présent cahier ainsi fait et rédigé siu* les connaissances que
nous pouvons avoir au plus court, crainte d'ennuyer avec toutes,
et dans toute la vérité des faits y énoncés, et misaUx mains des dé-
putés nommés par ladite assemblée, qui sont Thomas de la Goîte,
sieur de la Moisehie, et Jean i.e Geiuueh, qui ont accepté ladile
commission, et promis de s'en acquitter fidèlement, pourquoi
nous leur donnons pouvoir de proposer, remontrer, aviser et con-
sentir en tant que de besoin. Le présent fait et arrêté ce dit jour et
an que dessus, a été coté par première et dernière pages, et fait
double, dont l'un déposé aux mains de nos dits députés, et l'autre
resté en notre greffe pour minute ne varielur.
J.-N. Fauvel, m. Cuquemelle, F. Gahdot, Pierre Le GniF-
PON, G. Roualle, Jacques Abraham, J. Le Gerrîer, T.
DE LA GOTTE, G. BoNVALLOT , A. AbRAHAM, gi'S^er.
poi't [de Carteret] par un clional naturol
appf'ffi Grande Ingnp, servant df liinilf
aux paroisses de Rarrtevilln pt (larlorol ,
et où se jetait la rivière Gerilciir, (|U('
remontaient les bateaux... Ce li'est
qu'i'n 1-7(50 que, le lit de la rivière
s étant ensablé, son cours se trouva mo-
dilii' rt dérivé vers le Nord. La poussé-e
(les sibles n'étant plus comballiie par Ir
coiuant de la (iorfleur, qui charriail les
sables à la ttier, ceux-ci s'amassèrent
peu à peu contre les dunes , sur lescpielles
étaient édiliécs les maisons riveraines,
et finirent par cnviibir au point de
rondre inbabilables quelques -iilios
d'entre ellis, qui lurent idiaudonnées
par leurs proprié-laire^.'i M. Lccanellier
ajoute <pie la poussée des salili-s, iu-rètéi'
vi-rs i83o par' des dij|u<'s de pierre,
s'est depuis relie épuipio reportée vers le
Sud, et qu'en iijo'i encore il a fallu
abandonner une roille voisine du rivage
«et en reporter le tracé à mi-flanc des
collines, h une centaine de nièlresn.
(liKfiANKLLign , DdémceitHetrtroMmumulii
di' Cartij-et , danti Mém. Soc. ardiéulu^.
de Valo^lies, t. VI, 1903, p. 0,5 sq.)
''' Le Mi'tti. Htat. de 1731 décrivait
ainsi la paroisse :(rSainl-Géorfjr4s-de-la-
Rivière, seîjpieur M. de HeaugBodie
Sainl-Geor,'|es ; o/i3 acres de terre en
labour, peu plantée, i3(i vergées de
pré. Bon tonds. Gommilrtes i iSverjfées'i
Produit connuun en grains (en
1793) : A,(îo(j boisseaux niesiire de
•j/(, pots (Arcli. nat., Div/iii, bi).
Ij l'Jlal dex rehlvii île 1790, que nous
:i\()ns conservé, mentionne ciii(| créan-
cieis laïcs, et neuf ecclésiastiques, au\-
ipiels il est dû des rentes de toute
nature ipi(> nous de pouvons détailler
iii. iiiontant, [iroduit coumnin, à 671
I. 1 s. i3 d. (Arcb. MaiJcbe, Q*' ao.)
168 BAILLIAGE SECONDAIRE DR VALOGNES.
SAINT-GERMAIN-DR:- TOURNBBUT '.
1. Procks-verbal d'assemw.ée.
(Ms. Archives de lu Manrhc, série li , n. el., liasse Caliiers tie Valojjnes, TF . ]nèce non colèe.
Orijfinal siffiié. Inédit.)
Analyse : (formnl<Mlii modèle imprime général). — Date de l'assemblée :
8 mars. — Coinpaninls (Bo) : Louis Loir, Nicolas Giiquemelle, Charles Cii-
(|uemelle, Pierre Lemeslre, Jaccjues Possemer, .lacqnes Cuqnemelle, Jean-
Louis Tliifaig-ue, Charles Oger, Pierie Diihost, Gratieu Holland, Hou
Cuquenielle, Jean Alexandre, Jean Pigeon, Jacque Lefevre, François Fol-
liol. Jean Baudet, Jacque Houllegalle, Guillaume Giherl, Elienne Gos-
selin. Nicolas Ferrand, Jean-François Poucheival, Jean Baudouin, Jean
Benouf, Jean Le Lupiaux, Jean Bihel, Hyacinlhe Varangue, Jac(jue Mai-
lin, François Martin, Louis Dubost, Jean Fossé, Hyacinlhe Gibert, Pierre
(îrisé, Jean Dnbosl, Louis Thifaigne, Jacque (ilarré, (Jeorge Varangue.
Thomas Varangue, François Carré, Hyacinthe Didjrisay, Pierre (uhert, Fran-
çois Crantonne, Pierre Dubost, Charle Gibert, Joseph Cuquemelle, François
Varangue, Jean Varangue, Pierre Fossé, Jean Begnel. François Dubost,
Charles Dubrisey. — Nombre de feux : i85<^). — Publication :1e i" mars,
par i>E LA Garde, prêtre vicaire. — Députés : *Charle Dubrisev, François Dr-
BOST. — Signatures (^iS) : Louis Loir, Nicolas Cuquemelle, Charles Cuque-
melle, P. Lemaistre, Jac(|ues Posséder, J. Cuquemelle, J.-L. Tvphaigne,
C. Oger, Pierre Dubost, Gratieu Kollani», B(m Cuquemelle, J. Alexandre,
J. Pigeon, Jacque Le Febvke, J. Baudet, J. Houllegatte, G, Gibert, Etienne
GossELiN, Nicolas Ferrand, J.-F. Poi rc.iieval, Jean Baudoin, Jean Renoue,
J. LiEUi'AULT, Jean |{iiiel,TIi. Varan(;ue, Jac(|ues Martin, François Martin,
L. DuROST, Jean Fossev, H. Gibert, P. Griset, J. Dubost, L. Tvimiaigne,
Jacque CiARRÉ, (ieorges Varan(;ue, T. Varengue, François Carré, H. du Bri-
sAv, P, (iiBERT, F. Crantonne, P. Dubost, C. Gibert, Josepb Cuquemelle,
Joseph Cuquemelle, F. Varen(;ue, J. Vareniuje, Pierre Fossé, Jean Bavnel,
F. Dubost.
2. Cahu;r de doléances.
(Ms. Arehire.s de la Manche, série li , >i. ri., liasse (laliiers de Valogiies, I, pièce non cotée.
Orijjiiiul sijjiié. Kil. : i° Hihpeau, liahiers, 11, p. h']u-lt']6, lt'\le iW's alirépé : 2° Lhcacheux,
Documents pour sereir à l'histoire de Monlebourj; , I, p. 171 à i83.)
A Messieurs de l\issemhlée des Euiis généraux.
Les gens du tiers état de la paroisse de Saint-Oermain-de-
Touriiel)iil, éb'clion de Valojjiics, g/'iK'ralité do (laon, province de
Normandie, assemblés au heu ordinaire des assemblées de ladite
(') Aii'(iinlis>enii'iil (If \ ul(ij;n('S, rail- '7*1'' : 7(iN lialiitaiils. MouM'iiit'iit (on
ton ik' M..iil.l..imj;. >7«7) : N. 1 f» , M. N, 1). i5. — Popu-
('-^ l'ii|iiilati(>u an (It'iioiiiliiviiii'iit dt; laliun acliiclle : 5^/1 habitants.
SAI\T-r.ERMA!N-T)E-TOlIRNEBUT. 569
paroisse, le dimanche 8* joiA* de mars 1789, issue de la grande
messe paroissiale dudit lieu, et par suite issue des vêpres, en con-
séquence de la sommation qui a été faite et commise à ladite pa-
roisse en la personne de maître Jean Carré, syndic d'icelle, par Le
Vaulre, Imissier, en date du a 5 février dernier ^^^ , dont l'exploit ainsi
que l'ordonnance de Monsieur le lieutenant-général du bailliage de
Valognes, du 1 7 dudit mois, de la lettre de Sa Majesté au sujet delà
convocation des Etats généraux et du règlement y annexé, ont été
lues et publiées au prône de la messe paroissiale dudit lieu ainsi
qu'à l'issue d'icelle messe paroissiale au son de la docbe, le di-
manche 1 "■ de ce mois , et par réitération cejourd'huy, auquel jour
notre dite assemblée a été termée (sîc).
Pour conférer entre eux au sujet de doléances et représentations
que notre auguste monarque leur permet de porter aux pieds de son
trône, par la voie des différentes gradations que Sa Majesté a mises
entre elle et ses peuples , qu'elle si; fait un plaisir de soutenir et pro-
téger contre l'ascendant impérieux que se sont acquis sur eux des
puissances subalternes et universellement jalouses du peu de bien-
être de ces mêmes peuples, dont Sa Majesté tire sa puissance et ses
forces, et qui avec une soumission et un dévouement entiers aux
ordres de leur maître et souverain n'ont de tout temps demandé
que la faveur de faire connaître au souverain (jue leur humble
représentation sur les griefs qui leur sont faits dans l'éloignement
du heu de son séjour ;
(le grand monarque, chéri, et adoré de son tiers état, a pu re-
maripier en passant dans notre province '-^ ce qui nous la rend
encore plus sacrée et respectable, combien la joie de ce tiers état a
été grande; quel concours poiu- se trouver sur son passage, passage
si longtemps désiré, et qui nous fera regarder connut; des heureux
par nos descendants qui, connue nous peut-être, ne jouiront
pas de la présence et de la vue d'un maître si universellement
chéri.
Pénétrés de la plus vive reconnaissance pour un bienfait qui
nous met à portée de présenter à Sa Majesté l'hommage de nos
cœurs et de toutes nos facultés; non pour obéir au rigoureux com-
'') L'original de col exploit t'sl con- de Louis XVI dans la province de Nor-
servé. (Voir infrà, |i. 7^11, note 1^ niandie, manuscrit trouvé dans les papiers
'*' Louis XVI avait passé par Monte- il'un auj^usle persan nufre , i^aris, 189^,
l»oiir|j et Vaidgnes en se lendant à (Ihcr- in-iii". M. Lecaciiciix a raronlé les cu-
honrfj, au mois de juin 178G, pour la rieux incidents de préséanci; (pii se pro-
rérénionie de Timmersion des pirniieis diiisirent à Nalojjnes au passajje du roi.
rônes (le la nouvelle dijfue. On consul- ( Voir Lki:u;iiku\, nocunients pour si'rnr
teia utilenionl, sur ce voyajje : Vuiiiijn- à t'Iiisliiire de Montebuurg , p. a'i'S S(|.)
70
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
iTiJindemcnt do gons qui» loin du trône, abusent de i'&utorité, mais
viiiinient par la douce loi du devoir et le vœu [général de (x> tiers étui,
nous osons lui présenter- respectueusement nos dolé'ances par les
députés de notre communauté qui paraissent en son nom devant le
magistrat intègre''^ qui nous a l'ait connaître les favorables inten-
tions de Sa Majesté à notre égard, et au pied duquel parviendront
nos doléances dans rassemblée des Etats généraux à laquelle il
veut bien présider.
Le grand ministre qui, comme nous, fait son devoir d'obéir à
son roi, a fait connaître à Sa Majesté ce que valait son peuple, (luol-
qu'enseveli jus(jue-lù dons une obscurité dont on a cbercbé à aug-
menter les ténèbres, et ce (pi'il peut valoir dans la certitude (ju'il
sera connu de son roi, et d'un roi qui ne dédaigne pas d'allier la
majesté du trône avec les égards de l'amitié. De quels termes
pourrions-nous exprimer la vivacité et l'étendue de nos sentiments?
^ous n'en connaissons pas d'assez forts ni d'assez énergiques dans
notre cbétive assemblée i, et notre confiance vivifiée par la bonté de
notre maître est au delà de l'expression ; (pi'elle nous guide dont (sir)
dans nos très respectueuses représentations.
i" Nous ne fatiguerons point le roi de tous les différents
impôts et subsides qui se lèvent dans notre paroisse (2', soit
pour être versés dans les coffres de Sa Majesté, soit pour autres
dépenses autorisées; assez d'autres calculateurs, assujettis comme
nous à la contribution à ces charges, en feront connaître la somme
à Messieurs des États généraux; nous dirons seulement (jue ces dif-
férentes impositions absorbent plus de la moitié de la fortune du
tiers état dans cetle paroisse, dont les fonds en général sont d'un
modique revenu et où les engrais sont fort rares '^^ Comment le sur-
(') Sivard do IJoanlleu (jni, en même
temps (|ni> lifiilonant ;;r>n(''ntl (In Ixiil-
liajje (11! Valo{{nes, ('lait siiklélôgiu- de
riiUendanl dans celli' ville. (Vdir, sur cv.
|M>rBoniiaj[e, la noie sous le fuliier de
l'asseiiililiM! |>réliiuinnii'e (le Valngnun,
wjrà, 1». 7;{y.)
>') lm|)osili(>ns de Saint-Germain-ne-
Toinnehul [lom- 17^9 : taille, '.!,iO()
livres; arr., 1,.'<7S livres; ru|i., i,()5H
livres; corvée, (I97 t. 8 s. 7 cl.; vin|{t. ,
a,H()i I. 17 R. r» d.î bAl. , «isa livros;
terr. , 7^» livres. An lolal, 8,991 I. ■• s.
Liffnes à la taille : 179, dont i()7
jirnpriélaires esploilants ( |>iinr «.77('> I.
10 s. (■) d.), et ly fermiers (|iour fil 7 !.
1 s.). Le rôle du lerrilorial. (jui l'nmple
de son côté iSi lignes, fait apparaîli'e
39 cotes de ffhorsienanls" , domiciliés
dans les paroisses de Tamerville, Ocle-
ville-rAvenel, Saint-Martin et Aumc-
villc, pour un revenu de plus de 1,000
livres. — Priviléjriés : le curé. M" Jeon-
Tliomas Brix (rev. imp. 1 r)0 livres); et
]>our la noblesse, noble dame deTliien-
ville, |>ossédant le liel" de la Briselte-
en-Saint-(ierniain (non résid., rev..
Soo livres), la dame de «iali^ny
(rev., a,aoo livres), la dame Duluesnil
Haillo (rev., Aoo livres), et M. de Kol-
liol de Frflnt]ueterre (rev., fxio livres).
'' Le Wm. niai, ih ij'li décrivait
ainsi la paroisse : (fSainI (iermain-ile
Touruehut, seigneur, M. le marquis de
SA 1 NT r.ERM A I N-OE-TOimNRBl T. 57 1
plus [»(nit-ii sullirc à l;i nourriUirc et entrelien du cultivateur, aux
(Ié|)euses qu'il faut l'aire pour la faisance-valoir, aux pertes éven-
tuelles j aux maladies, accidents el dégàls dont il sera ci- après
parlé ?
Aussi dans les mauvaises années, il s'ensuit poiu- la dernière
classe de nos habltanls la privation des choses de première nécessité.
9° Une des obli^jalions les plus allligeantes pour le tiers état
sont les dilïérents tirages par la voie du sort (ju'on lui l'ait sul)ir,
soit pour les milices, soit pour les canonniers auxiliaires et delà
marine<'^. Ces tirages cependant exigés par vSa Majesté, et néces-
sités pour le bien de l'État, (si pourtant la sagesse du gouverne-
ment ne trouve pas d'autres ujoyens d'y suppléer), n'occasionnent
aucun murmure parmi nous, sinon quant à l'exécution. Les
exemptions à ces tirages sont sollicitées et ne partent pas tou-
jours du fonds de l'ordonnance. Le tiers état, ([ui est si disposé
à suivre les volontés de son maître, supporte avec peine
l'arbilraire des préposés à son exécution. Elle supporte de
même avec chagrin les grands privilèges dont se vantent Mes-
sieurs des deux premiers ordres de l'Etat, qui, à ce que nous
croyons excèdent la disposition de la loi. Nous voyons dans ces
tirages le fds du cultivateur, homme si utile à l'Etat, l'espoir
et la consolation des parenis (|ui se sont épuisés pour son en-
tretien et éducation au sortir de l'enfance, être enlevé à sa mal-
heureuse famille pendant que l'on voit dans les chAteaux des
grands, dans les maisons même de nos curés, des troupes de jeunes
gens bi(!n portants vivre dans un ('lai décidé de fainéantise, et ne
servir qu'au luxe et à la vanité, (^'s individus si inutiles h la cons-
titution de l'État ne manqueraient pas d'être remplacés par d'autres
aussi inutiles, dans le cas où ils deviendraient assujettis au tirage.
Ces exemptions illimitées existeront-elles encore sous le règne du
plus juste des souverains?
3" Le sel blanc est celui dont la communauté ainsi que celles
des paroisses voisines peut faire exclusivement usage. Le prix en
est fort variable, mais toujours fort haut, ce (pii met «piantilé' de
pauvres dans le cas àv ti'en pouvoir acheter.
Montiii{{ii; i,ooo acrt's de lerre de la- ia,()Oi boisseaux, mesure de i (i pots,
jioiir, |)liinl(''es en poniniiers, et iiiiii (Aiili. nal., \)i\ his, .^)i.)
verijécs du [iré iiK'dioire, ainsi (|ue la *'^ La roiiiiniinaiil*' de Sainl-Germaiii-
Icîire lalioniahle, Le Imis de la Kei({nen- de-T(Uiliiel»iil loiiinissail à la j{arde-
lie, S 0 0 acres, partie du hois de Mon- «oie, poni' la division de Quelh'lioii ,
tcliour-ff. La vavassoreiic du lieu relève c" d'Aunieville. Levc'e de 17)^7 :'i9fi<"'-
df Sainl-Sau\t'ui-lt'-Vinimtei (f 5). ^oii"! piésentés au lirajje, ^ nnionniers.
l'roduilconuiiun en ({rains(en 1 7i).'i) : (Anli. Calvados, (] 18O0.)
i72
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOCNES.
Parmi ces malheureux, il s'en trouve qui hasardent d'aller cher-
cher à la mer à grande distance de leur demeure un peu d'eau sa-
lée, de celte eau que la nature leur oll're libéralement dans leur
misère; mais une espèce d'iiommes incapable de vivre dans la so-
ciété se met aux aguets, les frappent et les privent cruellement de
ce léger secours, contre la connaissance et l'intention de notre
maître. Quelsembarras n'éprouvent pas aussi ceux à qui les facultés
permettent de se procurer cet aliment de première nécessité! On
pourrait s'en convaincre par les registres de la régie; souvent on
est obligé de faire des trois et quatre voyages aux salines ('^, pour
avoir sa provision d'un sel mal cuit, et encore dégoûtant (su) à la
sorlie des plombs; et ça outre le prix fixé de la rnarcbandise, il
faut payer au BoiiJreau'^'-^ ou mesureur la taxe qu'il se réserve,
qui est quelquefois de huil, neuf à dix sols par boisseau, et même
de douze si on ne trouve de sel que dans peu de sîilines.
/r Nous ne pouvons pas nous empêcher de meltre sous les yeux
de la respectable assemblée les pertes et les dégâts f|u'occasionne
dans les campagnes une (juanlité d'ennemis volatiles qui y vivent en
toute sécurité. De ce nombre sont une immensité de pigeons, dans
d'amples retraites d'où ils sortent impétueusement l'été comme l'hi-
ver pour dévorer ces grains destinés pour l'usage de l'homme dans
les tempsmêmes que le laboureur est occupé à les semer ou aies ré-
colter. Nous comptons jusqu'à ^/rt/r<' do ces retraites autorisées ou non
dans une lieue de circonférence de notre clocher (•^'; nous ne pou-
''^ La jtaroissede Saint-Gerrnain-clc-
Toiiriiftbul appartenait à la juridiction de
quart-l)oiiillon ol à la rcrette principale
do Valojjni's. Les salines où elle s'ap-
provisionnait étaient par suite celles du
iiàvre de la Hou'fue, ou du liàvre de
Quinéville, sdus la UK-me juridiction de
Valognes. Voir Elat des pamisse» for-
tuant rarrandissemenl des bureaux de la
réveille principale de Valognes, 1766.
(Arcii. (Calvados, G (jooç).)
'-) Sic. Ce nom de trboidreau?> donne»
au inesureiu- do sel est sans doute
d'usa[[e local; nous ne Pavons l'enconti't'
dans aucun jjlossaire. On vouilra l>ien
restituer ce ternuï de frboidreau'i dans
rarlicle 3o du cahier de Danjfy, où,
le rencontrant sans explication, nous
avions cru à une faute tie copiste, et
(■orrijM' à tort en ff bordereau 'î (voir au
tome 1'', p. '.\u\ ).
Les anciens cahiers des Klals de Nor-
mandie proleslaionl déjà en termes ex-
pressifs contre la cruauté des archers
des jfabelles à l'éjfard des pauvres gens
(pii allaient puiseï' ipielque peu d'eau à la
mei' : «• L'usage de l'eau (b- mer. disait
l'un d'eux, n'a jamais esté défendu aux
pauvres; mais la cruauté ile ces archeis
du sel qui leur cassent sui- les épaules les
cruches, avec lesquelles ils la vont pui-
ser, nous fait refpiérir (ju'iléralives dé-
fenses leur soient faites d'enqtècher cet
usage, à peine de punilion corporelle'^.
{Cahier de février i(i58 \lege i05ô],
art. 3i, dans de Heaiihepairk, Cahiers
de Normandie, 3° série, ÎII , ii!i3.)
'^' Nous n'avons pas de renseigne-
ments directs sur le nombre de colom-
biers <pii pouvaient exister à Saint-
Germain (le-Tourni;t»ut en 1789. Il est
vraisemblable (|u'ils devaient être nom-
breux, car la paroisse relevait de uml-
tiples seigneuries, savoir : le lief de la
Briselle, appartenant en 1789 à M' de
Thienville, ipii a\ait la seigneurie de la
SAINT-GKHM \IN-I)i: nUHNEBUT.
573
vons croire que les rois nos illustres souverains aient permis on
autorisé une quantité aussi prodigieuse de colombiers dans un
espace de terrain aussi resserré : nous ne mettons point de
ce nombre une grande quantit*' d'autres qui les entourent de
proche en proche. Si, par malheur pour le bien j)ubii(', Mes-
sieurs des Etats généraux ne les condamnent pas absolument , (ju'il
nous soit du moins permis d'espérer que les propric'laires n'en
jouiront à l'avenir qu'en se conformant à la rigueur des lois éma-
nées de la sagesse de nos souverains.
Art. 5. Un autre ennemi du cultivateur est la corneille, dont
tous nos cantons sont affligés. Il serait facile d'en diminuer le
nombre, et peut-être la totalité, si par des ordonnances peut-être
ignorées de Sa Majesté''^ il n'était pas défendu absohiment et sans
distinction à tout roturier de s'en délivrer p;n- les armes à feu,
dont on a fait et dont on fait encore journellement des perquisitions
jus(pie dans son foyer, qui parla même demeure exposé aux incur-
sions fréquentes des voleurs.
Ces plaintes et doléances ne donnent point à entendre que nous
sollicitons de port d'armes, ni la chasse. Nous connaissons trop
bien les maux réels que l'un et l'autre ferait parmi le tiers état.
Le cercle perpétuel des occupations de la campagne les banni-
raient, s'ils étaient permis parmi les agriculteurs, qui n'envient
point ces passe-temps à la noblesse. Mais qu'il nous soit permis de
nous plaindre de l'usage que la plupart de ces Messieurs en font.
Nous respectons nos seigneurs de liefs en même temps que nous
les aimons: nous ne demandons pas que les ordonnances sur le
fait des chasses soient sévèrement exécutées à leur égard personnel:
le tiers état est tolérant, et il ne pense pas à leur opposer la loi'^^
paroisse; le fiof do GroniKnillo, à la
ilaiiic marquise de FlnUeinaiiville; \o
tief (le l^'IoUemanvilIc. à M. Barlton de
(iner(|iieville; le lief de Iltilierville, à
M'"" de Belfonds; le fief de Morsalines,
aux sieurs de Caligny, et une extension
de (ief inconnu, au marcpiis de Saint-
Pierre, il y avait en oulre deux exten-
sions du domaine. Tune |iour Vaiojfncs,
<|ui faisait partie dn dotnainc enjja'j»'
au dur d'Orléans, l'autre pour Hrix,
qui appartenait à Monsieur, comte de
l^rovence.
C' Le raliiip fait allusion certaine-
ment à V(/tfl(><niance <lu duc d'ilarcoiivt,
dit 1 't septemhie ijOG , pour le dcmrme-
moiit des compafrnes de Normandie
(Arrh. Calvados, C 9182), que nous
a\(ms eu déjà plusieurs fois occasion de
nientionnor. ( Voir la note sous le cahier
de Digosville, art. 5, xuprà , p. 9^9.)
'-' Les ordonnâmes sur le fait des
cliasses n'étaient pas moins sévères en
ed'et, à certains éfjards, pour les nobles
(pie pour li's roturiers, et si elles eus-
sent été exactement appli(piées, beau-
coup de {jentilsliomraes auraient été sû-
rement privés de leur plaisir favori. On
ne doit pas oublier en elVet (|ue le droit
de chasse n'appartenait rigoureusement
(pi'aux hauts justiciers, sur toute l'cten-
duc des terres de leur juridiclion; les
57/j
RAIMJAr.E SECONDAIRE DE VAEOGNES.
Mais narre que nous voyons sans inipation«;n nos seignein's chasser
dans nos campagnes pour se prociu'er l'ntilité ou la splendeur de
leurs tables, pouvons-nous ne pas murmurer contre les d(5gâts que
nous y occasionnent les jeunes seigneurs qui fourmillent dans la
maison des grands? Fiers de leur jeunesse et de leur autorité pré-
tendue, ils méprisent le triste père de famille qui, de retour de
son champ arrosé de ses sueurs, et fatigué à l'excès, raconte à sa
femme mère «l'une troupe d'enfants que les chasseurs ont passé au
travers de ses grains, qu'une bonne partie de ses labours est per-
due, l'autre très endommagée, (ju'il perd courage. Pour surcroît de
malheur, il est encore obligé de souffrir sanspouvoir se plaindre").
Nos rois toujours sages dans leurs vues n'ont pu ni voulu en aucun
simples geiitilshomnies ne pouvaient ré-
[fiilièrement chasser hors des terres leur
;i|ipartenant en propre ou de leur lief;
et cette faculté môme leur était à ce
p^jint personnelle, qu'on n'admettait
pas qu'ils pussent faire chasser des amis
ou des domestiipies hors de leur pré-
sence (FKRitiKBK, Pict, de droit, v"
Chasse, 1, 896 ). En droit donc, les
noliles non propriétaires de fiefs n'au-
raient pas dû pouvoir chasser, et les
propriétairtîs de fiefs eux-mêmes n'au-
raient pas di'i chasser sur les terres
(|u'ils tenaient en roture; les uns et les
autres n'auraient pas dû, non {»lus (juo
les roturiers, chasser «à chiens cou-
chants^i en aucun lieu, tirer ou «chas-
ser à hruit') sur les terres du domaine,
chasser en aucune façon, même sur
leurs propres terres, dans la distance
d'une lieue ou de trois lieues des plaisirs
de Sa Majesti», à peine chaque fois de
i,.^)0() livres d'iunende. (Voir Ordnn-
naure ililedc» lùiu.v cl forêt a, août idCx),
dans IsAMBEiiT, XVIII, n° 571 , p. 99.^).)
Kn fait, cvidi'mmeut, on usait à leur
éjjard de la plus lar^je tolérance, fadini-
nislratiou des eaux et lorèls leur accor-
dait toutes larilités sur les terres du do-
maine, enchevêtrées partout en Cotent in
dans les seigneurirs particulières: com-
me elle fermait les yeux sur les infrnr-
lions plus graves commises aux dispo-
sitions conservatrices des moissons «les
particidiers. li'application stricte de la
loi aurait donc snlli, rounuc dit le
cahier, à ii'slreindrr çonsidéraltlemcul
les ahus du droit de chasse des gentils-
hommes.
<') Les alms du droit de chasse que
signale le cahier étaient incontestable-
ment illégaux. L'Ordonnance d'août
1GG9 précitée, renouvelant d'anciennes
dispositions des Ordonnances de Blois
et d'Orléans, avait expressément dé-
fendu à toutes sortes de personnes, aux
gentilshommes comme â tous autres,
ffde chasser à pied ou à cheval, avec
chiens ou oiseaux, sur les terres ense-
mencées et depuis que le Med est en
tuyau juscpi'après la dépouille» (Edil
portant rèffU'iiiaiit général pour les eaux
et forêts, Saint-Germaiu-en-Laye, août
i6()(), dans Is.iMnERT, XVIU, agS,
n" 571), et le Parlement de Normandie
avait sanctionné plusieurs fois, à l'égard
des possesseurs de fiels eux-mêmes, les
infractions à l'ordonnance par de fortes
amendes et au besoin par la privation
du droit de chasse. Il n'en est pas moins
certain, malheureusement, (pie ces lois
étaient en pratique fort mal observées.
Ilieu n'est si coniuum, an dire de
lloiiard, cpie de voir les seigneurs en
contravention sur ce j)oint. Rapportant
un arrêt du l'nrlementdu t a mars 1 7/18,
qui avait condanmé un seigneur chas-
sant dans les grains dans les temps
de défends, il ajoute ces qiiohpies ré-
tlexions qui ne concordent que trop
avec les plaintes des «diiers : «Il serait
à souhaiter que les magistrats sujets du
ministère public é|»argnasscnt à cet
égard aux particuliers le désagrément
de se plaindre..., car les craintes
(piun vassal ou un fcrmit^r a du ressen-
limonl de son seignein- le forcent le
plus souvent à dissimuler ses excès.*'
(lloiiARB, Oicl. anahjt., v" Chasse, 1,
•J97.)
S\INT-(;KI{M\IN-f)KT0lll5Ni:Bll
575
temps laire à Iciii' tiers t''l;i( une jjiu'rro si iiilcslinc ni si iin-gii-
lière; nous nous en rapportons à Messieurs des États généraux pour
y remédier.
Aht. 0. Nous croyons pouvoir représenter humblement à ces
Messieurs de l'assemblée la surprise où est le tiers ('tal, d'être con-
damné à la construction et réparations des grandes routes, priva-
tivement à la noblesse (jui s'y fait traîner si pompeusement, pen-
dant que le tiers état en paye si amplement le travail. Le gentil-
homme qui jouit complètement de leur utilité est dispensé de
concourir au payement de cet impôt; nous lu' pouvons en deviner
la raison, si ce n'est celle de la loi du plus fort. Messieurs du
tiers état y feront sans doute attention.
Nota. — Notre paroisse ainsi que plusieurs autres voisines ont
satisfait ;'i ces bâtisses il y a quelques années'". Puissent celles qui
n'y ont pas encore été assujetties jusqu'ici en être dispensées par la
nouvelle administration.
Aht. 7. Le tiers état réclame encore leur impartialité, pour re-
présenter à notre souverain combien est onéreuse à ses peuples la
reconstruction des demeures de nos curés, qui, moins humbles que
leurs devanciers, ne s'accommodent plus de ces toits rustiques qui
désignaient si bien le zèle des pasteurs (|ui les habitaient ; le re-
lâchement de ce zèle, joint à l'aisance de nos curés, ne leur per-
met plus d'habiter que des maisons modellées*'^^ sur les châteaux de
"^ La paroisse de Sainl-Germain-do-
ToiipnebiU était en dfliors du tracû des
nouvelles rout»^s, ce <|iii devait lui laire
|iarnilro (raillant plus dur de ronlri-
liuer jn'niniairoment à des travaux doiil
elle nn prolitail pas directemont. Avant
la transformation de la i orvée en pres-
tation pécuniaire, elle fifjnre sur la
liste des paroisses appelt'es à travailler
sur la route de Valo}|nes à Barlleur.
(Ardu Calvados, C :i.S<)(i.)
'^i Le r»5dacteur du rallier veut dire
que les presbytères nouveaux sont con-
struits sur h; modèle des cliàleaux de la
noblesse. L'importance du nouveau pres-
bytère de SainlGermain-de-Tournebiit ,
vraisemblablement construit à une date
récente, parait justiliei- d'ailleurs les
plaintes du (abicr. Voici la description
(pi'eii lonl,!'!! 1 ^((o, les (dliciers nuini-
cipaiix :
«La maison presbyléraio a 7K pieds
de lonfrueur, y compris deux pavillons
ou corps avancés étant aux «leiix bouts;
icello maistm couverte en ardoise, se
consistant en cuisine, laverie, /fardt>-
manjjer, caveau, salon et cellier au
ri'z-de-cbaussée; au premier étajfe,
• piatri' cbambres et deux cabinets, les-
(pielles cbambres s'accèdent |>ar un
jpand escalit'i' étant dans \o centre de
ladite maison; au-devant de cette mai-
son est une {jrande cour carrée fermant
à porte-cocbère et porte moyenne, etc. 55
(Etat dea bien» nul,, Viiloffims, Arcli.
Manche, Q'"' 17.)
Nous ne saurions dire toutefois à
(pit'llc date avait été i-eronstruit ce mo-
nument, ni si les babil ants de la pa-
roisse y avaient dA contribuer pour une
lorte somme. Nous n'av(»ns pas trouvé
trace d'impositions locales relntiv(>s à un
presbytère dans la seconde moitié du
xviii" siècle; nous voyons sculonnent, en
576
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
la noblesse. On ne reconnaît plus en eux, parlant généralement,
la simplicité du bon Saint-Pierre. Que leurs prédications aussi en
dilléront! Aon contents de percevoir dans nos paroisses les dîmes
ordinaires, leurs prétentions sont insatiables, et mettent à contri-
bution l'industrie du cultivateur. Loin de chercher à soulager leurs
paroissiens qui pourraient profiler d'un adoucissement dans leurs
cotes d'imposition à la taille par la part qu'en supporteraient les
fermiers des gros décimateurs, la plupart de nos curés ne manquent
pas à en demander et à en obtenir la préférence ^'\ en exemption de
toute contribution au payement de cette même taille; cette préfé-
rence et son exemption sont par conséquent préjudiciables aux in-
térêts de la communauté.
En effet, dans la plupart de nos paroisses on voit des traits de
dîmes appartenant à des seigneurs abbés éloignés des lieux et
parfaitement ignorants des besoins des malheureux habitants;
aussi est-il rare qu'ils y fassent passer quelque léger secours ^'^'. Tant
1766, une dépense de 828 livres pour
refonte des doclies; en 1777, une autre
de 9,080 livres pour la net de Téglise.
{Arrêts du Conseil, aS oct. ijGà et
g sept. 1777, Arch. Calvados, G iSaS,
i353.)
"> L'expression employée par le
cahier paraît peu exacte; les curés
n'avaient point le droit, en 1789, de
den)ander la préférence pour le l>ail des
dîmes de leurs paroisses. Ils avaient eu
ce droit autrefois; à la suite d'un édil
de Henri 111 du 20 juin ir)77, la juris-
prudence du I*arlement avait admis
(juelque temps cju'ils pouvaient con-
traindre les {jros décimateurs à leur
laisser les dîmes excrues sur le terri-
toire de la cure, en oflVanl bonne et
sullisanle caution. (Voir Chopin, Traité
lies droits des reli}!rietix , I, c. 3, n. 2/1.)
Mais, dès 1606, un nouvel cdil de
Henri IV, rendu sur les j)laintes et re-
montrances du clergé asseud)lé à Paris,
avait décidé, contrairement aux préten-
tions des curés, tpie les ecclésiasti(|ues
gros décimateurs pourraient hailler à
It'rme leurs dîmes à telles personnes
(|ue l>on leur stMubIcrait, «sans (|uc
lesdits curés y puissent prétendre au-
cune préférence, nonobstant toutes or-
donnances à ce contrairesri. [l'Jdit sur
les plaintes et remontrances du clerijé,
Paris, décembre lOofi, art. a'i, dans
ISAMIIEDT, XV, 3io, n" j8i.)
La règle nouvelle avait eu , paraît-il ,
quelque dilTiculté à s'introduire en Nor-
mandie; le Parlement de Rouen ne
l'avait enregistrée qu'au bout de six
ans, à la date du 20 février 1G12; il
n'est pas moins certain, cependant,
qu'elle était, en 1789, le droit com-
mun de la province, et que les curés
n'avaient plus que le droit de concourir
avec les autres adjudicataires; aucun
auteur, même ecclésiastique, ne permet
le doujc à cet égard. (Voir Hooard,
Dict. aniilyt., v° Dixme, I, 6^7; Ron-
TIBR , Prnl. bénéf. , I , c. 1 1 , quesl. 1 ,
p. 108; ]\i.n\U)\}v,i , Lois ecclésiastiques ,
I. IV, c. 1 , § 10, p. 598.)
Il convient d'observer cependant
qu'en pratique l'exemption de taille re-
connue aux curés pour le bail des
dîmes de leurs paroisses leur permettait
d'ollrir un prix supérieur, et à certains
('gards leur con^itituait une situation
plus lavorable à l'adjudication. Voir la
note sur le cahier de Briquebosq,
in pr. (^suprii, p. 153).
'-' Telle était, en effet, la situation
à Saint-Germaiii-de-Tournebut. Les dé-
ciniat<'urs de la paroisse étaient l'abbé
do Saint-Sauveur-lc -Vicomte, qui per-
cevait les deux tiers des grosses dîmes ,
et le curé qui avait le tiers restant,
avec toutes les menues.
Déclaration de i^Qo non retrouvée
pour la cure. La part de l'abbaye était
SAINT-GEHMAI N-DE-TOIJR NKIU T.
577
de richesses superflues! Tant de pauvreté accumulée entre les en-
fants d'un même père! Ceux qui ont renoncé à tout possèdent
presque tout!
Art. 8. Nous demanderions aussi pour le bien commun et
l'ordre, en même tem[)s (pie pour éviter aux murmures et scan-
dales, que nos curés fussent plus exacts aux heures marquées pour
le service divin, et que d'un dimanche à l'autre il ne se trouvât pas
une variété d'une heure ou de trois quarts d'heure pour cet exercice
de piété, d'où il arrive assez souvent la perte de la messe pour des
personnes tant soit peu éloignées de l'église.
Art. 9. La loi ou l'usage obligent l'homme du tiers état, qui
assez souvent ne sait ni lire ni écrire, à faire le recouvrement
des rentes dues soit à la fabrique, soit à l'ohiterie des paroisses;
l'une et l'autre perception détourne extrêmement le laboureur de
ses travaux ; plus accoutumé à manier sa charrue et sa bêche qu'à
tenir des registres de recettes et de dépenses. 11 sollicite du souve-
rain dans la tenue des Etats généraux son attention sur ce chef, au
moins quant à la partie qui regarde l'ohiterie'"; ceux qui [en]
déclarée en 1760 affermée par .Hrio li-
vres seulement. (Arch. Manclie, H,
Abbaye de Saint-Sauveur, n. cl.) 11 e\is
tait, en outre, un petit Irait du cha-
pitre, car dans la déclaration do la
t commune du chapitre" nous rencon-
trons la mention dos dîmes de Saint-
Germain-de-Tournel)ut. louées 7.1 1.
13 s., avec pot-flc-vin; au total, 75 1.
i5 s. [Déclar. Coulances, n" 8 1 , 1° 85.)
Biens ecclésiastioues. — 11 n'y a,
d'après les olFiciers municipaux , d'antre
bien ecclésiastique dans la paroisse que
la cure, consistant en : maison pres-
bytérale, jardin de 9.5 perches, onze
pièces de terre en lahour, pré et fr vignes
sauvages'i, faisant ensemble ^^9 ver-
gées i/i et 33 perches (le tout non
est.), plus un droit de 10 charretées
de bois à prendre dans la forêt de
Montaigti. [Elal des biens iiat.. Valo-
Ifiies, Arch. Manche, (}' ' 17.)
L'ensemble des revenus ecdisiiisli-
ques de la paroisse est porté, en 1787.
à 7,600 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C Grnç).)
(•) Le recouvrement des deniers do
Vobttei-ie, c'est-à-dire des rentes do;
fondations faites ponr le repos de ràuie
des défunts, incombait expressément
en Normandie aux marguillier?. Voir
Règlement dressé pour les évèrhés de la
province ecctésiastifjiip de lioacn , par
M. de Tressan, archevêque, en i72<>
(cité par Houard, Dict. anali/t., v"
fabrique, II, 289).
La plainte du cahier peut donc pa-
raître assez singulièi-e, la fonction na-
turelle des marguilliers étant trop
évidemment la perception et l'adminis-
tration dos revenus des fabriques pa-
roissiales. Mais ce qui la justifie en un
sens, c'est que la charge de nwu'gMillici',
en 178g, n'était pas volontaii'e. Elle
était imposée, par délibération des habi-
tants des paroisses, à tour de ràln an\
habitants les plus en vue, frayant feu et
habitation dans la paroissen ; et les
élus non seulement devaient administrer
gratuitement les affaires de la fabrique,
mais encore étaient responsable^, avec
hypothèque sur leurs biens au même
titre que des tuteurs, de la rentrée et
de l'emploi des deniers, dont ils ren-
daient conq>tcan\ autorités reli"ieuses et
séculières. La jm-isprudence avait même
établi qu'ils devaient, en même temps
que la recette dtï la fabriipie. faire celle
des fondations faites aux cin-és, prêtres
et obitiers, «du moment quelles avaient
37
578
IUIl.M\r.E SK(X)M)\ir.K \)\L VALOCnNES.
touchent les revenus no in;iM(|ueul pas de loisir ni (ractivité pour
çii faire la recette, comme il se pratifpie en quelques paioisses, Si
ces Messieurs des Etats généraux en jugent autrement, et que les
privilèges du clergé l'en dispensent, du moins [ne] peut-il se refuser
à une indemnité honnête pour dédommager le collecteur de la
perte de son temps ou d'une partie de ce qu'il lui conte par celui
qui le remplace dans une fonction qu'il ne peut faire le plus souvent
par lui-même.
AuT. 10. Les paroissiens de Saint-Germain soussignés ont en-
core un autre chef de doléance qui leur est personnel : tous ou
presque tous sont fielfataires de leurs possessions, pour raison des-
quelles ils doivent quantité de charges et rentes^'). La majorité de
pour objet la fourniture du limilnaire,
pain, vin et oruf^nienls nécessairos à la
rélébralion de la messe et autres oilices
de lYglise?'. (Anét du Parlement de
Rouen •portant rèfrlement pour les irénois
etjabriques des paroisnes , tant des villes
que des cavtpajjnes , û3 juillet ijGi,
dans Recuoil des Édils, VIII, 486.) Ce
qui sudirait à démontrer cpio ces fonc-
tions étaient onéreuses, maljjré (pa'l(|ues
avantages lionoriliques, cest ijue les
monihnis des ordres privilégiés et la
plupart des olliciers royaux avaient
réussi à s'en faire dispenser sous divers
prétextes, ou à se faire réserver des
places particulières de rtmargiiiliier
iionoraire« non com|tlal'lt-, en laissant
toute lu charge de lu fonction aux rolii-
riers. (Houard, Dict, atiuhjt., v" Mm-
giiillier, III, 211.)
L'im|torlance particulière des renies
d'oltileric, à Saint-Gormain-dc-Tournc!-
biit, sidlit à ox|iliquor les doléances {\\\
caliicr. Nous on avons conservé, , tant à
\Klal des biens nationaux qu'à \ Etal des
rentes do 1790, un relevé détaillé .
savoir :
(I. fiienK-jiniils : L'ubilerio du lieu
possède dans In jiaroisse deux pièces de
ierrolal». , dites wlo (Ilos-des-Prétres?i ,
contenant ensemble h vergcos environ
(nenest.),
b. Hentes : 1" Péglific de Sainl-Ger-
main-do-Tournebut, 18 rentes en argent
faisan! enseudiie 17/1 I. 1 o s. 9 d..
plus di\ cliurreléo' do itois poiu- la c(uc
(ï'Elal des biens nnl. donne le cliillii'
plus foi't de '^5 rentes, faisant s '18 I.
14 s. 9 d. ; 3° Téglise d'Alleaume, 3 bois-
seaux de froiiienl, mesure de Valogiips;
T Téglise de Carquebut, i/io livres;
4" l'église de Fiottemanville-Hague,
10 livres; 5° l'église do Montaigu,
18 I, ig s. .3 d., en trois rentes;
()" l'église de -Monlebourg, 21 livres;
7" l'église d'Huberville, 4 9 pots de fro-
ment (est. 1 3 1. A s. 6 d.) et 2 I, 12 s.
6 d. en argent; 8° l'église de Sainte-
Croix, 3 livres; g" l'église de Saint-
Martin-<l*Audouville, a8 livres, on ■! l'en-
tes; 10" Téglise do Saint-Piorre-de-Coii-
lances, i5 livres; 11" i'égliso de
Tamervillo, 64 I. 17 s., en 3 rentes;
1 ■>," I'égliso d'IJrviilo, 19 livres; i3" l'é-
glise do Valognes, 7 livres; lii" la tba-
j)el|o Sainl-Gabriel, à Valognes, 1 /it) 1.
j 8 s. 6 d.
L'epsomble do ces rentes d'obits
s'élève à la somme do G79 I. ig s. '1 d.
dans la paroisse, due pur 4() redevables.
(Arcb. Manche, Q'"' 20.)
t' Nous avons conserve, comme nous
vi-nons do dire, TElal des rentes drossé
par la numicipablé de Sainl-Gerniain-
de-Tournebut, à la date du fî4 jan-
vier 1791. Nous y relevons pour tes
redevances des seigneuries tant laïcpu^s
qu ecclésiastiques :
I. Laïcs : 1° le domaine du roi,
pour Valognes. 12 redevances faisant
ensendtio .^) l)oisseau\ do froment et
!>2 I. 8 s. G d. en argent (osl. ensem-
ble r)g 1, 1 -i s. (j d. ) ; pour lîiiv , 1 s. 2 d.
en argent; pr)ur Sainl-Sauvour-lo-
\ii(iuili', 1 |. i3 s. 6 d.; 2" laieigncurie
dii la lirisotto, j'onles seigneuriales et
SAINT-CHIJM \IN-I)E-T()I liNRHlT.
579
ces renies est do nature fon< iorc ol seijjneuriale, duos à dpti sei-
{i^ueursdo fief, qui se sont avis<'s depuis (|M('l(jiieH atuu^esde no plus
faire la cir-duction des deniers royaux à leius redevables. Nous res-
pectons comme nous le devons nos seijjneurs de fiefs, et nous leur
supposons de bonnes raisons. Mais comuie nous n'avons pas élc
prévenus de ce dessein, qui a été mis loul de suite à exécution,
plusieurs de nous se sont refusés à l'acquit desdites rentes, qu'au
préalable il nous fut fait déductiou des deniers du roi, et m^nie
il y a action pendante à ce sujet. IiuiépondamuK'ut de la réussite
pour ou contre, nous avons cru devoir soumettre la question à
Messieurs les Ktats généraux, pour qu'il s'en ensuive une règle pô-
nérale et uniforme, que nous jinuions la liberlé de solliciter avec
d'autant plus de justice, (pie plusieurs des seigneurs des environ*
ont fait remise jusqu'ici à leurs vassaux des deniers de Sa Majesté
sur les rentes foncières et sei^jneuriales qui leur sont dues, plu-
sieurs autres paraissent s'y reiiKser, et plusieurs eulin s'y refusent
absolument, (^ette diversité intéresse le général du tiers état, et
nous en particulier^'^
AiiT. 1 1 . IVous souhaiterions pour le bien j)ublic que la percep-
tion des droits, de quebpie uature (pi'ils soient, qui se lèvent pour
Sa Majesté et pour le bien de l'Klal , fût simplifié'e, en tant (|U('
la bonté de notre roi et la sagesse des Etals généraux pourront le
foncières, sur 92 tonanciors, moulant
ensemble h «80 lioisseaux 3,/| <lti lid-
ment pt 1 carsonnier (dont 90 l)ois-
seaux, mesure fi'Auliijfny de 1/1 jiots
rliopine, 27 mesure do lÔ pois, m me-
sure do iS |)()ls, cl le reste mesure du
lieu non sjiécidéc). Kn sus, 3 raimls de
froment et J^çjO pots 1/0, 9/3 d i/g,
a pinte» et 1 <l|opinoj plus 58 lioin-
seaiix ijH, 1 rid»ot, (i roisonniersel lyo
pots a pintes d'avoine (dont (1 boisseaux
mesure do i () pots et 9 mosiu-e do
lA pol(i fliopinii, le reste non spéciljé):
plus a6 lioisseauv el 57 po|s d'oi'jje
(dont T) Itoisseaiiv mesure de 18 pois,
le reste non Hpécifié). Kii menuet; renl^fs,
75 poulels 13, /i4 poules, i/j ca-
nards 3//1, 22 chapons, 2 poulardes,
1 jjrosse bécasse, go (eiifs, 10 pains,
I paire dVperon><, f\n livres i/d de
rliiinvre ej fl,o86 I. 7 h. A d, on arjronl
(est. au lolai, ù l'apprécis, A,5A7 I. 8 s.
II d.); 3° le fjcf de Grenneville,
a 00 livres en aryonl; li" le lie!" laupie
de l^lolleiuanville, i/i rentiers de fro-
Uienl niesiu'e de le pots cbnpine(non
est.): 5" les dames de Belfonds, gi li-
vres, en 3 redevances; 6° les sieurs de
Califfny, 7^ livres, (tn deux redevances;
f jemanpiis de Sainl-l'ierre, 12 livres.
II. Ecfh'Hiiistùitti's : 1" l'abbaye de
Monleboucjf, rentes seifjneuriales de 1 51.
JO s, on argent «l 2 micii«>rt de jfiiUtaii
fait dftns un boisseau do froment (non
est.); 2" l'abbaye do Rouen (?), ibo li-
vrée: 3" l'Iiopiial de Vainjrnes, 3o livres.
H faudrait joindre, on oijlre, les
renies d'obits nrécilées. Le total dos
renies, tant lai(pres (pi'occlésiastîfMies,
s'élève, d'aprèe les déclarations reçues
parla niiinicipaiilé, à 5,8/16 I. 9 s, 10 il.
(Arcli. iManche, 0'' > ao.) Il manque les
rentes de fief de l'abbaye Saint-Sauveur.
^" Sur la (piestion de la déduction
des vinijlièines sur les rentes seifjneu-
riales en 1789, \oir ce que nous avons
noté sous le câbler de Danjfv, art. 20
(au tome 1"^', p. 800).
580 BAILLIAGE SECONDAIRE DE \ ALOGNES.
permetlre. Il y a apparence (jue nous ne verrions plus une foule de
nos semblables devenus inhumains par état soudoyés pour nous
observer, el fouiller cruellement jusque dans l'intérieur de nos
maisons.
Art. 1^. Une chose encore également utile et peu dispendieuse
serait, à ce que nous croyons, d'étahlirdans chaque paroisse un lieu
capable de tenir leurs assemblées, dans lequel on placerait un
coffre ou bureau oii seraient remis, après la publication faite,
tous les édits, déclarations, règlements ou ordonnances émanés de
Sa Majesté ou de ceux commis à nous faire passer ses volontés,
aux fins que chaque citoyen fut toujours à portée d'en prendre lec-
ture sans déplacer et gratin, par la voie du dépositaire de la clef
de ce cotfre ou bureau, qui pourrait être le syndic de la paroisse,
qui la passerait, après inventaire fait desdits papiers, au nouveau
syndic entrant, et ainsi de suite. Nos syndics actuels changeant de
charge presque tous les ans, et obligés d'afficher ces lois, n'en
peuvent rendre raison vingt-quatre heures après la lecture; et
comment, en ellet, cette lecture faite dans la presse du peuple, el
une affiche presque aussitôt enlevée que mise, peuvent-elles suf-
fire à instruire suffisamment le public, qui par là est obligé
d'aller cherchera grands fi-ais, dans les villes, des consultations
sur des affaires dont il devrait trouver la solution dans son lieu,
attendu que la publication n'en est ordonnée qu'à ce dessein?
Le présent mémoire de doléances et représentations a été fait
et rédigé par les soussignés, habitants de ladite paroisse de Saint-
Germain-de-Tournebut, assemblés comme ditest en tête d'iceluy, pour
être remis aux députés qui vont être élus par cette même assemblée,
pour porter en son nom le susdit mémoire demain 9 du présent
mois, devant M. de Beaulieu, lieulenant-général du bailliage
de Valognes, huit heures du matin, en l'église des Cordehers, aux
termes de l'exploit ci-devant relaté, y faire, proposer et dire ce
que de raison pour le bien de leurs commettants et de la chose pu-
blique, conformément au procès-verbal de notre dite députation,
auquel nous allons procéder tout de suite, cesdits jour et an
8 mars 1 789.
Louis Lon\, Nicolas Ciiquemelle, Charles Guqukmellk,
Pierre Leaiaîtiu;, Jacques Possemer, Jacques Cuque-
MELLE, Jean-Louis Tvphaigne, Charles Oger, Pierre
Dlbost, Gratien Rolland, Bon Guquemelle, Jean
SAl\T-r.I-T.M\l\-nE-TOrR\EBUT. 581
Alexandre, Jean Pk.eon, Jacques Lefebvre, François
FoLiOT, Jean Baudet, Jac([ues Hoillegatte, Guillaume
GiBERT, Etienne Gosseltn, Nicolas Ferrand, Jean-
François PouRCHKVAL, Jean Bai doin, Jean Renoue, Jean
Lelupiaux, Jean Bihel, Hyacinthe Varangue, Jacques
Martin, François Martin, Louis Dubost, Jean Fosse v,
Hyacinthe (iiBERT, Pierre Grisel, Jean Dubost, Louis
" Typhaigne, Jacques Carré, Georges Varangue, Thomas
Varangue, François Carré, Hyacinthe Dubrisay, Pierre
Gibert, François Grantonne, Pierre Dubost, Charles
(iiBERT, Joseph Cuquemelle, François Varangue, Jean
Varangue, Pierre Fossé, Jean Raynel, François Du-
bost, Charles Dubrisay.
SAINT-GERMAIN-LE-GAILLARD ".
1. Procès-terbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série D, n. ci, liasse Cahiers deValognes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : Date de l'assemblée : 5 mars. — Présidence : ff Devant Nous Vin-
cent Mariage, avocat au Parlement, juge du lieu, assisté de CuiHaume-Jean-
François Denis, noire gredier ordinaire^. — Comparants (i8) : Jean Guil-
laume, Robert Le Blond des Landelies, Jac.|ues Vaullier du Grimdpré, Pierre
Vrac Desvagands, Jean-Frau(;ois Maliaud de Roticlieville, Jean-Thomas Go-
dard, Gilles Le Blond, Jacijues Hérouf. Gudlaunie Duval, Pieire l.e Pigeon,
Jean Bœuf, Julien Ecoli\et, Jean- Baptiste Lepigeon, François Hérouf. Charles
Mahaud, Jean Poutre!. Louis Vaultier, Jean Cosuefroy. — Nombre de feux :
500 <^^. — Pubhcation : le i" mars, par Millkt. vicaire. — Députés: *Pierre
Vrac Desvagaists, *Jacques Vai-ltieu di: Grandpré <''. — Signalin-es (17) :
J. V^AULTiÉR, p. Vrac, Le Blond, G.-B. Lr Blond, J.-T. Godard, J. Hicrouf,
P. Lepigeon, J.-B. liEPiOEON. F. Hérouf, Maiiaid, G. Duval, Julien Eculivet,
J. BcffiiJF, J. PouTREL, G. Mahaud, J. Cosnefroy, L. Vaultier, Mariage, ^M^'e
du lieu , Denis.
'2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série ti , h. cl., liasse Caliiers de Valognes, 1, pièce non cotée.
Original signé. Inédit^'K]
*•' Arrondissomont de Clierlioiirfr, '^> Taxe : ao jours, 7,3 livres. Ace.
canton de lies l'ieiix. ('') Une copie moderne déclarée con-
'^' Population au déiionihremenl df forme à Toriginai des Archives existe
1798 : i,o;>i habitants. Mouvement ( en dans les Archives communales de Saint-
1787) : N. q8, m. 9, I). 91. — Popu- riermain-le-Gaillard. [Communication de
lation actuelle : 661 habitants. M. C. Corhin, instituteur.)
5K2
l'.MiJjAf.i' sh:(;nM)\ii;K m VAi.or.Ni^x
Cahier de plainte^, remontrances^ et doléances de la paroisse
de iSrtinl^Germain-lfi^fjaillard.
1 1"] Cette paroisse contipnt quantité de landafjos*", et les prin-
cipales fermes sont possi'di^es par des nobles et exempts, possédant
plus d'un quart dv la paroisse, qui ne contribuent en rien aux
accessoires di; la taille, ni à lu confection des grandes routes,
quoiqu'ils en retirent le plus d'utibté;
|î!"| Il y n dans cette paroisse plus de 5o familles à la mendi-
cité et à lu charge du cultivateur aisé. Le seigneur abbé de Blan-
cbelande, seul décimateur, qui y possède . . , mille . . , livres* de
dîmes ''-^, ne contribue aux aumônes qile pour i h boisseaux d'orge;
le sieur curé jouit de ces dîmes comme de portion indivise et n'en
paye point de taille; c'est une SUf charge pour la paroisse.
Demandent à cet égard lesdits habitants que, pour le soulage-
ment des pauv^e8, on porte les portions congrilés n 2,000 livres
au moins, à prendre sur les dîmes des curés primitifs ou gros dé-
cimateurs, étant d'expérience que les pasteurs, môme à portion
congrue, sont bienfaisants et charitables, et que les autres en
retirant le principal produit des récoltes de chaque paroisse sont
insensibles aux besoins des pauvres '•''l
'•' Métii. Slal. /751 , /■" a-!/ : crSaitil-
(i('riiiaiii-ln-(iaillard, seijfiieuf Mi l'ablié
(le Blaiicliciand(>; i^'Vj8 ncri's 1/2 de
lerro en iahoiir et prairie, fonds of pi'ii
de rapportai.
Pt-Ooiiil ciirtiiniin (>n<rrains(('n 1793):
l9,î!J7 l)(iis3('àn\, rtiesiiro de 'J^l jiols.
Rpveil II imposé aux vinjTlièidf'S! 99, ()?> Il li-
vres. — Le rôjp de riinpôl lerriloiial
pour 17^9 permet d'ap|)fd(ipr l'impor-
lan(((' relalive des possessions des privi-
lejfiés. Les cfclésiasti(|ii(!s y sont port»''s
pour un reveiui îniposaliie de hjioo li-
vres (savoil' : le cure, lev. 300 livres;
le prifMU' de Sainle-Marfjuerile, rev.
1/100 livres; l'évêque, 9,700 iivh's,
pour dîmes; les obiliers, rev. '10 livres;
le ttlaH^e d'iVole, rev. Go livres); les
cotes des [fonliisliommes alteijjnent
3,660 livres (savoir : M. de Bazaii. ér.,
rev. 1,000 livres; M. du Tertre, ér.,
rev. 'Ano livres; M; de Chevreuil, éc. ,
rev. .^00 livres). Ati loliil, slir un re-
venu paroissial de 9'i.j6'!ii livres, X,o;>o li-
vres de revenu appaiieiianl aUx pri-
vilégiés. (Arrli. Calvallos^ (u 8aÛ8.)
'■-' Le chillre de lu dîme est laissé
en Manc dans le manuscrit. En 1790,
l'évêque de Coiiinnces, comme abbé de
nlanrlieiande, (téclare : wles dîmes de
Maint-'iertbaiii-ie-Gflillard, les refîtes
seigneuriales, tt'eiïiémes et droits de
coutuilie de Id foire H'-Ul'bain, affermées
à charge d'entretenir lechrriir de menues
ri'iiaratibns, defiayer aux pauvres dudit
lieu 1 /i boisseaux d'orge, d'entretenir
la grange de réparations iocatives, et
par 3»ooo livres, réduites à 9,700 li-
vres, à cause de !5oo laissées au curé
polir prk do ses dîmes novales, ci
9,700 livres?i. (/)cr/rrc. dotttanvpx . n" -.1,
l^ 58.)
L'inventaire des olliciers municipaux
en iiyo coilflrtiie ce {Jue dit le rallier,
que le sieur Rouf, curé, était fermier
des dîmes de l'abbaye; le bail avait éti'
fait devant notaires, à la date du
f) mai 1784, pour neuf années, par
le prix précHé. ( niai des hifus natiounu.r,
Valofi-ues, \\(h. Manche, Q'' 17.)
(') Le cure de Sainl-(iei main l'Iait-il
à poilion congrue? Il est probable,
s \[\T-(;ki{M \m-iJvr. \T[j.\iU)
583
U est donc jnâlf (juc le sorl des pn-iiiicis soil rcmlii iiirilloiir !iii\
(lt''j)eiis des richesses des (mires:
I 3"| Que les reconslriirlions et réparnlions des presbytères dans
les lieux où les ciirés ne sont pas ^m'os d(''(iniateurs soient ù ia
charjje seule des curés prinutils ou gros décimateurs, et (jue dans
les paroisses ofi les curés sont gros dc^ima leurs, ces objets soient à
leur charge e1 à celle des autres gros décimateurs s'il y en a. tous
ces gros décimateiu's devant contribuer au logement de celui qui
les remplace tous, pour acquitter un service dont l'obligation leur
est commune"^;
f/i"] Demandent en outre qu'il soit permis aux cultivateurs de;
prendre de l'eau de mer pour laver les grains qu'ils doivent semer
et qu'on fasse cesser les vexations qu'ils éprouvent à cet égard ; et
qu'on leur accorde le libre usage du varech , comme l'engrais le
plus propre à la nature du varech, et qu'on défende le bruhs (sic)
du varech sur les bords de la mer*'-';
I 5"] Qu'on supprime le tirage des milices de terre et de mer,
comme funeste à l'agriculture, sauf à le remplacer par une contri-
bution pécuniaire qui sera supportée pai* les citoyens de tous les
ordres proportionnellement, étant juste que tout citoyen contribue
à acheter des hommes pour la défense commune*'^;
[6"! Que l'on supprime les colombiers et volières, dont les
(juoique nous no puissions rien allirmer,
n'iiyant pns la Déclarntinndt' tj^n pour
la ((ire. Sur le foie tic l'impôt tcrfilo-
riul , il est porté comme fermier des
(limes (cl payant pour icifl les vinjjliè-
mos et le tcrrilorial , niais lion 1.1 taille
ualiirellement), pour un revenu impo-
sal)l(' de fioo livres seUlcmertt. (Arcli.
CaKados, G 82/iH.)
(') Nous n'avons retrouvé aunine trace
de réparations preshytéralcK à la charfjc
des habitants de Sainl-Gcmiain, dalis
la dernicrc moitié du \viii° siècle. Les
olliciet-s mimicipaux oliscrvcnt en i7()o
t{Ue les Mliments d'exploitation , {{rnnj;e,
écurie, rliarreterie, etc., sont en (rés
lion état, tfle curé' actuel les ayant l'ait
liàlir lui-mcmcn ; une lioiilanjfeiie aussi
est en très ItOn étal, «que lecuri- a l'ail
aussi liAlir Ini-ulème'^. Il n'est pas par
\enu à leur citnnaissance cpie le sieui'
curé actuel ait rien touclié de ses pré-
décesseurs pour aider aux réparations
{hc. cil.).
**> Sur le rflirùlis-^ ou .thrùlenieiil'^
des varechs, et la dernière léfrislalion
à cet é|fard , on voudra bien se reporter
à ce (pie nous avons noté soiis le cahier
de Surlainvillc, art. 6(supi-(t, p. .^)38).
La paroisse de Snint-Gernlaill, n'élânl
point ffj)aroisse bordante*', n'avait pas
droit à la coupe des ff varechs de rochef^.
La côte voisine, depuis la pointe du
tlozel, appartenait à l'amiraUlé de Port-
bail, dans la (|nelle la roupe du varech
avait été toujinus ancienncniclll déffMi-
due, jus(ju'an dernier arréi du cOllfieil
de 177''.
f*' Gf. le rahier de Hricfpiebec,
art. 1''. i,a panusse de Saiiil-Gerniain
était sujette à la {>ardc-c(\|e cl Irttirflis-
sait à la division des Pieux, compagnie
du même nom. Les trois paroisses des
l'icux, Grosville cl Saint (ierinain-lé-
Gaillard, (pii c(»mposaienl seules Celle
coiupafjnie, avaient présenté eil 17^7
au tirage ifio {{arçons, sur lesquels il
avait été' levé 10 rartonniei's. La pa-
roisse de Sainl-GerUiaiu était portée à
elle seule pour 5.^» {jan'ons cl ï^ canort-
iiiers. (IjPriie pur rptnplaceinertl /ailf pnr
M. iI'Hph, Arcb. Calvados, C »S6o.)
58 'i
]nilJJA(TE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pigeons dévorent les moissons des cultivateurs ; et que dans le cas
où la loi et la propriété s'opposeraient à la destruction de ceux qui
sont fondés en titre, on force au moins les propriétaires de ceux-là
de tenir leurs pigeons enfermés dans les temps de semences, et
aux approches et dans les temps de la récolte ^^^
Qu'on enjoigne de plus aux assemblée municipales de chaque
paroisse de forcer les possesseurs quelconques des colombiers et
volières, de justifier sans délai devant ladite assemblée de leurs
titres, et que cette assemblée soit autorisée, même contrainte, de
poursuivre en justice ordinaire ceux desdits possesseurs qui n'au-
ront pas justifié d'un titre valable;
l 'y'I (,)u'il Ji'existe plus désormais que deux degrés de juridiction
et qu'on fasse des arrondissements qui rapprochent les justiciables
des tribunaux de la justice'- ;
"^ Cf. les cahiers des Perques,
aii. 9 1 ; Saint-Paul-des-Sablons, art. 1 1.
— Nous n'avons aucun renseignement
direct sur le nombre de colombiers qui
pouvaii'nl exister à Saint-Germain en
178c). Il devait être assez consid»»rable,
car la paroisse ne relevait pas de moins
de huit terres nobles, savoir : cinq fiefs
laïcs, la seigneiu'ie de Bricquebec,
appartenant à M. de Montmorency, la
seigneurie d'Ollonde, à M. René-Marie
de Lœuvre; la seigneurie de Brunehout,
à M. P.-C. Bernariliu du Terire; la sei-
gneurie du Fresno, au sieur de la tiaye;
la seigneurie du Rozel, à M"" de Bi-
gnon , ef celle de Flamanville, à M. de
Bruci^; et eu outre, une seigneurie ecclé-
siastique, a|)parteuaiit à Tabbaye de
Blanchelande (fief dit tic Vnbbé)^ et une
extension du domaine pour Valognes.
Nous avons conservé VEint (1rs reiUps
dressé en 1790 par la municipalité.
Nous y relevons :
A. Rentes laïques : 1° le domaine de
Valognes, 1 :> r.'de\ances faisant en-
semble h\ boisseaux in d'a\oine,
1 boisseau de froment, mesure de 18
pots, et '1 sous en argent (est. au total
78 I. i s. 1 1 d.; le dernier Etat du do-
maine est presque conforme ) ; a° la
seigneurie de Bricquebec, 1 3 redevances
faisant 117 boisseaux i5 cabots de fro-
ment, 7 boisseaux d'avoine, 3 poules,
Sxgélines et ;>.') I. fis. en argent (est.
;!'.>3 I. 5 s. 7 d.) ; 3" la seigneurie de Fla-
manville, 10 redevances faisant -i-i pots
(le froment, fS chapons et 33'i livres m
argent(est. 3681. 8s.Gd.); 4°la seigneu-
rie d'Ollonde , 3 redevances de 1 6 pou-
lets, ;i poules et 2 canards (payés en
essence) ; 5° la seigneurie de Brunehout,
/i redevances faisant 13 poules, 12 pou-
lets et 610 livres en argent (est. 635 li-
vres enviroTi) ; G° la seigneurie du Rozel,
2 redevances faisant h chapons et 1 1 1.
7 s. en argent (est. 90 1. 7 s.); 7° la
seigneinie de Fresne , 8 boisseaux de fro-
ment, 7 pains et 7 poulets (est. /i8 1.
1 0 s. 4 d.).
B. Rentes ecclésuisttques : 8" la sei-
gneurie de Blanchelande, 20 redevances
faisant ensemble 563 pois 2/3 et 9 cho-
pines de froment, 32 pots d'avoine,
9 poules et 7 1. i5 s. en deniers (payés
en essence, valeur 210 livres environ),
plus les treizièmes sur «presque im
quart de la paroisse'' ; 9° l'église de
Saint-Germain-le-Gaillard, 3i rentes
foncières et hypothèques, faisant 3i61.
17 s. 9 d. ; 10° l'église de Grosville,
5 rentes faisant 97 livres; 11° l'église
d'Helleville, 9 boisseaux de froment en
3 rentes (\aleur, 581. i3s.); 1 a' l'église
lie Surtainville, 8 livres; 13° l'église de
l'ierreville, 3 1. 10 s.
Total des renies déclarées : 1,972 I.
18 s. 1 d., dont 62'! I. 2 s. 9 d. pour
rentes ecclésiastiques. (Arcli. Manche,
O" 20.)
*-' Cf. le cahier de Saint-Paul d'S-
Sablons, art. 1" (pn'stjue texluelle-
nieat ). La |)aroisse de Saint-Germain
appartenait comme celle-ci à la haute
justice de Bricquebec, et elle figure
SAINT-GERM\1\[J: GAILLARD.
58
I 8"] Qup ies tribunaux souverains soient aussi placés à portée
des justiciables, étant commun que les frais d'un seul voyage soient
plus coûteux que le capital de l'objet litijjieux'";
I9"] Qu'on réforme fous les abus relatifs aux tribunaux et à
l'administration de la justice, et que le mérite ne soit plus exclu
des tribimaux souverains parce qu'il ne serait point accompagné de
la naissance '^^
1 1
o"l Que pour l'avantage et la satisfaction du public, les juges
soient tenus d'opiner bautement; que chacun juge composant
l'assistance donne à haute voix, sans se déplacer, son avis rai-
sonné sur la cause qu'il vient d'entendre, et apprenne aux parties
intéressées et au public les raisons qui déterminent son jugement;
ce qui produirait le triple avantage d'attirer au barreau des hommes
plus instruits, de les rendre plus attentifs et d'empêcher beaucoup
d'appels ^^';
|i r] Que tous les citoyens, de tous les ordres sans exception,
contribuent dans une juste proportion, et chacun en raison de ses
facultés, au payement de tous les impôts quelconques établis ou à
étabHr(');
[i2"l Que l'on supprime le droit de déport, droit funeste aux
pauvres habitants, qui n'existe que dans quelques diocèses et qui
n'est fondé sur aucune loi'^';
également sur le Mémoivp au roi des
officiers do celte liante justice eu 1787,
parmi les communautés qui ffdépendcut
entièrement de leur juridiction. (Arch.
Calvados, (j()i98.) En appel et pour
les cas royaux, elle allait au bailliage de
Valogues, et de là, par un nouvel appel,
soil au présidia! de Contances, soit au
Parlement, ce qui constitue biiii les trois
degrés de juridiction dont se plaint le
cahier.
") Cf. le cahier de Bric(|uebec,
art. 12; Quetlelot, art. 6; le Rozel,
Additioii : le Vrétot, art. 19 (ce dernier
presque textuellement ).
'■' Cf. le cahier de Brictpiebec ,
art. 11 (remanié), .1 la note sous ce
texte, sujnà , p. 1 /Ki.
<^' Cf. rJricquehec , art. 8 ; le Vrétot,
arl. 17 (piesque textuellement).
<*^ Cf. liricquebec, art. ii; les Per-
ques, art. 11. La paroisse de Saint-
Ciermainle-Gaillard payait pour 1789:
taille, 2, a36 livres; ace, i,53a livres:
cap., i,5lO livres; corvée, 780 1. 8s.
7 d.; vingt., 2,836 I. 18 s. 5 d.; bât.,
9/1 5 livres; terr., 82 livres. Au total,
9,21 8 1. 6s. 19 d. (Le rôle de 1789
comporte une diminution de 18 livres
du principal de la taille, motivée par
une crporte de taille, passée au Rozel??.)
Lignes: 252, dont 983 propriétaires
exploitants (pour 9,188 1. 1 s. 6d.), et
9 0 fermiers (pour /i3i I. 10 s.) — Pri-
vilégiée : pour le clergé, le curé, M'Jean-
François Rouf; dom Jean-François Re-
vesché du Perron, chanoine d'honneur
en la cathédralede Meaux, titulaire, de
la chapelle Sainte-Marguerite (non ré-
sid. ) ; pour la noblesse , messires Pierre-
Charlt's-Bernardin du Tortre, seigneur
du (ief de lirunehou ; ,lean-René-Marie
de Lieuvre, chevalier, seigneur et patron
honoraire du fief d'Ollonde en Saint-
Germain (non résid.); le sieur Lefores-
tier des Orangeries ( c. n. 12I.) et les
héritiers du sieur de Sainf-Germain-le-
Sauvage (c. n. 36 livres), nobles non
jiossédant liefs.
<■''' Cf. le cahier de (Juettetot , art. ih
(presque textuellement.) Sur le dcporl
et sur son caractère prétendu exception-
58()
iî\iLLi\(iK sKcmn^ini": dk \ M.or.M-s.
|i3"| OtiP l'iiiipAl qui Keiii oclroyi' pour riJ('(|uil de lu dette
ntitioiiaic soit surtout assis à In dèliiu'ije des pauvres cultivateurs^
sur les objets do pur amusernent, de luxe et de frivolitt^, tels que
les chiens de chasse, les voitures ou carrosses, les ouvrages d'or et
d'argent, les laquais, etc.*":
1 1 h"] Les retranchements convenables sur les grAces et les pen-
sions excessives, les revenus des maisons religieuses dont la sup-
pression ou réunion est ordonnée, semblent devoir être appliquc^-s
au mt^me emploi. Le produit des droits de dispense et autres, qui
vont grossir les immenses revenus du Saint Père, celui des annales
bien plus considérable encore, tous ces droits entin (pii donnent
lieu à l'exportation d'une partie du numéraire, exportation contre
laquelle tous les Français murmurent, doivent être supprimés après
avoir été perçus pendant un temps convenable au profit de l'Ktat,
pour être employés à l'acquit de la dette publique, en donnant au
surplus aux évêques, archevêques et primats, le di*oit d'accorder
* gratuitement**^^ les grâces qui servent de prétexte h ces exporta-
lions d'argent;
1 1 5"] Qu'on ajoute à ces moyens le produit des abbayes et
prieurés qui viendront à vaquer, et qu'on laissera k cet effet en
économat pendant un temps convenable, et l'on se procurera
des sommes sullisantes pour payer la dette publique sans écraser le
peuple '^^ ;
iipI tMi Normandip, voir la mito sous le
caliierdeCiamltortion, art. 'i ( au tomel'"',
p. 9^7).
(') Cf. le cahier de Magneville , art i a
(presque lexluollenionl).
'*) Lt' mot ijralnilfimriit a (Hé ajimt»'
on Miat'ifi'. l/îirliclo n'est (railli'nrs ((Ue
la fusion des aiiicles i3ol li du rallier
de Majjncville.
HiF.^s KccLÈsiASTii.iuRs. — Il n'y avait
rl'autres liiens ecciésiasti(|ues à Sninl-
(ierninin, il'après les olliciers niuuiri-
paiu, (|ue : i° la cure, maison preshv-
lérale, hàlinienls d'exploilation , jardin
de 3/'i de vergée, et tleux pièces de
terre faisant (i verfjées (non est.); ","
l'altbnye de Hlanrli<lande, f|ran|[e déci-
male n\<'f cnui', liif, rentes el treiziè-
mes sur un quai t de la paioisse ( est.
!!lo livres en\iionl; li" le prieuré de
Sainte-Maijfneritc. dimt nous parlons à
la note suivante. | /','/((( dfx hii'iix untni-
iniii.v, ] iilitii»rii , .Airli. Manche, (J ' ' i j.)
L'ensendde des revenus ecclésiasti-
ques dans la paroisse est estimé en 1 787
à 5,0 1() livres par les contrôleurs des
viufjtièmes. (Arcli. Calvados, C (i5ig.)
*^> Il semble bien (|ue cette observa-
lion vise paiticulièremenl le prieuré dit
de Saiutc-Marfiuerite, cassis . cohime
dil linvenlaire de 1790, dans la pn-
loisse de Saint-Gerhiain-Ie-Oaillflrd", (*t
dont le coniiuiMidalaire, non n'-sidènl,
était en 17^^») Tabbé du Perron, cha-
noine de Meaiix. l/invenlaire etpose
(pie les biens dndit prieuré se compo-
sent de : maison manable, bâtiments
d'ex|doilation, j[ran|;i'. ( hapi'lle aban-
donnée par le dernier liliduirc, jardi»
dune (Icnii-ver'jée, élan}{ de deux vdr-
jj;('îes, viiliihfi. vin/;t-d(Mlt pièces en la-
boiu", prairie, laiidajfc d pirtiil, faisant
ensemble 1/1 !i vergées ;)//(, le tout
alfermé par bail de 1788 à Pierre le
\allnis, pinu' le prit He 9,of)() livres par
au, "V compris un uRa|»e de H cordes
de bois dans la lorèl cdiiliunièri' de
Hiirquebec" [loc. cit.).
SAl'VT-r.EnMATN-LE-GAILLAP.I).
r)H7
1 1 6°] Dettiniulfiit L-nlin lesdits luibitanls (jue l'on oniploie par
prëff^rence des soldats aux travaux de Cherbourg et autres travaux
|)ul»li('S, pour restituer à l'agriculture l(;s l)ras dont elle est privée,
('lant constant qu'une partie de leur champ et de ceux des paroisses
du canton reste sans (Hilltire. faute de rtinnfnuvres et de gens de
ournee
Fait et arrêté ce 5 mars 178(1 par lesdits habitants soussignés.
Huit mots rayés nuls.
P. Vrac, J. Vaultuui, J.-T. (Jodakd, Li; Blond, J. IIkkoif,
Juhen EcoLLivET, J. Boeuf, P. Le Pigeon, G.-B. Le-
BLOND, G. DlVAL. F. IÎÉROIF, (l. MaHAUD, J.-B. Le Pi-
GEOiN, J. PoUThEI. ,L. N'aULTU:!», .1. CoSNEI liO^ , MaHALI).
SAINT-JEAÎS-DE-LA-RIVIÈRE '^
1. Pbocès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la tManchc, série H, n. ci., liasse Cahiefs de Voli)(;nes, \\, pièce non cotée.
Origintii signé. Inédit. )
Analyse : (formulp du modèle imprime' général). — Date de l'assemblée :
T) mars. — Comparants (7) : A. Lbornnie, J. Le (îaillard. J. Devouges,
(t. Le Gannelier. V. riaillaid. !*\ Vilierl. 1^. Legerrier. — Nombre de feux :
hli^^K — Publication : le 1" ïuars. par M. Maiiiei , curé. — Députés : tries
sieurs A. Lhomme, Li: Gaillard n. — Signatures (7) : Jean-IN. Le Gau.lard,
'''' Sur la cHsR ries oiivriprs a[jncolt»s
raliBpf» par les tra\aiix de (lln-rlioiil-g,
voit- w (|ue nous avons iiolo sons les
callliTs (le Brellevillrt, al-t. 17 cl la
PiTiii'lJt', art. ') ( .w(/y)('( , I». 137). L't'in-
|il(ii (l«>s solfiais aux Iravaitx n'i'ût pas
l'Ii* une innovation. Dès I7H5, nous
\ny()ns dans une Ifllro de I)iiiiioiirit'z
(priin (lélftclionlpnl do Iroilpcs di* Va-
lofflics «'■(ail ocfiipp aux liavaiix (le IMli'
l'clti', cl réparti r-n (niinw ahdiiTS di'
fin(| tioinniRs riiaruii. ( Ijoiirp de Du
iiiouvipi , ( a juilli-t I ycS.O , dans IIipi-kad ,
(Iditi'triifiiirnl , III Hl,}.) Ilri p.'ii plus
lard, l'on'i'clif dos soldats l'inployôg dait
di' n;Wt liotnmos, d mi dcmandail i-n-
(orf ponr li<s MiM'ipn'ls im suppli'-
nient de 100 lionnnes du di'laiii»'int'nl
dnGranville. (Ardi. Calvados, (! a^ij.i.)
l/emploi di's soldais cn'HlIail jias
lonlelois sans rcrlains inronvénienlsi.
Dan» la Idlro |)i(''cilép , Dumoiiricz nons
iipj)rend (|iio "les paysans no vcidi'nl pas
se miMer avec li's soldats, d'après une
ancienne jalonsie". Il élail presque
iinpossilile de recrnler des ati-licis nnix-
les : en 178.^), ayant demandé :{o on
fut paysans |ionr ciiin|)léti'r les alelii-rs
de soldais de l'Ili' Pelée, il ne s'en était
pri'senle ipii> trois {lor. ril.).
'-) Arriindisseinenl de \alojrneR, can-
ton de Harni'\ille.
'' Po|(idnliiin an denonduenient de
lyr);^ : iuiû hnliilniiH. Mon^enifut (en
17H7) : N. 5, M. /i. D. 1 I. — Popn-
lalion acluelle : 18b lialjilanls.
588
IJAIIJJArxE SECONDAir.E DE VALOrTNES.
A. EiioMMK. Fr,'inç(»is Vibert, Louis Legerrier, J. Le Cannelier, A. Le Gaii.-
I,AR1), C. LeROI VII.KOIS.
2. (Immeu de domUnces.
(I.e cahier de doléances n'a pu être retrouvé ■'^.)
SilNT-LO D'OURYILLE
(2)
1. PROci;S-VERBAL d'aSSEMBLÉE.
{ Ms. Archwm de la Manche, série li, n. cl., liasse Cahiers de \alognes , II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprime général). — Date de iassemblëe :
i" mars. — Comparants (i 6) : Nicolas Rougel , Guillaume Mauger, Fran-
çois Lefollet fils Guillaume, Fiançois Lefollel, .lean-François Brouault, Jean
Grossin, Julien de la Mare, Jacques de Baveux, Jean Grossin,Jean Roze,
Jean Le Maître, Pierre du Bois, Louis HoUegatte, Jean Osbert, François
Langlois, Pierre Audouard. — Nombre de feux : 120^^'. — Publication : le
1" mars, par Pillet, vicaire. — Députés : François J^efollet fils Guillaume,
Jacques Lecroisev. — Signatures (i5) : F. Langlois, N. Rouget, Jean Gros-
sin, D. AiiDoiJARD, J. Roze, Jean Le Maître, Jean Brouault, Louis Holgatte,
J. Grossin, F. Lefollet, J. de Bweix, J. Delamarre, F. Lefollet, G. Mauger.
2. Cahier de doléances.
(Ma. Arcliires de la Manche, série B, n. ci, liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non colée.
Original signé. Inédit '''. )
C) Le Mém. stal. ilc i -jùj décrit ainsi
la paroisse: rcSaint-Jean-de-la-Rivière,
seigneur M. l'abbé de Saint-Sauveur;
ùhS acres de terre en labour, sans
plant, et seulement 8 vergées de pré.
Fonds médiocre. Miellé, i5o vergéps"
(fia).
Produit commun en grains (en 1 798) :
2,171! boisseaux, mesure de •.ili pots.
(Arch. nat., l) iv his, f)! .) — IsiPosmoNS.
La paroisse paie pour 1789 : taille,
6îi8 livres; ace, 61 3 livres; cap. , io6 li-
vres ; corvée, 21 9 I. 9 s. 10 d.; vingt.,
3oG I. 1 1 s. 5 d. ; terr., ;>(• bvres; bât.,
at) livres. Au total, i!,oo(î I. 1 /i s. [\ d.
Lignes : Hi, dont 76 propriétaires
exploitants (pour fuC 1. 8 s.), et 6 fer-
miers ( pour 1 19 livres). — Pnviléfriés:
le curé , M" Charles Louis Mahieu , pré-
sent à Coulances (non porté au rôle),
les mineurs de GuilTard (rev. , 750 li-
vres. )
Le revenu total imposé est de 'i,aoo
livres seulement ; le revenu non imposé
du clergé est estimé à 2,5oo livres par
les contrôleurs des vingtièmes. (Arch.
Calvados, C G.Ô1 9.)
'•) Aujourd'hui Ourville, arrondisse-
ment de Valogneii, canton de Barne-
ville.
'*^ Mouvement de la population en
1787 : N. 21, M. 3, D. a3. — Popu-
lation actuelle : 55i habitants.
'"' Une copie du cahier déclarée
f conforme à l'original des Archives du
départements a été transcrite sur les
registres des délibérations de Saint-Lô
d'Oiu'ville, à la date du mois de mai
1889. [Communication de M. Hubert,
instituteur. )
SAlNT-I,0-[rorMVII.LK.
)89
Doléances , plaintes et remontrance des habitants de la paroisse
de Saint- fji-d' Our ville .
i" Il est à remarquer que la paroisse de Saint-Lo-d'Ourvilie,
située sur le bord de la mer, est coupée par un bras de mer qui,
dans les f^i-andes marées, inonde au mouis i ôo vergées de terre
(|ui, sans celte inondation, seraient du meillour fonds'", sans y
comprendre les dommages qu'elle cause dans les grandes marées
aux fonds voisins, à cause des fréquents enlèvements de sables
faits par les habitants de plusieurs et ditlérentes paroisses dans une
distance trop peu éloignée desdits fonds;
2° Qu'il y a des rmelles ou dunes, composées de sables que Tmi-
pétuosité des vents fait couler sur les fonds voisins, dont il y en a
encore pour plus de i,5oo livres de rente perdus, sans (ju'il y ait
été jusqu'à présent possible de les découvru-, eu éjjard auxdits
eidèvements''^';
3" Que dans la miellé voisine de la leur il y a une garenne non
fermée, dont les lapins, fouillant et renversant lesdites miellés,
mettent les sables en mouvement, et conséquemment concourent
à la perte des fonds voisins; et qu'en outre il y a beaucoup de
jeunes gens qui, conduits par un vil intérêt, se portent à les
prendre, exposent et perdent le plus souvent leurs biens et leur
honneur; ce qui les porterait à demander que c<'s sortes de ga-
rennes fussent détruites*^';
h" Que ladite paroisse doit un nombre considérable de rentes en
blé et en argent, tant au domaine de ^alognes qu'à l'abbé et aux
religieux de Lessay et à autres différents seigneurs"', sans que les-
'■' Mém. stat., tjay, f^ lo : «Sainl-
Lô-crOurvilIc. Seigneur, M. févéque do
Ci)iitances ; 7.51 acres t/a de terre eu
lahimr, peu de plant, et i58 vergées
de pré et quel<pies miellps. Fonds mé-
diocre.?' (La commune actueiie est ca-
dastrée pour 1,1 3 A hectares.)
Produit en grains (en 1793) :
io,o58 boisseaux, mesure de 2^ pots.
( Arch. nat. , D iv 6i,s , 5 1 . )
'') Cf. le cahier de Saint-Georges-la-
Rivière, art. S{suprà, p. 566 et la note).
Toute cette partie de la côte, entre Sur-
tainville et BreUe\iile-sur Ay, souffrait
de renvahissenient progressif des sables.
'^' L'abbaye de Lessay, pour sa ba-
ronnie d'Avarville, possédait dans la
paroisse des dunes et miellés dans les-
quelles elle avait établi une importante
gareimc. Le produit en est cx()ressénient
mentionné dans le bail consenti en 178;^
de la baronnie au sieur (juesnautt, de
Saint- Hemy des Landes, (Arch. nat.,
S 33o3'.) ■
*') Nous avons VEtal des rentes dressé
à la date du 2a décembre 1790, pour
la déduction des \ingtièmes.
A. Rentes laïques : 1° le domaine de
Valognes, 1 boisseau et ao pots de fro-
ment {VEtat dit domaine porte un détail
beaucoup jdus considérable, savoir:
92 boisseaux et •! pots de Iroment,
•> boisseaux et 6 pots d'avoine, et 3o I.
1 6 s. en argent , est. le tout produit com-
500
lîMLIJAMR SECOND \IRK DE VAf/)(i\ES.
(litsnaroissieiis en soient soulngés du cùlé des inipùts, ce qui leur
fait dâsirer (|u'un chaciui paye des impôts à la portant (m) de ce
qu'il possède:
5" Ouc ladite paroisse faisant partie d'un petit port nommé
Portbail lequel deviendrait commerçant par le moyen de quelques
grandes routes, ce qui leur en fait désirer une dudit lieu à Bric-
quebec"^;
6" Qu'il y a dans leur dite paroisse plusieurs volières et colom-
biers bâtis sur de petits fiefs ''^', dont les pigeons font un tort consi-
miin /t()i,( !• '• >>. "i ''•• ''t '' «joi'l»', pour
l(> (loniiiine de Saiiit-Saiiveiir-io- Vi-
comte, i6 boisseaux et d pots cravoino,
est. 83 I. /i s. 9 d.) \ 9° la haronnio
(lOllomIe, à M. J.-R. Martin do L(L'1i-
vrc, 35 boisseaux i/a, i 3, i/i, a ca-
Imlset 973 pots de froment, 9 boisseaiiv
cl 3fl pots d'avoine, i4 cliapnns a/S,
i5 poulardes i/i, 2 jjéiines, i4o nmfs,
1 pain et 58 i. 10 s. 1 d., avec le tiers
de 9 I. 2 s. en arfjent (npn est.) ; 3" le
inar(|ui4at de Sainte-Suzanne, 1 -(Hbois-
neaux cl 54 pots do froment, 2 pou-
les i/a, 2 pains, une journée de harnais
et ho \. j5 s. 10 d. en argent, p!u8
100 sous de rente foncière ; li" la sieu-
rie du Parcq crOuville, 3 cahots de
froment et li liv. 1 0 s. ; 5° la sieurie
de Vesly, i37 ]>ots do froment, a cha-
pons, une jiaire d'éperons et i I. iG s.
en ai{[ent ; 6" le cliàteau de Baudre\ille,
9'^ polsde froment et 1 sou : 7" M. d'O-
monville, 5 hoisseauv do fronienl et un
chapon ; 8" M, dt; Hridias, 55 livres et
2 chapons; 9" M. d'IIarcourt, 120 li-
vres ; 10" M. Feuillye, 219 livres;
B. Hcnlfix ccclpsta.stiqiit's : 1 1" l'éjflise
du lieu, 3 cahots de froment et 1 1 5 I.
5 s. (m dix |)otites rentes; 1 a" la ha-
ronnio de llrocpudm'uf, an prieure de
ce nom, 87 |»ols de froment (Vlilnl des
ItieiiH liai, dit (Wi pots et chopine, par
trois tenanciers) ; i3" le trésor du lieu ,
O2 s. 9 d.; 1 '1 " réjjlise de Gouoy, 1 li-
vre de froment, mesure do i3 pots;
i5" le trésor de Gouey, 3 li vrob; i(»"
réj;lise do Kior»ill<i, 2 5 li»res: 17" la
harcinnio d'Avarvillo, au prieuré de ce
nom, (i jtots do fi'ouuml : 18" l'ahhaye
(h Lessay, poiu' le lief de la Vinollerie,
rentoH non déclarées (elles sont portées
à ï'HidI il^H liiiniH nul. pour 1 I hoisscuiv
et 3(1 pots de fromoni, pur to tenan-
ciers) ; 19° l'ahhaye de Blanchelandc,
ta boisseaux de froment ot 8 polsi, en
3 redevances.
^Le total des rentes n'a pas été lait.
(Elal de» hietis nal. , Valogms, Aich.
Manche, Q"' 17'.)
'•' Cf. le cahier de Saint-Georgcs-
de-la-Rivïère, art.' 8. — Les subdéléffués
ne paraissent pas avoir eu une si {jrande
contiance dans l'avenir du j)orl de Port-
liail. Voici ce qu'écrivait en 1786 celui
de Valofjnes, en addition au mémoire
do 1781 : (f Portbail, Garteret et Bar-
fleur ne méritent jias d'être cités ; il
n'y a d'autre couunerce que la pêche,
mais qui e: t do [frando considération.
Lia j>o|)ulation est d'un tiers plus forte
sur les côtes (pu> dans les paroisses cen-
trales, et cet avantajfo est dû à la pédie
qui fournit à la subsistance. n (Arch.
Calvados, G 279.)
"-) Nous n'avons point de rensei,",ne-
ments précis sur le nombre des colom-
biers (pii pouvaient exister à Saint-Lô-
d'Ourville. La paroisse relevait en 1789
de cin([ fiels : trois (lofs ecclésiasti-
ques, les liefs d'Avarville et de Bro(pie-
bœul, appartenant aux pi'ieures de ce
nom, et le lief de la Vin(»Uerio, a|t|i:u-
tenant à l'abhayf^ de l^essay, et deux
litls laïcs, la baronnie d'Ollonde, à
M. Joan-Mené Martin de La-uvre, et le
lief de Sainl-Mai'lin , à M. de Mam un-
venant, manpiis de Sainlti-Su/anne. Il
y avait aussi des dé|)(mdances du do-
maine pour \ulo|{nes et Saint-Sauveur,
et quelques ffxtensions dok sieuries de
Vesiy, du Parc et autres liefs voisins.
I^a paroisho possédait quehpies rom-
uumes et landes, poui' les(|iielies (die
payait nu roi l'U 1 77;! la somme de uo 1.
19 8. Voir ïïiHe de» pnroisfei île la géné-
rulilo di' daeii iinpiisées ctimme jouissant
en commun de droilx d'umge pendant
l'année i 77U. (Arch. Calvados, C 3563.)
SAI\T-I,()-l)Ol KVIUi:.
591
déral)le tant au\ lorros ciisenifMicdcs ijuaiix l)l<''s coupés; (luVii
(tutre il y a beaucoup d'aulres oiseaux uiallaisaiils, (|iii leur font
un tort également considérable, sans ((u'ils puissent leur faire la
cbasse. puisqui' le port d'armes est défendu, — ce qui les porte à
demander la destruction de ces sortes de volières et colombiers, et
qu'en outre qu'il leur soit permis d'avoir un fusil cbez soi ;
7" Qu'il y a de plus dans les paroisses silu(U^s sur le bord de la
mer un grand nombre de commis, (|ui ne sont par leur état d'au-
cune utilité pour l'agriculture non plus que pour le service de Sa
Majesté, parti (|ue (pielques jeunes gens des pins robustes prennent
pour s'y soustraire, — ce qui leur fait souhaiter la destruction des
commis, sauf l'indemnité;
8° Qu'enfin étant cbargés de plusieurs impôts particuliers" , ils
se trouvent accablés sous le poids des frais d'huissier, de garni-
sons, de confection de rôles et de voyages, tant pour rendre ledit
rôle exécutoire que pour eu verser les deniers au bureau de recette,
— ce qui les porte à désirer que tous les impôts parlicidiers soient
réunis en un seul et même impôt.
Le présent fait et arrêté entre lesdits paroissiens ce 8 mars 1 789,
ce qu'ils ont signé avec paraphe.
F, BoscAGE, P. Langlois, F. Langlois, syndic , P. Ghdquet,
P. FoLLIOT, J. BuOlALLT, C. VaSSEMN , F. Lk FoLLET,
G. Mauger, N. Vaugle, Jean Lk Véel, H. Gibet, P. Gi-
HET, P. GuiET, .l.-F. DE Bau;UX , Louis HoLGATTE,
'■' Im|)ositions d<^ Saint-Ln-d Ûiir-
villo [loiir 1789 : tailin, ;j,Hoo livres;
aci-., j,5'i3 livres; eau., j,5ai livres;
l'orvée, 780 1. 1 1 s. 5 cl. ; vinjft., 1,7^1 5 i.
188. 5d. ; torr. , i53 livres; hAl. , ;")! li-
bres. Au total, 8,1/1 3 I. 9 s. 8(1.
Lijjnos : i68, dont i5) |)ro|)riélai-
res exploitants (pour \,ho\ I. j/|s.),ot
17 loriuiors (pour 7'^ 7 I. 10 s.). — Pri-
viléifié» ; le cure M' Loiiis-I'aiil-Anjiuslin
(iaillot, présont à Coulaiiccs (non porté
au rôle): le sieur Janpios Duval,
prèlro sans Ijonélice (revenu uo li-
vres) ; et pour la nolilosso, les sieurs de
l*ierrppont (non rés., levenu '1,000 li-
vres); Jacqui's d'Harrourl (revenu
f\oo livres),
BiKMs DKS PHlviLKiiiKs. — Ecclémiisli-
tjni'K. Il cvistait (Luis la paroisse un
piieuië dit d'Avaireville, appartenant à
I aM)aye de Lf'ssa\ , dont \'El(il îles Ineiis
not. donne on 1790 la desrription très
détaillée par conlonanifis et altorne-
nionts. Il possédait dans la [taroisse
91 verfjées iy'/i de terres en labour et
prairie, des reiUob oldos dunes. Affermé
par l)ail de 1788 à Jean-François Oiies-
nault, pour le prix de rr/|,8oo livres par
an, 90 livres de lin hicn peij;né, is li-
vres do heurro, 4 rliapons j;raH et 58
lioisscauv^ 1/;» d'orge à donner aux ])au-
vresn. (/iV«( des biens nal„ Valtijpies.
Arch. \lan<lie, Q*"' i().) La miunle du
hail, en date du 11 mars 1788, est
conservée. (Arcli. nal. , S 3Ho.'}\
pièce il}.)
Jj'onsendjlo dos reNonus l'crlésiasti-
(pies dans lu paroisse est porté ù 8,97(1
li>res, en 1787, par les l'onliiileurs des
vingtièmes, (Arcli. CalvadoB, C 05 J 9.)
592 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VAI/XJNES.
Jacque Bœuf, J. Bheslk, F. Duchemin, J. Roze,
Jacques Giret, F. Le Follet, J. Le Gkoisey.
SAINÏ-MARGOUF-DE-L'ISLE
CD
L Phocès-verhal d'assemblée,
(Ms. Archives de la Manche, série li , n. cl., liasse Cahiers de Valogries, II, pièce non cotée.
Oriffinnl signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle impiiinë }|énéral). - Date de rassemblée :
8 mars. — Comparanls ( 20) : fies sieurs Joseph Le Brizey, Joseph Lerouge,
Jean Laloy, Jean Bazin, Henry Le Sénëcal , Antoine Pinet, Jean l'inel, (iilles
Giiïanl, Jacques Le Boulanjjer, Jacipies Poisson, Hichard Dumonl. François
Le Harhanchon , Jacques FoUiot, Marcel Henry, Charles Pinet, Charles Jouan,
Antoine Eudeline, Charles Hauteraanière, Guillaume Hauleraanière, Charles
Le Boulanger. — Nombre de feux : i5o ''. — Pul)licali(»u : le 1" mars, par
GiFFAUD, curé. — Députés : *I>e Brizev ''\ Charles Le Boi l,\^GER. — Signa-
tures (i5): J. Bazin, L. Haï TEMXMÎiRE, J.-J. du Brizev, L\i,ov. Gikkard ,
J. Poisson, J. Bazin, Jacque Lerou.e, Fr. Le Barbanchon, L. Pinel, J.Tiioi-
MELIN, J. FlQlJET, J. FoLUOT, L. Le RoiGE, P.-C. JoL^AN.
2. Cahier de doléam^es.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Éd. : 1° Hippevu, Cahiers, II, p. 676-/181; a" Lecached.x, Documents
pour servir à l'histoire de Montebourj; , I, p. ii&iaS.)
Cahier des doléances, 'plaintes el remontrances que le tiers état de
la communauté de Saint-Marcouf-de-VIsle a l honneur de pré-
senter à l'assemblée générale du tiers état du bailliage de Va-
lognes, par la voie de ses députés dénommés au procès-verbal
ci-jotnt, des assemblées et délibérations faites par ladite com-
munauté pour la rédaction du présent, dont en suit la. teneur :
Supplient Inimbloment el remontrent tous les habitants for-
''' Arrondissement de Valognes, caii |iarli(' do la paroisse, mais elaiont dô-
ton de Monteboiirj;. séries à la lin du wiu' siècle. Nous lisons
l') J'opnlation au dénomhrement do à VElat de pupnlation . dressé à la date
1793 : 6i6 hahilanls. Mouvement (en du aC) soptcmliro 1785 : ffll n'y a point
1787) : N. 19, M. ;}, 1). iK. — Po|)u- (riial)itanls dans ces îles, sur lesquelles
lation actuelle : (')'][) liabitanls. il n'y a aucune habitation. ?? (Arch. Cal-
N". Les iles de Sainl-.Marcouf, à deux vados, C i5i.)
lioues de la côte dan-^ la mer, laisaionl <•*' Taxe : 17 jours, 78 livres. Ace.
saint-mah(;ouf-de-t;isi.e.
593
mant le tiers ét;it de cette paroisse, nés Kiaiir;us et fidèles sujets de
Sa i\lajesté :
Art. t". Que la multiplicité des impôts est onéreuse à ses sujets
et singulièrement au tiers état''^
Les vingtièmes, la taille, capitalion, grands chemins, impôts
territoriaux, gabelles ou cpiart bouillon, entrepôt, les contrôles,
les aides, le tindjre et autres subsides et droits qui se lèvent tant
sur les fonds (pic sur Iciu's productions, soni autant de, classes dif-
lerentes qui demandent (diacune une administration particuhère,
d'où résulte une dé-pense énorme pour la solde d'une multitude
innombrable de bureaux et de commis. La nation no peut-elle
donc pas fournir un tribut à son souverain d'une manière moins
dispendieuse? C'est ce que nous pensons (pie le tiers état doit
représenter comme le premier objet de ses doléances, persuadés
qu'une l)onne réforme dans cette partie soulagerait le peuple de
beaucouj), en même temps (pi'elle augmenterait le revenu (pii doit
être consacré aux besoins réels de l'Etal. (]'est pourquoi nous la
demandons avec la plus gramb; confiance.
Art. "2. Notre seconde doléance est au sujet de l'administration
gén<irale de la justice, tant civile criminelle que celle (pii regarde
les finances.
Les trois ordres qui composent la nation ont un intérêt com-
mun à cette partie; le nôtre représenti^ra donc, en son pjn'ticulier,
(pie la discussion des procès est trop longue, (|ue la roiliine des
particuliers en soiiiïre un pr('judice considérable, que la ninllipli-
cité des tribunaux '-' donne une facilité trop grande aux plaideurs
'"' Impositions de Sainl-Marconf jjoiir
1789: taille, 2,600 livres; ace, 1,706!.
3 s. 8 d. ; cap., 1,682 I. 3 s. ()(!.; cor-
vée, 863 1. 1 1 s. 1 d. ; vingt., '1,307 I.
7 s. 7 d. ; terr., 37^1 livres; hàt., 1 -îf) li-
vres. Au total, 11,658 I. 5 s. 11 d.
Lijjnes : (chinVo inconnu). — l*nvi-
liifriés : le curé, M" Gilles Giiïard , cl
l)Our la noblesse, M° l*ierre-He;>nard-
Cliarles-Louis de Picrrejtont, cli(!valier,
siiffiieiu- des Biards el des liefs de Do-
flainville ( c. n. 78 1. <) s. 9 d.) ; le sieur
Herbert de Sainl-Clair (c! n. 2/1 1. 3 s.),
el la dani(! veuve du sieur Beaiircjjard
de Noirpalu (c. n. 9A 1. 3 s.), nobii's
non possédant liefs.
SiippléniPtit ilvx pricilnjriés : a5'i I.
7 s. 1 1 d.
'-' La paroisse de Saint-Marcouf no
parait [)as avoir «;u de r'aison |>arlicu-
lière de se plaindr»; de la nudliplicilé
des juridictions ; elle ressorlissait di-
recl(!inenl au JKiilliajfe de Valognes,
s:ins rintermédiaire d'aucune liante
justice seijfneiu'iale.
I^e Méni. xtal, de l'clnrlinn île (JarpuUni
en l'jn'j dr-crit ainsi la paroisse ir Saint-
Marcouf: feux, 100; marc, 1 /i s. ,5 d. ;
yarde-côte, 1,087 livres. [La paroisse
est pour] 3//j en lierba{je el Paiilre en
liibenr, j)cu de |)r('. Le tout de vive
lerre, assez imposé". (Arcli. (;;dvados,
C27A.)_
Prodnilcomniunen;;rains(en 17()3):
3,5/17 l»oisseauv, niesuri' do iG pois.
(Arcli. nat., I)iv///s, 5i.)
38
lUI'niMLIllt
59^1 l!.\ILLlA(iK SKCONDAiUE DK VALOGNES.
injustes cl obstinés de vexer leurs adversaires; d'où il arrive trop
souvent que ces derniers abandonnent ou perdent par défaut la
meilleure cause, dans l'impossibilité de pouvoir la soutenir plus
longtemps.
Nous représentons encore que la vénalité des charges de judi-
cature est aussi la cause de bien des injustices. En effet, si l'on
n'admettait dans ces charges que des sujets d'une exacte probité et
suffisamment instruits, il ne sortirait de leurs bouches que des
jugements fondés sur l'équité et les lois ; mais malheureusement
aujourd'hui nous sonmies forcés d'en faire l'objet de notre doléance.
Le citoyen liche, au moyen de sa bourse, et non par son mérite,
vient s'asseoir sur les fleurs de lys, et foulant aux pieds les lois et
l'équité, juge le plus souvent par partialité ou par faveur. Que
devient donc la cause (ki pauvre plaideur? JN'est-il pas le phis
souvent obligé d'exécuter un jugement injuste que ses facultés ne
hii permettent pas de confier une seconde fols à un tribunal su-
périeur ?
Si l'administration des finances était simplifiée, combien de tri-
bunaux et (follices à supprimer, qui sont une charge pour la
nation! D'ailleurs, pourquoi le juge qui connaît des cas civils, ne
pourrait-il |)as en même temps connaître des matières de iinances'/
Car, alors que la nmltiphcité des subsides serait convertie en un un
deux impôts, soit personnels, soit sur les fonds ou la chose même,
combien de procès de moins cl par conséquent quelle amélioration
plus certaine pour les sujets de Sa Majesté !
Art. 3. Ce troisième article contiendra les plaintes, doléances
et remontrances que nous croyons le tiers état fondé de faire
au sujet des charges auxquell«;s il est assujetti envers le premier
ordre.
En effet, combien ne sont pas étendus les droits, privilèges et
possessions que le clergé détient dans ce royaume! La nation doit,
il est juste, une honnête subsistance aux ministres de la religion,
mais aussi la sociét/- doit-elle se dépoudb'r pdur enricbir une parlie
d'elle-mêrni' aux dépens de faiilre? Les différents ministres plus
ou moins élevés dans les dignM/'s du clergé doivent, on en convient,
posséder un revenu proporlionm' aux obligations de leur rang ou
état; mais loi'squ'un même sujel r(''unil sur sa tête deux ou trois
bénéfices immenses, chacun plus considé'rable souvent (|ue ses
obligations ne fexigent, cjue devient le supei'llu'' Est-il versé dans
le sein des pauvres? Est-il enq)loyé en (piciques fondations pieuses
ou nécessaires à la société? Cela est bien rare, et le plus souvent
SAINT-MARCOUF-DE-LISLE.
595
le luxe ou les dépenses frivoles s'en emparent, d'où s'ensuit le
scandale public donné par ceux mémos (jui uous doivent l'exemple,
et enfin un relàchemeut général dans la discipline.
Nos représentations, sur cette partie, sont pour le bien général
de la société.
Que cliacpie minisliv jouisse d'un revenu lixe et proportionné
aux obligations de sou état:
Que ce revenu soit prélevé sin- le p(;uple, en argent el non en
fruits ;
Que les dîmes de toutes espèces soient anéanties.
Alors les pasieurs jouissant d'un revenu houuête et dont le paye-
ment leur serait assuré seraient moins distraits par les (embarras
du UKMiage et conséqnemment plus libres de vaciuer à leurs de-
voirs. N'entrevoit-ou pas encore la paix renaître dans mille lieux
différents, entre e<\s mêmes pasteurs et leurs paroissiens, les uns
et les autres n'ayant plus rien à distuiter au sujiït de la diuie, ma-
tière (pii a occasionné dans tous les temps une infinité de procès et
souvent la discorde la plus scandaleuse'''?
''' Tous 1<!S esprits sonsés jiijjoaicnl
roinmo le caliioi' les (lillicullcs iniKim-
t)rables (jiie soulevait la j)eiT.e|ilion des
dîmes : «Je plains, écrivait Voltaire, le
sort du curé de rampa|;ne ol)li{;('' de
disputer une <;erbe de Idé à son nial-
lieui'eux paroissien, de plaider contre
lui , d'exijjer la dime des lentilles el des
pois, d'être haï et de liaïr, de consu-
mer sa misérahle vie dans des (pierelles
continuelles, qui avilissent l'âme autant
qu'elles raiffrissent.-!! (Voltaiiie, Dic-
tionnaire philoHophifjue , v" Curé de
campagne, éd. Paris, i8:U), t. XXXII,
p. 83.) Cf. (laliiers (TAlençou, daus
DuvAL, Cahiers, p. l'j'); Nolilesse d(!
Caen, art. ai, dans Arcli. parlemen-
taires, II, lnji.
Les dîmes de Saint-Marcouf a|(|iar-
tenaient aux aliliés de Saint-Vi{[or-(lc-
(]erisy et de Sainl-Wau(lrille-en-(]au\,
dans une proportion que la lacune du
/*(»Mî7/e <Mi cet (îiidr'oil n<' nous penuel
pas de préciser pour le xvin' siècle; \f
cure n'avait <pie «la dîme d<^-> pommes,
des lins et des chanvres, des hrehis cL
agneaux, verdagi»s et novalesi.
Nous n'avons pis de Orclaniliini de
i']f)0, mais les ollici(Ms numici|):Mi\
uous apjirennent daus leur inveulaiii-
([ue «les grosses dîmes étaient aUeriuées
au si(>ur < ur'i' par lui liail loid nou\eau,
au prix de 900 livres, ce (pii était l'orl
iliei!! ; les tnenues et vertes lui appar-
tenant en propre «n'étaient pas A'ww
grand produit, ne donnant année com-
mune au plus que 5 à 600 livres'7.
[Etal (les /liens nal., Valoifiies, Arch.
Manche, Q''"i 17.)
RiKNS ECCLKSiASTiQDKs. — Les oHiciefs
municipaux exposent que la cure con-
siste en : manoir presbytéral , «très an-
tique, cour (ït jardin de 2 5 [)erches en
mauvais fonds, 6 pièces de terre en
labour d'environ aao perches (n. est.),
avec des rentes s'élevant à -iS boisseaux
d'orge , autant d'avoine, G de pois, G de
lèves et 19 de froment, le tout mesm-e
de iG pots à prendre sur le gros dcci-
mateiir. Le curé avait en outre uiu^
rente viagère; de Goo livivs à prendre
sur ral)baye deCherbour;;, (pii lui avait
été accordée en 1753 à (-ausedc la mo-
dicit/' de son bcnélice. Celui-ci n'i'lait
estimé' (pi'à .^)<So I., en i7G(), piuir le
calcid des décimes. ( Arch.uat. , G''5'(7.)
Aucun aulr(^ hienerclésiastiquequ'iine
chapelle située au bord delà mer, com-
prenant une petite haliifalion, une por-
tion de li'i're en «sablons, sans cli'duic,
de '■> vergées ly'a, «poiu* ainsi rlire de
nulle valeurs , ([uatorze parties de rentes
;{8.
596 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Que deviendront, dira-t-on, les revenus des seigneurs évéque et
abbés, dont une partie consiste aussi dans la perception des dîmes?
Nous répondrons que ces biens n'auraient jamais dû appartenir
qu'aux pasteurs résidant dans leurs bénéfices, et ce, en raison des
fonctions dont ces derniers s'acquittent dans le lieu même, et
vis-à-vis des personnes qui payent le tribut. Le pasteur charitable
possédant un bénéfice que ces dîmes rendraient plus considérable
ne serait-il pas plus à portée de remettre à l'indigent du lieu même
le superflu ou l'épargne qu'il pourrait ménager après sa subsistance
prélevée?
Quant aux autres revenus en fonds et rentes possédés dans le
royaume par le clergé, nous pensons qu'en prélevant sur ces biens
son revenu proportionné aux besoins de chacun de ces membres,
il resterait encore un revenu considéral)le qu'on pourrait emj)loyer
plus utilement, soit à l'augmentation ou entretien des hôpitaux,
soit au soulagement de la partie la plus pauvre, soit enfin aux
besoins de l'Etat.
Enfin, nous pensons que l'inabénabililé des fonds et revenus
du clergé est préjudiciable à la société, eu égard à l'immensité
de ces biens. D'ailleurs, le particulier dont le fonds est maculé de
rentes et redevances envers cet ordre, ne pourrait-il jamais jouir
de la faculté, qui paraît si naturelle, de s'affranchir?
Art. ^i. Dans cet article, nous ferons les doléances, plaintes et
remontrances du tiers état, au sujet de ([uantités de droits de fief
que les seigneurs exercent sur leurs vassaux, dont il résulte un
dommage considérable pour ces derniers, (^es droits n'ont pu avoir
pris d'existence que dans des temps oîi le malheureux vassal était
réduit comme en servitude sous la main de son seigneur, dans des
temps où il n'osait élever la voix et qu'il lui fallait subir la loi du
plus forl. Mais ne s'étonnera-t-on [las de voir aujourd'hui ces
mêmes droits subsister et le vassal toujours injustement dépouillé
par des seigneurs trop jaloux de les conserver?
Ces droits sont ceux de colombier, de garenne, de banalité et
autres, qui sont infiniment à chargeai! malheureux roturifr.
Dans notre paroisse, il y existe quatre colombiers et deux ga-
rennes "^ Les pigeons et les lapins font au moins tort d'une taille
d'obits s'i'lovanl à 1/12 livres cl uni" viii|jlièiiies. (Arcli. Calvados, C ôôig.)
rente de ;?(»o livres sur la rure. *') La paroisse de Saint-Mairour re-
L'ensenilile des revenus ecclésiasli- levait en elïï'l de fi fiefs, savoir : le liel
qups de la paroisse est évalué en 1787 de Saint-Marroul , avec la seigneurie du
à 0/171 li\res, par les contrôleurs des lieu, appartenant à Tabbaye de Saint-
SAINT-MARGOUF-DE-L'ISLE.
597
aux habitants de ce lieu ; c'est pouitiuoi nous en demandons la
destruction.
Le droit de banalité, auquel toute notre paroisse est sujette, est
la plus singulière et la plus criante vexation des seigneurs envers
leurs vassaux. Un malheureux laboureur épuisé, pour ainsi dire,
par toutes les charges auxquelles son petit territoire est assujetti,
est encore obligé et contraint de faire moudre le peu de blé qui
lui reste pour sa subsistance à un moulin banal, d'où il ne rap^
porte souvent qu'un huitième et même qu(4quefois moins. On dira
peut-être : il y a des règles ! Oui , mais s'observent-elles ?
N'aperçoit-on donc pas que tous ces droits sont des pépinières à
procès, et par conséquent en tous sens préjudiciables aux sujets de
Sa Majesté? Eh! faudra-t-il qu'une partie de la nation dépouille
ainsi l'autre et la réduise en servitude? Cela ne nous paraît pas
conforme aux lois générales de la société.
Art. 5. Notre tiers état élèvera encore la voix contre certains
privilèges qui sont accordés à des possesseurs d'offices ou charges,
acquises à prix d'argent et qui leur donnent le titre ou les font jouir
des avantages de la' noblesse aux dépens du roturier. Cet usage
adopté dans des moments de crise pour subvenir aux besoins de
l'Etat devrait être rejeté, étant contraire au bien général.
La véritable noblesse ne doit être acquise qu'aux vrais défen-
seurs de la patrie, et ce sont les actions et non les places qui dis-
tinguent les hommes. Ce serait donc le mérite qui devrait faire
parvenir aux dignités tant militaires que du barreau. Celui (|ui
expose sa vie ou sa santé pour le service de l'Etat, celui-là mérite
une grande distinction et de jouir de certains privilèges, puisque
la société entière lui est redevable de sa conservation; mais celui
qui, se parant du titre de ses ancêtres, ne peut se faire reconnaître
par aucun côté, sinon de vivre à grands frais dans le sein de la
Waiidrille ; un autn» liol laïc du même
nom, appartenant en 1789 au marquis
de Hlangy , (-omme extension do la sei-
jfneuiie voisine de Fontenay ; le lief
Dodainvilic, au clievalier L. de Pierre-
pont; et le lief de Saint-Quentin an
romte de la Ferrière-Halley. Il y avait
une terre du domaine de Valojfues,
engagée au duc d'Orléans.
Etat des renies de ly^o, non re-
trouvé. Il est di'i au domaine de Va-
lognes, d'après le dernier Elut :
18 boisseaux et G pots di- froment me-
sure de 18 pots, 'i-i boisseaux et
10 pots i/a d'avoine, 3 1. 1 5 s. 9 d.
en argent, et i3 s. 10 d. de menues
rentes, est. ensemble produit commun
169 1. 9 s. .5 d. (Arch. Manche,
A 3365.)
N". Les lies lie S'-Marcouf, situées
dans la mer à deux lieues de distance
de la côte, appartenaient au marquis
de Fontenay. En 1 72 t , on y avait établi
un lazaret, pour la quarantaine des
vaisseaux abordant la côte de Norman-
die; le domaine payait au propriétaire
1,000 livres de redevance annuelle.
(Arch. Calvados, C 900-901.)
r>98 r,\iLiJ\r,K skcondaihe dk valoones.
mollesse, ou pnr le daspolisine qu'il cxoicft dans ses doiiiniiiPS, cet
aiili'c-là ne (levrail jouir d'aucun honneur ni privilèjje, puisqu il
est plus onéreux qu'utile h la sociét/;.
Nous représenlons donc que la noidesse ne devrait j)oint s'ae-
quérir à prix d'ar;|(Mit, cpie les digiutés du niililaire et Au liarreau
ne devraient être aceordées qu'en raison du mi^rite l)ien reconnu
et des services ri^ndus à l'Rlal; (jue de là l'énnilation renaîtrait et
l'on \w, verrait plus quantilc'^ de jcniies seigneurs rester oisifs dans
l(!ur campagne et y passer ignominieusement leur vie; qu'au con-
traire ils se rendraient dignies de porter le nom de leurs ancêtres
en rendant des services considi'rables à la patrie et renq)liraient
ainsi les devoirs de leur ordre, dont ils siemhlent ne plus être
membres.
AuT. C). Dans cet article, nos remontrances seront sur l'exces-
sive dépense (pie l'Klat fait pour les travaux publics, tels que les
nouvelles constructions de ports, de ponts et chaussées, édifices
publics, forlilications et autres. Nous pensons (jue, dans l'état
d'épuisement actuel des finances, il serait très nécessaire de dimi-
nuer pendant quelque tenq)S la dépense consacrée à ces différents
travaux.
Akt. 7. Nos remontrances, dans cet article, seront au sujet de
l'injuste usage et de l'usure la plus criante qui se prati([uent à
l'égard des fonds perdus ou rentes viagères. On dit ass(>z à (piel
taux et à quelles conditions les particuliers s'y exj)osent, soit j)oui-
couvrir lo mauvais état de leur fortune ou de leurs entreprises
dans le commerce. Nous assurons avec vérité que cet usage est des
plus pernicieux aux intérêts de toute la société et ([u'il est absolu-
ment nécessaire de le réformer.
Art. 8 RT DKRNUîR. Ce dernier article contiendra nos représen-
tations sur le tort que fait dans le commerce l'usage des banque-
routes. On sait combien la mauvaise foi et mêin(> \o coqu'mnme y ont
de |)art. La plupart des cominercanis (pii font aujoiird'luii ban-
(jueroute sembleiit s'en faire un jeu, (H ainsi une partie de la
société vole ainsi l'autre» impunément. Nous |)ensons donc (pie cette
partie mérite d'êtn' corrigé(> avec toute l'alttuition possible.
Le prc'sent cahier ainsi fait pour (Hre présenté par les députés
à l'assendjlée générale- d(! bailliage de Valognes le 9 mars,
A été clos et arrêté par les dénoimués au procès-verbal et autres
nés Français, liaNlanls et du tiers état de Saiiit-Marcouf-dc^-l'lsle,
SAINT-MARCOIIF-DE-L'ÎSLE. 599
a8sombli''S ot convo(jin''s an son de la cldclic. à l'iBsiif» de la messe
paroissiale, le dimanciie S mars 178(1. Kl a éU''. sigii(^ double pai-
C('ii\ (|ni savent signer, coU^ et paraphé an bas de «tbaipie page,
nr imrxeiur, par nous syndic nnmicipal aussi soussigné. Trois mots
en renvoi à la marge de la seconde page du présent cahier ap-
prouvés de honnc valeur.
[i. llvi TKMANIKIU;, .1. L\l,OV, J. Ba/IN , J. PoiSSON , GiFPARD,
\à. lÎAZIN, J.-L. 1>U BlUZAY, J. PlNKT, JaCqUCS Le RoU(!E,
Fr. Le Baubanciion, J. Thoumklin, J. Fiqukt, J. Fol-
LioT, L. Li;i\ou(;e, P. LefoDace.
SAINT-MARÏIN-D'AUDOUVILLE <^
I. Procks-verbal d' assemblée.
(Impr. Archives de la Manche. , scric H, n. cl., liasse Cahiers de Vatognes, U, pièce non cotée.
Orijfiiial sijjné. Inédit.)
Analyse : (foniiule imprinK'C donl les Idaiic» seuls ont été remplis). —
Dalft de rassemblée ; .S mais. — - (lomijaranls (H) : les sieurs Jouaiine, Flen-
lival (iallien, Carlot, Duraphe, rr(îrégoire et sou cousin germaiun, ïhiébot,
Citsqueron, Baudiiivill.;. — Nombre de feux : 60 '"'. — Publication : le 1",
pacNEHou, curé. — Députés : Jouanne, Gallien de Fleurival. — Signa-
tures (iH) : .[.-F. (îréooire, F. Haiidreville, Th. Douaphe, H. Doraphe,
J. (ÎARTOT, Bon TiuÉBOT, J. Grégoire, j. Gosqueron, h. Joienne, Gallien
UE Fleurival, J. Vamdeq. François H ami: r,, L. Dohai'he.
2. Gaiuer de doléances.
(Le nis. des Archives a disparu. [<o lexte qui suit est emprunté à Lecaohedx,
Documents pour servir à l'histoire de Monteboiiri;- , I, p. i65 à 169.)
L'an 178(1, le tlimanche huiti(''me jour de mars, en la paroisse
de Sainl-tMartin-d'Audouville, au lieu et plac(! accontunu's à faire
toutes les délibérations,
Se sont assend)l('s en la forme ordinaire les principaux proprié-
taires possédant fonds, comnnms et habilanls composanl le tiers
état de ladite paroisse, les(piels pénétrés de la plus vive reconnais-
sance poiu- les bontés de la personu(^ sacn-e du roi, aprt'S avoir
<') ArrondisHeiiH'iil lie \ ah.jjm's, can- i^i),'? : a.^)i lial)itanls. Moiivcinont (on
ton do \fi(nloli<iiii|r. «V*^?) : ÎN. 8, M. <i, I). /i. — |»upiila-
(^j l^tpulalioii au litnoiiilin nt (!.• lion acliiollc : fl.')/i iialiilaiil-^.
fiOO BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
pris et entenflu la lecture des lois qui ont été promul(|U('es dimanche
dernier reluti\ement à la convocation des Etats généraux du
Royaume, persuadés d'avance que cette auguste assemblée s'occu-
pera essentiellement de la réforme des abus, ont unanimement
arrêté de faire les doléances qui suivent"^ :
Aht. \". Demande qu'au lieu de la taille, corvées et autres im-
positions créées jusqu'à ce jour, tous les fonds du royaume, soit
qu'ils apparti(^nnent à des personnes nobles, ou roturières privilé-
giées ou non privilégiées, soient assujettis à un seul et unique impôt vn
essence ou en argent. Cet impôt augmentera la niasse de l'Ktal,
diminuera les Irais de perception '-^ ;
Art. '2. Otie les propriétaires des rentes constituées à prix
d'argent, rentes viagères ou autres de pareille nature, soient
pareillement imposés à raison de leurs constitutions ou usufruits;
Art. o. Oue pour parvenir à la connaissance de ces rentes via-
gères, les propriétaires d'icelles soient tenus de faire reconnaître en
justice ou par devant notaires les actes de constitution à leurs frais,
sous p(Hne de nullité desdits actes;
Art. à. Réduire à lo p. loo les rentes viagères créées ou à
créer. Ces sortes de rentes ont été portées à un tel point dans cette
basse province '^^, que plusieurs personnes n'ont pas craint de placer
leurs capitaux à quinze, (juphiuefois vingt et souvent davantage pour
cent; le labourr'ur cpn a essuyé' des pertes se trouvant dans la dure
nécessité d'avon* recours à l;i bourse de ces sortes de gens, il
reste dans l'impossibilité (riicquiltcr ses dettes et finit malheu-
reuseuKMit ses jours au milieu d'une nombreuse faujdle (lu'il laisse
dans la misère ;
(" 1,0 rallier csl forlcmont a|i|iarenlô NpIioii (non ptirlf au rôle), el [lour la
à ceini de S'" Marif-d'Aïuloiivilli; les ai- iioMesse, le sieur de la Porte (rev.
licles se suivent dans ieiiK-nie oiflre el -yoo livres), le sieur A^ice de Sortos-
soiivenl identiques |Miur le lond: la lurnie ville (rev. G/i^ livres), le sieur d'Kciil-
toulerois dilTère n()lMlileii)ent,et est Iteaii- leville (rev. 700 livrer),
rouji |)lus idin'jfi'-e dans ce second rallier. Li- revenu paroissial iin|Misaliie est de
-) Iinposilions de Sainl-Martin-d'Au- ;>,()'io livres,
doiiville pour 1 7<S() : taille, '.i^tn livres; W Cf. le cahier de S'-Maicoul, arl. 7
ar.r.,->a() livres;cap., ruîd livres; corvée, {siiprà , p. !')Ç)K). .Sur Pabiis di's rentes
1 iC» I. .S s. 7 d.; vinjft. , .'5Si I. 7 s. .f") (I.; viagères en Normandie en 1789, on
Itàl. , î\'y. livres: lerr. , 1 1 livres. Au tulal , nous perniellra de réserver nos e\plira-
i,,'?/i(i I. i() s. lions |)our le cahier de rasseinhlc'-e pn''-
i.ijfiies : ()8, dont ()•> pi'iipiii'taires liiniiiaire de Sainl-Sauveur-ie-\'iconite,
exploitants (pour .'571S I. 1 1 s. (i d.), et (|ui traite retle (piestion avec plus de
() fermiers (pour SC) I. m s.), l'riii- dé-lails. {\tnr le texte dans IIii'I'Kau,
lojlirx : le curé, M' .lacwpies-Francois Caliiers. II. p. itX.)
SAINT-MARTIN-D'AUDOUVILLE. 601
Art. 5. Demander la suppression de la gabelle : il est utile et
en même temps doulomeux de rappeler que nombre de citoyens
gémissent dans les fers à raison de cette servitude, qui produit
bien moins qu'à l'entretien du luxe des financiers qui dévorent [la]
substance de l'Etal et persécutent les laboureurs ; le cœur du roi
serait sans doute sensiblement afï'ecté s'il savait que l'impitoyable
commis de ses fermes poursuit rigoureusement le malheureux jour-
nalier qui, dans l'impossibilité d'acheter du sel, a recours à l'eau
de la mer"'; il ne cramt pas de le traduire en justice, le fait con-
damner à une amende qu'il n'est dans la possibilité de payer que
par la vente que le fermier fait faire du peu de meuble qu'il a dans
sa maison ;
Aht. 6. Que tout tirage soit de milice ou garde-côte soit à
jamais anéanti''^'. Le laboureur, excédé des travaux, voit avec dou-
leur croître l'enfant qu'il a eu bien de la peine à élever et se le
voit arraché d'entre ses bras à l'instant où il commençait à lui être
utile. Sa Majesté, d'ailleurs, y peut pourvoir en augmentant la
paye de ses soldats, et alors elle aura dans ses troupes plus de vo-
lontaires qu'il ne lui en faudra pour l'entretien de ses armées; ces
soldats sont préférables aux autres;
Art. 7. Que les colombiers et volières dans la presqu'île du
Gotentin soient démolis. Ce droit des seigneurs leur rapporte peu
et aggrave le sort du laboureur, au point ([ue cela lui fait tort du
tiers de ses récoltes, et l'on ne craint pas de dire que le dégât
que les pigeons commettent dans ce canton est inouï;
Art. 8. Qu'on réforme radniinistration de la justice, (lu'on la
simplifie, qu'il n'y ail en tout état de cause que deu\ degrés de
juridiction; ([u'en première instance tout procès soit jugé au plus
tard dans les deux ans que le siège aura été saisi et dans un an
^') Les ordonnanci's des {falwllcs preinièn' lois, portt' an (loiiblê en cas
avaient, on r-lTcl, di-londii altsoluinciil de récidivi', et à loo livres pour la Iroi-
Tiisage de l'eau de mer aiiv riverains, siènie fois. (^Dédardlioii du nti parlant
même par la m(Kli(pie (piantili- tPnn défense de se servir des eau.r de mer, de
pot. (Ordonnance sur le J'aii des jrti- celle des sources, fontaines et puits
belles^ mars iCSo, lit. XIV, art. .^7.) salés, sans la la permission du fermier.
La sévérité des ])roliil)ili(ms priinilives •<;> février lya/j, dans Heeueil des
se trouvait cependant sensiliienienl (iahelles'. II, '?.'h9..)
adoucie, pnisfpie de 1,000 livres, (-i La paroisse (le Saint-.Martin-dWn
sanction première de l'ordonnance, le doiiville l'ournissait à la jjarde-côle pour
cliiiïre des condanmations avait (Hé ra- la division de Onctteliou, conipajfnie
mené à 90 livres d'amende ^depuis un d'Ainnexille. Levée de 17^7 : K jfan.'ons
pot jusqu'à div pots incliisivemenl, et présenté's au tirajfc, aucim canonnier.
à /io livres pour le siirplus'i pour une (Arc.h. Calvados, (] i8()0.)
002
RAirJJAr.E SECONDAIRE DE V\EOr,NES.
SIM' r;ij)j)f'l, (jii'oii (limiiiiic les di'oils dn nislirc et les frais de roii-
Irùle (|iii sont cxurijilaiils ;
Art. 9. Qik; les presbytèros soient à la cliar«je des décimateurs,
ainsi que les réparations de l'autel principal et du chœur des
églises ^'';
Aht. 10. Que de droit commun les dîmes devant appartenir aux
curés qui seuls supporUuil \v, poids du travail des paroisses, dans
le cas où l'on [ne| leur restituerait pas la lolaliié de leurs dîmes,
au moins les };tos décimateurs soient assujettis de verser en leurs
mains le cinquième du produil de leurs dîmes, pour en être versé
dans le sein des pauvres^-' ;
Art. 1 1. Oue le prétendu droit de déport, arraché par les pré-
lals aux nouveaux pourvus de bénéfices-cures, demeure à jamais
aiiéanli. Sans titres, mais fondés sur une possession immémoriale,
les évéqu(!s flu diocèse de Coutanccs perçoivent une année de
iev(Mni des bénéfices ù charge d'Ames, au préjudice des titulaires,
el mettent pour desservir une paroissi* un homme à gages souvent
incapable de la gouverner;
Art. ["2. (Jue Sa Majesté fasse descendre des troupes pour la
!'^ Cf. le cahier d'Ozoville, art. 8,
sHpr«,p. iiaS.Lcs paroissiens do S'-Mar-
lin-d'Amlonviili'vciiaicnldV'lre en traînés
it'comnient en des frais assez oonsidé-
(léral)ies pour leur presbytère. {An-èt
du Conseil autorisant les hahitants de
S'-M.-d'A. à s'imposer de la somme
dr 3,0 0 0 livres pour réparations à leur
presbytère, 5 juillet tjS8, Arcli. Cal-
\ados, C i328.) A la date du af) jiiil-
lel 1788, lecuwî, M'Neliou, présentait
rncore requéto pour obtenir la visite
(Il 'S ou \ rages fai ts. (Ihid., C i3r)a.)
L'inventaire dos olliriors munici-
paux dt^ 179*1 donne (|ui'l(|iii's détails (|ui
iitnt apparailri' sous un jour un peu
ililIV-rcnt li' rôle des ecrlésinsticpies dans
ri'tte (pieslion perpétuelle des pri'sby-
tère». Les olliciers niiiniripaux nous
appii'unent d'abord (pie le niré avait
ri>çii (il' son préd(''((>sseur une somme de
1,3/1^1 livres piiur les réparations. (tAvoc
cette faillie sonuue, ajouti'ut-ils, et avec
les faibles secours (pie lui ont proriné
les paroissiens, il a lait cdoslniire un
presbvlt're tout neuf de hi plus jrrnnde
solidité. Cet établissement a coûté au
moins 7,0(10 livres, et en faisant l,i
distraction de ce que ledit cure a perçu
tant des ]>aioissiens (jue desdits héri-
tiers , il se trouve que ledit sieur a
contribué do ses propres deniers de la
souune de Zi,0(i(i livres, etc.. , Ce que
nous certifions véritable, le 7 novembre
179(1." (htat des biens nat., Valognes,
Arch. Manche, Q*~' i 7.)
<'^' Cf. le cahier de la Pernelle, art. (i
(suprà, p. A 3 a et la note). Ce vo'ii
était à Saint-Martin-d'Audouville sans
objet |)récis, car le curé' était seul déri-
tualeur de la paroisse.
Déclaration de i yfyo non retrouvée.
D'après les dlliciers municipaux, la
cure se compose de niaisim nianable,
j;ran/fe, cellier, jietite écurie, avtH' deux
pièces de terre d'auin()ne, en labour et
lierbajfe, tenant ensiMiible .^) vergi-es,
n. est. {Etal des Liens nul., Valojnips.
Arcli. Manche, Q'"' 17.)
Il n'y a, d'après les mêmes, aucun
antre bien ecch'siastifpie dans la pa-
roiss(>. Ilevcnn des biens ec(lesiasli(]ues
en 1787 : i,oGo livres. ( \rrli. Calva-
bos, C (iSig.)
SAINT-MAirnN-JVAlinOUVIU.F.
603
perfection des ouvrages qu'elle entrej)riMi(l à sa ville de Cherljourji;,
sans pouvoir prendre aucun dos naliu'cls du pays, attendu ([ue
rajfiicullun' a sinijulièrcnicnl soullcit de la dt'sei'liou des iahou-
reurs et donicslupies du (juilon ";
Aut. I )). Que Sa iViajesti^ rende à ses fidèles Normands lous les
privilégies contenus dans leur (Iliarle, à hupielle on a tant dtM'ogé,
encore bien (pie nos princes dans leurs litres aient l'ait employer
ces mots noiiolislanl clameur do Iniro ri iluirlc noriiinnde *-';
Art. I a. Et linaiement (pion rende à la province de i\or-
mandie ses anciens Etats,
Fait, arii*té et s\gné double par les habitants soussignés, les
pr(^S(;nts faisant fort pour les absents, l'im desdils doubles rest('ï
dans les archives de ladite (iglisc; et l'aulre remis à l'instant à
Fleurival et Jouanne, d('^putés de la communauté de ce jour, pour
être présent(' le f) mars prochain h messieurs du tiers ('tat assem-
blés en la ville de \alognes, devant M. le lieutenant général du
bailliage dudiflieu.
Signatures : H. JoiiKNiSE, Gallikn dk Flkuiuval, Cahtot,
DOKAPHK, GRIiGOIhK, GeIUIAIN, TlllKliOT, (JoSQllEI'.ON , BaU-
'" Sur la disetto d'ouvrii'is riiriiiiv
causée par les travaux de (jlit'rhDurjj , voir
la note sous le cahier de [îrelteville,
arl. 17 [suprù, p. 127). La paroisse de
de S'-M.-d'A. avait pu en souffrir d'aii-
lant pins sensiltlouient ([u'elle était
prcs([ue tout entière en labour. Mém.
stat. 1737, f° 6. crSainl-Marlin-d'Aii-
(louville; seigneur, M. de la Varenjjère-
Ram[)an, laS acres de ti'rre en labour,
(pie|(jue plant, peu do prairie, assez
lion fonds. 'i
Le produit nmyen en erains est es-
timé (en i7i)Ii) à /i,o8o lioisseanx,
mesure de i 0 pots. ( Arcli. nal. , Div />>n.
^*^ Sur li's dérogations successives a
la (jliarte normande, causées par le
privilège de l'Université de I*aris, les
conc(,'ssions du droit de coiiiiiiitliiiiun , les
l'-vocatiiins, ratlribiitioii de juridiction
au scel du Chàlelet de Paris, nous ne
pouvons (pie renvoyer uu\ développe-
mi'iils 1res précis de Kroland , dans son
rliapilrr VIII: Do la cliarle aux Nor-
mands, son origine, son aiilorilé, ses
conlirmations, et des contraventions
qui ont été faites à ses dispositions.
{h. FiïOLANi), Recueil d'aneit fie. règle-
ment. . . donne: au Parlement de Nor-
mandie, l*aris, 17 '10, in-A'\ p. iSo à
La formule à laipielle fait allusion le
cahier est constante à la lin des Kdits
royaux, an courant des xvii" et xviii" siè-
cles. Voici j)ar exemple ce que nous lisons
à la lin d'ini Edil d'octobre 1 ()(j(j , portant
création de conwiUera lieutenants de poliee
dans ehacune des rille.i du royanie : rrSi
DONNONS K\ MANDKMKNT à UOS aUlCZ cl
féaux conseillers lenans notre (]our du
l'arlemenl à lloneu, ([ne ces prc'senles
il/, ayenl à faire lire, pid>li<'r e| regis-
Irer, et le contenu en ictilles exi-culer
selon leur forme et teneur, cessant
et faisant cesser tons U'onhles rt
empêchemens cpii pourroienl être mis
ou donnez, nonosbslanl clameur de
liaro , rharle normande et- tous édits,
(h'c la rai ions et autres choses à ce con-
traires,"anvcpiels nons avons dérogé el
dérogeons, en ce qui se trouvera cmi-
Irait'"' à ces prc'-senlo'i , etc.. . •' ( Recmil
den Edits, Jj 809.)
604
RMIJJAOE SECONDAIRE T)E VALOGNES.
KHKVILLE, Louis DoRAPHK, H. DoRAPHK, J. VaNUDECQ,
F. Hamel.
S4INT-MARïm-T) U-M KSNIL
(1)
1. V
ROCKS-VERBAL D ASSRMBI.KE.
(Ms. Arcfiives de lu Manche, néne II, n. d., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Oi'iginyl signé. Inédit.)
Analyse : (forinulo du modèle imprime gëne'ral). — Date de Tassemblëe :
1*' mars. — Compaianls (i/i ) : Thomas Hervieii, .lean-Fiançoisde la Cotte,
Antoine Brunet, Jean Roualle, Jacques Roualle, Jacques Le Carpeutier,
Pascal Le Cygne, Nicolas Henry, Nicolas Le Paslourel. Jean Le Pastourol,
Georges Flambard, Jean Le Boiileiller, Pierre Le Mounier, François Le Vasl.
— Nombre de fenx : 5o '""'. — Publication : le i'^' mars, par Jean Toilorge,
curé. — Députés : Jean-François de i,a Cotte, Antoine Brunet. — Signa-
tures (1/4): A. Bri net, député, Deslandes de la Cotte, député, Herviei ,
J. Roualle, N. Henry, P. Le Cv(;ne, Jacques Le Carpentier, J. Roualle.
Jean Le Bouteillier, Jean Le Pastourel, George Flasuîard, N. Le Pastourel,
F. Levast, P.-L. Mounier.
2. (jAiuer de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, 71. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce noti cotée.
Original signé. Inédit^^'.)
Cahier des plaintes, doléances et remonirances de la paroisse de
iSainl-Marliîi-du-Mesuil , conformémeni à la lettre du roi et
au règleinent y anue.ré pour la convocation des Etats généraux
qui se tiendront à Versailles le 37 avril ij8g.
I " File se plaint de la quantité et multiplicité des impôts'*^;
>') Aujourd'hui if Alesnii. arrondis-
spinenl do Valoffnt-s, cantou »!<■ Barno-
vill.'.
C^' Population au dônomlnoincnl ilf
1793 : 3<>9 liahilaiits. Mouvcinenl (eu
1787) : N. h, M. t, I). i'.i. Popii-
lalioii acluflif : •ù\i\ lialiilanls.
'•'' Uno copie diTlart'-o conforun' à
l'oripinal des Anliivos a élô Irauscrilc
sur les rof[isli('s nnniicipaux de Saint -
Martin du-Mesnil , à la date du inois de
mai 1 HH9. [Conimuiiicntion tic M"'' A. Aui-
tiroise , inslitiilncr.)
'*^ hnposilions de Saiut-Mnrlindu-
Mesnii pour 1789 : taille, 690 livres;
ace, 452 livres; capit., A /|(> livres; cor-
vée , oo() 1. !i s. 10 d.; vingt., 525 I.
1 .^ s. ; luit. , A 5 livres; terr., 1 5 livres. Au
total, ;!,/ui!> I. 18 s. 10 d.
Lijfues : 70, dont (Ui propriétaires
exploitants (pour /|/|S I. 5 s.), et 4 fer-
miers ( pour lO!» I. iS s. ). — Prh'ilé-
llif's. : le curé, M* Jean Toulorge, pré-
sent à Coutances; pour la noblesse, la
v'' et entants du s' Duniesnil Beaudrap
(c. n. 3o livres) et le rouiti' de Sainte-
Suzanne (non résid.), nohh's non pos-
sédant liels.
SAlNT-MARTIN-D[iMESNlL.
605
elle demande {[n'ils soient tous tuiéantis et remplacés par un ou
deux au plus, proportionnés aux besoins de l'Etat, et (|u'ils soirMit
payés par tous les sujets indistinctement;
2° Elle se plaint de l'impôt qu'on lui l'ait payer, depuis peut-
être 26 ans*^\ pour la conlection des grands chemins, quoiqu'elle
n'en tire aucun avantage pour le débouché de ses denrées, en
étant éloignée de quatre lieues;
3" Elle se plaint des courses fréquentes ([ue les receveurs des
tailles font aux collecteurs au sujet de la taille, «juelquefois même
avant qu'elle soit assise;
k" De la jjrande cherté du sel, cette denrée de première Jiéces-
sit»', dont le pauvr(^ aussi bien (|ue le riche ne peut se passer, et
de cette multitude innombrable de commis qui vexent le peuple,
mettent des entraves an connnerce et abusent du j)ort d'armes (pi'ils
disent leur être permis;
5" Elle se plaint de la prodigieuse quantité de pigeons (pii
ravagent les r('»coltes'-' ;
G" Elle se plaint de ce que les gros décimaleurs, qui dépouillent
la plus grande partie des cures (^', n'y font aucun bien et laissent
BienH des privilégiés. — Sur le rôle
des vinglièmes, montant à ^af) I. 10s.,
le s' de Beaudrap, écuyer, est porté
pour 9^3 I. i5 s., le lomlo de S"-Su-
zanne pour 12 I. 19 d.; la plus liaule
cote pour le tiers état est relie d» s' de
la (irimoiinière, de 187 I. l'è s. D'après
le liole du territorial, Arcli. Calvados,
CSaig.)
'■> L'imposition de la prastalion en
arirenl représ eidatire de In corvée des
chemins (tel est le titre légal de la
corvée) était elîectivement substituée à
la corvée en nature dans la {jénéralité
de Gaen depuis 1758, c'est-à-dire de-
puis déjà 3i ans; elle venait toutefois
flétre réorganisée complètement en
1 787. ( Compte rendu de la commission in-
termédiaire de Basse-Normandie ,^. fj^^-)
'-' L'article 5 est la reproduction
trxluelle de l'article 5 du cahier de
l'orlltail. Nous n'avons pas de rensei-
gnements sur le nombre des colond)iers
de la paroisse; nous savons seulement (pu-
la seigneurie de S'-i\Iiirtin ap|)artenail
en 1789 à M. de Heaudrap. Nous
n'avons pas YEtat des rentes de 1790.
'') Cf. le cahier de Portbail, art. 7
(textuel). — Le gros décimateiir de
la paroisse du Mesnil était l'abbaye
de Lessay, patron ecclésiastique. On lit
au Ponillé, fol. /|6 r" : rrLe Mesnil, S"'
Marlinus de, Mesnillis, patron l'abbaye
de Lessay. Le curé possède la moitié
des. grosses dimes, toutes les menues,
et environ 1 .'» vergées de terre en au-
mône; ladite abbaye possède l'autre
moitié des grosses dimes ^'.
Déclaration de ij'jo non retrouvée
pour la cure. Les olliciers numicipaux
font connaître qu'à celte date la moitié
de dimes des relijfieux est allermée au
curé de la paroisse pour b; prix de
3o3 livres et i,Aoo livres de pot-de-
vin. (Etat des hiens nat., Vulojpies, Arcli.
Manche, Q' ' 16.) La part de grosses
dîmes du curé était allermée en 1727
pour i.5o livres, les menues et vertes
pour 100 livres.
Pour la valeur du bénélico-cure , l'in-
ventaire de 1790 fait connaître qu'il
consiste, outre la |)art des dîmes, en
maison manable, grange, pressoir, etc.,
cour de h perciies, jardins de ^i5, trois
pièces d'aumônes en labour faisant
i.') vergées, le tout non est. Le déport
de la cure avait été aflermé en 1732
pour 210 livres, avec 601 livres de
600
l5\IMJA(iK SEC()]\DAIUE Dh] ^AL()(iNES.
aux curés tout le soin cic soulager les pauvres qui, malgré leur
zèle et leur cliarilé, n'y peuvent sullire, vu la médiocrité de leur
bénéfice;
q" Elle se plaint d'être la seule paroisse avec celle de Pierreville
qui ont été vérifiées au pied la perche, et d'être par là considéra-
hlement augmentée, quoiqu'elle fut peut-être celle de toute la pro-
vince la moins susceptible d'augmentation ^'^
8" Elle se plaint de toutes les formalités inconnues, conteuses
et inutiles des contrôles; cependant elle reconnaît l'ufibté descou-
trôles, mais (pi'on y mette de la réforme;
()" Elle demande que le nomhre des receveurs des impôts soit
diminué;
I ()" Elle demande l'aholilion des déports el la r(''sidence des
bénéliciers dans le lieu de leur i)énéfice;
I i" Elle demande qu'il soil permis aux lahoineurs d'avoir du
moins une arme pour la garde de leur maison et la destruction des
animaux nuisibles;
i 9" Elle demande qu il ne soit accordé de pensions qu'à ceux
qui auront bien mérité de la patrie *^^;
1 W" Elle demande une réforme dans l'administration de la
justice, de sorte (pie le pauvre puisse soutenir son droit contre
cliarj'os, co qui moltail lu bénûficc,
vraie vait-iir, à (56 1 livros. {Pouillé, toc.
cit. )
'■' I^a vériliciilidii iji' la matrice di's
\injfliènir's avait été opérée à Sainl-
Martin-ilu-Mesnil en 1780. J>o revenu
paroissial imposable avait éti' arrêté, à
celte occasion, à 3,()Oo livres; on
portait en outre pour ri'venus des biens
ecclésiastiques (non imposés) f!,5(H) li-
vres en 1787. (Voir Iiiirntairc dr lo lii-
roclion des \Y\ dmxsé pu octobre 1 jSS ,
Arcli. Calvados, (] 8i5(S.)
Méin. xlnt. I 737/", 1 a : ff Saiul-Martin-
dc-Alcvsuil, seijjui'iu', la dame d'Aute-
ville lli'llonin: 'M\(> acres de terre en
labour, |)lanlées, et Ab verjjéi's de |)ri''s,
sans pnrler du s' de Majfncvillc-Lcpi-
jfeon. i'onds Mn'-diocre'i.
I*rci(luil en jjraiiis (t-ti •7',)'>) :
|{,8ri.< boisscauv ruosiui- de tio pots.
(Arrli. nat., D iv liix - Tu.)
<"' Les art. 10 à 1 -j sont la n-pio-
duction d('S ni<"'uies arlicli-s <lu (aliicr
t\o l'nrtbail. — Le vœu ilii ( abier ri'l;i-
lit à la résideme de> bi-iii''li<'i('i's doit
être considi'ré' ( oumn' d'oriirc '""éiieral
seulement; Tinvenlaire de 1790 ne si-
«rnale dans la paroisse aucun autre
bien-b»nds ec<lésiaslique , avec la cure ,
(jue quelques pièces de terre de 10 ver-
Ifées 1/3, appartenant à Tobilerie du
lieu (non est.), el une petite maison
avec jarditis, plant et jwé, /j vergées
1 (i perches en tout, appartenant à l'obi-
terie de Calleville (ail. 80 livres).
H y a toulctois di^ noudtreuses renier
ccclésinstiqui'n, savoir : 1" Tabbaye <b'
HIancbelande, /i3 Iwisseauii de froment
mesure de a/i pots, cl a chapons: a" l'ab-
baye de Jjessay, 6 boisseaux de Iroment,
même mesure :,H° ri-jjli'ie de Kiervillc,
9 I. a s.; /r réjflise do Portbail, •.• li-
vres; 5" l'église d'Kroudeville, i ?! li-
vres; G" l'église de (inlltville, (1 livres;
7" Pi'glise de Saint- .leau-de-la-Hivière,
.') livres; 8" Pé'glise di* (iouey, H bois-
scaiiv l'I 18 pots de Irouunl: tj" l'église-
(lu Mesuil, 7 boisseaux de Iroiueiil et
(')<) I. J /| s. eu argent.
lies nîveuiis ecclésiastiipies de la pa-
roisse sont estimés, en 1787, à 3,900
livres par les contrôleurs des vingtièmes.
( Arch. (ialvados, C 6519.)
SAliM-MAUTlN-DU-MKSNlL. 607
ie riclic , ce ([n'il ne pciil sonveiit faire dans l'étal acliicl des
choses;
1 V Klle demande quelque établissement |ioiir les pauvres, qui
dans ce pays sont obligés de mendier leur pain jiis(|u'à ce qu'ils
soient en étal de labourer:
ib" Elle demande la continuation des assemblées provinciales;
il)" Elle demande (pie les Etals génc'raux se tiennent de temps
en temps, qu'on ne puisse mettre aucun impôt ni faire aucun em-
prunt sans leur consentement, et enfin qu'il soit établi un bureau
pour examiner chaque anu(M! la rcMette et la dépen8<' des deniers
de l'Étal.
Telles sont les plaintes et (hunandes que la paroisse de Saiut-
Martin-du-Mesnil |)orte par la voie de ses députés aux pieds de
Sa Majesté, conforiiK'ment à S(^s ordres, (ie (pii a été signé, coté et
paraphé ce 8 mars i yHc).
A. BiiiiiNET, ((épnié, Deslandks de la (Iotte, député, N. Lk
Pastourel, Hervteu, p. Le Cygne, Jacques Le Carpen-
THon, Georges (^amiueh, Gille Bhunet, .lean Le Pas-
TouKEi,, J.-E. Flamhaiu), F. LeVast, Jean Le Bouteu^luîh,
P.-L. MoL'iNiEit, IHeiK' FLVMr.Mii), 11. lloiiALLE, Ryndic ,
.1. UoiALLE.
SAIIST-MARTIN-LE-GRÉARl)
L PROci:s-vi:ni!M. d'assemblée.
(Ms. Aichircs de la Manche, série li , n. cl., liasse Cahieis de Valojfiics, II, i>iéce non volée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (fniimiie du nuxlèle in)[)rimé géaéral). — Date de lasscinblée :
() mars. — (iomparaiils (i3) : Michel ()uoniam, Thomas Hamcl, Arnaud le
Flamand, (jilli! Jhiiiicl, Thomas Haiiiel, Ainand de; (larili?, .Ican le Saiivairo
.losopji Tesson, Léononl Pcsiiollc, l"'raiiç(iis (iralicii. .fean-Ki-ancois MaïKniesl ,
Aiildini' l5oniy. |>rêln;sonssi}jni'',.lac(jiie lîorny. ^ (jni a «IfVlarc ne savoir si}>iier".
— N(inii)ie fil" l'enx : lif)*-'. — INildicalion : s. d. — Depulés : Armand i.e
Ki.VMWh. Tli(.nias IIamel. - Si};naluros (i3) : RoMV, iirclre, W. (Jl0^rAM,
<i. Hamei., a. i»e (Iarité, t. IIamim,, .Jean Le Saivacje, A. Le I''i.amam»,
T. IIamei,, h-. (Jm-riE.x, f>. I*esni;i.i,e, .1. Tesson, («V/Zx/Wr'), J.-K. \1\ioiest.
(" Arroiidissemi'iil d.- (di.Tli(Mii(j, 1 7«>S : naissancoK, (i; uiariajfcs, /i ; dô-
canloii d'Oclcvilii'. iV-s, a. — Populalion acliudl.' : 197 lia-
'-) Aloiivemenl ài; la |iu|iuialiuii eu bilanls.
608
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit^^K)
Instructions données par la communauté de Saint-Marlin-le-Gréard
à ses députés.
Anr. l". EiJocTioN i)i;s iiki-héshintants. — Nos dénutés doivent
;ivolr la plus {rniiulo atlciilioii ;i ne choisir leurs ii'pn''S('ulaiils (lue
parmi ceux de leur ordre; ainsi ils iusisU^ronl iorlenienl pour en
exclure les ecclésiasticpies, les nobles ou anoblis, tous ceux oui
(|uoi(pie mend)res du tiers état jouissent des privilèjjes de la no-
blesse, tous ceux cpii pourraient dépiMidre des seigneurs ecclésias-
tiques ou laïcs comme fermiers, rec<'veurs, etc., tous juges, no-
taires, et autres (jui seraient chargés d'administration publique '^l
AiiT. 2. Le tiers état étant accablé sous le poids des impositions
"(pi'il porte scid, il est encore; très lésé dans la répartition d(; ceux
qui lui sont comnunis avec h's autres ordres*'''; nos représentants
demanderont la limitation des prétendus privilèges de ces deux
ordres.
Ain. .'). Ils insisteront fortement à ce que tous propriétaires,
nobles et autres, contribiienl tous à la confection des routes, cha-
cun à raison de sa proprii'té, puisque tous en prolitent également.
Am. /f. Les représentants solliciteront vivement le rétablisse-
ment des Etats particuliers dans cette province comme dans le Dau-
phiné'"';
AiiT. 5. Ils demanderont instamment le maintien et la conser-
") Une cditio du |)i-orès-vorhal cl du
rallier, cxt-ciitée en 17H9, nous a élé
sijjnalée dans les Arcliives roniniunales
de Sainl-Marlin-le-Givard.
(2) Cf. les cahiers de Hreuvill.- , ail 1 '':
de (]ouville, art. 1", remaniés (.si»py'(,
p. '.îoç) et la note).
^'' Ive |iassajje entre les si|jnes * * a
été ajouté en interlijjne. — Impositions
(le la paroisse pour 1789 : taille,
980 livres.; ace, i8i livres; cap.,
181 livres; corvée, g3 livres; vingt.,
3(]5 I. 3 s.; lerr., 3^1 livres; bât.,
1 I livres. An total, 1,178 I. 3 s.
J.ijfues : .5i, dont '19 ])ropriétaires
exploitants (pour :!8(j I. 16 s. 6 d.),
et fi fermiers (pour «3 I. as.). — Seul
pniiléjrié : le curé. M" Addes, (pii pave
un rôle de bâtiments de 2 I. (> s. 3 d..
Aucun noMe résidant; le s' Jean Romy,
jdiis fort imposé, est porté au rôle
pour une somme de 2 1. 7 s. 1 o d. , qui
suppose un revenu de 260 livres seu-
lement. Le revenu paroissial iniposahle
ne doit |tas dépasser i,()o() livres.
(Arch. Calvados, C 8 2 49.)
'''' Cf. le rallier de Couville, art. 6
{sitprà , p. a 1 3 et la note).
SAliM-MAnTlN-LlvGni';\I5n.
()09
vation des miimcipahtés qui dans la rrparlilioii des impôts, ayant
seules connaissance de la faculté de chaque contribuable, sont plus
à portée de faire librement une juste répartition.
Akt. (). Comme les assemblées provinciales ont déjà fait un très
grand bien et en feraient encore plus si leur pouvoir était plus
étendu, nos représentants le demanderont, et qu'elles ne soient
comptables de leurs opérations qu'au Conseil de Sa Majesté seu-
lement.
Aivr. 7. (îorame le lléau de la milice dépeuple nos campagnes
et occasionne aux particuliers des dépenses extraordinaires sans
qu'il en résulte à proportion un bien vraiment réel à l'Etat, les re-
présentants en d«;manderont la suppression, sauf poui" trouver le
moyen d'avoir de bonnes troupes de terre et de mer, à y contribuer
par quelque impôt '^l
Art. 8. Nos représentants solliciteront vivement la destruction
entière des colombiers, volières et garennes, qui occasionnent un
des plus grands maux à tous les particuliers, aux seigneurs mêmes
et à leurs fermiers, *ce qui n'a pas besoin de preuves , et il est éton-
nant que le gouvernement n'ait point fait jusqu'ici plus d'attention
sur le tort qui en résulte, vu d'ailleurs leur multiplicité**'^'.
Art. 9. Demanderont l'abolition des déports, en vertu desquels
le seigneur évêque et l'archidiacre s'emparent pendant une année
du revenu d'une cure, qu'ils afferment au plus offrant et à l'encan,
ce qui a des suites très fâcheuses tant pour le spirituel et le tem-
porel des bénéfices que pour les pauvres (jui en gémissent dans
leurs misères sans aucun secours ni ressources, pendant deux ou
trois années et davantage, surtout lorsque nous avons vu trois
déports en six ans de suite '^'.
'•' Cf. le cahier do Hrouville, art. 7.
— La paroisse de Sainl-Marlin-lc-
(îréard fournissait otreitivoment à la
milice de terre. Kn 178S, elle avait
lire a» sort conjointement avec celle
de Bric<|iiel»os(|-, nous avons donné
sous ce dernii'c rallier les cliillVes du
lira};p.
'■^^ Addihou. Le passajjc entre le>
sij;nos * * a été raturé. Nous n'a-
|ias de renseijjnements précis sur le nom-
l>rc de coldudiiers ipTll pouvait v avoii- en
178(1 à Saint-Maitin-le (îréard. La pa-
roisse relevait pour partie de la baronnie
de Bric(pieliec, à l\r. do Montmorency,
|(onr partie du lief d'Yvctol, à M. (lol-
Itei-t de Seijjnelay. Etat tirs rr»tc$ de
1790 non retrouvé. 11 était dû au do
maine du roi, |)our Valojjnes, 11 I.
10 s. 10 d. (Arcli. Manche, A ;^3(i.5.)
Le Mriii. slal. (if 1737 décrit ainsi la
|iaroisse : rr Saint- \lartin - le -Gréard ,
seijfneiirM. de Soijjnelay ; lj()i acres de
terre en labours, plant et |)ré, le tout
fonds maijjrc et de peu de rapportai
'•'' 8iu' ce cumul (h; déports en jilu-
sieurs années successives, voir la note
•'!)
610
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Aht. 10. Demandent les représentants que les bénéliciers soient
chargés seuls des réparations de leurs hénétices, * comme chaque
particulier fait les siennes*^'^, et que les paroissiens n'y soient nulle-
ment appelés, ce qui parait d'autant plus juste qu'un bénéficier est
censé être toujours plus en état qu'un simple habitant, qui souvent
a peine à avoir du pain, *et qui n'appelle personne pour faire les
siennes*.
AiiT. 11. Ils exposeront encore qu'il est convenable et très à
propos que les fonds soient toujours imposés dans la paroisse où ils
sont assis; c'est le seul moyen qu'aucun ne se soustraie induement
à l'impôt.
Anr. 12. Enfin les représentants exposeront que la dîme de ce
que nous pouvons avoir çà et là dans différentes paroisses passe
tant aux religieux de l'abbaye de Lessay qu'à d'autres décima-
teurs'"', qui refusent avec dureté et ingratitude d'aider à nos curés,
en aucune façon que ce puisse être, à soulager les pauvres et les
malheureux , ce qui nous fait gémir sur un pareil abus. Il deman-
sous le caliicr di- JojjanviUe, art l 'i.
Nous n'avons \nt vérilier Tassertion du
cfjlijer, relativement aux chanjieraents
successifs de bénéficier dans la pa-
roisse.
('' Le passajje entre les signes * * a
tHé ajouté en interligne. — Relative-
n»ent aux réparations jiresltytcrales ,
nous avons un Arrêt ihi (Conseil en date du
i() mai 177a, piirlaiil autovimdon anr
h al) il a II lu (le Saiitl-Marlin-le-Gréard de
s'tmpoxrr d'uite xoiinnc de i^^Qo lii'rru
pour vfijmralioiis à leur preshfitèrp. ( \r(li.
CalvadoB, C liiaA.) Les officiers inn-
nicipaux observent en 1790 que ria
maison presbyte raie est presque toute
neuve, bâtie en 1775". Elle consiste
en «une cnisine, une salle l't deux
chambres partagées d'un refemls en
planches, un cellier, une charrelerie,
une grange, un pressoir, ime étable.
une écurie et un four, le tout en bon
étal, rouvert en pieire, excepté une
petite etable à codions, édifiée par le
CUIT a< luel. . . Le sieui' iiiré n'a rien
reçu do .son, prédécesseur ^mur les répa-
rations. T) ( iital de» hieiit nat. , Cherboitrir ,
Arcb. Manche, Q ' ' 1 1.)
l'our lapprecialion de la \al<MU' i\y\
bi'H'li'c, 11(111^ ii.iNdHs point la décla-
ration du ciu'i' de t7i><>. Les ollirieis
municipaux u iuNcnlorienl, de leur
côté, avec le manoir presbytéral, qne
quatre petits jardins et vergers, con-
tenant environ une iicre (non est.). Ils
n'ont point inventorié les terres d'au-
raônes ni les obits, cne croyant pas
qu'il y ait de chapitre pour ces sortes
de biens»; mais nous savons par le
Talilfau dressé en 1790 que ces divers
objets étaient portés à 2,300 livres de
capital pour les terres d'aumônes, à
2,0(10 pour les terres d'obits. (^Ibidem,
()"■' 10.)
'-* CI. le rallier de Breuvitle, art. 1 1 .
L observation du cahier est, à Saint-
Mari in-le-(jréard , au moins singulière;
les religieux de Lessa\ ne possédaicMil
aucune dîme dans la paroisse, p«r la
lionne raison tpie le curé était seul tb--
cimaleur. Les patrons ecclésiastiques,
qui étaient les religieux de Saint-San-
veur-le-Vicomte, n avaient non plus
aucime part aux dîmes. (Etala des biens
nal. , Cherbiiuvg, Arch. Manche, Q*' 1 1 .)
Biens kcclési astiques.— Aucun autre
bien-fonds ecclésiaslicpu> dans la paroisse
(pie la cure. Le Tableau signale comme
renies : j° les religieux do Le.ssay, une
rente de 7.5 livros; 3" kvs pauvres,
(v I. 10 s.; 3° les obits, i3 l. lo s., et
•>.'^ l. i6 9. 7 d., en deux parties, avec
une livre de cire pour le trésor. {Ibid.,
Airli. .Manche, Q^ " 10.)
SAlNT-MAKTliN-LK-tii;i:\lil). (il I
deront donc avec instance (|iio, conformcnioiil aux sentiments cl à
la grande bonté do cœur de Sa iMajestt^ jxiur le soula^jenient du
misérable, ces décimateurs contribuent au moins d'un dixième de
ce (ju'ils enlèvent dans nos paroisses sans aucune reconnaissance et
sans nous faire aucun bien.
Fait ce 6 mars 1789, et clos par nous habitants soussignés, et
le présent cahier mis aux mains des sieurs Armand Lf. Flamand et
Thomas Hamel, nos députés, aftn de Ip porter à l'assemblée (pii se
tiendra le (| de ce mois, à Valognes, devant M. le lieutenant géné-
ral, présence de M. le procureur du roi du bailliage dudit lieu.
G. Hamkl, t. Hamkl, 1\1. Oloniam, Jean Le Saivage,
J. Tesson, J. Le Dainois, Gille Hamee, A. Le Flamand,
PlElWlET, A. m CaRITÉ, a. LkPETIT, L. PeSNELLE, Le
Flamand, J. Hamel, Antoine Rqmy, J.-F. Mauqiest,
SAINT-MAaTIN-l,E-HEBERT
1, Procès-vbrpal d'asspmblée
Ms. Aichtves de la Manche, série H, n. cl., liatac (-abiers de Valognes, I, pièce non cetee.
Origin.il signé. Incilit.)
Analyse. — Prt^sidence : ff Devant Nous. Vincent Mariage, juge du lieu*'',
«wnforménii'iit ii rarlicle -.iS du r^glei|i«nl, el assisté autant (|ue hesoin de
(iiiillaumc-Jeaii-l'Vancois Denis, noire gretlieri. — Date de l'asseiiiblée : rie
3 mars, sur les 8 à 9 heures du matin ". — Comparanls ( 'i3) : Ron-Fian-
rois Dubosc, Georgps-François Dubosc, Jean Bourdel , syndic. (îuillaunn' de
la Coite, Jean-INicoias de la Golte, Nicolas de la Garde, Jean Gmippe), Aii-
gnstin Uesland, Pierie Hesland, j'ierre-Louis de la Golte, Iloberl-Laurpul
Ril)el, Hilaiie Lelaidier, Jean de la Cotte, J(;an l'ain, .lean-Lonis Diénis, bonis
Lelaidier, Bon-.lean Férel, Guillaunie-Josepli-iMAlo Kerel. JoHepli Pignel, Jean-
François Daltost , Guillauine-Fi'. I*ain, Jean-Antoine Coupey, Jejui Heslantl.
— Nombre de feux : 56'^'. — Publication : le 1" mars, par Lepetit, prêtre
('^ .Arrondissement de Valognes, can- Vincent Maiiuge , bailli de la liante jus-
ton de firirqiiebt'f. tin", el son inlliieurc daps la lédaction
■^' La |»ar(tisM> de Sainl-lMarlin-ln- dt-s cahiers, voir ce que noijs avuns
Hclicrt a|)|>aitcnail à U liante juslico noie |tn'rcde»imcnl sons le cahier de
• II- l?riri|U''|)Cc Kn j ^N-^, r.llc lijjme. sur nii((|iit'h''< , v((/>n'f, j». i'(/'.
lo Méinoiri' dfs olliciers de la haute ' l'<>|)uialioii au (liinonibrunienl de
jublicc do |{ri(|uel>cc , parmi celles (|iii '7»l'i ; •-»'i'i hahitants. MnUM'nieul (en
frtléiiendcul enliiTcmiint de leur juri ^1^1 ) '• ^- 7i M. •> , D. ;). — l'o|inla-
diction".(Anh. Cal\ ados, C 6198.) Sur lion actuelle : i8'i hahilanls.
39.
612 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
vi(vùre.— Députes:* Bon-Jean-François DuBOscDC Longpré*'', Jean delà Cotte.
Signatures (a3) : B. Dubosc, G. -F. Dubosc, Jean Boiruet, J. de la Cotte,
G. DE LA Cotte, P. de la Cotte, J.-L. Dienis, R. Ribet, J. de la Cotte, Ni-
colas de la Garde, J. Pignet, Hiiaire Lelaidier, J. Helland, A. Helland,
IMerre Hesland, J.-F. Coippev, J.-A. Coi ppey, L. Lelaidier, B.Jean, Féret,
Jean Pain, Jean-François Di bost, T.-M. Féret, Guillaume Pain, Mariage,
juge du lieu, Dbnis.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série U, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
11"! La paroisse de Saint-Martin-le-Hébert, une des plus res-
serrée dans ses limites de toutes celles de l'élection do Valognes'^',
est en majeure partie d'un terrain de médiocre qualité, éloignée
d'une forte lieue de la route de Bricquebec à Valognes , d'une lieue
et demie de celle de Bricquebec à Cherbourg, et de deux lieues et
demie au moins de celle de Valognes à Cherbourg, routes par con-
séquent dont elle ne profite presque point, et qui cependant lui
ont beaucoup conté et lui coûtent encore journellement'^^. La cul-
ture de la terre en devient de jour en jour d'autant plus difficile,
(jue tous les cliemins qui conduisent aux trois grandes routes sus-
nommées sont impraticables dans l'hiver; à ce moyen, ceux qui ont
quelque propriété ne peuvent en jouir dans toute son étendue, ni
l'améliorer, ni la porter à une valeur proportionnée au montant
des impôts, et pour se procurer de très médiocres récoltes, il en
coûte et des peines immenses et des dépenses excessives.
I s"! Composée actuellement de 56 feux, plus du tiers des mai-
sons ne sont occupées que par des pauvres qui ont de très nom-
breuses familles''^, et pour dire exactement le vrai, aucune autre
(') Taxe : 17 jours, 76 livres. Ace.
'•-'> Mém. stat. i']'j'],f" a5 : ffSainl-
Marfin-lo-H<''l)ort, ou le, Plessard , sei-
{jnour M. de Querqueville; 91 3 acres
de terre en laliour, assez l)on fonds
pour le laliour et |»our le cidre, 'lo ver-
jjées de pray.
Produit moyen en j;rain, en \']\)'^ ■
3,280 luiisseaux, mesure de 'j'ipots.
(Arcli. nal. , Div dis, 51.)
'^' Sur la route de Valognes à (ilicr-
bourp et son état d'avancenienl en
17X1), voir ce (pu- nous avons not»'-
sous le cahior de (llierlionrg, art. .5.')
( .vinrà, p. 67). La route frde Rricfpiclicc
à (llierliourjjr) nVsl autre (pie In roule
dite ffdeClierlioury à Saint-Malo-i , ipii>
ntms avons maintes fois déjà rencon-
trée, et qui était fort loin d'être ache-
vée en 1789 (voir la note sous le ca-
hier de Bréhal, au t. I", p. 188).
Quant à la route f^de Valognes à Bric-
(pieliecn, ou plus exactement de (r Va-
lognes à (iarleret par Bricquehecr) , elle
était en 17<'^<| encore en cours d'exécu-
tion. (Voir Anh. (lalvados, (> .'5867-
38(>8.)
'^' La situation est dé|)einle exacte-
ment sous les mêmes couliMirs en i7i|o
par les officiers muniiipanx. ffLa pa-
roisse de .Saiiil-Marlin-le-Ili'hert est en
majeure partie d un fonds de médiocre
valeur, ])his du tiers même est de très
mauvais fonds. Le nombre des pauvres
SAINT-MARTIN-LE-HKBERT.
6ir,
ressource que la charité publique; et parmi le tiers des habitants,
ceux qui ont un petit clianij) (je dis ceux qui ont un petit champ,
car la plupart d'tMitour n'ont que de simples clianniières et encore" à
loyer) ne peuvent se procurer les engrais nécessaire pour la culture
à propos, vu la distance de l'endroil on l'on va chercher la pierre
à chaux, qui est de plus de deux lieues ', et les mauvais chemins
qui s'y rendent; car la chaux est l'unique moyen de graisser, n'étant
pas possible de faire usage du sable de mer, (Iherbourp^ étant éloi-
gné de près de cinq lieues, et les chemins impraticables jusqu'à la
grande route qui y conduit, et qu'on ne peut joindre que plus de
deux lieues et demie loin.
[3"] Concentrée entre deux grandes paroisses '-', la plupart des
y est grand , ot les ressources très rares
et tivs difficiles. . . H ne s'y fait aucun
commerce, il n'y a ni landes ni com-
munes, nulle facilité, par consé-
(|iient, pour les pauvres de pouvoir
nourrir leur bétail, (jui leur serait des
jilus nécessaires |)our leui'^ entretien et
celui de leiu's enfants. i) (Klal di's bimis
liât. , VulogneH, Arcli. Manche , Q '■'' i y.)
I^u paroisse était incontestalilement
fort pauvre. Kn 1781), sur G7 lij;nes
portées au Rôh de l'impùl li'rrili»-lal,
trois cotes seulement dépassent «ne
livre : celles du sieur du Vivier, écuyer,
('■ote : 17 1. 11 s. 9 d. .T//i), de la
v" Michel (11 1. 10 s. 11 d.), et du
s' Jacque Pillastre, conseiller du roi
(al. 11 d. 5/6), et représentent par
suite des revenus de (pielipie impor-
tance (respectivement, 1,020 livres,
()()(! livres et 180 livres). Aucune autre
lij'ue, même celle du curé ( 1 o s.) et
celle du sieur de la Motte (S s. <) d.)
ne suppose un revenu imposalile supé-
rieur à 1^0 livres. ( Arch. (ialvados, (]
8a/.9.)
lievcnu total de la paroisse imposé'
aux xx" : 3, 180 livres.
('' L'inventaire des oUiciers munici-
paux en 1790 précise le lieu d'où l'on
tire la chaux, ((ui est Vri-tot. aKloi-jnée
des grandes routes, écrivent-ils (la plus
près est celle de Valognes à lîricquebec ,
(pii est à une lieue de distance), elle
n'a aucune ressource du côté de la mer
(la plus près est à quatre lieues). La
pierre d'Yvetot en fournit pour cuire
de la chaux, il est vrai, et c'est l'u-
nique engrais, noais les dépenses pour
se la procunn- sont immenses de pour
côtés, les chemins vicinaux sont im-
praticables, n (Loc. cit.)
Sui- l'emploi de la chaux comme
amendement en 1789, voir la note sous-
ïtyenville, art. 1" (au t. 1", p. 38."),
n. ;>). Quoi (pie dise le caliier, la situa-
tion des paroisses de la régitm de Va-
lognes, où la pierre calcaire se trouve
un peu partout, était, à cet égard, bien
préférable à celle des paroisses de (lou-
lances, où on ne la rencontre guère
qu'à Montmartin et la iiaje-du-l^uils,
surtout à celles de la région d'Avancbes
et de Mortain, cpii en sont absolument
privées. (Voir nv. Gkrvillk, Eludes sur
le départemenl de la Manche, p. 68.)
"-' Un simple coup d'oeil surla carte
suffit pour constater l'exactitude de
l'asserlion du caliier; la minuscule
connnune de Saint- Martin -le -Hébert
('u3 hectares) est connue écrasée , au-
jourd'hui encore, entre les grandes com-
numes de fJricquebec ( 3,.^)!')9 hectares) et
de Sotte\ast (i,o85 hectares), qui sont
parmi les plus étendues de l'arrondis-
sement de Valognes. Le rôle du terri-
torial y fait apparaître, sur (57 lignes,
.") veuves, et un grand nombre de
cotes qui n'atteignent pas :> sous.
(Arch. Calvados, C 82Z19.) Mais l'inven-
taire de 1790 donne sur l'importance
des fonds ainsi possédés hors paroisse
des indications encore plus précises.
«Dans les circonstances actuelles, écri-
vent-ils, il n'est peut-être point de
paroisse dans le district de Valognes
aussi chargée ([ue celle-ci, parce que
tous ses habitants possédaient partie
Gl'i
BATIJJArîK SECONDAiRfî DE VALOGNES.
«iitn^s lïi\l)ilniils (|tii y poss^VlnhJ tuiplrjiios foluls n'ont sui' Pèllé-ci
qno lour simple amasuremenl (s/V); h l'exception de deux petits
tanneurs, il ne s'y fait aucune espèce de commei*ce. Les pauvres,
(pji y sont en j^rand nombre pour son «étroite étendue , n'ont, (jualid
ils sont malades, pour ainsi dire d'autres IV'ssources , si nécessaires
alors, que dans la charité de leur curé, (|ui vu la modicité de son
bénéfice se ll*ouve dans l'impossibilité de suivre ce que lui dicte la
•Ténérosité des sentiments de son cœur, et de faire autant de bien
(pi'il le désirerait ''l
[U"] Toujours animés du désir d'entrer dans les vues bienfai-
santes de Sa Majesté, et de lui donner des preuves de leurrespec-
tueux dévouêtniMit à ses ordres, les habitants de ladite paroisse de
Saint-Martin-le-Hébert, prêts à se sacrifier pour le bien de l'Etat
en ofirant de faire tous les sacrifices que la modicité de leur for-
tune peut leur permettre, demandent en {^râce que, pour soulager
la classe la plus j)auvre et la plus utile des sujets du roi, des con-
tributions réparties sur elle avec une inéjjalitéelfrayante, qui, jetant
le faitleau des charges publitples sur les citoyensles plUs indijj^enls,
ne peut même, en les écrasant, en tirer que des ressourcc^s limitées
par leur pauvreté, on ait égard dans la répartition des impôts aux
richesses et aux facultés, et (|u'on v comprenne ceux (|ui, comme
eux sous la protection des lois de TRtat et jouissant de presque
toute la fortune de l'Etat, ne payent cependant presque rien. Sa
\lajesté se dé('lare le père et le protecteur de ses peuples, et la
classe des pauvres est la plus chère à son cœur; il est le maître,
son intention est de retrancher les abus; et de tous les àblis, celui-ci
est un de ceux qui méritent autant les soins de sa bonté paternelle.
de leurs fuiids stlr dfiux paroisses dont
elle est onvironnéo, et oïl ils sont iiii-
pos^s [maintenant |. Sur environ
r)oo verfféos de terre (pie le nouveau
rt'ifime | l'imposition au lieu de la si-
tuation d(s biens | a fait perdre à
Sainl-Marlin, il ne lui en reste pas
(io. Il t'st vrai (prntte requt'te présenlée
au Itureau intermédiaire de Valojjncs
obtint à la paroisse une diminution de
if)!! livres; mais cette diminution n'a
pas, f\ beaufoUp prAs, mis ladite pa-
roisse au ni\eau des auti'Ps.'? [Loc. cit.)
<■' Nous n'avons pas la Déchratinii
(h ijgo du ruri*. D'après les olliiiers
muniripaiiv, la cure coHsislait en mai-
son presb\lérale, bassi'-rour, J{i'art{je et
ttlitres bâtiments d'exploitaliiui, jardin
et petit «va'faht'î d'étendue non spé-
cifiée, terres d'aumône de iH ver{»ées
dans un enclos joint au presliytère,
toutes les dtmes, tuais aucune rente
(/oc. cit.). Le tout il'esl pas estimé;
mais, ert 1787, les inspecteurs des vih|;-
tièmes avaient porté à 1,080 livres seii-
lement le f"e\enu ecclésiastique total de
la paroisse. (Arcli. Calvados, C 85 iç).)
L'inventaire des officiers municipaux
rend le mêitie bommajfe que le cahier
à la cliarité du curé du lied. wLeur
meiile(ue ress(iurc<', écriveiit-ils, \a
leur être ôtée[aux pauvres | par la sup-
pression de la dtme, qui l'ournissait au
curé des l'acilités pour leur soulajfement ,
qiu' sa pension ne pourra lui donner.
Il n'existe dans la paroisse aUcun t'ta-
blissement pour les pëuvrés, (pi'uue
rente île 1 '1 livres.') [Loc. èit.)
SAÎNt-MARTlN-T.E-ttEnEnT.
611
Ne p.iraîMi pas juste, «mi effet, (jiie «les [lersoniies richeH, (|u«'lle
(|m' puisse «^(re lein- silii.'ilioii, s.'iiis vouloir cepcudanl allncpHT
leiH's privilèges, payent par proportion autant que lie misérables
laboureurs, qui suent journellement sang et eau pour tirer du sein
«le la ti'rre les tr«^sors qui foui la ri«^besse de l'Etat, et dont les en-
fants dévoués au service de Sa Majesté et de la patrie sacrifient
leurs veilles ^ leur liberté, leur santé, leur vie même, pour le bien
et la consJTvation du royaume**'?
j f)"! H y a en«ore des abus, tels que l'usage «les déports, qui
ruine et le spirituel et le t«'nq)orel d'iuic paroisse après la mort
d'uh curé, et qui laisse pendant le cours d'une année les pauvres
sans aucune rt^ssour«'«'s, usage abusif et désastreux, qui demande
l'attention particulière" «lu gouvcrnenKMit, et qu'il est de sa sagess
de proscrire absolument, et plusieurs autres encore, dans l'examen
desquels les babifants de la paroisse de Saint-I\lartin-le-Héberl ne
sont pas à portée «l'entrer; ils n'ont ni la science, ni les connais-
sances nécessaires à cet effet; ils laissent Ce soin aux lumières, à la
prudence et à la sagesse de ceux qui seront établis pour faire la ré-
daction générale des cahiers de doléances du bailliage de \ alognes
«»t il les supplient de bien Vouloir y faire attention.
I 6"] Parmi le nombre, il on est cependant «b'UX contre lesquels
spécialement ils ne peuvent s'empêcher d'élever la voix, c'est contre
les droits imposés sur les cuirs, et la manière dont on en fait le re-
couvrement'^', et contre ce que coûtent les gabelles à tous les ordres
(') Impositions de Saint-Martift-lc-
lli''liprt pont* 1789 : lailli', (i'io livres;
a(*<-., ftao livres; rap. , '1 1 '1 livri^s; cor-
vée, 813 1. 118. 5 d.; vingt., ^153 I.
18 s. 5 d.; terr. , ho livfos; bât.,
i;{ livres. Au total, 9,197 '• 9 ^- ^'* *'•
Lijjnes : 60, dont ')\) propriétaires
exploitants (pour fxH\ I. 3 s.), et 1 fef-
inier (pour i)0 livres). — htviléfriéH :
leruré, M*" François Pirquenol ((^otean '
tert*. , 10 livres); pour la noblesse, la
v' el les enfants du s' du Vivier de la
(Ihapetlo (en. 110 livres, terr. , 17 1.
11 s. 3d.);le s' des Michels, écuver
(nonrés. , lerf-. , 1 1 1. 10 s. 1 1 d.);les'dn
Vivier , ëcuyer, ( non rés. , terr., >< s. 9 d.) :
et jiour le tiers état, .Jacques Fillastre,
conseiller du roi f terr. , •! s. i 1 d. i5/i6).
Rentes. — l'Etat dparputpn de 1790
ne comprend que deux créanciers :
1° le cnmto Dillon, rentes seijjnou-
riales sur 1.^) fiollataires, montant en-
semble à /( rabots, H8 pots \I',S et
a chopines de froment, mesure non
spécifiée, 8 poules 1/9, 1 pain i/3,
.^)o œufs 1/3, ^ fourches à foin et 78 I.
1 j s. 6 d. en argtmt (est. au lotid 8'.! I.
19 s. 9 d.); -j" l'église du lieu, rentes
foncières sur 5 particidiers, montant
ensemble à 17 1. i() s. '1 d.; |)lus deux
rentes d'obils, ti7 1. ils. (j d.
total des rentes déclarées : i!»8 I.
7 s. 7 d. (Arcb. Manclie. (J*' ^o.)
'■-' Le cahier portait rpcollpction ;
le mot a été raturé et surchargé en
ipcoiwvempnt. Sur la cpiestion des droits
sur les cuirs, voir ce <pie nous avons
noté sous le cahier de Valognes, art. «9
(itiiprà, p. .^6). La paroisse de Saint-
\tartin-le-Hél>ert ( on disait plus coiii-
Muinémenl Saint- Martin -le -Plessard )
avait possédé autrefois quelques jietites
tann(>ries, qu'apparemment les nou-
\eaux édits avaient fait comme ailleurs
tomber de|)uis 1750. Voir Etat dp»
villes, paroisses et Heur de la géiiprahté
61 ()
liAîf. [.nr.E sF/;o\D\Tr.E de valocnes.
(les citoyens. Depuis (|ii('lqiies années, l(^s (Iroits sur la marque des
cuirs se sont multipliés à l'intini , et dans les droits mêmes il se
trouve tant de variation, que ceux qui font le métier de tanneun-
sont à chjKiue moment exposés à des revers qu'ils n'avaient pas lieu
de craindre, dans leur bonne loi. (Test une notoriété de fait que
les droits, quoique levés avec une étonnante rigidité qu'on pourrait
qualifier de tyrannie, ne sont pas sulïisants pour payer ceux qui
sont destinés à en faire le recouvrement. Ne serait-il donc pas plus
utile à l'Etat de supprimer tout ou partie de ces droits (jue de faire
encore de grandes dépenses pour ajouter à leur production de quoi
achever de payer les employés? Et ne serait-ce pas encourager le
commerce, si utile, que de laisser jouir du fruit de leurs travaux
ceux qui s'y occupent?
[7"] Pour ce qui est des gabelles, il n'est personne qui ne se
révolte contre cet impôt destructeur; on peut dire, et il est cons-
tant, que c'est là de tous les objets nécessaires à la vie un de ceux
dont on abuse le moins. Quelles entraves cependant n'y met-on
pas? Monté à un prix exorbitant et par conséquent très dillicile
aux pauvres d*; se le procurer, n'est-ce pas un abus ou plutôt une
véritable exaction, que de refuser à un misérable éloigné peut-élre
de 8 ou 1 o lieues de l'endroit où se fait le sel, la libert/' de prendre
en une seule provision le demi-minot* qu'on y accorde* ''^? Peut-on
de Caeii , où il y a des établissements de
tanneries, année lyaS. (Arrh. Calvados,
C a()25.) La paroisse do Sainl-Vlailin
complail à celle date 3 tanneurs a\anl
ensoml)le 5 fosses seulement.
Un Mémoire de* tanneurs de l'élerltoii
de Valognes, en date de i7t)5, donne
quelques détails préris. sur les droits
(|ui étaient alors perçus sur cette in-
dustrie, et en même temps sur le
mode de perception adopté. Il ne
semble pas que le produit en ait («té.
comme dit bien le Cahier, fort consi-
dérable : ff Depuis 17.50, écrivent les
suppliants, on lève dans cette élection
les droits de prud'homme, quart en
sus, et contrôle à raison de i5 s. par
cuir fort, 9 s. () d. par vache, et a s.
6 d. par veau. C'est en vertu d'un oflice
de juré-prudhommc, dont le tilulaiie
les a all'ermés i,5oo livres an noniUK'
Vvard de Valojjnes, et Ton croit (piil v
a gagné encore 1,000 livres par an, en
sorte que le produit des droits est de
a,.5oo livres par an, et Ton doit tenir
pour certain que le souverain est beau-
coup lésé dans la finance de ce produit. n
(Ârch. (^alvadi)S, C ^g-?.b.)
' Le passage entre les signes **
est interligné. — La quantité légale de
sel accordée aux habitants de Basse-
Normandie qui jouissaient du privilège
du <innrt-l)ouiUon était d'un muids, ou
plus exactement, pour parler le lan-
gagt» des textes, «d'une denii-rnclu'
par année pour chaque tète, y compris
les enfants au-dessus de 8 ans, tant
pour pot et salière que pour grosses
salaisons". Mais cette quantité, (pii
équivaut à 5o livres pesanl, ne leur
était pas df^ivrée en une seule fois.
Ij'aiticle X du liè^rlement du a janvier
lOff], (pii est comme la charte des pays
de quart-bouillon, avait défendu à fous
ceux qui avaient le privilège d'aller aux
salines de prendre ou de garder chez
eux une plus grande provision de sel
que |)our 6 mois, à raison de 26 livres
par personne: el par suite de cette
prescription, dont l'observilion était
SAÎNT-MARTTN-LEHKRRHT.
617
concevoir que pour un lel ol)jet et un oJ)jeL si modicjuc on puisse
exposer ù des dépenses si considérables ?
I 8°] En convertissant cet impôt en une imposition quelconque
moins onéreuse, on retrancherait une multitude de gens inutiles,
qui coûtent néaimioins des sommes immenses h l'Etat , et l'Etat, en
se procurant des ressources trrs tHendues, pioc^urerait le soulage-
ment des peuples et à tonte la société un avafitage qu'elle ne pour-
rait trop apprécier.
[9°] Les habitants de la paroisse de Saint-Martin-le-Hébert,en
conséquence des observations* ci-dessus*, réunissent tous leurs voix
pour supplier Sa Majesté de donner des ordres positifs pour les ré-
parations des chemins de traverse qui conduisent aux grandes
routes de Valognes à Cherbourg, de Valognes à Bricquebec et de
Bricquebec à Cherbourg, réparations qui leur sont d'une indispen-
sable nécessité pour se procurer les composts nécessaires à graisser
leur peu de terre''^ Ils se réunissent encore pour demander avec in-
stance que retranchant toute cette multitude d'impôts, on se borne
à un seul qui les renferme [tous] ; à ce moyen, le recouvrement s'en
fera à i)eaucou[) moins de frais, et chacun des sujets si'ra à [)ortée
de connaître ce que Sa Majesté exige de lui.
Treize mots rayés comme nuls; approuvé en interligne les mots
assurée au besoin par dos visites domi-
ciliaires et par do fortes aniondos,
chaque chef do famille se trouvait obligé
de faire en deux fois au moins sa pro-
vision, c'est-à-dire de faire deux fois
par an en pei"sonne (la levée du sel par
des voituriers étrangers et la cession du
sel entre usagers étaient foruii-llemont
interdites par les art. ^7 et 38 du
Bail à saulnier) le voyage aux salines
siu' les rôles desrpielles il était porte''.
On conçoit qu'il ait paru excédant,
pour lever une domi-ruclie de sel (pii
valait, suivant les salines, de 3 à
li li\ros, de faire un voyage de 7 ou
H lieues, avec les formalités longues et
minutieuses (certificat du curé, levée
d'un pasHavant à la plus prochaine re-
vente, parcours entre deux soleils)
qu'il exigeait à chaque fois. Voir/Vc/«-
latioii (lu roi portant ri'frli'iiient pour la
levée du quart-bouillou sur les salims de
la province de Normandie, a janvier
i6()i,avt 7, i(» et 12, confirmés pur
les Déclarations postérieures du kj mai
f]ii, art. 6 et 1 3, et du a8 septembre
ijaa, art. i"(dans Recueil des Ga-
belles, II, p. 43, 1^3, aîîf)).
.\ola. Une seidi^ exception était faite.
Les supérieurs des conununaiités reli-
gieuses ayant fait observer que la demi-
ruclie qui était accordée par tète et par
an ne pouvait snllire à leurs besoins
ordinaires, ^attendu le genre de vie
maigre auquel la plu paît d'entre eux
sont engagés, ainsi (pi'à exercer l'hospi-
talité et à exercer des aumônes de fonda-
lions «t réglées ou casuelles 1 , le roi avait
accordé <pie lt!s nobles et ecclésiitstiepies
pourraient |)rendre par exli'aoïdinairo,
dans les reventes de (piarl-bouillou plus
prochaines, «la quantité qui serait jugée
nécessaire, en connaissance de cause,
par les fermiers ou leurs commis?!.
{Arrêt du Conseil du 7 novembre fjai,
fbid., II. p. ;?7i.)
*'^ ]| s'agit do la récolte du varech.
La paroisse de Saint-iMartin-le-IIébert ,
n'étant point r borda nie -1 , n'avait droit
naturelb'rnent (|u'au «varech jeté-.
e>\H RATLLTAHR l4ËC0Nt)AlRE DE VAEOGNES.
ni l'mn^Horpr, In rêpmtîtwn , qu'on lui accorde, rt ci-ilcsxits on inter-
ligne, bons. Lecture faite, ont signé :
G. DE LA Cotte, Jean Bourdet, P. du Bosc, J. de la (]otte,
J.-F. DU Bosc, P.-L. DE LA CoTTE, J.-IN. DE LA CoTTE ,
L PiGNET, Jean-François de Caulk, J.-L. Biennbc, Ni-
colas DE LA Gahde, a. Helland, Pierre Heslaimo, J,-F*
CoiPPEY, B.-Jëan, Féhet, J.-A. Col'ppeï, J.-M. Fëhet,
Guillaume Pain^ Hilaire LklaidieHj L. Lacoudier, Jean
Pain, V. Vibeht, J; Helland.
^AlM-MÀtJRIGË'''.
\. PrOCKS-VERHAI. DASSKMliLKR.
(Ms. Archives de la Maurlie, xérie H, u. ni., liasse Cnliiers de Valogiies, II. pièce non cotée
Douille oiifjitihl sijjrié, quoique (iiialifi»'^ en lilfo de "r.oppie''v Inédit.)
Analyse : (formule du modèle g-éiiéral impiimé). — Dale de l'assemblée :
8 mars. — Comparants (plus de i 8 ) : Jean-Nicolas Dubosc, syndic do l'as-
semblée minilcipale, Pierre l)iichegDe, ,orellier de ladite assemblée. Jean-Fran-
çois Besselièvre, syndic, Jean-François Meslin TAîné, Jac(jues Travers fils
Jacques, Hyacinlbe Jourdain, Hyacinthe Lelion, Julien Ducbesne, Jeau-Fran-
çnis Ijegoiij)il, Loiiis Détiis, Jean Vaste!. Pierie Le Griftbn, Nicolas Hentie-
((iiin, André Busiiel, (îuillaume Besselièvre, Jacques Travers, Jean Vastel.
Jaccjues Legoupil, fret aulresi. — Nombre de feux : io5 '*K — Publication :
le 1*' mars, par Charles P^ontaine. curé. — Députés : Jean-François Mesi.i\
TAiné, Jac(pies Traveus fils Jaccjues. — Signaluies (19) : Dibosc, siftidic de
l asaemhléf muiticipalr , J.-F. BEssEMÎivuE, nyndic de la communauté ^ J.-H. Jour-
dain, J.-F. Meslin, 1^. Dkms, Julien Dichesne. J, Travers, H. Lbi.vopi, J.-F.
Legôipil, J. Vastrl, N. HtiVNEQrïîy, Pierre Legriffoi^, G. liEssEtifevRE, J.-F.
Mèslin, André Bunel, J. Trwkrs, Jean Simon, J. Le (ioCPii..
%. Cahier de DOLÉAncES.
( Ms. Archive» de la Manche, série H, n. cl., liasse ('ahiers de Va1o|fnes, I, pièce non cotée.
Original sijîné. Inétlit.)
Cnhtcr défi plntntf's, remnnirancefi el doléattces de la pnivme de
Saint-Maurice pour élre porté et présenté à l'assemblée du
C Arrondissempnl di» Valognês, cati- 1793 : iqi lialiiiauts. Mouvement (en
ton de Barneville. ^"r'~,) : ^- S, M. 1, D. 99. -^ Popu-
^'^> Population au dénombrement do latioû actuelle : 3'i3 habitants.
SAlNT-MAilRÎOE. ()19
Imx (^undu hmlh(t<ye de \ ahirites, Ir lundi () mars, en comr-
(jueme de FassignaïKni <jiii Unir a été donnée le tîj février der-
nier, à la reijuétc du procureur du roi dvdit hailliage.
Puisque Sa .Majesté daigne peniieltre ;\ tous el à uu cliarun de
SI3S sujets de porter jus(ju'nu pied du lr(^ne leurs plaintes et do-
léances^ de proposer el remontrer tout ce qui peut concerner lés
liesoins de l'hâtai et le bien de tous et de chacun des citoyens, sui-
vant ses Lettres de convocation pour les f]tats g('néraux el Kèglemeiit
y annexé en date du 9/» janvier 1789^ les susdits liabitanls vont
avec contiance lui ouvrir leur cœur comme ils sont prêts ;\ lui ou-
vrir leur bourse pour les besoins de l'Etal.
1" Ladite connnunauté se plaint de la multiplicité des impôts,
et gémit sous le fardeau dont le tiers étal est presque seul chargé.
S'agil-il de pourvoir à l'éducation de la noblesse, c'est le tiers état
seul (pii en l'ait les IVâis, c'est l'impôt qu'on appelle école militaire^^^
et qui est assis au marc la livre de la taille, eldonl par conséquent
la noblesse elbî-mémi' est exempte, tandis qu'on ferme les yeux sur
l'éducation des enfants de ce même tiers étal, el (pl'on met tant
d entraves aux fondations d'école, que les personnes charitables et
portées pour cette bonne œuvre se trouvent découragées par l'énor-
mité des fonds à faire pour y réussir.
9" Elle se plaint <pi on la fasse contribuer depuis vingt à vingt-
cinq anis à la confection de grandes routes éloignées d'elle, et dont
elle ne profite point ; tandis que les chemins qu'elle est obligée de pra-
ti(|uer tous les jours soit |)Our aller à la mer chercher des engrais,
soit pour aller au marché porter ses denrées ou en chercher pour
ses besoins, sont impraticables.
( .T'I Elle se plaint d'être gênée dans le commerce par la mul-
tiplicité et variation des édits, déclarations, règlements et ordon-
nances relativement au sel, cidre, contrôle, etc., lois qu'on viole
souvent faute de les connaître, el dont les receveurs des bureaux
n'ont pas eux-mêmes une connaissance certaine, puisqu'on fait
payer trois à f|uatre fois plus dans les uns que les autres pour le
même objet, ce qui en fait désirer l'entière abolition.
h" La manière dont cette paroisse, ainsi <[ue les autres de la
côte, sont traitées dans les tirages pour les canonniers garde-côtes
et pour les canonniers auxiliaires ou matelots, est encore un sujet
'■' Siii- çfi qu'il fiull entendre pai' ieHiënl pxplifuié pn'cédpmmenl en quoi
iiiipdl ih l'^cnle mhtanr , voir la notb consistaient Ips formalilëf; exigées en
sousCanville.att.O, «i(^j)«),p. 176. Pour 1789, sWis I(î cdliier de Bricquehosq,
les fondations d'ëctiles, notis avons éga- ai-t. a, supi-ù, p. ib^.
620 RAILIJAGE SECONDAIRE DE VALOr.NES.
(le plaintes. I.es jeunes gens les plus nécessaires à la société et à
l'agricalturc, sont enlevés sans aucune exemption; elle en a ac-
tuellement au service de Sa Majesté au moins une douzaine*'', tan-
dis (pic si elle était du plat pays, elle fournii'ait au plus un mili-
cien à raison de sa population.
5° Klle représente t|ue la grande (juantité de colombiers et de
garennes dont elle est environnée sont encore un obstacle des plus
grands à l'agriculture'-^; quelques précautions que le cultivateur
''^ La paroisse de Saint-Maurice
était sujette à la {jarde-côte, et appar-
tenait à la division de BarneviUe, coni-
pajjnie de Saint-Georj[cs. Levée de
i^Sy : 93 jjarçons présentés au tirage,
3 sont pris conune canonniers. (Arcli.
Calvados, C i8()o.)
'-' Nous n'avons au(Min renseigne-
ments précis sur le nombre des colom-
hiers (pii pouvaient exister à Saint-
Mainice en lyHç). La paroisse relevait de
iiuil Tuils laïcs : la baronnie dOllonde,
au in;ii(piis d'Haicourl, au<piel apparte-
nait la seigneurie du lieu; le liel' de
(Irall'ard, à ÏVl' de Bignon ; le fief de la
lla\e-d'Eclot à M"' de Matignon; la
imronnie de Bricquebec, à M' de Ma-
tij;non: le (ief FourneK à la dame Jac-
(|ueiine d(( Beaudrap, et (pielcpies nw-
nues extensions de la seigneurie de
Fierville à M. de Folliot, et du lief du
(}uesnoY, à M. Mauconvenant d(> Sainte-
Suzanne. En outre, de (juatre liefs ec-
( lésiasti(pjes, savoir : les fiefs dits de
Blanclieiande et de Lessay, aux abbayes
de ce nom, la baronnie d'Avarreville, à
l'idtbaye de Lessay, et le fief de la
Taille, au prieiu'é de ce nom, paroisse
de la Haye-d'Fctot.
RicNTKS. — Mous avons conservé
Y Elut ilex irnlc.i de 1790, Nous y rele-
\ons :
\. lipiites laïques. 1° M. d'Harcourt,
poiH" la seigneurie du lieu, rentes sei-
■jneuriales sur 3o fieflfalaires, montant
ensendile à 35 boisseaux 2 cabots et
a(t() pots de froment, 6 boisseaux,
h cabotsel i() pots d'avoine, 1 3 pains 1 'a,
ii'x poules, 3 chapons, 10") œufs,
86 I. I\ s. 3 d. en argent, plus le tiers
de :> livres, et des menues rentes non
détaillées faisant 3() I. 16 s. 8 d. (est.,
au total, environ 38o livivs); ;!" M" de
liignon, |iour la seigneurie de GralTard ,
G cabots de froment, 3 poules, 3o œufs
et 45 1. 10 s. (est., au total, 70 livres);
3" MM. de Sainte-Suzanne, 3 rede-
vances faisant .5 cabots de froment,
5 boisseaux d'avoine et 9 1. 4 s. 6 d.
en argent (est. 37 I. 10 s. 5 d.);
h" M"' de Matignon, pour la seigneu-
rie de la Haye-d'Ectot, 3 redevances
faisant g boisseaux et 3 cabots de fro-
ment et 3 livres en argent (est. a/i li-
vres); 5" M*" de Matignon, pour la
baronnie de Bricquebec, h pots de fr.
(est. 1 livre); 6" M' de Beaudrap,
3 rentes en argent faisant i4i livres;
7" M' deQuenpieville, h sous; 8° M. de
Folliot, pour la seigneurie de Fierville,
() pots de froment et /in d'avoine ;
B. Ecclémasliqufs. 9" l'église du lieu ,
3 boisseaux et 5 cabots de froment.
1 8 redevances en argent faisant en-
semble 85 I. lA s. 6 d. (est. en tout
I 1 9 I. 6 s. 6 d.); 10" le trésor du lieu.
Al. i5s.; 11° l'abbaye de Blanche-
lande, 8 boisseaux de froment, mesure
de 2 A pots; 12" l'abbaye de Lessav,
un boisseau de fr. , 1 pain, 1 chapon
et G s. G d., en deux redevances;
i3° la même, pour la baronnie d' Avar-
reville, 3 boisseaux de fr. , mesure de
19 pots, 3 pains, 3 gélines et 1 I. i3 s.
l\ d.; 1 A" le prieuré de la Taille à la
Haye-d'Eclot, 9 boisseaux de fr. , nie-
,sure de 2 A pots; i5° les (^ordeliers de
Bayeux, 5o livres; 16° l'église de
Fierville, 3 rentes faisant 1 cabot et
32 pots de fr. , et 1 I. i5. en argent;
17° l'église de la Haye-d'Ectot, un
boisseau de fr. , et 2 I. 10 s. i5 d. ;
18" la chapelle Saint-Jean et Saint-
Eloy à iNehou, h rentes faisant 27 bois-
seaux de fr. ; 19° l'église de Saint-
Georges-de-la-Bivière, 3 1. 6 s. 9 d.:
20" le trésor de Saint-Martin-du-Mesnil.
1 1. 18 s.; 9 1° l'église de Saint-Pierre-
d'Arthéglise, 6 I. 2 s., en deux rentes;
22" la cliapelle Vauvert de ThoviJle,
SAI.NT-MAIRICE.
621
prenne, il voit tous les jours ses semences et ses récoltes dé-
vastées par la voracité do ces animaux sans oser même se
plaindre.
6" Elle ne peut s'enip«'cher de se récrier contre le droit de dé-
port. Ce droit odieux, ou plutôt cet usafje abusif, (jui n'a lieu que
dans une partie de la Normandie, enlève toutes les dîmes et géné-
ralement le revenu dn bénélice, et prive par là pendant une année
entière les pauvres nécessitent de tout secours; et le plus souvent
dans le temps d'une maladie épidémique, qui, après avoir enlevé
le pasteur, contribue à désoler le troupeau, et rend les secours de
la charité plus nécessaires*".
"7° Elle ne voit pas avec moins de peine un gros décimaleur en-
lever annuellement la moitié des dîmes de sa paroisse*-', sans y
faire aucune aumône, ni contribuer à ses charges; elle devrait être
quitte en payant la dîme, et il paraîtrait juste que les décimateurs
sise aux Moitiers d'Ailonne, 3 cabots
d'avoine (est. li \. lo s. ).
Le total des rentes n'a pas été dressé.
(Arch. Manche, Q'', 20.)
(•' Le déport do la cure de Saint-
Maurice était alTermc en ly^A par
aio livres, ou, avec les fhar|Tes, 6.37 I.
.^) s., ce qui mettait le bénéfice, vraie
valeur, à 800 I. 5 s. — Décimes :
()7 1. .'3 s.
La cure, d'après les olliciers muni-
cipaux, consiste on maison prcsbyté-
ralo, fjran<i[e, trois |)ièi'es (>n labour et
luzerne, faisant ensendtle (> vergées 3/4
(fait-valoir, est. to livres la vergée).
Il n'y a d'autre bien ecclésiastique,
avec la cure, que la grange décimale
commune à l'abbaye de Montebourg
avec le curé, et un «morceau de lerre
inculte, d'une demi-vergéen. [Ihidi'tn.)
IjO revenu total ecclésiastique est estimé
on 1787 à a, 900 livres.
•^) Le gros décimatcur de Saint-
Maurice était l'abbé de Montebourg.
Nous lisons au Poiiillr, f fiO v" : « Sainl-
Maiirire, patron l'al)baye de Montebourg.
\jo. curé possède la moitié des grosses
(limes et toutes les menut's, quel(|ues
novales et h ou .'") vergées de lerre en
aumône; l'autre moitié des grosses
(limes à Indite abbaye. Produit : la
portion du curé, 3o boisseaux de fro-
ment, mesure de Barneville qui est
de '^ll pois, !\ï) boisseaux d'avoine,
45 d'orge, 18 de sarrasin, 10 de pois,
3 tonneaux de cidre. Menues dimes,
.55 livres. Plus /j livres de rente fon-
cière, pour dire une messe le jour de
Sainte-Marguerite. Total 358 - 5o =
3o8 livres. 75
Déclarati'niis de l'jQo. — L'évè(}ue
de Coutances, comme abbé de Monte-
bourg, déclare «les dimes de la paroisse
(le Saint-Maurice, aff. 800 livres^.
(Déclav. Coiitaticps , n" 7.?, fui. Go,
chiffre concordant dans l'inventaire des
municipaux, qui nous apprend que le
fermier des dimes était le curé hii-
mt'nne, par bail de 1779.) La d(>clara-
tion du curé n'est pas retrouvée; en
17^9, sa part de dimes était affermée
800 livres. {Buroau de Bricqaehee, Arch.
Calvados, C 'i38/i.)
Au sujet des réparations, les officiers
municipaux observent en 1790 que
ffle cor|)S de logis [du pr(>sbytère] «?st
bâti solidement il y a environ 38 ans,
et le tout est en bonne réparation. . .
FjO curé actuel a fait faire quelques
bâtiments d'ex[)loilation, à ses frais,
sans avoir rcvii aucune chose de son
prédécessem-, ... la grange décimale e^l
très ancienne, le pignon duc()tédu midi
est déversé et menace ruine, elc...
la couverture du ch(cur a ('lé refait(; à
neuf très solidement, il y a environ
\fi ou i5, ans par les héritiers du feu
curé et par M. l'abbé de Montebourg^i.
(/i/a( des /liens nul., Valojriies , Arch.
Manclie, Q*"' 17.)
(;22
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VAf.OGNES.
contribuassent seuls h la recpnstructiofl et réparatiun de la maison
presbytérale.
8" Elle désire avec empressement une réforme dans l'ordre de
procéder civilement et criminellement. H y a tant de formalités et
de formes à observer dans la jïiauière actuelle de procéder, que les
procès finissent à peine, et deviennent si dispendieux, qu'on aime
mieux souftrir souvent une injustice (jue de réclamer ses droits les
plus légitimes en justice*^'.
q" L'assemblée, convaincue de la loyauté des intentions de Sa
Majesté, do la sincérité de ses promesses royales el du patriotisme
du ministère actuel, se livre à la douce espérauee de se voir enfin
bientôt soulagée de ses misères; elle espère que le retour pério-
dique des États généraux va devenir le régime permanent de l'ad-
ministration du royaume; elle désire que l'intervalle de lears as-
semblées soit fixé, et spécialement que l'épocjue de la seconde
tenue, qui devra suivre prochainement les Etats de 1789, soit dé-
terminée.
[10"] Elle souhaiterait qu'il fût statué et déclaré par les Etats,
qu'à l'avenir la nation ne reconnaîtra aucun impôt comme légale-
ment établi, qu'il n'ait son origine dans la concession libre des
prochains Etats, que cet impôt ne durera que jusqu'au retour des
États dont l'époque sera fixée, après laquelle il cessera de plein
droit, si les Etats généraux ne sont pas rassemblés pour le renou-
veler.
|i 1"] Enfin, étant tous enfants d'un même père et membres
d'un même corps, elle demande que tons sans distinction conlri-
huent également aux besoins de l'Etat; qu'en consé(pienre. tous les
impôts actuels'-* soient annuités et révoqués, pour être remplacés
par nn impôt nouveau (pii ne marque aucune différence d'ordres
pour la contribution, et (pi'en un mol l'égalité proportionnelle de
*•' l* paroisse était mute; VElat des
fiefs la porte commf rcievanl «partie de
Valognes, partie de Saint-Sauveur".
"' Impositions de Saint - Maurice
pour 1789 : taille, 800 livres; qcc. ,
aaf) livres; cap., 5i8 livres; corvdc,
968 livres 16 s. 4 d.; vingt., 7t)til.
f| s. 7 d.; terr., G'i livres; hàl., aa livres.
Au total, ;),•)(>•! I. 3 s. 1 1 d.
Lijjiips : ii(). dont i i'-\ proprié-
taires exploitants (pour i)!,') I.«) s.), et
i> fernjiers (pour t !i'-^ I. id s.). -
Seul priviléffio résidant : le curé,
M' Charles-Etienne Fontaine, présent à
tloulances. (Le rôle de 1 789 pour l'impôt
territorial n'a pas été retrouvé.)
t,e Méiii. sinl. fie l 7^7 décrit ain^i la
paroisse : (t Saint-Maurice, seigneur.
M. le manpiig d'Harrourt, .">8o acres
«te terre en laltour. peu plantées,
tm vergées de |ti<'. Fonds ingrat, de
jteu de valeur et de rapport».
i'rodnit en grain : 5,3oo hoisseaux,
mesure de n '1 pots. ( Anli. nal. , I) iv bis ,
■ u .) "- FiKFH. La seule terre nol>le, avec
la seigneurie, était le liel Fournil, à la
dame de Beaudraj); mais il \ iivait des
eiktensions. (Arcli. Manche, A '.i']i!t.)
SAlM-MAlRiŒ. 623
répartition soit ordonnée entre tous les citoyens indistincte-
ment.
Ce qu'ils ont signé ce 8 mars i -^89,
Du Base, sifudic de l assemblée municipale, Duohesne, grejier
de ladite assemblée, J, Besselikvhe, syndic de la commu-
miuté, J.-H. JoLROAKN, H. Le Lyoin, Julien Duchesne,
J. Travers, L. DtiNis, Jean L4ur<Av, F. Le Goupil,
N. Henisequin, j. Vastel, Pierre Le Griffom, (^illisible),
G, Besselièvre, J.-F. Merlin, J. Travers, J. Le Golpil.
SAINT-PAUL-DËS-SiBLONS '.
L Procès-verbal d'assemblée.
Mb. archivée <iv la ijançlte, terie B, n. çL, liane Cajjiers da Vajognes, II, pièce non cotée.
Origiual signé, inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
6 mars. — Pre'sidence : "Devant Nous Vincent Mariage, avocat au Parle-
ment. juf|e du lien, assisté de M' (millaurae-Jean-Krancois Denis, noire gref-
fier ordinaire", — Comparants (7) ; Louis Lepigeon, Jacques I>epelit, (îuil-
laume Henneville, (îuilainne BeaumonI , Jacfpics lîeainnonl, Louis Mauquest,
Pierre Baudoin. — Nombre de feux : la^'*. — Publication ; rrje t"' mars,
par -M. le cui-ér. — Députés : Louis Lki'igkon , Guillaume Heninevu-le, —
Signatures (5) : Jacque Bkai mont, J. Petit. L. Lbmujbon, (J. Hennevu-lr ,
Pierre Baiuolin, Mariage, y«^e du lien, Denis.
2. (IaiIIEI! I)K F)0LÉA^'C£S.
(Ms. Archives de la Manche, icrie B, n. ri., liasse Cahiers de Vatognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Cahier de doléances, plninles et remontrances des habitants du
tiers état de la paroisse et rommunauté de Saint-Paul-des-Sa-
'" .'^ncicuuc |iaroisse réunie à Hau- ' Population au déaumltronicnl de
bigny, arroodjsMîiiKMildo Valojjnes.caii i^ç)^ : (i-j hahitanlï. MoinenuMil ( en
ton de Barneville. 1787) : N. 0, M. 1, D. 1.
62 'i
BAILLIAGE SEGONDAIUE DE VALOGNES.
hlons , fait , arrêté et .signé en rassemblée générale de ladite
communauté, le 6 mars ijSc^^^^
La position des habitants de cette paroisse est malheureuse ''^',
Drivée de débouchés convenables pour le transport des productions
de son sol, d'ailleurs sablonneux et aride, privée de toute espèce
de bois, et n'ayant d'autres engrais (jue le varech; ils espèrent de
la bienfaisance de Sa Majesté que le nouvel ordre des choses ap-
portera quelque soulagement à leur misère.
Les habitants qui composent cette paroisse sont en très petit
nombre et tous pauvres. Les impositions qu'ils supportent sont ex-
cessifs (.s/r)*^), et deviendront bientôt insupportables, s'il n'y est
pourvu en faisant cesser les abus et les vexations dont ils sont les
victimes. Pourquoi, enjoignant leurs vœux à ceux des habitants des
autres paroisses voisines, pour la régénération de toutes les parties
de l'administration annoncée par Sa Majesté, ils demandent spécia-
lement :
1° Que les impôts de toute espèce sans exception soient sup-
portés par tous les citoyens de (juelque ordre qu'ils soient, et dans
une juste proportion de leurs facultés '^^
9" Que l'on fasse dans les lois subsistantes, ainsi que dans les
tribunaux et l'administration de la justice, les changements qu'exige
le bien public''^';
3" Qu'au lieu d'écraser le peuple pour acquitter la dette pu-
blique, on assoie l'impôt qui y sera destiné sur les objets de luxe,
tels que les chiens de chasse, les carrosses et voitures semblables,
(') Le caliier de Sainl-Paul-des-Sa-
l)lons, qui appartenait à la liante jus-
tice de Bricf|iieber , est conlorme d'une
manière jjénérale au type du caliier de
Brircpiebec, mais très remanié dans la
forme et surtout abréjjé; pour le londs
louteiois, beaucoup de détails locaux ont
été ajoutés.
('-> Mew. s/at. J 727, f"i y :«Sainl-l'anl-
des-Sablons. Seijjneur, IM. le manjuis
de l'Iamanville; 17H acres i/a de terre
on labour, peu de plant, et () verjifées
de pré. Fonds médiocre. Miellés et
communes, ;>r»n >er}[écs5i.
Produit en {jrains (en i7();{): 1,010
boisseaux , mesure de 3/1 pots. Le revenu
imposable aux vin{][lièmcs n'est porté
(ju'à 1 1,100 livres.
'^' (il", le rallier de lîricqueber, art.
9 1 (remanié). - Impositions de Saint-
Paul-des-Sal)ions pour 1789 : taille,
i5() livres: ace, 98 livres; cap., 97
livres; corvée, '19 1. 17 s. 3 d.; vingt.,
165 1. (j s. 7 d.; terr. , 1 ^^ livres; bât.,
f) livres. Au total, 579 1. 3 s. 9 d.
Lignes : 10, dont 8 propriétaires
exj>loi(ants (pour Aa 1. 17 s.), et 9 Fer-
miers (pour 190 1. i3 s.). — Seul privilé-
gié : le curé, M' Pierre-Henrv Leroy.
Aucun noble ne réside dans la paroisse.
*'' (11. les caliiers de Magneville, art.
(i; le Vrétot, art. 8 , etc. - I^a paroisse
de Saint-Paul est portée sur le Afc'»io/rc
tirs fijficterf ilc In haute justice de Bric-
ijuohcc en 17H7 comme fr(l(''pend an t en-
tièrement de celte liautejusticei. (Arcli.
(lalvados, C (il 98.) dépendant nous
voyons dans un Aveu An Pabbé de N.-D.
du Vo'u, en date de i707,fpi'une par-
tie dépendait de la liante justice de
Tabbaye dcClierboiirj;. (Arch. Calvados,
C G690.)
SMNT-l'Al L-r)i:SS\HI.ONS. G25
l(!s lacjiiais, los oiivraj^es d'or et d'argent, et autres choses sem-
l)laldes ');
h" Qu'on emploie au même usage les justes retranchements
(|u'il convient de l'aire sur les grâces et les pensions de la cour, et
sur les excessifs appointements de plusieurs grandes places de la
Cour (^^;
5" Qu'on y emploie de plus le produit de ces droits, de ces
grâces, que le pape accorde aux citoyens moyennant beaucoup d'or
exporté à la cour de Rome, ainsi que l'énorme produit des annates
qui vont enrichir cette cour aspirant une partie du numéraire de la
France; que ces droits soient perçus, pendant un temps convenable,
au profit de l'Etat, et que les Français en demeurent ensuite affran-
chis, c'est le vœu générai de la nation ^^^;
6° Qu'on laisse en économat, pendant un nombre d'année siilli-
sant, les a])bayes et prieurés qui viendront à vaquer, et ([ue ce
produit soit également appli([ué à l'acquit de la dette publi-
que'*';
7° Il est d'expérience que le tirage de la milice de mer est fu-
neste à l'agriculture et à l'espèce humaine. Lesdits habitants de-
mandent que ce tirage soit supprimé, et qu'on y substitue une
contribution destinée à payer les enrôlement volontaires, contribu-
tion qui sera proportionnellement supportée par les citoyens de
tous ordres, étant tous intéressés à la défense de la patrie et des
propriétés '^' ;
8" Que le droit de déport soit supprimé, comme n'étant fondé
sur aucune loi, n'ayant lieu que dans celte province, et préjudi-
ciable surtout aux pauvres '^' ;
''^ L'article 3 est la n'iirodiiclion
U'xtiidle des artirlos i :? de Ma;;neville,
/|'i du Vrétot.
(2) Cf. Magneville, ail. i ;i ; le Vrélol,
art. /|.") (remanit').
^^> L'article .^) est la rejirodiKtion
presque textuelle des articles i /| de
Majrnevillo, /i() du Vri'lot.
'■' Cf. MajTneville, art. i îi ; \v. Vrétot
art. U'j. — Le vœu est sans intérêt lo-
cal à Saint-i\iul-des-Salilons-, \'Elat des
hiens natiimau.r n'y sij[nal(! aucun autre
bien ecclésiastique que la cure, consis-
tant en : manoir prcshytéral, liàlirnenls
(Texploitation a couverts en paille, jar-
din de 8 perches, ,3 pièces d'aumônes
contenant ensemble près de /i ver/'t-cs
3/4. (non est.). Le curé prend 8 cordes
de l)ois dans la lorèt usagère de Bric-
(pieliec. (Arcli. Manche, Q ''' l'y.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paniisse est porté en i 787,
par les contrôleurs des vingtièmes, à
Ç)/io livres seulement. (Arcli. (lalvados,
'(] fifiif).)
^■'1 CI. les cahiers de Bricquebec,
art. i(>; de Magne\ ille, art. 17 (presque
textuel). La paroissi;, toutefois, ne Ibur-
nissait point à la milice de terre, mais
à la }{arde-côte, pour la division de
Harneville, compagnie de Surtainville.
Levée de 1787 : 5 garçons s'étant |)ré-
sentés au tirage, aucim n'avait été pris.
(Arcli. (lalvados, C iSfio.)
'''' Cf. Iîric,(piel)ec, art. a8 ; Magnc-
\ille, art. 18 , etc.
626
iVMLMArJE Sl^XO.NDAlRE DE VALOGNES.
q" Quo les reconstructions et réparations des presbytères soient
à l'avenir à la seule charge des décimateurs'*';
1 0° Qu'on fasse sévèrement exécuter les lois prohibitives des ga-
rennes ouveMes; et que lés citoyens soient autorisés à détruire les
lapins qui s'échapperont sur leurs héritages, dont ils dévorent
les productions;
1 1" Que dans le cas oh la loi de la pi*opriété ne pernîetlrâit pas
d'accorder l'entière destruction des colombiers, on force au moins
les propriétaires légitimes de ces droits, de tenir leurs pigeon» en-
fermés dans le temps des semences et celui des récoltes'-';
1 2" Que déplus, tous les jouissants de ces dioits soient tenus de
(') Cf. Brioquebec, art. 28; Magne-
viHe, art. 19. — Nous n'avons trouvé
aucune trace de réparations presbyté-
t-ales à ta chargé tîéS habitarits, darls la
seconde moitié du xviii* siècle. Les offi-
ciers municipaux observent en 1790
que trie presbytère est ancien et assez
bien entretenu n. Le siétir riiré a rérti
de son prédécesseur une somme de
800 livres pour les réparations, et rril
en a fait l'einpltti et au delà'). {Etnt r/e.s
biens mf., Vahgftpsi Arch. Manche ^
Dîmes. — Il n'y avait point à Sàirit-
Paul-des-Sàblons dé gros dépimnteilr
dont re\istence pût justifier le vomi du
cahier; l'abbé de Cherbourg, patron
erclésiasti(pié do l;t piiroisse , rih preilàil
pas part rtiixdhuns. Notislisonsau Pourlié^
f" 'z-^; »■": ffSaiiit-l*aul-des-Sablons, Sn-
Itnliotiensia. Patron, l'abbayo do (vlioi-
bourg. Le curé possède loiifes les dinics
de la paroisse, avec :") ou G vergées do
letTtes en flumônc, estimées 10 livres.
Produit : finf) gerbes faisant îi5 bors-
sêrttu de froment mesure des Pieux de
!!S) pots-, M) boisseaux d'avitine, An
d'orfjc, Mt de pois, un de fèves, .'') de
«eîffte ei a de sarrasin-, un demi-lon-
neau de cidre, et a 2 livres de mertiies
dîmes. Total (en 179b) : 9i5 livres
95 = I r(0 litres. fl
Détliiratii^n dp j 790 non rétroincc
En i/H.^, le déport avait été affermé
li9 lirrps, ou avec les charges 'i.^.'"i I.
9 s. , ce qui mettait , vraie valeur, le
liénéflcë h 5nn 1. 5 8. — Décimes :
11» I. 5 s.
f Cf. le rallier de Pierreville, nrl. (i
{mp^ , p. t\h\). ^ous n'avons aucun len-
seigneraenl sur le nombre de colombiers
qui jJoitTaiènt exister en 178g à Saiht-
Paul-des-Sablons. La paroisse ne renfer-
mait aucun lief noble : là seigneurie du
lieu apparteriflit aU tûârqUls de Fla-
manville, et il y avait plusieurs exten-
sions de liefs assis dans les paroisses
voisines , des liefs de Senoville et de Man-
douville, àppafteriani à rtieSsiré de la
Haye, sieur de la Porte et de la baronnie
Ëricquebec , à M' de Matignon.
RfeNT ES. — Nous avohs coriserté \'Elnt
des renies dressé en 1790, savoir :
L Ecclésiastiques. 1° le curé, pour
obits, 9 1 1. 9 s. 6 d.; 9° le curé de
Sf)t-tdsvHlë , pbu»" «bits, 3 Hthës.
II. Laïcs. 3° le domaine de Vaiognes,
■2 red(!vances faisant ensemble i9 bois-
seaux de iroHient rtiésUre ne 18 |)ots;
3 d'àvriine, et 17 s. 0 d. en argent (est.
70 I. () s. li d.; VEtnl du domaine, i\n\i.
Manche, À ^i.lBT), donne le chiure uu
pou inforieur de 6k 1. 1.^) s. 8d.); '1° le
marquis de Fiamanville, une rente
f seigneuriale et foncière'' dé 7^(0 livres,
sur le s' hubamel; 5" le s' de \A Haye,
comme seigneur de Senoville, deiiv
rentes faisant 9 boisseaux d'àvhine et
3.. œufs (est. 8 1. 18 s. 5 d.); ()" le
même, comme seigneiu- du lief de Man-
douvilloi ri rentes faisant a boisseau v
et 3 cabots de froment, une poule, m
opufs, I pain (est. »8 I. la s., le tout
est ffpayé (>n essence*'); 7° la baronnie
de Brirquebec, une rente de 3 bois-
seaux 1/9 d'avoine (est. (i I. (> s. G d.).
Total des rentes déclarées, par ap-
prcris : 8(ii) I. 11 s. 10 d. - - I-i' sei-
gneur de Barneville avait «ncienncnieut
des droits sur une /iiirp ipii se tenait à
Sainl-Pttul. ( L. IJklIslb, dans AntiUnire
de la Manche, t85o p. 5^7.)
SAl^T-PxVUL-DKB-BAHIJÎNS. 0^7
justifier de leur pn-londiis litres devniil l'assemblée iniiniclpale du
lieuj qui sera autorisée à poursuivre eu justice reux qUi se trouve-
raient être usurpateurs;
iB" Ou'en attendant la suppression de h jfàbelle^ on permette
aUx moitis .nlx |)ativies d'user de i'eau de mer pout saler lelir
soupe '"^ et aux laboureurs pour iaver leur blé, et (pl'ort fasse ces-
ser à cet égard les cruelles exatîtions des indignes suppôts de la
nialtôte.
Ce qui a été signé après lecture :
L. Lepigeon, J. Petit, G. Heisnèville, Jacquë Beaumont,
Pierre Baudouin.
SAIIVt-PiËRtlË-tiALLÔNîNÊ
(2)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manijic, série B,n. cl., liasse Caliiers de Valognes, II. pièce non cotre.
Original signé, inédit.)
Analyse : (fbrmuié dû illddêlë imprimé géfK^ràl). — Date de Tasseinblée :
8 iiiafs. — Comparants (l5) : André Ouoniam, syndic, Jean ^rac, Elictine
Giot, Jaccpies Le i\iasson, Jean Leclieveyi Charles Vrac, Nicolas Manger, Ni-
colas Néeî, Jean Brisset , (luiliaume QuoniSm, Pierre Lé Masson, Philippe
de Cfoix, André Leprevosl, Pierre-Jean Roualle, Cnillailnie Maiifalenl. —
Nomhie de feux : ion '. — Pubiifcalion : le i" ttiars, |iàr M' Le Marchand.
^ D(*pl«tës : (îeorge MAtuER, Jéàh l)i vAt,. — Sifjhclltires (i H) : A. CosMhi,
sijhdic dr In pro/.s.sT, Jean Ciirr^ Jean linisSEt, P. LI'Massi»:^ , N. NÉlil, , J. VhAC,
N. iMAlGF.fi, sijïïéic de l'â.sscffiblpr ihKuicipnle, J. Cosnîâm, E. (iiot, Pkmài.le,
grever, A. LepiIêvost, {itlmlAe), iean Vrac, A. liKCiiEVEVj Mai talent.
â. Ûk\m\\ DE t)Dtl5A?lcfi§:
(Ms. \rcltivet de la Manche i série H, n. cl., liasse (Jabiers de Valognes ; l , pièce non colce.
Originili signé. ïnédil^'\)
<■' Cf. le cahÏM- ftp Saint-Germain-(l(^ *^' Population au (IpHoriihréttloill de
Tourri^tnit, art. .H {supitt, p. 573 et la 1798 : 5/i t liabitants. Moilveilieiil (en
note), et pouf reinplni de IVrtii (le tner <7^7l : N. l!^), M. 9, D. 12. - 1*0-
en îlfjfiniltiire, le cahier fie (irasville, [iiilalion actuelle (ftver N.-D.-trAllotlfie) :
aH. fj {suprù , |i. •! I (|). 870 liatritants.
(-' Anrienhe [mioisse réunit' à !S(»lrP- "'' lifië eopîe, (létlaM'n CtoflfUfiiie à
Dnine-rl' MlftiiH', forriiaiit aiijniitiriiiii la rmijjiiial des Archives, d l'Ié fdUinie eii
riiniimme di's Moîlii'tN d" MliMiriej ai idii 1 X><i^ aiu archives cotniiiiinales de Saiiil-
dissptneiil de Valdfjncs, iniilon de Uai- l'iei ri'-d'Allotnie.(f.'')W)//((n((t('t/"/"/'' 1/ //•
ile\illc. Le ni p. il I' , insiilulciir.)
628
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
A Monsieur le Bailli de Cotentin ou Monsieur son lieutenant^^K
Supplient liumblement les habitants de la paroisse de Saint-
PieiTe-d'Allonne,et vous remontrent qu'en vertu de la Lettre et Rè-
glement de Sa Majesté y annexé pour la convocation des Etats gé-
néraux, ils prennent la liberté de vous adresser leurs plaintes et
doléances sur la situation de leur paroisse, intimement persuadés
que vous pouvez par votre médiation faire parvenir leurs réclama-
tions jusqu'au trône du [digne] monarque qui veut faire le bonheur
et l'avantage de ses peuples.
Voici les motifs de doléances de notre paroisse :
|i"] Le sol n'est qu'un terrain sablonneux qui ne produit que
très peu de fruit (^'; elle est bornée par des monlagnes de sable, en
sorte que quantité de terres labourables ont été ensevelies par l'im-
pétuosité des vents et totalement perdues; il n'est point d'année
que cet accident n'arrive.
[2"] La plus grande partie du revenu est possédée par les sei-
gneurs et gentilshommes (■*', les habitants ne possèdent de revenus
'' Le cahier reprodiiil en ;;rando
partie, mais non Icxtnollomciit , ('cltii
fie Notre-Dame-frAllonne (.fHp/à |). ^107);
il est dans rensemlitc d'ailleiiis hean-
coup plus abrégé.
(^) Mém. .liai. 1737, r 15: tfSaint-
Pierrc-d'Allonne, seigneur M. de Tliou-
villc le Verrier; '17 A acres de terre en
labonr, un peu de j)lant, 90 vergées de
pré. l'dnds médiocre; miellés et com-
munes, 800 vergécs'7. (La ronmiune
actuelle des Moitiers-d'Allone est ca-
dastrée en tout pour 1,712 hectares.) '
Relativement à Tenvahissement des
sables, le ivdacteur du Liri-p hlnnc ob-
servait déjà au xiv' siècle que le sable
de mer détruit communément la cin-
quième partie des fruits de celle |)aroisso,
ce qui diminue traulant le jiroduit dos
dîmes, rrquinta pars Iriictuiim dicte
parochie consumitur persabulum maris
et diminuitur». (Livrn hlauc dp l'évèchc
de (kiutances, cité par Rknaii.t, dans
Annuaire de la Manchp^ 1868. |). .i.)
'•''* Tout ce passage reproduit, avec
qiiebpics modilications de dc-tails néces-
sili-es par la sitiialion locale de la pa-
roisse. Part. 1" (lu cahier de Nolre-
nauic-dWllonnc. La copie a ('li' laite,
semlile-l-il, par un scribe iicii inli'lli;renl ,
car la lin de l'article est de rédaction
(liiricilement intelligible.
D'après le Hôle de rimpôl ti-rriturial
pour 1789, le rcnenu imposable de la
paroisse de Snint-Pierre-dWllonne était
estimé à 6,730 livres. Sur cechiUre, le
seigneur, M. de Blainville, est porté
pour 1 , 1 85 livres de revenu , le s' Feuil-
lye, écuyer, pour 635 livres, le curé
pour 73 livres, etc. (Arch. Calvados, C
89 '19); l'ensemble des revenus ecclé-
siastiques de la paroisse, non imposés,
était estimé en 1787 à 3,6/11 L 1 s.
[Ihid., G 6519.)
A l'égard des renies xpigneuriales . la
paroisse ne renfermait (pi'un seul fiel
laïc, celui de Thoville, appartenant en
1789 à M. de Blainville; mais il y avait
de nombreuses extensions de seigneiu'ies
assises dans les paroisses voisines. Nous
avons conservé ÏElal des renies dressé
en 1790 }iai' les officiers miinicipaiLX ,
dont la longue ('numération n'est pas
pour infirmer les assertions du cahier.
Rentks. a. Laïcs — t° La dame du
Breuil, 1 lioisseau 1 cabot et 9 j)ots de
froment, i/i sous et des menues rentes
non spécifiées, sui' 5 fieffataires (est.
ensemble i4 L 9 s.); 3° la seigneurie
de Carleret, 3 boisseaux 3 cabots de
sAi\T-PiERP.r:-rr\[j.ONNE.
020
pour la plupart qu'à titre de fieffé et fermage. Surchargés de rentes
et d'impôts, ce qui les rt'duit à l'indigence.
I 3°] Vous voudrez hicn observer encore ([u'ils n'ont aucunes es-
pèces de secours. Us ne pouvaient en attendre (|ue de leur curé,
mais il est impuissant de leur en procurer, et jamais aucun soula-
gement du côté des gros décimateurs'"'.
[Il"] Il n'y a aucunes espèces de commerce, très peu de plant,
en sorte que dans les années les plus abondantes, la dîme ne con-
froment et lo 1. lo s. , on /i redevances
(est. 3îj i. k s.); 3° la seijfneiirici de
Tlioville, 12 redevances faisant ensiMiihle
27 boissean\ i/a, 6 cabots et 1 :> jiols
pinte de froment, 8 l)oisseau\ 8 cabots
d'avoine, 3 cabots 3 binguets d'or[je et
vernage, 3 jjoules 10 œufs 1 j)ain et
hi sous en deniers (est. «55 I. 6 s.);
A" la seigneurie de Graflard en Sorlos-
ville, 5 redevances faisant a cabots et
36 pots de froment, 1 boisseau 1 cabot
d'orge, 9 s. 6 d. en argent, et i3
gerbes de milgreux (est. 5o livres); 5°
la seigneurie de Sortosville, i3 rede-
vances faisant 11 l)oisseau\ i/-î, 3 ca-
bots et 6 pots de froment, 1 boisseau
et a cabots d'avoine, 3 cabots d'orge,
;! gélines 1/2, ao œufs, 2 corvées 1/2
et 19 I. A s. 9 d. en argent (est. 1^2 I.
it) s. 9 d.); 6° la seigneurie de l\Ian-
dou\ille, i5 redevances faisant 3 bois-
seaux '] cabots et i3^i pots de fiomenl ,
3 i>oisseaux d'avoine, 1 cabot d'orge,
1/2 chapon, 9 poules, 3 videcoqs, 12
œufs, 1 pain, et 67 I. 3 d. en argent
(est. 1 2 1 I. 18 s. 9 d.) ; 7° la seigneu-
rie de Fresville, .5 sous; 8° la seigneu-
rie de Baubigny, /i livres; 9° la sei-
gneurie de Magneville, 2 A sous; 10° la
seigneurie de Senoville, 2 redevances
faisant 80 pots de froment, 8 boisseaux
d'avoine, (i poules et (il. 18 s. (est.
/io 1. Il s.); 11° la seijfncnric de Kla-
inanville, 2 rentes faisant 8 livres;
12° le lief du Paicq, 8 livri^s; 1 3" le
domaine de Valognes, It pois clioiiinf
de IVoment (est. 1 1. 7 s.).
\i. Rcclésiasliques. — 1 1\° l'église du
lieu, i(i rentes foncières faisant en-
semble 3 boisseaux de froment et 63 1.
() s. 10 d. en argent (est. 79 I. 6 s.
10 d.); i.f)" l'église do N.-D. d'Allonne,
3 redevances faisant 26 I. 10 s.; 16°
l'église de Baubigny, 12 s. (> d.; 17°
l'église de Burneville, 2 livres; 18° l'é-
glise d'Omontville-la-F'olliot, 12 livres;
1 9° l'église de Sortosville , 3 livres ;
20° l'église du Val-de-Scie, 9 I. 16 s.
Total des rentes déclarées : 79^^ I.
17 s. 3 d. (Arch. Manclie, Q '■'^ 20.)
('j Cf. le cahier de N.-D.-d'Allonne,
art. 3. — I^e curé de Saint-Pierre-d'Al-
lonne était en eflet à la portion con-
<jrue. On lit au Puuillé, f Ù6 v" :
cfSaint-Pierre-d'A lionne, patron le sei-
gneur du lieu. Le curé jouit d'tme por-
tion congrue et de fpielques terres
d'aumônes, de 9 à 10 vergées, avec
charges. L'abbaye de Blanchelande pos-
sède toutes les dîmes de la paroisse,
le curé lui ayant fait abandon de son
tiers des grosses et des menues dîmes
pour sa pension. '1
Dédarution de 1 790 non retrouvée
pour la cure. Elle consiste, d'après les
olliciers municipaux, en [»reshylère, bâ-
timents d'e\|iloitation, 3 vergées envi-
ron d'aumônes (est. 28 livres, en
1798), environ 120 livres de rentes
pour acquitter 175 messes, et une
pièce d'obits de 'hjh de vergée (non
est.). En i^hh , le déport avait été afler-
mé 36o livres, ou avec les charges
765 1. .5 s., ce qui mettait le bénéfice,
vraie valeur, à 83 1 livres. Décimes :
ï^ t livres.
il n'est pas tout à fait exact de dire
ipu' le gi'os décimaleur ne taisait wau-
cim bien aux pauvres'7. La déclaration
d(> rév(M|ue de Coutances, comme ablié
de Monlebourg, [)oile en 1790 : rrLes
dîmes appartenant à ladite abbaye dans
la paroisse d'Allonne, all'erméesà charge
de payer aux pauvres de ladite paroisse
7 boisseaux d'orge, 9 boisseaux à ceux
de Barneville, 2 à ceux de Besneville,
et en outre par 9.^)0 livres??. {Déclara-
lions de Cotilaiicrs, 11" j3 , f° 69 ; les chif-
fres de r/'^/or dressé |)ar la municipalité
sont concordants.)
mo
BAILLI AGji; SFXONDAmK M VAF.OONES.
s\4o qiHM] ti'fljb Qi! qujïlro hntles do tidre"). On ne peut nourpir
que très jjeu do bestiaux, à ^mm de l'e^trenie sécheFegse du ter-
rqjn; le hoh y îpanqup plit^olument.
[5"] Ou ue peut se procurer qu'avec beaucoup de peine les en-
grais nécessaires; \i^ cliepin qui conduit à lu mer étant imprati-
cable '^l
[(!"] pepuis peu il a ïw\\u reconstruire les presbytères de Notre-
Damo ot de Saint-lMerre-d'AUoune, ainsi que l'église dp ladite pa-
roisse de Notre-Dame, ce qui les a coustitués dans de grands frais'-*'.
Aujuur<l'liHi ils sont obligés de faire rebâtir la leur qui est en
ruiue; on a même présenté requête en conséquence; ce dernier
objet va achever de les écraser.
I -y"! Vous vPudroî! luen encore observer que, payant beaucoup
pour l'enlrelien des grandes routes, ils ne profitent pojnt des avan-
tages qui en résultent^ VU qu'il n'y en a poin' dans l'endroit*. I^e
désir de la paroisse serait qu'on ne payât qu'un seul in^pôt à
Sa Majesté*'").
[8"] l^a pappisise psi dépourvue de journalier^, étant sur u]pr
('! qf. le cahier f|e N.-D.-d'Allonne,
art. 3, aju-i'îlîB p\ iflsl cqpié; \\ m^nrino
évj4e!iim^nt quelques mois fia?]!' V' textjj.
Ij^oxprpssion de ffljolle?? du (-idrp» s(î
i>olr<)!lvp asisp^ frpqiiernmeot dsns les
dériaratjpns de 1790. Vs'T Ofitrp npj^;
sous le cajiier de i^otru-f^fljfjpTd'AHuiiHfj,
art. 3 (iupn), p. 'jjo, R. 1). t^e Itrfidf'it
en j{rain (le la parqisse est (istimé (pp
1793) à /i,977 hoi^se;(!|x, mesure de
ùh pots. (Ar(;h. nat., I) iv bis, 5i.)
'^^ La parnjsse de Sajnt- Piercp-
d'Allonne, ainsi que pelle de Noln;-
Danie, «jui lorinaif qveçelje la cpinniq-
naiilé dos Mnitiers «rAllonne, élciit
considérée romujp «paroisse t(((rd3nten,
et avait droit connue telle à |a (•.f)uj)e
du «•vartîclt d«' l'ochern, spijs la juri-
diction dp Painiraiité dp Pi»nt|jail et de
<',urterel. (\oir Qficlqvtffion du voi (lu
sujet (les bevbfs d? mer, 5q if\ai tj3i ,
Ar«d|- Calvados, C 3ft|)8.)
») ci Ip ci,|iipr de IV.-U.-d'Al|qpe,
art. fti et la }iole {supin, p. ^}q). IV'pM^*
av(»ns lin Aiirt du dauseil portant <»Mti»-
lisation ai)x liat^ilants de 8aint-Pip(TC-
(^Aj|^mn^ de s'inqipspr d'nnp sonime
de [\J)0{) li\res pour |a rpc(uislruçlion
de leiir presliylôre, en datp dt! •Ui jan-
vier }77(i. (ÀTfii- Csjvadps, (: »:^ai.)
A ia date du 97 juiljpt )787, M. de
Précorbiu, curé dw lieu, deHJandait à
npiivpîiH qu'il fiH dressé un <levis eati-
matit' de réparations à faire à la net" et
au clpclier dp ré|{lise. { Coures f]!mlda^ce
de l'iiit(>mhiit, ^ri•,\^. Calvados, i- i359.)
'^1 La dprnippp partie de Particle,
entre les signps **, est interlignée. —
Inipositions de Sajnt-Pierrerd'AHunne
|H|ur 17^0 : taillp, Hho livres; ace,
'i;io livres; cap., h] h livres; cnrvée,
3 3 2 |. 11 s. .f} d.; vingt., 0^3 I- 3 s.
7 d-; tern-, 8/i livres; liât., a8 livres.
Au total, a, 791 I. i5 s. (l^e rôle de
17^9 conqwrte une diniinutinn de ôi»
livres a(i principal do la taille, «tjiour
rétalflisseinenl d« pruppction^.)
Lignes : j()9, dont iTif) |)rppFip-
t^ires exploitants ( pour 899 1. 7 s. (i d.),
et 1 '1 ferniiers (pour l'i:) livres). —
Vvmlégiés : le wr(\, W Jean-Baptiste
i^'pulognes de l^réoorbin (revenu imp.,
78 livres); le sieur de Blainyille, sui-
jfni'ur du lief de l'Iioville (non résid.,
rev. 1,1 Sf) livres); le sietu- Feuillie,
écnyer hwn résid-, rev. (^rj^,^ livres); et
Ip sieur Hervieu de Maillerel, noble
non possédant liet (c. p. 90 livres, rev.
o(|o livres). Voir Ip UqIk du tmitarial
pmir f/Scj. (Ard». Calvjjdps, C Ha^y.)
— S\ipplémeut des privilégiés ijja 1.
SAINT-PIERRE-D'MJ.ÛNNE. m 1
au sor\\co de Sa Majesl/', ce qui lait (|ii<' le pt'ii (jiii eu resie se
fail payer 1res «Ikm ''.
(^e qui a été signé après lecture faite par Nicolas Mauger, syndic
de Tassemblre municipale, tous les habitants et signants ayant
l'Age requis ei les ipmlités recjuises aijx lernjes du nîglem«'iU l'ait
par |o rûi le -2 h janvier dernier. Et i] été de plus ledit cahier cQté
el paraphé par Pierre-Jouan Roualle, notaire, grejlier de la muni-
cipalité de ladite paroisse, m' yanf/wy, ce 8 mars i']^\)-
IV. MAtUîK}t, liynJic (le UismuUk tmniciiHiîe , ij. Cosniam,
Jean ^mj, Jean Vuac, Jean I^kisset, Jean Lecqevey,
p. I^EiifASSOiï, J, VflAc, Ar PrevpsT» RpUALLE, Philippe
DE (mhx, M4UTAI.ENT, J. Vrac., A- COSNIAN.
SAINT-PIEiRRE-ÉGLISE * *
1. PBpcfes-VEUBAI. d'aSSBMBLBE.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de YuldKnes, IJ , pièce mn cotéfi.
Qnginal sJÉ[qé- Inédit,)
Analyse : (fi)rmule du modèle imprimé génërîtl). — Date de rassemblée:
8 iiiars. — Comparauls : ^les mwa Htiuilloi], (JlamQi'gan, Micjjej, notnjie ,
Aiivrfiy, négociant , (inillaumP de \ii Tour, Pierrp Renouf, Augustin Hf)iii|lp)i,
PJpiTfi-GbqrUîs TrHfPtl, iNifQias McMichel, Thomas Gosselin,' François tjou|-
galc, François Moiicliel, «-t autres soiissignesii. — Nombre de feux : 35o '■"'.
— l'ul)lication : ffle 1" mars, par Le Maistre, prêtre de cette paroissen. —
1)('|)utés(il ): BoiiLLON, Michel, notaire, *(]i,ARjmiuuN, ammil, *K\\»k\, négo-
riiùit "K — Signatures : G. pE m To| 11 , Aivrav, M- Roi mm , F. ||uii.|.ii:G4TT(î,
H. MoiJCHEL, F. \lqucfiK|^, f. MniçilEL, P.-(;. Tni'l'PRT, T. GossEMN, Jean
Lktekrier, Jean Renan, A. BpuiLLON, J. Gue^rano, N. MoupijEL, L. Trlffert.
P. ReNOLF, (j. HoiiYVET.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série fi , n. cl., liasse Cahiers de ValogTies, I , pièce non cptee.
OriKiiul signé'". — Éd. {Iicpeau, Cahierf, II, p. i(83-«|84.)
;>) Cf. le caliior de Sainl-Piene-d'AI- (^J Mouvement de la population en
jpnne, ^r^ T). .\ftHs av(.ns duHi)»': sflljs 1787 : N. (uH, ^1. i», D: 53.— Pppu-
ce leïte je clijlj'ro de la milice de uitM' laliuii i)ctuejle : i,6/|(i Ijabilants.
des dpM» j'afoissps. " Taxe: lO jours, 7(1 livres. Acç.
^•i ArrORd|sseaical de Cliorljourg, '•' Ijo exemplaire du caliier de do-
canlon de Saint-PierrerKjjlise. léanccs, dont nous qe saurions di'e si
(132 P.AlMJAr.R SKCO^DAIRE DE VALOGNES.
Dolàmcfis et repréaentations du bourg et paroisse de Sainl-PietTe-
K{rlise.,jailes en conséquence de la lettre du roi du a 4 janvier
1 7 8 g .
Les habitants de ladite paroisse soussignés, représentés par
les sieurs Bouillon, Michel, notaire, Glamorgan, avocat, et
Auvray, négociant, suivant leur délibération de ce jour, ont ar-
rêté :
i" Qu'avant tout le roi sera humblement supplié de dispenser
le président du tiers état de lui parler à genoux aux Etats géné-
raux"', non qu'il manque d'amour, de soumission et de respect
pour lui, mais parce que cela peut conduire à le faire mépriser
des deux autres ordres, et que le représentant de vingt-cinq mil-
lions d'ames semble avoir justement droit d'être plus rapproché de
la forme permise au représentant de trois cent mille ecclésiastiques
ou de cinq cent mille nobles;
2" Que les délibérations seront prises et arrêtées par les trois
ordres venus aux Etats généraux , et que les suffrages seront comptés
par tête et non par ordre;
3" Qu'il ne soit voté sur aucune proposition que les formes ne
soient déiinitivement arrêtées;
/j" Qu'il soit étabU un ordre stable qui rassemble, à des époques
périodiques, comme de cinq ans en ciiKjans, la Nation auprès du
troue par des Etats généraux ('tablis à l'instar du Dauphiué, et cpii
seuls auront le droit d'accorder des impôts dont la quotité et la
durée soient limités et ne pourront excéder l'intervalle d'une assem-
blée à l'autre;
5" Que les principes et les bases de la Constitution soient soli-
dement établis avant qu'il soit octrové aucuns subsides;
()" Que cette (constitution li\e à jamais le droit du monarque,
maintienne la liberté individuelle des sujets, fissure leurs propriétés
et rende les ministres conq)tables et responsables à la Nation de
leur administration;
7 " Que les impôts soient simplifiés autant qu'il sera possible et
réduits en un ou deux au plus, qui porte sur tous les citoyens du
royaume, proportionnellement à leur fortune, et dont la répartition
f't'sl uni' copie on lin (li)iilil.' (iii|riii;i|, |iiv(i((n|i;ili(in du ini^nio ordre s'i-tiiit
nous a ('■t.- si|jniil<" aux arcliivfs roin- lail jour à rassoniiiléc de dt''|»arteiiH(nl
ninnalcs par M. Leraudey, iiislituUMir. >\o \'nU)>Tw<..(\oir Hopporl ilfs piocuicurx
t'J (if. le (allier de Coiilanres, arl. siimllis, séance du 'An oclolire 17IS8,
1" el la noie (au I. I. p. 1)0). Une nis. cil. , P f) v°.)
SAINT-PlEnRK-Er.LISE.
/• o o
sera faite sur ie même rôle, sans égard aux immunités et privilèges
pécuniaires cpii seront siipj)riMi('s^";
8" Oue le recouvrement et la perception de l'uiipôt soient égale-
ment simplifiés, les officiers inutiles à cette perception supprimés,
les appointeinentsde ceux (|ui resteraient diminués, ou autrenitMit qu'il
soit accordé à cliacpie province d'en faire le recouvrement elle-
n)éme et de le verser immédiatement au trésor royal;
9" Qu'on restitue à la province de Normandie des Etals com-
posés sur le même plan que les Etats généraux, qui ne pourront,
pour quelque pn'texte que ce soit, se prêter à aucun iinpôl ni
emprunt direct ou indirect (|u'il ne soit consenti par la Nation
entière, et qui n'aient d'autres fonctions que la répartition égale des
impôts, la surveillance des travaux publics et des chemins et l'en-
couragement des arts et manufactures;
1 o" Réformer les abus relatifs aux différents tribunaux;
11" Que le sel soit rendu libre et commerçable et que l'impôt
qu'il peut produire soit confondu avec les autres impôts qui por-
teront sur tous les citoyens pro|)()rtionnellement à leur fortune*, et
que les, domaines, à l'exception des forêts, soient vendus pour
acquitter la dette nationale*''^;
('' Impositions de Sainl-Pierre-Éjfliso
pour 17K9 : taille, 9.,'.iUï^> livres; ace,
1,5/(5 livres; ca|i., i,5;t3 livres; corvée,
789 1. 9 s. 10 (t.; viiifji., 3,()9() 1. S s. ;
terr., 989 livres; bât., 8(j livios. An
total, 9,579 1. jo s. 10 (].
Ij}[nes:353, dont 33S propriélaiies
exploitants (pour 3,(11 '1 livres), et i5
rerniiers(pour 3^5 1. 9 s.). — Pnrilt'jriés :
le curé, M° .lean-Aujrustin-Hem'' Mi(lii>l
(sup|tl. (le 179", i3i livres); l(> sei-
j;neur et patron Bon-f*aul-.lac([ues Kvrard
de Bell(>-Isle, chevalier, baron de Sainl-
l*ierre-P]j{lise(c. n. 9/j5 livres, suppl('-
ment 178 livres); messirc I^e Tort, ba-
ron d'Anneville (non ri's. , sup|)l. 75
livres); messire Cliailes-lfyacintlie-Ii(''()
nard Mar|;uerie, comte de (lolleville,
seijjneur du liel'de Vieuv à Sainl-l*ieri(>-
Kiflise (non ivs., su|)pl. do livres), et
le (\i\c. d'Orlf'ans pour son domaine
(suppl. 7 I. 10 s.); pour le tiers (Hat,
Nicolas Oranffe {{arde-(''talon (la\('' (fol-
lice à (il livres), un contrôleur aux
actes (cap. 1 I. i3 s. S d.), un rece-
veiu' et un conunis à cheval des aides,
un commis à la revent(( subordonn('e
des traites et (|uarl-bouillon (c. 3 1.
7 s. /i d.) et une brigade des traites
comprenant capitaine, lieutenant, et
six gardes. — Supplément. (Iph privilc-
giés : 1 ,0/1 5 livres.
Biens des privilégiés. - Le rôle
|)our rimp(')t territ(UMal en 1789 per-
met d'appr('cier à peu prvs l'importance
des possessions des privil(''j{i(''s. Le revenu
jiaroissial imposable est de 19,1 1 1 livres.
Sur ce chillW;, /loo livres de revenu
seulement appartiennent aux eccb'sias-
titpies (curi' du lieu (id livres, avec
i5 livres de biens personnels; cuiv de
(Cherbourg, 80 livres; obitiers, 1 (j livres;
cun» d'Anooville, 33 livres; de Saint-
l)enis-le-Gast, i3 livres; s' lloullejjate,
pr(''lre, 900 livres; s'' Alliv, prêtre, i3
livres; les religieux de Valognes et ceux
de Barlleur ne figurent pas au n'de.) Les
revenus impos('?s des nobles s'('>l(''vent à
plus de A, 809 livres (M. de Belle-isie,
2,5oo livres; le baron (rAnneville,
i,5no livr(^s; de (lolleville, ("c, 600
livres; de (iolleville cadet, fi:>. livres;
domaine du roi 90 livres, etc.). (Voir
le rôle aux Arch. (Calvados, (< 89/19.)
'^' I^e passage eut l'e les signes**' e;.l
interligner — Le bourg de Sainl-l'ierre-
GU
BAILLIAGE SEGONOAIRE m VALOGNES.
I tj" Deniaudcr qm^ l«f5 lotiras <le pjifliel suieni siippritnépe, on
(lu moins ne puissent avoir lieu (|ue jjans les ras et ciiTQIïSlances
(|U(! h roi et les Étyts gHnéraux jugeront ù propos de fixer, dans la
vue seulement de s'assurer des persQiines suspectes, pour que leur
procès soit inslriiit inponlinent el jugé suivant les luis;
1 3" Qu'il ne soit pas permis au gouverneur (le province do faiiHi
arrêter aucun oitoyen sous ppëlexle de port d'aprnps, mqis qu'il soit
plut('it jugé et pondaran(î par ses juges ordinaires;
1 /i" Que la ville de \ alpgues pit sa députalion iiunK^difite au:^
Etats g(în(h'auii, vu l'étendue de son ressort ? tle sa popul^tipu et de
sa coniribulion aux impôts; que ses députés seraient chargés d'In-
structions parlicuHères à gun district, et par ce moyeu m éviterqjt
les frais cunsidérables et le teipps qu'exige la députotion graduelle
de Valognes à Coutances^'^;
1 5" Que le tiers état assemblée Valognes, pour réduire ses
Kijliso ôlait dqns |a mouvance direrlc
(In (Idiuaino du l'fii , cl a]iparlf>nail ou
l'ySi) au duc d'Orlôans, naii diuit dit
t^oiia jianajfen.
L^ Efdl <les bifiis nallonati.v y relt-ve en
17()0 :
1° en biens-fonds, <r(|uatre pièces
do terre en labour, faisant ensemble
8 viicgées (le i)iiil fonds, (il une prairie
nonnuési le pr4 Sciùit-SiiutcHr, le (oui
alf. iiii sipHP fr, M(\\]c\io.\ (ils Marin,
uu prix de lioo livres (c|iifire iden-
liipie à yiitat ài'Qn^îi p3|' les çonlcùli'l""^
des vingtièmes) ; a° mH rentes, un rais
de Iromenti t s. 9 i). et rfjç spr\ice de
préviité, par Jacques Alji\, pqui' Ih pi'fi-
volédeVrasvi|le».-,Vol«.('.i!U« éniuuérii-
lion osl incoiiiplèle. I.e dernier Ktal du
dojuaine dressé (>n 17(1!) {ait appMri^îlrti ,
pour le doniainp (Ip V<i|(t}(nes, \ huis-
seaux (ravoine flïpsure de 1 S pots, 1 T) s.
en argent et :i |. i5 s. /) d- de njei>nes
jcnles, ensemble in I. *i s. H 4-; et
jiour le domainM dp Haint-Sauyenj'-le-
\ i(()(nle, '.U boisseam et 7 pots de fro-
uitnl niesure do ao ppts, f) boisspHU»
el II) pois dVflJne, 3 |. }S s. u d-,
en argenl et H I- 3 s. 1 1 dr dP lUPJUiPS)
enspnible |iriuli|it couiniun a/i8 |. ; s.
Kl d- (Arcli. iVfiincbe, A 33(i5.)
"' Le vuMl du çaliiei' est présenhi
sous une lonne visibluiiiei)' d<'feclueuse;
(C ne doit pas èlre upp dé|>ii{ali(in par-
liiuljère pour la l'Hlr, luais pour le
bdillidifi' de Valognes, ipie les rédac-
teurs ont eu(pndi4 dt^n><^nder; |a pi'puve
en ressort de la nature méipe des ar-
jfunienls présentés au texte (impor-
tance de la ]H)pulatiun, étpndue du
ressort) «pji'ne pçuvppt s^p^tendre qUP
de l'arrondissement judiciaire.
Celle demande, au reste, n'est guère
que la reproduction, dans une forme
niènie pri'S(pie idcntiipie, crime pélilion
présenléu ipielqups jfturs sgulp»»POt au-
parayanl au (iardp ('p* Sceaux pur Ips
oHjcieps du liailliaffe de Valngn^^, |"^l'"
liçin (|ui, vraiseiublable^ipn'^) ayail fait
qiielipie liriijt dans }a rC}{i)»Ji. fies ol]i-
ciers éciivaient, 9 la date du uj lévrier :
ftLe baiijiajre dp Valojfnps pi'csepte
une éleniliie plus cunsidérahlp , unp pQ-
piilalion |>'>is noiubreuse, UHP Uiassp
iriuipositions plus jjrando <|i)e le iiail-
liagp de (loulauces qont il pst déniendirp;
il ne poupra néaniuiijns cojuparaîlip à
rasscuililpp de ce bailliajjp que par
di'piiles, pi il a tout li(iii de i'raindl'«i
rinibieuce et la préppndérqncp Ipcajes,
sj vous |Hird()unez, iVfii". que les dépu-
tés se|iiuf clnùsis d^ns jes liaillj^jfes
prjncipiuu et déui(inil)>'és , eu égard à
leur population Pt à Ipur cuntrjhiilidu
l'esperlives.'i {Li-ttie iles (ifficivr* du bail-
hiitfi^ i/c Vdlofrnes au G. d. âî, \y J^krier
jyiSiy, Arcb. naf., Ba 35, j. 70, pièce
fili.)'
La {tétitipo ^u tajHiaigP d« Va|pgnps
était n^turellpnient tardive; mf la \n\-
iiiile, il ^ été noté seuleuiput: «point
de répoi)sp, dépid^ par '§ PORJreJ^sifiO
|e 7 marsj).
SATNT-PlKRRE-ltrjJSE.
635
caliiers ot choisir ses députés, ;iil la lihciit' de choisir un pré-
sident;
1 6" Que les paroissiens soient déchargés des réparations et
reconstructions des preshytères, qui seront à ia charge des curés
ou des décinjattnirs seuls, el les déports supprimés conimn niu-
sjhles 911 hien puhlic H des pauvres "^;
17° Demander d'être déchargé de la tyrannie féodale, comme
de la servitude de hanalité et autres de l'espèce tpii ne touchent pas
ans propriétés ^'"^^
'') l^qijs n'a^'oos renrontrô fjiiriino
nicntidn de contiil>iilion dfs halnlanls
à (les réparations preshvlérali's, dans la
seiîpndp luuitié du xviii" siècle. Dans
leijr JnypnUtjrp dp l7iM*' 't^^ olliciers
niunifipauv dérlaienl que les |ojjenienls
de la cure (rdeiiiandenl une réparation
au moins de 5,0(m livres, suivant Tap-
précis lait par nous, détail circonstanciée,
l^e curé a déclaré avoir reçu de son
prédécesseur une siiniuie de 3ijo livres,
à son entrée à la cure en 17.53. (Etat
des hiens nationaux, Chei'bourjr , Arcli.
Manche, Q^' 11.)
I)j)ips. — ^Les {jros dérimateiirs d«i
Sqjpt-Piepre-Kglisp élfiient «le <uré et
le sieur ^yrard de Belisle , ci-devant sei-
jfBour de la paroisse^. La lacune du
l'ditillé ne nous permet pas de préciser-
(piclle proportion chacun d'eux |)renail
(i^ns les djmes,
néc.laratiuits dp t jf)Q. — Pas du
reiisuignenient sur la dîme intéudée ai|
seijfiieur. Le ci||é, de SOI) ciité, déclare
s()(l hénéfn:»! c(i(isis|er un : iH<iis(tn |»nis-
hytérale ayoc les annexes d nsajje, cour,
jardin, deuv pièces dji .5 à (i VjLU'lfélts
( p. est.), ej^ li) dil')*! ipii, année c.onuuune ,
ppul luonler à Hfjp bojsseauv de tout
jfrain. mesure de ;jf) pftls (rnimenl
•^M», fir|{e 3oo, avpifie 70, sarrasin Ho,
sei|{|}j sj5, fèves et pojs 1.")), à 1,300
poignées de Ijri et chanvre, six toniU'ai)^
de cidrOi laines »l aifHeailï IK"! évalués.
Il M pmir sa part dans les fihits |;<(»
livH!» par an. Lp tftijt peut, année com-
mune, valoir S, 8(|<i livres, sur lestpielles
il paye un vjcaiie pi une rente de .5
livftis à rohiterie. {I^t'lcr. <niirtniile,
ao nitvfuit're l'J'jo, Arçh. Manche, Q' '
1 K.) L'inven'aii'edes ollicjers niiiuicipauv
est coiiljtcnie, à l'eU près i|u°il indique
en l'Ius mvi terre de m veri;éps, pro-
bablenienl çpmprjsti dans jfs uiitt.
PipNs BCCi^susTiQpES. — || n'y a
d'autre hien ecclésiasticpie, putre la
cure, (pi'iMie terre de 10 vergées, por-
tée i)u Tahlium de 1 703 comme appar-
tenant au ciué d'Accpieville. Kn renies,
VEHiI di> tj'jo mentionne : 1" les reli-
gieuses de Valofjnes, 11 s. 3 d. (lire
piutpt , d'aprps |a liéçIqrMtiQit de Vqbfmye ,
5i I. 3 s.), en deux rentes loncières;
9° le couvent de Barlleur, un boisseau
de Iroment mesure de i(> pots (non
esjt.). Le Talileuu ujfiUtc; 3' |esob|tjprs,
499 I. 9 s. ; li" les entants de chœur,
84 1. f) s. 6 d. ; 5° le cuslos, 39 I. 1 a s.
3 d.; <)'■ le Irésor, uhi) I. ^ s.; 7" la cha-
pelle iSaint-tÎjjtrpjiè, •">}( livres.
I/ensemhIe des revenus ecclésias-
tiques dans la jiaroisse était estimé en
1787 à 9,81,5 livres jiar les contrôleurs
des vinjflièmes. (Arch. (lalvados, (', (1.5 1 9.)
(-1 Nous n'aviins n\u'\\n rensei^jne-
menl sur les banalités et autres servi-
tudes léodalps qui ppuvaienl exister en
1789 à Saint-Piiirrii-Rjîiise. Le bourjf
a|)partenait pu partie au domaine du
roi, en partie à la baronnie de Saint-
Pierre-EjfJi^e, dotil clail propriétaire, en
1789, i\l. Kvraid de Helisle. Il n\v avait
d'antre terre noble i|u'un petit lid dit
le [ieux, ap|tarlenant à \\. Hyacinthe
Mar|{uerie de (lolleville (ar{{. Déclai: de
i6'74, Arcli. Mundie, A 37ri'i)-
I-e spijfneur avait dans le lipur|( un
droit di> lialli! Cl de mui'clié, all'ernié
on 17911 au sieur l'ierre-tibarles Truf-
l'erl, d(»nl la numicipalilé \ouliit s'eni-
parer sans inilemnité en «79:!; il y eut
à celte occasifMi un prçiçès, <pi'elle per-
dit, et un juj^emenl du tribunal de
Clierlioui'i; la çipidamnu à 900 livres
de donmia|[es-in(éréls; une transaction
intervint pour rinp livres, à la dale du
18 messidor ap i|. (UnpueT, Hecherckes
sur Samht^m*>-iii[ll»e, p. i3p.)
r)3()
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 8" Doinaiider la suppression des outrées pour 1(3 bourg de
Sainl-Pi«3ne-Kgllse, vu (pi'il paye la taille et accessoires comme les
autri'S paroisses de campagne-'^;
1 (|" Solliciter une roule de communication de (Iherhourp à
Saint-Pierre-Kglise et à liarlleur, pour lacditer le commerce des
denr(''es du pays, qu'on ne peut transporter qu'à grands frais à
cause des mauvais chemins de traverse*-^;
•jo" Que les levées de canonniers garde-cotes, canonniers auxi-
liaires et matelots, ainsi que les travaux de Cherbourg qui occupent
quantité de personnes destinées à la culture des terres, mettent
l'agriculture à la veille de périr par la grande cherté des domes-
tiques '•^^;
9 i" Il serait à souhaiter que les seigneurs fissent le sacrifice de
leurs colombiers et volières qui font un tort considérable dans le
canton, ou du moins que leurs pigeons fussent renfermés dans
le temps des semences et de récolte.
Fait et arrêté double, et signé après lecture faite par ceux qui
savent signer, ce 8 mars i"]S<^.
(ÎLAMORGAN DE LA RlVlÈlU:, B.-C. LaLLIX , P. ThUFFKHT,
N. Orange, J. Miciikl , N. Renan, A. Bouillon, F. Moi-
CHEL, T. Gosselin, Pierre I)a:Nm;l, Fauvel, Bon Michel,
'') Lfi honrg de Saint-PJi'i're-Kj>lise ,
Iticn <|iio |>avanl lu taille, était assiijotli
aux droits trd'anricns l't nonveaux r inq sols
et sidivcMilion à rcntréev). Six localités
scnlcinont do IVIoclion do Valojfiios
otaioiit dans cctto situation, savoir :
Vaiojjnos, Bric(|uel>e(', Saint-Sauvour,
Sainl-Piorro-Kglist', Les Pieux et I5ar-
lleur. ( Eldl des mmaous et lieux faisant
paiiifi des villes , houvfrs et liaiiieaur sujets
aux droits d'anciens et nauveaux cinq
sols aux ternies de la tléclaralion de fj là
el de rarrèt du Conseil du a sepleuifne
tjaj, Arcii. Calvados, (1 açjf).)
Le houijj de Saint-Pierre était d'ail-
leurs à |)eu près cvchisivenient agricole.
T^e Meni. stat. lie fj.'h lo décrit ainsi :
wSainl-Pierre-Ef[lise, soijjneur M. le
niar(|nis de Saint-Pierre (lastel-, (i^ç)
acres, terre laiionralilo, 35 à lio vcrjjées
de |ir<>, (|uel(|ui' |ien île plant. Partie
lion Tonds, partie niédir)cre. l^a lande
presque de nulle valeur" ( /"" itj).
(*) Sur la roule projetée de Ciliei-
bourjj à Barfleur on route du Val-de-
Cères, on voudra liien se reporter à ce
(|ue nous avons noté sous le cahier de
(ilitourp, art. K (suprà, p. içtÇ)). l-es
coninninautés n'étaient jias tout à l'ait
(Paccord (railleurs sur la direction à
donner à la liilure route. Voir caliier
de Brotleville, ait. i .^) (suprà, p. 197).
A consulter sur cette route, Arcli.
(■alvados, (1 S'ySa.
W Cf. le caliier de Bretteville, art. 1 7,
et la note {snprà, p. 1 97). l^a paroisse
de Saint - Pierre- l']j[lise était le sièjje
(Pune des (piatre compagnies de jjarde-
côtes de la di\isiomle Fernianville, (pii
avait dans son lessort les cin(| paroisses
de Saint-Pierre-K<jlise. Anjfoville, C-os-
qiie\ille, Vrasville et Tlié-ville. Kn 1787,
les paroisses réunies avaient présenté
au lirajfe ii!i6 {{arçons, poiu- foui-nir f)
canonniers. La paroisse de Saint-Pierre-
Kglise en |iarticulier avait fourni .'i ca-
uoiuiiers, sur (ifi {jarçons présentés au
liraf'e. (Arcli. CaUados, C ib6o.)
SAlM-PlKRUi:-E(;i.ISE. 637
P. Paris, J. Jouhuakin, !*.-(]. Tiiukfeht, Auvray, J. Gukr-
RAND, G. DE LA ToiR, C BoUILLON, N. MoUGHEL, F. HoUL-
LEGATTE , P. ReNOUF.
SAIIVT-YAAST-LA-HOUGUE ^
1. Phocès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, u. cl., liasse Cahiers dfi Valojjtios, II , pièce non cotée.
Copie non signée. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprime g;ea(;ial). — Dale de l'assemMee :
8 mars. — Comparants (i5) : Thomas Aubrée, Melchior Dur, Pierre Si-
mon, Jean Ci'event, Jacque Fatou, Pol Simon, Loui'^ Basset, .lose|)h Dii[)rey,
François Auvray, Jean-François Joseph, Jean Duhosl, Louis Bidaust, Louis
Duprey, Jacque Doucet, Euslache Dur. — Nombre de feux : 5oo '^*. — Pu-
blication : le r' mars, par M' Quenelle. — Députés (6): *Louis Basset,
Jacque Fatou, Thomas Aubrke, Pol Simon, Louis Di pkev, ,fean Crèvent.
— Ont signé : Basset, Pierre Sijion ; Thomas Aibrée, Pol Simon, Jean Crè-
vent, Louis-Alexandre Duprev, Jacque Fatou, Guillaume Baux, Joseph Du-
Pr.Ev. greffier.
2. Cahier de doléances.
(Ms. irchires delà Manche, sciic II, n. ri., liasse Cahiers de Valofjiics, l , pièce non cotée.
Original signé. Kd. IIii'peau, Cahiers, l. II. |). 'iS'i-'iQO.)
[r] La communauté des habitants de la paroisse (b' Saint-
Vaast-la-l longue, pour remplir les vues bienfaisantes de Sa Ma-
jesté, unira ses vfr'ux à la plus saine partie de la nation, et
demandera rextinctioii des droits sur les comestibles, les boissons,
b'ur libre circulation ainsi (pie celle de toutes les (bnirées et mar-
cbandises, en dedans du royaume.
[•î°| L'inutilité des aides gabelles et (piarl-bouillon devenant
la coiis<'(pience de cette extinction et de celle libre circulation,
leur suppression devient ainsi la conséquence de leur inutilité.
France, tomberais-tu donc au moment de secouer cette horde
innombrable d'alguazils, d'Ames vénales vendues à la rapacité du
traitant, le traitant lui-même, les exactions et les horreurs dont
leur concert ont couvert la surface? Tu désirais cette réforme,
(" Arrondissomoiit (le V^alofjiios, ran- nondjronionl do i7<)3 : i?,.3(j8 liabi-
lon de (jnclli'lniii. lanls. Moiivomont (en 1787) : N. 8.3,
(^' Populalion on 1770 (d'après La M. 23, D. '11. — Population actuelle :
MabtiniÈre) : t,aa(i liuliilants; au dé- u, 035 habitants.
r»38
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Philippe V; t(i disais ^ dans Une de les ordoiinrlncês, en i3i8,
art; 8 : Notre iriierition n'est que les gabelles el ifiipdsitions durent
à toujours et qu'elles soient mises en notre dôftiaiMe, ainsois vou-
drions qu'elles fussent abattues ''l Fallait-il donc cinq siècles
pour mûrir cet événement heureux ? Il fallait le groupe des vertus
sur le trône, le génie de la France à leurs pieds.
[3"] Les contrôles des actes se présentent après ces espèces
d'impôts. De quelle nécessité indispensable est donc cette forma-
lité, et comment ont fait les siècles antérieurs à leur création?
Comment font encore aujourd'hui les négociants exempts, dans le
commerce, des droits de contrôle'^''? Quels inconvénients enrésulte-
t-il ? Quoi ! une sentence émanée d'un siège respectable n'a point
(') Ordonnance rendue stir l'avis et lét
plaintes des députés du clergé, de la
noblesse et des bonnes villes, assemblés
eh présence du roi , pour l'abolition de la
gabelle dn s'èl..., Notre -Dame- dés -
(ihamps-lès- Paris, 90 ft^vriél- i3i8.
(Ord. I, 679.) La réfél-ericé à l'art. 8
n'est pas exacte; c'est à l'art. 1" que lé
roi dit eri termes expiés : » Première-
ment, snr ce que ilz (les trois États]
douhtoient que la gabelle du sel et les
impositions fussent incorporées en nos-
trc domaine, et qu'elles duhlsseut à
perpétuité, nous leur feismes dire et
déclarer que dostre intention u'estoit
pas (pie lesdictcs gabelles et impositions
durassent à toujours, ainçois |)our la
déplaisancë (p^'pll^s l'ont à noslfë peu|)le
voudrions-nous (pie par bon tonseil et
advis, bonni' voye et convenable fust
trouvée par latpu'lle Péri tllist hoHiih
provision sur le lait de liostrft {|iiene , et
Icsdites jjabi'lles et inqiositions fussent
abaliies à loiisjours.77 (Loc. cil.)
Certains babitants de Sainl-VaasI
avaient un iiilén't parliciilit'r nu main-
lien du n'giine de (|unrt-bouillon. il
exislail datis la pdhbissc «piatre salines
de sel blanc, dépendant du hàvf-ê dé la
Hougue,sous la juridiction de Valognes.
En «777, ees salines avaient produit
chacithe ftftCi ruches dé srI hianc edvl-
ron , donnant, à 7 I. lo s. In ruche, un
produit de 1 :<,0(»o livres. La circon-
scription entière du bâvre di' la lloujfiie,
qui comprenait eu tout •> 1 salines (sa-
voir : /» fi Saint-Vast, 1 '1 à Rideau-
ville, » à la l'ernello, el a à Révillo,
avait vendu 7,990 ruches i/a de sel,
luisant pour le roi «n produit de
9 1,3 1 4 l. 18 s. 9 d. efa principal, et
avec les droits accessoires, 29,84o 1. 17 s.
8 d. Voir État dû produit des droits
de quart-bôuillon des salines du hdvre
de Id tiougue, iJ'jS. (Arch. Calvados, C
OolO.)
('' Le contrôle n'avait pu èité établi
encore ëii 1789 sut les actes de critn-
merré. Le tarif de 17^9 lés avait
expressément exceptés : «Sont exemptés
du droit de contrôle. . . les lettres de
change, billets à ordre ou au porteur
entre gens d'allaires, marchands et né-
gociants, et billets de marchands à
marchartds pour fourniture de marchan-
dises de leur comm^erce miproque -^ .
(Tarif annexé à VEdit concernant le
contriHe dès tietes, ùt) septembre ija-i,
att. 97, dans ISrcucil des Edits, Vil,
p. ^07.) Vainement, lors des edits
d'a(jnt 1787, art av\nll tehté de tes snu-
ftietlré à la régie gérlorale-, cette inno-
vation, devant l'opposition du com-
merce, avait dû cire pccscuie aussitôt
ràpprirtée. Vbif ArrH dû (^ôHsèll, fini,
iraprè.i l'article gj du tarif du iSij sept,
ijaa, déclare exempts iln contrôle les
billets A ordre on aux porteurs des ^ens
d'affaires et néiftfvitintft. Versailles, 9 3
janvier 1788. ( Datis Is^miîkht, XXVIII,
'i()5.n" i!'i3G.)
Rappelons tpie re^îoniplioiidés lelli-es
(le change a été tonser\(''e pat- Its lois
(le répo(jue révolutionnaire. (Loi du 19
(lécend>re 171)0, arl. it; loi du 92
frimaire an vu, tit. xi , art. 70.) Les
effets de commerce n'ont ecrmoiencé à
être frappés (ju'avec la loi du 98 avril
1816, aH. 5o, et en cas de prolët seu-
letnenl.
8Al\T-VAA8T-LA-HnL'(]tJE. 639
d'exéciilion, un acte hotarië est sans elfct^ si l'ufi et l'autre n'ont
été vus du préposé! Et qliel est, pour l'ordinaire, ce corrobateur?
L'é comMiittauté ne fera point de définition, ni de vœux particu-
liers pour celte partie aussi feHile en exactions, aiissi à charge à
la riatiôrt c|ue les pj-édédentës.
[à"] Les prh^iiè et vBUten ne Sdnt ni moins gênantes ni plus
réservées dàtis Iiptn-s perceptions. Tâchées des mêmes défauts que
les espèces précédentes, elles doivent en partager le traite-
ment.
Ces suppressiniis faites, il tombe en charge à la communauté
d'indiquer les moyens de remplacer leur produit. Le doute élevé
sur la possibilité de l'exécutiorî est une insulte à la nation. Et de
quel sacrifice n'est pas cfipable cette nation pour racheter sa li-
berté^ et sortir de l'esclavage où elle est réduite depuis tant de
siècles f
[5°] Deux impôts suffisent sans doute, l'un portant sur tous les
fdrtds sans distinction des personnes, l'autre sur l'industrie, qui
comprendra fous les profits détachés du sol^ aussi sans distinction
de persfjftnes"'. Les rôles en sertmt rendus exécutoires par lés chefs
des compagnies debailHages, les contestations portées à ces sièges,
les appels relevés aux parlements. Comme il ert résulterait une
surcharge qui engagerait et retarderait nécessairement l'expédi-
tion des affaires déjà tmp ralentie, ils seraient tenus de doubler
leurs audiences.
[6"] Les traites seraient cependant conservées pour la percep-
tion des droits sur les marchandises étrangères. Cette reinette sera
faite, dans chaque port, par le receveur de l'amiral, les charge-
ments constatés [»ar les gielliers et huissiers visiteurs des amirautés ,
'•' Ijrs ijtipositinns flo Sninl-Vaasl-ln
HoU{;iie pntir 1789 s'élevaient à: taillf,
1,764 I. 3 s.; ace, 1,157 '•^'■cs; 'op.,
♦ , I /il livres; (orvép, r^8() I. 5 s. ; vihjfl.,
(,693 I. .'< s. li fl.; hM., l'\'d livres;
lerr., 48 livres. An total, 6,4(i9 I. 1 1 s.
3t(,
Ligiles : 529, dont 5o8 proprié-
taires explôitattls (pour a, 80(1 I. 1 s. |,
ol I '1 fermiers (priiif 177 |. G s.). —
l'nvtlririéx : priiir |p riergë, le curé,
M" Louis-Adrien do Folleville(rev. iiflp.
t() livres), et le prieur de Pretnaresl
( nitrt résidi, re>. 3 4 livres); pour la no-
blesse, le s' Dnretn, noitle non possé
danl lief (r. b. «12 livres, rev. G(J7 li-
vres), et le chetalier de Colleville (non
résid. , rev. /|/io litres); pour le tiers
état, les olliciers de r«iniraulé du lien,
fomprenant lieutenant (c. -j-j livres),
procureur du roi , grellier et linissier;
les employés des aides, savoir un rece-
veur et nn commis en second ; et les
etnpioyés des traites et gabelles, com-
prenant recevenr, deux contrôleurs
des enlèvements el passages, un capi-
taine général contrôleur aux salines,
nm- brigade avec brigadier, deus sons-
brigadiers l't siv gardes, un canot avec
rin garde-matelot, et une grande bis-
rayeftne montée par Un pilote, nn se-
cond i six matelots el deux ffardes. Au
ti»tal, o'i personnes privilégiées, dertt
'6ti du tiers étal.
r>/iO
lîAH.LIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
la coiiipélciicc des contestations attribuée ou plutôt rendue à ces
mêmes sièges''', et les appels relevés aux parlements.
j/liilroduction des marchandises proliibées serait défendue par
des corvettes de la marine royale; lesquelles arrêteraient les frau-
deurs, exerceraient envers eux les mêmes formalités qu'au temps
de guerre sur les prises, y auraient plus ou moins de part sur les
prises, en cas de confiscation; et les appels relevés aux parle-
ments.
Si deux canonnières ont seules gardé la Manche et empêché
les corsaires d'aborder les côtes de France, dans la guerre der-
nière, cette conserve ne pourrait être suspecte, et i\ résulterait,
en outre de ces établissements, une école de navigation le long de
toutes les côtes du royaume.
[7"! De ces attributions de compétence aux parlements, aux
bailliages, aux amirautés, dérive nécessairement l'mutilité des
cours des aidi's, des élections, des greniers à sel, et la nécessité
de leur suppression; l'extinction de leurs privilèges est un soula-
gement pour le peuple. Quelles plaintes pourraient former ces
cours? Elles n'ont vraiment pour base qu'un échafaudage. Les
élus furent créés en i35(), pour seconder les échevins des villes
dans la perception des aides et tailles, et surtout de 19 deniers
pour livre, sur toutes les marchandises vendues en France, pour
servir au rachat du roi Jean 1" pris par les Anglais'-'. Dans la
suite, il leur lut donné des supérieurs devenus cours des aides;
mais aujourd'hui que la municipalité est réformée, même augmen-
tée, qu'il est des élus dans cluKjiie paroisse pour le recouvrement
des impôts, les cours des aides, les élections sont des sièges de
C Le Itourjj dp Sainl-Vaasl était li'
sicfjo d'une aiïiiranlô, dito cominurié-
nicnt amiraiiii' de la Hougiie, dont lo
ressort s'étendait snr la colo entre l'anii-
raiite do Harllenr et colle i\c lirandcanip,
depuis rendiourhm'o de la rivière de
Saire, jnscpran fort de Saint-Marcouf,
(■(iinprenant () paroisse-, r(\tères soido-
nient, de|)iiis Sainl-\ast jns(|n'à l'on-
tonay.l Voir la liste dos paroisses jointe à
la hécldrntnin tin roi cvncenianl la cmipc
du varech, sar nu jrnueswon, .?o in<ii
i'j'ii, dans llccueil des Edils, VII,
Le personnel de i'amnaiite de Saint-
\aast roinpiiMiait en i 78() le lienlenanl
d'aniiranle ilain(din d'Ectot, le pro-
cureur du roi de la Potterio, nn {froilicr
ol un huissier. (Hôlc de capiliilii)ii des
officiers de justice de Vélcclion de Valo-
gnes, année f/Sg, Arcli. Calvados, C
8i.3o.)
■^^ Lettres du lienleiiant général du
roi, porlaiil comnnssxni et pouvoirs nu.r
élus des Etals iicnérnu.r , relativement à
la levée de raijde, Paris, 8 mars «35(3.
(IsAHBKiiT, IV, '.ih'], n" '2lf2.) La Cour
des aides de Normandie avait été créé
à peu près un siècle après, on ii5o-,
elle n'existait plus inilividiiellement en
1781), ayant et»' réunie à la Cliamluc
des lomples de Normandie par un arriH
ddctolire i^oT), cnrejjislré au l'arle-
nient le 27 du m/'-nie mois. (Voir 1*'ro-
LAND, liecueil d'arrêts, part. Il, cliap.
19, éd. cit., p. 19/1 s(|.)
SAINT-VAVST-I.A-flOlICllK.
(i'i
siirérogjition à cluirgi' ii la Nulioii. Il on est «le mémo des groiiicrs
ù sel, iniilili's (Tapirs la suppression des gabelles.
[8°] Des juges d'exception , il ne reste donc plus que le bureau
des finances et les eaux et les l'ortHs, (pii. cpioicpie détachés des
impôts, n'en sont pas moins onéreux à la Nation, par la noblesse
{ju'acquièrent les trésoriers de France, et par les levées qu'ils font
cha(pie année sur le peuple, les derniers par leur inutilil(i, les
juges des bailliages pouvant connaître au surplus du chemin bor-
dant l'héritage, de l'eau qui l'arrose, comme de leur propriété.
[9"] Les hautes justices sont universellement mal tenues. Celle
de la Hougue, appartenant aux moines de Fécamp ('', est depuis
nombre d'années sans juges; la salle d'audience est ignoble. Les
hauts-justiciers devraient être contraints à pouvoir leurs sièges
d'officiers pour l'expédition des affaires, au terme des coutumes,
ou à se départir de leur droit , et les contestations portés aux sièges
royaux.
[10°] La confection des grandes routes est pour la France ce
que sont, pour une ville, des rues bien percées. Par quelle fatahté
les fonds destinés à ces utiles ouvrages ont-ils été détournés?
Depuis le moment de la première perception à celui où nous tou-
chons, il a été foiu'iii, par les communautés, des sommes plus
que sullisantes pour faire toutes les roules de la France, et la plu-
part ne sont qu'ébauchées ''^l Le vœu de la communauté, pour
"' 11 existait à Saint-Vaasl ileux
hautes justices : la haute justice de la
baronnie de la Houjjiie, qui ap|)aite-
nait aux dames relijjieuses di' la iSainte-
Trinité de (Jaen, et celle de la baronuie
de Saint-Vaast, appartenant à l'abbaye
de Fécamp. La première n'avait plus
en 1789 qu'une existence nominale, et
il ne s'y tenait plus d'audiences; la se-
conde, qui s'étendait sur trois paroisses
seulement en partie, fonctioiuiait en-
core, mais n'avait plus de majfistrats
piopres; «laute de pouvoir trouver
MU sujet pour y exercer les fondions
de bailliîî, im avocat du siè{;e de Va-
lo;;nes s'y rendait de temps à autre
pour tenir les audiences. (Voir Mi'inoii-i'
des officiers du l'dillifijre de l'didjnies
nu toi, année fj8ù, Arcli. (Jalvados ,
C ia/i5.)
Les renseignements d'Iùpilly con-
lirment ce (pie dit le cahier de l'clal
ri'[[ivttable des salles d'audience, ou
pluliU ils nous enseignent (ju'il n'y en
avait précisément point, ff Les audiences
se tiennent, dit-il, le vendredi, ilans
la première maison venue.-' Kn cela,
d'ailleurs, le haut justicier ne faisait
{fiière pis que le roi lui-même, car, sui-
vant toujours le même Expilly, les
jours d'aiulience de l'amirauté, qui
étaient ('{jalement le vendredi, le lieu-
tenant de l'amirauté et le procureur du
roi se transportaient simplement crdans
un cabaret par défaut d'auditoires.
(l"]xpii,LY, Diclion. géogr., v" Saint-
Vaast.)
<-' Le bour;; de Saint-Vaast avait
(|uel(|ue raison de s'estimer mal par-
tajje dans la répartition des travaux de
;;randes routes. La route de Valojjnes
à Bailleur, la seule qui le mettait en
communication avec le haut pays, était
ilejiuis des années eu conslriictioii , sans
(pi'rm arrivât à l'achever; l'entrée du
lioiirjj de ()iietlelioii , où le chemin
particulier de Saint- V;ia--t retrouvait la
roule, était, parait-il, inabordable. Voir
642 BAIMJAdE SI'^fiONDAlHK \)K VALOGNES.
l'avenir, est le sfrici emploi des fonds el le d^ottifflagement des
propriétaires perdants à la suite de la perception des fonds d'in-
demnité.
[i i"] L'établissement des Etats provinciaux, sans l'assentitbent
desquels il ne pourra , a l'avenir, être fait aucune levée d'hommes
ou de numéraire, est un bienfait que la commiihauté ose espérer
de Sa Majesté, étant trop dangereux, pour des provinces entières,
d'être livrées au pouvoir d'un seul homme.
[i '.i"] 11 est un droit révoltant, reste du despotisme féodal, qui
mérite toute l'animadversion du cultivateur, le droit de colombier.
Si, pur le respect que le préjugé accorde à l'ancienneté, Ce d^oit
mérite une telle considération qu'il ne puisse être rayé du code
de chaque province^ que du moins les pfopi'iélairGB de ces t*e-^
paires des ennemis de l'agriculture soient tenus, à l'avenit*, de les
clore strictement lors des semailles et des récoîteg; la satisfaction
et le profit devant les dédommager de la dépense qui en résultera ,
ils ne peuvent refuser ce sacrifice à l'agricultufe. S'il en était au-
treUienl, par uhe subséquenre la démolition de ces asiles et la
destruction des hôtes qu'ils renferment serait une justice que les
communautés auraient lieu d'attendre de Sa Majesté.
1 1 3"] 11 est Une autre espèce de droit non nioins révoltant ,
non moins à charge à l'agriculture, le droit de garennes. Par
quelle fatalité, la satisfaction et les plaisirs des possédants fiefs
sont-ils toujours inhérents à l;i spolialion du cuhivateur? Pourquoi
ces peuplades de lapins autour du royaume, dont les fuinnh vont
exercer leurs dégâts dans les campagnes? Pourquoi ne sont-elles
pas murées, au v*t'u des ordonnances"? Pourquoi en existe-l-il sans
titre? Pourquoi les possédants fiefs entretiennent-ils ces animaux
malfaisants dans leurs bois, au centre des terres de labour? Les
possesseurs de ces garennes sont, pour la plupart, des seigneurs
puissants dont les communautés redoutent l'autorité. A l'abri de < et
épouvantail, ils fournissent leur table, celle de leur livrée, de cet
animal destructeur, et font un corps de ferme de leur oppression.
[i V'I Que le propriétaire de garennes soit tenu de lesenceindre
le Procèn-verhàl dp l'asuemblèB de \iil(>- n'avait été édictée (pie rnntre les f|a-
gne», rapport du bureau des travaiu r^tioes étai>lies >an^ litre, et nort foil-
publicN oclohip i-fiS, i" 36 v°. Voir dées silr aveux el dénombrometlt^ aii-
aussi rr. qiip nous avons noté sous le riens. Voir Ordonnance des eau.r el fn-
cfthier de la PerneJle («u/w-à, p. 68.')). rc'rs. l6(»(), lit. X\X, art iç) (Isabukot,
"^ Le caliier commet une iaexarli- \\ III, n'SGy, p. lipS), el le cOinflicn-
lildf vraiaeniltlablement volontaire. Ije; laire de M' l'ecquel. /f»-ail«l ntaître des
oldiinlJiinces rovtlt?!* Up proscrivniont eaux el lofl^lçi de Normandie : Pei;ooet,
nuilcmiMit de murailler les garennes Luis fuieHlière» de In France, Paris,
Bèigneuhaies; l'exigehce d'une clôture i7îiB, in-6° (au t. II, p. 98).
8Alf^T-V\\9T-liA-HniJ(;(IK.
6^13
de murs, le proprii^taire des bois forcé de dtHmire ces <1jnifii;iux
dwiia un temps donné; ce délai expiré, (jue cet animal soil livré à
la poursuite et à la vengeance du cultivateur. Qu'il lui Boit permis »
pour en huJer la destruction totale ^ d'employer le furet, les poisons
cl les fumigations.
Pour la conservation de te» animaux^ dô quelque^ lièvres,
de (|ueiqUes perdrix, les possédants fiefs entretiennent des oisifs
qui dressent procès- verbaux contre les chasseurs, les traduisent
devant les juges des eaux et forets, les font condamner en des
amendes, s'ils ne sont que cbasseurs; mais s'ils sdtit âsseK mal-
heureux d'avoir tiré une colombe, la flétrissure doit terminer la
procédure » et souvent un grand ne dédaigne pas de faire cette sol-
licitation, prétentant que l'honncUr d'un honnête citoyen ne fait
qu'équilibre avec la vie de ce volatile"'. Cette rigueur des loiâ n"»
pourtant point été capable de rassurer les possédants fiefs. Les
Cours sollicitées ont fait renouveler les prohibitions de port
d'armes, ont même renchéri sur les peines '-'j le& juges inférieurs
"' Les peines pour les délits do
cliasBe sont, on nd saurait irop le re-
dire, demeurées jusqu'à Irt (iti du x^iii"
siècle horriblement hariiàr^s, et hors de
tiiutn proportion , hlen entendu < «yee le
mince dommage raaBéi L'Ofdonnanfe
des eauîi et forets, d'août 1*169, rpil
reste le te» te Tondanfenlal êri la ma-
tière, a bien défendu (lit. XXX, art,
a g) de londaraner rOnime auparavant
au defnier supplice pour le fail de la
chasse < Ts'il y a d'autre crime mêlé»)
mais la peine capitale esceptce, la listé
des peines maintenues demeure eitré-
mement édiliante. Citons au hasard i
pour port d'armeo à feu, cannes ou
hAtuns creusés, 100 livres d'amende la
preitiière fois e|, peihe forporélU- la se-
c^tnde ( aft. 3); pour chasse à feu dans
Its forétfl du roi, même peine (art. '1);
pouf vol , dans les terre» du roi , d'ietifs
de cailles, petttrk et faisans, too li-
vres la ph-mière l'ois, le double la
siTonde , le fouet et le hannissemenl «
six lieues des forêts pendant cin(| ans »
la troisième fois ; pour chassr> avec lacs,
collets, traîneaux, en quelque lieu que
ce soit , le fouet el lainende à la pre-
mière foi'», le foUet , la Uélrissure et I»*
linnnissomertt pour cinq atinecs hors de
l'étendue i\o la maîtrise, à In N«M(ii»de
lois, Cic. (/v/»< fiiirl<nil iriflnnoiil ijpiii'iuI
pour le/i pniij: etjfifrtâ, Sainl-iJerulHin-
en-Laye, août 1669, lit. XXX, des
chassés, dans IsAMUfifit, XVIH; n" 67 1 ^
p. 9n5 et suiv.)
Et qu'on ne croie pas que ces peitles
féroces n'étaieilt pas appliquées ) les
nlagistrats dés Coitrs< ghands chasseurs
par tradition, les appliquaient impi-
toyablemenl aux màtbeureUK roturiefb
qui Sfe permettaient d'«mpiél|ir sUf
leurs |»laisirsi hes règlements des par-
lements ont reftchéri Jusqu'aux derniers
jours de l'aflcien régime sur la sauvé'
gerie dos ordonnances riiiyales. Voif
,lrri>f de règl^mpnl du PiirlvineHi de
RriUen , du /> iiepteuifirii tjfii (dans /?e-
cûeil de« MitH , IX, p. <ôi«). (Jl* aussi
ce (jue nous avons noté s(tus le cahier
d'AnnoVille-Toilfneville, art. la (au
tome I", pi 137).
*-' l/historique succinct (pie le cahieP
traéedes variations de la législation sUi*
le port d'artnes est parfaitement ejiacl»
Sous le régihie de ledit d'aoïît 1 6G(| et
jusqu'au milieu du xvni' siècle, la con-
naissance de ce délit avait éid de la
compélertce des juridictions o^dinairé8 ,
et si les pénalités de l'urdortnanfee élait'tlt
sévères , et quelquefois ftiém§ aggravées
par la jurisprudonro des Pafleiiietlts
(voir Àltflh du IWlrthfid de Itonpn dH
a dni'tnhre i-j t t , du '1 »pp{çmhv^
ry^'y, dans IlovAai). Ihti. ntialtfi., v"
Port d'arinvH, III, ijoa), du moins les
6/j/i
lUiLLlAGE SECX)NDAIRE DE VALOGNES.
ont infligé des amendes, des emprisonnements; mais comme,
dans ces sièges , les preuves doivent étayer la délation et que les
possédants fiefs veulent être crus sur leur parole, ils ont fait
solliciter et obtenu la connaissance du port d'armes pour les gou-
verneurs des provinces, qui se sont livrés à souhait, sans preuve,
sans justification, à des excès sans nombre. Oue la connaissance
du port d'armes soit donc rendue aux bailliages, à l'exclusion des
gouverneurs des provinces, entre les mains desquels elle est de-
venue oppressive et tyrannique.
[i5"] La dlme fut une récompense des fidèles aux pasteurs qui
les instruisaient des vérités de la religion. Dans les premiers siècles,
les moines partagèrent ce fardeau et les pasteurs les admirent à
participer à la reconnaissance. Les moines retirés à leurs monas-
tères, les pasteurs restés seuls chargés de la garde de leur trou-
peau, pourquoi les moines ont-ils retenu le bienfait? — La pres-
cription est le titre victorieux que jusques ici les décimateurs ont
opposé aux curés qui ont voulu entamer la revendication d'un
lorinos cl< la procédure régulière devant
les jiiridiriions de droit commun pou-
vaienl-ellos paraître une «jaranlie contre
l'arbitraire et contre li-s sollicitations
des seigneurs de fief. Mais, en 1766,
était parue une nouvelle ordonnance
du roi, (pii portait (pie ffS. M. étant
informée qu'an mépris des défenses
portées par les ordonnances un grand
fionibre d'habitants de la |)rovince de
l^orinandie, île toutes conditions, por-
tent et gardent chez eux des fusils et
autres armes, que cette licence a telle-
ment multiplié les braconniers, qu'ils
(b'truisent le gibier, qu'elle favorise la
contrebande et même augmente le
nombre des voleurs de grand cIk^-
min ... 75 , défenses étaient faites à
l'avenir «à tous autres qu'aux gen-
tilshomines et à ceux (pii par leur état
et leur charge en avaient le droit, de
jjorter et garder chez eux des fusils et
autres armes, et ce sous peine de trois
mois de prison, et de plus grande
peine si le cas y cdiob^. {Ordonna nco ,
en da(i> da. là septembre lydfj. Arch.
Calvados, C 21 Sa.)
l/innovation la plus grave de l'or-
donnance résidait en ce (pi'elle attri-
buait au gouverneur de la provinc(>
lui ntéme, slaluaiil comme juge de po-
lice, la ciiimai^sani (' de I mliai I luii ;'i
ses pnîscriptions-, et aussi en ce que,
d"a|)rès ï' Instruction jointe par le duc
d'Harcourt , les poursuites devaient être
engagées par la maréchaussée sur simple
dénonciation des seigneurs et des curés
(art. 3). 11 parait incontestable que
celle législation donna lieu à de graves
alius cl à des mesures arbitraires; les
cahiers sont remplis, nous l'avons déjà
reniar(]ué, de réclamations contre les
cf emprisonnements de laboureurs^. ( Voir
Cambernon, art. 5; Digosville,. art. .5,
etc.) En lait, pourtant, on ne saurait
accepter sans réserves les accusations
que la plupart d'entre eux portent à
cette occasion contre les fonctionnaires
royaux, les intendants en particulier.
La correspondance conservée de l'inlen-
danl de Caen avec le duc d'Harcourt
prouxe tout au contraire que cet inten-
dant lit tout ce qui était en son pou-
voir, — jusqu'à s'attirer des lettres fort
aigres du gouverneur, — pour faire
rap|)orter ou au moins suspendre une
mesure qu'il estimait néfaste; puisque
le Conseil s'obstinait à maintenir l'or-
donhance et à en exiger expressément
l'ap|)lication, les lonctionnaires royaux
iK! |ioiivaient évidiMiunent faire autre-
ment (pie de ra|)|iliquer. (Voir Lettres
du duc d'Harcourt , ;") septembre et 1 3 dé-
cembre f/Sj, Arch. Calvados, C :2i3a.)
SAINT-VWST-F.A-HOUr.CK.
mry
bien qui leur est écliappé; mais lorsqu'il s'agit d'une réforme à
laire par la nation, le liln^ est sans force.
La réunion des dîmes au luMiélice-cure doit être le vomi de toutes
les communautés. Le pasteur, on devenant plus riche, étendra
plus loin ses aumônes. \ Ous codé< imatt'ur, oîi placez-vous vos au-
mônes, et pourquoi lindigent dont vous dépouillez le pasteur n'y
participe-t-il pas? Vous, Bénédictins de Fécamp, décimateurs de
cette paroisse *", y avez-vous jamais fait l'aumône?
[i6°] Le déport vient nécessairement à la suite de cet article,
droit [qui] nécessairement n'a pour titre que l'usurpation suran-
née et qui se perçoit spécialement dans i'évéché de Coutances.
L'année de vacance, l'on y loue les dîmes à l'encan, l'on [y] attache
la desserte de la paroisse, l'on reçoit pour ce les enchères au ra-
bais^-'. Quelle part, évêquede Coutances, avez-vous faite aux pauvres
de ces paroisses dont vous avez récolté les dîmes ? Ils y auraient
participé si leurs curés n'eussent permuté et ne fussent décédés.
Vous avez tout enlevé, tout consumé; les communautés ont été
contraintes de suppléer à votre défaut de ciiarité. Ouelle injustice
dans le titre, quelle indéceme dans la desserte, quelle inhumanité
dans l'administration ? Puisse cette usurpation s'éteindre à la tenue
des Etats !
[17"] U a II unie nesi ni plus juste dans son titre, ni plus hu-
maine dans son administration. Qui donc a donné ce droit aux
papes sur les bénéfices de France ? Puisse ce droit s'éteindre à
jamais à la tenue des Etats !
[18"] Les dînii\s insolites et la construction des presbytères ont,
depuis un temps immémorial, troublé l'union qui doit régner
entre le pasteur et son troupeau •^^. Puissent les Etats, en faisant
''^ La paroisse de Saint-Vaast ftait
sous te patronage de Talibaye de Ke-
camp, seigneur ecclésiastique du lieu;
mais les dîmes n'appartenaient |)as en
entier aux religieux : ils n'avaient qu'un
tiers des grosses dîmes, un aulrc licrs
appartenant au prieur de rHolel-Dicii
de Bailleur, et le dernier, avec les no-
vales et la dîme des poissons, a|)parte-
nant au curé.
La (lime des poissons est assez peu
fréquente dans les textes. A Saint-Vaast,
elle se levait sur wla douxième raye eu
essence, et pour les nombi'es rompus
il était payé 4 deniers par poisson.
Ainsi avait-il été jugé par arrêt du
parlement de Rouen, à la suite d'un
procès entre le curé et les parois-
siens de Saint-Vaast. (Airél non daté
rendu pour le sieur Hamelin, curé,
rapporté dans Basxagk, iloulunip de-
Normandie, sur art. 3, 1, 9(5.)
'-) Nous n'avons pas de déclaration
de 1790 pour la cure de Saint-Vaast.
Kn r()f)5, elle était estimée 700 livres
et payait 6n livres de décimes; pour les
dîmes, le curé avait déclaré au milieu
du siècle un revenu de 200 livres pour
sa part. (Bureau de Barjleur, Arcli.
Calvados, C ^384.)
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
ques dans la paroisse est estimé, en
1787, à 1,779 livres seulement par les
contrôleurs des vingtièmes. (Arch. Cal-
vados, C 6519.)
'^) Les dépenses laites par les habi-
cm
BAILLIAGE SECQNDAmE DE VALOGNES.
réunir au bé«éfic«-pure le^ parties qui en ont Mé distraites, faire
renoncer les pasteurs à leurs prétentionH sur les tlimes insolites et
prendre toujours leurs presbytères à leur charge !
Iic^"] La Hougue est un port de mer formé parla nature qui
en est encore chargée de l'entretien "l Ce port mal abrité est
peut-tétre le seul qui n'ait pas reçu quelque bienfait du Ijouverne-
ment; avec un faible secours, il serait rendu commqde, et près de
quatre-vingts barques qu'il renferipe ne seraient pas, chaque
année, exposées à des avaries, des consommations de manœuvres
inappréciables, mais rpineuses. Lp navigation est la pèche du pûib-
son frais, de l'huître et du maquereau '2*. Le rïiatelot est en même
tenq)s arniat^ur. Par les gelées dernières, il vient de perdr« pour
|)ytérale remoal^jeiit, seijible-t-jl , § ui>p
date déjà assez loinlaino. En 1766, ils
avaient dû «'imiinser d'une somme de
} ,[j6û livres, ^mr l^wr |)rpshylèr§t ( An;l».
Calvados, d j'^s^.)
"i L'auteur <lu pécoleinent fait on
11^1 AO Méttioirp «|ff(f</ùytf^ d^ réfaction
((f Viflçirtien s'p!fj)riji:)p en terjpes pros-
(|iie identiques : crLa Houjjue, écrit-il,
n'a d'autre espèce de commerce (jue la
pàplie, }j|«J8 qui y 04 d« f}r#ndp Popsjr
dératipn. La pure nature y a dt'ssiné
un si beau port que de tout temps le
flpuyenneRipflt a pii des vijes (lOijr )iO
{jrand établissement de marine, dont
cerlainen^pnt la position serait de heau-
'fotip ppëféraMe ^ Prestn (/• 7 ).
Un jn^njoire nqti d»t»î, vraisunilda-
}tlemeji| de la fu) 4*1 "^Mt" ^iiècle, donne
sur le port et la rade de la Houjjue des
détails particulièrement intéressants :
dll et>i reronnu, écrit fauteur (qui
ti'i^iui Itivièra), par tous las gent> de
mer que la rade du la Iluujjue usl la
meilleure de la Mancha; on y mouille
dtqtuis 5 jusqu'à 9 itrasses, Tonds de
salilo ei Utn'ii à potier, lu ^enuu y est
bonne; on y est à Tabri des vents, on
peut y appareiller de tous vents , mc^me
dâ nnit. ... 1^ port de ia Hoiifjue tou-
iitte i» l'ort du vMé de l'Ouest , ut est
situe S. t».^. et N.N.O; i^'est l'abord
de la plus grande partie dos navires et
autres hétiments qui entrtmt nu sorlenl
la ManrJàe, qui V rt<lài-||ent pour atten-
dre les vents luvorablos; son tonds est
de sabie et ar|{ile, et il y monte, dans
les grandes marées, i5 pieds d'eau, «t
dans les basses mer», (4 à 10 pieds. . .
Le vitiMP de S^int-Vas^ ^t la nninle
de Réville jornjent aussi ensenibîe upe
grande anse, dans laquelle il y a un
petit Ii9vre knm [>m des rnçberis si-
tués S. E. et N. 0., sntr^ te§<juels les
bateaux pèrljeurs se placent et se niel-
niettenl à l'abri.» (Mémoire sans titre,
signé mvii^v, Arc)|. Calvad(»t*, (l ni'i>
pièce n" 1 .)
*^) Le mémoire précité dcmne quel-
ques détails plus précis sur le cohj-
jflprf* d§ Saint-Vsa^ ? «I^e conjnjerce
de mer des habitants, lisons^nous, con-
siste à laire avec environ i^o bateaux
pèclienrs h |tép|»e d$sîj Imltre») ^ |a
Percée et «uiîlesSsint-AUfCQuf, depui»
la saint Michel jusqu'à Pâques, celle du
ma(piereau frais et salé, k lejir côte ou
à m\k de Bretagne p^ndsnt M^ mois
de juin pt juillet, ''t nepdant le restant
de Vannée ils s'occupent à l'aire la pè-
che du poisson frais dans la rade...
L<es houunes ut les gar^'ons vpnt tous à
la pécbe, et très puu labifurent les
tunes, les iuuuues et les ^lles sont
occupées à iiler quelque lusu du lin et
beaucoup de chanvre pour les filets
des péibeurs et lurilagus des bateaux,
elles tih^nt aussi de la laine du p<(ys,
dont elles fahriipient ave<' du lit une
étoile (pTelles appellent béliiiffi' ou dvo-
jfui'l, dont elles s'hahillenl.n { Arch- <ial-
vad<»s, (] 1733.)
Au sujet du la pèche, lu dictioni|aire
de La ^lartinièru observe <pie rr«tte c&te
abonde en poisson» et que lu port de
Haint-Vaast est suit Von vend |e meilleur
poisson (|uu Ton porte à Paris'?, (ta
ViiBTisiiÈR^, Oiclionnaire giogra^kiiiue ,
\^ fiaiut-\aast, V, ^76.)
SAfNT-VAAST-LA-TÏOïJr.lJE.
O'j?
près <16 8û,ooo livn'K (riuiîlres'", ce qui l'a nMliiil à la iiuMidicili^
el le uj«t llprs (ItHuI (le poiivoii' iDiitiimer sa navigation. Il a ex-
poso ses pertes au Gouvernement '-^ son silence le désespère. Sa
Mlljesté a bien voulu secourir des provinces grêlées qui n'ont
éprouvé la niisèrc dont «'gl accablé le navigant de la Hougue.
[yq"] Pans la dernière guerre, la Hougue comptait près de
5oQ hommes m service de Sa Majesté. Après avoir contribué i\
tirer la France d'esclavage, avoir échappé aux dangers de la
guen'e, da retour à leurs foyers, le Gouvernement les y laisserait-
il dévorés par la faim et par la misère V Après des levées d'hommes
aussi considérables, la Hougue ne devrait-elle pas être exempte
de ces tirages faits pour augmenter le nombre des marins*^'? Les
('^ L'industrie liiiîtrière était fort an-
cienne à Saint-Vaast. L'auteur du Mcin.
.stat. expose m} 1731 que rrlps IimH'W
sont corania une manne ré|iandMe
sur les côtes de cette élection, et qui
i'ttit vivre une luullilude de pauvres
gpnsn {/" ^0). ttCb liujtiières nVtaienl
cependant pas à Saint-Vaast même; les
habitants allaient taire la pèche à la
pointe de la Percée et aux îles Saint-
Marcouf, d'où ils apportaient les huîtres
dans des parcs établis tji^r |a côte,
principalement à Rideauville. Cette
industrie était, comme dit le cahier,
fort aléatoire. Déjà, pendant la {juerre
anjiiaise , les huîtrières de la l\>née et de
Saint-Marcouf avaient été ruinées, paraîl-
il, par rennenii (voie h'ocoH-verbai de»
(lécluiatioiis des marchands périiiturs de
lu Hougue, Arch. Calvados, C 3o^j())-,
juais, outre cela, les huhilaiits en per-
daient quelquefois des quantités consi-
dfiahles par rinlempérie des saisons.
I^auteur du mémoire précité sur je
poil de la tjougue estime ([u'il meurt
(pielcpiefois en roule un tiers de leur
charjjeiiient, et il explique qu'il leur
en coùt(! |)r<^s de 90,000 livres, pour
les droits qu'ils sont obliffés de payer
sur leur route à dilTérents seigneurs.
Le roi percevait, païaJt-il, de son côtt'
un droit de 6 deniers [lour livre au
retour de charpu' voyajfe, soumie que
Taideur du récolcnient de 1767 trouve
manifestement e^'ajférée <.'t destructiice
d'une industrie aussi aléatoire. ( Voir
Mémoire précité, Arcli. Ciilvador,, (]
1733.)
*'^* Nous n'a\ons p;iN ri'trouvé dans
les papiers de l'intendance de reipnMe
des pécheurs de Saint-Vaast relative
aux perles de la campagne de 1788. On
pourra considftT utilement des Déclum-
tians des inailri'S pêcheurs d'hitîtres île
Stiinl-Va(ist-la-Hougue sur les causes de
dépopulation de lu haie de Caucale et les
inoyens d'y remédier, en date de l'année
1787. (Arch. Calvados, C 3oi6.)
Le mémoire non daté que nous avons
plusieurs fois déjà eu occasion de citer
s'exprime ainsi au sujet des pertes faites
dans le con|tuer<e des huîtres par les
habitants de Saint- Vaast. «Depuis plu-
sieurs années, ils ont eu des malheurs
infinis dans leiu- commerce, les huîtres
comniencèrent par être jjelées dans les
parcs où ils les déposent, ensuite les
pluyes continuelles les empeschèrent de
porter cette marchandise à I^ouen et à
Paris. A tout cela, il faut joindre plu-
sieurs dilTicultés (pii leur sont faites par
les hommes de la romaine, dont la
coiu" a été informée el sur lesquelles
on espère justice. n (Arch. Calvados, (]
i7-^3.)
(') I^a paroisse de Saint-Va^^t ap-
partenait pour le service de la |jarde-
cète partie à la division de BarllpiU',
compajmie de Canleloii , et partje à
la division de Qiiettehou, compajjnie
du même non). Eu 1787, ii| {farçou»
seulement avaient tiré, et il n avait été
pris aucun canonnier. (Aich. Calvados,
"C 1860.)
A l'éjfaril des levées <le uiatelols, le
MH'moire précité ej^pose que w depuis
plusieurs années de suite on a fait daus
cette paroisse d.' fortes levées pour Je
service du roi: les matelots (pii ont été
nommés onl emporté avec eux le peu
(;/i8
r.An.UAC.E SECONDAIRE DE VAEOGNES.
paroisses l)ordant la mer ne devraient pas plus y être assujetties,
parce que, comme ia Hougue, elles fournissent toujours assez tle
jj^ens (le mer; mais l'extension de ia côte pourrait être augmen-
tée aux dépens du plat pays. La jjrande population, son grand
nombre de barques, l'aisance de l'embarquement rend l'émigra-
tion très aisée. L'établissement d'une brigade de maréchaussée y
sérail absolunient nécessaire"^ La communauté finira par supplier
Sa Majesté de fixer à l'avenir, à des époques certaines et constantes,
la tenue des Etats et de les assembler dans les circonstances parti-
culières où elle les croirait nécessaires.
Ce sont les vœux, les souhaits, les doléances, que présente à
Sa Majesté la communauté des habitants de Saint-\ aast-la-Hougue
assemblées et composée des soussignés, ce 8 mars i 78c).
L. Basset, Th. Aubrée, Paul Simon, Jacque Fatou, Hame-
lin Dkpresones, Louis-Alexandre du Prey, J. Crèvent,
J. Simon, François Joly, C Dubost, Eustache Dur,
F. AuvRAY, Louis BiDAusT, M. DuR, Jacque Douckt.
SAINTE-GROIX-AU-BOCAGE ^'
(2)
1. Procks-vj:rbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série li , n. cl., liasse Cahiers de Vaiognes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit. )
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assembli'e :
8 mars. — Comparants (6) : Jacque Raynel, Bon Gréard, Pierre Yen, INi-
d'avanro (|ii'il pouvait y avoir dans les
maisons T i^loc. cit.).
<') Il n'existait en 1789 dans rélec-
tion de Valojjnos <[iio deux lirijjades
et demie de maréchaussée, (]ui étaient
placées, une l»ri}fade à Clierliourjf, une
à Valojjnes et une demi-liri<jade aux
Pieux. (Arcli. Calvados, C aiaç).)
Un mémoire anonyme du milieu du
siècle insiste connue le caliier sur l'iin-
possibililé où se trouve la brijfadc de
maréchaussée de Valo[;nes de remplir
son service dans cette réfjiou : wLe Val
de Gères, écrit fauteur, couunence à
Cherhourj;, continue le louj; de la côte
parle port dehi Iloujjiie, de Saint-Vaasl ,
de Quinéville, et vient finir à Saint-
Marcouf. Il y a douze à (juinze pa-
roisses sur le bord de la mer, à chacune
des(|uelles il y a une espèce de port,
d'où on peut se rendre aux iles: il y a
en outre cinc] jjrands chemins; d'où il
est facile de concevoir, par l'étendue,
la situation du pais et le caractère des
liabitans, (ju'il n'est pas possible que
(■in(| hommes puissent le garantir et le
purjjer des fripons qui riiabitenl.'î
(Arch. Calvados, C fli65.)
'-• Ancienne |)aroisse réunie à Teur-
leville-au-Roca<je, arr. de Valo(jnes, c°"
de Quettehou. Les deux fiofs du lieu
relevaient d\\leuçon-en-Cotentin.
SAINTE-CROIX- AIJ-BOC \C,E.
6^»9
colas Raynel, François Von, Pion-f^-Nicolas Raynel. — Nombre de feux :
99<''. — Publication : cfie i" mars, par M. Raynel, prêtre, nalille de celle
paroisse T). — Députés : i>(Mi (îhkark, Jac(pies Ravnki.. — Sif|-nalni'es (i>j) :
Guillaume Von, (ioillaume Pokinant, B. TinKARi), P. -M. Ra^nkl, Nicolas
Ravnei., (îuillaume Poignant, G. Folijot, J. MorciiKi. . François Von, Noël
liEMKSTRE , .laccpies RAVNKf, , .1. RocEIt,
2. GaHIKR de DOLÉANCES.
(Lo caliiiM' (!<> (lolôanoes n'a pu tHrt> rotrouvé f^'.)
SAINTE-GENEVÏEVi:''.
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives delà Manche, série II. n. cl., //(«.s.sc Cahiers de Valogiies, I[, pièrc nnn rotcc.
Oi'i{;irial signé. Iiicdit.)
Ajialyse : (formule du modèle im|»rimé général). — Dale de l'assendilée :
i" mars. — Comparants (iC)) : rrle sieur abbé Pesnelle, Pierie Langlois,
La RerqneriePesnelle, Louis Caillet, Jean Marois, C. Langlois, Pierre Pi-
card, Bon Gaillard, George Meuris, Bon Lemoigne, Jacque Marvie, André
Adam, Jean Leblond, Jean Riiel, Michel Lefèvre, Louis Lefèvre». — Nombre
de feux : i5o '^. — Publication : ffle T' mars par M. le curé^. — Députés:
Lan(;lois-le- Vicomte, La Rebqierie Pesnelle. — Signatures («ia): André
Adam, (î. Pesnelle, pv'/jT, J. lVfABViE,M. de FIennot, N. Lefèvre, Louis Cafl-
('^ Population au déuonihreraonl cl<>
1798 : io5 iiabitants. (Arcli. nat.,
Div 61s, /17); — actuelle: '1^ habitants.
*■-' Le Mé»i. slat. de ijSi décrit
ainsi la paroisse : wSainte-Croix-Bo-
cajje, seijjneur M. de Saintc-Croix-
Meurdrap : 990 acres de terreen lahour,
peu plantées, et viron ï)0 verjrées de
prairie. Fonds médiocre'' {/" 3).
Produit moyen on jjrains (en 1793):
2,785 boisseaux, mesure de no j)ots.
(Arcli. nat., D iv bis, 5i.)
Impositions. — La paroisse paye poiu'
1789 : taille, 3oo livres; ace, 197 li-
vres; cap., 194 livres; corvée, 99 I.
11 s. 5 d.; vinfjt., 433 1. 1 4 s. "7 <l.:
terr. , 38 livres; bât., i3 livres. Au
total 1 1,375 1. 6 s.
Li|;nes : 44, dont 38 propriétaires
exploitants (pour 273 1. i3s. 6 d.), et
6 fermiers (pour 48 1. 3 s. 6 d.). —
Priviléjjiés : le curé. M* Pierre Pourret
(non porté au rôle), le [)rieur de la
Taille ( rev. G4() livres); et pour la no-
idessc, les sieurs d'Auzouville-Dumes-
nil (c. n. i5 livres, rev. 90 livres);
d'Alidan de f^-émont frères (c. n. 35
livres, rev. non porté); les enfants du
s"^ de Rollot (c. n. 110 livres, rev.
non porté); M. d'Auxais (non résid. ,
rev. 55o livres) et M° de Sauxemesnil
(non résid., rev. 180 livres).
Le revenu imposé de la paroisse est
de 3,000 livres seulement; les inspec-
teurs des vingtièmes estiment à •.!,54o
livres les revenus, non imposés, ^du
clergé. (Arcli. Calvados, C 6519.) VEltil
des rentes, dressé en 1790, fait appa-
raîtn; a 8 redevances, dues par i4 par-
ticuliers et montant au total à 476 I.
4. s. 8 d. (Arcli. Manche, Q'"' 20.)
*'' Arrondissement de Valognes, can-
ton de Quettehou.
*'' Mouvement de la population en
1787 : N. 1.'), M. '1, D. {]. — Popu-
lation actuelle : 398 habitants.
650
BAILUAf.F. SECONDAIRE DE VAf.Or.NES.
i.BT, T. Haruv, p. PuiAHi», H. (lAiM.ABi), J. Eeiii:\kk, J. (Iavon, Jean Ï.k Blond,
J. Le Sens, P. IIauiiv. B. Ckktai^, M. Bi.ondei., B. LANtii.uis, P. Sanson,
La BBRQUEBiË Pesnklle, p. Lanqlqis, m. Lbfebvre, L. Lbfebvre.
2. Cahibr de pq(,^4ncbs.
{Ms. ^Archwes communales de Sainte (ieiieviéve. Copie exécutée en mai 1889.
L'original des Archives parajt pep^u " .)
Cahiet' des doléances de là paroisse Sainte-Geneviève^^^ .
La communauté du liers étal de la paroisse Sainte-Geneviève,
j)rofitant avec resj)ect el la reconnaissance la plus vive de la liberté
que veut bien lui donnei» le meilleur des rois, de lui faire parve-
nir en l'assemblée des Etats généraux ses plaintes et doléances ,
relativement à ses Lettres de convocation et au Règlement y annexé
donnés à Versailles le ah janvier dernier, en conséquence de l'or-
donnance de M. le lieutenant général du bailliage de Valognes,
a cru pouvoir former les vœux suivants pour être remis à ses dé-
pMl^S :
1° Ladite assemblée désire la fixalioij du retoyr périodique des
Etals généraux et de leur forine;
u° Que les Etats provinciaux soient accordés à la province de
Normandie, qui n'en est privée que depuis quelque temps;
3" Qu'd ne soit levé gucmi impùt que du conseuteinent de h
nation assemblée , et que le temps qu'il sera perçu soit Imiité et
consenti ;
li° Qu'il soit avisé par la nation assemblée au moyen d'acquit-
ter les dettes de l'Etat;
5" Que l'on fasse supporter les impositions par tous les or-
dre§ et toutes les possessions, indistinctement et sur un seul
rôle '3) ;
"^ La copie de celle pièce nous a Mè
foiiniic par M. Lepoiltevin, insliluleur
ciiHninuial à Sainle-Genevièce.
1»' Mdw. Ilot. 1737, f «8 : rSainl
0«!ne\itWe, seigntMir M. l'alibé (If <1Ihm-
l»oi(r;;; Tjoi acres l 'a de terre en lu-
lioiii, |ihinl et lierliage, 1 5 A ;îo ver-
}»»''es de |)r('!»i. (La roniiiinne aclnelle est
(■adastn»« par /(((^H".)
<'^ lnn>ositi(ins de 8ainte-(îenevi^ve
pour 1789 : taille, 1,800 livres; arc,
i,j8i livres; rap. . 1,1 flf) livn's; cor-
vée, 597 I. 179. a d.; vingt., 1,9^0 I.
ifi s. H) (I.; leii'. , 199 livres; lȈt. ,
()G livres. .\ii total, l),749 I. th s.
I<i|;nes : 989, dont aoH proprii'-
tairi>s exploitants (pour t,84al. i3 s.),
et 88 leiiuiers (pour (>aA I. k s.). —
f'riciléjfii'x : poiii' le rlpi'jï*^, le rnré,
M' Michel Ponthiis (revenu, d\i[»r^s la
cote lin territorial, en\iron t>8o livres),
M" Georjjes-Marie Paisiiel , prAtre sans
Iténélke (r. Aoo livres), l'aldw' de Clipr-
honr/j (r. 800 livres), le curé de Mopt-
larvilie (r. 10 livres), le rnré 4^ Bi"'-
lleur (r. 4 q livres); pour la noblesse,
SAlNTR-f;KNEVlh':VE.
651
fi" Que MM. I<'s ahhés et jjros décimateurs, (jui possèdent dans
diverses paroisses, soient tenus de contribuer au soula{j;enient des
pauvres dans les lieu\ où leurs biens sont situ»^»");
•y" Qu'ils soient tenus d'aujjfuienler les portions congrues de
ceux de MM. les curés qui y sont réduits, pour, de leur côté, pou-
voir aussi soulager les pauvres de leur paroisse*'-';
8" De supprimer les années de déport , afin de mettre les pa-
j-gissiens à portée de profiter du spirituel et temporel, aypnt avec
eux leur curé;
q" Que les réparations et même les bâtisses des presbytères
soient à la cbarge des sieurs curés "' ;
lucssjf^ jeiii)-^r^n^-(ii^ Viincjtiel'ii, •lie-
valier, seigneur de Caiileloiip, des (iels
de Sainte-Geneviève el du Tourps (non
rps,, revenu npo porté), le b*^ DeslossB:»
d'Agipp, nitble nop |i«ss^'dant jief, et 1^
dom<»iselle d'Agier(c. n. m livres, re-
venu ensemble 8oo livres); les sieui's
d'Ûi^b^rt, épuyers (non rés. , revenu
enseml^le 3po livres j.
PiEFS. — La seigneurie de S§inte-Ge-
neviève appartenait à l'abbaye d^ Hiier-
boilfg, j|p*sédj|4 j^ barpnui^ du lieu;
il y avait aussi uu iiel laie du même
nom, appartenant en 1789 h M. Pr.
Vaiiquejin, j^t dts extensions ties soi-
gp^uries d'Auvill^, Ourville, D^j-escu e^
de la commanderie de Valcanville. ( Arg.
Déclar. i083, Arch. Manclie, A 37(51.)
Élat det rente$ de 1 790 non retrouvé.
Le dernier Jouiual de lu baronr^je meif-
(iuQiie |>our l'abbaye un fpand nombre
de redevances monta|U c'i plusieurs cen-
taines de boisseaux de blé , sur ^9 te-
nanciers. Il est diî au domiiine du roi,
pour Valognes : 1 u*! Ixiisseaiix et lO pots
de Ifoment, ti lioisseaux d'avoine, 7 I.
1 1 s. (i d. en argent et 3 I. 9 s. ;! d.
du menues rentes, ensendile |ii'oduil
commun 695 I. tas. 7 d. (Arcli. Man-
• be, A 88ti5.)
't' Le gros déiimateur de lu |iar<tissi'
était l'abbé de (Iberlitturg. sttigneur et
patron, qui percevait toutes les dîmes
et ne servait au curé cpi'une portion
l'imgrue (infrit, note sui' l'art. 7). Kn
17911, d'os sa Ddclaiatitiu, VI. de (ia-
yanne porte à i,r)ii(i livres les diines de
Sainte (îeneviève. ( Arrb. de (ibeiboucg,
GG 8ti, f« .9.)
W La oure de Sainte-Geneviève
était à portipn congiHO et cprtijjiieiiient
fort peu liolie. La déclaration de 1790
(In ciué est assez brève poui- (|ue nous
puissions la Iranstripe intégralement :
rt.jti spusîjijjpé, ]\lic|jel-Françuis Pontus ,
curé de Sijjnte-Geneviève, certiGe à
l'assemblée nationale ou à messieurs du
district (\ti Cbei'bpurg, qiie n>PO béné-
fice se çonsiti|te pii portion congrue de
700 livres el 9 à 10 vergées déterre
d'aumônes, que l'on dit ^tre pour les
lioporaires du yicairo, l'evonu insuffi-
sant. Le |"este du bénéfice se consiste en
une obiterie que je possède comme
prêtre de la paroisse et curé d»dit lieu.
En foy de ipjoj j'ay signé, ep jj novembre
'790-
ttPoMHDS, curé de Sainte-Genevttve .-o
{ Déclai: originale , Arcb. Mancbe, P^ ' 1 8.)
BlEHS ECCLÉSIiSTlOUES. — l,' Etul des
biens nnlionau.r signale, outre la cun^
a" l'abbaye de (Jhorbourg, ferme de la
baronnio de Sainte-Geneviève, 81 ver-
gées 1 /a de terre lab. , avec maison ma-
nable et bâtiments d exploitation (n.
est. ,1e tout était alL en I7f>'i avec les
dîmes de lu Pernelle et les rentes sei-
gneuriales, par rj,ûio Unes); 3' la
fabriques 3(i vergées de terre alf. (non
est.) et des renies montant à 16 bois-
seaux i/q de ii'omenl et 17 I. i5 s. en
argent; 4" lu vicaire, 9 vergées de
terre d'aumônes, non e^t. (Arcti.
Mancbe, (J" ii.)
Total des re\euus ecclésiasticiuei en
1787 : 111,798 livres. (Arcb. Caiv.,
C «ri 19.)
1'' Nous n avons rencontré aucune
mention de répm'iilbms oq reconstruc-
tion presbytéralub k la charge des habi-
652
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 o" Qu'il suil permis ;iii\ li.ibiltnls des camp;ij>tios qui payent
certaine somme d'imposition, et qui de moment à autre sont
susceptibles successivement de ramasser et parder chez eux les
deniers de Sa Majesté, d'avoir un fusil pour la défense de leur
maison, et qu'ils ne soient point exposés à l'emprisonnement sans
aucune forme juridique;
1 i" Que l'on supprime l'usage de forcer les milices, tant par
terre que par mer *^^;
1 •?" Que l'on réforme un abus singulier, qiu' se commet sur
les cotes au sujet du varech , en ce que les paroisses riveraines de
la mer se donnent le droit, lors de la prise du varech, de
profiter seules des trois premières marées ('-*, au préjudice et
exclusion des autres paroisses qui, quoique plus écartées, con-
tribuent également qu'elles h tout service qui se fait sur la côte.
Les habitants de la paroisse sentent bien (ju'il devra s'agiter
aux Ktats généraux dilTérents autre., grands objets pour la ré-
forme des abus, la léHcité pui)iique, le bien général de tous et un
chacun les sujets du loi, et le calme du cœur de Sa Majesté bien-
faisante; plusieurs plumes savantes se sont empressées de donner
leiu's idées, plusieurs communautés plus instruites présente-
ront des cahiers qui, sans doute, embrasseront dans toute leur
étendue ce qui devra être proposé aux États. La communauté ne
doute pas que les sieurs dé|)utés proliteront des lumières de leurs
concitoyens, et croit ne pouvoir mieux faire que de s'en rapporter
lants (le Sainte-Geneviève dans la se-
«oiulc moitié du wiii' siècle. I^es olliciers
niMni(i|)anx oliservenl en l'jgocine la
nire, (|iii trse consiste en maison pres-
bylérale, pressoir, {{ran{{e, étaliie, boti-
lan/jerie, volièren, est wen assez bonne
ré|taration, excepté la volière'^. I^e cnré
n'a reçu aucun fonds de son prédéces-
seur pour les réparations. L'église est
assez bien entretenue tant (prau hàli-
menl; mais |)our finlérieur «il y aurait
des r('|)aralions à l'aire relativement à la
décence: elle man(pu' aussi de (pieUpies
ornements, et surtout de livres néces-
cessaires à roiFicc^. {Etal des hiciis na-
lionaii.r, Cherbour[r , Ardi. .Manche, Q*"'
1..) .
'■' La paroisse de Sainte-Geneviève
fournissait à la garde -côte pour la divi-
sion de Barlleur, cnm|)aj[nie dn Vicel.
Levée de 1787 : 38 garçons, a canon-
niers. (Arch. Calvados, C 1860.)
*^^ Sur la récolte du varecli et le
privilège des fr paroisses bordantes 51,
voir la note sous le cahier du Vicel, art.
8 ( iiifrà , p. 717). Ce privilège n'était
point, comnoe dit le cahier, un rrabus
singuliers, et la conmiunaiité de Sainte-
Geneviève était moins autorisée (|ue
toute autre à se plaindre à cet égard.
Régulièrement, en effet, elle n'eût dû
figurer auciniement sur ia liste des
paroisses ayant droit à la coupe des
varechs; c'est par une faveur particulière
• pie, postérieurement à la Déclaration
du .'io mai l'jSi, elle avait été, avec les
paroisses de Valcanville, le Vicel, Anne-
ville-en Gères, Tocqueville et la Per-
nello, ajoutée aux listes primitives. Elle
devait seulement, ainsi (pie les paroisses
précitées, laisser aux paroisses bordantes
le produit des six premiers jours de
coupe. Voir Arrêt du Conseil du roi,
a3 décembre 1 y3a (Arch. nat. , AD vu, 6.
SAINTI'-r.KNKVIKVE. • 653
à leur prudent e pour roiisenlir et signer ce cpi'ils croient plus à
propos, sans limiter leur pouvoir.
Ont signé :
G. Pesnklle 0'% Louis Cailm;t, J. Marois, B. Gaillaud,
M. Lkfèvre, André Adam, J. Mkuhice, J. Lk Se>s,
J. Le Bi.om), j. Lekèvre. V. Piabd, ^. Fèvre. M. DÉ-
UENISOT, P. I1aUI>^, p. SaNSON, ÏrOUDE , iM. HeOM)EE,
B. Certain, J. Iiuei. , B. Laisgeois, Langeois, L. Lé-
fièvre , La Berouerie Pesnelle.
SAINTE-MARIE-D AUDOU\ ILLE '''
1. Procès-verhal d'assemblée.
(Ilupr. Arcliivcs de la Manche, série B, n. ri., llasise Cahiers de Valognes, II, pièce non colée.
Original signé. Inédit.)
Analyse (foimiile imprimée, dont les blancs seuls ont <'té leraplis). —
Dale de l'assomblpe : 8 mars. — Comparants (iq) : Dflamarre, Charles Vi-
vier, Jean Vivier. Jean Cauhrière, P^rançois Caiibrière, Guillaume Mfsiiage,
Pierre Bataille, Jean Bataille. Henri Caubiirre. f.ouis Tolmer, Jean Relle-
baibe, Victor liamol. — Nombre de Ceux: -iq^^K — Publication : lo i" mars,
par Jknnet, vicaire. — Députés : Charles Vivikk, Victor H\Mi;r.. — Signa-
tures (il) : A. DK i,\ M\uiu:, syndic, Jean H\mel, J. Bvtailke, J. Fi.eiri,
Charles Vivier, J. \ivikr, Louis Cardiol , Jean Caubuière, F. Cvibrière,
J. Caubrière, de la Marre.
2. Cahier de doléances.
(I,e nis. des Archives parait perdu. Le texte qui suit est emprunté à Tédilion de LtcAcnBOX,
Documents pour servir à l' histoire de Montcbnnrjf , 1 , p. 160 à i63.)
L'an •78(), le dimanche S'" joiu's de mars, en la [taroisse de
Sainte-Marie d'Audouville ,
Se sont assemblés au son de la cloche les principaux proprié-
taires et possédant fonds de ladite paroisse , en vertu des ordres du
'"' Ancienne paroisse réunie à Saint- I.a paroisse de Sainte-Marie était fort
Martin-dAnrldiiNille, ai idiidissement do [letile. I,e \Uhn. xlot. dr /y-Vi lui donne
Valof'nes, raiilon de Mi)nl<'lMiur[j. ^^eiiieniciil wi^;», arres de terie en la-
^-' Population au (li'noiid)remenl de Itour et prairie, peu de plant -^ (en
jng3 : loô habitants. Mouvement (en mesure actuelle : i'^7 hectares envi-
1787) : N: 5, M. ■^, D. 5. ron).
651 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VAf.OGNES.
i*oi publiés et alfinhés dimanche dernier, aux (ins dn rédiger leurs
doléances et représentations relativement aux États généraux, les^
quels ont arrêté de présenter à MM. du tiers état du bailliage de
Valognes, assemblés le 9 de ce mois devant M. le lieutenant géhé-
ral dudit lieu, les observations suivantes :
Art. 1*^'. Demandent qu'on nous supprime la taille, les cor-
vées et toute espi'^ee d'impositions ; qu'oh substitue à sa place un
impôts Soit en essence ou en argent, lequel affectera également les
terres, maisons, rentes viagères, foncières et constituées; soit que
lesdits biens appartiennent à des personneîi ecdésiâstiques, nobles,
privilégiés et roturiers, de manière que chacun paye par imposi-
tion égale à raison de sa fortune ^'l
Art. 2. "Demandent 1» suppression de la gabelle. Cet impôt
porte préjudice non seulement au cultivateur, mais encore au mal-
heureux journalier; celui-ci, dans l'impuissance de se procurer du
sel faute de moyens, est obligé de recourir à l'eau de la mer. Arrêté,
par le commis des fermes, il est traduit en justice et souvent ruiné
pour payer l'amenae, ou si malheureiiseraent, dans la crainte du
fermier, il achète un pot de sel en fraude, il se trouve condamné
a une somme si considérable, qu'étant dans l'impossibilité de la
payer, il est flétri parles mains au bourreau, tandis que le finan"-
cier étale impunément un luxe qu'il n'a entretenu qu'aux dépens du
peuple français et sans que cela ail procuré une somme considé-
rable au roi.
Art. h. Demandent (ju on supprime le tirage de la milice et de
la garde-cote'^'; le laboureur, excédé des droits qu il paye, de-
vrait être à l'abri de cette persécution, (jui lui enlève les enfants
c(u'il a eu bien de la peine à élever, dans le seul instant où ils com-
menceraient à lui être utiles et le récompenser de ses peines; que
le roi augmente la paye de ses troupes, et il trouvera plus de sol-
'"' Impositions de Sainte - Mario
d'Auflouville jiouf 1789 : taille, 3:!(i
liy^6S; acc. , aôçjllvrppîcttp. , 307 livres;
corvée, 106 I. 5 ><. 9 d.; vingt., 65o I.
6 6. 5 d.; terr. , r)5 livres; bât., 18
livré». Au total, \,ti(yh I. la s. 9 d.
Lif[rtp» ! /i'>, dont 3(i |M()|iri('i(iircs
osjiloitants ( polir i8<> i. i ."> s.), et (» fer-
miers (polir y8 I. ih s.). — l'rinli'inrit :
le curé, i\r r>ânçOis-Félii de Lair(non
porté au rôle), et pour la noblesse, io »'
d'Auneville de Ghillrevasl (i-ev. 8,000
livres), le s' de la Porto (rev. i lo livres).
Le rdveftil paroissial imposé est de
'i,38o livres.
'-^ La ((niiiiuinauté de Sainte-Marie
d'AiidoUville l'mirnissait à In g«rde-c6te
pour la di>ision de QuetlelioU , rompu-
j;nie d Auineville, Levée dfl i 7H7 : 1 gar-
lons Bnulenienl présentés «u lirftge,
aucun canonnier. (Arcli. (inlvndo», C
s\i>Ti-:-M\i;ii:i)\i iMii viLUv
655
dats qu'il ne lai en faiidiM [Miiir rocnildr ses armées, tant de terre
que de mer.
Art. \. Demandent qu'on supprime les volif''res et colombiers
dont est couverte la presfju'île du Cotentin " , (jui dévastent au moins
un tiers des récoltes et semences du laboureur.
Aftt* 5. Demandent qu'on réforme l'administration de la jus-
tice, qu'on diminue les droits des gens de justice, singulièrement
des avocats et procureurs: que les procès soient jugés dans un court
délai, et qu'il n'y ait en tout étftl de causé que deux degrés de juri-
diction.
Abî. 6i Demandent que les presbytères Soient à la charge des
décimsteurs, ainsi que la réparation de l'autel principal et du
chtpur de leurs <inrlieP9(2}
Uses
AiiT. 7. Demandent que si toutefois lesdits bénéfices n'excèdent
la somme de t,5oo livres'-'*, les seigneurs et patrons soient tenus
de la l'éparation du chteur et autel principal, si mieux n'aiment
lesdits seigneurs consentir faire unir leurs bénéfices au bénéfice
plus proche;
Art. 8. Que des gros décimateurs^'^ soient tenus de déguerpir
''^ Nous n'avons aucun ronseigne-
ment sur le nombre des rolomhiers qui
pouvaient exister à Audouvilleen 178g.
La seifjneurie de la |>ar()is>e ii|)[)artenait
à Guillaume-René dAnneville, manpiis
de CliilTrevast, sous le ressort de Sainl-
Sauveur-ie-Virorate.
*'' Siu' Tusage traditionnel de par-
l«}jer \t*n r»*pfit-ation9 f>ntr(* les liabitnrtt!»
et les (b'cimateurs, (le chœur cl Pàlltel
aux decimateurs, la nef, la tour d(!
l'i^J'Iise fcf If rtiut* dtl cimetière aut ()a-
fOlSHiéns), voil* notnfen, Pt'nl. béhpj'.,
p. ar)9. Nous avons un arr»H du Conseil
en date du '1 juin 1771 . autorisant les
habitants de Sainte-Marie-d" Audouxille
à s'imposef d'une somme de n, 1 <io livres
"pour ri'[iHrutinns a la nef el lotir de
I épjliseet aux ruiirsdti 1 imelière». (Arrli.
Calvados, (i x'dtili. 1
Les oflicicrs muni' ipairx uiîtent en
'79" •!"♦' "'" •nni''t'n presiijtéraie,
ainsi (jUc In bnssi'-iour, est t<» assez
honrtC réparation-i. ajoulanl <pu' t|(«
curé actuel athèvc les ouvrages nuccs-
saires pour les mettre en très bon état".
Ils ignorent ipielle somme il a pu rece-
voir dfe son prédécesseur pour faire les
réparations. rrTout le vaisseau de l'église
de Sainte-Marieestneuf.n( A'tn( des hiens
nul., frt/(ig«es, Arch. Manciie, Q' ' iH.)
'*' Nous n'avons point pour la cure
la Déclaralion île '/.'yo. I)"aprés les of-
ficiers mltrticipatit, le béhéfrc(< iie coft-
sisle (pi'en la maison [)resbytérale,
jardin jjotager d'en\iron 30 perches,
driix pièces de tt-rre i^n naliirc d'Iier-
Imge et labour, lertnrtt enM'mhIe H Ver-
gées, faites valoir par le curé. [Étal
pi-écité , Arch. Manche, Q^' 17.) Le
Tnhieait , dresse en 1790 au district,
ajoute : pour rentes d'obits, 3g 1. 9. s.
(lln(lp)iii Q*' ifi.)
Le tout ne devait pas atteindre cer-
tainement les i,rHMi livres dont il est
fpicstion au texte. En I7M7, d'ailleurs,
les revenus ecclésiasticples de la paroisse
n'i'laient estimes, au total, qu'à \)'}J\ \U
vre». (Arch. Calvados, G G.'ii;».)
" Le Vœu du cahier est sans objet à
650 HA1I>LIAGK SI^COiNDAlHE DE VALOGNES.
les dîmes (jirils |tossèdeiit dans lesdites paroisses et (|ne, dans le
cas où les J^^tals y feraient diUiculté, an moins ils soient obligés de
mettre aux mains desdits curés le fjuarl des jouissances pour être
répandues dans le sein des pauvres ;
/\i\T. 9. Que le déport soit à jamais anéanti. Ce droit est en
ni«'me temps onéreux au présenté, au bénéfice, et aux paroissiens,
auxquels on donne un ecclésiastique à gage?, souvent incapable de
les gouverner;
Art. 10. Que l'on rende à la province de Normandie ses an-
ciens Etats et les privilèges contenus dans la Charte normande'''.
Fait, arrêté et signé double pour rester, un aux archives de la-
dite paroisse, et l'autre à MM. Charles Vivier et Victor Hamel,
députés de ladite communauté, par la délibération de ce jour, les
présents faisant fort pour les absents.
(îedit jour et an que dessus.
Delamarkk, Jean (LviBitiî;nK, Pierre Bataillk, Louis Tolmkiî,
Charles VniEii, François Caubiuère, Jean Bataille,
Jean Bellebaiibe, Jean Vimer, Gnillaumc MES^A(;l•;,
Henri Cal bière, Victor Hamel.
LE THEIL''
1. Prooks-vkkbal d'assemblée.
( Ms. \rchirc.i dv la Manche, série B , n. cl., liasse Colliers de Valogiies, \\ , pièce non cotée.
Ori|piial signé. Inédit.)
Aii,-ilys(; : (roirinile du inodèlo imprime général). — Da(e do l'assemblée :
5 mars. — Comparants : n-lcs lialiilanls delà paroisse" du Theili. — Nombre
de feux : iCo'''. — Publication : le i" mars, par M. Tka\eks, vicaire. —
Sninte-Maric-d'AndonvilIp. Le cnn' (le '■' Arrondit-seiuent de Clierl)our|j.
In paroisso ('lait soid dt'cimateur. oanlon de Sainl-Pierre-Kgiise.
\ aleiir do la dinin en 17(10 : inroii- ' l^^s olliciers nuinici|)aii\ déclarent
niic; en 1793, le jirodnit en jjrains de en 1 7<)o nn rliillrc sensiMtMuent dilTé-
la paroisse ('>tait eslimi^ à !i,.3;!'i hois- rcnt : ffi!0() leiix comprenant (pS per-
seaux, mesure de 1 fi pot';. ( Arcli. nal., sonnes?!. (Voir f)iioiiKT, ISeclienhes,
D i\ his, !")i.) p. .H.^().) Mouvement de la population en
O (](. .Saint- Martin-d'AudoioilIc, i^^^l ■• N- 1 7, M. 8, t). at). — Popu-
art. i.) et la note {.luprà, p. (ion). lation actuelle : 677 habitants.
LE THEIL. 657
Députés : (Iharles L\llema\t, Hervé Doi ckt. — Si};ii;ilui<-s( 07) : (i. JJuiômu),
Cliarh^s LwDois, II. Lkpktit, Vmic. 1j;i'i;tit, Jean Li: l)i;i:oi 1:, J. Loin, J. Li:
Ma(;\ent, H.-K. Dok.et, F. LKi;i:M)itK, .l.-F. Potaihk, P. PoTAmi:,L. Potaiue,
Gh. PoTEL, J. (iiiii'ON, C. Pasqi ieu, L.-F.-A.'Doucet, H. Doi CET, PieiTc Coupé,
G.-F. MoiciiEL. Jean Gai vin, Gharies Lebkèque, J.-Gliarles Lebrèqie, Jean
GoiELE, François (iiiîERT, Ron Gai vin, Gharies Fossev, Jean (îohel, P.-F. Le-
brèqie, J. Droi ET, Louis Le Grand, Gharies Goi pev, Louis Drouet, Jacque
Varin, Jean Goipé, D.-F. Molchel, G. Lam.emant, J. Vauin, Jean Le Long,
F. Ermisse, J.-F. Lemasson, sipidic, Jean Lemasson, grcjjier de la commu-
nauté.
12. Gaiuer i)e doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers do Valojjnos, I, pièce non cotée.
Ori(final sijfné. Inédit^'K)
Cahier de doléances et de représetitations fait et rédigé par les
habitants talUahles et possédants fonds de la paroisse du
Theil.
En conséquence des édits, déclarations et ordonnances du roi
et de M, le Grand Bailli du Cotontin, ainsi que de M. le Lieute-
nant général du bailliage de Valognes, à nous adressés, lus et pu-
bliés le dimanche i"de ce présent mois de mars, au prône de la
grand'messe paroissiale dudit lieu, et comme nous autres susdits
habitants n'avons rien de plus à cœur que d'obéir aux ordres et
remplir les vues de Sa Majesté, étant pleinement persuadés que
c'est pour ie soulagement de ses sujets, nous nous sommes assem-
blés, en consé(pience, ccjourd'liui jeudi 5 (!<• mars, année lySq;
à la rédaction dudit cahier, après avoir mûrement réfléchi et déli-
béré entre nous, nous avons opéré comme il snil pour être ledit
cahier de doléances présenté à l'assemblée des Etats (pii se tien-
dra le lundi i) de ce présent mois de mars en la ville de Valognes,
à Messieurs les ofliciers et magistrats qui doivent présider Ldite
assemblée.
Ci-a[)rès suivent les moyens de doléances et représentations.
Savoir ^2' :
Premièrement. Que iesdits habitants demandent que les États
généraux soient tenus au moins tous les trois ans '3';
*" Une copie du caiiier de doléancos, |irf6-Viilo{;nos, et dans ([uelquos mitres.
exécutée frsiir im cahier spécial^, nous lr>s caliiers de Goiinevilie et (\c HivUe-
est signalée aux archives communales ville. L'ordre des arlidos oit dailloMis
diiTheU. (Qitnmiuiication (le M"" E. l-'oii- ciilièroment cliaiij;»' et l,t Inrni." le jilii^
qupst, Instilittrice.) souvent remaniée.
<^> Le cahier reproduit, dans plusieurs ■' Cf. le cahier de Sorlosville, art.
de ses articles, le cahier de Sorlosville- 1"; Gonncvillc, art. 1" (remaniés).
II. 4 a
658
p,\i[xi\r,i<: sECONDAini-: dk valocnes.
9" Qu<! le: roi ne puisse faire aucune loi , ni élahlir aucun im-
pôt que du consentement de la JNalion représentée par les Ktals
généraux"^;
3° Oue les Etats {généraux se fassent repri'senter des comptes
de recettes et dépenses (lu Trésor royal, pour vérifier exactement
quels sont les besoins du royaume et la cause et le sujet de la dis-
sipation des finances;
W Que les pensions soient réduites, et qu'on n'en accorde plus
qu'à ceux qui les auront méritées et non à la faveur et à l'in-
trigue ;
5° Que les Etats généraux s'occupent de toutes les réformes,
améliorations et bonifications du royaume en général '-' ;
6° Qu'il soit établi dans la province des Etats pour s'occuper de
la répartition des impôts, des travaux publics et de tout ce qui
peut concerner le bien et l'utilité de la province de Normandie,
soit en général, soit pour cbaque paroisse en particulier;
•y" Que les Etats provinciaux se chargeront de faire passer direc-
tement les contributions au Trésor royal comme ils aviseront bon
et par les moyens les plus économiques f^^;
8° ()ue les impôts soient supportés et pay(;s par toutes les
classes de citoyens indistinctement, ecclésiastiques, nobles ou ro-
turiers, sans qu'on puisse à l'avenir faire d'abonnements, ni se
faire taxer d'office ^^';
^^ Que tous les fonds d'une paroisse soient imposés sur le
même rôle, sans pouvoir, sous prétexte de fermes, payer dans une
paroisse voisine ^^^ ;
<•) Cf. Sortosvilte, art. h; Saint-Floxcl,
arl. 3 (presque lextueliemonl).
W Les articles 3 , A et 5 reproduisent
]ires(jue textuellement les articles T) , 7
et 8 du cahier de Sortosville.
(') Les articles (> et 7 reproduisent
textuellement les articles 9 et lo du
caliier de Sortosville.
'"' IjCs articles 8 et 9 sont la ropro-
duclion toitiiello de-- articles 13 et ilî
du cailler de Sortosville (sauf une ad-
dition à la fin de Tarticle i3).
Imjiosilions du Tlieil pour 178;):
taille, i,n5o livres; ac«. , 820 Hvi-es;
cap. . 8118 livres; corv/'e, 6 1 5 1. a s. 1 1 d.;
\inj;t., 1,537 livres; terr., j3i livres;
Itàt., fl\ livres. Ati total, !i,oor» I. a s.
I 1 d.
Li;;ncs(à la taille) : i.»:!, dont i'.V.i
propriétaii-es e\ploilaiit> (poui' i,i!7<j I.
12 s. 6 d.), et 19 fermiers (pour 335 I.
8 s. <i d.). — Pririlègiés : le cun'',
M' Jean-Louis Allain (cote au territo-
rial, 13 s. 9 d.): les demoiselles Le Sens
(c. n. 90 li\res; terr., 8 livres) et la
veuve du sieur Le Sens de la BoisMM-ie
(c. n. i8 livres; terr., 1 9 I. /i s. 1 1 d.) ,
nobles non possédant fiels.
(•'^ Sur ce qu'il faut entendre par le
paiement hors paroisse trsous prétexte
de ferme", on voudra hieu se reporter
à ce que nous avons noté sous le rallier
de (lantoloup, art. Il (sitpn), |). i<>9).
Le nombre des frliors-tenant,-;'' est par-
ticulièrement consid/'rable au Tlieil en
1789. l/e rôle; du territorial nVn n'li'\e
pas moins do .""la (17 <le SauUenu'snil,
.5 de <i(inno\ille, '1 du Mcsiiii, '1 de
Tlicnrle\ille, les autre.^ des jiarois>es
(le Sainte -Croix, Cosqucville, Méville,
I.K TIIKII.
059
10° Ouc l'on snpprinK" les îiides, les {jaboHes, les contrôles et
les bureaux de (iiiaiices, égaleineiil que les commis et gens tenant
aux fermes;
1 i" One les df^porls soient supprimés, les paroisses étant tou-
jotus un an et plus sans j)asleiirs et les pauvres sans assistance:
i j" Oue les gros décimaleurs soient tenus de faire l'aumône ,
jusfpi'à la concurrence du quatrième de ce qu'ils possèdent dans
une paroisse''^;
iB" Oue les réparations et reconstructions de presbytères soient
à la charge de tous les décimateurs, autres que les curés à portion
congrue'-^;
BriUevast, VasteviUe, Fermanville , etc.) ,
sur un nomJ»re total de i6fi lignes im-
])osées. (Voir Arch. Calvados, C SaôS.)
Le Ment, ilttl. de (y<?i décrivait
ainsi la paroisse : irLe Theil, seijjneur
M. l'abbé de Cherboiir;;: 8(>(i acres de
terre labourable et pâturablc, peu de
plant, et 192 verj|(»os de praii-ie uk'-
diocre: la t^'rre de labour de peu de
rapport" (f 3). En 1790, les oUiriers
nuuiiripaux comptent dans la paroisse :
fT9 09 feux, comprenant 91 H personnes,
dont 98 ne paient aucune taxe, i3
doivent seulement une journée de tra-
vail, 9 0 infirmes et vieillards, 38 en-
fants au-dessous de 1 ^1 ans et 9
malades^. (Source non citée, dans
Droobt, Recherche» , p. 356.)
<■' I^es articles 11 et 19 reproduisent
avec quelques variantes les articles i(i
et 17 de Sorlosvilie (le changement
porte principalement sur la quotité de
la dîme demandée aux décimateurs
pour les pauvres, quotité qui est du
sixième seidement à Saint-Floxel, (\m
cinquième à Saint-dyr, ici, du (piarl ).
Dîmes. — I,a réjtartitiou des dîmes
était fort compliquée dans la paroisse.
Nous lisons au fouillé, t iS v" : n-Le
Tlieil, patron Tabbay de Cherbourg.
Le curé jouit de la moitié des grosses
dîmes de l'ancien territoire de la pa-
roisse et de toutes les menues dans
toute son étendue. L'abbaye de Cher-
bourg a la moitié des gros)H>s dîmes sur
I ancien dîmago, loué en 1799 par
.îuo livres, compris les renies seigneu-
riales: K" clijqiitrt' de Ciuitances et le
|(rieiu- de Barna\asl ont les jrrossçs dîmes
de certaines terres dcfrichées, dont le
curé, en 172/1, jouit par 5^ L 10 s.n.
La répartition n'a\ait pas changé à la
fin du \vin° .siècle et se retrouve en
tout semblable dans l'inventaire des
officiers municijtaux.
Dérlaralioiisde t jgo .-l'^lecuré déclare
sa dime donner-, année conunune, 1,800
gerbes de froment, 9,3oo d'orge, 600
d'avoine, 3o(i de pois, /io de seigle,
i5o boisseaux de sarrasin, 100 livres
de chanvre, 100 livres pour laine et
agneaux , et !\ tonneaux de cidre, le tout
non est. ( Dérlnr. originale , a3 novembre
ij'jo, Arch. Manche. Q'' 18); a" la
part du chapitre est déclarée, en 1790 ,
affermée «à vie curiale» au titulaire
par 2^9 livres et entretien, au total,
9. 58 livres (Dcclar. Coûtâmes, n 81,
f° 8.5); 3"-'i" quant à celles de l'abbaye
de (Jherbourg et du prieur de Barna-
vast, elles sont portées à l'inventaire
des ofliciers municipaux, la première
|)our i,99o livres de revenu affermé,
avec 'Jift'i livres de pot-de-vin, la seconde
pour 990 livres de revenu affermé et
Ml livres (h; pot-de-vin. (Etat des biens
nat., (Iherhourg ., Arch. Manche, Q''~'
11.)
('^^ Nous n avons trouve aucune trace
de réparai ions presbytérales à la charge
des habitants du Theil dans la sc<onde
moitié du xvni* siècle. Les ofliciers
municijtaux (diserventen 1 79<MjuefTicel-
liiy presbytère a (Hé fait et construit
depuis la première pierre jusqu'à la
dernière, r'csi-à-dirc fout neuf en l'an-
née 1 7,58; l(
y,*>., les sommes versées par les
héritiers des titulaires ont servi, au lieu
de répar.itiiuis, à la constru<tion du nou-
veau, (pic le Clin'' entretient toujours
en bon ordre. . . Iaî ( hœur d(î ICglise
a été rééililié en l'anutni 17-)."), et le
A2.
660 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
i/i° Que les l)(''n(''ficiers soient \onus résider dans leurs béné-
lices, quels qu'ils puissent être, à peine d'êlre privés de leurs re-
venus, qui seront distribués aux pauvres'^';
i5° Qu'on réforme les lois, qu'on les rende [dus simples et
plus faciles à observer, qu'on abrège les formes de procès et que
les procédures soient moins coûteuses;
16° Qu'il n'y ait plus à l'avenir que trois degrés de juridic-
tion, savoir : les tribunaux de première instance, le parlement et
le Conseil '^^;
1 n" Que les juges soient tenus de juger conformément à la loi,
sans jamais pouvoir l'interpréter, et qu'on ne puisse en observer
aucune qui n'ait été consentie par la Nation assemblée aux Etats
généraux;
1 8° Qu'on supprime tous les ollices inutiles et receveurs des
domaines, qu'on supprime également tous les tribunaux d'excep-
partait en fut jugé suivant le rapport
(les experts à ce nommés. . . La {grange
et autres bâtiments, quoique entretenus
de couvertures en bon ordre, il se
trouve par la grande ancienneté do
machonnenrs, quebjues laizards-'. {Etat
des biens nat., Ckerhouri;- , Arch. Manche,
Q'-" iG.)
CuRK. Le curé de Sainte-Marguerite-
du-Theil n'était pas à portion congrue,
tant s'en faut. Dans sa déclaration de
1790, il expose que son bénéfice con-
siste en : maison presbytérale , bâtiments
d'exploitation (non est., vendu eu
1795 pour 3.000 livres en assif^nots) ,
grange commune avec l'ablté de Micr-
hourg, deux jardins potagers contenant
28 perches environ, trois pièces labou-
rables faisant ensemble 8 vergées (lo
perches (non est., vendu en 1791-92
pour 2,525 et i,85o livres), une petite
rente de /i poulets. Le tout , avec les
dîmes, estimé 9,000 livres, quitte de
toutes charges (les charges sont un
vicaire , les réparations et 1 1 7 livres de
décimes V (Voir Déclaration originale.
s3 novembre i-jgo. Arch. Manche, Q' '
18 : l'inventaire des oiliciers municipaux
est conforme.)
(" Il n'v avait dans la paroisse du
Theil, d'après les ofliciers municipaux,
d'autre bénéfice ipie la euro et d'autres
biens ecclésiati(]ues que : 1° la cure,
(voyez note préci-dente); 2" l'obiterio,
deux pièces de terre faisant ensemble
8 vergées (non est., fait valoir par le
curé); et 3° la chapelle de Brillevast,
3 vergées de prairie (alf. dans un bail
d'ensemble de 33o livres).
Rentes: 1" la cure, It poulets; a" les
obitiers, 18 boisseaux 2 chopines do
froment, 89 boisseaux d'avoine, 10
pains, io poules et 2o4 1. 17 s. 9 d. en
argent (total non est., en US articles);
3" le trésor, ^9 livres en 28 articles;
fi" le custos, 2 I. 10 s.; 5° les abbayes
de Cherbourg et de Montebourg, rentes
soignenriaies (détaillées à la note sous
l'article 19); 7° les petites écoles, rend'
de 200 livres fournie bénévolement p.ir
le curé actuel de|)uis 1755. (Voir l'Jnl
des biens nat.. Cherbourg, loc. cit.)
L'ensemble des revenus ecclésiastiipies
de la paroisse est estimé, en 1787, à
3,128 livres par les contnMeurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C 05 19.)
'-' Les articles i/i à 18 reproduisent
plus ou moins textuellement les articles
19. 21, 28 et 25 du cahier de Sortos-
ville. — La paroisse du Theil apparte-
nait à la vicomte de Barfleur, et par
appel allait successivement au bailliage
de Valognes et au présidial de tioutance-
ou au Parlement. Une partie toutefois
relevait de la haute justice de l'abbaye
de Cherltourg , et par appel du siège de
Saint-Sauveur. Voir Carte des paroisses
relevant confusément de Valognes et de
Saint-Sanveur-le-Viomile. (Arch. nat.,
I) IV bis , 27 1. 89^1.)
LE THEIL.
661
tion, notamment ies élections et bureaux des finances, dont les
officiers et ajjents subalternes sont le fléau des campagnes. Tous
les sièges nombreux en officiers ne sont d'aucune utilité et sont à
charge au pauvre peuple;
1 9" Qu'on défende d'avoir à l'avenir aucuns colombiers ni ga-
rennes, à moins que ceux qui ont droit d'en avoir ne tiennent leurs
colombiers fermés et leurs garennes encloses de murailles, confor-
mément aux dispositions de l'ordonnance (*^;
âo" Qu'on supprime ou du moins que l'on affaiblisse le pouvoir
de la maîtrise, qui dévaste les forêts elle-même, s'il arrive un
qui échappe souvent le particulier à qui il arrive est péri totale-
ment '^' ;
[2 1 "] Nousdils habitants demandons que ce que nous avons payé
jusqu'à présent pour les grandes routes, qui ne nous sont d'aucune
utilité, vu qu'aucune de ces routes ne se trouve à proximité pour
être pratiquée par nous, en étant éloignée de trois lieues; cepen-
dant, il serait à désirer qu'il y en aurait aussi une de Valognes au
Becquet de Tourlaville'^', passant par notre paroisse, ce qui don-
nerait un grand avantage , tant pour les troupes et voitures du roi
que pour la culture de nos terres, qui sont de très peu de valeur
"^ Nous n'avons pas de renseigne-
ments directs sur le nombre des colom-
biers qui pouvaient exister ;iu Theil en
1789. La paroisse n'avait pas de sei-
gneurs laïcs; il n'y avait pas de fief
assis dans le lieu, mais seulement des
extensions du domaine , de la seigneurie
de Gonneville appartenant en «761) à
M. J.-N. de Berruyer, et des seigneuries
ecclésiastiques de l'abbaye de (llierboini;
et de l'abbaye de MonteJ)ourg, pour le fiel
dit de (ihiflrevast. I Arcli. ^l:Éll(■ll(^ A
3()G/i et 3(î8o.)
Eint tics rentes de 1 790 non retrouvé.
I/in\entaire des otticiers municipaux
mentionne : 1" pour l'abbaye de Clier-
bourg, rentes de 63 boisseaux de fro-
ment, mesure de 12 pots, 1 boisseau
d'avoine et 3 poules, par i3 tenanciers
(non est., les rentes avec les casualités
étaient comprises en 17.^)3 dans un bail
général avec les dîmes du lieu, de Vas-
teville et des Pii'ux, par 9,7.^0 livres;
d'après lu ventilation faite au Tableau
de 1799, la part pour le Tbcil, dîmes
et rentes, étaitde i,38o livres); 9° pour
l'abbaye de Monteboiirg, (uiénioire). Il
est dû en outre : 3" pour le domaine de
Valognes, 2 5 boisseaux de froment et
12 pots, mesure de 18 pots, 72 bois-
seaux et 6 pots d'avoine, 56 1. 18 s.
5 d. en argent, et 8 I. 19 s. 10 d. de
menues rentes, est. le tout, produit
commun, 3i8 1. i5 s. 7 d. (Arcb.
Manche, A 3365.)
-^ L'article est inintelligible, il s'agit
\raisemblablement de la poursuite des
de! ils forestiers; mais ou ne peut guère
deviner ce que le rédacteur a voulu
demander. La paroisse du Tlieil était
environnée de forêts. Les olliciers mu-
nicipaux observent en 179" : «il y a
sur le territoire de notre municipalité
environ 700 vergées faisant partie de la
grande masse des bois et forêts de Bai^
navast, mais encore sur notre territoire
il y a la très grande masse du bois
et forêt de Brix, viron 5oo vergées.
Ladite forêt transmise à Monsieur,
frère du roin. {l'Jat des biens nat., Chev-
boui-fr, Arcb. Manche, Q''ii.)
'^^ Il s'agit de la route de Valognes à
Barllciw, passant par le Becquet de
Tourlavdle, dont nous avons déjà parlé
sous le cahier de Bretteville, art. i5
{suprà, p. I 27).
062 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
(H orf^squc siins rapport par le défaut d'engrais qui ne peuvent
provenir que de la mer, quoiqu'elle soit éloignée de deux lieues
et des chemins impraticables. Au cas qu'il n'y eût point de grande
route faite, qu'au moins la somme que nous payons pour les
grandes routes servirait à l'entretien de nos chemins vicinau\;
h'-i"] Que l'on supprime les garnisons et les huissiers des tailles
qui consument les collecteurs en frais.
Voilà quels sont les moyens de doléances et de représentations
que nousdits habitants avons l'honneur de présenter aux États
généraux. Nous prions et supplions Sa Majesté d'y avoir tel égard
que de raison, pour le soulagement de nous ainsi que de tout le
royaume.
l>e présent cahier fait et rédigé double, après lecture faite par
nous susdits habitants, et duipiel cahier nous avons chargé les
sieurs (Iharles Lallemant et Hervé Doucet, que nous avons députés
du nond)re d(! nousdits habitants, par acte exercé cejourd'hui, pour
être présenté' ledit cahier aux États par lesdits sieurs députés à
l'assemblée qui se tiendra le lundi 9 du présent mois de mars. Le
tout conforme aux ordres à nous adressés; en foi de quoi nous
avons signé le présent ledit jour et an , cinq mars mil sept cent
quatre-vingt neuf. Le présent a été coté depuis la première jusqu'à
la dernière page, ne varietur, iceliii signé de ceux qui le peuvent,
comme il suit :
C. Bréard, Charles Landois, J. Le Magnent, H. Le Petit,
Pierre Le Petit, J. Loin, Jean Lebrkoue, H. Doucet,
J.-F. PoTAIRE, F. LeGENDRE, P. PoTAMtE, D. PoTAIRE,
J.-G. Yvon,Pasquier, L.-F. Doucet, Ch. Potel, H. Dou-
cet, Pierre Lérissé, F. FjRMIsse, F. Mouchel, Fran-
çois GnmnT, Charles Lebrèque, Jean (^auvin, Louis
Lkfhanc, Charles Caimn, Jean Gohel, Bon Cauvin,
J. Drouet, [illmhie), P.-F. Lebrèque, Louis Drouet,
Charles Coupé, Jacques Vahin , J(>au Coupé, Mouciiel,
C. Lallemant, J. Vauiin, Jean Le Long, G. Lemasson,
syndic, Jean Le Masson, greffier (k In cnmmunauté.
TIÏEimTF<:VHJ.E-All-ROCAr,E.
66:
THEURTEVIJJ.E-A U-BOGAGE
1-2. PrOCKS-VKRBU, d'assemblée et CAIIIKK I»K DOLÉANCES RKDNIS.
Ms. .l/c/nw.v de la Maitclic, série B , n. d., liasse (^ailiers de Valogiies, I, pièce non rolée.
Orif^iiiiil signé, liuklit.)
Analyse : (formule du modèle im|)nmé général). — Dale de l'assemblée :
8 mars. — Coiiipaninls (/ia) : Thomas Trohel, Gliarles Pontis, Louis Trohel ,
TJon JacqiioUc, (Iiiillaume Poignant, Cliarles Foiiques, Hervé Poijjiiant, Jean
Moiicliel, Bon Ingouf, (Charles Le Coiipil, Pierre Vautier, Jean Poignant,
François Cerlain, Jean Jacqnelle, Olivier Le Goupil, Hervé Trohel, Honoré
de la Haye, Charles Poignant, Louis P»esselièvre , Denis Trohel, Thomas Gou-
hert, Christo|ihe Legendre, Bon Kolliol, Jean-Pierre Obé, Charles Goubert,
Pierre Frigol , Thomas Krigot, Thomas Legendre, Jean Henry, Hervé Gou-
bf'it, Jean Groul, Jean-Pierre (^iadel, Jean-Baptisie Leprévosl, Guillaume
Frigol, Michel Folliol, Jean Fiigof, Hervé l'^olliol, Jean Bourdet, Baptiste
Bnrnouf, Jean Mathieu, Hyacinthe Fa' Tracher, Nicolas Trohel. — Nombre
de feux : a^o^"'. — Publication : le i" mars, par Eneaix, vicaire. — Dé-
putés : * Thomas Tkohel, Michel Pontis, Hyacinthe Le Trochek. — Suit le
cahier, ainsi introduit, sans titie :
Sire,
Puisque Votre Majesté a la bonté de nous permettre de lui faire
nos plaintes et doléances, afin d'y faire droit, que c'est son bon
plaisir, en voici un abrégé des |)rincipaies (jue nous avons IMion-
neur de vous représenter :
r Les gros décimaleurs, dans la majeure partie de nos pa-
roisses du Bocage, ont un sixième à peu près du revenu et ne nous
donnent que très peu de secours*^';
'') Arrondissement de Valognes, can-
ton de Quettehon.
**' Population au dénombrement do
17C)B : i,;^i2 liabitants. Mouvement
(en 1787) : N. 89, M. i3, D. zd. —
Population actuelle (avec Sainte-Croix
réuni): i,o5iî habitants.
*^' Les gros déciinateurs de la paroisse
de T., à la lin du xviiT siècle, étaient
les religieux de Blanclielande. Nous
lisons au VumUé , fol. ^18 v" : (rTcurte-
ville-en-Boscage, aiins Tlienrcpieteville,
patronage alternatil entre les deux sei-
gneurs du lieu. Le curé possède la
moitié des grosses dîmes et toutes les
menues , avec dix ou douze vergées
d'aumône; Tautre moitié des grosses
dîmes appartient à Tabbaye de Blanche-
lande". La répartition n'avait pas
changé à la (in du xviu' siècle; les
ofliciers municipaux noient dans leur
inventaire «pie le curé n'est décimateur
que crpour la moitié de sa paroisseï :
ils ajoutent cependant cette observation
que tries terres du prieuré de Barna-
vast sont e\eni|)t('s de toutes dîn)esi,
et (pie rrledit piieuié possède dans la
paroisse un petit Irait do la valeur de
3oo livres''. [Ktal des biens nat., \n-
htgnes , Arcli. Manche, Q* ' 17.)
Dérhiriiliiins (le f/fjo. Nous n'avonâ
pas la déclaration du curé, ni celle du
OG^i
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
9" De plus, ils imposent les trésors de nos églises à un tiers
au moins de leur revenu pour leur aider à payer leurs dé-
cimes ^^';
3° La noblesse, qui se plaint des impôts, en a-t-elle sujet
comme nous? Sa capitalion ne se monte pas à un sixième de celle
du tiers état, sans parler des impositions accessoires, du principal
de la taille, delà confection et entretien des grandes routes f'-^^;
priour de Harnavasl. La part du ruré
était portée au Po illé pour 120 bois-
seaux de froment, .S 00 d'crj^e, 100
d''avoine, 20 de pois, 100 de sarrasin,
et 25o livres pour lins et pommi^s. La
part de dîmes de Tabbaye de Bianclie-
iande est comprise dans un bail générai
des diraes de la tlaye-du-Puils, Mobecq,
Angoville el une dizaine d'autres pa-
roisses, que Tévèque de Coutances , abbé
de Blanclielande, dklare pour un prix
global de 3,()oo livres. {Déclar. origi-
nale, jy novembre fjgo, Arch. Manche,
Q"» 1.)
(') Il nous paraît dillicile de com-
prendre comment les décimateurs pou-
vaient imposer les fabri(pies des ''«jlises
pour le paiement de leurs décimes. La
cure de Tlieurteville payait en tout cas,
au milieu du siècle, 100 livres de dé-
cimes.
Biens EfiCLKSusTig'jKS. — L'inventaire
de 1790 ne signale dans la paroisse do
T. d'antres biens ecclésiastiques (pie :
1" la cure, consistant en : maison pres-
bytérale, f couverte en paille", cour de
deux vergées i/r>, deux pièces d'aumône
faisant 11 vergées i//j (non est., fait
valoir par le curé; le bénéfice était dé-
claré, au Poiiillé, valoir 1,05^ livres,
vraie valeur); 9" l'école (revenus non
spécifiés); 3" le prieuré de Barnavast,
terres eu labour, herbage, landages et
l)ois, faisant ensemble 77 vergées (ad',
par l)ail de 178.^) au ,prix de 900 1., et
•.>/i() I. de pot-de vin. l'Uni dos biens mit.,
loc. cit.). Le Tableau dressé en 17()2 au
district aj(»ute; 4° l'obiterie du lieu,
deux pièces dites ries regains", 9 ver-
gées (est. u,6!ïA livres en capital); ;">"
les prêtres de Sideville, trois pièces
faisant ."> vergées (est. i,:hki livras de
capital); (>" le prieuré d'Héauville, pièce
dite //' (,aliU(tii , 100 vergées de landes
(non est.).
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la paroisse est estimé, en 1787, à
9,o5o livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calva«los, C 6519.)
Nota. Le prieuré de Barnavast dont
il est question était un prieuré non
conventuel d'hommes, sous le patronage
du prieiu'é de Saint-Vigor-de-Bayeux,
membre de l'abbaye de Cerisy, audit
diocèse. Nous lisons au Po'iillé : wLe
revenu dudit prieuré situé dans la pa-
roisse de Thi'urleville-au-Bocage consiste
en un entretenant sur lequel est bâtie
la chapelle et maisons du prieuré ser-
vant à usage de ferme ; quelques pièces
de terre en labour et pâturage, dont
il perçoit le revenu en exemption de
dime, louées en 1728 par 3oo livres.
Dans la paroisse de Sauxemesnil, un
trait de dîmes, aff. 76 livres en 171G;
un autre dans la paroisse de Monlaigu ,
atr. 37 livres en 1720; un autre dans
la paroisse de Brix, aff. 5o livres en
1720; un autre dans la paroisse de
Valognes, loué 36 livres en 1719; un
autre dans la paroisse de Négreville,
loué 20 livres; un autre dans la pa-
roisse d'Vvetot, loué 10 livres; un autre
danslaparoissed'Alleaume, louéi.'')livies;
un aMlr<' dans la paroisse du Theil, loué
17 livres; un autre dans la paroisse de
Mesnil-au-Val, loué 2 5 livres; un autre
dans la paroisse de Sottevast dont le
curé jouit par /j livres. Doit au domaine
du roi !\ 1. 10 s. de rente. Total, fjSg
livres- lA'i livres, dont Uo livres pour
les gages du chapelain = lilitt 1. 10 s. 15.
(Ponillé, f" /i8 v°.)
'"-^ Impositions de T. poni' 1789 :
taille, 3,3.^)0 livres; ace, 2,199 bvres;
' cap., 2,1 68 livres; corvée, 1,112 1. i/j s.
f\ d.; vingt., 1,956 1. 1 1 s. 5 d.; lerr. ,
;>5() livres; bât., 83 livres. An tolal,
11,119 '•^•'•'s 5 s. 9 d.
Lignes ; 3oo,dont ;>7'i propriétaires
exploitants (pour 2,665 I. 1 s. 6 d.),
et ■•.ij fermiers (pour 609 1. 16 &.). —
THEURTEVILLK-AU-BOCAGE.
G65
ce dernier impôt, il semble devoir être reparti sans injustice sur
le clergé et la noblesse, leur étant d'une égale utilité avec le tiers
état ;
4° Les colombiers sont d'im grand préjudice au tiers état ; il
ne serait pas injuste qu'ils eussent au moins une défense, aux pro-
priétaires et fermiers, de les cbasser de sur leurs terres, les autres
n'en devant souffrir;
5" Les garennes, les bois taillis emplis de lapins qui ravagent
les terres des voisins, sans (ju'il leur soit permis de les détruire
par les armes ou autres moyens'*^;
6° Une grande partie des seigneurs ne diminue point de ving-
tièmes à leurs vassaux sur les rentes foncières et seigneu-
riales ^^^ ;
Privilégiés : pour le clergé, le curé,
M" Nicolas d'Ozouville (rev. imp. loo
livres), le prieur de Barnavast (rcv.
3oo livres), le curé d^Lcoquenauvilie
(rev. io8 livres) et un ecclésiastique
sans bénéfice. M" Jean-Auhin Poignant;
pour la noblesse, les héritiers du sei-
gneur de Teurtheville (c. n. 270 livres,
rev. 9,080 livres), messire Guillaume
Simon, sieur de Saint-André, seigneur
aussi d'Escarboville (c. n. i2(i livres,
rev. 53 o livres); noble dame Margue-
rite-Pétroniile Daniel , veuve de messire
Jac(pies- Adrien Simon, seigneur de
Rertiieauville en Tlieurteville-au-Bocage
(c. n. la'i livres, rev. L>,()iio livres); et
messire Dubuisson (c. n. 7.2 livres, rev.
02 0 livres), chevalier Dubuisson (c. n.
la livres, rev. 58.0 livres) et Gantel
Dartheville (c. n. (j(î livres, rev. non
indi(pié), nobles non possédant (ieCs;
pour le tiers état, Tiiomas Trohel,
syndic préposé (taxé d'ollice, rrpour
propres et ferme, à 79 1. 10 s.).
Le revenu total imposable de la pa-
roisse est de 1 8,^00 livres.
('^ Il y avait dans la paroisse de
Theurleville une importante portion de
loréls du domaine. Les contrôleurs des
vingtièmes en portent en 17871e revenu
à i>.,lino livres {loc. cit.).
Le Mém. stat. de ly-V» lait connaître
plus j)récisément TétiMidur de ces bois.
tfT(Hirt(!villi'-au-Bo(ag(^ seigiieiu' M. de
Boudelaine Simon; i,()8,) acres de terre
laljourable, peu plantées, et 'loo veigi'-es
de praiiie médiocre: en lout, la forêt
de Barnavast, 1,200 arpents*' (f'.O v").
Produit commun en grains (en 1 798):
16,^82 boisseaux, mesure de 20 pots.
(Arcii. nat., D iv bis, 5i.)
'^' Sur la question de la déduction
des vingtièmes sur les rentes seigneu-
riales, voir la note sous le cahier de
Dangy, art. 21) (au t. I", p. 3oo). La
paroisse de T. relevait de deux fiefs laïcs ,
le fief Bertheaimlle , avec la seigneurie
de la paroisse, appartenant en 1789 à
la dame Marguerite Simon, et le fief
des Fontaines, à M. Hervé Simon ( arg.
Déchu: de iGj3, Arch. Manjhe, A
37O5). Nous avons conservé VElnl des
rentes dressé en 1790.
A. Laïcs : 1° le domaine, 33 rede-
vances faisant ensemble 172 boisseaux
1 '1, (i pots et pinte d'avoine, mesure
de 12 pots, i3 autres boisseaux, mesure
de 16 pots, et 1 i3 I. i4 s. en argent
(est. enseudde en 1792 à 2,000 livres
décapitai); 2" le sieur de Teiu'tiieville ,
seigneur, 7 redevances faisant ensemble
6 gerbes de froment , 1 2 d'orge , 1 9
d'avoine, (i deniers d'aide de compte,
7 poules, 7 |)ains, 89 o'uls, /1/4 s. en
argent, une paire de gants et une pe-
lote (est. en tout de «8 à 20 livres);
3" le sieur Hervé Simon, i3 redevances
faisant ensemble 1 2 gcM-bes de froment,
2 A d'orge, 2 A d'avoine, 1 chapon
maigre, 2 poule.s, 2 videcoqs, (k> œufs,
/i corvées de charrue, (i8 I. li d. en ar-
gent et fftm gâteau de la crée, bulleté
d'un boisseau de froment, mesure de
(iaceutan, amendi'- d'ieuls et épices
con\(>naiiles'i, est. Ki livres (le tout
valant, à l'apprécis, (jo I. 16 s. 11 d.).
666
BAILLIAGK SECONDAIRE DE VALOGNES.
n" Lf sol l)lanc qui outrp consomme be.iiicoup de bois''^, de-
vrait, ce semble, être exempt de tant de formalités et de maltôte,
ainsi que les boissons;
8" Les grandes routes sont souvent «létournées de ieur ligne
droite pour ia commodité des grands seigneurs;
if La Gric'ullure (.s/c) de nos cantons est négligée pour les
ouvrages de Cherbourg, [)ar faute d'ouvriers *^^;
10° Les fils de famille devraient être exempts du tirage des ca-
nonniers auxiliaires'^*;
11" On désirerait, s'il est possible, un seul impôt, comme
l'impôt territorial;
12" Tout presbytère doit élre à la charge de tous les
curés '''*;
I 3" Pour les affaires de peu de conséquence, un bailliage ou
iU'iw devraient en décider en derniei' ressort'^*;
1 1[" 11 serait nécessaire que le public eut ia liberté de prendre
du sable à la mer le plus proche du rivage pour engraisser leurs
tei'res ;
1 5° H serait à propos qu'on eût la liberté d'avoir un fusil chez
soi pour l'assurance de sa maison.
B. Ecclésia»tiques : 1" la fabrique,
rentes non déclarées (est. en 1793 à
1,935 livres décapitai); a" les obiiiers,
rentes non déclarées (est. de même à
3,85^ livres en capital).
Au total, dans les 3oo à /loo livres
de rentes déclarées. (Arcli. Manclie,
Q''-' 90.) Les rhilTros donnés pour le do-
maine sont lertainomcnt trop faibles;
le dernier lùnl ilu domaine de Valojriie.i
accuse 191 boisseaux et 1 û pots d'avoine,
mesure réduite à 18 pots, ()3 I. 1 s.
<) d. en argent et 1 1. 18 s. 3 d. pour
menues renies, est. ensemble, produit
conmiun, à h-j.ïj I. 8 s. 9 d. Il est du
on plus, an domaine de Saint-Sauveur-
Lendelin, lO boisseaux et /i pots
d'avoine, est. 33 I. /j s. 9 d. (Arch.
Manche, A 3365.)
*'' Sur la consommation de bois né-
cessitée par les salines de (^otentin , voir
la noie sous le caliier de Hic\ille, art. ^1
(au t. I", p. 11)3 ).
*^' Nous axons laissé au lexte la gra-
phie du cahier : la (iriculliire , parce
que nous tenons à laire tibserver (pie re
n'est jias là une faute ddillMigraplie
isolée; c'est la j;raplii(> (onstaute des
cahiers ruraux du Cotentin, mémo le.s
plus soignés comme rédaction. — Sur
la disette d'ouvriers agricoles, causée
par les travaux de (.lierbourg, voir la
note sous le cahier de Bretteville,
art. 17 {suprà, p. 1 97).
(^) La paroisse de Thcurteville-an-
Bocage était le siège d'une des (piatre
compagnies de la division de Quettehou,
pour les garde-côtes, comprenant les
(piatre paroisses de Teurteviilc, \ ide-
cosvillc, Sainte-fîroiv- au-Bocage et
Montaigu. A la levée de «7*^7, les pa-
roisses avaient présenté au tirage i/i-i
garçons, pour fournil- à une levée de
1 0 canonuiers. La paroisse de Teurte-
ville en particulier, pour 59 garçons
présentés, fournissait !\ canonniers.
(Arch. Calvados, C 1860.)
'') La paroisse de Theurteville avait
eu des difTicultés récenmient |>our son
presbytère. Nous avons une correspon-
dance des années 177^1 à 1789, relative
à raiitoiisation de lever une somme de
1,781 1. i5 s., pour les (tirais d'un pro-
cès contre le curé". (Arch. (Calvados,
0 1938.)
*'•' La paroisse de Theurteville était
mine, une partie rebnail d'Alençon-
en-liotentin.
THRIJRTKVILLE-AU-BOCAGE. 667
Les(ïits habitants ont clos ot anrté Icdil cahier, ce (ju'ils ont
signe en a|)iès cedif jour et an.
N. Troiiel, Jean Goubiuit, (lill. Hoi;iu)KT, 0. Lficoui'ii..
(l.-F. (loi i5i;i\T, F. (^KitTAiN, Hervé PoUiNAM', II. Koi,-
LioT, .1. UoiiîDET, Charles Lk (iouiml, J.-B, Lki'kkvost,
G.-M. Poignant, Bon Ingolf, G. FnuiOT, G. Fiiuior,
Tournas Lkgendhe, Jean- Pierre (iAi»i;T, J. -Pierre Obe\,
Bon TiioiiELLE, Thomas MaiîtiiN, Louis Tuoiiel, (i. Poi-
gnant, François Gosselin, G. -F. Gosselin, F. Picot,
Tr. Tuoiiel, (Upalé^^\ L-il. Lk Romk , Gliarles Fouques ,
B. FoLMOT, Jean Le Gouiml, L. Valtikiî, Jean Mas-
siEU, Bon Jagquette, G. Goubeht, J.-B. Piquot, m. Foi.-
liot, g. Lalov, J.-P. Moigiiet, t. BaliugiNy, Denis
Thoiiel, Jean Ghoult, Michel Pontis, J. Le Thogheh,
Loiii Besselièvhe, Jean Levallois, Jean-Louis Gek-
TAiN, Jean Vastel.
TONNEVILLE'*^
1. PROCÈS-VKKHAI, I>\sSEMBLÉE.
(Ms. ArrhiiwK de la Manche, série B, n. cl., lia.ine (lahiers df V^'ilojjries, pièce non cotée.
Ori|pnal sijjné. Inédit. )
Analyse: (formuie du modèie imprimé jj^énéral). — Date de l'assemblëe :
Il niai-s. — (lompnrants {'>.(>) : Pierre KIciiry, Jean Flenry. Etienne Tour.
Antoine Tour, Jacques Olivier, Pieire Oiiitre, Marin Langlois, François lian-
glois, Jac((ue Langlois, George Gain, Charles Ouetleville, Jean (Jaiu, Pierre
Gain,riharle Gain, François (iaiu, Jean Voisin, Fi-ançois Fernagù , Siinéon
Richard, Jac(|ue Gosselin, Pierre Vuisseiil, Hervé Meurye, Pierre Meurye,
Pierre Kleury, l']lieinie de la Tour, Thomas Gillette, Jean Le Gonte. — Nombre
de feux (/io) ''. — Puhlicalion : le i" mars, par Lkihan»;, vicaire. — Dé-
putés : Robert Fliîi uy, François Agnkz. — Signatures ( ^8) : Jean Fi.f.crv,
Pierre Ouiriu:, G. -F. [i\N(ii.ois, Jacque ri\NGLois, Marin FiANGi.ois, Antoine
Toin, Etienne Toin, Jean Fi.f.i rv, Heivé MrtuvK, Jacipies Gosski.in, Thomas
GiLLKTTK, Siméon Richard, Pierre Rkgain, Charles Qi kttkvili.k, G. Fkrna-
GÛs, Charte Gain, Jean Gain, François Gain, Pierre Melrve, George G\i\.
Jacque Olivier, Pierre Fleurv, Jean Leconte, P. Vincent, Jean Voisin, P. Fe-
REY, Robert Flelkv, François Agnez.
(•' Taxe : 17 jours, 76 livres, Ace. <" Mouvement (en 1787) : N. 8,
('* Arnindisspnii'iit do Cherbourg, M. iî, D. fi. — Population arluelie :
canton de Beaurnont. 1 52 habitants.
668
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
2. G
AHIER DE DOLKAXCES.
(Ms. Archifes de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Éd. IIippead, Cahiers, II, p. 5oi-5o2; 1res abrégé et réduit, pour la se-
conde moitié, à une simple analyse'".)
La communauté des habitants du tiers état de la paroisse de
Tonneville, élection de Valognes, bailliage d'AIençon en Cotentin
pour la majeure partie'-', assemblée au lieu ordinaire, suivant l'or-
donnance de i\I. le lieutenant général du i)ailliage de Valo-
gnes , etc . . . , a unanimement arrêté :
1° Que Sa Majesté soit suppliée de fixer le retour des Etats
généraux à des époques certaines, etc. . . <^';
3° Que les possédant fonds soient déchargés de la reconstruc-
tion et l'entretien des presbytères, en considération de ce que les
curés, ordinairement les plus riches de leur paroisse, sont plus en
état d'en faire la dépense que les propriétaires chargés d'impôts et
souvent de famille; d'ailleurs, les curés veilleront mieux à leur
entretien.
La communauté de Tonneville a été [obligée] de payer, pour la
réédification de leur église, la somme de plus de 3,5oo livres,
'') Le cahier reproduit , en plusieurs
articles, le cahier d'Acqueville ; nous
avons relevé en note les passages simi-
laires.
-^ Sur ce qu'il faut entendre par
cfbailliage d'Alençon-en-Colentin" , voir
le note .sous Acqueville, art. i" (suprà,
p. 70). Nous n'avons pu trouver de
pièce oiriciellt' donnant au complet la
liste des paroisses relevant de ce pi'lil
ressort, l.ntat, plusieurs l'ois cité, des
Jii'fs de l'élection de Valojtnes, avec ses
justices et dépendances , qui est du mi-
lieu du xviii" siècle, y rattache en tota-
lité la seule |)aroisse de Sainte-Ooix , et
|>our partie seulement celles d'Acque-
ville, Anneville-en-déres, (]rnsville,
Grenneville, Mauperlus, Moutaigu et
Héville. (Arch. Manche, (. Suppl. n. cl.)
Il < onviendrait, d'après plusieurs baux
de 1 ollico di' sergent noble d'AIençon,
du courant du xviii" siècle, de joindre à
ces communautés celles de Quelteliou,
la Pernelit", Tlieurleville- au -Bocage,
'l'onnevilif, le \asf et le Vicel. On at-
teint ainsi le cbillre de 1 /j paroisses au
plus, ré{)arties pour la plupiirl dans le
Val-de-(;ères et la llag'ue, qui ne rele-
vaient d'ailleurs wqu'en très petite par-
tie?' du siège en question.
Ce qui montre bien le peu d'impor-
tance du ressort, c'est que les baux de
la sergenterie noble d'AIençon, apparte-
nant aux seigneurs de Grenneville,
étaient passés en 1786 au prix de 10
livres seulement (/oc. cit.). Les olliciers
de \ alognes écrivaient d'ailleurs en
J7)S'« : "Le bailliage royal d'AIençon
n'a pour territoire que la paroisse de
Sainte-Croix, avec quelques extensions
éparses dans d'autres paroisses; le
nombre des présentations on deman-
deurs et dclendeurs n'y va, année
conunune, (|u'<i .3(); depuis longtemps
le lieutenant général cherche en vain
à vendre sa charge, et le procureur du
roi céderait facilement la sienne; il
n'y a pas d'autres officiers dans ce siège;
sa suppression serait d'ailleurs inlini-
nient avantageuse aux justiciables,
[)uis(pril relève du présidial d'AIençon,
lort éloigné d'eux. ^ (Arch. Calvados,
C 1945.)
'■•^ Les articles 1 et a soTlt la repro-
duction textuelle des articles 1 et a du
cahiei' d'Acqueville.
TONNEVnJ>K.
669
ce qui a l)eaiiooiip ohiTL- une si miséral)le paroisse ne contenant
que quarante feux, et nous n'en avons eu aucune réduction "';
h° La paroisse de TonrievjHe est de si peu de valeur et d'éten-
due qu'elle n'a pas plus d'une demi-lieue de longueur et un demi-
quart de largeur -, dont la plus grande partie n'esl que landage
et coteaux pierreux, ('Joigne»; d'une lieue de la mer, ce qui affai-
blit et diminue beaucoup l'agriculture, quoi([ue cependant cette
paroisse paye aujourd'hui la somme de plus de; 2,000 livres;
5° Que les impôts soient simplifiés autant que faire se pourra
et répartis en proportion des fortunes, de la valeur et de l'étendue
des paroisses, sur les ecclésiastiques, nobles et privilégiés, comme
sur ceux du tiers état, attendu que les impôts, étant destinés éga-
lement à la protection des uns et des autres, tous doivent y parti-
ciper^^'.La communauté de Tonnevilie en serait beaucoup mieux,
d'autant plus que, malgré son peu de revenu et d'étendue, elle est
'') L'arrêt du Conseil autorisant les
Iiabitants de Tonnevilie à s'imposer
pour frais de réparations à la nef de
leur église est en date du 3.3 septembre
1780; ii ne porte que sur une somme
de 3,900 livres en principal. (Arcii.
Calvados, C i325.)
A l'égard des réparations preshytc'-
rales, nous n'avons rencontré aucune
trace de dépenses de cette nature à la
charge de la comnumauté, dans la der-
nière moitié du xviii' siècle. Les olli-
ciers municipaux observent en 1790
que la maison presbytérale est en r as-
sez bonne" réparation. fLes murailles
sont bonnes, les bois manquent en
quelques endroits». {tj(nl des hlens nul. ,
Cherbourg, Arcli. Manche, ()'' 1 1.)
Biens ecclksiastiouks. — La cure do
Tonnevilie n'était pas, M'udile-t il, d'nn
revenu à justifier rajqtréciation du ( a-
hier. Le curé déclare vn 1790 que ^011
bénéfice consiste en : |)resbytère avec
bâtiments d'exploitation , jardins atte-
nants de 3o perches environ, deux
pièces d'aumônes en labour, plantées
en partie, de 6 vergées, et un petit pré
de sept quarts de vergée ; une rente de
li livres, et la totalité des dîmes, gros-
ses et menues. J^e tout vaut, crune
année portant l'autre^, 1,600 livres de
revenu nef "franchement quittement
venanl?7. (Déclar. orijjinnle, 18 no-
vembre tjgo, Arcli. Manche, Q'"' 18.)
L'inventaire de 1790 ne relève dans
la paroisse d'autre bien ecclésiastique,
ave(' la ciu'e, que quelques pièces de
terre, faisant 3 vergées 2 5 perches, ap-
partenant aux obitiers, et ime rente
de ili livres, pour les mêmes (État des
biens nat., loc. <it). L'ensemble des
revenus ecclésiastiques de la paroisse
était d'ailleurs estiunî à i,95o livres
seulement, en 1787, par les contrôleurs
des \ingtièmes. (Arcb. (îahados, C
6519.)
*^' Le Mém. sifil. de i-jSi décri\ait
ainsi la paroisse : ffTonnevillc, seigneur
M. le manpiis de Flamanville; '.i^'A a-
cres de terre labourable; fonds mé-
diocre. Bois et landes |K)(ir le seigneiu"
(7" so). La commune aciuellc est cii-
dastrée pour une siqu-rlicie de 383 hec-
tares.
*^' (>l. Actpieville, art. 5. La jiaroisse
de Tonnevilie payait pour 1789 : taille,
.'^lo'i livres; ace., 33o livres; cap., Sao
livres; corvée, 1(37 1. T» s. 9 d.; vingt.,
722 1. 10 s.; terr. , 50 livres; bât.,
la livres. Au total, 3,iaa 1. i5 s. 9 d.
Lignes : ^9, dont /li propriétaires
exploitants (pour .'i5o I. i5 s.), et
5 fermiers (pour a 06 I. 5 s.). — Pri-
vilégiés : le curé, M° Charles Aubrcy
(rev.imp. 79 livres), le seigneur Ben<'-
(Iharles de l'ercy, chevalier, comte de
Tonnevilie (c. n. 5o livres, rev. !>,90o
livres); la veuve du sieur d'Ozouvill(>,
éc. (non résid., rev. .^)oo livres).
Le total du revenu jiaroissial impo-
sable est de lijilio livres. (Arcli. Calva-
dos, C 8953.)
670
15AII.L1AGE SECOIMDAll'.E DE VALOCNES.
;iH'ail)lie fl'iiii seigneur et avec plusieurs nobles, qui emportent,
tant en ionds (ju'en rentes, au moins les deux tiers de son re-
venu, et la plus grande partie des paroissiens étant fieffataires du
seif^neur, sans cependant aucune diminution des deniers royaux"^;
(i" Nous demandons en grâce à Sa Majesté que le sel soit
comnnm, que les chemins de communication des paroisses soient
réparés pour faciliter les compots et engrais et l'exportation d'iceux,
ainsi que des denrées et du commerce à bourgs et marchés, de
manière que ce serait bien plus avantageux pour les paroisses.
(Cependant, ils fournissent de grosses sommes sans en profiler
aucunement. Si ces deniers étaient employés à l'entretien des che-
mins des paroisses, cela serait un grand avantage pour celles
qui ne profitent point des bienséances des grandes routes'-';
-y" Ladite communauté représente très humblement qu'elle est
affligée , pillée et mangée par des pigeons , lapins et autres vola-
tiles, etc. . . '■^K
Délibéré, arrêté et signé parles présents, faisant fort pour les
absents, dûment convoqués aux termes dudit Règlement, pour le
présent cahier être porté à l'assemblée générale du bailliage de
Valognes, le 9 de ce mois, par les sieurs Robert Fleury et François
Agnez, députés, que nous avons élus et nommés à cet effet par
notre délibération de ce jour. A Tonneville, le à mars 1789.
Lecture faite et fait double.
P. Gain, .sytidic, Alain Flelhy, Pierre Ouïthe, C.-F. Lan-
GLOis, Jacque Langlois, Marin Langlois, Antoine
■'* Sur <•<■ rju'il laut Piitemlro |iar la
ffdcdiiction dos deniers royaux'', voii- la
note sous le caliier de Dan}>y, art. !>y,
(au t. l", p. ;{oo). Le seigneur de Ton-
neville en i78<) était messire René-
(]|iarles de Peixy. rlievalier, mais il
existait aussi des extensions des lielN
du Toiirp, appartenant au sieiw J.-F.
Vauquelin, d'UzouviHe en SHinte-<Jn»i\
Ha{;ue, ati ronile J. Fr. dn Moncel, et
du domaine du n»i , pour Alein<»n.
Nous n'avons pas \'JÙal ilrs renies de
1790.
^■-' (jI. AeipieNille, arl. 7 ( pres<pie
levtuel). Sur le mantpio de voies di'
rommiinication dans la Habile, \oir ir
«pie nous a\<ins noté sous le rallier
(i"Aii(lcr\ille, art. 1 '1 {.stqtrà, p. (ja).
''^ Les derniers artirles du lahier
(art. 7, 8, 9) sont la reproductitm tev-
Uielle des artirles 7, 9 et 1 i du rallier
d'Aicpieville.
A 1 "l'ijanJ des ravajjes du j;il»ier, dont
se jtlaint le rallier, les oHiciers nuini-
ripaux (d»servenl en 1790 que la rom-
iiiune |iayc au domaine une ivnte de
9 sols, (Tpour un Ionds dans le l>ois de
\aren|{rou, doiil elle ne prolile point".
i'éV Ihiis de Van-njjroii, en partie sur le
lerri((iiit^ de TonTicville, an paitie stir
celui de Flolli'mansille-llajjue <•! de
Saintr-dixiix , eUiit plulot , parail il, une
lande, f i oùljinl plus à ri'ilal «pielle ne
lui rapporte", dont felendue totale est
|tortée à 1,000 vei'Jîées. (Etal tles biens
nat., Cherbourg, loc. rit.)
TONNKVH.LE. 071
Touii, Klicrnio Fi.kiiu, Joaii Fi,Eiin, Hcrvc- Mki'I!^e,
Jacques GossKi.n, Thomas (Jiij.ette, Siniéon Iiiciiaiid,
Pierre Hegai>, J. -Charles Quettevim.e, C. FsRNAfiLE,
François Gain, Jean Gaiis, Cliarle (i\i>, Pierre Meu-
«YE, Geortje Gain. Jaeque Oi.iviki., Pierre Fi.eiio, Jean
Leconte, p. Viincënt, Jean Voisin, V. Feukv, Uobert
Fleurv, François Agnez.
TOURLAMLLE ' .
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., Hanse Cahiers de V;iiogncs, II, jiicce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé géne'rai). — Date de l'assemblëe :
8 mars. — Comparants (plus de 69) : "Charles Cabart, si/ndif; Charles Le-
fcvre, capitaine: Charles Bonnissent, collecteur principal; Martin- Augustin
Osmont, trésorier inarguiUier ; Guillaume Marais, Nicolas Berllielot, François
Fournel, Thomas Hamel, Guillaume Mestrel fils Denis, Jean Trcvet. Charles-
François Cabart de la Londe. Pierre Rouxel, Pierre de la Haye, .Jean-Fran-
çois Rouxel de Basmarais, Jean Lemière, .lean Gringore. Jean Vastel, George
Quevastre, Pierre Le Corps, Jean Ostou, François Rouxel, Jean Bertrand,
Jacques Berthaud, Jacques Canut, .Jean Guiilard, Guillaume Mestrel fils
Guillaume, Jean Quevillon , Charles Simon, Nicolas Deiahaye , Jacques Fafm,
Jean-Baptiste Du val. Charles Lecanut, Jérôme Trevel, Jean-Baptiste Lecanut,
Thomas Mestrel. Charles Fournel, Jacques Fouquet, Jean Claude Ouevastre,
Tliomas Le Canut. Charles (Juevillon, Guillaume Marais (ils Julien. Charles
Gabart fils. Clément Lecanul, Jean Marais, Jean Lecanut fils Rohert, Phi-
lippe Lebrun , Jean Nictde, Thomas (Jnevillou, Antoine M.irais, Jean-Bajttiste
Le Corps, Jac(jues Pipel, Michel Quentin, François Le Brun, Jacipies Four-
nel, Micliel Perrine, Jean Hubert, Clément Duval, Tliomas Bourdet, Louis
Burnel, Augustin Jeannet, Robert Le Corps. Jacques Leiong. Pierre Le-
bloufl. Jacques Frigault, ^icolas Lebourgcois, François l"'rigault, Thomas
Doncet. le sieur Robert Geflin, notaire voijnl : le sieur Benoist Bouhière de
Fontenelle , eulrepreticitr des hùpitati.v , lits et fournitures , etc. , etc. r . - iNorabre
de feux : "plus de 800''". — Publication : le 1" mars, j)ar M" rhoiiias Le
Gentilhomme, préVre r/cvuVe. — Députés(<)) : Charles Caiiabt, sijndic : * Prançois
FoiRNEL '^', Nicolas Beuthi: LOT, *Marliii-Augustin Osmont'^', Benoist RorniicRE
DE FoNTKNKll,E, PieiTe Roi \KL . Piciie DE LA HaYK DR LA RjVu'îRE , (icorîTes
<'^ Arrondiss^iiK'iit (!<■ (ili<'ilMiiir;j, de jduy, avant la «essalictii des travaux
(•anion d'Octoviik' dti roin. MoiivcnuMit de la |w)pulation en
'-■ F'opulalion imi i79<» (d'«jtn's Ir '1^1 '• ^- 'Ml' ^^- ■^•^' '^- ''-'*^'' —
curé) : ii,y<io lialiitanls; on «mi avait l'uptilatioa actuelle : 'j,^.)a-t lialulants.
compté raanéc jirccédeiitewpJusde Goo ■^' Taxe : 18 jours, 71J livres. Ace.
672 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
QiEVASTRE, Charles-François Caisaut. — Sifpialures (55) : C. Caiîmst, stpidic;
G.-F. Lefevrk, capitaine; G. Bounissknt, G. Marest, Bkutiiei.ot. Dksi.ong-
cnAMPs OsMONT, G. Mestrel, F. FoiRXEi, , S. Hamei. , Jean Trevet, Jean Vas-
TEI, , C-¥. C\I!AHT, V. RoiXEI,, J. Gringore, I*. Delmiaye, J.-F. Roi xel , G.
QiEVAsTRE, J. LioMiÈRK, Piciie Lecorps, F. R(»(\EL, Jean Ostou, Jean Rer-
TRAND, J. Bertiimi), Jac. Le Gani; , Jean Giillxri), Jean Qievielon, Charles
Simon, {illisible'), J.-C. Divai., Jac(|ue Faux, Charle C\ni , Jean-Baptiste
CvNii, Thomas Mestrel, Cliarles Foirnet, Jacques Foiqiey, Thomas Camt,
Jean-Claude Quievastre, G. Marest, Cliarles Oievili.on, Clëment Lecanut,
C. Cabart, j. Marest, A. Marest, Freydet, François Le Brun, J. Fournel,
M. Perrine, j. Hijbert, L. Burnel, R. Geffin, notaire; Augustin Jennet, Fran-
çois Frigot, Jacques Lelong, N. Leboirgeois, Rouhière de Fontenelle.
2. Cahier de doléances.
( Ms. Arrhires de la Miinclio , série B , n. cl. , liasse Cahiers de Valofjnes , I , pièee non cotée.
Orijfinal sipné. — Éd. Hippeau, CflAiVr», II, p. 607-509; manquent ies articles i5à 24.)
Cahier de représeni allons et doléances que font les paroissiens et
habitants en général de la paroisse Notre-Dame de Tourla-
ville, près Clierbourg, bailliage de Valognes, y possédant
fonds , pour y être présentées au non de cette communauté, par
leurs députés, à M. le Bailli de (lotentin ou, en son absence,
à son lieutenant général du bailliage de Valognes, pour obéir
aux ordres de Sa Majesté, et à la sentence dudil bailliage con-
cernant l'assemblée des Etats généraux ainsi quil suit :
Article l*"'. Ladite communauté représente à Sa Majesté qu'il
y a un maître de postes à chevauv de Cherbourg, nonmié Sébastien
de Launey, qui déj)0uiHe à titre de bad des terres labourables,
lierbajjes et prairies, même un moulni à blé et une blanchisserie
de conséquence, le tout situi' en cette paroisse de Tourlaville, qui
payaient les impôts sur le pied d*^ 3, 000 livres.
Aujourd'hui et depuis quelques années (jue ce Launey en jouit
sous de prétendus privilèges, auxqiuds il donne trop d'extension,
entre autres pour ledit moulin à blé et ladite l)lanchisserie. cette
partie d'impôt est aujourd'hui répartie sur ladite communauté, ce
qui lui devient très onéreux"'.
i" Les cahiers se plaignent si souvent sihieniont varié au cours des temps; à
(les privilèges des maîtres de postes i;i lin du xviii' siècle, elle était défini-
(voir (laliiers de (iout.uices, art. ln>.\ ti\tMnonl fixée, en matière de tailles,
de Saint-Pierrc-de-C.outances, art. 22; "à l'exploitation en exeni|)tion de tailles
de Saultechevreiiil, art. 10, etc.), qu'il de cents arpenis de terre, outre leurs
n'est pas sans utilité de préciser en Mens personnels^i. [Arrêt du Conneil
([uoi CCS privilèges consistaient en i78<). du ij mai ij5i.) Mais ce privilège
J^eur étendue avait en efTet assez sen- était en réalité beaucoup plus considé-
TOlT.r.WILLE.
673
AiiT. 2. Cette coiimiiiiiaiilé, Jivaiit les travaux de Sa Majesté
pour la ratle de (ili('rl)oiii}j, était composée (renviroii ^oo feux.
Depuis ce temps et jus([u'à présent, elle se trouve d'environ 800,
ce (jiii lie lait (nialjfn' l'avanlaife (pie Sa Majesté y procure parles
lra\aux de (îliei-|)()ur<;) (|ue du tort à ladite comn.iimautt', causé par
la nudtilude d'étrangers pauvres (pji dépouillent les propriétaires
et (pii deviennent à Icnv charge'".
imIiIc, |)ai'((' ([(Til cnlrainail, en même
toiii|)s (|ii(' l'exemption de la taille jn'o-
premenl (liU\, celle des accessoires de
la taille, la taxation d'olfice pour la ca-
pitalion et nn-nie Texeniption de la
prestation en arjjent l'eprc'sentative de
la corvée, puisque celle-ci était assise
au marc la li\re de la taille. Les maî-
tres de [)oste payaient au contraire les
\inglièmes et les impositions locales
assises sur la m«^mc base, c'est-à-dire
I impôt territorial et ciîlui dit des lià-
liments de justice.
Ces privilèges ainsi entendus étaient
évidenmient considérables et pouvaicnl
|)eser ;frandement sur certaines ((nii-
munautf's, d'autant (|ue dans Tappli-
cation il avait été jujjé, d'une part,
rrque deux maîtres de poste peuvent
jouir de leurs priviièfjes et taire valoir
en exemption 100 arpents dans une
même |)aroisse'\ et d'autre part, ^qu'iiii
maître qui tait le service de deux [)osles
peut jouir d'un double privilèjife dans
une seule et même pai'oisse^. Il est né-
cessaire toutefois d'ol)ser\('r, - car les
plaintes répc'tées des cahiers pourraieiil
donner lieu à cet éjjard à queltpie illu-
sion, — que le personnel jouissant de
ces privilèges était en fait exlrèniemenl
restreint, tout au moins dans la réjfion
qui nous occupe. Kn 1789, d'après les
derniers étals produits à l'assemblée
d'élection de Valognes, ce département
n'avait que deux maîtres de poste, l'un
à Valognes, le sieur Charles TrulFerl,
l'autre à Cherbourg, (|ui était précisé-
ment le sieur Sébastien de Launev,
dont parle notre cahier.
Le maître de poste Sébastien de
bauney résidait à Cliei'bourfj, mais
étant exempt de taille, il ne lijjure pas
plus sur le rôle de cette ville que sur
celui de Tourlaville; nous le lrou\oiis
seulement sur le liôlc <ln capitalion des
cxemplu el privilégiés, porté en i']^()
pour une taxe d'oflice de 18 I. 7 s.
(Arch. Cabados, C 'jGyS.) L'exemption
particulière dont il jouissait ne devait
peser <|ue depuis peu d'années sur la pa-
roisse; le brevet de sa commission, qui
est conservé, porte en efl'el la date du
16 juillet 178/1. (Arch. Cherbourg, Hll
98.)
La situation du maître de itosles de
Cherbourg était, malgré ses privilèges,
moins faxorable, parait-it, (jne celle de
la |)lupart de ses confrères, l^es rappor-
leurs du bureau de l'agricullnro de
l'assembh'e de Valognes nous apprennent
en elTet (pie, bien qu'il ait bénéficié
(le|)uis (|uel([ues années de l'allbience
de voyagcHU's (pie l'inténH ou la cu-
riosité conduisait aux travaux du roi,
sa situation restait précaire, parce qu'il
n'avait dans son service que le retour
(le Cherbourg à Valognts, l'aller ajipar-
lenanl au maître de jioste de Valognes.
Les rapporteurs ne jiensaient pas qu'il
put continuer le service, si on venait à
lui supprimer ses privil("'ges d'exploita-
tion, à moins qu'on n'installât pour
lui un relais à moitié route des deux
\illes, afin (pi'il bénéficiât à la l'ois de
l'aller et du retour. A ce moyeu, on
pourrait abolir, disaient-ils, les privi-
l("'ges d'exploitation contre lescpiels les
paroisses rurales protestaient d'autant
])lus vivement, qu'il leur semblait
étrange de payer f'jKtur une immunité
dont elles ne profitaient presque ja-
mais, le laboureur ignorant l'usage de
courir la poste;'. {Asspinhlée d'élection
(le Valoffiirs, s. du 28 oct. 88, P 31.)
^') I^a paroisse de Tourlaville n'est,
en eiïel, portée que pour 3C)A feux dans
la Dcscnpiloii de Dumoidin, en 176.^)
( I. \. lahliHiu). En 177.'}, le nu)nve-
nienl de la population n'y est encore
(pie de (if) naissances, -i mariages et
(i'i décès, alors ipi'en 1787 il est pas-é
à 119 naissances, 33 mariages el
A 3
674 I5AILIJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Art. 3. Par ordre de Sa Majesté, il a été pris environ i 5o ver-
gées de terre sur iadite paroisse, tant pour les emplacements des
casernes neuves, le dépôt des pierres, que par les carrières et dé-
blaiements d'icelles, et d'autres terres (jui sont devenues incultes
par l'événement des mines desdites carrières. Quoiqu'il ait plu à
Sa Majesté d'indemniser les propriétaires dos terrains qui ont été
pris pour ces travaux, cependant ladite communauté a été obligée
de se recharger des impôts des mêmes terrains, en la décharge
des propriétaires ('^.
Art. à. Les rochers proches du rivage de la mer se sont trouvi's
détruits en la plus grande partie pour les travaux de Sa Majesté et
les bâtisses de Cherbourg; ces rochers, qui |)roduisaient quantité de
varech qui servait à graisser en partie les terrains de ladite com-
120 décès. (Arch. Cnlvados, (] 173.)
L'accroissement de la population pa-
rait d'ailleurs être provenu presque
autant de la haute natalité de la pa-
roisse que de Tatllux d'éléments étran-
gers. En 1783, par exemple, les nais-
sances sont (le 118 contre 78 décès
seulement. Ces chiffres parurent même
si extraordinaires en haut lieu que l'in-
tendant en fit l'oliservalion à son siih-
délégué, et croyant (pi'il y avait eu er-
reur, ffvu la disproportion qui se Irouve
entre les naissances et les luorts", de-
manda une vérification. Cette vérilica-
tion faite sur les registres, pour Tour-
laville ainsi que pour les deux autres
communautés de (Cherbourg cl de lirix,
les chiffres suivants lurent recoiiutîs
exacts :
Brix. . . . . .
Cherbourg ,
Tonrlaville .
NAISSANCES. OBCB";.
80 29
2Z19 ^1^
118 73
Le subdéléguc qui communique ces
résultats, !\joute : «Nous ne savons à
quoi attribuer celle disproportion (pii
surprend ; mais il n'est pas sans exemple
qu'il se reuconlre des ajinées où la na-
talité est plus ou moins considérable"».
(Arch. Calvados, C i.5i.)
C La paroisse de Tonrlaville était,
comme nous avons dit déjà, beaucoup
plus étendue a\anl 1790, du c(kt(' de
Cherbourg, que la commune actuelle;
le bassin était sur celte paroisse, et
c'est sur son territoire que se faisaient
la plus grande partie des travaux du
nouveau port. Voir Pétition pour l'arroii-
ths.iempnt de la commune de Cherbourg ,
1790. (Arch. nat. , D iv bis 85, 1. 5.)
L'aflirmation du cahier, (pie la com-
munauté avait dû répartir sur les jtro-
priétés restantes les impôts des terrains
cédés pour les travaux, ne paraît pas
absolument exacte. Ijos rôles des années
antérieures à 178g comportent plusieurs
fois lies diuùuutions au primipal de la
taille «pour perte de terrain de la pa-
roisse"; il est vrai (|ue, la population
augmentant d'autre part, d'autres rôles,
ciunme celui de 1789, se trouvent au
coulraire en augmentation (7'! li\res
en 1789 au principal de la taille). Il
n'y a rien là qui doive surprendre
trop; la taille, en Normandie, n'était
pas, comme le cahier semblerait le
laisser penser, uniquement assise sur
la terre; elle était mixte, frappant à la
fois les personnes et les biens, ou plutôt
«les personnes à raison de leurs facul-
tés'i ,et il n'y avait dans ces condition^,
rien de surprenant à ce que, dans une
communauté dont les biens-fonds étaient
en diminution, la taille restât stalion-
naire ou même augmentât , si le nombre
des habitants assujettis venait, comme
c'est le cas, à augmenter lui-même. A
ajouter, pour être coni]ilètemcnt ju^te,
que si la superficie imposable avait di-
ujinué, la \aleur vénale des terres res-
tantes s'était corlainemoul, à raison
des Iravau]^, considéiableuienl accrue.
TOUni WHJ.K.
075
munauté, el par (Irstniftioii de ces roclics, ollo so trouve privée de
ce déficit du varech, et de plus, les rétrocessionnaires de partie de
la forêt de Brix"^ dépouillent une partie do ce restant de varech;
lesquels jouissent de ce privilrfje au détriment de ladite commu-
nauté, sans payer aucune somme à sa di-ciiarge.
Anr. 5. Ladite commiMiaiilé jouissait, <lepuis plusieurs siècles,
des routes publicpies joi^Miaiit ladite foret pour l'accession de leurs
héritages. Lesdits rétrocessionnaires de partie d'icelle du côté de
Tourlaville se sont avisés de les boucher, ce (pii fait un tort consi-
dérable à une partie de ladite communauté, (|ui ont leurs h(''ritages
aux environs de ladite forêt, ce qui rend lesdits héritages très dif-
ficiles d'accession pour l'allongement du chemin que cela leur
cause, tant pour y porter d»; la graisse de mer que pour celles de
leurs courses. Osdits rétrocessionnaires ont encore de plus troublé
ladite communauté dans leurs possessions immémoriales de por-
tions de leurs communes, en lui faisant des procès pour lui ôter la
propriété, malgré leur possession comme dit est -'.
(') Sur la forêt de Brix, voir ce que
nous avons noté sous le cahier de Brix,
art. 2 [siiprîi, p. i6o). Cette forêt avait
été, comme nous avons dit, engagée à
Monsieur frère du roi, et rétrocédée,
depuis, en un assez grand nombre de
lots à plusieurs particuliers, pour Tex-
ploilalion et le défricliemeut. Les rétro-
cessionnaires de la partie située sur
Tourlaville et les environs étaient les
sieurs Guéret el l.amolte. Il est pro-
bable, d'apros ce que dit le cahier,
que les industriels esplnitaient aussi le
varech des rochers du rivage, pour en
faire de la soude pour la glacorie du
lieu.
Au regard du douimage causé à la
communauté par l'enlèvement des ro-
chers bordant le rivage, on pourra
rapprocher le cahier d'E(]ueurdrcville,
art. 6 {supfà p. e'i'i). Un Mémoire des
habitants de cette paroisse , en date de
178*1, précise l'objet dos doléances df
la communauté. fOès l'inslaut, écrivonl-
ils, que l'on a commencé les travaux,
on a pris et on a continue de prendre
graduellement des terrains en quantité
considérable : 1" pour remplac(Mneul
des fortifications; w" pour relui des ate-
liers et dépôt des matériaux-, V en-
fin, pour la construction des nouvelles
roules, ainsi que ties bàlinienls devant
servir à an hôpital- Les habitants étaient
dans l'usage de tirer de la mer presque
tous les engrais nécessaires pour ferti-
liser les fonds, entre autres, une plante
nommée varech, qui croit sur les rochers
et dont en outre ils faisaient de la cendi e
appelée sonde; malheureusement, ils
vont s'en voir privés, parce qu'on dé-
truit ces rochers, dont les pierres servent
aux ouvrages. 1 (^Mémoire des curé, sei-
gneur et autres habitants d'EqueudreviUe,
■3 0 juillet 1 j86, Arch.(]alva(U)s,(J 1771.)
La paroisse de Tourlaville jouissait
du droit de récolter le varech de rocher;
elle n'avait pas été primitivement portée
sur les listes annexées à la Déclaration du
Ho mai fj3i ; mais, postérieurement,
elle avait obtenu, ainsi cjue plusieurs
autres paroisses (Digosville, Vrasville),
(le piirticiper à la récolle f conjointement
avec les paroisses bordantes". (\oir
Arrêt du a3 décembre ijSa, Arcb. Cal-
vados, C 3o68.)
'•-'> Sur la fermeture des chemins
de forêt par les concessionnaires du do-
maine, ci", le cahier de Crasville, art. '1
[siiprà, p. 918). Une partie consiih'-
lable de la forêt de Briv s'étendait sur
la paroisse de Tour!a\ille. Le jl/c'w. slat.
de i~3l dit à ce sujet : rrTonrlavilli' ,
seigneur ^1. de «Irosville; l,'i<)() aires
de terre laitouralile, fonds maigre, quel-
/i3.
BTC) BAir.UAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Art. 6. Losdits habitants de Tourlaville, en 1769, ont payé
mille et quelques livres pour leur contribution à la construction
des grandes routes et, présentement, ils payent pour entretien
i,()yo livres, ce qui les surprend beaucoup 'i'.
Art. 7. La connuiuiaiilé se plaint que, dans IfMU' paroisse, où
il se trouve trois quartiers oii sont logés des garnisons pour les
travaux de Sa Majesté, ainsi que des matelots de Cherbourg et dn
Becquet, de ce qu'ils font journellement de grands dégâts sur les
terrains desdits habitants dans les temps de la moisson et, de plus,
que diilV'renIs odiciers et étrangers viennent dans l'été avec leurs
chiens faire la chasse sur leurs héritages, ce qui fait beaucoup de
tort à leur récolle '-l
Airr. (S. Ladite communauté se plaint de ne pouvoir pas avoir
du sel lorsfpi'elle en a besoin; qu'on est obligé de faire très souvent
(jiio jK'ii iiieiliciir sous li' bois; 3o ver-
Ijôes fie pré. IjO Ixiis du roy, ^oo ar-
pentsw (/' ig).
Au sujol divs tlilliculléssoulcvxM's cnlr»'
les coiicessiouuaii'cs el les liahilants de
Tourlaville, nous trouvons quelques dé-
tails dans le travail plusieurs l'ois cité
de M. A. Fagart, Les anciennes forêts <hi
Colenliii. L'auteur expose que réclian{;e
de la forêt ne devait porler que sur les
bois propreinenl dits; mais que les
concessionnaire tcabusèrent des termes
{fénéraux employés dans l'acle pour y
comprendre : 1° les miellés de Tourla-
ville, 2,000 verjjées, qui, par leur situa-
tion près du port et de la ville de Clier-
bourg, n'claienl pas sans une certaine
valeur; 9° les cens et rentes payés au
domaine pour jnféodation d'environ
/i,ooo vergées de terre en différentes
j)arolsses, allant à environ ;i,ooo livres
(loc. cit., p. 207). On pourra consul-
tei- également la Plainte présentée par le
curé de Tourlaville. contre le despotisme
gu exercent envers les paroissiens les sieurs
Giiéret et Lamotle. engagistes d'une par-
tie de la foret de Bri.r. entre 177(1 et
J787. (AÏtIi. (îalvados, C 1260.)
^')- En i7()9, la corvée en nature
subsistait encore en principe dans la gé-
néralité de Caen, et le radiât facultatif
ne pouvait être demandé aux paroisses
que pour les travaux des roules voi-
sines, auxquels elles auraient été per-
sonnellement sujettes. En 1789, au
contraire, la prestation en argcMil re-
présentative de la corvée, établie depuis
1-87, pesait sur toutes les paroisses de
la généralité uniformément, çn propor-
tion de leurs autres impositions rotu-
rières, (ju'elles eussent ou non un grand
clieminà proximité. (lette considération
seule expliquerait la dillerence existant
entre les rôles de 1 769 et ceux de
1789, alors même qu'on ne tiendrait
pas conipte de ce fait qu'en 1769 le
réseau de routes royales était à peine
ébauclié, et que, dans les vingt années
écoulées, il avait pris une importance
considérable, qui se traduisait naturel-
lement par ime augmentation des cbarges
annuelles d'entretien. En 1769, pour
la ;;énéraHté, la cbarge annuelle d'en-
tretien n'était que de 8i,8ii 1. iT) s.
G d., sur une dépense totale de
38rj,7r)i 1. 17 s. 5 d.; en 1789, par
suite des nouveaux cbeniins établis, la
cbarge d'entretien était passée à
îU)3,i87 1. 9 s. /(. d., et le même crédit
ne pouvait suflirc, bien que la dépense
en ouvrages neufs eût été réduite à
68,o56 1. /i s. 5 d. (Voir Arcb. Calva-
dos, C 3389, et Compte rendu, p. 182.)
^-' L'administration des travaux de
Gberbourg avait établi en eiret à Tourla-
ville plusievirs casernes pour les troupes
employées par elle , ayant les plus jurandes
diilicultés à les conserver dans la ville
UK'me. Voir Etat des maisons louées pour
le logement des troupes et des sommes
dues pour le loyer de ces maisons, lySS.
(Arcb. Calvados. G 9997.)
TOURLAVILLE.
677
plusieurs voyages d'environ i u lieues chaque pour <mi avoir, parce
qu'il est défendu aux sauliiicrs d'cii faire eonsi^e ufivenienl , «H lors-
que lesdits habitants ont Ir liasai'd dVn trouver, c'est à très haut
prix, et les pauvres en souffrent beaucoup'''.
Art. 9. Ladite paroisse étant nombreuse et une grande partie
très pauvre, qui n'a pas le moyen de faire donner d'instruction à
leurs enfants hors paroisse, et pour subvenir au besoin essentiel,
la communauté désirerait que Sa Majesté lui permît d'aliéner, à
titre de rentes foncières, quelques portions de leurs communes
qui sont toutes de peu de valeur, des moins difficiles à défricher,
pour faire un revenu destiné à entretenir lesdites écoles'-^
'"' I^a paroisse a]i|iartcnait au ressort
<lu (jiiart-l)ouillon de {]|iei"l)()iir<;'; mais
il n'existait point de salines dans ce
ressort, et ie sel se prenait aux salines
de Rideauviile, près Saint- Vaast, les
plus proches en somme, puisqu'il n'y
en avait d'autres dans Télertion de Va-
lognes qu'à Carteret, Quinéville, Port-
bail et Gouey. (Voir Savary, Dicttonnaive
uinversel de commerce, v" Sel, éd. (Co-
penhague 175a, t. IV, coi 689.)
Le sel des salines de Rideauviile va-
lait, à la fin du \vni° siècle, 7 1. 10 s. la
ruche, c'est-à-dire le demi-l)oisseaM , de
5o livres pesant. ( Ménmiri' des proprié-
t.aiie.i des Saline.i de lUdeaiirllle et Saiul-
Vaasl , ly/S, Arch. Cahados ('. (loin.)
Les saliniers ne devaient, «ouiiue le dit
justement le cahier, fabriquer le sel qu'au
lur et à mesure des besoins; et il leur
était interdit d'en fabriquer d'avance de
grandes quantités. [Déclnralion du roi
pour le quart-houillon en Normandie,
1 g mai 1711, dans Recueil des ga-
belles, II, i4i.)
'■^) Il existait, quoique paraisse dire
le cahier, des petites écoles à Tourlaville
en 17H9; il est vrai qu'elles ne subsis-
taient eu quelque sorte (pie par la cha-
rité du curé alors existant. Voici ce que
nous lisons à cet égard dans sa déclara-
tion : ffLe curé paie la maison ser\anl
à usage d'école pour les <[arcons, et le
logement dos inaitrcsscs d'école; il n'y
a ni fondation ni revenu pour riin ou
pour les autres, et il fournit une partie
de leur nourriture.?! (Déclar. orijriiuile ,
.'i décembre 1 790, Arch. Manche , Q' ' 1 8.)
La paroisse de Tourla\ille possédait
en 1789 une étendue assez considérable
de communes, en miellés et landes;
mais il semble bien que ces communes
n'appartenaient pas en propriété à la
paroisse, et que c'étaient des terres do-
maniales sur lesquelles elle avait d'an
ciens droits d'usage; elle payait en eflet
au domaine, à litre d'usage, une rede-
vance de 200 livres. (Arch. Calvados,
C 2563.)
Fiefs. — La paroisse de Tourlaville
relovait pour la plus grande partie du
domaine. VEtat des biens nalionnii.v fiiit
connaître que les lods et ventes ou trei-
zièmes étaient dus an domaine wpour
tous les fonds situés en deçà du pont
tournant de la ville de Cherbourg et
sur les landes et miellés dudit Tourla-
xillen. Le reste de la paroisse relexait,
partie de la seigneurie du lieu, appar-
tenant en 1789 à M. de Tocqueville,
partie d'un lief du Cha[)itre de Cou-
tances, qui est dit ctlrès petitn , partie
enlin du lief dit aux Flamands, appar-
tenant à l'abbaye de Cherbourg et qui
s'étendait, d'après les aveux, çrdepuis
le pont es Carelles jusqu'au pont de
Cherbourg et à Peau de la Divelte'''.
(Airh. Manche, H 206.5.)
Rentes : i" le dernier Etat du do-
maine porte en 1790 les redevances de
Tourlaville à aoo livres poiu" liefle de
terres, et les rentes à 3o boisseaux
12 pots de froment, 10 boisseaux et
6 pots d'avoine, 288 I. 19 s. 6 d. en
argent, et 2 I. i5 s. 1 1 d. de menues
rentes, est. ensemble, ju'oduit commun,
()()3 1. 19s. ad. I Arch. Âlanche, A 3365.)
Les chiOres de l'inM'nt.iirc des officiers
678
BAILM V<ÎK SECONDAIRE DE VALOGNES.
Aht. 10. lifi commiinauté se plaint que les domesliques qu'ils
(Mijmj'cnl puiir servir un an, la phq^art les quitte à moitié année,
(luolquefois plus lot, sans prendre aunui congé de leiu's maîtres,
pour aller aux travaux de Sa Majesté, ce qui fait très souvent un
prand préjudice auxdits habitants, faute de pouvoir trouver d'autres
ouvriers pour les aider à cultiver leurs terres^'^
Art. 1 1 . Ladite communauté représente à Sa Majesté que M. le
curé n'ayant qu un quart des grosses dîmes (->, n'étant obligé qu'à un
vicain^ vu la multitude d'habitants, elle demande que MM. les cha-
noines composant le chapitre de Coutances, qui perçoivent les trois
autres quarts, fussent tenus de payer un second vicaire et d'aider
le sieur curé à faire des aumônes pour le soulagement des pau-
vres
(3;
mimi<;i)taux, (}iii ne dunne que les
rentes déclarées, sont sensiblement plus
f'iiihles; les déclarants, toulel'ois, ont
ajouté qu'il n'est dû waucune corvée
réelle d'hommes ou d'animaux, excepté
nne journée de fourche et 7 d'hommes
an tenqjs de In moisson, pour aider i'i
tasser les jjrains du ci-devant seifjneur,
provenant de son droit de cluunpart'7,
corvées qui ne sont d'ailleurs plus exi-
gées rrdepuis plusieurs années'^; 9° les
rentes déclarées de l'abbaye de Cher-
bom'ij ne s'élèvent qu'à 100 livres de
riMile foncière, en trois parties; en
1753, elles étaient estimées, avec les
treizièmes, d'nn produit moyen de
000 livres; 3° celles du chapitre de
Coutances s'élèvent à 64 rentiers et
20 pots de froment, (î pains, 7 poules,
8 reufs et 69 sols en argent, (lus par
8 tenanciers. [Htal des hiens nationaux,
Cherbourg, Arch. Manche, Q*' 11.)
''' Sur la pénurie d'ouvriers agricoles
causée par les travaux de Cherbourjj,
voir ce que nous avons noté sous les
cahiers do Brette\ille, article 17, et de
Sidoville, article 3 {nnjm'i, p. 137, 5 18).
Jja paroisse de Tourlavillc, sur le terri-
toire de la(juplle s'exécutaient une parti)'
des t^avnux, devait tout naturellement
lessentir |)lus vivement (pie d'aulres les
conséquences de cette crise locale du
travail.
'^' lies |p'oss(<s dîmes de la paroisse
de Tourlaville appartenaient eu elVet au
chapitfe de Coutances, pour les trois
quarts; le curé ivavait que le quart
restant, avec les menues et novàles.
Déclarationx de ijgo : 1° la part
du chapitre est déclarée afl'ermée par
^1,478 I. 5 s., rrphis l'entretien des
grosses et menues réparations , fourni-
ture de bois de charpente, ardoises, et
emploi dçs matériaux, est. 80 livres,
en tout /i,B69 1. i5 s. (DécJar. Cou-
tances, n" 81, f° 80); 9° le curé, de
son côté, déclare qu'il a «le quart des
grosses dîmes et toutes les menues,
consistant on pommes, lin, chanvre,
laine, 9 sols par agneau et le onzième
lorsqu'il y alieu'^, mais il ne donne
aucun détail de ce que cette dîme pro-
duit, ni aucune estimation de l'en-
semble. {Déclnr. originale, à décembre
ij()o, Arch. Manche, Q*"' 18.)
(^' Les deux vicaires do Tourlavillc
étaient, en 1789, payés par le curé. «De
tout temps, écrit-il dans sa déclaration,
le curé loge, nourrit et salarie deux vi
caires à ses frais; de|)uis plus d'ini an
il entretient un troisième jtrètre, à
cause de l'étendue et de la population
de la paroisse, composée de plus de
;{,96o habitants, malgré l'émigration
de plus de 600 causée par la cessation
des travaux du roi. ^ (Déclnr. précitée.)
Hknkkick-cube. — Le bénéfice de
Toiuliiville était assez considérable. Les
olliciers munici])aux exposent ou 1790
qu'il consiste on : maison presltytérale,
rrcouqjosée d'une cuisine, une salle et
un cellier par bas, chambre, cabirtets
et grenier sur le combler', une basse-
cour avec grange, jtressoir, boulan-
TOURLAVILLE.
679
Anr. 12. [Enfin] la communauté demande qu'il y ait égalité
dans I;i n'pai'lilioii des impôts, on pliitôl (|u il no soit établi qu'un
teiTiloiial ([ui siipplt'»* h tous les antres cl (ju'il soit «'galfinent sup-
porté parles trois propriétaires des trois ordres sans distinction de
(Mialilé, ni de rane^l
Art. 18. La liberté de prendre l'eau à la mer pour fertibser les
terres, ce qui mettra un plus gi'and nombre de paroisses [en me-
sure] d'user de ce présent de la nature.
A»T. \à. Que les paroisse sujettes au tirage de la côte jouissent
des mêmes prérogatives que celles de l'intérieur des terres pour le
tirage de la milice ■"' ;
gerie, écurie, étable, deux jardins po-
lafjers d'étendue non spécifiée, deux
coteaux «plantés en vigne, pour la
cliauire'i, un pré et trois pièces en la-
bour, faisant ensemble entre ih et
i5 vergées de terre (non est.), plus
une rente de 5 livres pour fiefle. Le
tout est déclaré valoir, dîme comprise,
3,/joo livres, année commune, et paie
io6 livres de décimes. -^ (Etat des bieitH
nationaux, Cherbourg, Arcli. Manctie,
Q'-'ii.)
Biens kcglbsiastîqbks. — -Los officiers
municipaux ne mentionnent dans leur
in\entaire aucun autre liiou ecclésias-
tique, avec la cure, qno : h" la grange
décimale, « avec un petit planistre de
12 porches, non clos", appartenant au
clia|)itre de Coulances ( alT. a\er les
dîmes). Il faut joindre, d'après le Ta-
bleau de 1799 : 3" Ihermilage de bas,
chapelle, logement et jardin, <> vergées;
/i° rermitagc de liani, chapelle, maison
et jaiflin d'une demi-veij;ée, avec cin((
pièces en labour et Iriitie faisant Sf) ver-
gées ( non est. ).
HcnU's. — Pour les rentes seigneu-
riales (le Tabbaye de (Jherbourg et du
chapitre de (.'outanres, voir ta note
sous l'article 9 ci-dessus. L'abbaye de
Cherbourg avait, au dioit de son fief,
des salines (supprimées en 17^9) et
un droit de gravage sin- le rivage ^de-
puis la rivière d'Yvette (.tic) jdigii.inl
la nnu'aille de Clierboiirg, pisipi'ini
pont es charettesi. (Afcn de i5i;),
cité par de Poxtaumont, dans Mémoires
de la Société des Antiquaires de Nor-
mandie, t. XVII, p. 172.)
L'ensemble des revéttiis ecclésiasti-
ques de Tourlaville est estimé, en 1787,
à 9,130 1. 5 s. par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, C 65 19.)
(') impositions de Tourlaville pour
1789 : taille, A, 900 livres; ace,
8,;îi5 livres; cap., 3,169 bvres; corvée,
1,611 livres; vingt. ^ ^1^97 L 1 s.;
terr., 357 livres; bât., 119 livres. Au
total, 17,568 1. 1 s.
Lignes: /ii6, dont 38 1 propriétaires
exploitants (pour 3,809 '• 19 î'- 6 d.),
et 35 fermiers ( pour ia3 1. la s.). — -
PriinlégiéH : le curé , 1\P Pierre Esseline ,
(rev. 5o livres), le seigneur raessire do
Tocqueville, mineur sous la tutelle de
M. d'Octeville (non rés. , rev. 3, 000 li-
vres), le sieur Viel de Hautmesnil, bour-
geois de Gherbeurg (non résid., rev.
/400 livres).
"-' La paroisse de Tourlaville relevait
pour la garde-rôle de la di\ision de
Fermanville, compagnie de Digosville.
Les tiois paroisses de Digosville, Tour-
laville et Mesnil-au-Val, qui fournis-
saient à elles seules cette compagnie,
avaient présenté, en 1787, au tirage,
90 garçons, poui- donner 'i canonniers.
La paroisse de Tourlaville avait fourni
;! canonniers, sur un chiffre de 33 gar-
çons sujets an tirage. (Arch. Calvados,
C 1860.)
Il v avait dans 1(1 |)aroisse, depuis 1780,
une école de canonniers garde-côtes,
dont était commandant M. d'Héricy.
680
BAlLr.IAGE SECOINDAIRE DE VALOGNES.
AuT. 15. Ou'on désire un bailliage à Cherbourg, vœu général
(les villages voisins f^^;
Art. 10. Oue les députés aux Etats généraux feront, en pre-
mier lieu, sanctionner la forme adoptée par Sa Majesté pour pro-
céder à la formation desdits Etats.
Ai5T. 17. Décider le retour périodique des Etats généraux de
trois ans en trois ans environ.
AiiT. 1 (S. Demander que les trois ordres ne soient considérés
que sous deux classes, l'une privilégiée et l'autre non j)rivilégiée.
AisT. 19. Arrêter que le Gouvernement ne pourra établir de
nouveaux inq)ôts, ni de nouvelles lois civiles, (|ue du consentement
général de la INation en Etats assemblée;
AiiT. !2(). Qu'on votera auxdits Etats par tête pour les choses
générales; que chaque ordre aura sur soi sa pohce, et que les
députés seront de l'ordre qu'ils représentent;
AiiT. 21. Que toutes les provinces de France supporteront par
'•' Depuis la suppression de la vi-
comte de Chcrboui'fj en 1771 (réditde
snpjiression est de novembre 1771),
les paroisses qui avaient relevé de cette
juridiction étaient obligées de se rendn>
en preniière instance au bailliage loyal
de Valognes (sauf, toutefois, celles (pii
relevaient d(! la liante justice toujours
subsistante de l'abbaye de (Cherbourg).
La situation était certainement très
inconniiode, et le nombre des paroisses
de l'ancienne vicomte (5o paroisses,
tou),e la sergentcrie de ToUevast), ainsi
que l'importance de son mouvement
d'alVaires (A/i3 demandeurs, Uso dé-
léndeui's, la dernière année de son exis-
tence), aurait cei'tainement justifié icM-ec-
tion à <îberliourg (l'un siège de bailliage
royal. Aussi, depuis 1751 , les retpn-lcs
tant de la ville de (ilierl)onrg que des
parois'ies eiivinnuiantes s'etaient-ellcs
succédé pour demander ou la créaliou
d'un nouveau bailliage, ou tout au
moins le translérl à (llierboui'g du siège
du bailliage de Sainl-Sauveui--le-\ i-
comle, (pi'on aurait convenablemeul ar-
roTuli. On devra cousuller à cet égard :
1" H)'i<jui'li' (lit (jtirde des sceaux , ■pour
faire transférer à Cherbourg le siège du
bailliage de Saint-Sauveur, 178/» (Arch.
Calvados, (', 12^/1);
5î° Supplique des officiers tnunicipaux
de Cherbourg au Garde des sceaux,
17 décembre 178/i (Ibid. , C G 197);
3° llequêle des officiers municipaux et
notables de Cherbourg , exposant le pré-
judice causé par la réunion de leur vi-
comte au bailliage, i^Sç^ilbid.^C 1249);
4° Mémoire des officiers du bailliage
de Valognes, en réponse à la requête des
ojjiricrs municipaux de Cherbourg , 178^
(Ibid., C ia/i5);
.5° Carte des villes, bourgs et pa-
roisse» qui relèvent confusément îles bail-
liages lie I alogiies el de Saint-Sauveur-
Ir-Vicomte, 1790. (Arcb. nat., Div bis,
27, 1. ;k)/i ).
Personnellement , la paroisse de Tour-
laville relevait, en premièi-e instance,
pour partie de la liante justice de
(Iberbourg, apjiartenanl à l'abbaye de
Noire-Dame du Vo'u, pour partie de
I ancienne \icomté de Valognes. Voir
Aven rendu au roi par l'abbé de Notre-
Dame du Vœu, année >7<>7. (Arcb. Cal-
vados, C ()220.)
TOIJRLAVILLE. 681
proportion à leur étendue, à leur population, à leur industrie et à
la valeur des fonds, le poids des charges publi([ues;
Ai\r. "l"}. Ou'aucuu individu pour causes et charges (juelcon-
c|ues n'ait d'exemption aux contributions publiques; qu'on paye
sur le même rôle, sauf à y mettre les qualités des imposés.
A HT. 23. Consentir les impôts nécessaires pour la dette publique
après avoir vérifié ladite dette , songer à égaliser la dépense avec la
recette, assurer une rente à hi dett(^ puhli(pi(' et afTccler une
somme pour le remboursement annuel d'ime partie du capital de
la rente publique.
Art. 2^1. Demander qu'on assigne aux différents Départements
delà guerre, de la marine, des affaires étrangères et pour les ob-
jets de l'intérieur du royaume, les sommes qui leur sont néces-
saires, sans que ces sommes puissent se reverser d'un Département
dans un autre; prier Sa iMajesté de former lui-même sa liste civile
pour lui, sa maison, h^s princes de son sang et les grâces qu'elle
veut répandre; la supplier de ne pas trop écouter les mouvements
de son bon cœur qui la lui ferait faire trop faible.
Fait, arrêté et signé par Ips paroissiens soussignés, les présents
faisant fort pour les absents, cejourd'hui 8 de mars i 789 , à l'issue
de la grand'messe de ladite paroisse, assemblée au son de la cloche
en conséquence de l'annonce faite au prône du dimanche 1'' de ce
mois et après des billets de convocation envoyés à différents mem-
bres de la communauté, ce (pii a été signé parles paroissiens et
habitants soussignés, après lecture faite de tout ce que dessus à
haute et intelligible voix. La présente écrite en quatre rôles, le
présent compris, cotés et paraphés par nous liobert Gcllrin, no-
taire audit Tourlaville, soussigné. En interligne les mots auxdits
Etats pour bons, et cinq mots rayés de nulle valeur, plus un mot
rayé nul; en marge pour renvoi et paraphés dudit notaire les mois
en, le premier de ce mois pour bons.
G. Caiuht, sijndiv, N. Rkutiielot, G. Maiuist, T. Hamei. ,
P. HoiîssEL, .1. Lk Mn:Ri:, Q. Quevastrk, F. Houxel,
Jac. Le Gand, (Iharle Simon, J. Douay, Charles Fouit-
NEL, Jacques Fouquet, G. Mauest, G.-F. Leieviu:, Des-
LONGGifAMPS, F. FouiiNEi,, Jean TiuiVET, V. Caiîmit, p. 1)I:
LA Haye, Pierre Lecoiu's, Jean lii:iîTiiANi), Jean Glil-
LARD, Jacque Faitn, Charle Canu, Thomas Mksthee,
682 BAILLIAGE SECONDAinK DÉ VALOGNES.
Thomas Ganut, C. Cabart, C. Bonnîbskmt, Osmont,
P. iViEStnBLi Jean VAstt^i,, .1. GiitNr.onK , J.-F. Rouxei-,
Jean Ostou, J. Hkhikant, Jean Oukvillon, P. Haye,
Jean-Fialisto Canu, Jpan-Claude Quievastke, Charles
QuEViLLON, Clément Le Canut, R. Geffrin, notaire.
J. Marest, a. Markst, François Le Brun, L. Burimel, Fran-
çois FrIGOT, RoilHlÈRE DE FoNTENELLE , Jean CaNUT, J.
Pei'et, j. Fournel Merrive, Augustin Jemnet, G. Mo-
RiN, Philippe Le Brun, F. Quesym^lon, J. Hébert, Jac-
ques Le Long, M'° Le Bourgeois.
TOIRYILLE'.
1. Pbocks-Vèrbal d'assembliéK.
(M-i. \rvlnven de la Mauvhe, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Orifçiiial signé. Inédit. )
Auiilyse : (foiJiml." du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
8 niars.'— Comparants [h) : Joseph Lenohle, si/ndic; Charles Orry, JacqUes
Blestel,^/vy//er,- Jean Leièvre. — NomJjie do feux : 9'''. — Publication : le
1' mars, par Ernouk, cm p. — Députés : Joseph Lfnoble, Charles Orry. —
Signatures (/i) : Joseph Lenoble, Jean Lekèvre, Charles Orrv, Jaccpes
Blestei,.
2. Cahier de doléances.
(Ms. .archives de ta Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valogneg, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Nous, communs et liabitants de la paroisse de Tourville,
j/ayant aucune faculté ni avantage de conununs, lande et marais'^^',
luenons la liberté de représenter à Sa Majesté que nous ilésirerions
(uie les inqjols de deniers de l'Etat fussent répartis sans distinc-
tion sur tous les biens-fonds d'un chacun e^^;
(' AnritMine paroisse réunie à Les- M. d'i-lslon de Tonr\illc: 97 acres.
Ire , arrondissement de Vaiognes, can- Terre lai rable. peu de planl et de
ton de Monlelionri;. prairie. lion fonds- (/' ^")-
W l'dpnlation an dénondirenient de Prodnit commun en {jrains (en 1793) :
1793 : ^7 t'abilanls. Mouvement (en i,()7i lioisseaux. mesure de 16 pots.
1787) : N. 0, M. 9, D. 1. Population (Arcli. nat., Div 6i«, 5i.)
actuelle : afi hahilanls. ''' Impositions de Tourville pour
(') Le Méin. stat. de i-j-'it décrit 1789 : taille, 2.5o livres; acc, l63 li-
ainsi la paroisse: «Tourville, seigheur vres; cap., 160 livres; corvée, Sa li-
TOUUVILLE.
683
Que les gabelles fussent ilétniites et qu'il fusse (s/r) permis à
une pauvre personne d'user librement de l'eau de mer;
Qu'il fût permis à un rliaciin d<' disposer de son cidre counne il
ju}jerail à propos, en payant mie moclnpie somme, comme chose
nécessaire à la vie ;
Qu'il fut permis à chaque conmiunaut*'^ de faire passer ses
deniers dans nu bureau, que Sa Majesté établirait à cet effet dans
cha(jue arrondissement:
Ehlin que les procédures fussent plus simplifiées et abrégées,
sans tant de tours de chicane "^
Le présent cahier fait et arrêté en l'assemblée générale de la
paroisse de Tourville par les habitants de ladite paroisse, pour être
remis à l'assemblée générale à Valognes par les députés de ladite
paroisse; ce qu'ils ont signé ce 8 mars 1789.
Joseph Rknable, Charles Orry, Jean Le Fevre, Jacque
Blestel.
vres 17 s. 9 d. : vingt., i8o 1. 5 s. 3 d. ;
ton-., Ui livres; bât., i4 li\res. An
total, 1,191 I. 2 s. 5 d.
Kijjnps : t5, dent iB piopriplaiios
exploitants (pour 83 I. a s.), et 2 ter-
rniors ( jiour i ifi I. 3 s.). — Privilégiés :
le curé, M* Louis Ernouf, et les enfants
du seigneur et patron Louis-Casimii-
Marie Avice de Tourville ( r. n. 33() li-
vres).
Biens des privilégiés. — I. Ecclésias-
tiques. — H n'existe dans la paroisse,
d'après les olficiers municipaux, aucun
aulre hien ecclésiaslirpio (|ue la cure,
cousistafli eh : maison preshytérale,
jardin de i5 perches, pièce de terre en
herbe, tenant deux vergées, et trois pièces
d'aumônes en labour de 7 vergées i/;!,
le tout fait valoir par le titulaire. Ln curé
est seul décimatour. ( htnldex Incnx ixitio-
nau.r, Valnjrneii , Arcli. Manclii", Q' ' 16.)
L'ensemliln des biens ecclésiastiques
de la paroisse est estimé à 960 livres
par les conlnMeurs des vingtièmes.
(Afch. Calvados, G 6619.)
11. Nobles. — La paroisse do Tourville
était, d'après luie Déclurution des habi-
tants en date de iG83, wtonue de la
seide seigneurie de 'l'ourville, relevant
du fief d'Kscarboville!'. (Arch. Manche,
A 376'!.) En 178(1, cette seigneurie était
aux mains de AL Louis-tlasimir-Marie
Avice de Tourville. Nous n'avons pas
d'Etal des renies de 1790.
I^e IWe de l'Itiipùt territorial pour
17K9 fait apparaître dans la paroisse un
revenu imposé de 3,3oo livres, sur
b'squclles le <iir('' ligure pour fxj livres,
le seigneur manpiis de Tourville pour
1.730 livres, le manpiis de Blangy poul-
aSo livres. Aucune aulre cote ne passe
5o livres de revenu. ( Arch. (ialvados,
C8ir)3.)
('' La paroisse de Tourville relevait,
pour partie, de la hautejuslice de Monte-
bourg, pour partie dt' l'ancicnut' vicomte
de \alognes; en appel et polir les cas
royaux, elle allait au bailliage de Valo-
gnes. Il ne parait pas ([u'elle ait été
mixte pour la juridiction royale.
iWi 15AILLIAGE SECO.NDAIKE DE VALOGNES.
TRÉAUYILLE".
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Ms. Arcliives de la Manche, série B, n. ci, liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Aaalys*' : (fornmle du modèle inipiimé jféndral). — Date de l'assemblëe :
/, mars. — Comparanis : rfJean Glianvin, Nicolas Toidorg-e, Jean Lemoigne,
Jean Giot, et auli-es signés an cahier^. — INondne de feux : 178 '•''. — Publi-
cation : le 1" mars, par Lkvallois, vicaire. — Di'putés :* François Soiu;l,
Charles Lefevre. — Signatures (87) : N. Toui.orge, G. Langlois, J. Giot,
J.-F. Louis, J. Ghauvin, J. Roilland, J. -Baptiste de Lair, J. Bazin, Giot,
G. RoiiLLANU, G. Licas, J. Ghalvin, F. Diglet, JcanHAMELiN, J.SoREL, T. Gos-
SELIN, G. Bouchard, G. Leclerc, G. Bonnemains, G. Giot, P. Roolland, Jean
Lemoi«ne, Jean-Baptiste Roulland, F. Sorel, F. Le Sorel, T. Lefevre,
J. LiMEaoGRs, J. LiOT, F. Roilland, Jean Flambard, J. Sebire, J. Sori,l,
G. Pigeon, G. Mabire , L. Bonnemains, G. Lefevre, député; Y. Sorel, député.
""1. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Éd. Hippeau, Cahiers, II, p. 6iO-5ii, texte remanié et considérablement
abrégé.)
Cahier de doléances.
Les habitants taillables de la paroisse de Tréauvilie, élection de
ValojTnes. assemblés aujourd'hui /i mars au son de la cloche, en
vertu de rOrdoniiancc de M. le bailli de (lotentin pour l'assemblée
des trois États dudit bailliage, lecture faite de la Lettre du roi et
du Règlement de Sa Majesté concernant ladite convocation, ont
nommé pour députés à l'assendjlée pnHiininairo de \ alognes les
personnes de François Sorel et de (lliarles Le Febvre, lesquels
députés, conjointement avec ceu.v des autres communautés du ressort
du bailliage dudit \ alognes, nommeront les représentants de leur
ordre à l'assemblée des trois Etats, (jui se tiendra h Coutances le
1 6 du présent mois :
1 1"! Ladite communauté de Tréauvilie charge expressément ses
députés à ladite assemblée, de représenter combien leur paroisse
est surchargée d'impôts <3^, en ce que le seigneur, les gentilshommes,
(') Arrondissomeni de ClicriKuiij;, <') Iniposilioiis de Tréauvilie pour
canton dts l.<'s l'ioiix. 17H9 : taille, 2,300 livres; ace, i,5ia
'-) iMonveinent de la |inpiilation en livres; cap., 1, G i ç) livres; corvée, 780 I.
1787 : N. 16, M. a, F). 32. l^opula- 1 1 s. .^)d.; vingt., 3,i8r)l. 2 s.7 d.; terr.,
lion actuelle : 710 liabitants. a()yl.;bàt., 100 1. Au total, 10,075 1. 16 s.
TRÉAL'VILLE.
685
les privilégiés et les dépouillants étrangers emportent pour le
moins les deux tiers de ladite paroisse sans contrihulion aucune au
payement des impôts; d'où d résulte ipie les taillahles (pii ne pos-
sèdent (|u'un tit'is ' «'I cMcorr la plupart à titre de fielfe du seigMieur
tpu ne lait aucune dimimitutn sur les rentes seigneuriales, payent
j)()ur le tout comme s'ils en étaient propriétaires^'-'. Si l'état actuel
des finances du royaume ne leur permet pas d'attendre une dimi-
nution dans ce moment criticpie^ du moins ils ont lieu d'espérer
des bontés du monarque bienfaisant et juste (pie l'augmentation
future des impôts (pie peuvent iK-cessitcr b^s besoins de l'Etat ne
tombera pas sur la classe taillabb^, tellement surchargée (ju'à peine
peut-elle trouver dans son exploitation son existence.
[2"] Le seul moyen d'encourager l'agriculture est d'ollrir au
laboureur l'espoir d'une aisance honnête pour prix de ses sueurs et
de son travail. Cet espoir va renaître pour lui sous le gouvernement
d'un prince cpn dès son avènement au trône s'est constamment
occupé du bonbeur de son peuple.
[3"| Ladite communauté de Tréauville enjoint à ses députés
d'exposer qu'elle a lieu d'espérer que le clergé et la noblesse don-
neront dans la circonstance actuelle des preuves de leur dévouement
et de leur [)alriotisme, en demandant (pie la répartition des impôts
l.ijjm's: 1G9, don! l'io |)ri)|)ri«''laires
cx|iloilants (pour i,/id(j I. i(j s ), et
a() fermiers (pour 1,959 1. tg s.). —
Privilégiés : pour le cleqjé, le curé, M°
l'icrrc-Louis Deniay et Tabbc c]<> Sainl-
Saiiveur-lo-Vicomle; pour la noblessi',
le scî<|nour manpiis de Brun (non rési-
dcnl), le clii-valiiT Dubois (c. 11. 10 li-
vres), le sieur de la Honssière (non ré-
sident), et les héritiers des sieurs Lan-
(jlois(c. 11. iT) livres), et Le IVlcy ( c.
n. /io livres), nobles non possédant
(i(>rs; pour le tiers élal, le sieur Adou-
bedan de Frnn(|ueville , exempt (c. .To
livres), et un receveur des traites et
gabelles en résidence ^ Diélette (c. d I.
9 s. 11 d.).
'*' Le rôle de l'impôt territorial pour
1789 conlîrine en partie Tévaluation du
cahier quant aux possessions des privi-
légiés. Le revenu total imposable de la
paroisse est évalué à y/r.ooo livres, sur
lesquelles les ecclésiasticjues figurent poui
i38 livres de revenu seulement (le curé,
36 livres, l'abbé de Saint-Sauveur,
7 livres, le trésor et fabrique. 90 livres);
la noblesse, au contraire, pour 6, 3o3 livres
(marquis de Flamanville, 5, 000 livres;
s' Lepelley,écuyer, Go3 livres : s' Langlois,
écuyer, 100 livres; s' de la lloussière-
Lafolley, 550 livres), et les privilégiés
de tiers état pour 880 livres (s'' de
Kranqueville, '>8o livres; veuve du s' Le-
laidier, (loo livres). Au total, pour l'en-
sen)ble des privilégiés, 7,89 1 livres de
revenu. (Arch. Calvados, C 89.53.)
^-> La paroisse de Tréauville relevait
de piusioiirs fiefs ; les deux liefs dits
d'Amonl et d'Aval, avec la seigneurie du
lieu, étaient incorporés au marquisat
de Flamanville, appartenant, en j 789, à
M. de IJruc; !i>s autres terres nobles
étaient le lief de Diélelte à l'abbaye de
Saint-Sauveur et celui de la Verge
à l'abbaye de Sainte-Trinité. (Arch.
Manche, A 376/i.)
Nous n'avons pas d'États dr.i ventât
de 1790. L'inventaire des officiers mu-
nicipaux mentionne soulemenl , pour
l'abbaye de Sainte-Trinité, trois rede-
vances faisant ensemble ^8 pots de fro-
ment et 5 poules 1/9 , non est. {Etat des
biens liât.. Chevboiivjr , Arch. Manche,
Q"'ii.)
686
BAILLIAGE SF.GONDAIRE T)E VVLOGNES.
se lasse d'une manière éijale et proporlionnelle sur tous les contri-
buables, et que les fonds soient imposés dans la paroisse où ils
sont situés et que l'impôt soit en un seul otméme rôle.
Ces sacrifices ne leur coulei'ont certainement pas, lorsqu'il sera
question de contribuer au bien de TEtal; l'étal des finances exigeant
une augmentation momentanée des imj)ôts, le clergé pour ses
dîmes et autres biens'", la noblesse pour ses propriétés et exploita-
tions, ne balanceront pas à vouloir en payer leur part comme les
autres classes do citoyens, c'est-ii-dire d'une inanière égal(! et pro-
portionnelle. On trouvera dans cette contribution les plus grandes
ressources dans le moment présent.
[Zi"] Enjoint encore auxdits députés de représenter que les
varechs sont les meilleurs engrais pour faire produire les terrains
sablonneux, comme sont la plupart de ceux du bord des mers, et
cependant qu'on ne peut en avoir parce que les voisins, ennemis
de tout autr<^ travail, coupent et arrachent celui des rochers,
rassemblent ce que les flots en jettent pour brûler et convertir en
soude, ce qui occasionne un double préjudice au laboureur, en le
privant des engrais convenables au sol de ladite paroisse, et en ce
que la fumée, lorsqu'on la brùie, flétrit la fleur des sarrasins^^', qui
C' Les décimatcurs rie Tréau ville en
1789 étaient l'évëque de Béziers. comme
abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte , el le
curé; le premier prenait toutes les
grosses dîmes, le curé n'avait que les
menues el quelques novales.
Nous n'avons pas la dédaralioti de
1790 fie l'évèque; en 1760, sa part
était aU'ermée, en deux baux, pour
900 1. et 1 16 I. 1 3 s. (Arcb. Manrbe, Il
Saint-Sauveur, n, cl.) Le curé déciai'e de
son côlé que, (fdans l'impossibilité d'ap-
précier au juste tous les dilléreuls ob-
jets qui composent son bénéfice, ainsi
que d'esliiïier à leur juste valeur les
cbarges qui y sont aUacbéesi', il a cru
ne pouvoir leur en iiasser une déclara-
tion plus juste qu'en leui adressant frie
bail même du déport, qui lui en lui
adjugé le 19 octobre an 1771, après
alliches mises et proclamai ions à coups
de lauibour à Valognes". Le bail annexé
ne détaille point d'ailliMirs lis biens de
la eure; il éîtait pa?sé |)our un [irix lolnl
de .3,1115 livres, ff avec toutes les cbargi's
d 'iinposilions et aulreso, ce qui faisait
pour 1771 un revenu do l},5()0 livres
environ. « Depuis ce temps, observe le
curé, on ne peut dire que les objets
qui composent le bénélice aient dimi-
nué de valeur; il est constant au con-
traire que tout a encbéri depuis ce
lemps-là.!) (Décinrntiot) originale, ai mt-
vfiiiihrc f/QO, Arcli. ]Mancbe,Q*'' 18.)
fiiF.Ns EccLÉsiASTiouKS. — L'inventaire
de I 79") ne signale dans la paroisse au-
cun autre bien-londs ecclésiastique,
avec la cure, consistant eu b^linu-nls,
six pièces de terre en laliour et pré lui-
sant ensemble A vergées 7!) percbes
( n. est.), qu'une grange décimale appar-
tenant à l'abbaye de Saint -Sauveur-le-
Vicomte. avec une vergée 1 'a de terre
(aff. avec les dimes, pour un prix non
indiqui'; |. Il convient de joindre h's
rentes seigneuriales, que nous avons in-
diquées sous l'article 1 ".
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la parois e est estimé, en 1787, à
(1,7 (>5 livres par les coMlrôleurs des
vingtièmes. (Arcb. Manclio, C (">r)i9.)
'^' Los inconvénients signalés au
texte n'auraient pus (h\ se produire si
lu législation en vigueur avait été régu-
lièrement ap|iliquée. Liis ellèts nuisibles
des fmnées de varecli étant bien con-
TUEAUVILLE.
687
ne peuvent former de grains, et gâtent les foins, et que pour o])vior
à luic perte réelle oi au découragement du cultivateur, il faudrait
nus dt^puis Jon;;(pnip8, los premières
déclarations ([ui avaicnl autorisé dans
l'aniirauté df (ilierliourj» la coiipo des
lierlx's destinées à être convorlies
en sonde avaient expressément dé-
fendu de les Inùler, |)onr qaitii|ue
cause et sous qnel(|ne pn-texle, que
ce puisse être, crquo dans le temps
que le vent viendra do terre et poin-
tera du côté de la mer n , à peine
contre les contrevenants de 3oo livres
d'amende. [Déclnration an siijrl th' la
coupe du varech, sari ou gouesuioii , Ver-
sailles, lîo mai 1781, dans Isamkert,
XXI, 357, n" 4ao.)
(Jelte législation prévoyante était, à
vrai dire, diflicilenient applicable, (jomme
l'observe judicieusemeni en 1769 le pro-
cureur ffénéral près le Parlement de
Rouen, il n'est rien de plus sujet à
brusques \arialions que la direction
du vent; s'il fallait éteindre les four-
neaux chaque fois que le vent venait à
tourner et à pousser vers la terre, les
industriels subiraient des pertes consi-
dérables. En fait donc, et par une sorte
de nécessité, les amirautés ne tenaient
plus la main depuis longtemps déjà à
l'application siricte des règlements; la
fabrication de la soude s'était répandue
sur toutes les côtes, on debors du can-
ton restreint qui lui avait été primi-
tivement assigné, et au lieu d'observer
les vents, les brûleurs de varecli lais-
saient leurs fourneaux allumés eu tout
temps. Les elVots de cette tolérance
avaient, parait-il, été désastreux. Le pro
cureur général près le Parlement en
lait dans son réquisitoire précité un ta-
bleau très noir , dont on ne peut (pie
lui laisser la responsabilité ;
« Une funiée infecte cl |)eslilentielle ,
écrit-il , désole depuis quilques années
lés borda maritimes de celte province;
la fumée de cette plante, élevée sur les
montagnes les plus hautes, s'éleiid
dans les campagnes ; elle les infecte jus-
qu'à deux et trois lieuos. Depuis vingt
ans ou environ où l'on annonce (pie
l'usage de la itrûlor est devenu presque
général sur b's côtes de ce pays, on a
remarqué une diminution réelle dans
les récoltes, tant par la dilliculté d'eu
avoir à sullisand' jtour les engrais, (pie
parce que cette fiiméfi corrosive attaque
les (leurs des arbres, des plantes et
uK^me celle des blt's, lorsqu'elle vient à
s'étendre sur les moissons. A ce mal
s'en réunit un second que les âmes
sensibles verront avec douleur ; jamais
on n'a vu les maladies épidénii(pies
aussi fréquenl(vs, elles désolent dos p;i-
roisses entières; on a vu des moisson-
neurs, an milieu de leurs travaux, obli-
gés de les abandoMiier, vomir jiis(pi'au
sang, lorsque celle fumée infecte \ieiit
les y surprendre." (Cité dans Hou va»,
Dicl. anaUjl., v" Varech iv, A3a-^3/i.)
Kn conséquence, le Parlement de
Rouen avait cru d(!voir, par un arrêt de
règlement que nous avons déjà cité, du
10 mars 171)9, rappeler à l'observation
stricte du Règlement de mai i7;{i. Kn
même temps (ju'il restreignait, comnte
nous avons dit, à la seule amirauté de
Cherbourg le droit de couper le varech
pour la fabrication de la soude, il avait
renouvelé dans les mêmes termes la pro-
hibition faite de brûler lesdites herbes
ffdans d'autres temps que celui où le
vent viendra des terres et portera la
fumée du côté de la mer", ajoutant
même une injonction nouvelle ffd'é-
(eindre les feux et fourneaux lorsque
11? vent viendra à ihanger, à peine
contre les contrevenants de 3oo livres
d'amende et de tous dommages-intérêts
envers les propriétaires des blés, s'il y
(k'iiet)?. [Arrvl de règlemenl , ta mars
ijOg, art. 5, dans Recueil des édits,
t. IX, 1133.)
Mais l'arrêt du Parlement n avait pas
été suivi, comme on sait, d'exécution;
sm les plaintes des fabricants de soude,
le Conseil du roi sétail saisi de la
question; et après enquête laite «par
plusieurs naturalistes et physiciens choi-
sis pai' l'Académie des sciences de
Paris<i , qui avaient établi, en opposi-
tions aux aflirmations des populations,
ff(pie la luuK'e du varech n avait par
elle-même aucune suite dangereusen,
le Conseil, cassant et annulant l'arrêt
du Parl(»iiionl , avait rendu à tous rive-
rains dos côleri |o droit de couper le
V arcch pour en fahri(iuer de la soude ,
688 BAIl.LIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
une défense dVji brûler dans ramirauté de Clierhonr»], comme il
est défendu dans toutes les autres'".
IB"! Ces mêmes députés doivent aussi faire observer <jue la
jrrandc (luantiié des pigeons enlèv(>nt une portion des semences et
(l('solenl les récoltes, cpi'on ne peut trouver d'ouvriers à sullire
pour la culture de la terre (ju'à des prix excessifs depuis les travaux
de Clierbourjj'-';
[()"| One le service du roi, tant par mer que par terre, met la
désolation sur les côtes (■''. Ce sont les jeunes gens les plus vigou-
reux, tous enfants de famille nés propriétaires et laboureurs, (pii y
sont sujets, tandis (pi'une jeunesse sans biens, sans aveu et sans
on roproiluisanl loiitefois la di'fonso
faite inimilivemcnl par la déclaration
do 1781 tr d'allumer les fourneaux dans
le temps où les vents de mer porteraient
les fumées vers la terre". La question
dos saules de vent y était ainsi réfjlée
(art. 6): rfVoulons néanmoins que dans
le cas où les vonis qui portaient d'a-
bord les fumées à la mer venant à
changer tout à coup, ils no pourraient
éteindre subitement sans risquer de
perdre leurs marchandises, ils puissent
continuer à brûler pendant deux heures,
ainsi que nous l'avons accordé ci-de-
vant aux habitants du ressort de Tami-
rauté de Barllenr, par notre arrèj du
7 sej)tembre 1 7:^7 ;i'l, ledit temps passé,
ne pourront continuer de brûler sous
(pielque cause ou prétexte que ce soit''.
{Dpriavntlon (jul j)Pniict à lonx rwrrainx
des côleK hiariliiups de cueillir, lainnssn-
ri arnicliri- le varech. Fontainebleau,
.'{o octobre 177a, dans Isamueiit, XXH ,
.^1/17, n" io3^i .)
') L'amiraulé de (llierbourj; n'était
j)lus, quoi(iuo dise le cahier, la seule où
il fût permis de brûler le varech en
1789; la défense portée par les an-
ciennes déclarations de procéder à la fa-
brication de la soude et à la coupe du
varech , hors les côtes de ramirauté de
Cherbourg, — défense renouvelée en-
core en dernier lion dans l'arrêt de
rèplemont du Parlement de Rouen du
10 mars 1769, — avait été levée ex-
pressément par la Déclaration royale du
3o octobre 1779, et toutes les côtes de
Haute et Basse-Normandie se trouvaient
par suite sous le même régime de li-
berté en 1789, soit ({ue les habitants
des paroisses bordantes usassent eux-
mêmes du privilège qui leur était re-
connu de procéder par préférence à
tons autres à cette fabrication, soit qu'à
leur défaut, des industriels étrangers
eussent établi dans les paroisses les
fourneaux qui leur étaient nécessaires.
(Voir Déclavotion précitée, dans Isam-
r.KiiT, XXII, p. .5'i8.)
Les côtes de l'Amirauté de Cherbourg
restaient cependant celles où l'on labri-
quait la plus grande quantité de soude.
On on faisait une exportation considé-
rable. D'après un état dressé en 1775,
outre la consommation de la glacerie
locale de Tourlaville, il avait été expé-
dié cotte année-là 980 tonnes par le
seul port de Cherbourg, dont 88 par
Dieppe, 683 pour Rouen, 119 pour
Bordeaux et 17 pour Saint-Valery, tan-
dis (pi'on n'expédiait (pie fjoc tonnes
environ par Portbail et Barllenr. (Arcii.
Calvados, C30O9.)
'-) Sur la disette d'ouvriers agricoles
causée par les travaux de Cherbourg,
V. le cahier de Brettevillo, art. 17 et la
note {siipià, p. 1 '?.'])■
'■'' La paroisse de Tiéauville était le
siège d'une dos quatre compagnies de
gardes-côtes do la division dos Pieux,
comprenant dans son ressort les quatre
paroisses do Tréauville , Héauville,
Siouville et Flamanville. En 1787,
(OS quatre paroisses réunies avaient
prt'-sonté au tirage 166 garçons,
sur lesquels il était levé 10 canon-
niors. La paroisse de Tréauville entrait
dans ces chiIVres pour 28 garçons
inscrits et 3canonniers. (Arch. Calvados,
C 18G0.)
TRÉAUVILLE. 689
occupation, comme bâtards, etc.. qui ont été élevés à la charge des
paroisses, (jui ne les soulagent en rien, en sont exempts;
[7"! Oue depuis qu'il est défendu au tiers état d'avoir des
armes, quantité de maisons ont été pillées et volées et les maîtres
assassinés faute d'armes pour se défendre; que dans le temps que
la rage est dans le pays, comme il y a deux ans'", on est exposé à
être dévoré, ainsi que les animaux, par des chiens attaqués de la
maladie, sans pouvoir les détruire faute d'armes: et ce qu'il y a de
plus terrible et de plus effrayant, (;'est (|ue plusieurs personnes qui
avaient été mordues dans le temps cité, périrent de cette maladie,
(|ui fait horreur à la nature et à l'humanité.
[8"] (îomme il est d'expérience (pie le froment dont on ense-
mence ies terres produit quantité de mauvaises graines, se corrompt
et se dénaturalise pour ainsi dire dans les terrains sablonneux s'il
n'a trempé au moins douze heures dans l'eau de mer, la commu-
nauté exige de ses députés qu'ils remontrent combien il est injuste
([ue les employés des fermes empêchent les laboureurs d'enlever de
l'eau de mer pour disposer et assurer leurs semences de froment;
combien il est inhumain que quantité de familles pauvres, sans
pain et dans l'impossibilité d'avoir du sel, éloignées d'ailleurs de
trois ou quatre lieues de la revente, ne puissent avoir la libertc* de
prendre une bouteille d'eau à la mer pour saler leurs mauvais
potages; c'est un abus intolérable qui mérite plus (pie les répri-
mandes.
Enfin, ladite communauté recommande à ses députés de chart^er
les représentants nommés à Valognes pour s(! trouver à l'assemblée
des trois ordr(js à Coutauces, de demander que les (bîpulés du
tiers état aux Ktats gi'néraux soient en nombre ('gai aux (leux pre-
miers ordres et (pie dans toutes les délibérations les voix soient
comptées par tête et non par ordre.
Fait et rédigé lech't jour li mars i ^(Sc).
GioT, 1\. Toi Loiici;, (i. Lancu.ois, .). Ba/in, .l.-F. Louis,
.1. -Baptiste i)i: Laih, Jean Hami<;mn, .1. Roulland,
L. (iior, .1. (liiAuviN, Lucas, Dicukt, .]. Soiuoi,, P. Koui,-
LANI», T. (ioSSELIN, J. ClIAUVIN, C. BoiCIIAIW), C. LecMOUC,
V. BoiLLAND, C. GioT, G. BoNNKMAiN, Jean Le Moi(;nk,
. ' Sur les cas de rage conslalés on nisôs à colt«! occasion, on ronsnltera nne
•787-1788 dans les élections du Co correspondance de l'inlendanl avec les
lenhn, el les (rremcdes secrels« préco- sid.délé;jn.-s. ( Arcli. Calvados, C 1038.)
690 BAILM\(iK SECONDAI lU*: m VALOGNES.
J. -Baptiste l{()iiM,A!Ni), F. SuitEL, K. Fjk Feurkttk, t. Le-
febvhk, F. RoiLLA.ND, J. LioT, (^illisible)^ G. Re\ki-, J. Se-
BIRE, J. FlAMBARD, g. MaBIRE, G. PlGEON , J. BoNISEMAiN,
G. Lefevrb, député; F. Souei. , député'^^K
tIRVILLE-PRÈS-VALOGNES "'.
1. Procès- VERBAL d'assemblée,
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non volve.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
8 mars. — Comparants (21) : rrles sieurs Guillaume Le Maître, Basile Rahé,
Bon Gastel, Alexandre Maurouard, Charles Pignot, Pieire Le Gastel, Charles
Hasley, Pierre Poisson. Michel Marige, Julien Marie, Jacques Lire, Charles
Lire, Jean LeBuhotel, Nicolas Agnès, Jean Seval, Jacques Jouan , Jean Le
Gastel, Louis Le Buholel, Jean-François Gucon, Louis Pignot, Joseph Agnès.
— Nombre de feux : 91 '. — Publication : le 1" mars, par Germain-Bar-
nabe BiTODzÉ DES RoQiJERiES, curé. — Députës : Guillaume Bai doi r\, conseiller
honoraire nu Conseil supérieur de Corse et pensionnaire du roi, habitant ladite
paroisse; Julien Marie. — Signatures (at) : Baudouin, G, Lemaître. B.Raiié,
B. Gastel, A. Maurouard, C. Pignot, P. Gastel, Cli. IIallev, P. Poisson,
M. Marige, J.-F. Buhotel, J. Marie, [illisible), J. Seval, J. Gastel. IN. Agnks,
Jacque Jouan, Louis Pignot, {illisible), L. Le Bi hôtel, J.-Nicolas AgmÈs.
2. Cahier de doléances.
( Ms. Arcltires roinminiales d'Urnlle-j)rès-Vahi;iii:s. Original signé '*'. Éd. : Lecachbdx,
Documents pour s-trvir à Vhittoire de Montebourjf , I , p. i6o à 169.)
Très humbles remontrances, plaintes el doléances que font les
hahitants de la paroisse d'Ûrville-près-Valognes, tous âgés de
vingt-cinq ans ,
Lesquels, après avoir mûrement réiléchi sur le règlement fait
par le roi pour l'exécution des lettres de convocation du a/i janvier
dernier, article a 1 , à l'effet de rédiger le cahier de leurs plaintes
et doléances, ont arrêté :
(1' Taxe à Coutances : 17 jours, 1798 : libo habitants. Mouvement vn
7G livres. Acr. (Mes (/e««a.rps. 11° 3oo.) 1787 : N. i/i,M. a, 0. 7. Popnlalion
(*' Arrondisseropiit de Valogncs, run- aclueiie : 3^7 liabilanti^. ,
ton tlo Montplxuinr. ''' La copie de cette pièce twiin a été
<^> Population au dénooibrPUUMil de Iminiie par M"' E. Marie, inttitHirice.
URVIM-KPRES-VALOf^NES.
6')I
1° Que ios impôts soient assis avec, justice et ('|f«ilit(j^'';
y" (Ju'ils soient perçus aux nioindies liais possibles et sim-
plifiés ;
3" Que conséquemment .nix vuiïb du {fouvornement, dont l'iii-
lenlioii est (pie tons ses sujets soient lieiireii\. ce (pli est déinonlré
notamment par l'arrêt du (ionseil do -y piillet l 'yoS'-^^ qui v<;ut que
les impositions soient proportionnées à la fortune des citoyens et
que le riche et le pauvre payent en raison de leurs revenus;
h° Que pour mieux constater ce (pie cliacun doit payer, il fau-
drait avoir recours au cadastre, ((ui seul, peut conduire à une
répartition juste et pro[)ortionnelle, puisque la province du Lan-
guedoc et quelques autres provinces adjacentes se sont bien trou-
vées de cette opération et que ce n'est qu'à cette époque que
l'arbitraire a cessé '*^^;
5" Que les voix soient comptées par tête et non par ordre, ce
f^' Impositions d'Urvillo pour 17^9 :
taille, 1,01 5 I. 19 s. ; arc, 665 1.; cap.,
6561.; cor\ée,;i;56 i. 19s.; vingt., 957 I.
'1 s. .5 d.; lerr.,80 1.; bât., 27 livres.
An total, 3786!. 7 s. 9 d.
teignes : i'i8, dont i /il propritUairos
('tploitanl'i (pour 633 i. i5 s.), ot 7
fermiers (pour 33.3 I. 5 s.). — Privilé-
l'iés : lo turé, M' Germain Bitonzé,
messiro (Iharlos-Léonor-Ijouls comto do
Margiieric, soigneur du licl de la
Motle on llrville (non résid.), el hi
dame vciivo du wieur d'Ursiie de lu
Clouterie ( c. n. f) 1.).
'^' La référence parnît inexacte. Le
cahier veut sans doute parler de la Dp
elorahnii du 7 mivpmhvc i-jH-i, pour lu
Ipvpp fin ili.rii'tno du vcvptm dpn liieii» du
royatimp (IsiMBKnr, XXI, 38o, n°i'i.33),
dans le préamiirde de laquelle le roi
déclare en effet (pTenlre les moyens
proposée pour soutenir la guerre, il a
jugé devoir préférer f ceux doni le re
couvrement est le plus certain, el qui
sont le plus proporlionnes aux biens el
facidlés de nos «tijets-?. Il y a aussi . — el
c'est re ipii explir|ue vraisemblablement
In confusion do «bile, — une Dpclarnluin
du y fidllpt f jaj piirlanl rcrnralioii vl
nuppresmoii du t'imiunnlii-ine^. (]s\Mnf,ni,
\\I, 3n6, n" 366.)
Le lole de l'impôt b-rrilorial <le la
poroitse dIJrNille peui' I7B9 [leiil pei-
meftie de sr; rendre ciMnide de Tirilpot-
lauce fies po-^BCSsions d(>s [irivilegiés. Il
y a 86 lignes payantes, jioiir un re\e-
nii paroissial imposable do 6,9550 livres
einiron, donnant (So livres de territorial.
Sur ce ciiilTre, b; seigneur de Quer-
qneville est imposé à u3 l. 3 s. 9 d.,
poiu' un revenu de 2,5oo livres environ,
le curé , à il. 1 8 s. 6 d. , pour 1 a 0 livres,
la veuve de Courtaunay, à '1 I. 17 s.;
pour 3/10 livres, etc. (Arcli. Calvndos,
C 83.5/1.)
(■^' La province de Languedoc (géné-
ralité de iMontaidian) avait été doli'-e
(Van cadastre sous tlolberl , do i (J66 à
i6r)9. et celte même opération, lente-
ment poursuivie, était , en 1 789 , accom-
plie à peu près dans tous les autres
pays d'KlHt.-. . en Alsace, Artois, Bour-
gogne, Dniipbine, t<'landre, Cinyenne,
Provence el (^uorcy. Les assemblées
provinciales créées en 1787 s'étaient
propos»' de généraliser le système du
cadastre dans les pavs d'élection , mais
aucun li-avail sérieux n'avait encore «'té
entrepris en 178g. (\oir Stoijrm, Fi-
nances do l'ancien régime, l. 1, p. 167.)
Le Méni. itat. de tj-Jt décrivait ainsi
la pai<piss<' : rrllrville, seigneur ^^M. de
Magneville; ,5,Si acres de terre labou-
rable, bien [ilanlce, et 1 no vergér-s de
pré lancbable, sans parler de la prairie
«lu seigneiu'. Assez bon fonds, (ioni-
unines, ;ioo \ergées (/ ' ^ ).
Produit commun en grains (en >79:i):
7,/|S?'i boisseaux, mesure de 1 fi pois.
(Arcli. nal., I) W hin, [ii. )
692
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOG^fES.
i|ui rendrait illusoire le nombre des représentants du tiers état,
piiis(|ue les deux autres seraient nécessairement prépondérants,
alteudii qu'ils ont les mêmes intérêts à conserver;
6" Oue le clergé et la noblesse soient dans le cas de concourir à
la confection, réparation et entretien des chemins;
"j" (Jue les chemins de traverse soient réparés et entretenus aux
Irais de la communauté et non des riverains, ce qui est d'autant
plus juste que chacun y participe;
8" Oue le manoir presbytéral soit entièrement à la charge des
gros décimateurs^'^ et que chacun y contribue à proportion de la
quotité do dixièmes qu'il perçoit dans sa paroisse, comme il se
prati({ue pour les réparations du chœur de l'église ;
\f Que les tribunaux d'exception généralement quelconques
soirnt supprimés, en avisant aux moyens de rembourser le prix
des ofîices qui en sont susceptibles ;
10° Ou'en ce qui concerne le contrôle des actes, les lois soient
précises, de manière à faire cesser l'arbitraire qui se rencontre
trop souvent, puis(pic dans chaque bureau se trouve un tarif diffé-
rent;
1 I " Oue les colombiers cessent d'exister, du moins dans les
paroisses où les seigneurs n'ont point leur résidence, parce que,
dans ce dernier cas, les pigeons saccagent les campagnes faute de
nourriture'-^;
"' La paroissfi d'Urvilio no parait
pas avoir eu à supporter de déponsos
prosbytéralcs depuis lin certain nonilire
d'années en 17H9. I^e dernier arrèl du
(jOnseil que nous ayons rencontré, lio-
molo{juant un accord d(>s habitants avec
le curé, pour une somme de s,5()0 li-
vres destinée aux réparations du pres-
bytère, est «m (hie du aG mars i7(>9.
(Arcli. Calvados, {] ilJaii.)
I^'inventaire des officiers mmiiiipaux
en 1790 nous donne des détails |(lus
prc'cis sur cette construclion ; ils ob-
servent que "la maison presbyléralea été
bâtie à neul en 1770» et quelle est en
bon étal; le curé pour se charger de
celli' idiislruction a\ait reçu a, 5oo livres
de la paroisse et des bériliers de s<ui
prédécesseur; ceUe initisse coiila <),ooo
livres. D'autre part, les bâtiments d'ex-
[iliiilation sont wtout à nciifn , el le
cb(eur de ré;;lise a été reconstruit
rt'cemmcnt. ( Kuil des biens uni. , Va-
lii(nws, Arcb. Manche, Q*' 17.)
Nous n'avons pas de renscijfnemenis
sur la répartition des dîmes d'ilrville-
près-Valognes, en 1789. IjCs officiers
municipaux ne relèvent dans la paroisse
aucun autre bien ecclésiastiipie que :
1" la cure, bâtiments, terrain l'ermé en
herbage de deux vergées 1/3 et trois
pièces d'aumône faisant ensemble 8 ver-
gées j/9 (le tout non est.); el 9° l'obi-
tcrie, cinq pièces eji labour, d'étendue
non spécifiée, avec 71 1. 9 s. de rentes.
I^'ensemble des revenus ecclésias-
tiques delà paroisse est porté, en 1787,
à 3.()()9 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arcb. Calvados, C 6519.)
'-' Nous n'avons pas de renseigne-
ments directs sur le nombre des colom-
biers (]ui pouvaient exister à Urville en
1789. La paroisse relevait de quatre
liels laies, savoir : la scigneuiie du lieu,
appartenant à M. Barbon de Ouenpie-
ville, le lief de (îriicby, au chevalier
de i'inose, le lief de la Motte, à M. de
Colleville de Marguerie, la seigneurie de
imVH.LR-PlŒS-VAI.OGNES. 693
io" Que les cuivs et les oMtiers (l<'s coinmiinaiiti^s soient tenus
de faire par eu\-niénies. ou laiie l'an'e la perception des deniers d<'
l'obiterie, si niirux ils n'ainieni payi'r If trésorier de la même
manière nue se nereoivent les deniers du roi" ;
I 3" Entin tjiie pour tout ce qui peut contribuer au bien de la
communauté et en général des citoyens, les habitants de ladite
paroisse d'Urville donnent tout pouvoir iK'cessaire aux députés de
représenter, proposer et aviser à l'assemljlt'e du bailliage de Valo-
gnes tout ce qui sera nécessaire, s'en rapportant à leur prudence
et loyauté.
Fait et arrêté au lieu des délibérations ordinaires en ladite pa-
roisse d'Urville, ce 8 mars 1789, et ont signé le présent, fait
double suivant l'ordonnance.
Guillaume Lkmaîtiu,, Basile Rabé, Bon Gastel, Alexandre
[M\i lioiuiu), (Ibarles Pkinot, Pierre Lebuiiotki,, Gharles
Halkky, Pierre Poisson, Michel Mahiagi:, Julien VKiuk,
Jacques Loir, Charles Loir, Jean Lebuiiotkl, Nicolas
l^ouville, à la dame veuve dUrsûe
et de deux seigneuries ecclésiasli<|ues,
ap|)artonant res[>pctivemenl à l'at>liaye
de Moutebourg el à celle de Sainl-Sau-
vcui-Ie-Vicomte.
Nous avons Vlùnt des iwiitex dressi'
en 1790 partes olficiers niunicipanx :
nous y relevons: A. IjUÏcs : i° M.liarbou
de (Mierqueville, renies seigneuriales
montant au total à \'M\ 1 entiers i/-.! , un
boisseau et /) 8 pots de Ironienl , ;> ren-
tiers, 7 boisseaux et i a pots d'avoine,
9 cliapons gras, -i maigres, 7 |)Oules,
8 gélines. 1 oie, 3 œufs et /i3 1. i3 s.
en argent (est. au total 5o8l. 19 s. gd.);
î>,° la seigneurie d(! (irurli\ , ciiKi rede-
vances taisant enseuible ;> rentiers, un
boisseau el Gi pois de IromiMit (est. au
lolal !>,8 I. 19 s.); 3" la seigneurie de
la Moite, )3 rentiers de froment et un
cliapon gras, en quatre redev;i nées (est.
/|(» 1. 17 s. 1; A° la seignemie de Rouville,
neuf redevances faisant ensembl(! 25 ren-
tiers, et la pots î a de froment, i()
boisseaux d'avoine, -j chapons el 62 I.
17 s. en argent (est. au total \'M^ I.
8 s.); 5° la baronnie de la Lutlmmière,
10 livres; 6" la seigneurie de Gouber-
ville, cinq redevances faisant i.'i ren-
tiers 1 /îî de froment el un chapon gras
(est. lio I. 17s.); 7° le sieur de Briant,
1 fi pots de froment (est. U \. tfi s.).
B. Ecclésiastiques : \° l'abbaye de
Monlebourg, deux redevances faisant
7 rentiers de froment ( est. 3o 1. la s.
9 d.); -î° l'abbaye de Sainl-Sauveur,
/i rentiers d'avoine (est. Al.).
Total des rentes seigneuriales décla-
rées, laïques elecclésiasti(|ues : i,;^oi 1.
10 s. 11 d. (Arcii. Manche, Q*-' 90.)
(') Sur la cueillette des deniers de
l'obiterie, voir ce que nous avons noté
sous le cahier de Saint-Gerniain-de-
Tournebut, art. 9 [supvà, p. 577).
I,.i p;iroisse d'Urville était personnel-
lement fort inti-ressée dans la queslion.
Les rent^s d'obiterie y louchaient un
tiers environ des familles, puiscpie nous
V relevons, à Y Etal des renies précité:
1" pour l'obiterie du lieu, :îS3 1. 1 1 s.
9 d., sur ïî9 redevables; 2° pour le
lr(''sor du lieu, 92 I. 8 s. 8 d., en ^3
redevances; 3° pourl'obileriedeRauville-
la-Place, 2/1 livres en deux redevances;
li° ]iour l'obiterie de Ham, 18 rentiers
de froment (est. 3o 1. 10 s.). Au total,
.'jf) redevances d'obiterie, montant à la
somme de /i3o 1. 10 s. 5 d. {loc. cit.).
(m
I5\IMJA(JE SK(;OM)AII{K DM VA[.()(iNKS.
Agnks, Jean Skval, Jacques Jûuan, Jean fjitUHOTEL,
Louis IjiiiuiiioTKL, Jeaii-Fraix.ois Jouan, Louis PuiiNOT,
Joseph AfiNÈs.
VALGAIVVILLE'.
1. PROr,î;S-\ KliBAI. D'ASSEMBLiÉE.
( Ms. Irchircs de la Manche, itérie H, n. cl., liasse Ciibiers <le Valojfiies, II, pièce non cotée,
Origin.il signé. Inédit.)
An;ilys(» : Prësidenrc : (rDevjinl nous, Jaccjues-Loiiis Ileurteveiit de la
Iluulc;, li('iilcnanlciiiniii(!l au bailliaj|o de Valognes^^'^i. — Dalede l'asseniljlf^e :
() mars. — Comjiaranls (18) : rfJacqiie-Nicolas Lemig-not, lieuleudut gétiêvnl
à l'ainmiulé de Bnr/lcur; Pliilippc Mesnil, si/ndic municipal; Cliristophe
hnhol, gie/fier; Bon <l()rdli()niin(', (îiiillaiiiiu' Anllioiiai-d , Ht^vé f^e Moigiic,
Pierre l)ai)ii<^vill(î, K. l^^deL, Jacfjiic Anlliouaid, Jac(|iie (lordlioinme, Jacque
Hiicquftbec, V'iervo |jiic(jneltfH', Michel Lcliol, André Crestey, Bon-Marie
Duprey, .leaii-'iMancois Levllie, .Iimm Vioni^^ei , /hnniors ; Pierre Leblond, sijn-
(lic prrpo-sè (icliirlr,. — Nombre de feux : aSo'*'. — Publication : les 1" et
(') mars, pai- M. le cmc. — Députés (3) : *.lacques-Nicolas Le Mignot, lieule-
mml-généralde l'amir/iuté de Barjlcur'^''^; *Philippe Mrsnil , Guillaume Anthouard.
— Signalures (18) : Pb. Mesnii,. Lemignot. G. Antholard, B. Cordhomme,
.1. Bricoi l'.iiEc, E, Edet, h. Le Moigne, J. Anthouard, P. Danneville, J. Cor-
dhomme. .1. l]oiiR6ET, J. Bricqiebec, P. -M. Leiiot, Grestey, J.-P. Levitre .
(i. BiJHOT, ^'7'6'///e/'; P.-L. Leblond, syndic; Heurtevent.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archious do la Manclw, série B, n. cl. , liasse Cahiers df> Valogiies, [, iiici'e non cotée.
Original signé. Inédit.)
Le roi ayant permis par ses Lettres du 9.k janvier dernier à tous
ses fidèles sujets do faire des cahiers de doléances, remontrances,
('' Arroiidifisemenl de ValoffUL's, can-
ton de Quolteliou.
'■'' Le sionr llnurlovonl de la liaiili',
lieutenant rriniincl au baillia|,'e de Va-
loynes, qui présiilo rassemblée de
Valcaiivillc, a été aussi lo président de
celle du Vicel (iiifrà, |). 71a). Ce n'eel
viaisend)lal)leiii(>nl pas comme ma-
gistrat (\n si("'fro do Vali)f;nes (|ue
110118 lo rencontrons dans lun et l'antre
cas: il élail, en ellél, en même leinps
ipie in.ijfisliMl cdyal, cliai',",e de lendre
la justice dans la haute justice .seigneu-
riale de la Hougue, appartenant à Tah-
haye de Fécamp, dont dépendaient
pour partie li's deux paroisses en ques-
tion, Vo\e/. , pour la haute justice de la
Houjjue, la note dans lo cahier de
Naiut-Vaasl, art. i) (siiprà, p. (i'ii),
*^) Population an dénombrement de
17[)'1 : i,!.")» Iialiilants. Mouvement (en
1787) : N. aG, M. >;5, I). ;^i. l'iq.iila-
tion actuelle : G.')/i habitants.
^"' Taxe: ifi joius, 7G livres. Ace.
VALGANVUXE. 695
plainlos et soiiIiîmIs. I.s li;il)ilaiils «le \ jilcanvillt* se sont .issfMnl)l«is
(levant nous (Uiarles-Louis Hcurtevont, sieur d»'- la liuulle, conseiller
du roi, lieuteuanl criminel au bailliajfe de \'aiognes, présidant à
l'assemblée, an son delà cloclie, en la manière accoulmuée dans
une des chapelles tle l'église de ladite paroisse, pour se conformer
aux ordres du meilleur de nos mis; ont arrêté cpie ses députés
porteraient à rassend)lée du bailliage de Valognes, qui se tiendra
le () de ce nuiis devant MM. le lieutenant général et procureur du
roi audit siège, les doléances et réclamations suivantes :
i" L'état de la France exige une constitution fixe et irrévocable,
c'est le point le plus essentiel (|ui doit occuper les députés;
q" Assurer nos droits, nos propriétés considérées comme la
base de notre gouvernement, ramener ensuite la nation à l'égalité.
Que les lois y soient l'expression de la volonté de tous, que l'in-
térêt général y triompbe de l'intérêt particulier;
3" Le vœu général de tous est que l'assemblée de la nation
devienne poui- toujours la base de notre constitution et ([ue cette
assemblée, juridiquement convoquée par le roi, ait lieu tous les
cin{| ans ;
4° Que le tiers état y ait au moins autant de voix que les deux
ordres réunis, et que dans toute délibération les souffrages (stc)
soient comptés par léle et non par ordre ;
5° Que les États assemblés demandent un état exact de la
dépense et de la recette , ainsi (jue de la dette nationale ;
6° Qu'on ne puisse lever ni percevoir aucuns impôts soit directs
ou indirects, qui n'aient été consentis parla nation duement convo-
quée et assemblée, dont la concession aura pour mesure l'inter-
valle d'une assemblée d'États à l'autre, laquelle ne pourra être
retardée sous aucun prétexte;
7" Que tous les impôts indistinctement soient supprimés et
abolis, pour en rétablir de plus simples, dont la perception soil
plus aisée et moins coûteuse et répartie exactement sur les trois
ordres, sans distinction de rang, les motifs des exemptions pécu-
niaires n'existant plus<*'; ensuite régler les sommes qui doivent être
") impositions de Valranvilie pour M' Piern' Picot (rev. imp., io tivres),
1789 : taille, 3,968 I. la s.; ace, le roramandeiir d.> Valcanville (non ré-
i,9/i51.;rap., 1,917 I.; corvée, 1,000 I. sid., rev. 55o livres) et le trésor (rev.
16s. lod.; vingt., a,i3'j 1. i5s. lod.: la livres); pour la noblesse, tes sieurs
lerr. , 307 livres; t)ât., 69 livres. Au Le Mausois de Savary, écuyer (f- n.
lotal, 10,9.33 t. i5 s. 8 d." (J9 livres, rev. 3o livres); de Heurtc-
l-iffoes: 33 1 , dont 288 propriétaires vent (non résid., rev. 2,900 livres),
exploitants (pour g, 36vi I. 19 s. 0 d.), d'Osberl, éruyer (non résid., rev.
et /i3 fermiers (pour 1,082 livres). ifiol.), de la Cour, ér. ( non rés., rev.
/Vici/fgiVs ; pour le clerjjé, le curé, iH livres). Le tr seigneur de .Siervillep,
em
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
destinées à chaque département et que les ministres seront tenus
de rendre un rom()te public lous les ans, et d'en répondre person-
nellement:
8" Que l'on arrête le despotisme des gouverneurs de province
et autres, qui, sur des dénonciations souvent dictées par la haine,
arrachent des citoyens à leurs foyers et les privoil de la liberté
pour avoir gardé chez eux des armes nécessaires à leur défense "^ Il
serait à désirer que les seigneurs fissent le sacrifice de leurs colom-
biers et volières qui dépouillent souvent jusqu'à un cinquième des
récoltes dans quelques paroisses;
()" Ou'on conserve les coutumes de notre province; solliciter des
Etats (juf Sa MajcsN' a eu la bonté de lui promettre, et ce à l'instar
de ceux du Daupbiné ;
lo" Etre jugés par ses pairs dans toutes les parties qui ont
rapport; n'admettre que deux degrés de juridiction *'-^;
(rev. i,3oo livros), (|iii esl éjfaliniifnl
port»' ail rôle du tcirilorial, jiarail ap-
parlonir au tiers étal, son nom n'étant
pas suivi commi' li's pn-riMlfuts do la
mention rréciiyern.
Revenu paroissial imposahle : ir),3.'>o
livres. (Arcli. Calvados, (1 8200.)
'•'' Allusion manileslement au «dés-
armement de la province de Norman-
diei5, dont nous avons déjà plusieurs
lois parlé, et (pii s'était exécuté jiar
mesure administrative à la suite de
l'ordonnani'e du dur d'Ilarconrt du 1 A
septembre i7()0. (Voir la note sous le
rallier de Saint-Vaast, art. ili,sHprà,
p. 64a.)
]ji- seigneur de la |)aroisse était le com-
mandeur de Valcanville, seijjneur spiri-
tuel et ti'mpore|,(pii avait danssa dépen-
dance les liiens des membres de Veslv,
(lanteloup et Saux-Klourp, et possédait
dans toute l'étendue de sa commande-
rie tfdroit de basse et moyenne jus-
lice, prévôté, avec maison seigneuriale,
deux moulins banaux sur la rivièn' de
Saire, coloiid>it;r, liôpilal et six fiels, du
revenu de i()0 livres^. (Voir I^kouaii-
DiiY d'Anisv, Mémoire sur ]i>.i Tetupltcis
vl les llospilnlierx en A'onnandie . dans
Mém. Soc. Anti(|. Normandie, XIV, Sf) 1 .)
Il y avait imi outre dans la paroisse une
extension importante du domaine de
Valojfues, une autre de la baronnerie
de Sainte-* iene\iève, appartenant en
1789 à messire Jean-François Vau-
luelin , chevalier, seigneur et patron
du Tourp, Canleloup et Sainte-(!ene-
\ iève, et quebjues dé|)endances moindres
des liel's de Montfarville, de Dureseu et
de Tourville.
Nous avons conservé VKtal des renies
de 1790. Il est dû ; 1° au domaine de
Valognes, 309 boisseaux 1/2 de fro-
ment mesure de 18 pots, Itli boisseaux
d'avoine, 3o gélines i/a, 29 pains ly 2,
/io (eufset () 1. /i s. G d. en argent, est.
au total , produit conunun, 1,(527 '• '^'^•
(J d. (les journaux du domaine portent
des cbillVes un peu supérieurs, mais
en mesure réduite à 18 pots); 2° la
commanderie de Valcanville, 88 bois-
seaux iy'2 et 2/3 d»! froment, mesure
précitée, 90 poules 1/2, 2 chapons,
1 2 pains, 100 œufs et 43 1. 1 9 s. 8 d.
en argent (non est.); 3° à la baronnie
de Sainte-Geneviève, 3 boisseaux de
froment.
Toutes les rentes seigneuriales ne
sont pas déclarées, car les olliciers mu-
nicipaux ajoutent : "11 y a dans l'éten-
due de celte paroisse (piantilé' de ter-
rains relevant du domaine ; la majeun?
jtartie le font de la cimunaiulerie de
celle paroisse, des seigneuries de Monl-
Jarrille, do Duvelet\ de SainKieneviève
et de Tourville; nous n'avons pu con-
naître quelle (pianlité relève de cba(pie,
ni quelles sont les joiirnéi's de corvées
qui leur sont dues. [Ktnl des hieus nal.,
I ulognes, Arcb. Manche, ()'"' 1 7.)
'*' La paroisse de Valcanville apjiar-
tenail . comme nous avons dit, pour
VAr.CANVILLE.
G97
1 i' Rendre la justice plus courte et moins dispendieuse;
1 2" Le repeuplement des fonMs et le partage des communes''!;
I .')" Ou'il sera repn'senté que les travaux do (iherl>our«« dé|)en-
plenl les ouvriers de cette paroisse, de sorte uue le cultivateur
manque des secours pour ses opérations ''^); et cependant dans le
même temps on (ait tirer au sort, pour le service de la mer, les
vrais habitants indistinctement, de sorte que le fils du cultivateur
s'y trouve conqjris, le sort tond)ant sur lui. Le cultivateur se trouve
sans domestique et sans enfants, et par conséquent hors d'état de
faire valoir des terres. Cette loi rijjoureuse, qui n'avait pas tout
prévu, en exempte seulement les bâtards et jjens sans aveu ", tandis
que ce sont eux qui devraient faire le service seuls* '^' ;
1 k" Que les ecclésiastiques ne puissent posséder plusieurs béné-
fices, prieurés et chapelles abandonnées et cpie les revenus verli-
ront ;mx ordres mendiants, pour en a(<putter les charges et établir
de petites écoles dans les paroisses"''.
|)arlie à la liaule justice de la Hoii<fiii',
pour [lartii' à la seijrmMirie de Taliltave
de Fécaaip. Kii appel et par les cas
royaux, elle allait au hailliage de Vii-
lojjnes, et de là au pri'sidial de Cuti-
taiioes ou au Parlement, ce cpii faisait
au moius trois dejjrés de juridiction.
'*' La paroiss<' de Valcanville jouis-
sait de (piel(pies terres communales
{Déchn: de 1 08^i , Arcli. Manche, A 38 1 f));
elle payait au roi, en 17!'.:!, im dioit
d'usage de 78 I. 8r). Voir Hôle dex pa-
raisses de la jréuérahlé de Qien, itiifjo-
sées connue jouissanl en commun des
droits d'usage pendant l'année fj-ju.
(Arcli. Calvados, C :!r>()3.)
'-' Sur la pénurie d'ouvriers agricoles
causée j)ar les travaux de (ihcrboiirg,
voir ce que nous avons noté- sons le ca-
hier de Bretleville, art. 17 {sufirà.
P- ■> ■'■!)■
\a' Méin. stal. de fjSt décrivait ainsi
la paroisse : "Valcanvillt;, seigneur le
commandeur de Valcan\ille; 5(17 acres
de terre labourable, herbage et plant,
assez bon fonds; r)0 ou (io vergées de
prén {f 18).
Produit moyen en grains (en 17()!}):
t '1,700 boisseaux, mesure de 20 pots.
(Arch. nat. , Div^ts, .")i.)
•'') lie passage entre les signes * * est
ajouté en interligne. — La paroisse
de Valcanville fournissait à la garde-
côtes pour la division de Barlteur, ( om-
pagnie du Vicel. Levée de 1787 : .'U)
garçons ont tiré, /i sont piis canon-
niers. (Arch. Calvados, C i8()0.)
<'■' Il semble bien que le cahier ail
en vue, dans cet article, la commande-
rie de Valcanville, ancienne comman-
derie du Ti'uiple londée en 1 laf), pas-
sée, au xiv*" siècle, entre les mains des
hospitaliers, et dont le titulaire, (pii ne
résidait pas, était à ce point inconnu
dans le pays (pie, dans aucun des do-
cuments de la convocation, les ollicieis
royaux n'ont i)u le désigner par son
nom.
L'inventaire de 1790 doum' la liste
très (létailbîc des biens de la conunan-
derie dans la paroisse; ils consistent
en :
a. Biens-fonds : maison manable,
(OUI', |)olager, une di/aine d(! parcelles
de terns en labour, pré, herbage, fai-
sant ensenrble h\ vergées 35 perches
(non est.); ^. moulins : deux moulins
nommés les moulins de rh(')pital (a(T.
avec un pré de 8 vei-gi'es arr prix de
1,1 r)o livres); c. rentes, treizièmes et
corvées, que la mrmicipalil('' déclare
«n'avoir pu connaîtrez. (Voir .sMy*(7'(, note
sous l'ariicie 8.)
Les auti-es biens ecclésiasti(pies de la
paroisse sont :
I. Biens-fonds : 1" la cui'e, consis-
tant en maison manable, cour et jar-
din, trois pièces en laboirr et herbage
698
r.MLMAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Ce qui a été fait, dicto et ari"et(5 par les sieurs habitants, le
G*" jour (le mars i 789, et signé double après lecture et par nous
signé, coté et paraphé en toutes ses pages.
Le MiGNOT, Ph. Mesnil, B. Coruhomme, h. le Moigne,
J.-F. LeVITRE, g. AlNTHOUAllb, J. CoHDHOMME, P. DaN-
NEVILLE, J. AnTHOUARD, J. BlUCQUEBEC, J. BrICQUEBEC ,
P. -M. Le Hot, a. Gresteï, g. Le Blond, syndic;
P. Bouhget, Buhot, greffier; Heurtevent.
YAROU VILLE
1 . Probî:s-verbal d'assemblée.
(Ms. Aiih'wns dv lu Miinrhc , unie II, liasse ('.ailiers de Valogiies, 11, jiiire non cotée.
Ol'ifi'inal siffiié. Iiinlil.)
Analyse : (formnlo du modèle iiuprim»' g»^n«?ral). — Date de l'assemble ;
F) mars. — Compai-ants (9) : Bon Lamaclie, Pici'i'e Corhin, Jean Valogues,
Franrols Auvrav, Boii-Aiigiistin (ioiiljiiil . Lonis (îermain, Jean Uenouf.Pran-
<ois RenouC, Gharles llaniel. — \onibiv de leiix : î3o'' . — Pidilicalion : Ae
1" mars, par M. le curét. — Députés : Bon Goi bi:bt, Louis Germain. —
Signatures (i5) : J. Renoit, stfiidic de l'assemblée; Jean Valogne, P. Gorbin,
dites les près Saint-Firmin, faisant 5
vergées , une rente de 5o livres par la
commandorifi, et les dîmes (le tout non
est.); •>." les Aujiiislins de Barfleiir,
pièce en lahour nommée le clos Simon,
d'une vergée environ (ail'. 33 1. et une
jioule); 3" l'hùpilal de Valogues, pièce
d'une vergée (non est.); !i" l'obiterie du
tien, cinq petites pièces de terre déta-
chées , taisant ensemble 8 vergées en-
viron, partie alTerniées, partie l'ait- va-
loir par le curé (non est.); 5° le curé
de Tocqueville, terre dite /(; clos ilit
Roiaire, -1 v»!rp;ées (fait valoir); (1° le
curé de iMontlarville, leiro dite le champ
(le la Limde , 3o perches (non est.).
II. l{('nles : i" L'olûterie du lieu,
onze redevances faisant ensemble 27
boisseaux de Irouieut mesure de 1 -.î pots,
I /i boisseaux d'avoine et » 5 1. 10 s.
(Vl'jldl (les rentes n'indiquait que '1 bois-
seaux pour le trésor, eu trois rede-
vances); a° les Augustins de Harlleur,
iQ boisseaux de frimient. une ponic et
9 a 1. 10 s., en quatre redevances; 3° les
obitiers de Sainte-Geneviève, 3o livres
de rentes (dont 9 5 pour la cure et
5 pour le trésor), en deux redevances;
li" les prêtres d'Anneville-en-Cères, a
boisseaux de froment et 1 9 I. 10s., en
deux redevances ; 5° l'é-glise du \ icel ,
ime rente T) boisseaux i'3 de froment
et 3 chopines de miel; 6° (d'après \'H-
tal des lentes seul) les prêtres de Bar-
lleur, !i boisseaux i î> de froment. \oir
htal des hiem nal., \ ulogne». {kvc\\.
Mouche, Q*-'i7.)
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la paroisse est estimé en 17H7
à(),ao5 livres, dont 7,i38 livres pour
la seide commanderie, par les contrô-
leurs des vingtièmes. (Arch. Calvados,
C 6519.)
' Arrondissement de Cherbourg,
canton de Sainl-Piene-Kgli^e.
- Mouvement de la population en
1787 : N. i3, M. 6. 1). t». Population
nctiudle : agi habitants.
VAROUVn.LE. 699
M. Mii:i)\, Cliarle Hamci,, M. Fatojik, f}. J.amaciii;, !.. (Ji:rmain, F. Aovrav,
Bon (ioiBERT, L. Gkrmain, Jean Hamki,, F. Rknoik, (iUles Gaillard, Marin
ROUXEL.
2. C
Mil Rit l)K DOLEANCES.
(Ms. Afphiveg (le In Mmirlie, irHe U, liasse Cahiers de \alou:iiep. Il, pièce non cotée.
Oriijinal signé. Inédit. )
Cahier de doleance, plainte et remontrance de l'ordre du tiers
étal de la paroisse de Varouville, dressé en rassemblée dvdif
ordre aujourd'hui huitième jour de mars, au lieu des assem-
blées de ladite paroisse, issue de la messe paroissiale, au son
de la cloche, pour satisfaire à la lettre du roi du j^j janvier
denriev et au règlement ainie.ré, et à r ordonnance (le M. le
heulenant général de Valognes, en date du i y février dernier,
eonceimanl les Etals généraux du royaume, pour être porté
par les députés qui ont été ci-après nommés à l'assemblée du
général du tiers état du bailliage de Valognes fi.rée par l'or-
donnance ci-dessus au g de ce mois devant .1/. le lieutenant
général, en présence de M. le procureur du roi^^\
Les habitants de celle paroisse désirent et deniandent :
1° Pour que ies Etats générau.x soient périodiques et de cinq
ans en cinq ans;
a" Oue les Etats provinciaux soient établis et s'assemblent fous
les ans à Caen ou à Lisieux '-' ;
3" Qu'à ces assemblées, le tiers état ait un nombre égal de voix
à ces deux autres ordres et que les délibérations s'y prennent pnr
tète et non 'par ordre;
li" L'abolition des privilèges pécuniaires d«'s deux premiers or-
dres; alors il sérail cuiivenable que la dette du clergé devint celle
de l'Etat;
5° Que les curés soient chargés des grosses et menues répara-
tions de leurs maisons presbytérales et que la plupart prennent à
ferme la dim<» du gros décimateur de leur paroisse, <loiit ils ne
payent aucun impôt, et qu'un des habitants ou autres la prennent
(') Le cahier reproduit en beaucoui. <aliior de Gonnevillo. Sur le choix de
d'articles le cahier d<' Goniievillo; il y a Caen ou Lisioux pour le siège des fu-
airssi (|uel(|ues fuipruiits auv cahiers de lurs litats de la paroisse, on voudra
BreUeville, Carnovillo, etc. iiio,, g,, reporter à ce que nous avons
<"^' Les articles t à 6 sont la repro- noté sous le luhier de Gonnevillu,
rinction ti'vtnellc des m.'nn-s articles du art. -j (.s«/jr«, p. 1187).
700
lîMLLIAGK SECONDAIRE DE VALOGNES.
n leniic, ils en payent les impositions, conime les antres lermiers
|)oss('(lant Couds. Cet article périt les paroisses 'i^;
()' (hie les colombiers el {jarennes soient détruits;
y" (Jue l'on cesse de lever les milices canonniers gardes-côte par
la voie du sort ; il ne faut pour trouver en France des soldats et
des matelots que les traiter plus favorablement ('-';
8" Que les biens communaux soient partagés et que cha^cun
soit forcé de clore sa part'-*^;
'' Nous n'iivons Iroiivt' aucune Irarc
(1(> réparations |>rosltytérales à la cliarijn
des lialiilanls ttc Varouville dans la der-
nit'-rc iiioilii' du wiii" siôclo. Sur l'ev-
ploitalion en iVaudiiso do laillo do
dinios dt's «[ros déciniatours atloruipos
par les rurôs dt>s paroissos, \oir ta
noto sons te rallier (t\\<(juevit1e, arl. 1 1>.
{xupià, p. 7(3).
DÎMBS. ties jfros déchnateurs de Va-
rou\ille étaient tes rolijjieux de Monte-
l)oui;f, patrons ecriésiastiques de la jta-
roisse, (pii percevaient les deux tiers
des jjrosses dîmes; le curé avait le tiers
restant des jjrosses, avec tontes les me-
nues el iiovales.
Drclfiiiilions (le i '][)(> : i" Pévèipie
de (loutances, comme alihé de Moule-
t>oiu;;, déclare ries dîmes de la paroisse
de Varouville, allermées 91 ô livres''
(Ih-rhir. Coittuiicps , t° 7-V , foi. (il):
•>" de son côté, le curé déclare (pie ses
navales sont en très jjrande (pianlilé,
tren sorte, dit-il, que mon tiers des
jfrosses, joint aux novales, donne aii-
I Mil (pie les deux tiers d(i ratiltayei. Il
(lit (pTavant le liait actuel il partii<[eail
II dîme d(!s lilés par moitié a\ec les ler-
miers de l'ahbaye, rr comme je peux
taire voir par acte que j'ai entre les
mains'i. Il a alïcrmé d'ailleurs la part
de t'alittaye, en sorte (|»'il jouit de
toutes les dîmes de la paroisse, rr depuis
deux liaiix de neuf annéc^s chacun".
Dans ces C(mditions, il déclare «pie sa
dime d«mne, année commune, 1 •:>^i liois-
seaiiv de froment, valant (i5(i !i\n's:
:i:'.(i Itoisseaiix d'autres jjrains, valant
()()() livres; i.5(> livri^s pour la paille;
lu, 00(1 hottes de lin taisant (ioo livres;
738 tonneaux de cidre taisant ï^iS^) li-
vres; el pour clianvre, ajjneaux et
laine, l'io livres par an. Au total, an-
née commune, '^^Go livres. (Uéclar.
onginttlo, aH uot'pmbre l'J'jo, Arch.
Manche, Q*', 18.)
'^) I^'arlicle 7 est la reproduction tex-
tuelle de l'article 0 d(! (jouneville. La
paroisse de Varouville fournissait à la
milice jjarde-c()te, pour la division de
Barfleur, compagnie de Néville. Levée
de 17H7 : :î7 f[arçons inscrits, 5 sont
pris comme canonniers. ( Arch. Calvados ,
C i8()o.)
■'^ Cf. le cahier de Gonneville sur
art. /i. Le vœu ne paraît pas avoir eu lo-
calement j;rande signification, car il ne
paraît pas (pi'il y ait eu à Varouville, en
178(1, de Itiens communaux; du moins,
la |taroisse ne ligure-t-elle pas au nom-
bre de celles qui payent au roi des
droits d'usage à ce titre.
Le vœu tinal de cet article mérite
l'attention ; c'est la seule fois, à notre
connaissance, que l'on demande dans
les cahiers de la région la cUUiire des
propriétés; le \(i'u contraire contre la
clôlure des héritagt^s particuliers, qui
ferme les terres à la vaine pâture, est
inconlestahlement plus fr('(pient. (Voir
caliiers de Crasville, art. ^1, Haut-
Moitié, art. ;!, Toiirlaville, art. .') , etc.)
L(^s usages normands sur la cl(')iure
étaient assez dilférents de la législation
générale du royaume. La faculté de
s'enclore iilirement y avait toujours été
reconnue expressément aux proprié-
taires, et aux termes mêmes de la Cou-
tune, chacun était libre «r d'accommoder
sa terre de fossés el Ao haies-^. en gar-
dant seulement les clu^mins royaux de
largeur conbîiuie aux ordonnances, tret
les sentes pour le voisiné''. {Coût, réf.,
arl. 8,'{.) La tolérance de la vaine pâ-
ture y était donc purement volontaire
de la part des pro|)riétaircs, el il n'y
a\ail point lieu par suite à réformes de
la nalur« de celles que les édits royaux
poursuivaient depuis une vingtaine
d'années en Béarn, en Franche-Comté,
Lorraine, Champagne et Bourbonnais,
pour autoriser la clôture des terres et
VAROUVILLE.
701
c)" Que l'on cesse d'emprisonner pour le port d'armes s'il n'y a
eu d<)lit commis ;
i o" Que les impôts soient simpliliés de manière à faciliter la
perception ;
1 1" Que les tn^soriers généraux et receveurs des tailles soient
supprimés et que chaque province ait la liberté de faire elle-même
le recouvrement de sps impôts et de les verser elle-même au trésor
royal pour gagner les frais qu'occasionnent les receveurs parti-
culiers ;
i9.° Que l'on supprime de même les bureaux des finances, les
Chambres souveraines pour connaître de la contrebande à main
armée, les greniers à sel;
1 3° Que l'on supprime les gabelles;
1 fi" Que l'impùl ne puisse être augmenté sans le consentement
des Etats généraux et qu'il n'y ait aucun emprunt sans les consul-
ter d';
1 5" Que les lois civiles et criminelles soient refondues et que
chaque loi soit conçue en termes clairs et précis;
16" Que le tarif fait pour les contrôles en lyas'^' soit anéanti
et qu'il en soit fait un qui ne porte pas à l'interprétation ;
aliolir le droit do [uircoiirs do villaj;o à
villajjp. Voir lùlii portant rèjrlfimeiit
pour In clôture des terres, mars 17')!)
(dans IsAMiiERT, 'iHd, n" ((<>7).
A Tqjard des terres non closos, les
droits reconnus à ia communauté
étaient cuv-mèmcs, dans la coutume,
demeurés toujours très restreints. Toutes
terres cultivées et ensemencées, hien
(|uc non closes, étaient dites crcn dé-
fens'î en tout temps, jusqu'à la récolte
des fruits (art. 81), et les prairies et
terres non cultivées elles-nièmi's l'étaient
depuis la mi-mars jusqu'à la Sainte
Croix en septembre (art. S-.!). L'exer-
cice de droit de baiion était d'ailleurs
restreint exclusivement aux habitants
domiciliés et exploitant des terres dans
la paroisse; le droit de pan ours de pa-
roisse à pai'oisse n'avait jamais eu lieu en
Normandie. (Voir Hoiiaiu), Lhct., aiia-
hjt., v" Banon, I, if)!-, v" Parcours,
III, luùi; v" iVilurajre, 111, /if)!;
Pksneli.k, Cniit. erpl., p. 7'! S(|. )
'' Impositions de Var(niville pour
17H9: taille, 1,100 livres; ace, 7a'? li-
vres; cap., 713 livres; corvée, 3(t5 I.
8 s. 7 d. ; vinjjt., i,(i()() I. ."> s.; terr. ,
<)'i livres; bât., '^l livres. Au total,
'1,1 •-!() I. i() s. 7 d.
Lijjnes : 111, dont loH proprié-
taires exploitants (pour i,o(»7 1. 3 s.),
et 8 fermiers (pour 170 I. 18 s.). —
l'ririlégiés : le curé. M' Pierre-Nicolas
Moucliet (rev. imp., 100 1.), les obi-
tiers du lieu (rev., 'As I.), le seijjneur
Hon-Henry mai'ipiis de Marjjiierie (non
résid., re\., i,.'')(H) I.). Le i'e\enu pa-
roissial imposabb^ aux vingtièmes est
de 7,5(i(» livres. (An'li. (lalvados,
G S3.")/i.)
'-' (j1. lecabier de (ionne\ille,art. 1 <>.
Il s'ajjil du Tarif des droits ffue le roi
en son conseil reut et ordonne être payés
à ravenir, à commencer nu 1" novembre
piDchain, en exécution de l'Edit du
mois de, décembre l'joU, etc., pour
l'exécution et enrcfri»trement des con-
trats , arrêts , jugcinenls , sentences . lettres
et autres actes mentionnés audit rèffle-
iiieiit, •2(_) se|itendire 17'!'!, enre<j. au
Parlement de Rouen le 17 novembre
(dans Recueil des Ldils, déclarations, etc.,
l. Vil, p. /107).
702
BAILFJAGE SECONDMRK DE VAEOGNES.
17" (Jue les coiilrùleiirs soient soumis ù In juridiction du juge
ordinaire;
18" Que Je citoyen soit désormais à l'aljfi des vexations des
commis de toute espèce, qui chaque jour les tourmente, que l'on
ne voie jjoint une garnison militaire chez un pauvre cultivateur qui
par ce moyen est écrasé de Irais;
if)" Qu'il soit dans chaque canton élahli des hôpitaux avec le
revenu des couvents aujourd'hui sans moines''^;
20" Que les gros dëcimalcurs soient asservis à distribuer publi-
quement ou faire distribuer par leurs fermiers une aumône déter-
minée et lixe, dans les paroisses où il payeront leurs dîmes;
2 1" Que les chemins vicinaux soient entrelenus par les paroisses
et que les sommes destinées à la confection des grandes routes
soient employées dans le canton oii elles sont levées ;
29" Que la marche de la procédure soit simplifiée, que l'édit
des hypothèques soit abrogé, que la liberté du commerce soit indé-
finie ;
28" Que l'accession de la mer soit libre parmi tous ceux (|ui
peuvent en habiter (?) pour tirer d'icelle des sables et varech ser-
vant d'engrais à l'agriculture delà terre;
2 k" Les travaux de (Cherbourg ont fort considérablemetit haussé
les gages des domestiques^-'. 11 règne de plus une insubordination
inconcevable, ce qui trouble la tranquillité des ujaitros et cause un
grand détriment à toute la société, détruit l'ngncultnre ; pour (pioi
il est urgent d'extirprr cet abus.
Le présent fait double et étant arrêté en présence des habitants.
"^ \jC vd'ti (lu ( aliior e^t Inralemonl
sans ohjet. Il n'y avnil point on cflet,
fr.ijii'f's linvontairo Hc i7i>'>, daiitro
liipn orclosinsliqdn à Vnri)ii\ill(' <|iic :
1" In dup, cnnsistanl on : iniisoii pics-
l)yk'ial«', liàliincnls (rcxiiloilalion Ton-
vertu on pnillei, (onr fie i5 porche^,
jardin d'une verfréo el domio, dciu
petits rios planton et doux prés tenant
ensemble 10 ver|»ëes (est. , h la doclaïa-
tioii du l'uré, 35o livres, «iiarfjés do
ati li\ros de rontes); et 'i° roliilorio du
lieu, terre do 8 /i q vorj'oos, «IV.,
itiA I. «n 8., par bail doi^XK. (Kial dm
birm iint., Chi'vhnuvjt . Arrli. Mamlio,
Q'-'n.)
L'onsend>b' dos nn rmis occN'sia-.
tiques dp Varouvillo n"osl o««lini(' d'ail-
leurs en 17X7 (pi'à -iMlii) I. 7 ^. , par
les ( onlrôloiirs dos vingtièmes ( Arcli.
(ialvados, (^dr»!!)). (> rbilTro est loii-
tofois visibl»»nit'nt trop faiblo, puiMpic
le furé dans sa dorlaralion |iorto le ro-
vonn do sa cure à i^.iio livres, année
(«unniune. (DMtnnl. nvi^iiialo, a/» im-
vfmhrp iyr)o. Anii. Manrlio, Q' ' t H,
pièce (j.'l.)
'-' Sur la liHUsHP des salaires pro-
duite par les travaux do (dierbour;;,
voir la note sous le cHliior de Ridonu-
villo, art. 8 (nupr»), p. W\)). La pa-
roisse do Varou\ille pouvait en avoir
soud'ort parliculièreuieni, olant paroisse
pres(pie e\(lusivenionl de labour. Le
Mniu Hiat. de ij-'ti la décrivait ainsi :
"Varouvillo, seijjneur, M. le nianpiis
de Saint-Pierro (Jasiol; 'Mt'.i acres de
terre eu labour, peu de plant, n ( Fnl. / 7 . )
VAROU VILLE. 703
qui ont si}^nn' Jipn-s Icdun' l';iitr cl mis ;hi\ nuiiiis (1rs députés,
cedit jour et an que dessus.
Bon GouBEHT, Henoip, si/ndic de f assemblée; B. Lamachi:,
L. Gkiimvin. p. (jOiuîiin. L. (îkiimaIiN, Jean Valocink,
AUVKAV, (îilleS (ÎMLLAIU), CliarloS llAMlil., M. MlKUX,
M. Fatome, Marin Rolxel, J. Renouf.
VASTEVILLE<''.
1. Progès-vkhbal d'assemblée.
( Ms. Ar<:hives de lu Manche, série li , n. cl., liasse Cahiers de Vulogncs, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé général ). — Date de l'assemblée :
(J mais. — Comparants ( !2 5 ) : Tliomas Brocquet, ('(ipitaine; Jacques La Motte ,
Jean-François Rouxel, Jean La Motte, Simon Ronxel, Michel Quesnel, Ger-
main Lamotte, Tliomas Leflambé. François Durel, Laurent Bazire, Cézanl
Rouxel. Guillaume Rouxel. Louis Broipiet, Pierre Racine, Louis Bourjfet.
Louis Boivin. Jean Leilambé, Jacques Rouxel, Pierre Lel1amlK>, (iuillaume
Lamolle. Nicolas de la Londe. Jean-Cfudlaume Quesnel. Jean Broquet. Jean
Pain. Louis Le Fillnstre. — Nombre de ïon\ : i33 "'. — Publication : v\e
i" mars, par M. le vicaire-". — Députés : Germain Lamotte. *Pierre Racine.
— Signatiu-es (35) : T. Brocqlet, capitaine ; h. Bourgkt, J.-François Rouxel,
Louis BoiviN, Micliel Qi'knel, Jacques Lamotte, Siméon Roussel, Thomas
Lk Flambé, L. Brocoukt, Guillaimie Rou\el, (lézard Rouxel, G. Lahi\be,
Pierre Le Flambé, L. Bazim, Eloy Le Conte, Julien Beziiel, Jean Le Flambé,
Jean Lamotte, Jean P\i:n, Nicolas he la Lande. Michel Fabie\, Pierre
La La?«I)E. Jaccpies Rouxel. J.-L. Roussel, Augustin Le (;o\tour, Louis
Lekilliatre, Jean-GuilIttUMie Oues'vel. l''rancois Rodvkl, Louis Lefilliatue,
Thomas Roussel. François Duret, J. Broqukt, fitjndic; G. Lamotte, P. Rauijjne,
capitaine; G. Lamotte, lieutenant.
2. Cahier de doléances.
fM,i. \iiliives de la Manche, série li, n. ci, liasse Cahiers de Vatognes, I, pièce non cotée.
Original signé. Inédit^^K)
^" Arrundinsement de Gtierhoiirff , '^^ Une copie dôriarée («niforme à
canton de IJeaumoiil. i'orifpnal des Arrhivcs o été fnéciitén en
'-' Mmivenioiit en 17^7 : N. i(), 1 H8<j et déposée dans los «rciiives rom-
M. 0, I). iH. — Po|Hdatiun artiicHc : munaies de Vasteviih'. {Cnnuniinicntion
53o liabilanls. de M. Hatlei>nle, instilulew.)
704
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Cahier de la paroisse de Vasteville ^^\
La comiminauté des habitants du tiers état de la paroisse de
Vasteville, élection de Valogne, bailliage d'Alençon en Cotentin
pour la majeure partie '^^, assemblée au lieu ordinaire suivant les
ordres de JM. le lieutenant général du bailliage de Valognes, pour
l'exécution de la Lettre du roy et le Règlement fait par Sa Majesté,
le 2/1 janvier dernier, concernant la convocation des prochains
Etats généraux, profitant avec une humble et respectueuse recon-
naissance de la liberté que Sa Majesté veut bien donner à tous ses
fidèles sujets de lui présenter leurs doléances et leurs vœux, a
unaniment arrêté :
1" Que Sa Majesté soit suppliée de lixer le retour des Etats gé-
néraux à des épo(|ues certaines, etc.'^^;
3" Que les possédant fonds soient déchargés de la reconstruc-
tion et de l'entretien des presbytères , en considération de ce que
les curés, ordinairement les plus riches de leurs paroisses''^, sont
C tiC cnliior i-sl flans I onsomltlc, ■ —
el sauf los remaniements de dctail né-
cessilés par la silnalion locale, — la
reprndnclion plus ou moins textuelle
des cahiers d'A((|neville et Tonneville.
'^' Le |)réaml)nle re|)rodnil à pen
près textuellement le préamlude du
(•allier d'Ac(pievill(î. Sur ce {\\i\\ faut
entendre par ff Itailliajje d'Alençon en
Cotentinn, on voudra donc bien se re-
|)orler aux notes sous ce cahier et celui
de Tonneville [mipra, p. 17G, ()G8).
Uni' partie sciileiuent de la paroisse
de Vasteville relevait, comme dit liieii
le cahier, du petit l>aillia{;e d'Alençon.
J-f fief du lieu dcpi-ndait sui\ant VEtot,
(Irsfiffa delà haute justice d('liric(|uelicc,
el il y avait oncore quelques terres reh;-
vanl (U" celle de lahbaye de Gherhour{j.
Noir Aven rendu nu roi en ijoy j>nr
l'abbé (le Cherbourg. (Arch. (lalvados,
6990.)
'■'' Les articles 1 cl -a sont la rc|)ro-
dui lion textuelle des un'mes articles du
cahier d'Actpieville.
('" Cf. Ac(pic\ille, art. 'À. Le heiiélice
de Vasle\ille i-lail , en i7S<), un des
meilleurs certainement de la rej;ion, à
cause de Timportance des dîmes laissées
au curé. Le titulaire na |i;is donné en
17()() de «hillre dans sa déclaration,
prétextant cpie, ff comme il n'est entré
dans le hénéfice qu'au mois de janvier
dernier [171)0], il ne peut en con-
naître la valeurs. En se hasanl toide-
fois sur la récolte de l'année précédente,
(pii n'était, au dire des cultivateurs, frni
des plus petites ni des plus abondantes 'î ,
il déclare pour ses dîmes : 3,io(( jjerhes
de froment, 9,3 1 5 d'orge, 700 d'avoine,
■M) de pois, ()() boisseaux de sarrasin
(l'année est faible), 10 à i5 tonneaux
de cidre, le tout non est. ; il s'est fait en
outre 190 livres des novales. Son des
laines, 96 des ajjneaux, Ti.^o du lin, et
3(to d(\s terres d'aumônes. l.,e tout peut
faire dans les 3,oo(i livres, sur les-
quelles il doit 700 livres de pension à
son résignant. [Déclar. originale, ùq no-
vembre Jy.'yrt, Arch. Manche, Q^' 18.)
La déclaration précédente ne précise
pas le détail de la maison |)resb\térale.
Elle consiste, d'après les oITiciers muni-
cipaux, en un rrsemi-double" d'environ
hy\ pieds de longueur, -i*) de largeur et
•Il de hauteur, avec Itàtiments d'ex-
ploitation, c()ur plantée d'une demi-
vergée, deux jardins potagers d'une
vergée ensemble, deux pièces d'au-
mône faisant (i vergées, et une pièce
d'obits en labour, de \l\ vergées. Le
loiil non est. , |iorté en 1799 à 9, (ioo li-
vres en capital. [Elnt des biens nal.,
Cherbourg, Arch. Manche, Q*''ii.)
VASTE VI LUv
705
plus en état d'en faire la dépense que les propriétaires chargés
d'impôts et souvent de famille; d'ailleurs, les curés veilleront mieux
à leur entretien.
La communauté de \ asteville en vient d'éprouver toute la rigueur
et la charge, avant tout récemment payé une somme de 5,129 li-
vres pour la reconstruction du leur"', ce qui met le comble et la sur-
charge à cette communauté, qui d'ailleurs paye annuellement à
Sa Majesté une somme de 7.973 livres en total. Elle ne contient
que i33 feux, dont une partie ne peuvent payer plus de 90 et
3o sols de taille, les rôles en font la foi'-'.
h" La paroisse de Vasteville est de si peu de valeur et d'étendue
([u'elle n'a au plus qu'une lieue et demie de long et trois quarts de
large; elle se trouve enclavée et bordée par les landes de Biville et
Héauville, terrain très ingrat et de peu de rapport; de l'autre C(jlé
elle est aliligée par des sables volants qui rendent quantité de ter-
rain inculte et d'aucun rapport, ce qui diminue beaucoup cette
communauté et l'agriculture f^'.
('' Le chiffre porté au texte parait
cette fois trop i'aibte. Nous avons Tarrèt
du Conseil, en date du -'.S mai 178a,
qui autorise les habitants de Vasteville
à s'imposer extraordinaireraent pour les
réparations de leur presbytère ; il porte
sur une somme de •"),7'y5 livres. (Arch.
Calvados, C iSa.").)
Les habitants de Vasteville n'étaient
d'ailleurs pas au bout de leurs peines
à cet égard. Dans l'inventaire de i 790,
les officiers municipaux font observer
que la maison presbytérale a de nouveau
besoin de réparations urgentes. «Les
réparations à faire aux susdits ménages
ont été estimées à la somme de 3,651 1.
16 s. 8 d., par le sieur Mariette, ar-
chitecte, au commencement de la pré-
sente année, requête de messire Jean-
Jacques Fleury, curé du 1" janvier
dernier de ladite paroisse, lesquelles
réparations n'ont pas encore été exé-
cutées.n D'autre part, l'église est aussi
(ren pitoyable état à la charge de la pa-
roisse". Le cho-ur est j)<)ur les deux
tiers à la «barge de l'abbé de (>ber-
bourg, et pour un tiers à celle de l'an-
cien curé, (]ui est insolvable. Les ré-
parations indispensables s'élèveraient,
suivant estimation de l'expert précité, à
1,298 1. 1.3 s. 4 d. (hjc. cit.).
*-' Nous n'avons pas retrouvé le rôle
de taille de la paroisse de Vasteville,
pour permettre de vérifier l'assertion
du cahier, mais nous avons le HiJh lU^
l'impôt (les hâtimenis de justice pour
ijSq, dont les chiffres c<tnfirment lar-
gement ce (|ui nous est dit de la pai>-
wi'Xd de la j)lupart des habitants. Le
rôle compte i3() lignes, payant une
sonnne totale de .'}(i livres. Sur <'c
chiffre, la cote du sieur de Sainte-Su-
zanne , seigneur, est de 1 o livres , celle
des autres privilégiés nobles ou ecclé-
siastiques montent à .'3 1. 10 s. 6 d.,
c'est-à-dire, les cotes étant proportion-
nelles au revenu imposable, que près de
la moitié des revenus de la paroisse,
en\iron 3,100 livres sur un revenu to-
tal de 7,5oo livres, est aux mains des
privilégiés. La plupart des cotes sont
infimes, de «|uel([ues sous seulement,
ainsi que le dit le cahier; le curé, qui
n'est inqiosé (jue pour ses terres, paye
ao sous seulement. (Voir Arch. Cal-
vados, (] 8355.)
'^''' L'article 4 reproduit, avec les re-
maniements nécessités par la siluatioii
locale, les articles 5 d'\c(|ueville, fi do
Tonneville.
Le Mém. slat. de ijoi décrivait
ainsi la paroisse : r Vasteville, seigneur
H. de Mesnil-Eury ; 97^1 acres de terre
en labour. Landes et brières, fonds très
Zi5
70() iniLMAGE SECONDAIRE DE YALOGNES.
5" (jue les impôts soient sinipliliés autant que faire se pourra et
répartis avec éj^alité en proportion des fortunes, de la valeur et de
l'cHendue des paroisses, sur les ecclésiastiques, nobles et privilégiés
comme sur ceux du tiers état, attendu que ces impôts étant des-
tinés également à la protection des uns et des autres, tous doivent
y participer.
6" La communauté de Vasteville en serait beaucoup de mieux,
d'autant plus que malgré son peu de revenu et d'étendue , elle est
affaiblie par trois seigneurs dont elle relève, avec les nobles et
exempts, qui en emportent tant en fonds qu'en renteg presque les
trois quarts du revenu d'icelle''l
Ladite paroisse de Vasteville étant de si peu de valeur et d'é-
tendue et même affaiblie avait pour toute ressource plusieurs
landes, coteaux, vallée et communes auxquels elle avait droit de
pâturage de tout temps; mais le seigneur de la paroisse vient de par
voie de fait de s'emparer, fermer et tieffer lesdits terrains, ce qui
ôte toute la ressource à la communauté, affaiblit l'agriculture et
l'accroissement qui en pourrait résulter'^'.
7" (Jue les chemins de communication dans les paroisses de
campagne soient réparés pour faciliter les compots et engrais et
maigre, point de |tlanl ni prairie»
La coiiniiinic adiii'lli' est cadaslree
pour i,()7'i lieclares. Kn 1790, l«s ofTi-
(•i«rs municipaux laisaiont observer (pio
ftHo ou 100 verjjécs d'une partie du
iioit» (le Varen[;rou, en coupe ordinaire,
se trouvent comprises dans le territoire
de ladite nniniripalitén. {litat des hieim
>,al., airrhoHij>\ Arrli. Manclie,Q"'
t'J (S. Ac(pieville, art. 5, et Tonne-
ville, art. ."», S I et ;(. - ■ La paroisse;
<le Vasteville nt; renfermait ipie deux
liel's laies, ceux de Vasteville, apparte-
nant en 1 789 au comte de Sainle-
Suzanne, scùjjneur du lieu, et de (iou-
l)erviile. à M. Mnrie-Bonaventurc Jallrtt,
comte de Heaumont; mais il y avait
imc '^tension de la licll'erme de Gorges
et qiielipies terres des (iels de Touflre-
ville et de Haudienville, dimt les pos
sessours étaient sans doute roturiers,
car ils ne figurent pas an rôle d'appel de
la nolilesse du liailliage (le (.olentin.
Nous n'avons pas d' l'jlal dp» rrntrK de
t7()i). Les (illi< iiTs municipaux n'ont
relevé dans tour inventaire ipie les
renies appartenant an domaine, savoir:
71 pots de froment, .5 boisseaux
d'avoints 7 gerbes et demie d'orge,
une géline, et 10 1. 1 1 s. en, argent (le
tout non est.). I^e dernier Htat du do-
maine d(i VnloftneH donne des cliiffres
un peu dill'érents : U boisseaux et
() pots de froment mesure de iH pots,
6 boisseaux et i/i pots d'avoine, •? 1.
1 o s. on argent, et l\ 1. 18 s. de menues
rentes, est. ensemble, produit commun ,
3() I. i5 s. 1(1 d. (Arcli. Manche,
A'336r).)
W La paroisse de Vasteville possé-
dait en eli'el des criandes et briM's« ,
(pii sont porl(W au Méni. stat. de i7.'?i ,
et pour Ies(pielle8 elle payait an domaine
un droit d'usage de ao livi'es (Arcli.
Calvados, G «563). Nous trouvons dans
la corn'spondance de l'intendant, entre
177/1 et 17H9, des traces du procès
(pie les paroinsiens avaient soutenu
contre le seigneur pour la possession
(le ces comnumes, jiroct's à la suite Aw-
(picl ils avaient dû demander l'autori-
sïilion d(! s'imposer d'ime somme de
i,!77 I. >(( s., (b-stim'e au payement
des frais. (Arcli. l'.alvados, C ia3().)
VASTEVILLE.
101
i'exportation d'iceux. ainsi ((ue des denrëes et du commerce aux
bourgs et marchés, de manière qu'il serait bien plus avantageux
pour les paroisses (jui ne sont point adjacentes des grandes routes,
pour lesquelles cependant ils fournissent de grosses sommes sans
en profiter aucunement. Si ces deniers étaient employés à l'entre-
tien des chemins des paroisses, cela serait un grand avantage pour
les [)arois8es qui ne profitent point des bienséances des grandes
routes.
8" La communauté roprésenle très humblement qu'elle est
aflligée, mangée et pillée par les pigeons et lapins et autres vola-
tiles qui désolent les blés, sans pouvoir s'en défendre, puisque les
armes sont absolument prohibées. Ce serait donc un bien général
de toutes les campagnes que ces abus fussent détruits ''^
9" Que la communauté ait la liberté de sonner la cloche après
le service divin pour les ordies de Sa Majesté «*t atlaires publiques,
sans la permission <lu sieur ruré'-';
1 o" Que les abus qui se commettent dans la levée des milices et
gardes-côtes soient réprinK's. Les sieurs curé'S, nobles et privilégiés
ne se bornent pas à exempter un ou deux domestiques, mais bien
(juelquefois en écartent et exemptent cin(| ou six et même davan-
tage, au moyen de quoi s'il y a un fils unique, un enfant de
famille qui payent de grosses sommes au roi, [ils] sont au préjudice
des protégés desdits sieurs ecclésiastiques et nobles pris, ce qui
détruit fort souvent des maisons et des familles de bien'-'^;
1 i" Oue les sieurs curés et autres privilégiés qui jouissent des
dîmes appartenant aux sieurs abbés soient suceptibles de payer la
taille et autres impôts comme les autres fermiers laïques ^'^l
'•> Les articiee 7 et 8 reproduisent
avee qui^iques remaniements lee ailiclcs
ti et 7 (lu cahier d'Acqiieviile.
'■'*' C(, le rallier d'Acqiioville, art. «S,
et la note (tuprà , p. 74).
(■*' L'article 10 reproduit textuelle-
ment rarticlo 9 du cahier d'Acrpn-villi'.
La paroisse de Vn«teville était le Kii'|(e
d'une compagnie d<> gardes-cAtes de la
division doB Pieuv, comprenant les trois
paroisses d'Ac(pieville, Tenrlhevijle et
Vnsteville. Levée dn 17H7 : '^() ganonH
présentés, ^1 sont pris canonniers. ( Arch .
(<alvados, ('. ififid.)
'^*' Sur l'exemption de taille accordé»»
nu\ curés des paroisses prenant à lei'ine
l«(S dîmes (les gros dé'iniateurs, voir ce
(pio nous avons nott- sous le cahier
d"Ac(pi(jville, art. 10 (sujtrà, p. 76),
L'exemption ac(wrdt''8 par la D(5çlara-
tion du roi du 16 novemlire \']t\H ne
s'a|)pli(piait, il faut loliserver, (pi'anx
seuls curés à portion cnnfrrue, et elle ne
devait pas s'étandce, en dehors des
dîmes. Huv liions ecclésiastiques ou non
(pie les curés pouvaient faire valoir;
pour ces biens, fescurt's étaient imposés
suivant le droit commun, au quart de-
nier, dette restriction avait été formol-
lenienl laitfl ]»ar la Cour des aides de
Normandie, lors de l'enregistrenienl
de. In (l(i<laration royale, à la dale du
iH uiars i7!'i. (Voir, Hoitar», Ihcl.
aiiaUjt., v" Taille, IV, ,'{'i8.)
Nous avons rencontré cependant à la
lin du xviil" sii'cle rjuehpies exemples
(pii prouveraient qu'en (loleiilin les
curés avaient tendance à élargir ilhî-
7 os
r.AÎI.lJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
1 2° Ladite communauté représente très humblement qu'elle a
trois ponts dans la paroisse qui sont tout à fait en ruine et impra-
ticables et très dangereux dans l'hiver, ce qui occasionne fort
souvent des retards et dillicultés pour l'exportation des blés aux
marchés et autres denrées, surtout dans les grandes eaux et ôtent
la commimication des seuls passages pour toutes affaires publiques;
mais comme ladite communauté est et a toujours été hors d'état
d'en pouvoir faire les dépenses qui seraient bien au-dessus de sa
portée, s'est réduite à en souffrir les incommodités.
iS" Et qu'enfin s'il plaisait à Sa Majesté de réunii* tous les
impôts qui se perçoivent en un seul et même, cela diminuerait
beaucoup les frais et même les abus qui en résultent '^^
Délibéré, arrêté et signé par les présents, faisant fort pour les
{jaleraent leur exemption, et que des
rontcstallons naissaient assez souvent à
rcltc occasion entre euv et leurs pa-
roissiens. Voir ])lusieurs requêtes des
paroissiens de llauttevillc, Marlinvast,
Quoltctot, pour faire porter au rôle des
tailles les curés cpii font valoir des
biens-fonds dans ces paroisses, entre
177G et 1787. (Arch. Calvados,
Dîmes. — Les grosses dîmes de la
paroisse de Vasteville appartcnai(^nt
pour les deux tiers à Tabbaye de Cber-
i)ouPjj; le curé avait seulement le tiers
restant, avec toutes les menues; mais
il avait, semblc-t-il, afl'ernié le tout en
1789. Nous avons reproduit sous Par-
ticle 3 l'analyse de sa déclaration pour
1790; la part de Tabbaye de Cher-
bourg était comprise en 1753, avec
celles des Pieux et de Tbeil dans un
bail général de a, 7.^0 livres. (Mém. Soc.
Ant. Normandie, XVII, 159.)
Riens rcclésiastioues. L'inventaire
de 17()'> relève dans la paroisse : 1" la
cure(v. suprà)\ ;î" l'abbaye de Cher-
bourg, grange décimale (non est.);
3° le collège, fondé on i()()5 par Jean
Rouxel, princi|ml du collège d'IIar-
roiirl. originaire de la paroisse, con-
sislant en : maison manable, jardin de
(137 perches, Hoo livres d'honoraires
pavés par M. l'administrateur de rHôtel-
Dieu de Paris, ffà charge par le titu-
laire, étant aujourd'hui M' Laurent
Lecourt, prêtre, d'instruire les |)au\res
de trois paroisses, savoir Vasteville,
Héauville et Bivillei (est. en 179a à
7,000 livres en capital); 4° les obitiers,
quatre pièces de terre faisant ensemble
i3 vergées (aff. .59 I., est. en 1792 à
3,600 1. en capital); 5° la chapelle
Saint-Jacques, dans la cour du sei-
gneur, une dizaine de j)ièces en labour,
pré et landages, faisant ensemble
93 vergées (ait. 5oo 1. par bail de
17S8). (Voir Etat des biens tial., Chei-
hnarg, Arch. Manche, Q'* 11.)
L'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroisse est porté en 17H7
à 5,287 livres par les contrôleurs des
vingtièmes. (Arch. Calvados, Cô.'jig.)
'') Impositions de Vasteville pour
1789: taille, 9,170 livres; ace, i,42 4 li-
vres; cap., i,4o3 livres; corvée,
720 1. i4 s. 3 d.; vingt., 1,210 1.
4 s. 5 d. ; terr., 107 livres; bât.,
36 livres. Au total, 7,070 1. 18 s. 8 d.
Lignes : i55, dont i33 proprié-
taires exploitants (pour 1,961 1. 17 s.
6 d. ), et 2 3 fermiers (pour 48 1 1.
it s. 6 d.). — Pnviléjriés : pour le
clergé, le cure, M' Belin, et le chapelain
du Manoir; pour la noblesse, le sei-
gneur comte de Sainte-Suzanne (non
résid.), messire Germain de Rosette
de Herquetot (c. n., 23 I.), P. Mes-
sent (non résid.), et la dame veuve
du sieur Cézard du Cardin de Duran-
ville (c. n., 3.") I.), nobles non possé-
dant liefs; pour le tiers état, une bri-
gade des traites et gabelles, compre-
nint capitaine, lieutenant et quatre
gardes.
VASTEVIIXE. 709
nbsents, dûment convoqiK's aux termes fludit règlement, pour 1(ï
présent cahier être porté à l'assemblée générale du bailliage de
Valognes le 9 de ce mois, parles sieurs Germain La Mottk et Pierre
Racine'', députés, que nous avons élus et nommés à cet effet par
notre délibération de ce jour. A Vasteville, le 6 mars lyi^t). Lec-
ture faite et fait double.
BnocQVKT, capitaine ; Jacques La Mottk, J. -François Rouxel,
Jean La Motte, G. Lamotte, Siméon Rouxel, Michel
QuESNEL, Thomas Leflambé, François Durel, G. Bazin,
Geszard Rouxel, Guillaume Rouxel, L. Rrogquet,
P. Raci>ne, capitaine; L. Bourget, Louis Boivm,
G. Lamotte, Pierre Leflambé, Eloy Leconte, Jean Le-
FLAMRÉ, Julien Bezuel, Jean Lamotte, Jean Pain,
Nicolas DELA Lande, Michel Fabien, Pierre de la Lande,
François Rouxel, J.-L. Rouxel, Jacque Rodxel, Au-
gustin Le GoNTOiR, Louis Le Filllatre, Jean-Guil-
laume QuESNEL, Jacques Lamotte, Michel Quesnel,
Thomas Roussel, J. Rrogquet, syndic; G. Lamotte,
lieutenant.
YALDREVILLE'^
1 -2. PrOCKS-VKRBAL d'asSEMBI.KK et cahier I)E doléances REUNIS.
(Ms. Archives de la Manclie, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valojfues, II, pièce non cotée.
Original sijjné. Inédit "'. )
Procès-verbal d'assemblée de la paroisse de Vaudreville.
Analyse : (formule dn modèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
3 mars. — Comparants (plus de 8) : Louis Michel, Louis Jourdau, Jean
LeFèvre, Michel (Iréard, Thomas Le Fèvre , Jean Le Rouvillois, Pierre Eudet,
François Dufort, rret |)lusieurs autres-". — Nombre de feux : io î''. — Publi-
cation : le 1" mars, par \iel, desservant. — Députés : Louis Joijrdan, Jean
Le Roiivu.i.ois. — Suit le cahier de doléances, ainsi introduit :
(') Taxé à (ioulances, iK jours, 79 ii- (^) l'upulalioii an citTioiiibrcnienl do
vres. Acceplô iren conipiMisalioa do. son i7<),'^ : 195 lialtitants. Mouvement (en
donpalriotiquen. ( /?o7e</«?»/tf.iy's,n°;!99.) ^T^?) = N. 9, M. 3, D. '1. — P»»-
>^' Arrondissemont (II' Valojjnos, r.in- puiation actuolio : ifjo liabitanls.
ton de Montel)ourjj. '<■) Le cahier seul a été puJjiié par
710
BAIIJJAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
. . lesquels se sont tl'iilwrd occupés de la rédaction de leurs cahiers
de doléances, plaintes et remontrances, et en effet y ayant vaqué,
ils supplient très humblement Sa Majesté :
1° Que la taille soit supprimée, et remplacée par un impôt ter-
ritorial qui sera supporté par tous les sujets du roiindistintement*";
y° Que les chemins de traverse soient entretenus aux Irais des
communautés;
3" Que les anciens chemins bouchés depuis quelque temps dans
la lorêt de Montebourg *"^' soient ouverts comme ci-devant pour le
bien public ;
U" Que les droits d'aides soient supprimés, ou du moins qu'on
lasse des règlements clairs et précis qui mettent à l'abri des vexa-
tions des commis,* et que les droits du sel blanc soient diminués,
et qu'ils soient tixés par des arréls invariables qui anéantiront la
fraude '■*'*;
5" ()ue les droits de contrôle soient diminués et fixés par des
règlements simples et précis;
6" (Jue l'on ne fasse plus tirer au sort des garçons pour mate-
lots qui n'uni aucun gotJit ni aptitude pour la mer, et qui sou-
vent sont sujets à la culture de la terre et à la subsistance de leur
famille ^ *' ;
"j" Que les pensions soient réduites, et qu'elles soient retran-
chées tout à fait aux personnes qui n'ont point rendu de service
essentiel à l'Etat;
Lecacheux, Document» pour set-vir à l'his-
toire de Montebourg, I, p. 169 à 171.
''' Impositions de VauiireviUe uoiir
17H9 : taille, Goo livres; arr. , 898 li-
vres; cap. , 388 livres; corvée, 199 I.
f) s. 8 d.; vinjjt. , (ioO i. 19 s. 7 d.;
loiT. , 55 livres; bât., 18 livres. An
total, 2,960 I. 5 8. 3 d.
Liffnes : .li, dont '4 5 propriétaires
exploitants (pour r>56 1. 7 s.), et
6 fermiers ( pour 89 1. 18 s.). — Privi-
légié» : le curé, M' Léonor Frigout
(cote au tnrr., » I. 19 s.), les héritiers
du sieur des Haulles Michel ( c n. , 10 I ;
terr., 1 0 I. 18 s.), le marquis d'Ilar-
court(terr., 9 I. 3 8.), les seigneurs
de Tourville, de Saint-Kbremond, de
Fontenay (chncim jiour des cotes in-
férieures à (i livre»). Le rdvenu parois-
sial imposable est do Ti^rHio livres.
' (!f. Iiw cahiers de '^rusville, art. '» ;
Haut-Moitié, art. i, el lu noie sous ce
dernier Icvte (supnï, p. lii'j).
'^' La fin de Particle, entre les
signes * *, a été bitl'éo. — Sur les
droits du sel blanc, voyez la note sous
le cahier de HricqueviUe-ppès-la-mer,
art. h (au tome I", p. 2 95). Les
plaintes ducahiersont assez difficilement
compréhensibles; les droits du sel de
(|uart-bouillon étaient fixé», comme
nous avons eu déjà occasion de le dire,
par arrêts du (iouseil, et ne dépen-
daient point des commis des bureaux
locaux. En 1789, en tout cas, le prix
du set aux salines de Rideauville et
Quinéville était fixé à 7 1. 1 ti s. la
ruche de 5n livres pesant. ( Arch. Cal-
vados, (] 6010.)
' I^a paroisse de Vaudreville était
sujette à la ;jarde-côte; elle appartenait
à la division de Quettehnu , compagnie
<le Monlebouqî. Levée de 1787 : (î gar-
ions sont pi-ésentés au tirage, un seul
est pris canonnier. (Arrh. (ialvadn»;,
C i8()(i.)
VAI'DREVITXE. 711
8" ( )iiP Ihs ministres de Sa Majesté seront comptables des sommes
qu'ils amont reçues, et de l'emploi (|ii'ils en auront lait;
9° Qu'avant tout la dette nationale soit constatée d'une manière
certaine ;
10" Oue les pauvres soient soulagés, et la mendicité détruite
aux dépens des revenus trop considérables des abbayes et des
moines ''*;
1 r Que les droits de déport soient abolis comme absolument
abusiis, et privant les paroissiens des secours temporels et spiri-
tuels;
1 u" Que les fieffermes et autres bien domaniaux soient inféodés
à perpétuité moyennant des redevances en blé au protit de la cou-
ronne''■'^;
i3" Que les ?]tats de la province de Normandie soient convo-
qués immédiatement après la tenue des Etats généraux;
i/i" Que la construction et entretien des presbytères soient tota-
lement à la charge des curés '3^;
iT)" Que les colombiers, volières et garennes soient totalement
détruits, pour (d)vier aux grands dommages que les pigeons et
(•) Le vœu du cahier doit être con-
sidéré comme d'ordre jjfnéral. Il n\
avait en effet à Vaudreviiic, d'après les
ofTiciers municipaux, raucime maison ni
aucun bien-fonds crclésiaslitjue'i , et il
est expressément spécilié à Ytiirenliuvc
(le fjfjo (juV aucune partie du territoire
ne relève de fiefs ecclèsiasli(|ues-5. (htal
(les Oteits «fl^, Valojjncs, Xrcli. Manclie,
Q^' i6.)
Déclaration de l'^go non retrouvée.
La cure, d'après les olliciers munici-
|>uii\ , consiste en maison manahie , deiiv
petits jardins potagers attenants, uni"
pièce en plant de pommiers lenaiil
',\ vergées, quatre pièces en labour fai-
sant 9/1 vergées (non est.). Le curé est
dit soûl décimateur; cej)endant l'évèquc
do tîoulances, dans sa déclaration
connue al)bé de Monlebourg, porte «les
dimes de Vaudrevilie, louées Sao li-
vresrt. Il s'agit vraisemblablement d'un
trait de diraes. (I)éclar. (jaiilanccu ,
n -j.'i, fol. 61.)
Ij'ensemble des revenus ecclésias-
tiques de la paroiss<! n'est estimé (pTà
i,38<i livres, en i787, par les cnntrô-
leui's des vingtièmes. (Arcli. (Àilvados,
(;G5u>.)
'*' La paroisse de \iiii(lr(^Mlle rele-
vait pour une grande partie du do-
maine du roi. Les officiers municipaux
observent en 1790 que la (iellerme de
I^estre perçoit des rentes et treizièmes,
non indiqués, siu' rrune partie du terri-
toire do la municipalité". L'ensemble
s'élevait, d'après le dernier Etat du
domaine de Valogncs, à kuj boisseaux
d'avoine, mesure de iX pots, et 1 1.
1 3 s. fi d. en argent, est. ensemble,
produit commun, à 187 1. H s. 3 d.
(Arcb. Manche, A 336.5.)
''^■' l^es dépenses pour réparations
presbytérales paraissent avoir remonté,
à Vaudrevilie, à une date déjà assez
éloignée. Le dernier arrêt du (lonscil
que nous avons renc(mtré, autorisant
une lovée de 1,700 livres |)our répara-
lions du presbytère, est on date du
'1 juin >77i. (Arcli. Calvados, (1 i3a'i.)
Les olliciers municipaux observent
en 171)0 que trie choMir de l'église èlail
ci-<ievant à la charge du l'uré seul d»--
ciniateur, lecpiel y a fait jilusieurs répa-
rations urgentes, ainsi (pi'au manoir
prosbvtèral, nioveniiant une somme de
1,100 livres, (pi'il a perçue à ce sujet
d(!s héritiers de son prédécesseur, à
l'époque du 1" janvier i^^)"''^ (Loc.
cl.)
712
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
lapins font sur les grains croissants dans les campagnes de la pro-
vince;
16" Oue toutes les rentes dues aux mains-mortes et aux sei-
gneurs''' soient sujettes à la diminution des deniers royaux, pour
obvier à une infinité de procès faits à ce sujet;
Enfin qu'il plaise à Sa Majesté ordonner que les Etats généraux
seront convoqués à des époques périodiques et invariables.
Le présent fait et arrêté double par nous ci-dessus dénommés,
habitants de ladite paroisse, soussignés.
Ensuite nousdits habitants. . . (suite du procès-verbal) . . .et
signé ledit jour et au, les présents faisant fort pour les absents.
F. DUFORT, M. GrÉARD, Le ROUVILLOIS, L. JoURDAN, J. JoUR-
DAN, Jean Lefèvre, syndic, A. Gréard, L. Michel,
P. EuDET, Thomas Lefebvre.
LE VICEL
1 . Procès-vkrbal d'assemblke.
(Ms. Archives dv la Manche, série It, n. cl., liasse Cahiers de Valogiies, II, pièce non cotée.
Original signé. Inédit.)
Analyse : Date de rassemblée : 5 mars, — Présidence : devant M. Heur-
te vent de la llaulle "^ — Gomparanls (10) : les sieurs Dulongprey Cabarl,
"' Sur la <lédiiolion des «deniers
royaux n (lisez des ringtièmes) sur les
jonles sei|jneiiria)es, voir ce que nous
avons noté sons le cahier de Dangy.
art. 29 (au tome I'"^, p. 3oo). La sei-
seigneurie de Vandreville, seul fiel
laïc de la j>aroisse, np|)arlenail en 1789
à niessiro l*ros|)ei'-Jean -Hervé Simon ,
écuyer. Nous n'avons pas retrouvé d\É/«^
des renies de fjtjo. el les olliciers
mnni(ipiii\ notent dans leur inven-
taire (|ne T aucune partie du territoire
ne relève de liefs ecclésiastiques^ ( loc.
cil. ).
Le MéiH. sla(. de ij-'it décrivait
ainsi la paroisse : tr Vandreville, sei-
gneur M. de Vandreville Dancel-,
168 acres de terre en labour el her-
bage, peu de plant, et seulement
38 vergées de pré. Le tout fond uk'-
diocrei (fol. ')).
Produit comnnui eu grains (en
1793) : 3,177 boisseaux, mesure de
1 () pots. (Arcli. nat., D iv his, .'ïi.)
- Arnindisseuionl de Valognes, can-
ton de Quettehou.
*^ Le sieur IIeiihtkvent dk la Hai i.i.e,
lieutenant criminel au bailliage de Va-
lognes, a égaleuienl j)r(''sidc l'assemblée
de la paroisse voisine de Valcanville
(voir suprà , j». f>ç)!i). Il étail proprié-
taire (oncier au Vicel et ligure au rôle
de l'impôt des bâtiments de justice de
1789 comme possédant 3i vergées de
terre dun revenu imposable de i3o li-
vres. (Anh. (ialvados, (18355.)
LE VICEL.
7 1 :')
Jouan (le la Marre, Leloiipin. Diiiand, Levallois, BoQ Biliel, (jeorge:; Biliei,
Henry Vastel, Renë Letellier, (iuiilaume Lehot. — Nombre de feux : loi ''l
— Publication : ffle i"mars,par M. le curer. — Disputés : *Cabart du Long-
pREv''\ Jouan DE LA Mare. — Sijjnalures (i^j) : Cabart, G. Oi.ondk. Nicolas
BiHEL, B.-F. LeTOUI'IN. H.-D. liKVAI.LOIS, Ci. BlHEI. , J. DliRANI), Michel liETEL-
i.iER, René Leteî.i.ier, Bon Bihel, Henry Vastei, , Guillaume Lehot, Pierre
JoiJAN. — Mention in fuie : r-Le présent remis à M. Jouan Delamarre, pour
le faire signer à M. Cabart du Longprey absent actuellement. — Heurte-
vent. 5)
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archives de la Manche,^ série U, n. cl., liasse Cahiers de Valognes. II, pièce non cotée.
Original signé. Kd. Hippeau, Cahiers, II, p. /i35-Zi37, texte remanié.)
Les habitants de la paroisse du Vicel, profitant avec reconnais-
sance de la liberté que leur donne le meilleur et le plus cliëri de
tous les rois, prennent la hardiesse de porter vers lui à l'assemblée
des Etats généraux leurs plaintes, doléances, remontrances et
souhaits, conformément aux lettres de convocation et au règlement
y anne.xé, donné à Versailles le '>Ji janvier dernier, signifié à leurs
syndics le 28 février suivant par Jennet huissier^^)^ (,J^ conséquence
de l'ordonnance de M. le Lieutenant général du bailliage de
Valognes du s'y dudit mois de février, et après avoir désavoué
comme étrangers et contradictoires à l'union que l'on doit en ce
moment se proposer pour parvenir à la félicité dont veut nous
faire jouir Sa Majesté, et avoir annidé les faits contenus dans le
cahier de l«'ur assemblée du 5 de ce mois, qu'aurait entendu
présider le sieur Heurtevent de la Haule'^'; lesquels faits il aurait
lui-même dictés et rédigés contre le consentement de ladite as-
semblée, lesdits habitants se sont en conséquence rassemblés de
'''' Population au dénomlircmoiil de
1798 : 6.Ô5 lial)itants. .Mouvimoiil (on
1787) : N. J 2, VF. 2, D. 8. — Popu-
tation actuelle : 27^ iiabilants.
(^' Cabart du Lonuphé ou (Iabaut
D.ANNEViLLE , labourcui', demeurant au
Virel, élait membre de ra.ssemblco pro-
viuinalc de Basse-Normandie [)ourl'ordr(!
du tiers état et de l'assemblé"' (l'élection
de Vaiojnes (bureau des impositions).
Voir Pluquet, liiblioirraphie , p. fjS.
' Nous avons un exploit, daté du
u8 février éf^aleuKïnt, remis au sieur
Thomas-Marie-Clliarles Le Planquais,
curé du Viccl, pour le convoquer à
rassemblée jjénérale des trois ordres de
Coutances; il est sijjné rr Jean-dharles-An-
toine Jennet, premier huissier-audien-
cier du bailliage de Valoj^nes, demeurant
rue de Venise, paroisse Saint-Ma!(W.
''' Cf. le procès-verbal ci-contre.
Nous avons dit sous le caliier de Val-
canville en quelle qualité se présentait
dans les deux {)aroisses du Vice! el
de Valcanville le sieur de la Maulle. Le
caliiei' daté du .">, dont il est parlé au
texte, n'a pas été retrouvé. Vraisem-
blablement, il n'a même pas été pré-
senté à l'assemblée de Valognes, car le
procès-verbal de cotte arsemblée ne
porte trace d'aucun incident de ce
jjeiH'c.
Le caliier ci-dessus est très souvent
inspiré du cabier d'Annovillc-en-Cères,
dont il rej)ro(biil tcxluelloinent plu-
sieurs passages.
714
BAILIJAGR SECONDAIRE DE A ALOfiNES.
nouveau aujourd'hui 8 mars, ;ui iieii ordinal le, et ont arrêté ce
(jui suit :
i'' Sa xMajesté est instamment suppliée de sanctionner au vœu
des États gén«iraux et d'arrêter irrévocablement leur retour pério-
dique et leurs formes; que les Etats provinciaux soient aussi
accordés à la province de Normandie, qui en est privée depuis
plus d'un siècle ;
ti" Que les impositions généralement soient supportées par tous
les ordres indistinctement sur leurs possessions; l'exemple généreux
de nos seigneurs les ducs et pairs de France par leur arrêté du
10 janvier dernier^'* et réunis an roi ne nous laisse nullement
douter qu'il ne soit suivi par le reste de la noblesse. Le clergé, qui.
la balance à la main, pèse et juge nos consciences, serait-il le seul
à se refuser à une côntrihntion aussi juste et aussi naturelle? C'est
ce que Ton n'ose penser.
''! Il n'ayll M'aiscmldalitemenl (In
Ui'siillal df ruHsciithli'e dea pairs du
ai) ili-rfiiiltri' l'jSS, (jiic It's |)iiii's di'
Kranrt^ réunis spontant^ment après to
si'paratiuii de i'assemiilée des nolablus
avaient présenté au roi, acconipagné
•l'iinp lettre du lo janvier suivant,
pour protester contre les résolutions de
qiit'lqiios-uns des bureaux de cette as-
semblée. Le texte roniplel doit être
cité :
«Sire, le» pairs de votre royaume
s'empressent de donner à Voln; Ma-
jesté et à la nation une preuve de leur
ïèle pour la prospérité de l'Etat et de
leur désir de rimenler l'union entre
tous les ordres et supplient Votre Ma-
jesté de recevoir le vœu solennel (ju'ils
portent au pied du tnme d« supporter
tous les impôt» et r.harffes publiques.
MUS exemptions pécuniaires quelcon-
ques, et ilg ne doutent pas cjue rt's sen-
timents ne fiiM-^ent unanimement expri-
més par tous le» autres genlilsbommes
de votre royaimie, s'ils se trouvaient
réuni» pour i-n déposer l'homma^^e dans
le •Mtin de Votre Majesté. — Sifriié de
tnun lêH pain." {Archivai parlemen-
taire», 1. 1.)
Impositions du Vicel pour 1789 :
taille, 85o livres; ace, 667 livres;
cap., ï)^)i) livres: corvé-e. -'Ha l. 8 s.
7 d.; vingt., 81 5 I. «9 s. 7 d. ; terr. ,
70 livres; bât., !i3 livres. Au total,
.S, 1/(8 I. 8 8. n d.
Ijgnes : 92, dont Mo propriétaires
exploitants (po4ir ôGo I. h s.), el 10 fer
luiers (pour 167 I. 19 s.).
l'iivUêjriéti :\t' cun'-, M'Thomas-Marie-
Charle<« L« Planquai», le seigneur Nico-
las d'Ai{f remont, poss<'«dant le fief de
Pépinvast (c. n., 79 livres), les sieurs
de Pepînvast cadets (r. n., Sg livres) et
le sieur de la Motte des Essarts et son
lils (c. n., 1 5 livres) , nobles non possé-
dant fiefs.
Bien» des pRiviLÉoiKS. Le rôle desbA-
liments de justice pour 1789 donne
avec, le plus grand détail l'étendue et la
valeur des possessions des privilégiés.
Non» y trouvons porté», sur un rôle
paroissial de 103 lignes payant a3 li-
vres pour un revenu imposé de 1 5,5r)0 li-
vres : 1° pour le clergé, le curé du lieu
(8 vergées 1/9 de terre; revenu imposé,
Tio livres) et le rare de Barfleur
( 1 1 /| vergées de terre , revenu imp(»s('' ,
•.>3o livres); 9° pour la noblesse, le
seigneur Nicolas d'Aigremont , possédant
le tief de Pépinvast (/j6 vergée» de
terre; n'venti imposé, aao livres), le
seigneur du Vicel , non résidant ( a 1 8 ver-
gws de terre; revenu im[)0s(', i85 li-
vre»), le sieur d'Anneville, non résidant
(17 vergées; revenu, i3o livres), le
sieur du Ïourp-V auquelin , non résidant
(10 vergées ; revenu, ()o livre»), le mar-
quis d'Our\ille, non résidant (8 ver-
gée» i/a; revenu. Ho livres), etc. En
tout, 087 vergées de terre aui mains
des privilégiés, pour un revenu de
1,9110 livres. (Arcii. Calvados, C 8355.)
[.E VICEL.
715
3" Que ces impôts ne soient levés que du consentement unanime
de ia nation, et que le temps de la perception en soit consenti et
limité par ses représentants assemblés: que, dans des cas extraor-
dinaires ou imprévus, où il serait besoin de les augmenter, Sa
Majesté sera suppliée d'en donner connaissance elle-même; à ce
moyen, Sire, vous trouverez dans la nation tous les sacritices sulïi-
sauts pour le soutien de l'Etat, la dignité de votre couronne et la
splendeur qui doit environner le roi des Français. Daignez, Sire,
lui donner l'état de vos revenus actuels et spécialement l'état du
déficit qui, malheureusement, existe dans vos finances et dont il
serait inutile de rechercher maintenant la cause, que pour en
empêcher à jamais le n^our; et la nation alors, le connaissant pai-
elle-même, fera les efforts dont elle est capable pour !»• remplir ;
fl" Que les hautes justices et celles d'exception soient suppri-
mées; que les bailliages, pour la facilité des citoyens, se donnent
et aient leurs arrondissements, et que la cour souveraine pour la
Basse-Nonnandie soit placée dans la ville de Caen, sa capitale"^;
5" Que le sel blanc pour notre presqu'île de Golentin, objet si
nécessaire à la vie et l'ennemi de la gourmandise, ne soit plus h
l'arbitraire des fermiers-généraux et que la maltôte soit suppri-
me " ;
6" Que les curés, à l'avenir, soient déchargés du droit odieux
mee
''' Le cahier veut parier vraisembla-
bleinenl des rrgrands haiHiagf8« cn-ns
l'année précédente (Ordonnancp kih-
radmituitruliun de tajuxtice, VersailIcK,
mui i788,dan!il8AMBïHT, XX VIII, 534 ,
u" a/i66), qui n'avaient d'oiljeuii* ja-
mais fonctionné, une nouvelle décla-
ration du g3 septembre 1788 ayant
ajourné jusqu'après la réunion des Ktal»
g(''uéraux les n'iormes annoncées.
La complication de» terres de fiel
faisait ressortir la paroisse du Vice! à
plusieurs juridictions. Des trois liefs de
la paroisse, deux seulement, ceiu d<'
Saint-Jean, appartenont à l'abbaye de
Hambye, et d'Anneville, au chapitre de
Goutancos, relevaient du hailliagi* de
Vaiojjnos; le fief de Fouques-de-Com-
utoudal , au contraire, dépendant de la
baronnie de Lithaire, ressortissait à
cette haute justice et de là au bailliage
de Garentan, et ia franche vavassorie
de Pcpinvast était, sembie-t-il, du res-
sort d'Aieuvon-en-Gotcntin.
Pour les ilrolts domaniaux , la paroisse
du Vicel ligure seulement sur le» états
du domaine de Vaiognes, auquel elle
doit 19 boisseaux de froment, mesure
de 18 pots, et 37 i. iH s. en argent, le
tout estimé , produit commun , 1 s'A 1. 8 s.
10 d. (Arcb. Manche, A ;}.365.)
^^' tfMallote, suivant Perrière, est
ime imposition extraordinaire, faite
sans fondement, sans nécessité et sans
autorit*' légitime; en on mot, c'est une
nouvelle levée qui se fait à l'oppression
du peuple, sans aucune nécessité de
l'État, r) (KKnniKnE, Dictionnaire de droit
et de pratique, v" Mallote, II, gfi6.) Ge
nom ne convient guère à l'imposition du
sel. qui était perçue on vertu de décla-
rations royales et d'arrêts réguliers du
Gonseil; mais, à tort ou à raison, les
rédacteurs des cahiers paraissent avoir
été persuades, en 1789, qu'il se faisait
sur le sel des perceptions arbitraires et
abusives, non prévues j»ar les règle-
luonts. Ils n'apportent d'ailleurs aucune
preuve précise de leur accusation. Voir
cahiers de Saint- Paul -des-Sabions,
art. i3; de Vaudreville, art. I\ (suprà ,
p. 027, 710).
716
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
et abusif de déport dans la province de Normandie, lequel prive les
paroisses, pendnni une année entière, des secours spirituels et tem-
porels (le leurs légitimes pasteurs"^;
■y" Oue pareillement, à l'avenir, les presbytères situés dans
l'étendue de voire province de Normandie soient entièrement à la
charge des curés ou des décimateurs. (^ette observation, faite à un
de vos ministres, M. d'Ormesson''^', n'eut pas l'effet entier que se pro-
posaient les plaintifs : il lui parut néanmoins juste en déchargeant
les réparations de la basse-cour. Cette exemption , qui ne diffère
en rien de celle de l'entretien des presbytères, nous fait espérer
que nous en serons également déchargés^^^
^'' La déport de la paroisse du Vicel
avait été afl'ermé en 17/12 par Gôo li-
vres ou, avec les charges, 1,027 !• 18 s. ,
ce qui mettait, paraît-il, le bénéfice,
vraie valeur, à 1,266 i. 18 s. Décimes,
66 î. 18 s. {Pouillé, f 68 r".) Nous
n'avons pas la déclaration de 1790.
'-* 11 s'agit vraisemblablement de
Henri-François-de-Paule Lefebvhk d'On-
MEssoN (»68i-i756), intendant des
finances sous le contrôleur général Ma-
cliaiilt, dont une circulaire en date du
17 juillet t']lt^, relative à la détenni-
natiou des réparations presbytérales à
in rliurge des communautés, était restée
célèbre dans l'administration.
Nous trouvons dansHouard, \" Lo-
gement de curé, avec le texte même de
celte circulaire, l'exposé des circon-
stances ((ui l'avaient provoquée. Il s'agis-
sait de l'interprétation de l'article '.?2
de rÉdit d'avril 1695, qui prescrivait
aux communautés de fournir aux curés
«un logement convenable». Des difii-
cultés étaient nées en Normandie sur la
portée de celte obligation, les curés
prétendant — et avec eux une partie
de la doctrine, — que l'obligation de-
vait s'entendre non seulement de la
maison d'habitation, mais aussi dos
bâtiments d'exploitation de la curc,<rle
logement d'un curé ne consistant pas
seulement, comme disait un auteur,
dan> un presbytère convenable, c'est-à-
dire une maison habitable, mais aussi
dans des granges, étables, écuries et
autres commodités nécessaires pour ra-
masser les dîmes et les Ijoissons du
curé". (FoET, Tiinlé >L'.i mat. bènéf.,
1. IH, c. 6, éd. 17Q1, p. 33i.) La cir-
culaire de M. d'Ormesson s'élève abso-
lument contre cette prétention, en fai-
sant observer que le texte de la loi ne
fait aucunement mention de pressoir,
ni de grange, ni d'étables, et que ces
dépendances ne peuvent nullement être
comprises dans l'expression de tr loge-
ment du curé'î, dont parle seulement
le texte, ffll n'y a, ajoute M. d'Ormes-
son, que la réparation du Jour qui
puisse être réputée à la charge des ha-
bitants ; si le curé veut avoir un pres-
soir, une grange, c'est à lui, s'il est
décimateur, ou à ceux qui le sont, à
les construire ou à les réparer; s'il y
avait (pielque exception à faire à cette
règle générale, ce ne pourrait être que
par rapport à Vétable, dans les cas où
la paroisse, s'étendant au loin, mettrait
le curé dans la nécessité d'avoir un
cheval pour aller visiter les parois-
siens, etc.w (Voir le texte complet de
la circulaire, avec des observations de
M. de la Bourdonnays, dans Hodabd,
Dictionnaire analytique, v° Logement de
curé, III, 18.J.)
'') La paroisse du Vicel avait dû faire
récemment une assez grosse dépense
pour son presbytère. Voir Arrêt du
Conseil autorisant les habitants du Vicel
à s'imposer d'une somme de 'i,3a5 livres
pour la reconstruction de leur presby-
tère, à septembre tySi. (Arch. Calva-
dos, C i3a5.]
DImes. Il n'y avait pas au Vicel de
gros décimateur étranger. On lit au
Pouillé, fol. /i8 r° : rr Le Vicel, patron:
labbaye de Montebourg. Le curé pos-
sède toutes les dîmes de la paroisse
et 7 à 8 vergées de terre en aumône.
Produit : 60 boisseaux de froment de
1 8 pots le boisseau , 1 00 boisseaux
LK MCKL.
717
8" Nous supplions encore Sa Majesté de vouloir bien soumettre
h l'inspection des Etats généraux la manière dont est faite, sur les
côtes du royaume, la levée des canonniers gardes-côtes et des ca-
nonniers matelots auxiliaires: l'on fait ensemblement tirer au sort
pour ces deux objets les propriétaires indistinctement et les fer-
miers, avec les ouvriers et les artisans, sans égard et sans distinc-
tion, tandis (|ue les bâtards, vagabonds et gens sans aveu et sans
propriété quelconque sont seuls exceptés du tirage. La vie, il est
vrai, est aussi précieuse pour les uns que pour les autres, mais
l'absence des gens (pii n'ont point d'exploitation ne laisse aucun
vide, aucun dérangement dans la société. Leur patrie est partout
où ils trouvent du travail et leur subsistance, au lieu que les autres
propriétaires ou fermiers, si le sort les force de sortir pour des
embarquations(s/c)'^' éloignées, sont obligés d'abandonner des ex-
ploitations qu'ils ne trouvent point du tout ou rarement à confier
à des mains étrangères. Ne serait-il donc point plus avantageux
pour le bien général de réserver les propriétaires ou fermiers pour
le service des canonniers gardes-côtes et d'employer les autres
classes pour le service de la marine ?
8° Enfin, à la suite des remontrances et doléances ci-dessus,
concernant le bien du royaume, nous en ajouterons trois particu-
lièrement pour notre canton :
La première, dp faire employer quelques régiments de vos troupes
pour la construction de vos ouvrages de Clierbourg; l'aflluence des
ouvriers qui s'y rendent de toute part ôte à l'agriculture des bras
utiles et nécessaires, de manière que plusieurs campagnes, dans
l'étendue du baiUiage de Cotentin, ne peuvent se procurer des
domestiques à sulfire pour leur exploitation t^'.
d'orge, ho d'avoine, 6o tant do pois,
lèves ([ue sarrasin; estime les menues
et cidre à i3o livres. Fondations, 2/1 li-
vres; aumônes, 35 livres; ohits, 2/1 li-
vres. Un vicaire. Total (en 1728) :
533 — 100= 433 livres.^
Ces chiffres sont manifestement in-
siilTisants pour 1789; en 1787, les con-
trôleurs des vingtièmes évaluaient à
3,970 livres les revenus ecclésiasti-
ques de la paroisse. (Arcli. Calvados,
C 6019.)
'') Il faut lire einbarqiipmeniH. Ce pas-
sage est, en effet, emprunté presque
textuellement au cahier d'Anneville-cn-
Cères , qui écrit correctement cmbarqiie-
ments.
La paroisse du Viccl était le siège
dune compagnie de gardes-côtes de la
division de Barlleur, (pii avait dans son
ressort les (juatro paroisses du Vicel,
d'Anneville, de Valcinville et de Sainte-
Geneviève. En 1 787, les communautés
réunies avaient (jrésenté enseml)le
io3 garçons, pour fournir 10 canon-
niers; la paroisse du Vicel avait 17 gar-
çons, dont un seul fut pris canonnier.
(Arch. Calvados, G 1860.)
^*^ Cf. Anneville-en-Cèrcs, art. 9,8a.
Sur la pénurie d'ouvriers agricoles
causée par les travaux de Cherbourg,
voir la note sous le cahier de Bretle-
\ille, art. 17 {snpiii,p, 127).
La paroisse du Vicel pouvait avoir
718
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
La seconde C3st de r/^former un abus singulier qui se commet sur
toutes les côtes de la presqu'île du Cotentin au sujet du varech.
Les paroisses riveraines de la mer se donnent le droit, lors de la
prise du varecli, de profiter seules des trois premiers jours que le
règlement de la marine en permet la coupe, au préjudice et à l'ex-
clusion des autres paroisses, qui, comme elles cependant, contri-
buent également à tout le service qui se fait sur les côtes ''l
La troisième est que l'administration, concernant la confection
et l'entretien des grandes routes, confiée par vos dernières ordon-
nances aux bureaux intermédiaires, soit continuée. Cette adminis-
tration nouvelle nous donne et offre aux yeux l'économie d'un tiers
des fonds destinés ci-devant à cet objet. Au moyen, on demande la
suppression des ingénieurs des ponts et chaussées et leurrempla-
cement par les bureaux intermédiaires, s'ils ont lieu, ou d'autres
odiciers choisis pour cet effet.
Les présentes doléances, plaintes, remontrances et soidiaits ont
été arrêtés par nous, habitants soussignés, et paraphés à chaque
page ne vanelur, pour être remis aux députés nommés de jeudi der-
snutrerl purtiriilièi'OincMit du manque de
hias, parce qu'elle était en grande
partie en labour. Le Méumri' xtalixliqn)'
de i'jSt la dérrit ainsi : trLe Vicel,
«eigneiir : le Roy; aHfj acres do terre
laliourahle, sans plant, et 80 vergées
de pré. Le bas bon londs et le liant
médiocre. Landes et bois, 600 vergées?)
Produit commnn en grains (en
1793): 5,io3 boisseaux, mesure de
20 pots. (Arch. nat. , Div bis, ,5i.)
'■' Sur la roupc dn varech et le pri-
vilège dit des (f paroisses bordantes'^,
voir ce que noim avons noté sous le ca-
hier de Surtainvillo, art. 6 [sujmt ,
ji. r>.38). Le |)rivilège de profiter seules
de» trois premiers jours de coupe
n'était pas, comme voudrait le faire
croire le présent cahier, une usurpation
récflntedes paroisses bordantes; c'était ,
au rontrairo, la survivance fori réduite
de leur ancien droit evclusif sur la ré-
colle du vare<h. Les anciennes ordon-
nances, en oHet, leur H\aienl réser\é
absoliunent le droit (b< coupe. (Voir
Ordnnnnnce d'août iCiHt. livre 11,
titre X, et nprlnratiini du 3it tn<i.i 1 j3l,
titre couimun, art. 0, dans Isamhert,
XXI, 35^, n" iao), et ce n'est que par
une tolérance progressive que les habi-
tants des conmiunantés non situées sur
la côte a\aient été successivement ad-
mis à particij)er à la récolte. Tout na-
turellement, en leur accordant cet avan-
tage, les déclarations royales avaient
léservé un délai de plusieurs jours
d'avance pour les paroisses bordantes
qui anciennement en jouissaient exclu-
sivement. Voir: Anrt du Conseil per-
mettanl aux habitants de Vaîcanville,
Anuerillp-on-CiTe , Tocrjucvilh, c/c. , dit
ressort de raniiraulé de BnrJIeiir, de
faire là coupe des vraies conruiTemment
aree les habitants des paroisses jnarititnes
du irssori de ladite amirauté, apr^s que
lesdiis habitants auront fait seuls cette
coupe pendant si:r jours, t~3a (AitIi.
(lalvados, C 3o6H); Demande des habi-
lants de Quetlehnu et Hideaurille d'être
admis a faire la coupe îles varechs sur
les rochers bordant les côles desdites pa-
roisses et ceii.r de Sainl-Vaast-la-Hougue ,
il la chnrjre de laisser h ces dernier»
quelques jours d'avance. 1^33 (ibi-
dem). La dernière déclaration royale
sur la coupe du varech, du .3o oc-
tobre 1 779 , n'avait niillemenl innové en
cette matière. (Isambbrt, XXH, 55o,
n" iu34.)
M-: VIGKL. 719
nier par le procès-verl)al dressé en eonsi-quence ledit jour, pour
par eux être ensuite portés en l'assemblée qui se tiendra le 9 de
ce mois, dans l'(''{jlise des (iordeliers de Valognes, devant MM. le
lieutenant général et le procureur du Hoi en ladite ville : le tout
rédigé et signé par les habitants de ladite paroisse du Virel, les-
quels en conformité à la lettre du Roi et au règlement y annexé ont
déposé autant des présentes dans les archives publiques de leur
communauté avec ladite lettre du roi, et le règlement y joint, le
8 mars 1789.
F. Gababt, p. Jouan, g. BuiKL, B.-D. LavAir-ois, Nicolas Bi-
HEL, J. Sey, G.-N. BniEL, René Letem.ieb, Pierre de
NoTST, J. CoRBiN, Jean de la Haye, A. Saurel, G.-A,
Gabart, j. Delallée, Victor Biiiel, B. Delallée,
Gharles Goispet, B. Letoupin, syndic.
VIDECOSVILLE
r (1)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(Aïs. Archive» de la Manche, série II, n. ri., liasse Cahiers (1»^ Volognos. II. pù'xe non colée,
Orijjiiiîil sij[ii/'. Inédit.)
Analyse : (formule du nuxlèle imprimé général). — Date de l'assemblée :
7 mars. — Comparants (!•>): Charles-Pieire Pinrhon , Jean Le Terrier, Fran-
çois [.0 Ganu, Michel Leleirier, Joaii Lecanu, llyacintli<> (iodefroy, Nicolas
Lofenifi-, liouis Lolerricr, Louis INonlez, Michel Nonlez, François l.eterrier,
Jean (iossclin. — Nombre de feux : iîs! " . — Publication ; le i" mars, par
liC Laisanl, prêtre, — Députas : Jean LEiKRBnca, Jean Lkcanh. — Signatures
(lO) : H. fiooEFRov, Jean (iossKi.m, J. f.ETKRarKR, Jean IJvmki-, Nichoi.as,
Michel NûhfiEZ, V. Tkrriki'., François {''oujik, J. Lktkuiukr, P. Tbu.i.ibr,
li^mis AoRKKz, K. Li; (1\ni . (]. PmciioN. Jean Lk Gakl , F. Lk Ginl, Jean JiE-
TBBBIKB, ayttdic.
'2. GahIER I)K dolkanobs.
(Ms. Archives comiiiiiiuili H de \ idrrosville. Oriffiiial Ri(,'in'. Incdil^''),
<" Vrrondisspmonl (le VnlofjncK, cnii- «l<^r(Ss, ^. Po|Mita(ion nciuelle !
Ion fie Qiii'Uclioii. tiF) habitant».
C' l»ii|nilitliitn nii (Itinniuhroniont (l'> '■^i La cnpii- de relie piôre mus n été
1793 : i(i.'» Iiahilants. Mouvonienl (en Juurnie par M"' A. Tiphnjrne , institn-
1787): Naissances, a; mariages, a; Iricr anniiiunalc à Vidccosi-ilte.
720
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Caliier de doléances de la paroisse de Videcosuille'^^^.
Nous soussignés, paroissiens liabilanLs de la paroisse de Vide-
cosvilie, aujourd'hui y" jour du mois de mars 1789, assemblés
pour faire ie cahier de ladite paroisse et y inscrire les doléances
pour être portées à l'assemblée générale des Etats, conformément
aux ordres du' roi du 2 /i janvier dernier, demandons :
1° Qu'on n'exige qu'un seul et même impôt des trois états, pro-
portionné au revenu et à la faisance-valoir''^^;
2" La vente libre des boissons. Les impôts qu'on en prélèverait
seraient portés sur les denrées de luxe;
3" Que la gabelle serait supprimée, et que la vente du sel sera
libre;
à" Que les colombiers et garennes seront détruits, comme rava-
geant les semailles et moissons des cultivateurs '^^ ;
C' Mémoire statistique tj-Si, (° h :
«VidecosviUe, seigneur AL de Morgan;
a.'io acres de terre iabourahic, un peu
plantées, 5i vergées de prés sans ri-
vii'rc, qui baignent de Teau du ciel.
Fonds médiocrcw.
Produit commun en grains (en
179.3): 3,199 Itoisseaux, niesuri; de
18 pots. (Arch. nat, Div bis, 5i.)
W Impositions de Videcosvilie pour
1789 : taille, Ooo livres; ace, 898 li-
vres; cap., 388 livres; corvée, 199 1.
5 s. 9 d.; vingt., '116 1. 18s.; terr. ,
35 livres; bât., 12 livres. Au total,
3,oi4 ]. 3 s. 9 d.
Lignes : 67, dont 63 propriétaires
exploitants (pour /i38 1. i5s.), et .'1 fer-
miers (pour 107 1. 17 s.).— PvivUé-
(pés : pour le clergé, le curé, M' Fran-
çois Dubosq (revenu, f\o livres) et le
sieur Jacques Leierricr, prêtre (revenu,
I !îO livres); jiour la noblesse, le sei-
gneur Léonord-Georges-Adrieu FiMiilIyo,
soigneur aussi du Home ou Isle-Mnrie,
de (Jlicr-du-Ponl , des liefs de Ronreray
c:i la paroisse des Moitiors, de Diu'csrn
en irllc de Picanvillc et de Hieu en
Saintc-M ère-Eglise (non résidant, re-
venu, 2,000 livres), et le sieur Fr. Dan-
cel, éc. (non résidant, revenu lâo li-
vres). Le revenu total imposable ne dé-
passe pas fij/ioo livres. (Arch. Calvados,
G 8355.)
'■^I Nous n'avons pas de renseigne-
ments directs sur le nombre de colom-
biers et de garennes qui pouvaient
exister en 1789 à Videcosvilie. Les doux
liefs nobles de la paroisse, (jui étaient
réunis, depuis le xvii'' siècle, avecla sei-
gneurie du lieu, appartenaient alors à
M. Feuillye, de Quinéville; il y avait,
en outre, deux extensions de fief, de la
seigneurie de la Brisette en Saint-
Gerni:iin-de-Tournebut, appartenant à
IVL Anne Lefebvre de Thienville, et de
Cras\ille, appartenant à M. de Hennot
d'Octeville.
VElat des rentes dressé par la muni-
cipalité à la date du lo novembre 1790
fait apparaître les redevances seigneu-
riales suivantes : i" M. Feuillye, pour
la seigneurie du lieu, t8 redevances
faisant ensemble 36 pots de froment,
j8 boisseaux, 9 cabots et '.ili pots
d'avoine, mesure de Tabbaye de Monte-
bourg, Il poules, 10 oeufs et 1 pain, et
161 1. lit s. 10 d. en argent (estimé
le tout 190 I. la s.); a" la seigneurie
de la Brisette, 3 boisseaux d'avoine,
mesure de 18 pots, et 2 poulets, en
deux redevances (estimé h 1. 12 s.);
.'{" la seigneurie de Crasville, (i livres,
en deux redevances.
Au total, en rentes seigneuriales
déclarées, 201 1. 6 s. (Arch. Manche,
Q'i ao.)
VIDKCOSVir.LE.
721
5" Que les paroissiens ne seront plus susceptibles des répara-
tions (le la maison presbytérale '^^.
Fait, arrêté et signé, ledit jour et an que dessus.
PiNCHON, Jean Leterrikk, F. Lei-rai\c, Louis Lelièvhe, Louis
NORDEZ.
LE YREÏOÏ
1 . Procks-verbal d'assemblée.
; Ms. \rcliivex île la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Vaiogiies, pivcc non rolée.
Original signé. Inédit.)
Anaiyso : Présidence : tr Devant Nous Vincent Mariage, avocat au Parle-
ment, juge (lu lieu, assisl»' de M" Giiillaunie-Jean-b^'ançois Denis, notre gref-
fier ordinaire 'î. — Date de l'assemblée : 7 mars. — (lomparanls (19) : An-
toine-Yvon du Favril, avocat, Robert Lhôle du Mouche! , avocat, Pierre-Yvon
('' Le souvenir de dépenses de cette
nature devait remonter, à Videcosville,
à quelque temps déjà. I^a dernière pièce
([ue nous ayons rencontrée est un Arrot
(lu Conneil aulonsant les habitants de
Videcosville à répartir la levée d'une
somme de 1,800 livres pour la répara-
tion de leur preshiftère , 28 mars ijOf).
(Arcli. Calvados, C i323.)
Les oificiers nmnicipaux déclarent en
1790 que le sieur curé n'a reçu aucune
somme ])our faire les réparations, mais
(|uo «Jean Hubert de Tur([ueviiie, hé-
ritier du dernier titulaire décédé il y a
cinq ans, a fait rebâtir les maisons
presbytérales partie à neuf et réparé le
reste à ses frais, ainsi que le chœur de
réalise et la clôture desdiles pièces, et
que le tout est maintenant dans lu
meilleure répar.ilion La nef de
réjjliso paroissiale a besoin de couver-
ture du côté du midi d'environ :! liajjes
de () piods cbaciuie, ipie la paroisse a
iait réjtarer en irhn pour passer fliiM-r.
en attendant (pie le temps soit propi((;
pour remettre ce morceau en pierre. Le
sieur curé, ([ui, comme seul déciun-
tenr, est tenu auv réparations du cliceur
et ornements, a reçu 9,5o livres à cet
elTet, et nous certifions <pi"il y a fait
des feuînilures et réparations pour [)lus
grande somme qu'il n'a reçuen. (Etat
des biens nationaux, Valognes, Arch.
Manche, Q'
•)
Biens ECCLiîsiASTKiUEs. L'inventaire
des otriciors municipaux ne fait appa-
raître d'autre bien ecclésiastique que la
cure, consistant en : l)àtiments, jardin
de 25 à 3o perches, trois pièces d'au-
mône en labour faisant 9 vergées 1//1
(non estimé). Le curé est seul décimateur.
Nous n'avons jias sa dé(;laration de 1 790 ;
en iGtJf) , au Fouillé, le bénéfice était es-
timé valoir /i 00 livres et [)ayait 20 livres de
décimes;en 1 770, il élailporléà i,o5o li-
vres par la chamlirt' ecclésia8ti([ue.
Rentes: 1" l'obiterie, neid" rentes de
fondations, faisant 48 1. 12 s.; 2° le
trésor, pour ffliefifes des bancs de
l'églisew, quatorze rentes faisant li 1.
to s.; 3° le maître d'école dHémevez,
20 livres; A" les habitués de l'église de
Valognes, 2 livres; 5° les obitiers d'Oc-
teville-k- Venelle, ô livres. Au total,
pour rentes, 83 1. 7 s.
L'ensemble des revenus ecclésiasti-
(pies de la paroisse est |torté, en 1787,
à i,'i38 livres seuleniLMit par les con-
trôleurs des vingtièmes. (Arch. Calva-
d(js, G 6.519.)
-' Arrondissement de \alognes, can-
ton de Bric({uebec.
'iG
722 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
de la Valette, licencié es lois, Jean-François Lefillàtre de la Roque, Jaccjues
.Simon. François-Jacqiies-Denis d'Angoville, Antoine-Jacques- Jean Suicouf,
Pierre-Paul Buret de Graudprë, Jean-Chai-les-Louis Denis, Michel Briou,
George Brien, George Letillastre, Jacques Lepigeon, François Plesnage, Louis
de la Roque, François Pimoiit, Antoine le Jolis, Thomas-Martin Lefèvre, Jean-
François de Bavent. — Nomhrede feux: 282 <''. — Publication : rrle i"mars,
par M. le cure'r». — Députés : ffNous juge susdit, et les aieurs Antoine Yvon
i)i: Favril avocat, Robert Lhoste du Mououel avocat. n — Add. en marge:
rrEt dans le cas où nous juge susdit ne pourrions être député de cette pa-
roisse, ils ont nommé le s"^ François-Jacques Denis, capitaine de la paroisse,
pour 3' député audit cas 'i. — Signatures (18): Denis d'Angoville. capitaine,
Yvon, R. Liioste, P. -P. Buhet, B. Yvon, J.-F. Lefillastre, Denis Desmarais,
T.-M. Lefî:vue, F. Plenages, A. Surcouf, M. Briens|?F. Pimont, G. Lefil-
lastre, G. Brien, J. Lewgeon, A. Lejoli, F. Simon. J.-F. de Bavent, Ma-
HiAGE , juge ayant un domicile dans le Heu , Denis.
2. Cahier de doléances,
(Ms. Archives de la iHanolw, »éHe H, n. cl., liasse Cahiers de Valogues, pièce non cotce.
Original signé. Inédit '^'.)
Cahier de doléances, plaintes et remontrances des habitants de Ja
paroisse et communauté du Vrétot^^\ rédigé par les hahitanls
du tiers état, conformément aux règlements faits par h roi le
a à janvier dernier, dans l'assemblée tenue à cet effet audit heu
le 8 janriei' ^7^9^ pow être lesdites doléances portées par
les députés qui vont être choisis au bailliage secondaire de
Valogues et de là au bailliage principal par ceux des députés
des villes et paroisses du ressort qui y seront envoyés.
Lesdits habitants votent et demandent :
1° Que les députés du tiers état à l'Assemblée nationale con-
courent de tous leurs efforts pour (ju'il y soit délibéré et voté par
tête et non par ordre;
9" Que le retour prériodique de l'Assemblée nationale devienne
une loi de l'Iùal , fondamentale et constitutionnelle, et (jue la na-
tion ne puisse jamais être représentée, même provisoirement, que
par des Etats généraux ou Assemblées nationales;
(' l*ii|iiilulioii au (lôiionibremenl do ( Communic(Uion de M. L. Leiong, inxti-
'79'' : 7.'>(t linlMlfliils. MiMiveiin'nl. (fil Inlfiir.)
17H7) : N. 3it, M. <>, t). ;^o. — P(tjm- *■'' Ivocaliior (vsl, dans un as.-mzgraïul
latioM «cliiello : 78^ haliitanls. nomlii-c d'arllrics, lu ro|irt)(lurli(in idu.^
'' I no coj)io, dôdaréo ronfiuiui' à ou moins textuelle du cahier do Hrit-
i'oi'ijfitial di's AirlnM's, a clé transrrilo (|n('licr; l'ordre dos arliclos a toutefois
Siir les roffistii's do didilioralions du olo <dMi|ilotonieiil modilic. Nous a\ons
Vrclol, à la dalo du mois de mai i<S8;(. roio>é on uolo los jjassayos commims.
f.K VRETOT.
723
3" Que les clroib du piiiK^f H ceux de ses sujets, I;i sûreté et ia
liberté individuelle des citoyens, soient garantis par des lois inva-
riables, insusceptibles de toutes exceptions et supérieures à tout
pouvoir*'^;
A" Que la constitution de l'Etat devienne telle que le pouvoir
législatif soii partagé entre le prince, la Nation, ou ses représen-
tants, dans une Assemblée nationale, mais que le prince exerce seul
le pouvoir exécutij c^m ne peut souflrir de partage;
5" Que la liberté de la presse soit consacrée par une loi, c'est
le seul moyen d'éclairer le prince sur les surprises iiuxquelles il est
exposé, mais qu'on punisse sévèrement les libellistes et leurs fau-
teurs ^^' ;
6" Que les Etats provinciaux soient rétablis en Normandie et
qu'ils soient formés comme ceux du Dauphiné;
7" Que chaque arrêté qui sera fait par l'Assemblée nationale
soit, à fur et mesure, sanctionné comme loi, avant qu'on s'occupe
de l'examen d'un autre objet, ainsi de suite; on conçoit le motif de
cette importante précaution :
8" Qu'on s'occupe de la réforme des abus relatifs aux tribunaux
et à l'administration de la justice civile et criminelle''*^;
y" Qu'on retranche du Code pénal certaines formalités mysté-
rieuses qui semblent avoir été inventées pour dérober à la lumière
les coups dont on assassine l'innocence opprimée;
1 o" Qu'on dégage notre Code civil des vétilleuses (^.v«'c] entraves
que la raison réprouve et qui sont autant de pièges tendus au bon
droit (*^
1 1° Que, saiis porter atteinte au droit sacré de la propriété, il
n'existe plus désormais que deux degrés de juridiction pour termi-
ner définitivement toute action judiciaire, quels ([u'en soient le
motif et l'objet; qu'on fasse cesser cette inconséquence préjudiciable
à l'intérêt public, qui, n'admettant que deux degrés de jiu'idiction
pour terminer définitivement une accusation capitale '^^ prescrit les
('* Les article» i , a et 3 sont ia re-
production presfuie textuelle des arti-
cles 1, 9 et /i do Bricquehec n.'specti-
vement.
<*' Cf. le cahier de Bric<juelK>r, art. 5.
'') L(îs artirles 6,7 et 8 reprodui-
sent textucHemeiit les nrliiics .S, (> et 7
«le Briapieher.
'*^ Une commission de jnrisconsidfi's
était en ce iiiomonl in("'mi' cii.-irgée de
réformer les formes surannées de i'îiii-
cienne procédure civile. Voir Iji-drcs
palenlcs qui uomiiieiit des t)ui{rislra(s à
l'i'Jfct de s'occuper d'a/rréfrer Ipx Inn-
Ifiipurs et diminuer les frais des procé-
<hires civiles, Versailles, 6 janvier 1789
(dans IsAMBBHT, XXVni,63.'{, n" 9357).
■■' En matière, criminelle, en ellet,
pour t«)ules les accusations enirainaiil
peine niïliclivc, lappel était directe-
ment porté aux cours de i'arlement et,
])our les crimes moindres, auv pi-ési-
diauv, en sorte qui! n y eiU dans Ions
les cas (pie deux dejp-és de juridiclion
72 'i
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
trois degrés pour des allaires minutieuses, et qui n ont pour objet
qu'un faible intérêt pécuniaire; comme s'il fallait moins de lumière
et de réflexion pour prononcer sur l'bonneur et la vie d'un citoyen ,
qu'il n'en faut pour juger une demande en répétition d'un prêt
modique ;
1 2" Que l'Assemblée nationale, après s'être occupée de la ré-
forme ou suppression de certaines lois, s'occupe par suite de ces
écoles publiques, fondées pour l'instruction des jeunes gens qui se
destinent au barreau; et que ces importants établissements, en ces-
sant d'être des simulacres d'écoles de droit, deviennent, par l'effet
d'un règlement sagement réfléchi, utiles à ceux qui se livrent à cette
étude C^;
1 3" Qu'indépendamment de ces études préliminaires, l'épreuve
de la pratique dans le cabinet d'un praticien chargé de l'instruc-
tion des alfaires litigieuses devienne indispensable pour acquérir
le titre d'avocat, et pour être ;idmis à défendre les parties;
1/1" Que [si] les circonstances ne permettent pas d'opérer la ces-
sation des maux réels résultant de la vénalité des offices de judi-
cature, l'Assemblée nationale s'occupe au moins des moyens propres
à rendre l'organisation des tribunaux la plus utile aux justiciables;
1 5° Que nul ne soit admis juge, à quebjue titre (|ue ce soit,
dans aucun tribunal de justice, sans avoir exercé l'état d'avocat
pendant un nombre d'années déterminé, et sans avoir donné des
preuves notoires de sa capacité;
1 6" S'il existait quelque convention secrète excluant le mérite
seulement. Ainsi l'avait décidé l'Ordon-
iiiincc criminelle d'août 1670, dont le
litre XXVI (des Appellations) est ainsi
ainsi conçu :
"Art. 1". Toutes appoHatlons de sen-
tences préparatoires, interlocutoires et
définitives, de quelcpie qualité que ce
soit, seront directement portées en nos
cours, chacune à son égard, dans les
accusations pour crimes qui luéritenl
peine afflictive et, pour les autres
crimes, à nos cours ou à nos baillis et
sénéchaux, au choiv et option des ac-
cusés.?! (Ordonnance criminelle , Saint-
(îermain-en-Laye, août 1670, dans
JsAMHRnT, XVllî, n° 62a, ]). ^119.)
(icttc siinplilication avait été possible
en matière criminelle, pane que, dès le
xvii' siècle , la poursuite des crimes était
eu fait, par la théorie sans cesse élargie
des cas rovaux , passée aux sintles juri-
dictions royales; la persistance des ju-
ridictions seigneuriales en matière ci-
vile n'avait pas permis encore de tenter
la même réforme dans Tordre des pro-
cès civils.
La paroisse du Vrétol pouvait légiti-
mement se plaindre des multiples de-
grés de juridiction civile. Elle apparte-
nait en première instance à la haute
justice de Bricquebec et figure sur le
Mémoire au roi des officiers de cette
justice, parmi les communautés qui sont
dites ^dépendre entièreraentr) de leur
juridiction. (Arch. Calvados, C 6198.)
En appel et pour les cas royaux , elle
allait au bailliage royal de Valognes et
de là , par un nouvel ap|)el , soit au
présidial de Coutances, soit au Parle-
ment, ce qui constitue bien les trois
degrés de juridiction dont se plaint le
cahier.
*'' Cf. le cahier de Bricquebec, ar-
li< le ^i (complètement remanié).
LK VMKTlïr. 7:2')
de l'entrée d'un tribunal de justice quelconque parce qu'il ne serait
pas accompagné de la naissance, que l'Assemblée nationale réclame
contre une pareille exclusion comme faisant outrage à la raison et
injure au tiers état ''^;
1-" Que, pour l'honneur de la magistrature et le bien public,
on supprime le mystère dont s'envelop|)ent les juges opinants sur
le sort des parties: que chaque magistrat composant l'assistance
donne à haute voix, sans quitter sa place, son avis raisonné sur la
cause qu'il vient d'entendre; cette fornie plus convenable à l'exer-
cice auguste de la justice distributive peut produire le triple avan-
tage d'attirer au barreau des hommes plus instruits, de rendre les
juges plus attentifs et d'empêcher beaucoup d'appels, en éclairant
les parties sur les vrais motifs de leur jugement'--;
1 8" Que ce mode s'applique également aux jugements qui se-
ront rendus à la (Chambre '^^. La raison murmure depuis longtemps
que, jusqu'aux parties intéressées, leurs avocats en soient exclus,
lorsque leur présence empêcherait beaucoup d'erreurs de fait, d'o-
missions et de méprises funestes au bon droit;
19" Que les tribunaux de la justice soient emplacés à la portée
des justiciables, et (ju'im plaideur épuisé par une première in-
justice ne soit pas réduit au silence par l'impossibilité de fournir
aux frais de voyage et de la proc('dure nécessaire au tribunal supé-
rieur, n'étant pas rare que les frais d'un seul voyage au tribunal
souverain surpassent la valeur de l'objet Utigieux;
ao" Que les tribunaux de la justice cessent d'être le jouet des
fantaisies ministérielles; que leur existence et leur pouvoir soient
désormais invariables; et que dans le cas où le bien public exigerait
la suppression de quel([ues-uns, elle ne puisse avoir heu que par
l'autorité du roi et le consentement du peuple réuni dans une
Assemblée nationale*'^ ;
121" Que d'un autre côté on fasse cesser cette honteuse vente à
l'enchère des offices de judicature; que chacun de ces offices soit
taxé à un prix convenable, au-dessus duquel il ne puisse être vendu;
et que, dans le cas de concurrence poiu' l'acquérir, la préférence
soit jugée par les justiciables, par la voie du scrutin, dans une
assemblée des députés des villes, bourgs et paroisses du siège; en
<■' Les articles 16, if) et 16 sont la (•''' Sur rcfin'il faut entendre par là, v. la
reproduction , plus ou moins retouchée, noie sous Magneville,art.8(sMj9r«,p.3 10).
(les articles 9, in et 11 du cahier de '*' Les articles 19 et 20 sont la re-
l]ric(juebec. production en deuv articles différents
'- Cf. le cahier deBricqni'lM-c, art. i 0 de l'article 1 a , S 1 et S a du cahier de
in jine (considérablemenl dé\<'lop|ié ). Bricnuehec.
72r.
TUUJ-l\nE SKCONnAlRK DE VALOCNKS.
nombre pr(i|i( liidiiin' n l'Hlendiic de duicjuc ville, bourg et pn-
roiase;
2 a" Que les tribunaux ordinaires de justice soient juges de Ioub
les cas, et de toutes les matièrt's civiles el cnininelles, sans qu'on
puisse janiais leur substituer l'autorité suspecte et précuire d'une
commission, espèce de tribunal lantaslique, né du droit du plus
fort pour sauver le coupable ou condamner l'innocence, et dont
l'existence momentanée est un outrage à la justice*'^;
q3° Que partout les sujets du roi puissent substituer une rede^-
vance pécuniaire aux services et corvées personnelles; l'exercice de
la liberté porsonnelle de tout citoyen étant un bien commun dont
le trafic, en dégradant l'iiomme, fait préjudice à la société;
2/1" Qu'on assujettisse à une justification rigoureuse devant
l'assemblée municipale de cbaque paroisse, tous les jouissants des
droits do colombiers, volières et de garenne, droits funestes à
l'agriculture, et que cbaque assemblée municipale soit cbargée,
après avoir pris connaissance des titres ou moyens des possesseurs
desdits droits, de dénoncer et poursuivre les usurpateurs au tri-
bunal de la justice ordinaire ;
9 5" Que les possesseurs légitimes de ces droits soient tenus de
tenir leurs pigeons enfermés dans le temps des semailles et celui
des récoltes *'^) ;
''^ Cf. Hricqueljcc, iirt. \'è, La roni-
mission dont il s'agit au texte est la
rommission établie en 1768 à Gaen
(rpnnr connaître des crimes de contre-
l>ande dans la généralité, soustraits à la
juridiction ordinaire^', ({iie les cahiers
désignent sous les appellations diverses
de ffcliatnltre noire», <» chambre ronger»,
ffcbambre ardente". Successivement
prorogée, elle était tmcore en fonctions
en 1789. Voir Edit pwlant oontinnn-
tinn f.n la ville do, Cnrn, jusqu'à décembre
i']8ç),de la commUsion établie contre
les contrehnndient, mai 1783. (Arch.
(laivados, C 191.)
''' Nous n'avons point de renseigne-
ments directs sur le nombre des colom-
biers qui pouvaient exister au Vrétot en
1 789. La seigneurie de la paroisse ap-
partenait à M. de Montmorency, pour
la baronnie de Hricquebec; mais des
terres importantes relevaieqt des Hefs
(le Sottovasl,ù M. L. de Cluvrey; d'Au-
monville, ù la dame de (iumpnind, et
<le \|alqs.sis, à tu dame Jurj|ueliae da
Heaudrap, le premier, extension d'une
seigneurie voisine , les deux autres éga-
lement situés dans la paroisse.
Nous avons conservé VEtat den rentes
de Jjgo; on y relève :
1° Pour la baronnie de Bricquebec,
rentes seigneuriales sur 89 (ieffatuire^,
montant ensemble à 1 7 boisseaux 1 ';?
I carsonnier 6 cabots 97 pots ot h brin-
guets de froment, 35 boisseaux 7 ca-
bots el 1 rais d'avoine, a boisseaux de
sel, !i |»oules, 3 ••hapons, 99 œufs,
9 gélines 1/3 et j/3, 1 étrier, i35 I.
I I s. 8 d. en argent et 1,1 53 I. 5 s.
9 d. pour 5a redevances converties en
argent: au total, à l'apprécis, i,3fla I.
9 s. 8 d.;
•j° Pour la seigneurie de Malassis,
rentes seigneuiiales sur 91 fieffafaires,
montant enseud)le à •?. boisseaux de fro-
ment, 3 boisseaux -1 mesures et cbopine
d avoine, a poules, a pains, 5 gé-
lines 1/8, 30 œufs et le buitième de
10 leufs, plus 1Q7 1. i5 s. de rede-
vances converties et lia i. |3 8.
1 1 d. i/a en argent. En corvées, 17 re-
<le\anfes de services qualifiés «journée
.E VI 5 1< TOT.
797
9.0" Oiie \o tira^jc des milices de terre el de mer, (|iii, siirloiil
dans ce canton, fait un piv^iidicc moIjiMc à l'ajji'icidture, soit n'^glé
d'une manière moins onéreuse au peuple ; et qu'on examine s'ii ne
serait pas pn'lt'ralde de le remplacer par une ronlrihulion pt'^cu-
niaire, don! le fonds serait destint'^ à des enrôlements \oloiitaires,
contribution que supporteraient les citoyens de tous les ordres,
tous étant é^jalemenf intéressés à la défense comnume"';
ti']" Qu'une loi irréfragable autorise l'aliénation à perpétuité
des domaines du roi, les forêts exceptées, avec les précautions né-
cessaires pour prévenir les surprises dans les ventes cpii en seront
faites ; et que le prix de ces ventes soit employé à payer la dette
publi(pief^^;
38" Que, par le même motif d'intérêt public, on autorise le par-
tage des communes entre les liabitants des paroisses où elles sont
situées, ayant égard, dans ce partage, aux pauvres habitants; el
que dans les lieux où ces communes forment un objet considérable,
on en détache une portion pour l'appliquer à un établissement
d'utilité publique, tel qu'une écol»^ un refuge pour l'humanité souf-
frante, un hospice pour des vieillards inlirmes'"*^;
99° Que la réformation des abus subsistants dans le régime et
l'administration des eaux et forêts soit un des principaux objets de
la censure et de l'attention des Etats généraux; que le cours de ces
abus soit arrêté par des lois rigoureuses; le dépérissement pro-
d'iiorarae, journée de rliamio et do
liorse, journée de fiarnois, journée
d'iioninie à scier du blé en août, etc»
et 10 autres redevances de fractions de
ser\ires à peu près inappiéciables,
comme «le dizième d'une journée
d'homme a scier le blé, le buitième
d'une corvée de barnois, le service d'iine
foiurbe au pré Bertrand, etc^; au
total, à l'apprécis, 361 1. 3 s. 1 1 d. 1/9 ;
3° La seigneurie de Sottovast, rede-
vances sur 8 tenanciers montant à T) ca-
bots d'avoine, a cbapons, une fourche,
une corvée d'homme, une journée de
charrue, un éperon et 5 1. 1 5 s. en ar-
jjent, est., au total , 1 1 I. i5 s. ;
ft" lia seifjneurie de Camprond, une
redevance de 3 cabots d'avoine (esli-
niés î! 1. 17 s.).
\jG total des rentes seijjneuriales dé
clarées monte à iS^ç^'] 1. 1 5 s. -y d.,
sur 11/1 tenanciers. (Aicli. Man(lie,
Q*' 90.)
*'' Cf. Hric(piebec, art. 1 (i (rema-
nié). La paroisse de Bric([uebec n'était
[las sujette à la milice de terre; elle
fournissait à la j^arde-cAte, pour la di-
vision (le Barneville, compagnie de Sor-
tosville. Levée de 17H7 : Hh garçons
présentés, /i sont pris canonniers. (Arch.
t]alvados, C 1 H60.)
"' Cf. Bricfpiebec, art. 17 (ren)anié).
I^e domaine du roi ne parait pas avoii-
[lossédé de terres dans la paroisse du
Vrélot, fin moins nt; voyons-nous au-
<une rente domaniale portée en 1790
au dernier Etat du tlommni' fie Vulofrne.t.
(Arch. Manche, A 83(55.)
'^' La paroisse du Vrétot possédait
tpuîlques biens communaux cpie nous
trouvons mentionnés au Ménwiri' slatin-
lujuc df ij'li ; tfliandes et couununes,
Kio vergées» (f i3). La conuminauté
ne (igure pas toutefois sur le Hâle des
jxn'disses de la irpiiéralilé de Caen impo-
sées en l 'jaa comme jouisitaut en commun
de droits d'mafre. (Arch. Calvados,
C 9.563.)
728
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
gressif des bois et forêts devant faire craindre leur totale destruc-
tion"^;
30" Oue des lois claires, sages et précises fassent cesser les
décisions versatiles (^sic) des divers tribunaux de la justice, sur
l'impôt des dîmes; et que partout on en exempte les productions
récoltées en verl ou en sec, qui servent à nourrir les bestiaux
employés à la culture des terres ^^^ ;
3 1" Que la noblesse ne puisse s'acquérir à prix d'argent ;
3g" Que le commerce, l'industrie des arts et métiers soient
désobstrués (s/rj de ces privilèges exclusifs, de ces lettres de maî-
trise, qui font (jue le plus capable est souvent exclu d'une profes-
sion ou métier dans lequel ses talents naturels l'auraient faitexeeller;
33" Ou'on donne aux écoles de latinité, d'humanité et autres
premières ('coles. un plan d'éducation dégagé de ces méthodes
absurdes qui étoutlent dès le principe les dispositions innées des
enfants qui les fréquentent; et que tout individu capable, prêtre ou
autre, soit admis à remplir les utiles fondions de maître dans tout
collège quelconque (^' ;
3/i" Que l'assemblée nationale ne s'occupe de l'octroi des impôts
qu'après avoir fixé, d'une manière invariable, les principes d'une
constitution qui fasse à jamais le bonheur du prince et de ses
sujets, (ju'après avoir réformé les lois (jui peuvent être rendues
meilleures, et les abus subsistants dans les tribunaux de l'adminis-
tration de la justice ;
'') L'article 99 reproduit textuelle-
ment rarliele i(S du cahier de Bric-
quobec.
'^' Cf. Bricquetjec, art. 19. Los déci-
mateurs de la paroisse du Vrctot étaient
les reliffieux tiénédictins de Beaumont-
en-Aug(>, qui |)ercevaiont les deux tiers
des grosses dîmes, et le curé (|ui avail
le tiers restant, avec toutes les menues.
Déclarnlidii de ijfjo non retrouvée
jionr la cure. Les olliciers municipaux
iont connaître que les deux tiers d(>s
grosses dîmes appartenant aux religieux
étaient atl'ermées frà Jean-Cliarles Clia])-
pey, de cette paroisse, par liail devant
le sieur Hubert, notaire de Bricquebec,
par prix et somme de 1.900 livres et
2^0 livres de vin-. [Élnt des bipns
nationaux, Vahgnes, Arcli. Manche,
Q*-' 17-)
Nota. Le bail ainsi indiqué par les
officiers municipaux irétail en réalité
qu'une sous-location. Les religieux du
prieuré de Beaunaont avaient traité di-
rectement, pour l'ensemble des grosses
dîmes de le Vrétol, Bricquebec et Ma-
gneville, avec un sieur Boudard, fer-
mier général, qui avait ensuite, comme
on voit, rétrocédé à des sous-ferraii'is
les difl'érents objets de son bail. En 1 790,
dans la Déclaration du prieiué de Beau-
mont, l'ensemble des grosses dîmes des
trois paroisses est porté comme alTei-
nié, pour cinquième année de bail, au
prix de 3, 100 livres. (Voir Tableau
lies revenus du prieuré de lie'aumont
pour l'année l'JQO. Arch. Calvados,
(j Q II. cl., district de Pont -V Eve que.)
Quant à la cure, affermée en 17 '16
à 960 livres pour déport, nous la
retrouvons en 1770 portée pour le cal-
cul des décimes en 5" classe, et esti-
mée i,or>o livres de revenu. (Arch. nat.,
G\ 527.)
'^' Cf. Bricquebec, art. 8 (considé-
rablement développé).
LE VRETOT.
729
3ô" Que la caisse H'esconipl»' soit rendue un établissement
national*'^;
36" Que nul inipôl ne puisse avoir lieu que par l'octroi de
l'assemblée nationale;
87" ^)ue nul impôt ne puisse obliger la nation si elle ne l'a
autorisé par ses députés réunis dans une assemblée nationale ;
38" Que tout iiiij)ùt soit déclaré, pour toujours, être une cliargc
commune à tout citoyen cjui, de quelcpie ordre (ju'il soit, sera tenu
d'y contribuer dans une juste proportion, et qu'il ne soit octroyé
aucun impôt que pour un temps Hmité, et pour avoir lieu seule-
ment dans l'intervalle d'une assemblée nationale à la suivante;
3q° Que du nombre des impôts on préfère les moins onéreux,
surtout aux laboureurs, et les plus susceptibles d'une répartition
juste et proportionnelle sur tous les citoyens sans exception ;
lio" Qu'on examine avec attention si la subvention territoriab;,
universellement désirée, n'est pas l'impôt le plus susceptible d'une
répartition juste et proportionnelle sur les fonds de tous les
citoyens '^^ ;
hi° Que l'on proscrive sans aucune exception tous abonnements
particuliers que la faveur obtient au préjudice du public;
/la" Qu'on supprime ou qu au moins on moditie en faveur des
pauvres citoyens l'odieux impôt sur le sel; que les traites inté-
rieures soient aussi supprimées comme une entrave à la liberté du
commerce, et que les douanes soient reculées aux barrières;
43" Que l'on diminue et simplilie les frais immenses de la per-
ception dont les agents sont beaucoup trop multipliés; et ([u'on
réunisse ceux des impôts (|ui, par leur analogie, en sont suscep-
tibles (3);
hà" Que l'impôt (pii sera octroyé pour acquitter la dette com-
mune soit surtout assis sur des objets de luxe, de pur anuisement
(') Sur la caisse d'escompte, voir ce
que nous avons noté sous ie cahier de
Valognes, au préambule {xuprà, p. ii).
'-' Les articles 36 à ho reproduisent
avec ([uelques remaniements les articles
16 et 9.2 du culiier de I5ric(]uebec.
Impositions du Vrétot pour 1789 :
taille, 1,916 livres; ace, i,958 livres;
cap., 1,288 livres; corvée, 63() livres;
vinfjt., 2,i83 1. i3 s. 10 d.; lerr. ,
310 livres; bât., 70 livres. Au total ,
7,810 1. i3 s. 10 d.
Lignes: 971, dont 2/17 propriétaires
exploitants (pour 2,^9.5 1. 1 s.), et
ai fermiers (pour 5/r3 1. 10 s.). —
Privilégiés : \e curé, .M* Jean-Baptiste
Mignot, et pour la noblesse : les demoi-
selles Anfjéli(|ue-Fraiiç()ise et Catherine-
Françoise- Jac(|ueline de Beaudrap,
sœurs, propriétaires par indivis des fiefs
et seigneuries d'Ouessev-en-Colond)y,
Maiassis au V'rélot et le Fournel en
Saint-Maurice, et noble dame Margue-
rite de Camprond, veuve de messire
(Iharles de Sainte-Mère-Eglise, possé-
dant le (ief d'Aumonville au Vrétot (non
résid.).
>^' L'article ^3 est la reproduction
textuelle de l'article 23 du cahier de
Bricquebcc.
730
BA1TJJ\GE SECONOAinE DE VALOGNES.
et de {rivolit»', lois que les chiens de chasse, los voitures, les
hiquais, les ouvrages d'or et d'argent (";
fib" La diminution des penbdons sur le trésor royal, sur la cas-
sette et autres fonds puhlics, la suppression de beaucoup de places
inutiles, la réduction des gages et honoraires attachés à d'autres
places, procureraient une épargne qui concouiM'ait à faciliter, sans
(îcraser le peuple , l'acquit de la dette nationale ;
A6° L'entière suppression des annates, des droits de dispense
et autres, dont s'enrichit la Cour de Rome, et le produit de ces
droits perçus pendant plusieurs années au profit de l'Etat, serait
un autre moyen d'acquitter la dette publique; les Français s'estime-
raient heureux d'être ensuite absolument affranchis de ces droits;
li'j° Laisser en économat pendant plusieurs années les abbayes
et prieurés qui viendraient à vaquer successivement, serait une
autre ressource pour se libérer de la dette nationale'-^;
/iS" Qu'au surplus, avant que d'octroyer aucun impôt, l'assem-
blée nationale prenne une exacte connaissance delà dette publique,
aliii d'y proportionner les sacrifices nécessaires et que, désormais,
tout ministre des finances soit tenu de rendre compte, à chaque
assemblée nationale, de l'emploi qu'il aura fait des deniers
|)ublics'^';
^9" Laissons, du reste, au\ députés qui seront nommés pour
le bailliage secondaire et successivement à ceux qui le seront pour le
bailliage principal, de suivre les mouvements de leur honneur et
do leur con8ci(UiC(^ dans tout ce qui sera proposé pour le mieux,
en consultant on tout le bien et la justice, la prospérité de l'Etat,
le respect pour la personne sacrée du roi et l'honneur du peuple
français''';
<') Qï. Brifcincber , art. 3i; Surtain-
ville, art. 17, ol la note sons ro dornier
texte (suprii , p. 5^1 T) ).
(^1 Cf. Siiiiainvillo, art. 90. L,e v(jeu
(lu cahier ne parait pas avoir eu au
Vrélol une urjfenre particulière. I.'in-
veulaire de 1790 ne relève, en fait de
liieuH ei'i'lésiaslitpios, dans la paroisse,
(pic : 1" lu cure, consistant en liàli-
nutnts, |(ran(;e, jardin potafjer d'uno
demi >erjjéo, petite terre d'ainnôiies en
iierlte (le 5o perclies, avec un droit
(rusu|;<' d(f 8 cordes de liois dans lu
fortU de |{ric(pn'liec ( le tout non est. ;
était déclaré en 17/16 pour 980 livi-es,
ave(; 900 livivs pour les dîmes); 3° deux
chapelles, Tune dépendant de la terre
du Manoir, avec 70 livres de rente en-
viron, l'autre sur U terre de Malassjs,
apitarteniinl à M"^ de fîeandrap ( revenu
inconnu). (Voir Etat des Ineiis nul., Vii-
Utl^ne», Arcli. Manche, Q^ ' 17.)
L'ensendile des revenus ecclésiasli-
(|ue6 de la paroisse est porté on 1 787
A 3,8(19!. i5 8., par les contrôleurs
dos vinglièuies. (Arcli. Manche, Q* '
'•'1 Cf. Bricquehec . art. 37 ( reinunté).
''*' Cet article reproduit prescpie tex-
tuelloinenl la formule linalo du cahier
(le Bricipielioc. Il est visilile que U PP-
(liii lion primitive du cahier, dressée sur
le modèle du cahier de Uricqnel>ec,
s'urrôtait ici, Toiiti> lu suitp a dû ét''e
ajoMl(''(' en srfanre, ainsi que le nipnii'^
le mot ff/lyoMte'»' , dû Particle 5i.
T.E VRKTOT.
7:M
n'éjiitliciable
5o" Leur l'eooinmiUHloiis d'avoir les égards conveuablrs pour la
préséance et droits li(iii(>rili([ii('s dus aux deux premiers ordn^s de
iKtat, sans pourlant suultrir aucune des distinctions qui avilirent
ies fonuiiunes aux derniers Etats généraux ;
f)!" ^Ajouté "]. Oue le droit de df'port soit supprimé eonune
abusif, n'étant fondé sur aucune loi et comme étant
aux pauvres habitants des campagnes ;
5a° Que toutes les réparations des presbytères soient h l'avenir
à la charge des gros déeimaleurs ''^^ ;
53° Que l'on réunisse les maisons religieuses qui peuvent l'être,
et que le revenu de queh|ues-unes soit appliqué à des établis-
sements d'utilité publique ;
54° Que chaque citoyen laboureur jouisse de la liberté d'avoir
dans sa maison une arme défensive de sa personne et de sa l'or-
tune '^^ ;
55"^*^ Que l'on supprime le droit de banalité de moulin et de
four, comme trop onéreux et contraire à la liberté, sauf l'indemnité
due aux propriétaires de ces droits. — Que des lois sévères et des
précautions actives empêchent l'abus de la chasse et que les mal-
'■' Sic. Les articles ainsi ajoutés an
cahier ]tniîiitif sont cmpruntét;, les uns
au cahier de Bricquebec encore (voir
art. 5» = Bricquebec , art. 98 ; art. 53 =
Brinpiebec , art. ag et iio); les autres
au cahier de Surtainvilie (voir art. 5a =
Surtainviile, art. 33 ; art. 5i = Surtain-
vilie, art. 9 1, etc.). La lin est entière-
ment orijfinalc.
Le déport de la paroisse du Vrctot,
dont il est question au présent article,
avait été affermé en 17^6 par i)3o li-
vres; les dîmes étaient louées à part pour
900 livres. (/iitrMU^/c Ih irquebec , Anii.
(Calvados, C 438/i.)
'*! Cf. Surtainvilie, art. •m. Nous
n'avons trouvé aurune trace de répara-
tions presbytérales à la charjje des ha-
bitants du Vrotot dans la seconde moi-
tié du xviii' siècle. Tout au contraire,
les officiers nmnicipauv observent en
1790 (]ue ffle presbytère de rcUe pa-
roisse a été construit tout à neuf en
1789; il en a coûté au sieur curé au
moins i,5oo livres, partie pour les ré-
parations à sa charj,'e, partie pour
<|uelques cbanjfements qui n'étaient pas
portés par U'. règlement concernant les
bâtisses des presbytères. . . L'église pa-
roissiale ((instruite à neuf vers 70 est
en très bon état, mais manquant abso-
lument d'ornementsr).(£,(jc. cit.)
'^' Allusion nouvelle à la prohibition
du port d'armes édictée dans la pro-
vince de Normandie par V Ordannanca
thi duc d'Harcimrl du fj septembre
i'j66, dont nous avons déjà plusieurs
l'ois parlé. (Voir cahier de Digosville,
art, 5, et la note, suprà, p. 239.)
'** Ce dernier article est écrit , dans
le manuscrit, d'une grosse écriture qui
tranche complètement avec le reste dtî
la rédaction. La jmroisse du Vrétot était
vraisemblablement assujettie à des ba-
nalités pour la banmnie do Bricquebec.
Nous avons un certain nombrti d'aveux
des tenants et vassaux de la baronnte
pour la paroisse, de la fin du xvii° siè-
cle; mais ils sont, comrne on verra par
le spécimen donné en appendice à ce
volume, relatifs uniquement à des droits
d'usage dans la forêt coutumière de
Bricquebec. (Areh. nat., Dxiv 5, I. /i8,
pièces cotées 17 à 37.)
Les anciennes déclarations lont c(m-
naitre que le prieuré do Saint-Micbel-
(lii-Hos([ en Varengeville possédait la
dîme du moulin du Vrétot < nous igno-
lons si ce droit subsistait encore cm
1790.
732
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
heureux cullivatoiirs ne voient jîIus leurs champs ravagés et leurs
récoltes détruites par ces oisifs dangereux qui osent même menacer
les lahoureurs qui les surprennent et se plaignent de leurs excès;
"que la recette de l'obilerie soit en toute paroisse à la seule charge
des obitiers*''l
Celte paroisse, d'ailleurs surchargée d'impôts de toute espèce,
est privée pendant près de cinq mois de chaque année de l'impor-
tation'-' de ses productions, coupée par trois rivières dont la réu-
nion à certains points intercepte toute communication, n'y ayant
aucun pont praticable sur ces rivières réunies. Les habitants de
cette paroisse et ceux de celles qui sont situées au delà vers la mer
sont, en quelque sorte, enfermés chez eux et isolés pendant tout
ce temps; ils demandent que payant d'ailleurs depuis très long-
temps pour la confection de routes qu'ils ne sont point à portée
de pratiquer, on fasse sur ces rivières et dans l'intérieur de cette
paroisse les ponts et chaussées convenables pour les faire jouir de
i'usape des routes de Valognes et de la précieuse faculté de pou-
voir importer (siV)'^' les productions de leurs terres.
(') Le passage entre les signes ** est
ajo'.stc en marge dans l'original. Sur la
nieiliclte des deniers de Tobiterie, on
Noudra Iiien se reporter à ce que nous
avons noté sous le cahier de Saint-Ger-
moia-de-Tournebut, art. 9 {suprà ,
p. 577). Les doléances de la paroisse
du Vrétol à cet égard s'expliquent mor-
veilieusoment par la situation particu-
lière di; cette localité. D'après rEuil
des rentes dressé à la fin de 1790,
il n'y avait pas moins de .3 9 rentes
d'obits à recueillir dans la paroisse,
ainsi réparties :
limites : 1" l'église du Vrétol, 17 ren-
ies, montant au total à 189 1. 7 s. (i d.;
9." le trésor du Vrétot, G rentes faisant
de même 38 1. 1 1 s. 0 d.; 3" la rcon-
l'rérieîi du Vrétot, une rente de 0 li-
vres; l\" les prêtres et obitiers de Ma-
gneville, h renies faisant i5'i livres;
â° l'église de Quettetot, 3 rentes fai-
sant .1') L la s. ; 6" l'église de Surtain-
ville, 1 rente de ai livres; 7° l'église
de Saint-Germain-le-Gaillard, 1 renb;
de /i livres; 8" la cliapelle Sainl-Biaise,
A rentes faisant ensemble 8 boisseaux
d'avoine, 1 poule, 10 oeufs et 7 1. lAs.
en argent (est. en tout 9.^) I. !\ s.).
Il faut ajouter pour rentes ecclésias-
tiques encore : 9" l'hôpital de Bric-
quebcc, 1 rente foncière de 1 1 I. i3 s.;
10° le collège de Pierreville, 1 rente
hypothèque de i5 livres.
Total des rentes ecclésiastiques :
/180 I. 8 s. (Arch. iManche, Q^"' ao.)
(-) Sic. Il faut lire évidemment pj-^oc-
tution. Le défaul de voies de communi-
cation dont se plaint le cahier paraît
n'avoir été que trop réel en 1789. Il
n'existait point de chemin praticabli' aux
voitures, permettant aux paroisses de
tout le canton situées sur la cote, par
delà les différents bras de la rivièie de
Seye ( Pierreville , Surtainville , le Rozel ,
Saint-Germain-lo-Gaillard) de conimu-
muni(]uer avec Bricqnebec, et de là
avec Valognes et l'intérieur du pays.
Une roule était bien en projet depuis le
milieu du siècle environ, de Valognes à
Carteret, en passant par Bricquebec,
qui devait traverser la parois^e du
Vrétol même et franchir les rivières
près de leur confluent , entre celte pa-
roisse et celle de Sortosville. Mais,
malgré les réclamations des commu-
nautés et le concours pécuniaire des
barons de Bricquebec, la route n'avait
avancé qu'avec une extrême lenteur
et atteignait seulement en 1789 le bourg
de Bricquebec. (Voir les pièces, Arcb.
Calvados, G 3867-3868.)
'^^ Le rédacteur a voulu écrire ('\i-
demment ici encore exporter. Gf. A/cm.
LE VRÉTOT.
733
Fait, arrêté et signé en ladite assemblée générale, après lec-
ture. — Deux mots rayés nuls.
P.-P. Blhet, Yvon, R. Liioste, Denis Dangoville, B.Yvon,
Denis-Desmarais , J.-F. Lefillastre, J. Symov, J. Lepi-
GEON, J.-F. DE Bavent, A. Lejoli, Ï.-M. Lefèvhe, G.
Lefillasthe, m. Biuens, Fr. Pimont, F. Plesnage,
G. Biuens, Makiage, A. Surcouf.
YVETOT
(I)
1. Procès-verbal d'assemblée.
(M-;, [rchiivs de la Mamiic, série H, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II, pièce non culce.
Original signé. Inéilit.)
Analyse : (formule du modèle imprimé générai). — Date de rassemblée :
i" mars. — Comparants (19) : André Langlois, Jean-Antoine Huet, André
Hallot, Jacques-François Avoinne, Nicolas-Antoine Basley, Georges Pluet,
Jcjccjue Le Souhaitier, George Leconte, Jacque Vignon, Levéel de la Haulle,
Jean Hallot, Jean-Baptiste Mariette, Nicolas Vicq, Jacque Vicq, Adrien Roui-
land, Pierre Varin, François Avoinne, René Basley, George Vicq. — Nombre
de léux : 260'''. — Publication : le 1" mars, par Poutrel, vicaire. —
Df'putés : *Gallis de Mesmlgrand, *Levéel de la Haille''', Jean-Antoine
liiMOT. — Signatures (25): Levéel de la Haulle, N. Basley, J.-A. Huet,
G. Legris, j. Lesouhaitier, André Hallot, Vignon, André Langlois, George
Leconte, J.-F. Avoinne, Baslev, B.Laurent, P. Varin, Jacque Vicq, J.-F. Hal-
i,Ev, Nicolas Gargatte, Jacques Vicq, F. Anquetil, P. Feiard, Jean-Tl'.omas
Tison, G. Langlois, L. Gargatte, J.-F. Avoine, L. Varin, Julien Lepetit.
2. Cahier de doléances.
( '»Is. Archives (le la Manche, série B, n. cl., liasse Caliicrs do Valognes, I, pièce non cotée.
Original signé, /ncrf/7'"'.)
slal. de i^ïdi : «Le Vrétot; seigneur :
M. le marquis de (iassey; i,t3/i acres de
terre laltouralile peu plantées, 5a5 ver-
gées de pi'é. Le terroir maigre , à la ré-
serve des prairii s. Landes et communes,
1 00 vergées n (/' 1-7).
Produit ( omnmn en grains (en 1 7y3) :
().70'^ boisseaux, mesure de a A pots.
(ArcI). nat. , D iv bis, .')i.)
'"' Arrondissement de Valognes, can-
ton de Valognes.
(^' Population au dénombrement de
1793 : 1,062 habitants. Mouvement
(en 1787) : N. ko, M. 10, D. 92, —
Population actuelle: 801 habitants.
(^) Taxe des députés à Coiitances,
17 jours, 70 livres, fr Accepté pour être
oll'ert en don palriolique.Ti [Rôle des
Inxes, n° 82 o.)
'*) Une copie moderne non datée,
mais visiblement exéculéo on mai 1889,
nous a ét('' signalée dans h's archives
communales d'Yvotot. {Communication
de M. LeOuutanjrer, insliluleur.)
73^1
r,\ILIJA(iK SKCONDAIUK l>K VAl.()(iNES.
Doléances que prennent la liberté de soumettre à leur auguste
Souverain les syndic et communs habitants de la paroisse de
Yvelot, lesquels supplient très humblement Sa Majesté :
Primo. De donner une constitution stable au royaume et de
fixer d'une mnnirre irr«^vocabie le relour périodique des États
gén«Vaux ;
Secomlo. Do rendre à la province de Normandie ses anciens
États ;
3° Que , cpiels que soient les impôts qui seront jufjés nécessaires et
sous quelque dénomination qu'ils soient établis, — que la répar-
tition en sera faite sur toutes les classes des citoyens sans distinc-
tion d'ordres ni de privilèges''^;
h" Que la dénomination des dixièmes sera changée; pour y sub-
stituer une subvention territoriale également répartie sur toutes les
propriétés'-^;
5" Que dans l'impossibilité de trouver une base certaine pour
[asseoir] cet impôt dans chaque paroisse, Sa Majesté sera suppliée,
l'avis des Etats généraux sur ce préalablement pris, de se reporter
à la somme imposée dans les paroisses en 1756'^^ sauf, si les
''' Imjwsilions d'ivctol |iouri7Sf):
(tille, .'{,095 livres ; arc. , 2, o3o I. 18 s.;
(jp., 9,oo() I. i3 H. !^ d.; corvée,
i,oa8 I. 7 s. () d.; ^ingt. , /i,i{t7 I.
18 s. 10 d. ; lerr. , 38a livccs; l)ât. ,
1^7 livres. Au tot;il, 12,987 1. 18 s.
liigncs : a3A,d()nl aty piopriélaircs
ccploitants (pour 9,/|()i î. g p.), ot
i')") fermiers (pour 1,309 \. 1 s.).
Prlviléfriôs. — IjO rôle do l'impôt dit
(les hâtimonis do justice pour 178^
porinet d'ajiprécier i'iniporlancc dos
|K>ssos8ions des privilégiés à Yveftil en
I 789. Lo rôle paroissial comporte ;ioA
lignes, pavant onsomlilo 1-17 jivcos, siii'
li^squollos nous roli'vons los cotos siii-
vantea : pour le clergé, le curé, M° Michel
de la Barre, il. in s.; les obitiers,
(') t>. 8 d.; le trésor, 10 8. 8 d. ; l'archi-
diacre (le Cotentin, 3 I. i5 s.; le sémi-
nnire do Valognes, 1 1 I. 3 8. A d. l*oiir
la nolilesse, le seigneur, Lonis-Jean-
Haptislo-Anloiiio Colliorl , manpiis de
Seigneloy (non ré9. , cote 7S I. 1 (> s.
I d.); les sieiira Lcvcrrier. éniver.
i(i s. ad.; i^everrior du Mesnil , é» iiyer,
3 I. 16 8., de Pnrfoiirii, ériiyer, i5 I.
li s. 9 d.; de Teurlcvilie, écuyer, i5 I.
l'is. 9(1.; la daiiio du sieur Gallis,
11 I. 3 s. 3 d., olc. Lo revenu jtaroissial
imposable est do [tins de !?8,ooo livres.
(Arch. Galvado.s, G 83.^).').)
'-' Une «subvention territorialoTî avait
été, comme on sait, établie à la suite
de ia pnmiière assoml»Iée dos notables,
pour remplacer les vingtièmes. (E(tit
portant suppression des donT vingtièmes
et quatre sous pour livre du premier
ringlième, et étahlissement d'une suh-
venlion territoriale dans tout le rojjnwnc ,
Versailles, août 1787, dans IsAMiiicnT,
t. XXVIII, p. 39/1, n° 2i63.) Cotte
siilivontion devait, aux termes do l'ar-
ticle !î , porter f sur les seuls biens-fiiiids
du royaume, et sur tous, sans aucune
ovceplion'). Mais, en face de riioslilitc
des Parlements, elle ne put jamais i*n-
irer en voie d'ev(>cution, et, dès le mi-
lieu de Reptemlire , la réforme avait été
rapportée. (\(iir lùlil portant rémralion
de cflMr du ntois d'août xur l'imp^l Irr-
rit<n-ia\ et du limhre, Versailles, scp-
loudiio 1787, dans Isambekt, I. WVIII,
1». â39, n" 3887.)
'^- C'est en Tannée i75(i, en ciïet ,
que los doux vingtièmes, donl le jirc-
\ \ Eior.
735
besoins de l'État l'exif^ent, tine augmentation an marc la livre,
laquelle toutefois ne pourra excéder la somme présentement
pay^**' . , • M .
♦)" Que les commissaires ou verihcateurs des vingtièmes devront
à jamais abolir leur ignorance, leur arbitraire, leur manière
d'opérer n'avant que multiplié b^s abus, l'inéjTfalité des cotes, avec
une multiplicité de vexations qu'il serait trop long de détailler;
n" Qu'il sera recommandé à tous les députés de ne consentir à
aucunes cliarges on addition d'impôt sur les terres et biens-fonds
du royaume, et qu'au contraire, Sa Majesté sera suppliée d'en
alléger le fardeau comme le seul moyen d'encourager l'agriculture;
8° Que la répartition en sera confiée à cbaque communauté
pour être faite sans distinction d'ordres ni de privilèges;
(j" Que les parties qui se croiront lésées dans la répartition
pourront se pourvoir devant les juges naturels de l'impôt, et que
Sa Majesté sera suppliée de pourvoir par un règbîment à ce que la
procédure soit la [)lus prompte et la plus expéditive possible,
comme aussi de simpblier les frais auxquels les collecteurs et com-
munautés sont exposés de la part des receveurs et préposés au
recouvrement ;
10° Que Sa Majesté sera suppliée de réduire, simpbtier, modi-
fier les droits connus sous le nom d'aides, quart-bouillon, traites
et autres, et (jue, sous ([uelque dénomination qu'ils soient établis,
les tarils doivent être clairs et à la portée de tout le monde ;
il" Qu'il en est de m/^me à l'égard des droits de contrôle dont
l'arbitraire est la ruine et le fléau des familles ;
1 9° Que ces tribunaux barbares créés sous le nom de commis-
inior avait été rétabli dès mai i']^'^-,
avaient été définlti veinent (»rj;aiii8éslels
({uilb su trouvaient enroi-o en 1 7H(>. ( Voir
I )pclai(ilion qui déletinme rdpnquf tie lu
vréalioH du rinfrliriiie éUihli par édil de
iiuii 1 y^tQ , el ovdiinne la leréf d'un
deuxième ruigtièini' , (jiiin(>iè|{nc, 7 juil-
let 1756, dans IsAMBERT, t. \XII, p.
aG8, n" 709.) Le seul < hangoinent qui
y avait été apporté depuis code é|)(t(|U('
«Jtail reddition des (r(|uatr<> sols |)onr
li\m lin |)rt'ini('r vingtième»), sn|K»r|n)-
séî^ au |)rin(i|ial df l'impôt par un édil
de noveinliro 177:2 (non indiqué dans
IsaudR^rl ).
Lit pai*<>iss(» d'Yvelol ne pavait plii>
en 1780 rini|Kisi{ir)n des vinijlicnn's
sur le piinl des l'ôles de i7Î)(). Kl!'-
a\ait été vériliée depuis, et Timpol --c
levait sur une f minute rouranle depuis
1789, nimprenant i5 rfMosn. (Voir In-
vcntaivfi dex pnpiars de la direction des
vingtihnes, ij^n, sous le mot Yvetot.
Ardi. Calvados', C HU)S.)
Il n'est |ias sans intérêt d'observer
(jue le Pailement de Rouen, se basant
sur un rertain article de l'édit de mai
17/19, avait toujours inséré réj^ulière-
ment depuis i75(), dans ses arrêts
iTenref^istrement, la clause rrque les
pn^miers el seionds vinjjtièmes , tant
qu'ils auraient lieu, seraient perçus sur
les rôles artuels (de 17,56), dont les
(■"les n(î poiiri'aicnl (Mrc changées»,
(IliocHK, Administration dex viugtièmeit,
|i. H3, note 1.) I^e cédacteiu" du c^iliier
dVvetot était vrais«>ml)lal»l<'niinl au
courant de celte particularité.
736
BAILLIAGE SECONDAIUE DE VALOGNES.
sions souveraines à Gaen, et plus connues sous le nom de Chambre
iioire'^\ seront abolis comme contraires aux droits et privilèges de
la province, désastreux, et ne peuvent être considérés que comme
une espèce d'inquisition où l'innocent comme le coupable sont à la
merci du traitant;
1 3" Que la liberté dont usent les gouverneurs des provinces de
(aire arrêter les particuliers, pour prétendus ports d'armes (^', est
vexatoire, abusive; l'expérience journalière ayant démontré que les
gouverneurs des provinces sont le plus souvent induits en erreur,
et que leur nom et leur autorité ne servent souvent qu'à service de
vengeances parliculières ;
ià° Que pour tout ce qui concerne l'impôt, les justiciables ne
pourront être traduits bors le ressort de leur élection, sauf l'appel
en la Cour;
1 5° Qu'étant de notoriété publique que les gros décimateurs
ne font souvent aucune aumône, malgré la quantité immense des
pauvres dont les paroisses sont surchargées, il serait à désirer
qu'une quotité fût déterminée en la faveur de ces derniers, et ils
l'espèrent avec d'autant plus de confiance que plusieurs arrêts des
cours l'ont ainsi jugé f^^;
('' Il s'agit encore de la commission
souveraine établie en 1768,3 Caen,
jKiiir connaître des crimes de contre-
liaiide dans la {jénéralité, (]iio nous
\ oyons plusieurs fois designée dans les
cahiers sous h) nom do rrcliambi-e
roug(î-i, de «chambre ardonten, etc.
( Voir la note sur les cahiers de Bric-
(|ueville-ia-Blouetle, art. 62, au tomel,
p. 907.)
'*) Allusion nouvelle à V Ordonnance
(lu duc d'IIarcourt, du 17 septembre
ijdG, pour le désarmement de la pro-
vince de Noi'inandie. (Arrh. Calvados,
(] 21 3a.) Voir la note sous le cahier de
iJigosville, art. 5 {suprù , p. 229).
La paroisse d'Yvetot était sujette à la
milice de terre. Kn 17H8, elle avait
lire au sort conjointement avec celle de
Sainl-Clvr, du même bailliage de Va-
lognes. Garçons inscrits, Sa; fuyard, 1;
('\empts, 3(): inlirmes, 7 ; trop petits,
0. Il était resté 29 garçons, pour
tirer /i miliciens. (Arch. Calvados,
C 191O.)
''' Cf. le cahier de la Pernelle, art. ().
Le rcdaclour a en \ue certainement les
arrêts rendus contre les abbayes de
Ulaiichelande et de Lessav, diins la ré-
gion même de Cotentin , pour les obli-
ger à laisser en aumône aux pauvres
des paroisses où elles avaient de grosses
dîmes une certaine quantité de bois-
seaux de grains. (Voir un arrêt rendu
en faveur des paroisses d'Aunoville-en-
Saire, Sottevast, etc., en 1718, contre
l'abbaye de Lessay, dans Mém. Soc.
antitj. Normandie, t. XIII, p. 297;
arrêt semblable de 1 720 , contre Tabbaye
de Blanchelande, ibid. )
Dîmes. — Les dîmes de la paroisse
d'Yvetot étaient partagées; un quart
des grosses dîmes appartenait (en 1789)
à l'archidiacre de Cotentin, une moitié
au chanoine prébende de Coutances,
(jui jjayait pour redîme un dixième à
labbaye de Saint-Lô; le curé n'avait
que le dernier quart, avec la totalité
des ni! nues et novales ( sauf encore un
petit trait appartenant à l'abbaye de
Sainle-Trinité de Caen).
DécUtrationx de t'jrjo : 1" l'archi-
diacre do Cotentin, M° Léonord de
Cussy, déclare son quart afl'enué, avec
f[uinze vergées environ de terre et le
droit à la grange décimale, au prix an-
nuel de i,5oo \ïyr(ii [Déclar. Coutances ,
11" yo, f" 70; d'après les officiers mu-
YVETOT.
737
1 6" Que l'inspection des chemins vicinaux sera conliée aux juges
(les lieux; l'abus avec lequel des huissiers du bureau des linances
viennent chaque année faire des incursions qui ne produisent
d'autre effet que de leur payer des dihgences onéreuses en dé-
montre la nécessité", et d serait à désirer que cette inspection fut
conliée, comme elle l'était anciennement, aux officiers des élec-
tions qui, obligés de faire chaque année des chevauchées dans les
paroisses, ont une connaissance certaine du local et peuveni dresser
des procès-verbaux de leur état sans frais ;
17° Oue les droits de colombier et garennes sont singulière-
ment onéreux aux cultivateurs, sans produit réel pour les sei-
gneurs, pour quoi Sa Majesté sera également suppliée de détruire
ces droits abusifs (2^.
Levéel de la Haulle, Basley, J.-A. Huet, J. Legius, g.
Lesouhaitier, André Hallot, J. Vignon, André Lan-
iiicipaux, les dîmes n'entrent dans ce
total que pour 1,100 livres); 2° ie cha-
noine prébende, Marie -Gabriel -Ber-
nardin Gavey, déclare, de son côté, sa
moitié louée 2,301 livres, plus une
redevance de «5o livres de beurre dans
le carême, estimée 5o livres, en tout
9,35i livres, sur lesquelles il paye
100 livres de redime à l'abbé de Sainl-
Lô (Déclav. n" 6a, (' Ga , T G() r"); un
petit trait est déclaré en outre par la
commune du chapitre, pour i33 livres
de revenu affermé (Déclnr. n" 81,
r 85); 3" le tiers des «rdûfriches», ap-
partenant au prieur de Barnavast, est
allermé 3o livres, par bail de 1787
(Arch. Manche, II 193^); h" la décla-
ration du curé n'a pas été retrou\ée.
Biens ecclésiastiques. — ■ I. ISicns-
fonds: i" la cure, maison |)rcsbylérale,
avec ffcaves propres à \w]i'v entre îîo et
()0 tonneaux de cidres, jardin muraille
de 30 perches, jjranjife décimale com-
mune aux décimalcurs, rr propre à lo{;er
30,000 gerbes de bien (le tout non es-
time); 2° l'archidiacre de Colenlin,
manoir archidiaconal, enclos planté de
3 vergées, étang de â |u'r<hes, terre
labourable de G >ergécs, |)ré de 3 ver-
gées 1/3 (le tout alTermé par Iiail de
1787 pour 1,500 livres avides dîmes) ;
3" le séminaire de Valognes, terre dite
di'.s j)ehls contes, bât., 16 vergées de
terre (est. aSo livres de revenu); plus
terre dite de la BaJeuiUe, bât., i5o >er-
gées de terre, dont i4 en prairie,
3o en landage, le reste en labour,
rr plantée de pommiers très t'ertiles-i , af-
fermée par bail de i778par i,70olivres;
li° la chapelle Saint-Lin, une demi-
vergée de terre enclavée (non est.).
II. Renies: 1° l'abbaye de Blanclic-
lande, 00 rentiers de froment; 2" la
baronnie de la Lulhumière, 10 I. 1 1 s.;
3" la chapelle Saint-Lin, i3o livres
pour fondations; h" le séminaire de
Valognes, rentes seigneuriales sur le
fief de Bal'euille, montant à k bois-
seaux i/a de froment, nicsui'c d'Aubi-
gny, 9 chapons et 1 3 I. 5 s. 3 d. en
argent, et rentes foncières de 1 5 livres
cl 6 chapons. (/i/a( des biens mit., Va-
Inifnes, Arch. Manche, Q''"' 17.)
'■' Sur les vexations pratiqué(>s par
les liuissiers du bureau des finances,
voir ce que nous avons noté sous le
caliier de Hautmoitié, art. h (suprà,
p. 3 18).
'■-' Nous n'avons pas de renseigne-
ments directs sur le nombre des colom-
biers (pii pouvaient exister en 1789 à
Yvetot. La paroisse relevait de cin<|
liets laies, savoir : la seigneurie d' Yve-
tot, appartenant en 1789 à M. liOuis-
.lean-lîaptist(!-Anloine (iolhert, marquis
(II! Seignelay, \o. iu'\ de la Haye de
Valognes, r^'joo arpents en iiois, dont
100 défrichés, 100 à couper et le reste
abaltu-'' , i[ui ap|)artenait au domaine;
des seigneuries de iNégreville, d'Alton-
738 15 \ ILLIAGE SECONDAmE DE VALOGNES.
(iLOis, George Leconte, J.-F. Avo.i?«ne, Basley, P.
Vakin, B. Laurent, Jacque VicQ, Jacques Vicq, J.-F.
Halle Y, Nicolas Gargatte, F. Anquetil, P. Feuaud,
Jean-Thomas Tison, G. Langlois, J.-F. Avoine, L.
Vabin, L. Gargatte, Julien Lepetit.
Assemblée préliminaire du tiers état.
1. Pbqcès-yerbal d'ass^mbléb
(Ms \rchircs du Greffe du tribunal de première instance de Coutauces, pièce W
iii-r. Copie cullalionnée conforme à roriginal, délivrée le li mars, s
ion-Aut .rpnéral et du Greffier. Inédit. Une analyse sommaire . ou plutôt ui
1 a pages
iii-P (iopie conaiionnee couiorme n lurijjiuai, ucii.ic». .^. . -. ^...... signée du lieu-
tenant jrénéral et du Greffier. Inédit. Une analyse sommaire, ou plutôt un commentaire,
en a été donné par M. Lecachedx, Documents pour servir à l'histoire de Montebourg,t. 1",
seul naru. D- a07 à at8'".)
seul paru, p- 207 à a* 8'".)
laine, et de la grande Lande, dont novis
ne connaissons pas les titulaires, et
d'une seigneurie ecclésiastiqvie , le (ief de
BafeuilU', appartenant au séminaire
de Valognes, dont Toxlension portait
ffsur a'i maisons et ib'] vergées a 0 per-
ches a/3 de terre».
Rentes. L'État des ronte~s dressé en
1790 comprend :
t° La seigneurie d'Yvetot, renies
seigneuriales sur '11 fiell'ataires, faisant
ensemble loa i)oisseaux de froment
mesure d'Auliigny, un boisseau mesure
de tH |iots el 3 mesure de to pots
ciiopine, plus 38 pots 'i chopines et la
moitié do i) pots même nature, 35
boisseaux d'avoine et 1 pot mesure tle
Haiibigny, '.u) poules el 5 demi-poulos,
.H cliapons, a/i œufs, la moitié d'une
demi-oie, it^ pains i/a et les deux
tiers de deuv pains, avec 97 4 1. i3 s.
en argent. Au lolal , à l'apprécis, 797 I.
4 s. 7 d.
a" Le fief de la llaye-dc-Valognes,
aa redevances faisant \ ly poules, (i gé-
lines. a chapons el 270 I. a s. 3 d. en
argent. Au lolal, ;'.H3 l. j3s. 10 d.
'À" La seigneurie de la Grande-
Limde, 11 boisseauv de froment, me-
sure de lu pots el jiinle, 1 pain et
1 poule (est., au total, 37 Lis.).
4° La seigneurie d'Alfontaine, a bois-
seuiv de lionu'iil mesure de Baubigii\.
3 poules el 3 livres eu argent (est. , au
total, 7 livres).
5° La seigneurie de Négreville, ta
boisseaux et 5 carsoimiers d'avoiii© ( Mi ,
au total, 1 4 1. 8 s.).
Au total , en rentes seigiieiiriales dé-
clarées ,1,1 39 1. 7 s. 5 d. ( Arch. Manche,
Q"iao.)
Nota. Ce chiffre est cevtaineroent
trop faible, d'abord parce que certaines
rentes n'ont pas été déclarées. Les
rentes du domaine, par exemple, s'élè-
vent, d'après le dernier Etal du domaine
de Valognes, à un chiffre de lieaucou)»
suptM'ieur à cehii déclaré : loi lu)iss(MU\
de froment et 6 pots me^stire de 1 8 pois,
;S8 boisseaux d'avoine, 49I. i3s. Hd.
en argent, el i3 1. JO s. de mei\ue-s
rentes; est., en tout, 6a6 l. a s. 9 d.
(Arch. Manciie, A 33(lû.) Et, d'autre
part , les déclarants n ont pas f»orlc les
rentes du hefecclésiasti(jue de Hafemlk,
appartenant au séminaire de \alognes,
notées ci -dessus sous l'article i5.
(" Autres manuscrits : a" Archives
de la Manche, série B, liasse, (lahier de
Valognes, l, pièce non cotée , 8 pages in-
f; 3" Archives natioiiah's. Ha 35, l. 70
(copie collatiomiée , 9 pages in-f, déli-
vrée le i4 mars, signée du greffier);
h" Ilnd., Biu/54, p. 681 -68a (trans-
cription). Editions. Le texte intégral
du procès-verbal na pas été publié. Une
analyse, avec insertion de fra<;ments
assez cons.idérables , se trouve dans Lkca-
( iiKi \, Ihcuments pour scitiV à l'histotie
de MoiileOouig , p. 307 à ai8.
ASSEMBKKK l'HKLlMINAlHK \n TIEUS ETAT
IIW)
Procès-verbal ei réunion des députés du tiers état
du bailliage de Valognes.
L'an lySt), le neuvionie jour de mars, viron huit heiues du
matin, dans f église des Gordeliers de la ville de Valognes, devant
Nous, Charles-Antoine Sivard, écuyer, sieur de Beaulieu, conseiller
secrétaire du roi, maison et couronne de France, seigneur et pa-
tron de Saint^Siuanne de Marendé. lieutenant général au bail-
liage de Valognes', présence de Hyacinthe-Marie Adam, sieur des
Preslves, conseiller du roi, son procureur audit bailliage, et assisté
d'Adrien Courtin, greffier on chef dudit bailliage;
En exécution des lettres du roi du 2/1 janvier 178g signées
Louis, et plus bas Laurent de ^illedeuil, pour la convocation et
assemblée des Etats généraux du royaume, du ri^giement y annexé,
dont copies duement collationnées, signées par Blondel, greffier
du bailliage de Cotentin séant à Coutances, nous ont été remises
par un des greffiers dudit bailliage- , conformément aux ordres de
(*' SiviiiB BK Beadlieu ( Ctiarfes-
Antoine, et non PieFre-Lonis-Antoine),
cVaprès son pstrail baplistaiiv, né à Va-
lognes, le 8 avril 1763, fils de maître
Sivard , sieur de Beaulieu , conseiller an
hailliage de Valognes, était lieutenant
général du l>ailliage de Valognes, depuis
1783 (les letlres de provision, on date
du 7 janvier 1788, sont tonservées,
Arch. nat. , \'oi3). 11 n'a pas figuré
dans la suite des actes de la convoca-
tion. Incarcéré comme suspe<t pendant
la Terreur, il fut relâché au g ther-
midor et par la suite élu député au
Corps législatit (Conseil des Cin«|-Cents),
eu il siégea jus(pj'au 1 3 fructidor an v.
Noinutc ensuite administrateur des
monnaies en Pan viii, nieuihre de la
Légion (riionneur en Tan xiii, haron
de l'Empire, il fut à nouxeau élu dé-
puté de la Manche, de 1818 à 1890.
Mort à Paris, h> a6 mars 1836. (Voir
Kusciiski, Coi'ps léffisliUif, p. i6t),
388 ; M '' < )uKSKi, , m(>frnif>ltie nnrmamle ,
II, n. 5k», article peu sûr.)
(^' Lc~s Lettres royales du -ik janvier,
signées à la main Louis et plus bas
Laurent de VilledfuH. n'avaient été en-
voyées en eOot qu'à un seul exemplaire
autheoticpic par bailliage principal.
L'exemplaire uniipie destiné au bail-
liage de Cotentin , apporté à Coutances
le 1 2 février, par les officiers de la ma-
réchaussée, est conservé au grelïe de
Coutances -, il porte à la main la men-
tion «pour Coutances'î, et est accom-
pagné d'une lettre d'envoi du duc
d'Harcourt, gouverneur de la province,
adressée tfà M. le Crand Bailli ou son
lieutenants^ et datée de rr Versailles,
6 févri(;rn. (Arch. greffe Coutances,
liasse Caliier.s de doléances, uièrns n" 17
et n" a . )
Pour les bailliages secondaires comme
celui de Valognes, les exemplaires qu'ils
«H'evaienl étaient des copies collation-
nées, délivrées par le lieutenant géné-
ral du siège principal. A Coutancfs,
ren\oi de ces copies ((pii ne sont pas
retromées) avait pris un certain leuqis,
parce que le gretfier du siège, n(' vou-
lant pas les contier aux ux'ssagers, était
allé les remettre pi'rsonneileinentou par
un de ses commis aux mains de ses
I onfrères des neuf bailliages sccui-
daires, '^contre bonne et sutlisantc dt'-
chaige-i. Cette couqilirafion de forma-
lités avait naturellement entraîné des
retards, et les pièces atitbentiques, re-
çues le 19 à Coûtâmes, n'avaient été
transmises que le 1 5 à Av ranches , le
18 à Saint- Lô, et à Valognes le 30 sou-
^7-
740
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Sa Majesté avec l'orclonnancc rendue par M. Desmarets, chevalier,
seijTiieur de Montchaton, lieutenant général dudit bailliage et siège
présidial de Coutances, le 1 3 février dernier '^^ qui fixe au 16 de ce
mois l'assemblée des trois Etats dudit bailliage de Coutances,
aussi collationnée, signée Loison, lesquelles dites lettres, règle-
ment y annexé et ordonnance susdite, ont été lus, pidîliés à
notre audience, séance du 17 dudit mois de février, publiés à son
de tambour et cri public dans tous les carrefours et lieux accou-
tumés de cette ville et celle de Cherbourg'-', imprimés en tant que
desdites lettres et règlement ainsi que notre ordonnance rendue,
en conséquence, ledit jour 17 février'^', et signifiés, requête du
lement. Le lieutenant général do Valo-
gnes n'avait pas été sans inquiétude à
oe moment sur les conséquences que
pouvait entrninor dans la suite des opé-
rations ce retard ino])portun : tfMalgré
l'exactitude, écrivait-il, et la célérité
que j'ose vous promettre , j'ai peine à
nie persuader que toutes les opérations
puissent être consommées pour le temps
préfixé. Le délai est bien bref pour la
convocation des assemblées élémentaires,
leur formation et la rédaction de leurs
cahiers, leur réunion en assemblées se-
condaires et leur complètement au chef-
lieu du bailliage principal. Ces diverses
gradations emporteront probablement
plus de temps que jusqu'au 16 de
mars prochain.;' {Lettre de Sivard de
BeauUeu ou Garde des Sceaux, du
13 férrier i'/8g, Arcb. nat. , Ba )i5,
1-70.)
Le petit voyage circulaire du grcllier
de Coutances fut en définitive assez
(uiércux au Trésor. Nous lisons à l'Etat
des dépenses de la convocation, chap.
1"^: rrll est dû au sieur Blondel, gref-
fier du bailliage et secrétaire de l'as-
semblée du tiers état, pour 8 journées
par lui employées à aller porter aux
lieutenants généraux des noid bailliages
secondaires des exemplaires en forme
des lettres de convocation et règlement
du ;!6 janvier dernier, soixante li\res,
ci 60 livres». {Etal des dépenses, arrêté
h 3 0 juillet 17,90, ms. GrelVe Cou-
lances, pièce n" 33i).)
(') Ordonnance du Grand liailli de
Gotcntv}, du i3 Jévrier i']Sg. A Cou-
lauces, de rimprimcrie de G. Joubert,
8 jiages in-/i". ( FAtMuplaire au greffe de
Coutances, liasse précitée, jiièce n" o,
minute portant à la main la note sui-
vante : «trente mots rayés nuls à l'ar-
ticle 6, Desmaretsti.)
'-) Nous avons conservé les certificats
d'affichage et de publication des pièces
de la convocation tant pour la ville de
Valognes que pour celle de Cherbourg.
A titre documentaire , voici le texte du
certificat de publication à Valognes :
rrL'an 1789, le -21° jour de février,
ttA la requête do M. le procureur du
roy du baiÛiage de Valogne, pour le-
(piel domicile est élu au grelle du même
siège, Je Jean-Michel-René Le Vaufre,
huissier audiencier au bailliage de Va-
logne, y reçu et immatriculé, demeu-
rant et domicilié en ladite ville de
Valogne , paroisse Saint-Malo , rue de
Venise, soussigné,
cf Certifie qu'accompagné du porte-
thambourg {sic) de ladite ville de Va-
logne, je me suis transporté aux endroits
accoutumés pour faire lire tous actes
publiques, où étant arrivé après y avoir
fait battre la caisse par ledit porte-
tainbonr de ladite ville, le peuple as-
semblé autour do raoy, j'ai à haute voix
et cri pubHque fait lecture des Lettres
du Roy données à Vorsaillos le 3 4 jan-
vier 17S9, secundo do l'ordonnance de
M. le lieutenant général du bailliage de
Valogne, que nous avons alliché au
carfour de cette dillo ville, ainsi qu'aux
endroits annoncés. Cedit jour et an.
«Le Vaufre.
trConlrollé à Valognes, ce 26 février
i78().
«Gratis Fleuhï."
'') Ordonnance de M. le Lieutenant
général du ùaillioife de Valognes, at fé-
ASSEMRT.KK PRKF.IMÎNAIRE DU TIERS ETAT.
7/r1
procureur du roi, tant aux maires et éclievins des villes de Valognos
et Clierbourg, qu'aux syndics des bourgs, paroisses et conmm-
nautés situés dans l'étendue d(; notre ressort par le ministère de
Jennet, Le \ autre, Moitié, Veisse, Le Marié et Couillard, huissiers
royaux, suivant qu'il résulte des originaux des exploits en date
des 2 1, 28, ah, 9 5, 26,27 ^^ ^^ février dernier"', qui uous sont
représentés avec sommation auxdits maires, éclievins et syndics,
de faire lire et publier au prône de la messe |)aroissiale et aussi à
la porte de l'église après ladite messe lesdites lettres du roi, le
règlement y joint et notre susdite ordonnance^-', etc. . .
viier tjSg. A Cherbourg, de rimpri-
merie de P. Clamnr{;an, impriiiuMir-
libraire, 1789, 8 pafjes in-i (exemplaire
aux Archives munici paies de Cherbourg,
AA OA).
('> Nous avons conservé aux Arcliives
de la Manche une centaine d'originaux
des noliticatious ainsi remises aux syn-
dics des villes, bourgs et (onuminaulés.
Ces originaux, (jni poi'tent tous tics
dates comprises entre les :? i et 38 fé-
vrier, sont en majeure partie des for-
mules imprimées, signées seulement à
la main de l'iuiissier, qui s'est contenté
de remplir les blancs. A titre documen-
taire, voici la teneur de l'un de ces
exploits, celui adressé au syndic dt- la
communauté de Saint-Gerniain-d(>-Toin"-
nehut :
ffL'an 1789, le a 5' jour de /ecnVr,
à la requête de M. le Procureur du Roi
(lu Bailliage Royal de Valognes, pour
le([uel domicile est élu au greffe dndit
siège, j'ai Jean-Michcl-Henit Lu \ an/ri',
huissier audiencier au iMÙUiai't^ (Je Vahi-
gnes, y reçu et munatricnli- , di'niciirtinl
audit Valognes, paroisse de Suinf-Mulo ,
rue de Venise, soussigné, certiii<' et
laissé copie. . . •>." aux haliitaus de la
paroisse de Saint-Gerïnain-dc- 'ritiinic/ial .
pour eux tous au domicile du sicui- Jac-
ques Carré, syndic de ladite paroisse,
demeurant audit Saint Gennain-de-Tour-
nebut, parlant à sa personne,
al" Des Lettres du Roi (lonu(''es à
Versailles, le aA janvier 1789, |)our la
convocation et tenue des l'ilats généraux
du Royaume; '.i" du Règlement y joint;
3" de l'ordonnance de Al. le Lieutenant
g('-néral du bailliage de Valognes, ren-
due en conséquence, le lont imprimé
sur papier libre, collationué et ceitifié;
véritable, à ce qu'ils n'en ignorent el
aient à s'y conformer en faisant par ledit
syïidic publier dimanche prochain au
prône de la messe de paioisse , par le
curé (ou vicaire) d'icclle, lesdites Let-
tres du Roi, le Règlement y joint, et
ladite ordonnance, en les faisant égale-
ment lire, publier et ailicher à l'issue
(le la mess(! de paroisse, au-devant de
la porte principale de l'Kglise et en
convoquant au son de la cloche, en la
manière accoutumée, rass(MuI)lée des
habitans, pour par lesdits habitans et
communauté, tenir leur assemblée, dres-
ser leur cahier de doléances, plaintes et
remontrances, et uonnner lein-s députés
de la manière presciite par l'article xxxi
du Règlcm(înt; savoir, etc. . ., leur no-
tifiant que l'asseudjli'e à hupielle devront
se trouNor lesdits députés a été inditpu'e
par M. le Lieutenant général du bail-
liage de Valognes, dans la ville de Va-
lognes, le lundi 9 mars 1789, 8 heures
du matin, en l'église des Cordeliers de
ladite ville, où ils porteront le cahier
(lesdites villes, bourgs, villages et com-
munautés; à l'effet de quoi j(> leur ai,
auflit domicile, en parlant comme des-
sus , laissé les susdites copies et im-
primé, à la suite destpiels coppie de
mon présent exploit, lesdits jour et an,
el un chacun séparément cedit an.
«Le Vaufrb.'i
(Original, une page papier non tim-
bré, Arch, Manche, si'ric R, n. cl.,
liasse (jiiliiers de Valognes, I, pièce non
cotée.)
('-' L'exemplaire de rOnlounance du
lieulep.ant général du liailliage de Va-
lognes, (|ue nous avons précédemment
mentionné, el qui est conservé aux
7'r2
ALLIAGE SECONDAIRE DÉ VALOGINES.
^Hanpel (h's (liH]M)siU(»ns du iV'jjlemeiil <'l de l'r»idf>nH(uiCP relatives à la
IfiiiH' des assemblées paroissiales, la réilaction d'un cahier et la nomiiialion
de députés pour l'assenddée préliminaire lixëe à ce jour.
Appel des déjtutés des paroisses : Touvertnre de l'assemblée ayant été faite
rrau son de la clodie de l'église paroissiale Saint-Malo de celte villen , les
députés comparaissent dans Tonlre qui suit) :
Besnard Duchesnë, Du Meril, Courtaux, Grisel, Le Goupil et
L'KcUiiKU, (lépjulés (le la villo de Valognes'";
I)k Gabam'ot, Avoine, Dk Fontenelle, De Chantereinë, Groult,
Dk i.a Croix, Dorange, De Haultmarest, De Vitrel et Haultmesnil,
députés de la ville de Cherbourg^-';
MaRIACK, HoCUKT. COQIOIN , LaMHKHT, BlTOUZÉ-DAIîi\IESNll-'^', NiCOLIiE.
Diii'LEssis, Vasselin, LuiiAs ol DiciiKMiN , députés du bourg et pa^
roisse de Bi"ic(|uebec ;
Gdesliin el Ci.eret» députés du bourg et paroisse de Bartleur;
Jean Le Peut, Laurent Aubrée, Guillaume Blanchemiîs et ViGon
Le PEtiT, députés du bourg et paroisse dé Ouettehou ;
BoiILLOiN, (ÎLVMOlUiMNT MiClIKL et AuVRAY^ dépUtés (lu boUfg et
paroisse de Saint-Pierre-Eglise ;
TuRftERT d'Ethiville et Poirier des Fontaines, députés de la pa-
roisse d'Alleaiime ;
Guillaume Chislahd et Michel Tiiiphaigne, députés de la paroisse
d'Aumeville-l'Estre ;
Gaillet oe la Potëru? el Pierre Lemonnier, députés de la paroisse
d'Anneville-en-Cères ;
Jouanne et (ialLien de Fleurival, députés de la paroisse de Saint-
Martin-d'Audouville ;
Charles Vivier et Victor Hamel, députés de la paroisse de
Sainte-lMaric-d'Audouville;
Jean-Baptiste Le GARPËNtiËR*"^ et Alexandre PicoT, députés de la
paroisse d'Auderville ;
aicliives de Glierbourg, porto iujineiinv
attestation manuscrite do réception et
do locture an prône, par lo (iiit'î do
Glierbourg, signée ffLEVACHKR, le aa fé-
vrier lySgyi.Jkrch. innn. Cberbourg,
AA6/1.)
'*' Sur quelques-uns des députés de
Valogne8(B8HNAnD-DiicHBSNe, dd Mkiul),
voir la note que nons avons placée sous
lo procès-verbal d'aesondilôi' de cetti'
ville (suprà, p. H).
''* Sur les di'putés de la villo do
Glierbourg (dk Gabantot, AVonK, de
Ghanterevnk, etc.), voir les notes sous
lo procès-verbal de Glierbourg ( «upciî ,
p. 45, /18).
<^' Sur Vincent Mariaue, BItouïÉ-
Dauhesml et RoGHKT, députés de Brio-
quebec, voir ('galeineiit les notes sous
le procès-verbal do ce boUig [miptit ,
p. 1 99, 1 43).
<^' Sur Jean-Baptiste LECARffiNîiBR,
voir la nnto ipn' nous avons portée sons
lo pnnos-vorbal do la ville de Valognes.
Ki\ ( tmslatant sa i)i'éso»Cr' coUinio dé-
puté dWuderville, nous bésitotts à
^
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE Dl. TIKUS ETAT.
/'lo
>'i(H»li\s Li. Vôl o\ ripi-li' Hrnii. . ili'pult's do la paroisse de Ikii-
(Ircvillf ;
GuiHaunie F^e Roux et Pierre Martin, ilt^piités de la paroisse do
Bri(|uel)os(j;
Le (in\isciii;u des Vaux et Loliis Langlois, députés de la paroisse
de Benoistville;
Louis Le Bekceh de (inANOPREY et Jean Leo.hevaeier, députés de
la paroisse de Baubigny;
Augustin PosTEL et Grégoire Moulin, députés de la paroisse de
Biville ;
Charles Tison. Jean-Baptiste Etasse, Pierre-François Amiot,
Jean-François Laine, Jacques-Louis Le BouX et Jacques-Louis Vicq,
députés de la paroisse de Brix;
Pierre Martin et Pierre Bonnissent, députés de la paroisse
de Breuville:
Nicolas Lefèvre et Viei. de la Dune, députés de la paroisse de
Crasville;
Jean Sanson et Pierre Vassbliis, députés de la paroisse de Can-
ville;
François Hamel et Jean Bourdet, députés de la paroisse de
Carneville ;
Charles Le Valois et Jacques Michel, députés de la paroisse
de Cosqueville;
(juillaume Noël et Jean Poret, députés de la paroisse de Car-
teret ;
Mangon^ prêtre'", et Pierre Dlprev, députés de la paroisse de
Canteloup;
niiiintenir Pidenlificatioii que nous
avions proposée tie la signature Lecar-
ppitliir, sous le procès-verbal en ques-
tion; il n'y aurait d'ailleurs rien d'ini-
poSsible à ce que ce personnage, qui
était huissier au bailliage de Valognes,
ait figuré à la fois dans les deu^ as-
seitiblf^es, à Vaingnes en particulier
comme député de sa corporation.
'*' l^a prosetwe de ce pcéîre coniiiu'
député de la paroisso de Canteloup et
membre de rassemblée préliminaire <ln
tiers état demande quelque explication.
Les cahiers, conune on sait, sont en
général peu favorables au choix de dé-
putés dans les ordres priviléjjiés, et im
assez grand nombre ont demandé l'or-
mellemenl Texclusion des privilégiés à
lu fois (les assemblées et des députa-
tion. (Voir Breuville, art. i"; Bric-
quebecq, art. 3i, Add., et la note
sous le premier texte, xuprà, p. i3i.)
Il n'en est que plus intéressant de ré-
levei' les exceptions (pii se sont mani-
festées dans les assendilées i\u bailliage
de Cotentin.
Ij'éliminatioti des privilégiés pa-
rait bien avoir été générale dans le
ressort principal de Coutances; du
moins nous n'avons guère à signaler
leur présence qu'au bas de la requête
de la section de Monceaux en Quettre-
ville, signée du sieur G. Clerault,
IJiuïre, et à Chantelou, où le seigneur
\*. Dui'nry a été choisi pour député de
la parois'^e, cl a signé le cahier^ sans
d'ailleurs ;niiii' été préseilt à fasseiti-
blée (Voir II. p. 27 3 et Hiy )
7Vi
P.AÎUiAGE SECONDAIRE DE VAEOGNES.
Nicolas Li; Maître''^ et Jean Robine, députés de la paroisse de
Clilourp ;
Jean Lemperikhe et Guillaume Fleury, députés de la paroisse
de Cou ville;
FiiANCHOMME et Jeau-François Le Blanc, députés de la paroisse de
Coquigny;
Nicolas Groult et Charles Le Marquant, députés de la paroisse
de Dijjoville:
Pierre-liomain-Aubin Mauger et Jacques Ozouf, députés de la
paroisse de Denneville;
Raaiiillon et Sabot, députés de la paroisse d'Emondeville;
Jcan-Hené Romv et Jean Clarton, députés de la paroisse
d'Kcmeurdreville;
Dans lo ressort de Valognos, au con-
traire, plus d'une douzaine de procès-
verbaux nous montrent des j>rivil(''{fi(^s,
surtout des or,cl(''siiisli(jues, assistant
aux asscnd)lées. Ia's situations d'ailleurs
ne sont pas partout identiques. Quel-
(piefois la présence des privilégiés j)a-
rail amenée seulement ])ar ce fait qu'ils
sont syndics élus de la paroisse (l'Edit
de 1789 permettait de clioisir parmi
les privilégiés le syndic, des nouvelles
munici|)alités). Ainsi est-il à Révillc
(suprà, p. 477), où le sieur dk Rhal-
LEM , écuj'cr, syndic, nmnicipal , préside
l'assemMée élémentaire; ainsi à (lan-
ttilonp, où le sieur Mangon, prêtre, a
signé également comme syndic muni-
cipal. Mais d'autres fois la présence des
piivilégiés ne peut s'expliquer par au-
cune raison spéciale. Des prêtres assis-
tent aux assend)lées de paroisse connue
les autres comparants du tiers état,
déliljèrentet signent absolument connue
eux le procès- verbal et le cahier, dans
les paioisses de Maupertus, Omon\ille-
la-Petile, Sideville, Sorlosville prés Va-
lognes, Saint-Martin-le-Gréard, Sainte-
(îtMievièvc^, l'A deux fois au moins,
nous les trouvons choisis comme dé-
putés de la jtaroisse : dans la présente
paroisse de <ianleloup {snprn, p. i()8),
et aussi dans celle de Saint-Rémy-des-
I^andes, au bailliage de Saint-Sau\('nr-
Lendelin.
Pour la noblesse, les dérogations
paraissent avoir été plus rares; les
noms à particule assez nombreux que
Ton rencontre dans les procès-verbaux
ne doivent pas à cet égard faire illu-
sion; ce sont des noms de sieurs, rotu-
riers ])ropriétaires de terres nobles,
(jueKpiefois patrons des paroisses, nu
bien ceux de magistrats qui n'ont en-
core que la noblesse personnelle, insuf-
fisante pour figurer aux assemblées de
l'ordre privilégié. De nobles véritables,
nous n'en trouvons que fort peu. A Ré-
gneville cependant (bailliage secon-
daire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, le
député de la paroisse est un sieur
Lesceur, qualifié écmjer, c'est-à-dire
ayant la noblesse ac(juise et transmis-
sible. Nobles également sont le sieur
Picquelin de Greenville, député de
Saint-Nicolas - de -Granville (au t. I,
p. 127), le sieur de Ru.\u.eh AIont-
FORi, président do l'assemblée de Ré-
ville (supri), p. ''177), le sieur Rao-
DotHN, conseiller au conseil supérieur
de Corse, dé|»uté d'Ui-ville près Va-
lognes (^snprà , p. 690), tous également
(pialiliés écuyers. A Chantelou, le »lé-
pulé élu est également un noble, Pierre
Dtii'iiEV, conseiller au pri'sidial de (lou-
lances, (pii n'a pas assisté à l'assenddée
piimaire, et les paroissiens ont si bien
senti, sendtle-t-il , finégidarité de la
situation, (pi'ils lui ont demande et
fait signer à la lin du cahier une sorte
d'engagement spécial, par lequel il
[iromet de représenter la paroisse à
l'assemblée de (-outances et de présenter
le cahier (pii a été remis. (Voir t. I,
1». 378.)
<•' Nicolas Lemaitre , dit Lemutre de
LA HououETTE, laboureiu", fut élu mem-
ASSEMF.IJ:!' PnErJMINAlRE DU TfKI'.S ETAT.
7'i5
Jacques La Fom.kv et Adrien Ii\ (ioiche, députés de la paroisse
d'Engles(|ueviHe-rEtre ;
Fkuillye, avocat, et Hervé-François Lemonnier, députés de la
paroisse de Fresville;
TnuFMT D'FiN(;iii;viLLE et Jacques Li: Rouge, députés de la paroisse
de Fontenay;
Jean Loriot et Pierre Gibert, députés de la paroisse de Flotte-
manvdle-près-Valognes;
Jacques Le Court et Joseph Le Neveu, députés de la paroisse de
Flottemanville-Hague ;
Jacques-Georges Le Brun et Bernard Fortfn, députés de la pa-
roisse de Gouberville ;
Jean Pesnel, Etienne Touzard et Charles Godheult, députés de
la paroisse de Gatteville;
François Guéret, (îharles Germain, Jacques Maresquier et Jean
Guillemelle, députés de la paroisse de Gonneville;
Jean-François Duvae*'^ et (iuillaume Le Dic, députés de la pa-
roisse de Gréviile;
(îharles Le Neveu et Pierre Le Costey, députés de la paroisse
de Ilercjueville;
Jean Le (Îiieweier et Nicolas Despréez, députés de la paroisse
de Helleville;
Jean Messent et Louis Tenon, députés de la paroisse de Héau-
ville :
Jean Goderel et Jacques Virert, députés de la paroisse de la
Haye-d'Ectot ;
Louis Belhomme et Louis Nicolet, députés de la paroisse de
IJainneville;
Joseph Blondee et (îilles Maurouard, députés de la paroisse
de Hemevez:
Gallis de iMesnii.(;rani), Le V^'el ue la Haule'- et Antoine Huet,
députés de la paroisse d'Yvetot;
bre du conseil général du département
au\ élettions de 1790.
''^ DiivAL- Maurouard ( Jean-It'ran-
çois), cultivateur, né à Gréviile, le
/i octobre 1751, était,- depuis 17H7,
membre de rassemblée de départenn^nt
de Valognes. Il fut par la suite admi-
nistrateur du déparlement de la Man-
che, député à rAssendilée législative le
7 septembre 1791, donna sa démission
avant la fin de la session, le !i 1 avril
179a, et fut remplacé par Yvbr, pre-
mier suppléant. Mort à Kréville, le
■27 janvier 1800. (Voir Kuscuiski, As-
sfinbléi' législative, p. 7'J,i 17.)
(-) Le Véel, dit dk i,a Haui-k, avait
été nommé en 1787 membre de ras-
semblée provinciale de Basse-Normandie
poiM' rordte du tiers état; nommé éga-
It'uient membre de Tassendilée de dé-
partement de Valognes, il avait refusé
de siéger. (Voir Proci-s-verlxil , Arcli.
<]alvados, C 77 1 9. ) Pour Gai.lis i>k Mks-
Nii.GRAND, voir iii/'ià, p. 758.
1
7^i0 inilJJAGK SÉnONnAIRE DE VALOGNES.
Jeah [iE MoNNiKh et Pierre Le François. d('}3Utés de la paroisse
(le Jofjanvillf*;
Desphkvk el B\t.KV, députés de ia paroisse de Lieuxsaint;
Nicolas (loLAs et Hyacinthe Pillet, députés de la paroisse de
Morsalines;
Pierre Brotin, Nicolas Legenure et Jean Rainel, députés de la
paroisse de Mohtaigu;
Jean Coli'I'ev et Jeun de (]aii\, députés de la paroisse de Mâ-
grteville ;
ierre Le Jeune, Eustache de la Mer et Charles Ruault, députés
e la paroisse de Monfarville;
Guillaume Verne r et Joseph Allexaindre, députés de la paroisse
de Martin vast;
Jacques Le Mor, René Geoffroy, Jacques-François Le Pm^.vor,
Louis Tardif et Jean Le vSARcHEi députés du bourg et paroisse de
Montehourg;
François Bourdeî et Jacques Noyon, députés de la paroisse de
Mauperlus;
Gilles-François Dufour et Jacques Golrtel, députés de la pa-
roisse de Mongardon ;
Guérin Dkjulevuj.r, Guenon Desciiamps")^ Huet et Jean Godpey,
députés de la paroisse de Négreville;
y\ntoine Poutrël el Jean-Baptiste Bourget^ députés de la paroisse
de Nacqueville;
Joseph Moitié et Joseph Letani, députés de la paroisse de
Nouainville;
François Duval et Louis Bourgoise, députés de la paroisse
de Notre-Dame-d'Alonne ;
Jean Vauthier et Hyacinthe Lemière, députés de la paroisse
d'Omonville-la-Petite :
François Millet et Pierre Hochet, députés de la paroisse
d'Omonville-la-Roguc ;
Jean-Pierre Ruel et Nicolas Poitevin, députés de la paroisse
d'Octeville-l'Avenel ;
Pierre Fortin et Léonard Gamaciie, députés de la paroisse d'Oc-
teviHe-sur-(iherbourg ;
Pierre Fontaine et Nicolas I\)1(;iiin, députés de la paroisse
d'Ozeville;
''* Pont être Gii^NoN-DF'^fii \Mi's (jpan- dore li»Mi,(|iii onlra dans l'ai-mée snus
Loiiis-dliarlos-Victor), né à liiir(|iioli('r, la KiMoliilion, lit los caniiiajjnt' He PKm
le (j févri(M' 1708, (ils du siedr Dos- pire, et fut nnmmt» aii\ Ont .Idiiis |rë-
champs, receveur au bureau dos aidi>s ix^ral de brigade.
ASSKMBîJ'lK PRK:LIMINAIIU: du tiers état. 7'i7
(IIi.iiIhs MAUiis »'t Jean-Nicolas Mahieu, députés de h paroisse
de la IN'inelie;
Jacques Maiiion et Jean-Baptisle Frimot, députés de la paroisse
de Pierreville;
François Hocku el Jean-Maptiste Hkholi-, députés de la paroisse
des Perdues;
Jacques iVIaiirouahu''^ Olivier Haisin, Jean Baudouin et Jean-Louis
DuFRESNK, députés de la paroisse de Picaiiville;
Pierre Cormèhk el Jean-François Gauxard, députés de la pa-
roisse de Portbail;
Nicolas FiCHET et Jacques [Nkelz], députés de la paroisse de
(Juinesvdle ;
Marin Hamel et Nicolas Lepigeon, députés de la paroisse de
Ouettot;
Jacques Messem et Joseph-Gabriel Néel, dé|)utés de la paroisse
de Querqueville t
Gdles Roii.AM) et Pierre Annebrun, député de la paroisse de
Rideauville;
Pierre Lemelletier et Jean Langevin, députés de la paroisse
de Rauville-ln-Bi};ot;
Jacques Vrac et Gbarles Mahieu, députés de la paroisse du
Rosel ;
Guillaume Dupret, Bon Raron, présents; Jacques Onfroy et
Charles Thanet, absents, députés de la paroisse de Resville;
Louis Le Saulnier et Jean Revert, députés de la paroisse de
Sortoville-près-V alognes ;
(îharles Risebec et Louis Le Franc, députés de la paroisse
de Siouville;
Nicolas PiPET et Louis Langrais, députés de la paroisse de Sot-
teville ;
Pierre Vrac des Vvgants et Jacques Vaitiiier nr Graîndprey,
députés de la paroisse de Saint-Gerraain-le-Gaillard;
François Le Foi.lev et Jacques Croisev, députés de la paroisse
de Saint-Lô-d'Ourville;
Georges Mau(;er et Jean Duval, députés de la paroisse de Saint-
Pierre-d'Alonne ;
Marin Le Sauvage et Nicolas Gauvin, députés de la paroisse de
Senoville ;
f') DcTAL MAunouARD (Jac(|iies), la- tiers état. Il faisait |iaitio, en 1788,
lioiirLMir à Piraiivillo, l'taît, dopiiis du liureaii dit du Bien pitlAic, du corn-
i'^H'], inoiidirp dt> laf'soinlilée d»> dé- mcree et de rtijrniuIlHir. On ne doit
partcment de Valojjnes, [loiir l'ordit; dn pas le roilfondre avec DiivAi. Maurolaho
7/iS BATLTJAGE SECONDAIRE DE VALOCNES.
Jpan-François Le lluiiuNciioN et Jenn Lk (lori!, députés de la
paroisse de Sideviile;
Pierre Lemonnieu et Louis des Mares, députés de la paroisse de
Saiiit-(;yr;
Jean-Louis Mohin, Antoine Anquetil, Nicolas Hamel et Louis
Adam, députés de la paroisse de Sottevast;
Langlois'*^, vicomte de Barlleur, et La Berquerie-Pesnel, députés
delà paroisse de Sainte-Geneviève;
IVvssKT, Thomas Aubrée, Paul Simon, Louis-Alexandre Duprey,
Jacques Fatou et Jean Grèvent, députés de la paroisse de Saint-
Vast;
Jean-François de la Gotte et Antoine Brunet, députés de la
paroisse de Saint-Martin-du-Mesnil ;
Jean Brochard et Jean Navare, députés de la paroisse de Sur-
ville ;
Amand Le Flamand et Thomas Hamel, députés de la paroisse
de Saint-iVIartin-le-Gréard ;
Antoine Lhomme et Jean Le Gaillard, députés de la paroisse de
Saint-Jean-de-la-Bivière;
Antoine-François Le Brun et Gharles Hamel, députés de la pa-
roisse de Sainl-Floxel ;
Thomas de la Gotte et Jean Le Gerrier, députés de la paroisse
de Saint-Georges-de-la-Kivière ;
Le Brisev et Gharles Le BouLANCiER, députés de la paroisse de
Saint-Marcoul'-de-lTsIe;
Robert Simon et Pierre Lelubke, députés de la paroisse de Sor-
t()\ ille-en-Beaumont ;
Louis Le PifiEoN et (iuillaume Hainnevu.le, députés de la paroisse
Saint-Paul-des-Sahlons ;
François Durosc-Dechamperey'-* et Jean de la Gotte, députés de
la paroisse de Saint-Martin-le-Héhert;
Jean-François Mesliis et Jacques Travers, députés de la paroisse
lie Saint-Maurice ;
Jean-Bobert Tourainne, Jean-André' Mouchel, Jean-IMerre Le
Phaii.e et Jean-Baptiste Moichel, députés de la paroisse de Sau-
xemesnii ;
(Jean-François), qui ('-lait, dans la snr le prorès-vorl)al de Barllt'iir (sk^/v'i,
mémo assendjléo, dépulé de la paroisse p. ()()).
(le Giéville (suprii, p. 7/15, texte et -' Dirosc-Dkchami'kkkv, dit aussi du
noie 1). LoNGi'RK, lal)otirenr à Saint-Marlin-le-
('^ Sur Laivglois, viconik' de Bar- Hébert, lut élu niend>re du Conseil j;é-
fleur, et la juridiction de cette Niconilé néral de la Manche aux élections de
en 1789. voir ce tpje nous avons noté "TQ^-
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT. llid
(iuiHanme Mahieu et Hervé Le.mperièi\e, députés de la paroisse
de Siirtainville;
Pierre Salle et Jean Le Menand, députés de la paroisse de Saint-
Christophe-du-Focq ;
* Charles Caiîaut, François Kouhinel, Nicolas Beutiielot, Marin-
Augustin OsMONT, Benoît Houhièue de Fontenelle, Pierre Rouxel,
Pierre de la Hah': de la Rivièiu;, Georges OiiEVAsiRE et Charles-
François Cabaht, députés de la paroisse de Tourlaviile ;
Joseph Le Noble et Charles Ory, députés de la paroisse de
Tourville;
Thomas Thothel<' , Michel Pontis et Hyacinthe Lethocher, dé-
putés de la paroisse de Teurteville-au-Bocagc;
Charles Lallemand et Hervé Doucet, députés de la paroisse de
Theil;
Charles Dubrisay et François Dibosg, députés de la paroisse
de Saint-Germain-de-Tournebut ;
François Sorel et Charles Le Fèvre, députés de la paroisse
de Tréauville;
Robert Fleurv et François Agnès, députés de la paroisse de
Tonneville;
Louis Baudouin, conseiller honoraire au conseil de Corse et
Julien Maru:, députés de la paroisse d'Urville, près Valognes;
Bon (iouBERT et Louis Germain , députés de la paroisse de Varou-
ville;
Jean Le Terrier et Jean Le (Îanu, députés de la [);u'oisse de
\ idecosville;
Jac(|ues Denis, Antoine-Yvon du Favril et Robert Liioste du
MoiciiKL, députés de la paroisse du Vrétot;
Germain La Mote et Pierre Racine, députés de la paroisse de
Vasteville;
])ennevu.le-Cabard -^ et Jouan de Lamare, députés de la paroisse
du Vicel;
Jacrjues-Nicolas LeMicnot, lieiilenanl général de l'amirauté de
Barlleur, Philippe Mesnil et (iuillaumc Antouard, députés de la
paroisse de Valcanville;
^'' Thoiikl on TnoTRKi, (Thomas), <^' Cabart-Daniveville, lahonreur,
demeurant à Tpiirlc\illo-Hora{jn, était, demeurant au Vicel, était éj|alcmont,
depuis 1787, membre de Tassemliléc depuis 1787, memltre de l'assemblée
|Mdvinciale de Basse-Normandie, pour |)r()vin(ial<' de Kasse-Normandic, pour
I ordre du tiers état. Nommé é(;alem<'nt l'ordre du tiers élat, et de rassemblée
men\bre de l'assemblée de dé[)art<'m('nt (lé|)artemenlale de Valojjnes, où il lai-
de Valoj;nes, il faisait partie en 1788 sait partie du bureau dit des Imposi-
du bureau dit des Travaux publics. lions.
750
B\1I.LIA(JK SKCONDAUU: |)K V ALUGNES.
Jean-Charles (iajn et INicoias Poullmn, députés de ia paroisse
d'Acquevillo;
Bon GiiKABl» et Jacque HainkIt, députés de la paroisse de Saint-
Croix-au-Boc;ige ;
Ktienne Gibert, Jacques IjK Buettevilois et Thomas Lk Bbette-
VH.01S, députés de la paroisse de Bretteville;
Charles Picot et Michel Le Tprrieh, députés de la paroisse de
Grenneville;
Nicolas GossBLiN et Jean Duchemin, députés de la paroisse de
lliiberviile;
Lucas Gardiin et Pierre Jeinn^t, députés de la paroisse de Mes-
iiilauval;
Bernardin Lenfant et François Fortin, députés de ia paroisse
du Ham ;
Auxquels députés nous avons accordé acte de leur présence; et
attendu qu'il n'en est comparu aucun pour les paroisses des Pieux,
Haiitmoitié et Le Homme"', nous avons sur eux prononcé défaut,
"' Sur les paroisses défaillantes du
Homme «t des Pieux, voir re que nous
avons noté à leur place dans la série al-
|ilial>étiquedes paroisses (sH//rrt, p. 345,
/ir>3). I/état des feux des |>ar<>isses
(pii est annexé an procès-verbal de Tas-
seuililée [)réliininairo porte, en face de
cliacune de celles-ci, les observations
suivantes du lieutenant jjénéral :
frliES t'iEUx, (wuig. Défaut. Plus de
200 feux. Celle paroisse s'est présentée
au bailliajje de Sainl-Sanveur-le-Vi-
comle. liO palroi\aj;e est en litijifc."
ffLi; HoMMK, ou isie Marie. Défaut.
.i feux environ, -i
( tJHte dcx dt^uti's Jifs tfiileH , httuift.s
l'I comniHiiaitlrs île l'fixsniililfir du lieis
(ilal du haidiafre Mcondaire de Val<>i;iics,
avec le nombre des feux, Arcli. na(.,
Ba 35, I. 70.)
Lecliillre de deux défaut seulenicnl
pour lin ressort aussi ron^idéi'able (jue
relui (b' Valof;nes (i3i paroisses) est
éviiiemmonl fort remarquable, d'autant
(|He les comiuunaulés étalent Uni
éfwrsfs et les jurididion-' lorl eni-
br«millétïs avw les lMiUiaj;eN \oisins. lie
résultat élail incontestableui'iil ilù à la
|tr»ulencc du lieutenaul j;é(H'ral du
sièj^e de Valognes, (jui, pré\0)artt l«s
diUicultés inextricables qu'enlrai»e-
raient les multiples convocations, avait
pris rinilialive de conclure à cet égard
des engajijemenls a\ec ses confrères
des siè{i[es voisins. Dès la réception des
pièces ollicielles, il exposait ainsi son
plan à la Cliancellerie :
«Pour éviter aux difficultés résul-
tant du niélan,q[e des ressorts dans dif-
férentes })aroisses relevantes partielle-
ment de plusieurs bailliages secondaires,
je me prii|Kise d'écrire à mes confrères
voisins pour leur proposer de convenir
provisoirement y et sons altrilnition d'nu-
cun droit, d'envoyer les ordres de con-
vocation cbacun dans les paroisses i|iii
dé|>«sent leurs registres au grefle de
clia(|ne siège, pour en faire son arnm-
dissemenl du jnoment. J'espère qu'ani-
més des mi'messenlimenls «pie moy, ils
ne se refuseront |>as à un tenqiéramenl
seul pro|»re à écarter les imerliliides
de plusieurs paroisses, qui pourraient
être c()n\o(piées par deux lieutenants
géuéra\i\ dilïérenls, el douter ainsi du
\érilablc lieu de leur réunion."' {Lettre
de Sivurd de lleuulieu au U. d. S., du
la /ërm/', Arcli. nal., Ba 35, l. 70.)La
combinaison imaginée par le Uçutc-
uant général de Valognes avait réussi,
car (pielques jours après il écrit à nou-
veau : ff J'ai déjà reçu réponse dun de
ASSËMBLKK PIlKf.lMINAII'.K DU TIFJIS ETAT.
751
el à l'inslanl sont rompanis les sieurs IIai iciiwii's, Lkmoninikii et
QiiKSNKL, députés de la paroisse de Ilautmoitié, auxquels nous
avons accordé acte de leur comparution et rabattu le défaut contre
eux prononcé.
( Lecture réitérée dos lellres du roi, rè^Weraenl el ordonnance; vérilication
des pouvoirs des députés, qui soiU trouvés ré,ouliers. On passe à la rédaction
du cahier qui soulève de suite un incident :)
Enfin, il a été observé par plusieurs des députés que pour
éviter la confusion et accélérer le travail, il serait avantageux de
choisir douze commissaires pour procéder au dépouillement des
différents cahiers et à leur réunion eu un seul. Cette proposition a
été acceptée par tous les députés en général, mais ceux de (^her-
baurg ont demandé que les commissaires qui seraient nommés
fussent tenus d'employer dans la rédaction du cahier général
toutes les demandes particulières et locales de quelques espèces
qu'elles soient, qui pourraient se trouver dans leur cahier el dans
ceux de toutes les autres communautés ^^\ sur quoi les députés de la
ville de \ alognes et plusieurs autres ont dit (pie les demandes qui
intéressent le bien général tant du pays que du royaume en entier
pouvaient seules être employées dans le cahier, et qu'on devait
s'en rapporter, pour l'emploi des demandes locales et particulières,
à la prudence, bonne foi et conscience des commissaires, à charge
de révision dans une assemblée générale, ce qui a été arrêté à la
pluralité des suffrages.
ensuite, nous avons procédé à recueillir les voix pour la nomi-
nation des douze commissaires convenus, et après avoir reçu les
sniTvftgos de plusieurs paroissea, nous avons renvoyé, vu l'heure
larde, la continualion à demain huit heures du ujalin.
CoLUTiN, Adam Dksi'rksthks . Si\ ahi» i»k Hiv\ulm:u.
nies (onfioi'tis (|iii atc<'|il«» rairan;;«!m('nt
dont j'ai «u IHitwiUcui' do vous (lurli'f,
|»our' oinpôrliiT loirl, (>inliari'as dans la
«on vocation des jiaroisst's ; j'ospèro in-
cessaniiripnt dos antres la iiir'nKîaccciila-
tion'i. (Lettre da même (iii itinmc. il a
tjievriei\ ibidem.)
'') Les déimlés de Clierlioiuj;, eu
fuisartl celle demande, ne faisuieul (jiie
se confuriiier aux termes mêmes ilu
mandat i\m leur avait élé lonlié. L'ar-
ticle i" du rallier de la ville de (llier-
lioury poi'lail, comme on a vu, ([uils
dovviùcat «■Iftirc iusercr dans le caliier
général tous les abj|els qui se trauvaieut
Mni(|iies, sans «piNin puisse les répéler,
el s|>é«MakMuenl les doléances [wrlicu-
iièr'os <te la ville de (iherliourj;', «jui m^
|K)Uironl être altérées sous quel<|ue
rM|i|)orl (|ue ce puisse lUre'i. (Voir le
Icxli' du (allier de <<lierl»ourjj, art. i",
fw/jrc, p. ^ly, el la note.)
Sur la valeiu" de ces sortes de man-
dais impératifs el les diiricullés qu'ils
syuievèrenl en divers lieux, on consul-
tera Uuil particulièr«îu»vnl : A. Brekk,
Les cahiers de i jcS'k/ considérés connue
inaiidnts impératifs, dans La Révoluiion
française, l. \\\l (année 181)6),
p. 123 sq.
i:r2 BAIIJ.IAGE SECONDAIRE DE VALOGÎSES.
Et du 10 mars, au lieu susdit, huit heures du matin, etc. . .
(Deuxième réunion de l'assemblée. Nomination des commissaires-rédac-
teurs: la pluralité des suffrages se réunit en faveur des sieuis :)
Bbsnard-Duchesne, lieutenant particulier du bailliage de Va-
lofTnes; Courtau\, avocat; Caillkt la Poteiui;, procureur du roi de
l'amirauté de Saint-Vast; Mariage, bailli de Briquebec; Lambert,
avocat; Duval-Dumilly, Vernet, Pierre Fortin, Jacques Duval,
Mauhouard, Langlois, vicomte de Barfleur; Bauduoin, conseiller
honoraire au Conseil de Corse, et Danneville-Cabart; auxquels
nous avons fait remettre tous les cahiers des villes, bourgs et com-
munautés, après avoir pris d'eux le serment d'en faire avec fidélité
le dépouillement et la réunion en un seul et même cahier; pour-
quoi, de leur réquisition, nous nous sommes transportés dans les
salles du Bureau intermédiaire et assemblée d'élection de Valognes^^^,
011 lesdits sieurs commissaires ont commencé en notre présence et
celle du procureur du roi le travail qui leur est confié, pour le
reporter à l'assemblée générale que nous avons fixée en présence
de tous les députés à vendredi prochain i3 de ce mois, 8 heures
du matin, au lieu ordinaire: et vu l'heure tarde, nous avons ren-
voyé la continuation du dépouillement des cahiers demain 8 heures
du malin, et avons signé avec le procureur du roi et notre
grellier.
Adam Desi'reslyes, Sivard de Beaulieu, Courtin.
El du 11 mars dudil an, Nous, lieutenant général susdit, pré-
sence et assisté comme dit est, sommes transportés à l'heure fixée
par notre renvoi du jour d'hier dans les salles du Bureau inter-
médiaire de rassemblée d'élection de Valogues où lesdits sieurs
commissaires ont en notre présence continué leur travail.
Et vu l'heure tarde, nous avons renvoyé la continuation du
dé'poulllement des cahiers à demain 8 heures du matin, ce que
nous avons signé avec le procureur du roi et notre greffier.
Adam Desi'reslves, Sivahu de Beaulieu, Courtiis.
" L'asscmhloc d'élection de Valo- Icmcnl du secrétaire, etc.) cl i,8oo li-
,i;nos avait en ellel loué un local, où le vros de dépenses variables, en tout
liurtMii inlormédiaire élail installé dans A, 675 livres. Par des prodij^es d'cco-
r intervalle des sessions. Les crédits nomie, rassemblée de \ alojjnes était
(jui lui étaient allectcs étaient d'ailleurs arrivée à ne dépenser que /i, 177 I. ifis.,
bien peu considéraltles; le budjjel de cl il lui restait, au coHunoncenient de
1788 de Tassendilée provinciale avait 178(), un crédit non employé de ^1971.
prévu, pour Valojfncs, •.i,83/i livres de /i s. (Voir Compte rendu de rassemblée
dépenses fixes (loyer d'une salle, Irai- générale, p. 68 à 70.)
ASSEMBLÉE PRÉLIMlNAmE DU TIERS ÉTAT. 753
Et (lu 12 dudit mois et an. Nous, lieulenaiil. géiionil susdit,
présence du procureur du roi assisté de noire grellier, sommes
transportés, 8 heures du matin, au lieu susdit où lesdits sieurs
commissaires ont, en notre présence, continué et achevé leur
travail, à latpielle fin avons renvoyé à demain 8 heures du matin,
jour fixé pour l'assemblée générale dans l'église des Gordeiiers, ce
(jue nous avons signé avec le procureur du roi et notre greffier.
Adam Despreslyes, Sivard de Beaulieu, Gourtin.
Et du i3 dudit mois de mars, 8 heures du matin, en l'église
des Cordeliers, Nous, lieutenant général susdit, présence et assisté
comme ci-devant, en conséquence du renvoi à ce jour, l'assemblée
étant formée, nous avons fait donner lecture à haute et intelHgible
voix du cahier de plaintes, doléances et remontrances, rédigé
par les sieurs commissaires, et sur la réclamation faite par Mes-
sieurs de Mesnilgrand et (^oquoin, et leur demande de suppres-
sion ou modification de l'article du cahier relatif aux tribunaux
d'exception" ; la matière proposée à la délibération de l'assemblée,
il a été volé par acclamation que cet article serait conservé ainsi
qu'il est conçu; ensuite, il a été remarqué par plusieurs députés
que l'on avait omis d'employer dans le cabier, (jue par les députés
aux Etats généraux, il serait demandé à cette assemblée d'aviser
aux moyens de faire participer à l'impôt et dans une juste propor-
tion les capitalistes et propriétaires de rentes viagères -, ce quia
été demandé par acclamation; et sur la déclaration passée par
Messieurs les connnissaires ipie cet article avait été involontaire-
ment omis, il a été unanimement arrêté que cet article serait ajouté
en suite des doléances, ce qui a été fait et signé à l'instant, et
^•) Voir le catiiei' du bailliajje de Va-
iognes, art. 3i {infrà, [i. 77!!). La
suppression des tribunaux d'exception
était ccrtaiiKMiiont dcuiandoe par le
plus grand nombre des caliiers |)ri-
maires. (Voir cahiers de Biviilo, art. 3;
Bretteville, art. i4; Bricquebec, art.
18; Bricquebosq, art. lO: Gaurpiigny,
art. 8, etc.)
Le vœu des députés nommés au toxU;
n'était pas absolument désintércssi'-.
Gailis dk Mesmlgrand (.lean-Tbomas),
député dYvolot. était procureur du roi
en l'élection de Valognes; ses piovi-
sions sont en dal ■ du 17 septembre
1768, mentionnant un extrait baptis-
taire du 17 septembre 1763 (Arch.
nat. , V hlid). Quant au sieur Coquoin
(Jean-François), député de Bricquebec,
il était, en 1789, lieutenant au même
siège (suprà, p. 1/1 3).
<-' Voir cahier du bailliage de \'a-
lognes, art. /i 6 (i/j/rà, p. 779). Les vœux
contre l'abus des rentes viagères ont
été émis par un assez grand nombre de
cahiers primaires. Voir cahiers de Flol-
temanviile près Valognes, art. 33; Oze-
ville, art. 3; la Pernelie, art. i5, etc.
iNous ne trouvons pourtant de vo-u for-
mel pour les soumettre à l'impôt (pie
dans le seul cahier de Saint-Martin-
d'Audouville,art. 3eti {suprà, ^i.doo).
48
75^1 lUILIJAC!'] SECOMUIIU-: DH VALOCNES.
lous les drpiités en jjVînoral ayant déclart' trouver le caliier con-
forme à leurs vœux, n'ont voulu y rien ajouter en plus outre,
changer ou diminuer; pourquoi il a été signé double par Messieurs
les commissaires, en présence des députés qui ont déclaré s'ar-
rêter à leur signature.
(Élection des députés : le quart réduit des membres de l'assemblée est fixé
à 81 : la pluralité des suffrages se réunit en faveur de) :
l. BER^AIU)-DUCIIESNE, DuMKIUL, GoURTAUX , GrISEL, Le GoUPIL,
Lécauer, de Valogne.s; Garantot, Avoine, Groult, Doranue, Haut-
MESNiL, VrrREL, de Cherbourg; Mariage, Regnet, Coquoin, Lambert,
BiTOUZÉ, DuPLESSis, N1GOLE ct DucHEMiN, de Briqueboc; Gueslin,
Ai/et, de liarfleur; Geoffroy, Le Sasciier, de Montebourg; Guil-
laume Blanghemain, de Ouettehou; Clamohgain et Aunrai, de Saint-
Pierre; Louis Banet, de Saint-Vast; Turbert d'Ethivilt-e, d'Aleaume;
Caillet, de la paroisse d'Anneville-en-Cères; Gallien de Fleurinal,
de Saint-Martin-d'Audouvillc; Jean-Baptiste Le Garpentier, d'Au-
dervilie; Le Grangher des Vaux, de Benoistville; Augustin Postée,
de Biville; Charles Tison et Pierre-François Amiot, de lîrix; Viel
DK LA Dune, de Crasville; INicolas Le Maître, de Clitourp; Pierre-
Romain Mauger, de Denneville; Trufaut d'Engueville, de Fou-
teiiay; Bernard Fortin, de Gouberville; Jean Pesnel, de Gatleville;
François Guéret, de Gourbevillc; Jean-François Duval et Guillaume
Ekdi'g, de Gréville; Jean Lk Cukvalier, de llelleville; Jean Messknt,
de lleauville; G.allis de Mesnilgrand ct Le Véel de la Haule, d'Yve-
tot; Desi'reys, de Lieuxaint; Jean di; (L\u\, de Magnevillc; Guil-
laume Vernky, de Martainvasl; Guériu Digulnuj.e et des Long-
GiiAMPs-HuET, de i^égreville; Joseph Moitié, de Nouainville; Pierre
Fortin, d'0(t(!ville-sur-Clierbourg; Pierre Fontaines, d'O/eville;
Jacques M\RioN, de Picrreville; Jacques Mairouari), de Picauville;
Guillaume Duprey, de Resvillc; Pierre Vrac du Vagant, Jacques
Vaultier du Grandprev, de Saiiit-Germain-le-Gaiilard; Jcaii-Fran-
çois \jV. Baruangiion, de Sydeville; Langlois, vicomte de liartleur,
et La Berouerie Pesnkl. de Sainte-Geneviève; Antoine Le Brun,
de Saiut-Floxel; Joseph Le Brisey, de Saint-Marcouf-de-Lisle;
Du Bosc.-DEGHAMPKRia, (Ic Saint-Martin-le-Hébçrt ; Jean-Bobert
ToiiRMNE, de Sauxemesiiil ; Hervé Lemperière, de Surtainville;
l'rançois Fournel, Augustin Osmond et Pierre de la Haie de la
hiMKRE, de Tourlavillf: Thomas Trotrel, de Teiirteville-au-
I)(nii"('; Cliailcs Di r>iusi:v, i\i' Saint-Germaiu-de-Tournebut;
François Soiui. ,de Tréauvilie; (luiliaunii' 1)auioin, conseiller hono-
ASSEMBLEE PlUaJMlNAlRE DU TIEHS ETAT. 755
raire au roiiscil do Corse, d'Urvillc, près Valogncs ; IMcrrc
lUciNK, (In Vastevillc; Dw^iiMi-Lii-CAitAiii), du Vicel; le sieur Mignot
et PlHlip[)e Mesnu. , de Vidcaiivdle.
(AccepfalioQ des députés; promisse par eux failo do se rendre le jour fixé
à rassemblée de Coulniices; pouvoirs géïK'raux tlonnés aux dé[)iités dans la
formule même du rèjjlement royal. Signature du caluei-, qui est ffcoté et
paraphé en toutes ses pages -^ |)ar le procureiu" du roi et le lieutenant général,
et remis aux députés susnommés.)
Des(juelles nomination, remise de cahiers, pouvoirs et accep-
tation, nous avons donné acte à tous les susdits comparants, et
avons signé avec ceux qui sont maintenant présents notre présent
procès-verbal, qui sera déposé en notre greffe, et dont copie
duement collationnée par notre grelïier sera aussi remise auxdits
sieurs députés, le tout après lecture "l
BeRNAIID, GllISIil,, liECALLIER, AvOINE, Du MÉIUI,, De MoNS
DE Gauantot, De Fonteneli.e-Postel, Dorange, Bitouzé-
Dauxmesnil, Viel, Regnet, Mariage, Cabart, P. Gues-
-LIN, CoQUOIN, GaILLEï DE LA PoTERIE , DuCHEMIN, CabIRE,
''* Le procès-verbal de rassoinl>ioo
préliminaire de Valognes n'a pas été
imprimé. Le lieiilcnanl jjénéral fan-
nonyait on ces tenues au Garde des
sceaux, qui avait demandé de faire
passer à la (Iliancellerie les exemplaires
des pièces do la convocation (pii vien-
draient à être imprimées :
«Le procès-vcri)al d(! rasscmi>lée de
mon bailliaffe. non plus que les caliiers
rédigés pour être portés à celle du
l)aillia(fe principal de Coulauces, n'out
point été imprimés, et pidbalileinciit
ils ne le seront pas. A ce moyen, je ne
peux ni no pourrai satisfaire à fem-
pressement de M. le G. d. S. Je crois
vous avoir mandé que je lui ai, aussitôt
ia rlôlure, envoyé une expédition dn
procès-verbal que j'ai rédigé; ce (|iii
doit au moins provisoinMucnt remplie
l'objet de ses désirs.-' (IjPltvn dp Sivard
(le Beaulù'u à l' in tendant, i u avril l'/S;),
Arch. Calvados, G Oljôy.)
L'exeuqdaire du pro<ès-verbal , con-
servé aux Archives nationales, n été
transmis à la Gliamollerii; à la date du
l 'i niars 1781). Le licntcnant f|én('r,il
éci'ivait li' Icndi'iuain à l'iidcnd.inl de
Caen :
ffM. Je suis entin (piilte de l'assem-
blée du tiers état de mon ressort, et
les (képutés doivent comparaître au-
jourd'hui à colle de Gontances. M. le
G. d. S. recevra incessauunent le pro-
cès-verbal des diUercntes séances, et
saura, ainsi que j'ai (>u l'honneur de
de vous en instruire que le tout s'est
passé assez tran(|uillement, n'appelant
point trouble (piehpies clameiu's indis-
pensables à la réunion d'une multi-
tude un peu tumultueuse, et (pi'il est
diflirih; d'amener au sérieux ol à la
iM'Moxiou (pie méritent l'étendue et
rimporlance des objots proposés à leur
dfiib('ration.
■'.\v flésir'e plus (pic je n'espère le
plus grand bien possible de toutes les
convocations. La brigue et les manèges
n'en sont point touchés, et ce ne sont
pas là les bonnes sources de la régéné-
ration constitutionnelle. D'ailleurs, les
délais auront été trop courts pour (jue
les cahiers aient pu èlre assez médités
et présenter un ensemble d'idées con-
cordantes. Je suis avec respect, etc.i
I Li'llrt' di' Sivard de Beaidiea à t'inlaii-
iliiiil lie Ldiiiiaij , t >J iiKus » jiV'y , Arch.
«ialvados, G 63.58.)
/18.
756 BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
Gefi'roï, Tuhbeht d'Etiiiville, Vittrel, p. Fontaine,
ViEL de Hautmesnil, P. Lemonnier, Ph. MiMis, Clerez,
Langi.ois, Thuffaut d'Engueville, Rouhier de Fonte-
NELLE, Le Brun, J. Lepetit, L. Aujjry, Tardif, Fortin,
{illisible), Clamorgan , Auvray, Bouillon, Tiphaigne,
Poirier, L. Basset, Gallien de Fleurival, Ph. Aubrée,
Jean Pesnelle, Pesnelle, Le Mignot, A. Piquot, G.
Antiiouard, {illisible), P. Hurel, J. du Brisa y, Le Bou-
langer, N. Le Fol, P. Martin, P. du Brisay , Guillaume
Le Roux, F. de la Cotte, H. Lemonnier, Godheult,
GuÉRET, {^illisible), P. -F. -S. Brosun, Berger, A. Postel,
G. Tyson, G. Fleury, J. Periq, J.-B. Etasse, P. Bon-
NissANT, J. -Pierre Martin, J. Samson, C. Leroux, F.
Lainné, p. Vasset, J.-B. Bourdet, François Hamel,
Jacque Michel, Duprey, Nicolas Lemaitre, J. Bobine,
J.-B. Franchomme , Mangon, Groult, Ozouf, Ramillion,
Sobot, Mauger, Jean Rosny, {illisible), P. Laffollky,
J. Eustache, j. Auvray, F. Langevin, G.-J. Lenep\eu,
Louis Beluomme, Louis Nigollet, M. Leterier, Charles
Picot, J.-F. Duval, Guillaume Le Duet, H. Lemperier,
Nicolas GossELiN, {illisible), G. Fortin, J. Le Cheva-
lier, F. SoREL, Charles Lenepveu, J. Messent, Jean
Decaux, J.-L. Couppey, N. Collas, L. Langlois, P.
Legranciier , Th. Godet, Guillaume Blanchemain , Pierre
JoUAN, GuERARON, GaLLIS DE MeSNILGRAND, LevÉEL DE LA
Hault, Ph. François, L. Couvert, J. Lemonnier, N.
Legendre, Bestrelle, F. Bourdet, Noyon, L. Gardon,
Jeanet, p. Le Dune, De la Mer, J, Alexandre, J.
Courtel, L. Poutrel, Deslongcuamps, j. -Baptiste
Bourget, C. Habard, j. Moytier, F. Duval, J. Vaul-
TiKR, H.-J. Lemione, François Millet, Pierre Boschet,
J.-B. Frimol, L. Gamaciie, J.-B. Le (Îarpentier, N.
Lepoitevin, J.-P. Huet, L. Baudouin, J. -Louis Du-
FRESNE, F. MeSSEN, C. MaUGIS, MaRION, B.-F. PaILLARD ,
Cormer, Pierre Le Sachet, P. Annebrun, Bauduin, G.
Boulland, L. Longues, J. Néel, Bon Bacon, L. Le
Saulnier, Jean Véel, Vaultier, Guillaume Duprey,
C. BiSBEC, P. Vrac, F. Le Follet, Louis Le Feuvre,
J. Le Croisey, g. Mauger, M. Lesauvage, N. Gauvain,
J. Le Crum, F. Le Barbanchon des Ventes, J. An-
ouETiL, N. Hamel, Serin, Les Landes de la Cotte, J.
Navarre, L.-A. Duprey, Le Flamand, T. Hamel,
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT.
757
Lhomme, J. Brochard, N. Hamel, J. Le Gouix, Lerou-
VILLOIS, L. JoURDAN, R. SiMON , Le LaBEZ, L. LePIGEON ,
G. Henneville, Diibost, J.-L. Meslin, J.-L. Moucuel,
George Quevastre, P. Rouxel, J. IIamel, P. de laFoy,
Lefrecher, Joseph Venable, Cluirles Orry, Trotrel,
Michel PoNTis, C. Lallemant, li.-F. Doucet, Rohert
Fleury, Germain, Bon Goubert, Jean Le Terrier , Louis
Dangoville, Yver, R. Lhoste, g. Lanrone, g. Noël,
Jacques Laynet, B. Greard, Jean Rayne, J.-C. Gain,
J.-G. Néel, j. Messent, m. IIamel, Ddquesnay-Riolle,
Guérin Digulville, N. Lepigeon, Nicoile Duplessis,
Desful-Courtaux, Maurouard, Adam Despreslyes, Le
Goupil, Sivard de Beaulieu, (îourtin.
2. Cahier de doléances.
(Ms. Archive» du Greffe du tribunal de première instance de Cotttances, pièce n° j6,
18 pages in-f. Original, signé <Ips commissaires-rédacteurs et du lieutenant-général
président. Inédit.)
Cahier des pouvoirs, instructions, plaintes et doléances
de V assemblée du tiers état du bailliage de Valognes^^K
L'assemblés des citoyens du tiers état du bailliage de Valognes,
réunis aux termes des Lettres de convocation données à Versailles
'^ Le cahier de l'asseinbiée prélimi-
naire du tiers état du bailliage de Va-
lognes n'est point une œuvre originale -,
ce n'est, pour la plus grande partie,
qu'une reproduction souvent textuelle
du cahier de la ville de Valognes (supx'i,
p. 10 à /il). De l'article 1" à l'ar-
ticle 38, en effet, les commissaires-
rédacteurs — dont deux, les sieurs
Bernard-Duchesne et Courtaux, étaient
députés de la ville de Valognes, et dont
plusieurs autres, comme Lambert, avo-
cat, et Baudouin, étaient, bien que
députés des communautés rurales, do-
miciliés à Valognes, — se sont contentés
de copier servilement, et dans l'ordre
même précédemm<'nt adopté, tout le
texte des doléances du cahier de la ville ;
à peine, en (pielques endroits, se sont-
ils permis de reiranciier quelques déve-
loppements inutiles, ou de remanier,
en la forme uniquement, quelques ar-
ticles trop étendus. A partir de l'article ^9
seulement , pour complaire aux paroisses
de la campagne , ils ont ajouté quelques
vœux intéressant plus particulièrement
Tagi-iculture, sur la faculté d'accès aux
rivages de la mer par exemple (art. ^0),
sur le ffbrûlementdes varechsn (art. ^11),
sur les lapins et pigeons (art. 4a-'i3),
sur les indemnités d'expropriation
(art. liU). Ces quelques concessions tar-
dives aux vœux des communautés rurales
ne suffisent pas évidemment à donner
au cahier du bailliage de Valognes un
caractère original; et il serait difficile
certainement d'y voir, comme l'exigeait
le Hl'jrlement du uU janvier, le rcahier
réduite) des paroisses de sou ressort. Les
commissaires-rédacteurs l'avaient si bien
compris eux-mêmes, qu'ils ont tenté,
dans le dernier article, de se justifier
des reproches qu'on pourrait leur adres-
ser à cet égard, en donnant pour cela
7r)8
BAILMAGK SECONDAIRE DE VALOGNES.
le 9/i janvier dernier, pour conférer tant des remontrances, plaintes
et doléances que des moyens et avis qu'elle a à proposer en l'as-
semblée générale des Etats de la Nation et pour élire, choisir et
nommer ses représentants,
Recommande de la manière la plus expresse à ceux qui seront
choisis de porter au pied du Trône l'iiouimage de leur amour et de
leur inviolable hd élite; à la personne sacrée de Sa Majesté. Jamais
sentiments ne furent plus vifs ni mieux mérités; que la Nation soit
unie et d'accord avec son Hoi, les malheurs de la France vont dis-
paraître.
C'est d'après ces vues que la présente assemblée donne, par le
présent acte, aux j)crsonnes (pii seront choisies par la voix du scru-
tin, ses pouvoirs généraux pour la reprc'senter aux Etats, y pro-
poser, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les
besoins de l'Etat, la réforme des al)us, l'établissement d'un ordre
fixe dans toutes les parties du Gouvernement, la prospérité du
royaume et le bonheur tant commun que parlicuber de tous les
citoyens '^^.
[Chapitre P^ — Etats généraux.]
[1°] L'opinion et le désir de l'assemblée étant que les délibéra-
tions soient prises aux Etats par les trois Ordres réunis, et que les
suffrages soient comptés par têtes, elle donne mandat spécial à ses
(h'putés de proposer et retpiérir que cette forme soit suivie; elle
les charge d'employer tous leurs efforts pour la faire adopter, en
(lassez mauvaises raisons. La raison v«''-
litalile , colle qu'ils n<' pouvaient pas
avouer, c'est que, par une jalousie lociile
assez mesquine, les députés de Valogues
avaient voulu faire écarter du rallier
jféuéral tous les vœux particuliers de la
ville de Cherijourg. Ils n'ont pu y réussir
{[u'en donnant à leur «euvre la forme
(l'une disserlalion vague et incolore ,
d'où tous les laits précis et les détails
locaux caractéristiques sont uniformé-
ment bannis.
Relativemeul à la forme, nous devons
faire encore nue observation. I,e cahier
asscï lonjf du bailliage de Valognes ne
comporte, (buis le manusciil original, à
peu près aucune division ; les dilTérenles
matières s'y suivent Tune apn-s l'autre
sans st'?paration manpD'-e. Il nous a
semblé nécessaire, pour la commodité
df la lecture, dintroduire im peu d'or-
dre dans celle confusion. Nous avons
par suite reproduit, en tête des prin-
cipales masses d'articles, les rubriques
de chapitres du cahier de la ville auquel
ces articles sont empruntés: et en même
temps, pour faciliter les références,
nous avons établi d'un bout à l'autre
du cahier ime numérotation progressive
dos articles. Les notes renvoient d'ail-
leurs régniièrement aux articles du
cahier de la ville qui a servi de modèle.
''' Ce préambule est la reproduction
textuelle de celui du cahier de la ville
de \ alognes (xuprà, p. 10 à i3). Les
conunissaires-rédacteurs ont seulement
retranché tous les développements gé-
néraux sur les réformes accomplies jus-
«pTen 1 780 par le g(Uivernenient de
Louis XVI. Ils ont laissé de côté aussi
l'indication du plan suivi dans les di-
viTs I hapifres du cahier, indication qui
n'eut (('|iciidanl pas été superflue, poui'
la roiumodili- de la biture.
ASSEMRLKE PRÉLIMINAIRE DO TIERS ÉTAT. 759
(Inveloppant les principes (pil la rt'iulciil j)liis ronslitulioiincllc o[
les {jrands avantages qu'on cti doil retirer.
I î^"] Si des motifs dont on ne peut ni pressentir l'intérêt légitime ,
ni augurer le succès, paraissent éloigner sur ce point le sentiment
général, les députés feront usage pour l'oljtenir de tous les moyens
(le conviction tirés de la justice, de la raison et du patriotisme si
puissant sur les cœurs vraiment français. Ils pourront même adlié-
rer aux tempéraments les plus convenables qui seraient consentis
par la pluralité des opinions; et pour les préparer, ils proposeront
qu'il soit demandé avant tout aux députés des deux premiers
ordres, s'ils ratifient et accordent l'abolition des privilèges pécu-
niaires et des impôts distinctifs d'ordres, leur recommandant de
ne jamais perdre de vue ([ue l'égalité des représentants du Tiers
avec ceux des deux autres ordres, ordonnée provisoirement par le
Roi, doit être fixé'e dans l'assemblée de la Nation, et (pie cette
décision serait insullisante si les voix se comptaient par ordre et
non par tête'*^.
[Chapitre II. — Constitution.]
[3"] L'opinion et le désir de l'assemblée étant encore que la
Nation parvienne à jouir d'une constitution solide et raisonnable,
qui fixe d'une manière précise et "assure à jamais tous les droits
respectables du Trùne, (pie les droits essentiels du peuple; elle
donne mandat spécial à ses députés de réunir tous les eflbrts de
leur zèle pour atteindre avant tout à ce grand objet. L'assemblée
déclare ([u'il lui paraît être le seul prix digne aux yeux de la Nation
des sacrifices qu'elle a déjà faits et qu'elle se dispose à faire encore
pour le soutien de l'Etat.
[/i°] Elle recommande à ses députés de se conduire sans cesse
par les trois maximes suivantes, qui doivent rester fondamentales
dans la constitution, *sans pouvoir s'en écarter sous (picKpie pré-
texte que ce soit, ni pouvoir passer à aucune autre délibération (pie
ces maximes ne soient ado[)tées et sanctionnées,
Savoir* (2) .
^(Jue la France est une monarcliie, le Koi étant le cbef de la
('' Los deux ailiclfs do ce cliaiiitrc parapliéo par lo lioutonant géni'ral ,
sont la reprodiiclioii loxliu'llc du clia- jjri'îsidoiit de l'asBiMuliiét'. A ce remanif-
pilro, I" du caliierdo la \illi'de Valoyiic's, nient près, toiil ce chapitre (de l'ar-
inlilnlé : Votk pah tête aux Ktats gknk- ticle 3 à l'arliclo (j inclus), ancpiel nous
BAUX ( supra , p. i3-i/i). avons cru devoir conserver la rubri(pie
(-' Le passage entre les .sijfms ** e^l (ioNSTiTinioN (pTil porie dans le cahier
une addition en marge, régidièrement de la ville de \alegnes, e-t la reproduc-
700 BAÎLUAGE SECONDAIRE DE VALOfiNES.
Nation el l'aulorité souveraine résidant en sa personne sans par-
ftOue la Nation française est libre et franche sous son roi, l'au-
torité souveraine ne pouvant s'exercer en matière d'impôts que par
le consenternent de la Nation et avec le secours de ses délibérations
et de son Conseil en matière de législation, ce qui ne fait que
régler et non diminuer l'usage légitime du pouvoir souverain;
«Que chaque citoyen français est personnellement libre et franc
sous la protection du Roi et la sauvegarde des lois, en sorte que
toute atteinte portée; soit à la liberté individuelle, soit à la stabilité
des propriétés, autrement que par l'application des lois et par l'in-
tervention des tribunaux ordinaires, est illicite et inconstitution-
nelle. 71
[5°] Conformément à ces maximes, l'assemblée autorise ses
députés à demander :
i" Que le retour périodique des Etats devienne le régime per-
manent de l'administration du royaume; que l'intervalle de leurs
assemblées successives soit fixé et spécialement que l'époque de la
seconde tenue, qui devra suivre prochainement les Etats de 1789,
soit déterminée pour trois ans au plus tard;
9° Qu'il soit statué qu'à chacune de ces assemblées il sera traité
de toutes les matières relatives à la quotité, à la nature et à la per-
ception des subsides, à la législation et à l'administration générale
du royaume, et qu'à l'avenir aucunes lois, aucuns emprunts et
aucunes levées de deniers ne puissent avoir lieu que par le concours
de l'autorité du Roi et du vœu et du consentement libre de la
Nation;
3° Qu'il n'y ait point de commission intermédiaire des Etats,
cet établissement pouvant être funeste;
U" Que le pouvoir judiciaire, ([ui est une branche de la puis-
sance executive et que Sa Majesté fait exercer en son nom par les
olliciers qu'elle institue, soit niaintenu dans toute l'étendue de l'au-
torité qui lui est propre; (ju'aucune évocation illégale, aucun éta-
i)lissenient de commissions extraordinaires, aucun acte de pouvoir
absolu ne puissent suspendre ni détourner le cours de la justice
réglée. Mais en même temps, pour assurer aux tribunaux le main-
lion alisolniiionl lexlucllo du rliapitro relative à un nouveau Code Ji.ical , repro-
^erond (le ce cahier (sHpivi, |). l 'i à kj). dtiils par les comniissaires-rédacleurs
Un ol)servora seulement que les reina- du caliier de l»ailiiage; ceux-ci s'en sont
nieiuentsdes |>arajjraplies ;> et 3 (sK^iv'f, tenus en oflet au texte primitivement
p. 1 [) et iG) n'ont pas été, ainsi (|ue arrêté pai- les commissaires de fassem-
I addition du para{fraplie -j de la page 1 8 , Liée de ville. j
ASSEMBr.KE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT. 761
lien (le la considération qui leur est due, et à la Nation toute l'uti-
lité qu'elle eu doit retirer, (ju'il soit pourvu efTicacement à la réforme
des abus relatifs aux tribunaux et à l'exercice d(i la justice tant civile
que criminelle; qu'il soit établi une ligne de démarcation certaine,
(jui prévienne la confusion si funeste à la cbose publique des
objets d'administration et de ceux qui sont du ressort de la juri-
diction;
5° Que du sein des Etats généraux il sorte une constitution
d'États particuliers en chaque province, dont l'établissement soit
sanctionné et l'organisation approuvée par eux : Etats particuliers
qui, comme autant de ramifications de l'Assemblée nationale, par-
ticiperont à son autorité, en étendant l'influence sur toute la surface
du royaume, veilleront à l'exécution de ses arrêtés et seront chargés
de tous les détails de l'administration intérieure en chaque terri-
toire.
[6"] Les députés feront valoir spécialement et dans toute leur
force les droits particuliers de la Normandie au rétablissement de
ses Etats provinciaux, qui ont été suspendus et non anéantis,
rétablissement fondé sur sa constitution primitive , sur ses chartes
conservatrices, sur la promesse récente de S. M., rétablissement
qui doit avoir lieu pour elle indépendamment de ce qui pourrait
être décidé pour les autres provinces qui n'ont jamais eu d'Etats,
mais rétablissement que l'assemblée consent obtenir par le concours
du vœu des prochains Etats généraux, ainsi que la nouvelle orga-
nisation dont ses Etats particuliers auront besoin, tant pour faire
le bien réel de la province, que pour s'assortir au régime d'admi-
nistration générale qui serait jugé par l'assemblée nationale plus
convenable au bien commun de tout le royaume, en proposant pour
modèle ceux du Dauphiné.
[7°] Mais l'assemblée déclare qu'en consentant de s'adjoindre
sur ce dernier point au régime commun d'administration qui sera
déhbéré par les États, elle n'a d'autre intention (|ue celle de Uer
les intérêts de la province à ceux du reste du royaume et de faciliter
la régénération générale par l'uniformité de principes et de gou-
vernement, mais qu'elle réserve formellement tous les droits parti-
culiers de la province, dans le cas où, par quelque raison que ci'
soit, les Etats généraux se trouveraient hors d'état de remplir les
vues importantes tpii les déterminent.
|8"| L'assemblée, convaincue de la loyauté des intentions de
Sa Majesté, de la sincérité de ses promesses royales et du patrio-
tisme du ministère actuel, n'aïu-ait rien à ajouter à cette partie des
pouvoirs de ses députés si Tinslabililé des événements n'obligeait
ma
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
j)as la nation à aU'ermir les ))ases do sa constitution contre les vicis-
situdes possibles d'un avenir moins heureux pour elle.
[q"] Cette prévoyance nécessaire est le seul motif qui la porto
à recommander à ses députés :
i" De no s'occuper do l'octroi des sul)Rides qu'après que le
roglement de la Constitution aura été préalablement délibéré,
accordé et sanctionné;
9" De proposer, lorsqu'ils s'occuperont dos subsides, que tous
les impôts actuels soient annulés et révoqués pour être remplacés
par des impôts nouveaux ou du moins par une cession nouvelle de
ceux qu'il serait trouvé bon de conserver, afin qu'il ne subsiste plus
désormais un soûl impôt (|ui n'ait son origine dans la concession
libre des prochains Hitats et qui n'ait reçu cette limitation qui sera
incorpon'e à son établissement, do n'être octroyé qu'à temps ot
pour la durée seulement de l'intorvalle à courir jus(|u'aux Etats
dont répo(|ue sera fixée, après laquelle ils cesseront tous de plein
droit si les Etats généraux n'étaient pas assemblés pour les renou-
veler;
3" De proposer qu'il soit statué et déclaré par les Etats qu'à
l'avenir la nation ne reconnaîtra aucun impôt comme légalement
établi ot ne se réputera garante et pronablo d'iuicun emprunt lors-
(|U0, n'ayant point été accordés ni autorisés pai- elle en assemblée
d'Etats généraux, ils ne seraient l'evêtus que d'un simple enregis-
Irornent dans los cours, déclaration concordant avec celle de la
magistrature qui mettra pour jamais la nation et la magistrature à
l'abri de l'abus des enregistrements forcés, des révolutions désas-
treuses dont les refus d'enregistrer ont été l'occasion et qui conso-
lidera la constitution en annulant d'avance le seul supplément par
lequel on pourrait penser à remplacer un jour les Etats géné-
raux ^^K
('' Tout ]o cliapitro qui |)r<''cè(le (aii.
3 à(j indus) est, roninn' nous avons (t(''j;'i
nolf^, la rcprorliiction Icxtiifllc du rlia|ii-
Iro II (to la ville (l(t Val()|{nt's ( suim) , jt. 1 h
à 19). liCS n'-i'ormns proposées irollVcnt
pas, coinmo on a dii j'ol)sencr, {[land
intér*^t (roiij;inalilo; (l»"'s rannée pré-
(édctilc , d'ailleurs, le J>in'e:ui de Tas-
send)lée d'élcclion avait avoué n'avoir
en celte matière aucune vue person-
nelle :
ffNolre Inireaii intermédiaire, (Vri-
vail le rapporteur, rcgrelle inlininicnl
de ne pouvoir vous présenter rien de
précis à ce sujet. Il est des Heu^ où le
zèle ne jieut rien. Ses recherciies ont
été inutiles, il n'existe dans les archives
de riiôtel de ville ni du bailliage aucune
trace, aucun veslij;e de la forme des
élections, dos convocations des Ktats
particuliers de la |)rovince ni des Ktats
jjénéraux. <ie|iendant, la province a eu
des Ktats et la coiivoralîon des derniers
est d'ime date postérieure à celli» des
Etais jfénéraux; ils furent assemblés en
iOr)'i. Mais si nous sommes privés ici
d(>s ressources à cet l'gard, on ne peut
pas en manquer dans les yiandes villes
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT. 763
[Chapitre IIL — Finances.]
[io"| L'opinion et le désir de l'assemblée soiil (|ue la (ioiistitu-
lion ayant été solidement fixé'e, les <l('^|>u((''S s'oecupent ensuite d'é'ta-
blii" l'aisance, l'ordre et l'i-conomie dans les finances, de reconnaître
exactement l'étendue des besoins réels de l'Etat, celle de la dette
i)ubli([ue, et de régler snr ces connaissances les sacrifices patrio-
tiques (jue la dignil('' du trône, le maintien de la foi publicpie et la
nécessité du service dans les divers départements pourront imposer
au zèle de la nation.
[11°] L'assemblée croit ne devoir prescrire à ses députés aucun
plan fixe d'opérations et de délibérations sur cet o])jet de leur mis-
sion, parce que leur conduite en cette partie est nécessairement
dépendante des ouvertures qui leur seront faites de la part du gou-
vernement et des lumières qu'ils acquerront par les renseignements
communiqués aux Etats, par leur travail personnel, et par leurs
conférences avec les autres députés.
[12"] Elle désirerait cependant que la vérification des besoins
et de la dette publique fut faite par l'examen détaillé de chaque
espèce de besoin et de dette, en les prenant par chaque départe-
ment et leur assignant une caisse particulière, dont les ministres
seraient responsables envers la nation , afin de connaître sur chaque
objet la source des abus et d'y appliquer le remède en même temps
que le secours.
[i3"] Elle désirerait que les impôts à octroyer pussent être dis-
tingués en deux classes bien déterminées par leur dénomination,
savoir: en subsides ordinaires affectés à l'acquit des dépenses fixes,
annuelles et permanentes, dans lesquelles seraient comprises les
rentes perpétuelles, et en subvention extraordinaire et à temps,
affectée à l'extinction des dettes remboursables à époques fixes et
au payement des rentes viagères.
[iîi"] L'assemblée désirerait même qu'il fut possible de libérer
dès à présent le trésor royal de ces deux espèces (h; charges, afin
que l'impôt envers l'Etat se trouy<; réduit à la sonune constatée de
ses besoins fixes et ordinaires, et l'Etat n'ayant [)lus h pourvoir
qu'à cette espèce de dépense, il s'établît à l'instant même un ordre
clair, simple, indestructible, qui serait la sauvegarde la plus assu-
rée contre le renouvellement du désordre.
i]o. la provinco, cl siirloirt h Rouen. 'i du lundi no orlolne 178S, ihh. cit.-
(^As$etiil)lée (l'éleclion (If \ aliig nés , wanca f" 4 v".)
76/i
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[i 5"] Elle en aperçoit deux moyens qu'elle autorise ses députés
de proposer aux Etats :
Le premier est à l'égard des dettes à époques fixes, que la con-
servation des domaines devenant plus nuisible qu'avantageuse à la
nation, au moyen de l'engagement qu'elle contracte de pourvoir
par ses contributions à tous les besoins de l'Etat, les domaines
soient aliénés à la seule exception des forets, que les deniers qui
proviendront des ventes soient employés au remboursement des
dettes à époques, et s'ils ne paraissaient pas devoir suftire, qu'il
fût pourvu à l'excédent sans qu'on puisse inquiéter les possesseurs
paisibles depuis quarante ans''^.
Le second est à l'égard des rentes viagères, qu'elles soient prises
dès à présent par les provinces à leur charge, réparties entre elles
à raison de leurs forces contributives, et les contrats royaux con-
vertis en contrats sur les provinces, de manière que chacune dans
son district pourrait satisfaire à l'acquittement de sa quote-part de
la manière qu'il lui paraîtrait plus convenable et qu'elles profite-
raient des extinctions au fur et à mesure qu'elles arriveraient*^'.
O Cf. le cahier de la ville de Valo-
}Ti)ert , cliap. m, art. 3 (mp'à, p. 20).
Les coininissaires-rédarteurs ont fait
j)assL>i', comme on voit, dans leur texte,
l'addition interlijjnée relative à la pres-
cri|)lion quadragénaire des fonds donia-
niaiiv, demandée d'ailleurs aussi par les
cahiers des communautés rurales. ( Voir
(Cahier de Nègreville, art. i4, suprà,
p. Ixoli et la note.)
Nous avons donné sous le texte du
Cahier de Valognes le chiffre des rede-
vances domaniales dans cotte ville d'a-
près le dernier État du domaine, en date
de juillet 1790 (Arch. Manche, A 3365).
Le total des redevances pour le hail-
liage entier sVlevait, d'après la môme
source, à :
435 livres de revenu pour terres non
fiefiées; et pour rentes des terres fief-
fées, à a, 080 boisseaux et 1 '1 pots de
froment, mesure de 18 pots; 1,370
boisseaux et 4 pots d'avoine; 8 bois-
seaux d'orge; 3,0^7 I. 1/1 s. 8 d. en
argent, et i83 1. U) s. 9 d. pour
menues rentes. Au total, produit com-
mun à l'apprécis, i(5,5()i I. i3 s.
(Klal (lu produit dfs difjY'rentx droite
des domaines de \ alofrnes l'I de Saiut-
Sauvi'Ur-le-Vicoinlr , tjyo, Airli. Man-
che, A 35(15.)
Ces chiflVes ne comprennent naturel-
lement pas les forêts, dont le produit
s'élevait, en 1787, d'après les contrô-
leurs des vingtièmes, à 5,969 livres
pour le domaine en régie et à 39,68 1 li-
vres pour le domaine engagé. Le pro-
duit total des revenus domaniaux dans
l'élection de Valognes aurait ainsi at-
teint, en terres, bois, rentes et droits,
compris les offices, un chiffre annuel de
95,41 5 livres (Arch. Calvados, C 65i9).
<^) Tout le chapitre m (art. 10 à i5
inclus), au(]upl nous avons cru devoir
donner, comme dans le cahier de la ville
de Valognes, la rubrique Finances, est
la reproduction presque textuelle du
chapitre m de ce dernier cahier. Les
commissaires-rédacteurs en ont seule-
ment sn|)primé tout le paragraphe 6 ,
relatif au subside extraordinaire en cas
de guerre, ou criie de guerre {suprà,
p. m), pour lequel le cahier de la Ville
avait admis quelques exceptions au
principe constitutionnel du vote de l'im-
pôt. En revanche, une addition en in-
terligne au paragraphe 3, relative à la
protection des possesseurs de fonds
domaniaux qui les auraient détenus de-
puis plus (le quarante années, est passée
dans le texte du présent cahier (voir
suprà, p. 90).
ASSEMBLÉE PRËLIMIN MIU' DU TIERS ETAT.
765
[Chapitre IV. — Objets particuliers.]
[i()"] Examinaiil ensuite (jiiei(|ues objets particuliers dont il est
sp(kialemen( important (pie les Etats généraux s'occupent, l'assem-
])léc a autorisé des députés à demander :
i" Que la liberté personnelle des citoyens soit mise à l'abri des
atteintes auxquelles elle est exposée par l'usage arbitraire des lettres
de cachet et par les enrôlements forcés de la milice, soit pour le
service de terre ou de mer"';
<') Cf. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. iv, art. a {xuprà, p. ai); la
reproduction est textuelle.
Les vœux relatifs à la suppression des
milices de terre et de mer sont, roinme
on a pu voir, à peu près uniformes dans
les cahiers paroissiaux de la ré{>ioii de
Valognos. Nous nous sommes attachés
à relever, sous chacun di' ces cahiers,
les chilïres réels de miliciens et de garde-
côtes, (pie la communauté fournissait
elïectivement aux environs de 1789. Il
n'est point inutile peut-être, pour pren-
dre maintenant une vue plus lar{;c, de
coordonner ces renseigneuienls ('-pars
par quelques chiffres dcnsonilile.
1° MiLiCK. — Les derniers Elals de
tiraire du la milice , coux de 1788, nous
donnent |)our l'élection de Valognes les
chiffres précis de i,()a() inscrits pour
celte année, sur lesquels G5'J avaient
été déclarés exempts, 102 écarli's pour
défaut de taille, 161 comme infirmes;
/i() ayant été d'autre part déclarés ah-
sents (fuyards), 665 garçons seulement
avaient tiré pour fournir ^9 miliciens.
C'est une projiorlion d'un peu pins du
trentième des inscrits seulement qui est
incorporée. D'autre ])art, le ser\ice étant
de cinq années, le nomhre total des
hommes au service, incorporés de 1781?
à 1788, s'élevait à la même date à
.337 hommes pour l'élection de Valo-
gnes. Le chilTre ne peut guère sembler
excessif pour une population qu'ExpiLLY
évaluait à ce même monienl à 109,945
âmes.
9° Garde-côte. — Il est plus malaise''
de donner des chiffres précis i)0ur la
levée des garde-côtes. La levée se faisait
en effet pour une circonscription qui ne
correspondait directement ni au bail-
liage ni à l'élection : le département de
Cherbourg, pour lequel nous avons seu-
lement des Etals d'une date ra[iprochéc
de 1789, em|»iélait à la fois sur les
bailliages de Saint-Sauveur-le-Vicomte
et de Carentan, et sur l'élection de ce
dernier nom; les aai paroisses qu'il
englobait formaient par suite ini ressort
sensiblement plus étendu (pie celui au-
quel appartiennent nos cahiers. Sous le
bénéfice de ces réserves, nous notons
que la levt-e des garde-côtes avait été en
1788 de 2,100 hommes pour le dépar-
lement de Cherbourg, exigeant pour le
remplacement ([uiu(piennal uu contin-
gent annuel moyen do A 20 hommes.
Kn 1788, d'ailleurs, ce chiffre avait
été considérablement dépassé, et à cause
de l'incorporation nouvelle des «canon-
niers auxiliaires^ , la levée avait été cette
ann(''e de 791 honnnes, dont '109 ptnu'
les canonniers (mi question, (j^oir Etal
par généralilé de» tirages des caiioimiers
garde-côles depuis vinq ans, déparlement
de Cherhourg, 1" octobre ty88, Arch.
Calvados, (] i 869.)
TiC rapprochement des chiffres des
levées de la milic(! et de la garde-côte
conduit immédiatement à cette conclu-
sion, — qui concorde bien, d'ailleurs,
avec ce que nous disent les cahiers, —
(|ue la garde-côte était incomparable-
ment plus lourde que la milice de terre
(9,^162 hommes au service en 1788
contre 887 |)our la milice). Une autre
circonstance qui devait la faire |>araitre
encore beaucoup plus onéreuse, c'est
que, à caus(! d(^ la sélection préalable-
ment faite par le service de l'inscription
maritime dans les paroisses bordantes,
la levée des garde-côtes devait se faire
sur des chiffres de garçons beaucoup
VfiO
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
y" Qu'il soit interdit aux gouverneurs ou coinmandanls des pro-
vinces d'emprisonner un citoyen sur la simple dénonciation déport
d'armes, ou d'en avoir une chez lui pour sa défense;
l\" Que la liberté de la presse soit autorisée, avec les modifica-
tions nécessaires pour garantir l'ordre public et l'honneur des par-
ticuliers ;
A" Que tontes les gênes qui arrêtent l'essor du commerce et la
prospérité des manufactures soient abolies, et qu'il soit pourvu sur-
tout tant à l'abus des arrêts de surséance devenus arbitraires,
qu'aux désavantages actuels du traité de commerce fait avec l'An-
gleterre et de l'arrêt du Conseil du 3o août i •78/1 relatif aux colo-
nies ;
5" Qu'en octroyant les nouveaux impôts, il n'en soit établi ni
conservé aucun qui marque une différence d'ordre pour la contri-
i)ution et que l'égalité proportionnelle de répartition soit ordonnée
entre tous les citoyens exactement '^^ ;
(')" Qu'il soit pourvu à une meilleure administration des forêts et
à l'encouragement tant des plantations que de la découverte et de
plus rôduits. En 1788, on effet, le
noml)ro des assujettis an tirapre n'est
»|iio de 7,05^, sur lesquels il faut
prendre 791 fonsrrils; c'est tine pro-
portion de plus du dizicoif des appelés
(pii est incorporée, alors que dans Tin-
lérieur des torres, la propoilion pour la
miliro n'est, conuuo nous avons dit, que
d'un Irentiénif environ.
I)(>s observations exln-nieuient frap-
pantes avaient été déjà faites sur ce(t(?
inégalité de traitement par l'assemblée
(lélertion do Valognes. ( Voir Procèa-
rcrhnl (t'anseinhlce, séances du aX octobre
1788, ms. cit., f" î!7 r". )
*'' Le caliier d(> la vill<> de Valojjnes
écrit intltHUiictPHimt. Tout ce cliapitre iv,
aucpu'l nous a\ons conservé la rubrique
frOflJKTs PAHTiciiLiKRs^ , (lu calii(!r de la
ville, en est la reproduction tevtuelli'
pour les six premiers articles seule-
ment.
ReiaJivemenI auv domma[fes causés
an (ommercc li>cal par le trailé de
I ouunerce avec l'Angleiene el Tarrét du
• ion^eil de 17S/1, les rapporteurs du
Ruronu du bien public à riisscmbléc
(Toleclion partaj^eaiont absolument les
iib'os ipii sont expiimécs p.u* le présent
I allier-; ils appuyaient d ailleurs leui-
(q>inion de quelques faits précis qu'il
n'est point sans intérêt de rappeler :
(rLe commerce maiitime de votre
département, avaient-ils écrit, se fait
en majeiu'e partit* par les négociants de
la ville de Cberbourg, «pii, avant les
liostilités de 1778, expédiaient pour les
colonies françaises 2 5 navires; plusieurs
s(mt sortis du port en destination di-
recte avec des cargaisons de marchan-
dises comestibles produit de votre di'--
partemenl, comme lard, beurre, pois
verts, lèves, cidres, farines et biscuits.
I)e|)uis la paix de 1788, leur spécula-
lion n'a pas été beureuso et la balance
(b' leur commerce aux retours de leurs
navires a été (\v lo à i5 p. 100 de
perle, ce (|ui a découragé les armateurs
de ce port et leur a fait abandonner ce
commerce; il se trouve aujourd'hui ré-
duit à l'expédition de 5 à (i navires,
par l'impossibilité de soutenir la con-
currence a\ec les envois expédiés des
Klats des provinces-unies de la nouvelle
Angleterre. Il nous parait nécessaire de
joindre nos vœux à ceux de tous les
conunerçants français, pour supplier
S. M. de ivnouveler ses ordres afin
(l'anéantir (ont couunerce interlope
dans nos îles de l'Améritpie. > (Ansein-
hliifi d'fltwUoii de \iilogiipii, héance du
a8 octobre «788, ms. cit., T a6.)
ASSE.MIU.KK IM{I:LIMIN\II5K DC TIKHS KTAT. 767
l'exploilalioii des iiiiiics de cliurbon de lenc, idin de prévenir la
discite lolaie de la première espèce de combustible, et de rendre
pour la seconde la nation indépendante de l'étranger.
[Chapitre V. — Elections.]
[ty"] L'assemblée demande (pi'il soit proposé à celle du bail-
liage principal à (loutances d'en diviser le territoire en quatre par-
ties à peu près égales [)ar leur population et leur contribution , et ipie
dans chaque il fut clioisi une députation; ce serait le moyen pour
que des cantons dilléronts par leur sol, leurs cultures et leurs res-
sources eussent des députés qui les connaîtraient suffisamment; ce
serait un moyen pour que les électeurs connussent les personnes
auxquelles ils doivent donner leurs suffrages et leur confiance'''.
[18"] l/assembléc engage encore ses représentants de proposer
la nomination de quebjues députés de plus, afin que les dépulations
du bailliage restassent complètes quand bien même quelqu'un
des premiers députés nommés ne pourrait se rendre aux Etats
généraux '^l
[t(f\ L'assemblée espère que les présidents, les orateurs et les
députés du tiers état recevront les mêmes honneurs qu'ils rendront
à ceux des deux autres ordres, en faisant néanmoins les premières
avances, cédant le pas et les premières places, de manière qu'il n'y
ait point do différence humiliant»; *^'.
[Ghapithe VL — Réformes dans la ilistice.]
[20"] Lorsque l'assemblée a demandé la réforination du Code
civil et criminel, elle a regardé cet objet comme un des plus impor-
tants à Irailer, et ([ui exigeait pius"^^ [)articulièremenl* l'examen, les
délibérations et le cojisenliuuent de la nation, mais elle n'a pas
pensé que les prochains Ktals pussent réviser celte multitude de
lois ('parses dans les ordonnances, é<lits et di'clarations, qui se
modifient, s'étendent et s'abrogent eu partie, différemment inter-
prétées par les juriconsultes , faites dans des temps éloignés les
<■' Cf. te rallier de la ville de Valo- <''> Cf. le rallier de la ville de Valo-
gnes, (l)a|i. iv, art. 7, S 1 {.mpm, p. î-.H); gnes, même rliiipilre, art. 7, S a injine
le présent articio en est une reprodnc- (remanié). Im même vdii se tronvait
lion assez sensihienient rein.iniée. Ija lin aussi, conirae nous avons observé, dans
de rartirli- toutefois esl originale. «juelques cahiers îles communautés
(') Cf. le rallier di' la ville de \iilu- rurales. Voir cahier de Saint-Pierre-
gne.;, même chapitre, art. 7, S ^(re- Kglise, arl. i" et la noie {.laprà,
manié dans la loiuie). p. 682).
7r,8
BAUXIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
uns des autres, dictées par des vues différentes et sans plan régulier.
C'est pourquoi elle pense que l'on devrait nommer une Commis-
sion pour les prendre en considération et que cette Commission
devrait être composée de magistrats et juriconsultes des cours et
des sièges d'instruction. Elle pourrait même demander des mémoires
et des «claircissements aux différents tribunaux, et le projet de lois
(|u'elle arrêterait ensuite serait imprimé, pour être soumis à l'examen
et à la discussion du public. Ce projet révisé serait porté aux Etats
généraux, et apn'îs leur agrément et sur leurs demandes, le Roi
prononcerait la loi*'^.
[ai"] C'est dans cette confiance que l'assemblée ne se livrera
qu'à peu de détails. Elle demanderait :
i" Qu'il y eut des arrondissements faits entre les bailliages et
qu'on leur donnât une juste étendue, afin que le nombre des offi-
ciers des sièges et des juriconsultes fut assez considérable pour
s'éclairer mutuellement et obtenir la confiance des peuples''^*;
^a" Que les committimus et lettres de garde-gardienne soient
abolis et que le scel du Cbâtelet ne soit point attributif de juridic-
tion, au préjudice de la Chartre normande* '^^;
3" Une réforme générale dans les (Jjiiversités en les rendant
plus propres à l'instruction des élèves, et que ceux-ci fussent
astreints à suivre régulièrement les leçons des professeurs , que les
étudiants ne fussent admis aux grades de bachelier et de licencié
(pi'après avoir donné des preuves de leur savoir et de leur capa-
cité <''';
î'> Cf. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. iv, art. 8 et 9 {suprà, p.
a3 à a 5). Les comitiissaires-rédacit'urs
ont fondu et remanié sensiblement dans
la forme ces deux articles; le fonds de
ridée est resté toutefois sans modifica-
tion véritable.
'*) Cf. le cahier de la ville de \ alo-
«jncs, chap. iv, art. 10 (remanié et
abrégé). Sur ce qu'il faut entendre |)nr
tr l'arrondissement des bailliages^, et
sur l'opportunité d'une telle réforme
dans le ressort de Valognes, voyez ce que
nous avons noté précisément sous ce
texte [siiprn, p. 2 5).
'') Le passage entre le?, signes ** est
une addition en marge, régulièrement
paraphée. Par le fait de cille addition,
la numérotation a du èlre surchargée
dans le manuscrit pour les trois para-
graphes qui suivent. Le vœu relatif .i la
suppression des commillimus , lettres de
jraide-gardicnne , etc., se trouvail déjà
d'ailleurs à une autre place, dans le
cahier de la ville de Valognes, au cha-
pitre IV, article 8 in fine. Voir la note
sous ce texte {xupi-à, p. ai).
''•' Article original, (|ui n'a point
d'antécédent dans le cahier de la ville
de Valognes. La réforme des Universi-
tés, et plus piécisément des Facultés de
ilroit, que \ise évidemment le cahier,
avait élé demandi'c par un certain nom-
bre de cahiers du ressort : cahiers de
Breuville, art. i3 {suprà, p. i4i); de
Briquebec, art. 8 {suprà, p. i65); de
Cherbourg, art. 39 {suprà, p. 67).
Nous avons noté déjà sous ce dernier
ti'xle que nous donnerions des explica-
tions plus romplèles sous le cahier de
l'assemblée préliminaire d(^ Saiiil-Sau-
veur-le-Vicomte, à l'article 1\, qui traite
particulièrement de la réforme des étu-
des juridiques.
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT.
761)
k" Que ceux de ces jeunes gens qui aspireraient à posséder des
charges ne pussent obtenir de provisions (ju'après avoir suivi le
barreau pendant plusieurs années, et mérité un certificat avanta-
geux de leurs confrères* et l'agrément des compagnies* ''^
[y 2"] Les officiers des sièges étant nombreux et ainsi formés, ne
serait-il pas avantageux au public d'augmenter leur compétence en
dernier ressort, à charge de ne prononcer qu'au nombre de cinq
ou sept; la compétence ne devrait-elle pas être sans bornes toutes
les fois qu'il s'agira d'une créance établie soit par acte reçu ou
reconnu devantun officier public, soit même sous signature privée,
pourvu qu'elle ne soit pas contestée ; mais au cas (ju'on laisserait sub-
sister l'appel, l'exécution ne devrait-elle pas être provisoire, les
intérêts (lu principal courir du jour de la sentence, conformément
à l'article L\ de l'Ordonnance d'Orléans ? '^l
[28°] L'assemblée demande l'anéantissement de l'Eldit de 1771
concernant les hypothèques, édit fatal aux proprié-tés et qui, étant
fait pour être substitué aux décrets volontaires, ne devrait point
être admis en Normandi*^. où ils n'ont jamais été connus: mais elle
demandi^ aussi que les formalités pour les décrets forcés soient
réduites , et qu'on les remplace par une marche simple , peu dispen-
dieuse et suffisamment notoire ^^K
[Chapitre VIL — Riîformes dans l'ohimik ecclésiastique. |
[2/i°| L'assemblée désire la suppression des annales et de tous
les droits qui se payent en cour de Rome. Elle désire que les
évêques soient assujettis à la résidence dans leur diocèse et qu'ils
ne puissent s'en absenter sans de puissants motifs et la permission
^') Le passage entre les signes **' est
une addition. Sur la nécessiti' d'un stage
pour l'entrée dans la nnagistralure, on
rapprochera utilement le cahier do
Cherbourg, art. 3o {.mprà, p. 58), et
le cahier de Bricquebec, art. 10 et 11
{suprà, p. 1^1 5-1 '16). La vœu du cahier
parait inspiré plus directement de ce
dernier texte, circonstance qui n'a rien
de bien surprenant, puisque le rédac-
teur du cahier de Bricquebec, le haut
justicier Vincent Mariage, faisait préci-
sément partie de la Commission de ré-
daction.
'') Cf. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. iv, arl. 10, 11 et ly {su-
prà, p. afj-aô). Les cunimissaires-ré-
dacleurs ont fondu et remanié quelque
peu ces articles; le fonds de l'idée n'a
pas subi de modifications sensibles.
(*' (il. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. iv, art. i3 (suprà, p. a 6).
Les commissaires-rédacteurs n'ont pas
reproduit le paragraphe tinal, relatif à
l'adoption en matière de tr décret forcé"
de la procédure du Règhmeni de i 6']3,
pour les ventes des biens de mineurs.
(Voir la note, suprà, p. 27.)
Le présent cahier n'a pas reproduit
non plus les articles 1 '1 et i ') du même
chapitre, relatifs à la réglementation
des <r expéditions» faites par les grcl-
fiers des bailliages, et aux formes abré-
gées demandées pour l'élection des tu-
teurs et l'émancipation des mineurs
d'âge.
lUl>mMri',U. NATIONALC.
770
fniMJAGK SECONDAIRE DE VALOGNES.
du roi. Les Jj(!Soiiis de leurs diocèses sont de tous les jours, et il y
est bien mieux pourvu lorsqu'ils sont présents*. Il en devrait être de
même pour tous les autres bénéficiers*^^^
[y5"| Oh demande un sort plus heureux pour les curés réduits
à la portion congrue, et (ju'en conséquence elles soient portées à
1,2 00 livres pour le curé et Goo livres pour le vicaire s'il doit y en
avoir, si mieux n'aiment les gros décimateurs abandonner les dîmes
de la paroisse ^^K
[aG"! Elle demande que l'on supprime et anéantisse les déports
en Normandie; cet usage, ailleurs inconnu, est très préjudiciable
ailx paroisses qui sont quelquefois un an et demi sans pasteur et
sans secours*, l'on peut dédommager les évêquesparla réuiiion de
quelques bénéfices simples à leur évêcbé*^^'.
[27°] L'assemblée demande également que les presbytères
'■' Le passage entré les signes ** est
Mne addition en interligne, non para-
phée, mais visée dans ia formule finale
dit présent cahier comme «bonne et
valahlc75. L'article entier est d'ailleurs
la reproduction , légèrement remaniée ,
de rarticle 16 du chapitre iv du cahier
de Valognes {suprù, p. 37-28).
Sur la résidence dos hénéficiers en
géuéral, on voudra bien se reporter à
ce que nous avons noté sons le cahier
de (ianleloup, arl. 10 l^suprà, p. 17a
et la note). Les cahiers de la région ne
visent eu général que la résidence des
évoques et des abbés gros bénéfiriers,
mais la résidence des simples curés,
demandée dans l'addition en interligne
n'était pas évidemment moins souhai-
table. Sans doute à cet égard encore,
la (tralique n'était-elie pas absoliuncnt
sans reproche, car les conciles avaient
dû assez fréquemment exiger la rési-
dence des curés, dans des termes
même particulièrement suggeslifs. Un
chapitre d'un syuode diocésain d'Avran-
ches du xvi" siècle est intitulé : rrl)e
residentia curntonim in beiieliciis suis
in prcsiiyterio seu sacerdotal! domo, et
cpiod lu domibus tahernas non laciant,
nec ullo modo lieri penniltautTi. {Sy-
nodales conxlttutioncs (irlioricennix |sic]
fliocwsis, a° i5f)0, statut. XIX,d;ms
DOM IkssiN, Cnncilia, p. 379.)
]/articli' a.") rejiroduit , avec (piel-
cpies remaniemvuts de pure forme, le
secoiui paragraphe de l'article 17 du
chapitre iv du cahier do Valognes. Ce
premier paragraphe , relatif à la prohi-
bition du cumul des bénéfices, a élé
laissé de côté par les commissaires-ré-
dacteurs (suprà\ p. 98).
Sur les portions congrues, dont il est
question au texte, nous croyons devoir
mettre eh garde contre une illusion que
les vœux répétés des t^ahiers à cet égard
pouraient introduire dans les esprits.
Il serait tout à fait erroné de croire
que les curés de la régi<m de Valognc's,
comme en général ceux du Cotentin,
fussent le plus souvent en i7^>9 réduits
à la portion congrue. Les déclarations
de bénéfices de 1790, que nous possé-
dons en grand nombre, nous montrent
par exemple que, dans le district de
Cherbourg (nous avons 70 déclarations
sur les 72 cures de ce district), une
seule cure, celle de Sainte-Geneviève,
est à portion congrue, le titulaire
n'ayant avec sa pension de 700 livres
que (T<piel(pies vergées de terre d'au-
mônes *). Tous les autres curés de co
district jtrenneni part aux dîmes, et
près de la moitié même (exactement
33 sur 70) sont scids (l^iitialctirs dans
leurs paroisses. Voir Déclaraliofis de
i^QO, dishicl de Cherbourg. (Arcli.
Manche, Q''-' 18.)
(' Le passage entre les signes ** a
été bille sur l'original. L'article aO est
la reproduction, fort nbrc'gée, de l'ar-
ticle 18 du chapitre iv du cahier dn la
\illede Valogues, dans lecpiel, d'ailleurs,
ne figurait point le passage bille (voyez
Huprà, p. 28).
ASSEMBLÉE PUÉLIMINAIRE Dl! TIERS ÉTAT.
771
soient à la charge des gros déciniflleurs, *!e8 dîmes peuvent suffire
à leurs besoins*"'^
[a 8"] L'assemblée demande que les mcnses conventuelles des
abbayes où il n'y a plus de religieux ne soient jamais n^unies aux
menses abbatiales et que ces revenus soient appliqués à des établis-
sements de charité *''^'.
[Chapitre VIII. — Réformes dans l'Administration «knbralb.]
[29°] Il est des lois bursales dont la réforme est encore plus
instante. Les droits de contrôle, branche du revenu public assez
considérable, renfermés dans des justes bornes, peuvent être con-
servés ^ mais l'arbitraire qui v domine par l'opinion différente des
percepteurs^ par l'extension que donnent les régisseurs, en ont
fait un des lléaux de la nation. On reconnaît l'avantage qu'il y
aurait à passer certains actes devant notaire, tels que les lots et
partages, les contrats de mariage, actes conservateurs de la pro-
priété, et on n'ose cependant leur donner de l'authenticité, crainte
de se voir enlever la plus grande partie de son aisance; c'est pour-
quoi l'assemblée demande qu'il soit procédé à la confection d'un
nouveau tarif clair et précis, mis à la portée de tous ceux qui doi-
vent payer; et que s'il subsiste après quelque contestation, la con-
*•' Cf. le caJiier de In vîHe do Valo-
gnes, r.hap. 1?, art. iç) {supin, p. aH)»
liC pasBafjc entre les signes ** a été
biffé sur le inanuscrit original.
<*' L'article a 8 est la reproduction
textuelle de l'article 20 du cliapilre iv
du cahier de la ville de Valognes (su-
pràs p. ;î9).
Le vœu du cahier viso vraisemblable-
ment les abbavos supprim»^esdu bailliage
de Valognes, ClieriMiurg i>t Montcboiii-g,
qui n'a\aienl pins de religieux, la |)re-
raièr»! depuis \'-i'jI\,\a st^ondc depuis
1 780. A la Buitc de la suppression de la
rnnventualité, les mi'nspg ron\ealuelles
avaient été provisoiri'iiicul réunies aux
nienses abbatiales, dont !<■* titulaires
servaient aux anciens ix'lijjicux (il y avait
•'ni^ore H religieux à (-berlwurg lors do
la suppn'ssioft) une pension viajj^ro, qtii
lut lixée à Cborlwurjj à cSoo livres d'a-
Iwnt, et port«'e plus tard pour «pielqui-s-
uns à 1,000 livres. Voii- Déclaration de
JeanHamcl,pncur de Vablmye du Vœu,
1790. (Atrh. mon. de Cherbourg, (îti
8ti, foL i5.)
Les administrateurs de l'Hi^tel-Dieu
de Valognes, dont nous avons ex|>oso la
situation |)récaire, demandaient «léjà ou
176(1 ratïeclalioii aux établissements de
clvarilé des biens dos abbayos de la r<5-
gion. Ils faisaient ressortir le nomlwe
inlime di' religieux qu'il v avait dès l«r
(7 à (Miorbonrg, 1 à Monlobourg, n à
Saint-Sauveur) et l'inutiliti- des prieurés
et bénélices sinaplos <pii n'étaient ru«-
nns fftpie jtar les léruiiors (pii oi\ jouis
sent et eovoiont les roxenus aux titu-
lairivs» , et ils conrluaiont avec quelque
raison : «Tout ou j>artie do ces
revenus réunis auv hôpitaux de celle
même ébvtion, chacun en proportion de
ses besoins et de ses «baiT^os, ne «-eui-
pliraienl-ils pas mieux les vœux et les
intontions des fondateurs, que d'iMn*
consommés pour ne rien laiie?» (/fv-
qurle de l' lia pi (al de Vahgiirx, ij^l'),
Arch. nat., G' ib'J.)
h-
772
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
naissance en appartienne aux juges des lieux , *à la surveillance des-
quels les impôts seront soumis* ^''.
[3o°] L'assemblée demande aussi que l'on s'occupe de la con-
struction ou réparation des prisons, pour les rendre salubres, bien
airées (.sic) et assez vastes pour que le débiteur insolva])le ne soit
pas confondu avec les criminels '"^l
[3 1°]. L'assemblée demande que ceux des tribunaux d'exception
qui seront trouvés être inutiles ou à charge au peuple soient sup-
primés, parce que les titulaires seront remboursés du prix effectif
de leurs offices ^'l
[Chapitre IX. — Commerce.]
[Sa"] Le commerce, cette source principale des richesses, qui
fait le nerf des Etats modernes , et dont la douce influence s'étend
sur l'agriculture qui le nourrit et l'alimente à son tour, devrait être
libre comme l'air qui sert à voiturer une partie de ses marchan-
dises; mais les entraves dont il est environné ont retardé ses progrès
et arrêté les efforts d'un peuple industrieux et infatigable.
|33°] L'assemblée n'ose espérer d'indiquer les moyens qui
pourraient lui rendre toute son activité et sa splendeur; c'est aux
villes commerçantes à les présenter aux Etats généraux; mais ce
*') L'article 29 est la reproduction,
assez visiblement remaniée, de Farticlc
9J du chapitre iv du cahier de la ville
de Valognes [suprà, p. 3o). Le passage
final, entre les signes **, a été ajouté
en interligne sur le manuscrit.
On observera que les commissaires -
rédacteurs ont supprimé dans le pré-
sent cahier toute la dernière partie de
l'article 21, relative aux droits de con-
tiôle perçus sur les contrats de mariage
(suprà, p. 3i et la note).
'*' Cf. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. IV, art. a3 (presque tex-
tuel).
^^' (if. le cahier do la ville de Valo-
gnes, chap. IV, art. 29 {suprà, p. 3i-
83). Les commissaires-rédacteurs ont
retranché les détails particuliers donnés
dans le cahier modèle sur la (jominis.slon
souvrraine établie à Caen pour juger
les délits de contrebande, dont les
cahiers demandent si fréquemment la
sup[)ression , sous le nom de Chambre
ardente, Chambre notre, etc.; l'article
se trouve ainsi rédigé d'une façon com-
plètement générale, contre tous les tri-
Inmaux d'exception.
Nota. Nous croyons devoir rappeler
que cet article 3i fut, lors de la lecture
du cahier, l'objet de certaines dillicul-
tés. Le procès-verbal de l'assemblée
préliminaire nous a appris que deux
députés, les sieurs Gallis de Mesnil-
grand (député d'Yvetot) et Coquoin
(député de Bricquebec), demandèrent
tria suppression ou du moins la modi-
fication de l'article du cahier relatif
aux tribunaux d'exception". Ils y avaient
quelque intérêt personnel, étant le pre-
mier procureur du roi en l'élection de
Valognes , le second lieutenant au même
siège, ainsi que nous le voyons au
Râle des taxes, pièces n°' 32o, 33 i.
Nous savons aussi que , la matière ayant
été mise en délibération, l'assemblée
décida de passer outre à leur réclama-
tion, et vota par acclan)ation trque cet
article serait conservé ainsi qu'il est
coiiçur». Voyez Procès-verbal de l'assem-
blce préliminaire , séance du 1 3 mars
1789 {suprà, p. 753).
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT.
77;5
canton aurait besoin d'encouragements particuliers, qui seront
spécialement du ressort des Etats provinciaux; elle invite cependant
ses députés à proposer ^^' :
1° Que le prêt de l'argent soit permis à 5 p. o/o d'intérêt;
a" Que l'exportation d'une province à l'autre soit libre de tous
droits, en reculant les traites aux frontières.
[S/i"] Elle demande la révocation de l'édit de t-y-yj^ concernant
les maîtrises, et que l'on prenne en considération les causes de
l'anéantissement des tanneries. Le commerce des cuirs, autrefois
si florissant en France et dont les fabriques étaient si multipliées
dans ce canton, ne peut plus fournir aux besoins; nous sommes
devenus les tributaires de ceux qui ont profité de nos malbeurs.
L'édit du mois d'août 17^9 a porté le coup fatal à nos manufac-
tures, l'avidité des agents du lise, leur visite continuelle et insi-
dieuse, les procès multipliés ont forcél es personnes riches, ou au
moins à leur aise, à quitter un métier où leur probité était sans
cesse suspectée ou compromise ^^K
<'' Les articles 3 a et 33 reproduisent,
avec quelques développements nouveaux,
l'article ai du chapitre iv du cahier de
Valognes (suprà, p. 3a-33). Les com-
missaires-rédacteurs ont toutefois re-
tranché les détails donnés à la fin de cet
article sur les droits perçus à (]aen et à
Garentan sur la circulation des vins. En
revanche, ils ont ajouté à l'article 33
quelques réflexions générales sur le rôle
que devraient jouer les «r villes commer-
çantes» dans l'élaboration des réformes
à faire en cette matière et sur les «en-
couragements particuliers 71 dont aurait
besoin le commerce de la région.
On n'aura pas été sans observer, à ce
propos, combien rares dans les cahiers
sont les renseignements précis sur le
commerce et l'industrie locale. La région
de Valognes évidemment était en 17*89
surtout agricole; pourtant elle n'était
point sans avoir quelques branches d'in-
dustrie , sur lesquelles nous ne pouvons
que regretter de trouver les rédacteurs
des cahiers si discrets. Les rapports de
l'assemblée départementale de 178H
contiennent au contraire ({iielques ren-
seignements qu'il peut être utile de rap-
peler.
«11 existe, écrivaient les rapporteurs,
dans votre départi'ment deux villes où il
y avait autrefois des fabriques considé-
rables en draps très estimés par leurs
qualités; ils servaient à l'habillement
des troupes. Le nombre des métiers a
été porté à plus de 60 dans les villes de
Valognes et de Cherbourg; elles procu-
raient à la classe des habitants indigents
les moyens de subvenir à leur subsi-
stance. Depuis nombre d'années, ce com-
merce a diminué progressivement, et il
ne reste pas aujourd'hui dans chaque
ville plus de quatre métiers. Nous avons
vu de nos jours s'établir deux manufac-
tures, une en drap dans cette ville, et
l'autre en toile et coutil à Montebourg.
Quoique très bien administrées et régies
avec une économie sage, elles n'ont pas
eu le succès qu'on en attendait. Nous ne
pouvons attribuer celte décadence de
fabriques si utiles et si nécessaires à
votre départemen]^, où se trouvent les
laines et fils, matière première de la
fabrication, qu'au défaut des laines qui
n'ont pas la qualité désirable. Cet incon-
vénient vient du peu de précautions
(pi'on apporte à soigner les moutons, et
(lu prix excessif de la maiii-d'œuvre.»
{Assemblée d'électùm de Valognes , rapp.
du Bureau du Bien public, mis. cit..
PaS).
'^' L'article 3/i résulte de la fusion,
avec beaucoup de remaniements et di-
verses suppressions, des articles a.5 à
39 du chapitre iv du cahier de la ville
de Valognes {suprà, p. 33 A 36). Les
77/1
BAlUJAfiE SECONDAIRE DE VALOGNES.
(i^5"| L'asBemhlée demande un rè{]lemenl général pour les
municipalités des villes, convenable à la régénération qui se pré-
pare et donnant aux corps, communautés et corporations la faculté
de concourir soit directement ou par leurs disputés à la nomination
des maires, échevins et notables, de manière (pie tous les habitants
soient électeurs et éligibles*".
[36"] Elle désirerait la destruction des lois qui regardent le
commerce en détail comme dérogeant à la noblesse, aucun moyen
honnête de s'occuper et de s'enrichir ne doit être une tache pour
personne. Personne non plus ne doit être exclu par la loi de par-
venir au\ charges de la robe et aux grades militaires. L'assemblée
demande la révocation de ces lois et de celles du droit de franc-
fief (2).
[Chapitre X. — Agriculture. Forêts.]
[3 "7"] L'assemblée, qui a proj)osé l'aliénation des domaines du
roi autres que les forets, demande qu'il soit pourvu à leur conser-
vation par de nouveaux règlements et une meilleure manutention,
et qu'à l'avenir on n'en fasse aucun échange, aucune aliénation
sans le consentement des Etats généraux.
commissairoi»-réilacteurs en ont rotran-
clu'i les vflBUx relntifti eu ilroit des veuves
d" succéder au couunon'e de leurs uia-
ris, à la uioderalion des dioits perçus
pour la récejdion dans les corporalionK,
»le.,aiust que les demandes particu-
lières de la ville de ValogucH pour l'éta-
hlissement d'uu coiwulnl, <'l cerlaines
réclamatious des maître» perrntpiiers
(art. 95, a(i, 97, »8). Il est inlérossant
d'ohserver que les vœux relatif» à la di-
niinulion des drqils d'aides, à la sup-
pression du tviif^bn, à la suppression
des foramissaires-priseurs (art. HoetUi)
n'eut pas passé non plus du cahier de
la ville dans *'(>|ni du bailliage.
helativeuient à l'iudustrie des cuirs,
et aux droits perçus surent objet, le vu'u
du cahier est la reproduction à peu près
lextuelie de celui du cahier de la ville
(art. «9, suprii, p. .Ui). Celle industrie
n'avail d'ailleurs quelque iuqxirtance
(pie dans loti deux villes de Valoijnes et
di' (Iherbonrij. Il y avait eu au milieu
i\n siècle, ainsi cpui nous avons noté sons
ci>8 deux cahiers, jusqu'à to tanneurs,
9 corroyeurs el 1 mégissier à Valugui's,
possédant u(( hisses; el |5 lanueins,
3 corroyeurs e( 1 méyissiei' à tilierbour^f.
avec également 35 fosses. En dehors de
ces deux villes, le» seules localités où
l'on faisait cpielque tannerie étaient
Hrix, Hric<piebec, Montebourg, Sainl-
Martin-le-Hébert el Vvelot, et, dans
leur moment le plus florissant, elles
n'avaient réuni ensemble que 1 /i maî-
tres tanneurs el H coiroyeurs, possédant
ensemble Ai fosses. L'auteur du nit--
moire drossé en ly'iH, auquel nous em-
pruntons ces détails, assure que ces in-
dustriels des communautés rurales
étaient tous très pauvres, qu'ils produi-
saient seulement pour la consommation
locale et qu'ils ne faisaient aucun com-
merce au dehoi-s. Voyez Fjat des villes,
garnisses et lien.i- dr In ijénéialité de
Ciieii oii il y des élnldissement» de tiin^
nerie, t'jùH. (Arch. (înivados, (] nijaT)).
"' VA. le cahier de la ville de Valo-
gnes, chap. iv. art. ^'^ [suprti,\^. W'^.)
Les rommissaiivs-redacleurs n'ont pas
reproduit toulet'ois le paragraphe linal,
relatif au l'enouvellenient par tiers des
inenihies des uuiniripalil('s et à leur
noii-rééligihilité.
'^^ (If. le cahier de la ville de Valo-
gues, chap. iv, arl. 3.'< (reproduit pres--
qne lexluellemenl).
ASSEMBLÉE PRÉFJVHNAIRE DU TTEP.S ÉT\T. 775
[38"] C'est |)oui'(|uoi «».lle réclame contre ia cession faitc^ ou pro-
posée «le la forêl du Moiildiiroc au sieur de la Hretonnière; cette
aliénation est contraire aux iiili-nUs du roi, du canton de la Hague
et de la ville de Cheri)ourg, |)uis([u«^ c'est maintenant la seuie qui
|)ar sa position hI sa lai ilili' puisse fournir à une partie de leur
consonnuation. L'aliénation précédennnent laile de la lorét de Ufix
a été fatale au pays; ce terrain propre à la production du bois ne
l'est point à l'agriculture; le seul moyen de pourvoir aux besoins
urgents serait de statuer que les terrains qui sont encore en nature
de bois soient conservés exactement et qu'ils ne puissent être défri-
cbés sous quelque prétexte (|ue ce soil, ainsi que de défendre la
continuation des travaux des manufactures des glaces de Tourlaville
et l'exportation des bois par mer'''.
[39°] L'assemblée demande le partage des biens communaux
suivant les lois particulières à cbaque province. C'est le moyen de
rendre la tranquillité aux comnmnautés et de bonifier des terrains
la plupart peu féconds dai^s leur état présent '^l
(») Les articles 87 et 38 reproduisent
en grande partie l'article 3/i du ctia-
pilre IV du caliier de la ville de Valogiies
(sH/rt-^, p. 38-3(j). On doit observer
r<'pondant que les commissaires-rédac-
teurs ont retranclié de cet article tout
ce qui était relatif à rr l'accaparement
des liois de la forêt de Bric(piebec»,donl
se serait rendu coupable l'adjudicataire
de M"° de Matifjnon. En revancbe, ils
ont pris à leur compte, presque sans
clianj'ement, les plaintes sur le déboi-
sement des forêts de Hrix et de Montdu-
roc. Le vœu final de l'article, relatif aux
restrictions à apporter dans la consom-
mation de bois de la manufacture de
Tourlaville, ne figurait pas dans le ca-
liier di' la ville de Valognes; il est
vraisemblablement inspiré parl'article 5 A
du caliier de Cberhourg {mprà, p. (il) et
la note).
Sur les dilVérentes forêts énumérées
au texte, on voudra bien se reporter à
ce (pie nous avons noté' priTedemmenl
sous différents cabiers(Valo;jnes,(liap. iv,
art. 3A, supià, \).'iH à /lo; Bricqueliec,
art. 18, aupiii, p. 1/17; Brix, art. '.! ,
siiprà, p. 160, etc.). L'ensemble des
forêts de l'ancienne vicomte d<' ^ alogm-s
forniait, à In tiii du wiii' sii-de, une
maîtrise particulière, divisée en deux
verderies, dites respecti\emeiit de Va-
lognes et de Cherbourg, et comprenait
en tout seize bois ou buissons appelés :
«la baye de Valognes, les bois de Mon-
tebourg, de Monbavent, de Ifelenem-
bosq, de Digosville, de BlaïKjueville,
de Bouteron, de Babec, du Tbeil, de
Barnavast,de Montduroc, de Cievières,
de Bellefeuille, de Samarest el de Va-
renguerrouxn. Le produit commun, en
1787, était estimé par les contrôleurs
des vingtièmes h 5,j)'i») livres seule-
ment, cbiflre ci'rtainement inférieur de
beaucoup à la réalité. (Arcb. Calvados,
C6519.)
Tous ces bois et forêts dépendaient de
la maîtrise particulière des eaux el lorêts
de Cotentin, séant à Valognes. La cbarge
de lieutenant en cette maîtrise, était, en
1789, occu|)é>e par M° Ambroise-Kélix hks
PiiKz, avocat en Parjeincnl; ses prévisions
sont en date du 1 A m;ii 1 78'{. (Aicb.
nat.,Vi5i3.)
'-) L'article 3y est la roprodiiclion
textuelle do la première partie de Lar-
ticle 35 et dernier du cliii[iilre iv du
cahier de la ville (h; Valognes {mijin'i ,
|t. Iio). Les liien-; communaux étaient
assez importants, à la lin du xmii'' siècle,
dans le r(>ssort de \ alognes. D'api'ès le
Mémoire stalisliriuv , en date de i ']'?-'],
(pie nous avons souvent <ilé, l'élec-
tion de Valognes comprenait en tout
77G
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
[/lo"] Pour procurer à nos terres le degré d'amélioration dont
elles sont susceptibles, l'assemblée demande qu'il soit permis de
profiter de tous les moyens que la mer fournit pour leur fécondité,
que toutes les entraves qui gênent la liberté des habitants voisins
du rivage soient ôtées, et que les cbemms qui conduisent de paroisse
à paroisse ne soient plus à la charge seule des propriétaires rive-
rains, mais de toute la paroisse. Et afin de rendre beaucoup de
bras ôtés à l'agriculture pour les travaux de Cherbourg, l'assemblée
supplie le roi d'y faire passer des troupes en proportion des
besoins que l'on peut y avoir d'ouvriers manœuvres, et qu'il soit
défendu aux entrepreneurs des travaux publics de recevoir aucuns
domestiques des laboureurs pendant l'année de leur service, et
qu'ils leur fussent rendus sur la réclamation qu'ils en feraient "l
i2i,li5i acres 1/2 de terre, sur les-
quelles il y avait :
acres.
Kii iilboiir cf plan io9,4o5 i /a
Kii prairies 3,3o8
Kii laiulages 3,4o9 3/4
En bois 5,ia8 3//1
An TOTAi 131,351 i/a
[Mém. niât, l'juj, i" 2G). L'aulcur du
récoiement de i^G^ prétend toutefois
que le cliillre de A, 000 acres environ,
donné pour les terres vaines et vagues,
est fort exagéré, et «qu'il y a erreur
de plus de a/r)"n;on a eu tort, conjnie
il l'observe avec raison, d'y faire cn-
trtîr les grèves de la mer, «qui ne peu-
vent raisonnablement entrer en ligue
de complet, et on y a injustement com-
pris, paraît-il, certaines portions de
iorèts aménagées du domaine. (Arcli.
Calvados, C 279.) Kn 1787 d'ailleurs,
Fadminislration royale, dressant en vue
de concessions i'utun's l'étal des landes
et terrains vagues du Cotentin, n'en
comptait plus, sous la direction de Va-
lognes, que 3,7.^)0 arpents, dont i,aoo
situés à Carneville. Voir Etat jrénéral
des teircs vaines et vainies que l'on croit
rester à concéder léffalement , i 7S7 (Arcli.,
Manclii" , A 33^9).
Le xo'u du caliicr en faveur du par-
tage des communaux ^suivant les lois
particidières à la province-i ne va pas
sans (piel<|iirs dillicullés. (jiieile était m
■Normandie la régit; légale ? A vrai dire,
l'usage nélail point du tout fixé, et les
meilleurs esprits n'avaient pu arriver à
s'entendre sur ce sujet. Devait-on par-
tager ^nryewar, entre tous les habitants?.
Certains commentateurs, comme Hon-
Ani), ne sont pas loin de le croire;
d'autres pourtant pensent, et la juris-
prudence du parlement de liouen semble
bien leiu- donner raison, que le parlage
doit se faire seulement entre les pro-
priétaires, entre les ttpossédant-fondsn
de la communauté. Le rapporteur du
Bureau du bien public à l'assemblée de
Valognes, qui parait avoir étudié à
fond la question, argue, en faveur de
cette solution, d'un arrêt du 9 mars
17/17, '''^ïi''u entre le seigneur de Car-
neville et les lial)itanls; la cour avait
jugé dans l'espèce que des commimaux
devaient être partagés «rà proportion
des biens-fonds d'un chacim^. Cette
façon de procéder rencontrait toutefois
dans la région de Cotentin une grosse
objection, s'il est vrai, comme l'assure
le rapporteur, que l'usage s'était con-
servé dans les paroisses de ne laisser
mettre à chaque habitant qu'un même
nombre de tètes de bétail dans les prai-
ries comnumes. (Voir Assemblée d'élec-
tion de Valojj;nes, s. du a 1 octobre 1 7 88,
ms. cit., P 9/1 r". )
C' Ij'arlicle 60 est original, et n'avait
point d'antécédent dans le cahier de la
ville de Valognes. I^e vœu relatif au
dégagement des voies accédant à la mer
et à la réparation des chemins ruraux
est d'ailleurs fré(|uenl dans les cahiers
«les conniMinautés rurales. Voir cahiers
de Carneville, art. 16; Crasville, art. A;
ASSEMBLKK PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT.
/ //
*[li i°] Beaucoup de paroisses demandent qu'il soit défendu de
bruier du varech sur les côtes; la fumée incommode les hommes,
brûle et tlétrit la ileur du blé sarrasin; elle donne aux foins une
odeur désagréable, et le varech, le meilleur engrais pour les
terres, n'est pas trop abondant pour ce seul objet *''^.
[/iq"] Mais tous les soins du laboureur seraient inutiles si leurs
champs étaient dévastés à l'avance par les lapins, et leurs récoltes
mangées par les pigeons. L'assemblée reconnaît et respecte les
droits de la propriété, aussi ne rédame-l-elle que les lois pour
la clôture des garennes, et elle s'en rapporte à la générosité et à la
bienfaisance des seigneurs pour la suppression ou la diminution
de leurs colombiers, en leur offrant une indemnité convenable *-l
[/iS"] Et à l'égard des colombiers ou volières bâtis sur des
rotures, elle demande que les possesseurs soient tenus de justifier
de leurs titres au procureur du roi de chaque bailliage dans le res-
sort duquel ils sont situés, et qu'au cas qu'ils ne seraient pas
fondés, ils fussent contraints de les détruire '^l
[àli°] L'assemblée demande que dans la suite il soit payé aux
propriétaires l'indemnité convenable et réglée contradictoirement
des fonds qu'ils fournissent pour l'emplacement des grandes routes*
et travaux publics * ^^\ et qu'on ne puisse y toucher sans y avoir
Haut-Moilië, art.' a, etc., et la noie
sous le second de ces textes (nuprà,
ji. 9 18). L'emploi des troupes pour les
travaux de Cherbourg et l'interdiction
de recevoir dans les ateliers du roi les
doniesli(|ues engages avec les lahoun-urs
sont également réclamés par d'assez
nombreux cahiers ruraux. Voir cahiers
de I3re((eville, arl. 97 et la uolc {suprii ,
p. 197); cahiers de Garncnille, art. 1" ;
de Cosqueville, art. G; de Saint-Martin
d'Audouville, art. 19, etc. Le cahier de
la ville de Valognes lui-mèuie avait
exprimé un vœu analogue au chapitre iv,
art. 3Ï) , in fine (xiiprii , p. ^lo-Ai).
'') L'article /i 1 est une addition mar-
ginale, d'ailleurs régulièrement para-
phée par le lieutenant général. Cet
article a été visiblement ajouté en séance
au projet primitif, sur la réclamation
des |)aroisses riveraines de la mer, dont
les cahiers avaient frétpiemmcnl de-
mande l'interdiction de la fabrication
de la soude, du '^brùlemcnt des varechs^,
connue ils disent. (Voir cahiers de
Mdulfarvillt', art. /i ; de Réville, art. 10;
de Sénoville, art. 19; de Surtainville,
art. 6, etc.) Dans la forme, le présent
article est calqué pres(|ue sans modili-
cation sur le cahier de Tréauville,
art. h {suprà, p. 68(i, et la note).
'-) Article également original et in-
spiré naturellement par les cahiers des
communautés rurales. Voir tout parti-
culièrement le cahier de Saint-Ger-
main-le-Gaillard; art. 6, et celui de
Saint-Vaast-la-lIougue, art. 1 3 et ih
{suprà, p. ,^)8'» et G'o).
'■^) Sur le caractère illégitime, en
Normandie, des colombiers construits
sur une roture, voir le cahier de Can-
teloup, art. 13 (mpn), p. 178). En
note nous ayons rapporté le passage de
l'arrêt de l'Échiquier, sur lequel la ju-
risprudence se fondait pour ordonner,
jusqu'à la fin du xviii' siècle, la des-
truction de tous colombiers qui n'ap-
partenaient pas à un fief de haubert.
*' Le passage entre les signes ** est
une addition marginale, régulièrement
[)araphée. L'article 'l'i n'a pas d'ailleurs
de précédent dans le cahier de la ville
de Valognes. Ontloit vraisemblablement
eu chercher l'origine dans le cahier de
778
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
satisfait; nombre d'habitants sont privés de leurs fonds depuis plus
de six ans, et n'ont point encore reçu d'indemnité, ce qui leur
cause une double perte.
[/j5"] Si ((uelques articles particuliers n'ont pas été employés
dans le cahier, les commissaires-rédacteurs observent qu'en suivant
les mouvements de leur conscience dans l'honorable connnission
(lui leur a été conliée, et considérant que le but de ces remon-
trances est de faire connaître au prince les maux communs qui
nous alHigent et les remèdes qu'il convient d'y apporter, ils n'ont
pas cru devoir y comprendre certaines demandes déterminées par
un intén^t particulier des premières assemblées de ce ressort,
et contredites par les autres. Les objets controversés ou liti-
gieux ne pouvant trouver place dans un ouvrage fait pour réu-
nir les vœux particuliers en un seul. 11 en est de môme pour
(|uelques autres demandes qui sont particulièrement du ressort
des Etats piovinciaux, ou des secrétaires des divers départe-
ments *'^.
A la deuxième page, dix-huit mots en marge bons, et à la hui-
tième page six lignes et demie à la marge '^' et un mot en inter-
ligne, bons, à la neuvième page deux lignes et demie rayées
nulles, et à la treizième et dernière page un mot en interligne
Bri«(|iieber, art. 25; le léductour de ce
ciiliicr, Vincent Mariaok, tUanl, ainsi
(^n'oii sait, membre de la commission
de l'édactioii. Quant à l'addition des
mots et Iravau.r piihlics , elle a été in-
tercalée en séance, sans doute pour
rtipondre au von des comnmnaulés voi-
sines de Clicrbour{{, dont les propriétés
souffraient tout particulièrement des e\-
]>ropriation8 nécessitées par les travaux
de la rade. Voirie caliier de Glierbourjj,
art. 3a et la note {snprà, p. 58), et
|»armi les caliiers ruraux , ceux d'K(pieur-
di<uHe, art. 5; Quenpieville, art. I\\
Tourlaville, art. 3, etc. (supi-ii, a'i3,
/i.S8, 67 A).
'') l^es comiuissaires-rédacleurs ont
OU particulièrement imi vue, sendile-t il,
dans cet article , de jnslilinr l'exclusion
par eux laite, dans le caliier j{énér;il.
dos vieux particuliers du cahier di> l.i
ville de (ilierbour|![. On a vu plus liaul
f|ue les babilantH de (Iberbourjj avaient
donut' à leurs députas le mandat loi'iiii'l
de faire iiiscror dans je caliier du liail-
liaj[e tous les vœux propres de la \illo
(caliier de Clierliourgr, art. 1", p. /19).
Cette exigetico était évidemment dillî-
cile à accepter ; les commissaires-réflac-
teurs ont d" l'écarter de prime abord,
ainsi »ju'en témoignent les mentions
manuscrites «impossibles qui se trouvent
eu marge sur l'original du cahier de
Cherbourg conservé aux Archives de
la Manche. l'out-ètre, cependant, l'assem-
blée aurait-elle pu agir avec moins de
rigueur, et ne pas rejeter sans discus-
ciou, connue elle paraît l'avoir fait (voir le
}\-oett»-vm-ial , séance dii i) mars, suprà,
p. 751), des vo'ux qui .cpioi que puissent
dire les commissaires rédacloui's, étaient
bien, par l'impoi'tanc)* ccminu'rciale et
maritime de la vilb' de (iherbonrg,
l'expression d'intérêts gtiuéraux intéres-
sant toute la région.
t"-i Cette addition en marge constitue
le jtaragraphe a de l'article ai du pré-
sent caliier, relatif à la su[)pres>ion des
ciiiiiiiiillimus , lettres de irtirdn-fi(ivdiviine ,
etc. (xiifirn , p. 7<»K).
ASSEMBLÉE PRÉLIMINAIRE DU TIERS ÉTAT.
779
bon. *Onze lignes et demie à lu marge de l'onzième page, de
bonne valeur*'**.
Fait, arnHé et signé après lecture, |)ar nous commissaires nom-
ini's en l'assfMiiblée du tiers rtat du bailliage de Valognes, dans la
séance du lo de ce mois, ce i 2 mars 1789.
Bernard, Baudouin, Maiuaûe, Du Longprey-Cabart, Des-
F0>TAlNES-C0URTAUX, J. MaUROUARD, LaMBERT, CaIUET"
Delafoterie, Fortin, Duval, Langlois''^'.
[46°] Lecture faite du présent cahier, il a été unanimement
demandé par les députés des villes, bourgs, paroisses et commu-
nautés, (|ue les députés qui seront nommés et envoyés aux Etats
généraux pour v représenter le tiers état soient chargés de deman-
der à leur assemblée d'aviser au moyen de faire partici|)er à l'impôt
et dans une juste proportion les capitalistes et les propriétaires des
rentes viagères'^*.
Mariage, Caillet-Delapoterie, Bernard, Fortin, F. Cabart,
J. Duval, Langlois, Desfontaines-Gourtaux, J. Mau-
ROUARD.
('^ Le passage entre les signes ** est
interligné. L'addition dont il s'agit, wen
marge de la onzième page du manu-
scrit i , constitue rarlicle 'i i du présent
cahier, relatif à l'interdiction du tfhrû-
Icment des /aredis?). (Voir suprii, p. 777,
et la note. )
'-) Les onze signatures du cahier sont
celles des commissaires-rédacteurs nom-
més par l'assenihlée [jn-liminaire dans
la séance du 10 mars (suprii , p. 7')9)-
On observera qu'il manque une signa-
ture, celle du sieur Guillaume \ekney,
député de Martinvast et commissaire-
rédacteur. Le Rôle dfs tasps man(piant
[)our cette paroisse , nous ne saurions
dire si ce dé|>ulé était réellement absent
lorsque lut arrêté le cahier de doléances.
Son nom en tout cas ne figure pas non
plus parmi les signataires du procès-
verbal de l'assemblée |>réliminaire ( voir
suprà, p, 7.^.^ à 7.^7).
('' Ce dernier article ne figurait pas
dans le projet arrêté par les commis-
saires-rédacteurs. Il a été ajouté en
séance, après lecture de ce projet et.
paraît-il, «par acclamation n, sur la dé-
claration des conunissaires, (|ue ce vœu
rt figurant dans les cahiers de plusieurs
paroisses^ avait été ^involontairement
omisn par eux dans la rédaction géné-
rale. (Voir Procès-verbal, séance du
i3 mars 1789. supr/j^ p. 703.)
L'ailirmation des commissaires-rédac-
teurs n'est pas tout à fait exacte. Aucun
cahier, à notre connaissance, n'avait de-
mandé la cfcontribution des capitalistes
à l'impôtn, et nous n'en connaissons
ipi'un seul, celui de Saint-Maitin d'Au-
(lonville, art. 3 et '\ (sitprii , \t. (Joo),
qui ait elTectivement parlé d'imposer
les rentes viagères. On voudra bien ob-
server d'antre part (|iie cette nouM'Ile
addition ne se trouve signée dans l'ori-
ginal (jue de neuf commissaires-rédac-
teurs seulement sur douze. Outre le
sieur Vkrnky, dont la signature man-
quait déjà au projet général, deux
nouveaux commissaires, les sieurs G.
Baudouin, conseiller au conseil supérieur
de Corse et député de Urville-près-Va-
lognes , et Lambkrt , avocat, député de
780
BAILLIAGE SECONDAIRE DE VALOGNES.
^''Treize et fin. Le présent coté et paraphé en toutes ses pages
depuis un jusqu'à treize et fin par nous lieutenant général et
procureur du roi au bailliage de Valognes, ce t3 mars 1789.
Adav Despbeslyes, Sivard de Beavlieu.
Bricquebec , se sont abstenus de signer
le dernier article. Leur abstention fut
vraisemblablement voulue, car ils étaient
présents à la séance du i3, et ils ont
signé, dans cette même séance, le pro-
cès-verbal de l'assenddée préliminaire.
'" La lonnulc finale ci-dessus est
transcrite dans la marge de l'exemplaire
original. Adam dks PHb;sLïEz(Hyacinte-
Marie) t'-tait à la lois procureur du roi
au bailliage et procureur du roi au siège
de police en l'hôtel de ville de Valognes,
ce dernier office ayant été supprimé et
réuni au premier par édit de juillet 1768.
Ses lettres de provision de « conseiller
procureur pour nous au bailliage et
vicomte de Valognes n sont en date du
3o juillet 1783, et mentionnent un
extrait baptistaire du 9 juillet 1766.
(Arch. nat., V 5ii.)
APPENDICES
A. — Ressort de la subdélégation de Cherbourg en i 785.
(E.\\rail de : Etat des pnmsies qui conipoieni Ic/i nenj élettidm de là f>énértililc de Cacn,
pièces mss., Arch. 'lalvados, C i5a'''.)
KTAT DES VILLES, BOURGS ET l'ÀROISSES
Q( I COMMSEfeONT LA SlJBD^AlÎRATinN DE CUËRftlOliRG <*'.
M. DE GARANTOT, SinDKI.Ér.llR.
Ville de Cherbourg.
AcqtieviHê.
Aiulerville.
Bivillp.
5. Branville.
Beau mont.
Bi-etteville.
Dignlleville.
Digoville.
10. Kqneurdrevillo.
EculleviUe.
FioUemanvUle-Hague.
Gi-dviHe.
Hainncviiîé.
i5. Hellevilîe.
He'auviile.
Herqiieville.
Fait et arrêté par Uo\is
1785.
Jobourg.
Martin vast.
QO. NacquG ville.
Nouain ville.
Octeville-Hur-rjlierhourg.
Omontville-la-Uogue .
Oinonlville-la-Pelite.
26. Qiieinjueville.
Sideville.
Sainte-Groix-Hagne.
Saint-(!ermain-des-Vaux.
Tourlaville.
3o. Tonnevilic.
Thcurtoville-Hague.
Urville-Hagué.
VasleviUe.
34. VauviÛe.
intèndiant de là généralitd A tlaen, lo 6 avril
FeydeaIi.
<') D'autres exemplairfis do cette même
pièce j)araissejit ri[jurer dans les Archives
municipales de ClierhoUijç. iNous rele-
vons, à l'Inventaire im()rimé, un Klal
fies villes et bourg» (fui componeront la
suhilèUgntion nouvellement créée à Cher-
bourg y t 7S5 , sous les cotes AA 'i 3,^27,
et AA 56.
(-) L'intendant de Gaeh avait, depuis
la fin du xvh' siècle, des sululelègués
dans les divorst's élections de la géné-
raliU'. Les circonscriplinns de ces dilTé-
rentes sulidélégalions im 'produisaient en
général celles des dédions dlcs-mèmes:
seuh's les deux élections de Valognes et
de C(»ulances, fort étendues, avaient
été partaffées entre deux sulidéléjfué's ,
placés piiiir la première à Valogm-s et à
Glierliourg, |K)ur la seconde à Goulances
et à (jranville. La sulidéli^gation de
(ïranville, dont nous aurions dû donner
la lisle iV'n paroisses dans le premier
volume. c<tmprcuail 5() communauti-s ,
savoir :
tf Ville de (Jranville, faubourg et \i I-
lage Saint-Nicolas, Ancteville,Annov ille-
Tourneville, Beaucliamps, Brélial, Bré-
ville, Hourey, Bricqueville-près-la-Mer,
Cérence , Cliampche\ reuil , Champrepus ,
Cliantelou, Coudevillc, Donville, Drac-
([uevilie, Esipiilly, Fleury, Folligny,
Hocquigny, lludimesnil, la Ilaye-1'cs-
ne| , la Laude-d'Airou, la Baleine, la
Beslièn>, la Bloutière, la Haye-(lom-
tesse, la Meurdraquière, le Loriun-, le
Tanu, Liugreville, Loiigueville , Lorlic-
liaye, Mesnillioimanl. Mesnilamant,
Mesnildrey, MeMiilgariiier, Alosnilliuo,
\le5nilr0gue , Mesnilvilman , Monlaigu,
Muneville-près-la-Mer, Sainl-Aid)in-des
l'réauv, Sainte-Marguerite, Saint-Jean-
des-Ghamps, Saint-Léger, Saint Mar-
linde-Vieux, Saint-Pair, Saint-Plan-
cliers, Sainl-Sauveiir-la-l'ommeraye,
Saint-lJrsin , Sourdeval , \ er, Vqudon.i
[Einl j)nrlicithrr des villes, Imurgs et
jutroisses ijui composent la subdélégilton
(le (iranvillcfoil et nivété par M. de Feif-
dcaii le l'j avril i'/^3, ArcJi. Calvados,
784
APPENDICES.
B. — Spkcimen d'orïogiuphe d un cahier de la regioîv
DE VaLOGNES^'K
CAHIER DE LA PAROISSE DE DENNEVILLE.
(Ms. Archives de la Manche, série B, n. cl., liasse Cahiers de Valognes, II,
I pièce non cotée*''.)
Aujourd'huy premier jour de mars mil sept cents quatre vingt neuf, etc.
(formule du modèle imprimé te.xtueliemenl reproduite).
. . . Tous lesquels habitants se sont dabor occupées de la i-aidaction dun
chaier de dolléance et plaintes.
Ils ont Ihonneur et suplie instament Sa Majesté de leui- permettre de luy
exposser qu'il ya aux moins un cari <lela j)aroisse de Denneville des fonts de
très peut de valleur, élan! couveres de sable blants et tant jointe aux miellé''^'
et que les vents du sud et d'avalle^"* ont occasionnée et nayant aucuun bois
sur lesdits fonts sabloneux qui puisse les arolerc, jointe à deux bieu''*^ ou
C Conformément au plan (fénéral
adopté pour les publications de Cahiers
(Ir doléances, nous avons ramené uni-
foruK'ment à rorlliojjrapiie mod(îine les
formes ou suraimées ou incorrectes do
la {jrapliie des cahiers orijjinaux. Nous
avons cependant, étant donné le «çrand
nombre de pièces incorrectes du ressort
de Valognes, cru devoir présenter un
•spécimen de caliieravec son orlliograplie
lidèlement reproduite. Rien n'est plus
propre, croyons-nous, à donner l'im-
pression exacte de ce ([ue sont en réa-
lité ces cahiers de paysans illettrés;
rien ne peut faire mieux et plus vite
justice (enciirc pour cela manipie-t il la
reproduction de l'iVritiire maladroite,
hésitante, des signatures péniblement
tracées des originaux) de celte singu-
lière opinion qui voulait voir dans les
cahiers ruraux l'auivre de rédacteurs
venus de la ville , de gens de loi ou de
politiciens de profession. De cahiers
ainsi rédigés, il y en a bien quehjues-
uns, et on les reconnaît au premier
abord; mais ils ont toujours été, dans
la ri'gion du Colenlin du moins, Tin-
fiuie minorité; ils sont, dans le ressort
de Valognes, plus rares encore que dans
celui de Coûtâmes.
") Nous avons donné le texte de ce
cahier, en la forme ordinaire, suprà,
p. 5iao à 99/1.
'^^ Miellé*. Le mot ne se trouve pas
dans le Dictionnaire de l'Académie.
Littré paraît le confondre avec les
dunes; mais les auteurs locaux distin-
guent expressément les deux termes.
«Les sables maritimes, qui bordent
la côte ouest du (h'partement [de la
Manche], se distinguent des dunes en
ce (|u'ils forment une côte plate, légè-
rement ondulée de monticules, tandis
que les dunes proprement dites sont en
relief; les miellés sont le plat, les dtnws
.sont le relief.?) (Kd. Le Héricher, Les
miellés et les dunes de la Manche, dans
Annuaire de la Manche, t. XXXVll
(i,s6.')), p. 71-83.)
(*) Le vent iVAval, vent de la vallée,
par opjiosition à celui d' Amont, <jui
souille des collines. L'expression est
courante aujourd'hui encore dans les
campagnes normandes : le vent est
d'amont. L'explication, cependant, en
est en\barras9ante, parce (jue l'applica-
tion des termes varie naturellement avec
la topographie des localités. Siu- la côte
ouest du 'Jotentin, à hupielle appartient
la paroisse de Denneville, le vent iVaval
est le vent d'ouest-sud-ouest, celui (|ui
(huine ordiuairemenl de la pluie. (Voir
Kdklestang kt du Méril, Dictionnaire de
patois normand, Caen, Mancel, iSig,
in-8°, .sub v° Amont, p. i5.)
(•') Bien ou biew (français bief) est
d'une manière générale le cours d'eau;
c'est par une particulaiisation (pi'il a
été appliqué au canal du moulin, sens
(|n'il conserve seul aujourd'hui. Le mot
est déjà dans Wacb, lioman de Rou,
V. 6078.
APPENDICES.
785
vivior que le voilage remplit tous les nus. et fait rellucr dans les |»raiiie supé-
rieur et les réduits a la raoiti»' de leurs valleur. Il ny a dans ladilte paroisse
(pie terre labourable et quelque |irairie dont parli(» desdits fonts pieureux et
raportaiit peu qui jouinte a la paitie cpii a vU' perdus j)ar le sables blant, par
le voilage aucazionnée pai' le lapin (pii ocazionut' ini tors''' très considérable
depuis très longtems aux abitaiit de laditte paroisse de Diuneville, et
donls lesdits habitant demanderest la destruction dudit lapin, cy cetoit le
bon plesiers de Sa Majesté', dont lesdits fonts perdus compose le care a
peu prés de la paroisse de Diuneville et laditte paroisse de très peu de
rendens^^*.
Remontrance.
Un seul impôts parest aux délibérant un partie préférable a ce qui ce pra-
tique actuellement, espérant (pie légalité et lequitfé saurey mieux ob-
servés.
Les habitant suplie encore très iustament Sa Majesté de leur pernietre
de luy exposer (pie les sédes''' et gabelles sont d(;s cliaiges pour letat,
leur supression parés un partie convenable i)our b» soullagcment du
peuple.
Les habitant de la paroisse de Diuneville on llionneur dexposer à Sa Ma-
jesté (}ue les deux tiere des grosse dieme appartient a monsieur labbey de
Mondbour^'\ ne restant luie tiere aux sieurs curt; dudit lieu, le met hors
detat de satisfaire aux besoins des [)anvres de ladilte paroisse et nayant au-
cuun secoure dudit sieur abet.
Lesdits abilaut expose que les déports sont beaucoup préjudiciable aux
pauvres de cha([ue |>ai'oisse, les dcportuere'' nctaut point tenus a satisHiire
aux besoins des pauvres. En ellet y ayant vaquie ils ont clos et arrêté ledit
cahier, qui a été signé par ceux des habitant cpii savent signer, lequel a été
cotté par première et dernière page et para[)b(' aux bas dit c(^lle<"' })ar lesdit
habitant de laditte paroisse de Diuneville.
Et de suite lesdits habitant après avoire meurement délibérée sur le choix
des députés, etc.''^
Fait et aresté double eu lassemblee gênerai de la communauté de la pa-
roisse de Diuneville, en la présence de Pierre Ectore Vasselin procureur du
Roy de la mirant»' de cartere et pourbail'*' de ladilte paroisse. Ce qui a été
signé desdits habitants qui scavent signer et par lesdits députés aux (juiesl^"'
'') Lisez tort; les caiiitirs écrivent
plus souvent encore taux.
(^) Lisez rendi'inenl.
('' Lisez les aides et jjabellcs.
(*' Lisez Moiitehourg ; la graphie
Moiulliourfr est extrc^inement commune
dans les pièces de cette épo(|ue et re-
produit (i'aUleiirs plus vcTilaldement la
prononciation du pays.
(*) Lisez iléporlnaires. Le dé|iorluaire
est le fermi<r (jui a pris à bail le b(''in'-
fice-ciire pendant l",ini)i''e(liidé|M»rl.(Voir
]\{)vnf.n J'radfjun Ixhiéfici lie, p. 3 1 7-3 y i .)
^'' Lisez au bas d'iccUe.
") Reprise de la formule du modèle
imprimé.
("' Lisez l'aiiiirauté de Carlrvel cl
hirthaU. La liaison de rarticle féminin
avec la première syllabe du mol suivant
commençant par la voyelle A est exlrc-
mement t"n''([uente dans la grapliie des
cahiers; les paysans écrivent pies(pic
sans exception la mirante, la ipHnllnre ,
la iiiélioratinn. Voir caliiers d'Acipievil-
le, art. 5 (suprà, p. ']li);de (jarneville,
art. i"' (siiprà, p. i8A ); de Carleret ,
art. 7 (sitpià, p. i()t), etc.
'"> Lisez au.vquels.
riirtiiMMch
78r)
APPENDICES.
un (les (loiihlf (II' la pieseiile a clé remise pour constater lenr pouvoire et
lautre double deposst^e aux archives de iaditte communaut(i
Le susdit joUr et an que dessus. Fait et arrête entre lesdits haljilant deli-
IxM'ant de Iaditte communaul(' de Denneville. ce huit mars mil sept cents
(|ualrc vingt neuf. Quatre mois a la premier page de bonne valleur.
J. LAMPhiERE, François Durel, P. Neel, Nicolas Durel, etc.
C. — Deux pièces pour servir \ l'ét.\t de l'instruction
DANS LE RAILLIAGE DE VaLOGNES AU XVIIl'^ SIECLE.
i" Les écoles db la riîgion de Valognes à la fin du xvii" siècle.
EXTRAIT DE LMTAT DKS ECOLES HàNS tË DIOCESE DE COtJtÀÈÛES , VEHS tSgO.
(Mb. Archives de la Miiticlwi D 4i, pièce i '"'.)
Le diocèse de Goutances est partagé en quatre archidiacoûés^''. . .
Le quatrième archidiaconé est celuy du Coteiitin, qui a 6 doyennés,
i" Le doyenné des Pielx, qui est de [2 y paroisses], dont :
[ianviUe-le-Bigoi^^\ a un commencement de fondation pour une école de
garçons ;
BreuvUle'-'''' a deux écoles, une pour les garçons et une pour les iiltes, Ibn-
dée à ce qu'on dit;
(') Ce document, composé de ()lii-
sieurs l'cdilics volantes fort mutil('es
(certaines feuilles, relatives à Parclii-
diacon('' du Val-de-Vire, manquent to-
talement, et d'autres, comme celles des
doyennt's de Valognes et du Val-de-
Saire, sont restiîcs en blanc), est date'-
sur l'oriffinal , mais d'une main mo-
derne, de 1G75 et de 1690. Lc's ren-
seijrnements ([u'il fournit peuvent jia-
raîtrc (évidemment de date im peu
l'Ioijjnt'e pOtu" notre travail : mais lltuis
ne connaissons poitil de tableau d'en-
semble d'ime i^p(Hpie plus rapproclu'e.
Au surplus, nous avons pris soin de re-
lever dans les noies toutes les moilifica-
t ons que nous avons pu constater pour
la lin du XYin" siècb' dans les paroissi-s
du l>aillia;;i' d(> Valofjnes d(ml les raliii-rs
sont pidilii's dans ce voluliie. Les niodi-
licalioiis sont, connue on le verra, a>scz
peu sensibles, et tout porte à penser,
par suite , que rens(>ml)le peut (!'lre con-
sulte'' sans trop d'inconvénients pour la
lin du xvni" siècle.
'^) Les trois autres archidiaconés du
diocèse de Goutances étaient ceux de
Goutances (ou de la Chrestienté), de
Beauplois et du Val-de-Vire.
(''' L'Etat des hicns nationaux de 1 7<)0
ne sifrnale point d'établissement scolaire
fondé à Rauville-le-Hiffot ; auciuie fon-
dation n'est non plus porlé'e à \'Etal drs
rentes dressé par la municipalité (AitIi.
Manche, Q* ' 20).
'''' Les écoles de Breuville ne subsis-
taient pbts toutes les deux en 1789.
L'école des fdies, qui était wOmdée»,
l'xistait toujours: mais cello des {farçons,
i|iii ('lait établie dans ime maison de la
fine cc'dée irbt'névolemenl'' par le curé,
MMiail d'être fermée, parce que le curé,
«•n dillindlé^ axof la municipalité, en
avait brusquement retiré la jouissance
APPENDICES. ' 7H7
BHrquehec'^^ a des o'coles fondées;
Sotlevast'^'^ a une ëcole nc {••arçons, fondre;
Quettètoi^^^ a ime école de garçons, fondée;
PierrevUle^"^ de même.
Les aulnes paroisses (Jui sdllt :
Les Pieilx, FlamanvUle, Tréauvillo, llelleville*'', Beuollville, Solteville,
Grosville, (^ouYiIle'*\ Virandeviile, Sydeville. Maftinvasl, flardiiivast, Tolle-
vasl*'', Brix^*), Sainl-Martin-le-Gréard. Sainl-Marlin-le-IfélMTt, !.• \iétol, les
au mailre d'école. Les ofliciers munici-
paux se plaignent amèromenl en 171)0
de^ celte situation. Voir le passage de
VElat (les hietu nnliimaux , que nous
a»ons reproduit en note sous le cahier
de Breuville, art. 10 (supra, p. i3()).
'*' Les écoles de Bric(piebec étaient
une ioudation des Matignon au xtu's. ,
qui avaient assigné io3 livres de rente
et (ries fournitures» à l'école des gar-
çons, et 3oo livres à celle des lÙles.
Elles existaient toujours à la fui dti
xTiii* siècle, et étaient desservies par
les chapelains du château, qui étaient,
en 1789,105 abbés Herout et (iroard
(voir Lebheton, llrtcquehec et ses envi-
rons ^ p. 967 ). On pourra consulter à leur
égard un très curieux Règlewent pour
les écoles de charité de garçons de Bric-
quebec et dépendances, dressé par
M. Léonor Guyon de Matignon, étèque
de Coutances, en date du a 5 mars
1760. D'après ce règlement, tous ceux
(jui se présentaient auxdites écoles de-
vaient y être reçus «sans que l'on puisse
exiger d'eux ny de leurs parents aucune
rétribution ni récompense?;. Par une
précaution assez piquante, l'évéque avait
formellement stipulé que «on ne potu^ra
montrer le latin à cpu que ce soit pen-
dant la ternie des écoles, affm que les
maîtres ne soi(*nt point détournés ni
surchargés, sauf aux autres ecclésias-
tiques du bourg à va(|uer à celle
œuvren. (Arch. Manclio, I) 10.)
Les écoles de Biicquebec ne lijjurent
fjoint à Vl'Jfat des hirns nalioHttH.r dressé
en noveuibre 171(0 par la mnuiri|)Hlit(''
(v. saprn. p. i.'io, n. l).
'■-' Le TnblvAu des hiena nalionnu.v,
dll'ssé en 1790, au disliicl , uientinuiie
dans la paroisse de 8ol(e\asl une renie
de 5fi livres pour les écoles. (Anii.
Manche, (J' ' 11.)
''' VElut des biens uulionaux de 1 790
mentionne toujours à Quettelot l'exis-
tence d'une «petite iTole^;, dont la
maîtresse n'est portée que pour !! I. 10 s.
de rente (^Arcli. Manche, Q* ' 17).
*''^ L'école de Pierreville existait tou-
jours en 1789. Nous ne la trouvons pas
portée dans ÏElal des biens uadonau.v
de cette paroisse, mais les Etais des
municipalilés voisines Ao. Sénoville et
du Vrétot mentionnent, la première une
rente de 36 1. 8 s., la seconde une
«rente hypothèque;' de 45 livres pour
le «collège de Pierrevillen. (Ibidem.)
'■■*) L'Etat des biens nnlionaitir d'Hel-
leville, en 1790, mentionne de même
l'existence dans la paroisse d'une «petitd
écoles dépendant de la cure, (pie le
curé avait, parait-il, fait bâtir sur son
terrain et où il logeait «bénévolemenli
le maître; Aucune rente de fondation
n'est indiquée (Arch. Manche, Q* ' iG);
'""' liEt4il des biens nationau.v ilressé
en novembre 1790 par les oHiciers mu-
nicipaux signale l'existence à Gouville
d'une «petite école"" pour les garçorts,
bâtie sur une des pièces proche léglise
et estimée ;îo livres de revenu; le curé
a abandonné, |)araît-il, un petit jardin
«poiu-la n'créalion de la jeunesse". (/i!»«-
dem.)
('' Une école de garçotis avait été
fondée à Tollevast postérieurement à la
rédaclion de VElnl. en 17;!;^, par le
sieur Léonard de Saiule-Marie; elle
servait «pour les garçons des paroisses
de Toilevast et llardinvast". Le doiia-
ti'ur avait fourni un lojj<'nieut pour le
inailrc, \\n jardin, et avait conslilué
.")0 livii's de ri'nle foncière et irracrpul-
laMe. (Arcli. Manche, I) H8.)
") Des écoles avaient été fondées à
l'»ri\ postérieurement à la n'daclion de
notre texte. L'iu\ enta ire des ollicier^
788
APPENDICES
Pcrqnes, Snrtainville, Saint-Germain-le-Gaiilanl , le Rozel, Saint-Chris-
tophle''\ Briquel)Os<j , n'en ont aucune fondée. Cependant, il s'en tient à plu-
sieurs parts des endroits de non fondez, et à cause decelaincertaine.il
serait bien à propos den établir une douzaine de l'un et de l'autre sexe.
2° Le doyenné de la Hagde a 28 paroisses, [dont] ,
CÀerbourg ^^\ paroisse et ville maritime, a 3 maîtres pour les garçons;
\ astevilk ^^' a une école fondée pour les garçons pour cette paroisse et pour
Héauville et Siouville, paroisses voisines;
municipaux, dressé en novembre 1790,
y signale : 1° l'école de garçons, consis-
tant en maison manable, ff couverte en
paille» , jardin potager et deux petits
prés en berbage de la contenance d'en-
viron 2 vergées (non l'st. ), avec trois
rentes de fondation montant ensemble
à la somme de 32 livres; 9° l'école des
filles, consistant également en maison
manable, rmouvellement bâtie dans un
coin du cimetière" , et en deux renies
constituc'-es, faisant ensemble 631. i 3 s.
[Etal des l/ieiis nationaux , Vnloirupx , /,
Ardi. Manclie, Q'" 16.)
C' VEtut (les biens nationaux de 1790
ne mentionne non plus à Saint-(jbris-
topbe aucune rr école fondée». Mais nous
lisons dans la déclaration du ciu'é :
ffj'ai un maître d'école que je loge,
nourris et blancliis, et à qui je paye
pour les enfants pauvres; une maîtresse
d'école que je ne loge pas, mais dont je
paye le b)gement 1 5 livres et à qui je
donne tous les ans 19 livres pour lui
aider à vivre.» (Déclaration originale,
a6 octobre i']f)o, Arcli. Manche, <)*'
'^^ VEtat des bicHH nationaux , dressé
'en janvier 1791 par les officiers muni-
cipaux de Cherbourg, ne parle point
des écoles de cette ville, ni des fonda-
tions y attachées. Nous savons toutefois
que ces établissements s'étaient sensi-
blement enrichis au xvni' siècle. Par
acte du 17 octobre 178(1, un ancien
curé de Cherbourg avait laissé aux frères
des Kcoles chréliennes, qui les desser-
vaient, une somme de (j,r)oo livres,
rrpour y tenir à perpétuité deux frèi'es»,
cl quelques années plus tard, le sieur
Louis Girard, prêtre au même lieu,
avait aumône à perpétuité, frpour loger
lesdils deux frères et tenir h'sdiles
écoles», une maison siluée rue du Cal-
vaire. (Arcb. Manche, U i3.)
Une Lettre du procureur-syndic du
district de Cherbourg, en date du 16 sep-
tembre 1790, donne quelques rensei-
gnements plus précis sur l'état de l'in-
struction dans cette ville à la fia de
l'ancien régime. Il existait en réalité
trois établissements d'inslruction : 1°
l'école des frères de la doctrine chré-
tienne, la seule mentionnée à VEtat
précité, qui, fondée en 1786, était
tenue par deux frères, auxquels la ville
versait 870 livres d'une rente «dont
elle avait reçu les capitaux»; a* une
école des sœurs de la Providence de
Houeu, fondée le 10 février ifiai, qui
avait deux maisons, l'une en ville,
l'autre dans le faubourg, tenues cha-
cune par deux steurs, et jouissait d'un
revenu d'un millier de francs; 3" enfin,
une école pour le latin, très peu im-
portante, pour laquelle la ville payait
120 livn^s par an, les maîtres étant ré-
tribu(''S pour le reste par leurs élèves,
sur le pied de 1 I. .^) s. par mois. (Arcb.
mun. Cherbourg, GG Çjh.)
^^) U Etat des biens nationaux de 1790
donne quelques renseignements précis sur
ce fT collège de Vasleville», fondé en 1 669
par Jean Rouxel , boursier théologien du
collège d'Harcourt, originaire de la pa-
roisse. U avait pour objet de donner
l'instruction aux pauvres de trois pa-
roisses, savoir : Vasteville, Héauville et
Hiville, et ses biens et revenus consis-
taient en 1790 en une maison manable
avec jardin de 6 à 7 perches et 3on li-
vres de rentes, payées par l'administra-
teur de l'Hôtcl-Ôieu de Paris. Le titu-
laire était alors M' Laurent Lecourt,
prêtre. (Arcb. Manche, Q* ' 11.)
Nota. H est pi(|uant de noter que,
lors de l'élahlisseinent de cette école,
les habitants de Vasteville s'étaient très
vivement opposés à ce qu'elle fût instal-
lée dans leur paroisse, ffune école étant,
APPENDICES.
789
Floltemanville'^^^ en a une:
Anderrille'^''^ a une école pouf les lilles.
Les autres paroisses, qui sont : Octeviiie [-sur-Cherbourg-], Nouainville.
Equpurdrevilli', Ilayneville, Hrix, Hr.iuville, Nacquevillc, ToDiu'vilie, Cos-
(pieville. l'rville, Ht'viile, Kciillovillt', Bcaunionl, Ilerqueville, Omontoville-
l;i-H(Mpie '' , l)it|ulleville, Saint-Martin, Joboin-};'. Saint-Cermain-tles-Vaulx .
Auderviile, Teurteville'*, Acqueville, Van ville, Biville, n'eu ont point de
fondées. li en serait nécessaire encore une douzaine de chaque sexe.
3° Le doyenné de Valognes a 38 paroisses, dont :
[Resté en blanc <').]
[ A" ) Le doyenné d'ÛRGLANDEs a tio paroisses, dont :
Amfreville a deux écoles de loo livres de rente chacune;
Picaurille '"' a une écolle do garçons de i5o livres et une école de lilles de
2 0 livres;
à ce qu'ils disaient, absolument inutile
dans une communauté nu aie n. A la
suite de cetto opposilion, on dut de-
mander aux liéritiiTs de consentir à ce
que l'école fût transférée à (Iherbourjj,
où elle sérail, disaient les habitants,
«plus IVuctueuse et plus jjlorieuse".
(Arch. mun. Cherbourg, GG 9.5.)
'■' L'inventaire des olFiciers munici-
paux ne signale point d'établissement
scolaire en 1790 dans la paroisse de
Flottemanville-près-Valognes.
^*' VEtat dex hii'ns nationaux d'Au-
derville ne parle |)oint de l'école fondée
dans la localité. L'établissement, toute-
fois, existait certainement en 1789;
nous avons un acte de la maîtresse
d'école, Marie Poirier, par lequel elle
loue et afferme, cette même année,
pour une durée de sept ans, r une pièce
de terre séparée de morts fossés, partie
labourable, partie en prey, et l'autre en
landage, nommée le Clos de l'écollen.
(Arch. Manche, D 9.)
'■^j UEtat (li's biens italionaii.r ne si-
gnale pas encore à Omonville-la-Hogue
d'«écoie fondée'' en 1790. Les otliciers
umnicipaux observent toutefois, en fai-
sant l'inventaire du presbytère, que fria
chambre dessus la boulangeries, (|ui
est en assez bonne réparation, «sert
d'écob' aux infants de la paroisse/).
(Arch. Manche, Q' ' .11.)
'*' VElal (les biens nationaux men-
tionne toujours, en 1790, l'existence à
Teurtheville- au -Bocage d'une école,
dont les revenus ne sont pas portés (loc.
cit. ).
'■'* Une copie moderne de VEtat pu-
blié au texte, qui lui est jointe dans
la même liasse, rempUl ce blanc par
l'observation suivante :
«Valognes, 38 paroisses, i5 écoles
de garçons, 10 écoles de filles; on de-
mande 9 0 écoles pour les garçons et 8
pour les filles, n
Nous ignorons la provenance et la
valeur de ce renseignement. Les Etals
(le biens nationaux nous indiquent en
1790 l'existence de «petites écoles^' à
Flottemanville près Valognes (école de
garçons et école de filles, toutes deux
dotées de rentes ou de terres). Il y avait
aussi, comme nous avons eu occasion
de le dire, un séminaire à Valognes,
fondé par les Eudistes en iG5/t, et un
pensiotmat de jeunes filles annexé à
l'abbaye de Notre-Dame-de-Protecli<ui.
(Voir, pour ces établissemenls, le cahier
dt' la ville de Valognes, art. 30, sHpni,
p. 99-^0 et la note.)
'") L'école de garçons de Picauville
était une des plus riches de la région ;
nous donnons à la suite de ce texte la
Di'clavation du maître d'école en tj()o.
(^uant à la maîtresse d'école, elle avait
de son côté, suivant les otliciers muni-
cipaux, une maison mauable, avec
«salle à tenir l'écolew, un jardin de
() perches et 199 I. 11 s. de rent(>s di-
verses. Voir la note sous le cabii-r de
Picauville, art. 11 [suprù, p. AAA).
790
APPENDICES.
(inmbesville a une i^c.oh de garçons;
Colomhy a une école de même, fondée,
Orghmdes de même;
Yvetol'-^^ a une école (\e filles, de loo livres;
Jm Bommnlk a une école de garçons, de loo livres;
Eslienvillc a une école de fdles, de Sa livres de rente;
Hiniville a \ine école de 97 livres, laquelle sera augmentée.
Les autres paroisses, qui sont , Urville, Morville, Négreville, Magnevillo,
Golleville, Rauville-la-Place, la BonueviUe, Esliensville, Cauqnigny, Hautte-
ville, Sainte-Colombe, Crosville, n'en ont point de fondée, et pour y fournir
ainsi qu'on prétend , il serait nécessaire de 1 9 écoles de liUes et de 8 de gar-
çons, peut-être un peu n]oins.
5° Le doyenné de Plain a afi paroisses, dont :
Sainte-Marie-du-Mont'-'^ a une école pour les garçons et les filles;
Fontenay^^^ a une école suffisamment fondée pour les garçons;
Saint-Martin -de-Varreville de même:
frcHviUe''''^ de même.
Les aulres paraisses, qui sont : Brucheville, Angoville, Sajnt-Cosme,
Ilyenville, Hyesville, Tlsle-Marie, (^arquebut, HQuesville, Varouville, Saint-
'') \jÊI(U des bieitë nationaux de 1 790
ne mentionne aucunes trpelites écoles^
dailM la jtaroisse d'Yvetot; il indique
seulement (|iio le séminuire de Valngnes
y possédait des l)iens considéraltles en
terres et rentes foncières. (Arcli. Manche ,
Q*"' 17-)
'-^ L'école de garçons de Sainle-
Marie-du-Mont avait été dotée, au cpm-
niencament du xyn" siècle, par un
seignenr du lieu , d'imo Uiaison man.ible
et (le qi}el(jues perphes de terre crpour
lui servir de jardin à hcrbor> ; la fonda-
lion avait été plusieurs fois augmentée,
en sorte que le titulaire possédait, au
xviii" siècle, outre une pièce de terre
de quelque importance, dite «la jtièce
d'Arabyen, qne rente conî'tituée de dix
écus. (Voir acte» 01^ da^e <let6tu,t6tù,
iGjt, etc., Arcb. Manche, D 89.)
L'école des filles de la raêiîie paroisse
était une fondation de la dncliesse do
Venladourde l'année i()H(), «en faveur
dfs pauvres danioiselles dont les purens
n'ont pas le moyen de faire donner une
éducation crestienue et conforme à leur
naissanco"- E||e était dotée do biens
assez importants : une maison et une
ferme à Saint-Cosme-du-Mont, une terre
aux Ponts-d'Onve, une pêcherie à Lies-
ville, un moulin, un four et un pressoir
à Carentan , les rentes et droits du liof
noble de Turqueville, s'étendant en
plusieurs paroisses, le tout valant
1,996 livres de revenu annuel, non
compris les droits féodaux casuels. A la
fin du xvni" siècle, ce «séminaire»
n'existait d'ailleurs plus à Sainle-Ma-
rie-du-Mont; il avait été transféré à
(nirentan. Mais il était demeuré dans
les anciens Ji.îlimouts une itpotiteécolen,
tenue par une religieuse. ( Arch. Manche ,
D 33.) ,
'■^' VKlal des biens nationaux de 1790
ne mentionne aucun établissement sco-
laire dans la paroisse de Kontenay.
'*> VElat des ventes dressé en 1790
par les olliciers nmnicipaux fait mention
h Kresvillo de cin(| redevances an faveur
de l'école, moulant ensend)le à : 1 a ren-
tiers de O'omeut, mesure de 19 pots,
3 autres mesures de 1 /i pots, et 19 I.
10 s. en argent. (Arcli. Vlanche, {)'> *
30.)
APPENDICES.
791
riPi-main-ilo-VaiTCvilIf. IJIo-vilK;, Eoncarville, I5t'iiz(!\ilk! '', llaviMiovilIc ,
EnM|ii.iiaiivill(', Sainl-Maifoiir, A/cvilli', | Sainl-Marlin-d'] Audoiivillo. . .,
n'en rml |Mmil (|ii»' de non loiidéi^s cl [luiir ci-la |iiiiii' (|ii<ti il on serait liosoiii
de doniH'i' mit' doii/aiiiP de. cliarjuf; stixe.
0° Le doyeiim^ dii Saire a 9.8 paioissps, d(»nt :
[ Heslë en blanc '*>. J
'2° Déclaration PP PIEns du m\îtrk d'kcole de Picakville en 1790.
(Extrail île Vhliit des bieim iiulionaiu-, dislricl de Carenlun.caiilon et mitniciiutlili' de Piniuiille
Arcli. Manche, Q'' 8'''.)
KTAT DES TERRES ET MAISONS APPARTENANT AI MAÎTRE D'ECOLE.
Déclare ledit maître d'écoUe'*' posséder andil litre une maison se consistant en
une cuisine, une salle, deux cliamhies cl }>renier dessus: pins une autre mai-
son au boul d'icelle, sur l'enibas de la(|iicllc est une chambre cl ,oTcnier, plus
encore une boulangerie el une élable au boni, ainsi qu'une autre étable, une
grange, cellier, jHessoir, et une autre petite maison à usage d'école, cours et
cellier.
Plus possède cin(| vergées de terre, sur les(piels sont compris l'emplace-
ment desdites maisons, cours et jardins potagers, (pii jouxtent le cliemin du
Pont-rAbbé, allant au port Filolet, du midi le pré Vivier appj»rtenai«l à ladite
W Une apetite école?' avait été fon-
dée à BenzeviHe-sur-ie-Vey, depuis la
réclactjoii do VEtat ci-dessus, par Guy-
César de la Luzerne, seijjneur de Beuzi'-
ville. Elle était dotée de 100 livres de
rente, et avait pour objet «l'insti'UçtiQn
gratis des filles des paroisses de Beuze-
ville et d'Auviller. (Voir acte en date <li'
ijoG, Arcli. Manche, D 9.) ,
(^i La copie moderne de VEtat déjà
sifrnalé remplit ce blanc par la note
suivunte : tril y avait (i écoles de (jar-
çons, /» de filles; on demandait 1/1 écoles
pour les garçons, 10 pour les filles^.
Noii^ ne connaissons point Toiigine de
ce renseignement, et nous ne saurions
par siute en appré'cier la valeur.
A notre connaissance, il existait en
tout cas des «petites écolesTi en 1781) à
(^anteloup, à Maupertus, à Octeville-
TAvenel et à Tonriaville. I>es olliciers
municipaux en signalent en effet l'exis-
tence dans cliacunc de ces paroisses:
mais ce ne sont point «-n général dis
tfécoles fondéesn; c(! sont des inslilu-
tions précaires établies par le curé sur
le terrain du presbytère, l'omnie à
Maupertus, et à Tourlaville, où le curé
déclare, en 1790, trqu'il loge h\ maître
el la maîtresse et fournit une partie de
lein- nourriluren. [Dcclaralinn du curé
(le Tourlaville, U dcc. 17.90, Arcli.
Manche, Q'"' no.)
(^î La déclaration est scindée dans
l'original en deux parties : une prcmièn»
partie est au chapitre 11, sons la ru-
hrifiue : Bieiis-fondx et maisons dépen-
danl (les ci-dço(\nt dpmainfti oU des
éliihlissevieiits ecclési(isti(iues autres (lue
les cures; la seconde est au chapitre ni,
sous la rubrique : Henles en urinent nu
en denrées, . . . dues au domaine on dé-
pendant des hiens ci-devant ec.clésias-
ti(]ue$.
C'I Le maître d'école de Piraiivillc
en 1790, était le sieur Le ILirlel. Il
figiin; en 1780, audit titre, sur le Itôle
de l'itupositinn territoriale pour la |ia-
roisse de l'icaiiville, et i-sl porté poiir
iin revenu imposidile de ijo livres, et
iiaye il. 17 s. (i d. d'imposition. (Arcli.
Ca'Ua.l.is. C H-iliï).
792 APPENDICES.
écolle,tlu coucliaal le sieur crHeroudeville, et du septentrion le susdit che-
min.
Plus possèdfi vingt-trois perches de terre de nature labourable, qui butent
du levant et couchant le sieur d'Heroudeville, ainsi que du septentrion et du
raidi le clieniin du Pont-l'Abbi' allant au port Filolet.
Plus un pn' nonuné le pré 1 irin, contenant viron trois vergées, qui
jouxte du levanl le susdit clieinin, du midi le sieur Jouhan et le sieur d'He-
roudeville, du couchant le sieur d'Heroudeville, et du septentrion la pièce
servant d'enclos auxdiles maisons.
Plus enfin <piatorze vergées de terre nature labourable , divisées en deux
pièces et nomm<''es les FonleneUvs , <pii jouxtent du levant la chasse au Vallois,
du midi le chemin du Ponl-l'Abbé allant au port Filolet, du couchant l'héri-
tage a()paiteuanl au trésoi' diidil lieu, et du septentrion les représentants
Jean-Nicolas Maudiiy.
Lesquelles tiMiains et maisons sont régis par ledit maître d'école.
ÉTAT DES RENTES DUES AU MAÎTRE D'ECOLE.
Déclare ledit maître d'école percevoir 38 livres de rente sur les messieurs
de la Sainte-Chapelle ''^ Plus encore -ik livres aussi de rente sur Jacques Mau-
rouard.
Fait et arrêU; par nous, oUiciers municipaux de lu paroisse de Piccauville ,
le a/ novembre mil sept cent quatre-vingt-dix.
J. Mauroïjard, maire; J.-N. Scelles, ojficier ; \. Raisin, officier;
Charles Viel, officier; J. Baldoïin. officier; J. Le Vavasselk, offi-
cier ; J. Certain, procureur-syndic.
D. — Spécimen d'un bail de déport à la fin du xviii'' siècle.
rail de la cure de tréauville en 1771.
(M.s. Archives de la Manche, Q*' 18, pièce cotée 11° 60 bis. Original signé. Inédit '''. )
L'an 1771, le samedy avant midy 19* jour d'octobre, à Valognes, devant
nous, Ambroise-Yves-F'rançois Le Barbanchon et Jean-Louis Burnouf,
notaires royaux en ladite ville et dépendances soussignés,
(') L'école de Picauvilie était vrai-
soinblahlcnient dans son orijjine une
tondalion des chanoines de la Sainle-
(lliapi'lie de Paris, seigneurs el patrons
do la paroissi! , où ils possédaient de
(grands iji(>ns. Nous n'avons pas rencon-
Iré loulefois sur cet établissement de
rensei/jnemenis antérieurs à la mention
sijfnaléc préeédemnienl de son existence,
dans Vl'jlal ilen éailes du dio(i>se de Cim-
lancru, c'est-à-dire dans le dernier quart
du XVII* siècle. Le revenu on était alors
estime, comme on a vu {tuprà . p. 781) ).
à i5o livres pour l'école des garçons et
90 livres pour colle des lilles. 11 faut
croire que, dans l'iulervalle, la pre-
mière de ces écoles avait bénéficié do
donations considérables.
(^) Cette pièce se trouve dans la
liasse des Déclarations ecclésiastiques de
i'jf)o; elle a l'té , en effet, envoyée au
district par le titulaire de la cure à celte
date, pour servir à rétablissement do la
valeur de son bénélice. tille est accom-
APPENDICES.
793
Fut présent sieur Claude (l.> la Coulure, demeurant oïdiuairenient en la
ville (le Coutances, ce jourd'lmy en ce lieu , stipulant et faisant Tort pour Ulus-
Irissinieet Keverendissiuie seijjneur M«' Ange-François deTalarii de Chahnazel,
t^vêque de Coutances, et de M. labey de Cussy, archidiacre de Cottentin
audit diocèse*'), lequel esdits noms et (pialilés a pai- ces présentes volontaire-
ment loué et alVerm<' poui' le temps et espace iPune année entière, qui com-
mencera au premier jour de janvier prochain et linira le dernier décembre
de la même année <'\ au nom, j)rollil et bénéfice du sieur Pierre-Louis
Demay, curé de la paroisse de Tn'auville, présent et stipulé par sieur
Etienne Demay prestre s(»n (dicle d.' Pieireville à ce acceptant, pour ledit
sieur curé et ledit tenyr toutes les dîmes tant grosses que vertes et menues,
appartenantes et dépendantes dudit bénéfice-cure de la paroisse de Tréau-
ville, fruits, revenus et émolimients, terres et maisons y att.jchées , en quoy
(|ue le tout se puisse consister et de tant <|ue mondit seigneur evesque et
niondit sieur l'archidiacre de Cottentin y |)euvenl avoir droit <-'i sans aucune
pagnée, dans la liasse, do la lettre
d'envoi suivante :
wPoiir satisfaire à l'articl(> XXII du
décret du a/i juillet 1790, et aux articles
1°' et W du décret du 6 et 1 1 août der-
nier, concernant la liquidation et le
payement du traitement du clergé ac-
tuel,
(rJe soussigné, Pierre-Louis Demay,
curé actuel du béné(ice-curo de la pa-
roisse deTréauville, déclare à messieurs
les administrateurs du district de Cher-
bourg t|ue, dans l'impossibilité d'appré-
cier au juste tous les dilTérents objets
(|ui composent mou bénéfice, ainsi que
d'estimer à leur juste valeur les charges
(|ui y sont attachées, j'ai cru ne pouvoir
leur en passer une déclaration plus
juste, tant du revenu (pie des charges,
qu'en leur adressant h' hail wèmi' du
diqtorl qui m'a été adjugé le 17 octobre
1771, après alTiches mises et procla-
mation à coup de tambour à Valognes.
wCe bail renferra<' tous les revenus
quelconques et toutes les charges dont
le bénéfice est susceptible. Le revenant-
bon du bénéfice y est exprimé pour le
temps où ce bail a été passé. Et d(»puis
ce temps on ne peut dire que les objets
qui coin|HJSent le bénéfice soient dimi-
uut's de valein-; il est constant au con-
traire que tout a enchéri depuis ce
temps-là.
«A Tréauville, le ai novembre 1790,
ft Demay, vnré de TrvauviUe.r,
{Déclaration de M. da May, curé de
Tréauville, de la valeur de sa cure, re-
mise au district le au novembre l'jgo.
Arch. Manche, Q''' 18, pièce 60.)
''' Léonor de Gossv, chanoine et ar-
chidiacre du diocèse de (]outances, était
membre et président de l'assemblée du
département de Coutances, membre éga-
lement, depuis 1787, de l'assemblée
provinciale de Basse-Normandie, pour
l'ordre du Clergé. 11 fut compris en 1 79,3
dans la (rfournée coutançaisew, et déca-
pité à Paris le 3 thermidor an n. (Voir
A. Sarot, op. cit., p. /108.)
Nous possédons, sinon l'original, du
moins l'analyse de sa déclaration de
1790, transcrite par analyse, sous le
n" 70 , dans le registre des Déclarations
du district de (Àntlances. Le cliillre dé-
claré pour l'arcbidiaconat du Cotenlin
est de 7,588 livres, dans lequel le pro-
duit du droit de déport entre pn'-cisément
pour li,6!t9. livres. (le cliillre est «Habli,
observe le déclarant, rrsur une moyenne
de quatorze annéesn , et il comprend ftle
sucre (!t le vin». (Voir la note sous le
cahier de la ville de Valognes, article 18,
suprà, p. 28.)
'') Sur le point de départ légal de l'an-
née de déport et l'usage particulier en
(■Mo matière du diocèse de ( ioutances , on
voudra bien se reporter à ce que uous
avons noté sous le cahier de Breuville,
art. 9, suprà, p. i38. La date du
r" janvier, fixée comme point de départ
par le présent bail, est en contradiction
avec ce que nous avons trouvé dans les '
auteurs juridiques. (Voir surtout Routier,
Pratique bé né firiale , p. 39 0.)
(^) La paît de l'évéque dans le dé-
port était des deux tiers, et. celle de
l'archidiacre d'un tiers, sur le prix net
794
APPENDICES.
résfirve ny relcinio |>oii<lanl l'annéo de iléporl commoiKoanle audit jour pre-
mier janviei- d»^ l'aniuîe procliaiiie 177!*, à ciiarj'e [»ar ledil sieur Deraay de
jouir du tout et aj)|truHiter lesdittes diiiies conuue il avisera mieux eslre sui-
vant l'usage et coutume des li(!ux; de faire servir iaditle cure pendant
l'année du dépoit par deux prestres ap|îrouvés par mondit seigneur evesque
(»u messieurs ses vicaires gént^raux, à ses Irais et dépends, de payer les
décimes ordinaiies et extraordinaires''*, dons gratuits, frais d'assemUées , et
toutes les autres impositions auxquels ledit hénéfice-cure de Tréauville pour-
roit estre contriliuable pendant ladilte année, d'ucquitter la jjarl de la cotisa-
tion des pauvres si elle a cours pendant ladite année <"' et générallement tle
bien et duebment libérer mondit seigneur evescpie et mondit sieur l'arcbi-
diacre de Gottenlin de toutes les cliarges dont ils pourroient estre succep-
tibles, ])Our raison et pendant l'année dudit déport, en sorte qu'ils n'en
ressentent aucune inquiétude, à peine de tous interests, dommages et dépends.
Et fut en outre tout ce que dessus sans aucune diminution ledit présent
bail ainsy fait par le prix et somme de 3,i3o livres pour laddite année''*
payable et portable par ledit sieur Demay en la ville de Goutances, entre les
mains des pi-éposés de mondit seigneur evesqno et mondit sieur l'arcbidiacro
ou ses receveurs, en trois termes et payements égaux, qui seront le prenu^^i"
au jour et festes de Noël de laditte année 177a, le seconda Pasqups et le
Iroisièmo mi jour Sainl-Jeau-Haptiste ensuivant, du tiers k mondit sieur
l'arcbidiacro ou ses receveurs et les deux auties tiers aux préposés de mondit
seigneur evesque. Au payement de |a(pielle somme de 3.i35 livres dans les-
(lils termes ledit sieur Etienne Demay prestro a obligé tous les biens meubles et
ininw"lj'es, présents et à veqir, dudit sieur Demay, curé de ladiU^ paroisse de
Tréauville '"', sans déroger à la spécialité accpiise auxdits seigneurs bailleurs
sur tous les fruits et revenu» dudit bénéfice-cure (le Tréauville, mesme s'est
d'adjudication des bénéfices. Voir, sur ce
mode de répartition, la noie sous le
rallier de Gamljernon , art. l\ (au tome 1",
!•• 3:57).
") La cure de Tréauville payait, on
1 1^89, livres de décimes ordi-
naire^ ecciésiasiiques; le curé est porté
en outre au Rôle de l'impôt territorial
|iour un revenu de 36 livres en celte
même année. (Ardi. Calvados, G 8a5IJ.)
(^) Celle clause expresse du bail de
Tréauville fait voir qu'où ne doit ac-
cueillir qu'nvef certaines réserves l'allir-
matioii du caliier de nenneville, ipic
nies déporluaires ne sont pas tenus à
satisfaire aux besoins des pauvresr.(Voir
ce (pie nous avons noté sous n! rallier,
supvà , p. au H.)
1^1 Ce chifl're, qui est un prix d"ad-
judiialion, ne donne pas évidemnieni
la \ideur réelle du hénéfîce-rure de
Trc'-auviiie; en l'absence d'une DécUira-
lioii |ilus expresse, il es! assez malaisé
de le lixer. (Cependant, si l'on admet
que la desserte de cliacuii des prèlrt-s
désignés était payée 3oo livres, cliiibe
moyen , que les cliarges d'impositions et
réparations pouvaient monter à tao li-
vres, et les frais de récolle de la dimo
à fioo livres environ, on ne devra pas
être loin de la vérité en prenant de
/i,5oo à fijOoo livres pour la valeur du
Iténéfice.
L'ensemble des revenus ecclésiastiques
de la paroisse, qui ne comprend, avec la
cure, que les dîmes appartenant à l'ait-
baye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, est
porté, en 17^7. à 6,76.") livres parles
contrôleurs des vingtièmes. (Elat conlr-
nant par paviiiase» h revenu de» biens
ecclégiaali(iiies , Arch. Calvados , G 65 1 9. )
'*) On iibsorvera qu»; le bail de dii-
port est consenti au nouveau liliilaire
lui-même; ceci montre une lois de plus
avec quelle prudence il faut accepter les
assertions de certains cahiers, conim*'
celui de Biville, «pii prétendent (pie (tle
cure iioninié est Idiijdurs éf.arlé de l'ad-
jiidirationii. (Voir notre note sous ce
texte, fii/ini, p. 1 ai.)
APPENDICES. 70r>
avor luy solithtiiompnl (thligi- cl aust;! tons ses hiciis porsoniifls. sans divi-
sion, (i(lt!Jiissiun, ny oidrc de discussion, nii d'eux soûl prenalde |t()ur le
(oui, pourquoy sera loisible auxdils seigneurs bailleuis de s'adiesser sur
celuy qu'ils aviseront bien. Fera ledit sieur Deinay les frais des piésentes en
entier et des deux grosses qui en seront dellivrees aqdit sieur de la (.outure.
l'une poin- niondit seigneur eves(pie et l'aulre pour eslre remise à moudil
sieiu- larcliidiacre, (piilte de tous droits, dont dti tout apiès lecture laillc
lesdiltes parlyes pr«^senles et sti|>ulant comme dessus sont ainsy conventies el
demeurées d'accord, car ainsy promettant, obligeant, etc.
Fait et passé en la maison du sieur Le bienvenu, bailly de Montebourg,
l'an et jour susdits, sise rue de Polterie, paroisse Sainl-Malo de cette ville:
ont lesdittps partyes signé avec nousdits notaires à la mimile des présentes,
laquelle est demeurée au notariat royal dudit Valo}jnes pour faire registre,
suivant Tordonnance.
Signés : Lacuutnre, Jîernay, Le Barjjaqchon et Burnouf notaires, parajdiés,
conlrqllé k Vjjlpgne^ je a3 ocjolji-e 1771, reçu f\o livres G sols. Signé Arlur,
paraphé.
La présente en trois roHes celuy-cy compris déliyrp'eponr ledit sieur I)eraa y
preneur par nous noltaires susdits et soussignés.
Fait le nh octobre i']']i.
Lk Babbanchqn, notaire. J. Blrnodf, notaire.
Taxé quarante-sept livres dix sols pour controlle, sceau, minute, vacation
et délivrance de trois giosses.
(Illisible.)
E. DÉUBÉRATIÛN paroissiale au sujet des REPARATIONS
À FAIRE À UN PRESBYTÈRE.
EXTRAFT DU REGISTRE DES DELIBl^RATIONS DR LA COMMINAITÉ DE PIERREVII.f.E ,
DE L'ANNÉE I765.
(Ms. :U'cli{i'e.i de la Manche, Q*'' 17, pièce non cotée. Inédit^'K)
L'an 1765, je (jinianche a:) de septembre aprè;? les vêpres, se sont asseni-
Ijlés les seigneur, prêtres et communs bal>itants de Pierrevillc, aux lins de
délibérer entre eux au sujet des grosses réparations étant actuellement à
faire au manoir presbitéral et aux maisons en dépendantes, en tant (pie de
celles qui sont à la charge dt^s habitants de ladite paroisse. Après s'»'ln'
mémorés que le feu sieur Jean-Jaopies des Perques, <leinier litulaii-e du
'') Cette pièce se tronvo dans l'une vraisemblahlemont pour expliquer et
des liasses des Etats dp hii-mt ualionan.i justifier certaines observations cl per-
du ilisir-irt di- ]'(il)irni-!i. Kllc a ëlé jointe laines réduinations ipi'ils [(rescutcnt
l'ii l'Hct à Vh!liil dress('' par les olliriers dans cet Elnl au sujet de Tt-tat inatiriil
iuuuici|iauv de Pii-rreville, en 1790, de la maison presitylérale.
796
APPENDICES.
I)ënélice-ciire de ladite paroisse, s était obligé de décharger le sieur de la
Haye, seigneur de Senoville et le sieui- de Glaniorgan etaulres cohéritiers des
grosses et menues réparations étant à faire audit bénéfice-cure dudit Pierre-
viJle en leurs qualités d'héritiers du feu sieur de Fontaine, prédécesseur
(hidit feu sieur des Perques, au moyen de l'abandon et cession qu'ils tirent à
ce dernier de bois considéiables étant dans le mobilier de la succession dudit
feu sieur de Fontaine, le tout suivant qu'il résulte de l'acte étant au pied de
la vente faite des meubles dudit feu sieur de Fontaine, curé dudit Pierreville,
les 21 et aS mai 17.37 pai- Louis Vautier sergent, contiôlé aux actes du
bureau des Pieux par Duprey, de ce jour, furentaussi ])résents le sieur Pierre-
b'iançois des Perques, curé actuel de ladite paroisse de Pierreville et (^harles-
Anloine des Perques, sieur de Montauval, frères et héritiers dudit feu sieur
des Perques, dernier titulaire, lesquels après avoir examiné l'obligation et la
soumission que ledit feu sieur leur frère avait prise et contractée de faire
toutes les réparations tant [grosses] que menues au bénéfice-cure de ladite
paroisse, se sont solidairement obligés, un seul prenable pour le tout, de faire
générallement toutes les réparations tant grosses que menues actuellement
existantes aux dites maisons dépendantes dudit bénéfice, dans l'espace de
quatre années à compter de ce jour, après leipiel temps lesdils sieurs habi-
tants et lesdits sieurs des Perques conviendront d'experts à l'amiable, tant
pour examiner la solidité desdites réparations (jue pour constater si elles sont
généralement faites, le tout aux frais desdits sieurs des Perques, en sorte
(|ue losdits sieurs habitants en soient totalement déchargés et ne puissent en
êti-e inquiétés sous quelque prétexte que ce puisse être, comme par le pré-
sent ils les déchargent entièiement et pleinement, renonçant à leur en faire
.iiiciine demande ''^
Le présent fait et signé triple a|)rès lecture faite par lesdites parties, sous
la caution respectives de leurs biens présents et à venir.
Signé : A. des Perques, P.-F. des Perques, de Pierreville, Et. Demay,
P. Déniai, J. Leblond , .1. lîonnissent, T. Delaroque, Louis Margnerie,
Ph. Lefilliatre, Jacque Simon, P. lieront, J. lieront. Le Conte, C. Gosselin,
.1. Lefilliatre, L. Lecourl, J.-F. Mixrlin, pm^phés.
Le présent extrait conforme à l'original collationné par moi, greffier de la
nmnicipalité de Pierreville soussigné, le 97 novembre 1790.
J.-F. Martin.
'■' La pièce ci-dessus montre, — et
c'est la raison pour laquelle nous avons
cru devoir la donner en appendice à ce
volume, — ■ que, contrairement à cer-
taines assertions trop tranchées des ca-
liicrs, les frais de réparations des pres-
bytères et autres hàtiments des cures
n'incombaient pas en 1 1^89, juridi(|ue-
ment et dans tous les cas, au\ liabilants
des paroisses. Ces frais étaient, la pièce
ci-dessns nous en donne nne preuve
piise sur le ^if, à la charge des curés
eux-mêmes et, à leur décès, à la charge
de leur succession. C'est seulement.
comme nous l'avons dit, en cas d'insol-
vabilité de ces successions et de renon-
fiatioii parles héritiers, que les dépenses
à faire toinliaienl à la charge des com-
munautés de paroisses. Voir ce que nous
avons noté à cet égard sons le cahier
d'Annoville-TournevUle, art. 2 (au
tome 1°', p. 1 35-1 36).
Il convient d'ailleurs de recoimaître
(pie le cahier de la paroisse de Pierre-
ville (siiprà, p. A47) ne contient a\i-
cune doléance particulière des liahitanls
au sujet des réparations presbylé-
rales.
APPENDICES.
797
F. — Etat des foires et marches de l'élection de Valognes.
EX.TRA1T DE LETAT PAR DEPARTEMENTS DES FOIRES ET MARCHES
EXISTANT DANS LA GÉNÉRALITÉ DE CAEN EN DATE DE lyaS.
(Àrch. Calvados, C 1358'''.)
Département de Valognes.
Ville de Valognes'*', -j foires : le 9 septembre et le 9 déceml)re; 3 marchés
par semaine : le mardi, le jeudi et le vendredi.
BoiiRG de Bricquebec*'), ^/foires: le 9 mai, le 3o juin (jour de Saint-
Paul), le 97 juillet et le 26 novembre (jour de Sainte-Catherine); 1 marché :
le lundi.
Ville de (jHERbourg^*^ u marchés par semaine : le lundi et le jeudi.
BoiRG DE QiJETTEHOu ^^\ 1 marché : le mardi.
Bourg de Saint-Pierre-Eglise , / marché : le mercredi.
*'' La date de celte pière (1725) est
évidemment un peu reculée; mais nous
n'avons pas rencontré de tableau d'une
ilale siillisamment rapprochée de 1781).
On sait d'ailleurs cjue les foires et mar-
chés sont au nombre des institutions
les plus stables; il est peu probable par
suite (|u'Il y ait eu, au courant du
xviu" siècli", de très nombreux chan^je-
menls apportés au régime des mar-
chés de la région. Au surplus, nous
possédons, dans un Dénomlirt'incnt de
!ti populntion, dressé en 1798 (Arch.
nat., D IV his, 5i), un moyen précieux
de comparaison. Le rapprochement que
nous en faisons dans les notes montrera
qu'ellectivement les foires et marchés
n'avaient pas, d'une date à l'autre, sen-
siblement varié.
'-' Le Dénombremenl de 1 qg3 signale,
en plus des deux foires portées au
texte, la foire dite de Saint-Mulo, en
vieux style le a a juillet, et une autre
foire, non dénommée, le 16 novembre.
Le nouveau calendrier fixe les quatre
foires aux ai messidor, 2 5 brumaire,
2 G fructidor, et 19 frimaire. frOn y
M'ud, ajoute le rédacteur, chevaux,
bœufs, moulons, nourritures et toutes
sortes de marchandises. Ces foires exis-
taient avant 1789, et augmentent tous
les ans; il y vient des marchands débi-
tants de partout.»?
Les seuls jours de marcliés indiqués
sont : le mardi, en ancien style; et en
nouveau style, quarlidi et itonidi.
('' Les indications du Dénombrement
de t jg-J concordent alisolument avec
celles de notre texte. Le rédacteur du
tableau relève à Bric(|uebec trcpiatre foires
considérables en chevaux et bestiaux 75,
qui tombaient en ancien style les jours :
Saint-Nicolas (9 mai), Saint-Paul
(3o juin), Sainle-Anne (26 juillet) et
Sainte-(;atherine(25 novembre). Le jour
du marché indi(|ué est aussi le lundi,
et nouveau style tridi , avec observation
(jiie ffles marchés, depuis la (Ihandeleur
jusqu'au jour de Quasimodo, sont forts
en bestiaux n.
'"' La ville de riherbourg, «pii n'avait
pas encore de foires en 172;"), en pos-
sédait une depuis peu en 17'Sg. En
1782, en elVet, elle avait présenté une
re(|uète pour faire ériger «en foire
franche, d'une durée de trois jours*?,
trois anciens tt marchés francs^ (jui se
tenaient à (iherbourg le i" lundi de
carême, le 2" lundi après la Trinité et
le lundi d'après la Sainl-Michel [DcUhé-
ralion du t-j juin / 76'a , Arch. Cher-
bourg, BB 7). La requête avait été ac-
cordée tout au moins pour l'un de ces
marchés. Voir Lettres - patentes du roi
pour réUihhsscment d'une foire Jranchr à
(Jierhonrfr, le lundi de In Tvinilé, tep-
lemhre lySa. ( Ms. bibliothèque de
Cherbourg, n" 120, f 129.)
'^) Même indication au Dénombre-
ment de 1 79.7. Le marché de la com-
mune de Queltehou y est porté en nou-
veau style à octodi.
7!1R
APPENDICES.
Bourg de Pont-l'Abbé, i marché : le vendredi.
Bourg ûes Pieux, i foire : le ^3 avril; t marché : lé vetidl'edi.
Bourg de Barfleur , i marché : le samedi.
Bourg Ce Montebomrg '*', 5 Joires : le 3 février, la îûi-c&v^i&é, la foire
nommée lajleurie, Quasitnodo, le i6 aoAt; i marché : le samedi.
Paroisse de SAiNTE-GENEVifevË , i foifë : le 3 janvier.
Paroisse de Teurtheville-Hague, i Joire : le 3 mai.
Paroisse de Saint-Germain-le-Gaii.lard ''^ ; foire : le q5 mai.
Paroisse de Saipjt-Jean-du-Val , i foire : le 3i mai.
Paroisse de Gréville, i foire ; le 12 juin.
Paroisse de là Pernelle'^^ / foire : le 95 juin.
Paroisse de Nacqueville, i foire: le 18 juillet.
Paroisse de Rauville-la-Plack ''^ a foires : le 9 août et le 3 septembre.
Paroisse de Fierville, -i Joires : le 1" septembre et le g septembre.
Paroisse de Saint-Floxel ''', i foire : le 17 septembre.
Paroisse de Lestre ^^\ 1 foire : le 3o septembre.
Paroisse de Brix <''^ i fbire ; le 9 octobre.
Paroisse de Clitourp, 1 foire : le 17 octobre,
Paroissb de PicAuViLLE, I foire : le 3o novembre.
''^ Le Dénombrement de t ygd ne re-
lè»e à Montebourg que la foire du
3 février, dite la Chandeleur (fixée en
nouveau style le i5 pluviôse) et le mar-
ché du samedi (en nouveau style tridi).
Les foires anciennes des Cendres, de la
mi-carême, du samedi après Pàques-
lleurics, et de Quasimodo, sont dites
rrcncorc à fixera. «Toutes ces foires,
note le rédacteur, sont très considérables
en chevaux, bestiaux, et toutes sortes
de marchandises. n
(^' Même inuiration au Dénombre-
iiientde ijgS ; la foire y est dite en ancien
style du jour Saint-Urbain (96 mai)
et fixée eu nouveau style au 6 prairial.
L'annotalour a ajouté en marjjo : «Lande
de Coudard (?)■ On y vend toutes sortes
de vils meultles'».
<"'' MiMiie ifidiralion .mi Dcnonibrc-
nienl de. tyf)3; la foire y est dite en
ancien style du jour Saint-Jean (aT) juin)
et fixée en nouveau style au 7 messidor.
Elle est rrfle c(insé<jiience'7.
*'■ Ces foires, d'après le Dcimmbre-
menl de J7.9'3. étaient dites respecli\i'-
mehl de Snint-l, mirent et des Mnitn. Le
rédaeieur, (pu les (ixe en unufeau style
aux a a thermidor et i8 brumaire,
ajoute qu'elles sont tf considérables en
toutes sortes de vifs ineubles'?.
'■^'i Le Dénotnbreinent de 1 ygS men-
tionne à Saint-Floxel , outre la foire du
17 septembre, dite (rtrès considérable»,
qui est portée en nouveau style «à la
1" Sans-culottide?), une autre foire,
anciennement fixée aux Rogations, qui
reste «à fixern.
(•*) Même indication au Dénombrement
de ijgS; la foire y est appelée «du
lendemain de Saint-Michel'' (3o sep-
tembre ) , en ancien style.
") Le Dénombrement de fjgS men-
tionne, outre la foire du 9 octobre, dite
la Sninl-Dentx, qui est portée an it) bru-
maire, et qui est dite «une foire consi-
dérable en chevaux et bestiaux-, rpiatre
autres petites foires, dites piquellcx,
dont la date reste «à fixée. Pour fori-
jjine de ce nom, voir la noti' sous le
e.iliier de Hri\, art. i" (siiprà, p. i5<)).
Le persoimage de Jean Piquet, gouver-
neur de (Cherbourg en 1 '1 1 S , vient
d'être l'objet d'intéressantes recherches
dans un article récent de M. A. Droikt,
Lu dniiiitialioii (iiijilinxp à (iherbourfr
(i-^iS-i//.)»), dans lUvne d'éludés nor-
mandes, décembre iQot», p. 58 sq.
APPEiNDICKS.
790
(j. I^RINCIi'ALES MESURES POLU LE BLE USITe'eS EN 1789
DVNS LE RESSORT Dl HMLLIMiK SECONDAIRE DE VaLOGNES (^).
IMUNCIPAUX
NOM
(les
PftlNCIPALES MESUHES.
CONTENAXCE
KN POTS
RAPPORT
•lu
BOlSSKAi;
1)K PARU
ot parties
H-Aui.
Valognps '"' <
Acqueville |
Vleiiçoii-pn-Coioii- 1
tin )
AubigiiyC-) !
Barfleur ■
Haïuovillc 1
B(?aumout |
Brlcquebec (")....!
Boisseau (mesure courante
du doniaine)
Boisseau aucicu (usité dans
quelques fiels)
Boisseau rentier
Boisseau rentier
Boisseau rourant
Boisseau auoien ou Rentier. .
Boisseau marc'lian<l
Petit boisseau ou Rentier. . .
Boisseau
Gabot
Boisseau
Boisseau
Cabut
Binguet
i8 pot«
meiiire raie.
i6 pois.
1 o pots.
1 3 pots l'hujiinc
la pots.
10 pots 9/.'5.
i6 pots.
la pots.
94 pots.
13 pots.
1 3 pots.
s4 [wts.
13 pots.
8 pots.
3 4/7
VALEUR
DE I.A MESURE
EN FnoMBNT
au
i"juillett788.
4 I. « R,
Voir Bea\unonl.
a 1. l'ia. 6 d.
Voir {fricquehi'c
il 1. 5 s.
Obskrtations. — '"' Le boisseau de Vaiognes pesait en (roniciit .")o livres poids de nuire; celui
de Carentan était conipt»! dans les mêmes conditions pour 48 livres pesant ; celui de Saint-L()
pour 6o livres; celui de Coutances pesait, comme celui de Vaiognes, 5o livres (C'orres/»OH<ianc(;
de l'intemlant , AetIi. Calvados, C a6i5).
(■•) La mesure d" Aubigny, très fréquente dans les redevances des liefa , parait avoir été très jiiid
fixée. Nous la trouvons dans les textes, portée tantôt pour lo pots ii/3 , tantôt pour la et mémo
i4 pots. (Voir Aich. Manrbe,^A 3a5<), A 33G8.) _
<'' Voir Arrêt du Coiueil d'Llat, portant vérifu-ation dea droit* de halle et mefûrafre de RUrqHehcr ,
m mai typ6(.KTe.h. Calvados, C 8770).
f' Sur la composition de co lab!r>aii,
on voudi'a bien se n'|iorl('r à ti3 (|iie
non> avons ndli- sons l«; lahleau simi-
laire prt'nklcmnH'ul donne pDiir les me-
sures du ressort du l»aillia;je [irincipal
de Coulantes (au I. T', p. 7991 n.
\j' prescnl lahleaii contient, outre les
mesures locales du liailliajje secondaire
de Valojjiies proprement dit, celles do
(piel([ues-ims des ressorts voisins (Ca-
rentan, Saint-Saiiveiir-le-\ icomte, etc.),
(pii, à cause du fuiélaiigi» des liefsn, si;
lrou\aienl employées dans les paroisses
du ressort de \alojjnes concurremment
avec les mesures loiales et (pii, |tar
suite, sont Irequenunent mentionnées
dans ce voliirao. Là valeur des mesures
en IVotnent est toujours, comme prere-
denuiieiil, donnée d'après les mercu-
riales des manliés locaux au 1" juillet
17H8 (Arcli. Calvados, C. ti-j^ft s(|.
pour Valojjnes). Nous n'avons pas cru
jiouvoir suppléer par le calcul les prix
(les mesures locales pour les(piellcs nous
n'avons pas de cliilTi'es directs; le lec-
teur pourra d'ailleurs y su|)pl(ier facile-
ment, en parlant du prix du pot de
froment, cpii valait, au i'' juillet 17S8,
/i s. 5 d. i/'i /lans la n'-gion de Va-
lojTues. Voir l'Jlals par (luiinimics du
marché île Valoipies. (Arcli. Calvados,
C 375/1.)
800
APPENDICES.
PRINCIl'ALX
NOM
dos
PR1^CIPAI.ES MESURES.
Carciitan (■)....
Cherbourg
Cliloup i
Galtpvilie (M |
La Haye - du - (|
Puits I') I
Le HomniPl '■'). . .
Neliou
Orval
Les Pieux
Boissfau
Boisseau i-piilier.
Boisseau
Cabot
Boissrau
CONTENANCE
EN POTS
D'inQlKS.
RAPPORT
du
BOISSEAU
DE PARIS
et parties
d'ireiui.
Portbail.
Quelleliou.
Boisseau ancien
Boisseau nouveau
Boisseau
Boisseau
Boisseau
Boisseau. . . /
Cabol
Biujjuet (f)
Boisseau dit earsoniiierf^K. .
Boisseau rentier
Sainl-Sauveui-Len-
Sainl-Sauveur-lc-k
Vieonite )
Saint-Vaast |
Saint — Pierre - 1
Éfflise (■) \
ValcanviUe ....
Boisseau nouv(>au dil Jfiiieau.
Boisseau ancien <'')
Boisseau nouveau
Boisseau (\oir Qtieltehov) . .
Boisseau (voir Ihirjlevr)
16 pots
»ie««re rase.
13 pots.
16 pots.
8 pots.
10 pots 1/3.
s A pots.
) 3 pois.
1 6 pots.
sa pots '°1.
1.3 pots rliopîne.
as pots.
V
M pot».
s5 pots.
J9 potschopine.
1 2 pots.
10 pots pinte.
20 pots.
1 a pots cliopine.
la pois.
9 63/73
3 3 a 3
3 a/a 3
VALEUR
DE LA MESlItE
ÏN fRO.ME^T
au
1" juillet 1788.
41.
18s. 1 d.
5 s. 6 d.. 3/4
'"' Voir Itejristrc Jcs déclarations des frarde.t-jurés pour le prix des jjrains an marclic de Carentan ,
iy8â-ijS;i (Arcli. Mancbe, C 4^9).
'""l On trouve aussi mention pour Galleville d'un boisseau contenant 10 pots a/S.
f'i Voir Arrêt du Conseil d'État , portant vérification des droits de cmitume et mesiirage de la Ilai/e-
du~l'uits, i^> août ijS/i (Arcli. Calvados, C 3771).
('*) La plus (p'aiide iiicertitiulc réjjnait sur la conlenance légitime de la mesure du Ilonnnel.
«L'opinion i)nlilique , écrivent en 179a quelques tenanciers de cette baronnie, est que celte me-
sure est de )() pots ordinaires au boisseau; plusieurs seigneurs la font ]>aycr ainsi, et il y en a
des aveux; mais d'autres font payer sur le taux de 99 pots au boisseau. n {Lettre aux memhres du
Comité de féodalité , ao avril iJQ'-i, Arcli. nat. , D iiv , ,") , 1. 48.)
'') Voir /owniai de l'ahhnyc de Hlanchelande , i~88 (Arcli. Mancbe, H 1187).
'') Voir Jùat des rentes de Povthuil, décembre 17.90, analysé tuprà , p. 454, n. 4.
(f) Voir Journal de l'alibai/e de Clierbourfr , baronnie de Sainte-Geneviève, t/88 (Arch. Mancbe,
II 4i83).
'*'' Celte mesure est restée celle de la baronnie de la Sainte-Cliapelle , à Pican\ille {suprà ,
p. 445, u. 1). Les renies du domaine royal de Saint-Sauveur soni , au contraire, toutes ramenées
au boisseau, mesure de 30 pots (Arcb. Manche, A 3368).
''i Le droit de mcsurage de Saint-Pierre-Eglisc avait été supprimé par i4rrcl du Conseil du
ao juin 1/83 (Arcb. Calvados, C 3778).
ERRATA.
Pajje ^2, note 4. La liste des olFiciers municipaux de Cherbourjr, que nous
donnons dans cette note d'après une Supplique de l'année 1788, doit être corri{jée
ainsi qu'il suit (d'après les rejjistres municipaux de Cherbourg), pour la date de
fcmer-mars 1789 :
Notables. — Au lieu de : Gouey des Kssards et Dorival-Feuardent, lire : Couey
du Longprcy et le chevalier de Gnssé;
Procureur-syndic. — La charge parait avoir été vacante.
Page 54, note 1. Supplément des privilégiés. — Le chiffre donné dans cette note,
ainsi que la référence à Arch. mun. Clierboiug, CGa3, doivent être tenus pour
nuls et non avenus (pièce d'attribution douteuse).
(Nous devons ces corrections à une obligeante communication d<' M. Fr. Euia-
nuelli, archiviste de la ville de Gherltoiirg, membre du Comité déparlemenlal de la
Manche.)
11.
TABLE DES MATIKUES.
CAHIERS DE DOLEANCES.
V. Bailliage secondaire de Valognes.
l',i|;.-s.
Notice d'ensemble sur le ressort de Valogses i
a. Assemblées primaires.
Ville de Valognes :
A. Asseml)lées préparatoires des corporalions. (Mémoire.) i)
B. Assemltlée généralo de la ville :
1 . Procès-verbal de l'assemblée générale 5
9. Cahier de doléances i <i
Ville de Cherbourg :
A. Assemblées préparatoires des corporations. (Métnoire.) -'13
B. Assemblée générale de la ville :
1 . Procès-verbal de l'assemblée générale '1 a
9. Cahier de doléances '19
Communauté d'Acqueviilo ''î)
— d'Aileaume (Nolre-Dame-d') 77
— d'Anneville-en-Cères 81
— d'Audervillo 8()
— d'Aumeville-rEslre 9'^
— de Barfleur 99
— de Baubigny io;S
— de Baudreviile 1 0 A
— de Bonoîtville 109
— dr Biviile ti7
_ de Brelteviile 1 ^^ '<
_ d.- Rrenvillc 1^9
Bourg et paroi'^se do Bric(iueliec ' '' ''
Comiminauté de Bricqu('bos({ '-^^
Bourg <'t paroisse de Brix ' 'J'y
Communauté de Cantiloiip ' **'j
— de (îanville i?-'
— de Carneville ^^^
— de Carteret 187
— de Cauqnigny •9''
— de Clitourp '97
— de (Jos(|ueville •'"•'
— de Conville ■'■^{I
— de Crasville ^- ' '»
— de Denneville '^--^
804 TABLE DES MATIERES.
a. Assemblées primaires. (Suite.)
ommunaulé de^DigosvHle aai
— d'Emondeville aSo
— d'Eiijjlesquevillo-rEstre ;>36
— d'Eqiieurdreviiie a4i
— de Fierville ;! .'i i
— de Fiottemanville-Hague a 58
— de Flotlemanville-près-Valognos 9(11
— de Fontcnay-en-Cotenlin a()7
— de FrosviUe 27 ^1
— de Gatteville 2 Ko
— de Gonneville 3 80
— de Gouberviile y<)i
— de Grenneville 29.5
— de Gréville-Hague 3oo
— de Hainnevilie 3o8
— de Hainnevilie {supplénii'nl on cahier) .S09
— du Ham 3i9
— de Haut-Moitié 816
— de la Haye-d'Ectot 891
— d'IIéauville 896
— d'HelleviUe 33o
— d'Hémevez 338
— d'Horqueville 3^19
du Homme ou Islo-Mario 345
— d'Huberville 346
— de .loganville ^ 3^9
— de Lieusaint 354
— de Magneville 807
— de Martinvast 302
— de Maupertus 366
— de Mesnil-au-Val 869
— de Montaigu-la-Bristlte 871
Rourg et paroisse de Monlebourg 876
Commuiiaulé de Moiitfarvillo 884
— de Moutgardou 388
— fie Morsalines 898
— de Nacqueville 896
— de Nègreville 899
— de Notre-Dame-d'Alloniio .'107
— de Nouainville 4 1 .3
— d'Octeville-rAvencl 4i5
— d'0(teville-sur-Cherl»ourg 419
— d'Oinonvillc-la-Pelite 49o
— d'Omonvilie-la-Rogue AaS
• — d'Ozevilic 426
— de la Pernelle 499
— des Perqups 436
— de Picauville 4 '1 1
— de Picrreville 447
— des Pieux 453
— de Porlbail 453
— de Querqueville 457
Bourg et paroisse de Quetteliou .' . 459
Communauté de Quettetot 464
— de Quinéville 468
— do Rauville-la-Bigot 47a
TABLE DES MATIÈRES. 805
a. Assemblées primaires. (Suite.)
Communauté de RéviUe f
— de RideauviUe /,gj(
— du Rozel / ,
— de Sauxemesni] " ' i^'^
— de Sénoviile r^^'[^
— de Sideville r^ ^ ^
— de SiouviUo i^ r
— de Sortosville-en-Beaumont [ 53^
— de Sortosviilc-près-Valo[fnos 5^3
— de Sotlevast r t.
— de Sotlevillo r,3g
— do SurtainviUe r^^^
— de Surville r^f^
— de Saint-Christophe-dii For 5/,^
— de Saint-Cyr r^g/,
— de Saint-Floxel r^g^
— do Saint-Georges-de- la-Rivière ;-,6.^
— de Saint-(!ermain-de-Toumel)ut 5(jg
— de Saint-Gormain-le-Gaillard r,gj
— de Saint -Jean-de-la-Rivicro r,g„
— de Saint-Lô-d'Ourvilie 5g^
— de Saint-Marcouf-de-risIe 5n.,
— de Saint-Martin-d'Audouvilio " _-' „
— de Saint-Martin-dii-Mesnil 5,',/,
— de Saint-Martin-lo-Gréard (;,,_
— de Saint-Martin-le-Héborl [ i; , |
— de Saint-Maurice (j , ,^
— de Saint-Paui-des-Sablons * (j.,3
— de Saint-Pierre-d'Allonno q^„
— de Saint-Pierre-I^]<flise (53 j
— de Saint-Vaast-la-Hoiiguo fj3„
— de Sainte-Groix-au-Rorage (5/,g
— de Sainte-Genevièvo ^^f^^
— de Sainto-Mario-d'Ando!ivillo (jr,^
— duTheil... '.'...'.'.'.'.'.'.'. (i5(i
— de Tlieurto\iilo-aii-Bocage (^(jj
— de Tonncville ,;(j
— de Tonrlaville ^^
— do Tourville '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'. «89
— de Trcauville (jg^i
— d'Ur\Tlle-près-Valognes (j^,^
— de Vaicanville C ' ^1
— de Varouvilie g' n
— de Vasteville "0.8
— de Vaudreville ' ,^
— du Vicel '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'...'. ilt
— de Videcosvillo '
— du Vrétot „ •'
— d'Yvetot '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'. 733
b. ASSKMIÎLÉE PRÉLIMINAIRE Dl TIERS ETAT.
1. Procès-vcrbnl d' arnsomblée r~'\^
«. Cahier de doléances c_
806 TABLE DES MATIERES.
APPENDICES.
A. Ressort de la subdélkqation de Cherbourg en 178g.
Extrait de l'état des paroisses qui composent les neuf élections
de la généralité de Caen, arrêté le G avril 1^85 788
B. Spécimen d'orthographe d'un cahier de la région de Va-
LOGNES.
Cahier de la paroisse de Dcnneville 784
C. Deux pièces sur l'état de l'instruction bans le bailliage de
Valognes au xviii" siècle :
1° Les écoles de la région de Valognes à la fin du xvii' siècle.
2° Déclaration de biens du ^naître d'école de Picauville e^
1 jgo 78O
D. Spécimen d'un bail de déport à la fin du xviii" siècle.
Bail de la cure de Tréauville en l'j'ji 792
E. Délibération paroissiale au sujet des réparations à faire à
UN presbytèrk.
Extrait du registre des délibérations de la communauté de
Pierreville, de l'année 1 ^65 795
F. Etat des foires et marchés de l'élection de Valognes ad
xviii' siècle 797
G. Principales mesures pour le blé usitées, ex 1789, dans le
ressort du bailliage de Valognes 799
Errata 801
Table des matières 8o3
1790