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Full text of "Eaux minérales et stations climatériques de l'Europe. Traitement des maladies chroniques par les eaux minérales et les climats"

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SANATORIUM  1450  M'  GALERIES 


Si^ot'é.S    «Srt  '^Ti^^  HOTUDUMOKTBUHC 


.-ft: 


CoUege  of  ^ipôicianô  anb  ê>urgeons; 
Hîbrarp 


SANATORIA 

DE 

FEYDEY-SUR-LEYSIN 

(VAUD-SUISSE) 


Les  Établissements  de  Feydey-Leysin  sont  spécialement 
destinés  au  traitement  des  affections  chroniques  elen  parti- 
culier des  affections  tuberculeuses  des  organes  respiratoires. 

A  une  altitude  de  1.450  mètres,  sur  une  terrasse  de  la 
pente  montagneuse  orientée  au  sud-sud-est,  s'élèvent  les 
deux  établissements  principaux,  Sanatorium  Grand- 
Hôtel  et  Sanatorium  du  Mont-Blanc,  montés  sur  le 
pied  d'iiùtels  de  premier  ordre.  Une  pension  plus  modeste, 
genre  chalet,  dirigée  selon  les  mêmes  principes,  complète 
les  installations  de  la  Société  climatérique  de  Leysin.  Dans 
les  trois  maisons,  le  traitement  est  basé  sur  le  principe 
des  Sanatoria  proprement  dit,  suivant  la  méthode  Breh- 
mer-Dettweyler.  Direction  médicale  effective  et  conti- 
nuelle, réglementation  pour  les  malades  de  l'emploi  de 
la  journée,  repos,  exercice,  régime,  etc. 

Le  traitement,  surtout  hygiénique,  comprend  comme 
facteurs  principaux  l'aération  continue,  le  repos  plus  ou 
moins  complet  et  la  suralimentation. 

L'aération  est  pratiquée  de  jour  dans  les  galeries  cou- 
vertes, meublées  de  chaises  longues,  qui  communiquent 
avec  les  appartements;  elle  est  réalisée  de  nuit  par  l'ou- 
verture partielle  ou  totale  des  fenêtres,  munies  d'impostes 
mobiles,  et  par  les  bouches  de  ventilation  pratiquées  dans 
chaque  appartement. 

La  désinfection  de  la  literie  se  fait  à  l'étuve,  celle  des 
appartements  au  moyen  de  l'appareil  Trillat,  au  formo- 
chlorol. 

Un  laboratoire  bactériologique  fonctionne  régulière- 
ment pour  les  examens  de^^  expectorations  et  les  recherches 
scientifiques.  L'état  des  malades  est  contrôlé  par  des  exa- 
mens I  qL'"^^-^  ^t  par  la  '  alance. 

La  caractéristique  de  Leysin  ressort  de  la  réunion,  dans 
la  même  station,  de  la  discipline  du  Sanatorium  et  du  cli- 
mat d'altitude,  dont  l'ouvrage  récent  de  Regnard  a  bien 
établi  l'action. 


EAUX   MINÉRALES 


ET 


STATIONS  GLIMATÉRIQUES 

DE  L'EUROPE 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 
Columbia  University  Libraries 


littp://www.arcliive.org/details/eauxminralesetOOwebe 


EAUX  MINÉRALES 


Kl' 


STATIONS  CLIM\TÉRiaUES 

DE   LEUROPE 

TRAITEMENT     DES    MALADIES    CJWIONIQUES 
PAR  LES  EAUX  MINÉRALES  ET  I^S  GLl|^ATS 

PAH     /  ^ 

Les  D-^^  H.  WEBER  et  F.  Parkes  WEBER 

MEMBRES    m-   COLLEGE   DEJ  MJT)ECIXS    DE    LuNDl.ES 

; 
THAULIT  AVEC  NOTES  SUlî  LA  2^  EDITION  ANGLAISE 

/Var 


MÉDECIN  til^'StECTELK   DE:s /aUX 


P.  SPILL31AW 

PKOFBSSEl^    DB  Cb[X£QLE   MÉDICALE 
A  l'CXIVERSITÉ   DE   XANCY 


G 


PARIS 

S  T  E  I  N  H  E  I  Li\     É/D I T  E 
:2,  RDE   casimir-dela/igne,  t 


UR 


1899 


:^ 


PRÉFACE    DES   TRADUCTEURS 


Un  médecin  praticien  est  à  l'iieure  actuelle  fort 
embarrassé  pour  trouver,  clans  les  ouvrages  dont 
il  dispose,  des  renseignements  précis  sur  les  difïé- 
rentes  stations  balnéaires,  le  mode  d'action  des  di- 
verses eaux  minérales,  leurs  indications  dans  le  trai- 
tement des  maladies  chroniques.  En  dehors  des 
eaux  minérales  il  est  souvent  consulté  sur  le  choix 
d'une  station  maritime,  d'un  climat  d'altitude,  si 
important  aujourd'hui  dans  le  traitement  des  conva- 
lescences, des  anémies,  de  la  tuberculose  et  des  ma- 
ladies du  système  nerveux,  etc.,  sans  parler  des 
cures  de  raisin,  de  fruits,  de  lait  et  de  petit  lait,  et 
même  des  établissements  destinés  au  traitement  spé- 
cial des  maladies  de  l'estomac,  du  cœur,  des  articula- 
tions, etc. 

Le  livre  des  D''  H.  et  P.  Weber  comprend,  sous 
une  forme  concise,  la  description  succincte  et  cepen- 
dant très  complète  de  tous  les  établissements  de 
l'Europe  (eaux  minérales,  bains  de  mer,  stations  cli- 
matériques,  sanatoria).  La  partie  clinique  n'a  pas 
été  oubliée;  plusieurs  chapitres  sont  consacrés  aux 
indications  spéciales  des  eaux  minérales,  des  sta- 
tions maritimes,  des  stations  climatériques. 

Les  auteurs  ont  fait  une  part  très  grande  aux  sta- 
tions françaises. 

La  grande  expérience  des  D''^  H.  et  P.  Weber,  le 


—    VIII 


succès  qu'avait  déjà  obtenu  notre  traduction  du  Traité 
de  climat othérapie  du  D""  H.  Weber,  nous  ont  engagés 
à  présenter  au  public  médical  français  le  Traité  cU s 
eaux  minérales  du  même  auteur,  dont  la  première 
édition  anglaise  a  été  épuisée  dans  l'espace  d'une 
année.  Nous  croyons  rendre  service  à  nos  confrères 
en  mettant  entre  leurs  mains  un  ouvrage  qui  leur 
permettra  de  donner  un  avis  sur  le  choix  d'une  sta- 
tion balnéaire,  maritime  ou  climatérique,  choix  sou- 
vent fort  délicat  et  fort  embarrassant  quand  on  ne 
possède  pas  de  données  suffisantes  sur  la  question. 

Cette  traduction  a  été  faite  sur  l'édition  revue  et 
augmentée  des  «  Stations  balnéaires  et  des  eaux  mi- 
nérales de  PEurope  )>  ;  les  auteurs  y  ont  introduit 
de  nouveaux  et  importants  chapitres,  notamment 
les  chapitres  XVIII  et  XIX  qui  sont  consacrés,  le  pre- 
mier aux  stations  climatériques  de  ^intérieur  des 
terres,  le  second  aux  cures  de  raisin,  aux  cures  dié- 
tétiques et  aux  sanatoria  destinés  à  des  traitements 
spéciaux. 

Enfin  les  auteurs  ont  ajouté  un  autre  chapitre 
pour  indiquer  les  localités  destinées  aux  cures  com- 
plémentaires. 

MM.  Weber  ont  visité  la  plupart  des  stations  miné- 
rales les  plus  importantes  afin  de  pouvoir  en  donner 
une  description  aussi  exacte  que  possible. 

A.  DoYON.  —  l\  Spill.ma.nn. 


PREFACE 


Ce  livre  a  pour  but  de  fournir  quelques  notions  élé- 
mentaires sur  les  eaux  minérales  de  l'Europe,  les  mé- 
thodes de  traitement  adoptées  pour  chacune  d'elles,  les 
affections  et  les  étals  morbides  que  leur  usage  peut  guérir 
ou  améliorer.  Bien  qu'il  ait  déjà  paru  un  grand  nombre 
d'ouvrages  de  balnéothérapie,  spécialement  en  France  et 
en  Allemagne,  ainsi  que  le  montre  la  bibliographie  pla- 
cée à  la  fin  de  ce  volume,  un  livre  concis  comme  celui-ci, 
dans  lequel  on  trouvera  facilement  les  indications  géné- 
rales nécessaires,  peut  avoir  quelque  utilité  pour  les 
personnes  qui  n'ont  pas  à  leur  disposition  de  traité  plus 
complet. 

L'effet  du  traitement  par  les  eaux  minérales  (balnéo- 
thérapie) ne  pouvant  être  séparé  de  celui  produit  par 
l'usage  externe  ou  interne  de  Teau  pure  (hydrothérapie), 
le  premier  chapitre  est  consacré  cà  de  courtes  considérations 
sur  l'hydrothérapie  en  général.  Les  chapitres  :2  et  3  trai- 
tent de  la  classification  des  eaux  minérales  et  de  leur  action 
sur  l'organisme.  Dans  le  4*"  chapitre  nous  avons  étudié  le 
climat,  l'hygiène  et  les  changements  dans  le  genre  de  vie 
en  ce  qui  concerne  la  part  qu'ils  ont  dans  le  traitement 
balnéaire  ;  le  massage  et  les  exercices  musculaires  aux 
eaux  sont  également  signalés.  Ce  qui  a  trait  à  la  surveil- 
lance médicale,  à  la  cure  complémentaire  «  after-cure  », 
etc.,  trouve  sa  place  dans  le  5«  chapitre.  Les  onze  chapi- 


2  

très  suivants  sont  consacrés  au  mode  d'emploi  des  diffé- 
rentes classes  d'eaux  minérales  et  à  des  notices  sur  les 
diverses  sources.  Les  stations  maritimes  (nous  devons 
observer  qu'il  n"a  pas  été  fait  de  distinction  dans  ce  cha- 
pitre entre  les  véritables  bains  de  mer  et  les  localités 
maritimes  plutôt  fréquentées  comme  stations  climatéri- 
ques)  forment  l'objet  du  11^  chapitre.  Dans  le  dernier 
chapitre  nous  avons  essayé  d'indiquer  quel  est  le  traite- 
ment balnéothérapique  qui  convient  le  mieux  aux  di- 
verses maladies  et  états  morbides. 

Dans  la  description  des  stations  et  des  eaux  minérales, 
il  y  a  nécessairement  un  grand  nombre  de  répétitions  ; 
nous  espérons  toutefois  qu'elles  ne  seront  pas  inutiles 
même  à  ceux  qui  consulteront  ce  livre  pour  se  rensei- 
gner sur  une  eau  quelconque.  Nous  avons  indiqué  aussi 
un  certain  nombre  de  sources  d'importance  simplement 
locale,  bien  qu'elles  soient  à  peine  connues  ou  visitées 
par  des  médecins  ou  des  malades  étrangers. 

Dans  la  disposition  des  eaux  de  chaque  groupe,  la  mé- 
thode ordinairement  suivie  a  été  de  donner  d'abord  quel- 
ques notes  détaillées  sur  quelques-unes  des  sources  les 
mieux  connues  du  groupe,  et,  en  continuant,  de  suivre 
l'ordre  politico-géographique  :  Grande-Bretagne,  Belgi- 
que, Allemagne,  Autriche,  Suisse,  France,  Italie,  etc. 

Ainsi  dans  le  chapitre  sur  les  eaux  thermales  simples, 
Wildbad,  Ragatz  Pfœlïersont  été  choisis  comme  types  du 
groupe  et  nous  avons  donné  des  renseignements  détaillés 
sur  ces  deux  sources. 

On  a  ensuite  décrit  les  autres  stations  du  groupe  avec 
moins  de  détail  et  diaprés  leur  ordre  politique  et  géogra- 
phique. De  même  dans  le  chapitre  consacré  aux  eaux  fer- 


rugineiises  nous  avoiisconimencé  par  décrire  Spa,Scliwal- 
bacli  et  St-Morilz  ;  dans  le  chapitre  destiné  aux  eaux  alca- 
lines simples  on  a  étudié  en  premier  lieu  Vichy  et  Vais  ; 
dans  le  groupe  alcalin  chloruré,  Ems  et  Royat  occupent 
les  premières  places;  en  tête  des  eaux  calcaires  nous  avons 
placé  Wildungen  et  Contrexéville. 

Les  ouvrages  les  plus  utiles  à  consulter  sur  ce  sujet 
sont  mentionnés  dans  la  bibliographie  placée  à  la  fin  de 
Fouvrage.  Nous  n'avons  cependant  pas  la  prétention  d'of- 
frir la  liste  complète  des  travaux  innombrables  publiés 
même  dans  ces  tout  derniers  temps  sur  la   balnéologie. 

Le  rapport  sur  The  cUmates  and  Baths  ofGreat  Britain, 
publié  en  1895  à  Londres  dans  le  Roi/al  médical  and  chi- 
rurgical Society  s  report,  nous  a  rendu  de  grands  services 
et  nous  renvoyons  à  cet  ouvrage  les  lecteurs  qui  désirent 
des  renseignements  plus  complets  sur  les  eaux  minérales 
de  la  Grande-Bretagne.  Entre  autres  livres  très  utiles  nous 
mentionnerons  ceux  de  Durand-Fardel,  Seegen,  Braun, 
Fleclisig.  Reimer,  Leichtenslern,  de  la  Harpe,  Vintras, 
Macpherson,  Gsell  Fels  et  Valentiner. 

En  raison  de  la  variété  de  nos  sources  d'information  et 
des  résultats  parfois  contradictoires  des  dilïére.ntes  analy- 
ses (1)  nous  avons  pleinement  conscience  que  des  inexac- 

(1)  Les  variations  qui  se  produisent  naturellement  dans  la  cons- 
titution des  eaux  minérales  (à  la  surface  desquelles  Teau  est  cap- 
tée) semblent  être  ordinairement  insignifiantes.  L'analyse  du  dé- 
pôt qu'on  a  trouvé  dans  les  conduits  qui  desservaient  les  anciens 
thermes  romains  de  Bath  montre  que  la  proportion  relative  des 
éléments  solides  de  cette  source  est  restée  invariable  depuis  l'é- 
poque romaine  jusqu'à  nos  jours  (V.  Kerr,  Bath  Water:>,lQ  éd\{., 
p.  61).  R.  Fresenius  {Veroffentl.  d.  Allg.  deutsch.  Bœder  Ver- 
bandes,  189i,  p.  116)  montre  qu'il   se  produit  probablement  des 


tiludes  uiiL  dû  se  glisser  dans  le  chiffre  des  éléments  (1) 
constitutifs  des  eaux  minérales  ;  nous  croyons  toutefois 
que  ces  indications  seront  de  quelque  utilité. 

On  a  admis  que  le  nombre  de  grammes  dans  un  litre 
(1000  ce.  d'eau),  quoique  le  premier  soit  une  mesure  de 
pesanteur  et  l'autre  de  capacité,  peut  être  regardé  d'une 
manière  suffisamment  exacte  comme  la  quantité  par  mille. 
Il  serait  plus  pratique  c|ue  toutes  les  analyses  d'eaux  mi- 
nérales fussent  toujours  exprimées  sous  cette  forme  (c'est- 
à-dire  en  grammes  pour  1000  grammes  du  poids  de  Teau), 
ce  qui  a  l'avantage  de  donner  une  mesure  internationale, 
et  qui  en  raison  de  l'introduction  dans  la  pharmacopée 
britannique  de  solutions  à  1  p.  100  est  une  base  de  mesure 
déjà  familière  aux  médecins  anglais  ;  elle  le  deviendra 
encore  plus  lorsqu'on  aura  adopté  le  système  décimal  des 
poids  et  mesures. 11  faut  naturellement  multiplier  par  70  le 
montant  pour  mille  pour  le  transformer  en  un  nombre 
de  srains  anglais  correspondant  à  un  gallon  impérial. 
Toutes  les  températures  sont  indiquées  en  degrés  du  ther 
momètre  Fahrenheit  usité  en  Angleterre  (2j. 

variations  quantitatives  sans  importance  dans  la  constitution  de 
certaines  eaux  minérales  allemandes  et  que  ces  variations  se  font 
moins  dans  des  sources  thermales,  comme  Wie5baden(Kochbrun- 
nen),  que  dans  les  sources  froides  telles  que  Niederselters. 

De  o-randes  variations  dans  la  force  de  la  minéralisation  ou  dans 
la  température  des  eaux  minérales  survenant  simultanément  sui- 
vant la  sécheresse  ou  Thumidité  font  supposer  que  la  source  n'est 
pas  bien  captée,  ou  pas  suffisamment  protégée  contre  la  conta- 
mination des  eaux  de  surface. 

(1;  Nous  serons  naturellement  heureux  de  posséder  des  ana- 
lyses récentes  afin.  s"il  y  a  lieu,  de  faire  des  corrections  dans 
une  autre  édition. 

(2)  Nous  avons,  pour  la  facilité  du  lecteur  français,  réduit  les 
degrés  du  thermomètre  Fahrenheit  en  degrés  centigrades. 

A.  D.— P.  S. 


—  5  — 

Bien  que  nécessairement  les  questions  climalériques 
soient  souvent  abordées  dans  cet  ouvrage,  son  caractère 
est  essentiellement  balnéothérapique  et  non  climatothéra- 
pique.  Nous  espérons  qu'on  trouvera  utile  la  très  courte 
notice  relative  aux  stations  climatériques;  elle  est  très  im- 
portante pour  la  ligne  de  conduite  à  suivre  après  la  cure 
d'eaux  minérales  (cure  complémentaire  ou  after-cure). 

On  conviendra,  nous  Tespérons,  que  l'utilité  de  labal- 
néothérapien'estpas  exagérée  mais  réduite  à  de  justes  li- 
mites. En  consultant  le  chapitre  XVIII  (qui  traite  du  choix 
des  stations  minérales  pour  diverses  affections)  et  en  le 
comparant  avec  la  description  des  eaux  des  précédents  cha- 
pitres, on  verra  que  des  affections  de  même  nom  peuvent 
être  traitées  avec  avantage  dans  des  stations  différentes. 
Nous  espérons  que  cet  ouvrage  pourra  rendre  des  services 
aux  médecins  dans  le  choix  d'une  eau  minérale  et  d'une 
station  pour  le  traitement  complémentaire  conformément 
aux  demandes  et  aux  convenances  de  chaque  malade,  du 
moins  tout  autant  qu"un  livre  peut  donner  ces  indications. 
Il  est  toutefois  très  important  pour  le  médecin  praticien 
d'étudier  plus  à  fond,  en  les  visitant  personnellement,  les 
différentes  sources  et  les  stations  sanitaires,  et  de  se  met- 
tre en  rapport  avec  les  médecins  de  chaque  localité. 

Une  étude  approfondie  des  conditions  spéciales  des  di- 
verses stations,  de  leur  situation  et  de  leur  configuration, 
de  leurs  beautés  naturelles,  de  leur  climat  et  de  leur  vé- 
gétation est  aussi  nécessaire  que  celle  des  installations, 
des  habitudes  locales  et  de  la  société  qu'on  a  chance  d'y 
rencontrer. 

La  connaissance  du  caractère  et  des  qualités  des  mé- 
decins de  chaque  station  est  également  très  importante. 


—  6  — 

On  sait  que  la  somme  d'influence  exercée  par  le  méde- 
cin, dans  sa  pratique  privée,  sur  les  malades  atteints 
d'afi'ections  chroniques,  dépend,  pour  une  large  part, 
non  seulement  de  sa  science  profonde  de  la  maladie  et 
de  la  constitution  du  malade,  mais  d'une  certaine  sympa- 
thie, dans  le  sens  le  plus  large  du  mot,  qui  résulte  de  sa 
connaissance  de  l'état  mental  et  du  caractère  du  malade. 
Le  médecin  est  ainsi  à  même  de  s'entendre  avec  son  ma- 
lade et  d'exprimer  son  avis  de  façon  à  le  persuader  de  s'y 
conformer. 

Il  est  donc  nécessaire  de  rencontrer,  si  c'est  possible, 
dans  la  station  balnéaire  un  médecin  consciencieux,  in- 
telligent, sympathique  et  ferme.  Shakspeare  eût  été  le 
plus  grand  des  médecins  et,  parmi  les  contemporains,  Sir 
William  Gull  a  dû  ses  grands  succès  à  de  telles  qualités. 

H.  W. 
F.   P.  W. 
Mai  1896. 


CHAPITRE  PREMIER 


Hydrothérapie,  ou  emploi  thérapeutique 
de  l'eau  ordinaire. 


Le  traitement  hydrothérapique  jouant  un  rôle  très 
important  dans  les  résultats  qu'on  recherche  dans  beau- 
coup de  stations,  et  Tefïet  de  bon  nombre  d'eaux  minérales 
étant  presque  identique  à  celui  de  l'application  externe 
de  l'eau  ordinaire  à  une  température  donnée,  il  nous  a 
paru  utile  d'exposer  brièvement  les  principes  de  Thydro- 
thérapie. 

Définition.  —  L'hydrothérapie  comprend  l'usage 
thérapeutique  de  l'eau  ordinaire  prise  en  boisson  ou 
employée  extérieurement  sous  forme  de  bains,  douches, 
etc.  On  peut  appliquer  le  traitement  hydrothérapique 
aux  maladies  chroniques  et  aiguës,  mais  il  suffit  ici, 
pour  le  but  que  nous  nous  proposons,  d'étudier  son  em- 
ploi uniquement  dans  les  affections  chroniques. 

Historique.  —  L'hydrothérapie  était  connue  des  an- 
ciens Grecs  et  Romains  et  pratiquée  à  des  degrés  varia- 
bles dans  l'Europe  moderne  depuis  le  XVP  siècle;  mais 
c'est  Vincent  Priessnitz,  de  Gra^fenberg, en  Silésie,  qui  le 
premier  a  répandu  au  loin  ce  mode  de  traitement.  Toute- 
fois son  emploi  peu  judicieux  et  trop  violent  donna  sou- 
vent de  mauvais  résultats  et  on  sentit  bientôt  la  nécessité 
urgente  d'une  étude  plus  sérieuse  et  plus  scientifique. 


—  8  — 

Dans  la  deuxième  moitié  du  siècle  actuel  on  a  consacré 
beaucoup  de  travaux  à  ce  sujet;  le  traitement  hydrothé- 
rapique  a  eu  ainsi  une  base  scientifique  plus  solide^ 
comme  le  prouvent  abondamment  les  ouvrages  de  Win- 
ternitz.  Hayem  et  de  beaucoup  d'autres  auteurs. 

Usage  interne  de  l'ean  naturelle.  —  La  quan- 
tité de  liquide  absorbée  habituellement  varie  beaucoup 
suivant  les  individus;  cela  dépend  des  tendances  person- 
nelles, des  habitudes  prises,  delà  manière  de  vivre.  L'eau 
absorbée  en  grande  quantité  tend  probablement,  dans  bon 
nombre  de  cas,  à  augmenter  les  sécrétions  liquides  de 
l'organisme,  et,  pour  un  certain  temps  au  moins,  à  accroî- 
tre Texcrétion  de  l'urée  et  des  déchets  ;  les  tissus  et  le  sang 
lui-même  se  trouvent  pour  ainsi  dire  lavés  par  ce  traite- 
ment. Dans  les  affections  valvulaires  anciennes  du  cœur, 
spécialement  dans  les  lésions  mitrales  incomplètement 
compensées,  de  même  que  chez  les  personnes  obèses,  chez 
lesquelles  l'action  du  cœur  est  faible,  il  est  souvent  im- 
portant de  diminuer  la  partie  liquide  de  l'alimentation  ; 
dans  d'autres  cas  une  absorption  excessive  d'eau  peut 
amener  des  troubles  dyspeptiques.  Néanmoins  une  aug- 
mentation de  la  quantité  d'eau  absorbée  à  Tintérieur  peut 
être  utile  dans  le  traitement  de  la  oroutte,  de  la  sravelle 
OU  de  la  lithiase  biliaire,  ainsi  que  dans  la  constipation 
due  à  l'insuffisance  de  la  sécrétion  intestinale. 

Une  part  considérable  des  résultats  obtenus  par  l'em- 
ploi des  eaux  minérales  provient  en  réalité  simplement 
de  l'augmentation  de  la  quantité  d'eau  prise  en  boisson. 
De  petites  îîoriïées  d'eau  froide  adssent  en  stimulant  la 
membrane  musculaire  de  l'estomac,  et,  probablement,  en 
stimulant  le  nerf  pneumogastrique  ;  la  fréquence  des 
battements  du  cœur  se  trouve  temporairement  diminuée. 
L'eau  chaude  prise  à  l'intérieur  dans  des  stations  ther- 
males indifférentes  est  plus  rapidement  absorbée  et  sous- 


—  9  — 

trait  moins  de  chaleur  au  corps  que  l'eau  froide.  Elle  ne 
donne  pas  lieu  au  sliock  désagréable  occasionné  quelque- 
fois par  Teau  froide. 

méthode  d'application  externe.  —  Les  modes 
d'application  sont  très  variés  ;  ils  comprennent  les  bains 
complets  ordinaires  à  dilTérentes  températures,  les  bains 
de  siè^e,  les  bains  de  vacjues  et  les  bains  d'eau  courante, 
l'enveloppement  dans  des  draps  mouillés,  les  bains  de 
vapeur,  les  affusions  et  toutes  les  espèces  de  douches.  La 
température  des  douches  peut  être  variée  pendant  l'ap- 
plication (douche  dite  «  écossaise  »  ou  douche  alternée). 
On  peut  appliquer  des  douches  sous  l'eau  d'un  bain  d'eau 
ordinaire  ou  minérale  (douche  dite  «  sous-marine  »),  et 
dans  ces  cas  la  température  de  la  douche  peut  être  plus 
chaude  ou  plus  froide  que  celle  du  bain.  On  emploie 
souvent  de  cette  manière  des  douches  vaginales. 

Bien  que  les  modes  d'application  soient  nombreux,  on 
a  trouvé  dans  la  pratique  que  là  où  de  bons  résultats  sont 
possibles,  on  peut  ordinairement  les  obtenir  par  Tusage 
judicieux  d'un  nombre  très  limité  d'applications.  Les 
bains  électriques  constituent  une  association  de  l'hydro- 
thérapie avec  le  traitement  par  l'électricité.  Dans  l'ingé- 
nieuse douche  hydroélectrique  qui  a  été  récemment  ins- 
tituée en  France  par  Paul  Guyénot,  le  courant  d'eau  qui 
frappe  le  malade  a  entr'autres  buts  celui  de  servir  d'anode 
ou  de  cathode  au  courant  électrique  qui  est  employé 
simultanément  avec  la  douche. 

On  peut  employer  comme  bains  d'eau  chaude  les  diffé- 
rentes formes  de  bains  d'air  chaud  et  de  vapeur  chaude. 
On  peut  les  donner  à  des  températures  plus  élevées 
que  les  bains  d'eau  chaude  et  déterminer  une  plus  forte 
sudation.  On  emploie  quelquefois  aussi  des  douches  et 
des  bains  locaux  de  vapeur  chaude  et  d'air  chaud. 


—  10  — 

Réaction    du    corpisi    contre  le    froid   et    la 
chaleur.  —  Les  résultats  du  traitement  avec  tous  ses 
modes  d'application  sont  dus  en  grande  partie  à  la  réaction 
naturelle  du  corps  contre  le  froid  et  la  chaleur  ;  on  préfère 
en  général  l'eau  à  l'air  pour  remplir  cette  indication, parce 
que  sa  plus  grande  chaleur  spécifique  etson  plus  grandco- 
efficient  de  conductibilité  du  calorique  la  rendent  plus  ac- 
tive en  amenant  la  réaction.  Les  êtres  humains  sont  par- 
ticulièrement sensibles  à  l'action  hydrothérapique,  parce 
que  la  peau,  contrairement  à  celle  de  la  plupart  desmammi- 
fères, n'est  protégée  par  aucune  couverture  naturelle.  Les 
vêtements  qui  recouvrent  habituellement  le  corps  ren- 
dent la  peau  encore  plus  sensible  aux  variations  de  tem- 
pérature, attendu  qu'ils  forment  une  sorte  de  zone  ther- 
male autour  du  corps,  dont  la  température,  ainsi  que  Fa 
démontré  Winternitz,  reste  à  peu  près  constante  à  envi- 
ron 32*^  C.  Un  bain  doit  donc  avoir  une  température  de 
quelques  degrés  au-dessus  ou  au-dessous  de  32*^  G.  si  on 
veut  obtenir  une  réaction  effective.  Des  bains  entre  29°44 
et  3o°  G.   sont    appelés   tièdes  (température   ordinaire 
32°21  G.).  Au-dessous  de  SMl  G.  le  bain  est  dit  froid. 
Les  bains  chauds  sont  ceux  de  36^1  J  G.  ou  au-dessus.  De 
40^  G.  h  45^7  G.  ils  sont  très  chauds;  on  peut  h  peine  les 
supporter  quand  ils  dépassent  celte  température,   bien 
qu'on  donne  des  bains  de  vapeur  chauds  jusqu'à  oO^'G.et 
la  température  du  calidarium  des  bains  d'airchaud  atteint 
36"^  5  G.  ou  même  60"  G.  et  plus. 

Réaction  hydrothérapique  contre  le  froid.  — 

Quand  un  homme  saute  dans  un  bain  froid,  il  éprouve 
tout  d'abord  une  impression  désagréable,  puis  il  frissonne 
et.après  un  arrêt  involontaire  de  la  respiration,  il  fait  une 
inspiration  très  profonde.  Par  l'effet  de  la  contraction  des 
vaisseaux  sanguins  cutanés,  la  peau  est  pâle  et  la  con- 
traction des  fibres  des  muscles  lisses  donne  naissance  au 


-  11  - 

phénomène  connu  sous  le  nom  de  peau  ansérine.  Ces  ef- 
fets peuvent  donner  lieu  à  la  «  réaction  »,  tandis  que  le 
malade  est  encore  dans  le  bain  ou  seulement  au  moment 
où  il  en  sort.  La  pâleur  de  la  peau  se  transforme  en  une 
rougeur  légère  accompagnée  d'une  sensation  subjective 
et  agréable  de  chaleur;  la  respiration  devient  plus  aisée; 
il  se  produit  un  sentiment  de  bien-être  et  d'aptitude  à 
l'exercice. 

La  rapidité  et  l'intensité  de  cette  réaction  contre  le  froid 
varient  extrêmement  suivant  les  individus.  La  réaction  est 
retardée,  chez  les  sujets  faibles  et  délicats,  mais  elle  se  pro- 
duit rapidement  chez  les  individus  robustes  et  vigoureux, 
surtout  s'ils  ont  l'habitude  de  prendre  des  bains  froids. 

La  réaction,  dans  un  cas  donné,  dépend  de  la  tempéra- 
ture de  l'eau,  de  la  durée  de  l'application  et,  pour  les  dou- 
ches, de  la  force  avec  laquelle  elles  sont  données;  elle 
est  très  favorisée  par  le  mouvement  volontaire  et  la  fric- 
tion. La  meilleure  réaction  avec  la  moindre  perte  de  cha- 
leur est  généralement  réalisée  par  des  applications  froides 
de  courte  durée. 

Mécani^iiiie  de  la  réaction.  —  On  a  démontré 
expérimentalement  que  les  phénomènes  vasculaires  et 
respiratoires  consécutifs  à  l'application  de  l'eau  froide 
sur  la  surface  cutanée  sont  dus  en  partie,  sinon  entière- 
ment, à  l'action  réflexe  nerveuse  ;  en  outre,  dans  les  cas 
de  paralysie  et  d'anesthésie  partielles,  on  a  constaté  une  di- 
minution ou  même  l'absence  de  phénomènes  vasculaires 
dans  les  parties  paralysées.  On  a  démontré  que  les  phé- 
nomènes respiratoires  ne  sont  pas  tous  volontaires  en 
produisant  des  mouvements  réflexes  similaires,  en  sti- 
mulant la  peau  d'animaux  insensibilisés  par  le  chloral 
(Rœhrig)  (1). 

(1)  Sur  un   animal  (chien)  dont  le  bulbe   est  de'truit,   on  peut 


—  12  — 

La  pâleur  de  la  peau  résulte  de  la  contraction  des  vais- 
seaux sanguins  cutanés  et  il  faut  l'interpréter  comme  une 
action  réllexe  de  l'organisme  tendant  à  empêcher  une 
déperdition  excessive  de  calorique,  ou  tout  au  moins  cà  la 
modérer  jusqu'à  ce  quïl  se  produise  dans  le  corps  une 
augmentation  de  calorique  qui  contrebalance  quantitati- 
vement la  déperdition.  Lorscjue  la  réaction  se  produit,  les 
vaisseaux  sanguins  cutanés  se  dilatent  en  déterminant  la 
rougeur  de  la  peau  et  une  sensation  subjective  de  cbaleur. 

Le  sang  est  le  grand  véhicule  et  le  distributeur  du 
calorique  dans  le  corps  et  il  est  probable  qu'à  la  pâleur 
cutanée  correspond  une  dilatation  des  vaisseaux  sanguins 
internes  et  une  légère  élévation  de  la  température  cen- 
trale ;  d'où  il  résulte  que  tandis  que  les  vaisseaux  de  la 
surface  se  dilatent  pendant  la  réaction,  la  peau  devient 
plus  cbaude  et  les  parties  internes  étant  moins  gorgées  de 
sang,  la  température  centrale  s'abaisse  légèrement  (1). 

Résultats»  des  applications  d  eau  froide.    — 

Liebermeister  a  le  premier  démontré  expérimentalement 
que  la  production  de  la  cbaleur  dans  le  corps  est  augmen- 

provoqaer  la  continuation  du  rythme  respiratoire  par  des  excita- 
tions à  la  périphérie.  Pour  que  Texpérience  réussisse,  il  faut 
seulement  attendre  que  les  phénomènes  du  schock  nerveux 
consécutifs  à  la  lésion  du  bulbe  se  soient  dissipés.  Pour  entre- 
tenir la  vie  de  Tanimal  pendant  cette  période,  on  pratique  la  res- 
piration artificielle  (Voir  à  ce  sujet  les  travaux  de  Wertheimer, 
Arch.  de  physioL,  i893  et  Société  de  biologie,  1894.  Ces  travaux 
contiennent  les  indications  bibliographiques  antérieures). 

A.  D.  —  P.  S. 
(1)  L'existence  d'un  balancement  entre  la  circulation  périphe'- 
rique  et  la  circulation  viscérale  n'est  pas  une  simple  hypothèse. 
Dastre  et  Morat  ont  montré  la  réalité  de  ce  mécanisme  de  régula 
tion.  Ils  ont  constaté  son  apparition  dans  un  certain  nombre  de 
conditions  :  excitation  des  nerfs  sensitifs,  excitation  d'un  nerf 
sensitif  propre  du  cœur,  connu  sous  le  nom  de  nerf  de  Ludwig  et 
Cyon,  état  asphyxique.  A.  D.  —  P.  S. 


—  13  - 

téo  par  l'application  du  froid  sur  la  peau.  L'augmentation 
du  calorique  entraîne  une  augmentation  delà  combustion 
dans  les  tissus  et  ceci  est  évident  tout  comme  l'augmenta- 
tion de  Tacide  carbonique  expiré  pendant  les  exercices 
musculaires.  L'augmentation  de  la  sécrétion  urinairequi 
suit  le  bain  n'est  certainement  pas  due  à  la  très  petite 
quantité  d'eau  que  la  peau  peut  absorber  dans  le  bain, 
mais  elle  tient  surtout  cà  l'accroissement  de  la  pression  et 
•de  la  circulation  du  sang  dans  les  reins. 

Le  traitement  par  l'eau  froide  fortifie  l'action  du  cœur, 
augmente  l'appétit,  facilite  la  digestion  et  rend  plus  actifs 
les  mouvements  de  l'intestin  ;  l'effet  tonique  sur  les  sys- 
tèmes nerveux  et  musculaire  provoque  le  désir  de  se  li- 
vrer aux  exercices  physiques  et  rend  le  travail  plus  léger. 

Réactiou    liydrotliérapique    par  la  clialear. 

—  Dans  le  traitement  par  l'eau  chaude  (1)  le  phénomène 
le  plus  caractérisé  est  la  dilatation  des  vaisseaux  sanguins 
superficiels,  qui  disparaît  lentement  quand  on  cesse  l'ap- 
plication. A  la  dilatation  des  vaisseaux  superficiels  se  joi- 
gnent l'augmentation  de  la  sécrétion  sudorale  et  une  plus 
grande  fréquence  de  la  respiration.  Ce  triple  effet  du  trai- 
tement constitue  la  réaction  du  corps  à  la  chaleur  et  il 
faut  interpréter  les  trois  phénomènes  comme  les  moyens 
à  l'aide  desquels  l'organisme  animal  produit  une  perte 
plus  considérable  du  calorique  pour  contrebalancer  Teffet 
thermique  de  l'application  chaude. 

La  transpiration  est  naturellement  plus  grande  dans 
un  bain  d'air  chaud,  bien  qu'elle  soit  souvent  plus  appa- 
rente dans  un  bain  de  vapeur  chaude. 

Résiiltat<ei  fies  applicatioos  de  l'eau  chaude. 

—  Quand  Tapplication  de  la  chaleur  est  générale  et  suf- 

(1)  Les  bains  chauds  ont  de  35''56  C.  à  40^  C.  ;  les  bains  très 
chauds  de  40°  C.  à  45°6  C. 


—  14  — 

fisamment  prolongée,  l'excitation  préliminaire  est  suivie 
d'un  effet  sédatif  marqué  et  il  est  probablement  dû  en 
partie  à  un  certain  degré  d'anémie  du  cerveau  et  des 
organes  internes  accompagnant  la  vaso-dilatation  super- 
ficielle, en  partie  à  la  diminution  de  la  combustion  dans 
les  tissus  accompagnant  une  diminution  dans  la  propor- 
tion de  la  production  de  la  chaleur  nécessaire  pour  main- 
tenir la  température  du  corps.  Une  diminution  dans  le 
désir  de  faire  de  l'exercice  rentre  dans  Faction  sédative 
générale  consécutive  aux  bains  chauds.  La  légère  consti- 
pation peut  être  due  en  partie  à  la  diminution  des  mou- 
vements  péristaltiques  et  en  partie  aussi  à  la  diminution 
de  la  sécrétion  intestinale  contrastant  avec  raugmentation 
de  la  sécrétion  sudorale. 

Réactions  pour  les  applications  locales.  — 

Quand  l'application  de  Teau  froide  ou  de  Teau  chaude 
est  limitée  à  une  partie  du  corps  au  lieu  d'être  générale, 
on  observe  certaines  réactions  tardives,  qui  sont  un  argu- 
ment de  plus  en  faveur  des  phénomènes  de  la  réaction 
générale  qui  est  de  nature  nerveuse  réflexe.  En  appa- 
rence quand  un  membre  est  immergé  dans  de  leau 
froide,  le  membre  correspondant  du  côté  opposé  réa- 
git avec  lui,  il  devient  plus  froid  comme  lui,  et  comme 
lui  présente  une  diminution  de  volume,  comme  on  l'a 
constaté  à  l'aide  du  plethysmographe;  ce  fait  est  dû 
sans  doute  à  la  vaso-constriction  réflexe.  Suivant  quel- 
ques observateurs,  des  phénomènes  inverses  peuvent  se 
produire  sur  une  autre  partie  du  corps  :  ainsi  pendant 
l'application  d'un  bain  de  siège  froid,  Winternitz  a  ob- 
servé une  augmentation  dans  le  volume  du  bras  (1). 

(1)  L'observation  montre  que  si  un  membre  est  immergé  dans 
de  Teau  froide,  le  membre  correspondant  du  côté  opposé  réagit 
parallèlement  dans  le  même  sens.  Tous  les  deux  présentent  un 


—  15  — 

Utilité    da    traitement    hydrotliérapiqae.    — 

On  combine  souvent  un  traitement  hydrotliéiapique  sim- 
ple avec  un  séjour  dans  une  station  d'altitude,  et  dans  ces 
cas,  le  changement  d'air,  de  nouiTiture,  d'occupation  et  de 
genre  de  vie  contribue  largement  à  atteindre  le  but.  On 
peut  employer  l'eau  chaude,  les  bains  d'air  ou  de  vapeur 
chauds  (locaux  ou  généraux),  l'enveloppement  sec  ou  hu- 
mide contre  le  ((  rhumatisme  musculaire  »,  le  lumbaçro. 
et   quelques  cas  de  sciatique  et  de  névralgies  variées  ; 
on  y  ajoute  le  traitement  par  Thygiène,  le  massage  etc. 
Dans  le  rhumatisme  chronique,  la  goutte,  et  la  diathèse 
urique,  on  préfère  habituellement  les  méthodes  hydro- 
thérapiques  plus  douces,  associées  à  de  l'hygiène,   à  un 
exercice  réguliers,  et   l'action   diurétique  de   l'eau  prise 
en  boisson.  On  emploie  souvent  des  douches  combinées 
avec  du  massage  contre  la  raideur  et  l'épaississement  pro- 
duits par  le  rhumatisme  chronique  ou  subaigu,  la  goutte 
et  les  anciennes  lésions  péri-articulaires. 

Des  bains  locaux  d'air  chaud  donnent  généralement 
des  résultats  satisfaisants  dans  une  catégorie  semblable 
de  cas,  notamment  quand  les  douleurs  sont  vives.  Ils  ne 
sont  pas  aussi  fatigants  que  des  bains  entiers  d  eau 
chaude,  de  vapeur  ou  d'air  chauds,  et  par  conséquent  ils 
conviennent  mieux  aux  malades  faibles  et  aux  personnes 
dont  le  cœur  est  hypertrophié. 

Il  faut  avoir  recours  au  traitement  à  l'eau  froide  dans 
les  cas  où  il  est  nécessaire  de  stimuler  la  nutrition  géné- 
rale, comme  dans  certaines  formes  d'anémie  et  d'autres 
états  cachectiques,  et  dans  quelques  troubles  nerveux  fonc- 
tionnels. Il  sert  à  endurcir  la  peau,  cà  la  rendre  moins 

abaissement  de  température  et  une  diminution  de  volume  dus 
sans  aucun  doute  à  la  vaso-constriction  réflexe.  La  diminution 
de  volume  peut  être  constatée  à  l'aide  d'un  appareil  plethysmo- 
graphique.  A.  D.   —  P.  S.  " 


16  — 

susceptible  aux  influences  réflexes,  et  on  peut  ainsi  l'em- 
ployer chez  des  personnes  très  sensibles  aux  refroidis- 
sements ou  aux  douleurs  musculaires,  ou  aux  attaques 
fréquentes  de  diarrhée.  On  peut  l'employer  dans  le  trai- 
tement tonique  des  convalescents,  ou  dans  le  traitement 
complémentaire  (after-cure)  chez  des  personnes  traitées 
avec  des  eaux  minérales  salines  pour  un  catarrhe  gas- 
trique etc.  Quelques  malades  à  constipation  habituelle, 
et  des  femmes  à  menstruation  profuse,  d'origine  consti- 
tutionnelle, se  trouvent  bien  du  traitement  à  l'eau  froide. 
Il  faut  souvent  le  combiner  avec  le  massage  ou  une  autre 

médication. 

* 

Contre-indications.  —  Pour  le  succès  du  traite- 
ment à  Feau  froide  il  est  nécessaire  que  l'organisme  puisse 
supporter  une  certaine  soustraction  de  chaleur,  qu'il 
puisse  réagir  sous  l'action  du  froid  et  que  les  organes  de 
la  digestion  et  de  l'assimilation  soient  dans  de  bonnes 
conditions.  Une  attention  spéciale  est  nécessaire  dans  les 
cas  de  débilité  due  à  la  maladie  et  chez  les  enfants  et 
vieillards  affaiblis.  Il  faut  s'abstenir  du  traitement  par 
l'eau  froide  dans  les  cas  de  néphrite  chronique,  d'artério- 
sclérose prononcée,  dans  tous  les  cas  d'anévrysme,  de 
tendance  aux  hémorrhagies  pulmonaire  et  gastrique  et 
chez  les  malades  qui  ont  eu  une  hémorrhagie  cérébrale 
ou  y  seraient  prédisposés.  Ce  traitement  est  encore  contre- 
indiqué  dans  tous  les  cas  d'affections  du  cœur,  à  moins 
qu  elles  ne  soient  légères,  dans  les  affections  bien  com- 
pensées de  la  valvule  mitrale.  Le  traitement  hydrothérapi- 
que  ne  doit  être  fait  que  sous  la  direction  d'un  médecin. 

Établissements  ponrle  traitement  hydrothé- 
rapîqne.  —  Il  existe  un  nombre  considérable  d'établis- 
sements où  l'on  peut  faire  un  traitement  hydrothérapique. 
Il  suffira  de  les  énumérer.  En  Angleterre  il  y  a  ceux  de 


—  17  — 

Malverii,  de  Mallock,  Sidmoutli,  Gonishead  Priorv  près 
Ulveiston,  Ben  Klivdding,  Ilkley,  etc.  En  Ecosse  ceux  de 
Dunblane.  Crieiï,  Peebles,  Wemyss  Bay,  Pillocliry,  etc. 
En  Irlande  ceux  de  St-Annes  Ilill  (Blarney  dans  le  comté 
de  Cork).  En  Allemagne  et  en  Autriche  ceux  de  Nassau 
sur   la  Lalin  ;  Godesberg   sur  le  Uhin,  près  de  Bonn; 
Marienberg  et  Miihlbad,  à  Boppard  sur  le  Rhin;  Laub- 
bach  pi'ès  Goblenz;  Ilmenau,  Liebenstein,  Sonneberi?, 
Elgersburg,  et  Schleusingen,  dans  la  foret  de  la  Thu- 
ringe  ;  Bad  Nerothal  et  Dietenmiihle  à  Wiesbaden  ;  Rein- 
beck  (Sophienbad)  près  Hamburg;  Bad  Sluer  sur  le  lac 
Plauer  dans  Mecklenhourg-Schwerin  ;  Teinach,  dans  le 
Wurtemberg,  foret  noire  ;  Lauterberg,  dans  les  monta- 
gnes du  Harz  ;  Willielmshœhe,  près  Gassel  ;  Schweizer- 
mûhle  et  Kœnigsbrunn,  dans  la  Suisse  saxonne  ;  Kœnigs- 
tein,  dans  le  Taunus  ;   Alexandersbad,  près  Wunsiedel, 
en  Bavière  ;  Graefenberg-Freiwaldau,  dans  la  Silésie  au- 
trichienne ;  Kaltenleutgeben,  non  loin  de  Vienne  ;  Kal- 
tenbrunn,  près  Yœslau  ;  Kaltenbach,  à.  Ischl  en  Autriche 
et  beaucoup  d'autres.  En  Suisse  il  y  a  les  établissements 
deGhampel,  près  Genève;  Aigle-les-Bains;  Rigi-Kaltbad; 
Schœnbrunn  et  Schœnfels,  près  Zug;  Schœneck,  au- 
dessus  du  lac  de  Lucerne,  etc.  En  France,  il  y  a  des  éta- 
blissements à  Paris,  Auteuil,  Gérardmer,  Divonne,  Bor- 
deaux, Nice,  etc.  On  trouve  aussi  des  établissements  sem- 
blables pour  le  traitement  hydrothérapique  dans  presque 
toutes  les  principales  stations  d'eaux  minérales  du  conti- 
nent. En  Angleterre  ces  établissements  sont  moins  nom- 
breux et  en  général  ont  davantage  le  caractère  d'hôtels 
ordinaires  que  ceux  de  l'étranger. 


CHAPITRE  II 


Éléments  constitutifs  et  classification  des 
eaux  minérales. 


DéGnition  des  eaux  minérales  naturelles.  — 

Les  eaux  minérales  naturelles  forment  une  partie  de  la 
matière  médicale  et  on  les  a  employées,  depuis  les  temps 
les  plus  reculés,  dans  le  traitement  des  maladies,  soit  en 
boisson,  soit  sous  forme  de  bains.  On  peut  les  définir 
ainsi  :  les  eaux  minérales  naturelles  sont  des  eaux  qui 
se  distinguent  des  eaux  ordinaires  par  les  sels  ou  les  gaz 
qu'elles  renferment  en  solution,  ou  par  leur  température 
élevée. 

Il  peut  paraître  excessif  de  comprendre  sous  le  nom  de 
sources  d'eau  minérale  des  eaux  tbermales  simples. diffé- 
rant à  peine  des  sources  ordinaires,  si  ce  n'est  par  la 
température  élevée  de  leurs  eaux;  mais  il  convient  certai- 
nement de  le  faire  en  tenant  compte  de  l'usage.  Il  faut  en 
outre  remarquer  qu'avant  les  analyses  cbimiques.  beau- 
coup de  sources  avaient  attiré  l'attention  en  raison  de  la 
chaleur  naturelle  de  leurs  eaux,  bien  plus  que  par  suite 
d'une  saveur  spéciale  ou  d'une  odeur  quelconque  dues 
à  leur  constitution  chimique  particulière.  Les  vestiges 
romains  des  sources  thermales,  tels  que  ceux  de  Bath 
en  Angleterre,  en  fournissent  de  nomhreuses  preuves. 
Dans  d'autres  cas,  probablement  l'odeur  du  gaz  hydro- 
sulfuré,  la  saveur  du  sel  d'Epsom,  du  sel  commun  ou 


—  19  — 

du  fer,  ou  la  présence  de  dépôts  ocreux  ou  autres  com- 
mencèrent à  attirer  une  allention  particulière  sur  les 
sources,  bien  que  souvent  des  traditions  curieuses,  des 
croyances  ou  des  cérémonies  superstitieuses  aient  paru 
plus  tard  avoir  quelque  rapport  avec  l'origine  de  l'usage 
des  sources  médicinales. 

Toutes  les  eaux  minérales  ne  sont  pas  propres  à  être 
utilisées  en  médecine.  Parmi  les  eaux  ferrugineuses  fortes, 
quelques-unes,  comme  celle  de  Sandrock  dans  l'île  de 
Wight,  contiennent  trop  de  sulfate  de  fer  irritant  pour 
être  employées  en  boisson  dans  les  cas  ordinaires  d'ané- 
mie. Certaines  eaux  renferment  une  trop  grande  propor- 
tion de  sulfate  et  de  carbonate  de  chaux.  L'eau  de  mer, 
une  des  eaux  minérales  les  plus  fortes,  bien  que  d'une 
grande  utilité  pour  les  bains,  est  rarement  employée  en 
boisson,  en  raison  de  l'excès  de  chlorure  de  sodium 
qu'elle  contient  et  de  son  goût  désagréable. 

Ulétliode  de  classification.  —  On  peut  employer 
des  classifications  variées  pour  les  eaux  minérales;  elles 
peuvent  être  classées  d'après  leur  température,  selon 
leurs  éléments  constitutifs  ou  selon  leur  action  théra- 
peutique. Toutes  les  classifications  ont  leurs  inconvé- 
nients, mais  la  division  en  groupes,  conformément  aux 
éléments  les  plus  actifs  des  différentes  sources, a  été  regar- 
dée comme  la  meilleure  et  adoptée  sous  une  forme  ou  une 
autre  dans  presque  tous  les  traités  d'eaux  minérales.  Cer- 
taines eaux  sont  surtout  employées  à  l'extérieur,  d'autres 
en  boisson  ;  nous  y  reviendrons  à  propos  de  l'examen 
particulier  de  chaque  source. 

Éléments  constitutifs  des  eanx  minérales.  — 

La  liste  des  éléments  qu'on  a  rencontrés  jusqu'à  présent, 
tout  au  moins  sous  forme  de  traces ,  dans  les  eaux 
minérales  est  très  longue,  mais  il  sera  plus  pratique  d'é- 


—  20  — 

numérer  ici  les  principales  combinaisons  chimiques  sous 
lesquelles  ces  éléments  sont  dissous  dans  les  eaux.  Ce  sont 
le  chlorure  de  sodium  (sel  ordinaire),  le  sulfate  de  soude 
(sel  de  Glauber),  le  sulfate  de  magnésie  (sel  d'Epsom),le 
carbonate  de  soude,  le  sulfate  de  chaux  (gypse)  et  le  car- 
bonate de  calcium  (chaux).  On  trouve  en  petites  quanti- 
tés du  carbonate  de  fer  (protocarbonate),  du  sulfate  de 
fer  (protosulfate  ou  persulfate),  du  chlorure  de  fer  (pro- 
tochlorure), et  du  crénate  de  fer,  les  bromures  et  iodu- 
resde  sodium,  de  magnésium  et  de  potassium,  les  sul- 
fures de  sodium  et  de  calcium,  les  arséniates  de  sodium, 
de  calcium,  de  magnésium  et  de  fer,  le  sulfate  de  cuivre, 

etc. 

Avec  les  chlorures,  les  carbonates  et  les  sulfates  men- 
tionnés ci-dessus  on  trouve  les  chlorures  de  calcium,  de 
magnésium,  de  baryum,  de  strontium,  de  lithium,  de 
potassium,  d'ammonium  et  de  manganésium,  les  carbo- 
nates de  magnésium,  de  potassium,  de  lithium,  de  stron- 
tium, de  manganésium  etc.,  les  sulfates  de  potassium,  d'a- 
luminium, de  manganésium,  de  cobalt  et  de  nickel,  les 
borates,  nitrates,  phosphates  et  silicates;  la  présence  de 
ces  sels  en  quantité  minime,  est  en  général  de  peu  d'in- 
térêt thérapeutique,  mais  les  chlorures  de  calcium,  de 
magnésium,  de  baryum  apparaissent  probablement  en 
quantité  suffisamment  considérable  pour  exercer  quelque 
effet  (Y.  pages  39  et  40).  On  trouve  des  traces  d'autres 
substances  minérales  telles  que  le  caesium  et  le  rubidium, 
découverts  en  premier  lieu  dans  les  eaux  minérales  de 
Dûrkheim. 

Gaz  dans  les  eaux  minérales.  —  Les  gaz  les 
plus  importants  contenus  en  dissolution  dans  les  eaux 
minérales  sont  l'acide  carbonique  et  l'hydrogène  sulfuré. 
Certaines  eaux  contiennent  une  quantité  exceptionnelle 
d'oxygène  et  d'azote.   On  rencontre  quelquefois  le  car- 


—  21  — 

bure  d'hydrogène  inflammables  ou  le  marsh  gas  (à  Poretla 
et  Acireale),  et  Karl  v.  Than  découvrit  en  1867  dans  les 
eaux  de  Harkanv  en  Hongrie  un  graz  inflammable,  carbo- 
nvl  sulfide  ou  oxvsulfure  de  carbone,  sulfure  de  carbonyle 
(G  0  S).  En  1894,  le  gaz  indifl'érenL  «  Fargon  w  fut 
découvert  par  lord  Rayleigh,  comme  élément  constitutif 
de  l'air  atmosphérique  ;  il  a  été  trouvé  en  1895  dans 
les  eaux  thermales  de  Bath.  de  Buxton,  de  Wildbad  etc. 
Le  gaz  «  hélium  »,  avant  sa  découverte  en  1895  dans 
certaines  eaux  minérales  par  le  professeur  Ramsay, 
n'était  connu  que  par  sa  raie  dans  le  spectre  de  la 
chromosphère  solaire,  qui  a  été  découverte  tout  d'a- 
bord par  Norman  Lockyer  et  E.  Frankland  pendant  l'é- 
clipse  de  soleil  de  1868  ;  peu  après  la  découverte  du  pro- 
fesseur Ramsay,  on  constata  la  présence  de  ce  gaz  associé 
à  r  ((  argon  »  dans  les  eaux  de  Bath  et  dans  une  des  sour- 
ces de  Cauterets;  toutefois,  selon  lord  Rayleigh,  il  en  existe 
probablement  à  peine  quelques  traces  dans  l'atmosphère 
terrestre  (1).  Dans  certaines  eaux,    il  y  a  de  même  des 

(1)  Argon.  Gavendisli,  il  y  a  un  siècle  {Philos.  Trans.,  18,  271) 
ayant  réalisé  la  synthèse  de  l'acide  azotique,  en  combinant  l'azote 
de  l'air  avec  de  l'oxygène  en  excès,  en  présence  d'une  solution 
alcaline,  au  moyen  d'une  série  d'étincelles  électriques,  avait  re- 
marqué que  malgré  toutes  les  précautions,  cette  transformation 
de  r  azote  de  Vair  n'était  jamais  complète  ;  et  comme  il  disait  : 
«  Il  y  a  une  partie  de  l'air  phlogistique  de  notre  atmosphère  qui 
diffère  du  reste  et  ne  peut  être  transformée  en  acide  nitrique. 
Elle  constitue  1/120  de  la  quantité  totale.» 

Ces  recherches  de  Cavendish  étaient  passées  complètement  ina- 
perçues ;  mais  le  physicien  anglais  lord  Kayleigh.  qui  s'appliquait 
depuis  longtemps  à  déterminer  les  densités  des  gaz  avec  une 
extrême  précision,  constata  de  son  côté  que  l'azote  de  l'atmos- 
phère, privé  de  toutes  les  impuretés  connues  (oxygène,  hydro- 
gène, gaz  carbonique,  hydrocarbures,  sels  ammoniacaux,  vapeur 
d'eau,  etc.),  était  plus  dense  d'un  demi-centième  environ  que  ce- 
lui qui  résultait  de  la  calcination  de  l'azotite  d'ammonium  ou  de 


—  22  - 

substances  organisées,  organiques  ou  vivantes  telles  que 
la  ba  régi  ne  dont  le  nom  dérive  de  sa  présence  dans  les 
eaux  de  Barèges. 

tout  autre  composé  chimique  défini. 

En  présence  de  tous  ces  faits,  lord  Rayleigh  s'étant  adjoint, 
pour  continuer  ses  recherches,  son  vieil  ami  le  professeur  Ram- 
sar,  tous  deux  eurent  un  trait  de  génie  :  Tidée  d'un  nouveau  gaz 
dans  l'atmosphère. 

Ils  reconnurent  d'abord  d'une  manière  certaine  que  la  diffé- 
rence de  densité  constatée  ne  pouvait  pas  être  attribuée  à  une 
impureté  connue,  non  plus  qu'à  une  dissociation  de  Az^  en2Az. 
Ces  deux  expérimentateurs  réussirent  alors  à  isoler  Vargon  par 
deux  méthodes  ;  ils  refirent  d'abord  l'expérience  de  Cavendish, 
précédemment  citée  ;  puis  ils  obtinrent  de  plus  grandes  quan- 
tités d'argon  en  faisant  circuler  de  l'air  atmosphérique,  parfai- 
tement desséché,  sur  du  cuivre  chauffé  au  rouge  pour  le  débar- 
rasser de  l'oxygène,  et  ensuite,  dans  des  tubes  rouges  de  feu 
contenant  du  magnésium,  qui  fixait  l'azote,  en  donnant  de  l'azo- 
ture  de  magnésium  ;  le  résidu  gazeux  de  ces  opérations  constitue 
ie  nouveau  gaz. 

L'argon  existe  dans  l'air  atmosphérique;,  dans  une  proportion 
sensiblement  égale  à  0.935  pour  100,  M.  Th.  Schlœsing  fils  (Ac. 
d.  se,  CXXI,  603,  1895),  qui  a  exécuté  de  nombreux  dosages 
d'argon  dans  de  Tair  recueilli  dans  des  régions  diverses,  et  à  des 
altitudes  très  différentes,  s'est  assuré  que  cette  proportion  est 
sensiblement  constante. 

La  solubilité  relative  de  l'argon  dans  l'eau  (environ  deux  fois 
et  demie  plus  soluble  dans  l'eau  que  l'azote)  a  conduit  M.  le  pro- 
fesseur Bouchard  (1)  à  tenter  une  recherche  des  plus  intéres- 
santes. Sachant  que  de  nombreuses  sources  des  Pyrénées  déga- 
gent de  l'azote,  il  a  recuilli  le  gaz  dégagé  par  plusieurs  et  extrait 
celui  que  l'eau  retenait  en  dissolution,  soit  par  l'ébullition  soit 
par  la  pompe  à  mercure.  Ces  gaz,  analysés  par  M.  Troost,  ont 
donné  à  ce  savant  les  raies  caractéristiques  de  l'argon  ainsi  que 
les  raies  caractéristiques  de  l'héhum  (source  de  la  Raillère),  elles 
gaz  recueillis  aux  deux  griffons  de  la  source  du  Bois  ont  donné 
tous  deux  les  raies  caractéristiques  de  l'hélium. 

Des  constatations  identiques  à  celles  de  M.  BouchardoDt  été  faites 

(l)  Ac.  d.  se,  CXXL  27  septembre  1875. 


-23  — 

La  classification  adoptée  est  la  suivante:  Groupe  des 
eaux  minérales.  —  Eaux  thermales  simples  ou  in- 
différentes  (eaux  acratothermales  ou  oligo-métalliques 

depuis  (Kayskr,  Chemical  News,  72,  89  ;  Troost,  Olvrard,  C.  R., 
CXXI,  394  ;  Mouren,  C.  JK.,  CXXl,  819). 

Le  rôle  biologique  de  l'argon  est  encore  complètement  ignoré. 
Il  nous  semble  que  c'est  là  tout  ce  que  Ton  peut  dire  de  ce  gaz. 
Rien  dans  la  nature  ne  doit  être  inutile,  et  déclarer  que  l'argon, 
étant  d'une  parfaite  inertie,  ne  saurait  tenir  un  rôle  dans  le  cycle 
vital,  serait  affirmer  que  nous  avons  une  connaissance  suffisante 
des  lois  physico-biologiques, ce  qui  hélas  est  bien  loin  d'être  vrai. 

Hélium  He  z=i  426  (1).  Les  physiciens  et  les  chimistes  en  étu- 
diant au  spectroscope  l'atmosphère  éblouissante  de  Tastre  du  jour, 
avaient  reconnu  depuis  longtemps  l'existence  d'une  ligne  D3  cor- 
respondant à  une  longueur  d'onde  587.46,  qui  ne  concordait  avec 
aucune  des  raies  données  par  les  éléments  connus  ;  on  en  conclut 
l'existence  d'un  élément  solaire  hypothétique,  l'hélium. 

Palmieri  depuis  lors  [Rend.  Ace.  Napoli,  XX,  233)  constata  la 
présence  de  cette  ligne  dans  le  spectre  d'un  produit  rejeté  par  le 
Vésuve.  Il  ne  poussa  pas  plus  loin  l'identification  du  corps  qui 
devait  donner  cette  ligne  avec  l'hélium  solaire. 

En  cherchant  à  trouver  des  combinaisons  naturelles  de  l'argon, 
M.  Ramsay  fut  conduit  à  isoler  de  différents  minéraux  un  nouveau 
gaz  présentant  dans  son  spectre,  avec  une  grande  intensité,  la 
ligne  jaune  D-\  de  longueur  d'onde  587.36  considérée  jusqu'alors 
comme  caractéristique  de  l'hélium. 

MM.  Ramsay,  Gollin  et  Travers,  d'une  part,  M.  Langlet,  du 
laboratoire  de  M.  Glève,  d'autre  part,  ont  déterminé  la  densité 
de  l'hélium.  Le  dernier  chifîre  donné  par  les  expérimentateurs 
anglais  est  2,13  par  rapport  à  l'hydrogène.  Des  déterminations 
efîectuées  avec  des  échantillons  de  provenances  diverses  ont 
donné  des  résultats  présentant  de  légères  différences. 

L'héUum  est  complètement  insoluble  dans  l'eau,  l'alcool  et  la 
benzine.   C'est  le  plus  insoluble  de  tous  les  gaz. 

Les  propriétés  spéciales  et  l'inertie  complète  de  ces  nouveaux 
gaz  les  séparent  complètement  de  tous  les  éléments  connus  jus- 

(1)  Cette  note  sur  l'hélium  est  le  résumé  d'une  conférence  faite 
au  laboratoire  Je  M.  Friedel.  à  la  Sorbonne,  par  M.  Chalon  (L.  V. 
Un.pharm.^  1890,  n»  70). 


—  24  — 

chaudes).  Ces  eaux  sont  pauvres  en  substances  solides 
et  gazeuses,  d'un  poids  spécifique  peu  élevé,  presque 
sans  saveur,  très  transparentes  et  douces.  Leur  tempé- 
rature oscille  généralement  entre  26^67  C.  et  6d"56  G. 
Quelques-unes  contiennent  une  quantité  exceptionnelle 
d'oxygène,  d'autres  d'azote,  mais  ceci  n'a  probablement 
aucune  importance  spéciale  en  thérapeutique.  En  raison 
de  leur  situation  fréquente  dans  des  régions  montagneu- 
ses on  a  donné  le  nom  de  «  \yilbceder  »  [thennœ  sylves- 
tres), thermes  sylvestres,  à  cette  classe  de  bains.  Ce  n'est 
pas  une  preuve  que  les  conditions  électriques  de  ces  eaux 
aient  un  caractère  particulier,  ainsi  qu'on   l'a  supposé. 

Groupe  cliloruré.  —  Eaux  chlorurées  sadiques  ou 
eaux  chlorurées.  Le  premier  nom  est  dérivé  de  leur  prin- 
cipal élément  constitutif  solide —  le  chlorure  de  sodium 
—  qui  cependant  figure  aussi  dans  quelques  eaux  des  au- 
tres groupes.  Le  second  nom  «  eaux  chlorurées  »  (1)  est 
préférable  à  cause  de  la  présence,  parfois  en  quantité 

qu'ici,  on  ne  peut  les  rapprocher  que  du  mercure  à  molécule  mono- 
atomique à  800°, 

Remarquons  d'ailleurs  qu'à  cette  température  le  mercure  refuse 
d'entrer  en  combinaison,  que  ce  corps,  à  poids  atomique  élevé, 
est  encore  liquide  à  la  température  ordinaire,  et  que  d'autre  part 
l'argon  plus  dense  que  l'oxygène  est  cependant  plus  difficilement 
liquéfiable. 

L'argon  liquide  a.  à  son  point  d'ébullition,  une  densité  relati- 
vement élevée,  L5  ;  enfin,  l'hélium  quoique  plus  dense  que  Thy- 
drogène  a  des  constantes  certainement  plus  basses  que  celles  de 
ce  gaz,  comme  l'a  reconnu  ]\L  Olzewski.  A.D.  —  P. S. 

(1)  Il  serait  peut-être  plus  strictement  correct  de  conserver 
l'ancienne  dénomination  et  d'appeler  ces  eaux,  eaux  salines  chlo- 
rurées, c'est-à-dire  eaux  minérales  dont  les  sels  en  dissolution 
sont  des  chlorures.  D'un  autre  côté  le  terme  «  chloruré  »  a  l'a- 
vantage d'être  plus  court  que  celui  de  salin  chloruré  et  un 
terme  plus  court  est  préférable,  surtout  quand  il  s'agit  d'eaux 
minérales  mixtes,  telles  que  les  eaux  ferrugineuses  chlorurées,  les 


appréciable,  d'autres  chlorures  (chlorures  de  calcium, 
de  baryum,  de  magnésium,  de  lithium,  de  potassium  et 
de  strontium).  On  trouve  quelquefois  associées  aux  chlo- 
rures, de  petites  quantités  de  bromures  et  d'iodures 
(principalement  ceux  de  sodium  et  de  magnésium)  ;  ces 
adjonctions  sont  de  nature  à  modifier  Taction  du  chlorure 
de  sodium.  Beaucoup  d'eaux  de  ce  groupe  sont  riches  en 
acide  carbonique  libre. 

Groupe  alcalin.  —  Eaiix  alcalines.  Dans  ces  eaux 
le  carbonate  de  sodium  est  l'élément  constitutif  le  plus 
prépondérant.  Elles  renferment  également  presque  tou- 
jours une  proportion  considérable  d'acide  carbonique  li- 
bre et  on  peut  les  diviser,  selon  la  présence  ou  l'absence 
de  chlorure  de  sodium  ou  de  sulfate  de  sodium  en  trois 
classes  : 

a)  e<aux  alcalines  simples  ; 

b)  eaux  alcalines  chlorurées  ; 

c)  eaux  alcalines  sulfatées  : 

Groape  sulfaté.  —  Eaux  sulfatées  et  sulfatées  chlo- 
rurées. Dans  ces  eaux  le  sulfate  de  magnésium  et  le  sul- 
fate de  sodium,  avec  ou  sans  chlorure  de  sodium,  sont 
les  éléments  principaux.  Elles  sont  communément  appe- 
lées eaux  amères  en  raison  de  la  saveur  amère  des  sels 
de  magnésium.  La  plupart  des  eaux  de  ce  groupe  sont 
employées,  à  domicile  comme  laxatives,  mais  quelques- 
unes  d'entre  elles  moins  fortement  minéralisées  (Brides- 
les-Bains,  Leamington,  etc.)  sont  utilisées  aux  sources 
mêmes, 

eaux  alcalines  chlorure'es,  etc.  En  outre,  le  terme  salin  est  souvent 
employé'  en  Angleterre  et  en  xAllemagne  en  parlant  des  sels  pur- 
gatifs, sulfate  de  sodium  et  sulfate  demagnésium,  et  on  interpréte- 
rait mal  l'expression  eaux  salines  chlorure'es  appliquée  aux  eaux 
que  nous  avons  désignées  ici  sous  le  nom  d'eaux  sulfatées  chlo- 
rurées. 


Groupe  ferrugineux.  —  Eaux  ferrugineuses.  Ce 
groupe  comprend  les  eaux  renfermant  du  fer  en  quan- 
tité suffisante  pour  leur  conférer  une  action  thérapeuti- 
que. Le  fer  dans  les  eaux  minérales  se  présente  habituel- 
lement sous  la  forme  importante,  en  thérapeutique,  de 
bicarbonate,  plus  rarement  il  apparaît  sous  forme  de 
protosulfate,  de  persulfate  ou  de  protochlorure.  Acci- 
dentellement il  est  associé  à  Taisenic.  L'alun  se  trouve 
quelquefois  dans  les  eaux  sulfato-ferriques.  Le  chlorure 
de  fer  existe  parfois,  dit-on,  avec  le  chlorure  de  sodium, 
et  avec  les  chlorures  de  baryum  et  de  calcium  dans  la 
source  chlorure-  ferriisfineuse  d'Harro^ate. 

Groupe  arsenical.  —  Eaux  arsenicales.  Les  eaux 
qui  renferment  une  quantité  d'arsenic  suffisante  pour 
exercer  une  action  thérapeutique  détenninée  sont  clas- 
sées en  un  groupe  spécial.  Pour  quelques  eaux  cepen- 
dant, comme  celles  du  Mont-Dore,  qui  ont  été  placées 
dans  ce  groupe  pour  certaines  raisons,  il  est  permis  de 
douter  que  Tarsenic  y  figure  en  quantité  suffisante  pour 
exercer  une  action  thérapeutique  quelconque.  Dans  les 
eaux  les  plus  fortes  de  ce  groupe  Tarsenic  accompagne  le 
sulfate  de  fer  ;  on  le  ^trouve  de  même  associé  au  bicarbo- 
nate de  fer,  au  chlorure  et  au  bicarbonate  de  sodium. 

Groupe  sulfureux.  —  Eaux  sulfureuses.  Ces 
eaux  contiennent  de  rhvdrooène  sulfuré  ou  un  sulfure 
de  sodium  (1),  de  calcium,  de  potassium  ou  de  magnésium 
en  quantité  appréciable.  Quelques-unes  sont  thermales, 
d'autres  froides. Il  y  en  a  de  simples,  d'autres  sont  compo- 
sées, contenant  un  mélange  de  chlorure  de  sodium  ou 

(l)  Ce  sel  se  présente  en  gëne'ral  sous  forme  de  monosulfure, 
mais  dans  quelques  eaux  aussi  sous  celle  de  polysulfure  (Barè- 
ges). 


—  27  — 

d'autres  sels,  en  quantité  suffisante  pour  modifier  leur 
action  thérapeutique.  Toutefois  la  quantité  totale  de  prin- 
cipes solides  trouvée  en  solution  dans  les  eaux  sulfureu- 
ses est  en  général  très  minime,  et,  il  en  est  particulière- 
ment ainsi  dans  le  groupe  du  sulfure  de  sodium,  dont  les 
sources  sulfureuses  pyrénéennes  (Bagnères-de-Luchon, 
Gauterets,  etc.)  peuvent  être  considérées  comme  les  re- 
présentants. 

Des  organismes  vivants  inférieurs,  appartenant  surtout 
au  monde  végétal,  se  développent  dans  les  eaux  thermales 
sulfureuses  (telles  que  le  6?/55?<s  lanuginosa,  etc.)  et  ils  don- 
nent naissance  aux  substances  floconneuses,  gélatineuses, 
à  la  glairine,  à  la  barégine,  etc.,  qu'on  rencontre  habi- 
tuellement dans  cette  classe  d'eaux.  Egasse  et  Guyénot 
supposent  que  la  présence  du  sulfure  de  calcium  dans  des 
eaux  renfermant  du  sulfate  de  calcium  est  due  quelque- 
fois au  passage  de  ces  eaux  au  travers  d'un  sol  riche  en 
matières  organiques  qui,  croient-ils,  donnent  naissance 
au  sulfure  en  séparant  l'oxygène  du  sulfate.  Les  eaux  des 
districts  marécageux  peuvent  contenir  de  l'hydrogène 
sulfuré,  résultant  de  la  décomposition  de  matières  végé- 
tales. Il  y  a  lieu  de  suspecter  ces  eaux  de  porter  les  ger- 
mes de  la  malaria,  dans  les  pays  où  cette  afïection  existe. 

Groupe  terreux.   —  Eaux  terreuses  ou  calcaires. 
Les  éléments  constitutifs  principaux  sont  ici  le  carbonate 
et  le  sulfate  de  calcium,  ainsi  que  le  carbonate  de  magné- 
sium. On  peut  appeler  ces  eaux,  eaux  alcalino-terreuses 
lorsque  les  cai'bonates  de  calcium  et  de  magnésium  sont 
les  éléments  constitutifs  principaux,  et  les  dénommer 
eaux  séléniteuses,  si  le  sulfate  de  calcium  forme  ce  même 
élément.  Beaucoup  d'eaux  terreuses  contiennent  des  quan- 
tités variables  de  fer,  de  sulfure,  de  chlorure  de  sodium, 
etc.,  qui  obligent  quelquefois  à  leur    donner  également 
une  place  dans  d'autres  groupes.  Il  convient  plutôt  de  con- 


-  28  — 

sidérer  les  eaux  contenanl  les  deux  sels,  bicarbonate  de 
sodium  et  bicarbonate  de  calcium  (en  français  eaux  bi- 
carbonatées mixtes)  comme  faisant  partie  soit  du  groupe 
simplement  alcalin,  soit  du  groupe  alcalino-terreux,  sui- 
vant la  prépondérance  du  premier  ou  du  dernier  parmi 
leurs  principes  minéraux. 

£aiix  de  table  et  stiitre«ii  eaux  froides  très 
faiblement  minéralisées.  —  Des  eaux  froides  ap- 
partenant à  l'un  ou  à  l'autre  des  groupes  précédents, 
mais  très  faiblement  minéralisées,  constituent  souvent  des 
eaux  de  table  agréables,  en  raison  de  l'acide  carbonique 
qu'elles  renferment  :  elles  sont  classées  en  un  groupe 
séparé,  analogue  au  groupe  thermal  simple,  mais  froid  et 
gazeux.  On  peut  encore  ajouter  si  l'on  veut,  à  ce  groupe, 
d'autres  eaux  froides  faiblement  minéralisées  {eaux  oligo- 
métalliques froides)  qui  peuvent  tout  au  plus  être  classées 
dans  l'un  des  groupes  précédents,  mais  qui  méritent  ce- 
pendant une  mention  en  raison  de  l'influence  thérapeuti- 
que spéciale  qui  leur  est  attribuée.  Ce  sont  par  exemple 
leseauxdeKrankenheil,  avec  une  minéral isatian d'environ 
1  pour  mille  (contenant  une  minime  quantité  d'iodure  de 
sodium)  et  celles  de  St-Ghristau  dans  les  Pyrénées  fran- 
çaises, intéressantes  par  la  faible  proportion  de  sulfate  de 
cuivre  qu'elles  renferment,  bien  que  leur  minéralisation 
totale  ne  soit  que  d'environ  0,3  pour  mille. 

Imfierfeetioiis  des  classifications.  —  Au- 
cune classification  d'eaux  minérales  naturelles,  quoi- 
que bien  étudiées,  ne  saurait  être  réellement  parfaite;  car 
elles  présentent  des  variétés  infinies  dans  leurs  éléments 
constitutifs  et  dans  leur  proportion  relative.  Nous  croyons 
cependant  que  la  classification  adoptée  ici  paraîtra  prati- 
quement la  mieux  appropriée  aux  recherches  et  la  plus 
facile  à  retenir.  On  a  dû  placer  quelques  stations  dans 


29  - 


deux  (lu  huis  groupes  dilTéi'ents,  .soit parce  qu'une  môme 
station  possède  des  sources  minérales  appartenant  à  des 
groupes  dilVérents,  soit  en  tenant  compte  d'une  seule 
source  altribualile  â  deux  groupes  par  la  nature  de  ses 
éléments  constitutifs  ciiimiques. 


CHAPITRE  III 


Action  des  eaux  minérales  sur  l'organisme. 
Usage  externe. 


Les  eaux  minérales  peu  minéralisées  et  peu  gazeuses, 
exercent  probablement,  lorsqu'elles  sont  employées  sous 
forme  de  bains  (ce  terme  étant  pris  dans  son  sens  le  plus 
large,  c'est-à-dire  en  y  comprenant  les  différentes  formes 
de  doucbes),  à  peu  près  le  même  effet  que  l'eau  simple 
utilisée  de  la  même  manière  et  à  la  même  température. 
Les  effets  de  l'application  externe  de  Teau  simple,  ont  été 
déjà  exposés  (p.  9  à  16).  La  plupart  des  bains  d'eau  mi- 
nérale sont  chauds  naturellement  ou  on  les  chauffe  arti- 
ficiellement pour  les  utiliser  ;  les  bains  chauds  et  tièdes, 
spécialement  les  bains  alcalins,  macèrent  l'épiderme  et 
nettoient  davantage  la  peau  que  les  bains  froids  ;  ils  acti- 
vent ainsi  la  sécrétion  des  glandes  cutanées.  Cet  effet 
diaphorétique  est  naturellement  très  augmenté  dans  des 
bains  très  chauds  et  dans  des  bains  de  vapeur  naturelle 
(Montsummano  et  Battaglia). 

La  plupart  des  établissements  possèdent  des  installa- 
tions pour  donner  des  bains  de  vapeur  chaude,  généraux  ou 
locaux.  Dans  un  grand  nombre  de  cas  les  bains  de  va- 
peur chaude,  bien  que  les  salles  dans  lesquelles  on  les 
donne  ne  soient  pas  des  cavernes  naturelles  comme  celles 
de  Monsummano,  sont  aussi  appelés  «  naturels  »,  parce 
que  ce  n'est  que  l'eau  chaude  thermale  naturelle  qui  est 
utilisée  pour  produire  la  vapeur  chaude.  Dans  quelques 


établissements  on  emploie  également  des  douches  locales 
de  vapeur  chaude,  soit  seules,  soit  combinées  avec  un  bain 
entier  de  vapeur  chaude  ou  un  bain  d'air  chaud. 

On  donne  un  grand  nombre  de  bains  d'eau  minérale  à 
des  températures  tièdes  ;  de  tels  bains  constituent  un 
milieu  de  température  uniforme  dans  lequel  se  trouve  le 
malade  et  qui  agit  en  partie  sur  l'organisme  par  son 
effet  calmant  sur  les  terminaisons  périphériques  des 
nerfs  de  la  peau. 

Absorption  dans  le  bain.  —  On  a  trouvé  que 
pendant  la  durée  du  bain  l'absorption  de  l'eau  par  la  peau 
est  presque  nulle.  L'augmentation  de  la  diurèse,  quand 
elle  suit  les  bains, peut  être  occasionnée  par  des  effets  ré- 
flexes vaso-moteui's  dus  à  Te^^citation  des  terminaisons 
nerveuses  cutanées;  autrefois.on  considérait  comme  évi- 
dent que  leau  était  absorbée  par  la  peau.  On  croyait 
aussi  que  les  sels  en  dissolution  dans  le  bain  étaient  ab- 
sorbés par  la  peau,  mais  les  expériences  ne  l'ont  pas  dé- 
montré. Ils  peuvent  sans  doute  passer  à  travers  quelques 
portions  de  membrane  muqueuse  avec  lesquelles  ils  se 
trouvent  en  contact,  mais  non  à  travers  la  peau  saine  (1). 

Les  sels  en  dii^solution  dans  Teau  des  JÉiins  peuvent 
toutefois  saturer  Tépiderme  et  par  leup^contact  avec  les 
terminaisons  périphériques  des  nerfs  imprimer  aux  bains 
une  action  stimulante. 

L'effet  plus  stimulant  des  bains  d'eaux  salines  concen- 
trées (Soolbceder)  est  généralement  admis  (2). 

(1)  L'absorption  de  mëdi«^ments  appliqués  sur  la  peau  arffne 
sous  forme  de  pommadeyOu  d'huile  ne  peut  pas  être  gpposée  à 
cette  affirmation,  car  les»^ëdicaments  pénètrent  dans  fa  peau  par 
friction  ou  pression,  tif  mercure  se  volatilise^r  facilement  que  si 
Ton  traite  plusieur^malades  par  des  bains  ou  des  onctions  de 
mercure,  d'autn^  malades  places  dans  la  même  salle  peuvent 
présenter  des^mptunies  de  mercurialisme. 

(2)  Il  faut/entendre  par  Soolbad  un  bain  dans  lequel  l'agent 


—  32  — 

Effet  des  gaz  dans  leaa  des  bains.  —  Les  gaz 

en  dissolution  dans  un  bain  peuvent  passer  dans  la  circu- 
lation, comme  cela  a  été  prouvé  pour  l'hydroirène  sulfuré. 
Il  n'est  pas  probable  que  l'hydrogène  sulfuré  absorbé  de 
cette  manière  dans  reau  des  l)ains  sulfureux  soit  en 
quantité  suffisante  pour  avoir  quelque  effet  thérapeu- 
tique. Il  est  encore  moins  vraisemblable  que  l'acide 
carbonique  libre,  dont  quelques  eaux  minérales  sont  char- 
gées, puisse  exercer  quelque  action  par  absorption  à  tra- 
vers la  peau,  car  grâce  à  la  pression  de  Tacide  carbonique 
déjà  présent  dans  le  sang,  il  ne  peut  en  pénétrer  que  très 
peu  de  l'eau  du  bciin  dans  la  peau.  Il  peut  en  être  absorbé 
une  partie  par  la  respiration  quand  il  se  dégage  du  bain, 
mais  l'action  stimulante  spéciale  des  bains  ferrugineux, 
tels  que  ceux  de  Schwalbach,  etc.,  est  probablement  due 
surtout  à  une  influence  stimulante  mécanique  exercée 
par  les  bulles  d'acide  carbonique,  lorsqu'elles  se  réu- 
nissent et  rampent  le  long  de  la  peau.  L'effet  stimulant 
des  bains  salins  chauds  de  Xauheim  et  Oeynhausen  est  dû 
en  partie  à  une  action  similaire  des  gaz  et  on  a  récem- 
ment imité  cette  action  assez  exactement  en  chargeant 
les  bains  d'eau   salée  avec  de  l'acide  carbonique. 

Pour  expliquer  l'action  des  bains  de  Nauheim  (et  des 
bains  plus  chauds  (1)  plus  faiblement  minéralisés;  dans 
les  affections  cardiaques,  on  a  prétendu  que  le  nerf  vague 
est  stimulé  par  action  réflexe,  ce  qui  détermine  un  effet 


actif  est  constitué  non  seulement  par  le  chlorure  de  sodium  mais 
encore  par  d'autres  combinaisons  du  chlore.  A.  D.  —  P.  S. 

(1)  A  ce  sujet  nous  rappellerons  que  Dufraisse  de  Chassaigne 
écrivait  en  1859  sur  l'action  des  bains  chauds  de  Bagnols,  dans 
les  affections  cardiaques  chroniques.  L'avantage  que  les  bains 
de  Nauheim  peuvent  réclamer  est  que  grâce  à  l'effet  stimulant 
de  l'acide  carbonique  et  des  sels  on  peut  les  administrer  à  une 
température  plus  basse  que  les  autres  eaux  minérales. 


—  33  — 

tonique  sur  le  cœur  en  modifiant  d'une  manière  tempo- 
raire ses  mouvements;  il  y  a,  en  outre,  une  influence 
bienfaisante  sur  la  nutrition  cardiaque  comparable  à 
celle  que  provoquent  des  exercices  gymnastiques  modé- 
rés dans  les  muscles  volontaires.  Le  principal  elîet  de  ces 
bains  est  probablement  dû.  en  grande  partie,  à  un  accrois- 
sement de  la  faculté  d'élimination  des  décbets  qu'une  cir- 
culation défectueuse  a  permis  d'accumuler  dans  le  sang  et 
les  tissus  de  l'organisme. 

Bains  et  doiiclies  de  gaz. —  On  a  employé  et  on 
emploie  les  bains  d'acide  carbonique  dans  diverses  stations 
en  utilisant  dans  ce  but  le  gaz  extrait  de  l'eau  minérale.  Le 
malade  est  assis,  légèrement  velu,  dans  une  atmosphère  de 
ce  gaz,  mais  il  faut  avoir  soin  de  lui  entourer  le  cou  d'un 
cadre  de  bois  qui  le  préserve  de  l'inhalation  ou  installer 
un  tuyau  qui  permette  au  gaz  superflu  de  s'échapper,  car 
le  malade  ne  doit  pas  le  respirer  ;  on  a  utilisé  de  même 
l'acide  carbonique  comme  bain   local  ou  comme  douche 
sur  diverses  parties  du  corps.  On  dit  que  sous  forme  de 
douches    locales   l'acide  carbonique  a  un  efïet  calmant 
dans  les  névralgies  faciale  et  temporale,   la   sciatique, 
etc.,  pourvu  que  la  peau  qui  recouvre  la  partie  doulou- 
reuse soit  maintenue  humide  pendant  l'application  de 
gaz.  Sous  forme  de  douches  vaginales  l'acide  carbonique 
est,  dit-on,  utile   dans  quelques  cas  de  vaginisme  sans 
inflammation,  et  il  favoriserait  aussi  la  cicatrisation  des 
ulcères  chroniques  de  la    cavité  cervicale.  On  a  utilisé 
également  l'acide  carbonique  sous  forme  de  douche  pha- 
ryngienne dans  la  pharyngite  granuleuse  chronique  et  en 
inhalation  dans  certains  cas  d'emphysème  pulmonaire. 
On  emploie  quelquefois  aussi  dans  divers  cas  des  bains 
d'hydrogène   sulfuré    ou  plutôt   d'un  mélange  de   gaz 


—  34  — 

comprenant  de  l'hydrogène  sulfuré.  L'utilité  de  ces  bains 
gazeux  reste  problématique. 

Bains  de  toorbe.    —  Les  bains  de  tourbe  et  les 
bains  de  boue  sont  employés  dans  un  grand  nombre  de 
stations  du  continent  (Moorbseder,  bains  de  tourbe,  Mi- 
neral-Moorbceder,  Eisen-Mineral-Moorbœder,   Schlamm- 
bceder^  bains  de  boue,  Mineralschlammba?der,  Schwefel- 
Moorscblammbceder,  etc.).  Les  tourbes  elles  terres  tour- 
beuses que  l'on  utilise  pour  les  bains  se  composent  de 
matières  végétales  en  décomposition  et  de  terres;  cer- 
taines tourbes  sont  très  riches  en  sels  solubles,  notam- 
ment en  sulfate  de  fer  et  contiennent  des  acides  libres, 
tels  que  des  acides  sulfurique  et  formique.  La  tourbe 
désa^réa^ée  de  Franzensbad,  lorsqu'elle  est  prête  pour 
l'usage  balnéaire,  contiendrait  jusqu'à  25  p.  100  de  son 
poids    de   substances    solubles  dans  l'eau,   parmi  les- 
quelles la  grande  quantité  de  sulfate  de  fer  est  regardée 
comme  particulièrement  importante.  La  tourbe  ferrugi- 
neuse de  Marienbad  est,  dit-on,  encore  plus  riche  en  fer. 

Action  des  bains  de  tourbe.  —  Ces  bains  agis- 
sent comme  de  très  grands  cataplasmes  sur  la  surface 
cutanée.  A  côté  de  leur  action  thermale,  Teftet  du  poids 
sur  la  circulation  de  la  peau  peut  exercer  une  certaine 
influence  et  le  sulfate  de  fer,  comme  les  autres  sels  et 
acides,  ont  une  action  stimulante  sur  les  extrémités  ner- 
veuses de  la  peau.  On  les  emploie  dans  les  affections 
rhumatismales  chroniques,  les  douleurs  musculaires,  la 
sciatique,  l'anesthésie  locale  associée  à  la  sciatique,  etc., 
suites  d'inflammation  des  organes  pelviens,  etc.  En  règle 
générale,  on  ne  devrait  pas  immerger  la  partie  supérieure 
du  thorax,  et  ces  bains  sont  contre-indiqués  dans  les  affec- 
tions du  cœur  et  des  poumons,  car  le  poids  du  bain  com- 
primant l'abdomen  et  la  partie  inférieure  du  thorax,  peut 


—  35  — 

donner  lieu  à  des  troubles  respiratoires.  Après  le  bain  il 
est  prudent  de  se  reposer  pendant  un  certain  temps. 

Bains  de  boae.  —  Pour  les  bains  de  boue  les  élé- 
ments sont  fournis  par  la  source  minérale  et  consistent  en 
un  mélange  de  sels  précipités,  de  matières  organiques  et 
de  substances  dérivées  du  sol  avoisinant.  Leur  action  est 
semblable  à  celle  des  bains  de  tourbe,  mais  ils  sont  plus 
liquides.  Les  Scbwefel-Moorsclilammbcpder  de  Nenndorf, 
Meinberg,  Wipfeld,  etc.,  se  composent  d'un  mélange 
d'eau  minérale  sulfureuse  avec  une  boue  tourbeuse.  Les 
bains  locaux  de  tourbe  et  de  boue  ressemblent  à  l'appli- 
cation de  cataplasmes  sur  la  partie  malade  ou  douloureuse. 
Dans  certaines  stations  de  la  Suède  on  emploie  une  sorte 
de  massage  avec  de  la  boue  froide.  A  Sandefiord,  en  Nor- 
vège, on  utilise  une  boue  saline  de  la  côte  comme  un  ca- 
taplasme chaud  ou  pour  frictionner  certaines  régions  du 
corps. 

Bains  de  sable.  —  Dans  quelques  stations  sanitai- 
res on  emploie  des  bains  de  sable  locaux  ou  généraux  ; 
l'île  d'Ischia  est  particulièrement  indiquée  pour  cet  usage. 
Les  bains  dans  le  sable  sec  et  chaud  ont  sans  doute  une 
action  à  peu  près  analogue  cà  celle  des  bains  d'air  chaud  ; 
ils  étaient  utilisés  depuis  longtemps,  mais  ils  ont  été  re- 
mis en  honneur  récemment. 

Usage  interne  des  eaux  minérales. 

Usaj^e  interne  des  eaux  thermales  sînaples. 

—  L'effet  des  eaux  thermales  indifférentes  prises  en  bois- 
son ressemble  probablement  à  celui  de  l'eau  pure  ordinaire 
à  dose  élevée  et  on  a  déjà  étudié  l'emploi  thérapeutique 
de  ces  eaux  au  chapitre  Hydrothérapie  (V.  p.  9).  Il  faut 
toutefois  se  rappeler  que  la  chaleur  de  ces  eaux  peut  en 
modifier  Faction,  car  l'eau  chaude  soustrait  naturellement 


—  36  — 

moins  de  chaleur  du  corps,  et  elle  est  plus  facilement  di- 
gérée par  l'estomac  que  Teau  froide.  L'eau  chaude  agit 
moins  sur  les  intestins  que  l'eau  froide.  Quant  à  l'action 
remarquable  qu'on  prétend  être  produite  parfois  par  un 
simple  verre  d'une  eau  indifférente,  on  peut  se  demander 
si  elle  doit  être  attribuée  soit  cà  imagination  du  malade 
soit  à  un  effet  réffexe  temporaire  sur  la  circulation  ac- 
compagnant le  simple  acte  de  boire  ou  de  boire  à  petites 
gorgées. 

Chlorure  de  sodimii.  —  Le  chlorure  de  sodium  est 
un  composé  normal  du  corps  humain.  Des  doses  modérées 
facilitent  la  digestion  des  substances  albuminoïdes  et  sti- 
mulent  la  muqueuse  gastrique,  augmentant  les  sécrétions 
de  l'estomac,  de  l'intestin  et  du  foie. La  nutrition  générale 
est  facilitée, car  le  chlorure  de  sodium  aussi  bien  que  le  car- 
bonate, paraissent  favoriser  l'absorption  et  l'assimilation 
des  éléments  nutritifs,  tout  comme  il  accélère  l'élimination 
des  produits  de  désassimilation  et  d'excrétion.  Des  doses 
élevées  (au-dessus  de  13  gr.  50  et  même  moins,  chaque 
jour)  peuvent  déterminer  chez  quelques  personnes  une 
irritation  gastrique  et  des  doses  très  élevées  provoquer  une 
purgation  énergique  et  des  vomissements. 

En  solutions  concentrées  son  action  stimulante  locale 
augmente  notablement. 

Acide  carbonique.  —  L'acide  carbonique  calme 
les  sensations  douloureuses  de  l'estomac,  augmente  le 
péristaltisme  et  les  sécrétions  et  ainsi  aiderait  l'elfet  de 
l'eau  salée  ordinaire.  Une  grande  quantité,  àmoins  qu'elle 
ne  s'échappe  par  éructation,  peut  causer  des  symptômes 
pénibles  soit  par  distension  de  l'estomac  soit  par  absorp- 
tion dans  la  circulation. 

Carbonate  de  sodinm.  —  Le  carbonate  et  le  bi- 
carbonate de  sodium  agissent  comme  antiacides,  apaisent 


—  37  — 

rirritatioii  gastrique  et  stimulent  la  sécrétion  du  suc  gas* 
trique.  Ils  alcalinisenl  le  sang  et  paraissent  souvent  aider 
l'action  du  fer  dans  l'anémie.  Ils  ont  une  influence  diu- 
rétique et  augmentent  vraisemblablement  l'action  de  l'eau 
simple  en  «  lavant  »  le  sang  et  les  tissus.  On  obtient  sur- 
tout de  bons  effets  avec  de  petites  doses  répétées,  tandis 
que  des  doses  élevées  peuvent  occasionner  de  la  dépres- 
sion et,  si  elles  sont  continuées  longtemps,  de  l'émaciation. 
Leur  action  est  nécessairement  modifiée  dans  les  eaux  où 
ils  sont  associés  avec  du  chlorure  de  sodium  (v.  p.  39), 
beaucoup  d'acide  carbonique,  ou  des  sulfates  de  sodium 
et  de  magnésium. 

Salfateiîi  «le    sodium  et  de  iiiagiiésiiain.  —  Le 

sulfate  de  magnésium  et  le  sulfate  de  sodium,  quand  ils 
constituent  presque  les  seuls  éléments  actifs  des  sour- 
ces, leur  donnent  une  action  simplement  laxative.  Ces 
eaux  sont  principalement  employées  à  domicile.  Dans  les 
eaux  chlorurées  sulfatées  et  les  eaux  alcalines  sulfatées 
la  propriété  laxative  du  sulfate  est  conservée,  quoique  la 
présence  du  chlorure  et  du  carbonate  de  sodium  modifie 
considérablement  son  action. 

Fep.  —  Le  fer,  quand  il  existe  en  quantité  suflisante, 
principalement  sous  la  forme  moins  irritante  de  carbo- 
nate,exerce  son  action  salutaire  sur  la  composition  du  sang 
dans  l'anémie,  enaugmentant  le  nombre  des  corpuscules 
rouges  du  sang  et  la  proportion  d'hémoglobine.  Cette 
action  est  souvent  favorisée  quand  l'eau  renferme  aussi 
du  carbonate  de  sodium  et  de  l'acide  carbonique.  Bien 
qu'une  très  petite  quantité  de  la  proportion  totale  de  fer 
qui  a  été  avalé  soit  absorbée  par  les  voies  digestives,  une 
certaine  quantité  est  à  coup  sûr  résorbée  (1)  et  une  partie 

(1)  Le  D'  A.  B.   Macallum,  Journal  of  physioloqy .  vol.  XVI, 
1894,  p.  268,  montre  que  les  composés  de  fer  inorganique  sont 


—  38  — 

de  l'effet  de  la  portion  absorbée  par  le  sang  peut, comme 
on  Ta  suggéré,  être  due  à  la  stimulation  de  la  fonction  hé- 
matopoiétique  de  la  moelle  rouge  des  os.  C.  Genth  trouve 
que  des  eaux  ferrugineuses  gazeuses,  comme  celles  de 
Schwalbach.  exercent  une  influence  diurétique  et  aug- 
mentent la  sécrétion  de  l'urée. 

Sels  de  luaugaiièse.  —  Il  existe  dans  quelques 
eaux  minérales  de  petites  quantités  de  sels  de  mangané- 
sium.  Quelques  auteurs  ont  admis  que  les  sels  de  ce  métal 
exercent  une  action  tonique  semblable  à  celle  du  fer  ou 
augmentent  l'efficacité  du  fer  quand  on  le  donne  simulta- 
nément avec  ce  métal.  D'autres  observateurs  dénient  tout 
à  fait  cette  actiun  du  manganèse  (1;. 

Arsenic.  —  L'arsenic  existe  en  proportion  appréciable 
dans  quelques  eaux,  principalement  de  la  classe  des  eaux 
ferrugineuses  et  c'est  à  lui  qu'il  faut  attribuer  une  part 
de  l'influence  salutaire  qu'elles  exercent  dans  la  scrofule, 
dans  certains  troubles  de  nutrition  et  dans  Tanémie,  et 
peut-être  dans  le  psoriasis  et  certaines  affections  de  la 
peau. 

lodures  et  bromures.  —  On  trouve  des  iodures  et 
des  bromures  dans  les  eaux  de  Woodhall  Spa,  Hall  dans 
la  Haute-Autricbe.  Salzburtr  en  Transvlvanie.  la  source 
Adélaïde  de  Heilbrunn,  Castrocaro  en  Italie.  Wildegg 
en  Suisse,  Salies-de-Béarn,  Kreuznach  etc.,  mais  à 
peine  en  quantité  suffisante  pour  être  certain  qu'ils  exer- 
cent quelque  effet  thérapeutique.  Dans  quelques  eaux- 

absorbés  par  la  muqueuse  intestinale  du  cochon  d'Inde  et  autres 
animaux  dans  une  proportion  qui  varie  suivant  la  nature  du  com- 
posé et  la  quantité  qu'on  a  administrée. 

(1)  V.  The  Causes  and  Treatment  of  Chlorosis,par  le  D""  Ralph 
Stockma.\-.  Brit.  Med.  Journal,  1895,  vol.  II,  p.  1475. 


—  39  — 

mères  ces  sels  se  rencontrent  nécessairement  en  propor- 
tion plus  considérable  ;  dans  celle  de  Rothenfelde  on  dit 
qu'il  y  a  12,  6  pour  mille  de  bromure  de  magnésium. 

Soufre.  —  L'action  de  l'hydrogène  sulfuré  et  de 
petites  quantités  de  sulfures  existant  dans  des  eaux  sulfu- 
reuses n'est  pas  facile  à  apprécier.  L'effet  des  plus  faibles 
de  ces  eaux  est  probablement  dû  aux  autres  substances 
qu'elles  renferment,  ou  cet  effet  est  celui  des  eaux  ther- 
males simples.  On  ne  peut  pas  mettre  en  doute  que  des 
effets  thérapeutiques  marqués  soient  obtenus  de  l'usage 
d'eaux  sulfureuses  plus  fortes.  Pour  ce  sujet  toutefois 
nous  renvoyons  au  chapitre  sur  les  eaux  sulfureuses. 

Sels  de  lithium.  —  Il  est  douteux  que  les  sels  de 
lithium  existant  dans  les  eaux  de  Baden  Baden,  Royat 
etc.,  soient  pris  en  quantité  suffisante  pour  produire  un 
effet  thérapeutique  spécial  quelconque  dans  la  goutte  etc. 

Chlorure  de  calcium.  — On  a  employé  le  chlorure 
de  calcium  dans  les  engorgements  scrofuleux  des  ganglions 
lymphatiques  et  autres  affections  scrofuleuses  (1),  dans 
l'hémophilie  (2)  et  dans  des  formes  variées  de  prurit  (3)  ; 
ce  sel  existe  dans  plusieurs  eaux  chlorurées,  et  constitue 
la  partie  principale  des  sels  contenus  dans  les  eaux- 
mères  de  Kreuznach  (4). 

(1)  V.  The  therapeutic  Actions  ofmuriateof  Lime,  parle  D""  J. 
Warburton  Begbie.  Edinburgh  médical  Journal,  juillet  1872, 
vol.  XVIII,  p.  46. 

(2)  V.  On  the  Treatment  of  Haemorrhages  and  Urticarias, 
which  are  associated  ^Yith  Déficient  Blood  Coagulability,  par  le 
prof.  A.  E.  Wright,  of  Xetley.    Lancet,  janvier  18,  1896. 

(3j  V.  On  the  Pathology  of  Itching-  and  ils  Treatment  by  large 
Doses  of  Calcium  Chloride,  par  le  D''  Thomas  Savill.  Lancet, 
août  1,  1896. 

(4)  Dans  quelques  eaux-mères  telles  que  celles  de  Kissingen 


—  40  — 

Chlorure  de  baryiiiu.  —  Dans  les  eaux  de  Llangam- 
march,  du  centre  du  pays  de  Galles,  on  trouve  du  chlorure 
de  baryum  en  même  temps  que  du  chlorure  de  calcium. 
Le  chlorure  de  baryum  pris  à  très  faibles  doses  augmente, 
dit-on,  la  force  des  contractions  cardiaques  en  diminuant 
leur  fréquence.  Les  chlorures  de  baryum  et  de  calcium 
sont  associés  à  du  fer  dans  la  source  chlorurée  fermai- 
neuse  d'Harrogate  et  à  du  soufre  dans  les  anciennes  eaux 
sulfureuses  d'Harrogate. 

Sels  calcaires.  —  Dans  les  eaux  terreuses  et  calcai- 
res, le  carbonate  de  chaux  a  un  effet  antiacide  et  calmant 
sur  la  muqueuse  gastrique,  tandis  que  le  sulfate  de  chaux 
est  légèrement  astringent.  Cette  propriété  astringente  ne 
détermine  pas  toujours  de  la  constipation,  car  bien  que  la 
sécrétion  intestinale  puisse  être  diminuée,  le  péristal- 
tisme  peut  rester  le  même  ou  être  augmenté.  En  général 
cependant  ils  exercent  une  action  légèrement  constipante 
et  l'effet  diurétique  de  l'eau  en  boisson  se  trouve  par  là 
augmenté,  car  lorsqu'une  moindre  quantité  de  liquide 
passe  par  Tintestin,  il  s'en  écoule  plus  par  les  reins  ;  à  cet 
effet  diurétique  est  vraisemblablement  dû  un  peu  de  la 
réputation  de  quelques-unes  de  ces  eaux  dans  les  cas  de 
gravelle  urique,  etc.  Il  est  très  douteux  que  la  chaux  dans 
ces  eaux  ait  quelque  action  spéciale  sur  la  nutrition  des 
os,  comme  on  Ta  supposé. 

Élément  empirique  dans  le  traitement  bal- 
néaire. —  Il  est  impossible  d'apprécier  exactement  l'ef- 
fet d'une  eau  minérale  en  additionnant  simplement  les 
eft'ets  respectifs  des  substances  indiquées  par  l'analyse 
chimique.  Il  faut  compter  encore  beaucoup  sur  les  ré- 

et  de  Saizungen  il  y  a  moins  de  chlorure  de  calcium,  mais  plus 
de  chlorure  de  magnésium. 


—  41  — 
sultats  empiriques  dans    le   traitement  hydro-minéral. 

Inhalation  d'eau.  —  Traitement  par  inhalation. 
—  Outre  l'usage  interne  des  eaux,  on  peut  encore  em- 
ployer celles  de  quelques  sources,  spécialement  celles 
qui  contiennent  des  chlorures  et  des  carhonates  de  so- 
dium et  du  soufre,  en  inhalations  pour  des  affections  de 
Tappareil  respiratoire,  dans  le  but  d'agir  localement 
sur  la  membrane  muqueuse  affectée.  Dans  les  mala- 
dies du  pharynx  ou  des  fosses  nasales,  on  peut  em- 
ployer un  spray  grossier,  et  de  même  quand  on  désire 
seulement  que  le  spray  atteigne  la  partie  supérieure 
du  larynx.  Toutefois  dans  les  cas  de  bronchite  chro- 
nique, quand  il  y  a  lieu  de  faire  pénétrer  le  spray 
sur  la  membrane  muqueuse  des  canaux  bronchiques 
sans  provoquer  de  la  toux,  il  est  nécessaire,  surtout 
quand  il  y  a  de  l'irritabilité  laryngienne,  d'avoir  de  l'eau 
minérale  très  finement  pulvérisée.  On  atteint  surtout  ce 
résultat  avec  une  des  méthodes  qui  permettent  de  remplir 
la  salle  entière  d'eau  pulvérisée.  Dans  une  salle  de  ce 
genre  les  malades  peuvent  être  confortablement  assis  et 
inhaler  le  spray  qui  remplit  la  pièce. 

Maisons  pour  iiilialation  (Gradirhseuser,  édi- 
fices pour  la  graduation  des  eaux  chlorurées).  — Une  au- 
tre méthode  d'inhalation  consiste  à  s'asseoir  auprès  de 
hangars,  maisons  pour  inhalation,  qui  primitivement 
n'étaient  employées  que  pour  recueillir  le  sel  ordinaire 
des  sources  salines.  Les  maisons  pour  inhalation  à  Kreuz- 
nach,  Reichenhall,  etc.,  sont  de  larges  claies  en  bois  le  long 
desquelles  on  fait  tomber  goutte  à  goutte  l'eau  de  la 
source.  Il  y  a  des  allées  et  des  sièges  disposés  pour  les 
malades  sur  les  côtés  de  quelques-unes  de  ces  claies,  et 
des  malades  sont  souvent  assis  du  côté  opposé  au  vent. 
Sans  doute,  outre  de  la  vapeur  d'eau  et  des  gaz  de  l'eau, 
des  particules  de  l'eau  concentrée  elle-même  sont  inha- 


—  4-2  — 

lées.  Une  fontaine  d'eau  minérale  placée  dans  le  voisinage 
augmente  encore  la  quantité  de  particules  d'eau  existant 
dans  l'air  (1). 

Inhalation  de  gaz.  —  Les  gaz  provenant  des  eaux 
minérales,  principalement  de  Thydrogène  sulfuré,  de  l'a- 
zote et  de  Tacide  carbonique  sont  parfois  inhalés,  mais  il 
est  très  douteux  qu'on  ait  obtenu  par  cette  méthode  quel- 
que résultat  thérapeutique  réel. 

Autres  facteurs  dans  le  traitement  balnéaire. 

—  ?sous  avons  examiné  Teffet  physique  des  bains  et  Fac- 
tion pharmaco-dynamique  des  eaux  minérales  prises  en 
boisson.  On  peut  souvent  obtenir  ces  effets  de  Teau  mi- 
nérale par  leur  emploi  judicieux  à  domicile,  ou,  tout  au 
moins  dans  une  grande  mesure,  par  l'emploi  d"eaux  mi- 
nérales artificielles  [2)  :  mais  le  succès  du  traitement  aux 
sources  dépend  également  d'autres  facteurs,  et  c'est  notre 
intention  d'étudier  dans  le  chapitre  suivant  l'intluence 
du  repos  de  Tesprit,  des  modifications  dans  les  occupa- 
tions intellectuelles,  du  changement  de  climat,  d'entou- 
rage, du  genre  de  vie  et  de  régime,  qui  accompagnent 
le  traitement  balnéaire. 


(1)  Il  faut  tenir  compte  aussi  de  l'ozone  qui  se  dégage  dans  ces 
conditions  et  qui  a  une  action  vivifiante  et  stimulante.  A.D. —  P. S. 

(2)  La  fabrication  et  l'emploi  sérieux  d'eaux  minérales  artifi- 
cielles ont  été  introduits  par  le  professeur  F,  A.  A.  Struve  en 
1820  et  1821  à  Dresde  et  en  1825  il  fonda  à  Brighton  son  German- 
spa  dont  la  réputation  était  bien  plus  grande  qu'aujourd'hui.  Son 
livre  Ueber  2\achbildung  der  naturlkhea  Heilquellen  (Dresden, 
1824-26)  reste  un  des  meilleurs  ouvrages  sur  le  sujet, mais  O.Ewicti 
et  après  lui  d'autres  auteurs  ont  développé  le  procédé  et  employé 
des  eaux  minérales  artificielles,  qui  ne  sont  pas  absolument  iden- 
tiques à  aucune  eau  naturelle  mais  qui  renferment  leurs  éléments 
constitutifs,  spécialement  adaptés  aux  exigences  de  certaines 
classes  de  malades  et  qui,  espéraient-ils,  leur  conviennent  mieux 
que  quelques  eaux  minérales  naturelles. 


CHAPITUE  IV 


Influence  du  changement  d'air,  de  régime  et  de 
genre  de  vie  pendant  le  traitement  balnéaire. 

—  Traitements  médical  et  chirurgical  aux  eaux. 

—  Exercices  musculaires  et  massage  combinés 
avec  le  traitement  balnéaire. 


Il  est  loiijoLirs  très  difficile  d'apprécier  les  effets  du 
traitement  thermal,  de  séparer  ce  qui  est  dû  à  Tac- 
tion  des  eaux  minérales  de  ce  qui  est  dû  à  l'intluence  du 
changement  d'air,  de  régime,  de  genre  de  vie,  et  d'occu- 
pation intellectuelle.  Si  ces  derniers  éléments  ne  contri- 
huaient  pas  largement  aux  bons  résultats  obtenus,  s'il 
suffisait  simplement  de  boire  de  l'eau  thermale  ou  de  s'y 
baigner,  il  serait,  dans  bon  nombre  de  cas,  possible  de 
faire  le  traitement  à  domicile,  à  l'aide  de  l'eau  minérale 
importée  ou  même  d'eaux  minérales  artificielles.  En  fait, 
le  traitement  à  domicile  échoue  souvent,  ou  ses  résultats 
sont  bien  inférieurs  à  ceux  que  l'on  obtient  aux  sources 
elles-mêmes.  Il  ne  faut  pas  en  être  surpris  si  Ton  consi- 
dère Teffet  produit  par  le  seul  changement  d'air. 


Changement  d'air,  etc.  —  Il  n'est  personne  qui 
n'ait  expérimenté  quelques-uns  des  effets  attribués  au 
changement  d'air.  Il  serait  tout  à  fait  inutile  de  décrire, 
si  cela  était  possible,  ce  que  tout  le  monde  éprouve 
quand  de  Tair  confiné  de  chambres  ou  de  bureaux  dans 
des  grandes  villes  fumeuses  on  va,  les  jours  de  vacances, 


respirer  Tair  frais  et  embaumé  de  la  campagne  ou  la  brise 
réconfortante  de  la  mer  ou  de  la  montagne.  Pendant  les 
jours  de  congé  on  passe  habituellement  presque  tout  son 
temps  au  grand  air;  la  lumière  du  soleil,  comprenant  les 
rayons  chimiques  invisibles,  qui  probablement  pénètrent 
plus  profondément  que  les  rayons  de  la  lumière  ordinaire, 
a  une  part  dans  les  bons  effets  obtenus  :  la  nutrition  çé- 
nérale  du  corps  est  sliinulée.  l'air  est  plus  aseptique. 

Climats,  altitude,  «situation  et  environs  des 
stations  thermales. — L'altitude  de  quelques  stations 
d'eaux  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  leur  donne  les  avan- 
tages d'un  réel  climat  de  montagne  :St-Moritz. dans l'Enga- 
dine,  est  environ  à  18:29  mètres  au-dessus  de  la  mer  ;  Pan- 
ticosa  en  Espagne,  Loèche-les-Bains  en  Suisse.  Bormioen 
Italie  et  quelques  autres  stations, sont  situés  à  des  altitudes 
variant  de  1:219  à  1676  mètres.  On  pourrait  encore  en 
citer  à  des  altitudes  plus  élevées.  Buxton,  dans  le  comté 
de  Derby,  aune  altitude  de  304  mètres  et  sa  situation 
donne  une  fraîcheur  délicieuse  à  Tair.  La  partie  supé- 
rieure de  Llanrindod,  dans  le  pays  de  Galles,  bien  que 
son  altitude  soit  seulement  d'environ  213  mètres,  en 
raison  de  sa  situation  ouverte  sur  une  espèce  de  lande 
(moor-land),  a  un  climat  tonique  égal  à  celui  d'un  grand 
nombre  de  localités  d'altitude  beaucoup  plus  élevée.  Il 
est  impossible  d'entrer  ici  dans  de  plus  grands  dévelop- 
pements sur  les  influences  purement  climatothérapiques 
des  eaux. 

La  situation  et  lesenvironsd'unestationthermalene  sont 
pas  seulement  importants  à  cause  de  l'abri  qu'ils  offrent 
contre  le  vent,  l'exposition  au  soleil  et  la  chaleur.  Il  faut 
encore  que  la  région  environnante  soit  belle  et  qu'il  y  ait 
des  facilités  pour  des  promenades  agréables,  si  cela  est 
possible  dans  plusieurs  directions  ;  il  faut  aussi  songer  à 


—  45  - 

un  certain  nombre   d'ascensions   nécessitant   un  efforl 
modéré. 

Il  devrait  y  avoir  également  de  nombreuses  forêts  et  ave- 
nues où  les  malades  pourraient  s'asseoir  ou  se  promener 
à  l'abi-i  delà  chaleur  du  soleil.  Les  pentes  qui  environ- 
nent plusieurs  des  établissements  d'eaux  du  continent, 
spécialement  en  Allemagne,  sont  très  boisées  et  les  forêts 
sont  entretenues  avec  soin,  et,  dans  quelques  cas,  font 
partie  de  la  propriété  de  rétablissement  balnéaire,  et 
sont  consacrées  à  l'usage  et  au  plaisir  des  baigneurs.  Cer- 
tainement, par  l'acquisition,  la  conservation, ou  la  création 
de  promenades  ombragées,  plusieurs  stations  anglaises  et 
françaises  feraient  bien  de  suivre  l'exemple  de  quelques- 
unes  de  leurs  rivales  plus  fortunées. 

Pour  le  choix  de  la  station  il  faut  également  tenir  compte 
de  la  saison  pendant  laquelle  le  malade  réclame  son  trai- 
tement et  lui  conseiller  celle  où  à  ce  moment  le  climat  est 
le  meilleur  (1). 

(1)  Il  ne  nous  appartient  pas  de  faire  dans  un  ouvrage  qui 
porte  la  signature  d'H.  Weber  une  note  sur  la  climatologie,  car 
on  sait  que  cet  auteur  a  publié  un  remarquable  traité  de  clima- 
tothérapie  que   nous  avons   du   reste  traduit  en  français.  Nous 
voulons  simplement  rappeler  que  nombre  de   stations  thermales 
sont  en  même  temps  des  stations  climatériques.  Nous  nous  bor- 
nons à  résumer  ici  les  conditions  physiologiques   spéciales  dans 
lesquelles  se  trouvent  placés  les  malades  au  point  de  vue  de 
Faction  de  Toxygène  sur  le  sang  suivant  Taltitude.   On  sait  en 
effet  :  1°  que  l'oxygène  de  Pair  est  nécessaire  à  la  vie  cellulaire. 
Chez  les  animaux  supérieurs  il  est  conduit  aux  cellules  de  l'or- 
ganisme par  l'intermédiaire   de  l'hémoglobine  du  sang.  Il  forme 
avec  cette  substance  une  combinaison  lâche,  dissociable  :   l'oxy- 
hémoglobine.    Or    la   quantité  d'oxygène  fixé  par  l'hémoglobine 
dépend,  dans  une  certaine  mesure,  de  la  pression  partielle   de 
l'oxygène  dans  l'air  inspiré.   —   Dans  ces  conditions  la  diminu- 
tion brusque   de  la  pression   partielle   de  l'oxygène  dans  l'air  a 
pour  conséquence  la  dissociation  de  l'oxyhémoglobine.  L'hémo- 
globine perd  une  partie  de  son  oxygène  et  la  teneur  du  sang  en 


—  46  — 

Influences  psychiques  dans  le  traitement 
thermal.  —  Les  bons  effets  dus  aux  vacances,  souvent 
attribués  au  «  cbangement  d'air  »,  sont  provoqués  sans 
doute  fréquemment  par  une  influence  psychique  due  au 
changement  des  occupations  intellectuelles.  La  rou- 
tine du  travail  de  bureau,  l'excitation  et  les  préoccupa- 
tions d'entreprises  commerciales  ou  de  la  vie  profession- 
ce  gaz  diminue  (Bert). 

Or  dans  les  montagnes  aux  altitudes  éleve'es  la  pression  baro- 
métrique baisse. La  tension  partielle  de  l'oxygène  de  l'air  diminue 
également.  Par  suite  la  proportion  d'oxygène  fixé  par  le  sang 
est  moindre.  11  y  a  anoxhémie,  cet  état  entraîne  une  série  de  ma- 
laises connus  sous  le  nom  de  u  mal  des  montagnes  »  [Jourdanet- 
Bert).  A  cet  état  de  choses  il  y  a  un  correctif. 

2°  Si  la  transition  n'est  pas  trop  brusque  l'homme  et  les  ani- 
maux supérieurs  s'adaptent  à  la  vie  dans  l'air  raréfié.  Ne  sait-on 
pas  qu'il  existe  sur  les  hauts  plateaux,  au-dessus  même  de 
4.000  mètres,  des  races  fortes  et  vigoureuses.  C'est  là  un  nouvel 
exemple  de  cette  loi  générale  que  la  vie  s'accUmate  facilement  à 
des  conditions  nouvelles. 

Le  mécanisme  de  l'adaptation  à  la  vie  dans  l'air  raréfié  est  le 
suivant  : 

Sous  l'influence  de  la  diminution  de  la  tension  de  l'oxygène 
dans  l'air  les  globules  rouges  du  sang  augmentent  considérable- 
ment de  nombre  [Viaud).  Parallèlement  à  l'augmentation  du 
nombre  des  globules  il  se  forme  de  l'hémoglobine  en  quantité 
plus  abondante.  Aussi  le  sang  des  sujets  qui  vivent  dans  les 
grandes  altitudes  contient-il  autant  d'oxygène  que  celui  des 
individus  qui  vivent  au  bord  de  la  mer  [P.  Bert). 

L'apparition  du  mécanisme  compensateur  est  très  rapide.  Il 
dure  autant  que  le  séjour  dans  les  altitudes  élevées.  Il  paraît  au 
moins  pour  de  courts  séjours  disparaître  avec  le  retour  à  une 
altitude  moins  élevée. 

Des  expériences  de  contrôle  ont  permis  de  s'assurer  que  ce 
mécanisme  compensateur  est  la  conséquence  uniquement  de  la 
raréfaction  de  l'oxygène.  Les  autres  conditions  nouvelles  que 
peut  impliquer  le  séjour  à  la  montagne,  telles  que  l'ahmentation 
différente  etc. . . .  n'y  sont  pour  rien.  [Sellier-Regnard) 

A.  D.  —  P.  S. 


—  47  - 

nelle  sont  égalemeiil  supprimées.  L'esprit  prend  d'autres 
directions.  Souvent  la  vie  de  la  campagne  oflVe  le 
charme  de  la  nouveauté  ;  à  d'autres  elle  rappelle  d'a- 
gréables souvenirs  et  réveille  des  idées  anciennes.  Le 
repos  et  la  tranquillité  sont  ordinairement  très  vivement 
appréciés  par  ceux  qui  ont  le  plus  travaillé. 

Si  cette  action  psychique  est  nécessaire  pendant  les  va- 
cances, elle  a  encore  une  importance  plus  considérable 
pendant  un  traitement  balnéaire.  Bien  que  dans  certains 
cas  on  puisse  en  tirer  un  bon  résultat,  cependant  l'usage 
suivi  d'une  eau  minérale  énergique  ne  peut  être  recom- 
mandé, dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  lorsque  le  ma- 
lade doit  s'occuper  d'affaires  absorbantes  ou  de  fatigues 
sociales.  Parfois  la  seule  manière  d'obtenir  qu'un  malade 
soit  dégagé  de  ses  préoccupations  d'affaires,  c'est  d'insis- 
ter pour  qu'il  se  rende  pour  son  traitement  dans  une  sta- 
tion sanitaire  éloignée  (1). 

Il  faut  éviter  Fennui  aux  eaux  :  dans  les  stations 
étrangères  on  est  bien  gardé  contre  cet  inconvénient  ;  il 
existe  des  orchestres  et  des  concerts  en  plein  air  et  on 
s'occupe  de  créer  des  distractions  publiques.  Aux  eaux  les 
malades  doivent  trouver  toute  la  gaieté  possible,  et  il  faut 
éloigner  leurs  pensées  de  leurs  maux  par  des  influences 
psychiques  salutaires.  L'oubli  de  ce  facteur  dans  le  trai- 
tement balnéaire  a  été  la  cause  de  l'insuccès  de  quelques 
stations  thermales,  tandis  qu'en  y  attachant  une  impor- 
tance sérieuse  on  a  lars^ement  contribué  au  succès  d'autres 
stations.  Dans  le  traitement  des  maladies  chroniques  on 

(1'  Cependant  le  voyage  ne  doit  pas  être  rendu  trop  fatigant 
par  un  long  trajet  fait  sans  interruption.  Si  la  station  est  éloigne'e 
il  faut  couper  le  voyage  par  des  repos  ;  si  on  n'observe  pas  cette 
recommandation,  les  malades  seraient  exposés  à  arriver  dans  un 
état  de  fatigue  qui  demanderait  un  long  repos  avant  de  commencer 
la  cure. 


—  48  — 

peiit'et  on  doit  faire  intervenir  le  moral  commeun  puissant 
auxiliaire.  Le  changement  d'occupations  et  la  distraction 
agissent  comme  des  stimulants  psychiques  ;  ils  favorisent 
à  coup  sûr  la  nutrition  des  cellules  nerveuses  de  Técorce 
cérébrale,  et. par  suite, améliorent  la  nutrition  du  cerveau  ; 
la  nutrition  et  le  fonctionnement  des  organes  éloitrnés 
sont  aussi  très  favorablement  modifiés. 

Kégularîsation  dnré^çîme  et  du  genre  de  vie. 

—  Un  autre  avantage  du  traitement  fait  à  la  source  sur  le 
traitement  à  domicile. c'est  un  certain  désiré  de  routine  dans 
le  traitement;  on  ne  doit  pas  le  regarder  comme  une  mé- 
thode irréfléchie.  «  mécanique  »  de  traiter  tous  les  mala- 
des. Un  malade  trouve  plus  facile  de  changer  son  régime 
et  ses  habitudes  quand  d'autres  font  de  même  ;  et  par 
le  fait  il  y  est  presque  fatalement  amené.  Ainsi,  le 
plaisir  exagéré  de  la  table  'peut-être  de  l'alcool). les  repas 
précipités  à  des  heures  irrégulières,  les  veillées  prolon- 
gées font  place  au  lever  matinal,  au  régime  réglé,  à  des 
repas  pris  à  des  heures  régulières  :  le  malade  prend  l'ha- 
bitude de  se  coucher  de  bonne  heure.  Il  est  surtout  diffi- 
cile d'avoir  un  régime  régulier  chez  soi.  et  tout  le  monde 
est  d'accord  sur  la  large  part  au'il  faut  faire  au  régime 
et  cà  la  régularité  de  vie  dans  le  traitement  de  l'obésité 
et  de  la  glycosurie  à  Marienbad.  Karlsbad,  etc. 

Ce  qui  précède  suffit  à  montrer  les  nombreux  avantages 
du  traitement  fait  aux  stations  balnéaires  sur  le  traitement 
à  domicile. 

Traitement  pharmaceutîqne  aux  eaux  miné- 
rales.—  En  règle  générale  il  faut  employer  aussi  peu  que 
possible  le  traitement  pharmaceutique  ordinaire  aux  eaux; 
les  malades  croient,  à  tort  ou  à  raison,  qu'ils  ont  pris  assez 
de  remèdes  avant  d'être  envoyés  aux  eaux,  ou  bien  ils 
ont  pris  une  aversion  spéciale  pour  les  médicaments. 


—  49- 

Dans  certains  cas,  cependant,  on  peut  se  demander  si 
les  bons  résultats  obtenus  par  le  traitement  thermal  ne 
sont  pas  dus  autant  aux  eaux  qu'au  traitement  pharma- 
ceutique employé  simultanément .  En  faveur  de  cette 
hypotlièse  il  y  a  certainement  quelques  raisons.  Ainsi  la 
réputation  d'Aix-la-Chapelle, de  Luchon, d'Uriage,  d'Aix- 
les-Bains  dans  le  traitement  de  la  syphilis  est  due  en 
grande  partie  au  traitement  pharmaceutique  employé  dans 
ces  stations  et  à  l'attention  donnée  à  ce  sujet  par  les  mé- 
decins de  ces  établissements  ;  la  réputation  de  Karlsbad 
dans  le  diabète  tient  en  partie  à  des  causes  similaires. 
Certaines  eaux  doivent  une  part  de  leur  réputation  dans 
les  affections  de  l'utérus  et  des  annexes  au  traitement 
local  judicieux  employé  par  les  médecins,  et  Wildungen 
est  célèbre  par  le  traitement  chirurgical  des  maladies  des 
voies  urinaires. 

Dans  d'autres  cas  la  réputation  de  la  source  ne  relève 
pas  tant  de  Teau  que  de  méthodes  hydrothérapiques 
énergiques,  d'exercices  spéciaux,  de  massage  etc.,  appli- 
qués dans  la  station.  Il  en  est  ainsi,  à  un  certain  degré, 
à  Aix-les-Bains  pour  les  maladies  articulaires,  et  ISau- 
heim  est  redevable  à  des  causes  analogues  de  sa  récente 
célébrité  dans  certaines  affections  du  cœur  (1). 

(1)  Action  des  eaux  minérales  sur  la  nutrition.  Au  Congrès 
international  d'hydrologie  médicale  de  Clermont  (1896;,  M.  le 
D*"  Linossiera,  dans  un  mémoire  très  complet,  cherché  à  préciser 
Faction  essentiellement  modificatrice  des  eaux  minérales  sur  la 
nutrition.  La  plupart  des  affections  justiciables  de  la  médication 
thermale  sont,  comme  on  le  sait,  les  maladies  chroniques  qui  ne 
seraient  en  grande  partie  que  le  résultat  d'une  altération  de  la 
nutrition  cellulaire.  Dans  certaines  maladies  infectieuses  oià  des 
eaux  minérales  sont  parfois  efficaces,  ce  n'est  pas  en  agissant 
sur  l'élément  microbien  mais  bien  en  activant  les  fonctions 
cellulaires  qu'elles  sont  utiles. 

On  peut  aborder  l'étude  de  l'action  des  eaux  minérales  sur  la 


~  oO  — 

Importance   des  médecins  de  la    station.    — 

Ce  qui  a  été  dit  dans  les  derniers  paragraphes  sert  simple- 

nutrition  par  l'observation  clinique  ej/par  l'expërimeniation. 
C'est  l'observation  clinique  qui  seui^  au  début  de  l'emploi  des 
eaux  minérales  a  permis  d'établir4es  indications  et  les  contre- 
indications  des  différentes  eaux  et  de  juger  de  leur  valeur  dans 
des  cas  déterminés.  Toutefois /Cette  méthode  ne  donne  que  des 
résultats  empiriques,  sans  aucune  notion  du  mécanisme  des  ac- 
tions curatives,  «  les  altérations  de  Ja  nutrition  n'étant  pas  ac- 
cessibles dans  leur  essence  à  la.^imple  observation  clinique  ». 

L'étude  expérimentale  de  l'action  d'ane  eau  minérale  sur  la 
nutrition  exige  une  double  étude  :  celle  de  la  nutrition  du  sujet 
en  dehors  de  ractiôSTcle  l'eau  minérale  ;  celle  de  la  nutrition  du 
sujet  placé  sous  l'influence  de4*eaû  minérale. 

]  Q    pl/;:t^rmin;^iJAn    rU    Ta   nntrif#n   pKp?     u^SUJet     donué,    daUS 

dcS---eoô4rt«yrr§'^'exisî?Tre«v4i0Epiales,  ei^rdes  plus  complexes. 
Pour  l'obtenir  il  faudrait  étabîn*4a  fo^Mie  exacte  des  mutations 
organiques.  En  réalité  on  lyT  peu^to^ituer  qu'une  série  d'ana- 
lyses portant  sur  les  myesflf,  s^nd^sA  liquides  et  gazeux  ;  sur 
les  excréta,  excréments,  yrmé;  a^urjVaz  expirés.  Or  il  est  fa- 
cile de  se  rendre  compte-jfoe  orne  anal;»se  ne  peut  jamais  arriver 
à  être  complète  en  raisfTO  d^  difficultés  des  opérations  qu'elle 
nécessite,  aussi  se  bimie-t^on,  pour  les  ingcita,  a  soumettre  le 
sujet  à  un  régimn^tric^  identique  à  lui-métne  dans  les  deux  pé- 
riodes de  r^^périence.  Ce  régini^wfbit  être  prescrit  quelque 
temps  av^ml'expe'rimentation^^feetf' l'adaptation  de  l'organisme  à 
un  régime  déterminé  n'e^fc#*fms  immédiate. 

Quant  à  V(ina.\yse^^,^ê!^  excréta,  elle  est  en  général  réduite  à 
celle  des  urin&à^^'foutefois  il  y  a  lieu  de  h.  f-ire  aussi  complète 
que  po^^iW^ 

— Une  fois  la  nutrition  du  sujet  étudj^,  il  faut  examiner  les 
variations  qui  résultent  dans  ses  expretions  de  l'action  des  eaux 
minérales,  bien  entendu  sans  mo^tmer  en  rien  son  régime. 

Dans  l'action  d'une  eau  mi^l^le  il  faut  distinguer  l'action  im- 
médiate et  l'action  éloignea^ans  le  premier  cas  il  importe  na- 
turellement de  tenir  coalpie  de  toutes  les  modifications  qui  se 
produisent  dans  la/ïmtrilion  pendant  la  durée  de  la  cure  ther- 
male. Ces  modifîcauons  sont  différentes  aux  différentes  phases 
de  la  cure.  M.  Linossier  rappelle  à  ce  sujet,  que  beaucoup  d'u- 
ricémiques  excrètent  plus  d'acide  urique  les  premiers  jours  de  la 


—  51  — 

ment  à  confirmer  ce  fait  que  les  connaissances,  la  ca- 
pacité et  l'énergie  des  médecins  d'une  station  contribuent 

cure  qu'avant  le  début  et  moins  vers  la  fin.  C'est  là  un  fait  qui 
s'observe  dans  un  grand  nombre  de  stations  différentes  et  que 
nous  avons  eu  aussi  l'occasion  de  constater. 

<(  L'action  éloignée  d'un  traitement  thermal  survit  à  la  cure.  » 
C'est  d'observation  courante  en  effet  que  sous  l'influence  immé- 
diate de  beaucoup  d'eaux  minérales  on  voit  s'aggraver  les  ma- 
laises ou  les  lésions  qu'atténue  ou  fait  disparaître  l'action'  éloi- 
gnée d'une  eau  minérale  :  crise,  poussée,  fièvre  thermat^,  etc. . . 
exagération  de  la  sécrétion  de  l'acide  urique  souyq'influence 
immédiate  d'une  eau,  qui  à  distance  en  diminue  l^production. 

On  ne  saurait,  dit  encore  M.  Linossier,  fixer  çrune/  manière 
précise  combien  de  temps  après  la  cessation  de  J^sagé  de  l'eau 
minérale  on  pourra  considérer  les  modifications  produites  dans  la 
nutrition  comme  résultant  de  l'action  éloignée;'  A  la  suite  de  la 
plupart  des  cures  thermales  il  est  une  période  pendant  laquelle 
l'organisme  est  encore  sous  le  coup  de  l'action  immédiate  des 
eaux,  action  qui  se  traduit  par  des  accidents  caractéristiques  :  la 
colique  hépatique  est  assez  fréquente  après  la  saison  de  Vichv. 
Il  en  est  parfois  de  même,  ajoutons-nous,  pour  certaines  der- 
matoses. Quelque  temps  après  la  cure  thermale,  environ  deux 
mois,  on  voit  survenir  un  retour  des  lésions  cutanées.  Après 
cette  période, /l'organisme  ressejît  le  bon- effet  de  la  saison,  si 
celle-ci  a  ét^  judicieusement  ordonnée  et  suivie  régulièrement 
pendant  uli  temps  suffisant.  C'est  alors  que  l'on  peut  avec  raison 
regarder  les  modifications  de  la  nutrition' comme  le  résultat  de 
l'ac^n  éloignée  de  l'eau  minérale.  Cette  action  éloignée  estl'ac- 

n  vraiment  caractéristique  des   eaux  minérales.   C'est  par  la 

persistance  des  modiiî'caLions  imprégnées  à  l'organisme  qu'elles 

Qiit  conquis  dans  la  théça'peutique  des  maladies  chroniques  une 

importance  préponde'r/inte. 

/     Il  est  impossi;  .s  l'état  actuel  de   la   science,  d'indiquer 

/    quelle  est  raction, ries  eaux  minérales  sur  la  nutrition.   La  plu- 

/     part  des  travaux^-pubhés  dans  ces  derniers  temps  sur  cette  ques- 

/      tion  l'ont  été^  l'instigation  de  M.  Albert  Robin.  Il  a  de  plus 

[       montré  dans /es  travaux  personnels  comment  de  la  double  notion 

de  l'action  cTune  eau  minérale  sur  la  nutrition,  et  des  déviations 

de  la  nutrifion  dans  une  maladie   déterminée,   on  peut  déduire 

des  indications  thérapeutiques  précieuses.  A   propos  de  l'action 


—  52  — 

largemenl  au  succès  du  traitement  liydrominéral  et  que 
ce  facteur  doit  toujours  être  pris  en  considération  dans  le 
choix  d'une  station  pour  les  malades. 

Spécialisation  des  eaux.  —  Paracelse  croyait  à 
l'action  spécifique  de  différentes  eaux  minérales  dans  des 
maladies  déterminées.  En  partie  par  la  tradition,  en  partie 
par  des  raisons  balnéo-thérapiques  solides,  mais  dans 
une  grande  mesure  aussi,  comme  on  vient  de  l'expliquer, 
grâce  au  savoir  et  aux  efforts  des  médecins  de  la  station, 

immédiate  de  la  médication  thermale  on  ne  saurait  établir  une 
règle  générale,  mais  on  peut  peut-être  dire  que  Texcitation  de  la 
nutrition  paraît  beaucoup  plus  fréquente  par  les  eaux  minérales 
que  le  ralentissement. 

Quant  à  la  cause  de  l'action  des  eaux  minérales  sur  la  nutri- 
tion, on  sait  tout  d'abord  qu'une  eau  minérale  bue  à  la  source 
agit  autrement  que  cette  eau  minérale  transportée.  Quelques 
auteurs  ont  supposé  que  cette  difTérence  devait  être  cherchée 
dans  les  nouvelles  conditions  d'existence  du  malade  pendant  sa 
cure,  d'autres  dans  les  propriétés  spéciales  de  l'eau,  au  moment 
de  l'émergence. 

Les  eaux  minérales  dans  leur  trajet  souterrain  se  trouvent 
dans  des  condhions  de  température,  dé  pression  d'acide  carbo- 
nique différentes  de  celles  auxquelles  elles  sont  soumises  au 
moment  de  leur  émergence.  A  ces  conditions  de  température  et 
de  pression  différentes  correspondent  deux  états  moléculaires 
différents  :  l'état  de  profondeur,  l'état  de  surface,  et  comme  la 
transformation  du  premier  de  ces  états  dans  le  second  exige  un 
certain  temps  pour  se  produire,  l'eau  conserve  momentanée  "^nt 
quelque  chose  de  sa  constitution  antérieure.  Il  est  plus  que 
probable  que  la  plus  grande  activité  des  eaux  à  la  source  est 
due  soit  à  cette  constitution  particuhère,  soit  à  leur  état  dyna- 
mique. En  effet  l'eau  minérale  est  le  siège  de  réactions  chimi- 
ques dont  l'aboutissant  est  l'eau  minérale  refroidie.  Or  pendant 
ce  refroidissement  il  y  a  dégagement  de  chaleur,  de  plus  ces 
réactions  ]:ieuvent  être  l'origine  d'une  production  d'électricité  et 
il  est  possible  que  l'eau  minérale  se  trouve  ainsi  dans  un  état 
électrique  particulier. 

A.  D.  —  P.  S. 


-  53  — 

beaucoup  d'eaux  ont  acquis  une  renommée  très  éten- 
due dans  le  traitement  d'affections   spéciales.   Par  les 
observations  et  les  écrits  des  médecins  de  la  station  et 
autres,  les  indications  de  certaines  eaux  ont  été  graduel- 
lement définies  avec  plus  d'exactitude.  Cette  spécialisation 
est  des  plus  remarquable  en  France,  où,  avec  l'instinct  ca- 
ractéristique des  Français  pour  l'ordre  et  la  classification, 
les  écrivains  qui  traitent  ce  sujet,  cherchent  à  préciser  de 
plus  en  plus  clairement  la  nature  exacte  des  cas  pour  les- 
quels telles  ou  telles  eaux  sont  particulièrement  favora- 
bles.  On  peut  se  demander  si    les  raisons  théoriques 
sur   lesquelles   ces    déterminations  sont   fondées,    sont 
jusqu'à  présent  suffisamment  solides  pour  être  la  base 
d'un  plan  exactement  défini.  Les  ressources  de  la  plupart 
des  stations  peuvent  être  assez  différentes  pour  convenir 
à  des  affections  diverses.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  tendance 
à  la  spécialisation  plus  déterminée  des  eaux,  doit,  par 
le  fait  et  selon  toutes  probabilités,  nous  conduire  au  but, 
dans  une  direction  juste. 

9 

]IIas«$ag;e  dans  le  tpaitenient  des  eanx.  —  Exer- 
cices actif  et  passif  en  connexion  avec  le  trai- 
tement des  eanx.  —  Le  massage  est  maintenant  em- 
ployé à  l'occasion  dans  la  plupart  des  stations  :  le  massage 
local  dans  le  traitement  des  arthrites,  de  la  sciatique, 
du  lumbago,  etc.  et  le  massage  général,  dans  le  trai- 
tement des  malades  chez  lesquels  beaucoup  d'exercice 
musculaire  volontaire  est  peu  approprié  ou  impossible. 
Dans  ces  derniers  cas,  le  massage  général  est  destiné, 
dans  une  certaine  mesure  au  moins,  à  suppléer  à  l'exer- 
cice volontaire. 

Gymnastique  suédoise  et  exercices    de  ]\aii- 

lieim.  —  Des  instituts  de  gymnastique  suédoise  ont  été 
établis  dans  un  grand  nombre  de  stations  d'eaux  à  Tétran- 


—  u  — 

ger,  instituts  munis  des  appareils  mécaniques  du  D'  G. 
Zander,  pour  les  mouvements  passifs  et  les  exercices 
musculaires  volontaires,  avec  résistance  graduée.  Des 
instituts  de  ce  genre  existent  à  Aix-la-Chapelle,  Wiesba- 
den,  Baden-Baden,  ^YiIdbad,  Karlsbad,  Ragatz,  etc.  Là, 
les  mouvements  gradués  peuvent  être  faits  dans  le  but 
d'exercer  certaines  articulations  ou  un  ordre  de  muscles 
particuliers. 

La  gymnastique  suédoise  sans  appareils  mécaniques 
spéciaux,  selon  le  système  primitif  de  P.  H.  Ling,  est  en 
usage,  sous  une  stricte  surveillance  médicale,  à  Hom- 
bourg,  Baden-Baden  et  autres  stations.  Dans  le  traite- 
ment de  ((  Schott  »  pour  les  affections  du  cœur  à  Nauheim, 
on  a  ajouté  une  variété  de  mouvements  avec  résistance 
«  Widerstands-Gymnastik  )>,  sous  la  surveillance  directe 
d'un  médecin  ou  d'un  assistant  capable. 

Dans  les  systèmes  de  Ling  et  de  Schott  la  résistance  est 
fournie  par  la  main  du  surveillant,  tandis  que  dans  celui 
de  Zander  elle  est  donnée  par  les  poids  et  les  leviers  de 
ses  machines. 

Exercice  en  teppaîn  plat  et  en  montagne.  — 

L'exercice  gradué  volontaire  sous  forme  de  cure  de  terrain 
((  Terrain-Cur  w,  a  été  depuis  quelques  années  ajouté, 
dans  une  large  mesure,  au  traitement  des  eaux,  et  parti- 
culièrement dans  les  stations  allemandes.  On  a  tracé  des 
sentiers  sur  les  hauteurs  et  les  pentes  autour  des  stations 
minérales,  sentiers  comprenant,  pour  ceux  qui  les  par- 
courent, des  exercices  variés,  avec  des  montées  et  des 
descentes.  On  a  fait  des  cartes  de  ces  diverses  promena- 
des, et  le  médecin,  en  faisant  choix  d'une  série  pour  son 
malade,  peut  régler  le  temps  et  la  longueur,  de  même 
que  la  somme  de  chemin  parcourue  en  montant  pour  la 
promenade  de  chaque  jour.  Les  arrangements  pour  la 
cure  de  terrain,  a  Terrain-Cur  »  comme  on  l'appelle, 


—  55  — 

furent  mis  en  usage  après  les  travaux  du  professeur 
M.  J.  Oertel,  de  Munich,  en  1886.  (Nouvelle  méthode  de 
traiter  les  afTections  chroniques  du  cœur  par  l'exercice 
gradué  en  montant.  Ueber  Terrain-Gurorte  zur  Behand- 
lung  von  Kreislauf-Stœrungen,  Leipzig,  1886.) 

L'usage  de  l'exercice,  dans  certaines  affections  du  cœur, 
avait  déjà  été  préconisé  par  Stokes,  qui,  écrivant  sur 
le  traitement  des  maladies  graisseuses  du  cœur  au  dé- 
but »  (professeur  AVilliam  Stokes,  Maladies  du  cœur  et 
de  l'aorte^  Dublin,  1854,  p.  3o7)  débute  ainsi:  «  Nous 
devons  graduellement,  mais  avec  fermeté,  habituer  le  ma- 
lade à  renoncer  à  toute  habitude  de  luxe  et  de  mollesse. 
Il  devra  s'astreindre  à  se  lever  de  bonne  heure  et  se  cou- 
cher de  bonne  heure,  et  suivre  une  série  d'exercices  mus- 
culaires gradués,  etc.  w  (1). 

Utilité  de  l'exercice  et  du  massage.  —  Pour 
l'usage  de  l'exercice  musculaire  dans  les  céphalalgies 
accompagnées  de  constipation,  etc.,  nous  renvoyons  à 
nos  remarques  (chapitre  XYIII,  section  46).  On  ne  sau- 
rait trop  insister  sur  l'utilité  de  Texercice  musculaire  ;  il 
favorise  l'oxydation  des  produits  non  utilisés  et  des  ma- 
tériaux toxiques  circulant  dans  le  sang.  Par  l'exercice 
régulier,  on  peut  faire  beaucoup  pour  empêcher  la  dégé- 
nérescence prématurée  des  tissus,  ceux  du  système  vascu- 
laire  en  particulier,  à  laquelle  les  personnes  ayant  une 
tendance  héréditaire   à    l'arthritisme  sont  spécialement 

(1)  On  sait  que  M.  OErtel  a  recommande,  clans  les  exercices 
se  faisant  sur  les  pentes,  de  saccader  l'expiration.  Cette  méthode 
aurait  pour  résultat,  d'après  M.  le  professeur  Potain,  en  provo- 
quant le  mécanisme  de  la  respiration  avec  effort,  d'augmenter 
assez  sensiblement  la  pression  intra-thoracique  pour  mettre  obsta- 
cle à  l'afflux  trop  rapide  du  sang  apporté  par  le  système  veineux 
pendant  la  durée  du  travail  musculaire.  Il  a  par  suite  pour  consé- 
quence de  s'opposer  à  la  dilatation  exagérée  du  cœur. 

A.  D.— P.  S. 


—  56  — 

disposées.  Au  moyen  de  Texercice,  les  muscles  striés  brû- 
lent le  sucre  qui  circule  dans  le  sang  des  glycosuriques. 
Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  ici  de  l'action  de  l'exer- 
cice régulier  pour  aider  à  enrayer  le  développement  ex- 
cessif de  la  graisse  dans  Torganisme. 

Un  exercice  musculaire  modéré  chez  ceux  qui  sont  en 
état  de  le  prendre,  aide  le  corps  à  se  débarrasser  des  pro- 
duits inutiles,  et  seconde  la  nutrition  normale  de  tous  les 
tissus.  Lorsque  par  suite  de  débilité,  d'obésité,  de  raideur 
des  articulations,  ou  de  certaines  affections  des  systèmes 
circulatoire  et  respiratoire,  un  exercice  musculaire  or- 
dinaire suffisant,  tel  que  la  promenade,  est  devenu  im- 
praticable, le  massage  ou  une  forme  modifiée  d^exercice 
peuvent  souvent  être  très  avantageux.  On  doit  remarquer 
cependant,  en  ce  qui  concerne  l'augmentation  de  l'oxyda- 
tion dans  Tor^anisme,  d'accord  en  cela  avec  les  récentes 
recherches  de  Hans  Leber  et  Struve  (1),  que  le  massage 
augmente  beaucoup  moins  les  échanges  nutritifs  que 
l'exercice  actif. 

Il  est  probable  que  des  exercices  divers,  actifs  et  pas- 
sifs et  le  traitement  hydrothérapique  aident  à  débarrasser 
le  corps  des  matières  toxiques  et  des  produits  inutiles  qui 
s'y  sont  accumulés.  Ceci  est  réalisé  soit  par  l'oxydation  à 
l'intérieur  de  l'organisme,  soit  par  l'élimination  par  les  sé- 
crétions urinaire  ou  autres.  Le  D'' Blanc,  d'Aix-les-Bains, 
a  insisté  sur  ce  fait  prouvé  par  M.  A.  Ranglaret,  par  des 
injections  faites  à  des  lapins;  il  en  résulte  que  la  toxi- 
cité spécifique  (2)  de  l'urine  du  malade  est  augmentée 

(1)  Ces  recherches  ont  été  mises  en  e'vidence  avec  l'aide  du 
professeur  C.  von  Noorden  à  Francfort.  Voyez  :  «  Ueber  den 
Einfluss  der  Musckel-und-Bauch-Massage  auf  den  respiratoris- 
chen  Gaswechsel  ».  Berliner  klin.  Wochenschrif't,  1896,  No.  16. 

(2j  II  n'est  pas  improbable,  comme  cela  a  été  su.iro-éré,  que  la 
réunion  des  symptômes   connue  sous  le  nom  de  fièvre  thermale, 


—    0/ 

lorsqu'il  commence  le  traitement  de  la  douche-massage 
(Voir  Aix-les-Baiiis). 

Le  D'  H.  Forestier  {Med.  Press  and  Circular,  8  avril 
1891)  a  de  plus  trouvé  que,  chez  les  goutteux,  l'excré- 
tion de  l'urée  et  de  l'acide  urique  dans  l'urine  s'accroît, 
lorsqu'ils  suivent  le  traitement  de  la  douche-massage, 
et  que  vers  la  vingtième  application  la  quantité  d'urée  et 
d'acide  urique  dans  Furine  commence  à  revenir  à  l'état 
normal  (1). 

qui  apparaît  souvent  durant  le  traitement  hydrominéral,  soit 
due  à  un  excès  temporaire  des  matériaux  toxiques  circulant 
dans  le  sang"  avant  leur  élimination  ;  si  cette  hypothèse  est 
exacte,  la  fièvre  thermale  peut  être  regardée  comme  analogue  aux 
douleurs  et  à  la  raideur  éprouvées  au  commencement  d'un  voyage 
pédestre,  ou  après  tout  exercice  musculaire  inaccoutumé  chez 
des  personnes  qui  ne  sont  pas  entraînées.  (L'exercice  chez  les 
personnes  non  entraînées  donne  peut-être  naissance  aux  dou- 
leurs et  à  la  raideur,  premièrement  par  une  introduction  trop 
soudaine  de  catabolisme  dans  les  muscles,  secondement  en 
entraînant  dans  la  circulation  des  produits  inutiles,  qui  étaient 
auparavant  emmagasinés  dans  les  tissus.) 

Ayant  aussi  présente  à  Tesprit  l'analogie  entre  les  douleurs  et 
la  raideur  passagère  résultant  d'un  exercice  musculaire  inaccou- 
tumé, et  celles  dont  se  plaignent  souvent  les  personnes  goutteu- 
ses, rhumatisantes  et  anémiques,  il  n'est  pas  étonnant  que  de 
pareils  malades  accusent  un  accroissement  de  leurs  soufTrances 
au  commencement  d'un  traitement  balnéaire. 

(i)  A  ce  propos  on  peut  ajouter  que  E.  Pfeiffer  {Berl.  klin. 
Woch.,  1896,  p.  248)  est  d'avis  que  des  bains  d'eau  thermale 
peuvent  être  utiles  pour  montrer  si  certaines  douleurs  indécises 
et  certaines  affections  des  articulations  sont  de  nature  goutteuse 
ou  non.  Il  prétend  qu'après  une  vingtaine  de  bains  tels  que  ceux 
de  Wiesbaden,  la  quantité  d'acide  urique  excrétée  chaque  jour 
par  l'urine  est  parfois  très  diminuée  (de  moitié  ou  plus  encore). 
11  pense  que  dans  ces  cas  on  peut  diagnostiquer  la  diathèse  uri- 
que et  regarder  les  symptômes  comme  goutteux  ;  car  s'il  s'agis- 
sait d'une  autre  maladie,  Pfeiffer  croit  que  le  même  phénomène 
ne  se  produirait  pas. 


—  58  — 

Massage  et  exercices  dans  les  affections  du 
cœnp.  —  Le  D'  Lauder  Brunton  et  le  D'"  Timniditïe 
ont  dernièrement  démontré  [Journal  of  Physiology,  dé- 
cembre 1894;  que  le  massage  occasionne  une  diminution 
de  la  résistance  périphérique  dans  les  vaisseaux  des  mus- 
cles massés,  et  que  de  là.  bientôt  après  le  massage,  s'o- 
père un  accroissement  du  flot  de  sang  dans  la  partie  mas- 
sée, joint  à  une  diminution  de  la  pression  sanguine. 
Durant  le  massage,  la  pression  sanguine  peut  s'accroître 
légèrement  ;  mais  il  est  peu  probable  que  cette  légère  aug- 
mentation exige  du  cœur  un  travail  supplémentaire,  tel 
que  celui  que  réclame  le  commencement  des  exercices  de 
montagne.  En  conséquence,  dans  les  cas  où  les  artères 
coronaires  du  cœur  sont  malades,  et  où  toute  tentative 
d'ascension  provoque  des  crise-  d"angine  de  poitrine,  le 
massage  peut  être  employé  pour  remplacer  l'exercice  vo- 
lontaire, sans  causer  de  pareils  accidents.  Dans  d'autres 
affections  cardiaques,  quand,  pour  diverses  raisons,  le 
malade  ne  peut  prendre  qu'une  quantité  très  limitée 
d'exercice  volontaire,  cette  lacune  peut  être  comblée  par 
le  massaçfe.  Lorsque  très  peu  d'exercice  volontaire  est 
possible,  il  est  quelquefois  préférable  de  le  prendre  sous 
une  surveillance  éclairée  et  expérimentée.  Dans  l'usage 
des  machines  du  D'  Zander,  cette  surveillance  appartient 
au  médecin,  qui  ordonne  les  exercices,  ou  qui  est  pré- 
sent dans  la  salle  tandis  qu'ils  s'exécutent  :  dans  les  sys- 
tèmes de  Ling  et  de  Schott  la  surveillance  est  exercée  par 
le  médecin  ou  par  l'assistant  qui  fournit  la  résistance 
aux  mouvements. 

Le  D""  Brunton  {Lancet,  12  octobre  189oj  a  montré 
pourquoi  l'exercice  musculaire  volontaire,  dans  quelques 
affections  cardiaques,  peut  avoir  un  avantage  sur  le  mas- 
sage général.  Pendant  l'exercice,  les  mouvements  respira- 
toires sont  accrus,  et  par  suite  une  espèce  de  massage  in- 


—  59  - 

direct  est  pratiqué  sur  le  cœur  (1)  et  sur  les  gros  vais- 
seaux ihoraciques.  De  là  rimportance  d'assurer,  quand 
cela  est  possible,  une  certaine  somme  d'exercice  volontaire 
ou  de  mouvements  respiratoires    spéciaux,  quoique  le 
massage  soit  le  but  principal.  La  gymnastique  Suédoise 
est  souvent  ce  qui  remplace  le  mieux  cet  exercice,  parce 
que,  sous  cette  forme,  la  durée  peut  être  aisément  réglée 
et  les  mouvements  variés  à  volonté.  C'est  dans  le  traite- 
ment des  affections  du  cœur  que  les  exercices  de  gym- 
nastique avec  résistance  musculaire  sont  le  plus  généra- 
lement appliqués  en  ce  moment  (Voyez  Nauheim).  Nous 
avons  déjà  (p.  37)  fait  allusion  à  ce  fait  que  l'oxydation 
dans  les  tissus  est  mieux  secondée  par  un  peu  d'exercice 
volontaire  que  par  une  somme  considérable  de  massage. 

(1)  J.  Heinricius  et  H.  Kronecker  attirèrent  rattention  sur 
cette  action  du  massage  des  mouvements  respiratoires  sur  le  cœur 
dans  leur  «  Beitrsege  z.  Kenntniss  d.  Einflusses  der  Respirations- 
bewegungen  auf  den  Blutlauf  im  Aortensystem  [Abhandliingen 
d.  Math.  Classe  der  Kœnigl.  Sœchs.  Gesellschaft  der  Wissens- 
chafften,vol.  XIV,  1888,  p.  427).  M.  leD'' J.  Hamel  note  la  même 
action  du  massage  exerce'e  par  le  battement  des  artères  sur  les 
tissus  environnants  (Die  Bedeutung  des  Puises  fur  den  Blut- 
strom.  Zeitsch.  f.  Biologie,  vol.  XXV,  1889,  p.  474). 


CHAPITRE  V 


Vie  journalière  aux  eaux.  —  Durée  de  la  cure.  — 
Nécessité  du  contrôle  médical.  —  Saisons  pour 
la  cure.  —  Importance  d'une  cure  complémen- 
taire (after-cure). 


Nous  devons  dire  quelques  mots  de  la  vie  journalière 
des  malades  traités  dans  les  stations  balnéaires.  Cette  vie 
doit  naturellement  varier  selon  la  vigueur  du  malade,  ses 
habitudes  précédentes,  la  nature  de  son  affection,  et  le 
genre  d'eau  minérale  qu'il  prend  ;  elle  doit  nécessairement 
être  réglée  avec  autorité  par  le  médecin  des  eaux,  et  dé- 
pend en  quelque  sorte  des  habitudes  locales.  Une  certaine 
somme  de  routine  est,  quoi  qu'il  en  soit,  souvent  utile, 
car  les  malades  observent  plus  facilement  les  règlements 
quand  d'autres  malades,  autour  d'eux,  les  suivent  égale- 
ment. Sans  doute  ces  règlements  pour  l'usage  interne 
des  eaux,  les  bains,  et  les  repas,  ainsi  que  le  genre  de  nour- 
riture étaient  autrefois  devenus  trop  uniformes  dans  quel- 
ques stations,  et  étaient  observés  trop  rigoureusement, 
sans  égard  à  la  condition  particulière  des  malades  (voyez 
plus  loin  Karlsbad)  ;  plus  récemment  ces  règles  ont  été  sa- 
gement relâchées  ou  modifiées  pour  s'adapter  aux  exigen- 
ces des  différents  malades. 

Vîe  journalière  aux  eaux.  —  Dans  la  plupart 
des  stations  étrangères, la  vie  du  malade  commence  de  bon 
matin.  11  se  lève  à  6  ou  7  heures,  boit  son  eau,  cause  et  se 


-  61  — 

promène,  tandis  qu'un  orchestre,  aux  frais  duquel  les  ma- 
lades souscrivent,  égaie  la  promenade. Le  déjeuner  se  com- 
pose de  café  ou  de  thé  et  de  petits  pains,  auxquels,  sur- 
tout lorsqu'il  s'agit  de  malades  anglais,  on  ajoute  souvent 
des  œufs,  du  jambon,  du  poulet,  etc.  Ce  repas  peut  être 
pris  entre  7  et  9  heures,  selon  le  moment  où  le  malade  a 
commencé  sa  journée.  Il  est  de  règle  de  prendre  les  eaux 
à  jeun,  mais,  lorsqu'il  s'agit  de  personnes  délicates,  une 
tasse  de  lait,  de  thé  ou  de  café  peut  être  prise  au  moment 
du  lever  ;  dans  quelques  cas,  le  malade  est  autorisé  à 
boire  les  eaux  dans  sa  chambre.  Il  est  parfois  préférable 
de  ne  les  prendre  qu'un  peu  avant  le  repas  du  milieu  du 
jour  ou  même  celui  du  soir. 

En  Allemagne,  le  repas  du  milieu  du  jour  est  servi 
vers  1  heure,  en  France  il  est  pris  plus  tôt  (en  ce  qui 
concerne  la  vie  journalière  aux  eaux  en  France,  voyez 
Gauterets  par  exemple).  Si  les  bains  sont  nécessai- 
res, on  peut  les  prendre  le  matin  de  bonne  heure, 
après  l'absorption  des  eaux,  ou,  si  le  temps  fait  alors 
défaut,  avant  le  repas  du  milieu  du  jour.  Inutile  de  dire 
qu'on  ne  doit  pas  se  baigner  peu  après  le  repas,  temps 
auquel  beaucoup  de  sang  est  nécessaire  pour  les  fonctions 
digestives.  Quand  les  stations  sont  encombrées,  et  les 
appareils  de  bains  restreints,  le  moment  du  bain  dépend 
de  rinscription.  Celle  allenle  peut,  dans  quelques  sta- 
tions, quand  la  saison  bat  son  plein,  causer  au  ma- 
lade un  grand  dérangement,  et  même  lui  être  nuisible. 
Les  concerts  en  plein  air,  les  promenades,  et  parfois  d'a- 
gréables excursions  dans  la  campagne  environnante,  ai- 
dent à  remplir  les  matinées  et  les  après-midi  jusqu'au 
repas  du  soir,  à  cinq  ou  six  heures.  On  prescrit  quelque- 
fois de  boire  les  eaux  une  seconde  fois,  avant  le  repas  du 
milieu  du  jour  ou  celui  du  soir  ;  dans  les  cas  où  le  ma- 
lade doit  boire  très  peu  à  la  fois,  ou  bien,  si  une  quantité 


considérable  est  nécessaire,  Teau  est  prise  trois  fois  par 
jour. 

Les  eaux  ferrugineuses  se  prennent  parfois  aux  repas, 
et  si  une  forte  proportion  d'acide  carbonique  libre  dé- 
guise le  goût  du  fer,  elles  forment  une  agréable  boisson 
de  table. 

Uorée  de  la  core.  —  Il  n'y  a  pas  de  temps  fixe  pour 
la  durée  de  la  cure.  La  moyenne  est  à  peu  près  de  trois  à 
quatre  semaines  (1)  ;  mais  ce  traitement,  comme  du  reste 
tout  autre  traitement,  doit  varier  selon  Tétat  général  et 
l'affection  du  malade.  Quelquefois  la  durée  ne  peut  être 
fixée  que  par  le  médecin  qui  suit  les  progrès  de  la  cure, et, 
dans  beaucoup  de  maladies  chroniques,  il  est  nécessaire 
de  continuer  la  saison  au  delà  de  six  ou  huit  semaines, 
ou  de  faire,  dans  la  même  année,  deux  saisons  séparées 
par  un  intervalle  de  un  ou  deux  mois. 

luiportance  de  la  surveillance  médicale  aux 
eaux.  —  La  surveillance  médicale  est  absolument  né- 
cessaire. Les  progrès  de  la  cure  doivent  être  suivis.  Le 
malade  a  besoin  de  conseils  sur  beaucoup  de  points  : 
notamment  sur  son  régime,  la  nature  et  la  somme  d'ex- 
ercice, le  moment  de  la  journée  où  il  doit  le  faire,  quand 
il  devra  boire  les  eaux,  et  la  quantité,  la  suspension 
temporaire  des  bains  ou  d'autres  pratiques  balnéaires  : 
le  traitement  à  suivre  à  l'apparition  d'éruptions  ou  de 
((  la  fièvre  thermale  »,  ou  durant  les  périodes  mens- 
truelles. Quelquefois  le  médecin  ordonne  de  faire  chauffer 
les  eaux,  si  elles  sont  froides  ;  ou,  si  elles  sont  trop  fortes, 

(1)  Cette  durée  de  trois  semaines  correspond  à  la  période  in- 
lermenstruelle  chez  la  femme.  Dans  le  traitement  des  affections 
chroniques  il  est  impossible  de  régler  ainsi,  par  avance,  la  durée 
d'une  cure  qui  devra,  parfois,  se  prolonger  pendant  de  longues 
années.  A.  D.  —  P.  S. 


-  63  — 

de  les  couper  avec  de  l'eau  pure,  du  lait  ou  du  petit  lait; 
ou  de  masquer  leur  sa.veur  par  Taddition  de  quelque  eau 
gazeuse,  etc.  Certains  malades  exagèrent  le  traitement  en 
buvant  de  l'eau  avec  excès, s'ils  ne  sont  pas  dirigés, ou  bien 
prennent  trop  d'exercice,  comme  cela  arrive  fréquemment 
pour  déjeunes  chlorotiques  ou  des  personnes  anémiées. 
Beaucoup  de  malades  ne  peuvent  être  traités  d'une  ma- 
nière satisfaisante  à  moins  d'avoir  des  règles  très  précises 
à  suivre,  et  cette  précision  ne  peut  être  donnée  que  par  un 
médecin,  à  la  station  même.  Le  résultat  du  traitement  dé- 
pend souvent  de  sa  direction  ;  le  médecin  de  la  station 
devrait  recevoir  du  médecin  ordinaire  du  malade  un 
compte  rendu  de  l'état  du  malade  et  du  traitement  suivi 
précédemment  par  lui.  Grâce  aux  heureux  résultats  ob- 
tenus par  les  médecins  des  eaux  dans  la  direction  géné- 
rale des  malades,  la  bonne  renommée  d'une  station  est 
souvent  largement  augmentée. 

Incurie  dans  l'nsage  des  eaux  minérales.   — 

Quoique  de  grandes  quantités  d'eau  minérale  aient 
quelquefois  été  bues  avec  impunité,  ou  avec  un  bénéfice 
apparent,  les  eaux,  mêmeinofrensives,ne  doivent  pas  être 
prises  sans  prudence  et  sans  surveillance.  On  a  vu  des 
symptômes  très  graves,  et  même  la  mort  par  syncope  ou 
apoplexie,suivre  l'absorption  rapide  d'eau  froide  ou  d'une 
quantité  excessive  d'eau  chaude. 

Fièvre  thermale.  —  Un  moindre  inconvénient  de 
l'absorption  de  trop  grandes  quantités  d'eau  est  le 
trouble  de  tout  l'organisme  connu  sous  le  nom  de 
«  fièvre  thermale  »,  «  well-fever  »,  «  Bad-Friesel  »,  ou 
«  poussée  »  ;  il  peut  aussi  résulter  d'un  excès  de  bains  ou 
d'un  autre  usage  externe  d'eau  minérale,  et  consiste  en 
sensations  fébriles  désagréables,  dyspepsie,  lassitude, 
diarrhée  et  éruptions  cutanées.  Ces  symptômes,   qu'on 


supposait  autrefois  être  d'une  nature  critique  et  salutaire, 
disparaissent  bientôt  sous  l'influence  d'une  interruption 
momentanée  du  traitement  ou  l'administration  d'un  re- 
mède calmant.  A  Loèche-les-Bains  Téruption  ou  poussée 
est  encore  considérée  comme  une  partie  normale  du  trai- 
tement par  les  bains  tièdes  prolongés.  On  peut  comparer 
peut-être  «  la  lièvre  tbermale  »  à  la  fatigue  et  à  la  raideur 
articulaire  ressentie,  même  par  des  personnes  bien  por- 
tantes, au  commencement  d'un  vovase  pédestre. 

Alimentation.  —  Les  rèoles  concernant  le  régime 
alimentaire,  étaient  autrefois  trop  strictes  et.  dans  quel- 
ques stations,  le  même  «  régime  de  cure  »  était  observé 
uniformément, sans  égard  pour  les  souffrances  du  malade; 
la  Sprudel-Suppe, soupe  deKarlsbad (voyez  Karlsbad) était 
un  exemple  favori  de  ce  régime  sévère.  Des  aliments  tels 
que  le  beurre  et  le  thé  étaient,  sans  raison  suffisante, 
prohibés  dans  tous  les  cas.  Ces  règles  ont  été  quelque  peu 
atténuées;  aussi  il  est  d'autant  plus  important  que  le  mé- 
decin des  eaux  soit  à  même  de  surveiller  le  régime  du 
malade.  Les  dîners  de  table  d'hôte  sont,  sous  ce  rapport, 
quelque  peu  gênants,  et  des  repas  séparés,  comme  à  Karls- 
bad, sont  souvent  préférables.  Dans  quelques  stations, 
comme  cà  Karlsbad  et  à  Wildunsen.  le  médecin  exerce 
un  contrôle  sévère  sur  le  aenre  de  nourriture  donnée  aux 
baio-neurs. 

Saisons  pour  le  traitement  des  eanx.     —     La 

saison  pour  le  traitement  hydro-minéral  est  nécessaire- 
ment limitée  à  l'espace  de  temps  durant  lequel  les  stations 
sont  ouvertes.  C'est  principalement  de  mai  à  octobre; 
mais  quelques  stations  sont  seulement  ouvertes  de  juin  à 
septembre.  Bath  en  Angleterre  est  ouvert  toute  l'année,  et 
quelques  stations  étrangères,  telles  qu'Aix-la-Chapelle, 
Améiie-les-Bains,  Dax,  Baden-Baden  et  Wiesbaden,  sont 


—  Go- 
de même  ouvertes  en  toute  saison.  Les  mois  d'été  sont 
spécialement  commodes  pour  une  cure,  parce  que  le  ma- 
lade peut  rester  en  plein  air;  déplus,  à  cause  de  la  cha- 
leur de  l'air,  une  production  moindre  de  calorique  et  de 
métabolisme  des  tissus  est  nécessaire  et  on  a  par  suite 
une  meilleure  occasion  pour  l'action  altérante  et  déplétive 
des  eaux  minérales  (1).  Si  on  choisit  une  saison  d'hiver, 
le  malade  doit,  s'il  est  possible,  être  logé  dans  rétablis- 
sement de  bains,  de  façon  à  se  rendre  indépendant  de  l'in- 
clémence du  temps  ;  un  pareil  arrangement  est  possible 
à  Aix-la-Chapelle,  ^yiesbaden,  Bath,  etc.  Pour  ceux  qui 
supportent  mal  la  chaleur,  il  est  préférable  d'éviter  les 
mois  les  plus  chauds  à  Aix-les-Bains,  Aix-la-Chapelle, 
Ems,  Baden-Baden,  Wiesbaden,  Xeuenahr,  Ragatz  et 
autres  localités  chaudes. 

Traitement  préparatoire.  —  Il  fut  un  temps  où 
on  conseillait  un  traitement  préparatoire  d'une  nature 
sévère  avant  de  faire  une  saison  d'eaux.  Ceci  était  en  rap- 
port avec  les  théories  antiphlogistiques  du  temps.  Un  trai- 
tement préparatoire  est  encore  quelquefois  adopté,  par 
exemple  un  séjour  dans  quelque  station  climatérique  ou 
un  traitement  médical  spécial,  mais  non  pas  les  purga- 
tions  excessives,  etc.,  d'autrefois.  On  prescrit  aussi  une 
cure  d'eau  à  une  source,  comme  traitement  préparatoire  à 
une  saison  dans  un  autre  établissement.  Ainsi  une  saison 
d'eaux  chlorurées,    chlorurées  alcalines  ou  chlorurées 


(i)  Il  est  possible  que  dans  le  traitement  pharmaco-dynamique 
ordinaire,  les  malades  délicats  soient  mieux  en  état  de  subir  une 
série  de  remèdes  tels  que  le  mercure,  de  fortes  doses  d'iodures 
et  de  préparations  thyroïdiennes  (qui  exigent  du  malade  une 
dépense  de  force),  par  un  temps  chaud  qu'avec  une  température 
froide,  quand  une  plus  grande  part  de  leur  énergie  vitale  est 
consommée  pour  la  production  du  calorique. 

5 


—  66  — 

sulfureuses,  peut  être  utile  avant  une  saison  d'eaux  fer- 
rugineuses ;  on  peut  aussi  conseiller  une  station  d'une 
altitude  moyenne  avant  une  autre  d'une  grande  altitude 
par  exemple  :  une  cure  d'eaux  ferrugineuses  à  Spa  ou 
Schwalbach  peut  précéder  un  traitement  à  St-Moritz. 

Usage  des   eaux  après  la  cure  tliermale.  — 

Quelquefois  en  cessant  Tusaged'eauxlaxatives,  telles  que 
Karlsbad,  ou  Marienbad,  on  voit  survenir  une  constipa- 
tion pénible. On  pourra  y  remédier  en  continuant  pendant 
quelque  temps  l'usage  des  eaux  minérales  ou  de  leurs  sels 
après  la  cure  thermale. 

Importance  d'une  cure  complémentaire  (af- 

ter-cnre).  —  Généralement  parlant,  une  cure  complé- 
mentaire est  de  la  plus  grande  importance,  particulière- 
ment après  un  séjour  aux  eaux  actives,  telles  que  celles 
de  Karlsbad,  Marienbad  etKissingen.  Au  lieu  de  retourner 
immédiatement  chez  eux  et  de  reprendre  leur  vie  habi- 
tuelle, les  malades  doivent  s'abstenir  de  tout  travail  actif, 
observer  un  régime  alimentaire  simple  et  vivre  en  plein 
air  pendant  quelques  semaines.  Ils  peuvent  aller  dans 
quelque  partie  agréable  du  pays,  non  loin  des  eaux,  ou 
dans  une  station  de  montagne  peu  éloignée.  Pendant  un 
certain  temps,  après  l'usage  d'eaux  laxatives  actives,  le 
système  nerveux  et  les  fonctions  organiques  sont  dans  un 
état  d'impressionnabilité  particulier  et  se  troublent  aisé- 
ment :  c^est  un  état  analogue  à  celui  qui  se  produit  pen- 
dant la  convalescence  d'une  maladie  infectieuse,  ou  par 
suite  d'une  surexcitation  nerveuse,  du  tracas  des  affaires 
oa  d'une  fatigue  corporelle. 

Pendant  le  traitement  thermal  le  malade  se  débarrasse 
des  matières  superflues  et  toxiques  accumulées  dans  les 
tissus.  Durant  la  cure  complémentaire  une  reconstitu- 
tion doit  avoir  lieu,  justement  comme  il  arrive   dans 


—  67  — 

la  convalescence  d'une  maladie,  et  des  matières  saines 
et  nouvelles  sont  assimilées  par  les  tissus  à  la  place  des 
matériaux  toxiques  rejetés  durant  la  cure.  En  négligeant 
de  se  soumettre  à  une  cure  complémentaire  le  malade 
peut  s'exposer  à  des  conséquences  désagréables,  à  une 
rechute,  et  perdre  ainsi  tous  les  bons  résultats  du  traite- 
ment. Dans  quelques  stations,  l'importance  de  la  cure 
complémentaire  semble  encore  être  à  peine  suffisamment 
reconnue. 

Choix  d'une  station  pour  la  cure  eouipiémen- 
taire  after-cure.  —  La  nature  et  la  situation  de  la 
station  climatérique  à  choisir  n'est  pas  sans  importance  ; 
mais  il  est  difficile  de  poser  des  règles  générales,  chaque 
cas  devant  être  considéré  selon  sa  nature  individuelle  et 
les  circonstances  qui  l'accompagnent.  Une  saison  d'eaux 
plus  actives  doit  habituellement  être  suivie  par  un  repos 
plus  long  qu'une  saison  d'eaux  moins  actives:  mais  chez 
les  malades  eux-mêmes  il  y  a  de  grandes  différences,  qui 
doivent  guider  l'homme  de  l'art  en  décidant  la  durée  de 
la  cure  complémentaire  à  recommander,  et  la  station  sa- 
nitaire à  choisir.  Quelques  malades  sont  si  faibles  au  com- 
mencement du  traitement  que, même  après  une  très  légère 
saison  d'eaux,  un  long  repos  est  nécessaire,  et  la  localité 
choisie  en  ce  cas  ne  doit  pas  être  trop  éloignée. 

Stations     d'une     altitude    considérable  .     — 

Comme  dans  la  plupart  des  questions  de  thérapeutique, 
il  faut  aussi  prendre  en  considération  les  particularités 
individuelles  des  malades.  Certains  malades  ne  sont  pas 
constitués  pour  supporter  une  altitude  élevée.  Ceux  qui 
souffrent  d'une  affection  nerveuse,  ou  qui  ont  une  activité 
exagérée,  y  perdent  souvent  l'appétit,  etmaigrissent  pen- 
dant leur  séjour  dans  des  localités  très  élevées.  Il  en  est 
ainsi  lorsque  certaines  personnes  sont  dans  leur  état  or- 


—  68  — 

dinaire  de  santé,  à  plus  forte  raison  dans  un  état  maladif. 
Mais  ordinairement,  en  présence  de  malades  dont  le  cœur 
fonctionne  très  normalement,  il  ne  faut  pas  craindre  un 
voyage  un  peu  plus  long,  et  on  peut  recommander  des 
localités  fortifiantes  d'une  altitude  considérable  (1066  à 
:2134  mètres),  même  en  l'absence  de  promenades  à  terrain 
plat.  De  telles  stations  se  trouvent  dans  le  Nord  et  le 
centre  de  la  Suisse  :  signalons  les  hôtels  situés  sur  le 
Righi  et  le  mont  Pilate,  Andermatt,  Hospenthal.  Disen- 
tis,  Mûrren.  Wengen,  Gurnigel,  Lenk  et  Grindelwald  ; 
dans  les  parties  Nord  et  Nord  Ouest  des  Grisons  :  Arosa, 
Kiosters.  Davos  Platz  et  Davos  Dœrfli,  Clavadel,  Frauen- 
kirch.  Wiesen,  Churwalden.  Parpan  :  dans  la  Haute  En- 
gadine  :  Samaden.  Pontresina.  St-Moritz  .  Campfen,  Sil- 
vaplana.  Maloja  et  Zuz  :  sur  les  hauteurs  de  la  vallée  du 
Rhône  :  Berisal,  l'Eggischhorn,  le  Rieder  Alp  et  le  Bel- 
Alp,  Villars,  THôtel  du  Chamossaire,  THôtel  des  Diable- 
rets,  La  Comballaz,  le  Château  d"Oex  et  Glyon  :  dans  le 
Jura  suisse  :  le  Weissenstein  ;  dans  la  région  du  Mont- 
Rose  :  Zermatt.  le  Riffel-Alp,  Saas-Fee,  Evolena,  Arolla, 
Vissoye.  Zinal  :  et  sur  le  côté  italien  du  groupe  du  Mont- 
Rose  :  Macugnaga.  Alagna.  Gressoney  St-Jean,  et  l'Hôtel 
Monte  Generoso  :  sur  le  versant  italien  du  Mont-Blanc: 
Gourmayeur   et  Ceresole  Reale  :  sur  le  versant  Xord  : 
Montanvert  au-dessus  de  la  Mer-de-Glace  près  de  Chamou- 
nix  :  dans  la  partie  Sud  du  Tyrol  :  Campiglio.  Cortina 
di  Ampezzo.  Schluderbach  et  San  Martino  di  Castrozza; 
dans  le  district  de  l'Ortler  du  Tyrol  :  Sulden  et  Trafoi  ; 
Esserhof  au-dessus  de  Méran.  et  Mendelhof  au-dessus  du 

ce 

Botzen  ;  dans  le  Tyrol  central  :  Brennerbad,  Alt-Prags, 
Innichen  etToblach  :  et  dans  la  Haute  Yalteline  :  Bormio 
et  Santa  Gatarina  qui  l'avoisine. 

Stations  d  une  altitude  moyenne.  —  Les  ma- 
lades dont  le  cœur  est  dilaté  et  faible,  doivent  éviter  les 


—  69  — 

hautes  altitudes  et  les  terrains  accidentés,  tandis  que  des 
altitudes  moyennes  (183  à  914  mètres),  avec  la  facilité  de 
faire  de  Texercice  en  terrain  plat  ou  en  pente  douce,  sont 
préférables  aux  localités  basses  ou  même  aux  bords  de  la 
mer.  Telles  sont  nombre  de  stations  sanitaires  dans  la 
Forêt  Noire:  Badenw'eiler,Rippoldsau,  St-Blasien,Griess- 
bach,  Petersthal,  Allerheiligen,  Freudenstadt,  Titisee, 
Wildbad,  Herrenalb  et  Teinacb  ;  dans  la  Foret  Thurin- 
gienne  :  Friedrichroda ,  Tabarz  ,  Liebenstein  ,  Ruhla, 
Oberhof,  Ilmenau,  Elgersburg,  le  Blankenburg  Thurin- 
gien,  etc.  ;  dans  les  montagnes  du  Harlz:  Harzburg, 
Wernigerode,  Ilsenburg,  Gernrode,  Alexisbad,  Blanken- 
burg, Ballenstedt,  Glausthal,  Andreasberg  ;  dans  les  mon- 
tagnes des  Vosges  :  Hobwald,  Gérardmer;  dans  le  Ficli- 
telgebirge  :  Alexandersbad,  Berneck  ;  dans  le  Taunus: 
Koenigstein,  Schlangenbad,  Scbwalbach,  Hombourg  ; 
dans  la  Suisse  Franconienne  :  Streitberg  et  Muggendorf. 

Au  nord  des  montagnes  de  la  Bavière  se  trouvent 
quelques  stations  agréables  pour  ce  genre  d'affections, 
telles  que  Starnberg  etTegernsee,  sur  les  lacs  du  même 
nom;  en  Silésie,  on  peut  mentionner  Schreiberhau;  le 
Salzkammergut  et  la  région  environnante  contiennent  des 
stations  cbarmantes  :  Salzbourg,  Gmunden,  Ischl,  Aussee 
et  Alt-Aussee,  St-Wolfgang,  Hallstatt,  Zell  am  See  ;  le 
Tvrol  central  et  celui  du  nord  sont  très  riches  en  locali- 
tés  de  ce  genre,  nous  signalerons  seulement  Innsbruck, 
TAchensee,  Partenkirchen,  Garmisch,  Kainzenbad  et 
Bruneck. 

Chez  les  malades  affectés  de  dilatation  du  cœur  les 
différences  dans  la  force  individuelle  sont  si  grandes, que 
quelques-uns  supportent  avec  peine  une  altitude  de 
366  m.,  tandis  que  d'autres  se  sentent  parfaitement  bien 
à  914  m.  ou  davantage.  Dans  les  affections  mi  traies  bien 
compensées,  des  altitudes  élevées  sont  souvent  aussi  bien 
supportées  qu'cà  Tétat  normal. 


—  70  — 

Stations»  pour  les  paludéens.  —  Quand  des  ma- 
lades convalescents  de  malaria  ont  subi  un  traitement 
thermal,  ce  traitement  devrait  toujours  être  suivi  d'un  long 
séjour  dans  quelque  région  parfaitement  indemne  de 
malaria.  Les  stations  d'une  altitude  élevée  exercent  une 
influence  bien  meilleure  que  celles  dont  le  niveau  est  bas, 
particulièrement  quand  les  premières  sont  très  rappro- 
chées de  vastes  glaciers,  telles  que  Montanvert,  le  Bel- 
Alp,  le  Rieder-Furka,  TEggischborn,  Pontresina  et 
Arolla. 

Stations  pour  les  malades  atteints  de  rhu- 
matisme chronique.  —  Le  rhumatisme  chronique 
est  une  maladie  très  fréquente.  Si  le  cœur  est  en  bon  état, 
il  est  rare  que  l'on  doive  craindre  une  altitude  élevée, 
quoique  pour  beaucoup  de  malades  une  faible  altitude 
soit  également  satisfaisante  :  mais  il  est  essentiel  de  choi- 
sir  des  stations  sèches  et  ensoleillées.  Nous  citerons  :  Les 
Avants,  Glion  etCaux  au-dessus  de  Montreux.  St-Beaten- 
berg.  au-dessus  du  lac  de  Thun,  Gurnigel,  Pontresina, 
Maloja,  Righi-First  et  Righi-Kaltbad,  et  les  stations  d'al- 
titude de  la  vallée  du  Rhône  qui  ont  été  précédemment 
mentionnées.  Dans  des  positions  moins  élevées,  Baden- 
weiler  et  Hombourg  conviennent  également. 

Pour  beaucoup  de  rhumatisants,  un  long  séjour  au  bord 
de  la  mer,  après  une  saison  d'eaux,  est  préférable  à  un 
séjour  d'altitude,  grâce  cà  l'action  tonique  que  l'air  de  la 
mer  exerce  sur  la  peau.  Il  faut  cependant  s"abstenir  de 
bains  en  pleine  mer  après  Tusage  d'eaux  actives,  telles 
que  celles  de  Karlsbad,  Marienbad,  Tarasp,  Franzensbad 
et  Kissingen. 

Stations  pour  les  emphysémateux  et  les  ma- 
lades atteints  de  bronchite.  —  Chez  les  malades 
qui  souffrent  d'emphysème  et  de  bronchite  chronique, 


—  71  — 

les  alliludes  moyennes  sont  seules  supportées,  et  il  faut 
choisir  des  stations  à  l'abri  du  vent  et  de  la  poussière, 
situées,  si  cela  est  possible,  dans  le  voisinage  de  grandes 
forêts,  surtout  de  pins.  Telles  sont  Flimser  Waldhceuser 
(trop  élevé  pour  les  castrés  avancés),  etRagatz  en  Suisse, 
Alt-Aussee  (à  une  heure  d'Aussee),  Kreuth,  et  Achensee, 
et  Zell  am  See,  dans  les  Alpes  orientales  ;  les  localités 
mentionnées  déjà  dans  les  montagnes  de  Harz  ;  Baden- 
weiler,  Baden-Baden,  Wildbad,  Teinach,  Griessbach, 
Rippoldsau,  etc.  dans  la  Forêt  Noire;  Hohwald  dans  les 
montagnes  des  Vosges  ;  Alexandersbad  dans  le  Fichtelge- 
birge.  Friedrichroda  etLiebenstein,  dans  la  Forêt  de  Thu- 
ringe  ;  Schlangenbad  et  Kœnigsiein  dans  le  Taunus  ; 
Brûckenau  en  Franconie. 

Stations  du  Royaume-Uni.  —  Il  est  quelquefois 
important  de  faire  une  cure  complémentaire  plus  près  de 
la  résidence  du  malade,  et  l'Angleterre,  l'Ecosse,  le  pays 
de  Galles  et  l'Irlande  renferment  nombre  de  localités 
convenables,  quoiqu'elles  n'aient  pas  l'altitude  que  Ton 
pourrait  désirer  dans  quelques  cas.  Beaucoup  d'entre 
elles  trouvent  place  dans  notre  liste  d'eaux  maritimes 
(v.  ce  chapitre)  ;  d'autres,  telles  que  Buxton,  Harrogate, 
Llandrindod,  Malvern,  Tunbridge  Wells.  Strathpelfer, 
et  Bridge-of-Allan,  sont  comprises  dans  les  eaux  ordinai- 
res; et  d'autres  encore,  telles  que  Ilkley,  Ben  Rhydding, 
Pitlochry,  etc.,  sont  mentionnées  parmi  les  stations  re- 
commandées pour  le  traitement  hydrothérapique  (voyez 
pp.  16  et  17).  Il  y  a  aussi,  dans  le  Royaume-Uni.  à  l'in- 
térieur des  terres,  de  nombreux  endroits  non  compris 
dans  une  de  ces  catégories,  qu'on  peut  utiliser  pour  une 
cure  complémentaire.  Il  est,  quoi  qu'il  en  soit,  à  peine 
nécessaire  de  parler  ici  de  ces  stations  bien  connues  des 
membres  du  corps  médical  anglais. 

Si  nous  entrions  pleinement  dans  le  détail  des  condi- 


—  Ta- 
lions climatériques  des  stations  à  recommander  aux  dif- 
férents malades,  après  des  saisons  d'eaux,  nous  irions 
au  delà  des  limites  de  ce  livre  ;  mais  nous  supposons  en 
avoir  dit  assez  pour  servir  de  guide  dans  cet  important 
sujet. 

Précautions  durant  ia  cure  coiiiplénieiitaire. 

—  Quelle  que  soit  la  localité  recommandée,  le  malade 
doit  toujours  avoir  présent  à  l'esprit  qu'il  est  essentiel 
pour  lui  de  passer  un  laps  de  temps  aussi  considérable 
que  possible  en  plein  air,  d'éviter  la  fatigue,  de  continuer 
un  régime  sévère,  et  d'être  très  soigneux  pour  tout  ce 
qui  concerne  le  vêtement,  de  façon  à  ne  pas  s'exposer  aux 
refroidissements. 


CHAPITRE  VI 
Eaux  thermales  simples  ou  indifférentes. 

Ces  eaux  prises  à'  fintérieur  (voyez  pp.  8  et  35)  ser- 
vent à  débarrasser  les  tissus  des  produits  inutiles  ;  elles 
sont  donc  salutaires  dans  la  goutte  et  le  rhumatisme 
chronique,  particulièrement  dans  les  cas  où  l'usage 
d'eaux  plus  actives  n'est  pas  jugé  utile.  En  accroissant 
les  sécrétions  et  en  rendant  le  contenu  des  intestins  plus 
fluide,  elles  peuvent  rendr^  service  dans  les  cas  de  cons- 
tipation due  à  une  sécrétioA  intestinale  et  biliaire  insuffi- 
sante. Par  leur  action  locale  calmante,  et  leur  influence 
indirecte  sur  la  nutrition  générale,  elles  peuvent  avoir 
un  bon  elTet  dans  quelques  formes  de  gastralgie,  et  dans 
les  cas  d'irritation  des  membranes  muqueuses  gastrique 
et  intestinale.  /// 

Sous  forme  de  bains  chauds,  elles  exercent  une  in- 
fluence sédative  sur  le  système  nerveux.  Par  là,  elles 
peuvent  être  utiles  dans  quelques  cas  de  névralgie,  dans 
l'hyperesthésie,  les  menstruations  douloureuses,  la  toux 
nerveuse,  dans  toutes  les  manifestations  de  l'hystérie  ; 
ces  eaux  ont  aussi  joui  d'une  grande  réputation  dans 
le  traitement  des  cicatrices  douloureuses  (spécialement 
les  bains  plus  chauds),  et  pour  la  cicatrisation  de  bles- 
sures et  d'ulcères  douloureux  (i).  Dans   cetle  dernière 

(l'i  Ainsi  Paracelse,  dans  sa  description  de  Pfaefîers  (ouvrage 
original  de  cet  auteur),  parle   de  l'action  curative   de  ces  eaux 


classe  d'affections  elles  agissent  sans  doute,  en  partie 
par  l'amélioration  de  la  santé  générale,  en  partie  par  une 
action  locale  similaire  à  celle  des  bains  prolongés,  locaux 
et  généraux,  employés  par  les  chirurgiens  dans  les  phleg- 
mons, lesbrùlures.elc.Ellesdétergent  la  surfacede  la  plaie, 
maintiennent  une  température  égale,  et  exercent  un  effet 
calmant  sur  l'extrémité  des  nerfs  mis  à  nu.  A  notre  épo- 
que de  chirurgie  aseptique  et  antiseptique,  ce  genre  de 
traitement  balnéaire  sera  probablement  moins  nécessaire. 

L'action  des  bains  tièdes  prolongés,  comme  ils  sont 
employés  à  Loèche-les-Bains,  dans  les  éruptions  cutanées 
chroniqueSjest  probablement  quelque  peu  similaire. L'eau 
tiède  macère  les  squames  épidermiques  du  psoriasis, 
lave  et  entraîne  les  squames  et  l'exsudation  de  l'eczéma, 
un  effet  calmant  et  cependant  tonique  étant  exercé  sur 
l'extrémité  des  nerfs  par  l'application  continue  de  l'eai^ 
thermale  à  une  température  égale.  Quelques  cas  de  gué- 
ri son  peuvent  s'être  produits  autrefois  chez  des  person- 
nes atteintes  de  gale,  avant  que  l'acarus  ait  été  découvert 
comme  la  cause  de  l'affection.  Dans  de  tels  cas,  le  para- 
site peut  simplement  avoir  été  noyé  dans  les  bains  long- 
temps prolongés.  Par  leur  action  légèrement  antisepti- 
que, les  eaux  sulfureuses  peuvent  avoir  eu  encore  plus 
de  succès  que  des  eaux  indifférentes,  dans  le  traitement 
des  plaies  et  de  certaines  affections  de  la  peau. 

Il  semble  difficile  de  comprendre  comment  des  bains 
chauds  n'auraient  pas  une  action  favorable  dans  les  atïec- 

dans  les  cas  d'ulcères,  de  fistules  et  de  plaies  incomplètement 
cicatrisées.  Dans  la  salle  de  la  corporation  des  apothicaires  de 
Londres,  il  y  a  un  tableau  représentant  les  bains  de  Pfaefîers. 
Il  est  probalDle  que  Franc.  Manning,  ministre  d'Angleterre  dans 
les  Grisons,  qu'on  essaya  d'assassiner  le  27  juin  1711,  est  rap- 
pelé dans  cette  peinture,  en  raison  de  la  dette  de  reconnaissance 
qu'il  avait  contractée  vis-à-vis  de  ces  eaux. 


—  75  — 

lions  oiganiques  du  système  nerveux;  cependant, quelques 
sources  thermales  indiiïérentes,  telles  que  celles  de  Wild- 
bad  et  Gastein,  sont  très  renommées  pour  le  traitement 
des  alïections  chroniques  de  la  moelle  épinière.  Il  est  peu 
vraisemblable  que  des  bains  chauds,  employés  judicieuse- 
ment, puissent  être  nuisibles  au  début  des  alïections  de 
ce  genre  ;  par  l'amélioration  de  la  nutrition  générale, 
ils  peuvent  au  moins  amener  une  atténuation  temporaire 
dans  les  maladies  chroniques  de  la  moelle  épinière  et 
quelquefois  soulager  les  douleurs  du  tabès.  Il  est  proba- 
ble que  jadis  on  attribuait  aux  eaux  thermales  la  guérison 
de  cas  de  paralysie  qui  étaient  réellement  de  nature  fonc- 
tionnelle ;  de  même  on  guérissait  des  cas  de  paraplégie 
et  de  pseudo-tabes,  quand  il  s'agissait  en  réalité  de  né- 
vrites périphériques  (1). 

Létiologie  de  la  névrite  périphérique  a  été  bien  étu- 
diée dans  ces  derniers  temps,  et  la  plupart  des  cas  peu- 
vent se  rattacher  à  l'intoxication  par  ralcool,  le  plomb, 
l'arsenic  et  les  toxines  circulant  dans  le  sang  après  la  diph- 
térie, le  typhus  abdominal, et  autres  maladies  infectieuses; 
mais  dans  d'autres  cas,  la  cause  ne  peut  pas  être  exacte- 
ment déterminée  ;  on  considère  alors  la  névrite  comme 
étant  de  nature  rhumatismale,  idiopathique,  etc.  Quel- 
ques-unes des  formes  les  plus  chroniques  de  la  névrite, 

(Il  Quelques  cas  de  névrite  périphe'rique  présentent  des 
symptômes  de  u  pseudo-tabes  »,  qui  ressemblent  à  ceux  de  l'a- 
taxie  locomotrice.  Il  est  possible  que  la  guérison  de  ces  névri- 
tes par  le  simple  traitement  thermal  puisse  avoir  contribué  à 
donnera  quelques  eaux  la  réputation  de  guérir  les  cas  de  tabès 
au  début.  De  plus  quelques-uns  des  symptômes  sensitifs  du  ta- 
bès lui-même  sont  souvent  dus  à  des  lésions  des  nerfs  ou  des  ra- 
cines des  nerfs  plutôt  qu'à  des  altérations  de  la  moelle,  et  ces 
symptômes  (notamment  les  douleurs  fulgurantes),  peuvent  être 
à  IVicrfision  soulagés  temporairement  par  des  bains  chauds  aussi 
bien  que  par  d'autres  moyens. 


—  76  — 

manifestées  par  la  douleur,  Tanesthésie,  la  paresthésie, 
et  même  par  la  perle  de  la  puissance  motrice,  sont 
peut-être  causées  par  une  altération  du  sani:.  liée  à  une 
auto-intoxication,  et  peuvent  être  associées  à  un  état  ca- 
chectique général  de  tout  l'organisme.  Dans  de  tels  cas 
les  bains  d'eau  tlieimale  pourront  avoir  une  action  favo- 
rable en  relevant  la  nutrition  o'énérale. 

H.  Prcell,  H.  Scoutetten  1)  et  beaucoup  d'autres  au- 
teurs ont  pensé  que  les  eiïets  thérapeutiques  des  bains 
d'"eaux  thermales  simples  et  autres  pourraient,  dans  une 
grande  mesure,  être  dus  à  des  échanges  électriques  entre 
le  corps  et  l'eau  du  bain.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  manière 
de  voir  n'est  pas  généralement  admise  et  il  est  peu  pro- 
bable que  les  courants  électriques  qui  peuvent  s'établir 
entre  le  corjjs  et  l'eau  thermale  du  bain  jouissent  d'une 
action  thérapeutique  quelconque. 

Dans  le  rhumatisme  chronique  et  la  sciatique  les  bains 
plus  chauds  sont  plus  utiles  que  les  bains  tiédes.  D'au- 
tres eaux  minérales  sont  fréquemment  employées  en 
boisson  pour  le  traitement  de  la  goutte,  mais  chez  beau- 
coup de  personnes  goutteuses  délicates,  il  n'est  pas  besoin 
de  boire  de  l'eau  minérale,  le  traitement  étant  limité 
aux  bains  tièdes,  aidés  par  le  climat  et  le  régime. 

Dans  un  grand  nombre  de  cas  de  rhumatisme  chroni- 
que, de  sciatique,  et  d'arthrites  goutteuses  ou  d'origine 
rhumatismale,  les  douches,  le  massage  et  la  çrvmnastique 
suédoise  forment  de  beaucoup  la  partie  la  plus  importante 
du  traitement,  tout  en  remplaçant  complètement,  dans 
quelques  cas,  les  bains  chauds  simples. 

En  choisissant  une  eau  de  ce  groupe,  il  faut  se  baser 


(il  H.  Scoutetten,  De  F  électricité  considérée  comme  cause  pi  iti- 
cipaLe  de  Vaction  des  eaiix  minérales  sur  l'organisme,  Paris, 
1864. 


—     H    — 


sur  la  capacité  des  médecins  de  la  station  et  l'habileté  des 
personnes  cliargées  des  douches,  du  massage  et  de  la  gym- 
nastique suédoise.  Dans  d'autres  cas,  tout  en  tenant 
compte  de  la  température  des  eaux,  on  doit  prendre  en 
considération  linstallation,  l'accès  facile,  la  situation,  le 
climat  et  l'altitude  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  On 
trouvera,  dans  les  pages  suivantes,  les  détails  sur  la  situa- 
tion, l'altitude,  la  température  des  eaux,  etc.,  de  la  plu- 
part des  sources  appartenant  à  ce  groupe. 

Wildbad  et  Ragatz-Pfaefers  ont  été  placés  en  première 
ligne  pour  servir  de  types,  et  les  autres  sources  ont  été 
classées  dans  Tordre  politique  géographique  mentionné 
dans  la  préface,  à  savoir  :  —  La  Grande-Bretagne,  la  Bel- 
gique, les  Empires  Allemand  et  Autrichien,  la  Suisse,  la 
France,  l'Espagne  et  le  Portugal.  Bath,  Buxton.Wildbad- 
Gastein,  Schlangenbad  et  Plombières  peuvent  être  donnés 
comme  types  de  cette  classe  de  sources. 

Wildbad  {Wii.rtemberfj^. — Se  trouve  à  une  altitude 
de  430  mètres  dans  la  profonde  vallée  de  TEnz,  une  val- 
lée typique  de  la  Forèt-Xoire,  ayant  des  deux  côtés  des 
pentes  assez  escarpées,  couvertes  de  sapins,  où  l'on  peut 
faire  de  haut  en  bas  et  de  bas  en  haut  de  longues  pro- 
menades en  zigzag.  La  principale  direction  de  la  vallée 
est  orientée  du  Nord  au  Sud  :  en  montant,  le  climat  est 
fortifiant,  et,  même  par  le  temps  chaud,  les  nuits  sont 
assez  froides. 

Wildbad,  en  dépit  de  la  grande  quanti  té  de  baigneurs  qui 
y  affluent  durant  la  saison,  n'est  pas  devenu  trop  populaire 
et  a  très  bien  conservé  sa  réputation  comme  type  de  «  ther- 
mes sylvestres  »  (v.  p.  24  .  ou  de  bains  d'eaux  thermales 
indifférentes.  La  température  des  sources  varie  de  .SS"^  G.  à 
40°  28  G.  environ.  L'Eberhards-Brunnen  et  le  Kœniçrs- 
Brunnen  sont  les  plus  en  usage  pour  la  boisson  ;  mais  il 
y  a  naturellement  peu  de  diiïérence  entre  les  diverses 


-  78  — 

sources.  On  ajoute  à  l'eau  des  sels  de  Karlsbad  ou  des 
sels  similaires  quand  on  veut  obtenir  un  effet  laxatif,  et 
quand  cela  est  nécessaire,  on  peut  prendre  à  Wildbad  les 
eaux  d'autres  sources. 

La  principale  renommée  de  Wildbad  est  fondée  sur  ses 
bains.  On  y  trouve  deux  excellentes  maisons  de  bains,  le 
sjrand  établissement,  et  le  Kœnig  Karls  Bad,  qui  appar- 
tiennent tous  les  deux  au  gouvernement  du  Wurtem- 
berg. Le  genre  de  bain  surtout  en  usage  est  le  «  Wild- 
Bad  »  :  un  bain  thermal  ordinaire  dans  lequel  Fean 
sort  en  bouillonnant  d'un  plancher  sablonneux  et  dont  le 
courant  est  continuellement  entretenu  par  le  tuyau  de 
trop-plein,  de  manière  à  imiter  un  bain  dans  une  fontaine 
naturelle  d'eau  thermale.  On  y  trouve  aussi  des  bains 
chauds  ordinaires,  des  bains  d'eau  froide  (pour  lesquels 
on  emploie  l'eau  thermale  refroidie^  des  bains  d'air 
chaud  et  de  vapeur,  des  bains  électriques,  des  douches, 
et  une  série  d'appareils  mécaniques  du  D'  Zander  pour 
la  gymnastique  Suédoise.  Les  malades  pauvres  peuvent 
avoir  des  bains  à  meilleur  marché  dans  le  Katharinen- 
Stift.  Dans  le  bain,  la  surface  du  corps  se  couvre  de 
bulles,  probablement  d'azote  ;  mais  ce  phénomène  n'aurait 
aucune  importance  thérapeutique. 

Les  indications  des  eaux  de  Wildbad  sont  celles  des 
sources  thermales  indifférentes  en  général,  c'est-à-dire, 
les  affections  rhumatismales  et  goutteuses  chroniques  chez 
les  sujets  faibles,  les  arthrites  résultant  de  ces  affections, 
de  blessures  ou  suites  de  blessures,  la  convalescence 
de  maladies  aiguës  ou  chroniques,  les  affections  nerveu- 
ses fonctionnelles,  la  dyspepsie  nerveuse,  les  affections 
de  l'utérus  et  des  annexes  et  les  éruptions  chroniques 
de  la  peau.  Les  malades  atteints  d'affections  nei-veiises 
organicjues  chroniques  au  début,  parmi  lesquelles  on 
peut  ranger  la  paralysie  agitante,  quoique  sa  pathologie 


à 


—  79  — 

anatomiqiie  ne  soitpas  encore  connue,  se  trouvent  égale- 
ment bien  d'un  séjour  à  Wildbad,  comme  d'autres  eaux 
thermales  douces,  et  ol)tiennent,  dit-on,  une  améliora- 
tion momentanée  de  leur  cure.  Chez  ceux  qui  sont 
épuisés  par  des  excès  de  travail  ou  la  vie  de  la  ville, 
l'air  frais  et  fortifiant  de  la  montagne  et  le  changement 
obligé  dans  leur  manière  de  vivre  jouent  sans  doute  un 
rôle  prépondérant  dans  les  résultats  obtenus.  Pour  ceux 
qui  ne  peuvent  ou  ne  veulent  pas  se  promener  en  mon- 
tant, on  a  établi  des  promenades  le  long  de  la  vallée  dans 
deux  directions. 

La  saison  dure  du  1"  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Accès  :  Strasbourg,  Carlsruhe  et  Pforzheim. 

Installation  :  bonne. 

Ragatz-Pfaefeps  (Suisse,  canton  deSt-Gall).  —  Les 
bains  de  Ragatz  et  Pfaefers  dans  le  canton  de  St-Gall  sont 
alimentés  par  les  eaux  thermales  de  Pfaefers,  dont  la  pre- 
mière description  médicale  fut  écrite  en  lo3o  par  le  fa- 
meux médecin  suisse  Paracelse,  et  dédiée  par  lui  à  Johann 
Russinger,  abbé  de  Pfaefers,  homme  à  esprit  large  etélevé. 

Ragatz,  à  une  altitude  d'environ  541  mètres,  est  une 
station  du  chemin  de  fer  de  Sargans  à  Goire.  Elle  est 
située  sur  le  côté  sud  de  la  vallée  et  assise  sur  les  deux 
rives  de  la  Tamina,dans  un  point  où  cette  rivière  sort  d'un 
étroit  défilé  pour  se  jeter  dans  le  Rhin.  Les  environs  sont 
très  beaux  et  donnent  toutes  facilités  pour  une  grande  va- 
riété d'excursions.  Un  chemin  de  fer  funiculaire  partant 
de  Ragatz  conduit  aux  ruines  de  Wartenstein,  à  environ 
305  m.  au-dessus  de  la  ville,  dominant  la  vallée. 

Une  promenade  d'environ  o  kil.  (dans  la  direction  du 
Sud-Ouest),  en  montant  la  romantique  gorge  de  la  Ta- 
mina,  amène  à  la  source  thermale  et  à  la  maison  de  bains 
de  Pfaefers,  élevées  de  2â  m.  à  peu  près  au-dessus  de 
Ragatz. 


—  80  — 

Les  eaux  de  Pfaefers  sont  des  eaux  thermales  indiffé- 
rentes, et  de  même  que  les  eaux  de  Wildbad,  elles  sont 
particulièrement  riches  en  azote.  Leur  température  à  la 
source  est  de  ST^'  G.  5  ;  dans  la  salle  de  bains  de  Pfaefers, 
34°  G.  ;  et  dans  les  tuyaux  de  bois  par  lesquels  Teau  est 
conduite  aux  bains  de  Ragatz,  cette  température  tombe  à 
31,67°  G.  —  33,890  G. 

Les  malades  qui  font  usage  des  bains  à  Pfaefers  lo- 
gent à  l'établissement  de  bains.   Ce  bâtiment,  qui  fut 
commencé  par  les  moines  de  Pfaefers  en  1704,  est  natu- 
rellement quelque  peu  suranné  ;  il  est  isolé  dans  la  gorge 
profonde  et  manque  de  soleil.  Get  établissement  est  prin- 
cipalement fréquenté  par  des  familles  suisses,  la  plupart 
des  autres  personnes  préférant  vivre  et  prendre  leurs  bains 
à  la  station  plus  moderne  de  Ragatz.  Dans  Ragatz  se  trou- 
vent auatre  établissements  de  bains  excellemment  ors^a- 
nisés  pour  les  bains  ordinaires   d"eau  thermale,  et  un 
bassin  de  natation,  alimenté  par  l'eau  thermale.  On  y 
trouve  également  des  appareils  pour  douches  et  bains  élec- 
triques, et  on  doit  y  ajouter  une  installation  complète 
pour  le  traitement  par  l'eau  froide.   Un  établissement 
pourvu  des  appareils  médico-mécaniques  du  D""  Zander 
pour  la  gymnastique  suédoise  a  été  récemment  inau- 
guré. 

Gomme  dans  d'autres  «  thermes  sylvestres  »,  les  eaux 
sont  utilisées  également  en  boisson.  Autrefois,  les  malades 
avaient  coutume  de  rester  plusieurs  heures  dans  le  bain, 
et  même  de  s'y  faire  apporter  leur  repas  ;  mais  la  durée 
moyenne  d'un  bain  est  maintenant  d'une  demi-heure  ;  il 
en  est  de  même  pour  la  boisson  ;  alors  qu'autrefois  on 
buvait  des  doses  considérables  d'eau,  on  conseille  aujour- 
d'hui de  s'en  tenir  à  trois  ou  six  verres  par  jour. 

Les  indications  de  Ragatz  sont,  cela  va  sans  dire,  à  peu 
près  les  mêmes  que  pour  d'autres  stations  similaires.  On 


—  81  — 

peut  mentionner  le  rhumatisme  chronique,  la  diathèse 
urique,  les  troubles  digestifs  et  les  maladies  nerveuses 
fonctionnelles  chez  les  malades  délicats  et  irritables.  Dans 
les  aflections  articulaires  chroniques  non  tuberculeuses, 
la  sciatiqueet  la  névralgie,  on  ajoute  souvent  Temploi  ju- 
dicieux du  massage  et  de  la  gymnastique  suédoise.  Comme 
la  plupart  des  bains  d'eau  thermale,  ces  bains  sont  em- 
ployés dans  beaucoup  d'alîections  chroniques  de  l'utérus 
et  des  annexes  et  dans  les  éruptions  cutanées  chroniques. 
Dans  les  cas  de  convalescence  prolongée  de  différentes 
maladies,  le  climat,  la  musique,  et  la  vie  gaie  des  eaux 
sont  d'un  grand  secours. Dans  les  cas  de  maladies  chroni- 
ques du  système  nerveux  on  obtient,  dit-on,  souvent  une 
amélioration  momentanée  d'un  traitement  à  Ras^atz. 

La  saison,  à  Ragatz,  dure  du  commencement  de  mai  à  la 
fin  d'octobre  ;  celle  de  Bad-Pfaefers  de  juin  au  milieu  de 
septembre. 

Accès:  Bàle,  Zurich,  Sargans. 

Installation  :  bonne. 

Bath  (Angleterre,  Comté  de  Somerset) .  —  Les 
eaux  de  Bath  (altitude  30  m.) ,  «  Aquœ  Solis  »  ou 
«  Aquce  Sulis  »  des  Romains,  sont  réellement  les  seules 
eaux  chaudes  naturelles  de  la  Grande-Bretagne.  Leur 
température  est  de  32°  à  49°  C.  et  selon  l'analyse  de  Att- 
field  elles  contiennent  1,3  pour  mille  de  sulfate  de  cal- 
cium, 0,3  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  0,2  pour 
mille  de  chlorure  de  magnésium  et  de  chlorure  de  sodium, 
et  environ  0,1  pour  mille  de  carbonate  de  calcium  et  de 
sulfate  de  potassium.  Il  est  préférable  de  classer  les  eaux 
de  Bath  dans  le  groupe  des  eaux  thermales  indifférentes. 
Des  vestiges  très  étendus  de  thermes  romains  y  existent 
encore.  La  situation  de  la  ville  est  très  belle,  et,  grâce  aux 
hauteurs  qui  l'entourent,  le  climat  est  doux  et  égal,  en 
sorte  que  Ton  peut  faire  usage  des  eaux  pendant  toute 


-  82  — 

l'année.  Le  printemps  et  l'automne  sont  cependant  les 
meilleures  saisons  pour  une  cure. 

Par  suite  de  ditîéren tes  causes,  et  en  partie  par  suite 
d'un  simple  «  changement  de  mode»,  Batli  a  beaucoup 
perdu  de  la  renommée  qu'il  avait  acquise  au  XVIIP  siè- 
cle ;  renommée,  due  pour  une  bonne  part  au  Beau  Nash, 
et  aux  hôtes  fashionables  qu'attiraient  les  amusements 
organisés  par  lui.  Récemment,  cependant,  toutes  sortes 
d'appareils  hy  drothérapiques,  et  le  traitement  par  les  dou- 
ches et  le  massage,  y  ont  été  installés,  appareils  sembla- 
bles à  ceux  employés  dans  les  stations  du  continent.  Ces 
installations  sont  essentielles  à  l'efficacité  d'une  eau  ther- 
male simple,  et  accroîtront  probablement  le  nombre  des 
visiteurs  de  Bath. 

La  douche  massage  d'Aix  y  est  donnée  par  deux  dou- 
cheurs,  qui  pratiquent  le  massage  comme  à  Aix-les-Bains. 
Le  traitement  de  Nauheim  pour  les  affections  cardiaques 
a  été  récemment  mis  en  usage  à  Bath  ;  on  imite  les  bains 
de  Sprudel  et  Nauheim,  et  on  emploie  les  exercices  du 
D^Schott  (voyez  page  54).  Il  y  a  des  salles  d'inhalation 
pour  les  affections  du  pharynx  et  des  voies  respiratoires. 

Les  eaux  sont  employées  en  boisson  et  en  application 
extérieure;  leur  action  interne  est  sans  doute  identique  à 
celle  des  eaux  thermales  indifférentes  en  général.  Il  n'est 
pas  probable  que  les  ti-ès  petites  quantités  de  fer  et  d'ar- 
senic contenues  dans  l'eau  exercent  une  action  thérapeu- 
tique, et  encore  moins  probable  que  l'azote  ou  l'argon  (1) 
et  l'hélium  récemment  découverts  dans  l'eau,  aient  une 
inffuence  particulière  ;  les  effets  anesthésiques  causés  par 
rinhalation  de  l'azote  paraissant  être  dus  plutôt  à  la  di- 
minution de  l'oxygène  qu'à  une  action  de  l'azote  lui- 
même. 

(1)  L'argon  est  chimiquement  inerte,  et  tout  ce  qui  est  absorbé 
est  retrouvé  dans  l'air  expiré. 


-  83  — 

Les  bains  chauds  et  les  bains  de  vapeur  locaux  «  Ber- 
ibollet  »  sont  utiles  dans  la  goutte  chronique,  le  rhuma- 
tisme et  quelques  cas  de  sciatique  et  de  douleurs  muscu- 
laires. Dans  les  cas  où  les  articulations  raidies  empêchent 
les  malades  d'entrer  dans  le  bain  on  peut  les  descendre 
sur  une  chaise  à  treuil.  Dans  le  psoriasis  et  les  affections 
cutanées  chroniques,  Timmersion  prolongée  exerce  sou- 
vent une  action  salutaire  sur  la  peau. 

Dans  le  traitement  du  saturnisme  des  troubles  fonction- 
nels nerveux,  de  la  dysménorrhée,  il  peut  être  utile  d'avoir 
recours  à  l'hydrothérapie  et  aux  eaux  thermales.  Il  est  peu 
probable  que  les  effets  salutaires  obtenus  chez  des  jeunes 
filles  chlorotiques  à  Bath  soient  dus  à  la  petite  quantité 
de  fer  et  d'arsenic  contenue  dans  les  eaux.  Un  sanatorium 
militaire  poar  les  maladies  rhumatismales  et  goutteuses, 
ou  pour  les  suites  de  blessures  et  d'accidents,  pourrait 
être  établi  là  comme  à  Teplitz  en  Bohème,  Barèges  en 
France,  etc.  Bath  est  ouvert  pendant  toute  l'année. 

L'eau  de  table  vendue  en  bouteilles  sous  le  nom  de 
«  Sulis  Water  »,  est  de  l'eau  de  Bath  naturelle,  gazéifiée 
artiticiellement  avec  de  l'acide  carbonique. 

Accès  :  Londres,  station  de  Paddington.  Installation 
bonne,  quoique  pouvant  être  améliorée. 

JBuxton  (Angleterre,  Comté  de  Derby).  —  Les  eaux 
de  Buxton  (température  ^7^  78°  G.)  doivent  être  clas- 
sées avec  celles  de  Bath  ;  mais  elles  ne  sont  pas  aussi 
chaudes,  et  le  climat  de  Buxton  est  plus  fortifiant  que 
celui  de  Bath  (altitude  305  m.).  La  situation  de  Buxton, 
et  sa  position  dans  le  beau  et  intéressant  District  de  Peak, 
comté  de  Derby,  attire  une  foule  de  visiteurs  aussi  bien 
que  de  malades  à  cette  station.  Elle  fut  plusieurs  fois  visi- 
tée par  la  reine  d'Ecosse  Marie. 

Les  eaux  de  Buxton  sont  encore  plus  faiblement  miné- 
ralisées  que  celles  de  Bath,   et  contiennent,    selon  le 


—  84  — 

Dr  Thresh,  seulement  0,2  pour  mille  de  bicarbonate  de 
calcium  et  environ  0,1  pour  mille  de  bicarbonate  de  ma- 
gnésium. Outre  les  eaux  thermales  simples,  il  s'y  trouve 
des  eaux  ferrugineuses  faibles  (contenant,  selon  Lord 
Plavfair,  environ  0,01opour  mille  de  carbonate  de  fer); 
les  deux  eaux  sont  employées  en  boisson,  les  eaux  ther- 
males depuis  la  dose  de  112  grammes  jusqu'à  un  peu  plus 
d'un  demi-litre.  Les  bains  sont  donnés  à  la  température 
tiède  naturelle  de  Teau,  d'une  durée  de  quatre  à  sept  mi- 
nutes ;  pour  des  personnes  plus  faibles,  chez  lesquelles 
la  réaction  est  insuftisante,  on  peut  les  chauffer  artificiel- 
lement jusqu'cà  une  température  de  ^0"  C.  à  ST^'TS  C.  La 
durée  des  bains  chauds  est  ordinairement  de  tçois  à  quinze 
minutes.  Aprèsles  bains  tièdes,  on  conseille,  si  c'est  pos- 
sible,une  promenade  destinée  à  favoriser  la  réaction.  Il 
est  peu  probable  que  Tazote  renfermé  dans  les  eaux  de 
Buxton  exerce  un  effet  thérapeutique  particulier. 

Buxton  possède  des  douches,  des  chaises  à  treuil  pour 
descendre  les  estropiés  dans  leurs  bains,  et  différents  ap- 
pareils hydrothérapiques.  On  observe  quelquefois  des 
malaises  passagers  durant  la  saison  des  eaux  ici  comme 
dans  d"autres  stations.  Le  traitement  devra  être  suivi  sous 
la  direction  d'un  médecin. 

Les  affections  goutteuses  et  rhumatismales  chroniques, 
et  les  raideurs  articulaires  qui  en  résultent, sont  spéciale- 
ment traitées  à  Buxton.  Dans  les  différents  états  de  fai- 
blesse produits  par  des  attaques  prolongées  de  goutte  et  de 
rhumatisme,  Buxton  est  souvent  éminemment  salutaire, 
en  partie,  sans  doute,  par  Tintluencede  son  climat  forti- 
fiant. D'autres  états  pathologiques  justiciables  du  traite- 
ment thermal  oudu  traitement  hydrothérapique.  peuvent 
également  être  traités  à  Buxton.  Le  traitement  de  «  Nau- 
heim  »,  pour  les  maladies  du  cœur,  a  été  récemment  ins- 
tallé à  Buxton. 


—  8o  — 

La  saison  est  d'avril  à  septembre.  Buxton  est  ouvert 
toute  l'année,  mais  la  température  permet  rarement  aux 
malades  de  faire  une  saison  d'eau  pendant  les  mois  les 
plus  froids. 

AccKs  :  Londres,  station  de  St-Pancrace. 

Installation  :  bonne. 

jflatlock  Bath  (Angleterre,  Comté  de  Derby).  — 
Matlock  Bath  (température  de  Teau  20'  G.)  est  situé  dans 
une  belle  vallée  du  comté  de  Derbv,  sur  la  rive  gauche  de 
la  rivière,  mais  trop  encaissé  pour  c{ue  le  climat  en  soit 
fortifiant.  Ses  eaux  qui,  selon  le  D""  Dupré,  contiennent 
environ  0,2  pour  mille  de  carbonate  de  calcium  et  0,1 
pour  mille  de  sulfate  de  magnésium,  sont  principalement 
en  usage  sous  forme  de  bains.  On  y  trouve  des  établisse- 
ments bien  connus  où  fhydrothérapie  joue  un  grand 
rôle.  Le  lumbago,  la  sciatique,  les  atïections  goutteuses 
et  rhumatismales  et  celles  des  articulations  y  trouvent 
parfois  du  soulagement. 

D'agréables  excursions  peuvent  être  faites  dans  diffé- 
rentes localités  du  Peak  District,  et  à.  Matlock  même  et 
dans  son  voisinage  immédiat  ;  les  fontaines  pétritiantes  et 
les  différentes  cavernes  sont  intéressantes  à  visiter. 

Accès  :  Londres,  station  de  St-Pancrace. 

Installation  :  bonne. 

Bakewell  —  également  dans  le  district  de  Peak,  a 
des  eaux  similaires  (température  15'%o6  G.)  et  un  vieux 
bassin  de  pierre  que  Ton  dit  être  Romain.  Le  nom  de  Ba- 
kewell est  dérivé  de  sa  source.  Stoney  Middleton  qui  l'a- 
voisine  a  aussi  des  eaux  semblables. 

La  source  chaude  de  Glifton  i^Gomté  de  Gloucester), 
sur  laquelle  un  bâtiment  appelé  Hotwell  House  était  érigé, 
fut  autrefois  renommée,  mais  est  peu  connue  maintenant. 
Elle  jaillit  à  la  base  du  rocher  de  St- Vincent  et  a  une  tem- 
pérature de  23°  89  G. 


—  86  - 

:nallow  (Irlande,  Comté  de  Cork),  station  sur  le  che- 
min de  fer  de  Dublin  à  Cork,  possède  la  seule  source 
thermale  (sub-thermale)  d'Irlande.  Son  eau  a  une  tempé- 
rature de  21°M  à  22°2:2  C.  et  doit  être  classée  dans  le 
groupe  des  eaux  indifférentes,  car  elle  est  presque  pure. 
Mallow  était  autrefois  très  fréquenté  par  les  malades. 

Chaudfoiitaine  (Belgique,  département  de  Liège), 
avec  une  station,  à  7  kil.  environ  de  Liège,  sur  la  ligne 
d'Aix-la-Chapelle,  est  dans  une  superbe  situation  et  pos- 
sède des  eaux  thermales  indifférentes  (température  40'^  C). 

Schlangenbad  ^Allemagne,  province  prussienne  de 
Nassau).  Cette  station  se  trouve  à  une  altitude  d'environ 
274  m.  dans  une  vallée  profonde  s"éloignant,  dans  la 
direction  du  Nord,  du  Rhin,  dont  elle  est  distante  d'envi- 
ron 8 'kil.  Sa  situation,  juste  à  la  bifurcation  de  la  vallée 
vers  le  nord,  rend  le  climat  doux,  quoique  l'air  soit  suffi- 
samment bien  ventilé.  Elle  est  reliée  à  Eltville  sur  le 
Rhin  par  un  tramway  à  vapeur,  et  une  bonne  route  de 
voiture  mène,  par  dessus  les  hauteurs,  à  Langenschwal- 
bach. 

La  partie  boisée  et  la  vue  des  coteaux  du  voisinage 
sont  incomparables,  et  des  kilomètres  de  promenades 
ombragées  conduisent  dans  toutes  les  directions  à  tra- 
vers les  forêts  qui  environnent  immédiatement  la  sta- 
tion.  On  peut  faire  un  grand  nombi-e  d"excursions  dans 
différents  points  des  monts  Taunus  et  sur  les  bords  du 
Rhin. 

Les  eaux  sont  thermales  et  indifférentes,  extrêmement 
onctueuses,  riches,  comme  Teau  de  pluie  ou  la  rosée,  en 
oxvgèneet  en  azote, et,  dansles  baignoires  blanches  vernis- 
sées  elles  ont  une  belle  teinte  bleuâtre.  Il  y  a  neuf  sources 
différentes,  dont  la  température  varie  de  28°  à  31°67  C. 
Tout  ce  que  l'on  peut  attendre  des  eaux  thermales  sim- 


-  87  — 

pies  et  du  repos  dans  un  air  pur  et  frais,  et  un  site  déli- 
cieux, peut  sans  doute  être  obtenu  à  Schlangenbad. 

Les  visiteurs  comprennent  des  personnes  ayant  l)esoin 
de  repos  après  des  excès  de  travail  ou  un  travail  dans  des 
lieux  insalubres,  des  convalescents  et  des  malades  souf- 
frant de  simples  troubles  dyspepsiques,  de  neurasthénie 
et  de  troubles  nerveux  fonctionnels,  et  des  femmes  attein- 
tes d'affections  chroniques  de  Tutérus  et  des  annexes  pour 
lesquelles  il  est  vraisemblable  que  des  eaux  thermales 
simples  puissent  être  favorables.  Les  eaux  ont  une  ré- 
putation spéciale  pour  les  éruptions  chroniques  de  la  peau, 
dans  les  cas  de  peau  un  peu  rugueuse  et  d'ichthyose  à  un 
léger  degré.  On  y  pratique  aussi  le  massage.  Le  petit  lait 
et  le  petit  lait  de  chèvre  sont  employés  dans  quelques 
cas  de  troubles  digestifs,  et  les  eaux  ferrugineuses  avoisi- 
nantes  de  Schwalbach  y  sont  apportées  pour  les  malades 
anémiques. 

Pour  les  cas  plus  accentués,  des  sources  possédant  des 
eaux  plus  actives  sont  ordinairement  mieux  indiquées  que 
celles  de  Shlangenbad.  Le  climat  peut  être  utilisé  pour  une 
cure  complémentaire  après  Karlsbad,  Marienbad,  Ems. 
Kissingen,  etc.  Il  n'y  a  peut-être  aucune  autre  station  qui 
exerce  une  influence  aussi  calmante  sur  le  système  ner- 
veux. 

Accès  :  Cologne,  Eltville  ;  de  là  environ  8  kilom.  par 
le  tramway  à  vapeur. 

Installation  :  très  bonne.  On  trouve  des  chambres  dans 
l'établissement  de  bains. 

Badenweîler  (grand  duché  de  Bade)  est  admirable- 
ment situé  à  une  altitude  de  420  à  450  m.  dans  la  por- 
tion sud  de  la  Forêt  Noire,  près  de  la  frontière  suisse.  La 
ville  est  abritée  au  Nord,  à  l'Est  et  au  Sud  par  un  demi 
cercle  de  montagnes  couvertes  de  sapins.  Les  vents  d'ouest 
y  prédominent  et  la  température  d'une  douceur  égale  fait 


—  88  — 

de  ce  lieu  une  station  sanitnii'e  climatériquepour  les  ma- 
lades délicats  et  ceux  qui  souffrent  d'affections  pulmonai- 
res. Lorsqu'un  air  plus  fortifiant  est  nécessaire,  les  mala- 
des peuvent  résider  à  l'établissement  de  bains,  qui  est  plus 
élevé  (532  m.).  Des  promenades  sur  les  pentes  environ- 
nantes ont  été  arrangées  pour  une  cure  de  terrain. 

La  température  des  neuf  sources  thermales  indifférentes 
de  Badenweiler  est  de  26°11  G.;  on  s'en  sert  davantage 
sous  forme  de  bains  qu'en  boisson.  Outre  le  beau  «  bas- 
sin de  marbre  »,  il  y  a  un  autre  grand  bassin  en  plein 
air,  et  quelques  petits  bains  privés  pour  les  malades  s'ils  le 
désirent.  Les  restes  d'anciens  thermes  montrent  que  ces 
eaux  étaient  en  usage  au  temps  des  Romains. 

Les  bains  tempérés  de  Badenweiler.  grâce  à  leur  climat, 
servent  au  même  genre  de  malades  que  les  autres  «  thermes 
sylvestres  ». Parmi  les  malades  il  y  a  des  convalescents,  des 
personnes  délicates  surmenées,  des  rhumatisants  et  des 
goutteux,  des  malades  atteints  de  névralgie  chronique,  de 
neurasthénie  et  d'irritabilité  nerveuse.  Les  bains  sont  ha 
bituellement  employés  dans  les  cas  où  on  redoute  une  trop 
grande  excitation,  mais  parfois  il  convient  de  chauffer  arti- 
ficiellement l'eau  ou  de  rendre  les  bains  plus  excitants  par 
l'addition  de  chlorure  de  sodium,  d'eau  mère  ou  de  quelque 
autre  médicament.  La  saison  est  du  l^^'mai  au  ■P'' octobre. 

Badenweiler  est  beaucoup  plus  fréquenté  comme  station 
climatérique,  ou  comme  lieu  de  repos  après  une  saison 
d'eaux  minérales  actives,  que  comme  station  balnéaire 
proprement  dite. 

Accès  :  ligne  de  Bàle  à  Freiburg  (Bade). 

LxsTALLATiON  1  très  bonuo  dans  les  hôtels  et  dans  les 
villas  particulières. 

Liebenzell,  à  environ  13  kilom.  de  Wildbad,  très 
belle  situation  (altitude  33o  m.)  dans  une  vallée  de  la  Fo- 
rêt Noire  du  Wurtemberg,  possède  des  sources  thermales 


—  89  — 

semlilables  à  celles  de  Wildhnd,  mais  leur  température  est 
plus  basse  (2:2°  22  à  27<^  78  C.)  en  sorte  que  les  bains 
doivent  souvent  être  artificiellement  chauffés.  Cette  sta- 
tion jouit  dune  réputation  spéciale  pour  le  traitement  des 
affections  de  Tutérus  et  des  annexes.  Elle  est  à  8  kilom. 
de  la  gare  de  Pforzheim.  L'installation  en  est  plus  simple 
que  celle  de  Wildbad,  et  ce  lieu  est  peu  fréquenté  par  des 
malades  ou  des  visiteurs  étrangers. 

L<andecl4(Silésie  prussienne)  possèdedes  sources  ther- 
males indiflérentes,  ayant  une  température  de  18"  89  à 
28°  90  C.  Les  eaux  contiennent  des  quantités  très  mini- 
mes de  sulfure  de  sodium  et  d'hvdro^ène  sulfuré,  et 
étaient,  en  conséquence,  autrefois  classées  dans  le  groupe 
sulfureux.  La  station  se  trouve  à  une  altitude  de  450  m., 
dans  la  contrée  montagneuse  de  Glatz,  à  29  kilom.  de  dis- 
tance de  la  Êrare  de  Glatz. 

W^aï*nibriiiin  (Silésie  prussienne)  est  une  station 
anciennement  établie  dans  la  vallée  de  Hirschberg,  située 
sur  le  versant  nord  du  Riesensebirgre,  332  m.  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer.  Elle  possède  des  sources  thermales 
indifférentes,  ayant  une  température  de  25°  à  34*^  C: 
elles  étaient  autrefois  classées  comme  sources  sulfureuses, 
parce  que  trois  de  ces  cinq  sources  ont  une  légère  odeur 
d'hydrogène  sulfuré.  On  y  trouve  aussi  une  source  ferru- 
gineuse, la  Victoria-quelle.  Les  gares  de  Hirschberg  et  de 
Reibnitz  sont  distantes  d'environ  6  kilom. 

Gasteiii  (Wildbad-Gastein  :en  Autrichefduché  de  Salz- 
bourg).  —  La  localité  (altitude  1008  m.)  où  jaillissent  les 
sources  thermales  est  appelée  Wildbad-Gastein  (ou  Bad- 
Gastein)  pour  la  distinguer  de  Hof-Gastein  (altitude 
840  m.),  qui  situé  à  environ  8  kilom.  vers  le  Nord,  est 
approvisionné  par  les  mêmes  eaux,  conduites  par  des 
tuvaux  de  bois. 


—  90  — 

Gastein  possède  dix-huit  sources  thermales,  ayanl  une 
température  qui  va  de  26*^  à  49^5  C,  et  quoiqu'on  re- 
vendique pour  ses  eaux  des  conditions  électriques  spé- 
ciales, il  est  probable  que  leur  action  est  simplement  celle 
d'eaux  thermales  indifférentes  en  général,  aidée  par  le 
climat  des  montagnes. 

Ces  eaux  sont  principalement  employées  sous  forme 
de  bains,  et  jouissent  d'une  vieille  réputation  dans  le 
traitement  d'affections  d'origine  fonctionnelle,    d'affec- 
tions chroniques  du  système  nerveux,  tels  que  le  tabès. 
Dans  les  cas  avérés  de  cette  dernière  classe,  il  va  sans  dire 
qu'on  ne  peut  s'attendre  qu'à  une  somme  d'amélioration 
assez  limitée.  Les  bains  plus  chauds  sont  mis  en  usage 
pour  les  névralgies.  Dans  le  traitement  de  la  goutte,  du 
rhumatisme,  de  la  métrite  chronique  et  des  reliquats  in- 
flammatoires des  organes  pelviens  de  la  femme,  elles  ren- 
dent lesmêmes  services  que  les  autres  «  thermes  sylvestres  » . 
Le  climat  est  quelquefois  particulièrement  utile  aux 
convalescents  et  aux  malades  qui  font  une  cure  complé- 
mentaire, après  une  saison  à  Karlsbad,  Marienbad,  etc. 
Wildbad-Gastein  est  situé  dans  une  position  très  abritée. 
Occasionnellement,  comme  dans  quelques  cas  de  goutte 
et  de  dyspepsie  nerveuse,  les  eaux  sont  aussi  prises  en 
boisson. 

La  saison  dure  du  1''''  mai  à  la  fin  de  septembre,  mais 
les  mois  de  juillet  et  d'août  forment  la  principale  saison  ; 
et,  quoique  les  installations  soient  bonnes,  durant  ces 
deux  mois  cette  station  est  si  encombrée  de  visiteurs  qu'il 
est  impossible  d'y  avoir  des  chambres,  à  moins  de  les 
avoir  retenues  plusieurs  semaines  h  l'avance.  Les  person- 
nes nerveuses,  qui  ne  peuvent  supporter  le  bruit,  devront 
se  tenir  à  quelque  distance  de  la  chute  d'eau. 

Accès  :  Zurich  et  Innspruck,  ou  de  Munich  et  Salzbourg 
à  Lend;  de  là  par  voiture  à  Gastein  en  trois  heures  en- 
viron. 


—  91    - 

Toeslau  dans  la  Basse  Aulriclie  (altiliide  ^47  ni.), 
est  situé  dans  un  joli  pays,  sur  le  chemin  de  fer,  à  envi- 
ron 48  kilom.  au  sud  de  Vienne.  Il  possède  des  eaux  ther- 
males indiiïérentes  (température  23"90  G.)  en  usage  seu- 
lement pour  les  bains,  et  principalement  ordonnées  aux 
femmes  pour  des  troubles  fonctionnels  nerveux,  etc.  C'est 
aussi  une  des  localités  recommandées  pour  les  cures  de 
raisins. 

Teplitz  (Teplitz-Schœnau)  en  Bohème.  —  Cette  sta- 
tion qui,  depuis  sa  récente  réunion  au  village  voisin 
de  Schœnau,  a  été  appelée  Teplitz-Schœnau,  est  la  plus 
ancienne  station  thermale  de  Bohème.  Elle  est  assise  dans 
une  large  vallée  ouverte,  à  une  altitude  de  228  m.  envi- 
ron, et  est  abritée  au  nord  par  l'Erzgebirge,  et  au  sud  par 
le  Mittelgebirge,  dont  le  Kœnigshœhe  (235  m.)  qui  do- 
mine immédiatement  la  ville  forme  une  saillie  en  éperon. 

La  ville  possède  une  importance  commerciale  considé- 
rable, qui  tend  à  modifier  quelque  peu  son  caractère 
de  station  balnéaire. 

Les  eaux  sont  faiblement  alcalines,  ne  contiennent  que 
peu  d'acide  carbonique,  et  peuvent  être  classées  dans  le 
groupe  des  eaux  thermales  indifférentes  (température 
28033  à  36'^4C.V  En  février  1879,  Tapprovisionnement 
de  Teplitz  fut  subitement  arrêté,  à  cause  du  percement 
accidentel  d'une  source  communiquante,  par  suite  de  l'ex- 
ploitation d'une  houillère  près  de  Dux.  Il  sembla  d'abord 
que  le  courant  souterrain  avait  été  détourné  de  Teplitz, 
mais  un  nouveau  forage  ayant  été  fait  dans  la  ville,  Ta- 
limentation  d'eau  fut  de  nouveau  rétablie  ;  elle  est  depuis 
aussi  abondante  qu'on  peut  le  désirer,  quoi  qu'on  soit 
obligé  de  la  faire  monter  à  l'aide  d'une  pompe. 

On  trouve  à  Teplitz  un  grand  nombre  d'établissements 
de  bains,  dont  le  plus  luxueux  est  le  Kaiserbad  apparte- 
nant à  la  ville  ;  dans  presque  tous  ces  établissements,  les 


—  {)■!  - 

malades  peuvent  se  loger.  Outre  les  bains  ordinaires  d'eau 
thermale,  on  y  prend  aussi  des  bains  de  tourbe  (moor- 
bceder)  ;  la  tourbe  y  est  apportée  du  voisinage.  La  tourbe 
de  Teplitz  contient  beaucoup  moins  de  fer,  et  est  dit-on 
moins  stimulante  que  celle  de  Franzensbad  et  de  Karlsbad, 
ces  deux  dernières  tirant  leur  tourbe  des  tourbières  de 
Franzensbad.  On  donne  les  bains  de  tourbe  de  Teplitz  à 
une  plus  haute  température  (environ  37°  60  G.)  que  ceux 
de  Franzensbad  et  de  Karlsbad  (environ  32°  à  33°  G.)  ;  ils 
exercent  un  effet  calmant  plus  efficace  contre  les  douleurs. 
Le  massage  y  est  employé  dans  les  cas  où  il  est  indi- 
qué. 

Les  malades  qui  fréquentent  Teplitz  sont  pour  la  plu- 
part affectés  de  rhumatisme  chronique,  de  goutte,  de 
sciatique  et  d'autres  névralgies,  ou  d'affections  nerveuses 
fonctionnelles.  On  dit  qu'une  amélioration  temporaire 
s'observe  dans  le  traitement  de  quelques  cas  de  tabès  au 
début.  Ges  bains  sont  également  employés  pour  les  érup- 
tions cutanées  chroniques,  et  les  plaies  et  ulcères  à  cica- 
trisation lente.  Teplitz  possède  des  hôpitaux  militaires 
autrichiens,  saxons  et  prussiens. 

Les  eaux  de  Teplitz  sont,  comme  celles  des  autres  eaux 
thermales  simples,  plus  employées  sous  forme  de  bains 
que  de  boisson.  Les  eaux  minérales  de  Karlsbad  ou  de 
Marienbad,  qu'on  se  procure  dans  le  Kurgarten,  peu- 
vent être  employées  dans  quelques  cas,  ainsi  que  celles 
des  sources  alcalines  avoisinantes  de  Bilin.  ou  les  eaux 
amèresde  Piillna,  Sedlitz,  et  Saidschiitz  près  de  Teplitz. 
Un  séjour  à  Teplitz  est  quelquefois  recommandé  comme 
cure  complémentaire,  après  un  traitement  à  Karlsbad, 
Marienbad,  Franzensbad,  etc.  ;  mais  Teplitz  était  proba- 
blement plus  en  usage  autrefois  pour  ce  but  qu'il  ne  l'a 
été  récemment,  les  malades  étant  maintenant  plus  sou- 
vent envoyés  dans  les  stations  sanitaires  alpines. 


-  93  — 

La  saison  à  Teplitz  dure  de  mai  à  la  fin  de  septembre, 
mais  les  malades  y  sont  reçus  toute  Tannée. 
AccKs  :  Dresde. 

IiNSTALLATION  I    bonnC. 

«Joliannifeibad  (Bohème).  — Esta  une  altitude  d'en- 
viron 700  m.  dans  une  région  montagneuse  vers  le  sud 
du  Riesengebirge.  Ses  eaux  appartiennent  à  la  classe  des 
eaux  thermales  inditîerentes,  et  ont  une  température  de 
28°89  C.  L'effet  produit  dans  les  cas  de  convalescence 
prolongée,  de  faiblesse  générale  et  de  désordres  nerveux 
fonctionnels,  est  en  partie  dû  à  la  nature  reconstituante  du 
climat.  Il  y  a  une  source  ferrugineuse  dans  le  voisinage. 
Quelques  malades  prennent  un  repos  de  quelques  semai- 
nes à  Johannisbad  après  un  traitement  à  Karlsbad,  Ma- 
rienbad,  etc.  La  saison  est  du  lo  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Rœmerbad  et  Tiiffer  (Styrie,  empire  d'Autriche). 
—  Ces  deux  stations  sur  le  chemin  de  fer  de  Gratz  à 
Trieste,  sont  voisines  cà  une  altitude  d'environ  2oO  m., 
et  possèdent  des  eaux  thermales  indifférentes  (temp.  35*^ 
à  38^89  C).  Rœmerbad,  comme  Schlangenbad,  est  re- 
nommé pour  rhystérie  et  les  maladies  chroniques  de 
l'utérus. 

Tobelbad,  une  ancienne  station  en  Styrie  (appelée 
aussi  Dobbelbad)  se  trouve  à  une  altitude  de  331  m.  Ses 
deux  sources  thermales  indifférentes  ont  une  tempéra- 
ture de  ^d"  à  :28ooO  C.  La  gare  est  distante  de  25  mi- 
nutes. 

IVenhaus  en   Styrie,  appelée  autrefois  Twplitz  Bei' 
Nevhaus  (altitude  365  m.),  est  à  quelques  kilom.  de 
Tûffer  et  de  la  çrare  de  Cilli.  Ses  eaux  thermales  indiffé- 
rentes  ont  une  température  de  36°  67  C.  Il  y  a  de  même 
une  source  ferruk'ineuse. 


—  94  — 

Ofeii  ou  Bade,  formant  avec  Pest,  située  sur  l'autre 
rive  du  Danube,  la  ville  de  Buda-Pest  capitale  de  la  Hon- 
grie, possède  des  eaux  thermales  indilïérentes  (faiblement 
minéralisées),  et  également  des  eaux  thermales  sulfureu- 
ses, et  des  installations  de  bains  commodes.  Ofen  est  ce- 
pendant mieux  connu  pour  les  sources  froides  «  d'eau 
salée  »  qui  ravoisinent,et  dont  quelques-unes,  telles  que 
les  eaux  d'Hunyadi  Janos  et  de  Franz-Joseph,  sont  Tobjet 
d'un  exportation  considérable. 

Parmi  les  eaux  des  Empires  d'Allemagne  et  d'Autriche, 
qui  appartiennent  au  groupe  des  eaux  thermales  indiffé- 
rentes, on  peut  aussi  mentionner  les  suivantes  : 

Wîesenbad  et  AVolkenstein  (Warmbad  près  de 
Wolkenstein)  dans  le  royaume  de  Saxe,  Villach  en  Ga- 
rinthie,  avec  des  altitudes  allant  de  426  et  427  m.,  et 
Brennerbad  (altitude  1328  m.),  au  sommet  du  passage  du 
Brenner  dans  le  Tyrol  Autrichien,  possèdent  des  eaux 
qui  ont  des  températures  relativement  basses  (température 
de  22«22  à  29H4  G.). 

Veldes  (Garniole)  dans  une  très  belle  situation  à  une 
altitude  de  474  m.  sur  le  lac  de  Yeldes  dans  le  Save- 
thal.  Gette  station  possède  une  source  indifférente  de 
26o67  G.,  mais  est  plus  connue  comme  séjour  d'été; 
on  y  trouve  le  traitement  par  les  bains  de  soleil  et  Thy- 
drothérapie.  La  gare  (Lees-Veldes)  est  distante  de  trois 
quarts  d'heure. 

Kajeczfiirdo,  appelé  autrefois  Rajecz-Teplitz,  situé 
dans  la  Haute-Hongrie,  à  418  m.  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer,  à  une  heure  de  la  gare  de  Sillein,  possède  des 
eaux  thermales  (température  33°  G.)  qui  contiennent  des 
quantités  minimes  de  fer  et  d'alun;  mais  elles  peuvent 
être  rangées  dans  le  groupe  des  eaux  thermales  indiffé- 
rentes. 


-  9o  — 

Plus  chaudes  que  ces  eaux  sont  celles  de  Krapina-Tœ- 
plitz  (altitude  161  m.,  et  température  des  eaux  37'^  50  à 
43*^  5  G.),  et  Topusko  (tenipéralure  des  eaux  oO°à  57*^  50 
G.)î  toutes  deux  en  Croatie,  et  de  Daruvar  en  Slavonie 
(température  des  eaux  40*^  à  47"  5  G.). 

L.oèche-les-Baiiis  (Loèche-les-Bains  ou  Leukerbad) 
en  Suisse,  canton  du  Valais.  —  Cette  station  est  à  une 
altitude  d'environ  1  i02  m.;  elle  est  située  au  commen- 
cement du  passage  de  la  Gemmi.  à  trois  heures  et  demie 
de  voilure  à  peu  près  de  Louèche-la-Souste,  station  sur 
la  liç^ne  de  Lausanne  à  Yièffe. 

Ces  eaux  ont  été  classées  dans  le  groupe  des  eaux  (1) 
thermales  indifférentes,  quoiqu'elles  aient  une  minérali- 
sation de  1,9  de  parties  solides  pour  mille  f principalement 
du  sulfate  de  calcium)  et  que,  comme  les  eaux  de  Bath  et 
de  Bormio,  elles  puissent  également  bien  être  rangées 
dans  le  groupe  calcaire.  La  température  des  sources  est  de 
38'^ 39  à  oloo  G.;  la  source  St-Laurent  est  la  plus  chaude. 
Il  y  a  environ  vingt  sources  différentes. 

Le  climat  contribue  à  aider  au  traitement  balnéothé- 
rapique,  qui  consiste  principalement  en  bains  prolongés 
et  en  bains  courts.  Les  eaux  sont  également  employées  en 
boisson  à  la  dose  quotidienne  de  un  à  cinq  verres:  elles 
ont  un  effet  diurétique,  et  une  action  sédative  dans  quel- 
ques cas  d'irritabilité  gastrique. 

Les  bains  courts  sont  employés  dans  la  même  catégorie 
de  cas  que  les  bains  chauds  ordinaires,  mais  le  traite- 
ment par  les  bains  prolongés  forme  une  espèce  de  spécia- 
lité de  cette  station.  Habituellement,  les  malades  sont 
prévenus  qu'ils  ne  doivent  pas  commencer  les  bains  im- 
médiatement après  leur  arrivée,  mais  qu'ils  feront  bien 

(1)  L'usage  externe  de  ces  eaux  étant  prédominant  justifie  leur 
classification  dans  ce  groupe. 


-  96  — 

d'attendre  quelques  jours  ;  après  ce  laps  de  temps,  toute 
la  fatif^ue  du  voyage  a  disparu,  et  le  malade  s'est  accou- 
tumé au  lieu  qu'il  habite.  Les  bains  prolongés  sont  don- 
nés à  une  température  de  33«  89  à  35°  C.  et  durent  de 
une  à  six  heures.  Les  dames  et  les  messieurs  habillés  de 
vêtements  de  laine,  se  baignent  dans  de  grandes  piscines 
où  ils  peuvent  prendre  des  aliments  légers,  et  jouer  aux 
échecs,  aux  dames,  aux  dominos,  etc.,  sur  des  tables  flot- 
tantes. 

Juillet  et  août  sont  les  principaux  mois  pour  la  cure, 
et  à  cette  époque  les  malades  commencent  cà  arriver  aux 
bains  à  cinq  heures  du  matin,  et,  ordinairement,  pren- 
nent une  tasse  de  thé,  de  café  ou  de  chocolat  dans  le  bain. 
Après  le  bain,  ils  rentrent  chez  eux  et  se  mettent  au  lit 
pendant  une  demi-heure  ou  une  heure,  puis  font  une 
courte  promenade  et  sont  prêts  à  1 1  heures  pour  un  repas 
convenable.  Vers  3  heures  de  l'après-midi,  le  bain  de 
Taprès-dîner  commence,  et  est  de  même  suivi  d'un  temps 
de  repos  au  lit.  A  six  heures  se  place  le  principal  repas 
de  la  journée,  suivi  de  musique,  etc.,  dans  la  soirée.  La 
durée  du  bain  du  jour  est  d'abord  d'une  heure  seulement, 
et  est  graduellement  augmentée. 

Le  dixième  ou  le  onzième  jour  environ  les  malades 
s'attendent  à  voir  paraître  une  éruption  à  la  peau,  connue 
sous  le  nom  de  poussée.  Elle  est  polymorphique,  variant 
d'une  lét^ère  rougeur  à  une  dermatite  humide,  et  peut 
être  accompagnée  de  symptômes  généraux,  perte  d'appé- 
tit etc.  Selon  de  la  Harpe,  elle  dure  de  dix  à  quatorze 
jours  et  manque  dans  9  pour  cent  des  cas. 

Les  bains  prolongés  sont  juge^  utiles  dans  les  affections 
chroniques  de  la  peau,  comprenant  l'eczéma,  le  psoriasis, 
l'urticaire  chronique,  etc.  Leur  effet  dépend  probable- 
ment de  la  macération  de  la  surface  épidermique  et  de  la 
température  égale  de  l'eau.  La  saison  dure  de  juin  à  sep- 
tembre. 


—  97  — 

ACCÈS  :    Dijon   et  Lausanne,   station  de  Louèche-la- 
Souste  ;  de  là,  trois  heures  et  demie  de  voiture. 
Installation  :  actuellement  bonne. 

St-Amaiid  (Nord).  —  La  ville  (altitude  30  m.)  est 
située  sur  la  Scarpe;  c'est  une  station  du  chemin  de  fer 
de  Lille  à  Valenciennes.  Ses  eaux  légèrement  terreuses 
(0,8  pour  mille  de  sulfate  de  calcium)  ont  une  tempéra- 
ture  de  21°11  G.  et  une  légère  odeur  d'hydrogène  sul- 
furé. St-Amand  est  surtout  connu  par  ses  bains  de  boue, 
qu'on  emploie  dans  les  cas  de  rhumatisme  chronique,  de 
névralgie,  de  l'aideurs  articulaires  consécutives  à  des  ac- 
cidents. La  boue  qui  sert  aux  bains  est  une  terre  parti- 
culière imprégnée  d'eau  minérale  ;elle  contient  1,4  pour 
cent  de  carbonate  de  fer  et  une  proportion  considérable 
d'hydrogène  sulfuré.  On  prend  surtout  des  bains  de  boue, 
de  deux  à  cinq  heures  de  durée  ;  les  malades  peuvent  lire 
et  écrire  pendant  leur  séjour  dans  le  bain. 

La  saison  est  du  l""  juin  au  30  septembre. 

Accès  :  Chemin  de  fer  du  Nord,  ligne  Lille-Valencien- 
nes. 

l»Iomliières  (Vosges).  —  La  ville  (altitude  395  m.) 
est  bâtie  sur  les  bords  de  l'Argonne  dans  une  vallée  des 
montagnes  des  Vosges.  Des  restes  considérables  de  bains 
romains  y  existent  encore.  Les  eaux  appartiennent  à  la 
classe  des  eaux  thermales  simples  (25*^  à  68°5  G.)  mais 
contiennent  de  petites  quantités  d'arsenic.  Quelques-unes 
des  sources  communiquent  une  sensation  singulièrement 
«  onctueuse  »,  due  à  la  présence  du  silicate  d'aluminium. 
Elles  sont  pour  cette  raison  appelées  «  sources  savonneu- 
ses )). 

Les  indications  sont  celles  du  traitement  thermal  sim- 
ple en  général.  Les  eaux  sont  utilisées  en  boisson  et  en 
inhalation,  mais  principalement  en  bains  et  en  douches. 


—  98  — 

Les  salles  d'inhalation  sont  installées  d'après  le  système 
Wassmuth,  importé  tout  d'abord  d'Allemagne  en  France, 
à  Menton.  Quelquefois  la  source  ferrugineuse  de  Bour- 
deille  est  employée  à  l'intérieur  au  lieu  de  l'eau  tliermale 
ordinaire.  La  saison  de  Plombières  est  du  25  mai  au 
lo  octobre. 

Plombières  a  une  bonne  réputation  pour  le  traitement 
de  la  gastralgie,  de  la  dyspepsie  nerveuse,  de  l'entérite 
catarrhale  chronique,  de  la  diarrhée  chronique,  et  des 
phénomènes  nerveux  fonctionnels,  spécialement  chez  les 
sujets  arthritiques.  C'est  surtout  à  Napoléon  III  que  cette 
station  doit  ses  améliorations  modernes. 

Accès  :  Chemin  de  fer  de  l'Est.  Station  de  l'embran- 
chement d'Aillévillers  à  Plombières. 

Installation  :  bonne. 

L.îixeiiîl-les-Bams  (Haute-Saône).  — La  petite  ville 
de  Luxeuil  (altitude  395  m.)  est  assise  au  pied  des  mon- 
lat^nes  des  Vosges,  côté  ouest.  Des  thermes  romains  y 
existent  comme  à  Plombières. 

Les  sources  thermales  simples  varient,  comme  tempé- 
rature, entre  42°5  et  57°5  C,  et  sont  principalement 
en  usatre  sous  forme  de  bains,  pour  les  affections  justi- 
ciables des  traitements  d'eau  thermale  simple.  La 
Source  du  Puits  Romain  et  la  Source  du  Temple  (tempé- 
rature 27°78  C.)  sont  des  sources  ferrugineuses.  Saison  : 
du  15  mai  au  30  septembre. 

Aix-les-Baîns  (Savoie).  —  Nous  avons  classé  cette 
station  dans  le  groupe  sulfureux. 

Bains-les-Bains  (Vosges),  à  une  altitude  de  298  m., 
se  trouve  situé  entre  Plombières  et  Contrexéville,  et  pos- 
sède beaucoup  de  sources  d'eau  thermale  indifférente 
^température  de  28o89  à  44°  C.)  ;  c'est  une  station  plus 
tranquille  et  plus  modeste  que  sa  voisine  Plombières.  Ses 


-  99  — 

eaux  ont  une  réputation  dans  le  traitement  de  l'hystérie, 
et  peuvent  être  employées  dans  les  cas  auxquels  s'applique 
le  traitement  thermal  simple. 

Aîx- en- Provence  (Bouches-du-Rhône),  TAquapSex- 
tiae  des  Romains  et  l'ancienne  capitale  de  la  Provence, 
est  située  à  une  altitude  de  180  m.,  sur  le  chemin  de  fer 
de  Marseille  à  Grenoble.  Ses  eaux  thermales  inditleren- 
tes,  ont  une  température  légèrement  variable  d'environ 
32°78  G.  (à  rétablissement  thermal).  On  trouve  une 
bonne  installation  à  l'établissement  même. 

]\éris  (Allier).  —  Néris  (altitude  350  m.),  agréable- 
ment situé  sur  un  plateau  élevé  au  sud  de  Montluçon, 
était  connu  des  Romains,  comme  l'attestent  de  nombreux 
débris  Gallo-Romains. Ses  eaux  alcalines  (0,4o  pour  mille 
de  bi-carbonate  de  sodium  ;  ou  0,36  pour  mille  de  sulfate 
de  sodium)  sont  si  faiblement  minéralisées  qu'il  est  pré- 
férable de  les  classer  dans  le  groupe  des  eaux  thermales 
simples. 

Néris  a  un  établissement  thermal  parfaitement  organisé 
pour  bains,  douches,  bains  de  vapeur  chauds,  massage, etc. 
Il  possède  aussi  un  hôpital  pour  les  malades  pauvres. 

Les  eaux  des  sources  de  Néris  ont  une  température 
de  38°89  à  o2*^o  G.  ;  elles  sont  principalement  em- 
ployées pour  Tusage  externe.  Une  substance  spongieuse 
verdàtre  (limon)  se  forme  dans  les  réservoirs  d'eau  ther- 
male. Elle  est  due  au  développement  de  conferves  et 
ressemble  aux  matières  que  l'on  trouve  dans  les  eaux  si- 
milaires et  voisines  d'Evaux-les-Bains.  Gomme  ces  der- 
nières, elle  est  quelquefois  employée  en  application 
locale,  mais  pas  autant  qu'elle  l'était  autrefois.  L'action 
des  bains  de  Néris  est  sédative.  La  «  fièvre  thermale  w  ou 
«  poussée  »  apparaît  cependant  souvent,  selon  de 
Ranse,  entre  les  3^  et  12®  jours  de  traitement.  Les  af- 


—  100  — 

fections  qu'on  y  traite  comprennent  le  rhumatisme  chro- 
nique et  les  maladies  de  Tutérus  et  des  annexes,  sur- 
tout quand  elles  surviennent  chez  des  sujets  nerveux, 
excitables  ;  on  y  traite  aussi  la  sciatique  et  les  névralgies. 
Néris  a  une  bonne  réputation  pour  le  traitement  des  trou- 
bles nerveux  fonctionnels,  comprenant  la  neurasthénie, 
l'hystérie,  la  pseudo-angine  de  poitrine,  etc.,  au  moins 
dans  les  cas  où  un  effet  calmant  est  désirable.  Les  bains 
peuvent  de  même  exercer  une  influence  palliative  contre 
les  douleurs  du  tabès. 

On  emploie  quelquefois  les  bains  prolongés  contre 
l'hystérie.  La  douche-massage  y  a  été  installée  d'après  la 
méthode  d'Aix-les-Bains,  pour  le  traitement  du  rhuma- 
tisme, etc.  La  saison  est  du  13  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Accès.  —  Chemin  de  fer  d'Orléans  :  de  Paris  à  Mont- 
luçon  ;  à  5  kilom.  environ  de  la  gare  de  Chamblet-Néris. 
Il  est  quelquefois  plus  commode  de  prendre  l'omnibus  ou 
une  voiture  à  Monlluçon  (8  kilom.). 

Installation  :  satisfaisante. 

Evaux-les-BaîBis  (Creuse).  —  L'établissement  ther- 
mal (altitude  456  m.)  est  situé  dans  un  parc  agréable, 
près  de  Fancienne  ville  d'Evaux  et  à  environ  1  k.  1/2 
de  la  gare,  sur  la  ligne  de  Montluçon  à  Eygurande. 
Evaux-les-Bains  a  plusieurs  sources  d'eau  thermale 
simple  (température  ^G'^ll  à  57°  C),  analogues  à 
celles  de  Néris,  riches  en  azote  et  en  matière  organique. 
Cette  dernière,  consistant  en  conferves,  forme  une  ma- 
tière spongieuse,  épaisse,  verdâtre,  qui  flotte  sur  la  sur- 
face de  l'eau;  elle  est  appelée  «  limon  »  par  les  habitants 
du  pays  qui  en  font  quelquefois  des  applications  locales 
sur  les  plaies,  etc.  Une  des  sources  est  légèrement  sul- 
fureuse, grâce  peut-être  à  faction  des  organismes  vivants 
qu'elle  contient.  Une  ancienne  piscine  circulaire  et  d'au- 


—  101  — 

très  vestiges  prouvent  que  ces  eaux  thermales  étaient  en 
usage  à  l'époque  gallo-romaine. 

Le  traitement  (bains,  douches  et  bains  de  vapeur 
chauds)  est  presque  entièrement  externe.  Les  malades 
qui  viennent  surtout  des  départements  voisins,  peuvent 
loger  dans  le  bâtiment  même  où  ils  prennent  leurs  bains. 

lUont-Dore  (Auvergne).  (Voyez plus  loin.) 

Cliâteauneuf  (Puy-de-Dôme)  est  décrit  dans  le 
groupe  des  eaux  alcalines  simples. 

Chaudes- Aiguës  (Gantai).  —  Le  village  est  situé  à 
une  altitude  de  625  m.  dans  une  étroite  vallée,  à  trois 
heures  de  voiture  environ  de  la  gare  de  St-Flour.  Ses 
eaux,  qu'on  dit  être  les  plus  chaudes  de  France,  sont 
faiblement  alcalines  (0,48 pour  mille  de  carbonate  de  so- 
dium), et  contiennent  de  minimes  quantités  d'iodure  et 
de  bromure  de  sodium,  mais  sont  mieux  classées  parmi 
les  eaux  thermales  indifférentes.  La  température  des  prin- 
cipales sources  est  de  57°  5  à  81°  G.  La  saison  dure  du 
l*'"juin  au  15  septembre;  les  malades  viennent  surtout  du 
voisinage. 

Sylvanès  (Aveyron)  (Voyez  pi  us  loin). 

Sail-les- Bains  ou  Sail  -lès-  Château  -  Jflorand 

(Loire)  se  trouve  dans  une  vallée  à  une  altitude  d'environ 
250  m.  Ses  eaux  faiblement  minéralisées  (température 
26°11  à  33°89  G.  peuvent  être  classées  dans  le  groupe 
thermal  simple.  La  gare  la  plus  proche  est  Saint-Martin- 
d'Etreaux  à  5  kilom.  au  sud-ouest. 

Saint-Lianpent-les -Bains  (Ardèche)  est  situé  dans 
une  gorge  pittoresque,  à  une  altitude  d'environ  823  m.,  à 
10  kilom.  de  la  gare  de  La  Bastide.  Ses  eaux  thermales 
simples  ont  une  température  de  53°5  G. 


—  102  — 

Foncande  (Hérault)  (altitude  de  40  m.)  près  de 
Montpellier,  a  des  eaux  indifférentes. 

Avène  dans  le  même  département  (altitude 300 m.)  a 
des  eaux  indifférentes  avec  une  température  de  27°  22  G. 

Alet  (altitude  200  m.)  (Aude)  a  une  gare  de  chemin  de 
fer,  à  33  kilom.  environ  de  Garcassonne  sur  la  ligne  de 
Quillan.Ses  sources  alcalines, faiblement  minéralisées. ont 
des  températures  de  17°  78  à  38°  89  G.  L'établissement 
thermal  est  ouvert  toute  Tannée. 

Campagne  (Aude),  à  environ  1  k.  1/2  de  la  gare 
d'Esperaza,  possède  des  sources  faiblement  minéralisées, 
légèrement  ferrugineuses,  qui  peuvent  être  classées  dans 
le  groupe  des  eaux  indifférentes  (température  20°  à  26°  J 1 
G.).  Gampagne  était  plus  fréquenté  au  XVP  siècle. 

lieniiies-les-Baîiis  (Aude).  —  La  première  catégo- 
rie d'eaux  mentionnée  dans  la  description  de  cette  station 
peut  être  classée  dans  le  groupe  thermal  simple. 

Dax  (Landes).  —  La  ville  (altitude  40  m.)  est  située 
sur  la  rive  gauche  de  TAdour  ;  c'est  une  station  de  la 
ligne  de  Bordeaux  à  Bayonne,  à  51  kilom.  de  cette  der- 
nière ville.  Dax  était  l'Aquae  Augustae  Tarbellicae  des 
Romains  ;  une  partie  des  vieux  murs  gallo-romains  de 
Dax  existe  encore  :  elle  tirait  son  nom,  aussi  bien  que 
celui  qu'elle  porte  aujourd'hui,  de  ses  sources  chaudes 
(Dax,  de  Aquis)  ;  ces  eaux  peuvent  être  rangées  dans  le 
groupe  des  eaux  thermales  indifférentes. 

La  température  des  eaux  de  Dax  varie  de  31°  à  60°  G., 
mais  à  la  source  de  la  fameuse  Fontaine  chaude  ,  il  a 
été  récemment  constaté  qu'elle  atteignait  64°  G. 

L'eau  thermale  est  employée  en  bains  et  douches  à 
différentes  températures.  Elle  est  quelquefois  utilisée  en 
boisson  et  sert   aussi  à  préparer  des  bains  de  vapeur 


—  103  — 

chauds,  généraux  et  locaux,  en  usage  pour  le  traitement 
des  affections  rhumatismales  chroniques,  etc. 

La  boue  constitutive  des  bains  qui  ont  fait  la  grande 
réputation  de  Dax  est  formée  par  l'action  de  l'eau  ther- 
male sur  les  bancs  de  boue  laissés  par  les  inondations 
périodiques  de  l'Adour.Ges  boues  sont  employées  dans  le 
traitement  des  arthrites,  des  rhumatismes  chroniques,  de 
la  sciatique,  des  névralgies,  des  affections  nerveuses. 
Elles  ont  une  température  de  30^  à  io*'  G.  et  occasion- 
nellement même  de  50°  G. 

On  préfère  les  applications  locales  de  la  boue  au  bain 
de  boue  ordinaire,  selon  le  D""  Larauza,  chez  les  per- 
sonnes très  anémiques  ou  extrêmement  pléthoriques,  dans 
les  cas  011  une  seule  articulation  est  affectée,  dans  ceux  où 
une  région  (telle  que  la  région  cervicale  ou  scapulo-hu- 
mérale)  est  atteinte,  mais  ne  peut  être  immergée  dans 
le  bain  de  boue  ordinaire,  dans  les  cas  où  quelque  grave 
affection  cardiaque  ou  autre  rend  le  bain  de  boue  ordi- 
naire dangereux  ;  et  finalement  dans  certaines  maladies 
très  chroniques,  où  une  très  longue  application  sur  la 
partie  affectée  est  nécessaire  (certains  cas  de  synovite 
chronique,  etc.). 

Une  source  salée  a  été  amenée  à  Dax  ;  elle  est  très  sem- 
blable à  celle  de  Briscous  (voyez  Biarritz),  et  sert  pour 
les  bains  et  les  douches  qui  sont  donnés  dans  un  éta- 
blissement bien  disposé  adjoint  au  casino.  Les  personnes 
scrofuleuses  et  délicates  peuvent  y  être  traitées. 

Le  climat  ressemble  quelque  peu  à  celui  de  Pau,  mais 
il  est  légèrement  plus  chaud.  Dax  peut  donc  être  utilisé 
comme  station  climatérique,  ouverte  toute  l'année,  for- 
mant une  station  fréquentée  l'hiver  aussi  bien  que  Tété  ; 
l'installation  y  est  satisfaisante. 

Accès  :  Ghemin  de  fer  du  Midi,  ligne  de  Bordeaux. 


—  104  — 

Bagnèpes-de-Bigorre  (Hautes-Pyrénées)  a  été  dé- 
crit dans  le  groupe  terreux.  (Voyez  plus  loin.) 

iL'ssat  (Ariège)  est  situé  cà  une  altitude  de  426  m. 
dans  la  vallée  de  la  rivière  de  FAriège.  Son  eau  alcaline 
terreuse  faible  (la  température  dans  les  bains  forme  une 
série  de  3:2^'  à  38'  C. )  peut  être  rangée  dans  le  groupe  des 
eaux  thermales  indifférentes:  elle  est  principalement  em- 
ployée sous  forme  de  bains  d'eau  courante  et  de  douches 
pour  les  affections  utérines  et  hystériques  chroniques. 
Ussat.  également  fameux  pour  son  immense  caverne  de 
Lombrive,  où  des  restes  de  l'homme  préhistorique  ont  été 
trouvés,  est  une  station  du  chemin  de  fer  entre  Toulouse 
et  Ax,  à  environ  22  kilom.  de  cette  dernière  ville. 

Bagnoles- de-rorne  (Orne)  est  situé  à  une  altitude 
de  161  m.,  au  milieu  de  la  contrée  pittoresque  appelée 
la  c(  Suisse  normande  w.  Ses  eaux  faiblement  minéralisées, 
ayant  une  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré,  peuvent  être 
classées  dans  le  groupe  des  eaux  thermales  simples  (tem- 
pérature 27°  22  à  28<>  89  C).  Elles  sont  employées  dans 
les  mêmes  cas  que  les  autres  eaux  tièdes  de  celte  classe. 
Bagnoles  est  une  station  sur  Tembranchement  de  Briouze 
du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Granville  il). 

Bormio  dans  le  nord  de  l'Italie,  se  trouve  dans  la 

vallée  de  la  Haute-Valteline  (route  de  Stelvio),  près  des 
frontières  de  la  Suisse  et  du  Tyrol,  sur  le  versant  sud  du 
Stelvio.  L'altitude  des  nouveaux  bains  est  d'environ 
1,370  m.:  les  anciens  bains  sont  situés  à  60  m.  environ 
plus  haut.  Les  eaux  renferment  une  petite  quantité  de  bi- 
carbonate de  calcium  et  des  sulfates  de  calcium  et  dema- 

(1)  Les  eaux  de  Bagaoles-de-1'Orne  jouissent  d'une  réputation 
spéciale  dans  le  traitement  des  ptilébites. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  105  — 

gnésiumjîîais  peuvent  être  convenablement  classées  parmi 
les  eaux  thermales  simples  (température  32°78  à  40°o6 
C).  Elles  sont  réputées  pour  le  traitement  du  rhumatisme 
chronique,  de  la  goutte,  de  la  diathèse  urique,  et  aussi 
pour  le  traitement  des  éruptions  cutanées  chroniques. 
Les  douches  et  les  bains  de  boue  y  sont  employés,  aussi 
bien  que  les  bains  d'eau  thermale. 

A  Santa-Gatarina  (voyez  plus  loin),  distante  d'à  peu 
près  D  kilom.,  il  y  a  des  eaux  ferrugineuses,  qui  sont 
employées  par  des  malades  résidant  à  Bormio.  Le  climat 
seconde  la  cure  pour  les  malades  scrofuleux  et  neuras- 
théniques. A  cause  des  fluctuations  soudaines  de  la  tem- 
pérature, on  doit  apporter  des  vêtements  chauds.  La 
saison  dure  du  l^""  juin  à  la  fin  de  septembre. 

Accès  :  de  la  gare  de  Sondrio,  par  diligence  en  10  heu- 
res ;  de  la  gare  de  Meran  en  17  heures  1/2  ;  ou  de  la  gare 
de  Landeck  en  22  heures.  De  Goire  au-dessus  de  l'Albula 
ou  de  la  passe  de  Julier  à  Samaden  et  au-dessus  de  la 
passe  de  Bernina  à  Bormio  en  24  heures. 

Installation  :  bonne. 

Battaglîa  est  situé  dans  le  district  Est  des  monts 
Euganéens  de  la  Haute-Italie.  Les  excavations  dans  les 
rochers  y  sont  en  partie  artificielles.  Elles  sont  utilisées 
de  la  même  façon  que  les  cavernes  plus  connues  de  Mon- 
summano,  comme  bains  de  vapeurs,  avec  une  tempéra- 
ture de  43'^o  à  47*^  G.  Les  quatre  sources,  ayant  une  tem- 
pérature de  58^  à  71°o,  contiennent  du  chlorure  de  so- 
dium et  du  sulfate  de  calcium,  mais  point  de  soufre, 
comme  on  le  supposait  autrefois  ;  elles  sont  semblables  à 
celles  de  Baden-Baden,  mais  encore  plus  faiblement  mi- 
néralisées et  il  est  préférable  de  les  classer  parmi  les  eaux 
thermales  indifférentes.  On  y  traite  la  goutte  chronique, 
le  rhumatisme  et  l'arthrite  déformante.  Pour  les  catar- 
rhes bronchiques  on  y  trouve  une  salle  pour  la  pulvéri- 


—  i06  — 

sation  et  l'inhalation  des  eaux.  Les  bains  de  boue  locaux  y 
sont  employés  d'une  façon  similaire  à  ceux  d'Abano  et 
d'Acqui  et  le  massage  peut  y  être  pratiqué  pour  les  cas 
où  il  est  approprié.  La  principale  saison  est  de  mai  au 
milieu  d'octobre,  mais  les  bains  sont  ouverts  toute  l'année. 

Accès  :  par  chemin  de  fer,  via  Maçon,  Turin  et  Mi- 
lan, ou  par  Bâle  et  Milan  ;  Battaglia  est  une  station  entre 
Padoue  et  Bologne. 

Installation  :  commode. 

Monsammano  (Italie,  province  de  Lucques)  est  situé 
dans  le  Val  de  Nievole,  à  environ  une  demi-heure  de  dis- 
tance des  gares  de  Piève  et  Monte  Gatini.  Là  se  trouve 
une  grande  caverne,  un  bain  de  vapeur  naturel  rempli  de 
la  vapeur  qui  s'élève  de  grandes  surfaces  d'eau  chaude. 
Ce  bain  est  employé  dans  le  traitement  du  rhumatisme 
chronique,  de  la  sciatique,  des  névroses,  etc.  La  tempé- 
rature dans  différentes  parties  de  la  caverne  est  de  28°89 
à  30*^  G.  Cette  caverne  fut  découverte  en  1849,  et  le 
traitement  couronné  de  succès  qu'y  suivit  Garibaldi  aida 
à  lui  acquérir  de  la  réputation.  Il  y  a  des  installations 
pour  les  malades  dans  le  Haut  et  le  Bas  Monsummano  et 
à  la  station  voisine  de  Monte  Gatini. 

La  saison  est  du  milieu  de  mai  au  milieu  de  septembre. 

Valdîerî  (au  nord  de  l'Italie,  Piémont)  se  trouve  à 
une  altitude  de  823  m.  dans  la  vallée  du  Gesso,  à  5  heu- 
res et  demie  de  distance  au  sud-ouest  de  la  gare  de  Gunéo. 
Parmi  ses  sources  thermales,  le  Sorgente  San  Lorenzo  a 
une  température  de  69°  G.  Les  eaux  sont  employées  in- 
térieurement et  extérieurement  ;  une  substance  limo- 
neuse ou  boue,  composée  en  partie  de  matières  organi- 
ques, est  recueillie  au  fond  des  sources  et  employée  sous 
forme  d'applications  locales  ou  générales  sur  la  peau, 
comme  les  boues  d'Abano,  Acqui  et  Battaglia.  Les  mala- 


—  107  — 

dies  traitées  à  Valdieri  comprennent  les  alTections  de  la 
peau,  le  rhumatisme  chronique  et  la  scrofule. 

Pré-St-»îdiep  (Italie  du  Nord,  Duché  d'Aoste),  près 
de  Gourmayeur,  est  situé  à  une  altitude  de  914  m.  en- 
viron et  possède  des  eaux  thermales  faiblement  minéra- 
lisées (35^0.)   utilisées  seulement  sous  forme  de  bains. 

Ischia.  —  Cette  île,  admirablement  située  dans  la 
baie  de  Naples,  possède  des  eaux  thermales  indifférentes 
(température  37°78  à  7^^  G.)  connues  depuis  l'antiquité. 
Les  bains  principaux  d'Ischia  sont  à  Gasa  Micciola  ;  des 
bains  de  vapeur  naturels  existent  à  Gastiglione  et  dans 
d'autres  points  de  File.  Des  bains  de  sable  et  des  bains  de 
mer  peuvent  être  pris  sur  la  côte.  L'île  et  les  installations 
pour  les  bains  ont  souffert  terriblement  du  tremblement 
de  terre  de  1883. 

PantscosR  dans  les  Pyrénées  espagnoles  (altitude 
1646  m.),  est  décrit  parmi  les  bains  sulfureux. 

Fitero  (Espagne,  province  de  Navarre)  possède  des 
eaux  faiblementminéralisées  (température  d'environ  47*^5 
G.)  qui  ont,  dans  le  Nord  de  l'Espagne,  une  réputation 
pour  le  traitement  du  rhumatisme  chronique,  etc.  Elles 
contiennentprobablementmoins  de  0,5 par  mille  départies 
solides,  et  peuvent  être  classées  dans  le  groupe  des  eaux 
thermales  indifférentes. 

Caida^s-de-Oviedo  (Nord  de  TEspagne,  province 
d'Oviedo)  possède  des  eaux  thermales  indifférentes,  tem- 
pérature 43°  G.,  contenant,  comme  beaucoup  d'eaux  de 
cette  classe,  une  quantité  considérable  d'azote  libre. 

Sacedon,  oïi  La  Isabella  (Espagne,  province  de 
Guadalajara),  possède  des  eaux  thermales  (température 
^^8^89  G.)  contenant  un  total    d'à    peu  près  0,75  par 


—  108  — 

mille  de  parties  solides,  principalement  de  sulfate  de 
calcium.  Ces  eaux,  qui  étaient  connues  des  Romains  et 
des  Arabes,  sont  ici  classées  dans  le  groupe  des  eaux 
thermales  indifférentes. 

Caldas-de-Gerez  (Portugal,  province  de  Minho)  est 
situé  dans  les  montagnes  de  Gérez,  et  possède  des  eaux 
très  chaudes,  faiblement  minéralisées,  qui  contiennent  de 
l'acide  carbonique  et  un  peu  de  fer.  L'"eau  court  dans  des 
canaux  creusés  dans  le  roc  :  elle  est  employée  sous  forme 
de  bains  chauds  pour  les  rhumatismes  chroniques  et  les 
névralgies.  Elle  est  également  prise  en  boisson.  L'instal- 
lation pourrait  être  beaucoup  améliorée. 


CHAPITRE  VII 
Eaux  salines  ou  chlorurées. 


Les  bains  salins  ont  une  action  plus  stimulante  que  les 
bains  d'eau  simple.  L'eau  saline  imbibe  et  pénètre  Fépi- 
derme,  et  agit  comme  un  excitant  chimique  sur  les  ter- 
minaisons des  nerfs  de  la  peau  ;  c'est  à  cette  action  qu'est 
dû  en  partie  l'effet  spécial  stimulant  de  Teaude  mer  com- 
parée à  l'eau  de  rivière.  Sur  quelques  peaux  délicates, 
elle  peut  déterminer  trop  d'irritation,  et  donner  naissance 
à  de  l'urticaire  ou  augmenter  une  éruption  eczémateuse. 

Les  bains  d'eaux  salines  concentrées  d'Allemagne  et 
d'autres  pays,  prennent,  jusqu'à  un  certain  point,  la  place 
des  bains  de  mer  dans  les  districts  de  l'intérieur,  et,  tout 
comme  les  bains  de  mer,  on  peut  les  employer  dans  le  trai- 
tementde  lascrofule,du  rachitisme,etd'autres  états  cachec- 
tiques. Les  sources  d'eau  salines  concentrées  naturelles 
varient (1)  en  force;  outre  le  chlorure  de  sodium  elles  con- 
tiennent, comme  l'eau  de  mer,  de  plus  petites  quantités  de 
beaucoup  d'autres  sels.  Les  eaux  salines  concentrées  plus 
fortes  sont  souvent  diluées  avec  de  l'eau  simple  pour  les 
bains,  et  les  plus  faibles  sont  artificiellement  renforcées 
par  l'addition  d'eau  minérale  concentrée  ou  d'une  eau 


(1)  Le  degré  de  saturation  par  le  chlorure  de  sodium  est  réelle- 
ment ou  presque  réellement  atteint  dans  les  eaux  salines  concen- 
trées de  Droitwich  en  Angleterre  et  de  Rheinfelden  en  Suisse. 


—  110  — 

mère  (1),  c'est-à-dire  la  solution  concentrée  de  sels  — 
chlorure  de  calcium,  etc.  —  qui  forment  résidu  quand 
la  plus  grande  partie  du  chlorure  de  sodium  est  cris- 
tallisée (Voyez  Kreuznach^.  Les  différentes  eaux  mères 
varient  considérablement  dans  la  proportion  relative  de 
leurs  éléments  constituants,  parmi  lesquels,  outre  le 
chlorure  de  calcium,  se  trouvent  les  résidus  du  chlorure 
de  sodium,  les  chlorures  de  magnésium,  de  potassium, 
de  strontium  et  de  lithium  de  même  que  les  bromures 
et  les  iodures. 

Les  sources  chlorurées  contiennent  quelquefois  un 
excès  d'acide  carbonique  libre,  et  c'est  à  la  présence  de 
ce  gaz  dans  les  bains  salins  chauds  gazeux  de  Nauheim  et 
d'Oeynhausen,  qu'est  dû  en  grande  partie  l'effet  stimu- 
lant mécanique  de  ces  bains.  C'est  ce  résultat  qu'on  re- 
cherclie  à  Naubeim  dans  le  traitement  des  affections  car- 
diaques. 

Prises  en  boisson,  les  eaux  salines  exercent  un  effet 
doucement  stimulant  sur  les  muqueuses  gastrique  et 
intestinale  (2)  ;  elles  rendent  aussi    les  malières  con- 


(1)  Le  terme  allemand  «  Mutteriauge  »  (en  Français  :  eau  mère) 
a  été  employé  de  préférence  à  l'expression  anglaise  «  Mother  Lye» 
ou  «  ^Mother  water  ».  Les  termes  anglais  ne  sont  presque  jamais 
utilisés  ;  en  lisant  une  notice  de  la  station  de  Woodhall  en  An- 
glerre,  nous  avons  vu  employer  le  mot  allemand  «  Mutteriauge  ». 

(2)  L'action  d'un  verre  d'eau  chlorurée  chaude  équivaudrait 
à  peu  près  à  celle  d'une  tasse  de  bouillon  salé  ou  de  bouil- 
lon de  poulet.  Un  écrivain  français  récent  voudrait  que  nous 
considérions  les  bouillons  comme  des  solutions  de  ptomaïnes  ; 
la  même  objection  ne  peut  en  tout  cas  être  élevée  contre  l'eau 
saline  simple. Personne  ne  peut  non  plus  dire  que. ce  dernier  breu- 
vage nécessite  l'introduction  inutile  d'acide  urique  dans  l'orga- 
nisme, que  le  D''  Alexandre  Haig  {Brit.  Med.  Joiam.,  1894,  vol. 
2,  p.  1299)  donne  comme  un  désavantage  de  l'absorption  de 
la  soupe. 


—  111  — 

tenues  dans  l'intestin  plus  fluides.  Elles  sont  donc  utiles 
dans  la  constipation.  L'effet  direct  sur  la  muqueuse  gas- 
trique est  accru  par  la  grande  quantité  d'acide  carbo- 
nique qui  existe  dans  quelques-unes  de  ces  eaux. 

En  favorisant  la  digestion  des  matières  albuminoïdes, 
elles  contribuent  à  accroître  la  nutrition  générale.  A 
moins  qu'elles  soient  prises  en  quantité  et  produisent  le 
catarrhe  de  l'estomac  et  des  intestins,  elles  ne  causent  pas 
d'amaigrissement,  et,  par  cette  particularité,  diffèrent 
grandement  des  eaux  sulfatées.  Nous  avons  même  observé 
souvent  une  augmentation  de  poids  chez  des  personnes 
maigres  aussi  bien  pendant  qu'après  un  traitement  bien 
organisé  d'eaux  chlorurées.  Les  eaux  chlorurées  sont,  en 
conséquence,  cœteris  paribus,  chez  les  personnes  maigres 
ou  amaigries,  préférables  aux  eaux  alcalines  sulfatées. 
Elles  sont  employées  dans  les  cas  d'anémie  où  le  fer  est 
mal  supporté,  dans  la  cachexie  indienne,  et  dans  la 
convalescence  des  maladies  infectieuses. 

Quelques  auteurs  ont  supposé  que  la  présence  d'iodu- 
res  et  de  bromures  dans  quelques  eaux  chlorurées,  Wil- 
degg  en  Suisse,  Adelheidsquelle  à  Heilbrunn,  Woodhall 
en  Angleterre,  Hall  en  Autriche,  Kreuznach,  etc., 
exerce  une  action  altérante  spéciale  dans  différents  états 
cachectiques,  et  même  dans  la  syphilis,  quoique  les 
quantités  d'iode  qui  peuvent  être  prises  sous  forme  d'eaux 
minérales  soient  infinitésimales,  quand  on  les  compare 
avec  les  doses  données  dans  le  traitement  ordinaire  de 
cette  dernière  affection. 

Grâce  à  leur  effet  laxatif  et  à  une  influence  favorable 
indirecte  sur  l'action  du  cœur,  elles  sont  utiles  pour  accé- 
lérer la  circulation  abdominale  et  combattre  l'engorgement 
du  foie  et  des  organes  pelviens,  et  particulièrement  des 
vaisseaux  hémorrhoïdaux.  Elles  peuvent  ainsi  être  utiles 
dans  les  états  dyspeptiques,  pour  combattre  les  hémor- 


—  112  — 

rhoïdes.  el  quelques  afTections  utérines  chroniques  ;  leur 
effet  sur  les  fibromes  utérins  n'est  pas  généralement  ad- 
mis. Y.  Noorden  {Practitioiier,  1896)  indique  qu'outre 
leur  effet  laxatif,  ces  eaux  peuvent  être  utiles  dans  des 
états  tout  à  fait  opposés,  spécialement  dans  les  affections 
muqueuses  du  gros  intestin. 

Selon  C.  Dapper  et  v.  Noorden,  les  eaux  chlorurées 
de  Hombourg,  Kissingen,  etc.,  peuvent  rendre  des  ser- 
vices dans  le  traitement  des  troubles  gastriques  dus  à  l'hy- 
perchlorhvdrie  ainsi  qu'à  ceux  dus  à  l'hypochlorhydrie. 
V.  Noorden  les  recommande  quand  il  existe  de  Thyperaci- 
dité  chez  les  hommes  jeunes,  atteints  de  neurasthénie  gas- 
trique, et  de  l'hyperesthésie  gastrique,  et  de  l'anorexie 
nerveuse. 

L'emploi  combiné  de  Tiisage  externe  et  interne  des 
eaux  chlorurées  est  utile  dans  les  tendances  au  catarrhe 
des  membranes  muqueuses  gastrique,  intestinale  et  res- 
piratoire et  chez  les  personnes  prédisposées  à  la  fièvre 
rhumatismale  (Voyez  Nauheim).  Dans  ces  cas,  la  peau  est 
«  tonifiée  »  et  devient  moins  sensible  aux  changements 
de  température  et  à  l'humidité  de  l'aii*.  Dans  la  bron- 
chite, les  eaux  peuvent  être  inhalées  et  rendent  la  sécré- 
tion des  canaux  bronchiques  moins  visqueuse,  et  facilitent 
l'expectoration.  Dans  l'emphysème  et  la  bronchite  chro- 
nique, les  bons  résultats  du  traitement  sont  probable- 
ment dus  en  partie  à  leur  effet  indirect  sur  l'action  du 
cœur  et  la  circulation  générale.  Les  attaques  aiguës  de 
goutte  qui  surviennent  occasionnellement  quand  des  gout- 
teux commencent  une  saison  d'eaux  à  Wiesbaden,  etc., 
peuvent  difficilement  être  attribuées  au  chlorure  de  so- 
dium contenu  dans  l'eau,  puisque  les  bains  chauds  d'au- 
tres groupes  peuvent  de  même  causer  une  exacerbation 
temporaire  de  la  maladie. 

Quand  on  les  emploie  dans  le  rhumatisme  chronique 


—  113  — 

et  la  sciatique,  les  sources  chaudes  sont  plus  efficaces. 
Les  eaux  chlorurées  sulfatées  de  Brides-Ies-Bains,  Lea- 
mington,  Gheltenham,  etc.,  sont,  dans  leur  action,  quel- 
que peu  semblables  à  des  eaux  de  ce  groupe  (voyez  cha- 
pitre XI).  Dans  le  groupe  dont  nous  parlons,  Droitwich, 
Nauheim,  Kreuznach,  Hombourg,  Wiesbaden,  Kissingen 
et  Baden-Baden,  ont  été  placés  en  première  ligne  comme 
les  stations  les  plus  connues  et  les  plus  brillantes.  Elles 
ont  été  un  peu  plus  complètement  analysées  que  les  autres 
eaux  du  même  groupe,  qui  se  suivent  dans  Tordre  géo- 
graphique et  politique  adopté  dans  le  chapitre  précédent. 

llpoit¥«'ich  (Angleterre,  comté  de  Worcester)  .  — 
Droitwich  en  Angleterre,  comme  Rheinfelden  en  Suisse, 
possède  des  eaux  salines  très  concentrées.  Ces  eaux  con- 
tiennent, d'après  les  analyses,  31  pour  cent  de  chlorure 
de  sodium,  c'est-à-dire  environ  dix  fois  autant  que  Teau 
de  mer.  Il  est  impossible  de  se  baigner  dans  de  telles 
eaux,  sans  fixer  le  corps  par  un  poids;  on  compare  la  pe- 
santeur spécifique  de  ces  eaux  à  celle  de  la  mer  Morte. 
L'eau  de  Droitwich  contient  également  environ  5  pour 
mille  de  sulfate  de  sodium,  et  de  1  cà  3  pour  mille  de  sul- 
fate de  calcium. 

Le  pays  est  très  agréable,  mais  la  ville  elle-même  n'est 
pas  belle.  En  raison  de  Faction  dissolvante  qui  se  produit 
perpétuellement  dans  les  couches  souterraines  de  sel,  les 
bâtiments  s'enfoncent  graduellement,  et  le  niveau  du  sol 
change. 

Grâce  à  Tévaporation,  les  méthodes  ordinaires  de  chauf- 
fage de  l'eau  saline  concentrée  précipitent  le  sel.  Il  faut 
donc  la  chauffer, par  l'addition  d'eau  chaude, avant  de  l'em- 
ployer sous  forme  de  bains.  Le  temps  de  l'immersion  dans 
les  bains  chauds  est  d'environ  vingt  minutes  ;  on  les  donne 
habituellement  à  une  température  de  37°  à  38°  G.  On 


—  iu- 
les emploie  dans  le  rhumatisme  articulaire,  la  sciatique, 
et  les  affections  goutteuses  ;  ils  exercent  une  action  toni- 
que dans  la  convalescence  des  maladies  aiguës.  Chez  les 
goutteux,  le  traitement  peut  quelquefois  provoquer  une 
attaque  aiguë  ;  ce  fait  s'observe  occasionnellement  dans 
beaucoup  d'autres  stations.  Selon  leD'"R.  Saundby  (Brit. 
med.  Journ.,  2  novembre  1895),  le  traitement  de  Nau- 
heim  pour  les  affections  du  cœur  sera  bientôt  installé  à 
Droitwich  concurremment  avec  le  bain  d'eau'  saline  con- 
centrée, modifié  pour  s'accorder  avec  les  bains  de  Nau- 
heim. 

L'eau  prise  en  boisson,  et  non  diluée,  exerce  un  effet 
irritant  et  purgatif  très  désagréable. 

Les  bains  sont  ouverts  toute  l'année,  mais  les  mois 
d'été  sont  préférables  pour  le  traitement. 

Accès  :  de  Londres  (station  de  Paddington)  en  cinq 
heures  environ. 

Installation  :  bonne. 

NsLuheim,  Bad-Kawlieîiii  (Grand-duché  de  Hesse). 
—  Nauheimest  situé  à  une  altitude  d'environ  1:22  mè- 
tres, vers  l'est,  et  au  pied  d'un  éperon  en  saillie  de  la 
chaîne  du  Taunus.  C'est  feu  le  professeur  Benekequi,  en 
1856,  a  fait  le  premier  connaître  la  valeur  de  Nauheim, 
mais  c'est  grâce  aux  ouvrages  des  frères  Schott  que  cette 

(ij  Le  D"^  A.  Garrod  a  trouvé  que  le  poids  spécifique  de  l'eau 
saline  concentrée  de  Droitwich  est  de  1,195  ;  celui  de  Rhein- 
felden  est  de  1,205  selon  Bolley  ;  et  celui  de  la  mer  Morte  est, 
dit-on,  de  1,172  à  1,227.  Toutes  ces  eaux  sont  pratiquement  des 
solutions  saturées  tout  comme  l'eau  américaine  des  Bigs  Rapids' 
Michigan,  U.  S.  A.,  notée  comme  étant  l'eau  médicinale  naturelle 
la  plus  forte  connue,  qui,  selon  la  Lancet  (4  janvier  1896)  a  une 
minéralisation  de  33,8  pour  cent,  et  contient,  outre  du  chlorure 
de  sodium  un  peu  de  chlorure  de  calcium,  de  chlorure  de  ma- 
gnésium et  de  bromure  de  sodium. 


—  llo  — 

station  a,  dans  ces  dernières  années,  acquis  autant  de  ré- 
putation en  Angleterre. 

L'action  des  différentes  sources  deNauheimest  très  va- 
riable ;  quatre  sont  utilisées  pour  la  boisson,  et  trois  pour 
les  bains.  Les  deux  sources  employées  principalement 
pour  la  boisson  sont  le  Kurbrunnen  et  le  Karlsbrunnen 
qui  ont  des  eaux  tièdes  contenant  environ  1  à  1  1/^  pour 
cent  de  chlorure  de  sodium,  1  pour  mille  de  chlorure  de 
calcium  ;  elles  sont  effervescentes  grâce  à  la  présence  d  a- 
cide  carbonique  libre.  L'eau  du  Ludwigsbrunneii  est  une 
eau  gazeuse  chlorurée  alcaline  faiblement  minéralisée 
utile  comme  eau  de  table,  spécialement  pour  les  troubles 
dyspepsiques  ;  on  s'en  sert  aussi  pour  diluer  les  deux 
premières  eaux  mentionnées  plus   haut.  La   quatrième 
source,    le    Schwalheimerlirunnen  (1/3   pour  mille  de 
chlorure  de  sodium,  0,7  de  bicarbonate  de  calcium.  0.01 
de  bicarbonate  de  fer),  à  une  faible  distance  de  Xauheim. 
fournit  une  eau  gazeuse  légèrement  ferrugineuse,  qui 
peut  servir  comme  eau  de  table,  surtout  dans  les  cas  d  a- 
némie.  On  vend  ces  deux  eaux  en  bouteilles  dans  tous  les 
hôtels  et  dans  les  pensions  de  la  ville. 

Les  eaux  dont  on  se  sert  pour  les  bains  contiennent  en- 
viron 2  à  3  pour  cent  de  chlorure  de  sodium,  2  à  3  pour 
mille  de  chlorure  de  calcium,  un  peu  de  carbonate  de 
fer,  et  beaucoup  d'acide  carbonique.  La  température  des 
eaux  est  de  27°78  à  3o°  G.  Deux  de  ces  sources  jaillis- 
sent de  la  terre  en  jets,  ce  qui  les  a  fait  appeler  le  orand 
et  le  petit  Sprudel  ;  elles  sont  riches  en  acide  carbonîque  ; 
Tune  d'elles  en  contient  1 ,340  centimètres  cubes  par  litre 
d'eau. 

On  donne  différentes  espèces  de  bains  :  les  bains  salins 
simples,  dans  lesquels  l'acide  carbonique  s'échappe  libre- 
ment; on  peut  administrer  ces  bains  à  différentes  tem- 
pératures et  les  concentrer,  si  cela  est  nécessaire,  par 


—  116  — 

Taddition d'eau-mère)  ;  un  bain  <(  effervescent))  (Ihe  bath 
Sprudelj  ;  un  bain  <(  eiTervescent  »  avec  lames  ou  vagues, 
bain  avec  le  courant  du  Sprudel  (Sprudelstrom  bath). 
Ce  dernier  bain  (une  spécialité  de  Nauheim)  est  le 
plus  stimulant;  l'eau  du  Sprudel  employée  pour  les 
préparer  arrive  directement  delà  source  dans  le  bain. 

Il  y  a  maintenant  un  établissement  séparé  pour  les 
bains  salins  simples.  Outre  les  bains,  on  trouve  des  salles 
pour  l'inhalation  des  eaux  et  des  maisons  de  graduation 
auprès  desquelles  les  malades  peuvent  s'asseoir  comme  à 
Kreuznach,  Kissingen,  etc. 

On  peut  traiter  à  Nauheim  un  grand  nombre  d'affec- 
tions différentes.  Les  enfants  scrofuleuxet  rachitiques,  les 
malades  atteints  de  troubles  nerveux  fonctionnels,  d'affec- 
tions catarrhales  chroniqaes  des  voies  respiratoires  et 
diçrestives,  sont  soignés  là  comme  à  d'autres  stations  d'eau 
chlorurées  sodiques.  Dans  les  affections  névralgiques  les 
bains  d'eaux  thermales  sont  salutaires.  Les  maladies  de 
l'utérus  et  des  annexes  susceptibles  d'être  soulagées  par 
les  bains  salins  peuvent,  cela  va  sans  dire,  être  traitées  à 
Nauheim.  Les  malades  atteints  de  bronchite  peuvent  pren- 
dre les  eaux  sous  forme  d'inhalation  ou  s'asseoir  dans 
les  maisons  de  graduation. 

Dans  les  troubles  des  voies  digestives,  l'usage  interne 
de  l'eau  du  Karlsbrunnen  joue  un  rôle  semblable  à  celui 
de  rElisabelhenbrunnen  à  Hombourg.  Quand  l'eau  non 
diluée  du  Kurbrunnen  détermine  du  catarrhe  des  in- 
testins, on  peut  la  couper  de  préférence  avec  l'eau  du 
Ludwiffsbrunnen.  selon  le  conseil  de  Beneke,  et  alors  elle 
ressemble,  dit-on,  à  Teau  de  la  source  Rakoczy  à  Kissin- 
gen (1).  On  prend  habituellement  les  eaux  chlorurées 

(1)  Quoi  qu'il  en  soit,  bien  des  malades  ont  affirmé  qu'ils  avaient 
trouvé  l'action  tout  à  fait  différente. 


—  117  — 

avant  le  déjeuner,  diluées  ou  non,  à  la  dose  de  150  à 
900  iîi-ammes  environ.  Les  eaux  du  Sclnvalheimerhrunnen 
et  du  Ludwigsbrunnen  peuvent  être  prises  plus  tard  dans 
la  journée,  et  constituent  d'agréables  eaux  de  table. 

Dans  les  suites  prolongées  du  rhumatisme  aigu  ou  sub- 
aigu les  différents  bains  sont  utiles  en  ce  qu'ils  favori- 
sent la  résorption  des  exsudais  articulaires,  et,  selon  l'o- 
pinion deBeneke  (187:2), celle  des  épaississements  valvu- 
iaires  du  cœur.  Par  leur  action  tonique  générale  sur 
l'organisme,  ils  contribuent  probablement  aussi  à  dimi- 
nuer la  tendance  aux  rechutes. 

L'effet  stimulant  des  bains  du  Sprudel,  de  Nauheim, 
sur  la  circulation  permet  leur  emploi  à  une  température 
plus  basse  que  celle  des  bains  ordinaires  :  cet  effet  est  dtî 
à  un  phénomène  réflexe  sur  la  peau,  qui  est  stimulée  par 
Faction  combinée  des  sels,  des  bulles  d'acide  carbonique, 
et,  dans  le  cas  du  bain  avec  le  courant  du  Sprudel, par  le 
mouvement  de  l'eau.  L'eau  saline  pénètre  à  travers  les 
couches  superficielles  de  l'épiderme,  et  agit  comme  un 
irritant  chimique  sur  les  terminaisons  des  nerfs  de  la 
peau,  tandis  que  Tacide  carbonique  et  le  mouvement  de 
l'eau  agissent  comme  des  stimulants  mécaniques. 

C'est  surtout  aux  effets  du  traitement  sur  les  troubles  de 
la  circulation,tel  qu'il  a  été  systématiquement  établi, d'après 
les  données  de  Beneke  par  les  frères  Schott,  que  Nauheim 
doit  une  grande  partie  de  sa  réputation  actuelle.  Suivant 
cette  méthode,  on  combine  les  bains  et  les  exercices  gym- 
nastiques  ;  l'effet  de  ce  traitement  ressemblerait,  dit-on,  à 
celui  de  la  digitaline.  La  méthode  de  traitement  de  Nau- 
heim a  été  souvent  appliquée  avec  succès  dans  les  cas  d'oe- 
dème sous-cutané  et  pour  combattre  les  épanchements 
dans  le  péritoine  et  la  plèvre,  quand  les  contractions  du 
cœur  sont  irrégulières,  ou  même  quand  il  y  a  un  com- 
mencement de  trouble  de  compensation  dans  les  mala- 


—  118  — 

dies  valvulaires.  L'action  du  cœur  sasne  en  force  et  en 
régularité,  tandis  que  rœdème  et  les  autres  troubles  dis- 
paraissent graduellement. 

La  prudence  est  nécessaire  quand  on  commence  à 
prendre  les  bains.  Le  D'  Théodore  Schott  recommande 
de  débuter  par  des  bains  à  un  pour  cent,  sans  acide 
carbonique,  et  à  une  température  de  SS*'  à  33"  Q:;  les  bains 
doivent  durer  de  six  à  huit  minutes,  et  être  suivis  d'un 
temps  de  repos.  Il  faut  les  suspendre  pour  un  jour,  à  de 
fréquents  intervalles.  La  température  à  laquelle  les  bains 
sont  pris  peut  être  réduite  graduellement,  de  jour  en 
jour,  jusqu'à  ce  qu'on  soit  arrivé  à  29°  G.  tandis  qu'on 
augmente  légèrement  la  proportion  de  sels  qu'ils  contien- 
nent et  le  temps  de  l'immersion.  Plus  tard,  dans  le  cou- 
rant de  la  cure,  on  peut  conseiller  le  bain  du  Sprudel  et 
enfin  le  bain  avec  le  courant  du  Sprudel  (Sprudelstrom 
bath)  encore  plus  stimulant.  Tout  le  traitement  devrait 
durer  six  semaines  ou  plus. 

Les  exercices  créés  par  les  frères  Schott  constituent  un 
système  de  mouvements  volontaires  avec  résistance  sem- 
blable au  svstème  suédois  de  P. -H.  Linç;  ;  ils  diffèrent 
des  exercices  du  D''  Zander,  par  le  fait  que  la  résistance 
est  fournie  non  par  le  poids  attaché  à  un  levier  ou  à  une 
poulie,  mais  par  la  main  du  médecin  ou  de  l'auxiliaire 
expérimenté  qui  surveille  les  exercices.  Dans  les  dilata- 
tions du  cœur,  le  résultat  immédiat,  après  environ  dix 
minutes  d'exercice,  est  souvent  une  diminution  dans  l'aire 
superficielle  de  la  matité  cardiaque.  Cette  diminution  ne 
persiste  pas,  et  ce  n'est  pas  le  lieu  de  discuter  ici  sa  si- 
gnification (1)  thérapeutique  ;  ce  qui  est  beaucoup  plus 

(1)  Le  D""  Heitler  croit  que  des  variations  spontanées  de  la  ma- 
titë  peuvent  se  produire  à  l'état  normal.  Voyez  'Die  Percussions- 
verhœltnisse  am  normalen  Herzen".  Wiener  klin.  Woch.,  1869, 
p.  787.  Le  D"^  A.  S.  Ecdes  {West  London  MedicalJournal,  1896^ 


—  119  — 

important  c'est  le  résultat  satisfaisant  obtenu  d'après 
cette  méthode  à  la  suite  d'un  traitement  prolongé  chez 
les  malades  atteints  d'affections  cardiaques.  Cependant  il 
semble  y  avoir  danger  à  recommander  sans  réflexion  le 
traitement  de  Nauheim  à  des  malades  affectés  de  maladies 
du  cœur  et  de  troubles  de  compensation  d'un  caractère 
tellement  grave  que  le  repos  au  lit  soit  absolument  néces- 
saire. 

La  théorie  et  le  mode  d'action  de  ce  traitement  sou- 
lèvent des  questions  très  difficiles.  Dans  beaucoup  de  cas 
d'insuffisance  d'action  du  cœur  (avec  ou  sans  lésion  mé- 
canique due  à  une  maladie  des  valvules),  il  existe  d'au- 
tres facteurs  qui  provoquent  l'état  général  morbide.  Les 
reins  et  la  peau  peuvent  ne  pas  fonctionner  convenable- 
ment, et  il  peut  y  avoir  des  troubles  des  voies  digestives, 
toutes  choses  susceptibles  d'intervenir  dans  la  nutrition 
générale  du  corps  et  du  cœur,  aussi  bien  que  des  autres 
organes. L'emploi  attentif  des  bains  etexercices  peutaider  à 
faire  disparaître  ces  troubles,  et  avoir  ainsi,  indirectement 
et  directement,  une  influence  favorable  sur  la  circulation. 
Il  est  nécessaire  d'étudier  avec  soin  le  métahoUsme  des  mala- 
des durant  le  traitement  pour  pouvoir  apprécier  ultérieu- 
rement l'action  exacte  des  bains  et  des  exercices  (passifs 
et  actifs)  dans  les  affections  cardiaques.  De  pareilles 
observations  faites  sur  des  individus  en  bonne  santé 
ne  seraient  pas  suffisantes  ;  elles  doivent  être  prises 
sur  les  malades  eux-mêmes,  pendant  le  cours  du  traite- 

p.  227)  a  observe  que  par  la  surexcitation  cause'e  par  le  premier 
examen  du  médecin,  la  matité  cardiaque  et  la  fréquence  du  pouls 
sont  momentanément  accrues,  mais  reviennent  rapidement  à  leur 
état  antérieur,  à  mesure  que  l'esprit  du  malade  est  occupé  et 
distrait  parles  bains  et  les  exercices.  Peut-être  une  partie  de  la 
grande  diminution  de  la  matité  cardiaque  observée  par  le  méde* 
cin  avant  de  quitter  le  malade  s'explique-t-elle  de  cette  façon. 


—  120  - 

ment,  et  sur  des  sujets  atteints  de  différentes  formes  d'af- 
fections cardiaques,  accompagnées  ou  non  de  lésions  val- 
vulaires.  Il  serait  très  important  dans  ces  cas  d'examiner 
chaque  jour  l'urine,  quant  à  sa  quantité  totale,  son  poids 
spécifique  et  sa  richesse  en  urée,  acide  urique,  et  albu- 
mine (s'il  en  existe),  et  enfin  d'étudier  aussi  sa  toxicité. 

Dans  certains  cas,  les  bains  paraissent  agir  favorable- 
ment, tandis  que  les  exercices  ne  font  nul  bien  (voyez  le 
D^  W.  A.  Sturge,  British  médical  Journal^  1895,  vol.  i., 
p.  527),  et  l'article  du  D*"  B.  Saundby,  British  médical 
Journal,  1895,  vol.  ii.,  p.  1081. 

Le  D""  Schott  pense  que  dans  quelques  cas,  quand  la 
digitaline  n'a  pas  agi,  elle  peut  réussir  si  on  la  combine 
avec  la  méthode  de  Nauheim.  A  la  fin  d'une  saison  de 
Nauheim,  et  dans  le  but  d'en  seconder  le  résultat  salu- 
taire, Schott  recommande  des  ascensions  soigneusement 
graduées. 

La  saison  de  Nauheim  dure  de  mai  à  la  fin  de  septem- 
bre. 

Accès  :  de  Francfort  en  dix-neuf  heures  environ  ; 
de  là,  à  peu  près  une  heure  par  chemin  de  fer. 

Installation  :  bonne. 

Kreuznach  (Allemagne,  Prusse  Rhénane).  Kreuz- 
nach  (altitude  103  m.)  est  situé  sur  les  deux  rives  de  la 
Nahe,  à  environ  16  kilomètres  de  son  confluent  avec  le 
Rhin.  La  ville  proprement  dite  est  quelque  peu  étroite 
et  ancienne,  et  ses  installations  de  drainage  ne  sont  pas, 
dit-on,  tout  à  fait  satisfaisantes, mais  Bad-Kreuznach  a  de 
larges  rues  et  de  grandes  villas.  Ces  dernières  constituent 
la  partie  sud-ouest  de  la  ville,  assise  en  partie  sur  une 
île,  en  partie  sur  la  rive  droite  de  la  rivière,  au  commen- 
cement de  la  portion  la  plus  étroite  de  la  vallée  de  la 
Nahe.  Kreuznach  a  une  station  spéciale,  et  les  malades 
peuvent  éviter  la  vieille  ville  suivant  leur  désir.  A  envi- 


—  121  — 

ron  !2  kilomètres  vers  le  sud,  en  remontant  la  Nalie,  dans 
la  partie  la  plus  étroite  de  la  vallée,  se  trouve  le  village 
de  Mùnster-am-Stein  (altitude  115  mètres),  avec  des  sour- 
ces minérales  semblables  à  celles  de  Kreuznach.  Les  ro- 
chers de  porphyre  de  Rothenfels  et  de  Rheingrafenstein, 
ainsi  que  les  ruines  du  château  de  Sickingen,  Ebern- 
burg,  et  celui  des  Rheingrafen,  rendent  le  panorama,  vers 
Mûnster-am-Stein,  très  frappant. 

Le  climat  de  Kreuznach  est  extrêmement  doux  ;  il  est 
trop  chaud  pour  certaines  personnes  au  cœur  de  l'été.  Les 
versants  des  collines  du  voisinage  sont  couverts  de  vi- 
gnes, et  n'offrent  pas  les  promenades  ombragées  que  Ton 
pourrait  désirer  pour  les  malades  ;  il  faut  aller  à  quel- 
que distance  sur  les  collines  pour  atteindre  des  forêts  qui 
protègent  des  ardeurs  du  soleil.  On  peut  cependant  trou- 
ver de  Tombre  sous  des  arbres  dans  le  Kurgarten,  qui 
sera  agrandi  dans  la  direction  deMiinster-am-Stein. 

Les  eaux  de  Kreuznach  contiennent  environ  1  pour 
cent  de  chlorure  de  sodium,  et  deux  pour  mille  de  chlo- 
rure de  calcium,  avec  de  très  faibles  quantités  de  bromure 
et  d'iodure  de  sodium  ;  leur  action  thérapeutique  ressem- 
ble cà  celle  des  autres  bains  salés,  l'iodure  et  le  bromure 
n'y  étant  pas  en  suffisante  quantité  pour  modifier  leur  ac- 
tion. Les  sources  sont  nombreuses,  mais  l'Elisabethquelle, 
source  froide,  est  la  source  principalement  employée  pour 
la  boisson,  et,  dans  l'eau  froide  le  goût  de  sel  n'est  pas  aussi 
désagréable  au  palais  qu'il  le  serait  dans  des  sources  tièdes. 
On  boit  deux  ou  trois  verres,  de  préférence  à  jeun,  avant 
le  déjeuner,  mais  naturellement  la  dose  varie  selon  l'âge 
et  le  genre  d'affection.  Les  bains  sont  chauffés  à  une  tem- 
pérature convenable  et  habituellement  renforcés  par 
Taddition  d'eau  mère,  c'est-à-dire  d'une  solution  concen- 
trée de  résidus  salins,  lorsque  la  plus  grande  partie  du 
chlorure  de  sodium  de  l'eau  de  Kreuznach  a  été  cristalli- 


—  122  -> 

sée  ;  l'eau  mère  de  Kreuznach  contient  à  peu  près  20  pour 
cent  de  chlorure  de  calcium.  Par  suite  de  Faction  de  l'eau 
mère  sur  la  pierre  et  la  porcelaine,  on  a  dû  employer  des 
baignoires  en  bois  pour  les  bains.  L'abondance  de  l'eau 
minérale  est  si  considérable  que  tous  les  hôtels  et  la  plu- 
part des  maisons  en  sont  approvisionnés. 

Dans  le  KurhauSjOn  a  nouvellement  bâti  des  bains  d'air 
chaud  et  de  vapeur  très  bien  organisés,  avec  des  installa- 
tions pour  les  douches  et  le  massage  ;  il  y  a  également  une 
salle  d'inhalation,  dans  laquelle  l'air  est  chargé,  par  la 
méthode  Wassmuth, d'eau  minérale  très  finement  pulvéri- 
sée, et  où  les  malades  peuvent  s'asseoir  avec  leurs  vête- 
ments habituels,  protégés  par  une  toile  cirée  lâche.  Entre 
Kreuznach  et  Miinster-am-Stein  il  y  a  un  grand  nombre 
de  maisons  de  graduation  où  les  malades  peuvent  s'as- 
seoir à  l'abri  du  vent  ;  ces  maisons  sont  formées  de  claies 
élevées  constituées  par  des  fagots  de  branchages,  à  travers 
lesquels  on  fait  tomber  l'eau  goutte  à  goutte,  de  manière 
à  la  concentrer,  avant  delà  chauffer  pour  obtenir  le  chlo- 
rure de  sodium  et  l'eau  mère  ;  à  mesure  que  l'eau  filtre, 
la  force  d'impulsion  des  gouttes  qui  tombent  et  du  vent, 
quel  qu'il  soit,  entraînent  dans  l'air  ambiant  de  fines 
particules  d'eau  qui  sont  inhalées  par  les  malades  assis 
dans  le  voisinage  immédiat,  absolument  comme  de  fines 
parcelles  de  liquide  sont  inhalées  par  les  baigneurs  au 
bord  de  la  mer. 

Parmi  les  affections  traitées  à  Kreuzïiach,  il  faut  signa- 
ler avant  tout  les  différentes  formes  de  la  scrofule  et  du 
rachitisme.  L'hôpital  Victoria  est  une  institution  charita- 
ble, placée  sous  le  patronage  de  l'impératrice  Victoria, 
où  durant  l'année  environ  six  cents  enfants  pauvres,  scro- 
fuleux  et  autres,  peuvent  passer  à  peu  près  quatre  semai- 
nes ;  on  les  opère  et  on  les  traite  médicalement  si  ce  la 
est  nécessaire.  Cet  hôpital  ressemble,  par  le  fait,  aux  hô- 


—  123  — 

pitaux  maritimes,  tels  que  ceux  de  Margate  en  Angleterre 
et  de  Norderney  en  Allemagne  (1). 

Beaucoup  de  malades  viennent  à  Kreuznach  pour  des 
catarrhes  chroniques  ou  une  disposition  au  catarrhe  de 
la  gorge,  da  nez,  du  larynx  et  des  bronches.  Dans  ces 
cas,  on  peut  employer  la  salle  d'inhalation,  et  la  douceur 
du  climat  doit  favoriser  les  résultats  obtenus,  quoique 
des  altitudes  plus  élevées  soient  souvent  préférables. 
Quelques  éruptions  chroniques  de  la  peau  sont  influen- 
cées favorablement  par  les  bains.  Au  sujet  de  l'utilité 
possible  du  chlorure  de  calcium  contenu  dans  l'eau  mère 
dans  certains  cas  d'urticaire  récurrente,  etc. ,  voir  plus  loin. 

Cette  station  est  très  fréquentée  par  les  malades  atteints 
de  catarrhes  et  d'inflammations  chroniques  des  organes 
génitaux  et  de  la  cavité  pelvienne.  On  ne  soutient  plus 
en  Allemagne  queces  eaux  aient  le  pouvoir  de  résoudre  les 
tumeurs  fibreuses  ou  autres  tumeurs  de  l'utérus  ;  mais 
dans  le  traitement  des  maladies  de  l'utérus  et  des  annexes, 
ainsi  que  d'autres  affections  traitées  à  Kreuznach,  les  mé- 
decins sont  disposés  à  aider  l'action  des  eaux  par  les  mé- 
thodes de  traitement  ordinaires  et  d'une  efficacité  recon- 
nue. Les  bains  d'air  chaud  et  de  vapeur  sont  favorables 
au  traitement  de  Tobésité.  La  saison  dure  du  1"  mai  à  la 
fin  de  septembre. 

Accès  :  via  Cologne  et  Bingerbruck,  ou  via  Metz.  Les 
malades  devront  s'arrêter  à  la  station  de  Bad-Kreuznach. 

Installation  :  très  bonne. 

Hoiaiboiirg^,  Moiiibourg  vor  cler  Hœlie  (Alle- 
magne, province  prussienne  de  Hesse-Nassau).  Hom- 
bourg  est  situé  à  une  altitude  d'environ  183  mètres,  pro- 

(1)  A  Berck-sur-Mer,  Giens,  Arcachon,  etc.  en  France,  il  existe 
également  des  hôpitaux  pour  les  enfants  scrofuleux  ou  rachitiques. 

A.  D.  —P.  S. 


—  124  — 

tégé  à  rOuest  parle  Gross-Feldberg,  All-Konig  et  autres 
montagnes  du  Taunus  supérieur,  et,  au  nord,  par  des 
collines  moins  élevées.  Acause  desa  position  découverte, 
l'air  y  est  frais.  La  foule  de  visiteurs  qui  fréquente  Hom- 
bourg  comme  lieu  d'amusement  et  de  réunion  fashiona- 
ble,  fait  que  son  caractère,  comme  station  sanitaire,  a  été 
quelque  peu  modifié. 

Les  sources  sont  en  général  froides  ;  les  eaux  de  l'Eli- 
zabethenbrunnen,  du  Luisenbrunnen,  et  du  Stablbrun- 
nen,  toutes  riches  en  acide  carbonique,  sont  employées 
en  boisson.  Le  Luisenbrunnen  et  le  Stahlbrunnen  sont 
des  sources  chlorurées  ferrugineuses  contenant  beaucoup 
de  GO^  Le  Stahlbrunnen  est  le  plus  riche  en  fer  (envi- 
ron 5  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  1  pour  mille  de 
bicarbonate  de  calcium,  et  0,09  pour  mille  de  bicarbonate 
de  fer)  ;  on  le  compare  au  Weinbrunnen,  de  Schwal- 
bach  ;  le  Stahlbrunnen  et  le  Luisenbrunnen  ont  tous 
deux  une  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré,  comme  le 
Pouhon  de  Pierre-le-Grand,  à  Spa.  Les  trois  autres  sour- 
ces, c'est-à-dire  les  eaux  ordinaires  de  Hombourg  don- 
nent des  eaux  chlorurées  effervescentes.  Celles-ci,  outre 
le  chlorure  de  sodium,  renferment  de  petites  quantités  de 
chlorure  de  calcium  et  de  magnésium  et  de  bicarbonate 
de  fer.  L'eau  la  plus  généralement  employée,  celle  de 
l'Elizabethenbrunnen,  renferme  environ  1  pour  cent  de 
chlorure  de  sodium. 

Les  baignoires  actuellement  employées  sont  en  métal, 
disposées  de  façon  à  ce  que  l'eau  puisse  être  chauffée  par 
une  chambre  à  vapeur  placée  au  fond  de  la  baignoire  pour 
diminuer  la  perte  d'acide  carbonique.  On  y  trouve  des 
salles  d'inhalation  et  des  installations  pour  douches. 

Parmi  les  baigneurs  qui  fréquentent  Hombourg,  se 
trouvent  les  malades  atteints  d'affections  goutteuses  et  de 
diathèse  urique,  de  constipation  habituelle,  pour  lesquels 


—  125  — 

les  eaux  alcalines  sulfatées  de  Karlsbad  et  de  Maiienbad 
sont  trop  fortes,  et  les  malades  atteints  d'affections 
catarrhales  des  voies  digeslives  et  respiratoires.  Le  rhu- 
matisme chronique  est  également  justiciable  des  eaux 
de  Hombourg.  Les  affections  de  l'utérus  et  de  ses  an- 
nexes sont  favorablement  modifiées  à  Hombourg,  comme 
dans  d'autres  stations  salines.  Le  caractère  fashionable 
de  cette  station  la  rend  peut-être  moins  convenable  pour 
les  enfants  scrofuleux  et  rachitiques,  que  d'autres  bains 
salés.  Pour  les  personnes  surmenées  ou  affectées  de 
troubles  nerveux  fonctionnels,  il  faut  donner  souvent  la 
préférence  à  des  stations  plus  tranquilles. 

Les  sources  ferrugineuses  de  Hombourg  sont  employées 
pour  les  malades  anémiés  et  débilités,  soit  seules,  soit 
conjointement  avec  les  eaux  chlorurées  ordinaires  ;  on 
peut  les  prendre  après  les  repas,  tandis  que  pour  les  eaux 
chlorurées  il  faut  les  boire,  autant  que  possible,  à  jeun, 
avant  le  déjeuner.  Ce  sont  des  parties  du  traitement  que 
doit  spécialement  régler  le  médecin  de  la  station,  sui- 
vant les  cas  individuels. 

Hombourg  possède  des  établissements  bien  connus  pour 
la  gymnastique  suédoise,  le  massage,  le  traitement  par 
l'électricité,  etc.  La  saison  dure  du  mois  de  mai  au  mois 
de  septembre. 

Parmi  les  nombreuses  excursions  agréables  que  l'on 
peut  faire  de  Hombourg,  il  faut  citer  celle  de  la  forteresse 
romaine  de  Saalbourg ,  particulièrement  intéressante 
comme  antiquité.  Cette  forteresse  se  trouve  à  environ 
6kilom.  (Voyez  Proc.  S  oc.  Ant.,  Londres,  20  mars  1890). 

Accès  :  via  Francfort;  de  là  environ  une  demi-heure 
par  le  train. 

Installation  :  très  bonne. 

ll^îestiadeii  (Allemagne,  province  prussienne  de 
Hesse  Nassau).  —  Wiesbaden  (altitude  115  m.),  autrefois 


-  1^6  - 

capitale  du  Duché  de  Nassau,  est  une  belle  ville  avec  de 
beaux  monuments  publics,  des  villas  particulières,  et  des 
parterres  bien  dessinés,  où  les  malades  et  les  visiteurs 
peuvent  se  promener.  Il  est  protégé  au  nord  par  la  chaîne 
du  Taunus  ;  son  climat  est  doux.  Quoiqu'au  milieu  de 
Tété  la  chaleur  y  soit  très  forte,  on  y  trouve  de  nombreuses 
promenades  ombragées  dont  on  peut  jouir  dans  les  forêts 
voisines  des  monts  Taunus.  On  a  récemment  construit 
un  funiculaire  pour  monter  au  Neroberg  ;2:20  m.);  on  y 
jouit  d'une  très  belle  vue  sur  les  environs  et  les  collines 
éloignées. 

Les  eauxdeWiesbaden  étaient  connues  des  Romains  et 
furent  décrites  par  Pline  sous  le  nom  de  Fontes  Mattiaci  ; 
ce  sont  des  eaux  chlorurées  sodiques  thermales,  conte- 
nant environ  7  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  Leur 
température  varie  de  37°7o  à  69*^  G.  Le  Kochbrunnen  (1) 
est  la  source  la  plus  chaude,  et  probablement  la  plus 
utilisée  en  boisson.  Les  autres  sources  employées  en  bois- 
son sont  la  Wilhemsquelle,  l'Adlerquelle,  et  la  Schutzen- 
quelle.  Environ  vingt-quatre  sources  différentes  servent 
pour  les  bains  ;  les  eaux  sont  abondantes  et  beaucoup 
d'hôtels  ont  leur  source  propre  et  leurs  bains.  Une  légère 
écume  ocreuse  s'étend  et  se  fixe  sur  la  surface  des  eaux 
de  Wiesbaden,  quand  elle  n'est  pas  agitée,  et  il  s'en  dé- 
gage parfois  une  très  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré. 

On  place  au  premier  rang,  parmi  les  malades  traités 
à  Wiesbaden,  ceux  qui  sont  atteints  de  goutte  chroni- 
que (atonique)  et  de  rhumatisme.  Le  catarrhe  chronique 
du  larynx  et  des  bronches  est  également  justiciable  des 
eaux  de  Wiesbaden  ;  on  a,   dans  ce  but,   installé  des 

(1)  Ueau  vendue  en  bouteilles  u  Wiesbadener  Gichtwasser  » 
est  une  préparation  faite  avec  l'eau  du  Kochbrunnen  ;  la  prin- 
cipale différence  consiste  en  une  addition  d'à  peu  près  3  pour  mille 
de  bicarbonate  de  sodium. 


—  127  — 

salles  d'inhalation.  Dans  quelques  variétés  de  dvspepsie 
et  de  diarrhée  chronique  l'usage  interne  de  ces  eaux 
donne  d'excellents  résultats.  On  y  traite  par  les  bains 
comme  à  Kreuznach,  les  inflammations  chroniques  des 
organes  génitaux  de  la  femme.  La  syphilis  y  est  traitée 
spécialement  comme  à  Aix-la-Chapelle,  Ludion,  Uriacre, 
Aix-les-Bains.  Au  bain  nouveau  d'Augusta  Victoria  "on 
trouve,  outre  les  bains  ordinaires,  des  installations  très 
soignées  pour  les  bains  d'air  chaud  et  de  vapeur,  les  dou- 
ches, les  bains  d'air  comprimé  (pour  emphysème  pulmo- 
naire), le  massage,  la  gymnastique  suédoise  et  le  traite- 
ment par  l'électricité,  que  l'on  peut  employer  suivant 
les  cas. 

Francfort,  Mayence,  et  les  eaux  de  Schwalbach  et  de 
Schlangenbad  sont  d'un  accès  facile;  les  amusements 
pour  les  visiteurs  sont  soigneusement  surveillés  et  orga- 
nisés ;  il  n'est  donc  pas  étonnant  que  Wiesbaden  soit  en- 
combré de  malades  et  de  touristes.  La  station  est 
ouverte  toute  l'année,  mais  il  faut  en  général  éviter  les 
mois  les  plus  chauds  de  Télé. 

Installation  :  très  bonne. 

HLissingeu  (Bavière).  —  Kissingen  est  admirable- 
ment situé  dans  la  vallée  large  et  ouverte  de  la  Saaie,  à 
une  altitude  d'environ  183  mètres.  Il  est  entouré  de 
collines  boisées  où  on  peut  suivre  la  «  cure  de  terrain  » 
consistant  en  montées  et  descentes  convenablement  gra- 
duées. Le  climat  est  doux. 

Parmi  les  sources  en  usage  pour  la  boisson,  la  plus 
importante  est  la  Rakoczyquelle,  qui  donne  une  eau 
froide  effervescente,  contenant  environ  6  pour  mille  de 
chlorure  de  sodium  et  de  petites  quantités  de  chlorures 
de  potassium,  lithium  et  magnésium  et  de  carbonates  de 
fer  (0,03  pour  mille)  et  de  chaux  (1  pour  mille).  La  Pan- 
durquelle  donne  une  eau  semblable  à  celle  du  Rakoczv 


—  1^8  — 

mais  légèrement  plus  faible.  Le  Maxbrunnen  donne  une 
eau  agréable,  faiblement  minéralisée,  froide  et  efTerves- 
cente.  Les  trois  sources  jaillissent  très  près  les  unes  des 
autres  dans  leKurgarten.  Quand  on  veut  obtenir  un  effet 
laxatif  plus  marqué  il  faut  ajouter  aux  eaux  de  Rakoczy  et 
de  Pandur,  un  produit  appelé  «  eau  amèredeKissingen  », 
que  l'on  obtient  des  sources  salées  d'après  la  méthode 
de  Liebig.  Pour  le  traitement  du  catarrhe  de  Testomac 
et  des  intestins,  Teau  est  chauffée  avant  qu'on  ne  la 
boive,  quoique  la  plus  grande  partie  de  Tacide  carbo- 
nique se  dégage  pendant  le  chauffage. 

On  boit  les  eaux  le  matin,  avant  déjeuner,  entre  sept 
et  neuf  heures  ;  mais  on  prend  quelquefois  une  seconde 
dose  dans  l'après-midi.  L"eau  de  la  source  voisine  de 
Bocklet  est  transportée  fraîche  à  Kissingen  chaque  jour, 
et  on  peut  la  prescrire  dans  les  cas  où,  pour  cause  d'ané- 
mie, il  est  nécessaire  d'employer  une  eau  ferrugineuse, 
outre  celle  de  Kissingen;  on  la  prend  habituellement  plus 
tard  que  les  eaux  de  Rakoczy  et  de  Pandur.  On  utilise 
quelquefois  l'eau  du  Maxbrunnen  comme  une  boisson 
agréable  et  légère  à  différentes  heures  de  la  journée. 

Kissingen  possède  trois  établissements  de  bains  :  deux 
dans  la  ville  et  un  dans  la  vallée,  près  des  maisons  de 
graduation,  à  2  kilom.  environ  vers  le  nord  de  la  ville  : 
un  petit  bateau  à  vapeur  circule  entre  les  deux  stations 
pendant  la  saison.  Les  sources  principalement  employées 
pour  les  bains  sont  le  Salinen-Sprudel,  tout  près  des 
maisons  de  graduation, et  le  Schônborn-SprudeI,plus  loin, 
dans  le  village  de  Klosterhausen.  La  Pandurquelle  est 
aussi  utilisée  pour  les  bains. 

On  peut  prendre  différentes  espèces  de  bains  :  1**  des 
bains  salins  ordinaires  à  températures  variées  ;  2°  des 
bains  salins  rendus  plus  stimulants  par  l'addition  d'eaux- 
mères  de  Kissingen  :  3°  des  «  bains  avec  lames  (Wellen- 


—  \±)  - 

bîïder)  ».  L'enii  est  chauffée  dans  les  bains  au  moyen  d'un 
serpentin  contenant  de  la  vapeur  ;  cette  méthode  empêche 
le  dégagement  de  l'acide  carbonique.  Les  vagues  d'un 
bain  avec  lames  sont  produites  par  un  jet  d'eau  poussé  au 
travers  d'une  ouverture  placée  au  fond  de  la  baignoire  et 
communiquent  avec  un  robinet;  les  bains  sont  également 
pourvus  d'une  douciie  d'eau  saline  et  d'une  douche  en 
arrosoir  d'eau  ordinaire.  Il  y  a  aussi  des  bains  de  boue 
et  des  douches  ordinaires. 

L'acide  carbonique  provenant  de  Feau  sert  à  alimenter 
des  bains  de  ce  gaz  ;  Tatmosphère  d'acide  carbonique  est 
maintenue  adhérente  au  corps  de  manière  cà  ce  que  très 
peu  de  ce  gaz,  si  toutefois  il  s'en  dégage,  puisse  être  ab- 
sorbé par  inhalation.  11  y  a  égalemeïit  des  salles  pour 
l'inhalation  de  l'eau  sous  forme  d'un  très  fin  spray  ;  on 
prescrit  l'inhalation  aux  malades  atteints  de  catarrhe  des 
voies  respiratoires  ;  ces  malades  peuvent  également  aspi- 
rer l'air  au  voisinage  des  bâtiments  de  graduation. 

A  Kissingen  on  traite  différentes  affections  ;  les  hémor- 
rhoïdes  et  lacotistipation,  le  catarrhe  de  l'estomac  ou  de 
l'intestin,  avec  ou  sans  tendance  à  la  diarrhée,  les  affec- 
tions goutt^ses  et  rhumatismales  et  les  troubles  nerveux 
ronctionMsy^urtout  quand  ils  ont  pour  point  de  départ 
ranéinieretïa  scrofulose.  Les  bains  chauds  et  les  bains  de 
boue  cnauds  sont  utilisés  contre  les  douleurs  névrajgi- 
ques./Dans  quelques  cas  d'anémie,  principalement  avec 
tendance  à  la  constipation,  les  eaux  du  Rakoczy  paraissent 
avoirmie  action  plus  salutaire  que  le  fer  sous  forme  mé- 
dicamenteuse ou  que  des  eaux  ferrugineuses  plus  actives. 
L>fT^mie  avec  hypertrophie  de  la  rate,  consécutive  à  la 
malaria,  est  quelquefois  favorablement  modifié. 

Quelques  éruptions  chroniques  de  la  peau  sont  amé- 
liorées, et  on  traite  à  Kissingen  les  mêmes  affections  de 
Tutérus  et  des  annexes  qu'à  d'autres  sources  salines  et 

9 


—  130  — 

thermales  ;  dans  ces  cas  il  est  souvent  nécessaire  d'ajouter 
un  traitement  local  aux  pratiques  balnéothérapiques.  Les 
enfants  scrofuleux  pauvres  sont  soignés  dans  un  hôpital  de 
la  ville.  Il  a  déjà  été  question  des  affections  des  bronches. 
Dans  le  traitement  de  la  glycosurie,  de  l'obésité,  de  la 
diathèse  urique  et  des  formes  légères  de  néphrite  au  dé- 
but, il  importe  de  régler  avec  soin  le  traitement,  et,  dans 
ces  cas,  il  est  parfois  avantageux  pour  le  malade  d'être 
traité,  non  dans  un  hôtel,  mais  dans  une  maison  de  santé 
sous  la  direction  immédiate  d'un  médecin  résidant.  La 
saison  dure  de  mai  à  la  fin  de  septembre.  On  envoie  quel- 
quefois les  malades  après  la  cure  aux  eaux  ferrugineuses 
voisines  de  Bocklet  ou  Bruckenau  ;  mais  en  ce  qui  con- 
cerne les  cures  complémentaires  nous  renvoyons  le  lecteur 
à  la  page  66. 

Accès  :  par  Francfort,  Wûrzburg  et  Schweinfurth. 

L'installation  est  très  bonne. 

Badeii  ou  Baden-Baden  (Grand-Duché  de  Bade). 
—- Baden-Baden,  ainsi  appelé  pour  le  distinguer  de  Ba- 
den  en  Suisse  et  deBaden  près  Vienne  en  Autriche,  était 
déjà  connu  des  Romains  sous  le  nom  de  Civitas  Aurélia 
Aquensis.  Il  est  placé  à  une  altitude  d'environ  200  mè- 
tres, dans  un  site  presque  unique  pour  ses  beautés  natu- 
relles, dans  la  vallée  d'Oos,  qui  se  termine  à  la  plaine 
fertile  du  Rhin.  Quoique  non  complètement  abrité  du 
Nord,  son  climat  est  doux  ;  le  printemps  est  précoce  et 
Tété  est  prolongé. 

Il  y  a  plus  de  vingt  sources  thermales  différentes  ;  les 
eaux  ont  exactement  les  mêmes  principes  minéraux  et 
leur  température  varie  de  51*^  à  6o°  G. 

La  HauptstoUenquelle  est  une  des  plus  employées 
pour  la  boisson  et  contient  2  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium,  0,5  pour  mille  de  chlorure  de  lithium  et  des  tra- 


—  131  — 

ces  d'arsenic,  0,0007  pour  mille  d'arséniate  de  calcium. 
La  il llii ne  exerce,  dit-on,  une  action  thérapeutique  spé- 
ciale sur  la  goutte,  et  l'arsenic  sur  les  affections  de  la 
peau  ;  mais  il  est  probablement  plus  rationnel  de  regarder 
les  eaux  de  Baden  comme  des  eaux  thermales  chlorurées 
simples  qui,  en  raison  de  leur  faible  minéralisation, 
se  rapprochent  du  groupe  des  eaux  thermales  indiffé- 
rentes. Si  on  désire  une  action  laxative  on  peut  ajouter 
à  l'eau  de  Baden  des  sels  de  Garisbad,  de  Marienbad  ou 
de  Kissingen. 

Les  eaux  sont  très  employées  en  boisson,  mais  surtout 
sous  forme  de  bains.  Le  Friedrichs-Bad  et  le  Kaiserin- 
Augusta-Bad  (ce  dernier  pour  les  dames  seulement)  comp- 
tent parmi  les  établissements  de  bains  élégants,  sinon  les 
plus  élégants  de  l'Europe.  Il  y  a  différentes  espèces  de 
bains  :  bains  thermaux  ordinaires,  toniques  par  l'addi- 
tion des  sels,  si  c'est  nécessaire  ;  les  bains  dits  «  thermes 
sylvestres  »  c'est-à-dire  avec  fond  de  sable  (sandy  floor), 
comme  à  Wildbad,  dans  lesquels  l'eau  thermale  coule 
continuellement  pour  imiter  un  bain  pris  à  une  fontaine 
naturelle  thermale  ;  des  bains  d'air  chaud  et  de  vapeur 
(on  emploie  l'eau  thermale  naturelle  pour  les  bains  de 
vapeur)  ;  toute  espèce  de  douches  et  de  bains  électri- 
ques. Au  Friedrichs-Bad  il  y  a  tous  les  appareils  méca- 
niques de  Zander  pour  la  «  gymnastique  suédoise  ».  Il 
existe  également  un  établissement  contenant  des  salles 
pour  l'air  comprimé.  On  installera  aussi  prochainement 
à  Baden  des  bains  de  boue  d'après  le  procédé  utilisé  à 
Franzensbad. 

Les  indications  de  Baden-Baden  sont  :  la  goutte  chro- 
nique et  les  affections  rhumatismales  chez  les  sujets  dé- 
licats ;  les  lésions  des  os  et  des  articulations,  les  affec- 
tions chroniques  de  la  peau,  etc.,  dans  lesquelles  on 
emploie  les  bains  chauds  ordinaires  ;  les  affections  catar- 


—  13i2  — 

rhales  et  nerveuses  des  organes  digestifs  chez  les  person- 
nes délicates  pour  lesquelles  les  eaux  plus  actives  de 
Karlsbad,  etc.,  sont  contr'indiquées.  Pour  les  convales- 
cents, la  cachexie  malarique,  l'emphysème,  et  le  ca- 
tarrhe chronique  des  organes  respiratoires,  le  climat 
semble  favorable.  Pour  l'emphysème  et  la  bronchite  chro- 
nique remploi  de  salles  contenant  de  l'air  comprimé  a, 
dit-on,  une  influence  salutaire. 

Les  promenades  environnantes  conviennent  surtout 
comme  cure  de  terrain  pour  les  personnes  dont  le  cœur 
est  faible  par  suite  d'obésité,  etc.  Dans  les  jours  les 
plus  chauds  on  peut  toujours  choisir  des  lieux  de  prome- 
nade frais  dans  les  épaisses  forêts  de  pins  ;  pour  les 
malades  qui  sont  en  état  de  faire  des  excursions  de  quel- 
ques heures  de  durée  les  ruines  du  vieux  château  de 
Baden,  les  rochers  de  porphyre,  situés  dans  le  voisinage, 
les  ruines  d'Ebersteinburg,  le  château  d'Eberstein,  et 
Yburg  sont  au  nombre  des  sites  environnants  qu'on  peut 
visiter. 

Toutefois  à  cause  de  la  beauté  de  la  ville  elle-même, 
de  ses  jolies  villas  et  de  ses  hôtels  confortables,  du  ma- 
gnifique paysage  environnant,  des  innombrables  excur- 
sions et  des  amusements  qu'il  offre  au  monde  fashiona- 
ble,  Baden  doit  nécessairement  attirer  plus  de  visiteurs 
ordinaires  que  de  malades.  La  saison  principale  est  du 
!*'•'■  mai  à  la  fin  d'octobre;  il  y  a  une  saison  d'hiver.  Les 
malades  qui  ne  supportent  pas  la  chaleur  doivent  éviter 
Baden  entre  le  commencement  de  juillet  et  le  milieu 
d'août.  Baden  est  une  station  intermédiaire  pour  ceux 
qui  passent  l'hiver  dans  le  midi  de  l'Europe  et  ceux 
qui  retournent  des  régions  chaudes  dans  leurs  pays 
froids. 

Accès  :  via  Strasbourg. 

Installation  :  bonne.  Outre  des  hôtels  et  des  pensions, 


—  133  — 

il  y  a  deux  ou  trois  sanatoria  privés,  où  les  malades  restent 
sous  la  surveillance  directe  du  médecin. 

Woodhnli    (Angleterre,    comté   de    Lincoln).    — 
Woodliall,  connu  par  ses  eaux  chlorurées  contenant  de 
petites  quantités  de  bromures  etd'iodures,  se  trouve  dans 
une  contrée  plate,  à  une  altitude  d'environ  15  mètres,  sur 
les  bords  de  marais.  A  cause  du  sol  plat  du  pays,  la  brise 
de  mer  s'y  fait  sentir  et  les  pins  écossais  des  environs  con- 
tribuent à  la  salubrité  du  climat.  En  1891  le  professeur 
Frankland  trouva  que  Teau  de  Woodhall  ne  renfermait 
pas  d'iode  libre,  mais  de  faibles  proportions  d'iodures  et 
de  bromures.  On  n'a  pas  démontré,  croyons-nous,  que  ces 
sels  soient  absorbés  par  la  peau,  quoique  de  faibles  quan- 
tités puissent  sans  doute  être  résorbées  quand  les  eaux 
sont  employées  sous  forme  de  douches  vaginales,  etc.  De 
l'analyse  faite  en  1891  par  le  professeur  Frankland  il 
ressort  que  l'eau  de  Woodhall  contient  19,5  pour  mille 
de  chlorure  de  sodium,  1,27  pour  mille  de  chlorure  de 
calcium,  1,14  pour  mille  de  chlorure  de  magnésium,  0,4 
pour  mille  de  bromure  de  sodium,  9,02  pour  mille  de 
bromure  de  potassium,  et  seulement  0,0075  pour  mille 
d'iodure  de  potassium. 

Au  nombre  des  maladies  traitées  à  Woodhall  il  faut 
signaler  les  affections  rhumatismales  et  goutteuses,  le 
catarrhe  des  voies  respiratoires  et  digestives,  et  l'état  bi- 
lieux; la  scrofule  et  le  rachitisme,  la  leucorrhée  et  quel- 
ques affections  de  la  peau.  Le  D'  Williams  trouve  l'eau 
utile  dans  les  cas  de  tumeurs  fibreuses  de  Tutérus,  ce 
qui  concorde  avec  les  résultats  qu'on  a  indiqués  pour 
Kreuznach.  On  peut  avec  de  l'eau  mère  préparée  avec 
Teau  de  W^oodhall  augmenter  l'action  des  bains.  Les 
eaux  sont  également  utilisées  en  inhalation  dans  les  ca- 
tarrhes chroniques  du  nez,  du  pharynx  et  du  larynx. 


—  134  — 

Accès  :  de  Londres  (King's  Cross  station)  environ  qua- 
tre heures. 

Installation  :  bonne. 

Asliby  eïe  1»  Zouche  (Angleterre,  comté  de  Leices- 
ter).  —  Les  eaux  minérales  de  cette  source  (altitude 
122  mètres)  ont  été  découvertes  en  1805,  pendant  qu'on 
travaillait  dans  les  mines  de  charbon  à  une  profondeur  de 
215  mètres.  Leur  température  naturelle  est  de  16"*  G. 
et  d'après  l'analyse  du  D'"  B.H.  Paul  elles  renferment 
18,7  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  2,2  pour 
mille  de  chlorure  de  calcium,  1,6  pour  mille  de  chlo- 
rure de  magnésium,  2,5  pour  mille  de  sulfate  de  cal- 
cium, et  0,08  pour  mille  de  carbonate  de  fer.  Elles 
sont  utilisées  pour  donner  des  bains  d'eau  saline  concen- 
trée (beaucoup  plus  faibles  que  ceux  de  Droitwich  et 
Nantwich)  à  des  températures  variables. 

On  emploie  les  bains  dans  le  rhumatisme  musculaire, 
le  rhumatisme  chronique,  la  goutte,  ainsi  que  dans  la 
scrofule.  Par  suite  de  la  présence  du  carbonate  de  fer 
dans  les  eaux  on  peut  les  prescrire  en  boisson  dans  cer- 
tains états  de  débilité.  Le  sel  aggraverait  probablement 
les  maladies  de  la  peau  de  nature  inflammatoire. 

Accès  :  de  Londres  (station  de  St-Pancras)  en  trois  heu- 
res environ. 

Installation  :  bonne. 

Malveni  (Angleterre,  comté  de  Worcester)  est  ali- 
menté par  de  l'eau  saline  concentrée  venant  de  Droitwich. 
Les  sources  de  Malvern  (spécialement  celles  de  Ste-Anne) 
sont  employées  pour  fabriquer  des  eaux  de  table  gazeu- 
ses); elles  étaient  autrefois  célèbres  parce  qu'on  leur  sup- 
posait une  action  salutaire  spéciale,  due  en  partie  à  la 
pureté  de  l'eau  mais  aussi  à  l'air  excellent  qu'on  y  respire 
et  aussi  peut-être  à  la  foi.  Le  Grand  Malvern  est  situé 


-  185  - 

sur  les  pentes  orientales  des  collines  de  Malvern,  à  envi- 
ron 160  mètres  d'altitude.  Les  sources  de  Malvern  et  le 
Petit  Malvern  se  trouvent  respectivement  à  3  kil.  et 
4  kil.  environ  au  sud  du  Grand  Malvern. 

]Vant%ileli  (Angleterre,  Ghesbire).  —  Nantwich  (alti- 
tude environ  36  m.)  est  situé  dans  une  réîïion  atrréable, 
bien  boisée.  Selon  l'analyse  de  Frankland  les  eaux  ren- 
ferment environ  31  pour  cent  de  chlorure  de  sodium,  2,2 
pour  mille  de  chlorure  de  magnésium,  1,9  pour  mille 
de  chlorure  de  potassium,  6,  5  pour  mille  de  sulfate  de 
calcium,  et  3,0  pour  mille  de  sulfate  de  sodium. 

Les  bains  d'eau  saline  concentrée  ont  été  ouverts  en 
1883  et  ressemblent  à  ceux  de  Droitwich,  mais  les  bains 
sont  chauffés  avec  de  la  vapeur  au  lieu  d'eau  chaude,  et 
sont  par  conséquent  moins  dilués  que  ceux  de  Droitwich. 
Le  lumbago  et  le  rhumatisme  musculaire  sont  traités 
avec  succès.  Il  faut  choisir  de  préférence  les  mois  d'été. 

Accès  :  de  Londres  (Euston  station)  environ  4  heures. 

Installation  :  satisfaisante. 

Les  bains  d'eau  saline  concentrée  de  Stafford  (altitude 
environ  73  mètres)  sont  semblables  à  ceux  de  Droitwich. 
A  Saltburn-by-the-sea ,  dans  le  comté  d'York,  on  em- 
ploie des  bains  d'eau  saline  concentrée  provenant  de  la 
source  saline  de  MidcUesborough.  A  Middlewic/i,  dans  le 
Gheshire,  il  y  a  des  bains  d^eau  saline  concentrée.  Gitons 
encore  parmi  les  eaux  chlorurées  en  Angleterre  celles  de 
Filey,  près  Scarborough,  Thorpe  Arch  (Boston)  dans  le 
comté  d'York,  et  Admaston,  sous  le  Wrekin  dans  le  comté 
de  Shrop. 

Hnrrogate  (Angleterre).  —  On  peut  classer  quel- 
ques-unes des  sources  d'Harrogate  dans  le  groupe  chlo- 
ruré aussi  bien  que  dans  le  groupe  sulfureux. 

Ilaiifiriiidofi  et  Buiuii  (pays  de  Galles,   comté  de 


—  436  — 

Radnor). —  Ces  eaux  sont  décrites  parmi  les  sources  sul- 
fureuses. 

Ilaiigammapcli  (pays  de  Galles,  comté  de  Breck- 
nock).  —  Cette  source  (altitude  environ  180  mètres) 
possède  des  eaux  chlorurées  contenant  des  chlorures 
de  calcium,  de  magnésium  et  de  barium.  L'analyse  du 
Dr  Dupré  montre  qu'elles  renferment  environ  2,6  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium,  l,2pourmillede  chlorure 
de  calcium,  0,3  pour  mille  de  chlorure  de  magnésium, 
et  0,096  pour  mille  de  chlorure  de  barium. 

Ilangammarch  est  situé  au  pied  méridional  d'une  chaîne 
de  collines,  dans  une  vallée  spacieuse,  mais  assez  abritée 
au  nord  et  à  l'est.  L'air  est  très  fortifiant  pour  les  ma- 
lades atteints  de  surmenage  intellectuel.  Les  eaux  sont 
employées  à  l'extérieur  et  en  boisson  et  elles  peuvent 
être  utiles  dans  quelques  cas  de  dyspepsie,  de  goutte 
chronique  et  de  rhumatisme,  principalement  dans  les  cas 
où  il  faut  éviter  l'amaigrissement. 

Le  chlorure  de  calcium  a  quelque  réputation  pour  le 
tra  itement  des  affections  chroniques  des  ganglions,  tandis 
que  le  chlorure  de  barium,  le  principe  spécial  des  eaux, 
fortifie,  dit-on.  les  contractions  du  cœur  tout  en  réduisant 
leur  fréquence.  On  a  adopté  à  Ilangammarch  un  système 
de  traitement  des  affections  du  cœur  d'après  le  modèle 
de  Schott,  à  Nauheim.  On  emploie  les  bains  carbonates 
du  D'  Ernest  Sandon,  de  Hambourg. 

Les  eaux  de  Ilangammarch  sont  exportées  à  l'état  na- 
turel et  après  addition  artificielle  d'acide  carbonique. 
Sous  cette  dernière  forme  elles  constituent  une  agréable 
boisson  de  table. 

Accès  :  de  Londres  (Euston  station)  environ  sept  heures. 

Installation  :  bonne. 

Bpidge-ol-All«ii,   Aîrtlirîe  (  Ecosse,    comté    de 


/ 


Stirling).  Cette  source  (altitude  environ  12  mètres)  est 
située  sur  l'Allan,  au  pied  sud-ouest  des  collines  Ochil,  à 
4  kilomètres  environ  au  nord  de  Stii'ling  avec  lequel  elle 
communique  par  chemin  de  fer  et  tramway.  Sa  source 
chlorurée  contient  environ  5,4  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium,  4,4  pour  mille  de  chlorure  de  calcium  et  0,5  pour 
mille  de  sulfate  de  calcinm. 

Elle  est  dans  une  position  abritée;  c'est  une  station 
très  fréquentée  par  les  habitants  d'Edimbourg.  La  dose 
ordinaire  des  eaux  est  de  trois  grands  verres  avant  le 
déjeuner.  Elles  sont  chauffées  artificiellement  avant  d'ê- 
tre prises  en  boisson  et  sont,  dit-on,  apéritives.  Les  eaux 
ont  une  réputation  dans  le  traitement  des  troubles  dyspep- 
tiques, dont  quelques-uns,  selon  le  D'"  Macpherson,  sont 
dus  aux  abus  du  wiskv  et  du  ffruau  d'avoine. 

Iiiaerleitlien  (Ecosse, Peebles), sur  la  rivière  Tweed, 
environ  10  kilom.  de  Peebles,  a  des  eaux  similaires. 
Les  eaux  chlorurées  des  Bridge-of-Earn  [Pitkeathly)  si- 
tuées sur  l'Earn  (altitude  environ  9  mètres)  dans  une 
région  pittoresque,  à  2  kilomètres  5  de  Perth,  renferment 
de  Facide  carbonique  libre.  L'eau  de  Pitkeathly  et  l'eau 
lithinée  de  Pitkeathly  sont  des  eaux  préparées  par  les 
propriétaires  de  la  source  ;  elles  se  vendent  en  bouteilles. 

jfloBBdorf,  dans  le  grand-duché  de  Luxembourg  (al- 
titude 210  mètres),  possède  une  eau  chlorurée  (tempéra- 
ture 25^G.)  qui,  outre  8,7  pour  mille  de  chlorure  de  so- 
dium, contient  3,1  de  bromure  de  magnésium.  Les  eaux 
sont  utilisées  en  boisson,  bains  et  inhalation. 

Oeynliausen,  ou  Rehiiie-Oeynliatiseii  (Allema- 
gne,Westphalie). — La  ville  est  située  dans  une  vaste  vallée 
fertile  (altitude  70  mètres)  sur  la  Werra,  avant  sa  jonction 
avec  le  Weser  ;  de  Hanovre  il  faut  par  le  chemin  de  fer 
«nviron  trois  quarts  d'heure  et  de  Cologne  4  h.  1/2. 


-  138  — 

Oeynhausen,  la  partie  nouvelle  de  la  ville,  est  le  nom 
sous  lequel  la  station  est  maintenant  le  mieux  connue. 
Le  climat  est  frais  et  doux. 

Les  principaux  agents  médicamenteux  sont  trois  sour- 
ces chlorurées,  appelées  Bohrloch  I,  Bohrloch  II  et  Bohr- 
loch  III,  très  riches  en  acide  carbonique,  avec  une  tem- 
pérature de  25°  à  33"C,  contenant,  suivant  le  professeur 
Finkener,  31  à  34  pour  mille  de  chlorure  de  sodium. 
Bohrloch  n°  I  (température  27°  G.)  renferme  environ  32 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  et  3  pour  mille  de  sul- 
fate de  sodium  et  de  calcium,  et  environ  1.000  volumes 
pour  mille  d'acide  carbonique.  Les  sources  de  Bûlow 
(Bûlow-Brunnen)  fournissent  des  eaux  chlorurées  froides 
contenant  de  34  à  80  pour  mille  de  chlorure  de  sodium. Les 
installations  pour  les  bains  sont  excellentes:  en  mélangeant 
les  diverses  eaux  et  en  les  chauffant,  si  cela  est  nécessaire, 
on  peut  donner  les  bains  à  des  températures  différentes  et 
à  un  degré  variable  de  concentration  de  sel  et  de  gaz. 

L'action  des  eaux  d'Oeynhausen  ressemble  tellement  à 
celle  de  Nauheim  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  répéter  ce 
que  nous  avons  déjcà  dit  en  parlant  de  cette  dernière  sour- 
ce. Quant  au  traitement  spécial  des  affections  du  cœur, 
Nauheim  est  beaucoup  plus  connu  en  Angleterre  que 
Oeynhausen.  Mais  grâce  aux  travaux  spéciaux  de  ses  mé- 
decins (J.  Braun,  L.  Lehmann  (1),  etc.)  Oeynhausen  a 
acquis  une  réputation  considérable  dans  le  traitement  des 
affections  nerveuses  justiciables  du  traitement  thermal.  La 
principale  saison  est  du  15  mai  à  la  fin  de  septembre; 
mais  il  y  a  également  une  saison  d'hiver. 

Soden  dans  le  Taunus  (Allemagne,province  prussienne 
de  Hesse-Nassau).  —  Soden  est  situé  à  une  altitude  d'en- 

(1)  V.  Die  chronischen  ycurosen  als  klinische  Objecte  in  Oeyn- 
hausen. Bonn,  1880, 


—  139  — 

viron  137  mètres,  à  Fouesl  de  Francfort-sur-Ie-Mein,  juste 
au  pied  des  montagnes  du  Taunus,qui  l'abritent  du  côté  du 
nord.  Le  climat  est  doux  et  égal.  Il  y  a  vingt-quatre  sour- 
ces chlorurées  différentes  désignées  par  des  chiffres  comme 
celles  de  Nauheim  ;  elles  varient  suivant  la  proportion  de 
chlorure  de  sodium  (2,  4  à  15  pour  mille),  et  leur  tem- 
pérature (de  11°  à  30°  G.);  quelques-unes, comme  celle  du 
Ghampagner-Brunnen  (6,5  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium),  sont  très  riches  en  acide  carbonique  ;  le  Sool- 
Brunnen  contient  14,2  pour  mille  de  chlorure  de  sodium 
et  comparativement  peu  d'acide  carbonique.  Ces  sources 
et  celles  du  Warm-Brunnen  et  du  Milch-Brunnen  (3  et  2 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium)  sont  plus  employées 
en  boisson.  Quelques-unes  des  sources  renferment  une 
proportion  appréciable  de  fer  ;  le  Soolensprudel  (tempé- 
rature 30"  G.),  utilisé  pour  les  bains  salés  chauds,  est 
riche  en  acide  carbonique  (1525  pour  mille  volumes),  et 
aune  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré.  L'établissement 
de  bains  est  bien  aménagé  pour  les  bains  salins  et  les  bains 
salins  gazeux;  il  y  a  des  salles  d'inhalation  d'après  les  sys- 
tèmes Schnitzler  et  Wassmuth  pour  les  malades  atteints  de 
laryngite  et  de  bronchite  chroniques.  A  vingt  minutes  de 
distance  de  Soden  se  trouve  la  source  ferrugineuse  gazeuse 
de  Neuenhain  (0,04  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer). 

L'établissement  est  surtout  fréquenté  par  des  Allemands 
atteints  d'affections  catarrhales  chroniques  des  voies  res- 
piratoires et  d'emphysème.  Les  autres  malades  sont  des 
enfants  scrofuleux  et  des  personnes  atteintes  de  symptô- 
mes dyspeptiques  d'origine  catarrhale.  On  n'y  traite  pas 
spécialement,  comme  à  Nauheim,  les  affections  du  cœur. 
La  saison  est  de  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Soden  est  séparé  de  Francfort  par  un  trajet  d'une  demi- 
heure  en  chemin  de  fer. 

L'installation  est  satisfaisante. 


—  140  — 

Les  eaux  chlorurées  gazeuses  thermales  de  Hamm^Kœ- 
nisghorn,  et  Werne,  en  Westphalie  ont  une  action  sembla- 
ble à  celle  deNauheim,  d'Oeynhausen  et  de  Soden. 

SalzseliSirf  (Prusse,  province  de  Hesse-Nassau),  sta- 
tion du  chemin  de  fer  entre  Fulda  et  Giessen,  est  situé 
à  une  altitude  de  250  mètres. dans  une  vallée  agréable,  au 
nord  du  Yogelsberg.  La  source  chlorurée  Bonifacius- 
Brunnen,  utilisée  pour  la  boisson  et  les  bains,  contient 
10  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,21  pour  mille 
de  chlorure  de  lithium,  et  0,003  pour  mille  d'iodure  de 
magnésium  avec  une  bonne  proportion  d'acide  carboni- 
que. On  a  attaché  quelque  importance  à  la  lithine  et  à 
l'iode  de  cette  eau  dans  le  traitement  de  la  goutte,  du 
rhumatisme  chronique  et  de  la  diathèse  urique.LeTempel- 
Brunnen  contient  moins  de  lithine,  et  le  Schwefel-Brun- 
nen  renferme  du  gaz  hydrogène  sulfuré;  tandis  que  le 
Kinder-Brunnen,  avec  seulement  4,3  pour  mille  de  chlo- 
rure de  sodium,  renferme  0,6  pour  mille  de  carbonate  de 
calcium,  et  0,76  pour  mille  de  sulfate  de  calcium. 

L'eau  ofazeuse  chlorurée  sulfatée  du  villas^e  voisin  de 
Grossenlueder  (contenant  13,4  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium,  1,3  pour  mille  de  sulfate  de  magnésium,  et  0,04 
pour  mille  de  carbonate  de  fer)  est  utilisée  en  raison  de 
son.  action  laxative. 

HietlricU  (Prusse,  province  de  Hesse-Nassau)  près 
Eltville,  sur  le  Rhin,  au  pied  des  montagnes  du  Taunus, 
possède  un  sanatorium,  et  le  Kiedricher  Sprudel  —  une 
source  chlorurée  qui,  avec  6,7  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium,  contient  0,3  de  chlorure  de  potassium,  0,73  de 
chlorure  de  calcium,  et  0,06  de  chlorure  de  lithium.  On 
a  attribué  quelque  importance  i\  la  présence  du  chlorure 
de  lithium  dans  cette  eau. 

Sclmialkalden  (Prusse,  province  de  Hesse-Nassau) 


—  141  — 

est  situé  à  une  altitude  de  ^95  mètres  sur  le  versant  sud- 
ouest  de  la  forêt  deThuringe  ;  c'est  le  terminus  d'un  em- 
branchement partant  de  la  Verra,  du  chemin  de  fer  de 
Wernshausen.  L'eau  chlorurée  calcique  (température 
17o  C.)  contient  9,2  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et 
environ  3  pour  mille  de  sulfate  de  calcium.  Les  prome- 
nades dans  les  forêts  voisines  pourraient  être  utilisées 
comme  cure  de  terrain. 

Aaclieii  ou  Aîx-la -Chapelle  dans  la  Prusse  rhé- 
nane. —  Cette  source  a  été  décrite  parmi  les  eaux  sul- 
fureuses :  mais  on  pourrait  également  la  classer  parmi 
les  eaux  chlorurées  thermales. 

Iflunster-am-Stein  (Prusse  rhénane)  est  situé  à  une 
altitude  de  115  mètres,  à  environ  2  kilom.  de  Kreuznach 
en  remontant  la  vallée  de  la  Nahe.  Les  eaux  sont  sem- 
blables à  celles  de  Kreuznach  :  leur  action  est  identique. 

L'installation  est  bonne  bien  que  l'organisation  soit 
un  peu  plus  simple  qu'à  Kreuznach. 

Pyrmoiit  (Allemagne,  principauté  de  Waldeck-Pyr- 
mont)  possède  des  eaux  chlorurées  avec  7  à  32  pour  mille 
de  chlorure  de  sodium.  (Y.  le  chapitre  des  eaux  ferrugi- 
neuses.) 

Arnstadt  (Thuringe,  principauté  de  Schwarzburg- 
Sonderhaiisen)  est  un  séjour  d'été  dans  une  localité  abritée 
sur  la  lisière  septentrionale  de  la  forêt  de  Thuringe  (al- 
titude 280  mètres) .  Il  y  a  des  eaux  très  chlorurées  (26 1/2 
pour  cent)  utilisées  pour  des  bains  d'eau  saline  concentrée 
et  la  Riedquelle,  source  légèrement  chlorurée  '3,8  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium)  employée  pour  la  boisson. 

Les  affections  traitées  ici  sont  le  rachitisme,  la  scrofule, 
diverses  affections  pelviennes  chez  la  femme,  etc.  La  sai- 
son est  d'avril  à  la  fin  de  septembre. 


—  142  — 

FrankeBiha^usen  (Thuringe, principauté  de  Schwarz- 
burg-Rudolstadtl  est  situé  à  une  altitude  de  112  mètres, sur 
le  versant  méridional  des  KytThaûser,  à  un  peu  plus  de 
14  kilom.  de  la  station  d'Artern.  Il  y  a  une  eau  saline 
concentrée  froide  à  25  pour  cent  servant  pour  les  bains, 
ou,  sous  une  forme  diluée, pour  la  boisson.  Il  existe  un 
établissement  pour  le  traitement  des  enfants  scrofuleux. 

liœstrîtzdans  la  principauté  de  Reuss  (altitude  envi- 
ron 170  mètres)  est  agréablement  situé  dans  l'Elsterthal; 
c'est  une  station  du  chemin  de  fer.  L'eau  saline  concentrée 
employée  pour  les  bains  salés  contient  22  pour  cent  de 
chlorure  de  sodium.  On  donne  également  des  bains  de 
sable  chaud. 

Saiztiaiisen  (Grand-Duché  de  Hesse)  est  situé  à  une 
altitude  de  143  mètres  au  pied  sud  du  Vogelsberg,  à  2  ki- 
lom. environ  de  la  station  de  Nidda.  Parmi  ses  eaux 
chlorurées  faibles  la  plus  forte  a  environ  1  pour  cent  de 
chlorure  de  sodium,  5  pour  mille  de  chlorure  de  magné- 
sium, 0,07  pour  mille  d'iodure  de  sodium,  et  une  propor- 
tion modérée  d'acide  carbonique  libre.  L'eau  est  utilisée 
pour  la  boisson;  pour  les  bains  on  emploie  une  eau  con- 
centrée ;  on  la  rend  plus  active  par  l'addition  d'eau  mère 
de  Kreuznach  ou  de  Nauheim.  Il  y  a  également  une  source 
sulfureuse  et  une  source  ferrugineuse. 

Salzuflen  ou  Salziifflen  (principauté  de  Lippe-Det- 
mold),  station  sur  le  chemin  de  fer  entre  Herford  et  Det- 
mold,  possède  une  eau  chlorurée  renfermant  4  à  9  pour 
cent  de  chlorure  de  sodium.  Il  y  a  des  maisons  degradua- 
tion  dans  le  voisinage. 

Salzungeii  (Allemagne, Duché  de  Saxe-Meiningen)  est 
situé  dans  la  belle  vallée  de  la  Verra,  sur  le  versant  sud- 
ouest  de  la  forêt  de  Thuringe,  à  environ  240  mètres  d'alti- 


—  143  — 

tude.  Ses  eaux  chlorurées  varient  en  force  de  3  à  25  pour 
cent. Les  bains  sontd'ordinaire  préparés  avec  une  eau  chlo- 
rurée de  3  à  6  pour  cent,  mais  on  peut  les  rendre  plus  actifs 
par  Taddition  d'eaux  mères  de  Salzungen  qui  contiennent, 
outre  un  total  de  55  pour  cent  de  matières  solides, environ 
47  pour  cent  de  chlorure  de  magnésium,  2,5  pour  mille 
de  bromure  de  magnésium,  et  1,3  pour  mille  d'iodure  de 
magnésium.  On  peut  également  donner  des  douches,  des 
bains  de  boue  etc.,  et  il  y  a  des  installations  poui-  le  trai- 
tement par  inhalation.  La  station  est  entre  Eisemach  et 
Meiningen  (saison  du  15  mai  à  la  fin  de  septembre). 

Suiza  (Thuringe,  Grand -Duché  de  Saxe-Weimar) 
possède  des  eaux  chlorurées  ayant  une  minéralisation 
totale  de  5,3  à  14,5  pour  cent  et  contenant  de  petites 
quantités  d'iode,  de  brome  et  de  fer.  La  localité,  com- 
prenant la  ville, le  village  et  des  fabriques  de  sel  est  située 
entre  Weimar  et  Naumburg,  sur  l'Ilm,  à  une  altitude  de 
146  mètres. 

:nfîederbronii  (Alsace).  —  La  principale  source 
alsacienne  (altitude  189  mètres)  est  située  sur  le  versant 
des  montagnes  des  Vosges,  sur  le  chemin  de  fer  de 
Haguenau  à  Saarguemines.La  principale  source  chlorurée 
contient  environ  3  pour  mille  de  chlorure  de  sodium, 
0,6  pour  mille  de  chlorure  de  magnésium,  et,  0,01 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  (température  17° G.). 
Les  eaux  sont  principalement  utilisées  en  boisson  dans  la 
dyspepsie  et  le  catarrhe  des  intestins  ;  autrefois  elles 
étaient  surtout  employées  en  bains  prolongés. 

Rothenfelde  est  un  bain  salé  en  Hanovre,  situé  à 
une  altitude  de  110  mètres,  sur  le  versant  méridional  de 
la  chaîne  des  monts  Osning.  L'eau  chlorurée  renferme 
un  total  de  67  pour  mille  d'éléments  solides, dont  56  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium  ;  le  reste  consiste  en  chlo- 


—  144  — 

rurede  magnésium,  bicarbonate  de  calcium,  etc.  On  uti- 
lise également  une  eau  saline  concentrée,  une  eau  mère, 
et  des  sels  résultant  de  l'évaporation,  et  une  eau  faible- 
ment chlorurée  pour  la  boisson.  L"eau  mère  contient  12,6 
pour  mille  de  bromure  de  magnésium.  La  station  se  trouve 
entre  Brackwede  et  Osnabrûck. 

«lulîusliali  et  Harzbiirg  (Duché  de  Brunswick, 
altitude  260  mètres)  est  situé  immédiatement  au-des- 
sous duBurgberg.  Les  sources  chlorurées  froides  (il  y  en 
a  deux)  contiennent  entre  6  et  7  pour  cent  de  chlo- 
rure de  sodium. 

Ces  deux  localités  sont  très  fréquentées  par  les  habi- 
tants de  l'Allemagne  du  Nord  comme  sanatoria  d'été,  en 
raison  de  leur  belle  situation  et  des  nombreuses  excur- 
sions que  Ton  peut  faire  dans  les  montagnes  du  Harz. 

Rolberg  ou  Colberg  (Poméranie),  sur  la  mer  Bal- 
tique, possède,  outre  ses  bains  de  mer,  des  eaux  chlorurées 
contenant  2,1  à  5,1  pour  cent  de  chlorure  de  sodium,  0,6 
à  1,8  pour  mille  de  chlorure  de  magnésium  et  l,o  à  4,4 
pour  mille  de  chlorure  de  calcium.  Il  existe  des  sanato- 
ria pour  le  traitement  des  enfants  scrofuleux,  etc. 

Ino¥vrazlaw  (Prusse,  province  de  Posen")  est  une 
station  de  chemin  de  fer  à  une  heure  de  distance  de 
Bromberg.  D'après  une  analyse  de  1873  ses  ((Bassinsoole  » 
renferment  30,6  pour  cent  de  chlorure  de  sodium  et  peu- 
vent par  conséquent  être  comparées  sous  le  rapport  de 
la  concentration  aux  eaux  salines  concentrées  de  Droit- 
wich  et  de  Rheinfelden. 

Wittekind  (Prusse ,  province  de  Saxe ,  altitude 
61  mètres]  est  situé  à  2  kilom.  de  Halle  sur  la  Saale. 
Il  possède  une  eau  chlorurée  (3  1/2  pour  cent)  qui  est 


—  145  - 

mélangée  avec  de  l'eau  gazeuse  pour  la  boisson  et  dont 
Faction  peut  être  augmentée  avec  de  Teau  mère,  ou  du 
sel  pour  faire  des  bains.  Le  sel  qu'on  emploie  pour  les 
bains  est  extrait  de  ces  eaux  et  contient  239  pour  mille  de 
chlorure  de  calcium,  0,45  pour  mille  d'iodure  d'alumi- 
nium et  14,7  pour  mille  de  bromures. 

Elitien  ou  Alteii  Salza,  dans  la  province  prussienne 
de  Saxe  (altitude  4o  mètres),  est  situé  près  de  Gross 
Salza,  sur  le  chemin  de  fer  à  40  minutes  de  Maç^deburs:. 
C'est  dit-on  le  plus  ancien  bain  salin  d'Allemagne  et  il 
possède  entr'autres  sources  la  Victoriaquelle  (26  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium),  utilisée  pour  la  boisson,  et 
une  source  employée  pour  les  bains  contenant  environ 
5  pour  cent  de  chlorure  de  sodium  et  0,6  pour  mille  de 
bromure  de  magnésium. 

Kœ^en  (province  prussienne  de  Saxe) ,  bain  salin 
dans  la  vallée  de  la  Salle,  à  une  altitude  de  112  mè- 
tres, près  Naumburg,  possède  une  eau  saline  concentrée  à 
5  pour  cent  (température  18^  60  G.)  et  un  sanatorium 
pour  les  enfants  scrofuleux  de  Berlin. 

JVeifl-Ragoczi  ou  Bad  Ragoczî  (provinceprussien- 
ne  de  Saxe  j,  qui  tire  son  nom  de  la  fameuse  source  de  Kis- 
singen,  est  à  une  heure  de  la  station  de  Halle,  sur  la 
Saale,  et  possède  des  sources  chlorurées  contenant  de 
petites  proportions  (un  peu  au-dessus  de  1  pour  cent)  de 
chlorure  de  sodium  et  beaucoup  d"azote.  Les  eaux  sont 
utilisées  en  boisson  et  en  bains,  ec  Tazote  est  employé 
en  inhalation. 

Tliale  (altitude  223  mètres)  dans  la  province  prus- 
sienne de  Saxe,  est  situé  au-dessous  de  la  Rosstrappe  à 
l'entrée  de  la  belle  vallée  de  Bode, dans  les  montagnes  du 
Harz  inférieur.  Le  Hubertîisbad\o'is'in,  sur  une  île  dans  le 

10 


—  146  — 

Bode,  est  alimenté  par  l'Hubertusbrunnen  avec  une 
eau  chlorurée  contenant  14,3  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium,  et  10,7  pour  mille  de  chlorure  de  calcium.  La 
station  de  Thaïe  est  le  terminus  de  la  ligne  de  Quedlin- 
burg. 

«iirrheim  (Grand-Duché  de  Bade),  dans  la  Forêt 
noire,  à  une  altitude  de  700  mètres,  à  une  demi-heure  en 
voiture  de  la  station  de  Marbach,  possède  une  eau  saline 
concentrée  à  26  pour  cent,  utilisée  pour  les  bains.  C'est 
une  station  d'été,  avec  un  hôpital,  l'Amélie-Bad,  pour  les 
enfants  scrofuleux,  etc. 

Canstatt  (Cannstatt)  et  Berg,  près  Stuttgart,  Wur- 
temberg. —  Ces  villes  se  touchent  et  communiquent  par 
un  tramway  avec  Stuttgart,  dont  elles  forment  réellement 
le  faubourg  nord-est.  Il  y  a  plusieurs  sources,  dont  les 
plus  employées  sont  le  Wilhelms-Brunnen  au  Kursaal, 
le  Sprudel  et  Tlnselquelle,  situés  entre  Berg  et  Cans- 
tatt  sur  une  petite  île  du  Neckar.  Les  sources  fournissent 
des  eaux  chlorurées  terreuses  tièdes  assez  riches  en  acide 
carbonique  (environ  2  pourmillede  chlorure  de  sodium) 
qu'on  peut  utiliser  pour  la  boisson  et  les  bains  dans  les 
affections  catarrhales  des  organes  digestifs  et  respiratoi- 
res. 

Le  climat  doux,  abrité,  et  le  site  sont  d'un  grand  se- 
cours dans  quelques  cas,  mais  malheureusement  pour  son 
utilité  à  titre  de  station  d'eau  minérale,  Ganstatt  prend  de 
plus  en  plus  le  caractère  du  faubourg  industriel  d'une 
grande  ville. 

On  peut  augmenter  l'action  laxative  de  l'eau  en  ajou- 
tant, si  c'est  nécessaire,  du  sel  de  Karlsbad;  pour  le  bain 
on  chauffe  les  eaux  à  une  température  convenable.  La  sai- 
son est  du  commencement  de  mai  au  milieu  d'octobre. 

Hall,  en  Wurtemberg  (Hall   dans   la  Souabe)   est 


—  147  — 

silué  à  une  altitude  d'environ  300  mètres  et  possède  une 
eau  clilorurée  sodique  qui,  par  l'addition  de  sel  concen- 
tré ou  d'eau  mère,  peut  être  utilisée  pour  des  bains  sa- 
lins de  concentration  variable.  Il  y  a  aussi  une  source 
sulfureuse  faible.  La  saison  commence  le  l^""  mai  et  finit 
le  l^'  octobre. 

Jaxtfeld.  ou  Jagstfeld,  dans  le  ^^'iirtemberg  (alti- 
tude 137  mètres)  est  situé  à  la  jonction  de  la  Jagst  et  du 
Neckar,  à  9  kilom.  de  la  station  de  Heilbronn.  Il  possède 
une  eau  saline  concentrée  à  26  pour  cent,  utilisée  pour 
les  bains,  et  un  établissement  (Bethesda)  pour  les  enfants 
faibles. 

Rcichenhall,  dans  les  Alpes  Bavaroises,  près  de  la 
frontière  autrichienne,  est  situé  dans  une  vallée  bien 
abritée,  à  environ  475  mètres  d'altitude.  C'est  le  terminus 
d'un  embranchement  sur  la  ligne  de  Munich  à  Salzburg. 

Parmi  les  vingt  sources  chlorurées  TEdelquelle  (22 
pourcent  de  chlorure  de  sodiumjet  la  Karl-Theodorquelle 
sont  les  plus  importantes  ;  on  mélange  leurs  eaux  pour 
les  bains;  on  peut  les  rendre  plus  actifspar  l'addition  de 
l'eau  mère  de  Reichenhall,  riche  en  chlorure  de  magné- 
sium. On  étend  Teau  qui  sert  à  la  boisson.  On  prépare 
artificiellement  une  eau  laxative  avec  l'eau  mère.  Pour 
les  inhalations  on  se  sert  des  bâtiments  de  graduation  avec 
le  spray  d'eau  minérale  d'une  fontaine  voisine  ;  il  y  a 
aussi  des  salles  d'inhalation  où  l'eau  est  finement  pulvé- 
risée.Il  existe  des  installations  pour  l'inhalation  de  l'air 
comprimé  dans  les  cas  d"emphysème. 

On  traite  à  Reichenhall  la  scrofule,  le  rachitisme  et  le 
catarrhe  chronique  des  voies  respiratoires.  Il  y  a  des 
promenades  pour  la  cure  de  terrain,  d'après  les  théories 
d'OErteKdans  les  cas  d'infiltration  graisseuse  du  cœur,etc. 
La  saison  est  du  milieu  de  mai  à  la  fin  de  septembre. 


—  148  — 

Accès:  via  Munich  et  Freilassing,  4  heures  de  Mu- 
nich. 

Installation  :  bonne. 

Berclitesgaden,  dans  la  Haute-Bavière,  près  la 
frontière  du  Tyrol,  est  un  sanatorium  d'été,  bien  situé 
sur  le  versant  méridional  de  l'Untersberg,  à  une  altitude 
d'environ  o7o  mètres  et  possédant  des  eaux  salines  con- 
centrées à  26  1/2  pour  cent.  Le  climat,  ainsi  que  les 
bains  d'eaux  salines  concentrées,  peuvent  être  utiles  dans 
le  traitement  du  rachitisme  et  de  la  scrofule.  En  raison 
surtout  de  son  site,  cette  station  est  utilisée  dans  le  traile^ 
ment  des  affections  chroniques  des  voies  respiratoires,  ou 
pour  compléter  par  le  repos  une  cure  de  Karlsbad  ou  de 
Marienbad,  etc.  Berchtesgaden  est  une  jolie  station,  mais 
elle  est  beaucoup  trop  encaissée  par  les  montagnes  pour 
qu'on  puisse  dire  que  l'air  y  est  tonique.  La  saison  est  du 
milieu  de  mai  au  milieu  d'octobre. 

RosenheiBn  (altitude  497  mètres)  dans  la  Haute-Ba- 
vière, à  la  jonction  de  la  Mangfall  avec  l'Inn,  station  du 
chemin  de  fer  de  Munich  à  Salzburgetinnsbruck,  est  un 
bain  salin.  On  emploie  pour  les  bains  un  mélange  d'eaux 
salines  concentrées  de  Reichenhall  et  de  Berchtesgaden 
(le  mélange  constitue  une  eau  saline  concentrée  environ 
à  24  pour  cent).  Il  y  a  aussi  une  source  ferrugineuse 
faible. 

Diirklaeiin  (altitude  115  mètres),  dans  la  Bavière 
Rhénane,  est  situé  à  l'entrée  de  la  vallée  d'Isenach,  à  la 
base  occidentale  des  montagnes  du  Hardt.  Ses  eaux  chlo- 
rurées, qui  sont  principalement  utilisées  en  bains,  con- 
tiennent 3/4  à  2  pour  cent  de  chlorure  de  sodium.  Les 
eaux  minérales  de  Durkheim  ont  un  intérêt  historique  ; 
on  y  a  trouvé  pour  la  première  fois  le  césium  et  le  rubi- 
dium, bien  entendu  en  très  minime  quantité. 


—  U9  — 

Ileilbrunn,  en  Bavière,  est  un  village  situé  à  une 
altitude  de  797  mètres,  à  i  h.  1/2  de  la  station  de  Tôlz. 
L'Adelheidsquelle  donne  une  eau  chlorurée  froide  avec 
4,  9  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,9  pour  mille  de 
bicarbonate  de  sodium,  0,05  pour  mille  de  bromure  de 
sodium,  et  0,03  pour  mille  d'iodure  de  sodium.  Parmi  les 
eaux  chlorurées  allemandes  elle  est  la  plus  riche  en  brome 
et  en  iode  ;  on  ne  sait  pas  si  ces  substances  s'y  trouvent 
en  quantité  suffisante  pour  exercer  un  effet  thérapeutique 
marqué  quelconque. 

ILre^Btli  (Bavière)  possède   des  bains   d'eau  saline 

concentrée  dont  la  source  est  assez  éloignée  ;  mais  il  est 
certain  que  le  climat,  dû  à  sa  position  dans  les  montagnes 
de  la  Bavière,  à  821  mètres  d'altitude, a  une  grande  va- 
leur dans  le  traitement  de  la  scrofule,  de  la  convales- 
cence des  maladies  graves,  de  l'anémie,  etc.  Kreuth 
est  situé  dans  une  position  abritée,  au  centre  d'un  beau 
paysage  de  montagnes  boisées,  entre  le  Tegernsee  et 
l'Achensee,  à  2  h.  1/2  de  la  station  de  Gmund-am-Teger- 
nsee.  La  Kreuzquelle,  eau  terreuse  froide,  faiblement 
minéralisée,  contenant  une  petite  quantité  d'hydrogène 
sulfuré,  est  utilisée  en  boisson  et  en  bains.  La  saison  est  du 
i^^  juin  au  15  septembre. 

Alblîng,  dans  lesHighlands  Bavarois,  est  situé  à  une 
altitude  d'environ  520  mètres  et  possède  un  bain  salin 
alimenté  par  Teau  saline  concentrée  de  Rosenheim,  et 
deux  sources  légèrement  terreuses  et  ferrugineuses.  On 
emploie  des  bains  de  boue,  préparés  avec  l'eau  saline 
concentrée  et  les  eaux  mères  dans  le  traitement  de  la 
scrofule,  des  inflammations  chroniques  de  la  cavité  pel- 
vienne et  des  articulations.  En  raison  de  son  site  et  de 
son  altitude,  l'air  se  rafraîchit  très  rapidement  au  cré- 
puscule, et  les  malades  doivent  prendre  des  précautions. 


—  150  — 

Aibling  est  une  station  du  chemin  de  fer  de  Munich  à 
Salzburg. 

Trauiisteiu  (Haute-Bavière),  altitude  596  mètres, 
station  sur  le  chemin  de  fer  entre  Rosenheim  et  Salzburg, 
possède  des  bains  d'eau  saline  concentrée  pour  lesquels 
on  emploie  de  l'eau  saline  concentrée  de  Reichenhall  et 
de  Berchtesgaden. 

Parmi  les  eaux  chlorurées  allemandes, contenant  moins 
de  lo  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  il  faut  en- 
core mentionner  les  eaux  suivantes  : 

Sulzhrunn  (dans  la  Haute-Bavière),  près  le  village  de 
Sulzberg,  à  une  altitude  de  874  mètres  (quelques  sources 
contiennent  environ  2  pour  mille  de  chlorure  de  sodium 
et  0,015  d'iodure  de  magnésium)  ;  Sulzhad  et  Kestenholz 
(en  irsiiiCdiis  Chdtenois,  en  Alsace,  contiennent  environ  32 
pour  mille  de  chlorure  de  sodi  um  dans  leurs  eaux)  ;  G«/i^er5- 
heim,  dans  le  duché  de  Brunswick  (eaux  contenant  jusqu'à 
13,7  pour  mille  de  chlorure  de  sodium);  Sodenthal  on 
Soden  dans  la  vallée  de  Spessart,  en  Bavière  (les  eaux  ren- 
fermant 9,4  à  13,8  pour  mille  de  chlorure.de  sodium  et 
une  petite  proportion  de  bromure  et  d'iodure  de  magné- 
sium) ;  Neuhaus  en  Bavière,  au  pied  du  Salzburg,  dans  la 
vallée  de  la  Saale  (14,7 pour  mille  de  chlorure  de  sodium); 
et  Kônigsdorff-Jastrzemb,  dans  la  Silésie  prussienne  (en- 
viron 11  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  avec  une  pe- 
tite quantité  de  bromure  et  d'iodure  de  magnésium). 

Parmi  les  autres  bains  salins  avec  eaux  salines  concen- 
trées de  force  variable  (au-dessus  de  15  pour  mille 
de  chlorure  de  sodium),  il  faut  citer  les  suivants  :  Ad- 
miralsgarten-Bad  et  autres  sources  dans  Berlin  ;  01- 
deslœ  et  Segeberg,  dans  le  Holstein  ;  Salzdetfurth,  dans  le 
Hanovre  ;  Cammin  et  Greifswald^  en  Poméranie  ;  Orh  et 
Soden-Stolzenberg,  dans  la  province  prussienne  de  Hesse- 
Nassau  ;  Suderode,  Artern  et  Durrenberg^  dans  la  Saxe 


—  151  — 

prussienne;  Goczalkowitz ,  dans  la  Silésie  prussienne; 
Wimpfen  sur  le  Neckar  dans  la  Hesse-Darmstadt. 

Isclil,  en  Autriche  (Salzkammergut),  station  entre 
Vienne  et  Salzburg,  avec  un  climat  doux  et  égal,  situé 
à  la  jonction  du  Traun  et  de  l'Ischl,  à  environ  460  mètres 
d'altitude.  Quelques  maisons  sur  les  collines  environnan- 
tes jouissent  d'un  air  plus  frais  que  la  partie  principale 
de  la  ville  qui  est  construite  dans  une  position  plus 
basse  sur  les  bords  du  Traun. 

La  Klebersquelle  et  la  Maria-Luisenquelle,  utilisées 
pour  la  boisson,  sont  peu  chlorurées  (0,5  pour  mille  de 
chlorure  de  sodium);  pour  les  bains  on  utilise  une  eau 
saline  concentrée  forte,  contenant  23  1/2  pour  cent  de 
chlorure  de  sodium,  avec  un  total  de  24  1/2  pour  cent  de 
matières  solides.  La  Schwefelquelle  contient,  outre  17 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  4  pour  mille  de  sul- 
fate de  sodium  et  un  peu  d'hydrogène  sulfuré. 

On  trouve  à  Ischl  des  bains  de  boue,  des  bains  de  pin  et 
une  installation  hydrothérapique;  cette  station  est  égale- 
ment disposée  pour  la  cure  de  terrain  graduée.  Ces  eaux 
sont  très  fréquentées  par  les  Autrichiens.  La  saison  est 
du  l^''  au  30  septembre.  En  raison  de  la  beauté  des  envi- 
rons et  de  la  bonne  installation,  beaucoup  de  personnes 
visitent  Ischl  plutôt  comme  lieu  de  distraction  et  station 
climatérique  que  pour  ses  eaux. 

Gïiuuiiden,  dans  la  Haute-Autriche  (Salzkammergut), 
est  situé  à  une  altitude  de  416  mètres  sur  le  beau  lac 
de  Traun,  station  du  chemin  de  fer  entre  Attnang  et  Ischl. 
On  utilise  pour  les  bains  à  Gmunden  l'eau  saline  con- 
centrée à  24  pour  cent  d'Ebensee.  11  y  a  des  appareils 
pour  le  traitement  aéro-thérapique  artificiel.  Saison  de 
juin  à  la  fin  de  septembre. 

Hall,  dans  la  Haute-Autriche.  —  Bad-Hall  (altitude 


—  152  — 

322  mètres)  est  situé  à  l'entrée  de  la  vallée  de  Krems.  11 
est  célèbre  par  les  eaux  chlorurées  de  la  source  Tassillo 
qui  contient  12  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  avec 
0,058  pour  mille  de  bromure  de  magnésium  et  0,042 
pour  mille  d'iodure  de  magnésium.  Cette  eau,  qui  est 
exportée  comme  l'eau  iodée  de  Hall  (Haller  lodwasser) 
était  anciennement  connue  sous  le  nom  de  Haller  Kropf- 
wasser,  eau  des  goitreux.  La  valeur  thérapeutique  exacte 
de  l'iode  et  du  bromure  dans  Teau  reste  douteuse.  Il  y 
a  encore  d'autres  sources  salines.  Les  eaux  de  Hall  sont 
utilisées  pour  les  enfants  scrofuleux  et  rachitiques  et  pour 
quelques  affeclions  de  l'utérus  et  des  annexes.  Il  y  a  un 
hôpital  pour  les  enfants  scrofuleux  fondé  en  18oo,  un 
petit  sanatorium  pour  les  adultes  pauvres,  et  un  sanato- 
rium militaire.  La  saison  est  du  lomai  au  30  septembre. 
Le  sel  pour  le  bain  extrait  de  l'eau  renferme  14,3  pour 
mille  de  chlorure  de  calcium,  2,6  pour  mille  d'iodure  de 
magnésium  et  3,2  de  bromure  de  magnésium. 

Hall,  dans  le  Tyrol  (Autriche)  non  loin  d'Innsbruck. 
—  C'est  une  station  climatérique,  située  dans  la  vallée 
inférieure  de  l'Inn,  à  une  altitude  de  517  mètres,  sur  le 
chemin  de  fer  de  Munich  et  Innsbruck.  Les  bains  sont 
alimentés  avec  une  eau  saline  concentrée  à  24  pour  cent, 
amenée  du  Salzberg,  à  environ  9  kilom.de  distance.  Dans 
le  village  voisin  de  Heiligenkreuz  il  y  a  une  source  ferru- 
gineuse et  une  source  sulfureuse  faible.  La  saison  est  du 
15  mai  au  30  septembre. 

Aossee,  sanatorium  d'été  en  Styrie,  à  une  altitude 
de  647  mètres,  est  agréablement  situé  dans  une  large 
vallée  des  Alpes  noriques  et  possède  une  eau  saline  con- 
centrée à  25  pour  cent,  utilisée  pour  les  bains.  On  em- 
ploie en  boisson,  sous  une  foime  diluée,  l'eau  saline 
concentrée  et  l'eau  mère.  La  station  du  chemin  de  fer  est 


—  lo3  — 

à  20  minutes.  La  saison  est  du  15  mai  au  1^^  octobre, 
mais  rétablissement  d'Alpenheim  est  aussi  ouvert  en 
biver. 

Hercale«^-Bad,  près  Mehadia,  en  Hongrie.  —  La 
sourced'Hercules  fournit  une  quantité  exceptionnellement 
abondante  d'eau  chlorurée  thermale  (température  variant 
de  21°  11  à  56°  5  G.),  sans  hydrogène  sulfuré  ;  mais  la 
plupart  des  sources  sont  sulfureuses. 

Csîz,  dans  la  haute  Hongrie,  dans  la  vallée  de  la  Rima 
à  1  kilom.  environ  de  la  station  du  chemin  de  fer.  D'a- 
près ranalyse  du  professeur  E.  Ludwig,  de  Vienne,  en 
1890,  PHygieaquelle,  la  seule  utilisée  pour  la  boisson, 
est  une  eau  chlorurée  contenant  une  proportion  relative- 
ment considérable  d'iode  et  de  brome.  Dans  VAlmanach 
des  bains  elle  est  indiquée  comme  la  source  iodée  la  plus 
forte  de  tout  le  continent. 

Also-Sebes  (Hongrie,  dans  les  monts  Garpathes,  non 
loin  de  la  Galicie)  possède  des  sources  chlorurées  qui  sont 
employées  en  boisson  et  en  bains  ;  la  plus  riche  en  chlo- 
rure de  sodium  est  la  source  Ferdinand  (12,4  pour  mille). 
La  source  Amélie  contient  une  petite  proportion  de  bi- 
carbonate de  fer.  Les  aménagements  de  l'établissement 
thermal  ne  sont  pas  satisfaisants.  Il  est  à  2  kilom.  environ 
de  la  station  d'Eperies. 

Ivonîcz  ou  Ivonîtcli  (Galicis),  dans  les  Garpathes,  à 
une  altitude  de  407  mètres,  possède  deux  sources  chloru- 
rées sfazeuses,  la  source  Charles  et  la  source  Amélie  (envi- 
ron  8  pour  mille  de  chlorure  de  sodium),  qui  contien- 
nent une  petite  quantité  de  carbonate  de  sodium  (environ 
1,7  pour  mille)  avec  de  Tiodure  de  sodium  environ 
0,16  pour  mille)  ;  la  première  renferme  0,023  pour 
mille  de  bromure  de  sodium.  Il  y  a  également  des  sour- 


—  lo4  — 

ces  ferrugineuses  et  des  sources  qui  renferment  de  l'huile 
denaphte;  cette  dernière  est  utilisée  en  inhalation.  On 
emploie  des  bains  de  tourbe  et  de  boue.  La  station  est 
à  12  kilom.  de  l'établissement. 

Salzburg.  une  des  sources  les  plus  fréquentées  de  la 
Transylvanie  , altitude  483  mètres,,  possède  des  eaux  sa- 
lines à  différents  degrés  de  concentration  (température 
de  5  à  13  pour  cent;,  contenant  de  0.8  à  2o  pour  mille 
d'iodure  de  sodium. 

Baasseii  (altitude  19:2  mètres),  dans  un  site  pittores- 
que en  Transylvanie,  à  13  kilom.  environ  de  la  station 

de  Mediasch,  possède  des  sources  chlorurées  température 
de  12=^  22  à  lo°C.i  contenant  de  petites  quantités  d'iodure 
et  de  bromure  de  sodium, et  riches  en  acide  carbonique.  La 
Felsenquelle  contient  4  pour  cent  de  chlorure  de  sodium, 
0,03  pour  mille  de  bromure  de  sodium,  et  0.013  pour 
mille  d'iodure  de  sodium. 

Rheiiifelden  (Suisse),  une  ancienne  ville  agréable- 
ment située  (altitude,  264  mètres;  dans  la  vallée  du  Rhin, 
dans  le  canton  d'Argovie,  est  protégé  par  la  Forêt  Noire 
contre  les  vents  du  nord.  Il  possède  une  eau  saline  très 
concentrée,  contenant,  si  les  analyses  sont  exactes,  en- 
viron la  même  proportion  de  chlorure  de  sodium  que 
l'eau  saline  concentrée  deDroitwich  en  Angleterre  (c.-à- 
d.  31  pour  cent-,  ou  même  un  peu  plus.  L'eau  saline 
concentrée  deRheinfelden  (poids  spécifique,  1.205)  serait 
la  plus  forte  du  continent  :  on  l'utilise  sous  forme  de 
bains  pour  les  enfants  scrofuleux  et  rachitiques,  et  pour 
les  malades  atteints  de  pleurésie  ou  d'inflammations  pel- 
viennes chroniques,  etc.  Installation  nouvelle. 

Scliweizerlialle  (Suisse)  dans  le  canton  de  Bàle,  si- 
tué sur  la  rive  sauche  du  Rhin,  à  une  altitude  de  274  mè- 


—  io5  — 

1res,  est  à  environ  20  minutes  en  voiture  de  la  station 
de  Pratteln.  Son  eau  saline  concentrée  contient,  suivant 
Lunge,  30,7  pour  cent  de  chlorure  de  sodium  ;  toutefois 
elle  est  pratiquement  saturée  comme  les  eaux  salines  con- 
centrées de  Rheinfelden  et  de  Droitwich. 

Bex  (Suisse,  canton  de  Vaud)  est  une  station  climatéri- 
que  située  à  une  altitude  d'environ  426  mètres  dans  la  val- 
lée du  Rhône,  entourée  de  montagnes.  Bex  est  une  station 
du  chemin  de  fer  de  Lausanne  à  Brigue.  Les  eaux  chloru- 
rées sodiques  froides  (15  pour  cent  de  chlorure  de  sodium) 
sont  utilisées  pour  les  bains  salins  ordinaires  et  différentes 
médications  hydrothérapiques.  Sous  une  forme  diluée  on 
peut  les  prescrire  en  boisson.  On  emploie  aussi  quel- 
quefois une  eau  sulfureuse  froide.  Les  malades  particu- 
lièrement justiciables  de  ces  eaux  sont  les  sujets  scrofu- 
leux  avec  tendances  catarrhales.  On  peut  employer  la  cure 
de  raisins  dans  les  cas  appropriés.  Bex  est  ouvert  toute 
Tannée,  mais  il  est  très  chaud  en  été.  Les  fluctuations 
journalières  de  la  température  sont  plus  grandes  qu'à 
Montreux  et  dans  d'autres  localités  du  lac  de  Genève. 

Wildegg  (Suisse,  canton  d'Argovie)  est  agréable- 
ment situé  dans  la  vallée  de  TAar,  à  environ  4  kilomètres 
au  sud  de  la  station  de  Schinznach.  Ses  eaux  chlorurées 
froides  (10  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  1,6  pour 
mille  de  chlorure  de  magnésium, 1,8  pour  mille  de  sulfate 
de  calcium)  contiennent  de  l'iodure  de  sodium  (0,028 
pour  mille)  et  du  bromure  de  sodium  (0,013  pour  mille). 
On  prescrit  cette  eau  à  l'établissement  voisin  de  Schinz- 
nach dans  les  affections  scrofuleuses,  etc.,  et  on  l'exporte. 

Chàtel-Guyoîi  (Puy-de-Dôme)  est  situé  dans  une 
agréable  partie  de  l'Auvergne,  à  une  altitude  de  393  mè- 
tres. L'établissement  se  trouve  à  l'ouest  de  la  vieille  ville, 
à  l'entrée  de  la  vallée  du  torrent  du  Sardon  et  est  assez 


—  156  — 

bien  abrité  du  vent  nord-ouest.  Il  y  a  deux  établisse- 
ments de  bains,  et  des  installations  pour  le  traitement 
hydrotbérapique. 

Ses  eaux  chlorurées  alcalines  terreuses,  riches  en  acide 
carbonique  (température  124°  à  35*^0.),  renferment  une 
proportion  considérable  de  fer,  et,  en  raison  de  la  pré- 
sence du  chlorure  de  magnésium,  exercent  une  action 
légèrement  laxative. 

Voici  quels  sont  les  éléments  chimiques  principaux  de  la 
source  Gubler  (température  37°  G.)  d'après  l'analyse  faite 
en  1878  par  le  D''  Magnier  de  la  Source  :  Bicarbonate  de 
calcium,  2,1  pour  mille  ;  bicarbonate  de  sodium,  0,95  ; 
bicarbonate  de  fer,  0,06  ;  bicarbonate  de  lithium,  0,019  ; 
chlorure  de  magnésium,  1,5;  chlorure  de  sodium,  1,6. 

La  source  Gubler  est  très  riche  en  acide  carbonique  ; 
c'est  la  seule  des  sources  qui  soit  exportée.  C'est  le  type  des 
sources  de  Ghâtel-Guyon. 

En  raison  de  la  combinaison  des  chlorures  avec  le  fer 
dans  les  eaux  et  leur  caractère  laxatif,  on  a  quelquefois 
appelé  cette  source  le  Kissingen  français,  et  au  point 
de  vue  pratique  il  est  préférable  de  la  ranger  dans  le 
groupe  chloruré  plutôt  que  dans  le  groupe  chloruré  alca- 
lin. Parmi  les  affections  traitées  à  Ghàtel-Guyon  il  faut  citer 
la  dyspepsie  atonique  et  catarrhale  chronique  des  organes 
digestifs,  spécialement  celle  liée  à  la  «  pléthore  abdomi- 
nale »  et  à  la  constipation  chronique.  Suivant  le  D""  Ba- 
raduc,  l'effet  laxatif  n'est  souvent  pas  immédiat  dans  la 
constipation  chronique  ;  il  se  produit  fréquemment  à  la 
fin  de  la  cure,  mais  son  action  est  plus  durable  qu'à  la 
suite  de  l'emploi  de  purgatifs  salins  plus  énergiques.  Le 
D''  Baraduc  recommande  les  eaux  de  Ghâtel-Guyon  dans 
le  traitement  de  Tentérite  catarrhale  chronique  ou  enté- 
rite muco-membraneuse.  Saison  du  15  mai  au  15  octobre. 


—  157  — 

Accès  :  la  distance  de  la  gare  de  Riom  est  d'environ 
5  kil.  i/2  (30  minutes  en  omnibus). 
Installation  :  maintenant  satisfaisante. 

Bourbon-l'Arcliambsialt  (Allier).  Cette  station 
était  autrefois  très  célèbre,  grâce  à  la  résidence  de 
Mme  de  Montespan  et  aux  visites  de  Catherine  de  Médicis, 
des  princes  de  Condé,  de  Mme  de  Sévigné,  de  Mme  de 
Maintenon,  de  Racine,  de  Roileau,  etc.,  et,  plus  tard  du 
prince  de  Talieyrand.  La  ville  (altitude  de  265  mètres), 
dominée  par  les  ruines  pittoresques  de  son  ancien  château, 
est  située  sur  un  terrain  mamelonné  à  environ  26  kilo- 
mètres à  l'ouest  de  Moulins. 

Les  eaux  chlorurées  thermales  (température  Sâ^C),  très 
abondantes,  ont,  d'après  l'analyse  de  Willm,  une  minéra- 
lisation totale  de  3,1  pour  mille,  comprenant  1,7  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium,  0,4  pour  mille  de  carbonate 
de  sodium,  0,2  pour  mille  de  carbonate  de  calcium,  et 
une  petite  quantité  de  fer.  D'après  la  première  analvse 
d'Ossian  Henry  la  proportion  de  chlorure  de  sodium  était 
de  2,2  pour  mille.  L'eau  thermale  est  utilisée  à  la  tempé- 
rature voulue,  pour  la  boisson,  les  bains,  les  douches  et 
les  bains  de  piscine. 

La  source  Jonas  est  une  eau  froide,  faiblement  miné- 
ralisée, légèrement  ferrugineuse  (la  minéralisation  totale 
d'après  Willm  est  del,49  pourmille)et  auraitune  certaine 
action  laxative  et  diurétique.  On  la  boit  quelquefois  pure 
ou  mêlée  au  vin  aux  repas.  Une  eau  de  table  plus  agréa- 
ble, beaucoup  plus  employée  dans  cette  station,  est  la 
source  gazeuse  faiblement  alcaline  calcique  de  Saint-Par- 
doux  (embouteillée  à  la  source  distante  de  14  kil.  1/2) 
contenant  une  petite  proportion  de  fer.  Suivant  Willm  sa 
minéralisation  totale  n'est  que  de  0,15  pour  mille. 

La  source  de  la  Trollière,  non  loin  de  celle  de  Saint- 
Pardoux  est  quelquefois  utilisée.  Son  eau  est  similaire  à 


—  158  — 

celle  de  cette  dernière  source,  mais  renferme  une  quantité 
variable  d'hydrogène  sulfuré,  qui  n'existe  pas  dans  Teau 
de  Saint-Pardoux. 

Bourbon-rArchambault  possède   un   élégant   établis- 
sement récemment  construit  ;  il  va  également  deux  hô- 
pitaux, un  pour  les  indigents,  l'autre  pour  les  malades 
envoyés  par  les  autorités  militaires.  Les  affections  trai- 
tées ici  comprennent  les  formes  variées  du  rhumatisme 
chronique  et  les  affections  nerveuses.  Cette  source  a  une 
ancienne  réputation  pour  le  traitement  des  paralysies 
dues  à  des  hémorrhagies  cérébrales,  mais  maintenant 
que  la  pathogénie  de  ces  paralysies  est  mieux  connue, 
on  y  envoie  moins  de  malades  de  ce  genre.  Cependant 
d'après  le  D'  Regnault  le  traitement  thermal  n'est  pas 
nuisible  dans  ces  cas  et  donne  souvent  de  beaux  résul- 
tats. Le  D"*  Regnault  mentionne  les  succès  obtenus  dans 
le  rhumatisme  déformant  à  marche  rapide  chez  les  jeu- 
nes sujets.  Comme  adjuvants  au  traitement  thermal  on  em- 
ploie souvent  le  massage  et  une  ventouse  sèche  spéciale. 
Pour  la  ventouse  sèche  on  se  sert,  au  lieu  de  ventouses 
ordinaires,  de  petits  cornets  avec  un  trou  percé  cà  leur 
extrémité.  Des  infirmiers  les  appliquent  sur  la  peau,  aspi- 
rent l'air  et  ferment  le  trou  avec  de  la  cire. 

On  emploie  quelquefois  des  douches,  commeà  Bourbon- 
Lancy,  sous  l'eau  du  bain. 

Saison  du  15  mai  au  15  septembre. 

Accès  :  la  station  est  sur  la  ligne  de  Moulins  à  Cosne- 
sur-l'OEil,  à  une  heure  de  Moulins. 

Installation  :  satisfaisante. 

Boorboii-Iiaiicy  (Saône -et- Loire) .  —  Cette  eau 
qui  était  connue  des  Romains  et  fut  célèbre  par  la  vi- 
site de  la  reine  Catherine  de  Médicis  en  1542,  possède 
plusieurs  sources  chlorurées  thermales  (température  28° 
à  48°  C).  Toutes  sont  faiblement  minéralisées,  se  rap- 


-  159  — 

prochant  comme  caractère  du  groupe  thermal  indifférent 
D'après  les  analyses  de  Teliier  et  Laporte,  1858,  et  de 
Glénard  en  1881,  les  différentes  sources  se  ressemblent 
dans  leurs  éléments  chimiques.  La  source  de  la  Reine, 
qu'on  peut  prendre  comme  type  des  eaux  de  Bourbon- 
Lancy  a,  suivant  Glénard,  une  minéralisation  totale  de 
1,82  pour  mille  et  contient  1,29  pour  mille  de  chlorure 
de  sodium.  Les  eaux  toutefois  peuvent  être  difficilement 
comparées,  comme  elles  Tout  été,  à  celles  de  Wiesbaden, 
qui  contiennent  environ  7  pour  mille  de  chlorure  de  so- 
dium. Une  des  sources  de  Bourbon-Lancy  a  une  légère 
odeur  d'hydrogène  sulfuré. 

L'établissement  thermal  est  pourvu  de  bains,  douches 
et  salles  de  pulvérisation,  de  salles  de  vapeur  et  d'une 
piscine.  On  donne  quelquefois  la  douche  sur  la  partie 
malade  sous  l'eau  du  bain  (douche  dite  sous-marine). 

Les  affections  traitées  à  Bourbon-Lancy  comprennent 
le  rhumatisme  chronique,  les  troubles  nerveux  chroni- 
ques, et,  suivant  le  D'  H.  de  Bosia,  certaines  lésions  val- 
vulaires  chroniques  et  autres  altérations  cardiaques.  Les 
indigents  reçoivent  le  traitement  thermal  gratuitement  à 
l'hospice  d'Aligre. 

L'eau  de  la  source  de  la  Reine,  mise  en  bouteilles  après 
addition  d'acide  carbonique,  est  quelquefois  utilisée  ici 
comme  eau  de  table. 

L'établissement  (altitude  237  mètres)  est  situé  dans 
une  vallée  peu  profonde  à  l'ouest  et  au-dessous  de  la 
vieille  ville,  à  environ  50  kilomètres  à  l'Est  de  Moulins. 

La  saison  est  du  15  mai  au  15  septembre. 

Accès  :  la  station  est  située  entre  Gilly  et  Gercy-la-Tour 
et  distante  d'environ  3  kilomètres  de  rétablissement 
thermal. 

Installation  :  bonne.  Les  malades  peuvent,  s'ils  le  pré- 
fèrent, loger  à  rétablissementthermal  au-dessus  des  bains. 


—  160  — 

Boorbonne-les-Bains  (Hte-Marne).  —  Bourbonne 
est  une  petite  ville  située  dans  une  jolie  vallée  à  274  mè- 
tres craltitude.  C'est  une  station  sur  un  embranchement 
de  la  ligne  de  Chaumont  à  Vesoul.  Les  eaux  chlorurées 
thermales  (température  de  43°  à  ôo^oC.) contiennent  envi- 
ron o  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  1  pour  mille  de 
sulfate  de  calcium,  de  petites  quantités  d'autres  chlo- 
rures et  de  bromure  de  sodium.  On  les  utilise  dans  le 
traitement  de  la  scrofule,  du  rhumatisme  chronique,  de 
la  sciatique.  etc.,  et  principalement  sous  forme  de  bains 
chauds  et  de  douches  chaudes.  Il  y  a  aussi  dans  le  voisi- 
nacre  des  eaux  ferrugineuses  et  contenant  du  sulfate  de 
chaux  qui  sont  quelquefois  employées.  La  saison  est  du 
15  avril  au  lo  octobre.  Il  y  un  hôpital  civil  et  un  hôpital 
militaire  pour  le  traitement  balnéaire. 

La  Iloiiillère-Besançon  fDoubs).  —  La  MouilJère 
(altitude  253  mètres), un  faubourg  deBesançon, possède  un 
établissement  de  bains  alimenté  par  les  eaux  salines  très 
fortement  concentrées  et  les  eaux  mères  de  Miserey,  à 
5kilom.  de  Besançon.  L'eau  concentrée  contient  28  pour 
cent  de  chlorure  de  sodium  (minéralisation  totale  298pour 
mille).  L'eau  mère  contient  23  pour  cent  de  chlorure  de 
sodium  avec  7  pour  cent  d'autres  chlorures  et  1  pour  cent 
de  sulfate  de  sodium.  L'eau  est  utilisée  principalement 
pour  Tusage  externe.  Il  existe  aussi  des  appareils  pour  le 
traitement  bydrothérapique  ordinaire. 

Salins  (Jura).  —  Salins  (altitude  365  mètres)  est  une 
ville  située  sar  le  torrent  Furieuse,  environnée  de  mon- 
tasnes.Salinspossède  des  eaux  chlorurées  froides  contenant 
22  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,03  pour  mille  de 
bromure  de  potassium,  et  des  traces  dïodure  de  sodium. 
Les  eaux  sont  surtout  employées  en  bains  et  en  douches  ; 
pour  la  boisson  elles  sont  diluées  et  édulcorées  avec  un 


—  161  — 

sirop.  Les  bains  sont  parfois  rendus  plus  actifs  par  l'ad- 
dition de  l'eau-mère  qui  contient  10  pour  cent  de  chlorure 
de  sodium,  6  pour  cent  de  chlorure  de  magnésium,  8  pour 
cent  de  sulfates  de  potassium,  de  sodium,  etc.,  et  2,8  pour 
mille  de  bromure  de  potassium.  On  envoie  à  Salins  les 
enfants  scrofuleux  et  rachitiques,  les  convalescents,  les 
femmes  atteintes  de  leucorrhée,  etc.  C'est  le  terminus  d'un 
embranchement  de  Mouchard  sur  la  ligne  de  Dijon  à  Pon- 
tarlier. 
La  saison  est  du  l""  juin  au  1""  octobre. 

Salims-HIoutiers  (Savoie).  —  Cette  eau  a  été  décrite 
avec  sa  voisine  Brides-les-Bains  dans  le  chapitre  XI. 

Urîage  (Isère).  Voyez  le  groupe  sulfureux. 

tia  Iflotte-les-Bains  (Isère)  est  situé  à  une  altitude 
d'environ  610  mètres  ;  c'est  une  station  du  chemin  de 
fer  de  Grenoble  à  la  Mure.  Elle  possède  deux  sources 
chlorurées  thermales  (température  51°  et  58°5  G.)  qui 
contiennent  3  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  Ipour 
mille  de  sulfate  de  calcium. 

Salîe.s-de-Béarii  (Basses-Pyrénées)  se  trouve  à  un 

quart  d'heure  de  Payos,  à  la  jonction  du  chemin  de  fer  de 

Toulouse  à  Bayonne,  à   53  kilomètres  Est  de  Bayonne. 

L'eau  fortement  chlorurée  de  la  source  Bayaa  contient 

plutôt  plus  de  chlorure  de  sodium  (24  pour  cent)  que  l'eau 

saline  concentrée  de  Nantwich  en  Angleterre  (environ  21 

pour  cent  et  0,16  pour  mille  de  bromure  de  sodium). 

L'eau-mère  qui  reste  après  l'extraction  de  la  plus  grande 

partie  du  chlorure  de  sodium  contient  environ  22  pour 

cent  de  chlorure  de  sodium,  15  pour  cent  de  chlorure  de 

magnésium,  3  pour  cent  de  chlorure  de  potassium  et  1 

pour  cent  de  bromure  de  magnésium. 

Cette  station  (altitude  30  mètres)  a  un  climat  doux 

11 


-  162  — 

très  chaud  en  été  ;  elle  est  ouverte  toute  l'année.  Ses  eaux 
peuvent  être  utilisées  dans  les  affections  habituellement 
traitées  par  les  bains  d'eau  saline  concentrée. 
Installation  :  satisfaisante. 

Biarritz  (Basses-Pyrénées).  Ce  bain  de  mer  fashio- 
nable  est  une  station  d'hiver  sur  la  côte  sud-ouest  de 
France, et  possède  actuellement  des  bains  alimentés  par  les 
eaux  chlorurées  de  Briscous  qui  renferment  environ  29 
pour  cent  de  chlorure  de  sodium.  L'eau-mère  provenant 
de  l'eau  est  également  employée  pour  les  bains;  elle  est 
surtout  riche  en  chlorure  de  mas^nésium.  L'eau  est  chauf- 
fée  cà  la  température  nécessaire  pour  les  bains  et  les  dou- 
ches. L'établissement  de  bains  est  environ  à  dix  minutes 
à  pied  de  Biarritz,  sur  la  ligne  du  tramway  cà  vapeur  entre 
Biarritz  et  Bayonne  :  il  est  en  communication  par  une 
galerie  couverte  avec  le  nouvel  hôtel  construit  sur  le  côté 
opposé  du  chemin. 

Bax  (Landes)  est  alimenté  avec  de  l'eau  saline  con- 
centrée et  de  Teau-mêre,  semblables  comme  composition 
à  celles  de  Briscous.  (Voir  page  102.) 

Salies-du-Salat  (^Haute-Garonne)  est  situé,  à  une 
altitude  de  292  mètres,  sur  la  rive  gauche  du  torrent  de 
Salât.  Le  viilaofe  a  une  station  sur  la  li^ne  entre  Boussens 
et  St-Givors.  L'eau  cldorurée  froide  contient  30  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium  et  3  pour  mille  de  sulfate  de 
calcium.  Il  y  a  aussi  une  source  sulfureuse  froide  conte- 
nant d'après  Filhol  0,11  pour  mille  de  sulfure  de  calcium. 

Il  y  a  un  sanatorium  pour  les  enfants  envoyés  de  l'hô- 
pital de  Toulouse. 

Balarnc  (Hérault)  est  situé  environ  au  niveau  de  la 
mer  sur  l'étang  salé  de  Thau,  qui  le  sépare  au  midi  du 
port  méditerranéen  de  Cette.  Il  possède  trois  sources  de 


—  1G3  — 

chlorure  de  sodium  dont  les  températures  sont  de 
[2°±1  ;  J8°89  et  48<^  G.  La  source  principale,  source  des 
Romains  ou  source  ancienne,  est  la  plus  chaude  et  ren- 
ferme environ  7  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  Les 
eaux  sont  employées  en  boisson  et  en  bains  et  douches 
contre  les  affections  scrofuleuses  et  rhumatismales.  On 
ajoute  quelquefois  l'eau-mère  de  Villeroy  pour  augmenter 
l'action  des  bains .  On  emploie  également  des  bains  locaux 
de  boue.  Balaruc  jouit  d'une  ancienne  réputation  dans  le 
traitement  des  affections  nerveuses  torpides:  mais  on  y 
envoie  actuellement  peu  de  malades  atteints  d'affections 
nerveuses  organiques.  On  arrive  de  Cette  à  l'établissement 
par  le  chemin  de  fer  (9  kilom.  1/2  environ;,  en  bateau  à 
vapeur  ou  par  la  route. 

Roucas-Blanc  (Bouches-du-Rhône).  Cet  établisse- 
ment est  sur  la  côte,  à  2  kilom.  environ  à  l'est  du  port  de 
Marseille  et  possède  une  eau  chlorurée  (température  21'^  Il 
C.  i, contenant  20  pour  mille  de  chlorure  de  sodium, 2  pour 
mille  de  chlorure  de  magnésium  et  environ  2  pour  mille 
de  sulfates  de  sodium,  de  magnésium  et  de  calcium.  Il  est 
en  communication  avec  Marseille  par  le  tramway  de  la 
Corniche. 

Parmi  les  autres  eaux  chlorurées  françaises,  contenant 
moins  de  15  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  citons  les 
suivantes  :Lons-le-SaulnierA2ins  le  Jura  (10  pour  mille); 
Echaillon,  en  Savoie  (3,6  pour  mille;  ;  Plan  de  Phazy. 
dans  les  Hautes-Alpes  4.6  pour  mille):  Pom///o«,  dans 
les  Landes,  9  kilom.  o  de  Dax  (10  pour  mille). 

Abano,  Italie  du  Nord  (province  deVenisej.  Abano 
(environ  30  mètres  d'altitude\  cà  quelques  kilomètres  par 
le  chemin  de  fer  de  Padoue,  est  situé  dans  la  région  des 
monts  Euaanéens.  L'eau  de  la  source  (température  3/  y8 
Tsl  G  ):selon  l'analyse  de  R.  Nasim  de  1894,  contient 


—  164    - 

3,4  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  environ  1  pour 
mille  de  sulfate  de  calcium  et  si  peu  d'hydrogène  sulfuré 
qu'elles  peuvent  être  difficilement  rangées  parmi  les  eaux 
sulfureuses. 

Le  protococcus  et  d'autres  plantes  poussent  dans  l'eau. 
Les  eaux  étaient  bien  connues  sous  le  nom  d'Aquse  Apo- 
nenses  ou  Aquœ  Patavipœ  à  Tépoque  romaine,  et,  au  VP 
siècle, Théodoric  le  Grand  ordonna  de  restaurer  les  bains. 

Outre  les  bains  d'eau  minérale  chaude,  on  emploie  des 
bains  d'une  boue  riche  en  matières  organiques  et  im- 
prégnée des  sels  de  l'eau  minérale,  comme  à  Acqui  et  à 
Battaglia,  spécialement  sous  forme  d'applications  locales. 

Parmi  les  aiïections  justiciables  de  ces  eaux,  il  faut  ci- 
ter le  rhumatisme,  la  goutte  et  les  névroses.  On  peut 
aussi  se  procurer  ces  eaux  à  Venise. 

La  saison  est  du  1^' juin  au  30  septembre. 

Moiite-Catîiiî,en  Italie  (province  de  Lucques). L'éta- 
blissement (altitude  280  mètres)  est  agréablement  situé 
dans  le  Val  di  Nievole.  Il  y  a  plusieurs  sources  chlorurées 
thermales  (température  21°  11  à  31°  11  G.),  contenant  4 
à  18  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  Les  eaux  sont 
employées  en  boisson  et  à  l'extérieur  contre  la  dyspepsie, 
la  scrofule,  le  rhumatisme  chronique,  etc.  La  saison  est  du 
l®»"  mai  au  30  septembre. 

Castro  Caro,  en  Italie  (province  de  Toscane),  à  une 
heure  en  voiture  de  la  station  de  Forli,  possède  des  eaux 
chlorurées  contenant  des  iodures  et  des  bromures.  Sui- 
vant le  professeur  L.  Guerri,  l'eau  de  Sorgente  Magnani 
contient  44  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,197  pour 
mille  d'iodure  de  magnésium  et  0,183  pour  mille  de  bro- 
mure de  magnésium. 

Installation  :  confortable. 

Castellamare,  en  Italie (FontesStabiaedes Romains), 


—  165  — 

en  raison  de  son  admirable  situation  sur  la  côte  méridio- 
nale de  la  baie  de  Naples,  est  un  des  bains  de  mer  les  plus 
délicieux  de  l'Italie,  mais  il  possède  aussi  des  eaux  chlo- 
rurées terreuses  employées  depuis  l'antiquité. 

L'Acqua  del  Muraglione  contient,  dit-on,  environ  o 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  1  pour  mille  de  bi- 
carbonate de  calcium.  Une  des  sources  renferme  du  fer  et 
a  une  odeur  d'hydrogène  sulfuré. 

Caldas-de-Montbuy,  en  Espagne  (province  de  Bar- 
celone), possède  des  sources  chlorurées  thermales  Ttem- 
pérature  67"  àTO"  C.)  très  renommées  dans  le  pays  pour 
le  traitement  du  rhumatisme, de  la  sciatique  et  des  ancien- 
nes blessures.  L'établissement  se  trouve  à  deux  heures  en 
voiture  de  la  station  de  Mollet;  il  est  fréquenté  avant  et 
après  la  saison  la  plus  chaude  de  l'année. 

Cestoifta-€riiesalaga  ,  dans  le  nord  de  l'Espagne 
(province  de  Guipuscoa),  possède  des  eaux  chlorurées 
thermales  faibles,  contenant  une  petite  quantité  de  sulfate 
de  calcium  et  de  sulfate  de  sodium  . 

Caldas  de  iflalavella ,  en  Espagne  (province  de 
Girone),  possède  des  eaux  chlorurées  chaudes  (tempéra- 
ture 63°  à.)  contenant  un  total  de  seulement  1  pour  mille 
de  substances  solides  (principalement  chlorures  de  cal- 
cium et  de  magnésium).  En  réalité,  on  peut  les  classer 
aussi  dans  le  groupe  thermal  simple. 

Cîechocînefe,  dans  la  Pologne  russe,  à  3  kilomètres 
environ  de  la  frontière  prussienne,  possède  des  eaux  chlo- 
rurées (18  à  44  pour  mille  de  chlorure  de  sodium)  et  des 
bâtiments  de  graduation  qu'on  peut  utiliser  pour  l'inha- 
lation. 


CHAPITRE  VIII 
Eaux  alcalines  simples. 


On  emploie  souvent  des  eaux  alcalines  simples  (V.  p.  36) 
dans  des  cas  de  dyspepsie,  chez  les  sujets  les  plus  robustes, 
surtout  quand  cet  état  est  connexe  à  un  catarrhe  de  l'es- 
tomac et  des  intestins.  Les  cures  d'eaux  alcalines  faibles 
prolongées,  sont  cependant  nuisibles  dans  le  catarrhe  des 
organes  digestifs  chez  les  individus  faibles,  quand  la 
sécrétion  est  peu  acide  ;  cette  dyspepsie  atonique  survient 
fréquemment  chez  les  sujets  anémiques  et  chlorotiques, 
dans  la  convalescence  de  maladies  infectieuses  et  chez  les 
individus  débilités  par  des  causes  diverses.  Il  faut  donner 
la  préférence  aux  eaux  chlorurées  alcalines  lorsqu'il  y  a 
lieu  d'éviter  l'amaigrissement. 

Les  eaux  alcalines  simples  exercent  une  influence  diu- 
rétique et  le  principe  alcalin  favorise  Faction  de  l'eau 
simple  en  augmentant  les  autres  sécrétions.  On  les  utilise 
dans  certains  cas  de  goutte  et  de  glycosurie  goutteuse,  de 
diathèse  urique;  dans  la  lithiase  biliaire  et  la  pléthore 
abdominale.  On  a  attribué  leur  action  dans  les  cas  d'obé- 
sité à  leur  combinaison  avec  les  corps  gras  de  l'organisme 
avec  lesquels  ils  forment  des  savons  solublesqui  sont  ex- 
crétés. Cette  théorie  n'a  pas  été  confirmée  et  l'influence 
des  eaux  alcalines  dans  l'obésité  et  la  glycosurie  est  due 
sans  doute  pour  une  grande  part,  sinon  complètement,  à 
la  régularisation  du  régime. 


—  167  — 

Les  bains  alcalins  nettoient  mieux  la  peau  que  les  bains 
d'eau  simple  à  la  même  température  ;  quand  il  y  a  beau- 
coup d'acide  carbonique  ils  exercent  une  action  stimu- 
lante mécanique,  semblable  à  celle  de  bains  d'autres  eaux 
gazeuses.  Les  bains  alcalins  chauds  sont,  comme  la  plu- 
part des  bains  chauds,  utiles  dans  la  leucorrhée  et  dans 
les  affections  catarrhales  des  organes  pelviens  de  la 
femme. 

Parmi  les  eaux  alcalines  simples,  celles  de  Vichy  et  de 
Vais  méritent  d'être  placées  au  premier  rang  comme  des 
types  bien  connus.  Les  autres  seront  indiquées  plus  tard 
dans  Tordre  politique  et  géographique  qu'on  a  déjà  em- 
ployé. 

Vîchy  (Allier).  —  Vichy,  une  des  eaux  les  plus  fré- 
quentées de  France,  est  situé  (altitude  224  mètres)  sur 
la  rive  droite  de  l'Allier,  au  milieu  d'un  pays  cultivé  plu- 
tôt plat,  d'aspect  un  peu  uniforme.  Sa  réputation  comme 
station  fashionable  date  à  peu  près  de  l'époque  où  Mme  de 
Sévigné  (1678)  vint  suivre  le  traitement  et  écrivit  ses  let- 
tres si  spirituelles  sur  Vichy. 

Les  eaux  alcalines  thermales  de  Vichy  appartiennent  à 
la  classe  des  eaux  alcalines  simples.  Les  diverses  sources 
minérales  de  Vichy  diffèrent  entre  elles  surtout  par  leur 
température,  la  proportion  d'acide  carbonique  libre  et 
en  ce  que  quelques-unes  d'entre  elles  contiennent  une 
quantité  appréciable  de  fer.  On  trouve  des  traces  d'arsé- 
niate  de  sodium  (0,002  pour  mille  dans  la  Source  de  la 
Grande  Grille). 

La  Grande  Grille,  la  plus  connue  des  sources  de  Vichy, 
a  une  température  de  42°  G.  et  contient  4,8  pour  mille 
de  bicarbonate  de  sodium.  La  Source  de  THôpilal  n'a 
qu'une  température  de  31°  et  renferme  plus  d'acide 
carbonique  et  de  bicarbonate  de  sodium  (o  pour  mille). 
Les  trois  Sources  des  Gélestinssont  froides  :  la  Source  an- 


—  168  — 

cienne  contient  environ  la  même  proportion  d'acide  car- 
bonique et  de  bicarbonate  de  sodium  que  la  Source  de 
l'Hôpital  mentionnée  ci-dessus,  tandis  que  la  Source  nou- 
velle et  la  Source  de  la  grotte  sont  caractérisées  par  la 
proportion  respective  de  0,044  et  0,028  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer.  La  source  de  Mesdames,  qui  est  con- 
duite de  sa  source  (près  Gusset,  environ  à  3  kilom.)  à 
Yichy,  ressemble  aux  deux  sources  précédentes  et  ren- 
ferme 0,026  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer.  Parmi  les 
autres  sources  deYicby,  le  Puits  Chomel  mériterait  cer- 
tainement une  mention  ;  il  est  très  semblable  comme 
température  et  éléments  constituants  à  la  Grande  Grille, 
mais  moins  riche  en  acide  carbonique,  et  contient  un  peu 
plus  de  carbonate  de  sodium. 

La  plupart  des  malades  traités  à  Vichy  sont  des  dys- 
peptiques ou  des  malades  atteints  de  calculs  biliaires,  de 
diathèse  urique,  de  désordres  variés  de  la  goutte,  du  foie, 
des  organes  urinaires  et  des  accidents  pelviens  chez  la 
femme.  Les  sujets  atîectés  de  rhumatisme  chronique  fré- 
quentent souvent  aussi  ces  eaux. 

Tous  les  malades  doivent  avoir  un  certain  degré  de 
force  en  réserve;  quand  ils  sont  atteints  de  cachexie  il 
faut  leur  interdire  le  traitement  des  eaux  de  Vichy  ;  c'est 
là  un  point  dont  il  faut  tout  particulièrement  tenir  compte 
chez  les  goutteux  ou  les  diabétiques. 

Les  eaux  de  Vichy, prises  à  dose  convenable,  n'ont  pas  en 
général  d'action  laxative  comme  les  eaux  alcalines  sulfa- 
tées de  Marienbad,  etc.,  mais  on  les  emploie  néanmoins 
dans  le  traitement  de  l'obésité  ;  dans  ces  cas  le  régime  a 
nécessairement  une  grande  importance,  mais  on  a  supposé 
que  les  principes  alcalins  de  Teau  de  Vichy  forment  des 
savons  solubles  avec  les  corps  gras  de  l'organisme,  et  fa- 
vorisent ainsi  leur  excrétion  :  cette  théorie  concernant  le 


—  169  — 

traitement  alcalin  de  l'obésité  est  cependant  plus  que  pro- 
blématique. 

On  préfère  en  général  la  Source  Mesdames  dans  le  trai- 
tement de  l'anémie.  La  Grande  Grille,  qui  est  chaude,  a 
une  réputation  spéciale  contre  les  calculs  biliaires  et  les 
affections  hépatiques  ;  la  source  la  plus  fortement  alca- 
line, la  Source  de  l'Hôpital,  est  souvent  préférée  pour  les 
affections  gastriques,  et  l'eau  plus  froide  et  plus  diuré- 
tique de  la  Source  ancienne  des  Gélestins  est  préférée 
pour  lesaffections  des  voies  urinaires.  On  regardait  cepen- 
dant, il  y  a  peu  de  temps,  cette  division  thérapeutique 
si  tranchée  dans  l'emploi  des  différentes  sources  comme 
un  peu  arbitraire,  et  les  médecins  n'agissent  pas  tou- 
jours d'après  cette  classification.  Le  Puits  Ghomel  était 
jusqu'à  ces  derniers  temps  réservé  pour  les  garga- 
rismes,  etc.  dans  les  pharyngites  chroniques  et  les  affec- 
tions des  organes  respiratoires,  mais  son  emploi  a  été  ré- 
cemment étendu  aux  cas  traités  autrefois  avec  Tune  des 
autres  sources  chaudes  de  Vichy. 

Les  eaux  de  Vichy  sont  prises  d'abord  à  petites  doses, 
un  demi-verre  deux  fois  par  jour;  on  augmente  ensuite 
graduellement  jusqu'à  quatre  ou  cinq  verres  dans  la  jour- 
née ;  autrefois  on  donnait  des  doses  beaucoup  plus  éle- 
vées. Le  meilleur  moment  pour  prendre  l'eau  en  boisson 
est  environ  deux  heures  après  les  repas  ou  une  heure 
avant:  on  conseille  souvent  de  boire  aux  repas  les  eaux 
de  Vichy  les  plus  ferrugineuses  (source  Mesdames,  etc.). 

On  prend  à  Vichy  beaucoup  de  bains,  comme  complé- 
ment de  Tusage  interne  des  eaux.  Le  grand  établissement 
de  bains  renferme  des  bains  d'eau  minérale  chaude,  des 
bains  de  vapeur,  des  douches  et  des  salles  d'inhalation. 
Outre  le  grand  établissement  (première  et  seconde  clas- 
ses) il  y  en  a  un  autre  plus  petit  près  la  Source  de  THôpi- 
tal.  Tout  récemment  on  a  introduit  à  Vichy  le  traitement 


—  170  - 

hydrothérapique  et  le  massage  pendant  la  douche,  d'après 
la  méthode  d'Aix-les-Bains. 

On  emploie  aussi  l'eau  de  Vichy  en  douches  périnéale, 
vaginale  et  rectale.  Dans  les  cas  d'affections  gastriques 
particulièrement  graves  on  fait  des  lavages  périodiques 
de  l'estomac  avec  le  siphon  ordinaire. 

Il  y  a  plusieurs  sources  minérales  alcalines  dans  le 
voisinage  de  Vichy,  parmi  lesquelles  il  faut  surtout  citer 
les  diverses  sources  de  Saint-Yorre,  à  13  kilomètres  envi- 
ron au  sud  de  Vichy  ;  ce  sont  des  eaux  alcalines  fortes, 
froides  ;  elles  appartiennent  à  des  particuliers  et  leurs 
eaux  sont  utilisées  pour  l'exportation. 

Les  eaux  alcalines  de  Vichy  et  les  eaux  voisines  sont 
exportées  en  grande  quantité  et  on  peut  en  faire  usage  à 
domicile.  Les  sources  froides  sont  préférables  aux  sour- 
ces chaudes  pour  l'exportation  ;  celles  de  Saint-Yorre, 
Hauterive  et  des  Célestins  méritent  à  cet  égard  une  men- 
tion spéciale. 

La  saison  de  Vichy  dure  du  15  mai  à  la  fin  de  septem- 
bre, mais  les  bains  restent  ouverts  toute  l'année.  Pour  les 
personnes  très  malades  le  milieu  de  l'été  est,à  Vichy, d'une 
chaleur  insupportable.  Pour  les  cures  complémentaires 
V.  p.  66. 
Accès  :  Moret,  Nevers,  St-Germain-des-Fossés. 
Installation  :  très  bonne. 

Vais  (Ardèche)  est  pittoresquement  situé  à  une  alti- 
tude de  240  mètres,  dans  une  vallée  dirigée  du  sud  au 
nord.  L'établissement  est  bâti  sur  les  bords  du  torrent 
de  la  Volane,  à  sa  jonction  avec  TArdèche.  On  a  planté 
des  arbres  et  il  y  a  déjà  un  peu  d'ombre  autour  des  sour- 
ces, pour  que  les  malades  puissent  s'y  promener. On  peut 
faire  d'agréables  excursions  dans  les  environs. 

On  a  appelé  Vais  le  «  Vichy  froid  »  et  il  est  renommé 
pour  son  grand  nombre  de  sources  alcalines  froides,  qui 


—  171  — 

sont  riches  en  acide  carbonique  et  contiennent  de  moins 
d'un  gramme  de  carbonate  de  sodium  jusqu'à  Tpourmille, 
et  de  petites  quantités  de  bicarbonates  de  lithium  et  de 
fer.  etc.  On  peut  disposer  en  séries  les  différentes  sources 
suivant  le  degré  de  leur  alcalinité.  Ainsi,  les  plus  faible- 
ment minéralisées,  telles  que  la  Pauline,  la  Délicieuse 
n°  1,  Saint-Jean  et  l'Impératrice  ont  une  minéralisation 
totale  de  moins  de  3  pour  mille  (pas  plus  de  1,7  pour 
mille  de  bicarbonate  de  sodium);  on  peut  les  utiliser 
comme  d'agréables  eaux  de  table.  Les  sources  Souveraine 
et  Ghloe  ont  une  minéralisation  plus  élevée,  celle  de  la 
première  étant  de  3  pour  mille  (2,5  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  sodium),  celle  de  la  dernière,  5,2  pour  mille 
(3,2  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium).  Les  sources 
Précieuse,  Désirée,  Rigolette,  Marquise  et  Madeleine  ont 
une  alcalinisation  beaucoup  plus  forte  ;  elles  renferment 
environ  6,5  à  7,3  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium 
avec  une  minéralisation  totale  de  7.5  à  8,9  pour  mille. 
La  source  Souveraine  contient  0,42  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  lithium.  Quelques-unes  des  sources  (comme  la 
Rigolette)  renferment  une  quantité  considérable  de  bicar- 
bonate de  fer.  La  source  Yivaraise  n^  1 ,  qui  contient 5  pour 
mille  debicarbonatesdeferet  de  manganésium,  necontient 
que  2  pour  mille  de  bicarbonate  de'  sodium.  Le  nombre 
des  sources  alcalines  à  Vais  est  très  grand,  et  comme  à 
Saint- Yorre,  près  Vichy,  on  peut  trouver  une  source  al- 
caline froide  partout  où  on  creuse  à  une  certaine  profon- 
deur. Dans  le  traitement  de  la  dyspepsie  et  dans  les  cas 
de  catarrhe  gastrique,  etc.,  on  peut  choisir  des  sources 
de  concentration  différente. 

L'eau  Rigolette  est  chauffée  artificiellement  à  la  source, 
dans  les  cas  où  il  y  a  lieu  d'employer  une  eau  alcaline 
chaude  comme  à  Vichy. 

L'établissement  thermal   est  bien  pourvu  d'appareils 


—  172  — 

pour  bains  et  douches.  On  peut  avoir  un  excellent  mas- 
sacre quand  il  est  indiqué.  Il  y  a  une  installation  pour  les 
douches  locales  d'acide  carbonique  provenant  de  l'eau 
minérale.  On  emploie  ces  douches  de  gaz  dans  quelques 
catarrhes  chroniques  du  nez  et  du  pharynx  ;  les  douches 
locales  de  gaz  sont  également  utiles  dans  certains  cas  de 
vaginisme  associé  ou  non  à  une  inflammation  chronique  de 
la  cavité  cervicale. 

Les  sources  Précieuse,  Madeleine,  Rigolette  et  St-Jean 
sont  les  plus  fréquemment  employées  en  Angleterre. 

Outre  ses  eaux  alcalines,  Vals^possède  aussi  des  sources 
contenant  de  faibles  quantités  de  sulfate  de  fer  et  d'arse- 
nic. 

La  saison  est  du  15  mai  au  15  octobre. 

Accès  :  Lyon,  le  Teil  et  Vogué  en  16  ou  18  heures  de 
Paris.  La  station  (Yals-les-Bains  et  la  Bégaie)  est  située 
sur  l'embranchement  de  Vogué  à  Nieigles-Prades,  à  8  ki- 
lomètres au  delà  d'Aubenas. 

L'installation,  qui  était  autrefois  défectueuse  quand  on 
ne  faisait  qu'exporter  les  eaux,  est  actuellement  suffi- 
sante. 

Neiienahr^  Allemagne  (Prusse  Rhénane).  —  Eaux 
alcalines  thermales  (23o89  à  40-^)  avec  une  proportion 
considérable  d'acide  carbonique  libre.  Cet  établissement 
comparativement  récent  est  très  fréquenté.  Il  est  situé 
dans  une  position  abritée,  dans  la  vallée,  sur  les  deux  rives 
de  TAhr,  à  une  altitude  d'environ  231  mètres.  Dans  le 
milieu  de  l'été  la  chaleur  est  très  forte  et  il  n'y  a  pas  dans 
le  voisinage  les  chemins  ombragés  que  Ton  pourrait  dé- 
sirer. Ces  eaux  sont  les  seules eauxalcalines thermales  sim- 
ples de  l'Allemagne  ;  ellessont  toutefois  beaucoup  plus  fai- 
bles que  les  eaux  similaires  de  Vichy.  La  quantité  d'eau  est 
abondante,  amplement  suffisante  pour  la  boisson  et  pour 
les  bains  dans  le  spacieux  établissement  de  bains  récem- 


—  173  — 

ment  construit.  Le  grand  Spnidel  (température  40°  G.) 
contient  environ  1  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium, 
0,4  de  bicarbonate  de  macrnésium,  0,3  de  bicarbonate  de 
calcium  et  0,04  de  bicarbonate  de  fer. 

Il  y  a  une  salle  où  les  malades  atteints  de  catarrhe  des 
voies  respiratoires  peuvent  prendre  des  inhalations  d'eau 
finement  pulvérisée  comme  à  Ems  ;  quelques  malades 
atteints  de  phtisie  chronique  indolente,  au  début,  vien- 
nent ici  pendant  la  saison,  mais  l'effet  salutaire  est  dou- 
teux. On  y  traite  des  malades  atteints  de  néphrite 
chronique ,  de  dyspepsie  avec  hyperchlorhydrie,  et  les 
troubles  fonctionnels  du  système  nerveux,  principalement 
quand  ils  s^accompagnent  de  glycosurie  légère.  La  réputa- 
tion principale  de  ces  eaux  réside,  toutefois,  dans  le  trai- 
tement de  troubles  liés  à  la  diathèse  urique  et  à  la 
glycosurie.  Il  est  à  peine  nécessaire  d'ajouter  que  les  cas 
typiques  de  diabète  chez  les  jeunes  sujets  ont  peu  de  chan- 
ces de  guérison  ou  même  d'obtenir  quelque  bénéfice 
durable  du  traitement  ;  les  cas  de  diabète  qui  sont  le  plus 
susceptibles  de  bénéficier  de  ce  traitement  sont  les  cas 
chroniques,  chez  des  sujets  âgés;  ces  malades  ne  seront 
pas  affaiblis  surtout  si  le  diabète  est  associé  à  la  goutte  ou 
à  la  diathèse  urique.  La  saison  dure  de  mai  au  commen- 
cement d'octobre.  Près  de  Neuenahr  est  la  source 
d'Apollinaris  mentionnée  au  chapitre  des  eaux  de  table. 

Accès  :  par  Cologne  et  Remagen  ;  Neuenahr  est  une 
station  entre  Remagen  et  Altenahr. 

Installation  :  bonne. 

Birresborn  (Prusse  Rhénane),  village  avec  une  sta- 
tion sur  la  ligne  de  Cologne  à  Trêves.  Eaux  alcalines 
gazeuses  avec  2,8  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium. 
Outre  le  bicarbonate  de  sodium  elles  contiennent  une 
petite  proportion  de  bicarbonate  de  magnésium  et  de  sul- 
fate de  sodium,  qui  détermine  un  léger  effet  laxatif,  uti- 


—  -174  —' 

lise  quelquefois  dans  la  dyspepsie  acide  avec  constipa- 
tion habituelle.  Elles  sont  souvent  employées  comme 
eaux  de  table. 

Facliîngen.  en  Prusse  (province  de  Hesse-Nassau), 
sur  la  Lahn,  entre  Ems  et  Lirabourg,  possède  une  source 
alcaline  riche  en  acide  carbonique  et  ayant  à  peu  près  la 
même  forceque  l'eau  de  Bilin. en  Bohême.  UeaudeFachin- 
s:en  contient  environ  3,5  pour  mille  de  bicarbonate  de 
sodium  :  quand  on  remploie  comme  eau  de  table  elle 
ne  se  mélange  pas  bien  avec  le  vin.  Cette  eau  est  la  pro- 
priété de  l'Etat  prussien  :  elle  n'est  utilisée  que  pour  l'ex- 
portation. 

^Vilduiigen,  en  AllemagnefprincipautédeWaldeck). 

L'Helenenquelle  peut  également  être  mentionnée  dans 

ce  chapitre  parmi  les  eaux  alcalines. 

Gbersalzbrunn  (Salzbrun>)  dans  la  Silésie  prus- 
sienne sur  le  Salzbach,  à  une  altitude  de  401  mètres,  est 
une  station  sur  la  ligne  de  Breslau  à  Halbstadt.  Parmi  les 
eaux  froides  alcalines  la  principale,  TOberbrunnen,  con- 
tient 2,lo  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  0,01  de 
bicarbonate  de  lithium,  0,4  pour  mille  de  sulfate  de  so- 
dium et  983  pour  mille  volumes  d'acide  carbonique.  Le 
Mûhlbrunnen  et  d'autres  sources  contiennent  moins  de 
bicarbonate  de  sodium.  La  Kronenquelle,  source  qui  ap- 
partient à  des  particuliers,  utilisée  pour  l'exportation,  ne 
renferme  que  0,87  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium, 
0,01  de  bicarbonate  de  lithium,  0,07  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  calcium  et  0,18  pour  mille  de  sulfate  de  so- 
dium :  la  \Yilhelmsquelle  est  également  faible.  On  fait 
dans  cet  établissement  des  cures  de  petit  lait,  comme  dans 
d'autres  stations. 

Saison  du  1'"  mai  au  30  septembre. 


—  175  — 

ftadein  (altitude  20i  mètres),  en  Styrie,  possède  des 
eaux  alcalines  gazeuses  froides  avec  3  pour  mille  de  bi- 
carbonate de  sodium,  0,04  de  bicarbonate  de  lithium, 
0,03  d'iodure  de  sodium  et  0,02  de  bromure  de  sodium. 

Bilin  en  Bohème,  près  Teplitz,  contient  le  Biliner 
Sauerbrunnen,  eau  alcaline  froide  (3,3  pour  mille  de  car- 
bonate de  sodium),  riche  en  acide  carbonique.  On  emploie 
cette  eau  dans  le  catarrhe  gastrique  chronique,  les  mala- 
dies goutteuses  et  le  catarrhe  chronique  des  bronches. 
Chez  quelques  personnes  Teau  de  Bilin  agit  comme  un 
agréable  laxatif,  en  raison  peut-être  de  la  petite  quantité 
de  sulfate  de  sodium  qu'elle  renferme.  Dans  la  goutte  on 
peut  commencer  ou  continuer  la  cure  à  Teplitz  qui  est 
dans  le  voisinage.  On  peut  boire  l'eau  pure  ou  mélangée 
avec  du  petit  lait.  L'établissement  de  bains  renferme  des 
appareils  pour  le  traitement  hydrothérapique. 

La  saison  est  du  13  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Szînye  -  Liîpocz,  près  Eperies,  en  Hongrie,  possède 
la  source  Salvator  dont  l'eau  est  exportée.  C'est  une  eau 
alcaline  gazeuse  froide,  faiblement  minéralisée,  conte- 
nant, suivant  le  professeur  M.  Ballo  (1882)  :  0,3  pour 
mille  de  bicarbonate  de  sodium,  0,9  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  magnésium,  1,7  pour  mille  de  bicarbonate  de 
calcium,  0,09  pour  mille  de  borate  de  sodium,  et  0,02 
pour  mille  de  bicarbonate  de  lithium.  On  a  recommandé 
cette  eau  dans  le  traitement  de  la  diathèse  urique  et  dans 
quelques  affections  des  voies  urinaires,  etc. 

JLes  Fellathalqnellen  en  Garinthie  (altitude 599  mè- 
tres),à  environ  5  heures  de  distance  delà  station  de  Kûhns- 
dorf,  sont  des  sources  alcalines  gazeuses  dont  on  exporte 
les  eaux.  Elles  contiennent  4,3  pour  mille  de  bicarbonate 
de  sodium  et  1,7  pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium. 


-  176  — 

Problaii  (Carinthiei  est  situé  dans  la  vallée  de  Lavant 
à  1010  mètres  d'altitude.  Ses  eaux  alcalines  gazeuses  con- 
tiennent 2,2  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium. 

Al-Ciyogy,  village  de  Transylvanie,  possède  trois  sour- 
ces alcalines  faibles  avec  une  température  d'environ  30o  G. 
On  les  emploie  dans  les  catarrhes  chroniques,  les  affections 
de  la  peau,  le  rhumatisme  chronique  et  la  goutte. 

Passuo;  (Suisse;  dans  les  Grisons,  3  4  d'heure  en  voi- 
ture de  la  station  de  Coire,  est  situé  à  une  altitude  de 
826mètres  dans  la  gorge  de  la  Rabiusa-Schlucht. Ses  sources 
alcalines  froides  contiennent  1,9  à  a, 3  pour  mille  de  bi- 
carbonate de  sodium,  0,6  de  bicarbonate  de  calcium  et 
0,01  de  bicarbonate  de  fer.  Parmi  toutes  ces  sources,  qui 
en  général  ont  une  faible  minéralisation,  on  peut  em- 
plover  comme  eau  de  table  la  Theophilquelle.  La  source 
ferrugineuse  calcique  froide  Belvedera  contient  2  pour 
mille  de  bicarbonate  de  calcium,  et  0.03  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer.  Le  climat  de  Passug  doit  aider  consi- 
dérablement au  traitement  de  l'anémie  et  de  quelques  va- 
riétés de  dyspepsie. 

Le  Boulou  (Pyrénées-Orientales)  est  un  village  sur 
la  rivière  Tech,  à  une  altitude  de  84  mètres,  à  1  k.  1/2  en- 
viron de  la  station  deBoulou-Perthus.  Il  possède  des  eaux 
alcalines  simples,  riches  en  acide  carbonique  libre  (tempé- 
rature lo  à  20''  G.).  Les  eaux,  principalement  exportées 
pour  l'usage  à  domicile,  sont  employées  dans  les  états  dys- 
peptiques, etc.  dans  les  cas  où  des  eaux  alcalines  sont  in- 
diquées. 

Suivant  Wilm  (1883)  la  source  du  Boulou  contient  3 
pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  1,4  pour  mille  de 
bicarbonate  de  calcium,  et  0,02  pour  mille  de  bicarbonate 
de  fer;  la  source  Clémentine  renferme  5  pour  mille  de 


—  177  — 

bicarbonate  de  sodium,  0,8  pour  mille  de  bicarbonate  de 
calcium,  et 0,03  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 

Le  Boulou  est  appelé  par  Garrigou  le  Vichy  des  Py- 
rénées. 

ChateRuneaf  (Puy-de-Dôme)  est  situé  à  une  altitude 
de  53:^  mètres,  sur  la  rivière  Sioule,  dans  une  vallée  pro- 
fonde, à  environ  29  kilomètres  de  Riom.  Il  possède  des 
eaux  alcalines  faibles  dont  la  température  varie  de  12,22 
à  38°  G.  Quelques-unes  des  sources  froides,  notamment  la 
source  Morny,  contiennent  une  proportion  considérable 
de  fer  (0,05  pour  mille  de  carbonate  dans  la  source  Morny), 
Quelques-unes  des  sources  chaudes  sont  utilisées  pour  les 
bains,  comme  eaux  thermales  simples. On  exporte  la  source 
ferrugineuse  Morny.  On  arrive  à  Ghateauneuf  par  la  dili- 
gence en  quatre  heures  environ  de  la  station  de  Riom,  ou 
en  trois  heures,  de  celle  deSaint-Eloy. 

Parmi  les  eaux  françaises  simplement  alcalines  il  faut 
mentionner  les  suivantes  :  Andabre,  dans  rAveyron  ; 
Désaignes,  dans  TArdèche  (3  à  4,  1  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  sodium);  Marcols,  dans  ie  même  départe- 
ment (2,4  à  2, 6  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium); 
et  Montrond,  dans  la  Loire,  avec  la  source  Geyser  (conte- 
nant 4,  o  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium).  Poîi- 
gueS'les-Eaux  3l  été  classé  dans  ie  groupe  calcique. 

Vîdago,dansle  nord  du  Portugal,  a  des  eaux  alcalines 
et  présente  les  mêmes  indications  que  Vichy. 


12 


CHAPITRE  IX 
Eaux  chlorurées  alcalines. 


Ces  eaux  sont  employées  dans  les  mêmes  maladies  que 
les  eaux  alcalines  simples,  spécialement  quand  on  craint 
l'amaigrissement. 

Le  chlorure  de  sodium  diminue  la  tendance  du  bicar- 
bonate de  sodium  à  rendre  l'urine  trop  alcaline,  et  cette 
classe  d'eaux  ne  produit  probablement  pas  la  dépression 
que  les  eaux  alcalines  simples  déterminent  dans  quelques 
cas. 

Chez  certains  malades  l'emploi  du  bicarbonate  de  so- 
dium donné  isolément  ou  administré  dans  des  eaux  mi- 
nérales, peut  occasionner  une  attaque  de  goutte  aiguë, 
tandis  que  quand  on  le  donne  associé  à  du  chlorure  de 
sodium,  il  n'a  pas  la  même  action.  Il  faut  rappeler  à  cette 
occasion  que  le  chlorure  de  sodium  pourrait  par  lui-même, 
suivant  quelques  auteurs,  prévenir  la  formation  des  cal- 
culs d'acide  urique  et  de  la  gravelle. 

On  emploie  avec  succès  les  eaux  chlorurées  alcalines 
chez  les  malades  atteints  de  catarrhe  chronique  des  voies 
respiratoires  ;  dans  ces  cas  le  climat  de  la  station  a  une 
grande  importance. 

Dans  la  description  des  eaux  qui  appartiennent  à  ce 
groupe  il  faut  placer  en  première  ligne  comme  types 
Ems  et  Royat,  et  décrire  les  autres  dans  l'ordre  géogra- 
phique. 


-  179  — 

Ems,  Allemagne  (Prusse,  autrefois  duché  de  Nassau). 
—  Ems  (altitude  91  mètres)  est  admirablement  situé  dans 
Tétroite  vallée  de  la  Lahn,  sur  les  deux  côtés  de  la  rivière. 
Ems  se  compose  d'une  quantité  considérable  d'hôtels,  de 
villas,  d'établissements  de  bains. avec  un  magnifique  Kur- 
saal,  etc.;  ceci  montre  quelle  extension  cette  station  a  prise 
comme  station  balnéaire  et  de  plaisance.  La  douceur  du 
climat  (trop  chaud  pour  beaucoup  de  personnes  dans  le 
milieu  de  l'été)  contribue  sans  doute  à  l'usage  de  cette 
eau  dans  les  catarrhes  laryngé  et  bronchique. 

On  utilise  neuf  différentes  sources  chlorurées  alcalines 
chaudes  dont  les  températures  varient  de  ^Q'^67  à  49*^0.  ; 
elles  contiennent  2  pour  mille  de  carbonate  de  sodium, 
avec  1  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  environ 
oOO  volumes  pour  mille  d'acide  carbonique  ;  six  des  sour- 
ces sont  utilisées  pour /a  boisson  ;  il  y  a  aussi  une  source 
ferrugineuse  (temp.  2i°ll  G.).  / 

Les  bains  sont  élégamment  installés,  et  munis  d'appa- 
reils pour  douches  cliaudes  et  froides  ;  on  pratique  aussi 
le  massage  dans  les  cis  où  il  est  indiqué. Outre  les  bains  il 
y  a  des  salles  pour/gargarisme  et  inhalation  d'eau  fine- 
ment pulvérisée,  simple  ou  rendue  médicinale  avec  du 
baume  du  Pérou,/de  l'huile  de  pin,  etc.  On  peut  em- 
ployer ces  inhalations  dans  le  traitement  de  malades  at- 
teints d'affections  Çatarrhales  du  larynx  et  des  bronches. 
On  traite  tout  particuUèrement  à  Ems  la  bronchite  d'ori- 
gine goutteuse.  Dans  l'emphysème  pulmonaire  on  emploie 
souvent  un  appareil  pour  l'expiration  dans  l'air  raréfié  et 
pour  l'inspiration  d'air  comprimé,  d'après  la  méthode  de 
Waldenburg.  Le  D""  Geissé  pense  que  l'emploi  de  cet  appa- 
reil constitue  une  méthode  de  gymnastique  pulmonaire 
important,  quand  on  l'utilise  méthodiquement  une  ou 
deux  fois  par  jour  pendant  quinze  minutes.  On  peut  aussi 
avoir  recours  à  des  sallesy  à  air  comprimé. 


—  180  — 

Les  eaux  d'Ems  sont  aussi  utilisées  dans  la  dyspepsie 
catarrhale  et  goutteuse  avec  hyperchlorhydrie,  dans  la 
cystite  et  dans  diverses  maladies  goutteuses,  notamment 
chez  les  personnes  maigres  et  faibles,  où  les  eaux  alcali- 
nes simples,  comme  celles  de  Vichy  et  de  Neuenahr,  et 
les  eaux  alcalines  sulfatées, 'comme  celles  de  Marienbad 
et  de  Karlsbad,  sont  regardées  comme  trop  débilitantes. 
On  aurait  obtenu  de  bons  résultats  dans  quelques  cas 
d'albuminurie  chronique.  On  emploie  les  bains  dans  la 
leucorrhée,  le  catarrhe  de  Tutérus  et  de  la  cavité  cervi- 
cale, et  dans  la  dysménorrhée  nerveuse.  Dans  certains  cas 
on  emploie  les  douches  vaginales  pendant  que  la  malade 
est  dans  le  bain.  Ems  a  une  ancienne  réputation  contre 
la  stérilité,  comme  l'indique  le  nom  d'une  de  ses  sources, 
la  Bubenquelle,  source  des  garçons. 

Durant  les  chaleurs,  les  promenades  ombragées  sur  les 
pentes  des  collines  sont  très  agréables.  On  a  récemment 
établi  un  funiculaire  pour  atteindre  le  Malbergau  sud  de 
la  ville,  et  les  malades  peuvent  ainsi  arriver  rapidement 
à  respirer  Tair  frais  des  bois  sur  le  sommet  qui  est  à  une 
altitude  d'environ  30o  mètres. 

Accès  :  Cologne,  Goblenz  et  Niederlahnstein. 

Installation  :  très  bonne. 

Koyat  (Puy-de-Dôme).  —  Royat  est  situé  dans  les 
montagnes  de  l'Auvergne,  sur  les  versants  inférieurs  du 
Puv-de-Dôme,à  une  altitude  de  4SI  mètres.  Sa  position  à 
l'entrée  de  la  vallée  de  la  Tiretaine  est  très  belle.  Les 
hôtels  et  villas  qui  constituent  l'établissement  se  trouvent 
principalement  sur  le  côté  droit  du  torrent;  vers  Test  ils 
dominent  la  ville  de  Glermont-Ferrand  (à  environ  2  kil.  de 
distance), et  la  large  et  fertile  plaine  de  la  Limagne, arrosée 
par  la  rivière  de  l'Allier  ;  sur  le  côté  opposé  sont  les  con- 
tours des  montagnes  du  Forez;  vers  l'ouest  la  vieille  ville 
de  Royat  s'étend  dans  la  vallée,  dans  la  direction  du  som- 


—  181  — 

met  du  Puy-de-Dôme.  Les  petites  collines  vers  le  nord  et 
le  nord-ouest  protègent  la  station  contre  les  vents  vio- 
lents. En  raison  de  ses  eaux  chlorurées  alcalines  chaudes, 
Royat  a  été  appelé  l'Ems  français,  mais  les  eaux  deRoyat 
sont  aussi  ferrugineuses  et  contiennent  0,02  à  0,036 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 

Les  quatre  sources  sont  la  Grande  Source,  ou  source 
Eugénie,  la  source  César,  la  source  St-Mart  et  la  source 
St- Victor.  Leurs  températures  sont  de  20"  à  35°  G.  La 
source  Eugénie,  qui  est  la  plus  chaude  et  la  plus  forte- 
ment minéralisée  (total  de   la  minéralisation  5,6  pour 
mille),  contient  1,7  pour  mille  de  chlorure  de  sodium, 
1,3  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  1,9  pour  mille 
de  bicarbonate  de  calcium,  0,04  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  fer,  0,035  de  chlorure  de  lithine  et  des  traces 
d\Trsenic.  Des  trois  autres  sources  celle  de  St-Yictor  a  la 
plus  basse  température  et  contient  le  plus  de  fer  (0,056 
pour  mille  de  bicarbonate  et  0,004  pour  mille  d'arsé- 
niate  de  sodium)  .La  source  St-Mart  contient  la  plus  grande 
proportion   d'acide  carbonique  ;   la  source  Gésar  est  la 
moins  minéralisée  (2,6  pour  mille).  Il  y  a  aussi  des  eaux 
bitumineuses,  mais  elles  ne  sont  plus  utilisées  à  présent. 
Le  grand  établissement  de  bains  de  Royat  est  bien  installé  ; 
l'établissement  Gésar  a  une   installation  moins  bonne. 
Tout  près   de    l'établissement  moderne  on  trouve  des 
ruines  considérables  de  thermes  romains,  mises  à  décou- 
vert en  1882. 

Les  eaux  de  Royat  sont  employées  en  boisson,  en  bains, 
en  bains  de  piscine  et  douches,  en  pulvérisation  et  inha- 
lation. L'acide  carbonique  est  fourni  en  abondance  par 
les  sources  ;  on  l'emploie  quelquefois  sous  forme  de  bains 
de  gaz, plus  souvent  comme  douches  locales,  spécialement 
de  douches  vaginales.  Au  moyen  d'une  disposition  spé- 
ciale un  bain  d'eau  minérale  ordinaire  peut  être  sursaturé 


—  182  — 

d'acide  carbonique  ;  le  gaz  y  est  amené  au  moyen  d'un 
appareil  à  douche  d'acide  carbonique  à  l'aide  d'un  tuyau 
percé  de  nombreux  trous  et  placé  tout  autour  du  fond  de 
la  baignoire. 

Il  se  produit  ainsi  une  grande  effervescence,  analogue 
à  celle  des  bains  de  Nauheim  ou  des  bains  ferrugineux 
gazeux. 

Les  affections  traitées  à  Royat  comprennent  le  rhuma- 
tisme chronique,  la  goutte  et  la  diathèse  urique,  la  dys- 
pepsie atonique,  la  laryngite  chronique,  et  la  bronchite. 

Les  éruptions  chroniques  de  la  peau  et  les  maladies  de 
l'utérus  et  des  annexes  peuvent  bénéficier  du  traitement 
de  Royat,  principalement  quand  elles  surviennent  chez 
des  sujets  arthritiques.  Quand  il  y  a  complication  d'ané- 
mie, la  source  St-Victor,  en  raison  du  fer  et  de  l'arsenic 
qu'elle  renferme,  est  en  général  préférée,  tandis  que  la 
source  St-Mart  (0,033  pour  mille  de  chlorure  de  lithine) 
a  une  réputation  spéciale  contre  la  goutte. 

La  source  Gésar,en  raison  de  sa  minéralisation  compa- 
rativement faible,  est  celle  qui  trouble  le  moins  la  diges- 
tion. On  a  adopté  le  traitement  par  inhalation  pour  les 
maladies  des  voies  respiratoires.  On  emploie  beaucoup 
les  douches  et  le  massage  dans  les  maladies  articulaires. 

On  utilise  parfois  la  source  St-Mart  comme  eau  de 
table,  et  on  fait  souvent  à  domicile  des  cures  avec  cette 
eau.  On  exporte  aussi  les  eaux  des  sources  St-Victor  et 
César. 

On  peut  faire  de  nombreuses  et  belles  promenades  et 
des  excursions  intéressantes  dans  le  voisinage. 

On  boit  les  eaux  le  matin  vers  7  ou  8  heures, et. souvent 
encore  dans  l'après-midi,  vers  4  heures  ;  quelquefois  on 
ajoute  un  sirop  à  l'eau.  On  peut  prendre  les  bains  et  les 
douches  le  matin  ou  l'après-midi. 

En  général  en  France  on  a  l'habitude  de  se  baigner  le 


—  183  — 

matin,  de  boire  à  jeun  et  de  déjeuner  à  10  h.  1/2  ou 
11  heures.  Toutefois  on  recommande  à  beaucoup  d'Anglais 
de  prendre  du  café  vers  9  heures;  c'est  une  heure  conve- 
nable après  avoir  bu  les  eaux  ;  on  se  rend  ensuite  au  bain 
plus  tard  dans  la  matinée  et  on  renvoie  le  repas  de  midi 
ou  le  lunch  à  1  heure. 

La  saison  est  du  15  mai  au  15  septembre. 

Accès  :  de  Paris  à  Glermont-Ferrand  ;  de  là  à  Royatpar 
le  tramway  électrique,  le  chemin  de  fer  ou  Tomnibus. 

Installation  :  bonne. 

Toeiinisteîn  (Prusse  Rhénane),  dans  la  vallée  de  la 
Brohl,  à  une  altitude  de  128  mètres,  est  à  une  heure  de 
distance  de  la  station  de  Brohl.  Dans  le  voisinage  est 
le  Heilbrunnen,  source  chlorurée  alcaline  gazeuse,  conte- 
nant 2,5  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  1,6  de 
bicarbonate  de  magnésium,  1,4  de  chlorure  de  sodium, 
0,02  de  bicarbonate  de  fer  et  1,270  pour  mille  volumes 
d'acide  carbonique.  Près  Wassenach  il  y  a  aussi  le  Stahl- 
brunnen,  ferrugineux  et  gazeux,  contenant  0,08  pour 
mille  de  bicarbonate  de  fer,  1,4  de  bicarbonate  de  magné- 
sium et  1,2  de  bicarbonate  de  sodium. 

Il  y  a  une  installation  pour  les  baigneurs. 

Assinaiiiishaaseai,  Prusse  (province  deHesse-Nas- 

sau).  —  Ce  sanatorium  d'été,  bien  situé  sur  la  rive  droite 
du  Rhin, au  pied  du  Niederwald,  possède  une  source  chlo- 
rurée alcaline  tiède,  faiblement  minéralisée  (température 
28°  G.).  On  a  supposé  que  le  bicarbonate  de  lithine  de 
ces  eaux  (0,028  pour  mille  pour  une  minéralisation  to- 
tale de  seulement  1  pour  mille)  exerçait  un  efî'et  théra- 
peutique spécial  dans  les  maladies  goutteuses.  On  traite 
également  ici  le  rhumatisme  musculaire,  le  catarrhe  chro- 
nique de  l'intestin  et  des  organes  respiratoires.  On  ne 
pourrait  cependant  pas  affirmer  que  les  effets  ne  seront 


-  184  — 

pas  ceux  d'un  bain  tiède  simple,  aidé  par  le  climat,  le 
chansemenl  de  réo^ime,  etc. 

T%^eîlbach,  dans  la  province  prussienne  de  Hesse- 
Nassau.  La  Natronlithion-Quelle  appartient  au  groupe 
chloruré  alcalin  ;  il  en  est  question  à  propos  des  autres 
sources  de  Weilbach.  (Voir  eaux  sulfureuses.) 

Gleichenberg  (Styrie),  à  283  mètres  d'altitude,  est 
situé  dans  une  contrée  asréable,  accidentée  et  bien  boisée, 
à  1  heure  1/4  en  voiture  de  la  station  de  Feldbach  et  à 
3  heures  de  Graz.  Cette  localité  est  fréquentée,  pour  la 
douceur  de  son  climat  et  ses  eaux  chlorurées  alcalines  ga- 
zeuses froides,  par  des  malades  atteints  d'affections 
chroniques  (y  compris  celles  de  nature  tuberculeuse)  des 
organes  respiratoires  et  de  dyspepsie.  Les  sources  princi- 
pales sont  la  Constantin-Quelle  (3,6  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  sodium,  1,8  de  chlorure  de  sodium,  1,340 
pour  mille  volumes  d'acide  carbonique),  et  la  source 
moins  gazeuse, TEmma-Quelle. Dans  le  voisinage  se  trouve 
la  Klausen-Quelle,  ferrugineuse  et  gazeuse,  employée 
quelquefois  chez  les  malades  anémiques  et  à  la  fin  du 
traitement.  Le  Johannis-Brunnen, ferrugineux  alcalin,  si- 
tué à  envij'on  1  heure  1/2,  est  employé  à  cause  de  sa 
saveur  rafraîchissante  as^réable.  On  a  souvent  recours 
comme  auxiliaire  au  traitement  de  Gleichenberg  qui  jouit 
d'une  grande  réputation  dans  tout  l'empire  Austro-Hon- 
grois et  dans  l'Allemagne  du  Sud. 

Saison  de  mai  à  septembre. 

L'installation  est  satisfaisante. 

liuhatscliowîtz,  en  Moravie,  à  un  quart  d'heure  de 
distance  du  village  de  ce  nom,  et  à  une  heure  et  demie  en 
voiture  de  la  station  de  Ungarisch-Brod,  est  situé  dans 
une  jolie  vallée  des  Carpathes,  à  488  mètres  d'altitude. 
Il  possède  des  eaux  chlorurées  alcalines  gazeuses  froides 


—  185  — 

contenant  des  iodures  et  des  bromures  :  elles  sont  utilisées 
principalement  en  boisson.  Suivant  J.  Picek  (1891),  la 
Vincenz-Quelle  et  les  trois  autres  sources  principales  ren- 
ferment 3  à  4,4  pour  mille  de  carbonate  de  sodium,  ^,4 
à  4,5  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,007  à  0,012 
pour  mille  d'iodure  de  sodium,  0,02  à  0,045  de  bromure 
de  sodium,  0,37  à  0,52  de  borate  de  sodium  et  beaucoup 
d'acide  carbonique.  On  exporte  les  eaux  et  on  peut  les 
utiliser  avec  avantage  à  domicile.  Elles  exercent  une  in- 
fluence modératrice  dans  les  cas  de  tendance  à  la  gravelle 
urique  et  on  les  emploie  aussi  dans  les  catarrhes  d'origine 
goutteuse.  Le  mélange  de  chlorure  de  sodium  dans  ces 
eaux  diminue  la  tendance  du  bicarbonate  de  sodium  à 
rendre  l'urine  trop  alcaline  et  à  exercer  une  action  dé- 
primante sur  la  constitution.  Chez  beaucoup  de  personnes 
l'usage  du  bicarbonate  de  sodium  est  débilitant-  chez 
les  mêmes  individus  la  combinaison  du  chlorure  de  so- 
dium et  du  bicarbonate  de  sodium  est  beaucoup  mieux 
supportée. 

Saison  du  15  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Szczaiviiica,  en  Galicie.est  situé  sur  la  pente  septen- 
trionale des  Garpathes,  à  une  altitude  de  517  mètres.  Il 
possède  des  sources  chlorurées  alcalines  froides,  riches 
en  acide  carbonique  ;  la  Magdalenen-Quelle  contient 
8,4  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium  et  4,6  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium.  Les  affections  catarrhales 
chroniques  des  organes  respiratoires  sont  justiciables 
de  ces  eaux  ;  il  y  a  aussi  des  installations  pour  les  inha- 
lations et  pour  des  cures  de  petit  lait  et  de  koumis. 

Szczawnica  est  à  six  heures  en  voiture  de  Alt-Sandeck, 
la  station  la  plus  rapprochée. 

Ijipik,  en  Slavonie,  non  loin  de  la  station  dePakracz, 
est  situé  dans  une  position  abritée  dans  une  vallée,  à  une 


—  186  — 

altitude  de  132  mètres.  La  plus  chaude  de  ses  eaux  chlo- 
rurées alcalines  faibles  (température  64°  C.)  contient  une 
proportion  relativement  élevée  d'iode  (1,9  pour  mille 
de  bicarbonate  de  sodium,  0,6  de  chlorure  de  sodium, 
0,26  d^iodure  de  sodium). 

Saînt-I^ectaire  (Puy-de-Dôme)  est  situé  dans  une 
belle  vallée  des  montagnes  d'Auvergne,  à  une  altitude 
de  762  mètres.  Il  y  a  de  nombreuses  sources  chlorurées 
alcalines  avec  températures  variant  de  10°  à  44°  G.  ; 
toutes  renferment  du  fer  (environ  0,01  à  0,025  pour 
mille  de  bicarbonate),  de  la  lithine  (jusqu'à  0,095  de  bi- 
carbonate), et  de  petites  quantités  d'arséniates  (jusqu'à 
0,005  d'arséniate  de  sodium). 

La  source  du  Mont-Gornadore  contient  2  pour  mille 
des  deux  chlorures  et  du  bicarbonate  de  sodium  (tempé- 
rature 41'' G.).  La  source  Rouge  froide,  ainsi  désignée  à 
cause  de  ses  dépôts  ocreux,  contient  environ  0,02  pour 
mille  de  bicarbonate  de  fer,  0,069  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  lithium,  2,3  pour  mille  de  chlorure  de  sodium, 
2,7  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  des  traces  d'ar- 
séniate et  une  proportion  considérable  d'acide  carboni- 
que libre.  La  source  froide  des  Dames  contient  environ 
2,5  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  de  bicarbonate 
de  sodium,  0,016  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer,  et  de 
l'arsenic  équivalent  à  0,005  pour  mille  d'arséniate  de  so- 
dium. La  source  Boette  est  la  plus  chaude  de  ces  sources 
(44°  G.).  Les  eaux  sont  employées  pour  la  boisson,  les 
bains,  les  piscines  et  les  douches.  On  peut  employer  Ta- 
cide  carbonique  provenant  de  l'eau  pour  des  douches 
gazeuses.  On  utilise  quelquefois  une  petite  source  inter- 
mittente, à  Saint-Nectaire-le-Haut,  très  riche  en  acide 
carbonique,  comme  douche  vaginale,  pour  combiner  l'ef- 
fet de  la  douche  gazeuse  et  celui  de  la  douche  minérale 
ordinaire. 


—  187  — 

Les  eaux  de  Saint-Nectaire  sont  indiquées  dans  les  af- 
fections rhumatismales  douloureuses  et  les  névralgies, 
spécialement  sous  forme  de  douches  chaudes;  dans  la  dys- 
pepsie atonique,  et  dans  les  variétés  torpides  de  Fanémie, 
la  scrofule  et  les  affections  chroniques  de  l'utérus  et  des 
annexes.  Ces  eaux  ont  été  récemment  recommandées  par 
Ducrohét  dans  certaines  formes  d'alhuminurie,  dénature 
goutteuse,  et  par  Robin  dans  l'albuminurie  pliosphaturi- 
que,  quand,  jusque-là,  la  lésion  dépend  plutôt  d'un  méta- 
bolisme général  que  d'une  affection  organique  quelconque 
des  reins. 

L'établissement  de  bains  du  Mont-Cornadore  dans 
Saint-Nectaire-le-Haut,  est  à  environ  2  kilom.  des  deux 
établissements  et  du  casino  de  Saint-Nectaire-le-Bas. 

La  saison  commence  en  juin  et  finit  au  commencement 
d'octobre.  On  peut  faire  dans  le  voisinage  des  excursions 
agréables  et  intéressantes.- 

Accès  :  Saint-Nectaire  est  à  deux  heures,  par  omnibus, 
de  Coudes,  station  sur  la  ligne  de  Clermont-Ferrand  à  Is- 
soire. 

Installation  :  satisfaisante. 

Vie -le- Comte  (Puy-de-Dôme)  sur  l'Allier  possède 
dans  ses  environs  plusieurs  sources  chlorurées  alcalines 
analogues  par  leur  constitution  chimique  aux  eaux  de 
Royat.  La  plus  importante  est  la  source  de  Ste-Margue- 
rite  à  St-Maurice  (température  31°  G.).  Elle  contient 
environ  2  pour  mille  de  bicarbonate  et  de  chlorure  de 
sodium,  environ  5  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et 
0,002  pour  mille  d'arséniate  de  sodium.  La  gare  est  dis- 
tante de  5  kilomètres. 

L.a  Bourboule  (Auvergne).  —  Ses  eaux  ont  été  ran- 
gées dans  le  groupe  arsenical. 

Roaizat  (Puy-de-Dôme)  situé  à  une  altitude  d'environ 


—  188  — 

396  mètres,  à  7  kilomètres  de  Riom.  Il  est  peut-être  pré- 
férable de  mentionner  ici  ces  eaux  chlorurées  alcalines 
terreuses.  La  source  Grands  Puits  (31°  G.)  était  connue 
des  Romains  et  contient  environ  2  pour  mille  de  bicar- 
bonate de  magnésium  et  de  bicarbonate  de  calcium,!  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium  et  un  peu  de  fer. 

Vîc-snr-Cère  (Gantai).  —  On  a  rangé  ces  eaux  dans 
le  groupe  arsenical. 

Pozznolî  (Italie),  l'ancien  Puteoli,  sur  la  baie  entre 
Naples  et  Baïa,  possède  des  eaux  thermales  chlorurées  al- 
calines faibles  connues  des  anciens,  et  encore  employées. 
Les  bains  de  vapeur  naturelle  pris  à  la  Solfatara,  cratère 
à  demi  éteint  près  de  Pozzuoli,  contiennent  de  l'hydro- 
gène sulfuré,  et  étaient  très  en  usage  au  temps  des  Ro- 
mains. 


CHAPITRE  X 


Eaux  alcalines  sulfatées. 


Ces  eaux  sont  utiles  dans  les  cas  de  constipation  ato- 
nique,  accompagnée  de  pléthore  abdominale,  et  aussi  dans 
le  traitement  des  hémorroïdes  et  des  affections  des  or- 
ganes pelviens  de  la  femme,  spécialement  quand  ces 
désordres  se  présentent  chez  de  gros  mangeurs  ou  des  per- 
sonnes obèses,  chez  lesquels  une  diminution  d'embon- 
point est  plutôt  à  désirer  qu'à  craindre. 

Ellespeuvent  aussi  rendre  des  services  dans  les  catarrhes 
gastriques  et  intestinaux,  surtout  chez  les  personnes  adon- 
nées aux  plaisirs  de  la  table,  dans  l'ictère  catarrhal,  la 
lithiase  biliaire,  la  congestion  du  foie,  et  l'hypertrophie 
de  cet  organe  par  suite  de  fièvres  et  d'affections  causées 
par  les  maladies  des  climats  chauds,  dans  la  gravelle  uri- 
que,  et  dans  quelques  cas  de  goutte  et  de  glycosurie  chez 
les  sujets  obèses. 

D'autres  eaux  sont  préférables  pour  les  individus  mai- 
gres et  délicats. 

Dans  les  résultats  obtenus  par  l'emploi  des  eaux  alca- 
lines sulfatées, le  régime  joue  un  rôle  des  plus  importants, 
principalement  dans  la  glycosurie  et  Tobésité. 

On  sait  que  l'hypertrophie  chronique  de  la  rate,  consé- 
cutive à  la  malaria, est  modifiée  favorablement  par  Tusage 
des  eaux  alcalines  sulfatées  ;  l'importance  des  avantages 
obtenus  varie  suivant  les  cas. 


—  190  — 

Nous  décrirons  les  eaux  de  ce  groupe  dans  l'ordre  sui- 
vant :  Karlsbad,  Marienbad,Franzensbad,  Tarasp-Schuls, 
Elster.  etc. 

Karlsbad (Carlsbad)  en  Bohême. —  Karlsbad  (altitude 
375  mètres  environ)  est  une  ville  longue  et  étroite,  qui 
s'étend  en  montant  dans  la  vallée  resserrée  du  Tepl,  sur 
les  deux  côtés  de  la  rivière,  à  partir  de  son  entrée  dans 
TEger,  jusqu'à  environ  3  kilomètres  dans  la  direction  du 
sud.  Par  suite  de  la  situation  quelque  peu  resserrée  des 
maisons  des  rues  principales  de  cette  station,  toujours 
en  voie  de  développement,  quelques  baigneurs  préfè- 
rent habiter  les  constructions  situées  plus  haut,  sur 
le  Schlossberg,  etc.,  où  l'air  est  plus  frais  et  plus  pur; 
on  a  cependant  fait,  et  Ton  fait  beaucoup  encore  pour 
élargir  la  principale  rue  et  ouvrir  des  voies  de  commu- 
nication dans  la  partie  la  plus  ancienne  de  la  ville=  On 
peut  faire  de  très  belles  promenades  dans  les  forêts  qui 
couvrent  les  flancs  de  la  vallée;  une  promenade  favo- 
rite, qui  n'exige  pas  d'ascension, est  celle  qu'offre  la  vallée 
située  un  peu  plus  haut,  sur  les  bords  du  Tepl.  Dans  l'un 
ou  l'autre  des  cafés  ouverts  le  long  de  cette  route  les  bai- 
gneurs déjeunent  fréquemment  après  avoir  bu  leur  eau. 

Karlsbad  a  un  grand  nombre  de  sources  minérales, 
mais  elles  sont  remarquablement  similaires  par  leur  com- 
position, à  ce  point  qu'on  suppose  l'existence  d'un  grand 
réservoir  naturel  situé  dans  les  rochers  sur  lesquels  la 
ville  est  bâtie,  et  d'où  proviennent  toutes  les  sources.  En 
conséquence  on  peut  réellement  parler  d'une  eau  de  Karls- 
bad, qui  contient  environ  2,4  pour  mille  de  sulfate  de 
sodium,  environ  'J,2  pour  mille  de  bicarbonate  de  so- 
dium, et  1  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  avec  une 
faible  proportion  d'acide  carbonique.  Il  n'est  pas  néces- 
saire d'énumérer  les  seize  sources  d'eau  de  Karlsbad  ;  la 
principale  différence  entre  les  diverses  sources  est  dans 


—  191  — 

leur  température,  la  plus  chaude  contenant  d'ailleurs  la 
plus  faible  proportion  d'acide  carbonique. 

La  plus  chaude  des  sources  est  le  célèbre  (1)  Karlsbad 
Sprudel  (température  73°5G.);  c'est  une  fontaine  fumante, 
jaillissant  à  courts  intervalles  d'une  façon  saccadée  et  irré- 
gulière ;  tout  auprès,  le  long  des  bords  du  Tepl,  des  nuages 
de  vapeur  s'élèvent  de  la  terre  elle-même.  La  Felsenquelle 
a  une  température  de  59°  G.;  le  Schlossbrunnen  de  53°  G.; 
et  le  Muhlbrunnen.de  51°5  G.  Le  Spitalbrunnen,  situé 
dans  l'hôpital  des  Etrangers,  a  la  température  la  plus  basse 
(35°  G.)  des  véritables  eaux  de  Karlsbad,  car  la  Stéphanie- 
quelle  (température  21°67  G.),  qui  jaillit  au-dessous  du 
Schweizerhof,  à  quelque  distance  des  autres  sources,  pa- 
raît être  une  source  de  la  véritable  eau  de  Karlsbad  diluée 
et  refroidie  durant  son  trajet  vers  la  surface  par  de  l'eau 
ordinaire.  Le  Dorotheen  Sâuerling,  qui  surgit  près  de  la 
Stéphanie-Quelle,  est,  comme  son  nom  l'indique,  une 
source  acidulée,  dont  l'eau  peut  servir  de  boisson  ordi- 
naire rafraîchissante,  ou  d'eau  de  table.  Les  eaux  de  table 
de  Giesshûbl  et  de  Krondorf,dont  les  sources  sont  dans  le 
voisinage,  sont  aussi  employées  à  Karlsbad. 

D'une  manière  générale,  les  sources  chaudes  ont 
une  action  laxative  plus  faible  que  les  sources  moins 
chaudes.  S'il  y  a  lieu  de  prendre  l'eau  froide,  on  peut 
se  procurer  l'eau  la  veille  au  soir  (le  Sprudel,  si  on  désire 
une  très  petite  quantité  d'acide  carbonique)  et  la  laisser 
refroidir  chez  soi  durant  la  nuit.  A  cause  du  grand  nom- 
bre de  baigneurs,  il  importe  de  ne  pas  envoyer  tous  les 
baigneurs  boire  à  la  même  source. 

Pendant  l'été,  le  temps  habituel  pour  boire  les  eaux  est 


(1)  Le  terme  allemand  «  Sprudel  »  est  appliqué  à  toute  source 
gazeuse  qui  s'élève  avec  une  force  suffisante  pour  jaillir  de  la 
terre. 


—  192  — 

compris  entre  cinq  heures  et  demie  et  huit  heures  et  demie 
du  matin  ;  on  laisse  un  quart  d'heure  à  peu  près  entre 
chaque  verre  (environ  170  grammes).  Cependant,  lors- 
qu'on doit  boire  une  quantité  relativement  considérable, 
on  peut  diviser  la  dose  quotidienne  en  deux  ou  trois  frac- 
tions, une  seconde  dose  étant  prise  dans  la  matinée,  avant 
le  repas  de  midi,  et,  occasionnellement  une  troisième 
dans  l'après-midi  ;  il  en  est  encore  ainsi,  lorsque  l'estomac 
ne  peut  supporter  qu'une  très  petite^quantité  d'eau  à  la 
fois. 

Quelquefois,  on  prend  une  dose  froide  au  moment  du 
coucher.  Autrefois  on  buvait,  habituellement,  d'énormes 
quantités  d'eau,  mais  à  présent,  règle  générale,  la  dose 
varie  entre  deux  et  six  verres  (d'environ  170  grammes 
chacun),  et  dans  quelques  cas,  comme  par  exemple  dans 
la  diarrhée  chronique,  les  médecins  commencent  par  de 
très  faibles  doses ,  telles  qu'un  demi-verre  (  environ 
85  grammes),  et  même  moins. 

Parmi  les  affections  pour  lesquelles  l'usage  interne  des 
eaux  deKarlsbadestsalutaire,il  faut  signaler  en  première 
ligne  les  affections  du  foie,y  compris  l'ictère  catarrhal,  les 
attaques  fréquentes  de  coliques  hépatiques,  les  premières 
phases  de  la  cirrhose  alcoolique,  etc.,  les  hypertrophies  du 
foie  chez  les  gros  mangeurs  (avec  obésité).  Citons  en  se- 
conde ligne  la  constipation  habituelle  et  les  hémorroïdes 
chez  les  sujets  robustes  ;  la  gastrite  chronique  ou  le  ca- 
tarrhe intestinal  avec  ou  sans  diarrhée;  quelques  cas  de 
dyspepsie  en  apparence  sans  altération  organique  des  voies 
digestives  ;  la  diathèse  urique  ;  la  glycosurie  chronique 
chez  les  sujets  gras;  et  l'obésité,  qui  est  souvent  associée 
à  de  l'insuffisance  cardiaque.  On  affirme  aussi  que  les  hy- 
pertrophies légères  de  la  rate,  occasionnées  par  la  malaria 
chronique,  sont  favorablement  modifiées  par  une  saison 
à  Karlsbad.  Les  personnes  atteintes  de  céphalalgies  pério- 


—  193  - 

diques  ou  revenant  fréquemment,  et  liées  à  des  désordres 
abdominaux,  sont  également  traitées  à  Karlsbad,  et  sou- 
vent avec  d'excellents  résultats.  Règle  générale,  les  mala- 
des très  afîaiblisne  sont  pas  justiciables  du  traitement  de 
Karlsbad. 

Tous  les  malades  qui  viennent  à  Karlsbad  pour  boire 
les  eaux  n'ont  nullement  besoin  d'y  ajouter  une  saison  de 
bains  d'eau  minérale.  Cependant,  pour  les  cas  où  les 
bains  sont  indiqués,  Karlsbad  est  bien  installé;  il  ren- 
ferme six  établissements  de  bains.  Le  Kaiserbad,  qui 
vient  d'être  construit  par  la  ville,  est  le  plus  complet  et 
l'un  des  plus  magnifiques  établissements  de  bains  de  TEu- 
rope.  Outre  les  bains  d'eau  simple  et  d'eau  minérale,  on 
y  trouve  des  installations  pour  les  bains  de  boue,  comme 
à  Franzensbad  ;  la  boue  en  usage  pour  ces  bains  pro- 
vient d'une  partie  de  la  lande  de  Franzensbad  qui  appar- 
tient à  Karlsbad.  Cette  station  possède  également  des  ap- 
pareils pour  doucbes,  bains  d'air  chaud  et  de  vapeur, 
massage  et  gymnastique  suédoise. 

En  dirigeant  un  traitement,  le  médecin  de  la  station, 
cela  va  sans  dire,  étudie  chaque  cas  en  insistant  sur  la 
nature  de  l'affection,  la  constitution  du  malade  et  ses  ha- 
bitudes. Dans  un  grand  nombre  de  cas  tels  que  la  glyco- 
surie, le  catarrhe  de  l'estomac  et  des  intestins,  l'obésité, 
etc.,  le  régime  est  d'une  extrême  importance.  Il  existait 
autrefois  un  régime  spécial  pendant  la  cure,  auquel  le 
malade  était  censé  se  conformer  comme  à  une  oblit{ation 
essentielle  ;  ainsi  on  regardait  tous  les  aliments  acides 
comme  contraires  aux  eaux  de  Karlsbad  ;  dans  aucun  cas 
on  ne  permettait  l'usage  du  beurre  ;  et  la  Sprudelsuppe, 
soupe  faite  avec  Teau  de  Karlsbad,  constituait  la  partie 
principale  du  repas  du  soir.  Tout  ceci  s'est  beaucoup  mo- 
difié :  les  médecins  résidants  règlent  le  régime,  selon  les 
indications  appropriées  à  chaque  malade,  en  avant  égard  à 

13 


—  194  — 

ses  habitudes.  L'absence  de  tables  d'hôtes  dans  les  hôtels- 
permet  au  malade  de  suivre  facilement  les  prescriptions 
du  médecin;  cependant  pour  le  repas  de  midi   (c'est-à- 
dire  les  dîners  à  prix  fixe)  le  malade  peut  avoir  la  tentation 
de  négliger  les  instructions  qui  concernent  le  régime. 

Voici  le  sommaire  du  régime  habituel  et  quotidien  d'un 
malade  à  Karlsbad  :  Lever  matinal  pour  boire  l'eau  à  la 
source;  dans  l'intervalle,  entre  les  verres  d"eau.  prome- 
nade au  son  d'un  orchestre  ;  puis  promenade  dirigée  vers 
un  café,  souvent  vers  un  de  ceux  qui  se  trouvent  au  delà 
de  la  ville,  le  longdelaMarienbaderstrasse,  et  déjeuner 
(vers  9  h.  du  matin).  Ce  déjeuner  se  compose  de  café  ou 
de  thé,  avec  des  petits  pains  et  même  des  œufs  à  la  coque- 
et  du  jambon;  une  singulière  habitude  qui  règne  à  Karls- 
bad est  que  les  étrangers,  après  avoir  pris  les  eaux,  achè- 
tent souvent  leurs  petits  pains  eux-mêmes  chez  le  boulan- 
ger, et  les  portent  à  l'endroit  où  ils  déjeunent.  Le  principal 
repas  se  prend  vers  une  heure  ;  vers  quatre  ou  cinq  heures,, 
thé,  café  ;  ensuite  léger  souper  dans  la  soirée. Les  malades 
auxquels  on  a  prescrit  une  saison  de  bains  les  prennent 
pour  la  plupart  avant  midi  \  promenades,  musique  et 
concerts,  ou  promenades  et  excursions  pour  ceux  auxquels 
on  a  conseillé  un  exercice  plus  actif,  occupent  les  autres 
intervalles  de  la  journée.  La  vieille  idée  que  tous  les 
malades  doivent  faire  beaucoup  d'exercice  à  pied  est 
reconnue  comme  entièrement  erronée. 

La  saison  dure  du  milieu  d'avril  à  la  fin  de  septembre; 
on  reçoit  également  des  baigneurs  à  d'autres  époques  de^ 
l'année,  quoique  la  plupart  des  hôtels  soient  alors  fermés^ 
Une  cure  complémentaire  devrait  toujours  suivre  une  sai- 
son à  Karlsbad. 

Accès  :  Stuttgart,  Nuremberg,  Eger,  Karlsbad. 

Installation  :  bonne  ;  mais,  dans  le  plus  fort  de  lai 
saison,  il  sera  nécessaire  de  s'assurer  à  Pavance  d'un  lo- 
gement. 


—  105  — 

]II»rieiibad  (Bolîéiiie).  — Cette  station,  maintenant 
très  fréquentée,  est  admirablement  située  (à  une  altitude 
d'environ  603  mètres)  dans  une  vallée  assez  ouverte  et 
abritée  par  un  cercle  presque  complet  de  montagnes  cou- 
vertes de  forêts  de  pins,  avec  de  délicieuses  promenades. 

Les  principales  sources  sont  le  Kreuz])runnen  et  le 
Ferdinandsbrunnen,  qui  fournissent  des  eaux  alcalines 
sulfatées  l'essemblant  à  celles  de  Karlsbad,  mais  froides^ 
plusricbes  en  sulfate,  bicarbonate  et  cblorure  de  sodium, 
et  en  acide  carbonique,  et  contenant  chacune  de  0,048  à 
0,084  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer.  Le  Kreuzbrunnen 
contient  environ  4,9  pour  mille  de  sulfate  de  sodium, 
1,6  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium  et  1,7  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium  ;  le  sulfate  de  sodium  étant 
en  quantité  à  peu  près  double  dans  les  eaux  de  Karlsbad. 
Le  Ferdinandsbrunnen  ressemble  au  Kreuzbrunnen,  mais 
est  plus  riche  en  éléments  salins  mentionnés  plus  haut, 
ainsi  qu'en  acide  carbonique  (5  pour  mille  de  sulfate  de 
sodium,  1,8  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  et 
2  pour  cent  de  chlorure  de  sodium).  La  Waldquelle  et  TA- 
lexandrinenquelle,  situées  aux  extrémités  nord  et  sud  de 
la  ville,  sont  plus  faiblement  minéralisées,  mais  caracté- 
risées par  leur  quantité  relativement  plus  considérable  de 
bicarbonate  de  sodium  et  d'acide  carbonique. 

La  Waldquelle  contient  1,4  pour  mille  de  bicarbonate 
de  sodium  et  1  pour  mille  de  sulfate  de  sodium.  L'Am- 
brosiusbrunnen  et  le  Karolinenbrunnen  sont  des  sources 
ferrugineuses,  la  première  étant  de  beaucoup  la  plus  forte, 
et  contenant,  dit-on,  0,166  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer.  La  Rudolfsquelle  est  une  eau  alcalino-lerreuse,  que 
l'on  peut  comparer  à  l'Helenenquelle  de  Wildungen. 
Toutes  les  sources  de  Marienbad  sont  froides. 

En  raison  de  la  variété  des  sources,  on  peut  traiter  à 
Marienbad  différents  genres  de  maladies.  Les  personnes 


—  196  - 

atteintes  de  catarrhe  de  la  vessie  et  d'aiïections  urinaires 
peuvent  être  soulagées,  comme  à  Wildungen,  etc.,  en 
buvant  l'eau  de  la  Rudolfsquelle,  et  en  observant  les  pré- 
cautions nécessaires  pour  le  régime.  La  AValdquelle  est 
employée  comme  eau  alcaline  gazeuse  dans  le  traitement 
du  catarrhe  chronique  des  organes  respiratoires.  Les 
malades  anémiques  peuvent  boire  les  eaux  ferrugineuses 
de  l'Ambrosius-Brunnen,  si  elles  ne  troublent  pas  leur 
digestion. 

Somme  toute,  les  eaux  de  Marienbad  peuvent  être  uti- 
les aux  malades  pour  lesquels  une  saison  d'eaux  alcalines 
sulfatées  est  indiquée,  c'est-à-dire  aux  sujets  sanguins  et 
obèses  qui  mènent  une  vie  sédentaire  et  prennent  une 
nourriture  exagérée  ;  tous  ces  malades  soulïrent  de  dys- 
pepsie, de  diathèse  urique,  de  constipation  chronique, 
d'hémorrhoïdes  ou  de  catarrhe  chronique  du  gros  intestin, 
ou  sont  affectés  d'obésité  générale,  peut-être  avec  hy- 
pertrophie du  foie  et  faiblesse  cardiaque  ;  ils  peuvent  sou- 
vent bénéticier  d'une  saison  à  Marienbad.  Dans  ces  cas  on 
prescrit  de  préférence  l'eau  du  Kreuzbrunnen  ou  du  Fer- 
dinandsbrunnen.  On  peut  traiter  comme  à  Karlsbad  les 
affections  hépatiques  telles  que  l'ictère  catarrhal,la  lithiase 
hiliaire  et  la  cirrhose  au  début,  ainsi  que  la  glycosurie 
chronique,  chez  les  personnes  obèses  ou  très  bien  nour- 
ries. Dans  la  glycosurie  ou  dans  les  affections  hépatiques, 
ainsi  que  dans  beaucoup  d'autres  cas,  il  est  préférable  de 
faire  chauffer  les  eaux;  elles  ressemblent  alors  beaucoup 
aux  eaux  de  Karlsbad. 

A  Marienbad,  comme  à  Karlsbad,  le  traitement  bal- 
néaire occupe  une  place  secondaire,  mais  il  y  a  quatre 
établissements,  où  l'on  peut  prendre  toutes  espèces  de 
bains.  Une  huitième  source  de  Marienbad,  la  Marien- 
quelle,  pauvre  en  éléments  solides,  mais  riche  en  acide 
carbonique,  est  utilisée  pour  les  bains  d'eau  minérale; 


—  197  — 

l'eau  du  Ferdinands-Brunnen  et  les  sources  ferruûfiiieu- 
ses  Ambrosius  et  Caroline  sont  aussi  employées  pour  les 
bains.  On  donne  des  bains  de  boue  (généraux  et  locaux) 
comme  àFranzensbad,  et  on  peut  les  prescrire  pour  dif- 
férentes atïeclions  de  Tutérus  et  des  annexes,  ou  dans  cer- 
tains cas  simplement  comme  une  variété  de  bains  cliauds. 
La  boue  ferrugineuse  employée  en  bains  à  Marienbad 
est,  assure-t-on,  aussi  ricbe  ou  plus  ricbe  en  fer  que  la 
boue  de  Franzensbad. 

On  trouve  à  Marienbad  des  appareils  pour  doucbes, 
hains  d'air  chaud  et  de  vapeur,  et  aussi  pour  les  bains 
d'acide  carbonique,  pour  lesquels  on  se  sert  du  gaz  qui  sort 
de  la  Marienquelle. 

La  saison  dure  de  mai  à  septembi'e.  Une  cure  complé- 
mentaire est  toujours  utile  après  une  saison  d'eaux  à  Ma- 
rienbad. 

Accès  :  comme  pour  Karlsbad. 

Installation  :  très  bonne. 

Franzensbad  en  Bohème.  —  Franzensbad,  prèsEger, 
fondé  par  l'empereur  François  II  en  1793,  est  situé  dans 
une  partie  plate  du  pays,  à  une  altitude  de  io7  mètres. 
Les  tourbières,  d'où  est  tirée  la  tourbe  qui  sert  pour  les 
fameux  bains  de  tourbe  de  Franzensbad,  touchent  la  ville. 

On  y  trouve  douze  sources  minérales  dilïérentes,  ainsi 
qu'une  source  simplement  acidulée,  qui  ressemble  aux 
eaux  de  table  gazeuses  oi'dinaires.  Ces  douze  sources 
sont  froides  et  riches  en  acide  carbonique,  mais  ditïè- 
rent  considérablement  dans  leurs  éléments  minéraux 
solides.  La  Salzquelle,  la  Franzensquelle,  la  Wiesen- 
quelle,  et  le  Kalte  Sprudel,  toutes  sources  employées 
pour  la  boisson,  sont  des  eaux  alcalines  sulfatées,  qui 
contiennent  de  ^,7  à  3,3  pour  mille  de  sulfate  de  sodium, 
de  0,67  à  1,1  pour  mille  de  carbonate  de  sodium,  des 
traces   d'autres  carbonates,   environ   1,2  pour  mille  de 


—  198  — 

chlorure  de  sodium,  avec  de  0,009  à  0,030  pour  mille 
de  carbonate  de  fer.  Parmi  ces  sources,  la  Salzquelle 
est  celle  qui  renferme  le  moins  de  fer  (seulement  0,009 
pour  mille  de  carbonate)  ;  elle  se  rapproche  le  plus 
des  eaux  de  Karlsbad;  cette  ressemblance  peut  être  ac- 
crue en  faisant  chauffer  l'eau  à  la  température  d'une 
des  sources  de  Karlsbad.  La  Neuquelleest  similaire,  sauf 
qu'elle  contient,  dit-on,  beaucoup  plus  de  fer  que  les 
autres.  La  Stahlquelle  renferme  environ  0,079  pour  mille 
de  bicarbonate  de  fer,  et  une  quantité  moindre  des  au- 
tres sels  (1,6  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  avec  un-e 
minéralisation  totalede  3,1  pour  mille)  ;  aussi  peut-on  avec 
raison  la  regarder  comme  une  source  ferrugineuse  forte. 
Franzensbad  possède  quatre  établissements  de  bains 
bien  installés,  dans  lesquels  on  emploie  les  trois  princi- 
paux genres  de  bains  suivants  :  1°  Les  bains  ferrugineux 
(Stahlbâder).  Ce  terme  peut  donner  lieu  à  quelque  confu- 
sion. Il  faut  entendre  sous  ce  nom  les  bains  d'eau  miné- 
rale dans  lesquels  le  procédé  de  chauffage  (méthode  de 
Schwarz)  est  organisé  de  façon  à  produire  la  déperdition 
la  plus  minime  possible  d'acide  carbonique.  Le  chauffage 
de  ces  bains  se  faitparunréservoirde  vapeur  ou  des  tuyaux 
de  vapeur  placés  au  fond  du  bain.  2^  Les  Luisenbâder, 
ou  bains  minéraux.  Ceux-ci  sont  les  bains  ordinaires 
d'eau  minérale,  dans  lesquels  la  vapeur  traverse  l'eau 
minérale  pour  la  chauffer  (méthode  de  Pfriem)  ;  il  se  dé- 
gage ainsi  une  plus  grande  quantité  d'acide  carbonique. 
Aussi,  par  suite  de  la  déperdition  du  gaz,  les  Luisenbâ- 
der sont  moins  stimulants  que  les  bains  ferrugineux. 
3<^  Les  bains  de  boue  qui  ont  donné  à  Franzensbad  une  si 
grande  notoriété.  La  tourbe  dont  on  se  sert  pour  ces  bains 
est  extraite  dans  le  voisinage  immédiat  de  la  ville;  la 
quantité  en  est  si  grande  que  la  tourbe  qui  a  servi  pour 
un  bain  n'est  jamais  utilisée  une  seconde  fois. 


—  199  — 

La  tourl)e  désagrégée,  lorsqu'elle  est  prête  à  être  em- 
ployée, contient  environ  2.)  pour  cent  de  substances  solu- 
bles  dans  Teau  ;  elle  passe  pour  être  extraordinairement 
riche  en  sulfate  de  fer.  On  donne  habituellement  les  bains 
de  tourbe  à  une  température  de  32  à  35"  G.  ;  ils  agissent 
^omme  un  large  cataplasme  sur  l'abdomen  et  les  membres 
inférieurs,  mais  ne  doivent  pas  couvrir  la  partie  supé- 
Tieurede  la  poitrine.  On  emploie  également  des  bains  de 
tourbe  locaux;  ils  ressemblent  encore  davantage  à  des 
cataplasmes. 

Outre  les  trois  principaux  genres  de  bains  ci-dessus 
mentionnés,  on  prescrit  encore  quelquefois  à  Franzens- 
bad  des  bains  généraux  et  locaux  d'acide  carbonique. 
Dans  le  bain  général,  le  malade,  vêtu  d'un  léger  cos- 
tume de  bain,  est  assis  ou  debout  dans  un  espace  creux 
au  fond  duquel  se  trouve  un  tuyau  amenant  l'acide 
carbonique  provenant  des  eaux  minérales.  Un  tuyau  de 
dégagement  conduit  Tacide  carbonique  à  une  certaine 
hauteur,  et  on  évite  ainsi  au  malade  le  danger  de  le  res- 
pirer. Le  malade  éprouve  alors  une  sensation  de  chaleur 
<lans  les  membres  inférieurs  et  dans  la  partie  du  corps 
baignée  par  le  gaz  ;  mais  la  valeur  thérapeutique  exacte  de 
ces  bains  est  contestable. 

A  Franzensbad,  la  dose  quotidienne  d'eau  est  souvent 
divisée  en  deux  portions  :  l'une  est  prise  avant  le  déjeu- 
ner, et  l'autre  plus  lard  dans  la  matinée. 

En  raison  des  diverses  sources  d'eau  minérale  de 
Franzensbad,  on  peut  traiter  à  cette  station  diverses  ma- 
ladies. La  Salzquelle,  alcaline  sulfat.ée,  peut  être  employée 
•en  boisson  et  chauffée,  si  cela  est  nécessaire,  pour  les 
mêmes  affections  que  les  eaux  de  Karlsbad;  la  Neu- 
quelle,  la  Franzensquelle,  etc.,  eaux  alcalines  sulfatées, 
.«ont  utiles  par  suite  de  leur  principe  ferrugineux,  dans 
le  traitement  de  l'anémie  compliquée  de  constipation; 


—  200  — 

tandis  que  la  Stahiquelle,  simplement  ferrugineuse,  est 
indiquée  chez  les  anémiques  pour  lesquels  réussissent  les 
eaux  de  Pyrmont,  etc. 

Franzensbad  a  une  réputation  spéciale  pour  le  traite- 
ment des  maladies  des  femmes  et  l'immense  majorité  de 
ses  baigneurs  appartient  au  sexe  féminin.  Ce  sont  des 
jeunes  filles  et  des  femmes  atteintes  de  chlorose  et  d'autres 
états  anémique  ou  cachectique  ;  des  malades  affectés  de 
troubles  nerveux  fonctionnels  souvent  alliés  à  une  dé- 
bilité de  tout  l'organisme  :  des  malades  atteints  de  trou- 
bles dyspeptiques  auxquels  les  eaux  de  Franzensbad,  qui 
se  rapprochent  le  plus  des  eaux  de  Karlsbad,  réussissent 
en  général  bien;  les  rhumatisants  et  les  goutteux,  quand 
ils  paraissent  devoir  bénéficier  d'un  traitement  balnéaire 
judicieux;  enfin,  les  malades  atteints  de  différentes  affec- 
tions des  organes  pelviens.  Dans  cette  dernière  classe  il 
faut  ranger  les  anémiques  qui  se  trouveront  bien  des  eaux 
ferrugineuses  prises  en  boisson;  d'autres  en  faisant  usage 
de  sources  plus  laxatives.  Les  bains  ferru<?ineux  ou  les 
Luisenbàder  exercent  une  action  favorable  dans  la  leu- 
corrhée et  le  catarrhe  des  organes  pelviens  ;  les  bains  de 
tourbe  favorisent, dit-on,  la  résorption  des  exsudats pelviens 
anciens.  En  général  les  bains  de  tourbe  sont  contre-indi- 
qués  dans  les  maladies  à  poussées  aiguës,  dans  les  affec- 
tions du  cœur  et  des  vaisseaux  sanguins,  dans  la  disposi- 
tion aux  hémorrhagies  des  divers  organes,  pendant  la 
grossesse  et  en  général  durant  les  périodes  menstruelles. 

La  saison,  à  Franzensbad,  est  de  mai  à  la  fin  de  sep- 
tembre. Il  est  toujours  utile  de  faire  une  cure  complé- 
mentaire après  le  traitement  de   Franzensbad. 

Accès:  comme  pour  Karlsbad. 

Lnstallation  :  bonne. 

Tarasp-Schuls  (Tarasp-Schuls-Vulpera)  ,  Suisse 
(canton  des  Grisons). 


—  !^0I  — 

L'établissement  de  bains  de  Tarasp  est  situé  dans  la 
Basse  Engadine,  sur  la  rivière  Inn,  à  une  altitude  de 
1179  mètres;  laposition  des  villages  voisins  d'Ober-Scbuls 
(altitude  1^37  m.)etde  Vulpera  (12G4m.)  est  préférable 
surtout  celle  de  ce  dernier.  Les  eaux  minérales  de  Tarasp 
sont  connues  depuis  le  seizième  siècle,  mais  c'est  seule- 
ment à  une  époque  relativement  récente  qu'elles  ont  été 
appréciées  à  leur  juste  valeur.  On  y  compte  huit  sources 
d'eau  minérale  froide  ;  quatre  fournissent  une  eau  alca- 
line sulfatée,  connue  dans  le  voisinage  sous  le  nom  de 
Salzwasser  ;  quatre  autres  donnent  une  eau  ferrugi- 
neuse gazeuse,  appelée  Sauerwasser. 

Parmi  les  sources  alcalines  sulfatées,  les  sources  Lu- 
cius  et  Emerita,  utilisées  en  boisson,  contiennent  2,1 
pour  mille  de  sulfate  de  sodium:  c'est  à  peu  près  la  même 
proportion  que  dans  les  eaux  deKarIsbad,  mais  elles  sont 
froides  et  beaucoup  plus  riches  en  bicarbonate  de  sodium, 
chlorure  de  sodium  et  acide  carbonique  que  l'eau  de  Karls- 
bad. 

La  quantité  de  bicarbonate  de  sodium  est  de  4,8  pour 
mille,  comme  à  Vichy  ;  il  y  a  3,6  de  chlorure  de  sodium 
pour  mille;  2,4  pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium, 
et  0,02  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer.  La  source  Eme- 
rita n'est  pas  tout  à  fait  aussi  riche  en  gaz  que  la  source 
Lucius.  L'Ursusquelle  et  la  Badequelle  sont  employées 
pour  les  bains  (bains  salins  gazeux). 

Parmi  les  sources  ferrugineuses,  la  Bonifaciusquelle 
est  la  plus  minéralisée;  elle  contient  0,043  pour  mille 
de  bicarbonate  de  fer,  en  même  temps  que  1,4  pour 
mille  de  bicarbonate  de  sodium,  2.7  pour  mille  de  bi- 
carbonate de  calcium,  et  une  grande  proportion  d'acide 
carbonique  libre. 

Les  bains  ferrugineux  sont  chautïés  à  l'aide  d'untuvau 


—  202  — 

de  vapeur,  de  manière  à  ne  laisser  échapper  qu'une  quan 
tité  relativement  petite  d'acide  carbonique. 

A  trois  heures  environ  de  distance  se  trouve  la  source 

ferrugineuse  de  Yal  Sinestra,  riche  en   acide  carboni- 

que  et   contenant  de    l'arsenic.    On  peut   se    procurer 

maintenantàSchuls  de  l'eau  de  Val  Sinestra, qu'on  apporte 

-chaque  jour  de  la  source. 

Outre  lesbains  d'eauxminérales  de  Tarasp,on  peutpren- 
dre.  si  cela  est  nécessaire,  des  bains  salés  de  Rheinfelden  et 
-des  bains  de  boue  de  Battaglia. 

On  emploie  l'eau  alcaline  sulfatée  en  boisson  dans  la 
constipation  chronique,  les  hémorrhoïdes,  la  dyspepsie 
.et  le  catarrhe  intestinal  chez  les  sujets  robustes  et  plé- 
thoriques ;  dans  les  cas  de  calculs  biliaires  :  dans  la  glyco- 
surie des  sujets  obèses,  etc.  On  peut  la  rendre  simi- 
laire de  l'eau  de  Karlsbad  en  la  chauffant  avant  de  la 
boire  ;  c'est  surtout  important  quand  il  s'agit  de  calculs 
biliaires  et  d'affections  qui  s'en  rapprochent. 

L'action  des  eaux  ferrugineuses  de  Tarasp  chez  les  ané- 
miques et  les  personnes  débilitées  est  sans  aucun  doute 
grandement  favorisée  par  le  climat  alpin.  L'arsenic  contenu 
dans  Feau  de  Val  Sinestra  peut  exercer  une  influence 
spéciale  chez  les  paludéens. 

La  saison  est  du  lo  juin  au  lo  septembre. 

En  ce  qui  concerne  les  cures  complémentaires,  voyez 
p.  66. 

Accès  :  de  la  gare  de  Davos  à  Tarasp  par  le  col  de 
Fluela,  6  heures  de  diligence  ;  de  Landeck  sur  le  chemin 
de  fer  de  TArlberg  (pour  ceux  qui  viennent  du  nord-est), 
9  h.  de  diligence. 

Installation  :  bonne. 

Elster  (Bad  Elster)  dans  le  royaume  de  Saxe.  —  Els- 
1er  (altitude  472  m.),  situé  près  de  la  frontière  de  Bohême 


—  -203  — 

dans  une  vallée  à  labri  du  vent  d'est,  possède  des  eaux  de 
deux  classes. 

La  Salzquelle  appartient  au  groupe  des  eaux  alcalines 
sulfatées  (3,^  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  1.0  pour 
mille  de  bicarbonate  do  sodium,  0,8  pour  mille  de  chlo- 
rure de  sodium,  0,06  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, et 
beaucoup  d'acide  carbonique).  Pollach  et  Flechsig  la  ran- 
gent entre  le  Kreuz-Brunnen  et  le  Ferdinands-Brunnen 
de  Marienbad  ;  les  indications  pour  le  traitement  sont  les 
mêmes  pour  cette  eau  que  pour  celles  de  Marienbad. 

Les  autres  sources  d'Elste-"  sont  ferrugineuses  mixtes,  et 
parmi  celles-ci,  la  source  employée  pour  la  boisson,  la 
Marienquelle,  contient  0.06  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer,  0,7  pour  mille  de  bicarl»onate  de  sodium,  1,8  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium.  :2.9  pour  mille  de  sulfate  de 
sodium  et  une  grande  quantité  d'acide  carbonique.  En  rai- 
son du  mélange  d'éléments  salins  laxatifs,  les  eaux  fer- 
rugineuses d'Elster  ditïèrent  quelque  peu  dans  leur  ac- 
tion des  eaux  purement  ferrugineuses  de  Schwalbach  et 
ressemblent  plutôt  aux  eaux  ferrugineuses  mixtes  de 
Franzensbad.  On  les  emploie  spécialement  dans  le  trai- 
tement de  l'anémie  avec  tendance  à  la  constipation.  Les 
bains  ferrugineux  d'Elster  ont  une  action  analogue  à  celle 
des  bains  «jazeux.  On  utilise  également  les  bains  de  tourbe 
ferrusiineuse. 

c 

La  saison  est  du  lo  mai  au  20  septembre. 
Accès  :  Elster  est  une  station  entre  Reichenbach  et 
Eger. 

Installation  :  satisfaisante. 

Bertrîcli  (Prusse  Rhénane).  —  Cette  station,  située 
dans  rUesbachthal  entre  Trêves  et  Coblentz,  à  une  heure 
de  la  gare  de  BuUay,  possède  des  eaux  tiêdes  (32'  78  C), 
contenant  du  sulfate,  bicarbonate  et  chlorure  de  sodium, 
avec  de  l'acide  carbonique  libre.  Les  eaux  minérales  de 


20 


■ï- 


Bertrich  ont  les  mêmes  principes  constitutifs  que  celles  de 
Karlsbad,  mais  elles  sont  moins  fortes.  Prises  en  boisson, 
elles  ont,  par  conséquent,  une  action  beaucoup  plus  faible 
que  les  eaux  de  Karlsbad,  et  se  rapprochent  du  groupe 
des  eaux  thermales  inditîérentes.  On  les  emploie  en  bois- 
son dans  le  traitement  de  quelques  cas  de  dyspepsie, 
d'affections  goutteuses  et  rhumatismales,  et  dans  la  dia- 
thèse  urique.  Les  bains  tièdes  exercent  une  influence 
calmante  dans  les  névroses.  La  saison  est  du  1^''  mai  à  la 
fin  de  septembre. 

Roliitisch,  Rohitsch  Sauerbrunn,  ou  Heiligen-Kreuz- 
bad  (Styrie),à  trois  heures  de  Gilli  et  à  une  heure  un  quart 
de  la  gare  de  Pœltschach,  possède  un  climat  doux  et  une 
belle  position,  à  22^  mètres  d'altitude.  Ses  eaux  gazeuses 
froides  appartiennent  au  groupe  sulfaté  alcalin  faible. 
Les  eaux  du  Tempel-Brunnen  et  du  Styria-Brunnen  sont 
les  seules  employées  pour  la  boisson  ;  les  premières  con- 
tiennent 3  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  et  environ  i 
pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium  et  autant  de  bicar- 
bonate de  magnésium  ;  les  eaux  du  Styria-Brunnen  sont 
semblables,  mais  renferment  beaucoup  plus  de  bicai-bo- 
nate  de  magnésium  (4,o  pour  mille).  La  proportion  de 
chlorure  de  sodium  dans  les  eaux  de  Rohitsch  est  infé- 
rieure à  1  pour  mille. 

Quoique  beaucoup  plus  faibles  en  sulfates  que  les  eaux 
sulfatées  alcalines  froides  de Marienbad,  celles  de  Rohitsch 
sont  utiles  dans  les  cas  de  dyspepsie  accompagnée  de 
constipation,  de  catarrhe  gastrique  et  intestinal,  etc. 

La  saison  est  du  l^""  mai  au  milieu  d'octobre. 


CHAPITRE  XI 
Eaux  sulfatées  et  sulfatées  chlorurées. 


Les  eaux  sulfatées  sont  très  employées  pour  leur  action 
simplement  purgative  dans  la  constipation  et  la  dyspepsie 
avec  constipation,  principalement  chez  les  sujets  robustes 
et  pléthoriques.  Depuis  qu'on  emploie  surtout  les  eaux 
les  plus  fortes  de  cette  classe  comme  purgatifs,,  on  les  ex- 
porte et  on  les  prend  cà  domicile  plus  fréquemment  qu'à 
la  source  elle-même.  Beaucoup  de  malades  préfèrent 
prendre  des  eaux  pui'gatives  naturelles  à  d'autres  pur- 
gatifs. 

Les  plus  connues  sont  celles  de  Franz -Joseph,  Hu- 
nyadi-Janos,  Aesculap,  Apenta,  et  les  autres  eaux  salines 
hongroises;  les  eaux  de  Rubinat  ei  de  Go/if/«/ en  Espa- 
gne ;  Birmenstorf  et  Mûllingen  dans  le  canton  d'Ar- 
govie,  près  Baden  en  Suisse;  de  Pûllna,  Sedlitz  (1),  et 
Saidschitz  en  Bohême  ;  Galthof,  près  Brûnn,  en  Mora- 
vie ;  Eau  verte  de  Montmirail  dans  le  département  de 
Vaucluse;  Montmirail  possèdeaussi  des  sources  sulfureuses 
et  ferrugineuses  faibles.  Quelques-unes  de  ces  eaux  sont 
très  fortes;  celles  de  Gran  en  Hongrie  contiennent  4  1/^ 
pour  cent  de  sulfate  de  magnésium  et  celles  de  Rubinat  et 
de  Carabana  en  Espagne  renferment  environ  10 pour  cent 

(1)  Les  poudres  de  Sedlitz  «  Sedlitz  powders  »  des  pharma- 
ciens sont  préparées  avec  de  l'acide  tartrique,  et,  par  conséquent, 
n'imitent  pas  les  éléments  de  l'eau  naturelle  de  Sedlitz. 


—  206  — 

(le  sulfate  de  sodium.  D'après  le  rapport  du  D'  A.  Proust 
(Paris, 1885).  l'eaudeCarabana  contient  100  pour  mille  de 
sulfate  de  sodium,  4  pour  mille  de  sulfate  de  magnésium, 
2,^  poui'  mille  de  chlorures  de  sodium,  de  magnésium  et 
de  calcium  et  0,049  pour  mille  de  sulfure  de  sodium. 
L'eau  de  ViUacabras,  une  eau  espagnole,  contient,  dit-on, 
12  pour  cent  de  sulfate  de  sodium.  Parmi  les  eaux  men- 
tionnées ci-dessus,  les  plus  faibles  sont  celles  de  Galthofer, 
contenant  7,4  pour  mille  de  sulfate  de  magnésium,  avec 
4,9  de  sulfate  de  sodium,  et  Sedlitz  qui  contient  13,5 
pour  mille  de  sulfate  de  magnésium.  L'eau  de  Ivanda^ 
près  Temesvar,  en  Hongrie,  contient  environ  12,4  pour 
mille  de  sulfate  de  sodium,  et  2,4  pour  mille  de  sulfate 
de  magnésium. 

Il  y  a  peu  à.  dire  des  eaux  sulfatées  anglaises,  qu'on  a 
employées  à  différentes  époques. Ce  sont  entre  autres  celles 
de  la  source  Victoria  dans  le  comté  de  Warwick,  la  source 
Purton  dans  le  comté  de  Will,  Cherry  Rock  dans  le  comté 
de  Gloucester,  Scarborough  dans  le  comté  d'York,  et  la 
source  primitive  d'Epsom  (qui  n'est  plus  utilisée  actuel- 
lement) .  Les  eaux  sulfatées  des  environs  de  Londres,  celles 
de  Kilburn,  de  Sydenham,  de  Beulah,  de  Streatham,  de 
Barnet  (1)  et  de  Northaw  étaient  très  employées  autrefois  ; 
celle  de  Streatham  Tétait  encore  récemment. 

Nous  passerons  maintenant  aux  eaux  sulfatées  chloru- 
rées. Les  eaux  de  ce  groupe  contiennent  une  proportion, 
considérable  de  chlorure  de  sodium,  suffisante  pour  modi- 
fier l'action  des  sulfates. 

(1)  Sous  le  règne  de  Charles  II,  ces  eaux  étaient  probablement 
prises  à  la  source  de  bonne  heure  dans  la  matinée,  comme  le 
sont  actuellement  les  eaux  salines  laxatives  à  l'étranger.  Pepys, 
dans  son  journal,  mentionne  que,  un  matin  très  froid,  le  11  août 
1667,  à  7  heures,  il  trouva  beaucoup  de  monde  buvant  les  eaux 
à  la  source  Barnet. 


—  207  — 

Fi*iedrirli.sliall,en  Saxe-Meininjçrpn. possède  une  eaii 
saline,  contenant  une  proportion  considérable  de  chlorure 
de  sodium  (^4  pour  mille)  et  de  chlorure  de  magnésium 
(1^  pour  millet,  avec  du  sulfate  de  sodium  (18  pour 
mille). Les  chitïres  donnés  entre  parenthèses  sont  ceux  du 
professeur  Oscar  Liehreich,  mais. d'après  Justus  von  Liehig 
(184Gj  et  Bernhard  Fischer  (1894),  la  propoi'tion  d'élé- 
ments solides  n'est  pas  aussi  considérable.  On  suppose 
que  la  présence  du  chlorure  de  sodium  dans  cette  eau  per- 
met de  la  prendre  pendant  une  plus  longue  période  que 
les  autres  eaux  salines  sans  troubler  la  dis^estion. 

Brides-Salins  (Savoie  i  comprend  les   eaux  voisines 
de  Brides-les-Bains  et  de  Salins-Moutiers. 

Brides-les-Bains  est  situé  dans  la  vallée  du  Doron.à  une 
altitude  d'environ  367  mètres.  Brides  est  à  o  kil.  de  la 
gare  deMoutierset  à  4  kil.  de  Salins-Moutiers.  Les  eaux 
sulfatées  chlorurées,  plutôt  faibles,  ont  une  température 
de So*^  G.,  et  contiennent  environ  l,9pour  milledechlo- 
rure  desodium,  l.:2  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  0,o 
pour  mille  de  sulfate  de  magnésium,  1,7  pour  mille  de 
sulfate  de  calcium  et  une  petite  quantité  de  fer.  Les  eaux 
prises  à  petite  dose  ont,  suivant  le  D'  Delastre.une  action 
tonique  «  eupeptique  »,  maiscà  dose  plus  élevée  elles  sont 
laxatives.  Elles  sont  employées  en  boisson  dans  la  consti- 
pation chronique,  la  dyspepsie  avec  constipation  et  la  dia- 
thèse  urique  :  elles  ont  été  récemment  recommandées  par 
Delastre  dans  certains  cas  d'albuminurie  d'origine  gout- 
teuse et  dans  les  variétés  d'albuminurie,  telle  que  l'al- 
buminurie phosphaturique,  décrite  par  Robin,  et  qui  dé- 
pend plutôt  d'un  vice  général  de  la  nutrition  que 
d'une  lésion  organique  des  reins.  La  dose  quotidienne 
nécessaire  pour  produire  un  effet  laxatif  varie  beaucoup 
suivant  les  différents  sujets  ;  dans  quelques  cas  il  faut 
ajouter  une  dose  de  sels  de  Brides  pour  le  produire.  On 


—  208  — 

vend  sous  le  nom  de  sels  de  Brides  des  sels  provenant 
des  eaux  de  Brides,  mais  dont  on  a  séparé  la  plus  grande 
partie  du  chloi'ui*e  de  sodium.  La  présence  du  chlorure 
de  sodium  dans  ces  eaux  rend  leur  action  moins  débili- 
tante que  celle  des  eaux  sulfatées  ordinaires. 

On  emploie  aussi  les  eaux  de  Brides  en  bains,  mais  les 
malades  de  Brides  se  bait^nent  souvent  à  Salins-Mouliers 
qui  est  dans  le  voisinage. 

Salins-Moutiers  (altitude  500  mètres)  est  situé  dans  la 
vallée  du  Doron,  à  environ  1  kil.  5  de  la  gare  de  Mou- 
tiers.  Ses  eaux  chlorurées  (température  So*^  C.)  contien- 
nent 1  pour  cent  de  chlorure  de  sodium  et  une  faible  pro- 
portion de  sulfate  de  calcium, de  sodium  et  de  magnésium. 
Elles  sont  riches  en  acide  carbonique  et  on  les  emploie 
principalement  en  bains  chez  les  enfants  scrofuleux  et 
racbitiques,  les  personnes  convalescentes  et  délicates  et 
dans  quelques  maladies  de  la  peau.  Les  bains  sont  indi- 
qués pour  quelques  variétés  de  rhumatisme,  et  on  peut  les 
adapter,  comme  ceux  de  Nauheim  en  Allemagne,  au  trai- 
tement des  affections  cardiaques. 

La  saison  est  du  1"  juin  au  1^''  octobre. 

La  station  alpine  de  Pralognan  (1426  mètres)  est  à 
3  h.  1/2  en  voiture  ;  elle  convient  dans  beaucoup  de  cas 
comme  cure  complémentaire  de  Brides-Salins. 

LxsTALLATioN  i  bonue. 

St-Gervais  (Hte-Savoie).  —  L'établissement  de  St- 
Gervais  est  situé  dans  une  «^or^e. à  environ  610  mètres  d"al- 
titude,  dans  le  voisinage  du  grand  paysage  alpin  de  Cha- 
mounix.  Il  possède  trois  sources  sulfatées  chlorurées 
chaudes,  la  source  de  Mey  (40°  G.),  la  source  de  Gontard 
(38^  C.)  et  la  source  du  Torrent  (39°  G.).  D'après  l'ana- 
lyse de  >yillm  de  1889,  elles  contiennent  1,7  pour  mille 
de  sulfate  de  sodium,  1.7  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium  et  0,9  pour  mille  de  sulfate   de  calcium.  La 


—  -J09  — 

source  du  Torrent  esl  la  seule  qui  contienne  de  l'hydio- 
gène  sulfuré. 

Ces  eaux  (légèrement  laxatives  à  doses  élevées)  sont 
employées  dans  les  maladies  de  la  peau,  le  rhumatisme 
chronique,  la  dyspepsie  avec  constipation  chronique,  etc. 

Suivant  Egasse  et  Guyenot  la  source  dite  ferrugineuse 
de  St-Gervais  ne  contiendrait  plus  de  fer.  La  saison  est  du 
1"  juin  à  la  fin  de  septembre.  L'établissement  de  bains 
a  été  reconstruit  depuis  le  désastre  de  189:2. 

Accès:  environ  "1  h.  1/4  en  diligence  {^2i  kil.)  de  la 
gare  de  Cluse.  On  construit  actuellement  un  chemin  de 
fer. 

Installation  :  outre  rétablissement  même,  les  visiteurs 
peuvent  loger  au  village  de  St-Gervais,  qui  est  situé  plus 
haut  et  plus  exposé  au  soleil. 

D'autres  eaux  sulfatées  chlorurées,  mais  peu  connues, 
sont  celles  de  Cruzy  (Aude)  et  d^Ydes  (  CantalJ.  On  pourrait 
peut-être  classer  la  dernière  dans  le  groupe  alcalin  sul- 
faté, parce  qu'elle  contient  aussi  environ  1,7  pour  mille 
de  bicarbonates  mélangés.  On  pourrait  placer  la  première 
dans  le  groupe  simplement  sulfaté,  parce  qu'elle  ne  ren- 
ferme apparemment  que  0,7  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium  et  jusqu'à  15  pour  mille  de  sulfates  de  sodium,  de 
magnésium  et  de  calcium. 

Leamington  'Angleterre,  comté  de  Warwick).  — 
Leamington  (altitude,  environ  61  mètres)  est  situé  dans 
une  très  belle  partie  de  l'Angleterre  et  a  un  intérêt 
historique.  Il  possède  des  eaux  sulfatées  chlorurées,  qui 
contiennent  une  petite  quantité  de  carbonate  de  fer. 
La  buvette  se  trouve  dans  la  partie  basse  de  la  ville,  sur 
la  rive  droite  de  la  rivière  Leam.  De  l'autre  côté  de  la 
route  est  le  jardin  public  Jephson,  auquel  on  doit  l'orga- 
nisation et  la  réputation  de  cette  station  au  commence- 

14 


—  210  — 

ment  de  ce  siècle.  Le  jardin  rivalise  dans  une  certaine 
mesure  avec  ceux  des  autres  stations  balnéaires  de  l'Eu- 
rope. 

D'après  l'analyse  du  professeur  Brazier  l'eau  de  la 
fontaine  publique  (Public  Fount)  contient  environ  8,5 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  1,2  pour  mille  de 
sulfate  de  sodium,  2,0  pour  mille  de  sulfate  de  calcium, 
et  0,87  pour  mille  de  sulfate  de  magnésium.  L'eau  de  la 
source  Aylesford  contient  un  peu  plus  de  sulfate  de  so- 
dium. 

Leamington  est  fréquenté  par  les  malades  atteints  de 
troubles  hépatiques,après  un  long  séjour  dans  les  climats 
chauds  ;  par  ceux  qui  ont  fait  des  excès  de  table  et  de 
boisson  ;  par  les  malades  affectés  de  goutte  chronique  et 
d'affections  rhumatismales.  La  présence  des  sulfates  de 
sodium  et  de  magnésium  communique  une  action  légère- 
ment purgative  à  ces  eaux  (si  on  en  prend  environ  un 
demi-litre),  action  salutaire  dans  le  traitement  des  mala- 
dies indiquées  précédemment  et  dans  celui  de  la  chlorose, 
quand  on  les  associe  à  des  préparations  ferrugineuses.  Le 
régime  est  fixé  par  les  médecins  de  la  station. 

Dans  les  cas  appropriés,  outre  le  traitement  interne  et 
les  bains,  on  emploie  le  massage  et  diverses  pratiques 
hydrothérapiques,  qui  sont  spécialement  indiquées  dans 
le  traitement  des  adhérences  anciennes  péri-articulaires. 
On  a  appliqué  récemment  à  Leamington  le  traitement  de 
Nauheim  pour  les  affections  du  cœur. 

Accès:  Londres,  garede  Euston. 

Installation  :  bonne. 

CUeltenliam  (Angleterre,  comté  de  Gloucester).  — 
Gheltenham  (altitude,  environ  46  mètres)  est  une  ville 
située  dans  la  vallée  de  Severn  et  abritée  des  vents  d'est. 
Il  y  a  des  eaux  sulfatées  chlorurées  et  des  eaux  ferru- 
gineuses. Les  eaux  ferrugineuses  sont  représentées  par 


—  :>)!  — 

la  source  ferrugineuse  Gamliray  qui,  suivant  une  ancienne 
analyse.contiendrait  jusqu'à  0,1  pour  mille  de  carbonate 
de  fer.  D'après  l'analyse  de  1893  du  professeur  T.  E. 
Thorp,  la  source  de  la  Terrasse  Lansdowne  (Lansdowne 
Terrace  Well)  renferme  environ  5.6  pour  mille  de  chlo- 
rure de  sodium,  ^,:2  pour  mille  de  sulfate  de  sodium  et 
0,7  pour  mille  de  sulfate  demagnésium.  Les  trois  sources 
Pittville  n'ont  pas  de  sulfate  de  magnésium,  tandis  que 
la  source  de  la  Villa  Chadnor  (Chadnor  Villa  Well)  et  la 
source  du  Cottage  (Cottage  Well)  ont  1,7  et  1,8  pour 
mille  de  sulfate  de  magnésium,  mais  seulement  0,4  à  0.6 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium. 

Cheltenham  est  spécialement  fréquenté  par  les  malades 
éprouvés  par  un  séjour  prolongé  dans  les  pays  chauds 
ou  par  les  goutteux.  En  raison  de  la  concurrence  des 
eaux  étrangères,  la  ville  n'est  plus  aussi  fréquentée 
qu'elle  l'était  au  commencement  de  ce  siècle.  On  a  pro- 
posé de  construire  un  établissement  de  bains  avec  des 
appareils  modernes  d'hydrothérapie. 

Accès  :  Londres,  çrare  de  Paddink'ton. 

Lnstallatiox  :  bonne. 

Helkshaiu  (Ansieterre.  comté  de  Wilt,  à  1:2  kil.  à 

l'est  de  Bath.  altitude,  environ  33mètres),  possède  comme 

Cheltenham  etLeamingtondes  eaux  sulfatées  chlorurées. 

Il  V  a  aussi  une  source  ferrusineuse. 
■-  t, 

Grenzach  (Grand-Duché  de  Bade)est-  situé  au  pied  du 
Rebberg,  à  une  altitude  de  280  mètres, à 6  kil. environ  de 
Bàle  par  le  chemin  de  fer. Il  possède  une  eau  sulfatée  chlo- 
rurée froide  contenant  des  sels  terreux  et  pauvre  en  acide 
carbonique  libre-(3,2  pour  mille  de  sulfate  de  sodium,  1,9 
de  chlorure  de  sodium,  1,1  de  sulfate  de  calcium,  0,7  de 
bicarbonate  de  calcium  s  que  l'on  emploie  dans  TEmilien- 
badpour  la  boisson  et  les  bains, dans  les  cas  de  dyspepsie, 
de  calculs  biliaires,  d'hémorrhoïdes,  etc. 


212 


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—  214  — 

Doses.  —  Quand  on  ne  veut  obtenir  qu'un  effet  purga- 
tif ordinaire,  la  plus  fail)le  dose  qui  détermine  cette  ac- 
tion est  la  dose  convenable,  mais  cette  quantité  varie 
évidemment  suivant  les  individus.  Les  eaux  les  plus  for- 
tes,telles  que  celles  de  Carabana  et  deRubinat,sont  prises 
à  la  dose  de  30  à  60  grammes  (deux  oufquatre  cuillerées  à 
soupe)  :  la  dose  de  l'eau  de  Condal  est  d'environ  60  à 
120  grammes  ;  mais  il  est  parfois  nécessaire  de  prendre 
une  dose  plus  élevée  de  ces  eaux.  La  dose  habituelle  des 
eaux  amères  hongroises  (Hunyadi  Janos  etc.)  ou  de  Frie- 
drichshall,  est  de  30  à  120  grammes,  mais  il  est  souvent 
nécessaire  d'en  boire  le  double.  La  dose  ordinaire  d'eau 
de  Piillna  et  de  Saidschitz  est  un  plein  verre  ou  environ 
300  grammes. 

Karlisbad  près  Mepgentheîni,  dans  le  Wurtem- 
berg, possède  la  Karlsquelle,  source  sulfatée  chlorurée 
froide,  riche  en  acide  carbonique.  Cette  eau  contient  13,3 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  3,7  pour  mille  de 
sulfate  de  sodium,  et  2,5  pour  mille  de  sulfate  de  magné- 
sium. On  l'emploie  dans  le  traitement  de  certains  cas  de 
constipation  chronique,  de  catarrhe  chronique  de  Tes- 
tomac  et  de  l'intestin,  etc.  Il  y  a  un  établissement  de 
bains. 

Salzerbad  (Basse  Autriche)  est  situé  à  une  altitude 
de  610  mètres,  près  la  gare  de  Hainfeld.  Il  possède  des 
eaux  sulfatées  chlorurées  et  des  installations  balnéaires. 


CHAPITRE  XII 
Eaux  ferrugineuses. 


Les  eaux  ferrugineuses  (v.  aussi  p.  37)  sont  utiles 
dans  le  traitement  de  différentes  variétés  d'anémie,  et 
particulièrement  dans  les  anémies  dues  à  une  maladie 
antérieure  ou  à  une  perte  de  sang.  Les  eaux  qui  con- 
tiennent du  carbonate  de  fer  avec  de  Tacide  carbonique 
sont  en  général  mieux  supportées  par  l'estomac  que  les 
eaux  qui  renferment  des  protosulfates  et  des  persulfates 
plus  actifs.  La  tendance  cà  la  constipation,  quand  elle  est 
simplement  due  à  la  débilité,  n'est  pas  une  contre-indi- 
cation; mais  chez  les  malades  dyspeptiques  atteints  de 
catarrhe  intestinal,  ou  de  troubles  hépatiques,  il  estpré- 
férable  de  faire  précéder  ou  accompagner  leur  emploi  par 
celui  d'eaux  chlorurées  ou  alcalines  sulfatées  ou  de  mé- 
dicaments purgatifs.  On  les  a  souvent  employées  ainsi 
dans  le  traitement  de  la  chlorose  ordinaire  des  jeunes 
filles,  de  la  cachexie  malarique,  ou  provoquée  parle  séjour 
dans  les  climats  tropicaux.  Les  eaux  ferrugineuses  sont 
contre-indiquées  dans  les  états  fébriles  et  dans  les  trou- 
bles graves  des  organes  digestifs. 

La  composition  du  sang,  la  nutrition  générale,  les  affec- 
tions nerveuses  fonctionnelles,  les  névralgies,  la  stérilité 
et  l'impuissance,  lorsqu'elles  dépendent  de  la  débilité 
générale,  sont  souvent  modifiées  favorablement  par  l'em- 
ploi de  ces  eaux. 

Des  bains  ferrugineux^  tels  que  ceux  de  Spa  et  de 


—  216  — 

Schwalbach,  doivent  leur  principale  action  à  la  stimula- 
tion mécanique  de  la  peau  provoquée  par  les  bulles  d'acide 
carbonique.  Les  bains  qui  contiennent  du  sulfate  de  fer 
peuvent  exercer  un  eftet  astringent  utile  sur  le  vagin  de 
femmes  atteintes  de  leucorrhée,  et  sur  la  peau  de  per- 
sonnes qui  transpirent  facilement. 

Parmi  les  sources  ferrugineuses  nous  décrirons,  en 
premier  lieu, celles  deSpa.deSchwalbach  et  deSt-Moritz, 
les  mieux  connues  de  ce  groupe.  Les  autres  suivront 
dans  l'ordre  politico-géographique,  sauf  les  eaux  miné- 
ralisées par  du  sulfate  de  fer  et  quelques-unes  des  moins 
importantes  des  eaux  contenant  du  carbonate  de  fer, 
qui  seront  mentionnées  à  la  fin  du  chapitre. 

Spa  (Belgique,  provincede  Liège).  — Spa  jouissait  aux 
XVIIe  et  XVIIP  siècles,  comme  station  sanitaire,  d'une 
telle  réputation  et  d'une  telle  vogue,  que  son  nom  est 
devenu  un  terme  générique  pour  toutes  les  localités  dont 
les  eaux  ont  des  propriétés  thérapeutiques  analogues  à 
celles  de  cette  station.  Au  contraire  d'autres  eaux  dont  la 
renommée  était  autrefois  considérable,  le  Spa  primitif  a 
conservé  sa  réputation  comme  rendez-vous  sanitaire,  bien 
que,  cà  une  époque,  il  ait  été  fréquenté  surtout  comme  un 
lieu  de  jeu  et  de  plaisir,  qui  attirait  beaucoup  de  monde. 
La  ville  est  située  dans  une  vallée  abritée,  à  une  altitude 
d'environ  300  mètres  ;  elle  est  bien  disposée,  avec  des 
allées  et  des  avenues  ;  elle  est  entourée  de  collines  boisées 
avec  de  charmantes  promenades  ombragées,  où  l'air  frais 
et  des  points  de  vue  agréables  poussent  à  faire  de  l'exer- 
cice. 

On  peut  classer  les  eaux  de  Spa  avec  celles  de  Schwalbach 
etc.commedes  eaux  ferrugineuses  comparativement  pures, 
contenant  une  proportion  considérable  de  bicarbonate  de 
fer  et  une  grande  quantité  d'acide  carbonique  libre.  La 
présence  de  ce  gaz  les  rend  agréables  à  la  plupart  des  bu- 


—  217  — 

yeurs,  malgré  une  faible  trace  d'hydrogène  sulfuré.  Les 
sources  surtout  employées  en  boisson  sont  toutes  les  deux 
situées  dans  la  ville  ;  le  Poulion  de  Pierre  le  Grand  con- 
tient environ  0,1  pour  mille  (1)  de  bicarbonate  de  fer, 
tandis  que  le  Poulion  du  Prince  de  Condéen  contiendrait 
davantage.  L'eau  est  froide,  et,  afin  que  l'acide  carbonique 
ne  s'échappe  pas,  elle  n'est  pas  chauffée,  comme  à  St-Mo- 
ritz  ;  mais  on  recommande  d'aspirer  l'eau  avec  un  tube 
en  verre,  de  manière  à  empêcher  l'estomac  d'être  désa- 
gréablement refroidi  par  l'introduction  brusque  de  l'eau 
froide.  C'est  uniquement  dans  ce  but  que  le  tube  de  verre 
est  de  quelque  utilité  ;  on  ne  l'emploie  pas  pour  protéger 
les  dents,  comme  on  le  croit  généralement. 

Autrefois  on  buvait  d'énormes  quantités  d'eau,  mais 
maintenant  on  conseille  rarement  de  dépasser  900  gram- 
mes par  jour  et,  au  début  de  la  cure,  on  absorbe  de  plus 
petites  quantités.  Le  meilleur  moment  pour  prendre  les 
eaux,  dans  la  majorité  des  cas,  est  à  jeun, dans  la  matinée, 
entre  6  et  8  heures  ;  à  ce  moment,  dans  la  fraîcheur  de  la 
matinée,  sur  la  splendide  «  Promenade  de  Sept  Heures  w, 
les  malades  peuvent  réellement  jouir  de  la  flânerie  tout 
en  buvant  de  l'eau.  Il  faut  faire  cependant  plusieurs  ex- 
ceptions à  cette  règle.  On  peut  prendre  une  partie  de  la 
dose  quotidienne  dans  la  matinée,  avant  le  lunch,  ou  dans 
l'après-midi,  avant  le  diner.  On  peut  faire  des  excursions 
dans  les  environs,  et  boire  l'eau  de  Tune  des  sources  ad- 
mirablement situées  dans  le  voisinage  aulieu  deboirel'eau 
•de  la  source  principale.  Actuellement  cependant  ce  sont 
plutôt  des  touristes  que  des  malades  qui  visitent  les  sources 

(1)  Les  différentes  analyses  semblent  avoir  donné  des  résultats 
très  variables.  La  proportion  de  bicarbonate  de  fer  dans  le 
Pouhon  de  Pierre  le  Grand  varie,  suivant  les  auteurs,  de  0,07  à 
■0,19  pour  mille  ;  la  proportion  dans  le  Pouhon  du  Prince  de 
Condé  serait  de  0,27  pour  mille. 


—  218  — 

voisines  de  Sauvenière,  Géronstère,  Tonnelet  etBarisarl^ 
Les  malades  très  faibles  peuvent  prendre  un  petit  verre 
de  lait  ou  du  café  ou  un  biscuit  avant  de  boire  les  eaux, 
ou  boire  les  eaux  avant  le  lunch  ou  le  dîner  au  lieu  de  les 
prendre  de  bonne  heure.  Ce  n'est  que  dans  des  cas  particu- 
liers ou  par  le  mauvais  temps,  que  les  malades  boivent 
les  eaux  dans  leur  appartement. 

On  traite  particulièrement  h  Spa  les  affections  suivan- 
tes :  la  chlorose  et  l'anémie  chez  la  femme  :  la  ménorrha- 
gie,  les  dispositions  à  Tavortement  et  autres  états  tenani 
à  une  faiblesse  générale  de  l'organisme;  la  dyspepsie  ato- 
nique  ou  une  simple  tendance  à  la  diarrhée  chez  les  sujets 
anémiques  ;  l'anémie  et  la  débilité  résultant  du  séjour 
prolongé  en  Orient,,et  de  maladies  anciennes  de  différente 
nature.  On  emploie  beaucoup  les  bains  dans  la  leucor- 
rhée et  le  relâchement  des  organes  pelviens  de  la  femme  ; 
les  eaux  de  Spa  sont  indiquées  contre  la  stérilité  due  à  un 
mauvais  état  général  de  santé  et  au  catarrhe  de  l'utérus. 

L'établissement  de  bains  de  Spa  est  un  des  plus  élé- 
gants et  des  mieux  installés  d'Europe  ;  les  cabinets  de 
bains  sont  grands  et  aérés.  L'établissement  est  alimenté 
d'eau  minérale  par  une  source  spéciale.  Les  bains  ferru- 
gineux agissent,  dit-on,  principalemenlpar  la  proportion 
considérable  d'acide  carbonique  et  Teffet  mécanique  que 
les  bulles  de  ce  gaz  (comme  dans  d'autres  bains  ferrugi- 
neux o^azeux")  exercent  sur  les  terminaisons  des  nerfs  de 
la  peau.  On  peut,  moyennant  un  récipient  extérieur  com- 
muniquant avec  le  fond  de  la  baignoire,  chaufferies  eaux 
à  n'importe  quelle  température,  sans  déperdition  trop 
grande  de  gaz.  Les  médecins  de  Spa  attachent  une  grande 
importance  au  bain  de  siège  d'eau  chaude  courante,  dans 
lequel  l'eau  est  chauffée  à  l'aide  d'un  appareil  spécial 
avant  d'arriver  au  bain  ;  ce  genre  de  bain  est  très  em- 
ployé dans  la  leucorrhée  et  les  troubles  des  organes  pel- 


—  ^211)  — 

\iens  de  la  femme  ;  le  vagin  peut  être  tenu  ouvert  par 
lin  spéculum  de  bain,  que  la  malade  introduit  elle- 
même  pour  faciliter  le  contact  de  l'eau  courante  avec 
chaque  partie  du  vagin  pendant  la  durée  du  bain.  On 
emploie  aussi  beaucoup  à  Spa  des  douches  d'eau  froide 
et  on  peut  donner  dans  les  cas  appropriés  des  bains  de 
tourbe  chauds,  semblables  à  ceux  de  Franzensbad  et  d'au- 
tres stations  allemandes  ;  mais  ces  bains  paraissent  avoir 
un  efïet  trop  fatigant  sur  la  plupart  des  malades  faibles 
qui  viennent  à  Spa. 

Les  bains  ferrugineux  ordinaires sonttrèsemployésdans 
le  traitement  delà  chlorose  et  de  l'anémie  ;  ils  aident  l'effet 
salutaire  des  eaux  prises  en  boisson.  Quelquefois  les  eaux 
sont  beaucoup  mieux  supportées  en  boisson  après  une 
série  préliminaire  de  bains.  Le  D""  Scheuer  recommande, 
quand  cela  est  possible,  de  se  rendre  au  bain  de  bonne 
heure  dans  la  matinée,  le  malade  se  levant  à  sixheures  et 
prenant  le  bain  avant  de  boire  de  l'eau.  On  donne  les  bains 
chauds  aux  malades  atteints  de  névralgies,  de  douleurs 
lombaires  avec  tendance  au  rhumatisme  ;  on  peut  ensuite 
les  prendre  plus  froids  et  finalement  arriver  au  traitement 
plus  stimulant  de  Teau  froide;  quelquefois  on  prescrit  le 
drap  mouillé  comme  traitement  de  transition  avant  de 
commencer  les  douches  froides.  Parfois  la  peau  ne  réagit 
pas  sous  l'influence  de  la  stimulation  de  Tacide  carboni- 
que des  bains  ferrugineux,  et  il  faut  préférer  le  traitement 
plus  énergique  par  les  douches  d'eau  froide  prises  dès  le 
début  ;  dans  quelques  cas  les  bains  sont  trop  excitants.  Le 
D""  Scheuer  n'est  pas  d'avis  de  suspendre  l'usage  interne 
des  eaux  pendant  la  durée  des  périodes  menstruelles,  mais 
tout  bien  considéré,  il  conseille  de  cesser  temporairement 
les  bains. 

S'il  survient  de  la  constipation  par  l'usage  de  l'eau  en 
boisson,  il  faut  la  combattre  par  de  l'eau  hongroise  ou 


—  2-20  — 

quelque  autre  laxatif.  Au  commencement  de  la  cure,  les 
douleurs  névralgiques  augmentent  quelquefois,  mais  com- 
me cette  exacerbation  disparaît  bientôt,  on  peut  recourir 
temporairement  à  des  injections  hypodermiques  de  mor- 
phine ou  à  un  autre  traitement  opiacé.  Dans  quelques  cas 
on  combine  un  traitement  pharmaceutique  ordinaire  avec 
celui  des  eaux  de  Spa  ;  c'est  ainsi  qu'on  donne  de  l'io- 
dure  de  potassium  quand  l'anémie  est  due  en  partie  à  une 
ancienne  syphilis  ;  de  la  quinine  et  de  l'arsenic  dans  les 
cas  d'impaludisme,  etc.  Quant  aux  contre-indications,  on 
peut  établir  en  règle  générale  que  les  malades  disposés  à 
l'obésité  ou  à  hi  pléthore  abdominale,  les  pléthoriques 
(fuU-blooded)  et  les  malades  atteints  de  dégénérescence 
artérielle  considérable  ou  d'affections  du  cœur,  ne  sont 
pas  justiciables  du  traitement  de  Spa. 

Saison  de  mai  cà  octobre. 

Accès  :  Charleroi,  Namur,  Liège,  et  Pepinster,  en 
changeant  de  train  à  Pepinster. 

Installation  :  très  bonne. 

Schwalbach,  Allemagne  (province  prussienne  de 
Hesse-Xassau).  —  Schwalbach,  dont  le  nom  officiel  est 
Langenschwalbach  pour  le  distinguer  d'autres  stations 
du  même  nom,  est  situé  à  une  altitude  d'environ  290  mè- 
tres, dans  une  branche  latérale  de  la  vallée  de  l'Aar,  dans 
la  partie  nord  de  la  chaîne  du  Taunus.  C'est  une  ville 
longue  et  étroite,  dont  la  partie  supérieure,  sud  ouest, 
est  plus  moderne  et  confortable,  et  constitue  l'établisse- 
ment de  bains  proprement  dit. 

Les  eaux  sont  ferrugineuses  assez  pures, fortes  et  froides, 
avec  excès  d'acide  carbonique  libre,  semblables  à  celles 
de  Spa.maissans  traced'hydrogènesulfuré. Parmi  les  difié- 
rentes  sources  employées  en  boisson  il  faut  citer  le  Slahl- 
brunnen  etleWeinbrunnen.LeStahlbrunnen  contient  une 
plus  grande  proportion  de  fer  ;  il  renfermerait  0,08  pour 


—  221  — 

mille  (le  bicarbonate  de  fer  et  le  VVeiiibrunnen  0,00  pour 
nulle.  II  y  a  aussi  dans  les  eaux  de  petites  quantités  de 
bicarbonate  de  manganèse.  Le  Lindenbrunnen,  une 
des  sources  utilisées  pour  les  bains,  ne  contient  que 
0,01  ])our  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  on  peut  la  classer 
parmi  les  eaux  acidulées.  Scbwalbacb  est  une  station 
très  populaire,  spécialement  parmi  les  Anglais  et  les 
Américains. 

Les  bains  ferrugineux  doivent  leur  action,  comme  à 
Spa,  à  la  stimulation  mécanique  de  la  peau  par  les  bulles 
d'acide  carbonique.   Les  baignoires  sont  en  cuivre,  de 
sorte  qu'on  peut  cbauffer  Teau  avec  de  la  vapeur  par  un 
récipient  placé  au  fond  de  la  baignoire  pour  laisser  se 
perdre  le  moins  possible  d'acide  carbonique.  On  donne 
aussi  des  bains  de  tourbe  ;  la  tourbe,  que  l'on  i-ecueille 
dans  le  voisinage,  est  mélangée  à  de  l'eau  minérale  et 
cbauffée  à  la  vapeur  dans  des  baquets  en  bois  à  la  tempé- 
ratm-e  voulue.  On  emploie    fréquemment  les  bains  de 
tourbe  avant  de  commencer  les  bains  ferruîïineux  ordi- 
naires,  mais  les   malades  doivent  se  reposer  après  ces 
bains  poui*  éviter  la  fatigue.  On  peut  conseiller  les  bains 
ferrugineux  ordinaires  un  peu  plus  froids  quand  le  malade 
va  mieux  et  que  la  réaction  se  fait  plus  facilement.  Un 
nouveau  bâtiment  sera  procbainement  ajouté  à  l'établis- 
sement de  bains  actuel,  et  sera  consacré  aux  bains  de 
tourbe.  Dans  les  cas  appropriés  on  peut  employer  le  mas- 
sage et  le  traitement  hydrothérapique  ordinaire. 

Les  affections  justiciables  de  Scbwalbacb  sont  :  la  chlo- 
rose des  jeunes  filles  et  des  jeunes  femmes,  l'anémie  sous 
toutes  ses  formes  et  les  convalescences  prolongées,  la 
leucorrhée  et  les  états  inflammatoires  chroniques  des  or- 
ganes pelviens  de  la  femme,  les  troubles  de  l'appareil 
digestif,  quand  ils  dépendent  partiellement  ou  complète- 
ment d'un  état  général  d'anémie  ou  de  débilité.  On  em- 


_  222  

ploie  dans  la  leucorrhée  les  douches  vaginales  d'eau  miné- 
rale aussi  bien  que  les  bains.  Le  meilleur  moment  pour 
boire  les  eaux  est  après  le  bain,  avant  midi  ou  de  très 
bonne  heure  le  matin,  avant  le  premier  déjeuner.  Toute- 
fois à  cet  égard  les  médecins  se  règlent  beaucoup  sur  la 
force  et  les  habitudes  antérieures  des  malades.  Quelque- 
fois on  recommande  de  boire  l'eau  au  repas  de  midi  avec 
ou  sans  addition  de  vin  blanc  du  Rhin.  Chez  quelques 
malades  on  pratique  le  massage  de  l'estomac  pour  com- 
battre l'action  constipante  de  feau. 

Accès  :  Cologne,  Goblentz  et  Wiesbaden  ;  à  deux  heu- 
res et  demie  en  voiture  de  la  gare  d'Eltville. 

Installation  :  très  bonne. 

St-Morîtz,  Suisse  (Grisons).  —  Lesbains  de  St-Moritz 
(altitude  1768  mètres),  dans  la  vallée  de  la  Haute-Enga- 
dine,  sont  situés  sur  un  plateau,  entre  le  lac  de  St-Moritz 
et  celui  de  Gampfer.  C'est  là  que  jaillit  la  source.  Le  vil- 
lage de  St-Moritz  est  placé  sur  un  plateau  plus  élevé  (al- 
titude 1860  mètres),  à  environ  deux  kilomètres  de  l'éta- 
blissement de  bains.  Les  malades  qui  boivent  les  eaux 
peuvent  s'installer  dans  le  village  ou  aux  bains  de  St-Mo- 
rilz  ;  depuis  quelques  années  le  village  a  pris  une  im- 
portance spéciale  comme  station  climatérique  d'hiver 
pour  les  tuberculeux  et  les  neurasthéniques  ;  l'air  au 
village  est  en  somme  plus  fortifiant  que  celui  du  voisinage 
immédiat  de  la  source.  Gampfer  est  également  une  bonne 
station  climatérique. 

Il  y  a  trois  sources  ferrugineuses  froides  différentes, 
toutes  riches  en  acide  carbonique  :  TAltequelle  ou  Bad- 
quelle  ;  la  Neuquelle,  appelée  aussi  Paracelse-Quelle,  en 
rhonneur  de  Paracelse,  qui,  dans  ses  écrits,  a  mentionné 
les  eaux  de  St-Moritz  ;  et,  enfin,  la  Surpunt-Quelle  ré- 
cemment découverte.  Les  deux  premières  contiennent 
0,033  et  0,038  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer,  0,27  et 


—  2^3  — 

0,18  pour  mille  de  lucarbonate  de  sodium,  et  environ 
1,2  pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium  ;  la  troisième 
source  renferme  environ  la  même  propoi'tion  de  fer, 
moins  de  sels  terreux  et  plus  d'acide  carbonique  lil)re 
que  les  deux  premièi'es. 

En  raison  de  la  proportion  d'acide  carbonique,  Teau 
de  St-Moritz  est  agréable  au  goût  ;  les  personnes  assez 
robustes  peuvent  la  boire  dans  la  matinée  avant  le  déjeu- 
ner, ou  avant  midi,  environ  une  beure  avant  le  repas,  ou 
dans  Faprès-midi  deux  heures  après  ;  quelquefois  on  la 
boit  aux  repas. 

Quand  on  les  compare  aux  eaux  de  Schwalbach,  etc., 
les  eaux  de  St-Moritz  sont  faiblement  ferrugineuses,  mais, 
par  suite  des  avantages  climatériques,  elles  sont  plus 
actives  dans  beaucoup  de  cas  que  des  eaux  plus  fortes 
situées  cà  une  altitude  moins  élevée.  D'autre  part  il  y  a 
des  malades  nerveux,  excitables,  qui  ne  supportent  pas 
l'altitude  élevée  et  la  sécheresse  de  Pair  de  St-Moritz  ; 
les  sujets  anémiques  atteints  d'albuminurie  ne  tolèrent 
pas  non  plus  ce  climat.  Pour  les  malades  faibles  ou  dont 
le  cœur  est  excitable,  il  est  nécessaire  de  séjourner  tout 
d'abord  dans  une  station  intermédiaire^  à  une  altitude  un 
peu  moins  élevée,  tels  que  Ghurwalden,  ou  Parpan,  Savo- 
gnin,  ou  Bergûn.  La  saison  des  bains  à  St-Moritz  est  du 
15  juin  au  13  septembre. 

Accès  :  de  la  gare  de  Goire  par  diligence  à  St-Moritz 
environ  13  heures  ou  de  la  gare  de  Thusis  environ 
11  b.  1/2. 

Installation  :  très  bonne.  Pendant  la  saison  il  est  bon 
de  retenir  des  chambres  d'avance. 

Tuiibrid^e \%' ells  ,  Angleterre  (Kent).  —  L'eau  de 
Tunbridge  \Vells  (altiMide  environ  128  mètres)  appar- 
tient à  la  classe  des  eaux  ferrugineuses  pures,  et,  d'a- 
près l'analyse  du  D'  Y.  Stevenson  en  1862,  elle  contient 


—  224  — 

environ  0,06  pour  mille  de  carbonate  de  fer.  La  source 
ferrugineuse  a  été  accidentellement  découverte  en  1606 
par  Dudley,  troisième  baron  Nortb,  dont  la  santé  s'amé- 
liora beaucoup  pendant  le  temps  où  il  en  fit  usage.  Au  bout 
de  quelque  temps  un  village  s'éleva  autour  de  la  source 
et  rétablissement  devint,  au  dernier  siècle,  une  des  sta- 
tions les  plus  fashionnables,  quand  Bath  était  au  sum- 
mum de  sa  prospérité.  C'est  maintenant  une  station  sa- 
nitaire très  populaire,  et  encore  encombrée  de  visiteurs; 
mais  peu  d'entre  eux  prennent  les  eaux.  Quelques  pâtu- 
rages situés  dans  les  environs  permettent  de  faire  des 
promenades  dans  une  atmosphère  pure. 

La  buvette  et  des  boutiques  (placées  sous  des  arcades 
vieux  style)  sont  situées  dans  un  vallon  et  on  peut  y  accé- 
der de  toutes  les  parties  de  la  ville.  Les  eaux  sont  prises 
uniquement  en  boisson,  et  ne  renferment  pas  d'acide  car- 
bonique, élément  si  important  des  eaux  ferrugineuses  de 
Schwalbach,  de  St-Moritz,  etc. 

Le  climat  de  Tunbridge  Wells  contribue  incontestable- 
ment pour  une  large  part  au  résultat  bienfaisant  obtenu 
chez  les  personnes  anémiques  et  affaiblies.  Dans  les  cas 
graves  de  chlorose  il  faut  joindre  à  l'action  du  climat  des 
préparations  pharmaceutiques,  surtout  quand  l'eau  mi- 
nérale n'est  pas  bien  digérée.  Saison  de  juin  à  septembre. 

Accès  :  de  Londres  environ  1  h.  1/2  par  le  chemin 
de  fer. 

lissTALLATiON  :  bonue. 

Stafford  et  Saltburn,  mentionnés  déjà  parmi  les  bains 
d'eau  saline  concentrée,  possèdent  également  des  eaux 
ferrusfineuses.  Il  en  est  de  même  de  Cheltenham  et  de 
Melksham,  qui  ont  été  indiqués  parmi  les  eaux  sulfatées 
chlorurées,  de  Harrogate  décrit  dans  la  classe  des  eaux  sul- 
fureuses, et  deBuxton  dans  le  groupe  des  eaux  thermales 
indifférentes.  L'eau  ferrugineuse  de  Shanklin,  d'après  Ta- 


—  225  — 

nalyse  du  professeur  A ttficld  en  1896,  a  une  minéralisa- 
tion totale  de  0,38  pour  mille  et  contient  0,008  pour  mille 
de  carbonate  de  fer. 

Parmi  les  autres  eaux  ferrugineuses  qui  sont  connues 
ou  ont  été  connues  en  Angleterre  on  peut  citer  :  Flitwick 
Well,  près  d'Amptliill,  dans  le  comté  de  Bedford  (ce  sont 
des  eaux  sulfatées  ferrugineuses  vendues  en  bouteilles)  ; 
Sandrock,  près  Blackgang  Cbine,  dans  Fîle  de  Wight  (con- 
tenant de  l'aluminium)  ;  Gilsand  Spa  (il  y  a  aussi  des  eaux 
sulfureuses  qui  seront  men  tionnées  plus  tard)  dans  le  Gum- 
berland  ;  Horley  Green^,  près  de  Halifax,  dans  le  comté  de 
York  ;  une  source  à  Brigbton  en  Sussex  ;  Dorton  dans  le 
comté  de  Buckingham  ;  et  la  source  Lady  Ida,  récemment 
découverte  à  Knockin,  dansleSbropsbire;  toutes  ces  eaux 
contiennent  du  sulfate  de  fer.  Parmi  les  sources  ferrugi- 
neuses plus  rapprocbées  deLondres, quelques-unes  étaient 
autrefois  bien  connues  :  Dulwicb  Spa  ;  Hampstead  Wells  ; 
Shadwell,  près  la  Tour  deLondres  ;  Sadier's  Wells,  ou  le 
New  Tunbridge  Wells,  à  Islington  ;  Hoxton,  Coldbath 
Wells,  et  Bermondsey  Spa.  Les  lecteurs  des  livres  du 
D'  J.  Macpherson  et  du  D'  A.  B.  Granville  sur  les  eaux 
d'Angleterre  trouveront  des  renseignements  intéressants 
sur  ces  stations  autrefois  populaires.  Quelques-unes  d'en- 
tre elles  sont  étudiées  dans  «  un  traité  sur  l'origine, 
la  nature,  et  les  vertus  des  eaux  ferrugineuses  »,  par 
D.  W.  Linden  (première  édition,  Londres,  1748),  méde- 
cin allemand  qui,  le  premier,  a  écrit  sur  les  eaux  de 
Llandrindod  dans  le  pays  de  Galles. 

En  Ecosse  on  peut  mentionner  comme  exemples  d'eaux 
•contenant  du  sulfate  de  fer  les  sources  ferrugineuses  de 
Vicar's  Bridge,  près  Dollar,  une  dans  Moffat,  et  la  source 
Hartfell,  près  Mofïat.  Trefriw,  dans  le  nord  du  pays  de 
Galles  (source  de  la  vallée  Gonway)  à  4  kilomètres  de 
Llanrwst,  possède  des  eaux  qui  contiennent  une  propor- 

15 


—  226  — 

tion  considérable  de  sulfate  de  fer  et  du  sulfate  d'alumi- 
nium. 

Les  sources  ferrugineuses  de  l'Irlande  sont  :  Gastlecon- 
nell  (comté  de  Limerik),  Ballyspellan  (comté  de  Kilken- 
ny),  Tralee  Spa  (sur  le  rivage  nord  du  Tralee  Bay,  comté 
de  Kerry) ,  et  Lisdoonvarna. 

Cudowa,  en  Prusse  (province  de  Silésie),  est  situé  à 
une  altitude  de  386  mètres,  près  la  frontière  de  Bohème. 
Ses  quatre  sources  ferrugineuses  alcalines  sont  toutes  ri- 
ches en  acide  carbonique.  L'Eugen-Quelle  est  la  plus  riche 
en  fer  et  contient  0,07  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, 
1,29  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  et  0,0025  d'ar- 
séniate  de  fer.  Le  bon  air  a  une  grande  part  dans  les  ré- 
sultats obtenus  dans  les  cas  d'anémie,  de  débilité  et  de 
convalescence.  On  peut  prendre  des  bains  de  boue  ferru- 
gineuse et  des  bains  de  gaz.  La  gare  la  plus  voisine  est 
Nachod,  à  6  kilomètres  de  distance  sur  la  ligne  Breslau  et 
Prague. 

Installation  :  assez  bonne. 

Reiuerz,  Silésie  prussienne  (altitude  o67  mètres),  est 
situé  dans  le  pays  de  Glatz,  district  riche  en  eaux  miné- 
rales. Son  climat  est  frais,  et  deux  de  ses  sources  ferrugi- 
neuses alcalino-terreuses  contiennent  O.Oo  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer.  Il  y  a  des  promenades  installées  dans 
les  environs  pour  la  cure  de  terrain,  d'après  la  méthode 
de  Oertel.  Gares  :  Biickers-Beinerz,  Nachod  (20  kilom.), 
Glatz  (environ  27  kilom.). 

Fliiisberg  (Silésie  prussienne)  est  situé  dans  la  vallée 
de  Queis,  sur  le  versant  septentrional  de  la  Tafellichte,  à. 
une  altitude  de  318  mètres.  11  possède  des  sources  ferru- 
gineuses gazeuses  dont  deux,  employées  pour  la  boisson, 
contienneiit  environ  0,04  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer.  Dans  le  voisinage  il  y  a  des  promenades  appropriées 


227  

pourla  cure  de  terrain,  d'après  le  système  de  Oertel.  L'éta- 
blissement est  situé  au  milieu  d'une  forêt  de  sapins;  le 
climat  est  stimulant  et  rafraîchissant;  on  descend  l  la 
gare  de  Frieberg,  à  une  heure  de  voiture  de  Flinsberg. 

Goctesber^,  dans  la  Prusse  Rhénane,  est  un  séjour 
d'été  très  apprécié,  situé  sur  les  bords  du  Rhin  à  G  kilo- 
mètres environ  au-dessus  de  Bonn  (au  sudV 

Il  possède  deux  sources  ferrugineuses  gazeuses  dont  la 
plus  ancienne  contient  0,029  pour  mille  de  bicarbonate 
de  fer,  avec  1,4  de  bicarbonate  de  sodium  et  environ  1,0 
de  chlorure  de  sodium,  tandis  que  la  nouvelle  source, 
uniquement  employée  pour  les  bains,  contient  une  plus' 
forte  proportion  de  fer  (0,0o  pour  mille  de  bicarbonate)  et 
une  moindre  quantité  d'autres  principes  solides. 

Installation  :  bonne. 

Dribargen  Prusse  (province  de  Westphalie).  —  Cet 
établissement  est  situé,  à  une  altitude  de  222  mètres  dans 
une  charmante  vallée  de  la  forêt  de  Teutoburcr.  Parmi  les 
sources  ferrugineuses  terreuses  THauplquelle  est  la 
plus  forte  et  contient  0,07  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer,  1 ,4  pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium,  1  pour  mille 
de  sulfate  de  calcium,  et  beaucoup  d'acide  carbonique 
libre.  L'Hersterquelle,  à  5  kilomètres  environ  au  sud  de 
Driburg,  contient  peu  de  fer  et  on  peut  la  comparer  à  la 
Georg-VictorquelleàWildungen.  Les  bains  ferrugineux, 
pendant  qu'on  les  chauffe,  perdent  une  proportion  consi- 
dérable d'acide  carbonique.  Pour  la  préparation  des  bains 
de  tourbe  sulfureuse  on  emploie  la  source  sulfureuse  voi- 
sine de  Saatz.  Il  y  a  deux  bons  établissements  de  bains, 
l'ancien  et  le  Kaiser  Wilhelm  Bad.  La  gare  de  Driburo- 
est  située  entre  Holzminden  et  Altenbeken,  à  8  kilomètres 
d'Altenbeken.  La  saison  est  du  ib  mai  au  1"  octobre. 

Installation  :  convenable. 


—  228  — 

Freienwalde  sur  l'Oder  (Prusse),  dans  la  Marche 
de  Brandeburg,  est  une  station  d'été  fréquentée  par  les 
habitants  de  Berlin,  et  contient  des  eaux  ferrugineuses 
pauvres  en  acide  carbonique. 

IVeustaclt-Ebeps^valde  ouEberswalde  (Prusse), 

.situé  dans  une  belle  région  de  la  Marche  de  Brandeburg 
(altitude  30  mètres),  est  une  station  d'été  et  contient  des 
eaux  ferrugineuses  pauvres  en  acide  carbonique. 

ISibra  (altitude  125  mètres),  petite  station  climaté- 
rique  dans  la*Saxe  prussienne^  possède  une  source  ferru- 
gineuse terreuse  faiblement  minéralisée,  TEisenquelle, 
contenant  0,02  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 

Pyrnioiit  en  Allemagne  (principauté  de  Waldeck- 
Pyrmont).  Cette  station  (altitude  environ  128  mètres) 
est  située  dans  la  belle  vallée  de  TEmmer;  elle  est  entou- 
rée de  bois.  Elle  possède  des  eaux  ferrugineuses  et  chlo- 
rurées froides.  Parmi  les  sources  ferrugineuses  les  deux 
principales,  utilisées  pour  la  boisson  (Hauptquelle  et 
Helenenquelle),  contiennent  environ  0,07  et  0,03  pour 
mille  de  l3icarbonate  de  fer,  1  pour  mille  de  bicarbonate 
de  calcium,  0,8  de  sulfate  de  calcium  et  0,45  de  sulfate 
de  magnésium  ;  elles  sont  toutes  les  deux  riches  en  acide 
carbonique  libre,  mais  le  Brodel-Brunnen  employé  pour 
les  bains  est  encore  plus  riche  ;  il  contient  environ 
1,  540  volumes  pour  mille  d'acide  carbonique. 

Les  eaux  chlorurées  de  Pyrmont  renferment  de7  (Trink- 
quelle)  à  32  (Bohrlochsoole)  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium. 

Les  installations  pour  les  bains  sont  bonnes.  On  donne 
des  bains  soit  avec  l'eau  des  sources  chlorurées  soit  avec 
celle  des  sources  ferrugineuses  gazeuses.  On  emploie 
la  tourbe  ferrugineuse  de  Pyrmont  pour  les  bains  de  boue. 

A  l'aide  de  ces  deux  variétés  d'eaux  on  peut  traiter  à 


229  

Pyrmont  les  malades  atteints  d'anémie,  de  faiblesse,  de 
scrofule  et  d'affections  nerveuses  fonctionnelles,  etc.  La 
saison  est  du  commencement  de  mai  au  1"  octobre. 
Installation  :  bonne. 

Berka.  sur  l'Ilm  (altitude  234  mètres),  station  cli- 
matérique  dans  le  Grand-Ducbé  de  Weimar,  possède  des 
eaux  ferrugineuses  faibles.  Il  y  a  des  établissements  avec 
installations  pour  bains  de  pin,  bains  de  boue,  et  bains 
de  sable  chauds,  etc. 

luiiiau  (Allemagne),  dans  la  principauté  de  Hohen- 
zollern,  est  agréablement  situé  dans  la  vallée  d'Eyach, 
ta  une  altitude  de  347  mètres.  Parmi  ses  eaux  ferrus^i- 
neuses  terreuses  gazeuses  froides,  la  plus  ricbe  est  la 
Kasper-Quelle  qui  contient  0,05  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  fer,  0,03  pour  mille  de  bicarbonate  de  manga- 
nèse, et  1,4  pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium.  La 
Fûrsten-Quelle,  également  riche  en  acide  carbonique, 
ne  renferme  que  0,005  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 
Imnau  est  à  une  demi-heure  de  la  gare  d'Eyach. 

Installation  :  satisfaisante. 

Liebeiisteiii,  dans  le  Duché  de  Saxe-Meiningen,  est 
situé  à  une  altitude  de  443  mètres,  abrité  du  nord  et  du 
nord-est  par  la  forêt  de  Thuringe.  Il  y  a  de  belles  pro- 
menades dans  les  forêts  des  environs.  Cette  station  est 
très  fréquentée  par  les  Allemands  du  Nord,  et  possède 
deux  sources  ferrugineuses  gazeuses  froides  et  un  établis- 
sement d'hydrothérapie.  L'Alte-Quelle  est  la  plus  miné- 
ralisée, et,  avec  une  minéralisation  totale  de  1,4  pour 
mille,  contient  0,104  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, 
tandis  que  la  Neue-Quelle,  avec  un  total  légèrement  plus 
considérable  de  principes  solides,  renferme  plutôt  moins 
de  fer  (0,08  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer).  Saison  de 
mai  à  septembre. 

Installation  :  bonne. 


—  230  — 

Rippolcl§>aa  (Rippold's-Au),  Grand-Duché  de  Bade 
(altitude  366  mètres,  la  mieux  connue  des  sources  Knie- 
bis),  est  situé  dans  une  partie  étroite  de  la  vallée  de  Wolf 
à  la  base  méridionale  du  mont  Kniebis  .  Le  paysage  a 
exactement  le  caractère  d'un  vallon  très  boisé  de  la  Forêt- 
Noire. 

Trois  sources  sont  employées  pour  la  boisson  :  la  Wen- 
zels-Quelle,la  Josephs-Quelle  et  la  Leopolds-Quelle.  Leurs 
eaux  contiennent  0,03  à  0,12  pour  mille  de  bicarbonate 
de  fer  et  environ  1  pour  mille  de  sulfate  de  sodium  ;  elles 
sont  froides  et  riches  en  acide  carbonique.  Avec  la  Josephs- 
Quelle  et  la  Leopolds-Quelle  on  a  préparé  artificiellement 
des  eaux  minérales  alcalines  sulfatées  gazeuses  en  y  ajou- 
tant du  carbonate  de  sodium  et  de  l'acide  carbonique  ; 
elles  sont  respectivement  appelées  «  Natroine  »  (2,3  pour 
mille  de  bicarbonate  de  sodium  et  2,4  de  sulfate  de  so- 
dium) et  ((  Schwefelnatroine  »  (Natroine  sulfureuse)  (2,2 
pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium, 1,7  de  sulfate  de  so- 
dium, et  une  petite  proportion  de  gaz  hydrogène  sulfuré)  ; 
elles  ressemblent,  dit-on,  à  l'eau  du  Kreuz-Brunnen  de 
Marienbad  et  à  celle  du  Schwefelbrunnen  de  Weilbach. 

On  prend  les  eaux  ferrugineuses  en  boisson  dans  le 
traitement  de  l'anémie  et  de  ses  complications.  La  «  na- 
troine »  est  conseillée  pour  combattre  la  tendance  à  la 
constipation. 

Pour  la  préparation  des  bains  ferrugineux  on  emploie 
deux  sources  un  peu  plus  pauvres  en  fer,  mais  plus 
riches  en  acide  carbonique  que  les  sources  utilisées  pour 
la  boisson  ;  les  bains  sont  chauffés  par  la  méthode  de 
Schwarz. 

Il  y  a  une  installation  hydrothérapiqueet  des  bains  de 
boue  qui  sont  préparés  avec  de  la  tourbe  de  Franzensbad 
en  Bohême.  La  saison  est  du  13  mai  au  30  septembre. 

Installation  :  bonne. 


-  231  — 

Aiito^a«»t,  Allemagne  (Bade),  la  plus  ancienne  des 
sources  Kniebis,  est  situé  dans  la  Forêt-Noire  à  une  alti- 
tude de  300  mètres,  à  une  demi-heure  en  voiture  de  la 
gare  de  Oppenau.  Antogast  possède  trois  sources  ferru- 
gineuses alcalino-terreuses  gazeuses  (l'Antoniusquelle 
renferme  0,039  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer). 

Les  bicarbonates  alcalins  de  l'eau  sont  employés  dans  les 
affections  atoniques  des  voies  digestives, et  Tair  de  la  mon- 
tagne boisée  favorise  l'action  fortitiante  du  fer.  Les  sour- 
ces  ont   une  réputation  ancienne  et  populaire   dans  le 


voisinage. 


Freîersbach  dans  la  Forêt-Noire  (Grand-Duché  de 
Bade),  également  une  des  sources  du  groupe  Kniebis,  est 
situé  dans  la  vallée  de  la  Rench.à  une  altitude  de  384  mè- 
tres. Parmi  les  sources  ferrugineuses  gazeuses  froides  la 
Friedrichsquelle  contient  0,0o8  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  fer,  et  0,013  pour  mille  de  chlorure  de  lithium. 
La  Lithionquelle  contient  moins  de  fer  mais  plus  de  chlo- 
rure de  lithium  (0.017  pour  mille),  et  la  Schwefelquelle, 
qui  a  une  odeur  d'bydrogène  sulfuré,  est  la  plus  riche  en 
fer  (0,1  pour  mille  de  bicarbonate").  La  gare  d'Oppenau 
est  éloignée  d'environ  7  kilomètres. 

Grîessbachou  Griesbacli  (Grand-Duché  de  Bade) 
€St  situé  dans  la  Forêt-Noire,  à  une  altitude  de  364  mètres. 
Cette  station  fait  partie  du  groupe  de  la  vallée  de  la  Rench 
ou  sources  Kniebis,  elle  possède  des  eaux  ferrugineu- 
ses gazeuses  froides,  dont  l'Antoniusquelle,  employée 
pour  la  boisson,  est  la  plus  forte  et  renferme  0,07  pour 
mille  de  bicarbonate  de  fer,  1,6  de  bicarbonate  de  calcium 
et  0,7  de  sulfate  de  sodium.  La  gare  d'Oppenau  est  dis- 
tante de  12  kilomètres. 

Installation  :  satisfaisante. 

Peterslial   (Grand-Duché  de  Bade),  dans  la  Foret- 


—  232  — 

Noire,  est  situé  à  une  altitude  de  405  mètres  dans  la  val- 
lée de  la  Rench,  sur  le  versant  occidental  du  montKnie- 
bis,  à  8  kilomètres  de  la  gare  d'Oppenau.  Ses  différen- 
tes sources  ferrugineuses  contiennent  environ  0,045  pour 
mille  de  bicarbonate  de  fer,  1,5  pour  mille  de  bicarbonate 
de  calcium  et  0,7  pour  mille  de  sulfate  de  sodium. 

Teinacli,  dans  une  vallée  de  la  Forét-Noire  du  Wur- 
temberg,est  situé  à  une  altitude  de  400  mètres  au  pied  du 
Zavelstein.  Il  possède  des  sources  ferrugineuses  gazeuses 
faibles  et  une  source  ferrugineuse  pauvre  en  gaz,  ainsi 
que  des  eaux  alcalines  gazeuses  faiblement  minéralisées 
qu'on  peut  utiliser  comme  eaux  de  table  ordinaires.  Il  y 
a  un  établissement  d'hydrothérapie. 

Alexandersbad  (Bavière),  sur  le  versant  sud-est  du 
Fichtelgebirge,  à  3  kilomètres  environ  de  la  gare  de 
Wunsiedel, possède  une  eau  ferrugineuse  gazeuse  alcalino- 
terreuse  froide  avec  environ  0,06  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  fer  ;  on  l'emploie  pour  la  boisson  et  les  bains. Il  y 
a  un  établissement  d'hydrothérapie, où  on  donne  des  bains 
de  boue  et  de  pin,  etc.  L'établissement  est  situé  sur  le 
versant  sud-est  de  la  montagne,  à  une  altitude  d'environ 
560  mètres.  On  peut  utiliser  cette  station  comme  séjour 
climatérique  ou  comme  station  de  cure  complémentaire 
pour  les  malades  qui  reviennent  de  Karlsbad  et  de  Ma- 
rienbad.  La  saison  est  du  15  mai  à  octobre. 

Installation  :  satisfaisante. 

Briickenau,  en  Bavière  (altitude  298  mètres),  est 
admirablement  situé  au  sud-ouest  du  Rhœngebirge,  au 
milieu  de  forêts  de  hêtres  et  de  chênes,  à  4  heures  en  voi- 
ture deKissingen. 

LaStahlquelle  est  une  source  ferrugineuse  froide,  faible, 
agréable  au  gotit  (0,011  pour  mille  de  carbonate  de  fer), 
riche  en  acide  carbonique.  Outre  cette  source,  il  y  en  a 


—  i233  — 

deux  autres  alcalines  gazeuses,l'ai])lement minéralisées, la 
Sinnbergerquelle  et  la  Wernarzerquelle,  employées  dans 
les  maladies  des  bronches.  On  prescrit  la  source  ferrugi- 
neuse principalementaux  femmes  anémiques  et  débilitées. 
On  donne  aussi  des  bains  de  boue  et  des  douches.  La 
saison  est  du  lo  mai  au  30  septembre.  La  plupart  des 
malades  sont  des  femmes. 
Installation  :  satisfaisante. 

BocUlet,en  Bavière,  à  7  kilomètres  environ  en  voiture 
de  Kissingen,  dans  une  position  boisée  et  abritée  (alti- 
tude ^10  mètres), possède  une  source  ferrugineuse  mixte, 
la  Stahlquelle,  dont  les  eaux  contiennent  du  bicarbo- 
nate de  fer  (0,088  pour  mille),  du  chlorure  de  sodium 
(1  pour  mille)  et  beaucoup  d'acide  carbonique  libre 
(température  10°  G.).  Il  y  a  aussi  une  source  ferrugi- 
neuse moins  employée  qui  contient  de  Fhydrogène  sulfuré. 
Cette  eau  est  indiquée  pour  différents  malades  anémiques 
et  débilités  ;  on  la  prescrit  parfois  comme  cure  complé- 
mentaire, après  le  traitement  de  Kissingen.  On  donne  des 
bains  de  boue  avec  les  mêmes  éléments  qu'à  Kissingen. 

La  saison  est  du  lo  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Kolilgrub,  dans  les  montagnes  de  la  Bavière,  càl  h.  1/4 
en  voiture  de  la  gare  de  Murnau,  réunit  les  avantages 
d'une  position  élevée  (910  mètres  d'altitude)  à  celui 
d'une  source  ferrugineuse  forte  (la  Schmeizhaus-Quelle). 
Cette  eau  employée  en  boisson  contient  0,09  pour  mille 
de  bicarbonate  de  fer.  On  donne  éijalement  des  bains  de 
boue  ferrugineuse. 

Auga<^tii!sbacl,  dans  le  royaume  de  Saxe,  est  situé 
à  une  altitude  d'environ  220  mètres, au  milieu  de  bois  de 
pins,  à  une  demi-heure  de  la  gare  de  Radeberg.  Il  pos- 
sède des  eaux  ferrugineuses  (0,02  à  0,03  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer)  et  un  établissement  hydrothérapique. 


—  234  - 

On  emploie  des  bains  de  boue  ferrugineuse.  De  Dresde 
on  arrive  à  rétablissement  en  moins  d'une  heure. 

Elster  (Allemagne,  royaume  de  Saxe)  possède  des 
eaux  ferrugineuses  mixtes,  dans  lesquelles  l'action  du 
fer  est  modifiée  par  du  sulfate  de  sodium,  etc.  Elster  a 
déjà  été  décrit  dans  le  groupe  sulfaté  alcalin. 

Schandau  (Allemagne,  royaume  de  Saxe)  est  agréa- 
blement situé  (altitude  122  mètres)  sur  l'Elbe,  dans  la 
région  appelée  la  Suisse  saxonne.  L'installation  est  suf- 
fisante et  cette  station  est  utilisée  comme  séjour  d'été. 
Sa  source  ferrugineuse  faible  contient  0,015  pour  mille 
de  bicarbonate  de  fer  et  0,24  pour  mille  de  bicarbonate 
de  calcium  (gare  de  Schandaa). 

Berggie^ishuebel,  petite  ville  du  royaume  de  Saxe, 
possède  des  sources  ferrugineuses  faibles  employées  en 
bains  par  les  habitants  des  environs. 

RabM  (altitudel2oO  mètres), dans  leTyrolautrichien, 
est  situé  dans  le  val  di  Rabbi,  un  embranchement  du  val 
di  Noce.  Il  possède  deux  sources  ferrugineuses  alcalines 
fortes,  dont  la  plus  forte  (la  nouvelle)  contient,  dit-on, 
environ  0,  18  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  etl  pour 
mille  de  bicarbonate  de  sodium.  La  gare  la  plus  rap- 
prochée est  San  Michèle  (10  heures  de  distance).  La  sai- 
son est  du  milieu  de  juin  au  milieu  de  septembre. 

Pejo,  dans  le  Tyrol  autrichien,  est  situé  dans  la  vallée 
de  Pejo  au  sud  du  district  d"Ortler  à  1350  mètres  d'alti- 
tude. Il  possède  une  source  ferrugineuse  alcaline  con- 
tenant, d'après  Bizio,  0,05  pour  mille  de  bicarbonate 
de  fer.  La  gare  la  plus  rapprochée  est  San  Michèle  (12 
lieures  en  voiture). 

Andelsbuch   (Tyrol   autrichien),    station    d'été   du 


C)0"     

jiiOO    — 

Voralberg,  est  situé  à  une  altitude  de  600  mètres  et  pos- 
sède une  source  ferrugineuse  gazeuse. 

Antholz  (Autriche),  station  d'été  à  une  altitude  de 
1097  mètres  dans  une  vallée  méridionale  du  Tyrol,  pos- 
sède une  source  ferrugineuse  et  une  source  sulfureuse; 
toutes  deux  sont  employées  en  bains  par  les  habitants  des 
environs.   > 

Fi*t%nzeiisba,d  (Bohême).  —  Cette  station  balnéaire, 
dont  plusieurs  sources,  spécialement  la  Neuquelle  et  la 
Stahlquelle,  fournissent  des  eaux  ferrugineuses  mixtes 
importantes,  a  été  décrite  dans  le  chapitre  des  eaux  alca- 
lines sulfatées, groupe  auquel  appartiennent  la  plupart  de 
ses  sources. 

Marieiibad,  en  Bohême,  possède  des  eaux  ferrugineu- 
ses de  force  modérée  ;  elles  ont  été  décrites  dans  le  cha- 
pitre XI  avec  les  eaux  alcalines  sulfatées. 

Liiebwerda  (altitude  433  mètres),  dans  le  nord  de  la 
Bohême,  est  situé  sur  le  versant  sud-ouest  de  la  Tafel- 
fichte,  cà  une  demi-heure  du  chemin  de  fer  de  Haspenau- 
Liebwerda.  Il  possède  le  Stahlbrunnen  qui  contient  0,03 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  de  petites  quantités 
de  sels  alcalins  et  terreux.  Le  Ghristians-Brunnen  est  une 
source  gazeuse,  alcalino-terreusejfaiblement  minéralisée, 
dont  Feau  peut  être  prise  aux  repas  ou  comme  simple 
boisson  rafraîchissante.  On  emploie  aussi  des  bains  de 
Loue. 

Kœnig-swart,  station  sanitaire  en  Bohême  (altitude 
680  mètres),  est  une  gare  sur  la  ligne  d'Eger  à  Pilsen, 
à  8  kilomètres  environ  avant  la  gare  de  Marienbad.  Le 
Gurhaus  est  situé  sur  une  colline  boisée,  à  une  demi- 
heure  en  voiture  de  la  station.  Les  sources  ferrugineuses 
gazeuses  froides  contiennent,  dit-on,  0,08  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer.  La  Ricardsquelle  est  une  eau  gazeuse 


-  236  — 

simple.  On  emploie  des  bains  de  boue.  La  position  sur 
le  versant  d'une  montagne  située  au  midi  et  la  pureté 
de  l'air  sont  des  conditions  favorables  pour  le  traitement 
de  l'anémie  et  de  la  convalescence,  et  pour  une  cure  com- 
plémentaire après  Marienbad,  etc. 

Bartfeld  (altitude  305  mètres), en  Hongrie,  est  situé 
dans  une  charmante  vallée  aux  pieds  du  Kamenahola,  un 
contrefort  des  Carpathes.  Il  possède  plusieurs  sources 
ferrugineuses  chlorurées  alcalines  s^azeuses  froides,  con- 
tenant  une  petite  proportion  d'iodure  de  sodium.  La 
Doctorquelle  contient  4,8  pour  mille  de  bicarbonate  de 
sodium,  1,1  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  0,05 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  0,001  pour  mille 
d'iodure  de  sodium.  Il  y  a  des  installations  pour  le  trai- 
tement hydrothérapique.  On  traite  ici  l'anémie  surtout 
associée  à  la  scrofule  ou  à  la  dyspepsie.  On  peut  employer 
ces  eaux  comme  cure  complémentaire  après  un  séjour  à 
Karlsbad  ou  à  Marienbad,  etc.  L'établissement  est  à  5 
heures  de  distance  de  la  gare  la  plus  rapprochée,  Epe- 
ries,  et  à  une  demi-heure  de  la  ville  de  Bartfeld. 

Elœpatak  ou  Arapatak    (Transylvanie)    possède 
des  eaux  froides  ferrugineuses  alcalines  fortes,  riches  en 
acide  carbonique  libre.  C'est  la  station  la  plus  fréquentée 
de  la  Transvlvanie  :  elle  est  si  tuée  dans  une  vallée  agréable 
et  abritée,  à  20  kilomètres  environ  de  Kronstadt,  à  une 
altitude  d'environ  620    mètres.   Parmi    les    différentes 
sources  employées  en  boisson,  nous  citerons  surtout  les 
eaux  du  Stammbrunnen,  contenant  environ  0,17    pour 
mille  de  carbonate  de  fer  et  celles  du  Neubrunnen,  qui  en 
renferment  environ  0.24  pour  mille. Ces  eaux  sont  conseil- 
lées dans  le  traitement  de  la  chlorose  et  des  troubles  mens- 
truels et  digestifs  des  personnes  anémiques.  On  peut  em- 
ployer aussi  le  traitement  hydrothérapique. La  saison  dure 
du  milieu  de  mai  à  la  fin  de  septembre. 


^^Î7  — 


B8aî>rsxeB4,  sl;ilion  snnil.iire  en  Transylvanie,  est  situé 
à  une  altitude  d'environ  881  mètres, dans  les  monts  Gar- 
pathes,  près  de  la  frontière  de  Roumanie,  et  possède  des 
sources  ferruirineuses,  atcalino-terreuses,  froides,  dont 
la  Kossuthquelle  est  la  plus  riche  en  fer.  On  prend  des 
bains  de  boue. 

Acquarossa  (Suisse,  canton  du  Tessin),  à  une  alti- 
tude de  350  mètres,  est  admirablement  situé  parmi  les 
hautes  montagnes, dans  le  val  Blenio,  à  environ  une  heure 
et  demie  en  voiture  de  la  gare  de  Biasca,  sur  le  versant 
italien  du  chemin  de  fer  du  Sl-Gothard.  Les  eaux  ont  une 
température  de  2^^  G.,  et,  d'après  l'analyse  de  Koerner, 
contiennent  0,034  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, 
0,019  de  bicarbonate  de  manganèse,  0,00024  d'arsé- 
niate  de  calcium,  0,0025  de  borate  de  magnésium,  0,0046 
de  chlorure  de  lithium,  et  1,1  de  sulfate  de  calcium  (la 
minéralisation  totale  est  de  2,5  pour  mille).  Les  eaux 
laissent  un  dépôt  boueux,  ferrugineux,  rouge,  d'où  elles 
tirent  leur  nom  :  ce  dépôt  chauffé  est  appliqué  extérieure- 
ment dans  le  traitement  des  maladies  chroniques  de  la 
peau. 

Tarasp  (Suisse,  Grisons)  possède  des  sources  ferru- 
gineuses mixtes,  dont  la  Bonifaciusquelle  est  la  plus 
forte  ;  elle  contient  0,045  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer,  avec  des  bicarbonates  de  sodium  et  de  calcium  (V.  le 
chapitre  X  où  Tarasp  est  décrit  dans  [le  groupe  alcalin 
sulfaté). 

Tiefenkasten  et  Solis,  près  Alveneii  (Suisse, 
Grisons),  possède  des  sources  ferrugineuses  alcalines  sul- 
fatées. Ges  eaux  sont  décrites  sous  le  nom  à'Alvene2i  dans 
les  eaux  sulfureuses. 

Andeer-Pignîeu.  — Andeer  en  Suisse  (Grisons)  est 
situé  dans  la  vallée  de  Schamserjà  une  altitude  de  975  mè- 


—  238  — 

très,  à  o  heures  environ  en  voilure  de  la  station  de  Goire. 
L'eau  de  la  source  voisine  de  Pignieu  est  amenée  <à  Andeer  ; 
c'est  une  eau  terreuse  faiblement  minéralisée  (1,7  pour 
mille  de  sulfate  de  calcium)  contenant  une  petite  propor- 
tion debicarbonate  de  fer  (température  18°, 89  à  20°  G). On 
emploie  aussi  des  bains  de  boue  ferrugineuse.  La  saison 
dure  du  milieu  de  juin  cà  la  fin  de  septembre. 

Saii-Beriiardîno  (Suisse,  Grisons)  est  situé  cà  une 
altitude  de  1621  mètres, sur  la  route  du  Splûgen  à  Bellin- 
zone,  à  11  heures  environ  en  diligence  de  la  gare  de  Goire 
et  à  7  L2  de  Bellinzone.  Sa  source  ferrugineuse  terreuse 
aazeuse  froide,  d'après  l'analyse  de  de  Planta,  contient 
0,035  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer,  0,01  de  bicar- 
bonate de  strontium  et  1,2  de  sulfate  de  calcium,  le  total 
de  ses  principes  solides  est  de  2,59  pour  mille.  Son  ins- 
tallation est  maintenant  bonne. 

Fîderîs  (Suisse,  canton  des  Grisons)  est  situé  à  une 
altitude  de  1054  mètres  dans  la  vallée  de  Praettigau,à  une 
heure  de  la  gare  de  Fideris,  sur  le  chemin  de  fer  de 
Landquart  à  Davos.  Il  possède  des  eaux  ferrugineuses 
gazeuses  faibles  (0,01  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer 
avec  une  minéralisation  totale  de  1.9  pour  mille),  elles 
rentrent  dans  la  catégorie  des  eaux  de  table.  Le  climat  joue 
le  rôle  principal  dans  ce  traitement. 

D'autres  sources  ferrugineuses  en  Suisse  sont  celles  de 
Passuo-  ;  Farnbiihl  (altitude  704  mètres)  dans  le  canton 
de  Lucerne,  à  une  heure  de  la  gare  de  Malters  ;  Gonten 
(altitude  884  mètres)  dans  le  canton  d'Appenzell  :  Rothen- 
brunnen  dans  le  canton  des  Grisons,  avec  une  eau  ferru- 
gineuse mixte  faiblement  minéralisée  et  à  une  altitude 
de  610  mètres  ;  et,  enfin,  Morgins  dans  le  canton  du 
Valais,  à  trois  heures  et  demie  en  voiture  de  la  gare  de 
Monthey,  à  une  altitude  de  1310  mètres,  mais  avec  2,4 
pour  mille  de  sulfate  de  calcium  dans  ses  eaux. 


-  239  — 

L.aniAloii  (Héraull)  est  situé  à  une  altitude  de  189 
mètres,  dans  une  vallée  de  la  partie  méridionale  des 
monts  Gévennes.  Le  climat  est  doux,  bien  que  la  station 
ne  soit  pas  complètement  à  Tahri  des  vents  froids.  Les 
sources  forment  trois  groupes,  à  peu  de  distance  les  uns 
des  autres  :  Lamalou-le-Bas,Lamalou-le-Centre,Lamalou- 
le-Haut.  Leur  température  varie  de  15  à  47°o  G.  Les  eaux 
ferrugineuses  et  faiblement  alcalines  contiennent  une  pro- 
portion modérée  d'acide  carbonique.  Cbaque  groupe 
de  sources  a  son  établissement  thermal  propre  ;  celui  de 
Lamalou-le-Bas  (Lamalou  TancienJ  est  le  plus  perfec- 
tionné. 

La  source  Gapus,  de  Lamalou-le-Gentre  (température 
15°  G.)  est  la  plus  ferrugineuse  :  ellecontient  environ  0,06 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  0,001  pour  mille 
d'arséniate  de  sodium.  C"est  la  source  la  plus  utilisée  pour 
la  boisson  dans  les  cas  d'anémie,  mais  elle  a  très  peu 
d'acide  carbonique  et  ne  le  conserve  pas  suftisamment 
pour  Texportation.  La  source  dite  du  «  Petit  Vichy  » 
(température  16°  15  G.)  de  Lamalou-le-Haut  renferme  très 
peu  de  fer  et  un  total  de  seulement  1  pour  mille  de  prin- 
cipes solides  (carbonate  de  sodium,  etc.).  La  source  de  la 
Vernière,  située  près  de  la  gare,  à  environ  400  mètres  au 
sud  de  Lamalou-le-Bas,  contient  1,1  pour  mille  de  car- 
bonate de  sodium,  0,5  pour  mille  de  bicarbonate  de  cal- 
cium, et  0,i  pour  mille  de  bicarbonate  de  magnésium. 
Elle  est  froide  et  comparativement  riche  en  acide  carboni- 
que; elle  renferme  jusqu'à  0,014  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  fer,  et  constitue  une  boisson  rafraîchissante  et 
agréable  ;  on  l'exporte  en  bouteilles  comme  eau  de 
table,  etc. 

Les  sources  que  nous  venons  de  mentionner  sont  em- 
ployées en  boisson,  mais  Lamalou  est  mieux  connu  par 
ses  bains,  dont  la  température  varie  de  30%  60  à  36^  G. 


—  240  — 

Beaucoup  de  malades  prennnent  leur  bain  ensemble  dans 
la  même  piscine.  Il  y  a  aussi  des  installations  pour  dou- 
ches, bains  de  vapeur  (pour  lesquels  les  sources  thermales 
naturelles  de  Lamalou-le-Bas  sont  suffisantes)  ;  il  y  a  des 
doucheurs  exercés  pour  le  massage. Les  indications  de  La- 
malou  sont  le  rhumatisme  chronique,  les  névralgies,  le 
tabès  commençant  et  certaines  affections  du  système  ner- 
veux. Le  professeur  Gharcot  envoyait  bon  nombre  de 
malades  à  Lamalou.  La  saison  est  du  ïo  mai  au  15  octobre. 

Accès  :  Lamalou  est  une  station  du  chemin  de  fer  de 
Béziers  à  Bédarieux. 

Installation  :  bonne.  Les  malades  peuvent  avoir  de 
chambres  attenant  aux  bains  et  on  peut  les  transporter  à 
une  courte  distance  dans  des  chaises  à  porteur. 

Bagiières-de-Bigorre  (Hautes-Pyrénées)  possède 
quelques  sources  ferrugineuses.  Cette  eau  est  décrite  dans 
le  groupe  terreux. 

Keniies-les-Baiiis  (Aude).  —  Le  village  est  situé 
dans  une  vallée  étroite,  à  une  altitude  de  317  mètres, sur 
les  bords  de  la  rivière  Salz,  à  9  kilomètres  environ  de  la 
gare  de  Gouiza-Montazels. 

Parmi  ses  sources  thermales  ferrugineuses  faibles  la 
plus  chaude  est  la  source  du  Bain  Fort  (température  46<^d 
G.),  qui,  suivant  AVillm  (1890),  ne  contient  que  0,002 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  n'a  qu'une  minérali- 
sation totale  de  0,o4  pour  mille  ;  on  peut  cependant  la 
classer  avec  d'autres  sources  similaires  de  Bennes  parmi 
les  eaux  thermales  simples. 

Une  seconde  classe  d'eaux  minérales  est  constituée  par 
la  source  du  Gercle  (température  12°22  G.),  les  sources 
Madeleine, et  autres  soufces  à  Bennes, qui, d'après  Willm, 
contiennent  du  sulfate  de  fer  (O.lo  pour  mille  dans  la 
source  Madeleine  n"  l),du  sulfate  d'aluminium,  et  un  peu 
d'acide  sulfurique  libre. 


—  241  — 

La  iroisième  classe  d'eaux  de  Rennes  comprend  diiïé- 
rentes  sources  chlorurées  qui  coulent  dans  le  ruisseau  de 
Salz  ;  d'où  son  nom.  Une  des  sources  contient  jusqu'à 
oG  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  Les  eaux  de  Ren- 
nes sont  employées  dans  le  traitement  de  l'anémie,  du 
rhumatisme  chronique  et  de  la  scrofule. 

Barbotan  (Gers).  —  C'est  un  village  paisible  situé 
près  de  Cazaubon,  à  30  kilomètres  environ  de  la  gare 
de  Mézin.  Barbotan  possède  des  eaux  chaudes  (température 
15  à  37''78  G.)  ferrugineuses  et  contenant  de  l'hydrogène 
sulfuré.  Les  eaux  sont  principalement  employées  sous 
forme  de  bains  de  boue,  qui  sont  la  spécialité  de  Barbo- 
tan et  sont  utilisées  dans  les  cas  de  rhumatisme  chronique 
et  de  maladies  des  articulations.  L'établissement  est  fré- 
quenté principalement  par  des  malades  de  cette  région  de 
la  France.  La  saison  est  du  commencement  de  juin  à  la 
fin  de  septembre. 

Amphioii-les-Bains  (Savoie)  est  situé  sur  le  bord 
méridional  du  lac  de  Genève  (altitude  380  mètres)  à  envi- 
ron 3  kilomètres  d'Evian.  Il  possède  une  eau  faiblement 
minéralisée,  riche  en  acide  carbonique,  et  contenant  la 
minime  quantité  de  0,006  pour  mille  de  phosphate  de 
fer  avec  de  très  petites  proportions  de  bicarbonate  de  cal- 
cium, de  magnésium  et  de  sodium.  Il  y  a  aussi  des  eaux 
similaires  à  celles  d'Evian. 

La  Baucbe  (Savoie), à  une  heure  et  demie  en  voiture 
de  la  gare  de  Lépin-Aiguebelette,  est  située  à  une  alti- 
tude de  600  mètres,  dans  une  vallée  fertile  de  la  Savoie, 
sur  la  pente  du  Mont  Signal. Son  eau  ferrugineuse  froide, 
non  gazeuse,  passe  pour  contenir  0,14  pour  mille  de  bi- 
carbonate de  fer,  et  0,03  pour  mille  de  crénate  de  fer. 

Cliarbonnières  (Rhône).  —  Village  à  environ  8  ki- 

16 


—  U^  — 

lomètres  au  nord-ouest  de  Lyon,  possède  des  eaux  fer- 
rugineuses froides  (0,04  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer),  elles  sont  pauvres  en  acide  carbonique  libre. 

liuxeuil  (Hte-Saône)  a  déjà  été  décrit  parmi  les  eaux 
thermales  simples. 

Cliâteaiineiif  (Puy-de-Dôme).  —  Quelques-unes  des 
sources  les  plus  froides,  telle  que  la  source  Morny,  peu- 
vent être  classées  parmi  les  eaux  ferrugineuses. 

Forges-les-Eaiix  (Seine-Inférieure)  (1).  —  La  ville 
(altitude  160  mètres)  est  située  sur  le  chemin  de  fer  de 
Paris  à  Dieppe,  via  Pontoise,  et  doit  sa  réputation  à  la 
visite  qu'y  fit  Louis  XIII  en  1632,  avec  sa  femme  Anne 
d'Autriche  et  son  célèbre  ministre  le  cardinal  de  Riche- 
lieu.Les  eaux  (froides)  de  la  source  Cardinal  contiennent, 
suivant  0.  Henry,  0,098  pour  mille  de  crénate  de  fer 
avec  de  petites  quantités  d'aluminium  et  des  sels  terreux; 
elles  sont  pauvres  en  acide  carbonique  libre. 

Orezza  est  situé  à  une  altitude  de  597  mètres  dans 
les  montagnes  de  la  région  nord-est  de  la  Corse.  Il  pos- 
sède deux  sources  ferrugineuses  gazeuses. 

Santa  Catarina  (Haute  Italie),  à  environ  5  kilomè- 
tres de  Bormio,  à  une  altitude  de  1707  mètres,  possède 
des  eaux  ferrugineuses  fortes,  avec  un  climat  analogue  à 
celui  de  St-Moritz  dans  la  Haute  Engadine. 

necoaro  (Italie,  province  de  Vicence)  est  situé  à  une 
altitude  de  427  mètres,  au  midi  des  Alpes  tyroliennes,  à 

(1)  Il  ne  faut  pas  confondre  cette  station  avec  celle  de  Forges- 
les-Bains  (Seine-et-Oise).  Cette  dernière  possède  des  eaux  froi- 
des, à  faible  minéralisation,  auxquelles  il  est  difficile  d'attribuer 
quelque  propriété  tliérapeutique  spéciale,  quoiqu'il  y  ait  un 
hôpital  pour  les  enfants  scrofuleux. 


-  243  — 

42  kilomètres  environ  de  la  gare  de  Vicence,  à  laquelle 
il  est  relié  par  un  tramway  à  vapeur.  Parmi  ses  nombreu- 
ses sources  ferrugineuses  la  plus  connue  est  la  source 
Lelia  qui, d'après  Bizio,  contient  0,04Gpour  mille  de  car- 
bonate de  fer  avec  de  petites  quantités  de  carbonate  de 
calcium  et  des  sulfates  de  calcium  et  de  magnésium  ;  elle 
est  riche  en  acide  carbonique.  Les  environs  sont  pittores- 
ques et  l'installation  bonne. 

Passons  maintenant  aux  eaux  du  continent  qui  renfer- 
ment du  sulfate  de  fer  ;  les  eaux  anglaises  de  ce  genre 
ont  été  mentionnées  déjà  parmi  les  eaux  ferrugineuses 
anglaises. 

Alcxisbad  (Allemagne,  Duché  de  Anhalt)  est  situé 
dans  la  vallée  de  Selke,  au  pied  des  montagnes  inférieu- 
res du  Harz,  à  deux  heures  de  la  gare  de  Gernrode.  Les 
eaux  ferrugineuses,  utilisées  pour  la  boisson,  sont  four- 
nies par  l'Alexis-Brunnen  et  le,  Freundschafts-Brunnen 
et  contiennent  du  bicarbonate  et  du  sulfate  de  fer.  Le 
Selke-Brunnen,  renfermant  du  chlorure  de  fer  {0,1  pour 
mille)  et  du  sulfate  de  fer  (0,05  pour  mille)  et  des  sulfa- 
tes de  sodium,  de  magnésium  et  de  calcium,  est  employé 
pour  les  bains.  Il  y  a  aussi  des  bains  salins,  des  bains  de 
pin  et  des  douches  avec  massage.  L'établissement  occupe 
un  site  agréable,  à  une  altitude  de  330  mètres.  L'air  est 
frais  et  plutôt  humide  ;  on  trouve  de  charmantes  prome- 
nades ombragées  dans  les  forêts  voisines.  La  saison  est 
du  commencement  de  juin  au  lo  septembre. 

Hermaiinsbad  à  Jflugkau,  dans  la  Silésie  prus- 
sienne. Muskau  (altitude  97  mètres)  sur  la  Neisse,  dans 
rOberlausitz,  station  sur  l'embranchement  du  chemin 
^e  fer  de  Weisswasser,  possède  des  eaux  ferrugineuses 
froides  (sulfate  de  fer).  La  Trinkquelle  contient,  dit-on, 
environ  0,19  pour  mille  de  sulfate  de  fer,  0,24  pour  mille 


—  244  — 

de  bicarbonate  de  fer  et  0,5  pour  mille  de  sulfate  de  cal- 
cium, tandis  quela  Badequelle  plus  forte  renferme  0,75 
de  sulfate  de  fer,  0,54  de  bicarbonate  de  fer  et  2.08  de 
sulfate  de  calcium.  On  y  trouve  des  bains  de  boue  ferru- 
gineuse. Hermannsbad  est  situé  au  centre  du  célèbre  parc 
et  jardin  du  prince  Piickler. 

Heruiaiinsbacl  près  Lausigk,  dans  le  royaume  de 
Saxe,  possède  des  eaux  contenant  une  forte  proportion  de 
sulfate  de  fer  (au-dessus  de  4  pour  mille),  un  peu  d'ar- 
senic ;  elles  ne  peuvent  pas  être  employées  en  boisson. 

Ratzes  (dans  le  Tyrol  autrichien,  altitude  1188  mè- 
tres) est  situé  dans  un  ravin  boisé  fermé  par  le  mont 
Schlern.  Il  possède  une  source  ferrugineuse  (0,3  pour 
mille  de  sulfate  de  fer),  et  une  source  sulfureuse  froide. 
La  station  la  plus  rapprochée,  Atzwang,  est  à  3  h.  1/4 
de  distance. 

unitterbad  (Tyrol  autrichien),  altitude  947  mètres,  à 
trois  heures  et  demie  de  Meran,  est  situé  dans  la  roman- 
tique vallée  deMarau  et  possède  une  source  ferrugineuse, 
contenant  du  sulfate  de  fer  avec  de  petites  quantités  d'ar- 
senic et  des  sulfates  de  manganèse,  de  strontium,  de  zinc 
et  de  cuivre. 

Paratl  (Hongrie,  altitude  201  mètres),  station  sur  le 
chemin  de  fer  de  Kis-Terenne  à  Kaal-Kapolna,  possède 
des  eaux  contenant  du  sulfate  de  fer,  dont  la  plus  forte 
renferme, dit-on,  5,5  pour  mille  de  sulfate  de  fer,et  3,03 
pour  mille  de  sulfate  d'aluminium.  Dans  le  voisinage  est 
la  Gseviczequelle,  source  sulfureuse  renfermant  1,1  pour 
mille  de  carbonate  de  sodium,  beaucoup  d'acide  carboni- 
que et  dix  volumes  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré.  Plus 
loin  (à  deux  heures  de  distance)  est  la  Clarissequelle,  con- 
tenant 0,06  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 


-  245  — 

£rdœbeiiye  (Hongrie)  situé  à  une  altitude  jd'environ 
237  mètres,  dans  une  vallée  bien  boisée, à  cinq  kilomètres 
de  la  gare  de  Liszka-Tolesva, possède  des  eaux  qui  renfer- 
ment du  sulfate  de  fer,  de  l'aluminium  et  de  l'arsenic. 

Les  sources  contenant  du  sulfate  de  fer  deLevico,deRon- 
cegno  et  de  Vais  seront  décrites  avec  les  eaux  arsenicales. 

Renne!9i-les-Baiiis  a  déjà  été  décrit.  Parmi  les  au- 
tres eaux  contenant  du  sulfate  de  fer  il  y  a  celles  de  Ron- 
neby,  la  source  la  plus  connue  en  Suède  ;  la  nouvelle 
source,  renfermant  environ  2,5  pour  mille  de  sulfate 
de  fer  et  1,5  de  sulfate  d'aluminium,  n'est  employée 
qu'en  bains,  tandis  que  la  plus  faible,  l'ancienne  source 
(0,33  pour  mille  de  sulfate  de  feretO,38  de  sulfate  d'alu- 
minium) est  quelquefois  utilisée  pour  la  boisson. 

• 

Rio  (Elba)possède  une  eau  contenant  du  sulfate  de  fer. 
Une  autre  eau  intéressante  est  la  source  chaude  de  Pîscîa- 
relli  prèsPozzuoli,  qui  contient  du  sulfate  de  fer  et  de 
l'aluminium  ;  elle  a  été  décrite  par  Pline  et  est  encore  em- 
ployée, dit-on,  par  les  Napolitains  en  applications  ex- 
ternes. Il  existe  en  Italie  plusieurs  autres  sources  conte- 
nant du  sulfate  de  fer. 

AiiteiiiB,  dans  les  environs  de  Paris,  possède  une 
source  ferrugineuse  froide,  contenant  0,71  poui'  mille  de 
sulfate  de  fer  et  d'aluminium,  et  2  pour  mille  de  sul- 
fates de  calcium,  de  magnésium  et  de  sodium,  avec  des 
traces  d'arsenic.  La  minéralisation  totale  est  de  3,2  pour 
mille.  Passy,  un  quartier  de  Paris,  possède  aussi  des 
sources  contenant  du  sulfate  de  fer,  quoique  non  utilisées 
actuellement;  l'analyse  de  deux  de  ces  sources  montre 
la  présence  respective  de  0,045  et  0,41  pour  mille  de  sul- 
fate de  fer. 

Les  eaux  ferrugineuses    (bicarbonate  de  fer)  de  Val 


—  246  — 

Sinestra.  Ceresole  Reale,  Vic-sur-Cère,  Sylvanes  et  Bus- 
sang  sont  décrites  dans  le  groupe  arsenical.  Parmi  d'au- 
tres eaux  ferrugineuses  il  faut  mentionner  celles  de  : 
Haarlem,  en  Hollande;  Hitzacker-Weinberg,  dans  le  Ha- 
novre; Clève.  dans  la  Prusse  Rhénane,  près  la  frontière 
du  duché,  autrefois  la  capitale  du  duché  de  Clève  ;  Mal- 
médy,  dans  la  Prusse  Rhénane,  près  de  la  Belgique  ;  le 
Dinkholder-Brunnen,  près  Brauhach,  sur  le  Rhin  :  Al- 
bersdorf,  sur  le  canal  de  la  Baltique  (bains  ferrugineux 
et  établissements  hydrothérapiques)  ;  Hofgeismar,  dans 
la  province  prussienne  de  Hesse-Xassau  (un  peu  faible)  ; 
Stettin  et  Polzin  dans  la  Poméranie  (pauvres  en  acide 
carbonique)  :  Ronneburg,  dans  le  duché  de  Saxe-AIten- 
burg  (assez  pauvre  en  acide  carbonique)  ;  Lobenstein 
(pauvre  en  acide  carbonique),  dans  la  principauté  de  Reuss- 
Schleiz  ;  Medernau,  dans  le  Wurtemberg,  Forèt-Noire  ; 
Rastenberg,  dans  la  Thuringe  (Saxe-Weimar);  Reibolds- 
grûn ,  plus  connu  pour  son  sanatorium  pour  les  malades  at- 
teints de  consomption  (altitude,  686  mètres),  et  Linda 
dans  le  royaume  de  Saxe  ;  Kœnig  Otto  Bad  (près 
Wiesau)  ;  Kellberg  et  Steben,  en  Bavière  ;  Langenau  ou 
iSiederlangenau,  Charloltenbrunn,  Bukowine,  Alt-Heide, 
Hermsdorf,  près  Goldberg,  Lauchstcedt  (pauvre  en  acide 
carbonique)  et  Schwarzbach  (faible),  dans  la  Silésie 
prussienne;  Karlsbrunn  'altitude  768  mètres),  dans  la 
Silésie  autrichienne  ;  Sternberg  et  Sangerberg,  en  Bo- 
hême ;  Pyrawarth  (0.11  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, 
mais  comparativement  faible  en  acide  carbonique),  dans 
la  Basse-Autriche  ;  Yellach  ouFellach  (altitude  838  mè- 
tres), dans  la  Garinthie  ;  Tarcsa  ou  Talzniannsdorf  (avec 
du  sulfate  de  sodium;,  en  Hongrie,  près  les  frontières 
de  la  basse  Autriche  et  de  la  Styrie  ;  Szliacs,  et  autres 
sources  près  Altsohl  (quelques-unes  sont  thermales),  et 
Vihnye  (deux  de  ces  sources  sont  chaudes)  prés  Schem- 


nitz,  en  Hongrie  ;  Korytnica  et  Bœsing,  dans  les  Gar- 
pathes  en  Hongrie  ;  Krynica,  dans  les  Garpathes  en 
Galicie  (altitude  environ  G 10  mètres,  eaux  terreuses  ga- 
zeuses assez  fortement  ferrugineuses,  bains  de  boue,  etc.)  ; 
Zaison  (voir  chap.  XVI)  et  Tusnad,  en  Transylvanie  ; 
Altwasser,  dans  la  Silésie  prussienne,  était  bien  connue 
comme  eau  ferrugineuse  jusqu'à  18G9;  les  sources  fu- 
rent très  endommagées  à  cette  époque  par  des  travaux 
dans  les  mines  de  charbon  . 

En  France,  les  eaux  suivantes,  contenant  du  bicarbo- 
nate de  fer,  n'ont  pas  encore  été  mentionnées:  Neyrac 
(0,08  pour  mille,  température  26"67  G.)  dans  l'Ardè- 
che;  Farette  (faible,  et  pauvre  en  acide  carbonique)  .en 
Savoie  ;Saint-Bertrand-de-Gomminges  (0,0^)  pour  mille, 
non  gazeuses),  dans  la  Haute-Garonne  ;  Renlaigue  (fortes 
et  gazeuses)  et  Glermont-Ferrand  (avec  du  chlorure  de 
sodium  et  des  bicarbonates  de  sodium  et  de  calcium),  dans 
le  Puy-de-Dôme  ;  Brucourt  (non  gazeuses),  dans  le  Gai 
vados  ;  Ghâteau-Gontier  (0,104  pour  mille,  d'après  B. 
Henry,  de  carbonate  et  de  crénate  de  fer),  dans  la 
Mavenne. 


CHAPITRE  XIII 
Eaux  arsenicales. 


L'arsenic  existe  en  quantités  appréciables  dans  quel- 
ques eaux  minérales,  aussi  peut-on  attendre  de  leur  em- 
ploi une  action  altérante  dans  certains  cas  d'anémie  et 
dans  différents  états  cachectiques,  principalement  dans  la 
cachexie  paludéenne,  dans  laquelle  les  eaux  ferrugineu- 
ses n'ont  pas  en  général  d'influence  salutaire.  On  peut 
encore  utiliser  ces  eaux  dans  quelques  maladies  chroni- 
ques de  la  peau. 

L'arsenic  associe  son  action  à  celle  :  1*^  du  sulfate  de 
fer  dans  les  eaux  de  Roncegno  et  de  Levico  en  Italie,  et  de 
Vais  en  France  ;  2^^  du  bicarbonate  de  fer  dans  les  eaux 
de  Geresole  Reale,  Val  Sinestra,  Vic-sur-Gère,  Syhanes 
et  Bussang  et  3"*  des  eaux  chlorurées  alcalines  à  la  Bour- 
boule.  On  peut  se  demander  si  la  proportion  d'arsenic 
dans  les  sources  les  plus  faibles  de  ce  groupe  exerce 
quelque  action  thérapeutique  spéciale.  Les  eaux  faible- 
ment minéralisées  du  Mont-Dore  contiennent  la  petite 
proportion  de  0,0009  pour  mille  d'arséniate  de  sodium  : 
au-dessous  d'un  milligramme  par  litre. 

Outre  les  eaux  mentionnées  séparément  dans  ce  chapi- 
tre on  trouve, dans  les  eaux  de  Royat,  de  très  faibles  quan- 
tités d'arséniate  de  sodium  ou  de  l'arsenic  dans  un  autre 
état  chimique,  mais  que  nous  exprimerons,  pour  la  faci- 
lité des  comparaisons,  sous  forme  d'arséniate  de  sodium 
0. 0045  pour  mille  dans  la  source  St-Victor);  St-Nectaire 


—  249  — 

(la  source  des  Dames  en  contient,  dit-on,  jusqu'à  O.OOo 
pour  mille). 

St-Honoré  renferme  de  l'arsenic  associé  à  de  Fhy- 
droc^ène  sulfuré,  équivalent  A  environ  0,004  pour  mille 
d'arséniate  de  sodium  dans  la  source  de  la  Crevasse. 

Vichy  (0,002  dans  la  source  de  la  Grande-Grille)  ;Uriage 
(0,002)  ;  Lamalou  (0,001  dans  la  source  Gapus)  ;  et  on  a 
trouvé  des  traces  d'arsenic  dans  les  eaux  de  Bath,  Baden- 
Baden,  Kreuznach,  Plombières,  St-Honoré,  Poretta  (en 
Italie),  etc. 

Court-Saiiit-£tieiine  (Belgique,  Brabant'  possède 
une  source  (altitude  environ  80  mètres),  découverte  en 
1878,  qui  contient,  dit-on,  jusqu'à  0,0097  pour  mille 
d'acide  arsénique,  ou  0.0263  pour  mille  d'arséniate 
de  sodium,  outre  un  total  de  seulement  0,28  pour  mille 
d'éléments  solides.  L'eau  est  utilisée  uniquement  pour 
l'exportation. 

L.»  Bourboule  (Puy-de-Dôme).  —  La  Bourboule 
est  située  dans  une  agréable  vallée  de  l'Auvergne,  à  une 
altitude  de  847  mètres,  sur  les  deux  rives  de  la  Dor- 
dogne.La  vallée  de  la  Bourboule  ;  orientée  de  Testa  l'ouest) 
forme  un  angle  droit  avec  la  vallée  du  Mont-Dore  ^dont 
la  direction  est  du  sud  au  nord).  Le  Mont-Dore  est  à  en- 
viron 6  kilomètres  plus  haut  sur  la  rivière. 

Les  eaux,  qui  ont  un  goût  de  bouillon  de  poulet,  se 
distinguent  des  autres  eaux  alcalines  chlorurées  par  la 
quantité  d'arsenic  qu'elles  renferment.  On  peut  regarder 
pratiquement  les  deux  principales  sources  comme  une 
seule  source,  et  l'appeler  la  source  Perrière-Ghoussy. 
Son  eau  a  une  température  de  48  à  dd"  G.  (60°G,  avant  son 
arrivée  à  la  buvette),  et,  d'après  l'analyse  faite  par  J. 
Lefort  et  Bonis  ^1878),  a  une  minéralisation  totale  de 
6,4  pour  mille,  contenant  2,8  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium  et  autant  de  bicarbonate  de  sodium  et  une  quan- 


—  2o0  — 

tité  d'arsenic  équivalente  à  0,028  pour  mille  crarséniate 
de  sodium.  Les  deux  sources  Fenestre  sont  froides 
(18"89  G.)  et  beaucoup  moins  minéralisées  ;  elles  sont  uti- 
lisées dans  les  bains  pour  abaisser  la  température  des  au- 
tres sources. 

Environ  à  800  mètres  de  l'établissement  il  y  a  quel- 
ques nouvelles  sources  qui  sont  froides  ;  elles  ressem- 
blent par  leur  constitution  chimique  à  celles  de  Fe- 
nestre. 

Les  eaux  sont  employées  en  boisson  (un  quart  ou  un 
demi-verre  pour  commencer),  en  bains  et  en  douches, 
en  pulvérisations  et  inhalations. 

Dans  les  anciennes  salles  d'inhalation,  l'eau  miné- 
rale tombait  goutte  à  goutte  d'une  certaine  hauteur  au 
centre  de  la  salle.  De  cette  manière  une  partie  de  l'eau 
pulvérisée  est  absorbée  par  le  malade  en  même  temps 
que  la  vapeur.  Les  malades  restent  environ  une  demi- 
heure  assis  dans  les  salles  d'inhalation,  habillés  d'un 
large  peignoir  de  bain.  On  prend  souvent  un  bain  de 
pieds  pendant  Tinhalation.  L'inhalation  et  la  pulvérisa- 
tion sont  aussi  employées  à  part. 

Les  eaux  de  la  Bourboule  sont  utilisées  dans  le  trai- 
tement des  affections  du  système  respiratoire  et  dans  les 
cas  où  les  eaux  alcalines  chlorurées  sont  indiquées  ;  mais 
en  raison  de  la  proportion  d'arsenic  qu'elles  contiennent, 
dit-on,  on  peut  obtenir  aussi  de  bons  résultats  dans  le 
traitement  de  la  scrofule  et  de  différents  états  cachecti- 
ques, de  la  cachexie  malarique,  du  rhumatisme  léger,  de 
la  goutte,  des  maladies  chroniques  de  la  peau,  dans  les 
cas  où  l'arsenic  est  indiqué. On  les  a  trouvées  utiles  dans 
quelques  cas  de  glycosurie  et  d'albuminurie  et  elles  ont 
aussi  une  certaine  réputation  dans  le  traitement  des  pre- 
mières périodes  et  des  formes  torpides  de  la  tuberculose 
pulmonaire. 


—  ^2ol  — 

On  prescrit  quelquefois  des  bains  prolongés  dans  les 
iniiladies  chroniques  de  la  peau. 

On  observe  aussi  parfois  durant  le  traitement  des 
éru])tions  thermales,  de  la  diari'hée  ou  d'autres  variétés 
de  lièvre  thermale  (poussée)  ;  mais  comme  un  phénomène 
semblable  se  produit  aussi  après  l'usage  d'autres  eaux, 
on  ne  peut  attribuer  leur  apparition  à  la  Bourboule  à  la 
présence  de  l'arsenic  dans  l'eau. 

La  saison  est  du  25  mai  au  30  septembre. 

Accès  :  Orléans  et  Montluçon,Laqueuille  ;  omnibus  en 
1  h.  1/2  de  la  gare  de  Laqueuille. 

]fIoiit-»ore  (Puy-de-Dôme).  —  Le  Mont-Dore  est 
situé  sur  la  Dordogne  prés  de  ses  deux  sources,  dans  une 
vallée  profonde  des  montagnes  d'Auvergne,  à  une  alti- 
tude de  1048  mètres.  Quoiqu'il  ne  soit  pas  trop  en- 
caissé, l'établissement  est  presque  complètement  abrité 
par  le  Mont-Dore  et  les  hauteurs  qui  Tentourent.  On 
peut  faire  depuis  l'établissement  plusieurs  excursions  in- 
téressantes. 

Les  sources  thermales,  dont  une  au  moins,  la  source- 
César,  si  l'on  en  juge  d'après  de  nombreux  vestiges,  était 
connue  des  Romains,  fournissent  des  eaux  peu  minérali- 
sées, ayant  une  température  de  40  à  47«  Cet  contiennent 
une  proportion  faible,  mais  appréciable,  d'arséniate  de 
sodium  (environ  0,001  pour  mille  et  environ  0,02  pour 
mille  de  bicarbonate  de  fer). 

Les  sources  thermales  diffèrent  principalement  par 
la  proportion  d'acide  carbonique  qu'elles  renferment. 
Leur  minéralisation  totale  atteint  environ  2  pour  mille. 

La  source  Madeleine  (température  45^  G.  est  la  seule 
qu'on  exporte)  et  la  source  Bardon  (température  47*^  G.) 
sont  peut-être  les  deux  sources  les  plus  généralement 
employées  en  boisson.  D'après  J.  Lefort,la  source  Ramond 
contient  jusqu'à  0,05  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer. 


—  252  — 

La  fontaine  Sainte-Marguerite,  gazeuse  froide  (tempé- 
rature 12°  22  C),  est  employée  comme  eau  de  table. 

Les  eaux  thermales  sont  utilisées  sous  forme  de  bains, 
douches,  bains  de  pieds,  boisson,  gargarismes,  pulvéri- 
sations et  inhalations.  On  prescrit  dans  des  cas  spéciaux 
des  demi-bains  très  chauds  (quelquefois  même  jusqu'à 
45°G.)  ;  rimmersion  ne  doit  durer  que  quelques  mi- 
nutes. 

Le  contingent  de?i  baigneurs  comprend  beaucoup  deper- 
sonnes  dont  la  profession  est  de  parler  en  public, de  chan- 
ter et  qui  sont  atteintes  d'affections  chroniques,  telles  que 
laryngite,  bronchite, etc.  Dans  ces  cas  on  emploie  surtout 
le  traitement  par  inhalation.  Les  malades  mettent  un  pei- 
gnoir de  flanelle  dans  les  salles  d'inhalation,  et  on  les 
porte  et  rapporte  dans  une  chaise  à  pointeurs.  Sur  le  trajet 
et  à  leur  retour  ils  boivent  pour  la  plupart  un  peu  d'eau 
thermale.  Le  traitement  par  inhalation  (quelquefois 
combiné  avec  la  pulvérisation)  ne  se  fait  que  dans  la 
matinée;  il  est  habituellement  suivi  d'un  repos  avant  le 
déjeuner  (à  10  h.  1/2  ou  midi).  Les  malades  qui  suivent 
ce  traitement  le  matin  prennent  souvent  un  bain  de 
pieds  d'eau  thermale  ou  quelque  autre  traitement  dans 
l'après-midi  avant  le  dîner. 

Le  Mont-Dore  jouit  d'une  réputation  spéciale  dans  le 
traitement  de  Tasthme,  et  on  peut  dire  que  les  résultats 
sont  ici  plus  favorables  que  dans  toute  autre  station.  Le 
succès  est  plus  fréquent  dans  l'asthme  compliqué  de  ca- 
tarrhe bronchique  chronique  ;  mais  souvent  le  véritable 
asthme  nerveux  bénéficie  également  de  la  cure.  Toute- 
fois des  rechutes  ne  sont  pas  rares.  Bon  nombre  de  ma- 
lades du  Mont-Dore  sont  goutteux  ou  rhumatisants  et 
quelques-uns  d'entre  eux  viennent  à  cette  station  pour  des 
troubles  nerveux  fonctionnels.  Une  grande  partie  du  bon 
résultat  est  due  au  climat  et  au  traitement  thermal  ordi- 


—  253  — 

naire.  On  suppose  que  l'arsenic  a  aussi  quelque  influence. 
L'établissement  thermal  récemment  complété  est  un  des 
mieux  installés  de  France.  On  donne  le  traitement  gra- 
tuit aux  malades  pauvres  du  voisinage.  La  saison  est  du 
15  juin  au  13  septembre. 

Accès:  six  heures  en  voiture  de  la  gare  de  Glermont- 
Ferrand  ;  ou,  ce  qui  est  préférable,  directement  de  Paris 
par  le  chemin  de  fer  d'Orléans  à  Laqueuille  et  de  là  une 
heure  et  demie  en  voiture.  L'année  prochaine  le  chemin 
de  fer  de  Laqueuille  au  Mont-Dore  sera  terminé. 

Installation  :  bonne. 

Levîco,  village  du  Tyrol  autrichien,  situé  à  l'entrée 
de  la  belle  vallée  de  Sugana,  à  une  altitude  de  518 
mètres,  à  20  kilomètres  environ  à  l'est  de  Trente.  Il 
possède  des  eaux  froides  contenant  du  sulfate  de  fer  et 
de  l'arsenic;  on  les  emploie  en  boisson  chez  les  malades 
atteints  d'anémie,  de  cachexie  paludéenne,  etc.,  et  à  Tex- 
lérieur  contre  le  catarrhe  des  organes  génitaux  de  la 
femme.  C'est  dans  les  grottes  de  Vetriolo,  à  une  altitude 
de  1493  mètres,  sur  la  pente  méridionale  du  Monte- 
Fronte,  que  sont  situées  les  sources  forte  et  faible  de 
Levico. L'établissement  de  bains  de  Vetriolo  se  trouve  près 
des  grottes. 

L'eau  faible  de  Levico  (0,66  pour  mille  de  sulfate  de 
fer,  0,00095  d'acide  arsénieux)  est  prise  en  boisson,  au 
commencement  de  la  cure,  à  la  dose  d'une  h  deux  cuille- 
rées à  soupe,  deux  ou  trois  fois  par  jour,  pendant  ou  après 
les  repas.  Après  deux  à  trois  semaines  on  emploie  l'eau 
plus  forte  aux  mêmes  doses;  on  peut  même  les  doubler 
plus  tard. 

L'eau  forte  de  Levico  contient  0,009  pour  mille  d'acide 
arsénieux,  5,13  pour  mille  de  sulfate  de  fer,  0,05  pour 
mille  de  sulfate  de  cuivre,  et  0,65  pour  mille  de  sulfate 
d'aluminium. 


—  254  — 
La  saison  dure  du  l^'"  juin  à  la  fin  de  septembre. 

Roiicegno,  village  du  Tyrol  autrichien,  à  30  k.  1/2 
environ  à  l'est  de  Trente,  possède  des  eaux  contenant  une 
forte  proportion  de  sulfate  de  fer  et  l'eau  arsenicale  du 
Mont  Tesobo.  L'établissement,  situé  dans  le  Val  Sugana, 
à  une  altitude  de  533  mètres,  aura  prochainement  une 
gare  sur  la  nouvelle  ligne  du  Val  Sugana,  à  une  heure  de 
distance  de  Trente. 

D'après  l'analyse  de  1888  du  professeur  Pietro  Spica, 
Teau  du  Mont  Tesobo  a  une  minéralisation  totale  de  7,87 
pour  mille  et  contient  0,109  pouj-  mille  d'arséniate  de 
sodium,3, 11  pour  mille  de  sulfate  de  fer,  0,028  pour  mille 
de  sulfate  de  cuivre,  1,38  pour  mille  de  sulfate  d'alu- 
minium, 1,21  pour  mille  de  sulfate  de  manganèse, 
0,047  pour  mille  de  sulfate  de  nickel,  0,025  pour  mille 
de  sulfate  de  cobalt,  0,038  pour  mille  de  phosphate  de 
fer,  0,115  pour  mille  d'anhydride  arsenique,  et  0,209 
pour  mille  de  matière  organique. 

La  saison  est  du  l*""  mai  à  la  fin  de  septembre. 

Sreberiiik  ou  Srebepiiieza,  en  Bosnie.  La  Guber- 
quelle  (total  des  matières  solides  0,753  pour  mille)  con- 
tient, dit-on,  0,373  pour  mille  de  sulfate  de  fer,  0,227 
pour  mille  de  sulfate  d'aluminium,  0,008  pour  mille 
d'acide  sulfurique,  0,006  pour  mille  d'acide  arsénieux. 

Herinaniisbad,  près  Lausigk  dans  le  royaume  de 
Saxe.  V.  p.  244. 

Ceresole-Reale  (Italie,  Piémont)  est  un  petit  vil- 
lage de  la  vallée  de  l'Oreo,  à  5  heures  environ  de  Turin. 
11  est  situé  à  une  altitude  de  1612  mètres, entre  le  Grand 
Paradis  et  les  monts  Levanna  ;  tous  les  deux  ont  plus  de 
3,353  mètres.  L'eau  des  deux  sources  est  semblable  et 
contient,  d'après  l'analyse  de  Sobrero,  0,17  pour  mille 


—    ZOO    

de  bicarbonate  de  fer.  0,0057  pour  mille  d'arséniate  de 
sodium,  et  environ  0,003  pour  mille  de  bicarbonate  de 
lithium  ainsi  que  de  manganèse.  Le  site  est  beau,  l'air 
tortillant  et  Tinstallation  bonne. 

Val  Sîiiestra  (Suisse,  canton  des  Grisons).  —  Les 
sources  de  Yal  Sineslra  sont  à  environ  trois  heures  de 
Tarasp-Schuls,et  on  peut  se  procurera  Schuls  les  eaux 
de  Val  Sinestra,  prises  chaque  jour  à  la  source.  Elles 
contiennent,  dit-on,  environ  un  cinquième  de  la  propor- 
tion d'arsenic  contenu  dans  les  eaux  fortes  de  Levico  et 
ont  l'avantage  de  renfermer  du  bicarbonate  de  fer  au  lieu 
de  sulfate  de  fer.  D'après  l'analyse  de  Husemann,  l'Ll- 
richsquelle  contient  0,0017  et  la  Conradinsquelle  0,0019 
pour  mille  d'arséniate  de  sodium.  Ces  deux  sources  com- 
prennent parmi  leurs  principes  constituants  environ 
0,03  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer  et  environ  1.3  pour 
mille  de  bicarbonate  de  calcium. 

Ciidowa,  dans  la  Silésie  prussienne.  On  a  trouvé  de 
l'arsenic  dans  TEugenquelle,  sous  forme  d'arséniate  de 
fer.  L'eau  de  cette  source  contiendrait,  dil-on,  0,07  pour 
mille  de  carbonate  de  fer,  l.:29  pour  mille  de  bicarbonate 
de  sodium  et  0,002o  d'arséniate  de  fer. 

Bussaiig  (Vosges)  est  situé  dans  une  vallée  des  mon- 
tagnes des  Vos^res,  à  671  mètres  d'altitude.  La  s^are  est  le 
terminus  d'un  embranchement  de  la  ligne  d'Epinal.  Ses 
eaux  alcalines  faibles  sont  riches  en  acide  carbonique; 
la  source  Salmade  a  une  minéralisation  totale  de  1,5  pour 
mille  de  principes  solides  ;  dans  ce  chiffre  il  y  a  0,0086 
pour  mille  de  carbonate  de  fer,  0,003  pour  mille  de 
carbonate  de  manganèse,  et  0,0012  pour  mille  d'arsé- 
niate de  fer.  L'eau  est  surtout  exportée  et  on  la  prend 
aux  repas. 

Sylvaiies  (Aveyron)  est  situé  dans  un  district  mon- 


—  256  — 

tagneux,  à  une  altitude  de  400  mètres  ;  on  y  arrive  par 
la  gare  de  Ceilhes-Roqueredonde.Ses  eaux  thermales  ont 
une  température  de  31°11  à  )36'^M  G.  Outre  un  total 
d'environ  1  pour  mille  d'éléments  solides,  elles  contien- 
nent, dit-on,  0,02  de  carbonate  de  fer  et  0,016  d'arsé- 
niates  (fer  et  magnésium).  Sylvanes,  en  raison  de  ce 
que  ses  eaux  sont  principalement  utilisées  en  bains,  est 
quelquefois  rangé  dans  les  eaux  thermales  simples. Ceux 
qui  prennent  les  bains  boivent  parfois  les  eaux  alcalines 
gazeuses  froides  (1,8  pour  mille  de  bicarbonate  de  so- 
dium) d'Andabre,  situé  à  4  kilomètres  de  Sylvanes  et 
Camarès. 

Vais,  connu  pour  ses  sources  alcalines  froides,  pos- 
sède aussi  des  eaux  faiblement  chargées  de  sulfate  de  fer. 
La  source  Saint-Louis,  outre  un  total  de  0.4  pour  mille 
d'éléments  solides,  contient  0,04  pour  mille  de  sulfate 
de  fer,  de  protosulfate  et  depersulfate,et  0,001  pour  mille 
d'arséniates  ;  elle  contient  aussi  0,099  pour  mille  d'acide 
sulfurique  libre.  La  source  Dominique,  la  mieux  connue 
de  ce  groupe,  contient  0,003  pour  mille  d'arséniate  de 
fer. 

Vic-sup-Cèpe  (Cantal),  situé  à  une  altitude  d'envi- 
ron 671  mètres,  au  pied  des  montagnes  du  Cantal,  pos- 
sède des  eaux  ferrugineuses  gazeuses  froides  qui  con- 
tiennent, dit-on,  0,03  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer, 
0,008  pour  mille  d'arséniate  de  sodium,  1,8  pour  mille 
de  bicarbonate  de  sodium,  1,2  pour  mille  de  bicarbonates 
terreux  et  1,2  pour  mille  de  chlorure  de  sodium.  L'éta- 
blissement se  trouve  à  1200  mètres  environ  du  village, 
mais  les  eaux  sont  surtout  utilisées  pour  l'exportation. 


CHAPITRE  XIV 
Eaux  sulfureuses. 


Il  est  difficile  d'expliquer  l'action  des  eaux  sulfu- 
reuses, et  quoique  leur  valeur  thérapeutique  spéciale  ait 
été  mise  en  question,  l'expérience  cependant  semble 
montrer  que  les  eaux  fortes  de  ce  groupe  exercent  dans 
tous  les  cas  certains  elïets  thérapeutiques.  L'action  des 
eaux  sulfureuses  très  faibles  est  probablement  semblable 
à  celle  du  traitement  thermal  simple  ou  hydrothérapi- 
que  ordinaire,  aidée  par  le  climat,  le  régime,  une  bonne 
hygiène  et  la  direction  médicale  générale.  Dans  les  eaux 
sulfureuses  mixtes,  Taction  est  modifiée  par  la  présence 
d'autres  éléments  de  l'eau. 

Les  eaux  sulfureuses  sont  employées  en  bains,  dou- 
ches, boisson,  pulvérisation  et  inhalation.  On  les  uti- 
lise dans  le  traitement  désaffections  rhumatismales  chro- 
niques, du  catarrhe  chronique  des  voies  digestives,  de 
l'hyperhémie  du  foie  et  des  hémorrhoïdes,  des  catarrhes 
bronchique,  laryngé  et  pharyngé,  de  la  syphilis  constitu- 
tionnelle, des  intoxications  métalliques  chroniques, -de 
quelques  alïections  scrofuleuses  et  des  maladies  chroni- 
ques de  la  peau. 

L'action  des  bains  sulfureux  prolongés  dans  les  affec- 
tions de  la  peau  est  vraisemblablement  analogue  à  celle 
des  bains  d'eaux  thermales  simples  ou  des  bains  d'eaux 
thermales  terreuses;  mais,  dans  quelques  cas,  le  soufre 
peut  exercer  une  action  parasiticîde  spéciale  sur  la  peau. 

17 


—  2o8  — 

Yerdenal  (i).  des  Eaux  Chaudes,  a  trouvé  qu'une  cul- 
ture de  microbes  pyogènes  pousse  plus  lentement  quand 
on  a  ajouté  de  Teau  sulfureuse  à  la  culture  que  quand 
on  Ta  additionnée  de  la  même  quantité  d'eau  distillée. 
Il  suppose  qu'il  s'agit  d"une  action  antiseptique  douce  : 
on  comprendrait  ainsi  qu'autrefois  certaines  eaux  sulfu- 
reuses aient  eu  une  grande  réputation  dans  le  ti'aitement 
des  plaies.  Ainsi  on  a  appelé  les  Eaux  Bonnes  Eaux  des 
Arquehusades.  à  partir  du  moment  où  les  soldats  béarnais, 
blessés  à  la  bataille  de  Pavie  ('lo:2oj,  y  firent  une  cure. 
D'autres  eaux  sulfureuses,  telles  que  celles  de  Barèges, 
ont  également  joui  d'une  grande  réputation  pour  la  gué- 
rison  des  plaies  ;  mais  on  a  attribué  une  action  curative 
presque  identique  aux  eaux  thermales  simples  (V.  p.  73). 

Les  bains  sulfureux  sont  employés  à  Aix-la-Chapelle, 
Barèges,  Luchon,  Uriage,  Aix-les-Bains,  etc.  pour  faire 
apparaître  des  signes  de  syphilis  latente  (V.  Aix-la-Cha- 
pelle) (2). 

Des  cures  internes  prolongées  d'eaux  sulfureuses  for- 
tes tendent  chez  quelques  personnes  cà  produire  un  état 
anémique  temporaire  et  un  épuisement  nerveux. 

Les  eaux  sulfureuses  se  conservent  en  règle  générale 
mal  ;   il  faudrait  autant  que  possible  les  boire  à  la  source 

(1)  Esmi  d'une  application  de  la  bactériologie  à  la  médecine 
thermale. 

(2)  On  a  dit  que  les  eaux  sulfureuses  étaient  une  «  pierre  de 
touche  ))  pour  la  gue'rison  de  la  syphilis.  Il  est  vrai  que,  dans 
quelques  cas,  elles  ont  déterminé  l'apparition  d'éruptions  syphi- 
litiques, en  raison  de  l'action  stimulante,  sous  forme  de  bains 
ou  de  douches,  qu'elles  exercent  sur  la  peau,  mais  cette  action 
n'a  rien  de  constant,  et,  en  ce  qui  concerne  le  prétendu  juge- 
ment des  eaux  appliqué  à  la  question  du  mariage,  le  pouvoir  dé- 
cisif qu'on  leur  attribue  n'a  rien  de  fondé,  et  on  ne  peut  en  dé- 
duire que  des  éléments  de  sécurité  relative. 

A.  DoYON.     P.  Spillmann. 


même,  malgré  les  métliodes  perfectionnées  crembouteil- 
laee.  Dans  les  eaux  riches  en  sulfure  de  sodium  un  chan- 
gement  rapide  se  produit  quelquefois  au  contact  de  l'aii". 
L'acide  carbonique  de  l'eau  et  de  l'air  se  combinent  avec  le 
sodium  pour  former  du  carbonate  de  sodium,  et  une 
partie  du  soutVe  ainsi  resté  li])re  constitue  le  précipité  flo- 
conneux qu'on  observe  à  Bagnères-de-Lucbon,  etc.,  tandis 
que  Tautre  pai'tie  se  combine  à  l'état  naissant  à  Tbydro- 
gène  de  l'eau  et  se  dégage  sous  forme  d'hydrogène  sulfuré 
(dont  Todeur  caractéristique  n'est  pas  constatée  dans  les 
eaux  qui  contiennent  du  sulfure  de  sodium  pur,  quand 
ces  eaux  sont  tout  à  fait  fraîches).  L'autre  partie  du  sul- 
fure de  sodium  se  transforme  successivement  en  hypo- 
sulfite  et  sulfate  de  sodium. 

C'est  à  des  changements  chimiques  de  cette  nature  que 
quelques-unes  des  eaux  sulfureuses  des  Pyrénées  doivent 
leur  tendance  à  s\altérer  rapidement  au  contact  de  l'air. 
Elles  deviennent  alcalines  grâce  à  la  présence. du  carbo- 
nate de  sodium.  Quelques-unes  des  eaux  thermales  des 
Pyrénées-Orientales  sont  peu  alcalines  et  sulfureuses, 
c'est-cà-dire  partiellement  dégénérées,  même  quand  elles 
sont  recueillies  récemment  à  la  source  ;  d'autres  sont 
complètement  dégénérées  et  ne  contiennent  pas  de  sul- 
fure, mais  seulement  une  petite  quantité  de  sulfate  et 
de  carbonate.  On  peut,  au  point  de  vue  pratique,  ranger 
les  eaux  de  ce  genre  dans  le  groupe  des  eaux  thermales 
simples. 

On  classe  quelquefois  les  eaux  sulfureuses  en  trois 
subdivisions  différentes,  dont  les  principales  sont  les 
suivantes  :  1''  les  eaux  dont  le  principal  élément  sulfureux 
est  le  sulfure  de  sodium,  telles  sont  les  eaux  de  Gaute- 
rets,  Bagnères-de-Luchon,  Barèges,  etc.  ;  2-^  les  eaux  con- 
tenant de  l'hydrogène  sulfuré,  danslesquelles  le  principal 
élément  sulfureux  est  l'hvdrosène  sulfuré,  nous  citerons  : 


—  260  — 

Schinznach,  Weilbach,  Aix-les-Bains,  Strathpelfer,  Ilan- 
Avrtyd,  etc.);  3°  les  eaux  sulfureuses  chlorurées. contenant, 
outre  de  l'hydrogène  sulfuré,  une  proportion  modérée  de 
chlorure  de  sodium  :  Aix-la-Chapelle,  Uriage,  Harrogate 
(source  sulfureuse  ancienne),  Ilandrindod,  Hercules-Bad, 
Acqui,  etc.  Nous  ne  suivrons  pas  cependant  cet  ordre. 

Nous  décrirons  en  premier  lieu  Gauterets,  Bagnères- 
de-Luchon,  Eaux-Bonnes,  Aix-la-Chapelle  et  Aix-les- 
Bains,  et  nous  adopterons  pour  les  autres  sources  de  ce 
groupe  l'ordre  géographique. 

Bagnères-de-liuchon  (Haute-Garonne).  —  Liichon 
(altitude  625  mètres)  est  un  très  bel  établissement  cons- 
truit sur  le  côté  ouest  d'une  large  plaine  etabrité  de  tous 
côtés  par  des  montagnes. La  plaine  fertile  dans  laquelle  l'é- 
tablissement est  situé  est  un  prolongement  de  la  vallée  de 
Luchon,  où  se  réunissent  les  vallées  d'Arboust  et  de  la 
Pique.  Plusieurs  débris  romains  trouvés  dans  le  voisinage 
indiquent. que  Luchon  (BalneareaLixoniensis)  étaitconnu 
et  employé  par  les  anciens.  Les  nombreuses  sources  ther- 
males sulfureuses  ont  des  températures  vai'iant  de  16°1'J 
à  67°  G.,  et  la    proportion  de  sulfure  de  sodium  varie 
aussi  beaucoup  :  dans  la  source  de  la  Reine  elle  s'élève  à 
0,056  pour  mille  et  dans  la  source  Bordeu  à  0,07  pouj- 
mille.  Les  eaux  s  ont  rapidement  altérées  au  contact  de 
Tair,  et  abandonnent  un  précipité  de  soufre.  On  les  em- 
ploie en  boisson,  en  bains,  en  douches  et  bains  de  vapeur 
chauds, en  gargari  smes,sous  forme  de  pulvérisation  pourla 
gorge,  en  douches  nasales  et  en  inhalations  de  vapeur  (avec 
un  appareil  spécial  du  professeur  A. Frebault).  L'établisse- 
ment thermal  et  les  installations  hydrothérapiques  sont 
excellentes.  Une  petite  piscine  est  alimentée  par  l'eau  mi- 
nérale. L'emploi  des  sources  à  différents  degrés  de  miné- 
ralisation et  de  température  permet  de  prendre  des  bains 
plus  ou  moins  excitants. 


—  261  — 

Denièi'e  rétablissement  thermal  est  le  mont  Super- 
hagnèi-es,  snr  les  pentes  duquel  sont  de  nombreuses  pro- 
menades ombragées  et  à  leur  base  des  galeries  creusées 
dans  le  rocher,  contenant  les  sources  des  différentes  eaux 
sulfureuses.  Le  tour  des  galeries  constitue  un  bain  de 
vapeur  réel  grâce  à  la  chaleur  et  î\  riiumidité  qui  se  déga- 
gent de  Teau. 

Les  affections  traitées  à  Luchon  comprennent  le  rhu- 
matisme chronique  et  les  affections  articulaires  qui  en 
dérivent,  le  catarrhe  chronique  des  voies  respiratoi- 
res, les  états  scrofuleux  torpides,  les  maladies  chroniques 
de  la  peau  et  la  syphilis.  Dans  les  affections  des  organes 
de  la  respiration  on  emploie  beaucoup  le  traitement  par 
inhalation  (1). 

Le  climat  de  Luchon  est  doux,  mais,  à  cause  de  son 
site  montagneux,  il  est  sujet  à  des  variations  assez  brus- 
ques. La  saison  est  du  15  juin  au  lo  octobre,  mais  l'éta- 
blissement thermal  est  ouvert  toute  Tannée. 

En  raison  de  la  beauté  de  son  paysage,  des  amuse- 
ments et  des  distractions  quon  y  rencontre  et  des  ex- 
cursions attrayantes  qu'on  peut  faire  dans  les  environs. 
Luchon  est  pendant  la  saison  un  centre  d'attraction  pour 
les  touristes  et  les  visiteurs  ordinaires,  aussi  bien  que 
pour  les  malades. 

Il  y  a  une  source  ferrugineuse  froide  à  1400  mètres 
de  l'établissement. 

Accès  :  Limoges,  Toulouse  et  Montrejeau,  gare  de  Lu- 
chon, ou  via  Bordeaux  et  Montrejeau. 

Installation  :  bonne . 

Caiiterets  (Hautes-Pyrénées).  —  Gauterets  est  une 

(1)  On  a  installé  dans  ces  dernières  années  à  Gauterets  et  à 
Luchon  des  appareils  à  humage  dont  l'efficacité  est  très  appréciée 
dans  le  traitement  des  affections  des  voies  respiratoires. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  ^6^  — 

petite  ville  située  dans  la  vallée  étroite  et  sinueuse  du 
gave  de  Gauterets,  à  une  altitude  d'envii-on  950  mètres. 
Cette  station  thermale  jouit  en  France  d'une  grande 
réputation;  c'est  une  des  plus  anciennes,  car  elle  fut 
visitée  au  XVP  siècle  parla  reine  Marguerite  de  Navarre, 
l'intelligente  sœur  de  François  F""  de  France. 

Parmi  les  nombreuses  sources  sulfureuses  thermales 
les  principales  ont  des  températures  qui  varient  de  39'^44 
ào3°G.et,  outre  un  total  d'environ  0,2  pour  mille  de  prin- 
cipes solides,  il  y  a  des  quantités  de  sulfure  de  sodium 
variant  de  0.01  à  0,022  pour  mille.  Plus  les  sources  sont 
chaudes  (comparez  Barèges),  plus  elles  semblent  en  gé- 
néral contenir  de  sulfures  ;  ces  faits  font  penser  que, 
à  leur  origine  souterraine,  toutes  ces  sources  peuvent 
avoir  la  même  composition  chimique,  mais  que  dans  leur 
trajet  à  travers  un  canal  plus  ou  moins  long  jusqu'à  leur 
point  d'émergence,  et  selon  les  stratifications  à  travers 
lesquelles  elles  passent,  elles  perdent  en  température  et 
en  richesse  de  sulfure  parce  qu'elles  se  mélangent  proba- 
blement avec  de  Teau  ordinaire  avant  d'arriver  à  la  sur- 
face. 

La  Raillère,  sur  les  bords  du  Gave,  dans  une  par- 
tie un  peu  découverte  de  la  vallée,  au  sud  de  Gauterets,  à 
près  de  deux  kilomètres  de  cette  station  et  à  122  mètres 
au-dessus.  Les  eaux  (température  39° o G.)  contiennent 
0,lo  pour  mille  de  sulfure  de  sodium  et  jouissent  d'une 
réputation  particulière  pour  le  traitement  des  alïections 
des  organes  de  la  respiration. 

La  source  la  plus  chaude.  Source  des  OEufs,  alimente 
les  Thermes  des  OEufs  qui  ne  forment  qu'un  même  bâti- 
ment avec  le  Gasino. 

Les  sources  Gésar  (température  48*^  G.),  et  des  Espa- 
gnols (température  46*^0  G.),  comptent  également  parmi 
les  plus  importantes. 


—  263  — 

Les  principaux  établissements  de  bains  sont  ceux  de  la 
Raillère,  des  OEufs,  Tancien  établissement  de  César  et  les 
Néotbermes.  Ces  derniers  sont  alimentés  par  les  sources 
de  César,  du  Rocher  et  par  une  source  d'eau  pure  (Ri- 
€umiset). 

En  dehors  de  l'usage  externe  qu'on  fait  des  eaux  de 
Gauterets  pour  les  douches  et  les  hains,  on  les  emploie 
beaucoup  aussi  en  gargarismes  et  en  inhalations  d'eau 
finement  pulvérisée  et  de  vapeur,  ainsi  que  pour  les  dou- 
ches nasales.  La  douche-massage,  d'après  la  méthode 
d'Aix-les-Bains,  est  aussi  administrée  à  Cauterets. 

Les  eaux  du  Petit  St-Sauveur,  comme  leur  nom  l'in- 
dique, sont  regardées  comme  analogues  à  celles  de  St- 
Sauveur.  En  raison  de  leur  vertu  plus  sédative  on  les 
emploie  dans  beaucoup  de  cas  de  troubles  de  la  mens- 
truation chez  les  sujets  jeunes  et  impressionnables. 

La  source  Pauze  Vieux  (température  42o4  C.)  est  éga- 
lement utilisée  dans  le  traitement  des  maladies  des 
femmes. 

La  source  Mauhourat  (température 4 9°5  C),  contenant 
0,01  pourmillede  sulfure  de  sodium,  située  dans  le  voi- 
sinage immédiat  de  la  Raillère,  est  employée  seulement 
en  boisson.  Elle  jouit  d'une  réputation  particulière  dans 
les  cas  de  dyspepsie  et  de  gravelle  urique. 

Cependant  Cauterets  doit  sa  grande  renommée  surtout 
à  son  efficacité  dans  les  cas  de  pharyngite  chronique,  de 
laryngite,  de  bronchite  et  de  l'aftection  connue  sous  le 
nom  de   «  mal  de  gorge  des  ecclésiastiques  ». 

On  peut  ajouter  à  cette  nomenclature  les  manifesta- 
tions goutteuses  et  les  suites  du  catarrhe  simple  ;  mais  il 
ne  faut  pas  y  comprendre  la  laryngite  tuberculeuse,  la 
tuberculose  pulmonaire  ou  la  bronchite  chronique,  ni 
l'emphysème  chez  les  sujets  ayant  une  dilatation  carac- 
térisée ou  une  dégénérescence  du  cœur. 


—  264  — 

Il  serait  à  désirer  pour  beaucoup  de  malades  que  Cau- 
terets  fût  pourvu  de  promenades  à  terrain  plat  et  bien 
ombragées.  Parmi  les  excursions  convenant  aux  baigneurs 
les  mieux  portants,  il  faut  citer  celle  que  l'on  peut  faire 
en  remontant  la  vallée  du  cfjté  du  Pont  d'Espagne 
(1625  mètres).  Un  peu  plus  loin  on  rencontre  le  petit  lac 
de  Gaube  (1903  mètres). 

La  vie  des  baigneurs  à  Gauterets  est  très  caractéristique. 

A  une  heure  très  matinale  ils  se  rendent  en  foule  à  la 
Raillère,  la  source  la  plus  employée.  Tous  ceux  qui  le 
peuvent,  et  c'est  la  majorité,  font  cette  ascension  à  pied. 
Geux  qui  ne  peuvent  ou  ne  veulent  pas  marcher  peuvent 
se  faire  conduire  en  voiture  (1).  Dans  les  cas  exception- 
nels on  peut  se  faire  apporter  Teau  à  domicile.  Le  meil- 
leur moment  pour  prendre  les  eaux  est  de  7  à  10  heures 
du  matin.  Ce  sont  aussi  les  heures  que  l'on  choisit  pour 
le  bain  ou  la  douche.  En  France,  le  déjeuner  a  lieu  vers 
11  heures,  et  c'est  en  réalité  le  premier  repas  de  la  jour- 
née. Les  personnes  suffisamment  fortes  feront  bien  de  ne 
tien  prendre  avant  ce  moment.  Il  est  cependant  des  cas 
où  Ton  permet  une  tasse  de  bouillon,  de  lait  ou  de  thé 
au  lever.  On  peut  encore  prendre  une  tasse  de  lait  une 
demi-heure  après  avoir  \m  les  eaux,  surtout  si  Pon  fait 
usage  des  eaux  de  Mauhourat.  On  peut  se  procurer  du 
lait  à  côté  des  sources  ;  on  a  installé  une  métairie  à  cette 
intention.  Généralement  les  médecins  de  Gauterets  con- 
seillent de  ne  mêler  ni  sirop  ni  lait  à  l'eau  minérale,  du 
moins  quand  on  la  boit  aux  sources  mêmes. 

Dans  la  matinée  un  orchestre  se  fait  entendre  en  ville. 

Entre  4  et  6  heures  de  l'après-midi  on  prend  souvent 


(1)  L'établissement  de  la  Raillère  a  e'té  tout  re'cemment  relie'  à 
Gauterets  par  un  chemin  de  fer  ;  Gauterets  doit  être  rattactié 
également  à  la  gare  de  Pierrefitte. 


—  !26r>  — 

une  seconde  fois  les  eaux,  et,  selon  les  cas,  une  séance  de 
pulvérisation  ou  d'inhalation.  Vers  G  h.  1/^2  a  heu  le 
dîner  ou  repas  du  soir,  après  lequel  viennent  les  réunions 
du  Casino. 

Saison  dul^i  mai  au  l''  novembre. 
Accès:  Bordeaux,Tarbes,  Lourdes  et  Pierrefitte.  Une 
heure  et   demie  de  voiture  de  la  gare  de  Pierrefitte  à 
Gauterets. 

Installation  :  bonne. 

Eaux-Bonnes  (appelées  aussi  Bonnes)  (Basses-Py- 
rénées). 

Le  village  s'étend  du  nord  au  sud  (altitude  750  mètres) 
dans  une  partie  rocheuse  de  la  pittoresque  vallée  d'Ossau, 
à  environ  42  kil.  au  sud  de  Pau. 

La  plus  importante  et  la  plus  chaude  des  sources  sulfu- 
reuses est  la  Source  F/^///^(tempéi'ature  22°oOà  32^25  G.). 
Les  parties  solides  ne  s'élèventpasàplus  de0,6pourmille  : 
elles  renferment  environ  0,2  pour  mille  de  sulfure  de 
sodium  et  des  traces  d'autres  sulfures  ;  environ  0,3  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium  et  d'autres  chlorures  et  des 
traces  de  ha  régi  ne. 

Les  Eaux  Bonnes  sont  d'une  conservation  plus  facile 
que  beaucoup  d"autres  eaux  sulfureuses  ;  exposées  à  l'air, 
elles  ne  blanchissent  pas,  comme  les  eaux  de  Luchon.Les 
Eaux  Bonnes  sont  employées  principalement  dans  la  bron- 
chite chronique,  la  pharyngite  granuleuse  et  les  affections 
catarrhales  des  organes  de  la  respiration,  accompagnées 
d'une  expectoration  abondante.  Le  débit  des  eaux  n'est 
pas  très  grand  ;  on  les  prend  surtout  en  boisson,  parfois 
sous  forme  de  gargarismes,  d'inhalations  ou  de  douches 
nasales,  mais  on  les  utilise  peu  en  bains.  Tout  au  contraire 
les  Eaux  Chaudes,  situées  à  8  kil.  de  distance,  sont  em- 
ployées principalement  pour  les  bains  et  les  applications 
externes. 


—  2GG  — 

L'eiîet  des  eaux  est  excitant  au  début;  les  sécrétions 
des  membranes  muqueuses  augmentent  ainsi  que  la  toux. 
Les  urines  deviennent  plus  abondantes,  les  pulsations 
plus  fréquentes  et  l'appétit  meilleur.  Un  sentiment  de 
malaise  vient  quelquefois  se  joindre  à  cette  exagération 
générale  des  symptômes.  Mais  tout  cela  se  dissipe  pour 
faire  place  à  une  amélioration,  ou  même  à  l'état  normal. 
On  prend  d'abord  l'eau  à  petites  doses  (1/2  verre,  ou 
moins  encore)  et  graduellement  on  augmente  la  quantité. 
Cependant  il  est  rare  qu'on  prescrive  plus  de  3  ou  4  ver- 
res. Parfois  on  additionne  l'eau  de  lait  ou  d'un  sirop,  soit 
simple  soit  composé. 

Le  traitement  est  contre-indiqué  quand  il  y  a  de  la 
lièvre  ou  une  inflammation  aiguë,  ou  bien  chez  les  malades 
atteints  d'astlime  névralgique  (sec)  et  chez  les  personnes 
très  irritables. 

La  Source  Froide  (température  12°  50  C.)  est  utilisée 
dans  les  cas  de  dyspepsie 

La  Promenade  horizontale^  bien  qu'elle  n'oflYe  pas 
encore  beaucoup  d'ombre,  est  une  promenade  agréable, 
ta  terrain  plat,  pour  les  malades  qui  ne  peuvent  monter. 
La  promenade  de  F  Impératrice,  en  pente  douce,  demande 
un  elîort  un  peu  plus  grand.  On  trouve  de  plus  beaux 
ombrages  dans  le  Jardin  Darralde  où  l'orchestre  se  fait 
entendre  durant  la  saison  ;  ce  jardin  est  situé  au  centre 
même  de  l'étaltlissement.  Les  bois  environnants  offrent 
éçralement  des  avantages  analoc^ues  aux  promeneurs. 
Somme  toute,  les  Eaux  Bonnes  sont  mieux  pourvues  de 
promenades  variées  et  bien  ombragées  que  leurs  voisines 
les  Eaux  Chaudes. 

Malgré  l'absence  remarquable  de  vent,  il  faut,  dans 
les  Pyrénées,  se  munii'  de  vêtements  chauds,  à  cause  des 
variations  de  température.  Souvent  après  avoir  pris 
les  eaux,  les  malades  font  une  saison  au  bord  de  la  mer. 


—  267   - 

La  saison  dure  du  \^^  juin  au  '^0  septembre. 

AccKS  :  5  kilom.  environ  de  la  garedeLaruns,  terminus 
d'un  embranchement  venant  de  Pau.  L'omnibus  met  près 
d'une  heure  à  faire  le  trajet. 

Installation  :  bonne. 

Aix-la-Chapelle  (Aachen)  Allemagne,  Prusse  rhé- 
nane. 

Aix-la-Chapelle  (altitude  161  m.)  est  une  ville  indus- 
trielle très  importante;  elle  a  96.000  habitants, ce  qui  mo- 
difie son  caractère  de  ville  d'eaux  sous  bien  des  rapports. 

La  cathédrale  conserve  les  reliques  de  Gharlemagne, 
auquel  est  attribué  .Hionneur  de  la  découverte  des  eaux 
et  de  la  fondation  de  la  ville. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  eaux  thermales  d'Aix-la-Chapelle 
étaient  certainement  connues  des  Romains,  et  Pépin  le 
Bref  y  vint  en  7o6.  La  ville  se  nommait  alors  Aquae  Grani. 

Ce  fut  en  1^67  (1),  lorsque  Richard  de  Cornouailles 
était  roi  des  Romains,  que  le  bain  dît  roi  devint  la  pro- 
priété de  la  ville. 

La  ville  est  construite  sur  un  terrain  sablonneux  et 
bien  abritée  par  des  collines.  Le  climat  y  est  modérément 
humide  et  la  moyenne  de  la  température  y  est  plus  élevée 
en  hiver  et  plus  basse  en  été  que  celle  de  Berlin. 

Les  environs  sont  beaux.  Au  Nord,  le  Louisberg  se 
trouve  à  une  petite  distance  de  la  ville,  et,  avec  le  tramway 
électrique,  on  gagne  facilement  les  fraîclies  promenades 
de  la  forêt  d'Aix  (propriété  de  la  ville)  située  au  sud-ouest. 

Les  différentes  sources  se  trouvent  au  centre  de  la 
ville,  y  compris  la  source  de  l'Empereur  (Kaiserquelle), 
la  plus  forte  de  toutes  (température  oo«  C).  Les  autres 
sources  se  nomment  :  Quirinusquelle,  Rosenquelle,  Cor- 

(1)  Richard  fit  aussi  présent  à  la  ville  des  ornements  royaux 
qui  lui  avaient  été  envoyés  d'Angleterre  pour  son  couronnement. 


—  268  — 

neliusquelle,  etc.  Toutes  ces  sources  sont  sulfureuses  chlo- 
rurées ;  elles  contiennent  environ  2,6  à  2,8  pour  mille 
de  chlorure  de  sodium  et  environ  0,6  pour  mille  de 
carbonate  de  sodium.  Mais  il  y  a  entre  elles  des  diffé- 
rences de  température  (de  4o°à  o6''o  C.)  et  la  quantité  de 
soufre  (sulfure  de  sodium  et  hydrogène  sulfuré)  qu'elles 
contiennent  varie  aussi. 

La  source  Elise  (Elisenbrunnen),  la  plus  employée  en 
boisson,  reçoit  ses  eaux  delaKaiserquelle.  L'eau  de  cette 
dernière  source,  débarrassée  artificiellement  du  soufre 
qu'elle  contient  et  imprégnée  d'acide  carbonique,  se  vend 
en  bouteilles  et  donne  une  eau  de  table  agréable. 

A  l'établissement  thermal  on  trouve  des  installations 
pour  bains  de  vapeur  et  divers  procédés  d'hydrothéra- 
pie, spécialement  la  douche-massage. 

En  ville  se  trouve  aussi  un  institut  Zander  conte- 
nant les  appareils  médico-mécanicpies  (gymnastique  sué- 
doise) du  médecin  du  même  nom.  A  cause  du  chlo- 
rure de  sodium  qu'elles  contiennent,  on  prend  les  eaux 
d'Aix-la-Chapelle  dans  les  cas  de  catarrhe  de  l'estomac, 
du  tube  digestif  ou  des  bronches. 

Il  y  a  des  salles  d'inhalation  pour  les  affections  des 
bronches  et  du  larynx.  Le  rhumatisme  chronique,  la  goutte 
et  les  lésions  articulaires  qui  en  résultent,  sont  traités 
par  les  douches,  le  massage,  etc.  La  douche-massage, 
semblable  à  celle  d'Aix-les-Bains,  est  aussi  employée  à 
Aix-la-Chapelle,  mais  ici  elle  est,  dans  la  plupart  des  cas, 
administrée  par  une  seule  personne. 

Les  maladies  chroniques  de  la  peau,  telles  que  l'ec- 
zéma, le  psoriasis,  sont  traitées  à  Aix  avec  un  certain 
succès.  Les  résultats  obtenus  sont  dus  en  partie  aux  mé- 
dicaments, tels  que  l'acide  chrysophanique,  etc.,  em- 
ployés en  même  temps  que  les  eaux.  Mais  c'est  dans  le 
traitement  de    la  syphilis,  qu'Aix-la-Chapelle  s'est  fait 


—  ^69  — 

une    renommée.   Soixante-dix    pour    cent  des  malades 
qui  viennent  y  prendre  les  eaux  sont  atteints  de  syphilis. 
Les  hains  sont  sans  doute  un  complément  utile  au  traite- 
ment,  mais  c'est  surtout  par  un  traitement  spécifique 
très  soigné  et  méthodique  que  les  médecins  d'Aix  ont 
conquis  cette  grande  réputation   à  leur  ville.  Quelques 
médecins  estiment  qu'à  l'occasion  le  soufre  ferait  appa- 
raître les   signes  de  la  syphilis  latente  ;  il  servirait  à 
établir  si  le  virus  est  éliminé  de  l'organisme  ou  s'il  s'y 
trouve  encore  à  l'état  latent. Le  traitement  pourrait  alors 
éclairer  la  nature  de  certaines  douleurs  obscures,  de  cer- 
tains eno[orQ:ements  glandulaires,  de  certaines  formes  d'à- 
lopécie  qu'on  ne  pouvait  avant  cette  épreuve  attribuer 
avec  certitude  à  la  syphilis. 

Gûntz  croit  que  cette  action  des  eaux  est  occasionnée 
par  le  soufre  qui  favorise  l'élimination  du  mercure.  D'a- 
près sa  théorie  le  mercure  séjournerait  dans  les  tissus 
sous  forme  d'albuminate  et  empêcherait  ainsi  les  mani- 
festations de  la  syphilis  ;  le  traitement  sulfureux  accé- 
lère le  catabolisme  albumineux,  causant  ainsi  l'excrétion 
et  l'élimination  des  albuminates  de  mercure. L'élimination 
du  mercure  permettrait  alors  à  la  syphilis  de  se  manifester 
de  nouveau.  Les  thermes  d'Aix-la-Chapelle  sont  ouverts 
toute  Tannée  ;  il  y  a  néanmoins  une  saison  d'été,  du 
15  avril  au  15  octobre,  et  une  saison  d'hiver,  du  mois  de 
novembre  au  mois  d'avril. 

Accès  :  Yerviers,  Aix-la-Chapelle. 

Installation  :  très  bonne. 

Les  malades  peuvent  s'établir  dans  les  hôtels  ou  dans 
les  établissements  de  bains,  ce  qui  est  très  commode  par 
le  mauvais  temps. 

Btirtscheifl  est  en  quelque  sorte  un  faubourg  au 
sud- ouest  d'Aix-la-Chapelle  et  les  sources  sont  sembla- 
bles,  mais  un  peu  moins  sulfureuses.   La   température 


—  270  — 

du  Kochbrunnen  s'élève  à  72°dO  G.  et  la  Schwertbad- 
quelle  est  un  peu  plus  chaude  encore. 

Aix-les-Baîns  ou  Aix  en  Savoie.  Cette  ville  d'eau 
célèbre,  l'Aqua:'  Gratiana^  ou  Aquae  Domitiauce,  ou  en- 
core A  quce  Allobroguni  des  Romains,  est  située  à  une 
altitude  de  26:2  mètres,  dans  le  beau  pays  des  Alpes  savoi- 
siennes,  à  Test  du  pittoresque  lac  du  Bourget.  Les  deux 
sources  principales  sonl  :  la  source  sulfureuse  et  la  source 
St-Paul,  plus  habituellement  appelée  source  d'alun,  bien 
qu'elle  ne  contienne  pas  d'alun.  L'élément  minéral  y  est 
assez  pauvre,  mais  leur  température  s'élève  à  43°  et 
44*0  G.  ;  elles  sont  très  abondantes  et  passablement  ri- 
ches en  glairine  et  en  matières  organiques:  l'hydrogène 
sulfuré  y  est  suffisamment  abondant  pour  leur  donner 
l'odeur  caractéristique. 

L'eau  de  ces  deux  sources  est  surtout  employée  pour 
la  médication  externe.  Cependant  on  les  boit  aussi.  Mais 
pour  l'usage  interne  on  se  sert  souvent  à  Aix  de  l'eau 
froide  et  fortement  sulfureuse  de  Ghalles  qui  contient  de 
petites  quantités  d'iodure  et  de  bromure  de  sodium. 
Ghalles  est  situé  près  de  Ghambéry  etses  eaux  sont  trans- 
portées à  Aix  dans  de  grands  récipients.  On  peut  se  les- 
procurer  chez  tous  les  pharmaciens  de  la  ville. 

A  Marlioz,  à  environ  10  minutes  de  marche,  au  sud 
d'Aix,  se  trouve  une  autre  source  froide  utilisée  surtout 
dans  les  cas  de  catarrhe  chronique  du  larynx  et  des 
bronches  chez  les  adultes;  on  la  prescrit  aussi  aux  enfants 
délicats  sujets  aux  bronchites.  Les  salles  d'inhalation  et 
de  pulvérisation  ont  été  récemment  réinstallées. 

Les  eaux  voisines  de  St-Simon  (Savoie),  faiblement  mi- 
néralisées, servent  également  à  Aix  pour  Tusage  interne  ; 
elles  ressemblent  aux  eaux  d'Evian. 

Les  eaux  d'Aix-1  es-Bains  et  les  divers  modes  de  traite- 
ment usités  dans  cette  station  sont  utiles  dans  les  cas 


—  Tii  — 

où  Ton  emploie  les  eaux  thermales  iiulilTérentes  :  ainsi 
dans  les  affections  goutteuses  ou  rhumatismales  chro- 
niques, dans  le  rhumatisme  musculaire,  la  sciatique,  les- 
névralgies,  la  neurasthénie  chez  les  arthritiques,  les  ma- 
ladies chroniques  de  la  peau  et  les  affections  catarrha- 
les  chroniques  des  memhranes  muqueuses.  Pour  la  sy- 
philis, le  traitement  est  le  même  qu'à  Aix-la-Chapelle. 
On  prend  de  préférence  les  bains  et  les  douches  dans 
la  matinée,  avant  le  déjeuner,  et  si  Ton  use  des  eaux 
comme  boisson,  c'est  immédiatement  avant  ou  après  le 
bain,  ou  bien  avant  les  repas.  Comme  l'usage  interne  des 
eaux  ne  joue  qu'un  rôle  très  secondaire  à  Aix,  la  vie  des 
baigneurs  diffère  un  peu   de  celle  que  l'on  mène  dans 
d'autres  villes  d'eaux.  A  Aix,  point  de  promenade  ma- 
tinale.   Le  grand  établissement    thermal   appartient  à 
l'Etat,  et   c'est  l'un  des  mieux  organisés  qui  existent. 
Les  pauvres  y  sont  soignés  aussi  bien  que  les  riches.  Il 
y  a  des  cabines  séparées,  et  des  piscines  pour  plusieurs 
personnes,  des  doucbes  chaudes  et  froides,  des  cabines 
pour  bains  de  vapeur,  des  bains  de  vapeur  Berthollet 
pour  les  différentes  parties  du  corps;  des  salles  connues 
sous  le  nom  de  bouillons,  dans  lesquelles  l'eau  miné- 
rale chaude  est  employée  sous  forme  de  bain  de  vapeur. 
Il  y  a  une  piscine  spéciale  pour  le  traitement  des  mala- 
dies de  la  peau.  Aix  est  célèbre  pour  les  bons  résultats 
obtenus  dans  les  cas  d'arthrite   provenant  d'anciennes 
blessures,  ou  dans  le  traitement  de  la  goutte  et  des  affec- 
tions rhumatismales. 

Il  est  un  mode  de  traitement  très  employé  k  Aix  et  qui 
a  reçu  le  nom  de  douche  cCAix  ou  douche-massage.  Ce 
traitement  consiste  en  un  massage  méthodique  opéré  par 
deux  habiles  masseurs,  simultanément  avec  la  douche. 
On  en  peut  faire  usage  pour  tout  le  corps  (hormis  la  tète 
bien  entendu)  ou  bien  l'appliquer  spécialement  à  une 


—  272  — 

partie  malade.  Le  genre  de  massage  ou  de  friction  varie, 
naturellement,  selon  les  cas,  et  ce  traitement  peut  être 
combiné  avec  des  mouvements  passifs  de  certaines  articu- 
lations. La  douche  d'Aix  est  quelquefois  précédée  ou  sui- 
vie d'un  bain  de  vapeur  pris  dans  le  bouillon  voisin.  A 
présent  la  place  manque  à  l'établissement  pour  permettre 
aux  malades  de  se  reposer  dans  les  salles  après  le  traite- 
ment ;  mais  bientôt  il  y  aura  des  installations  nouvelles 
établies  dans  ce  but.  Ordinairement  les  malades  se  rendent 
de  leur  domicile  à  rétablissement  en  chaise  à  porteurs  et 
regagnent  leur  lit  de  la  même  manière.  Après  quelques 
jours  de  traitement  par  la  douche  d'Aix,  on  conseille  gé- 
néralement un  intervalle  de  repos,  ou  du  moins  on  sup- 
prime la  douche  pendant  quelques  jours  pour  la  rempla- 
cer par  un  bain  simple.  (Pour  plus  amples  détails  sur 
la  douche  d'Aix  voir  Forestier  :  Le  traitement  cVAix-les- 
5«m6%  1895).  La  douche-massage  d'Aix  a  été  introduite 
dans  plusieurs  autres  stations  balnéaires  françaises  ;  elle 
a  été  adoptée  avec  succès  également  à  Harrogate,  Bath  et 
autres  villes  d'eaux  de  la  Grande-Breta<ïne.  La  saison  dure 
à  Aix  depuis  le  mois  d'avril  jusqu'au  mois  de  novembre  ; 
mais  l'établissement  thermal  reste  ouvert  toute  l'année. 
Pendant  la  plus  grande  partie  de  la  saison  les  distractions 
ne  manquent  pas  aux  baigneui's.  Une  cure  complémen- 
taire est  souvent  utile,  et  on  peut  recommander  à  cet 
efl'et  un  séjour  sur  le  mont  Revard  qui   se  ti'ouve  dans 
le  voisinage  (1633  m.).  Un  chemin  de  fer  à  crémaillère, 
partant  d'Aix,  mène  au  haut  de  la  montagne.  Si  le  temps 
est  trop  frais,  on  peut  choisir  Les  Corbières  (670  m.).  Le 
col  du   Chat  est  une  autre  localité  voisine  (637  m.)  ; 
c'est  la  montagne  qui  domine  le  lac  du  Bourget  et  fait  face 
à  Aix.  Les  ressources  en  fait  de  logements  y  sont  limitées 
mais  suffisantes. 

Les  stations  climatériques  peu  éloignées  des  Avants, 


—  273  — 

lie  (];ui\  et  de  Glion  conviennent  très  bien  aussi,  car  elles 
sont  très  ensoleillées,  possèdent  un  sol  sec  et  un  air  mo- 
dérément vif. 

AccKS  :  on  peut  se  rendre  de  Paris  à  Aix,  via  Màcon, 
liourpi,  Ambérieu,  Culoz,  en  9  beiires  1/2. 

Installation  :  excellente. 

Haprogate(Anglelerre,Yorksliire), situé  dans  un  dis- 
trict où  circule  un  air  tonique,  à  une  altitude  de  80  à 
183  mètres,  est  peut-être  la  plus  florissante  de  toutes  les 
stations  balnéaires  de  l'Angleterre,  sans  cependant  être 
devenu  un  centre  d'élégance  mondaine  aussi  renommé  que 
l'était  Batli  au  XYIII°  siècle.  La  ville  basse  est  beaucoup 
mieux  abritée  que  Harrogate-le-Haut,  et  l'air  y  est  moins 
vif. 

La  grande  lande  recouverte  de  bruyère  «  Stray  »  assure 
le  libre  accès  de  l'air  aux  maisons  et  aux  bôtels  qui  sont 
construits  en  bordure. 

Il  \  a  à  Harroçrale  environ  80  sources  différentes.  La 
ricbesse  de  ces  eaux  et  la  proportion  de  leurs  parties  cons- 
tituantes varient  beaucoup.  La  plupart  sont  des  sources 
chlorurées  froides  contenant  de  l'hydrogène  sulfuré  et  du 
sulfure  de  sodium.  Parmi  celles-ci  la  «  vieille  source 
sulfureuse  »  (Royal  Pump-Room),  avec  environ  0,07  pour 
mille  de  sulfure  de  sodium  et  37  volumes  pour  mille 
d'hydrogène  sulfuré,  est  la  source  préférée  pour  Tusage 
interne.  Elle  contient  aussi  12,7  pour  mille  de  chlorure 
de  sodium  et  0,09  pour  mille  de  chlorure  de  baryum.  On 
croit  que  cette  dernière  substance,  qui  se  trouve  à  peu 
près  dans  les  mêmes  proportions  que  dans  les  eaux  de 
Llangammarch.  exercerait  une  influence  tonique  sur  les 
contractions  du  cœur,  compensant  ainsi  les  effets  dépri- 
mants du  soulVe.  La  source  sulfureuse  forte  «  Montpel- 
lier »  contient,  dit-on,  environ  0,2  pour  mille  de  sulfure 

desodiuni  et  pas  d'hvdrogène  sulfuré.  Les  source  s  lége- 
rs 


—  274  — 

rement  sulfureuses  de  Starbeck  sonl  utilisées  pour  les 
bains.  Il  y  a  aussi  des  eaux  avec  une  quantité  apprécia- 
ble de  fer.  Parmi  celles-ci  la  source  «  Kissingen  »  ren- 
ferme 0,13  pour  mille  de  carbonate  de  fer,  environ  1  pour 
cent  de  chlorure  de  sodium,  environ  1,2  pour  mille  de 
chlorure  de  calcium  et  pas  de  chlorure  de  baryum  ;  tandis 
que  la  «  source  chlorure  de  fer  »  contient  environ  0,19 
pour  mille  de  chlorure  de  fer,  0.16  pourmille  de  car- 
bonate de  fer,  et  environ  2,o  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium  et  environ  0,07  pour  mille  de  chlorure  de  baryum. 
L'eau  contenant  du  sulfate  de  fer  de  F  «  alum  Avell  » 
dans  la  tourbière  (bog  field)  est  intéressante  parce  qu'on 
V  trouve  environ  1  pour  mille  de  chacune  des  substances 
suivantes  :  sulfate  ferreux,  sulfate  ferrique,  sulfate  d'alu- 
minium, sulfate  de  calcium,  et  sulfate  de  magnésium.  Un 
peu  de  gaz  des  marais  (CH*)  se  trouve  également  dans  cer- 
taines sources  d'Harrogate. 

Les  eaux  ferrugineuses  sont  utiles  dans  l'anémie,  mais 
elles  n'ont  pas  l'avantage  de  contenir  de  l'acide  carboni- 
que comme  les  eaux  de  Spa,  de  Schwalbach,  etc. 

Bien  qu'on  ne  doive  pas  prescrire  d'eaux  sulfureuses 
fortes  dans  les  cas  d'anémie  prononcée,  on  fait  précé- 
der, dans  certains  états  anémiques,  le  traitement  ferrugi- 
neux par  un  traitement  sulfureux  ;  on  estime  que  le  sou- 
fre, en  stimulant  les  sécrétions  du  foie,  des  reins  et  delà 
peau,  «  débarrasse  »  l'organisme  et  le  prépare  à  l'action 
bienfaisante  du  fer.  Certaines  préparations  ferrugineuses 
pharmaceutiques  peuvent  être  ajoutées  aux  eaux  d'Harro- 
gate. Le  chlorure  de  sodium  qu'elles  contiennent  a  une 
influence  favorable  dans  les  cas  d'anémie,  de  cachexie  et 
chez  les  malades  qui  soufl'rent  des  bronches.  Les  eaux 
sulfureuses  et  les  eaux  ferrugineuses  sont  chauffées  arti- 
ticiellement  avant  d'être  employées. 
Le  nouvel  établissement  «  Victoria  »  est  pourvu  de 


—  275  — 

tous  les  pej'fectionnements  modernes,  en  ce  qui  concerne 
les  bains,  les  douches,  etc. 

11  y  a  un  personnel  spécial  pour  administrer  «  la  dou- 
che d'Aix  »  comme  à  Aix  même.  Ce  mode  de  traitement 
est  surtout  utilisé  dans  les  affections  goutteuses  ou  rhu- 
matismales chroniques,  pour  lesquelles  on  vient  prendre 
les  eaux  d'IIarrogate.  Au  début  des  ostéo-arthropathies, 
les  bains  semblent  avoir  une  action  plus  favorable  que  le 
traitement  interne.  Les  bains  sulfureux  s'emploient  éga- 
lement pour  le  traitement  de  l'eczéma  et  du  psoriasis. 

Il  n'est  pas  universellement  admis  que  les  eaux  sulfu- 
reuses aient  une  action  thérapeutique  spéciale  dans  l'em- 
poisonnement chronique  par  le  plomb  et  les  métaux  en 
général. 

La  saison  dure  à  Harrogate  du  mois  de  mai  au  mois  de 
septembre,  mais  l'établissement  de  bains  reste  ouvert 
toute  Tannée. 

Accès  :  Londres,  de  la  gare  de  King's  Cross  en  six 
heures  environ. 

Installation  :  bonne. 

Ais$kerit  Spa(Angleter)'e,Yorkshire).Askern (altitude 
environ  7  mètres),  village  possédant  une  gare  à  10  kil. 
environ  au  nord  de  Doncaster,  est  situé  dans  une  vaste 
plaine,  dont  une  partie  est  une  tourbière  incomplètement 
desséchée.  Chacune  de  ses  quatre  sources  possède  sa 
buvette  et  ses  salles  de  bains.  Les  eaux  sont  alcalino-ter- 
reuses,  contenant  de  l'hydrogène  sulfuré;  elles  ont  une 
teinte  jaunâtre  due  sans  doute  à  ce  qu'elles  ont  leur  ori- 
ifine  dans  la  tourbière. 

Leur  action  est  diurétique  ;  on  les  boit  généralement 
froides,  à  la  dose  d'environ  un  quart  de  litre,  deux  ou 
trois  fois  par  jour. 

Pour  rusasse  externe  les  eaux  sont  chauffées  artificiel- 
lement. 


—  276  — 

On  les  prescrit  dans  certains  cas  de  dyspepsie  et  dans 
les  alïections  goutteuses  et  rhumatismales  chroniques. 

Accès  :  Londres  :  quatre  heures  environ,  de  la  gare 
de  King's  Cross. 

Installation  :  bonne. 

Parmi  les  autres  sources  sulfureuses  de  l'Angleterre, 
mentionnons  encore  les  suivantes  :  Gilsland  Spa  (Gumber- 
land)  dans  une  belle  position,  sur  la  rivière  Irthing,  à 
environ  32  kilomètres  de  Garlisle  ;  cette  station  balnéaire 
possède  aussi  des  sources  d'eau  ferrugineuse.  Nottington 
et  Radipole  près  Weymouth  (Dorsetshire) ,  Groft  Spa 
(Yorkshire)  et  Low-Dinsdale  (Durham).  Ges  deux  derniè- 
res stations  sont  situées  sur  la  rivière  Tees,  sur  les  confins 
des  comtés  de  York  et  de  Durham. 

Eilaiidrindod  Wells  (pays  de  Galles^  Radnorshire), 
(altitude  de  la  partie  haute  de  la  ville,  213  m.),  possède 
des  eaux  chlorurées,  des  eaux  sulfureuses  chlorurées  et 
des  eaux  ferrufi^ineuses  faibles.  L'air  vif  de  cette  station 
contribue  beaucoup  aux  bons  effets  obtenus  par  les  eaux, 
surtout  chez  les  personnes  fatiguées  par  la  vie  des  grandes 
villes.  La  réputation  locale  (1)  de  LIandrindod  est  déjà 
fort  ancienne,  mais  ce  n'est  que  récemment  que  cette  ville 
a  pris  tout  son  développement  pour  devenir  une  station 
climatérique  fréquentée.  Elle  est  située  au  centre  d'un 
plateau  élevé  ;  la  forêt  de  RadnorFabrite  sans  la  masquer. 
Le  sol  est  argileux  comme  celui  des  stations  voisines  de 
Llanofammarch.  Builth  et  Llanwrtvd. 


'c5' 


(1)  Le  premier  travail  qui  parut  sur  les  eaux  de  LIandrindod 
avait  pour  titre  :  Traité  des  trois  sources  cVeau-v  minérales  de 
LIandrindod,  par  D.  W.  Linden.  Londres  1756.  Ce  docteur 
Linden  était  un  médecin  allemand  qui  avait  déjà  étudié  d  autres 
sources  ferrugineuses  anglaises  et  qui  vint  à  LIandrindod  en 
1754,  atteint  d'une  affection  chronique  de  la  peau. 


—  277  — 

Les  eaux  chlorurées  de  Llandrindod  (3,4  à  4,8  pour 
mille  de  chlorure  de  sodium,  1  à  1,4  de  chlorure  de  cal- 
cium, 0,04  à  0,7  de  chlorure  de  magnésium)  sont  légère- 
ment laxatives  et  utiles  dans  les  cas  de  dyspepsie  atoni- 
que,  de  constipation,  dans  certains  cas  de  rhumatisme 
et  de  goutte  chroniques,  dans  la  glycosurie  d'origine 
goutteuse  et  au  début  de  la  cirrhose  du  foie. 

On  ne  les  presci'it  pas  dans  les  inflammations  des 
intestins  ou  de  la  yessie,  ni  dans  les  maladies  des  reins. 

Pour  les  malades  atteints  de  goutte  ou  de  rhumatisme 
on  en  combine  souvent  Tusaffe  avec  celui  des  eaux  sulfu- 
reuses,  et  dans  les  cas  d'atonie  du  tube  digestif  on  les 
donne  en  même  temps  que  les  eaux  ferrugineuses  astrin- 
gentes. 

Les  eaux  sulfureuses  de  Llandrindod  sont  légèrement 
chlorurées,  et  paraissent  contenir  de  1  ta  14  volumes  pour 
mille  d'bydrogène  sulfuré.  Elles  sont  quelquefois  utiles 
dans  les  cas  d'irritation  du  tube  digestif  avec  tendance  à 
la  diarrhée,  dans  quelques  affections  chroniques  de  la 
vessie  et  dans  diverses  maladies  de  la  peau.  Dans  les  affec- 
tions scrofuleuses  l'eau  sulfureuse  peut  être  utilement 
associée  à  l'eau  ferrugineuse. 

Le  fer  contenu  dans  la  source  ferrugineuse  (non  la 
soi-disant  source  ferrugineuse  voisine  du  lac,  qui 
n'est  sans  doute  qu'un  écoulement  de  l'eau  du  lac  addi- 
tionnée d'un  peu  de  fer  provenant  des  conduits,  etc.), 
malgré  sa  minime  quantité  (0,018  pour  mille  de  carbonate 
de  fer),  est  considéré  comme  donnant  des  résultats  utiles 
dans  Tanémie.  L'eau  de  cette  source  contient  aussi  envi- 
ron 4  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  1  pour  mille 
de  chlorure  de  calcium.  On  prescrit  quelquefois  l'eau 
chlorurée  en  même  temps  que  cette  dernière  (1). 

(1)  A  Llandrindod  on  prend  habituellement  l'eau  chlorurée(sali- 


—  278  — 

On  peut  prendre  des  bains  et  des  douches  à  Llandrin- 
dod. 

Saison  :  du  mois  de  mai  au  mois  d'octobre.  On  peut, 
faire  une  cure  complémentaire  à  l'hôtel  du  lac  Vyrnwv,à 
304  mètres  d'altitude, à  6  heures  de  distance  de  Llandrin- 
dod  et  à  19  kil.  environ  de  la  gare  de  Llanfyilin. 

Accès  :  eu  six  heures  environ  de  Londres. 

Installation  :  bonne. 

L"hôtel  Rock-house  est  dans  une  position  moins  éle- 
vée et  moins  tonique  que  le  Pump-lwuse  Hôtel. 

Builth  AVells  dans  le  Brecknockshire  a  des  eaux 
semblables  à  celles  de  Lbindrindod  (1). 

C'est  une  ville  agréablement  située  sur  la  Wve,  dans 
une  vallée  bien  abritée  (altitude  environ  12:2  mètres). 
Les  sources  se  trouvent  à  2  kil.  environ.  Il  y  a  quelques 
logements  aux  sources  de  Park- Wells. Certains  baiçrneurs 
prennent  des  appartements  à  Builth,  tout  en  faisant  usage 
des  eaux. 

Lilanwrtyd  Wells  (Pays  deGalles,Brecknockshire). 
—  Cette  station  balnéaire  est  située  à  244  mètres  d'alti- 
tude; elle  a  un  climat  sain.   Cependant  Llanwrtyd  est 


ne)  avant  le  déjeuner,  vers  7  ou  8  heures  du  matin, parfois  au  son 
d'un  orchestre;,  comme  dans  les  stations  du  continent.  L'eau  sul- 
fureuse se  prend  avant  ou  après  midi;  on  la  boit  froide,  tandis 
qu'on  chauffe  souvent  l'eau  chlorurée. 

(1)  Les  eaux  chlorurées  de  Builth  sont  néanmoins  beaucoup 
plus  fortes  que  celles  de  Llandrindod.  Selon  l'analyse  qu'en  a 
faite  le  docteur  J.  Attfield  en  1891,  les  eaux  chlorurées  de  Park 
Wells  contiennent  12,5  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  3,5 
pour  mille  de  chlorure  de  calcium.  Nous  ne  croyons  pas  que  les 
eaux  des  sources  Glanne  W^ells  aient  jamais  été  analysées  con- 
venablement. Glanne  Wells  et  Park  Wells  sont  à  une  distance 
de  800  mètres  les  unes  des  autres.  Toutes  deux  sont  éloignées 
d'environ  2  kil.  et  demi  de  Builth. 


—  S79  — 

plus  abrité,  son  air  moins  tonique  que  celui  de  Llandiin- 
dod,  et  ne  doit  être  mis  qu'au  second  rang  des  stations 
balnéaires  du  pays  de  Galles. 

Llanwi'tyd  possède  des  eaux  sulfureuses  pures  conte- 
nant, dit-on,  36  volumes  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré, 
et  des  sources  ferrugineuses  faibles  avec  0,011  de  carbo- 
nate de  fer.  On  peut  aussi,  au  besoin, se  procurer  les  eaux 
chlorurées  de  Biiilth.  Vers  le  mois  de  juillet  Llanwrtyd 
est  très  fréquenté  par  les  mineurs  de  la  vallée  de  Rhondda. 

Saison  :  de  mai  à  septembre. 

Trajet  :  Londres,  en  6  h.  1/2  environ  de  la  gare 
d'Euston. 

Installation  :  bonne.  De  m'andes  améliorations  ont  été 
faites  récemment  cà  l'hôtel  Dolecoed  situé  tout  près  des 
sources  dans  la  partie  ouest,  la  mieux  abritée  de  la  ville. 

Stratlipeffer  (Ecosse,. Ross-shire)  (altitude  61  mè- 
tres) dans  une  vallée  bien  abritée,  ce  qui  rend  son 
climat  doux. 

La  source  la  plus  forte  parmi  les  anciennes  sources  sul- 
fureuses, a  reçu  le  nom  du  docteur  Morrison,  l'un  des 
fondateurs  de  cette  station  balnéaire.  Elle  contient  envi- 
ron 0,02  pour  mille  de  sulfure  de  potassium,  0,007  de 
sulfure  de  sodium  et  environ  40  volumes  poui'  mille  d'hy- 
drogène sulfuré.  Selon  le  docteur  R.  F.  Fox,  la  source 
((  Lady  Cromartie  »,  récemment  mise  en  exploitation, 
est  plus  sulfureuse  encore.  La  source  ferrugineuse  Saints' 
Well,  est  considérée  comme  contenant  à  peu  prés  0,035 
pour  mille  de  carbonate  de  fer.  Toutes  les  sources  de 
StrathpelTer  sont  froides.  On  traite  ici  surtout  les  mala- 
des atteints  d'affections  goutteuses  et  rhumatismales  chro- 
niques, de  dyspepsie  ou  de  maladies  chroniques  de  la 
peau.  Bien  que  l'usage  interne  des  eaux  prédomine  à 
Strathpeffer,  on  y  prend  aussi  différentes  espèces  de 
bains,  bains  sulfureux,  bains  d'eau  saline  concentrée  et 


—  280- 

bains  de  boue,  ainsi  que  d^autres  traitements  hydrotbéra- 
piques.  C'est  généralement  \ers  8  heures  et  11  heures 
12  du  matin  qu'on  boit  les  eaux.  L'établissement  de 
bains  est  ouvert  toute  Tannée  ;  la  saison  est  du  mois  de 
mai  au  mois  d'octobre. 

Accès  :  de  Londres  en  \~  heures,  gare  d'Euston. 

Installation  :  bonne. 

Hloffat  (Ecosse,  Dumfriesshire).  Altitude  12i  mètres. 
Moffat  possède  des  sources  sulfureuses  et  ferrugineuses 
faibles.  La  position  de  cette  station  est  belle  et  les  sour- 
ces situées  à  une  certaine  distance  sont  utiles  dans  les 
cas  d'anémie  légère,  de  débilité,  et  dans  les  maladies 
chroniques  de  la  peau,  etc. 

Accès  :  par  le  chemin  de  fer  via  Carlisle  en  8  heu- 
res environ. 

Installation  :  convenable. 

Lii!B>dooiiva,riia.  (Irlande,  Comté  de  Clare)  est  la 
ville  d'eau  la  plus  fréquentée  de  l'Irlande  (Altitude, 
131  mètres).  Elle  possède  des  sources  sulfureuses  froides. 
La  source  Gowiaun  contient  o.o  volumes  pour  mille  d'hy- 
drogène sulfuré.  Il  y  a  aussi  des  sources  ferrugineuses 
faibles.  Les  maladies  qu'on  y  traite  sont  les  affections 
goutteuses  et  rhumatismales  chroniques,  la  dyspepsie 
et  quelques  affections  cutanées. 

Le  climat  est  tonique.  La  saison  dure  du  mois  de  juin 
au  mois  d'octobre. 

Le  docteur  E.  D.  Mapother  fait  remarquer  (Notes  der- 
matologiques, 1889,  p.  91)  que  les  effets  favorables  ob- 
tenus par  un  séjour  à  Lisdoonvarna  ne  semblent  pas  en- 
tièrement dus  à  la  sobriété  du  régime  prescrit,  attendu 
que  le  séjour  est  également  bienfaisant  pour  les  indigents 
dont  forcément  le  régime  alimentaire  est  toujours  très 
modéré. 


—  281  — 

Accès  :  8  heures  environ  de  Dublin,  via  Limerick, 
jusqu'à  la  gare  d'Ennislymon  ;  et  de  là  environ  11  kil. 
en  voiture  jusqu'à  la  station  balnéaire. 

Installation  :  convenable. 

Lucan  (Comté  de  Kildare),  agréablement  situé  dans  1  a 
vallée  de  la  rivière  Litfey  (altitude  environ  )30  mètres),  à 
13  kilom.  ouest  de  Dublin,  possède  des  eaux  froides  con- 
tenant de  Fhvdrosjène  sulfuré  et  des  installations  conve- 
nables. 

Ces  eaux  étaient  très  connues  au  commencement  de  ce 
siècle. 

En  remontant  la  Litfey,  à  3  kilom.  environ  à  l'ouest 
de  Lucan,  se  trouve  Leixlip  Spa  avec  des  eaux  faible- 
ment minéralisées,  à  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré. 
Il  fut  un  temps  où  l'on  croyait  les  eaux  de  Leixlip  ferru- 
gineuses et  les  habitants  de  Dublin  en  faisaient  grand 
usage.  En  1875  le  docteur  Mapotber  a  constaté  que  leur 
température  était  de  18*^  G. 

Sivanlinbar  (ou  Swanlibar)  (altitude  environ91  mè- 
tres) petit  village  du  Comté  de  Cavan,  Irlande^  a  des 
sources  sulfureuses  froides  qui  ont  été  fort  à  la  mode 
autrefois. 

Ballynahîticli(Irlande,  comté  de  Down),  à  27  kil. 
environ  de  Belfast,  en  chemin  de  fer,  possède  des  eaux 
sulfureuses  jouissant  d'une  bonne  réputation  locale  dans 
rUlster.  Selon  le  docteur  Andrews  il  y  a  environ  3.5  vo- 
lumes pour  mille  d'hydrogène  sulfuré  dans  la  source  in- 
férieure (lowerwell). 

Voyez  Flinn  :  Irlande,  ses  stations  cUmatériques  et  ses 
villes  d'eaux,  2'  édit.,  p.  159. 

Weilbaeli  (Allemagne,  province  prussienne  de  Hes- 
se-Nassau).  Weilbach  est  situé  à  une  altitude  de  134  mè- 


ires  entre  Francfort  etWiesbaden,  à  25  minutes  en  voi- 
ture de  la  gare  de  Flœrsheim. 

Weilbach  possède  deux  sources  minérales:  la  Schwe-- 
felquelle  et  la  Natron-lithionquelle.  La  source  sulfureuse 
est  froide,  faiblement  minéralisée,  contenant  5,2  c.  c. 
d'hydrogène  sulfuré  par  litre. 

L'eau  est  prise  en  boisson  par  les  personnes  qui  ont 
de  l'embonpoint  avec  tendance  auxhémorrhoïdes  et  à  l'hy- 
pertrophie du  foie.  On  l'emploie  aussi  en  bains  ;  dans- 
le  catarrhe  des  organes  de  la  respiration  on  l'utilise  en 
inhalations. 

L'eau  de  la  Natron-lithionquelle  contient  1,2  pour  mille 
de  chlorure  de  sodium,  1,3  pour  mille  de  bicarbonate  de 
sodium,  0.009  pour  mille  de  bicarbonate  de  lithium.  On 
peut  donc  classeï'  ces  eaux  parmi  les  eaux  alcalines  chlo- 
rurées et  en  faire  usage  dans  la  goutte  et  dans  quelques 
alTections  des  voies  urinaires. 

La  saison  dure  du  l^*"  mai  à  la  lin  de  septembre.  Il  a 
été  fait  beaucoup  d'études  à  Weilbach  pour  expliquer 
l'effet  thérapeutique  des  eaux  sulfureuses. 

l^enndopf  (Prusse,  Province  de  Hesse-Nassau).  Alti- 
tude 70  mètres.  L'établissement  se  trouve  à  proximité  du 
village  de  Gross-Nenndorf,  dans  une  contrée  boisée,  non 
loin  de  la  ville  de  Hanovre. Parmi  ses  sources  sulfureuses 
froides,  la  Trinkquelle  (1  pour  mille  de  sulfate  de  cal- 
cium et  environ  45  volumes  pour  mille  d'hydrogène 
sulfuré)  est  la  plus  riche  en  soufi'e  et  la  seule  dont  on 
fasse  usage  pour  la  boisson. 

L'eau  saline  concentrée  de  Rodenbero- .  contenant  6 
pour  cent  de  chlorure  de  sodium  avec  des  traces  d'hydro- 
gène sulfuré,  est  amenée  de  Soldorf  pour  être  employée 
en  bains  à  Nenndorf.  On  peut,  au  besoin,  la  renforcer 
par  une  addition  d'eau  mère.  On  fait  aussi  usage,  dans 


—  283  — 
certains  cas,  de  bains  de  boue  sulfureuse  et  d'inhalations 
de  gaz. 

l.es  malades  viennent  à  Nenndorf  pour  le  traitemenl  du 
rhumatisme  chronique,  delà  goutte,  des  alfections  cuta- 
nées, du  catarrhe  des  organes  de  la  respiration,  etc. 

La  saison  principale  s'étend  du  13  mai  au  30  septem- 
bre. 

Meinberg-  (Allemagne,  principauté  de  Lippe  Det- 
mold),  à  une  heure  et  demie  en  voiture  de  la  gare  de 
Detmold  (altitude  200  mètres),  est  situé  sur  la  lisière 
nord  de  la  forêt  de  Teutoburg  et  possède  plusieurs  sour- 
ces minérales,  parmi  lesquelles  une  source  sulfureuse 
terreuse  froide  (23  c.  c  .  d'hydrogène  sulfuré  par  litre), 
employée  en  bains  et  une  source  chlorurée  froide,  conte- 
nant environ  5,5  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  qui 
peut  servir  à  Tusage  interne.  L'acide  carbonique  qui  s'é- 
lève du  sol  est  employé  en  bains  gazeux.  Cependant  le 
traitement  le  plus  important  de  Meinberg  est  constitué 
par  ses  bains  de  boue  sulfureuse.  Il  y  a  aussi  à  Meinberg 
des  sources  ferrugineuses  terreuses,  riches  en  acide  car- 
bonique. La  saison  dure  du  20  mai  au  10  septembre. 

On  traite  à  Meinberçr  la  scrofule,  le  rhumatisme  chro- 
nique,  la  goutte,  les  névralgies  et  les  affections  de  1  uté- 
rus et  des  annexes. 

Eilseii  (Allemagne,  Principauté  de  Lippe-Sehaum- 
burg), altitude  70  mètres,  est  situé  dans  une  vallée  abritée 
contre  les  vents  du  nord  et  de  l'est.  Parmi  les  dix  sources 
sulfureuses  froides,  le  Julianen  Brunnen  contient  la  plus 
grande  quantité  de  parties  solides  (2  pour  mille  de  sul- 
fate de  calcium  et  environ  49  volumes  pour  mille  d'hy- 
drogène sulfuré)  ;  on  emploie  aussi  des  bains  de  boue 
sulfureuse  et  des  inhalations  de  gaz. La  gare  la  plus  pro- 
che est  Bûckeburg  (environ  une  heure  de  voiture)  sur  la 


—  284  — 

ligne  de  Hanovre-Mi nden.  La  saison  est  du  30  mai  au 
0  septembre. 

Bentheim  (altitude  244  mètres)  en  Hanovre,  est  si- 
tué dans  une  forêt  de  chênes  près  de  la  frontière  de  Hol- 
lande ;  il  y  a  une  source  terreuse  froide  (1,3  pour  mille 
de  sulfate  de  calcium  etc.)  contenant  de  riivdrooène  sul- 
furé  ;  elle  est  employée  en  bains  dans  les  affections  rhu- 
matismales chroniques,  etc.,  souvent  en  connexion  avec 
un  traitement  hydrothérapique  ou  massage. 

Les  eaux  peuvent  être  utilisées  en  inhalations  dans 
le  catarrhe  des  voies  respiratoires. 

Laiigensalza  en  Thuringe  (Province  prussienne  de 
Saxe), à  une  altitude  de  183  mètres, possède  plusieurs  sour- 
ces sulfureuses  froides,  dont  la  plus  forte  contient  jus- 
qu'à 47  volumes  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré.  L'éta- 
blissement est  à  20  minutes  en  voiture  de   la  gare. 

Wîpfeld  (Bavière).  Tout  près  se  trouve  le  Lud- 
wigsbad,  dans  une  position  abritée,  à  217  mètres  d'alti- 
tude. La  Ludwigsquelle,  source  sulfureuse  terreuse  froide 
(1  pour  mille  de  sulfate  de  calcium,  2o  volumes  pour 
mille  d'hydrogène  sulfuré), est  utilisée  en  boisson  et  sert  à 
la  préparation  des  bains  de  boue  sulfureuse.il  y  a  aussi 
une  source  terreuse  faible,  et  deux  sources  ferrugineuses 
faibles. 

Kainzeiibad  ou  Kanîtzerl»atl,près  de  Partenkir- 
chen,  en  Bavière,  sur  la  frontière  du  Tyrol,  est  situé  à 
une  altitude  de  615  mètres,  à  environ  3  h.  3/4  en  voi- 
ture de  la  gare  de  Murnau.  En  plus  de  la  Gutiquelle, source 
froide  contenant  de  l'hydrogène  sulfuré,  il  y  a  des  sour- 
ces alcalines  faibles  contenant  de  l'iode  et  une  source 
ferrugineuse.  On  fait  également  des  cures  de  lait  et  de 
petit-lait. 


—  28r)  — 

On  trouve  des  installations  identiques  à  Alm-am-Eck, 
à  1038  mètres  d'altitude. 

Abbsich  (altitude  340  mètres)  en  Bavière,  à  environ 
une  demi  heure  en  chemin  de  fer  de  Ratishonne,  possède 
une  source  alcalino-terreuse  faible,  contenant  également 
de  l'hydrogène  sulfuré.  Elle  était  déjà  connue  au  XIIP 
siècle  et  avait  une  réputation  locale  poui*  le  traitement 
des  hémorrhoïdes,  etc. 

Liaiigeiibriiekeii  (Allemagne,  Grand-duché  de  Bade) 
à  une  altitude  de  136  mètres,  station  sur  le  chemin  de  fer 
entre  HeidelbergetKarIsruhe,  contientdes  sources  sulfu- 
reuses sulfatées  froides  faibles.  On  les  emploie  dans  le 
traitement  des  hémorrhoïdes,  du  catarrhe  chronique  des 
organes  respiratoires,  et  sous  forme  de  bains  chauds, 
de  douches,  etc.,  dans  les  afïections  rhumatismales 
chroniques. 

Reatliiigen,  AVûrtemberg  (altitude  348  mètres),  sur 
le  Echaz,  station  de  chemin  de  fer  à  environ  14  kilom. 
4/2  à  l'est  de  Tiibingen,  possède  des  eaux  sulfureuses 
froides  contenant  de  très  petites  quantités  de  bicarbonate 
de  sodium  et  de  bicarbonate  de  magnésium. 

Bad  Boll  (Wurtemberg)  est  agréablement  situé  dans 
le  Filsthal,  à  une  altitude  de  400  mètres,  à  7  kil.  environ 
sud  de  la  gare  de  Gœppingen.  Ses  eaux  sulfureuses 
étaient  déjà  connues  au  XVP  siècle. 

D'autres  sources  allemandes  sulfureuses  froides  sont 
celles  de  Sebastiansweiler  (altitude  477  mètres),  en 
Wurtemberg  ;  Hechl\gen  (altitude  468  mètres)  et  Tenns- 
TEDT  (altitude  213  mètres),  en  Prusse  ;  Bad  Hqehenstadt 
(altitude,  340  mètres),  dans  la  Basse-Bavière.  Landeck 
(voyez  page  89),  dans  la  Silésie  prussienne,  a  été  rangé 
dans  le  groupe  des  eaux  thermales  indifférentes. 


—   ^86  — 

Baden  en  Aotriclie.  —  Baden,  près  de  Vienne 
(altitude  213  mètres),  bien  situé  à  feutrée  de  J'Helenen- 
thal.  est  très  fréquenté  en  été  par  les  Viennois.  Les 
eaux  iherinales  sulfurées  terreuses,  connues  des  Ro- 
mains, ont  une  température  de  27^  à  36''  G.  et  sont  plus 
employées  en  bains  que  sous  forme  de  boisson.  Il  y  a 
des  piscines  d'eau  tliermale  pour  plusieurs  personnes, 
des  bains  séparés,  des  bains  de  boue  (locaux  et  généraux) 
et  une  installation  pour  le  traitement  bydrolliérapique. 

Il  y  a  aussi  une  salle  de  natation  alimentée  par  Teau 
minérale.  On  y  traite  la  goutte  chronique,  les  affections 
articulaires  de  nature  rhumatismale,  le  rhumatisme 
musculaire,  la  scrofule,  et  les  maladies  chroniques  de  la 
peau.  Ou  utilise  l'eau  en  boisson  dans  les  cas  de  catarrhe 
bronchique  et  de  catarrhe  gastrique  chroniques;  l'eau  est 
mélangée  avec  du  lait  ou  du  petit-lait  ou  une  autre  eau 
minérale.  La  principale  saison  est  du  15  mai  au  15  oc- 
tobre, mais  les  bains  sont  ouverts  toute  l'année. 

Accès  :  De  Vienne,  par  le  train,  en  une  heure. 

Installation  :  bonne. 

Altenbnrg  (ou  Deutsch-Altenburg)  dans  la  Basse- Au- 
triche, près  de  Presbourg,  contient  une  source  thermale 
sulfureuse  faible;  elle  a  une  réputation  locale  pour  le 
traitement  des  maladies  chroniques  de  la  peau,  etc.  Ce 
bain  était  autrefois  appelé  Hofbad  et  était  très  célèbre. 
Du  temps  des  Romains  il  était  connu  sous  le  nom  de 
Thermce  PannonicC. 

Innichen,  dans  le  Tyrol  autrichien,  à  une  altitude  de 
1 .316  mètres, est  admirablement  situé  au  milieu  de  forêts, 
dans  une  branche  de  la  vallée  de  Puster,  à  une  1,  2  heure 
de  la  gare  de  Innichen.  Il  y  a  deux  sources  sulfureuses 
froides  et  une  source  ferrugineuse. 

Alt-Prags,  bien  situé, à  une  altitude  de  1371  mètres. 


—  "Zbi 


dans  la  vallée  de  la  Prags  (Tyrol  autrichien),  est  à  une 
heure  et  demie  delà  gare  de  Niederdoif.  Il  possède  une 
source  sulfureuse  faihle  utilisée  pour  les  hains.  Dans  le 
ï\  roi  autrichien  il  y  a  aussi  des  eaux  sulfureuses  froides 
à  L.KNGENFELD  (altitude  environ  i,l^>l  mètres),  dans  la 
vallée  d'Oetz,  et  à  Ladis  (altitude  de  1,197  mètres),  près 
de  Landeck. 

Hercules  Bad  (Hercules-fiirdo),  près  JVIehadia,  en 
Hongrie  (altitude  204  mètres),  est  situé  dans  la  roman- 
tique vallée  deCzœrna,  à  5  kil.  environ  du  Danube  et  en- 
tre les  gares  d'Orsova  et  de  Temesvar.Ses  eaux  thermales, 
connues  du  temps  des  Romains,  avec  des  températures  de 
21oo  à  56^0  G.,  sont  pour  la  plupart  sulfureuses  chloru- 
rées ;  elles  ont  été  comparées  à  celles  d'Aix-la-Chapelle 
et  sont  comme  ces  dernières  employées  pour  Fusage  in- 
terne et  externe,  mais  principalement  externe.  Le  soufre 
y  est  contenu  sous  forme  d'hydrogène  sulfuré  ;  une  source 
en  renferme,  dit-on,  jusqu'à  42  volumes  pour  mille  ; 
mais  la  source  d'Hercule  en  est  tout  à  fait  indemne  et  a 
déjà  été  mentionnée  dans  le  chapitre  des  eaux  chloru- 
rées. On  y  traite  les  mêmes  affections  qu'à  Aix-la-Cha- 
pelle. La  position  au  pied  des  monts  Karpathes  est  très 
belle  et  fort  appréciée  des  habitants  du  sud-est  de  l'Eu- 
rope. 

INSTALLATION  i  boune.  Saison  de  mai  à  fin  septembre. 

D'autres  sources  thermales  sulfureuses  en  Hongrie  sont 
celles  de  Pystjan  ou  Pystyan,  57°o  à  63°o  C.  avec  des 
bains  de  boue  sulfureuse.  Trenczin-Tceplitz  ou  Teplitz- 
Trentschln,  3704  à  40°20  C.  avec  des  bains  de  boue 
sulfureuse,  Hajo,  près  de  Grosswardein  37o4  à  42°o  C, 
et  Harkany  62°  à  63°  C.  Karl  de  Than  découvrit  dans  les 
eauxdeHarkany  un  gaz  inflammable,  le  sulfure  de  car- 
bonyl  (COS)  qui  se  dégage,  dit-on,  en  quantité  suffi- 
sante au-dessus  de  la  source  pour  être  enflammé. 


—  288  — 

Biida-Pest  (voyez  p.  94)  possède  des  eaux  thermales 
sulfureuses. 

Balf,  en  Hongrie  ;  c'est  un  village  avec  un  climat  doux 
à  1  kii.  1/2  d'Oedenburg.  Il  possède  deux  sources  chloru- 
rées sulfurées  alcalines  froides  employées  seulement 
par  les  malades  des  environs. 

Parad,  en  Hongrie,  contient  une  source  renfermant 
de  rhydrogène  sulfuré  en  forte  proportion.  Cette  source 
a  été  mentionnée  parmi  les  eaux  contenant  du  sulfate 
de  fer  (v.  p.  244). 

^l^arasdîn-Teplîtz  ou  ^Varasilîn-Tœplitz ,   en 

Croatie,  à  3  heures  de  la  gare  de  Csakathurn,  est  situé  à 
une  altitude  de  280  mètres,  dans  une  position  agréable, 
abritée  du  nord.  Ses  eaux  thermales  sulfureuses  (tem- 
pérature 58°  2  C.)  étaient  connues,  dit-on,  des  Romains 
sous  le  nom  de  Aqua»  Jasae.  Elles  contiennent  0,77  pour 
mille  de  parties  solides. 

Baden  en  Suisse  (canton  d'Argovie).  La  station  bal- 
néaire (altitude  314  mètres  environ)  et  la  ville  ancienne 
de  Baden,  située  un  peu  plus  haut,  sont  dans  une  superbe 
vallée  aux  bords  de  la  Limmat.  Baden  est  très  abrité, 
jouit  d'un  climat  doux  et  des  avantages  que  lui  procurent 
les  vastes  forets  qui  l'entourent.  Ses  eaux  thermales  sul- 
fureuses faibles  étaient  connues  des  Romains  et  célèbres 
au  Moyen  Age.  Le  secrétaire  du  pape  Poggio  Bracciolini 
appela  l'attention  sur  le  séjour  charmant  qu'il  lit  à  Baden 
(1416).  La  température  moyenne  des  eaux  est  de  48°  C; 
elles  ont  une  odeur  d'hydroofène  sulfuré  et  contiennent 
une  certaine  quantité  de  sulfates  et  de  chlorures  de  cal- 
cium et  de  sodium  ;  on  y  a  même  découvert  une  propor- 
tion appréciable  d'arsenic.  En  raison  des  sels  terreux 
qui  entrent  dans  leur  composition,  les  eaux  de  Baden  ne 


—  289  — 

sont  pas  1res  utilisées  pour  Tusage  interne  ;  mais  quand 
€lles  sont  indiquées,  comme  dans  certains  cas  d'hémor- 
rlioïdes,  on  peut  les  mélanger;  quand  une  action  laxative 
est  nécessaire  on  les  additionne  avec  de  l'eau  de  Bir- 
menslorf,  ou,  dans  d'autres  cas,  avec  un  peu  de  bicar- 
bonate de  sodium. 

Les  bOtels  ont  leurs  bains  particuliers,  mais  il  y  a 
aussi  un  établissement  de  bains  séparé  qui  est  fréquenté 
par  les  malades  pauvres  de  différents  pays.  Parmi  les 
malades  traités  à  Baden,  quelques-uns  sont  atteints  d'ar- 
tbrites  d'origine  rbumatismale  ou  goutteuse  ou  résultant 
de  névrites  périphériques.  D'autres  malades  viennent  se 
faire  traiter  pour  la  sciatique,  le  lumbago,  le  rliumatisme 
musculaire  ou  pour  diverses  affections  de  nature  £rout- 
teuse.  Les  bains  sont  d'ordinaire  prescrits  à  une  tempéra- 
t  ure  de  34°  G.  On  les  prend  de  préférence  avant  le  déjeu- 
ner.Si  on  désire  un  eiïet  plus  stimulant  on  peut  y  ajouter 
de  l'eau  saline  concentrée  de  Rheinfelden.  Le  massage 
est  très  employé  pour  les  affections  des  articulations, 
la  sciatique  et  le  rhumatisme  musculaire.  Des  salles 
d'inhalation  sont  aménagées  pour  le  traitement  des  af- 
fections chroniques  des  voies  respiratoires.  On  trouve 
dans  le  voisinage  des  promenades  pour  une  cure  de  ter- 
rain, d'après  le  système  d'Oertel.  La  saison  à  Baden  dure 
du  milieu  de  mai  à  la  fin  de  septembre  :  mais  les  bains  res- 
tent ouverts  toute  Tannée.  Comme  on  boit  peu  les  eaux^ 
il  n'y  pas  de  musique  avant  le  déjeuner  ;  sur  ce  point  les 
habitudes  diffèrent  de  celles  de  la  plupart  des  stations 
bien  connues  du  continent. 

Trajet  :  via  Bàle. 

Installation  :  très  bonne. 

Schinznach  (Suisse,  canton  d'Argovie),  station  du 
chemin  de  fer  de  Zurich  à  Aarau.  est  à  une  altitude  d'en- 

19 


—  1:90  — 

viron  33e)  mètres,  dans  la  charmante  vallée  de  i'Aar. 
L^établissement  se  trouve  dans  une  propriété  éloignée  du 
village  ;  il  est  aussi  connu  sous  le  nom  de  Habsburger  Bad 
à  cause  des  ruines  de  Habsbui'g  qui  couronnent  le  ^yùl- 
pelsberg  voisin  (512  mètres). 

La  source  de  Schinznach  fournit  une  eau  thermale  sul- 
fureuse forte,  avec  températui'e  variant  de  28*^  2  à  35°  2  G  ; 
d'après  Grandeau  elle  contient  37  volumes  pour  mille 
d'hydrogène  sulfuré  avec  environ  un  pour  mille  de  sulfate 
de  calcium,  comme  beaucoup  d'autres  eaux  sulfureuses  de 
la  Suisse,  et  0,008  pour  mille  de  sulfure  de  calcium. 
L'établissement  est  très  bien  aménagé  ;  on  y  trouve  des 
bains  d'eau  minérale,  des  bains  de  vapeur,  des  bains  ordi- 
naires ;  on  va  installé  également  des  appareils  pour  dou- 
ches locales  et  nasales  et  pour  inhalations  d'eau  minérale 
pulvéj-isée  et  de  gaz. 

Les  eaux  minérales  de  Schinznach  sont  employées  en 
boisson  et  sous  forme  de  bains.  On  prescrit  souvent  des 
bains  de  longue  durée  (1  h.  1/2  à  2  heures)  ;  la  tempéra- 
ture de  Teau  est  parfois  élevée  de  1  à  2  degrés  pour  les 
bains.  Quand  on  prend  feau  en  boisson,  on  la  boit  en 
général  avant  le  bain. 

Les  affections  traitées  à  Schinznach  sont  :  Teczéma, 
chronique  et  les  autres  maladies  chroniques  de  la  peau 
(pour  lesquelles  ces  eaux  ont  une  renommée  spéciale), les 
affections  goutteuse  et  rhumatismale  chroniques,  la  leu- 
corrhée, le  catarrhe  des  organes  respiratoires,  la  carie  des 
os,  la  scrofule,  le  rachitisme  et  la  syphilis.  Des  douches 
nasales,  des  inhalations,  des  pulvérisations  sont  employées 
pour  le  traitement  du  catarrhe  naso -pharyngien,  delà 
bronchite, de  Fasthme  et  de  Temphysème.  On  recommande 
l'usage  interne  des  eaux  chlorurées  voisines  de  Wildeg 
(voyez  p.  loo)  qui  contiennent  de  petites  quantités  d'io- 
dures  et  de  bromures,  dans  le  traitement  de  certaines 


—  291   — 

afToctions  srrofuleases  et  cutanées.  La  saison   dure  du 
15  mai  à  la  lin  de  septembre. 

liavey  (Suisse,  canton  de  Vaud).  à  2  kilomètres  de  la 
gare  de  Saint-Maurice,  possède  des  eaux  thermales  sul- 
fureuses faibles  (température  33°9  à  48^  C.j,  contenant, 
d'après  l^aup,3,o  volumes  pour  mille  d'bydrogène  sulfuré 
et  environ  1,3  pour  mille  d'éléments  solides  (principale- 
ment du  sulfate  et  du  chlorure  de  sodium). 

Les  eaux  sont  utilisées  en  boisson  et  sous  forme  de 
bains  et  de  pulvérisations.  Pour  les  bains,  i'eau-mère  de 
Bex  est  ajoutée  à  Teau  thermale.  L'eau  mère  est  parfois 
aussi  employée  en  boisson,  après  filtration  et  en  dilution 
convenable  avec  Teau  thermale  sulfureuse.  On  utilise 
comme  purgatif  cette  eau  privée  de  la  plupart  de  ses 
chlorures  et  on  fait  d'autres  préparations  avec  l'eau 
mère.  On  emploie  des  bains  d'un  sable  fin  provenant  des 
rives  du  Rhône,  principalement  sous  forme  d'applica- 
tions locales,  à  une  température  de  45°  o  à  34'^  5  G.  et 
même  plus  élevée.  Il  y  a  aussi  des  installations  pour  le 
massage  dans  le  bain  chaud,  la  douche  massage  comme 
à  Aix,  l'hydrothérapie,  et  des  bains  de  vagues  dans  la 
rivière  qui,  durant  Tété,  coule  à  pleins  bords,  froide  et 
recouverte  de  vagues  bouillonnantes.  Lavey  est  situé 
dans  la  vallée  du  Rhône,  à  une  altitude  de  411  mètres, 
entre  la  rive  droite  du  fleuve  et  la  base  rocheuse  de  la 
Dent-de-Morcles  qui  Tabrite  cà  l'est  et  au  nord.  L'établis- 
sement, l'hôtel  et  un  petit  hôpital  pour  les  malades  pau- 
vres sont  situés  loin  de  tout  village  et  des  fabriques. 

Les  maladies  traitées  à  Lavey  comprennent  la  scrofule 
et  le  rachitisme  chez  les  enfants,  le  rhumatisme  chroni- 
que chez  les  adultes,  les  maladies  chroniques  de  la  peau, 
etc. 

irverdon  (Suisse, canton  de  Vaud)  est  situé  à  Textré- 


—  292  — 

mité  sud  du  lac  de  Xeufchàtel,sur  le  chemin  de  fer  de  Lau- 
sanne à  Neufchàtel  (altitude  433  mètres).  Son  eau  sulfu- 
reuse (température  24°C.j  est  faiblement  minéralisée(sui- 
vant  BischofT  le  total  des  éléments  solides  est  de  0.4  pour 
mille\  elle  renferme  3,4  volumes  pour  mille  d'hydrogène 
sulfuré. L'étahlissement  thermal  est  convenablement  amé- 
nagé, il  va  des  installations  pour  le  traitement  par  pul- 
vérisation et  inhalation,  douches,  massage,  etc. 

L.eiiU  ou  la  Leiik  (Suisse,  canton  de  Berne)  est  situé 
dans  une  plaine,  près  de  Textrémité  nord  de  FOber 
Simmenthal.  Par  suite  d'une  faute  d'impression,  cette 
station  a  quelquefois  été  confondue  avec  Leuk  (Voyez 
Loèche-les-Bains)  dans  le  canton  du  Valais.  L'établisse- 
ment (altitude  1.100  mètres)  est  à  800  mètres  environ  du 
village,  dans  une  position  un  peu  plus  élevée  et  abritée, 
sur  le  versant  ouest  de  la  vallée,  à  la  hase  de  rHohliebe  ; 
on  a  une  vue  magnifique  sur  les  crêtes  rocheuses  et 
les  «placiers  du  Mont  Wildstrubel  qui  ferme  la  vallée  au 
sud. 

Lenk  possède  deux  sources  sulfatées  calciques  froi- 
des, la  Hohliebquelle ,  la  première  connue,  et  la  Balm- 
quelle,  beaucoup  plus  forte,  qui  est,  dit-on,  l'eau  la 
plus  sulfureuse  de  la  Suisse.  Cette  dernière  a  sa  source 
à  quelque  distance  au-dessus  de  l'établissement,  ses  eaux 
y  sont  amenées  dans  des  conduites  ;  suivant  l'analyse 
(1876)  de  Millier  et  Schwarzenhach,  elle  contient  44, o 
volumes  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré  et  1,6  parties 
pour  mille  de  sulfate  de  calcium.  On  utilise  quelque- 
fois aux  repas  une  eau  sulfatée  calcique  ferrugineuse 
faible,  froide,  non  gazeuse  [O.Oi  pour  mille  de  bicarbo- 
nate de  ferj. 

D'après  De  la  Harpe  la  température  moyenne  pour  les 
quatre  mois  d'été  est  de  lo°C.,  il  n'y  a  pas  entre  le  soir  et 
le  jour  une  aussi  grande  différence  que  dans  beaucoup 


—  293  — 

d'aiilros  localités  de  la  Suisse  de  la  même  altitude  ;  il 
faut  atti'ibuer  la  plus  grande  chaleur  de  Lenk  en  partie 
au  calme  de  l'atmosphère  et  à  la  réverbération  des  mon- 
tagnes environnantes  chauiïées  pendant  le  jour.  Les  fo- 
rêts de  pins  voisines  protègent  souvent  du  soleil  du  mi- 
lieu du  jour. 

Parmi  les  affections  qu'on  observe  le  plus  fréquem- 
ment à  Lenk,  il  faut  citer  le  catarrhe  chronique  de  la 
gorge  et  des  organes  respiratoires.  L'eau  sulfureuse  est 
habituellement  chauffée  pour  la  boisson  et  l'inhalation  ; 
elle  est  très  employée  en  pulvérisation.  On  utilise  les 
bains  d'eaux  sulfureuses  chauffées  dans  les  maladies  de 
la  peau,  parmi  lesquelles  le  D"*  Jonquière  mentionne 
spécialement  Teczéma  et  la  furonculose.  La  saison  dure 
du  15  juin  au  30  septembre.  En  raison  de  sa  position  et 
de  son  altitude  Lenk  convient  dans  beaucoup  de  cas 
comme  simple  station  climatérique  et  comme  cure  com- 
plémentaire après  des  saisons  d'eaux  minérales  à  d'au- 
tres sources. 

Accès  :  la  gare  de  Thun  est  environ  à  8  heures  (54  kil. 
par  diligence. 

Lnstallation  :  bonne. 

Gupnigel  (Suisse,  canton  de  Berne).  —  L'établisse- 
ment,ainsi  que  l'hôtel  spacieux  (altitude  environ  1 100  mè- 
tres) sont  situés  sur  le  versant  nord  du  mont  Gurnigel, 
près  d'une  immense  forêt  de  pins,  et  de  Là  on  a  une  vue 
étendue  sur  les  montagnes  du  Jura  au  Nord.  La  source 
sulfureuse  froide,  le  Schwarzbruennli,  contient,  d'après 
de  Fellenberg,  1,3  pour  mille  de  sulfate  de  calcium, 
0,004  pour  mille  de  sulfure  de  calcium,  et  0,001  pour 
mille  de  sulfure  de  magnésium,  avec  35  volumes  pour 
mille  d'hydrogène  sulfuré  (39  volumes  d'après  Mûller)  . 
La  Stockquelle,  employée  au  point  de  vue  thérapeutique 
depuis  le  XVI«  siècle,  contient  moins  d'hydrogène  sulfuré  . 


—  294  - 

Il  V  a  beaucoup  de  jours  de  soleil,  et,  en  raison  de  sa 
position  ouverte,  le  climat  est  stimulant:  il  y  a  un  nombre 
infini  de  belles  promenades,  abritées  du  soleil  et  du  vent, 
dans  les  forêts  de  pins  du  voisinage  et  Finstallation  estex- 
cellente.  L'établissement  est  isolé; il  n'y  a  ni  villages  ni  fa- 
briques dans  les  environs  qui  puissent  altérer  la  pureté  de 
Tair  et  donner  de  la  poussière.  En  cas  de  mauvais  temps, 
de  vastes  galeries  couvertes  peuvent  être  utilisées  comme 
promenades. 

Le  Gurnigel,  suivant  la  statistique  de  Yerdat,  a  une 
réputation  spéciale  dans  la  dyspepsie  et  dans  le  catarrhe 
chronique  de  Testomac  et  des  voies  digestives.  La  saison 
dure  de  juin  à  septembre.  La  gare  de  Berne  est  à  5  heures 
en  diligence. 

Scliwefelbepg,  à  "2  heures  1  -  du  Gurnigel,  a  des 
eaux  sulfatées  calciques  semblables,  mais  son  altitude 
est  un  peu  plus  grande  (1392  mètres). 

Heustrich  (Suisse,  canton  de  Berne).  L'établisse- 
ment (altitude  700  mètres)  est  situé  sur  la  rive  gauche 
du  Kander,  au  pied  du  versant  Est  du  mont  Niesen,  il  est 
tout  à  fait  à  l'écart  des  villages  et  des  fabriques,  et  vers 
le  sud  a  vue  sur  le  Blûmlisalp  avec  son  éblouissante  cou- 
che de  glaciers  et  de  neige. 

Les  eaux  sulfureuses  froides  contiennent,  suivant  l'a- 
nalyse de  Mûller,  0,03  pour  mille  de  sulfure  de  sodium, 
et  11  volumes  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré,  associés  à 
de  petites  quantités  de  bicarbonate  de  sodium  (0.6  pour 
mille)  et  de  sulfate  de  sodium.  Elles  diffèrent  des  eaux 
voisines  du  Gurnigel  par  leur  plus  faible  proportion 
d'éléments  solides  (exactement  au-dessous  d'un  pour 
mille),  et  en  ce  qu'elles  ne  renferment  pas  de  sulfate  de 
calcium.  Les  malades  qui  sont  assez  forts  pour  aller  ix  pied 
à  la  source,  qui  est  environ  à   1/4  d'heure  au-dessus  de 


—  295  - 

l'établissement,  boivent  rcaii  ;"i  l'endroit  même  où  elle 
jaillit  de  terre,  toutefois  on  peut  toujours  se  la  procurer  en 
bouteilles  à  l'établissement. 

L'bumidité  relative  moyenne  un  peu  élevée  de  Fatmos- 
pbère  est  un  avantage  dans  les  alïections  inllammatoires 
du  larynx  et  des  voies  respiratoires,  pour  lesquelles  on 
trouve  un  traitement  par  la  pulvérisation  de  l'eau  miné- 
rale. Il  y  a  une  salle  d'air  comprimé  qu'on  peut  employer 
dans  rempbysème  et  la  broncbite  chronique,  quand  le 
cœur  et  la  circulation  sont  en  assez  bon  état.  Après  les 
affections  catarrbales  chroniques  des  organes  de  la  respi- 
ration, viennent  les  cas  de  dyspepsie  chronique  traités  à 
Heustricb,  et,  parmi  les  maladies  de  la  peau,  Neukomm 
attire  spécialement  l'attention  sur  l'emploi  des  bains  dans 
quelques  cas  de  furonculose.  On  peut  avoir  recours  à 
l'hydrothérapie,  au  massage  et  à  la  cure  de  lait  dans  les 
cas  appropriés.  La  saison  dure  du  commencement  de  juin 
à  la  fin  de  septembre. 

Accès  :  Heustricb  est  à  2  heures  en  voiture  de  la  gare 
de  Thun,  et  à  40  minutes  en  omnibus  de  Spiez  ;  bateau 
à  vapeur  et  gare  sur  le  lac  de  Thun,  entre  cette  ville  et 
Interlaken. 

Installation  :  bonne.  L'hôtel  fait  partie  de  rétablisse- 
ment. 

Scliimberg  (altitude  1408 mètres), dans  le  canton  de 
Lucerne, possède  des  eaux  semblables  à  celles  d'Heustrich, 
mais  elles  contiennent  plutôt  moins  de  soufre. 

L'établissement  est  situé  sur  le  versant  ouest  de  la 
montagne  de  Schimberg,  qui  le  protège  contre  les  vents 
du  nord-est,  bien  que  les  vents  du  sud-ouest  et  du  sud 
soient  parfois  violents.  Pour  les  bains  on  emploie  l'eau 
d'une  autre  source  ferrugineuse. 

liostorf  (Suisse,  canton  deSoleure),  à  une  altitude  de 


—  296  — 

500  mètres,  sur  le  versant  sud  du  Jura,  à  1  h.  1/4  en  voi- 
ture de  la  gare  d'(31ten;  chlorurée  et  sulfurée  froide,, 
qui,  selon  Bolley,  contient  du  sulfure  de  potassium,  de 
riiydrogène  sulfuré  et  3  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  ; 
il  y  a  également  une  autre  source  semblable,  mais  plus 
faible,  et  des  eaux,  contenant  du  sulfate  de  calcium,  qui 
présentent  quelque  analogie  avec  celle  de  Weissenburg, 
quoiqu'elles  soient  plus  froides. 

Alveneii  ou  Alvaneii  (Suisse,  Grisons),  à  une  alti- 
tude de  968  mètres,  dans  la  vallée  d'Albula,  près  de  Tiefen- 
kasten.  L'établissement  possède  une  source  froide  sul- 
fatée calcique,  suivantPIanta,  de  Reichenau  (186Z|),  envi- 
ron 1  pour  mille  de  sulfate  de  calcium  et  très  peu 
d'hydrogène  sulfuré  ;  cette  eau  est  employée  dans  le  traite- 
ment du  rhumatisme  chronique  et  des  maladies  goutteuses, 
du  catarrhe  desorganes  respiratoires,  etc. Dans  le  voisinage 
se  trouvent  les  sources  alcalines  sulfatées  ferrus^ineuses 
deSt-Pierre  à  Tiefenkasten  (suivant  Planta,  ;2, 2  pour  mille 
de  sulfate  de  sodium,  1,7  pour  mille  de  bicarbonate  de  cal- 
cium et  0,029  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer)  et  de  St- 
Donatus  à  Sous  :  cette  dernière  eau  renferme  une  petite 
quantité  d'iodure  (0,001)  et  de  bromure  (0,002)  de  so- 
dium. Ces  eaux  peuvent  être  prises  en  boisson,  à  Alveneu, 
dans  certaines  maladies  catharrhales  chroniques  des  or- 
ganes digestifs,  surtout  chez  les  sujets  faibles.  Saison  du 
lo  juin  au  25  septembre.  On  peut  se  rendre  à  Alveneu  en 
diligence  de  Goire,  de  Thusis  ou  de  Davos  ou,  en  fran- 
chissant la  passe  d'Albula,  pour  les  voyageurs  qui  vien- 
nent de  TEngadine. 

lie  Prese  en  Suisse  (canton  des  Grisons)  est  une 
station  d'été,  sur  le  lac  de  Poschiavo,  cà  962  mètres  d'al- 
titude, à  une  demi-heure  en  voiture  de  Poschiavo  et  envi- 
ron à  six  heures  en  voiture  de  Samaden.  Les  sources  sul- 


—  i297  — 

fureuses  froides  sont  iaihleineiit  minéralisées  (total  dès- 
éléments  sol  ides,  suivant  Wittstein,0,^î  pour  mille)  et  con- 
tiennent 0,6  ce.  d'hydrogène  sulfuré  par  litre;  elles  sont 
employées  en  bains  et  en  boisson.  L'installation  des  bains 
et  des  hôtels  est  satisfaisante.  La  saison  dure  du  com- 
mencement de  juin  à  la  fin  de  septembre. 

Serneus  (Suisse,  canton  des  Grisons)  a  une  source 
sulfureuse  froide  qui  contient  environ  9  volumes  pour 
mille  d'hydrogène  sulfuré.  L'établissement  esta  une  alti- 
tude d'environ  987  mètres  dans  la  vallée  de  Prceltigau 
sur  Tembranchement  du  chemin  de  fer  de  Landquart  à 
Davos. 

Stachelberg  (Suisse,  canton  de  Glaris),  près  de  la 
gare  de  Linththal,  possède  une  source  sulfureuse  froide 
contenant  très  peu  d'hydrogène  sulfuré,  mais  suivant 
une  ancienne  analyse  de  Simmler,  0,04  pour  mille  de 
sulfure  de  sodium.  Par  son  climat  et  sa  superbe  position 
dans  le  district  deTœdi  (6:25  mètres  d'altitude),  cette  sta- 
tion otïre  des  avantasjes  considérables. 

On  compte  encore  en  Suisse  les  sources  sulfureuses  froi- 
des de  Montharrij,  dans  les  Gruyères  (altitude  750 
mètres),  canton  de  Fribourg  ;  Etivaz  (altitude  du  petit 
établissement,  1250  mètres),  près  le  Château  d'Oex,  dans 
le  canton  de  Yaud  ;  àeFlaehli  dans  rEntlebuch  (altitude 
893  mètres),  canton  de  Lucerne,  et  de  Rietbad  (altitude 
850  mètres,  dans  le  district  de  Toggenburg,  canton  de 
St-Gall. 

Eaux-Chaudes  (Basses-Pyrénées).  Le  village  est 
situé  sur  le  prolongement  rocheux  de  la  vallée  à'Ossau 
(altitude  625  mètres  environ),  à 4  kil.  de  la  gare  de  La- 
runs  et  à  8  kil.  par  la  route  des  Eaux-Bonnes. 

Les  sources  thermales  ont  une  température  de  33°5  à 
36°5  G.etsont  semblables  dans  leurs  éléments  constituants 


~  298  — 

à  celles  crEaux-Boiines,mais  contiennent  moins  de  soufre 
(sulfure  de  sodium  0,0088  ;  total  des  parties  solides,  0,33 
pour  mille.  Les  eaux  (contrairement  à  celles  d'Eaux-Bon- 
nes situées  dans  le  voisinage)  sont  employées  surtout  en 
bains,  en  douches  y  compris  des  douches  vaginales  et 
rectales.  Les  différentes  sources  ont,  suivant  de  vieilles 
traditions,  de  la  renommée  pour  diverses  affections  :  la 
source  Glot  pour  les  affections  arthritiques  ;  la  source 
Esquirette  pour  les  maladies  utérines  etc.  ;  la  source  Rey 
pour  les  accidents  nerveux  d'origine  l'humatismale,  et  la 
source  Baudot  (température  âr)°  oG.  seulement),  pour  les 
affections  catarrhales  des  organes  respiratoires.  Les  Eaux- 
Chaudes  ont  une  action  moins  excitante  que  les  eaux 
sulfureuses  plus  chaudes  des  Pyrénées,  mais  elles  ont, 
dit-on,  une  tendance  à  produire  Thyperémie  des  orga- 
nes pelviens,  et  par  là  aident  à  la  réapparition  de  la 
menstruation  chez  les  jeunes  filles  chlorotiques.  Les  Eaux 
Chaudes  sont  surtout  fréquentées  par  les  femmes  souf- 
frant de  désoi'dres  chroniques  des  organes  pelviens. 

Il  y  aussi  une  source  froide,  la  source  Minvielle,  ana- 
logue à  la  source  froide  d'Eaux-Bonnes.  Après  l'élimina- 
tion du  soufre  cette  eau  est  utilisée  comme  eau  de  table. 
Une  excursion  agréable  qu'on  peut  faire  aux  Eaux  Chau- 
des est  celle  du  village  de  Gabas,  à  8  kil.  environ  dans  le 
haut  de  la  vallée  vers  le  sud. Les  promenades  ombragées  y 
sont  plus  rares  qu'aux  Eaux-Bonnes.  Saison  du  1""  juin 
au  'P""  octobre. 

Trajet  en  omnibus  ou  en  voiture  de  la  garedeLaruns. 

Installation  :  assez  bonne. 

Cambo  (Basses-Pyrénées)  est  situé  dans  la  vallée  de  la 
Nive,  au  centre  d'un  beau  paysage,  à  une  altitude  d'en- 
viron 61  mètres.  Il  possède  une  eau  contenant  du  sulfate 
de  calcium  (21°  20  G.)  avec  un  peu  d'hydrogène  sulfuré 
et  une  source  ferrugineuse  froide.  Il  y  a  d'agréables  pro- 


—  299  — 

menadcs  et  (riiUéressanlos  excursions  à  faire  dans  le  voi- 
sinage. En  raison  de  la  doiiceiif  de  son  climat  Caniboest 
aussi  utilisé  comme  station  climatérique  d'hiver.  L'éta- 
blissement est  ouvert  toute  l'année.  La  gare  est  à  40  mi- 
nutes de  Bayonne. 

St-Boès  (Basses-Pyrénées),  d'après  le  docteur  F. 
Garrigou  {Bulletin  médical  des  stations  pfiréuéennes,  dé- 
cembi"e  1894,  p.  47),  possède  les  eaux  les  plus  sulfureuses 
des  Pyrénées  (elles  ne  sont  utilisées  que  pour  Tex- 
portation). Cette  eau  est  froide,  bitumeuse,  et  contient  du 
sulfure  de  sodium  et  de  l'iiydrogène  sulfuré,  équivalents  à 
0,156  pour  mille  de  sulfure  de  sodium.  Garrigou  parle 
de  son  efficacité  dans  le  traitement  des  affections  des 
membranes  muqueuses  des  voies  respiratoires  et  intesti- 
nales et  dit  avoir  obtenu  de  bons  résultats  dans  certains 
cas  de  tuberculose  pulmonaire. 

Barègeis  (Hautes-Pyrénées).  Cet  établissement  cé- 
lèbre est  situé  dans  la  partie  élevée  de  la  vallée  du 
Gave  de  Bastan,  à  une  altitude  de  1280  mètres  ;  pour  l'été 
il  faut  apporter  des  vêtements  chauds  ;  cette  station  est 
difficilement  habitable  en  hiver.  Les  eaux  sont  thei-males 
sulfureuses  (température  :  27"  o  à  38°  o)  ;  exposées  à  Tair 
elles  ne  blanchissent  pas  comme  celles  de  Luchon  ;  elles 
contiennent  une  substance  organique  qui  forme  une 
écume  à  la  surface  de  Teau  et  qui  fut  désignée  par  Long- 
champ  sous  le  nom  de  barégine,  du  nom  de  la  souce 
même.  Les  sources  plus  chaudes  sont  les  plus  riches  en 
sulfure  de  sodium.  Quand  on  les  emploie  sous  forme  de 
bains,  on  administre  d'abord  des  bains  tièdes,  puis 
graduellement  des  bains  plus  chauds  (parfois  jusqu^à 
38°  C).  Quelquefois  on  prescrit  des  douches  locales 
jusqu'cà  44°  C.  Les  eaux  chaudes  ont  une  action  très  exci- 
tante sur  le  système  nerveux. 


—   300  — 

B.arèges  a  une  grande  réputation  pour  le  traitement  des 
anciennes  blessures  provenant  d'armes  à  feu  ou  autres, 
des  cicatrices  douloureuses  et  des  affections  chroniques  des 
articulations  :  il  y  a  un  grand  hôpital  militaire.  L'eczéma 
chronique  et  le  psoriasis  sont,  dit-on,  temporairement 
atténués  par  les  eaux.  Barèges  est  aussi  fréquenté  par  des 
syphilitiques.  Les  eaux  devinrent  célèbres  en  1675, quand 
le  duc  du  Maine,  fils  naturel  de  Louis  XIV,  fut  traité 
avec  efficacité  pour  une  affection  tuberculeuse. 

Employées  en  boisson  les  eaux  causent  parfois  des  nau- 
séesetde  la  diarrhée:  elles  sont  un  peu  moins  utiliséessous 
forme  de  boisson  qu'en  bains.  La  source  Tambour  (temp. 
44»  3)  qui  contient  0,04  pour  mille  de  sulfure  de  sodium 
(et  une  très  petite  quantité  d'arséniate  de  sodium)  est  la 
seule  utilisée  en  lioisson  ;  on  l'emploie  à  petites  doses, 
souvent  mélangée  avec  du  lait  ou  du  petit-lait.  La  saison 
dure  du  lo  juin  au  lo  septembre. 

Accès:  2  heures  1/2  en  voiture  de  la  sfare  de  Pierre- 
fitte  (voyez  Cauterets). 

Installation  :  assez  bonne. 

Barzmi,  à  402  mètres  au-dessous  de  Barèges,  est  une 
source  dont  les  eaux  ressemblent  à  celles  de  cette  sta- 
tion ;  temp.  29°  G.  En  1881  on  amena  l'eau  de  Barzun 
par  une  conduite,  cà  environ  6  kil.  plus  bas  dans  la  vallée 
à  Luz,  village  situé  à  une  altitude  de  517  mètres,  à 
1  h.  1/2  en  voiture  de  la  gare  de  Pierrefitte  et  seule- 
ment à  1  kil.  environ  de  l'établissement  de  St-Sauveur. 

Il  y  a  maintenant  deux  établissements  de  bains  ;  l'an- 
cien, à  la  source,  et  le  nouveau  à  Luz.  Les  eaux  de 
Barzun  sont  moins  excitantes  que  les  eaux  plus  chaudes 
de  Barèges,  mais  plus  excitantes  que  celles  de  St-Sau- 
yeur,  source  des  Dames. 

St-Sauveur  (Hautes-Pyrénées).  Le  village  est  situé 


—  301  — 

dans  une  des  plus  pittoresques  vallées  des  Pyrénées,  à 
une  altitude  de  793  mètres,  sur  le  gave  de  Gavarnie  qui 
rejoint  le  gave  de  Gauterets  à  Pierrefilte.  Il  y  a  d'intéres- 
santes excursions  à  faire,  mais  pour  les  malades  les 
promenades  dans  le  voisinage  immédiat  de  la  source 
sont  peu  variées. 

La  source  des  Itains  ou  desDames  (température  34°d  G.) 
alimente  l'établissement  et  contient  environ  0,02  pour 
mille  de  sulfure  de  sodium  et  des  traces  d'arsenic.  L'autre 
source,  Source  delà  Hontalade  (température  SO^'oG.),  à 
quelques  minutes  de  promenade  du  village,  renferme  un 
peu  moins  de  sulfure  et  jouit  d'une  réputation  spéciale 
dans  les  cas  de  gastralgie,  comme  la  source  Mauliourat  à 
Gauterets.  St-Sauveur  peut  être  appelé  une  station  de 
Dames  ;  ses  eaux  sont  principalement  employées  dans 
le  traitement  des  affections  de  l'utérus  et  de  ses  annexes 
€t  des  désordres  nerveux  fonctionnels. 

Les  bains  qui  exercent  une  influence  sédative  sur  le 
système  nerveux  (contrastant  avec  l'action  excitante  des 
bains  de  Barèges)  produisent  une  action  stimulante  ou 
tonique  sur  l'utérus  et  provoquent  parfois  une  véritable 
bydrorrbée  thermale.  Le  traitement  de  St-Sauveur  con- 
vient aux  personnes  d^in  tempérament  irritable  ou  éré- 
thique. 

L'établissement  de  Barzun  à  Luz  peut  aussi  recevoir 
des  malades  résidant  cà  St-Sauveur,  dont  il  n'est  distant 
que  de  1  kil.  environ. 

Saison   du    l*""  juin  au  l'"''  octobre. 

Accès  :  environ  1  b.  1/2  en  voiture  de  la  gare  de 
Pierrefitte  (voyez  Gauterets). 

Installation  :  satisfaisante. 

Bagiièrcs-de-Bîgorre  (Hautes-Pyrénées)  possède 
les  eaux  sulfureuses  de  Labassère,  en  plus  de  ses  autres 
eaux.  Voyez  le  cbapiti'e  sur  les  eaux  terreuses,  p.  314. 


—  302  — 

Cadéac  (Haiite^-Pyrénées)  est  pittoresqiiemeni  situé 
à  une  altitude  de  720  mètres,  à  3  kil.  environ  nu  sud  d'Ar- 
reau.  Il  possède  des  eaux  sulfureuses  froides,  presque 
les  plus  fortes  des  Pyrénées,  contenant  0,075  pour  mille 
de  sulfure  de  sodium.  Arreau  est  à  peu  près  à  moitié 
chemin  sur  la  route  bien  connue  entre  Bairnères-de-Bi- 
gorreetBagnères-de-Luchon  ;  il  sera  prochainement  relié 
par  un  embranchement  de  chemin  de  fer  à  la  ligne  de 
Bayonne  à  Toulouse. 

L'eau  ferrugineuse  de  Le  Moudang(0,03  pour  mille  de 
sulfate  de  fer)  est  quelquefois  employée  à  Cadéac. 

Argelès-Gazost  (Hautes-Pyrénées).  Argelès  ou 
Argelès  de  Bigorre,  à  478  mètres  d'altitude,  dans  la  par- 
tie la  plus  large  de  la  vallée  du  gave  de  Pau,  est  presque 
complètement  abrité  par  un  amphithéâtre  de  montagnes. 

Une  végétation  luxuriante,  le  parfum  suave  de  Tair, 
la  vue  magnifique  sur  les  Pyrénées,  constituent  un  charme 
qui,  grâce  à  l'excellente  installation,  attii-e  un  grand 
nombre  de  visiteurs  à  Argelès  malgré  la  chaleur  de  l'été. 

L'établissement  de  bains,  nouvellement  installé,  est  ali- 
menté par  l'eau  sulfureuse  froide  de  Gazost, situé  à  environ 
16  kilomètres.  Suivant  l'analyse  de  Willm,  en  1890,  la 
grande  Source  de  Gazost  contient  0,01  pour  mille  de  sul- 
fure de  sodium  et  0,02  pour  mille  de  sulfure  de  calcium, 
tandis  que  la  Source  Noire  contient  0,02  pour  mille  de 
sulfure  de  sodium  et  0,01  pour  mille  de  sulfure  de  cal- 
cium. 

On  peut  avoir  les  deux  sortes  d'eau  à  Argelès,  mais  la 
dernière  (apportée  de  Gazost  seulement  en  bouteilles)  est, 
dit-on,  la  meilleure.  Elles  sont  employées  dans  le  traite- 
ment des  affections  catarrhales  chroniques  de  la  gorge, 
des  organes  respiratoires  et  dans  celles  de  l'utérus  qui 
n'exigent  pas  un  traitement  très  excitant. 

Argelès  est  très  chaud  pendant  la  saison  (du  15  juin  au 


—  303  — 

!"■  octobre),  mais  pendant  la  première  partie  du  printemps 
beaucoup  d'Anglais  ayanl  séjourné  i'biver  à  Pau  ou  à  Biai-- 
ritz,  se  reposent  quelque  temps  à  Argelès  avant  départir 
pour  passer  l'été  en  Suisse  ou  en  Angleterre. 

AccKs  :  Argelès  est  une  station  du  cliemin  de  fer  de 
Lourdes  à  Pierrelitte. 

Installation  :  excellente. 

Ax-les-Tliernies  fAriège)  est  agréa])lement  situé,  a 
une  altitude  de  713  mètres,  dans  la  vallée  supérieure  de 
l'Ariège.  A  cause  de  sa  position  montagneuse,  le  climat  est 
un  peu  variable  et  les  soirées  sont  fraîches.  Le  bain  nommé 
Leper  (Bassin  des  Ladres)  date,  dit-on,  de  l'année  li260, 
et  était  connu  par  conséquent  sous  le  règne  de  Saint 
Louis.  Il  y  a  environ  60  sources  thermales  dont  la  tem- 
pérature varie  de   IS'^  o   à  77"^  5  G.  et  contenant  la  plu- 
part 0,01  à  0,026  pour  mille  de  sulfure  de  sodium.  Les 
eaux  d'Ax,  nommées  eaux  «  sulfureuses  dégénérées  »,  dans 
lesquelles  le  sulfure  de  sodium  a  été  converti  en  hyposul- 
lite  et  sulfate,  peuvent  être  pratiquement  regardées  com- 
me des  eaux  thermales  indifférentes  légèrement  alcalines 
ou  des  eaux  terreuses  faibles  ;  elles  exercent  une  action 
sédative  ;  tandis  que  les  sources  dans  lesquelles  le  soufre 
persiste  cà  Tétat  de  sulfure  de  sodium  ont  un  effet  stimu- 
lant. Les  eaux  d'Ax  sont  employées  en  boisson,  en  bains, 
en  douches,  en  inhalations  et  en  bains  de   vapeur  très 
chauds. VuTabondance,  les  différentes  températures  et  la 
composition  chimique  de  ces  eaux,  les  ressources  balnéo- 
Ihérapiques  d'Ax  sont  plus  variées  que  celles  de  la  plu- 
part des  autres  stations  pyrénéennes. 

Avec  le  temps  Ax  sera  plus  largement  connu.  On  y 
envoie  des  malades  atteints  d'affections  rhumatismales 
chroniques,  de  scrofulose  torpide,  d'affections  chroniques 
des  organes  respiratoires,  de  maladies  de  la  peau,  de  sv- 
philis,  etc. 


—  30i  — 

La  saison  dure  du  15  mai  au  30  octobre. 

Accès  :  Ax  est  le  point  terminus  du  chemin  de  fer  de 
Toulouse. 

Installation  :  Satisfaisante.  On  peut  aussi  avoir  des 
chambres  à  l'établissement  de  bains  de  Teich. 

Amélîe-les-Baîns  (Pyrénées-Orientales)  ,  appelé 
aussi  Bains-près-d'Arles,  jusqu'en  1840,  où  il  changea 
de  nom  en  l'honneur  de  la  femme  de  Louis-Philippe,  à 
280  mètres  d'altitude, est  situé  dans  une  vallée  fermée  par 
des  montagnes.  Malgré  cela,  et  bien  que  le  soleil  ne  brille 
que  pendant  un  temps  relativement  court  dans  la  journée, 
l'hiver  est  doux  et  sec;  la  température  moyenne  y  est  de 
7°  78  G. 

L'établissement  est  ouvert  toute  l'année,  mais,  à  cause 
de  la  chaleur,  il  est  principalement  fréquenté  en  hiver. 
Le  vent  d'Est  est  parfois  désagréable  au  printemps  (la 
plus  mauvaise  saison  pour  cette  station). 

Les  différentes  sources  donnent  des  eaux  alcalines 
sulfurées,  d'une  température  d'environ  60'^  G.  et  renfer- 
ment 0,016  pour  mille  de  sulfure  de  sodium. 

Elles  sont  riches  en  glairine  et  en  matière  organique. 

Les  Romains  faisaient  usage  de  ces  eaux  et  l'un  des  deux 
établissements  civils  est  bâti  sur  les  fondations  des  an- 
ciens thermes  romains.  Les  bains  sont  employés  dans  le 
traitement  des  maladies  de  la  peau,  du  rhumatisme  chro- 
nique, des  douleurs  occasionnées  par  d'anciennes  bles- 
sures, etc.  ;  il  y  a  également  une  installation  hydrothé- 
rapique.  Ges  eaux  sont  aussi  utilisées  dans  le  traitement 
du  catarrhe  chronique  des  organes  respiratoires,  pour 
lesquels  le  climat  doux  de  la  station  est  très  favorable, 
surtout  pendant  les  mois  d'hiver.  On  a  recommandé  l'u- 
sage des  eaux  en  boisson  dans  le  traitement  des  maladies 
de  l'appareil  digestif  et  du  foie.  Il  y  a  un  grand  hôpital 
militaire  avec  bains  v  attenant. 


-  305  — 

Accès  :  chemin  de  fer  de  Perpignan  à  Géret  ;  de  là 
10  kilomètres  en  voilure.  Le  chemin  de  fer  sera  prochai- 
nement continué  de  Géret  à  Amélie-les-Bains. 

Installation  :  assez  bonne. 

Les  malades  peuvent  passer  de  leurs  hôtels  aux  bains 
sans  s'exposer  à  l'air  extérieur. 

Vernet-les-Baîiis  ou  le  Veraiet  (Pyrénées-Orien- 
tales), station  agréable  avec  installation  excellente  pour 
bains,  et  promenades  à  l'ombre,  est  à  une  altitude  d'en- 
viron 678  mètres,  dans  la  partie  sud  de  la  vallée  du  Tel, 
au  pied  du  Mont-Ganigou  du  côté  nord.  Le  Vernet 
possède  des  sources  d'eaux  thermales  sulfureuses  (32°  4 
àCS'^  G.)  contenant  du  sulfure  de  sodium  dans  la  propor- 
tion de  0,04  pour  mille. 

Les  eaux  sont  employées  en  boisson,  en  bains,  en  dou- 
ches, pulvérisations  et  inhalations.  Il  y  a  aussi  une  petite 
piscine  chaude. 

Les  malades  vont  au  Yernet  pour  les  affections  chroni- 
ques des  organes  respiratoires,  le  rhumatisme  chroni- 
que, les  maladies  de  la  peau,  etc. 

La  saison  principale  est  en  été,  mais  un  des  établisse- 
ments est  ouvert  toute  l'année.  Le  docteur  Gh.  Sabourin 
a  fondé  en  1890  un  sanatorium  d'hiver  pour  les  tuber- 
culeux. 

Accès  :  Le  Yernet  est  environ  à  5  kil.  1  2  (cinquante 
minutes  en  omnibus)  de  Villefranche-de-Gonflent,  point 
terminus  du  chemin  de  fer  de  Perpignan. 

Installation  :  excellente. 

L.a  Preste  (Pvrénées-Orientales)  est  un  villasfe  situé 
à  une  altitude  de  1125  mètres,  à  environ  32  kilomètres 
d'Amélie-les-Bains  etcà  4  h.  3/4  en  diligence  de  Géret,  la 
gare  la  plus  proche. 

Ses  eaux  thermales  sulfureuses   (température  de  32** 

20 


—  306  — 

à  44°  C.)  se  décomposent  rapidement  à  l'air.  Elles  de- 
viennent alcalines  ;  on  les  a  désignées  sous  le  nom  d'eaux 
sulfureuses  dégénérées  ;  elles  ont  une  action  diurétique 
et  sont  utilisées  dans  le  catarrhe  chronique  des  organes 
urinaires  et  dans  le  traitement  de  la  gravelie  urique. 

Olette  (Pyrénées-Orientales),  situé  dans  la  vallée  du 
Tet,  non  loin  du  Vernet,  possède  de  nomhreuses  sour- 
ces thermales  sulfureuses  (température,  32°  5  à  81°  G.), 
contenant  0,001  à  0,03  pour  mille  de  sulfure  de  sodium. 

Les  établissements  de  bains  sont  situés  à  3  kil.  environ 
du  village,  à  700  mètres  d'altitude,  etcà  une  heure  en  om- 
nibus de  la  gare  de  Yillefranche-de-Conflent. 

]fIolitg  (Pyrénées-Orientales)  est  à  une  altitude  d'en- 
viron 610  mètres  dans  la  vallée  du  Tet,  à  10  kilomèli'es 
du  Vernet.  Il  possède  plusieurs  sources  alcalines  sulfu- 
rées avec  des  températures  variant  de  32°  à  38°  5  G. 
et  contenant  de  0,003  à  0,018  pour  mille  de  sulfure  de 
sodium. 

Cette  eau  est  surtout  renommée  pour  le  traitement  des 
maladies  de  la  peau. 

Les  Escaidas  (Pyrénées-Orientales).  Gette  station 
est  située  près  delà  frontière  d'Espagne  sur  un  plateau 
d'environ  13o0  mètres  d'altitude.  Les  eaux  sont  thermales 
et  contiennent  du  sulfure  de  sodium.  La  température  de 
la  Grande  Source  est  de  43°o  G. 

Uriage  (Isère).  Uriage.  à  12  kilomètres  de  Grenoble, 
est  situé  à  une  altitude  de  414  mètres,  dans  une  très 
belle  vallée  des  Alpes  Dauphinoises.  La  source  ther- 
male chlorurée  sulfureuse  (température  27°  25  G.)  a  une 
minéralisation  totale  de  9,7  pour  mille, et,  suivant  Willm 
(1888),  contient  6  pour  mille  de  chlorure  de  sodium, 
environ  1  pour  mille  de  sulfate  de  sodium  ainsi  que  de 


—  307  — 

sulfate  de  calcium.  0,48  pour  mille  de  sulfate  de  magné- 
sium, et  0,0001  pour  mille  d'arsenic  (sous  forme  d'ar- 
séniate).  L'hydrogène  sulfuré  y  est  équivalent  à  envi- 
ron 7  volumes  pour  mille.  A  la  dose  de  4  à  G  verres,  celte 
eau  a  en  général  une  action  purgative  douce  el:  dans  bon 
nombre  de  cas  on  l'emploie  comme  purgatif  pendant  la 
durée  du  traitement. 

Uriage  est  indiqué  dans  les  maladies  chroniques  de  la^ 
peau  (eczéma,  acné,  psoriasis,  etc.),  dans  les  affections  des 
organes  pelviens  de  la  femme, plus  particulièrement  celles 
qui  sont  liées  à  des  troubles  de  la  nutrition  générale,  et 
dans  différents  états  chroniques  de  la  scrofule  et  du  rhu- 
matisme. Pour  les  bains  et  les  douches,  on  fait  chauffer 
Teau  minérale  à  la  température  nécessaire  :  les  instal- 
lations balnéaires  de  l'établissement  sont  excellentes.  On 
associe  fréquemment  le  massage  avec  les  douches,  comme 
dans  la  douche-massage  d'Aix-les-Bains  (1)  :  toutefois,  à 
Uriage,  le  malade  est  placé  sur  une  table  inclinée  pen- 
dant la  douche,  qui  est  donnée  par  un  seul  masseur  (du- 
rant environ  1:^  à  15  minutes)  :  on  fait  très  souvent  usace 
de  douches  avec  des  jets  alternativement  chauds  et  froids. 
Le  traitement  de  la  syphilis  est  le  même  qu'à  Aix-la- 
Chapelle. 

On  emploie  aussi  l'eau  d'Uriage  sous  forme  de  pulvé- 
risations, de  gargarismes  et  de  douches  nasales. 

Le  nouvel  établissement  d'hydrothérapie  est  alimenté 
avec  de  Feau  ordinaire. 

Dans  le  voisinage  de  l'établissement,  près  des  restes 
des  thermes  romains,  il  y  a  une  source  ferrugineuse  non 

(1)  La  douche  avec  massage  a  e'té  installée  à  Uriage  en  1838 
par  Gerdy  (V.  Etudes  sur  les  eaux  d'Uriaye,  par  V.  Gerdy,  me'- 
decin  inspecteur  de  ces  eaux  et  professeur  agrégé  à  la  Faculté 
de  médecine  de  Paris,!  vol.  in-8,  1849,  p.  XXXÎV  et  XLIIi. 

A.  D.  —  P.  S.  ' 


—  308  — 

gazeuse  (0.02  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer)  qui  est 
parfois  employée  en  boisson  dans  les  cas  d'anémie. 

Uriage  est  une  station  climatérique  éloignée  des  villes 
et  des  centres  industriels.  La  pureté  de  Tair,  la  végéta- 
tion luxuriante  de  la  vallée,  la  beauté  du  paysage  et  les 
promenades  ombragées  dans  les  forêts  du  voisinage  con- 
tribuent pour  une  grandepart  aux  bons  résultats  obtenus. 
Le  vieux  cbàteau  d'Uriage,  aux  propriétaires  duquel  réta- 
blissement thermal  doit  sa  fondation  et  son  développe- 
ment actuel,  est  perché  sur  une  éminence.  à  100  mètres 
au-dessus  de  l'établissement,  il  ajoute  beaucoup  à  l'aspect 
pittoresque  du  voisinage.  La  saison  dure  du  15  mai  aa 
15  octobre. 

Accès:  Dijon,  Màcon,  Lyon,  Grenoble.  Tramway  à  va- 
peur de  Grenoble  à  Uriage  ;  trajet  en  40  minutes. 

Installation  :  bonne. 

Allevard  (Isère)  possède  des  eaux  froides,  contenant 
de  Thydrogène  sulfuré,  environ  un  demi  pour  mille  de 
chlorure  de  sodium  et  à  peu  près  la  même  proportion  de- 
sulfate  de  sodium.  La  proportion  d'hydrogène  sulfuré  est,, 
dit-on^  de  24  volumes  pour  mille. 

Les  eaux  sont  utilisées  en  boisson,  pulvérisations  et 
inhalations  dans  le  catarrhe  chronique  de  la  gorge,  du 
nez  et  des  organes  respiratoires.  On  fait  dans  quelques  cas 
des  cures  de  lait  et  de  petit  lait.  Il  y  a  aussi  des  installa- 
tions pour  bains, douches, «  douche  massage  »,  et  bains  de 
vapeur,  on  peut  par  conséquent  traiter  les  maladies  de 
la  peau  et  différentes  affections  rhumatismales  chroni- 
ques. Allevard  est  situé  sur  les  bords  du  ruisseau  du  Bréda 
dans  une  agréable  vallée,  à  une  altitude  de  426  mètres. 
L'établissement  thermal  a  été  reconstruit  en  1893  et  est 
satisfaisant,  quoique  la  ville  elle-même  ait  un  aspect  un 
peu  misérable,  et  qu'il  y  ait  près  des  bains  une  fabrique 
assez  bruyante.  Les  salles  pour  Tinhalalion  de  l'eau  pul- 


—  309  — 

Térisée,  des  gaz  et  de  la  vapeur  d'eau  méritent  particuliè- 
rement d'être  mentionnées. 

La  saison  dure  de  juin  à  septembre. 

Allevard  est  à  10  kilomètres  environ  de  Goncelin 
(omnibus  en  1  b.  1/2)  et  il  est  relié  à  Pontcbarra  par  un 
tramway  à  vapeur  ;  distance  12  kilom.  environ):  Goncelin 
etPoncbarra  sont  sur  la  ligne  de  Grenoble  à  Gbambéry. 

Ciialles  (Savoie). à  environ  5  kilomètres  par  tramway 
à  vapeur  de  la  gare  de  Gbambéry,  est  situé,  à  une  alti- 
tude de  208  mètres,  dans  une  vallée  abritée  des  vents  du 
nord  et  de  Test. 

Ses  eaux  froides,  fortement  sulfureuses,  sont  aussi  utili 
sées  à  Aix  pour  Tusage  interne.  La  minéralisation  totale 
de  l'eau  est  de  1,3  pour  mille  et  la  quantité  de  soufre, 
sous  forme  de  sulfure  de  sodium, est  de  0,5  pour  mille. On 
y  trouve  aussi,  d'après  Willm,  de  petites  quantités  d'io- 
dure  de  sodium  (0,01  pour  mille)  et  de  bromure  de  sodium 
(0,003  pour  mille).  On  se  sert  de  l'eau  en  boisson,  en 
doucbes  nasales,  pulvérisations  etc.  pour  le  catarrhe 
chronique  de  la  gorge  et  du  pharynx,  dans  les  "cas  d'ozène, 
de  végétations  adénoïdes  et  de  bronchite  chronique.  On 
peut  employer  aussi  les  bains  dans  certains  cas  de  scrofule, 
dans  la  cachexie  syphilitique,  etc.  Gontigu  à  l'établisse- 
ment il  y  a  un  vieux  château  qui  a  été  transformé  en  un 
hôtel  pour  ceux  qui  suivent  le  traitement.  Il  est  assez 
éloigné  de  la  grande  route  qui  est  souvent  très  pou- 
dreuse. La  saison  dure  de  juin  au  commencement  de 
septembre. 

GSpéoulx  (Basses-Alpes)  est  situé  à  une  altitude  d'en- 
viron 347  mètres,  à  une  heure  et  demie  de  distance  de 
Mirabeau,  station  du  chemin  de  fer  de  Grenoble  à  Mar- 
seille. Ses  eaux  thermales  chlorurées  sulfureuses,  contien- 
nent environ  2  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  et  sont 


—  310  — 

utilisées  sous  forme  de  bains  à  leur  température  naturelle 
de  Wo  C. 

Digne  (Basses-Alpes)  a  des  eaux  thermales  chlorurées 
sulfureuses  semblables  à  celles  de  Gréoulx. 

Bagiioli^  (Lozère)  est  situé  dans  l'étroite  vallée  du 
Lot,  à  793  mètres  d'altitude  et  à  37  kilomètres  de  la  gare 
deVillefort.  Bagnols  possède  des  eaux  thermales  peu  mi- 
néralisées (température  de  3ooi2  à  43''  Ci,  contenant 
environ  1,7  volume  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré.  On 
emploie  les  eaux  en  boisson,  en  bains  chauds  et  en  inha- 
lations. 

On  vante  les  bons  résultats  obtenus  par  fusage  des 
eaux  de  Bagnols  dans  le  traitement  du  rhumatisme  chro- 
nique, des  maladies  de  la  peau,  et  aussi  de  quelques  af- 
fections cardiaques  chroniques.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  a 
depuis  longtemps  donné  la  preuve,  à  Bagnols,  que  les 
bains  chauds,  loin  d'être  nuisibles,  sont  quelquefois  fort 
avantageux  aux  malades  souffrant  d'affections  chroniques 
(rhumatismales)  des  valvules  du  cœur,  sans  trouble  de 
compensation  (Voyez  J.  E.Dufresse  de  Ghassaigne,  «Mé- 
moire sur  le  traitement  et  la  guérison  de  l'anévrysme 
rhumatismal  du  cœur  (endocardite  rhumatismale  chro- 
nique) sous  l'influence  de  l'usage  des  eaux  thermales  de 
Basnols  »  (Ançfouléme,  18o9). 

Saint  Hoiioré-les-Baîiis  (Mèvre).  Cette  station  est 
dans  une  position  agréable,  à  une  altitude  de  301  mè- 
tres, dans  une  contrée  accidentée  et  bien  boisée.  Sa  posi- 
tion au  pied  du  versant  ouest  de  l'une  des  collines  avan- 
cées de  la  chaîne  du  Morvan,  lui  assure  un  abri  contre 
les  vents  de  l'est  et  du  nord-est.  Saint-Honoré  est  éloi- 
gné de  Nevers  d'environ  ol  kil.  l/:2.  Ses  eaux  tièdes 
(température  de  23,5  cà  32^  C.)  étaient  connues  des  Ro- 
mains ;  elles  contiennent  une  faible  proportion  d'hydro- 


-311  - 

gène  sulfuré  et  un  peu  d'arsenic.  Leur  minéralisation 
totale  n'est  que  de  0,67  pour  mille  environ.  Ces  eaux 
sont  léûfèrement  alcalines  et  rhvdroorène  sulfuré  ne  leur 
comniuni([ue  que  très  peu  d'odeur.  Selon  les  analyses 
faites  par  Personne  en  1880,  et  parParmentier  en  1894, 
la  ((  Source  delà  Grevasse  »,  celle  choisie  le  plus  souvent 
pour  la  boisson,  contient  une  quantité  d'arsenic  équiva- 
lente à  environ  0,00i  d'arséniate  de  sodium. 

L'établissement  thermal  est  situé  dans  un  parc.  On 
peut  y  prendre  des  bains  et  des  douches  ;  il  y  a  aussi  des 
salles  pour  la  pulvérisation,  l'inhalation,  les  gargaris- 
mes,  les  bains  de  vapeur  chauds,  et  une  piscine  pour  la 
natation.  On  emploie  beaucoup  à  Saint-Honoré,  les  dou- 
ches sur  les  pieds  ;  on  les  prend  quelquefois  après  les 
séances  d'inhalation. 

Cette  station  balnéaire  est  fréquentée  par  les  personnes 
atteintes  d'affections  chroniques  des  organes  de  la  respi- 
ration, de  rhumatisme  chronique,  de  scrofule  et  de  ma- 
ladies chroniques  de  la  peau. 

Saison  du  15  mai  au  l^*"  octobre. 

Accès  :  St-tlonoré  est  environ  à  8  kilomètres  (une 
heure  en  omnibus)  de  la  gare  de  Vandenesse,  sur  la  ligne 
entre  Ceray-la-Tour  et  Clamecy. 

lNSTAti.ATio.\  :  bonne. 

Eiigiiîeii  (Seine-et-Oise)  est  une  petite  ville  (altitude 
48  mètres)  des  environs  de  Paris.  Elle  possède  des  sour- 
ces froides  contenant  de  l'hvdrosène  sulfuré  et  aussi  du 
sulfure  de  calcium  (0,023  à  0,029).  L'établissement  de 
bains  est  bien  orajanisé.  On  se  sert  des  eaux  en  boisson, 
en  bains,  en  douches,  en  inhalations,  en  pulvérisations 
et  en  gargarismes. 

Pîerrefonds  (Oise).  Cette  petite  ville  est  célèbre  par 
son  château  féodal  reconstitué  par  Viollet-le-Duc  pour 


—  312  — 

Napoléon  III;  elle  est  située  au  bord  d'un  petit  lac,  au 
pied  de  la  colline  sur  laquelle  s'élève  le  château,  et  sur 
la  lisière  méridionale  de  la  forêt  de  Compiègne.  Ses  sour- 
ces sulfureuses  froides  contiennent  0,015  pour  mille  de 
sulfure  de  calcium,  de  petites  quantités  de  sels  terreux  et 
4,4  volume  pour  mille  d'hydrogène  sulfuré.  On  se  sert 
des  eaux  particulièrement  dans  les  affections  chroniques 
des  organes  de  la  respiration.  Dès  18o6  on  employait  à 
Pierrefonds  les  pulvérisations  d'eau  sulfureuse  dans  le 
traitement  de  la  pharyngite  chronique. 

Il  y  a  aussi  à  Pierrefonds  une  source  ferrugineuse 
froide,  qui  contient,  dit-on,  0,139  pour  mille  de  bicarbo- 
nate etde  crenatede  fer  ainsi  que  de  faibles  quanti  tés  de 
sels  terreux,  des  traces  de  manganèse  et  d'arsenic. 

La  saison  dure  du  1^'"  juin  au  30  septembre. 

Parmi  les  eaux  françaises  contenant  du  sulfure  de  so- 
dium, et  dont  il  n'a  pas  encore  été  question,  nous  citerons 
les  suivantes  :  Tramezaigiies^  Couret^  Loiidemielle^  Germs 
et  Beaucens^  dans  les  Hautes-Pyrénées  ;  Mérpns(])vès  d'Ax- 
les-Thermes),  Carcanières  et  Usson,  dans  TAriège  ;  Escou- 
louhre  (près  Carcanières),  Aude  ;  St-Thomas  et  Nossa-les- 
Bains\  Pyrénées-Orientales;  Berthement  (à  50  kilomètres 
de  Nice),  Alpes-Maritimes;  Saint-Mélamj,  Ardèche. 

Les  noms  suivants  sont  à  ajouter  à  la  liste  des  eaux 
françaises  contenant  de  l'hydrogène  sulfuré  :  La  Caille, 
Haute-Savoie;  Castéra-Verchizan  et  Barbotan,  Gers,  ces 
deux  dernières  stations  ont  aussi  des  sources  ferrugineu- 
ses ;  Eugénie-les-Bains,  Tercis  et  Préchacq  (1),  Landes; 
Cauvalat-le-Vigan,  Gard,  Euzet  et  Les  Fumades, Gnrd,  ces 
deux  dernières  ont  des  sources  bitumineuses  et  sulfu- 
reuses. 


(1)  Outre   la  source   sulfureuse  froide  il   y  a  à  Pre'chacq  des 
eaux  thermales  et  des  bains  de  boue,  analogues  à  ceux  de  Dax. 


—  313  — 

Pîotrapola  (Corse)  est  pittoresquenient  situé  dans 
une  contrée  montagneuse  et  possède  des  sources  therma- 
les sulfureuses  (température  de  32°  7  à  58°  G)  contenant 
environ  0,02  pour  mille  de  sulfure  de  sodium. 

Gnagno  ou  St-Aiitoîne  fie  Guagno,  dans  la  partie 
occidentale  de  la  Corse, à  environ  04  kilom.  au  nord  d'A- 
jaccio,  possède  des  sources  thermales  sulfureuses  et  un 
hôpital  militaire.  La  Grande  Source  a  une  température 
de  51°  2  G.,  et  contient  0,02  pour  mille  de  sulfure  de 
sodium.  On  fait  usage  de  ces  eaux  pour  les  maladies  de 
la  peau,  les  blessures  anciennes  par  armes  à  feu,  etc. 
dans  les  mêmes  cas  que  celles  de  Barèges. 

Pazzicliello  (Corse),  situé  à  une  faible  altitude,  pos- 
sède des  sources  froides  contenant  de  Thydrogène  sulfuré  ; 
elles  jouissent  d'une  certaine  réputation  pour  le  traite- 
ment des  maladies  de  la  peau. 

Acquî,  dans  le  nord  de  l'Italie  (province  d'Alexandrie) 
(altitude,  137  mètres),  à  environ  33  kil.  au  sud-est  d'A- 
lexandrie, sur  la  ligne  de  Savone,  possède  des  sources 
thermales  chlorurées  sulfureuses,  connues  déjà  du  temps 
de  Pline  sous  le  nom  d'  «  Aquae  Statiellae  )).Le  climat  est 
humide  et  variable,  aussi  les  malades  doivent-ils  se  munir 
de  vêtements  chauds.  La  Bollente  est  la  plus  importante 
des  huit  sources  d'Acqui  (1,5  pour  mille  de  chlorure  de 
sodium)  ;  elle  jaillit  du  sol  à  une  température  de  70°  5  G. 
La  température  des  autres  sources  est  de  39*^  à  61°  G. 
et  a,  selon  les  différentes  salles,  de  39°  à  60*^2  G.  Les 
eaux  d'Acqui  ontune  certaine  réputation  pour  le  trai- 
tement des  affections  des  articulations  d'origine  trauma- 
tique,  rhumatismale  ou  goutteuse.  Cette  réputation  s'é- 
tend aussi  au  traitement  des  névroses  et  de  quelques 
maladies  de  la  peau.  On  tire  des  puits  une  substance  sem- 


—  314  — 

blable  à  de  In  boue  imprégnée  de  sels  minéraux  et  de 
matières  organiques. 

On  emploie  cette  boue  chaude  «  fango  »  en  applications 
locales;  elle  joue  un  grand  rôledans  le  traitement  d"Acqui, 
on  peut  la  comparer  au  traitement  du  même  genre  en 
usage  cà  Abano.  Battaglia  et  Yaldieri,  ainsi  qu'aux  bains 
de  boue  et  de  tourbe  de  Dax,  de  St-Amand,  etc. 

La  saison  dure  du  15  mai  au  30  septembre. 

Vinaclîo,  dans  l'Italie  septentrionale  (Piémont),  à 
3o  kil.  de  la  gare  de  Gunéo,  possède  des  eaux  thermales 
chlorurées  sulfureuses  et  des  bains  de  vapeur  naturelle 
ou  ((  stufe  ». 

On  emploie  des  applications  de  boue  chaude:  «  fango  ») 
comme  à  Acqui,  Battaglia,  Yaldieri,  etc. 

Abano  (Itnlie  du  Nord).  L'une  des  stations  des  monts 
Euganéens  dont  nous  avons  parlé  en  nous  occupant  des 
eaux  chlorurées. 

Battaglia  (Italie).  Les  eaux  de  cette  station  ont  sou- 
vent été  classées  parmi  les  eaux  thermales  sulfureuses, 
mais  elles  ne  contiennent  pas  de  soufre  et  sont  mieux  cà 
leur  place  dans  le  groupe  des  eauxthermales  indifférentes. 

Xabiatio  (Italie,  province  de  Parme).  6  kilom.  5  de 
la  gare  de  Borgo-san-Donnino,  possède  des  eaux  sulfu- 
reuses froides.  La  position  de  son  ancien  chcàteau  moyen- 
âge  sur  la  crête  de  la  colline  est  des  plus  pittoresques  et 
on  peut  faire  différentes  excursions  dans  le  voisinage. 
Les  eaux  chlorurées  de  Salsomaggiore  sont  à  5  kil.  envi- 
ron de  distance. 

Porretta  (Italie,  province  de  Bologne)  est  situé  dans 
la  vallée  duReno,  au  milieu  des  Apennins,  à  333  mètres 
d'altitude. 

Porretta  est  une  station  du  cliemin  de  fer  de  Bologne 


-  31o  — 

à  Pistoie.  La  distance  jusqu'à  Bologne  est  de  59  k.  1/2. 
Ses  eaux  thermales  (température  de  32°  75  à  35°  2  G.j, 
connues  dès  l'antiquité,  contiennent  8  pour  mille  de  chlo- 
rure de  sodium  (Sorgente  Leone),  des  traces  d'iodures, 
de  bromures  et  d'arsenic,  un  peu  d'hydrogène  sulfuré  et 
une  certaine  quantité  de  carbure  d'hydrogène  intlamma- 
ble,  ou  gaz  des  marais.  L'action  des  eaux  est  laxative  et 
diurétique.  On  s'en  sert  dans  le  traitement  des  hémor- 
rhoïdes,  contre  la  pléthore  abdominale, etc.  On  les  emploie 
aussi,  sous  forme  de  bains,  dans  les  maladies  de  la  peau 
et  le  rhumatisme  chronique.  Les  carbures  d'hydrogène 
s'échappent  des  fissures  de  la  montagne  Sasso-Cardo,  si- 
tuée au-dessus  de  la  ville;  suivant  le  D""  Macpherson, 
ces  gaz  peuvent  être  recueillis  en  quantité  telle,  qu'on 
s'en  est  parfois  servi  pour  l'éclairage  delà  ville. 

La  saison  dure  du  30  juin  au  30  septembre. 

Les  eaux  de  Viterbo  et  d'AcouE-ALBULE  dans  la  pro- 
vince de  Rome  sont  thermales  sulfureuses.  Suivant  Com- 
maille  et  Lambert  M860;  la  seconde  de  ces  eaux (23'"^90G.) 
contient  environl,4pourmillede  bicarbonatede  calcium, 
0,017  pour  mille  de  sulfure  de  calcium  et  6,9  volumes 
pour  mille  d'hydrogène  sulfuré. 

Cîvîta  Vecchîa,  le  port  de  mer  de  Rome,  possède 
des  eaux  thermales.  La  source  principale,  Fioncella,  a 
une  température  d'environ  55°  56  C.  et  est  légèrement 
sulfureuse.  Il  y  a  aussi  des  bains  de  vapeur  naturelle. 

Valrtîeri  (Italiedu  nord, Piémont), altitude  823mètres. 
Cette  station  balnéaire  est  située  dans  la  vallée  du  Gesso. 
Ses  eaux,  ainsi  que  celles  de  Battaglia,  ont  été  classées 
dans  le  groupe  des  eaux  thermales  indifférentes. 

Acîreale  est  une  ville  florissante  de  la  Sicile;  elle 
est  située  à  une  altitude  de  161  mètres,  près  de  la  côte, 
au  pied  du  versant  sud-est  de  l'Etna.  Acireale  sert  de 


—  316  — 

station  climatérique  d'hiver.  Sa  source  Santa  Venera, 
sulfureuse  et  chlorurée  {2i^  C),  contient,  selon  Silvestri 
(1872). 2,6  pour  mille  de  chlorure  de  sodium  ;  0,01  pour 
mille  d'iodure  de  sodium;  et  dans  1,000  volumes,  10 
volumes  d'hydrogène  sulfuré,  9o  d'acide  carhonique,  21 
d'azote  et  10  de  carhure  d'hvdroç^ène  ou  oaz  des  marais. 
La  position  plus  élevée  d'Acireale  lui  donne  quelques 
avantages  sur  Catane  qui  est  située  15  kilom.  plus  au  sud. 

Scîacca,  sur  la  côte  sud-ouest  de  la  Sicile,  à  35  kil. 
de  la  gare  de  Gastelvetrano,  occupe  l'emplacement  des 
anciens  thermes  romains  «  thermae  selinnutin»  ».  Il  pos- 
sède des  eaux  chlorurées  sulfureuses  (température  de  50^ 
à  51^65  G.)  et  des  sources  ferrugineuses  mixtes  (37°78  C). 
Non  loin  de  là  sont  les  bains  de  vapeur  naturelle  («  stufe  ») 
de  San  Gologero. 

Panticoisa  (en  français  Penticouse)  (en  espagnol 
Huesca),  est  situé  à  une  altitude  d'environ  1800  mètres 
dans  les  Pyrénées,  près  de  la  frontière  française,  à  douze 
heures  à  cheval  des  Eaux-Ghaudes.  La  station  balnéaire 
se  trouve  à  8  kilom.  du  villac^e  de  Panticosa.  De  toutes 
les  villes  d'eaux  de  l'Europe  il  n'y  en  a  point  dont  l'alti- 
tude soit  plus  grande  à  la  seule  exception^pourtant,deSt- 
Moritz  en  Suisse. 

La  source  principale  utilisée  surtout  en  boisson  est 
appelée  de!  Hidalgo  ou  source  du  foie.  On  peut  la  clas- 
ser parmi  les  eaux  thermales  indifféi'entes,  de  même  que 
la  Fuente  de  los  Herpès  (source  des  éruptions).  La  Fuente 
delà  Laguna  appartient  au  même  groupe  (température  de 
25  à  31°  G.).  La  Fuente  del  Estomago  (source  de  l'esto- 
mac) est  une  eau  sulfureuse  contenant  0,002  pour  mille 
•de  sulfure  de  sodium  et  un  peu  d'hydrogène  sulfuré  (tem- 
pérature 31°  G). 

Le  climat  doit  beaucoup  contribuer  aux  bons  résultats 


—  317  — 

qu'on  obtient  dans  cette  station  balnéaire  dont  les  eaux 
sont  surtout  employées  dans  le  traitement  des  affections 
des  organes  de  ha  respiration,  de  la  digestion  et  de  la 
peau. 

La  saison  dure  depuis  le  15  juin  jusqu'au  15  septem- 
bre. 

Trillo  (Espagne,  province  de  Guadalaxara)  est  situé 
sur  le  Tage,  cà  75  kilomètres  de  Madrid.  Trillo  possède  des 
eaux  thermales  chlorui'ées  ferrugineuses,  à  odeur  d'hv- 
drogène  sulfuré,  température  de  25  à  32^  G.  ;  elles  ser- 
vent à  l'usage  externe  dans  le  traitement  des  affections 
rhumatismales  et  des  maladies  de  la  peau,  etc.  Quelque- 
fois on  les  emploie  aussi  en  boisson. 

Caratrac»  (Espagne)  est  situé  dans  une  belle  con- 
trée, non  loin  deMalaga.  et  possède  des  eaux  sulfureuses 
froides  peu  minéralisées  (température  19°  G.)  qui  ont 
de  la  réputation  en  Espagne  pour  les  maladies  de  la 
peau  et  le  traitement  de  la  syphilis. 

Les  eaux  thermales  sulfureuses  de  Ledesma  en  Espagne 
(province  de  Salamanque)  et  de  Monte-Maijor  (province 
de  Gaceres)  sont  très  fréquentées  par  les  Espagnols.  Ces 
deux  stations  balnéaires  sont  dans  une  très  belle  position, 
aune  altitude  moyenne  (au-dessus  de  600  mètres).  Parmi 
les  autres  eaux  sulfureuses  en  Espagne  il  faut  citer  celles 
de  Cortegada  (Province  d'Orense)  qui  possède  aussi  des 
sources  ferrugineuses  hypo-thermales  ;  CarbalUno,  dans 
la  même  province;  CarhaUo,  dans  la  province  de  Corunna  ; 
Ontaneda,  dans  la  province  de  Santander  ;  et  Archena 
(température  55°G.),  dans  celle  deMurcie.  Santa- Agiieda, 
dans  la  province  de  Guipuzcoa,  au  nord  de  l'Espagne, 
possède  des  eaux  terreuses  froides,  contenant  de  Thydro- 
gène  sulfuré,  et  une  source  ferrugineuse. 

Caldas-de-Rainha  (Portugal,  province  de  TEstra- 


—  318  — 

madure)  possède  des  sources  thermales  chlorurées  faibles, 
contenant  de  l'hydrogène  sulfuré   (température  35°  G.). 

On  se  sert  de  ces  eaux  pour  les  usages  externe  et  in- 
terne dans  les  cas  de  rhumatisme  chronique,  etc.  La  po- 
sition de  cette  station,  la  plus  fréquentée  du  Portugal,  est 
d'une  grande  beauté.  Il  y  a  deux  hôpitaux  à  Caldas-de- 
Rainha. 

On  trouve  encore  en  Portugal  les  eaux  thermales  sul- 
fureuses de  Caldas-de-Vizella  {dont  la  saveur,  selon  Mac- 
pherson,  est  semblable  à  celle  des  eaux  d'Harrogate),  et 
les  eaux  extrêmement  chaudes  de  San-Pedro-do-Sul  ^en- 
viron 72o  G.). 

Piatigursk  (Russie),  situé  à  une  altitude  de  503  mè- 
tres sur  le  versant  sud-ouest  de  la  colline  Mashuka,  sur 
un  éperon  des  montagnes  du  Gaucase,  possède  des  eaux 
thermales  chlorurées  sulfureuses,  dont  la  température  va- 
rie de  i28°5  à  47°5  G.  On  emploie  une  espèce  de  bain  de 
boue  diluée,  cette  boue  provient  du  lac  de  Tambukan  à 
11  kilom.  environ  de  distance.  Suivant  le  D""  F.  G.  Gle- 
mow,  Piatigorsk  est  une  ville  de  plus  de  15,000  habi- 
tants et  le  paysage  dans  les  environs  est  très  beau.  Quoi  que 
très  froid  en  hiver,  le  climat  en  été,  pendant  la  saison  (de 
mai  à  septembre)  est,  dil-on,  agréable.  La  source  Marie- 
Thérèse  située  à  Karras,  petite  colonie  allemande,  envi- 
ron à  8  kilom.  de  Piatigorsk,  fournit  V  «  eau  amère  du 
Gaucase  »  ;  c'est  une  eau  sulfureuse  purgative,  qui  res- 
semble à  l'eau  d'Hunyadi  Janos. 

Goi*iatcheA'od!§>k  et  Bragoiiii  dans  le  Gaucase 
(Russie)  possède  des  eaux  sulfureuses  très  chaudes,  con- 
tenant, dit-on,  des  traces  de  naphte. 

Kauimerii  (Russie),  enLivonie,,  a  des  sources  sulfu- 
reuses froides.  On  emploie  également  des  bains  de  tourbe 
et  desLains  de  mer. 


—  319  — 

ISousk  (Russie),  en  Pologne,  a  des  eaux  sulfureuses  et 
des  bains  de  tourbe. 

Les  Thermopyles  (Grèce)  possèdent  des  eaux  sul- 
fureuses très  chaudes  qui  ont  jusqu'à  environ  65"  G. 

Sandefjord,  en  Norvège,  est  une  petite  ville  bien 
située  sur  un  petit  fjord  de  la  Mer  du  Nord  environ  à 
cinq  heures  de  chemin  de  fer  de  Ghristiania.  G'estla  plus 
ancienne  station  d'eaux  minérales  de  la  Norvège  (réta- 
blissement de  bains  a  été  construit  en  1837).  Elle  pos- 
sède des  sources  froides  chlorurées  sulfureuses,  srazeuses, 
qu'on  emploie  en  boisson  et  en  bains.  Il  va  encore  à  San- 
defjord une  source  ferrugineuse  (contenant,  dit-on,  1,^9 
pour  mille  de  sulfate  de  fer  et  un  peu  d'aluminium) 
et  une  source  froide  chlorurée  faible,  contenant  4,4 
pour  mille  de  chlorure  de  sodium. 

On  prend  aussi  des  bains  de  mer  froids  et  chauds. 

On  trouve  dans  le  fjord  (1)  une  sorte  de  limon  impré- 
gné de  soufre,  dont  on  se  sert  en  frictions  ou  en  applica- 
tions chaudes  dans  les  cas  de  rhumatisme  articulaire  chro- 
nique, etc.  Le  procédé  est  le  même  que  celui  qu'on 
emploie  aux  bains  de  mer  de  Strœmstad,  en  Suède.  Un 
autre  procédé  singulier  consiste  à  appliquer  sur  la  peau 
des  méduses  vivantes  (médusa  aurita,  cyaneacapillata), 
afin  de  produire  une  sorte  de  révulsion  sur  la  peau, 
dans  les  affections  rhumatismales  chroniques,  les  névral- 
gies, etc. 

La  saison  dure  du  commencement  de  juin  au  l^''  sep- 
tembre. 


(1)  Voy.Ebbesen  et  Hœrbye;,  TAe  Sulphurous  Bath  at  Sande- 
fjord. Traduction  anglaise,  Christiania,  1862. 


CHAPITRE  XV 
Eaux  terreuses  ou  calcaires. 


Ces  eaux  diffèrent  beaucoup  dans  la  proportion  de 
leurs  parties  constituantes.  Pour  plus  de  facilité  nous  en 
avons  classé  quelques-unes  parmi  les  eaux  thermales  in- 
différentes, par  exemple  les  eaux  de  Bath  et  de  Loèclie- 
les-Bains  ;  d'autres  ont  été  mentionnées  avec  les  eaux 
sulfureuses,  telles  que  les  eaux  de  Baden  et  de  Schinz- 
nach,  en  Suisse.  Nous  n'avons  pas  pensé  qu'il  fût  néces- 
saire de  séparer  les  eaux  alcalino-terreuses  des  eaux  cal- 
caires (sulfate  de  calcium),  nous  les  avons  comprises 
toutes  les  deux  dans  ce  chapitre.  Quelques  eaux  alcalino- 
terreuses,  grâce  à  leur  alcalinité  et  à  leur  action  astrin- 
gente, ont  une  action  bienfaisante  dans  le  traitement  des 
troubles  digestifs  avec  tendance  à  la  diarrhée  et  à  une  irri- 
tabilité anormale  de  la  muqueuse  intestinale (1).  Plusieurs 
eaux  de  cette  classe  possèdent  également  une  grande  ré- 
putation pour  le  traitement  du  catarrhe  chronique  des 
voies  respiratoires. 

Il  est  assez  douteux  que  les  eaux  terreuses  aient  une 
valeur  thérapeutique  spéciale  dans  l'ostéomalacie,  le  ra- 
chitisme et  la  tuberculose  ;  elles  faciliteraient  uniquement 
la  digestion. 

(1)  Pour  l'emploi  des  eaux  alcalino-terreuses  dans  les  différents 
cas  de  dyspepsie,  voir  l'étude  du  D"^  M.  Piatkowsky  dans  la 
W.  klin.  Wochensch.  1898,  n°  1,  p.  10. 


—  321  — 

Les  eaux  du  genre  de  celles  de  Gonlrexéville  doivent, 
probablement  en  partie  à  leur  aciion  diurétique  leur  ré- 
putation dans  le  traitement  de  la  gravelle  urinaire,  du 
ratarrbe  chronique  de  la  vessie  et  des  voies  urinaires. 
Le  carbonate  de  chaux  contenu  dans  les  eaux  de  Wildun- 
gen,  etc.,  ne  semble  en  aucune  façon  augmenter  le  vo- 
lume des  concrétions  urinaires  ;  à  moins,  qu'en  ajoutant 
à  l'élément  alcalin  des  urines,  elles  n'aident  indirecte- 
ment à  la  formation  de  nouveaux  dépôts  chez  les  malades 
qui  ont  des  calculs  phosphatiques.  Il  nous  paraît  douteux 
qu'aucune  des  eaux  en  question  possède  la  vertu  qu'on 
leur  prête,  de  provoquer  la  désagrégation  et  l'excrétion 
des  calculs  urinaires,  car  on  a  vu  ces  calculs  spontanément 
se  désagréger  et  être  expulsés. 

Le  docteur  Karl  Grube  de  Neuenahr  a  récemment  attiré 
l'attention  sur  l'usage  possible  du  carbonate  de  calcium 
dans  le  traitement  du  diabète  sucré  {Milnchener  med. 
Woch.^  1895,  n°  22,  et  T/ierapeutische  Monatshefte,  mai 
d890).Si  ces  observa  tiens  se  confirment, les  eaux  alcalino- 
terreuses  pourront  devenir  d'une  utilité  réelle  dans  le 
traitement  de  certains  cas  de  diabète.  Il  reconnaît  cepen- 
dant que  l'action  n'est  pas  spécifique,  et  mentionne  tout 
particulièrement  que  dans  le  «  diabète  bénin  »  qui  com- 
prend les  cas  les  m^ieux  appropriés  pour  le  traitement 
balnéaire,  le  carbonate  de  calcium  n'a  aucune  action. 

Dans  les  maladies  de  la  peau,  tels  que  l'eczéma  chro- 
nique et  le  psoriasis,  l'action  des  eaux  terreuses,  telles 
que  celles  de  Loèche-les-Bains, quand  on  les  emploie  sous 
forme  de  bains  chauds  prolongés,  en  imprégnant  et  net- 
toyant la  peau,  est  sans  doute  plus  importante  que  Fac- 
tion spéciale  exercée  par  les  éléments  minéraux  solides 
qu'elles  contiennent. 

Parmi  les  villes  d'eaux  appartenant  à  ce  groupe,  nous 

21 


—  322  — 

décrirons  d'abord  Wildunsenet  Gontrexéville.  Les  autres 
Stations  suivront  dans  Tordre  géographique. 

AVilduiigen  (Allemagne,  principauté  de  Waldeck). 
Cette  station  est  dans  une  position  pittoresque  dans  une 
vallée  ouverte,  à  environ  300  mètres  d'altitude  ;  elle  est 
bien  abritée  contre  les  vents  froids.  Bad\yildungen.  qui 
est  le  quartier  des  baigneurs,  forme  la  partie  occidentale 
de  la  ville  et  se  compose  presque  en  entier  d'une  longue 
rue,  la  Brunnen  Allée,  où  se  trouvent  les  villas  et  les 
hôtels  habités  par  les  malades.  Les  bois  voisins  offrent 
de  délicieuses  promenades  aux  personnes  qui  doivent 
faire  de  l'exercice  au  çrrand  air. 

A  l'extrémité  ouest  de  l'Allée  se  trouve  la  Georç- 
Victorquelle,  dont  les  malades  font  usage  depuis  le 
XVP  siècle.  Ici,  durant  la  saison,  un  orchestre  se 
fait  entendre  le  malin,  tandis  que  les  baigneurs  viennent 
boire  les  eaux.  L"Helenenquelle  est  située  dans  la  belle 
vallée  du  même  nom,  l'Helenenthal,  au  sud-ouest  de  Wil- 
dungen,  à  une  demi-heure  de  marche.  La  Kœnigsquelle, 
près  de  la  gare,  est  la  propriété  de  Tun  des  médecins  de 
Wildungen.Ces  trois  sources  fournissent  une  eau  gazeuse 
froide,  contenant  de  0,3  à  1,3  pour  mille  de  bicarbonate 
de  calcium  et  de  bicarbonate  de  magnésium,  et  de  0.018 
à  0,036  de  bicarbonate  de  fer.  La  Georg-Yictorquelle  est 
la  moins  fortement  minéralisée  (sa  minéralisation  totale 
n'est  c|ue  de  1,4  pour  mille)  ;  elle  contient  environ  0,029 
pour  mille  de  bicarbonate  de  fer;  on  pourrait  la  classer 
au  nombre  des  eaux  de  table. 

La  Kœnigsquelle  est  celle  qui  renferme  le  plus  de  fer 
(0,036  de  bicarbonate  de  ferj,  tandis  que  THelenenquelle 
contient  0,84  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium.  De 
plus,  ces  deux  sources  contiennent  un  peu  plus  d'un  pour 
mille  de  bicarbonate  de  calcium,  de  bicarbonate  de  ma- 
gnésium et  de  chlorure  de  sodium. 


—  3^23  — 

Outre  les  trois  sources  dont  nous  venons  de  parler,  il  y 
a  encore,  à  environ  3  kilom.de  la  ville,  la  Thalquelle, 
qui  est  peu  employée  ;  ses  eaux  sont  terreuses  et  ferrugi- 
neuses. Dans  son  voisinage  se  trouve  la  Stahlquelle  (source 
ferrugineuse)^  dont  l'eau  est  très  ferrugineuse  assez  pure 
(0,07  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer)  et  riche  en  acide 
carbonique.  Les  malades  peuvent  se  procurer  à  la  Georg- 
Victorquelle  Feau  des  deux  sources  que  nous  avons  men- 
tionnées en  dernierlieujia  Stahlquelle  et  FHelenenquelle, 
ainsi  que  du  lait  et  du  petit-lait. 

L'établissement  de  bains,  qui  sert  en  même  temps  de 
maison  d'habitation  aux  personnes  qui  le  désirent,  est 
situé  tout  près  delà  Georg-Victorquelle,  mais  il  est  ali- 
menté par  l'eau  d'une  source  séparée.  Il  y  a  aussi  un 
petit  établissement  attaché  à  la  Kœnigsquelle,  à  l'autre 
extrémité  de  la  ville. 

Presque  tous  les  malades  qui  se  rendent  à  Wildungen 
souffrent  d'atfections  des  voies  urinaires,  ou  du  moins 
présentent  quelques-uns  des  symptômes  appartenant  à  ces 
affections.  On  trouve  ici  des  personnes  atteintes  de  calculs 
delà  vessie,  de  cystite  chronique,  de  pyélite,  d'hypertro- 
phie de  la  prostate  et  de  ses  conséquences,  de  blennorha- 
gie  et  de  rétrécissement  de  l'urèthre.  D'autres  souffrent  de 
La  gravelle  urique,  d'autres  encore  ont  une  légère  albu- 
minurie, accompagnée  ou  non  de  lésions  des  reins. 

Le  régime  alimentaire,  dans  les  hôtels,  est  réglé  de 
manière  à  convenir  au  genre  de  maladies  traitées  le  plus 
généralement  à  Wildungen.  On  ne  voit  paraître  sur  la 
table  ni  bière,  ni  moutarde,  ni  mets  recherchés  ou  épi- 
cés  fortement.  On  recommande  particulièrement  aux 
baigneurs  de  n'user  qu'avec  une  grande  modération  soit 
de  boissons  alcooliques,  soit  de  mets  sucrés. 

Il  ne  faut  pas  croire  cependant,  qu'il  n'y  ail  à  Wildun- 
gen que  des  personnes  malades  :  la  situation  agréable  de 


OJ)v     

—   o^-t   — 

celte  station  attire  les  visiteurs  et  les  touristes,  et  contri- 
buera à  lui  assurer  de  plus  en  plus  de  succès  comme  sé- 
jour d'été. 

On  boit  les  eaux  le  matin,  avant  le  déjeuner,  et  sou- 
vent de  nouveau  avant  le  repas  de  midi  et  quelquefois 
encore  dans  Taprès-midi.  Pour  beaucoup  de  malades  il 
est  préférable  de  faire  chauffer  l'eau  avant  de  la  boire, 
bien  que  par  ce  procédé  une  bonne  partie  de  l'acide  car- 
bonique s'échappe.  On  pose  les  verres  pleins  d'eau  miné- 
rale dans  de  Teau  chaude  préparée  à  cet  effet  dans  de 
grands  récipients.  On  peut  aussi  élever  la  température  de 
l'eau  en  y  ajoutant  soit  de  Feau  chaude,  soit  du  lait  chaud. 
Certains  estomacs  ne  tolèrent  pas  l'eau  minérale,  prise  à 
jeun  ;  dans  ce  cas  le  malade  peut  commencer  par  prendre 
une  tasse  de  thé  ou  de  café,  ou  bien  il  peut  mêler  du  lait 
ou  du  petit-lait  à  l'eau  minérale. 

Il  n'y  a  qu'un  petit  nombre  de  malades  auxquels  les 
bains  soient  prescrits  ;  on  les  recommande  à  ceux  cjui 
sont  atteints  de  diathèse  urique  ou  d'affections  rénales  ; 
ou  bien  encore,  dans  le  but  de  fortifier  les  muscles  de  la 
vessie  en  cas  d'atonie.  On  donne  généralement  à  Teau  des 
bains  une  température  variant  de  2o°à  37*^  G.  et  son  ac- 
tion stimulante  (on  y  ajoute  parfois  du  chlorure  de  so- 
dium ou  du  carbonate  de  soude)  est  encore  augmentée  par 
les  bulles  d'acide  carbonique  qui  couvrent  le  corps  du 
baigneur.  On  se  baigne  en  général  le  matin,  à  peu  près 
une  heure  avant  le  repas  de  midi.  Quand  il  y  a  chez  le 
malade  la  moindre  disposition  aux  hémorrhagies,  les  bains 
sont  interdits. 

Ce  qui  a  donné  à  Wildungen  sa  réputation  de  station 
balnéaire  chirurgicale,  pour  les  affections  des  voies  uri- 
naires,  c'est  l'habileté  des  médecins  qui  y  résident  ;  on 
peut  attribuer,  dit  M.  Mark,  la  plus  grande  partie  de  cette 
réputation  au  docteur  Stœcker. 


—  325  — 

On  débarrasse  les  malades  des  calculs  de  la  vessie  par 
la  litholritie;  on  dilate  les  rétrécissements  de  rurèthreou 
bien  on  les  sectionne;  plusieurs  autres  méthodes  chirur- 
gicales sont  encore  employées,  et  l'on  ne  prétend  plus 
qu'il  suffit  de  boire  les  eaux  pour  amener  la  désagréga- 
tion des  calculs  de  la  vessie,  ou  la  disparition  des  rétré- 
cissements de  Turèthre  ;  les  eaux  peuvent  cependant 
contribuer  au  succès  de  l'intervention  chirurgicale. 

Ce  sont  les  hommes  qui  fréquentent  en  grande  partie 
Wildungen;  mais  les  femmes  y  vont  également  pour  la 
gravelle  etpour  diverses  maladies  desvoiesurinaires;  par- 
fois aussi  pour  des  irritations  de  la  vessie,  indépendantes 
de  la  cystite,  mais  consécutives  à  d'autres  affections  pel- 
viennes. 

Dans  les  cas  de  grande  irritabilité  de  la  vessie,  avec 
urine  très  acide,  on  préfère  à  la  Georg-Victorquelle, 
l'Helenenquelleà  cause  des  éléments  alcalins  qu'elle  con- 
tient; comme  elle  est  plus  facilement  tolérée  par  l'esto- 
mac, on  l'emploie  de  préférence  pour  commencer  le  trai- 
tement, surtout  s'il  y  a  de  la  tendance  à  la  constipation. 
D'un  autre  côté  la  Georg-Victorquelle  convient  mieux 
quand  il  y  a  un  catarrhe  de  la  vessie,  et  que  les  urines 
sont  alcalines,  ou  bien  s'il  y  a  phosphaturie  sans  mucus 
ou  muco-pus.  Lorsque  le  malade  est  anémique,  il  peut 
être  utile  d'ajouter  au  traitement  l'eau  de  la  Stahlquelle. 
Si  aux  affections  urinaires  vient  se  joindre  une  ten- 
dance à  la  bronchite  ou  à  la  dyspepsie,  Tusage  de  l'He- 
lenenquelle,  le  régime  alimentaire  très  sain  qui  est  suivi 
à  Wildungen, et  Tair  pur  de  ses  montagnes  et  de  ses  forêts 
auront  encore  leur  utilité.  Mais,  en  raison  de  sa  réputa- 
tion spéciale,  cette  localité  est  moins  connue  comme  sta- 
tion climatérique  que  d'autres  eaux  de  la  même  classe 
pour  les  maladies  dont  nous  venons  de  parler,  quand 
elles  ne  sont  pas  associées  à  des  troubles  urinaires. 


—  326  — 

La  saison  principaleest  da  10  mai  au  ^o  septembre; 
les  malades  sont  également  reçus  à  Wildungen  à  tous  les 
autres  moments  de  l'année. 

Installation  :  bonne. 

Contrexévîlle  (Vosges). Le  village  (altitude  387 mè- 
tres) est  une  station  desservie  par  le  chemin  de  fer  de 
l'Est.  Il  y  a  plusieurs  sources  d'eau  terreuse  froide.  La 
plus  célèbre  est  la  source  du  Pavillon  qui  contient,  selon 
Debray  (1864),  i,o  pour  mille  de  sulfate  de  calcium,  0,4 
pour  mille  de  bicarbonate  de  calcium  et  de  minimes  quan- 
tités de  fer,  d'arsenic  et  de  fluorure  de  calcium.  On  em- 
ploie les  eaux  de  Contrexéville  en  boisson  et  en  assez 
grande  quantité  pour  produire  la  diurèse;  elles  sont  lé- 
gèrement laxatives.  On  utilise  quelquefois  les  bains  et  les 
douches  comme  adjuvants  de  l'eau  prise  en  boisson. 

La  réputation  de  cette  station  balnéaire  pour  le  traite- 
ment des  alïections  des  voies  urinaires  est  très  srrande. 
Les  organes  sont  pour  ainsi  dire  lavés  par  les  eaux.  On 
traite  à  Contrexéville  la  gravelle  urique,  Toxalurie  et  la 
cystite  chronique.  On  parle  de  cas  où  les  calculs  se  se- 
raient désagrégés  spontanément  dans  la  vessie  pour  passer 
ensuite  dans  Furine, tandis  que  le  malade  était  en  traite- 
ment. Mais  ces  faits  se  produisent  ailleurs  aussi,  bien 
que  rarement,  et  sans  qu'on  ait  bu  aucune  eau. 

Les  eaux  de  Contrexéville  peuvent  être  utiles  dans  le 
traitement  de  la  goutte,  chez  les  sujets  faibles,  dans  les 
cas  de  slvcosurie  ^^outteuse,  et,  à  en  croire  certains  auteurs 
français,  dans  diverses  affections  hépatiques. 

Leur  emploi  accidentel  chez  les  enfants  atteints  d'in- 
continence nocturne  d'urine  a  été  mentionné  par  le 
D'"  Debout,  d'Estrées  et  est  conflrmé  par  le  I)'"  F.  R.  Cruise, 
de  Dublin,  qui  connaît  un  certain  nombre  de  cas  invétérés 
guéris  par  l'usage  diététique  de  la  source  du  Pavillon. 
On  suppose  que  non  seulement  les  eaux  enlèvent  auxuri- 


-  3-27  — 

nés  les  principes  irril;iiils  qui  peuvent  délerminer  Tin- 
conlinence  nocturne,  mais  encore  qu'elles  exercent  une 
intluence  locale  tonique. 

Ou  ne  boit  en  général  Feau  que  le  malin  et  non  l'après- 
midi  comme  à  Vittel.  Les  médecins  de  Gontrexéville  trou- 
vent que  si  Ton  en  prend  aux  repas,  ou  dans  Taprès- 
midi,  outre  celle  qu'on  a  prise  le  matin,  elle  peut  agir 
sur  les  intestins  pendant  la  nuit. 

Habituellement  la  cure  dure  environ  ±1  jours.  Le 
malade  commence  par  deux  ou  trois  demi-vei'res,  et  on 
augmente  graduellement  la  quantité  jusqu'à  six  verres  et 
même  davantage.  Chaque  verre  contient  environ  un  tiers 
de  litre  ;  on  boit  l'eau  le  matin  en  mettant  une  demi- 
heure  environ  entre  chaque  verre.  Le  malade  doit  se  levei' 
de  très  bonne  heure  quand  il  a  une  grande  quantité  d'eau 
à  boire,  atin  d'avoir  terminé  une  heure  au  moins  avant  le 
déjeuner.  Le  dîner  est  à  6  heures.  Les  Anglais,  au  lieu 
d'un  repas  copieux  à  10  heures,  ne  prennent  souvent 
qu'un  petit  déjeuner  :  ils  lunchent  plustard  (à  1  heure 
environ)  et  dînent  à  l'heure  ordinaire  française. 

La  position  de  rétablissement  dans  une  vallée  peu 
profonde  (de  la  Vair),  sur  un  large  plateau  élevé,  rend  le 
climat  très  stimulant  et  les  baigneurs  doivent  se  munir  de 
vêtements  chauds.  Il  n'y  a  rien  de  particulier  pour  les 
distractions  à  Gontrexéville.  Un  orchestre  se  fait  enten- 
dre avant  le  déjeuner  et  dans  l'après-midi,  et  le  genre  de 
vie  est  le  même  que  dans  d'autres  stations. 

En  s^énéral  on  trouve  le  séjour  de  Gontrexéville  agréa- 
ble. 

La  saison  dure  de  la  fin  de  mai  au  lo  octobre. 

Accès  :  Troyes,  Ghaumont,  Ghalindrey,  Gontrexéville  ; 
en  7  heures. 

Installation  :  bonne. 

Des  hôtels  spacieux  sont  contigus  à  l'établissement. 


—  328  — 

ISatii  rAngleterre).Xous  avons  décrit  cette  station  dans^ 
le  groupe  des  eaux  thermales  indifférentes. 

Lipp«9ppinge  (Prusse,  province  de  Wesphalie)  à  8  ki- 
lomètres de  la  garedePaderborn.  Cette  station  balnéaire^ 
située  dans  une  plaine  (altitude  loO  mètres),  est  jusqu'à 
un  certain  point  protégée,  au  nord  par  la  forêt  de  Teu- 
toburs^. 

Les  eaux  terreuses  faibles  de  l'Arminiusquelle  (tempé- 
rature 21°  1  G.)  ont  une  minéralisation  totale  de  2,4  pour 
mille  et  contiennent  environ  0,7  pour  mille  de  sulfate  de 
calcium  et  autant  de  sulfate  de  sodium,  avec  des  quantités 
moindres  de  carbonates  terreux,  O.Olo  de  bicarbonate  de- 
fer.  Environ  83  pour  cent  du  gaz  qui  s'échappe  de  l'eau 
consiste  en  azote.  Le  reste  est  de  l'acide  carbonique  avec 
de  petites  quantités  d'oxygène  et  de  carbure  d'hydrogène. 
On  se  sert  de  ces  eaux  en  boisson,  en  bains  et  en  inhala- 
tions d'azote.  Cependant  depuis  quelques  années  on  em- 
ploie moins  ces  inhalations.  On  vient  à  Lippspringe 
pour  le  traitement  de  la  bronchite  chronique,  d'anciens 
épanchements  pleurétiques  et  de  la  tuberculose  pulmo- 
naire chronique.  La  réputation  dont  jouissent  les  eaux 
de  cette  station  pour  le  traitement  de  cette  dernière  affec- 
tion est  due  en  partie  aux  écrits  de  feu  le  docteur  Rodhen. 

Le  climat  est  assez  humide  et  ésal. 

Saison  du  15  mai  au  15  septembre. 

Inii^elbad,  à  un  quart  d'heure  de  Paderborn,est  un 
établissement  destiné  au  traitement  de  Tasthme  et  des 
affections  chroniques  des  organes  de  la  respiration.  L'Ot- 
tilienquelle  (température  li*^  44  C.i  donne  une  eau 
terreuse  faible  contenant  40  volumes  pour  mille  d'azote 
et  un  peu  d'acide  carbonique.  Il  y  a  aussi  une  source 
ferrugineuse  employée  en  boisson  et  une  source  sulfu- 
reuse. 


—  3^9  - 

Auerbacli  (altilude  environ  107  mètres),  joli  vil- 
lage du  grand-diiclié  de  Hesse,  à  une  demi-heure  de 
Darmstadt  ;  c'est  une  station  d'été  qui  possède  des  eaux 
minérales  faibles  qu'on  emploie  en  hains.  Dans  le  voi- 
sinage, il  y  a  de  belles  forêts  de  hêtres. 

Gran  (Hongrie)  a  des  sources  thermales  terreuses 
(température  ^0*^0.)  et  une  installation  balnéaire.  Cette 
station  possède  en  outre  une  eau  saline  très  forte,  conte- 
nant 45  pour  mille  de  sulfate  de  magnésium. 

Szkleiio  (Hongrie)  est  situé  dans  une  position  pit- 
toresque, au  fond  d'une  vallée  boisée,  à  373  mètres  d'al- 
titude. 

Il  faut 2  heures  l/:2  de  voiture  pour  aller  de  la  gare 
de  Garam-Berzenczeà  Szkleno.  Ses  eaux  thermales  (37° 
à  33°  C.)  ressemblent  à  celles  de  Loèche-les-Bains,  et 
contiennent  2  pour  mille  de  sulfate  de  cacium. 

Krynica  en  Galicie.  Ses  eaux  alcalino-terreuses  et 
ferrugineuses  ont  déjà  été  mentionnées  dans  le  groupe 
ferrugineux . 

Weisseiibiirg  (Suisse,  canton  de  Berne).  Le  prin- 
cipal établissement  (récemment  construit)  est  situé  à  une 
altitude  de  860  mètres,  à  2  kilomètres  du  village  de 
Weissenburg,  dans  une  vallée  très  boisée,  abritée,  qui  du 
côté  Nord-Est  conduit  hors  du  Simmenthal.  Le  petit  éta- 
blissement (l'ancien) est  situé  environ  à  800  mètres  plus 
haut  dans  la  vallée,  dans  une  gorge  pittoresque.  L'emploi 
médical  de  la  source  date  au  moins  de  la  première  partie 
du  XMP  siècle.  La  végétation  y  est  dense  (principalement 
de  pins  et  de  hêtres)  ;  il  n'y  a  ni  poussière,  ni  vents,  si  ce 
n'est  une  petite  brise  qui  rafraîchit  la  vallée;  des  deux 
côtés  du  ravin  au-dessus  du  torrent,  on  trouve  des  prome- 
nades ombragées,  ce  sont  là  des  avantages  qui  méritent 


—  330  — 

d'être  mentionnés.  D'après  H.  Schnyder,  l'humidilé  rela- 
tive moyenne  pendant  l'été  est  élevée,  sans  doute  en 
raison  des  forets,  de  la  poussière  de  Peau  du  torrent  el 
des  chutes  d'eau.  On  fait  tiédir  l'eau  minérale  (température 
^6"^  G.)  qui  est  prise  comme  boisson  ordinaire;  on  ne 
l'emploie  que  pour  Tusage  interne.  Elle  contient,  d'après 
l'analyse  de  Stierlin  (1875),  0,9o  pour  mille  de  sulfatede 
calcium  (1)  et  une  petite  proportion  de  sulfate  de  ma- 
gnésium ;  en  raison  de  sa  faible  minéralisation  totale 
(1,39  pour  mille)  on  peut  classer  cette  eau  soit  dans 
le  groupe  terreux  soit  dans  le  groupe  indifférent.  Elle 
exerce  une  action  diurétique  et,  au  début,  elle  occa- 
sionnerait de  la  constipation,  mais  plus  tard  de  la  diar- 
rhée. On  commence  avec  de  faibles  doses,  parfois  seule- 
ment environ  30  grammes,  on  augmente  graduellement 
la  quantité  jusqu'à  un  demi-litre  ou  davantage  chaque 
jour.  S'il  y  a  beaucoup  de  constipation  on  peut  ajouter 
un  peu  de  sulfate  de  magnésium  à  la  faible  proportion 
que  l'eau  contient.  Dans  les  affections  des  organes  res- 
piratoires Teau  de  ^N^eissenburg  facilite  l'expectoration. 
Chez  les  malades  affaiblis,  Huguenin  conseille  de  faire 
prendre  les  premières  doses  d'eau  dans  le  lit,  afin  d'évi- 
ter toute  fatigue. 

Parmi  les  maladies  traitées  à  Weissenburg,  il  faut 
avant  tout  mentionner  les  affections  des  organes  respira- 
toires, en  y  comprenant  surtout  les  premiers  degrés  de 
la  tuberculose  pulmonaire.  Le  climat,  les  conditions  hy- 
giéniques générales,  Tinfluence  calmante  du  site,  jouent 
sans  doute  un  rôle  important  dans  les  résultats  obte- 
nus. La  saison  dure  du  lo  mai  au  30  septembre. 


(1)  On  a  signalé  la  présence  du  phosphate  de  calcium  dans  les 
eaux  de  Weissenburg-,  mais,  d'après  l'analyse  de  Stierlin,  la 
quantité  totale  n'en  est  que  de  0,0004  pour  mille. 


—  331  — 

Accès  :  il  faut  environ  3  h.  1/2  en  voiture  pour  se  ren- 
dre de  la  gare  de  ïhun  au  principal  établissement. 
Installation  :  bonne. 

Faiileiisee-Bad  (canton  de  Berne),  altitude  793  mè- 
tres, est  situé  à  30  minutes  environ  du  village  de  Fau- 
lensee  ;  débarcadère  sur  le  côté  méridional  du  lac  de 
Thun.  La  vue  sur  le  lac  est  magnifique.  L'eau  minérale 
froide,  d'après  Millier  et  Simmler,  contient  environ  1,5 
pour  mille  de  sulfate  de  calcium,  une  petite  quantité  de 
carbonate  de  fer  et  des  traces  d'hydrogène  sulfuré. 

Tais  (Suisse,  canton  des  Grisons)  possède  des  eaux 
contenant  du  sulfate  de  calcium  (température  de  25**  à 
26°  G.),  avec  une  minéralisation  totale  de  2  pour  mille. 
L'établissement  est  situé  à  une  altitude  d'environ  1250 
mètres,  dans  la  vallée  de  Vais,  à  5  minutes  de  Vals-Platz, 
et  à  21  kilomètres  dellanz  ;  les  bains  sont  peu  employés. 

Peiden  (Suisse,  Grisons)  est  admirablement  situé 
dans  la  vallée  de  Lugnetz,  à  une  altitude  de  575  mètres, 
à  environ  5  kilom.  1/2  au  sud  d'Ilanz.  Peiden  possède 
des  eaux  alcalino-terreuses  froides  renfermant  une  pro- 
portion modérée  de  bicarbonate  de  fer  et  d'acide  carbo- 
nique libre. 

Loèche-les-Bains  (Suisse,  canton  du  Valais).  Cette 
station  a  été  décrite  dans  le  groupe  des  eaux  thermales 
indifférentes. 

Saxo»  (Suisse,  canton  du  Valais),  station  du  chemin 
de  fer  de  Lausanne  à  Brigues,  est  situé  dans  la  vallée  du 
Rhône  à  une  altitude  de  520  mètres.  Ses  eaux  terreuses 
faibles  ont  une  minéralisation  totale  d'environ  un  pour 
mille,  et  contiennent  de  minimes  quantités  de  bromures 
et  d'iodures  de  calcium  et  de  magnésium. 

Mais  Dénériaz  assure  que  pendant  de  courtes  périodes 


—  332  — 

ces  iodures  disparaissent  complètement  des  eaux.  Le  cli- 
mat de  Saxon  n'est  pas  stimulant.  La  chaleur  est  souvent 
excessive  et  les  moustiques  abondent  pendant  une  partie 
de  Tété. 

Bergiin,  village  des  Grisons  ^Suisse),  est  un  séjour 
d'été  situé  sur  le  versant  ouest  de  la  passe  d'Albula.  à  une 
altitude  d'environ  loOO  mètres.  Bergiin  possède  une  source 
sulfatée  calcique)  (total  des  éléments  solides,  1.4  pour 
mille  ,  et  coiiteii;nit  un  peu  de  bicarbonate  de  fer. 

Atti«»holz  rSuisse,  canton  de  Soleure)  est  situé  dans 
une  vallée  boisée,  à  une  altitude  d'euAiron  o80  mètres,  à 
3/4  d'heure  par  l'omnibus  de  Soleure,  et  possède  une 
source  minérale  terreuse  (température  lo*^  o  G.).  Attis- 
holz  est  fréquenté  par  les  habitants  des  environs. 

Bagiières-de-Sîgorre  (Hautes-Pyrénées)  dans  une 
très  belle  position  ('altitude  530  mètres),  dans  la  vallée  de 
l'Adour,  possède  des  eaux  appartenant  à  trois  groupes  dif- 
férents: 1°  des  eaux  terreuses  thermales  indifférentes  ; 
2^  des  eaux  ferrugineuses  ;  3°  des  eaux  sulfureuses.  Les 
propriétés  médicales  de  toutes  ces  eaux  sont  par  consé- 
quent fort  diverses. 

Le  premier  groupe  est  le  plus  important.  Quelques-unes 
des  sources  qui  en  font  partie  pourraient  être  classées 
avec  les  eaux  thermales  indifférentes,  comme  celles  de 
Loèche-les-Bains.  En  tête  de  ce  premier  groupe  il  faut 
placer  la  très  abondante  <(  source  Salies  ».  la  plus  chaude 
qui  soitàBagnères.  Sa  température  est  de  ol°  G.  et,  selon 
l'analyse  de  Willm,  ses  eaux  contiennent  1,8  pour  mille 
de  sulfate  de  calcium,  0,38  de  sulfate  de  magnésium  ; 
0,12  de  bicarbonate  de  calcium;  0.0016  de  bicarbonate 
de  fer,  et  0.0003  d'arséniate  de  sodium.  La  minéralisa- 
tion des  sources  dont  les  noms  suivent  est  assez  semblable 
à  celle    de   la   source    Salies:   La  Rampe  (température 


—  333  — 

35°  G.),  Platane  (33°  C),  Dauphin  (48^5  G.),  St-Roch 
(Uy  G.),  Des  Yeux  (33-^  G.),  Foulon  (35°  G.),  La  Pevrie 
(25*^  G.)  et  les  sources  du  Salut  (i)  (de  31°  5  à  33°  G.). 

On  peut  employer  les  eaux  de  ce  premier  groupe  pour 
l'usage  interne  et  externe,  selon  les  indications  spé- 
ciales, dans  le  traitement  des  gastralgies  et  des  troubles 
nerveux  des  diverses  fonctions,  de  quelques  affections 
chroniques  des  voies  urinaires  ou  de  l'utérus,  et  de 
certains  cas  de  rhumatisme  chronique. 

Des  fouilles  ont  montré  que  la  source  Salies  était  cer- 
tainement connue  des  Romains. 

Dans  le  deuxième  groupe,  nous  trouvons  diverses  sour- 
ces ferrugineuses  dont  quelques-unes  contiennent  aussi 
un  peu  d'arsenic.  Gependant  elles  ne  sont  pas  gazeuses 
comme  les  sources  ferrugineuses  si  connues  de  Spa  et  de 
Schwalbach. 

Le  troisième  groupe  est  composé  des  eaux  sulfureuses 
froides  de  Labassère,  à  H  kilomètres  de  Bagnères.  On 
les  transporte  à  la  station  balnéaire  dans  des  récipients 
dos.  D'après  l'analyse  de  Willm,cette  eau  contient  0,046 
pour  mille  de  sulfate  de  sodium.  Gomme  les  eaux  de  Cau- 
terels  et  les  Eaux  Bonnes,  elle  sert  dans  le  traitement 
du  catarrhe  chronique  du  pharynx,  du  larynx  et  des 
bronches. 

Le  principal  établissement  de  bains  de  Bagnères  est 
alimenté  par  la  source  Salies  et  par  plusieurs  autres 
sources.  C'est  à  cet  établissement  aussi  qu'on  peut  se 
procurer  les  eaux  de  Labassère. 

Les  «  Néothermes  »  sont  compris  dans  les  bâtiments  du 
Gasino  ;  on  y  trouve  des  piscines  où  plusieurs  personnes 
peuvent  se  baigner  ensemble  ;  elles  sont  alimentées  par 

(1)  On  a  trouvé  de  l'argon,  dit-on,  dans  les  eaux  de  la  source 
du  Salut,  comme  dans  celles  de  Bath,  de  Buxton.  etc. 


-  334  — 

la  source  Salies  et  sei'vent  pour  les  bains  prolongés, comme 
on  les  prend  à  Loèclie-les-Bains.  Il  y  a  aussi  une  piscine 
plus  vaste  pour  la  natation. 

L'établissement  du  Salut  est  à  1  kilom.  \/^  environ  de 
la  ville,  mais  les  malades  peuvent  s'y  transporter  dans 
des  voitures  mises  à  leur  disposition. 

La  saison  dure  du  milieu  de  juin  au  milieu  d'octobre, 
mais  l'établissement  de  bains  reste  ouverl  toute  Tannée. 
Bagnères-de-Bigorre  est  aussi  une  station  climatérique 
recherchée. 

AccKs  :  Chemin  de  fer  du  Midi.  Ligne  de  Toulouse  à 
Bayonne.  Embrancbement  de  Tarbes  à  Bagnères-de-Bi- 
gorre. 

Installation  :  bonne. 

Beaucoup  de  baigneurs  prennent  des  appartements 
meublés. 

Capveni  (Hautes-Pyrénées)  est  une  station  du  che- 
min de  fer  de  Toulouse  à  Rayonne.  L'établissement  ther- 
mal est  agréablement  situé,  à  une  altitude  d'environ 
ol8  mètres.  Il  y  a  des  eaux  terreuses  faibles  :  elles 
contiennent  environ  l  pour  mille  de  sulfate  de  calcium 
(température  de  21°  à  23'^  G.). 

Installation  :  satisfaisante. 

Siradaii  (Hautes-Pyrénées),  à  une  altitude  de  490  mè- 
tres, est  situé  dans  une  jolie  position  à  l'entrée  d'une 
vallée,  à  18  kilomètres  environ  de  Bagnères-de-Luchon. 
H  y  a  à  Siradan  des  sources  terreuses  froides  (1,3  pour 
mille  de  sulfate  de  calcium)  et  des  eaux  ferrugineuses 
faibles,   froides. 

Audîiiac  (Ariège),  situé  à  une  altitude  d'environ 
490  mèti-es,  dans  une  agréable  vallée,  au  pied  des  Pyré- 
nées. Par  la  route,  il  y  a  environ  5  kilom.  de  la  gare  de 
St-Girons. 


oO  — 

Les  eaux  ont  une  lenipéi-ahite  d'environ  2l"(^.  et  con- 
tiennent à  peu  près  'l,^poui-  mille  de  sulfate  de  calcium  ; 
elles  sont  légèrement  ferrugineuses. 

AulaN  (Ariège),  à  une  altitude  de 8o0  mètres,  est  situé 
dans  une  pittoresque  vallée  des  Pyrénées,  à  'M)  kilomè- 
tres au  sud  de  la  gare  de  St-Girons.  Aulus  possède  des 
sources  tièdes,  contenant  environ  1,()  pour  mille  de  sul- 
fate de  calcium.  Ces  eaux  exercent  une  action  laxative  et 
diurétique;  elles  passent  pour  utiles  dans  le  traitement 
des  cas  de  syphilis  tertiaire  restés  rebelles  à  d'autres  mé- 
dications. 

L'installation  balnéaire  ne  laisse  rien  à  désirer. 

Cransac  (Aveyron)  est  un  village  avec  une  gare  sur 
h  ligne  de  Hodez  à  Ca])denaç.  Cransac  est  situé  à  3^8  mè- 
tres d'altitude,  au  pied  d'un  volcan  encore  en  activité, 
nommé  Le  Montet.  Cette  station  possède  des  eaux  ter- 
reuses froides  qui  contiennent, outre  du  sulfate  de  calcium 
et  du  sulfate  de  magnésium,  une  certaine  quantité  de 
sulfate  de  potassium,  d'aluminium,  de  fer,  de  manga- 
nèse. La  source  Basse-Richard  (environ  2  pour  mille  de 
sulfate  de  magnésium  et  de  sulfate  de  calcium)  a  une  ac- 
tion laxative,  elle  est  utilisée  dans  les  cas  de  dyspepsie 
accompagnée  de  constipation  chronique,  d'ictère,  etc. 

Cette  source  a  également  une  réputation  dans  les  cas 
de  cachexie  paludéenne  avec  hypertrophie  de  la  rate. Sur 
les  flancs  de  la  montagne  il  y  a  des  crevasses  où  l'on  peut 
prendre  des  bains  naturels  d'air  chaud  (température  de 
370  à  47°  C.)  utiles  dans  le  traitement  du  rhumatisme 
chronique.  L'air  qui  sort  de  ces  crevasses  est  chargé  de 
vapeurs  sulfureuses  comme  dans  le  <(  Stufe  di  San  Ger- 
mano  »,  la  «  Solfatura  »  près  Pozzuoli  et  quelques  au- 
tres bains  de  vapeur  naturels  en  Italie. 

Pougaes-leis-Eaiix  (Nièvre)  est  situé  à  une  altitude 


-  336  — 

de  220  mètres,  sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  à  12  kilo- 
mètres environ  de  Nevers.  Fougues  possède  des  eaux 
alcalino-terreuses  froides  (1,7  pour  mille  de  bicarbonate 
de  calcium,  et  0,7  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium 
dans  la  source  St-Léger).  On  les  utilise  pour  le  traitement 
de  la  dyspepsie,  de  la  diarrbée  chronique  et  des  alïec- 
tions  des  voies  urinaires. 

L'installation  est  bonne  et  il  y  a  un  petit  établisse- 
ment ibermal  dans  un  joli  parc  où  est  situé  aussi  le 
Casino. 

Pouiïues  est  une  station  sur  la  ligne  de  Paris  à  Nevers. 

Vîttel  (altitude  340  mètres;  et  Martigny-les-Baios 

(altitude  364  mètres)  (Vosges)  sont  deux  stations  des- 
servies par  le  chemin  de  fer,  l'une  à  6  kil.  1/2,  au  nord- 
est,  l'autre  à  10  kilom.  au  sud-est  de  Gontrexéville.  Ces 
deux  établissements  possèdent  des  sources  terreuses  froi- 
des qui  ressemblent  à  celles  de  Gontrexéville  (1).  On  les 
emploie  pour  les  mêmes  affections.  Leur  saison  dure  en- 
viron de  la  fin  de  mai  à  la  troisième  semaine  de  septembre. 
Le  climat  de  ces  deux  stations  est  le  même  que  celui 
de  Gontrexéville. 

Il  faut  encore  mentionner  d'autres  eaux  françaises,  qui 
ont  quelques  rapports  avec  celles  de  Gontrexéville:  ce 
sont  les  eaux  de  St-Vallier,  de  Heucheloup,  de  Norroy- 
sur-Vair  et  de  Remoncourt,  toutes  situées  dans  les  Vosges, 
et  celles  de  la  source  Maynard  et  de  Larivjère-sous-Aigre- 
mont  (Haute-Marne),  à  8  kilomètres  de  Bourbonne-les- 
Bains. 

Les  eaux  françaises  suivantes,  tièdes  ou  froides,  con- 
tenant du  sulfate  de  calcium  dont  il  n'a  pas  encore  été 

(1)  Vittel  possède,  en  outre,  une  source  salée, légèrement  laxa- 
tive,  très  employée  dans  les  états  congestifs  du  foie  et  dans  la 
lithiase  biliaire.  A.  D.  P.  S. 


—  3  37  — 

question  sont:  Encausse  (1,7  pour  mille)  et  Barbazan 
(1,5  pour  mille)  (Haute-Garonne). 

La  station  de  Le  ITIonesfier  de  Briaiiçon  (Haute  s- 
Alpes),  a  des  eaux  contenant  0,5  à  1,5  pour  mille  de  sul- 
fate de  calcium  (température  dei^:2°  à  44'^G.). 

Bagiii  die  liucca  (Italie,  dans  la  province  de  Lucca). 
L'établissement  (altitude  de  1^2  à  304  mètres)  est  situé 
au  pied  des  Apennins,  dans  la  belle  vallée  de  Lima,  à 
24  kilomètres  au  nord  de  la  ville  de  Lucca.  L'établisse- 
ment comprend  trois  villages,  à  savoir  Ponte-Seraglio, 
Bagni  Caldi  (altitude  304  mètres)  et  Villa  ;  ces  deux  der- 
niers sont  fréquentés  principalement  par  des  Anglais. 

Les  bains  de  Lucca  étaient  connus  depuis  des  siècles. 
L'empereur  Frédéric  H  les  visita  en  1245.  Fallope  et  le 
médecin  Biancello  les  ont  cités  avec  éloge  et,  en  1581, 
Montaigne  alla  s'y  faire  soigner.  Dans  des  temps  plus 
modernes,  ces  sources  furent  visitées  par  Byron,  Schelley 
et  Heine.  La  température  des  sources  varie  de  36'^  67  à 
53^  90  G.  et  leurs  eaux  thermales  sulfatées  calciques 
contiennent  de  2  à  3  pour  mille  d'éléments  solides.  La  plus 
chaude  et  en  même  temps  la  plus  fameuse  de  ces  sources 
est  celle  de  Bagni  Galdi  ;  elle  contient  1,75  pour  mille  de 
sulfate  de  calcium  et  0,75  pour  mille  de  sulfate  de  sodium. 
Ici  aussi  l'établissement  de  bains  principal  possède  une 
grotte  qu'on  emploie  comme  bain  d'air  chaud  naturel.  La 
douche  massage  d'Aix  et  les  autres  variétés  de  douches, 
le  massage  et  les  bains  de  boue  peuvent  également  être 
appliqués  ici. 

Les  bains  thermaux  de  Lucca  sont  employés  dans  les 
affections  goutteuses  et  rhumatismales,  dans  l'arthrite 
rhumatoïde  et  dans  d'autres  cas  traités  généralement  par 
les  bains  chauds  simples  ou  les  bains  chauds  d'eau  mi- 
nérale terreuse.  L'établissement  de  bains  est  ouvert  du 

22 


-  338  — 

1er  mai  au  15  septembre,  mais  la  véritable  saison  est  au 
mois  de  juin  et  au  mois  de  septem])re;  à  cette  époque 
les  habitants  de  Florence  s'y  rendent  en  foule.  Beaucoup 
de  gens  n'}-  vont  que  par  plaisir  ou  pour  changer  d'air. 
Cette  source  pourrait,  comme  le  fait  remarquer  le  D' Dan- 
vers,  servir  de  station  de  transition  pour  les  malades  re- 
venant soit  de  la  Riviera  au  printemps,  soit  de  Karlsbad, 
ou  d'autres  stations  d'eaux  minérales  actives  à  l'automne. 

Installation  :  satisfaisante. 

Accès  :  rembranchement  de  Viarregio  conduit  jusqu'à 
Ponte-a-Moriano  ;  de  là  on  arrive  aux  bains  de  Lucca  en 
diligence  après  un  trajet  de  1  h.  1  i.  On  espère  que  bientôt 
la  voie  ferrée  sera  prolongée  jusqu'à  la  source  elle-même. 

Cliîanciaiio  (Italie  centrale,  non  loin  deMontepul- 
ciano)  est  situé  dans  la  vallée  de  Chiana,  à  une  altitude 
d'environ  600  mètres.  On  s'y  rend  en  voiture,  en  une 
demi-heure  de  la  gare  d'Asciano.  Chianciano  possède  des 
eaux  thermales  terreuses,  utilisées  surtout  en  bains  (tempé- 
rature 37°  78  C.).La  minéralisation  totale  vai-ie  entre  3  et  4 
pour  mille  (^principalement  du  sulfate  et  du  carbonate  de 
calcium).  Il  y  a  aussi  des  sources  ferrugineuses  gazeuses. 
Outre  les  villes  d'eaux  italiennes  précédemment  citées,  il 
existe  d'autres  sources  relativement  peu  connues  mainte- 
nant, mais  dont  quelques-unes  ont  été  célèbres  autrefois. 

Uriieroaga  de  Alzola  (Espagne,  province  de  Gui- 
puscoa,  à  quelques  heures  en  voiture  de  St-Sébastien), 
dans  une  position  pittoresque,  au  fond  d'une  gorge,  pos- 
sède de  beaux  environs  et  des  eaux  alcalino-  terreuses 
faibles  (température  environ  30°o  G.).  Gette  station  a  été 
nommée  un  peu  inexactement  le  Vichy  espagnol.  Les  eaux 
ont  de  la  réputation  pour  les  atïections  de  la  vessie  et  des 
voies  urinaires  ;  on  les  emploie  en  boisson  et  sous  forme 
de  bains. 


CHAPITRE  XVI 

Eaux  de  table  et  eaux  froides  très  peu 
minéralisées. 


Les  eaux  de  table  sont  des  eaux  peu  minéralisées  ;  elles 
contiennent  en  général  une  forte  proportion  d'acide 
carbonique  libre;  on  peut  par  conséquent  les  désigner 
sous  le  nom  d'eaux  gazeuses  simples,  ou  d'eaux  acidu- 
lées simples,  ou  bien  lorsqu'on  n'y  a  pas  ajouté  du  gaz, 
sous  celui  d'eaux  gazeuses  naturelles  simples  (1).  Dans  les 
cas  où  le  gaz  a  été  ajouté  artificiellement, il  s'échappe  d'or- 
dinaire d'une  façon  plus  prompte  quand  on  débouche,  la 
bouteille. 

Ces  eaux  peuvent  avoir  une  certaine  utilité  en  méde- 
cine. Elles  renferment  généralement  de  petites  quantités 
de  bicarbonate  de  sodium  ou  de  bicarbonate  de  calcium, 
ou  ces  deux  sels  à  la  fois  ;  ces  sels  associés  avec  de  l'a- 
cide carbonique  exercent  un  effet  favorable  dans  les  cas 
de  dyspepsie.  L'acide  carbonique  stimule  les  nerfs  et  les 
muscles  de  l'estomac  ;  pris  à  dose  modérée,  il  favorise  la 
digestion  ainsi  que  les  mouvements  péristaltiques,  et  sou- 
lage les  personnes  atteintes  de  dyspepsie.  Il  détermine 
probablement  aussi  une  action  légèrement  diurétique  et 
tend  à  augmenter  la  sécrétion  de  la  bile. 

Toutefois  ces  eaux  s'emploient  plus  habituellement 
comme  eaux  de  table,  ou  comme  boisson  rafraîchissante, 
entre  les  repas,  qu'en  qualité  d'eaux  médicamenteuses. 

(1)  Le  gouvernement  français  ne  permet  pas  d'ordinaire  d'a- 
jouter de  l'acide  carbonique  aux  eaux  minérales. 


—  340  - 

Inutile  d'ajouter  que  celles  qui  contiennent  beaucoup 
de  sels  ferrugineux  et  de  bicarbonate  de  sodium  se  mé- 
langent mal  au  vin.  La  proportion  de  substances  solides 
contenue  dans  les  eaux  de  table  ne  doit  pas  être  assez 
considérable  pour  leur  donner  un  goût  bien  prononcé  ; 
l'acide  carbonique  qui  est  naturellement  dans  Teau  (quel- 
quefois on  en  ajoute  artiticiellement  avant  de  mettre 
l'eau  en  bouteilles),  devrait  toujours  être  en  quantité 
suffisante  pour  empêcher  qu'il  ne  se  produise  de  préci- 
pité des  éléments  minéraux  et  pour  permettre  que  l'eau 
reste  limpide.  Quant  à  la  préférence  momentanée  du  pu- 
blic pour  certaines  eaux  de  table,  elle  est  due  simplement 
à  la  mode  et  à  la  façon  dont  on  fait  la  publicité. 

Un  des  grands  avantages  que  possèdent  ces  eaux  na- 
turelles sur  beaucoup  d'eaux  ordinaires  gazeuses  fabri- 
quées, c'est  qu'on  peut  compter  sur  leur  pureté  (1)  par- 
faite, avantage  inestimable  lorsqu'il  y  a  des  raisons  de- 
croire  Teau  ordinaire  contaminée.  Toutefois  il  ne  faut  pas 
recommander  l'usage  habituel  de  quantités  considérables 
d'eaux  de  table  fortement  gazeuses. naturelles  ou  artificiel- 
les (2j.  La  plupart  de  ces  eaux  de  table  sont  bien  con- 

(i)  On  peut  néanmoins  en  dire  autant  des  eaux  de  table  arti- 
ficielles, pour  la  fabrication  desquelles  Peau  distillée  seule  est 
employée  ;  ou  bien  de  l'eau  qui  a  été  filtrée  dans  des  filtres  con- 
venablement entretenus  du  système  Pasteur-Chamberland,  Ber- 
kefeldjOU  dans  tout  autre  filtre  remplissant  les  mêmes  conditions. 

(2;  L'usage  des  eaux  gazeuses  entrelient  chez  quelques  per- 
sonnes une  tendance  à  la  diarrhée.  Suivant  l'avis  du  D'"  Lauder 
Brunton  (De  quelques  formes  de  la  diarrhée,  principalement  de 
la  diarrhée  matinale,  Quarterly  médical  Journal,  janvier  1894), 
toutes  les  eaux  gazeuses  prises  le  soir,  additionnées  ou  non  d'al- 
cool, ont  une  tendance  particuHère  à  entretenir  ce  mal  incommode. 
Pour  certains  malades  faisant  une  cure  d'eaux  laxatives,  l'abs- 
tention d'eau  de  table  gazeuze  paraît  indiquée  pendant  le  traite- 
ment, quand  l'emploi  simultané  de  ces  eaux  donne  lieu  à  des 
seQes  trop  liquides  ou  trop  fréquentes. 


—  34i  — 

nues  par  la  publicité,  et,  comme  en  général  elles  ont 
peu  d'intérêt  thérapeutique,  il  suflira  de  les  indiquer 
simplement  ici.  On  peut  approximativement  les  diviser  en 
trois  classes  :  1°  groupe  alcalin  simple  ;  2°  groupe  alcalin 
chloruré  ;  3°  groupe  terreux. 

Cette  troisième  classe  comprend  les  eaux  de  table  alca- 
lino-terreuses  et  celles  qui,  bien  que  contenant  du  bi- 
carbonate de  sodium,  renferment  tout  autant,  ou  plus, 
de  bicarbonate  de  calcium  (c'est-à-dire,  qui  appartiennent 
au  groupe  des  eaux  françaises  bicarbonatées  mixtes). 

On  peut  placer  parmi  les  eaux  du  premier  groupe, 
celles  d'AppoLiNARis  (près  Neuenahr),  la  source  Johannis 
à  Zollhaus,  celles  de  Gerolstein,  deBiRRESBORN,  deToEis- 
NisïEiN,  toutes  dans  la  Prusse  rhénane  ;  Oberlahnstein, 
près  Ems  ;  Teinach  (la  Hirschquelle)  dans  le  Wurtemberg  ; 
SouLTZMATT,  eu  Alsaco  ;  Giesshuebl  et  Krondorf,  près 
Karlsbad,  en  Bohême;  Preblau,  Adonis,  en  Belgique. 
En  France,  citons,  Tessu^res-les-Bouliès  (Cantal)  ;  Bus- 
sang  (qui  contient  des  proportions  appréciables  de  fer, 
de  manganèse  et  d'arsenic),  Couzan  ou  Sail-sousCouzan, 
et  les  sources  les  moins  minéralisées  de  Vais  (telles  que 
!a  Pauline,  Délicieuse  n°  1,  St-Jean  et  Impératrice). 

Parmi  ces  sources,  celle  de  Birresborn  contient  jus- 
qu'à 2,8  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  ce  qui  la 
rend  un  peu  trop  alcaline  pour  une  eau  de  table  ordi- 
naire. Bilin  (3,3  pour  mille)  et  Fachingen  (3,5  pour 
mille)  contiennent  trop  de  bicarbonate  de  sodium  pour 
être  classées  parmi  les  eaux  de  table. 

Dans  le  deuxième  groupe  on  peut  ranger  Roisdorf, 
NiEDERMENDiG  (source  Regiuaris)  et  Rhens,  dans  la  Prusse 
rhénane  ;  Rosbach,  près  Hombourg,  le  Kronthalbrunnen 
et  la  WiLHELMSQUELLE  à  Krouthal,  la  Taunusquelle  près 
Francfort,  Geilnau  et  Selters  (1)  (Nieder-selters  ou  eau 

(1)  L'eau  de  Selters  contient  jusqu'à  2  pour  mille  de  chlorure 
de  sodium. 


—  342  — 

deseltz  naturelle),  toutes  dans  lai  province  prussienne 
de  Hesse-Nassau  ;  Schwalheim,  près  Nauheim  ;  Eyach- 
Sprudel  dans  le  Wurtemberg,  près  Stuttgart;  et  Aqua 
AcETosA,  près  Rome. 

Le  troisième  groupe  comprend  les  sources  suivantes  : 
Bellthal,  dans  la  Prusse  rhénane  ;  le  Selzerbrunnen  dans 
la  Hesse  Darmstatt  ;  Goeppingex,  en  Wurtemberg,  men- 
tionnée par  Paracelse  ;  Roemerquelle  en  Garinthie  ;  les 
eaux  françaises  dont  les  noms  suivent  :  Gondillac,  Bon- 
donneau,  Oriol,  Ghateldon,  Salnt-Galmier  (on  peut  aussi 
se  procurer  cette  eau  additionnée  d'acide  carbonique), 
Renaison,  Fourchambault  et  St-Ablan. 

L'eau  d'Evian  qui  ne  ressemble  pas  à  la  plupart  des 
eaux  de  table,  est  très  peu  gazeuse,  et  peut  être  con- 
sidérée comme  de  l'eau  ordinaire  très  pure,  comme  les 
eaux  de  Romanel  (près  de  Lausanne),  d'Aigle-les-Bains, 
d'Henniez-les-Bains,  en  Suisse,  et  aussi  comme  l'eau 
d'Alet  ou  comme  celle  de  la  source  Gristal-Ghâteau 
qu'on  peut  toutes  deux  se  procurer  à  Paris  comme  eaux 
de  table.  En  Angleterre,  l'eau  naturelle  de  Malvern  (ga- 
zeuse ou  non)  qui  est  très  pure  et  qui  n'a  pas  de  carbo- 
nate de  calcium  en  excès  est  employée,  dans  certains  cas, 
en  guise  d'ea  u  distillée. 

Un  grand  nombre  des  stations  balnéaires,  dont  il  a  été 
question  dans  d'autres  chapitres,  outre  leurs  sources  mi- 
nérales plus  actives  et  mieux  connues,  possèdent  aussi 
des  eaux  gazeuses  faiblement  minéralisées,  qu'on  emploie 
ou  qu'on  pourrait  employer  comme  des  eaux  de  table 
ordinaires.  Parmi  elles  il  faut  citer  le  Ludwigsbrunnen  à 
Nauheim  ;  la  Dorotheenquelle,  cà  Karlsbad,  en  Bohême  ; 
la  Vernière  près  de  Lamalou  ;  la  Saint-Pardoux  près  de 
Bourbon-l'Archambault;  la  Lindenquelle,  à  Schwalbach  ; 
le  Ghristianbrunnen  à  Libwerda  ;  la  Sinnbergerquelle  à 
Brûckenau.  etc. 


—  343  - 

Bon  nombre  d'eaux  minérales  utilisées  comme  eaux  de 
table  contiennent  de  petites  quantités  de  l'er,  quelquefois 
en  proportion  plus  grande  qu'il  ne  serait  désirable  pour 
une  eau  de  table.  Ainsi  St-Alban  (Puits  César)  et  Ghàtel- 
don  (Puits  Rond)  renferment  plus  de  0,0^  pour  mille  de 
bicarbonate  de  fer  etOiMol,  près  de  Grenoble,  en  con- 
tient, selon  0.  Henri,  0,04  pour  mille.  Quelques  eaux  de 
table  sont  suffisamment  minéralisées  pour  être  mention- 
nées à  part  dans  d'autres  groupes.  Ainsi  Birresborn,  Tœn- 
nistein  et  Preblau  sont  citées  aussi  parmi  les  eaux  alcali- 
nes indifférentes.  Quelquefois  on  trouve  à  côté  d'une 
source  d'eaux  très  peu  minéralisées  un  établissement  de 
bains  et  une  installation  pour  recevoir  les  étrangers.  C'est 
le  cas  à  Evian  et  à  Giesshuebl  ;  nous  en  parlerons  donc 
séparément  comme  des  autres  stations  balnéaires. 

Gie§»Nhiiebl-PacliiB$teiii  (Bobême)  est  agréablement 
situé  dans  la  vallée  de  l'Eger,  sur  les  deux  rives  de  la  ri- 
vière, à  environ  10  kilom.  de  Karlsbad.  Il  y  a  un  éta- 
blissement de  bains,  mais  les  eaux  minérales  de  cette 
station  sont  en  général  exportées  comme  eau  de  table 
gazeuse. 

Sclioiecks  ou  Tatra-Fiired  (Hongrie,  Zips).  Cette 
station  est  formée  de  trois  villages  situés  à  peu  de  dis- 
tance les  uns  des  autres  dans  les  monts  Carpatbes,  sur 
le  versant  sud  du  Tatra  :  AltSchmecks  (altitude  1011  mè- 
tres), Neu-Scbmecks  (1005  mètres)  et  Unter-Sclimecks 
(938  mètres).  Ils  possèdent  des  sources  gazeuses  em- 
ployées comme  eaux  de  table  et  pour  bains  efferves- 
cents ;  il  y  a  aussi  des  aménagements  pour  prendre  des 
bains  de  boue  ferrugineuse  et  pour  suivre  un  traitement 
hydrothérapique.  11  y  a  à  Neu-Scbmecks  un  sanatorium 
pour  les  phtisiques,  ouvert  toute  Tannée.  La  gare  la  plus 
rapprochée  est  celle  de  Poprad-Felka,  à  1  h.  1/2  de  dis- 
tance. 


Rœiiicrqnelle,  en  Carinthie,  est  situé  au  milieu  des 
bois,  au  pied  de  ITrsulaberg.  à  508  mètres  d'altitude. 
De  la  station  de  Prevali  il  faut  en  voiture  1  li.  pour  y 
arriver. 

Fuscherbad  ou  St-W  olfgang  ««bail  Autriche, 
Styrie)  est  situé  à  une  altitude  d'environ  1:230  mètres, dans 
une  vallée  bien  abritée  du  magnifique  Fuschertbal.  Les 
sources  sont  connues  depuis  le  XV^  siècle.  Elles  paraissent 
n'être  que  de  l'eau  ordinaire  très  bonne.  Fucbs  est  une 
agréable  station  climatérique  dans  les  montagnes,  qui,  en 
beaucoup  de  cas,  produit  de  bons  effets.  Souvent  les  ma- 
lades s'y  rendent  après  avoir  suivi  un  traitement  de  bains 
à  Gastein.La  gare  la  plus  rapprochée,  celle  de  Bruck,  est 
environ  à  2  h. 

£vian-le<s-Baîiis  (Savoie)  est  situé  sur  le  lac  de 
Genève,  en  face  de  Lausanne,  cà  une  altitude  de  418  mè- 
tres. Ses  sources  alcalines  froides  sont  si  faiblement 
minéralisées,  qu'elles  peuvent  presque  être  considérées 
comme  des  eaux  pures.  D'après  l'analyse  faite  par 
E.  Willm  en  1894,  la  source  Cachât,  qui  peut  être  con- 
sidérée comme  le  type  de  toutes  les  sources  d'Evian, 
contient  0,3  pour  mille  de  substances  solides,  le  carbonate 
de  calcium  y  est  dans  les  proportions  de  0,19  pour  mille. 
De  même  que  l'eau  pure,  les  eaux  d'Evian  exercent  une 
action  diurétique  ;  elles  sont  réputées  bonnes  pour  les 
affections  des  voies  urinaires,  la  diathèse  urique,  la  gas- 
tralgie chez  les  goutteux,  la  dyspepsie  nerveuse,  etc.  On 
les  emploie  principalement  en  boisson  et  en  bains  :  il  y 
a  aussi  des  installations  pour  le  traitement  hydrothéra- 
pique,  la  douche-massage  d'Aix  et  la  gymnastique  sué- 
doise. La  saison  est  de  juin  au  commencement  d'octobre. 
Chez  certains  malades  anémiques  et  cachectiques  on  peut 
faire  usage  en  même  temps  des  eaux  ferrugineuses  d'Am- 


—  345  — 

phion.  Cette  dernière  station  est  environ  à  3  kilom.  à 
l'ouest  d'Evian  et  possède  aussi  (les  eaux  analogues  aux 
siennes. 

Tlioiion  (Haute-Savoie)  possède  des  eaux  froides 
peu  minéralisées,  semblaldes  à  celles  d'Evian.  La  ville  est 
située  sur  le  bord  méridional  du  lac  de  Genève,  à  7  kilo- 
mètres à  l'ouest  d'Evian, mais  sur  une  colline, à  43  mètres 
au-dessus  du  lac.  On  peut  classer,  à  côté  des  eaux  de 
Fusch,  d'Evian,  deTlionon,  d'Aigle,  etc.  les  sources  froi- 
des peu  minéralisées  de  Malvern  et  d'Ilkley,  en  Angle- 
terre, ainsi  que  d'autres  eaux  presque  pures,  dont  on 
faisait  grand  usage  autrefois,  à  cause  des  effets  thérapeu- 
tiques spéciaux  qu'on  leur  supposait.  Aujourd'hui  elles 
ne  sont  guère  employées  que  dans  des  établissements 
spéciaux  d'hydrothérapie. 

Il  y  a  dans  différents  pays  de  l'Europe,  un  grand  nom- 
bre d'eaux  froides  peu  minéralisées,  qui  jouissent  d'une 
réputation  thérapeutique.  Quelques-unes  appartiennent 
au  groupe  des  eaux  terreuses  faibles  ;  d'autres  contiennent 
une  proportion  d'acide  carbonique  libre  si  forte  qu'elles 
rentrent  dans  le  groupe  des  eaux  gazeuses  simples  ;  d'au- 
tres encore,  bien  que  ne  renfermant  que  de  très  minimes 
quantités  de  bicarbonate  de  fer,  quelquefois  beaucoup 
moins  de  0,01  pour  mille,  sont  cependant  classées  parmi 
les  eaux  fei'rugineuses. 

Ainsi  on  trouve  les  eaux  froides  d'EMPFixG  (ou  Wild- 
bad-Empfing)  et  celles  d'AoELHOLZEN  (ou  Wildbad-Adel- 
holzen),  dans  la  Haute-Bavière,  classées  dans  le  groupe 
des  eaux  alcalino-terreuses,  malgré  une  minéralisation 
totale  inférieure  à  un  demi  pour  mille.  Il  en  est  de  même 
des  eaux  froides  de  Rehburg,  dans  le  Hanovre,  avec  une 
minéralisation  totale  d'environ  1  pour  mille. 

Il  existe  aussi  des  eaux  froides  peu  minéralisées  avec 
ou  sans  beaucoup  d'acide  carbonique   libre,  contenant 


—  346  — 

quelque  élément  spécial,  en  quantité  minime,  qui  permet 
de  leur  attribuer  une  action  thérapeutique  particulière.  Il 
est  plus  rationnel  de  placer  ces  eaux  dans  le  groupe  actuel. 
Telles  sont  les  eaux  de  Saint-Christau,  qui  renferment 
une  très  faible  proportion  de  sulfate  de  cuivre,  les  eaux 
phosphatées  d'Aiguemont  et  les  eaux  iodées  de  Kranken- 
heil.  Les  eaux  peu  minéralisées  de  Fideris  en  Suisse,  de 
Fuered  en  Hongrie,  etc.,  peuvent  aussi  être  comprises 
dans  ce  chapitre. 

KranKenheîl-Tœlz ''Haute-Bavière)  est  admirable- 
ment situé  sur  le  versant  nord  du  Blomberg.  à  une  alti- 
tude de  335  mètres.  Krankenheil  e^t  séparé  de  Tcelz  par 
risar.  Ses  eaux  froides  faiblement  minéralisées,  appar- 
tiennent à  ce  même  groupe,  bien  que  d'ordinaire  on  les 
ranse  dans  les  eaux  chlorurées. Elles  contiennent  de  0,19 
à  0.33  pour  mille  de  bicarbonate  de  sodium,  de  0,03  à 
0,29  pour  mille  de  chlorure  de  sodium,  environ  0,001 
pour  mille  d'iodui'e  de  sodium  et  un  peu  d'hydrogène 
sulfuré. 

Ces  eaux  sont  si  peu  minéralisées  qu'il  est  difficile  de 
dire  quelle  est  leur  action  thérapeutique  spéciale;  Kran- 
kenheil a  de  la  réputation  pour  le  traitement  des  affections 
scrofuleuses,  de  l'endométrite  chronique,  des  maladies 
de  la  peau,  etc. 

La  saison  dure  du  lo  mai  au  1^""  octobre.  Ajoutons  qu'on 
emploie  pour  le  traitement  à  Krankenheil  des  sels  extraits 
des  eaux. des  savons  fabriqués  avec  ces  mêmes  sels  et  l'eau 
minérale  concentrée. 

Zaîzon  (Transylvanie,  altitude  863  mètres'i  est  une 
station  fréquentée  surtout  par  des  femmes  et  des  enfants. 

La  source  Ferdinand,  chlorurée  alcaline  gazeuse  faible 
(1.3  debicarbonatede  sodium,  0,6 de  chlorure  de  sodium, 
a  été  l'objet  d'une  certaine  attention,  en  raison  des  0,25 


—  347  — 

pour  mille  d'iodure  de  sodium  qu'on  a  cru  trouver  (pro 
bablementpar  erreur)  dans  ses  eaux. Il  y  a  aussi  des  eaux 
ferrugineuses  faiblement  minéralisées. 

8a,iiit-Cliristaii  (Basses-Py renées)  ,  petite  station 
balnéaire  située  à  une  altitude  de  328  mètres,  dans  l'é- 
troite vallée  pyrénéenne  d'Aspe,  possède  des  eaux  terreu- 
ses froides,  peu  minéralisées  (total  des  éléments  solides 
de  0,2  cà  0,5  pour  mille).  Selon  Willm  (1882),  la  source 
Arceaux  contient  0,001  pour  mille  de  carbonate  de  fer  et 
de  manganèse  et  0,0003  pour  mille  de  sulfate  de  cuivre. 

Les  eaux,  outre  qu'elles  sont  utilisées  en  boisson,  en 
bains,  ont  été  employées  sous  forme  de  pulvérisation 
dans  le  traitement  de  la  laryngite  et  de  la  pharyngite  chro- 
niques, ainsi  que  dans  le  traitement  de  la  blépharite  et  de 
la  conjonctivite  chroniques. 

Coise  (Savoie), à  trois  kilomètres  de  la  gare  de  Gruet, 
possède  la  fontaine  de  laSaulce  dont  les  eaux  alcalines 
(avec  une  minéralisation  totale  de  0,9  pour  mille)  con- 
tiennent 0,007  pour  mille  d'iodure  de  magnésium,  et 
0,001  pour  mille  de  bromure  de  magnésium.  Ces  eaux 
jouissent  d'une  ancienne  réputation  locale  dans  le  traite- 
ment du  goitre. 

Aigaemoiit  (Seine-et-Oise)  possède  une  eau  froide 
peu  minéralisée  qui,  d'après  l'analyse  de  1887,  contient 
0,179  pour  mille  de  phosphate  de  calcium,  0,2  de  bicar- 
bonate de  calcium,  0,0i  de  nitrate  de  calcium  ;  la  miné- 
ralisation totale  n'est  que  de  0,7  pour  mille  et  il  y  a  une 
proportion  modérée  (86  volumes  pour  mille)  d'acide 
carbonique.  On  a  attribué  à  cette  eau,  en  raison  des 
phosphates  qui  s'y  trouvent,  quelque  importance  pour 
le  traitement  de  la  scrofule  et  du  rachitisme  des  enfants. 
On  l'a  aussi  conseillée  comme  eau  de  table  aux  repas. 

Fueped  (Balaton-Fûred),  ville  d'eaux  très  connue  en 


o 


48  — 


Hongrie,  à  une  altitude  de  150  mètres  ;  dans  une  belle 
position  sur  le  Plattensee,  à  une  heure,  en  bateau  à  va- 
peur, de  la  gare  de  Sio-Fok.  On  peut  classer  ses  eauxfai- 
blertient  minéralisées  soit  dans  le  groupe  sulfaté  alcalin, 
soit  dans  le  groupe  terreux,  ou  encore  dans  le  groupe  fer- 
rugineux ;  mais  en  considération  de  leur  mode  d'action 
probable,  il  convient  plutôt  de  les  placer  dans  le  groupe 
actuel,  à  la  suite  des  eaux  acidulées  simples  et  des  autres 
eaux  faiblement  minéralisées.  La  source  employée  de  pré- 
férence en  boisson  est  la  Franz  Josepbsquelle,  gazeuse, 
qui  contient  environ  0.8  pour  mille  de  carbonate  de  cal- 
cium et  autant  de  sulfate  de  sodium,  0,11  pour  mille  de 
carbonate  de  sodium,  0,01  pour  mille  de  bicarbonate  de 
fer,  et  1,207  volumes  pour  mille  d'acide  carbonique.  Les 
eaux  du  lac,  faiblement  minéralisées  (renfermant  54  vo- 
lumes pour  mille  diacide  carbonique)  ainsi  que  la  boue 
•de  ses  rives  sont  employées  en  bains. 

La  saison  dure  du  15  mai  au  15  septembre. 

Fiderisi  (Suisse,  Grisons)  doit  aussi  être  mentionnée 
dans  ce  chapitre.  Cette  station  est  située  à  une  altitude  de 
1150mètres,  dans  la  vallée  de  Praetiigau  ;  ses  eaux  gazeu- 
ses froides  ne  contiennent  qu'une  minime  quantité  de 
fer  (0,01  pour  mille  de  bicarbonate  de  fer)  et  moins  de 
2  pour  mille  de  parties  solides. 

Rappoltsweiler,  dans  la  haute  Alsace,  est  situé  à  une 
altitude  de  280  mètres  au  pied  des  montagnes  des  Vosges 
à  4  kilomètres  de  la  gare.  La  Garolaquelle  (17°  G.)  four- 
nit une  eau  terreuse  faible,  avec  un  total  d'éléments  soli- 
des de  1,79  pour  mille,  suivant  R.  Fresenius  et  E.  Hintz. 
L'eau  est  employée  en  boisson,  inhalations,  bains  et  dou- 
ches ;  il  y  a  aussi  une  piscine  pour  natation. 

Ki<$lovodsk  (Russie)  est  une  petite  ville  située  à  une 
altitude  de  823  mètres  dans  le  Caucase,  à  21  kilomètres 


—  349  — 

au  sud-est  d'Essentuki.  C'est  une  station  climatérique 
ouverte  toute  l'année  ;  suivant  le  DT.  G.  Glemow  il  y  a, 
dit-on,  en  hiver  même,  un  grand  nombre  de  jours  de 
beau  temps,  bien  qu'on  ait  parfois  à  craindre  la  neige  et 
les  brouillards;  le  thei'momètre  est  en  moyenne  au-des- 
sous de  zéi'o  en  décembre,  janvier  et  février,  mais  il  peut 
atteindre  au  soleil  12°78  ou  iri'^oG  G.  pendant  le  milieu 
du  jour.  Quelques  médecins  russes  envoient  des  phtisi- 
ques dans  cette  station. 

La  principale  eau  minérale  est  la  source  froide  alcalino- 
terreuse  peu  minéralisée  de  Narsan  qui,  d'après  l'analyse 
de  Zalieski,  ne  contient  que  1,7  pour  mille  (0,8  de  car- 
bonate de  calcium)  d'éléments  solides. 


CHAPITRE  XVII 
Stations  maritimes  et  stations  climatériques. 


L'eau  de  la  mer  est  réellement  une  eau  minérale,  et  les 
hains  de  mer  agissent  comme  les  bains  salins  assez  forts 
de  l'intérieur  des  terres  ou  les  bains  d"eau  saline  concen- 
trée. 

Bains  de  mer.  —  Il  existe  cependant  de  notables 
différences  entre  les  bains  salins  et  les  bains  de  mer.  Le 
charme  et  la  fraîcbeui-  du  bain  pris  au  grand  air  de  la 
plage,  l'excitation  produite  sur  la  peau  par  le  contact  des 
vaf^ues  et  du  mouvement  de  reau,sont  des  avantages  qu'on 
ne  retrouve  pas  dans  les  bains  salins  (à  moins  de  pro- 
duire des  vagues  artificielles);  ces  bains  ressemblent  plutôt 
aux  bains  deau  de  mer  pris  dans  un  établissement  clos, 
ou  à  domicile.  Les  personnes  très  délicates  ou  craintives, 
peuvent  se  baigner  de  cette  façon  dans  les  stations  mari- 
times si  elles  le  préfèrent. 

Usage  interne  de  leau  de  mer.  —  On  a  recom- 
mandé l'usage  interne  de  petites  quantités  d'eau  de  mer 
diluée, et  quelquefois  les  résultats  ont  été  satisfaisants  ;  la 
saveur  désagréable  de  cette  eau  en  fera  cependant  bien 
difficilement  une  boisson  très  répandue  ou  à  la  mode. 

Différence  dans  les  eaux  de  la  mer.  —  En  réa- 
lité l'eau  de  mer  n'est  utilisée  qu'en  bains,  et  le  choix  de 
l'eau  de  mer  n'a  pas  une  grande  importance,  bien  que  la 


—  851  — 

quantité  de  substances  solides  contenues  dans  Teau  de  la 
Baltique  soit  de  moitié  moindre  que  la  quantité  des  par- 
ties solides  de  l'eau  de  l'Océan  Atlantique  (3  pour  cent 
de  chlorure  de  sodium).  Dans  la  Méditerranée  la  propor- 
tion des  éléments  solides  est  encore  un  peu  plus  consi- 
dérable que  dans  l'Atlantique  ou  la  Mer  du  Nord.  L'eau 
de  la  Baltique  par  conséquent  a  une  action  moins  stimu- 
lante que  celle  de  la  Méditerranée  ou  de  l'Atlantique. 

Air  marin.  Influence  de^  §>tatioiis  climaté- 
riquesi  maritimes.  —  L'effet  produit  par  le  séjour 
au  bord  de  la  mer  est  dû  en  grande  partie  à  la  fraîcheur 
de  l'air,  provoquée  par  les  brises  qui  souftlent  constam- 
ment. Pendant  la  journée  la  surface  terrestre  s'échauffe 
plus  que  celle  de  la  mer.  La  chaleur  de  la  terre  échauffe 
les  couches  inférieures  de  l'atmosphère  qui,  devenant 
plus  légères,  s'élèvent  et  cèdent  la  place  à  l'airplus  frais 
venant  de  la  mer  ;  de  là  vient  la  prédominance  de  la  brise 
de  mer  durant  la  chaleur  du  jour.  Après  le  coucher  du 
soleil,  la  surface  de  la  terre  se  refroidit  plus  rapidement 
que  la  surface  de  la  mer,  aussi  la  brise  de  terre  se  fait-elle 
sentir  principalement  le  soir.  C'est  ce  mouvement  cons- 
tant de  l'air  qui  rend  le  séjour  au  bord  de  la  mer  si  agréa- 
ble pendant  les  chaleurs  de  l'été.  L'effet  stimulant  qui  en 
résulte  est  très  utile  aux  personnes  affaiblies  par  le  sur- 
menage, ainsi  qu'aux  convalescents.  Une  partie  des  bons 
effets  produits  par  un  séjour  au  bord  de  la  mer  est  due 
à  ce  fait  qu'il  y  a  dans  les  brises  marines  des  particules 
infinitésimales  d'eau  de  mer  concentrées  (venant  de  l'é- 
cume des  vagues),  et  aussi  à  ce  fait  qu'il  y  a  dans  l'air 
marin  une  bien  plus  forte  proportion  d'ozone  que  dans 
l'air  de  l'intérieur  des  terres. 

L'air  de  la  mer  rend  certaines  personnes  bilieuses  et 
provoque  de  la  constipation,  spécialement  dans  les  loca- 
lités où  cet  air  est  plus  stimulant  ;  l'air  des  montagnes  ou 


—  352  — 

de  la  campagne  leur  conviendra  donc  mieux.  Mais,  dans 
beaucoup  de  cas,  il  est  possible  de  remédier  à  cet  incon- 
vénient par  une  alimentation  plus  légère  et  par  Tusage 
d'eaux  et  de  médicaments  laxatifs. 

L'air  de  la  mer  et  les  bains  sont  d'un  grand  secours 
dans  le  traitement  des  affections  scrofuleuses  des  enfants, 
spécialement  dans  les  cas  torpides.  Les  affections  tuber- 
culeuses nécessitent  parfois  des  opérations  cbirurgicales 
qui  ont  plus  de  cbance  de  réussir  au  bord  de  la  mer  que 
dansl'bôpital  d'une  grande  ville.  Le  séjour  au  bord  de  la 
mer  peut  exercer  une  influence  favorable  sur  la  santé, 
sans  aucun  traitement  spécial,  surtout  cbez  les  personnes 
affaiblies  ou  anémiées.  Dans  la  dyspepsie  atonique  et  dans 
les  affections  nerveuses  fonctionnelles  non  inflammatoires, 
le  séjour  au  bord  de  la  mer  est  souvent  d'un  très  bon 
effet.  Dans  le  catarrhe  gastrique  chronique  et  dans  cer- 
taines dyspepsies  inflammatoires  les  bains  de  mer  peuvent 
être  nuisibles  ainsi  que  les  brises  marines;  il  en  est  de 
même  dans  certaines  affections  nerveuses.  Quand  il  s'agit 
du  choix  d'une  station  maritime,  il  faut  apporter  la  plus- 
grande  attention  aux  prédispositions  de  chaque  malade, 
non  moins  qu'aux  affections  dont  il  est  atteint  ou  dont 
il  a  souffert  autrefois.  En  général  les  stations  où  l'air 
est  vif  conviennent  particulièrement  aux  personnes  qui 
ont  conservé  la  force  nécessaire  pour  réagir  contre  le 
froid;  il  faut  au  contraire  choisir  les  climats  plus  doux 
pour  les  individus  dont  la  réaction  est  faible  ou  dont  le- 
tempérament  nerveux  est  très  irritable. 

Les  bains  de  mer  peuvent  aggraver  une  éruption  eczé- 
mateuse ou  bien  provoquer  une  urticaire,  ou  une  autre 
éruption  (1).  Dans  d'autres  cas,  les  bains  de  mer  occa- 

(1)  Les  éruptions  cutanées  provenant  des  bains  de  mer  ne  sont 
pas  dues  seulement  à  l'action  immédiate  du  bain  mais  bien  plu- 
tôt à  l'irritation  occasionnée  par  des  particules  de  sel  qui  restent 


—  353  — 

sionnent  des  maux  de  tète  ou  un  sentiment  de  lassitude 
trop  grand;  il  faut  alors  les  suspendre  temporairement, 
ou  même  s'en  abstenir  totalement:  ou  bien  encore  on 
peut  essayer  de  prendre  des  bains  de  très  courte  durée 
(mélhode  qu'il  faut  toujours  recommander  au  commence- 
ment d'une  série  de  bains),  ou  bien  encore  faire  usaiïe 
de  bains  d'eau  de  mercbauffée,  pris  à  domicile,  de  même 
nature  que  les  bains  salins  ordinaires.  Même  lorsqu'on  se 
porte  bien,  mais  lorsque  Ton  n*a  pas  l'habitude  de  pren- 
dre des  bains  de  mer,  on  devrait  toujours  veiller  à  ne  ja- 
mais se  baigner  avant  déjeuner  sans  avoir  bu  un  peu  de 
lait  ou  de  café  ou  mangé  un  biscuit.  A  plus  forte  raison 
des  gens  délicats  ne  do^lvent-ils  jamais  négliger  cette  pré- 
caution; il  ne  faut  pas  non  plus  se  baigner  en  rentrant 
d'une  course  fatiçrante. 

Si  certaines  stations  maritimes  climatériques  ont  acquis 
de  la  réputation  dans  les  cas  d'impuissance,  c'est  sans 
doute  en  raison  de  l'amélioration  de  la  santé  générale 
produite  par  l'air  de  la  mer  et  les  bains. 

Il  en  est  de  même  dans  les  cas  d'anémie  accompagnée 
de  leucorrhée  ou  d'aménorrhée. 

En  effet,  les  bains  de  mer  peuvent  guérir  ou  soulager 
les  personnes  atteintes  d'afïections  très  diverses  provo- 
quées par  un  état  de  dépression  générale. 

Choix  d'une  station  de  bains  de  mer.  —  Pour 
le  choix  d'une  station  maritime,  il  faut  tenir  compte  de 
plusieurs  points  d'une  importance  variable,  tels  que 
la  plage,  par  exemple,  et  les  facilités  qu'elle  otïre  pour 
les  bains;  puis  la  position  de  la  station  balnéaire  :  ses 
environs  et  son  climat  aux  difTérenles  époques  de  Tannée. 
Enfin  il  faut  s'enquérir  de  la  facilité  plus  ou  moins  grande 

dans  les  interstices  de  l'épiderme  après  qu'on  s'est  essuyé  en 

sortant  du  bain. 

23 


—  354  — 

de  se  procurer  un  logement,  des  conditions  hygiéniques 
et  des  distractions  qui  s'offriront  aux  baigneurs.  Les  pla- 
ges à  air  vif,  situées  sur  la  côte  Est  de  l'Angleterre,  diffè- 
rent considérablement  de  celles  de  Torquay,  deFalmoutb 
et  des  autres  plages  de  la  côte  sud-ouest  où  Tairest  moins 
stimulant.  Les  stations  maritimes  de  la  Baltique  ont  un 
climat  plus  semblable  à  celles  de  l'intérieur  et  l'eau  de  la 
Baltique  n'est  pas  très  stimulante.  Les  stations  de  la  Médi- 
terranée, au  contraire,  ont  un  climat  plus  chaud  ;  l'eau  y 
est  généralement  tiède  et  les  vagues  y  sont  plus  petites 
qu'ailleurs. 

Chaque  station  a  ses  avantages  et  ses  inconvénients, 
qui  varient  suivant  chaque  malade.  Quelquefois  la  plage 
a  une  pente  trop  forte,  ou  bien  la  profondeur  de  l'eau 
n'est  pas  suffisante  pour  qu'on  puisse  s'y  baigner.  Parfois 
aussi  la  plage  sablonneuse  est  si  plate  et  si  étendue  que 
les  baigneurs  ont  un  chemin  considérable  à  parcourir, 
pour  trouver  une  profondeur  suffisante.  C'est  Là  un 
avantage  pour  les  enfants.  Dans  d'autres  localités  il 
faut  descendre  beaucoup  pour  atteindre  la  plage,  ce  qui 
est  une  fatigue  pour  bien  des  malades,  à  moins  qu'il  n'y 
ait  des  installations  spéciales  pour  s'y  rendre.  Il  arrive 
aussi  que  les  logements  sont  insuffisants  au  moment  de  la 
plus  grande  afHuence  des  baigneurs,  et  tandis  que  cer- 
taines stations  regorgent  de  monde  il  en  est  d'autres  qui 
restent  mornes  et  privées  de  toute  distraction  pour  les 
malades.  Il  se  peut  aussi  qu'on  ait  à  souffrir  d'émana- 
tions provenant  d'un  système  défectueux  d'égouts.  Ce  cas 
se  présente  moins  souvent  en  Angleterre  que  dans  les 
autres  pays.  En  effet,  le  soin  apporté  en  Angleterre  au  bon 
écoulement  des  eaux  est  remarquable,  ainsi  que  l'absence 
de  mauvaises  odeurs  dans  les  villes.  Il  faut  avouer  cepen- 
dant, que  les  odeurs  qui  émanent  du  port  de  Margate, 
cette  station  si  fréquentée,  à  marée  basse  surtout,  etpen- 


—  355  — 

dant  les  journées  chaudes  de  l'été,  ne  sont  rien  moins 
qu'agréables.  Ces  mauvaises  odeurs  ne  sont  pas  nécessai- 
rement dues  à  un  système  d'égouts  défectueux.  Il  importe 
doue,  dans  le  choix  d'une  station  maiitime,  de  tenir 
compte  des  données  suivantes  :  le  climat,  les  conditions 
hygiéniques  et  le  milieu  dans  lequel  se  trouvera  le  ma- 
lade ;  l'époque  de  l'année  doit  aussi  être  prise  en  consi- 
dération, car  beaucoup  de  stations  où  Tair  est  frais  et 
stimulant,  seront  excellentes  en  été,  mais  en  général  trop 
froides  en  hiver  pour  les  personnes  malacles.  Il  faut 
donc, pour  Thiver,  conseiller  une  station  d'un  climat  doux, 
tandis  que,  en  été  ou  en  automne,  on  recommandera 
au  même  malade  une  station  dont  le  climat  est  plus  sti- 
mulant. 

Difïérentes  parties  de  la  même  plage  peuvent  présenter 
des  avantages  et  des  inconvénients  de  nature  contraire. 
Tel  quartier  de  la  ville  peut  être  plus  près  de  la  mer  ou 
mieux  abrité  contre  les  vents  ou  mieux  exposé  que  tel 
autre  quartier  ;  et  dans  un  même  quartier  toutes  les  mai- 
sons et  tous  les  hôtels  n'offrent  pas  des  avantages  analo- 
gues. Il  est  donc  urgent  de  toujours  demander  conseil  à 
un  médecin  du  pays  avant  de  choisir  une  demeure. 

Classificatio».  —  La  classification  des  stations  de 
bains  de  mer  selon  les  caractères  les  plus  saillants  de  leur 
climat  nous  a  paru  la  plus  commode.  Nous  les  avons 
groupées  par  stations  dans  les  pages  suivantes,  selon  que 
leur  climat  est  sec,  humide,  ou  d'une  humidité  moyenne, 
chaud  ou  froid. 

Stations  à  climat  maritime  sec  et  chaud.  — 

Parmi  les  stations  à  climat  maritime  sec  et  chaud,  les 
plus  importantes  et  les  plus  connues  sont  celles  de  la  Ri- 
viera  occidentale  comprenant  :  St-Raphaël  avec  Vales- 
cure,  Hyères  avec  Gostebelle,  Cannes  avec  le  Canet,  et 


—  356  — 

Grasse  (cette  dernière,  à  une  altitude  d'environ  300  mè- 
tres, se  trouve  à  4  kilom.  de  Cannes  et  de  la  mer),  Anti- 
bes,  Nice  avec  Cimiez,  Villefranche,  Beaulieu,  Eze, 
Monte-Carlo,  Le  Cap  Martin,  Menton,  Bordighera,  Vin- 
ti  mille,  Ospedaletli,  San-Remo  et  Alassio  (1). 

(1)  Costebelle,  localité  composée  uniquement  d'hôtels,  dans 
une  position  magnifique,  sur  le  versant  méridional  d'une  colline 
couverte  de  pins  et  de  maquis.  Cette  station,  assez  bien  protégée 
contre  les  vents  du  nord-ouest,  est  moins  bien  abritée  des  vents 
du  nord-est. 

Celui-ci,  il  est  vrai,  règne  moins  souvent  que  le  mistral,  ou 
vent  du  nord-ouest,   et  ses  effets  ne  sont  pas  aussi  fâcheux. 

Hyères  n'est  pas  aussi  bien  abrité  ;  cependant  la  ville  s'est 
agrandie  et  possède  de  meilleures  installations. 

St-Raphact  est  moins  bien  abrité,  et  Valescure  ne  s'est  pas 
développé  comme  on  s'y  attendait.  Plusieurs  boulevards  et  un 
certain  nombre  de  villas  en  construction  sont  restés  inachevés. 
Les  pins  sont  trop  disséminés  pour  offrir  beaucoup  d'abri  et  bien 
que  les  collines  de  l'Esterel  protègent  légèrement  la  ville  contre 
les  vents  du  nord-est,  elle  reste  complètement  exposée  au  mis- 
tral. 

Durant  les  vingt  dernières  années,  Cannes  s'est  énormément 
agrandi,  en  ce  qui  concerne  les  hôtels  et  les  villas,  surtout  dans 
le  quartier  Est,  oij,  sur  un  espace  de  3  à  5  kilomètres,  dans  la 
direction  d'Antibes,  les  maisons  couvrent  le  versant  des  collines 
semé  de  pins. 

Sous  le  rapport  de  l'approvi-sionnement  d'eau  et  du  système 
d'égouts,  on  a  réalisé  de  grands  progrès. 

Grasse,  dont  la  belle  position  rappelle  un  peu  celle  des  Avants, 
près  Montreux,  est  abritée  à  l'ouest,  au  nord-ouest,  au  nord  et 
au  nord-est,  par  des  montagnes  d'une  hauteur  considérable.  L'air 
y  est  frais,  la  vue  superbe,  et  les  promenades  y  sont  déhcieuses. 
L'installation  est  bonne  au  Grand-Hôtel  qui  est  situé  dans  la 
partie  la  plus  élevée  de  la  ville,  à  335  mètres  d'altitude. 

Les  personnes  atteintes  de  névralgies  ou  d'asthme,  et  dont 
l'ét  ata  été  aggravé  par  le  séjour  au  bord  de  la  mer,  trouveront 
à  Grasse  une  atténuation  de  leurs  souffrances. 

A  quatre  heures  et  demie  au  nord-ouest  de  Grasse,  on  ron- 
contre  Thorenc,  à  environ  1.220  mètres   d'altitude  ;  cette   station 


—  357  — 

Malgré  la  fréquence  du  vent,  les  tourbillons  de  pous- 
sière, les  changements  brusques  de  température  et  les 
brouillards  du  soir,  les  personnes  dont  l'état  de  santé  exige 

climaterique  d'été  à  proximité  d'une  forêt  de  pins,  est  eu  voie  de 
développement,  et  pourra  devenir  une  grande  ressource  pour  les 
malades  séjournant  au  bord  de  la  Riviera. 

Nice,  quoique  la  plus  g-rande  partie  de  la  ville  soit  très  expo- 
sée au  vent,  s'est,  comme  Cannes,  énormément  agrandie  depuis 
vingt  ans  ;  elle  s'est  embellie  et  les  conditions  hygiéniques  s'y 
sont  beaucoup  améliorées.  Cimiez,  principalement,  a  pris  beau- 
coup de  développement  ;  Tair  y  est  moins  excitant  qu'à  Nice  et 
convient  à  la  plupart  des  personnes  nerveuses.  Bcaulieu,  sur  le 
chemin  de  fer  de  Nice  à  Monte-Carlo,  est  situé  sur  une  étroite 
langue  de  terre  qui  s'étend  entre  la  mer  et  les  rochers  très  éle- 
vés qui  Tabritent  au  nord,  nord-est,  et  en  partie  au  nord-ouest. 
A  la  seule  exception  de  la  baie  est  de  Menton,  Beaulieu  et  Eze 
sont  les  localités  les  mieux  abritées  de  la  Riviera.  Les  rayons 
du  soleil  reflétés  -par  les  rochers  ont  fait  donner  à  BeauUeu  le 
nom  de  petite  Afrique.  L'étroite  langue  de  terre  entourant  la 
gare  d'Eze,  est  peut-être  mieux  abritée  encore  que  Beaulieu. 
Eze  est  une  gare  située  après  Beauheu  dans  la  direction  de  Monte- 
Carlo  ;  le  vieux  repaire  de  brigands,  couronnant  ses  rochers 
abrupts,  à  400  mètres  d'altitude,  forme  un  tableau  des  plus  pit- 
toresques. 

Le  Cap  Martin,  entre  Monte-Carlo  et  Menton,  possède  au- 
jourd'hui l'un  des  hôtels  les  mieux  situés  et  les  mieux  organisés 
delà  Riviera,  Construit  à  une  altitude  de  45  mètres  environ 
au-dessus  de  la  Méditerranée,  il  est  entouré  d'une  vaste  forêt  de 
pins  sous  lesquels  croissent  des  buissons  de  romarins,  de  myrtes, 
de  lentisques  et  de  cistes. 

Le  grand  avantage  qu'offre  cette  station,  c'est  que  la  poussière 
y  est  à  peu  près  inconnue.  L'action  de  son  climat  sur  le  système 
nerveux,  est  plus  calmante  que  celui  de  Menton  ou  de  Monte- 
Carlo.  Les  pins  et  les  arbustes  de  la  forêt  offrent  un  abri  contre 
le  soleil  et  le  vent,  en  même  temps  qu'ils  parfument  l'air.  Dans 
les  conditions  actuelles,  on  ne  peut  considérer  le  Gap  Martin 
comme  une  station  climaterique  favorable  aux  malades  atteints 
d'affections  pulmonaires  sérieuses  ;  l'élément  mondain  y  tient  trop 
de  place  ;  mais  il  y  a  au  milieu  des  plantations  de  pins  d'excel- 


—  3o8  - 

plus  de  soleil,  de  chaleur,  et  un  air  plus  sec  que  celui  du 
pays  qu'elles  habitent,  gagneront  de  l'appétit  et  se  trou- 
veront mieux  au  physique  et  au  moral  après  un  séjour 
dans  l'une  des  stations  que  nous  venons  de  nommer.  Le 
meilleur  moment  de  Tannée  pour  se  rendre  dans  ces  sta- 
tions est  en  général  de  la  fin  d'octobre  jusqu'à  la  fin 
d'avril. La  température  hivernale  varie  suivant  les  années, 
mais  elle  est  généralement  douce  et  en  moyenne  d'en- 
viron 10°  G.  Les  malades  qui  se  trouveront  bien  d'un 
séjour  au  bord  de  la  Méditerranée  (Riviera  occidentale) 
sont  :  les  personnes  délicates,  ayant  peu  de  force  de  ré- 
sistance, les  malades  atteints  de  tuberculose  pulmonaire 
chronique  ou  indolente,   de  catarrhe  des  voies  respira- 

lents  emplacements  qui  pourraient  être  installés  au  grand  avan- 
tage des  malades. 

Bordhigera  s'est  beaucoup  étendu  depuis  vingt  ans,  tout  en 
conservant  son  ancien  caractère  de  station  climatérique  tranquille. 
Les  hôtels  et  les  villas  situés  loin  de  la  mer,  au  milieu  des  plan- 
tations d'oliviers,  offrent  plus  d'abri  et  moins  de  poussière.  Les 
villas  de  Boryhetto  (petite  localité  voisine,  généralement  comprise 
sous  le  nom  de  Bordighera)  sont  les  mieux  protégées  contre  le 
vent.  L'air  est,  somme  toute,  plus  frais  à  Bordighera  qu'à  Men- 
ton et  à  St-Remo. 

A  St-Remo  on  a  construit  un  certain  nombre  de  villas  et  d'hô- 
tels dans  les  quartiers  est  et  ouest  de  la  ville, en  partie  peut-être, 
depuis  que  feu  l'empereur  Frédéric  a  fait  un  essai   de  ce  climat. 

On  doit  ouvrir  prochainement  une  station  climatérique  d'été,  à 
climat  doux,  à  Ormea{820  mètres  d'altitude),  à  cinq  heures  envi- 
ron en  voiture  par  une  bonne  route  de  la  gare  d'Oneglia,  entre 
St-Remo  et  Alassio. 

Alassio  ne  s'est  pas  beaucoup  agrandi,  bien  que  le  séjour  en 
soit  préférable  à  celui  de  St-Remo  pour  beaucoup  de  malades. 
La  ville  ancienne  proprement  dite  est  située  tout  près  de  la  nier, 
mais  l'hémicycle  de  collines  qui  l'entourent,  surtout  les  versants 
exposés  au  sud  ou  au  sud-ouest,  offrent  de  bonnes  expositions, 
plus  chaudes  en  hiver,  plus  fraîches  en  été  que  le  terrain  plat  sur 
lequel  est  bâtie  l'ancienne  ville. 


—  359  — 

loires  ou  intestinales  ou  bien  les'  convalescents  d'afîec- 
tions  pulmonaires  ;  les  goutteux  ou  les  rhumatisants  très 
sensibles  au  froid  et  à  Thumidité;  enfin  ceux  dont  la 
force  de  résistance  a  été  considérablement  diminuée, 
d'une  façon  temporaire  ou  permanente,  à  la  suite  d'une 
maladie,  de  lésions  ou  par  le  fait  d'une  vieillesse  préma- 
turée. Gomme  toujours,  il  faut  considérer  ici,  non  seu- 
lement la  nature  de  la  maladie,  mais  encore  les  prédis- 
positions particulières  à  chaque  malade. 

Les  sujets  excitables  atteints  de  tuberculose  pulmonaire 
qui  sont  épuisés  par  une  toux  sèche  et  nerveuse,  par  une 
grande  irritabilité  du  larynx,  et  chez  lesquels  la  moindre 
sensation  de  froid  produit  une  élévation  de  température, 
tous  ces  malades  se  trouveront,  en  général,  mieux  dans 
un  climat  plus  humide  et  plus  égal ,  tel  que  celui  d'Ajaccio, 
d'Alger,  de  Pau,  ou  d'Arcachon.  Pour  les  malades  nerveux 
ou  ceux  atteints  de  névralgies,  il  faut  presque  toujours 
donner  la  préférence  aux  contrées  plus  humides,  plus 
froides  et  plus  élevées,  telles  que  Grasse  et  Cimiez. 

Sorrente  et  Gastellamare,  dans  l'admirable  baie  de  Na- 
ples,  bien  que  probablement  trop  chauds  pendant  l'été 
pour  les  habitants  du  nord  de  l'Europe,  constituent  un 
séjour  délicieux  au  printemps  et  à  l'automne.  On  peut 
prendre  des  bains  de  mer  dans  ces  deux  localités  ;  à  Gas- 
tellamare, il  y  a  aussi  des  eaux  minérales  chlorurées  al- 
calines. 

Les  îles  d'Ischia  et  de  Capri  sont  trop  peu  abritées  pour 
un  séjour.  Naples  est  très  exposé  à  la  tramontane,  mais  il 
est  devenu  beaucoup  plus  sain  depuis  les  travaux  de  drai- 
nage et  depuis  la  diminution  de  la  population  dans  les 
quartiers  pauvres,  et  surtout  depuis  que  la  ville  est  ali- 
mentée (1885)  par  de  Feau  pure  provenant  des  sources  de 
Serino,  utilisées  du  temps  des  Romains,  pour  le  célèbre 
aqueduc  de  Glaude.  Salerne  qui  égale  presque  Naples  en 


—  8G0  — 

beauté  et  en  réputation,  n'est  malheureusement  pas  sans 
reproche  au  point  de  vue  des  installations  hygiéniques,  et 
l'air  chargé  des  miasmes  paludéens,  des  marais  près  de 
Pœstum,  y  arrive  parfois.  La  Gava  dei  Tirreni  est  plus 
saine.  Elle  est  située  à  l'intérieur, à  10  kilom.  de  Salerne, 
sur  le  chemin  de  fer  de  Naples  ;  c'est  une  station  très 
courue  comme  séjour  d'été  et  d'automne  ;  néanmoins,  sui- 
vant le  D'"  Jolinston-Lavis,  il  y  a  en  hiver  beaucoup  de 
vent,  de  nuages  et  de  poussière.  Amalfi,  sur  le  rivage  nord 
de  la  baie  de  Salerne,  environ  à  19  kilom.  de  la  ville 
de  Salerne,  a  une  position  gaie  et  salubre.  Bien  que  très 
ensoleillé  en  hiver  il  n'est  que  partiellement  abrité  du 
nord. 

Dans  cette  catégorie  de  stations  climalériques  il  faut 
aussi  ranger  plusieurs  villes  situées  sur  la  côte  méditerra- 
néenne de  l'Espagne  :  citons  Barcelone,  Alicante,  dont  le 
climat  est  plus  chaud,  enfin  Malaga.  Cette  dernière  ville  a 
un  sol  sec,  sablonneux,  un  aspect  de  pays  oriental  :  elle  est 
protégée  contre  les  vents  du  nord  et  de  l'est  par  un  hémi- 
cycle de  montagnes  ;  mais  elle  est  exposée  à  la  bise  mor- 
dante du  nord-ouest.  Quant  à  Valence,  elle  appartient 
plutrjtaux  stations  à  climat  humide. 

Parmi  les  localités  climatériques  plus  chaudes  d'humi- 
dité relative  plus  grande,  quelques-unes  des  moins  hu- 
mides sont  les -villes  ci-après  de  la  Riviera  orientale. 

Stations  maritimes  piu«9  chaudes, dbamidi té 
relative  plus  grande  :  Yiareggio,  Spezzia.  Ghiavari, 
Rapallo,  Ste-Marguerite  et  Nervi. Ges  villes,  à  l'exception 
de  rservi  (1),  sont  un  peu  moins  protégées  contre  les  vents 

(1)  Presque  toute  la  localité  appartient  à  la  noblesse  opulente 
italienne,  mais  l'Eden  hôtel,  qui  est  bien  situé  sur  le  versant  de 
la  colline,  ofîre  une  bonne  installation  pour  les  visiteurs  (ce  sont 
principalement  des  Allemands).  L'un  des  traits  distinclifs  de 
Nervi,  c'est  la  promenade  qui  longe  ses  cotes  rocheuses  et  pitto- 


—  3()l  — 

Iroids  et  ont  un  climat  relativement  plus  humide  que  ce- 
lui des  localités  déjà  citées  sur  la  cùte  ouest  de  la  Kiviera 
que  nous  venons  d'énumérer.  Quant  à  Pise;  située  à 
quelques  kilomètres  dans  Tintérieur,  on  ne  peut  stricte- 
ment la  ranger  au  nombre  des  stations  à  climat  maritime. 

A  Gènes  le  vent  et  la  pluie  sont  fréquents,  mais  Pegli, 
cà  9  kilomètres  à  Touest,  est  mieux  abrité,  et  jouit  d'un 
climat  plus  égal,  bien  que  l'humidité  y  soit  plus  grande 
que  dans  les  localités  situées  plus  à  l'ouest,  c'est-à-dire 
dans  la  Riviera  occidentale  proprement  dite. 

Les  malades  qui  ont  passé  Thiver  à  la  Riviera  de 
Gênes,  peuvent  se  rendre  au  printemps  à  Pegli,  avant  de 
gagner  la  Suisse  ou  les  lacs  italiens. 

Venise  a  un  climat  moins  chaud  que  les  deux  Rivie- 
ra ;  elle  n'est  pas  à  l'abri  des  vents  froids  du  nord, 
aussi  son  ancienne  réputation  pour  la  guérison  de  la  phti- 
sie n'est-elle  pas  entièrement  méritée.  Cependant  l  ab- 
sence de  toute  poussière  y  est  un  avantage  très  grand,  et 
on  peut  recommander  le  séjour  de  Venise  dans  les  cas 
où  la  phtisie  enrayée  a  laissé  subsister  de  la  tendance  à 
une  toux  irritante.  On  conseillera  aussi  ce  séjour  dans 
quelques  cas  d'irritabilité  nerveuse,  surtout  pendant  les 
mois  de  mars  et  d'avril,  époques  pendant  lesquelles  les 
autres  stations  ont  également  leurs  inconvénients  (1). 

resques  ;  elle  est  bien  abritée  et  complètement  indemne  de  pous- 
sière ;  c"est  peut-être  la  plus  belle  promenade  de  toutes  les  sta- 
tions maritimes  de  l'Europe.  On  la  doit  en  grande  partie  à  l'in- 
fluence du  docteur  Schetelik. 

(1)  Les  rhumatisants  sont  fort  nombreux  à  Venise  ;  il  est  in- 
dispensable pour  les  malades  d'éviter  les  appartements  du  rez- 
de-chaussée,  ou  ceux  qui  ne  reçoivent  pas  directement  le  soleil. 
Le  Lido  est  une  île  qu'on  peut  considérer  comme  faisant  partie 
de  Venise.  On  y  trouve  une  bonne  installation  de  bains  de  mer, 
et  si  le  Lido  était  absolument  exempt  de  malaria,  il  constituerait 
une  excellente  station  ciimatérique  maritime. 


—  362  — 

Les  villes  autrichiennes  de  la  côte  de  TAdriatique  ont 
une  humidité  relative  plus  élevée  et  un  climat  plus  froid 
que  les  stations  de  la  Riviera.  Le  temps  y  est  plus  va- 
riable, et  la  plupart  d'entre  elles  sont  exposées  à  des 
vents  désagréables, spécialement  auvent  froid  la  «  Bora  », 
qui  est  très  mauvais  en  hiver  et  au  commencement  du 
printemps.  Abbazia.  sur  la  côte  Est  de  la  péninsule  de  TIs- 
trie.est  une  station  climatérique  élevée, bien  abritée,  avec 
des  hôtels  bien  installés.  Ils  sont  ouverts  pendant  l'hiver 
ainsi  que  dans  la  saison  des  bains  de  mer.  Plus  au  sud, 
se  trouvent  Cirkvenica,  et  les  îles  de  Lussin,  Lissa,  et 
Lésina.  Raguse  est  une  très  belle  station  et  présente  de 
Tintérèt  pour  les  visiteurs  ;  mais  malheureusement  elle 
est  assez  exposée  au  siroco. 

Parmi  les  îles  Ioniennes  la  ville  de  Gorfou,  bien  que 
très  chaude  en  été,  aen  hiver  un  climat  assez  variable;  elle 
offre  néanmoins  plusieurs  avantages  au  printemps  et  à 
l'automne,  rendus  plus  agréables  encore  par  la  grande 
beauté  du  pavsasre  et  l'effet  agréable  du  ciel.  Zante  a  un 
climat  semblable,  mais  Tinstallation  y  est  moins  bonne. 

La  Sicile  possède  de  nombreuses  localités  délicieuses, 
qui  peuvent  être  utilisées  pour  les  malades,  bien  qu'elles 
ne  puissent  revendiquer  des  climats  parfaits.  Syracuse, 
Palerme,  Catane  et  Acireale  sont  toutes  trop  chaudes  en 
été  pour  les  habitants  des  régions  du  Nord,  et  sont  en 
hiver  parfois  très  exposées  aux  vents.  Leur  caractère  gai, 
cependant,  agit  favorablement  sur  le  système  nerveux  et 
contrebalance  ainsi  les  désavantages  (vents  et  poussière), 
excepté  quand  il  s'agit  de  malades  très  délicats. 

Girgenti  (l'ancien  Agrigentum),  quand  les  installations 
seront  meilleures,  prendra  quelque  jour  une  place  pré- 
prépondérante parmi  cette  classede  stations  climatériques, 
mais,  pour  ce  qui  est  de  la  beauté,  toutes  les  stations  doi- 
vent céder  le  pas  à  Taormina  (Fancien  Tauromenium),  qui 


—  363  — 

est  situé  sur  la  côte  Est,  sur  une  colline  abrupte,  à  115  mè- 
tres environ  au-dessus  de  Giardini,  gare  entre  Acireale 
et  Messine.  La  colline  sur  laquelle  est  placée  Taormina 
est  une  prolongation  des  versants  nord-est  dumontEtna. 

Si  Ton  compare  le  climat  d'hiver  de  la  Sicile  avec  ce- 
lui des  autres  stations  hivernales,  on  trouve,  d'après  la 
commission  spéciale  la  «  Lancet  »  de  4897  (1),  que  la 
température  moyenne  mensuelle  pour  janvier  est  de 
10°80  G.  àPalerme,  de9°75G.  à  Gatane,  de  4°  G.  àBour- 
nemouth,  5^5  G.  cà  Ventnor,  de  4^90  G.  à  Torquay,  de 
8o33  G.  à  Nice,  de  9°44  G.  cà  Menton,  de  8^40  G.  à'San- 
Remo,  de  l^''  G.  au  Gaire,  de  lo°5  G.  à  Orotava  (îles  Ga- 
naries).  Somme  toute,  le  climat  de  la  Sicile  pendant 
Thiver,  à  Palerme  et  à  Gatane,  est  plus  chaud,  plus  hu- 
mide et  plus  égal  que  celui  des  stations  françaises  et  ita- 
liennes de  la  Riviera  ;  il  est  plus  froid,  plus  humide  et 
plus  égal  que  celui  du  Gaire  ;  il  est  également  plus  froid, 
mais  probablement  moins  égal  que  celui  d'Orotava. 

Ajaccio  (i^),  en  Gorse,  exposée  au  sud-ouest,  est  abritée 
contre  les  vents  froids  et  n'a  ni  poussière  ni  moustiques  ; 
il  y  a  de  belles  promenades  et  des  courses  en  voiture  à 
faire  dans  les  environs.  Les  routes  sont  excellentes,  les 
installations  bonnes  et  les  habitants  accueillants. 

(i)  Pour  renseignements  plus  complets  sur  la  Sicile,  voir  les 
articles  intéressants  parus  dans  la  «  Lancet  »  (juin,  juillet,  août 
1897)  sur  la  Sicile  comme  station  climatérique. 

(2)  En  ce  qui  concerne  Ajaccio,  il  faut  noter  surtout  sa  situa- 
tion sur  un  terrain  granitique,  Tabsence  de  poussière, sa  position 
abritée,  ainsi  que  les  senteurs  aromatiques  toutes  spéciales  de 
Tair  qui  s'exhalent  du  maquis  épais  couvrant  les  collines  envi- 
ronnantes. Les  maquis  ou  broussailles  corses  sont  composés  prin- 
cipalement d'arbousiers,  de  cistes, de  lentisques,  de  myrtes  et  de 
bruyères.  On  coaiprend  le  mot  de  Napoléon,  qui  disait  à  Ste- 
Hélène,  qu'il  reconnaîtrait  la  Corse  les  yeux  fermés,  rien  qu'au 
parfum  de  son  air. 


—  364  — 

Valence  rentre  dans  le  groupe  des  localités  d'humidité 
moyenne,  el  non  dans  celui  des  stations  à  climat  sec, 
comme  quelques  autres  villes  de  la  côte  orientale  de  TEs- 
pagne,  dont  nous  avons  parlé  précédemment.  Son  climat 
doux  et  égal  est  un  peu  gâté  par  la  proximité  de  canaux 
d'irrigation  des  rizières  avoisinantes. 

Le  climat  de  Lisbonne  et  celui  de  quelques  autres 
villes  de  la  côte  occidentale  de  l'Espagne  et  du  Portugal, 
est  trop  variable  pour  être  recommandé  aux  malades. 

Biarritz  et  St-Jean  de  Luz,  dans  le  sud-ouest  de  la 
France,  sur  le  golfe  de  Gascogne,  sont  exposés  aux  vents 
prédominants  et  leur  climat  est  stimulant  pour  beau- 
coup de  personnes.  Bien  que  la  pluie  soit  fréquente,  Fair 
semble  rarement  humide  :  le  sol  étant  très  sec  absorbe 
rapidement  l'eau.  Ces  deux  stations  constituent  un  agréa- 
ble séjour  de  bains  de  mer  au  printemps  et  à  l'automne. 
On  peut  les  recommander  dans  la  cachexie  occasionnée 
par  un  long  séjour  dans  les  pays  chauds,  aux  personnes 
qui  ne  sont  atteintes  d'aucune  maladie  organique  et  dans 
certains  cas  d'hvpociiondrie. 

Arcachon  est  plus  au  nord,  à  14  kil.  l/'2  environ  de 
la  côte  actuelle,  au  milieu  d'une  forêt  de  pins,  au  sud 
d'un  large  bassin  d'eau  salée  relié  à  la  mer  par  un  étroit 
chenal.  Selon  l'opinion  du  docteur  Burney  Yeo,  le  climat 
y  est  doux  et  calmant,  particulièrement  favorable  dans 
le  catarrhe  des  bronches  et  du  larynx,  ainsi  que  dans  la 
phtisie  avec  tendance  à  la  congestion  ou  à  des  complica- 
tions inflammatoires.  Toutefois,  bien  que  la  température 
moyenne  de  l'hiver  soit  d'environ  7°78  C,  le  climat 
y  est  moins  égal  et  moins  sédatif  qu'à  Dax,  qui  est 
dans  son  voisinage.  Arcachon  est  composé  de  deux 
parties  distinctes.  La  ville  d'été,  à  proximité  de  l'eau,  et 
pour  cette  raison,  plus  commode  à  habiter  si  l'on  veut 
prendre  des  bains  d'eau  saline.  La  ville  d'hiver  couvre  les 


—  365  — 

dunes  de  ses  villas  disséminées  parmi  les  pins.  La  plaine 
qui  entoure  Arcaclion  est  presque  complètement  recou- 
verte de  plantations  de  pins,  qui  servent  à  donner  de  la 
stabilité  aux  collines  de  sable,  autrefois  arides  ;  elles 
constituent  en  même  temps  une  barrière  aux  empiéte- 
ments de  la  mer. 

Stations  maritimes  à  climat  plus  froid, d'hu- 
midité relative  plus  grande.  —  Parmi  les  localilés 
à  climat  plus  froid  et  d'humidité  relative  plus  grande,  il 
faut  ranger  les  nombreuses  stations  maritimes  de  la 
Grande-Bretagne  et  de  Tlrlande,  les  stations  situées  sur  le 
littoral  nord-ouest  et  nord  de  la  France,  et  sur  les  côtes 
de  la  Belgique,  de  la  Hollande  et  de  l'Allemagne. 

Le  voisinage  du  Gulf-Stream  et  les  vents  humides  ré- 
chauffés par  les  courants  chauds  de  TOcéan  Atlantique, 
rendent  le  climat  de  la  Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande 
plus  chaud  que  celui  d'autres  contrées  situées  sous  la 
même  latitude.  Les  pluies,  sans  être  beaucoup  plus  abon- 
dantes,sont  réparties  plus  également  entre  les  différentes 
saisons  que  dans  les  pays  plus  méridionaux.  Les  nuages 
si  fréquents  dans  le  ciel  britannique,  tout  en  amoindi'is- 
sant  dans  une  certaine  mesure  la  lumière  et  la  chaleur  du 
soleil  durant  le  jour,  empêchent  aussi  la  déperdition  de 
la  chaleur  par  rayonnement  pendant  la  nuit,  et  tendent 
ainsi  à  égaliser  la  température  du  jour  et  de  la  nuit.  De 
là,  l'absence  de  ce  sentiment  de  fraîcheur  ressenti  si  sou- 
vent au  coucher  du  soleil  dans  la  région  plus  chaude  et 
plus  ensoleillée  de  la  Riviera.  De  plus,  les  conditions 
hygiéniques  et  l'installation  sont  en  général  excellentes 
dans  les  stations  anglaises,  avantage  qu'elles  possèdent 
sur  beaucoup  de  localités  du  continent. 

Il  y  a  une  différence  très  grande  entre  le  climat  des 
côtes  de  Touest  et  du  sud-ouest  de  l'Angleterre,  et  celui 
des  côtes  de  l'est  et  du  sud-est.  Ces  dernières  ont  un 


—  366  — 

climat  plus  froid  et  plus  sec  que  les  autres,  tandis  que 
les  côtes  méridionales  réunissent  en  général  les  avanta- 
ges du  climat  sec  deTEst  et  du  climat  chaud  de  TOuest. 
C'est  en  hiver  surtout  que  ces  diflerences  de  température 
se  manifestent  principalement.  On  pourra  donc  choisir 
quelques-unes  des  localités  les  plus  chaudes  pour  des  sta- 
tions d'hiver.  C'est  de  celles-ci  dont  il  sera  tout  d'abord 
question. 

Queenstown,  dans  la  rade  de  Cork,  Irlande,  est  bien 
abrité  du  nord  ;  il  y  fait  aussi  chaud  qu'à  Torquay  dans 
le  Devonshire.  Glengarifï,  très  bien  situé  sur  la  côte  sud- 
ouest  de  l'Irlande  dans  la  baie  de  Bantry,  jouit  d'un  cli- 
mat analogue.  Selon  le  docteur  D.  E.  Flinn,  la  tempéra- 
ture annuelle  moyenne  de  Glengariff  est  de  11°C.,  et  par 
conséquent,  un  peu  plus  élevée  que  celle  de  Torquay,  de 
Ventnor  ou  de  Bournemouth.  La  température  moyenne  de 
l'hiver  est  de  7^22  C.  Parknasilla,  dans  la  baie  de  Ken- 
mare,  avec  Valentia  et  le  reste  du  promontoire  de  Wa- 
terville,  a  la  température  moyenne  la  plus  élevée  en  Ir- 
lande, à  savoir  llolO  C.  Suivant  le  D'"  R.  H.  Scott,  la 
moyenne  des  variations  de  la  température  journalière  à 
Valentia  n'est  que  de  1°06  C,  tandis  qu'elle  est  à  Lon- 
dres de  l°o  C.  Dans  Test  de  l'Irlande,  Roslrevor  est 
recommandé  par  le  D'' Flinn  comme  un  séjour  d'hiver 
et  de  printemps.  Il  est  pittoresquement  situé  sur  le  ver- 
sant nord  du  Carline^ford  Loua^h,  et  abrité  au  nord  et  à 
l'est  par  les  monts  Mourne  qui  sont  très  boisés.  Rothe- 
say,  dans  l'ile  de  Bute,  est,  parmi  les  stations  de  la 
côte  ouest  de  l'Ecosse,  celle  qui  jouit  en  hiver  d'un  climat 
comparativement  doux. 

Le  D*"  Tripe  a  déclaré  que  les  îles  Scilly  possèdent  la 
température  hivernale  la  plus  égale  des  Iles  Britanniques, 
si  ce  n'est  de  toute  l'Europe.  Penzance  etFalmouth,  dans 
le  Cornouailles,  ont  un  climat  très  égal,  quoique  ces  sta- 


—  357  — 

lions  soient  moins  bien  abritées  du  vent  que  Torquay. 
Falmonth  a  été  mentionné  en  ternies  très  élogieux  par 
Sir  E.  Sieveking  (1)  et  Sir  Joseph  Fayrer  (2),  qui  ont 
une  expérience  personnelle  de  son  climat,  et  le  D'  VV.  H. 
Dickinson  (3)  le  préfère  à  toute  autre  localité  de  l'Angle- 
terre comme  séjour  d'hiver  pour  les  maladies  chroniques 
des  reins. Le  climat  de  Torquay  est,  dit-on,  plus  sec  que 
celui  des  autres  localités  du  Devonshire  méridional.  Dans 
la  partie  de  la  ville  qui  est  étagée  sur  les  collines,  loin 
de  la  mer,  Tair  est  moins  mou  que  dans  les  parties  plus 
rapprochées  de  la  plage. 

Teignmouth  n'a  pas  un  climat  aussi  égal  que  Torquay. 
Cette  localité  n'est  pas  assez  abritée  pour  servir  de  séjour 
d'hiver.  Dawlish  conviendrait  mieux  aux  malades  ;  mais 
au  printemps  les  vents  d'Est  la  rendent  moins  habitable. 
A  Exmouth  le  quartier  neuf  est  assez  bien  abrité,  mais 
le  voisinage  de  la  rivière  y  occasionne  parfois  des  brouil- 
lards. 

Budleigh-Salterton, à  environ  6  kilomètres  à  Test  d'Ex- 
mouth,  est  mieux  protégé  du  nord  que  cette  dernière  lo- 
calité, mais  les  promenades  abritées  occupent  un  espace 
limité. 

Sidmouth  est  presque  aussi  bien  abrité  que  Torquay 
et  possède  de  grands  avantages  pour  une  station  climaté- 
rique  d'hiver.  Le  nouvel  établissement  de  bains  offre  de 
grandes  facilités  pour  les  bains  de  mer  chauds,  etc.  On 
a,  dit-on,  installé  dans  cette  station  la  douche  massage 
d'Aix,  et  le  traitement  de  Nauheim  pour  les  maladies  du 
cœur. 

Salcombe,  grâce  à  sa  position  abritée,  est  l'une  des  lo- 


(1)  Brit.  mcd.  journ.,  14  décembre  1889. 

(2)  Brit.  med.  journ.,  29  août  1896. 

(3)  Allbutt's  System  of  medicine,  vol.  IV,  p.  402. 


—  308  — 

calité?  les  plus  chaudes  de  1" Angleterre.  Mais  il  y  a  trop 
peu  de  promenades  pour  les  malades. 

Un  grand  nombre  d'autres  localités  de  la  côte  du  sud- 
ouest  'pourraient  être  mentionnées  dans  ce  groupe  ainsi 
que  Lynmouth.  Lynton,  Ilfracombe  et  quelques  autres 
Tilles  de  la  côte  septentrionale  du  Devonshire  et  du  Gor- 
nouailles. 

Deux  des  plus  importantes  stations  rlimatériques  hiver- 
nales de  la  côte  anglaise  sont  Bournemouth  dans  le  Hamp- 
shireet  l'Undercliff  de  l'île  de  Wight.  Bournemouth  (qui 
comprend  Boscombe)  a  été  comparé  à  Arcachon,  en  rai- 
son de  ses  plantations  de  pins.  Le  vent  est  plus  fréquent 
ici  qu'à  Torquay,  mais  la  ville  est  assez  bien  abritée  des 
vents  du  nord,  du  nord-est,  et.  même  dans  une  certaine 
mesure,  de  ceux  de  Test.  L'air  n'est  pas  si  mou  qu'à 
Torquay. 

Le  sable  et  le  grés  sur  lesquels  la  ville  est  bâtie  absor- 
bent la  pluie  et  contribuent  à  diminuer  l'humidité  de 
l'atmosphère.  L'extension  considérable  qu'a  prise  la  ville 
de  Bournemouth  depuis  quelques  années  est  une  preuve 
de  la  faveur  croissante  dont  jouit  cette  station  comme 
station  climatérique  et  séjour  d'hiver  pour  les  malades 
atteints  d'affections  des  bronches  ou  des  poumons.  Brank- 
some  est  à  proprement  parler  la  continuation  de  Bourne- 
mouth. 

L'Undercliff  de  l'Ile  de  \\^ight  est  une  sorte  de  terrasse 
longue  d'environ  9  kilomètres,  et  qui  s'étend  de  Bon- 
charch  à  Blackgang  Chine.  La  chaleur  du  soleil  est  aug- 
mentée parla  réverbération  des  falaises  etdela  mer. Le  sol, 
composé  de  craie  et  de  grès,  absorbe  l'eau  et  reste  sec  à 
la  surface.  Cette  partie  de  l'ile  est  abritée  du  nord,  du 
nord-ouest,  de  l'ouest,  et  en  partie  aussi  du  sud-ouest. 
Le  paysage  est  très  beau,  le  climat,  égal  et  doux,  est  ce- 
pendant suffisamment  sec  et  nullement  mou.  Ce  séjour 


—  369  — 

convient  souvent  aux  malades  atteints  de  tuberculose  au 
début  ou  bien  de  catarrbe  cbroni(|ue  des  voies  respira- 
toires, de  scrofule,  d'anémie  ou  de  débilité,  de  môme 
qu'aux  convalescents  de  maladies  aiguës. La  grande  répu- 
tation de  cette  partie  de  l'île  de  Wigbt  a  été  confirmée 
encore  par  les  résultats  satisfaisants  obtenus  à  Tbôpital 
national  de  Ventnor  dans  le  traitement  de  la  tuberculose. 
Pwllbeli,  dans  la  baie  de  Gai-digan,peut  être  considéré, 
avec  assez  de  raison,  comme  une  station  hivernale  grâce 
à  l'abri  que  lui  offrent  les  montagnes  voisines. 

Hastings  et  St-Léonard  dans  le  Sussex,  et  LIandudno 
dans  le  nord  du  pays  de  Galles,  sont  plus  connus  comme 
stations  d'été,  mais  les  personnes  qui  ne  craignent  pas 
un  peu  de  vent  froid,  pourraient  aussi  y  séjourner  l'hi- 
ver. On  peut  dire  la  même  chose  de  Barmouth  dans  le 
Merionethsbire. 

Les  localités  maritimes  pouvant  servir^'de  résidence 
d'été  dans  les  Iles  Britanniques  sont  trop  nombreuses 
pour  que  nous  puissions  les  mentionner  toutes.  Leur  cli- 
mat est  plus  froid  en  hiver  que  celui  des  stations  dont 
nous  venons  de  parler  ;  en  été  la  différence  est  moins 
sensible.  En  Ecosse  on  peut  citer  Nairn  sur  le  Moray- 
Forth,  Broughty-Ferry  sur  le  Firth  of  Tay,  la  ville  de 
St-Andrews  qui  possède  une  université,  Portobello  près 
d'Edimburg,  North-Berwick  et  Dunbar. 

En  commençant  par  le  Nord,  on  trouve  dans  le  Yorks- 
hire:  Bedcar,  Saltburn,  Whitby,  Scarborough,  Filey  et 
Bridlington.  Dans  leLincolnshire  Skegaessest  une  ville 
à  la  portée  des  cités  manufacturières  de  cette  partie  de 
l'Angleterre.  Dans  le  Norfolk  et  le  Suffolk  :  Hunstanton, 
Wells,  Gromer,  Great  Yarmouth,  Lowestoft,  Aldborough 
et  Felixstowe. 
Dans  l'Essex  :  Walton,  Glacton,  Southend. 
Dans  le  Kent  :  HerneBay,  Birchington,  Westgate,  Mar- 

24 


—  370  — 

gâte  (et  son  hospice  bien  connu  pour  les  scrofuleux,  fondé 
en  1791),  et  Gliftonville  (la  portion  élevée  de  l'est  de 
Margale  y  est  probablement  le  quartier  le  plus  sain  de 
la  ville),  Broadstairs,  Ramsgate  (avec  St-Lawrence  qui 
le  joint),  Deal,  Walmer,  St-Margarets  Bay,  Douvres, 
Folkestone,  Sandgate,  Hythe.  Les  villes  mentionnées 
après  Douvres  sont  en  partie  abritées  du  nord  ;  leur  climat 
est  plus  chaud  que  celui  des  localités  des  côtes  orientales. 

En  nous  dirigeant  vers  Fouest,  le  long  des  côtes  méri- 
dionales on  rencontre  :  Hastings  et  St-Léonard,  Bexhill, 
Eastbourne,  Seaford,  Brighton  (l),^Vorttling,Littlehamp- 
ton,  Bognor.  Puis  nous  arrivons  aux  villes  maritimes  de 
Tîle  de  Wight  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  l'Undercliff 
c'est-à-dire  :  Shanklin,  Sandown,  Sea  View,  où  les  bai- 
gneurs des  deux  sexes  prennent  leurs  bains  en  commun 
comme  sur  le  continent.  On  s'habille  sous  des  tentes  dres- 
sées sur  la  plage  (il  n'y  a  pas  de  cabines)  ;  Ryde,  Gowes, 
Yarmouth,  Alum  Bay  et  Freshwater. 

Plus  à  l'ouest,  le  long  de  la  côte,  sont:  Southsea. 
Lymington,  Swanage,  Weymouth,  Lyme  Régis  et  d'autres 
localités  déjà  mentionnées  antérieurement  comme  pou- 
vant servir  de  résidence  d'hiver.  Dans  beaucoup  de  ces 


(1)  Nous  n'avons  pas  nommé  Brighton  parmi  les  stations  ma- 
ritimes d'hiver  parce  que  cette  ville  n'est  pas  abrite'e  du  côté  de 
l'est,  ce  qui  oblige  les  malades  à  certaines  précautions  durant 
les  mois  de  février,  de  mars  et  d'avril.  Le  vent  du  nord  s'y  fait 
aussi  parfois  sentir  d'une  façon  désagréable,  excepté  pourtant 
sur  les  promenades  connues  sous  le  nom  de  «  Madeira  Walks  » 
qui  sont  abritées  par  la  jetée.  Le  séjour  de  Brighton  peut  être 
favorable  aux  malades  depuis  la  fin  de  l'automne  jusqu'au  mois 
de  janvier  ;  mais  pour  devenir  une  véritable  station  climatéri- 
que  hivernale,  il  faudrait  à  Brighton  un  grand  jardin  d"hiver  ou 
«  palais  de  cristal  »,  protégeant  complètement  des  vents  d'est, 
du  nord,  et  du  nord-ouest,  et  permettant  aux  malades  de  faire 
chaque  jour  de  l'exercice  de  quatre  à  six  heures. 


—  371  — 

stations  la  position  de  la  maison  que  l'on  occupe  n'est 
pas  indifTérente,  les  divers  quartiers  d'une  même  localité 
étant  plus  ou  moins  protégés  contre  les  vents  froids,  et 
Tinfluence  de  l'air  marin  étant  plus  grande  dans  les  par- 
ties de  la  ville  les  plus  rapprochées  de  la  mer. 

Dans  les  iles  de  la  Manche,  l'air  marin  est  plus  vif  que 
dans  aucune  des  stations  dont  nous  venons  de  parler.  A 
proprement  dire  certaines  localités  situées  dans  les  îles 
de  la  Manche  possèdent  un  climat  marin  très  pur  qui  rap- 
pelle un  peu  celui  des  îles  Scilly. 

Le  long  des  côtes  du  Gornouailles,  duDevonshireetdu 
Somerset  on  trouve  :  New-Quay,  Bude,  Westwad  Ho, 
Barnstaple,  Ilfracomhe,  Lynton,  Lynmouth,  Minehead, 
Westonsuper-mare  et  Clevedon.  Ces  trois  dernières,  sur 
le  canal  de  Bristol,  ont  un  grand  désavantage;  ce  sont 
les  bancs  de  sable  boueux  qui  restent  à  découvert  à  marée 
basse;  mais  les  promenades  y  sont  fort  belles.  Le  climat 
y  est  moins  frais  que  sur  les  côtes  septentrionales  du 
Gornouailles,  mais  plutôt  plus  stimulant  que  celui  de 
Torquay. 

Sur  les  côtes  du  pays  de  Galles  il  y  a  :  Penarth  près 
Gardiff,  Porthcawl,  The  Mumbles  près  Swansea,  Tenby, 
Aberystwith,  Barmouth,  Griccieth,  Pwellheli  (déjà  men- 
tionné), Beaumaris  (dans  l'île  d'Anglesea),  Penmaen- 
mawr,  Llandudno  (dont  il  a  été  question),  Golwyn-Bay 
etRhyl. 

En  continuant  au  nord  du  pays  de  Galles,  on  arrive 
à  New-Brighton,  Southporl,  Blackpool,  Fleetwood  et 
Grange  dans  la  baie  deMorecambe;  cette  dernière  station, 
dans  une  très  belle  position  et  bien  abritée;  Silloth,  dans 
le  Gumberland,  sur  le  Solway  Firth,  a  un  climat  doux 
et  comparativement  sec.  Douglas  et  Ramsey,  dans  Tîlede 
Man,  ont  naturellement  un  climat  complètement  mari- 
time, puisqu'elles  se  trouvent  au  milieu  de  la  mer  d'Ir- 
lande.  . 


-  372  — 

Sur  les  côtes  occidentales  de  l'Ecosse  il  y  a  :  Ardros- 
san,  dans  l'Ayrshire;  Dunoon,Largs,WemvssBay  et  d'au- 
tres localités  dans  le  voisinage  du  Filh  of  Glyde  ;  Rothe- 
say  dans  l'île  de  Bude  (dont  il  a  été  question)  et  Oban 
dans  l'Arçrlvesliire  ;  toutes  ces  stations  sont  d'une  grande 
utilité  aux  populations  des  centres  industriels  de  l'ouest. 

Sur  la  côte  est  de  l'Irlande  nous  citerons  :  Bray,  Kings- 
town.  Howth  ;  Rostrevor  déjà  mentionné);  Xewcastle 
dans  la  baie  de  Dundrum  ;  Bangor  et  Holywood  dans  le 
Belfast  Lough  :  toutes  ces  stations  possèdent  un  climat 
humide  etdoux.  Port-Rush,  près  de  la  chaussée  des  géants, 
etPortstewart  sur  la  côte  nord,  ont  un  climat  moins  hu- 
mide et  plus  stimulant.  Buncrana,  sur  le  Lough  Swilly, 
est  un  agréable  séjour  d'été  et  présente  des  installations 
satisfaisantes. 

Sur  la  côte  ouest  :  Bundoran  dans  la  baie  de  Donegal, 
Westport  dans  la  baie  de  Clew,  Kilkee  et  Kilrush  dans  le 
Clare  sont  exposés  à  l'influence  de  l'Océan  Atlantique. 

Sur  la  côte  méridionale.  Queenstown  et  Passage  dans 
le  port  de  Cork,  Glengaritï  dans  la  baie  de  Bantry  (déjà 
nommé,,  Tramore  et  Dunmore  près  de  Waterford  peu- 
vent être  cités. 

Nous  arrivons  maintenant  aux  stations  maritimes  da 
continent,  appartenant  au  groupe  des  stations  plus 
froides,  d'une  humidité  modérée.  Le  climat  du  littoral  du 
nord-ouest  de  la  France,  celui  du  Finistère  surtout,  res- 
semble un  peu  à  celui  des  côtes  sud-ouest  de  l'Angleterre. 
Cependant  la  côte  septentrionale  de  la  France  a  un  cli- 
mat plus  sec  et  plus  stimulant.  Le  long  de  ces  côtes  sont 
situées  un  grand  nombre  de  stations  climatériques  d'été 
très  connues.  Leur  saison  dure  de  juillet  à  septembre. 
Commençant  à  l'ouest,  nous  citerons  Dinard  (;1);  cette 

(1)  Les  côtes  de  Bretagne  présentent  de   Dinan  à  Brest  et  sur 


.  —  373  — 

station  est  très  fréquentée  par  les  familles  anglaises  et 
américaines,  de  même  que  la  ville  voisine  deDinan,  si 
ancienne  et  si  intéressante,  qui  est  située  assez  loin  de 
la  mer  (1).  Plus  loin  le  long  de  la  côte  sont  St-Malo, 
Granville  et  Cherbourg.  Puis  nous  arrivons  à  Cabourg, 
Beuzeval  et  Villers-sur-Mer,  trois  stations  simples  et  sans 
prétention.  Trouville  et  Deauville  sont  plus  à  la  mode  ; 
la  vie  y  est  plus  coûteuse.  En  nous  dirigeant  vers  l'est  nous 
rencontrons  Etretat,  —  autrefois  simple  village  de  pê- 
cheurs, transformé  en  station  balnéaire  par  le  patronage 
d'un  certain  nombre  d'artistes  français,  —  Fécamp,  St- 
Valéry-en-Caux,  Dieppe,  LeTréport,  Berck-sur-Mer(avec 
son  sanatorium  pour  les  enfants  scrofuleux)  (2), Boulogne 
et  Calais  —  bien  connus  des  Anglais  —  et  Dunkerque. 


l'Océan  des  plages  nombreuses,  très  pittoresques,  dont  l'installa- 
tion est  souvent  fort  simple,  mais  suffisante.  Nous  citerons  no- 
tamment :  St-Lunaire,  Saint-Briac,  Roscoff,  Pornichet,  etc. 

A.  D.  —  P.  S. 

(1)  Les  stations  maritimes  à  climat  plus  doux  et  plus  chaud  de 
la  côte  ouest  de  la  France  comprenant  :  Le  Croisic,  Pornic,  Les 
Sables-d"01onne,La  Tremblade,  Royan,  Arcachon,  Biarritz  et  St- 
Jean-de-Luz,  ne  peuvent  guère  être  rangées  dans  cette  cate'gorie 
et  il  y  a  peu  de  chances  que  les  Anglais  les  choisissent  comme 
stations  d'ëte'. 

(2)  Celui-ci  a  été  institué  de  1861  à  1869  par  l'Assistance  pu- 
blique de  Paris.  L'œuvre  des  hôpitaux  marins  possède  des  hôpi- 
taux semblables  à  Banyuls-sur-AIer  (Pyrénées-Orientales),  et  à 
St-Trojan  (dans  File  d'Oléron).  Il  y  a  aussi  des  sanatoria  pour 
enfants  à  St-Pol-sur-Mer,  à  Pen-Bron  (près  le  Croisic),  à  Arca- 
chon et  à  Hyères.  Le  D^"  Jules  Rochard  a  montré  que,  quoique 
ces  localités  fussent  d'un  climat  très  différent,  un  enfant  scrofu- 
leux se  trouve  toujours  mieux  dans  un  sanatorium  quelconque 
du  bord  de  la  mer  que  dans  l'air  impur  des  grandes  villes  et  des  hô- 
pitaux ordinaires.  Le  D''  Charles  Leroux  a  donné  un  court  résumé 
sur  les  hôpitaux  marins  charitables  pour  les  enfants  en  France 
{Hevue  philanthropique ,  Paris,  1897,  n"  3,  p.  395). 


—  374  — 

Sur  les  côtes  de  Belgique,  on  trouve  Ostende,  avec  son 
air  stimulant,  sa  plage  sans  rivale  et  son  beau  Kursaal  sur 
la  digue.  Plus  loin,  vers  Test,  Blankenberghe,  station 
climatérique  de  date  plus  récente,  et  Heyst  qui  a  moins 
deprétentions.  Newport-bains,MiddelkerkeetKnockesont 
de  petites  plages  belges  très  simples.  Scheveningen,  à 
3  kilom.  de  la  Haye,  sur  la  côte  hollandaise,  est  Tune  des 
plus  célèbres  stations  d'été  du  continent.  Zandwoort, 
près  de  Harlem,  peut  également  être  cité. 

Sur  les  côtes  de  la  mer  du  Nord,  en  Allemagne,  il  y  a 
bon  nombre  de  bains  de  mer  où  Tair  est  stimulant.  Citons 
entre  autres  les  petites  îles  de  Borkum,  Norderney  (1), 
Baltrum,  Langeoog,  Wangeroog,  etc.,  la  plupart  proba- 
blement peu  connues  des  Anglais  et  des  Américains.  L'île 
de  Heligoland,  qui  appartient  maintenant  à  l'Allemagne, 
jouit  d'un  climat  maritime  très  stimulant.  Les  bains  y  sont 
bien  organisés  et  l'île  est  très  fréquentée  par  les  Allemands 
du  Nord.  Plus  au  nord  se  trouvent  les  îles  de  Foehr  et 
de  Sylt,  appartenant  au  Schleswig.  Dans  la  première  de 
ces  îles  se  trouve  la  station  de  Wyk,  dans  la  seconde, 
celle  de  Westerland.  L'île  de  Sylt  a  des  sources  ferrugi- 
neuses. Sur  les  côtes  de  la  Mer  du  Nord,  l'Allemagne 
possède  plusieurs  stations  climatériqaes  d'été  :  Dangast 
dans  rOldeabiii'g  ;  Guxhaven,  à  l'embouchure  de  TElbe, 
et  Busum  dans  le  Holstein. 

Les  stations  de  la  Baltique  ont  l'avantage  du  voisinage 
de  belles  forêts,  mais  l'air  y  est  moins  stimulant  que 
dans  les  stations  climatériques  de  la  Mer  du  Nord.  — 
Mentionnons  :  Warnemiinde  près  de  Rostock,  Dûstern- 

(1)  A  Norderney  se  trouve  le  plus  vaste  des  sanatoria  marins 
appartenant  à  la  Société  des  sanatoria  d'enfants  dans  les  stations 
maritimes  de  l'Allemagne.  La  société  possède  d'autres  sanatoria 
à  Wyk,  dans  l'île  de  Foehr,  à  Gross-Mûritz,  dans  le  Mecklem- 
burg-Schwerin,  et  à  Zoppot,  près  de  Dantzig. 


—  375  - 

brook,  prés  de  Kiel  ;  Travemùnde,  près  de  Lûbeck  ;  Dobe- 
ranouHeilgen  Dainm  (avec  une  source  ferrugineuse  fai- 
ble); Sassnitz,  PulbusetBinz  dans  File  de  Ruegen  ;  He- 
ringsdorf,  Swinemiinde,  Misdroy,  Uievenow,Kolberg(ou 
Golberg),RuegenwaIde,  Zoppot,  prèsdeDantzig,et  Cranz. 

En  Danemark,  Klampenborg,  près  de  Copenhague  et 
Marienlyst  pi'ès  de  Ilelsingœr  sont  des  stations  d'été  très 
fréquentées. 

On  pourrait  citer  aussi  beaucoup  de  stations  maritimes, 
à  air  stimulant,  en  Norwège  et  en  Suède. 

Voyages  sur  mi:r. 

Certaines  petites  îles  situées  à  une  bonne  distance  des 
terres,  telles  que  l'île  d'Heligoland  et  l'archipel  des  îles 
Scilly,  olîrent  tous  les  avantages  d'un  véritable  climat  ma- 
rin ;  mais  c'est  surtout  durant  la  traversée  que  l'on  jouit 
de  l'air  pur  de  l'océan.  Durant  les  voyages  sur  mer,  la 
température  est  égale  tout  en  étant  suftisamment  humide 
et  l'atmosphère  est  complètement  exempte  de  poussière, 
de  microbes  et  d'impuretés  de  toute  nature.  Même  sous 
les  tropiques  il  est  fort  rare  que  l'atmosphère  au  large 
soit  d'une  chaleur  accablante  comme  elle  se  trouverait 
l'être  sur  terre  à  la  même  latitude,  et  la  température  du 
milieu  de  la  journée  dépasse  rarement  29°44  C.  Quant  à 
rimmidité  moyenne  de  l'air  elle  est  d'environ  de  73,»^ 
pour  cent. 

Le  voyage  sur  mer  a  l'avantage  de  calmer  le  système 
nerveux,  grâce  au  déplacement  même,  à  la  nouvelle  façon 
dont  on  vit,  sans  les  agitations  et  les  soucis  que  l'on  ren- 
contre chez  soi.  Les  brises  marines  augmentent  Tap- 
pétit,  la  nutrition  est  meilleure  et  l'on  jouit  d'un  som- 
meil salutaire. 

Les  malades  qui  veulent  essayer  d'un  long  voyage  sur 


—  376  — 

mer  doivent  être  à  l'abri  du  mal  de  mer.  Il  est  urgent 
qu'ils  ne  soient  ni  trop  sérieusement  malades  ni  trop  fai- 
bles. Autant  que  possible  ils  feront  bien  de  se  procurer 
des  cabines  et  une  installation  confortables,  et  de  veiller  à 
ce  que  leur  nourriture  cà  bord  soit  satisfaisante (1).  Abord 
il  faudrait  qu'il  y  eût  toujours  un  médecin  dont  on  pût 
obtenir  les  soins  cbaque  fois  qu'on  en  aurait  besoin,  et 
tout  malade  ne  devrait  s'embarquer  qu'accompagné  par 
un  garde  ou  un  infirmier  spécial. 

Les  malades  qui  ont  le  plus  de  chance  de  se  trouver 
bien  dun  voyage  sur  mer  sont  ceux  qui  s'élant  surmenés 
sont  atteints  d'insomnie  et  de  dépression.  Dans  les  lon- 
gues convalescences,  dans  les  cas  où  Ton  craint  la  phtisie 
et  dans  les  différentes  affections  scrofuleuses,  de  même 
que  dans  les  formes  bénignes  et  torpides  de  la  tuberculose 
pulmonaire,  la  vie  du  bord  produira  de  bons  effets, pourvu 
bien  entendu  que  les  malades  s'en  accommodent. 

(1)  Il  est  difficile  souvent  de  se  procurer  du  lait  frais  à  bord. 
C'est  là  un  grave  inconvénient  pour  les  malades  qui  sont  accou- 
tumés à  boire  beaucoup  de  lait,  surtout  pour  ceux  qui  sont  at- 
teints d'affections  pulmonaires  ou  rénales. 


CHAPITRE  XVIII 
Stations  climatériques  de  l'intérieur  des  terres. 


Quoique  ce  livre,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  ait 
pour  but  d'expliquer  l'emploi  des  eaux  et  des  sources 
minérales  dans  le  traitement  prophylactique  et  curatif 
des  maladies  et  des  dispositions  morbides,  un  chapitre 
traitant  des  stations  climatériques  s'impose,  parce  que 
dans  la  plupart  des  cas,  Tusage  d'eaux  minérales  va  de 
pair  avec  le  séjour  aux  difïérentes  stations  climatériques 
qui   conviennent  à  l'état  particulier  des  malades  ou  le 
complète.  Nous  avons  consacré  le  chapitre  précédent  aux 
stations  climatériques  marines.  Nous  allons  nous  efforcer 
dans  celui-ci  de  passer  rapidement  en  revue  les  princi- 
pales stations  climatériques  de  l'Europe  situées  à  Tinté- 
rieur  des  terres.  Nous  ne  prétendons  pas  être  complet, 
mais  tout  praticien  intelligent  pourra  aisément  combler 
nos  lacunes.  D'ailleurs,  dans  une  œuvre  de  ce  genre,  il 
est  impossible  de  songer  à  être  complet.  Les  limites  de 
l'ouvrage  ne  nous  le  permettent  pas  ;  de  plus  chaque  jour 
on  crée  dans  les  différentes  parties  de  l'Europe  de  nou- 
velles stations  que  nous  ne  saurions  citer. 

Cla,s<$ifîcatioii  fies  station!^  climatérlquesi  si- 
tuées à  l'intérieur  des  terres.  —  Etant  donné  que 
Taltitude  exerce  une  action  prédominante  sur  toutes  les 
fonctions  de  l'organisme,  nous  diviserons  les  différentes 


—  378  — 

stations  climatériques  situées  à  l'intérieur  des  terres  en 
trois  groupes  suivant  leur  altitude. 

I.  Localités  de  grande  altitude  à  1100  mètres  ou  plus. 

II.  Localités  d'altitude  moyenne  situées  de  500  à 
1100  mètres. 

III.  Localités  de  faible  altitude  situées  au-dessous  de 
500  mètres. 

Nous  ferons  remarquer  que  naturellement  les  localités 
dont  Taltitude  est  sur  la  limite  de  deux  groupes  pourront 
également  être  classées  dans  le  premier  ou  le  second  de 
ces  groupes.  Des  localités  dont  l'altitude  est  un  peu  in- 
férieure à  1100  mètres  peuvent  parfois  être  rangées  pour 
divers  motifs  dans  le  premier  groupe,  par  exemple,  si  en 
raison  de  certaines  particularités  de  leur  position,  leur 
influence  sur  l'organisme  se  rapproche  davantage  de  celle 
des  localités  plus  élevées  et  vice  versa.  Dans  d'autres  cas, 
les  diverses  parties  d'un  même  village,  dont  l'ensemble 
est  naturellement  désigné  sous  le  même  nom,  sont  à  des 
altitudes  différentes  ;  on  trouve  parfois  des  différences  de 
niveau  de  150  mètres  ou  même  plus  entre  deux  quartiers 
d'une  même  station. 

I.  Localités  DE  grande  altitude,  d'emiron  1100  mètres 

ET  au-dessus. 

Localités  de  grande  altitude.  —  Les  modifi- 
cations climatériques  que  l'on  rencontre  dans  les  localités 
de  grande  altitude  sont  les  suivantes  : 

(/)  Diminution  de  la  pression  atmosphérique,  densité 
moins  grande  de  l'air,  raréfaction  de  l'atmosphère. 

b)  Un  plus  faible  degré  d'humidité  absolue  ou  relative 
de  l'atmosphère. 

c)  Absence  ou  tout  au  moins  rareté  des  brouillards. 

d)  Grande  limpidité  de  l'air. 


—  379  — 

e)  Facilité  plus  grande  de  l'air  de  se  laisser  traverser 
par  les  rayons  caloriques,  parce  que  la  clialeur  venant  du 
soleil  est  plus  grande  que  dans  les  régions  inférieures  où 
Tair  est  plus  humide. 

f)  Basse  température  à  l'ombre.   . 

fj)  Différence  très  notable  entre  la  température  au  so- 
leil et  à  l'ombre. 

h)  Pureté  de  l'atmosphère  exempte  de  particules  or- 
ganiques ou  inorganiques.  Absence  ou  du  moins  rareté 
des  microbes.  Présence  probablement  plus  grande  d'ozone 
dans  Tair. 

i)  L'agitation  de  l'atmosphère  varie  considérablement 
suivant  que  l'on  se  trouve  sur  le  versant  d'une  montagne, 
dans  une  vallée  ou  sur  un  plateau. 

En  été  il  y  a,  durant  le  jour,  des  vents  réguliers  locaux 
qui  soufflent  des  montagnes  et  de  la  vallée  ;  mais  en  hiver 
lorsque  le  sol  est  couvert  de  neige,  il  y  a  en  somme  peu 
de  vent. 

On  peut  considérer  le  climat  des  localités  de  ce  groupe 
comme  éminemment  stimulant,  réconfortant  et  tonique. 
Il  provoque  la  dilatation  de  la  poitrine  et  des  poumons, 
l'amplitude  des  inspirations.  Il  augmente  l'appétit,  favo- 
rise la  dic^estion,  la  nutrition,  l'oxvoénation  et  la  régéné- 
ration  du  sang.  Sous  l'influence  de  la  faible  pression 
atmosphérique  que  l'on  rencontre  aux  grandes  altitudes, 
le  nombre  des  globules  rouges  du  sang  augmente  rapi- 
dement ainsi  que  la  proportion  d'hémoglobine,  quoique 
d'une  façon  moins  rapide  (1)  ;  la  quantité  d'oxygène 
qu'absorbe  le  sang  devient  également  plus  considérable 
(Paul  Bert,  F.  Viault,  A.  Mùntz,  F.  Miescher,  F.  Egger, 
A.  Mercier,  A.  BoUet,  P.  Begnard,  etc.).  Le  poids  spéci- 
fique du  sang  augmente  également  et  ce  dernier  devient 
plus  riche  en  fer  (Mûntz,  Viault). 

(1)  Ce  changement  qui  a  lieu  dans  la  composition  du  sang  a  été' 


-  380  — 

Les  grandes  altitudes  peuvent  être  utiles  aux  malades 
atteints  d'anémie  cérébrale  ou  d'épuisement  provenant 

considéré  par  plusieurs  savants  comme  une  réaction  vitale  de  l'or- 
ganisme tendant  à  compenser  les  pertes  occasionnées  par  la  di- 
minution de  la  pression  atmospht^rique  aux  grandes  altitudes.  Afin 
que  les  tissus  reçoivent  la  quantité  d'oxygène  dont  ils  ont  besoin, 
les  corpuscules  rouges  (qui  portent  l'oxygène)  du  sang  augmen- 
tent en  nombre  afin  de  compenser  la  diminution  de  pression  de 
l'oxygène  dans  les  poumons.  ^ïieschev  {Conespondenz-blatt  f. 
Schweitzer  AerzteASQd,^^  2i)ï&it  remarquer  que  le  manque  d'oxy- 
gène dans  le  sang  stimule  l'activité  des  organes  hématopoiétiques 
(moelle  rouge  des  os)  et  provoque  ainsi  la  réaction  ;  cette  expli- 
cation est  semblable  à  celle  que  Ton  donne  pour  expliquer  la  réac- 
tion hématopoiétique  qui  suit  de  grandes  pertes  de  sang  occasion- 
nées par  des  hémorrbagies.  La  proportion  d'hémoglobine  aug- 
mente sous  l'action  des  hautes  altitudes  plus  lentement  à  coup 
sur  que  celle  des  globules  rouges, néanmoins  les  observateurs  qui 
n'ont  pas  noté  l'augmentation  de  l'hémoglobine  se  sont  trompés 
dans  leur  expérimentation  ou  bien  n"ont  pas  attendu  suffisamment 
longtemps.  La  lenteur  de  cette  augmentation  de  l'hémoglobine 
provient  très  probablement  de  ce  que  les  corpuscules  rouges  de 
nouvelle  formation  sont  très  petits  au  début  et  n'atteignent  qu'à 
la  longue  leur  volume  normal  et  leur  véritable  richesse  en  matière 
colorante. 

Le  changement  de  composition  du  sang  doit-il  être  regardé  sim- 
plement comme  dû  à  une  réaction  de  compensation,  ou  bien  pro- 
vient-il d'autres  causes  ?  Ce  problème  n'est  pas  encore  résolu.  Il 
est  en  tout  cas  un  fait  acquis,  c'est  que  la  proportion  des  corpus- 
cules rouges  etde  l'hémoglobine  diminueet  retombe  àl'état  normal 
peu  de  temps  après  que  l'on  a  recommencé  à  vivre  à  des  altitudes 
inférieures.  On  a  dit  que  le  sang  assimilant  plus  d'oxygène  et 
rejetant  plus  d'acide  carbonique,  aux  grandes  altitudes  que  dans 
les  régions  peu  élevées,  le  changement  de  composition  de  ce  li- 
quide devait  forcément  être  dû  à  une  autre  cause  qu'à  une  simple 
réaction  de  compensation.  Il  se  peut  que  cette  transformation 
résulte  d'une  cause  autre  qu'une  simple  réaction  de  compensation 
provoquée  par  la  diminution  de  la  pression  atmosphérique.  Elle 
provient  peut-être  de  ce  fait  que  le  métabolisme  de  compensation 
doit  être  plus  fort  et  la  production  de  chaleur  plus  considérable 
aux  grandes  altitudes.  Les  localités  situées  à  de  hautes  altitudes 


—  381  — 

de  surmenage,  de  vie  dans  un  air  confiné,  de  manque 
d'exercice,  de  tracas  ou  qui  sont   affectés  d'atonie  des 

sont  généralement  plus  froides  que  celles  placées  plus  bas,  et  cet 
abaissement  relatif  de  la  température  rpud  nécessaire  de  la  part  de 
l'organisme  une  augmentation  de  production  de  chaleur. Cette  aug- 
mentation suffit, ce  nous  semble, pour  expliquer  comment  il  se  fait 
que  le  sang  absorbe  plus  d'oxygène  et  rejette  plus  d'acide  carboni- 
que aux  grandes  altitudes.Ceci  nous  amène  à  un  nouveau  problème: 
a-t-on  normalement  une  plus  forte  proportion  de  corpuscules  rou- 
ges et  d'hémoglobine  dans  le  sang  lorsque  l'on  vit  dans  les  climats 
froids  que  lorsque  l'on  demeure  dans  les  pays  très  chauds  ?  C'est 
probable, mais  le  problème  ne  semble  point  avoir  été  résolu  jusqu'à 
ce  jour  quoique  (comme  nous  Ta  fait  remarquer  le  D^  P .  Manson), 
le  D""  A.  Corre,  parlant  des  effets  des  climats  chauds  [Maladies  des- 
pays chauds^  Paris,  1887,  p.  38)  dise  u  que  le  sang  devient  moins 
plastique,  moins  riche  en  hématies  ».  Aux  grandes  altitudes,  l'ap- 
pétit augmente  souvent, et  A.Mùntz(Comptes  rendus, 1891, vol.  112, 
p.  298)  a  démontré  expérimentalement  que  toute  augmentation 
de  nutrition  constitue  à  elle  seule  un  facteur  suffisant  pour  amé- 
liorer la  composition  du  sang.  Selon  toute  probabilité,  le  chan- 
gement de  composition  du  sang  que  l'on  constate  aux  grandes 
altitudes  appartient  à  cette  loi  générale  de  réaction  qui  veut  que 
chaque  fois  que  les  tissus  réclament  un  supplément  d'oxygène, 
le  sang  tend  normalement  à  devenir  plus  riche  en  hémoglobine 
afin  de  suppléer  au  manque  d'oxygène.  Le  besoin  d'oxygène  qui 
produit  une  réaction  de  cette  nature  provient  peut-être  de  causes 
multiples  ou  d'un  ensemble  de  différentes  causes,  à  savoir  :  aug- 
mentation du  meiaôo/isme  (exercice  physique,  nourriture  recons- 
tituante, abaissement  de  la  température,  traitement  hydrothé- 
rapique),  diminution  de  la  pression  barométrique  (grandes  alti- 
tudes) et  même  circulation  plus  lente  (comme  c'est  le  cas  dans 
certaines  affections  chroniques  des  organes  thoraciques). 

Le  problème  de  l'augmentation  des  corpuscules  rouges  du  sang 
aux  grandes  altitudes  n'est  point  encore  résolu.  Récemment  les 
recherches  de  A.  Gottstein  [Allgem.  mediz.  Centvalzeitung, 
1897,  n°  74)  et  de  E.  Meissen  et  G.  Schrœder  [Mûnch.  mediz. 
Wochensch.,  1898,  n°  4)  ont  montré  que  la  chambre  de  l'hémo- 
cytomètre  de  Thomas-Zeiss  est  influencée  par  des  variations  re- 
lativement minimes  de  la  pression  barométrique,  et  que  la  préten- 
due augmentation  du  nombre  des  corpuscules  rouges  observée 


—  382  — 

différentes  fonctions  produite  par  ces  causes  :  elles  con- 
viennent aux  convalescents  de  maladies  aiguës,  aux  per- 
sonnes atteintes  d'affections  paludéennes,  de  cachexie  des 
pays  chauds,  de  o-lycosurie  chronique,  de  polyurie  ner- 
veuse l'diabète  insipide;,  dans  certains  cas  d'asthme,  de 
goitre  exophtalmique,  d'anémie  sans  complications,  de 
tuberculose  pulmonaire  au  début,  de  sueurs  abondantes 
résultant  de  Tétat  de  faiblesse  de  la  peau. 

Les  localités  de  ce  groupe,  surtout  celles  qui  sont  très 
élevées,  doivent  cependant  être  évitées  par  les  malades 
atteints  d'hypertrophie  du  cœur  très  prononcée,  accompa- 
gnée ou  non  de  lésions  des  valvules;  de  modifications 
athéromateuseet  scléreuse  du  cœur  et  des  artères  :  d'em- 
physème pulmonaire,  d'albuminurie,  d'excitabilité  ner- 
veuse et  de  folie. 

Nous  indiquerons  les  stations  de  ce  groupe  qui  méri- 
tent une  mention  spéciale.  Elles  ne  sont  point  rangées 
suivant  leur  altitude  seulement,  mais  aussi  suivant  les 
provinces  où  elles  se  trouvent.  Nous  avons  cru  en  effet 
que  les  médecins  aimeraient  à  savoir  quelles  étaient  les 
différentes  localités  d'une  même  région  dans  laquelle  ils 
seraient  désireux  d'envoyer  leurs  malades. 

Dans  les  Alpes  orientales,  ordinairement-  comprises 
sous  le  nom  de  Tyrol  :  Sulden  et  Trafoi  dans  le  district 
d'Ortler:  l'hôtel  Karersee  près  le  Rosengarten  et  les 
monts  Schlern,  à  o  heures  de  Botzen  :  Hinter-Tuxdansle 
Tuxer  Thaï  :  Campiglio  «'Madonna  di  Gampiglio)  près 
Pinzolo  ;  San  Martino  di  Castrozza,  Schluderbach.  Lan- 

aux  hautes  altitudes  peut,  du  moins  partiellement,  être  rappor- 
tée à  l'erreur  qu'elle  entraîne.  Il  est  nécessaire  par  conséquent 
d'entreprendre  de  nouvelles  expériences  aux  grandes  altitudes 
avec  un  hémocytomètre,  de  même  nature  que  celui  employé  par 
Meissen  et  Schrœder,  mais  modifié  de  façon  à  éviter  cette  er- 
reur particulière. 


-  383  — 

dro,  et  Gortina  di  Ampezzo,  dans  les  Dolomites  ;  Toblach, 
Alt-Prags  et  Neu  Prags,  et  Innichen  dans  ou  tout  près  de 
la  vallée  dePuster  ;  Heiligenhliit  près  le  Grossglockner  ; 
Brennerbad  près  la  passe  du  rjrenner  ;  Mendelpass  au- 
dessus  de  Botzen  ;  Eggerhol"  au-dessus  de  Meran  ;  Fusch 
dans  la  vallée  de  Fuscher  ;  Obladis  près  de  la  vallée  de 
rinn  ;  Schrœcken  ou  Schrecken  dans  le  Vorarlberg. 

Dans  la  partie  est  des  Alpes  centrales,  nous  avons  les 
localités  bien  connues  de  la  Haute  Engadine  :  Ponlresina, 
Saint-Moritz,  Campfer,  Silvaplana,  Maloja,  Sils-Maria, 
Samaden,  Zuz  (ou  Zuoz)  ;  et  les  localités  dans  la  Basse 
Engadine  :  Fettan,  Schuls,  Tarasp  et  Yulpera.  Dans  ou 
tout  près  de  la  vallée  de  Davos  :  Davos  Durfli  ,  Davos 
Platz,  Clavadel,  Frauenkirch,  Wiesen.  Dans  une  vallée 
latérale  delà  vallée  de  Schanfigg  :  Arosa,  formé  d'un 
certain  nombre  d'hôtels  et  de  villas  à  des  altitudes  respec- 
tives de  1100  cà  plus  de  1800  mètres  qui,  tous,  sont  bien 
abrités  du  vent;  ceux  c{ui  sont  situés  le  plus  haut  convien- 
nent aussi  bien  à  un  séjour  d'hiver  qu'cà  un  séjour  d'été, 
grâce  à  la  grande  quantité  de  soleil  qu'ils  reçoivent, même 
dans  les  mois  les  plus  courts  ;  les  stations  les  moins  éle- 
vées conviennent  mieux  comme  résidence  d'été. 

Le  canton  des  Grisons  a  aussi  iKlosters  dans  lePraetti- 
gau,  rhôtel  hospice  de  la  Bernina  (i^,308  mètres),  Molins 
(Miihlen),  Savognin  (Schweiningen),  Berguen,  Lenzer- 
Heide,  Parpan,  Churwalden,  Flims  (Flimser  Waldhâu- 
ser),  Disentis.  Sur  le  côté  nord  de  larouteduSt-Gothard, 
Andermatt  et  Hospenthal  sont  des  localités  fréquentées. 
San  Bernadino,  sur  le  côté  sud  de  la  passe  Alpine  de  ce 
nom,  mérite  également  une  mention  spéciale. 

Dans  la  partie  centrale,  sur  le  côté  nord  de  la  chaîne 
principale  des  Alpes,  nous  pouvons  citer  :  Bigi-Scheideck 
(Bigi-Scheidegg),  Bigi-Kaltbad,  et  Bigi-First  sur  leBigi  ; 
les  hôtels  sur  le  Pilât  ;  Mûrren  ;  Wengen,  l'hôtel  de  la 


—  384  — 

Jungfrau  sur  le  Wengernalp,  et  riiôtel  Bellevue  sur  le 
petit  Scheidegg  (Scheideck),ou  Lauterhrunnen  Scheidegg, 
toutes  ces  localités  sont  à  peu  de  distance  de  la  chaîne  de 
la  Jungfrau  ;  l'hôtel  Alpenclub  dans  la  vallée  de  Maderan; 
le  Kurhaus  Brùnigsur  la  passe  du  Briinig  ;  Engstlenalp  ; 
Adelboden  ;  Lenk  ;  Gurnigel  ;  TAxalp  au-dessus  du  Gies- 
bach  ;  St-Beatenbers^  ;Rosenlaui  :  Grindelwald  ;cette  loca- 
lité  est  à  loo4  mètres,  altitude  qui  est  plutôt  inférieure 
à  celle  des  stations  les  moins  élevées  de  cette  classe. 

Ici  nous  pouvons  mentionner  le  Weissenstein  prèsSo- 
leure  dont  le  climat  est  plus  stimulant,  en  raison  de  sa 
position  qui  correspond  simplement  à  son  altitude 
(1286  mètres). 

Les  montas^nes  situées  le  Ion!?  du  Rhône  au-dessus  du 
lac  de  Genève,  et  les  vallées  latérales  aboutissant  dans 
cette  partie  de  la  vallée  du  Rhône,  présentent  quelques- 
unes  des  stations  climatériques  les  plus  élevées  de  l'Eu- 
rope et  dont  le  climat  est  plus  stimulant.  Dans  ce  nombre 
il  faut  citer  le  Riffelalp  et  le  lac  noir  au-dessus  de  Zer- 
matt,  le  Belalp.  la  Rieder-Furka,  rEggischhorn,  le  Rieder- 
Alp,  Arolla,  dans  un  embranchement  du  val  d"Hérens, 
Saas-Fée,  Berisal,  l'hôtel  Bella  Tola  et  Thôtel  du  Mont- 
Cervin  près  St-Luc,  Thôtel  Weisshorn  au-dessus  de  Vis- 
soye,  Zinal  ;  et  à  une  altitude  un  peu  moins  grande,  les 
bains  de  Loèche  (Leukerbad),  Montana  près  de  Sierre, 
Evolena  dans  le  val  d'Hérens,  Ghampex  près  le  lac  de 
Ghampex,  dans  le  val  de  Ghampex;  Leysin,Villars  (ou  Vil- 
lars-sur-Ollon)  et  Ghesières  avec  l'hôtel  de  Ghamossaire, 
Ormont  dessus  avec  Thôtel  des  Diablerets,  la  Gomballaz, 
Ghàteau  d'Oex  ;  toutes  ces  stations  sont  près  d'Aigle;  Les  • 
Plans-de-Frenière  et  Gryon  au-dessus  de  Bex. 

Dans  les  districts  du  sud- ouest  des  Alpes  on  peut 
siornaler  le  ^rand  hôtel  de  Mor^ins  dans  le  Val-de-Mor- 
gins,   embranchement  du    Yal   d'Illiez;   les  hôtels  sur 


—  88o  — 

les  Voirons  près  de  la  rive  française  du  lac  de  Genève  ; 
GhaumonL  au-dessus  du  lac  de  Neucliàtel  ;  le  mont  lle- 
vard  près  d'Aix-les-Bains.  La  localité  dont  le  climat  est 
le  plus  tonique  dans  le  district  du  Mont-Blanc  est  Phûtel 
Monlanvei't  au-dessus  de  la  Mer-de-Glace,  tandis  que 
Ghamonix,  situé  dans  la  vallée, a  un  climat  beaucoup  plus 
doux  et  est  à  une  altitude  (1050  mètres)  plutôt  inférieure 
à  celle  des  stations  de  ce  groupe. 

Sur  le  côté  sud  de  la  grande  chaîne  de  montacrnes  il 
n'y  a  pas  d'aussi  nombreuses  localités  que  sur  le  côté 
nord  et  au  centre.  En  pi'océdant  de  Test  à  l'ouest,  nous 
noterons  les  localités  suivantes,  groupées  d'après  leur  or- 
dre géographique  :  Santa-Gatarina  et  Bormio  à  l'entrée 
de  la  Valtelline;  Piora  près  Airolo  sur  la  route  du  St- 
Gothard  ;  dans  les  vallées  méridionales  de  Monte  Rosa 
nous  avons  Macugnaga,  Alagna,  Gi"essoney-la-Trinité  et 
Gressoney-St-Jean  ;  Andorno  dans  le  Val  d'Andorno  (à 
5  kilom.  environ  au  nord  de  Biella)  ;  au-dessus  du  lac  de 
Lugano  se  trouve  le  Mont  Generoso.  Plus  loin,  à   l'ouest, 
au  sud  du  Mont  Blanc  :  Gourmayeur,  Prolognan,  près  de 
Brides-les-Bains,et  Geresole-Reale,près  le  Grand  Paradis. 
Avant  de  quitter  l'Italie  nous  devons  encore  mentionner 
Abetone,  à  environ  1370  mètres  d'altitude,  on  peut  y  ar- 
river en  6  heures  de  voiture  de  la  gare  dePracchia,  sur  le 
chemin  de  fer  de  Bologne  à  Florence,  ou  en  7  heures  de 
voiture  de  Pistoja.  Pour  plus  de  facilité  nous  devons  aussi 
appeler  l'attention  sur  Gutigliano,  situé  dans  la  même 
région,  cà  11  kilomètres  de  Pracchia,  quoique  l'altitude 
soit  un  peu  moins  élevée. 

Dans  les  montagnes  des  Vosges  il  faut  mentionner  La 
Schlucht  et  l'hôtel  Altenberg  au-dessus  de  la  vallée  de 
Munster.  Dans  le  sud-est  de  la  France,  Thorenc.  à  environ 
32  kilomètres  (4  h.  1/2  en  voiture)  de  Grasse,  est  situé  à 
une  altitude  de  1100  mètres,  près  d'une  vaste  forêt  de 

25 


—  38G  — 

pins.  Pantico.sa  dans  les  Pyrénées  Espagnoles  peut  égale- 
ment trouver  place  dans  ce  groupe. 

II.  Localités    d'altitude   moyenne, 

ENTRE    oOO    ET    1100    MH:TRES. 

Localités  d'altitude  moyenne.  —  Les  stations 
climatériques  appartenant  à  ce  groupe  ont  des  qualités 
analogues  à  celles  du  premier  groupe,  mais  moins  accu- 
sées. En  ce  qui  concerne  principalement  leur  altitude 
moins  élevée  et  la  plus  grande  densité  de  Fair,  leur  in- 
fluence se  manifeste  à  un  degré  plus  faible  sur  la  respi- 
ration et  la  circulation,  sur  les  échanges  entre  le  sang  et 
ratmosphère,  sur  la  composition  du  sang  (1),  sur  les 
fonctions  de  la  peau  et  des  voies  digestives  etsur  le  système 
nerveux.  L'action  moins  prononcée  sur  la  peau  et  les 
organes  digestifs  est  en  partie  due  d'abord  à  ce  que  la 
température  de  Tair  est  plus  élevée  et  ensuite  à  ce  que 
l'humidité  est  un  peu  plus  grande.  Le  climat  de  ces  lo- 
calités n'est  pas  tout  à  fait  aussi  stimulant  et  tonique  que 
celui  des  localités  du  premier  groupe  ;  mais  il  est  mieux 
toléré  par  beaucoup  de  personnes  atteintes  d'hypertrophie 

(1)  Les  recherches  de  E.  Yeillon  (Lang-enbruck),  et  Wolff  et 
Kœpp  (Reiboldsgruen)  permettent  de  regarder  comme  probable 
qae  la  modification  du  sang  constatée  à  de  grandes  altitudes  peut 
e'galement  se  produire  à  une  altitude  d'environ  700  mètres.  (V. 
Correspondenzblatt  f.  schweizer  Aertze,  1893,  p.  809  ;  Mûnche- 
ner  mecl.  Wochensch.,  1893,  p.  209  ;  et  Arch.  f.  exp.  Pathologie, 
Leipzig,  1897,  vol.  39,  p.  463).  v.  Jaruntowsky  et  Schrœder 
[Mûnchener  med.  Wochensch.,  1894,  p.  945)  ont  obtenu  cette 
«  réaction  ))  à  l'altitude  encore  plus  basse  de  Gœrbersdorf  (envi- 
ron 560  mètres).  Cette  question  mérite  d'être  remise  à  l'étude 
comme  le  démontrent  les  expériences  de  Meissen  et  Schrœder 
{Mûnchener  med.  Wochenschr.,  1898,  n°  4)  faites  à  Hohen bonne 
(236  mètres  d'altitude). 


—  ?.87  — 

(lu  cœur  et  de  légères  nitérntions  athéromateuse  et  scié- 
reuse  des  vaisseaux  sanguins,  de  même  que  par  les  sujets 
délicats,  à  système  nerveux  plutôt  instable,  qui  peuvent 
perdre  le  sommeil  et  l'appétit  à  de  grandes  altitudes, ainsi 
que  par  ceux  qui  souffrent  d'emphysème  pulmonaire  et 
d'albuminurie. 

En  mentionnant  les  stations  climatériques  de  ce  groupe, 
nous  procéderons  encore  de  Test  à  l'ouest  et  nous  les  dé- 
signerons,non  d'après  l'altitude,  mais  suivant  les  districts 
où  elles  se  trouvent,  en  nous  rappelant  qu'elles  sont  tou- 
tes à  une  altitude  variant  de  oOO  à  1100  mètres. 

Schmecks  (Hongrie,  Tatra-Furedj,  dans  le  Gomitat 
Zips,  dans  la  Haute-Hongrie,  est  situé  dans  les  belles  mon- 
tagnes de  Tatra  des  Alpes  Garpathes  ;  c'est  une  des  prin* 
cipalesstations  climatériques  de  la  Hongrie.  L'altitude  de 
Alt-Schmecks  et  de  Neu-Schmecks  dépasse  980  mètres; 
celle  de  Unler-Schmecks,  à  20  minutes  de  distance,  est  un 
peu  inférieure. 

Wildbad-Gastein  ;  Semmering  dans  la  passe  du 
Semmering,  station  climatérique  très  fréquentée  par  les 
Autrichiens  ;  Veldeu,  dans  la  Haute-Carniole  ;  Velden  et 
Pôrlschach  sur  le  \Yœrther  See,  enCarinthie;  Aussee, 
et  Alt-Aussee  sur  le  petit  lac  d'Aussee;  Ischl  ;  Mondsee  ; 
St-^yolfgang  sur  le  Wolfgang  See  iHallstatt  ;Zell-am-See  ; 
Bruneck  ;  Achensee  ;  Innsbruck  et  Igls  situés  au-dessus  ; 
Gossensass  au  sud  de  la  passe  du  Brenner  ;  OEtz. 

Sur  les  hauts  plateaux  de  la  Bavière  et  auprès  des 
lacs  adjacents  nous  mentionnerons  :  Kreuth,  Starnberg, 
Tegernsee,  Schliersee,  Walchensee,  Wallersee,  Parten- 
kirchen,  Kainzenbad,  Garmisch,  Oberstdorf,  Berchtes- 
gaden. 

Dans  les  régions  orientales  de  la  Suisse  :  La  Prese  sur 
le  lac  de  Poschiavo  ;  Seewis,  au-dessus  de  Praettigau; 
Ragatz,  et  les  localités  plus  élevées  de  Wartenstein  et 


-  388  — 

Valens  près  Ragalz  ;  Thusis  ;  Gais,  Gonten,  Appenzell, 
Weissbad  Heiden,  toutes  situées  dans  le  canton  d'Appen- 

zell. 

Dans  les  parties  plus  centrales  de  la  Suisse  :  Grindel- 

wald  (déjà  mentionné  parmi  les  localités  de  grande  alti- 
tude) ;  Engelberg,  Burgenstock,  Seelisberg,  Axenstein, 
Axenfels,  Schœneck,  qui  sont  toutes  près  du  lac  de  Lu- 
cerne  ;  Felsenegg  et  Schœnfels  près  du  lac  de  Zug; 
Weissenburg  ;  Thun  ;  Interlaken  ;  Thôtel  Giessbach  ; 
Uetliberg  au-dessus  du  lac  de  Zurich  ;  Macolin  ou  Mag- 
glinc^en  dans  les  montagnes  du  Jura,  au-dessus  du  lac  de 
Bienne,  et  le  Kurhaus  de  Twannberg  dans  le  voisinage 
de  cette  station  ;  Langenbruck,  également  dans  le  Jura 
suisse  (canton  de  Bàle). 

Dans  les  parties  sud-ouest  de  la  Suisse  :  Sierre  dans 
la  vallée  du  Rhône;  Ghampéry  dans  le  val  d'IUiez,  une 
vallée  latérale  du  Rhône  ;  Les  Avants,  Glion,  Gaux(son 
altitude  de  1090  mètres  est  légèrement  supérieure  à 
celle  des  localités  de  cette  classe)  et  Gharnex  au-dessus 
de  Montreux:  St-Gergues  sur  le  Dôle  dans  le  Jura  fran- 
çais ;  Divonne  et  son  établissement  hydrothérapiquebien 
connu  ;  Monnetier  et  Mornex  sur  le  Salève;  Chamonix  et 
Argentière  ;  le  village  de  St-Gervais;  Les  Gorbières  (près 
d'Aix-les-Bains)  ;  Brides-l es-Bains. 

En  Auvergne  :  le  Mont-Dore,  La  Bourboule,  Royat, 
Saint-Nectaire,  et  Le  Puy-en-Velay. 

Dans  les  Pyrénées  :  Gauterets,  Bagnères-de-Luchon, 
Bagnères-de-Bigorre,  St-Sauveur,  Eaux-Bonnes,  Eaux- 
Ghaudes,  Argelès,  et  Vernet-les-Bains. 

Dans  les  Vosges  :  St-Odille,  les  trois  Epis,  Hohwald, 
Gérardmer. 

Dans  la  Forèt-Noire  :    Hœchenschwand,    Schœnwald 
Titisee,  St-Blasien,  Triberg,  Allerheiligen,  Freudenstadt, 
Rippoldsau,  Griesbach,  Antogast,  Wiedenfelsen,  Sand, 


—  389  — 

Plaetlig.  Herreiiwiess,  toutes  ces  stations  sont  situées  dans 
la  partie  Badoise  de  la  Forêt-Noire  ;\Vildbad  dans  la  partie 
Wurtomhergeoise  de  la  même  Foivt. 

Dans  la  forêt  de  Tliuiinge  :•  Oberhof,  Brotterode,  El- 
gershurg,  Ilmenau,  Hiihla,  Friedrichroda  (cette  dernière 
localité  est  à  une  altitude  léf^èrement  inférieure  à  celle 
des  stations  de  cette  catégorie). 

Dans  les  chaînes  de  montagnes  de  la  Bohême  :  Kœnigs- 
wart,  Marienbad,  et  Johannisbad. 

Dans  rErztrebirire  et  le  Riesentrebirge  :  Reiboldsgrûn, 
Flinsberof.  Reinerz  et  Schmiedeberiî. 

Dans  le  nord  de  la  Bavière  :  Alexandersbad  dans  le 
Fichtelgebirge  et  Muggendorf  et  Streitberg  dans  la  Suisse 
Franconienne. 

Dans  les  montagnes  du  Harz  :  Glausthal  et  Andreasberg 
(ou  St- Andreasberg). 

III.  Localités  de  faible  altitude. 

Localités  de  faible  altitude.  —  Les  stations 
climatériques  de  faible  altitude,  situées  au-dessous  de 
500  mètres,  ont  naturellement  une  action  beaucoup  moins 
prononcée  que  celles  de  plus  grande  altitude  où  l'air  est 
plus  raréfié  ;  elles  sont  souvent  bien  moins  indemnes  de 
poussière  et  de  matières  organiques  en  suspension  dans 
l'atmosphère.  Leurs  autres  caractères  cl  imalériques  et  leur 
influence  sur  la  constitution  sont  très  variables.  Le  degré 
de  latitude  ou  plutôt  la  ligne  isothermale  sur  laquelle  est 
située  une  localité,  et  bien  plus  encore  la  température 
moyenne  dans  les  ditférentes  saisons  de  l'année,  modifie 
considérablement  ses  effets  comme  station  climatérique. 
D'autres  particularités  ont  de  même  une  grande  impor- 
tance ;  ainsi  le  voisinage  des  montagnes,  ou  de  vastes 
nappes  d'eau,  ou   bien  de  forêts  étendues,  ou  encore 


—  390  — 

l'exposition  de  la  station  au  sud  ou  au  nord,  à  l'est  ou  à 
l'ouest  ;  remplacement  sur  le  versant  d'une  montagne, 
sur  un  coteau  ou  sur  un  plateau  ;  la  présence  ou  l'absence 
de  vents,  et  la  direction  des  vents  prédominants,  l'exposi- 
tion aux  vents  froids  ou  à  fabri  de  ces  vents,  la  nature 
du  sol, perméable  ou  non,  le  degré  de  drainage,  sont  toutes 
choses  qui  méritent  l'attention. 

Dans  les  régions  du  nord  de  l'Europe,  des  localités  si- 
tuées à  une  altitude  de  200  à  300  mètres  ont  souvent  une 
action  beaucoup  plus  stimulante  que  d'autres  localités 
situées  à  des  altitudes  variant  de  GOO  à  900  mètres  eu 
Italie  ou  dans  le  sud  de  la  Suisse,  principalement  dans 
et  près  des  districts  où  se  trouvent  des  lacs. 

Il  est  un  point  très  important  :  c'est  le  voisinage  ou 
Téloignement  de  la  mer  :  par  exemple  ,  dans  des  îles 
comme  la  Grande-Bretagne,  des  localités  qui  n'ont  qu'une 
altitude  de  JoO  k  200  mètres,  principalement  quand 
elles  ne  sont  pas  entourées  de  collines  plus  élevées , 
exercent  une  action  plus  stimulante  que  celles  qui  ont 
une  altitude  trois  ou  quatre  fois  plus  considérable  dans 
l'Europe  méridionale.  Une  grande  somme  de  vent,  de 
pluie  et  d'humidité  et  peu  de  soleil  sont  des  circons- 
tances dont  il  faut  également  tenir  compte. 

Des  stations  appartenant  h  ce  groupe  de  faible  altitude, 
si  on  y  trouve  une  bonne  installation  et  des  environs  agréa- 
bles, sont  plus  utiles  au  point  de  vue  du  changement  d'air 
du  repos  et  de  la  distraction  ;  il  faut  étudier  avec  soin  ces 
différents  points  dans  le  choix  des  localités  convenante 
chaque  cas  particulier.  Nous  ne  mentionnerons  qu'un  pe- 
tit nombre  de  localités  appartenant  à  ce  groupe. 

Parmi  les  stations  situées  sur  le  continent  et  qui  con- 
viennent principalement  pour  le  printemps,  le  commen- 
cement de  l'été  et  l'automne,  nous  citerons  :  Salzburg, 
Gmunden,  Ebensee.  et  autres  localités  situées  dans  le  du- 


—  391  — 

ché  de  Salzburg  et  diins  le  Salzkammergut  ;  Brunnen, 
Gersaii,  Liicerne,  Weggis  (Waeggis)  sur  le  lac  de  Lucerne  ; 
Vevey,  Montreux  el  les  localilés  avoisinaiites,  avec  Mont- 
Fleuri  (au-dessus  de  Territet)  et  Beau-Rivage  (à  Oucliy, 
près  Lausanne),  sur  le  lac  de  Genève  ;  Zurich  et  Baden  en 
Suisse  ;  Locarno,  Pallanza,  Slresa,  Baveno  sur  le  lac  Ma- 
jeur ;  Lugano  sur  le  lac  du  même  nom  ;  Menaggio,  Gade- 
nabbia  et  le  district  de  «  Tremezzina  »  sur  le  lac  de  Corne, 
et  Bellagio  sur  la  rive  opposée  ;  Yarese  prés  le  lac  du 
même  nom  ;  Riva  sur  le  lac  de  Garde  ;  Bagni-di-Lucca, 
Perugia  (Pérouse)  et  Siena  (Sienne)  dans  la  haute  Italie  ; 
Gava  dei  Tirreni  et  Corpo  di  Gava  près  la  baie  de  Salerne. 

Les  localités  suivantes  de  l'Allemagne  peuvent  être 
mentionnées  ici  :  Alexisbad,  Harzburof.  Blankenbur», 
Wernifferode,  Ilsenburof,  Gernrode  et  Ballenstedt  dans  les 
montagnes  du  Harz  ;  Blankenburg.  Tabarz,  Tambach  et 
Liebenstein,  dans  la  forêt  de  Thuringe;  Berneck  dans  la 
Fichtelgebirge  ;  Thôtel  du  château  à  Heidelberg  ;  Godes- 
berg  près  de  Bonn  ;  Gerolstein,  Bertrich,leLaacherSeeet 
Allenahr  dans  l'Eifel  ;  Cleve  ;  Wiesbaden  ;  Koenigstein, 
Schansenbad,  Schwalbach  et  Hombursj  dans  le  Taunus  ; 
Bad  Boll  en  \\'urtemberg  ;  Freiburg  en  Brisgau,  et  Baden- 
Baden,  Badenweiler,  Pelersthal,  Teinach,  Herrenalb  et 
quelques  autres  localités  dans  la  Forêt-Noire. 

En  France  on  peut  trouver  des  localités  de  cette  classe 
bien  appropriées  sur  les  versants  inférieurs  et  sur  la  lisière 
des  différentes  chaînes  de  montagnes  :  les  Pyrénées,  les 
Alpes  du  sud-ouest,  le  Jura,  les  Vosges,  l'Auvergne,  les 
Cévennes,  le  Forez  et  les  montagnes  duMorvan.  Beau- 
coup de  ces  stations  ont  été  décrites  comme  stations  bal- 
néaires dans  les  chapitres  précédents.  En  Belgique,  nous 
pouvons  indiquer  les  environs  de  Namur  et  de  Dinant  ; 
il  y  a  aussi  de  beaux  et  salubres  villages  dans  la  Belgique, 
le  Luxembourg  et  les  Ardennes  françaises.  En  Normandie 


—  395!  — 

et  en  Bretagne  aussi  on  peut  utiliser,  en  raison  de  la  pu- 
reté de  Tair,  un  grand  nombre  de  localités  agréables  con- 
nues depuis  longtemps. 

Plusieurs  stations  de  cette  classe  peuvent  servir  de  rési- 
dence d'automne  et  d'hiver. Dans  ce  nombre  nousmention- 
neronsMeran,Botzen,Gries,Arco,Gardone-Riviera,  Gœrtz 
(Gorizia),Pau,Gambo-les-Bains  et  Argelès  (l'altitude  d'Ar- 
gelès  est  de  plus  de  oOO  mètres,  et  cette  localité  a  été  par 
conséquent  aussi  mentionnée  dans  les  stations  d'altitude 
moyenne.  Quelques  villes  intéressantes  comme  Séville, 
Rome  (1)  et  Florence  sont  souvent  utilisées  avec  avantage 
comme  résidence  d'hiver. 

L'Angleterre,  le  pays  de  Galles  et  l'Ecosse  possèdent 
de  bonnes  stations  de  faible  altitude  et  nous  renvoyons  à 
ce  que  nous  avons  déjà  dit  concernant  leur  eiïet  stimu- 
lant, comparé  à  celui  des  altitudes  semblables  des  sta- 
tions du  continent.  Le  climat  de  plusieurs  stations,  quoi- 
que rapprochées,  varie  beaucoup  en  raison  d'une  diffé- 
rence de  30  à  60  mètres  dans  l'altitude.  Ainsi  BoarsHill 
et  SchotoverHill  ont  des  avantas^es  sur  Oxford,  et  le  Go2^- 
Magog  Hills  sur  Cambridge,  de  sorte  que  les  familles  qui 
sont  en  rapport  avec  les  universités  peuvent  avec  avan- 
tage résider  dans  l'une  de  ces  localités  durant  la  plus 
grande  partie  de  l'année.  De  même  plusieurs  faubourgs 
de  Londres,  comme  Highgate.  Finchley,  Hamspstead, 
Shooters  Hill,  Upper  Norwood,  et  Sydenham  Hill,  peuvent 
être  utilisés  par  les  Londoniens. 

En  Ansfleterre  les  localités  suivantes  conviennent 
comme  stations  climatériques  :  Malvern  ;  le  district  de 

(1)  Il  est  encore  généralement  admis  que  Rome  est  une  localité 
insalubre,  le  siège  de  la  malaria  et  de  maladies  infectieuses.  Les 
lecteurs  du  Guide  hygiénique  d  hume  par  le  D""  Mendini  trou- 
veront que,  en  réalité,  c'est  une  des  grandes  villes  du  monde  les 
plus  saines. 


—  393  — 

Cliflon  près  Bristol  et  les  Downs  du  voisinage;  les  en- 
vii'oiis  de  Dartmoor  ;  cei'laines  parties  des  Downs  du 
sud  ;  Buxlon  et  d'autres  localités  dans  le  Derbyshire 
Peak  district;  Illdey  et  Ben  Rliydding  ;  lïarrogate,  et 
Gilsland.  Dans  un  rayon  d'environ  64  kilomètres  de 
Londres  le  nombre  des  localités  appropi'iées  est  très  con- 
sidérable, principalement  dans  les  comtés  de  Surrey, 
d'Hampshire,  et  de  Kent;  dans  ce  nombre  nous  pouvons 
indiquer  les  suivantes  :  Tunbridge  Wells,  Soutbborough, 
Frant  et  les  collines  avoisinantes  ;  Hindhead,  Black-Down, 
Hasiemere  et  Liphook  ;  Frensbam  Gommon  et  Thursley 
Conimon,  au  nord  d'Hindbeat  ;  Frimley  et  Cbobbam 
Ridges,  au  sud  de  Bagsbot  ;  Ascot  Heatli  ;  Leitb  Hill 
avec  Goldliarbour  et  autres  localités;  Holmbury  Hill, 
Hurtwood  Gommon  et  Wonersh  Heatli,  à  l'ouest  de 
Leitb  Hill  ;  Merrow  près  Guildford  ;  Farnham  Gommon 
et  Grooksbury  Gommon  près  de  Farnham  ;  St-George's 
Hill  et  Wey bridge  ;  les  Downs  d'Epsom  près  Epsom  et  les 
Downs  de  Banstead  près  Sutton  ;^différentes  localités  sur 
le  plateau  élevé,  qui  s'étend  de  Redliill  à  l'est  jusqu'à 
Westerham  et  Sevenoaks  dans  le  Kent. 

Keswick,  Grasmere,  Ambleside,  Windermere,  Ulles- 
water  et  autres  localités  situées  dans  le  «  district  des  lacs  » 
qui  est  plutôt  humide,  sont  des  stations  climatériques  très 
recherchées  en  été.  Le  paysage  y  est  magnifique  ;  il  y  a 
beaucoup  d'excursions  à  faire  dans  les  environs,  et  on 
peut  s'y  promener  en  bateau  et  y  pêcher  à  loisir,  etc. 

Le  pays  de  Galles  possède  dans  l'intérieur  des  terres 
de  nombreuses  localités  qui  conviennent  pour  le  prin- 
temps. Tété  et  l'automne  et  quelques-unes  d'entre  elles, 
comme  la  partie  supérieure  de  Llandrindod,  ont  un  cli- 
mat stimulant.  Nous  ne  mentionnerons  que  Llandrindod 
Llangammarch,  et  Llanwrtyd  ;  le  lac  Vyrnwy  et  les  hôtels 
de  l'Elan  Valley  ;  LIanberis  ;  Llangollen  ;  Trefriw. 


—  394  — 

En  Ecosse  nous  avons  un  certain  nombre  de  stations 
climatériques  :  Braemar,  Ballater,  Granlown,  Forres, 
Slrathpeffer,  Blair-Athol,  Pitlochry,  Inversnaid.  le  Tros- 
sachs,  CrielT,  Moffat,  Brids^e  of  Allan. 

En  Irlande,  la  plupart  des  stations  climatériques  sont 
des  stations  maritimes  ;  il  y  a  quelques  localités  admira- 
blement situées  cà  l'intérieur  des  terres,  telles  que  Killar- 
ney,sur  leLough  Leane.  Cette  station  est  très  pittoresque*, 
les  personnes  qui  ont  simplement  besoin  d'un  change- 
ment d'air  et  non  d'un  climat  qu'elles  ne  pourraient  sup- 
porter d'ailleurs  se  trouveront  bien  d'un  séjour  dans  cette 
localité.  Mallow  dans  le  comté  de  Cork  a  déjà  été  men- 
tionné en  raison  de  sa  source  hypothermale  et  Blarney  à 
cause  de  son  établissement  hydrothérapique.Enniskerrvet 
Woodenbridge,  dans  le  comté  de  Wicklow,  et  Dundrum, 
près  Dublin. sont  mentionnés  par  Flinn, comme  convenant 
particulièrement  bien  aux  malades  atteints  de  la  poitrine 
et  qui  ont  besoin  d'un  air  doux  et  sédatif. Ces  localités  sont 
situées  au  milieu  d'un  paysage  pittoresque  et  abritées 
des  vents  froids,  mais  elles  conviendraient  mieux  pour 
des  affections  pulmonaires,  si  on  instituait  le  traitement 
qu'on  suit  dans  les  sanatoria.  Des  stations  de  ce  genre, 
sans  l'aide  d'une  surveillance  médicale,  donnent  peu  de 
résultats  chez  les  malades  atteints  de  phtisie. 


CHAPITRE  XIX 


Cure  de  raisin.  —  Cures  de  lait  et  de  petit  lait.  — 
Sanatoria  pour  régime  diététique  et  méthodes 
de  traitement  spéciales.  —  Sanatoria  pour  tuber- 
culeux. 


Cure  de  raisin.  —  Les  raisin.s.  comme  les  autres 
fruits  et  les  autres  jus  de  fruits, possèdent  une  faible  va- 
leur nutritive  et  exercent  une  certaine  action  laxative  et 
diurétique.  Les  effets  produits  par  les  cures  de  raisin 
varient  suivant  les  individus  ;  ils  dépendent  aussi  dans 
une  certaine  mesure  de  la  variété  du  raisin  et  de  sa  ri- 
chesse en  principes  sucrés.  Dans  certains  cas.  le  raisin 
pris  en  grande  quantité,  produit  facilement  de  la  diarrhée 
ainsi  que  certains  troubles  de  nature  catarrhale.  Cette 
cure  a  surtout  une  action  dérivative.  et  donne  de  bons 
résultats  dans  certains  cas  de  constipation  chronique,  de 
pléthore  abdominale  et  de  bronchite  chronique.  Chez  les 
personnes  faibles,  surtout  chez  celles  qui  sont  disposées 
à  avoir  des  selles  trop  fréquentes,  il  faut  user  de  beau- 
coup de  circonspection  dans  l'emploi  des  cures  de  raisin, 
et  agir  avec  plus  de  prudence  encore  lorsqu'il  s'agit  d'au- 
tres cures  de  fruits,  à  l'exception  peut-être  des  airelles. 

Localités  où  l'on  peut  faire  des  cures  de  rai- 
sin. —  Ce  qu'il  y  a  de  plus  naturel  et  de  plus  simple, 
quand  on  veut  faire  une  cure  de  raisin,  c'est  de  se  trans- 
porter à  l'endroit  même  où  pousse  ce  fruit,  pourvu  qu'il 
soit  de  bonne  qualité.  La  qualité  du  raisin  est  meilleure 


—  396  — 

à  tel  endroit,  en  une  certaine  saison  et  à  telle  autre  à  des 
époques  différentes. 

Parmi  les  nombreuses  localités  propices  aux  cures  de 
raisin,  on  peut  citer  les  suivantes:  Meran,  Botzen  avec 
Gries,  qui  se  trouve  dans  le  voisinage,  Arco,  Abbazia, 
Montreux,  Vevey,  Territet  et  d'autres  localités  avoisinan- 
tes  situées  sur  les  bords  du  lac  de  Genève  ;  Bex,  Interla- 
ken,  Gleisweiler,  Edenkoben,  Neusladt-an-der-Hardt, 
Diirkheim-an-der  Hardt,  Grùnberg  dans  la  Silésie  Prus- 
sienne, Voeslau  en  Autriche,  etc. 

Cores  de  lait  et  de  petit  lait,  etc. —  Le  lait  cons- 
titue un  aliment  complet  qui,  en  beaucoup  de  cas,  peut 
être  digéré  et  assimilé,  alors  que  d'autres  seraient  mal 
digérés  ou  imparfaitement  assimilés.  Le  lait  de  vache, 
celui  qu'on  emploie  le  plus,  contient  environ  4,75  pour 
cent  de  sucre  de  lait,  3,5  pour  cent  de  beurre,  4  pour  cent 
de  caséine  et  d'albumine,  0,75  pour  cent  de  sels  (surtout 
de  phosphate  de  chaux)  et  environ  87  pour  cent  d'eau. 
Le  lait  de  chèvre,  de  brebis,  d'ânesse  et  de  jument  est 
aussi  employé  ;  pour  ce  qui  est  du  lait  de  chèvre  et  de 
brebis  on  le  prend  la  plupart  du  temps  sous  forme  de 
petit  lait.  Pour  beaucoup  de  personnes  le  lait  constitue 
d'une  façon  permanente  un  des  aliments  les  plus  impor- 
tants principalement  pour  celles  dont  les  digestions  sont 
faibles,  celles  atteintes  de  diathèse  urique,  de  néphrite, 
de  cystite,  d'anémie,  de  phtisie  pulmonaire  et  de  divers 
troubles  cachectiques.  Des  traitements  spéciaux  durant 
lesquels  le  lait,  le  petit  lait,  le  koumis,  etc.,  constituent 
le  principal  ou  même  l'unique  aliment,  sont  souvent  uti- 
les (parfois  aussi  on  alterne;  on  fait  pendant  un  temps 
une  cure  de  lait,  puis  on  l'eprend  sa  nourriture  ordinaire) 
dans  les  affections  catarrhales  chroniques  du  tube  diges- 
tif par  exemple,  dans  la  dyspepsie  nerveuse,  chez  certains 


—  397  — 

sujets  excitables,  dans  la  dysenterie,  le  psilosis  (1),  cer- 
taines affections  goutteuses,  la  diallièse  urique,  les  ma- 
ladies de  la  vessie  et  des  reins. 

La  cure  de  lait,  tout  en  maintenant  la  nutrition  aussi 
bien  et  parfois  mieux  que  loute  autre  nourriture,  a  Tavan- 
tage  de  procurer  un  repos  relatif  aux  organes  digestifs  et 
agit  comme  diurétique.  Le  lait  élimine  les  produits  inu- 
tiles accumulés  dans  l'organisme,  el  lave  pour  ainsi  dire 
lesaniï  et  les  tissus. 

Malheureusement  il  est  des  gens  qui  ont  une  grande 
répugnance  pour  le  lait.  D'autres  ne  peuvent  pas  en  pren- 
dre à  cause  des  troubles  digestifs  qu'il  produit  ou  parce 
que,  ne  s'assimilant  que  d'une  façon  imparfaite,  il  se 
trouve  ne  pas  avoir  un  pouvoir  nutritif  suffisant. 

Souvent  on  préfère  le  lait  cru  et  froid,  ou  bien  encore 
tiède  ou  fraîchement  trait;  mais  quand  on  prend  du  hiit 
non  stérilisé  et  non  bouilli  il  faut  toujours  veiller  à  ce 
qu'il  soit  parfaitement  frais  et  pur,  et  à  ce  que  les  ani- 
maux qui  l'ont  fourni  soient  complètement  sains.  Le  lait 
qu'on  a  fait  bouillir  trop  longtemps  devient  indigeste  pour 
certaines  personnes  el  acquiert  un  goût  désagréable  ;  mais 
le  lait  qui  n'a  été  qu'à  peine  bouilli  et  que  Ton  boit  chaud 
est  souvent  plus  facile  à  digérer  que  le  lait  cru  et  froid. 
Ce  dernier  détermine  parfois  une  sensation  de  malaise,  de 
plénitude  et  d'oppression  à  l'épigastre  et  peut  même  pro- 
voquer de  la  diarrhée  chez  les  malades  prédisposés.  Ces 
mêmes  malades  peuvent  néanmoins  souvent  boire  du  lait 
à  peine  bouilli  (chaud  ou  froid)  et  fréquemment  ils  en  pré- 
fèrent le  oroût. 

Parfois  chez  les  malades  qui  éprouvent  des  malaises 
gastriques  et  une  extrême  répugnance  pour  le  lait,  il  ne 


(1)  V.  Psilosis  or  spruc,  par  Georges  Thln,  2'-  édit.,  Londres, 
1897,  p.  131. 


-  398  — 

faut  prendre  ce  dernier  qu'en  très  petite  quantité  à  la 
fois;  on  parvient  quelquefois  à  l'endre  le  lait  plus  diges- 
tif et  à  lui  donner  un  goût  plus  agréable  en  rajoutant 
des  eaux  gazeuses,  artificielles  ou  naturelles,  de  Teau 
d'orge,  de  Teau  de  chaux,  du  bi-carbonate  de  soude  ou 
même  du  sel  commun  ;  on  peut  aussi  y  mêler  un  peu  de 
café  ou  de  cognac.  D'autres  malades  encore  prennent 
plus  volontiers  leur  lait  avec  du  pain  rôti  ou  des  biscot- 
tes ou  encore  sous  forme  de  pain  trempé  dans  du  lait. 

Le  lait  écrémé,  c'est-tà-dire  celui  dont  on  a  retiré  une 
grande  quantité  de  ses  principes  gras,  est  souvent  plus 
aisé  à  digérer  que  le  lait  ordinaire  ;  son  action  diurétique 
est  plus  grande  dans  les  affections  rénales. 

Le  lait  de  beurre  (Butter  milk)  contient  beaucoup  moins 
de  matières  grasses  et  de  caséine  que  le  lait  ordinaire.  11 
a  un  léger  goût  acidulé  qui  est  dû  cà  la  présence  d'acide 
lactique  et  parfois  aussi  d'un  peu  d'acide  carbonique. Son 
action  laxative  le  rend  utile  dans  les  cas  où  il  y  a  tendance 
à  la  constipation. 

Le  petit  lait,  c'est-à-dire  le  lait  dont  on  a  retiré  la  ca- 
séine et  presque  toutes  les  matières  grasses,  contient  de 
l'eau,  du  sucre  de  lait  et  des  sels  avec  environ  1  pour 
cent  d'albumine.  Toutefois  la  proportion  de  ses  éléments 
varie  beaucoup  suivant  le  mode  de  préparation.  On  a  dit 
que,  à  cause  des  sels  que  contenait  ce  lait,  il  exerçait  une 
action  analogue  à  celle  des  eaux  minérales,  qu'il  possé- 
dait une  action  diurétique  plus  grande  que  le  lait  ordi- 
naire et  parfois  aussi  une  légère  action  laxative.  Le  petit 
lait  a  longtemps  joui  d'une  réputation  spéciale  dans  le 
traitement  de  la  bronchite  chronique  et  des  affections  pul- 
monaires ;  mais  il  contient  très  peu  de  principes  nutritifs  ; 
il  est  beaucoup  moins  employé  qu'autrefois. 

Le  koumis  est  une  boisson  alcoolique  que  l'on  obtient 
en  faisant  fermenter  du  lait  de  jument;  c'est  une  sorte  de 


—  399  — 

\in-lail.  mais  en  Aiiirlelerre  le  véritable  koiimis  des 
Steppes  de  la  Russie  est  remplacé  par  du  lait-de  vache 
que  l'on  fait  fermenter  d'une  façon  analogue. 

Le  kétir  du  Caucase  est  une  boisson  alcoolique  fabri- 
quée avec  du  lait  de  vache  que  l'on  fait  fermenter  à  l'aide 
d'un  ferment  organique  spécial  «  les  gi'ains  de  kéfir  ». 
Leur  goût  acidulé  et  l'action  stimulante  de  l'acide  carbo- 
nique sur  la  muqueuse  de  l'estomac  rendent  ces  boissons 
agréables  aux  malades  qui  ont  de  la  répugnance  à  boire 
du  lait  ordinaire.  On  emploie  le  koumis  et  le  kéfir  dans 
beaucoup  de  cas  d'anorexie,  d'anémie,  d'aiïections  pul- 
monaires chroniques,  de  débilité  générale  et  de  cachexie. 

Statioii«$  pour  cure  de  lait  ou  de  petit  lait.  — 

Gais,  Appenzell  etHeydensontles  premières  localités  qui 
jouirent  d'une  réputation  spéciale  pour  leurs  cures  de  lait 
et  de  petit  lait.  Il  y  a  maintenant  une  foule  de  stations 
où  l'on  peut  faire  une  cure  de  ce  genre.  Nous  citerons 
simplement,  par  ordre  alphabétique,  les  localités  sui- 
vantes :  Allevard,  Les  Avants,  Badenweiler,  St-Blasien, 
Gauterets,  Ghamonix,  Engelberg,  Freudenstadt,  Frie- 
drichroda,  Gerardmer,  Gleisweiler,  Joannisbrunn,  In- 
terlaken,  Ischl,  Klosters,  Kreuth,  Laubbach,  Meran, 
Obersalzbrunn,  Rehburg,  Reichenhall,  Rigi-Scheideck, 
Rômerbad,  Seewies,  Streitberg,  Teinach,  Tharandt,  To- 
belbad,  Weggis  (Waeggis)  (Wilhelmshohe). 

GURES    DIÉTÉTIQUES    ET    SANATORIA   POUR 
TRAITEMENTS  SPÉCIAUX. 

Le  principal  motif  qui  fait  que  les  localités  spéciales 
jadis  réputées  pour  leur  cure  de  lait  ne  sont  plus  aussi 
en  vogue  qu'elles  l'étaient  autrefois  provient  de  ce  que 
l'on  peut  fort  bien  faire  une  cure  de  cette  nature  dans  la 
plupart  des  stations  climatériques  ordinaires  ou  même 


—  400  — 

chez  soi.  I)  ne  faul  cependant  pas  perdre  de  vue  que  beau- 
coup de  malades  ne  peuvent  résister  à  la  tentation  de 
manger  à  leurs  repas  ce  qu'ils  voient  manger  autour 
d'eux.  C'est  là  un  obstacle  auquel  on  se  heurte  dans  la 
plupart  des  cures  diététiques,  et  un  motif  qui  rend  ces 
cures  presque  impraticables  à  domicile  ou  dans  les  hôtels 
ordinaires  des  stations  climatériques. 

Saiiatorîa  pour  cures  diététiques.  —  C'est  pour 
cette  raison  que,  durant  ces  dernières  années,  on  a  cons- 
truit dans  différentes  parties  de  TAllemagne  des  établis- 
sements pour  cures  diététiques  ('comprenant  des  sanatoria 
pour  le  traitement  du  diabète  .  Nous  citerons  ceux  de 
Heidelbers.  de  Wûrtzburtr.  de  Francfort-sur-le-Mein,  de 
Kissinç^en.  de  Neuenahr.  de  Viesbaden.  de  Baden-Baden, 
etc.  qui  sont  tous  dirigés  par  des  hommes  fort  distingués. 

Saiiatorîa  pour  eures  daffectîons  spéciales. 

—  On  a  également  construit  beaucoup  de  sanatoria  pour 
le  traitement  de  maladies  spéciales,  comme  les  affections 
nerveuses,  la  dypsomanie,  lamorphinomanie,  les  mala- 
dies de  la  peau,  les  affections  de  Tutérus  et  de  ses  an- 
nexes, etc. 

Des  sanatoria  spéciaux  de  cette  nature  peuvent  rendre 
de  grands  services  dans  beaucoup  de  cas  où  le  traitement 
à  domicile  ou  dans  les  hôtels  serait  difticile  pour  des  rai- 
sons multiples. 

Saaiatorla  pour  le  traitement  do  la  tubercu- 
lose. —  Les  sanatoria  pour  le  traitement  de  la  tubercu- 
lose pulmonaire  sont  encore  plus  nécessaires.  On  en  a 
construit  dans  différentes  parties  de  l'Europe  et  princi- 
palement en  Allemagne  et  en  Suisse,  depuis  que  feu  le 
D'"  Hermann  Brehmer  appliqua  sa  méthode  pour  le  trai- 
tement de  la  tuberculose  dans  son  propre  sanatorium  à 
Gcerbersdorf  (Silésie  prussienne)  en  1859.  On  construisit 


—  401  - 

ensuite,  en  1874,  le  sanatorium  privé  de  Falkenstein  sur 
le  Taunus,  à  l'instigation  des  médecins  de  Francfort  ;  il  fut 
ouvert  en  1876.  Dettweiler,  qui  avait  été  médecin  auxi- 
liaire de  Brelimer,  y  introduisit  certaines  modifications 
dans  le  traitement,  surtout  plusieurs  dispositifs  permet- 
tant aux  malades  de  se  reposer  couchés  au  grand  air  par 
presque  tous  les  temps  et  pendant  la  majeure  partie  du 
jour.  Les  excellents  résultats  obtenus  dans  ces  deux  éta- 
blissements firent  construire  un  grand  nombre  de  sana- 
toria  privés  dans  les  différentes  parties  de  l'Europe.  La 
plupart  du  temps  ces  établissements  étaient  dirigés  par 
des  élèves  de  Brehmer  ou  de  Dettweiler  qui  suivaient  les 
méthodes  de  leurs  maîtres.  Nous  citerons  rétablissement 
de  Hohenhonnef  sur  leRliin  (D'^Meissen),  ceux  de  Gœr- 
bersdorf,  le  sanatorium  duB""  Turban  à  Davos,  ceux  d'A- 
rosa,  de  Leysin,  en  Suisse,  ceux  de  Nordrach  et  de  St- 
Blasien  dans  la  partie  Badoise  de  la  Forêt  Noire^celui  de 
Reiboldsgruen  en  Saxe,  etc.  Naturellement  les  sanatoria 
de  construction  récente,  ceux  qu'on  a  bâtis  depuis  que 
l'on  connaît  le  bacille  de  la  tuberculose  et  son  rôle  dans 
la  maladie  possèdent  certains  avantages.  Les  murs  et  les 
planchers  y  sont  aménagés  de  façon  à  être  toujours  pro- 
pres et  on  prend  toutes  les  mesures  pour  empêcher  la 
contagion  par  les  microbes  que  contient  la  poussière. 

Les  résultats  obtenus  dans  quelques-uns  de  ces  sanato- 
ria démontrent  surabondamment  que,  même  dans  des  cli- 
mats relativement  peu  propices,  on  peut  traiter  avec  succès 
la  tuberculose  pulmonaire  en  faisant  observer  strictement 
aux  malades  une  hygiène  régulière  et  un  régime  spécial, 
et  en  les  suivant  attentivement.  Ce  qui  caractérise  les 
établissements  de  cette  nature  c'est  surtout  la  cure  au 
grand  air  ou  plutôt  à  V  «  air  pur  »,  le  régime,  les  soins 
spéciaux  que  le  médecin  donne  à  chaque  malade  dont  il 
relève  le    courage,   l'empêchant    de  se   fatiguer  outre 

26 


—  402  — 

mesure,  de  demeurer  trop  longtemps  sans  nourriture, 
bref  de  diminuer  en  quelque  façon  que  ce  soit  les  chances 
de  sa  guérison.  Le  médecin  règle  également  la  somme 
d'exercice  et  de  «  gymnastique  pulmonaire  »  (telles  que 
profondes  inspirations)  qui  convient  à  chaque  malade  ; 
il  fixe  aussi  dans  quelle  mesure  le  malade  doit  être  stimulé 
par  des  pratiques  hydrothérapiques.  Le  séjour  dans  un 
établissement  de  ce  genre  donne  au  malade  des  connais- 
sances et  des  habitudes  hygiéniques  (  «  traitement  ]'ar 
discipline  »  ou  «  par  éducation  »  ^  qui  seront  plus 
tard  très  utiles  non  seulement  pour  lui-même  mais  aussi 
pour  la  famille  et  pour  les  autres  personnes  avec  lesquel- 
les il  pourra  être  en  contact. 

En  France,  un  sanatorium  pour  la  tuberculose,  fondé 
par  le  D""  Ch.  Sabourin  suivant  les  mêmes  principes  que 
ceux  dont  nous  avons  parlé,  fonctionne  depuis  1890  à 
Yernet-les-Bains  sur  le  mont  Canigou.  Mais  on  ne  juge 
pas  qu'il  soit  pratique  d'y  demeurer  toute  Tannée.  Cepen- 
dant le  D'"  S.  Bernheim  l),  de  Paris,  et  la  <(  Société  des 
Sanatoria  de  France  »  nous  informent  que  l'on  songe  à 
établir  de  nouveaux  sanatoria  dans  diverses  régions  de  la 
France. 

Suivant  le  D""  S.  Unterberger  ("i),  il  y  a  en  Russie  des 
sanatoria  privés  pour  le  traitement  des  tuberculeux,  no- 
tamment à  Halila  dans  la  Finlande  et  à  Lindheim  en  Li- 
vonie.  Il  en  existe  également  un  à  Tonsaasen.  entre  Bergen 
et  Christiania,  en  Norvège. 

En  Ansfleterre  le  D'  Pott  a  fondé  à  Bournemouth  un 
petit  sanatorium  privé  pour  le  traitement  de  la  tubercu- 


(1)  Les  sanatoria  pour  tuberculeux  en  France.  Communication 
faite  par  le  D""  S.  Bernheim  au  Cong^rès  international  de  climato- 
logie tenu  à  Clermont-Ferrand,  1896. 

^2)  St-Petersburg  med.   Wochenschr.,  1896,  n°  32, 


—  403  - 

losepar  le  grandair.  Lel)""  Hurtoii-Fanning(l)  s'est  efforcé 
de  mettre  en  action  les  mêmes  principes  dans  un  établis- 
sement situé  prés  deCi'omer  et  qui  est  à  environ  iOOmètres 
de  la  mer  et  à  70  mèti'cs  d'altitude.  Comme  le  D""  H.  We- 
ber  l'a  longtemps  soutenu,  il  y  a  en  Angleterre  beaucoup 
d'autres  endroits  où  l'on  pourrait  avantageusement  cons- 
truire des  sanatoria  pour  tuberculeux,  par  exemple  sur 
les  versants  des  collines  sablonneuses  qui  s'étendent  au 
sud  de  Londres.  Le  D""  A.  Ransome  et  d'autres  médecins 
ont  dernièrement  l'ait  une  campagne  en  faveur  de  Tintro- 
duction  en  Angleterre  d'un  véritable  système  de  sanato- 
ria pour  le  traitement  des  tuberculeux.  Des  établisse- 
ments de  celte  nature  non  seulement  guériraient  souvent 
la  tuberculose,  mais  auraient  en  outre  l'avantage  défaire 
l'éducation  du  public  et  de  lui  enseigner  les  moyens  pré- 
ventifs contre  la  phtisie. 

Le  mal  ne  pourra  néanmoins  être  combattu  d'une  façon 
efficace  que  lorsqu'il  aura  été  pris  des  mesures  pour  soi- 
gner les  indigents  déjà  atteints.  A  ce  point  de  vue  l'An- 
gleterre a  donné  l'exemple.  Elle  a  été  des  premières  à 
établir  des  hôpitaux  spéciaux  pour  les  tuberculeux  des 
classes  pauvres.  Notons  le  «  Royal  National  Hospital  »  bien 
connu  (1869)  de  Yentnor  dans  l'île  de  Wight  et  le  «  Na- 
tional  sanatorium  for  Comsumption  »  fondé  en  185o  à 
Bournemouth.  Les  nations  européennes  ont  suivi  l'exem- 
ple de  l'Angleterre.  On  a  construit  en  1892  à  Falkens- 
tein  un  sanatorium  pour  les  tuberculeux  pauvres,  situé 
tout  à  côté  du  célèbre  sanatorium  privé.  Il  existe  aussi 
des  sanatoria  pour  les  indigents  à  Riippertshain  dans  le 
Taunus  (ouvert  en  1893),  à  Rehburg  (pour  la  ville  de 
Brème),  à  St-Andreasberg  dans  le  Hanovre  (montagnes 

(1)  V.  «  The  Open  Air  Treatmentof  Phthisis  in  England  »,  by 
F.  W.  Burton-Fanning,  in  the  Lancet,  March,  1898. 


—  404  — 

du  Harz),  à  Gœrbersdorf  et  à  d'autres  endroits  en  Alle- 
magne ;  de  même  il  s'en  trouve  un  à  Davos  en  Suisse  et 
à  Heiligenschwendi  près  du  lac  de  Thun.  En  somme, 
grâce  aux  efforts  constants  du  pasteur  W.  Bion  de  Zurich 
et  de  ses  amis,  presque  chaque  canton  de  la  Suisse  pos- 
sédera bientôt  un  sanatorium  spécial  pour  le  traitement 
de  ses  tuberculeux.  D'autres  sanatoria  de  même  nature 
ont  été  construits  dans  différentes  localités.  Celui  d'Al- 
land  près  de  Baden  en  Autriche  (pour  les  malades  peu 
aisés)  mérite  une  mention  toute  spéciale.  C'est  grâce  aux 
efforts  enthousiastes  de  v.  Schrœlter,  de  la  Faculté  de 
Vienne,  qu'il  a  été  construit  (1). 

Malf^ré  les  progrès  considérables  que  l'on  a  faits  dans 
la  bonne  voie,  le  nombre  d'institutions  spéciales  pour  le 
traitement  des  tuberculeux  pauvres  est  loin  d'être  encore 
suffisant  pour  qu'on  puisse  y  soigner  les  milliers  de  mal- 
heureux qui  sont  en  proie  à  la  maladie. 

Certes  on  a  besoin  de  beaucoup  d'autres  sanatoria.  Il 
en  faudrait  qui  fussent  affectés  aux  malades  pris  au  début 
et  chez  qui  on  peut  espérer  la  guérison  ;  d'autres  qui  ne 
reçussent  que  les  malades  déjà  fortement  atteints  et  ne 
laissant  plus  grand  espoir  ;  les  malheureux  privés  de  res- 
sources pourraient  y  demeurer,  si  cela  était  nécessaire, 
jusqu'à  la  lin  de  leurs  jours. 

De  cette  façon  au  moins,  ils  ne  communiqueraient  pas 

(1)  On  construit  actuellement  à  Hauteville  (Ain),  altitude 
900  mètres  un  sanatorium  pour  le  traitement  de  la  tuberculose 
pulmonaire.  Ce  sanatorium  comprendra  environ  100  lits  et  sera 
uniquement  réservé  aux  malades  indigents.  On  a  choisi  tlaute- 
ville  en  raison  des  résultats  déjà  obtenus.  C'est  une  œuvre  privée, 
fondée  sous  le  patronage  de  l'administration  des  hospices  de 
Lvon.  Le  directeur  du  sanatorium  est  M.  le  D""  Dumarest,  ancien 
interne  des  hôpitaux.  On  adjoindra  au  sanatorium  un  laboratoire 
de  bactérioloorie  qui  sera  confié  au  professeur  Arloing. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  4ori  — 

leur  maladie  à  d'autres,  et  on  leur  éviterait  les  souffran- 
ces inévitables  qui  attendent  un  malade  dans  les  quartiers 
pauvres  et  populeux. 

Dans  le  môme  ordi"e  d'idées  il  faut  aussi  citer  les  sana- 
toria  cliai-i tables  pour  les  enfants  sci'ofuleux  et  malingres 
qui,  selon  toute  apparence,  furent  d'abord  construits  en 
Angleterre.  Le  «  Royal  See-Bathing  Infirmary  »  deMar- 
gate  fut  fondé,  dès  l'année  1791,  et  maintenant  l'Angle- 
terre possède  plusieurs  institutions  cliarilables  de  même 
nature  sur  différents  points  de  la  côte.  En  France  il  y  a  le 
sanatorium  pour  enfants  scrofuleux  et  faibles  de  Berck- 
sur-Mer  (  «  Assistance  publique  de  Paris  »  )  qui  est  bien 
connu.  On  en  rencontre  également  à  Banyuls-sur-Mer, 
sur  la  côte  de  la  Méditerranée,  à  St-Trojan  dans  l'île  d'O- 
leron  («  OEuvre  des  Hôpitaux  marins  »),à  St-Pol-sur-Mer, 
à  Pen-Bron,  à  Arcachon  et  à  Hyères. 

En  Allemagne,  on  trouve  des  établissements  analogues 
sur  la  côte,  àNorderney,  Wyk,  Gross-Mûritz,  Zoppot,  etc. 
de  même  que  plusieurs  établissements  contenant  des  sour- 
ces chlorurées  situés  à  l'intérieur  des  terres,  tels  que  : 
Kreuznach,  Kissingen,  etc.  La  Belgique,  elle  aussi,  pos- 
sède des  sanatoria  du  même  genre  situés  sur  ses  côtes,  et 
en  Norvège  on  peut  citer  des  établissements  pour  les  en- 
fants pauvres  à  Fredriksvaern  près  de  Laurvik  et  à  Ha- 
gevik  près  de  Bergen. 


CHAPITRE  XX 


Différentes  maladies  et  états  morbides  divers  en- 
visagés au  point  de  vue  de  leur  traitement  par 
les  eaux  minérales,  le  climat,  l'exercice,  etc. 


Quand  il  est  question  de  traiter  une  maladie  ou  un  état 
morbide  par  la  balnéothérapie  ou  par  Temploi  interne 
ou  externe  des  eaux  minérales,  il  faut  avant  tout  que  le 
médecin,  aussi  bien  que  le  malade  lui-même,  abandonne 
cette  sorte  de  superstition,  qui  fait  regarder  le  traitement 
balnéaire  comme  absolument  différent  de  tout  autre 
genre  de  médication.  Les  considérations  qui  guident  le 
médecin  dans  les  soins  qu'il  donne  babituellement  à  ses 
malades,  doivent  le  diriger  aussi  quand  il  s'agit  d'appli- 
quer les  eaux  minérales. 

Mais  prescrire  les  eaux  à  un  malade  est  beaucoup  plus 
compliqué  que  de  lui  conseiller  un  simple  traitement 
médical  à  domicile.  Il  faut  une  connaissance  approfondie 
de  tous  les  éléments  mis  en  jeu  et  de  l'influence  qu'ils 
pourront  exercer  sur  le  malade.  Le  médecin  doit  avoir 
égard  non  seulement  aux  eaux  elles-mêmes,  qui  consti- 
tuent en  quelque  sorte  la  partie  pharmaceutique  du  trai- 
tement, et  qui  sont  en  elles-mêmes  d'un  effet  très  com- 
pliqué ;  mais  il  doit  encore  considérer  que  le  malade  sera 
éloigné  de  chez  lui,  de  son  milieu  habituel,  et  obligé  de 
faire  un  voyage  ;  il  devra  aussi  penser  au  climat  de  la 
station  balnéaire,  au  changement  de  nourriture,  à  Tinstal- 


~  407  — 

latioii  et  aux  autres  conditions  hygiéniques,  et,  avant  tout, 
aux  qualités  du  médecin  à  qui  sera  confié  le  malade. 

De  plus,  il  faut  songer  que  ces  inlluences  toutes  phy- 
siques seront  dans  hien  des  cas  favorisées  ou  contrariées 
par  des  inlluences  morales. Cette  influence  est  souvent  très 
puissante,  surtout  chez  les  personnes  dites  nerveuses; 
elle  est  difficile  h  calculer,  et  crée  ainsi  un  élément 
d'incertitude  qui  n'existe  pas  au  même  degré  quand  on 
prescrit  des  remèdes  pharmaceutiques  ou  un  simple 
changement  d'air.  Il  arrive  souvent  que  fétat  moibide 
d'un  malade  est  fort  compliqué,  et  le  médecin,  avant  de 
conseiller  un  traitement  d'eaux  minérales,  aura  à  exami- 
ner avec  soin  quelle  est  la  partie  de  l'organisme  malade 
sur  laquelle  il  faut  agir.  Il  doit  chercher  à  se  faire  une 
idée  de  la  nature  et  de  la  force  de  constitution  du  malade 
et  calculer  jusqu'à  quel  point  les  différents  organes  ou 
systèmes  pourront  l'aider  dans  ses  efforts  pour  rétablir 
le  fonctionnement  rés^ulier  de  Torç^anisme.  Pour  mieux 
nous  faire  comprendre,  citons  un  exemple  des  plus  fré- 
quents, avec  toutes  les  complications  plus  ou  moins 
graves  dont  il  peut  être  entouré. 

Supposons  un  malade  d'un  certain  âge,  atteint  d'une 
affection  catarrhale  des  bronches  de  la  partie  inférieure 
des  poumons,  avec  myocardite  et  probablement  dilatation 
du  cœur  droit.  De  là  aussi  congestion  passive  du  foie  et 
peut-être  déjà  des  reins;  urines  chargées,  contenant  de 
fortes  proportions  d'urates  et  souvent  un  peu  d'albumine. 
Dans  ces  cas  le  médecin  doit  examiner  si  l'état  des  voies 
digestives  permettra  l'usage  d'eaux  purgatives  destinées 
à  soulager  le  système  de  la  veine  porte,  et  par  suite,  à 
faciliter  l'action  du  cœur,  dont  les  fonctions  plus  réguliè- 
res et  plus  énergiques  v  iendront  en  aide  aux  poumons  ; 
ou  bien,  si  Tétat  du  malade  n'autorise  qu'une  action  très 
douce  sur  les  intestins,  on  agira  sur  la  peau  et  par  là  sur 


—  408  — 

le  cœur.  Dans  ce  dernier  cas,  le  médecin  pourra  prescrire 
des  bains  chauds  d'eau  indifférente,  d'eau  saline  ou  encore 
d'eau  saline  gazeuse.  A  ce  traitement  on  peut  ajouter  ou 
non  des  exercices  soic^neusement  rédés.  ou  essaver  d'un 
régime  spécial,  prescrire  de  la  digitale,  ducalomel,  ou  les 
deux  médicaments  simultanément,  ou  encore  quelque 
autre  agent  pharmaceutique. 

Souvent  le  malade  est  atteint  d'une  affectionsurlaquelle 
on  ne  peut  agir  directement,  qu'elle  vienne  du  cœur,  des 
reins,  de  la  rate,  de  la  peau  ou  du  système  nerveux  :  le 
médecin  conseillera  dans  ce  cas  des  eaux  ou  des  stations 
capables  d'améliorer  la  santé  générale,  les  organes  ma- 
lades bénéficieront  indirectement  de  Taniélioration  géné- 
rale. En  recommandant  au  malade  le  traitement  hydro- 
minéral, le  médecin  devra  tenir  compte,  dans  la  mesure 
du  possible,  de  toutes  les  influences  qui  peuvent  agir  sur 
le  malade  pendant  le  trajet  aussi  bien  que  durant  le  séjour 
à  la  station  balnéaire  et  pendant  les  premières  semaines 
ou  les  mois  qui  suivront  ce  séjour.  Plusieurs  chapitres  de 
ce  livre  ont  déjà  été  consacrés  à  ce  sujet  et  à  l'importance 
qu'il  faut  attacher  au  choix  du  médecin;  le  succès  du 
traitement  balnéaire  dépend  en  grande  partie  du  médecin 
et  le  malade  devra  lui  donner  toute  sa  confiance. 

Bien  que  nous  ayons  dit  que  le  malade  doit  éviter  de 
parcourir  d'une  seule  traite  la  distance,  parfois  fort  lon- 
gue, qui  le  sépare  de  la  station  climaterique, nous  croyons 
utile  d'insister  de  nouveau  sur  la  nécessité  de  prendre  de 
grandes  précautions  pour  rendre  le  voyage  aussi  peu  fati- 
gant que  possible,  afin  que  le  malade  n'arrive  pas  dans 
un  état  d'épuisement.  Pour  cela  il  faut  étudier  soigneuse- 
ment à  l'avance  la  route  cà  suivre  et  les  localités  ou  l'on 
s'arrêtera,  pour  diviser  le  trajet.  Il  faut  également  avoir 
soin  de  choisir  les  heures  de  la  journée  les  plus  convena- 
bles pour  voyager.  Un  voyage  en  chemin  de  fer.  durant 


—  409  — 

les  heures  les  plus  chaudes  du  jour,  est  souveul  très  nui- 
sible à  une  personne  délicate. 

En  donnant  la  description  des  différentes  stations  bal- 
néaires, nous  avons  parlé  des  maladies  qu'on  traitait  dans 
chacune  d'elles  ;  nous  nous  bornerons  donc  ici  à  indiquer 
rapidement  les  eaux  et  les  traitements  balnéairesqu'ily  a 
lieu  d'appliquer  à  chaque  genre  d'affection. 

Il  est  difficile  de  grouper  les  maladies  d'une  façon  abso- 
lue, parce  que  chez  le  même  malade  plusieurs  organes 
ou  plusieurs  systèmes  peuvent  être  affectés  en  même 
temps,  et  que  les  maladies  générales  sont  souvent  com- 
binées avec  des  lésions  locales.  Dans  le  traitement  parles 
eaux  minérales, comme  dans  tous  les  autres  modes  de  trai- 
tement, il  faut  envisager  le  malade,  étudier  sa  constitu- 
tion, ses  habitudes  de  vie  et  même  ses  idiosyncrasies  et 
noQ  point  seulement  l'affection  locale  ou  générale  dont  il 
est  atteint.  Pour  plus  de  facilité,  nous  considérerons  d'a- 
bord les  maladies  générales  et  constitutionnelles  ;  puis 
nous  passerons  en  revue  les  affections  des  divers  organes. 
Pour  la  description  des  stations  balnéaires,  et  les  classes 
d'eaux  que  nous  conseillons,  nous  renvoyons  le  lecteur 
à  la  première  partie  de  ce  livre. 

1°  Convalescence  prolongée.  —  Les  longues  con- 
valescences après  les  maladies  aiguës  sont  très  importantes 
à  étudier  et  demandent  à  être  traitées  avec  beaucoup  de 
soin.  La  vitalité  est  en  quelque  sorte  épuisée,  le  sang  et 
tous  les  tissus  ont  subi  des  altérations  profondes,  ils  sont 
anémiés  et  la  proportion  des  éléments  solides  estdiminuée. 
Toutes  les  fonctions  ont  perdu  leur  énergie.  La  circula- 
tion est  faible,  le  cœur  facilement  irritable  ;  le  moindre 
effort  élève  le  nombre  des  pulsations  de  60  à  70  jusqu'à 
140  et  même  plus  à  la  minute.  La  peau  est  souvent  moite 
et  le  vent  le  plus  léger,  la  moindre  variation  de  tempé- 
rature, peuvent  déterminer  un  frisson  et  un  malaise  gé- 


—  410  — 

néral  sérieux. Dans  beaucoup  de  cas  de  ce  genre,  le  traite- 
ment balnéaire  est  moins  favorable  que  l'excitation  légère- 
ment stimulante  de  Tair  de  la  mer,  des  forêts  ou  des  mon- 
tagnes. Pour  ces  cas  des  localités  bien  abritées,  d'altitude 
moyenne,  produisent  en  été  généralement  de  meilleurs 
résultats  que  les  localités  de  grande  altitude  ;  beaucoup 
de  stations  de  cette  nature  ont  été  citées  dans  le  chapi- 
tre XVIII  comme  faisant  partie  du  second  groupe.  Au 
printemps  et  à  l'automne,  les  stations  ensoleillées  du 
troisième  grwupe  (V.  chapitre  XYIII)  sont  préférables, 
et  en  hiver  ce  sont  les  localités  chaudes  de  la  côte  men- 
tionnées au  chapitre  XYIÏ  qui  conviennent  le  mieux. 
Il  est  souvent  nécessaire,  dans  ces  conditions,  de  favoriser 
l'excrétion  des  produits  du  métabolisme  régressif  et  nous 
devons  considérer  si  ce  résultat  peut  être  obtenu  par 
Tusage  d'agents  pharmaceutiques,  ou  par  celui  des  eaux 
minérales. 

Dans  ce  dernier  cas  les  eaux  thermales  indifférentes 
peuvent  rendre  de  bons  services, ou  bien  les  thermes  salins 
tels  que  ceux  de  Nauheim  ou  d'Oeynhausen.  Pour  l'usage 
interne,  les  eaux  chlorurées  sont  préférables  aux  eaux 
sulfatées  ou  alcalines.  Souvent  Tanémie  résultant  d'une 
maladie  aiguë  exige  une  médication  ferrugineuse,  phar- 
maceutique ou  hydro-minérale.  Dans  tous  les  cas,  il  faut 
éviter  la  fatigue,  les  variations  de  température,  ainsi  que 
les  vents  violents.  En  même  temps,  il  importe  de  sur- 
veiller soitrneusement  le  réçjime  alimentaire.  La  distrac- 
tion,  pourvu  que  l'on  n'en  abuse  pas,  produit  leffet  d'un 
bon  tonique. 

2°  Débilité  générale.  —  Cette  expression  est  sans 
doute  peu  scientifique,  mais  elle  désigne  un  état  très 
réel,  qui  demande  à  être  traité. 

Les  symptômes  de  la  débilité  générale  ressemblent,  chez 
beaucoup  de  personnes,  à  ceux  de  la  convalescence  pro- 


—  411  — 

longée  bien  qu'aucune  maladie  aiguë  ou  clii'onique  d'un 
organe  spécial  n'ait  précédé  le  malaise.  Le  système  ner- 
veux, le  corps  tout  entier  sont  souvent  dans  un  état  auquel 
on  a  donné  le  nom  de  faiblesse  irritable  «  irritable  ^veak- 
ness  ».  Un  choc  nerveuxgrave  ou  un  ennui  moral  prolongé 
sont,  dans  beaucoup  de  cas,  des  causes  de  débilité  géné- 
rale. Sous  l'influence  d'une  dépression  morale,  la  respi- 
ration et  par  suite  l'oxygénation  du  sang  diminuent  ;  le 
désir  de  prendre  de  la  nourriture  et  de  l'exercice  dispa- 
raît; le  sommeil  est  troublé,  la  nutrition  des  organes  et 
des  tissus  est  afl'aiblie.  Le  traitement  soit  climatérique  soit 
hydro-minéral  de  la  débilité  générale  ressemble  assez  à 
celui  de  la  convalescence  prolongée,  mais  il  est  plus  dif- 
ficile à  appliquer  et  les  insuccès  sont  fréquents.  En  raison 
de  leur  faiblesse  persistante  et  des  nombreux  eiïorts  ten- 
tés inutilement,  les  malades  n'ont  plus  contiance  dans  le 
traitement  médical  et  ne  sont  pas  faciles  à  guider.  Le 
médecin  de  la  station  balnéaire  devra  donc  exercer  son 
autorité  avec  beaucoup  de  perspicacité  et  insister  pour 
faire  accepter  les  règles  hygiéniques  et  diététiques  qui 
lui  paraîtront  nécessaires.  S'il  sait  user  de  son  influence, 
il  aura  plus  de  chance  de  succès  que  n'en  avait  le  médecin 
traitant  qui  Ta  précédé. 

3°  Anémie.  —  L'anémie  a  une  signification  très  diffé- 
rente suivant  les  personnes.  Les  causes  peuvent  en  être 
extrêmement  multiples  et,  avant  de  prescrire  un  traite- 
ment quelconque,  il  faut  examiner  avec  soin  l'état  des 
organes,  celui  des  tissus  et  de  la  nutrition  en  général. 

Pour  plus  de  facilité  nous  diviserons  les  anémies  en 
plusieurs  catégories. 

a)  Pour  les  malades  atteints  d'anémie  occasionnée  par 
une  perte  directe  de  sang  ou  des  éléments  qui  le  compo- 
sent, par  exemple  à  la  suite  d'une  hémorrhagie  provenant 
d'une  opération,  de  traumatismes  ou  d'écoulements  pu- 


rulenls,  muco-purulenis  ou  séreux,  le  traitement  ferru- 
gineux est  surtout  indiqué  et  il  y  a  lieu  d'examiner  s'il 
est  préférable  d'employer  des  agents  pharmaceutiques  ou 
des  eaux  minérales  ferrugineuses.  On  peut  se  demander 
si  ce  sont  des  eaux  ferrugineuses  simples  ou  mixtes  qui 
sont  le  mieux  appropriées  et  à  quelle  altitude  devra  être 
située  la  station  balnéaire. 

b)  Dans  les  formes  d'anémie  déterminées,  non  par 
une  perte  directe  de  sang,  mais  par  une  maladie  aiguë 
ou  chronique,  par  des  névralgies,  des  soucis  de  différente 
nature  ou  de  l'insomnie  et  de  l'inappétence,  le  traitement 
thermal  le  plus  doux,  combiné  avec  un  séjour  dans  un 
pays  de  forêts  ou  de  montagnes,  à  une  altitude  modérée, 
est  souvent  le  seul  qu'on  puisse  conseiller  aux  malades 
d'une  constitution  délicate.  Tandis  que  chez  d'autres  ma- 
lades moins  faibles,  on  prescrira,  suivant  les  indications 
individuelles. des  eaux  chlorurées,  ferrus^ineuses  ou  non. 
ou  les  bains  salés  gazeux  tièdes  deNauheim  et  de  Oeyn- 
hausen,  ou  bien  encore  l'air  marin  et  des  bains  de  mer. 
En  ce  qui  concerne  des  malades  suffisamment  forts,  un 
séjour  prolongé  à  de  grandes  altitudes  (chapitre  XVIII, 
groupe  1)  produit  fréquemment  de  bons  eff'ets,  quoique 
des  localités  d'altitude  moyenne  soient  en  général  préfé- 
rables ;  en  hiver,  au  contraire,  on  doit  recommander  les 
chaudes  stations  ensoleillées  de  la  côte. 

c)  Si,  comme  c'est  souvent  le  cas,  l'anémie  provient  du 
ralentissement  de  la  circulation  dans  la  veine  porte,  de 
constipation,  d'hémorrhoïdes  ou  de  congestion  des  orga- 
nes pelviens,  il  faut  en  général  faire  précéder  l'usage  des 
eaux  ferrugineuses  pures  ou  des  eaux  ferrugineuses  et 
arsenicales  par  l'emploi  d'une  eau  chlorurée  sodique, 
contenant  une  certaine  quantité  de  fer,  telles  que  les  eaux 
de  Kissingen  et  de  Hombourg,  ou  bien  les  eaux  froides 
âlcalino-sulfatées,  comme  celles  deFranzensbad  et  d'Els- 


—  413  — 

ter.  Dans  bon  nombre  de  cas  d'anémie,  surtout  pour  ce 
qui  est  des  malades  appartenant  aux  classes  b  et  c,  le 
choix  et  la  pr.éparation  de  la  nourriture,  ainsi  que  les 
avantages  extérieui's  sont  si  importants  que, dans  le  choix 
d^une  station,  le  médecin  devra  prendre  en  considération 
non  seulement  la  nature  du  climat  et  des  eaux  mais  aussi 
les  indications  dont  nous  venons  de  parler. 

d)  L'anémie  amenée  par  un  long  séjour  dans  les  pays 
chauds,  souvent  compliquée  d'alîections  paludéennes, 
avec  hypertrophie  de  la  rate  et  du  foie,  est  justiciable  du 
même  traitement  que  les  affections  précédentes.  Mais, 
dans  ces  cas,  il  est  très  important  de  choisir  des  locali- 
tés absolument  indemnes  de  malaria,  et  dont  la  tempé- 
rature est  modérément  fraîche.  Tarasp  et  St-Moritz  dans 
l'Engadine  offrent  de  grands  avantages.  Un  long  séjou  r 
à  de  grandes  altitudes  devrait  toujours  suivre  la  cure 
d'eau  minérale  pour  les  malades  de  cette  catégorie,  et  on 
choisira  autant  que  possible  le  voisinage  immédiat  des 
grands  glaciers,  tels  que  Pontresina,  l'Eggischliorn,  Bel- 
Alp  et  le  Montanvert  au-dessus  de  Ghamounix.  Quelques 
heures  passées  tous  les  jours  sur  le  glacier  lui-même  se- 
ront particulièrement  salutaires. 

Chlorose.  —  On  peut  regarder  la  chlorose  comme 
une  variété  de  l'anémie  ;  elle  est  en  général  liée  au  déve- 
loppement des  organes  et  des  fonctions  sexuelles,  surtout 
chez  les  femmes.  Dans  bon  nombre  de  cas  il  suffira  d'un 
traitement  rationnel  suivi  à  domicile  et  accompagné  de 
règles  hygiéniques  et  diététiques.  Cependant  certaines 
personnes  qui  ne  peuvent  supporter  les  préparations  fer- 
rugineuses se  trouveront  beaucoup  mieux  d'une  saison 
passée  dans  une  station  d'eaux  minérales  purement  fer- 
rugineuses. 

D'autres  malades  atteints  de  chlorose  ne  retireront 
aucun  bénéfice  du  traitement  ferrugineux  seul,  tandis 


—  414  — 

que  leur  état  s'améliorera  rapidement  dans  une  station 
d'eaux  chlorurées  (1),  ferrugineuses  ou  non,  ou  bien  à  la 
suite  d'un  séjour  aux  eaux  alcalino-sulfatées  de  Fran- 
zensbad,  de  Marienbad  ou  de  Tarasp.  Il  en  sera  ainsi 
surtout  si  la  circulation  de  la  veine  porte  est  ralentie. 

Dans  d'autres  cas  des  eaux  chlorurées  alcalines  conte- 
nant du  fer  ou  de  l'arsenic,  comme  celles  de  Royat  ou  de 
St-Nectaire,  produisent  de  bons  effets. 

Les  eaux  arsenicales  sont  souvent  salutaires  dans  les  cas 
où  les  eaux  ferrugineuses  restent  sans  effet. 

Il  est  particulièrement  important  pour  les  malades 
atteints  de  chlorose  d'éviter  la  fatigue.  Il  faut  donc  sur- 
veiller avec  soin  la  somme  d'exercice  qu'elles  prennent 
aux  stations  balnéaires.  Guidées  par  l'idée  fausse  qu'il  faut 
prendre  le  plus  d'exercice  possible  en  plein  air,  ou  pous- 
sées simplement  par  le  désir  de  suivre  leurs  compagnes 
plus  robustes,  ces  malades  perdent  souvent,  par  excès 
de  fatigue,  tout  ce  qu'elles  avaient  gagné  par  le  séjour  au 
grand  air  et  le  traitement  hydro-minéral  ;  quelquefois 
même  leur  état  s'aggrave  pendant  leur  cure  balnéaire  ou 
climatérique. 

4°  Affections  scrofiileuses  et  tuberculeu- 
ses (^).  —  Autrefois  Kreuznach,   Ems,   Soden,   Rei- 

(1)  A.  Robin,  de  Paris  et  H.  Keller,  de  Rheinfelden,  à  la  suite 
d'expe'riences  sur  le  métabolisme  sont  arrivés  notamment  à  la 
conclusion  suivante  :  les  bains  d'eau  saline  concentrée  (6  pour 
cent  ou  davantage)  produisent  de  bons  effets  dans  ces  formes  de 
chlorose  où  le  métabolisme  azoté  réclame  des  stimulants. 

(2)  Parmi  les  affections  scrofuleuses  nous  comprenons  les  af- 
fections des  ganglions  lymphatiques  et  de  la  peau,  etc.  auxquel- 
les on  donnait  liabituellement  le  nom  de  lésions  strumeuses  ou 
de  scrofulides  avant  la  découverte  de  Koch  du  bacille  de  la  tu- 
berculose ;  la  marche  de  ces  affections  les  sépare  cliniquement 
de  la  tuberculose  qui  survient  dans  les  poumons,  et  les  ganglions 
scrofuleux  hypertrophiés  ne  contiennent  pas  toujours  le  bacille 


—  415  — 

chenhall  et  d'autres  stations  étaient  fréquemment  recom- 
mandées dans  le  traitement  de  ces  affections.  Aujourd'hui 
nous  regardons  l'action  des  eaux  minérales  comme  se- 
condaire.  Eu  été  les  plages  anglaises  \alent  infiniment 
mieux  pour  les  enfants  scrofuleux  que  les  chaudes  sta- 
tions balnéaires  de  l'intérieur,  telles  que  Kreuznach  ou 
Ems. 

Elever  au  bord  de  la  mer  les  enfants  scrofuleux  est  le 
meilleur  moyen  de  combattre  leur  maladie  avec  succès. 
Depuis  la  découverte  du  bacille  de  la  tuberculose  par 
Koch,  on  estime  que  les  affections,  connues  autrefois  sous 
le  nom  de  maladies  scrofuleuses  des  articulations  et  des 
os,  sont  d'origine  tuberculeuse  et  susceptibles  d'un  trai- 
tement chirurgical  aseptique  (1).  Le  succès  d'une  opéra- 
tion de  ce  genre  sera  mieux  assuré  si  elle  est  faite  dans 
un  climat  approprié,  comme  par  exemple  à  l'hôpital  de 
Samaden  dans  la  haute  Engadine,  dirigé  par  le  docteur 
Bernhard,  ou  bien  à  Finfirmerie  royale  des  bains  de  mer 
de  Margate  (2). Dans  certains  cas  d'engorgement  chronique 
des  ganglions  lymphatiques  cervicaux,  provenant  de  la 
tuberculose  ou  d'autres  causesjqu'il  y  ait  ou  non  hyper- 

de  la  tuberculose.  Inutile  de  dire  que  nous  admettons  qu'il  existe 
fort  probablement  en  général  une  diathèse  «  strumeuse  »,  «  lym- 
phatique ))  ou  «  tuberculeuse  »  (congénitale  ou  acquise),  avant 
l'invasion  des  tissus  par  le  bacille  de  la  tuberculose.  En  d'autres 
termes  il  faut  généralement  que  l'organisme  ou  du  moins  certaines 
de  ses  parties  cessent  de  réagir  efficacement  contre  le  bacille.  Mal- 
heureusement ces  prédispositions  à  la  tuberculose  ne  peuvent  être 
■ou  du  moins  ne  sont  pas  diagnostiquées  avant  que  le  microbe 
n'ait  envahi  l'organisme. 

(1)  Tuberculous  disease  of  bones  and  joints,  by  W.  Watson- 
Cheyne,  Edinbourg  et  Londres,  1895. 

(2)  En  France  il  existe   des   installations  analogues,  et  très 
bien  organisées,  à  Berck-sur-Mer. 

D.-S. 


—  416  — 

trophie  des  amygdales, l'usage  d'eaux  chlorurées  en  boisson 
et  en  bains,  ou  encore  de  bains  salins  gazeux  chauds,  peut 
être  avantageux  si  un  séjour  au  bord  de  la  mer  ou  un 
traitement  pharmaceutique  n'a  pas  produit  de  bons  ré- 
sultats. Dans  beaucoup  de  cas  de  cette  nature  cependant 
il  ne  faut  pas  trop  attendre  avant  d'avoir  recours  à  un 
traitement  chirurgical. 

Il  est  aujourd'hui  généralement  admis  que  l'hygiène  et 
le  réiïime  constituent  le  meilleur  mode  de  traitement  de 
la  tuberculose  pulmonaire,  avec  séjour  dans  des  climats 
qu'on  pourrait  nommer  aseptiques,  dans  des  régions  éle- 
vées, au  désert  ou  en  pleine  mer.  A  l'occasion  cependant, 
des  eaux  minérales  arsenicales,  telles  que  celles  du  Mont- 
Dore  OLi  de  laBourboule,  pourront  exercer  une  influence 
temporaire  favorable  (1).  Les  eaux  sulfureuses  des  Pyré- 
nées ont  une  réputation  très  ancienne,  et  l'expérience 
démontre  que  dans  le  catarrhe  qui  accompagne  la  tuber- 
culose pulmonaire  ou  laryngée,  spécialement  dans  les  cas 
torpides,  les  Eaux  Bonnes,  les  eaux  de  Gauterets,  du 
Vernet,  d'Amélie-les-Bains,  de  Bagnères-de-Luchon  et  de 
Bagnères-de-Bigorre  produisent  un  soulagement  marqué. 

Une  station  qui  a  une  grande  réputation  et  qui  est 
souvent  propice  aux  cas  de  phtisie  chronique  accompa- 
gnés de  fréquentes  complications  catarrhales,  c'est  celle 
de  Weissenburg  dans  le  canton  de  Berne.  Cette  station 
est  bien  abritée  et  située  au  milieu  d'une  forêt  de  pins, 
ce  qui  contribue  sans  doute  à  augmenter  son  action  bien- 
faisante. 

Avant  d'envoyer  à  des  stations  thermales  ou  climatéri- 

(1)  Autant  le  séjour  du  Mont-Dore  peut  être  favorable  dans  le 
traitement  des  bronchites  liées  à  i'arthritisme,  à  l'emphysème,  à 
l'asthme,  autant  il  est  dangereux  et  à  rejeter  pour  les  tubercu- 
leux. 

D.-S. 


—  417  - 

ques  des  malades  don!  le  larynx  est  atteint,  on  devrait 
toujours  veiller  à  ce  que  l'endroit  que  l'on  choisit  possède 
un  médecin  capable  de  diriger  le  traitement  local  spécial 
qui  sera  nécessaire. 

Des  pratiques  hydrothérapiques  furent  employées  par 
Brehmer  lorsqu'il  institua  le  traitement  de  la  tubercu- 
lose pulmonaire  par  le  grand  air  à  Goerbersdorf.  Il  em- 
ploya surtout  des  douches  froides  ;  quand  on  en  fait  un 
usage  judicieux,  elles  viennent  en  aide  au  traitement 
par  le  grand  air.  en  fortifiant  la  peau.  Elles  ont  aussi,  de 
même  que  les  a  mouvements  de  gymnastique  respira- 
toire )^  de  diiïérentes  sortes,  l'avantage  de  provoquer  des 
inspirations  profondes.  Les  exercices  respiratoires,  quoi- 
qu'ils produisent  d'excellents  résultats  chez  les  phtisi- 
ques, ne  doivent  être  conseillés  qu'avec  la  plus  grande 
circonspection,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la  méthode  que 
Ton  préconise. 

Souvent  des  applications  hydrothérapiques  relative- 
ment douces  sont  ce  qu'il  y  a  de  préférable  :  elles  main- 
tiennent également  la  peau  en  bon  état.  Les  soins  de  la 
peau,  dit  Hess  {Practitioner^  nov.  1897),  sont  de  grande 
importance,  surtoutchez  les  malades  anémiques  qui  trans- 
pirent beaucoup.  A  Falkenstein.  en  dehors  des  bains 
chauds  ordinaires  de  pi-oprelé,  que  les  malades  suffisam- 
ment robustes  prennent  dans  des  salles  de  bains,  et  les 
malades  faibles  ou  fié\Teux  dans  leur  chambre,  les  garçons 
ou  filles  de  bains  frictionnent  les  malades  dans  leur  lit 
tous  les  matins.  Pour  les  malades  faibles  et  pour  ceux  qui 
transpirent  beaucoup  la  nuit,  on  emploie  une  serviette  de 
toilette  sèche  ;  pour  les  malades  plus  forts  on  se  sert  d'eau 
alcoolisée  ou  d'eau  pure.  Les  malades  robustes,  bien 
nourris  et  exempts  d'anémie,  qui  n'ont  que  de  légères  lé- 
sions, prennent  une  douche  en  jet,  de  10  à  30  secondes 
de  durée,  suivie  de  frictions  énergiques  et  d'une  prome- 

27 


—  418  — 

nade  de  courte  durée.  Winternitz  {zur  Pathologie  u.  Hy- 
drothérapie der  Lungenphthise,  1887)  fait  éponger  ses  ma- 
lades de  la  façon  suivante  :  les  mains  d'abord,  puis  les 
a\ant-bras,  les  bras,  le  visage,  le  cou,  les  cavités  axillaiies, 
le  dos,  l'abdomen  et  enfin  les  membres  inférieurs. 

Pour  empêcher  le  développement  du  catarrhe  bron- 
chique chez  les  tuberculeux,  Schûtze  (1)  et  G.  Glar  (2) 
recommandent  l'emploi  de  la  bande  en  croix  de  Winter- 
nitz (3)  ;  c'est  une  compresse  croisée  que  l'on  applique 
sur  le  thorax,  après  l'avoir  trempée  dans  de  l'eau  froide 
et  tordue. L'application  ordinaire  de  la  compresse  dePries- 
snitz  sur  la  partie  supérieure  du  thorax  a  été  de  même 
conseillée  dans  la  tuberculose  pulmonaire.  Afin  de  pro- 
duire un  état  d'hyperémie  aj'tilicieile  des  sommets  con- 
taminés des  poumons,  il  a  été  très  recommandé  de  faire 
placer  les  malades  dans  la  position  horizontale,  avec  les 
membres  inférieurs  et  la  région  pelvienne  légèrement  sur- 
élevés. E.  Jacob}  (4)  préconise  une  méthode  de  traitement 
pour  atteindre  le  même  résultat.  Elle  consiste  dans  l'appli- 
cation durant  un  quart  d'heure  ou  une  demi-heure,  deux 
fois.par  joui',  d'un  récipient  contenant  de  l'eau  chaude  sur 
la  partie  supérieure  du  thorax;  nous  ne  pouvons  pas  encore 
dire  si  ce  traitement  est  réellement  efficace.  Des  prati- 
ques hydrothérapiques  de  nature  diverse  ont  été  recom- 
mandées dans  beaucoup  de  complications  ou  de  cas  graves 
de  phtisie,  mais  nous  ne  pouvons  les  discuter  ici. 

(1)  «  Die  Hydrothérapie  der  Lungenschwinsucht  » .  Arch.  der 
Balneotherapie  und  Hydrothérapie .  Halle-a-S.  1898,  p.  23. 

(2)  Blatterf.    klin.  Hydrothérapie.  Wien,  1892,  p.  23. 

(3)  «  Hydrotherapeutics  »   in  v.  Ziemssen's  Traité  de   théra- 
peutique générale. 

(4)  «    Ttiermotherapie  der  Lungentuberculose  ».   Verhandlun- 
gen  des  XIV  Congresses  f.  innere  Medicin.  Wiesbaden,  1886, 

p.  576. 


—  419  — 

Un  séjour  pi-olongé  à  de  grandes  altitudes,  en  hiver 
aussi  bien  qu'en  été,  a  certainement  des  effets  propkv- 
lactiques  et  curatifs  sérieux  en  ce  qui  concerne  la  tuber- 
culose pulmonaire.  Il  sera  même  bon  pour  les  enfants 
de  faire  leur  éducation  dans  des  stations  climatérique.s 
alpestres. 

Si  une  grande  partie  de  la  substance  pulmonaire  a 
été  détruite, il  faut  préférer  leslocalités  d'altitudemoyenne 
et  parfois  celles  d'altitude  faible  aux  stations  de  grande 
altitude.  Pour  les  sujets  excitables  et  pour  ceux  qui  ont 
une  toux  irritable,  les  climats  maritimes  plus  doux  et 
d'une  température  plus  égale,  ainsi  que  d^autres  climats 
relativement  bumides,  chauds  et  avec  beaucoup  de  soleil 
conviennent  en  général  mieux.  Quand  il  existe  un  em- 
physème prononcé,  de  la  bronchite  ou  une  affection  car- 
diaque, des  climats  chauds  et  habituellement  secs  sont 
nécessaii-es  et  ils  sont  encore  plus  indiqués  lorsqu'il  existe 
de  l'albuminurie.  Les  cas  avancés,  avec  lièvre  hectique, 
ou  compliqués  de  nombreuses  ulcérations  laryngées  (1) 
ou  intestinales  ou  de  diarrhée  chronique  doivent  être 
traités  à  la  maison  :  il  est  à  peine  nécessaire  d'ajouter 
que  les  malades  atteints  désaffections  très  aiguës  ne  doivent 
pas  voyager  pendant  la  période  aigué. 

(1)  Quoique  l'irritabilité  pharyngée  et  laryngée  soit  excitée 
par  ralmosphère  sèche  des  grandes  altitudes,  comme  elle  Test 
d'ailleurs  par  tous  les  climats  secs,  même  lorsqu'il  n'y  a  pas  de 
poussière,  Derscheid  (Tu6ercw/ose  laryngée  et  altitude,  1897),  a 
démontré  récemment,  après  avoir  examiné  une  statistique  du 
D"^  L.  Spengler,  de  Davos,  que  la  tuberculose  laryngée  en  elle- 
même  pas  plus  que  l'hémoptysie  ne  suffisaient  pas  pour  que-  l'on 
proscrive  le  traitement  aux  grandes  altitudes,  lesquelles  passaient 
à  tort  jusqu'ici  comme  très  mauvaises  pour  ces  deux  maladies. 
Tout  dépend  réellement  de  l'état  général  du  malade,  et  il  est 
aussi  très  important  de  savoir  si  l'on  pourra  le  soigner  d'une 
façon  efficace  dans  une  de  ces  stations  climatériques. 


—  420  — 

Rachitisme.  —  Chez  les  enfants  rachitiqiies  le  ré- 
gime a  une  grande  importance. 

En  ce  qui  concerne  le  choix  du  climat,  ce  sont  surtout 
les  localités  à  air  pur.  abritées  et  ensoleillées,  ou  de  chau- 
des plages  qui  conviennent  à  ces  entants,  de  même  qu'aux 
enfants  scrofuleux.  Il  faut  éviter  le  froid  et  l'humidité. 
Des  bains  chauds  d'eau  saline  concentrée  et  des  pratiques 
hydrolhérapiques  peuvent  être  utiles  en  raison  de  la  force 
de  réaction  des  enfants.  Parmi  les  eaux  minérales  qu'on 
peut  leur  recommander  comme  boisson  en  certains  cas, 
citons  les  eaux  alcalino-terreuses  ferruçrineuses. 

o^'  Syphilis.  —  La  syphilis  n'est  guère  justiciable 
du  traitement  balnéaire.  Elle  réclame  plutôt  une  mé- 
dication pharmaceutique.  L'idée  que  les  eaux  sulfu- 
reuses chaudes,  ou  des  eaux  thermales  quelconques  gué- 
rissent la  syphilis,  ne  repose  sur  aucune  hase  sérieuse. 
Néanmoins  les  bains  chauds, associés  au  traitementmédical 
ordinaire,  principalement  au  traitement  mercuriel  (i), 
peuvent  être  très  utiles.  Un  traitement  énergique  est  plus 
facile  à  organiser  quand  on  éloigne  le  malade  de  ses  occu- 
pations et  de  son  milieu  habituel.  C'est  ainsi  qu'on  traite 
spécialement  la  syphilis  dans  quelques  stations  balnéaires, 
à  Aix-la-Chapelle,  Uriage,  Luchon,  etc.,  par  exemple,  et 
les  résultats  y  sont  satisfaisants  la  plupart  du  temps. 
L'influence  favorable  d'un  traitement  balnéaire  associé  à 
une  cure  spécifique  dépend  de  différentes  causes.  Comme 
nous  lavons  déjà  dit,  il  est  souvent  salutaire  pour  les 
malades  d'être  éloignés  de  chez  eux.  deleiirs  travaux  et 
de  leur  entourage.  Les  bains  (sulfureux  chauds  ou  chlo- 

(1)  Néanmoins,  comme  le  démontre  A.  Neisser  [Berlin,  klin. 
Wochensch.,  1897,  n°s  16  et  17j,  durant  le  traitement  par  les  fric- 
tions, les  bains  lavent  une  partie  du  mercure,  qui  serait  sans  cela 
absorbé,  et  les  bains  sulfureux  en  transforment  une  certaine  pro- 
portion en  sulfure  insolable. 


—  421  — 

rurés  sulfureux)  maintiennent  la  peau  en  bon  état  durant 
le  traitement,  et  très  probablement  favorisent  aussi  l'éli- 
mination par  les  reins  des  toxines  syphilitiques.  Sans 
doute  ils  activent  l'élimination  du  mercure,  mais  en  em- 
pêchant qu'il  ne  se  dépose  dans  les  tissus  d'une  façon 
temporaire,  relativement  inefficace,  ces  bains  accroissent 
son  eifet  spécifique  durant  le  temps  qu'il  séjourne  dans 
l'organisme,  ^e'is^ev  {Balneolog.  Congress,  Berlin,  1897) 
fait  remarquer  que  les  eaux  sulfureuses  prises  en  boisson 
peuvent  aider  à  prévenir  Tentérite  mercurielle  ;  il  croit 
aussi  que  les  eaux  chlorurées  sodiques  ordinaires  (prises 
à  dose  suffisante)  peuvent  avoir  une  action  favorable  sur 
les  échanges  nutritifs  et  les  modifications  subies  par  le 
mercure  dans  son  passage  à  travers  Torganisme.  Chez 
quelques  malades,  cependant,  la  constitution  tout  entière 
est  minée  par  le  virus  syphilitique.  Graduellement  la  ca- 
chexie se  développe,  accompagnée  ou  non  de  lésions  du 
cerveau  ou  des  autres  organes.  Cette  cachexie,  loin  d'être 
guérie  par  le  traitement  spécifique,  est  souvent  aggravée. 
Dans  ces  conditions,  avec  des  symptômes  qui  peuvent 
varier  beaucoup,  l'air  des  forêts  et  des  montagnes  a  sou- 
vent un  effet  salutaire  :  mais  il  faut  y  faire  un  séjour  pro- 
longé pendant  des  semaines  ou  des  mois;  on  peut  en 
même  temps  faire  usage  de  quelque  eau  minérale  simple, 
ou  d'une  eau  thermale  sulfureuse,  surtout  de  celles  que 
l'on   trouve  à   une    orrande    altitude  ou  à  une  altitude 
moyenne  ;  par  exemple,  à  Barèges,  Cauterets,  Bagnères- 
■de-Luchon  et  Wildbad-Gastein.  ",,'''!''." 

Parfois  aussi  on  peut  prescrire  dans  les  cas  de  ce  genre 
des  eaux  ferrugineuses  ou  arsenicales.  Ici  -encore  ce  sont 
les  eaux  situées  à  de  grandes  altitudes  auxquelles  il  faut  ac- 
corder la  préférence, telles  que  celles  du  Mont-Dore,  de  Ba 
Bourboule,  et  (lorsque  les  nouveaux  travaux  :^eron,t, ache- 
vés) de  Levico.  Un  traitement  hydrothérapique  judicieux 


-  4-22  — 


peut  également  rendre  de  grands  services  à  l'occasion. 
L'hiver  devra  être  passé  dans  des  climats  doux,  secs  et  en- 
soleillés qui  n'exigent  pas  une  grande  dépense  de  forces 
de  la  part  de  malades  affaiblis  (1). 


(1)  Les  médications  dites  consécutives,  notamment  aux  eaux 
minérales  sulfureuses,  aux  bains  de  mer,  ne  sont  en  effet 
que  des  auxiliaires  de  la  cure  spécifique  ;  elles  favorisent  les 
fonctions  de  la  peau,  les  échanges  nutritifs,  l'élimination  du 
mercure,  etc.  ;  elles  relèvent  les  forces,  et  permettent  d'élever 
notablement  le  taux  de  la  mercurialisation. 

Les  bains  chauds,  les  douches  chaudes  exercent,  dans  ces 
divers  cas,  une  action  marquée  ;  enfin  les  excellentes  conditions 
hygiéniques  des  stations  balnéaires  placées  à  une  certaine  alti- 
tude, Tair  pur,  Téloignement  de  toutes  les  causes  déprimantes 
propres  au  séjour  des  villes,  réalisent  aussi  des  conditions  très 
favorables. 

Parmi  les  eaux  sulfureuses  considérées  comme  particulièrement 
utiles  dans  ces  cas,  les  plus  fréquentées  en  France  sontLuchon, 
Uriage,  Barèges,  Aix-les-Bains  ;  en  Allemagne,  Aix-la-Cha- 
pelle . 

Ces  stations  balnéaires  sont  indiquées  surtout  dans  les  syphi- 
lis graves,  dans  celles  qui  sont  rebelles,  malignes,  progressives, 
sans  cesse  récidivantes. 

C'est  principalement  dans  les  conditions  que  nous  venons 
d'indiquer  ci-dessus  que  la  cure  spécifique,  employée  sous  forme 
de  frictions  mercurielles,  donne  souvent  les  meilleurs  résultats. 
Tous  les  médecins  qui  exercent  dans  ces  stations  ont  constaté 
que  cette  cure  est  bien  supportée,  même  pendant  un  ou  deux 
mois  ;  elle  s'accompagne  très  rarement  de  saHvation  ou  d'autres 
accidents  mercuriels  ;  jamais  elle  n'est  nuisible  pour  l'état  gé- 
néral des  malades,  mais  au  contraire,  presque  toujours,  sous 
cette  influence,  la  nutrition  s'améliore.  On  voit  de  nombreux 
sypbilitiques,  en  état  de  cachexie,  qui,  au  bout  de  quelques  se- 
maines, reprennent  la  santé  et  la  vigueur;  au  fur  et  à  mesure 
que  les  forces  reviennent,  l'amélioration  de  la  santé  générale  et 
l'augmentation  du  poids  du  corps  coïncident  avec  la  disparition 
des  symptôm&s  spécifiques. 

A.  D.  -  P.  S. 


-  423  — 

G^  Empoisonnement  niétallîqae    chronique- 

—  Dans  les  empoisonnements  chroniques  occasionnés 
par  les  métaux,  spécialement  par  le  plomb  et  le  mercure, 
on  a  quelquefois  recours  à  un  traitement  balnéaire.  Ge- 
pendani  on  n'en  retire  que  peu  de  bénéfice. 

Le  traitement  le  plus  rationnel  consiste  à  introduire 
dans  le  sang  et  dans  les  tissus,  des  substances  pouvant 
former  avec  les  poisons  qui  s'y  trouvent,  un  mélange  so- 
luble;  les  poisons  seront  ainsi  graduellement  éliminés. 
Nous  avons  peine  à  croire  que  les  eaux  minérales  puis- 
sent remplir  ces  conditions. 

On  peut  obtenir  un  certain  résultat  en  augmentant  les 
sécrétions  et  les  excrétions  qui  favorisent  l'élimination  du 
poison.  L'usage  interne  et  externe  d'eaux  thermales  in- 
différentes et  d'eaux  sulfureuses  faibles  contribue  dans 
une  certaine  mesure  à  amener  ce  résultat.  Si,  de  plus, 
nous  considérons  que  c'est  surtout  dans  le  foie  que  ces 
poisons  sont  localisés,  nous  ferons  usage  d'eaux  alcalino- 
sulfatées,  et  d'eaux  sulfatées  chlorurées,  surtout  de  celles 
qui  sont  chaudes  comme  celles  de  Karisbad  et  de  Brides- 
les-Bains.  car  elles  stimulent  la  sécrétion  de  la  bile. 

La  paralysie  occasionnée  pat^  le  plomb  exige,  outre  l'em- 
ploi ordinaire  des  eaux  thermales,  l'usage  des  douches, 
du  massage  et  de  l'électricité. 

70  Caeliexîe  paludéenne,  — Les  affections  palu- 
déennes sont  fréquentes  chez  les  individus  habitant  ou 
ayant  habité  des  contrées  à  malaria,  surtout  dans  les  pays 
chauds.  Le  traitement  balnéaire  n'a  ici  qu'une  importance 
secondaire,  mais  des  médicaments  appropriés  à  la  mala- 
die, combinés  avec  un  long  séjour  à  une  grande  altitude 
où  l'air  est  dépourvu  de  miasmes,  dans  le  voisinage  des 
Placiers  surtout,  donnent  les  meilleurs  résultats  chez  la 
plupart  des  malades. 

Dans  certains  cas  rebelles,  compliqués,  par  exemple,  de 


—   424- 

.  catarrhe  des  intestins  avec  selles  décolorées,  un  traitement 
doux  d'eaux  sulfatées  chlorurées,  ou  alcalino-sulfatées, 
telles  que  celles  de  Brides-les-Bains  et  de  Karlsbad.  sera 
favorable. 

Leseaux  thermales  indifférentes  de  Plombières  suftiront 
aux  personnes  très  délicates.  Lorsque  le  foie  et  la  rate 
ont  pris  un  volume  considérable,  on  ne  peut  guère  espérer 
obtenir  une  diminution  complète  de  volume  de  ces  orga- 

.nes;  mais  nous  avons  vu  lusage  des  eaux  alcalino-sul- 
fatées donner  d'assez  bons  résultats,  surtout  quand  on  les 
prend  dans  une  localité  de  grande  altitude,  à  Tarasp,  par 
exemple.  Un  long  séjour  dans  une  station  alpine  élevée 
doit  toujours  suivre  la  cure  d'eaux  minérales. 

Il  faut  recommander  les  eaux  et  le  climat  de  St-Moritz 
ou  de  Ceresole  Reale  dans  la  cachexie  malarique  avec  ané- 
mie, mais  sans  complications  du  côté  des  intestins.  S'il  y 
a  des  crises  fréquentes  de  névralgie  ou  de  rhumatisme  on 
pourra  essayer  les  eaux  thermales  indifférentes  des  vallées 
alpines,  telles  que  celles  de  ^yilbad-Gastein,  et  les  eaux 
arsenicales  de  stations  plus  élevées,  spécialement  celles 
de  la  Bourboule  et  du  Mont-Dore  ;  ou  bien  encore  celles 

•de  Val  Sinestra  dont  on  peut  faire  usage  à  Tarasp. 

8''  Diabète,  Glycosiirîe.  —  Diabète  sucre  ;  glyco- 
surie. —  Nous  ne  pouvons  exposer  ici  la  pathologie  de  la 
glycosurie  et  nous  renvoyons  le  lecteur  aux  ouvrages  de 
Frerichs,  de  Seegen,  de  Pavy,  de  W.  H.  Dickinson  et  de 
G.  V.  Noorden.  l'auteur  le  plus  récent  qui  ait  traité  ce  sujet. 
Autrefois  on  considérait  les  eaux  minérales  comme  émi- 
nemment efficaces  dans  le  traitement  du  diabète  ;  on  re- 
commandait surtout  les  eaux  thermales  alcalines,  alcalino- 
chlorurées  et  les  eaux  alcalino-sulfatées.  Vichy,  Neuenahr 
et  Karlsbad  étaient  les  stations  balnéaires  qui  avaient  le 
plus  de  réputation  sous  ce  rapport.  Néanmoins  leur  appli- 


—  425  — 

cation  est  fort  limitée.  Nous  ne  connaissons  aucun  cas  de 
diabète  bien  caractérisé  qui  ait  été  guéri  par  l'usage  des 
eaux  ;  mais  on  a  souvent  obtenu  et  on  obtient  encore  une 
grande  amélioration  momentanée,  qu'on  a  pu  prendre 
pour  la  guérison.  Ce  résultat  cependant,  si  nous  le  consi- 
dérons sans  idée  préconçue,  ne  devra  être  attribué  qu'en 
partie  à  l'action  des  eaux. 

Le  résrime.  Hivs^iène  en  général  et  les  exercices  mus- 
culaires  y  entrent  pour  une  grande  part.  Il  est  certain 
que  les  malades  s'astreignent  plus  facilement  à  un  régime 
quand  ils  sont  dans  une  station  balnéairejloin  de  chez  eux. 
Les  conditions  hygiéniques,  le  repos  d'esprit,  les  influen- 
.  ces  cl imatériques  favorisent  la  cure.  Bien  qu'il  n'y  ait  pas 
de  ligne  de  démarcation  bien  définie  entre  eux,  on  peut, 
pratiquement,  diviser  les  cas  de  diabète  en  trois  classes. 

aj  Dans  les  cas  graves,  souvent  aigus,  chez  les  sujets 
jeunes,  avec  perte  de  sucre  considérable,  urine  très  abon- 
dante et  d'un  poids  spécifique  très  élevé,  soif  ardente, 
amaigrissement  rapide  et  grande  diminution  de  forces, 
les  eaux  minérales  n'exerceront  qu'une  1res  légère  in- 
fluence et  la  fatigue  du  voyage  pourra  être  funeste. 

Au  contraire,  un  traitement  pharmaceutique  et  un  ré- 
gime alimentaire  suivis  à  domicile,  ou  dans  le  voisinage 
immédiat,  principalement  dans  une  localité  abritée,  d'al- 
titude moyenne,  pourront  quelquefois  enrayer  les  progrès 
de  la  maladie. 

Quelques  auteurs  n'appliquent  le  terme  de  diabète  qu'à 
des  cas  de  ce  genre,  accompagnés  d'amaigrissement.  Par 
exemple,  quelques  auteurs,  comme  le  D' Lauder  Brunton 
(Conférence  clinique  sur  le  diabète,  St-Barth.  Med. 
Journ.,  février  1896,  p.  67),  désignent  les  cas  accompa- 
gnés d'obésité  sous  le  nom  de  glycosurie  goutteuse  ou 
graisseuse.  Si  le  terme  diabète  est  pris  dans  ce  sens,  il 


—  4i26  — 

faut  ajouter  que  seuls  les  cas  de  glycosurie  (1)  peuvent 
être  traités  par  les  eaux  minérales. 

C'est  parce  qu'un  grand  nombre  de  cas  de  glycosurie 
chronique  ou  de  diabète  bénin  peuvent  se  transformer 
en  diabète  grave,  que  le  D""  Pye  Smith  (Conférence  clini- 
que, Guifs  HospitalGaz.,  14  mars  1896,  p.  126)  et  d'au- 
tres auteurs  préfèrent  conserver  le  terme  de  diabète  pour 
les  cas  bénins,  aussi  bien  que  pour  les  cas  graves. 

b)  Dans  les  formes  chroniques  de  la  maladie,  sans 
grandes  variations,  du  moins  au  début,  dans  le  poids  du 
corps,  et  sans  symptômes  de  diabète  aigu,  le  régime  ali- 
mentaire bien  compris,  sans  restrictions  trop  sévères^ 
une  vie  bien  réglée,  de  l'exercice  au  grand  air  et,  à  l'oc- 
casion, un  traitement  pharmaceutique,  agiront  tout  aussi 
bien  que  les  eaux  minérales.  Il  est  bien  connu  que  les 
secousses  morales  et  les  soucis  ont  une  grande  part  dans 
la  production  de  cette  variété  de  diabète  comme  de  toutes 
les  autres.  Il  faut  donc,  autant  que  possible,  éviter  au  ma- 
lade tout  sujet  d'inquiétude  et  d'anxiété.  Un  fréquent 
chansfement  de  résidence  et  de  climat  est  souvent  favo- 
rable,  sans  l'adjonction  d'aucun  autre  traitement,  même 
y  compris  le  traitement  balnéaire,  pourvu  que  le  régime 
alimentaire  nécessaire  soit  observé.  Si,  ainsi  qu'il  arrive 
souvent,  les  forces  ont  beaucoup  diminué,  ces  change- 
ments de  résidence  devront  être  de  longue  durée.  11  faut 
choisir  un  climat  plus  doux  que  celui  que  le  malade  habite 
d'ordinaire,  et  demandant  peu  de  dépense  de  la  part  de 
l'organisme.  Un  séjour  prolongé  dans  une  région  alpestre 
ou  forestière  élevée,  sera  particulièrement  utile  en  été, 

(1)  Si  l'on  donne  au  terme  «  diabète  »  son  sens  le  plus  étendu, 
le  mot  glycosurie  employé  par  opposition  à  celui  de  diabète  ne 
peut  être  appliqué  qu'à  des  cas  où  la  présence  du  sucre  dans  l'urine 
est  due  à  des  causes  momentanées,  et  où  le  sucre  est  en  petite 
quantité  (environ  1  pour  cent)  et  disparaît  sans  traitement  spécial. 


—  427  — 

tandis  que  pour  l'hiver  on  recherchera  les  stations  à  cli- 
mat doux  et  ensoleillé. 

Etant  donnée  la  grande  inlluence  exercée  par  l'état 
psychique  chez  les  diabétiques,  il  faut  autant  que  possi- 
ble joindre  au  changement  d'air  quelque  occupation  inté- 
ressante; aussi  retire-t-on  souvent  uni^rand  bénéfice  d'un 
voyage  en  Egypte,  avec  excursion  sur  le  Nil,  ou  en  Sicile, 
ou  dans  les  Iles  Ioniennes;  on  peut  encore  faire  une 
croisière  sur  la  Méditerranée,  faire  un  séjour  à  Rome  ou 
dans  la  Riviera. Cependant  il  est  parfois  difficile  en  voyage 
de  suivre  un  régime  alimentaire  strict,  il  ne  faudra  donc 
conduire  le  malade  que  dans  des  localités  où  il  pourra  se 
procurer  en  abondance  les  aliments  variés  qui  lui  con- 
viennent. 

Dans  beaucoup  de  cas  un  traitement  aux  eaux  minérales 
pendant  l'été  constituera  une  forme  utile  de  changement 
d'air.  Pour  les  personnes  affaiblies  on  obtiendra  de  bons 
résultats  d'un  séjour  dans  une  station  thermale  d'eau  in- 
différente et  d'altitude  moyenne,  par  exemple  à  Gastein, 
Buxton,  Wildbad,  Schiangenbad  et  Ragatz  ;  on  y  joindra 
une  quantité  très  modérée  d'eau  alcalino-chlorurée  prise 
en  boisson. 

Dans  d'autres  cas,  il  faudra  recommander  l'usage  in- 
terne d'eaux  alcalines  ,  ou  d'eaux  alcalino-chlorurées 
sans  autres  remèdes  (Vichy,  Neuenahr,  Obersalzbrunn, 
Royat,  ou  la  Bourboule).  Il  ne  faut  pas  oublier  qu'un 
régime  alimentaire  approprié,  sans  être  trop  sévère,  est 
essentiel  et  doit  devenir  une  habitude  chez  les  diabéti- 
ques. Quelques  malades  de  cette  classe  et  de  la  classe 
suivante  sont  prédisposés  à  la  goutte  ;  il  faut  en  tenir 
compte  dans  le  traitement.  Une  albuminurie  légère  pro- 
venant de  lésions  interstitielles  chroniques  des  reins, 
peut  se  rencontrer  chez  les  sujets  plus  âgés  appartenant  à 
cette  classe. 


—  428  — 

c)  Parmi  les  malades  appartenant  à  une  troisième  classe 
de  glycosuriques,  nous  trouvons  une  tendance  à  la  poly- 
sarcie  :  la  proportion  de  sucre  dans  Turine  de  ces  malades 
est  très  variable.  Les  malades  de  cette  catégorie  peuvent 
avoir  des  attaques  de  gravelle  urique  alternant  avec  des 
attaques  de  glycosurie,  et  des  dépôts  de  sucre  et  d'acide 
urique  peuventse  produire  simultanément.  L'albuminurie 
fait  aussi  quelquefois  son  apparition  chez  ces  malades, 
d'abord  par  intervalles,  puis  régulièrement  ;  mais  la  plu- 
part du  temps  il  n'y  a  qu'une  petite  quantité  d"albumine. 
Chez  les  glycosuriques  obèses,  on  observe  en  générai  de 
la  stase  veineuse  abdominale  et  le  muscle  cardiaque  s'af- 
faiblit. Cette  affection  n'est  pas  rare  chez  les  goutteux  ou 
chez  les  héréditaires  goutteux.  Pour  cette  catégorie  de 
malades  les  eaux  minérales  sont  souvent  utiles,  spéciale- 
ment les  eaux  alcalino-sulfatées,  de  même  que  les  eaux 
purement  alcalines.  Il  faut  donner  la  préférence  aux  sour- 
ces chaudes.  Les  eaux  de  Rarlsbad,  Brides-les-Bains,  Vi- 
chy, jSeuenahr  doivent  leur  réputation  dans  le  diabète  à 
Faction  qu'elles  exercent  sur  les  maladies  dont  nous  ve- 
nons de  parier. 

Il  faut  conseiller  Contrexéville  surtout  quand  la  gra- 
velle alterne  avec  la  glycosurie.  On  peut  aussi,  parfois, 
recommander  les  eaux  de  Harrogate  et  de  Llandrindod  ; 
la  petite  quantité  de  soufre  qu'elles  contiennent  n'est  pas 
une  contre-indication.  Un  long  séjour  dans  des  stations 
climatériques  de  montagnes  a,  en  général,  un  effet  salu- 
taire dans  beaucoup  de  cas.  Pour  cette  classe  de  glycosuri- 
ques on  peut  combiner  le  massage  et  la  gymnastique  sué- 
doise avec  le  traitement  balnéaire  ou  climatérique,  s^i  les 
-malades  sont  obèses  et  ne  prennent  pas  un  exercice  suf- 
fisant. 

Afin  de  se  bien  rendre  compte  du  régime  alimentaire 
qui  conviendra  le  mieux  à  chaque  diabétique,  ou  à  un 


—  429  — 

même  dinbétique  aux  ditt'érentes  périodes  de  sa  maladie, 
il  sera  très  utile  de  le  faire  séjourner  d'une  façon  tempo- 
raire soit  dans  un  établissement  thermaLsoit  dans  une  sta- 
tion climat  érique  ou  autre,  où  tes  urines  pourront  être 
régulièrement  analysées  et  où  il  sera  possible  de  se  rendre 
compte  des  effets  que  les  différents  régimes  alimentaires 
exer<:ent  sur  les  échangées  nutritifs. 

Le  diabète  insipide  peut  être  considéré  comme  une 
polyurie  d'origine  nerveuse;  il  en  sera  question  quand 
nous  parlerons  des  affections  du  système  nerveux. 

9°  Gravelle  nrinaipe. —  On  regarde  souvent  la  gra- 
velle  comme  une  maladie  des  voies  urinaires,  ce  qui  n'est 
pas  plus  correct  que  si  l'on  disait  que  le  diabète  est  éga- 
lement une  affection  de  l'appareil  urinaire.  La  gravelle 
est  occasionnée  par  une  assimilation  défectueuse  et  par 
un  trouble  dans  les  échanges  nutritifs  et  dans  le  métabo- 
lisme des  tissus. 

Il  y  a  plusieurs  espèces  de  gravelle  :  i°  acide  urique  et 
urates  ;  2*^  oxalate  de  chaux  ;  3**  gravelle  phosphatique 
(phosphate de  chaux  et  phosphate  tricalcique).  Nous  pou- 
vons nous  borner  à  la  première  espèce  Tgravelle  urique). 
Elle  est  souvent  héréditaire,   fréquemment  associée  à  la 
goutte  et  au  rhumatisme  (diathèse  arthritique).   Parfois 
aussi  elle  est  due  à  l'usaç^e  d'eaux  calcaires  ou  encore  à 
des  causes  inconnues.  Cependant  la  plupart  du  temps  on 
observe  cette  maladie  chez  les  personnes  qui  mangent 
beaucoup  ou  qui  prennent  une  grande  quantité  de  stimu- 
lants alcooliques,  sans  faire  suffisamment  d'exercice;  il 
est  donc  essentiel  de  surveiller  le  genre  de  vie  et  le  régime 
des  malades. 

Pour  les  malades  disposés  à  l'obésité  et  à  la  congestion 
de  la  face  il  faut  choisir  les  eaux  sulfatées  et  les  eaux  al- 
calino-sulfatées.  Les  personnes  pâles  et  disposées  à  la 
diarrhée  se  trouveront  bien  de  Tusage  des  eaux  alcalines 


—  430  — 

simples.  Pour  les  sujets  maigres  les  eaux  chlorurées  sont 
préférables.  Beaucoup  de  médecins  français  donnent  la 
préférence  aux  eaux  terreuses  de  Gontrexéville. 

On  peut  conseiller  comme  boisson  diététique,  avec  une 
certaine  chance  de  succès,  un  verre  d'eau  de  Luhatschowilz 
pris  matin  et  soir,  chaud  ou  froid.  On  augmentera  ou  on 
diminuera  la  quantité  d'eau  suivant  les  malades. L'examen 
régulier  des  urines  décidera  la  question.  En  Portugal,  les 
eaux  de  Yidago  jouissent  d'une  réputation  toute  spéciale. 
On  considère  qu'elles  réussissent  toujours  à  chasser  ou  à 
prévenir  les  calculs  rénaux.  Pour  d'autres  personnes  une 
dose  d'eau  chaude,  prise  soir  et  matin,  ou  simplement 
d'eau  distillée,  ou  d'eaux  presque  pures  comme  celles 
de  Malvern  ou  d'Evian,  ou  des  eaux  gazeuses  dites  de 
table  comme  celles  d'Apollinaris,  de  Roisdorf,  de  Sel- 
ters  etc.  en  même  temps  qu'un  genre  de  vie  bien  réglé, 
suffisent  pour  empêcher  la  réapparition  de  la  gravelle 
urique. 

Oxalnrie.  —  Dans  Voxalurie  persistante,  avec  dys- 
pepsie, il  est  souvent  plus  facile  de  remédier  aux  troubles 
de  la  disfestion  et  du  métahoUsme  trénéral  par  un  traitement 
hvdro-minéral  associé  au  régime  et  à  un  exercice  régulier 
que  par  une  médication  pharmaceutique  ordinaire. 

Parmi  les  eaux  minérales  celles  du  groupe  alcalino- 
terreux  (Gontrexéville,  ^Vildungen,  etc.)  sont  fort  utiles 
et  souvent  préférables  aux  eaux  alcalines  simples  plus 
fortes  de  Vichy,  etc.  Quand  le  système  nerveux  est  sur- 
tout atteint,  —  par  suite  de  surmenage  ou  d'émotions, 
—  un  séjour  dans  une  station  climatérique  tranquille, 
sans  traitement  spécial  ou  combiné  avec  des  eaux  ther- 
males indilTérentes,  d'un  effet  diurétique  peu  prononcé, 
produira  souvent  de  bons  effets. 

Pliosphaturie.  —  Li\  phosphaîurie  inquiète  souvent 


—  431  — 

beaucoup  les  éludianls  et  les  hommes  de  vie  sédentaire. 
Généi'alement  il  n'est  pas  besoin  d'avoir  recours  à  Tusage 
d'eaux  minérales.  Une  grande  somme  d'exercice  en  plein 
air  suffit  pour  combattre  le  mal.  L'exercice  agit  d'une 
façon  favorable,  en  partie  peut-être  parce  qu'il  augmente 
la  circulation  dans  Festomac,  et  facilite  ainsi  le  retour 
dans  le  sang  de  l'acide  cblorhydrique  nécessaire  dui'ant 
le  processus  de  la  digestion  et  diminue  l'alcalinité  du 
sang  et  de  l'urine.  Nous  avons  souvent  remarqué  que  la 
pratique  régulière  d'un  sport  tel  que  l'escrime,  Téquita- 
tion,  le  golf,  ou  mieux  encore  des  marches  dans  les  Alpes 
ou  dans  d'autres  régions  montagneuses  avaient  pour  effet 
de  rendre  très  claires  les  urines  que  la  présence  de  phos- 
phates maintenait  troubles  pendant  des  mois,  par  suite 
d'une  quantité  insuffisante  d'acide.  — V.D'"Lauder  Brun- 
ton,  Con/ere/ici?  sur  l'actt07ides  médicaments,  Londres,  1897, 
p.  540.  Les  eaux  alcalines  simples  que  l'on  prescrit  par- 
fois, augmentent  la  plupart  du  temps  la  phosphaturie, 
et  chez  les  malades  qui  nous  occupent  produisent  une 
dépression  nerveuse.  D'autre  part,  les  eaux  chlorurées  ont 
en  général  une  influence  favorable  qui  provient,  croyons- 
nous,  de  leur  action  stimulante  sur  les  membranes  mu- 
queuse et  musculaire  de  l'estomac  et  du  duodénum. 

10°  Rhumatisnie.  —  Les  affections  rhumatismales 
exigent  des  traitements  très  variés,  suivant  les  individus 
et  la  constitution  des  malades,  d'autant  plus  que  le  terme 
de  rhumatisme,  tel  qu'il  est  employé  à  présent,  comprend 
des  affections  de  nature  diverse  dont  les  progrès  de  la 
science  finiront  par  dégager  les  variétés.  Il  est  à  peine  né- 
cessaire de  dire  que  nous  ne  nous  occuperons  ici  que  de 
la  forme  chronique  ou  pseudo-chronique  du  rhumatisme. 
Plus  un  cas  se  rapproche  de  la  forme  aiguë  ou  subaiguë, 
plus  il  faut  apporter  de  soin  et  de  prudence  dans  le  trai- 
tement balnéaire. 


—  432  — 

ConT^alescence  du  phamatisme  articula^ire 
a.iga.  —  La  prudence  est  surtout  indispensable  dans  la 
convalescence  du  rhumatisme  articulaire  aiîiu,  ou  chez  les 
sujets  prédisposés  k  cette  maladie.  Tout  l'organisme  est 
alors  d'une  sensibilité  extrême,  la  peau  est  très  faible,  la 
circulation  est  facilement  excitée,  la  digestion  est  troublée 
et  une  cause  relativement  légère  peut  amener  une  rechute 
ou  une  nouvelle  atteinte  de  la  maladie.  On  peut  dire  que, 
dans  ces  cas,  plus  la  date  de  la  dernière  attaque  est  rap- 
prochée et  plus  l'individu  est  jeune,  plus  il  est  facile  de 
provoquer  une  rechute  par  imprudence. 

Il  est  à  peu  près  certain  que  le  rhumatisme  articulaire 
aigu  est  de  nature  complètement  différente  du  rhuma- 
tisme chronique  ordinaire,  musculaire  ou  articulaire 
(arthrite  rhumatoïde,  arthrite  déformante).  Nous  n'en 
avons  parlé  ici  qu'en  raison  de  la  similitude  des  noms, 
et  pour  plus  de  facilité. 

Les  pratiques  ordinaires  de  la  balnéothérapie  ne  con- 
viennent pas  dans  la  première  période  de  la  convales- 
cence du  rhumatisme  articulaire  aisTi  :  mais  si  la  conva- 
lescence  est  très  lente,  si  le  cœur  reste  faible  et  facilement 
irritable,  avec  ou  sans  complications  du  côté  des  valvules, 
et  si  l'on  peut  permettre  au  malade  de  voyager,  entouré 
de  soins  spéciaux,  une  série  de  bains  pris  avec  beaucoup 
de  prudence,  aux  bains  salins  gazeux  de  Nauheim  ou 
d'Oeynhausen  aura  probablement  une  action  très  favo- 
rable (1). 

Si  la  santé  générale  est  bonne,  le  cœur  indemne,  et 
si  les  fonctions  de  la  peau  se  font  normalement  mais  que, 
d'autre  part,  les  articulations   restent  plus  ou  moins 


(1)  En  France,  la  station  de  Bourbon  l'Archambault  remplitles 
mêmes  indications. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  433  — 

raides  et  tuméfiées,  on  peut  recourir  aux  eaux  thermale 
iudiiTéreiites  et  aux  eaux  cliloiurées. 

Les  douches,  le  massage  et  la  g  jmnaslique  suédoise 
peuvent  être  utiles,   mais  au  début  il  ne  faul  se  seiyir  de 
ces  moyens  accessoires  qu'avec  la  plus  g  rande  piudence. 
Le  traitement  par  les  bains  devra  s  ouvent  se  piolcn^er 
pendant  cinq  ou  six  semaines,  parfois  d  avantage,  et  il  fau- 
dra toujours  le  faire  suivre  d"  un  séjour  dans  une  localité 
d'altitude  moyenne,  à  cli  mat  sec  et  ensoleillé,  telle  que 
Les  Avants,  Glion,   St- Beatenberg,  le  Gurnigel,  Baden- 
weiler.  On  peut  faire  choix  aussi   d'une  station  maritime 
à  climat  suffisa  mment  chaud.  En  hiver  la  Biviera  occi- 
dentale fournira  les  stations  climalériques  les  mieux  ap- 
propriées. 

Rhumatisme  articulaire  chronique.  Rhu- 
matisme articulaire  chronique  et  lésions  consécutives  an 
rhumatisme  articulaire  aigu.  —  Lorsque  les  attaques  de 
rhumatisme  ont  laissé  un  gonflement  ou  une  arthrite  chro- 
nique, sans   que  la  constitution  générale  se  trouve  affec- 
tée, les   agents  fournis  par  la  balnéothérapie  sont  nom- 
breux.  Toutes  les  eaux  thermales  indifférentes  les  plus 
chaudes  et  les  eaux  sulfureuses  chaudes  peuvent  servir- 
il  en  est  de  même  des  bains  d'eau  saline  concentrée  de 
l'Angleterre  et  du   continent.  On  peut  employer  le  mas- 
sage, les  douches,  la  douche-massage,  les  mouvements 
passifs,  la  gymnastique  suédoise,  les  mouvements  volon- 
taires gradués,  la  marche  ou  le  cyclisme  gradué,  pourvu 
que  ces  interventions  se  fassent  avec  soin  et  qu'on  les 
adapte  à  chaque  cas  particulier. 

Souvent  on  prescrit  avec  avantage  des  applications 
locales  chaudes,  tels  que  des  cataplasmes  de  terre  de 
bruyère,  de  tourbe,  simple,  sulfureuse  ou  saline,  ainsi 
que  des  bains  locaux  avec  les  mêmes  substances  et  des 
bains  de  sable  chauffé.  En  hiver  des  localités  à  climat  sec 

S8 


—  434  — 

et  ensoleillé,  telles  que  celles  de  la  Riviera  orientaley 
seront  tout  indiquées. 

Rlianiatisnie  lunsculaîre  chronique.  —  L'ana- 

lomie  pathologique  du  rhumatisme  musculaire  est  fort 
complexe,  et  cela  se  comprend  étant  donné  que  cette  af- 
fection, lorsqu'elle  n'est  pas  accompagnée  de  complica- 
tions, n"est  jamais  mortelle. 

Myosite  chronique,  luniba«;o,  etc.  —    Certains 
cas  sont  compliqués  d'ostéo-arthrite,  ou  de  goutte.  Chez 
quelques  malades  cette  affection  peut  réellement  produire 
une  douleur  réflexe  provenant  de  ce  qu'on  appelle  1'  «  ir- 
radiation )),  et  la  maladie  peut  en  réalité  avoir  son  point 
de  départ  dans  une  ostéo-arthrite  ou  une  autre  lésion  de 
l'épaule,  de  la  hanche,  ou  d'une  articulation  interverté- 
brale. Dans  d'autres  cas  la  douleur  dont  se  plaint  le  ma- 
lade a  son  siège  dans  une  névrite  partielle  de  quelque 
tronc  nerveux  ou  de  ses  rameaux.  Dans  d'autres  cas  en- 
core, surtout  dans  certaines  formes  de  lumbago,  la  dou- 
leur peut  avoir  été  provoquée  par  la  rupture  de  fibres 
musculaires  en  partie  dégénérées  ou  encore  de  tissus  in- 
terstitiels, —  rupture  consécutive  à  un  léger  effort  ou  à 
un  traumatisme,  qui  n'auraient  pas   atteint  des  muscles 
parfaitement  sains.  Dans  le  rhumatisme  musculaire  chro- 
nique les  bains  chauds  entiers  peuvent  être   prescrits 
comme  dans  les  cas  précédents,  et  on  peut  plus  facilement 
y  joindre  des  douches.  Souvent  un  traitement  interne  est 
nécessaire,  outre  les  bains.  Gela  dépend  de  la  nature  des 
complications  telles  que  la  dyspepsie,  la  constipation  ou  la 
diathèse  urique.  Gomme  cure  complémentaire,  il  faudra 
choisir,  de  même  que  pour  les  affections  du  groupe  pré- 
cédent,  des  localités  sèches  et  ensoleillées,    d'altitude 
moyenne,  si  c'est  possible,  situées  sur  les  versants  sud- 
ouest  des  montagnes  ou  encore  sur  des  plateaux. 


—  435  — 

Quelques  douleurs  localisées  qui  ont  leur  siège  soit 
entièrement  dans  les  muscles,  soit  en  partie  dans  les 
muscles  et  les  tissus  fibreux,  et  en  partie  dans  les  nerfs, 
accompagnées  parfois  de  points  indurés  douloureux 
(myosite  rhumatismale  chronique),  peuvent  être  traitées 
d'une  façon  très  satisfaisante  par  le  massage,  avec  ou  sans 
cure  climatérique.Dans  cette  classe  onpeutprobablement 
ranger  certains  cas  de  lumbago,  et  il  est  important  de 
voir  s'il  n'y  a  pas  dans  les  muscles,  les  fascias  et  les  tis- 
sus fibreux  sous-cutanés  de  ces  points  indurés  dont  nous 
avons  parlé  (nodosités  rhumatismales)  surtout  dans  les 
cas  pris  pour  du  rhumatisme  musculaire  ordinaire,  de  la 
sciatique  ou  de  la  névralgie.  H.  Strauss  (1)  et  d'autres 
auteurs  indiquent  que  si  on  peut  découvrir  ces  points^ 
le  traitement  local  par  le  massage,  les  bains  chauds,  des 
compresses  ou  des  bains  locaux  de  tourbe,  de  boue,  don- 
nera souvent  d'excellents  résultats. 

La  grande  tendance  aux  rechutes,  dans  le  rhumatisme 
chronique,  exige  que  la  peau  soit  fortifiée  par  des  prati- 
ques hydrothérapiques,  par  un  exercice  actif  et  par  le 
séjour  au  grand  air.  Ce  dernier  point  devrait  devenir  une 
habitude  journalière  chez  les  rhumatisants. 

11°  Sciatique  et  affections  similaires.  —  La 

sciatique^  les  névralgies  et  autres  affections  du  même  genre 
sont  souvent  d'origine  goutteuse .  Il  y  a  encore  d'autres 
causes  à  ces  affections.  Les  formes  les  plus  graves  sont,  en 
général,  dues  à  de  la  névrite  et  demandent  tout  d'abord 
du  repos  ;  il  faut  s'abstenir  absolument,  pendant  la  pé- 
riode aiguë,  de  massage,  de  douche-massage,  de  douches 
violentes;  mais  la  période  aiguë  une  fois  passée,  les  eaux 
thermales  sont  utiles.  On  emploie  dans  ces  cas  des  eaux 
thermales  indifférentes  ou  des  eaux  thermales  chlorurées 

(1)  Berlin,  klin.  Wochensch.^  1898,  n.  5  et  6. 


—  436  — 

ou  sulfurées  ou  encore  chlorurées  froides  que  Ton  fait 
chaufîer. 

On  peut,  avec  avantage,  combiner  les  bains  chauds 
avec  les  douches  et  le  massage. 

Les  douches  chaudes,  les  douches  alternées  (écossaises) 
ou  la  douche-massage  constituent  la  partie  principale  du 
traitement  hydrominéral  dans  beaucoup  de  cas  de  sciati- 
que,  de  rhumatisme,  etc.  ;  on  peut  suivre  ce  traitement 
à  Aix-les-Bains,  Aix-la-Chapelle,  Uriage,  Bourbonne, 
Harrogate,  Bath,  Sidmouth  et  dans  beaucoup  d'autres 
stations.  Il  est  en  général  appliqué  sur  tout  le  corps, quoi  - 
qu'il  soit  principalement  dirigé  sur  les  parties  malades. 

1:2°  Artlirîte  rlmuiatoïde.  —  Pour  cette  affection, 
qui  difïère  de  la  goutte  et  du  rhumatisme  vrai,  nous  nous 
servons  du  terme  employé  d'abord  par  sir  A.  B.  Garrod 
en  1858.  11  y  a  d'autres  dénominations  d'un  usage  éga- 
lement général  :  arthrite  ou  polyarthrite  déformante, 
employée  par  YirchoT\  ;  ostéo-arthrite,  expression  habi- 
tuelle parmi  les  chirurgiens  anglais  ;  rhumatisme  chro- 
nique des  articulations;  arthrite  rhumatismale  chronique 
et  çfoutte  rhumatismale:  ce  sont  d'anciens  termes  mais 
encore  très  employés  (1). 

Les  traumatismes  paraissent  jouer  un  rôle  prédomi- 
nant dans  l'apparition  de  la  forme  monoarliculaire  de 
cette  affection,  principalement  chez  les  personnes  âgées  et 
faibles  (maladie  sénile  de  la  hanche)  chez  lesquelles  le 
pouvoir  de  reconstitution  des  tissus  est  affaibli.  Dans 
les  variétés  plus  aiguës  et  subaiguës  de  la  maladie,  sur- 
tout si  elle  est  accompagnée  d'un  certain  degré  de  fièvre 

(1)  Dans  notre  description  des  divers  établissements  balnéaires 
nous  avons  parfois  fait  allusion  à  cette  maladie  sous  l'expression 
encore  si  populaire, pour  cette  classe  de  cas,  de  rhumatisme  chro- 
nique et  d'affections  rhumatismales  chroniques. 


-  437  — 

(chez  les  personnes  jeunes,  mais  parfois  aussi  chez  des 
personnes  âgées),  il  y  a  des  raisons  pour  admettre  l'opi- 
nion émise  par  Max  Schiiller,  de  Bei-lin,  et  Bannatyne  et 
Wohlmann,  de  Bath,  d'une  intervention  microbienne 
dans  la  production  delà  maladie.  Dans  d'autres  cas,  dési- 
gnés sous  le  nom  de  «  pseudo-rhumatismes  »,  les  articu- 
lations peuvent  également  être  affectées;  il  s'agit  alors 
non  du  développement  local  d'éléments  microbiens,  mais 
de  l'action  de  toxines  circulant  dans  le  sang  ;  les  micro- 
bes interviennent  dans  d'autres  parties  de  l'organisme 
en  y  provoquant  des  suppurations  chroniques,  des  ca- 
tarrhes, etc.  L'influence  du  système  nerveux  dans  cette 
maladie  est  très  douteuse  (1).  Il  y  a  encore  lieu  de  signa- 
ler qu'une  arthrite  monoarticulaire  persistant  d'une  ma- 
nière chronique  (par  ex.  au  genou)  chez  une  personne 
d'âge  moyen,  en  apparence  biea  portante,  peut  de- 
venir accidentellement  tuberculeuse  ;  elle  ne  se  trans- 
forme pas  en  arthrite  rhumatoïde  avec  épanchement, 
comme  on  le  croyait  autrefois. 

Les  opinions  soutenues  actuellement  quant  à  la  patho- 
logiede  l'arthrite  rhumatoïde  chronique,  et  admirablement 
résumées  au  congrès  médical  de  Berlin  de  1897,  par  le 
professsur  Bâumler^  ont  mis  au  point  ce  que  l'on  peut 
attendre  de  son  traitement.  On  envoie  les  malades  dans 
un  grand  nombre  de  stations  hydro-minérales,  mais  au- 
cune ne  produit  un  effet  réellement  curatif.  L'état  général 
est  toutefois   fréquemment  amélioré  par  un  traitement 

(1)  Bien  des  lésions  articulaires  chroniques  sont  évidemment 
d'origine  nerveuse.  L'histologie  pathologique  n'a  pas  encore  dit 
son  dernier  mot  et  il  existe  sans  doute  des  centres  trophiques 
qui  peuvent  être  touchés  au  cours  d'une  infection  ou  d'une  auto- 
intoxication et  entraîner,  par  la  suite,  le  développement  d'ar- 
thropathies. 

A.  D.  —  P.  S. 


-  438  — 

très  doux  quand  on  emploie  des  eaux  indifférentes  ther- 
males, des  eaux  sulfurées  ou  chlorurées  thermales  ;  les 
eaux  alcalines  chlorurées,  quand  elles  sont  situées  dans 
de  bons  climats,  et  spécialement  quand  elles  se  trouvent 
à  des  altitudes  modérées,  donnent  aussi  de  bons  résultats. 
On  emploie  souvent  des  bains  entiers  de  boue  ou  de 
tourbe.  On  préfère  quelquefois  les  bains  locaux  ou  des 
applications  locales  dans  les  arthrites  monoarticulaires. 
Les  bains  de  vapeur  chauds  ou  les  bains  d'air  chauds  peu- 
vent aussi  rendre  des  services,  principalement  quand  l'af- 
fection est  limitée  à  une  articulation,  surtout  dans  les 
cas  où  il  y  a  de  vives  douleurs. 

Le  changement  de  localité  constitue  un  élément  impor- 
tant dans  le  traitement  de  cette  maladie,  surtout  si  les 
malades  se  rendent  dans  des  régions  où  le  climat  est  sec 
et  ensoleillé,  sans  chaleur  excessive  ou  froid  vif.  Des 
changements  judicieux  de  climats,  un  régime  simple  mais 
reconstituant,  avec  l'usage  modéré  mais  systématique 
d'exercices  de  différente  nature,  et  continué  pendant 
plusieurs  années,  donnent  souvent  un  résultat  satisfai- 
sant. 

Le  professeur  A.  Ott  (Congrès  médical  de  Berlin  de 
1897)  pense  que  toutes  les  variétés  de  bains  locaux  ou 
généraux,  employés  dans  l'arthrite  rhumatoïde,  doivent 
leur  efficacité  surtout  à  la  chaleur.  Par  conséquent, 
selon  cet  auteur,  le  bain  le  plus  chaud  est  probablement 
celui  dont  le  malade  retirera  le  plus  grand  bénéfice, 
pourvu  que  ses  organes  soient  en  état  de  supporter  la  cha- 
leur, et,  dans  un  traitement  balnéaire,  il  faut  éviter  les 
plus  hautes  températures  au  début,  par  crainte  d'une 
réaction  trop  vive.  On  peut  expliquer  ainsi  les  bons  effets 
des  bains  d'air  chauds  locaux  de  Tallerman-Scheffield. 

La  maladie  sénile  de  la  hanche  [malum  coxae  sentie) 
est  habituellement  prise  pour  de  la  goutte  ou  du  rhuma- 


—  439  — 

tisme  parle  malade  lui-même.  Les  médecins  la  considè- 
rent généralement  comme  une  variété  d'arthrite  rhuma- 
toïde  analogue  à  celle  de  l'articulation  de  l'épaule.  En 
ce  qui  concerne  le  traitement  balnéaire,  nous  renvoyons 
à  ce  qui  vient  d'être  dit  ;  mais  il  y  a  peu  de  chance  qu'un 
traitement  soit  efficace. 

Les  nodosités  multiples  des  articulations  des  doigts 
guérissent  aussi  rarement;  et  certains  malades  ont  fait  le 
tour  d'un  grand  nombre  de  villes  d'eaux,  suivant  leur 
propre  inspiration  ou  les  conseils  de  leurs  amis,  sans  trou- 
ver d'amélioration,  bien  que  leur  santé  générale  ait  été 
plus  ou  moins  favorablement  modifiée.  C'est  en  effet  l'état 
général  qu'il  faut  principalement  considérer  dans  ces  cas, 
en  Taméliorant  on  enraye  les  progrès  du  mal  local  pen- 
dant bien  des  années,  parfois  les  nodosités  elles-mêmes 
diminuent  d'une  façon  notable. 

13^  Rliuiiiatigme  blennorrliagique.  —  Pour  le 
rhumatisme  hlennorrhagiqiie  et  (Vautres  pseudo-rhuma- 
tismes, il  n'y  a  rien  de  spécial  à  dire  quant  au  traitement 
balnéaire. 

Si,  après  avoir  traité  la  cause  déterminante  de  la  mala- 
die par  les  moyens  habituels,  la  tuméfaction,  la  raideur 
des  articulations,  des  gaines  tendineuses  et  des  fascias  per- 
sistent, on  peut  recourir  au  traitement  recommandé  pour 
le  rhumatisme  articulaire  chronique. 

14°  Goutte.  —  La  goutte  diffère  beaucoup  selon  les 
individus.  Pour  la  plupart  des  goutteux  le  traitement  bal- 
néaire n'est  nullement  nécessaire  ;  mais  aux  eaux,  bien 
des  malades  se  décident  à  suivre  le  régime  exigé,  tandis 
qu'ils  refuseraient  de  le  faire  chez  eux. 

D'un  autre  côté,  on  peut  dire  que  presque  toutes  les 
stations  balnéaires  de  l'Europe  peuvent,  à  l'occasion,  être 
utiles  aux  goutteux,  pourvu  qu'elles  soient  choisies  selon 


—  440  — 

la  constitution  de  chaque  malade  et  suivant  les  complica- 
tions. Il  faudrait  écrire  un  livre  entier  pour  épuiser  ce 
sujet. 

Si  nous  admettons,  comme  cela  semble  probable, qu'un 
des  facteurs  les  plus  importants  de  la  pathogénie  de  la 
goutte  est  constitué  par  Félimination  insuffisante  de  l'a- 
cide urique  et  de  ses  sels,  il  devient  facile  de  comprendre 
comment  l'action  éliminatrice  de  divers  processus  (exter- 
nesy  balnéothérapiques  et  hydrothérapiques  peut  être 
employée  avec  succès,  suivant  les  caractères  individuels 
de  la  maladie,  etla  force  de  réaction  des  malades.  On  peut 
en  dire  autant  des  exercices  et  du  massage^,  à  condition 
qu'on  les  approprie  judicieusement  aux  besoins  de  cha- 
que individu.  En  ce  qui  concerne  les  cures  d'eaux  mi- 
nérales prises  en  boisson,  nous  estimons  que,  en  beaucoup 
de  cas  au  moins,  l'action  bienfaisante  d'eaux  contenant 
des  sels  de  sodium  sera  supérieure  aux  désavantages  qui, 
d'après  les  recherches  de  sir  William  Roberts  et  d'autres 
auteurs,  sont  dus  au  sodium. 

Les  personnes  faibles  essaieront  d'un  changement  de 
climat  et  d'une  eau  thermale  indifférente,  chlorurée  ou 
alcaline  chlorurée  ;  encore  faudra-t-il  user  de  précau- 
tions, surtout  quand  le  malade  est  âgé,  affaibli,  ou  atteint 
d'artério-sclérose. 

Pour  les  pléthoriques  avec  stase  abdominale  et  ten- 
dance à  l'obésité,  on  prescrira  les  eaux  sulfatées  ou  alca- 
lino-sulfatées,  pourvu  qu'on  fasse  suivre  ce  traitement 
d'un  long  repos  dans  un  climat  alpin  ou  sub-alpin.  Les 
eaux  alcalino-sulfatées  sont  surtout  utiles  dans  les  cas  de 
pléthore  avec  dépôts  d'acide  urique.  Quand  la  tendance  à 
la  production  d'acide  urique  existe  sans  pléthore  ni  con- 
gestion notable  de  l'abdomen,  une  saison  à  Gontrexéville 
est  considérée  comme  extrêmement  salutaire,  surtout  par 
les  médecins  français. D'autres  médecins  recommandent  les 


—  441  — 

eaux  alcalines.  Les  eaux  chlorurées  sont  préférées  aux  eaux 
sulfatées  pour  beaucoup  de  goutteux  sans  obésité  pronon- 
cée, mais  chez  lesquels  l'intestin  est  paresseux. L'addition 
du  soufre  aux  eaux  chlorurées,  telle  qu'elle  existe  à  Har- 
rogate,  LIandrindod,  Aix-la-Chapelle,  Uriage  etc.,  n'em- 
pêche pas  de  prescrire  ces  eaux  aux  goutteux,  qu'il  y  ait 
ou  non  congestion  abdominale. 

Pour  l'eczéma  fifoutteux  les  eaux  alcalines  chlorurées 
peuvent  être  utiles,  ainsi  que  les  eaux  sulfureuses.  Parmi 
les  premières  celles  de  Royat  ont  une  réputation  établie, 
de  même  que  celles  de  Schinznach  et  d'Uriage  parmi  les 
dernières  ;  ajoutons  pourtant  qu'il  arrive  fréquemment  que 
la  guérison  n'est  pas  durable.  Mais  il  en  est  ainsi  plus  ou 
moins  de  toutes  les  affections  goutteuses,  surtout  quand 
les  malades  retombent  dans  leurs  errements  anciens. 

Pour  les  malades  d'un  âge  avancé,  et  pour  le  traite- 
ment de  la  goutte  asthénique  sir  Dyce  Duckworth  (1) 
estime  que  les  bains  et  les  douches  d'eau  de  mer  chauds 
ont  une  action  évidente  ;  dans  les  cas  de  goutte  strumeuse 
il  recommande  le  séjour  au  bord  de  la  mer  pendant  quel- 
ques semaines  chaque  été.  Il  attire  tout  particulièrement 
Tattention  sur  l'amélioration  que  les  goutteux  pourront 
retirer  d'un  voyage,  surtout  dans  des  climats  secs,  pas  trop 
chauds,  dans  des  restions  de  collines  ou  de  montagnes,  ou 
parfois  encore  d'un  voyage  en  mer.  Dans  ce  dernier  cas, 
cependant,  les  malades  sont  enclins  à  trop  manger  et  à 
ne  pas  prendre  un  exercice  suffisant,  ce  qui  constitue  un 
inconvénient  réel. 

{^^  Obésité.  —  Les  personnes  obèses  s'imaginent 
souvent  qu'une  saison  d'eaux  les  ramènera  aux  propor- 
tions ordinaires.  Il  en  est  rarement  ainsi  quand  le  malade 
ne  suit  pas  un  régime  très  sévère  ;  encore  faut-il  y  ajouter 

(1)  A  Treatise  on   Goût.  Londres,  1890,  p.  448. 


—  442  — 

des  exercices  musculaires,  la  marche,  la  gymnastique 
suédoise,  ou  le  massage.  Ce  traitement  par  le  régime 
général  peut,  la  plupart  du  temps,  être  suivi  à  domicile. 
Suivant  F.  Hirschwald,  au  début  d'une  cure  destinée  à 
combattre  Tobésité,  on  constate  souvent  une  perte  très 
prononcée  de  matières  albumineuses  et  d'éléments  cons- 
titutifs gras  de  l'organisme.  Il  y  a  des  chances  pour  que  ce 
fait  se  produise  d'une  façon  très  caractéristique  chez  les 
personnes  qui,  avant  de  commencer  la  cure,  ont  suivi  un 
régime  alimentaire  très  riche  en  aliments  azotés.  Suivant 
Dapper  et  V.  Xoorden,  si  l'alimentation  antérieure  était 
pauvre  en  azote,  la  perte  d'éléments  albumineux  est  moins 
accusée  ou  même  nulle,  surtout  dans  les  cas  où  l'on  a 
^oin  de  donner  aux  malades  une  nourriture  suffisamment 
azotée.  Durant  la  cure,  la  perte  de  matières  grasses  peut 
avoir  lieu,  comme  l'a  découvert  Dapper,  sans  augmenta- 
tion dans  les  échanges  de  substances  azotées.  Les  eaux 
■sulfatées  et  les  eaux  alcalino-sulfatées  peuvent  venir  en 
aide  aux  traitements  diététique  et  autres.  Une  alimen- 
tation suffisamment  restreinte,  devra  être  combinée  avec 
de  l'exercice  musculaire  régulier  et  des  pratiques  hydro- 
thérapiques,  comme  le  conseille  \Vinternitz  {Bldtter  f. 
klin.  Hydrothérapie,  déc.  1897),  et  donnera  de  très  bons 
résultats  dans  un  ?rand  nombre  de  cas.  Dans  certains  cas 
l'obésité  peut  être  due  non  pas  tant  au  manque  d'exercice 
€t  à  Texcèsde  nourriture  qu'à  une  diminution  dans  les 
échanges  nutritifs,  un  peu  analogue  à  cel  le  qui  se  produit 
dans  le  myxœdème.  C'est  dans  cette  classe  qu'il  faut  ran- 
ger les  cas  d'obésité  consécutifs  à  des  maladies  graves  (fiè- 
vre typhoïde,  etc.)  ou  à  des  affections  débilitantes  (1), 
surtout  chez  des  sujets  pâles  et  lymphatiques. 

(1)  Quelques-uns  de  ces  cas  peuvent  être  compare's  aux  cas 
d'obe'sité  qui  surviennent  après  de  longues  privations,  comme  ceux 
que  l'on  a  pu  constater  après  le  siège  de  Paris. 


—  443  — 

Pour  les  malades  appartenant  à  cette  classe  d'obèses 
torpides  on  a  recommandé  l'emploi  prudent  des  prépara- 
tions thyroïdiennes,  à  cause  de  leur  action  stimulante  sur 
les  échanges  nutritifs.  Pour  la  même  classe  de  malades,  et 
pour  des  raisons  analogues,  des  climats  tonifiants  et  des 
cures  de  bains  ferrugineux  gazeux,  ou  de  bains  chlorurés 
gazeux  pourraient  donner  de  bons  résultats.  Les  bains 
gazeux  sont  surtout  indiqués  lorsque  Taction  du  cœur  est 
faible.  Lorsqu'il  y  a,  outre  l'obésité, une  anémie  prononcée 
(comme  cela  arrive  souvent  chez  les  femmes},  les  ferru- 
gineux pourront  être  utiles.  Les  eaux  ferrugineuses  mixtes 
contenant  du  sulfate  de  sodium,  comme  celles  du  Ferdi- 
nandsbrunnen  de  Marienbad,  de  la  Sthalquelle  de  Fran- 
zensbad,  et  de  la  Marienquelle  d'Elster,  sont  souvent  préfé- 
rables aux  eaux  ferrugineuses  simples.  Le  fer  contenu  dans 
certaines  des  sources  chlorurées  sodiques  deHombourg  et 
de  Kissingen.dans  les  sources  alcalines  chlorurées  deRoyat 
et  dans  quelques-unes  des  sources  alcalines  de  Vais, 
pourra,  à  l'occasion,  être  utile  à  certains  malades  de  cette 
catégorie. 

16^  Changements  climatériques.  —  Bien  que 
les  sept  âges  dont  parle  Shakespeare  ne  soient  pas  tou- 
jours faciles  à  distinguer,  n'étant  pas  séparés  les  uns  des 
autres  d'une  manière  absolue,  nous  devons  reconnaître 
différentes  étapes  dans  la  vie  des  hommes  et  des  femmes  ; 
le  passage  de  Tune  à  l'autre  donne  lieu  à  des  troubles 
plus  ou  moins  sérieux,  selon  les  individus.  L'équilibre 
€st  alors  facilement  rompu  et  des  circonstances  fâcheuses 
de  peu  d'importance  produisent  parfois  des  effets  hors 
de  proportion  avec  leur  cause.  Dans  la  majorité  des  cas, 
il  n'est  pas  nécessaire  de  recourir  aux  eaux  minérales, 
mais  le  changement  d'air  sera  çrénéralement  salutaire. 
On  y  ajoutera  avec  avantage  l'usage  des  eaux  thermales 
indifférentes,  ferrugineuses  ou  arsenicales,  surtout  si  la 


—  444  — 

station  balnéaire  est  située  à  une  grande  altitude.  Chez 
les  personnes  suffisamment  robustes,  les  stations  clima- 
tériques  alpestres  méritent  à  elles  seules  qu'elles  y  sé- 
journent à  plusieurs  reprises. 

17''  Sénilité  prématurée.  —  La  dégénérescence 
sénile  des  tissus,  des  organes  et  des  fonctions  se  manifeste 
à  des  âges  différents,  suivant  les  individus.  Dans  un  âge 
très  avancé  presque  tous  les  tissus  ont  une  tendance  à 
s'altérer  et  l'activité  des  fonctions  cesse.  C'est  le  cas  pour 
les  tissus  musculaires  non  soumis  à  la  volonté,  et  le  sys- 
tème circulatoire  en  est  surtout  formé. 

La  nutrition  des  tissus  et  des  organes  dépendant  du 
bon  état  des  vaisseaux  sanguins,  il  en  résulte  que  lorsque 
ceux-ci  s'altèrent,  les  différentes  fonctions  et  les  organes 
se  détériorent  également.  Les  organes  sont  plus  ou  moins 
attaqués  suivant  les  individus.  La  tendance  à  l'affaiblisse- 
ment prématuré  de  l'un  des  organes  est  souvent  héré- 
ditaire, et  on  peut  le  constater  longtemps  avant  que  le 
sujet  ait  atteint  un  âge  avancé.  Beaucoup  de  personnes 
consultent  leur  médecin  pour  des  symptômes  morbides 
qui  ne  sont  en  réalité  que  les  signes  d'une  vieillesse  pré- 
maturée se  manifestant  dans  une  partie  quelconque  de 
l'organisme.  On  peut  faire  beaucoup  pour  retarder  les 
effets  de  l'âge,  et  pour  prolonger  la  vie  de  l'organisme 
tout  entier  en  même  temps  que  celle  des  organes  qui 
tendent  à  s'altérer  prématurément.  Tout  le  monde  est  à 
même  d'observer  ces  faits  à  propos  du  système  muscu- 
laire, des  articulations,  de  la  peau,  des  voies  urinaires,  de 
la  nutrition  générale  et  des  fonctions  du  cerveau. 

Les  moyens  de  prévenir  ou  de  combattre,  jusqu'à  un 
certain  point,  les  effets  d'une  vieillesse  prématurée,  con- 
sistent plutôt  dans  des  règles  d'hygiène  que  dans  un  trai- 
tement balnéaire.  L'organisation  judicieuse  d'un  régime 
alimentaire,  et  spécialement  d'une  hygiène  générale  et 


—  445  — 

surtout  des  exercices  musculaires  et  des  occupations  ha- 
bituelles, ont  une  influence  considérable.  Les  climats  doux 
et  chauds  sont  souvent  nécessaires  pendant  l'hiver.  Il 
n'est  pas  rare  cependant  que  les  eaux  thermales  indiffé- 
rentes soient  très  utiles  durant  Tété,  surtout  quand  elles 
sont  situées  à  une  assez  grande  altitude.  On  ajoutera 
encore  à  leur  action,  Tusage  de  la  gymnastique  sué- 
doise, du  massage  et  des  ascensions  modérées  ;  si  ce 
dernier  exercice  est  impossible,  on  y  suppléera  par  des 
exercices  de  respiration  qui  agiront  indirectement  sur  le 
cœur  et  sur  la  circulation  générale. 

Quelques  stations  climatériques  sont  devenues  célèbres 
grâce  aux  visites  réitérées  qu'y  firent  des  hommes  d'Etat 
ou  des  princes  :  Ems  et  Gastein  étaient  les  stations  de 
prédilection  de  l'empereur  Guillaume  P""  d'Allemagne  ; 
Wildbad  avait  continuellement  comme  hôte  le  prince 
Gortschakoff  ;  le  premier  des  lords  Brougham  passa  la 
plupart  des  hivers  de  ces  dernières  années  à  Cannes. 
Grâce  à  un  séjour  d^'hiver  dans  des  climats  plus  chauds, 
les  déperditions  de  l'organisme  affaibli  sont  amoindries 
et  les  facultés  mentales  sont  doucement  stimulées. 

Maladies  de  l'appareil  digestif. 

18''  Dyspepsie.  —  La  dyspepsie  est  un  terme  qu'on 
applique  à  différents  états  morbides  associés  à  des  trou- 
bles de  la  digestion .  Pris  dans  son  acception  la  plus  large, 
le  mot  dyspepsie  signifie,  comme  l'écrit  le  D'  W.  H.  AU- 
chin  (1),  «  une  perversion  des  fonctions  digestives  se  pro- 
duisant dans  un  point  quelconque  du  tube  digestif,  soit 
dans  la  bouche,  soit  dans  l'estomac,  soit  dans  l'intestin, 
perversion  due  à  n'importe  quelle  cause  et  se  manifestant 

(1)  Lancet,  1897,  vol.  II,  p.  1031. 


—  446  — 

par  n'importe  quel  symptôme  ».  Nous  séparerons  cepen- 
dant le  catarrhe  intestinal  chronique,  bien  qu'on  puisse 
le  comprendre  dans  la  définition  de  la  dyspepsie.   Chez 
beaucoup  de  personnes  la  dyspepsie  n'est  qu'un  signe 
d'affaiblissement  de  la  membrane  muqueuse^  qui  s'étend 
plus  ou  moins  à  toutes  les  muqueuses  de  l'organisme.  Cet 
affaiblissement  des  muqueuses  est  intimement  lié  à  la  fai- 
blesse du  système  nerveux.  La  plupart  des  malades  de 
cette  classe  sont  maigres  et  ont  peu  de  force  de  résistance. 
Le  travail  physique  ou  intellectuel  est  de  nature  à  pro- 
duire ou  à  aggraver  les  troubles  dyspeptiques  ;  ces  der- 
niers constituent  souvent  l'un  des  signes  importants  de  la 
neurasthénie.  Beaucoup  de  ces  cas  doivent  être  classés  sous 
le  nom  de  c  dyspepsie  nerveuse  »  ;  en  réalité  ce  terme  est 
souvent  employé  pour  désigner  des  souffrances  gastriques 
ordinaires,  lorsqu'elles  proviennent  de  causes  particuliè- 
rement légères,  chez  les  sujets  neurasthéniques  ou  hyper- 
esthésiques.  On  ne  peut  pas  appliquer  un  traitement  bal- 
néaire énergique  aux  malades  de  cette  classe, mais  on  peut 
ajouter  avec  profit  à  leur  régime  général  l'usage  d'une  eau 
thermale  indifférente,  surtout  si  la  station  balnéaire  est 
située  à  une  grande  altitude.  On  peut  aussi  employer  avec 
prudence  les  eaux  chlorurées,  ou  les  eaux  alcalines  chlo- 
rurées, et  les  faire  suivre  d'un  long  séjour  dans  les  sta- 
tions climatériques  de  montagne.  Outre  ces  variétés  de 
dyspepsie  nerveuse,  qui  sont  dues  à  une  faiblesse  congéni- 
tale ou  à  une  hyperesthésie  gastrique,  et  que  nousvenons 
de  mentionner,  il  y  a  des  dyspepsies  d'un  autre  genre ^ 
dyspepsies  produites  par  un  excès  de  travail,  par  les  sou- 
cis, etc. 

Les  cas  les  plus  graves  se  manifestent  chez  les  person- 
nes d'un  âge  avancé,  et  sont  le  résultat  de  l'épuisement 
nerveux  occasionné  par  une  activité  cérébrale  prolongée 
et  un  sommeil  insuffisant.  Les  cas  de  ce  genre  se  trouvent 


-  447  — 

souvent  très  améliorés  par  un  repos  d'esprit  dans  des 
eaux  thermales  indifférentes  telles  que  celles  de  Wildbad- 
Gastein,  Wildbad  dans  le  Wurtemberg,  Schlangenbad, 
Plombières  ou  Ras^atz. 

Les  stations  d'une  altitude  plus  haute  sont  en  général 
préférables.  Le  séjour  dans  de  simples  stations  climaté- 
riques  situées  à  une  altitude  modérée  est  souvent  éga- 
lement salutaire.  Pour  la  dyspepsie  atonique^  sans  catarrhe 
ni  irritabilité  apparente,  un  séjour  à  des  eaux  salines 
ou  ferrugineuses,  avec  climat  tonique,  sera  souvent  cou- 
ronné de  succès.  Les  stations  du  bord  de  la  mer,  que 
Ton  use  ou  non  de  bains  de  mer,  sont  également  à  in- 
diquer. 

La  dyspepsie  alcoolique  résulte  d'un  catarrhe  spécifique 
de  la  muqueuse  de  l'appareil  digestif;  il  faudra  donc 
exiger,  avant  tout,  l'abstinence  absolue  de  toute  boisson 
alcoolique,  ou  du  moins,  ne  faut-il  en  autoriser  l'usage 
qu'avec  la  plus  grande  modération. 

Cette  première  condition  étant  remplie,  le  catarrhe  et 
ses  complications  seront  améliorés  et  graduellement  gué- 
ris en  employant,  selon  les  individus,  les  eaux  alcalino- 
sulfatées,  les  eaux  alcalines  chlorurées  ou  chlorurées.  La 
saison  d'eau  devra  être  suivie  d'un  séjour  à  une  station 
de  moyenne  altitude.  Plus  tard  nous  reviendrons  sur  le 
traitement  du  catarrhe  gastrique  chronique.  Pour  les  cas 
accompagnés  de  cirrhose  du  foie,  nous  renvoyons  au 
paragraphe  26. 

La  dyspepsie  des  fumeurs  exige  rarement  un  traitement 
balnéaire,  mais  les  eaux  dont  nous  venons  de  parler  sont 
quelquefois  utiles. 

Pour  les  formes  nombreuses  de  la  dyspepsie  des  gout- 
teux, il  faut  se  reporter  au  traitement  de  la  goutte. 

On  combattra  la  dyspepsie  accompagnée  de  consti- 
pation habituelle  et  due  à  la  paresse  intestinale  par  le 


—  448  — 

traitement  de  cette  dernière  affection.  La  dyspepsie  occa- 
sionnée par  Vanémie  est  parfois  aussi  produite  par  une 
constipation  habituelle.  Mais  elle  est  fréquemment  occa- 
sionnée par  une  nutrition  défectueuse  de  la  membrane 
muqueuse  ou  par  une  altération  du  sang.  Avant  de  se 
décider  sur  le  traitement  à  prescrire  (paragr.  3)  il  fau- 
dra rechercher  s'il  n'y  a  pas  d'ulcère  gastrique. 

La  dyspepsie  qui  accompagne  \d^  première  période  de  la 
tuberculose  pulmonaire  exige  les  mêmes  prescriptions 
climatériques  et  diététiques  que  cette  affection. 

Gastrite  chronique.  —  Le  catarrhe  chronique  de 
lestomac  (dyspepsie  catarrhale  chronique  ou  dyspepsie 
inflammatoire)  est  fréquemment  dû  à  la  suralimentation 
(que  le  malade  mange  trop  ou  trop  souvent).  L'abus  de 
l'alcool  et  une  nourriture  trop  pimentée  en  sont  souvent 
aussi  la  cause.  Dans  ces  cas  le  catarrhe  chronique  suit 
souvent  les  atteintes  aiguës  ou  subaiguës  de  la  maladie, 
ou  bien  il  s'établit  dans  les  intervalles  de  deux  crises. 
Cette  affection  dépend  fréquemment  d'une  congestion  vei- 
neuse passive,  occasionnée  par  une  maladie  chronique 
du  cœur,  des  poumons  ou  du  foie(l).  Elle  peut  accompa- 
gner la  goutte,  la  diathèse  urique.  la  néphrite  chronique 


(1)  Cependant  le  catarrhe  gastro-intestinal  n'est  pas  en  géne'- 
ral  le  résultat  d'une  maladie  du  foie  et  des  reins,  mais  d'une 
prédisposition  à  ces  maladies.  Cette  affection  favorise  la  fermen- 
tation des  matières  contenues  dans  les  voies  gastro-intestinales, 
et  la  membrane  muqueuse  étant  altérée,  devient  plus  perme'able 
aux  produits  de  décomposition.  Ceux-ci  passent  dans  le  sang 
et  agissent  d'une  façon  nocive  sur  le  foie  et  les  reins  (Voyez  aussi 
Tirard,  Lancet,  1896,  vol.  II,  p.  377).  On  trouve  parfois  plus 
d'indican  (l'une  des  conséquences  de  la  putréfaction  intestinaJe) 
dans  l'urine,  pendant  les  attaques  inflammatoires  de  la  maladie 
en  question,  quand  elle  est  accompagnée  de  diarrhée,  que  du- 
rant des  périodes  de  constipation  obstinée. 


—  449  — 

interstitielle,  la  constipation  liabiliielle  et  l'irrégularité 
de  la  menstruation.  C'est-à-dire  qu'elle  peut  être  déter- 
minée par  la  diminution  des  excrétions  ou  s'associer  à  des 
troubles  de  la  nutrition  générale. 

Le  catarrhe  chronique  de  l'estomac  est  souvent  accom- 
pagné de  catarrhe  intestinal  (catarrhe  gastro-intestinal 
dironique)  ;  chez  quelques  individus,  appartenant  en 
général  à  des  familles  de  goutteux,  il  semble  produit  par 
la  simple  réaction  d'un  aliment  légèrement  irritant,  d'un 
surmenage  ou  d'une  nourriture  trop  abondante,  de  même 
que  chez  certaines  personnes  on  peut  regarder  l'eczéma 
des  doigts  comme  une  réaction  presque  naturelle  après 
l'usage  d'un  savon  irritant  ou  d'une  solution  antiseptique. 

Dans  le  traitement  du  catarrhe  chronique  de  l'estomac 
on  supprimera  les  causes  évidentes  de  la  maladie,  tels  que 
l'abus  des  aliments  ou  de  l'alcool, en  surveillant  le  régime. 
Il  faut  favoriser  la  circulation  gastrique  par  un  exercice 
bien  réglé,  par  des  mouvements  actifs  et  passifs,  la  mar- 
che et  les  ascensions,  le  cyclisme  ;  s'il  y  a  de  la  consti- 
pation, on  la  combattra  par  des  moyens  appropriés.  Les 
eaux  minérales  peuvent  servir  à  activer  l'action  des  intes- 
tins et  la  sécrétion  des  reins.  On  cherchera  à  modiher 
l'élément  nerveux,  qui  influe  souvent  sur  la  maladie,  par 
le  repos  intellectuel  et  les  distractions  qu'on  trouve  dans 
une  ville  d'eaux. 

Pour  les  personnes  plus  robustes  et  sanguines,  on  pres- 
crira des  eaux  alcalino-sulfatées  (Karlsbad,  etc.),  ou  des 
eaux  contenantduchlorurede  sodium  (Kissingen, etc.), tan- 
dis que  pour  un  traitement  cà  domicile  les  eaux  sulfatées 
ou  les  eaux  sulfatées  chlorurées  (eaux  hongroises  amères, 
Friderichshall,  etc.)  sont  souvent  utiles.  Pour  les  person- 
nes faibles  on  essaiera  d'une  eau  thermale  inditTérente. 
Lorsqu'il  y  a  diathèseurique,  des  eaux  terreuses  telles 
que  celles  de  Contrexéville  donnent  souvent  de  bons  ré- 


—  4oO  — 

sultat?  ;  une  cure  d'eaux  presque  pures  comme  celles 
d'Evian-les-Bains,  ou  d'une  des  eaux  gazeuses  dites  eaux 
de  table  pourra  également  produire  de  bons  etfels  :  on 
pourrait  encore  essayer  de  boire  régulièrement  de  l'eau 
chaude  ou  de  Peau  distillée,  lorsque  l'eau  ordinaire  est 

dure. 

Dans  certaines  affections  cardiaques,  de  même  que 
dans  les  maladies  avancées  des  reins  et  dans  les  cirrhoses 
du  foie,  le  traitement  hydro-minéral  ne  convient  pas. 

Dans  le  traitement  tonique  qui  doit  suivre  les  attaques 
du  catarrhe  gastrique,  on  pourra  avoir  recours  avec  avan- 
tage aux  eaux  ferrugineuses. à  l'hydrothérapie, et  au  séjour 
dans  une  station  climatérique  (Voir  les  stations  conve- 
nant à  une  cure  complémentaire).  Certains  cas  de  ca- 
tarrhe gastro-intestinal  chronique  pourront  être  traités 
par  le  climat^  comme  le  catarrhe  chronique  des  organes 
de  la  respiration.  Les  climats  sédatifs  conviennent  aux 
sujets  irritables  ;  les  climats  secs  et  toniques,  aux  scrofu- 
leux  et  aux  sujets  de  constitution  torpide. 

Il  est  à  peine  nécessaire  de  dire  qu'un  traitement  phar- 
maceutique ordinaire  peut  souvent  compléter  le  traite- 
ment hvdro-minéral  de  la  dilatation  de  Testomac  et  vice- 
versa . 

Hilatatioit  de  lestomac.  — La  dilatation  chroni- 
que de  l'estomac  peut  être  due  à  des  causes  mécaniques, 
telles  que  le  cancer  du  pylore, ou  cà  une  paralysie  des  parois 
musculaires,  de  même  que  les  troubles  vésicaux  cons- 
tituent parfois  un  des  premiers  symptômes  du  tabès  ;  ces 
sortes  de  gastrectasies  ne  sont  pas  en  question  ici.  Quel- 
quefois on  confond  les  symptômes  de  la  dilatation  de  l'es- 
tomac, avec  les  signes  passagers  de  la  gastrite  aiguë  ou 
chronique  et  le  traitement  de  la  gastrite  simple  suffit 
pour  leur  guérison.  La  dilatation  chronique  peut  survenir 
insidieusement,  et  ce  ne  sera  qu'au  moment  d'une  atta- 


—  451  — 

que  (le  gastrite  qu'un  examen  attentif  en  révélera  Texis- 
tence  ;  dans  beaucoup  de  cas  la  ligne  de  démarcation  entre 
ce  que  Ton  appelle  la  dyspepsie  atonique  et  la  dilatation 
proprement  dite  n'est  pas  facile  à  indiquer. 

Des  lavages  réguliers  de  l'estomac  peuvent  alors  deve- 
nir nécessaires.  On  peut  se  servir  pour  ce  lavage  d'une 
eau  alcaline  comme  celle  de  Yichy  et  on  peut  suivre  ce 
traitement- aussi  bien  à  domicile  que  dans  une  station 
balnéaire.  Malgré  cela  les  distractions  qu'offre  une  ville 
d'eaux  peuvent  avoir  leur  utilité. 

Des  dilatations  gastriques  moins  importantes  existent 
dans  la  chlorose  et  dans  les  cachexies,  mais  elles  n'exi- 
gent pas  un  traitement  spécial.  Dans  ce  cas  il  est  en  gé- 
néral nuisible  de  boire  beaucoup  de  liquide,  surtout  des 
eaux  gazeuses  naturelles  ou  artificielles, durant  la  dernière 
partie  du  jour. 

19°  Pléthore  abdominale.  —  La  pléthore  abdomi- 
nale (1)  (stase  veineuse  abdominale)  est  la  plupart  du 
temps  occasionnée  par  une  insufhsance  de  la  circulation 
de  la  veine  porte  chez  des  personnes  dont  la  circulation 
veineuse  est  affaiblie.  Cette  disposition  entraîne  souvent 
un  catarrhe  chronique  des  intestins,  et  spécialement  du 
rectum  (2),  ainsi  que  la  production  d'hémorrhoïdes. 

(1)  Sous  le  nom  de  pléthore  abdominale,  certains  auteurs  de'si- 
gnent  simplement  la  tension  et  la  tuméfaction  de  l'abdomen  pro- 
venant d'un  développement  excessif  de  graisse  dans  les  parois 
abdominales  et  dans  l'épiploon. 

(2)  La  cause  principale  du  catarrhe  chronique,  dans  les  cas  de 
ce  genre,  se  trouve  sans  doute  dans  le  ralentissement  de  la  cir- 
culation du  sang  à  travers  les  capillaires  de  Tintestin.  C'est  de 
la  même  façon  que  Je  ralentissement  de  la  circulation  du  sang  à 
à  travers  les  capillaires  de  la  peau  amène  souvent  la  pigmen- 
tation, l'eczéma  chronique,  des  ulcères  chroniques  et  la  sclérose 
des  tissus  sous-cutanés  des  jambes  chez  les  personnes  qui  ont 
des  varices  des  membres  inférieurs. 


—  4o2  — 

La  suralimentation  détermine  souvent  la  pléthore  ab- 
dominale ;  le  traitement  consistera  donc  surtout  à  res- 
treindre la  quantité  des  aliments  et  des  liquides  ;  cette 
dernière  prescription  sera  à  observer  surtout  pendant  les 
repas.  Un  exercice  musculaire  régulier  est  également  très 
important.  L'augmentation  des  mouvements  respiratoires, 
qui  accompagne  nécessairement  tout  exercice  actif,  faci- 
lite le  retour  du  sang  des  veines  abdominales;  parfois 
aussi  le  massage  abdominal  peut  être  utile.  Les  malades 
devraient  s'astreindre  à  une  hygiène  sévère,  la  suivre  du- 
rant la  cure  et  la  cure  complémentaire,  et  ne  jamais  s'en 
départir. 

Les  personnes  obèses,  goutteuses  et  disposées  à  la  plé- 
thore se  trouveront  bien  de  Tusage  des  eaux  sulfatées 
et  des  eaux  alcalino-sulfatées.  Pour  les  personnes  mai- 
cq-esou  avant  une  alimentation  modérée,  les  eaux  chloru- 
rées  ou  alcalines  chlorurées  sont  préférables.  Les  eaux 
sulfureuses  contenant  du  chlorure  de  sodium  donnent 
éfTalement  de  bons  résultats.  Parmi  ces  dernières  citon-s 
celles  de  Harrogate,  de  Llandrindod,  d'Aix-la-Chapelle 
et  d'Uriage.  Assez  souvent  les  personnes  aftaiblies  em- 
ploient avec  avantage  les  eaux  simplement  sulfureuses, 
telles  que  celles  des  stations  thermales  des  Pyrénées,  ou 
celles  des  sources  sulfureuses  froides  de  Weilbach  et  de 
Nenndorf.  Ces  résultats  contirment  ce  qu'on  sait  des  bons 
effets  des  préparations  pharmaceutiques  sulfureuses  dans 
le  traitement  des  hémorrhoïdes  et  du  catarrhe  chronique 
du  rectum.  Il  faut  toujours  faire  suivre  la  saison  d'eaux 
d'un  séjour  à  une  station  d'altitude  moyenne. 

Pour  les  cas  où  la  pléthore  abdominale  provient  d'une 
maladie  du  cœur  ou  d'une  cirrhose  du  foie,  voir  les  para- 
graphes ayant  trait  k  ces  affections. 

20°  Constipation  habituelle.  —  La  constipation 
habituelle  est  due  à  différentes  causes  :  dans  bien  des 


—  4o3  — 

cas  les  eaux  minérales  pourront  la  combattre  avec  utilité. 
Chez  les  personnes  obèses,  elle  exige  un  traitement  par 
les  eaux  sulfatées,  ou  alcalino-sulfatées,  tandis  que  les 
sujets  maigres  éprouveront  de  bons  etTets  de  l'usage  des 
eaux  chlorurées;  cependant  Tamélioration  n'est  souvent 
que  momentanée.  Le  traitement  sera  continué  pendant 
un  mois  et  plus  ;  s'il  était  interrompu  trop  brusquement 
il  pourrait  survenir  des  hémorrboïdes  chez  le  malade. 
Avant  de  s'adresser  au  traitement  balnéaire,  il  faut  tou- 
jours essaver  un  chanfrement  de  réûfime  et  de  l'exercice 
(marche,  équilation,  cyclisme^  ascension,  canotage  et  na- 
tation) (1  j.Le  massage  et  la  gymnastique  sont  aussi  souvent 
préférables  au  traitement  balnéaire.  Il  est  probable  que 
certains  symptômes  pénibles,  souvent  attribués  à  la  cons- 
tipation, sont  dus  en  réalité  aux  effets  du  catarrhe  qui 
favorise  le  passage  dans  le  sang  des  matières  toxiques  con- 
tenues dans  les  intestins.  ?sous  reviendrons  sur  ce  sujet, 

(1)  En  ce  qui  concerae  les  effets  de  l'exercice  sur  la  consti- 
pation on  a  constaté  un  fait  qui  semble  contredire  la  règle  : 
à  savoir  que  les  personnes  à  vie  sédentaire,  éprouvent  généra- 
lement de  la  consîipation,  au  début  des  vacances,  lorsqu'elles 
mènent  une  vie  active.  On  peut  expliquer  ce  fait  de  la  façon  sui- 
vante :  le  mucus  du  gros  intestin  est  souvent  ?écrété  en  quantité 
exagérée  chez  les  individus  de  vie  sédentaire  dont  les  mouve- 
ments péristaltiques  intestinaux  sont  affaiblis,  et  cet  état,  dans 
les  cas  où  ces  mouvements  sont  très  prononcés,  est  identique  à 
la  maladie  connue  sous  le  nom  d'  «  affection  muqueuse  du  gros 
intestin  ».  Grâce  à  l'exercice  qu'on  prend  durant  les  vacances, 
la  circulation  du  sang  dans  les  vaisseaux  de  la  muqueuse  du  tube 
digestif  s'améliore,  d'où  diminution  dans  la  tendance  à  la  sécré- 
tion catarrhale.  La  diminution  de  la  sécrétion  muqueuse  au  début 
des  vacances  a  beaucoup  de  chances  pour  causer  de  la  constipa- 
tion, jusqu'au  moment  où  l'action  tonique  générale  exercée  par 
un  genre  de  vie  plus  sain  provoque  des  mouvements  péristalti- 
ques plus  complets.  Le  changement  de  nourriture  peut  aussi  être 
invoqué  dans  d'autres  cas. 


—  454  — 

quand  nous  parlerons  du  traitement  balnéaire  de  la  cé- 
phalalgie. 

Hémorrhoïdes.  —  Quant  au  traitement  hydro- 
minéral des  hémorrhoides,  il  faut  également  prendre  en 
considération  l'obésité  ou  la  maigreur  du  malade,  et  em- 
ployer un  traitement  semblable  à  celui  que  nous  avons  re- 
commandé pom^  combattre  la  pléthore  abdominale  et  la 
constipation  habituelle.  Dans  les  cas  où  les  hémorrhoïdes 
sont  accompagnées  de  pléthore  abdominale  et  de  consti- 
pation habituelle  (l),  les  eaux  minérales  sont  incontes- 
tablement utiles.  Un  changement  de  régime  est  souvent 
d'une  grande  utilité. 

21°  Catarrhe  des  intestins.  —  Le  catarrhe  des  in- 
testins peut  être  occasionné  par  des  causes  diverses  et  le 
traitement  devra  varier  avec  ces  causes.  Si  le  catarrhe 
résulte  d'une  constipation  habituelle  ou  d'un  mauvais 
régime  il  faudra  combattre  le  premier  et  modifier  le  se- 
cond. 

Diarrhée  chronique.  —  Si  elle  est  due  à  une 
atonie  de  la  membrane  muqueuse, et  si  elle  semanifestepar 
nuQ  diarrhée  habituelle  ou  fréquente^  il  faudra  s'en  tenir  au 
traitement  indiqué  pour  combattre  la  dyspepsie  intesti- 
nale. On  ne  devra  user  que  d'une  très  petite  quantité 

(1)  On  ne  saurait  admettre  que  dans  tous  les  cas,  les  hémor- 
rhoïdes sont  simplement  des  dilatations  variqueuses  des  veines 
hémorrhoïdaires  produites  ou  aggravées  par  la  constipation  habi- 
tuelle et  une  congestion  passive.  C.  Reinbach  {Beitrœge  zur  kli- 
nischen  Chirurgie, \891,  vol.  19,  p.  1),  admet  que  les  hémorrhoïdes 
sont  des  tumeurs  angiomateuses,  dont  le  traitement  rationnel 
doit  être  l'extirpation.  On  peut  se  demander,  cependant,  si  la 
néoformation  de  vaisseaux  sur  laquelle  Reinbach  base  sa  théorie 
n'est  pas  simplement  analogue  au  grand  développement  des  vasa 
vasorum  observés  dans  les  parois  des  veines  variqueuses. 


—  45o  — 

d'eciii  en  boisson  et  le  médecin  de  la  station  devra  surveil- 
ler avec  soin  le  traitement  du  mainde  et  surtout  son  régime 
alimentaire. 

La  colite  miico-membraneuse  (entérite  muco-membra- 
neuse,  etc.)  de  Tadulte  est  peut-être  une  variété  de 
catarrbe  chronique,  allectant  principalement  l'appareil 
glandulaire  de  la  membrane  muqueuse  et  qui  survient 
€hez  les  individus  prédisposés  ;  on  peut  la  regarder  comme 
le  résultat  de  Firritation  du  gros  intestin  produite  par  la 
constipation  résultant  d'habitudes  sédentaires,  etc. (1). Les 
eaux  et  les  bains  de  Plombières  ont  acquis  une  grande  ré- 
pulalion  dans  le  traitement  des  différentes  formes  de  la 
diarrhée  chronique  avec  affaiblissement  de  la  membrane 
muqueuse  ;  on  peut  employer  aussi  des  cures  de  lait  ou 
des  cures  de  lait  modifiées. 

2^°  Catarrhe  chronique  du  rectum.  — Lorsque 
le  catarrhe  chronique  du  rectum  ne  dépend  pas  d'une  ma- 
ladie du  cœur,  du  foie  ou  des  reins,  il  est  en  général  ac- 
compagné d'hémorrhoïdes  et  de  constipation  habituelle; 
il  peut  être  causé  aussi  par  des  excès  de  boisson  et  de 
nourriture.  Il  faut  alors  recourir  au  traitement  déjà  indi- 
qué. 

Diarrhée  tropicale.  Diarrliée  des  montagnes. 

—  Les  eaux  tiendront  peu  de  place  dans  le  traitement 
quand  la  diarrhée  est  due  au  paludisme  ou  à  la  dijsenterie. 
C'est  le  cas  aussi  pour  l'affection  désignée  par  les  mé- 
decins des  Indes  sous  le  nom  de  diarrhée  des  montagnes 
(hill  diarrhoea). 
Il  arrive  fréquemment  que  Tusage  interne  des  eaux  est 

(1)  Cependant  on  a  attribué  un  certain  nombre  de  cas  de  ce 
genre  à  une  lésion  mécanique  des  nerfs  viscéraux  provoquée 
par  des  tumeurs,  des  adhérences  péritonéales,  etc.  situées  en 
dehors  de  l'intestin. 


—  456  — 

louL  d"abord  plus  nuisible  qu'utile,  et  des  bains  d'eau 
thermale  indifférente  sont  seuls  permis  à  de  grandes  al- 
titudes, tandis  que  dans  les  cas  anciens  on  peut  recom- 
mander les  eaux  alcalines  chlorurées,  les  eaux  chlorurées, 
simples,  les  eaux  sulfurées  et,  dans  de  rares  circonstances, 
les  eaux  alcalino-sulfatées.  Les  eaux  alcalines  devront  être 
prises  à  très  petites  doses  et  la  saison  thermale  sera  tou- 
jours suivie  d'un  long  séjour  dans  une  station  élevée, à  sol 
bien  sec.  Ajoutons  que,  dans  certains  cas  très  chroniques^ 
accompagnés  d"anémie,  les  eaux  arsenicales  ont  été  salu- 
taires. Dans  la  psilose  ou  sprue,  suivant  le  D»"  Thin  (1)^ 
la  diète  lactée  et  les  précautions  contre  tout  refroidisse- 
ment constituent  la  partie  principale  du  traitement. 

23°  Ulcère  de  l'estomac.  —  Les  ulcères  chroniques 
de  Vestomac  ou  du  duodénum  existent  un  traitement  diété- 
tique,  mais  quelquefois  on  peut  ajouter  à  ce  traitement 
l'usage  très  prudent  d'eaux  alcalines  ou  d'eaux  alcalino- 
sulfatées  chaudes,  spécialement  celles  de  Karlsbad. 

24°  Congestion  du  foie.  —  La  congestion  et  l'hy- 
pertrophie du  foie  provenant  de  Tabus  de  l'alcool,  d'af- 
fections paludéennes,  ou  de  stase  dans  la  circulation  de  la 
veine  porte,  ou  bien  encore  de  dilatation  du  cœur  ou  de 
myocardile,  devront  être  traitées  selon  les  indications  de 
la  cause  principale  de  l'affection. 

Néanmoins,  dans  presque  tous  les  cas  où  le  malade  est 
obèse,  l'usage  judicieux  des  eaux  alcalines  et  des  eaux 
alcalino-sulfatées,  sera  salutaire,  tandis  que  les  individus 
maigres  se  trouveront  bien  de  l'usage  des  eaux  chloru- 
rées. 

La  congestion  résultant  d'une  dilatation  du  cœur  ou 
d'une  myocardite  nécessite   un  traitement  très  attentif. 

(1)  Y.  Psilosis  or  Sprue,  2e  édition,  Londres,  1897,  p.  131. 


—  457  — 

Le  traitement  sera  semblable  à  celui  dont  nous  avons 
parlé  au  sujet  de  la  dilatation  du  cœur. 

2'V  Lithiase  biliaire  et  affections  annexes. — 

La  lithiase  biliaire  a  pour  causes  principales  (l)  :  i°un  état 
catarrhal  des  canaux  et  de  la  vésicule  biliaires  dû  parfois 
à  la  présence  locale  de  microbes;  2°  un  arrêt  du  llux  bi- 
liaire. Pour  éloigner  les  causes  de  la  maladie,  il  faut  accé- 
lérer  la  circulation  du  sang  dans  le  foie  par  l'exercice, 
augmenter  le  flux  biliaire  par  l'ingestion  de  (fuantités 
convenables  de  liquide,  et  remédier  aux  troubles  intesti- 
naux par  un  régime  approprié,  l'exercice,  le  massage 
local  ou  général,  l'emploi  d'eaux  minérales,  etc.  (V.  pa- 
ragraphes 18  cà  21  de  ce  chapitre). 

Pour  ce  qui  est  de  la  Utliiase  biliaire  et  des  affections 
annexes,  tels  que  Tépaississement  de  la  bile  et  la  produc- 
tion de  sable  biliaire,  on  peut  les  combattre  par  l'usage 
des  eaux  alcalino-sulfatées  ou  alcalines,  et  surtout  par  les 
eaux  d'une  température  élevée.  Les  eaux  terreuses  qui 
peuvent  être  prises  en  très  grande  quantité  ont  également 
un  effet  favorable,  surtout  pai'ce  qu'elles  lavent  les  petits 
canaux.  Toutes  ces  eaux  exercent  une  action  délayante  sur 
la  bile  et  semblent  combattre  le  catarrhe  des  canaux  bi- 
liaires. 

Le  D'  W.  Hunter  (2)  indique  judicieusement  que,  dans 
le  but  de  diluer  la  bile,  il  faut  avoir  soin  de  donner  les 
eaux  en  dehors  des  repas,  car  les  aliments  par  eux-mêmes 
provoquent  Pépaississement  de  la  bile. Si  on  fait  prendre 
des  liquides  le  soir,  plusieurs  heures  après  le  dernier  re- 
pas, ils  agissent  à  un  moment  où  la  bile  a  une  tendance 
naturelle  à  se  concentrer.  Lorsqu'il  y  a  des  calculs  adhé- 

(1)  V.  On  the  Causation  of  Chlolelithiasis,  par  le  Dr  William 
Hunter,  British  med.  Journal,  30  octobre  1897. 
.   (2)  Albutfs  System  of  Médecine,  vol.  IV,  p.  18,  Londres,  1897. 


—  458  — 

rents,  les  enux  minérales  ne  peuvent  pas  remplacer  Tin- 
tervention  cliirurgicale. 

^Q'^  Cîppliose  du  foie.  —  La  cirrhose  hépatique,  à 
ses  débuts,  pourra  être  traitée  comme  la  congestion  du 
foie;  le  malade  peut  en  retirer  de  bons  effets.  Dans  les 
formes  plus  avancées  de  la  maladie,  les  eaux  ne  peuvent 
avoir  qu'une  action  palliative. 

Il  est  à  peine  nécessaire  de  parler  des  cas  oii  la  cirrhose 
du  foie  est  déterminée  par  la  syphilis,  et  où  le  traitement 
balnéaire  est  plus  ou  moins  inutile  (Voyez  le  chapitre 
consacré  au  traitement  de  la  syphilis). 

27°  Ictère  chrouique.  —  L'ictère,  dans  ses  formes 
très  chroniques,  est  parfois  traité  dans  les  stations  balnéai- 
res ;  mais  on  ne  peut  le  faire  avec  succès  que  dans  les  cas 
de  catarrhe  des  canaux  biliaires. 

Le  traitement  général  sera  celui  que  nous  avons  exposé 
dans  les  paragraphes  24  et  25.  consacrés  à  la  lithiase 
biliaire  et  à  la  congestion  chronique  du  foie.  En  ce  qui 
concerne  le  traitement  balnéaire  les  rèdes  sont  les  mêmes. 
Le  traitement  balnéaire  n'est  pas  applicable  aux  affections 
cancéreuses,  mais  il  est  parfois  bien  difficile  de  discerner 
si  l'ictère  est  dû  à  un  catarrhe  chronique  des  conduits 
biliaires,  à  une  obstruction  provoquée  par  un  bouchon 
muqueux.  par  du  sable  ou  un  calcul  biliaire,  ou  bien  s'il 
provient  d'une  obstruction  des  canaux  par  une  tumeur 
cancéreuse.  Il  est  alors  permis  d'essayer  avec  beaucoup  de 
prudence  l'usage  des  eaux  alcalines  ou  alcalino-sulfatées. 
^'ous  avons  vu  un  certain  nombre  de  cas  où  des  médecins 
distingués  croyaient  à  un  cancer,  où  nous-mêmes  restions 
indécis  et,  où  les  eaux  de  Karlsbadou  de  Vichy,  en  opé- 
i'ant  la  guérison,  décidèrent  du  diagnostic.  Quand  des  pré- 
cautions convenables  ont  été  prises  et  que  le  régime  a 
été  établi  avec  soin,  nous  avons  vu  de  bons  effets  résulter 


—  459  — 

de  l'essai  d'une  cure  d'eaux  minéi'ales,  même  dans  les  ras 
où  la  nature  carcinomaleuse  de  la  maladie  était  démontrée. 

28°  Ascîte.  —  Vascite  ou  fliydropisie  du  péritoine 
est  l'une  des  alTections  pour  lesquelles  on  va  rarement 
chercher  du  soulagement  aux  eaux,  et  d'ailleurs  on  ne 
l'ohtient  que  fort  rarement.  Quand  l'ascite  est  occasion- 
née par  la  compression  de  la  veine  porte,  par  un  can- 
cer ou  par  une  néphrite,  ou  par  une  atfection  tubercu- 
leuse du  péritoine,  il  ne  faut  pas  essayer  d'un  traitement 
balnéaire.  Quand  c'est  la  cirrhose  du  foie  qui  détermine 
l'ascite,  c'est  généralement  à  une  période  très  avancée  de 
la  maladie.  Quelquefois  cependant  elle  se  produit  au 
début;  dans  ce  cas,  le  traitement  indiqué  pour  la  conges- 
tion du  foie  et  le  début  de  la  cirrhose  pourra  être  salu- 
taire. C'est  surtout  dans  les  cas  où  le  foie  et  la  circulation 
de  la  veine  porte  ont  été  affectés  par  suite  d'une  dilatation 
du  cœur,  que  nous  avons  vu  le  traitement  balnéaire  don- 
ner de  réelles  guérisons,  principalement  après  Tusage 
d'eaux  thermales  chlorurées  gazeuses,  comme  celles  de 
Nauheim  et  d'Oeynhausen.  Nous  avons  constaté  à  Nau- 
heim  des  guérisons  de  ce  genre^  obtenues  non  seulement 
par  le  système  combiné  des  bains  et  des  divers  exercices 
en  usage  actuellement,  mais  par  l'usage  seul  des  bains  de 
Nauheim. 

Reliquats  clipoiiîqiies  de  péritonite  locali- 
sée et  d'appendicite.  —  On  peut  dans  certains  cas 
employer  des  bains  d'eau  thermale  indifférente  pour  com- 
battre les  reliquats  d'une  péritonite  localisée,  particuliè- 
rement autour  des  viscères  pelviens  (périmétrite  ou  péri- 
paramétrite).  Les  reliquats  d'une  typhlite  et  d'une  péri- 
typhlite  (appendicite) sont  quelquefois  traités  par  les  bains 
chauds  de  Plombières. 

29°  Hypertrophie  de  la  rate.  —  L'hypertrophie 


—  460  — 

de  la  rate  occasionnée  pas  la  himphadénie  ou  la  maladie  de 
Hodgkins  est  rarement  traitée  avec  succès  aux  eaux.  On 
peut  en  dire  autant  de  la  leucémie. 

Les  splénomégalies  dues  k  l'entérite,  à  l'érysipèle,  à  la 
septicémie,  à  lalièyre  puerpérale,  au  charbon,  à  j a  tuber- 
culose aiguë,  ne  rentrent  pas  dans  le  domaine  de  la 
balnéothérapie. 

Dans  le  paragraphe  consacré  cà  la  malaria  (fièvre  palu- 
déenne, paragraphe?)  nous  avons  parlé  des  tumeurs  de 
la  rate  déterminées  par  les  afïeclions  paludéennes.  Les  cas 
très  rares  d'hypertrophie  idiopathique  simple  n'exigent 
pas  de  traitement  balnéaire  ;  quant  à  la  splénomégalie 
accompagnée  de  cirrhose  du  foie,  nous  renvoyons  le  lec- 
teur au  paragraphe  concernant  cette  dernière  maladie. 


Maladies  des  organes  de  la  respiration. 

30"  Catarrhe  nasal  et  catarrhe  naso-pharyn- 
gien  chroniques. — Lq  catarrhe  nasal  et  le  catarrhe 
naso-phanjnciie)i,s[\s  ne  sont  pas  occasionnés  par  des  tu- 
meurs adénoïdes  ou  polypoïdes  ou  encore  par  une  alïeclion 
syphilitique,  peuvent  être  traités  par  l'usage  interne  d'eaux 
chlorurées,  sulfureuses  ou  arsenicales,  et  par  des  pulvéri- 
sations avec  ces  eaux  ou  par  des  douches  nasales  et  pha- 
rvnoées.  Cauterets  et  le  Mont-Dore  ont  une  Qrrande  ré- 
putation  sous  ce  rapport  ;  mais  la  guérison  est  rarement 
parfaite.  Mariiez  (près  Aix-les-Bains)  et  Ghalles  sont  éga- 
lement bien  connus  pour  cette  classe  de  malades.  Un  ou 
plusieurs  hivers  passés  dans  un  climat  sec  et  chaud,  tel 
que  celui  de  l'Egypte  ou  de  la  Riviera,  et  de  longs  voya- 
ges sur  mer,  font  quelquefois  plus  de  bien  que  les  eaux; 
on  peut  cependant  les  utiliser  pendant  Tété  et  en  hiver 
faire  un  des  voyages  que  nous  venons  d'indiquer. 


—  461  — 

Pharyngite  et  laryngite  chronique».  —    Dans 
la  phanjmjite  chronique  et  le  catarrhe  laryngé  chronique 
il  faut  avoir  soin  cVécarter  toutes  les  causes  d'irritation  : 
la  poussière  et  l'air  impur,  la  fumée  de  tabac,  l'alcool,  et 
lafatigue  delà  voix  (chez  les  ecclésiastiques,  les  orateurs, 
les  chanteurs,  etc.).  Il  faut  encore  tenir  compte  d'autres 
facteurs  tels  que  :  l'anémie,  la  goutte,  l'obésité,  la  débi- 
lité générale,  la  dyspepsie,  le  catarrhe  intestinal  chroni- 
que, et  la  constipation  habituelle,  qui  pourront  être  trai- 
tés d'après  les  méthodes  indiquées  dans  les  paragraphes 
où  il  est  question  de  ces  alïections  ;  on  peut  alors  obte- 
nir indirectement  une  amélioration  dans  l'état  local.  Le 
traitement  local  est  utile  dans  beaucoup  de  cas  et  il  est 
souvent  avantageux  d'envoyer  ces  malades  pendant  l'hiver 
dans  des  climats  à  température  chaude,  égale,  assez  hu- 
mide. Parmi  les  établissements  connus  pour  le  traitement 
désaffections  laryngées  et  surtout  des  laryngitesdes  ecclé- 
siastiques ((  clergyman's  sore  throat  »,  Gauterets  dans  les 
Pyrénées,  et  le  Mont-Dore  en  Auvergne  ont  une  grande 
réputation. 

31'^  Catarrhe  chronique  des  bronches.  —  Le 

catarrhe  chronique  des  bronches,  ou  bronchite  chronique, 
sans  complications  et  provenant  simplement  d'un  catarrhe 
aigu  négligé  ou  de  récidives  de  catarrhe  aigu  chez  les 
malades  dont  la  membrane  muqueuse  est  affaiblie,  peut 
être  traité  avec  avantage  par  les  eaux  chlorurées  et  les 
eaux  alcalines  chlorurées,  les  eaux  alcalines  faibles  et  les 
eaux  chlorurées  parmi  lesquelles  nous  citerons  spéciale- 
ment Ems,  Gleichenberg,  Royat,  Neuenahr  et  Baden- 
Baden. 

On  peut  aussi  employer  des  eaux  sulfureuses,  telles 
que  celles  d'Uriage,  d'Aix-la-Chapelle,  des  Pyrénées  et 
de  Schinznach,  de  St-Honoré,  etc.,  des  eaux  arsenicales 
faibles,  comme  celles  de  la  Bourboule  et  du  Mont-Dore. 


—  462  — 

Weissenburgdans  le  canton  de  Berne  a  souvent  une  ac- 
tion favorable,  due  en  grande  partie  à  saposition  et  à  son 
climat.  Si  le  catarrhe  est  compliqué  dégoutte  oudedia- 
thèse  goutteuse,  chez  des  sujets  faibles,  on  fera  usage  des 
mêmes  eaux,  tandis  que  pour  les  personnes  grasses,  dis- 
posées à  la  pléthore,  les  eaux  alcalino-sulfatées,  ousulfa- 
lées  chlorurées  seront  plus  utiles;  celles  de  Karlsbad  et 
de  Brides  entre  autres,  ou  bien  encore  les  eaux  plus  forte- 
ment chlorurées  de  Kissingen  ou  de  Hombourg.  prises  en 
boisson,  rendront  dans  ce  cas  de  bons  services  en  les 
combinant  avec  une  hygiène  et  un  régime  appropriés.  SI 
le  cœur  estaffaibli  et  dilaté,  avec  une  affection  valvulaire 
ou  non,  il  faut  donner  la  préférence  aux  eaux  thermales 
chlorurées  CXauheim  et  Oeynhausen)  prises  surtout  en 
bains. 

Dans  tous  ces  cas  le  traitement  balnéaire  devra  être 
suivi  d*Lin  long  séjour  dans  une  l'égion  boisée  d'altitude 
moyenne  et  bien  abritée  du  vent.  On  choisira  principale- 
ment le  voisinage  des  forêts  de  sapins,  la  Forêt  Noire, 
par  exemple,  ou  bien  les  Flimser  Waldlueuser  en  Suisse, 
ou  bien  encore  une  station  de  bains  de  mer  bien  abritée. 

Quand  il  existe  une  tendance  au  rachitisme  ou  à  la 
scrofule  chez  les  enfants  avec  bronchite  ou  broncho-pneu- 
monie, on  peut  adopter  le  traitement  mentionné  dans 
les  paragraphes  sur  la  scrofule  et  le  rachitisme,  après  la 
disparition  des  complications  pulmonaires  aiguës. 

32°  Emphysème  pulmonaire.  —  L'emphysème 
pulmonaire, en  tant  qu'emphysème(l),ne  s'améliorera  pas 

(1)  Le  D"^  M.  Cazaux  {Annales  cV hydrologie,  janvier  1897) 
pense,  toutefois,  que  si  les  infundibula  sont  simplement  dilatés, 
on  peut  espérer  souvent  une  amélioration  et  même  la  guérison 
ci  la  suite  d'un  traitement  hydrominéral  répété,  surtout  dans  les 
cas  où  l'emphysème  succède  à  des  bronchites.  Il  croit  qu'on  peut 
arriver  à  rétablir  l'élasticité  des  fibres  élastiques  dans  les  parois 
des  infundibula. 


—  463  - 

par  un  li-tilement  balnéaire  ;inais  dans  ses  périodes  les 
plus  avancées,  surtout  chez  les  personnes  d'un  certain  fige^ 
il  est  presque  toujours  compliqué  de  catarrhe  chronique  : 
dans  ce  cas,  on  pourra  recourir  avec  avantage  à  un  trai- 
tement par  les  eaux  alcalino-chlorurées,  ainsi  que  par  les 
eaux  thermales  sulfureuses  que  nous  venons  de  mention- 
ner. Si  le  cœur  est  très  dilaté,  il  faudra  tenir  compte  de 
cette  complication.  En  ce  qui  concerne  Vasthme  spasmo- 
dique  nous  renvoyons  au  paragraphe  (54)  sur  les  troubles 
du  système  nerveux. 

33°  Taberculose  pulmonaire.   —  Le  traitement 
balnéaire  n'est  guère  applicable  à  la  tuberculose  des  orga- 
nes de  la  respiration.  Nous  avons  déjà  insisté  &ur  ce  point 
en  nous  occupant  des  affections  tuberculeuses  en  général. 
Dans  la  tuberculose  torpide,  les  complications  catarrhales 
sont  souvent  très  favorablement  influencées  par  un  sé- 
jour  dans    une    station    sulfureuse  chaude,   à   altitude 
moyenne,  comme  celles  des  Pyrénées.  C'est  sans  doute 
aux  cas  de  ce  genre  que  les  Eaux  Bonnes  doivent  la  grande 
réputation  qu'elles  ont  eue  autrefois  pour  le  traitement 
de  la  phtisie.  Pour  une  autre  classe  de  phtisies  torpide, 
ou  en  voie  de  guérison,  avec  emphysème  et  ralentissement 
de  la  circulation  de  la  veine  porte,  accompagnées  de  dys- 
pepsie ou  de  paresse  des  intestins,  l'usage  très  modéré  des 
eaux  chlorurées,  ou  alcalino-chlorurées,   avec  ou  sans 
arsenic,  nous  a  toujours  paru  éminemment  salutaire.  Les 
eaux  de  la  Bourboule,  bues  sur  place  ou  ailleurs,  sont 
toujours  très  utiles.  On  peut  en  dire  autant  des  eaux  de- 
Gleichenberg,  qui  sont  peu  connues  en  dehors  de  l'Au- 
triche et  de  la  Hongrie,  où  elles  jouissent  d'une  réputation 
méritée. 

Il  faut  toujours  avoir  présentes  à  l'esprit  les  considéra- 
tions —  concernant  le  régime,  riiv^ièneet  les  climats  — 
nécessaires  pour  le  traitement  prophylactique  et  la  guéri- 


—  464  — 

son  de  la  tuberculose  pulmonaire  {|  4).  Nous  avons  déjà 
indiqué  l'emploi  de  riiydiotliérapie  dans  celte  maladie. 

maladies  du  §»ystèiiie  circulatoire. 

La  plupart  des  maladies  du  cœur  et  des  vaisseaux  san- 
guins ne  peuvent  être  traitées  par  les  procédés  balnéo- 
thérapiques.  Cependant,  dans  certaines  occasions,  on  peut 
les  employer  avec  avantage. 

34°  Affections  cardiaques  dues  à  la  lièvre 
rliuniatismale. —  Après  la  plèvre  rhumatismale,  le 
cœur  est  souvent  dans  un  état  de  grande  faiblesse  et  d'ir- 
ritabilité, surtout  lorsque  la  maladie  s'est  compliquée 
d'endopéricardite  ou  de  péricardite.  La  myocardite  vient 
parfois  encore  s'y  ajouter,  ou  bien  une  lésion  valvulaire. 
]\ous  avons  déjà  traité  ce  sujet  assez  longuement  dans  le 
paragraphe  consacré  aux  affections  rbumatismales  (para- 
graphe 10).  Nous  disions  que  le  traitement  balnéaire  ordi- 
naire est  chose  hasardeuse  dans  les  convalescences  de  la 
lièvre  rhumatismale  srave.  Cette  observation  est  surtout 
applicable  aux  cas  où  le  cœur  reste  lésé  après  la  termi- 
naison de  la  maladie  aiguë  ou  subaiguë. 

On  ne  peut  autoriser  qu'un  traitement  balnéaire  très 
doux  et  très  prudeut,  soit  à  une  station  d'eaux  thermales 
indifférentes,  soit,  ce  qui  est  préférable,  aux  eaux  ther- 
males chlorurées  gazeuses  deNaubeim.  On  pourrait  aussi 
choisir  les  eaux  de  même  composition,  mais  moins  con- 
nues d'Oeynhausen.  Feu  le  professeur  F.  W.  Beneke,  de 
Marbourg.  qui  exerçait  la  médecine  à  Xauheim  en  été, 
fut  le  premier  à  attirer  notre  attention  sur  ce  sujet,  il  y 
a  environ  vingt-cinq  ans.  Sous  sa  direction,  beaucoup 
de  nos  malades  atteints  de  lésions  cardiaques  retirèrenl 
un  très  grand  bénéfice  de  leurs  saisons  à  Nauheim.  Dans 
la  première  période  desafieclions  valvulaires  avec  souffle 


—  465  — 

mitral  ou  aorlique,  nous  avons  plusieui's  fois  constaté  la 
disparition  lente  mais  complète  du  souftle  (1).  Le  cœur 
reprenait  son  action  normale. 

Il  en  était  ainsi  alors  ({u'aucun  traitement  par  les  exer- 
cices physiques  n'était  pi'atiqué  à  Nauheim,  et  la  station 
balnéaire  elle-même  était  presque  inconnue  en  dehors 
de  rAllemagne.  Il  faut  rappeler  cependant  qu'on  a  quel- 
quefois observé  à  la  suite  d'un  traitement  hospitalier  ou 
d'un  traitement  ordinaire  la  disparition  de  souflles  car- 
diaques récents  dans  des  cas  de  rhumatisme. 

Dans  des  atîections  valvulaires  plutôt  chroniques  le 
souftle  n'a  jamais  disparu  à  notre  connaissance. 

So**  Dilatation  du  cœur.  —Dans  la  dilatation  du 
cœur,  avec  ou  sans  lésions  des  valvules,  les  mêmes  eaux 
sont  souvent  utiles  ;  nous  avons  fréquemment  vu  l'ac- 
tion du  cœur  se  régulariser,  l'étendue  de  la  matité  car- 
diaque diminuer,  les  battements  reparaître  dans  la  région 
supérieure,  en  même  temps  que  disparaissaient  les  trou- 
bles hépatiques  et  pulmonaires  occasionnés  par  les  con- 
tractions irréiîulières  du  cœur.  Dans  un  certain  nombre 
de  cas  compliqués  d'œdème  considérable  des  membres 
inférieurs  et  d'épanchement  dans  les  cavités  pleurales 
et  péritonéale,  ces  complications  ont  disparu  complète- 
ment à  la  suite  de  longues  saisons  de  Nauheim.  Ces  gué- 
risons  ont  été  obtenues  également  sans  le  secours  des 
exercices,  dits  de>'auheim,dont  on  entretient  tant  aujour- 
d'hui les  médecins  et  le  public.  Il  convient  d'ajouter  que 
les  résultats  ne  sont  pas  toujours  aussi  favorables  et  en 
outre  que  le  médecin  doit  exercer  la  plus  grande  surveil- 


(1)  Il  fauttenir  compte  de  ce  fait  que  ces  souffles  sont  souvent 
cardio-pulmonaires,  et  disparaissent  sans  aucun  traitement. 

A.  D.  —P.  S. 

30 


—  466  — 

lance  clans  l'emploi  des  bains  et  dans  la  direction  des  ma- 
lades de  cette  classe. 

Dans  les  cas  où  les  troubles  cardiaques  sont  déterminés 
en  tout  ou  en  partie  par  un  défaut  général  de  nutrition, 
le  traitement  a  plus  de  chances  de  succès  durable  que 
lorsque  les  troubles  de  la  circulation  sont  liés  à  des  affec- 
tions des  valvules  (1),  à  des  adhérences  du  péricarde  ou 
de  Tathérome  des  artères  coronaires. 

Quant  à  l'emploi  des  bains  de  Nauheim  et  des  exerci- 
ces chez  les  cardiaques,  le  D'"  Bezly  Thorne  et  d'autres 
auteurs  ont  rappelé  qu'il  fallait  avant  tout  déterminer 
soigneusement  le  pouvoir  de  réaction  de  chaque  malade. 
Cette  question  de  <(  dosage  »  est  importante  dans  toutes 
les  variétés  du  traitement  médical  et  le  succès  en  dépend 
en  grande  partie.  On  a  dit  que  la  raison  pour  laquelle  le 
traitement  de  Nauheim  était  si  fréquemment  inefficace 
chez  les  malades  des  hôpitaux, élaitque  ces  malades  avaient 
moins  de  force  de  réserve  que  ceux  qui  appartiennent  aux 
classes  aisées  (2). 

(1)  Il  serait  intéressant  de  connaître  les  effets  de  Nauheim  et 
d'autres  bains  sur  rélimination  des  sels  de  chaux  par  Turine. 
Bien  qu'on  puisse  regarder  souvent  la  calcification  comme  une 
altération  conservatrice,  dans  certains  cas  de  maladie  valvu- 
laire  ancienne,  le  dépôt  de  sels  de  chaux  dans  les  valvules 
malades  et  l'augmentation  consécutive  de  leur  rigidité,  occa- 
sionnent probablement  un  accroissement  de  tension  sérieuse  du 
muscle  cardiaque.  Si  l'on  connaissait  une  méthode  quelconque 
pour  diminuer  la  tendance  à  la  calcification  dans  le  système  car- 
dio-vasculaire  ou  pourrait  en  bénéficier  dans  quelques  cas.  Rumpf 
de  Hambourg  [BerUner  klin.  Wochcnsch.,  1897,  n°*  13  et  14) 
conseille  un  régime  par  lequel  on  n'introduit  dans  l'organisme 
des  sels  de  chaux  que  dans  la  même  proportion  où  ils  sont  ex- 
crétés par  les  reins  et  les  intestins.  Il  est  toutefois  très  douteux 
que  la  question  soit  réellement  pratique  ;  elle  ne  concerne  certai- 
nement pas  la  thérapeutique  balnéaire. 

(2)  M.  le  Dr  Piatot  a  installé  à  la  station  de  Bourbon-Lancy 
le  traitement  par  l'hvgiène  et  les  agents  physiques. 

A.  D.— P.  S. 


—  467  — 

36°  AfTectioiis  valviilaires  du  cœur.  —  Nous 
ayons  déjà  parlé  des  niVeclions  récentes  des  valvules  (pa- 
ragraphe 34).  Lorsqu'elles  sont  chroniques,  le  traitement 
balnéaire  n'a  pas  d'influence  curative  directe,  mais  il 
peut  soulager  certains  états  morbides  qui  en  dérivent, 
tels  que  la  dilatation  du  cœur,  par  exemple,  le  catarrhe 
des  poumons,  la  congestion  du  l'oie  et  des  organes  abdo- 
minaux. Nous  renvoyons  donc  le  lecteur  à  ce  qui  a  été 
dit  à  ce  sujet. 

Bon  nombre  de  personnes  atteintes  de  lésions  valvu- 
laires  moins  bien  compensées  (spécialement  de  la  valvule 
mitrale)  peuvent  faire  de  l'exercice  presque  aussi  bien  que 
d'autres,  et  peuvent  en  réalité  vivre,  pendant  longtemps 
du  moins,  de  la  même  manière  que  celles  qui  jouissent 
d'une  santé  ordinaire.  A  ces  malades,  quand  ils  se  trou- 
vent par  hasard  souffrir  d'affections  justiciables  du  trai- 
tement thermal,  on  peut  recommander  les  mêmes  eaux  et 
le  même  traitement  thermal  que  s'ils  n'avaient  pas  de  lé- 
sions cardiaques,  à  la  condition  que  la  cure  soit  attentive- 
ment surveillée.  En  effet  on  peut  dire  de  ces  malades 
qu'ils  subissent  le  traitement  balnéaire  non  parce  (ft\h 
sont  atteints  d'une  affection  cardiaque,  mais  malgré  leur 
affection  cardiaque. 

37°  Dégénérescences  graisseuse  et  seléreuse 
du  cœur.  —  On  est  peu  fixé  sur  le  traitement  balnéaire 
ou  sur  tout  autre  traitement  de  ces  affections.  Tous  ceux 
qui  connaissent  les  travaux  de  sir  Richard  Quain,  ou  du 
b^  Kenndy  sur  ce  sujet,  savent  qu'il  faut,  avant  tout, 
préciser  le  diagnostic,  fort  difficile  dans  les  premières 
périodes  de  la  maladie.  Dans  les  périodes  plus  avancées 
le  traitement  balnéaire  est  trop  hasardeux.  Malgré  cela, 
dans  certains  cas,  croyant  notre  diagnostic  assez  sûr,  après 
avoir  constaté  chez  le  malade  l'irrégularité,  la  faiblesse 
€t  la  lenteur  du  pouls,  l'oppression  à  la  moindre  ascen- 


—  468  — 

s  ion,  avec  tendance  à  la  somnolence  et  à  la  syncope,  nous 
avons  obtenu  du  soulagement  par  l'usage  interne  etprudent 
d'eaux  chlorurées,  surtout  de  celles  de  Kissinçen.  Nous 
avons  plusieurs  fois  observé  le  même  résultat  avec  les 
eaux  alcalines  sulfatées  de  Karlsbad,  et  deux  fois  par 
remploi  des  bains  d'eau  thermale  gazeuse  et  chlorurée  de- 
Nauheim.  Dans  quelques  autres  cas,  néanmoins,  le  trai- 
tement balnéaire  ne  répondit  pas  à  ce  que  nous  en  atten- 
dions. Pour  quelques-uns  de  ces  cas.  notre  diagnostic  se- 
trouva  contirmé  par  l'examen  nécropsique. 

Chez  quelques  malades  appartenant  probablement  à  cette- 
même  catégorie,  avec  complication  prononcée  d'anémie, 
les  eaux  ferrugineuses  en  bains  et  en  boisson  ont  eu  un 
eflet  favorable.  Il  est  à  peine  nécessaire  de  dire  que,  dans 
cette  alYection  grave,  le  traitement  balnéaire  doit  être  ac- 
compagné d'un  séjour  dans  un  bon  climat;  il  importe 
aussi  de  surveiller  le  régime,  l'exercice  et  Tétat  psychique- 
du  malade.  Des  stations  d'une  altitude  variant  de  ^00  à 
600  mètres  sont  préférables  ;  on  peut  aussi  conseiller  le 
séjour  du  bord  de  la  mer. 

38°  Infiltration  grai§».«»ense  du  coeur.  — L  infil- 
tration graisseuse  du  cœur  (cœur  gras)  empêche  souvent 
le  fonctionnement  régulier  de  cet  organe.  On  peut  appli- 
quer ici  le  traitement  recommandé  pour  l'obésité,  mais 
il  faut  quelquefois  ajouter  au  traitement  balnéaire  des 
toniques,  tels  que  la  quinine,  la  strychnine  et  la  digitale. 
Une  saison  d'eaux  ferruoineuses  devra  Généralement  sui- 
vre  ce  premier  traitement. 

39^ Palpitations  cardiaques.  —  Les  palpitations 
cardiaques,  sans  lésion  appréciable,  sont  en  général 
d'origine  nerveuse  ;  le  traitement  balnéaire  n'est  indiqué 
qu'exceptionnellement.  Un  traitement  ordinaire,  suivi  à 
domicile,   en  tenant   compte  des  causes  prédisposantes 


—  469  — 

«et  excitantes  (le  surmenage  ou  un  surmenage  relatif,  le 
travail  dans  un  air  vicié,  une  nourriture  non  appropriée, 
l'usage  immodéré  du  tabac,  l'anémie,  l'onanisme,  une 
croissance  trop  rapide  -au  moment  de  la  puberté),  a  en 
général  une  influence  plus  salutaire  qu'une  saison  bal- 
néaire ;  dans  quelques  cas  le  changement  d'air  et  d'en- 
tourage, un  climat  favorable,  Téloignement  de  toute 
préoccupation  et  de  l'agitation  du  monde,  seront  les  meil- 
leurs moyens  de  guéri  son. 

Toutefois  chez  quelques  personnes  la  dyspepsie  est  la 
cause  déterminante  delà  maladie  (Voircà  ce  sujet  le  para- 
graphe 18).  Chez  d'autres  les  palpitations  sont  dues  à  un 
trouble  de  la  circulation  des  organes  abdominaux,  spécia- 
lement des  organes  pelviens;  ces  cas  sont  justiciables  d'un 
traitement  balnéaire.  Quand  l'anémie  ou  la  chlorose  sont 
enjeu,  le  traitement  doit  s'adresser  cà  ces  affections.  Pour 
l'hystérie  et  les  maladies  qui  s'y  rattachent,  quand  il  y 
a  surexcitation  dans  une  partie  du  système  nerveux  et 
absence  de  force  de  résistance  dans  une  autre,  les  eaux 
thermales  indifférentes,  situées  à  une  altitude  moyenne, 
exercent  souvent  une  action  très  salutaire.  Schlangen- 
bad  a  une  réputation  ancienne  pour  les  cas  de  cette  na- 
ture. Si  les  palpitations, chez  les  sujets  nerveux, sont  com- 
pliquées d'irritabilité  psychique,  il  faut  proscrire  le  séjour 
à  de  grandes  altitudes.  Si  les  palpitations  sont  dues  à  la 
maladie  de  Graves  à  forme  fruste  ou  en  voie  de  développe- 
ment, il  faut  se  reporter  aux  observations  que  nous  avons 
faites  à  ce  sujet. 

Certains  autres  troubles  fonctionnels  du  cœur,  tels  que 
l'irrégularité  dans  le  rythme,  la  tachycardie  et  les  souffles 
€ardio-pulmonaires  ne  sont  pas,  par  eux-mêmes ,  justicia- 
bles du  traitement  balnéaire. 

40°  Varices.  —  Les  varices  des  différentes  parties 
du  corps,  et  spécialement  celles  des  membres  inférieurs. 


—  470  - 

sont  souvent  accompagnées  de  congestion  veineuse  des 
organes  abdominaux  et  de  constipation  habituelle  ;  on  les 
traitera  donc  par  les  moyens  que  nous  avons  i-ecomman- 
dés  (paragraphe  20 1.  L'usage  des  eaux  et  des  bains  n'em- 
pècliera  pas  les  malades  de  se  servir  d'appareils  mécani- 
ques. Pour  les  goutteux,  quand  il  y  a  eu  phlébite  véritable, 
les  eaux  chlorurées  gazeuses,  prises  en  boisson  et  en  bains^ 
donnent  parfois  de  bons  résultats.  Autrefois  on  croyait, 
et  quelquespersonnes  pensent  encore. que lesbains  chauds, 
d'eau  ordinaire  ou  d'eau  thermale  indifférente. ont  une  ac- 
tion salutaire  sur  les  varices  des  jambes.  Notre  expérience 
personnelle  ne  concorde  pas  toutefois  avec  cette  opinion. 
Des  bains  chauds,  ainsi  que  des  bains  locaux  de  tourbe 
et  de  boue,  peuvent  toutefois  agir  favorablement  sur  les 
douleurs  névralgiques  qui  accompagnent  parfois  les  vari- 
ces: H.  Thirouxd,  de  Saint-Amand  a  spécialement  ap- 
pelé l'attention  sur  le  bénéhce  qui  résulte  d'une  compres- 
sion douce  et  uniforme  et  de  la  thermalité  de  bains  de 
boue  prolongés  dans  les  troubles  trophiques  (eczéma  vari- 
queux, etc.)  qui  accompagnent  si  fréquemment  les  va- 
rices :  2  ). 

41'^  Dégénépescence  scléreuse  du  ccbup  et  des 
petits  vaisseaux.  —  Quand  la  dégénérescence  scléreuse 
des  petits  vaisseaux  sanguins  (artério-sclérose)  se  pro- 
duit chez  des  personnes  obèses  et  pléthoriques  et  lors- 
qu'elle est  à  sa  première  période,  on  obtiendra  quelques 
bons  effets  de  l'usage  des  eaux  sulfatées  alcalines,  et  de 
celui  des  eaux  alcalines.  Pour  les  personnes  maigres,  il 
faut  donner  la  préférence  aux  eaux  chlorurées.  On  ne 

(1;  Troubles  chroniques  de  la  circulation  veineuse  des  membres 
inférieurs,  leur  traitement  par  les  boues  thermales.  Paris,  1896. 

''2)  En  France  on  envoie  généralement   ces  malades   à  Ba- 
gnoles de  rOrne. 

A.  D.  —P.  S. 


—  471  — 

peut  guère  s'atlendre  à  une  guérisoii  parfaite  et,  dans  les 
cas  de  ce  genre,  il  faut  continuellement  changer  la  manière 
de  vivre  pour  empêcher,  ou  du  moins  retarder  les  pro- 
grès de  kl  dégénérescence.  Les  mômes  observations  s'ap- 
pliquent aux  cas  où  Ton  soupçonne  un  commencement  de 
dégénérescence  scléreuse  des  parois  du  cœur.  Quand  les 
altérations  sont  plus  prononcées,  on  peut  appliquer  ce  que 
nous  avons  dit  dans  le  paragraphe  concernant  la  dégéné- 
rescence graisseuse  du  cœur  (paragraphe  37).  Dans  les 
cas  où  Ton  parviendrait  à  découvrir  chez  un  malade  une 
altération  scléreuse  localisée,  telle  qu'un  anévrvsme,  par 
exemple,  il  faudrait  renoncer  au  traitement  balnéaire. 

42*^  Altérations  atliéroiuateoses .  —  On  traite 
de  la  même  manière  les  altérations  athéromateusesà  leur 
début;  mais  pour  les  cas  plus  avancés,  avec  lésions  athé- 
romaleuses  des  valvules,  ou  menace  d'anévrysme,  la  plus 
grande  prudence  devient  nécessaii'e  dans  l'emploi  du 
traitement  l)alnéaire.  Lorsque  Vanévnjsme  existe  on  doit 
y  renoncer. 

43"*  Angine  de  poitrine.  —  Pour  l'angine  de  poi- 
trine, la  question  est  plus  discutable.  Nous  avons  eu  l'oc- 
casion de  voir  beaucoup  de  malades  chez  lesquels  on  avait 
diagnostiqué  une  angine  de  poitrine.  Cliez  quelques-uns 
l'angine  était  certainement  due  à  des  troubles  gastriques 
et  le  malade  était  atteint  de  ce  que  l'on  désigne  sous  le 
nom  de  cœur  faible,  ou  cœur  dilaté.  Dans  ce  cas  le  régi- 
me, l'hygiène  et  un  traitement  général  suivi  à  domicile 
ou  combiné  avec  une  cure  balnéaire  du  genre  de  celles 
C|ue  nous  avons  indiquées  pour  la  dyspepsie  et  pour  la 
dilatation  du  cœur,  réussissent  la  plupart  du  temps.  Ce 
même  traitement  est  aussi  suivi  avec  succès  dans  les  cas 
où  il  y  a  doute  entre  le  diagnostic  d'angine  de  poitrine 
ou  de  simple  trouble  fonctionnel. 


—  472  — 

Dans  d'autres  cas,  où  l'angine  se  manifesta  plus  tard 
d'une  manière  indubitable  et  fatale,  le  succès  ne  fut 
que  momentané,  mais  dura  toutefois  plusieurs  années. 
Quand  le  diagnostic  de  l'angine  de  poitrine  est  certain,  il 
est  prudent  d'éviter  le  traitement  balnéaire  et  les  lon^s 
voyages  qu'il  occasionnerait.  On  peut  cependant  faire 
exception  pour  les  cas  où  les  crises  se  produisent  à  de 
longs  intervalles  et  où  des  accidents  goutteux  ou  bien  des 
troubles  dyspepsiques  constituent  une  indication  à  l'em- 
ploi des  eaux.  On  peut  alors  essayer  d"un  traitement  bal- 
néaire prudent  et  prendre  de  grandes  précautions  pour  le 
voyage  (1). 

Affections  du  système  nerveux. 

Les  médecins  employaient  autrefois  le  traitement  bal- 
néaire dans  beaucoup  d'affections  du  système  nerveux 
mais,  en  réalité,  l'usage  en  est  fort  limité, surtout  dans  les 
affections  organiques  graves. 

44°  Tabès  ou  ataxîe  locomotrice.  —  On  a  re- 
commandé pour  le  traitement  de  cette  affection  un  grand 
nombre  de  stations  balnéaires  :  mais  on  en  retire  en  gé- 
néral assez  peu  de  bénéfice.  Il  n'est  pas  rare  que  les 
douleurs  fulgurantes,  les  douleurs  sourdes,  les  fourmille- 
ments, soient  calmés  par  des  bains  d'eaux  thermales  indif- 
férentes, les  bains  ferrugineux  cliauds  de  Lamalou  et  par 
des  bains  d'eau  chlorurée  gazeuse,  parmi  lesquels  ceux 
d'Oeynhausen  avaient  une  certaine  réputation.  LeD'^Tlii- 
roux  a  revendiqué  de  bons  résultats  semblables  pour  les 

(1)  Si  certains  cas  de  fausse  angine  de  poitrine  peuvent  être 
justiciables  d'un  traitement  hydrominéral,  il  faut  le  rejeter  dans 
l'a«gine  de  poitrine  vraie. 

A.  D.  —  P.  S. 


~  473  — 

bains  chauds  de  Saint-Amand.  L'arsenic  paraît  avoir 
quelque  utilité  dans  le  traitement  de  l'ataxie  et  quelques 
personnes  se  sont  bien  trouvées  de  l'usage  d'eaux  arse- 
nicales. Les  eaux  sulfureuses  ont  été  recommandées 
également,  mais  nous  ne  pouvons  dire  que  nous  ayons 
obtenu,  par  leur  emploi,  des  elïets  meilleurs  que  par  les 
eaux  thermales  indifïérentes. 

La  syphilis  étant  souvent  la  principale  cause  du  tabès, 
il  est  fortement  recommandé  de  joindre  des  frictions 
mercurielles  aux  bains  pris  à  Aix-la-Chapelle  (1).  Plu- 
sieurs fois  nous  avons  vu  ce  traitement  combiné  avoir  une 
action  favorable.  Quelquefois  aussi  l'insuccès  a  été  com- 
plet et  nous  ne  sommes  pas  certains  d'une  seule  guérison 
définitive,  bien  que  les  bons  elïets  du  traitement  se  soient 
assez  souvent  étendus  sur  une  période  de  plusieurs  an- 
nées. 

Dans  quelques  cas  très  rares,  où  la  maladie  est  restée 
stationnaire  pendant  plus  de  vingt  ans,  l'usage  des  eaux 
thermales  en  été,  et  durant  l'hiver  des  voyages  en  yacht, 
dans  des  pays  ensoleillés, y  compris  le  Nil,  semblent  avoii- 
eu  une  influence  très  salutaire. 

45°  Paralysies,  etc.  —  Dans  les  formes  variées  de 
paralysie,  à  l'exception  de  celles  qui  ont  une  origine 
syphilitique  évidente,  le  traitement  balnéaire  est  plus  ou 
moins  inutile,  et  peut,  à  Toccasion,  devenir  nuisible  ; 
dans  les  cas  compliqués  de  syphilis,  le  traitement  pres- 
crit dans  les  stations  balnéaires  est  en  grande  partie  le 
traitement  spécifique  ordinaire.  Dans  certains  cas  à' hé- 
miplégie ancienne,  les  eaux  thermales  simples  ont  une 

(1)  Voyez  aussi  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  sur  le  même 
sujet.  Il  est  à  peine  nécessaire  de  dire  que  nous  ne  parlerons  pas 
ici  de  la  pseudo-paralysie  due  au  rliumatisme  chronique,  à  d'an- 
ciennes blessures  des  articulations  avec  ankylose  partielle  ou 
adhérences  péri-articulaires. 


—  474  — 

action  salutaire  due,  sans  doute,  au  relèvement  de  l'état 
général;  les  bains  chlorurés  chauds  de  Bourbon  rArcham- 
bault  ont  une  influence  analogue.  Les  bains  d'eau  ther- 
male indiiîérente  et  les  bains  sulfureux  chauds  peuvent 
incontestablement  rendre  des  services  dans  le  traitement 
des  nénites  périphériques ,  consécutives  à  des  maladies  in- 
fectieuses, etc.  (Y.  les  remarques  du  commencement  du 
chapitre  VI). 

Chez  les  gens  à  constitution  apoplectique  {apoplectic 
habitus),  disposées  cà  la  pléthore,  les  eaux  sulfatées  prises- 
en  boisson  et  les  eaux  alcalino-sulfatées  froides  peuvent 
exercer  une  action  prophylactique. 

Vépilepsie  ne  doit  pas  être  traitée  par  les  eaux  miné- 
rales, à  moins  qu'elle  ne  soit  occasionnée  par  la  syphilis- 
cérébrale. 

Dans  les  reliquats  de  la  paralysie  infantile  sur  lesquels 
il  est  nécessaire  d'exercer  une  action  stimulante,  on  peut 
obtenir  de  bons  résultats  de  bains  chlorurés  et  de  climats 
toniques.  On  peut  par  là  agir  indirectement  sur  les  mus- 
cles affectés,  autant  que  l'étendue  de  la  lésion  nerveuse  le 
permet. 

Nous  ne  sachions  pas  qu'on  ait  obtenu  de  bons  résul- 
tats par  le  traitement  h'A\\\^A\\VQ^Vi\\?,V atrophie miisculaire 
progressive.  On  peut  en  dire  autant  de  ]r  paralysie  mus- 
culaire pseudo-hypertrophique^  et  d'autres  genres  de  dys- 
trophies  musculaires  primitives. 

46°  Céphalalgie.  —  La  céphalalgie  présente  de  nom- 
breuses variétés  dont  quelques-unes  sont  justiciables 
du  traitement  hydro-minéral.  Nous  nous  occuperons  de 
quelques-unes  des  variétés  principales  de  cette  affection. 
Le  traitement  balnéaire  ne  donnera  qu'une  très  légère 
amélioration,  si  toutefois  il  en  donne,  dans  les  cas  où  la 
céphalalgie  est  déterminée  par  une  maladie  organique  du 
cerveau  et  du  crâne  ;  excepté  pourtant  si  Taffection  a  une 


—  475  — 

origine  syphilitique.  Nous  avons  exposé  dans  le  paragra- 
phe  5  le  rôle  limité  du  traitement  balnéaire  dans  la  syphilis. 

Céphalalgie  anémique.  —  Poui"  la  céphalalgie 
liée  à  {'anémie  ou  à  une  leucorrhée  persistante,  il  faut  se 
reporter  au  paragraphe  3 . 

Céphalalgie  rhauiatisniale.  —  Il  y  a  des  céplia- 
lalgies  qui  surviennent  chez  les  sujets  rhumatimnts  et 
goutteux  et  auxquels  on  peut  appliquer  le  traitement 
mentionné  dans  le  paragraphe  consacré  au  rhumatisme 
chronique  ;  nous  pouvons  ajouter  que  dans  cette  variété 
de  céphalalgie  le  massage  de  la  nuque  et  du  cuir  chevelu 
est  utile,  et  que  des  climats  secs,  d'altitude  moyenne,  ont 
également  une  action  favorable. 

Céphalalgie     par     congestion    veineuse.     — 

Dans  un  grand  nombre  de  cas, la  céphalalgie  est  probable- 
ment occasionnée  par  une  congestion  veineuse  intra-crà- 
nienne,  surtout  chez  les  malades  dont  le  système  veineux 
s^énéral  et  local  est  affaibli.  Les  causes  déterminantes  ré- 
sident  la  plupart  du  temps  dans  les  parties  périphériques 
du  système  nerveux,  et  le  plus  souvent  dans  la  cavité 
abdominale.  Pour  ce  qui  concerne  le  traitement  bal- 
néaire il  faut  donc  se  reporter  aux  paragraphes  traitant 
de  ces  causes.  Des  stations  climatériques  de  haute  et 
moyenne  <dtitudes  avec  des  ascensions  raisonnables  sont 
en  général  préférables  aux  stations  balnéaires  ordinaires. 

Céphalalgie  provenant  de  la  constipation  et 
de  l'état  catarrhal  chronique  des  voies  diges- 
tives.  —  La  constipation  habituelle, îissocïée  à  un  état  ca- 
tarrhal des  voies  digestives,  est  une  cause  fréquente  de 
céphalalgie.  Il  est  très  probable  que  l'absorption  de  cer- 
taines ptomaïnes.ou  bien  leur  excrétion  imparfaitejouent 
un  rôle  important  dans  le  développement  de  cette  cépha- 
lalgie. Cependant  il  ne  faut  pas  oublier  que  l'obstacle 


—  476  — 

apporté  par  la  constipation  à  la  circulation  abdominale 
entre  aussi  en  ligne  de  compte.  Nous  avons  souvent  ob- 
tenu de  bons  etï'ets  de  Tusa^e  des  eaux  sulfatées  et  des 
eaux  sulfatées  alcalines  chez  les  personnes  obèses.  Pour 
les  sujets  maigres  il  faut  prescrire  des  eaux  chlorurées. 
Karlsbad,  Marienbad,  Franzensbad,  Tarasp,  Kissingen, 
Hombourg  et  d'autres  stations  balnéaires  similaires  ont 
acquis  une  réputation  méritée  pour  ce  genre  d'affections. 
Le  traitement  ne  doit  pas  néanmoins  se  borner  à  la  sai- 
son d'eaux  (1)  ;  le  régime  et  la  manière  de  vivre  du  ma- 

(1)  On  ne  peut  mettre  en  doute  que  l'absorption  des  toxines 
qui  se  produisent  dans  les  voies  digestives  l'une  des  formes  de 
Tauto-intoxication)  ne  joue  souvent  le  rôle  principal  dans  la  pro- 
duction de  la  céphalalgie  et  de  Firritabilité  du  système  nerveux, 
■qu'il  y  ait  ou  non   constipation,   mais   surtout  lorsqu'elle  existe. 

Dans  bon  nombre  de  cas  les  toxines  sont  absorbe'es,  non  pas 
tant  en  raison  de  la  stase  des  matières  contenues  dans  les  in- 
testins, que  par  suite  de  quelque  catarrhe  ou  autre  état  anormal 
de  la  muqueuse  qui  facilite  une  absorption  anormale.  Ceci  expli- 
que pourquoi  dans  les  cas  d'obstruction  chronique  dans  le  gros 
intestin,  il  n'y  a  pas  nécessairement  de  céphalalgie  toxémique, 
tandis  que  dans  des  cas  de  diarrhée,  avec  catarrhe  intestinal, 
l'urine  elle-même  contient  d'une  manière  évidente  des  produits 
de  décomposition  absorbés  par  les  intestins.  La  nature  exacte 
des  toxines,  des  fermentations  qui  leur  donnent  naissance,  et 
les  conditions  qui  favorisent  ces  fermentations,  sont  actuellement 
très  imparfaitement  connues;  et  cependant  pour  instituer  un  ré- 
gime, nos  connaissances  sur  ces  points  seraient  utiles.  Les  fer- 
mentations exagérées  qui  se  produisent  dans  les  intestins  sont 
dues,  non  pas  tant  à  la  qualité  exacte  des  ingesta,  qu'à  leur  très 
grande  quantité.  Si  la  proportion  ingérée  est  excessive,  quoique 
les  sécrétions  intestinales  soient  normales,  celles-ci  sont  encore 
relativement  insuffisantes  pour  la  somme  de  nourriture  ingérée. 
L'exercice  peut  remédier  à  certains  de  ces  états,  sans  modification 
du  régime,  en  augmentant  la  circulation  dans  la  membrane  mu- 
queuse ;  il  atténue  ainsi  le  catarrhe,  et  modère  l'intensité  des  fer- 
mentations, ou  bien  encore  il  aide  l'oxydation  et  l'excrétion  des 
toxines  absorbées.  Souvent  en  diminuant  simplement  la  quantité 


—  477  — 

lade  devront  donc  être  réglés  quand  il  sera  rentré  chez 
lui.  Dans  beaucoup  de  cas  de  ce  genre,  il  faut  recomman- 
der un  exercice  journalier.  Si  l'on  réfléchissait  bien  à  ce 
sujet  nous  ne  rencontrerions  pas  tant  de  mauvaise  vo- 

totale  des  aliments,  en  mangeant  plus  lentement  et  à  des  inter-^ 
valles  plus  réguliers,  on  arrive  à  modérer  les  fermentations  anor- 
males. Dans  d'autres  cas,  il  faut  modifier  le  régime  pour  l'adapter 
aux  fonctions  digestives  individuelles  et  à  l'affaiblissement  des- 
échanges nutritifs  chez  le  malade.  Le  passage  momentané  d'un 
régime  surtout  hydrocarboné  à  un  régime  azoté,  et  vice  versa,  agit 
probablement  en  partie  de  la  manière  suivante  :  il  laisse  des  reli- 
quats physiologiques  temporaires  dans  certains  groupes  de 
cellules  qui  participent  à  la  nutrition  de  l'organisme,  et  aug- 
mente l'activité  des  autres  cellules  (comparer  l'article  par  F.  P. 
Weber  in  Treatment,  1897,  vol.  1,  p.  444).  Un  excellent  exemple 
d'un  changement  dans  l'activité  physiologique  occasionné  par 
une  modification  dans  le  régime  est  fourni  par  les  expériences  de 
A.  Walter  (extrait  du  Bolnitschnaja  gaseta  Botkin<i,  no  45  dans 
la  St-Petersburger  med.  Wochensch.,  février  1898j.  Cet  article 
montre  que  la  sécrétion  pancréatique  varie  qualitativement  sui- 
vant que  l'on  ingère  de  la  graisse  ou  du  pain.  Le  D""  Brunton 
pense  que  l'effet  salutaire  d'un  changement  brusque  dans  le 
régime  peut  être  dû  à  une  action  sur  des  microbes  contenus  dans 
les  intestins,  ces  derniers  ne  réussissent  pas  à  s'adapter  à  leur 
nouvel  état  et  à  ce  moment  meurent  littéralement  de  faim 
«  starved  out  »  (Lauder  Brunton,»  On  constipation  and  diarrhœa  «, 
Lancct,  30  May,  1896).  Le  D"^  Thin  [Brit.  med.  Journal,  1897,. 
vol.  II,  p.  1636)  donne  une  explication  très  analogue  en  ce  qui 
concerne  l'action  salutaire  et  souvent  merveilleuse  de  la  diète 
lactée.  Il  pense  que  dans  ces  cas  un  régime  défectueux  constitue 
un  meilleur  terrain  de  culture  pour  certaines  espèces  anormales 
de  fermentations  dans  les  intestins.  Les  expériences  d'Hirschler 
tendent  aussi  à  montrer  qu'il  existe  une  sorte  d'antagonisme 
entre  la  fermentation  hydrocarbonée  et  la  fermentation  azotée 
dans  les  intestins  ;  Ortweiler  a  constaté  que  la  présence  de  l'indi- 
can  dans  l'urine,  occasionnée  par  une  fermentation  intestinale  azo- 
tée, peut  disparaître  par  l'absorption  d'une  grande  quantité  de 
féculents  (V.  F.  Millier  dans  le  Handbuch  der  Ernœhrungsthera- 
pie  de  Leyden,  1897,  vol.  I,  p.  215). 


—  478  — 

lonté  à  accepter  cette  règle.  L'exercice  (marche,  cheval, 
bicyclette,  lawn  tennis  et  jeux  divers)  agit  non  seulement 
^ur  les  muscles  et  sur  les  vaisseaux  sanguins  des  membres 
inférieurs  et  de  l'abdomen,  mais  il  accélère  encore  les 
mouvements  de  la  respiration,  augmente  l'absorption  de 
l'oxygène  et  son  assimilation  par  le  sang,  favorisant  ainsi 
l'oxydation  des  substances  albuminoïdes  et  des  ptomaï- 
nes.  L'exercice  fortifie  aussi  les  capillaires  et  les  veines, 
non  seulement  des  parties  inférieures  du  corps,  mais 
aussi  celles  de  l'intérieur  du  crâne. 

Céphalalgie  provenant  de  l'nréniie  et  de  la 
cliolémie.  —  Certaines  autres  formes  de  céphalalgie 
provenant  d'échanges  nutritifs  défectueux  ou  d'une  excré- 
tion imparfaite,  peuvent  être  classées  parmi  les  céphalal- 
gies toxémicjues.  Nous  citerons  surtout  la  céphalalgie  liée 
aux  néphrites  et  à  l'urémie,  les  céphalalgies  déterminées 
par  certaines  affections  du  foie  et  notamment  lacholémie. 
Dans  les  formes  plus  prononcées  de  ces  maladies  le  trai- 
tement thermal  n'est  pas  possible,  mais  dans  les  cas  de 
moindre  gravité  les  eaux  minérales  peuvent  exercer  une 
influence  sur  les  excrétions.  Les  eaux  alcalino-sulfatées 
•ou  chlorurées,  choisies  selon  l'état  particulier  du  malade, 
auront  une  action  salutaire.  Quelquefois  aussi,  des  eaux 
exerçant  une  action  sur  la  peau  (telles  que  les  eaux  ther- 
males simples)  peuvent  donner  de  bons  résultats.  Il  faut 
recommander  des  localités  d'altitude  moyenne  où  le  ma- 
lade pourra  s'adonner  à  la  pèche  et  à  la  chasse. 

Céplialalg;ie  alcoolique.  —  Une  des  formes  de 
xîéphalalgie  provoquée  par  la  toxémie,  est  celle  qui  ac- 
compagne parfois  Valcoolisme.  Nous  n'avons  pas  à  nous 
joccuper  de  la  céphalalgie  passagère  de  l'alcoolisme,  mais 
en  ce  qui  concerne  la  forme  chronique,  alliée  à  la  dys- 
pepsie, ou  à  la  cirrhose  alcoolique,  nous  renvoyons  le 


—  479  — 

lecteur  au  paragraphe  traitant  de  la  dyspepsie  alcoolique 
{paragraphe  18).  Lorsque  la  céphalalgie  alcoolique  chro- 
nique est  due  à  des  altérations  organiques  du  cerveau  ou 
des  méninges,  un  simple  traitement  par  le  changement 
de  climat  et  l'usage  d'eaux  thermales  indiiïérentes  pour- 
ront amener  une  certaine  amélioration,  la  cause  première 
<\yant  été  écartée. 

Céphalalgie  par  dysinéiiorrliée.  —  Dans  le  cas 
•de  céphalalgie  périodique, accompagnant  la  dysménorrhée, 
•c'est  sur  cette  affection  qu'il  faut  porter  son  attention.  Les 
céphalalgies  de  ce  genre  sont  assez  souvent  causées  parla 
circulation  défectueuse  des  organes  abdominaux,  à  la- 
<:]uelle  se  joint  fréquemment  la  constipation.  Les  eaux  de 
Franzensbad  et  de  Kissingen  sont  souvent  utiles  dans  les 
■cas  de  ce  genre. 

Quelquefois  l'anémie  forme  une  complication  impor- 
tante et  fait  choisir  les  eaux  ferrugineuses;  on  peut  les 
prescrire  seules  ou  comme  complément  du  traitement  que 
nous  avons  mentionné  d'abord. 

Céphalalgie  résultant  de  l'asthme.  —  La  cé- 
phalalgie qui  accompagne  souvent  l'asthme  chronique  est 
probablement  due  à  l'oxygénation  imparfaite  du  sang  ; 
elle  disparaît  la  plupart  du  temps  quand  V asthme  s'a- 
méliore (voyez  paragraphe  54). 

Céphalalgie  liée  à  la  broiiichite  chroiiiqu  e  et 
à  la  dilatation  du  cœur.  —  Chez  quelques  malades 
Ja  bronchite  chronique  et  la  dilatation  du  cœur  sont  égale- 
ment accompagnées  de  céphalalgie,  sans  doute  occasion- 
née en  partie  par  le  reflux  du  sang  veineux  et  par  l'insuf- 
fisance de  l'apport  du  sang  artériel  ;  cependant  l'oxyda- 
tion défectueuse  et  la  rétention  de  ptomaïnes  entrent 
probablement  aussi  en  ligne  de  compte.  Il  faut  se  repor- 


—  480  — 

ter  à  ce  que  nous  avons  dit  i\  propos  du  traitement  de  la 
bronchite  chronique  et  de  la  dilatation  du  cœur. 

Céphalalgie  nerveuse,  —  Il  est  un  genre  de  cé- 
phalalgie que,  faute  d'un  meilleur  terme,  nous  désigne- 
rons sous  le  nom  de  céphalalgie  nerveuse.  Quelquefois  elle 
est  le  résultat  de  Taffaiblissement  consécutif  à  une  mala- 
die générale,  ou  bien  elle  est  déterminée  par  un  travail 
intellectuel  excessif,  par  l'insomnie  chronique,  par  une 
secousse  morale  ou  par  des  soucis.  Certaines  familles  et 
certains  individus  y  sont  plus  prédisposés  que  d'autres.  Le 
changement  de  séjour  est  un  élément  important  dans  le 
traitement  de  cette  alïection.  Il  faut  clioisir  d'abord  une 
localité  d'altitude  moyenne,  puis  une  autre  plus  élevée; 
il  y  aura  avantage  à  ajouter  à  la  première  partie  de  ce 
traitementrusage  des  eaux  thermales  simples.  De  même 
le  D-- S.  Gee  indique  enparlantdes  céphalalgies  chroni- 
ques [St-Bartholoinew's  HospitalJonnud,  juin  1897j  qu'il 
faut  attendre  un  temps  suffisant  pour  que  l'effet  du  chan- 
gement de  climat  et  du  genre  de  vie  puisse  se  manifester. 

Migraine  avec  voiuissemeuts.  —  La  migraine, ou 
céphalalgie  bilieuse,  varie  beaucoup  selon  les  personnes,  et 
même  chez  chaque  sujet  à  des  moments  différents.  Pour 
la  description  de  cette  affection  nous  renvoyons  aux  ouvra- 
ges du  docteur  Edward  Liveiniï  et  à  ceux  du  professeur 
P.  W.  Lalham.  Le  traitement  balnéaire  appliqué  à  cette 
aflection,  ne  nous  offre  en  somme  que  des  déceptions. 
Si  la  constipation  habituelle  accompagne  la  migraine,  les 
personnes  de  forte  corpulence  ressentiront  quelquefois  de 
bons  effets  de  l'usaiïe  des  eaux  alcalino-sulfatées,  ou  sim- 
plement  sulfatées.  Les  sujets  maigres  emploieront  les  eaux 
chlorurées.  On  ne  peut  rien  leur  promettre,  mais  parfois 
leur  état  s'améliore  pendant  plusieurs  mois  et  même  pen- 
dant des  années.  Les  personnes  sujettes  aux  céphalalgies 


—  481    — 

doivent  diminuei-  la  |)roporlioii  des  aliments,  prendre  très 
peu  de  viande  de  houclierie  et  faire  beaucoup  d'exercice 
en  plein  air.  Les  climats  de  montagne, d'altitude  moyenne, 
sont  ceux  qui  conviennent  en  général  le  mieux  à  cette 
catégorie  de  malades. 

47*^  Tic  douloureux  et  iiévi*a|o;ie  faciale. —  Un 

traitement  ordinaire, avec  changement  d'air,  est  en  général 
préférable  à  un  traitement  balnéaire.  Cependant  il  est  des 
cas  où  Tanémie  forme  la  cause  prédisposante,  et  où  l'on 
peut  essayer  le  traitement  balnéaire  indiqué  pour  cette 
dernière  alïection. 

Dans  d'autres  cas  l'infection  paludéenne  est  enjeu,  sur- 
tout dans  la  névralgie  sus-orbitaire,  auquel  cas  les  eaux 
arsenicales  ou  ferrugineuses  seront  généralement  utiles, 
ainsi  qu'un  long  séjour  dans  une  localité  à  climat  sec  et 
d'altitude  élevée. On  peut  essayer  dans  d'autres  cas  encore, 
lorsque  les  névralgies  sont  d'origine  rhumatismale,  les 
eaux  thermales  inditférentes,  quelquefois  aussi  les  eaux 
ferrugineuses.  Quand  la  névralgie  faciale  est  accompagnée 
dégoutte,  cette  dernière  alïection  réclame  une  attention 
.spéciale.  Les  formes  les  plus  graves  et  les  plus  typiques 
du  tic  douloureux,  ne  cèdent  en  général  à  aucun  çrenre 
de  traitement,  y  compris  le  traitement  balnéaire,  et  pas 
même  au  traitement  chirurî^ical. 

Le  cloîi  hystérique  n'est  pas  une  véritable  névralgie.  Il 
faut  se  reporter  à  ce  que  nous  avons  dit  au  paragraphe 
concernant  l'hystérie,  pour  le  traitement  balnéaire  de  ces 
douleurs. 

48°  Autres  névralgie:».  —  Il  y  a  beaucoup  d'autres 
névralgies  pour  lesquelles  les  malades  désirent  souvent  un 
traitement  balnéaire.  Voici  les  plus  fréquentes  :  la  névral- 
gie intercostale,  la  névralgie  occipito-cervicale^  cervico- 
brachiale^  crurale  et  lomho-ahdominale. 

31 


—  482  — 

Quelques-unes  de  ces  névralgies  sont  en  réalité  d'ori- 
i^ine  nerveuse.  Les  indications  balnéo-thérapiques  sont 
assez  semblables  à  celles  que  nous  venons  de  mentionner 
(paragraphe  47).  Le  traitement  local  par  les  douches 
chaudes  ou  alternées  et  le  massage  donne  souvent  de  très 
bons  résultats,  principalement  dans  les  formes  chroni- 
ques. Nous  renvoyons  à  cet  égard  à  ce  que  nous  avons 
déjà  dit  à  propos  de  la  sciatique  (paragraphe  11  ).  Les  né- 
vralgies des  organes  internes,  telles  que  la  gastrahjie  et 
Id  cardlalgie ,  sont  parfois  primitives,  en  apparence  du 
moins,  mais  elles  sont  fréquemment  provoquées  par  la 
dvspepsie,et  nous  renvoyons  au  paragraphe  consacré  à 
cette  afTection  (paragraphe  18). 

49^  'l'roiibaes  ilii  soiiiiiieil.  —  Les  troubles  du  som- 
meil sont  d'origine  et  de  nature  très  variables.  Ils  récla- 
ment souvent  une  grande  attention  de  la  part  du  médecin 
qui  doit  avoir  une  connaissance  intime  des  habitudes  du 
malade,  ainsi  que  des  particularités  que  peuvent  présenter 
son  svstème  nerveux,  son  appareil  circulatoire  et  ses 
voies  djt^estives.  Ces  affections  sont  de  celles  qui  se  soi- 
gnent plutôt  cà  domicile  ;  cependant,  s^'il  y  a  eu  un  premier 
insuccès,  un  traitement  climatérique  ou  balnéaire  peut 
être  utile.  Nous  ne  pouvons  rechercher  ici  les  causes 
nombreuses  qui  amènent  les  troubles  du  sommeil,  et  dont 
la  cessation  sufht  souvent  pour  rétablir  le  malade  dans 
son  état  normal.  Il  est  des  cas  où  l'affection  provient  de 
troubles  circulatoires,  d'autres  où  elle  est  plus  directe- 
ment liée  à  des  troubles  du  système  nerveux.  Dans  ces  cas 
la  réglementation  de  la  vie  ordinaire  ne  suffit  pas  tou- 
jours,et  cependant  on  hésite  à  employer  les  médicaments 
habituels  destinés  à  ramener  le  sommeil.  On  peut  divi- 
ser les  troubles  du  sommeil  en  deux  classes  :  insomnie  et 
excès  de  sommeil. 


—  483  — 

a)  insoiiiiiîe.  —  Nous  ne  pouvons  parler  de  toutes  les 
variétés  d'insomnie. 

Ouelques  personnes  n'ari'ivent  pas  à  s'endormir,  d'au- 
tres s'éveillent  cent  fois  et  plus  pendant  une  nuit. les  autres 
ont  des  rêves  pénibles.  D'autres  encore  s'endorment  pour 
s'éveiller  après  quelques  heures  de  sommeil  et  ne  peuvent 
plus  se  rendormir,  tourmentées  par  des  pensées  angois- 
santes. Un  grand  nombre  de  ces  cas  relèvent  d'une  faiblesse 
générale  accompagnée  d'irritabilité  nerveuse. 

Les  voyages  ou  le  changement  d'air  seuls  seront  très 
favorables  à  ces  malades,  ainsi  que  l'usage  des  eaux  ther- 
males indilYérentes,  notamment  celles  de  Schlangenbad 
et  de  Plombières. De  longs  séjours  à  une  altitude  moyenne, 
surtout  dans  une  région  boisée  où  l'air  est  relativement 
peu  agité,  leur  conviennent  également.  Chez  quelques 
personnes  la  maladie  est  déterminée  par  une  dilatation  du 
cœur,  ou  par  un  trouble  de  circulation  cérébrale  ;  on 
pourra,  pour  ces  malades,  ajouter  au  traitement  ci-dessus 
l'emploi  des  eaux  thermales  chlorurées  gazeuses  qui  dis- 
poseront au  sommeil.  Lorsque  c'est  Y  anémie  qui  provoque 
l'insomnie,  le  traitement  doit  viser  cette  affection.  Les 
hommes  de  science  souffrent  souvent  d'insomnie  après 
un  travail  assidu  de  plusieurs  mois.  Il  en  est  de  même 
des  conférenciers  et  des  professeurs.  On  pourrait  souvent 
éviter  ces  inconvénients  par  l'exercice  pris  régulièrement 
tous  les  jours  et  au  grand  air.  ou  bien  par  des  intervalles 
réguliers  de  repos.  Quelques  personnes  souffrant  de  cette 
maladie  retrouvent  un  bon  sommeil  après  une  saison  de 
bains  à  des  eaux  thermales  indifférentes  ou  à  la  suite  d'un 
séjour  à  une  haute  altitude.  Pour  l'insomnie  qui  accom- 
pagne l'asthme,  même  en  dehors  des  crises,  il  faut  se  re- 
porter au  paragraphe  o4. 

//)  Sommeil  excessif.  —  Le  sommeil  excessif  s'ob- 
serve souvent  chez  les  sujets  disposés  à  la  pléthore  ab- 


—  484  — 

dorninale  (paragraphe  19)  et  chez  les  malades  qui  onl  une 
tendance  à  Tapoplexie  cérébrale.  Ces  personnes  s'endor- 
ment facilement  dès  qu'elles  sont  seules,  surtout  après 
les  repas,  et  il  leur  arrive  de  dormir  ainsi  trois  ou  quatre 
heures  de  suite  si  elles  ne  sont  pas  dérangées  :  ce  qui  ne 
les  empêche  pas  de  dormir  d'un  profond  sommeil  pen- 
dant la  nuit,  durant  neuf  ou  dix  heures.  Les  malades 
atteints  de  cette  affection  s'endorment  non  seulement  en 
lisant,  mais  encore  en  écrivant  une  lettre,  ou  bien  pen- 
dant le  repas.  Cette  très  grande  tendance  au  sommeil  est 
en  général  moins  pénible  que  le  manque  de  sommeil, 
mais  elle  est  infiniment  plus  grave.  Il  faut  lui  opposer, 
outre  un  régime  très  sévère,  un  exercice  réglé,  l'usage  des 
eaux  alcalino-sulfatées.  Pour  les  personnes  maigres  on 
préfère  les  eaux  chlorurées.  Après  la  saison  d'eaux  il  est 
utile  de  faire  séjourner  le  malade  un  mois  et  davantage 
dans  une  station  d'altitude  moyenne,  où  il  puisse  passer 
au  srand  air  la  majeure  partie  de  la  journée.  Il  ne  faut 
pas  permettre  plus  de  7  heures  de  sommeil  dans  l'espace 
de  ;24  heures. 

Il  importe  aussi  de  diminuer  la  quantité  d'aliments  et 
de  boisson  :  beaucoup  d'exercice  au  grand  air  et  la  gym- 
nastique suédoise  feront  partie  intégrante  du  régime  de 
ces  malades.  La  quantité  de  sommeil  nécessaire  à  chacun 
varie  considérablement,  non  seulement  selon  l'âge,  mais 
pour  des  personnes  du  même  âge.  Nous  ne  nous  occupe- 
rons pas  de  l'enfance  (1)  ni  de  la  première  adolescence, 
période  durant  laquelle  beaucoup  de  sommeil  est  néces- 
saire, mais  seulement  des  adultes  et  des  vieillards.  Cinq 
heures  de  sommeil  suffisent  à  beaucoup  de  personnes,  et 
il  ne  faut  pas  se  préoccuper  d'en  prendre  davantage  si  on 

fil  Bien  qae  chez  quelques  enfants  un  sommeil  trop  prolongé 
soit  parfois  nuisible  et  empêche  le  développement  complet  des 
facultés  cérébrales. 


—  485  — 

le  peut.  Presque  tout  le  monde  pourrait  se  contenter  de 
dormir  six  ou  sept  heures.  Huit  heui'es  ne  sont  néces- 
saires ([u'à  un  petit  nomljre  de  personnes,  et  il  en  est  peu 
auxquelles  on  doive  les  permettre.  Mais  le  nombre  est 
grand  de  ceux  que  ces  limites  prescrites  au  sommeil  ne 
satisfont  point.  Cependant  par  un  excès  de  sommeil  on 
provoque  l'altération  prématurée  des  vaisseaux  sanguins, 
particulièrement  des  veines  et  des  capillaires. 

.^O*'  Hystérie.  —  Whjjstérie^  bien  que  le  terme  soit 
défectueux,  constitue  un  trouble  réel  du  système  nerveux. 
Nous  n'appliquerons  pas  cette  dénomination  aux  troubles 
nerveux  des  organes  génitaux  de  la  femme,  mais,  nous 
basant  sur  l'opinion  exprimée  par  le  docteur  Buzzard,  dans 
son  article  si  instructif  du  Dictionary  ofmedicine  de  Quain, 
elle  nous  servira  à  désit^ner  un  état  du  système  nerveux 
assez  bien  détîni,  mais  dont  la  pathologie  intime  n'est  pas 
connue.  L'hystérie  est  caractérisée  par  des  crises  convul- 
sives  et  par  des  troubles  fonctionnels  des  diversorganes  qui 
provoquent  des  symptômes  très  variés  et  souvent  très  diffi- 
ciles à  définir.  Ces  symptômes  simulent  parfois  des  désor- 
dres organiques  profonds,  mais  ils  en  diffèrent  par  ce  fait 
que,  même  arrivés  au  plus  haut  degré,  ils  peuvent  dispa- 
raître instantanément  ;  ce  fait  se  produi  t  généralementsous 
l'influence  d'une  forte  émotion.  Deux  autres  symptômes 
importants  de  l'hystérie  sont  le  manque  de  volonté  et  de 
force  de  résistance.  Le  traitement  balnéaire  n'a  pas  ici 
de  vertus  curatives  spéciales,  mais  à  l'occasion  il  peut 
atténuer  des  affections  accessoires  telles  que  la  dyspepsie, 
la  constipation,  l'anémie  (voyez  ces  mots).  L'irritabilité 
et  la  faiblesse  du  système  nerveux  sont  modifiées  favo- 
rablement par  l'usage  d'une  eau  thermale  indifférente. 
Schiangenbad  et  Plombières  ont  sous  ce  rapport  une 
réputation  spéciale.  Le  changement  de  milieu,  la  société 
de  personnes  étrangères,   obligeant  à  une  certaine  con- 


—  48(3  — 

trainte,  l'autorité  qu'exerce  un  nouveau  raédecin,  sont 
autant  d'agents  favorables.  Pour  les  cas  de  ce  genre, 
l'emploi  régulier  des  heures  de  la  journée  par  les  bains 
et  Teau  en  boisson,  les  repas  à  table  d'hôte,  la  promenade, 
la  musique,  forme  un  élément  important  du  traitement 
balnéaire. 

Nous  avons  vu  des  cas  où  l'amélioration  obtenue  n'é- 
tait souvent  que  passagère,  tout  en  s'étendant  à  une  pé- 
riode de  plusieurs  mois  ou  même  de  plusieurs  années. 
Dans  deux  cas  où  la  maladie  était  de  date  ancienne,  l'a- 
mélioration fut  définitive  ;  mais  cet  heureux  résultat  doit 
être  attribué  à  Finfluence  d'un  entourasse  intel livrent  et  à 
des  occupations  bien  ordonnées.  Des  troubles  fonctionnels 
nerveux  se  produisant  chez,  des  sujets  de  nature  plutôt 
torpide,  non  irritables,  peuvent  souvent  être  modifiés 
favorablement  par  un  séjour  au  bord  de  la  mer,  dans  une 
localité  à  climat  stimulant,  combiné  ou  non  avec  l'emploi 
judicieux  des  bains  de  mer. 

ol°  Hypoclio  11(1  rie.  —  VhijpocJwndrie  est  également 
un  terme  défectueux  consacré  par  l'usage  ;  car  la  maladie 
ne  réside  pas  dans  les  hypochondres,  mais  dans  le  système 
nerveux. 

Dans  beaucoup  de  cas  où  on  ne  trouve  rien  d'anormal 
dans  l'état  physique  ni  dans  les  organes,  le  traitement 
balnéaire  a  très  peu  d'action,  sauf  qu'il  est  une  source 
d'occupation  pour  le  malade.  Un  voyage  entrepris  dans 
des  circonstances  favorables,  c'est-à-dire  en  société  de 
personnes  prudentes,  et  des  occupations  plus  ou  moins 
absorbantes,  sont,  cà  beaucoup  près,  les  meilleurs  moyens 
de  guérison.L'hypochondrie  accompagnée  de  lésions  maté- 
rielles; l'hypochondrie  ?i\ec  substratuni  pathologique  offre 
plus  de  prise  au  traitement,  et  a,  somme  toute,  un  pro- 
nostic plus  favorable.  S'il  s'y  joint  delà  constipation,  des 
hémorrhoïdes,  ou  des  accidents  s:outteux,  ou  encore  de  la 


—  487  - 

dyspepsie,  il  faut  consulter  les  chapitres  consacrés  à  ces  di- 
verses alTections.  11  faut  éviterles  traitements  fatigants, car 
la  santé  générale  des  hypochondriaques  s'atVaiblit  facile- 
ment et  il  est  très  dilTicile  d'augmenter  leurs  forces.  La  sy- 
philis peut  exister  d'une  façon  concomitante,  mais  elle  n'a 
aucune  influence  sur  la  maladie  en  elle-même,  bien  que 
nombre  d'hypochondriaques  soient  poursuivis  par  l'idée 
qu'ils  sont  atteints  de  syphilis  et  réclament  un  traitement 
spécifique,  ce  qui,  le  plus  souvent,  est  encore  plus  nuisi- 
ble qu'inutile. 

5:2'^  Xeurasthéiiie.    —    La    neurasthénie,  désignée 
quelquefois  sous  le  nom  de  maladie  de  Beard,  est  un  terme 
qui  est  souvent  mal  employé,  mais  il  exprime  assez  bien 
l'état  si  exactement  décrit  et  traité  par  les  docteurs  Weir- 
Mitchell  et  William  Playfair.  Le  traitement  balnéaire  en 
lui-même  est  tout  à  fait  inutile,  mais  il  est  quelquefois 
possible  d'adopter,  pendant  une  saison  aux  eaux,  un  ré- 
gime et  un  traitement  que  l'on  observerait  difficilement 
chez  soi.  Weir-Mitchell  a  démontré  que  l'éloignement  du 
milieu  habituel  est  presque  indispensable.  Les  deux  au- 
tres éléments  de  son  traitement,  la  suralimentation  et  le 
massage,  sont  également  très  importants,  sans  l'être  tou- 
jours au  même  degré.  Nous  avons  eu  occasion  de  constater 
des  résultats   favorables  obtenus  (à   Schlangenbad,  par 
«xemple^en  éloignant  le  malade  de  son  entourage  habituel, 
en  lui  faisant   suivre  les   prescriptions   autoritaires  du 
médecin  concernant  la  nourriture,  les  bains  et  les  exerci- 
ces. Le  repos  pris  à  la  ville,  et  joint  au  massage  et  à  la 
suralimentation, n'avait  abouti  cà  rien.  Presque  tout  dépend 
de  la  £îi'avité  de  la  maladie.  Dans  les  cas  bénins,  le  trai- 
tement  balnéaire  est  quelquefois  très  utile.  Dans  les  cas 
graves,  il  est  inutile. 

Les  rechutes  sont  fréquentes  dans  cette  affection,  ce- 
pendant un  certain  nombre  de  malades  guérissent  com- 


—  488  — 

plétemeiil.  L'une  des  premières  personnes  sur  lesquelles 
le  docteur  Weir-Milchell  essaya  son  traitement,  fut  une 
dame  que  nous  avions  soignée,  mais  qui  était  restée  mai- 
gre, affaiblie  et  incapable  de  remplir  les  devoirs  de  la  vie 
ordinaire.  Elle  fut  tout  à  fait  guérie  par  le  docteur  Weir- 
Mitchell  ;  elle  dirige  aujourd'hui  avec  beaucoup  de  dis- 
cernement sa  grande  fortune  qu'elle  emploie  à  des  œu- 
vres de  charité. 

33°  Goitre  exo|»htlialniiqae. —  Le  fjoitre  e.roph- 
thalmique  (maladie  de  Graves  ou  de  Basedow),  bien  que  la 
théorie  de  l'intoxication  thyroïdienne  puisse  être  vraie 
en  partie,  et  bien  que  les  causes  ne  soient  pas  les  mêmes 
dans  tous  les  cas,  est  toujours  accompagné  d'un  troubla 
du  système  nerveux,  soit  que  la  maladie  nerveuse  ait  été 
la  première  en  date  ou  non.  Dans  les  cas  chroniques  les 
moins  graves,  les  bains  d'eau  thermale  simple,  avec  leurs 
qualités  sédatives,  et  les  eaux  chlorurées  gazeuses,  donnent 
souvent  de  bons  résultats.  Lorsque  la  maladie  se  complique- 
d'anémie,  les  eaux  ferrugineuses  peuvent  être  utiles.  Il 
faut  aussi,  dans  ce  traitement,  éloigner  le  malade  des  agi- 
tations et  des  inquiétudes  de  la  vie  de  famille.  L'influence 
du  climat  a  également  son  importance  et,  en  général,  le 
séjour  dans  des  régions  élevées  est  préférable.  S.  E.  Solly 
{Trans.  Amer,    climatological    Ass.,    1897,    vol.   XIIL 
p.  245)  pense,  toutefois,  qu'un  exercice  exagéré  a  plus 
de  chance  d'avoir  une  action  défavorable  sur  les  persoa- 
nes  atteintes  de  maladie  de  Graves  à  de  hautes  altitudes 
qu'à  de  faibles  altitudes.  Ajoutons  que  plusieurs  fois  nous 
avons  constaté  un  arrêt  dans  les  progrès  de  la  maladie, 
équivalent  presque  à  une  guérison,  à  la  suite  d'un  déplace- 
ment ou  d'un  séjour  prolongé  dans  de  hautes  altitudes.  Les 
cas  aigus  et  graves  ne  sont  naturellement  pas  justiciables 
du  traitement  balnéaire  ou  climatérique,  du  moins  jusqu'à 
ce  que  les  progi'ès  actifs  de  la  maladie  soient  un  peu  ar- 


—  480  — 

rèlés.  Pour  ces  malades  un  repos  complet  et  prolongé  est 
indispensable. 

W.  Winlernilz  (v.  Bh'itter  flir  Idinisclie  Hf/drothempie, 
avril  IS97,  p.  iu))  a  récemment  recommandé  l'emploi 
dans  cette  maladie  d'un  traitement  hydrothérapique  pru- 
dent, avec  massage,  gymnastique  suédoise  et  régime,  en 
tenantconipte  des  indications  individuelles. 

Goitre.  —  Nous  ne  mentionnons  ici  les  ^oUre^ ordi- 
naires que  pour  être  complet.  Tout  ce  qu'il  est  nécessaire 
de  dire  sur  le  traitement  climatérique,  c'est  que  les  ma- 
lades atteints  de  celte  aflection  devraient  résider  dans 
une  localité  où  le  goitre  n'est  pas  endémique,  et  où  ils 
peuvent  avoir  une  bonne  eau  de  table. 

54'^  Astïinae  !^|)asiiio<lictae-  —  V asthme  pur  et 
simple,  ou  aslbme  véritable,  est  une  affection  nerveuse.  On 
peut  le  regarder  comme  une  névrose  dont  le  point  de  dé- 
part se  trouverait  dans  les  ramifications  du  nerf  pneumo- 
gastrique. 

Dans  les  soins  à  donner  à  un  malade  atteint  d'astbme 
spasmodique  pur,  les  eaux  minérales  n'ont  qu'une  impor- 
tance secondaire,  tandis  que  le  choix  du  climat  joue  un 
plus  grand  rôle.  On  fait  souvent  usage  des  eaux  arseni- 
cales ou  sulfureuses,  spécialement  de  celles  du  Mont-ûore, 
de  la  Bourboule  et  des  stations  thermales  des  Pyrénées. 
Il  n'est  pas  certain,  néanmoins,  que  les  bons  effets  pro- 
duits soient  occasionnés  par  les  eaux,  plutôt  que  par 
l'altitude  élevée  de  la  station  balnéaire. 

Avant  d'en  avoir  fait  Tessai,  on  ne  peut  jamais  assurer 
que  tel  ou  tel  climat  conviendra  à  une  personne  asthma- 
tique ;  cependant  l'expérience  est  toute  en  faveur  des  ré- 
gions élevées,  surtout  de  celles  où  il  y  a  peu  de  vent,  telles 
que  Davos  et  Arosa.  Plus  le  malade  est  jeune,  plus  il  a  de 
chances  de  profiter  d'un  long  séjour  à  une  haute  altitude 


--  490  — 

dans  un  pays  bien  ensoleillé  ;  en  hiver  surtout,  mais 
également  en  été.  Cependant,  quand  l'asthme  est  ac- 
compagné d'emphysème  avancé,  une  très  grande  altitude 
n'est  pas  à  recommander  ;  il  faut  plutôt  choisir  une  alti- 
tude moyenne,  une  localité  bien  exposée  au  soleil  et  un 
peu  abritée  du  vent,  telle  que  Grasse,  près  Cannes.  Des 
localités  aussi  élevées  que  Glion  et  Les  Avants,  au-dessus 
de  Montreux,  offrent  aussi  des  avantages  appréciables. 

Dans  l'asthme  accompagné  de  catarrhe  chronique  des 
bronches,  les  recommandations  sont  les  mêmes  que  celles 
que  nous  avons  faites  pour  cette  dernière  affection,  et  ici 
encore  la  station  du  Mont-Dorea  une  grande  réputation. 
Cependant  à  plusieurs  reprises  nous  avons  pu  constater 
des  résultats  peu  satisfaisants  dans  les  cas  de  dilatation  du 
cœur,  ou  d'emphysème  avancé,  ainsi  que  chez  les  per- 
sonnes âgées,  tandis  que  les  eaux  alcalines  chlorurées 
(Ems,  Royat,  Gleichenberg)  et  les  eaux  sulfureuses,  à  des 
altitudes  moindres,  ont  été  plus  utiles,  de  même  que  les 
eaux  thermales  chlorurées  gazeuses  (Nauheim).  Nous 
avons  plusieurs  fois  aussi  vu  retirer  grand  profit  d'une 
saison  à  Weissenburg,  en  Suisse  ;  nous  sommes  portés  à 
attribuer  ces  bons  effets,  moins  aux  eaux,  qu'à  la  position 
particulièrement  abritée  de  la  station,  qui  est  située  dans 
une  ç^^oro^e  entourée  de  sai?ins  et  de  rochers  élevés,  et  à  son 
altitude  peu  élevée. 

Dans  l'asthme  compliqué  de  goutte,  c'est  de  cette  der- 
nière affection  qu'il  faut  s'occuper.  Quand  l'asthme  est 
associé  à  des  affections  de  la  peau  ou  des  viscères,  il  ar- 
rive qu'on  guérit  l'asthme  en  soignant  ces  organes. 

Asthme  des  foius  (Hay  lever)  (1). — Nous  parlons 
ici  de  l'asthme  des  foins  en  raison  de  son  nom.  Pour  se 

(1)  L'asthme  des  foins  est  conside'ré  aujoard'tiui  comme  un 
corvza  chronique  et  doit  être,  avant  tout,  traite  localement. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  491  — 

préserver  de  cette  forme  de  l'asthme,  aussi  bien  que  du  co 
ryza  (fièvre  des  foins)  qui  en  est  une  forme  plus  oi'dinaire, 
il  faut  éviter  la  cause  déterminante  de  la  maladie,  c'est- 
à-dire  le  pollen  des  plantes,  celui  surtout  qui  s'élève  des 
prairies.  Dans  les  cas  les  plus  sérieux  de  celte  affection, 
on  peut  recommander  un  voyage  sur  mer  durant  la  saison 
des  foins.  Le  traitement  balnéaire  n'a  pas  grande  chance 
d'être  utile,  si  ce  n'est  quand  la  station  balnéaire  se 
trouve  cà  une  grande  dislance  des  prairies,  comme  il  arrive 
dans  les  régions  élevées  et  dans  certaines  localités  mari- 
times. Le  bon  effet  produit  par  la  position  élevée  et 
•découverte  de  quelques  stations  peut  être  dû  en  partie  à 
l'action  stimulante  du  climat  sur  la  constitution  ;  la 
muqueuse  nasale  devient  alors  moins  sensible  aux  effets 
irritants  du  pollen.  Lorsque  la  fièvre  des  foins  est  ac- 
compagnée d'asthme,  le  bon  effet  des  hautes  altitudes  est 
semblable  h  celui  que  nous  avons  constaté  en  parlant  de 
l'asthme  spasmodique  (1).  Le  traitement  balnéaire  dans  la 
fièvre  des  foins  ne  donne  pas  par  lui-même  un  résultat 
spécial,  mais  quelques  stations  balnéaires  situées  à  de 
grandes  altitudes  et  certaines  stations  maritimes,  très 
éloignées  des  prairies,  peuvent  servir  de  résidence  pen- 
dant la  saison  critique. 

55°  Diabète  insipide.  —Le  diabète  insipide  esii^res- 
que  toujours  d'origine  nerveuse  ;  il  constitue  parfois  l'un 
des  premiers  symptômes  de  trouble  des  centres  nerveux  : 
dans  d'autres  cas  il  semble  n'affecter  que  la  fonction  uri- 
naire.  Les  eaux  ferrugineuses,  les  eaux  thermales  indif- 
férentes, des  stations  de  haute  altitude,  et  un  long  séjour 
dans  les  régions  alpestres,  sont  très  souvent  utiles.  Nous 

(1)  Il  en  est  de  même  de  l'asthme  réflexe  dû  à  la  présence  de 
polypes  du  nez  ou  à  des  inflammations  chroniques  avec  hyper- 
trophie et  congestion  de  la  muqueuse  des  cornets. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  492  — 

n'appliquons  le  terme  de  diabète  ni  aux  attaques  pas- 
sagères de  miction  fréquente  due  à  des  influences  ner- 
veuses temporaires,  ni  k  la  polyurie  liée  cà  la  néphrite 
interstitielle. 


Affections  des  yeux. 

060  II  n'existe  pas  d'eaux  qui  aient  une  action  spécifi- 
que dans  les  maladies  des  yeux,  mais  les  états  constitu- 
tionnels, qui  leur  sont  associés  ou  dont  elles  dépendent, 
sont  souvent  plus  ou  moins  justiciables  du  traitement  par 
les  eaux  minérales  ou  les  climats.  Ainsi,  dans  le  catarrhe 
chronique  de  la  conjonctive,  dans  la  blépharite,  etc., 
quand  ils  surviennent  chez  des  sujets  scrofuleux,  les 
eaux  chlorurées  sont  utiles,  comme  celles  de  Woodhall, 
de  Reichenhall,  d"Oeynhausen,  de  Nauheim,  Kreuznach, 
Hall  dans  la  Haute-Autriche,  Bourbonne-les-Bains,  Sa- 
lies de  Béarn,  et  les  eaux  arsenicales  delà  Bourboule  ; 
quand  ils  sont  sous  la  dépendance  de  Tanémie,  les  eaux 
ferrugineuses  sont  indiquées  ;  et  s'il  y  a  une  constipation 
opiniâtre, les  eaux  de  Karlsbad,de  Franzensbad.de  Brides- 
Salins,  etc.,  peuvent  être  essayées,  on  peut  aussi  em- 
ployer à  domicile  une  des  différentes  eaux  purgatives. 
Pour  la  cure  complémentaire  il  faut  choisir  des  localités 
boisées,  indemnes  de  poussière,  de  vents  violents  et  abri- 
tées du  soleil.  Il  faut  déconseiller  les  voyages  sur  mer  et 
le  séjour  au  bord  de  la  mer. 

maladies  de  la  peau. 

Autrefois  on  employait  généralement  le  traitement 
balnéaire  pour  combattre  les  maladies  de  la  peau.  Ce  trai- 
tement n'offre  cependant  que  fort  peu  d'avantages. 


—  493  — 

Nous  renvoyons  le  lecteur  à  l'examen  rapide  et  judi- 
cieux qu'a  fait  de  ce  sujet  le  docteur  Robert  Liveing, 
dans  le  Dictionaru  of  Medicine  de  Qunin  (2®  édition). 

Dans  l'eczéma  et  les  diverses  éruptions  cutanées  il  faut 
s'etî'orcer  de  s'assurer  si  la  cause  de  la  maladie  de  la  peau 
réside  pi'incipalement  dans  la  peau  elle-même  et  dépend 
d'une  prédisposition  congénitale,  de  quelque  irritation 
temporaire  agissant  ordinaii'ement  comme  une  cause  ex- 
citante ou  bien  si  la  maladie  de  la  peau  est  plutôt  due  à 
un  trouble  des  organes  internes  qui  détermine  une  alté- 
ration dans  la  qualité  du  sang  fourni  à  la  peau.  Il  est 
plus  que  probable  que  la  peau  cherche,  comme  d'autres 
organes  excréteurs,  à  éliminer  les  matières  nuisibles  qui 
sont  contenues  dans  le  sang  (aussi  bien  celles  introduites 
dans  l'organisme,  sous  forme  de  remèdes  et  d'aliments, 
que  celles  qui  résultent  du  métabolisme  exagéré  des  tis- 
sus, et  de  l'action  de  microbes  dans  l'organisme).  Gomme 
les  reins,  etc.,  elle  est  sujette  à  s'altérer  (l)dans  l'accom- 
plissement de  cette  fonction,  bien  que  les  troubles  soient 
plus  accusés  chez  quelques  individus  que  chez  d'autres. 
Un  grand  nombre  de  maladies  de  la  peau  sont  dues  en 
partie  à  des  prédispositions  locales,  en  partie  à  des  alté- 
rations du  sang  et  en  partie  aussi  à  des  irritations  locales 
de  différente  nature. L'influence  du  système  nerveux  joue 
sans  doute  aussi  souvent  un  rôle  important,  parfois  même 
le  principal  dans  Tapparition  de  la  maladie. 

Quand  la  maladie  de  la  peau  dépend  surtout  de  trou- 
bles des  organes  internes,  les  altérations  de  ces  organes 
doivent  nécessairement  être  traitées  et  dans  les  cas  chro- 
niques le  traitement  balnéaire  et  le  changement  de  cli- 
mat donneront  souvent  de  bons  résultats. 

(1)  Le  D^^  David  Walsh  fait  des  observations  très  sucrgestives 
sur  cette  question  dans  son  petitouvrage  sur  VExcretory  irrita- 
tion [Londres,  1897). 


—  494  — 

Si  la  peau  elle-même  et  les  fonctions  du  système  ner- 
veux sont  altérées,  les  climats  et  le  traitement  hydromi- 
néral peuvent  également  être  utiles.  Les  localités  de 
l'intérieur  cà  climat  tonique,  sec,  de  grande  altitude  sont 
souvent  indiquées,  mais  dans  d'autres  cas, principalement 
chez  les  sujets  nerveux  et  excitables,  il  faut  donner  la 
préférence  à  des  altitudes  plus  basses  et  parfois  à  des 
stations  maritimes  à  climat  égal,  assez  humide.  Les  bains 
chauds  ordinaires,  des  bains  lièdes  prolongés  (comme  à 
Loèche-les-Bains)  et  différentes  pratiques  hydrothérapi- 
ques  peuvent  être  utiles  pour  accélérer  la  circulation  des 
capillaires  de  la  peau  et  aider  ainsi  à  la  nutrition  de  cet 
organe  ;  comme  nous  l'avons  déjà  mentionné  en  parlant 
des  bains  prolongés,  ils  macèrent  l'épiderme  épaissi,  en- 
lèvent les  squames  et  les  sécrétions  dans  le  psoriasis  et 
l'eczéma,  et  exercent  un  effet  adoucissant  ou  tonique  sur 
les  terminaisons  périphériques  des  nerfs  de  la  peau. 

Inutile  de  dire  que  lorsqu'on  choisit  des  climats  pour 
des  personnes  particulièrement  sujettes  aux  maladies  de 
la  peau,  les  effets  de  la  chaleur,  de  la  lumière  du  soleil, 
des  vents  violents  et  du  temps  froid  doivent  être  pris  en 
grande  considération. 

jl^ciié.  —  Vacné  est  quelquefois  compliquée  d'ané- 
mie, et  dans  ce  cas  on  applique  le  traitement  balnéaire 
indiqué  pour  cette  maladie,  bien  qu'il  guérisse  rarement 
Tacné  ;  le  traitement  ordinaire,  suivi  à  domicile,  sera  sou- 
vent également  impuissant  contre  cette  affection  qui 
disparaît  presque  toujours  spontanément  au  bout  d'un 
certain  temps. 

Vacné  rosacée  n'offre  pas  grande  prise  au  traitement 
balnéaire,  si  ce  n'est  par  certaines  de  ses  complications, 
comme  la  dyspepsie,  par  exemple,  qui  rentre  dans  le 
domaine  du  traitement  balnéaire.  Souvent  la  disparition 
de  ces  complications  arrête  les  progrés  de  la  maladie  de 


—  495  — 

la  peau.  Il  faut  s'abstenir  de  boissons  alcooliques  ou  en 
user  avec  la  plus  grande  réserve  (1). 


(l)L'acne,  notamment  l'acné  vulgaire,  est  souvent  liée  à  la 
période  de  l'évolution  sexuelle  ;  chez  les  jeunes  filles,  elle  sur- 
vient fréquemment  au  moment  des  époques  menstruelles.  Parmi 
les  causes  les  plus  ordinaires  de  l'acné  il  faut  encore  signaler  les 
auto-intoxications  et  les  infections  liées  aux  vices  d'alimentation, 
les  étals  dyspeptiques,  la  dilatation  de  l'estomac  (signalée  par 
quelques  auteurs),  la  constipation.  On  a  incriminé  également  le 
froid  aux  pieds  habituel  chez  les  scrofuleux,  les  arthritiques 
nerveux. 

Le  lymphatisme,  la  scrofule,  l'anémie  constituent  d'autre  part 
un  très  bon  terrain  de  culture  pour  le  développement  de  l'acné. 

Le  régime  et  l'hygiène  ont  une  grande  importance.  Il  y  aura 
lieu  de  surveiller  les  digestions  gastrique  et  intestinale,  de  pré- 
venir les  fermentations^  de  prescrire  un  régime  sévère  et  une 
médication  antiseptique  gastro-intestinale. 

L'acné  rosacée,  surtout  la  forme  érythémateuse,  s'observe 
fréquemment  à  l'époque  de  la  puberté  et  à  celle  de  la  ménopause. 
Elle  est  très  manifestement  en  relation  avec  des  troubles  des 
organes  sexuels,  avec  la  dyspepsie  chronique. 

Quant  au  traitement  balnéaire,  il  ne  saurait  être  systématique  ; 
il  doit  varier  suivant  les  conditions  pathogéniques. 

Chez  les  acnéiques  disposés  à  la  constipation,  on  conseillera 
les  eaux  minérales  laxatives  ou  purgatives  ;  aux  lymphatiques  et 
aux  scrofuleux  les  eaux  chlorurées  sodiques  (Salins,  Kreuznach, 
etc.), les  eaux  sulfurées  sodiques  (Luchon,  Barèges,  etc.),  les  eaux 
chlorurées  sodiques  sulfureuses  (Uriage,  Aix-la-Chapelle,  etc.)  ; 
aux  arthritiques,  les  eaux  alcalines  (Royat, Vichy,  Vais,  etc.)  ;  les 
eaux  arsenicales  (la  Bourboule,  etc.). 

Toutefois  les  eaux  sulfureuses  paraissent  particulièrement 
indiquées  ;  elles  rendent  de  réels  services  sous  forme  de  bains, 
douches,  pulvérisations,  lotions  ;  en  particulier  dans  l'acné 
rosacée  (forme  érythémateuse). 

Les  pulvérisations  faites,  soit  avec  les  eaux  sulfureuses  des 
Pyrénées,  soit  avec  les  eaux  d'Uriage  ou  celles  d'Aix  en  Savoie, 
constituent  incontestablement  un  des  meilleurs  modes  d'emploi 
du  soufre  dans  le  traitement  externe  de  l'acné.  Ce  mode  de  trai- 
tement donne  d'excellents   résultats.   V.   Hallopeau  [Traité  de 


—  495  — 

Eezéiua.  Eczéma  séborrhéique.  —  V eczéma 
est  de  toutes  les  atï'ections  de  la  peau  celle  pour  laquelle 
les  malades  réclament  le  plus  souvent  le  traitement  bal- 
néaire; cependant  un  traitement  pharmaceutique  local 
leur  apporte  en  général  plus  de  soulagement,  surtout 
quand  Feczéma  est  nettement  localisé  et  dans  les  cas  d'ec- 
zéma séborrhéique. 

Pour  les  complications  (goutte,  constipation  ou  glyco- 
surie), nous  renvoyons  à  ce  que  nous  avons  déjà  dit. 
Schinznach,  Uriage  et  Saint-Sauveur  ont  acquis  une 
certaine  réputation  dans  le  traitement  de  Teczéma. 

Pour  les  malades  de  souche  goutteuse  on  donne  la  pré- 
férence à  Royat  et  à  La  Bourboule.  Les  eaux  thermales 
indifférentes  sont  aussi  quelquefois  utiles.  Dans  les  cas 
chroniques  et  très  torpides,  les  eaux  de  Loèche-les-Bains 
donnent  de  bons  l'ésultats  quoiqu'ils  ne  soient  souvent  que 
passagers.  On  ne  peut  rien  promettre  de  certain  et  le  mé- 
decin des  eaux  doit  être  prudent. 

Le  simple  changement  de  climat  exerce  souvent  une 
influence  heureuse  sur  l'eczéma ,  comme  sur  d'autres 
affections  chroniques.  Le  froid,  accompagné  d'humidité 
et  de  vent  violent,  est  nuisible  le  plus  souvent.  L'air  de  la 
mer  produit  une  aggravation  du  mal  chez  beaucoup  de 
personnes,  du  moins  dans  les  premiers  temps  du  séjour 

thérapeutique  appliquée,  Traitement  des  maladies  de  la  peau, 
2«  partie,  1897,  p.  dl2). 

Les  eaux  de  la  Bourboule  ont  également  une  action  favorable 
dans  le  traitement  de  Tacné,  soit  en  contribuant  à  relever  les 
forces,  soit  en  modifiant  localement  l'état  de  la  peau  à  l'aide  de 
pulvérisations 

Les  bains  et  les  pulvérisations  avec  les  eaux  chlorurées  fai- 
bles et  sulfatées  de  St-Gervais  sont  indiquées  chez  les  sujets 
irritables  et  nerveux.  Les  eaux  de  St-Christau  ont  une  influence 
salutaire  dans  l'acné  rosacée,  télangiectasique. 

A.  D.  —  P.  S. 


197 


dans  une  station  maritime,  car  souvent  on  linit  par  s'ac- 
climater. Quant  à  l'altitude,  M.  Malcolm  Morris  fait  re- 
marquer avec  raison  (Z^rif.  med.  Journ.,  1896,  vol.  II, 
p.  47;,  qu'il  faut  tenir  compte  des  particularités  propres  à 
chaque  malade  (1). 


(i)  De  toutes  les  maadies  de  la  peau,  c'est  incontestablement 
l'eczéma  qu'on  observe  le  plus  souvent  aux  eaux  minérales. 

On  rencontre  des  eczémateux  dans  les  stations  balnéaires  les 
plus  diverses  ;  car  en  présence  d'un  eczémateux,  il  faut  pren- 
dre en  considération  de  nombreux  éléments  :  l'état  de  la  cons- 
titution (lymphatisme,  scrofulose,  arthritisme,  état  nerveux, 
etc.),  l'état  général  du  malade,  les  caractères  particuliers  des 
lésions  eczématiques,  l'alternance  que  l'éruption  peut  présenter 
avec  des  affections  des  muqueuses,  etc.,  etc. 

'Ceci  dit,  il  faut  ajouter  que  la  balnéation  médicamenteuse  s'ap- 
plique surtout  aux  formes  chroniques  de  l'eczéma.  Nombreuses 
sont  les  stations  hydrominérales  qui  peuvent  intervenir  utilement 
dans  le  traitement  externe  de  cette  dermatose.  Outre  leur  action 
sur  la  constitution  et  les  états  diathésiques,  elles  exercent  un  effet 
topique  sur  les  lésions  cutanées. 

Les  eaux  sulfureuses  ont  eu  de  tout  temps  une  grande  et  légi- 
time notoriété  dans  le  traitement  de  l'eczéma.  Elles  sont  surtout 
indiquées  chez  les  lymphatiques,  les  scrofuleux,  les  sujets  affai- 
blis, certains  arthritiques,  les  eczémateux  torpides. 

Les  formes  torpides  seront  tout  particulièrement  justiciables  des 
eaux  de  Barèges,  des  sources  fortes  de  Luchon, 

S'il  y  a  lieu  de  rechercher  une  action  moins  excitante,  moins 
énergique,  on  conseillera  de  préférence  les  sources  faibles  de 
Luchon,  Cauterets,  Ax,  Bagnères-de-Bigorre,  etc. 

Pour  les  eczémateux  irritables,  nerveux,  gastralgiques,  les 
eaux  de  St-Gervais,  de  St-Sauveur,de  Molitg,  de  la  Preste,  seront 
plus  particulièrement  indiquées  en  raison  de  leurs  propriétés  sé- 
datives. Les  eaux  d'Uriage,  de  Greoux,  d'Aix-la-Chapelle  con- 
viennent aux  eczémateux  scrofuleux  et  affaiblis,  aux  héréditaires 
lymphatiques.  On  peut  aussi  employer  ces  eaux  chez  les  eczé- 
mateux à  alternances  morbides,  emphysémateux,  bronchitiques 
ou  atteints  d'insuffisance  hépatique  ou  rénale. 

Challes,  en  boisson,  s'applique  principalement  aux  eczémateux 

.32 


—  498  — 

IJrtîcaipe.  —  La  prédisposition  à  des  poussées  répé- 
tées d' urticaire  est  parfois  très  tenace,  et.  dans  beaucoup 

arthro-lvmphatiques,  scrofulo-tuberculeux,  dans  les  formes  plutôt 
humides  que  sèches  de  l'eczéma. 

Les  eaux  d'Uriage  ont  une  action  essentiellement  diathésique. 
Elles  sont  utilisées  dans  le  traitement  direct  et  local  de  l'eczé- 
matisation  à  titre  résolutif,  antiprurigineux,  tonique  et  astrin- 
gent. 

Rovat  convient  tout  particuUèrement  aux  eczémateux  arthri- 
tiques ;  le  traitement  thermal  donne  de  bons  résultats  dans 
l'eczéma  vulvo-anal, surtout  chez  les  glycosuriques.  Parfois,  il  est 
vrai  les  eaux  de  Royal  provoquent  des  poussées  chez  les  sujets  à 
lésions  irritables. 

Les  eaux  arsenicales  de  la  Bourboule  sont  plus  particuhèrement 
indiquées  dans  les  eczémas  secs,  chroniques,  invétérés. 

Quant  aux  eaux  thermales  simples  (Néris,  Plombières,  Ragatz, 
Schlangenbad),  elles  nous  paraissent  devoir  produire  de  bons 
effets  dans  le  traitement  des  eczématisations  irritables,  en  parti- 
culier chez  les  arthritiques  nerveux. 

Dans  les  eczématisations  consécutives  a  des  prurigos,  avec 
prurit  intense,  surtout  chez  les  sujets  nerveux,  les  douches  tem- 
pérées de2  à  3  minutes,  à  la  température  de  35  à  37°  C, —  d'a- 
près le  procédé  de  Jacquet,  —  donnent  souvent  d'excellents  ré- 
sultats. 

Dans  les  eczématisations  localisées  (cuir  chevelu,  visage,  pau- 
pières, narines,  conduit  auditif,  etc.),  les  pulvérisations  ont  une 
action  astringente  et  résolutive  très  marquée.  Ces  résultats 
s'observent  dans  la  plupart  des  stations  que  nous  avons  mention- 
nées ci-dessus. 

Les  pulvérisations  d'eaux  sulfureuses  ont  une  action  très  favo- 
rable dans  les  eczémas  localisés,  dont  quelques-uns  sont  particu- 
lièrement rebelles  :  eczéma  du  mamelon,  eczéma  des  lèvres,  si 
tenace  en  raison  sans  doute  des  contacts  irritants  et  des  mou- 
vements incessants  auxquels  elles  sont  soumises. 

Les  eaux  de  St-Christau  sont  indiquées  dans  les  formes  vari- 
queuse, acnéique,  séborrhéique  de  l'eczéma  chronique. 

L'eczéma  des  narines^l'eczéma  ciliaire  sont  aussi  favorablement 
modifiés  par  des  pulvérisations  avec  l'eau  de  St-Ghristau. 

Dans  les  eczémas  anciens  généralisés^,  les  bains  prolongés  ont, 


-  490  — 

de  cas.  résiste  aussi  bien  au  traitement  l)alnéaire  qu'aux 
traitements  ordinaires.  Il  y  a  des  cas  d'urticaire  accom- 
pagnée de  goutte,  où  l'usage  des  eaux  alcalines  et  des 
eaux  chlorurées  alcalines  a  donné  de  bons  résultats.  Pour 
d'autres  malades  les  eaux  sulfureuses  telles  que  celles  de 
Schinznach  etd'Uriage  sont  utiles.  Dans  un  nombre  con- 
sidérable de  cas,  il  y  a  dans  l'urticaire  un  élément  nette- 
ment nerveux  ;  c'est  ainsi  que  nous  avons  vu  chez  cer- 
tains malades  alterner  l'urticaire  avec  des  crises  d'asthme 
ou  des  palpitations  cardiaques.  Chez  d'autres,  il  suffit 
d'une  émotion  pour  amener  une  récidive.  Pour  ce  genre 
d'urticaire  nerveuse.il  est  important  de  prescrire  un  chan- 
gement de  localité  et  de  milieu,  et  de  soustraire  le  malade 
autant  que  possible  aux  préoccupations.  Les  eaux  therma- 
les indifférentes  et  les  eaux  arsenicales  de  la  Bour])oale 
seront  utiles  aussi.  Selon  le  professeur  A.  E.  Wright, 
de  Netley,  certaines  urticaires  sont  accompagnées  d'un 
défaut  de  coagulabilité  du  sang,  et  on  pourrait  prescrire 
aux  malades  du  chlorure  de  calcium  pour  combattre  cette 
tendance  {Lancet,  18  janvier  1896;.  Dans  les  cas  de  ce 
genre,  et  en  admettant  la  justesse  des  vues  du  docteur 


comme   dans  le  psoriasis,  une  re'elle   efficacité.   C'est  là  un  fait 
observé  dès  longtemps  aux  eaux  de  Loèche. 

A  Sctiinznach,  à  Uriage,  on  utilise  aussi  depuis  quelques 
années,  et  avec  succès,  ce  même  mode  de  traitement,  mais  sans 
arriver  cependant  à  des  bains  d'une  aussi  longue  durée  qu'à 
Loèche. 

Le  bord  de  la  mer,  l'air  marin  ne  conviennent  pas  en  général 
aux  eczémateux  :  cependant  cette  interdiction  ne  saurait  être 
absolue,  car  dans  certains  cas  l'état  eczématique,  loin  de  s'aggra- 
ver, s'est  parfois  sensiblement  amélioré.  Jusqu'à  présent  on  n'a 
pas  déterminé  quels  sont  les  eczémateux  qui  pourraient  faire 
sans  inconvénient  un  séjour  au  bord  de  la  mer;  d'une  manière 
générale  on  peut  dire  que  ce  séjour  doit  être  déconseillé. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  oOO  — 

Wright,  une  eau  mère  diluée,  riche  en  chlorure  de  cal- 
cium, comme  celle  de  Kreuznach  par  exemple,  pourrait 
être  employée  avec  avantage.  Si  le  malade  avait  quelque 
prédisposition  à  la  scrofule  ou  au  rachitisme,  les  bains 
salés  pourraient  exercer  une  influence  heureuse,  à  con- 
dition que  la  peau  ne  soit  pas  trop  irritée  (l). 

Purpura.  —  Ce  que  nous  venons  de  dire  du  chlorure 
de  calcium  peut  aussi  s'appliquer  à  certaines  éruptions 
purpuriques  chroniques  et  aux  enfants  à  prédisposition 
hémophilique. 

Liclien.  —  Une  bonne  partie  des  affections  connues 
autrefois  sous  ce  nom,  sont  rangées  maintenant  avec  Tec- 
zéma.  Chez  les  malades  atteints  de  lichen  ruber,  ou  de 
lichen  plan,  il  y  a  souvent  un  certain  degré  d'anémie. 
Les  eaux  ferrugineuses  ou  arsenicales  peuvent  alors  être 
utiles  [t). 

(i)  L'urticaire  chronique  s'observe  souvent  chez  les  arthriti- 
ques. Suivant  la  constitution  du  malade,  on  conseillera  les  dif- 
férentes sources  alcahnes  :  Vichy,  Vais,  Royat. 

Si  l'urticaire  s'accompagne  de  constipation,  les  eaux  laxatives 
ou  purgatives  sont  indiquées. 

Les  malades  atteints  d'urticaire  chronique  sont  plus  particuliè- 
rement justiciables  des  eaux  suivantes  :  Royat,  Nëris,  Plombiè- 
res Baf'nères-de-Bigorre,  Schlaugenbad,  etc....  ;  dans  les  cas 
invétérés  les  eaux  de  la  Bourboule. 

i2i  Le  hchen  ou  lichen  de  Wilson  est  surtout  justiciable  des 
eaux  peu  minéralisées  :  Néris,  Bagnères-de-Bigorre,  Plombiè- 
res, etc. 

Toutefois  on  a  observé  de  bons  effets  de  l'emploi,  dans  les 
diverses  variétés  de  lichen,  surtout  chez  les  sujets  lymphatiques, 
des  eaux  sulfureuses  :  Luchon,  Saint-Sauveur,  Uriage,  Aix-la- 
Chapelle,  etc. 

Loèche  a  donné  aussi  de  bons  résultats. 

Dans  cette  affection  les  douches  tièdes  de  2  à  3  minutes,  ont 
en  général  une  action  favorable,  notamment  sur  le  prurit  qui  est 
généralement  intense.  A.  D.  —  P.  S. 


—  501  — 

PNoriasilst.  —  Le  psoriasis  est  aussi  incurable  par  la 
balnéolhérapie  que  par  la  médication  ordinaire.  L'usage 
des  eaux  dont  nous  avons  parlé  à  propos  de  l'eczéma 
amène  quelquefois  une  amélioration  passagère.  Les  im- 
mersions de  longue  durée  dans  les  eaux  chaudes  de  Loè- 
che-les-Bains  ont  donné  jusqu'ici  de  meilleurs  résultats 
que  les  traitements  suivis  à  d'autres  stations  balnéaires. 
Les  bains  d'une  durée  de  quatre  à  six  heures  que  Ton 
prend  à  Loèche  provoquent,  après  un  certain  temps,  une 
inflammation  cutanée  superficielle,  suivie  presque  tou- 
jours de  la  disparition  complète  de  l'éruption  squameuse. 
Mais  le  retour  de  la  maladie  au  bout  de  quelques  mois 
est  la  règle,  plutôt  que  l'exception  (1). 

Prurigo.  —  Le  prurigo,  c'est-à-dire  le  prurigo  de 
Hebra  et  non  le  prurit,  peut  être  considéré  comme  plus  ou 
moins  incurable.  Loèche-les-Bains  a  quelque  prétention 
au  succès,  mais  dans  les  limites  restreintes  de  notre  ex- 
périence personnelle  de  cette  maladie,  assez  rare,  nous 

(1)  A  côté  de  Loèche,  dont  les  eaux  ont  en  efîet  une  réputation 
méritée^,  il  faut  encore  citer  celles  de  la  BourbouJe,  dont  l'eau, 
prise  en  boisson  et  en  bains,  donne  très  souvent  d'excellents 
résultats  ;  outre  son  action  curative,  la  médication  arsenicale  rend 
•certainement  les  intervalles  des  poussées  plus  prolongées  chez 
les  sujets  prédisposés  aux  récidives.  Les  eaux  d'Uriage,  surtout 
sous  forme  de  bains  prolongés  (2  heures  en  moyenne)  et  de 
douches  chaudes,  dans  les  cas  de  psoriasis  ancien,  exercent  une 
action  favorable  sur  les  éruptions  psoriasiques  et  sur  l'état  géné- 
ral, notamment  chez  les  sujets  lymphatiques. 

Les  psoriasiques  congestifs  seront  justiciables  des  eaux  alca- 
lines de  Vichy  et  de  Karlsbad,  etc.  et  de  celles  de  Vittel,de  Con- 
trexéviile,  etc.  Dans  le  psoriasis  arthropathique  (V.  sur  la  nature 
de  cette  variété  de  psoriasis  les  travaux  de  M.  Ernest  Besnier  et 
de  ses  élèves  MM.  Duran  et  Bourdillon)  on  devra  de  préférence 
avoir  reoours  aux  eaux  d'Aix-en- Savoie,  de  Plombières,  de 
Néris,  de  Bourbonne  et  de  Bourbon-l'Archambault. 

A.  D.  —P.  S. 


~  502  — 

n'avons  jamais  constaté  de  guérison  durable.  On  peut 
conseiller  des  stations  climatériques  en  tant  qu'elles  sont 
à  même  de  déterminer  une  amélioration  dans  la  santé 

générale  des  malades  (1). 

Prurit.  —  Quand  le  prurit  n'est  pas  dû  à  une  érup- 
tion ou  à  une  cause  externe  d'irritation,  il  provient  en 
irénéral  d'un  désordre  interne  ou  d'une  disposition  goût- 
teuse.  Les  affections  du  foie,  surtout  celles  qui  s'accom- 
pagnent de  troubles  de  la  sécrétion  de  la  bile,  sont  une 
cause  fréquente  de  prurit.  Dans  cette  variété  de  la  mala- 
die. Karlsbad  et  Vichy  seront  utiles.  Chez  les  goutteux 
on  peut  essayer  des  bains  chauds,  des  douches  chaudes- 
ou  un  autre  traitement  thermal  agissant  spécialement 
sur  le  trouble  du  métabolisme.  Chez  certains  sujets  neu- 

(1)  Le  prurigo  de  Hebra  est  justiciable  des  cures  hydro-mine'- 
rales.  Au  point  de  vue  de  la  lésion,  toutes  les  eaux  sulfureuses 
ou  autres,  même  les  plus  indifférentes  —  ainsi  que  l'a  si  nette- 
ment établi  M.  le  D"^  Ernest  Besnier,  —  qui  comportent  une  bal- 
néation  prolongée  sont  favorables.  Pour  la  maladie,  l'indication 
se  déduira  de  l'état  du  sujet  plutôt  que  de  la  lésion  cutanée  ;  on 
aura  donc  à  combattre,  en  germe  chez  les  enfants,  celle  des  tares- 
dyslrophiques  qui  existent  chez  les  ascendants  :  lelymphatisme, 
la  scrofulose,  le  rhumatisme,  la  goutte,  etc..  ;  et,  suivant  les  cas, 
on  pourra  conseiller  une  cure  d'eaux  salines  ou  chlorurées  so- 
diques  sulfureuses,  ou  sulfureuses,  ou  alcalines,  ou  chlorurées 
alcalines,  ou  alcalino-sulfatées,ou  arsenicales,  etc..  Ajoutons  que 
chez  tous  les  malades  de  cette  classe  un  régime  régulier,  une 
hygiène  appropriée,  le  séjour  en  plein  air  à  une  altitude  moyenne, 
seront  des  auxiliaires  puissants  dans  le  traitement  de  cette  der- 
matose. Les  douches  tièdes,  de  courte  durée,  auront  aussi,  dans 
ces  cas,  une  influence  salutaire  sur  le  prurit. 

Inutile  de  dire  que  le  choix  de  l'eau  minérale  devra  varier  sui- 
vant les  complications  qui  peuvent  survenir  durant  le  cours  du 
prurigo,  notamment  s'il  se  produit  un  eczéma  suintant  sur  de 
grandes  surfaces, 

A.  D.  —  P.  S. 


—  503  — 

raslliéniques  un  traitement  balnéaire  et  un  changement 
de  climats  peuvent  être  utiles. 

Chez  la  femme  le  prurit  génital  est  en  général  lié  à 
des  alïections  utérines  ou  au  diabète;  il  faut  alors  le 
traiter  en  conséquence.  Quant  au  prurit  anal,  le  trai- 
tement par  les  eaux  minérales  est  inutile,  à  moins 
qu'il  ne  soit  accompagné  de  constipation  ou  d'hémorrhoï- 
des  ;  dans  ce  cas  le  traitement  applicable  à  ces  complica- 
tions amène  quelquefois  la  guérison.  Il  est  souvent  néces- 
saire de  prescrire  un  régime  restreint  et  peu  stimulant. 

Le  prurit  sénile,  surtout  lorsqu'il  survient  chez  les 
goutteux  et  chez  des  personnes  nerveuses,  est  fréquemment 
atténué  par  les  eaux  de  Schlangenbad,  de  Plombières  et 
même  par  des  eaux  thermales  indifférentes  :  il  est  modifié 
aussi  pai-  les  eaux  sulfureuses  telles  que  celles  de  Scliinz- 
nach  et  celles  des  Pyrénées,  et  aussi  par  un  séjour  d'hiver 
dans  un  climat  chaud  et  sec,  avec  la  vie  en  plein  air. 

D'après  le  D^  Savill  (Lancet,  1896.  vol.  IL  p.  300)  le 
chlorure  de  calcium  modifie  souvent  diverses  variétés  de 
prurit.  Dans  ce  cas  Tusage  interne  d'une  eau  mère  diluée, 
riche  en  chlorure  de  calcium,  peut  être  utile. 

Séborrhée.  —  La  séborrhée  sèche  de  la  tète  ou  pity- 
riasis  capitis,  chez  les  jeunes  sujets  et  les  personnes  SigéeSy 
est  beaucoup  plus  justiciable  des  traitements  ordinaires 
que  d'une  cure  balnéaire  (1). 

(1'  Dans  les  diverses  varie'tés  de  séborrhée  Tétat  général  des 
malades  joue  un  rôle  important  ;  c'est  à  ce  litre  surtout  qu'elles 
sont  justiciables  des  eaux  minérales.  Dans  bien  des  cas  les  sé- 
borrhées se  relient  à  un  état  anémique  ou  lymphatique.  On  les 
observe  aussi  fréquemment  chez  les  sujets  à  constitution  arthri- 
tique. Il  existe  encore  d'autres  causes  qui  peuvent  favoriser  le 
développement  de  ces  afTections  ;  des  troubles  de  la  circulation, 
un  mauvais  état  des  voies  digestives,  de  la  constipation,  une 
hygiène  défectueuse,  etc.. 

Il  y  aura  donc  Ueu  de  prescrire,  suivant  les  cas^  un  traitement 


—  504  — 

Pityriasis  rosea.  —  Il  en  est  de  même  pour  le 
pityriasis  rosé. 

Pityriasis  rnbra.  —  Lq  pityriasis  ruhra.  dans  ses 
formes  typiques  graves,  n'est  nullement  justiciable  d'un 
traitement  balnéaire.  Les  eaux  thermales  simples  con- 
viennent jusqu'à  un  certain  point  dans  les  cas  bénins  liés 
à  beaucoup  d'irritation.  Dans  des  cas  très  chroniques, 
sans  beaucoup  d'irritation,  les  eaux  sulfureuses  sont  quel- 
quefois utiles, spécialement  celles  d'Uriage. Ordinairement 
il  faut  auparavant  essayer  un  traitement  à  domicile. 

Maladies    parasitaires    de    la    peau.    —    Les 

différentes  espèces  de  maladies  parasitaires  de  la  peau, 
telles  que  la  teigne  trichophytique  (ringworm  ou  teigne 
tonsurantej  et  le  pityriasis  versicolore,  doivent  plutôt  être 
traitées  par  les  moyens  ordinaires. 

Furoncles.    Furonculose  chronique.    —    Les 

furoncles  cèdent  le  plus  souvent  au  traitement  local  et 
général  fait  à  domicile,  mais  dans  beaucoup  de  cas  rebelles 
un  chançrement  de  climat  est  utile:  le  bord  de  la  mer  et 
Tair  des  montagnes  peuvent  tous  deux  être  recommandés. 
Dans  quelques  cas  danémie.  le  changement  d'air,  combiné 
avec  Tusage  des  eaux  ferrugineuses  ou  arsenicales,  est 
avantageux.  Nous  ci  lerons  spécialement  les  eaux  de  St-Mo- 

à  des  eaux  ferrugineuses,  on  à  des  eaux  salines  et  sulfureuses, 
ou  encore  sulfureuses.  On  pourra  aussi  avoir  recours  à  des  eaux 
laxatives  et  recommander  le  séjour  à  une  altitude  moyenne  et  un 
exercice  re'gulier  au  grand  air.  On  sait  que  le  soufre  est  le  médi- 
cament le  plus  efficace  dans  les  séborrhées,  aussi  les  applications 
locales  d'eaux  sulfureuses  ou  chlorurées  sodiques  sulfureuses,  em- 
ployées sous  forme  de  lotions  ou  de  pulvérisations,  donnent-elles 
de  bons  résultats  dans  ces  affections,  notamment  dans  le  traite- 
ment des  séborrhées  grasse  ou  sèche  du  cuir  chevelu,  de  Teczé- 
ma  séborrhéique,  etc.. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  505  — 

ritz  et  de  Ceresole  Reale  ;  les  eaux  arsenicales  alcalines 
chlorurées  de  la  Bourboule.  En  outre  on  a  trouvé  utiles 
les  eaux  sulfureuses,  spécialement  les  eaux  sulfureuses 
chlorurées  de  Harrogateet  deLlandrindod,  en  Angleterre 
et  d'Uriacfe  en  France  et  les  eaux  de  Lenk,  en  Suisse,  con- 
tenant  une  grande  proportion  d'hydrogène  sulfuré.  Dans 
la  plupart  des  cas  l'influence  du  climat  de  la  station  bal- 
néaire,du  changement  de  régime  etd'occupations  participe 
tout  autant  que  les  eaux  à  la  guérison  du  malade.  Pour  les 
cas  de  furonculose  accompagnée  de  glycosurie  ou  d'albu- 
minurie nous  renvoyons  aux  paragraphes  consacrés  au 
diabète  et  aux  affections  des  voies  urinaires  (1). 

Lupus».  —  Dans  les  cas  de  lupus ^  les  prédispositions 
de  l'organisme  à  cette  maladie  peuvent  en  une  certaine 
mesure  être  justiciables  d'un  traitement  hydro-minéral  ou 


(1)  Furonculose.  L'emploi  des  eaux  minérales  est  réglé  par  le 
diagnostic  des  troubles  de  la  santé  générale  qui  engendrent  la 
furonculose. 

Ichthyose.  Les  eaux  de  la  Bourboule,  les  bains  de  mer  agissent 
favorablement  en  modifiant  la  nutrition  ;  tous  les  ichthyosiques 
sont  tenus  à  l'usage  aussi  fréquent  que  possible  des  bains.  Dans 
tous  les  cas  la  maladie  s'atténue  avec  l'âge,  mais  la  guérison  reste 
problématique. 

Ecthyma.  Aux  lymphatiques,  pour  modifier  leur  état  général, 
on  prescrira  un  séjour  au  bord  de  la  mer,  Uriage,  Luchon, 
Salies-de-Béarn,  Salins-Moutiers,  Briscous-Biarritz,  Kreuznach. 

Leucoplasie  buccale.  Les  pulvérisations  d'eau  de  St-Christau  et 
d'eau  de  Ghalles  exercent  une  influence  favorable  sur  les  diverses 
formes  de  la  glosso-stomatite  leucoplasique   sans  complications. 

Herpès  récidivant  des  parties  génitales.  Cette  maladie  de  la 
peau  est  parfois  des  plus  tenaces  ;  nous  nous  bornerons  à  dire 
ici  que  les  eaux  sulfureuses,  et  en  particulier  celles  d'Uriage,  ont 
souvent  déterminé  la  guérison  de  ces  poussées  dont  les  récidives 
font  parfois  le  désespoir  des  malades. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  506  — 

climatérique.  De  cette  façon  on  atténuera  les  états  stru- 
meux  et  cachectiques  (V.  ces  deux  paragraphes).  Les  lo- 
calités froides,  humides  et  exposées  au  vent  doivent  être 
évitées,  et  durant  l'hiver  il  faudra  rechercher  les  climats 
chauds  et  secs.  Les  vents  froids  et  les  rayons  d'un  soleil 
ardent  sont  dangereux  dans  les  cas  de  lupus  érythé- 
mateux  (1). 

Maladies  sypUîlîtîques  de  la  peau.  —  Dans  les 
maladies  syphilitiques  de  la  peau,  le  traitement  général 
de  la  syphilis  est  le  point  principal.  Le  traitement  bal- 
néaire peut  souvent  aider  le  traitement  spécifique,  mais 
il  est  inutile  de  nous  étendre  sur  ce  que  nous  avons  déjà 
dit  au  chapitre  Syphilis. 

57°  Défaut  de  tonicité  de  la  peau  (s»kin  ^«^eak.- 
iiess).  —  Le  défaut  de  tonicité  de  la  peau  est  un  état  au- 
quel on  n'accorde,  généralement,  pas  beaucoup  d'atten- 
tion, mais  qui  est  cependant  très  important.  La  peau  est 
pauvrement  nourrie,  elle  est  le  siège  de  transpirations 
abondantes  ;  les  changements  atmosphériques  réagissent 
sur  la  peau  et  sont  souvent  la  cause  d'affections  rhuma- 
tismales ou  catarrhales  des  membranes  muqueuses,  de  la 
bronchite,  de  la  diarrhée,  ou  bien  de  névralgies  abdo- 
minales ou  faciales. 

(1)  Le  lupus  est  une  des  formes  de  la  scrofulo-tuberculose  tégu- 
mentaire.  Gomme  tel  il  n'est  justiciable  du  traitement  hydro- 
minéral  qu'au  point  de  vue  du  relèvement  de  l'état  général  du 
malade.  Eu  modifiant  la  santé  générale  des  sujets  lymphatiques, 
en  les  reconstituant,  en  les  plaçant  dans  des  conditions  hygiéni- 
ques meilleures,  ce  traitement  est  un  adjuvant  souvent  utile  de 
la  médication  locale.  Les  eaux  minérales  ont  une  valeur  réelle 
quand  il  s'agit  de  combattre  la  scrofulose  ou  le  lymphatisme. 
Elles  agissent  en  modifiant  la  nutrition  générale,  en  favorisant 
les  échanges  nutritifs,  en  augmentant  l'activité  des  fonctions  ;  à 
ce  titre  elles  sont  un  complément  important  du  traitement  local. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  507  — 

Cet  étal  de  la  peau  est,  dans  beaucoup  de  cas,  la  suite 
de  maladies  aiguës  ;  mais  dans  d'autres  il  caractérise  l'é- 
tat de  faiblesse  constitutionnelle  du  malade.  Pour  les 
personnes  très  délicales,  les  bains  d'eaux  tliermales  chlo- 
rurées gazeuses  de  Oeynbausen  et  de  Naubeim'sont  pré- 
férables à  d'autres  eaux  plus  énergiques.  Dans  d'autres 
cas,  un  traitement  hydrotliérapique  adapté  à  la  constitu- 
tion du  malade  peut  être  employé  ;  les  bains  de  mer 
pourront  être  prescrits  aux  personnes  plus  fortes.  Un 
changement  de  climat  prolongé,  la  vie  en  plein  air  et, 
pour  les  malades  qui  ont  le  pied  marin,  les  voyages  sur 
mer,  dans  de  bonnes  conditions,  sont  extrêmement  effi- 
caces. Parmi  les  stations  climatériques  de  l'intérieur  des 
terres,  il  faut  préférer  les  stations  de  haute  altitude  à 
celles  de  faible  altitude;  ceci  est  vrai  pour  les  stations 
d'hiver  comme  pour  celles  d'été. 


]fIalaclie<B»  des  »i*^a.iies  nrinaires. 

Ces  maladies  ne  sont  guère  justiciables  du  traitement 
balnéaire. 

58°    Maladies   des  reîiis.    —   Mal  de    Brîg^ht. 

—  Les  formes  variées  de  néphrites  exigent  plutôt  un 
traitement  médical  ordinaire  qu'un  traitement  hydro- 
minéral ;  les  bains  de  vapeur,  les  bains  d'air  chaud  et 
même  les  pratiques  hydrothérapiques  sont  employées 
dans  ces  affections,  dans  les  hôpitaux  et  à  domicile,  com- 
binés avec  d'autres  moyens.  Les  cas  avancés  de  néphrite 
ne  sont  pas  justiciables  d'un  traitement  par  les  eaux  mi- 
nérales. 

Quand  l'albuminurie  chronique  conduit  cà  l'anémie  les 
eaux  ferrugineuses,  accompagnées  d'un  séjour  dans  des 
localités  sèches  et  chaudes,  agissent  d'une  façon  efficace. 


—  o08  — 

Au  début  d'une  néphrite  interstitielle  chronique,  cliez  un 
sujet  goutteux,  on  aura  avantage  à  prescrire  un  traitement 
hvdro-minéral  analogue  à  celui  dont  il  a  été  question  pour 
la  goutte  (paragraphe  14).  Dans  les  cas  de  maladie  rénale 
sans  comp*lications  ou  consécutive  à  d'autres  affections, 
telles  que  la  phtisie  et  la  goutte,  les  localités  très  élevées 
ne  sont  pas  à  recommander  ;  mais  des  endroits  secs, 
chauds,  ensoleillés,  d'altitude  moyenne,  sont  bons  pour 
l'été  et  des  stations  maritimes  bien  abritées  à  climat  sec 
et  chaud  sont  à  conseiller  pour  Thiver.  On  peut  indiquer 
l'Egypte  ou  Alger.  Le  lait  est  un  des  meilleurs  aliments 
que  l'on  puisse  prendre  en  ce  cas  et  la  cure  de  lait  don- 
nera de  bons  résultats  chez  certains  malades  ;  au  lieu  de 
lait,  le  koumis  et  d'autres  boissons  de  même  nature  sont 
parfois  préférables. 

Albuminurie  fonctionnelle.  —  Dans  les  formes 
bénignes  et  temporaires  cV albuminurie  (comprenant  celles 
que  l'on  appelle  l'albuminurie  phospliaturique  et  l'albu- 
minurie dyspeptique  décrites,  par  A.  Robin),  qui  dépen- 
dent de  troubles  nerveux  ou  digestifs  ou  d'un  vice  dans 
la  nutrition  générale  (parfois  d'une  sorte  d'auto-intoxi- 
cation), plutôt  que  d'une  maladie  chronique  des  reins,  on 
peut,  en  se  réglant  sur  l'état  de  chaque  malade,  employer 
le  traitement  climatérique  et  hydro-minéral,  combinéavec 
une  hygiène  et  un  régime  appropriés. Dans  des  cas  de  ce 
:genre,  lorsque  il  y  a  d'une  manière  évidente  surmenage 
intellectuel  et  dépression  morale,  un  repos  ou  un  chan- 
gement d'occupations  sont  de  première  importance  dans  le 
traitement.  Les  troubles  digestifs  et  hépatiques  qui  com- 
pliquent la  maladie  principale  doivent  être  examinés  par 
le  médecin  et  ce  sont  eux  qui  le  décideront  à  choisir  tel 
traitement  balnéaire  plutôt  que  tel  autre.  Le  massage  abdo- 
minal ou  général,  et  certains  exercices  spéciaux,  peuvent 
être  ordonnés. 


—  509  — 

L'albuminurie  physiologique  que  Ton  appelle  aussi 
ajclique  des  jeunes  enfants  ne  nécessite  pas  un  traitement 
balnéaire.  Mais  comme  elle  se  manifeste  principalement 
dans  les  familles  de  goutteux,  elle  doit  surtout  servir 
d'indication  pour  un  régime  qui  bannira  autant  que  pos- 
sible toutes  les  causes  de  la  goutte  et  delà  gravelle. 

Pour  la  congestion  des  reins  produite  par  rhypei'lrophie 
du  cœur,  le  traitement  indiqué  sous  cette  rubrique  peut 
être  consulté. 

Dé^éiiére<scence  lardaeée  ou  aniyloïde  des 
i*eiii«^.  —  La  dégénérescence  lardaeée  ou  amylo'ide  des 
reins,  lorsqu'elle  n'est  pas  très  accusée,  peut  accompagner 
toute  néphrite  chronique,  mais,  d'une  façon  générale, 
lorsqu'elle  est  prononcée,  elle  provient  toujours  d'une 
suppuration  chronique  ou  d'une  syphilis  constitution- 
nelle. On  devra  la  traiter  essentiellement  comme  l'affec- 
tion qui  l'a  produite  ;  mais,  comme  toutes  les  autres 
maladies  des  reins,  elle  sera  favorablement  influencée  par 
les  climats  chauds  pendant  l'hiver.  Lorsqu'elle  se  pro- 
duit chez  des  enfants  scrofuleux.  le  séjour  dans  des  loca- 
lités maritimes  ou  dans  des  stations  de  montagnes  bien 
ensoleillées  pourra  donner  de  bons  résultats,  si  la  fai- 
blesse du  malade  n'est  pas  trop  grande. 

o9°  \J hémoglohinurie  paroxystique  n'est  pas  à  propre- 
ment parler  une  affection  des  reins;le  traitement  balnéaire 
n'est  pas  applicable  dans  ces  cas,  mais  plutôt  un  traitement 
climatérique  ;  le  séjour  dans  les  pays  chauds,  exempts  de 
malaria,  est  très  efticace. 

60»  Calculs  upîuaires.  —  Les  calculs  rénaux  for- 
més d'acide  urique  ou  d'oxalates  sont  fréquemment  éli- 
minés pendant  le  traitement  de  Karlsbad,  avec  ou  sans 
coliques  néphrétiques.  La  tendance  à  la  lithiase  rénale 
est  souvent  arrêtée  par  ce  traitement  ou  par  les  eaux  alca- 


-  510  — 

lines  de  Vichy  et  de  Vais,  celles  de  Vidago  en  Portugal. 
Gontrexéville  et  Wildungen,  les  principaux  types  d'eaux 
terreuses,  sont  parfois  utiles,  quand  ces  eaux  peuvent 
être  prises  en  grandes  quantités,  de  manière  à  laver  les 
reins. 

Souvent  cependant  le  résultat  attendu  n'est  obtenu  ni 
par  ces  eaux,  ni  par  celles  de  Karlsbad.  Gomme  moyen 
préventif  contre  la  formation  de  calculs  dans  la  diathèse 
urique,  l'usage  de  l'eau  de  Luhatschowitz,  à  la  dose  de 
2  ou  3  verres  en  24  heures,  est  souvent  efficace  ;  on  éloi- 
gne ainsi  le  risque  de  rendre  les  urines  trop  alcalines,  ce 
qui  favoriserait  le  dépôt  de  phosphates.  Ce  danger  existe 
quand  on  fait  un  usage  trop  prolongé  d'eaux  alcalines 
indifférentes  :  cependant  quelques  personnes  peuvent 
boire  pendant  des  années  et  journellement  une  bouteille 
d'eau  de  Vichy  ou  d'eau  de  Vais  sans  que  leur  urine  de- 
vienne alcaline.  Les  malades  pléthoriques  feront  bien 
de  boire  une  dose  d'eau  salée  ou  sulfatée,  2  ou  3  fois  par 
semaine,  en  y  ajoutant  régulièrement,  soir  et  malin,  un 
verre  d'eau  chaude  ou  d'une  eau  de  table  légèrement  al- 
caline. 

Les  calculs  vésicaux  exigent  un  traitement  chi- 
rurgical.  Ce  traitement  est  parfois  indispensable  dans  les 
cas  de  calculs  des  reins,  des  bassinets  ou  de  l'uretère. 

0|o  jpyélite.  —  Le  catarrhe  chronique  du  bassinet 
(pyélite  chronique),  quand  il  ne  provient  pas  de  tuber- 
cules ou  de  calculs  est,  avec  un  régime  approprié  et  un 
exercice  modéré,  souvent  modifié  favorablement  par  un 
traitement  similaire  à  celui  qui  est  recommandé  dans  le 
chapitre  précédent  ;  mais  l'état  des  urines  doit  être  cons- 
tamment surveillé.  Si  les  urines  ont  de  la  tendance  à 
devenir  alcalines  il  faut  s'abstenir  d'ordonner  les  eaux  de 
Karlsbad  ou  de  Vichv  :  les  eaux  de  Gontrexéville  et  de 


—  511  — 

Wildungen  peuvent  être  souvent  employées  avantageuse- 
ment. Des  cures  de  lait  sont  quelquefois  utiles. 

6i^"  Catarrlie  de  la  ves!!«ie.  —  Les  mêmes  indi- 
cations s'appliquent  au  catarrhe  cln^onique  de  la  vessie. 
Le  régime  alimentaire  (paragraphes  58,  60,  61  et  62) 
est  de  prime  importance  dans  toutes  ces  affections.  La 
viande  et  les  aliments  excitants  ne  devraient  être  pris 
qu'avec  la  plus  grande  modération.  Il  faut  surveiller 
attentivement  les  fonctions  de  la  peau  et  suivre  autant 
que  possible,  en  ce  qui  concerne  le  choix  du  climat,  les 
conseils  donnés  au  paragraphe  .^J8. 

Iiicoiitiiieiice  iioctunie  d'urine.  —  La  cause  de 
V incontinence  nocturne  cVurine  chez  les  enfants  et  les 
adolescents  n'est  pas  toujours  la  même  et  cette  infirmité 
fort  pénible  disparaît  habituellement  sans  traitement  spé- 
cial, ou  à  la  suite  de  médications  fort  différentes. 

Un  traitement  tonique  par  les  eaux  ferrugineuses,  les 
bains  de  mer  ou  l'hydrothérapie,  est  quelquefois  suivi  de 
succès.  Quand  cette  incontinence  provient  en  partie  de  la 
qualité  anormale  ou  irritante  de  l'urine,  les  eaux  minéra- 
les, comme  celles  de  Contrexéville  (recommandées  par  De- 
bout d'Estrées  (1)  et  Gruise)  (2)  peuvent  être  utiles  (3). 

(1)  ((  Traitement  de  l'incontinence  essentielle  d'urine,  chez  les 
•enfants^  par  l'eau  de  Contrexéville  )>,  Académie  de  médecine, 
Paris,  1880. 

(2)  Notes  sur  Contrexéville,  2^-  édition,  1896. 

(3)  Le  moyen  le  plus  sûr  et  le  plus  eflicace  de  guérir  l'incon- 
tinence d'urine  est  à  coup  sûr  l'électricité. 

A.  D.  —  P.  S. 


512  — 


Maladies  et  troubles  de  1  appareil  génital 

a)  Appareil  génital  de  l'homme. 

Les  maladies  génitales  sont  peu  susceptibles  d'être  trai- 
tées par  les  eaux  minérales. 

63°  Les  atîections  des  testicules  et  de  la  prostate  sont 
surtout  justiciables  du  traitement  médical  et  chirurgi- 
cal ;  les  troubles  généraux  de  la  santé  associés  à  ces 
affections  doivent  seuls  être  soumis  au  traitement  hydro- 
minéral suivant  les  indications  que  nous  avons  déjà 
formulées. 

Il  est  cependant  nécessaire  de  dire  quelques  mots  sur 
les  troubles  des  fonctions  génitales  pour  lesquelles  un  avis 
est  souvent  demandé  et  qui  sont  fréquemment  liés  à  la 
diminution  du  pouvoir  sexuel,  c'est-à-dire  à  une  impuis- 
sance plus  ou  moins  complète.  Il  arrive  fréquemment 
que  l'impuissance  provient  d'un  épuisement  provoqué 
parla  vieillesse  ou  par  une  altération  sénile  des  organes. 

Il  est  quelquefois  difficile  de  convaincre  un  homme  de 
50  à  60  ans,  et  même  moins,  qu'il  est  impuissant  parce 
qu'il  est  atteint  de  vieillesse  prématurée  et  qu'il  y  a  à  cet 
égard  de  grandes  différences  chez  des  hommes  de  même 
âge.  Il  est  inutile  d'envoyer  ces  malades  aux  eaux.  Très 
souvent,  cependant,  les  fonctions  ne  sont  pas  entièrement 
abolies,  elles  peuvent  même  redevenir  plus  actives  sous 
l'iniluence  d'eaux  et  de  climats  fortifiants  et  surtout  par 
un  long  repos  des  organes.  Dans  les  cas  d'impuissance 
partielle  ou  transitoire,  les  eaux  ferrugineuses  et  les  eaux 
thermales  indifférentes,  situées  à  de  grandes  altitudes,  ont 
acquis  une  certaine  réputation  ;  nous  citerons  spéciale- 
ment, parmi  les  premières,  St-Moritz  ;  parmi  les  secon- 
des, Gastein.  L'air  marin  et  les  bains  de  mer  sont  souvent 


-  513- 

aussi  utiles.  Ces  remarques  sont  également  applicables 
aux  cas  d'impuissance  résultant  d'excès  sexuels  ou  de  mas- 
turbation. 

L'impuissance  temporaire. occasionnée  par  desmaladies 
fébriles,  telles  qu'une  forte  fièvre  intermittente,  se  guérit 
par  le  temps,  quoique  la  puissance  sexuelle  ne  se  réta- 
blisse qu'après  de  longs  mois.  Un  traitement  tonique, 
par  les  remèdes  ordinaires,  par  les  eaux  et  le  climat, 
peut  être  utile. 

L'épuisement  physique  et  mental  dû  au  surmenage  et 
aux  inquiétudes  est  souvent  la  cause  de  l'impuissance  et 
le  traitement  dans  ce  cas  est  à  peu  près  analogue. 

Il  y  a  d'autres  cas  où  la  virilité  est  diminuée  ou  entiè- 
rement arrêtée  pour  un  certain  temps  par  des  états  mor- 
bides variés,  par  exemple,  par  la  dyspepsie  accompagnée 
de  phosphaturie,  l'hypocondrie,  le  diabète,  l'albuminu- 
rie, la  goutte,  la  dilatation  du  cœur,  les  congestions  cé- 
rébrales, la  paralysie.  Dans  ces  cas  il  faut  d'abord  éloigner 
la  cause  de  l'impuissance,  et  traiter  la  maladie  générale 
d'après  les  indications  que  nous  avons  résumées  dans  les 
chapitres  précédents.  Les  fonctions  génitales  se  rétablis- 
sent ainsi  dans  la  grande  majorité  des  cas. 

Il  est  inutile,  de  parler  ici  de  la  stérilité  chez  l'homme 
(aspermatisme  et  azoospermatisme)  ;  cette  stérilité  ne 
relève  pas  du  traitement  hydro-minéral. 

h)  Troubles  de  l'appareil  sexuel  chez  la  femme. 

64°  Aménorrhée.  —  Troubles  de  menstruation.  — 
Seules  les  variétés  de  V aménorrhée,  dues  à  l'état  géné- 
ral de  la  santé  peuvent  être  justiciables  d'un  traitement 
par  les  eaux  minérales  ;  il  est  absolument  inutile  de 
parler  de  l'aménorrhée  due  à  un  développement  impar- 
fait des  organes.  Si  l'aménorrhée  tient  à  un  développe- 

33 


—  514  - 

ment  général  incomplet  ou  à  Fanémie,  on  peut,  au  ré- 
gime et  à  rhvgiène,  ajouter  les  eaux  ferrugineuses,  un 
long  séjour  au  bord  de  la  mer,  avec  ou  sans  bains  de  mer, 
selon  les  circonstances,  ou  le  climat  des  montagnes  ;  mais 
s'il  existe  de  la  dyspepsie  et  de  la  constipation,  les  eaux 
cblorurées  ou  les  eaux  thermales  chlorurées  gazeuses 
seront  probablement  utiles.  Il  faut  du  temps  et  de  la  pa- 
tience, et  il  faut  aussi  s'abstenir  de  tout  traitement  excessif 
ainsi  que  de  toute  intervention  locale. 

Si  l'aménorrhée  provient  de  la  congestion  passive  de 
l'utérus  on  peut  recommander  le  traitement  de  l'amé- 
norrhée résultant  de  la  constipation.  Quand  les  règles 
sont  peu  abondantes,  ou  qu'elles  ne  se  produisent  qu'à 
de  longs  intervalles,  on  doit  baser  le  traitement  sur  des 
considérations  analogues. 

Dans  les  cas  liés  à  une  atonie  prononcée  des  intestins 
et  de  la  circulation  intestinale,  les  eaux  de  Franzensbad, 
combinées  avec  les  bains  de  boue  de  cette  station,  sont 
souvent  très  utiles.  Pour  les  femmes  d'cWe  moven  attein- 
tes  d'aménorrhée,  accompagnée  d'obésité  et  quelquefois 
de  tendance  rhumatismale,  le  traitement  de  Franzens- 
bad, d'Elster  ou  de  Marienbad  est  le  plus  souvent  efficace. 
Dans  le  traitement  des  troubles  des  fonctions  mens- 
truelles, il  faut  toujours  se  rappeler  que  l'époque  des 
règles  varie  suivant  les  différentes  personnes  ;  elles 
tiennent  aux  habitudes  individuelles  et  restent  dans  les 
limites  de  la  santé  sans  exicrer  d'intervention  médicamen- 
teuse,  hydrominérale  ou  autre. 

Il  est  probable  que  bien  des  cas  d'aménorrhée  et  de  dys- 
ménorrhée auraient  pu  être  évités,  si  Pon  avait  surveillé 
plus  attentivement  le  développement  physique  des  jeunes 
lilles  durant  leur  croissance,  si  Ton  avait  évité  de  les  sur- 
mener et  si  on  leur  avait  imposé  une  gymnastique  régu- 
lière, des  jeux  et  des  exercices  au  grand  air  d'une  façon 


-  515  — 

siiffisîinle  ;  ces  derniers  (compi-enant  la  marche,  le  cy- 
clisme, réquilation,  la  natalioii,  le  canolage,  le  lauwn- 
lenis  et  les  ascensions,  etc.)  peuvent  aussi  être  judicieu- 
sement employés  dans  le  traitement  de  certains  troubles 
de  la  menstruation,  avec  ou  sans  cure  balnéaire. 

Go"  Dysménorrhée.  —  La  dusménorrhée  d'origine 
mécanique  ou  par  obstruction  ne  rentre  pas  dans  notre 
cadre. 

Dans  la  forme  congestire,  avec  bypertropbie  de  l'u- 
térus, due  souvent  à  une  résolution  incomplète  après 
l'accoucbement  ou  l'avortement,  les  eaux  chlorurées  don- 
nent de  très  bons  résultats  ;  dans  quelques  cas  les  eaux 
alcalines  chlorurées  ont  été  jugées  efficaces,  mais  le 
traitement  dans  ces  cas  ne  doit  pas  être  hàtif  ;  la  durée 
ordinaire  du  traitement  est  de  3  ou  4  semaines  ;  il  est  le 
plus  souvent  insuffisant,  8  ou  10  semaines  sont  en  gé- 
néral nécessaires  ;  ce  traitement  doit  être  suivi  d'un 
long  séjour  à  une  altitude  moyenne  ou  au  bord  de  la  mer. 
Si  le  résultat  obtenu  par  une  saison  de  4  à  6  semaines  est 
encourageant,  mais  insuffisant,  il  est  fréquemment  utile 
d'interrompre  le  traitement  balnéaire  pendant  un  mois 
que  la  malade  passera  dans  une  station  climatérique  peu 
éloiiïnée,  d'une  altitude  movenne,  en  Suisse  ou  dans  la 
Forèt-Noire  ;  il  faut  ensuite  reprendre  le  traitement.  L'u- 
térus demande  absolument  un  long  repos. 

Dans  la  dysménorrhée  ovarienne^  qui  est  encore  plus  re- 
belle, on  a  le  choix  entre  les  moyens  que  nous  venons  de 
citer  et  le  lonsr  usa^e  d'eaux  thermales  indifférentes.  Dans 
les  cas  tout  à  fait  chroniques,  d'origine  congestive  et  ova- 
rienne, les  bains  de  boue  de  Franzensbad  ou  d'Elstersont 
souvent  efficaces  ainsi  que  Tusage  interne  des  sources  des 
mêmes  stations. 

La  dysménorrhée  pseudo-membraneuse  est  peut-être  la 
forme  la  plus  opiniâtre  de  dysménorrhée  ;  mais  un  traite- 


—  516  — 

tement  prolongé  à  des  eaux  alcalines  chlorurées  ou  chlo- 
rurées, parmi  lesquelles  il  faut  citer  surtout  les  eaux 
d'Ems  et  de  Baden-Baden,  ou  à  des  eaux  thermales  in- 
diiïérentes,  peut  être  recommandé  avec  quelques  chances 
de  succès. 

La  forme  névralgique  est  en  général  presque  aussi  rebel- 
le. Ici  également,  on  peut  conseiller  les  eaux  thermales 
indifférentes  et  surtout  celles  de  Franzensbad,  s'il  y  a 
atonie  des  intestins. 

66°  Métrorrhagie.  —  3Iéiiorrliagîe.  —  La  mé- 

trorrhafiie\)Q\i{  avoir  plusieurs  causes  et  exige  d'ordinaire 
des  traitements  différents  suivis  à  domicile  ;  mais  s'ils 
échouent,  il  faut,  dans  bien  des  cas,  avoir  recours  cà  un 
traitement  hydro-minéral,  et  souvent  à  de  longs  séjours 
dans  des  stations  d'eaux  ferrugineuses.  Les  eaux  et  les 
bains  de  Franzensbad  sont  souvent  efficaces.  Un  loni? 
repos  dans  une  station  climatérique ,  à  une  altitude 
moyenne,  doit  toujours  suivre  une  saison  thermale. 

Le  D''  Septimus  Sunderland  (Journal  de  halnêologie  et 
de  climatologie,  janvier  1898;  parle  de  l'amélioration 
temporaire  qui  semble  avoir  été  produite  par  un  séjour 
dans  des  localités  élevées  telles  que  celles  de  St-Moritz  et 
d'Arosa. 

La  ménorrhagie,  dépendant  d'un  ffbi'ome  utérin,  sera 
brièvement  discutée  lorsqu'il  s'agira  des  hbromes. 

67*"'  Période  catauiéniale.  —Nous  avons  déjà  fait 
allusion  aux  troubles  de  la  santé  générale  liés  à  h  pé- 
riode cataméniale  (§  16).  Les  troubles  sexuels  liés  à  la 
ménopause  sont  associés,  chez  beaucoup  de  femmes,  aux 
troul)les  des  fonctions  srastro-intestinales.  de  la  circula- 
tion  de  la  veine  porte  et  du  système  nerveux.  L'usage 
d'eaux  minérales  demande  dans  ces  circonstances  une  plus 
grande  circonspection  qu'à  d'autres  périodes  de  la  vie, 


-  517  — 

mais  on  obtient  souvent  un  bon  résultat  après  un  séjour  à 
Mnrienbad,àFranzensbadou  à  Elster, quand  il  y  a  tendance 
à  In  constipation  et  à  l'embonpoint;  les  eaux  cblorurées, 
spécialement  celles  de  llombourg,  de  Kissingenetde  Ba- 
den-Baden, conviennent  aux  personnes  maigres.  Harro- 
gâte  et  Llandi'indod  sont  souvent  aussi  efficaces.  Un  long 
séjour  dans  une  station  d'altitude  moyenne,  ou  au  bord 
de  la  mer,  avec  Tabsence  des  fatigues  mondaines  et  des 
ennuis  de  la  vie  domestique,  s'impose  en  pareil  cas.  Pour 
les  personnes  délicates,  ayant  des  tendances  à  la  névro- 
pathie,  les  eaux  tbermales  simples  sont  préférables. 

68*^  Leucoppliée.  —  La  leucorrhée  i^résenie  bien  des 
variétés  et  peut  être  le  résultat  de  troubles  morbides, 
généraux  et  locaux.  Les  variétés  les  plus  simples  sont  :  la 
leucorrhée  riilraire  et  vaginale,  toutes  deux  plus  ou  moins 
de  nature  catarrhale.  Si  ces  affections  ne  cèdent  pas  à  un 
traitement  ordinaire  à  domicile,  on  peut  employer  avec 
succès  les  eaux  alcalines  cblorurées  telles  que  celles 
d'Ems,  de  laBourboule,  de  St-Nectaire,  etc.;  si  elles  sont 
liées  à  la  constipation,  les  eaux  cblorurées  sont  préféra- 
bles et,  dans  le  cas  d'anémie,  il  faut  recourir  aux  eaux 
ferrugineuses.  Un  traitement  bydrotbérapique  rationnel 
est  souvent  utile.  []n  séjour  dans  un  climat  tonique  doit, 
si  c'est  possible,  suivre  la  saison  tbermale. 

La  leucorrhée  cervicale  et  surtout  les  leucorrhées  in- 
tra-utérine et  tubaire  sont  beaucoup  moins  justiciables 
du  traitement  balnéaire,  excepté  dans  les  cas  où  le  trai- 
tement peut  faire  disparaître  la  congestion  abdominale 
(eaux  cblorurées  et  parmi  les  eaux  sulfatées  alcalines, 
Franzensbad  et  Elster)  ;  s'il  faut  améliorer  l'état  du  sang, 
on  prescrira  les  eaux  ferrugineuses  ;  pour  soulager  les 
douleurs  et  l'hyperesthésie,  les  eaux  thermales  simples  et 
les  eaux  thermales  chlorurées  gazeuses. 


—  ol8  — 

69*^  Maladies   de  l'atéras  et  des  annexes.    — 

La  plupart  des  maladies  de  F  utérus  ne  se  prêtent  pas  au 
traitement  par  les  eaux  minérales.  Il  faut  en  exclure 
toutes  les  affections  aiguës  aussi  bien  que  les  prolapsus 
utérins  et  autres  déplacements,  excepté  si  ces  derniers 
sont  létrers  et  dus  au  relâchement  des  tissus  :  dans  ce 
dernier  cas,  pour  les  personnes  obèses,  les  eauxalcalino- 
sulfatées  et  les  bains  de  boue  de  Franzensbad  donnent 
quelquefois  de  bons  résultats  :  pour  les  personnes  anémi- 
ques il  faut  prescrire  l'usage  interne  d"eaux  ferrugineuses 
avec  des  bains  d'eaux  ferru2fineuses  ç^azeuses  ou  les  eaux 
chlorurées.  Beaucoup  d'affections  chroniques  de  l'utérus 
et  de  ses  annexes  sont,  comme  le  dit  le  D^  T.  M.  Mad- 
den  (1),  associées  à  des  maladies  goutteuses  et  scrofuleu- 
ses  constitutionnelles  ou  dépendent  de  ces  dernières. 
Ces  maladies  chroniques,  aussi  bien  que  l'anémie  et  les 
affections  nerveuses  fonctionnelles,  peuvent  souvent  être 
combattues  par  des  eaux  minérales  appropriées  et  par 
une  cure  balnéaire. 

Dans  la  résolution  incomplète,  après  Taccouchement  ou 
ravortement,dans  lesendométritesjesmétrites  etlespéri- 
paramétrites  chroniques,  dans  les  cas  de  reliquats  d'in- 
flammations pelviennes,  Tusage  circonspect  des  eaux  chlo- 
rurées,telles  que  celles  de  Kreuznach,  Woodhall,  Kissin- 
gen,Chatel-Guyon,Reichenhall,  etc..  et  des  eaux  alcalines 
chlorurées  d'Ems,  Royat,  Sl-Xectaii-e,  etc.,  avec  un  long 
repos  des  parties  malades,  est  fréquemment  suivi  de  suc- 
cès. A  Toccasion,  après  les  eaux  de  cette  classe,  les  eaux 
ferrugineuses  (Spa,  Schwalbach,  Pyrmont,  etc.)  peuvent 
être  recommandées  comme  traitement  complémentaire. 

70°  Fibromes  de  l'utérus.  —  Les  eaux  de  Kreuz- 
nach jouissent  d'une  grande  réputation  dans  le  traitement 

(1)  The  Scalpel,  avril  1897. 


—  519  — 

des  fibromes  utérins.  II  est  difficile  de  comprendre  com- 
ment des  eaux  et  des  bains  chlorurés  peuvent  réellement 
exercer  de  bons  elTets  sur  ces  tumeurs,  mais  beaucoup  de 
gynécologistes  impartiaux  (parmi  eux  feu  le  D'  Maltbews 
Duncan)  nous  ont  assuré  avoir  maintes  fois  retiré  de 
grands  avantages  de  ce  traitement  pour  leurs  malades  ; 
ils  ont  surtout  constaté   une    diminution    notable  des 


menorrliaiTies. 


Une  telle  expérience  doit  être  acceptée,  et  nous  sommes 
disposés  à  l'expliquer  par  l'amélioration  survenue  dans 
la  circulation  de  tous  les  organes  abdominaux,  y  compris 
l'utérus,  et  peut-être  aussi  par  l'absorption  des  produits 
inflammatoires  situés  autour  de  la  tumeur.  Nous  n'avons 
cependant  jamais  constaté  la  disparition  complète  d'une 
tumeur  fibreuse  par  suite  du  traitement  par  les  eaux 
minérales,  avant  l'entière  cessation  de  la  menstruation. 

71°  Tendance  à  l'avorteiuent.  —  Les  femmes 
demandent  souvent  un  conseil  pour  combattre  la  tendance 
à  l'avortement.  Si  cette  disposition  est  liée  à  l'anémie  et  à 
la  débilité  générale,  les  eaux  recommandées  pour  ces 
maladies  sont  souvent  utiles;  mais  il  importe  de  conti- 
nuer le  traitement  pendant  longtemps,  et  il  faut  absolu- 
ment obtenir  une  guérison  complète  avant  de  risquer  une 
autre  grossesse. 

Si  les  avortements  proviennent  d'une  maladie  des 
reins,  le  traitement  par  les  eaux  minérales  ne  peut  être 
utile  que  dans  des  cas  exceptionnels,  tandis  que  le  régime 
et  l'hygiène  générale  sont  quelquefois  plus  utiles. 

Si  c'est  une  affection  valvulaire  avec  dilatation 'du 
cœur  qui  est  en  cause,  on  peut  essayer  le  traitement 
recommandé  pour  cette  maladie  (^  36).  Nous  avons  ob- 
servé deux  cas  où,  après  des  saisons  thermales  répétées, 
et  deux  ans  de  repos,  la  grossesse  suivit  son  cours  naturel. 

S'il  y  a  un  soupçon  bien  fondé  de  syphilis,  celle-ci 


-520  — 

doit  être  soignée,  et  nous  avons  alors  à  nous  décider  soit 
pour  un  traitement  à  domicile,  soit  pour  un  traitement 
spécial  lié  au  traitement  balnéaire. 

Hystérie.  —  V hystérie  est  fi'équemment  associée  à 
des  atïections  du  système  nerveux  de  la  femme.  Il  a  déjà 
été  question  de  cette  maladie  à  propos  des  troubles  du 
système  nerveux  (|  oO)  parmi  lesquels  il  faut  probable- 
ment la  ranger. 

72°  Stérilité.  —  La  stérilité  chez  la  femme  n'est  sus- 
ceptible du  traitement  hydro-minéral  que  dans  certains 
cas  déterminés.  Si  les  ovaires  ou  les  trompes  sont  altérés 
ou  très  malades,  ou  si  l'utérus  ou  le  vasjin  font  défaut,  il 
est  inutile  d'essayer  une  cure  balnéaire.  La  plupart  des 
maladies  de  l'utérus,  telles  que  le  développement  défec- 
tueux ou  les  déplacements,  ne  peuvent  pas  être  améliorées 
par  le  traitement  hydro-minéral.  Le  maximum  de  ce 
qu'on  peut  obtenir  par  la  balnéo-thérapie  dans  les  états 
chroniques  congestifs  ou  intlammatoires  de  Tutérus  et 
des  annexes,  a  déjà  été  indiqué  au  paragraphe  69.  Quel- 
ques eaux,  comme  les  eaux  alcalines  chlorurées,  peuvent 
êti'e  employées  dans  le  traitement  de  la  leucorrhée  et  neu- 
traliser Facidité  de  la  sécrétion  destructrice  des  sperma- 
tozoïdes ;  l'usage  prudent  de  douches  vaginales  que  l'on 
peut  y  joindre,  améliore  la  circulation  et  la  nutrition  de 
Tutérus.  Les  eaux  d'Ems  ont  acquis  une  grande  réputa- 
tion dans  ces  cas. 

En  dépit  de  ces  considérations,  qui  prouvent  combien 
le  traitement  thermal  a  des  indications  restreintes,  nous 
devons  reconnaître  qu'il  est  des  cas  nombreux  dans  les- 
quels un  traitement  balnéaire  bien  dirigé  et  continué 
longtemps  et  un  traitement  climatérique  ont  été  suivis 
de  fécondation  ;  ajoutons  qu'une  première  grossesse  a  été 
suivie  en  temps  normal  d'autres  grossesses  avec  ou  sans 
l'aide  d'un  nouveau  traitement  balnéaire  et  climatérique. 


—  521  — 

On  nous  a  souvent  dit  que  ces  résultats  amoindrissent 
ou  contredisent  nos  restrictions  sur  l'usage  des  eaux  dans 
le  traitement  de  la  slérilité  ;  mais  les  quelques  considéra- 
tions qui  vont  suivi-e  pourront  peut-(Hre  montrer  que  ces 
bons  résultats  peuvent,  dans  quelques  cas  du  moins,  être 
interprétés  d'une  autre  manière.  Nous  avons  constaté  les 
excellents  eiïets  produits  par  Tusage  d'eaux  très  diffé- 
rentes, telles  que  celles  d'Ems,  Spa,  Scliwalbach,  St- 
Moritz,  Kissingen,  llombourg,  Franzensbad,  Uippold- 
sau,  Griesbach,  Baden-Baden,  Buxton,  Plombières,  St- 
Sauveur,  Gastein,  Wildbad,  Ragatz. 

Il  en  a  été  de  même  après  un  long  séjour  au  bord  de  la 
mer,  avec  ou  sans  bains.  Nous  avons  encore  constaté 
des  résultats  très  favorables  après  un  séjour  prolongé 
dans  les  Alpes,  la  Forêt-Noire,  les  Pyrénées,  en  Egypte 
et  en  Algérie,  sans  l'usage  d'aucune  eau  minérale,  et  aussi 
après  de  longs  voyages  en  mer. 

Nous  devons  ajouter  que,  dans  presque  tous  les  cas 
auxquels  nous  avons  fait  allusion,  nous  avons  obtenu  les 
mêmes  résultats  en  provoquant  de  longues  séparations 
entre  la  femme  et  le  mari,  et  c'est  à  cette  circonstance  que 
nous  sommes  tentés  d'attribuer  une  grande  part  du  suc- 
cès. Cette  interprétation,  nous  pouvons  le  dire,  était  par- 
tagée par  quelques  médecins  que  nous  avons  consultés  à 
ce  sujet,  et  avec  lesquels  nous  avons  plus  tard  discuté  les 
résultats  ;  nous  pourrions  citer  entre  autres,  le  D""  Addi- 
son  et  sir  William  Gull.  Ce  dernier  avait  l'babitude  de 
dire  qu'au  moyen  âge  les  grandes  dames  qui  n'avaient 
pas  d'enfants,  et  désiraient  un  héritier,  étaient  souvent 
envoyées  avec  leurs  suivantes,  mais  sans  leurs  maris,  à 
des  pèlerinages  éloignés  pour  demander  la  cessation  de 
leur  stérili  té,  et  que  leurs  prières  étaient  souvent  exaucées, 
c'est-à-dire  que  quelque  temps  après  leur  retour  elles  de- 
venaient enceintes. 


—  5-22  — 

La  comparaison  de  cesdonnées  avec  les  résultats  obtenus 
par  le  traitement  balnéaire  et  cl imatérique,  permet  d'ex- 
pliquer les  faits  de  la  manière  suivante.  Pai"  le  voyage  à 
des  sanctuaires  consacrés  et  par  le  traitement  balnéaire  et 
climatérique  ,  la  santé  des  femmes  s'améliore  et  cette 
amélioration  est  grandement  secondée  par  Tinfluence 
puissante  de  l'espérance  ;  par  la  longue  séparation  du  mari 
et  l'absence  d'excitation,  les  organes  sexuels  ont  bénéficié 
d'un  repos  complet  ;  la  vigueur  du  mari  s'en  accroît 
d'autant,  et  de  cette  manière  l'union  sexuelle  devient  fé- 
conde. 


CHAPITRE  XXI 

Stations  pour  cure  complémentaire 
après  le  traitement  balnéaire. 


Il  est  très  important  d'étudier  la  nature  et  la  position 
delà  station  climatérique  à  choisir,  comme  lieu  de  repos, 
pour  faire  une  cure  complémentaire  après  les  divers  trai- 
tements d'eaux  minérales.  Mais  il  est  difficile  de  formuler 
des  règles  générales  ;  chaque  cas  doit  être  envisagé  d'une 
façon  spéciale,  suivant  la  constitution  et  le  tempérament 
des  malades.  Ceux  qui  ont  suivi  des  traitements  dans  des 
stations  d'eaux  assez  actives,  doivent  se  reposer  plus 
longtemps,  dans  une  localité  de  transition,  que  ceux  qui 
ont  pris  des  eaux  moins  énergiques;  mais  on  observe 
de  grandes  différences  chez  les  malades  eux-mêmes,  et 
ce  sont  ces  conditions  individuelles  qui  guideront  le 
médecin  dans  le  choix  d'une  station  climatérique  ;  il  devra 
se  baser  sur  ces  données  pour  fixer  la  durée  de  la  cure 
complémentaire.  Quelques  malades  sont  si  faibles,  au 
début  du  traitement  que,  même  après  un  traitement 
hydro-minéral  très  court,  ils  ont  absolument  besoin  d'un 
long  repos.  Dans  ce  cas  la  localité  choisie  pour  la  cure 
complémentaire  ne  devra  pas  être  trop  éloignée  de  la  sta- 
tion thermale. 

Stations  de  grande  altitude.  —  Quoique  l'al- 
titude d'une  station  soit  très  importante,  il  y  a  beau- 
coup d'autres  circonstances  qui  méritent  également  d'être 


—  524  — 

prises  en  considération.  Il  faut  savoir,  par  exemple,  si 
elle  est  située  sur  le  versant  sud  ou  sur  le  versant  nord 
d'une  chaîne  de  montagnes,  ou  sur  un  sommet,  si  elle 
est  exposée  aux   vents   froids  ou   abritée  ;  si  Talmos- 
plière  y  est  ordinairement  calme  ou  agitée,  si  le  sol  y 
est  sec  ou  humide,  s'il  y  a  des  forêts  dans  le  voisinage 
immédiat  et  encore  si  ces  forêts  sont  formées  de  pins 
ou  d'arbres  à  feuillage  caduc,  si  l'eau  est  pure  et  abon- 
dante, si  elle  est  dure  ou  douce,  si  le  ciel  est  générale- 
ment serein  ou  s'il  est  obscurci  par  des  nuages,  si  les 
brouillards  sont  fréquents,  si  l'air  est  pur  de  toute  pous- 
sière  ou   chargé  d'impuretés  à  cause  du  voisinage  de 
routes  poudreuses,  si  l'air  est  aseptique  ou  s'il  est  impur 
en  raison    du   voisinage    de  grandes   villes,    d'usines 
ou  de  marais.  Dans  presque  tous  les  cas,  il  sera  encore 
nécessaire  de  s'informer  au  préalable  si  les  aménagements 
sont  bons  et  hygiéniques,  si  la  nourriture  et  la  cuisine 
sont    satisfaisantes.    On    devra    encore    s'enquérir   des 
moyens   d'accès,   par   chemin  de  fer,  par  bonne  route 
carrossable  ou  par  simple  sentier  muletier,  et  de  la  lon- 
gueur du  trajet  ;  des  excursions  variées  à  faire  dans  le 
voisinage,  et  des  facilités  de  locom.otion  ;  il  faudra  savoir 
si  l'on  aura  à  sa  disposition  des  voitures,  des  mulets,  des 
ânes,  ou  si  l'on  sera  dans  l'obligation  d'aller  à  pied  ;  il 
faudra  se  renseigner  aussi  sur  la  nature  des  promenades, 
savoir  si  elles  sont  en  terrain  plat,  s'il  y  a  des  montéeset 
des  descentes  ;  tâcher  d'apprendre  si  l'on  mène  dans  la 
station  une  vie  mondaine, si  on  peut  y  faire  de  la  musique, 
y  danser,  y  jouer  ;  enfin  si  l'on  peut  y  canoter  ou  s'adonner 
au  plaisir  de  la  pêche  ou  de  la  chasse.  Nous  avons  à  peine 
besoin  de  dire  qu'il  est  très  important  de  savoir  si  on 
pourra  rencontrer  un  bon  médecin  dans  la  localité. 

Cette  liste  de  desiderata  est  longue.  Il  serait  néanmoins 
aisé  de  l'augmenter  encore.  Le  médecin  qui  indique  à  son 


—  525  — 

malade  une  station  climatérique  pour  une  cure  complé- 
nienlaire,  devrait  connaître  la  station  qu'il  recommande, 
soit  par  une  visite  personnelle,  soit  par  les  rapports  de 
gens  compétents. 

Il  y  a  cependant  quelques  points  sur  lesquels  nous 
pouvons  demeurer  dans  le  doute.  Ainsi  les  aménagements 
hygiéniques  peuvent,  du  jour  au  lendemain,  ne  plus 
fonctionner  régulièrement  :  une  épidémie  peut  régner 
dans  la  localité  choisie  ;  le  personnel  des  hôtels  peut  être 
modifié  ;  une  station  habituellement  agréable  peut  chan- 
ger du  tout  au  tout  par  suite  des  mauvaises  affaires  de  la 
direction. 

Quand  il  s'agit  de  malades  chez  lesquels  le  cœur  et  les 
vaisseaux  sanguins  fonctionnent  bien  et  qui  sont  indem- 
nes de  toute  maladie  organique  grave,  il  n'y  a  pas  à 
craindre  un  voyage  un  peu  long  et  on  peut  recommander 
des  localités  dont  Tair  est  stimulant,  et  qui  sont  à  une 
grande  altitude  (de  1. 100  à  2.150  mètres)  même  s'il  n'y 
a  pas  de  promenades  à  terrain  plat.  Nous  devons  cepen- 
dant nous  rappeler  que  certaines  personnes  ne  supportent 
pas  le  séjour  des  grandes  altitudes  qui  produit  chez  elles 
de  l'excitation,  de  l'inappétence,  de  la  perte  de  poids  et  de 
sommeil.  Ce  sont  surtout  les  personnes  nerveuses  qui 
subissent  cette  influence.  Il  ne  faut  pas  conseiller  les 
o;randes  altitudes  à  ces  malades. 

A  l'exception  de  cette  classe  de  malades,  presque 
toutes  les  localités  mentionnées  au  chapitre  XVIII, 
groupe  I,  conviennent  en  tant  que  climat  considéré  en 
lui-même. 

Cependant  comme  il  importe  toujours  de  tenir  compte 
de  l'état  psychique  des  malades,  on  recommandera  à  tous 
ceux  qui  sont  déprimés  moralement,  des  localités  où  ils 
peuvent  trouver  des  distractions.  Les  stations  climatéri- 
ques  de  la  Haute-Engadine  possèdent  non  seulement  de 


—  526  — 

bons  hôtels,  fréquentés  par  beaucoup  de  personnes  agréa- 
bles, mais  aussi  de  bonnes  routes  carrossables,  permettant, 
de  faire  de  belles  promenades  en  voiture  dans  différentes 
directions. Sous  ce  rapport  TEngadine  n'est  égalée  par  au- 
cune autre  contrée  de  l'Europe.  On  trouve  aussi  de  bons 
hôtels,  de  beaux  panoramas  et  une  société  agréable  dans 
quelques  autres  stations  de  grande  altitude  du  Tyrol  ou  de 
la  Suisse,  maison  n'y  a  pas  tout  à  fait  les  mêmes  facilités 
pour  les  promenades  en  voiture.  Nous  citerons  Sulden  et 
Trafoi  dans  le  district  d'OrtIer  ;  la  vallée  de  Davos  et 
Arosa  dans  les  Grisons  ;  Belalp,  Eggischhorn,  RitTel  Alp 
et  Zermatt,  Montana  et  Gaux  dans  le  Valais  ;  Mûrren  et 
leGurnigel  dans  l'Oberland  Bernois  ;  Rigi-Scheideck,  Ri- 
gi-Kaltbad  et  Rigi-First  sur  le  Rigi. 

Pour  toutes  les  personnes  qui  se  contentent  d'hôtels 
paisibles  et  ne  recherchent  pas  la  société  anglaise,  il  faut 
recommander  la  plupart  des  autres  stations  climatériques 
mentionnées  dans  le  groupe  I  du  chapitre  XVIII. 

Stations  d'altitude  moyenne.  —  Si  le  cœur  du 
malade  est  dilaté  et  faible,  il  faut  éviter  les  grandes  alti- 
tudes et  les  stations  où  il  n'y  a  pas  de  promenades  à  terrain 
plat.  Les  altitudes  moyennes  (de  300  à  HOO  mètres),  avec 
possibilité  de  faire  de  l'exercice  sur  un  terrain  horizontal 
ou  en  pente  très  douce  sont  préférables  aux  stations  si- 
tuées à  de  faibles  altitudes  et  même  au  bord  de  la  mer. 
Nous  recommandons  surtout  les  localités  suivantes  :  dans 
la  Foret  Noire  :  Badenweiler,  Rippoldsau,  Griesbach, 
Petersthal,  Freudenstadt,  Tilisee,  Wildbad,  Herrenalb 
et  Teinach  ;  dans  la  Forêt  de  Thuringe  :  Friedrichroda, 
Tabarz,  Liebenstein,  Ruhla,  Oberhof,  llmenau,  Elgers- 
burg,  etc.  ;  dans  les  montagnes  du  Hai'z  :  Harzburg, 
Wernigerode,  Ilsenburg,  Gernrode,  Alexisbad,  Blanken- 
burg,Ballenstedt.GlauSthal,  Andreasberg;  dans  les  monta- 
gnes des  Vosges  :  le  Hohwald,  Gérardmer  ;  dans  le  Fichtel- 


—  527  — 

gebirge:  Alexandersbad,  Berneck  ;  dansleTaunus  :  Kœ- 
nigsteiii,  Sclilangenbad,  Scliwalbacli  et  llombourg. 

Au  nord  des  montagnes  de  la  Bavière,  il  y  a  quelques 
stations  agréables  pour  cette  classe  de  malades,  telles  que 
Starnberg  et  Tegernsee,  sur  les  lacs  de  ces  mêmes  noms; 
le  Salzkammergut  et  son  voisinage  contiennent  des  loca- 
lités utiles  et  cbarmantes  :  Salzburg,  Gmunden,  Iscbl, 
AusseeetAlt-Aussee,  St-Wolfgang  (sur  le  lac  de  St-Wolf- 
gang),  Hallstatt,  Zell-am-See  ;  les  régions  centrale  et 
septentrionale  du  Tyrol  (avec  les  parties  avoisinanles  de 
la  Bavière)  sont  très  riclies  en  stations  de  ce  genre  ;  nous 
mentionnerons  seulement  Innsbruck,  Achensee,  Bruneck, 
Partenkirclien,  Garmiscb  et  Kaïzenbacb  (les  trois  der- 
nières en  Bavière). 

En  Suisse  (et  dans  la  partie  de  la  France  qui  Tavoisine) 
on  peut  utiliser  un  certain  nombre  de  localités  d'altitude 
moyenne  pour  une  cure  complémentaire,  quoiqu'elles 
n'ofïrent  pas  toutes  des  promenades  à  terrain  plat  pour 
les  malades  atteints  d'une  grande  faiblesse  cardiaque. 
Nous  citerons  le  Grindelwald,  St-Gervais  (village),  Gha- 
monix,  Argentière,  Les  Avants  et  Glion  (au-dessus  de 
Montreux),  MacolinouMagglingen  (au-dessus  de Bienne), 
Engelberg,  Biirgenstock,  Axenstein,  Axenfels,  Seelisberg, 
Seewis,  Thusis,  Ragatz,  Le  Prese  et  Heiden.  On  pourrait 
beaucoup  augmenter  cette  liste. 

Chez  les  malades  atteints  d'bypertrophie  du  cœur,  les 
différences  individuelles  sont  parfois  très  grandes;  il  est 
des  malades  qui  ne  supportent  pas  une  altitude  au-dessus 
de  400  mètres,  tandis  que  d'autres  se  trouvent  très  bien 
à  900  mètres  d'altitude  et  au-dessus.  Dans  les  alïections 
mi  traies  bien  compensées  les  grandes  altitudes  sont  sou- 
vent aussi  bien  supportées  que  si  le  cœur  était  parfaite- 
ment normal. 


.-)2J«  — 


Statioiiis  pour  les  malades  atteints  de  ma- 
laria. —  Les  paludéens  qui  ont  subi  un  traitement 
thermal  devraient  toujours  faire  un  long  séjour  dans 
quelque  localité  indemne  de  malaria. 

Les  stations  de  grande  altitude  produisent  ordinaire- 
ment de  meilleurs  résultats  que  les  stations  de  faible  alti- 
tude, principalement  celles  qui  sont  situées  dans  le  voi- 
sinage immédiat  de  grands  glaciers,  telles  que  le  Mon- 
tanvert,  Belalp,  Rieder-Furka,  Eggischhorn,  Pontresina, 
et  Arolla. 

Stations  ponr  les  malades  atteints  de  rlin- 
matisine  chronique  et  d'arthrite  rhumatoïde. 

—  Les  malades  atteints  d'arthrite  rhumatoïde  chronique 
et  de  rhumatisme  chronique  méritent  une  grande  atten- 
tion. Si  le  cœur  est  sain,  il  n'y  a  pas  cà  redouter  les 
grandes  altitudes,  quoique  chez  beaucoup  de  malades  les 
altitudes  plus  basses  soient  préférables  ;  mais  il  est  essen- 
tiel de  choisir  des  stations  sèches  et  ensoleillées  telles 
que:  Les  Avants,  Glion  et  Gaux  (au-dessus  de  Montreux)  ; 
St-Beatenberg  fau-dessus  du  lac  deThounei;  leGarnigel; 
Seewis  ;  Pontresina  ;  Maloja  ;  Rigi-First  etRigi-Kaltbad; 
et  les  localités  situées  sur  les  hauteurs  dominant  la  vallée 
du  Rhône,  qui  ont  été  déjà  mentionnées,  ainsi  que  Bor- 
mio,  Courmayeur  et  Monte-Generoso,  au  sud  de  la  chaîne 
principale  des  Alpes.  Gomme  altitudes  plus  faibles,  nous 
citerons  Les  Corbières  (au-dessus  d'Aix-les-Bains),Baden- 
weiler,  Hombourg,  Royat  et  la  plupart  des  stations  des 
Pyrénées. 

Pour  bon  nombre  de  malades  atteints  de  rhumatisme 
un  long  séjour  au  bord  de  la  mer,  après  une  saison  d'eaux 
minérales,  est  préférable  à  un  séjour  dans  des  stations 
climatériques  de  montagnes  ;  cette  action  favorable  est 
due  aux  influences  toniques  de  l'air  de  la  mer  sur  la  peau. 
Il  faut,  toutefois,  s'abstenir  de  prendre  des  bains  de  mer 


—  529  — 

après  l'emploi  d'eaux  actives, telles  que  celles  de  Karlsbad, 
Marienbad,  Taras] i,  Franzensbad  et  Kissingen. 

Statioii««  pour  les  malades  atteints  d'empiiy- 
sèiiie  et  de  l»i*oiicliite .  —  Les  malades  atteints  d'em- 
physème et  de  bronchite  chronique  ne  supportent  que  les 
altitudes  moyennes  et  il  est  nécessaire  de  choisir  pour  eux 
des  localités  à  l'abri  du  vent  et  de  la  poussière,  situées 
autant  que  possible  au  milieu  ou  dans  le  voisinage  de 
grandes  forêts  et  de  préférence  de  forêts  de  sapins.  Telles 
sont  :  Flimser  Waldhâuser  (trop  élevé  dans  les  cas  très 
graves),  Ragatz  et  Weissenburg  en  Suisse  ;  Alt-Aussee, 
KreuthetAchensee,  etZell-am-See,  dans  les  Alpes  Orien- 
tales ;  les  stations  de  montaî^nes  du  Hartz  mentionnées 
ci-dessus;  Badenweiler, Baden-Baden,  Wildbad,  Teinach, 
Griesbach,  Rippoldsau,  etc. dans  la  Forêt-Noire;  leHohwald 
et  Gérardmer,  dans  les  Vosges  ;  Alexandersbad  dans  le 
Fichtelsrebirofe  ;Friedrichroda  etLiebenstein  dans  la  Forêt 
deThuringe  ;Schlangenbad  etKœnigsteindansleTaunus  ; 
Brûckenau  en  Franconie. 

Stations  qu'on  peut  reconiiiiaiider  après  une 
cure  tardive.  —  Quand  le  traitement  thermal  a  eu 
lieu  à  l'arrière-saison,  on  peut  choisir  pour  la  cure  com- 
plémentaire une  des  localités  les  plus  abritées,  voisines 
des  versants  méridionaux  des  Alpes  :  Meran  et  Botzen 
dans  le  Tvrol  ;  Locarno  et  Pallanza  sur  le  lac  Majeur; 
Cadenabbia,  Bellagio  et  Menaggio  sur  le  lac  de  Corne; 
Lugano,  Varèse,  etc.  ;  ou  encore  les  stations  voisines  des 
bords  des  lacs  de  la  Suisse  :  Ouchy  (Lausanne),  Vevey  et 
Montreux  sur  le  lac  de  Genève;  Lucerne,  Brunnen  et 
Gersau  sur  le  lac  de  Lucerne  :  Interlaken  et  Thouneprès 
du  lac  de  ce  nom. 

Stations  du  Royaume-Uni  .  —  Il  est  important 
parfois  que  la  cure  complémentaire  se  fasse  près  du 

34 


-  580  - 

domicile  liabituel  du  ïiialade  :  il  v  a,  en  Aiiçrlelerre,  en 
Ecosse,  dans  le  Pays  de  Galles,  en  Irlande,  de  nom- 
breuses localités  qui  conviennent  comme  résidence  après 
une  cure  thermale,  quoique  leur  altitude  ne  soit  pas  en 
général  assez  grande  dans  quelques  cas.  Beaucoup  d'en- 
tre elles  se  trouvent  dans  la  liste  des  stations  maritimes  ; 
d'autres  sont  indiquées  dans  le  chapitre  XVIII, groupe  III, 
parmi  les  stations  climatériques  de  l'intérieur  :  Buxton, 
Harrogate,  Tunbridge  Wells,  Gilsland  Spa,  Llandrindod, 
Llangammarch,Llanwrtyd,Strathpeffer  et  Bridge-of-Allan 
(toutes  ces  stations  sont  aussi  comprises  dans  les  bains 
ordinaires)  ;  Ilkley,  Ben  Rhydding,  Malvern,  Pitlochry, 
Griefî,  etc.  (mentionnées  également  au  chapitre  I,  parmi 
les  stations  destinées  au  traitement  hydrothérapique). 
On  trouve  aussi  des  stations  appropriées  dans  différents 
districts  du  comté  de  Surrey,  y  compris  les  environs  de 
Leith  Hill  et  les  collines  voisines  de  Red  Hill,  Reigate, 
Dorking,  Guildford,  Godalming  et  Haslemere  et  le  plateau 
élevé  s'étendant  deRed  Hill  vers  Test  àWesterham  etSeve- 
noaks  dans  le  comté  de  Kent.  Plus  loin  de  Londres  nous 
avons  :  les  environs  de  Glifton  dans  le  Gloucestershire  et 
de  Dartmoor  dans  le  Ûevonshire  ;  LIanberis  (près  Snow- 
donj.Llangollen, l'Hôtel  du  LakeYyrnwy, l'Hôtel  de  la  val- 
lée de  l'Elan,  et  d'autres  localités  dans  le  Pays  de  Galles  ; 
Braemar,  Ballater,  Forres,  etc.  en  Ecosse. 

Nous  dépasserions  les  limites  de  ce  livre  en  nous  éten- 
dant davantage  sur  les  conditions  climatériques  pour 
lesquelles  on  peut  recommander  ces  stations  comme  séjour 
de  cure  complémentaire  à  différents  malades  ;  mais  nous 
espérons  en  avoir  dit  assez  pour  guider  le  médecin  dans 
cette  importante  question. 

Précautions  à  prendre  pendant  la  cure  com- 
plémentaire. —  Quelle  que  soit  la  localité  recomman- 
dée, le  malade  doit  toujours  se  rappeler  qu'il  est  essentiel 


-  531  — 

de  rester  le  plus  de  temps  possible  au  grand  air,  d'éviter 
la  fatigue,  de  suivre  un  régime  sévère  et  de  se  vêtir  de 
manière  à  se  préserver  de  tout  refroidissement  (1). 

(1)  Ce  chapitre  XXT  fig-ure  déjà  en  grande  partie  dans  la  pre- 
mière partie  de  l'ouvrage,  mais  les  auteurs  l'ayant  complété, nous 
avons  cru  qu'il  v  aurait  avantage  de  le  reproduire  ici. 

A.  D.  —  P.  S. 


SUPPLÉMENT  (1) 


Température  des  sources.—  Les  températures  des 
sources  diffèrent  beaucoup  les  unes  des  autres.  Chaudes- 
Aiguës  (Cantal)  a  des  eaux  dont  la  température  est  au 
moins  de  82^  C,  et  Ax-les-Thermes  dans  les  Pyrénées 
possède  une  source  qui  a  77°  C.  Plus  rapproché  de  TAn- 
gleterre  il  y  a  une  source  à  Burtscheid,  à  côté  d'Aix-la- 
Chapelle,  dont  la  température  atteint  7o^  G.  Quelques 
eaux  de  la  Russie  sont  encore  plus  chaudes.  Selon  le 
D'"  F.  G.  Clemow,  la  température  des  eaux  de  Goriatche- 
vodsk  et  de  Bragoun,  dans  le  Caucase,  varie  de  88°  à 
9^°C.,  tandis  que  les  eaux  de  Bananin,  dans  le  Kamt- 
chatka, deKalvadjar,  dans  le  Caucase,  et  la  source  chaude 
de  Karkin,  dans  le  Transbaikal,  sont  toutes,  dit-on,  au 
point  d'ébullition,  ou  près  de  ce  point  ;  mais  elles  sont 
dépassées  par  le  grand  Geyser  d'Islande  dont  l'eau,  à 
vingt  mètres  au-dessous  de  la  surface  du  sol,  a  une  tem- 
pérature de  124'' C,  beaucoup  au-dessus  du  point  d'ébul- 
lition  :  à  la  surface,  la  température  correspond  au  point 
d'ébullilion.  L'autre  extrême  est  maïqué  par  les  sources 
de  Yamarof,  dans  la  Sibérie  Oi'ientale,  dont  la  tempéra- 
ture n'est  que  de  1°9  C,  et  par  conséquent  légèrement 
au-dessus  du  point  de  congélation. 

(1)  L'ouvrage  était  en  cours  d'impression,  lorsque  les  auteurs 
anglais  ont  fait  paraître  une  nouvelle  édition  augmentée  d'un 
certain  nombre  d'additions.  Nous  les  donnons  ici  sous  forme  de 
supple'ment. 

A.  D.  —  P.  S. 


—  534  - 

Le  débit  considérable  de  quelques-unes  des  sources 
chaudes  est  extraordinaire,  et  pendant  l'hiver  les  habi- 
tants des  villes  comme  Ax  peuvent  les  utiliser  pour 
chautïer  leurs  maisons.  Au  point  de  vue  médical  les 
hautes  températures  sont,  bien  entendu,  sans  utilité,  et 
exigent  des  appareils  spéciaux  pour  refroidir  leau  avant 
de  pouvoir  l'employer  en  bains  ;  pour  des  usages  domes- 
tiques variés,  cependant,  et  pour  certains  métiers,  ces 
eaux,  surtout  si  le  débit  est  abondant  comme  à  Ax-les- 
Thermes,  peuvent  avoir  une  grande  utilité. 

Bain»  île  soleil,  baîii.«»  de  lauiière  et  bains 
d'air.  —  Pendant  les  vacances  on  vit  d'ordinaire  une 
partie  du  temps  en  plein  air  ;  la  lumière  du  soleil,  com- 
prenant les  rayons  chimiques  invisibles, qui  pénètrent  pro- 
bablement plus  profondément  que  les  rayons  de  la  lu- 
mière oi'dinaire,  joue  un  certain  rôle  dans  les  bons  ré- 
sultats obtenus  par  la  vie  au  grand  air,  sans  doute  en 
augmentant  la  nutrition  générale  du  corps  et  en  rendant 
l'air  plus  aseptique  (1). 

On  a  cherché  à  obtenir  les  elïets  maximum  de  la  lu- 
mière et  de  l'air  pur  dans  certaines  localités,  telles  que 
Veldes,  où,  durant  le  temps  chaud,  les  malades,  en  réa- 
lité non  vêtus  ou  très  légèrement  habillés,  prennent  des 
bains  de  soleil  ou  d'air  (On  imite  aujourd'hui  artificielle- 

(1)  Le  Dr  N.  R.  Finsen,  de  Copenhague^  a  eu  Tinge'nieuse 
idée  d'utiliser  l'action  antiseptique  des  rayons  concentrés  de  la 
lumière  (du  soleil  et  de  Tare  électrique)  dans  le  traitement  du 
lupus  vulgaire.  Les  rayons  chimiques  pénétreraient  probable- 
ment la  matière  semi-gélatineuse  des  granulations  lupiques  et 
atteindraient  les  bacilles  tuberculeux  qui  sont  la  cause  de  cette 
affection.  Quelques  résultats  en  apparence  satisfaisants  sont  in- 
diqués par  Finsen  dans  la  Semaine  médicale,  1897,  p.  468. 

On  a  obtenu  des  résultats  analogues  avec  la  radiographie. 

A.  D.  —  P.  S. 


-  o35  - 

ment  la  chaleur  et  la  lumière  des  hains  de  soleil  par  des 
bains  de  iumièi-e  électrique)  (J).  Le  traitement  de  la  tu- 
i)erculose  pulmonaire,  l'un  des  plus  gi-ands  fléaux  de  IMiu- 
manité,  par  la  vie  en  plein  air>  Tair  pur  et  l'altitude  est 
heureusement  déjà  bien  connu.  Nous  avons  indiqué  ce 
point  spécial  et  l'emploi  des  bains  de  soleil  pour  mon- 
trer quelle  est  l'influence  du  climat  et  du  changement 
d'air  dans  le  traitement  thermal  oi'd inaire. 

St-Aniaiid  (Nord)  .  —  La  ville  (altitude  d'environ 
30  mètres)  est  située, entre  Lille  et  Valenciennes,dans  cette 
vaste  plaine  du  nord  de  la  France.  L'établissement  ther- 
mal est  environ  à  3  kilomètres  de  la  ville,  sur  le  bord 
d'une  large  forêt  dans  laquelle  il  y  a  de  nombreuses  pro- 
menades ombragées. 

Ses  eaux  fort  peu  minéralisées,  dont  la  Fontaine 
Bouillon  était  probablement  connue  des  Romains,  ont, 
suivant  l'analyse  de  Willm  de  1895,  une  minéralisation 
totale  de  1,3  pour  mille  (0,6  de  sulfate  de  calcium),  et 
sont  mieux  classées  dans  le  groupe  des  eaux  indifTérentes, 
bien  qu'elles  aient  une  légère  odeur  d'hydrogène  sulfuré. 
La  température  est  environ  de  21°  à  26''  C,  mais  il  est 
à  supposer  qu'elle  sera  plus  élevée  quand  les  sources 
seront  mieux  captées. 

L'eau  est  utilisée  en  boisson  aux  repas,  etc.  ;  mais 
St-Amand  est  principalement  connu  par  ses  bains  de 

(1)  Relativement  aux  bains  de  lumière  électrique  ou  de  cha- 
leur rayonnante  le  lecteur  peut  consulter  l'article  du  D""  J.  H. 
Kellog,  surintendant  du  Battle  Creek  sanatorium,  Michigan,  in 
Fortschritte  der  Hydrothérapie^  Winternitz  Festschrift,  Vienne 
et  Leipzig,  1897,  p.  12(3  :  ainsi  que  la  description  par  Kuehner 
dans  17?i^erna^  Idiii.  Rundschau,  avril  1894.  Le  D''  W.  S.  Hed- 
ley  de  Londres  a  aussi  inventé  un  appareil  avec  lumière  élec- 
trique pour  l'administration  locale  de  la  chaleur  rayonnante 
[Journal  of  Balneology,  janvier  1898,  p.  88). 


—  536  - 

boue  pour  lesquels  on  emploie  une  terre  spéciale  ex- 
traite du  voisinage  des  sources.  Cette  terre  renferme  du 
carbonate  de  fer  et  une  proportion  considérable  d'bydro- 
gène  sulfuré;  elle  est  préparée  pour  être  utilisée  avec 
l'eau  thermale.  On  donne  les  bains  à  une  température 
d'environ  37°  G.  ou  même  plus  élevée.  On  les  prend  le 
matin  de  bonne  heure  ;  on  les  fait  chauffer  la  veille. 

La  plupart  des  malades  prennent  leurs  bains  de  boue 
dans  un  vaste  bâtiment  circulaire  (la  rotonde).  Le  plan- 
cher est  divisé  en  un  grand  nombre  de  compartiments  ; 
chaque  compai'timent  est  rempli  d'une  certaine  quantité 
de  boue  destinée  à  chaque  baigneur  au  commencement 
de  son  traitement;  un  malade  ne  peut  ainsi  se  baigner 
dans  de  la  boue  déjà  utilisée  par  un  autre  baigneur  ;  un 
lot  unique  de  boue  suftit  à  un  malade  pour  sa  cure  bal- 
néaire complète.  Les  malades  séjournent  de  une  demi- 
beure  à  cinq  heures  dans  la  boue  ;  ils  peuvent  y  lire  et 
écrire  ou  bien  causer  ou  jouer  aux  cartes  avec  leurs  voi- 
sins ou  se  distraire  autrement.  La  partie  du  corps  non 
immergée  est  recouverte  d'un  vêtement  ample.  Pour  en- 
trer dans  le  bain  et  le  quitter  on  peut  baisser  des  rideaux 
autour  de  chaque  compartiment;  les  malades  peuvent 
aussi,  s'ils  le  préfèrent,  se  baigner  dans  des  salles  parti- 
culières. Les  bains  sont  nécessairement  suivis  d'un  bain 
ordinaire  très  court  ou  d'une  douche  destinée  à  entraîner 
la  boue. 

On  peut  également  faire  usage  d'un  traitement  hydro- 
thérapique,  de  massage,  etc.  d'après  les  indications  du 
médecin. 

On  emploie  les  bains  de  boue  dans  le  traitement  de 
l'arthrite  rhumatismale  et  des  affections  rhumatismales 
chroniques,  des  névralgies,  des  raideurs  articulaires  d'o- 
rigine traumatiqueetdans  certaines  maladies  chroniques 
de  la  peau.  H.  Thiroux  signale  les  excellents  résultats 


—  537  — 

qu'il  a  obtenus  pour  alténuer  les  troubles  trophiques 
associés  à  Tétat  variqueux  des  membres  iulérieurs  (eczé- 
ma variqueux,  etc.).  Dans  le  traitement  de  quelques  af- 
fections nerveuses  et  surtout  des  douleurs  du  tabès  les 
bains  de  boue  donnent  ésjalement  des  résultats  satisfai- 
sants. 

Saison:  De  juin  à  la  fin  de  septembre. 

Accès  :  La  station  de  St-Amand  est  sur  le  chemin  de 
fer  de  Lille  à  Valenciennes.  Il  y  a  aussi  une  station  plus 
rapprochée,  Fontaine-Bouillon,  sur  une  ligne  locale. 

Installation  :  satisfaisante.  Il  y  a  en  projet  des  addi- 
tions et  des  modifications  considérables. 

Plombières  (Vosges).  —  La  ville  (altitude  400  mè- 
tres) est  bâtie  sur  les  bords  de  l'Augronne,  dans  une 
vallée  assez  resserrée  des  Vosges.  Les  eaux  appartien- 
nent à  la  classe  des  eaux  thermales  simples  (2d«  à 
68*^5  0.),  mais  elles  renferment  de  faibles  quantités  d'ar- 
senic. Quelques  sources  donnent  une  sensation  onctueuse 
particulière,  due  à  la  présence  de  silicate  d'aluminium; 
pour  cette  raison  on  les  désigne  sous  le  nom  de  sources 
savonneuses. 

Il  y  a  plusieurs  établissements  de  bains  ;  le  mieux  ins- 
tallé est  celui  construit  sous  le  règne  de  Napoléon  III. 
Un  ancien  sudatorium  romain,  réuni  maintenant  à  l'éta- 
blissement Stanislas,  est  encore  utilisé  comme  bain  de 
vapeur  chaud  ;  la  vapeur  cbaude  est  fournie  par  l'eau 
thermale  naturelle.  C'est  grâce,  en  grande  partie,  à  l'in- 
fluence de  l'empereur  Napoléon  III  que  l'établissement 
est  redevable  de  ses  améliorations  modernes. 

Les  indications  sont  celles  du  traitement  thermal  simple 
en  général  .  Les  eaux  sont  employées  dans  une  certaine 
mesure  en  boisson  et  en  inhalation,  mais  principalement 
sous  forme  de  bains  chauds  sédatifs  et  de  douches  chau- 
des sédatives.  On  prescrit  le  massage  quand  il  estnéces- 


—  538  - 

saire;  les  bains  de  vapeur  sont  utilisés  clans  quelques 
cas  de  rhumatisme.  Les  salles  d'inhalation  sont  installées 
d'après  le  système  Wassmuth,  introduit  d'abord  d'Alle- 
magne en  France  à  Menton.  Parfois  on  emploie  comme 
boisson,  à  la  place  deTeau  thermale  ordinaire,  la  source 
de  Bourdeille, ferrugineuse, peu  minéralisée,  non  gazeuse. 

Plombières  a  une  bonne  réputation  dans  le  traitement 
de  la  gastralgie,  de  la  dyspepsie  nerveuse,  de  Fentérite 
catarrhale  chronique,  de  la  diai-rhée  chronique  et  des 
troubles  nerveux  fonctionnels,  principalement  chez  les 
sujets  arthritiques. 

On  a  employé  aussi  les  bains  dans  le  traitement  des 
reliquats  chroniques  des  péritonites  localisées,  et  surtout 
des  suites  de  la  pérityphlite (appendicite). 

La  saison  de  Plombières  dure  de  la  tin  de  mai  au  mi- 
lieu d'octobre.  Les  matinées  sont  le  plus  souvent  occu- 
pées par  le  traitement  thermal,  et  le  temps  entre  le  repas 
de  midi  (à  11  h.  ou  midi)  et  le  dîner  (à  6  h.  ou  7  h.) 
est  ordinairement  employé  à  des  promenades  ,  excur- 
sions, etc.  Il  y  a  d'intéressantes  excursions  à  faire  dans 
le  voisinage.  Parmi  les  plus  courtes  il  y  a  la  promenade 
en  pente  douce  d'une  heure  et  demie  à  travers  une  belle 
forêt  jusqu'à  la  fontaine  du  roi  Stanislas. 

Accès  :  Laon,  Reims,  Nancy  et  Epinal.  Plombières  est 
le  terminus  d'un  embranchement  de  chemin  de  fer  qui 
part  d'Aillevillers,  station  de  la  ligne  d'Epinal  à  Belfort. 

Installation  :  bonne. 

Vicarella ,  23  kilom.  5  de  Rome,  possède  des  eaux 
thermales  dont  la  température  est  de  45°  G.  ;  elles  sont, 
dit-on,  les  Aquae  apollinares  des  Romains. 

Rheinfeldeii  (Suisse)  est  une  ville  ancienne,  agréa- 
blement située  (altitude  i^70  mètres)  dans  le  canton  d'Ar- 
govie.  Elle  est  placée  sur  la  rive  gauche  duRhin,  à  14  k.5 


—  580  - 

an-dessus  de  Bàle,  dans  la  portion  large  delà  vallée  du 
Rliin.  bornée  au  nord  par  la  Forêt  Noire  et  au  sud  par 
les  montagnes  du  Jura.  Le  climat  est  doux  et  assez  chaud 
en  été  ;  mais  les  forêts  avoisinantes  et  le  courant  du 
lleuve  donnent  de  la  fraîcheur. 

Rheinfelden,  comme  Droitwichen  Angleterre,  possède 
une  des  eaux  salines  concentrées  les  plus  fortes.  D'après 
l'analyse  du  professeur  Bolly,  son  eau  saline  contient 
»M  pour  100  de  chlorure  de  sodium,  avec  o  pour  1000 
de  carbonate  de  chaux;  le  poids  spécifique,  pris  à  la  tem- 
pératui-e  de  li*"  G.,  est  de  1,205.  L'eau  saline  de  Rhein- 
felden est  en  réalité  une  solution  saturée  de  chlorure  de 
sodium.  L'eau-mère  renferme  31  pour  100  de  chlorure 
de  sodium,  avec  3  pour  1000  de  chlorure  de  magnésium 
et  2  pour  1000  de  chlorure  de  calcium,  et  pour  cette  rai- 
son dilfère  de  Teau  saline  originelle  beaucoup  moins  que 
les  eaux-mères  qui  proviennent  d'eaux  chlorurées  plus 
faibles. 

Le  traitement  de  Rheinfelden  consiste  principalement 
en  bains  et  en  douches  d'eau  salée  ;  le  docteur  Keller  et 
d'autres  auteurs  ont  montré  que  Teau  saline  concentrée 
peut,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  être  utilisée  sans 
produire  d'irritation  excessive.  On  peut  aussi  faire  usage 
de  Ihydrothérapie  et  du  massage,  quand  il  y  a  lieu. 
Quelquefois  on  prescrit  des  applications  locales  avec  une 
serviette  imbibée  d'eau  salée  ou  d'eau-mère,  et  à  l'occa- 
sion on  peut  prendre  en  boisson  l'eau  salée,  mais  très 
diluée. 

Les  bains  sont  indiqués  dans  le  traitement  de  bon  nom- 
bre d'états  anémiques  et  cachectiques  qui  exigent  un  trai- 
temen-t  stimulant,  chez  les  enfants  scrofuleux  et  chez  les 
malades  lymphatiques.  Suivant  A.  Robin  de  Paris  et 
Keller  de  Rheinfelden,  les  bains  d'eau  saline  concentrée 
conviennent  dans  les  cas  de  chlorose  où  les  processus 


—  540  — 

d'oxydation  organiques  se  font  inconiplctement  et  où  les 
matières  azotées  ne  sont  pas  suffisamment  utilisées. Rhein- 
felden  peut  être  utile  aussi  dans  le  traitement  des  conva- 
lescences prolongées,  dans  les  cas  où  il  y  a  des  reliquats 
d'intlammation  pleurélique  ancienne  et  dans  beaucoup 
d'affections  rhumatismales  chroniques.  La  saison  est  de 
mai  à  la  fin  de  septembre. 

Accès:  Rheinfelden  est  une  station  du  chemin  de  fer 
de  Bàle  à  Zurich  ;  tous  les  trains  s'y  arrêtent  y  compris 
les  express. 

Installation  :  excellente  ;  dans  la  ville  même  ou  de 
préférence  sur  le  côté  du  lleuve,  au-dessus  de  la  ville.  Il 
y  a  aussi  un  hôpital  très  bien  dirigé  pour  les  malades 
indigents  ;  il  est  situé  près  d'une  forêt  où  ils  peuvent  sé- 
journer en  plein  air. 

Bourboiiiie-les-BMins  (Hte-Marnej.  —  Bourbonne 
est  une  petite  ville  agréablement  placée  (altitude,  envi- 
ron 274  mètres)  sur  un  terrain  montagneux,  appartenant 
aux  Monts-Faucilles  ;  cette  petite  chaîne  est  reliée  aux 
montagnes  des  Vosges.  Par  suite  de  sa  position  monta- 
gneuse et  boisée  il  pleut  beaucoup  dans  cette  partie  de 
la  France. 

Les  eaux  thermales  ont  une  température  de  43°  à  66°C., 
et,  suivant  l'analyse  '1881)  de  AVillm  et  de  \yurtz,  elles 
contiennent  5,2  pour  1000  de  chlorure  de  sodium,  1,3 
pour  1000  de  sulfate  de  calcium.  0,08  pour  1000  de 
chlorure  de  lithium,  0,06  pour  1000  de  bromure  de  so- 
dium, et  de  petites  quantités  de  fer  et  de  manganèse. 
Tout  au  contraire  des  eaux  de  ^yiesbaden,  elles  ne  sont 
pas  gazeuses. 

Les  eaux  sont  employées  en  boisson  et  pour  l'usage 
externe.  Les  adultes  peuvent  absorber  deux  ou  trois 
verres  d  un  quart  de  litre  chacun  par  jour  :  on  boit  l'eau 
chaude  ou  froide. 


—  541  — 

Pour  fiisage  externe  Teau  est  principalement  utilisée 
sous  forme  de  bains  chauds  et  de  douches  chaudes.  Les 
douches  (5  à  10  minutesde  durée)  sont,  en  général,  don- 
nées au  malade  qui  est  allongé  sur  un  plan  incliné;  la 
pression  est  considérable  ;  il  se  produit  ainsi  un  effet 
mécanique,  bien  qu'on  ne  fasse  pas  de  massage  manuel 
conjointement  avec  la  douche  comme  à  Aix-les-Jiains. 
On  emploie  les  douches  dans  le  traitement  de  l'arthrite 
rhumatismale  chronique,  de  la  sciatique,  des  névral- 
gies, etc.,  et  on  les  dirige  principalement  sur  les  régions 
malades.  On  applique  un  traitement  semblable  aux  dif- 
férentes Jésions  résultant  d'anciennes  affections  des  os 
et  des  articulations.  On  pratique  le  massage,  en  dehors 
des  douches,  si  cela  est  nécessaire. 

Outre  l'arthrite  rhumatismale,  on  traite  à  Bourbonne 
beaucoup  d'états  scrofuleux  chez  les  enfants  et  certaines 
affections  des  organes  pelviens  chez  la  femme.  Les  bains 
chauds  ont  aussi,  comme  ceux  de  Barèges,  une  ancienne 
réputation  pour  la  guérison  des  plaies  et  des  ulcères 
chroniques. 

En  outre  de  l'établissement  thermal,  destiné  à  la  popu- 
lation civile,  il  y  a  un  excellent  établissement  et  un  hô- 
pital militaires.  La  saison  est  du  mois  de  mai  au  milieu 
d'octobre. 

Dans  le  voisinasse  il  va  deux  sources  froides  terreuses 
faiblement  minéralisées, la  source  Bavard  (Larivière-sous- 
Aigremont)  et  la  source  Maynard.  Ces  deux  sources  ont 
un  total  d'éléments  solides  d'environ  2,6  pour  1000; 
elles  ne  sont  pas  gazeuses.  La  première  contient  un  peu 
de  fer.  Elles  sont  utilisées  comme  eaux  de  table  cà  Bour- 
bonne et  on  suppose  qu'elles  ont  une  action  spéciale 
analogue  à  celle  des  eaux  de  Gontrexéville  dans  le  traite- 
ment  des  affections  des  voies  urinaires. 

Accès:  Bourbonne-les-Bains  est  le  terminus  d'un  petit 


—  542  — 

embranchement  de  chemin  de  fer  qui  part  de  Vitry, station 
du  chemin  de  fer  de  Chaumont  à  Yesoul. 
Installation  :  bonne. 

Loiis-le-Sauiiiei*  (Jura)  est  une  petite  ville  agréa- 
blement située,  à  une  altitude  d'environ  250  mètres,  dans 
une  lars^e  vallée  montameuse  sur  la  lisière  des  monta- 
gnes  du  Jura.  La  gare  est  sur  la  ligne  de  Besançon  à 
Lyon.  A  une  extrémité  de  la  ville  on  a  récemment  cons- 
truit un  établissement  de  bains  avec  bains  d'eau  saline 
concentrée,  installations  hydrothérapiques  et  petites  pis- 
cines de  natation  d'eau  salée.  L'eau  saline  concentrée, 
provenant  des  salines  de  Perrigny,  est  une  de.^plus  for- 
tes, après  celles  de  Droitwich  et  de  Rheinfelden  ;  elle 
contient  30o  pour  1000  de  chlorure  de  sodium,  avec  une 
minéralisation  totale  de  319  pour  1000  .  L'eau-mère, 
avec  une  minéralisation  totale  de  370  pour  1000,  contient 
6.9  pour  1000  de  bromures.  Il  y  a  aussi  une  eau  chloru- 
rée ferrugineuse,  provenant  d'une  source  appelée  le 
Puits  salé  :  on  la  prend  en  boisson  ;  elle  renferme  10  pour 
1000  de  chlorure  de  sodium,  1,1  de  chlorure  de  magné- 
sium, 1.6  de  carbonate  de  mao^nésium,  0,09  de  carbo- 
nate  de  fer,  avec  une  proportion  modérée  d'acide  carbo- 
nique et  des  traces  d'hydrogène  sulfuré. 

La  3Iotte-les-Ba,iiis  (Isère)  est  située  dans  une 
agréable  vallée  du  Dauphiné,  à  une  altitude  d'environ 
600  mètres.  La  gare,  qui  est  un  peu  plus  élevée  que  l'é- 
tablissement, est  à  37  kilomètres  de  Grenoble  sur  la 
ligne  de  La  Mure.  Les  deux  sources  chlorurées  très  chau- 
des (ol°  et  o8°5  G.)  émergent  à  peu  de  distance  des  bains  ; 
elles  contiennent  environ  3  pour  1000  de  chlorure  de 
sodium,  environ  1,3  pour  1000  de  sulfate  de  calcium, 
et  0,02  pour  1000  de  bromure  de  sodium. 

Les  eaux  sont  employées  en  boisson  et  pour  l'usage  ex- 


—  543  - 

terne.  On  les  utiliser  principalement,  sous  forme  de  bains 
et  de  douches,  dans  le  Iraitemenl  désaffections  rhumatis- 
males chroniques  et  douloureuses,  de  la  sciatique  et  des 
névralgies,  ainsi  que  de  différentes  maladies  chroniques 
des  organes  pelviens  de  la  femme.  L'établissement  ther- 
mal, qui  est  aussi  un  hôtel  (unancien  château  transformé), 
est  ouvert  de  juin  à  septembre. 

Salsoiiia$!^g-iore  (Province  de  Parme)  est  à  environ 
8  kilomètres  (:)()  minutes  en  tramway  à  vapeur)  de  Borgo 
san  Dannino,  gare  située  entre  Piacenza  et  Parme.  Il  est 
agréablement  situé,  à  160  mètres  d'altitude,  au  pied  des 
Apennins  ;  on  peut  faire  dans  le  voisinage  d'intéressan- 
tes excursions.  Ses  eaux  chlorurées  froides,  suivant  l'ana- 
lyse faite  en  1871  par  A.  Gibertini,  contiennent  131  pour 
1000  de  chlorure  de  sodium,  13  pour  1000  de  chlorure 
de  calcium,  4,9  pour  1000  de  chlorure  de  magnésium, 
0,2  pour  1000  de  bromure  de  magnésium,  0,06  pour 
1000  d"iodure  de  magnésium,  et  3,7  pour  1000  d'une 
substance  bitumineuse.  L'eau-mère  renferme  surtout  du 
chlorure  de  calcium  (176  pour  1000),  du  chlorure  de 
magnésium  (80  pour  1000),  et  (44  pour  1000)  du  chlo- 
rure de  sodium  non  précipité.  Une  source  ferrugineuse, 
située  près  des  bains,  contiendrait,  dit-on,  0,05  pour  1000 
de  carbonate  de  fer. 

Borjoiii  (Russie,  Tillis),  non  loin  d'Abbas  Tuman 
dans  le  Caucase,  est  appelé  en  raison  de  ses  eaux  alcali- 
nes simples,  le  Vichy  russe.  D'après  l'analyse  du  DT.  G. 
Glemow,  la  source  Catherine  (total  des  éléments  solides 
=  6,3  pour  1000)  contient  o  pour  1000  de  bicarbonate 
de  sodium  et  0,01  de  bicarbonate  de  fer  ;  sa  température 
est  de  29°C. 

Gaberiiig  en  Styrie,  à  2  11.  1/2  de  Rohitsch,  possède 


plusieurs   eaux  alcalines  gazeuses,  dont   quelques-unes 
sont  exportées. 

Vîdago.  dans  le  nord  du  Portugal,  a  des  eaux  alca- 
lines  employées  dans  les  mêmes  cas  que  les  eaux  de  Vi- 
chy. Suivant  l'analyse  du  professeur  Lourenco.  la  source 
Vidago  contient  4.6  pour  iOOO  de  bicarbonate  de  sodium, 
0,9  de  bicarbonate  de  calcium,  0,03  de  bicarbonate  de 
lithium,  et  0.01  de  bicarbonate  de  fer.  avec  une  bonne 
proportion  d"acide  carbonique  libre.  La  saveur  de  cette 
eau  n'est  pas  désagréable:  on  l'exporte  en  bouteilles.  Les 
autres  sources  de  Vidaçro  sont  moins  fortement  minera- 
lisées.  La  saison  dure  du  commencement  de  juin  à  la  fin 
de  septembre. 

San  3Iareo  dans  l'Italie  centrale,  à  o  kilom.  environ 
de  Castiglione  délia  Pescaja,  possède  une  eau  alcaline 
gazeuse  qui  est  exportée  avec  ou  sans  addition  d'acide 
carbonique.  Suivant  A.  Xannini  Tanucci,  1884,  elle  con- 
tient 1,3  pour  1000  de  bicarbonate  de  sodium.  1,6  pour 
1000  de  bicarbonate  de  magnésium  et  0,^26  pour  1000  de 
bicarbonate  de  lithium  /'total  des  éléments  solides  =  5,3 
pourlOOOj. 

Païenne  en  Sicile,  possède  TAcqua  Santa,  source 
chlorurée  froide. 

Offeiibaeh  sur  leMein,  à  6  kilom.  1  2  de  Francfort, 

possède  une  eau  chlorurée  alcaline  contenant  environ 
2,4  pour  1000  de  bicarbonate  de  sodium.  1,2  pour  1000 
de  chlorure  de  sodium  et  0,019  pour  1000  de  bicarbonate 
de  lithium. 

Sauct  Lorenz.  aare  de  la  Rudolfsbahn  dans  la  Hau- 
te-Styrie.  possède  deux  sources  chlorurées  alcalines  gazeu- 
ses, utilisées  pour  l'exportation.  La  Sanct  Lorenzquelle, 


—  545  — 

suivant  Taiialyse  de  GoddelTroy,  contient  1  pour  1000 
de  carbonate  de  sodium,  0,5  pour  1000  de  carbonate  de 
cabMum,  0,07  pour  1000  de  carbonate  de  fer,  2,7  pour 
1000  de  clîlorure  de  sodium,  et  0,06  de  cblorure  d'alu- 
minium. La  Fentscberquelle,  appelée  eau  de  seltz  autri- 
chienne, est  un  peu  moins  minéralisée  (total  des  éléments 
solides  4  pour  1000)  et  ne  renferme  que  0,03  pour  1000 
de  bicarbonate  de  fer.  Ces  deux  sources,  mais  surtout  la 
première,  méritent  aussi  une  place  dans  le  groupe  ferru- 
gineux ;  la  dernière  pourrait  être  utilisée  comme  boisson 
diététique  dans  bon  nombre  de  cas. 

Czigelkft  (Hongrie)  possède  des  eaux  chlorurées  al- 
calines gazeuses.  L'eau  exportée  de  la  Ludwigsquelle 
contient  environ  4,6  pour  1000  de  chlorure  de  sodium, 
8  pour  1000  de  bicarbonate  de  sodium  et  0,015  d'iodure 
de  sodium. 

Kovaszna  Vajnafaka^  villages  voisins  dans  la  Tran- 
sylvanie (altitude  850  mètres),  possèdent  des  eaux  chloru- 
rées alcalines  gazeuses  et  des  bains  d'acide  carbonique. 

Essentuki  (Russie),  dans  le  Caucase,  est  situé  à  en- 
viron 16  kilomètres  à  l'ouest  dePiatigorsk  et  a,  dit-on,  à 
peu  près  la  même  altitude  et  le  même  climat.  Il  possède 
des  sources  chlorurées  alcalines  gazeuses  froides.  D'au- 
tres sources  sont  sulfureuses  et  on  les  emploie  seulement 
pour  l'usage  externe.  La  plus  connue  de  ces  eaux  chloru- 
rées alcalines  est  la  source  n""  17  qui,  suivant  le  D*"  F.  G. 
Clemow,  a  été  appelée  la  perle  du  Caucase  ;  suivant 
Thomin  (1888)  elle  contient  4,3  pour  1000  de  carbonate 
de  sodium  et  3,6  pour  1000  de  chlorure  de  sodium  avec 
de  faibles  proportions  de  sels  de  barium,  de  strontium, 
et  de  lithium.  On  prépare  avec  les  eaux  de  la  source  des 
sels  secs  et  des  pastilles. 

Pozzuoli  (Italie),  l'ancien  Puteoli,  dans  la  baie  située 

35 


-  o46  — 

entre  Naples  et  Baïa  (Baiae),  possède  des  eaux  thermales 
chlorurées  alcalines  faibles,  connues  des  anciens  et  encore 
employées  aujourd'hui.  La  «  sol  t'a  tara  »,  cratère  à  demi 
éteint  près  de  Pozzuoli.  qui  était  très  en  usage  pour  des 
bains  de  vapeur  naturels  à  Tépoque  romaine,  dégage  des 
vapeurs  sulfureuses  et  un  peu  d'acide  carbonique.  Sur 
les  collines  situées  au-dessus  de  la  Solfatara  se  trouvent 
les  sources  Pisciarelli  (fontes  Leucogaei  de  Plinej,  men- 
tionnées au  chapitre  XII.  Non  loin  de  Pozzuoli  il  y  a 
les  sources  chaudes  de  Bagnoli  et  les  bains  de  vapeur 
naturels  ou  étuves,  appelés  les  bains  de  Néron.  Les  bains 
de  vapeur  sulfureux  de  San-Germano  sont  situés  sur  le 
bord  méridional  du  lac  d'Agnano  (cratère  éteint),  tout 
près  de  la  célèbre  Grotte  du  chien  'Gratta  di  Cane), 

Isetiia.  —  Cette  île  admirable  de  la  baie  de  Naples 
possède  plusieurs  sources  thermales  connues  des  anciens. 
La  plus  célèbre  est  la  source  chlorurée  alcaline  faible 
de  Gurgitello  près  de  Casamicciola.  dont  la  température 
varie  entre  55*'  et  65°  G.  Suivant  Palmeri  et  Coppola 
(1879), l'eau  de  Gurgitello  'qui  se  vend  aussi  à  Xaplesj  con- 
tient ±J  pour  1000  de  chlorure  de  sodium  et  1,5  pour 
1000  de  bicarbonate  de  sodium  (total  des  éléments  soli- 
des 5,8  pour  iOOO).  C'est  à  Casamicciola  qu'on  trouve, 
dans  l'île,  installation  la  plus  satisfaisante;  mais  il  y  a 
également  des  hôtels  à  Porto  d'Ischia  (ou  bain  dlschia), 
à  5  kilomètres  et  demi  de  distance.  Dans  cette  dernière 
localité  il  y  a  un  établissement  thermal  pour  les  mili- 
taires, fondé  en  1875,  ainsi  que  rétablissement  munici- 
pal inauguré  en  1881.  Des  bains  de  vapeur  naturels  exis- 
tent à  Castiglione  et  dans  d'autres  points  de  l'île.  On 
peut  prendre  des  bains  de  sable  et  des  bains  de  mer  sur 
la  côte.  L'île  et  les  installations  balnéaires  ont  terrible- 
ment soutïert  par  suite  du  tremblement  de  terre  de  188iL 


—  547  — 

Salins  Jfloutiers  ou  ]!IIoutier»$  en  Tarentaise 

(allitiide  500  mètres)  est  situé  plus  bas  que  Brides,  dans 
la  vallée  qui  s'étend  de  Brides  à  Moutiers,  à  environ 
1  kil.  3  de  la  gare  de  Moutiers.  Les  eaux  chlorurées 
(température  35"'C.)  contiennent,  suivant  Willm  (1890), 
13  pour  1000  de  chlorure  de  sodium  et  une  petite  pro- 
portion de  sulfates  de  calcium  et  de  magnésium.  Elles 
sont  assez  riches  en  acide  carbonique  et  on  les  emploie 
principalement  en  bains  (bain  pour  une  seule  personne, 
piscine  pour  familles  et  bains  de  natation)  chez  les  scro- 
fuieux  et  les  rachitiques,  les  convalescents  et  les  débi- 
lités et  dans  quelques  maladies  de  la  peau.  Les  bains 
sont  indiqués  pour  certaines  variétés  de  rhumatisme  et 
on  pourrait  peut-être  les  adapter, comme  ceux  de  Nauheim 
en  Allemagne,  au  traitement  des  affections  cardiaques. 
L'eau-mère  de  Salins  Moutiers,  qui  contient  2o  1/2  pour 
100  de  chlorure  de  sodium  et  1  1/2  pour  100  de  sulfate 
de  magnésium, peut  être  utilisée  pour  renforcer  les  bains, 
si  cela  est  nécessaire. 

Brides  et  Salins  ont  aussi  des  installations  pour  le  trai- 
tement hydrothérapique  ordinaire,  des  douches  ascen- 
dantes (rectales),  des  bains  de  vapeur  en  caisse  (système 
Berthej  etc.  On  emploie  le  massage  et  la  gymnastique 
suédoise  dans  des  cas  déterminés.  Les  ressources  de  la 
station  sont  très  grandes  et  on  peut  varier  le  traitement 
pour  l'adapter  à  divers  cas  pathologiques. 

La  station  alpestre  de  Pralognan  (1426  mètres)  est  si- 
tuée à  3  h.  12  en  voiture  ;  elle  convient  dans  beaucoup 
de  cas  comme  séjour  de  cure  complémentaire. 

La  saison  de  Brides  Salins  est  de  juin  à  septembre. 

Installation  :  bonne,  surtout  à  Brides.  Outre  la  table 
d'hôte  ordinaire  on  doit  instituer  prochainement  une  ta- 
ble avec  régime  spécial  dans  les  principaux  hôtels. 

Termini-Imere^e  sur  la  côte  Nord  de  la  Sicile  [les 


—  548  — 

thermae  Himerenses  des  Romains),  possède  des  eaux  miné- 
rales chaudes,  à  43oG.,qui,  d'après  une  ancienne  ana- 
h^se,  appartiennent  à  la  classe  sulfatée  chlorurée.  L'éta- 
blissement est  petit,  mais  peut  devenir  plus  tard  une  sta- 
tion climatérique  utile.  La  température  annuelle  moyenne 
est  de  IS"^  o  C. 

King  Arthup's  AVell,  à  8  kilomètres  de  Garnavon, 
contient,  suivant  Muspratt,  0,0o  pour  1000  de  carbonate 
de  fer. 

Haarlem,  en  Hollande,  possède  des  eaux  ferrugi- 
neuses chlorurées  froides  (soui'ce  Wilhelmine)  contenant 
3,2  pour  1000  de  chlorure  de  sodium,  suivant  l'analyse 
de  Gunning. 

L<aii«;enau  OU  IViederlangenau  (Silésie  prus- 
sienne), dans  le  Gomté  de  Glatz,  se  trouve  dans  une  po- 
sition abritée,  dans  une  agréable  vallée,  à  environ  340  mè- 
tres d'altitude.  Suivant  Poleck  (1883)  l'Emilienquelle 
ferrugineuse  gazeuse  froide  contient  0,049  pour  1000 
de  bicarbonate  de  fer.  On  peut  aussi  prendre  des  bains 
de  boue  ferrugineuse  et  faire  un  traitement  hydrothéra- 
piqae.  Gette  station  climatérique  tranquille  est  située  à 
un  quart  d'heure  de  la  gare  de  Langenau. 

Steben,  un  des  plus  anciens  établissements  de  bains 
de  la  Bavière,  est  situé  dans  une  vallée,  sur  le  versant 
d'un  plateau  boisé  de  la  Haute-Franconie,  à  une  altitude 
d'environ  600  mètres,  à  une  demi-heure  en  voiture  de  la 
gare  de  Marxgrûn-Steben.  Les  deux  sources  ferrugineuses 
très  gazeuses,  froides,  selon  l'analyse  de  Hilger  de  1889, 
contiennent  respectivement  0,0o  et  0,06  pour  1000  de 
carbonate  de  fer,  avec  une  faible  proportion  de  bicarbo- 
nate de  manganèse.  On  y  emploie  aussi  des  bains  de 
tourbe  ferrugineuse.  L'installation  est  bonne  et  l'éta- 
blissement de  bains  est  bien  oro^anisé. 


—  549  — 

Kryiiica  (Galicie)  est  admirablement  situé  dans  les 
Carpathes,  à  une  altitude  d'environ  GOO  mètres,  et  pos- 
sède des  eaux  ferrugineuses  alcalino-terreuses  gazeuses 
froides.  La  source  principale  contient  1,3  pour  1000  de 
carbonate  de  calcium  et  0,029  de  carbonate  de  fer.  On  a 
recommandé  son  emploi  dans  le  traitement  des  dyspep- 
sies, accompagnées  d'atonie,  d'anémie,  et  du  catarrhe 
chronique  de  l'estomac.  L'établissement  de  bains  et  l'ins- 
tallation sont  satisfaisants.  La  gare  la  plus  rapprochée 
est  située  à  une  demi-heure  environ. 

Juventa.  —  La  source  chlorurée  alcaline  gazeuse  de 
Juventa ,  près  Hitzacker ,  est  exportée  en  Angleterre 
comme  eau  de  table,  bien  que,  suivant  l'analyse  du 
D'  Ulex(189o),  elle  paraisse  être  plus  fortement  minéra- 
lisée que  la  plupart  des  eaux  utilisées  dans  ce  but. 

Renlaigiie  à  St-Dierry  (Puy-de-Dôme)  se  distingue 
parmi  les  eaux  françaises  comme  une  eau  assez  pure,  très 
ferru chineuse  et  orazeuse. 

Bazias  (Hongrie)  est  agréablement  placé  à  une  alti- 
tude d'environ  130  mètres  dans  une  région  montagneuse, 
à  3  h.  1/2  de  la  gare  de  Temesvar.  Les  sources  ferrugi- 
neuses sont  très  gazeuses,  et  les  plus  minéralisées  con- 
tiennent, dit-on,  de  0,08  à  0,1  pour  1000  de  bicarbo- 
nate de  fer. 

Dans  le  voisinage  de  Recoaro  (v.  p.  242)  on  trouve  les 
eaux  contenant  du  sulfate  de  fer  de  Givillina,  de  Vegri  di 
Valdagno,  etc.  Suivant  Bizio  (1878)  les  eaux  de  Givillina 
renferment  3,21  pour  1000  de  sulfate  ferreux,  1,28  de 
sulfate  d'aluminium,  0,02  de  sulfate  de  manganèse, 
0,001  de  sulfate  de  cuivre,  1,3  de  sulfate  de  calcium,  et 
0,008  d'arséniate  de  fer,  avec  une  faibleproportion  d'acide 
sulfurique  libre. 

St-Olafs    est  situé  tout  près  de  Modum,  station  cli- 


—  550  — 

matérique  très  fréquentée  de  la  Norvège.  Elle  est  pitto- 
resqiiement  placée  à  une  altitude  d'environ  150  mètres 
et  possède  une  source  contenant  du  carbonate  de  fer, 
elle  est  pauvre  en  acide  carbonique.  On  y  emploie  aussi 
des  bains  de  boue. 

Dans  le  Caucase  (Russie)  il  y  a  les  sources  ferrugineu- 
ses chaudes  de  «Jeleznovodsfc,  agréablement  situées 
dans  des  forêts  sur  le  versant  sud  d'une  colline  appelée 
Jeleznui  (c'est-à-dire  la  colline  de  fer).  Le  climat  est  plu- 
tôt fortifiant.  La  température  des  sources  est  de  20°  à  44°  G, 
mais  comme  les  proportions  de  carbonate  de  fer  données 
par  le  D'"  F.  G.  Glemow  varient  de  0,007  à  0,01  pour 
1000,  il  paraît  probable  que  quelques-unes  au  moins  des 
sources  seraient  mieux  classées  dans  le  groupe  thermal 
simple.  On  peut  comparer  les  sources  à  celles  de  Lamalou 
en  France. 

Opetsk  (Russie,  Tambof)  est  placé  d'une  manière 
pittoresque  sur  la  rivière  Voronezh,  et  possède  des  eaux 
ferrugineuses  froides  et  des  bains  de  tourbe  ferrugineuse, 
que  le  D""  Glemow  compare  à  ceux  de  Franzensbad. 

Roiiiieby  en  Suède;  la  nouvelle  source,  contenant 
environ  2,5  pour  1000  de  sulfate  de  fer  et  1,5  de  sulfate 
d'aluminium,  n'est  employée  qu'en  bains,  tandis  que  la 
source  ancienne  plus  faible  (0,33  pour  1000  de  sulfate 
de  fer,  et  0,38  de  sulfate  d'aluminium)  est  parfois  prise 
en  boisson  ;  il  y  a  aussi  des  bains  de  boue. 

Ltiiida  Pausa,  dans  le  royaume  de  Saxe.  Il  y  a  trois 
sources  minérales  difféi-entes.  Le  sulfate  de  fer  de  l'eau 
contient,  dit-on,  0,003  pour  dOOO  d'acide  arsénieux. 

L'établissement  de  bains  de  Linda  esta  une  altitude 
de  530  mètres,  dans  le  Vogtland  Saxon,  à  une  demi- 
heure  de  la  gare  de  Pausa. 


—  551  — 

Ilîdze  (Bosnie)  est  admirablement  placé  à  une  alti- 
tude d'environ  TiOG  mètres,  à  9  kilom.  de  Serajevo,  la 
ville  principale  de  la  Bosnie.  Ses  eaux  terro-sulfureuses 
rliaudes  (température  5l°G.j  contiennent  i  pour  1000 de 
bicarbonate  de  calcium,  0,8  de  sulfate  de  sodium  et  0,039 
en  poids  d'hydrogène  sulfui'é  ;  elles  ont  une  ancienne 
réputation  pour  le  traitement  de  Tarthrite  rhumatis- 
male, etc. 

L.aurvik  (Norvège),  sur  le  Laurvikfjord,  près  l'em- 
bouchure de  la  Laagen,  à  5  ou  6  heures  en  chemin  de  fer 
de  Christiania,  possède  des  sources  sulfureuses  et  ferru- 
gineuses, et  un  établissement  thermal  bien  connu  en 
Norvège.  Une  élégante  plantation  de  hêtres  embellit  cette 
station.  Oatre  les  bains  sulfui'eux,  on  emploie,  comme  à 
Sandefjord,  des  applications  de  boue  sulfureuse  et  de 
méduses  dans  le  traitement  des  maladies. 


Reliquat  des  pleurésies  et  d'épaiichements 
pleurétiques.  —  Après  une  pleurésie  aiguë,  surtout 
quand  elle  a  été  associée  à  une  pneumonie  ou  à  une 
•broncho-pneumonie,  la  résolution  peut  être  très  tardive 
et  l'expansion  du  poumon  ne  se  fait  qu'incomplètement. 

L'état  général  peut  également  laisser  à  désirer.  Le  trai- 
tement climatérique  est  indiqué  dans  ces  cas.  Les  grandes 
altitudes,  pourvu  que  les  stations  soient  abritées  contre 
les  vents,  méritent  en  général  la  préférence.  Aux  malades 
d'un  tempérament  éréthique,  ou  aux  cardiaques  qui  sup- 
portent péniblement  les  grandes  altitudes,  il  faut  recom- 
mander les  stations  abritées,  d'altitude  moyenne  ou  basse, 
■ou  même  une  station  estivale  au  bord  de  la  mer.  Pendant 
J^hiver,  si  les  stations  alpestres  sont  contre-indiquées,  on 
'Conseillera  la  Riviera  :  pour  les  malades  atteints  de  toux 
sèche,  quinteuse,  on  donnera  la  préférence  à  un  climat 


—  55-2  — 

humide,  plus  égal,  tel  que  celui  de  Pau  ou  d'Ajaccio. 
Dans  certains  cas.  on  peut  appliquer  le  traitement  bal- 
néaire pendant  Tété  :  les  bains  favorisent  la  résorption 
de  l'exsudat  inflammatoire.  On  donnera  la  préférence  aux 
bains  d'eau  thermale  crazeuse  /^Nauheim.  OEvnhausen. 
Brides-Salins).  Des  bains  d'eau  saline  concentrée,  tels  que 
ceux  de  Reichenhall  ou  des  bains  d'eau  chlorurée  sodique 
sulfureuse  ,  tels  que  ceux  d'Harrogate,  Landrindod  et 
Uriage.  peuvent  également  être  indiqués  pour  faciliter 
la  résoi'ption  des  exsudais. 

Ouand  il  y  a  lieu  de  redouter  la  nature  tuberculeuse 
d'une  pleurésie,  ou  quand  elle  survient  chez  un  scrofu- 
leiix,  les  grandes  altitudes  peuvent  avoir  une  action  trè.s 
favorable.  Le  D'  Théodore  William  et  d'autres  auteurs  ont 
indiqué  l'influence  des  hautes  altitudes  sur  l'expansion 
thoracique.  Dans  certains  cas  cette  expansion  peut  être  fa- 
vorisée par  l'emploi  judicieux  de  douches  locales,  de  pra- 
tiques hydrothérapiques  ou  par  l'emploi  de  la  gymnasti- 
que pulmonaire. 

Quant  aux  épanchements  passifs  de  la  plèvre,  compli- 
qués de  faiblesse  cardiaque,  on  peut  leur  opposer  un 
traitement  balnéaire,  à  condition  qu'il  soit  soumis  à  un 
contrôle  médical  sérieux  (V.  paragr.  35  et  36). 

Deux  nouveaux  sanatoria  français  ont  déjà  été  inaugu- 
rés, le  sanatorium  de  Trespoey,  près  Pau  dans  les  Pyré- 
nées, et  le  sanatorium  de  Durtol,  près  Clermont-Ferrand 
en  Auvergne. 


TABLE  DES  MATIERES 


Chapitres  Pages 

I,  —  Hydrothérapie,  ou  emploi   thérapeutique   de 

l'eau  ordinaire T 

II.  —  Eléments   constitutifs    et    classification    des 

eaux  minérales 18 

III.  —  Action  des  eaux  minérales  sur  l'organisme. 

—  Usage  externe 30 

IV.  —  Influence  du  changement  d'air,  de  régime,  de 

genre  de  vie  pendant  le  traitement  balnéaire. 

—  Traitement  médical  et  chirurgical  aux 
eaux.  —  Exercices  musculaires  et  massage 
combinés  avec  le  traitement  balnéaire   ...       43 

V.  —  Vie  journalière  aux  eaux.  —  Durée  delà  cure. 

—  Nécessité  du  contrôle  médical.  —  Saisons 
pour  la  cure.  — Importance  d'une  cure  com- 
plémentaire (after-cure) 60 

VI.  —  Eaux  thermales  simples  ou  indifférentes   .    .  73 

Vil.  —  Eaux  salines  ou  chlorurées 109 

VllI.  —  Eaux  alcalines  simples 166 

IX.  —  Eaux  chlorurées  alcalines 178 

X.  —  Eaux  alcalines  sulfatées 189 

XI.  —  Eaux  sulfatées  et  sulfatées  chlorurées  .    .    .  205 

XII.  —  Eaux  ferrugineuses 215 

XIII.  —  Eaux  arsenicales 248 

XIV.  —  Eaux  sulfureuses 257 

XV.  —  Eaux  terreuses  ou  calcaires 320 

XVI.  —  Eaux  de  table  et  autres  eaux  froides  très  peu 

minéralisées 339 


—  554  — 

XVII.   —  stations  maritimes  et  stations  climatériques.     3oO 
XVIII.   —  Stations  climatériques  de  l'intérieur  ....     377 
XIX.   —  Cures  de  raisin,  cures  de  lait  et  de  petit  lait, 
sanatoria  pour  le  régime  diététique  et  les  mé- 
thodes   de    traitement   spéciales,    sanatoria 
pour  les  tuberculeux 393 

XX.  —  Maladies  et  états  morbides  envisagés  au  point 
de  vue  de  leur  traitement  par  les  eaux  miné- 
rales, les  climats,  les  exercices,    etc.   .    .    ,     406 

XXI.  —  Stationspour  la  cure  complémentaire  après  le 

traitement  thermal 523 

scpplément .5)27 

J>"df:x 533 


TABLE  DES  NOTES 


Pag'es 

Mécanisme  de  la  réaction  .  11 
Circulation  périphérique  et 

circulation  viscérale.   .    .  12 

Réactions  locales 14 

Argon 21 

Hélium 23 

Climatologie 45 

Action  des  eaux  minérales 

sur  la  nutrition 49 

Exercice  en  terrain  plat  et 

en  montagne 54 

Eaux  sulfureuses  dans  la  sy- 
philis   258 

Sanatorium  d'Hauteville.    .  404 
Traitement   de    la   syphilis 

aux  eaux  minérales.    .    .  422 
Lésions  articulaires  chroni- 


Pajres 

ques  d'origine  )ierveuse.  437 

Asthme  réflexe  ......  491 

Acné 495 

Eczéma 497 

Urticaire 500 

Lichen 500 

Psoriasis 501 

Prurigo  de  Hebra 502 

Séborrhée 503 

Furonculose 505 

Ichthyose SCS 

Ecthyma .505 

Leucoplasie  buccale,    .   .    .  505 
Herpès  récidivant  des  par- 
ties génitales 505 

Lupus 506 


INDEX  ALPHABÉTIQUE 


Pages 

Abano 163,314 

Abbach 285 

Abbazia 862 

Abdominale  (pléthore).   .    .  451 

Aberystvvith.  . 371 

Abetone 385 

Absorption  dans  le  bain.    .  31 

Achensee 387 

Acireale 315,362 

Acné 494 

Acné  rosée 494 

Acqua  Acetosa,  près  Rome.  342 

Acquarossa 237 

Acque-Albule 315 

Acqui 313 

Adelboden 384 

Adelholzen 345 

Admaston 135 

Admiralsgarlen-Bad  ....  150 

Adonis  (eau  d') 341 

Aéro-thérapie  (appareil  d').  179 

Aesculap  (eau  d') 205 

Affections     scrofuleuses    et 

tuberculeuses 414 

Aibling 149 

Aigle-les-Bains 342 

Aiguemont 347 

Air  marin 351 

Air   (influence  du   change- 
ment d') 43 

Airlhree 136 

Aix-les-Bains 270 

Aix-la-Chapelle 267 

Aix-en-Provence 99 

Ajaccio 363 


Pag-es 

Akratothermales  (eaux).  .   .  23 

Alagna 385 

Alassio 358 

Albersdorf 246 

Albuminurie  fonctionnelle.  508 

Aldborough 369 

Alet 102,234 

Alexandersbad 232 

Alexisbad 243,391 

Al-Gyogy 176 

Alicante 360 

Alland  (  Sanatorium  d')  .    .  404 

AllerheiHgen  .......  388 

Allevard .  308 

Alm-am-Eck 285 

Alpenclub  (Hôtel) 384 

Also-Sebes 153 

Alt-Aussee 387 

Altenahr 391 

Altenberg 385 

Altenburg 286 

Alten-Salza 145 

Alt-Haide 246 

Alt-Prags 286 

Alt-Schmecks.  .   .      "^    .    .  387 

Altsohl 246 

Altwasser 246 

Alum-Bay 370 

Alvaneu 296 

Alzola,  Urberoaga  de  .   .   .  338 

Amalfi 360 

Ambleside 393 

Amélie-les-Bains 304 

Aménorrhée .  513 

Amphion-les-Bains  ....  241 


b58 


Andabre 

Andelsbuch ,  .    .    . 

Andeer-Pignieu .    ..... 

Andermatt 

Andorno  .   ,    

Anémie  etd'états  anémiques 
(traitement  thermal  des 
différentes  variétés  d').  . 
215,248,411,448,  469,485, 

Angine  de  poitrine   .... 

Anglesea  (île  d'} 

Antliolz 

Antibes 

Antogast 231, 

Apenta  (eau  d') 

Apoplectique  (constitu- 
tion)  

Appendicite  (reliquats  dj  . 

Appenzell 

ApoUinaris  (eau  d') 

Arapatak 

Arcachon 364, 

Arcachon  (Sanatorium  d')  . 

Archena  

Arco 

Ardrossan 

Argelès-Gazost  ....     302, 

Argentière  . 

x\rgon  (dans  les  eaux  miné- 
rales)  

Arnstadt 

AroUa  

Arosa ■    .     383, 

Artério-sclérose 

Artern 

Arthrite  déformante.   .    .    . 

Arthrite  rhumatoïde.   .    .    . 

Ascite 

Ascot  Heath 

Ashby-de-la-Zouch  .... 

Askern  Spa 

Assmannshausen 

Asthme 

Asthme  avec  catarrhe  chro- 
nique des  bronches  .   .    . 

Asthme  des  foins 


177 
234 
237 
383 
385 


514 
471 
347 
235 
356 
388 
205 

474 
459 
388 
341 
236 
373 
405 
317 
392 
372 
388 
388 


21 
141 

384 
401 
470 
150 
436 
436 
459 
393 
134 
275 
183 
489 

490 
490 


Asthme  compliqué  de  gout- 
te    490 

Ataxie  locomotrice  ....  472 
Athéromateuses       [  altéra- 
tions)   471 

Attisholz 332 

Audinac 384 

Auerbach 329 

Augustusbad .  233 

Aukis. 334 

Aussee 1.52,  387 

Auteuil 245 

Avants  (les) 388 

Avène 102 

Avortement  (tendance  àl').  519 
Axalp  au-dessus  de  Giess- 

bach 384 

Axenfels 388 

Axenstein 388 

Ax-les-Thermes.  ....  303- 

Baassen 154 

Baden-Baden 130,  388 

Baden  en  Autriche  ....  286 
Baden  en  Suisse  .   .    .     288,  388 

Badenweiller 87,  388 

Bagnères-de-Bigorre  .     104,  301 

383,  388. 

Bagnères  de  Luchon  .     260,  388 

Bagni  di  Lucca 337 

Bagnols 310' 

Bagnoles  de  l'Orne  ....  104 

Bains-les-Bains 98 

Bains  de  mer 350 

Bains  de  soleil,   de  lumiè- 
re, d'air 33,  534 

Bains  et  douches  de  gaz.   .  33 

Bains  de  tourbe 34 

—  de  boue 35 

—  de  sable 35 

Bakewell 85 

Balaruc 162' 

Balf 288 

Ballater 394 

Ballenstedt 391 

Ballynahinch 28i 


559 


Ballyspellan 

Baltique  (stations  delà).    . 

Baltruin 

Bangor 

Banstead  Dovvns 

Banyuls-sur-^Ier 

Banyuls-sur-Mer     (Sanato- 
rium de) 

Barbazan  

Barbotan 241, 

Barcelone 

Barèges 

Barégine 

Bar  mou  th 369, 

Barnet  Wells 

Barnstaple 

Bartfeld 

Barzuii 

Basedovv  (maladie  de;  .    .   . 

Bath 

Battaglia.    ,   .    ....     105, 

Baveno.    .   

Beaucens 

Beauliea 

Beaumaris 

Beau-Rivage  (Ouchy)   .    .   . 

Belalp 

Bellagio 

Bellthal 

Bella  Tola  (Hôtel 

Ben  Rhydding 

Bentheim 

Berchtesgaden  ....     148, 

Berck-sur-Mer  (Sanatorium 

pour  enfants  scrofuleux 

et  faibles  de) 

Berg 

Bergen  

Berggiesshuebel 


226 
374 
374 
372 
393 
373 

405 
337 
312 

3(30 
299 
299 
371 
206 
371 
236 
300 
488 
81 
314 
391 
312 
357 
371 
391 
384 
391 
342 
384 
393 
284 
387 


Berguen   

Berisal 

Berka 

Bermondsey . 

Berneck 

Bernina   (Hôtel-hospice   de 
la).    . .    . 


373 
405 
383 
234 
332 
384 
229 
226 
391 

383 


Berthement. 312* 

Bertrand  -  de  -  Comminges 

(St-) 274 

Bertrich  . 203,  39^1 

Beulah 206 

Beuzeval ,     373 

Bex.   . 155 

Bexhill 370 

Biarritz 162,  364,  803' 

Bibra 228 

Bilin.    ..........     175 

Binz 375 

Birchington 369 

Birmenstorf  (eau  do)  .    .    .     205 

Birresborn 173,  341 

Black  Down 393: 

Blackgang  (île  de  Wighl)  .     368' 

Blackpool »   .    .     371 

Blair-Athol 394^ 

Blankenberghe  ......     874 

Blankenburg  dans  le  Ilarz.     391 
Blankenburg  dans  la  Thu- 

ringe 391 

Blarney.  . 394 

Bocklet 233 

Bœsing 247 

Bognor 370 

Boll 285 

Bonchurch 368 

Bondonneau 342 

Boppard 17 

Bordeaux 17 

Bordighera 358 

Borghetto 85& 

Borjom 543 

Borkum 374 

Bormio 104,  385 

Borszek 237 

Botzen 391 

Boulogne 371 

Bourbon-Lancy 158 

Bourbon-l'Archambault  .   .     157 
Bourbonne-les-Bains.  .     160,  540 

Bournemouth 368 

Bournemouth    (Sanatorium 

de) 403 


o60  — 


Bousk 319 

Braemar ^9^ 

Bragoun 318 

Branksorae 368 

Braubach    (le    Dinkholder- 

brunnen  près) 246 

Bray 372 

Brennerbad 383 

Brides-les-Bains  .    .    .     207,  388 
Bridge-of-AUan.  .    .    .     136.  394 

Bridge-of-Earn 137 

Bridlington 369 

Brighton 370 

Bright  (mal  de  .....    .  507 

Briscous 162 

Broadstairs 369 

Bronchite  chronique  .   .    .  461 

Brotterode 389 

Broughty  Ferry, 369 

Brucourt.    . 247 

Brûckenau 232 

BriJnig    Kurhaus) 3b4 

Bruneck 387 

Brunnen 391 

Buda-Pest 94 

Budleigh-Salterton 367 

Buergenstock 388 

Builtb  Wells 278 

Bukowine 246 

Buncrana 372 

Bundoran 372 

Burt&cheid  ........  2»59 

Bussang 246,  255,  341 

Buxton.  .......      83,  393 

Buzias 549 

Busum 374 

Cabourg 373 

Cachexie  paludéenne  .   .    .  423 

Caiéac 302 

Cadenabbia 391 

Calais 373 

Calculs  biliaires 437 

—      urinaires 509 

Caldas  de  Gérez  .....  108 

Caldas  de  Malavella.   ,  .   .  165 


Caldas  de  Montbuy  ....  165 

—  de  Oviedo 167 

—  de  Rainha     ....  317 

—  de  Vizella    ....  318 

Cambo 298.392 

Cammin 150 

Campagne 102 

Campfer 383 

Campiglio 382 

Canigou    (Sanatorium    du 

mont) 402 

Cannes 356 

Cannet 355 

Ganstatt 146 

Gap  Martin 357 

Capri 359 

Capvern 334 

Carabana 205 

Caratraca  (eau  de'    ...    .  :-!l7 

Carcanières 312 

Cardiaques  (affections)  dues 

à  la  fièvre  rhumatismale.  464 

Cardialgie 468 

Castellarnare 164,359 

Castera-Verduzan 312 

Castleconnell 226 

Castro  Caro .  164 

Cataméniale  (période).   .    .  516 

Gatane 362 

Catarrhe  chronique  de  l'es- 
tomac    4*8 

Catarrhe  des  intestins.   .   .  454 

—  chronique  du  rec- 
tum    455 

Catarrhe   nasal  et  catarrhe 

nasopharyngien 460 

—  clironique  des  bron- 
ches    461 

Caucase  (eaux  salines  du).  318 

Cauterets 261,  388 

Cauvalat-le-Vigan.   ....  312 

Caux :^8 

Cava  dei  Tirreni 360 

Céphalalgie  et  ses  différen- 
tes variétés.    .    .    .     474  à  478 
Ceresole-Reale  ....     254,385 


561  — 


Ceslona-Guesalaga    ....  165 

Challes 309 

Chamonix 385,388 

Chamossaire  (Hôtel  du)  .    .  384 

Champel 17 

Ghampéry 388 

Cliampex 384 

Changements  climatériques  443 

Charbonnières 241 

Charlottenbrunn 246 

Charnex 388 

Chraeau  d'Oex 384 

Château -Gonthier 247 

Chàleauneuf 177 

Chàteldon 342 

Chàtel-Guyon .......  155 

Chàtenois 150 

Chaudes  Aiguës 101 

Chaudtontaine 86 

Chaunionl  . 385 

Cheltenhain 210 

Cherljourg 373 

Cherry-Rock 206 

Chesieres 384 

Chianciano 338 

Chiavari 360 

Chlorose 413 

Choix  d'une  station  de  bains 

de  mer 353 

Cliobhum  Kidge 393 

Chursvaiden 383 

Ciechocinek.  . 165 

Cimiez 357 

Ciikvenica 362 

Cirrhose  du  foie 458 

Civiilina 549 

Givita-Vecchia 315 

Clacton. 359 

Classilication  des  eaux  mi- 
nérales   18 

Classilication     des   stations 

de  bains  de  mer  ....  355 

Clausthal 389 

Clavadel 383 

Clermont-Ferrand 247 

Glève 246,  391 


Clevedon 

Clifton 

Cliltonville 

Climats,  altitude,  etc  .   .    . 

Climatériques  (stations)  .    . 

Cœur  (Affections  valvulaires 
du) 

Cœur  (  Dégénérescences 
graisseuse  et  scléreuse 
du) 

Cœur  (Dégénérescence sclé- 
reuse du  —  et  des  petits 
vaisseaux) 

Cœur    Dilatation  du)  .   .    . 

Cœur  Infiltration  grais- 
seuse du' 

Coise 

Colberg  ou  Kolberg  .... 

Coldbath  Wells 

Coldharbour  

Col-du-Chat 

Colwyn-Bay 

Combalhiz  (La; 

Côme  'lac  de)    ...... 

Condal  ;eau  de  .....    . 

Condillac 

Congestion  du  foie  .... 

Conishead   Priory 

Constipation,  habituelle.    . 

Contrexéville 

Convalescence  prolongée  . 

Corfou • 

Corpo    di  Cava 

Cortegada. 

Cortina  di  Ampezzo.   .    .    . 

Costebelle 

Couret 

Courmayeur.  .    • 

Court-Saint-Etienne.  .    .    . 

Couzan.   .    .    

Cowes 

Cransac 

Cranz 

Criccieth 

Criefl' 

Cristal-Château  (eaux  de)  . 
36 


371 
393 
369 
44 
467 

467 


467 


470 
465 

468 
347 
144 
225 
393 
272 
371 
384 
39-1 
205 
342 
456 
17 
452 
326 
409 
362 
391 
317 
383 
356 
312 
385 
240 
341 
370 
335 
375 
371 
394 
342 


-  562  - 


Croft-Spa  ....  e  ...    .  276 

Croisic  (Le) 373 

Cromer 369 

Crooksbury   Common,   .   .  393 

Cruzy.    .   / 209 

Csiz 153 

Cudowa 226,  255 

Cure   complémentaire  insta- 
llons pour) 523 

Cure  de  terrain 54 

Cutigliano 385 

Cuxhaven. 374 

Cystite  chronique 511 

Czigelka 545 


Dangast 

Dartmoor 

Daruvar. 

Davos  Sanatorium  dej .  383, 

Dawlish 

Dax 

Deal 

Deauviîle 

Débilité  générale  ..... 

Désaignes    .    .    * 

Deutsch  Altenburg  .... 

Défaut  de  tonicité  de  la  peau 

(skin  weakness)      .... 

Diabète  insipide 

Diabète  sucré,  glycosurie  . 
Diablerets  Hôtel  des).  .  . 
Diarrhée  chronique.    .    .    . 

—  des  montagnes  .... 

—  tropicale  

Dieppe 

Dielenmûhle 

Dievenow 

Digne 

Dilatation  du  cœur  .... 
Dilatation  de  l'estomac.    .    . 

Dinan    .    .    

Dinard  

Dinsdale 

Dipsomanie 

Disentis 

Divor.ne 


374 
393 
95 
401 
367 
162 
369 
373 
409 
177 
286 

506 
491 
424 
384 
454 
455 
455 
373 
17 
375 
310 
465 
450 
372 
372 
276 
401» 
383 
3ï8 


Doberan 

Dorton 

Douglas  (île  de  Man)  ,    .    . 
Downs  d'Epsom.  ..... 

—      de  Banstead  .... 

Driburg 

Droitwich 

Duerkheim  .....       .    . 

Duerrenberg 

Duerrheim 

Dusternbrook 

Duhvich 

Dunbar 

Dunblane 

Dundrum 

Dunkerque 

Dunmore 

Dunoon  

Duodénum  (Ulcère  du)  .    . 
Durtol  (sanatorium  de  .  .    . 

Durée  de  la  cure 

Dysménorrhée 

Dyspepsie 

Dyspepsie  alcoolique   .    .    . 

—  atonique  .... 

—  des  fumeurs  .    . 

—  des  goutteux  .    . 

—  due  à  la  paresse 
intestinale. 


265, 
297, 


Eastbourne.  .... 
Eaux  Bonnes  .  .  , 
Eaux  Chaudes.    .    . 

Eau-mère 

Ebensee 

Eberswalde 

Eczéma.  Eczéma  séborrhéi 

que 

Edenkoben 

Eggerhof  . 

Eggischhorn 

Eilsen 

Elan  Valley  (Hôtel  de  r  . 
Electriques  'Bains)  .   .    . 

Elgersburg 

Elmen  ou  Alten  Salza.    . 


375 
225 
371 
393 
393 
227 
113 
148 
150 
146 
374 
225 
369 

17 
394 
373 
372 
372 
456 
552 

62 
515 
445 
447 
447 
447 
447 

447 

370 
388 
388 
110 
390 
2-28 

496 
396 
383 
384 
283 
393 
9 
389 
145 


—  563  - 


Elœpatak. 230 

Elster -202 

Emilienbad 'ill 

Empfing 345 

Emphysème  pulmonaire.    .  462 
Empoisonnement    métalli- 
que chronique 423 

Ems 179 

Engadine 385,  525 

Encausse ',^M 

Engelberg    ........  388 

Enghien 311 

Engstlenalp 384 

Enniskerry 394 

Epiiepsie 474 

Epis  (les  trois) 388 

Epsom .  206 

Erdœbenye 245 

Escaldas  (Les) 306 

Escouloubre 312 

Essentuki 545 

Etivaz 297 

Etretat 373 

Eugénie-les-Bains 312 

Euzet 312 

Evaux-les-Bains 100 

Evian-les-Bains  .    .    .     342,  344 

Evolena 384 

Exercice  musculaire  et  mas- 
sage   55 

Exmouth 367 

Eyach  Sprudel 341 

Eze 357 

Fachingen 174 

Falkenstein  Sanatorium  dej  401 

Falmouth. 366 

Farette 247 

Farnbuehl 238 

Farnham  Common 393 

Faulensee-B?.d 331 

Fécamp 373 

Felixstowe 369 

Fellach 240 

Fellathalquellen  (Les)  .    .    .  175 

Felsenegg 388 


Feltan 383 

Fibromes  de  l'utérus  .    .    .     518 

Kideris 238,  348 

Fièvre  thermale 63 

Filey :369 

Finchley 392 

Fitero 107 

Fleetwood 371 

Flims  etFlimser  Waldhaeu- 

ser 383 

Flinsberg  - 226,  389 

Flitwick  Well 225 

Florence 392 

Fluehli  dansl'Entlebuch.   .     297 

Foehr  . 374 

Foie  (congestion  du).   .    .    .     456 

Folkestone 370 

Foncaude 102 

Forges-les-Bains 242 

Forres 394 

Fourchambault 342 

Frankenhausen 142 

Francfort-sur-le-Mein.    .    .     400 

Frant 393 

Franzensbad 197 

Franz  Joseph  (eau  de).    .    .     205 

Frauenkirch 383 

Fredriksvaern  (Sanatorium 

de) 

Freiburg(Bade) 

Freienwalde 

Freiersbad 

Frensham  Commou.    .    .    . 

Freshwater 

Freudenstadt 

Freyersbach  

Friedrichroda 

Friedrichshall 

Friniley 

Fruits  (cure  de) 

Fuered 

Furoncles  ,       Furonculose 

chronique 

Fuscherbad 


Gabernigg. 


405 
391 
228 
231 
393 
370 
388 
231 
389 
207 
393 
395 
347 

504 
344 

543 


—  564  — 


Gais ^^'^ 

Galthofer '^Oo 


150 
391 
3)1 

3S7 
448 

«y 

345 

20 
302 


Gandersheim •    • 

Garde  (Lac  de)  .....    • 

Gardone  Riviera 

Garmisch ......    ... 

Gastrite  chronique  .... 

Gastein. •    • 

Gastralgie •    . 

Gaz  dans  les  eaux  minérales. 

Gazost 

Geilnau 341 

Genève  (Lac  de) 391 

Gènes 361 

Gérardmer 388 

Germs •    -    •     312 

Gernrode 391 

Gerolstein 341,391 

Gersau 391 

Giens  (Sanatorium  de).   V. 

Hyères l'23 

Giessbach  (Hôtel) 388 

Giesshuebl 341.343 

GilslandSpa 225,393 

Giri^enti 362 

Gleichenberg ^184 

Gleisweiler 396 

Glengarriff 366 

Glion 388 

Glycosurie 424 

Grnunden 151,390 

Goczalkowit/ 151 

Godesberg  ......     227,3t)l 

Gœppingen 342 

Gœrbersdorf (Sanatorium  de)  400 

Gœrlz  (Goritz^ 392 

Goitre 489 

—  exophtalmique.    .    .    .     488 

Gonten 387 

GoriatchevodsU 318 

Gossensass 387 

Goutte   et   atlèctions  gout- 
teuses   •     439 

Gradirhaeuser 41 

Graefenberg-Freiwaldau    .      17 
Gran -     205,329 


Grange  (Morecambe  Bay)    .  371 

Grantown 394 

Granville 373 

Grasmere    ........  393 

Grasse 356 

Gravelle  urinaire 429 

Grave  (maladie  de    ....  488 

Greifswald  ........  150 

Grenzach 211 

Gréoulx 309 

Gressoney-la-Trinité    .    .    .  385 

—        St-Jean.  ....  385 

Gries 391 

Griesbach 231,388 

Grindelwald 384 

Grossenlueder 140 

Gross  Miierilz;Sanatorium  de)  405 

Gruenberg  ...    396 

Gryon  .    .' 384 

Guagno ^    .    .  318 

Gurnigel 293 

Gymnastique    suédoise    et 

exercices  de  Nauheim    .  53 


llaarlem 246 

Hagevik  (.Sanatorium  de) 

Hajo 

Halila  (Sanatorium  de)  . 
Hall  (Tyrol) 

—  Hte-A.utriche)  .    .    . 

—  (Souabe) 

Hallstatl 

Hatnm 

Hampstead  ....... 

Harkany  ........ 

Harrogate 

Hartfell 

Harzburg 

Haslemere 

Hastings 

Hautevil  le  (Sanatorium  de) 

Hechingen 

Heidelberg 

Heiden 

Heilbrunn • 

Heiligenblut 


,548 
405 
287 
402 
152 
151 
146 
387 
140 
225 
287 
273 
225 
144 
393 
369 
404 
2'<5 
891 
387 
149 
383 


-  5Go  — 


Heiligen  Dainm 375 

lleiligen   Kreuzbad   ou   Ro- 

hitsch 204 

Heiligenschwendi   (Sanato- 
rium de) 

Heligolaud . 

Heliun»(dans  les  eaux  miné- 
rales)  

Hémiplégie . 

Hémorrhoïdes 

Henniez-les-Bains 

Hercules  Bad   ....     153, 

Heringsdorf 

Hermannsbad "l'iS, 

Heimsdorf 

Herne  Bay 

Herrenalb 

Herrenwiess 

Heucheloup 

Heustrich 

Heyst 

Highgate 

Hindhead  

Hinter  Tux 

Hitzacker  Weinberg   .    .    . 
Hodgkin  (maladie  de).    .    . 

Hoechenschwand 

Hoehenstadt 

Holfbad  ou  Altenbourg  .    . 

Hofgeismar 

Hohenhonnef    (Sanatorium 

de) 401 

Hohwald 388 

Holmbury  Hill 393 

Holywood  ........     372 

Hombourg i-23,  391 

Horley  Green 225 

Hospenlhal 383 

Hot-Well  .Clifton)    ....       8ô 

Howth 372 

Hoxlon 225 

Hubertusbad 145 

Hongroises  (eaux  salines)  .     205 

Hunstanton 369 

Hunyadi  Janos 205 

Hurtwood  Commou ....     393 


404 
374 

21 

473 

454 
842 
287 
375 
244 
240 
374 
388 
389 
336 
294 
374 
892 
393 
382 
246 
460 
888 
2S5 
286 
246 


Hydrothérapie _•    ' 

Hyéres 856,  373 

Hyères  (Sanatorium  d').  .   .     405 
Hypertrophie  de  la   rate.    .     459 

Hypochondrie ^^^6 

Hystérie iS5,  520 

Hythe  .......•• 


370 


Ictère  chronique  ..... 

Igls 

Ilfracombe  .....••• 

Tlidze 

Ilkey •    •    • 

Ilmenau 

Hsenburg 

Imnau 

Impuissance.  ..•-.•• 
Incontinence  nocturne  d'u- 
rine   

Inhalations 

Innerleithen. 

Innichen  . 

Innsbruck    

Inowrazlaw •   • 

Inselbad 

Insomnie. 

Interlaken  .....••■ 
Inversnaid  ,....••• 
Ioniennes  (Iles).  ,  .  .  •  • 
Ischia.  .....      107,  359, 

Ischl •    .     'i^l' 

Ivanda  

Ivonitch  ou  Ivonicz.    .    .    • 


458 
887 
368 
551 
345 
389 
891 
229 
512 


511 
41 

187 
286 
387 
144 
328 
488 
388 
394 
362 
546 
387 
206 
153 


.Tagstfeld }^^ 

Jeleznovodsk -^^^ 

Johannisbad ^9 

Jotiannisbrunn  ....••  341 

Juliushall  etHarzburg.    .    .  144 

Jungfrau  (Hôtel  delà).   .    .  383 

Ju venta  (eau  de).  .    .    .    •   •  ^49 

Kainzenbad     ou    Kanitzer- 

bad 284.  387 

Kaltenbrunn '^' 

Kaltenleutgeben 17 

Kammern  (Russie) 318 


566 


Karersee  Hôtel 382 

Karlsbad  (Bohême)   ....  190 
KaHsbad  près  Mergentheim 

(Wurtemberg)    .....  214 

Karlsbrunn 2i6 

Karras  (eau  de 318 

Kellberg 246 

Kéfir  (cure  de) 399 

Keswick 393 

Kiedrich 140 

Kilkee 372 

Killarney 39i 

Kilrush 372 

King  Arthurs  Well.    .    .    .  548 

Kingstown 372 

Kislovodsk 3i8 

Kissingen 127 

Klampenborg 375 

Klosters 388 

Kiiiebis  (eaux  du  mont).    .  230 

Knocke. 374 

Kœnig  Otto  Bad 246 

Kœnigsborn 140 

Kœnigsbrunn 17 

Kœtiigsdoriï  Jastrzemb  .    .  '150 

Kœnigstein 391 

Kœnigswart 2i25,889 

Kœsen 145 

Kœstritz 142 

Kohlgrub 233 

Kolberg 144,375 

Korylnica. 247 

Koumis  (cure  de) 398 

Kovaszna  Vajnafalva.    .   .    .  545 

Krankenheil  Tœlz    ....  346 

Krapina  Teplitz 95 

Kreuth 149,387 

Kreuznach .  120 

Krondorf 341 

Kronthalbrunnen 3il 

Krynica 247,329,549 

Laacher  See 391 

Labassère. 333^ 

La  Bauche 241 

La  Bourboule.  ....     249,388 


La  Caille Si'i 

Lac  noir 384 

La  Schlucht 385 

Lady  Ida  (source) 225 

Laengenfeld 287 

La  Isabella 107 

Lake  district 393 

Lake  Vyrnvy  Hôtel  ....  393 
Lait  (cures  de  —  et  de  pe- 
tit-lait, etc 396 

Lamalou 239 

La  Motte-les-Bains  .   .     161,542 

La  Mouillière  Besançon.    .  160 

Landeck 89 

Landro 383 

Langenau 246,548 

Langenbruck 388 

Langenbraecken   285 

Langensalza 284 

Langenschwalbach  ....  220 

Langeoog 374 

La  Prese 387 

La  Preste 305 

La  Raillère 262 

Largs 372 

Larivière  Sous-Aigremont.  333 

Laryngite  chronique.   .    .    .  461 

La  Tremblade 373 

La  Trollière  .......  157 

Laubbach 17 

Lauchstaedt 246 

Laurvik 551 

Lauterberg 17 

Lauterbrunnen  Scheideck.  384 

La  Vernière 239 

Lavey 291 

Leamington 209 

Le  Boulon 176 

L'Echaillon 163 

Le  Croisic 373 

Ledesma  . .  317 

LeithHill 393 

Leixjip  Spa 281 

Le  Monestier  de  Briançon.  337 

Le  Moudang  . 302 

Lenk. 292 


—  mi  — 


Len/er  Heide 

Le  Prese  

Le  Puy  en  Yelay 

Les  Avants 

Les  Corbières 

Les  Escaldas 

Les  Fellathalquellen.   .    .    . 

Les  Fumades 

Lésina 

Les  Sables  d'Olonne.   .    .   , 
Les  Plans  de  Frénière.  .    . 

Les  Thermopyles 

Les  Voirons 

Leucémie 

Leucorrhée 

Le  Vernet 

Levico 

Leysin  (Sanatorium  de)    384, 

Lichen  

Lido  (le) 

Liebenstein 229, 

Liebenzell 

Liebwerda  ........ 

Linda  Pansa 246, 

Lindheim  (Sanatorium  de). 
Ling  (gymnastique  suédoise 

de)  .  ' 

Lipetsk 

Liphook 

Lipik 

Lipocz  

Lippspringe.   ....... 

Lisbonne •.    .    . 

Lisdoonvarna 226, 

Lissa  

Lithiase  biliaire 

Littlehampton 

Llanberis 

Llandrindod  Wells  .   .    276, 

Llandudno 

Llangammarch  ....  136, 

LlangoUen 

Llanwrtyd  Wells.    .    .     278, 

Lobenstein 

Localitésd'altitude  moyenne 
—  de  faible   altitude  .    .    . 


383 
296 
388 
388 
388 
306 
175 
312 
362 
373 
384 
319 
385 
460 
517 
305 
253 
401 
500 
361 
391 
88 
235 
550 
402 

54 
550 
.S93 
185 
175 
328 
364 
280 
362 
457 
371 
393 
393 
369 
393 
393 
393 
246 
386 
389 


Localités    de   grande    alti- 
tude.   378 

Locarno 391 

Loèche-les-Bains 384 

Lot'ches  (Espagne)   ....  205 

Lons-le-Saunior 542 

Lostorf  (Suisse). 295 

Loudenvielle 312 

Lowestoft 369 

Lucan 281 

Lucoa  (Bagni    di) 337 

Liicerne 391 

Ludwigsbad  à  Wipfeld  .    .  284 

Lngano 391 

Luhatschowitz 184 

Lumbago 484 

Lupus 505 

Lussin 362 

Luxeuil-les-Bains 98 

Lyme   Régis 370 

Lymingtoii 370 

Lymphadénome 460 

Lynmouth 368 

Lynton 358 

Macolin 388 

Macugnaga .  282 

Madonna  di  Gampiglio.    .   .  385 

Majeur  (lac) 388 

Maladie  sénile    de    la   han- 
che   438 

Malaga 360 

Mallow 80,  394 

Malmédy 246 

Maloja 383 

Malvern 134,  342,  392 

Mammern 17 

Marcols 177 

Margarita  (La) 205 

Margate 369 

Margate  (Royal  See  Balhing 

Infirmary  de) 405 

Marienbad 195,  389 

Marienberg 42 

Marienlyst 375 

Marlioz 270 


568 


Marti  gny-les-Bains 3-S6 

Massage 53 

Matlock 85 

Maynard  (Source) 336 

Meiiadia 153 

Meinbers 283 

Melksham 211 

Menaggio 319 

Mendelpass 383 

Menorrhagie 516 

Menstruation(troublesdela)  513 

Menton 356 

Meran 319 

Mérens 312 

Merrow,  près  Guildford.    .  393 

Middeikerke 374 

Middlesborough 135 

MiddleT^ich.    . 135 

Migraine. 480 

Minehead 371 

Misdroy 375 

Mitterbad 244 

Modum 549 

Moffat 280,  398 

Molins 383 

Molitg. 306 

.Monaco 357 

Mondorf 137 

Mondsee 387 

Monnetier 388 

Monsummano 106 

Montana 384 

Montanvert 3S4 

Montbarrv 385 

Mont-Cervin  :  Hôtel  du)  .    .  384 

Mont-Dore 251,  388 

Monte-Carlo .  3c6 

Monte   Catini    Italie)  .    .    .  164 

Monte  Generoso  (Hôtel  du).  385 

Montemayor 317 

Mont  Fleuri  Territet)  .  .    .  391 

Montmirail  (Eau  verte  de).  205 

Monlreux 391 

Mont  Revard 385 

Montrond .  177 

Morgins  (Hôtel  de) 384 


Mornex 388 

Muehlbad  à  Boppard.   ...  17 

Muellingen 205 

Muenster-am-Stein    ....  141 

Muerren 383 

Muggendorf 389 

Mumbles 371 

Myosite  rhumatismale .    .   .  434 

Xairn 369 

Nantwich 135 

Naples 359 

Nassau 17 

Xatroïne  sulfureuse.   .    .    .  230 

Nauheim.    . 114 

Nenndorf 282 

Néris 99 

Nerothal  . 17 

Nervi 360 

Neuenahr 172 

Neuenhain .  139 

Neuhaus  (Bavière)  ....  150 

Neuhaus  (Styrie) 93 

Neu  Prags  ........  383 

Neu  Ragoczi  ou  Bad  Rogczi.  145 

Neurasthénie 487 

Névrite  et  névrite  périphé- 
rique   474 

Neu  Schmecks 387 

Neustad  an  der  Hardt.    .    .  896 
Neustadt  Eberswalde  .    .    .  228 
Névralgies.  Névralgie  facia- 
le .    .    481 

New  Brighton 371 

Newcastle 372 

Newport-Bains 374 

New-Quay 371 

Neyrac 247 

Nice 357 

Niederbronn  .......  143 

Niederlangenau.    .   .    .     246,548 

Niedermendig 341 

Niedernau 246 

Norderney 374 

—        (Sanatorium  de  .  405 

Nordrach  (Sanatorium  de).  401 


—  569  — 


Norroy-sur-Vair 
Northaw  .... 
Norlh  Berwick  . 
Norwood  (Upper) 
Nossa-les-Bains. 
Nottington  .    .    . 


Oban 

Oberhof 

Oberlahnstein 

Obersal/.brum 

Oberstdorf 

Obésité .    . 

Obladis 

Oelz 

Oeynhausen 

Offenbach .    .    . 

Oldesloe .    . 

Olette 

Ontadena 

Orb 

Orezza 

Oriol 

Ormea 

Ormont-dessus 

Ospedaletti 

Ostende 

Ovarienne  (dysménorrhée). 

Ouchy  

Oxalurie  ....    .   .    .    .   . 


336 

206 
369 
938 
312 

276 

372 

389 

341 

174 

387 

441 

383 

387 

137 

544 

150 

306 

317 

150 

242 

342 

358 

384 

356 

374 

515 

391 

430 


Palerme 362,514 

Pallanza 391 

Penlicouse  'Panticosa)    .    .  316 

Parad 244,  288 

Paralysies,  etc 473 

Paralysie  infantile 474 

Parknasilla 366 

Parpan 383 

Partenkirchen 387 

Passage  (Cork  Harbour).   .  372 

Passugg 176 

Passy 245 

Pau 391 

Peak  District 393 

Peau  (maladies  de)  ...    .  492 


Peebles 17 

Pegli 361 

Peiden 331 

Pejo 234 

Penarth .  371 

Pen  Bron  (Sanatorium  de} 

373,  414 

Penmaenmawr 371 

Penzance 366 

Perimétrite  (Reliquats  de).  459 
Période  cataméniale.   .    .    .  516 
Péritonite  (reliquats   chro- 
niques de) 459 

Perugia  (Pérouse) 391 

Petersthal 234,  391 

Pfaefers 79 

Pharyngite     et      laryngite 

chroniques 461 

Phosphaturie. 430 

Piatigorsk 318 

Pierrefonds. 311 

Pietropola 313 

Pignieu 237 

Pilât  (Hôtel  sur  le)  ...    .  383 

Piora,  prés  Airolo    ....  385 

Pise 361 

Pisciarelli,près  de  Pozzuoli 

245 

Pitkeathly 137 

Pittochry"^. 394 

Pityriasis  rubra 504 

Plaettig 389 

Plan  de  Phazy 163 

Plans  de  Frenière  ....  384 

Pléthore    abdominale  .   .    .  451 

Pleurésies  'reliquat  des)  .   .  551 

Plombières 97.  537 

Poertschach '  .   .  387 

Poestyen 387 

Polzin 246 

Poutresina 383 

Pornic 373 

Pornichet 373 

Porretta 314 

Porthcawl 371 

Portobello.  •  . 369 


—  oTO  — 


Port  Rush . 

Port    Stewarl.  ...... 

Pougues-les-Eaux 

Pouillon 

Poussée  thermale 

Pozzuoli 188, 

Prags 

Pralognan 

Preblau 176, 

Préchacq 

Pré-Saint-Didier 

Prolapsus  utérin 

Prurigo. 

Prurit  diverses  espèces  de; 

Prurit  sénile 

Psoriasis 

Psychiques  Influences  dans 
le  traitement   thermal.    . 

Pullna  (eau  de 

Purpura  chronique  .... 

Purton 

Putbus 

Puzziehello 

Pwllheli  ......... 

Pyélite  chronique 

Pyrawarth . 

Pyrmont 

Pystjan 


372 
372 
335 
163 
545 
545 
286 
385 
341 
312 
107 
518 
501 
502 
502 
501 


Queenstown 


Rabbi 

Rachitisme 

Radein 

Radipole 

Ragatz  Pftefers  ....     79, 
Ragoczi  Bad  ou  Ne  w-Ragoczi 

Raguse 

Rainha  (Caldas  île    .... 

Raisin    cure   de 

Rajeczfurdo 

Ramsey  (île  de  Man)   .    .    . 

Ramsgale 

Rapallo 

Rappollsweiler 

Raslenberg 


46 
205 
500 
206 
375 
313 
369 
510 
246 
228 
287 

366 

234 
420 
175 
276 
387 
145 
2i2 
317 
395 
94 
371 
369 
360 
348 
246 


Rate  (^hypertrophie  de  la)   . 

Ratzes 

Recoaro 

Redcar 

Reginaris  (eau  de) 

Rehburg  

—  Sanatorium  de)  .... 
Rehme-Oeyhausen  .... 
Reiboldsgrùn 246, 

—  (Sanatorium  de^. .    .    .    . 

Reichenhall 

Reins  (Dégénérescence  lar- 

dacée  ou  arayloïde  des    . 

Reinbeck 

Reinerz 226, 

P^em-oncourt 

Renaison . 

Renlaigue 247, 

Rennes-les-Bains.  102,  240, 

Reutlingen 

Revard  (Mont 

Rheinfelden 154, 

Rhens  ^eau  de) 

Rhumatisme 

—  Convalescence  du  —  ar- 

ticulaire aigu 

—  articulaire   chronique   . 

—  blennorrhagique.    .    .    . 

—  musculaire  chronique  . 

Rhyl 

Rieder  Alp 

Rieder  Furka 

Rielbad 

Rilïelalp 

Piigi  First 

Rigi  Kallbad 

Rigi  Scheideck 

Rio  (Elba) 

Rippoldsau 230, 

Riva 

Rodenberg 

Rœmerbad 

Rœmerquelle 342, 

Rohitsch 

Roisdorf 

Romanel 


459 
244 
242 
369 
341 
345 
403 
137 
389 
401 
147 

509 
17 
389 
330 
342 
549 
245 
285 
385 
538 
341 
431 

432 
433 
439 
434 
371 
384 
384 
297 
384 
383 
383 
383 
245 
388 
391 
282 
93 
344 
204 
341 
342 


—  0/1    


Rome 30-2 

Roncefïiio 254 

Ronneburg 24G 

Ronneby  . 550 

Rosbach 3Vl 

Roscoff 373 

Rosenheim  . 148 

Rosenlaui 384 

Rostrevor 366 

Rothenbrunnen 238 

Rothenfelde 443 

Rothesay 3G6 

Roucas  Blanc 163 

Rouzat 187 

Royan 373 

Royat 180,  388 

Rubinat  (eau  Jei.  .....  205 

Ruegenwalde 375 

Ruhla 389 

Rupperlshain    (Sanatorium 

de\ 403 

Ryde 370 

Saas-Fee 3S4 

Sables  d'Olonne  {Les    ...  373 

Sacedon  ou  la  Isabella.   .    .  107 

Sadler  iS'Wells) 225 

Saidschitz  (eau  de)  ....  205 
Sail-les-Bains.     ou    Sail-le- 

Chàteau  Morand   Loire)  .  105 

Sail-sous-Couzan 341 

St-Alban 342 

St-Amand 97,5'35 

St-Andreasberg.   .    .    .     389,  403 

St-Andrews 369 

St-Anne's  Hill  Blarney  .    .  17 

St-Antoine  de  Guagno.    .    .  313 
St-Bertrand  de  Comminges 

247 

.    .  388 

.   .  299 

.   .  373 

.    .  388 

.    .  317 

...  296 

.   .  249 


St-Blasien  .    .   .    . 

St-Boés 

St-Briac 

St-Cergues  .  .  .  . 
St-Christau.  .  .  . 
St-Donatus  .  .  .  . 
St-Etienne  (Court;. 


Sl-(;almier 34Î 

S t  Georges  Hill 393 

St-Gervais 208,  388 

St-Honoré-les-Bains.    .    .   .     310 

St-Luiiaire 373 

St-Jean  de  Luz.    .    .    .     364,  373 
Sl-Laurent-les-Bains  .    .   .     101 

St- Lawrence 370 

St-Léonard  ........     369 

St-Malo 373 

St-Margaret's  Bay 369 

Sle-Marguerite 360 

St-Maurice 187 

St-Mélany 312 

St-.Moritz' 222,382 

St-Xectaire 186,  ;388 

St-OJile 388 

St-Olafs 549 

St-Pardoux 157 

St  Pol-sur-Mer 373 

—  Sanatorium  de    ....     405 

St-Raphaël 356 

St-Sauveur 300,388 

St-Simon 270 

St-Thomas 812 

St-Trojan 373 

—  (Sanatorium  de;   ....     405 
St-Va!cry-en-Caux    ....     373 

St-VallieV 336 

St-Wolgang 314,387 

St-Yorre   près  Vichy   .    .    .     170 

Salcombe 367 

Salerne 359^ 

Salies-de-Béarn 161 

Salies-du-Salat 162 

Salins  (Jura 160 

Salins-Moutiers  ....     208.  547 

Salsomaggiore 543 

SaltburnbytheSea  .    .     224,369 

Salut  (source  du) 333 

Salvator  (eau  minérale)  .    .     175 

Salz  ruisseau  du 24 

SaizbrunnouObersalzbrunn    174 

Salzburg 390 

Salzburg  en  Transylvanie  .     154 
Saizdetfurth 150 


olîl 


Salzerbad -1^ 

Salzhausen '1-^2 

Saizschlirf 140 

Saizuflen 142 

Salzungen    .    , •     142 

Samaden  . 383 

Sanatoria  pour  cures  diété- 
tiques    400 

—  pour  cures  d'atfections 
spéciales 400 

—  pour  le    traitement    de 

la  tuberculose 400 

-^    pour    enfants     scrofu  - 
leux  et  faibles  .   .    .     373,  405 

—  militaires 

92,  304,  380,  541 
San-Bernardino  .  .  .  238,  383 
Sanct-Lorenz  .......     544 

Sand .     388 

Sandefjord 319 

Sandgate •     370 

Sandown 370 

Sandrock 225 

Sangerberg 246 

San  Germano 546 

San-Marco 544 

San-Martino  di  Caslrozza.   .     382 

San-Pedro  do  Sul 318 

San-Remo 358 

Santa-Agueda 317 

Santa-Catarina.    .    .    .     242,  585 
Santa-Margherita  .....     360 

Sassnitz 375 

Savognin 383 

Saxon 331 

Scaborongh 206,  369 

Schandau". 234 

Scheveningen 374 

Schimberg 295 

Schinznach 289 

Schlangenbad  ....       86,  391 

Schleusingen 17 

Schliersee 387 

Schluderbach 382 

Schmalkalden.   ......     140 

Schmecks  ou  Tatra  Fùred.    343 


Schmiedberg 389 

Scboenbrunn 17 

Schoeneck 388 

Schoenfels 388 

Schoenwald 388 

Schott  (exercices  de^   ...  54 

Schrecken  ........  383 

Schuls   (V.  Taraps  Schuls) 

200,  383 

Schwalbach 220,  391 

Schwalheimer 341 

Schwarzbach 246 

Schwefelberg 294 

Schweinigen 383 

Schweizerhalle 154 

Schweizermïihle 17 

Sciacca 316 

Sciatique  . 435 

Scilly  (Iles) 366 

Scrofu leuses  (affections).    .  414 

Seaford 370 

Sea  View 370 

Sebastiansweiler 285 

Sebes  (V.  Also  Sebes).   .    .  153 

Séborrhée 503 

Sedlitz 205 

Seelisberg  . 388 

Seewis 387 

Segeberg 150 

Seiters 34'» 

Selzerbrunnen  ......  342 

Semmering 387 

Sénilité  prématurée.  .   .    .  444 

Serneus 297 

Sevenoacks.    .    .    .....  393 

Séville. 392 

Shadwell.    ........  225 

Shanklin  ......       224,  .370 

Shooters  Hill .......  393 

Sidmouth .367 

Sienne 391 

Sierre 388 

Silloth 371 

Sils-Maria 383 

Silvaplana 383 

Siradan. 334 


—  573  — 


Skegness 3()9 

Sodenthal 150 

Soden  Stolzenberg 150 

Soden  dans  le  Taiinus.    .   .  138 

Solfatara 188 

Sommeil  (troubles  du  .   .   .  482 

Sommeil  excessif 483 

Sorrente 359 

Soultz-les-Bains 150 

Souitzmatt 341 

Southborough 393 

South  Downs  (les 393 

Southend 369 

Scuthport 371 

Southse:i 370 

Spa 216 

Spezia 860 

Srebernik  ou  Srebernicza  .  254 

Stachelberg. 297 

Stafford 224 

Starnberg 246,  387 

Stations    climatériques    de 

rintérieur  des  terres.   .    .  377 

—  maritimes.   350,  355,361,  365 

—  de  grande   altitude.    .    .  523 

—  d'altitude    moyenne  .    .  526 

—  pour    les    malades     at- 
teints de  malaria  ....  528 

—  pour    les    malades     at- 
teints de  rhumatisme  etc.  528 

Steben 246,548 

Stérilité 520 

Stettin 246 

Stoney    Middleton 85 

Slrathpeffer 279 

Streatham  (eau  de    ...    .  206 

Streitberg.   ........  389 

Stresa  .  " 391 

Stromstad 319 

Stuer 17 

Suderode 150 

Sulden 382 

Sulis  (eau  dr,.    ......  83 

Suiza.  ..........  148 

Sulzbrunii .  150 

Swanaae 370 


Swanlinbar 281 

Swinemuende 375 

Sydenham  Hill 892 

Sydenham  Wells  .....  206 

Sylt 374 

Sylvanés 246,  255 

Syphilis 420 

Syphilitiques   (maladies    — 

de  la  peau) 50(3 

Syracuse 362 

Szczawnica 185 

Szinye  Lipocz 175 

Szkleno 329 

Szliacs 246 

Tabarz .  391 

ïabes  dorsal 472 

Tabiano 314 

Tallerman  Sheflield   (systè- 
me des  bains  d'air  chaud 

de) 438 

Tambacli 391 

Taormina 362 

Tarasp 237,  383 

Tarasp  Schuls 200 

Taresa 246 

Tatra-Filred 343 

Tatzmannsdorf  .......  246 

Taunusquclle 341 

ïeignoulh 367 

Teinach 232,  341,  391 

Tenby 371 

Température  des  sources  .  533 

Tennstedt 285 

Teplitz 91.  287,288 

Tercis 312 

Termini  Imerese 547 

Terrain  (cure  de) 54 

Territet 391,  396 

Teissières-les-Bouliès  .    .    .  341 

Thaïe 145 

Thermae  sj'lvestres      ...  24 

Thonon 435 

Thorenc .  356 

Thorp  Arch 135 

Thounc 529 


-^  574 


Thuez 388 

Thusis 387 

Thursley  Common 393 

Tic  douloureux 481 

Tiefenkasten 237 

Titisee 388 

Tobelbad 93 

Toblach 383 

Tœnnistein, 183,341 

Tœplitz  V.  Neuhaus.    ...  93 
Tonicité  (défaut  de  —  de  la 

peau) 506 

Tonsaasen  (Sanatorium  de).  402 

Topusko 95 

Torquay 306,  367 

Trafoi 382 

Traitement  préparatoire.    .  65 

Tralee 226 

Tramezaigues 312 

Tramore  . 372 

Traunstein 150 

Travemuende 375 

Trefriw 225,  393 

Tremezzina. 391 

Tréport    .........  373 

Trespoey  (Sanatorium  de)  .  552 

Triberg 388 

Trillo 316 

Trossachs  (Le) 394 

Trouville 373 

Tuberculose  pulmonaire.  .  463 

Tuberculeuses  (affections).  414 

Tueffer 93 

Tunbridge  Wells 228 

Tusnad 247 

Twannberg 388 

Typhlite  (v.  appendicite).  .  459 

Uetliberg 388 

Ulcère  de  l'estomac  ....  456 

Ulleswater 393 

Ulverston 17 

Undercliff  (L')  (dans  l'île  de 

\Yight) 368 

Unter-Schmecks 387 

Urberoa£Ta  de  Alzola.    .   .   .  338 


Uriage 306 

Urticaire 498 


Ussat 

Usson 

Utérus  et  des  annexes 

ladies  de  l'j  .   .    . 

—   (fibromes  de  1') .  , 


Ma- 


Valdagno    Vegri  di")  .    .   .   . 

Valdieri '.   .     106, 

Valence 360, 

Yalens 

Valentia 

Valescure 

Vals(Ardèchei   ....     170, 

Vais  (Suisse) 

Val  Sinestra 246, 

Varese 

Varices 

Velden 

Veldes 

Yellach 

Venise 

Venfnor  (Sanatorium  de).    . 
Vernet-les-Bains  .    .    .     305, 
Vessie  (affections  de  la)  .    . 

Vevey 

Vicarella 

Vicar's  Bridge 

Vichy 

Vic-le-Comle . 

Yic-sur-Cère 246, 

Victoria  Spa 

Vidago 

Vihnye 

Villacabras  (eau  de)  ...    . 

Villers-sur-Mer 

Villars-sur-OUon 

Villefranche 

Vinadio. 

Vintimille 

Vissoye 

Viterbe 

Vittel 

Vizella  (V.  Caldas  de). 

Voeslau 


104 
312 

518 
518 

549 
315 
364 
387 
366 
356 
256 
331 
255 
391 
469 
387 
94 
246 
361 
403 
388 
511 
391 
538 
225 
167 
157 
256 
206 
544 
246 
206 
353 
384 
356 
318 
356 
384 
315 
336 

91 


—  575  — 


Voyages  sur  incr 375 

Vulpera 383 

Vyrnwy  (lac) 393 


Waeggis 391 

Walchensee 387 

Wallersee 387 

Walmer 309 

Walton 369 

Wangeroog 374 

Warasdin-Teplitz 288 

Warmbad,   près    Wolkens- 

tein 94 

Warmbrunn 89 

Warnemuende 374 

Wartenstein,  près  Ragatz..  387 

Weilbach 184,  281 

Weissbad  .......  387 

Weissenbourg.    .    .    .     329,  388 

Weissenstein 384 

Weisshorn  (Hôtel) 384 

Wells  (Norfolk) 369 

Wemyss  Bay 372 

VVengen 383 

Wengernalp 384 

Werne 140 

Wernigerode 391 

Westerland  (île  de  Sylt).    .  374 

"Westgate 369 

Weston-super-Mare  ....  371 

Westport  (Clew  Bay)  ...  372 

Westward  Ho 371 

Wey  bridge 393 

Weymouth 370 

Whitby 369 

Wiedenfelsen 388 

Wiesbaden 391 


Wiesenbad 94 

Wiesen 383 

Wight(île  de) 368 

Wildbad 75,389 

Wildegg 155 

Wildungen 322 

Wilhelmshœho 17,399 

Wimpien 151 

Windermerc 393 

Wipfeld 284 

Wittekind 144 

Wœrther  See 387 

Wolkenstein 94 

Wonersh  Heath 393 

Woodenbridge 394 


Woodhall  Spa.    .    .    .    . 

Worthing 

Wurzbourg 

Wyk  (île  de  Foehr).    .   . 
—  (Sanatorium  de).    .    . 

Yarmouth  (île  de  Wight), 
Yarmouth    (Norfolk)  .    . 
Yeux  (maladies  des:.    . 
Yverdon 


133 

370 
400 
374 
405 

369 
369 
492 
291 


Zaizon 247,346 

Zander  (gymnastique  de    .  54 

Zandvoort 374 

Zante 362 

Zell-am-See 387 

Zermatt 384 

Zinal 384 

Zoppot 374 

—  (Sanatorium  de)  ...   .  405 

Zurich 391 

Zuz  ou  Zuoz 383 


hnp.  G.  Saint-Aubin  et  TheTcnot J.  Tùevenot,  successeur.  Saint-Dizier  (Hte-Marne). 


URIAGE-les-BAINS  mn) 

Saison  du  2B  mai  au   15   octobre 


EAU   CHLORUREE 

SODiaUE  SULFUREUSE 


Traitement  des  Maladies  de  la  peau,   du  Lymphatisme, 
de  la  Scrofulose,  de  l'Anémie,  du  Rhumatisme,  de  la 
Syphilis,  etc. 

BAINS  —  DOUCHES  —  PULVÉRISATIONS 
HOTELS,  VILLAS  &  APPARTEMENTS  MEUBLÉS 

SOUS  la,  gérance  de  V Etablissement  : 
(Consulter  le  Guide  de  la  Station) 

PARC  -  CASINO  -  THÉÂTRE 

Saison  théâtrale  du  10  juin  au  20  septembre 


VÉLODROME  -  LAWN  TENNIS  -  GUIGNOL 
ÉCLAIRAGE   ÉLECTRIQUE 


URIAGE  est  desservi  par  un  tramway  à  vapeur  partant  de 
la  gare  de  Grenoble.  —  Correspondance  à  tous  les  trains. 

!\ofa  —  Pour  tout  renseignement  s'adresser  à  l'Administra- 
teur de  l'Etablissement  (toute  l'année). 


MARIENBAD 

(bohême)- 

Station  Balnéaire  Universelle 

FRÉQUENTÉE  ANNUELLEMENT  PAR  20,000  BAIGNEURS 


Possède  la  plus  forte  de  toutes  les  eaux  contenant  du 
sel  de  Glauber,  la  plus  forte  de  toutes  les  eaux  pures  fer- 
rugineuses, la  plus  riche  en  fer  de  toutes  les  boues  ma- 
récageuses minérales;  remarquable  par  sa  situation  élevée 
dans  des  montagnes  boisées.  —  Bains  d'acide  carbonique, 
marécageux,  aciéreux,  de  vapeur  et  à  air  chaud.  —  Cure 
à  l'eau  froide.  —  Efficacité  reconnue  contre  les  maladies 
de  Teslomac,  du  foie,  lengorgement  de  la  veine  porte,  les 
douleurs  de  la  vessie,  les  maladies  des  femmes;  les  souf- 
frances générales,  Tobésité,  la  pauvreté  du  sang,  le  dia- 
bète, etc. 

Colonnade  nouvellement  construite.  —  Éclairage  élec- 
trique de  la  ville.  —  Saunerie  de  sels.  —  Conduite  d'eau 
amenant  de  leau  de  source  des  montagnes. 

Théâtre.  —  Réunions  de  danse.  —  Chasse.  —  Pèche.  — 
Clubs  d"équitation  et  d'attelage.  —  Tombolas.  —  Place  de 
jeux  pour  la  jeunesse.  —  Lawn-tennis.  —  Téléphone  inter- 
urbain. 

Saison  du  1''  Mai  au  30  Septembre 


Envoi  gratuit  de  Prospectus 

PAR    LE    BUREAU    DU    BOUROMESTRE 


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Ses  eaux  lluTniales  de  réputation  universelle  ainsi 
que  leurs  produits  sont  le  meilleur  et  le  plus  efficace 

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contre  les  maladies  de  l'estomac,  du  foie,  de  la  rate, 
des  reins,  des  organes  urinaires,  de  la  prostate  : 
contre  le  diabète  sucré,  les  calcnls  biliaires,  vési- 
caux  et  rénaux,  la  goutte,  le  rhumatisme  chro- 
nique, etc. 


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et  les  Sels  du  Sprudel 

cristallisés  et  en  poudre 
NATURELS    DE    CARLSBAD 

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Cures   à   la    ^laii^oii 


ainsi  que  les  Pastilles  du  Sprudel,  le  Savon  du 
Sprudel,  lEau  mère  du  Sprudel  et  le  Sel  de  l'eau 
mère  du  Sprudel  se  trouvent  dans  tous  les  Magasins 
d'Eaux  minérales,  dans  les  Drogueries  et  dans  les 
Pharmacies. 

EXPÉDITION  DES  EAUX  MINÉRALES  DE  CARLSBAD 

Lôbel  Schottlânder,  Carsibad,   Bohême    Autriche^ 


COLUMBIA   UNIVERSITY   LIBRARIES 


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