SANATORIUM 1450 M' GALERIES
Si^ot'é.S «Srt '^Ti^^ HOTUDUMOKTBUHC
.-ft:
CoUege of ^ipôicianô anb ê>urgeons;
Hîbrarp
SANATORIA
DE
FEYDEY-SUR-LEYSIN
(VAUD-SUISSE)
Les Établissements de Feydey-Leysin sont spécialement
destinés au traitement des affections chroniques elen parti-
culier des affections tuberculeuses des organes respiratoires.
A une altitude de 1.450 mètres, sur une terrasse de la
pente montagneuse orientée au sud-sud-est, s'élèvent les
deux établissements principaux, Sanatorium Grand-
Hôtel et Sanatorium du Mont-Blanc, montés sur le
pied d'iiùtels de premier ordre. Une pension plus modeste,
genre chalet, dirigée selon les mêmes principes, complète
les installations de la Société climatérique de Leysin. Dans
les trois maisons, le traitement est basé sur le principe
des Sanatoria proprement dit, suivant la méthode Breh-
mer-Dettweyler. Direction médicale effective et conti-
nuelle, réglementation pour les malades de l'emploi de
la journée, repos, exercice, régime, etc.
Le traitement, surtout hygiénique, comprend comme
facteurs principaux l'aération continue, le repos plus ou
moins complet et la suralimentation.
L'aération est pratiquée de jour dans les galeries cou-
vertes, meublées de chaises longues, qui communiquent
avec les appartements; elle est réalisée de nuit par l'ou-
verture partielle ou totale des fenêtres, munies d'impostes
mobiles, et par les bouches de ventilation pratiquées dans
chaque appartement.
La désinfection de la literie se fait à l'étuve, celle des
appartements au moyen de l'appareil Trillat, au formo-
chlorol.
Un laboratoire bactériologique fonctionne régulière-
ment pour les examens de^^ expectorations et les recherches
scientifiques. L'état des malades est contrôlé par des exa-
mens I qL'"^^-^ ^t par la ' alance.
La caractéristique de Leysin ressort de la réunion, dans
la même station, de la discipline du Sanatorium et du cli-
mat d'altitude, dont l'ouvrage récent de Regnard a bien
établi l'action.
EAUX MINÉRALES
ET
STATIONS GLIMATÉRIQUES
DE L'EUROPE
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in 2010 with funding from
Columbia University Libraries
littp://www.arcliive.org/details/eauxminralesetOOwebe
EAUX MINÉRALES
Kl'
STATIONS CLIM\TÉRiaUES
DE LEUROPE
TRAITEMENT DES MALADIES CJWIONIQUES
PAR LES EAUX MINÉRALES ET I^S GLl|^ATS
PAH / ^
Les D-^^ H. WEBER et F. Parkes WEBER
MEMBRES m- COLLEGE DEJ MJT)ECIXS DE LuNDl.ES
;
THAULIT AVEC NOTES SUlî LA 2^ EDITION ANGLAISE
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MÉDECIN til^'StECTELK DE:s /aUX
P. SPILL31AW
PKOFBSSEl^ DB Cb[X£QLE MÉDICALE
A l'CXIVERSITÉ DE XANCY
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PARIS
S T E I N H E I Li\ É/D I T E
:2, RDE casimir-dela/igne, t
UR
1899
:^
PRÉFACE DES TRADUCTEURS
Un médecin praticien est à l'iieure actuelle fort
embarrassé pour trouver, clans les ouvrages dont
il dispose, des renseignements précis sur les difïé-
rentes stations balnéaires, le mode d'action des di-
verses eaux minérales, leurs indications dans le trai-
tement des maladies chroniques. En dehors des
eaux minérales il est souvent consulté sur le choix
d'une station maritime, d'un climat d'altitude, si
important aujourd'hui dans le traitement des conva-
lescences, des anémies, de la tuberculose et des ma-
ladies du système nerveux, etc., sans parler des
cures de raisin, de fruits, de lait et de petit lait, et
même des établissements destinés au traitement spé-
cial des maladies de l'estomac, du cœur, des articula-
tions, etc.
Le livre des D'' H. et P. Weber comprend, sous
une forme concise, la description succincte et cepen-
dant très complète de tous les établissements de
l'Europe (eaux minérales, bains de mer, stations cli-
matériques, sanatoria). La partie clinique n'a pas
été oubliée; plusieurs chapitres sont consacrés aux
indications spéciales des eaux minérales, des sta-
tions maritimes, des stations climatériques.
Les auteurs ont fait une part très grande aux sta-
tions françaises.
La grande expérience des D''^ H. et P. Weber, le
— VIII
succès qu'avait déjà obtenu notre traduction du Traité
de climat othérapie du D"" H. Weber, nous ont engagés
à présenter au public médical français le Traité cU s
eaux minérales du même auteur, dont la première
édition anglaise a été épuisée dans l'espace d'une
année. Nous croyons rendre service à nos confrères
en mettant entre leurs mains un ouvrage qui leur
permettra de donner un avis sur le choix d'une sta-
tion balnéaire, maritime ou climatérique, choix sou-
vent fort délicat et fort embarrassant quand on ne
possède pas de données suffisantes sur la question.
Cette traduction a été faite sur l'édition revue et
augmentée des « Stations balnéaires et des eaux mi-
nérales de PEurope )> ; les auteurs y ont introduit
de nouveaux et importants chapitres, notamment
les chapitres XVIII et XIX qui sont consacrés, le pre-
mier aux stations climatériques de ^intérieur des
terres, le second aux cures de raisin, aux cures dié-
tétiques et aux sanatoria destinés à des traitements
spéciaux.
Enfin les auteurs ont ajouté un autre chapitre
pour indiquer les localités destinées aux cures com-
plémentaires.
MM. Weber ont visité la plupart des stations miné-
rales les plus importantes afin de pouvoir en donner
une description aussi exacte que possible.
A. DoYON. — l\ Spill.ma.nn.
PREFACE
Ce livre a pour but de fournir quelques notions élé-
mentaires sur les eaux minérales de l'Europe, les mé-
thodes de traitement adoptées pour chacune d'elles, les
affections et les étals morbides que leur usage peut guérir
ou améliorer. Bien qu'il ait déjà paru un grand nombre
d'ouvrages de balnéothérapie, spécialement en France et
en Allemagne, ainsi que le montre la bibliographie pla-
cée à la fin de ce volume, un livre concis comme celui-ci,
dans lequel on trouvera facilement les indications géné-
rales nécessaires, peut avoir quelque utilité pour les
personnes qui n'ont pas à leur disposition de traité plus
complet.
L'effet du traitement par les eaux minérales (balnéo-
thérapie) ne pouvant être séparé de celui produit par
l'usage externe ou interne de Teau pure (hydrothérapie),
le premier chapitre est consacré cà de courtes considérations
sur l'hydrothérapie en général. Les chapitres :2 et 3 trai-
tent de la classification des eaux minérales et de leur action
sur l'organisme. Dans le 4*" chapitre nous avons étudié le
climat, l'hygiène et les changements dans le genre de vie
en ce qui concerne la part qu'ils ont dans le traitement
balnéaire ; le massage et les exercices musculaires aux
eaux sont également signalés. Ce qui a trait à la surveil-
lance médicale, à la cure complémentaire « after-cure »,
etc., trouve sa place dans le 5« chapitre. Les onze chapi-
2
très suivants sont consacrés au mode d'emploi des diffé-
rentes classes d'eaux minérales et à des notices sur les
diverses sources. Les stations maritimes (nous devons
observer qu'il n"a pas été fait de distinction dans ce cha-
pitre entre les véritables bains de mer et les localités
maritimes plutôt fréquentées comme stations climatéri-
ques) forment l'objet du 11^ chapitre. Dans le dernier
chapitre nous avons essayé d'indiquer quel est le traite-
ment balnéothérapique qui convient le mieux aux di-
verses maladies et états morbides.
Dans la description des stations et des eaux minérales,
il y a nécessairement un grand nombre de répétitions ;
nous espérons toutefois qu'elles ne seront pas inutiles
même à ceux qui consulteront ce livre pour se rensei-
gner sur une eau quelconque. Nous avons indiqué aussi
un certain nombre de sources d'importance simplement
locale, bien qu'elles soient à peine connues ou visitées
par des médecins ou des malades étrangers.
Dans la disposition des eaux de chaque groupe, la mé-
thode ordinairement suivie a été de donner d'abord quel-
ques notes détaillées sur quelques-unes des sources les
mieux connues du groupe, et, en continuant, de suivre
l'ordre politico-géographique : Grande-Bretagne, Belgi-
que, Allemagne, Autriche, Suisse, France, Italie, etc.
Ainsi dans le chapitre sur les eaux thermales simples,
Wildbad, Ragatz Pfœlïersont été choisis comme types du
groupe et nous avons donné des renseignements détaillés
sur ces deux sources.
On a ensuite décrit les autres stations du groupe avec
moins de détail et diaprés leur ordre politique et géogra-
phique. De même dans le chapitre consacré aux eaux fer-
rugineiises nous avoiisconimencé par décrire Spa,Scliwal-
bacli et St-Morilz ; dans le chapitre destiné aux eaux alca-
lines simples on a étudié en premier lieu Vichy et Vais ;
dans le groupe alcalin chloruré, Ems et Royat occupent
les premières places; en tête des eaux calcaires nous avons
placé Wildungen et Contrexéville.
Les ouvrages les plus utiles à consulter sur ce sujet
sont mentionnés dans la bibliographie placée à la fin de
Fouvrage. Nous n'avons cependant pas la prétention d'of-
frir la liste complète des travaux innombrables publiés
même dans ces tout derniers temps sur la balnéologie.
Le rapport sur The cUmates and Baths ofGreat Britain,
publié en 1895 à Londres dans le Roi/al médical and chi-
rurgical Society s report, nous a rendu de grands services
et nous renvoyons à cet ouvrage les lecteurs qui désirent
des renseignements plus complets sur les eaux minérales
de la Grande-Bretagne. Entre autres livres très utiles nous
mentionnerons ceux de Durand-Fardel, Seegen, Braun,
Fleclisig. Reimer, Leichtenslern, de la Harpe, Vintras,
Macpherson, Gsell Fels et Valentiner.
En raison de la variété de nos sources d'information et
des résultats parfois contradictoires des dilïére.ntes analy-
ses (1) nous avons pleinement conscience que des inexac-
(1) Les variations qui se produisent naturellement dans la cons-
titution des eaux minérales (à la surface desquelles Teau est cap-
tée) semblent être ordinairement insignifiantes. L'analyse du dé-
pôt qu'on a trouvé dans les conduits qui desservaient les anciens
thermes romains de Bath montre que la proportion relative des
éléments solides de cette source est restée invariable depuis l'é-
poque romaine jusqu'à nos jours (V. Kerr, Bath Water:>,lQ éd\{.,
p. 61). R. Fresenius {Veroffentl. d. Allg. deutsch. Bœder Ver-
bandes, 189i, p. 116) montre qu'il se produit probablement des
tiludes uiiL dû se glisser dans le chiffre des éléments (1)
constitutifs des eaux minérales ; nous croyons toutefois
que ces indications seront de quelque utilité.
On a admis que le nombre de grammes dans un litre
(1000 ce. d'eau), quoique le premier soit une mesure de
pesanteur et l'autre de capacité, peut être regardé d'une
manière suffisamment exacte comme la quantité par mille.
Il serait plus pratique c|ue toutes les analyses d'eaux mi-
nérales fussent toujours exprimées sous cette forme (c'est-
à-dire en grammes pour 1000 grammes du poids de Teau),
ce qui a l'avantage de donner une mesure internationale,
et qui en raison de l'introduction dans la pharmacopée
britannique de solutions à 1 p. 100 est une base de mesure
déjà familière aux médecins anglais ; elle le deviendra
encore plus lorsqu'on aura adopté le système décimal des
poids et mesures. 11 faut naturellement multiplier par 70 le
montant pour mille pour le transformer en un nombre
de srains anglais correspondant à un gallon impérial.
Toutes les températures sont indiquées en degrés du ther
momètre Fahrenheit usité en Angleterre (2j.
variations quantitatives sans importance dans la constitution de
certaines eaux minérales allemandes et que ces variations se font
moins dans des sources thermales, comme Wie5baden(Kochbrun-
nen), que dans les sources froides telles que Niederselters.
De o-randes variations dans la force de la minéralisation ou dans
la température des eaux minérales survenant simultanément sui-
vant la sécheresse ou Thumidité font supposer que la source n'est
pas bien captée, ou pas suffisamment protégée contre la conta-
mination des eaux de surface.
(1; Nous serons naturellement heureux de posséder des ana-
lyses récentes afin. s"il y a lieu, de faire des corrections dans
une autre édition.
(2) Nous avons, pour la facilité du lecteur français, réduit les
degrés du thermomètre Fahrenheit en degrés centigrades.
A. D.— P. S.
— 5 —
Bien que nécessairement les questions climalériques
soient souvent abordées dans cet ouvrage, son caractère
est essentiellement balnéothérapique et non climatothéra-
pique. Nous espérons qu'on trouvera utile la très courte
notice relative aux stations climatériques; elle est très im-
portante pour la ligne de conduite à suivre après la cure
d'eaux minérales (cure complémentaire ou after-cure).
On conviendra, nous Tespérons, que l'utilité de labal-
néothérapien'estpas exagérée mais réduite à de justes li-
mites. En consultant le chapitre XVIII (qui traite du choix
des stations minérales pour diverses affections) et en le
comparant avec la description des eaux des précédents cha-
pitres, on verra que des affections de même nom peuvent
être traitées avec avantage dans des stations différentes.
Nous espérons que cet ouvrage pourra rendre des services
aux médecins dans le choix d'une eau minérale et d'une
station pour le traitement complémentaire conformément
aux demandes et aux convenances de chaque malade, du
moins tout autant qu"un livre peut donner ces indications.
Il est toutefois très important pour le médecin praticien
d'étudier plus à fond, en les visitant personnellement, les
différentes sources et les stations sanitaires, et de se met-
tre en rapport avec les médecins de chaque localité.
Une étude approfondie des conditions spéciales des di-
verses stations, de leur situation et de leur configuration,
de leurs beautés naturelles, de leur climat et de leur vé-
gétation est aussi nécessaire que celle des installations,
des habitudes locales et de la société qu'on a chance d'y
rencontrer.
La connaissance du caractère et des qualités des mé-
decins de chaque station est également très importante.
— 6 —
On sait que la somme d'influence exercée par le méde-
cin, dans sa pratique privée, sur les malades atteints
d'afi'ections chroniques, dépend, pour une large part,
non seulement de sa science profonde de la maladie et
de la constitution du malade, mais d'une certaine sympa-
thie, dans le sens le plus large du mot, qui résulte de sa
connaissance de l'état mental et du caractère du malade.
Le médecin est ainsi à même de s'entendre avec son ma-
lade et d'exprimer son avis de façon à le persuader de s'y
conformer.
Il est donc nécessaire de rencontrer, si c'est possible,
dans la station balnéaire un médecin consciencieux, in-
telligent, sympathique et ferme. Shakspeare eût été le
plus grand des médecins et, parmi les contemporains, Sir
William Gull a dû ses grands succès à de telles qualités.
H. W.
F. P. W.
Mai 1896.
CHAPITRE PREMIER
Hydrothérapie, ou emploi thérapeutique
de l'eau ordinaire.
Le traitement hydrothérapique jouant un rôle très
important dans les résultats qu'on recherche dans beau-
coup de stations, et Tefïet de bon nombre d'eaux minérales
étant presque identique à celui de l'application externe
de l'eau ordinaire à une température donnée, il nous a
paru utile d'exposer brièvement les principes de Thydro-
thérapie.
Définition. — L'hydrothérapie comprend l'usage
thérapeutique de l'eau ordinaire prise en boisson ou
employée extérieurement sous forme de bains, douches,
etc. On peut appliquer le traitement hydrothérapique
aux maladies chroniques et aiguës, mais il suffit ici,
pour le but que nous nous proposons, d'étudier son em-
ploi uniquement dans les affections chroniques.
Historique. — L'hydrothérapie était connue des an-
ciens Grecs et Romains et pratiquée à des degrés varia-
bles dans l'Europe moderne depuis le XVP siècle; mais
c'est Vincent Priessnitz, de Gra^fenberg, en Silésie, qui le
premier a répandu au loin ce mode de traitement. Toute-
fois son emploi peu judicieux et trop violent donna sou-
vent de mauvais résultats et on sentit bientôt la nécessité
urgente d'une étude plus sérieuse et plus scientifique.
— 8 —
Dans la deuxième moitié du siècle actuel on a consacré
beaucoup de travaux à ce sujet; le traitement hydrothé-
rapique a eu ainsi une base scientifique plus solide^
comme le prouvent abondamment les ouvrages de Win-
ternitz. Hayem et de beaucoup d'autres auteurs.
Usage interne de l'ean naturelle. — La quan-
tité de liquide absorbée habituellement varie beaucoup
suivant les individus; cela dépend des tendances person-
nelles, des habitudes prises, delà manière de vivre. L'eau
absorbée en grande quantité tend probablement, dans bon
nombre de cas, à augmenter les sécrétions liquides de
l'organisme, et, pour un certain temps au moins, à accroî-
tre Texcrétion de l'urée et des déchets ; les tissus et le sang
lui-même se trouvent pour ainsi dire lavés par ce traite-
ment. Dans les affections valvulaires anciennes du cœur,
spécialement dans les lésions mitrales incomplètement
compensées, de même que chez les personnes obèses, chez
lesquelles l'action du cœur est faible, il est souvent im-
portant de diminuer la partie liquide de l'alimentation ;
dans d'autres cas une absorption excessive d'eau peut
amener des troubles dyspeptiques. Néanmoins une aug-
mentation de la quantité d'eau absorbée à Tintérieur peut
être utile dans le traitement de la oroutte, de la sravelle
OU de la lithiase biliaire, ainsi que dans la constipation
due à l'insuffisance de la sécrétion intestinale.
Une part considérable des résultats obtenus par l'em-
ploi des eaux minérales provient en réalité simplement
de l'augmentation de la quantité d'eau prise en boisson.
De petites îîoriïées d'eau froide adssent en stimulant la
membrane musculaire de l'estomac, et, probablement, en
stimulant le nerf pneumogastrique ; la fréquence des
battements du cœur se trouve temporairement diminuée.
L'eau chaude prise à l'intérieur dans des stations ther-
males indifférentes est plus rapidement absorbée et sous-
— 9 —
trait moins de chaleur au corps que l'eau froide. Elle ne
donne pas lieu au sliock désagréable occasionné quelque-
fois par Teau froide.
méthode d'application externe. — Les modes
d'application sont très variés ; ils comprennent les bains
complets ordinaires à dilTérentes températures, les bains
de siè^e, les bains de vacjues et les bains d'eau courante,
l'enveloppement dans des draps mouillés, les bains de
vapeur, les affusions et toutes les espèces de douches. La
température des douches peut être variée pendant l'ap-
plication (douche dite « écossaise » ou douche alternée).
On peut appliquer des douches sous l'eau d'un bain d'eau
ordinaire ou minérale (douche dite « sous-marine »), et
dans ces cas la température de la douche peut être plus
chaude ou plus froide que celle du bain. On emploie
souvent de cette manière des douches vaginales.
Bien que les modes d'application soient nombreux, on
a trouvé dans la pratique que là où de bons résultats sont
possibles, on peut ordinairement les obtenir par Tusage
judicieux d'un nombre très limité d'applications. Les
bains électriques constituent une association de l'hydro-
thérapie avec le traitement par l'électricité. Dans l'ingé-
nieuse douche hydroélectrique qui a été récemment ins-
tituée en France par Paul Guyénot, le courant d'eau qui
frappe le malade a entr'autres buts celui de servir d'anode
ou de cathode au courant électrique qui est employé
simultanément avec la douche.
On peut employer comme bains d'eau chaude les diffé-
rentes formes de bains d'air chaud et de vapeur chaude.
On peut les donner à des températures plus élevées
que les bains d'eau chaude et déterminer une plus forte
sudation. On emploie quelquefois aussi des douches et
des bains locaux de vapeur chaude et d'air chaud.
— 10 —
Réaction du corpisi contre le froid et la
chaleur. — Les résultats du traitement avec tous ses
modes d'application sont dus en grande partie à la réaction
naturelle du corps contre le froid et la chaleur ; on préfère
en général l'eau à l'air pour remplir cette indication, parce
que sa plus grande chaleur spécifique etson plus grandco-
efficient de conductibilité du calorique la rendent plus ac-
tive en amenant la réaction. Les êtres humains sont par-
ticulièrement sensibles à l'action hydrothérapique, parce
que la peau, contrairement à celle de la plupart desmammi-
fères, n'est protégée par aucune couverture naturelle. Les
vêtements qui recouvrent habituellement le corps ren-
dent la peau encore plus sensible aux variations de tem-
pérature, attendu qu'ils forment une sorte de zone ther-
male autour du corps, dont la température, ainsi que Fa
démontré Winternitz, reste à peu près constante à envi-
ron 32*^ C. Un bain doit donc avoir une température de
quelques degrés au-dessus ou au-dessous de 32*^ G. si on
veut obtenir une réaction effective. Des bains entre 29°44
et 3o° G. sont appelés tièdes (température ordinaire
32°21 G.). Au-dessous de SMl G. le bain est dit froid.
Les bains chauds sont ceux de 36^1 J G. ou au-dessus. De
40^ G. h 45^7 G. ils sont très chauds; on peut h peine les
supporter quand ils dépassent celte température, bien
qu'on donne des bains de vapeur chauds jusqu'à oO^'G.et
la température du calidarium des bains d'airchaud atteint
36"^ 5 G. ou même 60" G. et plus.
Réaction hydrothérapique contre le froid. —
Quand un homme saute dans un bain froid, il éprouve
tout d'abord une impression désagréable, puis il frissonne
et.après un arrêt involontaire de la respiration, il fait une
inspiration très profonde. Par l'effet de la contraction des
vaisseaux sanguins cutanés, la peau est pâle et la con-
traction des fibres des muscles lisses donne naissance au
- 11 -
phénomène connu sous le nom de peau ansérine. Ces ef-
fets peuvent donner lieu à la « réaction », tandis que le
malade est encore dans le bain ou seulement au moment
où il en sort. La pâleur de la peau se transforme en une
rougeur légère accompagnée d'une sensation subjective
et agréable de chaleur; la respiration devient plus aisée;
il se produit un sentiment de bien-être et d'aptitude à
l'exercice.
La rapidité et l'intensité de cette réaction contre le froid
varient extrêmement suivant les individus. La réaction est
retardée, chez les sujets faibles et délicats, mais elle se pro-
duit rapidement chez les individus robustes et vigoureux,
surtout s'ils ont l'habitude de prendre des bains froids.
La réaction, dans un cas donné, dépend de la tempéra-
ture de l'eau, de la durée de l'application et, pour les dou-
ches, de la force avec laquelle elles sont données; elle
est très favorisée par le mouvement volontaire et la fric-
tion. La meilleure réaction avec la moindre perte de cha-
leur est généralement réalisée par des applications froides
de courte durée.
Mécani^iiiie de la réaction. — On a démontré
expérimentalement que les phénomènes vasculaires et
respiratoires consécutifs à l'application de l'eau froide
sur la surface cutanée sont dus en partie, sinon entière-
ment, à l'action réflexe nerveuse ; en outre, dans les cas
de paralysie et d'anesthésie partielles, on a constaté une di-
minution ou même l'absence de phénomènes vasculaires
dans les parties paralysées. On a démontré que les phé-
nomènes respiratoires ne sont pas tous volontaires en
produisant des mouvements réflexes similaires, en sti-
mulant la peau d'animaux insensibilisés par le chloral
(Rœhrig) (1).
(1) Sur un animal (chien) dont le bulbe est de'truit, on peut
— 12 —
La pâleur de la peau résulte de la contraction des vais-
seaux sanguins cutanés et il faut l'interpréter comme une
action réllexe de l'organisme tendant à empêcher une
déperdition excessive de calorique, ou tout au moins cà la
modérer jusqu'à ce quïl se produise dans le corps une
augmentation de calorique qui contrebalance quantitati-
vement la déperdition. Lorscjue la réaction se produit, les
vaisseaux sanguins cutanés se dilatent en déterminant la
rougeur de la peau et une sensation subjective de cbaleur.
Le sang est le grand véhicule et le distributeur du
calorique dans le corps et il est probable qu'à la pâleur
cutanée correspond une dilatation des vaisseaux sanguins
internes et une légère élévation de la température cen-
trale ; d'où il résulte que tandis que les vaisseaux de la
surface se dilatent pendant la réaction, la peau devient
plus cbaude et les parties internes étant moins gorgées de
sang, la température centrale s'abaisse légèrement (1).
Résultats» des applications d eau froide. —
Liebermeister a le premier démontré expérimentalement
que la production de la cbaleur dans le corps est augmen-
provoqaer la continuation du rythme respiratoire par des excita-
tions à la périphérie. Pour que Texpérience réussisse, il faut
seulement attendre que les phénomènes du schock nerveux
consécutifs à la lésion du bulbe se soient dissipés. Pour entre-
tenir la vie de Tanimal pendant cette période, on pratique la res-
piration artificielle (Voir à ce sujet les travaux de Wertheimer,
Arch. de physioL, i893 et Société de biologie, 1894. Ces travaux
contiennent les indications bibliographiques antérieures).
A. D. — P. S.
(1) L'existence d'un balancement entre la circulation périphe'-
rique et la circulation viscérale n'est pas une simple hypothèse.
Dastre et Morat ont montré la réalité de ce mécanisme de régula
tion. Ils ont constaté son apparition dans un certain nombre de
conditions : excitation des nerfs sensitifs, excitation d'un nerf
sensitif propre du cœur, connu sous le nom de nerf de Ludwig et
Cyon, état asphyxique. A. D. — P. S.
— 13 -
téo par l'application du froid sur la peau. L'augmentation
du calorique entraîne une augmentation delà combustion
dans les tissus et ceci est évident tout comme l'augmenta-
tion de Tacide carbonique expiré pendant les exercices
musculaires. L'augmentation de la sécrétion urinairequi
suit le bain n'est certainement pas due à la très petite
quantité d'eau que la peau peut absorber dans le bain,
mais elle tient surtout cà l'accroissement de la pression et
•de la circulation du sang dans les reins.
Le traitement par l'eau froide fortifie l'action du cœur,
augmente l'appétit, facilite la digestion et rend plus actifs
les mouvements de l'intestin ; l'effet tonique sur les sys-
tèmes nerveux et musculaire provoque le désir de se li-
vrer aux exercices physiques et rend le travail plus léger.
Réactiou liydrotliérapique par la clialear.
— Dans le traitement par l'eau chaude (1) le phénomène
le plus caractérisé est la dilatation des vaisseaux sanguins
superficiels, qui disparaît lentement quand on cesse l'ap-
plication. A la dilatation des vaisseaux superficiels se joi-
gnent l'augmentation de la sécrétion sudorale et une plus
grande fréquence de la respiration. Ce triple effet du trai-
tement constitue la réaction du corps à la chaleur et il
faut interpréter les trois phénomènes comme les moyens
à l'aide desquels l'organisme animal produit une perte
plus considérable du calorique pour contrebalancer Teffet
thermique de l'application chaude.
La transpiration est naturellement plus grande dans
un bain d'air chaud, bien qu'elle soit souvent plus appa-
rente dans un bain de vapeur chaude.
Résiiltat<ei fies applicatioos de l'eau chaude.
— Quand Tapplication de la chaleur est générale et suf-
(1) Les bains chauds ont de 35''56 C. à 40^ C. ; les bains très
chauds de 40° C. à 45°6 C.
— 14 —
fisamment prolongée, l'excitation préliminaire est suivie
d'un effet sédatif marqué et il est probablement dû en
partie à un certain degré d'anémie du cerveau et des
organes internes accompagnant la vaso-dilatation super-
ficielle, en partie à la diminution de la combustion dans
les tissus accompagnant une diminution dans la propor-
tion de la production de la chaleur nécessaire pour main-
tenir la température du corps. Une diminution dans le
désir de faire de l'exercice rentre dans Faction sédative
générale consécutive aux bains chauds. La légère consti-
pation peut être due en partie à la diminution des mou-
vements péristaltiques et en partie aussi à la diminution
de la sécrétion intestinale contrastant avec raugmentation
de la sécrétion sudorale.
Réactions pour les applications locales. —
Quand l'application de Teau froide ou de Teau chaude
est limitée à une partie du corps au lieu d'être générale,
on observe certaines réactions tardives, qui sont un argu-
ment de plus en faveur des phénomènes de la réaction
générale qui est de nature nerveuse réflexe. En appa-
rence quand un membre est immergé dans de leau
froide, le membre correspondant du côté opposé réa-
git avec lui, il devient plus froid comme lui, et comme
lui présente une diminution de volume, comme on l'a
constaté à l'aide du plethysmographe; ce fait est dû
sans doute à la vaso-constriction réflexe. Suivant quel-
ques observateurs, des phénomènes inverses peuvent se
produire sur une autre partie du corps : ainsi pendant
l'application d'un bain de siège froid, Winternitz a ob-
servé une augmentation dans le volume du bras (1).
(1) L'observation montre que si un membre est immergé dans
de Teau froide, le membre correspondant du côté opposé réagit
parallèlement dans le même sens. Tous les deux présentent un
— 15 —
Utilité da traitement hydrotliérapiqae. —
On combine souvent un traitement hydrotliéiapique sim-
ple avec un séjour dans une station d'altitude, et dans ces
cas, le changement d'air, de nouiTiture, d'occupation et de
genre de vie contribue largement à atteindre le but. On
peut employer l'eau chaude, les bains d'air ou de vapeur
chauds (locaux ou généraux), l'enveloppement sec ou hu-
mide contre le (( rhumatisme musculaire », le lumbaçro.
et quelques cas de sciatique et de névralgies variées ;
on y ajoute le traitement par Thygiène, le massage etc.
Dans le rhumatisme chronique, la goutte, et la diathèse
urique, on préfère habituellement les méthodes hydro-
thérapiques plus douces, associées à de l'hygiène, à un
exercice réguliers, et l'action diurétique de l'eau prise
en boisson. On emploie souvent des douches combinées
avec du massage contre la raideur et l'épaississement pro-
duits par le rhumatisme chronique ou subaigu, la goutte
et les anciennes lésions péri-articulaires.
Des bains locaux d'air chaud donnent généralement
des résultats satisfaisants dans une catégorie semblable
de cas, notamment quand les douleurs sont vives. Ils ne
sont pas aussi fatigants que des bains entiers d eau
chaude, de vapeur ou d'air chauds, et par conséquent ils
conviennent mieux aux malades faibles et aux personnes
dont le cœur est hypertrophié.
Il faut avoir recours au traitement à l'eau froide dans
les cas où il est nécessaire de stimuler la nutrition géné-
rale, comme dans certaines formes d'anémie et d'autres
états cachectiques, et dans quelques troubles nerveux fonc-
tionnels. Il sert à endurcir la peau, cà la rendre moins
abaissement de température et une diminution de volume dus
sans aucun doute à la vaso-constriction réflexe. La diminution
de volume peut être constatée à l'aide d'un appareil plethysmo-
graphique. A. D. — P. S. "
16 —
susceptible aux influences réflexes, et on peut ainsi l'em-
ployer chez des personnes très sensibles aux refroidis-
sements ou aux douleurs musculaires, ou aux attaques
fréquentes de diarrhée. On peut l'employer dans le trai-
tement tonique des convalescents, ou dans le traitement
complémentaire (after-cure) chez des personnes traitées
avec des eaux minérales salines pour un catarrhe gas-
trique etc. Quelques malades à constipation habituelle,
et des femmes à menstruation profuse, d'origine consti-
tutionnelle, se trouvent bien du traitement à l'eau froide.
Il faut souvent le combiner avec le massage ou une autre
médication.
*
Contre-indications. — Pour le succès du traite-
ment à Feau froide il est nécessaire que l'organisme puisse
supporter une certaine soustraction de chaleur, qu'il
puisse réagir sous l'action du froid et que les organes de
la digestion et de l'assimilation soient dans de bonnes
conditions. Une attention spéciale est nécessaire dans les
cas de débilité due à la maladie et chez les enfants et
vieillards affaiblis. Il faut s'abstenir du traitement par
l'eau froide dans les cas de néphrite chronique, d'artério-
sclérose prononcée, dans tous les cas d'anévrysme, de
tendance aux hémorrhagies pulmonaire et gastrique et
chez les malades qui ont eu une hémorrhagie cérébrale
ou y seraient prédisposés. Ce traitement est encore contre-
indiqué dans tous les cas d'affections du cœur, à moins
qu elles ne soient légères, dans les affections bien com-
pensées de la valvule mitrale. Le traitement hydrothérapi-
que ne doit être fait que sous la direction d'un médecin.
Établissements ponrle traitement hydrothé-
rapîqne. — Il existe un nombre considérable d'établis-
sements où l'on peut faire un traitement hydrothérapique.
Il suffira de les énumérer. En Angleterre il y a ceux de
— 17 —
Malverii, de Mallock, Sidmoutli, Gonishead Priorv près
Ulveiston, Ben Klivdding, Ilkley, etc. En Ecosse ceux de
Dunblane. Crieiï, Peebles, Wemyss Bay, Pillocliry, etc.
En Irlande ceux de St-Annes Ilill (Blarney dans le comté
de Cork). En Allemagne et en Autriche ceux de Nassau
sur la Lalin ; Godesberg sur le Uhin, près de Bonn;
Marienberg et Miihlbad, à Boppard sur le Rhin; Laub-
bach pi'ès Goblenz; Ilmenau, Liebenstein, Sonneberi?,
Elgersburg, et Schleusingen, dans la foret de la Thu-
ringe ; Bad Nerothal et Dietenmiihle à Wiesbaden ; Rein-
beck (Sophienbad) près Hamburg; Bad Sluer sur le lac
Plauer dans Mecklenhourg-Schwerin ; Teinach, dans le
Wurtemberg, foret noire ; Lauterberg, dans les monta-
gnes du Harz ; Willielmshœhe, près Gassel ; Schweizer-
mûhle et Kœnigsbrunn, dans la Suisse saxonne ; Kœnigs-
tein, dans le Taunus ; Alexandersbad, près Wunsiedel,
en Bavière ; Graefenberg-Freiwaldau, dans la Silésie au-
trichienne ; Kaltenleutgeben, non loin de Vienne ; Kal-
tenbrunn, près Yœslau ; Kaltenbach, à. Ischl en Autriche
et beaucoup d'autres. En Suisse il y a les établissements
deGhampel, près Genève; Aigle-les-Bains; Rigi-Kaltbad;
Schœnbrunn et Schœnfels, près Zug; Schœneck, au-
dessus du lac de Lucerne, etc. En France, il y a des éta-
blissements à Paris, Auteuil, Gérardmer, Divonne, Bor-
deaux, Nice, etc. On trouve aussi des établissements sem-
blables pour le traitement hydrothérapique dans presque
toutes les principales stations d'eaux minérales du conti-
nent. En Angleterre ces établissements sont moins nom-
breux et en général ont davantage le caractère d'hôtels
ordinaires que ceux de l'étranger.
CHAPITRE II
Éléments constitutifs et classification des
eaux minérales.
DéGnition des eaux minérales naturelles. —
Les eaux minérales naturelles forment une partie de la
matière médicale et on les a employées, depuis les temps
les plus reculés, dans le traitement des maladies, soit en
boisson, soit sous forme de bains. On peut les définir
ainsi : les eaux minérales naturelles sont des eaux qui
se distinguent des eaux ordinaires par les sels ou les gaz
qu'elles renferment en solution, ou par leur température
élevée.
Il peut paraître excessif de comprendre sous le nom de
sources d'eau minérale des eaux tbermales simples. diffé-
rant à peine des sources ordinaires, si ce n'est par la
température élevée de leurs eaux; mais il convient certai-
nement de le faire en tenant compte de l'usage. Il faut en
outre remarquer qu'avant les analyses cbimiques. beau-
coup de sources avaient attiré l'attention en raison de la
chaleur naturelle de leurs eaux, bien plus que par suite
d'une saveur spéciale ou d'une odeur quelconque dues
à leur constitution chimique particulière. Les vestiges
romains des sources thermales, tels que ceux de Bath
en Angleterre, en fournissent de nomhreuses preuves.
Dans d'autres cas, probablement l'odeur du gaz hydro-
sulfuré, la saveur du sel d'Epsom, du sel commun ou
— 19 —
du fer, ou la présence de dépôts ocreux ou autres com-
mencèrent à attirer une allention particulière sur les
sources, bien que souvent des traditions curieuses, des
croyances ou des cérémonies superstitieuses aient paru
plus tard avoir quelque rapport avec l'origine de l'usage
des sources médicinales.
Toutes les eaux minérales ne sont pas propres à être
utilisées en médecine. Parmi les eaux ferrugineuses fortes,
quelques-unes, comme celle de Sandrock dans l'île de
Wight, contiennent trop de sulfate de fer irritant pour
être employées en boisson dans les cas ordinaires d'ané-
mie. Certaines eaux renferment une trop grande propor-
tion de sulfate et de carbonate de chaux. L'eau de mer,
une des eaux minérales les plus fortes, bien que d'une
grande utilité pour les bains, est rarement employée en
boisson, en raison de l'excès de chlorure de sodium
qu'elle contient et de son goût désagréable.
Ulétliode de classification. — On peut employer
des classifications variées pour les eaux minérales; elles
peuvent être classées d'après leur température, selon
leurs éléments constitutifs ou selon leur action théra-
peutique. Toutes les classifications ont leurs inconvé-
nients, mais la division en groupes, conformément aux
éléments les plus actifs des différentes sources, a été regar-
dée comme la meilleure et adoptée sous une forme ou une
autre dans presque tous les traités d'eaux minérales. Cer-
taines eaux sont surtout employées à l'extérieur, d'autres
en boisson ; nous y reviendrons à propos de l'examen
particulier de chaque source.
Éléments constitutifs des eanx minérales. —
La liste des éléments qu'on a rencontrés jusqu'à présent,
tout au moins sous forme de traces , dans les eaux
minérales est très longue, mais il sera plus pratique d'é-
— 20 —
numérer ici les principales combinaisons chimiques sous
lesquelles ces éléments sont dissous dans les eaux. Ce sont
le chlorure de sodium (sel ordinaire), le sulfate de soude
(sel de Glauber), le sulfate de magnésie (sel d'Epsom),le
carbonate de soude, le sulfate de chaux (gypse) et le car-
bonate de calcium (chaux). On trouve en petites quanti-
tés du carbonate de fer (protocarbonate), du sulfate de
fer (protosulfate ou persulfate), du chlorure de fer (pro-
tochlorure), et du crénate de fer, les bromures et iodu-
resde sodium, de magnésium et de potassium, les sul-
fures de sodium et de calcium, les arséniates de sodium,
de calcium, de magnésium et de fer, le sulfate de cuivre,
etc.
Avec les chlorures, les carbonates et les sulfates men-
tionnés ci-dessus on trouve les chlorures de calcium, de
magnésium, de baryum, de strontium, de lithium, de
potassium, d'ammonium et de manganésium, les carbo-
nates de magnésium, de potassium, de lithium, de stron-
tium, de manganésium etc., les sulfates de potassium, d'a-
luminium, de manganésium, de cobalt et de nickel, les
borates, nitrates, phosphates et silicates; la présence de
ces sels en quantité minime, est en général de peu d'in-
térêt thérapeutique, mais les chlorures de calcium, de
magnésium, de baryum apparaissent probablement en
quantité suffisamment considérable pour exercer quelque
effet (Y. pages 39 et 40). On trouve des traces d'autres
substances minérales telles que le caesium et le rubidium,
découverts en premier lieu dans les eaux minérales de
Dûrkheim.
Gaz dans les eaux minérales. — Les gaz les
plus importants contenus en dissolution dans les eaux
minérales sont l'acide carbonique et l'hydrogène sulfuré.
Certaines eaux contiennent une quantité exceptionnelle
d'oxygène et d'azote. On rencontre quelquefois le car-
— 21 —
bure d'hydrogène inflammables ou le marsh gas (à Poretla
et Acireale), et Karl v. Than découvrit en 1867 dans les
eaux de Harkanv en Hongrie un graz inflammable, carbo-
nvl sulfide ou oxvsulfure de carbone, sulfure de carbonyle
(G 0 S). En 1894, le gaz indifl'érenL « Fargon w fut
découvert par lord Rayleigh, comme élément constitutif
de l'air atmosphérique ; il a été trouvé en 1895 dans
les eaux thermales de Bath. de Buxton, de Wildbad etc.
Le gaz « hélium », avant sa découverte en 1895 dans
certaines eaux minérales par le professeur Ramsay,
n'était connu que par sa raie dans le spectre de la
chromosphère solaire, qui a été découverte tout d'a-
bord par Norman Lockyer et E. Frankland pendant l'é-
clipse de soleil de 1868 ; peu après la découverte du pro-
fesseur Ramsay, on constata la présence de ce gaz associé
à r (( argon » dans les eaux de Bath et dans une des sour-
ces de Cauterets; toutefois, selon lord Rayleigh, il en existe
probablement à peine quelques traces dans l'atmosphère
terrestre (1). Dans certaines eaux, il y a de même des
(1) Argon. Gavendisli, il y a un siècle {Philos. Trans., 18, 271)
ayant réalisé la synthèse de l'acide azotique, en combinant l'azote
de l'air avec de l'oxygène en excès, en présence d'une solution
alcaline, au moyen d'une série d'étincelles électriques, avait re-
marqué que malgré toutes les précautions, cette transformation
de r azote de Vair n'était jamais complète ; et comme il disait :
« Il y a une partie de l'air phlogistique de notre atmosphère qui
diffère du reste et ne peut être transformée en acide nitrique.
Elle constitue 1/120 de la quantité totale.»
Ces recherches de Cavendish étaient passées complètement ina-
perçues ; mais le physicien anglais lord Kayleigh. qui s'appliquait
depuis longtemps à déterminer les densités des gaz avec une
extrême précision, constata de son côté que l'azote de l'atmos-
phère, privé de toutes les impuretés connues (oxygène, hydro-
gène, gaz carbonique, hydrocarbures, sels ammoniacaux, vapeur
d'eau, etc.), était plus dense d'un demi-centième environ que ce-
lui qui résultait de la calcination de l'azotite d'ammonium ou de
— 22 -
substances organisées, organiques ou vivantes telles que
la ba régi ne dont le nom dérive de sa présence dans les
eaux de Barèges.
tout autre composé chimique défini.
En présence de tous ces faits, lord Rayleigh s'étant adjoint,
pour continuer ses recherches, son vieil ami le professeur Ram-
sar, tous deux eurent un trait de génie : Tidée d'un nouveau gaz
dans l'atmosphère.
Ils reconnurent d'abord d'une manière certaine que la diffé-
rence de densité constatée ne pouvait pas être attribuée à une
impureté connue, non plus qu'à une dissociation de Az^ en2Az.
Ces deux expérimentateurs réussirent alors à isoler Vargon par
deux méthodes ; ils refirent d'abord l'expérience de Cavendish,
précédemment citée ; puis ils obtinrent de plus grandes quan-
tités d'argon en faisant circuler de l'air atmosphérique, parfai-
tement desséché, sur du cuivre chauffé au rouge pour le débar-
rasser de l'oxygène, et ensuite, dans des tubes rouges de feu
contenant du magnésium, qui fixait l'azote, en donnant de l'azo-
ture de magnésium ; le résidu gazeux de ces opérations constitue
ie nouveau gaz.
L'argon existe dans l'air atmosphérique;, dans une proportion
sensiblement égale à 0.935 pour 100, M. Th. Schlœsing fils (Ac.
d. se, CXXI, 603, 1895), qui a exécuté de nombreux dosages
d'argon dans de Tair recueilli dans des régions diverses, et à des
altitudes très différentes, s'est assuré que cette proportion est
sensiblement constante.
La solubilité relative de l'argon dans l'eau (environ deux fois
et demie plus soluble dans l'eau que l'azote) a conduit M. le pro-
fesseur Bouchard (1) à tenter une recherche des plus intéres-
santes. Sachant que de nombreuses sources des Pyrénées déga-
gent de l'azote, il a recuilli le gaz dégagé par plusieurs et extrait
celui que l'eau retenait en dissolution, soit par l'ébullition soit
par la pompe à mercure. Ces gaz, analysés par M. Troost, ont
donné à ce savant les raies caractéristiques de l'argon ainsi que
les raies caractéristiques de l'héhum (source de la Raillère), elles
gaz recueillis aux deux griffons de la source du Bois ont donné
tous deux les raies caractéristiques de l'hélium.
Des constatations identiques à celles de M. BouchardoDt été faites
(l) Ac. d. se, CXXL 27 septembre 1875.
-23 —
La classification adoptée est la suivante: Groupe des
eaux minérales. — Eaux thermales simples ou in-
différentes (eaux acratothermales ou oligo-métalliques
depuis (Kayskr, Chemical News, 72, 89 ; Troost, Olvrard, C. R.,
CXXI, 394 ; Mouren, C. JK., CXXl, 819).
Le rôle biologique de l'argon est encore complètement ignoré.
Il nous semble que c'est là tout ce que Ton peut dire de ce gaz.
Rien dans la nature ne doit être inutile, et déclarer que l'argon,
étant d'une parfaite inertie, ne saurait tenir un rôle dans le cycle
vital, serait affirmer que nous avons une connaissance suffisante
des lois physico-biologiques, ce qui hélas est bien loin d'être vrai.
Hélium He z=i 426 (1). Les physiciens et les chimistes en étu-
diant au spectroscope l'atmosphère éblouissante de Tastre du jour,
avaient reconnu depuis longtemps l'existence d'une ligne D3 cor-
respondant à une longueur d'onde 587.46, qui ne concordait avec
aucune des raies données par les éléments connus ; on en conclut
l'existence d'un élément solaire hypothétique, l'hélium.
Palmieri depuis lors [Rend. Ace. Napoli, XX, 233) constata la
présence de cette ligne dans le spectre d'un produit rejeté par le
Vésuve. Il ne poussa pas plus loin l'identification du corps qui
devait donner cette ligne avec l'hélium solaire.
En cherchant à trouver des combinaisons naturelles de l'argon,
M. Ramsay fut conduit à isoler de différents minéraux un nouveau
gaz présentant dans son spectre, avec une grande intensité, la
ligne jaune D-\ de longueur d'onde 587.36 considérée jusqu'alors
comme caractéristique de l'hélium.
MM. Ramsay, Gollin et Travers, d'une part, M. Langlet, du
laboratoire de M. Glève, d'autre part, ont déterminé la densité
de l'hélium. Le dernier chifîre donné par les expérimentateurs
anglais est 2,13 par rapport à l'hydrogène. Des déterminations
efîectuées avec des échantillons de provenances diverses ont
donné des résultats présentant de légères différences.
L'héUum est complètement insoluble dans l'eau, l'alcool et la
benzine. C'est le plus insoluble de tous les gaz.
Les propriétés spéciales et l'inertie complète de ces nouveaux
gaz les séparent complètement de tous les éléments connus jus-
(1) Cette note sur l'hélium est le résumé d'une conférence faite
au laboratoire Je M. Friedel. à la Sorbonne, par M. Chalon (L. V.
Un.pharm.^ 1890, n» 70).
— 24 —
chaudes). Ces eaux sont pauvres en substances solides
et gazeuses, d'un poids spécifique peu élevé, presque
sans saveur, très transparentes et douces. Leur tempé-
rature oscille généralement entre 26^67 C. et 6d"56 G.
Quelques-unes contiennent une quantité exceptionnelle
d'oxygène, d'autres d'azote, mais ceci n'a probablement
aucune importance spéciale en thérapeutique. En raison
de leur situation fréquente dans des régions montagneu-
ses on a donné le nom de « \yilbceder » [thennœ sylves-
tres), thermes sylvestres, à cette classe de bains. Ce n'est
pas une preuve que les conditions électriques de ces eaux
aient un caractère particulier, ainsi qu'on l'a supposé.
Groupe cliloruré. — Eaux chlorurées sadiques ou
eaux chlorurées. Le premier nom est dérivé de leur prin-
cipal élément constitutif solide — le chlorure de sodium
— qui cependant figure aussi dans quelques eaux des au-
tres groupes. Le second nom « eaux chlorurées » (1) est
préférable à cause de la présence, parfois en quantité
qu'ici, on ne peut les rapprocher que du mercure à molécule mono-
atomique à 800°,
Remarquons d'ailleurs qu'à cette température le mercure refuse
d'entrer en combinaison, que ce corps, à poids atomique élevé,
est encore liquide à la température ordinaire, et que d'autre part
l'argon plus dense que l'oxygène est cependant plus difficilement
liquéfiable.
L'argon liquide a. à son point d'ébullition, une densité relati-
vement élevée, L5 ; enfin, l'hélium quoique plus dense que Thy-
drogène a des constantes certainement plus basses que celles de
ce gaz, comme l'a reconnu ]\L Olzewski. A.D. — P. S.
(1) Il serait peut-être plus strictement correct de conserver
l'ancienne dénomination et d'appeler ces eaux, eaux salines chlo-
rurées, c'est-à-dire eaux minérales dont les sels en dissolution
sont des chlorures. D'un autre côté le terme « chloruré » a l'a-
vantage d'être plus court que celui de salin chloruré et un
terme plus court est préférable, surtout quand il s'agit d'eaux
minérales mixtes, telles que les eaux ferrugineuses chlorurées, les
appréciable, d'autres chlorures (chlorures de calcium,
de baryum, de magnésium, de lithium, de potassium et
de strontium). On trouve quelquefois associées aux chlo-
rures, de petites quantités de bromures et d'iodures
(principalement ceux de sodium et de magnésium) ; ces
adjonctions sont de nature à modifier Taction du chlorure
de sodium. Beaucoup d'eaux de ce groupe sont riches en
acide carbonique libre.
Groupe alcalin. — Eaiix alcalines. Dans ces eaux
le carbonate de sodium est l'élément constitutif le plus
prépondérant. Elles renferment également presque tou-
jours une proportion considérable d'acide carbonique li-
bre et on peut les diviser, selon la présence ou l'absence
de chlorure de sodium ou de sulfate de sodium en trois
classes :
a) e<aux alcalines simples ;
b) eaux alcalines chlorurées ;
c) eaux alcalines sulfatées :
Groape sulfaté. — Eaux sulfatées et sulfatées chlo-
rurées. Dans ces eaux le sulfate de magnésium et le sul-
fate de sodium, avec ou sans chlorure de sodium, sont
les éléments principaux. Elles sont communément appe-
lées eaux amères en raison de la saveur amère des sels
de magnésium. La plupart des eaux de ce groupe sont
employées, à domicile comme laxatives, mais quelques-
unes d'entre elles moins fortement minéralisées (Brides-
les-Bains, Leamington, etc.) sont utilisées aux sources
mêmes,
eaux alcalines chlorure'es, etc. En outre, le terme salin est souvent
employé' en Angleterre et en xAllemagne en parlant des sels pur-
gatifs, sulfate de sodium et sulfate demagnésium, et on interpréte-
rait mal l'expression eaux salines chlorure'es appliquée aux eaux
que nous avons désignées ici sous le nom d'eaux sulfatées chlo-
rurées.
Groupe ferrugineux. — Eaux ferrugineuses. Ce
groupe comprend les eaux renfermant du fer en quan-
tité suffisante pour leur conférer une action thérapeuti-
que. Le fer dans les eaux minérales se présente habituel-
lement sous la forme importante, en thérapeutique, de
bicarbonate, plus rarement il apparaît sous forme de
protosulfate, de persulfate ou de protochlorure. Acci-
dentellement il est associé à Taisenic. L'alun se trouve
quelquefois dans les eaux sulfato-ferriques. Le chlorure
de fer existe parfois, dit-on, avec le chlorure de sodium,
et avec les chlorures de baryum et de calcium dans la
source chlorure- ferriisfineuse d'Harro^ate.
Groupe arsenical. — Eaux arsenicales. Les eaux
qui renferment une quantité d'arsenic suffisante pour
exercer une action thérapeutique détenninée sont clas-
sées en un groupe spécial. Pour quelques eaux cepen-
dant, comme celles du Mont-Dore, qui ont été placées
dans ce groupe pour certaines raisons, il est permis de
douter que Tarsenic y figure en quantité suffisante pour
exercer une action thérapeutique quelconque. Dans les
eaux les plus fortes de ce groupe Tarsenic accompagne le
sulfate de fer ; on le ^trouve de même associé au bicarbo-
nate de fer, au chlorure et au bicarbonate de sodium.
Groupe sulfureux. — Eaux sulfureuses. Ces
eaux contiennent de rhvdrooène sulfuré ou un sulfure
de sodium (1), de calcium, de potassium ou de magnésium
en quantité appréciable. Quelques-unes sont thermales,
d'autres froides. Il y en a de simples, d'autres sont compo-
sées, contenant un mélange de chlorure de sodium ou
(l) Ce sel se présente en gëne'ral sous forme de monosulfure,
mais dans quelques eaux aussi sous celle de polysulfure (Barè-
ges).
— 27 —
d'autres sels, en quantité suffisante pour modifier leur
action thérapeutique. Toutefois la quantité totale de prin-
cipes solides trouvée en solution dans les eaux sulfureu-
ses est en général très minime, et, il en est particulière-
ment ainsi dans le groupe du sulfure de sodium, dont les
sources sulfureuses pyrénéennes (Bagnères-de-Luchon,
Gauterets, etc.) peuvent être considérées comme les re-
présentants.
Des organismes vivants inférieurs, appartenant surtout
au monde végétal, se développent dans les eaux thermales
sulfureuses (telles que le 6?/55?<s lanuginosa, etc.) et ils don-
nent naissance aux substances floconneuses, gélatineuses,
à la glairine, à la barégine, etc., qu'on rencontre habi-
tuellement dans cette classe d'eaux. Egasse et Guyénot
supposent que la présence du sulfure de calcium dans des
eaux renfermant du sulfate de calcium est due quelque-
fois au passage de ces eaux au travers d'un sol riche en
matières organiques qui, croient-ils, donnent naissance
au sulfure en séparant l'oxygène du sulfate. Les eaux des
districts marécageux peuvent contenir de l'hydrogène
sulfuré, résultant de la décomposition de matières végé-
tales. Il y a lieu de suspecter ces eaux de porter les ger-
mes de la malaria, dans les pays où cette afïection existe.
Groupe terreux. — Eaux terreuses ou calcaires.
Les éléments constitutifs principaux sont ici le carbonate
et le sulfate de calcium, ainsi que le carbonate de magné-
sium. On peut appeler ces eaux, eaux alcalino-terreuses
lorsque les cai'bonates de calcium et de magnésium sont
les éléments constitutifs principaux, et les dénommer
eaux séléniteuses, si le sulfate de calcium forme ce même
élément. Beaucoup d'eaux terreuses contiennent des quan-
tités variables de fer, de sulfure, de chlorure de sodium,
etc., qui obligent quelquefois à leur donner également
une place dans d'autres groupes. Il convient plutôt de con-
- 28 —
sidérer les eaux contenanl les deux sels, bicarbonate de
sodium et bicarbonate de calcium (en français eaux bi-
carbonatées mixtes) comme faisant partie soit du groupe
simplement alcalin, soit du groupe alcalino-terreux, sui-
vant la prépondérance du premier ou du dernier parmi
leurs principes minéraux.
£aiix de table et stiitre«ii eaux froides très
faiblement minéralisées. — Des eaux froides ap-
partenant à l'un ou à l'autre des groupes précédents,
mais très faiblement minéralisées, constituent souvent des
eaux de table agréables, en raison de l'acide carbonique
qu'elles renferment : elles sont classées en un groupe
séparé, analogue au groupe thermal simple, mais froid et
gazeux. On peut encore ajouter si l'on veut, à ce groupe,
d'autres eaux froides faiblement minéralisées {eaux oligo-
métalliques froides) qui peuvent tout au plus être classées
dans l'un des groupes précédents, mais qui méritent ce-
pendant une mention en raison de l'influence thérapeuti-
que spéciale qui leur est attribuée. Ce sont par exemple
leseauxdeKrankenheil, avec une minéral isatian d'environ
1 pour mille (contenant une minime quantité d'iodure de
sodium) et celles de St-Ghristau dans les Pyrénées fran-
çaises, intéressantes par la faible proportion de sulfate de
cuivre qu'elles renferment, bien que leur minéralisation
totale ne soit que d'environ 0,3 pour mille.
Imfierfeetioiis des classifications. — Au-
cune classification d'eaux minérales naturelles, quoi-
que bien étudiées, ne saurait être réellement parfaite; car
elles présentent des variétés infinies dans leurs éléments
constitutifs et dans leur proportion relative. Nous croyons
cependant que la classification adoptée ici paraîtra prati-
quement la mieux appropriée aux recherches et la plus
facile à retenir. On a dû placer quelques stations dans
29 -
deux (lu huis groupes dilTéi'ents, .soit parce qu'une môme
station possède des sources minérales appartenant à des
groupes dilVérents, soit en tenant compte d'une seule
source altribualile â deux groupes par la nature de ses
éléments constitutifs ciiimiques.
CHAPITRE III
Action des eaux minérales sur l'organisme.
Usage externe.
Les eaux minérales peu minéralisées et peu gazeuses,
exercent probablement, lorsqu'elles sont employées sous
forme de bains (ce terme étant pris dans son sens le plus
large, c'est-à-dire en y comprenant les différentes formes
de doucbes), à peu près le même effet que l'eau simple
utilisée de la même manière et à la même température.
Les effets de l'application externe de Teau simple, ont été
déjà exposés (p. 9 à 16). La plupart des bains d'eau mi-
nérale sont chauds naturellement ou on les chauffe arti-
ficiellement pour les utiliser ; les bains chauds et tièdes,
spécialement les bains alcalins, macèrent l'épiderme et
nettoient davantage la peau que les bains froids ; ils acti-
vent ainsi la sécrétion des glandes cutanées. Cet effet
diaphorétique est naturellement très augmenté dans des
bains très chauds et dans des bains de vapeur naturelle
(Montsummano et Battaglia).
La plupart des établissements possèdent des installa-
tions pour donner des bains de vapeur chaude, généraux ou
locaux. Dans un grand nombre de cas les bains de va-
peur chaude, bien que les salles dans lesquelles on les
donne ne soient pas des cavernes naturelles comme celles
de Monsummano, sont aussi appelés « naturels », parce
que ce n'est que l'eau chaude thermale naturelle qui est
utilisée pour produire la vapeur chaude. Dans quelques
établissements on emploie également des douches locales
de vapeur chaude, soit seules, soit combinées avec un bain
entier de vapeur chaude ou un bain d'air chaud.
On donne un grand nombre de bains d'eau minérale à
des températures tièdes ; de tels bains constituent un
milieu de température uniforme dans lequel se trouve le
malade et qui agit en partie sur l'organisme par son
effet calmant sur les terminaisons périphériques des
nerfs de la peau.
Absorption dans le bain. — On a trouvé que
pendant la durée du bain l'absorption de l'eau par la peau
est presque nulle. L'augmentation de la diurèse, quand
elle suit les bains, peut être occasionnée par des effets ré-
flexes vaso-moteui's dus à Te^^citation des terminaisons
nerveuses cutanées; autrefois.on considérait comme évi-
dent que leau était absorbée par la peau. On croyait
aussi que les sels en dissolution dans le bain étaient ab-
sorbés par la peau, mais les expériences ne l'ont pas dé-
montré. Ils peuvent sans doute passer à travers quelques
portions de membrane muqueuse avec lesquelles ils se
trouvent en contact, mais non à travers la peau saine (1).
Les sels en dii^solution dans Teau des JÉiins peuvent
toutefois saturer Tépiderme et par leup^contact avec les
terminaisons périphériques des nerfs imprimer aux bains
une action stimulante.
L'effet plus stimulant des bains d'eaux salines concen-
trées (Soolbceder) est généralement admis (2).
(1) L'absorption de mëdi«^ments appliqués sur la peau arffne
sous forme de pommadeyOu d'huile ne peut pas être gpposée à
cette affirmation, car les»^ëdicaments pénètrent dans fa peau par
friction ou pression, tif mercure se volatilise^r facilement que si
Ton traite plusieur^malades par des bains ou des onctions de
mercure, d'autn^ malades places dans la même salle peuvent
présenter des^mptunies de mercurialisme.
(2) Il faut/entendre par Soolbad un bain dans lequel l'agent
— 32 —
Effet des gaz dans leaa des bains. — Les gaz
en dissolution dans un bain peuvent passer dans la circu-
lation, comme cela a été prouvé pour l'hydroirène sulfuré.
Il n'est pas probable que l'hydrogène sulfuré absorbé de
cette manière dans reau des l)ains sulfureux soit en
quantité suffisante pour avoir quelque effet thérapeu-
tique. Il est encore moins vraisemblable que l'acide
carbonique libre, dont quelques eaux minérales sont char-
gées, puisse exercer quelque action par absorption à tra-
vers la peau, car grâce à la pression de Tacide carbonique
déjà présent dans le sang, il ne peut en pénétrer que très
peu de l'eau du bciin dans la peau. Il peut en être absorbé
une partie par la respiration quand il se dégage du bain,
mais l'action stimulante spéciale des bains ferrugineux,
tels que ceux de Schwalbach, etc., est probablement due
surtout à une influence stimulante mécanique exercée
par les bulles d'acide carbonique, lorsqu'elles se réu-
nissent et rampent le long de la peau. L'effet stimulant
des bains salins chauds de Xauheim et Oeynhausen est dû
en partie à une action similaire des gaz et on a récem-
ment imité cette action assez exactement en chargeant
les bains d'eau salée avec de l'acide carbonique.
Pour expliquer l'action des bains de Nauheim (et des
bains plus chauds (1) plus faiblement minéralisés; dans
les affections cardiaques, on a prétendu que le nerf vague
est stimulé par action réflexe, ce qui détermine un effet
actif est constitué non seulement par le chlorure de sodium mais
encore par d'autres combinaisons du chlore. A. D. — P. S.
(1) A ce sujet nous rappellerons que Dufraisse de Chassaigne
écrivait en 1859 sur l'action des bains chauds de Bagnols, dans
les affections cardiaques chroniques. L'avantage que les bains
de Nauheim peuvent réclamer est que grâce à l'effet stimulant
de l'acide carbonique et des sels on peut les administrer à une
température plus basse que les autres eaux minérales.
— 33 —
tonique sur le cœur en modifiant d'une manière tempo-
raire ses mouvements; il y a, en outre, une influence
bienfaisante sur la nutrition cardiaque comparable à
celle que provoquent des exercices gymnastiques modé-
rés dans les muscles volontaires. Le principal elîet de ces
bains est probablement dû. en grande partie, à un accrois-
sement de la faculté d'élimination des décbets qu'une cir-
culation défectueuse a permis d'accumuler dans le sang et
les tissus de l'organisme.
Bains et doiiclies de gaz. — On a employé et on
emploie les bains d'acide carbonique dans diverses stations
en utilisant dans ce but le gaz extrait de l'eau minérale. Le
malade est assis, légèrement velu, dans une atmosphère de
ce gaz, mais il faut avoir soin de lui entourer le cou d'un
cadre de bois qui le préserve de l'inhalation ou installer
un tuyau qui permette au gaz superflu de s'échapper, car
le malade ne doit pas le respirer ; on a utilisé de même
l'acide carbonique comme bain local ou comme douche
sur diverses parties du corps. On dit que sous forme de
douches locales l'acide carbonique a un efïet calmant
dans les névralgies faciale et temporale, la sciatique,
etc., pourvu que la peau qui recouvre la partie doulou-
reuse soit maintenue humide pendant l'application de
gaz. Sous forme de douches vaginales l'acide carbonique
est, dit-on, utile dans quelques cas de vaginisme sans
inflammation, et il favoriserait aussi la cicatrisation des
ulcères chroniques de la cavité cervicale. On a utilisé
également l'acide carbonique sous forme de douche pha-
ryngienne dans la pharyngite granuleuse chronique et en
inhalation dans certains cas d'emphysème pulmonaire.
On emploie quelquefois aussi dans divers cas des bains
d'hydrogène sulfuré ou plutôt d'un mélange de gaz
— 34 —
comprenant de l'hydrogène sulfuré. L'utilité de ces bains
gazeux reste problématique.
Bains de toorbe. — Les bains de tourbe et les
bains de boue sont employés dans un grand nombre de
stations du continent (Moorbseder, bains de tourbe, Mi-
neral-Moorbceder, Eisen-Mineral-Moorbœder, Schlamm-
bceder^ bains de boue, Mineralschlammba?der, Schwefel-
Moorscblammbceder, etc.). Les tourbes elles terres tour-
beuses que l'on utilise pour les bains se composent de
matières végétales en décomposition et de terres; cer-
taines tourbes sont très riches en sels solubles, notam-
ment en sulfate de fer et contiennent des acides libres,
tels que des acides sulfurique et formique. La tourbe
désa^réa^ée de Franzensbad, lorsqu'elle est prête pour
l'usage balnéaire, contiendrait jusqu'à 25 p. 100 de son
poids de substances solubles dans l'eau, parmi les-
quelles la grande quantité de sulfate de fer est regardée
comme particulièrement importante. La tourbe ferrugi-
neuse de Marienbad est, dit-on, encore plus riche en fer.
Action des bains de tourbe. — Ces bains agis-
sent comme de très grands cataplasmes sur la surface
cutanée. A côté de leur action thermale, Teftet du poids
sur la circulation de la peau peut exercer une certaine
influence et le sulfate de fer, comme les autres sels et
acides, ont une action stimulante sur les extrémités ner-
veuses de la peau. On les emploie dans les affections
rhumatismales chroniques, les douleurs musculaires, la
sciatique, l'anesthésie locale associée à la sciatique, etc.,
suites d'inflammation des organes pelviens, etc. En règle
générale, on ne devrait pas immerger la partie supérieure
du thorax, et ces bains sont contre-indiqués dans les affec-
tions du cœur et des poumons, car le poids du bain com-
primant l'abdomen et la partie inférieure du thorax, peut
— 35 —
donner lieu à des troubles respiratoires. Après le bain il
est prudent de se reposer pendant un certain temps.
Bains de boae. — Pour les bains de boue les élé-
ments sont fournis par la source minérale et consistent en
un mélange de sels précipités, de matières organiques et
de substances dérivées du sol avoisinant. Leur action est
semblable à celle des bains de tourbe, mais ils sont plus
liquides. Les Scbwefel-Moorsclilammbcpder de Nenndorf,
Meinberg, Wipfeld, etc., se composent d'un mélange
d'eau minérale sulfureuse avec une boue tourbeuse. Les
bains locaux de tourbe et de boue ressemblent à l'appli-
cation de cataplasmes sur la partie malade ou douloureuse.
Dans certaines stations de la Suède on emploie une sorte
de massage avec de la boue froide. A Sandefiord, en Nor-
vège, on utilise une boue saline de la côte comme un ca-
taplasme chaud ou pour frictionner certaines régions du
corps.
Bains de sable. — Dans quelques stations sanitai-
res on emploie des bains de sable locaux ou généraux ;
l'île d'Ischia est particulièrement indiquée pour cet usage.
Les bains dans le sable sec et chaud ont sans doute une
action à peu près analogue cà celle des bains d'air chaud ;
ils étaient utilisés depuis longtemps, mais ils ont été re-
mis en honneur récemment.
Usage interne des eaux minérales.
Usaj^e interne des eaux thermales sînaples.
— L'effet des eaux thermales indifférentes prises en bois-
son ressemble probablement à celui de l'eau pure ordinaire
à dose élevée et on a déjà étudié l'emploi thérapeutique
de ces eaux au chapitre Hydrothérapie (V. p. 9). Il faut
toutefois se rappeler que la chaleur de ces eaux peut en
modifier Faction, car l'eau chaude soustrait naturellement
— 36 —
moins de chaleur du corps, et elle est plus facilement di-
gérée par l'estomac que Teau froide. L'eau chaude agit
moins sur les intestins que l'eau froide. Quant à l'action
remarquable qu'on prétend être produite parfois par un
simple verre d'une eau indifférente, on peut se demander
si elle doit être attribuée soit cà imagination du malade
soit à un effet réffexe temporaire sur la circulation ac-
compagnant le simple acte de boire ou de boire à petites
gorgées.
Chlorure de sodimii. — Le chlorure de sodium est
un composé normal du corps humain. Des doses modérées
facilitent la digestion des substances albuminoïdes et sti-
mulent la muqueuse gastrique, augmentant les sécrétions
de l'estomac, de l'intestin et du foie. La nutrition générale
est facilitée, car le chlorure de sodium aussi bien que le car-
bonate, paraissent favoriser l'absorption et l'assimilation
des éléments nutritifs, tout comme il accélère l'élimination
des produits de désassimilation et d'excrétion. Des doses
élevées (au-dessus de 13 gr. 50 et même moins, chaque
jour) peuvent déterminer chez quelques personnes une
irritation gastrique et des doses très élevées provoquer une
purgation énergique et des vomissements.
En solutions concentrées son action stimulante locale
augmente notablement.
Acide carbonique. — L'acide carbonique calme
les sensations douloureuses de l'estomac, augmente le
péristaltisme et les sécrétions et ainsi aiderait l'elfet de
l'eau salée ordinaire. Une grande quantité, àmoins qu'elle
ne s'échappe par éructation, peut causer des symptômes
pénibles soit par distension de l'estomac soit par absorp-
tion dans la circulation.
Carbonate de sodinm. — Le carbonate et le bi-
carbonate de sodium agissent comme antiacides, apaisent
— 37 —
rirritatioii gastrique et stimulent la sécrétion du suc gas*
trique. Ils alcalinisenl le sang et paraissent souvent aider
l'action du fer dans l'anémie. Ils ont une influence diu-
rétique et augmentent vraisemblablement l'action de l'eau
simple en « lavant » le sang et les tissus. On obtient sur-
tout de bons effets avec de petites doses répétées, tandis
que des doses élevées peuvent occasionner de la dépres-
sion et, si elles sont continuées longtemps, de l'émaciation.
Leur action est nécessairement modifiée dans les eaux où
ils sont associés avec du chlorure de sodium (v. p. 39),
beaucoup d'acide carbonique, ou des sulfates de sodium
et de magnésium.
Salfateiîi «le sodium et de iiiagiiésiiain. — Le
sulfate de magnésium et le sulfate de sodium, quand ils
constituent presque les seuls éléments actifs des sour-
ces, leur donnent une action simplement laxative. Ces
eaux sont principalement employées à domicile. Dans les
eaux chlorurées sulfatées et les eaux alcalines sulfatées
la propriété laxative du sulfate est conservée, quoique la
présence du chlorure et du carbonate de sodium modifie
considérablement son action.
Fep. — Le fer, quand il existe en quantité suflisante,
principalement sous la forme moins irritante de carbo-
nate,exerce son action salutaire sur la composition du sang
dans l'anémie, enaugmentant le nombre des corpuscules
rouges du sang et la proportion d'hémoglobine. Cette
action est souvent favorisée quand l'eau renferme aussi
du carbonate de sodium et de l'acide carbonique. Bien
qu'une très petite quantité de la proportion totale de fer
qui a été avalé soit absorbée par les voies digestives, une
certaine quantité est à coup sûr résorbée (1) et une partie
(1) Le D' A. B. Macallum, Journal of physioloqy . vol. XVI,
1894, p. 268, montre que les composés de fer inorganique sont
— 38 —
de l'effet de la portion absorbée par le sang peut, comme
on Ta suggéré, être due à la stimulation de la fonction hé-
matopoiétique de la moelle rouge des os. C. Genth trouve
que des eaux ferrugineuses gazeuses, comme celles de
Schwalbach. exercent une influence diurétique et aug-
mentent la sécrétion de l'urée.
Sels de luaugaiièse. — Il existe dans quelques
eaux minérales de petites quantités de sels de mangané-
sium. Quelques auteurs ont admis que les sels de ce métal
exercent une action tonique semblable à celle du fer ou
augmentent l'efficacité du fer quand on le donne simulta-
nément avec ce métal. D'autres observateurs dénient tout
à fait cette actiun du manganèse (1;.
Arsenic. — L'arsenic existe en proportion appréciable
dans quelques eaux, principalement de la classe des eaux
ferrugineuses et c'est à lui qu'il faut attribuer une part
de l'influence salutaire qu'elles exercent dans la scrofule,
dans certains troubles de nutrition et dans Tanémie, et
peut-être dans le psoriasis et certaines affections de la
peau.
lodures et bromures. — On trouve des iodures et
des bromures dans les eaux de Woodhall Spa, Hall dans
la Haute-Autricbe. Salzburtr en Transvlvanie. la source
Adélaïde de Heilbrunn, Castrocaro en Italie. Wildegg
en Suisse, Salies-de-Béarn, Kreuznach etc., mais à
peine en quantité suffisante pour être certain qu'ils exer-
cent quelque effet thérapeutique. Dans quelques eaux-
absorbés par la muqueuse intestinale du cochon d'Inde et autres
animaux dans une proportion qui varie suivant la nature du com-
posé et la quantité qu'on a administrée.
(1) V. The Causes and Treatment of Chlorosis,par le D"" Ralph
Stockma.\-. Brit. Med. Journal, 1895, vol. II, p. 1475.
— 39 —
mères ces sels se rencontrent nécessairement en propor-
tion plus considérable ; dans celle de Rothenfelde on dit
qu'il y a 12, 6 pour mille de bromure de magnésium.
Soufre. — L'action de l'hydrogène sulfuré et de
petites quantités de sulfures existant dans des eaux sulfu-
reuses n'est pas facile à apprécier. L'effet des plus faibles
de ces eaux est probablement dû aux autres substances
qu'elles renferment, ou cet effet est celui des eaux ther-
males simples. On ne peut pas mettre en doute que des
effets thérapeutiques marqués soient obtenus de l'usage
d'eaux sulfureuses plus fortes. Pour ce sujet toutefois
nous renvoyons au chapitre sur les eaux sulfureuses.
Sels de lithium. — Il est douteux que les sels de
lithium existant dans les eaux de Baden Baden, Royat
etc., soient pris en quantité suffisante pour produire un
effet thérapeutique spécial quelconque dans la goutte etc.
Chlorure de calcium. — On a employé le chlorure
de calcium dans les engorgements scrofuleux des ganglions
lymphatiques et autres affections scrofuleuses (1), dans
l'hémophilie (2) et dans des formes variées de prurit (3) ;
ce sel existe dans plusieurs eaux chlorurées, et constitue
la partie principale des sels contenus dans les eaux-
mères de Kreuznach (4).
(1) V. The therapeutic Actions ofmuriateof Lime, parle D"" J.
Warburton Begbie. Edinburgh médical Journal, juillet 1872,
vol. XVIII, p. 46.
(2) V. On the Treatment of Haemorrhages and Urticarias,
which are associated ^Yith Déficient Blood Coagulability, par le
prof. A. E. Wright, of Xetley. Lancet, janvier 18, 1896.
(3j V. On the Pathology of Itching- and ils Treatment by large
Doses of Calcium Chloride, par le D'' Thomas Savill. Lancet,
août 1, 1896.
(4) Dans quelques eaux-mères telles que celles de Kissingen
— 40 —
Chlorure de baryiiiu. — Dans les eaux de Llangam-
march, du centre du pays de Galles, on trouve du chlorure
de baryum en même temps que du chlorure de calcium.
Le chlorure de baryum pris à très faibles doses augmente,
dit-on, la force des contractions cardiaques en diminuant
leur fréquence. Les chlorures de baryum et de calcium
sont associés à du fer dans la source chlorurée fermai-
neuse d'Harrogate et à du soufre dans les anciennes eaux
sulfureuses d'Harrogate.
Sels calcaires. — Dans les eaux terreuses et calcai-
res, le carbonate de chaux a un effet antiacide et calmant
sur la muqueuse gastrique, tandis que le sulfate de chaux
est légèrement astringent. Cette propriété astringente ne
détermine pas toujours de la constipation, car bien que la
sécrétion intestinale puisse être diminuée, le péristal-
tisme peut rester le même ou être augmenté. En général
cependant ils exercent une action légèrement constipante
et l'effet diurétique de l'eau en boisson se trouve par là
augmenté, car lorsqu'une moindre quantité de liquide
passe par Tintestin, il s'en écoule plus par les reins ; à cet
effet diurétique est vraisemblablement dû un peu de la
réputation de quelques-unes de ces eaux dans les cas de
gravelle urique, etc. Il est très douteux que la chaux dans
ces eaux ait quelque action spéciale sur la nutrition des
os, comme on Ta supposé.
Élément empirique dans le traitement bal-
néaire. — Il est impossible d'apprécier exactement l'ef-
fet d'une eau minérale en additionnant simplement les
eft'ets respectifs des substances indiquées par l'analyse
chimique. Il faut compter encore beaucoup sur les ré-
et de Saizungen il y a moins de chlorure de calcium, mais plus
de chlorure de magnésium.
— 41 —
sultats empiriques dans le traitement hydro-minéral.
Inhalation d'eau. — Traitement par inhalation.
— Outre l'usage interne des eaux, on peut encore em-
ployer celles de quelques sources, spécialement celles
qui contiennent des chlorures et des carhonates de so-
dium et du soufre, en inhalations pour des affections de
Tappareil respiratoire, dans le but d'agir localement
sur la membrane muqueuse affectée. Dans les mala-
dies du pharynx ou des fosses nasales, on peut em-
ployer un spray grossier, et de même quand on désire
seulement que le spray atteigne la partie supérieure
du larynx. Toutefois dans les cas de bronchite chro-
nique, quand il y a lieu de faire pénétrer le spray
sur la membrane muqueuse des canaux bronchiques
sans provoquer de la toux, il est nécessaire, surtout
quand il y a de l'irritabilité laryngienne, d'avoir de l'eau
minérale très finement pulvérisée. On atteint surtout ce
résultat avec une des méthodes qui permettent de remplir
la salle entière d'eau pulvérisée. Dans une salle de ce
genre les malades peuvent être confortablement assis et
inhaler le spray qui remplit la pièce.
Maisons pour iiilialation (Gradirhseuser, édi-
fices pour la graduation des eaux chlorurées). — Une au-
tre méthode d'inhalation consiste à s'asseoir auprès de
hangars, maisons pour inhalation, qui primitivement
n'étaient employées que pour recueillir le sel ordinaire
des sources salines. Les maisons pour inhalation à Kreuz-
nach, Reichenhall, etc., sont de larges claies en bois le long
desquelles on fait tomber goutte à goutte l'eau de la
source. Il y a des allées et des sièges disposés pour les
malades sur les côtés de quelques-unes de ces claies, et
des malades sont souvent assis du côté opposé au vent.
Sans doute, outre de la vapeur d'eau et des gaz de l'eau,
des particules de l'eau concentrée elle-même sont inha-
— 4-2 —
lées. Une fontaine d'eau minérale placée dans le voisinage
augmente encore la quantité de particules d'eau existant
dans l'air (1).
Inhalation de gaz. — Les gaz provenant des eaux
minérales, principalement de Thydrogène sulfuré, de l'a-
zote et de Tacide carbonique sont parfois inhalés, mais il
est très douteux qu'on ait obtenu par cette méthode quel-
que résultat thérapeutique réel.
Autres facteurs dans le traitement balnéaire.
— ?sous avons examiné Teffet physique des bains et Fac-
tion pharmaco-dynamique des eaux minérales prises en
boisson. On peut souvent obtenir ces effets de Teau mi-
nérale par leur emploi judicieux à domicile, ou, tout au
moins dans une grande mesure, par l'emploi d"eaux mi-
nérales artificielles [2) : mais le succès du traitement aux
sources dépend également d'autres facteurs, et c'est notre
intention d'étudier dans le chapitre suivant l'intluence
du repos de Tesprit, des modifications dans les occupa-
tions intellectuelles, du changement de climat, d'entou-
rage, du genre de vie et de régime, qui accompagnent
le traitement balnéaire.
(1) Il faut tenir compte aussi de l'ozone qui se dégage dans ces
conditions et qui a une action vivifiante et stimulante. A.D. — P. S.
(2) La fabrication et l'emploi sérieux d'eaux minérales artifi-
cielles ont été introduits par le professeur F, A. A. Struve en
1820 et 1821 à Dresde et en 1825 il fonda à Brighton son German-
spa dont la réputation était bien plus grande qu'aujourd'hui. Son
livre Ueber 2\achbildung der naturlkhea Heilquellen (Dresden,
1824-26) reste un des meilleurs ouvrages sur le sujet, mais O.Ewicti
et après lui d'autres auteurs ont développé le procédé et employé
des eaux minérales artificielles, qui ne sont pas absolument iden-
tiques à aucune eau naturelle mais qui renferment leurs éléments
constitutifs, spécialement adaptés aux exigences de certaines
classes de malades et qui, espéraient-ils, leur conviennent mieux
que quelques eaux minérales naturelles.
CHAPITUE IV
Influence du changement d'air, de régime et de
genre de vie pendant le traitement balnéaire.
— Traitements médical et chirurgical aux eaux.
— Exercices musculaires et massage combinés
avec le traitement balnéaire.
Il est loiijoLirs très difficile d'apprécier les effets du
traitement thermal, de séparer ce qui est dû à Tac-
tion des eaux minérales de ce qui est dû à l'intluence du
changement d'air, de régime, de genre de vie, et d'occu-
pation intellectuelle. Si ces derniers éléments ne contri-
huaient pas largement aux bons résultats obtenus, s'il
suffisait simplement de boire de l'eau thermale ou de s'y
baigner, il serait, dans bon nombre de cas, possible de
faire le traitement à domicile, à l'aide de l'eau minérale
importée ou même d'eaux minérales artificielles. En fait,
le traitement à domicile échoue souvent, ou ses résultats
sont bien inférieurs à ceux que l'on obtient aux sources
elles-mêmes. Il ne faut pas en être surpris si Ton consi-
dère Teffet produit par le seul changement d'air.
Changement d'air, etc. — Il n'est personne qui
n'ait expérimenté quelques-uns des effets attribués au
changement d'air. Il serait tout à fait inutile de décrire,
si cela était possible, ce que tout le monde éprouve
quand de Tair confiné de chambres ou de bureaux dans
des grandes villes fumeuses on va, les jours de vacances,
respirer Tair frais et embaumé de la campagne ou la brise
réconfortante de la mer ou de la montagne. Pendant les
jours de congé on passe habituellement presque tout son
temps au grand air; la lumière du soleil, comprenant les
rayons chimiques invisibles, qui probablement pénètrent
plus profondément que les rayons de la lumière ordinaire,
a une part dans les bons effets obtenus : la nutrition çé-
nérale du corps est sliinulée. l'air est plus aseptique.
Climats, altitude, «situation et environs des
stations thermales. — L'altitude de quelques stations
d'eaux au-dessus du niveau de la mer leur donne les avan-
tages d'un réel climat de montagne :St-Moritz. dans l'Enga-
dine, est environ à 18:29 mètres au-dessus de la mer ; Pan-
ticosa en Espagne, Loèche-les-Bains en Suisse. Bormioen
Italie et quelques autres stations, sont situés à des altitudes
variant de 1:219 à 1676 mètres. On pourrait encore en
citer à des altitudes plus élevées. Buxton, dans le comté
de Derby, aune altitude de 304 mètres et sa situation
donne une fraîcheur délicieuse à Tair. La partie supé-
rieure de Llanrindod, dans le pays de Galles, bien que
son altitude soit seulement d'environ 213 mètres, en
raison de sa situation ouverte sur une espèce de lande
(moor-land), a un climat tonique égal à celui d'un grand
nombre de localités d'altitude beaucoup plus élevée. Il
est impossible d'entrer ici dans de plus grands dévelop-
pements sur les influences purement climatothérapiques
des eaux.
La situation et lesenvironsd'unestationthermalene sont
pas seulement importants à cause de l'abri qu'ils offrent
contre le vent, l'exposition au soleil et la chaleur. Il faut
encore que la région environnante soit belle et qu'il y ait
des facilités pour des promenades agréables, si cela est
possible dans plusieurs directions ; il faut aussi songer à
— 45 -
un certain nombre d'ascensions nécessitant un efforl
modéré.
Il devrait y avoir également de nombreuses forêts et ave-
nues où les malades pourraient s'asseoir ou se promener
à l'abi-i delà chaleur du soleil. Les pentes qui environ-
nent plusieurs des établissements d'eaux du continent,
spécialement en Allemagne, sont très boisées et les forêts
sont entretenues avec soin, et, dans quelques cas, font
partie de la propriété de rétablissement balnéaire, et
sont consacrées à l'usage et au plaisir des baigneurs. Cer-
tainement, par l'acquisition, la conservation, ou la création
de promenades ombragées, plusieurs stations anglaises et
françaises feraient bien de suivre l'exemple de quelques-
unes de leurs rivales plus fortunées.
Pour le choix de la station il faut également tenir compte
de la saison pendant laquelle le malade réclame son trai-
tement et lui conseiller celle où à ce moment le climat est
le meilleur (1).
(1) Il ne nous appartient pas de faire dans un ouvrage qui
porte la signature d'H. Weber une note sur la climatologie, car
on sait que cet auteur a publié un remarquable traité de clima-
tothérapie que nous avons du reste traduit en français. Nous
voulons simplement rappeler que nombre de stations thermales
sont en même temps des stations climatériques. Nous nous bor-
nons à résumer ici les conditions physiologiques spéciales dans
lesquelles se trouvent placés les malades au point de vue de
Faction de Toxygène sur le sang suivant Taltitude. On sait en
effet : 1° que l'oxygène de Pair est nécessaire à la vie cellulaire.
Chez les animaux supérieurs il est conduit aux cellules de l'or-
ganisme par l'intermédiaire de l'hémoglobine du sang. Il forme
avec cette substance une combinaison lâche, dissociable : l'oxy-
hémoglobine. Or la quantité d'oxygène fixé par l'hémoglobine
dépend, dans une certaine mesure, de la pression partielle de
l'oxygène dans l'air inspiré. — Dans ces conditions la diminu-
tion brusque de la pression partielle de l'oxygène dans l'air a
pour conséquence la dissociation de l'oxyhémoglobine. L'hémo-
globine perd une partie de son oxygène et la teneur du sang en
— 46 —
Influences psychiques dans le traitement
thermal. — Les bons effets dus aux vacances, souvent
attribués au « cbangement d'air », sont provoqués sans
doute fréquemment par une influence psychique due au
changement des occupations intellectuelles. La rou-
tine du travail de bureau, l'excitation et les préoccupa-
tions d'entreprises commerciales ou de la vie profession-
ce gaz diminue (Bert).
Or dans les montagnes aux altitudes éleve'es la pression baro-
métrique baisse. La tension partielle de l'oxygène de l'air diminue
également. Par suite la proportion d'oxygène fixé par le sang
est moindre. 11 y a anoxhémie, cet état entraîne une série de ma-
laises connus sous le nom de u mal des montagnes » [Jourdanet-
Bert). A cet état de choses il y a un correctif.
2° Si la transition n'est pas trop brusque l'homme et les ani-
maux supérieurs s'adaptent à la vie dans l'air raréfié. Ne sait-on
pas qu'il existe sur les hauts plateaux, au-dessus même de
4.000 mètres, des races fortes et vigoureuses. C'est là un nouvel
exemple de cette loi générale que la vie s'accUmate facilement à
des conditions nouvelles.
Le mécanisme de l'adaptation à la vie dans l'air raréfié est le
suivant :
Sous l'influence de la diminution de la tension de l'oxygène
dans l'air les globules rouges du sang augmentent considérable-
ment de nombre [Viaud). Parallèlement à l'augmentation du
nombre des globules il se forme de l'hémoglobine en quantité
plus abondante. Aussi le sang des sujets qui vivent dans les
grandes altitudes contient-il autant d'oxygène que celui des
individus qui vivent au bord de la mer [P. Bert).
L'apparition du mécanisme compensateur est très rapide. Il
dure autant que le séjour dans les altitudes élevées. Il paraît au
moins pour de courts séjours disparaître avec le retour à une
altitude moins élevée.
Des expériences de contrôle ont permis de s'assurer que ce
mécanisme compensateur est la conséquence uniquement de la
raréfaction de l'oxygène. Les autres conditions nouvelles que
peut impliquer le séjour à la montagne, telles que l'ahmentation
différente etc. . . . n'y sont pour rien. [Sellier-Regnard)
A. D. — P. S.
— 47 -
nelle sont égalemeiil supprimées. L'esprit prend d'autres
directions. Souvent la vie de la campagne oflVe le
charme de la nouveauté ; à d'autres elle rappelle d'a-
gréables souvenirs et réveille des idées anciennes. Le
repos et la tranquillité sont ordinairement très vivement
appréciés par ceux qui ont le plus travaillé.
Si cette action psychique est nécessaire pendant les va-
cances, elle a encore une importance plus considérable
pendant un traitement balnéaire. Bien que dans certains
cas on puisse en tirer un bon résultat, cependant l'usage
suivi d'une eau minérale énergique ne peut être recom-
mandé, dans le plus grand nombre de cas, lorsque le ma-
lade doit s'occuper d'affaires absorbantes ou de fatigues
sociales. Parfois la seule manière d'obtenir qu'un malade
soit dégagé de ses préoccupations d'affaires, c'est d'insis-
ter pour qu'il se rende pour son traitement dans une sta-
tion sanitaire éloignée (1).
Il faut éviter Fennui aux eaux : dans les stations
étrangères on est bien gardé contre cet inconvénient ; il
existe des orchestres et des concerts en plein air et on
s'occupe de créer des distractions publiques. Aux eaux les
malades doivent trouver toute la gaieté possible, et il faut
éloigner leurs pensées de leurs maux par des influences
psychiques salutaires. L'oubli de ce facteur dans le trai-
tement balnéaire a été la cause de l'insuccès de quelques
stations thermales, tandis qu'en y attachant une impor-
tance sérieuse on a lars^ement contribué au succès d'autres
stations. Dans le traitement des maladies chroniques on
(1' Cependant le voyage ne doit pas être rendu trop fatigant
par un long trajet fait sans interruption. Si la station est éloigne'e
il faut couper le voyage par des repos ; si on n'observe pas cette
recommandation, les malades seraient exposés à arriver dans un
état de fatigue qui demanderait un long repos avant de commencer
la cure.
— 48 —
peiit'et on doit faire intervenir le moral commeun puissant
auxiliaire. Le changement d'occupations et la distraction
agissent comme des stimulants psychiques ; ils favorisent
à coup sûr la nutrition des cellules nerveuses de Técorce
cérébrale, et. par suite, améliorent la nutrition du cerveau ;
la nutrition et le fonctionnement des organes éloitrnés
sont aussi très favorablement modifiés.
Kégularîsation dnré^çîme et du genre de vie.
— Un autre avantage du traitement fait à la source sur le
traitement à domicile. c'est un certain désiré de routine dans
le traitement; on ne doit pas le regarder comme une mé-
thode irréfléchie. « mécanique » de traiter tous les mala-
des. Un malade trouve plus facile de changer son régime
et ses habitudes quand d'autres font de même ; et par
le fait il y est presque fatalement amené. Ainsi, le
plaisir exagéré de la table 'peut-être de l'alcool). les repas
précipités à des heures irrégulières, les veillées prolon-
gées font place au lever matinal, au régime réglé, à des
repas pris à des heures régulières : le malade prend l'ha-
bitude de se coucher de bonne heure. Il est surtout diffi-
cile d'avoir un régime régulier chez soi. et tout le monde
est d'accord sur la large part au'il faut faire au régime
et cà la régularité de vie dans le traitement de l'obésité
et de la glycosurie à Marienbad. Karlsbad, etc.
Ce qui précède suffit à montrer les nombreux avantages
du traitement fait aux stations balnéaires sur le traitement
à domicile.
Traitement pharmaceutîqne aux eaux miné-
rales.— En règle générale il faut employer aussi peu que
possible le traitement pharmaceutique ordinaire aux eaux;
les malades croient, à tort ou à raison, qu'ils ont pris assez
de remèdes avant d'être envoyés aux eaux, ou bien ils
ont pris une aversion spéciale pour les médicaments.
— 49-
Dans certains cas, cependant, on peut se demander si
les bons résultats obtenus par le traitement thermal ne
sont pas dus autant aux eaux qu'au traitement pharma-
ceutique employé simultanément . En faveur de cette
hypotlièse il y a certainement quelques raisons. Ainsi la
réputation d'Aix-la-Chapelle, de Luchon, d'Uriage, d'Aix-
les-Bains dans le traitement de la syphilis est due en
grande partie au traitement pharmaceutique employé dans
ces stations et à l'attention donnée à ce sujet par les mé-
decins de ces établissements ; la réputation de Karlsbad
dans le diabète tient en partie à des causes similaires.
Certaines eaux doivent une part de leur réputation dans
les affections de l'utérus et des annexes au traitement
local judicieux employé par les médecins, et Wildungen
est célèbre par le traitement chirurgical des maladies des
voies urinaires.
Dans d'autres cas la réputation de la source ne relève
pas tant de Teau que de méthodes hydrothérapiques
énergiques, d'exercices spéciaux, de massage etc., appli-
qués dans la station. Il en est ainsi, à un certain degré,
à Aix-les-Bains pour les maladies articulaires, et ISau-
heim est redevable à des causes analogues de sa récente
célébrité dans certaines affections du cœur (1).
(1) Action des eaux minérales sur la nutrition. Au Congrès
international d'hydrologie médicale de Clermont (1896;, M. le
D*" Linossiera, dans un mémoire très complet, cherché à préciser
Faction essentiellement modificatrice des eaux minérales sur la
nutrition. La plupart des affections justiciables de la médication
thermale sont, comme on le sait, les maladies chroniques qui ne
seraient en grande partie que le résultat d'une altération de la
nutrition cellulaire. Dans certaines maladies infectieuses oià des
eaux minérales sont parfois efficaces, ce n'est pas en agissant
sur l'élément microbien mais bien en activant les fonctions
cellulaires qu'elles sont utiles.
On peut aborder l'étude de l'action des eaux minérales sur la
~ oO —
Importance des médecins de la station. —
Ce qui a été dit dans les derniers paragraphes sert simple-
nutrition par l'observation clinique ej/par l'expërimeniation.
C'est l'observation clinique qui seui^ au début de l'emploi des
eaux minérales a permis d'établir4es indications et les contre-
indications des différentes eaux et de juger de leur valeur dans
des cas déterminés. Toutefois /Cette méthode ne donne que des
résultats empiriques, sans aucune notion du mécanisme des ac-
tions curatives, « les altérations de Ja nutrition n'étant pas ac-
cessibles dans leur essence à la.^imple observation clinique ».
L'étude expérimentale de l'action d'ane eau minérale sur la
nutrition exige une double étude : celle de la nutrition du sujet
en dehors de ractiôSTcle l'eau minérale ; celle de la nutrition du
sujet placé sous l'influence de4*eaû minérale.
] Q pl/;:t^rmin;^iJAn rU Ta nntrif#n pKp? u^SUJet donué, daUS
dcS---eoô4rt«yrr§'^'exisî?Tre«v4i0Epiales, ei^rdes plus complexes.
Pour l'obtenir il faudrait étabîn*4a fo^Mie exacte des mutations
organiques. En réalité on lyT peu^to^ituer qu'une série d'ana-
lyses portant sur les myesflf, s^nd^sA liquides et gazeux ; sur
les excréta, excréments, yrmé; a^urjVaz expirés. Or il est fa-
cile de se rendre compte-jfoe orne anal;»se ne peut jamais arriver
à être complète en raisfTO d^ difficultés des opérations qu'elle
nécessite, aussi se bimie-t^on, pour les ingcita, a soumettre le
sujet à un régimn^tric^ identique à lui-métne dans les deux pé-
riodes de r^^périence. Ce régini^wfbit être prescrit quelque
temps av^ml'expe'rimentation^^feetf' l'adaptation de l'organisme à
un régime déterminé n'e^fc#*fms immédiate.
Quant à V(ina.\yse^^,^ê!^ excréta, elle est en général réduite à
celle des urin&à^^'foutefois il y a lieu de h. f-ire aussi complète
que po^^iW^
— Une fois la nutrition du sujet étudj^, il faut examiner les
variations qui résultent dans ses expretions de l'action des eaux
minérales, bien entendu sans mo^tmer en rien son régime.
Dans l'action d'une eau mi^l^le il faut distinguer l'action im-
médiate et l'action éloignea^ans le premier cas il importe na-
turellement de tenir coalpie de toutes les modifications qui se
produisent dans la/ïmtrilion pendant la durée de la cure ther-
male. Ces modifîcauons sont différentes aux différentes phases
de la cure. M. Linossier rappelle à ce sujet, que beaucoup d'u-
ricémiques excrètent plus d'acide urique les premiers jours de la
— 51 —
ment à confirmer ce fait que les connaissances, la ca-
pacité et l'énergie des médecins d'une station contribuent
cure qu'avant le début et moins vers la fin. C'est là un fait qui
s'observe dans un grand nombre de stations différentes et que
nous avons eu aussi l'occasion de constater.
<( L'action éloignée d'un traitement thermal survit à la cure. »
C'est d'observation courante en effet que sous l'influence immé-
diate de beaucoup d'eaux minérales on voit s'aggraver les ma-
laises ou les lésions qu'atténue ou fait disparaître l'action' éloi-
gnée d'une eau minérale : crise, poussée, fièvre thermat^, etc. . .
exagération de la sécrétion de l'acide urique souyq'influence
immédiate d'une eau, qui à distance en diminue l^production.
On ne saurait, dit encore M. Linossier, fixer çrune/ manière
précise combien de temps après la cessation de J^sagé de l'eau
minérale on pourra considérer les modifications produites dans la
nutrition comme résultant de l'action éloignée;' A la suite de la
plupart des cures thermales il est une période pendant laquelle
l'organisme est encore sous le coup de l'action immédiate des
eaux, action qui se traduit par des accidents caractéristiques : la
colique hépatique est assez fréquente après la saison de Vichv.
Il en est parfois de même, ajoutons-nous, pour certaines der-
matoses. Quelque temps après la cure thermale, environ deux
mois, on voit survenir un retour des lésions cutanées. Après
cette période, /l'organisme ressejît le bon- effet de la saison, si
celle-ci a ét^ judicieusement ordonnée et suivie régulièrement
pendant uli temps suffisant. C'est alors que l'on peut avec raison
regarder les modifications de la nutrition' comme le résultat de
l'ac^n éloignée de l'eau minérale. Cette action éloignée estl'ac-
n vraiment caractéristique des eaux minérales. C'est par la
persistance des modiiî'caLions imprégnées à l'organisme qu'elles
Qiit conquis dans la théça'peutique des maladies chroniques une
importance préponde'r/inte.
/ Il est impossi; .s l'état actuel de la science, d'indiquer
/ quelle est raction, ries eaux minérales sur la nutrition. La plu-
/ part des travaux^-pubhés dans ces derniers temps sur cette ques-
/ tion l'ont été^ l'instigation de M. Albert Robin. Il a de plus
[ montré dans /es travaux personnels comment de la double notion
de l'action cTune eau minérale sur la nutrition, et des déviations
de la nutrifion dans une maladie déterminée, on peut déduire
des indications thérapeutiques précieuses. A propos de l'action
— 52 —
largemenl au succès du traitement liydrominéral et que
ce facteur doit toujours être pris en considération dans le
choix d'une station pour les malades.
Spécialisation des eaux. — Paracelse croyait à
l'action spécifique de différentes eaux minérales dans des
maladies déterminées. En partie par la tradition, en partie
par des raisons balnéo-thérapiques solides, mais dans
une grande mesure aussi, comme on vient de l'expliquer,
grâce au savoir et aux efforts des médecins de la station,
immédiate de la médication thermale on ne saurait établir une
règle générale, mais on peut peut-être dire que Texcitation de la
nutrition paraît beaucoup plus fréquente par les eaux minérales
que le ralentissement.
Quant à la cause de l'action des eaux minérales sur la nutri-
tion, on sait tout d'abord qu'une eau minérale bue à la source
agit autrement que cette eau minérale transportée. Quelques
auteurs ont supposé que cette difTérence devait être cherchée
dans les nouvelles conditions d'existence du malade pendant sa
cure, d'autres dans les propriétés spéciales de l'eau, au moment
de l'émergence.
Les eaux minérales dans leur trajet souterrain se trouvent
dans des condhions de température, dé pression d'acide carbo-
nique différentes de celles auxquelles elles sont soumises au
moment de leur émergence. A ces conditions de température et
de pression différentes correspondent deux états moléculaires
différents : l'état de profondeur, l'état de surface, et comme la
transformation du premier de ces états dans le second exige un
certain temps pour se produire, l'eau conserve momentanée "^nt
quelque chose de sa constitution antérieure. Il est plus que
probable que la plus grande activité des eaux à la source est
due soit à cette constitution particuhère, soit à leur état dyna-
mique. En effet l'eau minérale est le siège de réactions chimi-
ques dont l'aboutissant est l'eau minérale refroidie. Or pendant
ce refroidissement il y a dégagement de chaleur, de plus ces
réactions ]:ieuvent être l'origine d'une production d'électricité et
il est possible que l'eau minérale se trouve ainsi dans un état
électrique particulier.
A. D. — P. S.
- 53 —
beaucoup d'eaux ont acquis une renommée très éten-
due dans le traitement d'affections spéciales. Par les
observations et les écrits des médecins de la station et
autres, les indications de certaines eaux ont été graduel-
lement définies avec plus d'exactitude. Cette spécialisation
est des plus remarquable en France, où, avec l'instinct ca-
ractéristique des Français pour l'ordre et la classification,
les écrivains qui traitent ce sujet, cherchent à préciser de
plus en plus clairement la nature exacte des cas pour les-
quels telles ou telles eaux sont particulièrement favora-
bles. On peut se demander si les raisons théoriques
sur lesquelles ces déterminations sont fondées, sont
jusqu'à présent suffisamment solides pour être la base
d'un plan exactement défini. Les ressources de la plupart
des stations peuvent être assez différentes pour convenir
à des affections diverses. Quoi qu'il en soit, cette tendance
à la spécialisation plus déterminée des eaux, doit, par
le fait et selon toutes probabilités, nous conduire au but,
dans une direction juste.
9
]IIas«$ag;e dans le tpaitenient des eanx. — Exer-
cices actif et passif en connexion avec le trai-
tement des eanx. — Le massage est maintenant em-
ployé à l'occasion dans la plupart des stations : le massage
local dans le traitement des arthrites, de la sciatique,
du lumbago, etc. et le massage général, dans le trai-
tement des malades chez lesquels beaucoup d'exercice
musculaire volontaire est peu approprié ou impossible.
Dans ces derniers cas, le massage général est destiné,
dans une certaine mesure au moins, à suppléer à l'exer-
cice volontaire.
Gymnastique suédoise et exercices de ]\aii-
lieim. — Des instituts de gymnastique suédoise ont été
établis dans un grand nombre de stations d'eaux à Tétran-
— u —
ger, instituts munis des appareils mécaniques du D' G.
Zander, pour les mouvements passifs et les exercices
musculaires volontaires, avec résistance graduée. Des
instituts de ce genre existent à Aix-la-Chapelle, Wiesba-
den, Baden-Baden, ^YiIdbad, Karlsbad, Ragatz, etc. Là,
les mouvements gradués peuvent être faits dans le but
d'exercer certaines articulations ou un ordre de muscles
particuliers.
La gymnastique suédoise sans appareils mécaniques
spéciaux, selon le système primitif de P. H. Ling, est en
usage, sous une stricte surveillance médicale, à Hom-
bourg, Baden-Baden et autres stations. Dans le traite-
ment de (( Schott » pour les affections du cœur à Nauheim,
on a ajouté une variété de mouvements avec résistance
« Widerstands-Gymnastik )>, sous la surveillance directe
d'un médecin ou d'un assistant capable.
Dans les systèmes de Ling et de Schott la résistance est
fournie par la main du surveillant, tandis que dans celui
de Zander elle est donnée par les poids et les leviers de
ses machines.
Exercice en teppaîn plat et en montagne. —
L'exercice gradué volontaire sous forme de cure de terrain
(( Terrain-Cur w, a été depuis quelques années ajouté,
dans une large mesure, au traitement des eaux, et parti-
culièrement dans les stations allemandes. On a tracé des
sentiers sur les hauteurs et les pentes autour des stations
minérales, sentiers comprenant, pour ceux qui les par-
courent, des exercices variés, avec des montées et des
descentes. On a fait des cartes de ces diverses promena-
des, et le médecin, en faisant choix d'une série pour son
malade, peut régler le temps et la longueur, de même
que la somme de chemin parcourue en montant pour la
promenade de chaque jour. Les arrangements pour la
cure de terrain, a Terrain-Cur » comme on l'appelle,
— 55 —
furent mis en usage après les travaux du professeur
M. J. Oertel, de Munich, en 1886. (Nouvelle méthode de
traiter les afTections chroniques du cœur par l'exercice
gradué en montant. Ueber Terrain-Gurorte zur Behand-
lung von Kreislauf-Stœrungen, Leipzig, 1886.)
L'usage de l'exercice, dans certaines affections du cœur,
avait déjà été préconisé par Stokes, qui, écrivant sur
le traitement des maladies graisseuses du cœur au dé-
but » (professeur AVilliam Stokes, Maladies du cœur et
de l'aorte^ Dublin, 1854, p. 3o7) débute ainsi: « Nous
devons graduellement, mais avec fermeté, habituer le ma-
lade à renoncer à toute habitude de luxe et de mollesse.
Il devra s'astreindre à se lever de bonne heure et se cou-
cher de bonne heure, et suivre une série d'exercices mus-
culaires gradués, etc. w (1).
Utilité de l'exercice et du massage. — Pour
l'usage de l'exercice musculaire dans les céphalalgies
accompagnées de constipation, etc., nous renvoyons à
nos remarques (chapitre XYIII, section 46). On ne sau-
rait trop insister sur l'utilité de Texercice musculaire ; il
favorise l'oxydation des produits non utilisés et des ma-
tériaux toxiques circulant dans le sang. Par l'exercice
régulier, on peut faire beaucoup pour empêcher la dégé-
nérescence prématurée des tissus, ceux du système vascu-
laire en particulier, à laquelle les personnes ayant une
tendance héréditaire à l'arthritisme sont spécialement
(1) On sait que M. OErtel a recommande, clans les exercices
se faisant sur les pentes, de saccader l'expiration. Cette méthode
aurait pour résultat, d'après M. le professeur Potain, en provo-
quant le mécanisme de la respiration avec effort, d'augmenter
assez sensiblement la pression intra-thoracique pour mettre obsta-
cle à l'afflux trop rapide du sang apporté par le système veineux
pendant la durée du travail musculaire. Il a par suite pour consé-
quence de s'opposer à la dilatation exagérée du cœur.
A. D.— P. S.
— 56 —
disposées. Au moyen de Texercice, les muscles striés brû-
lent le sucre qui circule dans le sang des glycosuriques.
Nous n'avons pas à nous occuper ici de l'action de l'exer-
cice régulier pour aider à enrayer le développement ex-
cessif de la graisse dans Torganisme.
Un exercice musculaire modéré chez ceux qui sont en
état de le prendre, aide le corps à se débarrasser des pro-
duits inutiles, et seconde la nutrition normale de tous les
tissus. Lorsque par suite de débilité, d'obésité, de raideur
des articulations, ou de certaines affections des systèmes
circulatoire et respiratoire, un exercice musculaire or-
dinaire suffisant, tel que la promenade, est devenu im-
praticable, le massage ou une forme modifiée d^exercice
peuvent souvent être très avantageux. On doit remarquer
cependant, en ce qui concerne l'augmentation de l'oxyda-
tion dans Tor^anisme, d'accord en cela avec les récentes
recherches de Hans Leber et Struve (1), que le massage
augmente beaucoup moins les échanges nutritifs que
l'exercice actif.
Il est probable que des exercices divers, actifs et pas-
sifs et le traitement hydrothérapique aident à débarrasser
le corps des matières toxiques et des produits inutiles qui
s'y sont accumulés. Ceci est réalisé soit par l'oxydation à
l'intérieur de l'organisme, soit par l'élimination par les sé-
crétions urinaire ou autres. Le D'' Blanc, d'Aix-les-Bains,
a insisté sur ce fait prouvé par M. A. Ranglaret, par des
injections faites à des lapins; il en résulte que la toxi-
cité spécifique (2) de l'urine du malade est augmentée
(1) Ces recherches ont été mises en e'vidence avec l'aide du
professeur C. von Noorden à Francfort. Voyez : « Ueber den
Einfluss der Musckel-und-Bauch-Massage auf den respiratoris-
chen Gaswechsel ». Berliner klin. Wochenschrif't, 1896, No. 16.
(2j II n'est pas improbable, comme cela a été su.iro-éré, que la
réunion des symptômes connue sous le nom de fièvre thermale,
— 0/
lorsqu'il commence le traitement de la douche-massage
(Voir Aix-les-Baiiis).
Le D' H. Forestier {Med. Press and Circular, 8 avril
1891) a de plus trouvé que, chez les goutteux, l'excré-
tion de l'urée et de l'acide urique dans l'urine s'accroît,
lorsqu'ils suivent le traitement de la douche-massage,
et que vers la vingtième application la quantité d'urée et
d'acide urique dans Furine commence à revenir à l'état
normal (1).
qui apparaît souvent durant le traitement hydrominéral, soit
due à un excès temporaire des matériaux toxiques circulant
dans le sang" avant leur élimination ; si cette hypothèse est
exacte, la fièvre thermale peut être regardée comme analogue aux
douleurs et à la raideur éprouvées au commencement d'un voyage
pédestre, ou après tout exercice musculaire inaccoutumé chez
des personnes qui ne sont pas entraînées. (L'exercice chez les
personnes non entraînées donne peut-être naissance aux dou-
leurs et à la raideur, premièrement par une introduction trop
soudaine de catabolisme dans les muscles, secondement en
entraînant dans la circulation des produits inutiles, qui étaient
auparavant emmagasinés dans les tissus.)
Ayant aussi présente à Tesprit l'analogie entre les douleurs et
la raideur passagère résultant d'un exercice musculaire inaccou-
tumé, et celles dont se plaignent souvent les personnes goutteu-
ses, rhumatisantes et anémiques, il n'est pas étonnant que de
pareils malades accusent un accroissement de leurs soufTrances
au commencement d'un traitement balnéaire.
(i) A ce propos on peut ajouter que E. Pfeiffer {Berl. klin.
Woch., 1896, p. 248) est d'avis que des bains d'eau thermale
peuvent être utiles pour montrer si certaines douleurs indécises
et certaines affections des articulations sont de nature goutteuse
ou non. Il prétend qu'après une vingtaine de bains tels que ceux
de Wiesbaden, la quantité d'acide urique excrétée chaque jour
par l'urine est parfois très diminuée (de moitié ou plus encore).
11 pense que dans ces cas on peut diagnostiquer la diathèse uri-
que et regarder les symptômes comme goutteux ; car s'il s'agis-
sait d'une autre maladie, Pfeiffer croit que le même phénomène
ne se produirait pas.
— 58 —
Massage et exercices dans les affections du
cœnp. — Le D' Lauder Brunton et le D'" Timniditïe
ont dernièrement démontré [Journal of Physiology, dé-
cembre 1894; que le massage occasionne une diminution
de la résistance périphérique dans les vaisseaux des mus-
cles massés, et que de là. bientôt après le massage, s'o-
père un accroissement du flot de sang dans la partie mas-
sée, joint à une diminution de la pression sanguine.
Durant le massage, la pression sanguine peut s'accroître
légèrement ; mais il est peu probable que cette légère aug-
mentation exige du cœur un travail supplémentaire, tel
que celui que réclame le commencement des exercices de
montagne. En conséquence, dans les cas où les artères
coronaires du cœur sont malades, et où toute tentative
d'ascension provoque des crise- d"angine de poitrine, le
massage peut être employé pour remplacer l'exercice vo-
lontaire, sans causer de pareils accidents. Dans d'autres
affections cardiaques, quand, pour diverses raisons, le
malade ne peut prendre qu'une quantité très limitée
d'exercice volontaire, cette lacune peut être comblée par
le massaçfe. Lorsque très peu d'exercice volontaire est
possible, il est quelquefois préférable de le prendre sous
une surveillance éclairée et expérimentée. Dans l'usage
des machines du D' Zander, cette surveillance appartient
au médecin, qui ordonne les exercices, ou qui est pré-
sent dans la salle tandis qu'ils s'exécutent : dans les sys-
tèmes de Ling et de Schott la surveillance est exercée par
le médecin ou par l'assistant qui fournit la résistance
aux mouvements.
Le D"" Brunton {Lancet, 12 octobre 189oj a montré
pourquoi l'exercice musculaire volontaire, dans quelques
affections cardiaques, peut avoir un avantage sur le mas-
sage général. Pendant l'exercice, les mouvements respira-
toires sont accrus, et par suite une espèce de massage in-
— 59 -
direct est pratiqué sur le cœur (1) et sur les gros vais-
seaux ihoraciques. De là rimportance d'assurer, quand
cela est possible, une certaine somme d'exercice volontaire
ou de mouvements respiratoires spéciaux, quoique le
massage soit le but principal. La gymnastique Suédoise
est souvent ce qui remplace le mieux cet exercice, parce
que, sous cette forme, la durée peut être aisément réglée
et les mouvements variés à volonté. C'est dans le traite-
ment des affections du cœur que les exercices de gym-
nastique avec résistance musculaire sont le plus généra-
lement appliqués en ce moment (Voyez Nauheim). Nous
avons déjà (p. 37) fait allusion à ce fait que l'oxydation
dans les tissus est mieux secondée par un peu d'exercice
volontaire que par une somme considérable de massage.
(1) J. Heinricius et H. Kronecker attirèrent rattention sur
cette action du massage des mouvements respiratoires sur le cœur
dans leur « Beitrsege z. Kenntniss d. Einflusses der Respirations-
bewegungen auf den Blutlauf im Aortensystem [Abhandliingen
d. Math. Classe der Kœnigl. Sœchs. Gesellschaft der Wissens-
chafften,vol. XIV, 1888, p. 427). M. leD'' J. Hamel note la même
action du massage exerce'e par le battement des artères sur les
tissus environnants (Die Bedeutung des Puises fur den Blut-
strom. Zeitsch. f. Biologie, vol. XXV, 1889, p. 474).
CHAPITRE V
Vie journalière aux eaux. — Durée de la cure. —
Nécessité du contrôle médical. — Saisons pour
la cure. — Importance d'une cure complémen-
taire (after-cure).
Nous devons dire quelques mots de la vie journalière
des malades traités dans les stations balnéaires. Cette vie
doit naturellement varier selon la vigueur du malade, ses
habitudes précédentes, la nature de son affection, et le
genre d'eau minérale qu'il prend ; elle doit nécessairement
être réglée avec autorité par le médecin des eaux, et dé-
pend en quelque sorte des habitudes locales. Une certaine
somme de routine est, quoi qu'il en soit, souvent utile,
car les malades observent plus facilement les règlements
quand d'autres malades, autour d'eux, les suivent égale-
ment. Sans doute ces règlements pour l'usage interne
des eaux, les bains, et les repas, ainsi que le genre de nour-
riture étaient autrefois devenus trop uniformes dans quel-
ques stations, et étaient observés trop rigoureusement,
sans égard à la condition particulière des malades (voyez
plus loin Karlsbad) ; plus récemment ces règles ont été sa-
gement relâchées ou modifiées pour s'adapter aux exigen-
ces des différents malades.
Vîe journalière aux eaux. — Dans la plupart
des stations étrangères, la vie du malade commence de bon
matin. 11 se lève à 6 ou 7 heures, boit son eau, cause et se
- 61 —
promène, tandis qu'un orchestre, aux frais duquel les ma-
lades souscrivent, égaie la promenade. Le déjeuner se com-
pose de café ou de thé et de petits pains, auxquels, sur-
tout lorsqu'il s'agit de malades anglais, on ajoute souvent
des œufs, du jambon, du poulet, etc. Ce repas peut être
pris entre 7 et 9 heures, selon le moment où le malade a
commencé sa journée. Il est de règle de prendre les eaux
à jeun, mais, lorsqu'il s'agit de personnes délicates, une
tasse de lait, de thé ou de café peut être prise au moment
du lever ; dans quelques cas, le malade est autorisé à
boire les eaux dans sa chambre. Il est parfois préférable
de ne les prendre qu'un peu avant le repas du milieu du
jour ou même celui du soir.
En Allemagne, le repas du milieu du jour est servi
vers 1 heure, en France il est pris plus tôt (en ce qui
concerne la vie journalière aux eaux en France, voyez
Gauterets par exemple). Si les bains sont nécessai-
res, on peut les prendre le matin de bonne heure,
après l'absorption des eaux, ou, si le temps fait alors
défaut, avant le repas du milieu du jour. Inutile de dire
qu'on ne doit pas se baigner peu après le repas, temps
auquel beaucoup de sang est nécessaire pour les fonctions
digestives. Quand les stations sont encombrées, et les
appareils de bains restreints, le moment du bain dépend
de rinscription. Celle allenle peut, dans quelques sta-
tions, quand la saison bat son plein, causer au ma-
lade un grand dérangement, et même lui être nuisible.
Les concerts en plein air, les promenades, et parfois d'a-
gréables excursions dans la campagne environnante, ai-
dent à remplir les matinées et les après-midi jusqu'au
repas du soir, à cinq ou six heures. On prescrit quelque-
fois de boire les eaux une seconde fois, avant le repas du
milieu du jour ou celui du soir ; dans les cas où le ma-
lade doit boire très peu à la fois, ou bien, si une quantité
considérable est nécessaire, Teau est prise trois fois par
jour.
Les eaux ferrugineuses se prennent parfois aux repas,
et si une forte proportion d'acide carbonique libre dé-
guise le goût du fer, elles forment une agréable boisson
de table.
Uorée de la core. — Il n'y a pas de temps fixe pour
la durée de la cure. La moyenne est à peu près de trois à
quatre semaines (1) ; mais ce traitement, comme du reste
tout autre traitement, doit varier selon Tétat général et
l'affection du malade. Quelquefois la durée ne peut être
fixée que par le médecin qui suit les progrès de la cure, et,
dans beaucoup de maladies chroniques, il est nécessaire
de continuer la saison au delà de six ou huit semaines,
ou de faire, dans la même année, deux saisons séparées
par un intervalle de un ou deux mois.
luiportance de la surveillance médicale aux
eaux. — La surveillance médicale est absolument né-
cessaire. Les progrès de la cure doivent être suivis. Le
malade a besoin de conseils sur beaucoup de points :
notamment sur son régime, la nature et la somme d'ex-
ercice, le moment de la journée où il doit le faire, quand
il devra boire les eaux, et la quantité, la suspension
temporaire des bains ou d'autres pratiques balnéaires :
le traitement à suivre à l'apparition d'éruptions ou de
(( la fièvre thermale », ou durant les périodes mens-
truelles. Quelquefois le médecin ordonne de faire chauffer
les eaux, si elles sont froides ; ou, si elles sont trop fortes,
(1) Cette durée de trois semaines correspond à la période in-
lermenstruelle chez la femme. Dans le traitement des affections
chroniques il est impossible de régler ainsi, par avance, la durée
d'une cure qui devra, parfois, se prolonger pendant de longues
années. A. D. — P. S.
- 63 —
de les couper avec de l'eau pure, du lait ou du petit lait;
ou de masquer leur sa.veur par Taddition de quelque eau
gazeuse, etc. Certains malades exagèrent le traitement en
buvant de l'eau avec excès, s'ils ne sont pas dirigés, ou bien
prennent trop d'exercice, comme cela arrive fréquemment
pour déjeunes chlorotiques ou des personnes anémiées.
Beaucoup de malades ne peuvent être traités d'une ma-
nière satisfaisante à moins d'avoir des règles très précises
à suivre, et cette précision ne peut être donnée que par un
médecin, à la station même. Le résultat du traitement dé-
pend souvent de sa direction ; le médecin de la station
devrait recevoir du médecin ordinaire du malade un
compte rendu de l'état du malade et du traitement suivi
précédemment par lui. Grâce aux heureux résultats ob-
tenus par les médecins des eaux dans la direction géné-
rale des malades, la bonne renommée d'une station est
souvent largement augmentée.
Incurie dans l'nsage des eaux minérales. —
Quoique de grandes quantités d'eau minérale aient
quelquefois été bues avec impunité, ou avec un bénéfice
apparent, les eaux, mêmeinofrensives,ne doivent pas être
prises sans prudence et sans surveillance. On a vu des
symptômes très graves, et même la mort par syncope ou
apoplexie,suivre l'absorption rapide d'eau froide ou d'une
quantité excessive d'eau chaude.
Fièvre thermale. — Un moindre inconvénient de
l'absorption de trop grandes quantités d'eau est le
trouble de tout l'organisme connu sous le nom de
« fièvre thermale », « well-fever », « Bad-Friesel », ou
« poussée » ; il peut aussi résulter d'un excès de bains ou
d'un autre usage externe d'eau minérale, et consiste en
sensations fébriles désagréables, dyspepsie, lassitude,
diarrhée et éruptions cutanées. Ces symptômes, qu'on
supposait autrefois être d'une nature critique et salutaire,
disparaissent bientôt sous l'influence d'une interruption
momentanée du traitement ou l'administration d'un re-
mède calmant. A Loèche-les-Bains Téruption ou poussée
est encore considérée comme une partie normale du trai-
tement par les bains tièdes prolongés. On peut comparer
peut-être « la lièvre tbermale » à la fatigue et à la raideur
articulaire ressentie, même par des personnes bien por-
tantes, au commencement d'un vovase pédestre.
Alimentation. — Les rèoles concernant le régime
alimentaire, étaient autrefois trop strictes et. dans quel-
ques stations, le même « régime de cure » était observé
uniformément, sans égard pour les souffrances du malade;
la Sprudel-Suppe, soupe deKarlsbad (voyez Karlsbad) était
un exemple favori de ce régime sévère. Des aliments tels
que le beurre et le thé étaient, sans raison suffisante,
prohibés dans tous les cas. Ces règles ont été quelque peu
atténuées; aussi il est d'autant plus important que le mé-
decin des eaux soit à même de surveiller le régime du
malade. Les dîners de table d'hôte sont, sous ce rapport,
quelque peu gênants, et des repas séparés, comme à Karls-
bad, sont souvent préférables. Dans quelques stations,
comme cà Karlsbad et à Wildunsen. le médecin exerce
un contrôle sévère sur le aenre de nourriture donnée aux
baio-neurs.
Saisons pour le traitement des eanx. — La
saison pour le traitement hydro-minéral est nécessaire-
ment limitée à l'espace de temps durant lequel les stations
sont ouvertes. C'est principalement de mai à octobre;
mais quelques stations sont seulement ouvertes de juin à
septembre. Bath en Angleterre est ouvert toute l'année, et
quelques stations étrangères, telles qu'Aix-la-Chapelle,
Améiie-les-Bains, Dax, Baden-Baden et Wiesbaden, sont
— Go-
de même ouvertes en toute saison. Les mois d'été sont
spécialement commodes pour une cure, parce que le ma-
lade peut rester en plein air; déplus, à cause de la cha-
leur de l'air, une production moindre de calorique et de
métabolisme des tissus est nécessaire et on a par suite
une meilleure occasion pour l'action altérante et déplétive
des eaux minérales (1). Si on choisit une saison d'hiver,
le malade doit, s'il est possible, être logé dans rétablis-
sement de bains, de façon à se rendre indépendant de l'in-
clémence du temps ; un pareil arrangement est possible
à Aix-la-Chapelle, ^yiesbaden, Bath, etc. Pour ceux qui
supportent mal la chaleur, il est préférable d'éviter les
mois les plus chauds à Aix-les-Bains, Aix-la-Chapelle,
Ems, Baden-Baden, Wiesbaden, Xeuenahr, Ragatz et
autres localités chaudes.
Traitement préparatoire. — Il fut un temps où
on conseillait un traitement préparatoire d'une nature
sévère avant de faire une saison d'eaux. Ceci était en rap-
port avec les théories antiphlogistiques du temps. Un trai-
tement préparatoire est encore quelquefois adopté, par
exemple un séjour dans quelque station climatérique ou
un traitement médical spécial, mais non pas les purga-
tions excessives, etc., d'autrefois. On prescrit aussi une
cure d'eau à une source, comme traitement préparatoire à
une saison dans un autre établissement. Ainsi une saison
d'eaux chlorurées, chlorurées alcalines ou chlorurées
(i) Il est possible que dans le traitement pharmaco-dynamique
ordinaire, les malades délicats soient mieux en état de subir une
série de remèdes tels que le mercure, de fortes doses d'iodures
et de préparations thyroïdiennes (qui exigent du malade une
dépense de force), par un temps chaud qu'avec une température
froide, quand une plus grande part de leur énergie vitale est
consommée pour la production du calorique.
5
— 66 —
sulfureuses, peut être utile avant une saison d'eaux fer-
rugineuses ; on peut aussi conseiller une station d'une
altitude moyenne avant une autre d'une grande altitude
par exemple : une cure d'eaux ferrugineuses à Spa ou
Schwalbach peut précéder un traitement à St-Moritz.
Usage des eaux après la cure tliermale. —
Quelquefois en cessant Tusaged'eauxlaxatives, telles que
Karlsbad, ou Marienbad, on voit survenir une constipa-
tion pénible. On pourra y remédier en continuant pendant
quelque temps l'usage des eaux minérales ou de leurs sels
après la cure thermale.
Importance d'une cure complémentaire (af-
ter-cnre). — Généralement parlant, une cure complé-
mentaire est de la plus grande importance, particulière-
ment après un séjour aux eaux actives, telles que celles
de Karlsbad, Marienbad etKissingen. Au lieu de retourner
immédiatement chez eux et de reprendre leur vie habi-
tuelle, les malades doivent s'abstenir de tout travail actif,
observer un régime alimentaire simple et vivre en plein
air pendant quelques semaines. Ils peuvent aller dans
quelque partie agréable du pays, non loin des eaux, ou
dans une station de montagne peu éloignée. Pendant un
certain temps, après l'usage d'eaux laxatives actives, le
système nerveux et les fonctions organiques sont dans un
état d'impressionnabilité particulier et se troublent aisé-
ment : c^est un état analogue à celui qui se produit pen-
dant la convalescence d'une maladie infectieuse, ou par
suite d'une surexcitation nerveuse, du tracas des affaires
oa d'une fatigue corporelle.
Pendant le traitement thermal le malade se débarrasse
des matières superflues et toxiques accumulées dans les
tissus. Durant la cure complémentaire une reconstitu-
tion doit avoir lieu, justement comme il arrive dans
— 67 —
la convalescence d'une maladie, et des matières saines
et nouvelles sont assimilées par les tissus à la place des
matériaux toxiques rejetés durant la cure. En négligeant
de se soumettre à une cure complémentaire le malade
peut s'exposer à des conséquences désagréables, à une
rechute, et perdre ainsi tous les bons résultats du traite-
ment. Dans quelques stations, l'importance de la cure
complémentaire semble encore être à peine suffisamment
reconnue.
Choix d'une station pour la cure eouipiémen-
taire after-cure. — La nature et la situation de la
station climatérique à choisir n'est pas sans importance ;
mais il est difficile de poser des règles générales, chaque
cas devant être considéré selon sa nature individuelle et
les circonstances qui l'accompagnent. Une saison d'eaux
plus actives doit habituellement être suivie par un repos
plus long qu'une saison d'eaux moins actives: mais chez
les malades eux-mêmes il y a de grandes différences, qui
doivent guider l'homme de l'art en décidant la durée de
la cure complémentaire à recommander, et la station sa-
nitaire à choisir. Quelques malades sont si faibles au com-
mencement du traitement que, même après une très légère
saison d'eaux, un long repos est nécessaire, et la localité
choisie en ce cas ne doit pas être trop éloignée.
Stations d'une altitude considérable . —
Comme dans la plupart des questions de thérapeutique,
il faut aussi prendre en considération les particularités
individuelles des malades. Certains malades ne sont pas
constitués pour supporter une altitude élevée. Ceux qui
souffrent d'une affection nerveuse, ou qui ont une activité
exagérée, y perdent souvent l'appétit, etmaigrissent pen-
dant leur séjour dans des localités très élevées. Il en est
ainsi lorsque certaines personnes sont dans leur état or-
— 68 —
dinaire de santé, à plus forte raison dans un état maladif.
Mais ordinairement, en présence de malades dont le cœur
fonctionne très normalement, il ne faut pas craindre un
voyage un peu plus long, et on peut recommander des
localités fortifiantes d'une altitude considérable (1066 à
:2134 mètres), même en l'absence de promenades à terrain
plat. De telles stations se trouvent dans le Nord et le
centre de la Suisse : signalons les hôtels situés sur le
Righi et le mont Pilate, Andermatt, Hospenthal. Disen-
tis, Mûrren. Wengen, Gurnigel, Lenk et Grindelwald ;
dans les parties Nord et Nord Ouest des Grisons : Arosa,
Kiosters. Davos Platz et Davos Dœrfli, Clavadel, Frauen-
kirch. Wiesen, Churwalden. Parpan : dans la Haute En-
gadine : Samaden. Pontresina. St-Moritz . Campfen, Sil-
vaplana. Maloja et Zuz : sur les hauteurs de la vallée du
Rhône : Berisal, l'Eggischhorn, le Rieder Alp et le Bel-
Alp, Villars, THôtel du Chamossaire, THôtel des Diable-
rets, La Comballaz, le Château d"Oex et Glyon : dans le
Jura suisse : le Weissenstein ; dans la région du Mont-
Rose : Zermatt. le Riffel-Alp, Saas-Fee, Evolena, Arolla,
Vissoye. Zinal : et sur le côté italien du groupe du Mont-
Rose : Macugnaga. Alagna. Gressoney St-Jean, et l'Hôtel
Monte Generoso : sur le versant italien du Mont-Blanc:
Gourmayeur et Ceresole Reale : sur le versant Xord :
Montanvert au-dessus de la Mer-de-Glace près de Chamou-
nix : dans la partie Sud du Tyrol : Campiglio. Cortina
di Ampezzo. Schluderbach et San Martino di Castrozza;
dans le district de l'Ortler du Tyrol : Sulden et Trafoi ;
Esserhof au-dessus de Méran. et Mendelhof au-dessus du
ce
Botzen ; dans le Tyrol central : Brennerbad, Alt-Prags,
Innichen etToblach : et dans la Haute Yalteline : Bormio
et Santa Gatarina qui l'avoisine.
Stations d une altitude moyenne. — Les ma-
lades dont le cœur est dilaté et faible, doivent éviter les
— 69 —
hautes altitudes et les terrains accidentés, tandis que des
altitudes moyennes (183 à 914 mètres), avec la facilité de
faire de Texercice en terrain plat ou en pente douce, sont
préférables aux localités basses ou même aux bords de la
mer. Telles sont nombre de stations sanitaires dans la
Forêt Noire: Badenw'eiler,Rippoldsau, St-Blasien,Griess-
bach, Petersthal, Allerheiligen, Freudenstadt, Titisee,
Wildbad, Herrenalb et Teinacb ; dans la Foret Thurin-
gienne : Friedrichroda , Tabarz , Liebenstein , Ruhla,
Oberhof, Ilmenau, Elgersburg, le Blankenburg Thurin-
gien, etc. ; dans les montagnes du Harlz: Harzburg,
Wernigerode, Ilsenburg, Gernrode, Alexisbad, Blanken-
burg, Ballenstedt, Glausthal, Andreasberg ; dans les mon-
tagnes des Vosges : Hobwald, Gérardmer; dans le Ficli-
telgebirge : Alexandersbad, Berneck ; dans le Taunus:
Koenigstein, Schlangenbad, Scbwalbach, Hombourg ;
dans la Suisse Franconienne : Streitberg et Muggendorf.
Au nord des montagnes de la Bavière se trouvent
quelques stations agréables pour ce genre d'affections,
telles que Starnberg etTegernsee, sur les lacs du même
nom; en Silésie, on peut mentionner Schreiberhau; le
Salzkammergut et la région environnante contiennent des
stations cbarmantes : Salzbourg, Gmunden, Ischl, Aussee
et Alt-Aussee, St-Wolfgang, Hallstatt, Zell am See ; le
Tvrol central et celui du nord sont très riches en locali-
tés de ce genre, nous signalerons seulement Innsbruck,
TAchensee, Partenkirchen, Garmisch, Kainzenbad et
Bruneck.
Chez les malades affectés de dilatation du cœur les
différences dans la force individuelle sont si grandes, que
quelques-uns supportent avec peine une altitude de
366 m., tandis que d'autres se sentent parfaitement bien
à 914 m. ou davantage. Dans les affections mi traies bien
compensées, des altitudes élevées sont souvent aussi bien
supportées qu'cà Tétat normal.
— 70 —
Stations» pour les paludéens. — Quand des ma-
lades convalescents de malaria ont subi un traitement
thermal, ce traitement devrait toujours être suivi d'un long
séjour dans quelque région parfaitement indemne de
malaria. Les stations d'une altitude élevée exercent une
influence bien meilleure que celles dont le niveau est bas,
particulièrement quand les premières sont très rappro-
chées de vastes glaciers, telles que Montanvert, le Bel-
Alp, le Rieder-Furka, TEggischborn, Pontresina et
Arolla.
Stations pour les malades atteints de rhu-
matisme chronique. — Le rhumatisme chronique
est une maladie très fréquente. Si le cœur est en bon état,
il est rare que l'on doive craindre une altitude élevée,
quoique pour beaucoup de malades une faible altitude
soit également satisfaisante : mais il est essentiel de choi-
sir des stations sèches et ensoleillées. Nous citerons : Les
Avants, Glion etCaux au-dessus de Montreux. St-Beaten-
berg. au-dessus du lac de Thun, Gurnigel, Pontresina,
Maloja, Righi-First et Righi-Kaltbad, et les stations d'al-
titude de la vallée du Rhône qui ont été précédemment
mentionnées. Dans des positions moins élevées, Baden-
weiler et Hombourg conviennent également.
Pour beaucoup de rhumatisants, un long séjour au bord
de la mer, après une saison d'eaux, est préférable à un
séjour d'altitude, grâce cà l'action tonique que l'air de la
mer exerce sur la peau. Il faut cependant s"abstenir de
bains en pleine mer après Tusage d'eaux actives, telles
que celles de Karlsbad, Marienbad, Tarasp, Franzensbad
et Kissingen.
Stations pour les emphysémateux et les ma-
lades atteints de bronchite. — Chez les malades
qui souffrent d'emphysème et de bronchite chronique,
— 71 —
les alliludes moyennes sont seules supportées, et il faut
choisir des stations à l'abri du vent et de la poussière,
situées, si cela est possible, dans le voisinage de grandes
forêts, surtout de pins. Telles sont Flimser Waldhceuser
(trop élevé pour les castrés avancés), etRagatz en Suisse,
Alt-Aussee (à une heure d'Aussee), Kreuth, et Achensee,
et Zell am See, dans les Alpes orientales ; les localités
mentionnées déjà dans les montagnes de Harz ; Baden-
weiler, Baden-Baden, Wildbad, Teinach, Griessbach,
Rippoldsau, etc. dans la Forêt Noire; Hohwald dans les
montagnes des Vosges ; Alexandersbad dans le Fichtelge-
birge. Friedrichroda etLiebenstein, dans la Forêt de Thu-
ringe ; Schlangenbad et Kœnigsiein dans le Taunus ;
Brûckenau en Franconie.
Stations du Royaume-Uni. — Il est quelquefois
important de faire une cure complémentaire plus près de
la résidence du malade, et l'Angleterre, l'Ecosse, le pays
de Galles et l'Irlande renferment nombre de localités
convenables, quoiqu'elles n'aient pas l'altitude que Ton
pourrait désirer dans quelques cas. Beaucoup d'entre
elles trouvent place dans notre liste d'eaux maritimes
(v. ce chapitre) ; d'autres, telles que Buxton, Harrogate,
Llandrindod, Malvern, Tunbridge Wells. Strathpelfer,
et Bridge-of-Allan, sont comprises dans les eaux ordinai-
res; et d'autres encore, telles que Ilkley, Ben Rhydding,
Pitlochry, etc., sont mentionnées parmi les stations re-
commandées pour le traitement hydrothérapique (voyez
pp. 16 et 17). Il y a aussi, dans le Royaume-Uni. à l'in-
térieur des terres, de nombreux endroits non compris
dans une de ces catégories, qu'on peut utiliser pour une
cure complémentaire. Il est, quoi qu'il en soit, à peine
nécessaire de parler ici de ces stations bien connues des
membres du corps médical anglais.
Si nous entrions pleinement dans le détail des condi-
— Ta-
lions climatériques des stations à recommander aux dif-
férents malades, après des saisons d'eaux, nous irions
au delà des limites de ce livre ; mais nous supposons en
avoir dit assez pour servir de guide dans cet important
sujet.
Précautions durant ia cure coiiiplénieiitaire.
— Quelle que soit la localité recommandée, le malade
doit toujours avoir présent à l'esprit qu'il est essentiel
pour lui de passer un laps de temps aussi considérable
que possible en plein air, d'éviter la fatigue, de continuer
un régime sévère, et d'être très soigneux pour tout ce
qui concerne le vêtement, de façon à ne pas s'exposer aux
refroidissements.
CHAPITRE VI
Eaux thermales simples ou indifférentes.
Ces eaux prises à' fintérieur (voyez pp. 8 et 35) ser-
vent à débarrasser les tissus des produits inutiles ; elles
sont donc salutaires dans la goutte et le rhumatisme
chronique, particulièrement dans les cas où l'usage
d'eaux plus actives n'est pas jugé utile. En accroissant
les sécrétions et en rendant le contenu des intestins plus
fluide, elles peuvent rendr^ service dans les cas de cons-
tipation due à une sécrétioA intestinale et biliaire insuffi-
sante. Par leur action locale calmante, et leur influence
indirecte sur la nutrition générale, elles peuvent avoir
un bon elTet dans quelques formes de gastralgie, et dans
les cas d'irritation des membranes muqueuses gastrique
et intestinale. ///
Sous forme de bains chauds, elles exercent une in-
fluence sédative sur le système nerveux. Par là, elles
peuvent être utiles dans quelques cas de névralgie, dans
l'hyperesthésie, les menstruations douloureuses, la toux
nerveuse, dans toutes les manifestations de l'hystérie ;
ces eaux ont aussi joui d'une grande réputation dans
le traitement des cicatrices douloureuses (spécialement
les bains plus chauds), et pour la cicatrisation de bles-
sures et d'ulcères douloureux (i). Dans cetle dernière
(l'i Ainsi Paracelse, dans sa description de Pfaefîers (ouvrage
original de cet auteur), parle de l'action curative de ces eaux
classe d'affections elles agissent sans doute, en partie
par l'amélioration de la santé générale, en partie par une
action locale similaire à celle des bains prolongés, locaux
et généraux, employés par les chirurgiens dans les phleg-
mons, lesbrùlures.elc.Ellesdétergent la surfacede la plaie,
maintiennent une température égale, et exercent un effet
calmant sur l'extrémité des nerfs mis à nu. A notre épo-
que de chirurgie aseptique et antiseptique, ce genre de
traitement balnéaire sera probablement moins nécessaire.
L'action des bains tièdes prolongés, comme ils sont
employés à Loèche-les-Bains, dans les éruptions cutanées
chroniqueSjest probablement quelque peu similaire. L'eau
tiède macère les squames épidermiques du psoriasis,
lave et entraîne les squames et l'exsudation de l'eczéma,
un effet calmant et cependant tonique étant exercé sur
l'extrémité des nerfs par l'application continue de l'eai^
thermale à une température égale. Quelques cas de gué-
ri son peuvent s'être produits autrefois chez des person-
nes atteintes de gale, avant que l'acarus ait été découvert
comme la cause de l'affection. Dans de tels cas, le para-
site peut simplement avoir été noyé dans les bains long-
temps prolongés. Par leur action légèrement antisepti-
que, les eaux sulfureuses peuvent avoir eu encore plus
de succès que des eaux indifférentes, dans le traitement
des plaies et de certaines affections de la peau.
Il semble difficile de comprendre comment des bains
chauds n'auraient pas une action favorable dans les atïec-
dans les cas d'ulcères, de fistules et de plaies incomplètement
cicatrisées. Dans la salle de la corporation des apothicaires de
Londres, il y a un tableau représentant les bains de Pfaefîers.
Il est probalDle que Franc. Manning, ministre d'Angleterre dans
les Grisons, qu'on essaya d'assassiner le 27 juin 1711, est rap-
pelé dans cette peinture, en raison de la dette de reconnaissance
qu'il avait contractée vis-à-vis de ces eaux.
— 75 —
lions oiganiques du système nerveux; cependant, quelques
sources thermales indiiïérentes, telles que celles de Wild-
bad et Gastein, sont très renommées pour le traitement
des alïections chroniques de la moelle épinière. Il est peu
vraisemblable que des bains chauds, employés judicieuse-
ment, puissent être nuisibles au début des alïections de
ce genre ; par l'amélioration de la nutrition générale,
ils peuvent au moins amener une atténuation temporaire
dans les maladies chroniques de la moelle épinière et
quelquefois soulager les douleurs du tabès. Il est proba-
ble que jadis on attribuait aux eaux thermales la guérison
de cas de paralysie qui étaient réellement de nature fonc-
tionnelle ; de même on guérissait des cas de paraplégie
et de pseudo-tabes, quand il s'agissait en réalité de né-
vrites périphériques (1).
Létiologie de la névrite périphérique a été bien étu-
diée dans ces derniers temps, et la plupart des cas peu-
vent se rattacher à l'intoxication par ralcool, le plomb,
l'arsenic et les toxines circulant dans le sang après la diph-
térie, le typhus abdominal, et autres maladies infectieuses;
mais dans d'autres cas, la cause ne peut pas être exacte-
ment déterminée ; on considère alors la névrite comme
étant de nature rhumatismale, idiopathique, etc. Quel-
ques-unes des formes les plus chroniques de la névrite,
(Il Quelques cas de névrite périphe'rique présentent des
symptômes de u pseudo-tabes », qui ressemblent à ceux de l'a-
taxie locomotrice. Il est possible que la guérison de ces névri-
tes par le simple traitement thermal puisse avoir contribué à
donnera quelques eaux la réputation de guérir les cas de tabès
au début. De plus quelques-uns des symptômes sensitifs du ta-
bès lui-même sont souvent dus à des lésions des nerfs ou des ra-
cines des nerfs plutôt qu'à des altérations de la moelle, et ces
symptômes (notamment les douleurs fulgurantes), peuvent être
à IVicrfision soulagés temporairement par des bains chauds aussi
bien que par d'autres moyens.
— 76 —
manifestées par la douleur, Tanesthésie, la paresthésie,
et même par la perle de la puissance motrice, sont
peut-être causées par une altération du sani:. liée à une
auto-intoxication, et peuvent être associées à un état ca-
chectique général de tout l'organisme. Dans de tels cas
les bains d'eau tlieimale pourront avoir une action favo-
rable en relevant la nutrition o'énérale.
H. Prcell, H. Scoutetten 1) et beaucoup d'autres au-
teurs ont pensé que les eiïets thérapeutiques des bains
d'"eaux thermales simples et autres pourraient, dans une
grande mesure, être dus à des échanges électriques entre
le corps et l'eau du bain. Quoi qu'il en soit, cette manière
de voir n'est pas généralement admise et il est peu pro-
bable que les courants électriques qui peuvent s'établir
entre le corjjs et l'eau thermale du bain jouissent d'une
action thérapeutique quelconque.
Dans le rhumatisme chronique et la sciatique les bains
plus chauds sont plus utiles que les bains tiédes. D'au-
tres eaux minérales sont fréquemment employées en
boisson pour le traitement de la goutte, mais chez beau-
coup de personnes goutteuses délicates, il n'est pas besoin
de boire de l'eau minérale, le traitement étant limité
aux bains tièdes, aidés par le climat et le régime.
Dans un grand nombre de cas de rhumatisme chroni-
que, de sciatique, et d'arthrites goutteuses ou d'origine
rhumatismale, les douches, le massage et la çrvmnastique
suédoise forment de beaucoup la partie la plus importante
du traitement, tout en remplaçant complètement, dans
quelques cas, les bains chauds simples.
En choisissant une eau de ce groupe, il faut se baser
(il H. Scoutetten, De F électricité considérée comme cause pi iti-
cipaLe de Vaction des eaiix minérales sur l'organisme, Paris,
1864.
— H —
sur la capacité des médecins de la station et l'habileté des
personnes cliargées des douches, du massage et de la gym-
nastique suédoise. Dans d'autres cas, tout en tenant
compte de la température des eaux, on doit prendre en
considération linstallation, l'accès facile, la situation, le
climat et l'altitude au-dessus du niveau de la mer. On
trouvera, dans les pages suivantes, les détails sur la situa-
tion, l'altitude, la température des eaux, etc., de la plu-
part des sources appartenant à ce groupe.
Wildbad et Ragatz-Pfaefers ont été placés en première
ligne pour servir de types, et les autres sources ont été
classées dans Tordre politique géographique mentionné
dans la préface, à savoir : — La Grande-Bretagne, la Bel-
gique, les Empires Allemand et Autrichien, la Suisse, la
France, l'Espagne et le Portugal. Bath, Buxton.Wildbad-
Gastein, Schlangenbad et Plombières peuvent être donnés
comme types de cette classe de sources.
Wildbad {Wii.rtemberfj^. — Se trouve à une altitude
de 430 mètres dans la profonde vallée de TEnz, une val-
lée typique de la Forèt-Xoire, ayant des deux côtés des
pentes assez escarpées, couvertes de sapins, où l'on peut
faire de haut en bas et de bas en haut de longues pro-
menades en zigzag. La principale direction de la vallée
est orientée du Nord au Sud : en montant, le climat est
fortifiant, et, même par le temps chaud, les nuits sont
assez froides.
Wildbad, en dépit de la grande quanti té de baigneurs qui
y affluent durant la saison, n'est pas devenu trop populaire
et a très bien conservé sa réputation comme type de « ther-
mes sylvestres » (v. p. 24 . ou de bains d'eaux thermales
indifférentes. La température des sources varie de .SS"^ G. à
40° 28 G. environ. L'Eberhards-Brunnen et le Kœniçrs-
Brunnen sont les plus en usage pour la boisson ; mais il
y a naturellement peu de diiïérence entre les diverses
- 78 —
sources. On ajoute à l'eau des sels de Karlsbad ou des
sels similaires quand on veut obtenir un effet laxatif, et
quand cela est nécessaire, on peut prendre à Wildbad les
eaux d'autres sources.
La principale renommée de Wildbad est fondée sur ses
bains. On y trouve deux excellentes maisons de bains, le
sjrand établissement, et le Kœnig Karls Bad, qui appar-
tiennent tous les deux au gouvernement du Wurtem-
berg. Le genre de bain surtout en usage est le « Wild-
Bad » : un bain thermal ordinaire dans lequel Fean
sort en bouillonnant d'un plancher sablonneux et dont le
courant est continuellement entretenu par le tuyau de
trop-plein, de manière à imiter un bain dans une fontaine
naturelle d'eau thermale. On y trouve aussi des bains
chauds ordinaires, des bains d'eau froide (pour lesquels
on emploie l'eau thermale refroidie^ des bains d'air
chaud et de vapeur, des bains électriques, des douches,
et une série d'appareils mécaniques du D' Zander pour
la gymnastique Suédoise. Les malades pauvres peuvent
avoir des bains à meilleur marché dans le Katharinen-
Stift. Dans le bain, la surface du corps se couvre de
bulles, probablement d'azote ; mais ce phénomène n'aurait
aucune importance thérapeutique.
Les indications des eaux de Wildbad sont celles des
sources thermales indifférentes en général, c'est-à-dire,
les affections rhumatismales et goutteuses chroniques chez
les sujets faibles, les arthrites résultant de ces affections,
de blessures ou suites de blessures, la convalescence
de maladies aiguës ou chroniques, les affections nerveu-
ses fonctionnelles, la dyspepsie nerveuse, les affections
de l'utérus et des annexes et les éruptions chroniques
de la peau. Les malades atteints d'affections nei-veiises
organicjues chroniques au début, parmi lesquelles on
peut ranger la paralysie agitante, quoique sa pathologie
à
— 79 —
anatomiqiie ne soitpas encore connue, se trouvent égale-
ment bien d'un séjour à Wildbad, comme d'autres eaux
thermales douces, et ol)tiennent, dit-on, une améliora-
tion momentanée de leur cure. Chez ceux qui sont
épuisés par des excès de travail ou la vie de la ville,
l'air frais et fortifiant de la montagne et le changement
obligé dans leur manière de vivre jouent sans doute un
rôle prépondérant dans les résultats obtenus. Pour ceux
qui ne peuvent ou ne veulent pas se promener en mon-
tant, on a établi des promenades le long de la vallée dans
deux directions.
La saison dure du 1" mai à la fin de septembre.
Accès : Strasbourg, Carlsruhe et Pforzheim.
Installation : bonne.
Ragatz-Pfaefeps (Suisse, canton deSt-Gall). — Les
bains de Ragatz et Pfaefers dans le canton de St-Gall sont
alimentés par les eaux thermales de Pfaefers, dont la pre-
mière description médicale fut écrite en lo3o par le fa-
meux médecin suisse Paracelse, et dédiée par lui à Johann
Russinger, abbé de Pfaefers, homme à esprit large etélevé.
Ragatz, à une altitude d'environ 541 mètres, est une
station du chemin de fer de Sargans à Goire. Elle est
située sur le côté sud de la vallée et assise sur les deux
rives de la Tamina,dans un point où cette rivière sort d'un
étroit défilé pour se jeter dans le Rhin. Les environs sont
très beaux et donnent toutes facilités pour une grande va-
riété d'excursions. Un chemin de fer funiculaire partant
de Ragatz conduit aux ruines de Wartenstein, à environ
305 m. au-dessus de la ville, dominant la vallée.
Une promenade d'environ o kil. (dans la direction du
Sud-Ouest), en montant la romantique gorge de la Ta-
mina, amène à la source thermale et à la maison de bains
de Pfaefers, élevées de 2â m. à peu près au-dessus de
Ragatz.
— 80 —
Les eaux de Pfaefers sont des eaux thermales indiffé-
rentes, et de même que les eaux de Wildbad, elles sont
particulièrement riches en azote. Leur température à la
source est de ST^' G. 5 ; dans la salle de bains de Pfaefers,
34° G. ; et dans les tuyaux de bois par lesquels Teau est
conduite aux bains de Ragatz, cette température tombe à
31,67° G. — 33,890 G.
Les malades qui font usage des bains à Pfaefers lo-
gent à l'établissement de bains. Ce bâtiment, qui fut
commencé par les moines de Pfaefers en 1704, est natu-
rellement quelque peu suranné ; il est isolé dans la gorge
profonde et manque de soleil. Get établissement est prin-
cipalement fréquenté par des familles suisses, la plupart
des autres personnes préférant vivre et prendre leurs bains
à la station plus moderne de Ragatz. Dans Ragatz se trou-
vent auatre établissements de bains excellemment ors^a-
nisés pour les bains ordinaires d"eau thermale, et un
bassin de natation, alimenté par l'eau thermale. On y
trouve également des appareils pour douches et bains élec-
triques, et on doit y ajouter une installation complète
pour le traitement par l'eau froide. Un établissement
pourvu des appareils médico-mécaniques du D"" Zander
pour la gymnastique suédoise a été récemment inau-
guré.
Gomme dans d'autres « thermes sylvestres », les eaux
sont utilisées également en boisson. Autrefois, les malades
avaient coutume de rester plusieurs heures dans le bain,
et même de s'y faire apporter leur repas ; mais la durée
moyenne d'un bain est maintenant d'une demi-heure ; il
en est de même pour la boisson ; alors qu'autrefois on
buvait des doses considérables d'eau, on conseille aujour-
d'hui de s'en tenir à trois ou six verres par jour.
Les indications de Ragatz sont, cela va sans dire, à peu
près les mêmes que pour d'autres stations similaires. On
— 81 —
peut mentionner le rhumatisme chronique, la diathèse
urique, les troubles digestifs et les maladies nerveuses
fonctionnelles chez les malades délicats et irritables. Dans
les aflections articulaires chroniques non tuberculeuses,
la sciatiqueet la névralgie, on ajoute souvent Temploi ju-
dicieux du massage et de la gymnastique suédoise. Comme
la plupart des bains d'eau thermale, ces bains sont em-
ployés dans beaucoup d'alîections chroniques de l'utérus
et des annexes et dans les éruptions cutanées chroniques.
Dans les cas de convalescence prolongée de différentes
maladies, le climat, la musique, et la vie gaie des eaux
sont d'un grand secours. Dans les cas de maladies chroni-
ques du système nerveux on obtient, dit-on, souvent une
amélioration momentanée d'un traitement à Ras^atz.
La saison, à Ragatz, dure du commencement de mai à la
fin d'octobre ; celle de Bad-Pfaefers de juin au milieu de
septembre.
Accès: Bàle, Zurich, Sargans.
Installation : bonne.
Bath (Angleterre, Comté de Somerset) . — Les
eaux de Bath (altitude 30 m.) , « Aquœ Solis » ou
« Aquce Sulis » des Romains, sont réellement les seules
eaux chaudes naturelles de la Grande-Bretagne. Leur
température est de 32° à 49° C. et selon l'analyse de Att-
field elles contiennent 1,3 pour mille de sulfate de cal-
cium, 0,3 pour mille de sulfate de sodium, 0,2 pour
mille de chlorure de magnésium et de chlorure de sodium,
et environ 0,1 pour mille de carbonate de calcium et de
sulfate de potassium. Il est préférable de classer les eaux
de Bath dans le groupe des eaux thermales indifférentes.
Des vestiges très étendus de thermes romains y existent
encore. La situation de la ville est très belle, et, grâce aux
hauteurs qui l'entourent, le climat est doux et égal, en
sorte que Ton peut faire usage des eaux pendant toute
- 82 —
l'année. Le printemps et l'automne sont cependant les
meilleures saisons pour une cure.
Par suite de ditîéren tes causes, et en partie par suite
d'un simple « changement de mode», Batli a beaucoup
perdu de la renommée qu'il avait acquise au XVIIP siè-
cle ; renommée, due pour une bonne part au Beau Nash,
et aux hôtes fashionables qu'attiraient les amusements
organisés par lui. Récemment, cependant, toutes sortes
d'appareils hy drothérapiques, et le traitement par les dou-
ches et le massage, y ont été installés, appareils sembla-
bles à ceux employés dans les stations du continent. Ces
installations sont essentielles à l'efficacité d'une eau ther-
male simple, et accroîtront probablement le nombre des
visiteurs de Bath.
La douche massage d'Aix y est donnée par deux dou-
cheurs, qui pratiquent le massage comme à Aix-les-Bains.
Le traitement de Nauheim pour les affections cardiaques
a été récemment mis en usage à Bath ; on imite les bains
de Sprudel et Nauheim, et on emploie les exercices du
D^Schott (voyez page 54). Il y a des salles d'inhalation
pour les affections du pharynx et des voies respiratoires.
Les eaux sont employées en boisson et en application
extérieure; leur action interne est sans doute identique à
celle des eaux thermales indifférentes en général. Il n'est
pas probable que les ti-ès petites quantités de fer et d'ar-
senic contenues dans l'eau exercent une action thérapeu-
tique, et encore moins probable que l'azote ou l'argon (1)
et l'hélium récemment découverts dans l'eau, aient une
inffuence particulière ; les effets anesthésiques causés par
rinhalation de l'azote paraissant être dus plutôt à la di-
minution de l'oxygène qu'à une action de l'azote lui-
même.
(1) L'argon est chimiquement inerte, et tout ce qui est absorbé
est retrouvé dans l'air expiré.
- 83 —
Les bains chauds et les bains de vapeur locaux « Ber-
ibollet » sont utiles dans la goutte chronique, le rhuma-
tisme et quelques cas de sciatique et de douleurs muscu-
laires. Dans les cas où les articulations raidies empêchent
les malades d'entrer dans le bain on peut les descendre
sur une chaise à treuil. Dans le psoriasis et les affections
cutanées chroniques, Timmersion prolongée exerce sou-
vent une action salutaire sur la peau.
Dans le traitement du saturnisme des troubles fonction-
nels nerveux, de la dysménorrhée, il peut être utile d'avoir
recours à l'hydrothérapie et aux eaux thermales. Il est peu
probable que les effets salutaires obtenus chez des jeunes
filles chlorotiques à Bath soient dus à la petite quantité
de fer et d'arsenic contenue dans les eaux. Un sanatorium
militaire poar les maladies rhumatismales et goutteuses,
ou pour les suites de blessures et d'accidents, pourrait
être établi là comme à Teplitz en Bohème, Barèges en
France, etc. Bath est ouvert pendant toute l'année.
L'eau de table vendue en bouteilles sous le nom de
« Sulis Water », est de l'eau de Bath naturelle, gazéifiée
artiticiellement avec de l'acide carbonique.
Accès : Londres, station de Paddington. Installation
bonne, quoique pouvant être améliorée.
JBuxton (Angleterre, Comté de Derby). — Les eaux
de Buxton (température ^7^ 78° G.) doivent être clas-
sées avec celles de Bath ; mais elles ne sont pas aussi
chaudes, et le climat de Buxton est plus fortifiant que
celui de Bath (altitude 305 m.). La situation de Buxton,
et sa position dans le beau et intéressant District de Peak,
comté de Derby, attire une foule de visiteurs aussi bien
que de malades à cette station. Elle fut plusieurs fois visi-
tée par la reine d'Ecosse Marie.
Les eaux de Buxton sont encore plus faiblement miné-
ralisées que celles de Bath, et contiennent, selon le
— 84 —
Dr Thresh, seulement 0,2 pour mille de bicarbonate de
calcium et environ 0,1 pour mille de bicarbonate de ma-
gnésium. Outre les eaux thermales simples, il s'y trouve
des eaux ferrugineuses faibles (contenant, selon Lord
Plavfair, environ 0,01opour mille de carbonate de fer);
les deux eaux sont employées en boisson, les eaux ther-
males depuis la dose de 112 grammes jusqu'à un peu plus
d'un demi-litre. Les bains sont donnés à la température
tiède naturelle de Teau, d'une durée de quatre à sept mi-
nutes ; pour des personnes plus faibles, chez lesquelles
la réaction est insuftisante, on peut les chauffer artificiel-
lement jusqu'cà une température de ^0" C. à ST^'TS C. La
durée des bains chauds est ordinairement de tçois à quinze
minutes. Aprèsles bains tièdes, on conseille, si c'est pos-
sible,une promenade destinée à favoriser la réaction. Il
est peu probable que Tazote renfermé dans les eaux de
Buxton exerce un effet thérapeutique particulier.
Buxton possède des douches, des chaises à treuil pour
descendre les estropiés dans leurs bains, et différents ap-
pareils hydrothérapiques. On observe quelquefois des
malaises passagers durant la saison des eaux ici comme
dans d"autres stations. Le traitement devra être suivi sous
la direction d'un médecin.
Les affections goutteuses et rhumatismales chroniques,
et les raideurs articulaires qui en résultent, sont spéciale-
ment traitées à Buxton. Dans les différents états de fai-
blesse produits par des attaques prolongées de goutte et de
rhumatisme, Buxton est souvent éminemment salutaire,
en partie, sans doute, par Tintluencede son climat forti-
fiant. D'autres états pathologiques justiciables du traite-
ment thermal oudu traitement hydrothérapique. peuvent
également être traités à Buxton. Le traitement de « Nau-
heim », pour les maladies du cœur, a été récemment ins-
tallé à Buxton.
— 8o —
La saison est d'avril à septembre. Buxton est ouvert
toute l'année, mais la température permet rarement aux
malades de faire une saison d'eau pendant les mois les
plus froids.
AccKs : Londres, station de St-Pancrace.
Installation : bonne.
jflatlock Bath (Angleterre, Comté de Derby). —
Matlock Bath (température de Teau 20' G.) est situé dans
une belle vallée du comté de Derbv, sur la rive gauche de
la rivière, mais trop encaissé pour c{ue le climat en soit
fortifiant. Ses eaux qui, selon le D"" Dupré, contiennent
environ 0,2 pour mille de carbonate de calcium et 0,1
pour mille de sulfate de magnésium, sont principalement
en usage sous forme de bains. On y trouve des établisse-
ments bien connus où fhydrothérapie joue un grand
rôle. Le lumbago, la sciatique, les atïections goutteuses
et rhumatismales et celles des articulations y trouvent
parfois du soulagement.
D'agréables excursions peuvent être faites dans diffé-
rentes localités du Peak District, et à. Matlock même et
dans son voisinage immédiat ; les fontaines pétritiantes et
les différentes cavernes sont intéressantes à visiter.
Accès : Londres, station de St-Pancrace.
Installation : bonne.
Bakewell — également dans le district de Peak, a
des eaux similaires (température 15'%o6 G.) et un vieux
bassin de pierre que Ton dit être Romain. Le nom de Ba-
kewell est dérivé de sa source. Stoney Middleton qui l'a-
voisine a aussi des eaux semblables.
La source chaude de Glifton i^Gomté de Gloucester),
sur laquelle un bâtiment appelé Hotwell House était érigé,
fut autrefois renommée, mais est peu connue maintenant.
Elle jaillit à la base du rocher de St- Vincent et a une tem-
pérature de 23° 89 G.
— 86 -
:nallow (Irlande, Comté de Cork), station sur le che-
min de fer de Dublin à Cork, possède la seule source
thermale (sub-thermale) d'Irlande. Son eau a une tempé-
rature de 21°M à 22°2:2 C. et doit être classée dans le
groupe des eaux indifférentes, car elle est presque pure.
Mallow était autrefois très fréquenté par les malades.
Chaudfoiitaine (Belgique, département de Liège),
avec une station, à 7 kil. environ de Liège, sur la ligne
d'Aix-la-Chapelle, est dans une superbe situation et pos-
sède des eaux thermales indifférentes (température 40'^ C).
Schlangenbad ^Allemagne, province prussienne de
Nassau). Cette station se trouve à une altitude d'environ
274 m. dans une vallée profonde s"éloignant, dans la
direction du Nord, du Rhin, dont elle est distante d'envi-
ron 8 'kil. Sa situation, juste à la bifurcation de la vallée
vers le nord, rend le climat doux, quoique l'air soit suffi-
samment bien ventilé. Elle est reliée à Eltville sur le
Rhin par un tramway à vapeur, et une bonne route de
voiture mène, par dessus les hauteurs, à Langenschwal-
bach.
La partie boisée et la vue des coteaux du voisinage
sont incomparables, et des kilomètres de promenades
ombragées conduisent dans toutes les directions à tra-
vers les forêts qui environnent immédiatement la sta-
tion. On peut faire un grand nombi-e d"excursions dans
différents points des monts Taunus et sur les bords du
Rhin.
Les eaux sont thermales et indifférentes, extrêmement
onctueuses, riches, comme Teau de pluie ou la rosée, en
oxvgèneet en azote, et, dansles baignoires blanches vernis-
sées elles ont une belle teinte bleuâtre. Il y a neuf sources
différentes, dont la température varie de 28° à 31°67 C.
Tout ce que l'on peut attendre des eaux thermales sim-
- 87 —
pies et du repos dans un air pur et frais, et un site déli-
cieux, peut sans doute être obtenu à Schlangenbad.
Les visiteurs comprennent des personnes ayant l)esoin
de repos après des excès de travail ou un travail dans des
lieux insalubres, des convalescents et des malades souf-
frant de simples troubles dyspepsiques, de neurasthénie
et de troubles nerveux fonctionnels, et des femmes attein-
tes d'affections chroniques de Tutérus et des annexes pour
lesquelles il est vraisemblable que des eaux thermales
simples puissent être favorables. Les eaux ont une ré-
putation spéciale pour les éruptions chroniques de la peau,
dans les cas de peau un peu rugueuse et d'ichthyose à un
léger degré. On y pratique aussi le massage. Le petit lait
et le petit lait de chèvre sont employés dans quelques
cas de troubles digestifs, et les eaux ferrugineuses avoisi-
nantes de Schwalbach y sont apportées pour les malades
anémiques.
Pour les cas plus accentués, des sources possédant des
eaux plus actives sont ordinairement mieux indiquées que
celles de Shlangenbad. Le climat peut être utilisé pour une
cure complémentaire après Karlsbad, Marienbad, Ems.
Kissingen, etc. Il n'y a peut-être aucune autre station qui
exerce une influence aussi calmante sur le système ner-
veux.
Accès : Cologne, Eltville ; de là environ 8 kilom. par
le tramway à vapeur.
Installation : très bonne. On trouve des chambres dans
l'établissement de bains.
Badenweîler (grand duché de Bade) est admirable-
ment situé à une altitude de 420 à 450 m. dans la por-
tion sud de la Forêt Noire, près de la frontière suisse. La
ville est abritée au Nord, à l'Est et au Sud par un demi
cercle de montagnes couvertes de sapins. Les vents d'ouest
y prédominent et la température d'une douceur égale fait
— 88 —
de ce lieu une station sanitnii'e climatériquepour les ma-
lades délicats et ceux qui souffrent d'affections pulmonai-
res. Lorsqu'un air plus fortifiant est nécessaire, les mala-
des peuvent résider à l'établissement de bains, qui est plus
élevé (532 m.). Des promenades sur les pentes environ-
nantes ont été arrangées pour une cure de terrain.
La température des neuf sources thermales indifférentes
de Badenweiler est de 26°11 G.; on s'en sert davantage
sous forme de bains qu'en boisson. Outre le beau « bas-
sin de marbre », il y a un autre grand bassin en plein
air, et quelques petits bains privés pour les malades s'ils le
désirent. Les restes d'anciens thermes montrent que ces
eaux étaient en usage au temps des Romains.
Les bains tempérés de Badenweiler. grâce à leur climat,
servent au même genre de malades que les autres « thermes
sylvestres ». Parmi les malades il y a des convalescents, des
personnes délicates surmenées, des rhumatisants et des
goutteux, des malades atteints de névralgie chronique, de
neurasthénie et d'irritabilité nerveuse. Les bains sont ha
bituellement employés dans les cas où on redoute une trop
grande excitation, mais parfois il convient de chauffer arti-
ficiellement l'eau ou de rendre les bains plus excitants par
l'addition de chlorure de sodium, d'eau mère ou de quelque
autre médicament. La saison est du l^^'mai au ■P'' octobre.
Badenweiler est beaucoup plus fréquenté comme station
climatérique, ou comme lieu de repos après une saison
d'eaux minérales actives, que comme station balnéaire
proprement dite.
Accès : ligne de Bàle à Freiburg (Bade).
LxsTALLATiON 1 très bonuo dans les hôtels et dans les
villas particulières.
Liebenzell, à environ 13 kilom. de Wildbad, très
belle situation (altitude 33o m.) dans une vallée de la Fo-
rêt Noire du Wurtemberg, possède des sources thermales
— 89 —
semlilables à celles de Wildhnd, mais leur température est
plus basse (2:2° 22 à 27<^ 78 C.) en sorte que les bains
doivent souvent être artificiellement chauffés. Cette sta-
tion jouit dune réputation spéciale pour le traitement des
affections de Tutérus et des annexes. Elle est à 8 kilom.
de la gare de Pforzheim. L'installation en est plus simple
que celle de Wildbad, et ce lieu est peu fréquenté par des
malades ou des visiteurs étrangers.
L<andecl4(Silésie prussienne) possèdedes sources ther-
males indiflérentes, ayant une température de 18" 89 à
28° 90 C. Les eaux contiennent des quantités très mini-
mes de sulfure de sodium et d'hvdro^ène sulfuré, et
étaient, en conséquence, autrefois classées dans le groupe
sulfureux. La station se trouve à une altitude de 450 m.,
dans la contrée montagneuse de Glatz, à 29 kilom. de dis-
tance de la Êrare de Glatz.
W^aï*nibriiiin (Silésie prussienne) est une station
anciennement établie dans la vallée de Hirschberg, située
sur le versant nord du Riesensebirgre, 332 m. au-dessus
du niveau de la mer. Elle possède des sources thermales
indifférentes, ayant une température de 25° à 34*^ C:
elles étaient autrefois classées comme sources sulfureuses,
parce que trois de ces cinq sources ont une légère odeur
d'hydrogène sulfuré. On y trouve aussi une source ferru-
gineuse, la Victoria-quelle. Les gares de Hirschberg et de
Reibnitz sont distantes d'environ 6 kilom.
Gasteiii (Wildbad-Gastein :en Autrichefduché de Salz-
bourg). — La localité (altitude 1008 m.) où jaillissent les
sources thermales est appelée Wildbad-Gastein (ou Bad-
Gastein) pour la distinguer de Hof-Gastein (altitude
840 m.), qui situé à environ 8 kilom. vers le Nord, est
approvisionné par les mêmes eaux, conduites par des
tuvaux de bois.
— 90 —
Gastein possède dix-huit sources thermales, ayanl une
température qui va de 26*^ à 49^5 C, et quoiqu'on re-
vendique pour ses eaux des conditions électriques spé-
ciales, il est probable que leur action est simplement celle
d'eaux thermales indifférentes en général, aidée par le
climat des montagnes.
Ces eaux sont principalement employées sous forme
de bains, et jouissent d'une vieille réputation dans le
traitement d'affections d'origine fonctionnelle, d'affec-
tions chroniques du système nerveux, tels que le tabès.
Dans les cas avérés de cette dernière classe, il va sans dire
qu'on ne peut s'attendre qu'à une somme d'amélioration
assez limitée. Les bains plus chauds sont mis en usage
pour les névralgies. Dans le traitement de la goutte, du
rhumatisme, de la métrite chronique et des reliquats in-
flammatoires des organes pelviens de la femme, elles ren-
dent lesmêmes services que les autres « thermes sylvestres » .
Le climat est quelquefois particulièrement utile aux
convalescents et aux malades qui font une cure complé-
mentaire, après une saison à Karlsbad, Marienbad, etc.
Wildbad-Gastein est situé dans une position très abritée.
Occasionnellement, comme dans quelques cas de goutte
et de dyspepsie nerveuse, les eaux sont aussi prises en
boisson.
La saison dure du 1'''' mai à la fin de septembre, mais
les mois de juillet et d'août forment la principale saison ;
et, quoique les installations soient bonnes, durant ces
deux mois cette station est si encombrée de visiteurs qu'il
est impossible d'y avoir des chambres, à moins de les
avoir retenues plusieurs semaines h l'avance. Les person-
nes nerveuses, qui ne peuvent supporter le bruit, devront
se tenir à quelque distance de la chute d'eau.
Accès : Zurich et Innspruck, ou de Munich et Salzbourg
à Lend; de là par voiture à Gastein en trois heures en-
viron.
— 91 -
Toeslau dans la Basse Aulriclie (altiliide ^47 ni.),
est situé dans un joli pays, sur le chemin de fer, à envi-
ron 48 kilom. au sud de Vienne. Il possède des eaux ther-
males indiiïérentes (température 23"90 G.) en usage seu-
lement pour les bains, et principalement ordonnées aux
femmes pour des troubles fonctionnels nerveux, etc. C'est
aussi une des localités recommandées pour les cures de
raisins.
Teplitz (Teplitz-Schœnau) en Bohème. — Cette sta-
tion qui, depuis sa récente réunion au village voisin
de Schœnau, a été appelée Teplitz-Schœnau, est la plus
ancienne station thermale de Bohème. Elle est assise dans
une large vallée ouverte, à une altitude de 228 m. envi-
ron, et est abritée au nord par l'Erzgebirge, et au sud par
le Mittelgebirge, dont le Kœnigshœhe (235 m.) qui do-
mine immédiatement la ville forme une saillie en éperon.
La ville possède une importance commerciale considé-
rable, qui tend à modifier quelque peu son caractère
de station balnéaire.
Les eaux sont faiblement alcalines, ne contiennent que
peu d'acide carbonique, et peuvent être classées dans le
groupe des eaux thermales indifférentes (température
28033 à 36'^4C.V En février 1879, Tapprovisionnement
de Teplitz fut subitement arrêté, à cause du percement
accidentel d'une source communiquante, par suite de l'ex-
ploitation d'une houillère près de Dux. Il sembla d'abord
que le courant souterrain avait été détourné de Teplitz,
mais un nouveau forage ayant été fait dans la ville, Ta-
limentation d'eau fut de nouveau rétablie ; elle est depuis
aussi abondante qu'on peut le désirer, quoi qu'on soit
obligé de la faire monter à l'aide d'une pompe.
On trouve à Teplitz un grand nombre d'établissements
de bains, dont le plus luxueux est le Kaiserbad apparte-
nant à la ville ; dans presque tous ces établissements, les
— {)■! -
malades peuvent se loger. Outre les bains ordinaires d'eau
thermale, on y prend aussi des bains de tourbe (moor-
bceder) ; la tourbe y est apportée du voisinage. La tourbe
de Teplitz contient beaucoup moins de fer, et est dit-on
moins stimulante que celle de Franzensbad et de Karlsbad,
ces deux dernières tirant leur tourbe des tourbières de
Franzensbad. On donne les bains de tourbe de Teplitz à
une plus haute température (environ 37° 60 G.) que ceux
de Franzensbad et de Karlsbad (environ 32° à 33° G.) ; ils
exercent un effet calmant plus efficace contre les douleurs.
Le massage y est employé dans les cas où il est indi-
qué.
Les malades qui fréquentent Teplitz sont pour la plu-
part affectés de rhumatisme chronique, de goutte, de
sciatique et d'autres névralgies, ou d'affections nerveuses
fonctionnelles. On dit qu'une amélioration temporaire
s'observe dans le traitement de quelques cas de tabès au
début. Ges bains sont également employés pour les érup-
tions cutanées chroniques, et les plaies et ulcères à cica-
trisation lente. Teplitz possède des hôpitaux militaires
autrichiens, saxons et prussiens.
Les eaux de Teplitz sont, comme celles des autres eaux
thermales simples, plus employées sous forme de bains
que de boisson. Les eaux minérales de Karlsbad ou de
Marienbad, qu'on se procure dans le Kurgarten, peu-
vent être employées dans quelques cas, ainsi que celles
des sources alcalines avoisinantes de Bilin. ou les eaux
amèresde Piillna, Sedlitz, et Saidschiitz près de Teplitz.
Un séjour à Teplitz est quelquefois recommandé comme
cure complémentaire, après un traitement à Karlsbad,
Marienbad, Franzensbad, etc. ; mais Teplitz était proba-
blement plus en usage autrefois pour ce but qu'il ne l'a
été récemment, les malades étant maintenant plus sou-
vent envoyés dans les stations sanitaires alpines.
- 93 —
La saison à Teplitz dure de mai à la fin de septembre,
mais les malades y sont reçus toute Tannée.
AccKs : Dresde.
IiNSTALLATION I bonnC.
«Joliannifeibad (Bohème). — Esta une altitude d'en-
viron 700 m. dans une région montagneuse vers le sud
du Riesengebirge. Ses eaux appartiennent à la classe des
eaux thermales inditîerentes, et ont une température de
28°89 C. L'effet produit dans les cas de convalescence
prolongée, de faiblesse générale et de désordres nerveux
fonctionnels, est en partie dû à la nature reconstituante du
climat. Il y a une source ferrugineuse dans le voisinage.
Quelques malades prennent un repos de quelques semai-
nes à Johannisbad après un traitement à Karlsbad, Ma-
rienbad, etc. La saison est du lo mai à la fin de septembre.
Rœmerbad et Tiiffer (Styrie, empire d'Autriche).
— Ces deux stations sur le chemin de fer de Gratz à
Trieste, sont voisines cà une altitude d'environ 2oO m.,
et possèdent des eaux thermales indifférentes (temp. 35*^
à 38^89 C). Rœmerbad, comme Schlangenbad, est re-
nommé pour rhystérie et les maladies chroniques de
l'utérus.
Tobelbad, une ancienne station en Styrie (appelée
aussi Dobbelbad) se trouve à une altitude de 331 m. Ses
deux sources thermales indifférentes ont une tempéra-
ture de ^d" à :28ooO C. La gare est distante de 25 mi-
nutes.
IVenhaus en Styrie, appelée autrefois Twplitz Bei'
Nevhaus (altitude 365 m.), est à quelques kilom. de
Tûffer et de la çrare de Cilli. Ses eaux thermales indiffé-
rentes ont une température de 36° 67 C. Il y a de même
une source ferruk'ineuse.
— 94 —
Ofeii ou Bade, formant avec Pest, située sur l'autre
rive du Danube, la ville de Buda-Pest capitale de la Hon-
grie, possède des eaux thermales indilïérentes (faiblement
minéralisées), et également des eaux thermales sulfureu-
ses, et des installations de bains commodes. Ofen est ce-
pendant mieux connu pour les sources froides « d'eau
salée » qui ravoisinent,et dont quelques-unes, telles que
les eaux d'Hunyadi Janos et de Franz-Joseph, sont Tobjet
d'un exportation considérable.
Parmi les eaux des Empires d'Allemagne et d'Autriche,
qui appartiennent au groupe des eaux thermales indiffé-
rentes, on peut aussi mentionner les suivantes :
Wîesenbad et AVolkenstein (Warmbad près de
Wolkenstein) dans le royaume de Saxe, Villach en Ga-
rinthie, avec des altitudes allant de 426 et 427 m., et
Brennerbad (altitude 1328 m.), au sommet du passage du
Brenner dans le Tyrol Autrichien, possèdent des eaux
qui ont des températures relativement basses (température
de 22«22 à 29H4 G.).
Veldes (Garniole) dans une très belle situation à une
altitude de 474 m. sur le lac de Yeldes dans le Save-
thal. Gette station possède une source indifférente de
26o67 G., mais est plus connue comme séjour d'été;
on y trouve le traitement par les bains de soleil et Thy-
drothérapie. La gare (Lees-Veldes) est distante de trois
quarts d'heure.
Kajeczfiirdo, appelé autrefois Rajecz-Teplitz, situé
dans la Haute-Hongrie, à 418 m. au-dessus du niveau de
la mer, à une heure de la gare de Sillein, possède des
eaux thermales (température 33° G.) qui contiennent des
quantités minimes de fer et d'alun; mais elles peuvent
être rangées dans le groupe des eaux thermales indiffé-
rentes.
- 9o —
Plus chaudes que ces eaux sont celles de Krapina-Tœ-
plitz (altitude 161 m., et température des eaux 37'^ 50 à
43*^ 5 G.), et Topusko (tenipéralure des eaux oO°à 57*^ 50
G.)î toutes deux en Croatie, et de Daruvar en Slavonie
(température des eaux 40*^ à 47" 5 G.).
L.oèche-les-Baiiis (Loèche-les-Bains ou Leukerbad)
en Suisse, canton du Valais. — Cette station est à une
altitude d'environ 1 i02 m.; elle est située au commen-
cement du passage de la Gemmi. à trois heures et demie
de voilure à peu près de Louèche-la-Souste, station sur
la liç^ne de Lausanne à Yièffe.
Ces eaux ont été classées dans le groupe des eaux (1)
thermales indifférentes, quoiqu'elles aient une minérali-
sation de 1,9 de parties solides pour mille f principalement
du sulfate de calcium) et que, comme les eaux de Bath et
de Bormio, elles puissent également bien être rangées
dans le groupe calcaire. La température des sources est de
38'^ 39 à oloo G.; la source St-Laurent est la plus chaude.
Il y a environ vingt sources différentes.
Le climat contribue à aider au traitement balnéothé-
rapique, qui consiste principalement en bains prolongés
et en bains courts. Les eaux sont également employées en
boisson à la dose quotidienne de un à cinq verres: elles
ont un effet diurétique, et une action sédative dans quel-
ques cas d'irritabilité gastrique.
Les bains courts sont employés dans la même catégorie
de cas que les bains chauds ordinaires, mais le traite-
ment par les bains prolongés forme une espèce de spécia-
lité de cette station. Habituellement, les malades sont
prévenus qu'ils ne doivent pas commencer les bains im-
médiatement après leur arrivée, mais qu'ils feront bien
(1) L'usage externe de ces eaux étant prédominant justifie leur
classification dans ce groupe.
- 96 —
d'attendre quelques jours ; après ce laps de temps, toute
la fatif^ue du voyage a disparu, et le malade s'est accou-
tumé au lieu qu'il habite. Les bains prolongés sont don-
nés à une température de 33« 89 à 35° C. et durent de
une à six heures. Les dames et les messieurs habillés de
vêtements de laine, se baignent dans de grandes piscines
où ils peuvent prendre des aliments légers, et jouer aux
échecs, aux dames, aux dominos, etc., sur des tables flot-
tantes.
Juillet et août sont les principaux mois pour la cure,
et à cette époque les malades commencent cà arriver aux
bains à cinq heures du matin, et, ordinairement, pren-
nent une tasse de thé, de café ou de chocolat dans le bain.
Après le bain, ils rentrent chez eux et se mettent au lit
pendant une demi-heure ou une heure, puis font une
courte promenade et sont prêts à 1 1 heures pour un repas
convenable. Vers 3 heures de l'après-midi, le bain de
Taprès-dîner commence, et est de même suivi d'un temps
de repos au lit. A six heures se place le principal repas
de la journée, suivi de musique, etc., dans la soirée. La
durée du bain du jour est d'abord d'une heure seulement,
et est graduellement augmentée.
Le dixième ou le onzième jour environ les malades
s'attendent à voir paraître une éruption à la peau, connue
sous le nom de poussée. Elle est polymorphique, variant
d'une lét^ère rougeur à une dermatite humide, et peut
être accompagnée de symptômes généraux, perte d'appé-
tit etc. Selon de la Harpe, elle dure de dix à quatorze
jours et manque dans 9 pour cent des cas.
Les bains prolongés sont juge^ utiles dans les affections
chroniques de la peau, comprenant l'eczéma, le psoriasis,
l'urticaire chronique, etc. Leur effet dépend probable-
ment de la macération de la surface épidermique et de la
température égale de l'eau. La saison dure de juin à sep-
tembre.
— 97 —
ACCÈS : Dijon et Lausanne, station de Louèche-la-
Souste ; de là, trois heures et demie de voiture.
Installation : actuellement bonne.
St-Amaiid (Nord). — La ville (altitude 30 m.) est
située sur la Scarpe; c'est une station du chemin de fer
de Lille à Valenciennes. Ses eaux légèrement terreuses
(0,8 pour mille de sulfate de calcium) ont une tempéra-
ture de 21°11 G. et une légère odeur d'hydrogène sul-
furé. St-Amand est surtout connu par ses bains de boue,
qu'on emploie dans les cas de rhumatisme chronique, de
névralgie, de l'aideurs articulaires consécutives à des ac-
cidents. La boue qui sert aux bains est une terre parti-
culière imprégnée d'eau minérale ;elle contient 1,4 pour
cent de carbonate de fer et une proportion considérable
d'hydrogène sulfuré. On prend surtout des bains de boue,
de deux à cinq heures de durée ; les malades peuvent lire
et écrire pendant leur séjour dans le bain.
La saison est du l"" juin au 30 septembre.
Accès : Chemin de fer du Nord, ligne Lille-Valencien-
nes.
l»Iomliières (Vosges). — La ville (altitude 395 m.)
est bâtie sur les bords de l'Argonne dans une vallée des
montagnes des Vosges. Des restes considérables de bains
romains y existent encore. Les eaux appartiennent à la
classe des eaux thermales simples (25*^ à 68°5 G.) mais
contiennent de petites quantités d'arsenic. Quelques-unes
des sources communiquent une sensation singulièrement
« onctueuse », due à la présence du silicate d'aluminium.
Elles sont pour cette raison appelées « sources savonneu-
ses )).
Les indications sont celles du traitement thermal sim-
ple en général. Les eaux sont utilisées en boisson et en
inhalation, mais principalement en bains et en douches.
— 98 —
Les salles d'inhalation sont installées d'après le système
Wassmuth, importé tout d'abord d'Allemagne en France,
à Menton. Quelquefois la source ferrugineuse de Bour-
deille est employée à l'intérieur au lieu de l'eau tliermale
ordinaire. La saison de Plombières est du 25 mai au
lo octobre.
Plombières a une bonne réputation pour le traitement
de la gastralgie, de la dyspepsie nerveuse, de l'entérite
catarrhale chronique, de la diarrhée chronique, et des
phénomènes nerveux fonctionnels, spécialement chez les
sujets arthritiques. C'est surtout à Napoléon III que cette
station doit ses améliorations modernes.
Accès : Chemin de fer de l'Est. Station de l'embran-
chement d'Aillévillers à Plombières.
Installation : bonne.
L.îixeiiîl-les-Bams (Haute-Saône). — La petite ville
de Luxeuil (altitude 395 m.) est assise au pied des mon-
lat^nes des Vosges, côté ouest. Des thermes romains y
existent comme à Plombières.
Les sources thermales simples varient, comme tempé-
rature, entre 42°5 et 57°5 C, et sont principalement
en usatre sous forme de bains, pour les affections justi-
ciables des traitements d'eau thermale simple. La
Source du Puits Romain et la Source du Temple (tempé-
rature 27°78 C.) sont des sources ferrugineuses. Saison :
du 15 mai au 30 septembre.
Aix-les-Baîns (Savoie). — Nous avons classé cette
station dans le groupe sulfureux.
Bains-les-Bains (Vosges), à une altitude de 298 m.,
se trouve situé entre Plombières et Contrexéville, et pos-
sède beaucoup de sources d'eau thermale indifférente
^température de 28o89 à 44° C.) ; c'est une station plus
tranquille et plus modeste que sa voisine Plombières. Ses
- 99 —
eaux ont une réputation dans le traitement de l'hystérie,
et peuvent être employées dans les cas auxquels s'applique
le traitement thermal simple.
Aîx- en- Provence (Bouches-du-Rhône), TAquapSex-
tiae des Romains et l'ancienne capitale de la Provence,
est située à une altitude de 180 m., sur le chemin de fer
de Marseille à Grenoble. Ses eaux thermales inditleren-
tes, ont une température légèrement variable d'environ
32°78 G. (à rétablissement thermal). On trouve une
bonne installation à l'établissement même.
]\éris (Allier). — Néris (altitude 350 m.), agréable-
ment situé sur un plateau élevé au sud de Montluçon,
était connu des Romains, comme l'attestent de nombreux
débris Gallo-Romains. Ses eaux alcalines (0,4o pour mille
de bi-carbonate de sodium ; ou 0,36 pour mille de sulfate
de sodium) sont si faiblement minéralisées qu'il est pré-
férable de les classer dans le groupe des eaux thermales
simples.
Néris a un établissement thermal parfaitement organisé
pour bains, douches, bains de vapeur chauds, massage, etc.
Il possède aussi un hôpital pour les malades pauvres.
Les eaux des sources de Néris ont une température
de 38°89 à o2*^o G. ; elles sont principalement em-
ployées pour Tusage externe. Une substance spongieuse
verdàtre (limon) se forme dans les réservoirs d'eau ther-
male. Elle est due au développement de conferves et
ressemble aux matières que l'on trouve dans les eaux si-
milaires et voisines d'Evaux-les-Bains. Gomme ces der-
nières, elle est quelquefois employée en application
locale, mais pas autant qu'elle l'était autrefois. L'action
des bains de Néris est sédative. La « fièvre thermale w ou
« poussée » apparaît cependant souvent, selon de
Ranse, entre les 3^ et 12® jours de traitement. Les af-
— 100 —
fections qu'on y traite comprennent le rhumatisme chro-
nique et les maladies de Tutérus et des annexes, sur-
tout quand elles surviennent chez des sujets nerveux,
excitables ; on y traite aussi la sciatique et les névralgies.
Néris a une bonne réputation pour le traitement des trou-
bles nerveux fonctionnels, comprenant la neurasthénie,
l'hystérie, la pseudo-angine de poitrine, etc., au moins
dans les cas où un effet calmant est désirable. Les bains
peuvent de même exercer une influence palliative contre
les douleurs du tabès.
On emploie quelquefois les bains prolongés contre
l'hystérie. La douche-massage y a été installée d'après la
méthode d'Aix-les-Bains, pour le traitement du rhuma-
tisme, etc. La saison est du 13 mai à la fin de septembre.
Accès. — Chemin de fer d'Orléans : de Paris à Mont-
luçon ; à 5 kilom. environ de la gare de Chamblet-Néris.
Il est quelquefois plus commode de prendre l'omnibus ou
une voiture à Monlluçon (8 kilom.).
Installation : satisfaisante.
Evaux-les-BaîBis (Creuse). — L'établissement ther-
mal (altitude 456 m.) est situé dans un parc agréable,
près de Fancienne ville d'Evaux et à environ 1 k. 1/2
de la gare, sur la ligne de Montluçon à Eygurande.
Evaux-les-Bains a plusieurs sources d'eau thermale
simple (température ^G'^ll à 57° C), analogues à
celles de Néris, riches en azote et en matière organique.
Cette dernière, consistant en conferves, forme une ma-
tière spongieuse, épaisse, verdâtre, qui flotte sur la sur-
face de l'eau; elle est appelée « limon » par les habitants
du pays qui en font quelquefois des applications locales
sur les plaies, etc. Une des sources est légèrement sul-
fureuse, grâce peut-être à faction des organismes vivants
qu'elle contient. Une ancienne piscine circulaire et d'au-
— 101 —
très vestiges prouvent que ces eaux thermales étaient en
usage à l'époque gallo-romaine.
Le traitement (bains, douches et bains de vapeur
chauds) est presque entièrement externe. Les malades
qui viennent surtout des départements voisins, peuvent
loger dans le bâtiment même où ils prennent leurs bains.
lUont-Dore (Auvergne). (Voyez plus loin.)
Cliâteauneuf (Puy-de-Dôme) est décrit dans le
groupe des eaux alcalines simples.
Chaudes- Aiguës (Gantai). — Le village est situé à
une altitude de 625 m. dans une étroite vallée, à trois
heures de voiture environ de la gare de St-Flour. Ses
eaux, qu'on dit être les plus chaudes de France, sont
faiblement alcalines (0,48 pour mille de carbonate de so-
dium), et contiennent de minimes quantités d'iodure et
de bromure de sodium, mais sont mieux classées parmi
les eaux thermales indifférentes. La température des prin-
cipales sources est de 57° 5 à 81° G. La saison dure du
l*'"juin au 15 septembre; les malades viennent surtout du
voisinage.
Sylvanès (Aveyron) (Voyez pi us loin).
Sail-les- Bains ou Sail -lès- Château - Jflorand
(Loire) se trouve dans une vallée à une altitude d'environ
250 m. Ses eaux faiblement minéralisées (température
26°11 à 33°89 G. peuvent être classées dans le groupe
thermal simple. La gare la plus proche est Saint-Martin-
d'Etreaux à 5 kilom. au sud-ouest.
Saint-Lianpent-les -Bains (Ardèche) est situé dans
une gorge pittoresque, à une altitude d'environ 823 m., à
10 kilom. de la gare de La Bastide. Ses eaux thermales
simples ont une température de 53°5 G.
— 102 —
Foncande (Hérault) (altitude de 40 m.) près de
Montpellier, a des eaux indifférentes.
Avène dans le même département (altitude 300 m.) a
des eaux indifférentes avec une température de 27° 22 G.
Alet (altitude 200 m.) (Aude) a une gare de chemin de
fer, à 33 kilom. environ de Garcassonne sur la ligne de
Quillan.Ses sources alcalines, faiblement minéralisées. ont
des températures de 17° 78 à 38° 89 G. L'établissement
thermal est ouvert toute Tannée.
Campagne (Aude), à environ 1 k. 1/2 de la gare
d'Esperaza, possède des sources faiblement minéralisées,
légèrement ferrugineuses, qui peuvent être classées dans
le groupe des eaux indifférentes (température 20° à 26° J 1
G.). Gampagne était plus fréquenté au XVP siècle.
lieniiies-les-Baîiis (Aude). — La première catégo-
rie d'eaux mentionnée dans la description de cette station
peut être classée dans le groupe thermal simple.
Dax (Landes). — La ville (altitude 40 m.) est située
sur la rive gauche de TAdour ; c'est une station de la
ligne de Bordeaux à Bayonne, à 51 kilom. de cette der-
nière ville. Dax était l'Aquae Augustae Tarbellicae des
Romains ; une partie des vieux murs gallo-romains de
Dax existe encore : elle tirait son nom, aussi bien que
celui qu'elle porte aujourd'hui, de ses sources chaudes
(Dax, de Aquis) ; ces eaux peuvent être rangées dans le
groupe des eaux thermales indifférentes.
La température des eaux de Dax varie de 31° à 60° G.,
mais à la source de la fameuse Fontaine chaude , il a
été récemment constaté qu'elle atteignait 64° G.
L'eau thermale est employée en bains et douches à
différentes températures. Elle est quelquefois utilisée en
boisson et sert aussi à préparer des bains de vapeur
— 103 —
chauds, généraux et locaux, en usage pour le traitement
des affections rhumatismales chroniques, etc.
La boue constitutive des bains qui ont fait la grande
réputation de Dax est formée par l'action de l'eau ther-
male sur les bancs de boue laissés par les inondations
périodiques de l'Adour.Ges boues sont employées dans le
traitement des arthrites, des rhumatismes chroniques, de
la sciatique, des névralgies, des affections nerveuses.
Elles ont une température de 30^ à io*' G. et occasion-
nellement même de 50° G.
On préfère les applications locales de la boue au bain
de boue ordinaire, selon le D"" Larauza, chez les per-
sonnes très anémiques ou extrêmement pléthoriques, dans
les cas 011 une seule articulation est affectée, dans ceux où
une région (telle que la région cervicale ou scapulo-hu-
mérale) est atteinte, mais ne peut être immergée dans
le bain de boue ordinaire, dans les cas où quelque grave
affection cardiaque ou autre rend le bain de boue ordi-
naire dangereux ; et finalement dans certaines maladies
très chroniques, où une très longue application sur la
partie affectée est nécessaire (certains cas de synovite
chronique, etc.).
Une source salée a été amenée à Dax ; elle est très sem-
blable à celle de Briscous (voyez Biarritz), et sert pour
les bains et les douches qui sont donnés dans un éta-
blissement bien disposé adjoint au casino. Les personnes
scrofuleuses et délicates peuvent y être traitées.
Le climat ressemble quelque peu à celui de Pau, mais
il est légèrement plus chaud. Dax peut donc être utilisé
comme station climatérique, ouverte toute l'année, for-
mant une station fréquentée l'hiver aussi bien que Tété ;
l'installation y est satisfaisante.
Accès : Ghemin de fer du Midi, ligne de Bordeaux.
— 104 —
Bagnèpes-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) a été dé-
crit dans le groupe terreux. (Voyez plus loin.)
iL'ssat (Ariège) est situé cà une altitude de 426 m.
dans la vallée de la rivière de FAriège. Son eau alcaline
terreuse faible (la température dans les bains forme une
série de 3:2^' à 38' C. ) peut être rangée dans le groupe des
eaux thermales indifférentes: elle est principalement em-
ployée sous forme de bains d'eau courante et de douches
pour les affections utérines et hystériques chroniques.
Ussat. également fameux pour son immense caverne de
Lombrive, où des restes de l'homme préhistorique ont été
trouvés, est une station du chemin de fer entre Toulouse
et Ax, à environ 22 kilom. de cette dernière ville.
Bagnoles- de-rorne (Orne) est situé à une altitude
de 161 m., au milieu de la contrée pittoresque appelée
la c( Suisse normande w. Ses eaux faiblement minéralisées,
ayant une légère odeur d'hydrogène sulfuré, peuvent être
classées dans le groupe des eaux thermales simples (tem-
pérature 27° 22 à 28<> 89 C). Elles sont employées dans
les mêmes cas que les autres eaux tièdes de celte classe.
Bagnoles est une station sur Tembranchement de Briouze
du chemin de fer de Paris à Granville il).
Bormio dans le nord de l'Italie, se trouve dans la
vallée de la Haute-Valteline (route de Stelvio), près des
frontières de la Suisse et du Tyrol, sur le versant sud du
Stelvio. L'altitude des nouveaux bains est d'environ
1,370 m.: les anciens bains sont situés à 60 m. environ
plus haut. Les eaux renferment une petite quantité de bi-
carbonate de calcium et des sulfates de calcium et dema-
(1) Les eaux de Bagaoles-de-1'Orne jouissent d'une réputation
spéciale dans le traitement des ptilébites.
A. D. — P. S.
— 105 —
gnésiumjîîais peuvent être convenablement classées parmi
les eaux thermales simples (température 32°78 à 40°o6
C). Elles sont réputées pour le traitement du rhumatisme
chronique, de la goutte, de la diathèse urique, et aussi
pour le traitement des éruptions cutanées chroniques.
Les douches et les bains de boue y sont employés, aussi
bien que les bains d'eau thermale.
A Santa-Gatarina (voyez plus loin), distante d'à peu
près D kilom., il y a des eaux ferrugineuses, qui sont
employées par des malades résidant à Bormio. Le climat
seconde la cure pour les malades scrofuleux et neuras-
théniques. A cause des fluctuations soudaines de la tem-
pérature, on doit apporter des vêtements chauds. La
saison dure du l^"" juin à la fin de septembre.
Accès : de la gare de Sondrio, par diligence en 10 heu-
res ; de la gare de Meran en 17 heures 1/2 ; ou de la gare
de Landeck en 22 heures. De Goire au-dessus de l'Albula
ou de la passe de Julier à Samaden et au-dessus de la
passe de Bernina à Bormio en 24 heures.
Installation : bonne.
Battaglîa est situé dans le district Est des monts
Euganéens de la Haute-Italie. Les excavations dans les
rochers y sont en partie artificielles. Elles sont utilisées
de la même façon que les cavernes plus connues de Mon-
summano, comme bains de vapeurs, avec une tempéra-
ture de 43'^o à 47*^ G. Les quatre sources, ayant une tem-
pérature de 58^ à 71°o, contiennent du chlorure de so-
dium et du sulfate de calcium, mais point de soufre,
comme on le supposait autrefois ; elles sont semblables à
celles de Baden-Baden, mais encore plus faiblement mi-
néralisées et il est préférable de les classer parmi les eaux
thermales indifférentes. On y traite la goutte chronique,
le rhumatisme et l'arthrite déformante. Pour les catar-
rhes bronchiques on y trouve une salle pour la pulvéri-
— i06 —
sation et l'inhalation des eaux. Les bains de boue locaux y
sont employés d'une façon similaire à ceux d'Abano et
d'Acqui et le massage peut y être pratiqué pour les cas
où il est approprié. La principale saison est de mai au
milieu d'octobre, mais les bains sont ouverts toute l'année.
Accès : par chemin de fer, via Maçon, Turin et Mi-
lan, ou par Bâle et Milan ; Battaglia est une station entre
Padoue et Bologne.
Installation : commode.
Monsammano (Italie, province de Lucques) est situé
dans le Val de Nievole, à environ une demi-heure de dis-
tance des gares de Piève et Monte Gatini. Là se trouve
une grande caverne, un bain de vapeur naturel rempli de
la vapeur qui s'élève de grandes surfaces d'eau chaude.
Ce bain est employé dans le traitement du rhumatisme
chronique, de la sciatique, des névroses, etc. La tempé-
rature dans différentes parties de la caverne est de 28°89
à 30*^ G. Cette caverne fut découverte en 1849, et le
traitement couronné de succès qu'y suivit Garibaldi aida
à lui acquérir de la réputation. Il y a des installations
pour les malades dans le Haut et le Bas Monsummano et
à la station voisine de Monte Gatini.
La saison est du milieu de mai au milieu de septembre.
Valdîerî (au nord de l'Italie, Piémont) se trouve à
une altitude de 823 m. dans la vallée du Gesso, à 5 heu-
res et demie de distance au sud-ouest de la gare de Gunéo.
Parmi ses sources thermales, le Sorgente San Lorenzo a
une température de 69° G. Les eaux sont employées in-
térieurement et extérieurement ; une substance limo-
neuse ou boue, composée en partie de matières organi-
ques, est recueillie au fond des sources et employée sous
forme d'applications locales ou générales sur la peau,
comme les boues d'Abano, Acqui et Battaglia. Les mala-
— 107 —
dies traitées à Valdieri comprennent les alTections de la
peau, le rhumatisme chronique et la scrofule.
Pré-St-»îdiep (Italie du Nord, Duché d'Aoste), près
de Gourmayeur, est situé à une altitude de 914 m. en-
viron et possède des eaux thermales faiblement minéra-
lisées (35^0.) utilisées seulement sous forme de bains.
Ischia. — Cette île, admirablement située dans la
baie de Naples, possède des eaux thermales indifférentes
(température 37°78 à 7^^ G.) connues depuis l'antiquité.
Les bains principaux d'Ischia sont à Gasa Micciola ; des
bains de vapeur naturels existent à Gastiglione et dans
d'autres points de File. Des bains de sable et des bains de
mer peuvent être pris sur la côte. L'île et les installations
pour les bains ont souffert terriblement du tremblement
de terre de 1883.
PantscosR dans les Pyrénées espagnoles (altitude
1646 m.), est décrit parmi les bains sulfureux.
Fitero (Espagne, province de Navarre) possède des
eaux faiblementminéralisées (température d'environ 47*^5
G.) qui ont, dans le Nord de l'Espagne, une réputation
pour le traitement du rhumatisme chronique, etc. Elles
contiennentprobablementmoins de 0,5 par mille départies
solides, et peuvent être classées dans le groupe des eaux
thermales indifférentes.
Caida^s-de-Oviedo (Nord de TEspagne, province
d'Oviedo) possède des eaux thermales indifférentes, tem-
pérature 43° G., contenant, comme beaucoup d'eaux de
cette classe, une quantité considérable d'azote libre.
Sacedon, oïi La Isabella (Espagne, province de
Guadalajara), possède des eaux thermales (température
^^8^89 G.) contenant un total d'à peu près 0,75 par
— 108 —
mille de parties solides, principalement de sulfate de
calcium. Ces eaux, qui étaient connues des Romains et
des Arabes, sont ici classées dans le groupe des eaux
thermales indifférentes.
Caldas-de-Gerez (Portugal, province de Minho) est
situé dans les montagnes de Gérez, et possède des eaux
très chaudes, faiblement minéralisées, qui contiennent de
l'acide carbonique et un peu de fer. L'"eau court dans des
canaux creusés dans le roc : elle est employée sous forme
de bains chauds pour les rhumatismes chroniques et les
névralgies. Elle est également prise en boisson. L'instal-
lation pourrait être beaucoup améliorée.
CHAPITRE VII
Eaux salines ou chlorurées.
Les bains salins ont une action plus stimulante que les
bains d'eau simple. L'eau saline imbibe et pénètre Fépi-
derme, et agit comme un excitant chimique sur les ter-
minaisons des nerfs de la peau ; c'est à cette action qu'est
dû en partie l'effet spécial stimulant de Teaude mer com-
parée à l'eau de rivière. Sur quelques peaux délicates,
elle peut déterminer trop d'irritation, et donner naissance
à de l'urticaire ou augmenter une éruption eczémateuse.
Les bains d'eaux salines concentrées d'Allemagne et
d'autres pays, prennent, jusqu'à un certain point, la place
des bains de mer dans les districts de l'intérieur, et, tout
comme les bains de mer, on peut les employer dans le trai-
tementde lascrofule,du rachitisme,etd'autres états cachec-
tiques. Les sources d'eau salines concentrées naturelles
varient (1) en force; outre le chlorure de sodium elles con-
tiennent, comme l'eau de mer, de plus petites quantités de
beaucoup d'autres sels. Les eaux salines concentrées plus
fortes sont souvent diluées avec de l'eau simple pour les
bains, et les plus faibles sont artificiellement renforcées
par l'addition d'eau minérale concentrée ou d'une eau
(1) Le degré de saturation par le chlorure de sodium est réelle-
ment ou presque réellement atteint dans les eaux salines concen-
trées de Droitwich en Angleterre et de Rheinfelden en Suisse.
— 110 —
mère (1), c'est-à-dire la solution concentrée de sels —
chlorure de calcium, etc. — qui forment résidu quand
la plus grande partie du chlorure de sodium est cris-
tallisée (Voyez Kreuznach^. Les différentes eaux mères
varient considérablement dans la proportion relative de
leurs éléments constituants, parmi lesquels, outre le
chlorure de calcium, se trouvent les résidus du chlorure
de sodium, les chlorures de magnésium, de potassium,
de strontium et de lithium de même que les bromures
et les iodures.
Les sources chlorurées contiennent quelquefois un
excès d'acide carbonique libre, et c'est à la présence de
ce gaz dans les bains salins chauds gazeux de Nauheim et
d'Oeynhausen, qu'est dû en grande partie l'effet stimu-
lant mécanique de ces bains. C'est ce résultat qu'on re-
cherclie à Naubeim dans le traitement des affections car-
diaques.
Prises en boisson, les eaux salines exercent un effet
doucement stimulant sur les muqueuses gastrique et
intestinale (2) ; elles rendent aussi les malières con-
(1) Le terme allemand « Mutteriauge » (en Français : eau mère)
a été employé de préférence à l'expression anglaise « Mother Lye»
ou « ^Mother water ». Les termes anglais ne sont presque jamais
utilisés ; en lisant une notice de la station de Woodhall en An-
glerre, nous avons vu employer le mot allemand « Mutteriauge ».
(2) L'action d'un verre d'eau chlorurée chaude équivaudrait
à peu près à celle d'une tasse de bouillon salé ou de bouil-
lon de poulet. Un écrivain français récent voudrait que nous
considérions les bouillons comme des solutions de ptomaïnes ;
la même objection ne peut en tout cas être élevée contre l'eau
saline simple. Personne ne peut non plus dire que. ce dernier breu-
vage nécessite l'introduction inutile d'acide urique dans l'orga-
nisme, que le D'' Alexandre Haig {Brit. Med. Joiam., 1894, vol.
2, p. 1299) donne comme un désavantage de l'absorption de
la soupe.
— 111 —
tenues dans l'intestin plus fluides. Elles sont donc utiles
dans la constipation. L'effet direct sur la muqueuse gas-
trique est accru par la grande quantité d'acide carbo-
nique qui existe dans quelques-unes de ces eaux.
En favorisant la digestion des matières albuminoïdes,
elles contribuent à accroître la nutrition générale. A
moins qu'elles soient prises en quantité et produisent le
catarrhe de l'estomac et des intestins, elles ne causent pas
d'amaigrissement, et, par cette particularité, diffèrent
grandement des eaux sulfatées. Nous avons même observé
souvent une augmentation de poids chez des personnes
maigres aussi bien pendant qu'après un traitement bien
organisé d'eaux chlorurées. Les eaux chlorurées sont, en
conséquence, cœteris paribus, chez les personnes maigres
ou amaigries, préférables aux eaux alcalines sulfatées.
Elles sont employées dans les cas d'anémie où le fer est
mal supporté, dans la cachexie indienne, et dans la
convalescence des maladies infectieuses.
Quelques auteurs ont supposé que la présence d'iodu-
res et de bromures dans quelques eaux chlorurées, Wil-
degg en Suisse, Adelheidsquelle à Heilbrunn, Woodhall
en Angleterre, Hall en Autriche, Kreuznach, etc.,
exerce une action altérante spéciale dans différents états
cachectiques, et même dans la syphilis, quoique les
quantités d'iode qui peuvent être prises sous forme d'eaux
minérales soient infinitésimales, quand on les compare
avec les doses données dans le traitement ordinaire de
cette dernière affection.
Grâce à leur effet laxatif et à une influence favorable
indirecte sur l'action du cœur, elles sont utiles pour accé-
lérer la circulation abdominale et combattre l'engorgement
du foie et des organes pelviens, et particulièrement des
vaisseaux hémorrhoïdaux. Elles peuvent ainsi être utiles
dans les états dyspeptiques, pour combattre les hémor-
— 112 —
rhoïdes. el quelques afTections utérines chroniques ; leur
effet sur les fibromes utérins n'est pas généralement ad-
mis. Y. Noorden {Practitioiier, 1896) indique qu'outre
leur effet laxatif, ces eaux peuvent être utiles dans des
états tout à fait opposés, spécialement dans les affections
muqueuses du gros intestin.
Selon C. Dapper et v. Noorden, les eaux chlorurées
de Hombourg, Kissingen, etc., peuvent rendre des ser-
vices dans le traitement des troubles gastriques dus à l'hy-
perchlorhvdrie ainsi qu'à ceux dus à l'hypochlorhydrie.
V. Noorden les recommande quand il existe de Thyperaci-
dité chez les hommes jeunes, atteints de neurasthénie gas-
trique, et de l'hyperesthésie gastrique, et de l'anorexie
nerveuse.
L'emploi combiné de Tiisage externe et interne des
eaux chlorurées est utile dans les tendances au catarrhe
des membranes muqueuses gastrique, intestinale et res-
piratoire et chez les personnes prédisposées à la fièvre
rhumatismale (Voyez Nauheim). Dans ces cas, la peau est
« tonifiée » et devient moins sensible aux changements
de température et à l'humidité de l'aii*. Dans la bron-
chite, les eaux peuvent être inhalées et rendent la sécré-
tion des canaux bronchiques moins visqueuse, et facilitent
l'expectoration. Dans l'emphysème et la bronchite chro-
nique, les bons résultats du traitement sont probable-
ment dus en partie à leur effet indirect sur l'action du
cœur et la circulation générale. Les attaques aiguës de
goutte qui surviennent occasionnellement quand des gout-
teux commencent une saison d'eaux à Wiesbaden, etc.,
peuvent difficilement être attribuées au chlorure de so-
dium contenu dans l'eau, puisque les bains chauds d'au-
tres groupes peuvent de même causer une exacerbation
temporaire de la maladie.
Quand on les emploie dans le rhumatisme chronique
— 113 —
et la sciatique, les sources chaudes sont plus efficaces.
Les eaux chlorurées sulfatées de Brides-Ies-Bains, Lea-
mington, Gheltenham, etc., sont, dans leur action, quel-
que peu semblables à des eaux de ce groupe (voyez cha-
pitre XI). Dans le groupe dont nous parlons, Droitwich,
Nauheim, Kreuznach, Hombourg, Wiesbaden, Kissingen
et Baden-Baden, ont été placés en première ligne comme
les stations les plus connues et les plus brillantes. Elles
ont été un peu plus complètement analysées que les autres
eaux du même groupe, qui se suivent dans Tordre géo-
graphique et politique adopté dans le chapitre précédent.
llpoit¥«'ich (Angleterre, comté de Worcester) . —
Droitwich en Angleterre, comme Rheinfelden en Suisse,
possède des eaux salines très concentrées. Ces eaux con-
tiennent, d'après les analyses, 31 pour cent de chlorure
de sodium, c'est-à-dire environ dix fois autant que Teau
de mer. Il est impossible de se baigner dans de telles
eaux, sans fixer le corps par un poids; on compare la pe-
santeur spécifique de ces eaux à celle de la mer Morte.
L'eau de Droitwich contient également environ 5 pour
mille de sulfate de sodium, et de 1 cà 3 pour mille de sul-
fate de calcium.
Le pays est très agréable, mais la ville elle-même n'est
pas belle. En raison de Faction dissolvante qui se produit
perpétuellement dans les couches souterraines de sel, les
bâtiments s'enfoncent graduellement, et le niveau du sol
change.
Grâce à Tévaporation, les méthodes ordinaires de chauf-
fage de l'eau saline concentrée précipitent le sel. Il faut
donc la chauffer, par l'addition d'eau chaude, avant de l'em-
ployer sous forme de bains. Le temps de l'immersion dans
les bains chauds est d'environ vingt minutes ; on les donne
habituellement à une température de 37° à 38° G. On
— iu-
les emploie dans le rhumatisme articulaire, la sciatique,
et les affections goutteuses ; ils exercent une action toni-
que dans la convalescence des maladies aiguës. Chez les
goutteux, le traitement peut quelquefois provoquer une
attaque aiguë ; ce fait s'observe occasionnellement dans
beaucoup d'autres stations. Selon leD'"R. Saundby (Brit.
med. Journ., 2 novembre 1895), le traitement de Nau-
heim pour les affections du cœur sera bientôt installé à
Droitwich concurremment avec le bain d'eau' saline con-
centrée, modifié pour s'accorder avec les bains de Nau-
heim.
L'eau prise en boisson, et non diluée, exerce un effet
irritant et purgatif très désagréable.
Les bains sont ouverts toute l'année, mais les mois
d'été sont préférables pour le traitement.
Accès : de Londres (station de Paddington) en cinq
heures environ.
Installation : bonne.
NsLuheim, Bad-Kawlieîiii (Grand-duché de Hesse).
— Nauheimest situé à une altitude d'environ 1:22 mè-
tres, vers l'est, et au pied d'un éperon en saillie de la
chaîne du Taunus. C'est feu le professeur Benekequi, en
1856, a fait le premier connaître la valeur de Nauheim,
mais c'est grâce aux ouvrages des frères Schott que cette
(ij Le D"^ A. Garrod a trouvé que le poids spécifique de l'eau
saline concentrée de Droitwich est de 1,195 ; celui de Rhein-
felden est de 1,205 selon Bolley ; et celui de la mer Morte est,
dit-on, de 1,172 à 1,227. Toutes ces eaux sont pratiquement des
solutions saturées tout comme l'eau américaine des Bigs Rapids'
Michigan, U. S. A., notée comme étant l'eau médicinale naturelle
la plus forte connue, qui, selon la Lancet (4 janvier 1896) a une
minéralisation de 33,8 pour cent, et contient, outre du chlorure
de sodium un peu de chlorure de calcium, de chlorure de ma-
gnésium et de bromure de sodium.
— llo —
station a, dans ces dernières années, acquis autant de ré-
putation en Angleterre.
L'action des différentes sources deNauheimest très va-
riable ; quatre sont utilisées pour la boisson, et trois pour
les bains. Les deux sources employées principalement
pour la boisson sont le Kurbrunnen et le Karlsbrunnen
qui ont des eaux tièdes contenant environ 1 à 1 1/^ pour
cent de chlorure de sodium, 1 pour mille de chlorure de
calcium ; elles sont effervescentes grâce à la présence d a-
cide carbonique libre. L'eau du Ludwigsbrunneii est une
eau gazeuse chlorurée alcaline faiblement minéralisée
utile comme eau de table, spécialement pour les troubles
dyspepsiques ; on s'en sert aussi pour diluer les deux
premières eaux mentionnées plus haut. La quatrième
source, le Schwalheimerlirunnen (1/3 pour mille de
chlorure de sodium, 0,7 de bicarbonate de calcium. 0.01
de bicarbonate de fer), à une faible distance de Xauheim.
fournit une eau gazeuse légèrement ferrugineuse, qui
peut servir comme eau de table, surtout dans les cas d a-
némie. On vend ces deux eaux en bouteilles dans tous les
hôtels et dans les pensions de la ville.
Les eaux dont on se sert pour les bains contiennent en-
viron 2 à 3 pour cent de chlorure de sodium, 2 à 3 pour
mille de chlorure de calcium, un peu de carbonate de
fer, et beaucoup d'acide carbonique. La température des
eaux est de 27°78 à 3o° G. Deux de ces sources jaillis-
sent de la terre en jets, ce qui les a fait appeler le orand
et le petit Sprudel ; elles sont riches en acide carbonîque ;
Tune d'elles en contient 1 ,340 centimètres cubes par litre
d'eau.
On donne différentes espèces de bains : les bains salins
simples, dans lesquels l'acide carbonique s'échappe libre-
ment; on peut administrer ces bains à différentes tem-
pératures et les concentrer, si cela est nécessaire, par
— 116 —
Taddition d'eau-mère) ; un bain <( effervescent)) (Ihe bath
Sprudelj ; un bain <( eiTervescent » avec lames ou vagues,
bain avec le courant du Sprudel (Sprudelstrom bath).
Ce dernier bain (une spécialité de Nauheim) est le
plus stimulant; l'eau du Sprudel employée pour les
préparer arrive directement delà source dans le bain.
Il y a maintenant un établissement séparé pour les
bains salins simples. Outre les bains, on trouve des salles
pour l'inhalation des eaux et des maisons de graduation
auprès desquelles les malades peuvent s'asseoir comme à
Kreuznach, Kissingen, etc.
On peut traiter à Nauheim un grand nombre d'affec-
tions différentes. Les enfants scrofuleuxet rachitiques, les
malades atteints de troubles nerveux fonctionnels, d'affec-
tions catarrhales chroniqaes des voies respiratoires et
diçrestives, sont soignés là comme à d'autres stations d'eau
chlorurées sodiques. Dans les affections névralgiques les
bains d'eaux thermales sont salutaires. Les maladies de
l'utérus et des annexes susceptibles d'être soulagées par
les bains salins peuvent, cela va sans dire, être traitées à
Nauheim. Les malades atteints de bronchite peuvent pren-
dre les eaux sous forme d'inhalation ou s'asseoir dans
les maisons de graduation.
Dans les troubles des voies digestives, l'usage interne
de l'eau du Karlsbrunnen joue un rôle semblable à celui
de rElisabelhenbrunnen à Hombourg. Quand l'eau non
diluée du Kurbrunnen détermine du catarrhe des in-
testins, on peut la couper de préférence avec l'eau du
Ludwiffsbrunnen. selon le conseil de Beneke, et alors elle
ressemble, dit-on, à Teau de la source Rakoczy à Kissin-
gen (1). On prend habituellement les eaux chlorurées
(1) Quoi qu'il en soit, bien des malades ont affirmé qu'ils avaient
trouvé l'action tout à fait différente.
— 117 —
avant le déjeuner, diluées ou non, à la dose de 150 à
900 iîi-ammes environ. Les eaux du Sclnvalheimerhrunnen
et du Ludwigsbrunnen peuvent être prises plus tard dans
la journée, et constituent d'agréables eaux de table.
Dans les suites prolongées du rhumatisme aigu ou sub-
aigu les différents bains sont utiles en ce qu'ils favori-
sent la résorption des exsudais articulaires, et, selon l'o-
pinion deBeneke (187:2), celle des épaississements valvu-
iaires du cœur. Par leur action tonique générale sur
l'organisme, ils contribuent probablement aussi à dimi-
nuer la tendance aux rechutes.
L'effet stimulant des bains du Sprudel, de Nauheim,
sur la circulation permet leur emploi à une température
plus basse que celle des bains ordinaires : cet effet est dtî
à un phénomène réflexe sur la peau, qui est stimulée par
Faction combinée des sels, des bulles d'acide carbonique,
et, dans le cas du bain avec le courant du Sprudel, par le
mouvement de l'eau. L'eau saline pénètre à travers les
couches superficielles de l'épiderme, et agit comme un
irritant chimique sur les terminaisons des nerfs de la
peau, tandis que Tacide carbonique et le mouvement de
l'eau agissent comme des stimulants mécaniques.
C'est surtout aux effets du traitement sur les troubles de
la circulation,tel qu'il a été systématiquement établi, d'après
les données de Beneke par les frères Schott, que Nauheim
doit une grande partie de sa réputation actuelle. Suivant
cette méthode, on combine les bains et les exercices gym-
nastiques ; l'effet de ce traitement ressemblerait, dit-on, à
celui de la digitaline. La méthode de traitement de Nau-
heim a été souvent appliquée avec succès dans les cas d'oe-
dème sous-cutané et pour combattre les épanchements
dans le péritoine et la plèvre, quand les contractions du
cœur sont irrégulières, ou même quand il y a un com-
mencement de trouble de compensation dans les mala-
— 118 —
dies valvulaires. L'action du cœur sasne en force et en
régularité, tandis que rœdème et les autres troubles dis-
paraissent graduellement.
La prudence est nécessaire quand on commence à
prendre les bains. Le D' Théodore Schott recommande
de débuter par des bains à un pour cent, sans acide
carbonique, et à une température de SS*' à 33" Q:; les bains
doivent durer de six à huit minutes, et être suivis d'un
temps de repos. Il faut les suspendre pour un jour, à de
fréquents intervalles. La température à laquelle les bains
sont pris peut être réduite graduellement, de jour en
jour, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à 29° G. tandis qu'on
augmente légèrement la proportion de sels qu'ils contien-
nent et le temps de l'immersion. Plus tard, dans le cou-
rant de la cure, on peut conseiller le bain du Sprudel et
enfin le bain avec le courant du Sprudel (Sprudelstrom
bath) encore plus stimulant. Tout le traitement devrait
durer six semaines ou plus.
Les exercices créés par les frères Schott constituent un
système de mouvements volontaires avec résistance sem-
blable au svstème suédois de P. -H. Linç; ; ils diffèrent
des exercices du D'' Zander, par le fait que la résistance
est fournie non par le poids attaché à un levier ou à une
poulie, mais par la main du médecin ou de l'auxiliaire
expérimenté qui surveille les exercices. Dans les dilata-
tions du cœur, le résultat immédiat, après environ dix
minutes d'exercice, est souvent une diminution dans l'aire
superficielle de la matité cardiaque. Cette diminution ne
persiste pas, et ce n'est pas le lieu de discuter ici sa si-
gnification (1) thérapeutique ; ce qui est beaucoup plus
(1) Le D"" Heitler croit que des variations spontanées de la ma-
titë peuvent se produire à l'état normal. Voyez 'Die Percussions-
verhœltnisse am normalen Herzen". Wiener klin. Woch., 1869,
p. 787. Le D"^ A. S. Ecdes {West London MedicalJournal, 1896^
— 119 —
important c'est le résultat satisfaisant obtenu d'après
cette méthode à la suite d'un traitement prolongé chez
les malades atteints d'affections cardiaques. Cependant il
semble y avoir danger à recommander sans réflexion le
traitement de Nauheim à des malades affectés de maladies
du cœur et de troubles de compensation d'un caractère
tellement grave que le repos au lit soit absolument néces-
saire.
La théorie et le mode d'action de ce traitement sou-
lèvent des questions très difficiles. Dans beaucoup de cas
d'insuffisance d'action du cœur (avec ou sans lésion mé-
canique due à une maladie des valvules), il existe d'au-
tres facteurs qui provoquent l'état général morbide. Les
reins et la peau peuvent ne pas fonctionner convenable-
ment, et il peut y avoir des troubles des voies digestives,
toutes choses susceptibles d'intervenir dans la nutrition
générale du corps et du cœur, aussi bien que des autres
organes. L'emploi attentif des bains etexercices peutaider à
faire disparaître ces troubles, et avoir ainsi, indirectement
et directement, une influence favorable sur la circulation.
Il est nécessaire d'étudier avec soin le métahoUsme des mala-
des durant le traitement pour pouvoir apprécier ultérieu-
rement l'action exacte des bains et des exercices (passifs
et actifs) dans les affections cardiaques. De pareilles
observations faites sur des individus en bonne santé
ne seraient pas suffisantes ; elles doivent être prises
sur les malades eux-mêmes, pendant le cours du traite-
p. 227) a observe que par la surexcitation cause'e par le premier
examen du médecin, la matité cardiaque et la fréquence du pouls
sont momentanément accrues, mais reviennent rapidement à leur
état antérieur, à mesure que l'esprit du malade est occupé et
distrait parles bains et les exercices. Peut-être une partie de la
grande diminution de la matité cardiaque observée par le méde*
cin avant de quitter le malade s'explique-t-elle de cette façon.
— 120 -
ment, et sur des sujets atteints de différentes formes d'af-
fections cardiaques, accompagnées ou non de lésions val-
vulaires. Il serait très important dans ces cas d'examiner
chaque jour l'urine, quant à sa quantité totale, son poids
spécifique et sa richesse en urée, acide urique, et albu-
mine (s'il en existe), et enfin d'étudier aussi sa toxicité.
Dans certains cas, les bains paraissent agir favorable-
ment, tandis que les exercices ne font nul bien (voyez le
D^ W. A. Sturge, British médical Journal^ 1895, vol. i.,
p. 527), et l'article du D*" B. Saundby, British médical
Journal, 1895, vol. ii., p. 1081.
Le D"" Schott pense que dans quelques cas, quand la
digitaline n'a pas agi, elle peut réussir si on la combine
avec la méthode de Nauheim. A la fin d'une saison de
Nauheim, et dans le but d'en seconder le résultat salu-
taire, Schott recommande des ascensions soigneusement
graduées.
La saison de Nauheim dure de mai à la fin de septem-
bre.
Accès : de Francfort en dix-neuf heures environ ;
de là, à peu près une heure par chemin de fer.
Installation : bonne.
Kreuznach (Allemagne, Prusse Rhénane). Kreuz-
nach (altitude 103 m.) est situé sur les deux rives de la
Nahe, à environ 16 kilomètres de son confluent avec le
Rhin. La ville proprement dite est quelque peu étroite
et ancienne, et ses installations de drainage ne sont pas,
dit-on, tout à fait satisfaisantes, mais Bad-Kreuznach a de
larges rues et de grandes villas. Ces dernières constituent
la partie sud-ouest de la ville, assise en partie sur une
île, en partie sur la rive droite de la rivière, au commen-
cement de la portion la plus étroite de la vallée de la
Nahe. Kreuznach a une station spéciale, et les malades
peuvent éviter la vieille ville suivant leur désir. A envi-
— 121 —
ron !2 kilomètres vers le sud, en remontant la Nalie, dans
la partie la plus étroite de la vallée, se trouve le village
de Mùnster-am-Stein (altitude 115 mètres), avec des sour-
ces minérales semblables à celles de Kreuznach. Les ro-
chers de porphyre de Rothenfels et de Rheingrafenstein,
ainsi que les ruines du château de Sickingen, Ebern-
burg, et celui des Rheingrafen, rendent le panorama, vers
Mûnster-am-Stein, très frappant.
Le climat de Kreuznach est extrêmement doux ; il est
trop chaud pour certaines personnes au cœur de l'été. Les
versants des collines du voisinage sont couverts de vi-
gnes, et n'offrent pas les promenades ombragées que Ton
pourrait désirer pour les malades ; il faut aller à quel-
que distance sur les collines pour atteindre des forêts qui
protègent des ardeurs du soleil. On peut cependant trou-
ver de Tombre sous des arbres dans le Kurgarten, qui
sera agrandi dans la direction deMiinster-am-Stein.
Les eaux de Kreuznach contiennent environ 1 pour
cent de chlorure de sodium, et deux pour mille de chlo-
rure de calcium, avec de très faibles quantités de bromure
et d'iodure de sodium ; leur action thérapeutique ressem-
ble cà celle des autres bains salés, l'iodure et le bromure
n'y étant pas en suffisante quantité pour modifier leur ac-
tion. Les sources sont nombreuses, mais l'Elisabethquelle,
source froide, est la source principalement employée pour
la boisson, et, dans l'eau froide le goût de sel n'est pas aussi
désagréable au palais qu'il le serait dans des sources tièdes.
On boit deux ou trois verres, de préférence à jeun, avant
le déjeuner, mais naturellement la dose varie selon l'âge
et le genre d'affection. Les bains sont chauffés à une tem-
pérature convenable et habituellement renforcés par
Taddition d'eau mère, c'est-à-dire d'une solution concen-
trée de résidus salins, lorsque la plus grande partie du
chlorure de sodium de l'eau de Kreuznach a été cristalli-
— 122 ->
sée ; l'eau mère de Kreuznach contient à peu près 20 pour
cent de chlorure de calcium. Par suite de Faction de l'eau
mère sur la pierre et la porcelaine, on a dû employer des
baignoires en bois pour les bains. L'abondance de l'eau
minérale est si considérable que tous les hôtels et la plu-
part des maisons en sont approvisionnés.
Dans le KurhauSjOn a nouvellement bâti des bains d'air
chaud et de vapeur très bien organisés, avec des installa-
tions pour les douches et le massage ; il y a également une
salle d'inhalation, dans laquelle l'air est chargé, par la
méthode Wassmuth, d'eau minérale très finement pulvéri-
sée, et où les malades peuvent s'asseoir avec leurs vête-
ments habituels, protégés par une toile cirée lâche. Entre
Kreuznach et Miinster-am-Stein il y a un grand nombre
de maisons de graduation où les malades peuvent s'as-
seoir à l'abri du vent ; ces maisons sont formées de claies
élevées constituées par des fagots de branchages, à travers
lesquels on fait tomber l'eau goutte à goutte, de manière
à la concentrer, avant delà chauffer pour obtenir le chlo-
rure de sodium et l'eau mère ; à mesure que l'eau filtre,
la force d'impulsion des gouttes qui tombent et du vent,
quel qu'il soit, entraînent dans l'air ambiant de fines
particules d'eau qui sont inhalées par les malades assis
dans le voisinage immédiat, absolument comme de fines
parcelles de liquide sont inhalées par les baigneurs au
bord de la mer.
Parmi les affections traitées à Kreuzïiach, il faut signa-
ler avant tout les différentes formes de la scrofule et du
rachitisme. L'hôpital Victoria est une institution charita-
ble, placée sous le patronage de l'impératrice Victoria,
où durant l'année environ six cents enfants pauvres, scro-
fuleux et autres, peuvent passer à peu près quatre semai-
nes ; on les opère et on les traite médicalement si ce la
est nécessaire. Cet hôpital ressemble, par le fait, aux hô-
— 123 —
pitaux maritimes, tels que ceux de Margate en Angleterre
et de Norderney en Allemagne (1).
Beaucoup de malades viennent à Kreuznach pour des
catarrhes chroniques ou une disposition au catarrhe de
la gorge, da nez, du larynx et des bronches. Dans ces
cas, on peut employer la salle d'inhalation, et la douceur
du climat doit favoriser les résultats obtenus, quoique
des altitudes plus élevées soient souvent préférables.
Quelques éruptions chroniques de la peau sont influen-
cées favorablement par les bains. Au sujet de l'utilité
possible du chlorure de calcium contenu dans l'eau mère
dans certains cas d'urticaire récurrente, etc. , voir plus loin.
Cette station est très fréquentée par les malades atteints
de catarrhes et d'inflammations chroniques des organes
génitaux et de la cavité pelvienne. On ne soutient plus
en Allemagne queces eaux aient le pouvoir de résoudre les
tumeurs fibreuses ou autres tumeurs de l'utérus ; mais
dans le traitement des maladies de l'utérus et des annexes,
ainsi que d'autres affections traitées à Kreuznach, les mé-
decins sont disposés à aider l'action des eaux par les mé-
thodes de traitement ordinaires et d'une efficacité recon-
nue. Les bains d'air chaud et de vapeur sont favorables
au traitement de Tobésité. La saison dure du 1" mai à la
fin de septembre.
Accès : via Cologne et Bingerbruck, ou via Metz. Les
malades devront s'arrêter à la station de Bad-Kreuznach.
Installation : très bonne.
Hoiaiboiirg^, Moiiibourg vor cler Hœlie (Alle-
magne, province prussienne de Hesse-Nassau). Hom-
bourg est situé à une altitude d'environ 183 mètres, pro-
(1) A Berck-sur-Mer, Giens, Arcachon, etc. en France, il existe
également des hôpitaux pour les enfants scrofuleux ou rachitiques.
A. D. —P. S.
— 124 —
tégé à rOuest parle Gross-Feldberg, All-Konig et autres
montagnes du Taunus supérieur, et, au nord, par des
collines moins élevées. Acause desa position découverte,
l'air y est frais. La foule de visiteurs qui fréquente Hom-
bourg comme lieu d'amusement et de réunion fashiona-
ble, fait que son caractère, comme station sanitaire, a été
quelque peu modifié.
Les sources sont en général froides ; les eaux de l'Eli-
zabethenbrunnen, du Luisenbrunnen, et du Stablbrun-
nen, toutes riches en acide carbonique, sont employées
en boisson. Le Luisenbrunnen et le Stahlbrunnen sont
des sources chlorurées ferrugineuses contenant beaucoup
de GO^ Le Stahlbrunnen est le plus riche en fer (envi-
ron 5 pour mille de chlorure de sodium, 1 pour mille de
bicarbonate de calcium, et 0,09 pour mille de bicarbonate
de fer) ; on le compare au Weinbrunnen, de Schwal-
bach ; le Stahlbrunnen et le Luisenbrunnen ont tous
deux une légère odeur d'hydrogène sulfuré, comme le
Pouhon de Pierre-le-Grand, à Spa. Les trois autres sour-
ces, c'est-à-dire les eaux ordinaires de Hombourg don-
nent des eaux chlorurées effervescentes. Celles-ci, outre
le chlorure de sodium, renferment de petites quantités de
chlorure de calcium et de magnésium et de bicarbonate
de fer. L'eau la plus généralement employée, celle de
l'Elizabethenbrunnen, renferme environ 1 pour cent de
chlorure de sodium.
Les baignoires actuellement employées sont en métal,
disposées de façon à ce que l'eau puisse être chauffée par
une chambre à vapeur placée au fond de la baignoire pour
diminuer la perte d'acide carbonique. On y trouve des
salles d'inhalation et des installations pour douches.
Parmi les baigneurs qui fréquentent Hombourg, se
trouvent les malades atteints d'affections goutteuses et de
diathèse urique, de constipation habituelle, pour lesquels
— 125 —
les eaux alcalines sulfatées de Karlsbad et de Maiienbad
sont trop fortes, et les malades atteints d'affections
catarrhales des voies digeslives et respiratoires. Le rhu-
matisme chronique est également justiciable des eaux
de Hombourg. Les affections de l'utérus et de ses an-
nexes sont favorablement modifiées à Hombourg, comme
dans d'autres stations salines. Le caractère fashionable
de cette station la rend peut-être moins convenable pour
les enfants scrofuleux et rachitiques, que d'autres bains
salés. Pour les personnes surmenées ou affectées de
troubles nerveux fonctionnels, il faut donner souvent la
préférence à des stations plus tranquilles.
Les sources ferrugineuses de Hombourg sont employées
pour les malades anémiés et débilités, soit seules, soit
conjointement avec les eaux chlorurées ordinaires ; on
peut les prendre après les repas, tandis que pour les eaux
chlorurées il faut les boire, autant que possible, à jeun,
avant le déjeuner. Ce sont des parties du traitement que
doit spécialement régler le médecin de la station, sui-
vant les cas individuels.
Hombourg possède des établissements bien connus pour
la gymnastique suédoise, le massage, le traitement par
l'électricité, etc. La saison dure du mois de mai au mois
de septembre.
Parmi les nombreuses excursions agréables que l'on
peut faire de Hombourg, il faut citer celle de la forteresse
romaine de Saalbourg , particulièrement intéressante
comme antiquité. Cette forteresse se trouve à environ
6kilom. (Voyez Proc. S oc. Ant., Londres, 20 mars 1890).
Accès : via Francfort; de là environ une demi-heure
par le train.
Installation : très bonne.
ll^îestiadeii (Allemagne, province prussienne de
Hesse Nassau). — Wiesbaden (altitude 115 m.), autrefois
- 1^6 -
capitale du Duché de Nassau, est une belle ville avec de
beaux monuments publics, des villas particulières, et des
parterres bien dessinés, où les malades et les visiteurs
peuvent se promener. Il est protégé au nord par la chaîne
du Taunus ; son climat est doux. Quoiqu'au milieu de
Tété la chaleur y soit très forte, on y trouve de nombreuses
promenades ombragées dont on peut jouir dans les forêts
voisines des monts Taunus. On a récemment construit
un funiculaire pour monter au Neroberg ;2:20 m.); on y
jouit d'une très belle vue sur les environs et les collines
éloignées.
Les eauxdeWiesbaden étaient connues des Romains et
furent décrites par Pline sous le nom de Fontes Mattiaci ;
ce sont des eaux chlorurées sodiques thermales, conte-
nant environ 7 pour mille de chlorure de sodium. Leur
température varie de 37°7o à 69*^ G. Le Kochbrunnen (1)
est la source la plus chaude, et probablement la plus
utilisée en boisson. Les autres sources employées en bois-
son sont la Wilhemsquelle, l'Adlerquelle, et la Schutzen-
quelle. Environ vingt-quatre sources différentes servent
pour les bains ; les eaux sont abondantes et beaucoup
d'hôtels ont leur source propre et leurs bains. Une légère
écume ocreuse s'étend et se fixe sur la surface des eaux
de Wiesbaden, quand elle n'est pas agitée, et il s'en dé-
gage parfois une très légère odeur d'hydrogène sulfuré.
On place au premier rang, parmi les malades traités
à Wiesbaden, ceux qui sont atteints de goutte chroni-
que (atonique) et de rhumatisme. Le catarrhe chronique
du larynx et des bronches est également justiciable des
eaux de Wiesbaden ; on a, dans ce but, installé des
(1) Ueau vendue en bouteilles u Wiesbadener Gichtwasser »
est une préparation faite avec l'eau du Kochbrunnen ; la prin-
cipale différence consiste en une addition d'à peu près 3 pour mille
de bicarbonate de sodium.
— 127 —
salles d'inhalation. Dans quelques variétés de dvspepsie
et de diarrhée chronique l'usage interne de ces eaux
donne d'excellents résultats. On y traite par les bains
comme à Kreuznach, les inflammations chroniques des
organes génitaux de la femme. La syphilis y est traitée
spécialement comme à Aix-la-Chapelle, Ludion, Uriacre,
Aix-les-Bains. Au bain nouveau d'Augusta Victoria "on
trouve, outre les bains ordinaires, des installations très
soignées pour les bains d'air chaud et de vapeur, les dou-
ches, les bains d'air comprimé (pour emphysème pulmo-
naire), le massage, la gymnastique suédoise et le traite-
ment par l'électricité, que l'on peut employer suivant
les cas.
Francfort, Mayence, et les eaux de Schwalbach et de
Schlangenbad sont d'un accès facile; les amusements
pour les visiteurs sont soigneusement surveillés et orga-
nisés ; il n'est donc pas étonnant que Wiesbaden soit en-
combré de malades et de touristes. La station est
ouverte toute l'année, mais il faut en général éviter les
mois les plus chauds de Télé.
Installation : très bonne.
HLissingeu (Bavière). — Kissingen est admirable-
ment situé dans la vallée large et ouverte de la Saaie, à
une altitude d'environ 183 mètres. Il est entouré de
collines boisées où on peut suivre la « cure de terrain »
consistant en montées et descentes convenablement gra-
duées. Le climat est doux.
Parmi les sources en usage pour la boisson, la plus
importante est la Rakoczyquelle, qui donne une eau
froide effervescente, contenant environ 6 pour mille de
chlorure de sodium et de petites quantités de chlorures
de potassium, lithium et magnésium et de carbonates de
fer (0,03 pour mille) et de chaux (1 pour mille). La Pan-
durquelle donne une eau semblable à celle du Rakoczv
— 1^8 —
mais légèrement plus faible. Le Maxbrunnen donne une
eau agréable, faiblement minéralisée, froide et efTerves-
cente. Les trois sources jaillissent très près les unes des
autres dans leKurgarten. Quand on veut obtenir un effet
laxatif plus marqué il faut ajouter aux eaux de Rakoczy et
de Pandur, un produit appelé « eau amèredeKissingen »,
que l'on obtient des sources salées d'après la méthode
de Liebig. Pour le traitement du catarrhe de Testomac
et des intestins, Teau est chauffée avant qu'on ne la
boive, quoique la plus grande partie de Tacide carbo-
nique se dégage pendant le chauffage.
On boit les eaux le matin, avant déjeuner, entre sept
et neuf heures ; mais on prend quelquefois une seconde
dose dans l'après-midi. L"eau de la source voisine de
Bocklet est transportée fraîche à Kissingen chaque jour,
et on peut la prescrire dans les cas où, pour cause d'ané-
mie, il est nécessaire d'employer une eau ferrugineuse,
outre celle de Kissingen; on la prend habituellement plus
tard que les eaux de Rakoczy et de Pandur. On utilise
quelquefois l'eau du Maxbrunnen comme une boisson
agréable et légère à différentes heures de la journée.
Kissingen possède trois établissements de bains : deux
dans la ville et un dans la vallée, près des maisons de
graduation, à 2 kilom. environ vers le nord de la ville :
un petit bateau à vapeur circule entre les deux stations
pendant la saison. Les sources principalement employées
pour les bains sont le Salinen-Sprudel, tout près des
maisons de graduation, et le Schônborn-SprudeI,plus loin,
dans le village de Klosterhausen. La Pandurquelle est
aussi utilisée pour les bains.
On peut prendre différentes espèces de bains : 1** des
bains salins ordinaires à températures variées ; 2° des
bains salins rendus plus stimulants par l'addition d'eaux-
mères de Kissingen : 3° des « bains avec lames (Wellen-
— \±) -
bîïder) ». L'enii est chauffée dans les bains au moyen d'un
serpentin contenant de la vapeur ; cette méthode empêche
le dégagement de l'acide carbonique. Les vagues d'un
bain avec lames sont produites par un jet d'eau poussé au
travers d'une ouverture placée au fond de la baignoire et
communiquent avec un robinet; les bains sont également
pourvus d'une douciie d'eau saline et d'une douche en
arrosoir d'eau ordinaire. Il y a aussi des bains de boue
et des douches ordinaires.
L'acide carbonique provenant de Feau sert à alimenter
des bains de ce gaz ; Tatmosphère d'acide carbonique est
maintenue adhérente au corps de manière cà ce que très
peu de ce gaz, si toutefois il s'en dégage, puisse être ab-
sorbé par inhalation. 11 y a égalemeïit des salles pour
l'inhalation de l'eau sous forme d'un très fin spray ; on
prescrit l'inhalation aux malades atteints de catarrhe des
voies respiratoires ; ces malades peuvent également aspi-
rer l'air au voisinage des bâtiments de graduation.
A Kissingen on traite différentes affections ; les hémor-
rhoïdes et lacotistipation, le catarrhe de l'estomac ou de
l'intestin, avec ou sans tendance à la diarrhée, les affec-
tions goutt^ses et rhumatismales et les troubles nerveux
ronctionMsy^urtout quand ils ont pour point de départ
ranéinieretïa scrofulose. Les bains chauds et les bains de
boue cnauds sont utilisés contre les douleurs névrajgi-
ques./Dans quelques cas d'anémie, principalement avec
tendance à la constipation, les eaux du Rakoczy paraissent
avoirmie action plus salutaire que le fer sous forme mé-
dicamenteuse ou que des eaux ferrugineuses plus actives.
L>fT^mie avec hypertrophie de la rate, consécutive à la
malaria, est quelquefois favorablement modifié.
Quelques éruptions chroniques de la peau sont amé-
liorées, et on traite à Kissingen les mêmes affections de
Tutérus et des annexes qu'à d'autres sources salines et
9
— 130 —
thermales ; dans ces cas il est souvent nécessaire d'ajouter
un traitement local aux pratiques balnéothérapiques. Les
enfants scrofuleux pauvres sont soignés dans un hôpital de
la ville. Il a déjà été question des affections des bronches.
Dans le traitement de la glycosurie, de l'obésité, de la
diathèse urique et des formes légères de néphrite au dé-
but, il importe de régler avec soin le traitement, et, dans
ces cas, il est parfois avantageux pour le malade d'être
traité, non dans un hôtel, mais dans une maison de santé
sous la direction immédiate d'un médecin résidant. La
saison dure de mai à la fin de septembre. On envoie quel-
quefois les malades après la cure aux eaux ferrugineuses
voisines de Bocklet ou Bruckenau ; mais en ce qui con-
cerne les cures complémentaires nous renvoyons le lecteur
à la page 66.
Accès : par Francfort, Wûrzburg et Schweinfurth.
L'installation est très bonne.
Badeii ou Baden-Baden (Grand-Duché de Bade).
—- Baden-Baden, ainsi appelé pour le distinguer de Ba-
den en Suisse et deBaden près Vienne en Autriche, était
déjà connu des Romains sous le nom de Civitas Aurélia
Aquensis. Il est placé à une altitude d'environ 200 mè-
tres, dans un site presque unique pour ses beautés natu-
relles, dans la vallée d'Oos, qui se termine à la plaine
fertile du Rhin. Quoique non complètement abrité du
Nord, son climat est doux ; le printemps est précoce et
Tété est prolongé.
Il y a plus de vingt sources thermales différentes ; les
eaux ont exactement les mêmes principes minéraux et
leur température varie de 51*^ à 6o° G.
La HauptstoUenquelle est une des plus employées
pour la boisson et contient 2 pour mille de chlorure de
sodium, 0,5 pour mille de chlorure de lithium et des tra-
— 131 —
ces d'arsenic, 0,0007 pour mille d'arséniate de calcium.
La il llii ne exerce, dit-on, une action thérapeutique spé-
ciale sur la goutte, et l'arsenic sur les affections de la
peau ; mais il est probablement plus rationnel de regarder
les eaux de Baden comme des eaux thermales chlorurées
simples qui, en raison de leur faible minéralisation,
se rapprochent du groupe des eaux thermales indiffé-
rentes. Si on désire une action laxative on peut ajouter
à l'eau de Baden des sels de Garisbad, de Marienbad ou
de Kissingen.
Les eaux sont très employées en boisson, mais surtout
sous forme de bains. Le Friedrichs-Bad et le Kaiserin-
Augusta-Bad (ce dernier pour les dames seulement) comp-
tent parmi les établissements de bains élégants, sinon les
plus élégants de l'Europe. Il y a différentes espèces de
bains : bains thermaux ordinaires, toniques par l'addi-
tion des sels, si c'est nécessaire ; les bains dits « thermes
sylvestres » c'est-à-dire avec fond de sable (sandy floor),
comme à Wildbad, dans lesquels l'eau thermale coule
continuellement pour imiter un bain pris à une fontaine
naturelle thermale ; des bains d'air chaud et de vapeur
(on emploie l'eau thermale naturelle pour les bains de
vapeur) ; toute espèce de douches et de bains électri-
ques. Au Friedrichs-Bad il y a tous les appareils méca-
niques de Zander pour la « gymnastique suédoise ». Il
existe également un établissement contenant des salles
pour l'air comprimé. On installera aussi prochainement
à Baden des bains de boue d'après le procédé utilisé à
Franzensbad.
Les indications de Baden-Baden sont : la goutte chro-
nique et les affections rhumatismales chez les sujets dé-
licats ; les lésions des os et des articulations, les affec-
tions chroniques de la peau, etc., dans lesquelles on
emploie les bains chauds ordinaires ; les affections catar-
— 13i2 —
rhales et nerveuses des organes digestifs chez les person-
nes délicates pour lesquelles les eaux plus actives de
Karlsbad, etc., sont contr'indiquées. Pour les convales-
cents, la cachexie malarique, l'emphysème, et le ca-
tarrhe chronique des organes respiratoires, le climat
semble favorable. Pour l'emphysème et la bronchite chro-
nique remploi de salles contenant de l'air comprimé a,
dit-on, une influence salutaire.
Les promenades environnantes conviennent surtout
comme cure de terrain pour les personnes dont le cœur
est faible par suite d'obésité, etc. Dans les jours les
plus chauds on peut toujours choisir des lieux de prome-
nade frais dans les épaisses forêts de pins ; pour les
malades qui sont en état de faire des excursions de quel-
ques heures de durée les ruines du vieux château de
Baden, les rochers de porphyre, situés dans le voisinage,
les ruines d'Ebersteinburg, le château d'Eberstein, et
Yburg sont au nombre des sites environnants qu'on peut
visiter.
Toutefois à cause de la beauté de la ville elle-même,
de ses jolies villas et de ses hôtels confortables, du ma-
gnifique paysage environnant, des innombrables excur-
sions et des amusements qu'il offre au monde fashiona-
ble, Baden doit nécessairement attirer plus de visiteurs
ordinaires que de malades. La saison principale est du
!*'•'■ mai à la fin d'octobre; il y a une saison d'hiver. Les
malades qui ne supportent pas la chaleur doivent éviter
Baden entre le commencement de juillet et le milieu
d'août. Baden est une station intermédiaire pour ceux
qui passent l'hiver dans le midi de l'Europe et ceux
qui retournent des régions chaudes dans leurs pays
froids.
Accès : via Strasbourg.
Installation : bonne. Outre des hôtels et des pensions,
— 133 —
il y a deux ou trois sanatoria privés, où les malades restent
sous la surveillance directe du médecin.
Woodhnli (Angleterre, comté de Lincoln). —
Woodliall, connu par ses eaux chlorurées contenant de
petites quantités de bromures etd'iodures, se trouve dans
une contrée plate, à une altitude d'environ 15 mètres, sur
les bords de marais. A cause du sol plat du pays, la brise
de mer s'y fait sentir et les pins écossais des environs con-
tribuent à la salubrité du climat. En 1891 le professeur
Frankland trouva que Teau de Woodhall ne renfermait
pas d'iode libre, mais de faibles proportions d'iodures et
de bromures. On n'a pas démontré, croyons-nous, que ces
sels soient absorbés par la peau, quoique de faibles quan-
tités puissent sans doute être résorbées quand les eaux
sont employées sous forme de douches vaginales, etc. De
l'analyse faite en 1891 par le professeur Frankland il
ressort que l'eau de Woodhall contient 19,5 pour mille
de chlorure de sodium, 1,27 pour mille de chlorure de
calcium, 1,14 pour mille de chlorure de magnésium, 0,4
pour mille de bromure de sodium, 9,02 pour mille de
bromure de potassium, et seulement 0,0075 pour mille
d'iodure de potassium.
Au nombre des maladies traitées à Woodhall il faut
signaler les affections rhumatismales et goutteuses, le
catarrhe des voies respiratoires et digestives, et l'état bi-
lieux; la scrofule et le rachitisme, la leucorrhée et quel-
ques affections de la peau. Le D' Williams trouve l'eau
utile dans les cas de tumeurs fibreuses de Tutérus, ce
qui concorde avec les résultats qu'on a indiqués pour
Kreuznach. On peut avec de l'eau mère préparée avec
Teau de W^oodhall augmenter l'action des bains. Les
eaux sont également utilisées en inhalation dans les ca-
tarrhes chroniques du nez, du pharynx et du larynx.
— 134 —
Accès : de Londres (King's Cross station) environ qua-
tre heures.
Installation : bonne.
Asliby eïe 1» Zouche (Angleterre, comté de Leices-
ter). — Les eaux minérales de cette source (altitude
122 mètres) ont été découvertes en 1805, pendant qu'on
travaillait dans les mines de charbon à une profondeur de
215 mètres. Leur température naturelle est de 16"* G.
et d'après l'analyse du D'" B.H. Paul elles renferment
18,7 pour mille de chlorure de sodium, 2,2 pour
mille de chlorure de calcium, 1,6 pour mille de chlo-
rure de magnésium, 2,5 pour mille de sulfate de cal-
cium, et 0,08 pour mille de carbonate de fer. Elles
sont utilisées pour donner des bains d'eau saline concen-
trée (beaucoup plus faibles que ceux de Droitwich et
Nantwich) à des températures variables.
On emploie les bains dans le rhumatisme musculaire,
le rhumatisme chronique, la goutte, ainsi que dans la
scrofule. Par suite de la présence du carbonate de fer
dans les eaux on peut les prescrire en boisson dans cer-
tains états de débilité. Le sel aggraverait probablement
les maladies de la peau de nature inflammatoire.
Accès : de Londres (station de St-Pancras) en trois heu-
res environ.
Installation : bonne.
Malveni (Angleterre, comté de Worcester) est ali-
menté par de l'eau saline concentrée venant de Droitwich.
Les sources de Malvern (spécialement celles de Ste-Anne)
sont employées pour fabriquer des eaux de table gazeu-
ses); elles étaient autrefois célèbres parce qu'on leur sup-
posait une action salutaire spéciale, due en partie à la
pureté de l'eau mais aussi à l'air excellent qu'on y respire
et aussi peut-être à la foi. Le Grand Malvern est situé
- 185 -
sur les pentes orientales des collines de Malvern, à envi-
ron 160 mètres d'altitude. Les sources de Malvern et le
Petit Malvern se trouvent respectivement à 3 kil. et
4 kil. environ au sud du Grand Malvern.
]Vant%ileli (Angleterre, Ghesbire). — Nantwich (alti-
tude environ 36 m.) est situé dans une réîïion atrréable,
bien boisée. Selon l'analyse de Frankland les eaux ren-
ferment environ 31 pour cent de chlorure de sodium, 2,2
pour mille de chlorure de magnésium, 1,9 pour mille
de chlorure de potassium, 6, 5 pour mille de sulfate de
calcium, et 3,0 pour mille de sulfate de sodium.
Les bains d'eau saline concentrée ont été ouverts en
1883 et ressemblent à ceux de Droitwich, mais les bains
sont chauffés avec de la vapeur au lieu d'eau chaude, et
sont par conséquent moins dilués que ceux de Droitwich.
Le lumbago et le rhumatisme musculaire sont traités
avec succès. Il faut choisir de préférence les mois d'été.
Accès : de Londres (Euston station) environ 4 heures.
Installation : satisfaisante.
Les bains d'eau saline concentrée de Stafford (altitude
environ 73 mètres) sont semblables à ceux de Droitwich.
A Saltburn-by-the-sea , dans le comté d'York, on em-
ploie des bains d'eau saline concentrée provenant de la
source saline de MidcUesborough. A Middlewic/i, dans le
Gheshire, il y a des bains d^eau saline concentrée. Gitons
encore parmi les eaux chlorurées en Angleterre celles de
Filey, près Scarborough, Thorpe Arch (Boston) dans le
comté d'York, et Admaston, sous le Wrekin dans le comté
de Shrop.
Hnrrogate (Angleterre). — On peut classer quel-
ques-unes des sources d'Harrogate dans le groupe chlo-
ruré aussi bien que dans le groupe sulfureux.
Ilaiifiriiidofi et Buiuii (pays de Galles, comté de
— 436 —
Radnor). — Ces eaux sont décrites parmi les sources sul-
fureuses.
Ilaiigammapcli (pays de Galles, comté de Breck-
nock). — Cette source (altitude environ 180 mètres)
possède des eaux chlorurées contenant des chlorures
de calcium, de magnésium et de barium. L'analyse du
Dr Dupré montre qu'elles renferment environ 2,6 pour
mille de chlorure de sodium, l,2pourmillede chlorure
de calcium, 0,3 pour mille de chlorure de magnésium,
et 0,096 pour mille de chlorure de barium.
Ilangammarch est situé au pied méridional d'une chaîne
de collines, dans une vallée spacieuse, mais assez abritée
au nord et à l'est. L'air est très fortifiant pour les ma-
lades atteints de surmenage intellectuel. Les eaux sont
employées à l'extérieur et en boisson et elles peuvent
être utiles dans quelques cas de dyspepsie, de goutte
chronique et de rhumatisme, principalement dans les cas
où il faut éviter l'amaigrissement.
Le chlorure de calcium a quelque réputation pour le
tra itement des affections chroniques des ganglions, tandis
que le chlorure de barium, le principe spécial des eaux,
fortifie, dit-on. les contractions du cœur tout en réduisant
leur fréquence. On a adopté à Ilangammarch un système
de traitement des affections du cœur d'après le modèle
de Schott, à Nauheim. On emploie les bains carbonates
du D' Ernest Sandon, de Hambourg.
Les eaux de Ilangammarch sont exportées à l'état na-
turel et après addition artificielle d'acide carbonique.
Sous cette dernière forme elles constituent une agréable
boisson de table.
Accès : de Londres (Euston station) environ sept heures.
Installation : bonne.
Bpidge-ol-All«ii, Aîrtlirîe ( Ecosse, comté de
/
Stirling). Cette source (altitude environ 12 mètres) est
située sur l'Allan, au pied sud-ouest des collines Ochil, à
4 kilomètres environ au nord de Stii'ling avec lequel elle
communique par chemin de fer et tramway. Sa source
chlorurée contient environ 5,4 pour mille de chlorure de
sodium, 4,4 pour mille de chlorure de calcium et 0,5 pour
mille de sulfate de calcinm.
Elle est dans une position abritée; c'est une station
très fréquentée par les habitants d'Edimbourg. La dose
ordinaire des eaux est de trois grands verres avant le
déjeuner. Elles sont chauffées artificiellement avant d'ê-
tre prises en boisson et sont, dit-on, apéritives. Les eaux
ont une réputation dans le traitement des troubles dyspep-
tiques, dont quelques-uns, selon le D'" Macpherson, sont
dus aux abus du wiskv et du ffruau d'avoine.
Iiiaerleitlien (Ecosse, Peebles), sur la rivière Tweed,
environ 10 kilom. de Peebles, a des eaux similaires.
Les eaux chlorurées des Bridge-of-Earn [Pitkeathly) si-
tuées sur l'Earn (altitude environ 9 mètres) dans une
région pittoresque, à 2 kilomètres 5 de Perth, renferment
de Facide carbonique libre. L'eau de Pitkeathly et l'eau
lithinée de Pitkeathly sont des eaux préparées par les
propriétaires de la source ; elles se vendent en bouteilles.
jfloBBdorf, dans le grand-duché de Luxembourg (al-
titude 210 mètres), possède une eau chlorurée (tempéra-
ture 25^G.) qui, outre 8,7 pour mille de chlorure de so-
dium, contient 3,1 de bromure de magnésium. Les eaux
sont utilisées en boisson, bains et inhalation.
Oeynliausen, ou Rehiiie-Oeynliatiseii (Allema-
gne,Westphalie). — La ville est située dans une vaste vallée
fertile (altitude 70 mètres) sur la Werra, avant sa jonction
avec le Weser ; de Hanovre il faut par le chemin de fer
«nviron trois quarts d'heure et de Cologne 4 h. 1/2.
- 138 —
Oeynhausen, la partie nouvelle de la ville, est le nom
sous lequel la station est maintenant le mieux connue.
Le climat est frais et doux.
Les principaux agents médicamenteux sont trois sour-
ces chlorurées, appelées Bohrloch I, Bohrloch II et Bohr-
loch III, très riches en acide carbonique, avec une tem-
pérature de 25° à 33"C, contenant, suivant le professeur
Finkener, 31 à 34 pour mille de chlorure de sodium.
Bohrloch n° I (température 27° G.) renferme environ 32
pour mille de chlorure de sodium, et 3 pour mille de sul-
fate de sodium et de calcium, et environ 1.000 volumes
pour mille d'acide carbonique. Les sources de Bûlow
(Bûlow-Brunnen) fournissent des eaux chlorurées froides
contenant de 34 à 80 pour mille de chlorure de sodium. Les
installations pour les bains sont excellentes: en mélangeant
les diverses eaux et en les chauffant, si cela est nécessaire,
on peut donner les bains à des températures différentes et
à un degré variable de concentration de sel et de gaz.
L'action des eaux d'Oeynhausen ressemble tellement à
celle de Nauheim qu'il n'est pas nécessaire de répéter ce
que nous avons déjcà dit en parlant de cette dernière sour-
ce. Quant au traitement spécial des affections du cœur,
Nauheim est beaucoup plus connu en Angleterre que
Oeynhausen. Mais grâce aux travaux spéciaux de ses mé-
decins (J. Braun, L. Lehmann (1), etc.) Oeynhausen a
acquis une réputation considérable dans le traitement des
affections nerveuses justiciables du traitement thermal. La
principale saison est du 15 mai à la fin de septembre;
mais il y a également une saison d'hiver.
Soden dans le Taunus (Allemagne,province prussienne
de Hesse-Nassau). — Soden est situé à une altitude d'en-
(1) V. Die chronischen ycurosen als klinische Objecte in Oeyn-
hausen. Bonn, 1880,
— 139 —
viron 137 mètres, à Fouesl de Francfort-sur-Ie-Mein, juste
au pied des montagnes du Taunus,qui l'abritent du côté du
nord. Le climat est doux et égal. Il y a vingt-quatre sour-
ces chlorurées différentes désignées par des chiffres comme
celles de Nauheim ; elles varient suivant la proportion de
chlorure de sodium (2, 4 à 15 pour mille), et leur tem-
pérature (de 11° à 30° G.); quelques-unes, comme celle du
Ghampagner-Brunnen (6,5 pour mille de chlorure de
sodium), sont très riches en acide carbonique ; le Sool-
Brunnen contient 14,2 pour mille de chlorure de sodium
et comparativement peu d'acide carbonique. Ces sources
et celles du Warm-Brunnen et du Milch-Brunnen (3 et 2
pour mille de chlorure de sodium) sont plus employées
en boisson. Quelques-unes des sources renferment une
proportion appréciable de fer ; le Soolensprudel (tempé-
rature 30" G.), utilisé pour les bains salés chauds, est
riche en acide carbonique (1525 pour mille volumes), et
aune légère odeur d'hydrogène sulfuré. L'établissement
de bains est bien aménagé pour les bains salins et les bains
salins gazeux; il y a des salles d'inhalation d'après les sys-
tèmes Schnitzler et Wassmuth pour les malades atteints de
laryngite et de bronchite chroniques. A vingt minutes de
distance de Soden se trouve la source ferrugineuse gazeuse
de Neuenhain (0,04 pour mille de bicarbonate de fer).
L'établissement est surtout fréquenté par des Allemands
atteints d'affections catarrhales chroniques des voies res-
piratoires et d'emphysème. Les autres malades sont des
enfants scrofuleux et des personnes atteintes de symptô-
mes dyspeptiques d'origine catarrhale. On n'y traite pas
spécialement, comme à Nauheim, les affections du cœur.
La saison est de mai à la fin de septembre.
Soden est séparé de Francfort par un trajet d'une demi-
heure en chemin de fer.
L'installation est satisfaisante.
— 140 —
Les eaux chlorurées gazeuses thermales de Hamm^Kœ-
nisghorn, et Werne, en Westphalie ont une action sembla-
ble à celle deNauheim, d'Oeynhausen et de Soden.
SalzseliSirf (Prusse, province de Hesse-Nassau), sta-
tion du chemin de fer entre Fulda et Giessen, est situé
à une altitude de 250 mètres. dans une vallée agréable, au
nord du Yogelsberg. La source chlorurée Bonifacius-
Brunnen, utilisée pour la boisson et les bains, contient
10 pour mille de chlorure de sodium, 0,21 pour mille
de chlorure de lithium, et 0,003 pour mille d'iodure de
magnésium avec une bonne proportion d'acide carboni-
que. On a attaché quelque importance à la lithine et à
l'iode de cette eau dans le traitement de la goutte, du
rhumatisme chronique et de la diathèse urique.LeTempel-
Brunnen contient moins de lithine, et le Schwefel-Brun-
nen renferme du gaz hydrogène sulfuré; tandis que le
Kinder-Brunnen, avec seulement 4,3 pour mille de chlo-
rure de sodium, renferme 0,6 pour mille de carbonate de
calcium, et 0,76 pour mille de sulfate de calcium.
L'eau ofazeuse chlorurée sulfatée du villas^e voisin de
Grossenlueder (contenant 13,4 pour mille de chlorure de
sodium, 1,3 pour mille de sulfate de magnésium, et 0,04
pour mille de carbonate de fer) est utilisée en raison de
son. action laxative.
HietlricU (Prusse, province de Hesse-Nassau) près
Eltville, sur le Rhin, au pied des montagnes du Taunus,
possède un sanatorium, et le Kiedricher Sprudel — une
source chlorurée qui, avec 6,7 pour mille de chlorure de
sodium, contient 0,3 de chlorure de potassium, 0,73 de
chlorure de calcium, et 0,06 de chlorure de lithium. On
a attribué quelque importance i\ la présence du chlorure
de lithium dans cette eau.
Sclmialkalden (Prusse, province de Hesse-Nassau)
— 141 —
est situé à une altitude de ^95 mètres sur le versant sud-
ouest de la forêt deThuringe ; c'est le terminus d'un em-
branchement partant de la Verra, du chemin de fer de
Wernshausen. L'eau chlorurée calcique (température
17o C.) contient 9,2 pour mille de chlorure de sodium et
environ 3 pour mille de sulfate de calcium. Les prome-
nades dans les forêts voisines pourraient être utilisées
comme cure de terrain.
Aaclieii ou Aîx-la -Chapelle dans la Prusse rhé-
nane. — Cette source a été décrite parmi les eaux sul-
fureuses : mais on pourrait également la classer parmi
les eaux chlorurées thermales.
Iflunster-am-Stein (Prusse rhénane) est situé à une
altitude de 115 mètres, à environ 2 kilom. de Kreuznach
en remontant la vallée de la Nahe. Les eaux sont sem-
blables à celles de Kreuznach : leur action est identique.
L'installation est bonne bien que l'organisation soit
un peu plus simple qu'à Kreuznach.
Pyrmoiit (Allemagne, principauté de Waldeck-Pyr-
mont) possède des eaux chlorurées avec 7 à 32 pour mille
de chlorure de sodium. (Y. le chapitre des eaux ferrugi-
neuses.)
Arnstadt (Thuringe, principauté de Schwarzburg-
Sonderhaiisen) est un séjour d'été dans une localité abritée
sur la lisière septentrionale de la forêt de Thuringe (al-
titude 280 mètres) . Il y a des eaux très chlorurées (26 1/2
pour cent) utilisées pour des bains d'eau saline concentrée
et la Riedquelle, source légèrement chlorurée '3,8 pour
mille de chlorure de sodium) employée pour la boisson.
Les affections traitées ici sont le rachitisme, la scrofule,
diverses affections pelviennes chez la femme, etc. La sai-
son est d'avril à la fin de septembre.
— 142 —
FrankeBiha^usen (Thuringe, principauté de Schwarz-
burg-Rudolstadtl est situé à une altitude de 112 mètres, sur
le versant méridional des KytThaûser, à un peu plus de
14 kilom. de la station d'Artern. Il y a une eau saline
concentrée froide à 25 pour cent servant pour les bains,
ou, sous une forme diluée, pour la boisson. Il existe un
établissement pour le traitement des enfants scrofuleux.
liœstrîtzdans la principauté de Reuss (altitude envi-
ron 170 mètres) est agréablement situé dans l'Elsterthal;
c'est une station du chemin de fer. L'eau saline concentrée
employée pour les bains salés contient 22 pour cent de
chlorure de sodium. On donne également des bains de
sable chaud.
Saiztiaiisen (Grand-Duché de Hesse) est situé à une
altitude de 143 mètres au pied sud du Vogelsberg, à 2 ki-
lom. environ de la station de Nidda. Parmi ses eaux
chlorurées faibles la plus forte a environ 1 pour cent de
chlorure de sodium, 5 pour mille de chlorure de magné-
sium, 0,07 pour mille d'iodure de sodium, et une propor-
tion modérée d'acide carbonique libre. L'eau est utilisée
pour la boisson; pour les bains on emploie une eau con-
centrée ; on la rend plus active par l'addition d'eau mère
de Kreuznach ou de Nauheim. Il y a également une source
sulfureuse et une source ferrugineuse.
Salzuflen ou Salziifflen (principauté de Lippe-Det-
mold), station sur le chemin de fer entre Herford et Det-
mold, possède une eau chlorurée renfermant 4 à 9 pour
cent de chlorure de sodium. Il y a des maisons degradua-
tion dans le voisinage.
Salzungeii (Allemagne, Duché de Saxe-Meiningen) est
situé dans la belle vallée de la Verra, sur le versant sud-
ouest de la forêt de Thuringe, à environ 240 mètres d'alti-
— 143 —
tude. Ses eaux chlorurées varient en force de 3 à 25 pour
cent. Les bains sontd'ordinaire préparés avec une eau chlo-
rurée de 3 à 6 pour cent, mais on peut les rendre plus actifs
par Taddition d'eaux mères de Salzungen qui contiennent,
outre un total de 55 pour cent de matières solides, environ
47 pour cent de chlorure de magnésium, 2,5 pour mille
de bromure de magnésium, et 1,3 pour mille d'iodure de
magnésium. On peut également donner des douches, des
bains de boue etc., et il y a des installations poui- le trai-
tement par inhalation. La station est entre Eisemach et
Meiningen (saison du 15 mai à la fin de septembre).
Suiza (Thuringe, Grand -Duché de Saxe-Weimar)
possède des eaux chlorurées ayant une minéralisation
totale de 5,3 à 14,5 pour cent et contenant de petites
quantités d'iode, de brome et de fer. La localité, com-
prenant la ville, le village et des fabriques de sel est située
entre Weimar et Naumburg, sur l'Ilm, à une altitude de
146 mètres.
:nfîederbronii (Alsace). — La principale source
alsacienne (altitude 189 mètres) est située sur le versant
des montagnes des Vosges, sur le chemin de fer de
Haguenau à Saarguemines.La principale source chlorurée
contient environ 3 pour mille de chlorure de sodium,
0,6 pour mille de chlorure de magnésium, et, 0,01
pour mille de bicarbonate de fer (température 17° G.).
Les eaux sont principalement utilisées en boisson dans la
dyspepsie et le catarrhe des intestins ; autrefois elles
étaient surtout employées en bains prolongés.
Rothenfelde est un bain salé en Hanovre, situé à
une altitude de 110 mètres, sur le versant méridional de
la chaîne des monts Osning. L'eau chlorurée renferme
un total de 67 pour mille d'éléments solides, dont 56 pour
mille de chlorure de sodium ; le reste consiste en chlo-
— 144 —
rurede magnésium, bicarbonate de calcium, etc. On uti-
lise également une eau saline concentrée, une eau mère,
et des sels résultant de l'évaporation, et une eau faible-
ment chlorurée pour la boisson. L"eau mère contient 12,6
pour mille de bromure de magnésium. La station se trouve
entre Brackwede et Osnabrûck.
«lulîusliali et Harzbiirg (Duché de Brunswick,
altitude 260 mètres) est situé immédiatement au-des-
sous duBurgberg. Les sources chlorurées froides (il y en
a deux) contiennent entre 6 et 7 pour cent de chlo-
rure de sodium.
Ces deux localités sont très fréquentées par les habi-
tants de l'Allemagne du Nord comme sanatoria d'été, en
raison de leur belle situation et des nombreuses excur-
sions que Ton peut faire dans les montagnes du Harz.
Rolberg ou Colberg (Poméranie), sur la mer Bal-
tique, possède, outre ses bains de mer, des eaux chlorurées
contenant 2,1 à 5,1 pour cent de chlorure de sodium, 0,6
à 1,8 pour mille de chlorure de magnésium et l,o à 4,4
pour mille de chlorure de calcium. Il existe des sanato-
ria pour le traitement des enfants scrofuleux, etc.
Ino¥vrazlaw (Prusse, province de Posen") est une
station de chemin de fer à une heure de distance de
Bromberg. D'après une analyse de 1873 ses ((Bassinsoole »
renferment 30,6 pour cent de chlorure de sodium et peu-
vent par conséquent être comparées sous le rapport de
la concentration aux eaux salines concentrées de Droit-
wich et de Rheinfelden.
Wittekind (Prusse , province de Saxe , altitude
61 mètres] est situé à 2 kilom. de Halle sur la Saale.
Il possède une eau chlorurée (3 1/2 pour cent) qui est
— 145 -
mélangée avec de l'eau gazeuse pour la boisson et dont
Faction peut être augmentée avec de Teau mère, ou du
sel pour faire des bains. Le sel qu'on emploie pour les
bains est extrait de ces eaux et contient 239 pour mille de
chlorure de calcium, 0,45 pour mille d'iodure d'alumi-
nium et 14,7 pour mille de bromures.
Elitien ou Alteii Salza, dans la province prussienne
de Saxe (altitude 4o mètres), est situé près de Gross
Salza, sur le chemin de fer à 40 minutes de Maç^deburs:.
C'est dit-on le plus ancien bain salin d'Allemagne et il
possède entr'autres sources la Victoriaquelle (26 pour
mille de chlorure de sodium), utilisée pour la boisson, et
une source employée pour les bains contenant environ
5 pour cent de chlorure de sodium et 0,6 pour mille de
bromure de magnésium.
Kœ^en (province prussienne de Saxe) , bain salin
dans la vallée de la Salle, à une altitude de 112 mè-
tres, près Naumburg, possède une eau saline concentrée à
5 pour cent (température 18^ 60 G.) et un sanatorium
pour les enfants scrofuleux de Berlin.
JVeifl-Ragoczi ou Bad Ragoczî (provinceprussien-
ne de Saxe j, qui tire son nom de la fameuse source de Kis-
singen, est à une heure de la station de Halle, sur la
Saale, et possède des sources chlorurées contenant de
petites proportions (un peu au-dessus de 1 pour cent) de
chlorure de sodium et beaucoup d"azote. Les eaux sont
utilisées en boisson et en bains, ec Tazote est employé
en inhalation.
Tliale (altitude 223 mètres) dans la province prus-
sienne de Saxe, est situé au-dessous de la Rosstrappe à
l'entrée de la belle vallée de Bode, dans les montagnes du
Harz inférieur. Le Hubertîisbad\o'is'in, sur une île dans le
10
— 146 —
Bode, est alimenté par l'Hubertusbrunnen avec une
eau chlorurée contenant 14,3 pour mille de chlorure de
sodium, et 10,7 pour mille de chlorure de calcium. La
station de Thaïe est le terminus de la ligne de Quedlin-
burg.
«iirrheim (Grand-Duché de Bade), dans la Forêt
noire, à une altitude de 700 mètres, à une demi-heure en
voiture de la station de Marbach, possède une eau saline
concentrée à 26 pour cent, utilisée pour les bains. C'est
une station d'été, avec un hôpital, l'Amélie-Bad, pour les
enfants scrofuleux, etc.
Canstatt (Cannstatt) et Berg, près Stuttgart, Wur-
temberg. — Ces villes se touchent et communiquent par
un tramway avec Stuttgart, dont elles forment réellement
le faubourg nord-est. Il y a plusieurs sources, dont les
plus employées sont le Wilhelms-Brunnen au Kursaal,
le Sprudel et Tlnselquelle, situés entre Berg et Cans-
tatt sur une petite île du Neckar. Les sources fournissent
des eaux chlorurées terreuses tièdes assez riches en acide
carbonique (environ 2 pourmillede chlorure de sodium)
qu'on peut utiliser pour la boisson et les bains dans les
affections catarrhales des organes digestifs et respiratoi-
res.
Le climat doux, abrité, et le site sont d'un grand se-
cours dans quelques cas, mais malheureusement pour son
utilité à titre de station d'eau minérale, Ganstatt prend de
plus en plus le caractère du faubourg industriel d'une
grande ville.
On peut augmenter l'action laxative de l'eau en ajou-
tant, si c'est nécessaire, du sel de Karlsbad; pour le bain
on chauffe les eaux à une température convenable. La sai-
son est du commencement de mai au milieu d'octobre.
Hall, en Wurtemberg (Hall dans la Souabe) est
— 147 —
silué à une altitude d'environ 300 mètres et possède une
eau clilorurée sodique qui, par l'addition de sel concen-
tré ou d'eau mère, peut être utilisée pour des bains sa-
lins de concentration variable. Il y a aussi une source
sulfureuse faible. La saison commence le l^"" mai et finit
le l^' octobre.
Jaxtfeld. ou Jagstfeld, dans le ^^'iirtemberg (alti-
tude 137 mètres) est situé à la jonction de la Jagst et du
Neckar, à 9 kilom. de la station de Heilbronn. Il possède
une eau saline concentrée à 26 pour cent, utilisée pour
les bains, et un établissement (Bethesda) pour les enfants
faibles.
Rcichenhall, dans les Alpes Bavaroises, près de la
frontière autrichienne, est situé dans une vallée bien
abritée, à environ 475 mètres d'altitude. C'est le terminus
d'un embranchement sur la ligne de Munich à Salzburg.
Parmi les vingt sources chlorurées TEdelquelle (22
pourcent de chlorure de sodiumjet la Karl-Theodorquelle
sont les plus importantes ; on mélange leurs eaux pour
les bains; on peut les rendre plus actifspar l'addition de
l'eau mère de Reichenhall, riche en chlorure de magné-
sium. On étend Teau qui sert à la boisson. On prépare
artificiellement une eau laxative avec l'eau mère. Pour
les inhalations on se sert des bâtiments de graduation avec
le spray d'eau minérale d'une fontaine voisine ; il y a
aussi des salles d'inhalation où l'eau est finement pulvé-
risée.Il existe des installations pour l'inhalation de l'air
comprimé dans les cas d"emphysème.
On traite à Reichenhall la scrofule, le rachitisme et le
catarrhe chronique des voies respiratoires. Il y a des
promenades pour la cure de terrain, d'après les théories
d'OErteKdans les cas d'infiltration graisseuse du cœur,etc.
La saison est du milieu de mai à la fin de septembre.
— 148 —
Accès: via Munich et Freilassing, 4 heures de Mu-
nich.
Installation : bonne.
Berclitesgaden, dans la Haute-Bavière, près la
frontière du Tyrol, est un sanatorium d'été, bien situé
sur le versant méridional de l'Untersberg, à une altitude
d'environ o7o mètres et possédant des eaux salines con-
centrées à 26 1/2 pour cent. Le climat, ainsi que les
bains d'eaux salines concentrées, peuvent être utiles dans
le traitement du rachitisme et de la scrofule. En raison
surtout de son site, cette station est utilisée dans le traile^
ment des affections chroniques des voies respiratoires, ou
pour compléter par le repos une cure de Karlsbad ou de
Marienbad, etc. Berchtesgaden est une jolie station, mais
elle est beaucoup trop encaissée par les montagnes pour
qu'on puisse dire que l'air y est tonique. La saison est du
milieu de mai au milieu d'octobre.
RosenheiBn (altitude 497 mètres) dans la Haute-Ba-
vière, à la jonction de la Mangfall avec l'Inn, station du
chemin de fer de Munich à Salzburgetinnsbruck, est un
bain salin. On emploie pour les bains un mélange d'eaux
salines concentrées de Reichenhall et de Berchtesgaden
(le mélange constitue une eau saline concentrée environ
à 24 pour cent). Il y a aussi une source ferrugineuse
faible.
Diirklaeiin (altitude 115 mètres), dans la Bavière
Rhénane, est situé à l'entrée de la vallée d'Isenach, à la
base occidentale des montagnes du Hardt. Ses eaux chlo-
rurées, qui sont principalement utilisées en bains, con-
tiennent 3/4 à 2 pour cent de chlorure de sodium. Les
eaux minérales de Durkheim ont un intérêt historique ;
on y a trouvé pour la première fois le césium et le rubi-
dium, bien entendu en très minime quantité.
— U9 —
Ileilbrunn, en Bavière, est un village situé à une
altitude de 797 mètres, à i h. 1/2 de la station de Tôlz.
L'Adelheidsquelle donne une eau chlorurée froide avec
4, 9 pour mille de chlorure de sodium, 0,9 pour mille de
bicarbonate de sodium, 0,05 pour mille de bromure de
sodium, et 0,03 pour mille d'iodure de sodium. Parmi les
eaux chlorurées allemandes elle est la plus riche en brome
et en iode ; on ne sait pas si ces substances s'y trouvent
en quantité suffisante pour exercer un effet thérapeutique
marqué quelconque.
ILre^Btli (Bavière) possède des bains d'eau saline
concentrée dont la source est assez éloignée ; mais il est
certain que le climat, dû à sa position dans les montagnes
de la Bavière, à 821 mètres d'altitude, a une grande va-
leur dans le traitement de la scrofule, de la convales-
cence des maladies graves, de l'anémie, etc. Kreuth
est situé dans une position abritée, au centre d'un beau
paysage de montagnes boisées, entre le Tegernsee et
l'Achensee, à 2 h. 1/2 de la station de Gmund-am-Teger-
nsee. La Kreuzquelle, eau terreuse froide, faiblement
minéralisée, contenant une petite quantité d'hydrogène
sulfuré, est utilisée en boisson et en bains. La saison est du
i^^ juin au 15 septembre.
Alblîng, dans lesHighlands Bavarois, est situé à une
altitude d'environ 520 mètres et possède un bain salin
alimenté par Teau saline concentrée de Rosenheim, et
deux sources légèrement terreuses et ferrugineuses. On
emploie des bains de boue, préparés avec l'eau saline
concentrée et les eaux mères dans le traitement de la
scrofule, des inflammations chroniques de la cavité pel-
vienne et des articulations. En raison de son site et de
son altitude, l'air se rafraîchit très rapidement au cré-
puscule, et les malades doivent prendre des précautions.
— 150 —
Aibling est une station du chemin de fer de Munich à
Salzburg.
Trauiisteiu (Haute-Bavière), altitude 596 mètres,
station sur le chemin de fer entre Rosenheim et Salzburg,
possède des bains d'eau saline concentrée pour lesquels
on emploie de l'eau saline concentrée de Reichenhall et
de Berchtesgaden.
Parmi les eaux chlorurées allemandes, contenant moins
de lo pour mille de chlorure de sodium, il faut en-
core mentionner les eaux suivantes :
Sulzhrunn (dans la Haute-Bavière), près le village de
Sulzberg, à une altitude de 874 mètres (quelques sources
contiennent environ 2 pour mille de chlorure de sodium
et 0,015 d'iodure de magnésium) ; Sulzhad et Kestenholz
(en irsiiiCdiis Chdtenois, en Alsace, contiennent environ 32
pour mille de chlorure de sodi um dans leurs eaux) ; G«/i^er5-
heim, dans le duché de Brunswick (eaux contenant jusqu'à
13,7 pour mille de chlorure de sodium); Sodenthal on
Soden dans la vallée de Spessart, en Bavière (les eaux ren-
fermant 9,4 à 13,8 pour mille de chlorure.de sodium et
une petite proportion de bromure et d'iodure de magné-
sium) ; Neuhaus en Bavière, au pied du Salzburg, dans la
vallée de la Saale (14,7 pour mille de chlorure de sodium);
et Kônigsdorff-Jastrzemb, dans la Silésie prussienne (en-
viron 11 pour mille de chlorure de sodium, avec une pe-
tite quantité de bromure et d'iodure de magnésium).
Parmi les autres bains salins avec eaux salines concen-
trées de force variable (au-dessus de 15 pour mille
de chlorure de sodium), il faut citer les suivants : Ad-
miralsgarten-Bad et autres sources dans Berlin ; 01-
deslœ et Segeberg, dans le Holstein ; Salzdetfurth, dans le
Hanovre ; Cammin et Greifswald^ en Poméranie ; Orh et
Soden-Stolzenberg, dans la province prussienne de Hesse-
Nassau ; Suderode, Artern et Durrenberg^ dans la Saxe
— 151 —
prussienne; Goczalkowitz , dans la Silésie prussienne;
Wimpfen sur le Neckar dans la Hesse-Darmstadt.
Isclil, en Autriche (Salzkammergut), station entre
Vienne et Salzburg, avec un climat doux et égal, situé
à la jonction du Traun et de l'Ischl, à environ 460 mètres
d'altitude. Quelques maisons sur les collines environnan-
tes jouissent d'un air plus frais que la partie principale
de la ville qui est construite dans une position plus
basse sur les bords du Traun.
La Klebersquelle et la Maria-Luisenquelle, utilisées
pour la boisson, sont peu chlorurées (0,5 pour mille de
chlorure de sodium); pour les bains on utilise une eau
saline concentrée forte, contenant 23 1/2 pour cent de
chlorure de sodium, avec un total de 24 1/2 pour cent de
matières solides. La Schwefelquelle contient, outre 17
pour mille de chlorure de sodium, 4 pour mille de sul-
fate de sodium et un peu d'hydrogène sulfuré.
On trouve à Ischl des bains de boue, des bains de pin et
une installation hydrothérapique; cette station est égale-
ment disposée pour la cure de terrain graduée. Ces eaux
sont très fréquentées par les Autrichiens. La saison est
du l^'' au 30 septembre. En raison de la beauté des envi-
rons et de la bonne installation, beaucoup de personnes
visitent Ischl plutôt comme lieu de distraction et station
climatérique que pour ses eaux.
Gïiuuiiden, dans la Haute-Autriche (Salzkammergut),
est situé à une altitude de 416 mètres sur le beau lac
de Traun, station du chemin de fer entre Attnang et Ischl.
On utilise pour les bains à Gmunden l'eau saline con-
centrée à 24 pour cent d'Ebensee. 11 y a des appareils
pour le traitement aéro-thérapique artificiel. Saison de
juin à la fin de septembre.
Hall, dans la Haute-Autriche. — Bad-Hall (altitude
— 152 —
322 mètres) est situé à l'entrée de la vallée de Krems. 11
est célèbre par les eaux chlorurées de la source Tassillo
qui contient 12 pour mille de chlorure de sodium, avec
0,058 pour mille de bromure de magnésium et 0,042
pour mille d'iodure de magnésium. Cette eau, qui est
exportée comme l'eau iodée de Hall (Haller lodwasser)
était anciennement connue sous le nom de Haller Kropf-
wasser, eau des goitreux. La valeur thérapeutique exacte
de l'iode et du bromure dans Teau reste douteuse. Il y
a encore d'autres sources salines. Les eaux de Hall sont
utilisées pour les enfants scrofuleux et rachitiques et pour
quelques affeclions de l'utérus et des annexes. Il y a un
hôpital pour les enfants scrofuleux fondé en 18oo, un
petit sanatorium pour les adultes pauvres, et un sanato-
rium militaire. La saison est du lomai au 30 septembre.
Le sel pour le bain extrait de l'eau renferme 14,3 pour
mille de chlorure de calcium, 2,6 pour mille d'iodure de
magnésium et 3,2 de bromure de magnésium.
Hall, dans le Tyrol (Autriche) non loin d'Innsbruck.
— C'est une station climatérique, située dans la vallée
inférieure de l'Inn, à une altitude de 517 mètres, sur le
chemin de fer de Munich et Innsbruck. Les bains sont
alimentés avec une eau saline concentrée à 24 pour cent,
amenée du Salzberg, à environ 9 kilom.de distance. Dans
le village voisin de Heiligenkreuz il y a une source ferru-
gineuse et une source sulfureuse faible. La saison est du
15 mai au 30 septembre.
Aossee, sanatorium d'été en Styrie, à une altitude
de 647 mètres, est agréablement situé dans une large
vallée des Alpes noriques et possède une eau saline con-
centrée à 25 pour cent, utilisée pour les bains. On em-
ploie en boisson, sous une foime diluée, l'eau saline
concentrée et l'eau mère. La station du chemin de fer est
— lo3 —
à 20 minutes. La saison est du 15 mai au 1^^ octobre,
mais rétablissement d'Alpenheim est aussi ouvert en
biver.
Hercale«^-Bad, près Mehadia, en Hongrie. — La
sourced'Hercules fournit une quantité exceptionnellement
abondante d'eau chlorurée thermale (température variant
de 21° 11 à 56° 5 G.), sans hydrogène sulfuré ; mais la
plupart des sources sont sulfureuses.
Csîz, dans la haute Hongrie, dans la vallée de la Rima
à 1 kilom. environ de la station du chemin de fer. D'a-
près ranalyse du professeur E. Ludwig, de Vienne, en
1890, PHygieaquelle, la seule utilisée pour la boisson,
est une eau chlorurée contenant une proportion relative-
ment considérable d'iode et de brome. Dans VAlmanach
des bains elle est indiquée comme la source iodée la plus
forte de tout le continent.
Also-Sebes (Hongrie, dans les monts Garpathes, non
loin de la Galicie) possède des sources chlorurées qui sont
employées en boisson et en bains ; la plus riche en chlo-
rure de sodium est la source Ferdinand (12,4 pour mille).
La source Amélie contient une petite proportion de bi-
carbonate de fer. Les aménagements de l'établissement
thermal ne sont pas satisfaisants. Il est à 2 kilom. environ
de la station d'Eperies.
Ivonîcz ou Ivonîtcli (Galicis), dans les Garpathes, à
une altitude de 407 mètres, possède deux sources chloru-
rées sfazeuses, la source Charles et la source Amélie (envi-
ron 8 pour mille de chlorure de sodium), qui contien-
nent une petite quantité de carbonate de sodium (environ
1,7 pour mille) avec de Tiodure de sodium environ
0,16 pour mille) ; la première renferme 0,023 pour
mille de bromure de sodium. Il y a également des sour-
— lo4 —
ces ferrugineuses et des sources qui renferment de l'huile
denaphte; cette dernière est utilisée en inhalation. On
emploie des bains de tourbe et de boue. La station est
à 12 kilom. de l'établissement.
Salzburg. une des sources les plus fréquentées de la
Transylvanie , altitude 483 mètres,, possède des eaux sa-
lines à différents degrés de concentration (température
de 5 à 13 pour cent;, contenant de 0.8 à 2o pour mille
d'iodure de sodium.
Baasseii (altitude 19:2 mètres), dans un site pittores-
que en Transylvanie, à 13 kilom. environ de la station
de Mediasch, possède des sources chlorurées température
de 12=^ 22 à lo°C.i contenant de petites quantités d'iodure
et de bromure de sodium, et riches en acide carbonique. La
Felsenquelle contient 4 pour cent de chlorure de sodium,
0,03 pour mille de bromure de sodium, et 0.013 pour
mille d'iodure de sodium.
Rheiiifelden (Suisse), une ancienne ville agréable-
ment située (altitude, 264 mètres; dans la vallée du Rhin,
dans le canton d'Argovie, est protégé par la Forêt Noire
contre les vents du nord. Il possède une eau saline très
concentrée, contenant, si les analyses sont exactes, en-
viron la même proportion de chlorure de sodium que
l'eau saline concentrée deDroitwich en Angleterre (c.-à-
d. 31 pour cent-, ou même un peu plus. L'eau saline
concentrée deRheinfelden (poids spécifique, 1.205) serait
la plus forte du continent : on l'utilise sous forme de
bains pour les enfants scrofuleux et rachitiques, et pour
les malades atteints de pleurésie ou d'inflammations pel-
viennes chroniques, etc. Installation nouvelle.
Scliweizerlialle (Suisse) dans le canton de Bàle, si-
tué sur la rive sauche du Rhin, à une altitude de 274 mè-
— io5 —
1res, est à environ 20 minutes en voiture de la station
de Pratteln. Son eau saline concentrée contient, suivant
Lunge, 30,7 pour cent de chlorure de sodium ; toutefois
elle est pratiquement saturée comme les eaux salines con-
centrées de Rheinfelden et de Droitwich.
Bex (Suisse, canton de Vaud) est une station climatéri-
que située à une altitude d'environ 426 mètres dans la val-
lée du Rhône, entourée de montagnes. Bex est une station
du chemin de fer de Lausanne à Brigue. Les eaux chloru-
rées sodiques froides (15 pour cent de chlorure de sodium)
sont utilisées pour les bains salins ordinaires et différentes
médications hydrothérapiques. Sous une forme diluée on
peut les prescrire en boisson. On emploie aussi quel-
quefois une eau sulfureuse froide. Les malades particu-
lièrement justiciables de ces eaux sont les sujets scrofu-
leux avec tendances catarrhales. On peut employer la cure
de raisins dans les cas appropriés. Bex est ouvert toute
Tannée, mais il est très chaud en été. Les fluctuations
journalières de la température sont plus grandes qu'à
Montreux et dans d'autres localités du lac de Genève.
Wildegg (Suisse, canton d'Argovie) est agréable-
ment situé dans la vallée de TAar, à environ 4 kilomètres
au sud de la station de Schinznach. Ses eaux chlorurées
froides (10 pour mille de chlorure de sodium, 1,6 pour
mille de chlorure de magnésium, 1,8 pour mille de sulfate
de calcium) contiennent de l'iodure de sodium (0,028
pour mille) et du bromure de sodium (0,013 pour mille).
On prescrit cette eau à l'établissement voisin de Schinz-
nach dans les affections scrofuleuses, etc., et on l'exporte.
Chàtel-Guyoîi (Puy-de-Dôme) est situé dans une
agréable partie de l'Auvergne, à une altitude de 393 mè-
tres. L'établissement se trouve à l'ouest de la vieille ville,
à l'entrée de la vallée du torrent du Sardon et est assez
— 156 —
bien abrité du vent nord-ouest. Il y a deux établisse-
ments de bains, et des installations pour le traitement
hydrotbérapique.
Ses eaux chlorurées alcalines terreuses, riches en acide
carbonique (température 124° à 35*^0.), renferment une
proportion considérable de fer, et, en raison de la pré-
sence du chlorure de magnésium, exercent une action
légèrement laxative.
Voici quels sont les éléments chimiques principaux de la
source Gubler (température 37° G.) d'après l'analyse faite
en 1878 par le D'' Magnier de la Source : Bicarbonate de
calcium, 2,1 pour mille ; bicarbonate de sodium, 0,95 ;
bicarbonate de fer, 0,06 ; bicarbonate de lithium, 0,019 ;
chlorure de magnésium, 1,5; chlorure de sodium, 1,6.
La source Gubler est très riche en acide carbonique ;
c'est la seule des sources qui soit exportée. C'est le type des
sources de Ghâtel-Guyon.
En raison de la combinaison des chlorures avec le fer
dans les eaux et leur caractère laxatif, on a quelquefois
appelé cette source le Kissingen français, et au point
de vue pratique il est préférable de la ranger dans le
groupe chloruré plutôt que dans le groupe chloruré alca-
lin. Parmi les affections traitées à Ghàtel-Guyon il faut citer
la dyspepsie atonique et catarrhale chronique des organes
digestifs, spécialement celle liée à la « pléthore abdomi-
nale » et à la constipation chronique. Suivant le D"" Ba-
raduc, l'effet laxatif n'est souvent pas immédiat dans la
constipation chronique ; il se produit fréquemment à la
fin de la cure, mais son action est plus durable qu'à la
suite de l'emploi de purgatifs salins plus énergiques. Le
D'' Baraduc recommande les eaux de Ghâtel-Guyon dans
le traitement de Tentérite catarrhale chronique ou enté-
rite muco-membraneuse. Saison du 15 mai au 15 octobre.
— 157 —
Accès : la distance de la gare de Riom est d'environ
5 kil. i/2 (30 minutes en omnibus).
Installation : maintenant satisfaisante.
Bourbon-l'Arcliambsialt (Allier). Cette station
était autrefois très célèbre, grâce à la résidence de
Mme de Montespan et aux visites de Catherine de Médicis,
des princes de Condé, de Mme de Sévigné, de Mme de
Maintenon, de Racine, de Roileau, etc., et, plus tard du
prince de Talieyrand. La ville (altitude de 265 mètres),
dominée par les ruines pittoresques de son ancien château,
est située sur un terrain mamelonné à environ 26 kilo-
mètres à l'ouest de Moulins.
Les eaux chlorurées thermales (température Sâ^C), très
abondantes, ont, d'après l'analyse de Willm, une minéra-
lisation totale de 3,1 pour mille, comprenant 1,7 pour
mille de chlorure de sodium, 0,4 pour mille de carbonate
de sodium, 0,2 pour mille de carbonate de calcium, et
une petite quantité de fer. D'après la première analvse
d'Ossian Henry la proportion de chlorure de sodium était
de 2,2 pour mille. L'eau thermale est utilisée à la tempé-
rature voulue, pour la boisson, les bains, les douches et
les bains de piscine.
La source Jonas est une eau froide, faiblement miné-
ralisée, légèrement ferrugineuse (la minéralisation totale
d'après Willm est del,49 pourmille)et auraitune certaine
action laxative et diurétique. On la boit quelquefois pure
ou mêlée au vin aux repas. Une eau de table plus agréa-
ble, beaucoup plus employée dans cette station, est la
source gazeuse faiblement alcaline calcique de Saint-Par-
doux (embouteillée à la source distante de 14 kil. 1/2)
contenant une petite proportion de fer. Suivant Willm sa
minéralisation totale n'est que de 0,15 pour mille.
La source de la Trollière, non loin de celle de Saint-
Pardoux est quelquefois utilisée. Son eau est similaire à
— 158 —
celle de cette dernière source, mais renferme une quantité
variable d'hydrogène sulfuré, qui n'existe pas dans Teau
de Saint-Pardoux.
Bourbon-rArchambault possède un élégant établis-
sement récemment construit ; il va également deux hô-
pitaux, un pour les indigents, l'autre pour les malades
envoyés par les autorités militaires. Les affections trai-
tées ici comprennent les formes variées du rhumatisme
chronique et les affections nerveuses. Cette source a une
ancienne réputation pour le traitement des paralysies
dues à des hémorrhagies cérébrales, mais maintenant
que la pathogénie de ces paralysies est mieux connue,
on y envoie moins de malades de ce genre. Cependant
d'après le D' Regnault le traitement thermal n'est pas
nuisible dans ces cas et donne souvent de beaux résul-
tats. Le D"* Regnault mentionne les succès obtenus dans
le rhumatisme déformant à marche rapide chez les jeu-
nes sujets. Comme adjuvants au traitement thermal on em-
ploie souvent le massage et une ventouse sèche spéciale.
Pour la ventouse sèche on se sert, au lieu de ventouses
ordinaires, de petits cornets avec un trou percé cà leur
extrémité. Des infirmiers les appliquent sur la peau, aspi-
rent l'air et ferment le trou avec de la cire.
On emploie quelquefois des douches, commeà Bourbon-
Lancy, sous l'eau du bain.
Saison du 15 mai au 15 septembre.
Accès : la station est sur la ligne de Moulins à Cosne-
sur-l'OEil, à une heure de Moulins.
Installation : satisfaisante.
Boorboii-Iiaiicy (Saône -et- Loire) . — Cette eau
qui était connue des Romains et fut célèbre par la vi-
site de la reine Catherine de Médicis en 1542, possède
plusieurs sources chlorurées thermales (température 28°
à 48° C). Toutes sont faiblement minéralisées, se rap-
- 159 —
prochant comme caractère du groupe thermal indifférent
D'après les analyses de Teliier et Laporte, 1858, et de
Glénard en 1881, les différentes sources se ressemblent
dans leurs éléments chimiques. La source de la Reine,
qu'on peut prendre comme type des eaux de Bourbon-
Lancy a, suivant Glénard, une minéralisation totale de
1,82 pour mille et contient 1,29 pour mille de chlorure
de sodium. Les eaux toutefois peuvent être difficilement
comparées, comme elles Tout été, à celles de Wiesbaden,
qui contiennent environ 7 pour mille de chlorure de so-
dium. Une des sources de Bourbon-Lancy a une légère
odeur d'hydrogène sulfuré.
L'établissement thermal est pourvu de bains, douches
et salles de pulvérisation, de salles de vapeur et d'une
piscine. On donne quelquefois la douche sur la partie
malade sous l'eau du bain (douche dite sous-marine).
Les affections traitées à Bourbon-Lancy comprennent
le rhumatisme chronique, les troubles nerveux chroni-
ques, et, suivant le D' H. de Bosia, certaines lésions val-
vulaires chroniques et autres altérations cardiaques. Les
indigents reçoivent le traitement thermal gratuitement à
l'hospice d'Aligre.
L'eau de la source de la Reine, mise en bouteilles après
addition d'acide carbonique, est quelquefois utilisée ici
comme eau de table.
L'établissement (altitude 237 mètres) est situé dans
une vallée peu profonde à l'ouest et au-dessous de la
vieille ville, à environ 50 kilomètres à l'Est de Moulins.
La saison est du 15 mai au 15 septembre.
Accès : la station est située entre Gilly et Gercy-la-Tour
et distante d'environ 3 kilomètres de rétablissement
thermal.
Installation : bonne. Les malades peuvent, s'ils le pré-
fèrent, loger à rétablissementthermal au-dessus des bains.
— 160 —
Boorbonne-les-Bains (Hte-Marne). — Bourbonne
est une petite ville située dans une jolie vallée à 274 mè-
tres craltitude. C'est une station sur un embranchement
de la ligne de Chaumont à Vesoul. Les eaux chlorurées
thermales (température de 43° à ôo^oC.) contiennent envi-
ron o pour mille de chlorure de sodium. 1 pour mille de
sulfate de calcium, de petites quantités d'autres chlo-
rures et de bromure de sodium. On les utilise dans le
traitement de la scrofule, du rhumatisme chronique, de
la sciatique. etc., et principalement sous forme de bains
chauds et de douches chaudes. Il y a aussi dans le voisi-
nacre des eaux ferrugineuses et contenant du sulfate de
chaux qui sont quelquefois employées. La saison est du
15 avril au lo octobre. Il y un hôpital civil et un hôpital
militaire pour le traitement balnéaire.
La Iloiiillère-Besançon fDoubs). — La MouilJère
(altitude 253 mètres), un faubourg deBesançon, possède un
établissement de bains alimenté par les eaux salines très
fortement concentrées et les eaux mères de Miserey, à
5kilom. de Besançon. L'eau concentrée contient 28 pour
cent de chlorure de sodium (minéralisation totale 298pour
mille). L'eau mère contient 23 pour cent de chlorure de
sodium avec 7 pour cent d'autres chlorures et 1 pour cent
de sulfate de sodium. L'eau est utilisée principalement
pour Tusage externe. Il existe aussi des appareils pour le
traitement bydrothérapique ordinaire.
Salins (Jura). — Salins (altitude 365 mètres) est une
ville située sar le torrent Furieuse, environnée de mon-
tasnes.Salinspossède des eaux chlorurées froides contenant
22 pour mille de chlorure de sodium, 0,03 pour mille de
bromure de potassium, et des traces dïodure de sodium.
Les eaux sont surtout employées en bains et en douches ;
pour la boisson elles sont diluées et édulcorées avec un
— 161 —
sirop. Les bains sont parfois rendus plus actifs par l'ad-
dition de l'eau-mère qui contient 10 pour cent de chlorure
de sodium, 6 pour cent de chlorure de magnésium, 8 pour
cent de sulfates de potassium, de sodium, etc., et 2,8 pour
mille de bromure de potassium. On envoie à Salins les
enfants scrofuleux et rachitiques, les convalescents, les
femmes atteintes de leucorrhée, etc. C'est le terminus d'un
embranchement de Mouchard sur la ligne de Dijon à Pon-
tarlier.
La saison est du l"" juin au 1"" octobre.
Salims-HIoutiers (Savoie). — Cette eau a été décrite
avec sa voisine Brides-les-Bains dans le chapitre XI.
Urîage (Isère). Voyez le groupe sulfureux.
tia Iflotte-les-Bains (Isère) est situé à une altitude
d'environ 610 mètres ; c'est une station du chemin de
fer de Grenoble à la Mure. Elle possède deux sources
chlorurées thermales (température 51° et 58°5 G.) qui
contiennent 3 pour mille de chlorure de sodium et Ipour
mille de sulfate de calcium.
Salîe.s-de-Béarii (Basses-Pyrénées) se trouve à un
quart d'heure de Payos, à la jonction du chemin de fer de
Toulouse à Bayonne, à 53 kilomètres Est de Bayonne.
L'eau fortement chlorurée de la source Bayaa contient
plutôt plus de chlorure de sodium (24 pour cent) que l'eau
saline concentrée de Nantwich en Angleterre (environ 21
pour cent et 0,16 pour mille de bromure de sodium).
L'eau-mère qui reste après l'extraction de la plus grande
partie du chlorure de sodium contient environ 22 pour
cent de chlorure de sodium, 15 pour cent de chlorure de
magnésium, 3 pour cent de chlorure de potassium et 1
pour cent de bromure de magnésium.
Cette station (altitude 30 mètres) a un climat doux
11
- 162 —
très chaud en été ; elle est ouverte toute l'année. Ses eaux
peuvent être utilisées dans les affections habituellement
traitées par les bains d'eau saline concentrée.
Installation : satisfaisante.
Biarritz (Basses-Pyrénées). Ce bain de mer fashio-
nable est une station d'hiver sur la côte sud-ouest de
France, et possède actuellement des bains alimentés par les
eaux chlorurées de Briscous qui renferment environ 29
pour cent de chlorure de sodium. L'eau-mère provenant
de l'eau est également employée pour les bains; elle est
surtout riche en chlorure de mas^nésium. L'eau est chauf-
fée cà la température nécessaire pour les bains et les dou-
ches. L'établissement de bains est environ à dix minutes
à pied de Biarritz, sur la ligne du tramway cà vapeur entre
Biarritz et Bayonne : il est en communication par une
galerie couverte avec le nouvel hôtel construit sur le côté
opposé du chemin.
Bax (Landes) est alimenté avec de l'eau saline con-
centrée et de Teau-mêre, semblables comme composition
à celles de Briscous. (Voir page 102.)
Salies-du-Salat (^Haute-Garonne) est situé, à une
altitude de 292 mètres, sur la rive gauche du torrent de
Salât. Le viilaofe a une station sur la li^ne entre Boussens
et St-Givors. L'eau cldorurée froide contient 30 pour
mille de chlorure de sodium et 3 pour mille de sulfate de
calcium. Il y a aussi une source sulfureuse froide conte-
nant d'après Filhol 0,11 pour mille de sulfure de calcium.
Il y a un sanatorium pour les enfants envoyés de l'hô-
pital de Toulouse.
Balarnc (Hérault) est situé environ au niveau de la
mer sur l'étang salé de Thau, qui le sépare au midi du
port méditerranéen de Cette. Il possède trois sources de
— 1G3 —
chlorure de sodium dont les températures sont de
[2°±1 ; J8°89 et 48<^ G. La source principale, source des
Romains ou source ancienne, est la plus chaude et ren-
ferme environ 7 pour mille de chlorure de sodium. Les
eaux sont employées en boisson et en bains et douches
contre les affections scrofuleuses et rhumatismales. On
ajoute quelquefois l'eau-mère de Villeroy pour augmenter
l'action des bains . On emploie également des bains locaux
de boue. Balaruc jouit d'une ancienne réputation dans le
traitement des affections nerveuses torpides: mais on y
envoie actuellement peu de malades atteints d'affections
nerveuses organiques. On arrive de Cette à l'établissement
par le chemin de fer (9 kilom. 1/2 environ;, en bateau à
vapeur ou par la route.
Roucas-Blanc (Bouches-du-Rhône). Cet établisse-
ment est sur la côte, à 2 kilom. environ à l'est du port de
Marseille et possède une eau chlorurée (température 21'^ Il
C. i, contenant 20 pour mille de chlorure de sodium, 2 pour
mille de chlorure de magnésium et environ 2 pour mille
de sulfates de sodium, de magnésium et de calcium. Il est
en communication avec Marseille par le tramway de la
Corniche.
Parmi les autres eaux chlorurées françaises, contenant
moins de 15 pour mille de chlorure de sodium, citons les
suivantes :Lons-le-SaulnierA2ins le Jura (10 pour mille);
Echaillon, en Savoie (3,6 pour mille; ; Plan de Phazy.
dans les Hautes-Alpes 4.6 pour mille): Pom///o«, dans
les Landes, 9 kilom. o de Dax (10 pour mille).
Abano, Italie du Nord (province deVenisej. Abano
(environ 30 mètres d'altitude\ cà quelques kilomètres par
le chemin de fer de Padoue, est situé dans la région des
monts Euaanéens. L'eau de la source (température 3/ y8
Tsl G ):selon l'analyse de R. Nasim de 1894, contient
— 164 -
3,4 pour mille de chlorure de sodium et environ 1 pour
mille de sulfate de calcium et si peu d'hydrogène sulfuré
qu'elles peuvent être difficilement rangées parmi les eaux
sulfureuses.
Le protococcus et d'autres plantes poussent dans l'eau.
Les eaux étaient bien connues sous le nom d'Aquse Apo-
nenses ou Aquœ Patavipœ à Tépoque romaine, et, au VP
siècle, Théodoric le Grand ordonna de restaurer les bains.
Outre les bains d'eau minérale chaude, on emploie des
bains d'une boue riche en matières organiques et im-
prégnée des sels de l'eau minérale, comme à Acqui et à
Battaglia, spécialement sous forme d'applications locales.
Parmi les aiïections justiciables de ces eaux, il faut ci-
ter le rhumatisme, la goutte et les névroses. On peut
aussi se procurer ces eaux à Venise.
La saison est du 1^' juin au 30 septembre.
Moiite-Catîiiî,en Italie (province de Lucques). L'éta-
blissement (altitude 280 mètres) est agréablement situé
dans le Val di Nievole. Il y a plusieurs sources chlorurées
thermales (température 21° 11 à 31° 11 G.), contenant 4
à 18 pour mille de chlorure de sodium. Les eaux sont
employées en boisson et à l'extérieur contre la dyspepsie,
la scrofule, le rhumatisme chronique, etc. La saison est du
l®»" mai au 30 septembre.
Castro Caro, en Italie (province de Toscane), à une
heure en voiture de la station de Forli, possède des eaux
chlorurées contenant des iodures et des bromures. Sui-
vant le professeur L. Guerri, l'eau de Sorgente Magnani
contient 44 pour mille de chlorure de sodium, 0,197 pour
mille d'iodure de magnésium et 0,183 pour mille de bro-
mure de magnésium.
Installation : confortable.
Castellamare, en Italie (FontesStabiaedes Romains),
— 165 —
en raison de son admirable situation sur la côte méridio-
nale de la baie de Naples, est un des bains de mer les plus
délicieux de l'Italie, mais il possède aussi des eaux chlo-
rurées terreuses employées depuis l'antiquité.
L'Acqua del Muraglione contient, dit-on, environ o
pour mille de chlorure de sodium et 1 pour mille de bi-
carbonate de calcium. Une des sources renferme du fer et
a une odeur d'hydrogène sulfuré.
Caldas-de-Montbuy, en Espagne (province de Bar-
celone), possède des sources chlorurées thermales Ttem-
pérature 67" àTO" C.) très renommées dans le pays pour
le traitement du rhumatisme, de la sciatique et des ancien-
nes blessures. L'établissement se trouve à deux heures en
voiture de la station de Mollet; il est fréquenté avant et
après la saison la plus chaude de l'année.
Cestoifta-€riiesalaga , dans le nord de l'Espagne
(province de Guipuscoa), possède des eaux chlorurées
thermales faibles, contenant une petite quantité de sulfate
de calcium et de sulfate de sodium .
Caldas de iflalavella , en Espagne (province de
Girone), possède des eaux chlorurées chaudes (tempéra-
ture 63° à.) contenant un total de seulement 1 pour mille
de substances solides (principalement chlorures de cal-
cium et de magnésium). En réalité, on peut les classer
aussi dans le groupe thermal simple.
Cîechocînefe, dans la Pologne russe, à 3 kilomètres
environ de la frontière prussienne, possède des eaux chlo-
rurées (18 à 44 pour mille de chlorure de sodium) et des
bâtiments de graduation qu'on peut utiliser pour l'inha-
lation.
CHAPITRE VIII
Eaux alcalines simples.
On emploie souvent des eaux alcalines simples (V. p. 36)
dans des cas de dyspepsie, chez les sujets les plus robustes,
surtout quand cet état est connexe à un catarrhe de l'es-
tomac et des intestins. Les cures d'eaux alcalines faibles
prolongées, sont cependant nuisibles dans le catarrhe des
organes digestifs chez les individus faibles, quand la
sécrétion est peu acide ; cette dyspepsie atonique survient
fréquemment chez les sujets anémiques et chlorotiques,
dans la convalescence de maladies infectieuses et chez les
individus débilités par des causes diverses. Il faut donner
la préférence aux eaux chlorurées alcalines lorsqu'il y a
lieu d'éviter l'amaigrissement.
Les eaux alcalines simples exercent une influence diu-
rétique et le principe alcalin favorise Faction de l'eau
simple en augmentant les autres sécrétions. On les utilise
dans certains cas de goutte et de glycosurie goutteuse, de
diathèse urique; dans la lithiase biliaire et la pléthore
abdominale. On a attribué leur action dans les cas d'obé-
sité à leur combinaison avec les corps gras de l'organisme
avec lesquels ils forment des savons solublesqui sont ex-
crétés. Cette théorie n'a pas été confirmée et l'influence
des eaux alcalines dans l'obésité et la glycosurie est due
sans doute pour une grande part, sinon complètement, à
la régularisation du régime.
— 167 —
Les bains alcalins nettoient mieux la peau que les bains
d'eau simple à la même température ; quand il y a beau-
coup d'acide carbonique ils exercent une action stimu-
lante mécanique, semblable à celle de bains d'autres eaux
gazeuses. Les bains alcalins chauds sont, comme la plu-
part des bains chauds, utiles dans la leucorrhée et dans
les affections catarrhales des organes pelviens de la
femme.
Parmi les eaux alcalines simples, celles de Vichy et de
Vais méritent d'être placées au premier rang comme des
types bien connus. Les autres seront indiquées plus tard
dans Tordre politique et géographique qu'on a déjà em-
ployé.
Vîchy (Allier). — Vichy, une des eaux les plus fré-
quentées de France, est situé (altitude 224 mètres) sur
la rive droite de l'Allier, au milieu d'un pays cultivé plu-
tôt plat, d'aspect un peu uniforme. Sa réputation comme
station fashionable date à peu près de l'époque où Mme de
Sévigné (1678) vint suivre le traitement et écrivit ses let-
tres si spirituelles sur Vichy.
Les eaux alcalines thermales de Vichy appartiennent à
la classe des eaux alcalines simples. Les diverses sources
minérales de Vichy diffèrent entre elles surtout par leur
température, la proportion d'acide carbonique libre et
en ce que quelques-unes d'entre elles contiennent une
quantité appréciable de fer. On trouve des traces d'arsé-
niate de sodium (0,002 pour mille dans la Source de la
Grande Grille).
La Grande Grille, la plus connue des sources de Vichy,
a une température de 42° G. et contient 4,8 pour mille
de bicarbonate de sodium. La Source de THôpilal n'a
qu'une température de 31° et renferme plus d'acide
carbonique et de bicarbonate de sodium (o pour mille).
Les trois Sources des Gélestinssont froides : la Source an-
— 168 —
cienne contient environ la même proportion d'acide car-
bonique et de bicarbonate de sodium que la Source de
l'Hôpital mentionnée ci-dessus, tandis que la Source nou-
velle et la Source de la grotte sont caractérisées par la
proportion respective de 0,044 et 0,028 pour mille de
bicarbonate de fer. La source de Mesdames, qui est con-
duite de sa source (près Gusset, environ à 3 kilom.) à
Yichy, ressemble aux deux sources précédentes et ren-
ferme 0,026 pour mille de bicarbonate de fer. Parmi les
autres sources deYicby, le Puits Chomel mériterait cer-
tainement une mention ; il est très semblable comme
température et éléments constituants à la Grande Grille,
mais moins riche en acide carbonique, et contient un peu
plus de carbonate de sodium.
La plupart des malades traités à Vichy sont des dys-
peptiques ou des malades atteints de calculs biliaires, de
diathèse urique, de désordres variés de la goutte, du foie,
des organes urinaires et des accidents pelviens chez la
femme. Les sujets atîectés de rhumatisme chronique fré-
quentent souvent aussi ces eaux.
Tous les malades doivent avoir un certain degré de
force en réserve; quand ils sont atteints de cachexie il
faut leur interdire le traitement des eaux de Vichy ; c'est
là un point dont il faut tout particulièrement tenir compte
chez les goutteux ou les diabétiques.
Les eaux de Vichy, prises à dose convenable, n'ont pas en
général d'action laxative comme les eaux alcalines sulfa-
tées de Marienbad, etc., mais on les emploie néanmoins
dans le traitement de l'obésité ; dans ces cas le régime a
nécessairement une grande importance, mais on a supposé
que les principes alcalins de Teau de Vichy forment des
savons solubles avec les corps gras de l'organisme, et fa-
vorisent ainsi leur excrétion : cette théorie concernant le
— 169 —
traitement alcalin de l'obésité est cependant plus que pro-
blématique.
On préfère en général la Source Mesdames dans le trai-
tement de l'anémie. La Grande Grille, qui est chaude, a
une réputation spéciale contre les calculs biliaires et les
affections hépatiques ; la source la plus fortement alca-
line, la Source de l'Hôpital, est souvent préférée pour les
affections gastriques, et l'eau plus froide et plus diuré-
tique de la Source ancienne des Gélestins est préférée
pour lesaffections des voies urinaires. On regardait cepen-
dant, il y a peu de temps, cette division thérapeutique
si tranchée dans l'emploi des différentes sources comme
un peu arbitraire, et les médecins n'agissent pas tou-
jours d'après cette classification. Le Puits Ghomel était
jusqu'à ces derniers temps réservé pour les garga-
rismes, etc. dans les pharyngites chroniques et les affec-
tions des organes respiratoires, mais son emploi a été ré-
cemment étendu aux cas traités autrefois avec Tune des
autres sources chaudes de Vichy.
Les eaux de Vichy sont prises d'abord à petites doses,
un demi-verre deux fois par jour; on augmente ensuite
graduellement jusqu'à quatre ou cinq verres dans la jour-
née ; autrefois on donnait des doses beaucoup plus éle-
vées. Le meilleur moment pour prendre l'eau en boisson
est environ deux heures après les repas ou une heure
avant: on conseille souvent de boire aux repas les eaux
de Vichy les plus ferrugineuses (source Mesdames, etc.).
On prend à Vichy beaucoup de bains, comme complé-
ment de Tusage interne des eaux. Le grand établissement
de bains renferme des bains d'eau minérale chaude, des
bains de vapeur, des douches et des salles d'inhalation.
Outre le grand établissement (première et seconde clas-
ses) il y en a un autre plus petit près la Source de THôpi-
tal. Tout récemment on a introduit à Vichy le traitement
— 170 -
hydrothérapique et le massage pendant la douche, d'après
la méthode d'Aix-les-Bains.
On emploie aussi l'eau de Vichy en douches périnéale,
vaginale et rectale. Dans les cas d'affections gastriques
particulièrement graves on fait des lavages périodiques
de l'estomac avec le siphon ordinaire.
Il y a plusieurs sources minérales alcalines dans le
voisinage de Vichy, parmi lesquelles il faut surtout citer
les diverses sources de Saint-Yorre, à 13 kilomètres envi-
ron au sud de Vichy ; ce sont des eaux alcalines fortes,
froides ; elles appartiennent à des particuliers et leurs
eaux sont utilisées pour l'exportation.
Les eaux alcalines de Vichy et les eaux voisines sont
exportées en grande quantité et on peut en faire usage à
domicile. Les sources froides sont préférables aux sour-
ces chaudes pour l'exportation ; celles de Saint-Yorre,
Hauterive et des Célestins méritent à cet égard une men-
tion spéciale.
La saison de Vichy dure du 15 mai à la fin de septem-
bre, mais les bains restent ouverts toute l'année. Pour les
personnes très malades le milieu de l'été est,à Vichy, d'une
chaleur insupportable. Pour les cures complémentaires
V. p. 66.
Accès : Moret, Nevers, St-Germain-des-Fossés.
Installation : très bonne.
Vais (Ardèche) est pittoresquement situé à une alti-
tude de 240 mètres, dans une vallée dirigée du sud au
nord. L'établissement est bâti sur les bords du torrent
de la Volane, à sa jonction avec TArdèche. On a planté
des arbres et il y a déjà un peu d'ombre autour des sour-
ces, pour que les malades puissent s'y promener. On peut
faire d'agréables excursions dans les environs.
On a appelé Vais le « Vichy froid » et il est renommé
pour son grand nombre de sources alcalines froides, qui
— 171 —
sont riches en acide carbonique et contiennent de moins
d'un gramme de carbonate de sodium jusqu'à Tpourmille,
et de petites quantités de bicarbonates de lithium et de
fer. etc. On peut disposer en séries les différentes sources
suivant le degré de leur alcalinité. Ainsi, les plus faible-
ment minéralisées, telles que la Pauline, la Délicieuse
n° 1, Saint-Jean et l'Impératrice ont une minéralisation
totale de moins de 3 pour mille (pas plus de 1,7 pour
mille de bicarbonate de sodium); on peut les utiliser
comme d'agréables eaux de table. Les sources Souveraine
et Ghloe ont une minéralisation plus élevée, celle de la
première étant de 3 pour mille (2,5 pour mille de bicar-
bonate de sodium), celle de la dernière, 5,2 pour mille
(3,2 pour mille de bicarbonate de sodium). Les sources
Précieuse, Désirée, Rigolette, Marquise et Madeleine ont
une alcalinisation beaucoup plus forte ; elles renferment
environ 6,5 à 7,3 pour mille de bicarbonate de sodium
avec une minéralisation totale de 7.5 à 8,9 pour mille.
La source Souveraine contient 0,42 pour mille de bicar-
bonate de lithium. Quelques-unes des sources (comme la
Rigolette) renferment une quantité considérable de bicar-
bonate de fer. La source Yivaraise n^ 1 , qui contient 5 pour
mille debicarbonatesdeferet de manganésium, necontient
que 2 pour mille de bicarbonate de' sodium. Le nombre
des sources alcalines à Vais est très grand, et comme à
Saint- Yorre, près Vichy, on peut trouver une source al-
caline froide partout où on creuse à une certaine profon-
deur. Dans le traitement de la dyspepsie et dans les cas
de catarrhe gastrique, etc., on peut choisir des sources
de concentration différente.
L'eau Rigolette est chauffée artificiellement à la source,
dans les cas où il y a lieu d'employer une eau alcaline
chaude comme à Vichy.
L'établissement thermal est bien pourvu d'appareils
— 172 —
pour bains et douches. On peut avoir un excellent mas-
sacre quand il est indiqué. Il y a une installation pour les
douches locales d'acide carbonique provenant de l'eau
minérale. On emploie ces douches de gaz dans quelques
catarrhes chroniques du nez et du pharynx ; les douches
locales de gaz sont également utiles dans certains cas de
vaginisme associé ou non à une inflammation chronique de
la cavité cervicale.
Les sources Précieuse, Madeleine, Rigolette et St-Jean
sont les plus fréquemment employées en Angleterre.
Outre ses eaux alcalines, Vals^possède aussi des sources
contenant de faibles quantités de sulfate de fer et d'arse-
nic.
La saison est du 15 mai au 15 octobre.
Accès : Lyon, le Teil et Vogué en 16 ou 18 heures de
Paris. La station (Yals-les-Bains et la Bégaie) est située
sur l'embranchement de Vogué à Nieigles-Prades, à 8 ki-
lomètres au delà d'Aubenas.
L'installation, qui était autrefois défectueuse quand on
ne faisait qu'exporter les eaux, est actuellement suffi-
sante.
Neiienahr^ Allemagne (Prusse Rhénane). — Eaux
alcalines thermales (23o89 à 40-^) avec une proportion
considérable d'acide carbonique libre. Cet établissement
comparativement récent est très fréquenté. Il est situé
dans une position abritée, dans la vallée, sur les deux rives
de TAhr, à une altitude d'environ 231 mètres. Dans le
milieu de l'été la chaleur est très forte et il n'y a pas dans
le voisinage les chemins ombragés que Ton pourrait dé-
sirer. Ces eaux sont les seules eauxalcalines thermales sim-
ples de l'Allemagne ; ellessont toutefois beaucoup plus fai-
bles que les eaux similaires de Vichy. La quantité d'eau est
abondante, amplement suffisante pour la boisson et pour
les bains dans le spacieux établissement de bains récem-
— 173 —
ment construit. Le grand Spnidel (température 40° G.)
contient environ 1 pour mille de bicarbonate de sodium,
0,4 de bicarbonate de macrnésium, 0,3 de bicarbonate de
calcium et 0,04 de bicarbonate de fer.
Il y a une salle où les malades atteints de catarrhe des
voies respiratoires peuvent prendre des inhalations d'eau
finement pulvérisée comme à Ems ; quelques malades
atteints de phtisie chronique indolente, au début, vien-
nent ici pendant la saison, mais l'effet salutaire est dou-
teux. On y traite des malades atteints de néphrite
chronique , de dyspepsie avec hyperchlorhydrie, et les
troubles fonctionnels du système nerveux, principalement
quand ils s^accompagnent de glycosurie légère. La réputa-
tion principale de ces eaux réside, toutefois, dans le trai-
tement de troubles liés à la diathèse urique et à la
glycosurie. Il est à peine nécessaire d'ajouter que les cas
typiques de diabète chez les jeunes sujets ont peu de chan-
ces de guérison ou même d'obtenir quelque bénéfice
durable du traitement ; les cas de diabète qui sont le plus
susceptibles de bénéficier de ce traitement sont les cas
chroniques, chez des sujets âgés; ces malades ne seront
pas affaiblis surtout si le diabète est associé à la goutte ou
à la diathèse urique. La saison dure de mai au commen-
cement d'octobre. Près de Neuenahr est la source
d'Apollinaris mentionnée au chapitre des eaux de table.
Accès : par Cologne et Remagen ; Neuenahr est une
station entre Remagen et Altenahr.
Installation : bonne.
Birresborn (Prusse Rhénane), village avec une sta-
tion sur la ligne de Cologne à Trêves. Eaux alcalines
gazeuses avec 2,8 pour mille de bicarbonate de sodium.
Outre le bicarbonate de sodium elles contiennent une
petite proportion de bicarbonate de magnésium et de sul-
fate de sodium, qui détermine un léger effet laxatif, uti-
— -174 —'
lise quelquefois dans la dyspepsie acide avec constipa-
tion habituelle. Elles sont souvent employées comme
eaux de table.
Facliîngen. en Prusse (province de Hesse-Nassau),
sur la Lahn, entre Ems et Lirabourg, possède une source
alcaline riche en acide carbonique et ayant à peu près la
même forceque l'eau de Bilin. en Bohême. UeaudeFachin-
s:en contient environ 3,5 pour mille de bicarbonate de
sodium : quand on remploie comme eau de table elle
ne se mélange pas bien avec le vin. Cette eau est la pro-
priété de l'Etat prussien : elle n'est utilisée que pour l'ex-
portation.
^Vilduiigen, en AllemagnefprincipautédeWaldeck).
L'Helenenquelle peut également être mentionnée dans
ce chapitre parmi les eaux alcalines.
Gbersalzbrunn (Salzbrun>) dans la Silésie prus-
sienne sur le Salzbach, à une altitude de 401 mètres, est
une station sur la ligne de Breslau à Halbstadt. Parmi les
eaux froides alcalines la principale, TOberbrunnen, con-
tient 2,lo pour mille de bicarbonate de sodium, 0,01 de
bicarbonate de lithium, 0,4 pour mille de sulfate de so-
dium et 983 pour mille volumes d'acide carbonique. Le
Mûhlbrunnen et d'autres sources contiennent moins de
bicarbonate de sodium. La Kronenquelle, source qui ap-
partient à des particuliers, utilisée pour l'exportation, ne
renferme que 0,87 pour mille de bicarbonate de sodium,
0,01 de bicarbonate de lithium, 0,07 pour mille de bicar-
bonate de calcium et 0,18 pour mille de sulfate de so-
dium : la \Yilhelmsquelle est également faible. On fait
dans cet établissement des cures de petit lait, comme dans
d'autres stations.
Saison du 1'" mai au 30 septembre.
— 175 —
ftadein (altitude 20i mètres), en Styrie, possède des
eaux alcalines gazeuses froides avec 3 pour mille de bi-
carbonate de sodium, 0,04 de bicarbonate de lithium,
0,03 d'iodure de sodium et 0,02 de bromure de sodium.
Bilin en Bohème, près Teplitz, contient le Biliner
Sauerbrunnen, eau alcaline froide (3,3 pour mille de car-
bonate de sodium), riche en acide carbonique. On emploie
cette eau dans le catarrhe gastrique chronique, les mala-
dies goutteuses et le catarrhe chronique des bronches.
Chez quelques personnes Teau de Bilin agit comme un
agréable laxatif, en raison peut-être de la petite quantité
de sulfate de sodium qu'elle renferme. Dans la goutte on
peut commencer ou continuer la cure à Teplitz qui est
dans le voisinage. On peut boire l'eau pure ou mélangée
avec du petit lait. L'établissement de bains renferme des
appareils pour le traitement hydrothérapique.
La saison est du 13 mai à la fin de septembre.
Szînye - Liîpocz, près Eperies, en Hongrie, possède
la source Salvator dont l'eau est exportée. C'est une eau
alcaline gazeuse froide, faiblement minéralisée, conte-
nant, suivant le professeur M. Ballo (1882) : 0,3 pour
mille de bicarbonate de sodium, 0,9 pour mille de bicar-
bonate de magnésium, 1,7 pour mille de bicarbonate de
calcium, 0,09 pour mille de borate de sodium, et 0,02
pour mille de bicarbonate de lithium. On a recommandé
cette eau dans le traitement de la diathèse urique et dans
quelques affections des voies urinaires, etc.
JLes Fellathalqnellen en Garinthie (altitude 599 mè-
tres),à environ 5 heures de distance delà station de Kûhns-
dorf, sont des sources alcalines gazeuses dont on exporte
les eaux. Elles contiennent 4,3 pour mille de bicarbonate
de sodium et 1,7 pour mille de bicarbonate de calcium.
- 176 —
Problaii (Carinthiei est situé dans la vallée de Lavant
à 1010 mètres d'altitude. Ses eaux alcalines gazeuses con-
tiennent 2,2 pour mille de bicarbonate de sodium.
Al-Ciyogy, village de Transylvanie, possède trois sour-
ces alcalines faibles avec une température d'environ 30o G.
On les emploie dans les catarrhes chroniques, les affections
de la peau, le rhumatisme chronique et la goutte.
Passuo; (Suisse; dans les Grisons, 3 4 d'heure en voi-
ture de la station de Coire, est situé à une altitude de
826mètres dans la gorge de la Rabiusa-Schlucht. Ses sources
alcalines froides contiennent 1,9 à a, 3 pour mille de bi-
carbonate de sodium, 0,6 de bicarbonate de calcium et
0,01 de bicarbonate de fer. Parmi toutes ces sources, qui
en général ont une faible minéralisation, on peut em-
plover comme eau de table la Theophilquelle. La source
ferrugineuse calcique froide Belvedera contient 2 pour
mille de bicarbonate de calcium, et 0.03 pour mille de
bicarbonate de fer. Le climat de Passug doit aider consi-
dérablement au traitement de l'anémie et de quelques va-
riétés de dyspepsie.
Le Boulou (Pyrénées-Orientales) est un village sur
la rivière Tech, à une altitude de 84 mètres, à 1 k. 1/2 en-
viron de la station deBoulou-Perthus. Il possède des eaux
alcalines simples, riches en acide carbonique libre (tempé-
rature lo à 20'' G.). Les eaux, principalement exportées
pour l'usage à domicile, sont employées dans les états dys-
peptiques, etc. dans les cas où des eaux alcalines sont in-
diquées.
Suivant Wilm (1883) la source du Boulou contient 3
pour mille de bicarbonate de sodium, 1,4 pour mille de
bicarbonate de calcium, et 0,02 pour mille de bicarbonate
de fer; la source Clémentine renferme 5 pour mille de
— 177 —
bicarbonate de sodium, 0,8 pour mille de bicarbonate de
calcium, et 0,03 pour mille de bicarbonate de fer.
Le Boulou est appelé par Garrigou le Vichy des Py-
rénées.
ChateRuneaf (Puy-de-Dôme) est situé à une altitude
de 53:^ mètres, sur la rivière Sioule, dans une vallée pro-
fonde, à environ 29 kilomètres de Riom. Il possède des
eaux alcalines faibles dont la température varie de 12,22
à 38° G. Quelques-unes des sources froides, notamment la
source Morny, contiennent une proportion considérable
de fer (0,05 pour mille de carbonate dans la source Morny),
Quelques-unes des sources chaudes sont utilisées pour les
bains, comme eaux thermales simples. On exporte la source
ferrugineuse Morny. On arrive à Ghateauneuf par la dili-
gence en quatre heures environ de la station de Riom, ou
en trois heures, de celle deSaint-Eloy.
Parmi les eaux françaises simplement alcalines il faut
mentionner les suivantes : Andabre, dans rAveyron ;
Désaignes, dans TArdèche (3 à 4, 1 pour mille de bicar-
bonate de sodium); Marcols, dans ie même départe-
ment (2,4 à 2, 6 pour mille de bicarbonate de sodium);
et Montrond, dans la Loire, avec la source Geyser (conte-
nant 4, o pour mille de bicarbonate de sodium). Poîi-
gueS'les-Eaux 3l été classé dans ie groupe calcique.
Vîdago,dansle nord du Portugal, a des eaux alcalines
et présente les mêmes indications que Vichy.
12
CHAPITRE IX
Eaux chlorurées alcalines.
Ces eaux sont employées dans les mêmes maladies que
les eaux alcalines simples, spécialement quand on craint
l'amaigrissement.
Le chlorure de sodium diminue la tendance du bicar-
bonate de sodium à rendre l'urine trop alcaline, et cette
classe d'eaux ne produit probablement pas la dépression
que les eaux alcalines simples déterminent dans quelques
cas.
Chez certains malades l'emploi du bicarbonate de so-
dium donné isolément ou administré dans des eaux mi-
nérales, peut occasionner une attaque de goutte aiguë,
tandis que quand on le donne associé à du chlorure de
sodium, il n'a pas la même action. Il faut rappeler à cette
occasion que le chlorure de sodium pourrait par lui-même,
suivant quelques auteurs, prévenir la formation des cal-
culs d'acide urique et de la gravelle.
On emploie avec succès les eaux chlorurées alcalines
chez les malades atteints de catarrhe chronique des voies
respiratoires ; dans ces cas le climat de la station a une
grande importance.
Dans la description des eaux qui appartiennent à ce
groupe il faut placer en première ligne comme types
Ems et Royat, et décrire les autres dans l'ordre géogra-
phique.
- 179 —
Ems, Allemagne (Prusse, autrefois duché de Nassau).
— Ems (altitude 91 mètres) est admirablement situé dans
Tétroite vallée de la Lahn, sur les deux côtés de la rivière.
Ems se compose d'une quantité considérable d'hôtels, de
villas, d'établissements de bains. avec un magnifique Kur-
saal, etc.; ceci montre quelle extension cette station a prise
comme station balnéaire et de plaisance. La douceur du
climat (trop chaud pour beaucoup de personnes dans le
milieu de l'été) contribue sans doute à l'usage de cette
eau dans les catarrhes laryngé et bronchique.
On utilise neuf différentes sources chlorurées alcalines
chaudes dont les températures varient de ^Q'^67 à 49*^0. ;
elles contiennent 2 pour mille de carbonate de sodium,
avec 1 pour mille de chlorure de sodium et environ
oOO volumes pour mille d'acide carbonique ; six des sour-
ces sont utilisées pour /a boisson ; il y a aussi une source
ferrugineuse (temp. 2i°ll G.). /
Les bains sont élégamment installés, et munis d'appa-
reils pour douches cliaudes et froides ; on pratique aussi
le massage dans les cis où il est indiqué. Outre les bains il
y a des salles pour/gargarisme et inhalation d'eau fine-
ment pulvérisée, simple ou rendue médicinale avec du
baume du Pérou,/de l'huile de pin, etc. On peut em-
ployer ces inhalations dans le traitement de malades at-
teints d'affections Çatarrhales du larynx et des bronches.
On traite tout particuUèrement à Ems la bronchite d'ori-
gine goutteuse. Dans l'emphysème pulmonaire on emploie
souvent un appareil pour l'expiration dans l'air raréfié et
pour l'inspiration d'air comprimé, d'après la méthode de
Waldenburg. Le D"" Geissé pense que l'emploi de cet appa-
reil constitue une méthode de gymnastique pulmonaire
important, quand on l'utilise méthodiquement une ou
deux fois par jour pendant quinze minutes. On peut aussi
avoir recours à des sallesy à air comprimé.
— 180 —
Les eaux d'Ems sont aussi utilisées dans la dyspepsie
catarrhale et goutteuse avec hyperchlorhydrie, dans la
cystite et dans diverses maladies goutteuses, notamment
chez les personnes maigres et faibles, où les eaux alcali-
nes simples, comme celles de Vichy et de Neuenahr, et
les eaux alcalines sulfatées, 'comme celles de Marienbad
et de Karlsbad, sont regardées comme trop débilitantes.
On aurait obtenu de bons résultats dans quelques cas
d'albuminurie chronique. On emploie les bains dans la
leucorrhée, le catarrhe de Tutérus et de la cavité cervi-
cale, et dans la dysménorrhée nerveuse. Dans certains cas
on emploie les douches vaginales pendant que la malade
est dans le bain. Ems a une ancienne réputation contre
la stérilité, comme l'indique le nom d'une de ses sources,
la Bubenquelle, source des garçons.
Durant les chaleurs, les promenades ombragées sur les
pentes des collines sont très agréables. On a récemment
établi un funiculaire pour atteindre le Malbergau sud de
la ville, et les malades peuvent ainsi arriver rapidement
à respirer Tair frais des bois sur le sommet qui est à une
altitude d'environ 30o mètres.
Accès : Cologne, Goblenz et Niederlahnstein.
Installation : très bonne.
Koyat (Puy-de-Dôme). — Royat est situé dans les
montagnes de l'Auvergne, sur les versants inférieurs du
Puv-de-Dôme,à une altitude de 4SI mètres. Sa position à
l'entrée de la vallée de la Tiretaine est très belle. Les
hôtels et villas qui constituent l'établissement se trouvent
principalement sur le côté droit du torrent; vers Test ils
dominent la ville de Glermont-Ferrand (à environ 2 kil. de
distance), et la large et fertile plaine de la Limagne, arrosée
par la rivière de l'Allier ; sur le côté opposé sont les con-
tours des montagnes du Forez; vers l'ouest la vieille ville
de Royat s'étend dans la vallée, dans la direction du som-
— 181 —
met du Puy-de-Dôme. Les petites collines vers le nord et
le nord-ouest protègent la station contre les vents vio-
lents. En raison de ses eaux chlorurées alcalines chaudes,
Royat a été appelé l'Ems français, mais les eaux deRoyat
sont aussi ferrugineuses et contiennent 0,02 à 0,036
pour mille de bicarbonate de fer.
Les quatre sources sont la Grande Source, ou source
Eugénie, la source César, la source St-Mart et la source
St- Victor. Leurs températures sont de 20" à 35° G. La
source Eugénie, qui est la plus chaude et la plus forte-
ment minéralisée (total de la minéralisation 5,6 pour
mille), contient 1,7 pour mille de chlorure de sodium,
1,3 pour mille de bicarbonate de sodium, 1,9 pour mille
de bicarbonate de calcium, 0,04 pour mille de bicarbo-
nate de fer, 0,035 de chlorure de lithine et des traces
d\Trsenic. Des trois autres sources celle de St-Yictor a la
plus basse température et contient le plus de fer (0,056
pour mille de bicarbonate et 0,004 pour mille d'arsé-
niate de sodium) .La source St-Mart contient la plus grande
proportion d'acide carbonique ; la source Gésar est la
moins minéralisée (2,6 pour mille). Il y a aussi des eaux
bitumineuses, mais elles ne sont plus utilisées à présent.
Le grand établissement de bains de Royat est bien installé ;
l'établissement Gésar a une installation moins bonne.
Tout près de l'établissement moderne on trouve des
ruines considérables de thermes romains, mises à décou-
vert en 1882.
Les eaux de Royat sont employées en boisson, en bains,
en bains de piscine et douches, en pulvérisation et inha-
lation. L'acide carbonique est fourni en abondance par
les sources ; on l'emploie quelquefois sous forme de bains
de gaz, plus souvent comme douches locales, spécialement
de douches vaginales. Au moyen d'une disposition spé-
ciale un bain d'eau minérale ordinaire peut être sursaturé
— 182 —
d'acide carbonique ; le gaz y est amené au moyen d'un
appareil à douche d'acide carbonique à l'aide d'un tuyau
percé de nombreux trous et placé tout autour du fond de
la baignoire.
Il se produit ainsi une grande effervescence, analogue
à celle des bains de Nauheim ou des bains ferrugineux
gazeux.
Les affections traitées à Royat comprennent le rhuma-
tisme chronique, la goutte et la diathèse urique, la dys-
pepsie atonique, la laryngite chronique, et la bronchite.
Les éruptions chroniques de la peau et les maladies de
l'utérus et des annexes peuvent bénéficier du traitement
de Royat, principalement quand elles surviennent chez
des sujets arthritiques. Quand il y a complication d'ané-
mie, la source St-Victor, en raison du fer et de l'arsenic
qu'elle renferme, est en général préférée, tandis que la
source St-Mart (0,033 pour mille de chlorure de lithine)
a une réputation spéciale contre la goutte.
La source Gésar,en raison de sa minéralisation compa-
rativement faible, est celle qui trouble le moins la diges-
tion. On a adopté le traitement par inhalation pour les
maladies des voies respiratoires. On emploie beaucoup
les douches et le massage dans les maladies articulaires.
On utilise parfois la source St-Mart comme eau de
table, et on fait souvent à domicile des cures avec cette
eau. On exporte aussi les eaux des sources St-Victor et
César.
On peut faire de nombreuses et belles promenades et
des excursions intéressantes dans le voisinage.
On boit les eaux le matin vers 7 ou 8 heures, et. souvent
encore dans l'après-midi, vers 4 heures ; quelquefois on
ajoute un sirop à l'eau. On peut prendre les bains et les
douches le matin ou l'après-midi.
En général en France on a l'habitude de se baigner le
— 183 —
matin, de boire à jeun et de déjeuner à 10 h. 1/2 ou
11 heures. Toutefois on recommande à beaucoup d'Anglais
de prendre du café vers 9 heures; c'est une heure conve-
nable après avoir bu les eaux ; on se rend ensuite au bain
plus tard dans la matinée et on renvoie le repas de midi
ou le lunch à 1 heure.
La saison est du 15 mai au 15 septembre.
Accès : de Paris à Glermont-Ferrand ; de là à Royatpar
le tramway électrique, le chemin de fer ou Tomnibus.
Installation : bonne.
Toeiinisteîn (Prusse Rhénane), dans la vallée de la
Brohl, à une altitude de 128 mètres, est à une heure de
distance de la station de Brohl. Dans le voisinage est
le Heilbrunnen, source chlorurée alcaline gazeuse, conte-
nant 2,5 pour mille de bicarbonate de sodium, 1,6 de
bicarbonate de magnésium, 1,4 de chlorure de sodium,
0,02 de bicarbonate de fer et 1,270 pour mille volumes
d'acide carbonique. Près Wassenach il y a aussi le Stahl-
brunnen, ferrugineux et gazeux, contenant 0,08 pour
mille de bicarbonate de fer, 1,4 de bicarbonate de magné-
sium et 1,2 de bicarbonate de sodium.
Il y a une installation pour les baigneurs.
Assinaiiiishaaseai, Prusse (province deHesse-Nas-
sau). — Ce sanatorium d'été, bien situé sur la rive droite
du Rhin, au pied du Niederwald, possède une source chlo-
rurée alcaline tiède, faiblement minéralisée (température
28° G.). On a supposé que le bicarbonate de lithine de
ces eaux (0,028 pour mille pour une minéralisation to-
tale de seulement 1 pour mille) exerçait un efî'et théra-
peutique spécial dans les maladies goutteuses. On traite
également ici le rhumatisme musculaire, le catarrhe chro-
nique de l'intestin et des organes respiratoires. On ne
pourrait cependant pas affirmer que les effets ne seront
- 184 —
pas ceux d'un bain tiède simple, aidé par le climat, le
chansemenl de réo^ime, etc.
T%^eîlbach, dans la province prussienne de Hesse-
Nassau. La Natronlithion-Quelle appartient au groupe
chloruré alcalin ; il en est question à propos des autres
sources de Weilbach. (Voir eaux sulfureuses.)
Gleichenberg (Styrie), à 283 mètres d'altitude, est
situé dans une contrée asréable, accidentée et bien boisée,
à 1 heure 1/4 en voiture de la station de Feldbach et à
3 heures de Graz. Cette localité est fréquentée, pour la
douceur de son climat et ses eaux chlorurées alcalines ga-
zeuses froides, par des malades atteints d'affections
chroniques (y compris celles de nature tuberculeuse) des
organes respiratoires et de dyspepsie. Les sources princi-
pales sont la Constantin-Quelle (3,6 pour mille de bicar-
bonate de sodium, 1,8 de chlorure de sodium, 1,340
pour mille volumes d'acide carbonique), et la source
moins gazeuse, TEmma-Quelle. Dans le voisinage se trouve
la Klausen-Quelle, ferrugineuse et gazeuse, employée
quelquefois chez les malades anémiques et à la fin du
traitement. Le Johannis-Brunnen, ferrugineux alcalin, si-
tué à envij'on 1 heure 1/2, est employé à cause de sa
saveur rafraîchissante as^réable. On a souvent recours
comme auxiliaire au traitement de Gleichenberg qui jouit
d'une grande réputation dans tout l'empire Austro-Hon-
grois et dans l'Allemagne du Sud.
Saison de mai à septembre.
L'installation est satisfaisante.
liuhatscliowîtz, en Moravie, à un quart d'heure de
distance du village de ce nom, et à une heure et demie en
voiture de la station de Ungarisch-Brod, est situé dans
une jolie vallée des Carpathes, à 488 mètres d'altitude.
Il possède des eaux chlorurées alcalines gazeuses froides
— 185 —
contenant des iodures et des bromures : elles sont utilisées
principalement en boisson. Suivant J. Picek (1891), la
Vincenz-Quelle et les trois autres sources principales ren-
ferment 3 à 4,4 pour mille de carbonate de sodium, ^,4
à 4,5 pour mille de chlorure de sodium, 0,007 à 0,012
pour mille d'iodure de sodium, 0,02 à 0,045 de bromure
de sodium, 0,37 à 0,52 de borate de sodium et beaucoup
d'acide carbonique. On exporte les eaux et on peut les
utiliser avec avantage à domicile. Elles exercent une in-
fluence modératrice dans les cas de tendance à la gravelle
urique et on les emploie aussi dans les catarrhes d'origine
goutteuse. Le mélange de chlorure de sodium dans ces
eaux diminue la tendance du bicarbonate de sodium à
rendre l'urine trop alcaline et à exercer une action dé-
primante sur la constitution. Chez beaucoup de personnes
l'usage du bicarbonate de sodium est débilitant- chez
les mêmes individus la combinaison du chlorure de so-
dium et du bicarbonate de sodium est beaucoup mieux
supportée.
Saison du 15 mai à la fin de septembre.
Szczaiviiica, en Galicie.est situé sur la pente septen-
trionale des Garpathes, à une altitude de 517 mètres. Il
possède des sources chlorurées alcalines froides, riches
en acide carbonique ; la Magdalenen-Quelle contient
8,4 pour mille de bicarbonate de sodium et 4,6 pour
mille de chlorure de sodium. Les affections catarrhales
chroniques des organes respiratoires sont justiciables
de ces eaux ; il y a aussi des installations pour les inha-
lations et pour des cures de petit lait et de koumis.
Szczawnica est à six heures en voiture de Alt-Sandeck,
la station la plus rapprochée.
Ijipik, en Slavonie, non loin de la station dePakracz,
est situé dans une position abritée dans une vallée, à une
— 186 —
altitude de 132 mètres. La plus chaude de ses eaux chlo-
rurées alcalines faibles (température 64° C.) contient une
proportion relativement élevée d'iode (1,9 pour mille
de bicarbonate de sodium, 0,6 de chlorure de sodium,
0,26 d^iodure de sodium).
Saînt-I^ectaire (Puy-de-Dôme) est situé dans une
belle vallée des montagnes d'Auvergne, à une altitude
de 762 mètres. Il y a de nombreuses sources chlorurées
alcalines avec températures variant de 10° à 44° G. ;
toutes renferment du fer (environ 0,01 à 0,025 pour
mille de bicarbonate), de la lithine (jusqu'à 0,095 de bi-
carbonate), et de petites quantités d'arséniates (jusqu'à
0,005 d'arséniate de sodium).
La source du Mont-Gornadore contient 2 pour mille
des deux chlorures et du bicarbonate de sodium (tempé-
rature 41'' G.). La source Rouge froide, ainsi désignée à
cause de ses dépôts ocreux, contient environ 0,02 pour
mille de bicarbonate de fer, 0,069 pour mille de bicar-
bonate de lithium, 2,3 pour mille de chlorure de sodium,
2,7 pour mille de bicarbonate de sodium, des traces d'ar-
séniate et une proportion considérable d'acide carboni-
que libre. La source froide des Dames contient environ
2,5 pour mille de chlorure de sodium et de bicarbonate
de sodium, 0,016 pour mille de bicarbonate de fer, et de
l'arsenic équivalent à 0,005 pour mille d'arséniate de so-
dium. La source Boette est la plus chaude de ces sources
(44° G.). Les eaux sont employées pour la boisson, les
bains, les piscines et les douches. On peut employer Ta-
cide carbonique provenant de l'eau pour des douches
gazeuses. On utilise quelquefois une petite source inter-
mittente, à Saint-Nectaire-le-Haut, très riche en acide
carbonique, comme douche vaginale, pour combiner l'ef-
fet de la douche gazeuse et celui de la douche minérale
ordinaire.
— 187 —
Les eaux de Saint-Nectaire sont indiquées dans les af-
fections rhumatismales douloureuses et les névralgies,
spécialement sous forme de douches chaudes; dans la dys-
pepsie atonique, et dans les variétés torpides de Fanémie,
la scrofule et les affections chroniques de l'utérus et des
annexes. Ces eaux ont été récemment recommandées par
Ducrohét dans certaines formes d'alhuminurie, dénature
goutteuse, et par Robin dans l'albuminurie pliosphaturi-
que, quand, jusque-là, la lésion dépend plutôt d'un méta-
bolisme général que d'une affection organique quelconque
des reins.
L'établissement de bains du Mont-Cornadore dans
Saint-Nectaire-le-Haut, est à environ 2 kilom. des deux
établissements et du casino de Saint-Nectaire-le-Bas.
La saison commence en juin et finit au commencement
d'octobre. On peut faire dans le voisinage des excursions
agréables et intéressantes.-
Accès : Saint-Nectaire est à deux heures, par omnibus,
de Coudes, station sur la ligne de Clermont-Ferrand à Is-
soire.
Installation : satisfaisante.
Vie -le- Comte (Puy-de-Dôme) sur l'Allier possède
dans ses environs plusieurs sources chlorurées alcalines
analogues par leur constitution chimique aux eaux de
Royat. La plus importante est la source de Ste-Margue-
rite à St-Maurice (température 31° G.). Elle contient
environ 2 pour mille de bicarbonate et de chlorure de
sodium, environ 5 pour mille de bicarbonate de fer et
0,002 pour mille d'arséniate de sodium. La gare est dis-
tante de 5 kilomètres.
L.a Bourboule (Auvergne). — Ses eaux ont été ran-
gées dans le groupe arsenical.
Roaizat (Puy-de-Dôme) situé à une altitude d'environ
— 188 —
396 mètres, à 7 kilomètres de Riom. Il est peut-être pré-
férable de mentionner ici ces eaux chlorurées alcalines
terreuses. La source Grands Puits (31° G.) était connue
des Romains et contient environ 2 pour mille de bicar-
bonate de magnésium et de bicarbonate de calcium,! pour
mille de chlorure de sodium et un peu de fer.
Vîc-snr-Cère (Gantai). — On a rangé ces eaux dans
le groupe arsenical.
Pozznolî (Italie), l'ancien Puteoli, sur la baie entre
Naples et Baïa, possède des eaux thermales chlorurées al-
calines faibles connues des anciens, et encore employées.
Les bains de vapeur naturelle pris à la Solfatara, cratère
à demi éteint près de Pozzuoli, contiennent de l'hydro-
gène sulfuré, et étaient très en usage au temps des Ro-
mains.
CHAPITRE X
Eaux alcalines sulfatées.
Ces eaux sont utiles dans les cas de constipation ato-
nique, accompagnée de pléthore abdominale, et aussi dans
le traitement des hémorroïdes et des affections des or-
ganes pelviens de la femme, spécialement quand ces
désordres se présentent chez de gros mangeurs ou des per-
sonnes obèses, chez lesquels une diminution d'embon-
point est plutôt à désirer qu'à craindre.
Ellespeuvent aussi rendre des services dans les catarrhes
gastriques et intestinaux, surtout chez les personnes adon-
nées aux plaisirs de la table, dans l'ictère catarrhal, la
lithiase biliaire, la congestion du foie, et l'hypertrophie
de cet organe par suite de fièvres et d'affections causées
par les maladies des climats chauds, dans la gravelle uri-
que, et dans quelques cas de goutte et de glycosurie chez
les sujets obèses.
D'autres eaux sont préférables pour les individus mai-
gres et délicats.
Dans les résultats obtenus par l'emploi des eaux alca-
lines sulfatées, le régime joue un rôle des plus importants,
principalement dans la glycosurie et Tobésité.
On sait que l'hypertrophie chronique de la rate, consé-
cutive à la malaria, est modifiée favorablement par Tusage
des eaux alcalines sulfatées ; l'importance des avantages
obtenus varie suivant les cas.
— 190 —
Nous décrirons les eaux de ce groupe dans l'ordre sui-
vant : Karlsbad, Marienbad,Franzensbad, Tarasp-Schuls,
Elster. etc.
Karlsbad (Carlsbad) en Bohême. — Karlsbad (altitude
375 mètres environ) est une ville longue et étroite, qui
s'étend en montant dans la vallée resserrée du Tepl, sur
les deux côtés de la rivière, à partir de son entrée dans
TEger, jusqu'à environ 3 kilomètres dans la direction du
sud. Par suite de la situation quelque peu resserrée des
maisons des rues principales de cette station, toujours
en voie de développement, quelques baigneurs préfè-
rent habiter les constructions situées plus haut, sur
le Schlossberg, etc., où l'air est plus frais et plus pur;
on a cependant fait, et Ton fait beaucoup encore pour
élargir la principale rue et ouvrir des voies de commu-
nication dans la partie la plus ancienne de la ville= On
peut faire de très belles promenades dans les forêts qui
couvrent les flancs de la vallée; une promenade favo-
rite, qui n'exige pas d'ascension, est celle qu'offre la vallée
située un peu plus haut, sur les bords du Tepl. Dans l'un
ou l'autre des cafés ouverts le long de cette route les bai-
gneurs déjeunent fréquemment après avoir bu leur eau.
Karlsbad a un grand nombre de sources minérales,
mais elles sont remarquablement similaires par leur com-
position, à ce point qu'on suppose l'existence d'un grand
réservoir naturel situé dans les rochers sur lesquels la
ville est bâtie, et d'où proviennent toutes les sources. En
conséquence on peut réellement parler d'une eau de Karls-
bad, qui contient environ 2,4 pour mille de sulfate de
sodium, environ 'J,2 pour mille de bicarbonate de so-
dium, et 1 pour mille de chlorure de sodium, avec une
faible proportion d'acide carbonique. Il n'est pas néces-
saire d'énumérer les seize sources d'eau de Karlsbad ; la
principale différence entre les diverses sources est dans
— 191 —
leur température, la plus chaude contenant d'ailleurs la
plus faible proportion d'acide carbonique.
La plus chaude des sources est le célèbre (1) Karlsbad
Sprudel (température 73°5G.); c'est une fontaine fumante,
jaillissant à courts intervalles d'une façon saccadée et irré-
gulière ; tout auprès, le long des bords du Tepl, des nuages
de vapeur s'élèvent de la terre elle-même. La Felsenquelle
a une température de 59° G.; le Schlossbrunnen de 53° G.;
et le Muhlbrunnen.de 51°5 G. Le Spitalbrunnen, situé
dans l'hôpital des Etrangers, a la température la plus basse
(35° G.) des véritables eaux de Karlsbad, car la Stéphanie-
quelle (température 21°67 G.), qui jaillit au-dessous du
Schweizerhof, à quelque distance des autres sources, pa-
raît être une source de la véritable eau de Karlsbad diluée
et refroidie durant son trajet vers la surface par de l'eau
ordinaire. Le Dorotheen Sâuerling, qui surgit près de la
Stéphanie-Quelle, est, comme son nom l'indique, une
source acidulée, dont l'eau peut servir de boisson ordi-
naire rafraîchissante, ou d'eau de table. Les eaux de table
de Giesshûbl et de Krondorf,dont les sources sont dans le
voisinage, sont aussi employées à Karlsbad.
D'une manière générale, les sources chaudes ont
une action laxative plus faible que les sources moins
chaudes. S'il y a lieu de prendre l'eau froide, on peut
se procurer l'eau la veille au soir (le Sprudel, si on désire
une très petite quantité d'acide carbonique) et la laisser
refroidir chez soi durant la nuit. A cause du grand nom-
bre de baigneurs, il importe de ne pas envoyer tous les
baigneurs boire à la même source.
Pendant l'été, le temps habituel pour boire les eaux est
(1) Le terme allemand « Sprudel » est appliqué à toute source
gazeuse qui s'élève avec une force suffisante pour jaillir de la
terre.
— 192 —
compris entre cinq heures et demie et huit heures et demie
du matin ; on laisse un quart d'heure à peu près entre
chaque verre (environ 170 grammes). Cependant, lors-
qu'on doit boire une quantité relativement considérable,
on peut diviser la dose quotidienne en deux ou trois frac-
tions, une seconde dose étant prise dans la matinée, avant
le repas de midi, et, occasionnellement une troisième
dans l'après-midi ; il en est encore ainsi, lorsque l'estomac
ne peut supporter qu'une très petite^quantité d'eau à la
fois.
Quelquefois, on prend une dose froide au moment du
coucher. Autrefois on buvait, habituellement, d'énormes
quantités d'eau, mais à présent, règle générale, la dose
varie entre deux et six verres (d'environ 170 grammes
chacun), et dans quelques cas, comme par exemple dans
la diarrhée chronique, les médecins commencent par de
très faibles doses , telles qu'un demi-verre ( environ
85 grammes), et même moins.
Parmi les affections pour lesquelles l'usage interne des
eaux deKarlsbadestsalutaire,il faut signaler en première
ligne les affections du foie,y compris l'ictère catarrhal, les
attaques fréquentes de coliques hépatiques, les premières
phases de la cirrhose alcoolique, etc., les hypertrophies du
foie chez les gros mangeurs (avec obésité). Citons en se-
conde ligne la constipation habituelle et les hémorroïdes
chez les sujets robustes ; la gastrite chronique ou le ca-
tarrhe intestinal avec ou sans diarrhée; quelques cas de
dyspepsie en apparence sans altération organique des voies
digestives ; la diathèse urique ; la glycosurie chronique
chez les sujets gras; et l'obésité, qui est souvent associée
à de l'insuffisance cardiaque. On affirme aussi que les hy-
pertrophies légères de la rate, occasionnées par la malaria
chronique, sont favorablement modifiées par une saison
à Karlsbad. Les personnes atteintes de céphalalgies pério-
— 193 -
diques ou revenant fréquemment, et liées à des désordres
abdominaux, sont également traitées à Karlsbad, et sou-
vent avec d'excellents résultats. Règle générale, les mala-
des très afîaiblisne sont pas justiciables du traitement de
Karlsbad.
Tous les malades qui viennent à Karlsbad pour boire
les eaux n'ont nullement besoin d'y ajouter une saison de
bains d'eau minérale. Cependant, pour les cas où les
bains sont indiqués, Karlsbad est bien installé; il ren-
ferme six établissements de bains. Le Kaiserbad, qui
vient d'être construit par la ville, est le plus complet et
l'un des plus magnifiques établissements de bains de TEu-
rope. Outre les bains d'eau simple et d'eau minérale, on
y trouve des installations pour les bains de boue, comme
à Franzensbad ; la boue en usage pour ces bains pro-
vient d'une partie de la lande de Franzensbad qui appar-
tient à Karlsbad. Cette station possède également des ap-
pareils pour doucbes, bains d'air chaud et de vapeur,
massage et gymnastique suédoise.
En dirigeant un traitement, le médecin de la station,
cela va sans dire, étudie chaque cas en insistant sur la
nature de l'affection, la constitution du malade et ses ha-
bitudes. Dans un grand nombre de cas tels que la glyco-
surie, le catarrhe de l'estomac et des intestins, l'obésité,
etc., le régime est d'une extrême importance. Il existait
autrefois un régime spécial pendant la cure, auquel le
malade était censé se conformer comme à une oblit{ation
essentielle ; ainsi on regardait tous les aliments acides
comme contraires aux eaux de Karlsbad ; dans aucun cas
on ne permettait l'usage du beurre ; et la Sprudelsuppe,
soupe faite avec Teau de Karlsbad, constituait la partie
principale du repas du soir. Tout ceci s'est beaucoup mo-
difié : les médecins résidants règlent le régime, selon les
indications appropriées à chaque malade, en avant égard à
13
— 194 —
ses habitudes. L'absence de tables d'hôtes dans les hôtels-
permet au malade de suivre facilement les prescriptions
du médecin; cependant pour le repas de midi (c'est-à-
dire les dîners à prix fixe) le malade peut avoir la tentation
de négliger les instructions qui concernent le régime.
Voici le sommaire du régime habituel et quotidien d'un
malade à Karlsbad : Lever matinal pour boire l'eau à la
source; dans l'intervalle, entre les verres d"eau. prome-
nade au son d'un orchestre ; puis promenade dirigée vers
un café, souvent vers un de ceux qui se trouvent au delà
de la ville, le longdelaMarienbaderstrasse, et déjeuner
(vers 9 h. du matin). Ce déjeuner se compose de café ou
de thé, avec des petits pains et même des œufs à la coque-
et du jambon; une singulière habitude qui règne à Karls-
bad est que les étrangers, après avoir pris les eaux, achè-
tent souvent leurs petits pains eux-mêmes chez le boulan-
ger, et les portent à l'endroit où ils déjeunent. Le principal
repas se prend vers une heure ; vers quatre ou cinq heures,,
thé, café ; ensuite léger souper dans la soirée. Les malades
auxquels on a prescrit une saison de bains les prennent
pour la plupart avant midi \ promenades, musique et
concerts, ou promenades et excursions pour ceux auxquels
on a conseillé un exercice plus actif, occupent les autres
intervalles de la journée. La vieille idée que tous les
malades doivent faire beaucoup d'exercice à pied est
reconnue comme entièrement erronée.
La saison dure du milieu d'avril à la fin de septembre;
on reçoit également des baigneurs à d'autres époques de^
l'année, quoique la plupart des hôtels soient alors fermés^
Une cure complémentaire devrait toujours suivre une sai-
son à Karlsbad.
Accès : Stuttgart, Nuremberg, Eger, Karlsbad.
Installation : bonne ; mais, dans le plus fort de lai
saison, il sera nécessaire de s'assurer à Pavance d'un lo-
gement.
— 105 —
]II»rieiibad (Bolîéiiie). — Cette station, maintenant
très fréquentée, est admirablement située (à une altitude
d'environ 603 mètres) dans une vallée assez ouverte et
abritée par un cercle presque complet de montagnes cou-
vertes de forêts de pins, avec de délicieuses promenades.
Les principales sources sont le Kreuz])runnen et le
Ferdinandsbrunnen, qui fournissent des eaux alcalines
sulfatées l'essemblant à celles de Karlsbad, mais froides^
plusricbes en sulfate, bicarbonate et cblorure de sodium,
et en acide carbonique, et contenant chacune de 0,048 à
0,084 pour mille de bicarbonate de fer. Le Kreuzbrunnen
contient environ 4,9 pour mille de sulfate de sodium,
1,6 pour mille de bicarbonate de sodium et 1,7 pour
mille de chlorure de sodium ; le sulfate de sodium étant
en quantité à peu près double dans les eaux de Karlsbad.
Le Ferdinandsbrunnen ressemble au Kreuzbrunnen, mais
est plus riche en éléments salins mentionnés plus haut,
ainsi qu'en acide carbonique (5 pour mille de sulfate de
sodium, 1,8 pour mille de bicarbonate de sodium, et
2 pour cent de chlorure de sodium). La Waldquelle et TA-
lexandrinenquelle, situées aux extrémités nord et sud de
la ville, sont plus faiblement minéralisées, mais caracté-
risées par leur quantité relativement plus considérable de
bicarbonate de sodium et d'acide carbonique.
La Waldquelle contient 1,4 pour mille de bicarbonate
de sodium et 1 pour mille de sulfate de sodium. L'Am-
brosiusbrunnen et le Karolinenbrunnen sont des sources
ferrugineuses, la première étant de beaucoup la plus forte,
et contenant, dit-on, 0,166 pour mille de bicarbonate de
fer. La Rudolfsquelle est une eau alcalino-lerreuse, que
l'on peut comparer à l'Helenenquelle de Wildungen.
Toutes les sources de Marienbad sont froides.
En raison de la variété des sources, on peut traiter à
Marienbad différents genres de maladies. Les personnes
— 196 -
atteintes de catarrhe de la vessie et d'aiïections urinaires
peuvent être soulagées, comme à Wildungen, etc., en
buvant l'eau de la Rudolfsquelle, et en observant les pré-
cautions nécessaires pour le régime. La AValdquelle est
employée comme eau alcaline gazeuse dans le traitement
du catarrhe chronique des organes respiratoires. Les
malades anémiques peuvent boire les eaux ferrugineuses
de l'Ambrosius-Brunnen, si elles ne troublent pas leur
digestion.
Somme toute, les eaux de Marienbad peuvent être uti-
les aux malades pour lesquels une saison d'eaux alcalines
sulfatées est indiquée, c'est-à-dire aux sujets sanguins et
obèses qui mènent une vie sédentaire et prennent une
nourriture exagérée ; tous ces malades soulïrent de dys-
pepsie, de diathèse urique, de constipation chronique,
d'hémorrhoïdes ou de catarrhe chronique du gros intestin,
ou sont affectés d'obésité générale, peut-être avec hy-
pertrophie du foie et faiblesse cardiaque ; ils peuvent sou-
vent bénéticier d'une saison à Marienbad. Dans ces cas on
prescrit de préférence l'eau du Kreuzbrunnen ou du Fer-
dinandsbrunnen. On peut traiter comme à Karlsbad les
affections hépatiques telles que l'ictère catarrhal,la lithiase
hiliaire et la cirrhose au début, ainsi que la glycosurie
chronique, chez les personnes obèses ou très bien nour-
ries. Dans la glycosurie ou dans les affections hépatiques,
ainsi que dans beaucoup d'autres cas, il est préférable de
faire chauffer les eaux; elles ressemblent alors beaucoup
aux eaux de Karlsbad.
A Marienbad, comme à Karlsbad, le traitement bal-
néaire occupe une place secondaire, mais il y a quatre
établissements, où l'on peut prendre toutes espèces de
bains. Une huitième source de Marienbad, la Marien-
quelle, pauvre en éléments solides, mais riche en acide
carbonique, est utilisée pour les bains d'eau minérale;
— 197 —
l'eau du Ferdinands-Brunnen et les sources ferruûfiiieu-
ses Ambrosius et Caroline sont aussi employées pour les
bains. On donne des bains de boue (généraux et locaux)
comme àFranzensbad, et on peut les prescrire pour dif-
férentes atïeclions de Tutérus et des annexes, ou dans cer-
tains cas simplement comme une variété de bains cliauds.
La boue ferrugineuse employée en bains à Marienbad
est, assure-t-on, aussi ricbe ou plus ricbe en fer que la
boue de Franzensbad.
On trouve à Marienbad des appareils pour doucbes,
hains d'air chaud et de vapeur, et aussi pour les bains
d'acide carbonique, pour lesquels on se sert du gaz qui sort
de la Marienquelle.
La saison dure de mai à septembi'e. Une cure complé-
mentaire est toujours utile après une saison d'eaux à Ma-
rienbad.
Accès : comme pour Karlsbad.
Installation : très bonne.
Franzensbad en Bohème. — Franzensbad, prèsEger,
fondé par l'empereur François II en 1793, est situé dans
une partie plate du pays, à une altitude de io7 mètres.
Les tourbières, d'où est tirée la tourbe qui sert pour les
fameux bains de tourbe de Franzensbad, touchent la ville.
On y trouve douze sources minérales dilïérentes, ainsi
qu'une source simplement acidulée, qui ressemble aux
eaux de table gazeuses oi'dinaires. Ces douze sources
sont froides et riches en acide carbonique, mais ditïè-
rent considérablement dans leurs éléments minéraux
solides. La Salzquelle, la Franzensquelle, la Wiesen-
quelle, et le Kalte Sprudel, toutes sources employées
pour la boisson, sont des eaux alcalines sulfatées, qui
contiennent de ^,7 à 3,3 pour mille de sulfate de sodium,
de 0,67 à 1,1 pour mille de carbonate de sodium, des
traces d'autres carbonates, environ 1,2 pour mille de
— 198 —
chlorure de sodium, avec de 0,009 à 0,030 pour mille
de carbonate de fer. Parmi ces sources, la Salzquelle
est celle qui renferme le moins de fer (seulement 0,009
pour mille de carbonate) ; elle se rapproche le plus
des eaux de Karlsbad; cette ressemblance peut être ac-
crue en faisant chauffer l'eau à la température d'une
des sources de Karlsbad. La Neuquelleest similaire, sauf
qu'elle contient, dit-on, beaucoup plus de fer que les
autres. La Stahlquelle renferme environ 0,079 pour mille
de bicarbonate de fer, et une quantité moindre des au-
tres sels (1,6 pour mille de sulfate de sodium, avec un-e
minéralisation totalede 3,1 pour mille) ; aussi peut-on avec
raison la regarder comme une source ferrugineuse forte.
Franzensbad possède quatre établissements de bains
bien installés, dans lesquels on emploie les trois princi-
paux genres de bains suivants : 1° Les bains ferrugineux
(Stahlbâder). Ce terme peut donner lieu à quelque confu-
sion. Il faut entendre sous ce nom les bains d'eau miné-
rale dans lesquels le procédé de chauffage (méthode de
Schwarz) est organisé de façon à produire la déperdition
la plus minime possible d'acide carbonique. Le chauffage
de ces bains se faitparunréservoirde vapeur ou des tuyaux
de vapeur placés au fond du bain. 2^ Les Luisenbâder,
ou bains minéraux. Ceux-ci sont les bains ordinaires
d'eau minérale, dans lesquels la vapeur traverse l'eau
minérale pour la chauffer (méthode de Pfriem) ; il se dé-
gage ainsi une plus grande quantité d'acide carbonique.
Aussi, par suite de la déperdition du gaz, les Luisenbâ-
der sont moins stimulants que les bains ferrugineux.
3<^ Les bains de boue qui ont donné à Franzensbad une si
grande notoriété. La tourbe dont on se sert pour ces bains
est extraite dans le voisinage immédiat de la ville; la
quantité en est si grande que la tourbe qui a servi pour
un bain n'est jamais utilisée une seconde fois.
— 199 —
La tourl)e désagrégée, lorsqu'elle est prête à être em-
ployée, contient environ 2.) pour cent de substances solu-
bles dans Teau ; elle passe pour être extraordinairement
riche en sulfate de fer. On donne habituellement les bains
de tourbe à une température de 32 à 35" G. ; ils agissent
^omme un large cataplasme sur l'abdomen et les membres
inférieurs, mais ne doivent pas couvrir la partie supé-
Tieurede la poitrine. On emploie également des bains de
tourbe locaux; ils ressemblent encore davantage à des
cataplasmes.
Outre les trois principaux genres de bains ci-dessus
mentionnés, on prescrit encore quelquefois à Franzens-
bad des bains généraux et locaux d'acide carbonique.
Dans le bain général, le malade, vêtu d'un léger cos-
tume de bain, est assis ou debout dans un espace creux
au fond duquel se trouve un tuyau amenant l'acide
carbonique provenant des eaux minérales. Un tuyau de
dégagement conduit Tacide carbonique à une certaine
hauteur, et on évite ainsi au malade le danger de le res-
pirer. Le malade éprouve alors une sensation de chaleur
<lans les membres inférieurs et dans la partie du corps
baignée par le gaz ; mais la valeur thérapeutique exacte de
ces bains est contestable.
A Franzensbad, la dose quotidienne d'eau est souvent
divisée en deux portions : l'une est prise avant le déjeu-
ner, et l'autre plus lard dans la matinée.
En raison des diverses sources d'eau minérale de
Franzensbad, on peut traiter à cette station diverses ma-
ladies. La Salzquelle, alcaline sulfat.ée, peut être employée
•en boisson et chauffée, si cela est nécessaire, pour les
mêmes affections que les eaux de Karlsbad; la Neu-
quelle, la Franzensquelle, etc., eaux alcalines sulfatées,
.«ont utiles par suite de leur principe ferrugineux, dans
le traitement de l'anémie compliquée de constipation;
— 200 —
tandis que la Stahiquelle, simplement ferrugineuse, est
indiquée chez les anémiques pour lesquels réussissent les
eaux de Pyrmont, etc.
Franzensbad a une réputation spéciale pour le traite-
ment des maladies des femmes et l'immense majorité de
ses baigneurs appartient au sexe féminin. Ce sont des
jeunes filles et des femmes atteintes de chlorose et d'autres
états anémique ou cachectique ; des malades affectés de
troubles nerveux fonctionnels souvent alliés à une dé-
bilité de tout l'organisme : des malades atteints de trou-
bles dyspeptiques auxquels les eaux de Franzensbad, qui
se rapprochent le plus des eaux de Karlsbad, réussissent
en général bien; les rhumatisants et les goutteux, quand
ils paraissent devoir bénéficier d'un traitement balnéaire
judicieux; enfin, les malades atteints de différentes affec-
tions des organes pelviens. Dans cette dernière classe il
faut ranger les anémiques qui se trouveront bien des eaux
ferrugineuses prises en boisson; d'autres en faisant usage
de sources plus laxatives. Les bains ferru<?ineux ou les
Luisenbàder exercent une action favorable dans la leu-
corrhée et le catarrhe des organes pelviens ; les bains de
tourbe favorisent, dit-on, la résorption des exsudats pelviens
anciens. En général les bains de tourbe sont contre-indi-
qués dans les maladies à poussées aiguës, dans les affec-
tions du cœur et des vaisseaux sanguins, dans la disposi-
tion aux hémorrhagies des divers organes, pendant la
grossesse et en général durant les périodes menstruelles.
La saison, à Franzensbad, est de mai à la fin de sep-
tembre. Il est toujours utile de faire une cure complé-
mentaire après le traitement de Franzensbad.
Accès: comme pour Karlsbad.
Lnstallation : bonne.
Tarasp-Schuls (Tarasp-Schuls-Vulpera) , Suisse
(canton des Grisons).
— !^0I —
L'établissement de bains de Tarasp est situé dans la
Basse Engadine, sur la rivière Inn, à une altitude de
1179 mètres; laposition des villages voisins d'Ober-Scbuls
(altitude 1^37 m.)etde Vulpera (12G4m.) est préférable
surtout celle de ce dernier. Les eaux minérales de Tarasp
sont connues depuis le seizième siècle, mais c'est seule-
ment à une époque relativement récente qu'elles ont été
appréciées à leur juste valeur. On y compte huit sources
d'eau minérale froide ; quatre fournissent une eau alca-
line sulfatée, connue dans le voisinage sous le nom de
Salzwasser ; quatre autres donnent une eau ferrugi-
neuse gazeuse, appelée Sauerwasser.
Parmi les sources alcalines sulfatées, les sources Lu-
cius et Emerita, utilisées en boisson, contiennent 2,1
pour mille de sulfate de sodium: c'est à peu près la même
proportion que dans les eaux deKarIsbad, mais elles sont
froides et beaucoup plus riches en bicarbonate de sodium,
chlorure de sodium et acide carbonique que l'eau de Karls-
bad.
La quantité de bicarbonate de sodium est de 4,8 pour
mille, comme à Vichy ; il y a 3,6 de chlorure de sodium
pour mille; 2,4 pour mille de bicarbonate de calcium,
et 0,02 pour mille de bicarbonate de fer. La source Eme-
rita n'est pas tout à fait aussi riche en gaz que la source
Lucius. L'Ursusquelle et la Badequelle sont employées
pour les bains (bains salins gazeux).
Parmi les sources ferrugineuses, la Bonifaciusquelle
est la plus minéralisée; elle contient 0,043 pour mille
de bicarbonate de fer, en même temps que 1,4 pour
mille de bicarbonate de sodium, 2.7 pour mille de bi-
carbonate de calcium, et une grande proportion d'acide
carbonique libre.
Les bains ferrugineux sont chautïés à l'aide d'untuvau
— 202 —
de vapeur, de manière à ne laisser échapper qu'une quan
tité relativement petite d'acide carbonique.
A trois heures environ de distance se trouve la source
ferrugineuse de Yal Sinestra, riche en acide carboni-
que et contenant de l'arsenic. On peut se procurer
maintenantàSchuls de l'eau de Val Sinestra, qu'on apporte
-chaque jour de la source.
Outre lesbains d'eauxminérales de Tarasp,on peutpren-
dre. si cela est nécessaire, des bains salés de Rheinfelden et
-des bains de boue de Battaglia.
On emploie l'eau alcaline sulfatée en boisson dans la
constipation chronique, les hémorrhoïdes, la dyspepsie
.et le catarrhe intestinal chez les sujets robustes et plé-
thoriques ; dans les cas de calculs biliaires : dans la glyco-
surie des sujets obèses, etc. On peut la rendre simi-
laire de l'eau de Karlsbad en la chauffant avant de la
boire ; c'est surtout important quand il s'agit de calculs
biliaires et d'affections qui s'en rapprochent.
L'action des eaux ferrugineuses de Tarasp chez les ané-
miques et les personnes débilitées est sans aucun doute
grandement favorisée par le climat alpin. L'arsenic contenu
dans Feau de Val Sinestra peut exercer une influence
spéciale chez les paludéens.
La saison est du lo juin au lo septembre.
En ce qui concerne les cures complémentaires, voyez
p. 66.
Accès : de la gare de Davos à Tarasp par le col de
Fluela, 6 heures de diligence ; de Landeck sur le chemin
de fer de TArlberg (pour ceux qui viennent du nord-est),
9 h. de diligence.
Installation : bonne.
Elster (Bad Elster) dans le royaume de Saxe. — Els-
1er (altitude 472 m.), situé près de la frontière de Bohême
— -203 —
dans une vallée à labri du vent d'est, possède des eaux de
deux classes.
La Salzquelle appartient au groupe des eaux alcalines
sulfatées (3,^ pour mille de sulfate de sodium, 1.0 pour
mille de bicarbonate do sodium, 0,8 pour mille de chlo-
rure de sodium, 0,06 pour mille de bicarbonate de fer, et
beaucoup d'acide carbonique). Pollach et Flechsig la ran-
gent entre le Kreuz-Brunnen et le Ferdinands-Brunnen
de Marienbad ; les indications pour le traitement sont les
mêmes pour cette eau que pour celles de Marienbad.
Les autres sources d'Elste-" sont ferrugineuses mixtes, et
parmi celles-ci, la source employée pour la boisson, la
Marienquelle, contient 0.06 pour mille de bicarbonate de
fer, 0,7 pour mille de bicarl»onate de sodium, 1,8 pour
mille de chlorure de sodium. :2.9 pour mille de sulfate de
sodium et une grande quantité d'acide carbonique. En rai-
son du mélange d'éléments salins laxatifs, les eaux fer-
rugineuses d'Elster ditïèrent quelque peu dans leur ac-
tion des eaux purement ferrugineuses de Schwalbach et
ressemblent plutôt aux eaux ferrugineuses mixtes de
Franzensbad. On les emploie spécialement dans le trai-
tement de l'anémie avec tendance à la constipation. Les
bains ferrugineux d'Elster ont une action analogue à celle
des bains «jazeux. On utilise également les bains de tourbe
ferrusiineuse.
c
La saison est du lo mai au 20 septembre.
Accès : Elster est une station entre Reichenbach et
Eger.
Installation : satisfaisante.
Bertrîcli (Prusse Rhénane). — Cette station, située
dans rUesbachthal entre Trêves et Coblentz, à une heure
de la gare de BuUay, possède des eaux tiêdes (32' 78 C),
contenant du sulfate, bicarbonate et chlorure de sodium,
avec de l'acide carbonique libre. Les eaux minérales de
20
■ï-
Bertrich ont les mêmes principes constitutifs que celles de
Karlsbad, mais elles sont moins fortes. Prises en boisson,
elles ont, par conséquent, une action beaucoup plus faible
que les eaux de Karlsbad, et se rapprochent du groupe
des eaux thermales inditîérentes. On les emploie en bois-
son dans le traitement de quelques cas de dyspepsie,
d'affections goutteuses et rhumatismales, et dans la dia-
thèse urique. Les bains tièdes exercent une influence
calmante dans les névroses. La saison est du 1^'' mai à la
fin de septembre.
Roliitisch, Rohitsch Sauerbrunn, ou Heiligen-Kreuz-
bad (Styrie),à trois heures de Gilli et à une heure un quart
de la gare de Pœltschach, possède un climat doux et une
belle position, à 22^ mètres d'altitude. Ses eaux gazeuses
froides appartiennent au groupe sulfaté alcalin faible.
Les eaux du Tempel-Brunnen et du Styria-Brunnen sont
les seules employées pour la boisson ; les premières con-
tiennent 3 pour mille de sulfate de sodium, et environ i
pour mille de bicarbonate de sodium et autant de bicar-
bonate de magnésium ; les eaux du Styria-Brunnen sont
semblables, mais renferment beaucoup plus de bicai-bo-
nate de magnésium (4,o pour mille). La proportion de
chlorure de sodium dans les eaux de Rohitsch est infé-
rieure à 1 pour mille.
Quoique beaucoup plus faibles en sulfates que les eaux
sulfatées alcalines froides de Marienbad, celles de Rohitsch
sont utiles dans les cas de dyspepsie accompagnée de
constipation, de catarrhe gastrique et intestinal, etc.
La saison est du l^"" mai au milieu d'octobre.
CHAPITRE XI
Eaux sulfatées et sulfatées chlorurées.
Les eaux sulfatées sont très employées pour leur action
simplement purgative dans la constipation et la dyspepsie
avec constipation, principalement chez les sujets robustes
et pléthoriques. Depuis qu'on emploie surtout les eaux
les plus fortes de cette classe comme purgatifs,, on les ex-
porte et on les prend cà domicile plus fréquemment qu'à
la source elle-même. Beaucoup de malades préfèrent
prendre des eaux pui'gatives naturelles à d'autres pur-
gatifs.
Les plus connues sont celles de Franz -Joseph, Hu-
nyadi-Janos, Aesculap, Apenta, et les autres eaux salines
hongroises; les eaux de Rubinat ei de Go/if/«/ en Espa-
gne ; Birmenstorf et Mûllingen dans le canton d'Ar-
govie, près Baden en Suisse; de Pûllna, Sedlitz (1), et
Saidschitz en Bohême ; Galthof, près Brûnn, en Mora-
vie ; Eau verte de Montmirail dans le département de
Vaucluse; Montmirail possèdeaussi des sources sulfureuses
et ferrugineuses faibles. Quelques-unes de ces eaux sont
très fortes; celles de Gran en Hongrie contiennent 4 1/^
pour cent de sulfate de magnésium et celles de Rubinat et
de Carabana en Espagne renferment environ 10 pour cent
(1) Les poudres de Sedlitz « Sedlitz powders » des pharma-
ciens sont préparées avec de l'acide tartrique, et, par conséquent,
n'imitent pas les éléments de l'eau naturelle de Sedlitz.
— 206 —
(le sulfate de sodium. D'après le rapport du D' A. Proust
(Paris, 1885). l'eaudeCarabana contient 100 pour mille de
sulfate de sodium, 4 pour mille de sulfate de magnésium,
2,^ poui' mille de chlorures de sodium, de magnésium et
de calcium et 0,049 pour mille de sulfure de sodium.
L'eau de ViUacabras, une eau espagnole, contient, dit-on,
12 pour cent de sulfate de sodium. Parmi les eaux men-
tionnées ci-dessus, les plus faibles sont celles de Galthofer,
contenant 7,4 pour mille de sulfate de magnésium, avec
4,9 de sulfate de sodium, et Sedlitz qui contient 13,5
pour mille de sulfate de magnésium. L'eau de Ivanda^
près Temesvar, en Hongrie, contient environ 12,4 pour
mille de sulfate de sodium, et 2,4 pour mille de sulfate
de magnésium.
Il y a peu à. dire des eaux sulfatées anglaises, qu'on a
employées à différentes époques. Ce sont entre autres celles
de la source Victoria dans le comté de Warwick, la source
Purton dans le comté de Will, Cherry Rock dans le comté
de Gloucester, Scarborough dans le comté d'York, et la
source primitive d'Epsom (qui n'est plus utilisée actuel-
lement) . Les eaux sulfatées des environs de Londres, celles
de Kilburn, de Sydenham, de Beulah, de Streatham, de
Barnet (1) et de Northaw étaient très employées autrefois ;
celle de Streatham Tétait encore récemment.
Nous passerons maintenant aux eaux sulfatées chloru-
rées. Les eaux de ce groupe contiennent une proportion,
considérable de chlorure de sodium, suffisante pour modi-
fier l'action des sulfates.
(1) Sous le règne de Charles II, ces eaux étaient probablement
prises à la source de bonne heure dans la matinée, comme le
sont actuellement les eaux salines laxatives à l'étranger. Pepys,
dans son journal, mentionne que, un matin très froid, le 11 août
1667, à 7 heures, il trouva beaucoup de monde buvant les eaux
à la source Barnet.
— 207 —
Fi*iedrirli.sliall,en Saxe-Meininjçrpn. possède une eaii
saline, contenant une proportion considérable de chlorure
de sodium (^4 pour mille) et de chlorure de magnésium
(1^ pour millet, avec du sulfate de sodium (18 pour
mille). Les chitïres donnés entre parenthèses sont ceux du
professeur Oscar Liehreich, mais. d'après Justus von Liehig
(184Gj et Bernhard Fischer (1894), la propoi'tion d'élé-
ments solides n'est pas aussi considérable. On suppose
que la présence du chlorure de sodium dans cette eau per-
met de la prendre pendant une plus longue période que
les autres eaux salines sans troubler la dis^estion.
Brides-Salins (Savoie i comprend les eaux voisines
de Brides-les-Bains et de Salins-Moutiers.
Brides-les-Bains est situé dans la vallée du Doron.à une
altitude d'environ 367 mètres. Brides est à o kil. de la
gare deMoutierset à 4 kil. de Salins-Moutiers. Les eaux
sulfatées chlorurées, plutôt faibles, ont une température
de So*^ G., et contiennent environ l,9pour milledechlo-
rure desodium, l.:2 pour mille de sulfate de sodium, 0,o
pour mille de sulfate de magnésium, 1,7 pour mille de
sulfate de calcium et une petite quantité de fer. Les eaux
prises à petite dose ont, suivant le D' Delastre.une action
tonique « eupeptique », maiscà dose plus élevée elles sont
laxatives. Elles sont employées en boisson dans la consti-
pation chronique, la dyspepsie avec constipation et la dia-
thèse urique : elles ont été récemment recommandées par
Delastre dans certains cas d'albuminurie d'origine gout-
teuse et dans les variétés d'albuminurie, telle que l'al-
buminurie phosphaturique, décrite par Robin, et qui dé-
pend plutôt d'un vice général de la nutrition que
d'une lésion organique des reins. La dose quotidienne
nécessaire pour produire un effet laxatif varie beaucoup
suivant les différents sujets ; dans quelques cas il faut
ajouter une dose de sels de Brides pour le produire. On
— 208 —
vend sous le nom de sels de Brides des sels provenant
des eaux de Brides, mais dont on a séparé la plus grande
partie du chloi'ui*e de sodium. La présence du chlorure
de sodium dans ces eaux rend leur action moins débili-
tante que celle des eaux sulfatées ordinaires.
On emploie aussi les eaux de Brides en bains, mais les
malades de Brides se bait^nent souvent à Salins-Mouliers
qui est dans le voisinage.
Salins-Moutiers (altitude 500 mètres) est situé dans la
vallée du Doron, à environ 1 kil. 5 de la gare de Mou-
tiers. Ses eaux chlorurées (température So*^ C.) contien-
nent 1 pour cent de chlorure de sodium et une faible pro-
portion de sulfate de calcium, de sodium et de magnésium.
Elles sont riches en acide carbonique et on les emploie
principalement en bains chez les enfants scrofuleux et
racbitiques, les personnes convalescentes et délicates et
dans quelques maladies de la peau. Les bains sont indi-
qués pour quelques variétés de rhumatisme, et on peut les
adapter, comme ceux de Nauheim en Allemagne, au trai-
tement des affections cardiaques.
La saison est du 1" juin au 1^'' octobre.
La station alpine de Pralognan (1426 mètres) est à
3 h. 1/2 en voiture ; elle convient dans beaucoup de cas
comme cure complémentaire de Brides-Salins.
LxsTALLATioN i bonue.
St-Gervais (Hte-Savoie). — L'établissement de St-
Gervais est situé dans une «^or^e. à environ 610 mètres d"al-
titude, dans le voisinage du grand paysage alpin de Cha-
mounix. Il possède trois sources sulfatées chlorurées
chaudes, la source de Mey (40° G.), la source de Gontard
(38^ C.) et la source du Torrent (39° G.). D'après l'ana-
lyse de >yillm de 1889, elles contiennent 1,7 pour mille
de sulfate de sodium, 1.7 pour mille de chlorure de
sodium et 0,9 pour mille de sulfate de calcium. La
— -J09 —
source du Torrent esl la seule qui contienne de l'hydio-
gène sulfuré.
Ces eaux (légèrement laxatives à doses élevées) sont
employées dans les maladies de la peau, le rhumatisme
chronique, la dyspepsie avec constipation chronique, etc.
Suivant Egasse et Guyenot la source dite ferrugineuse
de St-Gervais ne contiendrait plus de fer. La saison est du
1" juin à la fin de septembre. L'établissement de bains
a été reconstruit depuis le désastre de 189:2.
Accès: environ "1 h. 1/4 en diligence {^2i kil.) de la
gare de Cluse. On construit actuellement un chemin de
fer.
Installation : outre rétablissement même, les visiteurs
peuvent loger au village de St-Gervais, qui est situé plus
haut et plus exposé au soleil.
D'autres eaux sulfatées chlorurées, mais peu connues,
sont celles de Cruzy (Aude) et d^Ydes ( CantalJ. On pourrait
peut-être classer la dernière dans le groupe alcalin sul-
faté, parce qu'elle contient aussi environ 1,7 pour mille
de bicarbonates mélangés. On pourrait placer la première
dans le groupe simplement sulfaté, parce qu'elle ne ren-
ferme apparemment que 0,7 pour mille de chlorure de
sodium et jusqu'à 15 pour mille de sulfates de sodium, de
magnésium et de calcium.
Leamington 'Angleterre, comté de Warwick). —
Leamington (altitude, environ 61 mètres) est situé dans
une très belle partie de l'Angleterre et a un intérêt
historique. Il possède des eaux sulfatées chlorurées, qui
contiennent une petite quantité de carbonate de fer.
La buvette se trouve dans la partie basse de la ville, sur
la rive droite de la rivière Leam. De l'autre côté de la
route est le jardin public Jephson, auquel on doit l'orga-
nisation et la réputation de cette station au commence-
14
— 210 —
ment de ce siècle. Le jardin rivalise dans une certaine
mesure avec ceux des autres stations balnéaires de l'Eu-
rope.
D'après l'analyse du professeur Brazier l'eau de la
fontaine publique (Public Fount) contient environ 8,5
pour mille de chlorure de sodium, 1,2 pour mille de
sulfate de sodium, 2,0 pour mille de sulfate de calcium,
et 0,87 pour mille de sulfate de magnésium. L'eau de la
source Aylesford contient un peu plus de sulfate de so-
dium.
Leamington est fréquenté par les malades atteints de
troubles hépatiques,après un long séjour dans les climats
chauds ; par ceux qui ont fait des excès de table et de
boisson ; par les malades affectés de goutte chronique et
d'affections rhumatismales. La présence des sulfates de
sodium et de magnésium communique une action légère-
ment purgative à ces eaux (si on en prend environ un
demi-litre), action salutaire dans le traitement des mala-
dies indiquées précédemment et dans celui de la chlorose,
quand on les associe à des préparations ferrugineuses. Le
régime est fixé par les médecins de la station.
Dans les cas appropriés, outre le traitement interne et
les bains, on emploie le massage et diverses pratiques
hydrothérapiques, qui sont spécialement indiquées dans
le traitement des adhérences anciennes péri-articulaires.
On a appliqué récemment à Leamington le traitement de
Nauheim pour les affections du cœur.
Accès: Londres, garede Euston.
Installation : bonne.
CUeltenliam (Angleterre, comté de Gloucester). —
Gheltenham (altitude, environ 46 mètres) est une ville
située dans la vallée de Severn et abritée des vents d'est.
Il y a des eaux sulfatées chlorurées et des eaux ferru-
gineuses. Les eaux ferrugineuses sont représentées par
— :>)! —
la source ferrugineuse Gamliray qui, suivant une ancienne
analyse.contiendrait jusqu'à 0,1 pour mille de carbonate
de fer. D'après l'analyse de 1893 du professeur T. E.
Thorp, la source de la Terrasse Lansdowne (Lansdowne
Terrace Well) renferme environ 5.6 pour mille de chlo-
rure de sodium, ^,:2 pour mille de sulfate de sodium et
0,7 pour mille de sulfate demagnésium. Les trois sources
Pittville n'ont pas de sulfate de magnésium, tandis que
la source de la Villa Chadnor (Chadnor Villa Well) et la
source du Cottage (Cottage Well) ont 1,7 et 1,8 pour
mille de sulfate de magnésium, mais seulement 0,4 à 0.6
pour mille de chlorure de sodium.
Cheltenham est spécialement fréquenté par les malades
éprouvés par un séjour prolongé dans les pays chauds
ou par les goutteux. En raison de la concurrence des
eaux étrangères, la ville n'est plus aussi fréquentée
qu'elle l'était au commencement de ce siècle. On a pro-
posé de construire un établissement de bains avec des
appareils modernes d'hydrothérapie.
Accès : Londres, çrare de Paddink'ton.
Lnstallatiox : bonne.
Helkshaiu (Ansieterre. comté de Wilt, à 1:2 kil. à
l'est de Bath. altitude, environ 33mètres), possède comme
Cheltenham etLeamingtondes eaux sulfatées chlorurées.
Il V a aussi une source ferrusineuse.
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Grenzach (Grand-Duché de Bade)est- situé au pied du
Rebberg, à une altitude de 280 mètres, à 6 kil. environ de
Bàle par le chemin de fer. Il possède une eau sulfatée chlo-
rurée froide contenant des sels terreux et pauvre en acide
carbonique libre-(3,2 pour mille de sulfate de sodium, 1,9
de chlorure de sodium, 1,1 de sulfate de calcium, 0,7 de
bicarbonate de calcium s que l'on emploie dans TEmilien-
badpour la boisson et les bains, dans les cas de dyspepsie,
de calculs biliaires, d'hémorrhoïdes, etc.
212
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— 214 —
Doses. — Quand on ne veut obtenir qu'un effet purga-
tif ordinaire, la plus fail)le dose qui détermine cette ac-
tion est la dose convenable, mais cette quantité varie
évidemment suivant les individus. Les eaux les plus for-
tes,telles que celles de Carabana et deRubinat,sont prises
à la dose de 30 à 60 grammes (deux oufquatre cuillerées à
soupe) : la dose de l'eau de Condal est d'environ 60 à
120 grammes ; mais il est parfois nécessaire de prendre
une dose plus élevée de ces eaux. La dose habituelle des
eaux amères hongroises (Hunyadi Janos etc.) ou de Frie-
drichshall, est de 30 à 120 grammes, mais il est souvent
nécessaire d'en boire le double. La dose ordinaire d'eau
de Piillna et de Saidschitz est un plein verre ou environ
300 grammes.
Karlisbad près Mepgentheîni, dans le Wurtem-
berg, possède la Karlsquelle, source sulfatée chlorurée
froide, riche en acide carbonique. Cette eau contient 13,3
pour mille de chlorure de sodium, 3,7 pour mille de
sulfate de sodium, et 2,5 pour mille de sulfate de magné-
sium. On l'emploie dans le traitement de certains cas de
constipation chronique, de catarrhe chronique de Tes-
tomac et de l'intestin, etc. Il y a un établissement de
bains.
Salzerbad (Basse Autriche) est situé à une altitude
de 610 mètres, près la gare de Hainfeld. Il possède des
eaux sulfatées chlorurées et des installations balnéaires.
CHAPITRE XII
Eaux ferrugineuses.
Les eaux ferrugineuses (v. aussi p. 37) sont utiles
dans le traitement de différentes variétés d'anémie, et
particulièrement dans les anémies dues à une maladie
antérieure ou à une perte de sang. Les eaux qui con-
tiennent du carbonate de fer avec de Tacide carbonique
sont en général mieux supportées par l'estomac que les
eaux qui renferment des protosulfates et des persulfates
plus actifs. La tendance cà la constipation, quand elle est
simplement due à la débilité, n'est pas une contre-indi-
cation; mais chez les malades dyspeptiques atteints de
catarrhe intestinal, ou de troubles hépatiques, il estpré-
férable de faire précéder ou accompagner leur emploi par
celui d'eaux chlorurées ou alcalines sulfatées ou de mé-
dicaments purgatifs. On les a souvent employées ainsi
dans le traitement de la chlorose ordinaire des jeunes
filles, de la cachexie malarique, ou provoquée parle séjour
dans les climats tropicaux. Les eaux ferrugineuses sont
contre-indiquées dans les états fébriles et dans les trou-
bles graves des organes digestifs.
La composition du sang, la nutrition générale, les affec-
tions nerveuses fonctionnelles, les névralgies, la stérilité
et l'impuissance, lorsqu'elles dépendent de la débilité
générale, sont souvent modifiées favorablement par l'em-
ploi de ces eaux.
Des bains ferrugineux^ tels que ceux de Spa et de
— 216 —
Schwalbach, doivent leur principale action à la stimula-
tion mécanique de la peau provoquée par les bulles d'acide
carbonique. Les bains qui contiennent du sulfate de fer
peuvent exercer un eftet astringent utile sur le vagin de
femmes atteintes de leucorrhée, et sur la peau de per-
sonnes qui transpirent facilement.
Parmi les sources ferrugineuses nous décrirons, en
premier lieu, celles deSpa.deSchwalbach et deSt-Moritz,
les mieux connues de ce groupe. Les autres suivront
dans l'ordre politico-géographique, sauf les eaux miné-
ralisées par du sulfate de fer et quelques-unes des moins
importantes des eaux contenant du carbonate de fer,
qui seront mentionnées à la fin du chapitre.
Spa (Belgique, provincede Liège). — Spa jouissait aux
XVIIe et XVIIP siècles, comme station sanitaire, d'une
telle réputation et d'une telle vogue, que son nom est
devenu un terme générique pour toutes les localités dont
les eaux ont des propriétés thérapeutiques analogues à
celles de cette station. Au contraire d'autres eaux dont la
renommée était autrefois considérable, le Spa primitif a
conservé sa réputation comme rendez-vous sanitaire, bien
que, cà une époque, il ait été fréquenté surtout comme un
lieu de jeu et de plaisir, qui attirait beaucoup de monde.
La ville est située dans une vallée abritée, à une altitude
d'environ 300 mètres ; elle est bien disposée, avec des
allées et des avenues ; elle est entourée de collines boisées
avec de charmantes promenades ombragées, où l'air frais
et des points de vue agréables poussent à faire de l'exer-
cice.
On peut classer les eaux de Spa avec celles de Schwalbach
etc.commedes eaux ferrugineuses comparativement pures,
contenant une proportion considérable de bicarbonate de
fer et une grande quantité d'acide carbonique libre. La
présence de ce gaz les rend agréables à la plupart des bu-
— 217 —
yeurs, malgré une faible trace d'hydrogène sulfuré. Les
sources surtout employées en boisson sont toutes les deux
situées dans la ville ; le Poulion de Pierre le Grand con-
tient environ 0,1 pour mille (1) de bicarbonate de fer,
tandis que le Poulion du Prince de Condéen contiendrait
davantage. L'eau est froide, et, afin que l'acide carbonique
ne s'échappe pas, elle n'est pas chauffée, comme à St-Mo-
ritz ; mais on recommande d'aspirer l'eau avec un tube
en verre, de manière à empêcher l'estomac d'être désa-
gréablement refroidi par l'introduction brusque de l'eau
froide. C'est uniquement dans ce but que le tube de verre
est de quelque utilité ; on ne l'emploie pas pour protéger
les dents, comme on le croit généralement.
Autrefois on buvait d'énormes quantités d'eau, mais
maintenant on conseille rarement de dépasser 900 gram-
mes par jour et, au début de la cure, on absorbe de plus
petites quantités. Le meilleur moment pour prendre les
eaux, dans la majorité des cas, est à jeun, dans la matinée,
entre 6 et 8 heures ; à ce moment, dans la fraîcheur de la
matinée, sur la splendide « Promenade de Sept Heures w,
les malades peuvent réellement jouir de la flânerie tout
en buvant de l'eau. Il faut faire cependant plusieurs ex-
ceptions à cette règle. On peut prendre une partie de la
dose quotidienne dans la matinée, avant le lunch, ou dans
l'après-midi, avant le diner. On peut faire des excursions
dans les environs, et boire l'eau de Tune des sources ad-
mirablement situées dans le voisinage aulieu deboirel'eau
•de la source principale. Actuellement cependant ce sont
plutôt des touristes que des malades qui visitent les sources
(1) Les différentes analyses semblent avoir donné des résultats
très variables. La proportion de bicarbonate de fer dans le
Pouhon de Pierre le Grand varie, suivant les auteurs, de 0,07 à
■0,19 pour mille ; la proportion dans le Pouhon du Prince de
Condé serait de 0,27 pour mille.
— 218 —
voisines de Sauvenière, Géronstère, Tonnelet etBarisarl^
Les malades très faibles peuvent prendre un petit verre
de lait ou du café ou un biscuit avant de boire les eaux,
ou boire les eaux avant le lunch ou le dîner au lieu de les
prendre de bonne heure. Ce n'est que dans des cas particu-
liers ou par le mauvais temps, que les malades boivent
les eaux dans leur appartement.
On traite particulièrement h Spa les affections suivan-
tes : la chlorose et l'anémie chez la femme : la ménorrha-
gie, les dispositions à Tavortement et autres états tenani
à une faiblesse générale de l'organisme; la dyspepsie ato-
nique ou une simple tendance à la diarrhée chez les sujets
anémiques ; l'anémie et la débilité résultant du séjour
prolongé en Orient,,et de maladies anciennes de différente
nature. On emploie beaucoup les bains dans la leucor-
rhée et le relâchement des organes pelviens de la femme ;
les eaux de Spa sont indiquées contre la stérilité due à un
mauvais état général de santé et au catarrhe de l'utérus.
L'établissement de bains de Spa est un des plus élé-
gants et des mieux installés d'Europe ; les cabinets de
bains sont grands et aérés. L'établissement est alimenté
d'eau minérale par une source spéciale. Les bains ferru-
gineux agissent, dit-on, principalemenlpar la proportion
considérable d'acide carbonique et Teffet mécanique que
les bulles de ce gaz (comme dans d'autres bains ferrugi-
neux o^azeux") exercent sur les terminaisons des nerfs de
la peau. On peut, moyennant un récipient extérieur com-
muniquant avec le fond de la baignoire, chaufferies eaux
à n'importe quelle température, sans déperdition trop
grande de gaz. Les médecins de Spa attachent une grande
importance au bain de siège d'eau chaude courante, dans
lequel l'eau est chauffée à l'aide d'un appareil spécial
avant d'arriver au bain ; ce genre de bain est très em-
ployé dans la leucorrhée et les troubles des organes pel-
— ^211) —
\iens de la femme ; le vagin peut être tenu ouvert par
lin spéculum de bain, que la malade introduit elle-
même pour faciliter le contact de l'eau courante avec
chaque partie du vagin pendant la durée du bain. On
emploie aussi beaucoup à Spa des douches d'eau froide
et on peut donner dans les cas appropriés des bains de
tourbe chauds, semblables à ceux de Franzensbad et d'au-
tres stations allemandes ; mais ces bains paraissent avoir
un efïet trop fatigant sur la plupart des malades faibles
qui viennent à Spa.
Les bains ferrugineux ordinaires sonttrèsemployésdans
le traitement delà chlorose et de l'anémie ; ils aident l'effet
salutaire des eaux prises en boisson. Quelquefois les eaux
sont beaucoup mieux supportées en boisson après une
série préliminaire de bains. Le D"" Scheuer recommande,
quand cela est possible, de se rendre au bain de bonne
heure dans la matinée, le malade se levant à sixheures et
prenant le bain avant de boire de l'eau. On donne les bains
chauds aux malades atteints de névralgies, de douleurs
lombaires avec tendance au rhumatisme ; on peut ensuite
les prendre plus froids et finalement arriver au traitement
plus stimulant de Teau froide; quelquefois on prescrit le
drap mouillé comme traitement de transition avant de
commencer les douches froides. Parfois la peau ne réagit
pas sous l'influence de la stimulation de Tacide carboni-
que des bains ferrugineux, et il faut préférer le traitement
plus énergique par les douches d'eau froide prises dès le
début ; dans quelques cas les bains sont trop excitants. Le
D"" Scheuer n'est pas d'avis de suspendre l'usage interne
des eaux pendant la durée des périodes menstruelles, mais
tout bien considéré, il conseille de cesser temporairement
les bains.
S'il survient de la constipation par l'usage de l'eau en
boisson, il faut la combattre par de l'eau hongroise ou
— 2-20 —
quelque autre laxatif. Au commencement de la cure, les
douleurs névralgiques augmentent quelquefois, mais com-
me cette exacerbation disparaît bientôt, on peut recourir
temporairement à des injections hypodermiques de mor-
phine ou à un autre traitement opiacé. Dans quelques cas
on combine un traitement pharmaceutique ordinaire avec
celui des eaux de Spa ; c'est ainsi qu'on donne de l'io-
dure de potassium quand l'anémie est due en partie à une
ancienne syphilis ; de la quinine et de l'arsenic dans les
cas d'impaludisme, etc. Quant aux contre-indications, on
peut établir en règle générale que les malades disposés à
l'obésité ou à hi pléthore abdominale, les pléthoriques
(fuU-blooded) et les malades atteints de dégénérescence
artérielle considérable ou d'affections du cœur, ne sont
pas justiciables du traitement de Spa.
Saison de mai cà octobre.
Accès : Charleroi, Namur, Liège, et Pepinster, en
changeant de train à Pepinster.
Installation : très bonne.
Schwalbach, Allemagne (province prussienne de
Hesse-Xassau). — Schwalbach, dont le nom officiel est
Langenschwalbach pour le distinguer d'autres stations
du même nom, est situé à une altitude d'environ 290 mè-
tres, dans une branche latérale de la vallée de l'Aar, dans
la partie nord de la chaîne du Taunus. C'est une ville
longue et étroite, dont la partie supérieure, sud ouest,
est plus moderne et confortable, et constitue l'établisse-
ment de bains proprement dit.
Les eaux sont ferrugineuses assez pures, fortes et froides,
avec excès d'acide carbonique libre, semblables à celles
de Spa.maissans traced'hydrogènesulfuré. Parmi les difié-
rentes sources employées en boisson il faut citer le Slahl-
brunnen etleWeinbrunnen.LeStahlbrunnen contient une
plus grande proportion de fer ; il renfermerait 0,08 pour
— 221 —
mille (le bicarbonate de fer et le VVeiiibrunnen 0,00 pour
nulle. II y a aussi dans les eaux de petites quantités de
bicarbonate de manganèse. Le Lindenbrunnen, une
des sources utilisées pour les bains, ne contient que
0,01 ])our mille de bicarbonate de fer et on peut la classer
parmi les eaux acidulées. Scbwalbacb est une station
très populaire, spécialement parmi les Anglais et les
Américains.
Les bains ferrugineux doivent leur action, comme à
Spa, à la stimulation mécanique de la peau par les bulles
d'acide carbonique. Les baignoires sont en cuivre, de
sorte qu'on peut cbauffer Teau avec de la vapeur par un
récipient placé au fond de la baignoire pour laisser se
perdre le moins possible d'acide carbonique. On donne
aussi des bains de tourbe ; la tourbe, que l'on i-ecueille
dans le voisinage, est mélangée à de l'eau minérale et
cbauffée à la vapeur dans des baquets en bois à la tempé-
ratm-e voulue. On emploie fréquemment les bains de
tourbe avant de commencer les bains ferruîïineux ordi-
naires, mais les malades doivent se reposer après ces
bains poui* éviter la fatigue. On peut conseiller les bains
ferrugineux ordinaires un peu plus froids quand le malade
va mieux et que la réaction se fait plus facilement. Un
nouveau bâtiment sera procbainement ajouté à l'établis-
sement de bains actuel, et sera consacré aux bains de
tourbe. Dans les cas appropriés on peut employer le mas-
sage et le traitement hydrothérapique ordinaire.
Les affections justiciables de Scbwalbacb sont : la chlo-
rose des jeunes filles et des jeunes femmes, l'anémie sous
toutes ses formes et les convalescences prolongées, la
leucorrhée et les états inflammatoires chroniques des or-
ganes pelviens de la femme, les troubles de l'appareil
digestif, quand ils dépendent partiellement ou complète-
ment d'un état général d'anémie ou de débilité. On em-
_ 222
ploie dans la leucorrhée les douches vaginales d'eau miné-
rale aussi bien que les bains. Le meilleur moment pour
boire les eaux est après le bain, avant midi ou de très
bonne heure le matin, avant le premier déjeuner. Toute-
fois à cet égard les médecins se règlent beaucoup sur la
force et les habitudes antérieures des malades. Quelque-
fois on recommande de boire l'eau au repas de midi avec
ou sans addition de vin blanc du Rhin. Chez quelques
malades on pratique le massage de l'estomac pour com-
battre l'action constipante de feau.
Accès : Cologne, Goblentz et Wiesbaden ; à deux heu-
res et demie en voiture de la gare d'Eltville.
Installation : très bonne.
St-Morîtz, Suisse (Grisons). — Lesbains de St-Moritz
(altitude 1768 mètres), dans la vallée de la Haute-Enga-
dine, sont situés sur un plateau, entre le lac de St-Moritz
et celui de Gampfer. C'est là que jaillit la source. Le vil-
lage de St-Moritz est placé sur un plateau plus élevé (al-
titude 1860 mètres), à environ deux kilomètres de l'éta-
blissement de bains. Les malades qui boivent les eaux
peuvent s'installer dans le village ou aux bains de St-Mo-
rilz ; depuis quelques années le village a pris une im-
portance spéciale comme station climatérique d'hiver
pour les tuberculeux et les neurasthéniques ; l'air au
village est en somme plus fortifiant que celui du voisinage
immédiat de la source. Gampfer est également une bonne
station climatérique.
Il y a trois sources ferrugineuses froides différentes,
toutes riches en acide carbonique : TAltequelle ou Bad-
quelle ; la Neuquelle, appelée aussi Paracelse-Quelle, en
rhonneur de Paracelse, qui, dans ses écrits, a mentionné
les eaux de St-Moritz ; et, enfin, la Surpunt-Quelle ré-
cemment découverte. Les deux premières contiennent
0,033 et 0,038 pour mille de bicarbonate de fer, 0,27 et
— 2^3 —
0,18 pour mille de lucarbonate de sodium, et environ
1,2 pour mille de bicarbonate de calcium ; la troisième
source renferme environ la même propoi'tion de fer,
moins de sels terreux et plus d'acide carbonique lil)re
que les deux premièi'es.
En raison de la proportion d'acide carbonique, Teau
de St-Moritz est agréable au goût ; les personnes assez
robustes peuvent la boire dans la matinée avant le déjeu-
ner, ou avant midi, environ une beure avant le repas, ou
dans Faprès-midi deux heures après ; quelquefois on la
boit aux repas.
Quand on les compare aux eaux de Schwalbach, etc.,
les eaux de St-Moritz sont faiblement ferrugineuses, mais,
par suite des avantages climatériques, elles sont plus
actives dans beaucoup de cas que des eaux plus fortes
situées cà une altitude moins élevée. D'autre part il y a
des malades nerveux, excitables, qui ne supportent pas
l'altitude élevée et la sécheresse de Pair de St-Moritz ;
les sujets anémiques atteints d'albuminurie ne tolèrent
pas non plus ce climat. Pour les malades faibles ou dont
le cœur est excitable, il est nécessaire de séjourner tout
d'abord dans une station intermédiaire^ à une altitude un
peu moins élevée, tels que Ghurwalden, ou Parpan, Savo-
gnin, ou Bergûn. La saison des bains à St-Moritz est du
15 juin au 13 septembre.
Accès : de la gare de Goire par diligence à St-Moritz
environ 13 heures ou de la gare de Thusis environ
11 b. 1/2.
Installation : très bonne. Pendant la saison il est bon
de retenir des chambres d'avance.
Tuiibrid^e \%' ells , Angleterre (Kent). — L'eau de
Tunbridge \Vells (altiMide environ 128 mètres) appar-
tient à la classe des eaux ferrugineuses pures, et, d'a-
près l'analyse du D' Y. Stevenson en 1862, elle contient
— 224 —
environ 0,06 pour mille de carbonate de fer. La source
ferrugineuse a été accidentellement découverte en 1606
par Dudley, troisième baron Nortb, dont la santé s'amé-
liora beaucoup pendant le temps où il en fit usage. Au bout
de quelque temps un village s'éleva autour de la source
et rétablissement devint, au dernier siècle, une des sta-
tions les plus fashionnables, quand Bath était au sum-
mum de sa prospérité. C'est maintenant une station sa-
nitaire très populaire, et encore encombrée de visiteurs;
mais peu d'entre eux prennent les eaux. Quelques pâtu-
rages situés dans les environs permettent de faire des
promenades dans une atmosphère pure.
La buvette et des boutiques (placées sous des arcades
vieux style) sont situées dans un vallon et on peut y accé-
der de toutes les parties de la ville. Les eaux sont prises
uniquement en boisson, et ne renferment pas d'acide car-
bonique, élément si important des eaux ferrugineuses de
Schwalbach, de St-Moritz, etc.
Le climat de Tunbridge Wells contribue incontestable-
ment pour une large part au résultat bienfaisant obtenu
chez les personnes anémiques et affaiblies. Dans les cas
graves de chlorose il faut joindre à l'action du climat des
préparations pharmaceutiques, surtout quand l'eau mi-
nérale n'est pas bien digérée. Saison de juin à septembre.
Accès : de Londres environ 1 h. 1/2 par le chemin
de fer.
lissTALLATiON : bonue.
Stafford et Saltburn, mentionnés déjà parmi les bains
d'eau saline concentrée, possèdent également des eaux
ferrusfineuses. Il en est de même de Cheltenham et de
Melksham, qui ont été indiqués parmi les eaux sulfatées
chlorurées, de Harrogate décrit dans la classe des eaux sul-
fureuses, et deBuxton dans le groupe des eaux thermales
indifférentes. L'eau ferrugineuse de Shanklin, d'après Ta-
— 225 —
nalyse du professeur A ttficld en 1896, a une minéralisa-
tion totale de 0,38 pour mille et contient 0,008 pour mille
de carbonate de fer.
Parmi les autres eaux ferrugineuses qui sont connues
ou ont été connues en Angleterre on peut citer : Flitwick
Well, près d'Amptliill, dans le comté de Bedford (ce sont
des eaux sulfatées ferrugineuses vendues en bouteilles) ;
Sandrock, près Blackgang Cbine, dans Fîle de Wight (con-
tenant de l'aluminium) ; Gilsand Spa (il y a aussi des eaux
sulfureuses qui seront men tionnées plus tard) dans le Gum-
berland ; Horley Green^, près de Halifax, dans le comté de
York ; une source à Brigbton en Sussex ; Dorton dans le
comté de Buckingham ; et la source Lady Ida, récemment
découverte à Knockin, dansleSbropsbire; toutes ces eaux
contiennent du sulfate de fer. Parmi les sources ferrugi-
neuses plus rapprocbées deLondres, quelques-unes étaient
autrefois bien connues : Dulwicb Spa ; Hampstead Wells ;
Shadwell, près la Tour deLondres ; Sadier's Wells, ou le
New Tunbridge Wells, à Islington ; Hoxton, Coldbath
Wells, et Bermondsey Spa. Les lecteurs des livres du
D' J. Macpherson et du D' A. B. Granville sur les eaux
d'Angleterre trouveront des renseignements intéressants
sur ces stations autrefois populaires. Quelques-unes d'en-
tre elles sont étudiées dans « un traité sur l'origine,
la nature, et les vertus des eaux ferrugineuses », par
D. W. Linden (première édition, Londres, 1748), méde-
cin allemand qui, le premier, a écrit sur les eaux de
Llandrindod dans le pays de Galles.
En Ecosse on peut mentionner comme exemples d'eaux
•contenant du sulfate de fer les sources ferrugineuses de
Vicar's Bridge, près Dollar, une dans Moffat, et la source
Hartfell, près Mofïat. Trefriw, dans le nord du pays de
Galles (source de la vallée Gonway) à 4 kilomètres de
Llanrwst, possède des eaux qui contiennent une propor-
15
— 226 —
tion considérable de sulfate de fer et du sulfate d'alumi-
nium.
Les sources ferrugineuses de l'Irlande sont : Gastlecon-
nell (comté de Limerik), Ballyspellan (comté de Kilken-
ny), Tralee Spa (sur le rivage nord du Tralee Bay, comté
de Kerry) , et Lisdoonvarna.
Cudowa, en Prusse (province de Silésie), est situé à
une altitude de 386 mètres, près la frontière de Bohème.
Ses quatre sources ferrugineuses alcalines sont toutes ri-
ches en acide carbonique. L'Eugen-Quelle est la plus riche
en fer et contient 0,07 pour mille de bicarbonate de fer,
1,29 pour mille de bicarbonate de sodium, et 0,0025 d'ar-
séniate de fer. Le bon air a une grande part dans les ré-
sultats obtenus dans les cas d'anémie, de débilité et de
convalescence. On peut prendre des bains de boue ferru-
gineuse et des bains de gaz. La gare la plus voisine est
Nachod, à 6 kilomètres de distance sur la ligne Breslau et
Prague.
Installation : assez bonne.
Reiuerz, Silésie prussienne (altitude o67 mètres), est
situé dans le pays de Glatz, district riche en eaux miné-
rales. Son climat est frais, et deux de ses sources ferrugi-
neuses alcalino-terreuses contiennent O.Oo pour mille de
bicarbonate de fer. Il y a des promenades installées dans
les environs pour la cure de terrain, d'après la méthode
de Oertel. Gares : Biickers-Beinerz, Nachod (20 kilom.),
Glatz (environ 27 kilom.).
Fliiisberg (Silésie prussienne) est situé dans la vallée
de Queis, sur le versant septentrional de la Tafellichte, à.
une altitude de 318 mètres. 11 possède des sources ferru-
gineuses gazeuses dont deux, employées pour la boisson,
contienneiit environ 0,04 pour mille de bicarbonate de
fer. Dans le voisinage il y a des promenades appropriées
227
pourla cure de terrain, d'après le système de Oertel. L'éta-
blissement est situé au milieu d'une forêt de sapins; le
climat est stimulant et rafraîchissant; on descend l la
gare de Frieberg, à une heure de voiture de Flinsberg.
Goctesber^, dans la Prusse Rhénane, est un séjour
d'été très apprécié, situé sur les bords du Rhin à G kilo-
mètres environ au-dessus de Bonn (au sudV
Il possède deux sources ferrugineuses gazeuses dont la
plus ancienne contient 0,029 pour mille de bicarbonate
de fer, avec 1,4 de bicarbonate de sodium et environ 1,0
de chlorure de sodium, tandis que la nouvelle source,
uniquement employée pour les bains, contient une plus'
forte proportion de fer (0,0o pour mille de bicarbonate) et
une moindre quantité d'autres principes solides.
Installation : bonne.
Dribargen Prusse (province de Westphalie). — Cet
établissement est situé, à une altitude de 222 mètres dans
une charmante vallée de la forêt de Teutoburcr. Parmi les
sources ferrugineuses terreuses THauplquelle est la
plus forte et contient 0,07 pour mille de bicarbonate de
fer, 1 ,4 pour mille de bicarbonate de calcium, 1 pour mille
de sulfate de calcium, et beaucoup d'acide carbonique
libre. L'Hersterquelle, à 5 kilomètres environ au sud de
Driburg, contient peu de fer et on peut la comparer à la
Georg-VictorquelleàWildungen. Les bains ferrugineux,
pendant qu'on les chauffe, perdent une proportion consi-
dérable d'acide carbonique. Pour la préparation des bains
de tourbe sulfureuse on emploie la source sulfureuse voi-
sine de Saatz. Il y a deux bons établissements de bains,
l'ancien et le Kaiser Wilhelm Bad. La gare de Driburo-
est située entre Holzminden et Altenbeken, à 8 kilomètres
d'Altenbeken. La saison est du ib mai au 1" octobre.
Installation : convenable.
— 228 —
Freienwalde sur l'Oder (Prusse), dans la Marche
de Brandeburg, est une station d'été fréquentée par les
habitants de Berlin, et contient des eaux ferrugineuses
pauvres en acide carbonique.
IVeustaclt-Ebeps^valde ouEberswalde (Prusse),
.situé dans une belle région de la Marche de Brandeburg
(altitude 30 mètres), est une station d'été et contient des
eaux ferrugineuses pauvres en acide carbonique.
ISibra (altitude 125 mètres), petite station climaté-
rique dans la*Saxe prussienne^ possède une source ferru-
gineuse terreuse faiblement minéralisée, TEisenquelle,
contenant 0,02 pour mille de bicarbonate de fer.
Pyrnioiit en Allemagne (principauté de Waldeck-
Pyrmont). Cette station (altitude environ 128 mètres)
est située dans la belle vallée de TEmmer; elle est entou-
rée de bois. Elle possède des eaux ferrugineuses et chlo-
rurées froides. Parmi les sources ferrugineuses les deux
principales, utilisées pour la boisson (Hauptquelle et
Helenenquelle), contiennent environ 0,07 et 0,03 pour
mille de l3icarbonate de fer, 1 pour mille de bicarbonate
de calcium, 0,8 de sulfate de calcium et 0,45 de sulfate
de magnésium ; elles sont toutes les deux riches en acide
carbonique libre, mais le Brodel-Brunnen employé pour
les bains est encore plus riche ; il contient environ
1, 540 volumes pour mille d'acide carbonique.
Les eaux chlorurées de Pyrmont renferment de7 (Trink-
quelle) à 32 (Bohrlochsoole) pour mille de chlorure de
sodium.
Les installations pour les bains sont bonnes. On donne
des bains soit avec l'eau des sources chlorurées soit avec
celle des sources ferrugineuses gazeuses. On emploie
la tourbe ferrugineuse de Pyrmont pour les bains de boue.
A l'aide de ces deux variétés d'eaux on peut traiter à
229
Pyrmont les malades atteints d'anémie, de faiblesse, de
scrofule et d'affections nerveuses fonctionnelles, etc. La
saison est du commencement de mai au 1" octobre.
Installation : bonne.
Berka. sur l'Ilm (altitude 234 mètres), station cli-
matérique dans le Grand-Ducbé de Weimar, possède des
eaux ferrugineuses faibles. Il y a des établissements avec
installations pour bains de pin, bains de boue, et bains
de sable chauds, etc.
luiiiau (Allemagne), dans la principauté de Hohen-
zollern, est agréablement situé dans la vallée d'Eyach,
ta une altitude de 347 mètres. Parmi ses eaux ferrus^i-
neuses terreuses gazeuses froides, la plus ricbe est la
Kasper-Quelle qui contient 0,05 pour mille de bicarbo-
nate de fer, 0,03 pour mille de bicarbonate de manga-
nèse, et 1,4 pour mille de bicarbonate de calcium. La
Fûrsten-Quelle, également riche en acide carbonique,
ne renferme que 0,005 pour mille de bicarbonate de fer.
Imnau est à une demi-heure de la gare d'Eyach.
Installation : satisfaisante.
Liebeiisteiii, dans le Duché de Saxe-Meiningen, est
situé à une altitude de 443 mètres, abrité du nord et du
nord-est par la forêt de Thuringe. Il y a de belles pro-
menades dans les forêts des environs. Cette station est
très fréquentée par les Allemands du Nord, et possède
deux sources ferrugineuses gazeuses froides et un établis-
sement d'hydrothérapie. L'Alte-Quelle est la plus miné-
ralisée, et, avec une minéralisation totale de 1,4 pour
mille, contient 0,104 pour mille de bicarbonate de fer,
tandis que la Neue-Quelle, avec un total légèrement plus
considérable de principes solides, renferme plutôt moins
de fer (0,08 pour mille de bicarbonate de fer). Saison de
mai à septembre.
Installation : bonne.
— 230 —
Rippolcl§>aa (Rippold's-Au), Grand-Duché de Bade
(altitude 366 mètres, la mieux connue des sources Knie-
bis), est situé dans une partie étroite de la vallée de Wolf
à la base méridionale du mont Kniebis . Le paysage a
exactement le caractère d'un vallon très boisé de la Forêt-
Noire.
Trois sources sont employées pour la boisson : la Wen-
zels-Quelle,la Josephs-Quelle et la Leopolds-Quelle. Leurs
eaux contiennent 0,03 à 0,12 pour mille de bicarbonate
de fer et environ 1 pour mille de sulfate de sodium ; elles
sont froides et riches en acide carbonique. Avec la Josephs-
Quelle et la Leopolds-Quelle on a préparé artificiellement
des eaux minérales alcalines sulfatées gazeuses en y ajou-
tant du carbonate de sodium et de l'acide carbonique ;
elles sont respectivement appelées « Natroine » (2,3 pour
mille de bicarbonate de sodium et 2,4 de sulfate de so-
dium) et (( Schwefelnatroine » (Natroine sulfureuse) (2,2
pour mille de bicarbonate de sodium, 1,7 de sulfate de so-
dium, et une petite proportion de gaz hydrogène sulfuré) ;
elles ressemblent, dit-on, à l'eau du Kreuz-Brunnen de
Marienbad et à celle du Schwefelbrunnen de Weilbach.
On prend les eaux ferrugineuses en boisson dans le
traitement de l'anémie et de ses complications. La « na-
troine » est conseillée pour combattre la tendance à la
constipation.
Pour la préparation des bains ferrugineux on emploie
deux sources un peu plus pauvres en fer, mais plus
riches en acide carbonique que les sources utilisées pour
la boisson ; les bains sont chauffés par la méthode de
Schwarz.
Il y a une installation hydrothérapiqueet des bains de
boue qui sont préparés avec de la tourbe de Franzensbad
en Bohême. La saison est du 13 mai au 30 septembre.
Installation : bonne.
- 231 —
Aiito^a«»t, Allemagne (Bade), la plus ancienne des
sources Kniebis, est situé dans la Forêt-Noire à une alti-
tude de 300 mètres, à une demi-heure en voiture de la
gare de Oppenau. Antogast possède trois sources ferru-
gineuses alcalino-terreuses gazeuses (l'Antoniusquelle
renferme 0,039 pour mille de bicarbonate de fer).
Les bicarbonates alcalins de l'eau sont employés dans les
affections atoniques des voies digestives, et Tair de la mon-
tagne boisée favorise l'action fortitiante du fer. Les sour-
ces ont une réputation ancienne et populaire dans le
voisinage.
Freîersbach dans la Forêt-Noire (Grand-Duché de
Bade), également une des sources du groupe Kniebis, est
situé dans la vallée de la Rench.à une altitude de 384 mè-
tres. Parmi les sources ferrugineuses gazeuses froides la
Friedrichsquelle contient 0,0o8 pour mille de bicarbo-
nate de fer, et 0,013 pour mille de chlorure de lithium.
La Lithionquelle contient moins de fer mais plus de chlo-
rure de lithium (0.017 pour mille), et la Schwefelquelle,
qui a une odeur d'bydrogène sulfuré, est la plus riche en
fer (0,1 pour mille de bicarbonate"). La gare d'Oppenau
est éloignée d'environ 7 kilomètres.
Grîessbachou Griesbacli (Grand-Duché de Bade)
€St situé dans la Forêt-Noire, à une altitude de 364 mètres.
Cette station fait partie du groupe de la vallée de la Rench
ou sources Kniebis, elle possède des eaux ferrugineu-
ses gazeuses froides, dont l'Antoniusquelle, employée
pour la boisson, est la plus forte et renferme 0,07 pour
mille de bicarbonate de fer, 1,6 de bicarbonate de calcium
et 0,7 de sulfate de sodium. La gare d'Oppenau est dis-
tante de 12 kilomètres.
Installation : satisfaisante.
Peterslial (Grand-Duché de Bade), dans la Foret-
— 232 —
Noire, est situé à une altitude de 405 mètres dans la val-
lée de la Rench, sur le versant occidental du montKnie-
bis, à 8 kilomètres de la gare d'Oppenau. Ses différen-
tes sources ferrugineuses contiennent environ 0,045 pour
mille de bicarbonate de fer, 1,5 pour mille de bicarbonate
de calcium et 0,7 pour mille de sulfate de sodium.
Teinacli, dans une vallée de la Forét-Noire du Wur-
temberg,est situé à une altitude de 400 mètres au pied du
Zavelstein. Il possède des sources ferrugineuses gazeuses
faibles et une source ferrugineuse pauvre en gaz, ainsi
que des eaux alcalines gazeuses faiblement minéralisées
qu'on peut utiliser comme eaux de table ordinaires. Il y
a un établissement d'hydrothérapie.
Alexandersbad (Bavière), sur le versant sud-est du
Fichtelgebirge, à 3 kilomètres environ de la gare de
Wunsiedel, possède une eau ferrugineuse gazeuse alcalino-
terreuse froide avec environ 0,06 pour mille de bicarbo-
nate de fer ; on l'emploie pour la boisson et les bains. Il y
a un établissement d'hydrothérapie, où on donne des bains
de boue et de pin, etc. L'établissement est situé sur le
versant sud-est de la montagne, à une altitude d'environ
560 mètres. On peut utiliser cette station comme séjour
climatérique ou comme station de cure complémentaire
pour les malades qui reviennent de Karlsbad et de Ma-
rienbad. La saison est du 15 mai à octobre.
Installation : satisfaisante.
Briickenau, en Bavière (altitude 298 mètres), est
admirablement situé au sud-ouest du Rhœngebirge, au
milieu de forêts de hêtres et de chênes, à 4 heures en voi-
ture deKissingen.
LaStahlquelle est une source ferrugineuse froide, faible,
agréable au gotit (0,011 pour mille de carbonate de fer),
riche en acide carbonique. Outre cette source, il y en a
— i233 —
deux autres alcalines gazeuses,l'ai])lement minéralisées, la
Sinnbergerquelle et la Wernarzerquelle, employées dans
les maladies des bronches. On prescrit la source ferrugi-
neuse principalementaux femmes anémiques et débilitées.
On donne aussi des bains de boue et des douches. La
saison est du lo mai au 30 septembre. La plupart des
malades sont des femmes.
Installation : satisfaisante.
BocUlet,en Bavière, à 7 kilomètres environ en voiture
de Kissingen, dans une position boisée et abritée (alti-
tude ^10 mètres), possède une source ferrugineuse mixte,
la Stahlquelle, dont les eaux contiennent du bicarbo-
nate de fer (0,088 pour mille), du chlorure de sodium
(1 pour mille) et beaucoup d'acide carbonique libre
(température 10° G.). Il y a aussi une source ferrugi-
neuse moins employée qui contient de Fhydrogène sulfuré.
Cette eau est indiquée pour différents malades anémiques
et débilités ; on la prescrit parfois comme cure complé-
mentaire, après le traitement de Kissingen. On donne des
bains de boue avec les mêmes éléments qu'à Kissingen.
La saison est du lo mai à la fin de septembre.
Kolilgrub, dans les montagnes de la Bavière, càl h. 1/4
en voiture de la gare de Murnau, réunit les avantages
d'une position élevée (910 mètres d'altitude) à celui
d'une source ferrugineuse forte (la Schmeizhaus-Quelle).
Cette eau employée en boisson contient 0,09 pour mille
de bicarbonate de fer. On donne éijalement des bains de
boue ferrugineuse.
Auga<^tii!sbacl, dans le royaume de Saxe, est situé
à une altitude d'environ 220 mètres, au milieu de bois de
pins, à une demi-heure de la gare de Radeberg. Il pos-
sède des eaux ferrugineuses (0,02 à 0,03 pour mille de
bicarbonate de fer) et un établissement hydrothérapique.
— 234 -
On emploie des bains de boue ferrugineuse. De Dresde
on arrive à rétablissement en moins d'une heure.
Elster (Allemagne, royaume de Saxe) possède des
eaux ferrugineuses mixtes, dans lesquelles l'action du
fer est modifiée par du sulfate de sodium, etc. Elster a
déjà été décrit dans le groupe sulfaté alcalin.
Schandau (Allemagne, royaume de Saxe) est agréa-
blement situé (altitude 122 mètres) sur l'Elbe, dans la
région appelée la Suisse saxonne. L'installation est suf-
fisante et cette station est utilisée comme séjour d'été.
Sa source ferrugineuse faible contient 0,015 pour mille
de bicarbonate de fer et 0,24 pour mille de bicarbonate
de calcium (gare de Schandaa).
Berggie^ishuebel, petite ville du royaume de Saxe,
possède des sources ferrugineuses faibles employées en
bains par les habitants des environs.
RabM (altitudel2oO mètres), dans leTyrolautrichien,
est situé dans le val di Rabbi, un embranchement du val
di Noce. Il possède deux sources ferrugineuses alcalines
fortes, dont la plus forte (la nouvelle) contient, dit-on,
environ 0, 18 pour mille de bicarbonate de fer etl pour
mille de bicarbonate de sodium. La gare la plus rap-
prochée est San Michèle (10 heures de distance). La sai-
son est du milieu de juin au milieu de septembre.
Pejo, dans le Tyrol autrichien, est situé dans la vallée
de Pejo au sud du district d"Ortler à 1350 mètres d'alti-
tude. Il possède une source ferrugineuse alcaline con-
tenant, d'après Bizio, 0,05 pour mille de bicarbonate
de fer. La gare la plus rapprochée est San Michèle (12
lieures en voiture).
Andelsbuch (Tyrol autrichien), station d'été du
C)0"
jiiOO —
Voralberg, est situé à une altitude de 600 mètres et pos-
sède une source ferrugineuse gazeuse.
Antholz (Autriche), station d'été à une altitude de
1097 mètres dans une vallée méridionale du Tyrol, pos-
sède une source ferrugineuse et une source sulfureuse;
toutes deux sont employées en bains par les habitants des
environs. >
Fi*t%nzeiisba,d (Bohême). — Cette station balnéaire,
dont plusieurs sources, spécialement la Neuquelle et la
Stahlquelle, fournissent des eaux ferrugineuses mixtes
importantes, a été décrite dans le chapitre des eaux alca-
lines sulfatées, groupe auquel appartiennent la plupart de
ses sources.
Marieiibad, en Bohême, possède des eaux ferrugineu-
ses de force modérée ; elles ont été décrites dans le cha-
pitre XI avec les eaux alcalines sulfatées.
Liiebwerda (altitude 433 mètres), dans le nord de la
Bohême, est situé sur le versant sud-ouest de la Tafel-
fichte, cà une demi-heure du chemin de fer de Haspenau-
Liebwerda. Il possède le Stahlbrunnen qui contient 0,03
pour mille de bicarbonate de fer et de petites quantités
de sels alcalins et terreux. Le Ghristians-Brunnen est une
source gazeuse, alcalino-terreusejfaiblement minéralisée,
dont Feau peut être prise aux repas ou comme simple
boisson rafraîchissante. On emploie aussi des bains de
Loue.
Kœnig-swart, station sanitaire en Bohême (altitude
680 mètres), est une gare sur la ligne d'Eger à Pilsen,
à 8 kilomètres environ avant la gare de Marienbad. Le
Gurhaus est situé sur une colline boisée, à une demi-
heure en voiture de la station. Les sources ferrugineuses
gazeuses froides contiennent, dit-on, 0,08 pour mille de
bicarbonate de fer. La Ricardsquelle est une eau gazeuse
- 236 —
simple. On emploie des bains de boue. La position sur
le versant d'une montagne située au midi et la pureté
de l'air sont des conditions favorables pour le traitement
de l'anémie et de la convalescence, et pour une cure com-
plémentaire après Marienbad, etc.
Bartfeld (altitude 305 mètres), en Hongrie, est situé
dans une charmante vallée aux pieds du Kamenahola, un
contrefort des Carpathes. Il possède plusieurs sources
ferrugineuses chlorurées alcalines s^azeuses froides, con-
tenant une petite proportion d'iodure de sodium. La
Doctorquelle contient 4,8 pour mille de bicarbonate de
sodium, 1,1 pour mille de chlorure de sodium, 0,05
pour mille de bicarbonate de fer et 0,001 pour mille
d'iodure de sodium. Il y a des installations pour le trai-
tement hydrothérapique. On traite ici l'anémie surtout
associée à la scrofule ou à la dyspepsie. On peut employer
ces eaux comme cure complémentaire après un séjour à
Karlsbad ou à Marienbad, etc. L'établissement est à 5
heures de distance de la gare la plus rapprochée, Epe-
ries, et à une demi-heure de la ville de Bartfeld.
Elœpatak ou Arapatak (Transylvanie) possède
des eaux froides ferrugineuses alcalines fortes, riches en
acide carbonique libre. C'est la station la plus fréquentée
de la Transvlvanie : elle est si tuée dans une vallée agréable
et abritée, à 20 kilomètres environ de Kronstadt, à une
altitude d'environ 620 mètres. Parmi les différentes
sources employées en boisson, nous citerons surtout les
eaux du Stammbrunnen, contenant environ 0,17 pour
mille de carbonate de fer et celles du Neubrunnen, qui en
renferment environ 0.24 pour mille. Ces eaux sont conseil-
lées dans le traitement de la chlorose et des troubles mens-
truels et digestifs des personnes anémiques. On peut em-
ployer aussi le traitement hydrothérapique. La saison dure
du milieu de mai à la fin de septembre.
^^Î7 —
B8aî>rsxeB4, sl;ilion snnil.iire en Transylvanie, est situé
à une altitude d'environ 881 mètres, dans les monts Gar-
pathes, près de la frontière de Roumanie, et possède des
sources ferruirineuses, atcalino-terreuses, froides, dont
la Kossuthquelle est la plus riche en fer. On prend des
bains de boue.
Acquarossa (Suisse, canton du Tessin), à une alti-
tude de 350 mètres, est admirablement situé parmi les
hautes montagnes, dans le val Blenio, à environ une heure
et demie en voiture de la gare de Biasca, sur le versant
italien du chemin de fer du Sl-Gothard. Les eaux ont une
température de 2^^ G., et, d'après l'analyse de Koerner,
contiennent 0,034 pour mille de bicarbonate de fer,
0,019 de bicarbonate de manganèse, 0,00024 d'arsé-
niate de calcium, 0,0025 de borate de magnésium, 0,0046
de chlorure de lithium, et 1,1 de sulfate de calcium (la
minéralisation totale est de 2,5 pour mille). Les eaux
laissent un dépôt boueux, ferrugineux, rouge, d'où elles
tirent leur nom : ce dépôt chauffé est appliqué extérieure-
ment dans le traitement des maladies chroniques de la
peau.
Tarasp (Suisse, Grisons) possède des sources ferru-
gineuses mixtes, dont la Bonifaciusquelle est la plus
forte ; elle contient 0,045 pour mille de bicarbonate de
fer, avec des bicarbonates de sodium et de calcium (V. le
chapitre X où Tarasp est décrit dans [le groupe alcalin
sulfaté).
Tiefenkasten et Solis, près Alveneii (Suisse,
Grisons), possède des sources ferrugineuses alcalines sul-
fatées. Ges eaux sont décrites sous le nom à'Alvene2i dans
les eaux sulfureuses.
Andeer-Pignîeu. — Andeer en Suisse (Grisons) est
situé dans la vallée de Schamserjà une altitude de 975 mè-
— 238 —
très, à o heures environ en voilure de la station de Goire.
L'eau de la source voisine de Pignieu est amenée <à Andeer ;
c'est une eau terreuse faiblement minéralisée (1,7 pour
mille de sulfate de calcium) contenant une petite propor-
tion debicarbonate de fer (température 18°, 89 à 20° G). On
emploie aussi des bains de boue ferrugineuse. La saison
dure du milieu de juin cà la fin de septembre.
Saii-Beriiardîno (Suisse, Grisons) est situé cà une
altitude de 1621 mètres, sur la route du Splûgen à Bellin-
zone, à 11 heures environ en diligence de la gare de Goire
et à 7 L2 de Bellinzone. Sa source ferrugineuse terreuse
aazeuse froide, d'après l'analyse de de Planta, contient
0,035 pour mille de bicarbonate de fer, 0,01 de bicar-
bonate de strontium et 1,2 de sulfate de calcium, le total
de ses principes solides est de 2,59 pour mille. Son ins-
tallation est maintenant bonne.
Fîderîs (Suisse, canton des Grisons) est situé à une
altitude de 1054 mètres dans la vallée de Praettigau,à une
heure de la gare de Fideris, sur le chemin de fer de
Landquart à Davos. Il possède des eaux ferrugineuses
gazeuses faibles (0,01 pour mille de bicarbonate de fer
avec une minéralisation totale de 1.9 pour mille), elles
rentrent dans la catégorie des eaux de table. Le climat joue
le rôle principal dans ce traitement.
D'autres sources ferrugineuses en Suisse sont celles de
Passuo- ; Farnbiihl (altitude 704 mètres) dans le canton
de Lucerne, à une heure de la gare de Malters ; Gonten
(altitude 884 mètres) dans le canton d'Appenzell : Rothen-
brunnen dans le canton des Grisons, avec une eau ferru-
gineuse mixte faiblement minéralisée et à une altitude
de 610 mètres ; et, enfin, Morgins dans le canton du
Valais, à trois heures et demie en voiture de la gare de
Monthey, à une altitude de 1310 mètres, mais avec 2,4
pour mille de sulfate de calcium dans ses eaux.
- 239 —
L.aniAloii (Héraull) est situé à une altitude de 189
mètres, dans une vallée de la partie méridionale des
monts Gévennes. Le climat est doux, bien que la station
ne soit pas complètement à Tahri des vents froids. Les
sources forment trois groupes, à peu de distance les uns
des autres : Lamalou-le-Bas,Lamalou-le-Centre,Lamalou-
le-Haut. Leur température varie de 15 à 47°o G. Les eaux
ferrugineuses et faiblement alcalines contiennent une pro-
portion modérée d'acide carbonique. Cbaque groupe
de sources a son établissement thermal propre ; celui de
Lamalou-le-Bas (Lamalou TancienJ est le plus perfec-
tionné.
La source Gapus, de Lamalou-le-Gentre (température
15° G.) est la plus ferrugineuse : ellecontient environ 0,06
pour mille de bicarbonate de fer et 0,001 pour mille
d'arséniate de sodium. C"est la source la plus utilisée pour
la boisson dans les cas d'anémie, mais elle a très peu
d'acide carbonique et ne le conserve pas suftisamment
pour Texportation. La source dite du « Petit Vichy »
(température 16° 15 G.) de Lamalou-le-Haut renferme très
peu de fer et un total de seulement 1 pour mille de prin-
cipes solides (carbonate de sodium, etc.). La source de la
Vernière, située près de la gare, à environ 400 mètres au
sud de Lamalou-le-Bas, contient 1,1 pour mille de car-
bonate de sodium, 0,5 pour mille de bicarbonate de cal-
cium, et 0,i pour mille de bicarbonate de magnésium.
Elle est froide et comparativement riche en acide carboni-
que; elle renferme jusqu'à 0,014 pour mille de bicarbo-
nate de fer, et constitue une boisson rafraîchissante et
agréable ; on l'exporte en bouteilles comme eau de
table, etc.
Les sources que nous venons de mentionner sont em-
ployées en boisson, mais Lamalou est mieux connu par
ses bains, dont la température varie de 30% 60 à 36^ G.
— 240 —
Beaucoup de malades prennnent leur bain ensemble dans
la même piscine. Il y a aussi des installations pour dou-
ches, bains de vapeur (pour lesquels les sources thermales
naturelles de Lamalou-le-Bas sont suffisantes) ; il y a des
doucheurs exercés pour le massage. Les indications de La-
malou sont le rhumatisme chronique, les névralgies, le
tabès commençant et certaines affections du système ner-
veux. Le professeur Gharcot envoyait bon nombre de
malades à Lamalou. La saison est du ïo mai au 15 octobre.
Accès : Lamalou est une station du chemin de fer de
Béziers à Bédarieux.
Installation : bonne. Les malades peuvent avoir de
chambres attenant aux bains et on peut les transporter à
une courte distance dans des chaises à porteur.
Bagiières-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) possède
quelques sources ferrugineuses. Cette eau est décrite dans
le groupe terreux.
Keniies-les-Baiiis (Aude). — Le village est situé
dans une vallée étroite, à une altitude de 317 mètres, sur
les bords de la rivière Salz, à 9 kilomètres environ de la
gare de Gouiza-Montazels.
Parmi ses sources thermales ferrugineuses faibles la
plus chaude est la source du Bain Fort (température 46<^d
G.), qui, suivant AVillm (1890), ne contient que 0,002
pour mille de bicarbonate de fer et n'a qu'une minérali-
sation totale de 0,o4 pour mille ; on peut cependant la
classer avec d'autres sources similaires de Bennes parmi
les eaux thermales simples.
Une seconde classe d'eaux minérales est constituée par
la source du Gercle (température 12°22 G.), les sources
Madeleine, et autres soufces à Bennes, qui, d'après Willm,
contiennent du sulfate de fer (O.lo pour mille dans la
source Madeleine n" l),du sulfate d'aluminium, et un peu
d'acide sulfurique libre.
— 241 —
La iroisième classe d'eaux de Rennes comprend diiïé-
rentes sources chlorurées qui coulent dans le ruisseau de
Salz ; d'où son nom. Une des sources contient jusqu'à
oG pour mille de chlorure de sodium. Les eaux de Ren-
nes sont employées dans le traitement de l'anémie, du
rhumatisme chronique et de la scrofule.
Barbotan (Gers). — C'est un village paisible situé
près de Cazaubon, à 30 kilomètres environ de la gare
de Mézin. Barbotan possède des eaux chaudes (température
15 à 37''78 G.) ferrugineuses et contenant de l'hydrogène
sulfuré. Les eaux sont principalement employées sous
forme de bains de boue, qui sont la spécialité de Barbo-
tan et sont utilisées dans les cas de rhumatisme chronique
et de maladies des articulations. L'établissement est fré-
quenté principalement par des malades de cette région de
la France. La saison est du commencement de juin à la
fin de septembre.
Amphioii-les-Bains (Savoie) est situé sur le bord
méridional du lac de Genève (altitude 380 mètres) à envi-
ron 3 kilomètres d'Evian. Il possède une eau faiblement
minéralisée, riche en acide carbonique, et contenant la
minime quantité de 0,006 pour mille de phosphate de
fer avec de très petites proportions de bicarbonate de cal-
cium, de magnésium et de sodium. Il y a aussi des eaux
similaires à celles d'Evian.
La Baucbe (Savoie), à une heure et demie en voiture
de la gare de Lépin-Aiguebelette, est située à une alti-
tude de 600 mètres, dans une vallée fertile de la Savoie,
sur la pente du Mont Signal. Son eau ferrugineuse froide,
non gazeuse, passe pour contenir 0,14 pour mille de bi-
carbonate de fer, et 0,03 pour mille de crénate de fer.
Cliarbonnières (Rhône). — Village à environ 8 ki-
16
— U^ —
lomètres au nord-ouest de Lyon, possède des eaux fer-
rugineuses froides (0,04 pour mille de bicarbonate de
fer), elles sont pauvres en acide carbonique libre.
liuxeuil (Hte-Saône) a déjà été décrit parmi les eaux
thermales simples.
Cliâteaiineiif (Puy-de-Dôme). — Quelques-unes des
sources les plus froides, telle que la source Morny, peu-
vent être classées parmi les eaux ferrugineuses.
Forges-les-Eaiix (Seine-Inférieure) (1). — La ville
(altitude 160 mètres) est située sur le chemin de fer de
Paris à Dieppe, via Pontoise, et doit sa réputation à la
visite qu'y fit Louis XIII en 1632, avec sa femme Anne
d'Autriche et son célèbre ministre le cardinal de Riche-
lieu.Les eaux (froides) de la source Cardinal contiennent,
suivant 0. Henry, 0,098 pour mille de crénate de fer
avec de petites quantités d'aluminium et des sels terreux;
elles sont pauvres en acide carbonique libre.
Orezza est situé à une altitude de 597 mètres dans
les montagnes de la région nord-est de la Corse. Il pos-
sède deux sources ferrugineuses gazeuses.
Santa Catarina (Haute Italie), à environ 5 kilomè-
tres de Bormio, à une altitude de 1707 mètres, possède
des eaux ferrugineuses fortes, avec un climat analogue à
celui de St-Moritz dans la Haute Engadine.
necoaro (Italie, province de Vicence) est situé à une
altitude de 427 mètres, au midi des Alpes tyroliennes, à
(1) Il ne faut pas confondre cette station avec celle de Forges-
les-Bains (Seine-et-Oise). Cette dernière possède des eaux froi-
des, à faible minéralisation, auxquelles il est difficile d'attribuer
quelque propriété tliérapeutique spéciale, quoiqu'il y ait un
hôpital pour les enfants scrofuleux.
- 243 —
42 kilomètres environ de la gare de Vicence, à laquelle
il est relié par un tramway à vapeur. Parmi ses nombreu-
ses sources ferrugineuses la plus connue est la source
Lelia qui, d'après Bizio, contient 0,04Gpour mille de car-
bonate de fer avec de petites quantités de carbonate de
calcium et des sulfates de calcium et de magnésium ; elle
est riche en acide carbonique. Les environs sont pittores-
ques et l'installation bonne.
Passons maintenant aux eaux du continent qui renfer-
ment du sulfate de fer ; les eaux anglaises de ce genre
ont été mentionnées déjà parmi les eaux ferrugineuses
anglaises.
Alcxisbad (Allemagne, Duché de Anhalt) est situé
dans la vallée de Selke, au pied des montagnes inférieu-
res du Harz, à deux heures de la gare de Gernrode. Les
eaux ferrugineuses, utilisées pour la boisson, sont four-
nies par l'Alexis-Brunnen et le, Freundschafts-Brunnen
et contiennent du bicarbonate et du sulfate de fer. Le
Selke-Brunnen, renfermant du chlorure de fer {0,1 pour
mille) et du sulfate de fer (0,05 pour mille) et des sulfa-
tes de sodium, de magnésium et de calcium, est employé
pour les bains. Il y a aussi des bains salins, des bains de
pin et des douches avec massage. L'établissement occupe
un site agréable, à une altitude de 330 mètres. L'air est
frais et plutôt humide ; on trouve de charmantes prome-
nades ombragées dans les forêts voisines. La saison est
du commencement de juin au lo septembre.
Hermaiinsbad à Jflugkau, dans la Silésie prus-
sienne. Muskau (altitude 97 mètres) sur la Neisse, dans
rOberlausitz, station sur l'embranchement du chemin
^e fer de Weisswasser, possède des eaux ferrugineuses
froides (sulfate de fer). La Trinkquelle contient, dit-on,
environ 0,19 pour mille de sulfate de fer, 0,24 pour mille
— 244 —
de bicarbonate de fer et 0,5 pour mille de sulfate de cal-
cium, tandis quela Badequelle plus forte renferme 0,75
de sulfate de fer, 0,54 de bicarbonate de fer et 2.08 de
sulfate de calcium. On y trouve des bains de boue ferru-
gineuse. Hermannsbad est situé au centre du célèbre parc
et jardin du prince Piickler.
Heruiaiinsbacl près Lausigk, dans le royaume de
Saxe, possède des eaux contenant une forte proportion de
sulfate de fer (au-dessus de 4 pour mille), un peu d'ar-
senic ; elles ne peuvent pas être employées en boisson.
Ratzes (dans le Tyrol autrichien, altitude 1188 mè-
tres) est situé dans un ravin boisé fermé par le mont
Schlern. Il possède une source ferrugineuse (0,3 pour
mille de sulfate de fer), et une source sulfureuse froide.
La station la plus rapprochée, Atzwang, est à 3 h. 1/4
de distance.
unitterbad (Tyrol autrichien), altitude 947 mètres, à
trois heures et demie de Meran, est situé dans la roman-
tique vallée deMarau et possède une source ferrugineuse,
contenant du sulfate de fer avec de petites quantités d'ar-
senic et des sulfates de manganèse, de strontium, de zinc
et de cuivre.
Paratl (Hongrie, altitude 201 mètres), station sur le
chemin de fer de Kis-Terenne à Kaal-Kapolna, possède
des eaux contenant du sulfate de fer, dont la plus forte
renferme, dit-on, 5,5 pour mille de sulfate de fer,et 3,03
pour mille de sulfate d'aluminium. Dans le voisinage est
la Gseviczequelle, source sulfureuse renfermant 1,1 pour
mille de carbonate de sodium, beaucoup d'acide carboni-
que et dix volumes pour mille d'hydrogène sulfuré. Plus
loin (à deux heures de distance) est la Clarissequelle, con-
tenant 0,06 pour mille de bicarbonate de fer.
- 245 —
£rdœbeiiye (Hongrie) situé à une altitude jd'environ
237 mètres, dans une vallée bien boisée, à cinq kilomètres
de la gare de Liszka-Tolesva, possède des eaux qui renfer-
ment du sulfate de fer, de l'aluminium et de l'arsenic.
Les sources contenant du sulfate de fer deLevico,deRon-
cegno et de Vais seront décrites avec les eaux arsenicales.
Renne!9i-les-Baiiis a déjà été décrit. Parmi les au-
tres eaux contenant du sulfate de fer il y a celles de Ron-
neby, la source la plus connue en Suède ; la nouvelle
source, renfermant environ 2,5 pour mille de sulfate
de fer et 1,5 de sulfate d'aluminium, n'est employée
qu'en bains, tandis que la plus faible, l'ancienne source
(0,33 pour mille de sulfate de feretO,38 de sulfate d'alu-
minium) est quelquefois utilisée pour la boisson.
•
Rio (Elba)possède une eau contenant du sulfate de fer.
Une autre eau intéressante est la source chaude de Pîscîa-
relli prèsPozzuoli, qui contient du sulfate de fer et de
l'aluminium ; elle a été décrite par Pline et est encore em-
ployée, dit-on, par les Napolitains en applications ex-
ternes. Il existe en Italie plusieurs autres sources conte-
nant du sulfate de fer.
AiiteiiiB, dans les environs de Paris, possède une
source ferrugineuse froide, contenant 0,71 poui' mille de
sulfate de fer et d'aluminium, et 2 pour mille de sul-
fates de calcium, de magnésium et de sodium, avec des
traces d'arsenic. La minéralisation totale est de 3,2 pour
mille. Passy, un quartier de Paris, possède aussi des
sources contenant du sulfate de fer, quoique non utilisées
actuellement; l'analyse de deux de ces sources montre
la présence respective de 0,045 et 0,41 pour mille de sul-
fate de fer.
Les eaux ferrugineuses (bicarbonate de fer) de Val
— 246 —
Sinestra. Ceresole Reale, Vic-sur-Cère, Sylvanes et Bus-
sang sont décrites dans le groupe arsenical. Parmi d'au-
tres eaux ferrugineuses il faut mentionner celles de :
Haarlem, en Hollande; Hitzacker-Weinberg, dans le Ha-
novre; Clève. dans la Prusse Rhénane, près la frontière
du duché, autrefois la capitale du duché de Clève ; Mal-
médy, dans la Prusse Rhénane, près de la Belgique ; le
Dinkholder-Brunnen, près Brauhach, sur le Rhin : Al-
bersdorf, sur le canal de la Baltique (bains ferrugineux
et établissements hydrothérapiques) ; Hofgeismar, dans
la province prussienne de Hesse-Xassau (un peu faible) ;
Stettin et Polzin dans la Poméranie (pauvres en acide
carbonique) : Ronneburg, dans le duché de Saxe-AIten-
burg (assez pauvre en acide carbonique) ; Lobenstein
(pauvre en acide carbonique), dans la principauté de Reuss-
Schleiz ; Medernau, dans le Wurtemberg, Forèt-Noire ;
Rastenberg, dans la Thuringe (Saxe-Weimar); Reibolds-
grûn , plus connu pour son sanatorium pour les malades at-
teints de consomption (altitude, 686 mètres), et Linda
dans le royaume de Saxe ; Kœnig Otto Bad (près
Wiesau) ; Kellberg et Steben, en Bavière ; Langenau ou
iSiederlangenau, Charloltenbrunn, Bukowine, Alt-Heide,
Hermsdorf, près Goldberg, Lauchstcedt (pauvre en acide
carbonique) et Schwarzbach (faible), dans la Silésie
prussienne; Karlsbrunn 'altitude 768 mètres), dans la
Silésie autrichienne ; Sternberg et Sangerberg, en Bo-
hême ; Pyrawarth (0.11 pour mille de bicarbonate de fer,
mais comparativement faible en acide carbonique), dans
la Basse-Autriche ; Yellach ouFellach (altitude 838 mè-
tres), dans la Garinthie ; Tarcsa ou Talzniannsdorf (avec
du sulfate de sodium;, en Hongrie, près les frontières
de la basse Autriche et de la Styrie ; Szliacs, et autres
sources près Altsohl (quelques-unes sont thermales), et
Vihnye (deux de ces sources sont chaudes) prés Schem-
nitz, en Hongrie ; Korytnica et Bœsing, dans les Gar-
pathes en Hongrie ; Krynica, dans les Garpathes en
Galicie (altitude environ G 10 mètres, eaux terreuses ga-
zeuses assez fortement ferrugineuses, bains de boue, etc.) ;
Zaison (voir chap. XVI) et Tusnad, en Transylvanie ;
Altwasser, dans la Silésie prussienne, était bien connue
comme eau ferrugineuse jusqu'à 18G9; les sources fu-
rent très endommagées à cette époque par des travaux
dans les mines de charbon .
En France, les eaux suivantes, contenant du bicarbo-
nate de fer, n'ont pas encore été mentionnées: Neyrac
(0,08 pour mille, température 26"67 G.) dans l'Ardè-
che; Farette (faible, et pauvre en acide carbonique) .en
Savoie ;Saint-Bertrand-de-Gomminges (0,0^) pour mille,
non gazeuses), dans la Haute-Garonne ; Renlaigue (fortes
et gazeuses) et Glermont-Ferrand (avec du chlorure de
sodium et des bicarbonates de sodium et de calcium), dans
le Puy-de-Dôme ; Brucourt (non gazeuses), dans le Gai
vados ; Ghâteau-Gontier (0,104 pour mille, d'après B.
Henry, de carbonate et de crénate de fer), dans la
Mavenne.
CHAPITRE XIII
Eaux arsenicales.
L'arsenic existe en quantités appréciables dans quel-
ques eaux minérales, aussi peut-on attendre de leur em-
ploi une action altérante dans certains cas d'anémie et
dans différents états cachectiques, principalement dans la
cachexie paludéenne, dans laquelle les eaux ferrugineu-
ses n'ont pas en général d'influence salutaire. On peut
encore utiliser ces eaux dans quelques maladies chroni-
ques de la peau.
L'arsenic associe son action à celle : 1*^ du sulfate de
fer dans les eaux de Roncegno et de Levico en Italie, et de
Vais en France ; 2^^ du bicarbonate de fer dans les eaux
de Geresole Reale, Val Sinestra, Vic-sur-Gère, Syhanes
et Bussang et 3"* des eaux chlorurées alcalines à la Bour-
boule. On peut se demander si la proportion d'arsenic
dans les sources les plus faibles de ce groupe exerce
quelque action thérapeutique spéciale. Les eaux faible-
ment minéralisées du Mont-Dore contiennent la petite
proportion de 0,0009 pour mille d'arséniate de sodium :
au-dessous d'un milligramme par litre.
Outre les eaux mentionnées séparément dans ce chapi-
tre on trouve, dans les eaux de Royat, de très faibles quan-
tités d'arséniate de sodium ou de l'arsenic dans un autre
état chimique, mais que nous exprimerons, pour la faci-
lité des comparaisons, sous forme d'arséniate de sodium
0. 0045 pour mille dans la source St-Victor); St-Nectaire
— 249 —
(la source des Dames en contient, dit-on, jusqu'à O.OOo
pour mille).
St-Honoré renferme de l'arsenic associé à de Fhy-
droc^ène sulfuré, équivalent A environ 0,004 pour mille
d'arséniate de sodium dans la source de la Crevasse.
Vichy (0,002 dans la source de la Grande-Grille) ;Uriage
(0,002) ; Lamalou (0,001 dans la source Gapus) ; et on a
trouvé des traces d'arsenic dans les eaux de Bath, Baden-
Baden, Kreuznach, Plombières, St-Honoré, Poretta (en
Italie), etc.
Court-Saiiit-£tieiine (Belgique, Brabant' possède
une source (altitude environ 80 mètres), découverte en
1878, qui contient, dit-on, jusqu'à 0,0097 pour mille
d'acide arsénique, ou 0.0263 pour mille d'arséniate
de sodium, outre un total de seulement 0,28 pour mille
d'éléments solides. L'eau est utilisée uniquement pour
l'exportation.
L.» Bourboule (Puy-de-Dôme). — La Bourboule
est située dans une agréable vallée de l'Auvergne, à une
altitude de 847 mètres, sur les deux rives de la Dor-
dogne.La vallée de la Bourboule ; orientée de Testa l'ouest)
forme un angle droit avec la vallée du Mont-Dore ^dont
la direction est du sud au nord). Le Mont-Dore est à en-
viron 6 kilomètres plus haut sur la rivière.
Les eaux, qui ont un goût de bouillon de poulet, se
distinguent des autres eaux alcalines chlorurées par la
quantité d'arsenic qu'elles renferment. On peut regarder
pratiquement les deux principales sources comme une
seule source, et l'appeler la source Perrière-Ghoussy.
Son eau a une température de 48 à dd" G. (60°G, avant son
arrivée à la buvette), et, d'après l'analyse faite par J.
Lefort et Bonis ^1878), a une minéralisation totale de
6,4 pour mille, contenant 2,8 pour mille de chlorure de
sodium et autant de bicarbonate de sodium et une quan-
— 2o0 —
tité d'arsenic équivalente à 0,028 pour mille crarséniate
de sodium. Les deux sources Fenestre sont froides
(18"89 G.) et beaucoup moins minéralisées ; elles sont uti-
lisées dans les bains pour abaisser la température des au-
tres sources.
Environ à 800 mètres de l'établissement il y a quel-
ques nouvelles sources qui sont froides ; elles ressem-
blent par leur constitution chimique à celles de Fe-
nestre.
Les eaux sont employées en boisson (un quart ou un
demi-verre pour commencer), en bains et en douches,
en pulvérisations et inhalations.
Dans les anciennes salles d'inhalation, l'eau miné-
rale tombait goutte à goutte d'une certaine hauteur au
centre de la salle. De cette manière une partie de l'eau
pulvérisée est absorbée par le malade en même temps
que la vapeur. Les malades restent environ une demi-
heure assis dans les salles d'inhalation, habillés d'un
large peignoir de bain. On prend souvent un bain de
pieds pendant Tinhalation. L'inhalation et la pulvérisa-
tion sont aussi employées à part.
Les eaux de la Bourboule sont utilisées dans le trai-
tement des affections du système respiratoire et dans les
cas où les eaux alcalines chlorurées sont indiquées ; mais
en raison de la proportion d'arsenic qu'elles contiennent,
dit-on, on peut obtenir aussi de bons résultats dans le
traitement de la scrofule et de différents états cachecti-
ques, de la cachexie malarique, du rhumatisme léger, de
la goutte, des maladies chroniques de la peau, dans les
cas où l'arsenic est indiqué. On les a trouvées utiles dans
quelques cas de glycosurie et d'albuminurie et elles ont
aussi une certaine réputation dans le traitement des pre-
mières périodes et des formes torpides de la tuberculose
pulmonaire.
— ^2ol —
On prescrit quelquefois des bains prolongés dans les
iniiladies chroniques de la peau.
On observe aussi parfois durant le traitement des
éru])tions thermales, de la diari'hée ou d'autres variétés
de lièvre thermale (poussée) ; mais comme un phénomène
semblable se produit aussi après l'usage d'autres eaux,
on ne peut attribuer leur apparition à la Bourboule à la
présence de l'arsenic dans l'eau.
La saison est du 25 mai au 30 septembre.
Accès : Orléans et Montluçon,Laqueuille ; omnibus en
1 h. 1/2 de la gare de Laqueuille.
]fIoiit-»ore (Puy-de-Dôme). — Le Mont-Dore est
situé sur la Dordogne prés de ses deux sources, dans une
vallée profonde des montagnes d'Auvergne, à une alti-
tude de 1048 mètres. Quoiqu'il ne soit pas trop en-
caissé, l'établissement est presque complètement abrité
par le Mont-Dore et les hauteurs qui Tentourent. On
peut faire depuis l'établissement plusieurs excursions in-
téressantes.
Les sources thermales, dont une au moins, la source-
César, si l'on en juge d'après de nombreux vestiges, était
connue des Romains, fournissent des eaux peu minérali-
sées, ayant une température de 40 à 47« Cet contiennent
une proportion faible, mais appréciable, d'arséniate de
sodium (environ 0,001 pour mille et environ 0,02 pour
mille de bicarbonate de fer).
Les sources thermales diffèrent principalement par
la proportion d'acide carbonique qu'elles renferment.
Leur minéralisation totale atteint environ 2 pour mille.
La source Madeleine (température 45^ G. est la seule
qu'on exporte) et la source Bardon (température 47*^ G.)
sont peut-être les deux sources les plus généralement
employées en boisson. D'après J. Lefort,la source Ramond
contient jusqu'à 0,05 pour mille de bicarbonate de fer.
— 252 —
La fontaine Sainte-Marguerite, gazeuse froide (tempé-
rature 12° 22 C), est employée comme eau de table.
Les eaux thermales sont utilisées sous forme de bains,
douches, bains de pieds, boisson, gargarismes, pulvéri-
sations et inhalations. On prescrit dans des cas spéciaux
des demi-bains très chauds (quelquefois même jusqu'à
45°G.) ; rimmersion ne doit durer que quelques mi-
nutes.
Le contingent de?i baigneurs comprend beaucoup deper-
sonnes dont la profession est de parler en public, de chan-
ter et qui sont atteintes d'affections chroniques, telles que
laryngite, bronchite, etc. Dans ces cas on emploie surtout
le traitement par inhalation. Les malades mettent un pei-
gnoir de flanelle dans les salles d'inhalation, et on les
porte et rapporte dans une chaise à pointeurs. Sur le trajet
et à leur retour ils boivent pour la plupart un peu d'eau
thermale. Le traitement par inhalation (quelquefois
combiné avec la pulvérisation) ne se fait que dans la
matinée; il est habituellement suivi d'un repos avant le
déjeuner (à 10 h. 1/2 ou midi). Les malades qui suivent
ce traitement le matin prennent souvent un bain de
pieds d'eau thermale ou quelque autre traitement dans
l'après-midi avant le dîner.
Le Mont-Dore jouit d'une réputation spéciale dans le
traitement de Tasthme, et on peut dire que les résultats
sont ici plus favorables que dans toute autre station. Le
succès est plus fréquent dans l'asthme compliqué de ca-
tarrhe bronchique chronique ; mais souvent le véritable
asthme nerveux bénéficie également de la cure. Toute-
fois des rechutes ne sont pas rares. Bon nombre de ma-
lades du Mont-Dore sont goutteux ou rhumatisants et
quelques-uns d'entre eux viennent à cette station pour des
troubles nerveux fonctionnels. Une grande partie du bon
résultat est due au climat et au traitement thermal ordi-
— 253 —
naire. On suppose que l'arsenic a aussi quelque influence.
L'établissement thermal récemment complété est un des
mieux installés de France. On donne le traitement gra-
tuit aux malades pauvres du voisinage. La saison est du
15 juin au 13 septembre.
Accès: six heures en voiture de la gare de Glermont-
Ferrand ; ou, ce qui est préférable, directement de Paris
par le chemin de fer d'Orléans à Laqueuille et de là une
heure et demie en voiture. L'année prochaine le chemin
de fer de Laqueuille au Mont-Dore sera terminé.
Installation : bonne.
Levîco, village du Tyrol autrichien, situé à l'entrée
de la belle vallée de Sugana, à une altitude de 518
mètres, à 20 kilomètres environ à l'est de Trente. Il
possède des eaux froides contenant du sulfate de fer et
de l'arsenic; on les emploie en boisson chez les malades
atteints d'anémie, de cachexie paludéenne, etc., et à Tex-
lérieur contre le catarrhe des organes génitaux de la
femme. C'est dans les grottes de Vetriolo, à une altitude
de 1493 mètres, sur la pente méridionale du Monte-
Fronte, que sont situées les sources forte et faible de
Levico. L'établissement de bains de Vetriolo se trouve près
des grottes.
L'eau faible de Levico (0,66 pour mille de sulfate de
fer, 0,00095 d'acide arsénieux) est prise en boisson, au
commencement de la cure, à la dose d'une h deux cuille-
rées à soupe, deux ou trois fois par jour, pendant ou après
les repas. Après deux à trois semaines on emploie l'eau
plus forte aux mêmes doses; on peut même les doubler
plus tard.
L'eau forte de Levico contient 0,009 pour mille d'acide
arsénieux, 5,13 pour mille de sulfate de fer, 0,05 pour
mille de sulfate de cuivre, et 0,65 pour mille de sulfate
d'aluminium.
— 254 —
La saison dure du l^'" juin à la fin de septembre.
Roiicegno, village du Tyrol autrichien, à 30 k. 1/2
environ à l'est de Trente, possède des eaux contenant une
forte proportion de sulfate de fer et l'eau arsenicale du
Mont Tesobo. L'établissement, situé dans le Val Sugana,
à une altitude de 533 mètres, aura prochainement une
gare sur la nouvelle ligne du Val Sugana, à une heure de
distance de Trente.
D'après l'analyse de 1888 du professeur Pietro Spica,
Teau du Mont Tesobo a une minéralisation totale de 7,87
pour mille et contient 0,109 pouj- mille d'arséniate de
sodium,3, 11 pour mille de sulfate de fer, 0,028 pour mille
de sulfate de cuivre, 1,38 pour mille de sulfate d'alu-
minium, 1,21 pour mille de sulfate de manganèse,
0,047 pour mille de sulfate de nickel, 0,025 pour mille
de sulfate de cobalt, 0,038 pour mille de phosphate de
fer, 0,115 pour mille d'anhydride arsenique, et 0,209
pour mille de matière organique.
La saison est du l*"" mai à la fin de septembre.
Sreberiiik ou Srebepiiieza, en Bosnie. La Guber-
quelle (total des matières solides 0,753 pour mille) con-
tient, dit-on, 0,373 pour mille de sulfate de fer, 0,227
pour mille de sulfate d'aluminium, 0,008 pour mille
d'acide sulfurique, 0,006 pour mille d'acide arsénieux.
Herinaniisbad, près Lausigk dans le royaume de
Saxe. V. p. 244.
Ceresole-Reale (Italie, Piémont) est un petit vil-
lage de la vallée de l'Oreo, à 5 heures environ de Turin.
11 est situé à une altitude de 1612 mètres, entre le Grand
Paradis et les monts Levanna ; tous les deux ont plus de
3,353 mètres. L'eau des deux sources est semblable et
contient, d'après l'analyse de Sobrero, 0,17 pour mille
— ZOO
de bicarbonate de fer. 0,0057 pour mille d'arséniate de
sodium, et environ 0,003 pour mille de bicarbonate de
lithium ainsi que de manganèse. Le site est beau, l'air
tortillant et Tinstallation bonne.
Val Sîiiestra (Suisse, canton des Grisons). — Les
sources de Yal Sineslra sont à environ trois heures de
Tarasp-Schuls,et on peut se procurera Schuls les eaux
de Val Sinestra, prises chaque jour à la source. Elles
contiennent, dit-on, environ un cinquième de la propor-
tion d'arsenic contenu dans les eaux fortes de Levico et
ont l'avantage de renfermer du bicarbonate de fer au lieu
de sulfate de fer. D'après l'analyse de Husemann, l'Ll-
richsquelle contient 0,0017 et la Conradinsquelle 0,0019
pour mille d'arséniate de sodium. Ces deux sources com-
prennent parmi leurs principes constituants environ
0,03 pour mille de bicarbonate de fer et environ 1.3 pour
mille de bicarbonate de calcium.
Ciidowa, dans la Silésie prussienne. On a trouvé de
l'arsenic dans TEugenquelle, sous forme d'arséniate de
fer. L'eau de cette source contiendrait, dil-on, 0,07 pour
mille de carbonate de fer, l.:29 pour mille de bicarbonate
de sodium et 0,002o d'arséniate de fer.
Bussaiig (Vosges) est situé dans une vallée des mon-
tagnes des Vos^res, à 671 mètres d'altitude. La s^are est le
terminus d'un embranchement de la ligne d'Epinal. Ses
eaux alcalines faibles sont riches en acide carbonique;
la source Salmade a une minéralisation totale de 1,5 pour
mille de principes solides ; dans ce chiffre il y a 0,0086
pour mille de carbonate de fer, 0,003 pour mille de
carbonate de manganèse, et 0,0012 pour mille d'arsé-
niate de fer. L'eau est surtout exportée et on la prend
aux repas.
Sylvaiies (Aveyron) est situé dans un district mon-
— 256 —
tagneux, à une altitude de 400 mètres ; on y arrive par
la gare de Ceilhes-Roqueredonde.Ses eaux thermales ont
une température de 31°11 à )36'^M G. Outre un total
d'environ 1 pour mille d'éléments solides, elles contien-
nent, dit-on, 0,02 de carbonate de fer et 0,016 d'arsé-
niates (fer et magnésium). Sylvanes, en raison de ce
que ses eaux sont principalement utilisées en bains, est
quelquefois rangé dans les eaux thermales simples. Ceux
qui prennent les bains boivent parfois les eaux alcalines
gazeuses froides (1,8 pour mille de bicarbonate de so-
dium) d'Andabre, situé à 4 kilomètres de Sylvanes et
Camarès.
Vais, connu pour ses sources alcalines froides, pos-
sède aussi des eaux faiblement chargées de sulfate de fer.
La source Saint-Louis, outre un total de 0.4 pour mille
d'éléments solides, contient 0,04 pour mille de sulfate
de fer, de protosulfate et depersulfate,et 0,001 pour mille
d'arséniates ; elle contient aussi 0,099 pour mille d'acide
sulfurique libre. La source Dominique, la mieux connue
de ce groupe, contient 0,003 pour mille d'arséniate de
fer.
Vic-sup-Cèpe (Cantal), situé à une altitude d'envi-
ron 671 mètres, au pied des montagnes du Cantal, pos-
sède des eaux ferrugineuses gazeuses froides qui con-
tiennent, dit-on, 0,03 pour mille de bicarbonate de fer,
0,008 pour mille d'arséniate de sodium, 1,8 pour mille
de bicarbonate de sodium, 1,2 pour mille de bicarbonates
terreux et 1,2 pour mille de chlorure de sodium. L'éta-
blissement se trouve à 1200 mètres environ du village,
mais les eaux sont surtout utilisées pour l'exportation.
CHAPITRE XIV
Eaux sulfureuses.
Il est difficile d'expliquer l'action des eaux sulfu-
reuses, et quoique leur valeur thérapeutique spéciale ait
été mise en question, l'expérience cependant semble
montrer que les eaux fortes de ce groupe exercent dans
tous les cas certains elïets thérapeutiques. L'action des
eaux sulfureuses très faibles est probablement semblable
à celle du traitement thermal simple ou hydrothérapi-
que ordinaire, aidée par le climat, le régime, une bonne
hygiène et la direction médicale générale. Dans les eaux
sulfureuses mixtes, Taction est modifiée par la présence
d'autres éléments de l'eau.
Les eaux sulfureuses sont employées en bains, dou-
ches, boisson, pulvérisation et inhalation. On les uti-
lise dans le traitement désaffections rhumatismales chro-
niques, du catarrhe chronique des voies digestives, de
l'hyperhémie du foie et des hémorrhoïdes, des catarrhes
bronchique, laryngé et pharyngé, de la syphilis constitu-
tionnelle, des intoxications métalliques chroniques, -de
quelques alïections scrofuleuses et des maladies chroni-
ques de la peau.
L'action des bains sulfureux prolongés dans les affec-
tions de la peau est vraisemblablement analogue à celle
des bains d'eaux thermales simples ou des bains d'eaux
thermales terreuses; mais, dans quelques cas, le soufre
peut exercer une action parasiticîde spéciale sur la peau.
17
— 2o8 —
Yerdenal (i). des Eaux Chaudes, a trouvé qu'une cul-
ture de microbes pyogènes pousse plus lentement quand
on a ajouté de Teau sulfureuse à la culture que quand
on Ta additionnée de la même quantité d'eau distillée.
Il suppose qu'il s'agit d"une action antiseptique douce :
on comprendrait ainsi qu'autrefois certaines eaux sulfu-
reuses aient eu une grande réputation dans le ti'aitement
des plaies. Ainsi on a appelé les Eaux Bonnes Eaux des
Arquehusades. à partir du moment où les soldats béarnais,
blessés à la bataille de Pavie ('lo:2oj, y firent une cure.
D'autres eaux sulfureuses, telles que celles de Barèges,
ont également joui d'une grande réputation pour la gué-
rison des plaies ; mais on a attribué une action curative
presque identique aux eaux thermales simples (V. p. 73).
Les bains sulfureux sont employés à Aix-la-Chapelle,
Barèges, Luchon, Uriage, Aix-les-Bains, etc. pour faire
apparaître des signes de syphilis latente (V. Aix-la-Cha-
pelle) (2).
Des cures internes prolongées d'eaux sulfureuses for-
tes tendent chez quelques personnes cà produire un état
anémique temporaire et un épuisement nerveux.
Les eaux sulfureuses se conservent en règle générale
mal ; il faudrait autant que possible les boire à la source
(1) Esmi d'une application de la bactériologie à la médecine
thermale.
(2) On a dit que les eaux sulfureuses étaient une « pierre de
touche )) pour la gue'rison de la syphilis. Il est vrai que, dans
quelques cas, elles ont déterminé l'apparition d'éruptions syphi-
litiques, en raison de l'action stimulante, sous forme de bains
ou de douches, qu'elles exercent sur la peau, mais cette action
n'a rien de constant, et, en ce qui concerne le prétendu juge-
ment des eaux appliqué à la question du mariage, le pouvoir dé-
cisif qu'on leur attribue n'a rien de fondé, et on ne peut en dé-
duire que des éléments de sécurité relative.
A. DoYON. P. Spillmann.
même, malgré les métliodes perfectionnées crembouteil-
laee. Dans les eaux riches en sulfure de sodium un chan-
gement rapide se produit quelquefois au contact de l'aii".
L'acide carbonique de l'eau et de l'air se combinent avec le
sodium pour former du carbonate de sodium, et une
partie du soutVe ainsi resté li])re constitue le précipité flo-
conneux qu'on observe à Bagnères-de-Lucbon, etc., tandis
que Tautre pai'tie se combine à l'état naissant à Tbydro-
gène de l'eau et se dégage sous forme d'hydrogène sulfuré
(dont Todeur caractéristique n'est pas constatée dans les
eaux qui contiennent du sulfure de sodium pur, quand
ces eaux sont tout à fait fraîches). L'autre partie du sul-
fure de sodium se transforme successivement en hypo-
sulfite et sulfate de sodium.
C'est à des changements chimiques de cette nature que
quelques-unes des eaux sulfureuses des Pyrénées doivent
leur tendance à s\altérer rapidement au contact de l'air.
Elles deviennent alcalines grâce à la présence. du carbo-
nate de sodium. Quelques-unes des eaux thermales des
Pyrénées-Orientales sont peu alcalines et sulfureuses,
c'est-cà-dire partiellement dégénérées, même quand elles
sont recueillies récemment à la source ; d'autres sont
complètement dégénérées et ne contiennent pas de sul-
fure, mais seulement une petite quantité de sulfate et
de carbonate. On peut, au point de vue pratique, ranger
les eaux de ce genre dans le groupe des eaux thermales
simples.
On classe quelquefois les eaux sulfureuses en trois
subdivisions différentes, dont les principales sont les
suivantes : 1'' les eaux dont le principal élément sulfureux
est le sulfure de sodium, telles sont les eaux de Gaute-
rets, Bagnères-de-Luchon, Barèges, etc. ; 2-^ les eaux con-
tenant de l'hydrogène sulfuré, danslesquelles le principal
élément sulfureux est l'hvdrosène sulfuré, nous citerons :
— 260 —
Schinznach, Weilbach, Aix-les-Bains, Strathpelfer, Ilan-
Avrtyd, etc.); 3° les eaux sulfureuses chlorurées. contenant,
outre de l'hydrogène sulfuré, une proportion modérée de
chlorure de sodium : Aix-la-Chapelle, Uriage, Harrogate
(source sulfureuse ancienne), Ilandrindod, Hercules-Bad,
Acqui, etc. Nous ne suivrons pas cependant cet ordre.
Nous décrirons en premier lieu Gauterets, Bagnères-
de-Luchon, Eaux-Bonnes, Aix-la-Chapelle et Aix-les-
Bains, et nous adopterons pour les autres sources de ce
groupe l'ordre géographique.
Bagnères-de-liuchon (Haute-Garonne). — Liichon
(altitude 625 mètres) est un très bel établissement cons-
truit sur le côté ouest d'une large plaine etabrité de tous
côtés par des montagnes. La plaine fertile dans laquelle l'é-
tablissement est situé est un prolongement de la vallée de
Luchon, où se réunissent les vallées d'Arboust et de la
Pique. Plusieurs débris romains trouvés dans le voisinage
indiquent. que Luchon (BalneareaLixoniensis) étaitconnu
et employé par les anciens. Les nombreuses sources ther-
males sulfureuses ont des températures vai'iant de 16°1'J
à 67° G., et la proportion de sulfure de sodium varie
aussi beaucoup : dans la source de la Reine elle s'élève à
0,056 pour mille et dans la source Bordeu à 0,07 pouj-
mille. Les eaux s ont rapidement altérées au contact de
Tair, et abandonnent un précipité de soufre. On les em-
ploie en boisson, en bains, en douches et bains de vapeur
chauds, en gargari smes,sous forme de pulvérisation pourla
gorge, en douches nasales et en inhalations de vapeur (avec
un appareil spécial du professeur A. Frebault). L'établisse-
ment thermal et les installations hydrothérapiques sont
excellentes. Une petite piscine est alimentée par l'eau mi-
nérale. L'emploi des sources à différents degrés de miné-
ralisation et de température permet de prendre des bains
plus ou moins excitants.
— 261 —
Denièi'e rétablissement thermal est le mont Super-
hagnèi-es, snr les pentes duquel sont de nombreuses pro-
menades ombragées et à leur base des galeries creusées
dans le rocher, contenant les sources des différentes eaux
sulfureuses. Le tour des galeries constitue un bain de
vapeur réel grâce à la chaleur et î\ riiumidité qui se déga-
gent de Teau.
Les affections traitées à Luchon comprennent le rhu-
matisme chronique et les affections articulaires qui en
dérivent, le catarrhe chronique des voies respiratoi-
res, les états scrofuleux torpides, les maladies chroniques
de la peau et la syphilis. Dans les affections des organes
de la respiration on emploie beaucoup le traitement par
inhalation (1).
Le climat de Luchon est doux, mais, à cause de son
site montagneux, il est sujet à des variations assez brus-
ques. La saison est du 15 juin au lo octobre, mais l'éta-
blissement thermal est ouvert toute Tannée.
En raison de la beauté de son paysage, des amuse-
ments et des distractions quon y rencontre et des ex-
cursions attrayantes qu'on peut faire dans les environs.
Luchon est pendant la saison un centre d'attraction pour
les touristes et les visiteurs ordinaires, aussi bien que
pour les malades.
Il y a une source ferrugineuse froide à 1400 mètres
de l'établissement.
Accès : Limoges, Toulouse et Montrejeau, gare de Lu-
chon, ou via Bordeaux et Montrejeau.
Installation : bonne .
Caiiterets (Hautes-Pyrénées). — Gauterets est une
(1) On a installé dans ces dernières années à Gauterets et à
Luchon des appareils à humage dont l'efficacité est très appréciée
dans le traitement des affections des voies respiratoires.
A. D. — P. S.
— ^6^ —
petite ville située dans la vallée étroite et sinueuse du
gave de Gauterets, à une altitude d'envii-on 950 mètres.
Cette station thermale jouit en France d'une grande
réputation; c'est une des plus anciennes, car elle fut
visitée au XVP siècle parla reine Marguerite de Navarre,
l'intelligente sœur de François F"" de France.
Parmi les nombreuses sources sulfureuses thermales
les principales ont des températures qui varient de 39'^44
ào3°G.et, outre un total d'environ 0,2 pour mille de prin-
cipes solides, il y a des quantités de sulfure de sodium
variant de 0.01 à 0,022 pour mille. Plus les sources sont
chaudes (comparez Barèges), plus elles semblent en gé-
néral contenir de sulfures ; ces faits font penser que,
à leur origine souterraine, toutes ces sources peuvent
avoir la même composition chimique, mais que dans leur
trajet à travers un canal plus ou moins long jusqu'à leur
point d'émergence, et selon les stratifications à travers
lesquelles elles passent, elles perdent en température et
en richesse de sulfure parce qu'elles se mélangent proba-
blement avec de Teau ordinaire avant d'arriver à la sur-
face.
La Raillère, sur les bords du Gave, dans une par-
tie un peu découverte de la vallée, au sud de Gauterets, à
près de deux kilomètres de cette station et à 122 mètres
au-dessus. Les eaux (température 39° o G.) contiennent
0,lo pour mille de sulfure de sodium et jouissent d'une
réputation particulière pour le traitement des alïections
des organes de la respiration.
La source la plus chaude. Source des OEufs, alimente
les Thermes des OEufs qui ne forment qu'un même bâti-
ment avec le Gasino.
Les sources Gésar (température 48*^ G.), et des Espa-
gnols (température 46*^0 G.), comptent également parmi
les plus importantes.
— 263 —
Les principaux établissements de bains sont ceux de la
Raillère, des OEufs, Tancien établissement de César et les
Néotbermes. Ces derniers sont alimentés par les sources
de César, du Rocher et par une source d'eau pure (Ri-
€umiset).
En dehors de l'usage externe qu'on fait des eaux de
Gauterets pour les douches et les hains, on les emploie
beaucoup aussi en gargarismes et en inhalations d'eau
finement pulvérisée et de vapeur, ainsi que pour les dou-
ches nasales. La douche-massage, d'après la méthode
d'Aix-les-Bains, est aussi administrée à Cauterets.
Les eaux du Petit St-Sauveur, comme leur nom l'in-
dique, sont regardées comme analogues à celles de St-
Sauveur. En raison de leur vertu plus sédative on les
emploie dans beaucoup de cas de troubles de la mens-
truation chez les sujets jeunes et impressionnables.
La source Pauze Vieux (température 42o4 C.) est éga-
lement utilisée dans le traitement des maladies des
femmes.
La source Mauhourat (température 4 9°5 C), contenant
0,01 pourmillede sulfure de sodium, située dans le voi-
sinage immédiat de la Raillère, est employée seulement
en boisson. Elle jouit d'une réputation particulière dans
les cas de dyspepsie et de gravelle urique.
Cependant Cauterets doit sa grande renommée surtout
à son efficacité dans les cas de pharyngite chronique, de
laryngite, de bronchite et de l'aftection connue sous le
nom de « mal de gorge des ecclésiastiques ».
On peut ajouter à cette nomenclature les manifesta-
tions goutteuses et les suites du catarrhe simple ; mais il
ne faut pas y comprendre la laryngite tuberculeuse, la
tuberculose pulmonaire ou la bronchite chronique, ni
l'emphysème chez les sujets ayant une dilatation carac-
térisée ou une dégénérescence du cœur.
— 264 —
Il serait à désirer pour beaucoup de malades que Cau-
terets fût pourvu de promenades à terrain plat et bien
ombragées. Parmi les excursions convenant aux baigneurs
les mieux portants, il faut citer celle que l'on peut faire
en remontant la vallée du cfjté du Pont d'Espagne
(1625 mètres). Un peu plus loin on rencontre le petit lac
de Gaube (1903 mètres).
La vie des baigneurs à Gauterets est très caractéristique.
A une heure très matinale ils se rendent en foule à la
Raillère, la source la plus employée. Tous ceux qui le
peuvent, et c'est la majorité, font cette ascension à pied.
Geux qui ne peuvent ou ne veulent pas marcher peuvent
se faire conduire en voiture (1). Dans les cas exception-
nels on peut se faire apporter Teau à domicile. Le meil-
leur moment pour prendre les eaux est de 7 à 10 heures
du matin. Ce sont aussi les heures que l'on choisit pour
le bain ou la douche. En France, le déjeuner a lieu vers
11 heures, et c'est en réalité le premier repas de la jour-
née. Les personnes suffisamment fortes feront bien de ne
tien prendre avant ce moment. Il est cependant des cas
où Ton permet une tasse de bouillon, de lait ou de thé
au lever. On peut encore prendre une tasse de lait une
demi-heure après avoir \m les eaux, surtout si Pon fait
usage des eaux de Mauhourat. On peut se procurer du
lait à côté des sources ; on a installé une métairie à cette
intention. Généralement les médecins de Gauterets con-
seillent de ne mêler ni sirop ni lait à l'eau minérale, du
moins quand on la boit aux sources mêmes.
Dans la matinée un orchestre se fait entendre en ville.
Entre 4 et 6 heures de l'après-midi on prend souvent
(1) L'établissement de la Raillère a e'té tout re'cemment relie' à
Gauterets par un chemin de fer ; Gauterets doit être rattactié
également à la gare de Pierrefitte.
— !26r> —
une seconde fois les eaux, et, selon les cas, une séance de
pulvérisation ou d'inhalation. Vers G h. 1/^2 a heu le
dîner ou repas du soir, après lequel viennent les réunions
du Casino.
Saison dul^i mai au l'' novembre.
Accès: Bordeaux,Tarbes, Lourdes et Pierrefitte. Une
heure et demie de voiture de la gare de Pierrefitte à
Gauterets.
Installation : bonne.
Eaux-Bonnes (appelées aussi Bonnes) (Basses-Py-
rénées).
Le village s'étend du nord au sud (altitude 750 mètres)
dans une partie rocheuse de la pittoresque vallée d'Ossau,
à environ 42 kil. au sud de Pau.
La plus importante et la plus chaude des sources sulfu-
reuses est la Source F/^///^(tempéi'ature 22°oOà 32^25 G.).
Les parties solides ne s'élèventpasàplus de0,6pourmille :
elles renferment environ 0,2 pour mille de sulfure de
sodium et des traces d'autres sulfures ; environ 0,3 pour
mille de chlorure de sodium et d'autres chlorures et des
traces de ha régi ne.
Les Eaux Bonnes sont d'une conservation plus facile
que beaucoup d"autres eaux sulfureuses ; exposées à l'air,
elles ne blanchissent pas, comme les eaux de Luchon.Les
Eaux Bonnes sont employées principalement dans la bron-
chite chronique, la pharyngite granuleuse et les affections
catarrhales des organes de la respiration, accompagnées
d'une expectoration abondante. Le débit des eaux n'est
pas très grand ; on les prend surtout en boisson, parfois
sous forme de gargarismes, d'inhalations ou de douches
nasales, mais on les utilise peu en bains. Tout au contraire
les Eaux Chaudes, situées à 8 kil. de distance, sont em-
ployées principalement pour les bains et les applications
externes.
— 2GG —
L'eiîet des eaux est excitant au début; les sécrétions
des membranes muqueuses augmentent ainsi que la toux.
Les urines deviennent plus abondantes, les pulsations
plus fréquentes et l'appétit meilleur. Un sentiment de
malaise vient quelquefois se joindre à cette exagération
générale des symptômes. Mais tout cela se dissipe pour
faire place à une amélioration, ou même à l'état normal.
On prend d'abord l'eau à petites doses (1/2 verre, ou
moins encore) et graduellement on augmente la quantité.
Cependant il est rare qu'on prescrive plus de 3 ou 4 ver-
res. Parfois on additionne l'eau de lait ou d'un sirop, soit
simple soit composé.
Le traitement est contre-indiqué quand il y a de la
lièvre ou une inflammation aiguë, ou bien chez les malades
atteints d'astlime névralgique (sec) et chez les personnes
très irritables.
La Source Froide (température 12° 50 C.) est utilisée
dans les cas de dyspepsie
La Promenade horizontale^ bien qu'elle n'oflYe pas
encore beaucoup d'ombre, est une promenade agréable,
ta terrain plat, pour les malades qui ne peuvent monter.
La promenade de F Impératrice, en pente douce, demande
un elîort un peu plus grand. On trouve de plus beaux
ombrages dans le Jardin Darralde où l'orchestre se fait
entendre durant la saison ; ce jardin est situé au centre
même de l'étaltlissement. Les bois environnants offrent
éçralement des avantages analoc^ues aux promeneurs.
Somme toute, les Eaux Bonnes sont mieux pourvues de
promenades variées et bien ombragées que leurs voisines
les Eaux Chaudes.
Malgré l'absence remarquable de vent, il faut, dans
les Pyrénées, se munii' de vêtements chauds, à cause des
variations de température. Souvent après avoir pris
les eaux, les malades font une saison au bord de la mer.
— 267 -
La saison dure du \^^ juin au '^0 septembre.
AccKS : 5 kilom. environ de la garedeLaruns, terminus
d'un embranchement venant de Pau. L'omnibus met près
d'une heure à faire le trajet.
Installation : bonne.
Aix-la-Chapelle (Aachen) Allemagne, Prusse rhé-
nane.
Aix-la-Chapelle (altitude 161 m.) est une ville indus-
trielle très importante; elle a 96.000 habitants, ce qui mo-
difie son caractère de ville d'eaux sous bien des rapports.
La cathédrale conserve les reliques de Gharlemagne,
auquel est attribué .Hionneur de la découverte des eaux
et de la fondation de la ville.
Quoi qu'il en soit, les eaux thermales d'Aix-la-Chapelle
étaient certainement connues des Romains, et Pépin le
Bref y vint en 7o6. La ville se nommait alors Aquae Grani.
Ce fut en 1^67 (1), lorsque Richard de Cornouailles
était roi des Romains, que le bain dît roi devint la pro-
priété de la ville.
La ville est construite sur un terrain sablonneux et
bien abritée par des collines. Le climat y est modérément
humide et la moyenne de la température y est plus élevée
en hiver et plus basse en été que celle de Berlin.
Les environs sont beaux. Au Nord, le Louisberg se
trouve à une petite distance de la ville, et, avec le tramway
électrique, on gagne facilement les fraîclies promenades
de la forêt d'Aix (propriété de la ville) située au sud-ouest.
Les différentes sources se trouvent au centre de la
ville, y compris la source de l'Empereur (Kaiserquelle),
la plus forte de toutes (température oo« C). Les autres
sources se nomment : Quirinusquelle, Rosenquelle, Cor-
(1) Richard fit aussi présent à la ville des ornements royaux
qui lui avaient été envoyés d'Angleterre pour son couronnement.
— 268 —
neliusquelle, etc. Toutes ces sources sont sulfureuses chlo-
rurées ; elles contiennent environ 2,6 à 2,8 pour mille
de chlorure de sodium et environ 0,6 pour mille de
carbonate de sodium. Mais il y a entre elles des diffé-
rences de température (de 4o°à o6''o C.) et la quantité de
soufre (sulfure de sodium et hydrogène sulfuré) qu'elles
contiennent varie aussi.
La source Elise (Elisenbrunnen), la plus employée en
boisson, reçoit ses eaux delaKaiserquelle. L'eau de cette
dernière source, débarrassée artificiellement du soufre
qu'elle contient et imprégnée d'acide carbonique, se vend
en bouteilles et donne une eau de table agréable.
A l'établissement thermal on trouve des installations
pour bains de vapeur et divers procédés d'hydrothéra-
pie, spécialement la douche-massage.
En ville se trouve aussi un institut Zander conte-
nant les appareils médico-mécanicpies (gymnastique sué-
doise) du médecin du même nom. A cause du chlo-
rure de sodium qu'elles contiennent, on prend les eaux
d'Aix-la-Chapelle dans les cas de catarrhe de l'estomac,
du tube digestif ou des bronches.
Il y a des salles d'inhalation pour les affections des
bronches et du larynx. Le rhumatisme chronique, la goutte
et les lésions articulaires qui en résultent, sont traités
par les douches, le massage, etc. La douche-massage,
semblable à celle d'Aix-les-Bains, est aussi employée à
Aix-la-Chapelle, mais ici elle est, dans la plupart des cas,
administrée par une seule personne.
Les maladies chroniques de la peau, telles que l'ec-
zéma, le psoriasis, sont traitées à Aix avec un certain
succès. Les résultats obtenus sont dus en partie aux mé-
dicaments, tels que l'acide chrysophanique, etc., em-
ployés en même temps que les eaux. Mais c'est dans le
traitement de la syphilis, qu'Aix-la-Chapelle s'est fait
— ^69 —
une renommée. Soixante-dix pour cent des malades
qui viennent y prendre les eaux sont atteints de syphilis.
Les hains sont sans doute un complément utile au traite-
ment, mais c'est surtout par un traitement spécifique
très soigné et méthodique que les médecins d'Aix ont
conquis cette grande réputation à leur ville. Quelques
médecins estiment qu'à l'occasion le soufre ferait appa-
raître les signes de la syphilis latente ; il servirait à
établir si le virus est éliminé de l'organisme ou s'il s'y
trouve encore à l'état latent. Le traitement pourrait alors
éclairer la nature de certaines douleurs obscures, de cer-
tains eno[orQ:ements glandulaires, de certaines formes d'à-
lopécie qu'on ne pouvait avant cette épreuve attribuer
avec certitude à la syphilis.
Gûntz croit que cette action des eaux est occasionnée
par le soufre qui favorise l'élimination du mercure. D'a-
près sa théorie le mercure séjournerait dans les tissus
sous forme d'albuminate et empêcherait ainsi les mani-
festations de la syphilis ; le traitement sulfureux accé-
lère le catabolisme albumineux, causant ainsi l'excrétion
et l'élimination des albuminates de mercure. L'élimination
du mercure permettrait alors à la syphilis de se manifester
de nouveau. Les thermes d'Aix-la-Chapelle sont ouverts
toute Tannée ; il y a néanmoins une saison d'été, du
15 avril au 15 octobre, et une saison d'hiver, du mois de
novembre au mois d'avril.
Accès : Yerviers, Aix-la-Chapelle.
Installation : très bonne.
Les malades peuvent s'établir dans les hôtels ou dans
les établissements de bains, ce qui est très commode par
le mauvais temps.
Btirtscheifl est en quelque sorte un faubourg au
sud- ouest d'Aix-la-Chapelle et les sources sont sembla-
bles, mais un peu moins sulfureuses. La température
— 270 —
du Kochbrunnen s'élève à 72°dO G. et la Schwertbad-
quelle est un peu plus chaude encore.
Aix-les-Baîns ou Aix en Savoie. Cette ville d'eau
célèbre, l'Aqua:' Gratiana^ ou Aquae Domitiauce, ou en-
core A quce Allobroguni des Romains, est située à une
altitude de 26:2 mètres, dans le beau pays des Alpes savoi-
siennes, à Test du pittoresque lac du Bourget. Les deux
sources principales sonl : la source sulfureuse et la source
St-Paul, plus habituellement appelée source d'alun, bien
qu'elle ne contienne pas d'alun. L'élément minéral y est
assez pauvre, mais leur température s'élève à 43° et
44*0 G. ; elles sont très abondantes et passablement ri-
ches en glairine et en matières organiques: l'hydrogène
sulfuré y est suffisamment abondant pour leur donner
l'odeur caractéristique.
L'eau de ces deux sources est surtout employée pour
la médication externe. Cependant on les boit aussi. Mais
pour l'usage interne on se sert souvent à Aix de l'eau
froide et fortement sulfureuse de Ghalles qui contient de
petites quantités d'iodure et de bromure de sodium.
Ghalles est situé près de Ghambéry etses eaux sont trans-
portées à Aix dans de grands récipients. On peut se les-
procurer chez tous les pharmaciens de la ville.
A Marlioz, à environ 10 minutes de marche, au sud
d'Aix, se trouve une autre source froide utilisée surtout
dans les cas de catarrhe chronique du larynx et des
bronches chez les adultes; on la prescrit aussi aux enfants
délicats sujets aux bronchites. Les salles d'inhalation et
de pulvérisation ont été récemment réinstallées.
Les eaux voisines de St-Simon (Savoie), faiblement mi-
néralisées, servent également à Aix pour Tusage interne ;
elles ressemblent aux eaux d'Evian.
Les eaux d'Aix-1 es-Bains et les divers modes de traite-
ment usités dans cette station sont utiles dans les cas
— Tii —
où Ton emploie les eaux thermales iiulilTérentes : ainsi
dans les affections goutteuses ou rhumatismales chro-
niques, dans le rhumatisme musculaire, la sciatique, les-
névralgies, la neurasthénie chez les arthritiques, les ma-
ladies chroniques de la peau et les affections catarrha-
les chroniques des memhranes muqueuses. Pour la sy-
philis, le traitement est le même qu'à Aix-la-Chapelle.
On prend de préférence les bains et les douches dans
la matinée, avant le déjeuner, et si Ton use des eaux
comme boisson, c'est immédiatement avant ou après le
bain, ou bien avant les repas. Comme l'usage interne des
eaux ne joue qu'un rôle très secondaire à Aix, la vie des
baigneurs diffère un peu de celle que l'on mène dans
d'autres villes d'eaux. A Aix, point de promenade ma-
tinale. Le grand établissement thermal appartient à
l'Etat, et c'est l'un des mieux organisés qui existent.
Les pauvres y sont soignés aussi bien que les riches. Il
y a des cabines séparées, et des piscines pour plusieurs
personnes, des doucbes chaudes et froides, des cabines
pour bains de vapeur, des bains de vapeur Berthollet
pour les différentes parties du corps; des salles connues
sous le nom de bouillons, dans lesquelles l'eau miné-
rale chaude est employée sous forme de bain de vapeur.
Il y a une piscine spéciale pour le traitement des mala-
dies de la peau. Aix est célèbre pour les bons résultats
obtenus dans les cas d'arthrite provenant d'anciennes
blessures, ou dans le traitement de la goutte et des affec-
tions rhumatismales.
Il est un mode de traitement très employé k Aix et qui
a reçu le nom de douche cCAix ou douche-massage. Ce
traitement consiste en un massage méthodique opéré par
deux habiles masseurs, simultanément avec la douche.
On en peut faire usage pour tout le corps (hormis la tète
bien entendu) ou bien l'appliquer spécialement à une
— 272 —
partie malade. Le genre de massage ou de friction varie,
naturellement, selon les cas, et ce traitement peut être
combiné avec des mouvements passifs de certaines articu-
lations. La douche d'Aix est quelquefois précédée ou sui-
vie d'un bain de vapeur pris dans le bouillon voisin. A
présent la place manque à l'établissement pour permettre
aux malades de se reposer dans les salles après le traite-
ment ; mais bientôt il y aura des installations nouvelles
établies dans ce but. Ordinairement les malades se rendent
de leur domicile à rétablissement en chaise à porteurs et
regagnent leur lit de la même manière. Après quelques
jours de traitement par la douche d'Aix, on conseille gé-
néralement un intervalle de repos, ou du moins on sup-
prime la douche pendant quelques jours pour la rempla-
cer par un bain simple. (Pour plus amples détails sur
la douche d'Aix voir Forestier : Le traitement cVAix-les-
5«m6% 1895). La douche-massage d'Aix a été introduite
dans plusieurs autres stations balnéaires françaises ; elle
a été adoptée avec succès également à Harrogate, Bath et
autres villes d'eaux de la Grande-Breta<ïne. La saison dure
à Aix depuis le mois d'avril jusqu'au mois de novembre ;
mais l'établissement thermal reste ouvert toute l'année.
Pendant la plus grande partie de la saison les distractions
ne manquent pas aux baigneui's. Une cure complémen-
taire est souvent utile, et on peut recommander à cet
efl'et un séjour sur le mont Revard qui se ti'ouve dans
le voisinage (1633 m.). Un chemin de fer à crémaillère,
partant d'Aix, mène au haut de la montagne. Si le temps
est trop frais, on peut choisir Les Corbières (670 m.). Le
col du Chat est une autre localité voisine (637 m.) ;
c'est la montagne qui domine le lac du Bourget et fait face
à Aix. Les ressources en fait de logements y sont limitées
mais suffisantes.
Les stations climatériques peu éloignées des Avants,
— 273 —
lie (];ui\ et de Glion conviennent très bien aussi, car elles
sont très ensoleillées, possèdent un sol sec et un air mo-
dérément vif.
AccKS : on peut se rendre de Paris à Aix, via Màcon,
liourpi, Ambérieu, Culoz, en 9 beiires 1/2.
Installation : excellente.
Haprogate(Anglelerre,Yorksliire), situé dans un dis-
trict où circule un air tonique, à une altitude de 80 à
183 mètres, est peut-être la plus florissante de toutes les
stations balnéaires de l'Angleterre, sans cependant être
devenu un centre d'élégance mondaine aussi renommé que
l'était Batli au XYIII° siècle. La ville basse est beaucoup
mieux abritée que Harrogate-le-Haut, et l'air y est moins
vif.
La grande lande recouverte de bruyère « Stray » assure
le libre accès de l'air aux maisons et aux bôtels qui sont
construits en bordure.
Il \ a à Harroçrale environ 80 sources différentes. La
ricbesse de ces eaux et la proportion de leurs parties cons-
tituantes varient beaucoup. La plupart sont des sources
chlorurées froides contenant de l'hydrogène sulfuré et du
sulfure de sodium. Parmi celles-ci la « vieille source
sulfureuse » (Royal Pump-Room), avec environ 0,07 pour
mille de sulfure de sodium et 37 volumes pour mille
d'hydrogène sulfuré, est la source préférée pour Tusage
interne. Elle contient aussi 12,7 pour mille de chlorure
de sodium et 0,09 pour mille de chlorure de baryum. On
croit que cette dernière substance, qui se trouve à peu
près dans les mêmes proportions que dans les eaux de
Llangammarch. exercerait une influence tonique sur les
contractions du cœur, compensant ainsi les effets dépri-
mants du soulVe. La source sulfureuse forte « Montpel-
lier » contient, dit-on, environ 0,2 pour mille de sulfure
desodiuni et pas d'hvdrogène sulfuré. Les source s lége-
rs
— 274 —
rement sulfureuses de Starbeck sonl utilisées pour les
bains. Il y a aussi des eaux avec une quantité apprécia-
ble de fer. Parmi celles-ci la source « Kissingen » ren-
ferme 0,13 pour mille de carbonate de fer, environ 1 pour
cent de chlorure de sodium, environ 1,2 pour mille de
chlorure de calcium et pas de chlorure de baryum ; tandis
que la « source chlorure de fer » contient environ 0,19
pour mille de chlorure de fer, 0.16 pourmille de car-
bonate de fer, et environ 2,o pour mille de chlorure de
sodium et environ 0,07 pour mille de chlorure de baryum.
L'eau contenant du sulfate de fer de F « alum Avell »
dans la tourbière (bog field) est intéressante parce qu'on
V trouve environ 1 pour mille de chacune des substances
suivantes : sulfate ferreux, sulfate ferrique, sulfate d'alu-
minium, sulfate de calcium, et sulfate de magnésium. Un
peu de gaz des marais (CH*) se trouve également dans cer-
taines sources d'Harrogate.
Les eaux ferrugineuses sont utiles dans l'anémie, mais
elles n'ont pas l'avantage de contenir de l'acide carboni-
que comme les eaux de Spa, de Schwalbach, etc.
Bien qu'on ne doive pas prescrire d'eaux sulfureuses
fortes dans les cas d'anémie prononcée, on fait précé-
der, dans certains états anémiques, le traitement ferrugi-
neux par un traitement sulfureux ; on estime que le sou-
fre, en stimulant les sécrétions du foie, des reins et delà
peau, « débarrasse » l'organisme et le prépare à l'action
bienfaisante du fer. Certaines préparations ferrugineuses
pharmaceutiques peuvent être ajoutées aux eaux d'Harro-
gate. Le chlorure de sodium qu'elles contiennent a une
influence favorable dans les cas d'anémie, de cachexie et
chez les malades qui soufl'rent des bronches. Les eaux
sulfureuses et les eaux ferrugineuses sont chauffées arti-
ticiellement avant d'être employées.
Le nouvel établissement « Victoria » est pourvu de
— 275 —
tous les pej'fectionnements modernes, en ce qui concerne
les bains, les douches, etc.
11 y a un personnel spécial pour administrer « la dou-
che d'Aix » comme à Aix même. Ce mode de traitement
est surtout utilisé dans les affections goutteuses ou rhu-
matismales chroniques, pour lesquelles on vient prendre
les eaux d'IIarrogate. Au début des ostéo-arthropathies,
les bains semblent avoir une action plus favorable que le
traitement interne. Les bains sulfureux s'emploient éga-
lement pour le traitement de l'eczéma et du psoriasis.
Il n'est pas universellement admis que les eaux sulfu-
reuses aient une action thérapeutique spéciale dans l'em-
poisonnement chronique par le plomb et les métaux en
général.
La saison dure à Harrogate du mois de mai au mois de
septembre, mais l'établissement de bains reste ouvert
toute Tannée.
Accès : Londres, de la gare de King's Cross en six
heures environ.
Installation : bonne.
Ais$kerit Spa(Angleter)'e,Yorkshire).Askern (altitude
environ 7 mètres), village possédant une gare à 10 kil.
environ au nord de Doncaster, est situé dans une vaste
plaine, dont une partie est une tourbière incomplètement
desséchée. Chacune de ses quatre sources possède sa
buvette et ses salles de bains. Les eaux sont alcalino-ter-
reuses, contenant de l'hydrogène sulfuré; elles ont une
teinte jaunâtre due sans doute à ce qu'elles ont leur ori-
ifine dans la tourbière.
Leur action est diurétique ; on les boit généralement
froides, à la dose d'environ un quart de litre, deux ou
trois fois par jour.
Pour rusasse externe les eaux sont chauffées artificiel-
lement.
— 276 —
On les prescrit dans certains cas de dyspepsie et dans
les alïections goutteuses et rhumatismales chroniques.
Accès : Londres : quatre heures environ, de la gare
de King's Cross.
Installation : bonne.
Parmi les autres sources sulfureuses de l'Angleterre,
mentionnons encore les suivantes : Gilsland Spa (Gumber-
land) dans une belle position, sur la rivière Irthing, à
environ 32 kilomètres de Garlisle ; cette station balnéaire
possède aussi des sources d'eau ferrugineuse. Nottington
et Radipole près Weymouth (Dorsetshire) , Groft Spa
(Yorkshire) et Low-Dinsdale (Durham). Ges deux derniè-
res stations sont situées sur la rivière Tees, sur les confins
des comtés de York et de Durham.
Eilaiidrindod Wells (pays de Galles^ Radnorshire),
(altitude de la partie haute de la ville, 213 m.), possède
des eaux chlorurées, des eaux sulfureuses chlorurées et
des eaux ferrufi^ineuses faibles. L'air vif de cette station
contribue beaucoup aux bons effets obtenus par les eaux,
surtout chez les personnes fatiguées par la vie des grandes
villes. La réputation locale (1) de LIandrindod est déjà
fort ancienne, mais ce n'est que récemment que cette ville
a pris tout son développement pour devenir une station
climatérique fréquentée. Elle est située au centre d'un
plateau élevé ; la forêt de RadnorFabrite sans la masquer.
Le sol est argileux comme celui des stations voisines de
Llanofammarch. Builth et Llanwrtvd.
'c5'
(1) Le premier travail qui parut sur les eaux de LIandrindod
avait pour titre : Traité des trois sources cVeau-v minérales de
LIandrindod, par D. W. Linden. Londres 1756. Ce docteur
Linden était un médecin allemand qui avait déjà étudié d autres
sources ferrugineuses anglaises et qui vint à LIandrindod en
1754, atteint d'une affection chronique de la peau.
— 277 —
Les eaux chlorurées de Llandrindod (3,4 à 4,8 pour
mille de chlorure de sodium, 1 à 1,4 de chlorure de cal-
cium, 0,04 à 0,7 de chlorure de magnésium) sont légère-
ment laxatives et utiles dans les cas de dyspepsie atoni-
que, de constipation, dans certains cas de rhumatisme
et de goutte chroniques, dans la glycosurie d'origine
goutteuse et au début de la cirrhose du foie.
On ne les presci'it pas dans les inflammations des
intestins ou de la yessie, ni dans les maladies des reins.
Pour les malades atteints de goutte ou de rhumatisme
on en combine souvent Tusaffe avec celui des eaux sulfu-
reuses, et dans les cas d'atonie du tube digestif on les
donne en même temps que les eaux ferrugineuses astrin-
gentes.
Les eaux sulfureuses de Llandrindod sont légèrement
chlorurées, et paraissent contenir de 1 ta 14 volumes pour
mille d'bydrogène sulfuré. Elles sont quelquefois utiles
dans les cas d'irritation du tube digestif avec tendance à
la diarrhée, dans quelques affections chroniques de la
vessie et dans diverses maladies de la peau. Dans les affec-
tions scrofuleuses l'eau sulfureuse peut être utilement
associée à l'eau ferrugineuse.
Le fer contenu dans la source ferrugineuse (non la
soi-disant source ferrugineuse voisine du lac, qui
n'est sans doute qu'un écoulement de l'eau du lac addi-
tionnée d'un peu de fer provenant des conduits, etc.),
malgré sa minime quantité (0,018 pour mille de carbonate
de fer), est considéré comme donnant des résultats utiles
dans Tanémie. L'eau de cette source contient aussi envi-
ron 4 pour mille de chlorure de sodium et 1 pour mille
de chlorure de calcium. On prescrit quelquefois l'eau
chlorurée en même temps que cette dernière (1).
(1) A Llandrindod on prend habituellement l'eau chlorurée(sali-
— 278 —
On peut prendre des bains et des douches à Llandrin-
dod.
Saison : du mois de mai au mois d'octobre. On peut,
faire une cure complémentaire à l'hôtel du lac Vyrnwv,à
304 mètres d'altitude, à 6 heures de distance de Llandrin-
dod et à 19 kil. environ de la gare de Llanfyilin.
Accès : eu six heures environ de Londres.
Installation : bonne.
L"hôtel Rock-house est dans une position moins éle-
vée et moins tonique que le Pump-lwuse Hôtel.
Builth AVells dans le Brecknockshire a des eaux
semblables à celles de Lbindrindod (1).
C'est une ville agréablement située sur la Wve, dans
une vallée bien abritée (altitude environ 12:2 mètres).
Les sources se trouvent à 2 kil. environ. Il y a quelques
logements aux sources de Park- Wells. Certains baiçrneurs
prennent des appartements à Builth, tout en faisant usage
des eaux.
Lilanwrtyd Wells (Pays deGalles,Brecknockshire).
— Cette station balnéaire est située à 244 mètres d'alti-
tude; elle a un climat sain. Cependant Llanwrtyd est
ne) avant le déjeuner, vers 7 ou 8 heures du matin, parfois au son
d'un orchestre;, comme dans les stations du continent. L'eau sul-
fureuse se prend avant ou après midi; on la boit froide, tandis
qu'on chauffe souvent l'eau chlorurée.
(1) Les eaux chlorurées de Builth sont néanmoins beaucoup
plus fortes que celles de Llandrindod. Selon l'analyse qu'en a
faite le docteur J. Attfield en 1891, les eaux chlorurées de Park
Wells contiennent 12,5 pour mille de chlorure de sodium et 3,5
pour mille de chlorure de calcium. Nous ne croyons pas que les
eaux des sources Glanne W^ells aient jamais été analysées con-
venablement. Glanne Wells et Park Wells sont à une distance
de 800 mètres les unes des autres. Toutes deux sont éloignées
d'environ 2 kil. et demi de Builth.
— S79 —
plus abrité, son air moins tonique que celui de Llandiin-
dod, et ne doit être mis qu'au second rang des stations
balnéaires du pays de Galles.
Llanwi'tyd possède des eaux sulfureuses pures conte-
nant, dit-on, 36 volumes pour mille d'hydrogène sulfuré,
et des sources ferrugineuses faibles avec 0,011 de carbo-
nate de fer. On peut aussi, au besoin, se procurer les eaux
chlorurées de Biiilth. Vers le mois de juillet Llanwrtyd
est très fréquenté par les mineurs de la vallée de Rhondda.
Saison : de mai à septembre.
Trajet : Londres, en 6 h. 1/2 environ de la gare
d'Euston.
Installation : bonne. De m'andes améliorations ont été
faites récemment cà l'hôtel Dolecoed situé tout près des
sources dans la partie ouest, la mieux abritée de la ville.
Stratlipeffer (Ecosse,. Ross-shire) (altitude 61 mè-
tres) dans une vallée bien abritée, ce qui rend son
climat doux.
La source la plus forte parmi les anciennes sources sul-
fureuses, a reçu le nom du docteur Morrison, l'un des
fondateurs de cette station balnéaire. Elle contient envi-
ron 0,02 pour mille de sulfure de potassium, 0,007 de
sulfure de sodium et environ 40 volumes poui' mille d'hy-
drogène sulfuré. Selon le docteur R. F. Fox, la source
(( Lady Cromartie », récemment mise en exploitation,
est plus sulfureuse encore. La source ferrugineuse Saints'
Well, est considérée comme contenant à peu prés 0,035
pour mille de carbonate de fer. Toutes les sources de
StrathpelTer sont froides. On traite ici surtout les mala-
des atteints d'affections goutteuses et rhumatismales chro-
niques, de dyspepsie ou de maladies chroniques de la
peau. Bien que l'usage interne des eaux prédomine à
Strathpeffer, on y prend aussi différentes espèces de
bains, bains sulfureux, bains d'eau saline concentrée et
— 280-
bains de boue, ainsi que d^autres traitements hydrotbéra-
piques. C'est généralement \ers 8 heures et 11 heures
12 du matin qu'on boit les eaux. L'établissement de
bains est ouvert toute Tannée ; la saison est du mois de
mai au mois d'octobre.
Accès : de Londres en \~ heures, gare d'Euston.
Installation : bonne.
Hloffat (Ecosse, Dumfriesshire). Altitude 12i mètres.
Moffat possède des sources sulfureuses et ferrugineuses
faibles. La position de cette station est belle et les sour-
ces situées à une certaine distance sont utiles dans les
cas d'anémie légère, de débilité, et dans les maladies
chroniques de la peau, etc.
Accès : par le chemin de fer via Carlisle en 8 heu-
res environ.
Installation : convenable.
Lii!B>dooiiva,riia. (Irlande, Comté de Clare) est la
ville d'eau la plus fréquentée de l'Irlande (Altitude,
131 mètres). Elle possède des sources sulfureuses froides.
La source Gowiaun contient o.o volumes pour mille d'hy-
drogène sulfuré. Il y a aussi des sources ferrugineuses
faibles. Les maladies qu'on y traite sont les affections
goutteuses et rhumatismales chroniques, la dyspepsie
et quelques affections cutanées.
Le climat est tonique. La saison dure du mois de juin
au mois d'octobre.
Le docteur E. D. Mapother fait remarquer (Notes der-
matologiques, 1889, p. 91) que les effets favorables ob-
tenus par un séjour à Lisdoonvarna ne semblent pas en-
tièrement dus à la sobriété du régime prescrit, attendu
que le séjour est également bienfaisant pour les indigents
dont forcément le régime alimentaire est toujours très
modéré.
— 281 —
Accès : 8 heures environ de Dublin, via Limerick,
jusqu'à la gare d'Ennislymon ; et de là environ 11 kil.
en voiture jusqu'à la station balnéaire.
Installation : convenable.
Lucan (Comté de Kildare), agréablement situé dans 1 a
vallée de la rivière Litfey (altitude environ )30 mètres), à
13 kilom. ouest de Dublin, possède des eaux froides con-
tenant de Fhvdrosjène sulfuré et des installations conve-
nables.
Ces eaux étaient très connues au commencement de ce
siècle.
En remontant la Litfey, à 3 kilom. environ à l'ouest
de Lucan, se trouve Leixlip Spa avec des eaux faible-
ment minéralisées, à légère odeur d'hydrogène sulfuré.
Il fut un temps où l'on croyait les eaux de Leixlip ferru-
gineuses et les habitants de Dublin en faisaient grand
usage. En 1875 le docteur Mapotber a constaté que leur
température était de 18*^ G.
Sivanlinbar (ou Swanlibar) (altitude environ91 mè-
tres) petit village du Comté de Cavan, Irlande^ a des
sources sulfureuses froides qui ont été fort à la mode
autrefois.
Ballynahîticli(Irlande, comté de Down), à 27 kil.
environ de Belfast, en chemin de fer, possède des eaux
sulfureuses jouissant d'une bonne réputation locale dans
rUlster. Selon le docteur Andrews il y a environ 3.5 vo-
lumes pour mille d'hydrogène sulfuré dans la source in-
férieure (lowerwell).
Voyez Flinn : Irlande, ses stations cUmatériques et ses
villes d'eaux, 2' édit., p. 159.
Weilbaeli (Allemagne, province prussienne de Hes-
se-Nassau). Weilbach est situé à une altitude de 134 mè-
ires entre Francfort etWiesbaden, à 25 minutes en voi-
ture de la gare de Flœrsheim.
Weilbach possède deux sources minérales: la Schwe--
felquelle et la Natron-lithionquelle. La source sulfureuse
est froide, faiblement minéralisée, contenant 5,2 c. c.
d'hydrogène sulfuré par litre.
L'eau est prise en boisson par les personnes qui ont
de l'embonpoint avec tendance auxhémorrhoïdes et à l'hy-
pertrophie du foie. On l'emploie aussi en bains ; dans-
le catarrhe des organes de la respiration on l'utilise en
inhalations.
L'eau de la Natron-lithionquelle contient 1,2 pour mille
de chlorure de sodium, 1,3 pour mille de bicarbonate de
sodium, 0.009 pour mille de bicarbonate de lithium. On
peut donc classeï' ces eaux parmi les eaux alcalines chlo-
rurées et en faire usage dans la goutte et dans quelques
alTections des voies urinaires.
La saison dure du l^*" mai à la lin de septembre. Il a
été fait beaucoup d'études à Weilbach pour expliquer
l'effet thérapeutique des eaux sulfureuses.
l^enndopf (Prusse, Province de Hesse-Nassau). Alti-
tude 70 mètres. L'établissement se trouve à proximité du
village de Gross-Nenndorf, dans une contrée boisée, non
loin de la ville de Hanovre. Parmi ses sources sulfureuses
froides, la Trinkquelle (1 pour mille de sulfate de cal-
cium et environ 45 volumes pour mille d'hydrogène
sulfuré) est la plus riche en soufi'e et la seule dont on
fasse usage pour la boisson.
L'eau saline concentrée de Rodenbero- . contenant 6
pour cent de chlorure de sodium avec des traces d'hydro-
gène sulfuré, est amenée de Soldorf pour être employée
en bains à Nenndorf. On peut, au besoin, la renforcer
par une addition d'eau mère. On fait aussi usage, dans
— 283 —
certains cas, de bains de boue sulfureuse et d'inhalations
de gaz.
l.es malades viennent à Nenndorf pour le traitemenl du
rhumatisme chronique, delà goutte, des alfections cuta-
nées, du catarrhe des organes de la respiration, etc.
La saison principale s'étend du 13 mai au 30 septem-
bre.
Meinberg- (Allemagne, principauté de Lippe Det-
mold), à une heure et demie en voiture de la gare de
Detmold (altitude 200 mètres), est situé sur la lisière
nord de la forêt de Teutoburg et possède plusieurs sour-
ces minérales, parmi lesquelles une source sulfureuse
terreuse froide (23 c. c . d'hydrogène sulfuré par litre),
employée en bains et une source chlorurée froide, conte-
nant environ 5,5 pour mille de chlorure de sodium qui
peut servir à Tusage interne. L'acide carbonique qui s'é-
lève du sol est employé en bains gazeux. Cependant le
traitement le plus important de Meinberg est constitué
par ses bains de boue sulfureuse. Il y a aussi à Meinberg
des sources ferrugineuses terreuses, riches en acide car-
bonique. La saison dure du 20 mai au 10 septembre.
On traite à Meinberçr la scrofule, le rhumatisme chro-
nique, la goutte, les névralgies et les affections de 1 uté-
rus et des annexes.
Eilseii (Allemagne, Principauté de Lippe-Sehaum-
burg), altitude 70 mètres, est situé dans une vallée abritée
contre les vents du nord et de l'est. Parmi les dix sources
sulfureuses froides, le Julianen Brunnen contient la plus
grande quantité de parties solides (2 pour mille de sul-
fate de calcium et environ 49 volumes pour mille d'hy-
drogène sulfuré) ; on emploie aussi des bains de boue
sulfureuse et des inhalations de gaz. La gare la plus pro-
che est Bûckeburg (environ une heure de voiture) sur la
— 284 —
ligne de Hanovre-Mi nden. La saison est du 30 mai au
0 septembre.
Bentheim (altitude 244 mètres) en Hanovre, est si-
tué dans une forêt de chênes près de la frontière de Hol-
lande ; il y a une source terreuse froide (1,3 pour mille
de sulfate de calcium etc.) contenant de riivdrooène sul-
furé ; elle est employée en bains dans les affections rhu-
matismales chroniques, etc., souvent en connexion avec
un traitement hydrothérapique ou massage.
Les eaux peuvent être utilisées en inhalations dans
le catarrhe des voies respiratoires.
Laiigensalza en Thuringe (Province prussienne de
Saxe), à une altitude de 183 mètres, possède plusieurs sour-
ces sulfureuses froides, dont la plus forte contient jus-
qu'à 47 volumes pour mille d'hydrogène sulfuré. L'éta-
blissement est à 20 minutes en voiture de la gare.
Wîpfeld (Bavière). Tout près se trouve le Lud-
wigsbad, dans une position abritée, à 217 mètres d'alti-
tude. La Ludwigsquelle, source sulfureuse terreuse froide
(1 pour mille de sulfate de calcium, 2o volumes pour
mille d'hydrogène sulfuré), est utilisée en boisson et sert à
la préparation des bains de boue sulfureuse.il y a aussi
une source terreuse faible, et deux sources ferrugineuses
faibles.
Kainzeiibad ou Kanîtzerl»atl,près de Partenkir-
chen, en Bavière, sur la frontière du Tyrol, est situé à
une altitude de 615 mètres, à environ 3 h. 3/4 en voi-
ture de la gare de Murnau. En plus de la Gutiquelle, source
froide contenant de l'hydrogène sulfuré, il y a des sour-
ces alcalines faibles contenant de l'iode et une source
ferrugineuse. On fait également des cures de lait et de
petit-lait.
— 28r) —
On trouve des installations identiques à Alm-am-Eck,
à 1038 mètres d'altitude.
Abbsich (altitude 340 mètres) en Bavière, à environ
une demi heure en chemin de fer de Ratishonne, possède
une source alcalino-terreuse faible, contenant également
de l'hydrogène sulfuré. Elle était déjà connue au XIIP
siècle et avait une réputation locale poui* le traitement
des hémorrhoïdes, etc.
Liaiigeiibriiekeii (Allemagne, Grand-duché de Bade)
à une altitude de 136 mètres, station sur le chemin de fer
entre HeidelbergetKarIsruhe, contientdes sources sulfu-
reuses sulfatées froides faibles. On les emploie dans le
traitement des hémorrhoïdes, du catarrhe chronique des
organes respiratoires, et sous forme de bains chauds,
de douches, etc., dans les afïections rhumatismales
chroniques.
Reatliiigen, AVûrtemberg (altitude 348 mètres), sur
le Echaz, station de chemin de fer à environ 14 kilom.
4/2 à l'est de Tiibingen, possède des eaux sulfureuses
froides contenant de très petites quantités de bicarbonate
de sodium et de bicarbonate de magnésium.
Bad Boll (Wurtemberg) est agréablement situé dans
le Filsthal, à une altitude de 400 mètres, à 7 kil. environ
sud de la gare de Gœppingen. Ses eaux sulfureuses
étaient déjà connues au XVP siècle.
D'autres sources allemandes sulfureuses froides sont
celles de Sebastiansweiler (altitude 477 mètres), en
Wurtemberg ; Hechl\gen (altitude 468 mètres) et Tenns-
TEDT (altitude 213 mètres), en Prusse ; Bad Hqehenstadt
(altitude, 340 mètres), dans la Basse-Bavière. Landeck
(voyez page 89), dans la Silésie prussienne, a été rangé
dans le groupe des eaux thermales indifférentes.
— ^86 —
Baden en Aotriclie. — Baden, près de Vienne
(altitude 213 mètres), bien situé à feutrée de J'Helenen-
thal. est très fréquenté en été par les Viennois. Les
eaux iherinales sulfurées terreuses, connues des Ro-
mains, ont une température de 27^ à 36'' G. et sont plus
employées en bains que sous forme de boisson. Il y a
des piscines d'eau tliermale pour plusieurs personnes,
des bains séparés, des bains de boue (locaux et généraux)
et une installation pour le traitement bydrolliérapique.
Il y a aussi une salle de natation alimentée par Teau
minérale. On y traite la goutte chronique, les affections
articulaires de nature rhumatismale, le rhumatisme
musculaire, la scrofule, et les maladies chroniques de la
peau. Ou utilise l'eau en boisson dans les cas de catarrhe
bronchique et de catarrhe gastrique chroniques; l'eau est
mélangée avec du lait ou du petit-lait ou une autre eau
minérale. La principale saison est du 15 mai au 15 oc-
tobre, mais les bains sont ouverts toute l'année.
Accès : De Vienne, par le train, en une heure.
Installation : bonne.
Altenbnrg (ou Deutsch-Altenburg) dans la Basse- Au-
triche, près de Presbourg, contient une source thermale
sulfureuse faible; elle a une réputation locale pour le
traitement des maladies chroniques de la peau, etc. Ce
bain était autrefois appelé Hofbad et était très célèbre.
Du temps des Romains il était connu sous le nom de
Thermce PannonicC.
Innichen, dans le Tyrol autrichien, à une altitude de
1 .316 mètres, est admirablement situé au milieu de forêts,
dans une branche de la vallée de Puster, à une 1, 2 heure
de la gare de Innichen. Il y a deux sources sulfureuses
froides et une source ferrugineuse.
Alt-Prags, bien situé, à une altitude de 1371 mètres.
— "Zbi
dans la vallée de la Prags (Tyrol autrichien), est à une
heure et demie delà gare de Niederdoif. Il possède une
source sulfureuse faihle utilisée pour les hains. Dans le
ï\ roi autrichien il y a aussi des eaux sulfureuses froides
à L.KNGENFELD (altitude environ i,l^>l mètres), dans la
vallée d'Oetz, et à Ladis (altitude de 1,197 mètres), près
de Landeck.
Hercules Bad (Hercules-fiirdo), près JVIehadia, en
Hongrie (altitude 204 mètres), est situé dans la roman-
tique vallée deCzœrna, à 5 kil. environ du Danube et en-
tre les gares d'Orsova et de Temesvar.Ses eaux thermales,
connues du temps des Romains, avec des températures de
21oo à 56^0 G., sont pour la plupart sulfureuses chloru-
rées ; elles ont été comparées à celles d'Aix-la-Chapelle
et sont comme ces dernières employées pour Fusage in-
terne et externe, mais principalement externe. Le soufre
y est contenu sous forme d'hydrogène sulfuré ; une source
en renferme, dit-on, jusqu'à 42 volumes pour mille ;
mais la source d'Hercule en est tout à fait indemne et a
déjà été mentionnée dans le chapitre des eaux chloru-
rées. On y traite les mêmes affections qu'à Aix-la-Cha-
pelle. La position au pied des monts Karpathes est très
belle et fort appréciée des habitants du sud-est de l'Eu-
rope.
INSTALLATION i boune. Saison de mai à fin septembre.
D'autres sources thermales sulfureuses en Hongrie sont
celles de Pystjan ou Pystyan, 57°o à 63°o C. avec des
bains de boue sulfureuse. Trenczin-Tceplitz ou Teplitz-
Trentschln, 3704 à 40°20 C. avec des bains de boue
sulfureuse, Hajo, près de Grosswardein 37o4 à 42°o C,
et Harkany 62° à 63° C. Karl de Than découvrit dans les
eauxdeHarkany un gaz inflammable, le sulfure de car-
bonyl (COS) qui se dégage, dit-on, en quantité suffi-
sante au-dessus de la source pour être enflammé.
— 288 —
Biida-Pest (voyez p. 94) possède des eaux thermales
sulfureuses.
Balf, en Hongrie ; c'est un village avec un climat doux
à 1 kii. 1/2 d'Oedenburg. Il possède deux sources chloru-
rées sulfurées alcalines froides employées seulement
par les malades des environs.
Parad, en Hongrie, contient une source renfermant
de rhydrogène sulfuré en forte proportion. Cette source
a été mentionnée parmi les eaux contenant du sulfate
de fer (v. p. 244).
^l^arasdîn-Teplîtz ou ^Varasilîn-Tœplitz , en
Croatie, à 3 heures de la gare de Csakathurn, est situé à
une altitude de 280 mètres, dans une position agréable,
abritée du nord. Ses eaux thermales sulfureuses (tem-
pérature 58° 2 C.) étaient connues, dit-on, des Romains
sous le nom de Aqua» Jasae. Elles contiennent 0,77 pour
mille de parties solides.
Baden en Suisse (canton d'Argovie). La station bal-
néaire (altitude 314 mètres environ) et la ville ancienne
de Baden, située un peu plus haut, sont dans une superbe
vallée aux bords de la Limmat. Baden est très abrité,
jouit d'un climat doux et des avantages que lui procurent
les vastes forets qui l'entourent. Ses eaux thermales sul-
fureuses faibles étaient connues des Romains et célèbres
au Moyen Age. Le secrétaire du pape Poggio Bracciolini
appela l'attention sur le séjour charmant qu'il lit à Baden
(1416). La température moyenne des eaux est de 48° C;
elles ont une odeur d'hydroofène sulfuré et contiennent
une certaine quantité de sulfates et de chlorures de cal-
cium et de sodium ; on y a même découvert une propor-
tion appréciable d'arsenic. En raison des sels terreux
qui entrent dans leur composition, les eaux de Baden ne
— 289 —
sont pas 1res utilisées pour Tusage interne ; mais quand
€lles sont indiquées, comme dans certains cas d'hémor-
rlioïdes, on peut les mélanger; quand une action laxative
est nécessaire on les additionne avec de l'eau de Bir-
menslorf, ou, dans d'autres cas, avec un peu de bicar-
bonate de sodium.
Les bOtels ont leurs bains particuliers, mais il y a
aussi un établissement de bains séparé qui est fréquenté
par les malades pauvres de différents pays. Parmi les
malades traités à Baden, quelques-uns sont atteints d'ar-
tbrites d'origine rbumatismale ou goutteuse ou résultant
de névrites périphériques. D'autres malades viennent se
faire traiter pour la sciatique, le lumbago, le rliumatisme
musculaire ou pour diverses affections de nature £rout-
teuse. Les bains sont d'ordinaire prescrits à une tempéra-
t ure de 34° G. On les prend de préférence avant le déjeu-
ner.Si on désire un eiïet plus stimulant on peut y ajouter
de l'eau saline concentrée de Rheinfelden. Le massage
est très employé pour les affections des articulations,
la sciatique et le rhumatisme musculaire. Des salles
d'inhalation sont aménagées pour le traitement des af-
fections chroniques des voies respiratoires. On trouve
dans le voisinage des promenades pour une cure de ter-
rain, d'après le système d'Oertel. La saison à Baden dure
du milieu de mai à la fin de septembre : mais les bains res-
tent ouverts toute Tannée. Comme on boit peu les eaux^
il n'y pas de musique avant le déjeuner ; sur ce point les
habitudes diffèrent de celles de la plupart des stations
bien connues du continent.
Trajet : via Bàle.
Installation : très bonne.
Schinznach (Suisse, canton d'Argovie), station du
chemin de fer de Zurich à Aarau. est à une altitude d'en-
19
— 1:90 —
viron 33e) mètres, dans la charmante vallée de i'Aar.
L^établissement se trouve dans une propriété éloignée du
village ; il est aussi connu sous le nom de Habsburger Bad
à cause des ruines de Habsbui'g qui couronnent le ^yùl-
pelsberg voisin (512 mètres).
La source de Schinznach fournit une eau thermale sul-
fureuse forte, avec températui'e variant de 28*^ 2 à 35° 2 G ;
d'après Grandeau elle contient 37 volumes pour mille
d'hydrogène sulfuré avec environ un pour mille de sulfate
de calcium, comme beaucoup d'autres eaux sulfureuses de
la Suisse, et 0,008 pour mille de sulfure de calcium.
L'établissement est très bien aménagé ; on y trouve des
bains d'eau minérale, des bains de vapeur, des bains ordi-
naires ; on va installé également des appareils pour dou-
ches locales et nasales et pour inhalations d'eau minérale
pulvéj-isée et de gaz.
Les eaux minérales de Schinznach sont employées en
boisson et sous forme de bains. On prescrit souvent des
bains de longue durée (1 h. 1/2 à 2 heures) ; la tempéra-
ture de Teau est parfois élevée de 1 à 2 degrés pour les
bains. Quand on prend feau en boisson, on la boit en
général avant le bain.
Les affections traitées à Schinznach sont : Teczéma,
chronique et les autres maladies chroniques de la peau
(pour lesquelles ces eaux ont une renommée spéciale), les
affections goutteuse et rhumatismale chroniques, la leu-
corrhée, le catarrhe des organes respiratoires, la carie des
os, la scrofule, le rachitisme et la syphilis. Des douches
nasales, des inhalations, des pulvérisations sont employées
pour le traitement du catarrhe naso -pharyngien, delà
bronchite, de Fasthme et de Temphysème. On recommande
l'usage interne des eaux chlorurées voisines de Wildeg
(voyez p. loo) qui contiennent de petites quantités d'io-
dures et de bromures, dans le traitement de certaines
— 291 —
afToctions srrofuleases et cutanées. La saison dure du
15 mai à la lin de septembre.
liavey (Suisse, canton de Vaud). à 2 kilomètres de la
gare de Saint-Maurice, possède des eaux thermales sul-
fureuses faibles (température 33°9 à 48^ C.j, contenant,
d'après l^aup,3,o volumes pour mille d'bydrogène sulfuré
et environ 1,3 pour mille d'éléments solides (principale-
ment du sulfate et du chlorure de sodium).
Les eaux sont utilisées en boisson et sous forme de
bains et de pulvérisations. Pour les bains, i'eau-mère de
Bex est ajoutée à Teau thermale. L'eau mère est parfois
aussi employée en boisson, après filtration et en dilution
convenable avec Teau thermale sulfureuse. On utilise
comme purgatif cette eau privée de la plupart de ses
chlorures et on fait d'autres préparations avec l'eau
mère. On emploie des bains d'un sable fin provenant des
rives du Rhône, principalement sous forme d'applica-
tions locales, à une température de 45° o à 34'^ 5 G. et
même plus élevée. Il y a aussi des installations pour le
massage dans le bain chaud, la douche massage comme
à Aix, l'hydrothérapie, et des bains de vagues dans la
rivière qui, durant Tété, coule à pleins bords, froide et
recouverte de vagues bouillonnantes. Lavey est situé
dans la vallée du Rhône, à une altitude de 411 mètres,
entre la rive droite du fleuve et la base rocheuse de la
Dent-de-Morcles qui Tabrite cà l'est et au nord. L'établis-
sement, l'hôtel et un petit hôpital pour les malades pau-
vres sont situés loin de tout village et des fabriques.
Les maladies traitées à Lavey comprennent la scrofule
et le rachitisme chez les enfants, le rhumatisme chroni-
que chez les adultes, les maladies chroniques de la peau,
etc.
irverdon (Suisse, canton de Vaud) est situé à Textré-
— 292 —
mité sud du lac de Xeufchàtel,sur le chemin de fer de Lau-
sanne à Neufchàtel (altitude 433 mètres). Son eau sulfu-
reuse (température 24°C.j est faiblement minéralisée(sui-
vant BischofT le total des éléments solides est de 0.4 pour
mille\ elle renferme 3,4 volumes pour mille d'hydrogène
sulfuré. L'étahlissement thermal est convenablement amé-
nagé, il va des installations pour le traitement par pul-
vérisation et inhalation, douches, massage, etc.
L.eiiU ou la Leiik (Suisse, canton de Berne) est situé
dans une plaine, près de Textrémité nord de FOber
Simmenthal. Par suite d'une faute d'impression, cette
station a quelquefois été confondue avec Leuk (Voyez
Loèche-les-Bains) dans le canton du Valais. L'établisse-
ment (altitude 1.100 mètres) est à 800 mètres environ du
village, dans une position un peu plus élevée et abritée,
sur le versant ouest de la vallée, à la hase de rHohliebe ;
on a une vue magnifique sur les crêtes rocheuses et
les «placiers du Mont Wildstrubel qui ferme la vallée au
sud.
Lenk possède deux sources sulfatées calciques froi-
des, la Hohliebquelle , la première connue, et la Balm-
quelle, beaucoup plus forte, qui est, dit-on, l'eau la
plus sulfureuse de la Suisse. Cette dernière a sa source
à quelque distance au-dessus de l'établissement, ses eaux
y sont amenées dans des conduites ; suivant l'analyse
(1876) de Millier et Schwarzenhach, elle contient 44, o
volumes pour mille d'hydrogène sulfuré et 1,6 parties
pour mille de sulfate de calcium. On utilise quelque-
fois aux repas une eau sulfatée calcique ferrugineuse
faible, froide, non gazeuse [O.Oi pour mille de bicarbo-
nate de ferj.
D'après De la Harpe la température moyenne pour les
quatre mois d'été est de lo°C., il n'y a pas entre le soir et
le jour une aussi grande différence que dans beaucoup
— 293 —
d'aiilros localités de la Suisse de la même altitude ; il
faut atti'ibuer la plus grande chaleur de Lenk en partie
au calme de l'atmosphère et à la réverbération des mon-
tagnes environnantes chauiïées pendant le jour. Les fo-
rêts de pins voisines protègent souvent du soleil du mi-
lieu du jour.
Parmi les affections qu'on observe le plus fréquem-
ment à Lenk, il faut citer le catarrhe chronique de la
gorge et des organes respiratoires. L'eau sulfureuse est
habituellement chauffée pour la boisson et l'inhalation ;
elle est très employée en pulvérisation. On utilise les
bains d'eaux sulfureuses chauffées dans les maladies de
la peau, parmi lesquelles le D"* Jonquière mentionne
spécialement Teczéma et la furonculose. La saison dure
du 15 juin au 30 septembre. En raison de sa position et
de son altitude Lenk convient dans beaucoup de cas
comme simple station climatérique et comme cure com-
plémentaire après des saisons d'eaux minérales à d'au-
tres sources.
Accès : la gare de Thun est environ à 8 heures (54 kil.
par diligence.
Lnstallation : bonne.
Gupnigel (Suisse, canton de Berne). — L'établisse-
ment,ainsi que l'hôtel spacieux (altitude environ 1 100 mè-
tres) sont situés sur le versant nord du mont Gurnigel,
près d'une immense forêt de pins, et de Là on a une vue
étendue sur les montagnes du Jura au Nord. La source
sulfureuse froide, le Schwarzbruennli, contient, d'après
de Fellenberg, 1,3 pour mille de sulfate de calcium,
0,004 pour mille de sulfure de calcium, et 0,001 pour
mille de sulfure de magnésium, avec 35 volumes pour
mille d'hydrogène sulfuré (39 volumes d'après Mûller) .
La Stockquelle, employée au point de vue thérapeutique
depuis le XVI« siècle, contient moins d'hydrogène sulfuré .
— 294 -
Il V a beaucoup de jours de soleil, et, en raison de sa
position ouverte, le climat est stimulant: il y a un nombre
infini de belles promenades, abritées du soleil et du vent,
dans les forêts de pins du voisinage et Finstallation estex-
cellente. L'établissement est isolé; il n'y a ni villages ni fa-
briques dans les environs qui puissent altérer la pureté de
Tair et donner de la poussière. En cas de mauvais temps,
de vastes galeries couvertes peuvent être utilisées comme
promenades.
Le Gurnigel, suivant la statistique de Yerdat, a une
réputation spéciale dans la dyspepsie et dans le catarrhe
chronique de Testomac et des voies digestives. La saison
dure de juin à septembre. La gare de Berne est à 5 heures
en diligence.
Scliwefelbepg, à "2 heures 1 - du Gurnigel, a des
eaux sulfatées calciques semblables, mais son altitude
est un peu plus grande (1392 mètres).
Heustrich (Suisse, canton de Berne). L'établisse-
ment (altitude 700 mètres) est situé sur la rive gauche
du Kander, au pied du versant Est du mont Niesen, il est
tout à fait à l'écart des villages et des fabriques, et vers
le sud a vue sur le Blûmlisalp avec son éblouissante cou-
che de glaciers et de neige.
Les eaux sulfureuses froides contiennent, suivant l'a-
nalyse de Mûller, 0,03 pour mille de sulfure de sodium,
et 11 volumes pour mille d'hydrogène sulfuré, associés à
de petites quantités de bicarbonate de sodium (0.6 pour
mille) et de sulfate de sodium. Elles diffèrent des eaux
voisines du Gurnigel par leur plus faible proportion
d'éléments solides (exactement au-dessous d'un pour
mille), et en ce qu'elles ne renferment pas de sulfate de
calcium. Les malades qui sont assez forts pour aller ix pied
à la source, qui est environ à 1/4 d'heure au-dessus de
— 295 -
l'établissement, boivent rcaii ;"i l'endroit même où elle
jaillit de terre, toutefois on peut toujours se la procurer en
bouteilles à l'établissement.
L'bumidité relative moyenne un peu élevée de Fatmos-
pbère est un avantage dans les alïections inllammatoires
du larynx et des voies respiratoires, pour lesquelles on
trouve un traitement par la pulvérisation de l'eau miné-
rale. Il y a une salle d'air comprimé qu'on peut employer
dans rempbysème et la broncbite chronique, quand le
cœur et la circulation sont en assez bon état. Après les
affections catarrbales chroniques des organes de la respi-
ration, viennent les cas de dyspepsie chronique traités à
Heustricb, et, parmi les maladies de la peau, Neukomm
attire spécialement l'attention sur l'emploi des bains dans
quelques cas de furonculose. On peut avoir recours à
l'hydrothérapie, au massage et à la cure de lait dans les
cas appropriés. La saison dure du commencement de juin
à la fin de septembre.
Accès : Heustricb est à 2 heures en voiture de la gare
de Thun, et à 40 minutes en omnibus de Spiez ; bateau
à vapeur et gare sur le lac de Thun, entre cette ville et
Interlaken.
Installation : bonne. L'hôtel fait partie de rétablisse-
ment.
Scliimberg (altitude 1408 mètres), dans le canton de
Lucerne, possède des eaux semblables à celles d'Heustrich,
mais elles contiennent plutôt moins de soufre.
L'établissement est situé sur le versant ouest de la
montagne de Schimberg, qui le protège contre les vents
du nord-est, bien que les vents du sud-ouest et du sud
soient parfois violents. Pour les bains on emploie l'eau
d'une autre source ferrugineuse.
liostorf (Suisse, canton deSoleure), à une altitude de
— 296 —
500 mètres, sur le versant sud du Jura, à 1 h. 1/4 en voi-
ture de la gare d'(31ten; chlorurée et sulfurée froide,,
qui, selon Bolley, contient du sulfure de potassium, de
riiydrogène sulfuré et 3 pour mille de chlorure de sodium ;
il y a également une autre source semblable, mais plus
faible, et des eaux, contenant du sulfate de calcium, qui
présentent quelque analogie avec celle de Weissenburg,
quoiqu'elles soient plus froides.
Alveneii ou Alvaneii (Suisse, Grisons), à une alti-
tude de 968 mètres, dans la vallée d'Albula, près de Tiefen-
kasten. L'établissement possède une source froide sul-
fatée calcique, suivantPIanta, de Reichenau (186Z|), envi-
ron 1 pour mille de sulfate de calcium et très peu
d'hydrogène sulfuré ; cette eau est employée dans le traite-
ment du rhumatisme chronique et des maladies goutteuses,
du catarrhe desorganes respiratoires, etc. Dans le voisinage
se trouvent les sources alcalines sulfatées ferrus^ineuses
deSt-Pierre à Tiefenkasten (suivant Planta, ;2, 2 pour mille
de sulfate de sodium, 1,7 pour mille de bicarbonate de cal-
cium et 0,029 pour mille de bicarbonate de fer) et de St-
Donatus à Sous : cette dernière eau renferme une petite
quantité d'iodure (0,001) et de bromure (0,002) de so-
dium. Ces eaux peuvent être prises en boisson, à Alveneu,
dans certaines maladies catharrhales chroniques des or-
ganes digestifs, surtout chez les sujets faibles. Saison du
lo juin au 25 septembre. On peut se rendre à Alveneu en
diligence de Goire, de Thusis ou de Davos ou, en fran-
chissant la passe d'Albula, pour les voyageurs qui vien-
nent de TEngadine.
lie Prese en Suisse (canton des Grisons) est une
station d'été, sur le lac de Poschiavo, cà 962 mètres d'al-
titude, à une demi-heure en voiture de Poschiavo et envi-
ron à six heures en voiture de Samaden. Les sources sul-
— i297 —
fureuses froides sont iaihleineiit minéralisées (total dès-
éléments sol ides, suivant Wittstein,0,^î pour mille) et con-
tiennent 0,6 ce. d'hydrogène sulfuré par litre; elles sont
employées en bains et en boisson. L'installation des bains
et des hôtels est satisfaisante. La saison dure du com-
mencement de juin à la fin de septembre.
Serneus (Suisse, canton des Grisons) a une source
sulfureuse froide qui contient environ 9 volumes pour
mille d'hydrogène sulfuré. L'établissement esta une alti-
tude d'environ 987 mètres dans la vallée de Prceltigau
sur Tembranchement du chemin de fer de Landquart à
Davos.
Stachelberg (Suisse, canton de Glaris), près de la
gare de Linththal, possède une source sulfureuse froide
contenant très peu d'hydrogène sulfuré, mais suivant
une ancienne analyse de Simmler, 0,04 pour mille de
sulfure de sodium. Par son climat et sa superbe position
dans le district deTœdi (6:25 mètres d'altitude), cette sta-
tion otïre des avantasjes considérables.
On compte encore en Suisse les sources sulfureuses froi-
des de Montharrij, dans les Gruyères (altitude 750
mètres), canton de Fribourg ; Etivaz (altitude du petit
établissement, 1250 mètres), près le Château d'Oex, dans
le canton de Yaud ; àeFlaehli dans rEntlebuch (altitude
893 mètres), canton de Lucerne, et de Rietbad (altitude
850 mètres, dans le district de Toggenburg, canton de
St-Gall.
Eaux-Chaudes (Basses-Pyrénées). Le village est
situé sur le prolongement rocheux de la vallée à'Ossau
(altitude 625 mètres environ), à 4 kil. de la gare de La-
runs et à 8 kil. par la route des Eaux-Bonnes.
Les sources thermales ont une température de 33°5 à
36°5 G.etsont semblables dans leurs éléments constituants
~ 298 —
à celles crEaux-Boiines,mais contiennent moins de soufre
(sulfure de sodium 0,0088 ; total des parties solides, 0,33
pour mille. Les eaux (contrairement à celles d'Eaux-Bon-
nes situées dans le voisinage) sont employées surtout en
bains, en douches y compris des douches vaginales et
rectales. Les différentes sources ont, suivant de vieilles
traditions, de la renommée pour diverses affections : la
source Glot pour les affections arthritiques ; la source
Esquirette pour les maladies utérines etc. ; la source Rey
pour les accidents nerveux d'origine l'humatismale, et la
source Baudot (température âr)° oG. seulement), pour les
affections catarrhales des organes respiratoires. Les Eaux-
Chaudes ont une action moins excitante que les eaux
sulfureuses plus chaudes des Pyrénées, mais elles ont,
dit-on, une tendance à produire Thyperémie des orga-
nes pelviens, et par là aident à la réapparition de la
menstruation chez les jeunes filles chlorotiques. Les Eaux
Chaudes sont surtout fréquentées par les femmes souf-
frant de désoi'dres chroniques des organes pelviens.
Il y aussi une source froide, la source Minvielle, ana-
logue à la source froide d'Eaux-Bonnes. Après l'élimina-
tion du soufre cette eau est utilisée comme eau de table.
Une excursion agréable qu'on peut faire aux Eaux Chau-
des est celle du village de Gabas, à 8 kil. environ dans le
haut de la vallée vers le sud. Les promenades ombragées y
sont plus rares qu'aux Eaux-Bonnes. Saison du 1"" juin
au 'P"" octobre.
Trajet en omnibus ou en voiture de la garedeLaruns.
Installation : assez bonne.
Cambo (Basses-Pyrénées) est situé dans la vallée de la
Nive, au centre d'un beau paysage, à une altitude d'en-
viron 61 mètres. Il possède une eau contenant du sulfate
de calcium (21° 20 G.) avec un peu d'hydrogène sulfuré
et une source ferrugineuse froide. Il y a d'agréables pro-
— 299 —
menadcs et (riiUéressanlos excursions à faire dans le voi-
sinage. En raison de la doiiceiif de son climat Caniboest
aussi utilisé comme station climatérique d'hiver. L'éta-
blissement est ouvert toute l'année. La gare est à 40 mi-
nutes de Bayonne.
St-Boès (Basses-Pyrénées), d'après le docteur F.
Garrigou {Bulletin médical des stations pfiréuéennes, dé-
cembi"e 1894, p. 47), possède les eaux les plus sulfureuses
des Pyrénées (elles ne sont utilisées que pour Tex-
portation). Cette eau est froide, bitumeuse, et contient du
sulfure de sodium et de l'iiydrogène sulfuré, équivalents à
0,156 pour mille de sulfure de sodium. Garrigou parle
de son efficacité dans le traitement des affections des
membranes muqueuses des voies respiratoires et intesti-
nales et dit avoir obtenu de bons résultats dans certains
cas de tuberculose pulmonaire.
Barègeis (Hautes-Pyrénées). Cet établissement cé-
lèbre est situé dans la partie élevée de la vallée du
Gave de Bastan, à une altitude de 1280 mètres ; pour l'été
il faut apporter des vêtements chauds ; cette station est
difficilement habitable en hiver. Les eaux sont thei-males
sulfureuses (température : 27" o à 38° o) ; exposées à Tair
elles ne blanchissent pas comme celles de Luchon ; elles
contiennent une substance organique qui forme une
écume à la surface de Teau et qui fut désignée par Long-
champ sous le nom de barégine, du nom de la souce
même. Les sources plus chaudes sont les plus riches en
sulfure de sodium. Quand on les emploie sous forme de
bains, on administre d'abord des bains tièdes, puis
graduellement des bains plus chauds (parfois jusqu^à
38° C). Quelquefois on prescrit des douches locales
jusqu'cà 44° C. Les eaux chaudes ont une action très exci-
tante sur le système nerveux.
— 300 —
B.arèges a une grande réputation pour le traitement des
anciennes blessures provenant d'armes à feu ou autres,
des cicatrices douloureuses et des affections chroniques des
articulations : il y a un grand hôpital militaire. L'eczéma
chronique et le psoriasis sont, dit-on, temporairement
atténués par les eaux. Barèges est aussi fréquenté par des
syphilitiques. Les eaux devinrent célèbres en 1675, quand
le duc du Maine, fils naturel de Louis XIV, fut traité
avec efficacité pour une affection tuberculeuse.
Employées en boisson les eaux causent parfois des nau-
séesetde la diarrhée: elles sont un peu moins utiliséessous
forme de boisson qu'en bains. La source Tambour (temp.
44» 3) qui contient 0,04 pour mille de sulfure de sodium
(et une très petite quantité d'arséniate de sodium) est la
seule utilisée en lioisson ; on l'emploie à petites doses,
souvent mélangée avec du lait ou du petit-lait. La saison
dure du lo juin au lo septembre.
Accès: 2 heures 1/2 en voiture de la sfare de Pierre-
fitte (voyez Cauterets).
Installation : assez bonne.
Barzmi, à 402 mètres au-dessous de Barèges, est une
source dont les eaux ressemblent à celles de cette sta-
tion ; temp. 29° G. En 1881 on amena l'eau de Barzun
par une conduite, cà environ 6 kil. plus bas dans la vallée
à Luz, village situé à une altitude de 517 mètres, à
1 h. 1/2 en voiture de la gare de Pierrefitte et seule-
ment à 1 kil. environ de l'établissement de St-Sauveur.
Il y a maintenant deux établissements de bains ; l'an-
cien, à la source, et le nouveau à Luz. Les eaux de
Barzun sont moins excitantes que les eaux plus chaudes
de Barèges, mais plus excitantes que celles de St-Sau-
yeur, source des Dames.
St-Sauveur (Hautes-Pyrénées). Le village est situé
— 301 —
dans une des plus pittoresques vallées des Pyrénées, à
une altitude de 793 mètres, sur le gave de Gavarnie qui
rejoint le gave de Gauterets à Pierrefilte. Il y a d'intéres-
santes excursions à faire, mais pour les malades les
promenades dans le voisinage immédiat de la source
sont peu variées.
La source des Itains ou desDames (température 34°d G.)
alimente l'établissement et contient environ 0,02 pour
mille de sulfure de sodium et des traces d'arsenic. L'autre
source, Source delà Hontalade (température SO^'oG.), à
quelques minutes de promenade du village, renferme un
peu moins de sulfure et jouit d'une réputation spéciale
dans les cas de gastralgie, comme la source Mauliourat à
Gauterets. St-Sauveur peut être appelé une station de
Dames ; ses eaux sont principalement employées dans
le traitement des affections de l'utérus et de ses annexes
€t des désordres nerveux fonctionnels.
Les bains qui exercent une influence sédative sur le
système nerveux (contrastant avec l'action excitante des
bains de Barèges) produisent une action stimulante ou
tonique sur l'utérus et provoquent parfois une véritable
bydrorrbée thermale. Le traitement de St-Sauveur con-
vient aux personnes d^in tempérament irritable ou éré-
thique.
L'établissement de Barzun à Luz peut aussi recevoir
des malades résidant cà St-Sauveur, dont il n'est distant
que de 1 kil. environ.
Saison du l*"" juin au l'"'' octobre.
Accès : environ 1 b. 1/2 en voiture de la gare de
Pierrefitte (voyez Gauterets).
Installation : satisfaisante.
Bagiièrcs-de-Bîgorre (Hautes-Pyrénées) possède
les eaux sulfureuses de Labassère, en plus de ses autres
eaux. Voyez le cbapiti'e sur les eaux terreuses, p. 314.
— 302 —
Cadéac (Haiite^-Pyrénées) est pittoresqiiemeni situé
à une altitude de 720 mètres, à 3 kil. environ nu sud d'Ar-
reau. Il possède des eaux sulfureuses froides, presque
les plus fortes des Pyrénées, contenant 0,075 pour mille
de sulfure de sodium. Arreau est à peu près à moitié
chemin sur la route bien connue entre Bairnères-de-Bi-
gorreetBagnères-de-Luchon ; il sera prochainement relié
par un embranchement de chemin de fer à la ligne de
Bayonne à Toulouse.
L'eau ferrugineuse de Le Moudang(0,03 pour mille de
sulfate de fer) est quelquefois employée à Cadéac.
Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). Argelès ou
Argelès de Bigorre, à 478 mètres d'altitude, dans la par-
tie la plus large de la vallée du gave de Pau, est presque
complètement abrité par un amphithéâtre de montagnes.
Une végétation luxuriante, le parfum suave de Tair,
la vue magnifique sur les Pyrénées, constituent un charme
qui, grâce à l'excellente installation, attii-e un grand
nombre de visiteurs à Argelès malgré la chaleur de l'été.
L'établissement de bains, nouvellement installé, est ali-
menté par l'eau sulfureuse froide de Gazost, situé à environ
16 kilomètres. Suivant l'analyse de Willm, en 1890, la
grande Source de Gazost contient 0,01 pour mille de sul-
fure de sodium et 0,02 pour mille de sulfure de calcium,
tandis que la Source Noire contient 0,02 pour mille de
sulfure de sodium et 0,01 pour mille de sulfure de cal-
cium.
On peut avoir les deux sortes d'eau à Argelès, mais la
dernière (apportée de Gazost seulement en bouteilles) est,
dit-on, la meilleure. Elles sont employées dans le traite-
ment des affections catarrhales chroniques de la gorge,
des organes respiratoires et dans celles de l'utérus qui
n'exigent pas un traitement très excitant.
Argelès est très chaud pendant la saison (du 15 juin au
— 303 —
!"■ octobre), mais pendant la première partie du printemps
beaucoup d'Anglais ayanl séjourné i'biver à Pau ou à Biai--
ritz, se reposent quelque temps à Argelès avant départir
pour passer l'été en Suisse ou en Angleterre.
AccKs : Argelès est une station du cliemin de fer de
Lourdes à Pierrelitte.
Installation : excellente.
Ax-les-Tliernies fAriège) est agréa])lement situé, a
une altitude de 713 mètres, dans la vallée supérieure de
l'Ariège. A cause de sa position montagneuse, le climat est
un peu variable et les soirées sont fraîches. Le bain nommé
Leper (Bassin des Ladres) date, dit-on, de l'année li260,
et était connu par conséquent sous le règne de Saint
Louis. Il y a environ 60 sources thermales dont la tem-
pérature varie de IS'^ o à 77"^ 5 G. et contenant la plu-
part 0,01 à 0,026 pour mille de sulfure de sodium. Les
eaux d'Ax, nommées eaux « sulfureuses dégénérées », dans
lesquelles le sulfure de sodium a été converti en hyposul-
lite et sulfate, peuvent être pratiquement regardées com-
me des eaux thermales indifférentes légèrement alcalines
ou des eaux terreuses faibles ; elles exercent une action
sédative ; tandis que les sources dans lesquelles le soufre
persiste cà Tétat de sulfure de sodium ont un effet stimu-
lant. Les eaux d'Ax sont employées en boisson, en bains,
en douches, en inhalations et en bains de vapeur très
chauds. VuTabondance, les différentes températures et la
composition chimique de ces eaux, les ressources balnéo-
Ihérapiques d'Ax sont plus variées que celles de la plu-
part des autres stations pyrénéennes.
Avec le temps Ax sera plus largement connu. On y
envoie des malades atteints d'affections rhumatismales
chroniques, de scrofulose torpide, d'affections chroniques
des organes respiratoires, de maladies de la peau, de sv-
philis, etc.
— 30i —
La saison dure du 15 mai au 30 octobre.
Accès : Ax est le point terminus du chemin de fer de
Toulouse.
Installation : Satisfaisante. On peut aussi avoir des
chambres à l'établissement de bains de Teich.
Amélîe-les-Baîns (Pyrénées-Orientales) , appelé
aussi Bains-près-d'Arles, jusqu'en 1840, où il changea
de nom en l'honneur de la femme de Louis-Philippe, à
280 mètres d'altitude, est situé dans une vallée fermée par
des montagnes. Malgré cela, et bien que le soleil ne brille
que pendant un temps relativement court dans la journée,
l'hiver est doux et sec; la température moyenne y est de
7° 78 G.
L'établissement est ouvert toute l'année, mais, à cause
de la chaleur, il est principalement fréquenté en hiver.
Le vent d'Est est parfois désagréable au printemps (la
plus mauvaise saison pour cette station).
Les différentes sources donnent des eaux alcalines
sulfurées, d'une température d'environ 60'^ G. et renfer-
ment 0,016 pour mille de sulfure de sodium.
Elles sont riches en glairine et en matière organique.
Les Romains faisaient usage de ces eaux et l'un des deux
établissements civils est bâti sur les fondations des an-
ciens thermes romains. Les bains sont employés dans le
traitement des maladies de la peau, du rhumatisme chro-
nique, des douleurs occasionnées par d'anciennes bles-
sures, etc. ; il y a également une installation hydrothé-
rapique. Ges eaux sont aussi utilisées dans le traitement
du catarrhe chronique des organes respiratoires, pour
lesquels le climat doux de la station est très favorable,
surtout pendant les mois d'hiver. On a recommandé l'u-
sage des eaux en boisson dans le traitement des maladies
de l'appareil digestif et du foie. Il y a un grand hôpital
militaire avec bains v attenant.
- 305 —
Accès : chemin de fer de Perpignan à Géret ; de là
10 kilomètres en voilure. Le chemin de fer sera prochai-
nement continué de Géret à Amélie-les-Bains.
Installation : assez bonne.
Les malades peuvent passer de leurs hôtels aux bains
sans s'exposer à l'air extérieur.
Vernet-les-Baîiis ou le Veraiet (Pyrénées-Orien-
tales), station agréable avec installation excellente pour
bains, et promenades à l'ombre, est à une altitude d'en-
viron 678 mètres, dans la partie sud de la vallée du Tel,
au pied du Mont-Ganigou du côté nord. Le Vernet
possède des sources d'eaux thermales sulfureuses (32° 4
àCS'^ G.) contenant du sulfure de sodium dans la propor-
tion de 0,04 pour mille.
Les eaux sont employées en boisson, en bains, en dou-
ches, pulvérisations et inhalations. Il y a aussi une petite
piscine chaude.
Les malades vont au Yernet pour les affections chroni-
ques des organes respiratoires, le rhumatisme chroni-
que, les maladies de la peau, etc.
La saison principale est en été, mais un des établisse-
ments est ouvert toute l'année. Le docteur Gh. Sabourin
a fondé en 1890 un sanatorium d'hiver pour les tuber-
culeux.
Accès : Le Yernet est environ à 5 kil. 1 2 (cinquante
minutes en omnibus) de Villefranche-de-Gonflent, point
terminus du chemin de fer de Perpignan.
Installation : excellente.
L.a Preste (Pvrénées-Orientales) est un villasfe situé
à une altitude de 1125 mètres, à environ 32 kilomètres
d'Amélie-les-Bains etcà 4 h. 3/4 en diligence de Géret, la
gare la plus proche.
Ses eaux thermales sulfureuses (température de 32**
20
— 306 —
à 44° C.) se décomposent rapidement à l'air. Elles de-
viennent alcalines ; on les a désignées sous le nom d'eaux
sulfureuses dégénérées ; elles ont une action diurétique
et sont utilisées dans le catarrhe chronique des organes
urinaires et dans le traitement de la gravelie urique.
Olette (Pyrénées-Orientales), situé dans la vallée du
Tet, non loin du Vernet, possède de nomhreuses sour-
ces thermales sulfureuses (température, 32° 5 à 81° G.),
contenant 0,001 à 0,03 pour mille de sulfure de sodium.
Les établissements de bains sont situés à 3 kil. environ
du village, à 700 mètres d'altitude, etcà une heure en om-
nibus de la gare de Yillefranche-de-Conflent.
]fIolitg (Pyrénées-Orientales) est à une altitude d'en-
viron 610 mètres dans la vallée du Tet, à 10 kilomèli'es
du Vernet. Il possède plusieurs sources alcalines sulfu-
rées avec des températures variant de 32° à 38° 5 G.
et contenant de 0,003 à 0,018 pour mille de sulfure de
sodium.
Cette eau est surtout renommée pour le traitement des
maladies de la peau.
Les Escaidas (Pyrénées-Orientales). Gette station
est située près delà frontière d'Espagne sur un plateau
d'environ 13o0 mètres d'altitude. Les eaux sont thermales
et contiennent du sulfure de sodium. La température de
la Grande Source est de 43°o G.
Uriage (Isère). Uriage. à 12 kilomètres de Grenoble,
est situé à une altitude de 414 mètres, dans une très
belle vallée des Alpes Dauphinoises. La source ther-
male chlorurée sulfureuse (température 27° 25 G.) a une
minéralisation totale de 9,7 pour mille, et, suivant Willm
(1888), contient 6 pour mille de chlorure de sodium,
environ 1 pour mille de sulfate de sodium ainsi que de
— 307 —
sulfate de calcium. 0,48 pour mille de sulfate de magné-
sium, et 0,0001 pour mille d'arsenic (sous forme d'ar-
séniate). L'hydrogène sulfuré y est équivalent à envi-
ron 7 volumes pour mille. A la dose de 4 à G verres, celte
eau a en général une action purgative douce el: dans bon
nombre de cas on l'emploie comme purgatif pendant la
durée du traitement.
Uriage est indiqué dans les maladies chroniques de la^
peau (eczéma, acné, psoriasis, etc.), dans les affections des
organes pelviens de la femme, plus particulièrement celles
qui sont liées à des troubles de la nutrition générale, et
dans différents états chroniques de la scrofule et du rhu-
matisme. Pour les bains et les douches, on fait chauffer
Teau minérale à la température nécessaire : les instal-
lations balnéaires de l'établissement sont excellentes. On
associe fréquemment le massage avec les douches, comme
dans la douche-massage d'Aix-les-Bains (1) : toutefois, à
Uriage, le malade est placé sur une table inclinée pen-
dant la douche, qui est donnée par un seul masseur (du-
rant environ 1:^ à 15 minutes) : on fait très souvent usace
de douches avec des jets alternativement chauds et froids.
Le traitement de la syphilis est le même qu'à Aix-la-
Chapelle.
On emploie aussi l'eau d'Uriage sous forme de pulvé-
risations, de gargarismes et de douches nasales.
Le nouvel établissement d'hydrothérapie est alimenté
avec de Feau ordinaire.
Dans le voisinage de l'établissement, près des restes
des thermes romains, il y a une source ferrugineuse non
(1) La douche avec massage a e'té installée à Uriage en 1838
par Gerdy (V. Etudes sur les eaux d'Uriaye, par V. Gerdy, me'-
decin inspecteur de ces eaux et professeur agrégé à la Faculté
de médecine de Paris,! vol. in-8, 1849, p. XXXÎV et XLIIi.
A. D. — P. S. '
— 308 —
gazeuse (0.02 pour mille de bicarbonate de fer) qui est
parfois employée en boisson dans les cas d'anémie.
Uriage est une station climatérique éloignée des villes
et des centres industriels. La pureté de Tair, la végéta-
tion luxuriante de la vallée, la beauté du paysage et les
promenades ombragées dans les forêts du voisinage con-
tribuent pour une grandepart aux bons résultats obtenus.
Le vieux cbàteau d'Uriage, aux propriétaires duquel réta-
blissement thermal doit sa fondation et son développe-
ment actuel, est perché sur une éminence. à 100 mètres
au-dessus de l'établissement, il ajoute beaucoup à l'aspect
pittoresque du voisinage. La saison dure du 15 mai aa
15 octobre.
Accès: Dijon, Màcon, Lyon, Grenoble. Tramway à va-
peur de Grenoble à Uriage ; trajet en 40 minutes.
Installation : bonne.
Allevard (Isère) possède des eaux froides, contenant
de Thydrogène sulfuré, environ un demi pour mille de
chlorure de sodium et à peu près la même proportion de-
sulfate de sodium. La proportion d'hydrogène sulfuré est,,
dit-on^ de 24 volumes pour mille.
Les eaux sont utilisées en boisson, pulvérisations et
inhalations dans le catarrhe chronique de la gorge, du
nez et des organes respiratoires. On fait dans quelques cas
des cures de lait et de petit lait. Il y a aussi des installa-
tions pour bains, douches, « douche massage », et bains de
vapeur, on peut par conséquent traiter les maladies de
la peau et différentes affections rhumatismales chroni-
ques. Allevard est situé sur les bords du ruisseau du Bréda
dans une agréable vallée, à une altitude de 426 mètres.
L'établissement thermal a été reconstruit en 1893 et est
satisfaisant, quoique la ville elle-même ait un aspect un
peu misérable, et qu'il y ait près des bains une fabrique
assez bruyante. Les salles pour Tinhalalion de l'eau pul-
— 309 —
Térisée, des gaz et de la vapeur d'eau méritent particuliè-
rement d'être mentionnées.
La saison dure de juin à septembre.
Allevard est à 10 kilomètres environ de Goncelin
(omnibus en 1 b. 1/2) et il est relié à Pontcbarra par un
tramway à vapeur ; distance 12 kilom. environ): Goncelin
etPoncbarra sont sur la ligne de Grenoble à Gbambéry.
Ciialles (Savoie). à environ 5 kilomètres par tramway
à vapeur de la gare de Gbambéry, est situé, à une alti-
tude de 208 mètres, dans une vallée abritée des vents du
nord et de Test.
Ses eaux froides, fortement sulfureuses, sont aussi utili
sées à Aix pour Tusage interne. La minéralisation totale
de l'eau est de 1,3 pour mille et la quantité de soufre,
sous forme de sulfure de sodium, est de 0,5 pour mille. On
y trouve aussi, d'après Willm, de petites quantités d'io-
dure de sodium (0,01 pour mille) et de bromure de sodium
(0,003 pour mille). On se sert de l'eau en boisson, en
doucbes nasales, pulvérisations etc. pour le catarrhe
chronique de la gorge et du pharynx, dans les "cas d'ozène,
de végétations adénoïdes et de bronchite chronique. On
peut employer aussi les bains dans certains cas de scrofule,
dans la cachexie syphilitique, etc. Gontigu à l'établisse-
ment il y a un vieux château qui a été transformé en un
hôtel pour ceux qui suivent le traitement. Il est assez
éloigné de la grande route qui est souvent très pou-
dreuse. La saison dure de juin au commencement de
septembre.
GSpéoulx (Basses-Alpes) est situé à une altitude d'en-
viron 347 mètres, à une heure et demie de distance de
Mirabeau, station du chemin de fer de Grenoble à Mar-
seille. Ses eaux thermales chlorurées sulfureuses, contien-
nent environ 2 pour mille de chlorure de sodium et sont
— 310 —
utilisées sous forme de bains à leur température naturelle
de Wo C.
Digne (Basses-Alpes) a des eaux thermales chlorurées
sulfureuses semblables à celles de Gréoulx.
Bagiioli^ (Lozère) est situé dans l'étroite vallée du
Lot, à 793 mètres d'altitude et à 37 kilomètres de la gare
deVillefort. Bagnols possède des eaux thermales peu mi-
néralisées (température de 3ooi2 à 43'' Ci, contenant
environ 1,7 volume pour mille d'hydrogène sulfuré. On
emploie les eaux en boisson, en bains chauds et en inha-
lations.
On vante les bons résultats obtenus par fusage des
eaux de Bagnols dans le traitement du rhumatisme chro-
nique, des maladies de la peau, et aussi de quelques af-
fections cardiaques chroniques. Quoi qu'il en soit, on a
depuis longtemps donné la preuve, à Bagnols, que les
bains chauds, loin d'être nuisibles, sont quelquefois fort
avantageux aux malades souffrant d'affections chroniques
(rhumatismales) des valvules du cœur, sans trouble de
compensation (Voyez J. E.Dufresse de Ghassaigne, «Mé-
moire sur le traitement et la guérison de l'anévrysme
rhumatismal du cœur (endocardite rhumatismale chro-
nique) sous l'influence de l'usage des eaux thermales de
Basnols » (Ançfouléme, 18o9).
Saint Hoiioré-les-Baîiis (Mèvre). Cette station est
dans une position agréable, à une altitude de 301 mè-
tres, dans une contrée accidentée et bien boisée. Sa posi-
tion au pied du versant ouest de l'une des collines avan-
cées de la chaîne du Morvan, lui assure un abri contre
les vents de l'est et du nord-est. Saint-Honoré est éloi-
gné de Nevers d'environ ol kil. l/:2. Ses eaux tièdes
(température de 23,5 cà 32^ C.) étaient connues des Ro-
mains ; elles contiennent une faible proportion d'hydro-
-311 -
gène sulfuré et un peu d'arsenic. Leur minéralisation
totale n'est que de 0,67 pour mille environ. Ces eaux
sont léûfèrement alcalines et rhvdroorène sulfuré ne leur
comniuni([ue que très peu d'odeur. Selon les analyses
faites par Personne en 1880, et parParmentier en 1894,
la (( Source delà Grevasse », celle choisie le plus souvent
pour la boisson, contient une quantité d'arsenic équiva-
lente à environ 0,00i d'arséniate de sodium.
L'établissement thermal est situé dans un parc. On
peut y prendre des bains et des douches ; il y a aussi des
salles pour la pulvérisation, l'inhalation, les gargaris-
mes, les bains de vapeur chauds, et une piscine pour la
natation. On emploie beaucoup à Saint-Honoré, les dou-
ches sur les pieds ; on les prend quelquefois après les
séances d'inhalation.
Cette station balnéaire est fréquentée par les personnes
atteintes d'affections chroniques des organes de la respi-
ration, de rhumatisme chronique, de scrofule et de ma-
ladies chroniques de la peau.
Saison du 15 mai au l^*" octobre.
Accès : St-tlonoré est environ à 8 kilomètres (une
heure en omnibus) de la gare de Vandenesse, sur la ligne
entre Ceray-la-Tour et Clamecy.
lNSTAti.ATio.\ : bonne.
Eiigiiîeii (Seine-et-Oise) est une petite ville (altitude
48 mètres) des environs de Paris. Elle possède des sour-
ces froides contenant de l'hvdrosène sulfuré et aussi du
sulfure de calcium (0,023 à 0,029). L'établissement de
bains est bien orajanisé. On se sert des eaux en boisson,
en bains, en douches, en inhalations, en pulvérisations
et en gargarismes.
Pîerrefonds (Oise). Cette petite ville est célèbre par
son château féodal reconstitué par Viollet-le-Duc pour
— 312 —
Napoléon III; elle est située au bord d'un petit lac, au
pied de la colline sur laquelle s'élève le château, et sur
la lisière méridionale de la forêt de Compiègne. Ses sour-
ces sulfureuses froides contiennent 0,015 pour mille de
sulfure de calcium, de petites quantités de sels terreux et
4,4 volume pour mille d'hydrogène sulfuré. On se sert
des eaux particulièrement dans les affections chroniques
des organes de la respiration. Dès 18o6 on employait à
Pierrefonds les pulvérisations d'eau sulfureuse dans le
traitement de la pharyngite chronique.
Il y a aussi à Pierrefonds une source ferrugineuse
froide, qui contient, dit-on, 0,139 pour mille de bicarbo-
nate etde crenatede fer ainsi que de faibles quanti tés de
sels terreux, des traces de manganèse et d'arsenic.
La saison dure du 1^'" juin au 30 septembre.
Parmi les eaux françaises contenant du sulfure de so-
dium, et dont il n'a pas encore été question, nous citerons
les suivantes : Tramezaigiies^ Couret^ Loiidemielle^ Germs
et Beaucens^ dans les Hautes-Pyrénées ; Mérpns(])vès d'Ax-
les-Thermes), Carcanières et Usson, dans TAriège ; Escou-
louhre (près Carcanières), Aude ; St-Thomas et Nossa-les-
Bains\ Pyrénées-Orientales; Berthement (à 50 kilomètres
de Nice), Alpes-Maritimes; Saint-Mélamj, Ardèche.
Les noms suivants sont à ajouter à la liste des eaux
françaises contenant de l'hydrogène sulfuré : La Caille,
Haute-Savoie; Castéra-Verchizan et Barbotan, Gers, ces
deux dernières stations ont aussi des sources ferrugineu-
ses ; Eugénie-les-Bains, Tercis et Préchacq (1), Landes;
Cauvalat-le-Vigan, Gard, Euzet et Les Fumades, Gnrd, ces
deux dernières ont des sources bitumineuses et sulfu-
reuses.
(1) Outre la source sulfureuse froide il y a à Pre'chacq des
eaux thermales et des bains de boue, analogues à ceux de Dax.
— 313 —
Pîotrapola (Corse) est pittoresquenient situé dans
une contrée montagneuse et possède des sources therma-
les sulfureuses (température de 32° 7 à 58° G) contenant
environ 0,02 pour mille de sulfure de sodium.
Gnagno ou St-Aiitoîne fie Guagno, dans la partie
occidentale de la Corse, à environ 04 kilom. au nord d'A-
jaccio, possède des sources thermales sulfureuses et un
hôpital militaire. La Grande Source a une température
de 51° 2 G., et contient 0,02 pour mille de sulfure de
sodium. On fait usage de ces eaux pour les maladies de
la peau, les blessures anciennes par armes à feu, etc.
dans les mêmes cas que celles de Barèges.
Pazzicliello (Corse), situé à une faible altitude, pos-
sède des sources froides contenant de Thydrogène sulfuré ;
elles jouissent d'une certaine réputation pour le traite-
ment des maladies de la peau.
Acquî, dans le nord de l'Italie (province d'Alexandrie)
(altitude, 137 mètres), à environ 33 kil. au sud-est d'A-
lexandrie, sur la ligne de Savone, possède des sources
thermales chlorurées sulfureuses, connues déjà du temps
de Pline sous le nom d' « Aquae Statiellae )).Le climat est
humide et variable, aussi les malades doivent-ils se munir
de vêtements chauds. La Bollente est la plus importante
des huit sources d'Acqui (1,5 pour mille de chlorure de
sodium) ; elle jaillit du sol à une température de 70° 5 G.
La température des autres sources est de 39*^ à 61° G.
et a, selon les différentes salles, de 39° à 60*^2 G. Les
eaux d'Acqui ontune certaine réputation pour le trai-
tement des affections des articulations d'origine trauma-
tique, rhumatismale ou goutteuse. Cette réputation s'é-
tend aussi au traitement des névroses et de quelques
maladies de la peau. On tire des puits une substance sem-
— 314 —
blable à de In boue imprégnée de sels minéraux et de
matières organiques.
On emploie cette boue chaude « fango » en applications
locales; elle joue un grand rôledans le traitement d"Acqui,
on peut la comparer au traitement du même genre en
usage cà Abano. Battaglia et Yaldieri, ainsi qu'aux bains
de boue et de tourbe de Dax, de St-Amand, etc.
La saison dure du 15 mai au 30 septembre.
Vinaclîo, dans l'Italie septentrionale (Piémont), à
3o kil. de la gare de Gunéo, possède des eaux thermales
chlorurées sulfureuses et des bains de vapeur naturelle
ou (( stufe ».
On emploie des applications de boue chaude: « fango »)
comme à Acqui, Battaglia, Yaldieri, etc.
Abano (Itnlie du Nord). L'une des stations des monts
Euganéens dont nous avons parlé en nous occupant des
eaux chlorurées.
Battaglia (Italie). Les eaux de cette station ont sou-
vent été classées parmi les eaux thermales sulfureuses,
mais elles ne contiennent pas de soufre et sont mieux cà
leur place dans le groupe des eauxthermales indifférentes.
Xabiatio (Italie, province de Parme). 6 kilom. 5 de
la gare de Borgo-san-Donnino, possède des eaux sulfu-
reuses froides. La position de son ancien chcàteau moyen-
âge sur la crête de la colline est des plus pittoresques et
on peut faire différentes excursions dans le voisinage.
Les eaux chlorurées de Salsomaggiore sont à 5 kil. envi-
ron de distance.
Porretta (Italie, province de Bologne) est situé dans
la vallée duReno, au milieu des Apennins, à 333 mètres
d'altitude.
Porretta est une station du cliemin de fer de Bologne
- 31o —
à Pistoie. La distance jusqu'à Bologne est de 59 k. 1/2.
Ses eaux thermales (température de 32° 75 à 35° 2 G.j,
connues dès l'antiquité, contiennent 8 pour mille de chlo-
rure de sodium (Sorgente Leone), des traces d'iodures,
de bromures et d'arsenic, un peu d'hydrogène sulfuré et
une certaine quantité de carbure d'hydrogène intlamma-
ble, ou gaz des marais. L'action des eaux est laxative et
diurétique. On s'en sert dans le traitement des hémor-
rhoïdes, contre la pléthore abdominale, etc. On les emploie
aussi, sous forme de bains, dans les maladies de la peau
et le rhumatisme chronique. Les carbures d'hydrogène
s'échappent des fissures de la montagne Sasso-Cardo, si-
tuée au-dessus de la ville; suivant le D"" Macpherson,
ces gaz peuvent être recueillis en quantité telle, qu'on
s'en est parfois servi pour l'éclairage delà ville.
La saison dure du 30 juin au 30 septembre.
Les eaux de Viterbo et d'AcouE-ALBULE dans la pro-
vince de Rome sont thermales sulfureuses. Suivant Com-
maille et Lambert M860; la seconde de ces eaux (23'"^90G.)
contient environl,4pourmillede bicarbonatede calcium,
0,017 pour mille de sulfure de calcium et 6,9 volumes
pour mille d'hydrogène sulfuré.
Cîvîta Vecchîa, le port de mer de Rome, possède
des eaux thermales. La source principale, Fioncella, a
une température d'environ 55° 56 C. et est légèrement
sulfureuse. Il y a aussi des bains de vapeur naturelle.
Valrtîeri (Italiedu nord, Piémont), altitude 823mètres.
Cette station balnéaire est située dans la vallée du Gesso.
Ses eaux, ainsi que celles de Battaglia, ont été classées
dans le groupe des eaux thermales indifférentes.
Acîreale est une ville florissante de la Sicile; elle
est située à une altitude de 161 mètres, près de la côte,
au pied du versant sud-est de l'Etna. Acireale sert de
— 316 —
station climatérique d'hiver. Sa source Santa Venera,
sulfureuse et chlorurée {2i^ C), contient, selon Silvestri
(1872). 2,6 pour mille de chlorure de sodium ; 0,01 pour
mille d'iodure de sodium; et dans 1,000 volumes, 10
volumes d'hydrogène sulfuré, 9o d'acide carhonique, 21
d'azote et 10 de carhure d'hvdroç^ène ou oaz des marais.
La position plus élevée d'Acireale lui donne quelques
avantages sur Catane qui est située 15 kilom. plus au sud.
Scîacca, sur la côte sud-ouest de la Sicile, à 35 kil.
de la gare de Gastelvetrano, occupe l'emplacement des
anciens thermes romains « thermae selinnutin» ». Il pos-
sède des eaux chlorurées sulfureuses (température de 50^
à 51^65 G.) et des sources ferrugineuses mixtes (37°78 C).
Non loin de là sont les bains de vapeur naturelle (« stufe »)
de San Gologero.
Panticoisa (en français Penticouse) (en espagnol
Huesca), est situé à une altitude d'environ 1800 mètres
dans les Pyrénées, près de la frontière française, à douze
heures à cheval des Eaux-Ghaudes. La station balnéaire
se trouve à 8 kilom. du villac^e de Panticosa. De toutes
les villes d'eaux de l'Europe il n'y en a point dont l'alti-
tude soit plus grande à la seule exception^pourtant,deSt-
Moritz en Suisse.
La source principale utilisée surtout en boisson est
appelée de! Hidalgo ou source du foie. On peut la clas-
ser parmi les eaux thermales indifféi'entes, de même que
la Fuente de los Herpès (source des éruptions). La Fuente
delà Laguna appartient au même groupe (température de
25 à 31° G.). La Fuente del Estomago (source de l'esto-
mac) est une eau sulfureuse contenant 0,002 pour mille
•de sulfure de sodium et un peu d'hydrogène sulfuré (tem-
pérature 31° G).
Le climat doit beaucoup contribuer aux bons résultats
— 317 —
qu'on obtient dans cette station balnéaire dont les eaux
sont surtout employées dans le traitement des affections
des organes de ha respiration, de la digestion et de la
peau.
La saison dure depuis le 15 juin jusqu'au 15 septem-
bre.
Trillo (Espagne, province de Guadalaxara) est situé
sur le Tage, cà 75 kilomètres de Madrid. Trillo possède des
eaux thermales chlorui'ées ferrugineuses, à odeur d'hv-
drogène sulfuré, température de 25 à 32^ G. ; elles ser-
vent à l'usage externe dans le traitement des affections
rhumatismales et des maladies de la peau, etc. Quelque-
fois on les emploie aussi en boisson.
Caratrac» (Espagne) est situé dans une belle con-
trée, non loin deMalaga. et possède des eaux sulfureuses
froides peu minéralisées (température 19° G.) qui ont
de la réputation en Espagne pour les maladies de la
peau et le traitement de la syphilis.
Les eaux thermales sulfureuses de Ledesma en Espagne
(province de Salamanque) et de Monte-Maijor (province
de Gaceres) sont très fréquentées par les Espagnols. Ces
deux stations balnéaires sont dans une très belle position,
aune altitude moyenne (au-dessus de 600 mètres). Parmi
les autres eaux sulfureuses en Espagne il faut citer celles
de Cortegada (Province d'Orense) qui possède aussi des
sources ferrugineuses hypo-thermales ; CarbalUno, dans
la même province; CarhaUo, dans la province de Corunna ;
Ontaneda, dans la province de Santander ; et Archena
(température 55°G.), dans celle deMurcie. Santa- Agiieda,
dans la province de Guipuzcoa, au nord de l'Espagne,
possède des eaux terreuses froides, contenant de Thydro-
gène sulfuré, et une source ferrugineuse.
Caldas-de-Rainha (Portugal, province de TEstra-
— 318 —
madure) possède des sources thermales chlorurées faibles,
contenant de l'hydrogène sulfuré (température 35° G.).
On se sert de ces eaux pour les usages externe et in-
terne dans les cas de rhumatisme chronique, etc. La po-
sition de cette station, la plus fréquentée du Portugal, est
d'une grande beauté. Il y a deux hôpitaux à Caldas-de-
Rainha.
On trouve encore en Portugal les eaux thermales sul-
fureuses de Caldas-de-Vizella {dont la saveur, selon Mac-
pherson, est semblable à celle des eaux d'Harrogate), et
les eaux extrêmement chaudes de San-Pedro-do-Sul ^en-
viron 72o G.).
Piatigursk (Russie), situé à une altitude de 503 mè-
tres sur le versant sud-ouest de la colline Mashuka, sur
un éperon des montagnes du Gaucase, possède des eaux
thermales chlorurées sulfureuses, dont la température va-
rie de i28°5 à 47°5 G. On emploie une espèce de bain de
boue diluée, cette boue provient du lac de Tambukan à
11 kilom. environ de distance. Suivant le D"" F. G. Gle-
mow, Piatigorsk est une ville de plus de 15,000 habi-
tants et le paysage dans les environs est très beau. Quoi que
très froid en hiver, le climat en été, pendant la saison (de
mai à septembre) est, dil-on, agréable. La source Marie-
Thérèse située à Karras, petite colonie allemande, envi-
ron à 8 kilom. de Piatigorsk, fournit V « eau amère du
Gaucase » ; c'est une eau sulfureuse purgative, qui res-
semble à l'eau d'Hunyadi Janos.
Goi*iatcheA'od!§>k et Bragoiiii dans le Gaucase
(Russie) possède des eaux sulfureuses très chaudes, con-
tenant, dit-on, des traces de naphte.
Kauimerii (Russie), enLivonie,, a des sources sulfu-
reuses froides. On emploie également des bains de tourbe
et desLains de mer.
— 319 —
ISousk (Russie), en Pologne, a des eaux sulfureuses et
des bains de tourbe.
Les Thermopyles (Grèce) possèdent des eaux sul-
fureuses très chaudes qui ont jusqu'à environ 65" G.
Sandefjord, en Norvège, est une petite ville bien
située sur un petit fjord de la Mer du Nord environ à
cinq heures de chemin de fer de Ghristiania. G'estla plus
ancienne station d'eaux minérales de la Norvège (réta-
blissement de bains a été construit en 1837). Elle pos-
sède des sources froides chlorurées sulfureuses, srazeuses,
qu'on emploie en boisson et en bains. Il va encore à San-
defjord une source ferrugineuse (contenant, dit-on, 1,^9
pour mille de sulfate de fer et un peu d'aluminium)
et une source froide chlorurée faible, contenant 4,4
pour mille de chlorure de sodium.
On prend aussi des bains de mer froids et chauds.
On trouve dans le fjord (1) une sorte de limon impré-
gné de soufre, dont on se sert en frictions ou en applica-
tions chaudes dans les cas de rhumatisme articulaire chro-
nique, etc. Le procédé est le même que celui qu'on
emploie aux bains de mer de Strœmstad, en Suède. Un
autre procédé singulier consiste à appliquer sur la peau
des méduses vivantes (médusa aurita, cyaneacapillata),
afin de produire une sorte de révulsion sur la peau,
dans les affections rhumatismales chroniques, les névral-
gies, etc.
La saison dure du commencement de juin au l^'' sep-
tembre.
(1) Voy.Ebbesen et Hœrbye;, TAe Sulphurous Bath at Sande-
fjord. Traduction anglaise, Christiania, 1862.
CHAPITRE XV
Eaux terreuses ou calcaires.
Ces eaux diffèrent beaucoup dans la proportion de
leurs parties constituantes. Pour plus de facilité nous en
avons classé quelques-unes parmi les eaux thermales in-
différentes, par exemple les eaux de Bath et de Loèclie-
les-Bains ; d'autres ont été mentionnées avec les eaux
sulfureuses, telles que les eaux de Baden et de Schinz-
nach, en Suisse. Nous n'avons pas pensé qu'il fût néces-
saire de séparer les eaux alcalino-terreuses des eaux cal-
caires (sulfate de calcium), nous les avons comprises
toutes les deux dans ce chapitre. Quelques eaux alcalino-
terreuses, grâce à leur alcalinité et à leur action astrin-
gente, ont une action bienfaisante dans le traitement des
troubles digestifs avec tendance à la diarrhée et à une irri-
tabilité anormale de la muqueuse intestinale (1). Plusieurs
eaux de cette classe possèdent également une grande ré-
putation pour le traitement du catarrhe chronique des
voies respiratoires.
Il est assez douteux que les eaux terreuses aient une
valeur thérapeutique spéciale dans l'ostéomalacie, le ra-
chitisme et la tuberculose ; elles faciliteraient uniquement
la digestion.
(1) Pour l'emploi des eaux alcalino-terreuses dans les différents
cas de dyspepsie, voir l'étude du D"^ M. Piatkowsky dans la
W. klin. Wochensch. 1898, n° 1, p. 10.
— 321 —
Les eaux du genre de celles de Gonlrexéville doivent,
probablement en partie à leur aciion diurétique leur ré-
putation dans le traitement de la gravelle urinaire, du
ratarrbe chronique de la vessie et des voies urinaires.
Le carbonate de chaux contenu dans les eaux de Wildun-
gen, etc., ne semble en aucune façon augmenter le vo-
lume des concrétions urinaires ; à moins, qu'en ajoutant
à l'élément alcalin des urines, elles n'aident indirecte-
ment à la formation de nouveaux dépôts chez les malades
qui ont des calculs phosphatiques. Il nous paraît douteux
qu'aucune des eaux en question possède la vertu qu'on
leur prête, de provoquer la désagrégation et l'excrétion
des calculs urinaires, car on a vu ces calculs spontanément
se désagréger et être expulsés.
Le docteur Karl Grube de Neuenahr a récemment attiré
l'attention sur l'usage possible du carbonate de calcium
dans le traitement du diabète sucré {Milnchener med.
Woch.^ 1895, n° 22, et T/ierapeutische Monatshefte, mai
d890).Si ces observa tiens se confirment, les eaux alcalino-
terreuses pourront devenir d'une utilité réelle dans le
traitement de certains cas de diabète. Il reconnaît cepen-
dant que l'action n'est pas spécifique, et mentionne tout
particulièrement que dans le « diabète bénin » qui com-
prend les cas les m^ieux appropriés pour le traitement
balnéaire, le carbonate de calcium n'a aucune action.
Dans les maladies de la peau, tels que l'eczéma chro-
nique et le psoriasis, l'action des eaux terreuses, telles
que celles de Loèche-les-Bains, quand on les emploie sous
forme de bains chauds prolongés, en imprégnant et net-
toyant la peau, est sans doute plus importante que Fac-
tion spéciale exercée par les éléments minéraux solides
qu'elles contiennent.
Parmi les villes d'eaux appartenant à ce groupe, nous
21
— 322 —
décrirons d'abord Wildunsenet Gontrexéville. Les autres
Stations suivront dans Tordre géographique.
AVilduiigen (Allemagne, principauté de Waldeck).
Cette station est dans une position pittoresque dans une
vallée ouverte, à environ 300 mètres d'altitude ; elle est
bien abritée contre les vents froids. Bad\yildungen. qui
est le quartier des baigneurs, forme la partie occidentale
de la ville et se compose presque en entier d'une longue
rue, la Brunnen Allée, où se trouvent les villas et les
hôtels habités par les malades. Les bois voisins offrent
de délicieuses promenades aux personnes qui doivent
faire de l'exercice au çrrand air.
A l'extrémité ouest de l'Allée se trouve la Georç-
Victorquelle, dont les malades font usage depuis le
XVP siècle. Ici, durant la saison, un orchestre se
fait entendre le malin, tandis que les baigneurs viennent
boire les eaux. L"Helenenquelle est située dans la belle
vallée du même nom, l'Helenenthal, au sud-ouest de Wil-
dungen, à une demi-heure de marche. La Kœnigsquelle,
près de la gare, est la propriété de Tun des médecins de
Wildungen.Ces trois sources fournissent une eau gazeuse
froide, contenant de 0,3 à 1,3 pour mille de bicarbonate
de calcium et de bicarbonate de magnésium, et de 0.018
à 0,036 de bicarbonate de fer. La Georg-Yictorquelle est
la moins fortement minéralisée (sa minéralisation totale
n'est c|ue de 1,4 pour mille) ; elle contient environ 0,029
pour mille de bicarbonate de fer; on pourrait la classer
au nombre des eaux de table.
La Kœnigsquelle est celle qui renferme le plus de fer
(0,036 de bicarbonate de ferj, tandis que THelenenquelle
contient 0,84 pour mille de bicarbonate de sodium. De
plus, ces deux sources contiennent un peu plus d'un pour
mille de bicarbonate de calcium, de bicarbonate de ma-
gnésium et de chlorure de sodium.
— 3^23 —
Outre les trois sources dont nous venons de parler, il y
a encore, à environ 3 kilom.de la ville, la Thalquelle,
qui est peu employée ; ses eaux sont terreuses et ferrugi-
neuses. Dans son voisinage se trouve la Stahlquelle (source
ferrugineuse)^ dont l'eau est très ferrugineuse assez pure
(0,07 pour mille de bicarbonate de fer) et riche en acide
carbonique. Les malades peuvent se procurer à la Georg-
Victorquelle Feau des deux sources que nous avons men-
tionnées en dernierlieujia Stahlquelle et FHelenenquelle,
ainsi que du lait et du petit-lait.
L'établissement de bains, qui sert en même temps de
maison d'habitation aux personnes qui le désirent, est
situé tout près delà Georg-Victorquelle, mais il est ali-
menté par l'eau d'une source séparée. Il y a aussi un
petit établissement attaché à la Kœnigsquelle, à l'autre
extrémité de la ville.
Presque tous les malades qui se rendent à Wildungen
souffrent d'atfections des voies urinaires, ou du moins
présentent quelques-uns des symptômes appartenant à ces
affections. On trouve ici des personnes atteintes de calculs
delà vessie, de cystite chronique, de pyélite, d'hypertro-
phie de la prostate et de ses conséquences, de blennorha-
gie et de rétrécissement de l'urèthre. D'autres souffrent de
La gravelle urique, d'autres encore ont une légère albu-
minurie, accompagnée ou non de lésions des reins.
Le régime alimentaire, dans les hôtels, est réglé de
manière à convenir au genre de maladies traitées le plus
généralement à Wildungen. On ne voit paraître sur la
table ni bière, ni moutarde, ni mets recherchés ou épi-
cés fortement. On recommande particulièrement aux
baigneurs de n'user qu'avec une grande modération soit
de boissons alcooliques, soit de mets sucrés.
Il ne faut pas croire cependant, qu'il n'y ail à Wildun-
gen que des personnes malades : la situation agréable de
OJ)v
— o^-t —
celte station attire les visiteurs et les touristes, et contri-
buera à lui assurer de plus en plus de succès comme sé-
jour d'été.
On boit les eaux le matin, avant le déjeuner, et sou-
vent de nouveau avant le repas de midi et quelquefois
encore dans Taprès-midi. Pour beaucoup de malades il
est préférable de faire chauffer l'eau avant de la boire,
bien que par ce procédé une bonne partie de l'acide car-
bonique s'échappe. On pose les verres pleins d'eau miné-
rale dans de Teau chaude préparée à cet effet dans de
grands récipients. On peut aussi élever la température de
l'eau en y ajoutant soit de Feau chaude, soit du lait chaud.
Certains estomacs ne tolèrent pas l'eau minérale, prise à
jeun ; dans ce cas le malade peut commencer par prendre
une tasse de thé ou de café, ou bien il peut mêler du lait
ou du petit-lait à l'eau minérale.
Il n'y a qu'un petit nombre de malades auxquels les
bains soient prescrits ; on les recommande à ceux cjui
sont atteints de diathèse urique ou d'affections rénales ;
ou bien encore, dans le but de fortifier les muscles de la
vessie en cas d'atonie. On donne généralement à Teau des
bains une température variant de 2o°à 37*^ G. et son ac-
tion stimulante (on y ajoute parfois du chlorure de so-
dium ou du carbonate de soude) est encore augmentée par
les bulles d'acide carbonique qui couvrent le corps du
baigneur. On se baigne en général le matin, à peu près
une heure avant le repas de midi. Quand il y a chez le
malade la moindre disposition aux hémorrhagies, les bains
sont interdits.
Ce qui a donné à Wildungen sa réputation de station
balnéaire chirurgicale, pour les affections des voies uri-
naires, c'est l'habileté des médecins qui y résident ; on
peut attribuer, dit M. Mark, la plus grande partie de cette
réputation au docteur Stœcker.
— 325 —
On débarrasse les malades des calculs de la vessie par
la litholritie; on dilate les rétrécissements de rurèthreou
bien on les sectionne; plusieurs autres méthodes chirur-
gicales sont encore employées, et l'on ne prétend plus
qu'il suffit de boire les eaux pour amener la désagréga-
tion des calculs de la vessie, ou la disparition des rétré-
cissements de Turèthre ; les eaux peuvent cependant
contribuer au succès de l'intervention chirurgicale.
Ce sont les hommes qui fréquentent en grande partie
Wildungen; mais les femmes y vont également pour la
gravelle etpour diverses maladies desvoiesurinaires; par-
fois aussi pour des irritations de la vessie, indépendantes
de la cystite, mais consécutives à d'autres affections pel-
viennes.
Dans les cas de grande irritabilité de la vessie, avec
urine très acide, on préfère à la Georg-Victorquelle,
l'Helenenquelleà cause des éléments alcalins qu'elle con-
tient; comme elle est plus facilement tolérée par l'esto-
mac, on l'emploie de préférence pour commencer le trai-
tement, surtout s'il y a de la tendance à la constipation.
D'un autre côté la Georg-Victorquelle convient mieux
quand il y a un catarrhe de la vessie, et que les urines
sont alcalines, ou bien s'il y a phosphaturie sans mucus
ou muco-pus. Lorsque le malade est anémique, il peut
être utile d'ajouter au traitement l'eau de la Stahlquelle.
Si aux affections urinaires vient se joindre une ten-
dance à la bronchite ou à la dyspepsie, Tusage de l'He-
lenenquelle, le régime alimentaire très sain qui est suivi
à Wildungen, et Tair pur de ses montagnes et de ses forêts
auront encore leur utilité. Mais, en raison de sa réputa-
tion spéciale, cette localité est moins connue comme sta-
tion climatérique que d'autres eaux de la même classe
pour les maladies dont nous venons de parler, quand
elles ne sont pas associées à des troubles urinaires.
— 326 —
La saison principaleest da 10 mai au ^o septembre;
les malades sont également reçus à Wildungen à tous les
autres moments de l'année.
Installation : bonne.
Contrexévîlle (Vosges). Le village (altitude 387 mè-
tres) est une station desservie par le chemin de fer de
l'Est. Il y a plusieurs sources d'eau terreuse froide. La
plus célèbre est la source du Pavillon qui contient, selon
Debray (1864), i,o pour mille de sulfate de calcium, 0,4
pour mille de bicarbonate de calcium et de minimes quan-
tités de fer, d'arsenic et de fluorure de calcium. On em-
ploie les eaux de Contrexéville en boisson et en assez
grande quantité pour produire la diurèse; elles sont lé-
gèrement laxatives. On utilise quelquefois les bains et les
douches comme adjuvants de l'eau prise en boisson.
La réputation de cette station balnéaire pour le traite-
ment des alïections des voies urinaires est très srrande.
Les organes sont pour ainsi dire lavés par les eaux. On
traite à Contrexéville la gravelle urique, Toxalurie et la
cystite chronique. On parle de cas où les calculs se se-
raient désagrégés spontanément dans la vessie pour passer
ensuite dans Furine, tandis que le malade était en traite-
ment. Mais ces faits se produisent ailleurs aussi, bien
que rarement, et sans qu'on ait bu aucune eau.
Les eaux de Contrexéville peuvent être utiles dans le
traitement de la goutte, chez les sujets faibles, dans les
cas de slvcosurie ^^outteuse, et, à en croire certains auteurs
français, dans diverses affections hépatiques.
Leur emploi accidentel chez les enfants atteints d'in-
continence nocturne d'urine a été mentionné par le
D'" Debout, d'Estrées et est conflrmé par le I)'" F. R. Cruise,
de Dublin, qui connaît un certain nombre de cas invétérés
guéris par l'usage diététique de la source du Pavillon.
On suppose que non seulement les eaux enlèvent auxuri-
- 3-27 —
nés les principes irril;iiils qui peuvent délerminer Tin-
conlinence nocturne, mais encore qu'elles exercent une
intluence locale tonique.
Ou ne boit en général Feau que le malin et non l'après-
midi comme à Vittel. Les médecins de Gontrexéville trou-
vent que si Ton en prend aux repas, ou dans Taprès-
midi, outre celle qu'on a prise le matin, elle peut agir
sur les intestins pendant la nuit.
Habituellement la cure dure environ ±1 jours. Le
malade commence par deux ou trois demi-vei'res, et on
augmente graduellement la quantité jusqu'à six verres et
même davantage. Chaque verre contient environ un tiers
de litre ; on boit l'eau le matin en mettant une demi-
heure environ entre chaque verre. Le malade doit se levei'
de très bonne heure quand il a une grande quantité d'eau
à boire, atin d'avoir terminé une heure au moins avant le
déjeuner. Le dîner est à 6 heures. Les Anglais, au lieu
d'un repas copieux à 10 heures, ne prennent souvent
qu'un petit déjeuner : ils lunchent plustard (à 1 heure
environ) et dînent à l'heure ordinaire française.
La position de rétablissement dans une vallée peu
profonde (de la Vair), sur un large plateau élevé, rend le
climat très stimulant et les baigneurs doivent se munir de
vêtements chauds. Il n'y a rien de particulier pour les
distractions à Gontrexéville. Un orchestre se fait enten-
dre avant le déjeuner et dans l'après-midi, et le genre de
vie est le même que dans d'autres stations.
En s^énéral on trouve le séjour de Gontrexéville agréa-
ble.
La saison dure de la fin de mai au lo octobre.
Accès : Troyes, Ghaumont, Ghalindrey, Gontrexéville ;
en 7 heures.
Installation : bonne.
Des hôtels spacieux sont contigus à l'établissement.
— 328 —
ISatii rAngleterre).Xous avons décrit cette station dans^
le groupe des eaux thermales indifférentes.
Lipp«9ppinge (Prusse, province de Wesphalie) à 8 ki-
lomètres de la garedePaderborn. Cette station balnéaire^
située dans une plaine (altitude loO mètres), est jusqu'à
un certain point protégée, au nord par la forêt de Teu-
toburs^.
Les eaux terreuses faibles de l'Arminiusquelle (tempé-
rature 21° 1 G.) ont une minéralisation totale de 2,4 pour
mille et contiennent environ 0,7 pour mille de sulfate de
calcium et autant de sulfate de sodium, avec des quantités
moindres de carbonates terreux, O.Olo de bicarbonate de-
fer. Environ 83 pour cent du gaz qui s'échappe de l'eau
consiste en azote. Le reste est de l'acide carbonique avec
de petites quantités d'oxygène et de carbure d'hydrogène.
On se sert de ces eaux en boisson, en bains et en inhala-
tions d'azote. Cependant depuis quelques années on em-
ploie moins ces inhalations. On vient à Lippspringe
pour le traitement de la bronchite chronique, d'anciens
épanchements pleurétiques et de la tuberculose pulmo-
naire chronique. La réputation dont jouissent les eaux
de cette station pour le traitement de cette dernière affec-
tion est due en partie aux écrits de feu le docteur Rodhen.
Le climat est assez humide et ésal.
Saison du 15 mai au 15 septembre.
Inii^elbad, à un quart d'heure de Paderborn,est un
établissement destiné au traitement de Tasthme et des
affections chroniques des organes de la respiration. L'Ot-
tilienquelle (température li*^ 44 C.i donne une eau
terreuse faible contenant 40 volumes pour mille d'azote
et un peu d'acide carbonique. Il y a aussi une source
ferrugineuse employée en boisson et une source sulfu-
reuse.
— 3^9 -
Auerbacli (altilude environ 107 mètres), joli vil-
lage du grand-diiclié de Hesse, à une demi-heure de
Darmstadt ; c'est une station d'été qui possède des eaux
minérales faibles qu'on emploie en hains. Dans le voi-
sinage, il y a de belles forêts de hêtres.
Gran (Hongrie) a des sources thermales terreuses
(température ^0*^0.) et une installation balnéaire. Cette
station possède en outre une eau saline très forte, conte-
nant 45 pour mille de sulfate de magnésium.
Szkleiio (Hongrie) est situé dans une position pit-
toresque, au fond d'une vallée boisée, à 373 mètres d'al-
titude.
Il faut 2 heures l/:2 de voiture pour aller de la gare
de Garam-Berzenczeà Szkleno. Ses eaux thermales (37°
à 33° C.) ressemblent à celles de Loèche-les-Bains, et
contiennent 2 pour mille de sulfate de cacium.
Krynica en Galicie. Ses eaux alcalino-terreuses et
ferrugineuses ont déjà été mentionnées dans le groupe
ferrugineux .
Weisseiibiirg (Suisse, canton de Berne). Le prin-
cipal établissement (récemment construit) est situé à une
altitude de 860 mètres, à 2 kilomètres du village de
Weissenburg, dans une vallée très boisée, abritée, qui du
côté Nord-Est conduit hors du Simmenthal. Le petit éta-
blissement (l'ancien) est situé environ à 800 mètres plus
haut dans la vallée, dans une gorge pittoresque. L'emploi
médical de la source date au moins de la première partie
du XMP siècle. La végétation y est dense (principalement
de pins et de hêtres) ; il n'y a ni poussière, ni vents, si ce
n'est une petite brise qui rafraîchit la vallée; des deux
côtés du ravin au-dessus du torrent, on trouve des prome-
nades ombragées, ce sont là des avantages qui méritent
— 330 —
d'être mentionnés. D'après H. Schnyder, l'humidilé rela-
tive moyenne pendant l'été est élevée, sans doute en
raison des forets, de la poussière de Peau du torrent el
des chutes d'eau. On fait tiédir l'eau minérale (température
^6"^ G.) qui est prise comme boisson ordinaire; on ne
l'emploie que pour Tusage interne. Elle contient, d'après
l'analyse de Stierlin (1875), 0,9o pour mille de sulfatede
calcium (1) et une petite proportion de sulfate de ma-
gnésium ; en raison de sa faible minéralisation totale
(1,39 pour mille) on peut classer cette eau soit dans
le groupe terreux soit dans le groupe indifférent. Elle
exerce une action diurétique et, au début, elle occa-
sionnerait de la constipation, mais plus tard de la diar-
rhée. On commence avec de faibles doses, parfois seule-
ment environ 30 grammes, on augmente graduellement
la quantité jusqu'à un demi-litre ou davantage chaque
jour. S'il y a beaucoup de constipation on peut ajouter
un peu de sulfate de magnésium à la faible proportion
que l'eau contient. Dans les affections des organes res-
piratoires Teau de ^N^eissenburg facilite l'expectoration.
Chez les malades affaiblis, Huguenin conseille de faire
prendre les premières doses d'eau dans le lit, afin d'évi-
ter toute fatigue.
Parmi les maladies traitées à Weissenburg, il faut
avant tout mentionner les affections des organes respira-
toires, en y comprenant surtout les premiers degrés de
la tuberculose pulmonaire. Le climat, les conditions hy-
giéniques générales, Tinfluence calmante du site, jouent
sans doute un rôle important dans les résultats obte-
nus. La saison dure du lo mai au 30 septembre.
(1) On a signalé la présence du phosphate de calcium dans les
eaux de Weissenburg-, mais, d'après l'analyse de Stierlin, la
quantité totale n'en est que de 0,0004 pour mille.
— 331 —
Accès : il faut environ 3 h. 1/2 en voiture pour se ren-
dre de la gare de ïhun au principal établissement.
Installation : bonne.
Faiileiisee-Bad (canton de Berne), altitude 793 mè-
tres, est situé à 30 minutes environ du village de Fau-
lensee ; débarcadère sur le côté méridional du lac de
Thun. La vue sur le lac est magnifique. L'eau minérale
froide, d'après Millier et Simmler, contient environ 1,5
pour mille de sulfate de calcium, une petite quantité de
carbonate de fer et des traces d'hydrogène sulfuré.
Tais (Suisse, canton des Grisons) possède des eaux
contenant du sulfate de calcium (température de 25** à
26° G.), avec une minéralisation totale de 2 pour mille.
L'établissement est situé à une altitude d'environ 1250
mètres, dans la vallée de Vais, à 5 minutes de Vals-Platz,
et à 21 kilomètres dellanz ; les bains sont peu employés.
Peiden (Suisse, Grisons) est admirablement situé
dans la vallée de Lugnetz, à une altitude de 575 mètres,
à environ 5 kilom. 1/2 au sud d'Ilanz. Peiden possède
des eaux alcalino-terreuses froides renfermant une pro-
portion modérée de bicarbonate de fer et d'acide carbo-
nique libre.
Loèche-les-Bains (Suisse, canton du Valais). Cette
station a été décrite dans le groupe des eaux thermales
indifférentes.
Saxo» (Suisse, canton du Valais), station du chemin
de fer de Lausanne à Brigues, est situé dans la vallée du
Rhône à une altitude de 520 mètres. Ses eaux terreuses
faibles ont une minéralisation totale d'environ un pour
mille, et contiennent de minimes quantités de bromures
et d'iodures de calcium et de magnésium.
Mais Dénériaz assure que pendant de courtes périodes
— 332 —
ces iodures disparaissent complètement des eaux. Le cli-
mat de Saxon n'est pas stimulant. La chaleur est souvent
excessive et les moustiques abondent pendant une partie
de Tété.
Bergiin, village des Grisons ^Suisse), est un séjour
d'été situé sur le versant ouest de la passe d'Albula. à une
altitude d'environ loOO mètres. Bergiin possède une source
sulfatée calcique) (total des éléments solides, 1.4 pour
mille , et coiiteii;nit un peu de bicarbonate de fer.
Atti«»holz rSuisse, canton de Soleure) est situé dans
une vallée boisée, à une altitude d'euAiron o80 mètres, à
3/4 d'heure par l'omnibus de Soleure, et possède une
source minérale terreuse (température lo*^ o G.). Attis-
holz est fréquenté par les habitants des environs.
Bagiières-de-Sîgorre (Hautes-Pyrénées) dans une
très belle position ('altitude 530 mètres), dans la vallée de
l'Adour, possède des eaux appartenant à trois groupes dif-
férents: 1° des eaux terreuses thermales indifférentes ;
2^ des eaux ferrugineuses ; 3° des eaux sulfureuses. Les
propriétés médicales de toutes ces eaux sont par consé-
quent fort diverses.
Le premier groupe est le plus important. Quelques-unes
des sources qui en font partie pourraient être classées
avec les eaux thermales indifférentes, comme celles de
Loèche-les-Bains. En tête de ce premier groupe il faut
placer la très abondante <( source Salies ». la plus chaude
qui soitàBagnères. Sa température est de ol° G. et, selon
l'analyse de Willm, ses eaux contiennent 1,8 pour mille
de sulfate de calcium, 0,38 de sulfate de magnésium ;
0,12 de bicarbonate de calcium; 0.0016 de bicarbonate
de fer, et 0.0003 d'arséniate de sodium. La minéralisa-
tion des sources dont les noms suivent est assez semblable
à celle de la source Salies: La Rampe (température
— 333 —
35° G.), Platane (33° C), Dauphin (48^5 G.), St-Roch
(Uy G.), Des Yeux (33-^ G.), Foulon (35° G.), La Pevrie
(25*^ G.) et les sources du Salut (i) (de 31° 5 à 33° G.).
On peut employer les eaux de ce premier groupe pour
l'usage interne et externe, selon les indications spé-
ciales, dans le traitement des gastralgies et des troubles
nerveux des diverses fonctions, de quelques affections
chroniques des voies urinaires ou de l'utérus, et de
certains cas de rhumatisme chronique.
Des fouilles ont montré que la source Salies était cer-
tainement connue des Romains.
Dans le deuxième groupe, nous trouvons diverses sour-
ces ferrugineuses dont quelques-unes contiennent aussi
un peu d'arsenic. Gependant elles ne sont pas gazeuses
comme les sources ferrugineuses si connues de Spa et de
Schwalbach.
Le troisième groupe est composé des eaux sulfureuses
froides de Labassère, à H kilomètres de Bagnères. On
les transporte à la station balnéaire dans des récipients
dos. D'après l'analyse de Willm,cette eau contient 0,046
pour mille de sulfate de sodium. Gomme les eaux de Cau-
terels et les Eaux Bonnes, elle sert dans le traitement
du catarrhe chronique du pharynx, du larynx et des
bronches.
Le principal établissement de bains de Bagnères est
alimenté par la source Salies et par plusieurs autres
sources. C'est à cet établissement aussi qu'on peut se
procurer les eaux de Labassère.
Les « Néothermes » sont compris dans les bâtiments du
Gasino ; on y trouve des piscines où plusieurs personnes
peuvent se baigner ensemble ; elles sont alimentées par
(1) On a trouvé de l'argon, dit-on, dans les eaux de la source
du Salut, comme dans celles de Bath, de Buxton. etc.
- 334 —
la source Salies et sei'vent pour les bains prolongés, comme
on les prend à Loèclie-les-Bains. Il y a aussi une piscine
plus vaste pour la natation.
L'établissement du Salut est à 1 kilom. \/^ environ de
la ville, mais les malades peuvent s'y transporter dans
des voitures mises à leur disposition.
La saison dure du milieu de juin au milieu d'octobre,
mais l'établissement de bains reste ouverl toute Tannée.
Bagnères-de-Bigorre est aussi une station climatérique
recherchée.
AccKs : Chemin de fer du Midi. Ligne de Toulouse à
Bayonne. Embrancbement de Tarbes à Bagnères-de-Bi-
gorre.
Installation : bonne.
Beaucoup de baigneurs prennent des appartements
meublés.
Capveni (Hautes-Pyrénées) est une station du che-
min de fer de Toulouse à Rayonne. L'établissement ther-
mal est agréablement situé, à une altitude d'environ
ol8 mètres. Il y a des eaux terreuses faibles : elles
contiennent environ l pour mille de sulfate de calcium
(température de 21° à 23'^ G.).
Installation : satisfaisante.
Siradaii (Hautes-Pyrénées), à une altitude de 490 mè-
tres, est situé dans une jolie position à l'entrée d'une
vallée, à 18 kilomètres environ de Bagnères-de-Luchon.
H y a à Siradan des sources terreuses froides (1,3 pour
mille de sulfate de calcium) et des eaux ferrugineuses
faibles, froides.
Audîiiac (Ariège), situé à une altitude d'environ
490 mèti-es, dans une agréable vallée, au pied des Pyré-
nées. Par la route, il y a environ 5 kilom. de la gare de
St-Girons.
oO —
Les eaux ont une lenipéi-ahite d'environ 2l"(^. et con-
tiennent à peu près 'l,^poui- mille de sulfate de calcium ;
elles sont légèrement ferrugineuses.
AulaN (Ariège), à une altitude de 8o0 mètres, est situé
dans une pittoresque vallée des Pyrénées, à 'M) kilomè-
tres au sud de la gare de St-Girons. Aulus possède des
sources tièdes, contenant environ 1,() pour mille de sul-
fate de calcium. Ces eaux exercent une action laxative et
diurétique; elles passent pour utiles dans le traitement
des cas de syphilis tertiaire restés rebelles à d'autres mé-
dications.
L'installation balnéaire ne laisse rien à désirer.
Cransac (Aveyron) est un village avec une gare sur
h ligne de Hodez à Ca])denaç. Cransac est situé à 3^8 mè-
tres d'altitude, au pied d'un volcan encore en activité,
nommé Le Montet. Cette station possède des eaux ter-
reuses froides qui contiennent, outre du sulfate de calcium
et du sulfate de magnésium, une certaine quantité de
sulfate de potassium, d'aluminium, de fer, de manga-
nèse. La source Basse-Richard (environ 2 pour mille de
sulfate de magnésium et de sulfate de calcium) a une ac-
tion laxative, elle est utilisée dans les cas de dyspepsie
accompagnée de constipation chronique, d'ictère, etc.
Cette source a également une réputation dans les cas
de cachexie paludéenne avec hypertrophie de la rate. Sur
les flancs de la montagne il y a des crevasses où l'on peut
prendre des bains naturels d'air chaud (température de
370 à 47° C.) utiles dans le traitement du rhumatisme
chronique. L'air qui sort de ces crevasses est chargé de
vapeurs sulfureuses comme dans le <( Stufe di San Ger-
mano », la « Solfatura » près Pozzuoli et quelques au-
tres bains de vapeur naturels en Italie.
Pougaes-leis-Eaiix (Nièvre) est situé à une altitude
- 336 —
de 220 mètres, sur la rive droite de la Loire, à 12 kilo-
mètres environ de Nevers. Fougues possède des eaux
alcalino-terreuses froides (1,7 pour mille de bicarbonate
de calcium, et 0,7 pour mille de bicarbonate de sodium
dans la source St-Léger). On les utilise pour le traitement
de la dyspepsie, de la diarrbée chronique et des alïec-
tions des voies urinaires.
L'installation est bonne et il y a un petit établisse-
ment ibermal dans un joli parc où est situé aussi le
Casino.
Pouiïues est une station sur la ligne de Paris à Nevers.
Vîttel (altitude 340 mètres; et Martigny-les-Baios
(altitude 364 mètres) (Vosges) sont deux stations des-
servies par le chemin de fer, l'une à 6 kil. 1/2, au nord-
est, l'autre à 10 kilom. au sud-est de Gontrexéville. Ces
deux établissements possèdent des sources terreuses froi-
des qui ressemblent à celles de Gontrexéville (1). On les
emploie pour les mêmes affections. Leur saison dure en-
viron de la fin de mai à la troisième semaine de septembre.
Le climat de ces deux stations est le même que celui
de Gontrexéville.
Il faut encore mentionner d'autres eaux françaises, qui
ont quelques rapports avec celles de Gontrexéville: ce
sont les eaux de St-Vallier, de Heucheloup, de Norroy-
sur-Vair et de Remoncourt, toutes situées dans les Vosges,
et celles de la source Maynard et de Larivjère-sous-Aigre-
mont (Haute-Marne), à 8 kilomètres de Bourbonne-les-
Bains.
Les eaux françaises suivantes, tièdes ou froides, con-
tenant du sulfate de calcium dont il n'a pas encore été
(1) Vittel possède, en outre, une source salée, légèrement laxa-
tive, très employée dans les états congestifs du foie et dans la
lithiase biliaire. A. D. P. S.
— 3 37 —
question sont: Encausse (1,7 pour mille) et Barbazan
(1,5 pour mille) (Haute-Garonne).
La station de Le ITIonesfier de Briaiiçon (Haute s-
Alpes), a des eaux contenant 0,5 à 1,5 pour mille de sul-
fate de calcium (température dei^:2° à 44'^G.).
Bagiii die liucca (Italie, dans la province de Lucca).
L'établissement (altitude de 1^2 à 304 mètres) est situé
au pied des Apennins, dans la belle vallée de Lima, à
24 kilomètres au nord de la ville de Lucca. L'établisse-
ment comprend trois villages, à savoir Ponte-Seraglio,
Bagni Caldi (altitude 304 mètres) et Villa ; ces deux der-
niers sont fréquentés principalement par des Anglais.
Les bains de Lucca étaient connus depuis des siècles.
L'empereur Frédéric H les visita en 1245. Fallope et le
médecin Biancello les ont cités avec éloge et, en 1581,
Montaigne alla s'y faire soigner. Dans des temps plus
modernes, ces sources furent visitées par Byron, Schelley
et Heine. La température des sources varie de 36'^ 67 à
53^ 90 G. et leurs eaux thermales sulfatées calciques
contiennent de 2 à 3 pour mille d'éléments solides. La plus
chaude et en même temps la plus fameuse de ces sources
est celle de Bagni Galdi ; elle contient 1,75 pour mille de
sulfate de calcium et 0,75 pour mille de sulfate de sodium.
Ici aussi l'établissement de bains principal possède une
grotte qu'on emploie comme bain d'air chaud naturel. La
douche massage d'Aix et les autres variétés de douches,
le massage et les bains de boue peuvent également être
appliqués ici.
Les bains thermaux de Lucca sont employés dans les
affections goutteuses et rhumatismales, dans l'arthrite
rhumatoïde et dans d'autres cas traités généralement par
les bains chauds simples ou les bains chauds d'eau mi-
nérale terreuse. L'établissement de bains est ouvert du
22
- 338 —
1er mai au 15 septembre, mais la véritable saison est au
mois de juin et au mois de septem])re; à cette époque
les habitants de Florence s'y rendent en foule. Beaucoup
de gens n'}- vont que par plaisir ou pour changer d'air.
Cette source pourrait, comme le fait remarquer le D' Dan-
vers, servir de station de transition pour les malades re-
venant soit de la Riviera au printemps, soit de Karlsbad,
ou d'autres stations d'eaux minérales actives à l'automne.
Installation : satisfaisante.
Accès : rembranchement de Viarregio conduit jusqu'à
Ponte-a-Moriano ; de là on arrive aux bains de Lucca en
diligence après un trajet de 1 h. 1 i. On espère que bientôt
la voie ferrée sera prolongée jusqu'à la source elle-même.
Cliîanciaiio (Italie centrale, non loin deMontepul-
ciano) est situé dans la vallée de Chiana, à une altitude
d'environ 600 mètres. On s'y rend en voiture, en une
demi-heure de la gare d'Asciano. Chianciano possède des
eaux thermales terreuses, utilisées surtout en bains (tempé-
rature 37° 78 C.).La minéralisation totale vai-ie entre 3 et 4
pour mille (^principalement du sulfate et du carbonate de
calcium). Il y a aussi des sources ferrugineuses gazeuses.
Outre les villes d'eaux italiennes précédemment citées, il
existe d'autres sources relativement peu connues mainte-
nant, mais dont quelques-unes ont été célèbres autrefois.
Uriieroaga de Alzola (Espagne, province de Gui-
puscoa, à quelques heures en voiture de St-Sébastien),
dans une position pittoresque, au fond d'une gorge, pos-
sède de beaux environs et des eaux alcalino- terreuses
faibles (température environ 30°o G.). Gette station a été
nommée un peu inexactement le Vichy espagnol. Les eaux
ont de la réputation pour les atïections de la vessie et des
voies urinaires ; on les emploie en boisson et sous forme
de bains.
CHAPITRE XVI
Eaux de table et eaux froides très peu
minéralisées.
Les eaux de table sont des eaux peu minéralisées ; elles
contiennent en général une forte proportion d'acide
carbonique libre; on peut par conséquent les désigner
sous le nom d'eaux gazeuses simples, ou d'eaux acidu-
lées simples, ou bien lorsqu'on n'y a pas ajouté du gaz,
sous celui d'eaux gazeuses naturelles simples (1). Dans les
cas où le gaz a été ajouté artificiellement, il s'échappe d'or-
dinaire d'une façon plus prompte quand on débouche, la
bouteille.
Ces eaux peuvent avoir une certaine utilité en méde-
cine. Elles renferment généralement de petites quantités
de bicarbonate de sodium ou de bicarbonate de calcium,
ou ces deux sels à la fois ; ces sels associés avec de l'a-
cide carbonique exercent un effet favorable dans les cas
de dyspepsie. L'acide carbonique stimule les nerfs et les
muscles de l'estomac ; pris à dose modérée, il favorise la
digestion ainsi que les mouvements péristaltiques, et sou-
lage les personnes atteintes de dyspepsie. Il détermine
probablement aussi une action légèrement diurétique et
tend à augmenter la sécrétion de la bile.
Toutefois ces eaux s'emploient plus habituellement
comme eaux de table, ou comme boisson rafraîchissante,
entre les repas, qu'en qualité d'eaux médicamenteuses.
(1) Le gouvernement français ne permet pas d'ordinaire d'a-
jouter de l'acide carbonique aux eaux minérales.
— 340 -
Inutile d'ajouter que celles qui contiennent beaucoup
de sels ferrugineux et de bicarbonate de sodium se mé-
langent mal au vin. La proportion de substances solides
contenue dans les eaux de table ne doit pas être assez
considérable pour leur donner un goût bien prononcé ;
l'acide carbonique qui est naturellement dans Teau (quel-
quefois on en ajoute artiticiellement avant de mettre
l'eau en bouteilles), devrait toujours être en quantité
suffisante pour empêcher qu'il ne se produise de préci-
pité des éléments minéraux et pour permettre que l'eau
reste limpide. Quant à la préférence momentanée du pu-
blic pour certaines eaux de table, elle est due simplement
à la mode et à la façon dont on fait la publicité.
Un des grands avantages que possèdent ces eaux na-
turelles sur beaucoup d'eaux ordinaires gazeuses fabri-
quées, c'est qu'on peut compter sur leur pureté (1) par-
faite, avantage inestimable lorsqu'il y a des raisons de-
croire Teau ordinaire contaminée. Toutefois il ne faut pas
recommander l'usage habituel de quantités considérables
d'eaux de table fortement gazeuses. naturelles ou artificiel-
les (2j. La plupart de ces eaux de table sont bien con-
(i) On peut néanmoins en dire autant des eaux de table arti-
ficielles, pour la fabrication desquelles Peau distillée seule est
employée ; ou bien de l'eau qui a été filtrée dans des filtres con-
venablement entretenus du système Pasteur-Chamberland, Ber-
kefeldjOU dans tout autre filtre remplissant les mêmes conditions.
(2; L'usage des eaux gazeuses entrelient chez quelques per-
sonnes une tendance à la diarrhée. Suivant l'avis du D'" Lauder
Brunton (De quelques formes de la diarrhée, principalement de
la diarrhée matinale, Quarterly médical Journal, janvier 1894),
toutes les eaux gazeuses prises le soir, additionnées ou non d'al-
cool, ont une tendance particuHère à entretenir ce mal incommode.
Pour certains malades faisant une cure d'eaux laxatives, l'abs-
tention d'eau de table gazeuze paraît indiquée pendant le traite-
ment, quand l'emploi simultané de ces eaux donne lieu à des
seQes trop liquides ou trop fréquentes.
— 34i —
nues par la publicité, et, comme en général elles ont
peu d'intérêt thérapeutique, il suflira de les indiquer
simplement ici. On peut approximativement les diviser en
trois classes : 1° groupe alcalin simple ; 2° groupe alcalin
chloruré ; 3° groupe terreux.
Cette troisième classe comprend les eaux de table alca-
lino-terreuses et celles qui, bien que contenant du bi-
carbonate de sodium, renferment tout autant, ou plus,
de bicarbonate de calcium (c'est-à-dire, qui appartiennent
au groupe des eaux françaises bicarbonatées mixtes).
On peut placer parmi les eaux du premier groupe,
celles d'AppoLiNARis (près Neuenahr), la source Johannis
à Zollhaus, celles de Gerolstein, deBiRRESBORN, deToEis-
NisïEiN, toutes dans la Prusse rhénane ; Oberlahnstein,
près Ems ; Teinach (la Hirschquelle) dans le Wurtemberg ;
SouLTZMATT, eu Alsaco ; Giesshuebl et Krondorf, près
Karlsbad, en Bohême; Preblau, Adonis, en Belgique.
En France, citons, Tessu^res-les-Bouliès (Cantal) ; Bus-
sang (qui contient des proportions appréciables de fer,
de manganèse et d'arsenic), Couzan ou Sail-sousCouzan,
et les sources les moins minéralisées de Vais (telles que
!a Pauline, Délicieuse n° 1, St-Jean et Impératrice).
Parmi ces sources, celle de Birresborn contient jus-
qu'à 2,8 pour mille de bicarbonate de sodium, ce qui la
rend un peu trop alcaline pour une eau de table ordi-
naire. Bilin (3,3 pour mille) et Fachingen (3,5 pour
mille) contiennent trop de bicarbonate de sodium pour
être classées parmi les eaux de table.
Dans le deuxième groupe on peut ranger Roisdorf,
NiEDERMENDiG (source Regiuaris) et Rhens, dans la Prusse
rhénane ; Rosbach, près Hombourg, le Kronthalbrunnen
et la WiLHELMSQUELLE à Krouthal, la Taunusquelle près
Francfort, Geilnau et Selters (1) (Nieder-selters ou eau
(1) L'eau de Selters contient jusqu'à 2 pour mille de chlorure
de sodium.
— 342 —
deseltz naturelle), toutes dans lai province prussienne
de Hesse-Nassau ; Schwalheim, près Nauheim ; Eyach-
Sprudel dans le Wurtemberg, près Stuttgart; et Aqua
AcETosA, près Rome.
Le troisième groupe comprend les sources suivantes :
Bellthal, dans la Prusse rhénane ; le Selzerbrunnen dans
la Hesse Darmstatt ; Goeppingex, en Wurtemberg, men-
tionnée par Paracelse ; Roemerquelle en Garinthie ; les
eaux françaises dont les noms suivent : Gondillac, Bon-
donneau, Oriol, Ghateldon, Salnt-Galmier (on peut aussi
se procurer cette eau additionnée d'acide carbonique),
Renaison, Fourchambault et St-Ablan.
L'eau d'Evian qui ne ressemble pas à la plupart des
eaux de table, est très peu gazeuse, et peut être con-
sidérée comme de l'eau ordinaire très pure, comme les
eaux de Romanel (près de Lausanne), d'Aigle-les-Bains,
d'Henniez-les-Bains, en Suisse, et aussi comme l'eau
d'Alet ou comme celle de la source Gristal-Ghâteau
qu'on peut toutes deux se procurer à Paris comme eaux
de table. En Angleterre, l'eau naturelle de Malvern (ga-
zeuse ou non) qui est très pure et qui n'a pas de carbo-
nate de calcium en excès est employée, dans certains cas,
en guise d'ea u distillée.
Un grand nombre des stations balnéaires, dont il a été
question dans d'autres chapitres, outre leurs sources mi-
nérales plus actives et mieux connues, possèdent aussi
des eaux gazeuses faiblement minéralisées, qu'on emploie
ou qu'on pourrait employer comme des eaux de table
ordinaires. Parmi elles il faut citer le Ludwigsbrunnen à
Nauheim ; la Dorotheenquelle, cà Karlsbad, en Bohême ;
la Vernière près de Lamalou ; la Saint-Pardoux près de
Bourbon-l'Archambault; la Lindenquelle, à Schwalbach ;
le Ghristianbrunnen à Libwerda ; la Sinnbergerquelle à
Brûckenau. etc.
— 343 -
Bon nombre d'eaux minérales utilisées comme eaux de
table contiennent de petites quantités de l'er, quelquefois
en proportion plus grande qu'il ne serait désirable pour
une eau de table. Ainsi St-Alban (Puits César) et Ghàtel-
don (Puits Rond) renferment plus de 0,0^ pour mille de
bicarbonate de fer etOiMol, près de Grenoble, en con-
tient, selon 0. Henri, 0,04 pour mille. Quelques eaux de
table sont suffisamment minéralisées pour être mention-
nées à part dans d'autres groupes. Ainsi Birresborn, Tœn-
nistein et Preblau sont citées aussi parmi les eaux alcali-
nes indifférentes. Quelquefois on trouve à côté d'une
source d'eaux très peu minéralisées un établissement de
bains et une installation pour recevoir les étrangers. C'est
le cas à Evian et à Giesshuebl ; nous en parlerons donc
séparément comme des autres stations balnéaires.
Gie§»Nhiiebl-PacliiB$teiii (Bobême) est agréablement
situé dans la vallée de l'Eger, sur les deux rives de la ri-
vière, à environ 10 kilom. de Karlsbad. Il y a un éta-
blissement de bains, mais les eaux minérales de cette
station sont en général exportées comme eau de table
gazeuse.
Sclioiecks ou Tatra-Fiired (Hongrie, Zips). Cette
station est formée de trois villages situés à peu de dis-
tance les uns des autres dans les monts Carpatbes, sur
le versant sud du Tatra : AltSchmecks (altitude 1011 mè-
tres), Neu-Scbmecks (1005 mètres) et Unter-Sclimecks
(938 mètres). Ils possèdent des sources gazeuses em-
ployées comme eaux de table et pour bains efferves-
cents ; il y a aussi des aménagements pour prendre des
bains de boue ferrugineuse et pour suivre un traitement
hydrothérapique. 11 y a à Neu-Scbmecks un sanatorium
pour les phtisiques, ouvert toute Tannée. La gare la plus
rapprochée est celle de Poprad-Felka, à 1 h. 1/2 de dis-
tance.
Rœiiicrqnelle, en Carinthie, est situé au milieu des
bois, au pied de ITrsulaberg. à 508 mètres d'altitude.
De la station de Prevali il faut en voiture 1 li. pour y
arriver.
Fuscherbad ou St-W olfgang ««bail Autriche,
Styrie) est situé à une altitude d'environ 1:230 mètres, dans
une vallée bien abritée du magnifique Fuschertbal. Les
sources sont connues depuis le XV^ siècle. Elles paraissent
n'être que de l'eau ordinaire très bonne. Fucbs est une
agréable station climatérique dans les montagnes, qui, en
beaucoup de cas, produit de bons effets. Souvent les ma-
lades s'y rendent après avoir suivi un traitement de bains
à Gastein.La gare la plus rapprochée, celle de Bruck, est
environ à 2 h.
£vian-le<s-Baîiis (Savoie) est situé sur le lac de
Genève, en face de Lausanne, cà une altitude de 418 mè-
tres. Ses sources alcalines froides sont si faiblement
minéralisées, qu'elles peuvent presque être considérées
comme des eaux pures. D'après l'analyse faite par
E. Willm en 1894, la source Cachât, qui peut être con-
sidérée comme le type de toutes les sources d'Evian,
contient 0,3 pour mille de substances solides, le carbonate
de calcium y est dans les proportions de 0,19 pour mille.
De même que l'eau pure, les eaux d'Evian exercent une
action diurétique ; elles sont réputées bonnes pour les
affections des voies urinaires, la diathèse urique, la gas-
tralgie chez les goutteux, la dyspepsie nerveuse, etc. On
les emploie principalement en boisson et en bains : il y
a aussi des installations pour le traitement hydrothéra-
pique, la douche-massage d'Aix et la gymnastique sué-
doise. La saison est de juin au commencement d'octobre.
Chez certains malades anémiques et cachectiques on peut
faire usage en même temps des eaux ferrugineuses d'Am-
— 345 —
phion. Cette dernière station est environ à 3 kilom. à
l'ouest d'Evian et possède aussi (les eaux analogues aux
siennes.
Tlioiion (Haute-Savoie) possède des eaux froides
peu minéralisées, semblaldes à celles d'Evian. La ville est
située sur le bord méridional du lac de Genève, à 7 kilo-
mètres à l'ouest d'Evian, mais sur une colline, à 43 mètres
au-dessus du lac. On peut classer, à côté des eaux de
Fusch, d'Evian, deTlionon, d'Aigle, etc. les sources froi-
des peu minéralisées de Malvern et d'Ilkley, en Angle-
terre, ainsi que d'autres eaux presque pures, dont on
faisait grand usage autrefois, à cause des effets thérapeu-
tiques spéciaux qu'on leur supposait. Aujourd'hui elles
ne sont guère employées que dans des établissements
spéciaux d'hydrothérapie.
Il y a dans différents pays de l'Europe, un grand nom-
bre d'eaux froides peu minéralisées, qui jouissent d'une
réputation thérapeutique. Quelques-unes appartiennent
au groupe des eaux terreuses faibles ; d'autres contiennent
une proportion d'acide carbonique libre si forte qu'elles
rentrent dans le groupe des eaux gazeuses simples ; d'au-
tres encore, bien que ne renfermant que de très minimes
quantités de bicarbonate de fer, quelquefois beaucoup
moins de 0,01 pour mille, sont cependant classées parmi
les eaux fei'rugineuses.
Ainsi on trouve les eaux froides d'EMPFixG (ou Wild-
bad-Empfing) et celles d'AoELHOLZEN (ou Wildbad-Adel-
holzen), dans la Haute-Bavière, classées dans le groupe
des eaux alcalino-terreuses, malgré une minéralisation
totale inférieure à un demi pour mille. Il en est de même
des eaux froides de Rehburg, dans le Hanovre, avec une
minéralisation totale d'environ 1 pour mille.
Il existe aussi des eaux froides peu minéralisées avec
ou sans beaucoup d'acide carbonique libre, contenant
— 346 —
quelque élément spécial, en quantité minime, qui permet
de leur attribuer une action thérapeutique particulière. Il
est plus rationnel de placer ces eaux dans le groupe actuel.
Telles sont les eaux de Saint-Christau, qui renferment
une très faible proportion de sulfate de cuivre, les eaux
phosphatées d'Aiguemont et les eaux iodées de Kranken-
heil. Les eaux peu minéralisées de Fideris en Suisse, de
Fuered en Hongrie, etc., peuvent aussi être comprises
dans ce chapitre.
KranKenheîl-Tœlz ''Haute-Bavière) est admirable-
ment situé sur le versant nord du Blomberg. à une alti-
tude de 335 mètres. Krankenheil e^t séparé de Tcelz par
risar. Ses eaux froides faiblement minéralisées, appar-
tiennent à ce même groupe, bien que d'ordinaire on les
ranse dans les eaux chlorurées. Elles contiennent de 0,19
à 0.33 pour mille de bicarbonate de sodium, de 0,03 à
0,29 pour mille de chlorure de sodium, environ 0,001
pour mille d'iodui'e de sodium et un peu d'hydrogène
sulfuré.
Ces eaux sont si peu minéralisées qu'il est difficile de
dire quelle est leur action thérapeutique spéciale; Kran-
kenheil a de la réputation pour le traitement des affections
scrofuleuses, de l'endométrite chronique, des maladies
de la peau, etc.
La saison dure du lo mai au 1^"" octobre. Ajoutons qu'on
emploie pour le traitement à Krankenheil des sels extraits
des eaux. des savons fabriqués avec ces mêmes sels et l'eau
minérale concentrée.
Zaîzon (Transylvanie, altitude 863 mètres'i est une
station fréquentée surtout par des femmes et des enfants.
La source Ferdinand, chlorurée alcaline gazeuse faible
(1.3 debicarbonatede sodium, 0,6 de chlorure de sodium,
a été l'objet d'une certaine attention, en raison des 0,25
— 347 —
pour mille d'iodure de sodium qu'on a cru trouver (pro
bablementpar erreur) dans ses eaux. Il y a aussi des eaux
ferrugineuses faiblement minéralisées.
8a,iiit-Cliristaii (Basses-Py renées) , petite station
balnéaire située à une altitude de 328 mètres, dans l'é-
troite vallée pyrénéenne d'Aspe, possède des eaux terreu-
ses froides, peu minéralisées (total des éléments solides
de 0,2 cà 0,5 pour mille). Selon Willm (1882), la source
Arceaux contient 0,001 pour mille de carbonate de fer et
de manganèse et 0,0003 pour mille de sulfate de cuivre.
Les eaux, outre qu'elles sont utilisées en boisson, en
bains, ont été employées sous forme de pulvérisation
dans le traitement de la laryngite et de la pharyngite chro-
niques, ainsi que dans le traitement de la blépharite et de
la conjonctivite chroniques.
Coise (Savoie), à trois kilomètres de la gare de Gruet,
possède la fontaine de laSaulce dont les eaux alcalines
(avec une minéralisation totale de 0,9 pour mille) con-
tiennent 0,007 pour mille d'iodure de magnésium, et
0,001 pour mille de bromure de magnésium. Ces eaux
jouissent d'une ancienne réputation locale dans le traite-
ment du goitre.
Aigaemoiit (Seine-et-Oise) possède une eau froide
peu minéralisée qui, d'après l'analyse de 1887, contient
0,179 pour mille de phosphate de calcium, 0,2 de bicar-
bonate de calcium, 0,0i de nitrate de calcium ; la miné-
ralisation totale n'est que de 0,7 pour mille et il y a une
proportion modérée (86 volumes pour mille) d'acide
carbonique. On a attribué à cette eau, en raison des
phosphates qui s'y trouvent, quelque importance pour
le traitement de la scrofule et du rachitisme des enfants.
On l'a aussi conseillée comme eau de table aux repas.
Fueped (Balaton-Fûred), ville d'eaux très connue en
o
48 —
Hongrie, à une altitude de 150 mètres ; dans une belle
position sur le Plattensee, à une heure, en bateau à va-
peur, de la gare de Sio-Fok. On peut classer ses eauxfai-
blertient minéralisées soit dans le groupe sulfaté alcalin,
soit dans le groupe terreux, ou encore dans le groupe fer-
rugineux ; mais en considération de leur mode d'action
probable, il convient plutôt de les placer dans le groupe
actuel, à la suite des eaux acidulées simples et des autres
eaux faiblement minéralisées. La source employée de pré-
férence en boisson est la Franz Josepbsquelle, gazeuse,
qui contient environ 0.8 pour mille de carbonate de cal-
cium et autant de sulfate de sodium, 0,11 pour mille de
carbonate de sodium, 0,01 pour mille de bicarbonate de
fer, et 1,207 volumes pour mille d'acide carbonique. Les
eaux du lac, faiblement minéralisées (renfermant 54 vo-
lumes pour mille diacide carbonique) ainsi que la boue
•de ses rives sont employées en bains.
La saison dure du 15 mai au 15 septembre.
Fiderisi (Suisse, Grisons) doit aussi être mentionnée
dans ce chapitre. Cette station est située à une altitude de
1150mètres, dans la vallée de Praetiigau ; ses eaux gazeu-
ses froides ne contiennent qu'une minime quantité de
fer (0,01 pour mille de bicarbonate de fer) et moins de
2 pour mille de parties solides.
Rappoltsweiler, dans la haute Alsace, est situé à une
altitude de 280 mètres au pied des montagnes des Vosges
à 4 kilomètres de la gare. La Garolaquelle (17° G.) four-
nit une eau terreuse faible, avec un total d'éléments soli-
des de 1,79 pour mille, suivant R. Fresenius et E. Hintz.
L'eau est employée en boisson, inhalations, bains et dou-
ches ; il y a aussi une piscine pour natation.
Ki<$lovodsk (Russie) est une petite ville située à une
altitude de 823 mètres dans le Caucase, à 21 kilomètres
— 349 —
au sud-est d'Essentuki. C'est une station climatérique
ouverte toute l'année ; suivant le DT. G. Glemow il y a,
dit-on, en hiver même, un grand nombre de jours de
beau temps, bien qu'on ait parfois à craindre la neige et
les brouillards; le thei'momètre est en moyenne au-des-
sous de zéi'o en décembre, janvier et février, mais il peut
atteindre au soleil 12°78 ou iri'^oG G. pendant le milieu
du jour. Quelques médecins russes envoient des phtisi-
ques dans cette station.
La principale eau minérale est la source froide alcalino-
terreuse peu minéralisée de Narsan qui, d'après l'analyse
de Zalieski, ne contient que 1,7 pour mille (0,8 de car-
bonate de calcium) d'éléments solides.
CHAPITRE XVII
Stations maritimes et stations climatériques.
L'eau de la mer est réellement une eau minérale, et les
hains de mer agissent comme les bains salins assez forts
de l'intérieur des terres ou les bains d"eau saline concen-
trée.
Bains de mer. — Il existe cependant de notables
différences entre les bains salins et les bains de mer. Le
charme et la fraîcbeui- du bain pris au grand air de la
plage, l'excitation produite sur la peau par le contact des
vaf^ues et du mouvement de reau,sont des avantages qu'on
ne retrouve pas dans les bains salins (à moins de pro-
duire des vagues artificielles); ces bains ressemblent plutôt
aux bains deau de mer pris dans un établissement clos,
ou à domicile. Les personnes très délicates ou craintives,
peuvent se baigner de cette façon dans les stations mari-
times si elles le préfèrent.
Usage interne de leau de mer. — On a recom-
mandé l'usage interne de petites quantités d'eau de mer
diluée, et quelquefois les résultats ont été satisfaisants ; la
saveur désagréable de cette eau en fera cependant bien
difficilement une boisson très répandue ou à la mode.
Différence dans les eaux de la mer. — En réa-
lité l'eau de mer n'est utilisée qu'en bains, et le choix de
l'eau de mer n'a pas une grande importance, bien que la
— 851 —
quantité de substances solides contenues dans Teau de la
Baltique soit de moitié moindre que la quantité des par-
ties solides de l'eau de l'Océan Atlantique (3 pour cent
de chlorure de sodium). Dans la Méditerranée la propor-
tion des éléments solides est encore un peu plus consi-
dérable que dans l'Atlantique ou la Mer du Nord. L'eau
de la Baltique par conséquent a une action moins stimu-
lante que celle de la Méditerranée ou de l'Atlantique.
Air marin. Influence de^ §>tatioiis climaté-
riquesi maritimes. — L'effet produit par le séjour
au bord de la mer est dû en grande partie à la fraîcheur
de l'air, provoquée par les brises qui souftlent constam-
ment. Pendant la journée la surface terrestre s'échauffe
plus que celle de la mer. La chaleur de la terre échauffe
les couches inférieures de l'atmosphère qui, devenant
plus légères, s'élèvent et cèdent la place à l'airplus frais
venant de la mer ; de là vient la prédominance de la brise
de mer durant la chaleur du jour. Après le coucher du
soleil, la surface de la terre se refroidit plus rapidement
que la surface de la mer, aussi la brise de terre se fait-elle
sentir principalement le soir. C'est ce mouvement cons-
tant de l'air qui rend le séjour au bord de la mer si agréa-
ble pendant les chaleurs de l'été. L'effet stimulant qui en
résulte est très utile aux personnes affaiblies par le sur-
menage, ainsi qu'aux convalescents. Une partie des bons
effets produits par un séjour au bord de la mer est due
à ce fait qu'il y a dans les brises marines des particules
infinitésimales d'eau de mer concentrées (venant de l'é-
cume des vagues), et aussi à ce fait qu'il y a dans l'air
marin une bien plus forte proportion d'ozone que dans
l'air de l'intérieur des terres.
L'air de la mer rend certaines personnes bilieuses et
provoque de la constipation, spécialement dans les loca-
lités où cet air est plus stimulant ; l'air des montagnes ou
— 352 —
de la campagne leur conviendra donc mieux. Mais, dans
beaucoup de cas, il est possible de remédier à cet incon-
vénient par une alimentation plus légère et par Tusage
d'eaux et de médicaments laxatifs.
L'air de la mer et les bains sont d'un grand secours
dans le traitement des affections scrofuleuses des enfants,
spécialement dans les cas torpides. Les affections tuber-
culeuses nécessitent parfois des opérations cbirurgicales
qui ont plus de cbance de réussir au bord de la mer que
dansl'bôpital d'une grande ville. Le séjour au bord de la
mer peut exercer une influence favorable sur la santé,
sans aucun traitement spécial, surtout cbez les personnes
affaiblies ou anémiées. Dans la dyspepsie atonique et dans
les affections nerveuses fonctionnelles non inflammatoires,
le séjour au bord de la mer est souvent d'un très bon
effet. Dans le catarrhe gastrique chronique et dans cer-
taines dyspepsies inflammatoires les bains de mer peuvent
être nuisibles ainsi que les brises marines; il en est de
même dans certaines affections nerveuses. Quand il s'agit
du choix d'une station maritime, il faut apporter la plus-
grande attention aux prédispositions de chaque malade,
non moins qu'aux affections dont il est atteint ou dont
il a souffert autrefois. En général les stations où l'air
est vif conviennent particulièrement aux personnes qui
ont conservé la force nécessaire pour réagir contre le
froid; il faut au contraire choisir les climats plus doux
pour les individus dont la réaction est faible ou dont le-
tempérament nerveux est très irritable.
Les bains de mer peuvent aggraver une éruption eczé-
mateuse ou bien provoquer une urticaire, ou une autre
éruption (1). Dans d'autres cas, les bains de mer occa-
(1) Les éruptions cutanées provenant des bains de mer ne sont
pas dues seulement à l'action immédiate du bain mais bien plu-
tôt à l'irritation occasionnée par des particules de sel qui restent
— 353 —
sionnent des maux de tète ou un sentiment de lassitude
trop grand; il faut alors les suspendre temporairement,
ou même s'en abstenir totalement: ou bien encore on
peut essayer de prendre des bains de très courte durée
(mélhode qu'il faut toujours recommander au commence-
ment d'une série de bains), ou bien encore faire usaiïe
de bains d'eau de mercbauffée, pris à domicile, de même
nature que les bains salins ordinaires. Même lorsqu'on se
porte bien, mais lorsque Ton n*a pas l'habitude de pren-
dre des bains de mer, on devrait toujours veiller à ne ja-
mais se baigner avant déjeuner sans avoir bu un peu de
lait ou de café ou mangé un biscuit. A plus forte raison
des gens délicats ne do^lvent-ils jamais négliger cette pré-
caution; il ne faut pas non plus se baigner en rentrant
d'une course fatiçrante.
Si certaines stations maritimes climatériques ont acquis
de la réputation dans les cas d'impuissance, c'est sans
doute en raison de l'amélioration de la santé générale
produite par l'air de la mer et les bains.
Il en est de même dans les cas d'anémie accompagnée
de leucorrhée ou d'aménorrhée.
En effet, les bains de mer peuvent guérir ou soulager
les personnes atteintes d'afïections très diverses provo-
quées par un état de dépression générale.
Choix d'une station de bains de mer. — Pour
le choix d'une station maritime, il faut tenir compte de
plusieurs points d'une importance variable, tels que
la plage, par exemple, et les facilités qu'elle otïre pour
les bains; puis la position de la station balnéaire : ses
environs et son climat aux difTérenles époques de Tannée.
Enfin il faut s'enquérir de la facilité plus ou moins grande
dans les interstices de l'épiderme après qu'on s'est essuyé en
sortant du bain.
23
— 354 —
de se procurer un logement, des conditions hygiéniques
et des distractions qui s'offriront aux baigneurs. Les pla-
ges à air vif, situées sur la côte Est de l'Angleterre, diffè-
rent considérablement de celles de Torquay, deFalmoutb
et des autres plages de la côte sud-ouest où Tairest moins
stimulant. Les stations maritimes de la Baltique ont un
climat plus semblable à celles de l'intérieur et l'eau de la
Baltique n'est pas très stimulante. Les stations de la Médi-
terranée, au contraire, ont un climat plus chaud ; l'eau y
est généralement tiède et les vagues y sont plus petites
qu'ailleurs.
Chaque station a ses avantages et ses inconvénients,
qui varient suivant chaque malade. Quelquefois la plage
a une pente trop forte, ou bien la profondeur de l'eau
n'est pas suffisante pour qu'on puisse s'y baigner. Parfois
aussi la plage sablonneuse est si plate et si étendue que
les baigneurs ont un chemin considérable à parcourir,
pour trouver une profondeur suffisante. C'est Là un
avantage pour les enfants. Dans d'autres localités il
faut descendre beaucoup pour atteindre la plage, ce qui
est une fatigue pour bien des malades, à moins qu'il n'y
ait des installations spéciales pour s'y rendre. Il arrive
aussi que les logements sont insuffisants au moment de la
plus grande afHuence des baigneurs, et tandis que cer-
taines stations regorgent de monde il en est d'autres qui
restent mornes et privées de toute distraction pour les
malades. Il se peut aussi qu'on ait à souffrir d'émana-
tions provenant d'un système défectueux d'égouts. Ce cas
se présente moins souvent en Angleterre que dans les
autres pays. En effet, le soin apporté en Angleterre au bon
écoulement des eaux est remarquable, ainsi que l'absence
de mauvaises odeurs dans les villes. Il faut avouer cepen-
dant, que les odeurs qui émanent du port de Margate,
cette station si fréquentée, à marée basse surtout, etpen-
— 355 —
dant les journées chaudes de l'été, ne sont rien moins
qu'agréables. Ces mauvaises odeurs ne sont pas nécessai-
rement dues à un système d'égouts défectueux. Il importe
doue, dans le choix d'une station maiitime, de tenir
compte des données suivantes : le climat, les conditions
hygiéniques et le milieu dans lequel se trouvera le ma-
lade ; l'époque de l'année doit aussi être prise en consi-
dération, car beaucoup de stations où Tair est frais et
stimulant, seront excellentes en été, mais en général trop
froides en hiver pour les personnes malacles. Il faut
donc, pour Thiver, conseiller une station d'un climat doux,
tandis que, en été ou en automne, on recommandera
au même malade une station dont le climat est plus sti-
mulant.
Difïérentes parties de la même plage peuvent présenter
des avantages et des inconvénients de nature contraire.
Tel quartier de la ville peut être plus près de la mer ou
mieux abrité contre les vents ou mieux exposé que tel
autre quartier ; et dans un même quartier toutes les mai-
sons et tous les hôtels n'offrent pas des avantages analo-
gues. Il est donc urgent de toujours demander conseil à
un médecin du pays avant de choisir une demeure.
Classificatio». — La classification des stations de
bains de mer selon les caractères les plus saillants de leur
climat nous a paru la plus commode. Nous les avons
groupées par stations dans les pages suivantes, selon que
leur climat est sec, humide, ou d'une humidité moyenne,
chaud ou froid.
Stations à climat maritime sec et chaud. —
Parmi les stations à climat maritime sec et chaud, les
plus importantes et les plus connues sont celles de la Ri-
viera occidentale comprenant : St-Raphaël avec Vales-
cure, Hyères avec Gostebelle, Cannes avec le Canet, et
— 356 —
Grasse (cette dernière, à une altitude d'environ 300 mè-
tres, se trouve à 4 kilom. de Cannes et de la mer), Anti-
bes, Nice avec Cimiez, Villefranche, Beaulieu, Eze,
Monte-Carlo, Le Cap Martin, Menton, Bordighera, Vin-
ti mille, Ospedaletli, San-Remo et Alassio (1).
(1) Costebelle, localité composée uniquement d'hôtels, dans
une position magnifique, sur le versant méridional d'une colline
couverte de pins et de maquis. Cette station, assez bien protégée
contre les vents du nord-ouest, est moins bien abritée des vents
du nord-est.
Celui-ci, il est vrai, règne moins souvent que le mistral, ou
vent du nord-ouest, et ses effets ne sont pas aussi fâcheux.
Hyères n'est pas aussi bien abrité ; cependant la ville s'est
agrandie et possède de meilleures installations.
St-Raphact est moins bien abrité, et Valescure ne s'est pas
développé comme on s'y attendait. Plusieurs boulevards et un
certain nombre de villas en construction sont restés inachevés.
Les pins sont trop disséminés pour offrir beaucoup d'abri et bien
que les collines de l'Esterel protègent légèrement la ville contre
les vents du nord-est, elle reste complètement exposée au mis-
tral.
Durant les vingt dernières années, Cannes s'est énormément
agrandi, en ce qui concerne les hôtels et les villas, surtout dans
le quartier Est, oij, sur un espace de 3 à 5 kilomètres, dans la
direction d'Antibes, les maisons couvrent le versant des collines
semé de pins.
Sous le rapport de l'approvi-sionnement d'eau et du système
d'égouts, on a réalisé de grands progrès.
Grasse, dont la belle position rappelle un peu celle des Avants,
près Montreux, est abritée à l'ouest, au nord-ouest, au nord et
au nord-est, par des montagnes d'une hauteur considérable. L'air
y est frais, la vue superbe, et les promenades y sont déhcieuses.
L'installation est bonne au Grand-Hôtel qui est situé dans la
partie la plus élevée de la ville, à 335 mètres d'altitude.
Les personnes atteintes de névralgies ou d'asthme, et dont
l'ét ata été aggravé par le séjour au bord de la mer, trouveront
à Grasse une atténuation de leurs souffrances.
A quatre heures et demie au nord-ouest de Grasse, on ron-
contre Thorenc, à environ 1.220 mètres d'altitude ; cette station
— 357 —
Malgré la fréquence du vent, les tourbillons de pous-
sière, les changements brusques de température et les
brouillards du soir, les personnes dont l'état de santé exige
climaterique d'été à proximité d'une forêt de pins, est eu voie de
développement, et pourra devenir une grande ressource pour les
malades séjournant au bord de la Riviera.
Nice, quoique la plus g-rande partie de la ville soit très expo-
sée au vent, s'est, comme Cannes, énormément agrandie depuis
vingt ans ; elle s'est embellie et les conditions hygiéniques s'y
sont beaucoup améliorées. Cimiez, principalement, a pris beau-
coup de développement ; Tair y est moins excitant qu'à Nice et
convient à la plupart des personnes nerveuses. Bcaulieu, sur le
chemin de fer de Nice à Monte-Carlo, est situé sur une étroite
langue de terre qui s'étend entre la mer et les rochers très éle-
vés qui Tabritent au nord, nord-est, et en partie au nord-ouest.
A la seule exception de la baie est de Menton, Beaulieu et Eze
sont les localités les mieux abritées de la Riviera. Les rayons
du soleil reflétés -par les rochers ont fait donner à BeauUeu le
nom de petite Afrique. L'étroite langue de terre entourant la
gare d'Eze, est peut-être mieux abritée encore que Beaulieu.
Eze est une gare située après Beauheu dans la direction de Monte-
Carlo ; le vieux repaire de brigands, couronnant ses rochers
abrupts, à 400 mètres d'altitude, forme un tableau des plus pit-
toresques.
Le Cap Martin, entre Monte-Carlo et Menton, possède au-
jourd'hui l'un des hôtels les mieux situés et les mieux organisés
delà Riviera, Construit à une altitude de 45 mètres environ
au-dessus de la Méditerranée, il est entouré d'une vaste forêt de
pins sous lesquels croissent des buissons de romarins, de myrtes,
de lentisques et de cistes.
Le grand avantage qu'offre cette station, c'est que la poussière
y est à peu près inconnue. L'action de son climat sur le système
nerveux, est plus calmante que celui de Menton ou de Monte-
Carlo. Les pins et les arbustes de la forêt offrent un abri contre
le soleil et le vent, en même temps qu'ils parfument l'air. Dans
les conditions actuelles, on ne peut considérer le Gap Martin
comme une station climaterique favorable aux malades atteints
d'affections pulmonaires sérieuses ; l'élément mondain y tient trop
de place ; mais il y a au milieu des plantations de pins d'excel-
— 3o8 -
plus de soleil, de chaleur, et un air plus sec que celui du
pays qu'elles habitent, gagneront de l'appétit et se trou-
veront mieux au physique et au moral après un séjour
dans l'une des stations que nous venons de nommer. Le
meilleur moment de Tannée pour se rendre dans ces sta-
tions est en général de la fin d'octobre jusqu'à la fin
d'avril. La température hivernale varie suivant les années,
mais elle est généralement douce et en moyenne d'en-
viron 10° G. Les malades qui se trouveront bien d'un
séjour au bord de la Méditerranée (Riviera occidentale)
sont : les personnes délicates, ayant peu de force de ré-
sistance, les malades atteints de tuberculose pulmonaire
chronique ou indolente, de catarrhe des voies respira-
lents emplacements qui pourraient être installés au grand avan-
tage des malades.
Bordhigera s'est beaucoup étendu depuis vingt ans, tout en
conservant son ancien caractère de station climatérique tranquille.
Les hôtels et les villas situés loin de la mer, au milieu des plan-
tations d'oliviers, offrent plus d'abri et moins de poussière. Les
villas de Boryhetto (petite localité voisine, généralement comprise
sous le nom de Bordighera) sont les mieux protégées contre le
vent. L'air est, somme toute, plus frais à Bordighera qu'à Men-
ton et à St-Remo.
A St-Remo on a construit un certain nombre de villas et d'hô-
tels dans les quartiers est et ouest de la ville, en partie peut-être,
depuis que feu l'empereur Frédéric a fait un essai de ce climat.
On doit ouvrir prochainement une station climatérique d'été, à
climat doux, à Ormea{820 mètres d'altitude), à cinq heures envi-
ron en voiture par une bonne route de la gare d'Oneglia, entre
St-Remo et Alassio.
Alassio ne s'est pas beaucoup agrandi, bien que le séjour en
soit préférable à celui de St-Remo pour beaucoup de malades.
La ville ancienne proprement dite est située tout près de la nier,
mais l'hémicycle de collines qui l'entourent, surtout les versants
exposés au sud ou au sud-ouest, offrent de bonnes expositions,
plus chaudes en hiver, plus fraîches en été que le terrain plat sur
lequel est bâtie l'ancienne ville.
— 359 —
loires ou intestinales ou bien les' convalescents d'afîec-
tions pulmonaires ; les goutteux ou les rhumatisants très
sensibles au froid et à Thumidité; enfin ceux dont la
force de résistance a été considérablement diminuée,
d'une façon temporaire ou permanente, à la suite d'une
maladie, de lésions ou par le fait d'une vieillesse préma-
turée. Gomme toujours, il faut considérer ici, non seu-
lement la nature de la maladie, mais encore les prédis-
positions particulières à chaque malade.
Les sujets excitables atteints de tuberculose pulmonaire
qui sont épuisés par une toux sèche et nerveuse, par une
grande irritabilité du larynx, et chez lesquels la moindre
sensation de froid produit une élévation de température,
tous ces malades se trouveront, en général, mieux dans
un climat plus humide et plus égal , tel que celui d'Ajaccio,
d'Alger, de Pau, ou d'Arcachon. Pour les malades nerveux
ou ceux atteints de névralgies, il faut presque toujours
donner la préférence aux contrées plus humides, plus
froides et plus élevées, telles que Grasse et Cimiez.
Sorrente et Gastellamare, dans l'admirable baie de Na-
ples, bien que probablement trop chauds pendant l'été
pour les habitants du nord de l'Europe, constituent un
séjour délicieux au printemps et à l'automne. On peut
prendre des bains de mer dans ces deux localités ; à Gas-
tellamare, il y a aussi des eaux minérales chlorurées al-
calines.
Les îles d'Ischia et de Capri sont trop peu abritées pour
un séjour. Naples est très exposé à la tramontane, mais il
est devenu beaucoup plus sain depuis les travaux de drai-
nage et depuis la diminution de la population dans les
quartiers pauvres, et surtout depuis que la ville est ali-
mentée (1885) par de Feau pure provenant des sources de
Serino, utilisées du temps des Romains, pour le célèbre
aqueduc de Glaude. Salerne qui égale presque Naples en
— 8G0 —
beauté et en réputation, n'est malheureusement pas sans
reproche au point de vue des installations hygiéniques, et
l'air chargé des miasmes paludéens, des marais près de
Pœstum, y arrive parfois. La Gava dei Tirreni est plus
saine. Elle est située à l'intérieur, à 10 kilom. de Salerne,
sur le chemin de fer de Naples ; c'est une station très
courue comme séjour d'été et d'automne ; néanmoins, sui-
vant le D'" Jolinston-Lavis, il y a en hiver beaucoup de
vent, de nuages et de poussière. Amalfi, sur le rivage nord
de la baie de Salerne, environ à 19 kilom. de la ville
de Salerne, a une position gaie et salubre. Bien que très
ensoleillé en hiver il n'est que partiellement abrité du
nord.
Dans cette catégorie de stations climalériques il faut
aussi ranger plusieurs villes situées sur la côte méditerra-
néenne de l'Espagne : citons Barcelone, Alicante, dont le
climat est plus chaud, enfin Malaga. Cette dernière ville a
un sol sec, sablonneux, un aspect de pays oriental : elle est
protégée contre les vents du nord et de l'est par un hémi-
cycle de montagnes ; mais elle est exposée à la bise mor-
dante du nord-ouest. Quant à Valence, elle appartient
plutrjtaux stations à climat humide.
Parmi les localités climatériques plus chaudes d'humi-
dité relative plus grande, quelques-unes des moins hu-
mides sont les -villes ci-après de la Riviera orientale.
Stations maritimes piu«9 chaudes, dbamidi té
relative plus grande : Yiareggio, Spezzia. Ghiavari,
Rapallo, Ste-Marguerite et Nervi. Ges villes, à l'exception
de rservi (1), sont un peu moins protégées contre les vents
(1) Presque toute la localité appartient à la noblesse opulente
italienne, mais l'Eden hôtel, qui est bien situé sur le versant de
la colline, ofîre une bonne installation pour les visiteurs (ce sont
principalement des Allemands). L'un des traits distinclifs de
Nervi, c'est la promenade qui longe ses cotes rocheuses et pitto-
— 3()l —
Iroids et ont un climat relativement plus humide que ce-
lui des localités déjà citées sur la cùte ouest de la Kiviera
que nous venons d'énumérer. Quant à Pise; située à
quelques kilomètres dans Tintérieur, on ne peut stricte-
ment la ranger au nombre des stations à climat maritime.
A Gènes le vent et la pluie sont fréquents, mais Pegli,
cà 9 kilomètres à Touest, est mieux abrité, et jouit d'un
climat plus égal, bien que l'humidité y soit plus grande
que dans les localités situées plus à l'ouest, c'est-à-dire
dans la Riviera occidentale proprement dite.
Les malades qui ont passé Thiver à la Riviera de
Gênes, peuvent se rendre au printemps à Pegli, avant de
gagner la Suisse ou les lacs italiens.
Venise a un climat moins chaud que les deux Rivie-
ra ; elle n'est pas à l'abri des vents froids du nord,
aussi son ancienne réputation pour la guérison de la phti-
sie n'est-elle pas entièrement méritée. Cependant l ab-
sence de toute poussière y est un avantage très grand, et
on peut recommander le séjour de Venise dans les cas
où la phtisie enrayée a laissé subsister de la tendance à
une toux irritante. On conseillera aussi ce séjour dans
quelques cas d'irritabilité nerveuse, surtout pendant les
mois de mars et d'avril, époques pendant lesquelles les
autres stations ont également leurs inconvénients (1).
resques ; elle est bien abritée et complètement indemne de pous-
sière ; c"est peut-être la plus belle promenade de toutes les sta-
tions maritimes de l'Europe. On la doit en grande partie à l'in-
fluence du docteur Schetelik.
(1) Les rhumatisants sont fort nombreux à Venise ; il est in-
dispensable pour les malades d'éviter les appartements du rez-
de-chaussée, ou ceux qui ne reçoivent pas directement le soleil.
Le Lido est une île qu'on peut considérer comme faisant partie
de Venise. On y trouve une bonne installation de bains de mer,
et si le Lido était absolument exempt de malaria, il constituerait
une excellente station ciimatérique maritime.
— 362 —
Les villes autrichiennes de la côte de TAdriatique ont
une humidité relative plus élevée et un climat plus froid
que les stations de la Riviera. Le temps y est plus va-
riable, et la plupart d'entre elles sont exposées à des
vents désagréables, spécialement auvent froid la « Bora »,
qui est très mauvais en hiver et au commencement du
printemps. Abbazia. sur la côte Est de la péninsule de TIs-
trie.est une station climatérique élevée, bien abritée, avec
des hôtels bien installés. Ils sont ouverts pendant l'hiver
ainsi que dans la saison des bains de mer. Plus au sud,
se trouvent Cirkvenica, et les îles de Lussin, Lissa, et
Lésina. Raguse est une très belle station et présente de
Tintérèt pour les visiteurs ; mais malheureusement elle
est assez exposée au siroco.
Parmi les îles Ioniennes la ville de Gorfou, bien que
très chaude en été, aen hiver un climat assez variable; elle
offre néanmoins plusieurs avantages au printemps et à
l'automne, rendus plus agréables encore par la grande
beauté du pavsasre et l'effet agréable du ciel. Zante a un
climat semblable, mais Tinstallation y est moins bonne.
La Sicile possède de nombreuses localités délicieuses,
qui peuvent être utilisées pour les malades, bien qu'elles
ne puissent revendiquer des climats parfaits. Syracuse,
Palerme, Catane et Acireale sont toutes trop chaudes en
été pour les habitants des régions du Nord, et sont en
hiver parfois très exposées aux vents. Leur caractère gai,
cependant, agit favorablement sur le système nerveux et
contrebalance ainsi les désavantages (vents et poussière),
excepté quand il s'agit de malades très délicats.
Girgenti (l'ancien Agrigentum), quand les installations
seront meilleures, prendra quelque jour une place pré-
prépondérante parmi cette classede stations climatériques,
mais, pour ce qui est de la beauté, toutes les stations doi-
vent céder le pas à Taormina (Fancien Tauromenium), qui
— 363 —
est situé sur la côte Est, sur une colline abrupte, à 115 mè-
tres environ au-dessus de Giardini, gare entre Acireale
et Messine. La colline sur laquelle est placée Taormina
est une prolongation des versants nord-est dumontEtna.
Si Ton compare le climat d'hiver de la Sicile avec ce-
lui des autres stations hivernales, on trouve, d'après la
commission spéciale la « Lancet » de 4897 (1), que la
température moyenne mensuelle pour janvier est de
10°80 G. àPalerme, de9°75G. à Gatane, de 4° G. àBour-
nemouth, 5^5 G. cà Ventnor, de 4^90 G. à Torquay, de
8o33 G. à Nice, de 9°44 G. cà Menton, de 8^40 G. à'San-
Remo, de l^'' G. au Gaire, de lo°5 G. à Orotava (îles Ga-
naries). Somme toute, le climat de la Sicile pendant
Thiver, à Palerme et à Gatane, est plus chaud, plus hu-
mide et plus égal que celui des stations françaises et ita-
liennes de la Riviera ; il est plus froid, plus humide et
plus égal que celui du Gaire ; il est également plus froid,
mais probablement moins égal que celui d'Orotava.
Ajaccio (i^), en Gorse, exposée au sud-ouest, est abritée
contre les vents froids et n'a ni poussière ni moustiques ;
il y a de belles promenades et des courses en voiture à
faire dans les environs. Les routes sont excellentes, les
installations bonnes et les habitants accueillants.
(i) Pour renseignements plus complets sur la Sicile, voir les
articles intéressants parus dans la « Lancet » (juin, juillet, août
1897) sur la Sicile comme station climatérique.
(2) En ce qui concerne Ajaccio, il faut noter surtout sa situa-
tion sur un terrain granitique, Tabsence de poussière, sa position
abritée, ainsi que les senteurs aromatiques toutes spéciales de
Tair qui s'exhalent du maquis épais couvrant les collines envi-
ronnantes. Les maquis ou broussailles corses sont composés prin-
cipalement d'arbousiers, de cistes, de lentisques, de myrtes et de
bruyères. On coaiprend le mot de Napoléon, qui disait à Ste-
Hélène, qu'il reconnaîtrait la Corse les yeux fermés, rien qu'au
parfum de son air.
— 364 —
Valence rentre dans le groupe des localités d'humidité
moyenne, el non dans celui des stations à climat sec,
comme quelques autres villes de la côte orientale de TEs-
pagne, dont nous avons parlé précédemment. Son climat
doux et égal est un peu gâté par la proximité de canaux
d'irrigation des rizières avoisinantes.
Le climat de Lisbonne et celui de quelques autres
villes de la côte occidentale de l'Espagne et du Portugal,
est trop variable pour être recommandé aux malades.
Biarritz et St-Jean de Luz, dans le sud-ouest de la
France, sur le golfe de Gascogne, sont exposés aux vents
prédominants et leur climat est stimulant pour beau-
coup de personnes. Bien que la pluie soit fréquente, Fair
semble rarement humide : le sol étant très sec absorbe
rapidement l'eau. Ces deux stations constituent un agréa-
ble séjour de bains de mer au printemps et à l'automne.
On peut les recommander dans la cachexie occasionnée
par un long séjour dans les pays chauds, aux personnes
qui ne sont atteintes d'aucune maladie organique et dans
certains cas d'hvpociiondrie.
Arcachon est plus au nord, à 14 kil. l/'2 environ de
la côte actuelle, au milieu d'une forêt de pins, au sud
d'un large bassin d'eau salée relié à la mer par un étroit
chenal. Selon l'opinion du docteur Burney Yeo, le climat
y est doux et calmant, particulièrement favorable dans
le catarrhe des bronches et du larynx, ainsi que dans la
phtisie avec tendance à la congestion ou à des complica-
tions inflammatoires. Toutefois, bien que la température
moyenne de l'hiver soit d'environ 7°78 C, le climat
y est moins égal et moins sédatif qu'à Dax, qui est
dans son voisinage. Arcachon est composé de deux
parties distinctes. La ville d'été, à proximité de l'eau, et
pour cette raison, plus commode à habiter si l'on veut
prendre des bains d'eau saline. La ville d'hiver couvre les
— 365 —
dunes de ses villas disséminées parmi les pins. La plaine
qui entoure Arcaclion est presque complètement recou-
verte de plantations de pins, qui servent à donner de la
stabilité aux collines de sable, autrefois arides ; elles
constituent en même temps une barrière aux empiéte-
ments de la mer.
Stations maritimes à climat plus froid, d'hu-
midité relative plus grande. — Parmi les localilés
à climat plus froid et d'humidité relative plus grande, il
faut ranger les nombreuses stations maritimes de la
Grande-Bretagne et de Tlrlande, les stations situées sur le
littoral nord-ouest et nord de la France, et sur les côtes
de la Belgique, de la Hollande et de l'Allemagne.
Le voisinage du Gulf-Stream et les vents humides ré-
chauffés par les courants chauds de TOcéan Atlantique,
rendent le climat de la Grande-Bretagne et de l'Irlande
plus chaud que celui d'autres contrées situées sous la
même latitude. Les pluies, sans être beaucoup plus abon-
dantes,sont réparties plus également entre les différentes
saisons que dans les pays plus méridionaux. Les nuages
si fréquents dans le ciel britannique, tout en amoindi'is-
sant dans une certaine mesure la lumière et la chaleur du
soleil durant le jour, empêchent aussi la déperdition de
la chaleur par rayonnement pendant la nuit, et tendent
ainsi à égaliser la température du jour et de la nuit. De
là, l'absence de ce sentiment de fraîcheur ressenti si sou-
vent au coucher du soleil dans la région plus chaude et
plus ensoleillée de la Riviera. De plus, les conditions
hygiéniques et l'installation sont en général excellentes
dans les stations anglaises, avantage qu'elles possèdent
sur beaucoup de localités du continent.
Il y a une différence très grande entre le climat des
côtes de Touest et du sud-ouest de l'Angleterre, et celui
des côtes de l'est et du sud-est. Ces dernières ont un
— 366 —
climat plus froid et plus sec que les autres, tandis que
les côtes méridionales réunissent en général les avanta-
ges du climat sec deTEst et du climat chaud de TOuest.
C'est en hiver surtout que ces diflerences de température
se manifestent principalement. On pourra donc choisir
quelques-unes des localités les plus chaudes pour des sta-
tions d'hiver. C'est de celles-ci dont il sera tout d'abord
question.
Queenstown, dans la rade de Cork, Irlande, est bien
abrité du nord ; il y fait aussi chaud qu'à Torquay dans
le Devonshire. Glengarifï, très bien situé sur la côte sud-
ouest de l'Irlande dans la baie de Bantry, jouit d'un cli-
mat analogue. Selon le docteur D. E. Flinn, la tempéra-
ture annuelle moyenne de Glengariff est de 11°C., et par
conséquent, un peu plus élevée que celle de Torquay, de
Ventnor ou de Bournemouth. La température moyenne de
l'hiver est de 7^22 C. Parknasilla, dans la baie de Ken-
mare, avec Valentia et le reste du promontoire de Wa-
terville, a la température moyenne la plus élevée en Ir-
lande, à savoir llolO C. Suivant le D'" R. H. Scott, la
moyenne des variations de la température journalière à
Valentia n'est que de 1°06 C, tandis qu'elle est à Lon-
dres de l°o C. Dans Test de l'Irlande, Roslrevor est
recommandé par le D'' Flinn comme un séjour d'hiver
et de printemps. Il est pittoresquement situé sur le ver-
sant nord du Carline^ford Loua^h, et abrité au nord et à
l'est par les monts Mourne qui sont très boisés. Rothe-
say, dans l'ile de Bute, est, parmi les stations de la
côte ouest de l'Ecosse, celle qui jouit en hiver d'un climat
comparativement doux.
Le D*" Tripe a déclaré que les îles Scilly possèdent la
température hivernale la plus égale des Iles Britanniques,
si ce n'est de toute l'Europe. Penzance etFalmouth, dans
le Cornouailles, ont un climat très égal, quoique ces sta-
— 357 —
lions soient moins bien abritées du vent que Torquay.
Falmonth a été mentionné en ternies très élogieux par
Sir E. Sieveking (1) et Sir Joseph Fayrer (2), qui ont
une expérience personnelle de son climat, et le D' VV. H.
Dickinson (3) le préfère à toute autre localité de l'Angle-
terre comme séjour d'hiver pour les maladies chroniques
des reins. Le climat de Torquay est, dit-on, plus sec que
celui des autres localités du Devonshire méridional. Dans
la partie de la ville qui est étagée sur les collines, loin
de la mer, Tair est moins mou que dans les parties plus
rapprochées de la plage.
Teignmouth n'a pas un climat aussi égal que Torquay.
Cette localité n'est pas assez abritée pour servir de séjour
d'hiver. Dawlish conviendrait mieux aux malades ; mais
au printemps les vents d'Est la rendent moins habitable.
A Exmouth le quartier neuf est assez bien abrité, mais
le voisinage de la rivière y occasionne parfois des brouil-
lards.
Budleigh-Salterton, à environ 6 kilomètres à Test d'Ex-
mouth, est mieux protégé du nord que cette dernière lo-
calité, mais les promenades abritées occupent un espace
limité.
Sidmouth est presque aussi bien abrité que Torquay
et possède de grands avantages pour une station climaté-
rique d'hiver. Le nouvel établissement de bains offre de
grandes facilités pour les bains de mer chauds, etc. On
a, dit-on, installé dans cette station la douche massage
d'Aix, et le traitement de Nauheim pour les maladies du
cœur.
Salcombe, grâce à sa position abritée, est l'une des lo-
(1) Brit. mcd. journ., 14 décembre 1889.
(2) Brit. med. journ., 29 août 1896.
(3) Allbutt's System of medicine, vol. IV, p. 402.
— 308 —
calité? les plus chaudes de 1" Angleterre. Mais il y a trop
peu de promenades pour les malades.
Un grand nombre d'autres localités de la côte du sud-
ouest 'pourraient être mentionnées dans ce groupe ainsi
que Lynmouth. Lynton, Ilfracombe et quelques autres
Tilles de la côte septentrionale du Devonshire et du Gor-
nouailles.
Deux des plus importantes stations rlimatériques hiver-
nales de la côte anglaise sont Bournemouth dans le Hamp-
shireet l'Undercliff de l'île de Wight. Bournemouth (qui
comprend Boscombe) a été comparé à Arcachon, en rai-
son de ses plantations de pins. Le vent est plus fréquent
ici qu'à Torquay, mais la ville est assez bien abritée des
vents du nord, du nord-est, et. même dans une certaine
mesure, de ceux de Test. L'air n'est pas si mou qu'à
Torquay.
Le sable et le grés sur lesquels la ville est bâtie absor-
bent la pluie et contribuent à diminuer l'humidité de
l'atmosphère. L'extension considérable qu'a prise la ville
de Bournemouth depuis quelques années est une preuve
de la faveur croissante dont jouit cette station comme
station climatérique et séjour d'hiver pour les malades
atteints d'affections des bronches ou des poumons. Brank-
some est à proprement parler la continuation de Bourne-
mouth.
L'Undercliff de l'Ile de \\^ight est une sorte de terrasse
longue d'environ 9 kilomètres, et qui s'étend de Bon-
charch à Blackgang Chine. La chaleur du soleil est aug-
mentée parla réverbération des falaises etdela mer. Le sol,
composé de craie et de grès, absorbe l'eau et reste sec à
la surface. Cette partie de l'ile est abritée du nord, du
nord-ouest, de l'ouest, et en partie aussi du sud-ouest.
Le paysage est très beau, le climat, égal et doux, est ce-
pendant suffisamment sec et nullement mou. Ce séjour
— 369 —
convient souvent aux malades atteints de tuberculose au
début ou bien de catarrbe cbroni(|ue des voies respira-
toires, de scrofule, d'anémie ou de débilité, de môme
qu'aux convalescents de maladies aiguës. La grande répu-
tation de cette partie de l'île de Wigbt a été confirmée
encore par les résultats satisfaisants obtenus à Tbôpital
national de Ventnor dans le traitement de la tuberculose.
Pwllbeli, dans la baie de Gai-digan,peut être considéré,
avec assez de raison, comme une station hivernale grâce
à l'abri que lui offrent les montagnes voisines.
Hastings et St-Léonard dans le Sussex, et LIandudno
dans le nord du pays de Galles, sont plus connus comme
stations d'été, mais les personnes qui ne craignent pas
un peu de vent froid, pourraient aussi y séjourner l'hi-
ver. On peut dire la même chose de Barmouth dans le
Merionethsbire.
Les localités maritimes pouvant servir^'de résidence
d'été dans les Iles Britanniques sont trop nombreuses
pour que nous puissions les mentionner toutes. Leur cli-
mat est plus froid en hiver que celui des stations dont
nous venons de parler ; en été la différence est moins
sensible. En Ecosse on peut citer Nairn sur le Moray-
Forth, Broughty-Ferry sur le Firth of Tay, la ville de
St-Andrews qui possède une université, Portobello près
d'Edimburg, North-Berwick et Dunbar.
En commençant par le Nord, on trouve dans le Yorks-
hire: Bedcar, Saltburn, Whitby, Scarborough, Filey et
Bridlington. Dans leLincolnshire Skegaessest une ville
à la portée des cités manufacturières de cette partie de
l'Angleterre. Dans le Norfolk et le Suffolk : Hunstanton,
Wells, Gromer, Great Yarmouth, Lowestoft, Aldborough
et Felixstowe.
Dans l'Essex : Walton, Glacton, Southend.
Dans le Kent : HerneBay, Birchington, Westgate, Mar-
24
— 370 —
gâte (et son hospice bien connu pour les scrofuleux, fondé
en 1791), et Gliftonville (la portion élevée de l'est de
Margale y est probablement le quartier le plus sain de
la ville), Broadstairs, Ramsgate (avec St-Lawrence qui
le joint), Deal, Walmer, St-Margarets Bay, Douvres,
Folkestone, Sandgate, Hythe. Les villes mentionnées
après Douvres sont en partie abritées du nord ; leur climat
est plus chaud que celui des localités des côtes orientales.
En nous dirigeant vers Fouest, le long des côtes méri-
dionales on rencontre : Hastings et St-Léonard, Bexhill,
Eastbourne, Seaford, Brighton (l),^Vorttling,Littlehamp-
ton, Bognor. Puis nous arrivons aux villes maritimes de
Tîle de Wight qui ne se trouvent pas dans l'Undercliff
c'est-à-dire : Shanklin, Sandown, Sea View, où les bai-
gneurs des deux sexes prennent leurs bains en commun
comme sur le continent. On s'habille sous des tentes dres-
sées sur la plage (il n'y a pas de cabines) ; Ryde, Gowes,
Yarmouth, Alum Bay et Freshwater.
Plus à l'ouest, le long de la côte, sont: Southsea.
Lymington, Swanage, Weymouth, Lyme Régis et d'autres
localités déjà mentionnées antérieurement comme pou-
vant servir de résidence d'hiver. Dans beaucoup de ces
(1) Nous n'avons pas nommé Brighton parmi les stations ma-
ritimes d'hiver parce que cette ville n'est pas abrite'e du côté de
l'est, ce qui oblige les malades à certaines précautions durant
les mois de février, de mars et d'avril. Le vent du nord s'y fait
aussi parfois sentir d'une façon désagréable, excepté pourtant
sur les promenades connues sous le nom de « Madeira Walks »
qui sont abritées par la jetée. Le séjour de Brighton peut être
favorable aux malades depuis la fin de l'automne jusqu'au mois
de janvier ; mais pour devenir une véritable station climatéri-
que hivernale, il faudrait à Brighton un grand jardin d"hiver ou
« palais de cristal », protégeant complètement des vents d'est,
du nord, et du nord-ouest, et permettant aux malades de faire
chaque jour de l'exercice de quatre à six heures.
— 371 —
stations la position de la maison que l'on occupe n'est
pas indifTérente, les divers quartiers d'une même localité
étant plus ou moins protégés contre les vents froids, et
Tinfluence de l'air marin étant plus grande dans les par-
ties de la ville les plus rapprochées de la mer.
Dans les iles de la Manche, l'air marin est plus vif que
dans aucune des stations dont nous venons de parler. A
proprement dire certaines localités situées dans les îles
de la Manche possèdent un climat marin très pur qui rap-
pelle un peu celui des îles Scilly.
Le long des côtes du Gornouailles, duDevonshireetdu
Somerset on trouve : New-Quay, Bude, Westwad Ho,
Barnstaple, Ilfracomhe, Lynton, Lynmouth, Minehead,
Westonsuper-mare et Clevedon. Ces trois dernières, sur
le canal de Bristol, ont un grand désavantage; ce sont
les bancs de sable boueux qui restent à découvert à marée
basse; mais les promenades y sont fort belles. Le climat
y est moins frais que sur les côtes septentrionales du
Gornouailles, mais plutôt plus stimulant que celui de
Torquay.
Sur les côtes du pays de Galles il y a : Penarth près
Gardiff, Porthcawl, The Mumbles près Swansea, Tenby,
Aberystwith, Barmouth, Griccieth, Pwellheli (déjà men-
tionné), Beaumaris (dans l'île d'Anglesea), Penmaen-
mawr, Llandudno (dont il a été question), Golwyn-Bay
etRhyl.
En continuant au nord du pays de Galles, on arrive
à New-Brighton, Southporl, Blackpool, Fleetwood et
Grange dans la baie deMorecambe; cette dernière station,
dans une très belle position et bien abritée; Silloth, dans
le Gumberland, sur le Solway Firth, a un climat doux
et comparativement sec. Douglas et Ramsey, dans Tîlede
Man, ont naturellement un climat complètement mari-
time, puisqu'elles se trouvent au milieu de la mer d'Ir-
lande. .
- 372 —
Sur les côtes occidentales de l'Ecosse il y a : Ardros-
san, dans l'Ayrshire; Dunoon,Largs,WemvssBay et d'au-
tres localités dans le voisinage du Filh of Glyde ; Rothe-
say dans l'île de Bude (dont il a été question) et Oban
dans l'Arçrlvesliire ; toutes ces stations sont d'une grande
utilité aux populations des centres industriels de l'ouest.
Sur la côte est de l'Irlande nous citerons : Bray, Kings-
town. Howth ; Rostrevor déjà mentionné); Xewcastle
dans la baie de Dundrum ; Bangor et Holywood dans le
Belfast Lough : toutes ces stations possèdent un climat
humide etdoux. Port-Rush, près de la chaussée des géants,
etPortstewart sur la côte nord, ont un climat moins hu-
mide et plus stimulant. Buncrana, sur le Lough Swilly,
est un agréable séjour d'été et présente des installations
satisfaisantes.
Sur la côte ouest : Bundoran dans la baie de Donegal,
Westport dans la baie de Clew, Kilkee et Kilrush dans le
Clare sont exposés à l'influence de l'Océan Atlantique.
Sur la côte méridionale. Queenstown et Passage dans
le port de Cork, Glengaritï dans la baie de Bantry (déjà
nommé,, Tramore et Dunmore près de Waterford peu-
vent être cités.
Nous arrivons maintenant aux stations maritimes da
continent, appartenant au groupe des stations plus
froides, d'une humidité modérée. Le climat du littoral du
nord-ouest de la France, celui du Finistère surtout, res-
semble un peu à celui des côtes sud-ouest de l'Angleterre.
Cependant la côte septentrionale de la France a un cli-
mat plus sec et plus stimulant. Le long de ces côtes sont
situées un grand nombre de stations climatériques d'été
très connues. Leur saison dure de juillet à septembre.
Commençant à l'ouest, nous citerons Dinard (;1); cette
(1) Les côtes de Bretagne présentent de Dinan à Brest et sur
. — 373 —
station est très fréquentée par les familles anglaises et
américaines, de même que la ville voisine deDinan, si
ancienne et si intéressante, qui est située assez loin de
la mer (1). Plus loin le long de la côte sont St-Malo,
Granville et Cherbourg. Puis nous arrivons à Cabourg,
Beuzeval et Villers-sur-Mer, trois stations simples et sans
prétention. Trouville et Deauville sont plus à la mode ;
la vie y est plus coûteuse. En nous dirigeant vers l'est nous
rencontrons Etretat, — autrefois simple village de pê-
cheurs, transformé en station balnéaire par le patronage
d'un certain nombre d'artistes français, — Fécamp, St-
Valéry-en-Caux, Dieppe, LeTréport, Berck-sur-Mer(avec
son sanatorium pour les enfants scrofuleux) (2), Boulogne
et Calais — bien connus des Anglais — et Dunkerque.
l'Océan des plages nombreuses, très pittoresques, dont l'installa-
tion est souvent fort simple, mais suffisante. Nous citerons no-
tamment : St-Lunaire, Saint-Briac, Roscoff, Pornichet, etc.
A. D. — P. S.
(1) Les stations maritimes à climat plus doux et plus chaud de
la côte ouest de la France comprenant : Le Croisic, Pornic, Les
Sables-d"01onne,La Tremblade, Royan, Arcachon, Biarritz et St-
Jean-de-Luz, ne peuvent guère être rangées dans cette cate'gorie
et il y a peu de chances que les Anglais les choisissent comme
stations d'ëte'.
(2) Celui-ci a été institué de 1861 à 1869 par l'Assistance pu-
blique de Paris. L'œuvre des hôpitaux marins possède des hôpi-
taux semblables à Banyuls-sur-AIer (Pyrénées-Orientales), et à
St-Trojan (dans File d'Oléron). Il y a aussi des sanatoria pour
enfants à St-Pol-sur-Mer, à Pen-Bron (près le Croisic), à Arca-
chon et à Hyères. Le D^" Jules Rochard a montré que, quoique
ces localités fussent d'un climat très différent, un enfant scrofu-
leux se trouve toujours mieux dans un sanatorium quelconque
du bord de la mer que dans l'air impur des grandes villes et des hô-
pitaux ordinaires. Le D'' Charles Leroux a donné un court résumé
sur les hôpitaux marins charitables pour les enfants en France
{Hevue philanthropique , Paris, 1897, n" 3, p. 395).
— 374 —
Sur les côtes de Belgique, on trouve Ostende, avec son
air stimulant, sa plage sans rivale et son beau Kursaal sur
la digue. Plus loin, vers Test, Blankenberghe, station
climatérique de date plus récente, et Heyst qui a moins
deprétentions. Newport-bains,MiddelkerkeetKnockesont
de petites plages belges très simples. Scheveningen, à
3 kilom. de la Haye, sur la côte hollandaise, est Tune des
plus célèbres stations d'été du continent. Zandwoort,
près de Harlem, peut également être cité.
Sur les côtes de la mer du Nord, en Allemagne, il y a
bon nombre de bains de mer où Tair est stimulant. Citons
entre autres les petites îles de Borkum, Norderney (1),
Baltrum, Langeoog, Wangeroog, etc., la plupart proba-
blement peu connues des Anglais et des Américains. L'île
de Heligoland, qui appartient maintenant à l'Allemagne,
jouit d'un climat maritime très stimulant. Les bains y sont
bien organisés et l'île est très fréquentée par les Allemands
du Nord. Plus au nord se trouvent les îles de Foehr et
de Sylt, appartenant au Schleswig. Dans la première de
ces îles se trouve la station de Wyk, dans la seconde,
celle de Westerland. L'île de Sylt a des sources ferrugi-
neuses. Sur les côtes de la Mer du Nord, l'Allemagne
possède plusieurs stations climatériqaes d'été : Dangast
dans rOldeabiii'g ; Guxhaven, à l'embouchure de TElbe,
et Busum dans le Holstein.
Les stations de la Baltique ont l'avantage du voisinage
de belles forêts, mais l'air y est moins stimulant que
dans les stations climatériques de la Mer du Nord. —
Mentionnons : Warnemiinde près de Rostock, Dûstern-
(1) A Norderney se trouve le plus vaste des sanatoria marins
appartenant à la Société des sanatoria d'enfants dans les stations
maritimes de l'Allemagne. La société possède d'autres sanatoria
à Wyk, dans l'île de Foehr, à Gross-Mûritz, dans le Mecklem-
burg-Schwerin, et à Zoppot, près de Dantzig.
— 375 -
brook, prés de Kiel ; Travemùnde, près de Lûbeck ; Dobe-
ranouHeilgen Dainm (avec une source ferrugineuse fai-
ble); Sassnitz, PulbusetBinz dans File de Ruegen ; He-
ringsdorf, Swinemiinde, Misdroy, Uievenow,Kolberg(ou
Golberg),RuegenwaIde, Zoppot, prèsdeDantzig,et Cranz.
En Danemark, Klampenborg, près de Copenhague et
Marienlyst pi'ès de Ilelsingœr sont des stations d'été très
fréquentées.
On pourrait citer aussi beaucoup de stations maritimes,
à air stimulant, en Norwège et en Suède.
Voyages sur mi:r.
Certaines petites îles situées à une bonne distance des
terres, telles que l'île d'Heligoland et l'archipel des îles
Scilly, olîrent tous les avantages d'un véritable climat ma-
rin ; mais c'est surtout durant la traversée que l'on jouit
de l'air pur de l'océan. Durant les voyages sur mer, la
température est égale tout en étant suftisamment humide
et l'atmosphère est complètement exempte de poussière,
de microbes et d'impuretés de toute nature. Même sous
les tropiques il est fort rare que l'atmosphère au large
soit d'une chaleur accablante comme elle se trouverait
l'être sur terre à la même latitude, et la température du
milieu de la journée dépasse rarement 29°44 C. Quant à
rimmidité moyenne de l'air elle est d'environ de 73,»^
pour cent.
Le voyage sur mer a l'avantage de calmer le système
nerveux, grâce au déplacement même, à la nouvelle façon
dont on vit, sans les agitations et les soucis que l'on ren-
contre chez soi. Les brises marines augmentent Tap-
pétit, la nutrition est meilleure et l'on jouit d'un som-
meil salutaire.
Les malades qui veulent essayer d'un long voyage sur
— 376 —
mer doivent être à l'abri du mal de mer. Il est urgent
qu'ils ne soient ni trop sérieusement malades ni trop fai-
bles. Autant que possible ils feront bien de se procurer
des cabines et une installation confortables, et de veiller à
ce que leur nourriture cà bord soit satisfaisante (1). Abord
il faudrait qu'il y eût toujours un médecin dont on pût
obtenir les soins cbaque fois qu'on en aurait besoin, et
tout malade ne devrait s'embarquer qu'accompagné par
un garde ou un infirmier spécial.
Les malades qui ont le plus de chance de se trouver
bien dun voyage sur mer sont ceux qui s'élant surmenés
sont atteints d'insomnie et de dépression. Dans les lon-
gues convalescences, dans les cas où Ton craint la phtisie
et dans les différentes affections scrofuleuses, de même
que dans les formes bénignes et torpides de la tuberculose
pulmonaire, la vie du bord produira de bons effets, pourvu
bien entendu que les malades s'en accommodent.
(1) Il est difficile souvent de se procurer du lait frais à bord.
C'est là un grave inconvénient pour les malades qui sont accou-
tumés à boire beaucoup de lait, surtout pour ceux qui sont at-
teints d'affections pulmonaires ou rénales.
CHAPITRE XVIII
Stations climatériques de l'intérieur des terres.
Quoique ce livre, comme nous l'avons déjà dit, ait
pour but d'expliquer l'emploi des eaux et des sources
minérales dans le traitement prophylactique et curatif
des maladies et des dispositions morbides, un chapitre
traitant des stations climatériques s'impose, parce que
dans la plupart des cas, Tusage d'eaux minérales va de
pair avec le séjour aux difïérentes stations climatériques
qui conviennent à l'état particulier des malades ou le
complète. Nous avons consacré le chapitre précédent aux
stations climatériques marines. Nous allons nous efforcer
dans celui-ci de passer rapidement en revue les princi-
pales stations climatériques de l'Europe situées à Tinté-
rieur des terres. Nous ne prétendons pas être complet,
mais tout praticien intelligent pourra aisément combler
nos lacunes. D'ailleurs, dans une œuvre de ce genre, il
est impossible de songer à être complet. Les limites de
l'ouvrage ne nous le permettent pas ; de plus chaque jour
on crée dans les différentes parties de l'Europe de nou-
velles stations que nous ne saurions citer.
Cla,s<$ifîcatioii fies station!^ climatérlquesi si-
tuées à l'intérieur des terres. — Etant donné que
Taltitude exerce une action prédominante sur toutes les
fonctions de l'organisme, nous diviserons les différentes
— 378 —
stations climatériques situées à l'intérieur des terres en
trois groupes suivant leur altitude.
I. Localités de grande altitude à 1100 mètres ou plus.
II. Localités d'altitude moyenne situées de 500 à
1100 mètres.
III. Localités de faible altitude situées au-dessous de
500 mètres.
Nous ferons remarquer que naturellement les localités
dont Taltitude est sur la limite de deux groupes pourront
également être classées dans le premier ou le second de
ces groupes. Des localités dont l'altitude est un peu in-
férieure à 1100 mètres peuvent parfois être rangées pour
divers motifs dans le premier groupe, par exemple, si en
raison de certaines particularités de leur position, leur
influence sur l'organisme se rapproche davantage de celle
des localités plus élevées et vice versa. Dans d'autres cas,
les diverses parties d'un même village, dont l'ensemble
est naturellement désigné sous le même nom, sont à des
altitudes différentes ; on trouve parfois des différences de
niveau de 150 mètres ou même plus entre deux quartiers
d'une même station.
I. Localités DE grande altitude, d'emiron 1100 mètres
ET au-dessus.
Localités de grande altitude. — Les modifi-
cations climatériques que l'on rencontre dans les localités
de grande altitude sont les suivantes :
(/) Diminution de la pression atmosphérique, densité
moins grande de l'air, raréfaction de l'atmosphère.
b) Un plus faible degré d'humidité absolue ou relative
de l'atmosphère.
c) Absence ou tout au moins rareté des brouillards.
d) Grande limpidité de l'air.
— 379 —
e) Facilité plus grande de l'air de se laisser traverser
par les rayons caloriques, parce que la clialeur venant du
soleil est plus grande que dans les régions inférieures où
Tair est plus humide.
f) Basse température à l'ombre. .
fj) Différence très notable entre la température au so-
leil et à l'ombre.
h) Pureté de l'atmosphère exempte de particules or-
ganiques ou inorganiques. Absence ou du moins rareté
des microbes. Présence probablement plus grande d'ozone
dans Tair.
i) L'agitation de l'atmosphère varie considérablement
suivant que l'on se trouve sur le versant d'une montagne,
dans une vallée ou sur un plateau.
En été il y a, durant le jour, des vents réguliers locaux
qui soufflent des montagnes et de la vallée ; mais en hiver
lorsque le sol est couvert de neige, il y a en somme peu
de vent.
On peut considérer le climat des localités de ce groupe
comme éminemment stimulant, réconfortant et tonique.
Il provoque la dilatation de la poitrine et des poumons,
l'amplitude des inspirations. Il augmente l'appétit, favo-
rise la dic^estion, la nutrition, l'oxvoénation et la régéné-
ration du sang. Sous l'influence de la faible pression
atmosphérique que l'on rencontre aux grandes altitudes,
le nombre des globules rouges du sang augmente rapi-
dement ainsi que la proportion d'hémoglobine, quoique
d'une façon moins rapide (1) ; la quantité d'oxygène
qu'absorbe le sang devient également plus considérable
(Paul Bert, F. Viault, A. Mùntz, F. Miescher, F. Egger,
A. Mercier, A. BoUet, P. Begnard, etc.). Le poids spéci-
fique du sang augmente également et ce dernier devient
plus riche en fer (Mûntz, Viault).
(1) Ce changement qui a lieu dans la composition du sang a été'
- 380 —
Les grandes altitudes peuvent être utiles aux malades
atteints d'anémie cérébrale ou d'épuisement provenant
considéré par plusieurs savants comme une réaction vitale de l'or-
ganisme tendant à compenser les pertes occasionnées par la di-
minution de la pression atmospht^rique aux grandes altitudes. Afin
que les tissus reçoivent la quantité d'oxygène dont ils ont besoin,
les corpuscules rouges (qui portent l'oxygène) du sang augmen-
tent en nombre afin de compenser la diminution de pression de
l'oxygène dans les poumons. ^ïieschev {Conespondenz-blatt f.
Schweitzer AerzteASQd,^^ 2i)ï&it remarquer que le manque d'oxy-
gène dans le sang stimule l'activité des organes hématopoiétiques
(moelle rouge des os) et provoque ainsi la réaction ; cette expli-
cation est semblable à celle que Ton donne pour expliquer la réac-
tion hématopoiétique qui suit de grandes pertes de sang occasion-
nées par des hémorrbagies. La proportion d'hémoglobine aug-
mente sous l'action des hautes altitudes plus lentement à coup
sur que celle des globules rouges, néanmoins les observateurs qui
n'ont pas noté l'augmentation de l'hémoglobine se sont trompés
dans leur expérimentation ou bien n"ont pas attendu suffisamment
longtemps. La lenteur de cette augmentation de l'hémoglobine
provient très probablement de ce que les corpuscules rouges de
nouvelle formation sont très petits au début et n'atteignent qu'à
la longue leur volume normal et leur véritable richesse en matière
colorante.
Le changement de composition du sang doit-il être regardé sim-
plement comme dû à une réaction de compensation, ou bien pro-
vient-il d'autres causes ? Ce problème n'est pas encore résolu. Il
est en tout cas un fait acquis, c'est que la proportion des corpus-
cules rouges etde l'hémoglobine diminueet retombe àl'état normal
peu de temps après que l'on a recommencé à vivre à des altitudes
inférieures. On a dit que le sang assimilant plus d'oxygène et
rejetant plus d'acide carbonique, aux grandes altitudes que dans
les régions peu élevées, le changement de composition de ce li-
quide devait forcément être dû à une autre cause qu'à une simple
réaction de compensation. Il se peut que cette transformation
résulte d'une cause autre qu'une simple réaction de compensation
provoquée par la diminution de la pression atmosphérique. Elle
provient peut-être de ce fait que le métabolisme de compensation
doit être plus fort et la production de chaleur plus considérable
aux grandes altitudes. Les localités situées à de hautes altitudes
— 381 —
de surmenage, de vie dans un air confiné, de manque
d'exercice, de tracas ou qui sont affectés d'atonie des
sont généralement plus froides que celles placées plus bas, et cet
abaissement relatif de la température rpud nécessaire de la part de
l'organisme une augmentation de production de chaleur. Cette aug-
mentation suffit, ce nous semble, pour expliquer comment il se fait
que le sang absorbe plus d'oxygène et rejette plus d'acide carboni-
que aux grandes altitudes.Ceci nous amène à un nouveau problème:
a-t-on normalement une plus forte proportion de corpuscules rou-
ges et d'hémoglobine dans le sang lorsque l'on vit dans les climats
froids que lorsque l'on demeure dans les pays très chauds ? C'est
probable, mais le problème ne semble point avoir été résolu jusqu'à
ce jour quoique (comme nous Ta fait remarquer le D^ P . Manson),
le D"" A. Corre, parlant des effets des climats chauds [Maladies des-
pays chauds^ Paris, 1887, p. 38) dise u que le sang devient moins
plastique, moins riche en hématies ». Aux grandes altitudes, l'ap-
pétit augmente souvent, et A.Mùntz(Comptes rendus, 1891, vol. 112,
p. 298) a démontré expérimentalement que toute augmentation
de nutrition constitue à elle seule un facteur suffisant pour amé-
liorer la composition du sang. Selon toute probabilité, le chan-
gement de composition du sang que l'on constate aux grandes
altitudes appartient à cette loi générale de réaction qui veut que
chaque fois que les tissus réclament un supplément d'oxygène,
le sang tend normalement à devenir plus riche en hémoglobine
afin de suppléer au manque d'oxygène. Le besoin d'oxygène qui
produit une réaction de cette nature provient peut-être de causes
multiples ou d'un ensemble de différentes causes, à savoir : aug-
mentation du meiaôo/isme (exercice physique, nourriture recons-
tituante, abaissement de la température, traitement hydrothé-
rapique), diminution de la pression barométrique (grandes alti-
tudes) et même circulation plus lente (comme c'est le cas dans
certaines affections chroniques des organes thoraciques).
Le problème de l'augmentation des corpuscules rouges du sang
aux grandes altitudes n'est point encore résolu. Récemment les
recherches de A. Gottstein [Allgem. mediz. Centvalzeitung,
1897, n° 74) et de E. Meissen et G. Schrœder [Mûnch. mediz.
Wochensch., 1898, n° 4) ont montré que la chambre de l'hémo-
cytomètre de Thomas-Zeiss est influencée par des variations re-
lativement minimes de la pression barométrique, et que la préten-
due augmentation du nombre des corpuscules rouges observée
— 382 —
différentes fonctions produite par ces causes : elles con-
viennent aux convalescents de maladies aiguës, aux per-
sonnes atteintes d'affections paludéennes, de cachexie des
pays chauds, de o-lycosurie chronique, de polyurie ner-
veuse l'diabète insipide;, dans certains cas d'asthme, de
goitre exophtalmique, d'anémie sans complications, de
tuberculose pulmonaire au début, de sueurs abondantes
résultant de Tétat de faiblesse de la peau.
Les localités de ce groupe, surtout celles qui sont très
élevées, doivent cependant être évitées par les malades
atteints d'hypertrophie du cœur très prononcée, accompa-
gnée ou non de lésions des valvules; de modifications
athéromateuseet scléreuse du cœur et des artères : d'em-
physème pulmonaire, d'albuminurie, d'excitabilité ner-
veuse et de folie.
Nous indiquerons les stations de ce groupe qui méri-
tent une mention spéciale. Elles ne sont point rangées
suivant leur altitude seulement, mais aussi suivant les
provinces où elles se trouvent. Nous avons cru en effet
que les médecins aimeraient à savoir quelles étaient les
différentes localités d'une même région dans laquelle ils
seraient désireux d'envoyer leurs malades.
Dans les Alpes orientales, ordinairement- comprises
sous le nom de Tyrol : Sulden et Trafoi dans le district
d'Ortler: l'hôtel Karersee près le Rosengarten et les
monts Schlern, à o heures de Botzen : Hinter-Tuxdansle
Tuxer Thaï : Campiglio «'Madonna di Gampiglio) près
Pinzolo ; San Martino di Castrozza, Schluderbach. Lan-
aux hautes altitudes peut, du moins partiellement, être rappor-
tée à l'erreur qu'elle entraîne. Il est nécessaire par conséquent
d'entreprendre de nouvelles expériences aux grandes altitudes
avec un hémocytomètre, de même nature que celui employé par
Meissen et Schrœder, mais modifié de façon à éviter cette er-
reur particulière.
- 383 —
dro, et Gortina di Ampezzo, dans les Dolomites ; Toblach,
Alt-Prags et Neu Prags, et Innichen dans ou tout près de
la vallée dePuster ; Heiligenhliit près le Grossglockner ;
Brennerbad près la passe du rjrenner ; Mendelpass au-
dessus de Botzen ; Eggerhol" au-dessus de Meran ; Fusch
dans la vallée de Fuscher ; Obladis près de la vallée de
rinn ; Schrœcken ou Schrecken dans le Vorarlberg.
Dans la partie est des Alpes centrales, nous avons les
localités bien connues de la Haute Engadine : Ponlresina,
Saint-Moritz, Campfer, Silvaplana, Maloja, Sils-Maria,
Samaden, Zuz (ou Zuoz) ; et les localités dans la Basse
Engadine : Fettan, Schuls, Tarasp et Yulpera. Dans ou
tout près de la vallée de Davos : Davos Durfli , Davos
Platz, Clavadel, Frauenkirch, Wiesen. Dans une vallée
latérale delà vallée de Schanfigg : Arosa, formé d'un
certain nombre d'hôtels et de villas à des altitudes respec-
tives de 1100 cà plus de 1800 mètres qui, tous, sont bien
abrités du vent; ceux c{ui sont situés le plus haut convien-
nent aussi bien à un séjour d'hiver qu'cà un séjour d'été,
grâce à la grande quantité de soleil qu'ils reçoivent, même
dans les mois les plus courts ; les stations les moins éle-
vées conviennent mieux comme résidence d'été.
Le canton des Grisons a aussi iKlosters dans lePraetti-
gau, rhôtel hospice de la Bernina (i^,308 mètres), Molins
(Miihlen), Savognin (Schweiningen), Berguen, Lenzer-
Heide, Parpan, Churwalden, Flims (Flimser Waldhâu-
ser), Disentis. Sur le côté nord de larouteduSt-Gothard,
Andermatt et Hospenthal sont des localités fréquentées.
San Bernadino, sur le côté sud de la passe Alpine de ce
nom, mérite également une mention spéciale.
Dans la partie centrale, sur le côté nord de la chaîne
principale des Alpes, nous pouvons citer : Bigi-Scheideck
(Bigi-Scheidegg), Bigi-Kaltbad, et Bigi-First sur leBigi ;
les hôtels sur le Pilât ; Mûrren ; Wengen, l'hôtel de la
— 384 —
Jungfrau sur le Wengernalp, et riiôtel Bellevue sur le
petit Scheidegg (Scheideck),ou Lauterhrunnen Scheidegg,
toutes ces localités sont à peu de distance de la chaîne de
la Jungfrau ; l'hôtel Alpenclub dans la vallée de Maderan;
le Kurhaus Brùnigsur la passe du Briinig ; Engstlenalp ;
Adelboden ; Lenk ; Gurnigel ; TAxalp au-dessus du Gies-
bach ; St-Beatenbers^ ;Rosenlaui : Grindelwald ;cette loca-
lité est à loo4 mètres, altitude qui est plutôt inférieure
à celle des stations les moins élevées de cette classe.
Ici nous pouvons mentionner le Weissenstein prèsSo-
leure dont le climat est plus stimulant, en raison de sa
position qui correspond simplement à son altitude
(1286 mètres).
Les montas^nes situées le Ion!? du Rhône au-dessus du
lac de Genève, et les vallées latérales aboutissant dans
cette partie de la vallée du Rhône, présentent quelques-
unes des stations climatériques les plus élevées de l'Eu-
rope et dont le climat est plus stimulant. Dans ce nombre
il faut citer le Riffelalp et le lac noir au-dessus de Zer-
matt, le Belalp. la Rieder-Furka, rEggischhorn, le Rieder-
Alp, Arolla, dans un embranchement du val d"Hérens,
Saas-Fée, Berisal, l'hôtel Bella Tola et Thôtel du Mont-
Cervin près St-Luc, Thôtel Weisshorn au-dessus de Vis-
soye, Zinal ; et à une altitude un peu moins grande, les
bains de Loèche (Leukerbad), Montana près de Sierre,
Evolena dans le val d'Hérens, Ghampex près le lac de
Ghampex, dans le val de Ghampex; Leysin,Villars (ou Vil-
lars-sur-Ollon) et Ghesières avec l'hôtel de Ghamossaire,
Ormont dessus avec Thôtel des Diablerets, la Gomballaz,
Ghàteau d'Oex ; toutes ces stations sont près d'Aigle; Les •
Plans-de-Frenière et Gryon au-dessus de Bex.
Dans les districts du sud- ouest des Alpes on peut
siornaler le ^rand hôtel de Mor^ins dans le Val-de-Mor-
gins, embranchement du Yal d'Illiez; les hôtels sur
— 88o —
les Voirons près de la rive française du lac de Genève ;
GhaumonL au-dessus du lac de Neucliàtel ; le mont lle-
vard près d'Aix-les-Bains. La localité dont le climat est
le plus tonique dans le district du Mont-Blanc est Phûtel
Monlanvei't au-dessus de la Mer-de-Glace, tandis que
Ghamonix, situé dans la vallée, a un climat beaucoup plus
doux et est à une altitude (1050 mètres) plutôt inférieure
à celle des stations de ce groupe.
Sur le côté sud de la grande chaîne de montacrnes il
n'y a pas d'aussi nombreuses localités que sur le côté
nord et au centre. En pi'océdant de Test à l'ouest, nous
noterons les localités suivantes, groupées d'après leur or-
dre géographique : Santa-Gatarina et Bormio à l'entrée
de la Valtelline; Piora près Airolo sur la route du St-
Gothard ; dans les vallées méridionales de Monte Rosa
nous avons Macugnaga, Alagna, Gi"essoney-la-Trinité et
Gressoney-St-Jean ; Andorno dans le Val d'Andorno (à
5 kilom. environ au nord de Biella) ; au-dessus du lac de
Lugano se trouve le Mont Generoso. Plus loin, à l'ouest,
au sud du Mont Blanc : Gourmayeur, Prolognan, près de
Brides-les-Bains,et Geresole-Reale,près le Grand Paradis.
Avant de quitter l'Italie nous devons encore mentionner
Abetone, à environ 1370 mètres d'altitude, on peut y ar-
river en 6 heures de voiture de la gare dePracchia, sur le
chemin de fer de Bologne à Florence, ou en 7 heures de
voiture de Pistoja. Pour plus de facilité nous devons aussi
appeler l'attention sur Gutigliano, situé dans la même
région, cà 11 kilomètres de Pracchia, quoique l'altitude
soit un peu moins élevée.
Dans les montagnes des Vosges il faut mentionner La
Schlucht et l'hôtel Altenberg au-dessus de la vallée de
Munster. Dans le sud-est de la France, Thorenc. à environ
32 kilomètres (4 h. 1/2 en voiture) de Grasse, est situé à
une altitude de 1100 mètres, près d'une vaste forêt de
25
— 38G —
pins. Pantico.sa dans les Pyrénées Espagnoles peut égale-
ment trouver place dans ce groupe.
II. Localités d'altitude moyenne,
ENTRE oOO ET 1100 MH:TRES.
Localités d'altitude moyenne. — Les stations
climatériques appartenant à ce groupe ont des qualités
analogues à celles du premier groupe, mais moins accu-
sées. En ce qui concerne principalement leur altitude
moins élevée et la plus grande densité de Fair, leur in-
fluence se manifeste à un degré plus faible sur la respi-
ration et la circulation, sur les échanges entre le sang et
ratmosphère, sur la composition du sang (1), sur les
fonctions de la peau et des voies digestives etsur le système
nerveux. L'action moins prononcée sur la peau et les
organes digestifs est en partie due d'abord à ce que la
température de Tair est plus élevée et ensuite à ce que
l'humidité est un peu plus grande. Le climat de ces lo-
calités n'est pas tout à fait aussi stimulant et tonique que
celui des localités du premier groupe ; mais il est mieux
toléré par beaucoup de personnes atteintes d'hypertrophie
(1) Les recherches de E. Yeillon (Lang-enbruck), et Wolff et
Kœpp (Reiboldsgruen) permettent de regarder comme probable
qae la modification du sang constatée à de grandes altitudes peut
e'galement se produire à une altitude d'environ 700 mètres. (V.
Correspondenzblatt f. schweizer Aertze, 1893, p. 809 ; Mûnche-
ner mecl. Wochensch., 1893, p. 209 ; et Arch. f. exp. Pathologie,
Leipzig, 1897, vol. 39, p. 463). v. Jaruntowsky et Schrœder
[Mûnchener med. Wochensch., 1894, p. 945) ont obtenu cette
« réaction )) à l'altitude encore plus basse de Gœrbersdorf (envi-
ron 560 mètres). Cette question mérite d'être remise à l'étude
comme le démontrent les expériences de Meissen et Schrœder
{Mûnchener med. Wochenschr., 1898, n° 4) faites à Hohen bonne
(236 mètres d'altitude).
— ?.87 —
(lu cœur et de légères nitérntions athéromateuse et scié-
reuse des vaisseaux sanguins, de même que par les sujets
délicats, à système nerveux plutôt instable, qui peuvent
perdre le sommeil et l'appétit à de grandes altitudes, ainsi
que par ceux qui souffrent d'emphysème pulmonaire et
d'albuminurie.
En mentionnant les stations climatériques de ce groupe,
nous procéderons encore de Test à l'ouest et nous les dé-
signerons,non d'après l'altitude, mais suivant les districts
où elles se trouvent, en nous rappelant qu'elles sont tou-
tes à une altitude variant de oOO à 1100 mètres.
Schmecks (Hongrie, Tatra-Furedj, dans le Gomitat
Zips, dans la Haute-Hongrie, est situé dans les belles mon-
tagnes de Tatra des Alpes Garpathes ; c'est une des prin*
cipalesstations climatériques de la Hongrie. L'altitude de
Alt-Schmecks et de Neu-Schmecks dépasse 980 mètres;
celle de Unler-Schmecks, à 20 minutes de distance, est un
peu inférieure.
Wildbad-Gastein ; Semmering dans la passe du
Semmering, station climatérique très fréquentée par les
Autrichiens ; Veldeu, dans la Haute-Carniole ; Velden et
Pôrlschach sur le \Yœrther See, enCarinthie; Aussee,
et Alt-Aussee sur le petit lac d'Aussee; Ischl ; Mondsee ;
St-^yolfgang sur le Wolfgang See iHallstatt ;Zell-am-See ;
Bruneck ; Achensee ; Innsbruck et Igls situés au-dessus ;
Gossensass au sud de la passe du Brenner ; OEtz.
Sur les hauts plateaux de la Bavière et auprès des
lacs adjacents nous mentionnerons : Kreuth, Starnberg,
Tegernsee, Schliersee, Walchensee, Wallersee, Parten-
kirchen, Kainzenbad, Garmisch, Oberstdorf, Berchtes-
gaden.
Dans les régions orientales de la Suisse : La Prese sur
le lac de Poschiavo ; Seewis, au-dessus de Praettigau;
Ragatz, et les localités plus élevées de Wartenstein et
- 388 —
Valens près Ragalz ; Thusis ; Gais, Gonten, Appenzell,
Weissbad Heiden, toutes situées dans le canton d'Appen-
zell.
Dans les parties plus centrales de la Suisse : Grindel-
wald (déjà mentionné parmi les localités de grande alti-
tude) ; Engelberg, Burgenstock, Seelisberg, Axenstein,
Axenfels, Schœneck, qui sont toutes près du lac de Lu-
cerne ; Felsenegg et Schœnfels près du lac de Zug;
Weissenburg ; Thun ; Interlaken ; Thôtel Giessbach ;
Uetliberg au-dessus du lac de Zurich ; Macolin ou Mag-
glinc^en dans les montagnes du Jura, au-dessus du lac de
Bienne, et le Kurhaus de Twannberg dans le voisinage
de cette station ; Langenbruck, également dans le Jura
suisse (canton de Bàle).
Dans les parties sud-ouest de la Suisse : Sierre dans
la vallée du Rhône; Ghampéry dans le val d'IUiez, une
vallée latérale du Rhône ; Les Avants, Glion, Gaux(son
altitude de 1090 mètres est légèrement supérieure à
celle des localités de cette classe) et Gharnex au-dessus
de Montreux: St-Gergues sur le Dôle dans le Jura fran-
çais ; Divonne et son établissement hydrothérapiquebien
connu ; Monnetier et Mornex sur le Salève; Chamonix et
Argentière ; le village de St-Gervais; Les Gorbières (près
d'Aix-les-Bains) ; Brides-l es-Bains.
En Auvergne : le Mont-Dore, La Bourboule, Royat,
Saint-Nectaire, et Le Puy-en-Velay.
Dans les Pyrénées : Gauterets, Bagnères-de-Luchon,
Bagnères-de-Bigorre, St-Sauveur, Eaux-Bonnes, Eaux-
Ghaudes, Argelès, et Vernet-les-Bains.
Dans les Vosges : St-Odille, les trois Epis, Hohwald,
Gérardmer.
Dans la Forèt-Noire : Hœchenschwand, Schœnwald
Titisee, St-Blasien, Triberg, Allerheiligen, Freudenstadt,
Rippoldsau, Griesbach, Antogast, Wiedenfelsen, Sand,
— 389 —
Plaetlig. Herreiiwiess, toutes ces stations sont situées dans
la partie Badoise de la Forêt-Noire ;\Vildbad dans la partie
Wurtomhergeoise de la même Foivt.
Dans la forêt de Tliuiinge :• Oberhof, Brotterode, El-
gershurg, Ilmenau, Hiihla, Friedrichroda (cette dernière
localité est à une altitude léf^èrement inférieure à celle
des stations de cette catégorie).
Dans les chaînes de montagnes de la Bohême : Kœnigs-
wart, Marienbad, et Johannisbad.
Dans rErztrebirire et le Riesentrebirge : Reiboldsgrûn,
Flinsberof. Reinerz et Schmiedeberiî.
Dans le nord de la Bavière : Alexandersbad dans le
Fichtelgebirge et Muggendorf et Streitberg dans la Suisse
Franconienne.
Dans les montagnes du Harz : Glausthal et Andreasberg
(ou St- Andreasberg).
III. Localités de faible altitude.
Localités de faible altitude. — Les stations
climatériques de faible altitude, situées au-dessous de
500 mètres, ont naturellement une action beaucoup moins
prononcée que celles de plus grande altitude où l'air est
plus raréfié ; elles sont souvent bien moins indemnes de
poussière et de matières organiques en suspension dans
l'atmosphère. Leurs autres caractères cl imalériques et leur
influence sur la constitution sont très variables. Le degré
de latitude ou plutôt la ligne isothermale sur laquelle est
située une localité, et bien plus encore la température
moyenne dans les ditférentes saisons de l'année, modifie
considérablement ses effets comme station climatérique.
D'autres particularités ont de même une grande impor-
tance ; ainsi le voisinage des montagnes, ou de vastes
nappes d'eau, ou bien de forêts étendues, ou encore
— 390 —
l'exposition de la station au sud ou au nord, à l'est ou à
l'ouest ; remplacement sur le versant d'une montagne,
sur un coteau ou sur un plateau ; la présence ou l'absence
de vents, et la direction des vents prédominants, l'exposi-
tion aux vents froids ou à fabri de ces vents, la nature
du sol, perméable ou non, le degré de drainage, sont toutes
choses qui méritent l'attention.
Dans les régions du nord de l'Europe, des localités si-
tuées à une altitude de 200 à 300 mètres ont souvent une
action beaucoup plus stimulante que d'autres localités
situées à des altitudes variant de GOO à 900 mètres eu
Italie ou dans le sud de la Suisse, principalement dans
et près des districts où se trouvent des lacs.
Il est un point très important : c'est le voisinage ou
Téloignement de la mer : par exemple , dans des îles
comme la Grande-Bretagne, des localités qui n'ont qu'une
altitude de JoO k 200 mètres, principalement quand
elles ne sont pas entourées de collines plus élevées ,
exercent une action plus stimulante que celles qui ont
une altitude trois ou quatre fois plus considérable dans
l'Europe méridionale. Une grande somme de vent, de
pluie et d'humidité et peu de soleil sont des circons-
tances dont il faut également tenir compte.
Des stations appartenant h ce groupe de faible altitude,
si on y trouve une bonne installation et des environs agréa-
bles, sont plus utiles au point de vue du changement d'air
du repos et de la distraction ; il faut étudier avec soin ces
différents points dans le choix des localités convenante
chaque cas particulier. Nous ne mentionnerons qu'un pe-
tit nombre de localités appartenant à ce groupe.
Parmi les stations situées sur le continent et qui con-
viennent principalement pour le printemps, le commen-
cement de l'été et l'automne, nous citerons : Salzburg,
Gmunden, Ebensee. et autres localités situées dans le du-
— 391 —
ché de Salzburg et diins le Salzkammergut ; Brunnen,
Gersaii, Liicerne, Weggis (Waeggis) sur le lac de Lucerne ;
Vevey, Montreux el les localilés avoisinaiites, avec Mont-
Fleuri (au-dessus de Territet) et Beau-Rivage (à Oucliy,
près Lausanne), sur le lac de Genève ; Zurich et Baden en
Suisse ; Locarno, Pallanza, Slresa, Baveno sur le lac Ma-
jeur ; Lugano sur le lac du même nom ; Menaggio, Gade-
nabbia et le district de « Tremezzina » sur le lac de Corne,
et Bellagio sur la rive opposée ; Yarese prés le lac du
même nom ; Riva sur le lac de Garde ; Bagni-di-Lucca,
Perugia (Pérouse) et Siena (Sienne) dans la haute Italie ;
Gava dei Tirreni et Corpo di Gava près la baie de Salerne.
Les localités suivantes de l'Allemagne peuvent être
mentionnées ici : Alexisbad, Harzburof. Blankenbur»,
Wernifferode, Ilsenburof, Gernrode et Ballenstedt dans les
montagnes du Harz ; Blankenburg. Tabarz, Tambach et
Liebenstein, dans la forêt de Thuringe; Berneck dans la
Fichtelgebirge ; Thôtel du château à Heidelberg ; Godes-
berg près de Bonn ; Gerolstein, Bertrich,leLaacherSeeet
Allenahr dans l'Eifel ; Cleve ; Wiesbaden ; Koenigstein,
Schansenbad, Schwalbach et Hombursj dans le Taunus ;
Bad Boll en \\'urtemberg ; Freiburg en Brisgau, et Baden-
Baden, Badenweiler, Pelersthal, Teinach, Herrenalb et
quelques autres localités dans la Forêt-Noire.
En France on peut trouver des localités de cette classe
bien appropriées sur les versants inférieurs et sur la lisière
des différentes chaînes de montagnes : les Pyrénées, les
Alpes du sud-ouest, le Jura, les Vosges, l'Auvergne, les
Cévennes, le Forez et les montagnes duMorvan. Beau-
coup de ces stations ont été décrites comme stations bal-
néaires dans les chapitres précédents. En Belgique, nous
pouvons indiquer les environs de Namur et de Dinant ;
il y a aussi de beaux et salubres villages dans la Belgique,
le Luxembourg et les Ardennes françaises. En Normandie
— 395! —
et en Bretagne aussi on peut utiliser, en raison de la pu-
reté de Tair, un grand nombre de localités agréables con-
nues depuis longtemps.
Plusieurs stations de cette classe peuvent servir de rési-
dence d'automne et d'hiver. Dans ce nombre nousmention-
neronsMeran,Botzen,Gries,Arco,Gardone-Riviera, Gœrtz
(Gorizia),Pau,Gambo-les-Bains et Argelès (l'altitude d'Ar-
gelès est de plus de oOO mètres, et cette localité a été par
conséquent aussi mentionnée dans les stations d'altitude
moyenne. Quelques villes intéressantes comme Séville,
Rome (1) et Florence sont souvent utilisées avec avantage
comme résidence d'hiver.
L'Angleterre, le pays de Galles et l'Ecosse possèdent
de bonnes stations de faible altitude et nous renvoyons à
ce que nous avons déjà dit concernant leur eiïet stimu-
lant, comparé à celui des altitudes semblables des sta-
tions du continent. Le climat de plusieurs stations, quoi-
que rapprochées, varie beaucoup en raison d'une diffé-
rence de 30 à 60 mètres dans l'altitude. Ainsi BoarsHill
et SchotoverHill ont des avantas^es sur Oxford, et le Go2^-
Magog Hills sur Cambridge, de sorte que les familles qui
sont en rapport avec les universités peuvent avec avan-
tage résider dans l'une de ces localités durant la plus
grande partie de l'année. De même plusieurs faubourgs
de Londres, comme Highgate. Finchley, Hamspstead,
Shooters Hill, Upper Norwood, et Sydenham Hill, peuvent
être utilisés par les Londoniens.
En Ansfleterre les localités suivantes conviennent
comme stations climatériques : Malvern ; le district de
(1) Il est encore généralement admis que Rome est une localité
insalubre, le siège de la malaria et de maladies infectieuses. Les
lecteurs du Guide hygiénique d hume par le D"" Mendini trou-
veront que, en réalité, c'est une des grandes villes du monde les
plus saines.
— 393 —
Cliflon près Bristol et les Downs du voisinage; les en-
vii'oiis de Dartmoor ; cei'laines parties des Downs du
sud ; Buxlon et d'autres localités dans le Derbyshire
Peak district; Illdey et Ben Rliydding ; lïarrogate, et
Gilsland. Dans un rayon d'environ 64 kilomètres de
Londres le nombre des localités appropi'iées est très con-
sidérable, principalement dans les comtés de Surrey,
d'Hampshire, et de Kent; dans ce nombre nous pouvons
indiquer les suivantes : Tunbridge Wells, Soutbborough,
Frant et les collines avoisinantes ; Hindhead, Black-Down,
Hasiemere et Liphook ; Frensbam Gommon et Thursley
Conimon, au nord d'Hindbeat ; Frimley et Cbobbam
Ridges, au sud de Bagsbot ; Ascot Heatli ; Leitb Hill
avec Goldliarbour et autres localités; Holmbury Hill,
Hurtwood Gommon et Wonersh Heatli, à l'ouest de
Leitb Hill ; Merrow près Guildford ; Farnham Gommon
et Grooksbury Gommon près de Farnham ; St-George's
Hill et Wey bridge ; les Downs d'Epsom près Epsom et les
Downs de Banstead près Sutton ;^différentes localités sur
le plateau élevé, qui s'étend de Redliill à l'est jusqu'à
Westerham et Sevenoaks dans le Kent.
Keswick, Grasmere, Ambleside, Windermere, Ulles-
water et autres localités situées dans le « district des lacs »
qui est plutôt humide, sont des stations climatériques très
recherchées en été. Le paysage y est magnifique ; il y a
beaucoup d'excursions à faire dans les environs, et on
peut s'y promener en bateau et y pêcher à loisir, etc.
Le pays de Galles possède dans l'intérieur des terres
de nombreuses localités qui conviennent pour le prin-
temps. Tété et l'automne et quelques-unes d'entre elles,
comme la partie supérieure de Llandrindod, ont un cli-
mat stimulant. Nous ne mentionnerons que Llandrindod
Llangammarch, et Llanwrtyd ; le lac Vyrnwy et les hôtels
de l'Elan Valley ; LIanberis ; Llangollen ; Trefriw.
— 394 —
En Ecosse nous avons un certain nombre de stations
climatériques : Braemar, Ballater, Granlown, Forres,
Slrathpeffer, Blair-Athol, Pitlochry, Inversnaid. le Tros-
sachs, CrielT, Moffat, Brids^e of Allan.
En Irlande, la plupart des stations climatériques sont
des stations maritimes ; il y a quelques localités admira-
blement situées cà l'intérieur des terres, telles que Killar-
ney,sur leLough Leane. Cette station est très pittoresque*,
les personnes qui ont simplement besoin d'un change-
ment d'air et non d'un climat qu'elles ne pourraient sup-
porter d'ailleurs se trouveront bien d'un séjour dans cette
localité. Mallow dans le comté de Cork a déjà été men-
tionné en raison de sa source hypothermale et Blarney à
cause de son établissement hydrothérapique.Enniskerrvet
Woodenbridge, dans le comté de Wicklow, et Dundrum,
près Dublin. sont mentionnés par Flinn, comme convenant
particulièrement bien aux malades atteints de la poitrine
et qui ont besoin d'un air doux et sédatif. Ces localités sont
situées au milieu d'un paysage pittoresque et abritées
des vents froids, mais elles conviendraient mieux pour
des affections pulmonaires, si on instituait le traitement
qu'on suit dans les sanatoria. Des stations de ce genre,
sans l'aide d'une surveillance médicale, donnent peu de
résultats chez les malades atteints de phtisie.
CHAPITRE XIX
Cure de raisin. — Cures de lait et de petit lait. —
Sanatoria pour régime diététique et méthodes
de traitement spéciales. — Sanatoria pour tuber-
culeux.
Cure de raisin. — Les raisin.s. comme les autres
fruits et les autres jus de fruits, possèdent une faible va-
leur nutritive et exercent une certaine action laxative et
diurétique. Les effets produits par les cures de raisin
varient suivant les individus ; ils dépendent aussi dans
une certaine mesure de la variété du raisin et de sa ri-
chesse en principes sucrés. Dans certains cas. le raisin
pris en grande quantité, produit facilement de la diarrhée
ainsi que certains troubles de nature catarrhale. Cette
cure a surtout une action dérivative. et donne de bons
résultats dans certains cas de constipation chronique, de
pléthore abdominale et de bronchite chronique. Chez les
personnes faibles, surtout chez celles qui sont disposées
à avoir des selles trop fréquentes, il faut user de beau-
coup de circonspection dans l'emploi des cures de raisin,
et agir avec plus de prudence encore lorsqu'il s'agit d'au-
tres cures de fruits, à l'exception peut-être des airelles.
Localités où l'on peut faire des cures de rai-
sin. — Ce qu'il y a de plus naturel et de plus simple,
quand on veut faire une cure de raisin, c'est de se trans-
porter à l'endroit même où pousse ce fruit, pourvu qu'il
soit de bonne qualité. La qualité du raisin est meilleure
— 396 —
à tel endroit, en une certaine saison et à telle autre à des
époques différentes.
Parmi les nombreuses localités propices aux cures de
raisin, on peut citer les suivantes: Meran, Botzen avec
Gries, qui se trouve dans le voisinage, Arco, Abbazia,
Montreux, Vevey, Territet et d'autres localités avoisinan-
tes situées sur les bords du lac de Genève ; Bex, Interla-
ken, Gleisweiler, Edenkoben, Neusladt-an-der-Hardt,
Diirkheim-an-der Hardt, Grùnberg dans la Silésie Prus-
sienne, Voeslau en Autriche, etc.
Cores de lait et de petit lait, etc. — Le lait cons-
titue un aliment complet qui, en beaucoup de cas, peut
être digéré et assimilé, alors que d'autres seraient mal
digérés ou imparfaitement assimilés. Le lait de vache,
celui qu'on emploie le plus, contient environ 4,75 pour
cent de sucre de lait, 3,5 pour cent de beurre, 4 pour cent
de caséine et d'albumine, 0,75 pour cent de sels (surtout
de phosphate de chaux) et environ 87 pour cent d'eau.
Le lait de chèvre, de brebis, d'ânesse et de jument est
aussi employé ; pour ce qui est du lait de chèvre et de
brebis on le prend la plupart du temps sous forme de
petit lait. Pour beaucoup de personnes le lait constitue
d'une façon permanente un des aliments les plus impor-
tants principalement pour celles dont les digestions sont
faibles, celles atteintes de diathèse urique, de néphrite,
de cystite, d'anémie, de phtisie pulmonaire et de divers
troubles cachectiques. Des traitements spéciaux durant
lesquels le lait, le petit lait, le koumis, etc., constituent
le principal ou même l'unique aliment, sont souvent uti-
les (parfois aussi on alterne; on fait pendant un temps
une cure de lait, puis on l'eprend sa nourriture ordinaire)
dans les affections catarrhales chroniques du tube diges-
tif par exemple, dans la dyspepsie nerveuse, chez certains
— 397 —
sujets excitables, dans la dysenterie, le psilosis (1), cer-
taines affections goutteuses, la diallièse urique, les ma-
ladies de la vessie et des reins.
La cure de lait, tout en maintenant la nutrition aussi
bien et parfois mieux que loute autre nourriture, a Tavan-
tage de procurer un repos relatif aux organes digestifs et
agit comme diurétique. Le lait élimine les produits inu-
tiles accumulés dans l'organisme, el lave pour ainsi dire
lesaniï et les tissus.
Malheureusement il est des gens qui ont une grande
répugnance pour le lait. D'autres ne peuvent pas en pren-
dre à cause des troubles digestifs qu'il produit ou parce
que, ne s'assimilant que d'une façon imparfaite, il se
trouve ne pas avoir un pouvoir nutritif suffisant.
Souvent on préfère le lait cru et froid, ou bien encore
tiède ou fraîchement trait; mais quand on prend du hiit
non stérilisé et non bouilli il faut toujours veiller à ce
qu'il soit parfaitement frais et pur, et à ce que les ani-
maux qui l'ont fourni soient complètement sains. Le lait
qu'on a fait bouillir trop longtemps devient indigeste pour
certaines personnes el acquiert un goût désagréable ; mais
le lait qui n'a été qu'à peine bouilli et que Ton boit chaud
est souvent plus facile à digérer que le lait cru et froid.
Ce dernier détermine parfois une sensation de malaise, de
plénitude et d'oppression à l'épigastre et peut même pro-
voquer de la diarrhée chez les malades prédisposés. Ces
mêmes malades peuvent néanmoins souvent boire du lait
à peine bouilli (chaud ou froid) et fréquemment ils en pré-
fèrent le oroût.
Parfois chez les malades qui éprouvent des malaises
gastriques et une extrême répugnance pour le lait, il ne
(1) V. Psilosis or spruc, par Georges Thln, 2'- édit., Londres,
1897, p. 131.
- 398 —
faut prendre ce dernier qu'en très petite quantité à la
fois; on parvient quelquefois à l'endre le lait plus diges-
tif et à lui donner un goût plus agréable en rajoutant
des eaux gazeuses, artificielles ou naturelles, de Teau
d'orge, de Teau de chaux, du bi-carbonate de soude ou
même du sel commun ; on peut aussi y mêler un peu de
café ou de cognac. D'autres malades encore prennent
plus volontiers leur lait avec du pain rôti ou des biscot-
tes ou encore sous forme de pain trempé dans du lait.
Le lait écrémé, c'est-tà-dire celui dont on a retiré une
grande quantité de ses principes gras, est souvent plus
aisé à digérer que le lait ordinaire ; son action diurétique
est plus grande dans les affections rénales.
Le lait de beurre (Butter milk) contient beaucoup moins
de matières grasses et de caséine que le lait ordinaire. 11
a un léger goût acidulé qui est dû cà la présence d'acide
lactique et parfois aussi d'un peu d'acide carbonique. Son
action laxative le rend utile dans les cas où il y a tendance
à la constipation.
Le petit lait, c'est-à-dire le lait dont on a retiré la ca-
séine et presque toutes les matières grasses, contient de
l'eau, du sucre de lait et des sels avec environ 1 pour
cent d'albumine. Toutefois la proportion de ses éléments
varie beaucoup suivant le mode de préparation. On a dit
que, à cause des sels que contenait ce lait, il exerçait une
action analogue à celle des eaux minérales, qu'il possé-
dait une action diurétique plus grande que le lait ordi-
naire et parfois aussi une légère action laxative. Le petit
lait a longtemps joui d'une réputation spéciale dans le
traitement de la bronchite chronique et des affections pul-
monaires ; mais il contient très peu de principes nutritifs ;
il est beaucoup moins employé qu'autrefois.
Le koumis est une boisson alcoolique que l'on obtient
en faisant fermenter du lait de jument; c'est une sorte de
— 399 —
\in-lail. mais en Aiiirlelerre le véritable koiimis des
Steppes de la Russie est remplacé par du lait-de vache
que l'on fait fermenter d'une façon analogue.
Le kétir du Caucase est une boisson alcoolique fabri-
quée avec du lait de vache que l'on fait fermenter à l'aide
d'un ferment organique spécial « les gi'ains de kéfir ».
Leur goût acidulé et l'action stimulante de l'acide carbo-
nique sur la muqueuse de l'estomac rendent ces boissons
agréables aux malades qui ont de la répugnance à boire
du lait ordinaire. On emploie le koumis et le kéfir dans
beaucoup de cas d'anorexie, d'anémie, d'aiïections pul-
monaires chroniques, de débilité générale et de cachexie.
Statioii«$ pour cure de lait ou de petit lait. —
Gais, Appenzell etHeydensontles premières localités qui
jouirent d'une réputation spéciale pour leurs cures de lait
et de petit lait. Il y a maintenant une foule de stations
où l'on peut faire une cure de ce genre. Nous citerons
simplement, par ordre alphabétique, les localités sui-
vantes : Allevard, Les Avants, Badenweiler, St-Blasien,
Gauterets, Ghamonix, Engelberg, Freudenstadt, Frie-
drichroda, Gerardmer, Gleisweiler, Joannisbrunn, In-
terlaken, Ischl, Klosters, Kreuth, Laubbach, Meran,
Obersalzbrunn, Rehburg, Reichenhall, Rigi-Scheideck,
Rômerbad, Seewies, Streitberg, Teinach, Tharandt, To-
belbad, Weggis (Waeggis) (Wilhelmshohe).
GURES DIÉTÉTIQUES ET SANATORIA POUR
TRAITEMENTS SPÉCIAUX.
Le principal motif qui fait que les localités spéciales
jadis réputées pour leur cure de lait ne sont plus aussi
en vogue qu'elles l'étaient autrefois provient de ce que
l'on peut fort bien faire une cure de cette nature dans la
plupart des stations climatériques ordinaires ou même
— 400 —
chez soi. I) ne faul cependant pas perdre de vue que beau-
coup de malades ne peuvent résister à la tentation de
manger à leurs repas ce qu'ils voient manger autour
d'eux. C'est là un obstacle auquel on se heurte dans la
plupart des cures diététiques, et un motif qui rend ces
cures presque impraticables à domicile ou dans les hôtels
ordinaires des stations climatériques.
Saiiatorîa pour cures diététiques. — C'est pour
cette raison que, durant ces dernières années, on a cons-
truit dans différentes parties de TAllemagne des établis-
sements pour cures diététiques ('comprenant des sanatoria
pour le traitement du diabète . Nous citerons ceux de
Heidelbers. de Wûrtzburtr. de Francfort-sur-le-Mein, de
Kissinç^en. de Neuenahr. de Viesbaden. de Baden-Baden,
etc. qui sont tous dirigés par des hommes fort distingués.
Saiiatorîa pour eures daffectîons spéciales.
— On a également construit beaucoup de sanatoria pour
le traitement de maladies spéciales, comme les affections
nerveuses, la dypsomanie, lamorphinomanie, les mala-
dies de la peau, les affections de Tutérus et de ses an-
nexes, etc.
Des sanatoria spéciaux de cette nature peuvent rendre
de grands services dans beaucoup de cas où le traitement
à domicile ou dans les hôtels serait difticile pour des rai-
sons multiples.
Saaiatorla pour le traitement do la tubercu-
lose. — Les sanatoria pour le traitement de la tubercu-
lose pulmonaire sont encore plus nécessaires. On en a
construit dans différentes parties de l'Europe et princi-
palement en Allemagne et en Suisse, depuis que feu le
D'" Hermann Brehmer appliqua sa méthode pour le trai-
tement de la tuberculose dans son propre sanatorium à
Gcerbersdorf (Silésie prussienne) en 1859. On construisit
— 401 -
ensuite, en 1874, le sanatorium privé de Falkenstein sur
le Taunus, à l'instigation des médecins de Francfort ; il fut
ouvert en 1876. Dettweiler, qui avait été médecin auxi-
liaire de Brelimer, y introduisit certaines modifications
dans le traitement, surtout plusieurs dispositifs permet-
tant aux malades de se reposer couchés au grand air par
presque tous les temps et pendant la majeure partie du
jour. Les excellents résultats obtenus dans ces deux éta-
blissements firent construire un grand nombre de sana-
toria privés dans les différentes parties de l'Europe. La
plupart du temps ces établissements étaient dirigés par
des élèves de Brehmer ou de Dettweiler qui suivaient les
méthodes de leurs maîtres. Nous citerons rétablissement
de Hohenhonnef sur leRliin (D'^Meissen), ceux de Gœr-
bersdorf, le sanatorium duB"" Turban à Davos, ceux d'A-
rosa, de Leysin, en Suisse, ceux de Nordrach et de St-
Blasien dans la partie Badoise de la Forêt Noire^celui de
Reiboldsgruen en Saxe, etc. Naturellement les sanatoria
de construction récente, ceux qu'on a bâtis depuis que
l'on connaît le bacille de la tuberculose et son rôle dans
la maladie possèdent certains avantages. Les murs et les
planchers y sont aménagés de façon à être toujours pro-
pres et on prend toutes les mesures pour empêcher la
contagion par les microbes que contient la poussière.
Les résultats obtenus dans quelques-uns de ces sanato-
ria démontrent surabondamment que, même dans des cli-
mats relativement peu propices, on peut traiter avec succès
la tuberculose pulmonaire en faisant observer strictement
aux malades une hygiène régulière et un régime spécial,
et en les suivant attentivement. Ce qui caractérise les
établissements de cette nature c'est surtout la cure au
grand air ou plutôt à V « air pur », le régime, les soins
spéciaux que le médecin donne à chaque malade dont il
relève le courage, l'empêchant de se fatiguer outre
26
— 402 —
mesure, de demeurer trop longtemps sans nourriture,
bref de diminuer en quelque façon que ce soit les chances
de sa guérison. Le médecin règle également la somme
d'exercice et de « gymnastique pulmonaire » (telles que
profondes inspirations) qui convient à chaque malade ;
il fixe aussi dans quelle mesure le malade doit être stimulé
par des pratiques hydrothérapiques. Le séjour dans un
établissement de ce genre donne au malade des connais-
sances et des habitudes hygiéniques ( « traitement ]'ar
discipline » ou « par éducation » ^ qui seront plus
tard très utiles non seulement pour lui-même mais aussi
pour la famille et pour les autres personnes avec lesquel-
les il pourra être en contact.
En France, un sanatorium pour la tuberculose, fondé
par le D"" Ch. Sabourin suivant les mêmes principes que
ceux dont nous avons parlé, fonctionne depuis 1890 à
Yernet-les-Bains sur le mont Canigou. Mais on ne juge
pas qu'il soit pratique d'y demeurer toute Tannée. Cepen-
dant le D'" S. Bernheim l), de Paris, et la <( Société des
Sanatoria de France » nous informent que l'on songe à
établir de nouveaux sanatoria dans diverses régions de la
France.
Suivant le D"" S. Unterberger ("i), il y a en Russie des
sanatoria privés pour le traitement des tuberculeux, no-
tamment à Halila dans la Finlande et à Lindheim en Li-
vonie. Il en existe également un à Tonsaasen. entre Bergen
et Christiania, en Norvège.
En Ansfleterre le D' Pott a fondé à Bournemouth un
petit sanatorium privé pour le traitement de la tubercu-
(1) Les sanatoria pour tuberculeux en France. Communication
faite par le D"" S. Bernheim au Cong^rès international de climato-
logie tenu à Clermont-Ferrand, 1896.
^2) St-Petersburg med. Wochenschr., 1896, n° 32,
— 403 -
losepar le grandair. Lel)"" Hurtoii-Fanning(l) s'est efforcé
de mettre en action les mêmes principes dans un établis-
sement situé prés deCi'omer et qui est à environ iOOmètres
de la mer et à 70 mèti'cs d'altitude. Comme le D"" H. We-
ber l'a longtemps soutenu, il y a en Angleterre beaucoup
d'autres endroits où l'on pourrait avantageusement cons-
truire des sanatoria pour tuberculeux, par exemple sur
les versants des collines sablonneuses qui s'étendent au
sud de Londres. Le D"" A. Ransome et d'autres médecins
ont dernièrement l'ait une campagne en faveur de Tintro-
duction en Angleterre d'un véritable système de sanato-
ria pour le traitement des tuberculeux. Des établisse-
ments de celte nature non seulement guériraient souvent
la tuberculose, mais auraient en outre l'avantage défaire
l'éducation du public et de lui enseigner les moyens pré-
ventifs contre la phtisie.
Le mal ne pourra néanmoins être combattu d'une façon
efficace que lorsqu'il aura été pris des mesures pour soi-
gner les indigents déjà atteints. A ce point de vue l'An-
gleterre a donné l'exemple. Elle a été des premières à
établir des hôpitaux spéciaux pour les tuberculeux des
classes pauvres. Notons le « Royal National Hospital » bien
connu (1869) de Yentnor dans l'île de Wight et le « Na-
tional sanatorium for Comsumption » fondé en 185o à
Bournemouth. Les nations européennes ont suivi l'exem-
ple de l'Angleterre. On a construit en 1892 à Falkens-
tein un sanatorium pour les tuberculeux pauvres, situé
tout à côté du célèbre sanatorium privé. Il existe aussi
des sanatoria pour les indigents à Riippertshain dans le
Taunus (ouvert en 1893), à Rehburg (pour la ville de
Brème), à St-Andreasberg dans le Hanovre (montagnes
(1) V. « The Open Air Treatmentof Phthisis in England », by
F. W. Burton-Fanning, in the Lancet, March, 1898.
— 404 —
du Harz), à Gœrbersdorf et à d'autres endroits en Alle-
magne ; de même il s'en trouve un à Davos en Suisse et
à Heiligenschwendi près du lac de Thun. En somme,
grâce aux efforts constants du pasteur W. Bion de Zurich
et de ses amis, presque chaque canton de la Suisse pos-
sédera bientôt un sanatorium spécial pour le traitement
de ses tuberculeux. D'autres sanatoria de même nature
ont été construits dans différentes localités. Celui d'Al-
land près de Baden en Autriche (pour les malades peu
aisés) mérite une mention toute spéciale. C'est grâce aux
efforts enthousiastes de v. Schrœlter, de la Faculté de
Vienne, qu'il a été construit (1).
Malf^ré les progrès considérables que l'on a faits dans
la bonne voie, le nombre d'institutions spéciales pour le
traitement des tuberculeux pauvres est loin d'être encore
suffisant pour qu'on puisse y soigner les milliers de mal-
heureux qui sont en proie à la maladie.
Certes on a besoin de beaucoup d'autres sanatoria. Il
en faudrait qui fussent affectés aux malades pris au début
et chez qui on peut espérer la guérison ; d'autres qui ne
reçussent que les malades déjà fortement atteints et ne
laissant plus grand espoir ; les malheureux privés de res-
sources pourraient y demeurer, si cela était nécessaire,
jusqu'à la lin de leurs jours.
De cette façon au moins, ils ne communiqueraient pas
(1) On construit actuellement à Hauteville (Ain), altitude
900 mètres un sanatorium pour le traitement de la tuberculose
pulmonaire. Ce sanatorium comprendra environ 100 lits et sera
uniquement réservé aux malades indigents. On a choisi tlaute-
ville en raison des résultats déjà obtenus. C'est une œuvre privée,
fondée sous le patronage de l'administration des hospices de
Lvon. Le directeur du sanatorium est M. le D"" Dumarest, ancien
interne des hôpitaux. On adjoindra au sanatorium un laboratoire
de bactérioloorie qui sera confié au professeur Arloing.
A. D. — P. S.
— 4ori —
leur maladie à d'autres, et on leur éviterait les souffran-
ces inévitables qui attendent un malade dans les quartiers
pauvres et populeux.
Dans le môme ordi"e d'idées il faut aussi citer les sana-
toria cliai-i tables pour les enfants sci'ofuleux et malingres
qui, selon toute apparence, furent d'abord construits en
Angleterre. Le « Royal See-Bathing Infirmary » deMar-
gate fut fondé, dès l'année 1791, et maintenant l'Angle-
terre possède plusieurs institutions cliarilables de même
nature sur différents points de la côte. En France il y a le
sanatorium pour enfants scrofuleux et faibles de Berck-
sur-Mer ( « Assistance publique de Paris » ) qui est bien
connu. On en rencontre également à Banyuls-sur-Mer,
sur la côte de la Méditerranée, à St-Trojan dans l'île d'O-
leron (« OEuvre des Hôpitaux marins »),à St-Pol-sur-Mer,
à Pen-Bron, à Arcachon et à Hyères.
En Allemagne, on trouve des établissements analogues
sur la côte, àNorderney, Wyk, Gross-Mûritz, Zoppot, etc.
de même que plusieurs établissements contenant des sour-
ces chlorurées situés à l'intérieur des terres, tels que :
Kreuznach, Kissingen, etc. La Belgique, elle aussi, pos-
sède des sanatoria du même genre situés sur ses côtes, et
en Norvège on peut citer des établissements pour les en-
fants pauvres à Fredriksvaern près de Laurvik et à Ha-
gevik près de Bergen.
CHAPITRE XX
Différentes maladies et états morbides divers en-
visagés au point de vue de leur traitement par
les eaux minérales, le climat, l'exercice, etc.
Quand il est question de traiter une maladie ou un état
morbide par la balnéothérapie ou par Temploi interne
ou externe des eaux minérales, il faut avant tout que le
médecin, aussi bien que le malade lui-même, abandonne
cette sorte de superstition, qui fait regarder le traitement
balnéaire comme absolument différent de tout autre
genre de médication. Les considérations qui guident le
médecin dans les soins qu'il donne babituellement à ses
malades, doivent le diriger aussi quand il s'agit d'appli-
quer les eaux minérales.
Mais prescrire les eaux à un malade est beaucoup plus
compliqué que de lui conseiller un simple traitement
médical à domicile. Il faut une connaissance approfondie
de tous les éléments mis en jeu et de l'influence qu'ils
pourront exercer sur le malade. Le médecin doit avoir
égard non seulement aux eaux elles-mêmes, qui consti-
tuent en quelque sorte la partie pharmaceutique du trai-
tement, et qui sont en elles-mêmes d'un effet très com-
pliqué ; mais il doit encore considérer que le malade sera
éloigné de chez lui, de son milieu habituel, et obligé de
faire un voyage ; il devra aussi penser au climat de la
station balnéaire, au changement de nourriture, à Tinstal-
~ 407 —
latioii et aux autres conditions hygiéniques, et, avant tout,
aux qualités du médecin à qui sera confié le malade.
De plus, il faut songer que ces inlluences toutes phy-
siques seront dans hien des cas favorisées ou contrariées
par des inlluences morales. Cette influence est souvent très
puissante, surtout chez les personnes dites nerveuses;
elle est difficile h calculer, et crée ainsi un élément
d'incertitude qui n'existe pas au même degré quand on
prescrit des remèdes pharmaceutiques ou un simple
changement d'air. Il arrive souvent que fétat moibide
d'un malade est fort compliqué, et le médecin, avant de
conseiller un traitement d'eaux minérales, aura à exami-
ner avec soin quelle est la partie de l'organisme malade
sur laquelle il faut agir. Il doit chercher à se faire une
idée de la nature et de la force de constitution du malade
et calculer jusqu'à quel point les différents organes ou
systèmes pourront l'aider dans ses efforts pour rétablir
le fonctionnement rés^ulier de Torç^anisme. Pour mieux
nous faire comprendre, citons un exemple des plus fré-
quents, avec toutes les complications plus ou moins
graves dont il peut être entouré.
Supposons un malade d'un certain âge, atteint d'une
affection catarrhale des bronches de la partie inférieure
des poumons, avec myocardite et probablement dilatation
du cœur droit. De là aussi congestion passive du foie et
peut-être déjà des reins; urines chargées, contenant de
fortes proportions d'urates et souvent un peu d'albumine.
Dans ces cas le médecin doit examiner si l'état des voies
digestives permettra l'usage d'eaux purgatives destinées
à soulager le système de la veine porte, et par suite, à
faciliter l'action du cœur, dont les fonctions plus réguliè-
res et plus énergiques v iendront en aide aux poumons ;
ou bien, si Tétat du malade n'autorise qu'une action très
douce sur les intestins, on agira sur la peau et par là sur
— 408 —
le cœur. Dans ce dernier cas, le médecin pourra prescrire
des bains chauds d'eau indifférente, d'eau saline ou encore
d'eau saline gazeuse. A ce traitement on peut ajouter ou
non des exercices soic^neusement rédés. ou essaver d'un
régime spécial, prescrire de la digitale, ducalomel, ou les
deux médicaments simultanément, ou encore quelque
autre agent pharmaceutique.
Souvent le malade est atteint d'une affectionsurlaquelle
on ne peut agir directement, qu'elle vienne du cœur, des
reins, de la rate, de la peau ou du système nerveux : le
médecin conseillera dans ce cas des eaux ou des stations
capables d'améliorer la santé générale, les organes ma-
lades bénéficieront indirectement de Taniélioration géné-
rale. En recommandant au malade le traitement hydro-
minéral, le médecin devra tenir compte, dans la mesure
du possible, de toutes les influences qui peuvent agir sur
le malade pendant le trajet aussi bien que durant le séjour
à la station balnéaire et pendant les premières semaines
ou les mois qui suivront ce séjour. Plusieurs chapitres de
ce livre ont déjà été consacrés à ce sujet et à l'importance
qu'il faut attacher au choix du médecin; le succès du
traitement balnéaire dépend en grande partie du médecin
et le malade devra lui donner toute sa confiance.
Bien que nous ayons dit que le malade doit éviter de
parcourir d'une seule traite la distance, parfois fort lon-
gue, qui le sépare de la station climaterique, nous croyons
utile d'insister de nouveau sur la nécessité de prendre de
grandes précautions pour rendre le voyage aussi peu fati-
gant que possible, afin que le malade n'arrive pas dans
un état d'épuisement. Pour cela il faut étudier soigneuse-
ment à l'avance la route cà suivre et les localités ou l'on
s'arrêtera, pour diviser le trajet. Il faut également avoir
soin de choisir les heures de la journée les plus convena-
bles pour voyager. Un voyage en chemin de fer. durant
— 409 —
les heures les plus chaudes du jour, est souveul très nui-
sible à une personne délicate.
En donnant la description des différentes stations bal-
néaires, nous avons parlé des maladies qu'on traitait dans
chacune d'elles ; nous nous bornerons donc ici à indiquer
rapidement les eaux et les traitements balnéairesqu'ily a
lieu d'appliquer à chaque genre d'affection.
Il est difficile de grouper les maladies d'une façon abso-
lue, parce que chez le même malade plusieurs organes
ou plusieurs systèmes peuvent être affectés en même
temps, et que les maladies générales sont souvent com-
binées avec des lésions locales. Dans le traitement parles
eaux minérales, comme dans tous les autres modes de trai-
tement, il faut envisager le malade, étudier sa constitu-
tion, ses habitudes de vie et même ses idiosyncrasies et
noQ point seulement l'affection locale ou générale dont il
est atteint. Pour plus de facilité, nous considérerons d'a-
bord les maladies générales et constitutionnelles ; puis
nous passerons en revue les affections des divers organes.
Pour la description des stations balnéaires, et les classes
d'eaux que nous conseillons, nous renvoyons le lecteur
à la première partie de ce livre.
1° Convalescence prolongée. — Les longues con-
valescences après les maladies aiguës sont très importantes
à étudier et demandent à être traitées avec beaucoup de
soin. La vitalité est en quelque sorte épuisée, le sang et
tous les tissus ont subi des altérations profondes, ils sont
anémiés et la proportion des éléments solides estdiminuée.
Toutes les fonctions ont perdu leur énergie. La circula-
tion est faible, le cœur facilement irritable ; le moindre
effort élève le nombre des pulsations de 60 à 70 jusqu'à
140 et même plus à la minute. La peau est souvent moite
et le vent le plus léger, la moindre variation de tempé-
rature, peuvent déterminer un frisson et un malaise gé-
— 410 —
néral sérieux. Dans beaucoup de cas de ce genre, le traite-
ment balnéaire est moins favorable que l'excitation légère-
ment stimulante de Tair de la mer, des forêts ou des mon-
tagnes. Pour ces cas des localités bien abritées, d'altitude
moyenne, produisent en été généralement de meilleurs
résultats que les localités de grande altitude ; beaucoup
de stations de cette nature ont été citées dans le chapi-
tre XVIII comme faisant partie du second groupe. Au
printemps et à l'automne, les stations ensoleillées du
troisième grwupe (V. chapitre XYIII) sont préférables,
et en hiver ce sont les localités chaudes de la côte men-
tionnées au chapitre XYIÏ qui conviennent le mieux.
Il est souvent nécessaire, dans ces conditions, de favoriser
l'excrétion des produits du métabolisme régressif et nous
devons considérer si ce résultat peut être obtenu par
Tusage d'agents pharmaceutiques, ou par celui des eaux
minérales.
Dans ce dernier cas les eaux thermales indifférentes
peuvent rendre de bons services, ou bien les thermes salins
tels que ceux de Nauheim ou d'Oeynhausen. Pour l'usage
interne, les eaux chlorurées sont préférables aux eaux
sulfatées ou alcalines. Souvent Tanémie résultant d'une
maladie aiguë exige une médication ferrugineuse, phar-
maceutique ou hydro-minérale. Dans tous les cas, il faut
éviter la fatigue, les variations de température, ainsi que
les vents violents. En même temps, il importe de sur-
veiller soitrneusement le réçjime alimentaire. La distrac-
tion, pourvu que l'on n'en abuse pas, produit leffet d'un
bon tonique.
2° Débilité générale. — Cette expression est sans
doute peu scientifique, mais elle désigne un état très
réel, qui demande à être traité.
Les symptômes de la débilité générale ressemblent, chez
beaucoup de personnes, à ceux de la convalescence pro-
— 411 —
longée bien qu'aucune maladie aiguë ou clii'onique d'un
organe spécial n'ait précédé le malaise. Le système ner-
veux, le corps tout entier sont souvent dans un état auquel
on a donné le nom de faiblesse irritable « irritable ^veak-
ness ». Un choc nerveuxgrave ou un ennui moral prolongé
sont, dans beaucoup de cas, des causes de débilité géné-
rale. Sous l'influence d'une dépression morale, la respi-
ration et par suite l'oxygénation du sang diminuent ; le
désir de prendre de la nourriture et de l'exercice dispa-
raît; le sommeil est troublé, la nutrition des organes et
des tissus est afl'aiblie. Le traitement soit climatérique soit
hydro-minéral de la débilité générale ressemble assez à
celui de la convalescence prolongée, mais il est plus dif-
ficile à appliquer et les insuccès sont fréquents. En raison
de leur faiblesse persistante et des nombreux eiïorts ten-
tés inutilement, les malades n'ont plus contiance dans le
traitement médical et ne sont pas faciles à guider. Le
médecin de la station balnéaire devra donc exercer son
autorité avec beaucoup de perspicacité et insister pour
faire accepter les règles hygiéniques et diététiques qui
lui paraîtront nécessaires. S'il sait user de son influence,
il aura plus de chance de succès que n'en avait le médecin
traitant qui Ta précédé.
3° Anémie. — L'anémie a une signification très diffé-
rente suivant les personnes. Les causes peuvent en être
extrêmement multiples et, avant de prescrire un traite-
ment quelconque, il faut examiner avec soin l'état des
organes, celui des tissus et de la nutrition en général.
Pour plus de facilité nous diviserons les anémies en
plusieurs catégories.
a) Pour les malades atteints d'anémie occasionnée par
une perte directe de sang ou des éléments qui le compo-
sent, par exemple à la suite d'une hémorrhagie provenant
d'une opération, de traumatismes ou d'écoulements pu-
rulenls, muco-purulenis ou séreux, le traitement ferru-
gineux est surtout indiqué et il y a lieu d'examiner s'il
est préférable d'employer des agents pharmaceutiques ou
des eaux minérales ferrugineuses. On peut se demander
si ce sont des eaux ferrugineuses simples ou mixtes qui
sont le mieux appropriées et à quelle altitude devra être
située la station balnéaire.
b) Dans les formes d'anémie déterminées, non par
une perte directe de sang, mais par une maladie aiguë
ou chronique, par des névralgies, des soucis de différente
nature ou de l'insomnie et de l'inappétence, le traitement
thermal le plus doux, combiné avec un séjour dans un
pays de forêts ou de montagnes, à une altitude modérée,
est souvent le seul qu'on puisse conseiller aux malades
d'une constitution délicate. Tandis que chez d'autres ma-
lades moins faibles, on prescrira, suivant les indications
individuelles. des eaux chlorurées, ferrus^ineuses ou non.
ou les bains salés gazeux tièdes deNauheim et de Oeyn-
hausen, ou bien encore l'air marin et des bains de mer.
En ce qui concerne des malades suffisamment forts, un
séjour prolongé à de grandes altitudes (chapitre XVIII,
groupe 1) produit fréquemment de bons eff'ets, quoique
des localités d'altitude moyenne soient en général préfé-
rables ; en hiver, au contraire, on doit recommander les
chaudes stations ensoleillées de la côte.
c) Si, comme c'est souvent le cas, l'anémie provient du
ralentissement de la circulation dans la veine porte, de
constipation, d'hémorrhoïdes ou de congestion des orga-
nes pelviens, il faut en général faire précéder l'usage des
eaux ferrugineuses pures ou des eaux ferrugineuses et
arsenicales par l'emploi d'une eau chlorurée sodique,
contenant une certaine quantité de fer, telles que les eaux
de Kissingen et de Hombourg, ou bien les eaux froides
âlcalino-sulfatées, comme celles deFranzensbad et d'Els-
— 413 —
ter. Dans bon nombre de cas d'anémie, surtout pour ce
qui est des malades appartenant aux classes b et c, le
choix et la pr.éparation de la nourriture, ainsi que les
avantages extérieui's sont si importants que, dans le choix
d^une station, le médecin devra prendre en considération
non seulement la nature du climat et des eaux mais aussi
les indications dont nous venons de parler.
d) L'anémie amenée par un long séjour dans les pays
chauds, souvent compliquée d'alîections paludéennes,
avec hypertrophie de la rate et du foie, est justiciable du
même traitement que les affections précédentes. Mais,
dans ces cas, il est très important de choisir des locali-
tés absolument indemnes de malaria, et dont la tempé-
rature est modérément fraîche. Tarasp et St-Moritz dans
l'Engadine offrent de grands avantages. Un long séjou r
à de grandes altitudes devrait toujours suivre la cure
d'eau minérale pour les malades de cette catégorie, et on
choisira autant que possible le voisinage immédiat des
grands glaciers, tels que Pontresina, l'Eggischliorn, Bel-
Alp et le Montanvert au-dessus de Ghamounix. Quelques
heures passées tous les jours sur le glacier lui-même se-
ront particulièrement salutaires.
Chlorose. — On peut regarder la chlorose comme
une variété de l'anémie ; elle est en général liée au déve-
loppement des organes et des fonctions sexuelles, surtout
chez les femmes. Dans bon nombre de cas il suffira d'un
traitement rationnel suivi à domicile et accompagné de
règles hygiéniques et diététiques. Cependant certaines
personnes qui ne peuvent supporter les préparations fer-
rugineuses se trouveront beaucoup mieux d'une saison
passée dans une station d'eaux minérales purement fer-
rugineuses.
D'autres malades atteints de chlorose ne retireront
aucun bénéfice du traitement ferrugineux seul, tandis
— 414 —
que leur état s'améliorera rapidement dans une station
d'eaux chlorurées (1), ferrugineuses ou non, ou bien à la
suite d'un séjour aux eaux alcalino-sulfatées de Fran-
zensbad, de Marienbad ou de Tarasp. Il en sera ainsi
surtout si la circulation de la veine porte est ralentie.
Dans d'autres cas des eaux chlorurées alcalines conte-
nant du fer ou de l'arsenic, comme celles de Royat ou de
St-Nectaire, produisent de bons effets.
Les eaux arsenicales sont souvent salutaires dans les cas
où les eaux ferrugineuses restent sans effet.
Il est particulièrement important pour les malades
atteints de chlorose d'éviter la fatigue. Il faut donc sur-
veiller avec soin la somme d'exercice qu'elles prennent
aux stations balnéaires. Guidées par l'idée fausse qu'il faut
prendre le plus d'exercice possible en plein air, ou pous-
sées simplement par le désir de suivre leurs compagnes
plus robustes, ces malades perdent souvent, par excès
de fatigue, tout ce qu'elles avaient gagné par le séjour au
grand air et le traitement hydro-minéral ; quelquefois
même leur état s'aggrave pendant leur cure balnéaire ou
climatérique.
4° Affections scrofiileuses et tuberculeu-
ses (^). — Autrefois Kreuznach, Ems, Soden, Rei-
(1) A. Robin, de Paris et H. Keller, de Rheinfelden, à la suite
d'expe'riences sur le métabolisme sont arrivés notamment à la
conclusion suivante : les bains d'eau saline concentrée (6 pour
cent ou davantage) produisent de bons effets dans ces formes de
chlorose où le métabolisme azoté réclame des stimulants.
(2) Parmi les affections scrofuleuses nous comprenons les af-
fections des ganglions lymphatiques et de la peau, etc. auxquel-
les on donnait liabituellement le nom de lésions strumeuses ou
de scrofulides avant la découverte de Koch du bacille de la tu-
berculose ; la marche de ces affections les sépare cliniquement
de la tuberculose qui survient dans les poumons, et les ganglions
scrofuleux hypertrophiés ne contiennent pas toujours le bacille
— 415 —
chenhall et d'autres stations étaient fréquemment recom-
mandées dans le traitement de ces affections. Aujourd'hui
nous regardons l'action des eaux minérales comme se-
condaire. Eu été les plages anglaises \alent infiniment
mieux pour les enfants scrofuleux que les chaudes sta-
tions balnéaires de l'intérieur, telles que Kreuznach ou
Ems.
Elever au bord de la mer les enfants scrofuleux est le
meilleur moyen de combattre leur maladie avec succès.
Depuis la découverte du bacille de la tuberculose par
Koch, on estime que les affections, connues autrefois sous
le nom de maladies scrofuleuses des articulations et des
os, sont d'origine tuberculeuse et susceptibles d'un trai-
tement chirurgical aseptique (1). Le succès d'une opéra-
tion de ce genre sera mieux assuré si elle est faite dans
un climat approprié, comme par exemple à l'hôpital de
Samaden dans la haute Engadine, dirigé par le docteur
Bernhard, ou bien à Finfirmerie royale des bains de mer
de Margate (2). Dans certains cas d'engorgement chronique
des ganglions lymphatiques cervicaux, provenant de la
tuberculose ou d'autres causesjqu'il y ait ou non hyper-
de la tuberculose. Inutile de dire que nous admettons qu'il existe
fort probablement en général une diathèse « strumeuse », « lym-
phatique )) ou « tuberculeuse » (congénitale ou acquise), avant
l'invasion des tissus par le bacille de la tuberculose. En d'autres
termes il faut généralement que l'organisme ou du moins certaines
de ses parties cessent de réagir efficacement contre le bacille. Mal-
heureusement ces prédispositions à la tuberculose ne peuvent être
■ou du moins ne sont pas diagnostiquées avant que le microbe
n'ait envahi l'organisme.
(1) Tuberculous disease of bones and joints, by W. Watson-
Cheyne, Edinbourg et Londres, 1895.
(2) En France il existe des installations analogues, et très
bien organisées, à Berck-sur-Mer.
D.-S.
— 416 —
trophie des amygdales, l'usage d'eaux chlorurées en boisson
et en bains, ou encore de bains salins gazeux chauds, peut
être avantageux si un séjour au bord de la mer ou un
traitement pharmaceutique n'a pas produit de bons ré-
sultats. Dans beaucoup de cas de cette nature cependant
il ne faut pas trop attendre avant d'avoir recours à un
traitement chirurgical.
Il est aujourd'hui généralement admis que l'hygiène et
le réiïime constituent le meilleur mode de traitement de
la tuberculose pulmonaire, avec séjour dans des climats
qu'on pourrait nommer aseptiques, dans des régions éle-
vées, au désert ou en pleine mer. A l'occasion cependant,
des eaux minérales arsenicales, telles que celles du Mont-
Dore OLi de laBourboule, pourront exercer une influence
temporaire favorable (1). Les eaux sulfureuses des Pyré-
nées ont une réputation très ancienne, et l'expérience
démontre que dans le catarrhe qui accompagne la tuber-
culose pulmonaire ou laryngée, spécialement dans les cas
torpides, les Eaux Bonnes, les eaux de Gauterets, du
Vernet, d'Amélie-les-Bains, de Bagnères-de-Luchon et de
Bagnères-de-Bigorre produisent un soulagement marqué.
Une station qui a une grande réputation et qui est
souvent propice aux cas de phtisie chronique accompa-
gnés de fréquentes complications catarrhales, c'est celle
de Weissenburg dans le canton de Berne. Cette station
est bien abritée et située au milieu d'une forêt de pins,
ce qui contribue sans doute à augmenter son action bien-
faisante.
Avant d'envoyer à des stations thermales ou climatéri-
(1) Autant le séjour du Mont-Dore peut être favorable dans le
traitement des bronchites liées à i'arthritisme, à l'emphysème, à
l'asthme, autant il est dangereux et à rejeter pour les tubercu-
leux.
D.-S.
— 417 -
ques des malades don! le larynx est atteint, on devrait
toujours veiller à ce que l'endroit que l'on choisit possède
un médecin capable de diriger le traitement local spécial
qui sera nécessaire.
Des pratiques hydrothérapiques furent employées par
Brehmer lorsqu'il institua le traitement de la tubercu-
lose pulmonaire par le grand air à Goerbersdorf. Il em-
ploya surtout des douches froides ; quand on en fait un
usage judicieux, elles viennent en aide au traitement
par le grand air. en fortifiant la peau. Elles ont aussi, de
même que les a mouvements de gymnastique respira-
toire )^ de diiïérentes sortes, l'avantage de provoquer des
inspirations profondes. Les exercices respiratoires, quoi-
qu'ils produisent d'excellents résultats chez les phtisi-
ques, ne doivent être conseillés qu'avec la plus grande
circonspection, quelle que soit d'ailleurs la méthode que
Ton préconise.
Souvent des applications hydrothérapiques relative-
ment douces sont ce qu'il y a de préférable : elles main-
tiennent également la peau en bon état. Les soins de la
peau, dit Hess {Practitioner^ nov. 1897), sont de grande
importance, surtoutchez les malades anémiques qui trans-
pirent beaucoup. A Falkenstein. en dehors des bains
chauds ordinaires de pi-oprelé, que les malades suffisam-
ment robustes prennent dans des salles de bains, et les
malades faibles ou fié\Teux dans leur chambre, les garçons
ou filles de bains frictionnent les malades dans leur lit
tous les matins. Pour les malades faibles et pour ceux qui
transpirent beaucoup la nuit, on emploie une serviette de
toilette sèche ; pour les malades plus forts on se sert d'eau
alcoolisée ou d'eau pure. Les malades robustes, bien
nourris et exempts d'anémie, qui n'ont que de légères lé-
sions, prennent une douche en jet, de 10 à 30 secondes
de durée, suivie de frictions énergiques et d'une prome-
27
— 418 —
nade de courte durée. Winternitz {zur Pathologie u. Hy-
drothérapie der Lungenphthise, 1887) fait éponger ses ma-
lades de la façon suivante : les mains d'abord, puis les
a\ant-bras, les bras, le visage, le cou, les cavités axillaiies,
le dos, l'abdomen et enfin les membres inférieurs.
Pour empêcher le développement du catarrhe bron-
chique chez les tuberculeux, Schûtze (1) et G. Glar (2)
recommandent l'emploi de la bande en croix de Winter-
nitz (3) ; c'est une compresse croisée que l'on applique
sur le thorax, après l'avoir trempée dans de l'eau froide
et tordue. L'application ordinaire de la compresse dePries-
snitz sur la partie supérieure du thorax a été de même
conseillée dans la tuberculose pulmonaire. Afin de pro-
duire un état d'hyperémie aj'tilicieile des sommets con-
taminés des poumons, il a été très recommandé de faire
placer les malades dans la position horizontale, avec les
membres inférieurs et la région pelvienne légèrement sur-
élevés. E. Jacob} (4) préconise une méthode de traitement
pour atteindre le même résultat. Elle consiste dans l'appli-
cation durant un quart d'heure ou une demi-heure, deux
fois.par joui', d'un récipient contenant de l'eau chaude sur
la partie supérieure du thorax; nous ne pouvons pas encore
dire si ce traitement est réellement efficace. Des prati-
ques hydrothérapiques de nature diverse ont été recom-
mandées dans beaucoup de complications ou de cas graves
de phtisie, mais nous ne pouvons les discuter ici.
(1) « Die Hydrothérapie der Lungenschwinsucht » . Arch. der
Balneotherapie und Hydrothérapie . Halle-a-S. 1898, p. 23.
(2) Blatterf. klin. Hydrothérapie. Wien, 1892, p. 23.
(3) « Hydrotherapeutics » in v. Ziemssen's Traité de théra-
peutique générale.
(4) « Ttiermotherapie der Lungentuberculose ». Verhandlun-
gen des XIV Congresses f. innere Medicin. Wiesbaden, 1886,
p. 576.
— 419 —
Un séjour pi-olongé à de grandes altitudes, en hiver
aussi bien qu'en été, a certainement des effets propkv-
lactiques et curatifs sérieux en ce qui concerne la tuber-
culose pulmonaire. Il sera même bon pour les enfants
de faire leur éducation dans des stations climatérique.s
alpestres.
Si une grande partie de la substance pulmonaire a
été détruite, il faut préférer leslocalités d'altitudemoyenne
et parfois celles d'altitude faible aux stations de grande
altitude. Pour les sujets excitables et pour ceux qui ont
une toux irritable, les climats maritimes plus doux et
d'une température plus égale, ainsi que d^autres climats
relativement bumides, chauds et avec beaucoup de soleil
conviennent en général mieux. Quand il existe un em-
physème prononcé, de la bronchite ou une affection car-
diaque, des climats chauds et habituellement secs sont
nécessaii-es et ils sont encore plus indiqués lorsqu'il existe
de l'albuminurie. Les cas avancés, avec lièvre hectique,
ou compliqués de nombreuses ulcérations laryngées (1)
ou intestinales ou de diarrhée chronique doivent être
traités à la maison : il est à peine nécessaire d'ajouter
que les malades atteints désaffections très aiguës ne doivent
pas voyager pendant la période aigué.
(1) Quoique l'irritabilité pharyngée et laryngée soit excitée
par ralmosphère sèche des grandes altitudes, comme elle Test
d'ailleurs par tous les climats secs, même lorsqu'il n'y a pas de
poussière, Derscheid (Tu6ercw/ose laryngée et altitude, 1897), a
démontré récemment, après avoir examiné une statistique du
D"^ L. Spengler, de Davos, que la tuberculose laryngée en elle-
même pas plus que l'hémoptysie ne suffisaient pas pour que- l'on
proscrive le traitement aux grandes altitudes, lesquelles passaient
à tort jusqu'ici comme très mauvaises pour ces deux maladies.
Tout dépend réellement de l'état général du malade, et il est
aussi très important de savoir si l'on pourra le soigner d'une
façon efficace dans une de ces stations climatériques.
— 420 —
Rachitisme. — Chez les enfants rachitiqiies le ré-
gime a une grande importance.
En ce qui concerne le choix du climat, ce sont surtout
les localités à air pur. abritées et ensoleillées, ou de chau-
des plages qui conviennent à ces entants, de même qu'aux
enfants scrofuleux. Il faut éviter le froid et l'humidité.
Des bains chauds d'eau saline concentrée et des pratiques
hydrolhérapiques peuvent être utiles en raison de la force
de réaction des enfants. Parmi les eaux minérales qu'on
peut leur recommander comme boisson en certains cas,
citons les eaux alcalino-terreuses ferruçrineuses.
o^' Syphilis. — La syphilis n'est guère justiciable
du traitement balnéaire. Elle réclame plutôt une mé-
dication pharmaceutique. L'idée que les eaux sulfu-
reuses chaudes, ou des eaux thermales quelconques gué-
rissent la syphilis, ne repose sur aucune hase sérieuse.
Néanmoins les bains chauds, associés au traitementmédical
ordinaire, principalement au traitement mercuriel (i),
peuvent être très utiles. Un traitement énergique est plus
facile à organiser quand on éloigne le malade de ses occu-
pations et de son milieu habituel. C'est ainsi qu'on traite
spécialement la syphilis dans quelques stations balnéaires,
à Aix-la-Chapelle, Uriage, Luchon, etc., par exemple, et
les résultats y sont satisfaisants la plupart du temps.
L'influence favorable d'un traitement balnéaire associé à
une cure spécifique dépend de différentes causes. Comme
nous lavons déjà dit, il est souvent salutaire pour les
malades d'être éloignés de chez eux. deleiirs travaux et
de leur entourage. Les bains (sulfureux chauds ou chlo-
(1) Néanmoins, comme le démontre A. Neisser [Berlin, klin.
Wochensch., 1897, n°s 16 et 17j, durant le traitement par les fric-
tions, les bains lavent une partie du mercure, qui serait sans cela
absorbé, et les bains sulfureux en transforment une certaine pro-
portion en sulfure insolable.
— 421 —
rurés sulfureux) maintiennent la peau en bon état durant
le traitement, et très probablement favorisent aussi l'éli-
mination par les reins des toxines syphilitiques. Sans
doute ils activent l'élimination du mercure, mais en em-
pêchant qu'il ne se dépose dans les tissus d'une façon
temporaire, relativement inefficace, ces bains accroissent
son eifet spécifique durant le temps qu'il séjourne dans
l'organisme, ^e'is^ev {Balneolog. Congress, Berlin, 1897)
fait remarquer que les eaux sulfureuses prises en boisson
peuvent aider à prévenir Tentérite mercurielle ; il croit
aussi que les eaux chlorurées sodiques ordinaires (prises
à dose suffisante) peuvent avoir une action favorable sur
les échanges nutritifs et les modifications subies par le
mercure dans son passage à travers Torganisme. Chez
quelques malades, cependant, la constitution tout entière
est minée par le virus syphilitique. Graduellement la ca-
chexie se développe, accompagnée ou non de lésions du
cerveau ou des autres organes. Cette cachexie, loin d'être
guérie par le traitement spécifique, est souvent aggravée.
Dans ces conditions, avec des symptômes qui peuvent
varier beaucoup, l'air des forêts et des montagnes a sou-
vent un effet salutaire : mais il faut y faire un séjour pro-
longé pendant des semaines ou des mois; on peut en
même temps faire usage de quelque eau minérale simple,
ou d'une eau thermale sulfureuse, surtout de celles que
l'on trouve à une orrande altitude ou à une altitude
moyenne ; par exemple, à Barèges, Cauterets, Bagnères-
■de-Luchon et Wildbad-Gastein. ",,'''!''."
Parfois aussi on peut prescrire dans les cas de ce genre
des eaux ferrugineuses ou arsenicales. Ici -encore ce sont
les eaux situées à de grandes altitudes auxquelles il faut ac-
corder la préférence, telles que celles du Mont-Dore, de Ba
Bourboule, et (lorsque les nouveaux travaux :^eron,t, ache-
vés) de Levico. Un traitement hydrothérapique judicieux
- 4-22 —
peut également rendre de grands services à l'occasion.
L'hiver devra être passé dans des climats doux, secs et en-
soleillés qui n'exigent pas une grande dépense de forces
de la part de malades affaiblis (1).
(1) Les médications dites consécutives, notamment aux eaux
minérales sulfureuses, aux bains de mer, ne sont en effet
que des auxiliaires de la cure spécifique ; elles favorisent les
fonctions de la peau, les échanges nutritifs, l'élimination du
mercure, etc. ; elles relèvent les forces, et permettent d'élever
notablement le taux de la mercurialisation.
Les bains chauds, les douches chaudes exercent, dans ces
divers cas, une action marquée ; enfin les excellentes conditions
hygiéniques des stations balnéaires placées à une certaine alti-
tude, Tair pur, Téloignement de toutes les causes déprimantes
propres au séjour des villes, réalisent aussi des conditions très
favorables.
Parmi les eaux sulfureuses considérées comme particulièrement
utiles dans ces cas, les plus fréquentées en France sontLuchon,
Uriage, Barèges, Aix-les-Bains ; en Allemagne, Aix-la-Cha-
pelle .
Ces stations balnéaires sont indiquées surtout dans les syphi-
lis graves, dans celles qui sont rebelles, malignes, progressives,
sans cesse récidivantes.
C'est principalement dans les conditions que nous venons
d'indiquer ci-dessus que la cure spécifique, employée sous forme
de frictions mercurielles, donne souvent les meilleurs résultats.
Tous les médecins qui exercent dans ces stations ont constaté
que cette cure est bien supportée, même pendant un ou deux
mois ; elle s'accompagne très rarement de saHvation ou d'autres
accidents mercuriels ; jamais elle n'est nuisible pour l'état gé-
néral des malades, mais au contraire, presque toujours, sous
cette influence, la nutrition s'améliore. On voit de nombreux
sypbilitiques, en état de cachexie, qui, au bout de quelques se-
maines, reprennent la santé et la vigueur; au fur et à mesure
que les forces reviennent, l'amélioration de la santé générale et
l'augmentation du poids du corps coïncident avec la disparition
des symptôm&s spécifiques.
A. D. - P. S.
- 423 —
G^ Empoisonnement niétallîqae chronique-
— Dans les empoisonnements chroniques occasionnés
par les métaux, spécialement par le plomb et le mercure,
on a quelquefois recours à un traitement balnéaire. Ge-
pendani on n'en retire que peu de bénéfice.
Le traitement le plus rationnel consiste à introduire
dans le sang et dans les tissus, des substances pouvant
former avec les poisons qui s'y trouvent, un mélange so-
luble; les poisons seront ainsi graduellement éliminés.
Nous avons peine à croire que les eaux minérales puis-
sent remplir ces conditions.
On peut obtenir un certain résultat en augmentant les
sécrétions et les excrétions qui favorisent l'élimination du
poison. L'usage interne et externe d'eaux thermales in-
différentes et d'eaux sulfureuses faibles contribue dans
une certaine mesure à amener ce résultat. Si, de plus,
nous considérons que c'est surtout dans le foie que ces
poisons sont localisés, nous ferons usage d'eaux alcalino-
sulfatées, et d'eaux sulfatées chlorurées, surtout de celles
qui sont chaudes comme celles de Karisbad et de Brides-
les-Bains. car elles stimulent la sécrétion de la bile.
La paralysie occasionnée pat^ le plomb exige, outre l'em-
ploi ordinaire des eaux thermales, l'usage des douches,
du massage et de l'électricité.
70 Caeliexîe paludéenne, — Les affections palu-
déennes sont fréquentes chez les individus habitant ou
ayant habité des contrées à malaria, surtout dans les pays
chauds. Le traitement balnéaire n'a ici qu'une importance
secondaire, mais des médicaments appropriés à la mala-
die, combinés avec un long séjour à une grande altitude
où l'air est dépourvu de miasmes, dans le voisinage des
Placiers surtout, donnent les meilleurs résultats chez la
plupart des malades.
Dans certains cas rebelles, compliqués, par exemple, de
— 424-
. catarrhe des intestins avec selles décolorées, un traitement
doux d'eaux sulfatées chlorurées, ou alcalino-sulfatées,
telles que celles de Brides-les-Bains et de Karlsbad. sera
favorable.
Leseaux thermales indifférentes de Plombières suftiront
aux personnes très délicates. Lorsque le foie et la rate
ont pris un volume considérable, on ne peut guère espérer
obtenir une diminution complète de volume de ces orga-
.nes; mais nous avons vu lusage des eaux alcalino-sul-
fatées donner d'assez bons résultats, surtout quand on les
prend dans une localité de grande altitude, à Tarasp, par
exemple. Un long séjour dans une station alpine élevée
doit toujours suivre la cure d'eaux minérales.
Il faut recommander les eaux et le climat de St-Moritz
ou de Ceresole Reale dans la cachexie malarique avec ané-
mie, mais sans complications du côté des intestins. S'il y
a des crises fréquentes de névralgie ou de rhumatisme on
pourra essayer les eaux thermales indifférentes des vallées
alpines, telles que celles de ^yilbad-Gastein, et les eaux
arsenicales de stations plus élevées, spécialement celles
de la Bourboule et du Mont-Dore ; ou bien encore celles
•de Val Sinestra dont on peut faire usage à Tarasp.
8'' Diabète, Glycosiirîe. — Diabète sucre ; glyco-
surie. — Nous ne pouvons exposer ici la pathologie de la
glycosurie et nous renvoyons le lecteur aux ouvrages de
Frerichs, de Seegen, de Pavy, de W. H. Dickinson et de
G. V. Noorden. l'auteur le plus récent qui ait traité ce sujet.
Autrefois on considérait les eaux minérales comme émi-
nemment efficaces dans le traitement du diabète ; on re-
commandait surtout les eaux thermales alcalines, alcalino-
chlorurées et les eaux alcalino-sulfatées. Vichy, Neuenahr
et Karlsbad étaient les stations balnéaires qui avaient le
plus de réputation sous ce rapport. Néanmoins leur appli-
— 425 —
cation est fort limitée. Nous ne connaissons aucun cas de
diabète bien caractérisé qui ait été guéri par l'usage des
eaux ; mais on a souvent obtenu et on obtient encore une
grande amélioration momentanée, qu'on a pu prendre
pour la guérison. Ce résultat cependant, si nous le consi-
dérons sans idée préconçue, ne devra être attribué qu'en
partie à l'action des eaux.
Le résrime. Hivs^iène en général et les exercices mus-
culaires y entrent pour une grande part. Il est certain
que les malades s'astreignent plus facilement à un régime
quand ils sont dans une station balnéairejloin de chez eux.
Les conditions hygiéniques, le repos d'esprit, les influen-
. ces cl imatériques favorisent la cure. Bien qu'il n'y ait pas
de ligne de démarcation bien définie entre eux, on peut,
pratiquement, diviser les cas de diabète en trois classes.
aj Dans les cas graves, souvent aigus, chez les sujets
jeunes, avec perte de sucre considérable, urine très abon-
dante et d'un poids spécifique très élevé, soif ardente,
amaigrissement rapide et grande diminution de forces,
les eaux minérales n'exerceront qu'une 1res légère in-
fluence et la fatigue du voyage pourra être funeste.
Au contraire, un traitement pharmaceutique et un ré-
gime alimentaire suivis à domicile, ou dans le voisinage
immédiat, principalement dans une localité abritée, d'al-
titude moyenne, pourront quelquefois enrayer les progrès
de la maladie.
Quelques auteurs n'appliquent le terme de diabète qu'à
des cas de ce genre, accompagnés d'amaigrissement. Par
exemple, quelques auteurs, comme le D' Lauder Brunton
(Conférence clinique sur le diabète, St-Barth. Med.
Journ., février 1896, p. 67), désignent les cas accompa-
gnés d'obésité sous le nom de glycosurie goutteuse ou
graisseuse. Si le terme diabète est pris dans ce sens, il
— 4i26 —
faut ajouter que seuls les cas de glycosurie (1) peuvent
être traités par les eaux minérales.
C'est parce qu'un grand nombre de cas de glycosurie
chronique ou de diabète bénin peuvent se transformer
en diabète grave, que le D"" Pye Smith (Conférence clini-
que, Guifs HospitalGaz., 14 mars 1896, p. 126) et d'au-
tres auteurs préfèrent conserver le terme de diabète pour
les cas bénins, aussi bien que pour les cas graves.
b) Dans les formes chroniques de la maladie, sans
grandes variations, du moins au début, dans le poids du
corps, et sans symptômes de diabète aigu, le régime ali-
mentaire bien compris, sans restrictions trop sévères^
une vie bien réglée, de l'exercice au grand air et, à l'oc-
casion, un traitement pharmaceutique, agiront tout aussi
bien que les eaux minérales. Il est bien connu que les
secousses morales et les soucis ont une grande part dans
la production de cette variété de diabète comme de toutes
les autres. Il faut donc, autant que possible, éviter au ma-
lade tout sujet d'inquiétude et d'anxiété. Un fréquent
chansfement de résidence et de climat est souvent favo-
rable, sans l'adjonction d'aucun autre traitement, même
y compris le traitement balnéaire, pourvu que le régime
alimentaire nécessaire soit observé. Si, ainsi qu'il arrive
souvent, les forces ont beaucoup diminué, ces change-
ments de résidence devront être de longue durée. 11 faut
choisir un climat plus doux que celui que le malade habite
d'ordinaire, et demandant peu de dépense de la part de
l'organisme. Un séjour prolongé dans une région alpestre
ou forestière élevée, sera particulièrement utile en été,
(1) Si l'on donne au terme « diabète » son sens le plus étendu,
le mot glycosurie employé par opposition à celui de diabète ne
peut être appliqué qu'à des cas où la présence du sucre dans l'urine
est due à des causes momentanées, et où le sucre est en petite
quantité (environ 1 pour cent) et disparaît sans traitement spécial.
— 427 —
tandis que pour l'hiver on recherchera les stations à cli-
mat doux et ensoleillé.
Etant donnée la grande inlluence exercée par l'état
psychique chez les diabétiques, il faut autant que possi-
ble joindre au changement d'air quelque occupation inté-
ressante; aussi retire-t-on souvent uni^rand bénéfice d'un
voyage en Egypte, avec excursion sur le Nil, ou en Sicile,
ou dans les Iles Ioniennes; on peut encore faire une
croisière sur la Méditerranée, faire un séjour à Rome ou
dans la Riviera. Cependant il est parfois difficile en voyage
de suivre un régime alimentaire strict, il ne faudra donc
conduire le malade que dans des localités où il pourra se
procurer en abondance les aliments variés qui lui con-
viennent.
Dans beaucoup de cas un traitement aux eaux minérales
pendant l'été constituera une forme utile de changement
d'air. Pour les personnes affaiblies on obtiendra de bons
résultats d'un séjour dans une station thermale d'eau in-
différente et d'altitude moyenne, par exemple à Gastein,
Buxton, Wildbad, Schiangenbad et Ragatz ; on y joindra
une quantité très modérée d'eau alcalino-chlorurée prise
en boisson.
Dans d'autres cas, il faudra recommander l'usage in-
terne d'eaux alcalines , ou d'eaux alcalino-chlorurées
sans autres remèdes (Vichy, Neuenahr, Obersalzbrunn,
Royat, ou la Bourboule). Il ne faut pas oublier qu'un
régime alimentaire approprié, sans être trop sévère, est
essentiel et doit devenir une habitude chez les diabéti-
ques. Quelques malades de cette classe et de la classe
suivante sont prédisposés à la goutte ; il faut en tenir
compte dans le traitement. Une albuminurie légère pro-
venant de lésions interstitielles chroniques des reins,
peut se rencontrer chez les sujets plus âgés appartenant à
cette classe.
— 428 —
c) Parmi les malades appartenant à une troisième classe
de glycosuriques, nous trouvons une tendance à la poly-
sarcie : la proportion de sucre dans Turine de ces malades
est très variable. Les malades de cette catégorie peuvent
avoir des attaques de gravelle urique alternant avec des
attaques de glycosurie, et des dépôts de sucre et d'acide
urique peuventse produire simultanément. L'albuminurie
fait aussi quelquefois son apparition chez ces malades,
d'abord par intervalles, puis régulièrement ; mais la plu-
part du temps il n'y a qu'une petite quantité d"albumine.
Chez les glycosuriques obèses, on observe en générai de
la stase veineuse abdominale et le muscle cardiaque s'af-
faiblit. Cette affection n'est pas rare chez les goutteux ou
chez les héréditaires goutteux. Pour cette catégorie de
malades les eaux minérales sont souvent utiles, spéciale-
ment les eaux alcalino-sulfatées, de même que les eaux
purement alcalines. Il faut donner la préférence aux sour-
ces chaudes. Les eaux de Rarlsbad, Brides-les-Bains, Vi-
chy, jSeuenahr doivent leur réputation dans le diabète à
Faction qu'elles exercent sur les maladies dont nous ve-
nons de parier.
Il faut conseiller Contrexéville surtout quand la gra-
velle alterne avec la glycosurie. On peut aussi, parfois,
recommander les eaux de Harrogate et de Llandrindod ;
la petite quantité de soufre qu'elles contiennent n'est pas
une contre-indication. Un long séjour dans des stations
climatériques de montagnes a, en général, un effet salu-
taire dans beaucoup de cas. Pour cette classe de glycosuri-
ques on peut combiner le massage et la gymnastique sué-
doise avec le traitement balnéaire ou climatérique, s^i les
-malades sont obèses et ne prennent pas un exercice suf-
fisant.
Afin de se bien rendre compte du régime alimentaire
qui conviendra le mieux à chaque diabétique, ou à un
— 429 —
même dinbétique aux ditt'érentes périodes de sa maladie,
il sera très utile de le faire séjourner d'une façon tempo-
raire soit dans un établissement thermaLsoit dans une sta-
tion climat érique ou autre, où tes urines pourront être
régulièrement analysées et où il sera possible de se rendre
compte des effets que les différents régimes alimentaires
exer<:ent sur les échangées nutritifs.
Le diabète insipide peut être considéré comme une
polyurie d'origine nerveuse; il en sera question quand
nous parlerons des affections du système nerveux.
9° Gravelle nrinaipe. — On regarde souvent la gra-
velle comme une maladie des voies urinaires, ce qui n'est
pas plus correct que si l'on disait que le diabète est éga-
lement une affection de l'appareil urinaire. La gravelle
est occasionnée par une assimilation défectueuse et par
un trouble dans les échanges nutritifs et dans le métabo-
lisme des tissus.
Il y a plusieurs espèces de gravelle : i° acide urique et
urates ; 2*^ oxalate de chaux ; 3** gravelle phosphatique
(phosphate de chaux et phosphate tricalcique). Nous pou-
vons nous borner à la première espèce Tgravelle urique).
Elle est souvent héréditaire, fréquemment associée à la
goutte et au rhumatisme (diathèse arthritique). Parfois
aussi elle est due à l'usaç^e d'eaux calcaires ou encore à
des causes inconnues. Cependant la plupart du temps on
observe cette maladie chez les personnes qui mangent
beaucoup ou qui prennent une grande quantité de stimu-
lants alcooliques, sans faire suffisamment d'exercice; il
est donc essentiel de surveiller le genre de vie et le régime
des malades.
Pour les malades disposés à l'obésité et à la congestion
de la face il faut choisir les eaux sulfatées et les eaux al-
calino-sulfatées. Les personnes pâles et disposées à la
diarrhée se trouveront bien de Tusage des eaux alcalines
— 430 —
simples. Pour les sujets maigres les eaux chlorurées sont
préférables. Beaucoup de médecins français donnent la
préférence aux eaux terreuses de Gontrexéville.
On peut conseiller comme boisson diététique, avec une
certaine chance de succès, un verre d'eau de Luhatschowilz
pris matin et soir, chaud ou froid. On augmentera ou on
diminuera la quantité d'eau suivant les malades. L'examen
régulier des urines décidera la question. En Portugal, les
eaux de Yidago jouissent d'une réputation toute spéciale.
On considère qu'elles réussissent toujours à chasser ou à
prévenir les calculs rénaux. Pour d'autres personnes une
dose d'eau chaude, prise soir et matin, ou simplement
d'eau distillée, ou d'eaux presque pures comme celles
de Malvern ou d'Evian, ou des eaux gazeuses dites de
table comme celles d'Apollinaris, de Roisdorf, de Sel-
ters etc. en même temps qu'un genre de vie bien réglé,
suffisent pour empêcher la réapparition de la gravelle
urique.
Oxalnrie. — Dans Voxalurie persistante, avec dys-
pepsie, il est souvent plus facile de remédier aux troubles
de la disfestion et du métahoUsme trénéral par un traitement
hvdro-minéral associé au régime et à un exercice régulier
que par une médication pharmaceutique ordinaire.
Parmi les eaux minérales celles du groupe alcalino-
terreux (Gontrexéville, ^Vildungen, etc.) sont fort utiles
et souvent préférables aux eaux alcalines simples plus
fortes de Vichy, etc. Quand le système nerveux est sur-
tout atteint, — par suite de surmenage ou d'émotions,
— un séjour dans une station climatérique tranquille,
sans traitement spécial ou combiné avec des eaux ther-
males indilTérentes, d'un effet diurétique peu prononcé,
produira souvent de bons effets.
Pliosphaturie. — Li\ phosphaîurie inquiète souvent
— 431 —
beaucoup les éludianls et les hommes de vie sédentaire.
Généi'alement il n'est pas besoin d'avoir recours à Tusage
d'eaux minérales. Une grande somme d'exercice en plein
air suffit pour combattre le mal. L'exercice agit d'une
façon favorable, en partie peut-être parce qu'il augmente
la circulation dans Festomac, et facilite ainsi le retour
dans le sang de l'acide cblorhydrique nécessaire dui'ant
le processus de la digestion et diminue l'alcalinité du
sang et de l'urine. Nous avons souvent remarqué que la
pratique régulière d'un sport tel que l'escrime, Téquita-
tion, le golf, ou mieux encore des marches dans les Alpes
ou dans d'autres régions montagneuses avaient pour effet
de rendre très claires les urines que la présence de phos-
phates maintenait troubles pendant des mois, par suite
d'une quantité insuffisante d'acide. — V.D'"Lauder Brun-
ton, Con/ere/ici? sur l'actt07ides médicaments, Londres, 1897,
p. 540. Les eaux alcalines simples que l'on prescrit par-
fois, augmentent la plupart du temps la phosphaturie,
et chez les malades qui nous occupent produisent une
dépression nerveuse. D'autre part, les eaux chlorurées ont
en général une influence favorable qui provient, croyons-
nous, de leur action stimulante sur les membranes mu-
queuse et musculaire de l'estomac et du duodénum.
10° Rhumatisnie. — Les affections rhumatismales
exigent des traitements très variés, suivant les individus
et la constitution des malades, d'autant plus que le terme
de rhumatisme, tel qu'il est employé à présent, comprend
des affections de nature diverse dont les progrès de la
science finiront par dégager les variétés. Il est à peine né-
cessaire de dire que nous ne nous occuperons ici que de
la forme chronique ou pseudo-chronique du rhumatisme.
Plus un cas se rapproche de la forme aiguë ou subaiguë,
plus il faut apporter de soin et de prudence dans le trai-
tement balnéaire.
— 432 —
ConT^alescence du phamatisme articula^ire
a.iga. — La prudence est surtout indispensable dans la
convalescence du rhumatisme articulaire aiîiu, ou chez les
sujets prédisposés k cette maladie. Tout l'organisme est
alors d'une sensibilité extrême, la peau est très faible, la
circulation est facilement excitée, la digestion est troublée
et une cause relativement légère peut amener une rechute
ou une nouvelle atteinte de la maladie. On peut dire que,
dans ces cas, plus la date de la dernière attaque est rap-
prochée et plus l'individu est jeune, plus il est facile de
provoquer une rechute par imprudence.
Il est à peu près certain que le rhumatisme articulaire
aigu est de nature complètement différente du rhuma-
tisme chronique ordinaire, musculaire ou articulaire
(arthrite rhumatoïde, arthrite déformante). Nous n'en
avons parlé ici qu'en raison de la similitude des noms,
et pour plus de facilité.
Les pratiques ordinaires de la balnéothérapie ne con-
viennent pas dans la première période de la convales-
cence du rhumatisme articulaire aisTi : mais si la conva-
lescence est très lente, si le cœur reste faible et facilement
irritable, avec ou sans complications du côté des valvules,
et si l'on peut permettre au malade de voyager, entouré
de soins spéciaux, une série de bains pris avec beaucoup
de prudence, aux bains salins gazeux de Nauheim ou
d'Oeynhausen aura probablement une action très favo-
rable (1).
Si la santé générale est bonne, le cœur indemne, et
si les fonctions de la peau se font normalement mais que,
d'autre part, les articulations restent plus ou moins
(1) En France, la station de Bourbon l'Archambault remplitles
mêmes indications.
A. D. — P. S.
— 433 —
raides et tuméfiées, on peut recourir aux eaux thermale
iudiiTéreiites et aux eaux cliloiurées.
Les douches, le massage et la g jmnaslique suédoise
peuvent être utiles, mais au début il ne faul se seiyir de
ces moyens accessoires qu'avec la plus g rande piudence.
Le traitement par les bains devra s ouvent se piolcn^er
pendant cinq ou six semaines, parfois d avantage, et il fau-
dra toujours le faire suivre d" un séjour dans une localité
d'altitude moyenne, à cli mat sec et ensoleillé, telle que
Les Avants, Glion, St- Beatenberg, le Gurnigel, Baden-
weiler. On peut faire choix aussi d'une station maritime
à climat suffisa mment chaud. En hiver la Biviera occi-
dentale fournira les stations climalériques les mieux ap-
propriées.
Rhumatisme articulaire chronique. Rhu-
matisme articulaire chronique et lésions consécutives an
rhumatisme articulaire aigu. — Lorsque les attaques de
rhumatisme ont laissé un gonflement ou une arthrite chro-
nique, sans que la constitution générale se trouve affec-
tée, les agents fournis par la balnéothérapie sont nom-
breux. Toutes les eaux thermales indifférentes les plus
chaudes et les eaux sulfureuses chaudes peuvent servir-
il en est de même des bains d'eau saline concentrée de
l'Angleterre et du continent. On peut employer le mas-
sage, les douches, la douche-massage, les mouvements
passifs, la gymnastique suédoise, les mouvements volon-
taires gradués, la marche ou le cyclisme gradué, pourvu
que ces interventions se fassent avec soin et qu'on les
adapte à chaque cas particulier.
Souvent on prescrit avec avantage des applications
locales chaudes, tels que des cataplasmes de terre de
bruyère, de tourbe, simple, sulfureuse ou saline, ainsi
que des bains locaux avec les mêmes substances et des
bains de sable chauffé. En hiver des localités à climat sec
S8
— 434 —
et ensoleillé, telles que celles de la Riviera orientaley
seront tout indiquées.
Rlianiatisnie lunsculaîre chronique. — L'ana-
lomie pathologique du rhumatisme musculaire est fort
complexe, et cela se comprend étant donné que cette af-
fection, lorsqu'elle n'est pas accompagnée de complica-
tions, n"est jamais mortelle.
Myosite chronique, luniba«;o, etc. — Certains
cas sont compliqués d'ostéo-arthrite, ou de goutte. Chez
quelques malades cette affection peut réellement produire
une douleur réflexe provenant de ce qu'on appelle 1' « ir-
radiation )), et la maladie peut en réalité avoir son point
de départ dans une ostéo-arthrite ou une autre lésion de
l'épaule, de la hanche, ou d'une articulation interverté-
brale. Dans d'autres cas la douleur dont se plaint le ma-
lade a son siège dans une névrite partielle de quelque
tronc nerveux ou de ses rameaux. Dans d'autres cas en-
core, surtout dans certaines formes de lumbago, la dou-
leur peut avoir été provoquée par la rupture de fibres
musculaires en partie dégénérées ou encore de tissus in-
terstitiels, — rupture consécutive à un léger effort ou à
un traumatisme, qui n'auraient pas atteint des muscles
parfaitement sains. Dans le rhumatisme musculaire chro-
nique les bains chauds entiers peuvent être prescrits
comme dans les cas précédents, et on peut plus facilement
y joindre des douches. Souvent un traitement interne est
nécessaire, outre les bains. Gela dépend de la nature des
complications telles que la dyspepsie, la constipation ou la
diathèse urique. Gomme cure complémentaire, il faudra
choisir, de même que pour les affections du groupe pré-
cédent, des localités sèches et ensoleillées, d'altitude
moyenne, si c'est possible, situées sur les versants sud-
ouest des montagnes ou encore sur des plateaux.
— 435 —
Quelques douleurs localisées qui ont leur siège soit
entièrement dans les muscles, soit en partie dans les
muscles et les tissus fibreux, et en partie dans les nerfs,
accompagnées parfois de points indurés douloureux
(myosite rhumatismale chronique), peuvent être traitées
d'une façon très satisfaisante par le massage, avec ou sans
cure climatérique.Dans cette classe onpeutprobablement
ranger certains cas de lumbago, et il est important de
voir s'il n'y a pas dans les muscles, les fascias et les tis-
sus fibreux sous-cutanés de ces points indurés dont nous
avons parlé (nodosités rhumatismales) surtout dans les
cas pris pour du rhumatisme musculaire ordinaire, de la
sciatique ou de la névralgie. H. Strauss (1) et d'autres
auteurs indiquent que si on peut découvrir ces points^
le traitement local par le massage, les bains chauds, des
compresses ou des bains locaux de tourbe, de boue, don-
nera souvent d'excellents résultats.
La grande tendance aux rechutes, dans le rhumatisme
chronique, exige que la peau soit fortifiée par des prati-
ques hydrothérapiques, par un exercice actif et par le
séjour au grand air. Ce dernier point devrait devenir une
habitude journalière chez les rhumatisants.
11° Sciatique et affections similaires. — La
sciatique^ les névralgies et autres affections du même genre
sont souvent d'origine goutteuse . Il y a encore d'autres
causes à ces affections. Les formes les plus graves sont, en
général, dues à de la névrite et demandent tout d'abord
du repos ; il faut s'abstenir absolument, pendant la pé-
riode aiguë, de massage, de douche-massage, de douches
violentes; mais la période aiguë une fois passée, les eaux
thermales sont utiles. On emploie dans ces cas des eaux
thermales indifférentes ou des eaux thermales chlorurées
(1) Berlin, klin. Wochensch.^ 1898, n. 5 et 6.
— 436 —
ou sulfurées ou encore chlorurées froides que Ton fait
chaufîer.
On peut, avec avantage, combiner les bains chauds
avec les douches et le massage.
Les douches chaudes, les douches alternées (écossaises)
ou la douche-massage constituent la partie principale du
traitement hydrominéral dans beaucoup de cas de sciati-
que, de rhumatisme, etc. ; on peut suivre ce traitement
à Aix-les-Bains, Aix-la-Chapelle, Uriage, Bourbonne,
Harrogate, Bath, Sidmouth et dans beaucoup d'autres
stations. Il est en général appliqué sur tout le corps, quoi -
qu'il soit principalement dirigé sur les parties malades.
1:2° Artlirîte rlmuiatoïde. — Pour cette affection,
qui difïère de la goutte et du rhumatisme vrai, nous nous
servons du terme employé d'abord par sir A. B. Garrod
en 1858. 11 y a d'autres dénominations d'un usage éga-
lement général : arthrite ou polyarthrite déformante,
employée par YirchoT\ ; ostéo-arthrite, expression habi-
tuelle parmi les chirurgiens anglais ; rhumatisme chro-
nique des articulations; arthrite rhumatismale chronique
et çfoutte rhumatismale: ce sont d'anciens termes mais
encore très employés (1).
Les traumatismes paraissent jouer un rôle prédomi-
nant dans l'apparition de la forme monoarliculaire de
cette affection, principalement chez les personnes âgées et
faibles (maladie sénile de la hanche) chez lesquelles le
pouvoir de reconstitution des tissus est affaibli. Dans
les variétés plus aiguës et subaiguës de la maladie, sur-
tout si elle est accompagnée d'un certain degré de fièvre
(1) Dans notre description des divers établissements balnéaires
nous avons parfois fait allusion à cette maladie sous l'expression
encore si populaire, pour cette classe de cas, de rhumatisme chro-
nique et d'affections rhumatismales chroniques.
- 437 —
(chez les personnes jeunes, mais parfois aussi chez des
personnes âgées), il y a des raisons pour admettre l'opi-
nion émise par Max Schiiller, de Bei-lin, et Bannatyne et
Wohlmann, de Bath, d'une intervention microbienne
dans la production delà maladie. Dans d'autres cas, dési-
gnés sous le nom de « pseudo-rhumatismes », les articu-
lations peuvent également être affectées; il s'agit alors
non du développement local d'éléments microbiens, mais
de l'action de toxines circulant dans le sang ; les micro-
bes interviennent dans d'autres parties de l'organisme
en y provoquant des suppurations chroniques, des ca-
tarrhes, etc. L'influence du système nerveux dans cette
maladie est très douteuse (1). Il y a encore lieu de signa-
ler qu'une arthrite monoarticulaire persistant d'une ma-
nière chronique (par ex. au genou) chez une personne
d'âge moyen, en apparence biea portante, peut de-
venir accidentellement tuberculeuse ; elle ne se trans-
forme pas en arthrite rhumatoïde avec épanchement,
comme on le croyait autrefois.
Les opinions soutenues actuellement quant à la patho-
logiede l'arthrite rhumatoïde chronique, et admirablement
résumées au congrès médical de Berlin de 1897, par le
professsur Bâumler^ ont mis au point ce que l'on peut
attendre de son traitement. On envoie les malades dans
un grand nombre de stations hydro-minérales, mais au-
cune ne produit un effet réellement curatif. L'état général
est toutefois fréquemment amélioré par un traitement
(1) Bien des lésions articulaires chroniques sont évidemment
d'origine nerveuse. L'histologie pathologique n'a pas encore dit
son dernier mot et il existe sans doute des centres trophiques
qui peuvent être touchés au cours d'une infection ou d'une auto-
intoxication et entraîner, par la suite, le développement d'ar-
thropathies.
A. D. — P. S.
- 438 —
très doux quand on emploie des eaux indifférentes ther-
males, des eaux sulfurées ou chlorurées thermales ; les
eaux alcalines chlorurées, quand elles sont situées dans
de bons climats, et spécialement quand elles se trouvent
à des altitudes modérées, donnent aussi de bons résultats.
On emploie souvent des bains entiers de boue ou de
tourbe. On préfère quelquefois les bains locaux ou des
applications locales dans les arthrites monoarticulaires.
Les bains de vapeur chauds ou les bains d'air chauds peu-
vent aussi rendre des services, principalement quand l'af-
fection est limitée à une articulation, surtout dans les
cas où il y a de vives douleurs.
Le changement de localité constitue un élément impor-
tant dans le traitement de cette maladie, surtout si les
malades se rendent dans des régions où le climat est sec
et ensoleillé, sans chaleur excessive ou froid vif. Des
changements judicieux de climats, un régime simple mais
reconstituant, avec l'usage modéré mais systématique
d'exercices de différente nature, et continué pendant
plusieurs années, donnent souvent un résultat satisfai-
sant.
Le professeur A. Ott (Congrès médical de Berlin de
1897) pense que toutes les variétés de bains locaux ou
généraux, employés dans l'arthrite rhumatoïde, doivent
leur efficacité surtout à la chaleur. Par conséquent,
selon cet auteur, le bain le plus chaud est probablement
celui dont le malade retirera le plus grand bénéfice,
pourvu que ses organes soient en état de supporter la cha-
leur, et, dans un traitement balnéaire, il faut éviter les
plus hautes températures au début, par crainte d'une
réaction trop vive. On peut expliquer ainsi les bons effets
des bains d'air chauds locaux de Tallerman-Scheffield.
La maladie sénile de la hanche [malum coxae sentie)
est habituellement prise pour de la goutte ou du rhuma-
— 439 —
tisme parle malade lui-même. Les médecins la considè-
rent généralement comme une variété d'arthrite rhuma-
toïde analogue à celle de l'articulation de l'épaule. En
ce qui concerne le traitement balnéaire, nous renvoyons
à ce qui vient d'être dit ; mais il y a peu de chance qu'un
traitement soit efficace.
Les nodosités multiples des articulations des doigts
guérissent aussi rarement; et certains malades ont fait le
tour d'un grand nombre de villes d'eaux, suivant leur
propre inspiration ou les conseils de leurs amis, sans trou-
ver d'amélioration, bien que leur santé générale ait été
plus ou moins favorablement modifiée. C'est en effet l'état
général qu'il faut principalement considérer dans ces cas,
en Taméliorant on enraye les progrès du mal local pen-
dant bien des années, parfois les nodosités elles-mêmes
diminuent d'une façon notable.
13^ Rliuiiiatigme blennorrliagique. — Pour le
rhumatisme hlennorrhagiqiie et (Vautres pseudo-rhuma-
tismes, il n'y a rien de spécial à dire quant au traitement
balnéaire.
Si, après avoir traité la cause déterminante de la mala-
die par les moyens habituels, la tuméfaction, la raideur
des articulations, des gaines tendineuses et des fascias per-
sistent, on peut recourir au traitement recommandé pour
le rhumatisme articulaire chronique.
14° Goutte. — La goutte diffère beaucoup selon les
individus. Pour la plupart des goutteux le traitement bal-
néaire n'est nullement nécessaire ; mais aux eaux, bien
des malades se décident à suivre le régime exigé, tandis
qu'ils refuseraient de le faire chez eux.
D'un autre côté, on peut dire que presque toutes les
stations balnéaires de l'Europe peuvent, à l'occasion, être
utiles aux goutteux, pourvu qu'elles soient choisies selon
— 440 —
la constitution de chaque malade et suivant les complica-
tions. Il faudrait écrire un livre entier pour épuiser ce
sujet.
Si nous admettons, comme cela semble probable, qu'un
des facteurs les plus importants de la pathogénie de la
goutte est constitué par Félimination insuffisante de l'a-
cide urique et de ses sels, il devient facile de comprendre
comment l'action éliminatrice de divers processus (exter-
nesy balnéothérapiques et hydrothérapiques peut être
employée avec succès, suivant les caractères individuels
de la maladie, etla force de réaction des malades. On peut
en dire autant des exercices et du massage^, à condition
qu'on les approprie judicieusement aux besoins de cha-
que individu. En ce qui concerne les cures d'eaux mi-
nérales prises en boisson, nous estimons que, en beaucoup
de cas au moins, l'action bienfaisante d'eaux contenant
des sels de sodium sera supérieure aux désavantages qui,
d'après les recherches de sir William Roberts et d'autres
auteurs, sont dus au sodium.
Les personnes faibles essaieront d'un changement de
climat et d'une eau thermale indifférente, chlorurée ou
alcaline chlorurée ; encore faudra-t-il user de précau-
tions, surtout quand le malade est âgé, affaibli, ou atteint
d'artério-sclérose.
Pour les pléthoriques avec stase abdominale et ten-
dance à l'obésité, on prescrira les eaux sulfatées ou alca-
lino-sulfatées, pourvu qu'on fasse suivre ce traitement
d'un long repos dans un climat alpin ou sub-alpin. Les
eaux alcalino-sulfatées sont surtout utiles dans les cas de
pléthore avec dépôts d'acide urique. Quand la tendance à
la production d'acide urique existe sans pléthore ni con-
gestion notable de l'abdomen, une saison à Gontrexéville
est considérée comme extrêmement salutaire, surtout par
les médecins français. D'autres médecins recommandent les
— 441 —
eaux alcalines. Les eaux chlorurées sont préférées aux eaux
sulfatées pour beaucoup de goutteux sans obésité pronon-
cée, mais chez lesquels l'intestin est paresseux. L'addition
du soufre aux eaux chlorurées, telle qu'elle existe à Har-
rogate, LIandrindod, Aix-la-Chapelle, Uriage etc., n'em-
pêche pas de prescrire ces eaux aux goutteux, qu'il y ait
ou non congestion abdominale.
Pour l'eczéma fifoutteux les eaux alcalines chlorurées
peuvent être utiles, ainsi que les eaux sulfureuses. Parmi
les premières celles de Royat ont une réputation établie,
de même que celles de Schinznach et d'Uriage parmi les
dernières ; ajoutons pourtant qu'il arrive fréquemment que
la guérison n'est pas durable. Mais il en est ainsi plus ou
moins de toutes les affections goutteuses, surtout quand
les malades retombent dans leurs errements anciens.
Pour les malades d'un âge avancé, et pour le traite-
ment de la goutte asthénique sir Dyce Duckworth (1)
estime que les bains et les douches d'eau de mer chauds
ont une action évidente ; dans les cas de goutte strumeuse
il recommande le séjour au bord de la mer pendant quel-
ques semaines chaque été. Il attire tout particulièrement
Tattention sur l'amélioration que les goutteux pourront
retirer d'un voyage, surtout dans des climats secs, pas trop
chauds, dans des restions de collines ou de montagnes, ou
parfois encore d'un voyage en mer. Dans ce dernier cas,
cependant, les malades sont enclins à trop manger et à
ne pas prendre un exercice suffisant, ce qui constitue un
inconvénient réel.
{^^ Obésité. — Les personnes obèses s'imaginent
souvent qu'une saison d'eaux les ramènera aux propor-
tions ordinaires. Il en est rarement ainsi quand le malade
ne suit pas un régime très sévère ; encore faut-il y ajouter
(1) A Treatise on Goût. Londres, 1890, p. 448.
— 442 —
des exercices musculaires, la marche, la gymnastique
suédoise, ou le massage. Ce traitement par le régime
général peut, la plupart du temps, être suivi à domicile.
Suivant F. Hirschwald, au début d'une cure destinée à
combattre Tobésité, on constate souvent une perte très
prononcée de matières albumineuses et d'éléments cons-
titutifs gras de l'organisme. Il y a des chances pour que ce
fait se produise d'une façon très caractéristique chez les
personnes qui, avant de commencer la cure, ont suivi un
régime alimentaire très riche en aliments azotés. Suivant
Dapper et V. Xoorden, si l'alimentation antérieure était
pauvre en azote, la perte d'éléments albumineux est moins
accusée ou même nulle, surtout dans les cas où l'on a
^oin de donner aux malades une nourriture suffisamment
azotée. Durant la cure, la perte de matières grasses peut
avoir lieu, comme l'a découvert Dapper, sans augmenta-
tion dans les échanges de substances azotées. Les eaux
■sulfatées et les eaux alcalino-sulfatées peuvent venir en
aide aux traitements diététique et autres. Une alimen-
tation suffisamment restreinte, devra être combinée avec
de l'exercice musculaire régulier et des pratiques hydro-
thérapiques, comme le conseille \Vinternitz {Bldtter f.
klin. Hydrothérapie, déc. 1897), et donnera de très bons
résultats dans un ?rand nombre de cas. Dans certains cas
l'obésité peut être due non pas tant au manque d'exercice
€t à Texcèsde nourriture qu'à une diminution dans les
échanges nutritifs, un peu analogue à cel le qui se produit
dans le myxœdème. C'est dans cette classe qu'il faut ran-
ger les cas d'obésité consécutifs à des maladies graves (fiè-
vre typhoïde, etc.) ou à des affections débilitantes (1),
surtout chez des sujets pâles et lymphatiques.
(1) Quelques-uns de ces cas peuvent être compare's aux cas
d'obe'sité qui surviennent après de longues privations, comme ceux
que l'on a pu constater après le siège de Paris.
— 443 —
Pour les malades appartenant à cette classe d'obèses
torpides on a recommandé l'emploi prudent des prépara-
tions thyroïdiennes, à cause de leur action stimulante sur
les échanges nutritifs. Pour la même classe de malades, et
pour des raisons analogues, des climats tonifiants et des
cures de bains ferrugineux gazeux, ou de bains chlorurés
gazeux pourraient donner de bons résultats. Les bains
gazeux sont surtout indiqués lorsque Taction du cœur est
faible. Lorsqu'il y a, outre l'obésité, une anémie prononcée
(comme cela arrive souvent chez les femmes}, les ferru-
gineux pourront être utiles. Les eaux ferrugineuses mixtes
contenant du sulfate de sodium, comme celles du Ferdi-
nandsbrunnen de Marienbad, de la Sthalquelle de Fran-
zensbad, et de la Marienquelle d'Elster, sont souvent préfé-
rables aux eaux ferrugineuses simples. Le fer contenu dans
certaines des sources chlorurées sodiques deHombourg et
de Kissingen.dans les sources alcalines chlorurées deRoyat
et dans quelques-unes des sources alcalines de Vais,
pourra, à l'occasion, être utile à certains malades de cette
catégorie.
16^ Changements climatériques. — Bien que
les sept âges dont parle Shakespeare ne soient pas tou-
jours faciles à distinguer, n'étant pas séparés les uns des
autres d'une manière absolue, nous devons reconnaître
différentes étapes dans la vie des hommes et des femmes ;
le passage de Tune à l'autre donne lieu à des troubles
plus ou moins sérieux, selon les individus. L'équilibre
€st alors facilement rompu et des circonstances fâcheuses
de peu d'importance produisent parfois des effets hors
de proportion avec leur cause. Dans la majorité des cas,
il n'est pas nécessaire de recourir aux eaux minérales,
mais le changement d'air sera çrénéralement salutaire.
On y ajoutera avec avantage l'usage des eaux thermales
indifférentes, ferrugineuses ou arsenicales, surtout si la
— 444 —
station balnéaire est située à une grande altitude. Chez
les personnes suffisamment robustes, les stations clima-
tériques alpestres méritent à elles seules qu'elles y sé-
journent à plusieurs reprises.
17'' Sénilité prématurée. — La dégénérescence
sénile des tissus, des organes et des fonctions se manifeste
à des âges différents, suivant les individus. Dans un âge
très avancé presque tous les tissus ont une tendance à
s'altérer et l'activité des fonctions cesse. C'est le cas pour
les tissus musculaires non soumis à la volonté, et le sys-
tème circulatoire en est surtout formé.
La nutrition des tissus et des organes dépendant du
bon état des vaisseaux sanguins, il en résulte que lorsque
ceux-ci s'altèrent, les différentes fonctions et les organes
se détériorent également. Les organes sont plus ou moins
attaqués suivant les individus. La tendance à l'affaiblisse-
ment prématuré de l'un des organes est souvent héré-
ditaire, et on peut le constater longtemps avant que le
sujet ait atteint un âge avancé. Beaucoup de personnes
consultent leur médecin pour des symptômes morbides
qui ne sont en réalité que les signes d'une vieillesse pré-
maturée se manifestant dans une partie quelconque de
l'organisme. On peut faire beaucoup pour retarder les
effets de l'âge, et pour prolonger la vie de l'organisme
tout entier en même temps que celle des organes qui
tendent à s'altérer prématurément. Tout le monde est à
même d'observer ces faits à propos du système muscu-
laire, des articulations, de la peau, des voies urinaires, de
la nutrition générale et des fonctions du cerveau.
Les moyens de prévenir ou de combattre, jusqu'à un
certain point, les effets d'une vieillesse prématurée, con-
sistent plutôt dans des règles d'hygiène que dans un trai-
tement balnéaire. L'organisation judicieuse d'un régime
alimentaire, et spécialement d'une hygiène générale et
— 445 —
surtout des exercices musculaires et des occupations ha-
bituelles, ont une influence considérable. Les climats doux
et chauds sont souvent nécessaires pendant l'hiver. Il
n'est pas rare cependant que les eaux thermales indiffé-
rentes soient très utiles durant Tété, surtout quand elles
sont situées à une assez grande altitude. On ajoutera
encore à leur action, Tusage de la gymnastique sué-
doise, du massage et des ascensions modérées ; si ce
dernier exercice est impossible, on y suppléera par des
exercices de respiration qui agiront indirectement sur le
cœur et sur la circulation générale.
Quelques stations climatériques sont devenues célèbres
grâce aux visites réitérées qu'y firent des hommes d'Etat
ou des princes : Ems et Gastein étaient les stations de
prédilection de l'empereur Guillaume P"" d'Allemagne ;
Wildbad avait continuellement comme hôte le prince
Gortschakoff ; le premier des lords Brougham passa la
plupart des hivers de ces dernières années à Cannes.
Grâce à un séjour d^'hiver dans des climats plus chauds,
les déperditions de l'organisme affaibli sont amoindries
et les facultés mentales sont doucement stimulées.
Maladies de l'appareil digestif.
18'' Dyspepsie. — La dyspepsie est un terme qu'on
applique à différents états morbides associés à des trou-
bles de la digestion . Pris dans son acception la plus large,
le mot dyspepsie signifie, comme l'écrit le D' W. H. AU-
chin (1), « une perversion des fonctions digestives se pro-
duisant dans un point quelconque du tube digestif, soit
dans la bouche, soit dans l'estomac, soit dans l'intestin,
perversion due à n'importe quelle cause et se manifestant
(1) Lancet, 1897, vol. II, p. 1031.
— 446 —
par n'importe quel symptôme ». Nous séparerons cepen-
dant le catarrhe intestinal chronique, bien qu'on puisse
le comprendre dans la définition de la dyspepsie. Chez
beaucoup de personnes la dyspepsie n'est qu'un signe
d'affaiblissement de la membrane muqueuse^ qui s'étend
plus ou moins à toutes les muqueuses de l'organisme. Cet
affaiblissement des muqueuses est intimement lié à la fai-
blesse du système nerveux. La plupart des malades de
cette classe sont maigres et ont peu de force de résistance.
Le travail physique ou intellectuel est de nature à pro-
duire ou à aggraver les troubles dyspeptiques ; ces der-
niers constituent souvent l'un des signes importants de la
neurasthénie. Beaucoup de ces cas doivent être classés sous
le nom de c dyspepsie nerveuse » ; en réalité ce terme est
souvent employé pour désigner des souffrances gastriques
ordinaires, lorsqu'elles proviennent de causes particuliè-
rement légères, chez les sujets neurasthéniques ou hyper-
esthésiques. On ne peut pas appliquer un traitement bal-
néaire énergique aux malades de cette classe, mais on peut
ajouter avec profit à leur régime général l'usage d'une eau
thermale indifférente, surtout si la station balnéaire est
située à une grande altitude. On peut aussi employer avec
prudence les eaux chlorurées, ou les eaux alcalines chlo-
rurées, et les faire suivre d'un long séjour dans les sta-
tions climatériques de montagne. Outre ces variétés de
dyspepsie nerveuse, qui sont dues à une faiblesse congéni-
tale ou à une hyperesthésie gastrique, et que nousvenons
de mentionner, il y a des dyspepsies d'un autre genre ^
dyspepsies produites par un excès de travail, par les sou-
cis, etc.
Les cas les plus graves se manifestent chez les person-
nes d'un âge avancé, et sont le résultat de l'épuisement
nerveux occasionné par une activité cérébrale prolongée
et un sommeil insuffisant. Les cas de ce genre se trouvent
- 447 —
souvent très améliorés par un repos d'esprit dans des
eaux thermales indifférentes telles que celles de Wildbad-
Gastein, Wildbad dans le Wurtemberg, Schlangenbad,
Plombières ou Ras^atz.
Les stations d'une altitude plus haute sont en général
préférables. Le séjour dans de simples stations climaté-
riques situées à une altitude modérée est souvent éga-
lement salutaire. Pour la dyspepsie atonique^ sans catarrhe
ni irritabilité apparente, un séjour à des eaux salines
ou ferrugineuses, avec climat tonique, sera souvent cou-
ronné de succès. Les stations du bord de la mer, que
Ton use ou non de bains de mer, sont également à in-
diquer.
La dyspepsie alcoolique résulte d'un catarrhe spécifique
de la muqueuse de l'appareil digestif; il faudra donc
exiger, avant tout, l'abstinence absolue de toute boisson
alcoolique, ou du moins, ne faut-il en autoriser l'usage
qu'avec la plus grande modération.
Cette première condition étant remplie, le catarrhe et
ses complications seront améliorés et graduellement gué-
ris en employant, selon les individus, les eaux alcalino-
sulfatées, les eaux alcalines chlorurées ou chlorurées. La
saison d'eau devra être suivie d'un séjour à une station
de moyenne altitude. Plus tard nous reviendrons sur le
traitement du catarrhe gastrique chronique. Pour les cas
accompagnés de cirrhose du foie, nous renvoyons au
paragraphe 26.
La dyspepsie des fumeurs exige rarement un traitement
balnéaire, mais les eaux dont nous venons de parler sont
quelquefois utiles.
Pour les formes nombreuses de la dyspepsie des gout-
teux, il faut se reporter au traitement de la goutte.
On combattra la dyspepsie accompagnée de consti-
pation habituelle et due à la paresse intestinale par le
— 448 —
traitement de cette dernière affection. La dyspepsie occa-
sionnée par Vanémie est parfois aussi produite par une
constipation habituelle. Mais elle est fréquemment occa-
sionnée par une nutrition défectueuse de la membrane
muqueuse ou par une altération du sang. Avant de se
décider sur le traitement à prescrire (paragr. 3) il fau-
dra rechercher s'il n'y a pas d'ulcère gastrique.
La dyspepsie qui accompagne \d^ première période de la
tuberculose pulmonaire exige les mêmes prescriptions
climatériques et diététiques que cette affection.
Gastrite chronique. — Le catarrhe chronique de
lestomac (dyspepsie catarrhale chronique ou dyspepsie
inflammatoire) est fréquemment dû à la suralimentation
(que le malade mange trop ou trop souvent). L'abus de
l'alcool et une nourriture trop pimentée en sont souvent
aussi la cause. Dans ces cas le catarrhe chronique suit
souvent les atteintes aiguës ou subaiguës de la maladie,
ou bien il s'établit dans les intervalles de deux crises.
Cette affection dépend fréquemment d'une congestion vei-
neuse passive, occasionnée par une maladie chronique
du cœur, des poumons ou du foie(l). Elle peut accompa-
gner la goutte, la diathèse urique. la néphrite chronique
(1) Cependant le catarrhe gastro-intestinal n'est pas en géne'-
ral le résultat d'une maladie du foie et des reins, mais d'une
prédisposition à ces maladies. Cette affection favorise la fermen-
tation des matières contenues dans les voies gastro-intestinales,
et la membrane muqueuse étant altérée, devient plus perme'able
aux produits de décomposition. Ceux-ci passent dans le sang
et agissent d'une façon nocive sur le foie et les reins (Voyez aussi
Tirard, Lancet, 1896, vol. II, p. 377). On trouve parfois plus
d'indican (l'une des conséquences de la putréfaction intestinaJe)
dans l'urine, pendant les attaques inflammatoires de la maladie
en question, quand elle est accompagnée de diarrhée, que du-
rant des périodes de constipation obstinée.
— 449 —
interstitielle, la constipation liabiliielle et l'irrégularité
de la menstruation. C'est-à-dire qu'elle peut être déter-
minée par la diminution des excrétions ou s'associer à des
troubles de la nutrition générale.
Le catarrhe chronique de l'estomac est souvent accom-
pagné de catarrhe intestinal (catarrhe gastro-intestinal
dironique) ; chez quelques individus, appartenant en
général à des familles de goutteux, il semble produit par
la simple réaction d'un aliment légèrement irritant, d'un
surmenage ou d'une nourriture trop abondante, de même
que chez certaines personnes on peut regarder l'eczéma
des doigts comme une réaction presque naturelle après
l'usage d'un savon irritant ou d'une solution antiseptique.
Dans le traitement du catarrhe chronique de l'estomac
on supprimera les causes évidentes de la maladie, tels que
l'abus des aliments ou de l'alcool, en surveillant le régime.
Il faut favoriser la circulation gastrique par un exercice
bien réglé, par des mouvements actifs et passifs, la mar-
che et les ascensions, le cyclisme ; s'il y a de la consti-
pation, on la combattra par des moyens appropriés. Les
eaux minérales peuvent servir à activer l'action des intes-
tins et la sécrétion des reins. On cherchera à modiher
l'élément nerveux, qui influe souvent sur la maladie, par
le repos intellectuel et les distractions qu'on trouve dans
une ville d'eaux.
Pour les personnes plus robustes et sanguines, on pres-
crira des eaux alcalino-sulfatées (Karlsbad, etc.), ou des
eaux contenantduchlorurede sodium (Kissingen, etc.), tan-
dis que pour un traitement cà domicile les eaux sulfatées
ou les eaux sulfatées chlorurées (eaux hongroises amères,
Friderichshall, etc.) sont souvent utiles. Pour les person-
nes faibles on essaiera d'une eau thermale inditTérente.
Lorsqu'il y a diathèseurique, des eaux terreuses telles
que celles de Contrexéville donnent souvent de bons ré-
— 4oO —
sultat? ; une cure d'eaux presque pures comme celles
d'Evian-les-Bains, ou d'une des eaux gazeuses dites eaux
de table pourra également produire de bons etfels : on
pourrait encore essayer de boire régulièrement de l'eau
chaude ou de Peau distillée, lorsque l'eau ordinaire est
dure.
Dans certaines affections cardiaques, de même que
dans les maladies avancées des reins et dans les cirrhoses
du foie, le traitement hydro-minéral ne convient pas.
Dans le traitement tonique qui doit suivre les attaques
du catarrhe gastrique, on pourra avoir recours avec avan-
tage aux eaux ferrugineuses. à l'hydrothérapie, et au séjour
dans une station climatérique (Voir les stations conve-
nant à une cure complémentaire). Certains cas de ca-
tarrhe gastro-intestinal chronique pourront être traités
par le climat^ comme le catarrhe chronique des organes
de la respiration. Les climats sédatifs conviennent aux
sujets irritables ; les climats secs et toniques, aux scrofu-
leux et aux sujets de constitution torpide.
Il est à peine nécessaire de dire qu'un traitement phar-
maceutique ordinaire peut souvent compléter le traite-
ment hvdro-minéral de la dilatation de Testomac et vice-
versa .
Hilatatioit de lestomac. — La dilatation chroni-
que de l'estomac peut être due à des causes mécaniques,
telles que le cancer du pylore, ou cà une paralysie des parois
musculaires, de même que les troubles vésicaux cons-
tituent parfois un des premiers symptômes du tabès ; ces
sortes de gastrectasies ne sont pas en question ici. Quel-
quefois on confond les symptômes de la dilatation de l'es-
tomac, avec les signes passagers de la gastrite aiguë ou
chronique et le traitement de la gastrite simple suffit
pour leur guérison. La dilatation chronique peut survenir
insidieusement, et ce ne sera qu'au moment d'une atta-
— 451 —
que (le gastrite qu'un examen attentif en révélera Texis-
tence ; dans beaucoup de cas la ligne de démarcation entre
ce que Ton appelle la dyspepsie atonique et la dilatation
proprement dite n'est pas facile à indiquer.
Des lavages réguliers de l'estomac peuvent alors deve-
nir nécessaires. On peut se servir pour ce lavage d'une
eau alcaline comme celle de Yichy et on peut suivre ce
traitement- aussi bien à domicile que dans une station
balnéaire. Malgré cela les distractions qu'offre une ville
d'eaux peuvent avoir leur utilité.
Des dilatations gastriques moins importantes existent
dans la chlorose et dans les cachexies, mais elles n'exi-
gent pas un traitement spécial. Dans ce cas il est en gé-
néral nuisible de boire beaucoup de liquide, surtout des
eaux gazeuses naturelles ou artificielles, durant la dernière
partie du jour.
19° Pléthore abdominale. — La pléthore abdomi-
nale (1) (stase veineuse abdominale) est la plupart du
temps occasionnée par une insufhsance de la circulation
de la veine porte chez des personnes dont la circulation
veineuse est affaiblie. Cette disposition entraîne souvent
un catarrhe chronique des intestins, et spécialement du
rectum (2), ainsi que la production d'hémorrhoïdes.
(1) Sous le nom de pléthore abdominale, certains auteurs de'si-
gnent simplement la tension et la tuméfaction de l'abdomen pro-
venant d'un développement excessif de graisse dans les parois
abdominales et dans l'épiploon.
(2) La cause principale du catarrhe chronique, dans les cas de
ce genre, se trouve sans doute dans le ralentissement de la cir-
culation du sang à travers les capillaires de Tintestin. C'est de
la même façon que Je ralentissement de la circulation du sang à
à travers les capillaires de la peau amène souvent la pigmen-
tation, l'eczéma chronique, des ulcères chroniques et la sclérose
des tissus sous-cutanés des jambes chez les personnes qui ont
des varices des membres inférieurs.
— 4o2 —
La suralimentation détermine souvent la pléthore ab-
dominale ; le traitement consistera donc surtout à res-
treindre la quantité des aliments et des liquides ; cette
dernière prescription sera à observer surtout pendant les
repas. Un exercice musculaire régulier est également très
important. L'augmentation des mouvements respiratoires,
qui accompagne nécessairement tout exercice actif, faci-
lite le retour du sang des veines abdominales; parfois
aussi le massage abdominal peut être utile. Les malades
devraient s'astreindre à une hygiène sévère, la suivre du-
rant la cure et la cure complémentaire, et ne jamais s'en
départir.
Les personnes obèses, goutteuses et disposées à la plé-
thore se trouveront bien de Tusage des eaux sulfatées
et des eaux alcalino-sulfatées. Pour les personnes mai-
cq-esou avant une alimentation modérée, les eaux chloru-
rées ou alcalines chlorurées sont préférables. Les eaux
sulfureuses contenant du chlorure de sodium donnent
éfTalement de bons résultats. Parmi ces dernières citon-s
celles de Harrogate, de Llandrindod, d'Aix-la-Chapelle
et d'Uriage. Assez souvent les personnes aftaiblies em-
ploient avec avantage les eaux simplement sulfureuses,
telles que celles des stations thermales des Pyrénées, ou
celles des sources sulfureuses froides de Weilbach et de
Nenndorf. Ces résultats contirment ce qu'on sait des bons
effets des préparations pharmaceutiques sulfureuses dans
le traitement des hémorrhoïdes et du catarrhe chronique
du rectum. Il faut toujours faire suivre la saison d'eaux
d'un séjour à une station d'altitude moyenne.
Pour les cas où la pléthore abdominale provient d'une
maladie du cœur ou d'une cirrhose du foie, voir les para-
graphes ayant trait k ces affections.
20° Constipation habituelle. — La constipation
habituelle est due à différentes causes : dans bien des
— 4o3 —
cas les eaux minérales pourront la combattre avec utilité.
Chez les personnes obèses, elle exige un traitement par
les eaux sulfatées, ou alcalino-sulfatées, tandis que les
sujets maigres éprouveront de bons etTets de l'usage des
eaux chlorurées; cependant Tamélioration n'est souvent
que momentanée. Le traitement sera continué pendant
un mois et plus ; s'il était interrompu trop brusquement
il pourrait survenir des hémorrboïdes chez le malade.
Avant de s'adresser au traitement balnéaire, il faut tou-
jours essaver un chanfrement de réûfime et de l'exercice
(marche, équilation, cyclisme^ ascension, canotage et na-
tation) (1 j.Le massage et la gymnastique sont aussi souvent
préférables au traitement balnéaire. Il est probable que
certains symptômes pénibles, souvent attribués à la cons-
tipation, sont dus en réalité aux effets du catarrhe qui
favorise le passage dans le sang des matières toxiques con-
tenues dans les intestins. ?sous reviendrons sur ce sujet,
(1) En ce qui concerae les effets de l'exercice sur la consti-
pation on a constaté un fait qui semble contredire la règle :
à savoir que les personnes à vie sédentaire, éprouvent généra-
lement de la consîipation, au début des vacances, lorsqu'elles
mènent une vie active. On peut expliquer ce fait de la façon sui-
vante : le mucus du gros intestin est souvent ?écrété en quantité
exagérée chez les individus de vie sédentaire dont les mouve-
ments péristaltiques intestinaux sont affaiblis, et cet état, dans
les cas où ces mouvements sont très prononcés, est identique à
la maladie connue sous le nom d' « affection muqueuse du gros
intestin ». Grâce à l'exercice qu'on prend durant les vacances,
la circulation du sang dans les vaisseaux de la muqueuse du tube
digestif s'améliore, d'où diminution dans la tendance à la sécré-
tion catarrhale. La diminution de la sécrétion muqueuse au début
des vacances a beaucoup de chances pour causer de la constipa-
tion, jusqu'au moment où l'action tonique générale exercée par
un genre de vie plus sain provoque des mouvements péristalti-
ques plus complets. Le changement de nourriture peut aussi être
invoqué dans d'autres cas.
— 454 —
quand nous parlerons du traitement balnéaire de la cé-
phalalgie.
Hémorrhoïdes. — Quant au traitement hydro-
minéral des hémorrhoides, il faut également prendre en
considération l'obésité ou la maigreur du malade, et em-
ployer un traitement semblable à celui que nous avons re-
commandé pom^ combattre la pléthore abdominale et la
constipation habituelle. Dans les cas où les hémorrhoïdes
sont accompagnées de pléthore abdominale et de consti-
pation habituelle (l), les eaux minérales sont incontes-
tablement utiles. Un changement de régime est souvent
d'une grande utilité.
21° Catarrhe des intestins. — Le catarrhe des in-
testins peut être occasionné par des causes diverses et le
traitement devra varier avec ces causes. Si le catarrhe
résulte d'une constipation habituelle ou d'un mauvais
régime il faudra combattre le premier et modifier le se-
cond.
Diarrhée chronique. — Si elle est due à une
atonie de la membrane muqueuse, et si elle semanifestepar
nuQ diarrhée habituelle ou fréquente^ il faudra s'en tenir au
traitement indiqué pour combattre la dyspepsie intesti-
nale. On ne devra user que d'une très petite quantité
(1) On ne saurait admettre que dans tous les cas, les hémor-
rhoïdes sont simplement des dilatations variqueuses des veines
hémorrhoïdaires produites ou aggravées par la constipation habi-
tuelle et une congestion passive. C. Reinbach {Beitrœge zur kli-
nischen Chirurgie, \891, vol. 19, p. 1), admet que les hémorrhoïdes
sont des tumeurs angiomateuses, dont le traitement rationnel
doit être l'extirpation. On peut se demander, cependant, si la
néoformation de vaisseaux sur laquelle Reinbach base sa théorie
n'est pas simplement analogue au grand développement des vasa
vasorum observés dans les parois des veines variqueuses.
— 45o —
d'eciii en boisson et le médecin de la station devra surveil-
ler avec soin le traitement du mainde et surtout son régime
alimentaire.
La colite miico-membraneuse (entérite muco-membra-
neuse, etc.) de Tadulte est peut-être une variété de
catarrbe chronique, allectant principalement l'appareil
glandulaire de la membrane muqueuse et qui survient
€hez les individus prédisposés ; on peut la regarder comme
le résultat de Firritation du gros intestin produite par la
constipation résultant d'habitudes sédentaires, etc. (1). Les
eaux et les bains de Plombières ont acquis une grande ré-
pulalion dans le traitement des différentes formes de la
diarrhée chronique avec affaiblissement de la membrane
muqueuse ; on peut employer aussi des cures de lait ou
des cures de lait modifiées.
2^° Catarrhe chronique du rectum. — Lorsque
le catarrhe chronique du rectum ne dépend pas d'une ma-
ladie du cœur, du foie ou des reins, il est en général ac-
compagné d'hémorrhoïdes et de constipation habituelle;
il peut être causé aussi par des excès de boisson et de
nourriture. Il faut alors recourir au traitement déjà indi-
qué.
Diarrhée tropicale. Diarrliée des montagnes.
— Les eaux tiendront peu de place dans le traitement
quand la diarrhée est due au paludisme ou à la dijsenterie.
C'est le cas aussi pour l'affection désignée par les mé-
decins des Indes sous le nom de diarrhée des montagnes
(hill diarrhoea).
Il arrive fréquemment que Tusage interne des eaux est
(1) Cependant on a attribué un certain nombre de cas de ce
genre à une lésion mécanique des nerfs viscéraux provoquée
par des tumeurs, des adhérences péritonéales, etc. situées en
dehors de l'intestin.
— 456 —
louL d"abord plus nuisible qu'utile, et des bains d'eau
thermale indifférente sont seuls permis à de grandes al-
titudes, tandis que dans les cas anciens on peut recom-
mander les eaux alcalines chlorurées, les eaux chlorurées,
simples, les eaux sulfurées et, dans de rares circonstances,
les eaux alcalino-sulfatées. Les eaux alcalines devront être
prises à très petites doses et la saison thermale sera tou-
jours suivie d'un long séjour dans une station élevée, à sol
bien sec. Ajoutons que, dans certains cas très chroniques^
accompagnés d"anémie, les eaux arsenicales ont été salu-
taires. Dans la psilose ou sprue, suivant le D»" Thin (1)^
la diète lactée et les précautions contre tout refroidisse-
ment constituent la partie principale du traitement.
23° Ulcère de l'estomac. — Les ulcères chroniques
de Vestomac ou du duodénum existent un traitement diété-
tique, mais quelquefois on peut ajouter à ce traitement
l'usage très prudent d'eaux alcalines ou d'eaux alcalino-
sulfatées chaudes, spécialement celles de Karlsbad.
24° Congestion du foie. — La congestion et l'hy-
pertrophie du foie provenant de Tabus de l'alcool, d'af-
fections paludéennes, ou de stase dans la circulation de la
veine porte, ou bien encore de dilatation du cœur ou de
myocardile, devront être traitées selon les indications de
la cause principale de l'affection.
Néanmoins, dans presque tous les cas où le malade est
obèse, l'usage judicieux des eaux alcalines et des eaux
alcalino-sulfatées, sera salutaire, tandis que les individus
maigres se trouveront bien de l'usage des eaux chloru-
rées.
La congestion résultant d'une dilatation du cœur ou
d'une myocardite nécessite un traitement très attentif.
(1) Y. Psilosis or Sprue, 2e édition, Londres, 1897, p. 131.
— 457 —
Le traitement sera semblable à celui dont nous avons
parlé au sujet de la dilatation du cœur.
2'V Lithiase biliaire et affections annexes. —
La lithiase biliaire a pour causes principales (l) : i°un état
catarrhal des canaux et de la vésicule biliaires dû parfois
à la présence locale de microbes; 2° un arrêt du llux bi-
liaire. Pour éloigner les causes de la maladie, il faut accé-
lérer la circulation du sang dans le foie par l'exercice,
augmenter le flux biliaire par l'ingestion de (fuantités
convenables de liquide, et remédier aux troubles intesti-
naux par un régime approprié, l'exercice, le massage
local ou général, l'emploi d'eaux minérales, etc. (V. pa-
ragraphes 18 cà 21 de ce chapitre).
Pour ce qui est de la Utliiase biliaire et des affections
annexes, tels que Tépaississement de la bile et la produc-
tion de sable biliaire, on peut les combattre par l'usage
des eaux alcalino-sulfatées ou alcalines, et surtout par les
eaux d'une température élevée. Les eaux terreuses qui
peuvent être prises en très grande quantité ont également
un effet favorable, surtout pai'ce qu'elles lavent les petits
canaux. Toutes ces eaux exercent une action délayante sur
la bile et semblent combattre le catarrhe des canaux bi-
liaires.
Le D' W. Hunter (2) indique judicieusement que, dans
le but de diluer la bile, il faut avoir soin de donner les
eaux en dehors des repas, car les aliments par eux-mêmes
provoquent Pépaississement de la bile. Si on fait prendre
des liquides le soir, plusieurs heures après le dernier re-
pas, ils agissent à un moment où la bile a une tendance
naturelle à se concentrer. Lorsqu'il y a des calculs adhé-
(1) V. On the Causation of Chlolelithiasis, par le Dr William
Hunter, British med. Journal, 30 octobre 1897.
. (2) Albutfs System of Médecine, vol. IV, p. 18, Londres, 1897.
— 458 —
rents, les enux minérales ne peuvent pas remplacer Tin-
tervention cliirurgicale.
^Q'^ Cîppliose du foie. — La cirrhose hépatique, à
ses débuts, pourra être traitée comme la congestion du
foie; le malade peut en retirer de bons effets. Dans les
formes plus avancées de la maladie, les eaux ne peuvent
avoir qu'une action palliative.
Il est à peine nécessaire de parler des cas oii la cirrhose
du foie est déterminée par la syphilis, et où le traitement
balnéaire est plus ou moins inutile (Voyez le chapitre
consacré au traitement de la syphilis).
27° Ictère chrouique. — L'ictère, dans ses formes
très chroniques, est parfois traité dans les stations balnéai-
res ; mais on ne peut le faire avec succès que dans les cas
de catarrhe des canaux biliaires.
Le traitement général sera celui que nous avons exposé
dans les paragraphes 24 et 25. consacrés à la lithiase
biliaire et à la congestion chronique du foie. En ce qui
concerne le traitement balnéaire les rèdes sont les mêmes.
Le traitement balnéaire n'est pas applicable aux affections
cancéreuses, mais il est parfois bien difficile de discerner
si l'ictère est dû à un catarrhe chronique des conduits
biliaires, à une obstruction provoquée par un bouchon
muqueux. par du sable ou un calcul biliaire, ou bien s'il
provient d'une obstruction des canaux par une tumeur
cancéreuse. Il est alors permis d'essayer avec beaucoup de
prudence l'usage des eaux alcalines ou alcalino-sulfatées.
^'ous avons vu un certain nombre de cas où des médecins
distingués croyaient à un cancer, où nous-mêmes restions
indécis et, où les eaux de Karlsbadou de Vichy, en opé-
i'ant la guérison, décidèrent du diagnostic. Quand des pré-
cautions convenables ont été prises et que le régime a
été établi avec soin, nous avons vu de bons effets résulter
— 459 —
de l'essai d'une cure d'eaux minéi'ales, même dans les ras
où la nature carcinomaleuse de la maladie était démontrée.
28° Ascîte. — Vascite ou fliydropisie du péritoine
est l'une des alTections pour lesquelles on va rarement
chercher du soulagement aux eaux, et d'ailleurs on ne
l'ohtient que fort rarement. Quand l'ascite est occasion-
née par la compression de la veine porte, par un can-
cer ou par une néphrite, ou par une atfection tubercu-
leuse du péritoine, il ne faut pas essayer d'un traitement
balnéaire. Quand c'est la cirrhose du foie qui détermine
l'ascite, c'est généralement à une période très avancée de
la maladie. Quelquefois cependant elle se produit au
début; dans ce cas, le traitement indiqué pour la conges-
tion du foie et le début de la cirrhose pourra être salu-
taire. C'est surtout dans les cas où le foie et la circulation
de la veine porte ont été affectés par suite d'une dilatation
du cœur, que nous avons vu le traitement balnéaire don-
ner de réelles guérisons, principalement après Tusage
d'eaux thermales chlorurées gazeuses, comme celles de
Nauheim et d'Oeynhausen. Nous avons constaté à Nau-
heim des guérisons de ce genre^ obtenues non seulement
par le système combiné des bains et des divers exercices
en usage actuellement, mais par l'usage seul des bains de
Nauheim.
Reliquats clipoiiîqiies de péritonite locali-
sée et d'appendicite. — On peut dans certains cas
employer des bains d'eau thermale indifférente pour com-
battre les reliquats d'une péritonite localisée, particuliè-
rement autour des viscères pelviens (périmétrite ou péri-
paramétrite). Les reliquats d'une typhlite et d'une péri-
typhlite (appendicite) sont quelquefois traités par les bains
chauds de Plombières.
29° Hypertrophie de la rate. — L'hypertrophie
— 460 —
de la rate occasionnée pas la himphadénie ou la maladie de
Hodgkins est rarement traitée avec succès aux eaux. On
peut en dire autant de la leucémie.
Les splénomégalies dues k l'entérite, à l'érysipèle, à la
septicémie, à lalièyre puerpérale, au charbon, à j a tuber-
culose aiguë, ne rentrent pas dans le domaine de la
balnéothérapie.
Dans le paragraphe consacré cà la malaria (fièvre palu-
déenne, paragraphe?) nous avons parlé des tumeurs de
la rate déterminées par les afïeclions paludéennes. Les cas
très rares d'hypertrophie idiopathique simple n'exigent
pas de traitement balnéaire ; quant à la splénomégalie
accompagnée de cirrhose du foie, nous renvoyons le lec-
teur au paragraphe concernant cette dernière maladie.
Maladies des organes de la respiration.
30" Catarrhe nasal et catarrhe naso-pharyn-
gien chroniques. — Lq catarrhe nasal et le catarrhe
naso-phanjnciie)i,s[\s ne sont pas occasionnés par des tu-
meurs adénoïdes ou polypoïdes ou encore par une alïeclion
syphilitique, peuvent être traités par l'usage interne d'eaux
chlorurées, sulfureuses ou arsenicales, et par des pulvéri-
sations avec ces eaux ou par des douches nasales et pha-
rvnoées. Cauterets et le Mont-Dore ont une Qrrande ré-
putation sous ce rapport ; mais la guérison est rarement
parfaite. Mariiez (près Aix-les-Bains) et Ghalles sont éga-
lement bien connus pour cette classe de malades. Un ou
plusieurs hivers passés dans un climat sec et chaud, tel
que celui de l'Egypte ou de la Riviera, et de longs voya-
ges sur mer, font quelquefois plus de bien que les eaux;
on peut cependant les utiliser pendant Tété et en hiver
faire un des voyages que nous venons d'indiquer.
— 461 —
Pharyngite et laryngite chronique». — Dans
la phanjmjite chronique et le catarrhe laryngé chronique
il faut avoir soin cVécarter toutes les causes d'irritation :
la poussière et l'air impur, la fumée de tabac, l'alcool, et
lafatigue delà voix (chez les ecclésiastiques, les orateurs,
les chanteurs, etc.). Il faut encore tenir compte d'autres
facteurs tels que : l'anémie, la goutte, l'obésité, la débi-
lité générale, la dyspepsie, le catarrhe intestinal chroni-
que, et la constipation habituelle, qui pourront être trai-
tés d'après les méthodes indiquées dans les paragraphes
où il est question de ces alïections ; on peut alors obte-
nir indirectement une amélioration dans l'état local. Le
traitement local est utile dans beaucoup de cas et il est
souvent avantageux d'envoyer ces malades pendant l'hiver
dans des climats à température chaude, égale, assez hu-
mide. Parmi les établissements connus pour le traitement
désaffections laryngées et surtout des laryngitesdes ecclé-
siastiques (( clergyman's sore throat », Gauterets dans les
Pyrénées, et le Mont-Dore en Auvergne ont une grande
réputation.
31'^ Catarrhe chronique des bronches. — Le
catarrhe chronique des bronches, ou bronchite chronique,
sans complications et provenant simplement d'un catarrhe
aigu négligé ou de récidives de catarrhe aigu chez les
malades dont la membrane muqueuse est affaiblie, peut
être traité avec avantage par les eaux chlorurées et les
eaux alcalines chlorurées, les eaux alcalines faibles et les
eaux chlorurées parmi lesquelles nous citerons spéciale-
ment Ems, Gleichenberg, Royat, Neuenahr et Baden-
Baden.
On peut aussi employer des eaux sulfureuses, telles
que celles d'Uriage, d'Aix-la-Chapelle, des Pyrénées et
de Schinznach, de St-Honoré, etc., des eaux arsenicales
faibles, comme celles de la Bourboule et du Mont-Dore.
— 462 —
Weissenburgdans le canton de Berne a souvent une ac-
tion favorable, due en grande partie à saposition et à son
climat. Si le catarrhe est compliqué dégoutte oudedia-
thèse goutteuse, chez des sujets faibles, on fera usage des
mêmes eaux, tandis que pour les personnes grasses, dis-
posées à la pléthore, les eaux alcalino-sulfatées, ousulfa-
lées chlorurées seront plus utiles; celles de Karlsbad et
de Brides entre autres, ou bien encore les eaux plus forte-
ment chlorurées de Kissingen ou de Hombourg. prises en
boisson, rendront dans ce cas de bons services en les
combinant avec une hygiène et un régime appropriés. SI
le cœur estaffaibli et dilaté, avec une affection valvulaire
ou non, il faut donner la préférence aux eaux thermales
chlorurées CXauheim et Oeynhausen) prises surtout en
bains.
Dans tous ces cas le traitement balnéaire devra être
suivi d*Lin long séjour dans une l'égion boisée d'altitude
moyenne et bien abritée du vent. On choisira principale-
ment le voisinage des forêts de sapins, la Forêt Noire,
par exemple, ou bien les Flimser Waldlueuser en Suisse,
ou bien encore une station de bains de mer bien abritée.
Quand il existe une tendance au rachitisme ou à la
scrofule chez les enfants avec bronchite ou broncho-pneu-
monie, on peut adopter le traitement mentionné dans
les paragraphes sur la scrofule et le rachitisme, après la
disparition des complications pulmonaires aiguës.
32° Emphysème pulmonaire. — L'emphysème
pulmonaire, en tant qu'emphysème(l),ne s'améliorera pas
(1) Le D"^ M. Cazaux {Annales cV hydrologie, janvier 1897)
pense, toutefois, que si les infundibula sont simplement dilatés,
on peut espérer souvent une amélioration et même la guérison
ci la suite d'un traitement hydrominéral répété, surtout dans les
cas où l'emphysème succède à des bronchites. Il croit qu'on peut
arriver à rétablir l'élasticité des fibres élastiques dans les parois
des infundibula.
— 463 -
par un li-tilement balnéaire ;inais dans ses périodes les
plus avancées, surtout chez les personnes d'un certain fige^
il est presque toujours compliqué de catarrhe chronique :
dans ce cas, on pourra recourir avec avantage à un trai-
tement par les eaux alcalino-chlorurées, ainsi que par les
eaux thermales sulfureuses que nous venons de mention-
ner. Si le cœur est très dilaté, il faudra tenir compte de
cette complication. En ce qui concerne Vasthme spasmo-
dique nous renvoyons au paragraphe (54) sur les troubles
du système nerveux.
33° Taberculose pulmonaire. — Le traitement
balnéaire n'est guère applicable à la tuberculose des orga-
nes de la respiration. Nous avons déjà insisté &ur ce point
en nous occupant des affections tuberculeuses en général.
Dans la tuberculose torpide, les complications catarrhales
sont souvent très favorablement influencées par un sé-
jour dans une station sulfureuse chaude, à altitude
moyenne, comme celles des Pyrénées. C'est sans doute
aux cas de ce genre que les Eaux Bonnes doivent la grande
réputation qu'elles ont eue autrefois pour le traitement
de la phtisie. Pour une autre classe de phtisies torpide,
ou en voie de guérison, avec emphysème et ralentissement
de la circulation de la veine porte, accompagnées de dys-
pepsie ou de paresse des intestins, l'usage très modéré des
eaux chlorurées, ou alcalino-chlorurées, avec ou sans
arsenic, nous a toujours paru éminemment salutaire. Les
eaux de la Bourboule, bues sur place ou ailleurs, sont
toujours très utiles. On peut en dire autant des eaux de-
Gleichenberg, qui sont peu connues en dehors de l'Au-
triche et de la Hongrie, où elles jouissent d'une réputation
méritée.
Il faut toujours avoir présentes à l'esprit les considéra-
tions — concernant le régime, riiv^ièneet les climats —
nécessaires pour le traitement prophylactique et la guéri-
— 464 —
son de la tuberculose pulmonaire {| 4). Nous avons déjà
indiqué l'emploi de riiydiotliérapie dans celte maladie.
maladies du §»ystèiiie circulatoire.
La plupart des maladies du cœur et des vaisseaux san-
guins ne peuvent être traitées par les procédés balnéo-
thérapiques. Cependant, dans certaines occasions, on peut
les employer avec avantage.
34° Affections cardiaques dues à la lièvre
rliuniatismale. — Après la plèvre rhumatismale, le
cœur est souvent dans un état de grande faiblesse et d'ir-
ritabilité, surtout lorsque la maladie s'est compliquée
d'endopéricardite ou de péricardite. La myocardite vient
parfois encore s'y ajouter, ou bien une lésion valvulaire.
]\ous avons déjà traité ce sujet assez longuement dans le
paragraphe consacré aux affections rbumatismales (para-
graphe 10). Nous disions que le traitement balnéaire ordi-
naire est chose hasardeuse dans les convalescences de la
lièvre rhumatismale srave. Cette observation est surtout
applicable aux cas où le cœur reste lésé après la termi-
naison de la maladie aiguë ou subaiguë.
On ne peut autoriser qu'un traitement balnéaire très
doux et très prudeut, soit à une station d'eaux thermales
indifférentes, soit, ce qui est préférable, aux eaux ther-
males chlorurées gazeuses deNaubeim. On pourrait aussi
choisir les eaux de même composition, mais moins con-
nues d'Oeynhausen. Feu le professeur F. W. Beneke, de
Marbourg. qui exerçait la médecine à Xauheim en été,
fut le premier à attirer notre attention sur ce sujet, il y
a environ vingt-cinq ans. Sous sa direction, beaucoup
de nos malades atteints de lésions cardiaques retirèrenl
un très grand bénéfice de leurs saisons à Nauheim. Dans
la première période desafieclions valvulaires avec souffle
— 465 —
mitral ou aorlique, nous avons plusieui's fois constaté la
disparition lente mais complète du souftle (1). Le cœur
reprenait son action normale.
Il en était ainsi alors ({u'aucun traitement par les exer-
cices physiques n'était pi'atiqué à Nauheim, et la station
balnéaire elle-même était presque inconnue en dehors
de rAllemagne. Il faut rappeler cependant qu'on a quel-
quefois observé à la suite d'un traitement hospitalier ou
d'un traitement ordinaire la disparition de souflles car-
diaques récents dans des cas de rhumatisme.
Dans des atîections valvulaires plutôt chroniques le
souftle n'a jamais disparu à notre connaissance.
So** Dilatation du cœur. —Dans la dilatation du
cœur, avec ou sans lésions des valvules, les mêmes eaux
sont souvent utiles ; nous avons fréquemment vu l'ac-
tion du cœur se régulariser, l'étendue de la matité car-
diaque diminuer, les battements reparaître dans la région
supérieure, en même temps que disparaissaient les trou-
bles hépatiques et pulmonaires occasionnés par les con-
tractions irréiîulières du cœur. Dans un certain nombre
de cas compliqués d'œdème considérable des membres
inférieurs et d'épanchement dans les cavités pleurales
et péritonéale, ces complications ont disparu complète-
ment à la suite de longues saisons de Nauheim. Ces gué-
risons ont été obtenues également sans le secours des
exercices, dits de>'auheim,dont on entretient tant aujour-
d'hui les médecins et le public. Il convient d'ajouter que
les résultats ne sont pas toujours aussi favorables et en
outre que le médecin doit exercer la plus grande surveil-
(1) Il fauttenir compte de ce fait que ces souffles sont souvent
cardio-pulmonaires, et disparaissent sans aucun traitement.
A. D. —P. S.
30
— 466 —
lance clans l'emploi des bains et dans la direction des ma-
lades de cette classe.
Dans les cas où les troubles cardiaques sont déterminés
en tout ou en partie par un défaut général de nutrition,
le traitement a plus de chances de succès durable que
lorsque les troubles de la circulation sont liés à des affec-
tions des valvules (1), à des adhérences du péricarde ou
de Tathérome des artères coronaires.
Quant à l'emploi des bains de Nauheim et des exerci-
ces chez les cardiaques, le D'" Bezly Thorne et d'autres
auteurs ont rappelé qu'il fallait avant tout déterminer
soigneusement le pouvoir de réaction de chaque malade.
Cette question de <( dosage » est importante dans toutes
les variétés du traitement médical et le succès en dépend
en grande partie. On a dit que la raison pour laquelle le
traitement de Nauheim était si fréquemment inefficace
chez les malades des hôpitaux, élaitque ces malades avaient
moins de force de réserve que ceux qui appartiennent aux
classes aisées (2).
(1) Il serait intéressant de connaître les effets de Nauheim et
d'autres bains sur rélimination des sels de chaux par Turine.
Bien qu'on puisse regarder souvent la calcification comme une
altération conservatrice, dans certains cas de maladie valvu-
laire ancienne, le dépôt de sels de chaux dans les valvules
malades et l'augmentation consécutive de leur rigidité, occa-
sionnent probablement un accroissement de tension sérieuse du
muscle cardiaque. Si l'on connaissait une méthode quelconque
pour diminuer la tendance à la calcification dans le système car-
dio-vasculaire ou pourrait en bénéficier dans quelques cas. Rumpf
de Hambourg [BerUner klin. Wochcnsch., 1897, n°* 13 et 14)
conseille un régime par lequel on n'introduit dans l'organisme
des sels de chaux que dans la même proportion où ils sont ex-
crétés par les reins et les intestins. Il est toutefois très douteux
que la question soit réellement pratique ; elle ne concerne certai-
nement pas la thérapeutique balnéaire.
(2) M. le Dr Piatot a installé à la station de Bourbon-Lancy
le traitement par l'hvgiène et les agents physiques.
A. D.— P. S.
— 467 —
36° AfTectioiis valviilaires du cœur. — Nous
ayons déjà parlé des niVeclions récentes des valvules (pa-
ragraphe 34). Lorsqu'elles sont chroniques, le traitement
balnéaire n'a pas d'influence curative directe, mais il
peut soulager certains états morbides qui en dérivent,
tels que la dilatation du cœur, par exemple, le catarrhe
des poumons, la congestion du l'oie et des organes abdo-
minaux. Nous renvoyons donc le lecteur à ce qui a été
dit à ce sujet.
Bon nombre de personnes atteintes de lésions valvu-
laires moins bien compensées (spécialement de la valvule
mitrale) peuvent faire de l'exercice presque aussi bien que
d'autres, et peuvent en réalité vivre, pendant longtemps
du moins, de la même manière que celles qui jouissent
d'une santé ordinaire. A ces malades, quand ils se trou-
vent par hasard souffrir d'affections justiciables du trai-
tement thermal, on peut recommander les mêmes eaux et
le même traitement thermal que s'ils n'avaient pas de lé-
sions cardiaques, à la condition que la cure soit attentive-
ment surveillée. En effet on peut dire de ces malades
qu'ils subissent le traitement balnéaire non parce (ft\h
sont atteints d'une affection cardiaque, mais malgré leur
affection cardiaque.
37° Dégénérescences graisseuse et seléreuse
du cœur. — On est peu fixé sur le traitement balnéaire
ou sur tout autre traitement de ces affections. Tous ceux
qui connaissent les travaux de sir Richard Quain, ou du
b^ Kenndy sur ce sujet, savent qu'il faut, avant tout,
préciser le diagnostic, fort difficile dans les premières
périodes de la maladie. Dans les périodes plus avancées
le traitement balnéaire est trop hasardeux. Malgré cela,
dans certains cas, croyant notre diagnostic assez sûr, après
avoir constaté chez le malade l'irrégularité, la faiblesse
€t la lenteur du pouls, l'oppression à la moindre ascen-
— 468 —
s ion, avec tendance à la somnolence et à la syncope, nous
avons obtenu du soulagement par l'usage interne etprudent
d'eaux chlorurées, surtout de celles de Kissinçen. Nous
avons plusieurs fois observé le même résultat avec les
eaux alcalines sulfatées de Karlsbad, et deux fois par
remploi des bains d'eau thermale gazeuse et chlorurée de-
Nauheim. Dans quelques autres cas, néanmoins, le trai-
tement balnéaire ne répondit pas à ce que nous en atten-
dions. Pour quelques-uns de ces cas. notre diagnostic se-
trouva contirmé par l'examen nécropsique.
Chez quelques malades appartenant probablement à cette-
même catégorie, avec complication prononcée d'anémie,
les eaux ferrugineuses en bains et en boisson ont eu un
eflet favorable. Il est à peine nécessaire de dire que, dans
cette alYection grave, le traitement balnéaire doit être ac-
compagné d'un séjour dans un bon climat; il importe
aussi de surveiller le régime, l'exercice et Tétat psychique-
du malade. Des stations d'une altitude variant de ^00 à
600 mètres sont préférables ; on peut aussi conseiller le
séjour du bord de la mer.
38° Infiltration grai§».«»ense du coeur. — L infil-
tration graisseuse du cœur (cœur gras) empêche souvent
le fonctionnement régulier de cet organe. On peut appli-
quer ici le traitement recommandé pour l'obésité, mais
il faut quelquefois ajouter au traitement balnéaire des
toniques, tels que la quinine, la strychnine et la digitale.
Une saison d'eaux ferruoineuses devra Généralement sui-
vre ce premier traitement.
39^ Palpitations cardiaques. — Les palpitations
cardiaques, sans lésion appréciable, sont en général
d'origine nerveuse ; le traitement balnéaire n'est indiqué
qu'exceptionnellement. Un traitement ordinaire, suivi à
domicile, en tenant compte des causes prédisposantes
— 469 —
«et excitantes (le surmenage ou un surmenage relatif, le
travail dans un air vicié, une nourriture non appropriée,
l'usage immodéré du tabac, l'anémie, l'onanisme, une
croissance trop rapide -au moment de la puberté), a en
général une influence plus salutaire qu'une saison bal-
néaire ; dans quelques cas le changement d'air et d'en-
tourage, un climat favorable, Téloignement de toute
préoccupation et de l'agitation du monde, seront les meil-
leurs moyens de guéri son.
Toutefois chez quelques personnes la dyspepsie est la
cause déterminante delà maladie (Voircà ce sujet le para-
graphe 18). Chez d'autres les palpitations sont dues à un
trouble de la circulation des organes abdominaux, spécia-
lement des organes pelviens; ces cas sont justiciables d'un
traitement balnéaire. Quand l'anémie ou la chlorose sont
enjeu, le traitement doit s'adresser cà ces affections. Pour
l'hystérie et les maladies qui s'y rattachent, quand il y
a surexcitation dans une partie du système nerveux et
absence de force de résistance dans une autre, les eaux
thermales indifférentes, situées à une altitude moyenne,
exercent souvent une action très salutaire. Schlangen-
bad a une réputation ancienne pour les cas de cette na-
ture. Si les palpitations, chez les sujets nerveux, sont com-
pliquées d'irritabilité psychique, il faut proscrire le séjour
à de grandes altitudes. Si les palpitations sont dues à la
maladie de Graves à forme fruste ou en voie de développe-
ment, il faut se reporter aux observations que nous avons
faites à ce sujet.
Certains autres troubles fonctionnels du cœur, tels que
l'irrégularité dans le rythme, la tachycardie et les souffles
€ardio-pulmonaires ne sont pas, par eux-mêmes , justicia-
bles du traitement balnéaire.
40° Varices. — Les varices des différentes parties
du corps, et spécialement celles des membres inférieurs.
— 470 -
sont souvent accompagnées de congestion veineuse des
organes abdominaux et de constipation habituelle ; on les
traitera donc par les moyens que nous avons i-ecomman-
dés (paragraphe 20 1. L'usage des eaux et des bains n'em-
pècliera pas les malades de se servir d'appareils mécani-
ques. Pour les goutteux, quand il y a eu phlébite véritable,
les eaux chlorurées gazeuses, prises en boisson et en bains^
donnent parfois de bons résultats. Autrefois on croyait,
et quelquespersonnes pensent encore. que lesbains chauds,
d'eau ordinaire ou d'eau thermale indifférente. ont une ac-
tion salutaire sur les varices des jambes. Notre expérience
personnelle ne concorde pas toutefois avec cette opinion.
Des bains chauds, ainsi que des bains locaux de tourbe
et de boue, peuvent toutefois agir favorablement sur les
douleurs névralgiques qui accompagnent parfois les vari-
ces: H. Thirouxd, de Saint-Amand a spécialement ap-
pelé l'attention sur le bénéhce qui résulte d'une compres-
sion douce et uniforme et de la thermalité de bains de
boue prolongés dans les troubles trophiques (eczéma vari-
queux, etc.) qui accompagnent si fréquemment les va-
rices : 2 ).
41'^ Dégénépescence scléreuse du ccbup et des
petits vaisseaux. — Quand la dégénérescence scléreuse
des petits vaisseaux sanguins (artério-sclérose) se pro-
duit chez des personnes obèses et pléthoriques et lors-
qu'elle est à sa première période, on obtiendra quelques
bons effets de l'usage des eaux sulfatées alcalines, et de
celui des eaux alcalines. Pour les personnes maigres, il
faut donner la préférence aux eaux chlorurées. On ne
(1; Troubles chroniques de la circulation veineuse des membres
inférieurs, leur traitement par les boues thermales. Paris, 1896.
''2) En France on envoie généralement ces malades à Ba-
gnoles de rOrne.
A. D. —P. S.
— 471 —
peut guère s'atlendre à une guérisoii parfaite et, dans les
cas de ce genre, il faut continuellement changer la manière
de vivre pour empêcher, ou du moins retarder les pro-
grès de kl dégénérescence. Les mômes observations s'ap-
pliquent aux cas où Ton soupçonne un commencement de
dégénérescence scléreuse des parois du cœur. Quand les
altérations sont plus prononcées, on peut appliquer ce que
nous avons dit dans le paragraphe concernant la dégéné-
rescence graisseuse du cœur (paragraphe 37). Dans les
cas où Ton parviendrait à découvrir chez un malade une
altération scléreuse localisée, telle qu'un anévrvsme, par
exemple, il faudrait renoncer au traitement balnéaire.
42*^ Altérations atliéroiuateoses . — On traite
de la même manière les altérations athéromateusesà leur
début; mais pour les cas plus avancés, avec lésions athé-
romaleuses des valvules, ou menace d'anévrysme, la plus
grande prudence devient nécessaii'e dans l'emploi du
traitement l)alnéaire. Lorsque Vanévnjsme existe on doit
y renoncer.
43"* Angine de poitrine. — Pour l'angine de poi-
trine, la question est plus discutable. Nous avons eu l'oc-
casion de voir beaucoup de malades chez lesquels on avait
diagnostiqué une angine de poitrine. Cliez quelques-uns
l'angine était certainement due à des troubles gastriques
et le malade était atteint de ce que l'on désigne sous le
nom de cœur faible, ou cœur dilaté. Dans ce cas le régi-
me, l'hygiène et un traitement général suivi à domicile
ou combiné avec une cure balnéaire du genre de celles
C|ue nous avons indiquées pour la dyspepsie et pour la
dilatation du cœur, réussissent la plupart du temps. Ce
même traitement est aussi suivi avec succès dans les cas
où il y a doute entre le diagnostic d'angine de poitrine
ou de simple trouble fonctionnel.
— 472 —
Dans d'autres cas, où l'angine se manifesta plus tard
d'une manière indubitable et fatale, le succès ne fut
que momentané, mais dura toutefois plusieurs années.
Quand le diagnostic de l'angine de poitrine est certain, il
est prudent d'éviter le traitement balnéaire et les lon^s
voyages qu'il occasionnerait. On peut cependant faire
exception pour les cas où les crises se produisent à de
longs intervalles et où des accidents goutteux ou bien des
troubles dyspepsiques constituent une indication à l'em-
ploi des eaux. On peut alors essayer d"un traitement bal-
néaire prudent et prendre de grandes précautions pour le
voyage (1).
Affections du système nerveux.
Les médecins employaient autrefois le traitement bal-
néaire dans beaucoup d'affections du système nerveux
mais, en réalité, l'usage en est fort limité, surtout dans les
affections organiques graves.
44° Tabès ou ataxîe locomotrice. — On a re-
commandé pour le traitement de cette affection un grand
nombre de stations balnéaires : mais on en retire en gé-
néral assez peu de bénéfice. Il n'est pas rare que les
douleurs fulgurantes, les douleurs sourdes, les fourmille-
ments, soient calmés par des bains d'eaux thermales indif-
férentes, les bains ferrugineux cliauds de Lamalou et par
des bains d'eau chlorurée gazeuse, parmi lesquels ceux
d'Oeynhausen avaient une certaine réputation. LeD'^Tlii-
roux a revendiqué de bons résultats semblables pour les
(1) Si certains cas de fausse angine de poitrine peuvent être
justiciables d'un traitement hydrominéral, il faut le rejeter dans
l'a«gine de poitrine vraie.
A. D. — P. S.
~ 473 —
bains chauds de Saint-Amand. L'arsenic paraît avoir
quelque utilité dans le traitement de l'ataxie et quelques
personnes se sont bien trouvées de l'usage d'eaux arse-
nicales. Les eaux sulfureuses ont été recommandées
également, mais nous ne pouvons dire que nous ayons
obtenu, par leur emploi, des elïets meilleurs que par les
eaux thermales indifïérentes.
La syphilis étant souvent la principale cause du tabès,
il est fortement recommandé de joindre des frictions
mercurielles aux bains pris à Aix-la-Chapelle (1). Plu-
sieurs fois nous avons vu ce traitement combiné avoir une
action favorable. Quelquefois aussi l'insuccès a été com-
plet et nous ne sommes pas certains d'une seule guérison
définitive, bien que les bons elïets du traitement se soient
assez souvent étendus sur une période de plusieurs an-
nées.
Dans quelques cas très rares, où la maladie est restée
stationnaire pendant plus de vingt ans, l'usage des eaux
thermales en été, et durant l'hiver des voyages en yacht,
dans des pays ensoleillés, y compris le Nil, semblent avoii-
eu une influence très salutaire.
45° Paralysies, etc. — Dans les formes variées de
paralysie, à l'exception de celles qui ont une origine
syphilitique évidente, le traitement balnéaire est plus ou
moins inutile, et peut, à Toccasion, devenir nuisible ;
dans les cas compliqués de syphilis, le traitement pres-
crit dans les stations balnéaires est en grande partie le
traitement spécifique ordinaire. Dans certains cas à' hé-
miplégie ancienne, les eaux thermales simples ont une
(1) Voyez aussi ce que nous avons dit plus haut sur le même
sujet. Il est à peine nécessaire de dire que nous ne parlerons pas
ici de la pseudo-paralysie due au rliumatisme chronique, à d'an-
ciennes blessures des articulations avec ankylose partielle ou
adhérences péri-articulaires.
— 474 —
action salutaire due, sans doute, au relèvement de l'état
général; les bains chlorurés chauds de Bourbon rArcham-
bault ont une influence analogue. Les bains d'eau ther-
male indiiîérente et les bains sulfureux chauds peuvent
incontestablement rendre des services dans le traitement
des nénites périphériques , consécutives à des maladies in-
fectieuses, etc. (Y. les remarques du commencement du
chapitre VI).
Chez les gens à constitution apoplectique {apoplectic
habitus), disposées cà la pléthore, les eaux sulfatées prises-
en boisson et les eaux alcalino-sulfatées froides peuvent
exercer une action prophylactique.
Vépilepsie ne doit pas être traitée par les eaux miné-
rales, à moins qu'elle ne soit occasionnée par la syphilis-
cérébrale.
Dans les reliquats de la paralysie infantile sur lesquels
il est nécessaire d'exercer une action stimulante, on peut
obtenir de bons résultats de bains chlorurés et de climats
toniques. On peut par là agir indirectement sur les mus-
cles affectés, autant que l'étendue de la lésion nerveuse le
permet.
Nous ne sachions pas qu'on ait obtenu de bons résul-
tats par le traitement h'A\\\^A\\VQ^Vi\\?,V atrophie miisculaire
progressive. On peut en dire autant de ]r paralysie mus-
culaire pseudo-hypertrophique^ et d'autres genres de dys-
trophies musculaires primitives.
46° Céphalalgie. — La céphalalgie présente de nom-
breuses variétés dont quelques-unes sont justiciables
du traitement hydro-minéral. Nous nous occuperons de
quelques-unes des variétés principales de cette affection.
Le traitement balnéaire ne donnera qu'une très légère
amélioration, si toutefois il en donne, dans les cas où la
céphalalgie est déterminée par une maladie organique du
cerveau et du crâne ; excepté pourtant si Taffection a une
— 475 —
origine syphilitique. Nous avons exposé dans le paragra-
phe 5 le rôle limité du traitement balnéaire dans la syphilis.
Céphalalgie anémique. — Poui" la céphalalgie
liée à {'anémie ou à une leucorrhée persistante, il faut se
reporter au paragraphe 3 .
Céphalalgie rhauiatisniale. — Il y a des céplia-
lalgies qui surviennent chez les sujets rhumatimnts et
goutteux et auxquels on peut appliquer le traitement
mentionné dans le paragraphe consacré au rhumatisme
chronique ; nous pouvons ajouter que dans cette variété
de céphalalgie le massage de la nuque et du cuir chevelu
est utile, et que des climats secs, d'altitude moyenne, ont
également une action favorable.
Céphalalgie par congestion veineuse. —
Dans un grand nombre de cas, la céphalalgie est probable-
ment occasionnée par une congestion veineuse intra-crà-
nienne, surtout chez les malades dont le système veineux
s^énéral et local est affaibli. Les causes déterminantes ré-
sident la plupart du temps dans les parties périphériques
du système nerveux, et le plus souvent dans la cavité
abdominale. Pour ce qui concerne le traitement bal-
néaire il faut donc se reporter aux paragraphes traitant
de ces causes. Des stations climatériques de haute et
moyenne <dtitudes avec des ascensions raisonnables sont
en général préférables aux stations balnéaires ordinaires.
Céphalalgie provenant de la constipation et
de l'état catarrhal chronique des voies diges-
tives. — La constipation habituelle, îissocïée à un état ca-
tarrhal des voies digestives, est une cause fréquente de
céphalalgie. Il est très probable que l'absorption de cer-
taines ptomaïnes.ou bien leur excrétion imparfaitejouent
un rôle important dans le développement de cette cépha-
lalgie. Cependant il ne faut pas oublier que l'obstacle
— 476 —
apporté par la constipation à la circulation abdominale
entre aussi en ligne de compte. Nous avons souvent ob-
tenu de bons etï'ets de Tusa^e des eaux sulfatées et des
eaux sulfatées alcalines chez les personnes obèses. Pour
les sujets maigres il faut prescrire des eaux chlorurées.
Karlsbad, Marienbad, Franzensbad, Tarasp, Kissingen,
Hombourg et d'autres stations balnéaires similaires ont
acquis une réputation méritée pour ce genre d'affections.
Le traitement ne doit pas néanmoins se borner à la sai-
son d'eaux (1) ; le régime et la manière de vivre du ma-
(1) On ne peut mettre en doute que l'absorption des toxines
qui se produisent dans les voies digestives l'une des formes de
Tauto-intoxication) ne joue souvent le rôle principal dans la pro-
duction de la céphalalgie et de Firritabilité du système nerveux,
■qu'il y ait ou non constipation, mais surtout lorsqu'elle existe.
Dans bon nombre de cas les toxines sont absorbe'es, non pas
tant en raison de la stase des matières contenues dans les in-
testins, que par suite de quelque catarrhe ou autre état anormal
de la muqueuse qui facilite une absorption anormale. Ceci expli-
que pourquoi dans les cas d'obstruction chronique dans le gros
intestin, il n'y a pas nécessairement de céphalalgie toxémique,
tandis que dans des cas de diarrhée, avec catarrhe intestinal,
l'urine elle-même contient d'une manière évidente des produits
de décomposition absorbés par les intestins. La nature exacte
des toxines, des fermentations qui leur donnent naissance, et
les conditions qui favorisent ces fermentations, sont actuellement
très imparfaitement connues; et cependant pour instituer un ré-
gime, nos connaissances sur ces points seraient utiles. Les fer-
mentations exagérées qui se produisent dans les intestins sont
dues, non pas tant à la qualité exacte des ingesta, qu'à leur très
grande quantité. Si la proportion ingérée est excessive, quoique
les sécrétions intestinales soient normales, celles-ci sont encore
relativement insuffisantes pour la somme de nourriture ingérée.
L'exercice peut remédier à certains de ces états, sans modification
du régime, en augmentant la circulation dans la membrane mu-
queuse ; il atténue ainsi le catarrhe, et modère l'intensité des fer-
mentations, ou bien encore il aide l'oxydation et l'excrétion des
toxines absorbées. Souvent en diminuant simplement la quantité
— 477 —
lade devront donc être réglés quand il sera rentré chez
lui. Dans beaucoup de cas de ce genre, il faut recomman-
der un exercice journalier. Si l'on réfléchissait bien à ce
sujet nous ne rencontrerions pas tant de mauvaise vo-
totale des aliments, en mangeant plus lentement et à des inter-^
valles plus réguliers, on arrive à modérer les fermentations anor-
males. Dans d'autres cas, il faut modifier le régime pour l'adapter
aux fonctions digestives individuelles et à l'affaiblissement des-
échanges nutritifs chez le malade. Le passage momentané d'un
régime surtout hydrocarboné à un régime azoté, et vice versa, agit
probablement en partie de la manière suivante : il laisse des reli-
quats physiologiques temporaires dans certains groupes de
cellules qui participent à la nutrition de l'organisme, et aug-
mente l'activité des autres cellules (comparer l'article par F. P.
Weber in Treatment, 1897, vol. 1, p. 444). Un excellent exemple
d'un changement dans l'activité physiologique occasionné par
une modification dans le régime est fourni par les expériences de
A. Walter (extrait du Bolnitschnaja gaseta Botkin<i, no 45 dans
la St-Petersburger med. Wochensch., février 1898j. Cet article
montre que la sécrétion pancréatique varie qualitativement sui-
vant que l'on ingère de la graisse ou du pain. Le D"" Brunton
pense que l'effet salutaire d'un changement brusque dans le
régime peut être dû à une action sur des microbes contenus dans
les intestins, ces derniers ne réussissent pas à s'adapter à leur
nouvel état et à ce moment meurent littéralement de faim
« starved out » (Lauder Brunton,» On constipation and diarrhœa «,
Lancct, 30 May, 1896). Le D"^ Thin [Brit. med. Journal, 1897,.
vol. II, p. 1636) donne une explication très analogue en ce qui
concerne l'action salutaire et souvent merveilleuse de la diète
lactée. Il pense que dans ces cas un régime défectueux constitue
un meilleur terrain de culture pour certaines espèces anormales
de fermentations dans les intestins. Les expériences d'Hirschler
tendent aussi à montrer qu'il existe une sorte d'antagonisme
entre la fermentation hydrocarbonée et la fermentation azotée
dans les intestins ; Ortweiler a constaté que la présence de l'indi-
can dans l'urine, occasionnée par une fermentation intestinale azo-
tée, peut disparaître par l'absorption d'une grande quantité de
féculents (V. F. Millier dans le Handbuch der Ernœhrungsthera-
pie de Leyden, 1897, vol. I, p. 215).
— 478 —
lonté à accepter cette règle. L'exercice (marche, cheval,
bicyclette, lawn tennis et jeux divers) agit non seulement
^ur les muscles et sur les vaisseaux sanguins des membres
inférieurs et de l'abdomen, mais il accélère encore les
mouvements de la respiration, augmente l'absorption de
l'oxygène et son assimilation par le sang, favorisant ainsi
l'oxydation des substances albuminoïdes et des ptomaï-
nes. L'exercice fortifie aussi les capillaires et les veines,
non seulement des parties inférieures du corps, mais
aussi celles de l'intérieur du crâne.
Céphalalgie provenant de l'nréniie et de la
cliolémie. — Certaines autres formes de céphalalgie
provenant d'échanges nutritifs défectueux ou d'une excré-
tion imparfaite, peuvent être classées parmi les céphalal-
gies toxémicjues. Nous citerons surtout la céphalalgie liée
aux néphrites et à l'urémie, les céphalalgies déterminées
par certaines affections du foie et notamment lacholémie.
Dans les formes plus prononcées de ces maladies le trai-
tement thermal n'est pas possible, mais dans les cas de
moindre gravité les eaux minérales peuvent exercer une
influence sur les excrétions. Les eaux alcalino-sulfatées
•ou chlorurées, choisies selon l'état particulier du malade,
auront une action salutaire. Quelquefois aussi, des eaux
exerçant une action sur la peau (telles que les eaux ther-
males simples) peuvent donner de bons résultats. Il faut
recommander des localités d'altitude moyenne où le ma-
lade pourra s'adonner à la pèche et à la chasse.
Céplialalg;ie alcoolique. — Une des formes de
xîéphalalgie provoquée par la toxémie, est celle qui ac-
compagne parfois Valcoolisme. Nous n'avons pas à nous
joccuper de la céphalalgie passagère de l'alcoolisme, mais
en ce qui concerne la forme chronique, alliée à la dys-
pepsie, ou à la cirrhose alcoolique, nous renvoyons le
— 479 —
lecteur au paragraphe traitant de la dyspepsie alcoolique
{paragraphe 18). Lorsque la céphalalgie alcoolique chro-
nique est due à des altérations organiques du cerveau ou
des méninges, un simple traitement par le changement
de climat et l'usage d'eaux thermales indiiïérentes pour-
ront amener une certaine amélioration, la cause première
<\yant été écartée.
Céphalalgie par dysinéiiorrliée. — Dans le cas
•de céphalalgie périodique, accompagnant la dysménorrhée,
•c'est sur cette affection qu'il faut porter son attention. Les
céphalalgies de ce genre sont assez souvent causées parla
circulation défectueuse des organes abdominaux, à la-
<:]uelle se joint fréquemment la constipation. Les eaux de
Franzensbad et de Kissingen sont souvent utiles dans les
■cas de ce genre.
Quelquefois l'anémie forme une complication impor-
tante et fait choisir les eaux ferrugineuses; on peut les
prescrire seules ou comme complément du traitement que
nous avons mentionné d'abord.
Céphalalgie résultant de l'asthme. — La cé-
phalalgie qui accompagne souvent l'asthme chronique est
probablement due à l'oxygénation imparfaite du sang ;
elle disparaît la plupart du temps quand V asthme s'a-
méliore (voyez paragraphe 54).
Céphalalgie liée à la broiiichite chroiiiqu e et
à la dilatation du cœur. — Chez quelques malades
Ja bronchite chronique et la dilatation du cœur sont égale-
ment accompagnées de céphalalgie, sans doute occasion-
née en partie par le reflux du sang veineux et par l'insuf-
fisance de l'apport du sang artériel ; cependant l'oxyda-
tion défectueuse et la rétention de ptomaïnes entrent
probablement aussi en ligne de compte. Il faut se repor-
— 480 —
ter à ce que nous avons dit i\ propos du traitement de la
bronchite chronique et de la dilatation du cœur.
Céphalalgie nerveuse, — Il est un genre de cé-
phalalgie que, faute d'un meilleur terme, nous désigne-
rons sous le nom de céphalalgie nerveuse. Quelquefois elle
est le résultat de Taffaiblissement consécutif à une mala-
die générale, ou bien elle est déterminée par un travail
intellectuel excessif, par l'insomnie chronique, par une
secousse morale ou par des soucis. Certaines familles et
certains individus y sont plus prédisposés que d'autres. Le
changement de séjour est un élément important dans le
traitement de cette alïection. Il faut clioisir d'abord une
localité d'altitude moyenne, puis une autre plus élevée;
il y aura avantage à ajouter à la première partie de ce
traitementrusage des eaux thermales simples. De même
le D-- S. Gee indique enparlantdes céphalalgies chroni-
ques [St-Bartholoinew's HospitalJonnud, juin 1897j qu'il
faut attendre un temps suffisant pour que l'effet du chan-
gement de climat et du genre de vie puisse se manifester.
Migraine avec voiuissemeuts. — La migraine, ou
céphalalgie bilieuse, varie beaucoup selon les personnes, et
même chez chaque sujet à des moments différents. Pour
la description de cette affection nous renvoyons aux ouvra-
ges du docteur Edward Liveiniï et à ceux du professeur
P. W. Lalham. Le traitement balnéaire appliqué à cette
aflection, ne nous offre en somme que des déceptions.
Si la constipation habituelle accompagne la migraine, les
personnes de forte corpulence ressentiront quelquefois de
bons effets de l'usaiïe des eaux alcalino-sulfatées, ou sim-
plement sulfatées. Les sujets maigres emploieront les eaux
chlorurées. On ne peut rien leur promettre, mais parfois
leur état s'améliore pendant plusieurs mois et même pen-
dant des années. Les personnes sujettes aux céphalalgies
— 481 —
doivent diminuei- la |)roporlioii des aliments, prendre très
peu de viande de houclierie et faire beaucoup d'exercice
en plein air. Les climats de montagne, d'altitude moyenne,
sont ceux qui conviennent en général le mieux à cette
catégorie de malades.
47*^ Tic douloureux et iiévi*a|o;ie faciale. — Un
traitement ordinaire, avec changement d'air, est en général
préférable à un traitement balnéaire. Cependant il est des
cas où Tanémie forme la cause prédisposante, et où l'on
peut essayer le traitement balnéaire indiqué pour cette
dernière alïection.
Dans d'autres cas l'infection paludéenne est enjeu, sur-
tout dans la névralgie sus-orbitaire, auquel cas les eaux
arsenicales ou ferrugineuses seront généralement utiles,
ainsi qu'un long séjour dans une localité à climat sec et
d'altitude élevée. On peut essayer dans d'autres cas encore,
lorsque les névralgies sont d'origine rhumatismale, les
eaux thermales inditférentes, quelquefois aussi les eaux
ferrugineuses. Quand la névralgie faciale est accompagnée
dégoutte, cette dernière alïection réclame une attention
.spéciale. Les formes les plus graves et les plus typiques
du tic douloureux, ne cèdent en général à aucun çrenre
de traitement, y compris le traitement balnéaire, et pas
même au traitement chirurî^ical.
Le cloîi hystérique n'est pas une véritable névralgie. Il
faut se reporter à ce que nous avons dit au paragraphe
concernant l'hystérie, pour le traitement balnéaire de ces
douleurs.
48° Autres névralgie:». — Il y a beaucoup d'autres
névralgies pour lesquelles les malades désirent souvent un
traitement balnéaire. Voici les plus fréquentes : la névral-
gie intercostale, la névralgie occipito-cervicale^ cervico-
brachiale^ crurale et lomho-ahdominale.
31
— 482 —
Quelques-unes de ces névralgies sont en réalité d'ori-
i^ine nerveuse. Les indications balnéo-thérapiques sont
assez semblables à celles que nous venons de mentionner
(paragraphe 47). Le traitement local par les douches
chaudes ou alternées et le massage donne souvent de très
bons résultats, principalement dans les formes chroni-
ques. Nous renvoyons à cet égard à ce que nous avons
déjà dit à propos de la sciatique (paragraphe 11 ). Les né-
vralgies des organes internes, telles que la gastrahjie et
Id cardlalgie , sont parfois primitives, en apparence du
moins, mais elles sont fréquemment provoquées par la
dvspepsie,et nous renvoyons au paragraphe consacré à
cette afTection (paragraphe 18).
49^ 'l'roiibaes ilii soiiiiiieil. — Les troubles du som-
meil sont d'origine et de nature très variables. Ils récla-
ment souvent une grande attention de la part du médecin
qui doit avoir une connaissance intime des habitudes du
malade, ainsi que des particularités que peuvent présenter
son svstème nerveux, son appareil circulatoire et ses
voies djt^estives. Ces affections sont de celles qui se soi-
gnent plutôt cà domicile ; cependant, s^'il y a eu un premier
insuccès, un traitement climatérique ou balnéaire peut
être utile. Nous ne pouvons rechercher ici les causes
nombreuses qui amènent les troubles du sommeil, et dont
la cessation sufht souvent pour rétablir le malade dans
son état normal. Il est des cas où l'affection provient de
troubles circulatoires, d'autres où elle est plus directe-
ment liée à des troubles du système nerveux. Dans ces cas
la réglementation de la vie ordinaire ne suffit pas tou-
jours,et cependant on hésite à employer les médicaments
habituels destinés à ramener le sommeil. On peut divi-
ser les troubles du sommeil en deux classes : insomnie et
excès de sommeil.
— 483 —
a) insoiiiiiîe. — Nous ne pouvons parler de toutes les
variétés d'insomnie.
Ouelques personnes n'ari'ivent pas à s'endormir, d'au-
tres s'éveillent cent fois et plus pendant une nuit. les autres
ont des rêves pénibles. D'autres encore s'endorment pour
s'éveiller après quelques heures de sommeil et ne peuvent
plus se rendormir, tourmentées par des pensées angois-
santes. Un grand nombre de ces cas relèvent d'une faiblesse
générale accompagnée d'irritabilité nerveuse.
Les voyages ou le changement d'air seuls seront très
favorables à ces malades, ainsi que l'usage des eaux ther-
males indilYérentes, notamment celles de Schlangenbad
et de Plombières. De longs séjours à une altitude moyenne,
surtout dans une région boisée où l'air est relativement
peu agité, leur conviennent également. Chez quelques
personnes la maladie est déterminée par une dilatation du
cœur, ou par un trouble de circulation cérébrale ; on
pourra, pour ces malades, ajouter au traitement ci-dessus
l'emploi des eaux thermales chlorurées gazeuses qui dis-
poseront au sommeil. Lorsque c'est Y anémie qui provoque
l'insomnie, le traitement doit viser cette affection. Les
hommes de science souffrent souvent d'insomnie après
un travail assidu de plusieurs mois. Il en est de même
des conférenciers et des professeurs. On pourrait souvent
éviter ces inconvénients par l'exercice pris régulièrement
tous les jours et au grand air. ou bien par des intervalles
réguliers de repos. Quelques personnes souffrant de cette
maladie retrouvent un bon sommeil après une saison de
bains à des eaux thermales indifférentes ou à la suite d'un
séjour à une haute altitude. Pour l'insomnie qui accom-
pagne l'asthme, même en dehors des crises, il faut se re-
porter au paragraphe o4.
//) Sommeil excessif. — Le sommeil excessif s'ob-
serve souvent chez les sujets disposés à la pléthore ab-
— 484 —
dorninale (paragraphe 19) et chez les malades qui onl une
tendance à Tapoplexie cérébrale. Ces personnes s'endor-
ment facilement dès qu'elles sont seules, surtout après
les repas, et il leur arrive de dormir ainsi trois ou quatre
heures de suite si elles ne sont pas dérangées : ce qui ne
les empêche pas de dormir d'un profond sommeil pen-
dant la nuit, durant neuf ou dix heures. Les malades
atteints de cette affection s'endorment non seulement en
lisant, mais encore en écrivant une lettre, ou bien pen-
dant le repas. Cette très grande tendance au sommeil est
en général moins pénible que le manque de sommeil,
mais elle est infiniment plus grave. Il faut lui opposer,
outre un régime très sévère, un exercice réglé, l'usage des
eaux alcalino-sulfatées. Pour les personnes maigres on
préfère les eaux chlorurées. Après la saison d'eaux il est
utile de faire séjourner le malade un mois et davantage
dans une station d'altitude moyenne, où il puisse passer
au srand air la majeure partie de la journée. Il ne faut
pas permettre plus de 7 heures de sommeil dans l'espace
de ;24 heures.
Il importe aussi de diminuer la quantité d'aliments et
de boisson : beaucoup d'exercice au grand air et la gym-
nastique suédoise feront partie intégrante du régime de
ces malades. La quantité de sommeil nécessaire à chacun
varie considérablement, non seulement selon l'âge, mais
pour des personnes du même âge. Nous ne nous occupe-
rons pas de l'enfance (1) ni de la première adolescence,
période durant laquelle beaucoup de sommeil est néces-
saire, mais seulement des adultes et des vieillards. Cinq
heures de sommeil suffisent à beaucoup de personnes, et
il ne faut pas se préoccuper d'en prendre davantage si on
fil Bien qae chez quelques enfants un sommeil trop prolongé
soit parfois nuisible et empêche le développement complet des
facultés cérébrales.
— 485 —
le peut. Presque tout le monde pourrait se contenter de
dormir six ou sept heures. Huit heui'es ne sont néces-
saires ([u'à un petit nomljre de personnes, et il en est peu
auxquelles on doive les permettre. Mais le nombre est
grand de ceux que ces limites prescrites au sommeil ne
satisfont point. Cependant par un excès de sommeil on
provoque l'altération prématurée des vaisseaux sanguins,
particulièrement des veines et des capillaires.
.^O*' Hystérie. — Whjjstérie^ bien que le terme soit
défectueux, constitue un trouble réel du système nerveux.
Nous n'appliquerons pas cette dénomination aux troubles
nerveux des organes génitaux de la femme, mais, nous
basant sur l'opinion exprimée par le docteur Buzzard, dans
son article si instructif du Dictionary ofmedicine de Quain,
elle nous servira à désit^ner un état du système nerveux
assez bien détîni, mais dont la pathologie intime n'est pas
connue. L'hystérie est caractérisée par des crises convul-
sives et par des troubles fonctionnels des diversorganes qui
provoquent des symptômes très variés et souvent très diffi-
ciles à définir. Ces symptômes simulent parfois des désor-
dres organiques profonds, mais ils en diffèrent par ce fait
que, même arrivés au plus haut degré, ils peuvent dispa-
raître instantanément ; ce fait se produi t généralementsous
l'influence d'une forte émotion. Deux autres symptômes
importants de l'hystérie sont le manque de volonté et de
force de résistance. Le traitement balnéaire n'a pas ici
de vertus curatives spéciales, mais à l'occasion il peut
atténuer des affections accessoires telles que la dyspepsie,
la constipation, l'anémie (voyez ces mots). L'irritabilité
et la faiblesse du système nerveux sont modifiées favo-
rablement par l'usage d'une eau thermale indifférente.
Schiangenbad et Plombières ont sous ce rapport une
réputation spéciale. Le changement de milieu, la société
de personnes étrangères, obligeant à une certaine con-
— 48(3 —
trainte, l'autorité qu'exerce un nouveau raédecin, sont
autant d'agents favorables. Pour les cas de ce genre,
l'emploi régulier des heures de la journée par les bains
et Teau en boisson, les repas à table d'hôte, la promenade,
la musique, forme un élément important du traitement
balnéaire.
Nous avons vu des cas où l'amélioration obtenue n'é-
tait souvent que passagère, tout en s'étendant à une pé-
riode de plusieurs mois ou même de plusieurs années.
Dans deux cas où la maladie était de date ancienne, l'a-
mélioration fut définitive ; mais cet heureux résultat doit
être attribué à Finfluence d'un entourasse intel livrent et à
des occupations bien ordonnées. Des troubles fonctionnels
nerveux se produisant chez, des sujets de nature plutôt
torpide, non irritables, peuvent souvent être modifiés
favorablement par un séjour au bord de la mer, dans une
localité à climat stimulant, combiné ou non avec l'emploi
judicieux des bains de mer.
ol° Hypoclio 11(1 rie. — VhijpocJwndrie est également
un terme défectueux consacré par l'usage ; car la maladie
ne réside pas dans les hypochondres, mais dans le système
nerveux.
Dans beaucoup de cas où on ne trouve rien d'anormal
dans l'état physique ni dans les organes, le traitement
balnéaire a très peu d'action, sauf qu'il est une source
d'occupation pour le malade. Un voyage entrepris dans
des circonstances favorables, c'est-à-dire en société de
personnes prudentes, et des occupations plus ou moins
absorbantes, sont, cà beaucoup près, les meilleurs moyens
de guérison.L'hypochondrie accompagnée de lésions maté-
rielles; l'hypochondrie ?i\ec substratuni pathologique offre
plus de prise au traitement, et a, somme toute, un pro-
nostic plus favorable. S'il s'y joint delà constipation, des
hémorrhoïdes, ou des accidents s:outteux, ou encore de la
— 487 -
dyspepsie, il faut consulter les chapitres consacrés à ces di-
verses alTections. 11 faut éviterles traitements fatigants, car
la santé générale des hypochondriaques s'atVaiblit facile-
ment et il est très dilTicile d'augmenter leurs forces. La sy-
philis peut exister d'une façon concomitante, mais elle n'a
aucune influence sur la maladie en elle-même, bien que
nombre d'hypochondriaques soient poursuivis par l'idée
qu'ils sont atteints de syphilis et réclament un traitement
spécifique, ce qui, le plus souvent, est encore plus nuisi-
ble qu'inutile.
5:2'^ Xeurasthéiiie. — La neurasthénie, désignée
quelquefois sous le nom de maladie de Beard, est un terme
qui est souvent mal employé, mais il exprime assez bien
l'état si exactement décrit et traité par les docteurs Weir-
Mitchell et William Playfair. Le traitement balnéaire en
lui-même est tout à fait inutile, mais il est quelquefois
possible d'adopter, pendant une saison aux eaux, un ré-
gime et un traitement que l'on observerait difficilement
chez soi. Weir-Mitchell a démontré que l'éloignement du
milieu habituel est presque indispensable. Les deux au-
tres éléments de son traitement, la suralimentation et le
massage, sont également très importants, sans l'être tou-
jours au même degré. Nous avons eu occasion de constater
des résultats favorables obtenus (à Schlangenbad, par
«xemple^en éloignant le malade de son entourage habituel,
en lui faisant suivre les prescriptions autoritaires du
médecin concernant la nourriture, les bains et les exerci-
ces. Le repos pris à la ville, et joint au massage et à la
suralimentation, n'avait abouti cà rien. Presque tout dépend
de la £îi'avité de la maladie. Dans les cas bénins, le trai-
tement balnéaire est quelquefois très utile. Dans les cas
graves, il est inutile.
Les rechutes sont fréquentes dans cette affection, ce-
pendant un certain nombre de malades guérissent com-
— 488 —
plétemeiil. L'une des premières personnes sur lesquelles
le docteur Weir-Milchell essaya son traitement, fut une
dame que nous avions soignée, mais qui était restée mai-
gre, affaiblie et incapable de remplir les devoirs de la vie
ordinaire. Elle fut tout à fait guérie par le docteur Weir-
Mitchell ; elle dirige aujourd'hui avec beaucoup de dis-
cernement sa grande fortune qu'elle emploie à des œu-
vres de charité.
33° Goitre exo|»htlialniiqae. — Le fjoitre e.roph-
thalmique (maladie de Graves ou de Basedow), bien que la
théorie de l'intoxication thyroïdienne puisse être vraie
en partie, et bien que les causes ne soient pas les mêmes
dans tous les cas, est toujours accompagné d'un troubla
du système nerveux, soit que la maladie nerveuse ait été
la première en date ou non. Dans les cas chroniques les
moins graves, les bains d'eau thermale simple, avec leurs
qualités sédatives, et les eaux chlorurées gazeuses, donnent
souvent de bons résultats. Lorsque la maladie se complique-
d'anémie, les eaux ferrugineuses peuvent être utiles. Il
faut aussi, dans ce traitement, éloigner le malade des agi-
tations et des inquiétudes de la vie de famille. L'influence
du climat a également son importance et, en général, le
séjour dans des régions élevées est préférable. S. E. Solly
{Trans. Amer, climatological Ass., 1897, vol. XIIL
p. 245) pense, toutefois, qu'un exercice exagéré a plus
de chance d'avoir une action défavorable sur les persoa-
nes atteintes de maladie de Graves à de hautes altitudes
qu'à de faibles altitudes. Ajoutons que plusieurs fois nous
avons constaté un arrêt dans les progrès de la maladie,
équivalent presque à une guérison, à la suite d'un déplace-
ment ou d'un séjour prolongé dans de hautes altitudes. Les
cas aigus et graves ne sont naturellement pas justiciables
du traitement balnéaire ou climatérique, du moins jusqu'à
ce que les progi'ès actifs de la maladie soient un peu ar-
— 480 —
rèlés. Pour ces malades un repos complet et prolongé est
indispensable.
W. Winlernilz (v. Bh'itter flir Idinisclie Hf/drothempie,
avril IS97, p. iu)) a récemment recommandé l'emploi
dans cette maladie d'un traitement hydrothérapique pru-
dent, avec massage, gymnastique suédoise et régime, en
tenantconipte des indications individuelles.
Goitre. — Nous ne mentionnons ici les ^oUre^ ordi-
naires que pour être complet. Tout ce qu'il est nécessaire
de dire sur le traitement climatérique, c'est que les ma-
lades atteints de celte aflection devraient résider dans
une localité où le goitre n'est pas endémique, et où ils
peuvent avoir une bonne eau de table.
54'^ Astïinae !^|)asiiio<lictae- — V asthme pur et
simple, ou aslbme véritable, est une affection nerveuse. On
peut le regarder comme une névrose dont le point de dé-
part se trouverait dans les ramifications du nerf pneumo-
gastrique.
Dans les soins à donner à un malade atteint d'astbme
spasmodique pur, les eaux minérales n'ont qu'une impor-
tance secondaire, tandis que le choix du climat joue un
plus grand rôle. On fait souvent usage des eaux arseni-
cales ou sulfureuses, spécialement de celles du Mont-ûore,
de la Bourboule et des stations thermales des Pyrénées.
Il n'est pas certain, néanmoins, que les bons effets pro-
duits soient occasionnés par les eaux, plutôt que par
l'altitude élevée de la station balnéaire.
Avant d'en avoir fait Tessai, on ne peut jamais assurer
que tel ou tel climat conviendra à une personne asthma-
tique ; cependant l'expérience est toute en faveur des ré-
gions élevées, surtout de celles où il y a peu de vent, telles
que Davos et Arosa. Plus le malade est jeune, plus il a de
chances de profiter d'un long séjour à une haute altitude
-- 490 —
dans un pays bien ensoleillé ; en hiver surtout, mais
également en été. Cependant, quand l'asthme est ac-
compagné d'emphysème avancé, une très grande altitude
n'est pas à recommander ; il faut plutôt choisir une alti-
tude moyenne, une localité bien exposée au soleil et un
peu abritée du vent, telle que Grasse, près Cannes. Des
localités aussi élevées que Glion et Les Avants, au-dessus
de Montreux, offrent aussi des avantages appréciables.
Dans l'asthme accompagné de catarrhe chronique des
bronches, les recommandations sont les mêmes que celles
que nous avons faites pour cette dernière affection, et ici
encore la station du Mont-Dorea une grande réputation.
Cependant à plusieurs reprises nous avons pu constater
des résultats peu satisfaisants dans les cas de dilatation du
cœur, ou d'emphysème avancé, ainsi que chez les per-
sonnes âgées, tandis que les eaux alcalines chlorurées
(Ems, Royat, Gleichenberg) et les eaux sulfureuses, à des
altitudes moindres, ont été plus utiles, de même que les
eaux thermales chlorurées gazeuses (Nauheim). Nous
avons plusieurs fois aussi vu retirer grand profit d'une
saison à Weissenburg, en Suisse ; nous sommes portés à
attribuer ces bons effets, moins aux eaux, qu'à la position
particulièrement abritée de la station, qui est située dans
une ç^^oro^e entourée de sai?ins et de rochers élevés, et à son
altitude peu élevée.
Dans l'asthme compliqué de goutte, c'est de cette der-
nière affection qu'il faut s'occuper. Quand l'asthme est
associé à des affections de la peau ou des viscères, il ar-
rive qu'on guérit l'asthme en soignant ces organes.
Asthme des foius (Hay lever) (1). — Nous parlons
ici de l'asthme des foins en raison de son nom. Pour se
(1) L'asthme des foins est conside'ré aujoard'tiui comme un
corvza chronique et doit être, avant tout, traite localement.
A. D. — P. S.
— 491 —
préserver de cette forme de l'asthme, aussi bien que du co
ryza (fièvre des foins) qui en est une forme plus oi'dinaire,
il faut éviter la cause déterminante de la maladie, c'est-
à-dire le pollen des plantes, celui surtout qui s'élève des
prairies. Dans les cas les plus sérieux de celte affection,
on peut recommander un voyage sur mer durant la saison
des foins. Le traitement balnéaire n'a pas grande chance
d'être utile, si ce n'est quand la station balnéaire se
trouve cà une grande dislance des prairies, comme il arrive
dans les régions élevées et dans certaines localités mari-
times. Le bon effet produit par la position élevée et
•découverte de quelques stations peut être dû en partie à
l'action stimulante du climat sur la constitution ; la
muqueuse nasale devient alors moins sensible aux effets
irritants du pollen. Lorsque la fièvre des foins est ac-
compagnée d'asthme, le bon effet des hautes altitudes est
semblable h celui que nous avons constaté en parlant de
l'asthme spasmodique (1). Le traitement balnéaire dans la
fièvre des foins ne donne pas par lui-même un résultat
spécial, mais quelques stations balnéaires situées à de
grandes altitudes et certaines stations maritimes, très
éloignées des prairies, peuvent servir de résidence pen-
dant la saison critique.
55° Diabète insipide. —Le diabète insipide esii^res-
que toujours d'origine nerveuse ; il constitue parfois l'un
des premiers symptômes de trouble des centres nerveux :
dans d'autres cas il semble n'affecter que la fonction uri-
naire. Les eaux ferrugineuses, les eaux thermales indif-
férentes, des stations de haute altitude, et un long séjour
dans les régions alpestres, sont très souvent utiles. Nous
(1) Il en est de même de l'asthme réflexe dû à la présence de
polypes du nez ou à des inflammations chroniques avec hyper-
trophie et congestion de la muqueuse des cornets.
A. D. — P. S.
— 492 —
n'appliquons le terme de diabète ni aux attaques pas-
sagères de miction fréquente due à des influences ner-
veuses temporaires, ni k la polyurie liée cà la néphrite
interstitielle.
Affections des yeux.
060 II n'existe pas d'eaux qui aient une action spécifi-
que dans les maladies des yeux, mais les états constitu-
tionnels, qui leur sont associés ou dont elles dépendent,
sont souvent plus ou moins justiciables du traitement par
les eaux minérales ou les climats. Ainsi, dans le catarrhe
chronique de la conjonctive, dans la blépharite, etc.,
quand ils surviennent chez des sujets scrofuleux, les
eaux chlorurées sont utiles, comme celles de Woodhall,
de Reichenhall, d"Oeynhausen, de Nauheim, Kreuznach,
Hall dans la Haute-Autriche, Bourbonne-les-Bains, Sa-
lies de Béarn, et les eaux arsenicales delà Bourboule ;
quand ils sont sous la dépendance de Tanémie, les eaux
ferrugineuses sont indiquées ; et s'il y a une constipation
opiniâtre, les eaux de Karlsbad,de Franzensbad.de Brides-
Salins, etc., peuvent être essayées, on peut aussi em-
ployer à domicile une des différentes eaux purgatives.
Pour la cure complémentaire il faut choisir des localités
boisées, indemnes de poussière, de vents violents et abri-
tées du soleil. Il faut déconseiller les voyages sur mer et
le séjour au bord de la mer.
maladies de la peau.
Autrefois on employait généralement le traitement
balnéaire pour combattre les maladies de la peau. Ce trai-
tement n'offre cependant que fort peu d'avantages.
— 493 —
Nous renvoyons le lecteur à l'examen rapide et judi-
cieux qu'a fait de ce sujet le docteur Robert Liveing,
dans le Dictionaru of Medicine de Qunin (2® édition).
Dans l'eczéma et les diverses éruptions cutanées il faut
s'etî'orcer de s'assurer si la cause de la maladie de la peau
réside pi'incipalement dans la peau elle-même et dépend
d'une prédisposition congénitale, de quelque irritation
temporaire agissant ordinaii'ement comme une cause ex-
citante ou bien si la maladie de la peau est plutôt due à
un trouble des organes internes qui détermine une alté-
ration dans la qualité du sang fourni à la peau. Il est
plus que probable que la peau cherche, comme d'autres
organes excréteurs, à éliminer les matières nuisibles qui
sont contenues dans le sang (aussi bien celles introduites
dans l'organisme, sous forme de remèdes et d'aliments,
que celles qui résultent du métabolisme exagéré des tis-
sus, et de l'action de microbes dans l'organisme). Gomme
les reins, etc., elle est sujette à s'altérer (l)dans l'accom-
plissement de cette fonction, bien que les troubles soient
plus accusés chez quelques individus que chez d'autres.
Un grand nombre de maladies de la peau sont dues en
partie à des prédispositions locales, en partie à des alté-
rations du sang et en partie aussi à des irritations locales
de différente nature. L'influence du système nerveux joue
sans doute aussi souvent un rôle important, parfois même
le principal dans Tapparition de la maladie.
Quand la maladie de la peau dépend surtout de trou-
bles des organes internes, les altérations de ces organes
doivent nécessairement être traitées et dans les cas chro-
niques le traitement balnéaire et le changement de cli-
mat donneront souvent de bons résultats.
(1) Le D^^ David Walsh fait des observations très sucrgestives
sur cette question dans son petitouvrage sur VExcretory irrita-
tion [Londres, 1897).
— 494 —
Si la peau elle-même et les fonctions du système ner-
veux sont altérées, les climats et le traitement hydromi-
néral peuvent également être utiles. Les localités de
l'intérieur cà climat tonique, sec, de grande altitude sont
souvent indiquées, mais dans d'autres cas, principalement
chez les sujets nerveux et excitables, il faut donner la
préférence à des altitudes plus basses et parfois à des
stations maritimes à climat égal, assez humide. Les bains
chauds ordinaires, des bains lièdes prolongés (comme à
Loèche-les-Bains) et différentes pratiques hydrothérapi-
ques peuvent être utiles pour accélérer la circulation des
capillaires de la peau et aider ainsi à la nutrition de cet
organe ; comme nous l'avons déjà mentionné en parlant
des bains prolongés, ils macèrent l'épiderme épaissi, en-
lèvent les squames et les sécrétions dans le psoriasis et
l'eczéma, et exercent un effet adoucissant ou tonique sur
les terminaisons périphériques des nerfs de la peau.
Inutile de dire que lorsqu'on choisit des climats pour
des personnes particulièrement sujettes aux maladies de
la peau, les effets de la chaleur, de la lumière du soleil,
des vents violents et du temps froid doivent être pris en
grande considération.
jl^ciié. — Vacné est quelquefois compliquée d'ané-
mie, et dans ce cas on applique le traitement balnéaire
indiqué pour cette maladie, bien qu'il guérisse rarement
Tacné ; le traitement ordinaire, suivi à domicile, sera sou-
vent également impuissant contre cette affection qui
disparaît presque toujours spontanément au bout d'un
certain temps.
Vacné rosacée n'offre pas grande prise au traitement
balnéaire, si ce n'est par certaines de ses complications,
comme la dyspepsie, par exemple, qui rentre dans le
domaine du traitement balnéaire. Souvent la disparition
de ces complications arrête les progrés de la maladie de
— 495 —
la peau. Il faut s'abstenir de boissons alcooliques ou en
user avec la plus grande réserve (1).
(l)L'acne, notamment l'acné vulgaire, est souvent liée à la
période de l'évolution sexuelle ; chez les jeunes filles, elle sur-
vient fréquemment au moment des époques menstruelles. Parmi
les causes les plus ordinaires de l'acné il faut encore signaler les
auto-intoxications et les infections liées aux vices d'alimentation,
les étals dyspeptiques, la dilatation de l'estomac (signalée par
quelques auteurs), la constipation. On a incriminé également le
froid aux pieds habituel chez les scrofuleux, les arthritiques
nerveux.
Le lymphatisme, la scrofule, l'anémie constituent d'autre part
un très bon terrain de culture pour le développement de l'acné.
Le régime et l'hygiène ont une grande importance. Il y aura
lieu de surveiller les digestions gastrique et intestinale, de pré-
venir les fermentations^ de prescrire un régime sévère et une
médication antiseptique gastro-intestinale.
L'acné rosacée, surtout la forme érythémateuse, s'observe
fréquemment à l'époque de la puberté et à celle de la ménopause.
Elle est très manifestement en relation avec des troubles des
organes sexuels, avec la dyspepsie chronique.
Quant au traitement balnéaire, il ne saurait être systématique ;
il doit varier suivant les conditions pathogéniques.
Chez les acnéiques disposés à la constipation, on conseillera
les eaux minérales laxatives ou purgatives ; aux lymphatiques et
aux scrofuleux les eaux chlorurées sodiques (Salins, Kreuznach,
etc.), les eaux sulfurées sodiques (Luchon, Barèges, etc.), les eaux
chlorurées sodiques sulfureuses (Uriage, Aix-la-Chapelle, etc.) ;
aux arthritiques, les eaux alcalines (Royat, Vichy, Vais, etc.) ; les
eaux arsenicales (la Bourboule, etc.).
Toutefois les eaux sulfureuses paraissent particulièrement
indiquées ; elles rendent de réels services sous forme de bains,
douches, pulvérisations, lotions ; en particulier dans l'acné
rosacée (forme érythémateuse).
Les pulvérisations faites, soit avec les eaux sulfureuses des
Pyrénées, soit avec les eaux d'Uriage ou celles d'Aix en Savoie,
constituent incontestablement un des meilleurs modes d'emploi
du soufre dans le traitement externe de l'acné. Ce mode de trai-
tement donne d'excellents résultats. V. Hallopeau [Traité de
— 495 —
Eezéiua. Eczéma séborrhéique. — V eczéma
est de toutes les atï'ections de la peau celle pour laquelle
les malades réclament le plus souvent le traitement bal-
néaire; cependant un traitement pharmaceutique local
leur apporte en général plus de soulagement, surtout
quand Feczéma est nettement localisé et dans les cas d'ec-
zéma séborrhéique.
Pour les complications (goutte, constipation ou glyco-
surie), nous renvoyons à ce que nous avons déjà dit.
Schinznach, Uriage et Saint-Sauveur ont acquis une
certaine réputation dans le traitement de Teczéma.
Pour les malades de souche goutteuse on donne la pré-
férence à Royat et à La Bourboule. Les eaux thermales
indifférentes sont aussi quelquefois utiles. Dans les cas
chroniques et très torpides, les eaux de Loèche-les-Bains
donnent de bons l'ésultats quoiqu'ils ne soient souvent que
passagers. On ne peut rien promettre de certain et le mé-
decin des eaux doit être prudent.
Le simple changement de climat exerce souvent une
influence heureuse sur l'eczéma , comme sur d'autres
affections chroniques. Le froid, accompagné d'humidité
et de vent violent, est nuisible le plus souvent. L'air de la
mer produit une aggravation du mal chez beaucoup de
personnes, du moins dans les premiers temps du séjour
thérapeutique appliquée, Traitement des maladies de la peau,
2« partie, 1897, p. dl2).
Les eaux de la Bourboule ont également une action favorable
dans le traitement de Tacné, soit en contribuant à relever les
forces, soit en modifiant localement l'état de la peau à l'aide de
pulvérisations
Les bains et les pulvérisations avec les eaux chlorurées fai-
bles et sulfatées de St-Gervais sont indiquées chez les sujets
irritables et nerveux. Les eaux de St-Christau ont une influence
salutaire dans l'acné rosacée, télangiectasique.
A. D. — P. S.
197
dans une station maritime, car souvent on linit par s'ac-
climater. Quant à l'altitude, M. Malcolm Morris fait re-
marquer avec raison (Z^rif. med. Journ., 1896, vol. II,
p. 47;, qu'il faut tenir compte des particularités propres à
chaque malade (1).
(i) De toutes les maadies de la peau, c'est incontestablement
l'eczéma qu'on observe le plus souvent aux eaux minérales.
On rencontre des eczémateux dans les stations balnéaires les
plus diverses ; car en présence d'un eczémateux, il faut pren-
dre en considération de nombreux éléments : l'état de la cons-
titution (lymphatisme, scrofulose, arthritisme, état nerveux,
etc.), l'état général du malade, les caractères particuliers des
lésions eczématiques, l'alternance que l'éruption peut présenter
avec des affections des muqueuses, etc., etc.
'Ceci dit, il faut ajouter que la balnéation médicamenteuse s'ap-
plique surtout aux formes chroniques de l'eczéma. Nombreuses
sont les stations hydrominérales qui peuvent intervenir utilement
dans le traitement externe de cette dermatose. Outre leur action
sur la constitution et les états diathésiques, elles exercent un effet
topique sur les lésions cutanées.
Les eaux sulfureuses ont eu de tout temps une grande et légi-
time notoriété dans le traitement de l'eczéma. Elles sont surtout
indiquées chez les lymphatiques, les scrofuleux, les sujets affai-
blis, certains arthritiques, les eczémateux torpides.
Les formes torpides seront tout particulièrement justiciables des
eaux de Barèges, des sources fortes de Luchon,
S'il y a lieu de rechercher une action moins excitante, moins
énergique, on conseillera de préférence les sources faibles de
Luchon, Cauterets, Ax, Bagnères-de-Bigorre, etc.
Pour les eczémateux irritables, nerveux, gastralgiques, les
eaux de St-Gervais, de St-Sauveur,de Molitg, de la Preste, seront
plus particulièrement indiquées en raison de leurs propriétés sé-
datives. Les eaux d'Uriage, de Greoux, d'Aix-la-Chapelle con-
viennent aux eczémateux scrofuleux et affaiblis, aux héréditaires
lymphatiques. On peut aussi employer ces eaux chez les eczé-
mateux à alternances morbides, emphysémateux, bronchitiques
ou atteints d'insuffisance hépatique ou rénale.
Challes, en boisson, s'applique principalement aux eczémateux
.32
— 498 —
IJrtîcaipe. — La prédisposition à des poussées répé-
tées d' urticaire est parfois très tenace, et. dans beaucoup
arthro-lvmphatiques, scrofulo-tuberculeux, dans les formes plutôt
humides que sèches de l'eczéma.
Les eaux d'Uriage ont une action essentiellement diathésique.
Elles sont utilisées dans le traitement direct et local de l'eczé-
matisation à titre résolutif, antiprurigineux, tonique et astrin-
gent.
Rovat convient tout particuUèrement aux eczémateux arthri-
tiques ; le traitement thermal donne de bons résultats dans
l'eczéma vulvo-anal, surtout chez les glycosuriques. Parfois, il est
vrai les eaux de Royal provoquent des poussées chez les sujets à
lésions irritables.
Les eaux arsenicales de la Bourboule sont plus particuhèrement
indiquées dans les eczémas secs, chroniques, invétérés.
Quant aux eaux thermales simples (Néris, Plombières, Ragatz,
Schlangenbad), elles nous paraissent devoir produire de bons
effets dans le traitement des eczématisations irritables, en parti-
culier chez les arthritiques nerveux.
Dans les eczématisations consécutives a des prurigos, avec
prurit intense, surtout chez les sujets nerveux, les douches tem-
pérées de2 à 3 minutes, à la température de 35 à 37° C, — d'a-
près le procédé de Jacquet, — donnent souvent d'excellents ré-
sultats.
Dans les eczématisations localisées (cuir chevelu, visage, pau-
pières, narines, conduit auditif, etc.), les pulvérisations ont une
action astringente et résolutive très marquée. Ces résultats
s'observent dans la plupart des stations que nous avons mention-
nées ci-dessus.
Les pulvérisations d'eaux sulfureuses ont une action très favo-
rable dans les eczémas localisés, dont quelques-uns sont particu-
lièrement rebelles : eczéma du mamelon, eczéma des lèvres, si
tenace en raison sans doute des contacts irritants et des mou-
vements incessants auxquels elles sont soumises.
Les eaux de St-Christau sont indiquées dans les formes vari-
queuse, acnéique, séborrhéique de l'eczéma chronique.
L'eczéma des narines^l'eczéma ciliaire sont aussi favorablement
modifiés par des pulvérisations avec l'eau de St-Ghristau.
Dans les eczémas anciens généralisés^, les bains prolongés ont,
- 490 —
de cas. résiste aussi bien au traitement l)alnéaire qu'aux
traitements ordinaires. Il y a des cas d'urticaire accom-
pagnée de goutte, où l'usage des eaux alcalines et des
eaux chlorurées alcalines a donné de bons résultats. Pour
d'autres malades les eaux sulfureuses telles que celles de
Schinznach etd'Uriage sont utiles. Dans un nombre con-
sidérable de cas, il y a dans l'urticaire un élément nette-
ment nerveux ; c'est ainsi que nous avons vu chez cer-
tains malades alterner l'urticaire avec des crises d'asthme
ou des palpitations cardiaques. Chez d'autres, il suffit
d'une émotion pour amener une récidive. Pour ce genre
d'urticaire nerveuse.il est important de prescrire un chan-
gement de localité et de milieu, et de soustraire le malade
autant que possible aux préoccupations. Les eaux therma-
les indifférentes et les eaux arsenicales de la Bour])oale
seront utiles aussi. Selon le professeur A. E. Wright,
de Netley, certaines urticaires sont accompagnées d'un
défaut de coagulabilité du sang, et on pourrait prescrire
aux malades du chlorure de calcium pour combattre cette
tendance {Lancet, 18 janvier 1896;. Dans les cas de ce
genre, et en admettant la justesse des vues du docteur
comme dans le psoriasis, une re'elle efficacité. C'est là un fait
observé dès longtemps aux eaux de Loèche.
A Sctiinznach, à Uriage, on utilise aussi depuis quelques
années, et avec succès, ce même mode de traitement, mais sans
arriver cependant à des bains d'une aussi longue durée qu'à
Loèche.
Le bord de la mer, l'air marin ne conviennent pas en général
aux eczémateux : cependant cette interdiction ne saurait être
absolue, car dans certains cas l'état eczématique, loin de s'aggra-
ver, s'est parfois sensiblement amélioré. Jusqu'à présent on n'a
pas déterminé quels sont les eczémateux qui pourraient faire
sans inconvénient un séjour au bord de la mer; d'une manière
générale on peut dire que ce séjour doit être déconseillé.
A. D. — P. S.
— oOO —
Wright, une eau mère diluée, riche en chlorure de cal-
cium, comme celle de Kreuznach par exemple, pourrait
être employée avec avantage. Si le malade avait quelque
prédisposition à la scrofule ou au rachitisme, les bains
salés pourraient exercer une influence heureuse, à con-
dition que la peau ne soit pas trop irritée (l).
Purpura. — Ce que nous venons de dire du chlorure
de calcium peut aussi s'appliquer à certaines éruptions
purpuriques chroniques et aux enfants à prédisposition
hémophilique.
Liclien. — Une bonne partie des affections connues
autrefois sous ce nom, sont rangées maintenant avec Tec-
zéma. Chez les malades atteints de lichen ruber, ou de
lichen plan, il y a souvent un certain degré d'anémie.
Les eaux ferrugineuses ou arsenicales peuvent alors être
utiles [t).
(i) L'urticaire chronique s'observe souvent chez les arthriti-
ques. Suivant la constitution du malade, on conseillera les dif-
férentes sources alcahnes : Vichy, Vais, Royat.
Si l'urticaire s'accompagne de constipation, les eaux laxatives
ou purgatives sont indiquées.
Les malades atteints d'urticaire chronique sont plus particuliè-
rement justiciables des eaux suivantes : Royat, Nëris, Plombiè-
res Baf'nères-de-Bigorre, Schlaugenbad, etc.... ; dans les cas
invétérés les eaux de la Bourboule.
i2i Le hchen ou lichen de Wilson est surtout justiciable des
eaux peu minéralisées : Néris, Bagnères-de-Bigorre, Plombiè-
res, etc.
Toutefois on a observé de bons effets de l'emploi, dans les
diverses variétés de lichen, surtout chez les sujets lymphatiques,
des eaux sulfureuses : Luchon, Saint-Sauveur, Uriage, Aix-la-
Chapelle, etc.
Loèche a donné aussi de bons résultats.
Dans cette affection les douches tièdes de 2 à 3 minutes, ont
en général une action favorable, notamment sur le prurit qui est
généralement intense. A. D. — P. S.
— 501 —
PNoriasilst. — Le psoriasis est aussi incurable par la
balnéolhérapie que par la médication ordinaire. L'usage
des eaux dont nous avons parlé à propos de l'eczéma
amène quelquefois une amélioration passagère. Les im-
mersions de longue durée dans les eaux chaudes de Loè-
che-les-Bains ont donné jusqu'ici de meilleurs résultats
que les traitements suivis à d'autres stations balnéaires.
Les bains d'une durée de quatre à six heures que Ton
prend à Loèche provoquent, après un certain temps, une
inflammation cutanée superficielle, suivie presque tou-
jours de la disparition complète de l'éruption squameuse.
Mais le retour de la maladie au bout de quelques mois
est la règle, plutôt que l'exception (1).
Prurigo. — Le prurigo, c'est-à-dire le prurigo de
Hebra et non le prurit, peut être considéré comme plus ou
moins incurable. Loèche-les-Bains a quelque prétention
au succès, mais dans les limites restreintes de notre ex-
périence personnelle de cette maladie, assez rare, nous
(1) A côté de Loèche, dont les eaux ont en efîet une réputation
méritée^, il faut encore citer celles de la BourbouJe, dont l'eau,
prise en boisson et en bains, donne très souvent d'excellents
résultats ; outre son action curative, la médication arsenicale rend
•certainement les intervalles des poussées plus prolongées chez
les sujets prédisposés aux récidives. Les eaux d'Uriage, surtout
sous forme de bains prolongés (2 heures en moyenne) et de
douches chaudes, dans les cas de psoriasis ancien, exercent une
action favorable sur les éruptions psoriasiques et sur l'état géné-
ral, notamment chez les sujets lymphatiques.
Les psoriasiques congestifs seront justiciables des eaux alca-
lines de Vichy et de Karlsbad, etc. et de celles de Vittel,de Con-
trexéviile, etc. Dans le psoriasis arthropathique (V. sur la nature
de cette variété de psoriasis les travaux de M. Ernest Besnier et
de ses élèves MM. Duran et Bourdillon) on devra de préférence
avoir reoours aux eaux d'Aix-en- Savoie, de Plombières, de
Néris, de Bourbonne et de Bourbon-l'Archambault.
A. D. —P. S.
~ 502 —
n'avons jamais constaté de guérison durable. On peut
conseiller des stations climatériques en tant qu'elles sont
à même de déterminer une amélioration dans la santé
générale des malades (1).
Prurit. — Quand le prurit n'est pas dû à une érup-
tion ou à une cause externe d'irritation, il provient en
irénéral d'un désordre interne ou d'une disposition goût-
teuse. Les affections du foie, surtout celles qui s'accom-
pagnent de troubles de la sécrétion de la bile, sont une
cause fréquente de prurit. Dans cette variété de la mala-
die. Karlsbad et Vichy seront utiles. Chez les goutteux
on peut essayer des bains chauds, des douches chaudes-
ou un autre traitement thermal agissant spécialement
sur le trouble du métabolisme. Chez certains sujets neu-
(1) Le prurigo de Hebra est justiciable des cures hydro-mine'-
rales. Au point de vue de la lésion, toutes les eaux sulfureuses
ou autres, même les plus indifférentes — ainsi que l'a si nette-
ment établi M. le D"^ Ernest Besnier, — qui comportent une bal-
néation prolongée sont favorables. Pour la maladie, l'indication
se déduira de l'état du sujet plutôt que de la lésion cutanée ; on
aura donc à combattre, en germe chez les enfants, celle des tares-
dyslrophiques qui existent chez les ascendants : lelymphatisme,
la scrofulose, le rhumatisme, la goutte, etc.. ; et, suivant les cas,
on pourra conseiller une cure d'eaux salines ou chlorurées so-
diques sulfureuses, ou sulfureuses, ou alcalines, ou chlorurées
alcalines, ou alcalino-sulfatées,ou arsenicales, etc.. Ajoutons que
chez tous les malades de cette classe un régime régulier, une
hygiène appropriée, le séjour en plein air à une altitude moyenne,
seront des auxiliaires puissants dans le traitement de cette der-
matose. Les douches tièdes, de courte durée, auront aussi, dans
ces cas, une influence salutaire sur le prurit.
Inutile de dire que le choix de l'eau minérale devra varier sui-
vant les complications qui peuvent survenir durant le cours du
prurigo, notamment s'il se produit un eczéma suintant sur de
grandes surfaces,
A. D. — P. S.
— 503 —
raslliéniques un traitement balnéaire et un changement
de climats peuvent être utiles.
Chez la femme le prurit génital est en général lié à
des alïections utérines ou au diabète; il faut alors le
traiter en conséquence. Quant au prurit anal, le trai-
tement par les eaux minérales est inutile, à moins
qu'il ne soit accompagné de constipation ou d'hémorrhoï-
des ; dans ce cas le traitement applicable à ces complica-
tions amène quelquefois la guérison. Il est souvent néces-
saire de prescrire un régime restreint et peu stimulant.
Le prurit sénile, surtout lorsqu'il survient chez les
goutteux et chez des personnes nerveuses, est fréquemment
atténué par les eaux de Schlangenbad, de Plombières et
même par des eaux thermales indifférentes : il est modifié
aussi pai- les eaux sulfureuses telles que celles de Scliinz-
nach et celles des Pyrénées, et aussi par un séjour d'hiver
dans un climat chaud et sec, avec la vie en plein air.
D'après le D^ Savill (Lancet, 1896. vol. IL p. 300) le
chlorure de calcium modifie souvent diverses variétés de
prurit. Dans ce cas Tusage interne d'une eau mère diluée,
riche en chlorure de calcium, peut être utile.
Séborrhée. — La séborrhée sèche de la tète ou pity-
riasis capitis, chez les jeunes sujets et les personnes SigéeSy
est beaucoup plus justiciable des traitements ordinaires
que d'une cure balnéaire (1).
(1' Dans les diverses varie'tés de séborrhée Tétat général des
malades joue un rôle important ; c'est à ce litre surtout qu'elles
sont justiciables des eaux minérales. Dans bien des cas les sé-
borrhées se relient à un état anémique ou lymphatique. On les
observe aussi fréquemment chez les sujets à constitution arthri-
tique. Il existe encore d'autres causes qui peuvent favoriser le
développement de ces afTections ; des troubles de la circulation,
un mauvais état des voies digestives, de la constipation, une
hygiène défectueuse, etc..
Il y aura donc Ueu de prescrire, suivant les cas^ un traitement
— 504 —
Pityriasis rosea. — Il en est de même pour le
pityriasis rosé.
Pityriasis rnbra. — Lq pityriasis ruhra. dans ses
formes typiques graves, n'est nullement justiciable d'un
traitement balnéaire. Les eaux thermales simples con-
viennent jusqu'à un certain point dans les cas bénins liés
à beaucoup d'irritation. Dans des cas très chroniques,
sans beaucoup d'irritation, les eaux sulfureuses sont quel-
quefois utiles, spécialement celles d'Uriage. Ordinairement
il faut auparavant essayer un traitement à domicile.
Maladies parasitaires de la peau. — Les
différentes espèces de maladies parasitaires de la peau,
telles que la teigne trichophytique (ringworm ou teigne
tonsurantej et le pityriasis versicolore, doivent plutôt être
traitées par les moyens ordinaires.
Furoncles. Furonculose chronique. — Les
furoncles cèdent le plus souvent au traitement local et
général fait à domicile, mais dans beaucoup de cas rebelles
un chançrement de climat est utile: le bord de la mer et
Tair des montagnes peuvent tous deux être recommandés.
Dans quelques cas danémie. le changement d'air, combiné
avec Tusage des eaux ferrugineuses ou arsenicales, est
avantageux. Nous ci lerons spécialement les eaux de St-Mo-
à des eaux ferrugineuses, on à des eaux salines et sulfureuses,
ou encore sulfureuses. On pourra aussi avoir recours à des eaux
laxatives et recommander le séjour à une altitude moyenne et un
exercice re'gulier au grand air. On sait que le soufre est le médi-
cament le plus efficace dans les séborrhées, aussi les applications
locales d'eaux sulfureuses ou chlorurées sodiques sulfureuses, em-
ployées sous forme de lotions ou de pulvérisations, donnent-elles
de bons résultats dans ces affections, notamment dans le traite-
ment des séborrhées grasse ou sèche du cuir chevelu, de Teczé-
ma séborrhéique, etc..
A. D. — P. S.
— 505 —
ritz et de Ceresole Reale ; les eaux arsenicales alcalines
chlorurées de la Bourboule. En outre on a trouvé utiles
les eaux sulfureuses, spécialement les eaux sulfureuses
chlorurées de Harrogateet deLlandrindod, en Angleterre
et d'Uriacfe en France et les eaux de Lenk, en Suisse, con-
tenant une grande proportion d'hydrogène sulfuré. Dans
la plupart des cas l'influence du climat de la station bal-
néaire,du changement de régime etd'occupations participe
tout autant que les eaux à la guérison du malade. Pour les
cas de furonculose accompagnée de glycosurie ou d'albu-
minurie nous renvoyons aux paragraphes consacrés au
diabète et aux affections des voies urinaires (1).
Lupus». — Dans les cas de lupus ^ les prédispositions
de l'organisme à cette maladie peuvent en une certaine
mesure être justiciables d'un traitement hydro-minéral ou
(1) Furonculose. L'emploi des eaux minérales est réglé par le
diagnostic des troubles de la santé générale qui engendrent la
furonculose.
Ichthyose. Les eaux de la Bourboule, les bains de mer agissent
favorablement en modifiant la nutrition ; tous les ichthyosiques
sont tenus à l'usage aussi fréquent que possible des bains. Dans
tous les cas la maladie s'atténue avec l'âge, mais la guérison reste
problématique.
Ecthyma. Aux lymphatiques, pour modifier leur état général,
on prescrira un séjour au bord de la mer, Uriage, Luchon,
Salies-de-Béarn, Salins-Moutiers, Briscous-Biarritz, Kreuznach.
Leucoplasie buccale. Les pulvérisations d'eau de St-Christau et
d'eau de Ghalles exercent une influence favorable sur les diverses
formes de la glosso-stomatite leucoplasique sans complications.
Herpès récidivant des parties génitales. Cette maladie de la
peau est parfois des plus tenaces ; nous nous bornerons à dire
ici que les eaux sulfureuses, et en particulier celles d'Uriage, ont
souvent déterminé la guérison de ces poussées dont les récidives
font parfois le désespoir des malades.
A. D. — P. S.
— 506 —
climatérique. De cette façon on atténuera les états stru-
meux et cachectiques (V. ces deux paragraphes). Les lo-
calités froides, humides et exposées au vent doivent être
évitées, et durant l'hiver il faudra rechercher les climats
chauds et secs. Les vents froids et les rayons d'un soleil
ardent sont dangereux dans les cas de lupus érythé-
mateux (1).
Maladies sypUîlîtîques de la peau. — Dans les
maladies syphilitiques de la peau, le traitement général
de la syphilis est le point principal. Le traitement bal-
néaire peut souvent aider le traitement spécifique, mais
il est inutile de nous étendre sur ce que nous avons déjà
dit au chapitre Syphilis.
57° Défaut de tonicité de la peau (s»kin ^«^eak.-
iiess). — Le défaut de tonicité de la peau est un état au-
quel on n'accorde, généralement, pas beaucoup d'atten-
tion, mais qui est cependant très important. La peau est
pauvrement nourrie, elle est le siège de transpirations
abondantes ; les changements atmosphériques réagissent
sur la peau et sont souvent la cause d'affections rhuma-
tismales ou catarrhales des membranes muqueuses, de la
bronchite, de la diarrhée, ou bien de névralgies abdo-
minales ou faciales.
(1) Le lupus est une des formes de la scrofulo-tuberculose tégu-
mentaire. Gomme tel il n'est justiciable du traitement hydro-
minéral qu'au point de vue du relèvement de l'état général du
malade. Eu modifiant la santé générale des sujets lymphatiques,
en les reconstituant, en les plaçant dans des conditions hygiéni-
ques meilleures, ce traitement est un adjuvant souvent utile de
la médication locale. Les eaux minérales ont une valeur réelle
quand il s'agit de combattre la scrofulose ou le lymphatisme.
Elles agissent en modifiant la nutrition générale, en favorisant
les échanges nutritifs, en augmentant l'activité des fonctions ; à
ce titre elles sont un complément important du traitement local.
A. D. — P. S.
— 507 —
Cet étal de la peau est, dans beaucoup de cas, la suite
de maladies aiguës ; mais dans d'autres il caractérise l'é-
tat de faiblesse constitutionnelle du malade. Pour les
personnes très délicales, les bains d'eaux tliermales chlo-
rurées gazeuses de Oeynbausen et de Naubeim'sont pré-
férables à d'autres eaux plus énergiques. Dans d'autres
cas, un traitement hydrotliérapique adapté à la constitu-
tion du malade peut être employé ; les bains de mer
pourront être prescrits aux personnes plus fortes. Un
changement de climat prolongé, la vie en plein air et,
pour les malades qui ont le pied marin, les voyages sur
mer, dans de bonnes conditions, sont extrêmement effi-
caces. Parmi les stations climatériques de l'intérieur des
terres, il faut préférer les stations de haute altitude à
celles de faible altitude; ceci est vrai pour les stations
d'hiver comme pour celles d'été.
]fIalaclie<B» des »i*^a.iies nrinaires.
Ces maladies ne sont guère justiciables du traitement
balnéaire.
58° Maladies des reîiis. — Mal de Brîg^ht.
— Les formes variées de néphrites exigent plutôt un
traitement médical ordinaire qu'un traitement hydro-
minéral ; les bains de vapeur, les bains d'air chaud et
même les pratiques hydrothérapiques sont employées
dans ces affections, dans les hôpitaux et à domicile, com-
binés avec d'autres moyens. Les cas avancés de néphrite
ne sont pas justiciables d'un traitement par les eaux mi-
nérales.
Quand l'albuminurie chronique conduit cà l'anémie les
eaux ferrugineuses, accompagnées d'un séjour dans des
localités sèches et chaudes, agissent d'une façon efficace.
— o08 —
Au début d'une néphrite interstitielle chronique, cliez un
sujet goutteux, on aura avantage à prescrire un traitement
hvdro-minéral analogue à celui dont il a été question pour
la goutte (paragraphe 14). Dans les cas de maladie rénale
sans comp*lications ou consécutive à d'autres affections,
telles que la phtisie et la goutte, les localités très élevées
ne sont pas à recommander ; mais des endroits secs,
chauds, ensoleillés, d'altitude moyenne, sont bons pour
l'été et des stations maritimes bien abritées à climat sec
et chaud sont à conseiller pour Thiver. On peut indiquer
l'Egypte ou Alger. Le lait est un des meilleurs aliments
que l'on puisse prendre en ce cas et la cure de lait don-
nera de bons résultats chez certains malades ; au lieu de
lait, le koumis et d'autres boissons de même nature sont
parfois préférables.
Albuminurie fonctionnelle. — Dans les formes
bénignes et temporaires cV albuminurie (comprenant celles
que l'on appelle l'albuminurie phospliaturique et l'albu-
minurie dyspeptique décrites, par A. Robin), qui dépen-
dent de troubles nerveux ou digestifs ou d'un vice dans
la nutrition générale (parfois d'une sorte d'auto-intoxi-
cation), plutôt que d'une maladie chronique des reins, on
peut, en se réglant sur l'état de chaque malade, employer
le traitement climatérique et hydro-minéral, combinéavec
une hygiène et un régime appropriés. Dans des cas de ce
:genre, lorsque il y a d'une manière évidente surmenage
intellectuel et dépression morale, un repos ou un chan-
gement d'occupations sont de première importance dans le
traitement. Les troubles digestifs et hépatiques qui com-
pliquent la maladie principale doivent être examinés par
le médecin et ce sont eux qui le décideront à choisir tel
traitement balnéaire plutôt que tel autre. Le massage abdo-
minal ou général, et certains exercices spéciaux, peuvent
être ordonnés.
— 509 —
L'albuminurie physiologique que Ton appelle aussi
ajclique des jeunes enfants ne nécessite pas un traitement
balnéaire. Mais comme elle se manifeste principalement
dans les familles de goutteux, elle doit surtout servir
d'indication pour un régime qui bannira autant que pos-
sible toutes les causes de la goutte et delà gravelle.
Pour la congestion des reins produite par rhypei'lrophie
du cœur, le traitement indiqué sous cette rubrique peut
être consulté.
Dé^éiiére<scence lardaeée ou aniyloïde des
i*eiii«^. — La dégénérescence lardaeée ou amylo'ide des
reins, lorsqu'elle n'est pas très accusée, peut accompagner
toute néphrite chronique, mais, d'une façon générale,
lorsqu'elle est prononcée, elle provient toujours d'une
suppuration chronique ou d'une syphilis constitution-
nelle. On devra la traiter essentiellement comme l'affec-
tion qui l'a produite ; mais, comme toutes les autres
maladies des reins, elle sera favorablement influencée par
les climats chauds pendant l'hiver. Lorsqu'elle se pro-
duit chez des enfants scrofuleux. le séjour dans des loca-
lités maritimes ou dans des stations de montagnes bien
ensoleillées pourra donner de bons résultats, si la fai-
blesse du malade n'est pas trop grande.
o9° \J hémoglohinurie paroxystique n'est pas à propre-
ment parler une affection des reins;le traitement balnéaire
n'est pas applicable dans ces cas, mais plutôt un traitement
climatérique ; le séjour dans les pays chauds, exempts de
malaria, est très efticace.
60» Calculs upîuaires. — Les calculs rénaux for-
més d'acide urique ou d'oxalates sont fréquemment éli-
minés pendant le traitement de Karlsbad, avec ou sans
coliques néphrétiques. La tendance à la lithiase rénale
est souvent arrêtée par ce traitement ou par les eaux alca-
- 510 —
lines de Vichy et de Vais, celles de Vidago en Portugal.
Gontrexéville et Wildungen, les principaux types d'eaux
terreuses, sont parfois utiles, quand ces eaux peuvent
être prises en grandes quantités, de manière à laver les
reins.
Souvent cependant le résultat attendu n'est obtenu ni
par ces eaux, ni par celles de Karlsbad. Gomme moyen
préventif contre la formation de calculs dans la diathèse
urique, l'usage de l'eau de Luhatschowitz, à la dose de
2 ou 3 verres en 24 heures, est souvent efficace ; on éloi-
gne ainsi le risque de rendre les urines trop alcalines, ce
qui favoriserait le dépôt de phosphates. Ce danger existe
quand on fait un usage trop prolongé d'eaux alcalines
indifférentes : cependant quelques personnes peuvent
boire pendant des années et journellement une bouteille
d'eau de Vichy ou d'eau de Vais sans que leur urine de-
vienne alcaline. Les malades pléthoriques feront bien
de boire une dose d'eau salée ou sulfatée, 2 ou 3 fois par
semaine, en y ajoutant régulièrement, soir et malin, un
verre d'eau chaude ou d'une eau de table légèrement al-
caline.
Les calculs vésicaux exigent un traitement chi-
rurgical. Ce traitement est parfois indispensable dans les
cas de calculs des reins, des bassinets ou de l'uretère.
0|o jpyélite. — Le catarrhe chronique du bassinet
(pyélite chronique), quand il ne provient pas de tuber-
cules ou de calculs est, avec un régime approprié et un
exercice modéré, souvent modifié favorablement par un
traitement similaire à celui qui est recommandé dans le
chapitre précédent ; mais l'état des urines doit être cons-
tamment surveillé. Si les urines ont de la tendance à
devenir alcalines il faut s'abstenir d'ordonner les eaux de
Karlsbad ou de Vichv : les eaux de Gontrexéville et de
— 511 —
Wildungen peuvent être souvent employées avantageuse-
ment. Des cures de lait sont quelquefois utiles.
6i^" Catarrlie de la ves!!«ie. — Les mêmes indi-
cations s'appliquent au catarrhe cln^onique de la vessie.
Le régime alimentaire (paragraphes 58, 60, 61 et 62)
est de prime importance dans toutes ces affections. La
viande et les aliments excitants ne devraient être pris
qu'avec la plus grande modération. Il faut surveiller
attentivement les fonctions de la peau et suivre autant
que possible, en ce qui concerne le choix du climat, les
conseils donnés au paragraphe .^J8.
Iiicoiitiiieiice iioctunie d'urine. — La cause de
V incontinence nocturne cVurine chez les enfants et les
adolescents n'est pas toujours la même et cette infirmité
fort pénible disparaît habituellement sans traitement spé-
cial, ou à la suite de médications fort différentes.
Un traitement tonique par les eaux ferrugineuses, les
bains de mer ou l'hydrothérapie, est quelquefois suivi de
succès. Quand cette incontinence provient en partie de la
qualité anormale ou irritante de l'urine, les eaux minéra-
les, comme celles de Contrexéville (recommandées par De-
bout d'Estrées (1) et Gruise) (2) peuvent être utiles (3).
(1) (( Traitement de l'incontinence essentielle d'urine, chez les
•enfants^ par l'eau de Contrexéville )>, Académie de médecine,
Paris, 1880.
(2) Notes sur Contrexéville, 2^- édition, 1896.
(3) Le moyen le plus sûr et le plus eflicace de guérir l'incon-
tinence d'urine est à coup sûr l'électricité.
A. D. — P. S.
512 —
Maladies et troubles de 1 appareil génital
a) Appareil génital de l'homme.
Les maladies génitales sont peu susceptibles d'être trai-
tées par les eaux minérales.
63° Les atîections des testicules et de la prostate sont
surtout justiciables du traitement médical et chirurgi-
cal ; les troubles généraux de la santé associés à ces
affections doivent seuls être soumis au traitement hydro-
minéral suivant les indications que nous avons déjà
formulées.
Il est cependant nécessaire de dire quelques mots sur
les troubles des fonctions génitales pour lesquelles un avis
est souvent demandé et qui sont fréquemment liés à la
diminution du pouvoir sexuel, c'est-à-dire à une impuis-
sance plus ou moins complète. Il arrive fréquemment
que l'impuissance provient d'un épuisement provoqué
parla vieillesse ou par une altération sénile des organes.
Il est quelquefois difficile de convaincre un homme de
50 à 60 ans, et même moins, qu'il est impuissant parce
qu'il est atteint de vieillesse prématurée et qu'il y a à cet
égard de grandes différences chez des hommes de même
âge. Il est inutile d'envoyer ces malades aux eaux. Très
souvent, cependant, les fonctions ne sont pas entièrement
abolies, elles peuvent même redevenir plus actives sous
l'iniluence d'eaux et de climats fortifiants et surtout par
un long repos des organes. Dans les cas d'impuissance
partielle ou transitoire, les eaux ferrugineuses et les eaux
thermales indifférentes, situées à de grandes altitudes, ont
acquis une certaine réputation ; nous citerons spéciale-
ment, parmi les premières, St-Moritz ; parmi les secon-
des, Gastein. L'air marin et les bains de mer sont souvent
- 513-
aussi utiles. Ces remarques sont également applicables
aux cas d'impuissance résultant d'excès sexuels ou de mas-
turbation.
L'impuissance temporaire. occasionnée par desmaladies
fébriles, telles qu'une forte fièvre intermittente, se guérit
par le temps, quoique la puissance sexuelle ne se réta-
blisse qu'après de longs mois. Un traitement tonique,
par les remèdes ordinaires, par les eaux et le climat,
peut être utile.
L'épuisement physique et mental dû au surmenage et
aux inquiétudes est souvent la cause de l'impuissance et
le traitement dans ce cas est à peu près analogue.
Il y a d'autres cas où la virilité est diminuée ou entiè-
rement arrêtée pour un certain temps par des états mor-
bides variés, par exemple, par la dyspepsie accompagnée
de phosphaturie, l'hypocondrie, le diabète, l'albuminu-
rie, la goutte, la dilatation du cœur, les congestions cé-
rébrales, la paralysie. Dans ces cas il faut d'abord éloigner
la cause de l'impuissance, et traiter la maladie générale
d'après les indications que nous avons résumées dans les
chapitres précédents. Les fonctions génitales se rétablis-
sent ainsi dans la grande majorité des cas.
Il est inutile, de parler ici de la stérilité chez l'homme
(aspermatisme et azoospermatisme) ; cette stérilité ne
relève pas du traitement hydro-minéral.
h) Troubles de l'appareil sexuel chez la femme.
64° Aménorrhée. — Troubles de menstruation. —
Seules les variétés de V aménorrhée, dues à l'état géné-
ral de la santé peuvent être justiciables d'un traitement
par les eaux minérales ; il est absolument inutile de
parler de l'aménorrhée due à un développement impar-
fait des organes. Si l'aménorrhée tient à un développe-
33
— 514 -
ment général incomplet ou à Fanémie, on peut, au ré-
gime et à rhvgiène, ajouter les eaux ferrugineuses, un
long séjour au bord de la mer, avec ou sans bains de mer,
selon les circonstances, ou le climat des montagnes ; mais
s'il existe de la dyspepsie et de la constipation, les eaux
cblorurées ou les eaux thermales chlorurées gazeuses
seront probablement utiles. Il faut du temps et de la pa-
tience, et il faut aussi s'abstenir de tout traitement excessif
ainsi que de toute intervention locale.
Si l'aménorrhée provient de la congestion passive de
l'utérus on peut recommander le traitement de l'amé-
norrhée résultant de la constipation. Quand les règles
sont peu abondantes, ou qu'elles ne se produisent qu'à
de longs intervalles, on doit baser le traitement sur des
considérations analogues.
Dans les cas liés à une atonie prononcée des intestins
et de la circulation intestinale, les eaux de Franzensbad,
combinées avec les bains de boue de cette station, sont
souvent très utiles. Pour les femmes d'cWe moven attein-
tes d'aménorrhée, accompagnée d'obésité et quelquefois
de tendance rhumatismale, le traitement de Franzens-
bad, d'Elster ou de Marienbad est le plus souvent efficace.
Dans le traitement des troubles des fonctions mens-
truelles, il faut toujours se rappeler que l'époque des
règles varie suivant les différentes personnes ; elles
tiennent aux habitudes individuelles et restent dans les
limites de la santé sans exicrer d'intervention médicamen-
teuse, hydrominérale ou autre.
Il est probable que bien des cas d'aménorrhée et de dys-
ménorrhée auraient pu être évités, si Pon avait surveillé
plus attentivement le développement physique des jeunes
lilles durant leur croissance, si Ton avait évité de les sur-
mener et si on leur avait imposé une gymnastique régu-
lière, des jeux et des exercices au grand air d'une façon
- 515 —
siiffisîinle ; ces derniers (compi-enant la marche, le cy-
clisme, réquilation, la natalioii, le canolage, le lauwn-
lenis et les ascensions, etc.) peuvent aussi être judicieu-
sement employés dans le traitement de certains troubles
de la menstruation, avec ou sans cure balnéaire.
Go" Dysménorrhée. — La dusménorrhée d'origine
mécanique ou par obstruction ne rentre pas dans notre
cadre.
Dans la forme congestire, avec bypertropbie de l'u-
térus, due souvent à une résolution incomplète après
l'accoucbement ou l'avortement, les eaux chlorurées don-
nent de très bons résultats ; dans quelques cas les eaux
alcalines chlorurées ont été jugées efficaces, mais le
traitement dans ces cas ne doit pas être hàtif ; la durée
ordinaire du traitement est de 3 ou 4 semaines ; il est le
plus souvent insuffisant, 8 ou 10 semaines sont en gé-
néral nécessaires ; ce traitement doit être suivi d'un
long séjour à une altitude moyenne ou au bord de la mer.
Si le résultat obtenu par une saison de 4 à 6 semaines est
encourageant, mais insuffisant, il est fréquemment utile
d'interrompre le traitement balnéaire pendant un mois
que la malade passera dans une station climatérique peu
éloiiïnée, d'une altitude movenne, en Suisse ou dans la
Forèt-Noire ; il faut ensuite reprendre le traitement. L'u-
térus demande absolument un long repos.
Dans la dysménorrhée ovarienne^ qui est encore plus re-
belle, on a le choix entre les moyens que nous venons de
citer et le lonsr usa^e d'eaux thermales indifférentes. Dans
les cas tout à fait chroniques, d'origine congestive et ova-
rienne, les bains de boue de Franzensbad ou d'Elstersont
souvent efficaces ainsi que Tusage interne des sources des
mêmes stations.
La dysménorrhée pseudo-membraneuse est peut-être la
forme la plus opiniâtre de dysménorrhée ; mais un traite-
— 516 —
tement prolongé à des eaux alcalines chlorurées ou chlo-
rurées, parmi lesquelles il faut citer surtout les eaux
d'Ems et de Baden-Baden, ou à des eaux thermales in-
diiïérentes, peut être recommandé avec quelques chances
de succès.
La forme névralgique est en général presque aussi rebel-
le. Ici également, on peut conseiller les eaux thermales
indifférentes et surtout celles de Franzensbad, s'il y a
atonie des intestins.
66° Métrorrhagie. — 3Iéiiorrliagîe. — La mé-
trorrhafiie\)Q\i{ avoir plusieurs causes et exige d'ordinaire
des traitements différents suivis à domicile ; mais s'ils
échouent, il faut, dans bien des cas, avoir recours cà un
traitement hydro-minéral, et souvent à de longs séjours
dans des stations d'eaux ferrugineuses. Les eaux et les
bains de Franzensbad sont souvent efficaces. Un loni?
repos dans une station climatérique , à une altitude
moyenne, doit toujours suivre une saison thermale.
Le D'' Septimus Sunderland (Journal de halnêologie et
de climatologie, janvier 1898; parle de l'amélioration
temporaire qui semble avoir été produite par un séjour
dans des localités élevées telles que celles de St-Moritz et
d'Arosa.
La ménorrhagie, dépendant d'un ffbi'ome utérin, sera
brièvement discutée lorsqu'il s'agira des hbromes.
67*"' Période catauiéniale. —Nous avons déjà fait
allusion aux troubles de la santé générale liés à h pé-
riode cataméniale (§ 16). Les troubles sexuels liés à la
ménopause sont associés, chez beaucoup de femmes, aux
troul)les des fonctions srastro-intestinales. de la circula-
tion de la veine porte et du système nerveux. L'usage
d'eaux minérales demande dans ces circonstances une plus
grande circonspection qu'à d'autres périodes de la vie,
- 517 —
mais on obtient souvent un bon résultat après un séjour à
Mnrienbad,àFranzensbadou à Elster, quand il y a tendance
à In constipation et à l'embonpoint; les eaux cblorurées,
spécialement celles de llombourg, de Kissingenetde Ba-
den-Baden, conviennent aux personnes maigres. Harro-
gâte et Llandi'indod sont souvent aussi efficaces. Un long
séjour dans une station d'altitude moyenne, ou au bord
de la mer, avec Tabsence des fatigues mondaines et des
ennuis de la vie domestique, s'impose en pareil cas. Pour
les personnes délicates, ayant des tendances à la névro-
pathie, les eaux tbermales simples sont préférables.
68*^ Leucoppliée. — La leucorrhée i^résenie bien des
variétés et peut être le résultat de troubles morbides,
généraux et locaux. Les variétés les plus simples sont : la
leucorrhée riilraire et vaginale, toutes deux plus ou moins
de nature catarrhale. Si ces affections ne cèdent pas à un
traitement ordinaire à domicile, on peut employer avec
succès les eaux alcalines cblorurées telles que celles
d'Ems, de laBourboule, de St-Nectaire, etc.; si elles sont
liées à la constipation, les eaux cblorurées sont préféra-
bles et, dans le cas d'anémie, il faut recourir aux eaux
ferrugineuses. Un traitement bydrotbérapique rationnel
est souvent utile. []n séjour dans un climat tonique doit,
si c'est possible, suivre la saison tbermale.
La leucorrhée cervicale et surtout les leucorrhées in-
tra-utérine et tubaire sont beaucoup moins justiciables
du traitement balnéaire, excepté dans les cas où le trai-
tement peut faire disparaître la congestion abdominale
(eaux cblorurées et parmi les eaux sulfatées alcalines,
Franzensbad et Elster) ; s'il faut améliorer l'état du sang,
on prescrira les eaux ferrugineuses ; pour soulager les
douleurs et l'hyperesthésie, les eaux thermales simples et
les eaux thermales chlorurées gazeuses.
— ol8 —
69*^ Maladies de l'atéras et des annexes. —
La plupart des maladies de F utérus ne se prêtent pas au
traitement par les eaux minérales. Il faut en exclure
toutes les affections aiguës aussi bien que les prolapsus
utérins et autres déplacements, excepté si ces derniers
sont létrers et dus au relâchement des tissus : dans ce
dernier cas, pour les personnes obèses, les eauxalcalino-
sulfatées et les bains de boue de Franzensbad donnent
quelquefois de bons résultats : pour les personnes anémi-
ques il faut prescrire l'usage interne d"eaux ferrugineuses
avec des bains d'eaux ferru2fineuses ç^azeuses ou les eaux
chlorurées. Beaucoup d'affections chroniques de l'utérus
et de ses annexes sont, comme le dit le D^ T. M. Mad-
den (1), associées à des maladies goutteuses et scrofuleu-
ses constitutionnelles ou dépendent de ces dernières.
Ces maladies chroniques, aussi bien que l'anémie et les
affections nerveuses fonctionnelles, peuvent souvent être
combattues par des eaux minérales appropriées et par
une cure balnéaire.
Dans la résolution incomplète, après Taccouchement ou
ravortement,dans lesendométritesjesmétrites etlespéri-
paramétrites chroniques, dans les cas de reliquats d'in-
flammations pelviennes, Tusage circonspect des eaux chlo-
rurées,telles que celles de Kreuznach, Woodhall, Kissin-
gen,Chatel-Guyon,Reichenhall, etc.. et des eaux alcalines
chlorurées d'Ems, Royat, Sl-Xectaii-e, etc., avec un long
repos des parties malades, est fréquemment suivi de suc-
cès. A Toccasion, après les eaux de cette classe, les eaux
ferrugineuses (Spa, Schwalbach, Pyrmont, etc.) peuvent
être recommandées comme traitement complémentaire.
70° Fibromes de l'utérus. — Les eaux de Kreuz-
nach jouissent d'une grande réputation dans le traitement
(1) The Scalpel, avril 1897.
— 519 —
des fibromes utérins. II est difficile de comprendre com-
ment des eaux et des bains chlorurés peuvent réellement
exercer de bons elTets sur ces tumeurs, mais beaucoup de
gynécologistes impartiaux (parmi eux feu le D' Maltbews
Duncan) nous ont assuré avoir maintes fois retiré de
grands avantages de ce traitement pour leurs malades ;
ils ont surtout constaté une diminution notable des
menorrliaiTies.
Une telle expérience doit être acceptée, et nous sommes
disposés à l'expliquer par l'amélioration survenue dans
la circulation de tous les organes abdominaux, y compris
l'utérus, et peut-être aussi par l'absorption des produits
inflammatoires situés autour de la tumeur. Nous n'avons
cependant jamais constaté la disparition complète d'une
tumeur fibreuse par suite du traitement par les eaux
minérales, avant l'entière cessation de la menstruation.
71° Tendance à l'avorteiuent. — Les femmes
demandent souvent un conseil pour combattre la tendance
à l'avortement. Si cette disposition est liée à l'anémie et à
la débilité générale, les eaux recommandées pour ces
maladies sont souvent utiles; mais il importe de conti-
nuer le traitement pendant longtemps, et il faut absolu-
ment obtenir une guérison complète avant de risquer une
autre grossesse.
Si les avortements proviennent d'une maladie des
reins, le traitement par les eaux minérales ne peut être
utile que dans des cas exceptionnels, tandis que le régime
et l'hygiène générale sont quelquefois plus utiles.
Si c'est une affection valvulaire avec dilatation 'du
cœur qui est en cause, on peut essayer le traitement
recommandé pour cette maladie (^ 36). Nous avons ob-
servé deux cas où, après des saisons thermales répétées,
et deux ans de repos, la grossesse suivit son cours naturel.
S'il y a un soupçon bien fondé de syphilis, celle-ci
-520 —
doit être soignée, et nous avons alors à nous décider soit
pour un traitement à domicile, soit pour un traitement
spécial lié au traitement balnéaire.
Hystérie. — V hystérie est fi'équemment associée à
des atïections du système nerveux de la femme. Il a déjà
été question de cette maladie à propos des troubles du
système nerveux (| oO) parmi lesquels il faut probable-
ment la ranger.
72° Stérilité. — La stérilité chez la femme n'est sus-
ceptible du traitement hydro-minéral que dans certains
cas déterminés. Si les ovaires ou les trompes sont altérés
ou très malades, ou si l'utérus ou le vasjin font défaut, il
est inutile d'essayer une cure balnéaire. La plupart des
maladies de l'utérus, telles que le développement défec-
tueux ou les déplacements, ne peuvent pas être améliorées
par le traitement hydro-minéral. Le maximum de ce
qu'on peut obtenir par la balnéo-thérapie dans les états
chroniques congestifs ou intlammatoires de Tutérus et
des annexes, a déjà été indiqué au paragraphe 69. Quel-
ques eaux, comme les eaux alcalines chlorurées, peuvent
êti'e employées dans le traitement de la leucorrhée et neu-
traliser Facidité de la sécrétion destructrice des sperma-
tozoïdes ; l'usage prudent de douches vaginales que l'on
peut y joindre, améliore la circulation et la nutrition de
Tutérus. Les eaux d'Ems ont acquis une grande réputa-
tion dans ces cas.
En dépit de ces considérations, qui prouvent combien
le traitement thermal a des indications restreintes, nous
devons reconnaître qu'il est des cas nombreux dans les-
quels un traitement balnéaire bien dirigé et continué
longtemps et un traitement climatérique ont été suivis
de fécondation ; ajoutons qu'une première grossesse a été
suivie en temps normal d'autres grossesses avec ou sans
l'aide d'un nouveau traitement balnéaire et climatérique.
— 521 —
On nous a souvent dit que ces résultats amoindrissent
ou contredisent nos restrictions sur l'usage des eaux dans
le traitement de la slérilité ; mais les quelques considéra-
tions qui vont suivi-e pourront peut-(Hre montrer que ces
bons résultats peuvent, dans quelques cas du moins, être
interprétés d'une autre manière. Nous avons constaté les
excellents eiïets produits par Tusage d'eaux très diffé-
rentes, telles que celles d'Ems, Spa, Scliwalbach, St-
Moritz, Kissingen, llombourg, Franzensbad, Uippold-
sau, Griesbach, Baden-Baden, Buxton, Plombières, St-
Sauveur, Gastein, Wildbad, Ragatz.
Il en a été de même après un long séjour au bord de la
mer, avec ou sans bains. Nous avons encore constaté
des résultats très favorables après un séjour prolongé
dans les Alpes, la Forêt-Noire, les Pyrénées, en Egypte
et en Algérie, sans l'usage d'aucune eau minérale, et aussi
après de longs voyages en mer.
Nous devons ajouter que, dans presque tous les cas
auxquels nous avons fait allusion, nous avons obtenu les
mêmes résultats en provoquant de longues séparations
entre la femme et le mari, et c'est à cette circonstance que
nous sommes tentés d'attribuer une grande part du suc-
cès. Cette interprétation, nous pouvons le dire, était par-
tagée par quelques médecins que nous avons consultés à
ce sujet, et avec lesquels nous avons plus tard discuté les
résultats ; nous pourrions citer entre autres, le D"" Addi-
son et sir William Gull. Ce dernier avait l'babitude de
dire qu'au moyen âge les grandes dames qui n'avaient
pas d'enfants, et désiraient un héritier, étaient souvent
envoyées avec leurs suivantes, mais sans leurs maris, à
des pèlerinages éloignés pour demander la cessation de
leur stérili té, et que leurs prières étaient souvent exaucées,
c'est-à-dire que quelque temps après leur retour elles de-
venaient enceintes.
— 5-22 —
La comparaison de cesdonnées avec les résultats obtenus
par le traitement balnéaire et cl imatérique, permet d'ex-
pliquer les faits de la manière suivante. Pai" le voyage à
des sanctuaires consacrés et par le traitement balnéaire et
climatérique , la santé des femmes s'améliore et cette
amélioration est grandement secondée par Tinfluence
puissante de l'espérance ; par la longue séparation du mari
et l'absence d'excitation, les organes sexuels ont bénéficié
d'un repos complet ; la vigueur du mari s'en accroît
d'autant, et de cette manière l'union sexuelle devient fé-
conde.
CHAPITRE XXI
Stations pour cure complémentaire
après le traitement balnéaire.
Il est très important d'étudier la nature et la position
delà station climatérique à choisir, comme lieu de repos,
pour faire une cure complémentaire après les divers trai-
tements d'eaux minérales. Mais il est difficile de formuler
des règles générales ; chaque cas doit être envisagé d'une
façon spéciale, suivant la constitution et le tempérament
des malades. Ceux qui ont suivi des traitements dans des
stations d'eaux assez actives, doivent se reposer plus
longtemps, dans une localité de transition, que ceux qui
ont pris des eaux moins énergiques; mais on observe
de grandes différences chez les malades eux-mêmes, et
ce sont ces conditions individuelles qui guideront le
médecin dans le choix d'une station climatérique ; il devra
se baser sur ces données pour fixer la durée de la cure
complémentaire. Quelques malades sont si faibles, au
début du traitement que, même après un traitement
hydro-minéral très court, ils ont absolument besoin d'un
long repos. Dans ce cas la localité choisie pour la cure
complémentaire ne devra pas être trop éloignée de la sta-
tion thermale.
Stations de grande altitude. — Quoique l'al-
titude d'une station soit très importante, il y a beau-
coup d'autres circonstances qui méritent également d'être
— 524 —
prises en considération. Il faut savoir, par exemple, si
elle est située sur le versant sud ou sur le versant nord
d'une chaîne de montagnes, ou sur un sommet, si elle
est exposée aux vents froids ou abritée ; si Talmos-
plière y est ordinairement calme ou agitée, si le sol y
est sec ou humide, s'il y a des forêts dans le voisinage
immédiat et encore si ces forêts sont formées de pins
ou d'arbres à feuillage caduc, si l'eau est pure et abon-
dante, si elle est dure ou douce, si le ciel est générale-
ment serein ou s'il est obscurci par des nuages, si les
brouillards sont fréquents, si l'air est pur de toute pous-
sière ou chargé d'impuretés à cause du voisinage de
routes poudreuses, si l'air est aseptique ou s'il est impur
en raison du voisinage de grandes villes, d'usines
ou de marais. Dans presque tous les cas, il sera encore
nécessaire de s'informer au préalable si les aménagements
sont bons et hygiéniques, si la nourriture et la cuisine
sont satisfaisantes. On devra encore s'enquérir des
moyens d'accès, par chemin de fer, par bonne route
carrossable ou par simple sentier muletier, et de la lon-
gueur du trajet ; des excursions variées à faire dans le
voisinage, et des facilités de locom.otion ; il faudra savoir
si l'on aura à sa disposition des voitures, des mulets, des
ânes, ou si l'on sera dans l'obligation d'aller à pied ; il
faudra se renseigner aussi sur la nature des promenades,
savoir si elles sont en terrain plat, s'il y a des montéeset
des descentes ; tâcher d'apprendre si l'on mène dans la
station une vie mondaine, si on peut y faire de la musique,
y danser, y jouer ; enfin si l'on peut y canoter ou s'adonner
au plaisir de la pêche ou de la chasse. Nous avons à peine
besoin de dire qu'il est très important de savoir si on
pourra rencontrer un bon médecin dans la localité.
Cette liste de desiderata est longue. Il serait néanmoins
aisé de l'augmenter encore. Le médecin qui indique à son
— 525 —
malade une station climatérique pour une cure complé-
nienlaire, devrait connaître la station qu'il recommande,
soit par une visite personnelle, soit par les rapports de
gens compétents.
Il y a cependant quelques points sur lesquels nous
pouvons demeurer dans le doute. Ainsi les aménagements
hygiéniques peuvent, du jour au lendemain, ne plus
fonctionner régulièrement : une épidémie peut régner
dans la localité choisie ; le personnel des hôtels peut être
modifié ; une station habituellement agréable peut chan-
ger du tout au tout par suite des mauvaises affaires de la
direction.
Quand il s'agit de malades chez lesquels le cœur et les
vaisseaux sanguins fonctionnent bien et qui sont indem-
nes de toute maladie organique grave, il n'y a pas à
craindre un voyage un peu long et on peut recommander
des localités dont Tair est stimulant, et qui sont à une
grande altitude (de 1. 100 à 2.150 mètres) même s'il n'y
a pas de promenades à terrain plat. Nous devons cepen-
dant nous rappeler que certaines personnes ne supportent
pas le séjour des grandes altitudes qui produit chez elles
de l'excitation, de l'inappétence, de la perte de poids et de
sommeil. Ce sont surtout les personnes nerveuses qui
subissent cette influence. Il ne faut pas conseiller les
o;randes altitudes à ces malades.
A l'exception de cette classe de malades, presque
toutes les localités mentionnées au chapitre XVIII,
groupe I, conviennent en tant que climat considéré en
lui-même.
Cependant comme il importe toujours de tenir compte
de l'état psychique des malades, on recommandera à tous
ceux qui sont déprimés moralement, des localités où ils
peuvent trouver des distractions. Les stations climatéri-
ques de la Haute-Engadine possèdent non seulement de
— 526 —
bons hôtels, fréquentés par beaucoup de personnes agréa-
bles, mais aussi de bonnes routes carrossables, permettant,
de faire de belles promenades en voiture dans différentes
directions. Sous ce rapport TEngadine n'est égalée par au-
cune autre contrée de l'Europe. On trouve aussi de bons
hôtels, de beaux panoramas et une société agréable dans
quelques autres stations de grande altitude du Tyrol ou de
la Suisse, maison n'y a pas tout à fait les mêmes facilités
pour les promenades en voiture. Nous citerons Sulden et
Trafoi dans le district d'OrtIer ; la vallée de Davos et
Arosa dans les Grisons ; Belalp, Eggischhorn, RitTel Alp
et Zermatt, Montana et Gaux dans le Valais ; Mûrren et
leGurnigel dans l'Oberland Bernois ; Rigi-Scheideck, Ri-
gi-Kaltbad et Rigi-First sur le Rigi.
Pour toutes les personnes qui se contentent d'hôtels
paisibles et ne recherchent pas la société anglaise, il faut
recommander la plupart des autres stations climatériques
mentionnées dans le groupe I du chapitre XVIII.
Stations d'altitude moyenne. — Si le cœur du
malade est dilaté et faible, il faut éviter les grandes alti-
tudes et les stations où il n'y a pas de promenades à terrain
plat. Les altitudes moyennes (de 300 à HOO mètres), avec
possibilité de faire de l'exercice sur un terrain horizontal
ou en pente très douce sont préférables aux stations si-
tuées à de faibles altitudes et même au bord de la mer.
Nous recommandons surtout les localités suivantes : dans
la Foret Noire : Badenweiler, Rippoldsau, Griesbach,
Petersthal, Freudenstadt, Tilisee, Wildbad, Herrenalb
et Teinach ; dans la Forêt de Thuringe : Friedrichroda,
Tabarz, Liebenstein, Ruhla, Oberhof, llmenau, Elgers-
burg, etc. ; dans les montagnes du Hai'z : Harzburg,
Wernigerode, Ilsenburg, Gernrode, Alexisbad, Blanken-
burg,Ballenstedt.GlauSthal, Andreasberg; dans les monta-
gnes des Vosges : le Hohwald, Gérardmer ; dans le Fichtel-
— 527 —
gebirge: Alexandersbad, Berneck ; dansleTaunus : Kœ-
nigsteiii, Sclilangenbad, Scliwalbacli et llombourg.
Au nord des montagnes de la Bavière, il y a quelques
stations agréables pour cette classe de malades, telles que
Starnberg et Tegernsee, sur les lacs de ces mêmes noms;
le Salzkammergut et son voisinage contiennent des loca-
lités utiles et cbarmantes : Salzburg, Gmunden, Iscbl,
AusseeetAlt-Aussee, St-Wolfgang (sur le lac de St-Wolf-
gang), Hallstatt, Zell-am-See ; les régions centrale et
septentrionale du Tyrol (avec les parties avoisinanles de
la Bavière) sont très riclies en stations de ce genre ; nous
mentionnerons seulement Innsbruck, Achensee, Bruneck,
Partenkirclien, Garmiscb et Kaïzenbacb (les trois der-
nières en Bavière).
En Suisse (et dans la partie de la France qui Tavoisine)
on peut utiliser un certain nombre de localités d'altitude
moyenne pour une cure complémentaire, quoiqu'elles
n'ofïrent pas toutes des promenades à terrain plat pour
les malades atteints d'une grande faiblesse cardiaque.
Nous citerons le Grindelwald, St-Gervais (village), Gha-
monix, Argentière, Les Avants et Glion (au-dessus de
Montreux), MacolinouMagglingen (au-dessus de Bienne),
Engelberg, Biirgenstock, Axenstein, Axenfels, Seelisberg,
Seewis, Thusis, Ragatz, Le Prese et Heiden. On pourrait
beaucoup augmenter cette liste.
Chez les malades atteints d'bypertrophie du cœur, les
différences individuelles sont parfois très grandes; il est
des malades qui ne supportent pas une altitude au-dessus
de 400 mètres, tandis que d'autres se trouvent très bien
à 900 mètres d'altitude et au-dessus. Dans les alïections
mi traies bien compensées les grandes altitudes sont sou-
vent aussi bien supportées que si le cœur était parfaite-
ment normal.
.-)2J« —
Statioiiis pour les malades atteints de ma-
laria. — Les paludéens qui ont subi un traitement
thermal devraient toujours faire un long séjour dans
quelque localité indemne de malaria.
Les stations de grande altitude produisent ordinaire-
ment de meilleurs résultats que les stations de faible alti-
tude, principalement celles qui sont situées dans le voi-
sinage immédiat de grands glaciers, telles que le Mon-
tanvert, Belalp, Rieder-Furka, Eggischhorn, Pontresina,
et Arolla.
Stations ponr les malades atteints de rlin-
matisine chronique et d'arthrite rhumatoïde.
— Les malades atteints d'arthrite rhumatoïde chronique
et de rhumatisme chronique méritent une grande atten-
tion. Si le cœur est sain, il n'y a pas cà redouter les
grandes altitudes, quoique chez beaucoup de malades les
altitudes plus basses soient préférables ; mais il est essen-
tiel de choisir des stations sèches et ensoleillées telles
que: Les Avants, Glion et Gaux (au-dessus de Montreux) ;
St-Beatenberg fau-dessus du lac deThounei; leGarnigel;
Seewis ; Pontresina ; Maloja ; Rigi-First etRigi-Kaltbad;
et les localités situées sur les hauteurs dominant la vallée
du Rhône, qui ont été déjà mentionnées, ainsi que Bor-
mio, Courmayeur et Monte-Generoso, au sud de la chaîne
principale des Alpes. Gomme altitudes plus faibles, nous
citerons Les Corbières (au-dessus d'Aix-les-Bains),Baden-
weiler, Hombourg, Royat et la plupart des stations des
Pyrénées.
Pour bon nombre de malades atteints de rhumatisme
un long séjour au bord de la mer, après une saison d'eaux
minérales, est préférable à un séjour dans des stations
climatériques de montagnes ; cette action favorable est
due aux influences toniques de l'air de la mer sur la peau.
Il faut, toutefois, s'abstenir de prendre des bains de mer
— 529 —
après l'emploi d'eaux actives, telles que celles de Karlsbad,
Marienbad, Taras] i, Franzensbad et Kissingen.
Statioii«« pour les malades atteints d'empiiy-
sèiiie et de l»i*oiicliite . — Les malades atteints d'em-
physème et de bronchite chronique ne supportent que les
altitudes moyennes et il est nécessaire de choisir pour eux
des localités à l'abri du vent et de la poussière, situées
autant que possible au milieu ou dans le voisinage de
grandes forêts et de préférence de forêts de sapins. Telles
sont : Flimser Waldhâuser (trop élevé dans les cas très
graves), Ragatz et Weissenburg en Suisse ; Alt-Aussee,
KreuthetAchensee, etZell-am-See, dans les Alpes Orien-
tales ; les stations de montaî^nes du Hartz mentionnées
ci-dessus; Badenweiler, Baden-Baden, Wildbad, Teinach,
Griesbach, Rippoldsau, etc. dans la Forêt-Noire; leHohwald
et Gérardmer, dans les Vosges ; Alexandersbad dans le
Fichtelsrebirofe ;Friedrichroda etLiebenstein dans la Forêt
deThuringe ;Schlangenbad etKœnigsteindansleTaunus ;
Brûckenau en Franconie.
Stations qu'on peut reconiiiiaiider après une
cure tardive. — Quand le traitement thermal a eu
lieu à l'arrière-saison, on peut choisir pour la cure com-
plémentaire une des localités les plus abritées, voisines
des versants méridionaux des Alpes : Meran et Botzen
dans le Tvrol ; Locarno et Pallanza sur le lac Majeur;
Cadenabbia, Bellagio et Menaggio sur le lac de Corne;
Lugano, Varèse, etc. ; ou encore les stations voisines des
bords des lacs de la Suisse : Ouchy (Lausanne), Vevey et
Montreux sur le lac de Genève; Lucerne, Brunnen et
Gersau sur le lac de Lucerne : Interlaken et Thouneprès
du lac de ce nom.
Stations du Royaume-Uni . — Il est important
parfois que la cure complémentaire se fasse près du
34
- 580 -
domicile liabituel du ïiialade : il v a, en Aiiçrlelerre, en
Ecosse, dans le Pays de Galles, en Irlande, de nom-
breuses localités qui conviennent comme résidence après
une cure thermale, quoique leur altitude ne soit pas en
général assez grande dans quelques cas. Beaucoup d'en-
tre elles se trouvent dans la liste des stations maritimes ;
d'autres sont indiquées dans le chapitre XVIII, groupe III,
parmi les stations climatériques de l'intérieur : Buxton,
Harrogate, Tunbridge Wells, Gilsland Spa, Llandrindod,
Llangammarch,Llanwrtyd,Strathpeffer et Bridge-of-Allan
(toutes ces stations sont aussi comprises dans les bains
ordinaires) ; Ilkley, Ben Rhydding, Malvern, Pitlochry,
Griefî, etc. (mentionnées également au chapitre I, parmi
les stations destinées au traitement hydrothérapique).
On trouve aussi des stations appropriées dans différents
districts du comté de Surrey, y compris les environs de
Leith Hill et les collines voisines de Red Hill, Reigate,
Dorking, Guildford, Godalming et Haslemere et le plateau
élevé s'étendant deRed Hill vers Test àWesterham etSeve-
noaks dans le comté de Kent. Plus loin de Londres nous
avons : les environs de Glifton dans le Gloucestershire et
de Dartmoor dans le Ûevonshire ; LIanberis (près Snow-
donj.Llangollen, l'Hôtel du LakeYyrnwy, l'Hôtel de la val-
lée de l'Elan, et d'autres localités dans le Pays de Galles ;
Braemar, Ballater, Forres, etc. en Ecosse.
Nous dépasserions les limites de ce livre en nous éten-
dant davantage sur les conditions climatériques pour
lesquelles on peut recommander ces stations comme séjour
de cure complémentaire à différents malades ; mais nous
espérons en avoir dit assez pour guider le médecin dans
cette importante question.
Précautions à prendre pendant la cure com-
plémentaire. — Quelle que soit la localité recomman-
dée, le malade doit toujours se rappeler qu'il est essentiel
- 531 —
de rester le plus de temps possible au grand air, d'éviter
la fatigue, de suivre un régime sévère et de se vêtir de
manière à se préserver de tout refroidissement (1).
(1) Ce chapitre XXT fig-ure déjà en grande partie dans la pre-
mière partie de l'ouvrage, mais les auteurs l'ayant complété, nous
avons cru qu'il v aurait avantage de le reproduire ici.
A. D. — P. S.
SUPPLÉMENT (1)
Température des sources.— Les températures des
sources diffèrent beaucoup les unes des autres. Chaudes-
Aiguës (Cantal) a des eaux dont la température est au
moins de 82^ C, et Ax-les-Thermes dans les Pyrénées
possède une source qui a 77° C. Plus rapproché de TAn-
gleterre il y a une source à Burtscheid, à côté d'Aix-la-
Chapelle, dont la température atteint 7o^ G. Quelques
eaux de la Russie sont encore plus chaudes. Selon le
D'" F. G. Clemow, la température des eaux de Goriatche-
vodsk et de Bragoun, dans le Caucase, varie de 88° à
9^°C., tandis que les eaux de Bananin, dans le Kamt-
chatka, deKalvadjar, dans le Caucase, et la source chaude
de Karkin, dans le Transbaikal, sont toutes, dit-on, au
point d'ébullition, ou près de ce point ; mais elles sont
dépassées par le grand Geyser d'Islande dont l'eau, à
vingt mètres au-dessous de la surface du sol, a une tem-
pérature de 124'' C, beaucoup au-dessus du point d'ébul-
lition : à la surface, la température correspond au point
d'ébullilion. L'autre extrême est maïqué par les sources
de Yamarof, dans la Sibérie Oi'ientale, dont la tempéra-
ture n'est que de 1°9 C, et par conséquent légèrement
au-dessus du point de congélation.
(1) L'ouvrage était en cours d'impression, lorsque les auteurs
anglais ont fait paraître une nouvelle édition augmentée d'un
certain nombre d'additions. Nous les donnons ici sous forme de
supple'ment.
A. D. — P. S.
— 534 -
Le débit considérable de quelques-unes des sources
chaudes est extraordinaire, et pendant l'hiver les habi-
tants des villes comme Ax peuvent les utiliser pour
chautïer leurs maisons. Au point de vue médical les
hautes températures sont, bien entendu, sans utilité, et
exigent des appareils spéciaux pour refroidir leau avant
de pouvoir l'employer en bains ; pour des usages domes-
tiques variés, cependant, et pour certains métiers, ces
eaux, surtout si le débit est abondant comme à Ax-les-
Thermes, peuvent avoir une grande utilité.
Bain» île soleil, baîii.«» de lauiière et bains
d'air. — Pendant les vacances on vit d'ordinaire une
partie du temps en plein air ; la lumière du soleil, com-
prenant les rayons chimiques invisibles, qui pénètrent pro-
bablement plus profondément que les rayons de la lu-
mière oi'dinaire, joue un certain rôle dans les bons ré-
sultats obtenus par la vie au grand air, sans doute en
augmentant la nutrition générale du corps et en rendant
l'air plus aseptique (1).
On a cherché à obtenir les elïets maximum de la lu-
mière et de l'air pur dans certaines localités, telles que
Veldes, où, durant le temps chaud, les malades, en réa-
lité non vêtus ou très légèrement habillés, prennent des
bains de soleil ou d'air (On imite aujourd'hui artificielle-
(1) Le Dr N. R. Finsen, de Copenhague^ a eu Tinge'nieuse
idée d'utiliser l'action antiseptique des rayons concentrés de la
lumière (du soleil et de Tare électrique) dans le traitement du
lupus vulgaire. Les rayons chimiques pénétreraient probable-
ment la matière semi-gélatineuse des granulations lupiques et
atteindraient les bacilles tuberculeux qui sont la cause de cette
affection. Quelques résultats en apparence satisfaisants sont in-
diqués par Finsen dans la Semaine médicale, 1897, p. 468.
On a obtenu des résultats analogues avec la radiographie.
A. D. — P. S.
- o35 -
ment la chaleur et la lumière des hains de soleil par des
bains de iumièi-e électrique) (J). Le traitement de la tu-
i)erculose pulmonaire, l'un des plus gi-ands fléaux de IMiu-
manité, par la vie en plein air> Tair pur et l'altitude est
heureusement déjà bien connu. Nous avons indiqué ce
point spécial et l'emploi des bains de soleil pour mon-
trer quelle est l'influence du climat et du changement
d'air dans le traitement thermal oi'd inaire.
St-Aniaiid (Nord) . — La ville (altitude d'environ
30 mètres) est située, entre Lille et Valenciennes,dans cette
vaste plaine du nord de la France. L'établissement ther-
mal est environ à 3 kilomètres de la ville, sur le bord
d'une large forêt dans laquelle il y a de nombreuses pro-
menades ombragées.
Ses eaux fort peu minéralisées, dont la Fontaine
Bouillon était probablement connue des Romains, ont,
suivant l'analyse de Willm de 1895, une minéralisation
totale de 1,3 pour mille (0,6 de sulfate de calcium), et
sont mieux classées dans le groupe des eaux indifTérentes,
bien qu'elles aient une légère odeur d'hydrogène sulfuré.
La température est environ de 21° à 26'' C, mais il est
à supposer qu'elle sera plus élevée quand les sources
seront mieux captées.
L'eau est utilisée en boisson aux repas, etc. ; mais
St-Amand est principalement connu par ses bains de
(1) Relativement aux bains de lumière électrique ou de cha-
leur rayonnante le lecteur peut consulter l'article du D"" J. H.
Kellog, surintendant du Battle Creek sanatorium, Michigan, in
Fortschritte der Hydrothérapie^ Winternitz Festschrift, Vienne
et Leipzig, 1897, p. 12(3 : ainsi que la description par Kuehner
dans 17?i^erna^ Idiii. Rundschau, avril 1894. Le D'' W. S. Hed-
ley de Londres a aussi inventé un appareil avec lumière élec-
trique pour l'administration locale de la chaleur rayonnante
[Journal of Balneology, janvier 1898, p. 88).
— 536 -
boue pour lesquels on emploie une terre spéciale ex-
traite du voisinage des sources. Cette terre renferme du
carbonate de fer et une proportion considérable d'bydro-
gène sulfuré; elle est préparée pour être utilisée avec
l'eau thermale. On donne les bains à une température
d'environ 37° G. ou même plus élevée. On les prend le
matin de bonne heure ; on les fait chauffer la veille.
La plupart des malades prennent leurs bains de boue
dans un vaste bâtiment circulaire (la rotonde). Le plan-
cher est divisé en un grand nombre de compartiments ;
chaque compai'timent est rempli d'une certaine quantité
de boue destinée à chaque baigneur au commencement
de son traitement; un malade ne peut ainsi se baigner
dans de la boue déjà utilisée par un autre baigneur ; un
lot unique de boue suftit à un malade pour sa cure bal-
néaire complète. Les malades séjournent de une demi-
beure à cinq heures dans la boue ; ils peuvent y lire et
écrire ou bien causer ou jouer aux cartes avec leurs voi-
sins ou se distraire autrement. La partie du corps non
immergée est recouverte d'un vêtement ample. Pour en-
trer dans le bain et le quitter on peut baisser des rideaux
autour de chaque compartiment; les malades peuvent
aussi, s'ils le préfèrent, se baigner dans des salles parti-
culières. Les bains sont nécessairement suivis d'un bain
ordinaire très court ou d'une douche destinée à entraîner
la boue.
On peut également faire usage d'un traitement hydro-
thérapique, de massage, etc. d'après les indications du
médecin.
On emploie les bains de boue dans le traitement de
l'arthrite rhumatismale et des affections rhumatismales
chroniques, des névralgies, des raideurs articulaires d'o-
rigine traumatiqueetdans certaines maladies chroniques
de la peau. H. Thiroux signale les excellents résultats
— 537 —
qu'il a obtenus pour alténuer les troubles trophiques
associés à Tétat variqueux des membres iulérieurs (eczé-
ma variqueux, etc.). Dans le traitement de quelques af-
fections nerveuses et surtout des douleurs du tabès les
bains de boue donnent ésjalement des résultats satisfai-
sants.
Saison: De juin à la fin de septembre.
Accès : La station de St-Amand est sur le chemin de
fer de Lille à Valenciennes. Il y a aussi une station plus
rapprochée, Fontaine-Bouillon, sur une ligne locale.
Installation : satisfaisante. Il y a en projet des addi-
tions et des modifications considérables.
Plombières (Vosges). — La ville (altitude 400 mè-
tres) est bâtie sur les bords de l'Augronne, dans une
vallée assez resserrée des Vosges. Les eaux appartien-
nent à la classe des eaux thermales simples (2d« à
68*^5 0.), mais elles renferment de faibles quantités d'ar-
senic. Quelques sources donnent une sensation onctueuse
particulière, due à la présence de silicate d'aluminium;
pour cette raison on les désigne sous le nom de sources
savonneuses.
Il y a plusieurs établissements de bains ; le mieux ins-
tallé est celui construit sous le règne de Napoléon III.
Un ancien sudatorium romain, réuni maintenant à l'éta-
blissement Stanislas, est encore utilisé comme bain de
vapeur chaud ; la vapeur cbaude est fournie par l'eau
thermale naturelle. C'est grâce, en grande partie, à l'in-
fluence de l'empereur Napoléon III que l'établissement
est redevable de ses améliorations modernes.
Les indications sont celles du traitement thermal simple
en général . Les eaux sont employées dans une certaine
mesure en boisson et en inhalation, mais principalement
sous forme de bains chauds sédatifs et de douches chau-
des sédatives. On prescrit le massage quand il estnéces-
— 538 -
saire; les bains de vapeur sont utilisés clans quelques
cas de rhumatisme. Les salles d'inhalation sont installées
d'après le système Wassmuth, introduit d'abord d'Alle-
magne en France à Menton. Parfois on emploie comme
boisson, à la place deTeau thermale ordinaire, la source
de Bourdeille, ferrugineuse, peu minéralisée, non gazeuse.
Plombières a une bonne réputation dans le traitement
de la gastralgie, de la dyspepsie nerveuse, de Fentérite
catarrhale chronique, de la diai-rhée chronique et des
troubles nerveux fonctionnels, principalement chez les
sujets arthritiques.
On a employé aussi les bains dans le traitement des
reliquats chroniques des péritonites localisées, et surtout
des suites de la pérityphlite (appendicite).
La saison de Plombières dure de la tin de mai au mi-
lieu d'octobre. Les matinées sont le plus souvent occu-
pées par le traitement thermal, et le temps entre le repas
de midi (à 11 h. ou midi) et le dîner (à 6 h. ou 7 h.)
est ordinairement employé à des promenades , excur-
sions, etc. Il y a d'intéressantes excursions à faire dans
le voisinage. Parmi les plus courtes il y a la promenade
en pente douce d'une heure et demie à travers une belle
forêt jusqu'à la fontaine du roi Stanislas.
Accès : Laon, Reims, Nancy et Epinal. Plombières est
le terminus d'un embranchement de chemin de fer qui
part d'Aillevillers, station de la ligne d'Epinal à Belfort.
Installation : bonne.
Vicarella , 23 kilom. 5 de Rome, possède des eaux
thermales dont la température est de 45° G. ; elles sont,
dit-on, les Aquae apollinares des Romains.
Rheinfeldeii (Suisse) est une ville ancienne, agréa-
blement située (altitude i^70 mètres) dans le canton d'Ar-
govie. Elle est placée sur la rive gauche duRhin, à 14 k.5
— 580 -
an-dessus de Bàle, dans la portion large delà vallée du
Rliin. bornée au nord par la Forêt Noire et au sud par
les montagnes du Jura. Le climat est doux et assez chaud
en été ; mais les forêts avoisinantes et le courant du
lleuve donnent de la fraîcheur.
Rheinfelden, comme Droitwichen Angleterre, possède
une des eaux salines concentrées les plus fortes. D'après
l'analyse du professeur Bolly, son eau saline contient
»M pour 100 de chlorure de sodium, avec o pour 1000
de carbonate de chaux; le poids spécifique, pris à la tem-
pératui-e de li*" G., est de 1,205. L'eau saline de Rhein-
felden est en réalité une solution saturée de chlorure de
sodium. L'eau-mère renferme 31 pour 100 de chlorure
de sodium, avec 3 pour 1000 de chlorure de magnésium
et 2 pour 1000 de chlorure de calcium, et pour cette rai-
son dilfère de Teau saline originelle beaucoup moins que
les eaux-mères qui proviennent d'eaux chlorurées plus
faibles.
Le traitement de Rheinfelden consiste principalement
en bains et en douches d'eau salée ; le docteur Keller et
d'autres auteurs ont montré que Teau saline concentrée
peut, dans un grand nombre de cas, être utilisée sans
produire d'irritation excessive. On peut aussi faire usage
de Ihydrothérapie et du massage, quand il y a lieu.
Quelquefois on prescrit des applications locales avec une
serviette imbibée d'eau salée ou d'eau-mère, et à l'occa-
sion on peut prendre en boisson l'eau salée, mais très
diluée.
Les bains sont indiqués dans le traitement de bon nom-
bre d'états anémiques et cachectiques qui exigent un trai-
temen-t stimulant, chez les enfants scrofuleux et chez les
malades lymphatiques. Suivant A. Robin de Paris et
Keller de Rheinfelden, les bains d'eau saline concentrée
conviennent dans les cas de chlorose où les processus
— 540 —
d'oxydation organiques se font inconiplctement et où les
matières azotées ne sont pas suffisamment utilisées. Rhein-
felden peut être utile aussi dans le traitement des conva-
lescences prolongées, dans les cas où il y a des reliquats
d'intlammation pleurélique ancienne et dans beaucoup
d'affections rhumatismales chroniques. La saison est de
mai à la fin de septembre.
Accès: Rheinfelden est une station du chemin de fer
de Bàle à Zurich ; tous les trains s'y arrêtent y compris
les express.
Installation : excellente ; dans la ville même ou de
préférence sur le côté du lleuve, au-dessus de la ville. Il
y a aussi un hôpital très bien dirigé pour les malades
indigents ; il est situé près d'une forêt où ils peuvent sé-
journer en plein air.
Bourboiiiie-les-BMins (Hte-Marnej. — Bourbonne
est une petite ville agréablement placée (altitude, envi-
ron 274 mètres) sur un terrain montagneux, appartenant
aux Monts-Faucilles ; cette petite chaîne est reliée aux
montagnes des Vosges. Par suite de sa position monta-
gneuse et boisée il pleut beaucoup dans cette partie de
la France.
Les eaux thermales ont une température de 43° à 66°C.,
et, suivant l'analyse '1881) de AVillm et de \yurtz, elles
contiennent 5,2 pour 1000 de chlorure de sodium, 1,3
pour 1000 de sulfate de calcium. 0,08 pour 1000 de
chlorure de lithium, 0,06 pour 1000 de bromure de so-
dium, et de petites quantités de fer et de manganèse.
Tout au contraire des eaux de ^yiesbaden, elles ne sont
pas gazeuses.
Les eaux sont employées en boisson et pour l'usage
externe. Les adultes peuvent absorber deux ou trois
verres d un quart de litre chacun par jour : on boit l'eau
chaude ou froide.
— 541 —
Pour fiisage externe Teau est principalement utilisée
sous forme de bains chauds et de douches chaudes. Les
douches (5 à 10 minutesde durée) sont, en général, don-
nées au malade qui est allongé sur un plan incliné; la
pression est considérable ; il se produit ainsi un effet
mécanique, bien qu'on ne fasse pas de massage manuel
conjointement avec la douche comme à Aix-les-Jiains.
On emploie les douches dans le traitement de l'arthrite
rhumatismale chronique, de la sciatique, des névral-
gies, etc., et on les dirige principalement sur les régions
malades. On applique un traitement semblable aux dif-
férentes Jésions résultant d'anciennes affections des os
et des articulations. On pratique le massage, en dehors
des douches, si cela est nécessaire.
Outre l'arthrite rhumatismale, on traite à Bourbonne
beaucoup d'états scrofuleux chez les enfants et certaines
affections des organes pelviens chez la femme. Les bains
chauds ont aussi, comme ceux de Barèges, une ancienne
réputation pour la guérison des plaies et des ulcères
chroniques.
En outre de l'établissement thermal, destiné à la popu-
lation civile, il y a un excellent établissement et un hô-
pital militaires. La saison est du mois de mai au milieu
d'octobre.
Dans le voisinasse il va deux sources froides terreuses
faiblement minéralisées, la source Bavard (Larivière-sous-
Aigremont) et la source Maynard. Ces deux sources ont
un total d'éléments solides d'environ 2,6 pour 1000;
elles ne sont pas gazeuses. La première contient un peu
de fer. Elles sont utilisées comme eaux de table cà Bour-
bonne et on suppose qu'elles ont une action spéciale
analogue à celle des eaux de Gontrexéville dans le traite-
ment des affections des voies urinaires.
Accès: Bourbonne-les-Bains est le terminus d'un petit
— 542 —
embranchement de chemin de fer qui part de Vitry, station
du chemin de fer de Chaumont à Yesoul.
Installation : bonne.
Loiis-le-Sauiiiei* (Jura) est une petite ville agréa-
blement située, à une altitude d'environ 250 mètres, dans
une lars^e vallée montameuse sur la lisière des monta-
gnes du Jura. La gare est sur la ligne de Besançon à
Lyon. A une extrémité de la ville on a récemment cons-
truit un établissement de bains avec bains d'eau saline
concentrée, installations hydrothérapiques et petites pis-
cines de natation d'eau salée. L'eau saline concentrée,
provenant des salines de Perrigny, est une de.^plus for-
tes, après celles de Droitwich et de Rheinfelden ; elle
contient 30o pour 1000 de chlorure de sodium, avec une
minéralisation totale de 319 pour 1000 . L'eau-mère,
avec une minéralisation totale de 370 pour 1000, contient
6.9 pour 1000 de bromures. Il y a aussi une eau chloru-
rée ferrugineuse, provenant d'une source appelée le
Puits salé : on la prend en boisson ; elle renferme 10 pour
1000 de chlorure de sodium, 1,1 de chlorure de magné-
sium, 1.6 de carbonate de mao^nésium, 0,09 de carbo-
nate de fer, avec une proportion modérée d'acide carbo-
nique et des traces d'hydrogène sulfuré.
La 3Iotte-les-Ba,iiis (Isère) est située dans une
agréable vallée du Dauphiné, à une altitude d'environ
600 mètres. La gare, qui est un peu plus élevée que l'é-
tablissement, est à 37 kilomètres de Grenoble sur la
ligne de La Mure. Les deux sources chlorurées très chau-
des (ol° et o8°5 G.) émergent à peu de distance des bains ;
elles contiennent environ 3 pour 1000 de chlorure de
sodium, environ 1,3 pour 1000 de sulfate de calcium,
et 0,02 pour 1000 de bromure de sodium.
Les eaux sont employées en boisson et pour l'usage ex-
— 543 -
terne. On les utiliser principalement, sous forme de bains
et de douches, dans le Iraitemenl désaffections rhumatis-
males chroniques et douloureuses, de la sciatique et des
névralgies, ainsi que de différentes maladies chroniques
des organes pelviens de la femme. L'établissement ther-
mal, qui est aussi un hôtel (unancien château transformé),
est ouvert de juin à septembre.
Salsoiiia$!^g-iore (Province de Parme) est à environ
8 kilomètres (:)() minutes en tramway à vapeur) de Borgo
san Dannino, gare située entre Piacenza et Parme. Il est
agréablement situé, à 160 mètres d'altitude, au pied des
Apennins ; on peut faire dans le voisinage d'intéressan-
tes excursions. Ses eaux chlorurées froides, suivant l'ana-
lyse faite en 1871 par A. Gibertini, contiennent 131 pour
1000 de chlorure de sodium, 13 pour 1000 de chlorure
de calcium, 4,9 pour 1000 de chlorure de magnésium,
0,2 pour 1000 de bromure de magnésium, 0,06 pour
1000 d"iodure de magnésium, et 3,7 pour 1000 d'une
substance bitumineuse. L'eau-mère renferme surtout du
chlorure de calcium (176 pour 1000), du chlorure de
magnésium (80 pour 1000), et (44 pour 1000) du chlo-
rure de sodium non précipité. Une source ferrugineuse,
située près des bains, contiendrait, dit-on, 0,05 pour 1000
de carbonate de fer.
Borjoiii (Russie, Tillis), non loin d'Abbas Tuman
dans le Caucase, est appelé en raison de ses eaux alcali-
nes simples, le Vichy russe. D'après l'analyse du DT. G.
Glemow, la source Catherine (total des éléments solides
= 6,3 pour 1000) contient o pour 1000 de bicarbonate
de sodium et 0,01 de bicarbonate de fer ; sa température
est de 29°C.
Gaberiiig en Styrie, à 2 11. 1/2 de Rohitsch, possède
plusieurs eaux alcalines gazeuses, dont quelques-unes
sont exportées.
Vîdago. dans le nord du Portugal, a des eaux alca-
lines employées dans les mêmes cas que les eaux de Vi-
chy. Suivant l'analyse du professeur Lourenco. la source
Vidago contient 4.6 pour iOOO de bicarbonate de sodium,
0,9 de bicarbonate de calcium, 0,03 de bicarbonate de
lithium, et 0.01 de bicarbonate de fer. avec une bonne
proportion d"acide carbonique libre. La saveur de cette
eau n'est pas désagréable: on l'exporte en bouteilles. Les
autres sources de Vidaçro sont moins fortement minera-
lisées. La saison dure du commencement de juin à la fin
de septembre.
San 3Iareo dans l'Italie centrale, à o kilom. environ
de Castiglione délia Pescaja, possède une eau alcaline
gazeuse qui est exportée avec ou sans addition d'acide
carbonique. Suivant A. Xannini Tanucci, 1884, elle con-
tient 1,3 pour 1000 de bicarbonate de sodium. 1,6 pour
1000 de bicarbonate de magnésium et 0,^26 pour 1000 de
bicarbonate de lithium /'total des éléments solides = 5,3
pourlOOOj.
Païenne en Sicile, possède TAcqua Santa, source
chlorurée froide.
Offeiibaeh sur leMein, à 6 kilom. 1 2 de Francfort,
possède une eau chlorurée alcaline contenant environ
2,4 pour 1000 de bicarbonate de sodium. 1,2 pour 1000
de chlorure de sodium et 0,019 pour 1000 de bicarbonate
de lithium.
Sauct Lorenz. aare de la Rudolfsbahn dans la Hau-
te-Styrie. possède deux sources chlorurées alcalines gazeu-
ses, utilisées pour l'exportation. La Sanct Lorenzquelle,
— 545 —
suivant Taiialyse de GoddelTroy, contient 1 pour 1000
de carbonate de sodium, 0,5 pour 1000 de carbonate de
cabMum, 0,07 pour 1000 de carbonate de fer, 2,7 pour
1000 de clîlorure de sodium, et 0,06 de cblorure d'alu-
minium. La Fentscberquelle, appelée eau de seltz autri-
chienne, est un peu moins minéralisée (total des éléments
solides 4 pour 1000) et ne renferme que 0,03 pour 1000
de bicarbonate de fer. Ces deux sources, mais surtout la
première, méritent aussi une place dans le groupe ferru-
gineux ; la dernière pourrait être utilisée comme boisson
diététique dans bon nombre de cas.
Czigelkft (Hongrie) possède des eaux chlorurées al-
calines gazeuses. L'eau exportée de la Ludwigsquelle
contient environ 4,6 pour 1000 de chlorure de sodium,
8 pour 1000 de bicarbonate de sodium et 0,015 d'iodure
de sodium.
Kovaszna Vajnafaka^ villages voisins dans la Tran-
sylvanie (altitude 850 mètres), possèdent des eaux chloru-
rées alcalines gazeuses et des bains d'acide carbonique.
Essentuki (Russie), dans le Caucase, est situé à en-
viron 16 kilomètres à l'ouest dePiatigorsk et a, dit-on, à
peu près la même altitude et le même climat. Il possède
des sources chlorurées alcalines gazeuses froides. D'au-
tres sources sont sulfureuses et on les emploie seulement
pour l'usage externe. La plus connue de ces eaux chloru-
rées alcalines est la source n"" 17 qui, suivant le D*" F. G.
Clemow, a été appelée la perle du Caucase ; suivant
Thomin (1888) elle contient 4,3 pour 1000 de carbonate
de sodium et 3,6 pour 1000 de chlorure de sodium avec
de faibles proportions de sels de barium, de strontium,
et de lithium. On prépare avec les eaux de la source des
sels secs et des pastilles.
Pozzuoli (Italie), l'ancien Puteoli, dans la baie située
35
- o46 —
entre Naples et Baïa (Baiae), possède des eaux thermales
chlorurées alcalines faibles, connues des anciens et encore
employées aujourd'hui. La « sol t'a tara », cratère à demi
éteint près de Pozzuoli. qui était très en usage pour des
bains de vapeur naturels à Tépoque romaine, dégage des
vapeurs sulfureuses et un peu d'acide carbonique. Sur
les collines situées au-dessus de la Solfatara se trouvent
les sources Pisciarelli (fontes Leucogaei de Plinej, men-
tionnées au chapitre XII. Non loin de Pozzuoli il y a
les sources chaudes de Bagnoli et les bains de vapeur
naturels ou étuves, appelés les bains de Néron. Les bains
de vapeur sulfureux de San-Germano sont situés sur le
bord méridional du lac d'Agnano (cratère éteint), tout
près de la célèbre Grotte du chien 'Gratta di Cane),
Isetiia. — Cette île admirable de la baie de Naples
possède plusieurs sources thermales connues des anciens.
La plus célèbre est la source chlorurée alcaline faible
de Gurgitello près de Casamicciola. dont la température
varie entre 55*' et 65° G. Suivant Palmeri et Coppola
(1879), l'eau de Gurgitello 'qui se vend aussi à Xaplesj con-
tient ±J pour 1000 de chlorure de sodium et 1,5 pour
1000 de bicarbonate de sodium (total des éléments soli-
des 5,8 pour iOOO). C'est à Casamicciola qu'on trouve,
dans l'île, installation la plus satisfaisante; mais il y a
également des hôtels à Porto d'Ischia (ou bain dlschia),
à 5 kilomètres et demi de distance. Dans cette dernière
localité il y a un établissement thermal pour les mili-
taires, fondé en 1875, ainsi que rétablissement munici-
pal inauguré en 1881. Des bains de vapeur naturels exis-
tent à Castiglione et dans d'autres points de l'île. On
peut prendre des bains de sable et des bains de mer sur
la côte. L'île et les installations balnéaires ont terrible-
ment soutïert par suite du tremblement de terre de 188iL
— 547 —
Salins Jfloutiers ou ]!IIoutier»$ en Tarentaise
(allitiide 500 mètres) est situé plus bas que Brides, dans
la vallée qui s'étend de Brides à Moutiers, à environ
1 kil. 3 de la gare de Moutiers. Les eaux chlorurées
(température 35"'C.) contiennent, suivant Willm (1890),
13 pour 1000 de chlorure de sodium et une petite pro-
portion de sulfates de calcium et de magnésium. Elles
sont assez riches en acide carbonique et on les emploie
principalement en bains (bain pour une seule personne,
piscine pour familles et bains de natation) chez les scro-
fuieux et les rachitiques, les convalescents et les débi-
lités et dans quelques maladies de la peau. Les bains
sont indiqués pour certaines variétés de rhumatisme et
on pourrait peut-être les adapter, comme ceux de Nauheim
en Allemagne, au traitement des affections cardiaques.
L'eau-mère de Salins Moutiers, qui contient 2o 1/2 pour
100 de chlorure de sodium et 1 1/2 pour 100 de sulfate
de magnésium, peut être utilisée pour renforcer les bains,
si cela est nécessaire.
Brides et Salins ont aussi des installations pour le trai-
tement hydrothérapique ordinaire, des douches ascen-
dantes (rectales), des bains de vapeur en caisse (système
Berthej etc. On emploie le massage et la gymnastique
suédoise dans des cas déterminés. Les ressources de la
station sont très grandes et on peut varier le traitement
pour l'adapter à divers cas pathologiques.
La station alpestre de Pralognan (1426 mètres) est si-
tuée à 3 h. 12 en voiture ; elle convient dans beaucoup
de cas comme séjour de cure complémentaire.
La saison de Brides Salins est de juin à septembre.
Installation : bonne, surtout à Brides. Outre la table
d'hôte ordinaire on doit instituer prochainement une ta-
ble avec régime spécial dans les principaux hôtels.
Termini-Imere^e sur la côte Nord de la Sicile [les
— 548 —
thermae Himerenses des Romains), possède des eaux miné-
rales chaudes, à 43oG.,qui, d'après une ancienne ana-
h^se, appartiennent à la classe sulfatée chlorurée. L'éta-
blissement est petit, mais peut devenir plus tard une sta-
tion climatérique utile. La température annuelle moyenne
est de IS"^ o C.
King Arthup's AVell, à 8 kilomètres de Garnavon,
contient, suivant Muspratt, 0,0o pour 1000 de carbonate
de fer.
Haarlem, en Hollande, possède des eaux ferrugi-
neuses chlorurées froides (soui'ce Wilhelmine) contenant
3,2 pour 1000 de chlorure de sodium, suivant l'analyse
de Gunning.
L<aii«;enau OU IViederlangenau (Silésie prus-
sienne), dans le Gomté de Glatz, se trouve dans une po-
sition abritée, dans une agréable vallée, à environ 340 mè-
tres d'altitude. Suivant Poleck (1883) l'Emilienquelle
ferrugineuse gazeuse froide contient 0,049 pour 1000
de bicarbonate de fer. On peut aussi prendre des bains
de boue ferrugineuse et faire un traitement hydrothéra-
piqae. Gette station climatérique tranquille est située à
un quart d'heure de la gare de Langenau.
Steben, un des plus anciens établissements de bains
de la Bavière, est situé dans une vallée, sur le versant
d'un plateau boisé de la Haute-Franconie, à une altitude
d'environ 600 mètres, à une demi-heure en voiture de la
gare de Marxgrûn-Steben. Les deux sources ferrugineuses
très gazeuses, froides, selon l'analyse de Hilger de 1889,
contiennent respectivement 0,0o et 0,06 pour 1000 de
carbonate de fer, avec une faible proportion de bicarbo-
nate de manganèse. On y emploie aussi des bains de
tourbe ferrugineuse. L'installation est bonne et l'éta-
blissement de bains est bien oro^anisé.
— 549 —
Kryiiica (Galicie) est admirablement situé dans les
Carpathes, à une altitude d'environ GOO mètres, et pos-
sède des eaux ferrugineuses alcalino-terreuses gazeuses
froides. La source principale contient 1,3 pour 1000 de
carbonate de calcium et 0,029 de carbonate de fer. On a
recommandé son emploi dans le traitement des dyspep-
sies, accompagnées d'atonie, d'anémie, et du catarrhe
chronique de l'estomac. L'établissement de bains et l'ins-
tallation sont satisfaisants. La gare la plus rapprochée
est située à une demi-heure environ.
Juventa. — La source chlorurée alcaline gazeuse de
Juventa , près Hitzacker , est exportée en Angleterre
comme eau de table, bien que, suivant l'analyse du
D' Ulex(189o), elle paraisse être plus fortement minéra-
lisée que la plupart des eaux utilisées dans ce but.
Renlaigiie à St-Dierry (Puy-de-Dôme) se distingue
parmi les eaux françaises comme une eau assez pure, très
ferru chineuse et orazeuse.
Bazias (Hongrie) est agréablement placé à une alti-
tude d'environ 130 mètres dans une région montagneuse,
à 3 h. 1/2 de la gare de Temesvar. Les sources ferrugi-
neuses sont très gazeuses, et les plus minéralisées con-
tiennent, dit-on, de 0,08 à 0,1 pour 1000 de bicarbo-
nate de fer.
Dans le voisinage de Recoaro (v. p. 242) on trouve les
eaux contenant du sulfate de fer de Givillina, de Vegri di
Valdagno, etc. Suivant Bizio (1878) les eaux de Givillina
renferment 3,21 pour 1000 de sulfate ferreux, 1,28 de
sulfate d'aluminium, 0,02 de sulfate de manganèse,
0,001 de sulfate de cuivre, 1,3 de sulfate de calcium, et
0,008 d'arséniate de fer, avec une faibleproportion d'acide
sulfurique libre.
St-Olafs est situé tout près de Modum, station cli-
— 550 —
matérique très fréquentée de la Norvège. Elle est pitto-
resqiiement placée à une altitude d'environ 150 mètres
et possède une source contenant du carbonate de fer,
elle est pauvre en acide carbonique. On y emploie aussi
des bains de boue.
Dans le Caucase (Russie) il y a les sources ferrugineu-
ses chaudes de «Jeleznovodsfc, agréablement situées
dans des forêts sur le versant sud d'une colline appelée
Jeleznui (c'est-à-dire la colline de fer). Le climat est plu-
tôt fortifiant. La température des sources est de 20° à 44° G,
mais comme les proportions de carbonate de fer données
par le D'" F. G. Glemow varient de 0,007 à 0,01 pour
1000, il paraît probable que quelques-unes au moins des
sources seraient mieux classées dans le groupe thermal
simple. On peut comparer les sources à celles de Lamalou
en France.
Opetsk (Russie, Tambof) est placé d'une manière
pittoresque sur la rivière Voronezh, et possède des eaux
ferrugineuses froides et des bains de tourbe ferrugineuse,
que le D"" Glemow compare à ceux de Franzensbad.
Roiiiieby en Suède; la nouvelle source, contenant
environ 2,5 pour 1000 de sulfate de fer et 1,5 de sulfate
d'aluminium, n'est employée qu'en bains, tandis que la
source ancienne plus faible (0,33 pour 1000 de sulfate
de fer, et 0,38 de sulfate d'aluminium) est parfois prise
en boisson ; il y a aussi des bains de boue.
Ltiiida Pausa, dans le royaume de Saxe. Il y a trois
sources minérales difféi-entes. Le sulfate de fer de l'eau
contient, dit-on, 0,003 pour dOOO d'acide arsénieux.
L'établissement de bains de Linda esta une altitude
de 530 mètres, dans le Vogtland Saxon, à une demi-
heure de la gare de Pausa.
— 551 —
Ilîdze (Bosnie) est admirablement placé à une alti-
tude d'environ TiOG mètres, à 9 kilom. de Serajevo, la
ville principale de la Bosnie. Ses eaux terro-sulfureuses
rliaudes (température 5l°G.j contiennent i pour 1000 de
bicarbonate de calcium, 0,8 de sulfate de sodium et 0,039
en poids d'hydrogène sulfui'é ; elles ont une ancienne
réputation pour le traitement de Tarthrite rhumatis-
male, etc.
L.aurvik (Norvège), sur le Laurvikfjord, près l'em-
bouchure de la Laagen, à 5 ou 6 heures en chemin de fer
de Christiania, possède des sources sulfureuses et ferru-
gineuses, et un établissement thermal bien connu en
Norvège. Une élégante plantation de hêtres embellit cette
station. Oatre les bains sulfui'eux, on emploie, comme à
Sandefjord, des applications de boue sulfureuse et de
méduses dans le traitement des maladies.
Reliquat des pleurésies et d'épaiichements
pleurétiques. — Après une pleurésie aiguë, surtout
quand elle a été associée à une pneumonie ou à une
•broncho-pneumonie, la résolution peut être très tardive
et l'expansion du poumon ne se fait qu'incomplètement.
L'état général peut également laisser à désirer. Le trai-
tement climatérique est indiqué dans ces cas. Les grandes
altitudes, pourvu que les stations soient abritées contre
les vents, méritent en général la préférence. Aux malades
d'un tempérament éréthique, ou aux cardiaques qui sup-
portent péniblement les grandes altitudes, il faut recom-
mander les stations abritées, d'altitude moyenne ou basse,
■ou même une station estivale au bord de la mer. Pendant
J^hiver, si les stations alpestres sont contre-indiquées, on
'Conseillera la Riviera : pour les malades atteints de toux
sèche, quinteuse, on donnera la préférence à un climat
— 55-2 —
humide, plus égal, tel que celui de Pau ou d'Ajaccio.
Dans certains cas. on peut appliquer le traitement bal-
néaire pendant Tété : les bains favorisent la résorption
de l'exsudat inflammatoire. On donnera la préférence aux
bains d'eau thermale crazeuse /^Nauheim. OEvnhausen.
Brides-Salins). Des bains d'eau saline concentrée, tels que
ceux de Reichenhall ou des bains d'eau chlorurée sodique
sulfureuse , tels que ceux d'Harrogate, Landrindod et
Uriage. peuvent également être indiqués pour faciliter
la résoi'ption des exsudais.
Ouand il y a lieu de redouter la nature tuberculeuse
d'une pleurésie, ou quand elle survient chez un scrofu-
leiix, les grandes altitudes peuvent avoir une action trè.s
favorable. Le D' Théodore William et d'autres auteurs ont
indiqué l'influence des hautes altitudes sur l'expansion
thoracique. Dans certains cas cette expansion peut être fa-
vorisée par l'emploi judicieux de douches locales, de pra-
tiques hydrothérapiques ou par l'emploi de la gymnasti-
que pulmonaire.
Quant aux épanchements passifs de la plèvre, compli-
qués de faiblesse cardiaque, on peut leur opposer un
traitement balnéaire, à condition qu'il soit soumis à un
contrôle médical sérieux (V. paragr. 35 et 36).
Deux nouveaux sanatoria français ont déjà été inaugu-
rés, le sanatorium de Trespoey, près Pau dans les Pyré-
nées, et le sanatorium de Durtol, près Clermont-Ferrand
en Auvergne.
TABLE DES MATIERES
Chapitres Pages
I, — Hydrothérapie, ou emploi thérapeutique de
l'eau ordinaire T
II. — Eléments constitutifs et classification des
eaux minérales 18
III. — Action des eaux minérales sur l'organisme.
— Usage externe 30
IV. — Influence du changement d'air, de régime, de
genre de vie pendant le traitement balnéaire.
— Traitement médical et chirurgical aux
eaux. — Exercices musculaires et massage
combinés avec le traitement balnéaire ... 43
V. — Vie journalière aux eaux. — Durée delà cure.
— Nécessité du contrôle médical. — Saisons
pour la cure. — Importance d'une cure com-
plémentaire (after-cure) 60
VI. — Eaux thermales simples ou indifférentes . . 73
Vil. — Eaux salines ou chlorurées 109
VllI. — Eaux alcalines simples 166
IX. — Eaux chlorurées alcalines 178
X. — Eaux alcalines sulfatées 189
XI. — Eaux sulfatées et sulfatées chlorurées . . . 205
XII. — Eaux ferrugineuses 215
XIII. — Eaux arsenicales 248
XIV. — Eaux sulfureuses 257
XV. — Eaux terreuses ou calcaires 320
XVI. — Eaux de table et autres eaux froides très peu
minéralisées 339
— 554 —
XVII. — stations maritimes et stations climatériques. 3oO
XVIII. — Stations climatériques de l'intérieur .... 377
XIX. — Cures de raisin, cures de lait et de petit lait,
sanatoria pour le régime diététique et les mé-
thodes de traitement spéciales, sanatoria
pour les tuberculeux 393
XX. — Maladies et états morbides envisagés au point
de vue de leur traitement par les eaux miné-
rales, les climats, les exercices, etc. . . , 406
XXI. — Stationspour la cure complémentaire après le
traitement thermal 523
scpplément .5)27
J>"df:x 533
TABLE DES NOTES
Pag'es
Mécanisme de la réaction . 11
Circulation périphérique et
circulation viscérale. . . 12
Réactions locales 14
Argon 21
Hélium 23
Climatologie 45
Action des eaux minérales
sur la nutrition 49
Exercice en terrain plat et
en montagne 54
Eaux sulfureuses dans la sy-
philis 258
Sanatorium d'Hauteville. . 404
Traitement de la syphilis
aux eaux minérales. . . 422
Lésions articulaires chroni-
Pajres
ques d'origine )ierveuse. 437
Asthme réflexe ...... 491
Acné 495
Eczéma 497
Urticaire 500
Lichen 500
Psoriasis 501
Prurigo de Hebra 502
Séborrhée 503
Furonculose 505
Ichthyose SCS
Ecthyma .505
Leucoplasie buccale, . . . 505
Herpès récidivant des par-
ties génitales 505
Lupus 506
INDEX ALPHABÉTIQUE
Pages
Abano 163,314
Abbach 285
Abbazia 862
Abdominale (pléthore). . . 451
Aberystvvith. . 371
Abetone 385
Absorption dans le bain. . 31
Achensee 387
Acireale 315,362
Acné 494
Acné rosée 494
Acqua Acetosa, près Rome. 342
Acquarossa 237
Acque-Albule 315
Acqui 313
Adelboden 384
Adelholzen 345
Admaston 135
Admiralsgarlen-Bad .... 150
Adonis (eau d') 341
Aéro-thérapie (appareil d'). 179
Aesculap (eau d') 205
Affections scrofuleuses et
tuberculeuses 414
Aibling 149
Aigle-les-Bains 342
Aiguemont 347
Air marin 351
Air (influence du change-
ment d') 43
Airlhree 136
Aix-les-Bains 270
Aix-la-Chapelle 267
Aix-en-Provence 99
Ajaccio 363
Pag-es
Akratothermales (eaux). . . 23
Alagna 385
Alassio 358
Albersdorf 246
Albuminurie fonctionnelle. 508
Aldborough 369
Alet 102,234
Alexandersbad 232
Alexisbad 243,391
Al-Gyogy 176
Alicante 360
Alland ( Sanatorium d') . . 404
AllerheiHgen ....... 388
Allevard . 308
Alm-am-Eck 285
Alpenclub (Hôtel) 384
Also-Sebes 153
Alt-Aussee 387
Altenahr 391
Altenberg 385
Altenburg 286
Alten-Salza 145
Alt-Haide 246
Alt-Prags 286
Alt-Schmecks. . . "^ . . 387
Altsohl 246
Altwasser 246
Alum-Bay 370
Alvaneu 296
Alzola, Urberoaga de . . . 338
Amalfi 360
Ambleside 393
Amélie-les-Bains 304
Aménorrhée . 513
Amphion-les-Bains .... 241
b58
Andabre
Andelsbuch , . . .
Andeer-Pignieu . .....
Andermatt
Andorno . ,
Anémie etd'états anémiques
(traitement thermal des
différentes variétés d'). .
215,248,411,448, 469,485,
Angine de poitrine ....
Anglesea (île d'}
Antliolz
Antibes
Antogast 231,
Apenta (eau d')
Apoplectique (constitu-
tion)
Appendicite (reliquats dj .
Appenzell
ApoUinaris (eau d')
Arapatak
Arcachon 364,
Arcachon (Sanatorium d') .
Archena
Arco
Ardrossan
Argelès-Gazost .... 302,
Argentière .
x\rgon (dans les eaux miné-
rales)
Arnstadt
AroUa
Arosa ■ . 383,
Artério-sclérose
Artern
Arthrite déformante. . . .
Arthrite rhumatoïde. . . .
Ascite
Ascot Heath
Ashby-de-la-Zouch ....
Askern Spa
Assmannshausen
Asthme
Asthme avec catarrhe chro-
nique des bronches . . .
Asthme des foins
177
234
237
383
385
514
471
347
235
356
388
205
474
459
388
341
236
373
405
317
392
372
388
388
21
141
384
401
470
150
436
436
459
393
134
275
183
489
490
490
Asthme compliqué de gout-
te 490
Ataxie locomotrice .... 472
Athéromateuses [ altéra-
tions) 471
Attisholz 332
Audinac 384
Auerbach 329
Augustusbad . 233
Aukis. 334
Aussee 1.52, 387
Auteuil 245
Avants (les) 388
Avène 102
Avortement (tendance àl'). 519
Axalp au-dessus de Giess-
bach 384
Axenfels 388
Axenstein 388
Ax-les-Thermes. .... 303-
Baassen 154
Baden-Baden 130, 388
Baden en Autriche .... 286
Baden en Suisse . . . 288, 388
Badenweiller 87, 388
Bagnères-de-Bigorre . 104, 301
383, 388.
Bagnères de Luchon . 260, 388
Bagni di Lucca 337
Bagnols 310'
Bagnoles de l'Orne .... 104
Bains-les-Bains 98
Bains de mer 350
Bains de soleil, de lumiè-
re, d'air 33, 534
Bains et douches de gaz. . 33
Bains de tourbe 34
— de boue 35
— de sable 35
Bakewell 85
Balaruc 162'
Balf 288
Ballater 394
Ballenstedt 391
Ballynahinch 28i
559
Ballyspellan
Baltique (stations delà). .
Baltruin
Bangor
Banstead Dovvns
Banyuls-sur-^Ier
Banyuls-sur-Mer (Sanato-
rium de)
Barbazan
Barbotan 241,
Barcelone
Barèges
Barégine
Bar mou th 369,
Barnet Wells
Barnstaple
Bartfeld
Barzuii
Basedovv (maladie de; . . .
Bath
Battaglia. , . .... 105,
Baveno. .
Beaucens
Beauliea
Beaumaris
Beau-Rivage (Ouchy) . . .
Belalp
Bellagio
Bellthal
Bella Tola (Hôtel
Ben Rhydding
Bentheim
Berchtesgaden .... 148,
Berck-sur-Mer (Sanatorium
pour enfants scrofuleux
et faibles de)
Berg
Bergen
Berggiesshuebel
226
374
374
372
393
373
405
337
312
3(30
299
299
371
206
371
236
300
488
81
314
391
312
357
371
391
384
391
342
384
393
284
387
Berguen
Berisal
Berka
Bermondsey .
Berneck
Bernina (Hôtel-hospice de
la). . . .
373
405
383
234
332
384
229
226
391
383
Berthement. 312*
Bertrand - de - Comminges
(St-) 274
Bertrich . 203, 39^1
Beulah 206
Beuzeval , 373
Bex. . 155
Bexhill 370
Biarritz 162, 364, 803'
Bibra 228
Bilin. .......... 175
Binz 375
Birchington 369
Birmenstorf (eau do) . . . 205
Birresborn 173, 341
Black Down 393:
Blackgang (île de Wighl) . 368'
Blackpool » . . 371
Blair-Athol 394^
Blankenberghe ...... 874
Blankenburg dans le Ilarz. 391
Blankenburg dans la Thu-
ringe 391
Blarney. . 394
Bocklet 233
Bœsing 247
Bognor 370
Boll 285
Bonchurch 368
Bondonneau 342
Boppard 17
Bordeaux 17
Bordighera 358
Borghetto 85&
Borjom 543
Borkum 374
Bormio 104, 385
Borszek 237
Botzen 391
Boulogne 371
Bourbon-Lancy 158
Bourbon-l'Archambault . . 157
Bourbonne-les-Bains. . 160, 540
Bournemouth 368
Bournemouth (Sanatorium
de) 403
o60 —
Bousk 319
Braemar ^9^
Bragoun 318
Branksorae 368
Braubach (le Dinkholder-
brunnen près) 246
Bray 372
Brennerbad 383
Brides-les-Bains . . . 207, 388
Bridge-of-AUan. . . . 136. 394
Bridge-of-Earn 137
Bridlington 369
Brighton 370
Bright (mal de ..... . 507
Briscous 162
Broadstairs 369
Bronchite chronique . . . 461
Brotterode 389
Broughty Ferry, 369
Brucourt. . 247
Brûckenau 232
BriJnig Kurhaus) 3b4
Bruneck 387
Brunnen 391
Buda-Pest 94
Budleigh-Salterton 367
Buergenstock 388
Builtb Wells 278
Bukowine 246
Buncrana 372
Bundoran 372
Burt&cheid ........ 2»59
Bussang 246, 255, 341
Buxton. ....... 83, 393
Buzias 549
Busum 374
Cabourg 373
Cachexie paludéenne . . . 423
Caiéac 302
Cadenabbia 391
Calais 373
Calculs biliaires 437
— urinaires 509
Caldas de Gérez ..... 108
Caldas de Malavella. , . . 165
Caldas de Montbuy .... 165
— de Oviedo 167
— de Rainha .... 317
— de Vizella .... 318
Cambo 298.392
Cammin 150
Campagne 102
Campfer 383
Campiglio 382
Canigou (Sanatorium du
mont) 402
Cannes 356
Cannet 355
Ganstatt 146
Gap Martin 357
Capri 359
Capvern 334
Carabana 205
Caratraca (eau de' ... . :-!l7
Carcanières 312
Cardiaques (affections) dues
à la fièvre rhumatismale. 464
Cardialgie 468
Castellarnare 164,359
Castera-Verduzan 312
Castleconnell 226
Castro Caro . 164
Cataméniale (période). . . 516
Gatane 362
Catarrhe chronique de l'es-
tomac 4*8
Catarrhe des intestins. . . 454
— chronique du rec-
tum 455
Catarrhe nasal et catarrhe
nasopharyngien 460
— clironique des bron-
ches 461
Caucase (eaux salines du). 318
Cauterets 261, 388
Cauvalat-le-Vigan. .... 312
Caux :^8
Cava dei Tirreni 360
Céphalalgie et ses différen-
tes variétés. . . . 474 à 478
Ceresole-Reale .... 254,385
561 —
Ceslona-Guesalaga .... 165
Challes 309
Chamonix 385,388
Chamossaire (Hôtel du) . . 384
Champel 17
Ghampéry 388
Cliampex 384
Changements climatériques 443
Charbonnières 241
Charlottenbrunn 246
Charnex 388
Chraeau d'Oex 384
Château -Gonthier 247
Chàleauneuf 177
Chàteldon 342
Chàtel-Guyon ....... 155
Chàtenois 150
Chaudes Aiguës 101
Chaudtontaine 86
Chaunionl . 385
Cheltenhain 210
Cherljourg 373
Cherry-Rock 206
Chesieres 384
Chianciano 338
Chiavari 360
Chlorose 413
Choix d'une station de bains
de mer 353
Cliobhum Kidge 393
Chursvaiden 383
Ciechocinek. . 165
Cimiez 357
Ciikvenica 362
Cirrhose du foie 458
Civiilina 549
Givita-Vecchia 315
Clacton. 359
Classilication des eaux mi-
nérales 18
Classilication des stations
de bains de mer .... 355
Clausthal 389
Clavadel 383
Clermont-Ferrand 247
Glève 246, 391
Clevedon
Clifton
Cliltonville
Climats, altitude, etc . . .
Climatériques (stations) . .
Cœur (Affections valvulaires
du)
Cœur ( Dégénérescences
graisseuse et scléreuse
du)
Cœur (Dégénérescence sclé-
reuse du — et des petits
vaisseaux)
Cœur Dilatation du) . . .
Cœur Infiltration grais-
seuse du'
Coise
Colberg ou Kolberg ....
Coldbath Wells
Coldharbour
Col-du-Chat
Colwyn-Bay
Combalhiz (La;
Côme 'lac de) ......
Condal ;eau de ..... .
Condillac
Congestion du foie ....
Conishead Priory
Constipation, habituelle. .
Contrexéville
Convalescence prolongée .
Corfou •
Corpo di Cava
Cortegada.
Cortina di Ampezzo. . . .
Costebelle
Couret
Courmayeur. . •
Court-Saint-Etienne. . . .
Couzan. . .
Cowes
Cransac
Cranz
Criccieth
Criefl'
Cristal-Château (eaux de) .
36
371
393
369
44
467
467
467
470
465
468
347
144
225
393
272
371
384
39-1
205
342
456
17
452
326
409
362
391
317
383
356
312
385
240
341
370
335
375
371
394
342
- 562 -
Croft-Spa .... e ... . 276
Croisic (Le) 373
Cromer 369
Crooksbury Common, . . 393
Cruzy. . / 209
Csiz 153
Cudowa 226, 255
Cure complémentaire insta-
llons pour) 523
Cure de terrain 54
Cutigliano 385
Cuxhaven. 374
Cystite chronique 511
Czigelka 545
Dangast
Dartmoor
Daruvar.
Davos Sanatorium dej . 383,
Dawlish
Dax
Deal
Deauviîle
Débilité générale .....
Désaignes . . *
Deutsch Altenburg ....
Défaut de tonicité de la peau
(skin weakness) ....
Diabète insipide
Diabète sucré, glycosurie .
Diablerets Hôtel des). . .
Diarrhée chronique. . . .
— des montagnes ....
— tropicale
Dieppe
Dielenmûhle
Dievenow
Digne
Dilatation du cœur ....
Dilatation de l'estomac. . .
Dinan . .
Dinard
Dinsdale
Dipsomanie
Disentis
Divor.ne
374
393
95
401
367
162
369
373
409
177
286
506
491
424
384
454
455
455
373
17
375
310
465
450
372
372
276
401»
383
3ï8
Doberan
Dorton
Douglas (île de Man) , . .
Downs d'Epsom. .....
— de Banstead ....
Driburg
Droitwich
Duerkheim ..... . .
Duerrenberg
Duerrheim
Dusternbrook
Duhvich
Dunbar
Dunblane
Dundrum
Dunkerque
Dunmore
Dunoon
Duodénum (Ulcère du) . .
Durtol (sanatorium de . . .
Durée de la cure
Dysménorrhée
Dyspepsie
Dyspepsie alcoolique . . .
— atonique ....
— des fumeurs . .
— des goutteux . .
— due à la paresse
intestinale.
265,
297,
Eastbourne. ....
Eaux Bonnes . . ,
Eaux Chaudes. . .
Eau-mère
Ebensee
Eberswalde
Eczéma. Eczéma séborrhéi
que
Edenkoben
Eggerhof .
Eggischhorn
Eilsen
Elan Valley (Hôtel de r .
Electriques 'Bains) . . .
Elgersburg
Elmen ou Alten Salza. .
375
225
371
393
393
227
113
148
150
146
374
225
369
17
394
373
372
372
456
552
62
515
445
447
447
447
447
447
370
388
388
110
390
2-28
496
396
383
384
283
393
9
389
145
— 563 -
Elœpatak. 230
Elster -202
Emilienbad 'ill
Empfing 345
Emphysème pulmonaire. . 462
Empoisonnement métalli-
que chronique 423
Ems 179
Engadine 385, 525
Encausse ',^M
Engelberg ........ 388
Enghien 311
Engstlenalp 384
Enniskerry 394
Epiiepsie 474
Epis (les trois) 388
Epsom . 206
Erdœbenye 245
Escaldas (Les) 306
Escouloubre 312
Essentuki 545
Etivaz 297
Etretat 373
Eugénie-les-Bains 312
Euzet 312
Evaux-les-Bains 100
Evian-les-Bains . . . 342, 344
Evolena 384
Exercice musculaire et mas-
sage 55
Exmouth 367
Eyach Sprudel 341
Eze 357
Fachingen 174
Falkenstein Sanatorium dej 401
Falmouth. 366
Farette 247
Farnbuehl 238
Farnham Common 393
Faulensee-B?.d 331
Fécamp 373
Felixstowe 369
Fellach 240
Fellathalquellen (Les) . . . 175
Felsenegg 388
Feltan 383
Fibromes de l'utérus . . . 518
Kideris 238, 348
Fièvre thermale 63
Filey :369
Finchley 392
Fitero 107
Fleetwood 371
Flims etFlimser Waldhaeu-
ser 383
Flinsberg - 226, 389
Flitwick Well 225
Florence 392
Fluehli dansl'Entlebuch. . 297
Foehr . 374
Foie (congestion du). . . . 456
Folkestone 370
Foncaude 102
Forges-les-Bains 242
Forres 394
Fourchambault 342
Frankenhausen 142
Francfort-sur-le-Mein. . . 400
Frant 393
Franzensbad 197
Franz Joseph (eau de). . . 205
Frauenkirch 383
Fredriksvaern (Sanatorium
de)
Freiburg(Bade)
Freienwalde
Freiersbad
Frensham Commou. . . .
Freshwater
Freudenstadt
Freyersbach
Friedrichroda
Friedrichshall
Friniley
Fruits (cure de)
Fuered
Furoncles , Furonculose
chronique
Fuscherbad
Gabernigg.
405
391
228
231
393
370
388
231
389
207
393
395
347
504
344
543
— 564 —
Gais ^^'^
Galthofer '^Oo
150
391
3)1
3S7
448
«y
345
20
302
Gandersheim • •
Garde (Lac de) ..... •
Gardone Riviera
Garmisch ...... ...
Gastrite chronique ....
Gastein. • •
Gastralgie • .
Gaz dans les eaux minérales.
Gazost
Geilnau 341
Genève (Lac de) 391
Gènes 361
Gérardmer 388
Germs • - • 312
Gernrode 391
Gerolstein 341,391
Gersau 391
Giens (Sanatorium de). V.
Hyères l'23
Giessbach (Hôtel) 388
Giesshuebl 341.343
GilslandSpa 225,393
Giri^enti 362
Gleichenberg ^184
Gleisweiler 396
Glengarriff 366
Glion 388
Glycosurie 424
Grnunden 151,390
Goczalkowit/ 151
Godesberg ...... 227,3t)l
Gœppingen 342
Gœrbersdorf (Sanatorium de) 400
Gœrlz (Goritz^ 392
Goitre 489
— exophtalmique. . . . 488
Gonten 387
GoriatchevodsU 318
Gossensass 387
Goutte et atlèctions gout-
teuses • 439
Gradirhaeuser 41
Graefenberg-Freiwaldau . 17
Gran - 205,329
Grange (Morecambe Bay) . 371
Grantown 394
Granville 373
Grasmere ........ 393
Grasse 356
Gravelle urinaire 429
Grave (maladie de .... 488
Greifswald ........ 150
Grenzach 211
Gréoulx 309
Gressoney-la-Trinité . . . 385
— St-Jean. .... 385
Gries 391
Griesbach 231,388
Grindelwald 384
Grossenlueder 140
Gross Miierilz;Sanatorium de) 405
Gruenberg ... 396
Gryon . .' 384
Guagno ^ . . 318
Gurnigel 293
Gymnastique suédoise et
exercices de Nauheim . 53
llaarlem 246
Hagevik (.Sanatorium de)
Hajo
Halila (Sanatorium de) .
Hall (Tyrol)
— Hte-A.utriche) . . .
— (Souabe)
Hallstatl
Hatnm
Hampstead .......
Harkany ........
Harrogate
Hartfell
Harzburg
Haslemere
Hastings
Hautevil le (Sanatorium de)
Hechingen
Heidelberg
Heiden
Heilbrunn •
Heiligenblut
,548
405
287
402
152
151
146
387
140
225
287
273
225
144
393
369
404
2'<5
891
387
149
383
- 5Go —
Heiligen Dainm 375
lleiligen Kreuzbad ou Ro-
hitsch 204
Heiligenschwendi (Sanato-
rium de)
Heligolaud .
Heliun»(dans les eaux miné-
rales)
Hémiplégie .
Hémorrhoïdes
Henniez-les-Bains
Hercules Bad .... 153,
Heringsdorf
Hermannsbad "l'iS,
Heimsdorf
Herne Bay
Herrenalb
Herrenwiess
Heucheloup
Heustrich
Heyst
Highgate
Hindhead
Hinter Tux
Hitzacker Weinberg . . .
Hodgkin (maladie de). . .
Hoechenschwand
Hoehenstadt
Holfbad ou Altenbourg . .
Hofgeismar
Hohenhonnef (Sanatorium
de) 401
Hohwald 388
Holmbury Hill 393
Holywood ........ 372
Hombourg i-23, 391
Horley Green 225
Hospenlhal 383
Hot-Well .Clifton) .... 8ô
Howth 372
Hoxlon 225
Hubertusbad 145
Hongroises (eaux salines) . 205
Hunstanton 369
Hunyadi Janos 205
Hurtwood Commou .... 393
404
374
21
473
454
842
287
375
244
240
374
388
389
336
294
374
892
393
382
246
460
888
2S5
286
246
Hydrothérapie _• '
Hyéres 856, 373
Hyères (Sanatorium d'). . . 405
Hypertrophie de la rate. . 459
Hypochondrie ^^^6
Hystérie iS5, 520
Hythe .......••
370
Ictère chronique .....
Igls
Ilfracombe .....•••
Tlidze
Ilkey • • •
Ilmenau
Hsenburg
Imnau
Impuissance. ..•-.••
Incontinence nocturne d'u-
rine
Inhalations
Innerleithen.
Innichen .
Innsbruck
Inowrazlaw • •
Inselbad
Insomnie.
Interlaken .....••■
Inversnaid ,....•••
Ioniennes (Iles). , . . • •
Ischia. ..... 107, 359,
Ischl • . 'i^l'
Ivanda
Ivonitch ou Ivonicz. . . •
458
887
368
551
345
389
891
229
512
511
41
187
286
387
144
328
488
388
394
362
546
387
206
153
.Tagstfeld }^^
Jeleznovodsk -^^^
Johannisbad ^9
Jotiannisbrunn ....•• 341
Juliushall etHarzburg. . . 144
Jungfrau (Hôtel delà). . . 383
Ju venta (eau de). . . . • • ^49
Kainzenbad ou Kanitzer-
bad 284. 387
Kaltenbrunn '^'
Kaltenleutgeben 17
Kammern (Russie) 318
566
Karersee Hôtel 382
Karlsbad (Bohême) .... 190
KaHsbad près Mergentheim
(Wurtemberg) ..... 214
Karlsbrunn 2i6
Karras (eau de 318
Kellberg 246
Kéfir (cure de) 399
Keswick 393
Kiedrich 140
Kilkee 372
Killarney 39i
Kilrush 372
King Arthurs Well. . . . 548
Kingstown 372
Kislovodsk 3i8
Kissingen 127
Klampenborg 375
Klosters 388
Kiiiebis (eaux du mont). . 230
Knocke. 374
Kœnig Otto Bad 246
Kœnigsborn 140
Kœnigsbrunn 17
Kœtiigsdoriï Jastrzemb . . '150
Kœnigstein 391
Kœnigswart 2i25,889
Kœsen 145
Kœstritz 142
Kohlgrub 233
Kolberg 144,375
Korylnica. 247
Koumis (cure de) 398
Kovaszna Vajnafalva. . . . 545
Krankenheil Tœlz .... 346
Krapina Teplitz 95
Kreuth 149,387
Kreuznach . 120
Krondorf 341
Kronthalbrunnen 3il
Krynica 247,329,549
Laacher See 391
Labassère. 333^
La Bauche 241
La Bourboule. .... 249,388
La Caille Si'i
Lac noir 384
La Schlucht 385
Lady Ida (source) 225
Laengenfeld 287
La Isabella 107
Lake district 393
Lake Vyrnvy Hôtel .... 393
Lait (cures de — et de pe-
tit-lait, etc 396
Lamalou 239
La Motte-les-Bains . . 161,542
La Mouillière Besançon. . 160
Landeck 89
Landro 383
Langenau 246,548
Langenbruck 388
Langenbraecken 285
Langensalza 284
Langenschwalbach .... 220
Langeoog 374
La Prese 387
La Preste 305
La Raillère 262
Largs 372
Larivière Sous-Aigremont. 333
Laryngite chronique. . . . 461
La Tremblade 373
La Trollière ....... 157
Laubbach 17
Lauchstaedt 246
Laurvik 551
Lauterberg 17
Lauterbrunnen Scheideck. 384
La Vernière 239
Lavey 291
Leamington 209
Le Boulon 176
L'Echaillon 163
Le Croisic 373
Ledesma . . 317
LeithHill 393
Leixjip Spa 281
Le Monestier de Briançon. 337
Le Moudang . 302
Lenk. 292
— mi —
Len/er Heide
Le Prese
Le Puy en Yelay
Les Avants
Les Corbières
Les Escaldas
Les Fellathalquellen. . . .
Les Fumades
Lésina
Les Sables d'Olonne. . . ,
Les Plans de Frénière. . .
Les Thermopyles
Les Voirons
Leucémie
Leucorrhée
Le Vernet
Levico
Leysin (Sanatorium de) 384,
Lichen
Lido (le)
Liebenstein 229,
Liebenzell
Liebwerda ........
Linda Pansa 246,
Lindheim (Sanatorium de).
Ling (gymnastique suédoise
de) . '
Lipetsk
Liphook
Lipik
Lipocz
Lippspringe. .......
Lisbonne •. . .
Lisdoonvarna 226,
Lissa
Lithiase biliaire
Littlehampton
Llanberis
Llandrindod Wells . . 276,
Llandudno
Llangammarch .... 136,
LlangoUen
Llanwrtyd Wells. . . 278,
Lobenstein
Localitésd'altitude moyenne
— de faible altitude . . .
383
296
388
388
388
306
175
312
362
373
384
319
385
460
517
305
253
401
500
361
391
88
235
550
402
54
550
.S93
185
175
328
364
280
362
457
371
393
393
369
393
393
393
246
386
389
Localités de grande alti-
tude. 378
Locarno 391
Loèche-les-Bains 384
Lot'ches (Espagne) .... 205
Lons-le-Saunior 542
Lostorf (Suisse). 295
Loudenvielle 312
Lowestoft 369
Lucan 281
Lucoa (Bagni di) 337
Liicerne 391
Ludwigsbad à Wipfeld . . 284
Lngano 391
Luhatschowitz 184
Lumbago 484
Lupus 505
Lussin 362
Luxeuil-les-Bains 98
Lyme Régis 370
Lymingtoii 370
Lymphadénome 460
Lynmouth 368
Lynton 358
Macolin 388
Macugnaga . 282
Madonna di Gampiglio. . . 385
Majeur (lac) 388
Maladie sénile de la han-
che 438
Malaga 360
Mallow 80, 394
Malmédy 246
Maloja 383
Malvern 134, 342, 392
Mammern 17
Marcols 177
Margarita (La) 205
Margate 369
Margate (Royal See Balhing
Infirmary de) 405
Marienbad 195, 389
Marienberg 42
Marienlyst 375
Marlioz 270
568
Marti gny-les-Bains 3-S6
Massage 53
Matlock 85
Maynard (Source) 336
Meiiadia 153
Meinbers 283
Melksham 211
Menaggio 319
Mendelpass 383
Menorrhagie 516
Menstruation(troublesdela) 513
Menton 356
Meran 319
Mérens 312
Merrow, près Guildford. . 393
Middeikerke 374
Middlesborough 135
MiddleT^ich. . 135
Migraine. 480
Minehead 371
Misdroy 375
Mitterbad 244
Modum 549
Moffat 280, 398
Molins 383
Molitg. 306
.Monaco 357
Mondorf 137
Mondsee 387
Monnetier 388
Monsummano 106
Montana 384
Montanvert 3S4
Montbarrv 385
Mont-Cervin : Hôtel du) . . 384
Mont-Dore 251, 388
Monte-Carlo . 3c6
Monte Catini Italie) . . . 164
Monte Generoso (Hôtel du). 385
Montemayor 317
Mont Fleuri Territet) . . . 391
Montmirail (Eau verte de). 205
Monlreux 391
Mont Revard 385
Montrond . 177
Morgins (Hôtel de) 384
Mornex 388
Muehlbad à Boppard. ... 17
Muellingen 205
Muenster-am-Stein .... 141
Muerren 383
Muggendorf 389
Mumbles 371
Myosite rhumatismale . . . 434
Xairn 369
Nantwich 135
Naples 359
Nassau 17
Xatroïne sulfureuse. . . . 230
Nauheim. . 114
Nenndorf 282
Néris 99
Nerothal . 17
Nervi 360
Neuenahr 172
Neuenhain . 139
Neuhaus (Bavière) .... 150
Neuhaus (Styrie) 93
Neu Prags ........ 383
Neu Ragoczi ou Bad Rogczi. 145
Neurasthénie 487
Névrite et névrite périphé-
rique 474
Neu Schmecks 387
Neustad an der Hardt. . . 896
Neustadt Eberswalde . . . 228
Névralgies. Névralgie facia-
le . . 481
New Brighton 371
Newcastle 372
Newport-Bains 374
New-Quay 371
Neyrac 247
Nice 357
Niederbronn ....... 143
Niederlangenau. . . . 246,548
Niedermendig 341
Niedernau 246
Norderney 374
— (Sanatorium de . 405
Nordrach (Sanatorium de). 401
— 569 —
Norroy-sur-Vair
Northaw ....
Norlh Berwick .
Norwood (Upper)
Nossa-les-Bains.
Nottington . . .
Oban
Oberhof
Oberlahnstein
Obersal/.brum
Oberstdorf
Obésité . .
Obladis
Oelz
Oeynhausen
Offenbach . . .
Oldesloe . .
Olette
Ontadena
Orb
Orezza
Oriol
Ormea
Ormont-dessus
Ospedaletti
Ostende
Ovarienne (dysménorrhée).
Ouchy
Oxalurie .... . . . . .
336
206
369
938
312
276
372
389
341
174
387
441
383
387
137
544
150
306
317
150
242
342
358
384
356
374
515
391
430
Palerme 362,514
Pallanza 391
Penlicouse 'Panticosa) . . 316
Parad 244, 288
Paralysies, etc 473
Paralysie infantile 474
Parknasilla 366
Parpan 383
Partenkirchen 387
Passage (Cork Harbour). . 372
Passugg 176
Passy 245
Pau 391
Peak District 393
Peau (maladies de) ... . 492
Peebles 17
Pegli 361
Peiden 331
Pejo 234
Penarth . 371
Pen Bron (Sanatorium de}
373, 414
Penmaenmawr 371
Penzance 366
Perimétrite (Reliquats de). 459
Période cataméniale. . . . 516
Péritonite (reliquats chro-
niques de) 459
Perugia (Pérouse) 391
Petersthal 234, 391
Pfaefers 79
Pharyngite et laryngite
chroniques 461
Phosphaturie. 430
Piatigorsk 318
Pierrefonds. 311
Pietropola 313
Pignieu 237
Pilât (Hôtel sur le) ... . 383
Piora, prés Airolo .... 385
Pise 361
Pisciarelli,près de Pozzuoli
245
Pitkeathly 137
Pittochry"^. 394
Pityriasis rubra 504
Plaettig 389
Plan de Phazy 163
Plans de Frenière .... 384
Pléthore abdominale . . . 451
Pleurésies 'reliquat des) . . 551
Plombières 97. 537
Poertschach ' . . 387
Poestyen 387
Polzin 246
Poutresina 383
Pornic 373
Pornichet 373
Porretta 314
Porthcawl 371
Portobello. • . 369
— oTO —
Port Rush .
Port Stewarl. ......
Pougues-les-Eaux
Pouillon
Poussée thermale
Pozzuoli 188,
Prags
Pralognan
Preblau 176,
Préchacq
Pré-Saint-Didier
Prolapsus utérin
Prurigo.
Prurit diverses espèces de;
Prurit sénile
Psoriasis
Psychiques Influences dans
le traitement thermal. .
Pullna (eau de
Purpura chronique ....
Purton
Putbus
Puzziehello
Pwllheli .........
Pyélite chronique
Pyrawarth .
Pyrmont
Pystjan
372
372
335
163
545
545
286
385
341
312
107
518
501
502
502
501
Queenstown
Rabbi
Rachitisme
Radein
Radipole
Ragatz Pftefers .... 79,
Ragoczi Bad ou Ne w-Ragoczi
Raguse
Rainha (Caldas île ....
Raisin cure de
Rajeczfurdo
Ramsey (île de Man) . . .
Ramsgale
Rapallo
Rappollsweiler
Raslenberg
46
205
500
206
375
313
369
510
246
228
287
366
234
420
175
276
387
145
2i2
317
395
94
371
369
360
348
246
Rate (^hypertrophie de la) .
Ratzes
Recoaro
Redcar
Reginaris (eau de)
Rehburg
— Sanatorium de) ....
Rehme-Oeyhausen ....
Reiboldsgrùn 246,
— (Sanatorium de^. . . . .
Reichenhall
Reins (Dégénérescence lar-
dacée ou arayloïde des .
Reinbeck
Reinerz 226,
P^em-oncourt
Renaison .
Renlaigue 247,
Rennes-les-Bains. 102, 240,
Reutlingen
Revard (Mont
Rheinfelden 154,
Rhens ^eau de)
Rhumatisme
— Convalescence du — ar-
ticulaire aigu
— articulaire chronique .
— blennorrhagique. . . .
— musculaire chronique .
Rhyl
Rieder Alp
Rieder Furka
Rielbad
Rilïelalp
Piigi First
Rigi Kallbad
Rigi Scheideck
Rio (Elba)
Rippoldsau 230,
Riva
Rodenberg
Rœmerbad
Rœmerquelle 342,
Rohitsch
Roisdorf
Romanel
459
244
242
369
341
345
403
137
389
401
147
509
17
389
330
342
549
245
285
385
538
341
431
432
433
439
434
371
384
384
297
384
383
383
383
245
388
391
282
93
344
204
341
342
— 0/1
Rome 30-2
Roncefïiio 254
Ronneburg 24G
Ronneby . 550
Rosbach 3Vl
Roscoff 373
Rosenheim . 148
Rosenlaui 384
Rostrevor 366
Rothenbrunnen 238
Rothenfelde 443
Rothesay 3G6
Roucas Blanc 163
Rouzat 187
Royan 373
Royat 180, 388
Rubinat (eau Jei. ..... 205
Ruegenwalde 375
Ruhla 389
Rupperlshain (Sanatorium
de\ 403
Ryde 370
Saas-Fee 3S4
Sables d'Olonne {Les ... 373
Sacedon ou la Isabella. . . 107
Sadler iS'Wells) 225
Saidschitz (eau de) .... 205
Sail-les-Bains. ou Sail-le-
Chàteau Morand Loire) . 105
Sail-sous-Couzan 341
St-Alban 342
St-Amand 97,5'35
St-Andreasberg. . . . 389, 403
St-Andrews 369
St-Anne's Hill Blarney . . 17
St-Antoine de Guagno. . . 313
St-Bertrand de Comminges
247
. . 388
. . 299
. . 373
. . 388
. . 317
... 296
. . 249
St-Blasien . . . .
St-Boés
St-Briac
St-Cergues . . . .
St-Christau. . . .
St-Donatus . . . .
St-Etienne (Court;.
Sl-(;almier 34Î
S t Georges Hill 393
St-Gervais 208, 388
St-Honoré-les-Bains. . . . 310
St-Luiiaire 373
St-Jean de Luz. . . . 364, 373
Sl-Laurent-les-Bains . . . 101
St- Lawrence 370
St-Léonard ........ 369
St-Malo 373
St-Margaret's Bay 369
Sle-Marguerite 360
St-Maurice 187
St-Mélany 312
St-.Moritz' 222,382
St-Xectaire 186, ;388
St-OJile 388
St-Olafs 549
St-Pardoux 157
St Pol-sur-Mer 373
— Sanatorium de .... 405
St-Raphaël 356
St-Sauveur 300,388
St-Simon 270
St-Thomas 812
St-Trojan 373
— (Sanatorium de; .... 405
St-Va!cry-en-Caux .... 373
St-VallieV 336
St-Wolgang 314,387
St-Yorre près Vichy . . . 170
Salcombe 367
Salerne 359^
Salies-de-Béarn 161
Salies-du-Salat 162
Salins (Jura 160
Salins-Moutiers .... 208. 547
Salsomaggiore 543
SaltburnbytheSea . . 224,369
Salut (source du) 333
Salvator (eau minérale) . . 175
Salz ruisseau du 24
SaizbrunnouObersalzbrunn 174
Salzburg 390
Salzburg en Transylvanie . 154
Saizdetfurth 150
olîl
Salzerbad -1^
Salzhausen '1-^2
Saizschlirf 140
Saizuflen 142
Salzungen . , • 142
Samaden . 383
Sanatoria pour cures diété-
tiques 400
— pour cures d'atfections
spéciales 400
— pour le traitement de
la tuberculose 400
-^ pour enfants scrofu -
leux et faibles . . . 373, 405
— militaires
92, 304, 380, 541
San-Bernardino . . . 238, 383
Sanct-Lorenz ....... 544
Sand . 388
Sandefjord 319
Sandgate • 370
Sandown 370
Sandrock 225
Sangerberg 246
San Germano 546
San-Marco 544
San-Martino di Caslrozza. . 382
San-Pedro do Sul 318
San-Remo 358
Santa-Agueda 317
Santa-Catarina. . . . 242, 585
Santa-Margherita ..... 360
Sassnitz 375
Savognin 383
Saxon 331
Scaborongh 206, 369
Schandau". 234
Scheveningen 374
Schimberg 295
Schinznach 289
Schlangenbad .... 86, 391
Schleusingen 17
Schliersee 387
Schluderbach 382
Schmalkalden. ...... 140
Schmecks ou Tatra Fùred. 343
Schmiedberg 389
Scboenbrunn 17
Schoeneck 388
Schoenfels 388
Schoenwald 388
Schott (exercices de^ ... 54
Schrecken ........ 383
Schuls (V. Taraps Schuls)
200, 383
Schwalbach 220, 391
Schwalheimer 341
Schwarzbach 246
Schwefelberg 294
Schweinigen 383
Schweizerhalle 154
Schweizermïihle 17
Sciacca 316
Sciatique . 435
Scilly (Iles) 366
Scrofu leuses (affections). . 414
Seaford 370
Sea View 370
Sebastiansweiler 285
Sebes (V. Also Sebes). . . 153
Séborrhée 503
Sedlitz 205
Seelisberg . 388
Seewis 387
Segeberg 150
Seiters 34'»
Selzerbrunnen ...... 342
Semmering 387
Sénilité prématurée. . . . 444
Serneus 297
Sevenoacks. . . ..... 393
Séville. 392
Shadwell. ........ 225
Shanklin ...... 224, .370
Shooters Hill ....... 393
Sidmouth .367
Sienne 391
Sierre 388
Silloth 371
Sils-Maria 383
Silvaplana 383
Siradan. 334
— 573 —
Skegness 3()9
Sodenthal 150
Soden Stolzenberg 150
Soden dans le Taiinus. . . 138
Solfatara 188
Sommeil (troubles du . . . 482
Sommeil excessif 483
Sorrente 359
Soultz-les-Bains 150
Souitzmatt 341
Southborough 393
South Downs (les 393
Southend 369
Scuthport 371
Southse:i 370
Spa 216
Spezia 860
Srebernik ou Srebernicza . 254
Stachelberg. 297
Stafford 224
Starnberg 246, 387
Stations climatériques de
rintérieur des terres. . . 377
— maritimes. 350, 355,361, 365
— de grande altitude. . . 523
— d'altitude moyenne . . 526
— pour les malades at-
teints de malaria .... 528
— pour les malades at-
teints de rhumatisme etc. 528
Steben 246,548
Stérilité 520
Stettin 246
Stoney Middleton 85
Slrathpeffer 279
Streatham (eau de ... . 206
Streitberg. ........ 389
Stresa . " 391
Stromstad 319
Stuer 17
Suderode 150
Sulden 382
Sulis (eau dr,. ...... 83
Suiza. .......... 148
Sulzbrunii . 150
Swanaae 370
Swanlinbar 281
Swinemuende 375
Sydenham Hill 892
Sydenham Wells ..... 206
Sylt 374
Sylvanés 246, 255
Syphilis 420
Syphilitiques (maladies —
de la peau) 50(3
Syracuse 362
Szczawnica 185
Szinye Lipocz 175
Szkleno 329
Szliacs 246
Tabarz . 391
ïabes dorsal 472
Tabiano 314
Tallerman Sheflield (systè-
me des bains d'air chaud
de) 438
Tambacli 391
Taormina 362
Tarasp 237, 383
Tarasp Schuls 200
Taresa 246
Tatra-Filred 343
Tatzmannsdorf ....... 246
Taunusquclle 341
ïeignoulh 367
Teinach 232, 341, 391
Tenby 371
Température des sources . 533
Tennstedt 285
Teplitz 91. 287,288
Tercis 312
Termini Imerese 547
Terrain (cure de) 54
Territet 391, 396
Teissières-les-Bouliès . . . 341
Thaïe 145
Thermae sj'lvestres ... 24
Thonon 435
Thorenc . 356
Thorp Arch 135
Thounc 529
-^ 574
Thuez 388
Thusis 387
Thursley Common 393
Tic douloureux 481
Tiefenkasten 237
Titisee 388
Tobelbad 93
Toblach 383
Tœnnistein, 183,341
Tœplitz V. Neuhaus. ... 93
Tonicité (défaut de — de la
peau) 506
Tonsaasen (Sanatorium de). 402
Topusko 95
Torquay 306, 367
Trafoi 382
Traitement préparatoire. . 65
Tralee 226
Tramezaigues 312
Tramore . 372
Traunstein 150
Travemuende 375
Trefriw 225, 393
Tremezzina. 391
Tréport ......... 373
Trespoey (Sanatorium de) . 552
Triberg 388
Trillo 316
Trossachs (Le) 394
Trouville 373
Tuberculose pulmonaire. . 463
Tuberculeuses (affections). 414
Tueffer 93
Tunbridge Wells 228
Tusnad 247
Twannberg 388
Typhlite (v. appendicite). . 459
Uetliberg 388
Ulcère de l'estomac .... 456
Ulleswater 393
Ulverston 17
Undercliff (L') (dans l'île de
\Yight) 368
Unter-Schmecks 387
Urberoa£Ta de Alzola. . . . 338
Uriage 306
Urticaire 498
Ussat
Usson
Utérus et des annexes
ladies de l'j . . .
— (fibromes de 1') . ,
Ma-
Valdagno Vegri di") . . . .
Valdieri '. . 106,
Valence 360,
Yalens
Valentia
Valescure
Vals(Ardèchei .... 170,
Vais (Suisse)
Val Sinestra 246,
Varese
Varices
Velden
Veldes
Yellach
Venise
Venfnor (Sanatorium de). .
Vernet-les-Bains . . . 305,
Vessie (affections de la) . .
Vevey
Vicarella
Vicar's Bridge
Vichy
Vic-le-Comle .
Yic-sur-Cère 246,
Victoria Spa
Vidago
Vihnye
Villacabras (eau de) ... .
Villers-sur-Mer
Villars-sur-OUon
Villefranche
Vinadio.
Vintimille
Vissoye
Viterbe
Vittel
Vizella (V. Caldas de).
Voeslau
104
312
518
518
549
315
364
387
366
356
256
331
255
391
469
387
94
246
361
403
388
511
391
538
225
167
157
256
206
544
246
206
353
384
356
318
356
384
315
336
91
— 575 —
Voyages sur incr 375
Vulpera 383
Vyrnwy (lac) 393
Waeggis 391
Walchensee 387
Wallersee 387
Walmer 309
Walton 369
Wangeroog 374
Warasdin-Teplitz 288
Warmbad, près Wolkens-
tein 94
Warmbrunn 89
Warnemuende 374
Wartenstein, près Ragatz.. 387
Weilbach 184, 281
Weissbad ....... 387
Weissenbourg. . . . 329, 388
Weissenstein 384
Weisshorn (Hôtel) 384
Wells (Norfolk) 369
Wemyss Bay 372
VVengen 383
Wengernalp 384
Werne 140
Wernigerode 391
Westerland (île de Sylt). . 374
"Westgate 369
Weston-super-Mare .... 371
Westport (Clew Bay) ... 372
Westward Ho 371
Wey bridge 393
Weymouth 370
Whitby 369
Wiedenfelsen 388
Wiesbaden 391
Wiesenbad 94
Wiesen 383
Wight(île de) 368
Wildbad 75,389
Wildegg 155
Wildungen 322
Wilhelmshœho 17,399
Wimpien 151
Windermerc 393
Wipfeld 284
Wittekind 144
Wœrther See 387
Wolkenstein 94
Wonersh Heath 393
Woodenbridge 394
Woodhall Spa. . . . .
Worthing
Wurzbourg
Wyk (île de Foehr). . .
— (Sanatorium de). . .
Yarmouth (île de Wight),
Yarmouth (Norfolk) . .
Yeux (maladies des:. .
Yverdon
133
370
400
374
405
369
369
492
291
Zaizon 247,346
Zander (gymnastique de . 54
Zandvoort 374
Zante 362
Zell-am-See 387
Zermatt 384
Zinal 384
Zoppot 374
— (Sanatorium de) ... . 405
Zurich 391
Zuz ou Zuoz 383
hnp. G. Saint-Aubin et TheTcnot J. Tùevenot, successeur. Saint-Dizier (Hte-Marne).
URIAGE-les-BAINS mn)
Saison du 2B mai au 15 octobre
EAU CHLORUREE
SODiaUE SULFUREUSE
Traitement des Maladies de la peau, du Lymphatisme,
de la Scrofulose, de l'Anémie, du Rhumatisme, de la
Syphilis, etc.
BAINS — DOUCHES — PULVÉRISATIONS
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PARC - CASINO - THÉÂTRE
Saison théâtrale du 10 juin au 20 septembre
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URIAGE est desservi par un tramway à vapeur partant de
la gare de Grenoble. — Correspondance à tous les trains.
!\ofa — Pour tout renseignement s'adresser à l'Administra-
teur de l'Etablissement (toute l'année).
MARIENBAD
(bohême)-
Station Balnéaire Universelle
FRÉQUENTÉE ANNUELLEMENT PAR 20,000 BAIGNEURS
Possède la plus forte de toutes les eaux contenant du
sel de Glauber, la plus forte de toutes les eaux pures fer-
rugineuses, la plus riche en fer de toutes les boues ma-
récageuses minérales; remarquable par sa situation élevée
dans des montagnes boisées. — Bains d'acide carbonique,
marécageux, aciéreux, de vapeur et à air chaud. — Cure
à l'eau froide. — Efficacité reconnue contre les maladies
de Teslomac, du foie, lengorgement de la veine porte, les
douleurs de la vessie, les maladies des femmes; les souf-
frances générales, Tobésité, la pauvreté du sang, le dia-
bète, etc.
Colonnade nouvellement construite. — Éclairage élec-
trique de la ville. — Saunerie de sels. — Conduite d'eau
amenant de leau de source des montagnes.
Théâtre. — Réunions de danse. — Chasse. — Pèche. —
Clubs d"équitation et d'attelage. — Tombolas. — Place de
jeux pour la jeunesse. — Lawn-tennis. — Téléphone inter-
urbain.
Saison du 1'' Mai au 30 Septembre
Envoi gratuit de Prospectus
PAR LE BUREAU DU BOUROMESTRE
CARLSBÂD
Ses eaux lluTniales de réputation universelle ainsi
que leurs produits sont le meilleur et le plus efficace
REMÈDE NATUREL
contre les maladies de l'estomac, du foie, de la rate,
des reins, des organes urinaires, de la prostate :
contre le diabète sucré, les calcnls biliaires, vési-
caux et rénaux, la goutte, le rhumatisme chro-
nique, etc.
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et les Sels du Sprudel
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NATURELS DE CARLSBAD
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ainsi que les Pastilles du Sprudel, le Savon du
Sprudel, lEau mère du Sprudel et le Sel de l'eau
mère du Sprudel se trouvent dans tous les Magasins
d'Eaux minérales, dans les Drogueries et dans les
Pharmacies.
EXPÉDITION DES EAUX MINÉRALES DE CARLSBAD
Lôbel Schottlânder, Carsibad, Bohême Autriche^
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0048003786
jc mine
inerales ex.
:\e l 'Suro