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r
ENCYCLOPÉDIE
DBS
GENS DU MONDE.
TOME TREIZIÈME.
fhrnnthrt |krttr.
IMPRIMÉ
P%n LES PDESSES MiCAMQt'FS DE K. l>l'VERGEn.
RM lia VKUNàril. >" 4.
ENCYCLOPÉDIE
DES
GENS DU MONDE,
RÉPERTOIRE UNIVERSEL
DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTSj
iVEC DES NOTICES
PAR UNE SOCIÉTÉ
TOME TREIZIÈME.
•' 1
Kaicyr-V:^^ PARIS
LIBRAIRIE DE TREUTTEL ET WIJRTZ,
■ UK DE LILLE, H» 17^
A. STRASBOURG. GRAND'RUE , K' 16.
1840 :-■.;..■
' *•- -• **-?!
SIGNATURES
ES AUTEURS DU VINGT-CINQUIÈME VOLUME.
A. DE G.
C N. A.
. . G. £• A.
. . A*o.
. . H. A-D-T.
:d" •A... I
L E.B-S. I
J.B-^.
AS A. B.
I à LtooV ... A. B-B.
W. B-T.
m k li€«L-€ol.). C-TE.
HlFP. C-T.
r J. C-T.
Li J. L. C.
ET» F. D.
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C. D-T.
(à Bolbec). . . . A»T. D.
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L. G-«.
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DK Fèee .... G. D. F
iT(leaipiUiHe), à
Ci* A> u«
J. H-T.
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Jal A.J-L.
La Fagk (Adrien de). . J. A. dk L.
Latatx (à MftneîUe). . L-p-b.
La Noubais (de) L. N.
LAmÉTEIXIÈEB-LiPBAUZ. O. L. L.
LBCLKmc-THQUUi .... O. L. T.
Lbceaho A. L-D.
LxMomruoL C L-m.
Lk Rot dk Chavtiovt . L. d. C
(de) L. DK L.
L. L-T.
Mabtih (M^ Marie), en
Irlande M. M.
Mattbb M*B.
MiBi.. M-i..
MoLioH (de) V. db M-h.
Naudbt N-T.
OUBBT BL O.
OzBinrE (M** Louise). . . L. L. O.
Pabis (Panlin) P. P.
Pabisot (de la marine). . J. T. P.
Pascallbt E. P-C-T.
Pauthibb G. P-B.
Pbtit-Lafittb (à Bor-
deaux) A. P. L.
Pouchbt (à Roœn). . . F. P-t.
R-T.
(Félix) F. R.
Ratibb (Victor) V. R.
Rbostabd (Emile) .... E. R.
RBHiB (Amédée) An. R-b.
ROTBB-COLLABD (Fiul) . P. R. C.
SAUCBBOTTB(àLanériUe). C. S-tb.
Sauhou V. S.
SCHVITBLBB J. H. S. el S.
SxsMOHDi (de) J. c L. S-i-
uM.
BUS.
SOTBA L. C. S.
Spach (Edouard) Ed. Sp.
Spach (Louis) L. S.
Yauchee (à Geoève).
YnXEHATE
TOUHO
L. V-E.
V-TE.
J.Y.
Lct lettres C X. iodiqaent que l'article est traduit du ConversaUons-Lexicon
ou de son supplémeot intitulé Conpenations-Lexicon der Gegrntvart,
le plus souvent avec des modifications (/t.)» -^^^^^ ^utr, signifie
EncxelopétUe nationale autrichienne.
ADDITIONS ET ERRATA
COHCmmifAlfT LA LKTTRE G.
in 4diÊntmt et ErrmUi màiqmm êmr U dernière page da T. XII, et qae noas recoaman*
:^am a rattcstMM des lecteurs. Bons ajoateroas eneore les sairaots, qoi noai ont été signalé»
yv «M r«IUbocatears. No«s les isTitons à nooa contimier leurs obserratioBS, et celles méioe
tn pcrBoaacs étrangères à notre pnbUeation seront toujours accneillies avec reconnaissance.
TOMK XII.
^ xSç, col. T, ligne 4, «a '■aa de est bien capable , lUts sont bien capables. — tJn pea
pins bas, Jmmrims est poor Âûtuaius,
f 3(9, col. 9 , Ugne 38, na lieu 4* Arrive an pied de FéduCind, lise» ArrÎTé an pied de
f 35 r, eoL i, iirnr— important, déjà rectifié snr la dernière page dn T. XU.
p 4-1, col. I, ^'aates, à ce qni concerne M">c Emile de Girardin, qu'elle a publié, à la fin
de xSSg, VÈ^oU dês joummlistes^ comédie on drame en 5 actes et en rers, qni avait
été refusé au Théâtre • Français , après avoir été d'abord admis par le comité de
lectore,
p- 5^ col. I, ligne 45, ea lim de Molière, Use» Bfoline.
p 57I, col I, li^ne 6. «a lieu de plus glorieuses, lise* plus radieuses. —Le titre de l'arti-
cle saivant est Gobc&ihgk.
f. 65;, coL I , ligne i3, aa lieu de 14 septembre 1788, liseu 14 novembre 1783, date de la
naissance de M. le général Gonrgand. Cest par erreur qu'à la page 655, coL x, on
a dit qu'il entra dans les gardes-dn-corps du roi : il n'en a jamais fait partie. Enfin,
»nr la même page, col. a, ligue ^,auUeu de revint en France , lisex revint en Eu-
rope.
p -38, col. a, ligne Sa, aa lieu de Bfais la clef de voûte, etc., pbrase embarrassée qui peut
donner lieu à une méprise, lises Mais c'est U liberté de la presse qui est la clef de
voûte et le véritable palladium de la souveraineté de la loi, laquelle est elle-même
le bot de tonte constitution, comme le disait déjà, etc.
p. :;:, coL I, ligne 43, au lieu de le la avril 1714 , /iw» le ao juillet 1714. On trouve ail-
leurs que U reine Anne mourut le x" août : cette date se rapporte an calendrier
grégorien; seulement il 7 a erreur d'un jour, car la différence étant de onte
jours au dernier siècle, c'est le 3i juillet qni répond ao ao dn même mois dans le
calendrier julien qn'on suivait encore, à cette époque, en Angleterre, f". Caliitdrxbr,
T. IV, p. 5oi.
p. 749. <•<>*- a, ligne 4, au lieu de Pitt proposa eu 1801, lise* Pitt fit passer, en r8oo. une
loi qui ordonnait de réunir,
p. -71 , col. X, ligne 4a, au lieu de Percival, lise* Perceval.
Tome XIII (l»* partie).
Pag. 18, col. I. Ugoc 39. L'explication du nom de Doriens, donné par le myUie, «t re«tifiéc
à Tarticle DoRxxirs, ainsi qu'à la page 5i de ce volume.
p. 35 , col. I, ligne 33, au lieu de Sydooic, lise» Cydom'e.
p. 36, col. X, ligne 49, au lieu de Kaminar Sara, //m kaminar Sava. Raroinar est un ti-
tre de fonctions.
Y. 37» cot m, ligM 18, es Afn de Hofot BakonUt, Iûm Gofot Bakoolas.
p. 38. eol. s, ligne 4f , mu litm iê Ridât, Imm HikllM.
p. 44, eol. I, ligne 41, en Km de ton fiU GrivM , KoIUopooloê et d*eatret , ht§ê son ftU •
GrÎTM. KoUiopoalot (PlapoaU») et d'antres.
p. i5o, col. I, ligne 6. Lm Ftaunt uoirt de M. GretMfa, roman en 4 toI., a M pnblâée ea
1834. Elle a été sniTie, en i835, de Mm Wrife^it 4xtiÊr$iom m JlUmmguê, detcriptîos
d*nne vitite qne l*antenr a faite à Hanbonrg, Lnbeck et Berlin. A la snite de VKtngr'
ehpidiê mut, dont lea 6 premiers volomea ont parn sont la direction de M. Gretack,
il fant mentionner le DiedoiMmin tmiitmin dont fl dirige antai la rédaction. La #•••
grmpku dês kommêt dm Jour, dont la aotice snr M. Gretach paraît aroir été pniaée i
bonne aonrce, le nomme encore comme fondateur dn immmml dm mbUtUr^ dt Fimim-
rtanr et dn reenefl périodlqne întitnlé BMioékiquê de Imetmrt.
p. i53, col. s, la note. Lord Howick parait être aorti dn miniatire Meibonme parce qn*il
croyait devoir a'oppoaer à nne pins grande extension de la réforme et anx conces-
sions qne ses collégoes semblaient disposés à faire an parti radical.
p. i54, col. I, ligne 53, «a li^m de p. 716, Iùêm p. 736.
p. 3i3 • col. 9 , ligne i , mjoutn qo^il Tient de paraître ( février 1840) nne réponse pina
étendue et dictée par d*aotres principes» à Técrit de M. Gaiiot, Dn êmlkmtieimmm , dm
protatimmtimê tt dm pkUêêùphitmê, L'antenr de cette tmmomâm répopae e»t 11. Fna-
dsqne BooTct. M. Goisot est parti ponr Londres le «5 février lt4o« pendant In
nonvelle crise minbtérielle, et après avoir en nn entretimi «vne In général Séhestîwi,
•on prédécetsear.
p. 3ia, col. I, ligne 5i, en /lan dt figom parmi, /iias figure parmi.
S
1
ENCYCLOPÉDIE
DB9
GENS DU MONDE.
t—u
G* {suiie de la lettre).
GBAT (Jeakkk)*, ■nrîère-pcUte-fillc
4 Henri \TLy roi d^ÀDgleterre, et petite-
flbde Marie, Tcmre de LonisXD, était
lie, en 1S37, du mariage de la fille du
4e de Soflblk , second époux de cette
prioceBe, arec le marquis de Dorset. Jean
Dsdley (iwr-)> co™^* ^^ Warwick, et
àpaûs doc de Northumberland, conçut le
ji^A de sVmparer de Tautorité souve*
nœ qœ les roaius débiles d'Edouard VI,
fa, à dix ans environ, avait succédé à son
fat Henri VIII , laissaient flotter au gré
Jb ambitions de cour. Il ameuta contre
Uoaard Sejmour, duc de Somerset, oncle
h monarque et protecteur du royaume,
me partie de la haute noblesse, le parle-
mal et le conseil du roi, et fit révoquer
fmlorité qull s'était attribuée , sur ce
Uementqu'il n'avait tenuaucuncompte
fa volontés du feu roi, qui avait donné
fmt réfçeots à son fils. Northumberland
eva de pourvoir à la sécurité de ses vues
mbitieascs en faisant condamner à mort
k doc de Somerset, sous prétexte de
(laplot contre sa vie. Restait à conser-
HT, iprès la mort d'Edouard VI, le pou-
i«ir prewpie illimité qu'il avait conquis.
Le tesuroent de Henri VIII appelait à la
niaronne, à défaut de son fils, Marie et
tlkibetb, ses filles, déclarées illégitimes
fir dfs statuts qui n'avaient jamais été
I dpfiortés. A leur exclusion, la couronne
I «ablait devoir appartenir à Tun des re-
fréaentants des deux sœurs de Henri VIII,
^. 5oos écriront Gruf pour noos conformer
■ r«Mge ; mais le marquis de Dorset, geodre de
'^ 4arbea<e de Snffolk et père de la jeuoe prln-
**«, t'appelait Henri Grey. S.
Enryctop, d. G, d. M. Tome Xllf,
Marguerite, reine d'Ecosse, et Marte^
reine de France. Marguerite était l'ai-
née , mais T'^orthumberland calculait que
l'animosité de la nation anglaise contre
l'Ecosse l'engagerait certainement à ap-
prouver l'exclusion de cette princesse pour
laisser monter sur le trône la ducbesse
de Suflblk. Celle-ci, qui n'avait point as-
sez d'ambition pour aspirer à une cou-
ronne en litige, consentit sans peine à
transférer ses droits à Jeanne Gray, sa
fille aînée, mariée à Guilford Dudley , 4^
fils du duc de Northumberland. Cet
abandon, originairement ignoré de Jeanne
elle-même, lut la source de tous les mal-
heurs de cette jeune et intéressante prin-
cesse.
Northumberland réussit sans effort à
persuader au roi que l'uvéncment de Ma-
rie , catholique exaltée , replongerait le
rovaume dans toutes les ténèbres de la su-
m
perstition ; et il lui arracha un testament
2[ui Técartait du trône, elle et sa sœur
Elisabeth, comme entachées toutes deux
d'illégitimité, y appelant au contraire la
postérité de sa tante, la reine de Fxance,
dont les descendants actuels étaient dis-
tingués par leur piété et leur attachement
à la religion réformée. Cet acte ne fut pas
reçu sans opposition par les lords du
conseil; mais la volonté du roi, subjugué
par les obsessions incessantes du duc de
Northumberland , imposa silence à leurs
murmui*es; et à la mort d'Edouard VI,
foutes les mesures étaient prises pour
faire passer sans secousse le sceptre aux
mains de Jeanne. Northumberland n'a-
vait point négligt» la plus csee.nlicWc , c\j\v
GU\ (
était de s^cm parer de U pen<ltine de Ma*
rie; mais un avis secret donné à cette
princesse dans son trajet de Kenning-hall
à Londres, oii on avait cherché à l^atti*
rer sous un prétexte spécieux, fit échouer
ce projet.
Edouard expira le 6 juillet 1553. Nor-
thumberland et ses affidés tinrent secrète
pendant trois jours la nouvelle de sa mort;
puis ils se rendirent à Sion*house , lieu
de la résidence de Jeanne, pour lui no-
tifier son avènement au trône. Le duc lui
expo>a d^abord les motifs qui avaient dé-
terminé le feu roi à itriver de la couronne
ses soeurs Marie et Elisabeth , et , fléchis-
sant le genou devant elle, il lui jura que
lui et ses amis étaient prêts à répandre
leur sang pour défendre ses droits. Cette
communication inattendue jeta le trouble
dans Tàme de la jeune princesse, qui, oc-
cupée jusqu^alors dV*tudes classiques et
religieuses , suivant le goût de son siècle ,
n^avait donné qu^une attention fort se-
condaire aux intérêts de la politique.
Elle manifesta un regret sincère de quit-
ter sa modeste et paisible situation pour
les pompes du rang suprême, donna
quelques larmes à la mort prématurée
de son jeune cousin, éleva même, dit-
on, queh^ues objections sur la dé|>ossession
de Marie, mais exprima re^|>oir que
« Dieu lui donnerait la force de i>orter
le sceptre à la gloire et à Tavantage de la
nation. » Elle fut conduite le jour même
à la Tour de I^ndre* , résidence ordi-
naire des rois d'Angleterre pendant les
préparatifs de leur couronnement , et fit
mvec beaucoup de solennité son entrée
dans la capitale. I^ soir de ce jour, on
distribua au peuple une proclamation dans
lar|uelle les droits de la nouvelle reine
étaient spécieusement établis, mais que
la multitude, assez clairvoyante pour dé-
mêler les motifs personnels qui faisaient
agir le dur deNorlhumlierland, accueillit,
suivant IVxpression du docteur Lingard,
■ver un silence prophétique.
Cependant Marie n*a\ait point perdu
de temps. Apre» avoir mis sa |>ersonne en
sûreté contre les violences de ses enne-
mis, elle s'était entourée de ses partisans,
et avait écrit aux lords du conseil pour
les si>mmer d(* taire [irocUmer sans délai
joii êiênemenX à la couronne. Cette com-
î ) GRA
municttioD étant demeurée sans effet,
elle assembla une armée, et le duc de
Northumberland se vit forcé de sortir de
Londres pour marcher au-devaut d'elle.
Son départ n'excita aucune sympathie
dans les rangs populaires. LV\ê(|ue de
Londres prêcha sans plus de succès en
faveur des droits de Jeanne. Cette in«
différence, qui parut bientôt générale ,
commença à refroidir le zèle de ?^orthum-
berland; la désertion éclaircit les ranp
de ses troupes, qui n'avaient point excédé
8,000 hommes; enfin les chefs de la no-
blesse se déclarèrent ouvertement pour
Marie, et, après un règne éphémère de
neuf jours, pendant le^ciuels la malheu-
reuse Jeanne n'avait guère connu du
rang suprême que les soucis et les anxiétéi
qui Tempoisonnent , elle repartit pour
Sion-house, où elle fut bientôt arrètée||
puis conduite à la Tour de Londres. Ma*
rie n'eut pas de peine à reconnaître qœ
sa jeune parente avait été, dans cette cir-
constance, le jouet plutôt (|ue le mobîlt
de I'ani))ition de Northumberland , cl
refusa de faire exécuter la sentence ca-
pitale qui fut portée contre elle, malgré
les instances de ses conseillers et ki
représentations de l'empei^ur Charlet*
Quint, son parent. Mais les effets de m
clémence eurent bientôt un ternie. La
nouvelle du mariage de la reine avec
Philippe, fils de (^ monarque, servit ch
motifs ou pour mieux dire de prétexte |
de vifs mécontentements. Le duc de Saf«
folk, père de Jeanne Gray, fut arrétl
dans le comté de Warwick, qu'il cher-
chait à soulever. Un gentilhomme nonft*
mé Thomas AVyat se mit à la tête dai
insurgés du comté de Kent, et marchl
sur Londres, après avuir obtenu quel*
ques avantages sur les troupes royales.
LVfiVni et la défiance régnaient dans hi
capitale où les mécontents avaient oa
parti puissant ; le ^ort de la royauté noa«
velle paraib.Nait gravement compromis |
lorsque la fermeté, la présence d*esprÛ
de Marie ranimèrent le cM)urage de sas
parti>ans. Une action eut lieu à Temple-
Bar entre les armées des deux partis : la
déroute des robell*»s fut complète, el
Wyat, cerné de toutes parts, se \it obligé
de rendre son épée à un simple hêmyl
d'armes. Ce r^nilist dérida la perte é€
GRà
(â)
GRA
Jeamie, dont la destinée son-
<ire d^expîcr les crimes d'ambi*
tiM cCrançères. La reine ordonna sa
wmr.. Ao jour Sué poor l'exécation , on
h ftrwùt de dire à son époux un dernier
dtâ: elle refusa cette grâce en disant
fK sons pea d'heures ils se retrouve*
mean dans le ciel. D'une fenétne de sa ceU
Me. elle ^it conduire Guilford Dudiey au
supplice ; elle lui donna les derniers
d*Qne affection qui ne s^était
dêtnentie, et contempla , quelques
astapf s après, son cadavre sanglant qu'on
fvtait â la cbapelle. Sou extraction royale
k piéscf 11 elle -même de Tignominie
#iBe exécvilioD publique. Elle monta
faa pas fcnne sur un échafaud dressé
hm Feaceinte de la Tour, confessa en
|B de BK>ts la faute qu'elle avait com*
Me en consentant à la trahison de Nor-
AaBberlandy et s'accusa ingénument de
l'itDÎr pas eo le courage de repousser la
lorsqu'elle lui avait été offerte,
quelques prières prononcées
fmt voix fervente, elle reçut la mort
■«e intrépidîté. Ainsi périt , le 1 2 février
ii»4, âgée de moins de 17 ans, cette
■iHtBBce princesse, victime innocente
k ratflKsphère orageuse dans laquelle
4ecCaît née.
Le supplice de Jeanne ou Jane Gray a
èi représenté d'une manière poétique et
dans un tableau de M. Paul
(vojr')9 exposé au Salon de
UU, et qaî fit alors sur les spectateurs
« eflet floot tout le monde a gardé le
■amiir. Jeanne Grav a fourni aussi le
«pet de plusieurs tragédies en Angleterre
tea France. A. B-e.
GEAY Thoxa.s), poète anglais, né à
en 1 7 1 6. Il reçut 5on éducation
â Eton ; de là, il passa à l'uni ver-
Éc de Cambridge. Après avoir terminé ses
4ades, il partit avec lord Walpole pour
^ le tour du continent; mais il se
Woailla bientôt avec son compagnon de
^«igr et revint en Angleterre (1741).
Wa père mourut et lui laissa une fortune
> aôdique qu*il prit le parti de retour*
iv à Cambridge, où il devint bachelier
•t iroil civil àachelor of civil iuw.. Il
f âcmeora jusqu'à sa mort, qui eut lieu
e)0 juillet 1771, ayant été nommé, en
l^tt. prolessear d'histoire et de langues
modernes. Assidu au travail et infatigable
à l'étude, il bâta lui-même sa mort en
ménageant trop peu sa santé.
Gray a composé une fouie de poésies,
dont quelques-unes sont fort belles. Ses
deux odes pindariques The Bard (le
Barde) et The progress ofPoetry (le Pro-
grès de la Poésie) sont peu de chose : les
idées sont communes , les pensées trivia-
les; néanmoins chez quelques lecteurs ces
défauts trouvent grâce en faveur de la
pompe, un peu emphatique, il est vrai,
des images et de l'harmonie de la versifi-
cation ; mais ses vrais titres de gloire se
trouvent dans ses odes On sprtngy On.
adversity^ On thc distant vietv of Eton
collège et The Elegyin acountry Church
yard.
M. de Chateaubriand a dit dans son
Essai sur la littérature anglaise (t. II ,
p. 279) : « Gray a trouvé sur la lyre une
série d'accords et d'inspirations inconnues
de l'antiquité. A lui commence cette école
de poètes mélancoliques qui s'est trans-
formée de nos jours dans l'école des poètes
désespérés. Le premier vers de la célèbre
élégie de Gray est une traduction presque
littérale de ces vers délicieux du Dante •
... Squilla di lontana,
Cht p€ija *l giorno planter eht si miMrv.M.
«Dans mon temps, j'ai aussi imité le
Cimetière de campagne, (Qui ne l'a
pas imité?)... L'exemple de Gray prouve
qu'un écrivain peut rêver sans cesser d'ê-
tre noble et naturel, sans mépriser Thar-
monie. L'ode sur Une vue lointaine du
collège d'Eton est, dans quelques strophes,
digne de l'élégie sur le Cimetière de cam»
peigne.,. Qui n'a éprouvé les sentiments
et les regrets qu'il y exprime avec toute
la douceur de la Mu«e ? Qui ne s'est at-
tendri au souvenir des jeux , des études ,
des amours de ses premières années ? Mais
peut-on leur rendre la vie? Les plaisirs
de la jeunesse reproduits par la mémoire
sont des ruines vues au flambeau.»
L'unedes meilleures éditions des Poems
de Gray est celle de WaLefield, publiée à
Londresen 1786. Uiieautrebonneédition
est celle de Parme, Bodoni, 1793, in-4<*.
Toutes ses œuvres ont été réunies en 2
▼ol.in-4»,Londres,1814etl816. M. M.
GRAZIOSO, mot iuVien c^\ s\çi\\^t
/
gracieux, gracicusemeDt. H sert, loraqu^il
est placé en tête d*un morceau ou d*un
air, à iodiquer la nuance d'expression
qu*il convient de lui donner. Son mouve-
ment tient le milieu entre Vandante et
Vandantino; il n*est ni lent ni prompt,
ni traînant ni rapide, mais toujours d^une
grâce expressive. On trouve souvent ce
mot au commencement des romances
gracieuses et des grands airs. Quelquefois
on le place au milieu d*un morceau, quand
celui-ci change d'expression. £. B-s.
Au théâtre, particulièrement en Espa-
gne, on appelle grazioso le masque ou
bouffon qui parait sur la scène sous dif-
férents noms dans les trois espèces de co-
médies espagnoles, mais surtout daus les
pièces d'iutrigue ( comrdias de capa y
espada). Il a cela de commun avec Far-
lequin {voy,) de Fancien théâtre quMl
est quelquefois comme lui grossier et
glouton; mais il en diffère par sa loqua-
cité et par son naturel craintif. On pourrait
plutôt trouver le modèle de ce person-
nage dans le Sosie de Plante ou dans le
Davus et les autres rôles d'esclaves de Té-
rence. Lope de Véga lui donne parfois
le caractère d'un lourdaud, auquel les
poètes espagnols ajoutent une foule de
traits accessoires, le peignant tantôt plein
de ruse et de finesse, et tantôt d'une naî-
▼eté risible. Dans certaines pièces, il y a
deux grazioso et même davantage. Il est
rare que ce rôle serve à l'intrigue. Le
joyeux valet est presque toujours chargé
de parodier les passions de son maître, et
il s'en acquitte souvent de la manière la
plus spirituelle et la plus agréable. Dans
les comédies d'Augustin Moreto y Cabana,
le rôle du grazioso se distingue par les
plus heureuses saillies. C. L.
GRAZZINI (AifToiiTE-FRANçois), né
à Florence en ISO 3, commença par étu-
dier la pharmacie. Il se livra ensuite à la
littérature avec assez de succès pour fon-
dera 37 ans Facadémie des iVtfiraii/ri. Pour
se conformer à l'usage de ces corps lilté-
rmircsi qui voulait qu'on prit en y entrant
on surnom pluson moins bizarre,il fit alors
choix de celui de jLo/ra on Dard (poisson).
Après avoir été successivement chancelier
et provéditcnr de cette société littéraire ,
Grazzini en fut exclu à la suite de que-
rrllfs asser. fufîlcs. Pour s'en venger, il
) GH£
fonda, en lô82, de concert avi^c Br
Caligiani, Jean-Baplbte Deli et Ba
de Rossi, une nouvelle académie de*
fameuse sous le nom de la Crusca, c
trop fidèle à son titre*, s'est mo
souvent plus soigneuse d'éplucher le:
que d'encourager l'essor des pe
Vingt ans après son expulsion , Gr
rentra au sein de la première aca*
qu^il avait fondée, celle des Huti
que le grand- duc avait érigée en
demie fittrentine. Il mourut à Fie
en février 1588.
Une partie de ses ouvrages
exemple ses Sonnets^ Capitoli ou
satiriques, recueillis en 2 vol. ii
Florence, 1584, et son poème hén
mique de la Guerre des Monstres^
in-4<> , se ressent trop de querelles
démiques aujourd'hui sans intérê
Comédies y Venise, 1582, in-8®,
mieux. La meilleure, VJrzigngolo,
tée de notre Jifocai PntheUn ^ n
imprimée qu'en 1750, Florence, i
Malgré l'honneur que la Crusca
à ses écrits de les placer parmi les
rites de la langue {testi di lin^Ui
Lasca serait à peu près oublié sa
recueil de nouvelles, La prima e •
conda Cena^ Londres (Paris), 1
in-8% traduit en frani^ais en 177 5,
in-8<*. Le traducteur prétend avo
tabli les hiMoires qui manquaient
la troisième partie , d'après une an<
traduction fram^aise , manuscrite,
œuvre posthume assure à Gra77in
place distinguée parmi les nouvi
italiens. Outre ces ouvrages, il fut i
l'éditeur du deuxième livre des \
du Berni, Florence, 1555, in-8o, e
recueil curieux de Chants cnrnay
7ic^j,depuis Laurent de Médicis ju;
1 559. Il a paru à Livourne, en 179!
édition de ses Églogues et Poésies^
mentée de plusieurs pièces inédit
M. Domenico Moreni a publié On
alla croce di Grazzini^ deito il L
Rome, 1822, in-8«. ]
GRÉAL (saint). Les mots ^
graaly greil^ graile et gracie ou
(*) Im Crmtf veut dire I« fton. Oo a to
primer p»r là qae la aitsioa de rAi-ailAni
de trier le* exjtressioot àc la langue, c(M
Itluteaa «épure le ton de la f.iriae.
GUE
(â)
GKii:
^tKsacutdesigoéfdaDS TandenDe langue
, «fabord une sorte de vase en
de calîœ , puis un instrument de
saiibkd>le aux buccines:
tôt aifi&i que les cors et les trompettes
éotftml leurs noms au rapport de leur
iat aiwec orile des cornes de bœuf et
ées trompes dTéléphants. Nous nous arré*
> a celle explication qu*il nous semble
ilnrd de demander , comme on
fa fini airaol noos, à Tadjectif latin gra-
tUû^ dool Tanalo^e avec le graile re-
mtksuil esl insaîsîssable et compléte-
Kot arbitraire.
Mats B01 n^anrioDS pas consacré au
■M gréai BB article particulier si Ton n*y
Mail pss anlrefob attacbé un autre sens
■jsiii|ae, aoe idée religieuse et pour
■HÎ dire cabalistique. La légende du
Qiémi oa saint Gréai remonte aux pre-
■ios siècles du christianisme et se lie au
fbs grand mTSlère de la théologie chré*
iesne, aa Mcrement de l'Eucharistie.
EHe csi fooilée sur la tradition du souper
et SiMnn If T éprcnx» dernier repas dans
kfKi Jésus, rompant le pain et parla-
pat le ¥111, s'écria : Ceci est mon corps y
teci est mon sang; puis recommanda à
de garder à jamais la mé-
de ces paroles. Or, à cette réu-
WBm se trouwt (et la légende commence
ki . Joseph d'Aiimathie , l'un des cen-
de Ponce-Pilate. Cet homme de
et craignant Dieu fit une atten-
particulière au vase dans lequel
TiHM Cliiiiî avait bu et rompu le pain,
iprà la mort du Sauveur, il s'empressa
f aller trouver Pilate et de lui demander
le salaire de ses services comme centurion
■ilitaire. Pour unique paiement, il solli-
diaît le calice de Simon-le -Lépreux.
Filale s'cmprciia de le satisfaire, et c'est
duM ce gréai que Joseph recueillit les
fuiitcs <le sang qui sortaient des plaies
4i Sanveur quand on descendit le corps
de la croix. Apres l'inhumation, la résur-
rection et l'ascension, Joseph conserva,
comme la plus précieuse relique, ce vais-
Wèu déjà plusieurs fois humecté du sang
é^ Rédempteur de l'humanité, ce vaisseau
éeuloé à tant exalter l'imagination des
«crÎTains du moyen-âge, sous le nom fa-
de saint Gréai.
La croix , les cinq clous, b couronne
d'épine, Téponge et la lance réveillent
encore aujourd'hui autant de mystérieux
souvenirs de la Passion du Sauveur : com-
ment n'en aurait-il pas été de même du
calice dans lequel Jésus avait institué le
plus mystérieux des' sacrements! Dans la
ïbule des évangiles apocryphes {voy,) on
a distingué V Évangile ilc Nicotlème : ce
compagnon de Joseph et Joseph lui-même
y tiennent une place importante, et l'on
y retrouve , à peu de choses près, ce que
nous venons de dire du vase de Simon-
ie-Lépreux. Aussi ne peut-on trop s'é-
tonner du silence presque complet que
nos écrivains ecclésiastiques et profanes
ont gardé sur une tradition liée si intime-
ment d'un côté à l'institution de l'Eucha-
ristie, de l'autre à la plus vaste série dfe
productions poétiques, les romans de la
Table ronde; ces demieri, en effet, sont
tous fondés sur la légende du snut
Gréai. D'où provenait ce nom de gréai
dans l'acception de calice? les ronumoiers
du xii^ siècle l'avaient déjà oublié : ils
supposaient gratuitement qu'il avait été
pris de la saveur agréable qu'il répandait
dans les lieux où on le conservait. Plus
tard, on réunit les deux mots, pub on les
écrivit saing^réaly et on les expliqua tan-
tôt comme sang royal ^ tantôt comme
sang réel : rien n'était plus plausible.
Biais le mot de gréai j appliqué très an-
ciennement à des vases tels que les calices,
et qui n'avaient rien de sacré , le même
mot presque toujours nommé sans être
précédé de l'adjectif saintj dans les ro-
mans de la Table ronde, tout cela justifie
suffisamment le sens et l'orthographe que
nous adoptons ici.
L'Église put fort bien condamner les
évangiles apocryphes fondés sur les aven-
tures de Joseph d'Arimathie et de la
sainte femme appelée fort inexactement
sainte \ éronique {vor, l'art.), mais il ne
lui fut pas accordé d'en faire disparaître
complètement le souvenir. L'institution
fameuse de la Table ronde, attribuée au
roi Arthus (vojr, l'article), est fondée
sur cette légende hétérodoxe. Les mer-
veilles qu'on racontait du saint Gréai, le
prix qu'on attachait à sa recherche, à sa
possession, tel est le centre vers lequel
gravitent toutes les prophéties de Merlin
(voy.) y tous les coups de lance d'Ar«>
GK£
(6)
GRE
thut et de ses compagnons, en un mot
tous les prodigieux événements qui se pas-
saient le plus communément du monde
au temps où florissait la Dame du Lac,
le Morhout d'Irlande, le tendre Lancelot
et Tamoureux neveu du roi de Cor-
nouailles. Expliquons en peu de mots
comment des idées si distinctes ont pu se
trouver liées et former un corps raisonné
de doctrine sous la plume des bardes
bretons et des plus anciens écrivains
français.
Parmi les apôtres de la Grande-Bre-
tagne, les chroniques nomment un certain
évèque Joseph, qui, venu d'Afrique et en-
voyé par saint Augustin, parvint à con-
vertir Tun des roitelets de Tile d'Albion.
Ce Joseph, en s'adressani à des païens qui
ignoraient les sublimes vérités du chris-
tianisme, leur Gt-il connaître le livre des
évangiles en même temps que le nom du
Dieu qui Tavait inspiré? Il est permis
d*en douter. Trop heureux d'avoir pu
faire comprendre quelques-uns des points
les plus importants de la nouvelle doc-
trine, comme l'immortalité des âmes, la
Passion et la résurrection de Jésus-Christ,
il n'aura pas nettement distingué les
oroyances adoptées par les premiers con-
ciles et celles que renfermaient les évan-
giles apocryphes. Peut-être lui-même ne
faisait- il pas clairement ces épurations.
Quoi qu'il en soit (et, quand on a suivi le
mouvement intellectuel du moyen -àgeyCela
n*a rien que de vraisemblable), Joseph, le
missionnaire du m* siècle , fut bientôt
confondu dans la Grande-Bretagne avec
le centurion de l'Évangile, Joseph d'Ari-
mathie. Mais |K>ur reconnaître dans le
contemporain de Jésus l'envoyé de saint
Augustin, on comprit la nécessité de
plusieurs miracles. Par bonheur, rien n'é-
tait alors cru plus facilement que les ré-
citât parfaitement incro)ables : ou trouva
donc à point nommé que Joseph d'Ari-
mathie avait passé le:( mers qui séparaient
la Judi^e de l'Angleterre par le secours du
pan (If s/t chemise qu'il avait étendu en
guise de gouvernail. Ou ajouta qu'à peine
arrivé , il avait consacré sou fiU et ses
nombreux neveux, l'un, premier évêque
de la Brcta<;ne, les autres, rois chrétiens,
successeurs des rois païens exterminés ou
'onvertis. Ainsi toute la série des souve-
rains et des prélats de la contrée remos
tait en ligne directe et légitime à 1
consécration des disciples de Jésus o
à la famille de Joseph d'Arimathi«
Mais ces récits ne suffisaient pas encoi
à la curiosité des fidèles : les siècles k
plus ignorants sont aussi les plus ai
dents à demander l'origine des choses
ils ne veulent douter de rien , et l'ex
plication la plus révoltante les satia
fait mieux (]ue l'absence de toute expU
cation. A cette question : De quel eirtk
Joseph iVÀrimathicavait''Upu institiu
des évequcs? on ne répondit pas par k
paroles de Jésus-Christ rapportées dai
l'Évangile, mais par Thbtoire du Gréa]
On dit que, les Juifs ayant tenu Josep
en prison pendant 50 ans, la possessio
du saint calice ra\ait maintenu dans un
jeunesse perpétuelle. On dit que Jésui
Christ, en le faisant délivrer de sa capti
vite par Vespasien, lui avait enseigné k
paroles de la messe, et l'avait chargé d
renouveler chaque jour la cène de Simos
le-Lépreux. Ainsi le mystère de la Trans
substantiation s'opérait dans . le sait
Gréai, parce qu'en effet ce vase ava
précédemment contenu la dernière coup
de vin vidée par le Sauveur et les der
nières gouttes de son sang répandues ss
la croix. Le dépositaire du saint Gréi
pouvait seul transférer aux autres calica
faits à son imitation, quelques-unes ck
mystérieuses propriétés du vase réel ; <
seul il pouvait aussi communiquer
d'autres le pouvoir d'évoquer le corps <
le sang de Jésus-Christ, c'est-à-dire con
férer l'ordre du sacerdoce chrétien.
Entre autres privilèges accordés ai
possesseur du saint Créai, on reconnais-
sait celui d'une jeunesse perpétuelle: aioi
Joseph, qui avait, grâce à cette haute &•
veur, vécu plus de deux siècles, ne •
mit à vieillir qu'après avoir investi d
son autorité et du saint Gréai son fil
Josrphe ou Josephes. Ce dernier, qu
préférait encore les joies du Paradis à celle
d'un printemps éternel sur la terre, coo-
sacra à son tour l'un de ses parents en si
place; et c'est lui, je crois, qui, sous k
nom de rt)i Pécheur^ vivait encore dam
un monastère ignoré au temps que ré«
gnait le roi Arthus et que tous les che%a«
lier» accomyLisiaieot les é^éaeoients pro-
GRE (
pbétsê coBine préconenrs de U décou-
va« in précieux calice. Les romans de
b IiUe roode nous disent bien que
rVanfiir de le Toir était réservé à Par-
tml je GaiHois, fib de Lancelot du Lac,
■Hi îb gardent an prudent silence sur
k 4f^*»*^^ du saint Gréai après les évé-
ntnts qui forment le sujet de leur ré-
dL On a pensé qu^il avait été transporté
èm file d*Avalon, où le roi Arthus était
défe chercher et Tavait sans doute trou-
ai puisque les Bretons n'ont jamais cessé
f opérer le retour de ce fameux conque*
obL Quoi qu^il en soit, la même légende
et mial Gréai a été souvent admise au-
èia et \m Grande-Bretagne : plusieurs
é^faei 4e France et d'Italie prétendirent
bpiMiédcr, et Loub XII rapporta de
Céna «ne coupe de granit ou de grès
ftt VoÊÈ Ténérait comme ayant figuré à
k tdble de Simoo-le-Lépreux. Ce Gréai
flt CDOore aujourd'hui conservé dans
■Ire naaée royal du Louvre..
Deux branches des romans de la Ta-
Ih ronde rappellent spécialement le
mm de cette ooupe merveilleuse : la pre*
■are lert cTintroduction au récit; l'autre,
■M le titre de la Quête du saint Gréai,
m affre fai oondusion ; on l'appelle aussi
fnlqncfoii iantort iT Arthus. ÀlaU, pour
KiB étudier œscompositions singulières,
lae faut pas s'en rapporter aux éditions
les seules qu'on en possède
: il IkuC rechercher les nombreux
que l'on en conserve dans la
fhpart des bibliothèques publiques, et
■rtoot dans celles de Paris. Foy, Table
loinyc. P. P.
GRËBE fpodiceps) , genre d'oiseaux
plongeurs de Tordredes palmipèdes( iTo^.),
ctaaxqœb un corpsoblong, situé presque
verticalement sur des tarses assez courts,
■e tète arrondie , entourée de longues
phaes et portée par un long cou , un bec
ions et droit , des yeux à fleur de tète ,
rafasence de queue , donnent une physio-
lomie toute particulière. Leur plumage
at lastré , comme celui des espèces qui
psent une partie de leur vie dans l'eau.
Ln çrèbes, en efTet, nagent aussi bien
mTM volent et marchent mal. Leur nour-
mare consiste en poisson, en insectes,
m plantes marines. Leur chair a une sa-
HIV désagréable. Cinq espèio» vivent en
1)
GRE
Europe , et se voient plus ou moins fré-*
quemment en France. Celle qui est la
plus répandue dans ce dernier pays est le
grèbe huppé , long de 18 à 20 pouces^
brun dans les parties supérieures, blanc
argenté dessous , avec deux bouquets da
plumes dirigées en arrière de chaque
côté de la face, qui est blanchâtre. Vien-
nent ensuite les grèbes cornu , oreiUard,
ainsi nommés de la disposition des plu-
mes de leur té^e et le grèbe castagneux^
le plus petit de tous. C. S*tk.
GRÈCE. Le nom de ce pays si célèbre
depub les temps antiques vient d'une des
anciennes races qui l'ont habité, les
r/3aexo^(Aristot., Meteor.y I, 14), en la-
tin Grœci, d'où nous avons fait le mot de
Grecs et de Grèce. Cette race, une des
principales de la ligue hellénique, ha>
bitait les pays qui prirent ensuite les noms
de Tbessalie et de Thesprotie , ou ce que
l'on comprenait sous le nom à^HtUade ,
d'après Hellen; le dernier mot, ayant pris
le dessus , fit oublier celui de Tpaixol , et
on ne parla plus que Ôl Hellènes. Cepen-
dant les Romains désignèrent sous le
nom de Grœci toutes les races du pays ,
et cet usage a prévalu.
L Géographie comparée. Au temps
de son plus grand développement politi-
que, la Grèce fut divisée en trois parties
principales : P la Grèce du nord (Thessa-
lie, Épire, Macédoine), qui, plus ancien-
nement , était regardée comme en dehors
de l'Hellade et comme habitée par des
Barbares ; 2<> la Grèce du milieu ou la
Grèce continentale proprement dite(Acar''
nanie, Étolie, Doride, Locride, Phocide,
Béotie,Attique, Mégaride); 3« le Pélopo-
nèse, appelé aujourd'hui Morée (Corinthe
et Sicyone sur l'bthme , Achàîe , Élide ,
Messénie, Laconie, Argolide et Arcadie,
voy. tous ces noms). Il faut encore ratta-
cher à l'ancienne Hellade un grand nom-
bre d'iles, parmi lesquelles nous citerons,
dans la mer Ionien ne: Corcyre (Corfou),
Céphalonie, Ithaque :Theaki), Zacynthe
(Zante\ Cythère (Céripo), Crète(Candie);
sur les côtes de l'Argolide, Sphaeria, Ca-
lauria .' Poros) , avec les nombreuses peti-
tes îles groupées dans le golfe d'Argos;
enfin Égine et Salamine (Coluri\ sur les
cotes de l'Attique; dans la mer Egée, Car-
pathos (Scarpanto), Rhodes et Chy|[»re^
GKE (8
ensuite les Iles de rArchipel, parmi les-
quelles oo compte les Cyclades {vojr.) occi-
dentales, Mycone, Délos, Ténos, Audros,
loSyNaxos, Paros, etc.; à Test, lesS|K)rades
(voy,), Cos (Staochio), Patmos, Samos,
Chios, Lesbos, aux(|uelles on réunit Téué-
dos (Adassi ', Lemnos (Stalimène),Imbros,
la Samothrace, Thasos, Scyroset Ëubée
(Nègrepont\ De plus , les côtes de TAsie
vobintrs de THellcspoot étaient peuplées
de colonies grecques. Du temps du Bas-
Empire, Byzance (i^o^'.) fut la capitale d*un
empire grec ; la Grèce était alors à peu
près tout ce que la Turquie d^Europe de-
vint dans la suite. La Grèce a donc chan-
gé de limites en divers temps ; et ce nom,
qui,dans Tantiquité, a désigné une réunion
de petits royaumes et de petites républi-
ques, appartint plus tard à un vaste empire
autrement étendu et limité , comme au-
jourd'hui le royaume de la Grèce a en-
core une étendue et des limites différen-
tes. Ce dernier se compose de la Morée ,
des lies de la mer Êgéc et d^une partie de
l'ancien continent grec, qui sera spécifiée
plus loin. Toutes ces contrées sont com-
prises entre 36 et 40« de lat. nord, et
entre 18 et 23» de long. est. Depuis Tex-
pédition scientifique ordonnée par legou-
Ternement fran^'ais en 1839, le sol de
ce pays, surtout dans la Morée, nous est
mieux connu qu*il ne Ta été aux anciens
Grecs même, et des cartes très détaillées
ont été publiées pour la géographie des
diverses contrées de la Grèce *.
m Ce pays , disent les auteurs de Tou-
\rage sur Texpédition en Morée**, a une
physionomie si prononcée qu'on ne peut
manquer d'en être frappé à la vue des
cartes les plus imparfaites. L'énorme es-
carpement de ses rivages et leur forme
dentelée et morcelée, des mers semées
d*iles nombreuses qui ne sont que les pics
d'une région sous-marine plus profondé-
■wnt accidentée que le continent lui-mê-
me, suffiraient pour la distinguer de toutes
les parties de l'ancien monde dont les ri-
▼agfs offrent de longues courbes dessinées
avec une étonnante régularité. Eu outre,
(*) Exffèduiom âcitnuji^uêdë Morte, wct. des
•ricttcfit phjaiqact, l. 1, rrl.itiou ; t. Il, géogra-
phie et pi-ologivi t. HT. loolo^ir et butuoiqur;
Pari*. tH3;-3H. gr. in-^*, 4*r«- «tla» îu-f«il.
(-)lk,d,t. II. |i«rt.u'
)
GHE
«n y
au lieu des riches et vastes plaines du nord
de l'Europe , nous ne trouvons dans l*ni-
térieur du continent grec qu'une régioB
âpre et mon tueuse semée de quelqiiei
petites plaines fertiles. On dirait que km
grandes fractures qui ont produit les
tagnes de l'Europe se sont toutes
sées ici de manière à n'y rien laisser em
place et à diviser le sol en une multitude àm
petits bassins fermés, ou ne communiquant
entre eux que par des gorges profondes. •
On peut grouper les montagnes de kl
Grèce en plusieurs systèmes : c'est d*abofd
l'Olympe, maintenant Lâcha ^ haut éà
7,000 pieds , avec ses embranchemeali
qui au nord-ouest se lient au Piode pw
le Bounenos et le Sarrakina , et an iMvd
vont se joindre aux chaînes de mom
de la Dalmatie et de 1*11 ly rie; puis le
tème du Pinde (aujourd'hui Mfxwo^o
Agrafa) , le plus élevé de la Grèce, a;
8,000 pieds : il tient à la chaîne de
tagnes qui s'étend depuis l'Albanie j
qu'à Lcpante , et traverse la Morée,
formant les montagnes de PArcadie et !•
mont Taygète , pour aboutir an cap
tapan . Les montagnes de l' Achaîe foi
un autre système qui s'étend depoia la
mont Vofdia jusqu'au Siria , et compfwai
les monts Smerna, Zigos, Phanari et ¥4»
lonidia. L'itrymanthe, 4* s^-stème,
la Morée , se compose des chaînes da
vrias et du Vezitza, et de celle de 1'
lide, et parait se prolonger dans les Vim
d'Égine, Hydra, Sikina, Nicaria, A
gos et Cos jusqu'à l'Asie-Mineure.
tites chaînes à arêtct très marquées q«i
hérissent la presqu'île de TArgolide al
l'Achaîe maritime, et auxquelles sa rai»
tachent les monts Géraniens de l'istbmeda
Corinthe, peuvent être regardées rnmaar
appartenant toutes à un système parlicn-»
lier, désigné sous le nom d'Argoliqvt.
On remarque parmi ces chaînons lei moali
Adhères dans rArgolide,qui se termincot
à la baie de Vourlia, les monta ILbeli on
Arachnées,el les monts d'Angelo-Kastm»
au midi de Corinthe. Le Ténarc, qui finit
au cap de ce nom, et qui n*e$t qu'un pro-
longement duTaygcte de la Laconie,(bnne
un G^ système , dans lequel on signale la
montagne de Sauta-Méri, qui s*élè%e en-
tre deux vallées profondes.Le terrain 1er*
tiaire d<*signé |Mr le nom de sttUa|>enuiu
II
'I
i:
4
GRE (9
tbol «iftUNir de U Morée, un ni-
àtiOO à 3M mètres; à rexcepUon
les allavioos an-
à d*aaBez grandes bau-
TaUées qui débouchent vers la
^jéoiopjÊitB croient avoir reconnu
h position horizontale et élevée de
tertiaires l'eflet de soulève-
rég^iliers , mais successi&, tandis
la forme arrondie du
et do Voidia l'influence de
icironlaires. Les monts Olym-
prcseotent des formations an-
ifoe granits , gneiss, mica-
argileux , stéascbistes et
i. Une grande partie du sol
éth Grèce coosiste, comme dans d'autres
adjacentes à la Méditerranée,
aecoodairesy leb que .calcaire
Bamcox , silex rouge et gris ,
etc. Les lies ne présentent guère
imên» terrains cfoe des primordiaux:
coi Éaipinil , cui gneiss, du micaschiste
C ém Hiairhiiitr Les chaînes de monta-
dbngeot généralement du nord-
Dans la Morée, il y a
étendus de mica-
roches magnésiennes, des
gfaadolcox, des quarzites, des
Ealcaréo*talqoenses , avecdessub-
■étilliqnrij telles que or, argent,
; c'est surtout le calcaire
, avec des marbres rouges et verts,
nosme dans toutes les oon-
à la Méditerranée , depuis
joaqa'an Liban. Ce terrain
a une profondeur de près de
On ne sait s'il faut com-
ice terrain le marbre siliceux
qui neaapporte aucune for-
I et ne contient aucun corps
C*est<iansla petite chai-
wméthjk/anvoÊÊO^tn Laconie, qu'on trou-
f on porphyre vert antique. Dans
, on ngnair deux formations ter-
I disûnctes : la plus ancienne des
lits allematifr depou-
nrins et de sables pro-
ém la décomposition des roches de
qai hordaîeot la péninsule; ces
it jttK{o*â une élévation
lyMO pieds k lerraia de craie redressé;
I ne les fmnve qœ dans le nord delà
Une seconde fonnation tertiaire.
)
GHE
composée de marnes bleues ou verdâtres
avec ligoites et de graviers , git au bas des
montagnes , et sa hauteur n'est que de
300 mètres au plus. Elle remplît la val-
lée de la Laconie, forme le plateau entre
Coron et Navarin , s'étend sur l'Élide et
la Messénie, et sur une partie de l'Achaîe.
On y trouve près de 200 espèces de co-
quilles fossiles, les mêmes qu'on rencontre
dans la formation subapennine. L'Ile de
Spezzia présente presque tout entière le
premier de ces terrains. C'est dans le pe-
tit archipel du Diable, faisant partie des
Sporades, que M. Virlet a trouvé le seul
terrain lacustre à lignites de quelque
étendue qui soit en Grèce. Il est du moins
plus considérable qu'un autre semblable
qui s'étend le long de l'Alphée, en Morée.
Quant au système volcanique, on le re-
connaît aux trachytes de la presqu'île de
Methana dans le golfe d'Athènes, en Mo-
rée, des Iles de Santorin, Milo, l'Argen-
tière, Polino, Polycandros, Poros, Égine,
Scyros, et de quelques autres lies moins
considérables Ji Santorin (Thera), les érup-
tions volcaniques ont continué jusqu'amx
temps modernes; les trois petites Iles
Kayméniy c'est-à-dire Brûlées, indiquent
par leur nom les effets des volcans sous-
marins qui les ont fait naître : l'uned'elles,
Hiéra, était consacrée dans l'antiquité
aux dieux infernaux; Thia sortit de la
mer au commencement de l'ère chré-
tienne; la troisième, désignée par les Grecs
sous le nom de MikTo^Kayméné^ ou Pe-
tite-Brûlée, se forma au xvi* siècle. Au
milieu du siècle suivant, une nouvelle
éruption sous-marine se manifesta par
des tremblements de terre, des détona-
tions, des tourbillons de fumée et de
cendres, mais sans produire d*iles nou-
velles. Au commencement du xviii* siè-
cle, il en surgit une qu^on appelle la
Noit9€Ue~Brutée', elle n'est séparée que
par un petit canal de la Petite-Brûlée.
Depuis 1707, il n'y a point eu de phéno-
mènes semblables, et le foyer volcanique
an-dessous de ces îles paraît avoir perdu
son ancienne activité. On suppose que très
anciennement il existait sur remplace-
ment de ces Iles un grand cône par lequel
le foyer volcanique lançait ses laves, et qui
s'est écroulé à la suite lie quelque forte
commotion, peut-être la m^me qui a eu-
GUK
(12
CKË
trées eufenuées entre les inoutagties et la
mer y a certainement contribué. L^àprelé
des régions montueuses a donné quelque
chose de belliqueux à certaines races, tan-
dis que d'autres étaient amollies par la
grande douceur du climat sous lequel elles
vivaient. La facilité des communications
maritimes a dû bâter la civilisation de
la Grèce et faciliter le commerce, la colo-
nisation en pays étranger. Enfin les arts
trouvèrent, dans les entrailles de cette
terre classique, les beaux marbres qu'im-
mortalisa le ciseau des Praxitèle et des
Phidias, et avec lesquels on construisit ces
temples et ces palais antiques, modèles
tublimes de goût et de magnificence,
dont les restes dbpersés captivent par-
tout Tattention du voyageur. D-G.
II. Siatistique du royaume de Grèce,
On a vu plus haut que, d'après sa situa-
tion géographique, la Grèce se divise na-
turellement en trois parties : la presqu'île
de Morée, le continent et les îles. Sa su-
perficie totale est de 900 milles carrés
géographiques (ce qui fait environ 3,ô00
lieues carrées, chiftre qu'on a porté jus-
qu*à3y7ôO lieues); les trois septièmes en-
viron sont pour la Morée, trois autres
septièmes pour le continent et un septième
pour les îles. Un décret du 15 avril 1833
avait partagé le royaume en 8 départe-
■ients(/ioiiio/), et bientôt après ce nombre
se trouva porté à 1 0 par l'adjonction des
deux nomes insulaires des Iles Cyclades et
de TEubée. Ces nomes éuient subdivisés
en 64 éparehies composées chacune de
plusieurs communes. Le nombre total des
communes était de 468. I^ plupart des
nomes tlàeséparehies portaient d'anciens
noms historiques. Au mobde juin 1836,
pour simplifier la machine gouvernemen-
tale et accélérer l'expédition des affaires,
on divisa la Grèce en 80 goupememeniSj
tout en conservant provisoirement les
éparehies comme subdivisions. A la tête
de chaque gouvernement fut placé un
gouverneur relevant immédiatement du
ministère et avec un traitement modique
de 3,600 à 4,800 drachmes qui équi-
vaut à autant de francs (v'iy. Deachme).
Dans les 19 gouvernements qui compre-
naient plus d'une é|)archie, le gouverneur
avait sous lui un suus -gouverneur avec
un traitement da 3,400 drachmes. Le
nombi'c de ces sous-gouvemeurs fut ce*
pendant réduit à 7 au uob de juillel
1 838 et celui des gouvemeurs à 34. Voie'
l'état actuel de ces 34 gouvernements :
V Jrgoltdcy chef-lieu Nanplie, avM
le sous-gouvernement de Spezzia etd'HnKhi
mione; 3** ffydrOj ayant le chef-liea dm
même nom; 3* Corùithe^ chef- lieu Si-
cyone; A^ Achaie ^ chef- lieu Patraa;
5« /Cr^of /Ar, chef-lieu Calavitra; ^""ÈUde^
chef- lieu Pyrgos; 7* Triphjlie^
lieu Kyparissia; 8* Messénie^ chef-tt
Calamata ( sous - gouvernement Phyli|
chef-lieu Ph>lo6 ou Navarin); 9^ JVSmM"
tinéCj chef-lieu Tripolizza; 10* Gofil^
nia^ chef-lieu Carythène; W LiseéM
moncy chef-lieu Sparte; 13® Laconiem
Maïna, chef-lieu Ariopolis; \t^ Éêoliê^
chef -lieu Missolonghi (sous-gouverwh
ment Trichonia , chef - lieu AgrinicM 1
\A^ Acurnanie^ chef-lieu Amphîlochi*
con ou Argos; lo« Eurytania^ cbef-lÎM
Oîchalia; 16® Phocide^ chef-lieu
phissa; M** Phûiiotidey chef- lieu
(sous- gouvernement Locride, cbcf-liai
Aulante); 18® Atiiquey chef-lieu AtU^
oes (sous - gouvernement Mégaride «
Égine, chef- lieu Mégare); lO"" Béogm^
chef-lieu Libadia; 30® Euùée, cbef-lifl
Chalcis (sous- gouvernement les tlea irai
sines, chef-lieu, Skiathos); 31® Tinosm
AndroSy chef- lieu Tiuos; 33® Syra^
les autres Cyclades, chef-lieu 11
polis ou Syra (sous-gouvernement Milo^
8yphnos,KJmolos, Pholegandros,Sikiiioi|
chef-lieu Milos); 33® Naxos et Paroê
chef-lieu Naxos; 34® Thera^ avec lea lia
environnantes, chef- lieu Thera.
Les communes sont divisées en troii
classes, selon le nombre de leurs habitantt:
la première classe comprend celles qui ool
une population de plus de 10,000 àoMt:
il n'y en a que 4 ; la seconde, celles, an
nombre de 83, qui comptent de 4 i
5,000 habitants; les 38 1 autres, qui n*M
ont que 1,000 environ, rentrent dana b
trobième. La population totale s'élevait|
à la fin de 18S7, à 860,000 àmcs, popu-
lation relativement très faible, puisqu*ellt
ne donne pas 1,000 habitants par
carré. Nauplie, centre du gouv
depuis la régence, a dû céder le titre dt
capitale à Athènes (iwr-)» proclamée talb
le 33 février 1834. U roi Olhon t>
GRE
(18)
GRÉ
Hffti stTtc sa ooar le 5 décembre
tfyCt y fat suivi y le 1*' janvier
, pr tous les employés supérieurs
■vcmemeot central. Athènes avait
ilièreflueot souffert pendant la guer-
riodépendance ; en 1833, cette
ooplait à peine 7,000 habitants
iOO mai^ofi*^ à moitié tombées en
An mois de mars 1837, elle en
léjà 18,000. L'excédant des nais-
sor les décès dans les trois der-
années a beaucoup accru la popu-
Aa royaume et Taccroitra encore,
e la Morée, par exemple, n'a pas
i des habitants qu'elle comptait au
ûècle. Cependant les dissensions in-
es, l'appauvrissement de certaines
s, la dévastation des forêts d'oli-
: ie triste état de l'économie rurale,
t le manque de chevaux et de bétes
es, semblent devoir s'opposer long-
encore à la prospérité du royaume
ner lieu à de fréquentes éroigra-
or le territoire turc, comme cela
1 â^m les années 1832 à 1834.
4q;ae faible que soit encore la po-
m, Tagricalture ne peut cependant
[Ere aux besoins, très bornés d'ail-
lés habitants. Elle ne reçoit aucune
d'encouragement; les travaux les
ides sont à peine payés, et les pro-
i foncières appartiennent en ma-
MTtie à l'état ou à TÉglUe. Ce sont
itrées les plus fertiles qui ont été
Ément les plus négligées pendant la
;. Cependant, de 1836 à 1838, on
Bé avec activité les travaux de des-
Deot. La forêt d'oliviers près d'A-
. , et toute la plaine jusqu'au Pirée
Phalères , inondée régulièrement
e année depuis le mois de novem-
squ'à la fin de mai par le déborde-
du Céphise, ont été mises à l'abri
ïmblables dévastations, qui ne se
tvelleront pla^ si Ton entretient avec
es ouvrages qu'on leur a opposés.
tioe près d'Astros, sur la côte orien-
lo golfe de Nauplie, a été également
:bée, et l'on a creusé des canaux sou-
ns pour l'écoulement des eaux des
is du Parthénion, qui traverse la
e de Tripolizza. Les mines attendent
e qu'on s'occupe sérieusement tto'
•xploitation , et si tout reste à faire
sous ce rapport , il faut l'attribuer sans
doute principalement à la pénurie du tré-
sor; l'état manque de capitaux pour s'ou-
vrir de nouvelles sources de revenus , et sa
situation précaire n'est pas propre à en-
gager des particuliers ou des sociétés à se
lancer dans de grandes entreprises. L'in-
dustrie est dans un état bien plus triste en-
core : les produits des fabriques des pays
les plus pauvres de l'Europe méridio-
nale, de la Sicile, du Portugal et de l'Es-
pagne, sont des chefs-d'œuvre en compa-
raison de ceux de la Grèce. On a recours
à l'étranger même pour les objets les plus
communs de commodité domestique; et
quoique les habitants les plus riches soient
accoutumés à s'imposer toutes sortes de
privations, ils peuvent à peine se procurer
les choses nécessaires par l'échange de
leurs grossiers produits.
C'est le commerce qui a fondé l'indé-
pendance de la Grèce : aussi se trouve- t-îl
lié de la manière la plus intime au déve-
loppement politique du nouveau royaume.
Le gouvernement fait donc tous ses ef-
forts pour donner plus d'activité et une
base de plus en plus solide aux transac-
tions commerciales, sources fort impor-
tantes aujourd'hui de bien-être et pour les
particuliers et pour l'état. Les tribunaux
de commerce de Nauplie, de Patras et
de Svra, qui rendaient de médiocres ser-
vices, ont été remplacés, en vertu d'un
décret du 27 juin 1836, par des cham-
bres de commerce mieux organisées.
Composées de membres librement élus
par les négociants domiciliés, ces cham-
bres doivent communiquer au gouver-
nement les résultats de leur expérience
en tout ce qui touche au commerce, et
veiller à l'exécution de toutes les mesures
prescrites dans son intérêt. Il y a en ou-
tre à Athènes un comité général du com-
merce auquel chaque chambre a le droit
d'envoyer un député. Ce comité est pré-
sidé par le ministre de l'intérieur; on le
consulte sur les intérêts généraux du Com-
merce, et il a le droit de soumettre di-
rectement au roi ses vœux et ses projets.
Cependant le commerce intérieur n*a pas
encore pris beaucoup de développement,
et c'est seulement depuis deux ans environ
que, grâce à la construction de quelques
rnutesj es habitantsde l'intérieur des ICYt^^
GRE
(1«)
GRE
contre le gouTememeiit. U fut donc né-
œttaîre d*établir la oonacriptioD an mois
d^avril 1838, et, la même année, Tarmée
fat rédoite à 6,000 hommes, c'est-à-dire
aux trois quarts pour cent enriron de la
population. L'infanterie ne compte plus
que 5 bataillons nationaux, dont 3
d'infanterie de ligne et 2 de chasseurs.
Le régiment de cavalerie a été réduit de
6 à 4 escadrons, le corps d'artillerie
diminué de 444 hommes; et néan-
moins il fut possible, dans l'automne de
1838 , d'envoyer en congé à peu près
le quart de la force armée, mesure que
dictait le besoin d'économies. La marine
grecque ne consistait, pendant la guerre,
qu'en navires de commerce armés en
guerre , et*, tant que la lutte dura , on ne
construisit que quelques petits bâtiments
de guerre destinés à composer une flotte
avec ceux qui avaient été conquis sur les
Turcs. Elle compte à présent 32 navires
armés en guerre, dont les deux plus gros
sont 3 corvettes de 32 et de 26 canons ;
à l'exception de 2 bateaux à vapeur et
de 2 bricks, le reste ne consiste guère
qu'en chaloupes canonnières armées d'un
ou de deux canons. La marine entière
possède 120 canons et demande 1,650
hommes d^équipage.
Lorsque Tindépendance de la Grèce
fut reconnue , les finances étaient dans le
plus triste état. On demandait à un pays
pauvre en argent et horriblement ravagé
de fournir les moyens de fonder une ad*
ministration régulière qui le défendit à
l'intérieur et à Textérieur. De même qu'il
ne devait sa liberté qu'aux puissants se-
cours de l'étranger, de même l'étranger
seul pouvait l'établir sur des bases solides.
La France, TAngleterre et la Russie ,si-
gnataires du traité du 6 juillet 1827, ga-
rantirent, chacune pour un tiers, un em-
prunt de 60 millions dont la Grèce ne
toucha réellement que les trois quarts,
puisque la Porte reçut 13 millions pour
tles dédommagements pécuniaires stipulés
par le traité de paix conclu avec elle. Dans
la première année du règne d'Othon , la
régence trouva un déficit de 6,600,000
drachmes. Les revenus ne s'élevèrent
qu*ji 7,042,553 drachmes, et les dépen-
ses montèrent, en 1833, à 13,630,617
dnu^hme^. L*année suivante, le déficit
fut même de 10,600,000 drachoM
recettes ayant été de 9,445,410 d
mes et les dépenses de 20,150,00«
1835, il y eut un déficit moindre, et
cettess'élevèrentà 1 0,700,000 drac
tandis qne les dépenses descendiren
millions. L'année 1836 fut encon
favorable: le déficit tomba a 3,7 0(
drachmes, les recettes s'étant élevée
qu'à 11,300,000. Mais les intéré
emprunts suivant une marche i
dante, le déficit fut presque dou
revint à la somme de 6,500,000 <
mes. n était impossible d'espérer i
croissement des recettes qui, en
avaient été évaluées à 1 6,500,000 <
mes dans le budget ordinaire, !
dont il fallait déduire les dix-cen
pour les frais de perception. L'impc
cier donna 6,500,000 drachmes; 1
sur les bestiaux 2 millions; les d
une somme pareille , perçue par 2
ployés dont la négligence coupabl
sait perdre au trésor la moitié de la :
qui aurait dû y rentrer d'après le
le timbre 500,000 drachmes, et 1
sur le sel 450,000. Le budget des de
a été fixé à 22 millions, dont 6,32
c'est-à-dire près du tiers, pour V
tien de l'armée, et 2,660, 1 60 pour
rine. La liste civile est d'un mill
drachmes , sans compter les rêver
biens nationaux qui ont été assig
roi. Le budget particulier de Tinsti
publique se monte à 44 1,000 dra<
celui de la justice à 1,577,288. L
publique ne parait pas encore av
entièrement régularisée, et nous
quons là-dessus de toutes donnée
cielles. Cependant les renseignenM
plus récents tendent à faire croire
ne se monte pas à moins de 1 80 n
de drachmes, dont un liei*s enviroi
les intérêts arriérés. (1
IIL Histoire, De tous les pays d<
rope, la Grèce est celui dont l'histc
(*) Cett k Pan* des dcmièrM llTraltoa
dm C. L. der Gêgtmmmrtt précieax toppléi
K-aod oovrag«, oa« aiNH avont «aiproa
•aocaricas <i«Usilmtion ai-tnelUd'ai
ae c||oi date d*lii«r et ao saJAi daqael oi
rvratt qii*il a« fAt pat dc riable, aprè* lei
qae le* gooTerovineots aat«i bt«a que 1
met géaéreux d« toaa \et pavi , oot (a\
Tappaler à ose tsiitanca indépeadantr.
GAE ( 1
mcmht k pfas haut et offre peut-être le
pin Variété. Lm Grèee étant redereDue
«inrABÎ, quant à ses limites, ce qu'elle
<lîili j a près de 3,000 ans, nous de-
■Mai éciidier le sort et les ricissitudes
èm kHit ce long espace de temps, pen*
la nation hellénique, succes-
•oamise aux Macédoniens, aux
anx Tares, et partiellement aux
Bx Vénitiens, envahie d'ailleurs
|V les Barbares, les Goths, les Slaves, etc.,
tieçn an allta^ étranger et s'est même
m pHtîe transformée, mab sao9 oublier
m traditions nationales, sans renoncer à
teilage de gloire inséparable du nom
èGfcce.
Four BÛaux nous orienter dans cette
de 30 siècles, nous la présen-
trois grandes divisions : 1^
tmiiqmiié^ jusqu'à la chute de la Ligue
llfaaii I (146 ans av. J.-C); 2° le
mjiM <iyf, jusqu'à l'entière conquête de
k Grèce par les Othomans , à la fin du
; et 3<* irs temps modemeSy jus-
Férection du royaume constitu-
de Grèce et jusqu'à nos jours. Cha-
■tde ces grandes époques se subdivisera
iphiitiii I périodes.
1* L* antiquité^ époque divisée en cinq
bien distinctes qui sont : 1^ l'âge
et héroïque, jusqu'à la fin de la
de Troie, vers l'an 1200 av. J.-C;
2* rhîatoire du développement de la na-
Haaliié hellénique, de la formation
faae politique grecque et d'un gouver-
t réglé, depuis la guerre de Troie
Taui commencement de celle contre
500 av. J.-C; V* la période
é^hplns grande gloire de la Grèce, jus-
p'a û suprématie de Sparte et la fin de
b gacsTe du Péloponnèse , 404 ans av.
JLfC. ; 4* sa décadence intérieure, jusqu'à
fffaMrginnm! de la puissance macédo-
cn Grèce par la bataille de Ché-
338 av. J.-C; h^ enfin, depub
époque jusqu'à la destruction de la
h grecque, après la prise de Co-
par les Romains, 146 ans av. J.-C.
mythique trouve son explication
ce besoin particulier au vieil esprit
de personnifier autant que possible
Ib idées qui l'avaient frappé, et de les
ft«êlir d^on corps pour les rendre per-
«iftlbles à la masse. La séparation origi-
Entyrlop. d, <?. rf, Hf. Tr>roe XJ//.
7) GRE
nuire des différentes tribus, qui avaient
apporté chacune ses traditions, donna
au mythe grec cette diversité qu'on ne
retrouve pas ailleurs. Dans l'esprit des
Grecs, l'idée de la Divinité se transformait
en un monde de dieux qui présentaient
l'idéal de la beauté du corps et de la
perfection intellectuelle, et, par une dé-
duction logique , elle éveillait en eux un
sentiment puissant de la grandeur et de
la perfection de Tbomme, et créait ce
monde de héros intermédiaires entre les
dieux et les hommes qui donnait à l'exis-
tence un relief particulier. Dès les temps
les plus reculés, des poètes épiques surent
revêtir les traditions originaires des formes
les plus attrayantes; ils leur donnèrent
un intérêt national en les rapportant au
pays en général, et développèrent dans
le peuple, avec le sentiment du beau, l'a-
mour des arts et de l'éloquence. Les ré-
sultats de cette tendance furent admira-
bles: l'élévation des idées, la force de la
pensée , la justesse des vues pratiques se
montrèrent chez lui à un point que l'hom-
me a rarement atteint ailleurs. Quant à la
valeur matérielle de ces mythes, elle se
borne à peu près à avoir conservé les élé-
ments de la plus ancienne histoire des
races et des héros , valeur moins impor-
tante qu'on ne croit , car en voulant re-
monter, par le moyen du mythe, aux
traces de l'histoire primitive et tirer la vé-
rité historique de son enveloppe , on le
détruit lui-môme avec tout ce qu'il ren-
ferme de révélations sous le voile allégo-
rique. Si, au contraire, nous considérons
le mythe de la même manière que les
Grecs, c'est-à-dire comme un essai de
mettre en harmonie le monde des idées
et celui de la réalité, il n'est pas seule-
ment pour nous un document précieux
pour l'étude de l'histoire intellectuelle du
peuple grec dans les temps les plus recu-
lés, mais l'explication de toute sa vie, des
causes de sa rapide élévation, et ensuite de
sa décadence; car ce caractère poétique
qui traverse toute l'histoire grecque prend
sa source dans ce monde de dieux et de
héros, et s'évanouit avec la perte du
sealîment religieux. Dans l'âge héroïque
postérieur, l'élément historique se des-
sine avec plus de précision, mais pour le
reconnaître il faut d'abord examiner queU
GRE (
igtaient les éléments constitutifs de l'an-
cien peuple grec.
En première ligne se présentent les Pé-
las^eset les Hellènes. Ce n^étaient peut-être
(vof, T. VIII, p. 435, que deux rameaux
d'une mémesouche originaire d^Asie, ma'is
cependant ils s'étaient développés d'une
manière diflérente. Les Pétasses [voy,)
parurent d'abord dans le Péloponnèse, s'é-
tendirent ensuite au nord vers TAttique
et les contrées septentrionales, et, chassés
plus tard par les Hellènes, prirent pos-
session de quelques iles de la mer Egée y
de Lemnos et d'Imbros. De petits déta-
chements allèrent jus({u'aux iles occiden-
tales ou aux côtes voisines et se fondirent
avec les populations indigènes. Leur his-
toire nous offre peu de hauts- faib* et de
héros, mais les traces d'une civili-^ation
assez avancée. Leur agriculture, les soins
donnés à l'élève des bestiaux, à la culture
de l'olivier, surtout en Atlique, la fonda-
tion d'Argos et de Sicyone, les murs cy-
clopéens, les dômes souterrains de Mycène
et d'Orchomène , l'idée plus pure de la
Divinité formulée dans l'oracle du Jupiter
pélasgique à Dodone et de la Thémis de
Delphes, et qui se continua probablement
dans les doctrines secrètes de la divinité
de Samothrace , telles sont les preuves
qu'on en peut fournir.Les//<'///v/r'r <; voy,),
au contraire,d'abord le plus faible des deux
rameaux, mais (jui dominèrent bientôt
sur le continent et dans quel(|ucs iles, se
firent remarquer par un esprit vif et par
une vie active qui explique leur division
en quatre branches principales sous les
noms d'Éoliens, d'Achéens, d'Ioniens et
de Doriens, qu'ils avaient pris, d'après le
mythe, de^ noms des fils de Deucalion,
f|ui avait été l'unique chef de toute la
famille. Les ÉoViens, qui les premiers s'ea
séparèrent , occupèrent plusieurs points
de la Grèce du nord, lulkos et Phères,
en Thessalie ; la Piérie et la Péonie , en
Macédoine ; l'Athamanie de l'Epire ; et
au sud, en Béotie, Orchomène , puis la
Phocide , Tl^tolie , la Locride, l'Ararna-
nie, l'isthme de Corinthe et une par*
tîe du ÏVloponnèv. I.,es Ioniens s'rta-
blirent dans l'Ail i»|ur, -ur In côte nord du
Pélo|M»nnèse (rrgia!<»e), sur quelques
poinLn de l'Argolide, de la Messénie et de
î'Arcadie, dans la Grèce centrale, en Réo-
18 ) GRE
tie, en Phocide, en Acarnanie, et d
iles d'Eubéc et de Céphalonie. C
plus tard du continent grec par le
riens (v/j. ), ils se portèrent sur \i
occidentale de l'Asie- Mineure i^Ioni
Achéens, après la séparation, occu]
d'abord la Laconie et l'Argolide,
durent faire place aux Doriens, cl c
s'établirent dans l'Ionie, qui prit d
nom d'Achaîe. Les Dorions enfin, s
àts autres, se répandirent autoi
Pinde et jusqu'en Macédoine, et plu
sous la conduite des Héraclides , é
rent leur domination dans le Pél
nèse. C'est du xvi* au xiv* siècle av
qu'eurent lieu les migrations des
helléniques. Le mélange dVlénients
gers avec ces éléments primordiau'
est expli(|ué par le mythe, (|uand i
de migrations venues de l'Asie et ci
fri(|ue. Ain>i on expliipie l'intluei
l'hgypte sur la civili>ation grec(]ue
venue en Attiiiue de Cécrops de Saîj
ans av. J.-C., et de Danaûs, de (
mis, dans la Haute- Egypte, tôOO
J.-C; mais nous avons fait voir a
{vny. Cécrops, Danaus, etc.) quell
jertions s'élèvent contre Tauthenti
ces traditions. Quoi (|u*il en soit au r
celle qui attribue à Cécrops et à sa i
tion l'introduction à Athènes du cm
la Minerve do Saîset le partage de l'i*
en (lou/.e tribus '^r,uot\ à Danaû
troduction du culte de Vénus, e
Clle.1 celui desTiiesmophories lyny. *,
c^t pas moins vrai que d'irrécusab
moignages accusent des relations fc
cienncs de l'itgypte avec la Grèce,
révèlent aussi dans les monumei
arts. On peut en dire autant des I
de la Phénicie avec la Grèce, q
voulu personnifier dans C^dmus j
Il est au moins incontestable que c
pie navigateur a (orme des établissi
sur divers points des côtes du cot
de la Grèce, dans les iles de Rhod
Oète , de Thasos , et sur le Panj
Thrare. Enfin les relations préco
l'Asie- Mineure avec la Grèce sont
sonnifiées, daii> la tradition, par l'éi
souicnt »les iVlojtiile'., famille phryg
sur plusieurs parties du continent
de cette famille que toute la péc
méridionale aurait reçu le nom de
GRE
(19)
GRË
■;cC Ton reconnaît, en effet, des
et y II ig;r àe colonies phrygiennes
FeiMttt, à travers TArcadie, Argos,
r, Trézèoe, Épidaure et Cléonée.
le, c*ètmit un des principaux traits
Ktère grec que leur facilité à ac-
tes étrangers et à les assimiler à
et cette tendance est surtout
ble dans les deux siècles qui ont
: la çoerre de Troie. L'originalité
ie grec n*en souffrit nullement; la
et Fart n'en conservèrent pas
rbez eux lear physionomie parti-
, leur nationalité, dans tous les
lat rapporter aussi à Tâge hé-
la marche que suivirent les pre-
éveloppeaients politiques, la for-
de certaines idées sur les dieux et
laws, la consécration de la pro-
la cessation des guerres particu-
rinstitutton du culte de divinités
oes et des oracles de Dodone et de
s, qui ne tardèrent pas à acquérir
portance politique et dont le der-
nna naissance au tribunal helléni-
I Amphictyons (i^r.). On peut y
ter encore la constitution du peuple
rses classes et la démarcation tran-
stre les héros et le peuple qui se
t vis-à-vis d>ux dans une espèce
endanee : de là naquit, d'une part,
raté héroïque, et, de Vautre,
blée populaire qui, d'ahord auto-
liciaire et délibérative, devint la
s constitutions démocratiques pos-
es. Avec la guerre de Troie finit
jroîque, et avec lui cet esprit d'a-
B qai sVtait révélé déjà par Tex-
a des Argonautes en Colchide et
tVe des sept chefs devant Thèbes
AmGO!r/ki7TKS, Épigones, Teoie).
rre de Troie est surtout importante
bÊstoire de la Grèce parce que c'est
nier grand acte des Hellènes réunis
ps de nation; qu'elle fit naître et
Ht longtemps par le souvenir l'es-
itîonal , et fut le sujet des poèmes
îques que toute la nation s'appro-
•t qui ont tant contribué à la civi-
■ de la Grèce.
reronde période de l'histoire de la
Grèce, celle surtout où se dévelop-
natîofMdîté, dora environ 700 ans
et fut marquée par trob grands événé-^
ments : les migrations doriennes, l'ex-
tension de la puissance grecque par ses
colonies de l'est et de Touest, et enfin la
formation des constitutions républicaines.
C'est à elle qu'il faut remonter pour arriver
à l'antagonbme des deux races principa-
les, de la race dorienne et de la race ionien-
ne (voX' T. VIII, p. 435), antagonisme
que Sparte et Athènes montrèrent dans
leur plus haute expression, et qui, après les
guerres médiques contre les Perses, amena
entre ces deux principes une lutte à mort.
Les migrations doriennes, ainsi nom-
mées parce que l'élément dorien y était
prédominant, furent provoquées soit par
l'excès de la population, soit par des
troubles intérieurs qui rendirent néces-
saire le déplacement des partis vaincus.
Les traditions du vieux mythe hellénique
mettent les Héraclides (voy.) à la tête des
tribus qui pénétrèrent, vers l'an 1100
avant J.'^C, dans le Péloponnèse. Les Do-
riens ( v/-), sous Aristodème, Téménuset
Cresphonte, occupèrent Corinthe, Argos,
Sparte et Messène, et, beaucoup plus
tardj fondèrent des colonies sur la côte
sud de la Carie, ainsi que dans les iles de
Rhodes et de Cos. Tarente, Héraclée,
Brindes, dans la Basse-Italie, leur durent
l'existence. En Sicile, Messine,
aussi
fondée par les Corinthiens, Syracuse,
par les Messéniens, Gela, qui donna nais-
sance à la riche Agrigente, par les Rho«
diens, étaient également des villes do-
riennes. Entre l'an 800 et l'an 600 av.
J.-C. fleurirent les colonies de la mer
Pïoire et de la Propontide : Lampsaque ,
Perinthe, Byzance, Chalcédoine, en fu-
rent les plus remarquables. On peut en-
core y ajouter Héraclée de Bithynie,
Sinope en Paphlagonie, Amisus et Tré-
bizonde, dans le Pont, Tanali, sur la rive
septentrionale de l'Euxin , et sur la rive
occidentale, Tomi, Apollooie et Salmy-
dessus. Les Éoliens , qui avaient suivi les
Doriens, s'établirent en Élide, et, presque
en même temps, fondèrent leurs premières
colonies, Smyrne et Cyme, sur les côtes de
la Carie et de la Mysie, et ensuite celles
de Ténédos et de Mitylène, dans Tile de
Lesbos. LesAchéens,repoussésde l'isthme
après une longue résistance, pénétrèrent
sur la côte nord du Pélopounè&tel euev<«
GRË
(20^
GRB
puisèrent les Ioniens, qui se réfugièrent
en partie chez leurs compatriotes de PAtii-
que et en partie sur les côtes de T Asie-Mi-
neure. Du reste, le mouvement ne s^était
pas borné au continent hellénique, car
Crotone et Sybaris, dans la Basse-Italie,
étaient des colonies achéennes. Un peu
plus tard, des Ioniens partis du Pélopon-
nèse, de TAttique, de la Phocide, de
Thèbes et de TEubée, colonisïèrent les
côtes sud de la Lydie et la côte nord de la
Carie, qui retint dans la suite le nom
d*Ionie. Un sanctuaire commun, dédié à
Neptune Héliconien, réunissait les douze
villes ioniennes dans des fêtes et des dé-
libérations communes. Les plus impor-
tantes de ces villes étaient Phocée, Clazo-
mènes, Colophon, Ephèse et Milet, la
métropole de ces brillantes colonies, bien-
tôt égalées par les colonies ioniennes de
Chios et de Samos. Thuris, Rhegium,
Élée, Cumes, Maples, dans la Grande-
Grèce ; dans la Sicile, Léontium, Catane
et Tauromenium furent aussi des colooies
des Ioniens. Les colonies de la côte nord
de la mer Egée, de la Thrace, de la Ma-
cédoine, appartiennent à un temps pos-
térieur et furent la plupart fondées par
Corintbeet Athènes, lorsque ces villes, en
augmentant leur marine, eurent reconnu
Timportance de possessions sur le con-
tinent baigné par la mer Egée. Amphi-
polis, Chalcis, Potidée et Olynthe eurent
surtout une haute importance politique;
enfin quelques colonies en Sardaigne et
en Corde, Marseille dans la Gaule, Sa-
gonte en Espagne, C} rènc sur la côte nord
de FAfrique, ferment le cercle des co-
lonies helléniques à Touest.
Pendantquecesmigrations répandaient
ainsi à Textérieur le génie et la civilisa-
tion grecs, ils se révélèrent Tun et Tautre
à rintérieur par la création de consti-
tutions républicaines dont les éléments
existaient déjà dans Tàge héroïque, et
qua préparèrent mer\-eilleu8ement, d'un
côté la longue absence des chefs qui
avaient pris part à la guerre de Troie,
et de l'autre les mouvements qui accom-
pagnèrent les migrations doriennct. La
royauté héroïque fut remplacée par l'a-
ristocratie ou la démocratie, avec des in-
tervalles d'oligarchie et d'ochlocratie, de
tyrannie même, comme par exemple dans
ilt
ir
les états démocratiques d*origine dorien
ne en Sicile. En général, le principe arii
tocratique prévalut chez les Doriena^ ln'":
démocratie chez les Ioniens; et plus taid v
nous retrouverons dans Sparte et AthèiiM^ >=
qui représentaient ces deux tendanes:.
opposées, la lutte acharnée dea dcos i.
principes. rz
Le siècle qui précéda la guerre contraf-.
les Perses fut une époque de vie politique ri
intérieure. Peu de temps après les migia &
tions doriennes, Sparte ^v^*)» P*** "'
force, par la rigidité des formes de sa vie] >
publique, gagna un ascendant décidé aor- ;
lesautresétats du Pêluponuèsc. La royauté-*;
doriennefut maintenue, et les débris des. ^
Achéens désignés spécialement du nooi di,-
Lacétiémoniens , taudis que les Doricas ..
se réservaient à eux-mêmes celui de Spap .
tiates, durent renoncer à la liberté poli»: ,
tique et se contenter d'une ombre de 1^ -
berté individuelle, s'ils ne voulaient ètl».
traites comme l'avaient été les habitanl»^
d'Hélos {voy. Ilotes). De petites guerrM ,
avec ses vouins les Argiens , les Achéeoa^
les Arcadiens, tinrent en haleine la pui»- ,
sance de Sparte et remplirent les premien
siècles de son histoire; mais, à Tintérieiuy
il fallut livrer plus d'un combat pour
donner à la constitution une forme «|sl ,
répondit aux besoins du moment et à .
l'esprit progressif des temps. L'état était
menacé d'une imminente dissolution»
lors<]ueLycurgue(i>'%),880ansav.J.«G.^
le reconstitua d'une manière durable. Gifc
ensemble de réformes auxquelles on a ,
donné son nom est moins son ouv
qu'une suite de dispositions prises
le sens et accommo<lées à l'estprit de
lois. Sans entrer ici dans tes détails, o
ferons remarquer que l'élément aristocra* ^
tique dorien ne fut que légèrement ten* ^
péré par la démocratie , et que la lêgisia- .
tion nouvelle eut pour but d'inspirer aos ^'
citoyens moins le sentiment d*une liberté
individuelle basée sur celui de la di-
gnité de l'homme, qu'une obéissance sana
bornes envers les gouvernants. Quant auK
rapports extérieurs de Sparte depuis la
mise en vigueur de la législation de lAcur»
gue , ils se réduisent à de fréf|uent«
guerres avec ses voisins , surtout avec les
Mcsiéniens [voy, Mksslxik}. Ces guer*
res, soit à raison de la part qu'y prt«
GBE
(21)
GRE
la vaArcs états du Péloponnèse, soit
ées actions héroïques qui les iU
, furent revêtues par la tradi-
lias ^toutes les couleurs de la poésie et
acfHroH ainsi une certaine importance
tâluiique. Avant la guerre contre les
hn»j Sparte n^eut de rapports avec
bétafii situés hors du Péloponnèse qu*à
du moment où son roi Gléomène la
dans les anaires d'Athènes. Alors,
nous Tavons dit, l*élément dorien
«trouva en présence de Félément ionien.
Ven le même temps , Athènes (voy,^
M aiiifée , par une toute autre route,
i me certaine consbtance politique. La
, déjà démo<:ratique , finit enliè-
■près la mort héroïque de Codrus
(■Vf.), et il n'eut pour successeurs que
es arcfaootes à vie pris dans sa famille et
^ formèrent la transition à la démo-
pore. Treize archontes avaien t gou-
lorsqa*on réduisît à 10 ans le temps
k Idu* gouvernement ( 752 av. J.-C. )^
et la victoire de la démocratie fut com-
ficie quand, 70 ans plus tard, on élut
t arebontes annuels. Les traditions qui
lom parlent des lob sanglantes que Dra-
9m(vajr,) doit avoir introduites 60 ans
riostallation des archontes an-
semblent nous apprendre quMI y
de violents combats entre les difTé-
partis. Athènes, livrée à Tanarchie,
Mnit devenue la proie de ses ennemis, si
Solon (vay.), nommé archonte. Tan 594
V. J.-C, n'eût ramené la tranquillité
sa patrie en la dotant d'une consti-
ooavelle. Toutefois il ne fut pas
ma fort pour faire cesser les querelles
éti partis, comme le prouva cette guerre
lie 30 ans entre les Pisistratides et les
AJcméonides, dans laquelle Pisistrate
• wnjrJ)^ deux fois chassé par Mégaclès,
didf de ces derniers , abu&a de la vic-
toire du peuple pour établir la tyrannie
ée sa maison. Son fils Hipparque tomba
■MIS le poignard d^Harmodius et d^Aris-
toçtCon (vf*X')f tandis qu'Hippias, son
frère, se réfugia chez le roi des Perses,
ëimt il sut faire l'ennemi acharné de la
Grèce. Les Aicméonides (vny.'^y dont le
pouvoir à Athènes était encore mal as-
Mré, cherchèrent à mettre le peuple de
kor côté en moclifiant la constitution au
poit de la démocratie. Clbthène parta-
gea le peuple en 12 tribus (fiflat)', et
porta à 500 le nombre des membres du
conseil; mais la tranquillité ne revint
pas : les partisans de la famille exilée cher-
chèrent un appui en Grèce même, et les
hostilités commençaient entre Sparte et
Athènes, quand la guerre contre les Per-
ses vint les réunir dans un but de dé-
fense commune. Pendant que ces deux
villes se plaçaient à la tête de la Grèce,
une révolution s'opéra dans la plupart
des petits états : partout la royauté fit
place au gouvernement populaire, et,
sous le régime démocratique, quelques-
unes, Corinthe par ses jeux olympiques.
Élis par son commerce, acquirent des ri»
chesses et de l'influence, tandis que des
lies comme Égine et Corcyre devenaient
assez fortes pour lutter au besoin avec les
villes les plus puissantes.
C'est pendant la troisième période
que la Grèce devint, quoique pour peu
de temps, véritablement une, comme elle
était destinée à l'être par la communauté,
sinon d^origine, au moins de religion et
de traditions. Tous les Grecs n'avaient-
ils pas les mêmes dieux, les mêmes héros;
les oracles n'obtenaient- ils pas le respect
de tous, de même que les grands jeux les
réunissaienten masse dans certaines villes?
La guerre des Perses, en menaçant les
Grecs en général, les réunit pour la pre-
mière fois dans une grande confédéra-
tion nationale, à la tête de laquelle i%
placèrent naturellement Sparte et Athè-
nes. La Grèce ne s'était jamais trouvée
en contact immédiat avec la Perse, mais
elle fut entraînée dans une guerre avec
cette monarchie par ses colonies de P Asie-
Mineure qui, depuis plus d'un demi-siècle,
luttaient avec davantage contre les forces
supérieures de leurs voisins. Aristagoras
de Milet, qui croyait que le moment était
venu d'invoquer l'appui des métropoles
pour défendre la liberté chancelante des
villes ioniennes, avait été accueilli avec
froideur par les Spartiates; les Athéniens,
au contraire, cédant à ses prières, s'uni-
rent aux Érétriens, débarquèrent en Asie-
Mineure, et, avec une rare audace, détrui-
sirent de fond en comble la florissante
ville de Sardes, résidence d'Artapheme,
gouverneur au nom du grand roi (500
ans av. J.-C.). Sept ans après, le monar-
GRE ( 22 )
nue persan les fit sommer de chobir entre
la mort et TesclaYage, et, bien que quel-
ques parties, notamment les iles, eussent
commencé par se soumettre, peu d^années
plus tard , la Grèce , victorieuse à Mara*
tbon ( 490 ans av. J.-C. ) et à Platée
(479), comme à Salamine (480), aux
caps d'Artémise et de M} cale , célébrait
sa délivrance par des chants de triom-
phe. La cause de ces brillants succès peut
s'attribuer en partie aux hommes illus-
tres qu^Athènes produisit alors ( voy,
MiLTXàOE, Thémistocle, AaisTiDE, Ci*
non) et à qui elle fut redevable de la
formation et des développements rapides
que prit sa puissance maritime ; mais aussi
ce sont eux qui firent naître dans Fesprit
du peuple d^Âthènes Tespoir de comman-
der un jour à la Grèce entière. Thémis-
tocle surtout était persuadé que ce n'é-
tait qu'au moyen d'une marine imposante
qu'Athènes pouvait obtenir la suprématie.
Ses prévisions ne furent pas trompées,
car, peu de temps après le combat de
Platée, cette république, qui avait suivi
ses conseils, était reconnue comme le pre-
mier état de la Grèce; Sparte le voyait
d'un œil d'envie, mais la hauteur de son
roi Pausanias éloignait d'elle tous ses al-
liés. Cette diversité de position amena
entre les deux états une inimitié décla-
rée, et fixa la situation des partis lors
de la guerre du PélojKinnèse.
Les premiers temps qui suivirent Tex-
pulsîon des Perses furent remplis par des
guerres qu'ils entretinrent contre les co-
lonies , jus(|u'à ce que la double victoire
remportée par Cimon sur TEurymédon,
en Pamphylie ^470 ans av. J.-C), la
prise de Chypre et la dernière défaite des
Perses sur les cotes de F Asie-Mineure,
amenèrent cette paix glorieuse qu'en
l'honneur du vainqueur on nomma fHiix
dr Cnnnny et qui rendit aux Hellènes de
l'A^ie-Mineure leur nationalité. S|>arte,
toujours jalouse de la puissance crois-
sante d'Athènes, aurait profilé de ce mo-
ment pour lui faire une guerre acharnée
sans la tn>i>ièi]ift guerre messénienne qui
survint aloi-s; mais elle n'en chercha
pas moins à affaiblir sa rivale par tous
les moyens possibles, et la voyait avec
joie user ses forces à continuer la guerre
i*oDtre le» Pertes, à faire en Egypte une
GRE
infructueuse expédition ^ et k opéi
verses descentes dans la Grèce di
sous la conduite de Périclès. To
n'empêcha pourtant pas les Ath<
sous Tolmides, de détruire à G}
dans le Péloponnèse, les chanti
Spartiates. La trêve que le p^
Cimon avait fait conclure pour
fut rompue dès la deuxième ann^
que, dans la première guerre sacrée
Sparte se déclara l'alliée des De
contre les Phocéens auxquels i
avait envoyé des secours. Quelque
des Athéniens, qui reconquirent
et Mégare, et surtout l'habileté de
{yo) .), qui, prévoyant l'orage, voi
gner du temps pour résister, am
les Spartiates, l'an 445, à concli
trêve de 30 ans qui fut rompue
après par l'explosion de la guerre
loponnèse. Quant à l'histoire int
nous nous contenterons de remi
Sparte l'accroissement progressif
voir des éphores(i>o>-. , et à Athèi
de l'autorité des dix chefs aunue
Archohtes), qui, malgré les ce
incessantes de la démocratie, sure
nir bientôt sur le peuple un pou^
mité.
Dans ces circonstances, ce fut f
un grand l>onheur pour la Càrt'c*
destinées des Athéniens fussent ai
de Périclès. Le butin fait sur le
les contributions des alliés, qui
saient dans les caisses publique
que le trésor fédéral avait été tr
de Délos à Athènes, avaient éle\(
haut point la richesse publi(|ue.
n'était pas assez : il fallait as
grandeur dans l'avenir. Sans rit
ger de ce qui pouvait augmentei
sance politi(|ue qu'elle avait art
sa marine, Périclès sut, petidai
années de son administration ,
l'activité de ses concitovens vers
fectionnements des arts et ajnut<
trophées militaires la gloire plu:
que donnent les conquêtes do
gence. Aussi cette brillante q\m
elle restée unique dans l'histoire
tiquité. I..es écoles d'Athènes ne t
pas à éclipser celles de Corinthe,
de Sicyone. Panrnus, frère de
par se» travaux dans U Padle|
GRE
(23)
GRE
no bat, ane tendaoce Datio-
f( tni «n quelque sorte le matlre et
k pneBTKur d'artistes plus grands que
ki,drPol%goote de Thasus, d* A polio -
èffi^Aibèncs, de Zeuxis d'Héraclée, de
JMmîbs d*Éphèse, d* A pelle de Cos;
sittasHi â cette époque que la sculpture
lingut sa plus haute perfection dans les
■ne de Phidias et dans celles de Poly-
éttf de Scopas, d^Alcamène, de ftlyron,
fBloosoDt jeté sur Athènes le reflet d'une
^hireîspéfissable. Oo peut en dire auUnt
k Tcloqnciice , qui fut cultivée avec les
fÉMbnliaotssoccès; les sophistes Gorgias,
et Parménide donnèrent à la
des foriDes plus fixes, une ex-
plus claire, et préparèrent ainsi
à la philosophie de Socrate
fB, â ioo tour, contribua fort à réunir
èMPbtoa ane étemelle fraîcheur de jeu-
WÊÊt à la rigueur de la virilité. Pendant
fiXidiyle, Sophocle, Euripide et Aris-
liyëaoe illnstraient la scène de leurs
cMi-d*œavTe dramatiques, Hérodote,
km son histoire de la guerre des Perses,
fait les formes de la prose grecque, que
rnvrage de Thucydide, sur la guerre du
hkipoDoêse, devait rendre encore plus
et plus accomplies. £n même
Tart de Timprovisation et de Télo-
deirint comme le privilège exclusif
èa Athéniens; et si plus tard, dans un
toBpsoù il était leur seule défense, il offrit
itÏ0tBa\ modèles, il n'est pas moins vrai de
an que les hommes d'état comme Pé-
fidêswdes orateursaussi di:>tiiigués qu'An-
cpkrm, Andocide, et après eux Lysias,
Ir pr>rtèrent déjà à une haute perfection.
C ae Ciut pas oublieren outre que dè.r> lors
« Ban ifesi aient dans Athènes les germes
/ane dissolution prochaine: Gère du ses
ncloires elle voulait des conquêtes; il ne
Wi Mil fixait plus d*avoir des alliés, elle
41 loulait faire des sujets. Périclès alors
ant mettre le sceau à sa gloire en hri-
■nt dans une lutte ouverte la puissance
et Sparte, sa redoutable rivale, et en as-
arant ainsi à Athènes une éternelle su-
yriroatie.
Mai^ la guerre du Péloponnèse fit
ecbrjuer ses plans; toute la Grèce se di-
«■a en deam. camps. L'élément dorîen et
felnnent ionien furent de nouveau en
. Sparte mettait sa confiance dans
ses forces de terre, Athènes dans sa ma-
rine. La guerre commença, l'an 43 1 avant
J.^C, par la rencontre des Gircyréens
et des Corinthiens, près d'Epidamnus
(Athènes intervint en qualité d'alliée des
premiers), et ensuite par la prise de
Polidée , qui , comme colonie de Corin-
tbe, voulait se soustraire à l'alliance oné-
reuse des Athéniens, mais qui finit par
succomber. Corinthe aigrie provoqua la
réunion, à Sparte, des membres de la
confédération du Péloponnèse; et, bien
que les envoyés d'Athènes et le parti
modéré à Sparte recommandassent la
paix, le parti de la guerre l'emporta et
déclara que les Athéniens avaient rompu
la trêve. On ne chercha plus dès lors qu'à
se préparer à la guerre. Les deux pre-
mières années se passèrent dans des dé-
vastations réciproques; la troisième, une
peste effroyable vint ravager Athènes,
lui enlever Périclès et laisser la conduite
des affaires aux mains de démagogues in-
téressés ou de généraux inexpérimentés ,
c^mme Cléon et Nicias. La querelle s'en-
venimait; la prise de Milylène par les
Athéniens , celle de Platée par les Lacé-
démoniens, rappellent le souvenir d'hor-
ribles cruautés. Au bout de sept ans,
quelques victoires des Athéniens, et sur-
tout la défaite des Lacédémoniens près
de Sphactérie, engagèrent ces derniers à
demander une paix honorable; mais l'or-
gueil du démagogue Cléon (v^)^.) fit re-
jeter ces ouvertures, et ensuite la prise de
Cythère, et d'autres succès qui détachè-
rent quelques villes de la Béotie de l'al-
liance dorienne, vinrent exalter outre
mesure les espérances des Athéniens. Ce-
pendant lorsque Brasidas (vojr.) leur eut
enlevé plusieurs de leurs colonies, ils con-
sentirent aune trêve d'une année, qui fut
bicnlùt convertie, sous la médiation de
Nicias. vo/.), en une paix de 60 ans. Mais,
conclue à la hâte et sans la participa-
tion des confédérés les plus puissants, cette
paix ne pouvait être de longue durée; sou
exécution nécessita de nouvelles négo-
ciations, et , d'un autre côté, Alcibiade
(>»o>-.), placé à la tête des affaires publi-
ques à Athènes , ne trouvait que dans la
continuation de la guerre les moyens de
satisfaire son ambition. Sept années se
passèrent ainsi en une guerre sourde et
GHË
AntigODeDo60D,roi de Macédoine. Celui-
ci accourut au secours de ses nouveaux al-
liés (223), reprit les villes occupées par les
Spartiates, et, malj^ré quelques succès de
Cléomène , assura eucore une fois par la
victoire de Scllasie , la suprématie de la
Macédoine sur la Grèce. Aussitôt que Phi-
lippe II eut succédé à Dosou , la guerre
recommença entre les Achéens et les Éto-
liens (219i. Les Achéens s^allièrent en-
core une fois avec Philippe, cfui, après
avoir vaincu les Ëtoliens, conclut cette
malheureu>e alliance avec Anmbal, qui fit
des Romains ses ennemis les plus arliar-
nés. Ceux-ci, à cette époque, avaient dé-
jà pris pied en Illyrie et à Corcyre, et mê-
me obtenu une place d^honneur aux jeux
Néroéens pour avoir détruit la piraterie.
Trois ans plus tard (211), lorsque la ligue
venait de perdre dans Aratusson plusferme
appui, les Romains firent avec les Ëtoliens,
contre Philippe, un traité d'alliance au-
quel, peu de temps après, accédèrent les
Lacédémoniens et les Éléens. La lutte
resta indécise tant que les Romains fu-
rent occupés autre part. I^ victoire de
Philu|>œmen (v^'.)àMantiiiée, sur les La-
cédémoniens, donna aux Achéens, alliés
de la Macédoine , quelque influence dans
le Péloponnèse. Sur la plainte portée à
Rome par les cités grec((ues, que Philip|>e
avait lompu la paix conclue 204' par le
consul Sempronius, le sénat déclara la
guerre à ce roi, et Flamininus ( vor-) ^^^'''^
à Cynocéphales ( 1 97 ans av. J.-C. ) la su-
prématie de Rome sur la Grèce et la Ma-
cédoine. Toutes les cités grecques furent
déclarées indépendantes, et comme elles
ne pouvaient cesser de guerroyer les unes
contre les autres, Rome, in prenant parti
pour celle-ci ou pour celle-là , consulta
avant tout son intérêt, et t(»utes ces dis-
sensions intestines lui profitèrent. Il en
fut ainsi de la guerre des Arhéens contre
Nabis, tyran de Sparte (188), qui mit
fin à la nationalité lacédémonieniie , et
de celle des Ëtoliens, unis au roi Antio-
chus de Svrie, contre les Achéens, dont
les Romains prirent aK>rs le parti , et qui
te termina par la soumission des Ëtoliens
( I dOj ; il en fut de même encore de la der-
nière guerre entre Rome et la Macédoine,
qui entraîna TAchaîe dans ta ruine. La
ligue achéaune fut dissoute par un décret
( 26 ) GRE
du sénat. La levée de boucliers de >
laûs contre Rome et Lacédémone
ne fit que mieux constater Timpui
des Grecs, et quand les Achéens
été vaincus à Skaephna , et les Arc
à Chéronée, par Metellus, la victc
Mummius dans la vallée de Leuco
près de Corinthe, amena la ruine d
ville et la chute de la liberté hell
(146 ans av. J.-C).
2® Lf mnjrfn''dge ou la Grèce
la domination romaine jusqu'à «
plète soumission par les Othomai
fin du xv^ siècle.
Pendant les premiers temps qui
rent la conquête romaine , la mod*
des vainqueurs permit à quelque
d'atteindre une certaine prospérité
rielle. Délos, déjà si beureuscmeni
pour le commerce, hérita de prcM]
celui de Corinthe. On permit à Alh
conserver, du moins quant à la
son ancienne constitution, jus(|u'à
la part (|u'ello prit à la guerre de
date (i»o/.), sans parler des révol
esclaves dans TAttique (Tan 133
C. ), amena pour elle une dépendai
étroite. Les Achéens , les I^cédéii
et les Béotiens , las du joug des Ut
suivirent l'exemple d\Aihcnes, et «
rent des auxiliaires à Mithridate, :
taille de Chéronée [voy .); mais la p
dcSvllafil toulrentrer dans Tord rt
nés st>ule , <)ui avait reçu dan» bc
Tarniée vaincue, et que le tvrar
nion avait poussée à une rcsistan
espérée, fut prise d'assaut |>a. ï
livrée au pillage (86 av. J.-C.i. \
date, par représailles, fil éprouvir l
sort à Dclos, alliée des Roinaiii:».
moment , la Grèce n'eut plus qu'i
tome de liberté. Thcbes perdit la
de son territoire; d'autres villes, s
traire, qui, comme Elatée en Pi
s'étaient énerj;i(|uemenl refusées
la cause de Mithridate, furent ei
d'im|K»U et di^clarét^ libres.
Après celte guerre désastrei
(■rèce dut subir les ravages des
jusqu'à ce qu'ils fussent vaincus p«
|)ée, (|ui en établit une partie à 1)
Achaîe. Athcnet commençait à i
sous l'administration de T. P. >
lorsqu'elle prit part à la lutte eu
GRE
(27)
GRE
Pharsft-
, qai se tcmuiu a
k. Geor, «aioqiiear , pardoona aai Athé-
■m; kt Tbôsaliens lureot récompea-
m h mn aecoun; Coriothe, rebitie,
, devint le siège des préteurs
Mêgare seale fut détruite en
de sa résistance. Lors des trou-
lis fn saisirent la mort de César, Bru-
furent re^us et fêtés à Athè-
des libérateurs. Une grande
pnie des Grecs se réunit à eux quand,
ilhÉEppcSy ils combattirent Antoioe et
tevc. Antoine usa de clémence; il en
k de même d*OcU¥e , quand , peu de
ays après, la Tictoire d^Ai-tium lui eut
^R la dooûnatjon du monde. Athènes
fmét scufeoient quelques retenus, ainsi
peb facBilé de conférer le droit de bour-
po«r de TargenL Le Péloponnèse,
Sparte qui aTait fourni des se-
a Octave, furent iaTorisés. On lui
CTthère, quelques villes de la Mes*
aie. b présidence des jeux quinquen-
^B da promontoire d'Actiuro {v*yjr,);
mn die perdit cependant une partie de
■■ lenîtoire. Djrme, Phères, Tritée et
IlLocride furent déclarées tributaires de
te», qui devint libre et colonie romaine;
fapolii, bâtie près d^Actium, reçut une
tioa iint^ecque
et romaine, et fut
dans la confédération des Arophic^
Tous ces bouler en>enienls avaient
la Grèce, dunt une partie était près-
^ entièrement dépeuplée. Elle s'effaça
Ép plus eo plus dans Tempire romain.
ijmiques Caveurs faites par Auguste àAthè-
a» ne purent lui rendre la vie. Néron ,
fia donnant aux Grecs, pendant les jeux
Otvmpi«fues, une liberté que Vespasien
leva plus tard , se servit de ce pré-
se pour se livrer à toutes ses cruautés.
s, Tbespies, Tanagra et Pliarsale
fasTent le» seules villes qui conservèrent
«I ^rme» mensongères de Tantique con-
stat ion. Trajan donna à Méthoue la li-
aene poli tique. Adrien,qni aimait lesGrecà
< les arts, fit quelques efforts en faveur
le i Acbaie et surtout dWthènes. Les An-
: -ftjns leur parlaient de lilierté, et Marc-
Ajarrle faisait exiler d* Athènes Elérode
Aujcus à qui il attribuait des vues amhi-
Loues. On retira des villes grecques les
tvn'aoos romaines pour les envoyer au
Vvd contre laa Barbares; et lorMiue,plui
tard,ceiix-ci envahirent la Grèce, ellen^ent
pour défenseurs que des hommes depuis
longtemps déshabitués du métier des ar-
mes. L^art et la science, transplantés à
Rome, perdirent tout leur éclat : la phi-
losophie et Féloquence étaient devenues
un art puéril de sophistes; la sculpture
ne fut sauvée d*une destruction complète
que par son application à Tarchitecture.
Pendant ce temps, il se faisait en Grèce
une révolution : avec les vieilles mœurs
disparurent les vieilles croyances. On cé-
lébrait bien encore par des fêtes annuel-
les les grands jours et les héros de Fanti-
quité , mais il ne restait plus ni force ni
vie dans ce pays énervé et appauvri par
les usuriers romains. Tel était Tétat de la
Grèce lorsqu'elle fut envahie par les hor-
des des Goths (lu^j- Tarticle).
Déjà Tan 2 1 5 de notre ère, sous Caracal-
la, les Goths avaient paru sur les frontières
de la Dacie. Decius, pour conjurer Forage,
établit une garnison romaine aux Tliermo-
pyles, et, peu après ;253 après J.-C), la
victoire du général Émilien sur un es-
saim de Barbares, Goths , Ilérules et au-
tres , sauva pour quelque temps la Grèce
aux abois. A rapproche du danger,lesGrccs,
sortant un instant de leur léthargie, adop-
tèrent quelques me!»ures de défense, et les
Barbares, ayant pris une autre direction,
leur laissèrent alors un |)eu de repos. En
267 , sous Gallien , en 270 , sous Claude,
de nouveaux e>saims revinrent ravager
la Grèce, mais furent encore vaincus. Si,
dans tout le iv^ siècle, la Grèce fut épar-
gnée par les Barbares, elle fut, en revan^
che, travaillée par ce mouvement de dé-
com|>osilion qui dissolvait Tancien moudo
et allait enfanter le monde moderne.
Le christianisme, porté par saint Paul
à Athènes et à Corinthe , ne fit, dans le
princi|)e, que peu de progrès. Ce n^est
cependant qu*à la moitié du ii^ siècle que
nous rencontrons des traces de persécu-
tions. Uèdtt de toicrance proclamé par
Constanlin-le-Grand , en 312, à Milan,
accorda aux communautés chrétiennes de
TAchaîe le libre exercice de leur religion.
Les progrès des nouvelles croyances nous
sont attestés par la présence de 3 1 8 évé-
ques de toutes les parties de Tempire au
concile de Nicéc (326) , dont les articles
de foi furent généralement suivis y et qui
partie de lear r^çne à guerroyer contre
leurs Toisins. Uempereur latiu de ce pays
ayant donné à Charles d^Anjou, roi de Si-
cile, l'ioTestiture de la Morée, on ne put
apaiser les prétentions de ce dernier qu'a-
près la mort de Guillaume, et par le ma-
riage de sa fille Isabelle arec Philippe, fils
de Charles. La principauté d'Achaîe resta
alors un fief du royaume de Sicile entre
les mains des descendants d'Isabelle de
Yillehardouin,qui, à la mort de Philippe,
ae remaria d'abord avec Florent de Uai*
naut, puis avec Philippe de Savoie, ce
qui plus tard permit aux ducs de Savoie
d'élever des prétentions sur la Morée.
Possédé jusqu'à la fin du xiii* siècle
par la famille de La Roche, le duché d'A-
thènes passa par le mariage d'Isabelle,
fille de Guillaume, le dernier duc de cette
famille, avec Hugues, comte de Brienne,
à son fils Gautier, et resta sous Tautorité
de ses descendants jusqu'au xiv^ siècle, où
il tomba au pouvoir des Catalans. Dans le
nord de la Grèce, la mort prématurée du
marquis de Montferrat, roi de 1 hessalo-
nique, avait affaibli la domination des
Francs, et bientôt un voisin ambitieux en
profita. Michel, despote d'Épire, eut, à sa
mort , pour successeur, et contrairement
aux traités conclusavec l'empereur latin de
Constantinople, son frère Théodore, qui,
après de brillants succès, se fit couronner
empereur dans la cathédrale deThfssaloni-
que^et donna ledespotat de rÉpirtàMichel
l*Ange. Peu de temps après, celui-ci se fit
confirmer par l'empereur de Nicée( 1 326),
protecteur de Théodore. Malheureux dans
une guerre contre les Boulgares ; 1 330),
Théodore ne put Uisser à son fils Jean que
la capitale, bientôt après conquise par
Yatacès, empereur de Nicée, qui la rendit
à Jean , à titre de despotat relevant de son
empire. Le successeur de Vatacèt, Michel
Paléologue , se rendit maître de l'Épire
et de la Grèce septentrionale, que, plus
lard, il incorpora à l'empire de Constan-
tinople. Mais, dans le siècle suivant, celui-
ci devait, en grande partie, devenir la proie
des Albanais, et ensuite celle des Turcs.
Quant aux lies de l'Archipel, elles appar-
tenaient preMpie toutes, soit à la républi-
que de Venise, soit aux nob.es Vénitiens
qui les avaient conquises sur les pirates
tt les tenaient comme fiefs de la métro-
( SO ) GRE
pôle. Après des fortunes diverses
finirent toutea, au xvi* siècle, par él
corporées à l'empire othoman. Cet
riode est une des plus tristes de Vh
de la Grèce : les forces du pays s'é
rent dans ces incessantes guerres d
valiers; les mœunt, la langue, le eu
Occidentaux avaient tout dissout, t(
truit, et à leur départ il ne resta r
Au commencement du xiv^sièch
la Grèce, à l'exception de la print
d'Achaîe, du duché d'Athènes et d
ques lies possédées par les Franci
de nouveau réunie sous les lois d<
pire de Byzance. La Thessalie et ï
d'abord fiefs impériaux, tombèrei
suite entre les mains du Ar/fi (i
Servie, Etienne Duscian, qui les d
Prolupus, un de ses généraux, et se
même proclamer em|>ereur. 11 coni
tolie et l'Acarnanie à Simon son f
titre de despotat; mais,à la mort d*l\'
Simon , ayant voulu en recueilli
l'héritage, se vit enlever son despo
un Grec nommé Nice phore, qui lui
ensuite le perdit avec la vie dans u
taille contre les Albanais. Qucl((Uf
après, rÉpire et la Thessalie pa!»sè
comte de Céphalonie , Isaus , qu
épousé la veuve du fils de Prolup
celle-ci n'ayant pas vécu longtei
épousa , pour se rendre cette nati
vorable , la fille d'un chef ail
nommé Szalas. A sa mort (I407\
banais conquirent tout le pays, et
dèrent jusqu'à ce qu'ils en fussent
par les Turcs, sous Bajazet I**" et
rath II (1433). Georges Castriota
SxANOEEBEO défendit a vec l>onhci:
dant quelque temps, contre les OtI
la nationalité des Épirotes; mal
qu'elle eut perdu ce héros, l'Épii
comba ( 1467 ) et fut bientôt con
ment annulée.
Le duché d'Athènes n'eut pas i
plus heureux. Les Catalans , sous
de la Flor, pénétrèrent dans \\
comme auxiliaires d'Andronic \\
contre les Turcs , au commencem
XIV* siècle. Mais Andronic ayant f
sassiner leur chef, ils se révolter
parcoururent tout IVmpire en le (
On les appela la grande rompag
GalUpoli, Après avoir attaqué la
GRE
(SI)
GRE
*
il
t
zi
\
ibr , k «ralûrent F Attiqae , et , em*
ansilttires par le 3* duc
, 3» eomballireDt d*abord ses
le» acignean de Patras et d'Arta ;
touroaDt leurs armes contre
ils conquirent Thèbes et
et nommèrent duc à sa place
■ et leurs che& , Roger Deslau. Après
k. IcFlorcotiD Reniero Acciajuoli (voy.)j
b VcuilBen», Antonio, fils de Reniero, un
àxi parents, nommé Nerio, possédèrent
tari tour le duc hé d'Athènes. Francesco,
hèt Ncrio, lui succéda sous la protection
^«hban; mais, peu après, une armée
ta^MMis Omar-Pacha s>mpara d*Athè-
■i et la réunit à fempire othoman en
I4i%, En 1 467, cette ville tomba au pou-
w des Vénitiens, sous Victor Capella;
elle fut bientôt après reprise par les
tts qui la gardèrent jusqu*aux der-
pierres contre Veni?e.
Du» la Morée, la princii>auté franque
fichaie, en sortant de la ligne féminine
k b famille de Villehardouin, passa à
Itfcert, prince de Tarente et d'Achaîe
1S46 .et ensuite au duc Louis de Bour-
Im. Mab la maison de Savoie la reven-
I, et Marie de Bretagne, veuve de
de Savoie, prince de Piémont,
en faveur du grand -maître de
Shat>Jean-de-Jérusalem, Jean Ferdinand
ée Heredia, qui, uni aux Vénitiens, es^ava
«*▼ soutenir contre les Turcs; mais,
prisonnier, il rendit ses conquêtes
sauver sa vie. T héodore , frère
ff^anamirl D, gendre de Reniero Ac-
eiafnoli , ae maintint quelque temps à
CarÎDlhe , Argos et Lacédémone , et , à
labsa ses états, d^abord à son
Théodore, pub à Tempereur Con-
iUb Paléologne, qui les confia à ses
Démétrius et Thomas , dont Tun
à Mîslhra , l'antre à Corinthe. En
14641, toute la Morée tomba au pouvoir
écs Otboaiaas, à Texception de quelques
joints CKcupés par les Vénitiens et de
parties de montagnes inacces-
j
D fat plus difficile de conquérir les
yowfjsions vénitiennes et les Iles de TAr-
't:yr4 qui étaient aa pouxoir des nobles
VcBiiieoset des ducs de >'axos. La guerre
^laa en longueur, et se continua avec des
il: ernatives de suooèset de revers jusqu'aux
négociations qui amenèrent la trêve de
1478. Onze ans après, Bajazet renouvela
la guerre, et conquit en deux ans toutes
les possessions vénitiennes, excepté Napoli
de Roman ie. En 1503, la paix fut conclue
sous la condition que chacun garderait ses
conquêtes; mab elle ne pouvait être de
longue durée : Rhodes et Naxos durent
suivre bientôt le sort des autres posses-
sions vénitiennes en Orient.
3° Les temps modernes , ou la Grèce
fondue dans la puissance othomant, jus-
qu^à sa reconstitution en un royaume in-
dépendant. Jusqu'à la mort de Soliman I^,
la Gi*èce souffrit moins de Poppression de
ses nouveaux maîtres que de sa poî»ition,
qui la rendait le théâtre des combats de
la Porte avec les puissances de FOccident.
En 1522, Soliman réunit Tile de Rhodes
à son empire et attaqua Venise : le duc
de Naxos ayant pris parti pour la métro-
pole, il força Jean Crispo à lui payer tri-
but, et, après avoir enfermé aux Sept-Touri
son successeur, fit administrer cette île en
son nom par un Juif nommé Jean Michey
(]56G).En 1 540, après laconquête des îles
par Barberousse , Venise avait , à la paix ,
abandonné toutes ses posse-sions dans
rArcliipel. Quelque temps après la prise
de Naxos, Sélim II attaqua Chypre et prit
sans coup férir Famagosta et Nicosie
1571). Moins heureux contre Candie,
il se tourna vers la Morée, sVmpara de
Zante et de Céphalonie, et ravagea toutes
les possessions vénitiennes sur la côte oc-
cidentale, de Durrazo jusqu^au golfe de
Lépante. Malgré le désastre de Lépante
'7 octobre 1571), Sélim ayant envoyé,
Tannée suivante, une Qotte contre les Vé-
nitiens, ceux-ci, pour avoir la paix, en
1573, se virent forcés d*abandonner, ou-
tre leurs prétentions sur Chypre, quel-
ques forteresses des côtes de TAIbanie et
de la Dalmatie. Cette paix compléta la
soumission de la (*rèce.
Dès ce moment la position de ce pays
devint misérable; il fut divisé à la ma-
nière othomane en sandJnks,\JMn des plus
I considérables était celui de Morée, gou-
verné par un hey. La justice était rendue
par un hi gic/ htgde Grèce. Sous lui étaient
huit kotija-bathims , qui gouvernaient
huit différents petits districts. Le bcy re-
cevait du sandjak un revenu annuel d^
GRE
(82)
GRE
700,000 aspres (environ 1 0,000 ît.)y à U
€:har|;e d*eDtreteoir toujours 1 ,000 cava-
liers au service du beglerbeg. Des employés
turcs percevaient sur les Cyclades un re-
venu annuel ; mais les fréquentes attaques
des chevaliers de Malte troublèrent la
Porte dans sa jouissance, et encore le
mince tribut dont elle s^était contentée
n'était-il payé que lorsque le capudan-
pacha paraissait dans la mer Egée. Les
courses des chevaliers de Malte dans
cette mer amenèrent une rupture entre
Venise et la Porte. Contrairement aux
stipulations de la paix de 1578, les Vé-
nitiens avaient permis (1644) aux cor-
saires maltais de se réfugier dans le port
de Calismène, à Candie. En avril 1645,
le capudan- pacha parut dans la mer Egée
avec des forces considérables, et, malgré
la coalition des Vénitiens, du pape , de
Maples, de la Toscane et des chevaliers de
Malte, débarqua à Candie et finit par
s'emparer de toute l'ile, en 1669. A la
paix, les Vénitiens perdirent encore quel-
ques districts en Dalmatie et en Candie;
il ne leui* resta que Spinalonga, Carabusa
et Suda. Mais peu après la fortune chan-
gea : les défaites que le» Othomans éprou-
vèrent dans leurs campagnes contre les
Hongrois et les Allemands les alTaibli-
rent. En 1684, Venise envoya contre
eux une flotte sous la conduite de Mo-
rosini. Une partie de la Morée et de la
Dalmatie tomba en son pouvoir; Athènes
et TAcropolis capitulèrent après huit jours
de siège, le 27 septembre 1 687. La guerre
continua encore tiuelque temps sans suc-
cès décisifs. Enfin les pertes de la Porte
en Albanie , en Dalmatie et en Hongrie,
contre les Allemandi, amenèrent (1690)
Blustapha U à signer la paix de Karlo-
vitx {yojr,\ par laquelle la Transylvanie,
presc|ue toute la Hongrie et FEsclavonie
furent cédées à TEmpercur, la Podolie à
U Pologne , Asof à la Russie, la Morée et
quelques points importants de la Dalma*
tîe à la républi(|ue de Venise. C*était le
dernier effort de cette république : elle se
sentait décliner et mourir. Lorsque , au
printem|>s de 1 7 1 4, le grand-visir quitta
les Dardanelles avec une flotte de 100
voiles et commença les ho»tilités par la
prise de File de Tinos, Venise était si peu
préparée quVIle ne put envoyer à la dé*
Vl
I
:7.
fense de la Morée que 8
ligne, 1 1 galères et 8,000
le général vénitien X an Ddfino se
tenta de défendre quelques places îi
et laia>a le plat pays exposé aux ra
des Turcs. Le 20 juin 1714, le grsiid»^
visir fit capituler Corinthe. La oonqulu^
de la Morée fut terminée cette fois dav^
une seule campagne; les Véniticoi wtf^
purent même préser\-er les Iles. Sut 10^'
Si
victoires d'Eugène dans le Nord ,
valeureuse défense de Corfou par
lembourg, qui facilita la reprise
Maure et de Butrinto, Venise aurait
risque d^utre attaquée elle-même,
victoires sur mer la relevèrent un i
elle pri t Prevesa et Von izza, et elle était
cupée au siège de Dulcigno lorsqu'elle
çut la nouvelle de la paix conclue à
roviu (2 1 juillet 1718) entre V
et la Porte. Forcée d'y accéder, élis lÉ:
garda que Cérigo, les lies Ioniennes» #
Butrinto, Parga et Prevesa dans l'Attië» <
Alors la Grèce tout entière élrfh
nie.
turque; elle fut divisée en pachaiià9f,
subdivisés en niussemliAs, agaUks i^
vaivodaliksy qui tous étaient subordcoal^
au rnumeli'Valcsi (grand-juge de Y^OÊf^
mélie). La Grèce du nord comprit, owHlï
plusieurs pachaliks, le mussemlik de Ij^.
rissa, les vaivodaliks d'Attiqueet de IJ^
vadie, et une foule de |>otits districts uHÊk
l'administration particulière de fonction,
naires turcs, tels que agas, beys, vaivod%
et même primats indigènes. En Morét^
le ])acha de Tripollzza était à la téleA^
Tadmini^tration, qui était entre lesmaÎM
de huit beys. Les trentc-et-unelieadell.
mer Egée étaient sous les ordres du caps*
dan- pacha, le reste sous ceux d'antni
fonctionnaires du sérail. Ce système
vint bientôt oppressif. La vénalilé
charges était une cause continuelle d*!
torsions. Ajoutons à cela Télévation
traire des impôts, notamment de «loiéi
la capitation (karadj)^ de Timpôt foocMi
(miri\ du rachat des corvées (anganm)^ém
frais de justice, des droits d'entrée ci 4i
sortie. La manière despotique dool 8i
étaient levés les rendait doublement oméF
reox. Toute la propriété foncière élili
tombée entre les mains des Turcs, dli
Grèce , épuisée, put à peine trouver OM
compensation dans le commerce. I..CS \\m
GRE
(«)
GRE
■I teules quelques avantages ;
àt Uxites ces taxes arbitraires,
est à payer qu'un tribut an*
OyOOO piastres,
ârconsiances, la religion seule
loore nourrir quelques ger-
iooalité. Le patriarche, le sy->
MistantiDople et tout le clergé
qui armit avec lepeuple des rap-
amédiats, défendaient contre la
roits de leurs coreligionnaires,
juridiction qu'ils avaient con-
ie en matière civile, augmentait
r influence. Si elle ne fut pas
es bienfaisante, il faut Tattri-
B d^aisance et d'instruction du
ricnr. Enfin, il ne faut pas
silence ces corporations mi-
èpendantes, plus tard célèbres
Bs d'annatoies et de Alepà-
innée toujours prête à mar-
'intérêt du peuple, et enfin les
( V07'. ces noms) , auzqueb la
de leur esprit et de leurs con-
ne tarda pas à donner une as-
nfluence sur les aflaires de la
commencement du xviu^ siè-
r donna les places de drogman
odarats de la Valachie et de la
ils furent aussi drogmans du
acha et ambassadeurs près les
irope. Il est cependant à re-
* cette aristocratie nouvelle ait
ar des motifs d'ambition, né-
Btérèts du peuple grec; mais,
urant du x\iu* siècle, on vit se
' en Grèce les germes d'une in-
plus avancée. Dès 1620, les
patriarche de Constantinople,
car, pour y établir des écoles,
neutralisés par Tinfluence dés-
*s Jésuites, qui avaient su con-
ns leurs mains le monopole de
« publique. Mal dirigées, leurs
tardèrent pas à s'éteindre. La
de maiâons de commerce grec-
ies principaux ports et places de
ïnt des résultats bien plusavan-
y en avait, avant la fin du xvii*
aastantinople, Janina, Smyme,
Larissa, Boukarest, sur le mont
Corfou et à Patmos, car les
permettaient TiDstruction que
oltres. Plus lard, elle fit encore
relap. d^ÎM.d. M, Tome XJIJ.
quelques progrès sous la protection de
la Russie , qui commentait à tourner ses
vues vers la Grèce.
L'insurrection des Monténégrins de
1766 n'était pas l'ouvrage de la Russie,
mais elle jeta en Grèce des idées de li-
berté; cependant elle fut bientôt compri*
mée. Cette puissance se disposait depuis
plusieurs années à venir au secours de
ses coreligionnaires, et dès 1763 elle
avait envoyé un émissaire au milieu d'eux.
Catherine n songeait sérieusement à don-
ner suite à ces projets, quand, en 1 7 68, la
Porte , à l'instigation de la France , dé-
clara la guerre à la Russie. Pendant qu'on
préparait à Saint-Pétersbourg une expé-
dition pour la Méditerranée, leXhessalien
Pappas-Oglou travaillait à soulever les
Grecs; enfin une flotte de sept vaisseaux
de ligne, quatre frégates et quelques
transports quitta Kronstadt en septembre
1769. La Porte, qui ne se doutait pas du
péril , dut à la résolution de Gagi-Haçan,
un de ses marins les plus expérimentés,
de pouvoir rassembler une petite force
navale. Au commencement de 1770, une
partie de l'escadre russe, sous Fœdor Or-
lof (i;o^.), vint mouiller dans le golfe de Vi-
ty lo. Il n^y avait pasd'unité en Morécj point
de plan insurrectionnel, et la faiblesse de
Tescadre russe vint anéantir les espérances
des amis de la liberté. Orlof, après avoir
rallié quelques troupes indigènes, eut dans
le principe certains succès ; il allait mar-
cher contre Tripolizza, lorsque les Alba-
nais au service de la Porte parurent dans
l'isthme, prirent Missolonghi,Corinthe, et
se dirigèrent ensuite vers Patras et Tripo-
lizza. Réunis aux Turcs, ils battirent com-
plètement les Russes. Les Grecs qui ne
fuirent pas dans les lies furent massacrés.
L'insurrection fut ainsi détruite; seule-
ment autour de Navarin quelques débris
des Maînottes faisaient encore cause com-
mune avec les Russes. Toutefois l'arrivée
d'une troisième escadre russe devant Vi-
ty lo, le 2 0 mai, ranima les espérances ; mais
la flotte turque évita le combat, et laissa
Elphinstone et Spiritof, les deux amiraux
russes, se quereller entre eux. Orlof, voyant
toute résistance impossible, crut qu^il n'y
avait d^autre parti à prendre que celui de
la fuite : il s'embarqua à Navarin avec les
restes de l'expédition, abandonnant le$
GRË
(H)
GRE
(trectfy qaiy malgré Pamnistie proclamée / fooda et beaaooap de proi
par la Porte , reslèreot peodant neuf ans ~'~" '"' ■ - •*
exposés à toutes les cruautés des Albanais.
L'incendie de la flotte turque à Tchesmé,
les 7 et 8 juillet 1770, par Alexis Orlof
(vajr.)y senrit aussi peu à la délivrance de
la Grèce que son attaque sur Lemnos.
La flotte russe, après trois ans d^inaction,
ne revint en Russie qu'après le traité
de paix conclu à Koutchouk-Kainardji
(vo^.), le 24 juillet 1774. Cette paix
contenait certaines stipulations avanta-
geuses aux Grecs, telles qu'amnistie com-
plète, libre exercice de leur religion ,
le droit d'émigrer avec leur patrimoine ;
mais la Porte, trop faible pour répri-
mer les corsaires albanais , était égale-
ment impuissante pour les forcer à ob-
server ces conditions. Haçan les détruisit
enfin le 10 juin 1770, et brisa la force
des Albanais. H reçut en récompense le
gouvernement de la Morée; son adminis-
tration, despotique d'abord, s'adoucit en-
suite sons l'influence de son drogman Ma-
TTogenis. Quant aux lies, la politique
conseillait de les ménager. On eut ainsi
quelques moments de repos.
A cette époque, le nord de la Grèce
devenait le siège d'une puissance nou-
velle : nous voulons parler de celle que
s'était créée le pacha de Joannina ou
Janina, Ali de Tébélen. Avec le secours
des klephtes et des armatoles de la Thes-
8alie,de l'Étolie et de l'Acamanie, il s'était
emparé du pachalik de Janina, d'une par-
tie de celui de Bérat, et était sur le point
d'exterminer Ibrahim, pacha de Bérat,
lorsque celui-ci fut sauvé par la valeu-
reuse assbtance des Chimariotes et des
SonUotes (1789). Ces peuples monta-
gnards {VOX. CHIlfiUL et SOUUOTES)
étaient en armes : depuis deux ans du-
rait la seconde guerre de l'impératrice
Catherine contre la Porte , et ses agents
avaient cherché à soulever surtout ces
vaillantes populations. Les 8,000 hom-
mes qu'Ali-Pacha (voj,) envoya contre
les Souliotes furent , après une déroute
complète, forcés de s'enfuir jusqu'à Ja-
nina. Cette victoire exalta le courage des
enfants de Souli : ils songèrent à une en-
treprise plus vaste et envoyèrent une am-
bassade à Saint-Pétersbourg ; mais tout
i« Qu'elle rapporta ce furent quelques
Ctéâm
rine oublia ces dernières, peu de MM
après, pour faire sa paix avec la Fottl
Toutefois la paix de Jaasy (t^.), du 9 jiril
vier 1793 , en conservant aux Grec» Il
avantages que leur avait garantis oellt 4
Koutchouk-Kainardji, leur donom H
outre la libre navigation sous pavâlil
russe. La même année vit aussi finir I
guerre entre les Souliotes et Ali : le pMH
non-seulement reconnut l'indépendmiM
des Souliotes, mais leur céda des portM
de territoire et racheta ses priaoMÉW
par une forte rançon.
Pendant la période de repos qui
le commerce de la Grèce prit ooe
grande extension, notamment duHrl
lies. On vit s'élever un grand
d'écoles helléniques , tant au
qu'au sein même de la Grèce, et, d'im li|
tre càxé, les mouvements révolutioni
de l'Occident contribuèrent aussi à
cer l'éducation politique. La
l'affranchissement de la patrie eut pil
représentants Mavrocordatos,Hy pûlôrfl
Gazb,et surtout leThessalien Biiigai, ni
quel on doit la première idée d'une M
iérie {voy-) politique. Si le supplie» |l
ce patriote à Belgrade, en 1798, ilH
décourager un moment les amis de la I
berté grecque, ils ne perdirent pas polÉ
cela l'espérance. Le traité de Campd
Formio (5 juillet 1797) venait de doMÉ
les lies Ioniennes et les anciennes posMl
sions de Venise en Albanie à la répubiii|tf
firançaise, qui avait su gagner tous les m
prits par son adminbtration libérale. U
déclaration de guerre de la Porte (seplam
bre 1798) et le mauvais succès de Vesq^
dition d'Egypte firent échouer les plai
qu'elle avait conçus. Ali-Paciia enM
presque toutes les places de l'Albanie^ i
les lies Ioniennes, bientôt retombées m
pouvoir 'de la flotte turco- russe, ne ron
trèrent qu'à la paix de Tilsittsous la d»
mination de la France. La guerre éê
Souliotes de 1804 n'eut d'autres résnl
tats que d'amener leur exterminatloi
presque totale et de faire tomber l'Albn
nie entière au pouvoir d'Ali, à qui I
Porte avait conféré le titre de roumeli
valesi. La majeure partie de la Grée
septentrionale était en son pouvoir. Ion
qu'il profila de la rupture entre la RyMft
GRE
(Si)
GRË
1806 y pour sVroparer
et Frévesa , Butrinto et Vooizza.
d'^habtleté qae de ruse , il
tour à tour la faveur des
i ci <ies AnglaM, et , après avoir
ï k Ticii Ibrahim, pacha de Bérat
ctOKlre son influence jusque dans
e ■érîdionale, Lorsqu'en 18 tT,
Boo anglaise eut été retirée de
ce dernier boulevard des Soulio*
lait parvenu à établir sa domina-
tonftes les cotes de TÉpire, depuis
i jnscfa'au golfe d^Arta.
ant ce temps, la nation hellénique
ie aonveaux progrès; riostruc>
propageait d^une manière sensible
Moldavie , la Valachie , la Macé-
la Tbesabe, TÉpire. L'école d'A-
Et ia Société iUt amis de.t MuseSy
ca 1814, favorisèrent le progrès.
ée vit s*oavrir des écoles qui satis-
■a preaûers besoins. Dans les lies
a \woj.y, bien que les Anglais
pea de sympathies pour les écoles
organisées sous la domina-
, on ne peut mécoonaitre
rendus par quelques hommes
b, oooune lord Guilford, qui, sous
ction de Canning, fonda en 1823
■té ionienne de Corfou. Dans les
a mer Egée et de TAsie-Mioeure,
t les écoles de Patmos et de Chios,
Aivali on Sydonie et deSmyrne ;
Bosphore de Thrace, celle du
de Kjoaroutchesmé. A côté des
avait pris naissance uoe lîtté*
nationale dont les interprètes
ient souvent rallranchtssemeot de
X. En 1813, la marine grecque
it 5O0 navires, la plupart bien ar-
S,OO0 marins. Le nombre de ces
laingmentait chaque année, tandis
raaée de terre se recrutait de tous
Us qui revenaient après avoir servi
françaises et anglaises. Il
le penple une vie nouvelle,
iveiles idées, mises à profit pour
ibiiMmr lit de la Grèce par une
e bétérie, dont on peut faire re-
à 1814 La fondation comme so-
£tîqne. Cest là q se réfugièrent
iimiri desGrecs trompées au con-
vienne; l*hétérie s'accrut de jour
. Qamd die eut attiré à elle tous
les Grecs importants de TEurope et même
de Tempire othoman, Anthimos Gazîs
parcourut, en 1816, toute la Grèce avec
quelques initiés; dans chaque commune,
on réunit des membres, et en 1817 près*
que tous les primats et les principaux
klephtes et armatoles de la Morée et du
nord de la Grèce en faisaient partie.
A peine, en 1820, Ali -Pacha, qui
devenait de jour en jour plus redouta-
ble, fut-il proscrit par la Porte, que les
chefs de Thétérie envoyèrent, de concert
avec lui , une ambassade à Saint-Péters-
bourg pour s'assurer, par le comte Jean
Kapodistrias ( 'ony, ), Tappui du cabinet
russe. Le succès ne répondit pas à leurs
espérances; on ne leur donna que des
réponses évasives. Pendant ce temps , en
Grèce , les choses prenaient une tour-
nure inattendue. La Servie, la Moldavie,
la Valachie étaient en proie à la plus vive
fermentation. Les armatoles et les klephtes
du Nord , travaillés par les émissaires d'A-
li-Pacha , prenaient contre la Porte une
position hostile,au point que déjà en 1 820
le capudan-pacha envoyé sur les côtes de
l'Albanie avait cru devoir s'emparer de
Panorma , Santi - Quaranta , Delvino ,
Saint-Basile, Moursino et Butrinto, sur
les côtes d'Albanie. Mais dans ce moment
décisif, Ali , abandonné des siens, vit sa
puissance se briser, et, comme on peut le
voir dans sa notice , finit par une mort
malheureuse une vie souillée de crimes.
Pendant que le nord de la Grèce s'a-
gitait, la Morée, déjà ébranlée, dans son
obéissance au sulthan, parVeli, fils d'Ali-
Pacha , ne restait point inactive. Une as-
semblée nombreuse d'hétéristes se tint
à Vostizza en novembre 1820. Tout était
prêt pour un soulèvement , lorsque les
mouvements dans le nord attirèrent l'at-
tention de la Porte. Alexandre Hypsilan-
lis {voy.)y qui avait quitté Saint-Péters-
bourg dans l'été , venait de se rendre par
Odessa à Kichenef eu Bessarabie, où était
le siège principal de Thélérie. On croyait
partout qu'il allait être précédé d'une
armée russe. Une fermentation sourde
agitait la Valachie et la Moldavie, lors-
que la mort subite de l'hospodar Alexan-
dre Soutzos (1 1 février 1821) amena un
soulèvement qui fut regardé par Hypsi-
lantis comme l'instant le plus favorable
GRC
(36)
GRE
poor tenter la délivrance de sa patrie.
En eflety diaprés les plans' de rbétérie,
rinsurrection devait commencer par la
Moldavie et laValacbie; TOlympien Geor-
gaki, qui, sous Alexandre Soutzos, était à
Boukarest tufenkgi '^ baschi (colonel des
troupes à pied), devait en être Fagent le
plus actif. Celui-ci envoya dans la Petite-
Valachie, avec 150 hommes , un Valaque
nommé Théodore Vladimiresko, qui avait
été au service russe commandant de pan-
dours, et qu^il chargeait de soulever le
peuple dans cette province. Mais sans
s^ioquiéter de suivre les plans des hétéris-
tes y cet homme ne songea qu^à se faire
donner par la Porte Fhospodarat de la
Yalachie. A cette nouvelle, Hypsilantis
passa le Prouth et entra à Jassy le 7 mars;
là, au lieu d*agir avec rapidité et de pro-
fiter de Tenthousiasme général, il per^
dit du temps dans de funestes irrésolu*
tions et des négociations inutiles avec
Yladimiresko. Pour comble de malheur,
l'empereur Alexandre (vo^.), alors au
congrès de Laybaeh , le fit désavouer le
9 avril par son consul général à Jassy ; et
les boîars, qui, à son entrée, avaient pris
la fuite, rentrèrent et excitèrent par leurs
proclamations le peuple contre lui. En
même temps» les comtes Nesselrode et Ka-
podistrias blâmaient vivement la conduite
d^ Alexandre Uypilantis et le sommaient
de se retirer dans les montagnes pour de
là traiter avec le sulthan. Son armée se
trouva alors complètement désorganisée,
et ceux qui Pavaient suivi dans la croyance
qu*il était soutenu par la Russie prirent
contre lui de la dé6ance; cependant la
lenteur desTurcs lui aurait permis de con-
quérir quelques avantages qui pouvaient
amener le triomphe de sa cour. Enfin le
sulthan, instruit par Tambassadeur russe,
baron Strogonof, des intentions de son
maître, envoya des troupes dans la Mol-
davie et laVaîachie ; les Grecs furent bat-
tus, Galacz fut pris par loussouf , pacha
d'Ibraîl, Boukarest par le pacha de Silis-
trie. Les renforts qu^Hypsilantis reçut du
corps du Grec Karoinar Sara, ancien
commandant de la garnison de Boukarest,
et de celui de Yladimiresko, exécuté à
Tcrgovist, furent peu utiles, parce que le
prinrt* fut obligé de diviser ses forces à
rinfiiii. Aprvs pliisicure petits comliats,
celai de Dragachân (19 juin 183
truisit ton armée, et avec elle les «
ces des hétéristes. Hypsilantis, qui
pas pris part à Faction, se retira c
à Rimnik, puis sur le territoire auti
Reçu par les autorités comme un |
nier d'éut, il vécut d'abord à Mi
puis àTheresienstadt dans une être
son , et mourut à Yienne en 182
après son élargissement.
Avec sa retraite finit Finsurrec
la Yalachie; mab la Moldavie ne I
mise qu'après la défaite de Ranta<
prèsdeSkouleni(29juin I821)»et
héroïque de Georgaki (26 août)
dant ce temps, en Morée, Tinsun
fomentée et dirigée surtout par (
nos (voy,)^ archevêque de Patn
victorieuse. Tripolizza, Calavryta
rent au pouvoir des Grecs. Les A
chrétiens de la Mégaride marchaic
treCorinthe; en Messénie, Grégoi
que de Modon, bloquait Navarin \
que les Maînottes, sous Pietro-be
vromichalis ) et Théodore Koloa
revenu de Zaute, prenaient Cala
réunissaient le premier congres i
sous le nom de sénat de Mtssênii
vrit ses séances le 9 avril, publia <
clamalions, distribua des armes
plit les fonctions d'un gouvememi
visoire. Les Turcs, battus dans tr
contres, purent néanmoins pre
mettre à feu et à sang Patras, '
et Argos. D'autres victoires de
près de Yaltezza (27 et 28 ma
Doliana (81 mai), quoique de pe
portance, assurèrent le triomph*
de leur cause en Morée. Le sénat a
porta de Calamata au monastère i
tezzi, et, le 9 juin, installa une c
sion provisoire composée d'un pi
et de neuf membres.
Les lies suivirent bientôt le
ment dont la Morée leur donnait
pie : au mois d'avril, Spezzia,
Hydra déclarèrent leur indépej
Dans le nord, la guerre de la Port*
Ali donna à l'insurrection un ci
particulier. Les Souliotes fortifiaie
nouvelles conquêtes. Dans Test, VI
la Béotie, la Phocide étaient entii
soulevées; Athènes a\ait été prû
garnison turque était bloquée da
GRE
(J7)
GRE
oalèvement s'étendit aa-delà
pyf es : en Magnésie , en Ma-
» Turcs se dirent attaqués et
c seule put empêcher la prise
e et repousser les Grecs vers
du mont Athos. La Porte,
habitude, ignorait les événe-
^naient de se passer ; ce fut à
écouverte de la conspiration
e Justiniani, qui commandait
grecs et devait s'emparer de
Tarsenal de Constantinople
sonne même du sulthan, put
vTÎr les yeux. Des massacres
les parties de l'empire (voy.
Mo&ousi, etc.) en furent la
>rreurs (on estime à 30,000
les ^-ictimes ) et l'intervention
Togonof , ambassadeur de la
ûe, amenèrent entre les deux
n échange de notes, puis une
ogonof se retira à Bajukdéré,
i la Porte, le 15 juillet 1 821,
771 où il la sommait d'épar*
Hiens et de respecter la reli-
e. Le 10 août, il quitta le
arriva le 13 à Odessa, dé-
fit d'abord beaucoup desen-
irope, mais qui n'aboutit à
qu'à l'interruption tempo-
ipports diplomatiques. A la
i, ces rapports furent même
seulement pour donner la
1 désirait à la rupture inévi-
préparait pour le mois de
:)ui, dans la crainte de la Rus-
ait du côté du nord, se dégar*
>ôté du midi. Sur mer, la flotte
imbasis remportait de nom-
[âges; une autre flottille en-
; golfe de Lépante et faisait
solonghi, Anatolico, l'Étolie
nie. loussouf-Pacha , de son
illa, que les Ioniens du comte
\9s avaient mis en insurrec-
ransporta la population à Pa-
! époque environ (juin 1821),
T l'arrivée en Morée de Dé-
psilantis (voy.) , frère d'A-
t l'origine des divisions qui
itre les difTérents chefs. Alors
'avaient plus en Morée que
qui toutes étaient
serrées de près; peu après, il ne leur resta
plus que Coron et Modon , approvision*
nées par Tescadre du capudan«bey, Ga-
laxidi , Napoli de Romanie, dont Hypsî-
lantis fut forcé de lever le siège, et Patras,
que les Grecs attaquèrent sans succès. Le
congrès national fut transféré à Argos, et
ensuite, sur la proposition de Mavrocor-
datos (vo^.), dans la petite ville de Piada,
sur le golfe Saronique.
Dans le nord, les Souliotes, sous Bot-
zaris [voy.)j faisaient moins de progrès;
à l'ouest, les armatoles , sous G. Varna-
kiottis , prenaient Vrachori et Zapandi ;
sousTzongas, ils s'emparaient de Playa et
de Téké, sur la côte de l'Acarnanie ; Pa-
nourias prit Salone en Locride, et, le 27
juillet, Hogos Bakoulas remporta une
brillante victoire près de Petia , à deux
milles d'Arta. Khourchid - Pacha n'en
conserva pas moins l'avantage; les Sou-
liotes furent forcés à la retraite. Le con-
grès réuni en novembre à Salone, sous
la présidence de Théodore Negris, ne put
rien faire d'important. Dans l'ouest, les
Souliotes essuyèrent un échec; dans Test,
les Grecs, battus aux Thermopyles, per-
dirent la Livadie et Thèbes. Heureuse-
ment un corps de 5,000 hommes, qui
venait rejoindre Méhémet-Pacha , fut as*
sailli et vaincu par eux dans les défilés
du mont Œta. Ce succès fut compensé
par la prise de Magnésie et de la pres-
qu'île de Chalcidique. Enfin il ne restait
plus aux Grecs que la passe de Pallène :
le 1 1 novembre, elle fut prise d'assaut par
le pacha deSalonique, qui, peu après
(27 décembre), prit possession des cloî-
tres du mont Athos.
On le voit, cette première année ne fut
pas heureuse pour les Grecs ; il n'y avait
ni chefs ni armée. A l'extérieur, la Russie,
l'Autriche se déclaraient contre eux; la
France gardait une stricte neutralité;
l'Angleterre qui, à cause du voisinage des
îles Ioniennes, redoutait l'influence que
ces mouvements pouvaient y exercer, était
ouvertement hostile. L'année 1 822 s'ou-
vrit par la publication de la constitution,
sous le nom de loi organique d^Épidaure^
en 107 articles, très libérale, mais avec
beaucoup de dispositions inapplicables.
Toutefois le nouveau gouvernement fut
installé et la présidence donnée kMnto»
GU£
(88)
GUE
cordatos; après la dissolution du coo-
grès, le 28 janvier, celui-ci choisit pour
le siège du gouTeroemeot Corinthe , qui
▼enait de se rendre. Le 4 mars, il y eut
un combat peu décisif près du cap Papas
entre Tescadre turque et la flottille grec-
f|ue, sous Miaulb (vojr,^ Dans la Morée,
Kolocotronisgagna( 1 4 mars) une brillante
victoire sur Mébémet-Pacha ; Napoli de
Romanie allait capituler, quand Pappari-
tion de Tarmée du séraskier Rhourcbid-
Pacba força les Grecs à lever le siège.
Dans It midi, Mahmoud-Dram> Ali, après
de norobreui avantages et la prise de la
citadelle de Larissa, perdit dans une dé-
sastreuse retraite ses bagages, sa caisse et
la majeure partie de son armée. Dans le
nord, les Souliotes, d^abord constamment
vainqueurs de Khourchid -Pacha, eurent
ensuite presque continuellement le sort
contre eux; battus à Petta le 16 juillet,
menacés par une flotte othomane de 96
voiles, ils obtinrent une capitulation par
la médiation du consul anglais de Pré«
vesa, et, le 1 6 septembre, ib quittèrent en-
core une fois leur patrie et furent trans-
portés à Assos sur des vaisseaux anglais.
ÛAcarnanie perdue, Mavrocordatos vou-
lut sauver au moins FÉtolie et se jeta
dansMissolonghi, qui, grâce aux Hydrio-
tes, put repousser Omer-Vriones. L'A-
camanie se déclara de nouveau indépen-
dante. En Macédoine, dans TEubée, en
Thcssalie, les Grecs eurent plus de revers
que de succès; dans Test, les avantages
furent balancés, et le chef Odysseus (w>y.),
après plusieurs échecs , força Méhémet-
Pacha à une trêve et ensuite à la retraite.
Quant à la guerre maritime, elle fut tout-
à-fait à Tavantage des Grecs. L*insurrec-
tion intempestive des Chiotes amena la
dévastation de leur lie par le capudan-
pacha , Kara-Ali; mais elle fut suivie de
la destruction de la flotte othomane par
Constantin Ranaris (vor.), le 18 et le 19
juin : cet événement eut pour Pavenir les
fuites les plus importantes. Ceux qui vin-
rent après et notamment Pheureuse atta-
que de Ranaris (19 septembre ) à Téné-
dos, contre la flotte turque, montrèrent
qu^on pouvait difficilement enlever aux
Grecs leur supériorité sur mer. LMnsur-
rcction de Candie (vo/. CaàTE) nVut
^*autris rétaltats que de refouler les Grecs
dans les montagnes et d'abandoni
Turcs le plat pays et les villes.
Le second congrès national, qt
vrit à Astros en mars 1823, ri
mésintelligence qui exbtait entre
férents chefs. Le parti militaire, i
duquel étaient Rolocotronb, Uy[
et Odysseus, voulait partager le ]
un certain nombre de districts m
et s^en faire confier le command
ainsi que la direction de la guerr
le parti des primats, qui avait à s
chef des Maînottes Piétro Mavroi
et le Fanariote Mavrocordatos, fui
fort. Après une séance très orageu
vromichalis fut nommé président,
cordatos secrétaire de la commisse
visoire de gouvernement, et les ce
déments militaires furent donnés
cotronis dans la Morée, dans li
occidentale à Botzaris, et dans
Odysseus. On se borna du rest
nouveler la déclaration d^indépe
à réviser les lob de Piada, à su]
les assemblées provinciales, à ou
négociations avec les chevaliers d
et à chercher à négocier un em
Londres. La session finit le 28 i
le gouvernement fut transféré à
lizza.
Cette année, les opérations ré
commencèrent assez tard. Marc l
k la tête des Souliotes, battit un c
troupes que loussouf-Pacha avait
que à Rrionero, et ensuite, dans la
1 7 août, remporta sur Mustapha,
Carpanissi, une victoire complet!
s^ctre réuni avec les débris de soi
à Omer-Vriones, Mustapha opér
traite dans le courant de novembi
Test, Berkofzali, attaqué par Od}
Nicias, dans les environs d*Athè
qu*oii il avait pénétré après avoir
les Thcrmopyïes , fut forcé de m
dans Pile de Négrepont où il fut
LesGrecs auraient fait de plusgrai
grès sans leurs dissensions ; mais il
toujours divisés en deux partis ,
Rolocotronb et celui de Mavroci
qui finit par Pemporter. Une an
des Grecs au congrès de Véroi
amené cette déclaration des pui
que la Grèce, n^étant point un éti
pendanti ne pouvait demtndcr
réponse
plus elle
féi des
GBB (S8 )
m; ph 0
déeoongi
toate l'Eim >pe,
t et lies particoUcn. Des comités
an le fbrmèreDt en Angleterre^
ne {woy, KomAÎ et Didot), en
IMyCB Suisse (vajr. Ethabd), et un
r de 800,000 Iît. sterl. fut négo-
•df«sle31féTrierl824.
rpee parvt alors pour la première
I ka a&ires de la Grèce. Ibrahim,
>liaiBiiied (wjyr.) ou Méhémet-Aii,
pacba de la Morée, quitta Alexan-
c SO finégates, quelques petits
K, ISO transports, 2,000 bom*
ca^crie et 30,000 d'infanterie
I à reoropéenne. Pendant ce
t capodaB-pacha mettait Psara à
■GDg. En rerandie, Miaulis, avec
détruisit derant Cbios (voy,
flotte turque de 30 navires,
i de la campagne , ce brave ami-
; parvenu à les forcer tous deux
aile, le capudan-pacha vers les
fiUes , Ibrahim vers File de Can*
1 lai fit encore éprouver de nou*
cfaeca. Sur terre, les opérations
oneot à quelques escarmouches,
f : la trahison desSfakiotes(monta-
livra cette lie à Husaeîn-bey. Mal-
ïcfaec, le gouvernement provisoire
it un peu de confiance et de fer-
» partis semblaient se faire des
ons; le 7 février 1 825, un second
I lut contracté à Londres, au
de 2 Baillions de liv. sterl., au
f SS s p. Y^ Uarmée s'orga-
en, des écoles s'ouvrirent, la
bt continuée avec chaleur. Mais la
rît, de son coté, des mesures plus
■es. Navarin, vivement attaquée
ikûn, défendue par 2,000 Grecs,
irdievéque de Modon et Jean
urhalis, fils de Piétro-bey, capi-
23 mai. Miaulis qui venait de
Hydra , détruisit devant Modon
rtie de la flotte ég3rptienne, et,
1 vice-amiral Sakhtouris, allait at-
la flotte turco-ég3rptienne dans le
Sade, quand la tempête dispersa
leanx. Pendant qu^au sud Navarin
bait, Missolonghi, dans le nord,
icment pressée. Rolocotronis, avec
10 iKiMiet quHl avait rassemblés
GRE
à Tripolina, Dikaios, Mavromichalis avee
ses Malnotes, ne purent empêcher Ibra*
him et Reschid - Pacha de réunir leurs
forces et de Tassiéger a la tête de 80,000
hommes. Ainsi, à la fin de 1 826, la situa-
tion des affaires était peu brillante. La
désolation régnait en Morée; la Grèce
occidentale était dans les mains des Ara*
bes et des Albanais , la Livadie en partie
conquise ; l'Attique et la Béotie seules se
trouvaient libres. Des deux emprunts , il
ne restait plus que les vaisseaux que le
gouvernement faisait construire en Amé-
rique et dont lord Cochrane (voy,) de-
vait prendre le commandement. Les tris-
tes divisions des Grecs s'étendaient jusque
sur la flotte. Enfin on équipa une petite
escadre de vingt-quatre bricks , qui par-
vinrent à ravitailler Missolonghi; mais la
ville commençait à sentir la famine; le
siège fut converti en blocus, et le 27 avril
elle succomba.
Cette lutte, en se prolongeant, avait
fini par attirer l'attention de l'Europe.
Les Anglais craignaient de voir la Russie
intervenir à la fin et acquérir une pré-
pondérance décidée. En février 1826,
le duc de Wellington se rendit à Saint-
Pétersbourg, sous le prétexte de saluer
l'avènement au trône de l'empereur Ni-
colas ; mais le 4 mars il présenta un pro-
tocole qui servit de base à toutes les né«
gociations diplomatiques subséquentes.
Le roi d'Angleterre , à la demande des
Grecs, y invitait l'empereur à s'intéresser
aux événements de l'Orient. Il proposait
de faire de la Grèce un état tributaire
de la Turquie, mais gouverné par des
princes indigènes qui seraient confirmés
par la Porte. La liberté de conscience et
la liberté de commerce devaient être en-
tières. On inviterait la France, l'Autriche
et la Prusse à accéder à ces propositions.
La France et la Russie les accueillirent ;
mais les deu\ autres puissances refusè-
rent. Du reste, ce ne fut qu'au prin-
temps de 1827 que s'ouvrirent les con-
férences qui amenèrent le traité du 6
juillet. Les événements de la Grèce, pen-
dant cet Intervalle , eurent sur ce traité
tme influence essentielle.
Le congrès national d'Astros s'était
réuni seulement quatre jours avant la
chute de Missolonghi (avril 1826J, Com«
GRE
(40)
GRE
me on ne pot s'entendre sur les mem*
bres qui composeraient le nouveau gou-
vernement provisoire , on confia la con-
duite des affaires à deux commissions :
Tune, de douze membres, avait le départe-
ment de la guerre; l'autre, de treize, était
chargée de l'administration civile et finan-
cière jusqu'à la réunion des députés qui
devait avoir lieu au plus tard en septem-
bre. La guerre prit, après la chute de Mis-
•olonghi, un caractère bien plus terrible.
Ibrahim ravagea tout ce qu'il put jusqu'à
ce qu'il fût arrêté par les Maînottes sous
les murs de Misthra, A l'automne, la Mo-
rée n'était plus qu'un désert. Pendant ce
temps, Reschid-Pacha, après avoir sou-
mis l'ouest, se tournait vers l'est de la
Grèce, et, au commencement de juillet,
faisait le siège d'Athènes {voy. l'article).
On fit, pour sauver la ville, les plus grands
efTorts , mais en vain : elle fut prise d'as-
saut , et l'Acropolb bloquée. Tout man-
quait à la fois : le gouvernement était sans
énergie, sans armée, la flotte sans subsis-
tances. Pour comble de malheur, on vou-
lait rendre le gouvernement responsable
des faits de piraterie qui se commettaient.
La garnison de l'Acropolis fut, à travers
mille dangers, ravitaillée une première
fois le 23 octobre par le capitaine Gri-
siottis, et une seconde le 12 novembre
par le général Fabvier (voy,)', mais ces
secours ne la sauvèrent pas. Le colonel
licidegger (vof,) fit manquer une expé-
dition contre l'Oropus. Les divisions des
députés contribuèrent encore à porter le
découragement dans le peuple. Heureu-
sement arriva lord Cochrane, qui mit
pour condition à sa coopération la réu-
nion des deux part» au congrès natio-
nal de Trézène. On nomma à l'unanimité
lord Cochrane amiral, sir Richard Church
(vojr.) , colonel d'un régiment léger dans
les lies Ioniennes , général en chef, et le
comte J.-A. Kapodistrias (vojr,) , gou-
verneur pour sept ans. En attendant son
arrivée de Paris, on élut une commission
provisoire composée de G. Mavromicha-
lis, J. Milaitis et Jannulis Nako. Karaîska-
kis et Miaulis, qui jusque-là avaient com-
mandé l'armée et la flotte, furent blessés
de la préférence qu'on donna sur eux
aux Anglais Church et Cochrane. Après
plusieurf combats , dans l'un desquais
Karaîskakis perdit la vie, la ci]
de l'Acropolis fut signée le 5
l'entremise du commandant Fal
médiation de l'amiral de Rigny ;
son se retira au Pirét, où elle h
quée pour la Morée.
Toute la Grèce était alors <
complète désorganisation; Tint
des puissances pouvait seule I
La Porte n'avait pas adopté le
du 4 avril 1 826, et toutes les né|
n'aboutirent qu'à Vuliinuttum
le 10 juin 1827 par le reis-efl
laissait aux trois puissances (Fra
gleterre , Russiej le choix d'ab
la médiation ou d'appnyer le ;
par la force. On se décida poa
nier parti, et l'on signa à Lod<
juillet 1827, ce fameux traité ^
la nationalité de la Grèce. Les t
sauces résolurent de mettre fi
guerre meurtrière. Le 12 juil
donnèrent aux amiraux des in
à l'eflet d'empêcher à l'avenir
nu» de troupes d'Egypte , et
mencer les hostilités si les Ti
laient forcer le passage. Ibrahim
une trêve, et quelques jours ap
lut quitter Navarin pour aller
mais l'amiral anglais CodrtngUM
força d'y rentrer. Comme il se
vager la fiAorée, les amiraux luii
Tordre de retourner aosaîtôl
flotte en Egypte. Par un oonoot
constances inattendues, le 20 oc
cadre combinée se laisM entrai
livrer, devant le port de Navar
cette fameuse bataille qui àA
flotte turque et assura Texéc
traité. L'interprétation ambigu
puissances médiatrices donoèt
événement, qui nedevait paa les
avec la Porte, mit les amirmux
inaction dont le divan et Ibmk
profiter. Le reis-effendi «iéc
puissances qu'on voulait bien p
aux Moréotes, mab à <30Pdit
se soumettraient; les ambaaini
ne pouvaient accepter cet pro|
quittèrent Constantinople le 8 <
En Grèce, cependant, la f
Navariu avait produit qoelqiie i
siottis et Vassoa eurent de» so
le sud; dam Toncst ^ \m
GRE
(
ipttaine HasUngs s'emparèrent de
9 places. Quant à lord Cochrane,
a b Grèce le 10 janvier 1828,
oîr rien pu faire. On attendait
jour le comte Rapodîstrias : enfin
1 le 18 janvier à Napoli de Ro-
!t le 24 la commîision d^Egine re-
re ses mains le pouvoir exécutif,
ette époque seulement que se po-
s bases de Porganisation future de
5. La Russie, après le combat de
^ sembla prendre une position ex-
neUe, et déclara vouloir, pour son
compte, demander à la Porte des
ODS. En effet, le 1 4 mars la guerre
iarée entre les deux puissances;
elle ait duré deux ans, elle eut
t d^influence sur les affaires de
\>oy. Nicolas P', DiEBrrscH et
ropL.E). On était si las des troubles
rivée du président fit partout côn-
es espérances. On posa les armes;
et Kolocotronb se réconcilièrent,
lion d'un PanheUénion composé
lembres, et qui, avec le président,
Fautorité suprême, la division
I en 13 départements, et leur
e organisation par des commis-
Ltraordinaires, trouvèrent grande
L'exécution toutefois rencontra
uses difficultés, et on vit alors se
ter des germes d^opposition. Le
it ne convoquait pas le congrès
I et ne donnait aucune raison
le de sa conduite. Dès ce mo-
1 se défia de lui ; il chercha d'a-
organiser l'armée , mais les res-
étaient insuffisantes. Les troupes
ères furent occupées à faire la pe-
rre contre les Turcs. On porta à
hommes le corps des tacUkoi ;
irgent manquait, et le colonel
;er ne put jamais réunir plus de
hommes. L'organisation de la
n'avançait pas; les Hydriotes,
le dépendait en grande partie,
dès le principe en hostilité avec
ident. Pour remédier au mal ,
i essaya plusieurs opérations fi-
es; car à son arrivée les cais-
ent vides , les revenus courants
is. Après avoir essayé d'un em-
Londres, on s'en tint à la fon-
(Tttiic banque nationale iivec in*
41) GRE
téréU à 8 pour 100 et les biens natio-
naux pour hypothèque. En mai, elle avait
déjà réuni 100,000 colonais; on en ga-
gna 50,000 en affermant certains reve-
nus ; car il ne fallait pas encore songer à
un système organisé ; mab cela ne suffit
pas , et Kapodistrias fit , dans le même
mois, déclarer semi-officiellement que, si
les puissances médiatrices ne garantis-
saient pas un emprunt de 20 millions
de fr., il serait obligé de se retirer. La
France et la Russie assurèrent chacune
un million de subsides mensueb, mais
l'Angleterre ne fit rien. En juin, l'empe-
reur de Russie plaça en outre 2 millions
de fr. à la banque grecque.
Les opérations de guerre se bornèrent
à la reprise de Missolonghi et à la des-
truction deCarabousa, port de Candie qui
était devenu un repaire de pirates. Enfin
ou accepta les secours de la France. Le gé-
néral Maison {voy,) débarqua le 29 août
avec 14,000 hommes ; à la fin d'octobre, il
s'était emparé de toutes les places de la
Morée, avait forcé Ibrahim à l'évacuer, et
en décembre, il était sur le point de reve-
nir en France quand il reçut l'ordre de res
ter avec un corps d'observation de 5,000
hommes jusqu'à la fin des négociations
avec la Porte. Par le traité du 1 6 novem-
bre 1828, les puissances avaient placé la
Morée et les îles sous leur garantie. Ka«
podistrias prit la part la plus active aux
négociations relatives aux frontières. La
Grèce commençait à se relever, bien qu'il
y eût de toutes parts beaucoup de mé-
contentement. On demandait surtout à
grands cris la convocation du congrès na-
tional. Enfin il fut assemblé à Argos le
23 juillet 1829. Le gouvernement eut la
majorité ; le président fut confirmé. A la
place du PanheUénion fut constitué le sé-
nat, dont les membres furent presque tous
désignés par le président. On s'y occupa
aussi d'une foule d'objets d*administra-
tion intérieure, et la session fut close le
8 août. L'opposition devint alors plus
vive; elle accusait, et avec raison, le pré-
sident de vouloir concentrer entre ses
mains toute l'autorité. A la fin de 1829,
elle avait à sa tète des hommes considé-
rables et était devenue menaçante. On
accusait Kapodistrias d'être un agent
russe, et de vouloir fonder une monarchie
GRE
(42)
GRE
i
pour lui et sa famille. Au conmence-
meot de Faonée 1830, la péourie était
plus grande que jamais. Le président re*
çat, au congrès d^Argos, l'autorisation de
demander aux puissances médiatrices la
garantie d'un emprunt de 60 millions de
francs; mais toutes ses démarches furent
sans résultat. Enfin un protocole du 3 fé-
vrier 1830 déclara l'indépendance de la
Grèce et fixa son territoire ; un second
ofûrit la couronne au prince Léopold de
Saxe-Cobourg, qui, le i 1 février, l'accepta
conditionnellement. Le 24 avril, la Porte
adhéra à ces dispositions; mais comme les
frontières adoptées ne donnaient pas au
nouvel état assez de sécurité, le 2 1 mai
Léopold ( vcy, ) fit connaîtra son refus
d'acceptation.
Sur ces entrefaites, l'expédition fran-
çaise à Alger, la fermentation intérieure
en France, la mort du roi d'Angleterre,
la révolution de Juillet, mirent fin à la
conférence de Londres. La position du
président devenait de jour en jour moins
tenable. On ne songeait plus qu'à rendre
exécutable le protocole du 3 février, con-
cernant la délimitation du nouvel état et
les échanges de territoire. Samo» «t Can-
die seules furent soumises par la Porta.
Un parti républicain en Morée augmen-
tait encore l'opposition, tandis que le
président levait les impôts à l'aide de
2,000 Rouméliotes armés. Enfin,en 1831,
la misère était si grande que les fonction-
naires ne reçurent que le cinquième de
leur traitement en argent; les quatre autres
cinquièmes leur furent payés en billets k
échéances indéterminées. Le président
avait, fort légèrement, confié la rédaction
des nouveaux codes à son frère Viaro et à
l'avocat corfiote Gennatas, qui voulaient
concentrer tout le pouvoir judiciaire dans
les mains du souverain. Les mesures ar-
bitraires prises à Tégard du journal l'Apol»
Ion rendirent l'opposition tellement vive
que Hydra et Psara se séparèrent du gou-
vernement, nommèrent des commissions
provisoires, et, comme pour se mettre sous
la protection de la France, arborèrent
toutes deux le drapeau tricolore. Après
avoir voulu négocier, le président essaya
d'étouffer Topposition par la force ; mais
saa troupes furent battues par 4,000
aoToyéa par la comminioa
de Maîûa. Après aToir échoué dansai'
nouvelles tentatives da négodatioiiai Kl^''
podistrias eut recours aux mesures ln^
plus violentes, les condamnations à l'aidg^
les arrestations arbitraires, la TiolariMP
du secret des lettres, etc. Ces McaHii-'
forcèrent les Hydriotes à prendra te
armas; Miaulis sa préparai la oombnltn||3
lui et les Russes qui le soutenaient| #
il y eut effectivement quelques ooahnH]
sans résultat. Tel éuit l'éUt des cboMl
lorsque , le 9 octobre , Kapodistriaa ft#
assassiné par Georges et G>nstantin Un*
vromichalis. C'est dans la notice qui M,
sera consacrée qu'on pourra lira lâa ilé»i
tails da cet événement.
Il y eut alors un moment de repos. Lii
sénat de Nauplie nomma un gouvaraOM.
ment provisoire de trois membres, qui fi|P*
rent Augustin Kapodistrias , Théodoci:
Rolocotroniset Jean KoletUs ; le premte
fut nommé président. Néanmoins kl
troubles duraient toujours. L'oppositios
hydriote, après avoir réuni soixante dép>«
tel, fit des propositions d'arrangement Mk
sénat, qui les rejeta. En même temps, Éiii
Kadchakos Mavromichalis, chef des Mal*
nottes, prenait les armes et accusait dans
ses proclamations l'assemblée de NsapUtb
Les chefs des Rouméliotes , élus dépiilél
dans la Grèce occidentale, arrivèrent à Ar>
gos le 8 ; le 9, le congrès s'ouvrit. La <
Augustin fut nommé, la 20,
provisoire. Les Rouméliotes, da leurcôcl^
avaient constitué une assemblée nationala»
Alors Kolocotronis, membre da la oom*
mission gouvernementale, pensa qoa la
moment était venu d'en appeler aux ar»
mes. Il y eut des affaires sanglantes qol
auraient fini par la ruina des Roumé-
liotes sans l'intervention des puissanoas.
Par suite d'un compromis, les Roumé*
liotes purent se retirer sur Corintha, oè
ils arrivèrent le 25 décembre.
Au reste, tout cela ne changea rien à la
position des partis. L'assemblée roumé->
îiote continuant de siéger k Péracbora,
nomma Rolettis, S^aimis et Ki>ndouriottis
membres de la commission gouvernemen-
tale , appela toute la Roumélie aux armes»
s'empara de Mégare et réunit jusqu'à
8,000 hommes. A Nauplie, on était dé-
couragé ; faute d'argent, on ne put lever
des troupes^ toai oa qu'on pat faire fiil
GRE
3,000
1$S3, oo reçal le pitMocole da 7 jan-
r, ^«domiail de reooooaitre les di»-
dn confpnèt national d^Argos et
iTenTojer tons peu de l*argent
Les Rooméliotes y oonti-
kostîlités, n*en traTersèrent
risthme et s'aTancèrent jus-
Alors arrÎTa le protocole da
Mfm DomiBait roi le prince Otbon,
fia da roi de BaTière. Le 9 avril.
Ici officiers de Naaplie donnèrent
poor se réanir à Kolettis.
ILapodistrias fit de même , et ,
It ISy il s^embarqoa pour Corfou.
Mais après le départ de ce dernier,
«■ parti coDtÎDoa ses intrigues avec un
it sans égal ; enfio, après beau*
)dc pourparlers, on nomma une com-
i «le sept membres. Il fallait ensuite
aux places vacantes dans le se-
diacon voulait y faire entrer ses
conflit aurait pu durer long-
rénergie des Naupliotes, qui,
It 9 avril, entourèrent en armes la maison
it et déclarèrent que nul ne quit-
i aénnce qn^après une solution corn-
An boot d'un quart d^heure, Kolo-
da balcon de la maison, annonça
fÊÊ les opérations étaient terminées, et
fÊÊ le gouvernement allait aussitôt entrer
m acdoB. Oo apprit ce résultat, par des
pradamaCioDs , au peuple et à Tarmée;
■Ms le parti des Kapodistrias songeait
plas activement que jamais k opérer une
contre- révolution. Le gouvernement grec,
éÊÊÊê sa détresse, s'adressa aux Français
^ oocapaient encore quelques places
h la lleasènie. Les Maînottes passèrent
ée ttm c6té, et Ton sembla un moment
■ réanir pour déjouer les plans des con-
He-révolationnaires. La pénurie du tré-
nr était extrême, mais on attendait tout
do puissancrcs et de Tarrivée du roi. Sur
ca entrefaites fut conclu le traité du
7 mai, qui, en nommant roi le prince
Oliion, lui adjoignait une régence jusqu'à
aaMJorité(l^^juin 1835), et garantissait
da côté des puissances l'emprunt de 60
ailUoos de fir., ainsi que Penvoi d'un corps
de troupes bavaroises de 3,500 hommes.
Le roi de Bavière ratifia le traité à Na*
pies le 37 mai, et les ratifications furent
•cbaB|éa» à Londres dans la dernière se-
( 4S ) GRE
Enfin, le 38 fé- maine de juin. Ce traité souleva de vio«
lents débats à Londres et à Paris. Le
8 août, le roi Othon fut reconnu unani-
mement, et cet événement fut célébré, le
32, par une fête spéciale. Malgré cela,
l'assemblée nationale et le sénat étaient
loin d'être d'accord , surtout quand il
fallut nommer un nouveau membre du
gouvernement à la place de Démétriua
Hypsilantis décédé. Enfin le sénat et le
parti des Kapodistrias excitèrent quelques
chefs rouroéliotes, qui envahirent le 33
août le local des séances, maltraitèrent les
députés, et en emmenèrent neuf que Ko-
lettis et ses amis furent obligés de racheter
au prix de 150,000 piastres. Sur des dé-
pêches du roi de Bavière, l'assemblée na-
tionale fut prorogée le f septembre. On
n'avait pu s'entendre sur le choix d'un
remplaçant d'iiypsilantis; le méconten*
tement était général.
La régence ne fut nommée officielle-
ment à Munich que le 6 octobre : elle se
composait du comte d'Armansperg (voy.)^
du général de Heidegger, du conseiller
d'état de Maurer; le conseiller de léga-
tion d'Abel leur fut adjoint. Le 1 3, une
ambasMde grecque, ayant l'amiral Miaulis
à sa tête , arriva dans la capitale de la
Bavière, et le 15 elle prêu serment au
nouveau roi de la Grèce. La levée des
troupes et ensuite la garantie de l'emprunt
éprouvèrent des délais. On ne put s'en-
tendre qu'après de violents débats ; à la fin,
la conférence de Londres céda aux deman-
des de la Turquie. La chambre des dé-
putés de France vota la garantie le 22 mai
1833. L'emprunt avait été contracté avec
la maison Rothschild au taux de 94 p. ^A,
Le départ du roi fut fixé aux premiers
jours de décembre: le 6, il quitta Munich;
il se rendit par Rome à Naples, et s'y em-
barqua le 10 janvier; le 18, il arriva à Cor-
fou» où il trouva les troupes, la régence et
la députation grecques ; le 23, toute l'es-
cadre mit à la voile pour Nauplie.
L'anarchie continuait de régner en
Grèce ; le sénat était toujours en hostilité
avec le gouvernement. Le 30 janvier,
l'escadre mouilla devant Nauplie; les
troupes bavaroises furent débarquées; le 6,
le roi et la régence mirent pied à terre.
Cette dernière montra, dans le principe,
beaucoup de prudence et s'attira la con-
GRE ( 48
s^âl existait eDcore des docooients assez
exacts sur les édifices primitifs de la Grè-
ce : malbeureusemeot il n^en reste plus
de vestiges, et les traditions ne donnent
aucune indication positive sur ce qu*é-
taient les édifices de la première période
^cque, dite les temps héroïques , c*est-
à-dire celle dont l'histoire n^est fondée
que sur les Récits des poètes. On n^a au-
cune trace de la primitive architecture
des anciennes villes de Thèbes, Argos et
autres lieux célébrés par les chants d^Hé-
siode et d^Homère. Ce que Ton peut con-
jecturer de plus vraisemblable, c'est que
le caractère artistique de cette époque
devait se ressentir de la faiblesse des peu-
plades grecques, qui, bien que nombreuses,
étaient divisées, et chacune resserrée dans
un territoire assez restreint. Il est même
à présumer que Tarchitecture des villes
de Tancien Péloponnèse était alors éclip-
sée par celle des villes de l* Asie-Mineure,
plus riches et plus florissantes, jusqu*à
l'époque où Tinvasion des Mèdes et des
Perses réunit celles-ci au grand empire
asiatique que gouvernaient alors les des-
cendants de Cyrus.
Les édifices grecs dont \— débris ont
résisté aux ravages du temps et aux dé-
vastations des hommes , plus funestes en-
core, ne datent guère que du siècle de
Périclès (vo).), époque célèbre, qui fut
pour la Grèce ce «jugent été depuis le siè-
cle de Léon X pour Tltalie, ceux de
François I" et de Louis XIV pour la
France. Quelque temps avant la magis-
trature de cet illustre citoyen, c'est-à-
dire environ 500 ans avant l'ère chré-
tienne , la Grèce avait été ravagée par
une invasion des Perses; Athènes avait
été saccagée, ses temples avaient été ren-
versés; la ville entière était à rebâtir à
neuf. Cependant les efforts des villes grec-
ques réunies étaient parvenus à refouler
l'ennemi commun sur le territoire asiati-
que. Autant en mémoire de ces grands évé-
nements que pour ajouter à la splendeur
de la ville d'Athènes, Périclès ordonna
la construction d'un grand nombre d'é-
difices neufs; il rétablit le port du Pirée,
il agrandit et embellit l'Acropole on cita-
delle, au sommet de laquelle il fit élever,
sur les dessins des plus habiles architectes
et sous la diiTctinn g«^n<^rale de Phidias,
) GRE
le fameux temple de Bllnenrey dit
thénon , et ses Propylées, dont les'
font encore l'orgueil de la Grèce act
Foy, Athèitis.
Les noms de ces édifices, et d'i
non moins remarquables qui avaiei
né l'ancien sol de ce beau pays , é
à peine connus en France et mén
Europe il y a un siècle, quoique
dans nos climats , on eût la prête
de pratiquer l'architecture à l'imil
des styles grecs et romains. Un voy
français, David Leroy, fut un dei
miers qui rapporta quelques desiii
édifices de l'ancienne Grèce et ra
l'attention des artistes sur un can
d'architecture dont le souvenir
perdu.
Cependant les esquissesde Leroy é
insuffisantes pour remplir leur <
Deux voyageurs anglais, Stuait et R<
entreprirent de compléter le travi
l'artiste français , ou pour mieux di
suppléer par un travail nouveau,
vrage qu'ils ont publié aous le titre <
tîquités (T Athènes (Londres, 176
éd., 1825) est un des plus beaux n
ments que l'archéologie ait produit
l'histoire de l'art. Toutefob ce reçu
contient encore qu'un très petit n<
des édifices grecs et se borne à ce
la ville d'Athènes. A la mort de S
une compagnie s'est formée à Loi
sous le titre de la Société des Diletk
dans le but de continuer l'œuvre de
voyageurs anglais : cette seconde i
prise eut pour objet d'explorer les i
des édifices de l'Attique situés au c
d'Athènes. Le volume qui a paru dt
publication contient plusieurs te
de la plaine d'Eleusis, la plupart
sacrés à Gérés, dont le culte était tr
néré des Athéniens : nous devons à
savant collaborateur M. Hittorff , i
tecte , une traduction française de (
ouvrage, qui donne sur l'architectun
que des documents précieux , princ
ment sur les détails d'exécution, qu
en petit nombre dans la collection
rieure de Stuart et Re\%ett. M. H
(vof.) est lui-même auteur d'un trè
foyagc en Sicile qui fait connaître l
de l'antiquité grecque dans cette coi
Depuis Stuart et Rewett, un
GRE
(49)
GRE
foji^eiinontTisitéla Grèce ^;
ont été poussées jusque
, où l'on rencootre,
m pla» grande abondance que dans
Mopoonèse, des ruines d^édifices
et ioas genres et de toutes dimen-
■■; la ■■l^iiiiiT sont si nombreux et
diTcrnfiét que, jusqu'à ce que
de ces Toyages aient été pu-
i ne peut dire, malgré l'impor-
cxplorations antérieures, que le
fit g^ee sent encore complètement re-
1 un fidt constant se fait re^
dans la disposition des monu-
^recs ée tontes les contrées : c'est
t à certaines règles gêné-
cpii concerne l'ordonnance
édifices. Cette observation
t le caractère principal et dis-
rarchitecture grecque, nous en-
dans qnelcpies détails à ce sujet.
Lca dialefrtes grecs, dont on parlera
■a Partît soÎTant, différenciaient la
WfÊtt d'âne manière curieuse; toutefois
t s'était point , comme les patois des
maci modernes, une langue différente
I la langue nationale, mais seulement
■aode particulier d'expression qm pre-
dans le plus ou le moins de
des babitudes sociales du pays
■at il dérivait. Le style attique expri-
■it rorbanité plus avancée des Athé-
■Bi; le dorîen , le béotien se rappor-
aux mcenrs plus agrestes et moins
de ces deux pays; l'ionien, l'éo-
lépondaientà diverses nuances entre
dbôx degrés. Un même ouvrage de
■e pouvait être écrit en plusieurs dia-
snivant que les situations du sujet
a k divenité de caractères des person-
ie comportaient. On comprend fa-
t à quelle richesse d'expression la
grecque a dû parvenir avec cette
kalté.
Ce que Tesprit fin et délicat des Grecs
ant opéré dans la langue fut introduit
iat lô arts. Les artbtes s'appliquèrent
iiacoonaltre les rapports qui existent en-
lit les facultés matérielles des êtres et
^ qualités intellectuelles ; ils les clas*
aîeat au physique comme la langue les
(imait au moral. Par ce rapprochement,
w ^«/. CaoisBUi<-Gourr:K&, Dodwelz^ etc.
Encjclnp. d. G, d. M, Tome XIU.
ils furent conduits à ces types remarqua-
bles qu'ils ont imprimés aux productions
de la statuaire et de l'architecture; de là
vient cette justesse admirable d'exprès-
sion qu'ils ont donnée aux figures des
dieux et des héros , cette harmonie par-
faite entre toutes les parties des édifices
qu'ils leur ont consacrés, mais qui se ré-
sumèrent, dans l'un et l'autre de ces deux
arts, par une régularité constante d'or-
donnance et par une similitude de ca-
ractère qui devinrent un dogme invaria-
ble pour toutes les constructions de même
genre.
Pour l'architecture , les Grecs adopi^»
rent trois ordonnances ou modes diffé-
rents que l'on a désignés sous le nom
^ordres (vo/.), savoir: Vbrdre dorique f
le plus ancien de tous, se rapportait aux
édifices dont le caractère dominant con-
sistait dans la force ou la gravité. Les tem-
ples de Minerve, de Junon, d'Hercule, et
autres divinités sévères, étaient d'ordon-
nance dorique. Cet ordre était générale-
ment caractérisé par la simplicité des dé-
taib de ses moulures, lesquelles n'admet-
taient point d'ornements, non plus que le
chapiteau de sa colonne. Quelquefois ce-
pendant on plaçait des sculptures dans la
frise de son entablement et dans le tym-
pan de son fronton [voy. ces mots), comme
au Parthénon d'Athènes.
Uordre tonique^ quoique encore d'un
aspect assez ferme, admettait cependant
un degré de plus d'élégance, par l'addition
d'ornements dans ses moulures et par la
forme particulière du chapiteau de sa
colonne, orné de volutes. Les temples de
Vénus, de Diane et autres déesses étaient
de cet ordre.
1^^ ordre corinthien , l'une des derniè-
res et des plus ingénieuses inventions des
Grecs, caractérisait les édifices somptueux
du plus haut rang, principalement les
temples consacrés aux grandes divinités,
Jupiter et Neptune, dont les attributs
étaient mêlés aux élégantes décorations
qui ornaient les frises et les chapiteaux.
On se tromperait si l'on pensait que les
trois types que nous venons de signaler
fussent entièrement identiques de forme
et de proportions avec les trois ordres de
mêmes noms qui sont connus dans l'ar-
chitecture moderne : ceux-ci sont plutôt
4
GRE
(50)
GR£
I
atie imitation du style romain que du
style grec. Nous n^entreprendrons pas
dHndiquer ici toutes les altérations que
le style grec a subies chez les nations qui
l'ont pris pour modèle, et particulière-
ment chez les Romains, qui Pont imité le
plus directement : ces explications ap-
partiendraient à Tétude spéciale de l'art ;
nous nous réservons de donner quelques
■perçus à ce sujet à l'article Romaine
^architeciure).^ous nous bornons à énon-
cer actuellement que la régularité d'or*
donnance des édifices de l'ancienne Grèce
a donné naissance à l'architecture modu-
laire (vojr. Module), qui a été adoptée
par les architectes modernes, et qui a prin-
cipalement repris faveur à l'époque dite
de la Renaissance , au point de traduire
presque en formules les règles des propor-
tions des édifices. Nous discuterons ail*
leurs quelle a pu être l'influence plus
ou moins heureuse pour l'art de cette ex-
tension donnée au système de régularité
des Grecs; ici, faisons seulement observer
que le style pur de l'antiquité est loin
d'admettre cette rigueur absolue de prin-
cipes, et qu'il laissait beaucoup plus de
liberté à l'imagination dm» ftrtâstas.
Voici sur quelles idées fondamentales
repose le S3rslème des Grecs.
Considérant que la colonne, comme
moyen de soutien, est l'élément principal
de toute construction, ils lui attribuèrent
des analogies avec les proportions du
corps humain. Prenant donc le diamètre
de la colonne pour unité, ils donnèrent a
la colonne dorique 7 à 8 diamètres de
hauteur, c'est-à-dire le même rapport
ifu'eotre la tête et la stature de l'homme
fait; ib donnèrent à la colonne ionique 8
à 9 diamètres, c'est-à-dire proportionnel-
leoient à la taille plus svelte de la femme;
•nfio ib portèrent jusqu'à 10 diamètres
la proportion de la colonne corinthienne,
par analogie avec la taille élégante et
élancée des jeunes vierges. ^o/.Colonhb.
On comprend facilement qu'avec ces
variantes chacun des trois ordres pre-
nait on caractère différent d'effet et d'as-
pect , selon la proportion de sa colonne.
Suivant sa destination , chaque édifice
rentrait dans l'une ou Pautre de ces ordon-
nances. C'est ainsi qu*en mêlant la poésie
avec la philosophie, les Grecs ont fondé le
système artbtique le plus remarquahllB
et qui allie le plus rationnellement |i
conditions si difficiles à réunir, la beMlN
l'utilité et la convenance. Si la nataitle
cet article nous permettait de somn d
phases diverses de l'art grec, nom 4|^
vrions parler ici des constructioat
même style qui ont été érigées en
et en Italie , et jusques en Afiriqœ.
aurions à mentionner surtout les
de la Grande-Grèce (voy,)^ et
terioBs particulièrement les templat\
Pestum [voy,)y Tancienne Posé
dont les restes existent encore, il
font une classe à part du genre
les ruines d'Herculanum et de
(?'''/• )* si intéressantes par le sou5
l'horrible catastrophe qui les a tenni
glouties pendant dix-huit sièclea.
montrerions les traditions
conservant presque pures , sous Vi
romain , dans les monuments de
et de Paimyre; enfin nous en troMUT
rions encore les traces dans les êdUW
du premier âge chrétien , et même 4É|[
ceux du moyen -âge. Mab nous téÊtf
vous ces développements pour lesarfl
des auxquels nous renvoyons et poor pld
sieur» autres de cet ouvrage. f
On ne doit pas attendre de nooi i||
nous cherchions à établir aucune
raison entre le style grec et les
genres d'architecture qui ont paru deptril
parce qu'il semblerait puéril de fona|
des rapprochements entre des maliè[||(
qui ne sont point comparables. Noos M
minerons en faisant observer qoe «^
principalement à son caractère propi« 4
simplicité , de convenance et dSitîHli
qu'il faut rapporter l'influence qa'eBn i
exercée sur les peuples qui lui sont pv
térieurs. Il est remarquable que c'est ME
époques de transition, à celles oè I
mouvement intellectuel se développe
les masses , que son génie a été le
apprécié. Il n'est aucun des styles les pin
brillants qui lui ont succédé, ou qi
ont apparu dans les temps mcidernu
qui ne lui doive ses plus heureuses in»
pirations et qui n'en attende encore m
dernières perfections. J. B-r»
G&ECQUB (église), voy. Oau»
GRBCQVB (li50uk). Rangée aujovr
GRB (
« les linfiuûtes dans la nom-
faaiUe des idiomes iodo*eiiro-
, c*ai-à-dire ayant le sanscrit pour
dt départ direct ou indirect, la
pecque fut parlée par les tribus
f liiimit en Grèce en traversant la
y et qui , s'étant mêlées avec d*au-
ttibos venues d'Asie , formèrent la
Ulénique dont les colonies s'é-
sar toutes les côtes de la Médi-
(vo^. Gaies). Cette nation, bien
d^éléments très divers, ac-
nt de bonne heure une gran*
, parce que la civilisation qu'elle
■X tribus asiatiques, et surtout à
q« étaient désignées sous le nom
«le Péiasges (voy,), prit promp-
nciiiean moyen du culte religieux
k Dodone et à Ddpbes ( r>f»y,)y «t
t au loin par la voie des chants
Arfos, l'Attique, la Béotie , la
, PEubée, Dodone, situés au
Péloponnèse, étaient d'origine
Les Pélasges , qui habitaient
, prirent plus tard le nom d'/r>*
et celui ^Jifténiens^ dans l'Atti-
l'arrivée de Cécrops. Le lan-
peuples, des Athéniens, par
et des Argiens, était le même,
leur oripne (Pausanias, II , 37).
de oe langage primitif que sortit en
lien la langue épique. Il n'est
«upienant que cette dernière , pro-
d*nn idioine dont les éléments
géuéialement répandus , se soit ,
temps reculés, élevée jusqu'à un
point au rang de langue natio-
et que, dans la suite, les poèmes épi-
aient été toujours composés dans
parmi les différentes tribus
I
I
Im poésie épique fleurit pendant long*
parmi toutes ces tribu?. En Eu-
à côté des chants d^Hésiode et de
mi qui portent seulement son nom ,
il répétait les nombreux poèmes des
ftéfaiides, des Atthides, des Minyades;
* ionie, M cette poésie avait suivi les
%iti&, Hoosère acquit une gloire sans
mais à côté de l'Iliade et de l'O-
, on vit naître plus tard , bien que
des temps encore très reculés , les
de Chypre, ceux de la Ruine de
Inie, oeux des Malheurs du Retour
51 ) GRE
(Kûirpca ems, Ueaxà» ^'ôoTot). Dans tous
ces chants, Tancienne langue nationale
fut conservée , ainsi que la forme qu'avait
revêtue l'épopée dès son origine.
La nation, plus jeune, composée des
Pélasges et de quelques autres races bar-
bares, s'était alors séparée des Pélasges
proprement dits, qui étaient restés purs
de tout mélange, et qui avaient r^isté
aux heureux effets de la civilisation. Plu-
sieurs siècles après, ceux-ci sont consi-
dérés par Hérodote (I, 68) comme un
peuple étranger qui parle une langue qui
lui est propre, tandis que les autres tribus,
sans nom commun du temps d'Homère ,
prirent plus tard celui à^tieliènes (voy,).
Dans la famille hellénique, on distinguait
la branche dorienne de l'ionienne, et
tout ce qui ne faisait pas partie de ces
deux branches principales était compris
sous le nom de branche éolienne'^. Cepen**
dant il faut remarquer que cette réunion
de tribus si différentes du peuple grec
sous le nom commun d'ÉoIiens finit par se
fondre dans la dénomination des peu-
ples doriens, lorsque ceux-ci eurent ac-
quisune prépondérance politique décisive.
L'uMi|f* ^énéMil <1« la langue épique
dans les écrits se perdit, ainsi que celui
de la poésie épique elle-même , à l'épo-
que où chaque état se donna une consti-
tution libre; cependant cette langue exer-
ça une influence durable sur tous les dia-
lectes qui s'élevèrent au rang de langue
écrite. Jusqu'alors les autres dialectes
étaient restés incultes à côté de cette lan-
gue épique; mais lorsque de nouveaux
états indépendants entrèrent dans une
voie de civilisation et qu'ils considérè-
rent comme une marque d'indépendance
l'emploi de leur dialecte , non-seulement
dans les rapports de la vie commune, mais
encore dans les monuments écrits, alors
ces dialectes se perfectionnèrent et pri-
rent de la fixité. Le nombre en était as-
sez considérable : Hérodote en compte
quatre chez les Ioniens d^Asie; Strabon
dit que de son temps, l.S ans après J.-C.,
il y avait encore des diflerences dans les
dialectes de chaque ville. On ne peut donc
pas rechercher combien il y avait de dia-
(*) D'après le mythe, qa^on a rapporté à U
p. i8,il y avait uue quatrième branche, cello
des Achéent. S«
^
GRIi:
(54)
GRE
et qui admettait toutes les invenions,
toutes les transpositions que la vivacité
du sentiment devait suggérer; c'est qu'elle
faisait un fréquent usage de Tellipse et
des figures qui donnent au langage une al*
lare plus libre et plus franche, une expres-
sion plus pittoresque, plus caractéristique;
enfin , c'est qu'en flattant agréablement
l'oreille, il lui suffisait de la plus légère
variation dans l'accent, dans l'aspiration,
dans le ton , pour faire saisir à l'auditeur
des choses qui échappent au lecteur le
plus attentif.
Les conquêtes des Macédoniens en Asie
portèrent la langue grecque chez des peu-
ples qui jusqiie*là avaient parlé les lan>
gués de l'Orient. Appelés à s'exprimer en
grec, tandis qu^ib pensaient encore dans
leur langue maternelle, ib formèrent un
dialecte dans lequel ib introdubirent des
tournures hébraïques , syriaques et chai-
déennesy et plusieurs idiotisroes qui ap-
partenaient au dialecte macédonien. C'est
dans ce dialecte qu*ont été traduits les li-
vres de l'Ancien-Testament et qu'ont
été écrits ceux du Nouveau, en sorte
qu'on peut l'appeler </#Vi/rc/e ecelésiasti-»
que, roy. HtnAMwtama,
Tandis que les dialectes se perdaient
faute d'être employés dans les monuments
écrits y la langue commune se maintint à
la cour de Constantinople jusqu'au xv*
siècle, comme la langue des gens instruits,
comme la langue usitée dans les actes du
gouvernement , dans les lois et dans les
traités. Pendant que l'ancien grec s'alté-
rait peu à peu dans la bouche du peuple,
iortout depub l'introduction du chris-
tianisme, les savants, c*est-à-dire les so-
phbtes , les rhéteurs , les grammairiens ,
qoelquefob même les Pères de rÉgli9e,s'el-
forçatent, par une lecture continuelle et
par l'imitation des écrivains attiques, de
protéger la pureté du langage contre l'in-
fluence du dialecte ecclésiastique.
Mab lorsque, après la ruine de l'empi-
re de Byzance, le grec cessa d'être la Ungue
de l'état; lorsque l'Église forma Tunique
lien qui donnât l'unité et la consbtance au
peuple vaincu , l'influence du grec eccl*^-
siastique s*étendit sur toute la nation.
Compris du laïc, qui s'accoutumait à
Pentendreà l'école et à Téglbe, aussi bien
9ue du prêtre , il devint | comme autre-
fob le dialecte homérique , une 1
générale à laquelle des tribus isolées
habitants de pays différents ont i
beaucoup d*expressions qui s'étaien
servées dans la bouche du peupl
avoir jamais passé dans la langue <
et où sont en très des idiotbmes empi
à des langues étrangères, au latin sa
au slavon, et plus tard au turc et k
lien. De là est sorti un idiome ne
qui diflere, il est vrai , beaucoup d
cien, pas assez cependant pour être i
déré comme une langue nouvelle.
Grecques modernes (langue et U
ture).
Si le grec ancien avait disparu c
Ungue nationale , il était cependant
pris et étudié par des individus iso
les écoles du mont Athos , celles d
de Kaxos et de Chios, qui n'ont j
cessé d'exister tout-à-lait , ont con
à le conserver jusqu'à ces derniers
comme le langage des Grecs instrui
sorte que , depuis les chants d'Ho
dans lesquels elle a revêtu pour I
mière fois une forme durable , la I
grecque a constamment été en usag
les ouvrages écrits pemiant une du
près de S,000 ans.
Après cette esquisse rapide des
rentes phases par lesquelles a passé I
gue des Grecs, il nous reste à énu
les principaux ouvrages des ancieni
modernes qui ont eu pour objet I
de cette langue , et auxquels il fat
courir pour en connaître l'esprit, I
thode, l'abondance, les finesses, i
mot toutes les ressources. Dans la o
école d'Alexandrie , et plus tard à
et à Constantinople, la langue greccj
étudiée par d*habilesgrammairiens(
Ia» termes rares employés par les
auteurs, et surtout par les poètes, i
expliqués et recueillis; certaines ]
de la grammaire et de la syntaxe
traitées dans des ouvrages spéciaux
qudqueamns sont parvenus jusqn'i
et méritent toute l'attention de 1*
ntste. Tels sont la grammaire (abré|
Denys de ThracefSO ans av. J.-C.
(•) Cvnmr on W dit « TartirU Dkvti (
p- *9f) ) . rll« far pabliée ro |^<>« par 1
•v«r Im coMaieaUUara \ aUe le fat «oftv
Ciriiird, Pkris, i8>>, «u («receii arwc
aa frao^jab.
GBE
(S5)
GRB
«TApoUonius Dyacolus^,
gétm ik Hérodien (300 ans après
C>)*^b«ifiage» de Dracon et d'Hé-
MÎBHrla nwtriqoe, celui de Gré-
itàGrâdie sur les dialectes^^. Par-
nous mentionneroiis
-le -Sophiste y contemporain
aoteor d*iin lexique d^Homè-
'^Ératiea, qui, sons le règne de Né-
«■posa on lexique d^Hippocrate ;
iMiiii(]90 après J.-C), auteur de
, recueil où les mots
par ordre des matières, et
fipésd^expUcations et d'exemples;
(in du ni* siècle), dont il nous
abrégé un lexique de Pla-
'; Harpocration ( voj.), qui a re-
in termes employés par les orateurs
i; Ammonius, à qui Ton doit un
de synonymes******* ; Hésycbius
omaMocenient du V* siècle), dont le
, extrait d*anciens grammairiens,
icB plus précieux s'il n'avait été
abrégé Y pois ensuite fortement
ié; Suidas (tK>y.), dont le glos-
t me BÎne abondante de notices
biques, et qui contient aussi des
kMH de mots difficiles et des ci-
Taotenrs anciens; Pkodus, Zona-
^ qui ont au»i laissé desrecueib
difficiles; l'auteur de T^/TTrao/o-
raste compilation où se trouvent
p de remarques curieuses rela-
1 grammaire , à la lexicographie ,
bologie et à l'histoire ; ceux des
bliés par Bekkcr , en partie dans les
Grmem , t. Il, en partie dans des Toln-
rn, ea x8e3, 1817.
ibtiéi par Diodorf , daos les Gramma"
, Leipxtg, i8a3 ; par Bekker, dans le
rjk cité, et par d^antres sarants.
m actUenre édition est celle qn*en a
rluefer, Lcipxig, x8ii, arec les notes
Basty Boiasonade et les siennes, et nne
oa de Sast sur la paléographie.
BBprÙM poor la première fois par Vil*
ria, 1773* > ▼ol. ia-4*.
Oa estime snrtont l'édition de Hem-
, Aoasterdam, 1706, réimprimée par
Lripsig, i8«4-
) Pabiié par Enboken, Leyde, 1754,
ec aa coBuaaataire qaî passe ponr nn
rrre.
*) Les meillenres éditions sont celles de
rr, Leyde , 1739, et d'Ammon, Erlan-
**) Fbodas et Zonaras ont été publiés
fois à Leipzig, en 1808, par les
et de Tittmaoo.
Lexica segueriana^ ainsi nommés de la
bibliothèque du chancelier Séguier , qui
ont été signalés par Montfauoon et pu-
bliés par Bekker et Bachmann*. A ces
lexicographes nous ajouterons ceux que
l'on désigne sous le nom ^atticistes (voj^.},
et qui ont recueilli les locutions pure-
ment attiques, dont ib indiquent les équi-
valents en grec commun : ce sont Phry-
nichus** (environ lOOaprès J.-C), Mœ-
ris**"*^ (250), Philémon, dont l'époque est
incertaine****, Thomas-Magister *****, du
xiv* siècle. Outre ces secours, on peut en-
core puiser bien des observations ciuieuses
et importantes dans les divers scoliastes,
surtout dans ceux d'Homère , Pindare ,
Eschyle, Sophocle, Aristophane, Théo-
crite , Lycophron , etc.
A la renaissance des lettres , les Grecs
venus de Constantinople enseignèrent
leur langue dans les principales villes de
l'Italie et en France. Emmanuel Moscho-
poulos, Théodore Gaza, Constantin Las-
caris {voy, leurs articles) publièrent des
grammaires destinées a feciliter l'étude
de cette langue. Bientôt les érudits ita-
liens, français, allemands, produisirent
daa oufiaftca ploa méthodiques et plus
complets; le savant Budé, élève de Jean
Lascaris, mit au jour ses Commentarii
Unguœ grœcœ^ 1629; Érasme, Mélandî-
thon {voy, ces noms) , composaient des
grammaires grecques pour les collèges.
Les Institutions de Clénard (1530) ser-
virent pendant longtemps de guide dans
l'étude du grec; on faisait aussi usage de
la syntaxe de Varenius, de Malines (JLou-
vain, 1 532), de la grammaire de l'Espagnol
Vergara (1550), abrégée par Nunez de
Valence (1555), de r^<r//^/2f.rmi/^ Cani-
nii (Paris, 1555), ouvrage dont le savant
Tannegui-Lefebvre faisait grand cas. P.
Ramus publia aussi, en 1557, une gram-
maire grecque, dont Jos. Scaliger et Ca-
saubon ne parlent pas avantageusement,
(*) Dans le t. l'r des Aneedota Gr<g*a, de Bek-
ker, Berlin, x8 14 ; et dans les ^«oi. Gr.^ de
Bachmann , Leipdg, i8a8.
(**) La meilleure édition est celle de Lobeck^
Leipzig, 1820.
(***) Publié arec comm. par Pierson, Lejde ,
17 59 ; réimpr. à Leipxig, i83i.
(****) Publié par Osano, Berlin, i8si.
(*****) Publié par Bernard, arec les notes de
Hemsterhvjs et autres savants; Leyde. 1757 \
réimpr. à Leipzig, i833.
GRË
plosleiin TÎos estimés et exporte en outre
une grande quantité de raisins secs, sur-
tout le raisin de Corinthe , qui provient
d*un cep ou plutôt d*un arbuste de 4 ou
5 pieds de haut. Il faut citer le malvoisie
qu*on tire d^une prcsquMle de la Laconie,
du nom de Malvoisie, qui a été donné en-
suite à cette qualité délicieuse de vin.
L*ÉIide et PArcadie produisent de bons
vins. Athènes n'a sur son territoire que
des vins faibles, qu'on rend piquants ou
plutôt amers à Taide de la résine; c'est,
au reste , une coutume assez générale en
Grèce,ainsi qu'en d'autres contrées du midi
de l'Europe. Enfin la vallée de l'Hélicon,
dans la Livadie, fournit des vins estimés.
Les lies Ioniennes méritent un rang dis*
tingué dans cette énumération : Cépha-
lonie a de bon vin muscat, Zante possède
on raisin d'un parfum particulier, et
Corfou a des vins très spiritueux. Foir
A. Jullien, Topographie de tous les vi-
gnobles connus^ chap. XI-XHI. D-g.
GRÉCOURT (Jean -Baptiste -Jo-
seph-ViLLARET de) , Tun des abbés et
des poètes les plus licencieux du xviii*
siècle, était né à Tours en 1683. Il
descendait, dit -on, d*une noble famille
écossaise, qui, par suite de revers de for-
tune, était venue s'établir en France. Le
crédit de son oncle, ecclésiastique estimé,
tous la direction duquel il avait fait de
bonnes études à Paris, lui fit obtenir,
dès l'âge de 13 ans, un canonicat dans
l'église de Saint-Martin de Tours.
Après son retour dans cette ville, où
sa mère, devenue veuve, occupait la
place de directrice des postes, le jeune
abbé Grécourt voulut s'y livrer à la pré-
dication, et trouva moyen de faire de
son premier sermon un premier scandale ;
il l'avait en elTet rempli d'allusions sati-
riques contre plusieurs des dames de la
ville, et l'on s*aperrut dès ce moment que
cet abbé mondain était peu fait pour
monter dans la chaire chrétienne.
Grécourt retourna dans la capitale où
on lui procura ce qu'on appelait alors
une chapelle, véritable sinécure ecclé-
siastique qui lui laissait tout le temps
de se livrer à cette vie épicurienne pour
laquelle il était né, et de composer des
contes et des vers grivois pour Famuse-
fDent de ses sociétés et de ses protecteurs.
( 46 ) GRE 1
Son premier Mécène fut le marédidP^
duc d'Estrées, qui le menait souvent 9mé
lui aux États de Bretagne pour se dii»*"
traire des ennuis de la représentation. 1^
en trouva ensuite un autre dans le AMP*
d'Aiguillon, qu'il accompagnait tooa lit*'
ans, pendant la belle saison, à son
^
i]
teaù de Véret. Là se réunissait une wtfi^'
ciété tout-à- fait dans les goûts du voloféafl
tueux seigneur et de l'abbé libertin,
était l'Anacréon ou l'Horace, tant soit
cynique, de cette réunion. Auasi m
coutume d'appeler Véret son
terrestre,
La table et les conquêtes faciles
toujours les deux muses de Grécourt. Oé^i
fut pour obtenir les faveurs d'une b4h{ r
chapelière de la place Maubert , qui it ii
donnait les airs d'être janséniste, <pfltr;i
composa contre les jésuites le petit pol»
me de PhilotanuSy badinage assex i
nieux dont Voltaire n'eût pas d€jsiyi%
certains vers ; quelques années aprlt^i
éprb de la femme d'un cordonnier
en voulait aux jansénistes, notre
abbé, girouette littéraire et religi
attaquait ces derniers a leur tour.
Parmi tous ses vices, Grécourt
du moins une vertu : exempt de
ambition, il refusa des offres brillaslil
qui lui furent faites par le contrôleor
général Law, compatriote de sa famille^
il composa à cette occasion l'apolont
intitulé Le solitaire et la Fortune | a la
fois la plus décente et la meilleure de ma
poésies fugitives.
Heureux par son caractère gai et ia*
souciant, surtout par l'avantage d'avoir
vécu dans un siècle qu'il pouvait din^
comme le mondain du poète de FerMy,
tout fait pour ses mœurs ^ l'abbé ém
Grécourt vit sa carrière de plaisirs se tor*
miner à 59 ans. Il mourut à Tours, !• %
avril 1743.
Ses poésies, presque toutes très libres^
qu'il avait eu la prudence de ne poisi
livrer a l'impression pendant sa vie. In*
rent pour la première fois réunies en S
volumes in- 12 en 1747; il en paml
ensuite plusieurs autres éditions en 4
volumes du même format. Les meillenrBi
sont celles de 1762 et de 1764; toutefob
on y a inséré, comme dans toutes lc«
autres , diverses pièces de Voltaire ^ da
GRE
(4t)
6rë
if
à tort à Gré-
aont souTeDt plus ordarien
its, et il D^a pas même su res-
ft cbaste muse de la fable , dont
aine et tous ses dbciples n'avaient
otm^ la pudeur. Ses vers ont en
t défiiut d'être remplb de négli»
t d^ncorrections; parfois, cepen-
1 y trouYe de la facilité et du
Si ses écrits parviennent à la
i, ce sera moins en qualité d'œu-
étiques que comme des témoi-
e la licence de son époque. M. O.
ICQIJE (architecture). D n'est
os difficile de remonter avec quel-
titode à l'origine des premières
[rtioDs grecques que d'assigner l'é-
précise de la première formation
pies de la Gr^. Le trait princi*
rhistoire a conservé, c'est que le
e d'an^itecture adopté par les
ranchait de la manière la plus
e avec l'architecture des peuples
avaient précédés. Ainsi, tandis
monuments persans, égyptiens et
brillaient principalement par l'é-
des masses , par le grandiose de»
tons et par la somptuosité de leur
m, les monuments grecs capti-
attention , moins par l'exagéra-
dimensioos que par l'entente et
cse harmonie de toutes leurs par-
oins par la richesse propre de
itériaux que par le soin et l'habile
e de leur mise en œuvre. Chez
3 , les édifices consacrés au culte
t toujours le premier rang, mais
Jnent point les constructions d'u-
A>liqae. Avant l'ère grecque, l'art
tes chefs-d'œuvre qu'à l'action
|iie des populations et à l'influence
ive des classes supérieures sur les
iférienres: depuis cette ère seule-
e génie de Tintelligence domine
rt; il prend un caractère natio-
con<»urt à l'amélioration sociale,
Bt an progrès de la civilisation.
beaucoup discouru sur l'origine
i primitif de l'architecture grec-
ins que les idées aient jamais été
laircies à ce sujet. Des savants de
, et Vitruve à leur tête, posant
cipe qu'an art, quel qu'il soit, doit
toujours avoir pour but un objet d'imi-
tation, un type offert par la nature même,
ont admis qu'ainsi qu'on avait supposé
l'architecture égyptienne dérivant de l'i-
dée première de la grotte et l'architec-
ture orientale de celle de la tente, de
même l'architecture grecque pouvait pro>
venir de l'imitation de la cabane gros-
sière que l'homme, à la naissance des so-
ciétés, avait construite pour s'abriter. Sans
adopter dans toute leur rigueur les con-
séquences de cette hypothèse, sur laquelle
un de nos savants collaborateurs s'est dé-
jà prononcé (yojr. Architecture, T. I ,
p. 186), nous trouverons néanmoins dans
cette explication le trait caractéristique
qui distingue cette architecture : c'est
qu'en effet les éléments qu'elle emploie
pour la construction des édifices sem-
blent, plus qu'en tout autre style, déri-
ver ou se rattacher immédiatement aux
besoins et aux habitudes de l'homme;
en toute circonstance, sur une grande ou
sur une faible échelle , les conditions d'u-
tilité et de convenance font sa première loi.
Au surplus, ce résultat s'explique lors-
que l'on se reporte au principe moral qui
dominait l'esprit de la nation : doué de
la plus vive sagacité , le peuple grec était
aussi sensible aux charmes de la poésie
qu^il était apte aux méditations de la phi-
losophie. Le pays qui a vu naître les
poètes et les orateurs les plus célèbres, les
philosophes les plus profonds, devait
donner le jour aux artistes les plus ingé-
nieux et les plus habiles.
Les plus anciennes constructions grec-
ques dont l'histoire fasse mention, sans
néanmoins en préciser les dates, sont les
constructions cyclopéennes {^^ojr. ce der-
nier mot). Elles sont ainsi désignées à
cause de l'énormité des blocs de pierre qui
les composaient , et dont l'extrême soli-
dité avait fait croire qu'un ouvrage de
cette sorte ne pouvait être que l'œuvre
des cyclopes. Chez tous les peuples, l'o-
rigine des sociétés est toujours mêlée de
quelque fable : une telle dénomination
ne doit donc pas surprendre chez celui
de l'antiquité où le goût de la poésie a
été le plus dominant.
Ce ne serait point cependant à ces con-
structions qu'il faudrait remonter pour
reconnaître les premiers pas de l'art ^ec^
GRE ( 48
s'il existait encore des docooients assez
exacts sur les édifices primitifs de la Grè-
ce : malheureusemeot il n*en reste plus
de vestiges, et les traditions ne donnent
aucune indication positive sur ce qu'é-
taient les édifices de la première période
grecque, dite les temps héroïques , c'est-
à-dire celle dont Tbistoire n'est fondée
que sur les Yécits des poètes. On n'a au-
cune trace de la primitive architecture
des anciennes villes de Thèbes, Argos et
autres lieux célébrés par les chants d'Hé-
siode et d'Homère. Ce que l'on peut con-
jecturer de plus vraisemblable, c'est que
le caractère artistique de cette époque
devait se ressentir de la faiblesse des peu-
plades grecques, qui, bien que nombreuses,
étaient divisées, et chacune resserrée dans
un territoire assez restreint. Il est même
à présumer que l'architecture des villes
de l'ancien Péloponnèse était alors éclip-
sée par celle des villes de l'Asie-Mineure,
plus riches et plus florissantes, jusqu'à
l'époque où l'invasion des Mèdes et des
Perses réunît celles-ci au grand empire
asiatique que gouvernaient alors les des-
cendants de Cyrus.
Les édifices grecs dont 1m débris ont
résisté aux ravages du temps et aux dé-
vastations des hommes , plus funestes en-
core, ne datent guère que du siècle de
Périclès (voy.), époque célèbre, qui fut
pour la Grèce ce qu^ont été depuis le siè-
cle de Léon X pour l'Italie, ceux de
François P' et de Louis XIV pour la
France. Quelque temps avant la magis-
trature de cet illustre citoyen, c'est-à-
dire environ 500 ans avant l'ère chré-
tienne, la Grèce avait été ravagée par
une invasion des Perses; Athènes avait
été saccagée, ses temples avaient été ren-
versés; la ville entière était à rebâtir à
neuf. Cependant les efforts des villes grec-
ques réunies étaient parvenus à refouler
l'ennemi commun sur le territoire asiati-
que. Autant en mémoire de ces grands évé-
nements que pour ajouter à la splendeur
de la ville d'Athènes, Périclès ordonna
la construction d'un grand nombre d'é-
difices neufs; il rétablit le port du Pirée,
il agrandit et embellit l'Acropole on cita-
delle, au sommet de laquelle il fit élever,
sur les dessins des plus habiles architectes
et sous la direction gi^n^rale de Phidias,
) GRE
le fameux temple de Blinenre, i
thénon , et ses Propylées , dont 1
font encore l'orgueil de la Grèce i
Foy, Athèitis.
Les noms de ces édifices, et
non moins remarquables qui ava
né l'ancien sol de ce beau pays
à peine connus en France et n
Europe il y a un siècle, quoiqi
dans nos climats, on eût la pr
de pratiquer l'architecture à Ti
des styles grecs et romains. Un ^
français, David Leroy, fut un
miers qui rapporta quelques de
édifices de l'ancienne Grèce et
l'attention des artistes sur un <
d'architecture dont le souvei
perdu.
Cependant les esquisses de Lero
insuffisantes pour remplir leu
Deux voyageurs anglais, Stuart et
entreprirent de compléter le ti
l'artMte français , ou pour mieux
suppléer par un travail nouvea
vrage qu'ils ont publié sous le tit
ttquités (T Athènes (Londres, 1
éd., 1825) est un des plus beau:
ments que l'archéologie ait prod
l'histoire de l'art. Toutefois ce p
contient encore qu'un très petit
des édifices grecs et se borne à
la ville d'Athènes. A la mort d<
une compagnie s'est formée à \
sous le titre de la Société des Di
dans le but de continuer l'œuvre
voyageurs anglais : cette second
prise eut pour objet d'explorer I
des édifices de l'Attique situés a
d'Athènes. Le volume qui a parv
publication contient plusieurs
de la plaine d'Eleusis, la plup
sacrés à Cérès, dont le culte était
néré des Athéniens : nous devon
savant collaborateur M. Hittorfl
tecte , une traduction française c
ouvrage, qui donne sur l'architect
que des documents précieux , pr
ment sur les détails d'exécution,
en petit nombre dans la collecti
rieure de Stuart et Rewett. M.
(voj^.)est lui-même auteur d'un
/ 'oynge en Sicile qui fait connaît!
de l'antiquité grecque dans cette
Depuis Stuart et Rewett, o
GRE (49
!^wjiy.im ont witéU Grèce*;
oDt été poussées jusque
, où l'on rencontre 9
■piin^i iiiiU abondance que dans
iMopooDcse, des ruines d^édiScet
b mm genres et de toutes dimen-
sont si nombreux et
que, jusqu'à ce que
ions de ces ▼oyages aient été pu-
M ae peut dire, malgré l'impor-
Bcxploiations antérieures, que le
ecsQit encore complètement re-
un fiit constant se fait re^
rdas la disposition des monu-
irecs de tontes les contrées : c'est
iHKBent à csertaines règles gêné-
1 ce qui concerne l'ordonnance
n des édifices. Cette observation
■t le caractère principal et dis-
t Fardiilecture grecque, nous en-
bas quelques détails à ce sujet.
Silectcs grecs, dont on parlera
tide soivant, différenciaient la
'■ae manière curieuse; toutefois
t point, comme les patois des
lodemes, nne langue différente
fne nationale, mais seulement
particniier d'expression qui pre-
Brœ dans le plus ou le moins de
a des babitudes sociales du pays
lérirait. Le style attique expri-
-banité plus avancée des Athé-
dorîen, le béotien se rappor-
[X Bceors plus agrestes et moins
de ces deux pays; l'ionien, l'éo-
odaîentà diverses nuances entre
; degrés. Un même ouvrage de
avait être écrit en plusieurs dia-
ôvant que les situations du sujet
renité de caractères des person-
oomportaîent. On comprend fa-
à qodle richesse d'expression la
recque a dû parvenir avec cette
e Tesprit fin et délicat des Grecs
Ère dans la langue fut introduit
arts. Les artistes s'appliquèrent
aitre les rapports qui existent en-
acoltés matérielles des êtres et
alités intellectuelles ; ils les clas-
1 physique comme la langue les
B iBoral. Par ce rapprochement,
. CaouKtrvGoumaft, Dodwilz^ etc.
ryehp. eL G. d. M. Tome XIH.
) GRE
ils furent conduits à oes types remarqua*
blés qu'ils ont imprimés aux productions
de la statuaire et de l'architecture; de là
vient cette justesse admirable d'exprès-
sion qu'ils ont donnée aux figures des
dieux et des héros , cette harmonie par-
faite entre toutes les parties des édifice»
qu'ib leur ont consacrés, mais qui se ré-
sumèrent, dans l'un et l'autre de ces deux
arts, par une régularité constante d'or-
donnance et par une similitude de ca-
ractère qui devinrent un dogme invaria-
ble pour toutes les constructions de même
genre.
Pouf l'architecture , les Grecs adopl^»
rent trois ordonnances ou modes diffé-
rents que l'on a désignés sous le nom
d'ordres (vo^.), savoir: Vbrdre dorique^
le plus ancien de tous, se rapportait aux
édifices dont le caractère dominant con-
sbtait dans la force ou la gravité. Les tem-
ples de Minerve, de Junon, d'Hercule, et
autres divinités sévères, étaient d'ordon-
nance dorique. Cet ordre était générale-
ment caractérisé par la simplicité des dé-
taib de ses moulures, lesquelles n'admet-
taient point d'ornements, non plus que le
chapiteau deaa colonne. Quelquefois ce-
pendant on plaçait des sculptures dans la
frise de son entablement et dans le tym-
pan de son fronton [voy, ces mots), comme
au Parthénon d'Athènes.
U ordre tonique y quoique encore d'un
aspect assez ferme , admettait cependant
un degré de plus d'élégance, par l'addition
d'ornements dans ses moulures et par la
forme particulière du chapiteau de sa
colonne, orné de volutes. Les temples de
Vénus, de Diane et autres déesses étaient
de cet ordre.
"V ordre corinthien , l'une des derniè-
res et des plus ingénieuses inventions des
Grecs, caractérisait les édifices somptueux
du plus haut rang, principalement les
temples consacrés aux grandes divinités
Jupiter et Neptune, dont les attributs
étaient mêlés aux élégantes décorations
qui ornaient les frises et les chapiteaux.
On se tromperait si l'on pensait que les
trois types que nous venons de signaler
fussent entièrement identiques de forme
et de proportions avec les trois ordres de
mêmes noms qui sont connus dans l'ar-
chitecture moderne : ceux-ci sont plutôt
GRE
(50)
GRE
I
atie imitation du style romain que du
style grec. Nous n^entreprendrons pas
d*indi(|uer ici toutes les altérations que
le style grec a subies chez les nations qui
l*ont pris pour modèle, et particulière-
ment chez les Romains, qui Tont imité le
plus directement : ces explications ap-
partiendraient à l'étude spéciale de Part ;
nous nous réservons de donner quelques
aperçus à ce sujet à l'article Romaine
^architeciurey^ous nous bornons à énon-
cer actuellement que la régularité d'or*
donnance des édifices de l'ancienne Grèce
a donné naissance à l'architecture tnodu^
laire (vojr. Module), qui a été adoptée
par les architectes modernes, et qui a prin-
cipalement repris faveur à l'époque dite
de la Renaissance , au point de traduire
presque en formules les règles des propor-
tions des édifices. Nous discuterons ail-
leurs quelle a pu être l'influence plus
ou moins heureuse pour l'art de cette ex-
tension donnée au système de régularité
des Grecs; ici, faisons seulement observer
que le style pur de l'antiquité est loin
d'admettre cette rigueur absolue de prin-
cipes, et qu'il laissait beaucoup plus de
liberté à l'imagination dm» artUtas.
Voici sur quelles idées fondamentales
repose le S3rstème des Grecs.
Considérant que la colonne, comme
moyen de soutien, est l'élément principal
de toute construction, ils lui attribuèrent
dea analogies avec les proportions du
corps humain. Prenant donc le diamètre
de la colonne pour unité, ils donnèrent à
la colonne dorique 7 à 8 diamètres de
hauteur, c'est-à-dire le même rapport
ifu'entre la tète et la stature de l'homme
fait ; ib donnèrent à la colonne ionique 8
à 9 diamètres, c'est-à-dire proportionnel-
leoient à la taille plus svelte de la femme;
enfin ih portèrent jusqu'à 10 diamètres
la proportion de la colonne corinthienne,
par analogie avec la taille élégante et
élancée des jeunes vierges. ^o/.Colonhe.
On comprend facilement qu'avec ces
variantes chacun des trob ordres pre-
nait on caractère différent d'effet et d'as-
pect, selon la proportion de sa colonne.
Suivant sa destination , chaque édifice
rentrait dans l'une ou l'autre de ces ordon-
nances. C'est ainsi qu*en mêlant la poésie
nvec la philosophie, les Grecs ont fondé le
système artbtique le plus remarquafalu
et qui allie le plus rationnellement li
conditions si difficiles à réunir, la beni|n
l'utilité et la convenance. Si la natnvtïe
cet article nous permettait de suinn ||
phases diverses de l'art grec, nona dh^
vrions parler ici des construction! ^
même style qui ont été érigées en 8HI
et en Italie , et jusques en Afrique. HÂj
aurions à mentionner surtout les édM|^
de la Grande-Grèce {voy,)^ et noni ^
terioas particulièrement les teraplat 4]
Pestum (vojr,)^ Tancienue Posidtlt^^
dont les restes existent encore , il M^
font une classe à part du genre S'^'tl
les ruines d'Herculanum et de Pafl||L
{vnjr.\ si intéressantes par le souvenir C
l'horrible catastrophe qui les a ten '^
glouties pendant dix-huit siècle
montrerions les traditions g^i 1 1 t\mê
conservant presque pures , sous W
romain, dans les monuments de
et de Paimyre; enfin nous en tnM0i[|[
rions encore les traces dans les éàiÊtf
du premier âge chrétien , et même 4il|
ceux du moyen -âge. Mais nous
vous ces développements pour lea
des auxquels nous renvoyons et poor |ll|
sieun autres de cet ouvrage. 9
On ne doit pas attendre de nooa i||
nous cherchions à établir aucune
raison entre le style grec et les
genres d'architecture qui ont paru dnw^j
parce qu'il semblerait puéril de
des rapprochements entre des
qui ne sont point comparables. Nous M
minerons en faisant observer qoe dM
principalement à son caractère propm 4
simplicité , de convenance et dSitiHll
qu'il faut rapporter l'influence qa'eBn .
exercée sur les peuples qui lui sont
térieurs. Il est remarquable que c'a
épot|ues de transition, à celles oè 1
mouvement intellectuel se développe
les masses, que son génie a été le
apprécié. Il n'est aucun des styles les pki
brillants qui lui ont succédé, ou qi
ont apparu dans les temps moderne
qui ne lui doive ses plus beureuset nm
pirations et qui n'en attende encore m
dernières perfections. J. B«T*
GRECQUB (êolisb), voj-. Omam
TALI.
GRBCQVB (uL!f ovk). Rangée auj
'7
6RB (
les Kngnistci dans la nom*
«les idiomes iodo«eiiro-
rCot-a-dire ayaot le sanacrit pour
dt départ ilireci ou iodirecl, la
pvtqœ fut parlée par les tribus
f^ftiit en Grèce eo traversant la
, et qui , s*étaot mêlées avec d*an-
èas ▼enues d^Asie, formèreot la
kdiéniqiie doot les colooies s^é-
it sor toaccs les c^es de la Hédi-
e ^9oy. Gazes). Cette natiou, bien
d^étéments très divers, ac*
de bonne heure une grau»
K pure que la civilisation €{u'elle
t tribus asiatiques, et surtout à
■i etaieet désij^nées sous le nom
a de Pélasges ( vay.}, prit promp-
môiiean moyen du culte religieux
à Dodone et à Delphes {vojr.)^ et
idit an loin par la voie des chants
. Ar^os, TAttique, la Béotie, la
FEobée, Dodone, situés au
Péloponnèse, étaient d'origine
Les Pélasges , qui habitaient
B, prirent plus tard le nom d'/o-
t eeiui d'jihéniemsj dans l'AtU-
l'arrivée de Cécrops. Le lan-
peaples, des Athéniens, par
f, et des Argiens, était le même,
le«r origine (Pausanias , II , 37).
ce langage primitif que sortit en
lien la langue épique. Il n'est
■prenant que cette dernière , pro-
d^nn kliome dont les éléments
^éBéralement répandus, se soit,
temps reculés , élevée jusqu'à un
poôit an rang de langue natio-
que, dans la suite, les poèmes épi-
ai été toujours composés dans
igoe parmi les différentes tribus
de grec.
»ésie épique fleurit pendant long-
«rmi tontes ces tribu?. En Eu-
côté des chants d^Hésiode et de
i portent seulement son nom,
tait les nombreux poèmes des
es , des Atthides , des Minyades ;
ty oii cette poésie avait suivi les
Hoeaère acquit une gloire sans
mis à côté de miade et de i'O-
on vît naître plus tard , bien que
( temps encore très reculés, les
e Chypre, ceux de la Ruine de
X des [Vialheurs du Retour
51 ) GRE ^
(Kxnrpta iwQ^ I^axà, Nooroc). Dans tous
ces chants, Fancienne langue nationala
fut conservée, ainsi que la forme qu'avait
revêtue l'épopée dès son origine.
La nation , plus jeune, composée des
Pélasges et de quelques autres races bar-
bares, s'était alors séparée des Pélasges
proprement dits, qui étaient restés purs
de tout mélange, et qui avaient résisté
aux heureux effets de la civilisation. Plu-
sieurs siècles après, ceux-ci sont consi-
dérés par Hérodote (I, 68) comme un
peuple étranger qui parle une langue qui
lui est propre, tandb que les autres tribus,
sans nom commun du temps d'Homère ,
prirent plus tard celui à^HeUènes (voy,).
Dans la famille hellénique, on distinguait
la branche dorienne de l'ionienne, et
tout ce qui ne faisait pas partie de ces
deux branches principales était compris
sous le nom de branche éolienne'^ • Cepen*
dant il faut remarquer que cette réunion
de tribus si différentes du peuple grec
sous le nom commun d'Éoliens finit par se
fondre dans la dénomination des peu»
pies doriens, lorsque ceux-ci eurent ac-
quis une prépondérance politique décisive.
L*u««g» gbnéwJ ^ U langue épique
dans les écrits se perdit , ainsi que celui
de la poésie épique elle-même , à l'épo-
que où chaque état se donna une consti-
tution libre; cependant cette langue exer-
ça une influence durable sur tous les dia-
lectes qui s'élevèrent au rang de langue
écrite. Jusqu'alors les autres dialectes
étaient restés incultes à côté de cette lan-
gue épique; mais lorsque de nouveaux
états indépendants entrèrent dans une
voie de civilisation et qu'ils considéré*
rent comme une marque d'indépendance
l'emploi de leur dialecte , non-seulement
dans les rapports de la vie commune, mais
encore dans les monuments écrits, alors
ces dialectes se perfectionnèrent et pri-
rent de la fixité. Le nombre en était as-
sez considérable : Hérodote en compte
quatre chez les Ioniens d'Asie; Strabon
dit que de son temps, 1 h ans après J.-C.,
il y avait encore des différences dans les
dialectes de chaque ville. On ne peut donc
pas rechercher combien il y avait de dia-
(*) D*après le mythe, qo*oa a rapporté à la
p. i8,il j avait uue quatrième branche, cello
des Achéent. S«
nRË
(52)
GRE
Ibctea daDs la langue grecque; mais on
peut demander queb sont ceax qui, de*
pub la langue épique, ont pris de la con-
sistance par des écrits et dont la con-
naissance est parvenue jusqu'à nous.
Les formes les plus anciennes de la
langue gréco-pélasgique se sont conser-
vées dans le latin, comme dans certains
mots et certaines tournures employées par
les Lacédémoniens. Si les Doriens , d'où
sont sortis les Lacédémoniens, avaient
négligé le perfectionnement de leur lan-
gue , ils en avaient ausai empêché l'alté-
ration en s'opposant à tonte fusion avec
les habitants des pays qu'ils avaient con-
quis et en les réduisant à l'état d'esclaves.
Ce ne fut donc pas cette langue perfec*
tionnée par les chants épiques, et qui avait
aussi une origine pélasgique, qui se main-
tint chez eux, mais ce fut la langue gros-
sière de leurs ancêtres, bien que ceschants
ne leur fussent point restés étrangers.
Les autres Doriens ne conservèrent pas
leur langue primitive aussi pure, et se
rapprochèrent d'autant plus de la langue
épique qu'ils s'éloignèrent davantage du
dialecte de leurs ancêtres. Néanmoins on
retrouve dans l«uar» BnonuaA«niB écrits
beaucoup de formes communes avec la
langue épique et avec leur dialecte propre,
qui ont donné au dialecte doricn son ca-
ractère particulier; on y reconnaît l'es-
prit d'un peuple énergique qui habitait
autrefois les montagnes , et que sa gravi-
té, la profondeur de ses sentiments avaient
amené à cultiver un genre de poésie élevé
et une philosophie mâle et sévère. Les
chants de plusieurs poètes lyriques et les
écrits des pythagoriciens étaient conçus
en dialecte dorien, ainsi que l'ancienne
comédie en Sicile. Les tragiques athéniens
même admirent dans leurs chœurs quel-
ques formes doriques qui se recomman-
daient par leur son plus ouvert et plus
majestueux, en particulier par l'emploi
plus fréquent de l'a (itlaruaviioç).
Comme les Lacédémoniens, les Éoliens
s'éloignèrent peu de leur langage pri-
mitif , et se rencontrèrent ainsi en
beaucoup de points avec les Doriens; de
sorte que leur dialecte a été quelquefois
considéré comme ne différant pas essen-
tiellement du dialecte dorien. Il ne fut
guvie employé que dans les chants lyri- |
ques des Éoliens , et il ne nous est
que par quelques fragments qui
sont restés de ces chants et par ce
ont dit les grammairiens. On peut
duire qu'il variait, comme le dialec
rien, suivant le siècle et la pat
poète ; que dans les odes d'Alcéc
Sapho, originaires de Lesbos, il
pas le même que dans celles de Ci
originaire de Béotie ; que le diale
Béotiens, desThessaliens, des Étolic
appartenaient tous à la branche éo
n'était pas exactement le même. L'
geté de ses formes et leur grand él
ment de la langue épique rendai
dialecte inintelligible aux Grecs qi
talent pas Éoliens. C'est pourquc
dare , qui chantait pour toute la i
renonça à plusieurs des termes éol
conserva surtout ceux qui étaienl
rouns au dialecte dorien , et se rap
beaucoup de la langue épique.
Dans la formation de leur dii
les Ioniens s'éloignèrent moins (\
autres Grecs de cette même langv
que, au point qu'elle a pu être con
conune étant ionienne. Ce qui i
contribué à établir cette opinion
que les chants épiques ont été de
des Ioniens l'objet d'une attention
culière et durable, et que le gei
poésie propre aux Ioniens, l'élégi
en est sortie et qui a été cultivée pi
tée, Callinus, Mimnerme, resta i
cette langue poétique , aussi bien
poésie didactique, qui fut cultiva
les premières écoles de philosopha
pendant on ne peut donner propren
nom àt dialec te ionien qu'à ce qui
tue le caractère des quatre idiomes c
rodotc attribue aux peuples d'i
ionienne. L'un de ces idiomes a ë
ployé par Hérodote lui-même et pa
pocrate, et on l'a désigné sous le n
dialecte ionien nouveau , par opp
à la langue épique, que l'on a|
dialecte ionien ancien. Le dialec
nien avait quelque rapport avec les i
du peuple qui le parlait : il ann
une certaine mollesse, il évitait le
du gosier et recherchait au contrair
des lèvres et de la langue ; par la rép4
des voyelles, il était très favorahh
musique.
GRH
(5S)
GRE
^i
i dialecte attiqoe, qui ressemblait
rà bcancoap à la langue épique,
tout différent du dia-
. Ud pays plus rude, un ciel
ssereiii , empêcha la langue de s'a-
la réanion en une seule cité de
s tribus attiques, le concours des
qui furent de fort bonne heure
à Albènes par des révolutions
oa qui y lurent attirés par le
■eree^ct qvi^cpies autres causes, exer-
l «ne inflocnce décisÎTe sur la for-
B en langage. H en reçut un carac-
ie finesK eC de souplesse qui se révèle
les fmes des mots et dans le style,
î s'éloigne également de Fantique
■r dn sérère dialecte dorien et de la
■e <in dialecte ionien. On retrouve
pes tnees <le la langue épique dans
nvains attiqoes les plus anciens,
le Eacfcyle ; mais elles disparaissent
it cooqiiétement pour faire place
rilable aitiasme, qui se révèle dans
fdt , Euripide , Aristophane , Thu*
e, Platon.
dialectes subirent de diffé-
Tépreave du temps, de
€|oe chacun d'eux présenta des
ions dans chaque siècU. Ijc dialecte
I de Théocrite n'est pas le même
dni des anciens poètes siciliens. On
ancien et un nouveau dia-
: œ <lemier est celui dans
t ont écrit les orateurs et les au-
ie la nouvelle comédie. Cependant
doivent être considérées
de nouveaux dialectes que
e des phases d'un même dialecte^
■i longtemps que dura la liberté ,
e état se servit de son dialecte par-
r. Le dialecte attique, perfectionné
I grand nombre d'écrivains du pre-
ndre, fut parlé de préférence à la
bs rois <le ^iai^édoine et propagé de
te en Syrie ei en Egypte , royaumes
t partie de l'empire macédo-
ciroonstanoe, mais surtout la
tioo de oe dialecte et la gloire d'A-
», qui continua d'être le centre des
de philosophie et d'éloquence,
arent, des l'époque d'Alexandre-le-
1, an dialecte attique la supériorité
s antres. Ceux-ci disparurent peu à
sus la domination romaine^ et, dès
le II* et le m* siècle, ils ne furent plus
employés dans aucun monument écrit.
Lorsque le dialecte attique fut ainsi de-
venu la langue générale , on en retrancha
ce qui s'y trouvait de trop particulier, et
ces formes furent appelées attiques , par
opposition aux îormescommunes (xoevai).
C'est cette langue générale qui sert de
fondement à nos grammaires.
La langue grecque , parvenue ainsi à
son plus haut point de perfection , réu-
nissait tous les caractères qui pouvaient
la rendre propre à devenir universelle.
C'était une langue éminemment poétique,
revêtissant avec une égale facilité toutes les
formes de la poésie dont elle prit succes-
sivement tous les tons : simple, naïve,
souvent sublime, dans Homère, âpre et
mordante pour Archiioque, gracieuse et
badine pour Anacréon , majestueuse dans
Eschyle et Pindare , noble et digne dans
Sophocle, pathétique dans Euripide , fine
et railleuse dans Arbtophane. Elle se
montra ensuite plus flexible encore, s'il
est permb de le dire, entre les mains des
auteurs en prose, s'adaptant au génie du
bon Hérodote comme à celui du grave
Tltucydidr rrt^c^ l'eiegant XénophoD ; se
prêtant avec souplesse à toutes les subti-
lités des sophistes , aux discussions phi-
losophiques de Socrate et de Platon , aux
distinctions et aux définitions des Stoï-
ciens; accompagnant les orateurs au mi-
lieu des luttes de la tribune et du bar-
reau; devenant claire , précise, quelque-
fob même un peu sèche, sous la plume
d'Aristote; remplissant enfin toutes les
conditions d'exactitude requises par les
mathématiciens. Mais comment la même
langue pouvait-elle sufBre à tant d'exi-
gences différentes? C'est qu'elle réunis-
sait à une grande richesse de termes une
aptitude remarquable à en former de nou-
veaux, sans les emprunter ailleurs, et à sai-
sir de la sorte une foule de nuances qui
s'expliquaient d'elles-mêmes ; c'est qu'elle
observait dans les diverses formes qu'elle
imposait à ses noms et à ses verbes des rè-
gles fondées sur une analogie aussi simple
que savante; c'est qu'en conservant tou-
tes les conditions nécessaires à la clarté,
elle avait une syntaxe qui pouvait indi-
quer facilement une foule de rapports
entre les divers membres de la phrase ,
GRK
(54)
GRE
et qui admettait toutes les invenions,
toutes les transpositions que la viYacité
du sentiment devait suggérer; c^est qu^elie
faisait un fréquent usage de Feiiipse et
des figures qui donnent au langage une al-
lure plus libre et plus franche, une expres-
sion plus pittoresque, plus caractéri<itique;
enfin, c'est qu'en flattant agréablement
Toreille, il lui suffisait de la plus légère
variation dans l'accent, dans l'aspiration,
dans le ton , pour faire saisir à l'auditeur
des choses qui échappent au lecteur le
plus attentif.
Les conquêtes des Macédoniens en Asie
portèrent la langue grecque chez des peu-
ples qui jusque-là avaient parlé les lan-
gues de l'Orient. Appelés à s'exprimer en
grec, tandis qu^ib pensaient encore dans
leur langue maternelle, ils formèrent un
dialecte dans lequel ils introduisirent des
tournures hébraïques , syriaques et chai-
déennes, et plusieurs idiotismes qui ap-
partenaient au dialecte macédonien. C'est
dans ce dialecte qu'ont été traduits les li-
vres de l'Ancien-Testament et qu'ont
été écrits ceux du Nouveau, en sorte
qu'on peut l'appeler diaUcte eeciésiasti^
que. firyr. Hm*i.*hist«s.
Tandis que les dialectes se perdaient
(aute d'être employés dans les monuments
écrits, la langue commune se maintint à
la cour de Constantinople jusqu'au xv*
siècle, comme la langue des gens instruits,
comme la langue usitée dans les actes du
gouvernement , dans les lois et dans les
traités. Pendant que l'ancien grec s'alté-
rait peu à peu dans la bouche du peuple,
surtout depub l'introduction du chris-
tianisme, les savants, c*est-à-dire les so-
phistes, les rhéteurs, les grammairiens ,
qnelquefob même les Pères de rÉglise,s'et-
forçaient, par une lecture continuelle et
par l'imitation des écrivains attiques, de
protéger la pureté du langage contre l'in-
fluence du dialecte ecclésiastique.
Mais lorsque, après la ruine de l'empi-
re de Byzance, le grec cessa d'être la langue
de l'état; lorsque l'Église forma Tunique
lien qui donnât l'unité et la consbtance au
peuple vaincu , l'influence du grec e«'clt^-
sîastique s*étendit sur toute la nation.
Compris du laïc, qui s'accoutumait k
Tentendrcà l'école et k TégUse, aussi bien
que du prêtre , il derint , comme autre-
fob le dialecte homérique, une 1
générale à laquelle des tribus isolées al n
habitants de pays différents ont ^fil
beaucoup d'expressions qui s'étaiettf «i
servées dans la bouche du peuple m
avoir jamais passé dans la langue
et où sontentrés des idiotbmes em
à des langues étrangères, au latin
au slavon, et plus tard au turc et à
lien. De là est sorti un idiome
qui diiïere, il est vrai , beaucoup d#l
cien, pas assez cependant pour être CH
déré comme une langue nouvella. pi
Geecquss modeenes {langue et UmM
ture).
Si le grec ancien avait dbpam tmm
langue nationale , il était cependaotoi
pris et étudié par des individus iioli>j
les écoles du mont Athos , celles àmi
de Naxos et de Chios, qui n*ool ji^
cessé d'exister tout-à-iait , ont oontrilj
à le conserver jusqu'à ces derniers ¥tÊ^
comme le langage des Grecs instniili|i
sorte que , depuis les chants d'Hoaif
dans lesquels elle a revêtu pour la
mière fois une forme durable , la
grecque a constamment été en
les ouvrages écrits pendant une
près de 8,000 ans.
Après cette esquisse rapide des dH
rentes phases par lesquelles a passé b II
gue des Grecs, il nous reste à énofldl
les principaux ouvrages des anciens «M
modernes qui ont eu pour objet TélI
de cette langue , et auxquels il îuaX 1
courir pour en connaître l'esprit, la ■
thode, l'abondance, les finesses, ca <
mot toutes les ressources. Dans la eéW
école d'Alexandrie , et plus tard à Ba
etàConstantinople, la langue gi^ecqtisi
étudiée par d*habilesgraromairietis(tw|
Les termes rares employés par les iÊm
auteurs, et surtout par les poètes, hm
expliqués et recueillb; certaines paM
de la grammaire et de la syntaxe Hm
traitées dans des ouvrages spéciaux, df
quelques-uns sont parvenus jusq«*à m
et méritent toute l'attention de PImI
ni*^te. Tels sont la grammaire (abrégea)
Denys de Thrare'50 ans av. J.-C.)*,
(•) C>'nmr on !*■ dit • rarttri* Dnrrt (T. 1
p- "HA ) , rll« fa» palili^ m gr#c (»«r B«àl
•ver Im couiMeaUtaor* ; «Ue ïe fut «■«au» |
Cirhird, Piirts, i S la, eu grec, en
ea français.
inoaq
lurlaj
\
GBS
(«*)
GRE
B#l
drApoQonîiB Ihacolns*,
ft HcrcMben (300 am après
;li«Kvn«es de Dracon et d'Hé-
■ h l'Iiiiii , celui de Grê-
les dialectes^. Pkr-
pow icntioBDerons
lr»Sophirtr, coBteaporain
d*im l^qne d^Homè-
qui, soos le reçue de Né-
■■ lexM|Qe d^Hippocrate ;
180 après J.*C.), auteur de
, recueil où les mots
pw ordre des Batières, et
dTcapikatîoQS et d'exemples;
)y dont il nom
afarc^ un lexique de Pla-
(iPor.),qiiiare-
cmplojés par les orateurs
à qui Ton doit un
*****^; Hésjchins
dn¥*sîède ', dont le
d*aiicinis grammairiens,
s'il n'sTait été
fortement
(«of.)y dont le glos-
abondante de notice
, et qui isontient aussi des
e UHits difficiles et des ci-
; Phoctos, Zona-
laissé des recneib
Fauteur de VEiymoio^
ou se trourent
curieuses rela-
y à la lexicographie ,
et à rhisloire ; ceux des
Bekkcr, ea partie dans les
» t. Il, «■ partie daat àet ▼ola-
fSiS« iti7.
par Diadorf , dans le« GrsjwMji-
it«3 ; par Bekker, dans le
et par d^aaim taTasts.
celle q«*ea a
Lfipeig, i8fi, arec les ootea
et les sienaes, et oae
aar la paléographie.
la ptfièie fois par Yil-
réditioB de Heia-
1706, réiapriaée par
par Ralmkea, Leyde, 17S4,
qai passe poar aa
éditioas «oat celles de
, 1739, et d'Aïasoa, Erlan-
Lexica segaeriana^ ainsi nommés de U
bibliothèque du chancelier Séguier , qui
ont été agnalés par Montlaucon et pu-
bliés par Bekker et Bachmann^ A œa
lexicographes nous ajouterons ceux que
Ton désigne sous le nom d^atticistes ("vof .),
et qui ont recueilli les locutions pure*
meot at tiques, dont ik indiquent les équi-
valents en grec commun : œ sont Phirj-
nichus** (environ lOOaprès J.-C.), Mm-
ris^^ (2o0), Phiiémon, dont Tépoque
et Zoaaras oat été
m Letpsig, ea iSot»par les
•t de TIttsMss.
incertaine****, ThoflBas.Hagister****% du
XXV* siècle. Outre ces secours, on peut en-
core puiser bien des observations curieuses
et importantes dans les divers scoliastes ,
surtout dans ceux d'Homère , Pindare ,
Eschyle, Sophocle, Aristophane, Théo-
crite , Ljcophron , etc.
A la renaissance des lettres , les Grecs
venus de Constantinople enseignèrent
letu* langue dans les principales villes de
l'Italie et en France. Emmanuel Moscho-
poolos, Théodore Gaza, Constantin Las-
caris (vcy. leurs articles) publièrent des
grammaires destinées à fiiciliter l'étude
de cette langue. Bientôt les érudits ita-
liens, français, allemands, produisirent
d^ ouvia^u phn méibodiques et plus
complets ; le savant Budé, àève de Jean
Lascaris, mit au jour ses Commentarii
Unguœ grœcœy 1629; ÉrasoM, Méhuidi»
thon {voy, ces noms), composaient des
grammaires grecques pour les collégOw
Les Lislitutions de Clénard (1630) ser-
virent pendant longtemps de guide dans
l'étuile du grec; on taisait aussi usage de
la syntaxe de Varenius, de Malines (Lou-
vain, 1532), delà grammaire de l'Espagnol
Vergara (1S60), abrégée par Kuncz de
Valence (1656), de VHeUenismus Cani-
nu (Pïuis, 1565), ouvrage dont le savant
Tannegui-Lefebvre faisait grand cas. P.
Ramus publia aussi, en 1557, une gram-
maire grecque, dont Jos. Scaliger et Ca^
saubon ne parlent pas avantageusement.
(*) Daos le t. I«r des Âmteâf Grmta^ de Bek-
ker, Bcriia, 18 ri; et daas les iéiaed. Gr., de
Badnaaaa , Leipdg, 1828.
(**) La aeilleare éditioa est celle de Labecfc«
Letpsâg, 1830
(***) Pablié arec comoi. par Picrsoa, Lejde ,
1759 ; réioipr. à Leipzig, i83i.
(****) Pablié par Osaao, Berlia, itsi.
(****^ Pablié par Bernard, avec les aotes de
Hemsterhays et aotres savants; Lejde» 1757 |
rcJaq>r. à Leipsig, s 833.
GRE
nub qui est vtntée par Lancelot de Port-
Royal , et qui fut complétée par Sylburg
(1 582). JjesErotemata linguœgrœcœ^àe
Neander, obtinrent plus de faveur. Henri
Estîenne révéla, dans son Traité de la con~
formité du langage français avec le grec
(1569) y un grand nombre des idîotismes
communs aux deux langues. En 1632, le
jésuiteVigier ( Vigerius)^ de Rouen, publia
son traité des idiotismes grecs, réimprimé
encore de nos jours. Au milieu du xvii*
siècle , Lancelot de Port-Royal introdui-
sit dans la grammaire grecque, comme
dans celle des langues latine et française,
d'heureuses améliorations, une méthode
plus rationnelle et un esprit d'observa-
tion qui ne furent pas appréciés comme
ils le méritaient, et publia le Jardin des
Racines grecques. Pendant le xviii* siè-
cle, l'étude du grec fit en Hollande, parles
travaux de Tib. Hemsterhuys , de Ruhn-
ken , de Valkenaëry de Pierson, de d'Or-
ville, de Lenuep, de Hoogeveen, et en
Angleterre, par les recherches de Richard
Bentley, de Toup, de Maittaire et de
Dawes, des progrès très remarquables.
Les savants hollandais montrèrent la voie
pour arriver au& vérâi«i»los ■•«;tai«B grec-
ques; Bentley parvint, par les secours
d'une critique admirable, à des décou-
vertes importantes pour l'histoire de la
langue ; Dawes établit plusieurs des rè-
gles de la syntaxe mal comprises jusqu'à
lui. Au commencement du xix* siècle,
l'Allemagne s'empara du sceptre de la
philologie classique; la grammaire grec-
que en particulier prit , entre les mains
savantes de Fischer^ Reitz, F. A. Wolff,
Hermann , Buttmann, Scbcfer *^^ Mathie,
Thiersch (vof . ces noms), et tout récem-
ment par les travaux de Bemhardy**%
Krûger***% Lobeck****% Kûhncr******,
(*) ÀmimadptrnâHet ad WelUri Grammutieam
frmcam , Leipi., i7f)S-i8of , 3 toI. îd-S**.
(**) LmmktriiBot ÈlUpstsgrmcm^fimm motisSch^
ftri, Leips., i8o8. — Mthttmataeriticm l'a Dèùmjni
BtJ. mrttm rhHarûmm, L«ipB., i8o8.
(***) msinêchaflltchê Spuax dêr Griêduschm
Sprark^^ Berlin, 18^9.
(***') Unttmekmmgtm autdem Gthiêti dêr Utêi'
nitcktn Sprrnek^ , Brunswic, 18^0-1897; vv^^ber-
chrt où l'aatear montre d« nooTeaoz rapport!
•Dire les deoz Uogaes.
(**'**) Pûfiipom9na Grmmmtiem frwem, Ldp-
■ig, 1837, s vol. io*8«.
(**'^') j4u$fêkritckt Gmmtmétik dtr Griêeki-
Khm Sprmtkê, Haoïirrr, 1834.
( &6 ) GRE
un développement aussi remarqua
l'abondance, la justesse, la fines
observations, que par la profondei
solidité des principes qu'elles ont
établir.
Les ouvrages des Allemands sur
gue grecque étaient restés k pe
étrangers à la France pendant les
premières années de notre siècle
lorsque les loisirs de la paix et la
des communications permirent de
vrer aux études classiques, on ni
pas à reconnaître la nécessité de se
à l'école de tels maîtres, et l'on
qu'il fallait introduire dans les liv
mentaires leurs heureuses simplifi
et leurs savantes remarques. Aprt
fait usage pendant trop longtem];
grammaire de Furgault (1789), <
ploya celle de J.-B. Gail (1805)
trouvent déjà quelques amélioratic
pruntées aux hellénistes allemand
ces deux ouvrages durent faire ph
Méthode de M. Bumouf (vojr, <
et le précédent), qui rendit à l'él
la langue grecque , en France , Tii
service d'exposer clairement , dtrs ]
miers pas , les lois si simples et si
des en applications que prit cett
langue , et qui initia de bonne hc
élèves à des secrets réservés jus<
aux seuls savanU. Cet excellent
publié pour la première fob en 1
été fréquemment réimprimé ; il <
sa 3 1« édition.
La lexicographie a suivi à peu
même marche que la grammaire ;
dant un ouvrage capital , qui fut
jour vers la fin du xvi« siècle (16
qui fit oublier tous les essab prêo
à l'exception des Commentaires de
le Trésor d'Henri Estîenne (voj.
pendit pendant longtemps touâ lest
de même nature. On ne consultait
défaut, que l'abrégé qu'en avait fa
Scapula*. Vers le milieu du xvii*
Schrevelius** publia un lexique d'i
(*) Lêxieon grwco-Utimmm , Bile, iS*
fol. Parmi les éditions andeooc»», la pion
la plus rcrberchée e«t celle d Ëlzerir
kiai , Leyde, if>5a, in- fol.
(**) Lêxieam mantuUe grmcoimtimnm , p
ndlla S('br«velias da Uarlern , l^jJc, i(
ea a 00e foole d*Mitioot : parmi celles d
les metUenres sont de Jannet (i8o(>, in-S
FI«ory-L*cclitM (1830 , ia-8").
GRE
(67)
GRE
firt trop loB^emps eotre les mains des
Soczante-dix-sept ans plus tard ,
* mh an jour nn dictionnaire
étt trois parties : savoir le grec-
le latin-grec, et une partie ana ti-
à la solution des forme
i\
■ I
^bi difficiles des noms , pronoms et '
Impvcs. An conunencgment de i tre
■de, J.<-0. Sdineîder (voy.) fit par itre
^ grand Dictionnaire grec-altemi nd,
m k Boabre des termes relatifs k la pby-
à FagricolUire, à Thistoire natu-
fet considérablement augmenté. Ce
fut abrégé par Riemer*'^, qui
beaoconp la partie étymologi-
et plos tard par Fr. Passow (vqx.)^
y introduisit un ordre plus rigou-
Cy des distinctions mieux marquées
h si^ification des mots , et qui en
■B an lexique très précieux pour la
sd^omère, d*Hésiode, d'Hérodote,
de Piadare, des tragiques, d*Aristophane,
daPbioa,Xénopbon,Démosthène. Mais
«frit deiexioograpliîegrecque, les ourra-
fB les pins importants sont, sans contre-
dk, les deox éditions nouvelles du Tré-
■r de Henri Estienne, dont nous avons
d^ f^ i;90f. les articles Didot , £s-
norsKy LniQiTs). L*abr^ de Scapula
a clè aasai réimprimé trob fob en An-
ftauie^ avec de nombreuses améliora-
lionB ***. Noos devons mentionner encore
klrxsroji Momericum elPindaricum^ de
Otaaai "*** et Dnncan, publié de nouveau
ftr ILoat; le Lexicon Xcnophonteum^
h Stnrz , celui d'Hérodote par Schweig-
knBer, de PUton par Ast, de Sophocle
fK Schneidrr, etc. Depuis quelques an-
aies oo a senti, en France, qu'il importait
et mtttie entre les mains des élèves des
****'""^"** grecs moins imparfaits que
iT. LtMictm mtmmmmlm gntemm, par Benjamin He-
I Bfîuiie, 1675), Leipzig, 1722,
(v«X.) Ta cMHuidérablemeot amé-
édMÛon%de fjS^, 1767 et X7S8.
édiiitom» sont celles de Padoae et de
BK. Parw les dernières, noos citerons Vé-
ém 1816, in-4**
1** ; Icn , i8as-4* a vol. in4^
i>or»iiIuaMim., stlteta D. SeoUi^tt
jiskrwimm» did; consilio et eurm J. BaU
i wt MtmdimJ.'R. Aijor; Lood , 1820, in-
né
Zf,
C Q«a a patns an« «ditiQa à Glasgow, en 1816,
■-«*, ce oae antre à Oxford, en i8ao, in-fol.
*", La i** éd. da So9mm Lexicon gr. etjrmol. et
fne pvUiée ■ Bcriio , i774t 2 voC in-i"*
ceu3[ dont ils faisaient usage. Nous applau-
dissons aux efforts de MM. Plandie"^,
Vendelbeyl , Pillon et Alexandre **, et
nous faisons des vœux pour que les pro-
grès que leurs lexiques amèneront les
rendent bientôt insuffisants. L. V-e.
GRECQUE (urréRATURK). La civi-
Ibation moderne a pour principal fonde-
ment l'antiquité grecque et romaine, et en
dérive essentiellement. De là l'intérêt qui
s'attache pour nous à l'étude de ces lit<-
tératures. Cette filiation intellectuelle se
révèle à la fois dans les institutions,
dans les mœurs , dans la poésie et dans
les arts. Depuis longtemps Rome et la
Grèce ont cessé de gouverner le monde;
mais leur influence morale s'est prolon-
gée par les ouvrages de leurs grands écri-
vains. Qui ne serait curieux de saisir à
leur source les idées qui, encore aujour-
d'hui, président au développement intel-
lectuel de l'humanité ? Qui n'aimerait à
voir par quelles transformations succes-
sives les formes littéraires trouvées il y a
deux ou trois mille ans sont devenues
celles qui charment encore les nations les
plus éclairées de l'Europe ?
La litttSittiuKi -çrvccpie est si richc et
elle embrasse une si longue durée, qu'on
éprouverait quelque embarras à établir
des classifications claires et naturelles
dans un champ si vaste, si le dévelop-
pement du peuple grec n'avait été le plus
simple et le plus naturel qu'on puisse
imaginer. Chez aucun peuple, l'histoire
littéraire n'a une liaison plus étroite et
plus intime avec l'histoire politique. Ho-
mère et Pindare représentent l'un et
l'autre un état social distinct; Eschyle,
Sophocle, Euripide, Aristophane, Pla-
ton, Déroosthène reproduisent l'image la
plus fidèle des temps où ils ont vécu. Il
ne sera donc pas difficile, tout en s'as-
treignant à suivre l'ordre chronologique,
{*) On doit à M. Planche le premier DkUom'
naire grec'f tançais \ son oarrage a rendu, lors
de sa publication eu 18 10, on véritable service
à l'étude du grec eu France. La dernière édition
(i833) a reçu da ai;\I. Vendelheyl et Pillon,
des amélioratioos qui en fuut un très bon Dic-
tionnaire pour le^ étudiants.
(**) VÂbri^i dm dictionnaire grec-frmn^ie, par
M. Alexandre (Paris, i83i,in^<*;3'' éd., i858),
a beaucoup contribué à faire connaître et à po-
pulariser dans les collèges français les rc9ultal9
des trjiraax des savjnt> allemands.
)
GRE ( 58
de le oombiBer avec un ordre systémati-
que qui renferme, dans ce cadre natu-
rel, la succession des genres divers dans
lesquels se sont exercés les poètes et les
écrivains qui ont tour à tour obtenu Tad-
miration de leurs contemporains.
Le nom d^Homère est le premier qui
se présente à celui qui veut esquisser le
tableau de la littérature grecque; mais la
poésie homérique n'a pu évidemment être
le début de Tcsprit grec : la perfection
même dont elle porte Fempreinte sup-
pose des essais antérieurs. Nous admet-
trons donc nécessairement une époque
an té-homérique. Et ce n*est pas seule-
ment le genre de poésie qui a dû différer:
Tétat social lui-même nous apparaît avec
des différences profondes. Les traditions
historiques et poétiques s'accordent pour
placer au début de la civilisation grecque
une race, un théâtre et un genre de poésie
tout autres que ceux où Homère a brillé.
Avant la race hellénique à laquelle
appartient Homère, toutes les traditions
placent la race pélasgique, dont Tenfanoe
s'écoula sous la tutelle sacerdotale, et en-
fanta une poésie religieuse, dont l'origine
se rattache à Orph^^ «>t Hnnt In Thmce
fut le berceau. Ce qu'on sait de cette
époque anté-homérique se réduit à d'obs-
cures traditions f on plutôt à des fables,
aux fictions de la mythologie; les noms
fabuleux de Linus, Olen, £umolpe,Tha-
royris, Orphée, Musée, la remplissent,
et elle s'arrête à la guerre de Troie, le pre-
mier événement où commence réellement
l'histoire de la Grèce.
La Thrace parait avoir été alors l'anti-
que foyer d'une poésie fille de la religion.
Des écoles ou des familles de chantres
(aœdes) existaient en Grèce longtemps
avant Homère et Hésiode, dans la Piérie,
au pied de l'Olympe et dans la Béotie,
voisine de l'Hélicon. Les Muses o/^m-
piatles , piérides , héliconiadts , invo-
quées par Homère et par Hésiode, sont
les symboles de ce développement poéti-
que plus ancien. Orphée [voy,) est donc,
selon toute probabilité, antérieur à ces
deux poètes ; mais les théogonies orphi-
ques sont l'ouvrage d'écrivains posté-
rieurs. A en croire d'illustres savants, en
tête desquels nous nommerons M. Creu-
ser, les débris du culte pélasgique el de
) GRE
l'antique poésie sacerdotale, sym!
et théologique , se conservèrent <
mystères (l'ox*)' ^^ ^^^ ^9^^
contestée par d'autres savants noi
recommandables. Quoi qu'il en so
poque sacerdotale des Pélasges i
l'époque héroïque des Hellènes; à
sie religieuse et mystique, née «
Thrace , succéda la poéûe épiqui
llonie fut le berceau.
Entre la prise de Troie et l'ap|
d'Homère s'écoula un assez lonf
yalle, qu'il nous est impossible de
par aucun autre nom. Mais on
douter que la poésie n'ait fleuri <
intervalle; Homère lui-même n
prend qu'avant lui d'autres poètes
pris déjà la guerre de Troie poui
de leurs chants. Dans l' Odyssée (c
y. 490), Démodocus, poète du
Phéaciens , célèbre les derniers
ments qui suivirent l'incendie d
Nous voyons également Phémius,
palais d'L'lysse, chanter le ret
Grecs (Odjrss.y ch. I, v. 325). Ia
de cette époque, qu'on trou
suite des rois, peuvent se compi
que furent les bardes dans la
les scal«l«« chetz les Scandinaves
troubadours dans les châteaux d
ces et des seigneurs au moyen-ig<
Les poètes étant des improvisât
spires par chaque circonstance ,
nements amenéi par les migrai
peuples, les guerres, les révolul
térieures, étaient pour eux un \
épuisable. Le peu de fixité de I
cial à cette époque , et la pas
aventures, qui est le caractère d
des siècles héroïques, firent ni
expéditions lointaines qui im|>i
un long ébranlement aux pop
et par suite aux intelligences; <
vinrent le sujet des divers cycl
épiques qui furent l'aliment de I
dans les sièi*les suivants. La prri
ces expéditions fut celle des Aq
(vnjr. ) en Colchide, sur la côte <
du Pont-Euxin, pour la conc
la toison d'or. Cette première
course maritime de la Grèce fn
vement les imaginations. Autoui
faits se groupent les noms bril
Jaaon et Médée, de Castor et PoUii
GRE
(69)
GRE
3 «
■^ X i*
d ^
' t
l|B^èiPéiée,pèi«d*Adiille, d'Her-
«îli,fOl|kée. Tient ensuite la guerre des
■llCUwQBtre'nièbesy à laquelle se rat-
hcalaitroiihes d'OEdipe et de ses
fli, Eléode et Polynice ; enfin la
^ Troie, qnienrùla une si nom-
pOÊèntàon de héros, et qui, en
hpopolation hellénique sur
bh»àéerAsie41ineurey la familiarisa
mm WÊ fsale didées jusqu*alors incou-
■■ pav ékf et exerça ainsi une in-
éidâfe sur la ciTilisation. Elle
CBire les peuplades grecques des
fèm iotimcs, et concourut a les
n ooe sente nation ; elle ac-
■Iprjî h puissance de la Grèce; par
iài^ de agît sor les mœurs, sur les in-
AtiBBipoItliqnes et les lob, et prépara
k Mmlaûuu qui , plus tard, substitua
|Mhc le fouvemement démocratique à
hmoÊÊTtim ou à Toligarchie. La guerre
é TniÊ aarqna donc une ère nouvelle
hmntktoire des Grecs; nul événement
rtckan^ davantage la physionomie et
b iiiiifniiii de cette nation : il a été
die ce qmt les croisades furent au
pour les nations modernes.
(f«f.), né en lonie, non loin
4ê tbitw éB cette guerre^ •» entendit
kmealÎMeaMnt prolongé, et fut inspiré
pv les aouvcnirs vivants qu'elle avait
n wïias reste sous son nom deux
, V Iliade tl YOdyssée^
qui ae rapporte au siège de Troie,
qpÔL diaote les aventures d^Uljsse
«Ht ton reloor à Ithaque. Ces poèmes
yniftètre considérés comme Tencyclo-
pÉdK des tcnps héroïques: ib peignent
tf léiSHKilt toute la civilisation grecque
ée csne époque. Les mœurs, la religion,
tant FéCaft social, s'y reproduisent en
tu naïfs. Lecaractère essentiel
c^cst la simplicité, le naturel ;
■ichaots retracent Fenfance du genre
«fana la naïveté de ses mœurs
et année ses sentiments instinc*
aoit peu groasiov. Ses héros et
aont des hommes de la nature,
fiiçoiiiiés par un commencement
éedvfliaatîoo; mab il y a une teinte poé»
toute cette nature inculte,
primitive. Aussi Ho-
plaiC-il à tons les âges ; il intéresse,
i ntâcbei wÊnm dans de plaies traduc-
tions, où toutes les beautés de sa langue
ont disparu. Une des parties les plus ad-
mirables dans les poèmes homériques,
c^est rindividualité des caractères, c'est
la puissance de création qui a donné à
chaque héros sa physionomie propre et
si nettement dessinée, sans que la foule
des imitateurs ait pu en dénaturer le
fond. Ainsi le roi des rob, Agamemnon,
avec son orgueil, le sage Nestor, le bouil-
lant Achille, Téloquent et astucieuxU lysse,
Hector et Andromaque, le vieux. Priam,
sont des figures à jamab gravées dans le
souvenir des hommes, et dont il n'est plus
donné à personne de pouvoir altérer le
type. C'est là le côté par où Virgile est
resté bien inférieur à son modèle.
Nous avons nommé Homère en même
temps que V Iliade et V Odyssée : oublie-
rions-nous que l'authenticité de ces poè-
mes, queTexbtence même du poète a été
attaquée naguère, et avec des arguments
dont il est difficile de méconnaître la
force?
Comme il est toujours difficile de se
transporter dans un ordre de choses fort
différent de celui avec lequel on est fa-
miliarbÂ^ An. AA^M-fkrÂte pas volontiers à
croire qu'un poème tel que V Iliade ou
X Odyssée n'ait pas été exécuté sur un
plan conçu d'avance et profondément
médité par l'auteur; on se refuse à ad*
mettre que chacun de ces poèmes ne soit
qu'un recueil de fragments épars, restés
longtemps détachés les uns des autres, et
dont on s'est enfin avisé de former un
tout. L'esprit est d'abord révolté d'une
telle supposition ; elle semble même ab-
surde ; mab à un plus mûr examen elle
prend un grand caractère de probabilité.
Ce n*est pas ici le lieu de reproduire
la controverse remarquable qui s'est en-
gagée sur ces questions; il nous suffira de
résumer les résultats auxquels elle a con-
duit. Nous avons les poésies homériques
dans l'état où elles sont sorties des mains
des grammairiens d'Alexandrie ; nous ne
pouvons juger que par conjecture de
leur état primitif et des formes diverses
par lesquelles elles ont passé aux époques
antérieures. Un hiit important, et qui
peut servir de point de départ aux con-
jectures, c'est la mesure prise d'abord par
Solon, pub par Hipparque , pour coq-
;
GUE
(62)
GRfi
et lonBOit des arts distincts. Parmi les
poètes de cette époque, oa cite Tyrtée
(yof.)y dont les chants belliqueux enflam-
maient le coura^ des Spartiates dans les
guerres qu'ils firent aux Messéniens : il
BOUS reste quelques morceaux de lui ;
Archiloque {voy,) de Paros, inventeur <le
l'iambe , qui florissait au vii^ siècle avant
notre ère : son esprit satirique et Tamer-
tume de ses vers lui firent de nombreux
ennemis. Les droonstances que la tradi-
tion rapporte de sa rie paraissent fabu-
leuses; on sait seulement qu'il chanta aux
jeux Olympiques un hymne célèbre en
rhonneur d'Hercule; il ne nous reste de
lui que des fragments. Callinus d'Éphèse,
inventeur du vers élégiaque , se fit con-
naître aussi par des chants de guerre.
Alcman (vojr.) de Sardes, en Lydie, poète
erotique, florissait vers 670. Alcée {voX')
de Mitylène fit des vers virulents contre
Pittacus qui le força de s'exiler ; dans ses
poésies, il attaquait la tyrannie et célébrait
tour à tour Vénus et Bacchus. La tendre
Sapho ( voy» ) de Lesbos, contemporaine
d'Aloée , est célèbre par son amour pour
Phaon ; Denys d'Ualicamasse nous a con-
servé d'elle uni» off** ^ v^nu«, «t l^n^n
un autre morceau traduit par Boileau : ce
sont des vers brûlants de passion.
Dans cette période parurent aussi les
législateurs qui donnèrent aux petites ré*
publiques de la Grèce leurs premières
constitutions. Le plus ancien de tous,
Lycurgue ( voy. ) , fit de Sparte une es-
pèce de couvent militaire, et fonda sa
grandeur future sur l'austérité des mœurs
et des loib. Stobée nous a conservé le
préambule des lois de Zaleucus et de Cha-
rondas {v<>jr,\ législateurs des Locriens
et des habitants de Catane. Le premier
législateur d'Athènes fut Dracon (voy.) ,
dont les lois, écrites en caractères de sang,
furent bientôt abolies. Enfin Solon (vof .)
donna aux Athéniens des lois plus du-
rables, parce qu'elles étaient mieux assor-
ties à leur caractère ; Solon fut aussi un
des sept sages , et il a laissé des poésies
dont nous avons quelques fragments,
une prière aux Muses en 76 vers , et un
morceau de 1 8 vers sur les âges de la vie.
Mais alors commence une période nou-
velle , depuis la légblation de Solon jus-
(|o'à ravénement d'Alexandre (694-886
av. J.-C.):c*est l'époque la pi
et la plus féconde de la littérati
Jusqu'ici l'Asie- Mineure e
la Méditerranée en avaient ét^
maintenant la Grèce propret
Athènes en particulier devint
des lumières et le centre du
rilisé. Nous voici arrivés au [
important du développement
de la Grèce. Les Grecs, di*
grand nombre de tribus et ci
pendants, n'étaient que faib
par la communauté de leur
leur langue et de leur religioi
tour périodique des jeux so
queb toute la nation pren
enfin par le conseil des AmpI
pèce de centre politique où
quelquefois les intérêts géi
guerres médiques vinrent i
liens peu étroits avant cette ép*
ger commun obligea ces peti
ques à réunir leurs forces pou
à l'ennemi qui menaçait Tic
générale. Des victoires rerap<
Perses date l'époque de la ,
la Grèce. A Athènes, le g(
démocratique avait prévalu i
pureté. Tandis que dans le
l'ambition des citoyens ne coi
de plus noble que les prii
les jeux solennels à l'agilité
corporelle , les Athéniens se
traient sensibles a la gloire
du génie. Chez eux, l'éloquen
au pouvoir; les concours pul
sant de la poésie un goût g^
pulaire , firent éclore une g
poètes qui portèrent l'art dr
plus haut point de perfect
dut sa suprématie à ses gran
mab bient6t enivrée de sa p\
abusa de son pouvoir et fit s
à ses alliés, qui formèrent une
elle sous la direction de Spa
guerre du Péloponnèse : Atht
subit la domination de Spa
mais celle-ci déchut à son to
Téclat passager de Thèbes so
et Épaminondas, Philippe d
hérita de ces dominations s
réunit la Grèce entière soui
C*est dans cette période i
langue et la littérature grecqu<
GR£
(6S)
GRE
r|hi iMle perfection. Jusqu'alors
t runiversaiité de la
pli le triple office de
pailla pUloeophie et de la reli-
ai fiH s^agit de transmettre les
mèg fèSÊé aux génératioiis à ve-
ÉfBFoB Toalût conserver le dé-
h eomaiasanoes acquises ou les
pratique, soit enfin
les croyances reli*
iy« caiployait le rhythme et la
■umétL des vers pour les graver
Awiéieutdans la mémoire. Dé-
ikiéparation va s'opérer : chaque
■t ôdtivé distinctement et de-
I foèjet d'une étude spéciale. Le
fcnent des relations sociales,
icBonaissance de l'écriture, qui se
I daas la Grèce avec l'întrodoc*
■Pjrus égyptien, amenèrent l'em-
li de la prose. Chaque genre de
e dédoubla en quelque sorte:
b poésie épique sortit l'histoire;
ophie spéculative sortit de la poé-
lîqne, soos laquelle on résumait
epCcs de la sagesse pratique et
de la vie. Telle avait été celle
, au nombre desquels on
(va/.), fond»tMv<~ rf© la
lue ionique. Nous trouvons aussi
s poètes ginomiques le nom de
te ( voy. ) , auquel on a attribué
^or, et qui fut le fondateur de
talique dans la Grande-Grèce.
énophane de Colophon, auteur
mt sur la Nature, fut le chef de
léaticfoe. Pour les détails sur ces
ades écoles , qui représentent la
hie de cette époque , nous ren-
i Tarticle suivant, où nous trai-
pédalement de la philosophie
Les autres poètes gnomiques les
■arquables furent Théognis de
SI Pbocylide de Mîlet.
kése lyrique avait déjà jeté un
dans la période précédente; mais
e pha illustre de ce genre appar-
I période actuelle : c^est Pindare
(tenl représentant qui nous reste
isie dorienne ; il fait la transition
jrèœ ancienne et la Grèce nou-
> maîtres avaient été Lasus , Si-
Myrtis et Corinne. Il nous reste
) bvmnes ou chants de victoire ,
en rhonneur des vainqueurs aux jeux pu-
blics et des divinités qui présidaient à ces
fêtes, savoir : 14 olympiques y i2 pjr»
t/ii(/ues y 11 néméens,S isthmiques. Il
avait composé une foule d'autres poésies.
Le triomphe des vainqueurs aux jeux
publics était célébré dans la soirée même
qui suivait la lutte : comme il ne se trou-
vait sans doute pas toujours sur les lieux
des poètes d'une verve assez féconde pour
improviser ces chants, il est probable que
les chanteurs chargés de célébrer la vic-
toire savaient par cœur un certain nom«
bre diodes qu'on pouvait appeler banales,
et applicables en pareille circonstance.
Parmi les poésies de Pindare , il y en a
peut-être quelques-unes de cette espèce.
On préparait au vainqueur une seconde
fête, à laquelle prenaient part ses amis, sa
famille , ses concitoyens, les compagnons
de son enfance ; cette fête l'attendait au
retour dans sa ville natale : plusieurs odes
de Pindare ont été faites pour ces solen-
nités. Enfin quelques-unes de ses odes ne
peuvent avoir été composées que long-
temps après l'événement , ce qui indique
des anniversaires où l'on célébrait le sou-
Yenir dÀ« vÂc-tnimna Tïnnm !«.« odcS chautéCS
à ces anniversaires, il est à peine question
de Fexploit qui en est le prétexte; le
poète use de la liberté la plus étendue
pour parler de la gloire des ancêtres de
son héros et pour rappeler les fables qui
entourent le berceau de sa naissance.
Pindare chanta les victoires du roi Hié-
ron , qui l'accueillait à sa cour ; mais il
célèbre aussi des citoyens obscurs, dont
le nom serait resté à jamais inconnu ,
s^il n'avait été proclame dans les jeux
publics. Ces odes étaient chantées par
des chœurs composés d^hommes exercés
à cet emploi; elles étaient en quelque
sorte représentées, c*est-à-dire accompa-
gnées d^une pompe éclatante et de danses.
Les poésies de Pindare ont en général
un caractère solennel et public qui sup-
pose une représentation d'apparat ; il y
règne, d^unbout à rautre,un ton grave et
sérieux, souvent un enthousiasme exalté
et un caractère religieux. Elles étaient
faites, non pour la lecture réfléchie du
cabinet, mais pour être récitées devant
la foule, au milieu d^un spectacle pom-
peux. Leur principal caractère est l'en^
GRE ( S4 )
thousiaime lyrique, qui se manifeste par
des mouvements fougueux, irréguliers, des
métaphores hardies, des images grandes
et sublimes, au milieu desquelles le style
est souvent obscur à force de hardiesse.
Ces odes, représentées au moins autant
que chantées, préparaient la transition
an genre dramatique.
Parmi les autres lyriques, les plus cé-
lèbres furent Stésichore, d*Himère en
Sicile, adversaire de Phalaris, tyran d*A-
grigente ; Anacréon, de Téos, qui adonné
ton nom à un genre de poésie gracieux ,
où Ton chante Tamour et les plaisirs; Si-
monide, qui fut le maître de Pindare et
inventa Télégie moderne : quelques frag-
ments que nous avons de lui portent
Tempreinte d'une sensibilité touchante.
Bacchylide, de Céos, rival de Pindare et
neveu de Simonide , eut aussi la faveur
d^Hiéron , roi de Syracuse ; ses poésies se
distinguaient par la profondeur des pen-
sées et ^élévation de la diction. Voy. tons
ces noms.
La poésie dramatique. En Grèce , la
poésie dramatique résulta du concours
des deux grandes formes poétiques qui
s'étaient développées les premières : Té-
popée et U poésie lyrique vinrent se con-
fondre dans le drame. A Tépopée il em-
prunta le récit, qui ne tarda pas à se
partager en dialogue; la poésie lyrique
lui donna ses chœurs, qui furent en effet
le germe des représentations théâtrales.
L'origine de la poésie dramatique chez
les Grecs se rattache à la religion natio-
nale. Dans les fêtes des dieux , une par-
tie essentielle du culte public consistait
dans les chœurs {yny,\ qui, en chantant
et dansant au son de la musique , repré-
sentaient quelque fable relative à la divi-
nité dont on célébrait les louanges. Ainsi
Hérodote raconte (V, 67 ) que les habi-
tants de Sicyone représentaient par des
chceurs les aventures d*Adraste, un de
leurs anciens rois. Quoique ce culte fût
antérieur à l'époque où la poésie drama-
tique prit naissance et se partagea en
deux genres, le tragique et le comique,
Hérodote, par une espèce d'anachro-
nisme , appelle tragiques les chœurs des
Sicyoniens, parce qu*ils représentaient les
malheurs d'Adraste. Le même historien
(V, 83) attribue l'origine des drames co-
GRE
miques à des chœurs formés pt
bitants d'Égine. A Athènes, d
semblables à ceux de Sicyone •
faisaient partie des fêtes de Ba<
se célébraient soit à l'époque
danges, soit lorsqu'on mettait
perce. Dans Torigine, ces chœu
naient à chanter les louanges d€
sans être accompagnés d'aucui
plus tard, on s'avisa de coupei
des chœurs par quelque récit <
pela épisode. Telle fut donc r<
la tragédie : les chants lyriques
d'abord la partie fondamental
du chœur dans le drame et la
prit à Faction ont varié avec 1<
selon les auteurs. En général,
de la tragédie représente le boi
blic ; il joue en quelque sorte
médiateur enti*e Thomme et 1
son langage est celui de la me
sa tâche, de calmer les passioi
Thespis, contemporain de Se
Pisistrate, passe pour Tinvenl
tragédie ; il rendit le chœur plu
et y joignit un acteur qui débit
cit ou représentait une action.
•( dit Horace , inventa le gcnr
« «U la tragédie et promena sui
« riots les acteurs qui chan
« poèmes. » Le cliariot ou le \
de Thespis n'a pas d'autre auto
passage d'Horace, qui parait i
fondu ici la tragédie avec la
celle-ci était ambulante ; mais
était représentée à côté de
Bacchus. Phrynichus, d'Athè
ciple de Thespis, est connu pa
de Milet^ qui le fit mettre à
pour avoir trop vivement ému
ïité des spectateurs; Thémisto
frais d^une de ses tragédies,
contemporain d'Eschyle, doni
pompe au costume; ce fut poi
les Athéniens construisirent I
théâtre.
Eschyle [yoy.)^ né à Éleusi:
avant J.-C, mort en 436,
le père de la tragédie j pa
donna au drame une forme
il ajouta un second acteur, e
inventa le dialogue. Dans la i
phode introduisit un troisii-i
quatrième acteur, et Eschv
(64)
GRE
■BBB VHK hb dTacnrc oc
vtoal plMcs dldées hardies; il
MJKéuJimA et des demi -dieux ;
kk 01 élevé , IjrkpM et soutcdI
tSaffav soDt dHnie extrême sim-
; i K amant pas Fart de nouer
actkm. Chez loi , le
«ne très grande part
ioesméme il
^damieiSap»
9mla EttmémiiUs, H ne reste de
■^tnfêdiei, mais dans le nombre
vC^oelqQes-oncs de ses plus ce-
khioac /er Perses^ le Prométhée
i^yCtli trilogie de VOrestiej com-
JgÊmammony Us Ckoéphores et
iAt[vof.)^ do bourg de G>lone en
aé ea 49^ et mort en 406, éuit
e^Tfchylede 30 ans, et plus âgé
i^ de Û. n porU la tragédie
a perfection. D concoomt sou*
Escbjle; il remporta sa pré-
toire sor lui à Page de 29 ans.
•pie athénien, si passionné poar
' «ocès de son Antigone^ jouée
fit nommer général de Texpé-
îgée contre Samos, concur-
nec Péridès et Tho^fd^le. Ce
oaime noos Favons dit plus
Bit on troisième acteur sur la
brégea les chœurs et leur don-
rt moins directe dans Faction,
drriot ainsi accessoire, après
principale dansForigine.
profonde du cœur hu*
Sophocle un grand maître dans
stodre les passions; et néan-
:agédie consenre chez lui son
eiigieax, avec une rare éléva-
t et one sorte de pressenti-
ores Térités du christianisme.
, en général, cette noble sim-
est on des caractères de la
C'est parmi les sept ouvrages
estent de lui qu'il faut cher-
bds-d^ŒUTre de la tragédie
}Edipe roij Œdipe à Colone^
sont comparables, pour Fîdéal
fe des formes, à tout ce que la
itiqiiA a produit de plus par-
s («o;r-) était né à Salamine,
vant J.-C, le jour même de
lop. d. G. d, M. Tome XID.
I la bataille de Salamine. Pftr une siogii*
lière coïncidence, le nom des trois grands
tragiques se trouve atUché à cette célèbre
journée, puisque Eschyle y combattit en
guerrier valeureux, et que Sophocle, âgé
de 1 5 ans, y chanta Fhymne de la victoire,
à la tête de la jeunesse athénienne. Élève
d'Anaxagoras et de Protiicos, ami de So-
crate , Euripide transporta sur la scène
les idées et le langage de la philosophie ,
et quelquefois aussi les raffinements de
la rhétorique. Il n*a pas été surpassé dans
la peinture des passions; Aristote Fappelle
le plus tragique des poètes, U cherche
surtout à émouvoir, à exciter la pitié.
Sophocle subordonne la passion au carac-
tère, et le caractère à la grandeur idéale ;
ohez Euripide, la passion est la chose
principale : le caractère et la dignité y
sont subordonnés aux effets pathétiques.
Son style est clair, élégant, hûtnonieux et
facile; il a souvent des passages d^une
beauté ravissante, et d'autres fois il tombe
dans les trivialités. Ce défaut lui a valu
de firéquentes parodies des poètes comi-
ques. Chez lui, le chœur n'a plus qu'un
rôle très secondaire : ses chants ne tien*
negt jliii an «gat ai Hâg^nèrenten hors-
d'œuvre. Les ouvrages d'Euripide furent
très recherchés dans toute la Grèce. On
raconte qu'après la défaite de Nicias en
Sicile, un grand nombre d'Athéniens
durent leur salut aux vers de ce pocte :
ceux qui purent en réciter échappèrent
à la mort et à l'esclavage.
Les ouvrages des trois grands tragiques
étaient regardés par les Athéniens comme
des monuments de la gloire nationale.
L'orateur Lycurgue , qui vécut entre les
années 404 et 320, fit passer une loi or-
donnant qu'une copie exacte et authenti-
que des tragédies d'Eschyle, de Sopho-
cle et d'Euripide , serait déposée aux ar-
chives de l'état, et qu'un des premiers
magistrats de la république , le greffier
de la ville , veillerait à la conservation
de ce dépôt. Ptolémée Évergète, roi d*É*
gypte, voulant faire corriger les copies
qui existaient à Alexandrie , obtint qu'on
lui confiât cet exemplaire, moyennant un
cautionnement de 16 talents; mais il ai-
mieux perdre cette somme que de
ma
rendre le manuscrit; il ne renvoya aux
Athéniens qu'une copie de leur original.
GRE ( 66 )
Le drame satyrique, qui faisait le com>
plémeot des tétralogies , parait avoir été
UQ genre intermédiaire : nous n'avons
pour en juger que le Crr/o/?^ d'Euripide.
La tragédie avait dû sa naissance aux
chœursdithyrambiques par lesquels les vil-
les de la Grèce célébraient la fête de Bac-
chus. La comédie (vof.) naquit dans les
campagnes. Aux fêtes du même dieu ou des
autres divinités champêtres, les habitants
de plusieurs villagesou bourgs de TAttique
ae réunissaient pour chanter les chœurs
phaWqiies^d^ns lesquels régnait la licen-
ce la plus effrénée ; les acteurs, traînés
sur des chariots, se rendaient d'un village
à Faatre, et faisaient assaut de sarcasmes
avec les passants. Le chœur fut ainsi To-
rigine de la comédie comme de la tragé-
die ; mais il suivit les destinées de la co-
médie elle-même : son r6le, très important
dans la vieille comédie , perdit peu à peu
de son caractère, quand la comédie
moyenne cessa d'être politique, et à la
fin il fut entièrement supprimé dans la
comédie nouvelle. Une des différences
profondes qui distinguaient la comédie
antique de la comédie des modernes , c*est
la parabeistf ^ ciiyaîoi», <!%»• I<»']|«i0ll#k le
poète, représenté par le chœur, s'adressait
directement aux spectateurs , et s'entre-
tenait avec eux de lui-même , de ses ri-
Taux , de ses ennemis , et souvent même
traitait les questions relatives aux affaires
publiques. Quelque anti- dramatique que
nous paraisse aujourd'hui cette interrup-
tion de l'action , la parabase , impatiem-
ment attendue de l'auditoire, était le mor-
ceau capital de la pièce. C'est que U co-
médie avait un caractère tout politique
chez les Athéniens: c'était le complément
de leurs institutions démocratiques. Tout
était de son ressort: elle atteignait indis-
tinctement les particuliers et les hommes
d'état; chefs de partb, généraux, ora-
teurs, écrivains, tous étaient tributaires
de ses plaisanteries et des ridicules qu'elle
versait à pleines mains.
Aristophane (vo/.), le poète le plus
célèbre de l'ancienne comédie, nous a
laissé onze pièces, sur un bien plus grand
nombre qu'il fit représenter. De ses pré-
décesseurs, itpicharme. Gratinas, Eupolb,
etc., nous n'avons quequelques fragments.
Lescomédiesd'Aristophaiie,lellesqtt'elles
GRB I
sont, nous présentent le tableau !• j^
fidèle des mœurs d'Athènes. Ce qfoà
la valeur éminente d'Arbtophane à
yeux, c'est qu'il est l'historien le plqi
ridique des mœurs de l'antiquité
Il nous fait la peinture de la cori
d'Athènes avec une énergie et une
de couleurs que ne peut offrir
autre monument historique. Nul i
crit la décadence des mœurs
d'une manière plus vive etplusfra|
La licence de la comédie, qu'on
tenté mainte fois de réprimer, n*'
qu'avec la liberté publique. Dive
crets défendirent de nommer les
vivants, d'attaquer les magistrats;
ces décrets n'étaient pas longtemps
serves, et la comédie reprenait
son ancienne allure. Enfin, après b
d'Athènes par Lysandre, Lamachns^
des membres du gouvernement des
te, établi sur les ruines de la dénK
défendit, l'an 404, de traduire
scène les événements du temps, d'y
mer les |>ersonnes vivantes; il intenfitl
parabases. Tout citoyen attaqué pur
auteurs comiques eut le droit de
plainte devant les tribunaux. Ce fut
coup mortel pour la vieille coi
elle perdit son caractère essentiel, lui
tire politique et les personnalités
rieuses, la censure publique des actes
gouvernement et de ceux qui avaient ]
au maniement des affaires. Le
momentané de la démocratie ne
pas à la comédie ses privilé{;es.
commença la romédie moyenne^
dura jusqu'à Ménandre. Toute
lité en était bannie, sans que ce|
la satire fût exclue. Ne pouvant pli
nommer les individus, les poètes dÎM
gnaient par des allusions et par un |N0
siflage plus fin les caractères qulb iroii
laient immoler à la risée pnbliqon, S
Plutut est un échantillon de In ooaiéj|
moyenne. Une ressource des poètes poi^
amuser et exciter le rire fut aussi de |iii|
rodier les ouvrages connus. Eufin M|j
nandre, l'homme de génie de U ûomUk
n'ttiK*elley inventa la comédie de cerMij
tère, dont le trait essentiel est U pain^
ture des mœurs. C'est donc dans les Ma
jets que la différence est frappante : da^
la TÎeille oomédiey ib étaient réab al
GUE
(61)
CRË
ifidiids ; dans la nouTelle, les
iKhèrent aux TÎces et aux rî-
I la société. Il s'eosiiiTÎt un
II dans les masques : ne pou-
hire le portrait des personnes
n donna aux masques des traits
Afin, depnb l'abolition de la
B, les citoyens riches n'eureot
érèt à se charger de la dépense
ir : ainsi disparut la pompe du
le chœur ne fut plus qu^un
e de la pièce, et finit même par
aché tout*à-fait.
TT .NoGs aTons yu que les progrès
re au yi* siècle av. J.-C. et le dé-
eot des relations sociales avaient
loir remploi de la prose. Les
Dces historiques et géographi-
aienoèrentà s*accroitre, avec les
[ni mîreot les Grecs en coq tact
ie et TAfrique, avec le lien fé*
se forma entre les divers états,
rogrès du commerce et les voya-
e mit à recueillir les traditions,
lirs du passé, encore bien mé-
fables. Ainsi se fit le passage
sie épique à Vhistoire. Cadmus
Sécatée de Milet, Hellanicus ùm
auteurs du pr^mter essai de
pe, furent les précurseurs d'Hé-
nfin Hérodote ( voy. ) d'Hali-
né en 484 av. J.-C. fut appe-
f de V histoire y parce que, le
il connut Fart de faire un tout
te parties incohérentes. Depuis
5 ans, il parcourut les princi-
\ connus; il s'occupa, dans ces
s, de rassembler les matériaux
oire de la guerre des Grecs cou-
rses. A son retour, il les mit en
rédigea son ouvrage, suite at-
le tableaux historiques, ratta-
ne autant d^épisodes à une ac-
né, grande et importante, dont
(Dent est le désastre de Xerxès.
en partie à l'assemblée des jeux
les en 456, puis à la fête des
ées, où il obtint de grands ap-
nents et excita l'enthousiasme
[>e caractère religieux d'Béro-
mntre dans tout son livre ; il est
Msun peu crédule, et même su-
x; néanmoins sa véracité est re-
lojoard'hni : les explorations des
modernes en Egypte, par exemple, n^ont
fait que confirmer les assertions d'Héro-
dote qui avaient été l'objet de quelques
doutes.
Thucydide [voy,)^ né treize ans après
Hérodote, en 471, fut un historien non
moins célèbre, mais dans un genre tout
différent : il créa l'histoire politique.
Homme d'état, ayant pris part au gou*
vernement, et victime lui-même des ca-
prices de la démocratie, il fut à même de
connaître à fond les menées des partis et
les ressorts secrets qui décidaient souvent
des délibérations publiques. Pendant son
exil^ il rassembla des matériaux pour
l'histoire de la guerre du Péloponnèse, et
n'épargna ni soins ni dépenses pour con-
naître les causes qui la suscitèrent, et
les intérêts particuliers qui la prolongè-
rent. Il se rendit chez différentes nations
ennemies, consulta partout les chefs de
l'administration , les généraux , les sol-
dats, et fut lui-même témoin de la plu*
part des événements qu'il avait à raconter.
Son histoire comprend les vingt- une pre-
mières années de cette guerre. Partout,
dans son ouvrage, respire l'amour de la
-rt^rfte. uurauuiite qu il assisu, jeune en-
core, à la lecture qu'Hérodote fit de son
histoire aux jeux Olympiques : ému de
ces récits et des acclamations qu'excitait
l'auteur, on a prétendu que cette impres-
sion de sa jeunesse avait décidé de sa vo-
cation comme historien. Cette anecdote
a été contestée : elle n^a pourtant rien d^in«
vraisemblable dans l'existence toute poé-
tique des grands écrivains de la Grèce.
Parmi les morceaux célèbres de son his-
toire, on cite l'éloge des citoyens morts en
combattant , qu'il met dans la bouche de
Périclès, et la description de la peste, qui
fut imitée par Lucrèce, lequel le fut lui-
même par Boccace dans la peinture de
la peste de Florence.
Xénophon (vo/.), né en 44S et mort
en 356, hbtorien, philosophe, militaire
et homme d'état , continua l'histoire de
Thucydide jusqu'à la bataille de Manti-
née. Il écrivit aussi la retraite des Dix-
Mille, qu'il avait dirigée lui-même. Parmi
ses autres ouvrages, les plus importants
sont la Cyropédie^ espèce de roman mo-
ral et politique, et ses Mémoires sur
Socrate, Son style par, éléf^nl et çleiiv
GRE
(68)
tîRE
«le grâce, le fit sarnommer Vabeille atti-
que. Il fut exilé d'Athènes , comme dé-
voué au parti dorien ; les Lacédémoniens
lui donnèrent des terres. Disciple de So-
crate, il parait être celui qui a reproduit
avec le plus de fidélité son enseignement
et ses idées.
Les quatre grands géographes, Stra-
bon , Pausanias , Ptolémée, Etienne de
Byzance, appartiennent à Fépoque sui-
vante : nous les nommons ici par antici-
pation, pour n'avoir pas à y revenir. Foy,
leurs articles.
Nous parlerons dans un article spécial
de la plùlosophie^ qui fut illustrée dans
cette époque par les plus grands génies.
Toutefob, dans un tableau de la littéra-
ture grecque, nous ne pouvons passer
sous silence les sophistes qui avaient été le»
maîtres et les précurseurs de» grands ora-
teurs, et qui eiercèrent une influence po-
litique et littéraire autant que philoso-
phique. Jusque vers la 90* olympiade,
les philosophes et leurs écoles furent dis-
séminés dans toutes les villes de la Grè-
ce. A cette époque , Athènes devint leur
quartier-général , ce qui ne contribua pas
peu à donner ua« ■lir«iitîni> «KA«)iv*l1«* à
leurs études. Gorgiasde Léontium (vo^.),
en Sicile , Protagoras d*Abdère, Hippiaa
d'Élîs, Prodicus de Céos, Thrasymique,
Tisias, sont les plus célèbres sophistes
dont les noms nous soient parvenus. Leur
doctrine, dont le fond consistait à appli-
quer à la morale et à la politique ce prin-
cipe de la physique antique que « toutes
choses sont dans un flux continuel , »
conduisait directement au scepticisme :
c'était pour eux une arme commode dans
Part de dbputeret de prouver indifférem-
ment le pour et le contre. Ces abus de la
dialectique, lorsqu'ils furent portés à
leur comble, suscitèrent la réaction puis-
sante de Socrate (im>j.), qui fit un appel
au bon sens, et qui rendit à la philoso-
phie une direction pratique. H pulvérisa
les sophistes et montra le néant de leurs
subtilités. Mais les sophistes, justement
confondus comme philosophes, ne fu-
rent pourtant pas complètement inutile»
au développement de l'etprit grec : ib
jouèrent comme rhéteurs un autre rôle,
c|ui maintint leur importance. Dans un
état démocratique, le talent de la parole
était de première nécessité pou
la multitude ; quiconque aspirs
dre part aux affaires publiqi
étudier Tart de bien dire. Tous
hommes d'Athènes, Thémistocl
de, Cimon , Périclès, Alcibiad
besoin de séduire le peuple pai
quence , avant de commander s
ration par leurs grandes action
me Gorgias que Socrate se
confondre comme sophbte, avi
puté auprès des Athéniens par
tants de Léontium pendant la
Péloponnèse; son éloquence a]
fureur parmi les Athéniens, qu
rent les Léon tins, et forcèrent
s'établir à Athènes, où il donn
çons de rhétorique. Il nous rc
deux déclamations, genre fri
lequel les idées sont entièreroen
à l'art d'arranger les mots. Cet
veau prospéra, et Athènes vit s^
écoles où la rhétorique fut pn
lors sans interruption. La t
l'art de la parole avait été in
Sicile , mais l'éloquence naqui
nés. Là, en effet, elle avait d«
sérieux à défendre, et souvent <
moyen «W «Vmparer du gouvei
Les grammairiens nous on
une Ibte de dix orateurs atti
tous ont laissé des ouvrages. N(
crons à chacun dVntre eux i
spécial {voy, Antiphon, An do
SIAS, IsOCaATB, Is^E, KsCHINI
GUE d'Athènes, Htpéeide, Di
mais parmi eux se trouve V\
plus éloquent qui ait jamab i
semblables par le talent de la
nous devons arrêter un instant
tention sur lui.
Démosthène {voy.) fut discip
ton et d'Eudide de Mégare po
losophie ; pour la rhétorique,
tendu qu'il ne s'était pas trc
riche pour suivre l'école d'I»
reçut les leçons disée. A dix-»
composa cinq plaidoyers cont
teurs : on les a encore; il gagna
ces; mab la première fois qii
parler devant l'assemblée du ]
échoua. Il est superflu de répét
tout le monde sait de ses eflbrts
blés et des études opiniâtres i
I
f
GRE ( 69 )
m pour trîompber de quelque»
et oalore et se rendre digoe de
qu'y eeouût en lui. A 25 ans,
disooun contre Leptine.
dîeooars contre Philippe est
Z^l : il a¥mit alors 33 ans. Dès
il s'attacha à poursuivre le roi de
y m ^.M^^Jiiet ses projets ambi-
;tf à hii madter des ennemis. Pen*
Ll4 ans, œ fat ht pensée dominante
ses démarches. Des 61
quîll noua a laissés y 12 se rap-
à cette çoerre acharnée qu'il fit à
Ccit là qu'il mit en œuvre tou-
que peut offrir le §;énie
du bien public, pour
peuple frivole, insouciant et
le porter à des résolutions
it que vigoureuses. Le trait
t caractéristique de son élo*
ralUanœ étroite du raisonne-
al de h passion. Il démontre con-
la duplicité de Philippe, ses
taolôt violentes, tantôt eau-
(; il gofuiBande les Athéniens sur
,et loajoars il fait passer dans
chaleur, une véhémence
GKË
a^onrd'hui, après plus de , XA.iirtPi-ani
il
$
r •
f }
, mmMnmm foUt p»rtogcr ICS
qu'il éprouvait lui-même,
dans ce long duel avec
sa patrie reconnaissante
I ooaronne d'or. Cette
contestée par un rival ja-
fin ^oariepius puissant des ont"
mmk que Tappelle Plutarque, Toc-
diin nouveau triomphe, où il se
Condamné à Texil
avoir reçu les dons d*Harpalus , il
dans Athènes après la mort d*A-
; puis il finit par s'empoisonner
a*ctre pas livré vivant à Antipater.
AfRs Déaioithène et son contempo-
(vcT'.), à la fois philosophe,
, historien de la nature , en un
^Ifoprit le plus universel de son temps
les Grecs en général ; après eux,
, la littérature grecque en*
One époque de décadence; on
f* ^foaier qu'elle change de caractère
*44iRction.Si,dès lors, elle produisit
«fiain BKMns hardis et nloins féconds,
^ f><B9K» des lumières et une civilisa-
^ H» générale^ effet des conquêtes
d'Alexandre, peuvent être envisagés com-
me une compensation. Les esprits inven-
teurs devinrent plus rares, l'esprit criti*
que se développa à proportion. Athènes
avait été jusque-là le principal siège des
lettres et des arts : Alexandrie {voy,)^
la nouvelle capitale de l'Egypte, se sub-
stitua à ^n influence. Par sa position
admirable entre l'Europe, l'Asie et l'A-
frique, elle devint l'entrepôt du corn-,
merce du monde et le confluent des doc-
trines orientales, qui vinrent féconder,
par leur mélange, les jets un peu épuisés
de la philosophie grecque. Les Ptolémées,
qui régnèrent avec quelque gloire sur
l'Egypte, encouragèrent les sciences et
les lettres. La fameuse bibliothèque d'A-
lexandrie et le musée qu'ils fondèrent
furent un asile splendide ofTert aux sa-
vants; des revenus particuliers étaient
affectés à l'entretien de ceux qui y de-
meuraient. L'abondance même du papy-
rus, qui croit en Egypte, aidait à la mul-
tiplication des manuscrits. Tout concou-
rait donc à faire prévaloir l'érudition sur
le libre essor des intelligences, qui ce-
pendant ne fut pas complètement étoulTc.
-iransportéc d'A-
thènes à Alexandrie, se transforma donc :
elle devint l'objet d'études réglées; au lieu
d'hommes de génie il y eut des savants.
Ce fut à Alexandrie qu'on traça ce cercle
des connaissances humaines qu'il fallait
avoir parcouru pour aspirer au titre
d'homme lettré ; là naquirent les sept arts
libéraitXy qui deviendront le trivium et
le quadnpîum du moyen-âge : gram-
maire, rhétorique, dialectique, arithmé-
tique, géométrie, astronomie et musique.
Alors la critique des mots fut en hon-
neur; tous les grands poètes fournirent
une matière inépuisable de commentaires
(voy. EusTATHK, ctc). Les lettres déchu-
rent; mais leur plaie la plus incurable
fut la déchéance du caractère moral : à
la cour des princes elles contractèrent
l'esprit de servitude , et se prostituèrent
trop souvent à une basse flatterie.
Nous avons parlé précédemment de
Ménandre et da Philémon, les gloires de la
comédie nouvelle, qui, par les dates, ap-
partiennent à cette époque, mais que
nous avions nommés par anticipation ,
pour ne pas rompre l'ensemble. Quant
GRE ( 70
aux poètes d^Alexandriei ils étaient sa-
\ants, mais ils manquaient d^imagination
et de goût; ils usaient beaucoup de temps
et de patience à faire des anagrammes ou
autres futilités du même genre. Qu^il
nous suffise de citer Lycophron, auteur
d*un poème sur Cassandre, dont le st}le
obscur et entortillé ne rachète pas la bi*
zarrerie de la composition ; Callimaque de
Cyrène, poète froid, dénué de \erve,
dont il nous reste quelques hymnes;
Apollonius de Rhodes, auteur des jérga-
nautiques (voj, ces noms ), poème dont
l'allure se rapproche plus de rhistoire
que de Tépopée.
La poésie didactique est le genre vrai-
ment propre aux Alexandrins : comme
ouvrage remarquable de cette époque,
Dous citerons les Phénomènes d^Aratus
(vo> .), poème où sont décrits le cours et
l'influence des astres. Il a été traduit par
Cicéron.
Cependant nous rencontrons un véri*
table poète, Théocrite ivoy.) de Syracuse,
créateur d*un genre nouveau, la pastorale,
qu*il porta tout d'abord à sa perfection.
Il semble qu*à certaines époques d'épui-
sement , la société blasée éprouve le be-
soin de M reporter vers cet âge idéal
d'innocence qu'une croyance poétique
place au début de la vie du genre bu»
maiu. Les tableaux de la vie pastorale
sont de nature à satisfaire cette disposi«
tion d'esprit ; c'est ce qui fit, vers la fin
du xviii* siècle, l'immense succès des
idylles de Gessoer et de Paul et Virginie.
Théocrite en a été le digne modèle par
la grâce, la naïveté et la fraîcheur de ses
peintures, foy. Bucolique.
Les conquêtes d'Alexandre agrandirent
le champ de l'histoire ; mais alors naquit
une tendance au merveilleux, un pen»
chant pour le romanesque, qui la déna-
ture. On n'en est que plus heureux de
voir apparaitre, vers la fin de cette pé-
riode, Polybe ^'v'*^.) de Mégalopo1is(205»
123), qui a porté dans Thistoire une
étendue de vues qui semble n'appartenir
qu'aux temps modernes. Homme d'état,
pilitaire formé par Philopcemen, il avait
été un des chefs de la ligue achéenne. A
l'âge de 40 ans, il fut conduit à Rome
tomme otage et y séjourna dix-sept ans ;
il devint Tami et le compagnon d'armct
) GRB
du jeune Sdpion Émilien. Pour rt
hier les matériaux du grand ouvrag
il avait dès lors conçu la pensée, il
voyages au-delà des Alpes, dans les
les, en Ibérie, et même dans la mer .
tique. Scipion lui fit communiqi
Libri censualeSy registres conserva
le temple de Jupiter, au Capitole, e
très documents historiques. Après
assisté à la prise de Carthage et
un voyage en Egypte et en Espagm
accompagna Scipion, il revint en à
et y mourut d'une chute de cheva
un âge avancé. Des quarante li^
son Histoire générale ^ qui eml
soixante^quinxe années, de 220
il ne nous reste que les cinq pren
quelques fragments des autres. La
en est attachante. Jamais Thisto
été écrite par un homme d'un plw
sens, d'une perspicacité plus profi
d'un jugement plus libre de tout p
Peu d'écrivains ont réuni à un pli
degré les connaissances militaires
litit]ues; aucun n^a poussé plus loi
partialité et le respect pour la vér
La Grèce, devenue province rt
perdit jusqu'à son nom : sea vair
t*«t*p*l^rent Athlète, Rome, devei
pi ta le du monde, grâce à ses fi
rudes vertus, professait un grand
pour les Grecs. Caton regardait
des lettres grecques comme un
ment frivole, indigne d'un homm
Cependant, comme dit Horace, « 1^
vaincue subjugua à son tour son f«
vainqueur, et introduisit la civi
dans le Latium encore barbare. »
un peu de temps, et la Grèce éfy
devient elle-même une province d«
Toute ombre d'indépendance péri
la littérature grecque ne jette p
des lueurs passagères. Deux borna
pellent encore les beaux jours de I
d*Athènes par l'étendue et la g
leur esprit : Plutarque et Luciei
sont les derniers représentants di
thébme grec, qui avait produit
chefs-d'œuvre ; mais tous deux e
tent la décadence, l'un en le repro
par son c6té sérieux, l'autre en k
çant par son o6té ridicule.
Nous croyons devoir arrêter cet
de U littérâtoro grecque au p
GRE (7
èm ArbliamiBift : ici eipîre Tes-
|nK 4b tcBps antiques; un esprit nou-
rbamanité. Au sein de la reli-
, ((iii a détrôné le YÎeux
, germent en sileoce les élé-
i d'où sortira le monde
A-D.
fnnix>soPHiK). L'histoire
A k pbiloaopbie grecque se divise na-
trois époques : la prè-
les temps antérieurs k
; la seconde, dont le point de
la révolution opérée par So-
iprend toutes lêi sectes issues
et wm école : pendant cette époque,
iribrri est le centre du mouvement
fUoaopliiqiie; la troisième embrasse les
«■■» iféciectisiDe et de syncrétisme ten-
Técole d^Alexandrie , soit pour
entre eux les divers systèmes de
hpMoaophie greccpie, soit pour les ma-
ies doctrines orientales.
' époque j de Thaïes à Socrate,
«▼. J.-C. La philosophie grec*
la poésie, naquit dans FAsie-
r; là, comme partout, elle débuta
la tcntaitjvcs les plus téméraires. Dès
pas^ die voulut expliquer le
premiers essai* Am-ot des
Tram griiides écoles remplissent cette
iPLmÎLii époque. Ici, comme dans toutes
kihraBcke» d« la civilisation hellénique,
mm teiiumoBS Tantagonisme des deux
mmrm. ; Tesprit iouîeu et l'esprit doi ien se
— wfi ifmt par des caractères divers en
pMniiHiliir^ comme dans les arts et * la
L'esprit ionien est le sensualisme
: sa philosophie fut donc
Ce caractère mobile, ou*
à tontes les impressions du dehors ,
* préoccupa surtout des phénomènes
^, et cbercha à expliquer l'exis-
iles choses du point de vue maté-
les philosophes ioniens prirent
Imr à tonr pour premier principe Teau,
far. le fcn. L^esprit dorien, doué de
fin de profondeur et de solidité, s'élève
m iuÊias des impressions sensibles : aussi
h fkitosophie de l'école italique ou py-
a-t-elle une tendance plus
vers les recherches morales; le
de rpnité et de l'ordre porte ses
ao-ddà des phénomènes du
1) GRE
monde extérieur. L'importance que Py<«
thagore accorda aux idées mathémati-
ques, qui semblent planer comme un
intermédiaire entre le monde sensible et
le monde idéal, prépara la transition
de la philosophie sensuelle des Ioniens à
la philosophie platonicienne, qui cher-
chait l'essence des choses dans les idées
pures de la raison , révélées par l'intui-
tion extérieure. Enfin l'école éléatique
admit dans sa doctrine deux éléments
divers, l'un ionien, Tautre dorien. Le
système de Xénophane est un mélange
où les deux philosophies contemporaines
coexistent sans être fondues véritable-
ment; sa physique est ionienne, sa théolo-
gie est pythagoricienne. C'est cette com-
binaison de deux éléments divers, les
idées 5ur le monde et les idées sur Dieu,
qui forme le caractère propre de la phi-
losophie de Xénophane. Malgré leur ac-
cord momentané, il est évident que l'a-
venir doit les séparer et faire prévaloir
l'un sur l'autre.
Le point de départ de la philosophie
fut la question de l'origine et du prin-
cipe élémentaire du monde. Elle cherchii
à la rAgniiHrft ^''aIuu'H par Pexpérience et
la réflexion , appliquées tantôt à la ma-
tière de la sensation f école ionique),
tantôt à sa forme (école pythagoricienne),
ensuite par l'opposition de l'expérience
et de la raison (école éléatique).
École ionique. 'ïhi\es[voy,^^ de Milet,
un des sept sages, fut le premier, chez les
Grecs , qui s'occupa des recherches spé-
culatives du monde. L'eau fut pour lui
le principe d'où viennent toutes choses.
On lui attribue le précepte Connais -toi
toi-même, Anaxiroandre {voy,\ aussi de
Milet, modifia les idées de Thaïes; il prit
pour premier principe V infini^ qui con-
tient tout en soi , et qu'il appela l'être
divin. Cependant sa doctrine est restée
assez équivoque; car, suivant les uns, il
attribue à cet infini une nature distincte
des éléments; suivant d'autres, il en fait
quelque chose d'intermédiaire entre l'eau
et Pair. Anaximène {yoyj)^ disciple d'A-
naximandre, considère l'air comme l'é-
lément infini et primitif.
École pythagoricienne. Pythagore
{voy.)y né a Samos vers 571, se prépara,
par des voyages et par de longues études^
GRË
(72)
GRE
à sa mission philosophique. On prétend
qu'il avait passé 33 ans en Egypte. Il
s'établit à Crotone et y fonda un célèbre
institut. Cette espèce de communauté, ou
il avait pour but de réaliser ses doctrines
philosophiques et politiques, souleva de
violentes inimitiés ; au bout d'un certain
nombre d'années, elle fut attaquée et dis*
pensée par la violence. Le nom de Pytha-
goi^e est resté grand dans l'histoire de la
philosophie; il a le mérite incontestable
d'avoir donué une forte impulsion aux
sciences mathématiques et à la morale.
Il transporta dans la philosophie les idées
des rapports des nombres et des tons;
il chercha de mystérieuses analogies entre
les idées morales et les idées des nombres :
la monade et la dyade sont pour lui les
éléments de tout ce qui existe. Pythagore
lut un des premiers qui mit en honneur
la croyance à l'immortalité de Tàme, sous
la forme encore bien imparfaite de la
mutcmpsychose. Ses disciples les plus cé-
lèbres furent Philolaûs, Archy tas et Lysis,
ot après eux Ocellus de Lucanie et Timée
de lucres, maître de Platon.
Ecole éléa tique. Nous avons vu, à
l'article consacré à cette école, que Xéno-
phaae <U CoU^pnon, Contemporain oe
Pythagore, la ionda à Élée, dans la
Grande^Grèce. Il ramena toute la réalité
de l'univers à Tintelligence, comme à la
substance unique ; il identifia Dieu et le
monde, et fut ainsi le premier auteur du
panthéisme idéaliste. Parménide (voy,)
donna à ce système son développement le
plus élevé. Zenon (voj.), d'Élée , disci-
ple et ami de Parménide, fit avec lui un
voyage à Athènes, vers l'an 460, et il y
défendit le nouveau système. Il posa les
fondements de la dialectique, dont il
donna le premier des le<;on8.
A l'école ionique se rattache l'école
atomistique {voY.)y dont le point de dé-
part est Tempirisme et le matérialisme.
Ce système , exposé par Leucippe et par
Démocrite (voy,)^ s^ra repris et déve-
loppé plus tard par Èpicure.
Uéraclite {vojr,)y d'Éphèse, appartient
aussi , par sa patrie et par ses principes ,
aux philosophes ioniens. Le feu lui parait
être l'agent universel et l'élément fonda-
mental de toutes choses; cependant il
admet la lutte des éléments divers comme
a
l'origine de tous les changcn
lui qui enseigna que toutes •
dans un flux continuel, axioi
sophistes abusèrent à l'excès (
en le transportant dans le d
idées morales, de la justice et <
Ce principe devint ainsi Tare-
scepticisme.
Anaxagore {voy.\ deClazo
pour être le premier, avant $
ait reconnu l'existence d'une
supérieure gouvernant le m
nature par ses lois. Cependan
sée devait avoir pénétré peu
sa doctrine, puisque, pour ex
nivers, il eut recours aux hon
qui ne sont autre chose que
dont tout est composé, seloi
rialistes.
Deuxième époque. Les s
sophistes, l'effronterie avec
s'annonçaient pour soutenir
ment le pour et le contre, le
versel qui résultait de leun
provoquèrent une réaction s«
crate (voy.) ramena la philo<
tude de l'homme intérieur;
la rendirent plus complète et
; la iMychologie et la n
créées comme sdeuces. Socr
écrit, mais l'esprit de son e
nous a été transmis par ses di
nophon {voy,) a reproduit fi
idées, mab sans les systématis
après lui, fondèrent des écol
sèrent des principes très d
furent Técoïe cyrénaïquey c
Aristippe, rapportait tout à
c'est le précurseur d'Épici
cynique , fondée par Antisth
plus célèbre de toutes fut I
qui eut pour chef Platon
ces noms), génie vaste et I
alliait tout le charme de
poétique aux conceptions les
de la raison. En regard de ;
convient de placer l'école
cienne (voy.), fondée par
Aristote (voy.), génie encyrU
assujettit jusqu'à la marche li
gination aux lois d'une rs
Platon et Aristote ont, en qt
épuisé tout le domaine de la
savoir humain; Platon trait
GSE
(W)
GRE
■■ art, et Artstote oomine
i itÔÊ^ la connaissaoce em-
à k oMBaîaBaiioe raiioondle;
'kfoanaHaance deDîeaet
I ane fooroe sumatoreUe
tf fhi inéi qae pour la coonaiasaDoe
M : c^est là le caraclm di-
'^a doctrine. Arislote est Tin-
dkhlofique; le premier^ il Ta
et soumise à desprin-
il n'admet oomme
t^awmniiaissancesqoe la raison
^ fl rejette cette source sa-
idaâe par Platon. Uinflaence
et (TAnstote sur la postérité a
i'j fidfalisme de Ton et Fem-
àt Twain sont les deux éléments
ékphihaofiâe preoque; anjourd'hui
■BR^ HNile phikûophie est inévitable-
wtÊ u iif iili lii if mit ou platonicienne.
Dm, autres sectes issues de Técole de
I ont exercé, un peu plus tard, une
la vie pratique:
Ak, edie cTÉpicnre (vo/.), professait
^cdhe de la volupté et Finsouciance
wm les affaires publiques, en même
■fs quVOe eole^t aux dieux le gou-
gwtiil des cboses humaines ; Paa***^*
le ém Pbrtique, qui «ut Zenon de
Dam pour fondateur, réhabilitait la
■dcur de Tbomme en faisant un ap-
1 à sa liberté (vc^y^ SroiciKNs). Enfin,
» avoir parcouru le cercle des opi-
■s et des systèmes, Tesprit humain
tmtm dans le sosptictsme, où il avait
^ flotté avant la venue de Socrate. Les
Eieaux représentants de ce scepticbme
ivcnel furent Caméade et les nou-
■X académiciens , puis Sextus Empi-
B cl Éoésidème. F'oy. leurs articles.
Du scepticisme au mysticbme il n*y a
BB pas ; c'est la marche naturelle de
imaie, c|ni va par soubresauts et se
sdpite toajoiirs d'un excès dans Texcès
ï. Cette transition fut l'œuvre et
da néoplatonisme d'Alexan-
Tnùâième époque : école itAlejcan"
r>. Le priocipe du mysticisme se trou-
K déià dans Platon, par cela seul qu'il
■ettail âne soon e de vérité sumatu-
le et sapérîeure à la raison. Le contact
i docttÙMS oricat les avec la philosa-
phie grecque, et la fusion qui s'opéra entre
ces deux éléments dans l'école d'Alexan-
drie (voy.), achevèrent Tœuvre commen-
cée. L'école néoplatonicienne (voy.)cher-
cha à compléter Platon par Aristote et par
les traditions orientales : <ie là datent les
tentatives d'éclectisme et de syncrétisme,
soit pour concilier entre elles les diffé-
rentes sectes de la philosophie grecque,
soit pour les concilier avec les croyances
émanées des religions de l'Orient. Le syn-
crétisme était un mélange de la philoso-
phie grecque de l'Orient d'une part avec
le christianisme de Taulre. Ce système,
amalgame des principes les plus opposés,
eut l'Egypte pour berceau. Ses premiers
auteurs furent Potamon d'Alexandrie et
AmmoniusSaccas. Le plus célèbre disciple
d'Ammonius, Plotin(vox.), le véritable
créateur de cette doctrine, fut aussi le
moins déraisonnable des Alexandrins ; sa
doctrine est consignée dans les Ennemies^
recueil de réponses de Plotin à des ques-
tions qui lui étaient adressées, mis en
ordre par les soins de Porphyre, son dis-
ciple. Poussant à l'extrême l'opinion de
la puissance de la raison pour s'élever
jusqu'à la vérité, Plotin ne regardait la
«tfatecuque que comme uu ffihrlirn pour
arriver à la lumière, qui ne peut venir
que d'en haut, et il remplaça ainsi la
méditation par une intuition intellec-
tuelle. Ses successeurs. Porphyre, Jam*
blique, Proclus (vo/.), tombèrent dans
toutes les extravagances du mysticisme ,
de l'extase et de la théurgie. Jaloux d'imi-
ter en tout le christianisme , ils allèrent
jusqu'à prétendre faire des miracles.
E*ifin l'empereur Justinien détruisit le
néoplatonbme en fermant les écoles d'A->
thènes, et les philosophes allèrent cher*
cher un asile auprès de Khosroès, roi de
Perse. A-D.
GRECQUES MODERNES (L.vif GUE
ET uttésatuee). La distinction, aujour-
d'hui généralement adoptée, qui partage
le grec en langue ancienne et langue mo-
derne, et reconnaît seulement entre elles
un lien de filiation , n'était pas admise en
Grèce il y a quelques années.Cesdeux idio-
mes y étaient désignés sous les noms d'//W-
lénique ou langue écnie(i\hivtxnty^nTi
yXûffffa), et de romatque ou langue vul-
gaire ty parlée (^'oifMiex^y vQirk itai nm^
GRE
(76)
GHE
tépénultième, comme en italien dans les
mots tronchi^ piani et sdruccioli. Ces
vers admettent aussi la rime, mais elle
n*y est pas obligatoire.
Les modifications introduites par Fu-
sage dans la langue ancienne s'observent
dans la déclinaison, la conjugaison , la
syntaxe et la lexicologie. Mous avons
reconnu que la prononciation s'était un
peu altérée durant le moyen-âge : de là
sans doute l'abandon de quelques mots
qui devaient aisément se confondre. Ainsi
voiis et nous^ yfitiç etn^iicto^y^ot pris le
même son (imis)^ ont été remplacés par
ifAtîç et iviïç. Ce même besoin de clarté,
qui est la première condition d'une lan-
gue, a pu amener les modifications de la
déclinaison. Le peuple fait peu sentir les
consonnes finales, telles que le ç des no-
minatifs en of, le y des neutres ou des
accusatifs singuliers masculins. Le datif
A> pouvait se confondre à l'oreille a?ec le
nominatif ou l'accusatif : on l'a remplacé
dans l'usage vulgaire par le génitif ou
par l'accusatif, avec ou sans préposition.
La déclinaison imparisyllabique (comme
en espagnol et en italien, où le nominatif
s'est formé des anciens cas obliques) a
pri» pv«n- MMMtMior l'ancien accusaui nn*
gulier dans les noms féminins {ii fiinripaj n
rpix<ot9 4 >a/Airâ9a, au lieu de ijunrnpy Op(^y
ïafiKàç)^ et ces noms se déclinent sur la
première déclinaison féminine; pour les
noms masculin% elle a prb la désinence de
l'accusatif pluriel, ô naripoLÇ, 6 yiirova^ ,
au lieu de frar^/a, yctruv. Mous indiquons
ces modifications parce qu'elles olfrent
des rapprochements curieux avec les lan-
gues dérivées du latin ; mais aujourd'hui,
dans leurs écrits et même dans leur lan-
gage, les hommes qui ont quelque édu*
cation reviennent aux formes grammati-
cales anciennes. L'état d'abandon où s'est
trouvée la littérature grecque moderne a
du moins eu cet avantage que la langue
n'est pas fixée et qu'il est encore possible
aujourd'hui de reprendre dans la langue-
mère une partie des formes dont la perte
est à regretter.
La conjugaison des verbes, si compli-
quée dans la langue ancienne, a subi de
notables changements. Comme l'italien et
le français, le grec moderne se sert de ver-
bes auvliaîres : on en a conclu trop lé*
gèrement que l'influence de ces deu
gués était pour beaucoup dans sa f<
tion. Il fiiudrait connaître les langu
divers peuples qui se sont trouv
contact avec l'empire romain d'Ori
d'Occident pour décider d'où vie
ces formes composées qui se trouven
les langues dérivées du latin, quoiqi
lui soient étrangères, aussi bien qu'ai
Les auxiliaires du grec moderne on
de rapports avec ceux de l'anglais
l'allemand qu'avec les nôtres. Enel
futur se forme avec le verbe vou
une forme dérivée de l'infinitif
ypâ^tt ou y/îâyic (Iwiil wnie)'y U
ditionnel, avec l'imparfait de ce
verbe : loécXa ypà^st {1 would wHi
mœchte schreiben). Enfin, le plus
parfait se forme avec l'imparfait du
avoiry mais combiné, non pas, cora
français, avec le participe passé, ma
cette même forme qui sert au futui
conditionnel et parait venir de T;
infinitif. Cependant ce mode est ho
sage, et c'est là sans doute une {
perte pour la langue, la forme sul
tive qui le remplace étant moins a
L'optatif s'exprime par le lobjôncti
**^ ^ la conjonction «/uiirerf . L'
ratif emploie, à la uoisième persoi
singulier et à la première du pluri
auxiliaire analogue au iei des Angl
yp«>fniy àç ypâyjfùiiJit», L'ancienn
moyenne est à peu près perdue ; son
est remplacé par celui du passif, ci
lieu déjà dans le style du Nouveau-
ment : àmxpi^ pour ccircxpcvscro.
coup de verbes prennent un sens
en conservant la forme active à t
temps, excepté au participe passé
exemple, ait ûta^j 'étouffe^ c'est-à-di
de l*éiouffemeni; fb-Trao-a, airao
Le duel est inusité dans les verbes
que dans les noms.
La syntaxe a pris ici, comme <j
reste de l'Europe, des allures plus ti
qui donnent au discours moins <
riété, mais en revanche plun de
L'emploi fréquent du pronom p<
exprimé par l'afBxe enclitique f^o^
Tou; l'article indéfini haç; un pi
relatif invariable (oiroO), sont d'un
plus commode qu'élégant. La dédi
ayant perdu on de ses cas, et les dé
GRE
t^^)
GRE
B^éUBt ptt tOQJOQn biCD
am §ùl plus tovreot ussfe des
<|ne jadis. Ainsi les degrés
s*expriBent par àirô ou
h
faire coDoaitre les
da dictioDoaire grec
eotnpose : 1* de mots bel-
dont la significatioD a changé;
inz dérivés du fond de
; 3* de mots helléniques alté-
leor forme; 4* de mots étran-
à diverses époques.
!• L*ét«ile des acceptions successives
iwÊ même aiot eil une des parties les plus
ÎÊÊénÊÊÊmUs de Im linguistique ; car sou-
imi <m j peut suivre Thistoire même de
in. Aucune langue n^offreun
diamp à cette étude que le
pce^qui dnrmii trois mille ans, au milieu
Ai umoustance» les plus diverses, a ton*
jiiflf féomid en écrivains; mais il faut,
l'ensemble, cette vaste
qui répand un intérêt particu-
far flv le GOUTS de grec moderne tel
fiV tal professé à Paris, près la Bi-
da roi. En prenant pour
de la plus basse grécité,
M. Hase a souvent occasion fU«%a<ter
kl acoeptioiis variées d'un mot en re*
■Mtoac jusqu^à Homère, et cet examen
itttfpeUif jasti6e quelquefois, par des
fmiiii ■■■! ■■■■■j 'ti^ trrmrrTjnrrnn tni
lat clé tenté de prendre pour des néo-
La plupart des changements de
étant, comme nous Tavons
^leréanltat d'une révolution morale,
^otde notroduction du christianisme
une partie des acceptions nou-
Pour ne dter qu'un exemple, les
oDt persisté à se nommer 'VwfiSiiot
après que l'influence romaine
ilifpara de chez eux, parce que le
d'E^Ji^viC rappelait l'id^ des païens,
auteurs qui, vers le com-
it de ce siècle, ont cherché à
les Grecs aux souvenirs de leurs
cmi évoqué le vieux mot inusité
tzç {vcf» P* ^)* C'^t seulement dans
révolution que, les idées de
teidlndépendanœ l'emportant sur
le nom classique à^ Hellènes
a «ti rcaûs en honneur et adopté par la
Htien affranchie.
2^ Quelque riche que soit une langue,
le besoin de mots nouveaux ae fiiit sentir
tant qu'elle est vivante. Les néologismes
sont des améliorations lorsqu'ik sont vrai-
ment nécessaires, c'est-à-dire lorsqu'ils
ne remplacent pas des mots dont on au-
rait pu se servir, et qu'ils sont formés se-
lon les lob de l'analogie grammaticale. En
se mettant au niveau de la civilisation
moderne, les Grecs avaient à exprimer une
foule de choses et d'idées inconnues aux
anciens ; le vocabulaire des sciences à lui
seul est immense. Le grec aura, sur la plu-
part des langues, l'avantage de pouvoir se
sufBre à lui-même, grâce à son génie syn-
thétique, ^ous lui avons emprunté une
grande partie de notre nomenclature scien-
tîBque, mais trop souvent sans une con-
naissance suffisante de la langue et des rè-
gles de la composition, en sorte que la ma-
jeure partie de ces termes censésgrecs sont à
refaire. Les Grecs y travaillent depuis une
cinquantaine d'années, et bientôt une aca-
démie nouvelle , en réunissant dans son
sein les hommes instruits dans les diver-
ses branches des connaissances, pourra
accomplir cette tâche avec la perfection
et l'autorité qui manauent à des travaux
isolés.
30 Le peuple a déBguré beaucoup de
mots anciens, soit par des mutations de
lettres, soit par des suppressions au com-
mencement ou à la (in. Les mots les plus
usuels ont été les plus maltraités; il nVn
reste en quelque sorte qu'un tronçon. D'a-
bord s'est introduit l'usage des diminutifs
avec le sens du primitif. On a dit: |3ocdcoy,
atytîcov, of)tîcov, pour]3oOc, aîÇ, oytf . Aux
xiu* et xi\^ siècles, on trouve ces mots et
ceux du même genre écrits jSo9ty, of>($cv.
Enfin le y final s'est perdu, et, dans queU
ques-uns, le peuple supprime aussi la syl-
labe initiale et dit yiSc, pour acyt9coy,
^tot, pour ô^r^cov.
Nous ne notons ces mots que pour mé-
moire ; car aujourd'hui, grâce à l'influen-
ce des écoles et des journaux, le peuple
même y renonce.
4<> On peutendireautantdes mots étran-
gers. Il est impossible de préciser dans
quelle proportion ces mots s'étaient in-
troduits dans la langue, puisque cette pro-
portion varie selon les localités et même
I les individus. La langue latine est pour
GtlE (
beaneoop ibos les mots reeaeiUis par
Meursiiu et Ûucange dans leurs lexiques
de la basse grécité, mais la plupart sont
déjà depuis assez longtemps tombés en
d^étude. Les mots italiens et turcs peu-
vent être aisément rayés du dictionnaire;
ceux d'origine sUvonne ou albanaise, in-
troduits par le mélange des Grecs avec
quelques tribus de ces nations, sont à no-
ter pour Tétuda de ces idiomes. Mais il y
a dans la langue parlée beaucoup de mots
qu^on ne trouve pas dans Ibs dictionnai-
res de la langue ancienne et qui sont im«
portants à recueillir; car ils peuvent avoir
une origine hellénique, quoiqu'ils niaient
pas été conservés par les auteurs qui nous
sont parvenus. Les nomenclatures de la
botanique, de Tornithologie, de Ticblhyo-
logie, en un mot toutes les dénominations
usuelles et locales, remontent probable-
ment on partie à Tantiquité et peuvent
être d*une grande ressource pour les ar-
chéologues.
On a parlé des dialectes du grec mo-
derne, et même quelques auteurs en ont
compté soixante-douze : ce nombre est
tout-à«fiiît arbitraire. Les Grecs des diver-
ses provinces se reconnaissent, il est vrai,
à leur prommciation , a certains idlotls^
mes, au mélange plus ou moins grand
de mots turcs ou italiens; mais, à Texcep-
tion du dialecte de File de Crète, qui s*est
produit dans quelques poèmes imprimés
à Venise, et du patois des habitants du
Blagne ou Éleuthéro-Lacons , toutes ces
nuances disparaissent dans le langage des
hommes qui ont un peu d'éducation ; et
Funité de TÉglise, qui faisait passer d'une
province à l'autre les ministres de TÉvan-
gile , a maintenu l'unité de langage ainsi
que de nationalité.
Tels sont les principaux caractères de
la langue grecque moderne, dont nous
avons signalé l'exbtence, à côté de la langue
littérale, comme bien antérieure à la chute
de Constantinople. La majeure partie des
classes élevées et riches fut alors dispersée ;
mais les ecclésiastiques restèrent à leur pos-
te, et, ménagés par la politique des Turcs,
ils adoucirent la servitude et conservèrent
quelques traditions de savoir intimement
liées à la religion dans l'Église d'Orient. Ils
fondèrent plusieurs écoles, et notamment
celle du patriarcat à GoostantUiople, oà
19 ) GRB
Ton continiia d'enseigner le grec
et la philosophie d'Aristote. Une
merie fut aussi établie par les patri
et de ses presses sont sortb, outn
vres de religion, plusieurs bons ou
tels que la traduction du Dtscoi
r Histoire universelle^ de Bossue
grand Dictionnaire nommé VArci
langue grecque (iLcéuroç). Quand
lats n'employaient pas le grec a m
écrivaient dans un style qui s'en
peu et que l'on nomme siyle eccL
que. Ils ne se bornèrent pas à comp
écrits ascétiques, témoins l'Histoire
triarches de Jérusalem par le pal
Dosithée; celle de l'ilede Chypre, \
ckimandrite Cyprien ; l'histoire e<
tique et surtout la géographie di
tius, métropolitain d'Athènes. Pi
homélies qui ont été publiées , ]
estimées sont celles de Miniati, d^
Bulgaris , non moins célèbre par
vaux scientifiques et par sa traduc
vers homériques de V Enéide; en
les de Théotoki, et, parmi nos coo
rains, les discours de Constantin
nomosqui prononça l'oraison fun
patriarche Grégoire {voy.). Que!
•*■"■' ^ «l^nfé composait des sera
des ouvrages de polémique religi
grec tout-à-fait vulgaire, pour co
lancer l'influence des publication
laires de la propagande latine,
cette dernière que nous devons la
des gramnuires et des lexiques <
barbare (comme on disait alors)
rent publiés au xvii* siècle.
U y avait même à Rome un
pour les Grecs, d'où sont sortis q
hellénistes distingués; mais cet
d'instruction n'était ouverte qu'i
nombre de Grecs catholiques. Li
blique de Saint-Marc, qui avait h
quelques débrb de l'empire d'<
plus occupée de commerce que d
doxie, permit aux Grecs de venir
mer leurs enivres à Venise, et oel
fut ainsi longtemps l'asile de la
tnre ronuîque. Les Iles Ioniennes
de Candie, qui profitèrent surtout <
protection, subirent, par suite, da^
l'influence de la langue italienne.
Les premiers ouvrages de litt
imprimés à Veoise fnrent qnelqi
iikb
dm moyen-^y t^ que
Béiisaire; puis U
de Boocaœ; le poème
it Conuuros( vox,)^
'émpàtity par Chortazi, de Crète ;
fMâjrjgên^ par Drimytioos deCrète;
BHT les aalheonde U Morée, par
la coaquète de Caodie,
traductioDS du Tasse,
jiarJSda^ àe Guarioi, etc., etc.
■■• piBs oatjonale, plus spoDta«
c daas 1» mootagoes de
Piade. Là Tivait une po-
toajoiiri prête à se
m k l'autorité des pachas, et qui
ic daas «les ckants improvisés,
s rfMy-jliuLf ses soocès oa ses re-
bas toala fai Grèce, dans les iles
■ootagaes, un besoin de
des chants pour chaque
i la We, féies, aaissances, maria-
perte d^aa pareoty d*on ami, était
!s Follet d^aae maiphinte nom-
iroiogme ijÊmtfKvyttnf), Plosieors
élé frajppés de Tori^
de «s diverses diansons;
frôle de s^eo procurer
aatenrs ne savaient
et 1»
spttctaaoe. £Ues
boache, s'altérant oa
jaaqa^à ce qœ d^aotres les
, «1 rîMfaaieat de se perdre
M. Faorid en a publié un
P^rssi, 1834, 2 voL ia-8*;, en ies
■p^at d^observatjoes pleines d^io-
r la yoéaic popalaire et les moBurs
e^ rrvélaBt ainsi à TEurope, an
eae fol pasalérik pour leur pav» :
e épo^ne daleat beauooiii» d^cio-
y répandre les In*
Bttoit le
de ae aKttre an ai
( 7» ) GBÊ
toujours doués de cette ima^înation vive
qui distinguait leurs ancêtres, se mirent,
avec une patiente ardeur, à faite passer
une foule d'ouvrages dans leur langue,
dont la flexibilité se prête admirable-
ment à ce genre de travail.
L'étude des sciences exactes les captiva
surtout à cette époque. Pour la litté-
rature , les che&-d*œuvre antiques pou-
vaient les rendre moins jaloux des pro-
ductions modernes; mais ils étaient frap-
pés des progrès immenses des sciences
physiques et mathématiques. Aristote
même, qui avait régné sans rival sur les
écoles de la Grèce, y vit pénétrer les
écrits de Descartes, de Locke et de Con-
dillac Eugène fiulgaris et Théotoki, qui
publièrent de nombreux ouvrages de
science et de philosophie , se fixèrent
en Russie^ d'autres revinrent en Tur-
quie en qualité de médecins, ce qui est
en Orient une sauvegarde et même un
acheminement au pouvoir. C'est ainsi
qu'au XVII* siècle deux bonunes d'un
grand mérite, Panagbiotb et son ami Ma-
vrooordaios ( nox- j,gagoèren t la confiance
des ministres tores dont ib avaient d'a«
bord été 1» médecins^ tous deux obtin-
reoriâ cBif^ de arogmao ou ^mia-fO'
terprète, qui fut depuis, avec rhospo-
daiat , la source de la (ortoiie des Fana-
riotes ( -voy. œs uK^ts j. Qud qœ soit le
jugement que Ton porte sur la politique de
cette classe d^boosmei, on ae peutoooteiiUsr
les services inuaeates qu Us rendirent aux
lettres, en obtenant die la Porte, sous di-
vers prétextes, la peraûsskin é'imrrir des
écoles Bottvellea. L'éaiubt'too qui v^établst
entre les riUes pour pM*éd«r le» yr^j^'
senrs les plus distingués^ était pour otaut»
ci an honorable tîniufaiirt^ Les sM^O(;iattls
grwit, quif vers la lia du aiwie denûer^
a s*earitibir par le oim^
aiariLînie «t par oeUu de rAjUeata--
gne, lavoriMMsat le» letm»i»«ac asierare
libéralflé; plusMauv d'eotj^ aux, établis a
Ortrass, Msiaocia, Hadi^ Vinaar, Iriesir
et l^niprig, oMmwraieat aae partie des
béaéiifSBsde lears nuÛMias a fiaire «aipri«>
mer dans ws «iUes des livres dout ib
dotaient leur pays. Oe aiinuniawait isrtaU
lectud lut «ttoare eaoité par la révoUt*»
licm inuiçaitfe, Wfttereasd^llalie «t dlS>
r
r.RB
(80)
6Rfi
qni fainieTit entrevoir auxCrrecs leur cmtn-
cipation comme prochaine. Un de ceux
qui embrassèrent cet espoir avec le plus
dHurdeuT fut le poète Rhigas {tHjf. p. 34)
Occupé d*abord à publier àVienne divers
ouvrsges de science et de littérature, des
cartes de la Grèce et la traduction du
voyage d*Anacharsb, il forma avec d'au-
tres patriotes une société (vojr, Hin^aiE)
pour hâter Taffranchissement de leur
pays. Nouveau Tyrtée, Rhigas composa,
pour appeler les Grecs aux armes, des
hymnes dont Tune est imitée de la Mar*
seiUaise, Il était, dit-on, encouragé dans
ces travaux par l'ambassadeur français à
Vienne, aujourd'hui roi de Suède ; mais,
dénoncé à la Porte olhomane et livré par
le gouvernement autrichien , il fut décapité
à Belgrade en 1 798. L'accomplissement de
setdûseins ne fut qu'ajourné par sa mort :
la révolution de 1820, en réalisant pres-
que tous les plans de Rhigas, donne à ses
chants quelque chose de prophétique. On
voit qu'ils inspiraient les hommes placés
à la tête du mouvement, en même temps
qu'ils étaient chantés par les soldats; car,
ainsi que Béranger, Rhigas a su devenir
populaire sans abaisser son style.Cet exem-
ple C3% •«M-rS yàT les pvc««s s«wuui de i«
Grèce : KaWos, qui a essayé d'introduire
dans la poésie lyrique un système nou-
veau de métrique ; Âlorousi, Soutzos, au>
teur aussi d'odes françaises; le docte Nico-
lopoulos, dont le style est paré des fleurs
de la poésie antique; Salomos, qui rachète
quelques négligences par de grandes beau*
tés, et une foule d'autres qui ont trouvé de
nobles accents pour chanter de nobles ac •
tions. Pendant les années de calme appa-
rent qui suivirent la mort de Rhigas un
poète d'un genre tout différent, Athanase
Christopoulos {voy,)y acquit une grande
popularité par ses poésies légères; il y a dans
son style un laisser -aller, des images
fraîches et gracieuses qui rajeunissent des
sujets erotiques, déjà souvent traités, et
justifient le surnom d'Anacréon moderne
qu*il a reçu. Ses poésies ont été souvent
réimprimées. On a également publié
celles de Villaras, de Sakellarios, et l'on
formerait bien des volumes si l'on pou-
vait recueillir tous les vers que le
moindre événement faisait éclore dans
la société élégante de Constantinople, de
Bookarest, dlassy et d'OdaMi. Bl
OM
j
théâtres s'étaient ouverts dans „
nières villes : on y joua d'abord ëas M|
ductionsdes anciens tragiques d*AtUlM
puis de Racine, de Voluire, de MIéI
tase, de Molière et de GoldonL
applaudit aussi des pièces oi
telles que la tragédie à^Aspasie et
médie du Nouveau patois det
par Rizo Néroulos.
Mais revenons à des ouvrages phv
rieux.Tandisque MM. Coumas,
Daniel Philippide, Psalidas fabuest
aux sciences et à la philosophie de
veaux progrès, l'étude des andeat,
longtemps demeurée stérile, devenait
source nouvelle d'instruction, grfio»
maîtres qui ne se renfermaient plos
l'explication grammaticale des te
les faire connaître d'un plus grand
de lecteurs, Néophyte Ducas les
pagna de paraphrases en grec
Coray* {vojr,)y aidé par le généreux
cours des frères Zojeimas, publiait dl
éditions des classiques destinées à la JM
nesse grecque et recherchées des énÊk
d'Occident pour la savante révision dk
textes; elles montrent assez l'utilité dtl
^^'^e*^ actuelle pour l'intelligeoot à
l'ancienne, hn e«©t, Coray a souvent A
guidé, dans l'interprétation ou la oanm
tion des textes, par l'usage de sa lanfi
maternelle, et, eu retour, ntal plo» qntli
n'a contribué a l'épurer; ses conmin
taires, comme ceux d'Eustathe sur Hn
mère, établissent des rapprocfacnaJ
fréquents entre l'aÀijvcxii et Uxafl
yÀûo'O'a. Ses éditions sont en outre ni
compagnées de prolégomènes étends
dans lesquels il donne à ses compatridi
des conseils littéraires, moraux ou pnH
tiques, selon les diverses cirronstanni
où se trouvait sa patrie, pour bqudle m
zèle ne s'est refroidi ni par réloigneam
ni par l'âge. La vie si longue et si t^m
plie de ce littérateur mérite d*étre rdb>
jet d*une notice à part, mais nons d»
vtons signaler id l'influence singulièn
(*) Cm célèbre b«IléBiite tinuiit Id.i
•inti ton nom, qoi, e« gr«r, récrit par mm S
Cett mmU relie lettre qu'on fronven U
qae nous lai cootacroot, ainM qoe reliée él
beenconp d*aatm Greca» KapodiaUiat , Ksis
kotroais, Kaaaris, etc.
GRE
(Ôl)
crë
qàl, éa fond de son Cftbinet
à laire adopter son style
de see idées à U génération
lEi 1803, il publie une notice
tf de la cirilisation en Grèce; les
faVile y fiûsait tons les jours
frapper les Toyageurs
t enfin les descendants
Guys, dans son Voyage
r (Paria, 1776), awt déjà établi
iparaiaoD entre eux : Villoison fit
c, dans ce but, d'immenses re-
s ^11 n*a pas publiées, et il ou-
30«n de grec moderne continué
«s de auooes par M. Hase , qui
éKml^Mdgasin encyclopédique^
dn grec moderne. On trouve des
pleins d'intérêt sur la rérolution
qui s*opérait en Grèce au corn-
lent de œ siede dans les on-
de PooqneTÎIle, de lord Byron,
Ih l>oaglas et surtout de Martin
Les écoles de Cydonie, de Cbîos,
ma, s enrtcniasaient de bibiio-
( et de calânets de physique. Un
littéraire fondé à Vienne, le
e «vaut (ê loycoc E*pfi^c), répan-
etoot réoBulation; et les Grecs,
e leurs rapides progrès, durent
que, pour mardier de pair avec
» nations , il ne leur restait plus
Douer le joug de la Turquie. La ré-
B de 1820 (p. 35 et suiv.) est le
\ de ce mouvement intellectnel, et
rouvé son appui dans le concours
érateurs de tous les pays, qui ont
S à la Grèce les sympathies des
I et même des cabinets.
lis que Findépendance d'une par-
I Grèce est enfin assurée, la litté-
n*a pas pris l'essor auquel on
s'attendre; peut-être même roar-
Oe un temps d'arrêt. C'est l'efret
d'une lutte qui a épuisé presque
es forces du pays. D'ailleurs les
I lettrés sont appelés à des foDc>
tives qui leur laissent moins de
onr composer des œuvres litté-
les journaux aussi, qui se sont
•ment multipliés, absorbent une
a temps des écrivains, mais leur
e sur la langue et la civilisation
rapide et plus universelle que ne
: être celle de gros ouvrages. H
yrlop, d. Ce!. Af. Tome "XIIL
n'a pas Ibanqué non plus, dans ces der*
nières années, d'utiles productions, fruits
des rapports intimes de la Grèce avec
l'Europe. Nous avons déyi dit que les
Grecs avaient beaucoup iraduit : les
Français apprendront avec plaisir que
notre littérature a fourni la pUpart des
modèles, et qu'on peut lire en grec les
principaux ouvrages de Racine, Molière,
Bossuet, Fénélon, Descartes, La Roche-
foucauld, Montesquieu, Voltaire, Rous*
seau, Fontenelle, Condillac, Rollin,
Afably, Millot, Barthélémy, Marmontel,
Bernardin de Saint- Pierre, M°''' de
Staël, Chateaubriand, etc.
Mais, dirait-on, une littérature qui
n'ofire en quelque sorte qu'un reûet des
autres, et ne présente encore, dans son
idiome a peine ûxé^ aucun ouvrage on»
ginal de premier ordre, mérite-t-elle de
fixer l'attention des étrangers? Ce rôle
d'imitateurs, auquel les Grecs se sont
astreints, n'aura-t-il pas éteint en eux
tout génie créateur? Qu'on ne le croie
pas ! Chez les Latins, l'imitation des mo-
dèles de la Grèce n'a-t-elle pas précédé
de peu le brillant siècle d'Auguste; et
chez nous, au xvi* siècle, n'est-ce pas par
l'étude de l'antiquité que s'est formée
cette littérature qui devait bientôt riva-
liser avec elle? S'il est permis de préju-
ger l'avenir d'après le passé, la Grèce est
peut-être à la veille d'une époque sem-
blable; et, tandis qu'ailleurs on lutte
contre la décadence, là nous pouvons
assister au spectacle intéressant du déve-
loppement et du progrès. La langue
grecque ressemble à ces arbres antiques
qui ont plongé dans le sol de profondes
racines : quand la cognée du bûcheron
vient à abattre leur tronc, un rejeton s'é-
lance , et l'on admire sa rapide et vigou-
reuse croissance. Depuis que la partie let-
trée de la nation, renonçant à la prétentioa
de perpétuer la langue ancienne, s'est mite
à cultiver la nouvelle, ses développemects
. ont été rapides ; aujourd'hui, lesGrecs sont
en possession d'une langue régulière, Aexi-
ble, riche, homogène, et non moins har-
monieuse que l'espagnol ou l'ital^n ; ils
connaissent le? grands modèles anciens et
modernes, îfs ne sont pas encore blasés
sur leurs beautés, et semblent appelés à
rivaliser avec eux.
GRE
(82)
GRË
L*étude du grec est maintenant une
jiartie essentielle de notre éducation pu-
blique. Que des préjugés surannés ne
détournent plutf les hellénules de com-
pléter cette vonnaissanoe en suivant la
langue d'Homère jusque dans cette phase
nouvelle où elle reprend tant d^éclat.
Les principaux ouvrages à confNilter
sur le grec moderne sont, outre ceux qu'on
a indiqués dans le courant de cet article :
Martin Crusius, TUrcogrœcia^ Bàle,
1584; Langius, Philologia barbaro^
grœca^ Nuremb., 1 707-1 7 08 ; Ducange,
Glossahwn ad scriptores mediœ et iit"
fimœ GrœciUitiSf Paris, 1688; Martin
Leake, Researches in Greece^ Londres,
1814; Oehèque, Dictionnaire grec mo"
derne français j Paris, 1825; Jules Da-
vid, Méthode pour étudier le grée mo^
deme et le parallélisme des deux lan-
guesy Parb, 1820 et 182 1 ; Codrikas, Sur
d'opinion de quelques Itellénistes tou^
imitant le grec moderne^ Paris, an XII;
iJâàtmwànyNeugriechische Granunatikj
Leipsig, 1826;Théocharopoulos, Gram^
rnaire grecque universelley PêrUf 1830;
Iken, Eunornitty Darstellungen und
Fragmente neugriechischer Poésie und
Prosa^ Grimma, 1827; Kind, Neugrie»
rfèiscke Ctirestomathie^ Leipz., 1835;
enfin le Cours de littérature grecque
moderne f donné k Genève par J. Rixo
^éroulos, Genève, 1827.
Parmi las ouvrages originaux grecs
sons citerons : la Grammaire grecque mo-
derne, par Athanase Christopoulos, Vien-
ne, 1 805, et celle de Démétrius Darvaris,
Vienne, 1806; TÉtude de la Ungue
grecque, par Codrikas, Paris, 1808; la
Dissertation sur Tétat de la langue vul-
fûre, parCrommydes, filoscou, 1808, et
Vienne , 1 8 1 1 ; le Dictionnaire de Cou*
nas. Vienne, 1826; enfin tous les ouvrm-
gis de Coray, et notamment les if raxra ,
Fins, 1828-1835, 5 v. in-8«. W. B-t.
GRECS -UNIS, voy. Union et
SCHiSME.
Q&ÉEMENT ou Gminarr, substan-
tif dirivé du verbe gréer ^ qui n*est
lai-mèiae qu'une abréviation de Tancien
mot agréer, braiicoup plus expressif.Qui-
conque a qtielque connaissance de notre
vieux langage, ron^it tout de suite qu*a*
gréer un vaisseau c*est Tapproprier i
r usage auquel il est destiné , c'eat-4*4ii*
le mettre en état de naviguer. QooSm
tombé depuis assez longtemps ep "
tude, le terme agréer a été maÎD'
dans les nomenclatures du Dictio,
de V Académie et de V Encyclopédie
thodique. Suivant ces deux oa
agréer un vaisseau, c^est Téquiper
garnir de toutes ses manœuvres,
vergues, voiles, etc. Quant au mot
mentj il signifie à la fois Faction de
et Tensemble de tout ce qui sert à
celte dernière acception est la pli
néralemeiit employée. Les auteur»
sur les espèces d'objcu que Ton doit
sidérer comme faiciant essenild
partie du gréement; la plupart en
les voiles et le bornent au système
plet de cordages et de poulies qui
à consolider les mâts tant inféricoTi
supérieurs y et à élever ou à
derniers suivant le besoin, àsuspeDih|B|
vergues, ainsi qu'à les faire mouTolv
long et autour des mâts, enfin à
et replier les voiles {voy. AcEis). O
peu d'ouvrages qui traitent du
des vaisseaux : le plus connu est le
que Lescallier entreprit par ordre da H|
riéchal de Castries, ministre de U naiB
et qu'il publia en 1 791 . Alais depo» qv
époque, Tart de gréer les vaisaeans a OV
bien des perfectionnements : ainsi ^ ■
exemple , à Taide d'un nouveau proov
pour le tordage ou commettage^ on \
parvenu à obtenir des cordes
moins grosses et pourtant de
et par conséquent à diminuer coi
blement le poids autrefois si
gréements, la diminution dedi
cordages ayant amené naturelleawnt
des poulies. Toute description
du gréement d*un vaisseau serait
ment inintelligible ; il faut Toi
le vaisseau même pour s'en faire ont
Foy, CiAGUs, ÉcoiTTE, etc. J. T*
GREEXWICH, ville du
Kent, en Angleterre, sur la rive droi|9||
la Tamise, à 5 milles de Londres. EUi
bien bâtie, et habitée par plus de SO|l
âmes. C'est le lieu de retraite d*iin
nombre d'officiers de marine avec
familles. Autrefois c^était une
royale; dans le château de Giecnnl^
*
GKE ( 8â ) GRE
t la reÎBes Slarie el Elisabeth ; ] l^hospîce de GreeDwich nourrit et loge
VI T mofunL Sous Charles II y j environ 3,000 marins invalides et leur
dkâlîeaa fiit <iéflK>li poof faire | donne 1 shelinç par semaine pour leurs
■ Boovcaa dont les Stnarts ne i menues dépenses; une infirmerie les re-
poînt. Un très beau parc attire,
Klle saison y les promeDeurs de
Sar la ooUinedeoeparc, Charles
pour son as-
c^est le principal
de ce genre en Angleterre,
daqnid les Anglais comptent les
t loogiitade : sa différence avec
itoire on méridien de Paris est
A' S-f* occ. Greenwich a noe
I, deux collèges pour
I ta princi*
celle qui , concurrem-
E robsenratoire, rend Greenwich
ert lliospice de la marine, le
et le plus riche établissement
■e qall y ait an monde. Sur une
qui looge la Tamise se déploient
i i»"*— *• corps de bâtiments
ion grands palais; entre eux s^é-
e vmte cour munie d'une grille
: de la statue de George II. Une
le ces bâtiments était le château
les IL Guillaume III et Marie en
i hoyice de la marine, et , sous
m suivants, on embellit ces édifices
I on en ajouta de nouveaux. Les
tes Wren, Inigo Jooes et Van-
irent preuve de talent, et la na-
•pargna pas les dépenses pour la
mlé des constructions. On les di-
quartiers du roi Charles, de la
■ne, du roi Guillaume et de la
vie. Dans celui de Guillaume, on
le la Salie peinte^ galerie de 106
î long sur 56 de large et 50 de
■t les murs et la voûte sont cou-
peintures allégoriques et histo-
C*ert dans le quartier de la reine
■e se trouve r^;lise de rétablis-
bâtie dans le style grec et lon-
\ 1 1 pieds sur 52 de large. On y
c un tableau de West repré-
t Natrfrage de saint Paui, Dans
■le, on voit les statues des Fertus
Ee/. La salle du conseil et Tap-
it du gouverneur, Tun et Fautre
le belles marines, sont également
nde nugnificence. Mais ce qui
beau que tout ce faste, c*est /(ue
çoit en cas de maladie; en outre, Thos-
pice donne une pension qpi varie de
4 liv. sterl. et demie a 27 liv. par an, à
i 32,000 marins en retraite, et q«i vivent
j ailleurs que dans rétablissement. On
pourvoit à cette dépense au moyen des
retenues que subissent les paies des ma-
rins en service, et par divers droits et
autres fonds. Un gouverneur, un sous-
gouverneur, et un conseil de 24 mem-
bres administrent Fhospice. L'asile naval
qu'on a en perspective en entrant dans
la cour de rétablissement, et qui est si-
tué à l'entrée du parc, a été bâti dans ce
siècle, et consiste en un corps de bâtiment
qui date du xvii* siècle, avec deux ailes ;
il est destiné à recevoir les enfants des
marins, savoir 800 garçons et 200 filles,
qui y sont élevés et instruits. Dans les se-
maines de Pâques et de la Pentecôte, il se
tient à Greenwich des foires très fréquen-
tées. Des bateaux partent plusieurs fois
par jour de Londres pour cette ville. D-g.
GREFFE, GaxFFixa. On nomme
greffe le lieu où l'on conserve les actes
confiés à un fonctionnaire appelé gref»
fier (de ypa^sxtç , écrivain). Ce foncdon-
naire est chargé d'écrire les actes du mi-
nistère du juge, d^en conserver les minu-
tes et d'en délivrer les eipéditions. Dans
la basse latinité, le grefEer est appelé gref-
Jariiu , grefferiuSy scriba. On lit dans
une ordonnance de 1361 : Registratores
seu grrferii pariamenti.
En France, les greffiers étaient depuis
longtemps choisis par les juges , lorsque
Phiiippe-le-Bel réserva à la couronne le
droit exclusif de les nommer. En 1521,
François P' érigea leurs charges en titre
d'office. A partir du règne de ce princt ,
on fit différentes créations de greffiers
auxqueb on donna des attributions di-
verses. L'Assemblée constituante suppri-
ma tous ces officiers, en même temps que
les anciens tribunaux.
n euste aujourd'hui , près dei cours
et tribunaux, des greffiers nommés par le
roi, qui peut les révoquer à vobnté. Ceux
des cours royales doivent ^cre âgés de
27 ans , et ceux des tribunaux de pre«
GRË
(«*)
(iRE
dlike instance et des justices de paix, de
25 ans. Les greffiers font partie intégran-
te des cours ou tribunaux auxquels ils
sont attachés , K leur présence est essen-
tielle à la TalÛité des décisions judiciai-
res; toutefois ils ne sont pas considérés
comme a^nts du gouYernemeot dans le
sens de l'article 75 de la constitution de
Tan Vni, et ils peuvent dès lors être
poursuivis sans autorisation préalable
]K>ur des actes relatifs à leurs fonctions.
Ils doivent présenter et faire admettre
au serment le nombre de commis-gref-
fiers nécessaire pour le service de leur
tribunal ; mais le greffier en chef est seul
responsable de la conservation des actes ,
de la fidélité des expéditions , etc.
Sous l'ancien régime, dans la pro-
vince d'Artois, on nommait greffier du
gros un officier qui était chargé de gar-
der les minutes des notaires et d'en déli-
vrer des grosses {voy, ce mot). Cet officier
était appelé tabellion dans le ressort du
parlement de Flandre. Des placards de
l'empereur Charles-Quint et de Philippe
II, roi d'Espagne, obligeaient les notaires
à déposer au greffier du gros les minutes
des contrats réciproques^ l'office de no-
taire n'étant point, dans les Pays-Bas,
réuni, comme en France, à celui de gar-
de-note ou de tabellion. £. R.
GREFFE. Comme terme de culture,
ce mot, d'une toute autre étymologie que
celui dont on a traité dans l'article pré-
cédent, parait être le substantif du ver-
be grepery charger [gravare)^ imposer.
La greffe est une opération qui a pour
but d'unir une partie végétale vivante
aune autre avec laquelle elle s'identifie de
manière à continuer de se développer et
de vivre comme si elle adhérait encore à
son propre pied. La végétation des ar-
bres greffés présente donc quelque ana-
logie avec celle des parasites. Dans l'un
et l'autre cas, la sève transmise aux bour-
geans et aux tiges de l'un des deux indi-
▼id» unis, est puisée dans le sol par des
racaies étrangères. Aussi, de même que
les parasites affectionnent certaines plan-
tes dofct les sucs séveux conviennent seuls
à leur développement, de même les greffes
d*ane esptce ne réussissent que sur d'an-
tres espèce ayant avec elles une certaine
analogie.
Avant d^avoîr étudié TorgankatM
végétale jusqu'en ses principes Mmm
taires, on n'avait pu se fiûre une ihém
quelque peu juste de cette carieme oy
ration : aussi les anciens, dans lenn %
gués croyances, lui attribuaient-ils i
effets miraculeux. Voulait-on confcai
les caractères si différents du mjite «t
la vigne, la greffe en offrait auasilAtl
moyens (JU autem uva myrto mixim^
in myrtum arborem viiû sarmemtm i
seras , liv. ly, ch. 4 , des Gréoponi'
désirait-on obtenir des raisins
blés k l'époque où les cerises
Si nigram ttvam in ctrastun in9tn
etiam verè uvam hahebU$ eotiem
tempore vitis upasproducii qmo
proprium fert fiuctum (lir. ir, eh. i
fallait-il changer la couleur natnrell» l
citrons ou des pommes pour la cooli
noire : Citria autem si velis ttigntj
cerej mali ramum citro insère j ei «
versât Malum vero citro insita^ eim
versdf nigrum fiât (liv. x, ch. 7). 1
fin , pour choisir, entre mille autres^
dernier exemple , voulait-on obtenir <
pommes à chair rouge et des
couverts de fruit presque toute T
dans le premier cas il suffisait de gral
sur platane, et dans le second sur citfil
nier [Interuntur etiam mala in pitâ
num^ex qudrubicunda malapropemm
Didymus^ in Georgicis suis , ait mu
rite inseri in Damascena^ et malum.
insérât ur in citrum^ per tôt um fera é
num fruetum Jerre^ ch. 20).
Mais les longues et consdencigl
expériences d'André Thouin et de <|l
ques autres savants praticiena ; \m i
cherches d'organographie qui oooé
sirent à considérer chacune des vésid
microscopiques dont se compose le Wîj
tal comme douée d'une existence qui
est propre, dépouillèrent le phéiKNl
de ce qu'il avait de prestigieux; et, I
dis qu'elles repoussaient parmi lea firi
les bizarres merveilles trop loii0;lai
vantées sur la foi des Grecs , elles ca<
voilaient de nouvelles qui devront dél
mais arrêter bien des tentatives inotl
et contribuer autant au perfectionneH
de l'art qu'aux progrès de la science.
Le tissu membraneux et semi*traiM|
rent qui compose extérieurement rliai
GRE
(M)
GUE
ifainik ccUolcuse csi homogène en ap-
loiL organisation échappe en
pstie anx observations les plus
aidées des instruments les
ts. Cependant cette mem-
filtre à traTers lequel les
% «^élaborent d'une ma*
, et ne peuvent s'élaborer
fK de eeCte niaDière pour chaque espè-
et D crt dooc fiicile de concevoir que la
organisable soit absorbée éga«>
et asaimilée différemment dans
voisines, appartenant à
diflerentes, alors même que
hn pvoB se seraient soudées ; que la
àm de Vwom «e modifie en passant dans
et que la diflérence spécifique
nettement tranchée des deux
dlb d\me double doisoui si mince à nos
^qne noos pouvons presque la consi-
nne surface mathématique.
Van aatre c6té , telles sont les modi*
inconnues apportées par la na-
dani Forganisation des vésicules élé-
des divers groupes de végétaux
fi, hîcn que toutes les plantes puissent
dans un même sol une nourri-
pim on moins appropriée à leurs
cette nourriture, une fois qu'elle
télé dbaise dans llntérieur des tissus ,
è aille qu'elle ne pourrait pas alimen-
te loattt les parasites, ne convient plus
àfccnooup près à toutes les espèces
èiéa iTon système propre d'assimila-
(■.De la l'impossibilité matérielle d'u-
tepv la greffe des végétaux qui ne pré-
teint pas entre eux une analogie suf-
fctei , luilogie qu'on retrouve générale*
■■twez bien dans les caractères sur
te|Hbertassise la classification naturelle.
Tjk cette théorie résultent deux faits
: rnn, que, contrairement anx
longtemps reproduites sans
|^<ci et sans examen, des anciens
» r
géoponiques, on ne trouve près-
fi «ton exemple de succès, et peut-
te lucon exemple de succès durable,
^■iles greffes hétérogènes; le second,
^jamais Funion la plus intime de
tel ou d*un plus grand nombre d'es-
fiBB a'a pu opérer le mélange des sucs
■«aifar un seul point de l'individu
lide^ on, en d''autres termes, créer une
on une variété nouvelle.
Cependant, sans rien changer aux ca-
ractères botaniques, l'opération qui fait
le sujet de cet article puit apporter, par
diverses raisons physiquement apprécia-
bles, plusieurs modifications dans la
taille, le port, la rusticité, la durée mê-
me des végétaux, etc., etc. Aitsi on sait
que, tandis qu'un pommier, gireffé sur
jranc^ forme un arbre d*une grande élé-
vation, il reste nain ou presque tel s'il est
greffé sur paradis ou s\xr doucin; qu'un
poirier s'élève beaucoup plus sur sauva-
geon que sur coignassier, etc., etc. On
sait aussi que certains arbrisseaux pren-
nent en partie le port des arbres qui leur
transmettent leur sève. Dans ces deux
cas, la cause est la même : la nourriture
accordée par le sujet à la greffe est tan-
tôt plus, tantôt moins abondante que
celle qu'elle pourrait puiser dans un sol
fécond et à différents degrés. Les effets
de la gelée étant d'autant plus graves
qu'elle survient alors que les végétaux
sont plus en sève, de même que le degré
d'humidité du terroir doit, en favorisant
l'ascension des liquides, augmenter le
mal, on conçoit qu'un semblable phéno-
mène puisse être produit par les disposi-
tions physiologiques que présente tel ou
tel sujet à entrer en sève plus tôt qu'un
autre au printemps, ou à conserver plus
longtemps une vie active en automne.
On a vu souvent des tiges annuelles, telles
que celles de la pétunie, du tabac usuel,
de l'œillet de Chine, devenir vivaccs
lorsqu'on les greffait sur des racines pé-
rennes de quelques-unes de leurs con-
génères ; et, chose pltis curieuse encore,
des racines annuelles, comme celles du
liseron, continuer de vivre au-delà du
terme ordinaire quand on y réunissait
des tiges vivaces, telles que celles de la
patate. Les premières, grâce à la nourri-
ture qu'elles continuaient de recevoir du
sol pendant et après la fructificatioa,
réparaient, à l'aide de la sève du sujet, la
perte occasionnée dans leur tissu par la
formation de la graine ; les secondes re-
trouvaient dans le feuillage persistant de
la greffe les sucs descendants qutf n'au-
rait pu leur procurer une tige annuelle.
L'influence réciproque du sajet sur la
greffe et de la grefTe sur le sajet , quoi-
que cette dernière ait été moins fréquem-
GHË
(88)
GRE
ment constatée, n^est donc pas douteuse.
Elle s'étend aussi au mode de fructifica-
tion des arbres, à Tabondance, à la qua-
lité de leurs /hiits, et peut-être, en de
certaines limites , à la faculté reproduc-
tive des {^raines. Toutefois, sur ces divers
points U reste encore beaucoup à ap-
prendre.
Les usages généraux des greffes sont
de multiplier et de conserver, conjointe-
ment avec les marcottes ou les boutures
(vojr, ces mots) , les variétés non trans-
missibles de semis ; de propager les espè-
ces qui ne fleurissent ou ne grainent pas
dans nos régions; d'améliorer celles qui
n'ont que peu de vmleur, en leur deman-
dant de meilleur bois, de meilleurs fruits,
etc.; d'obtenir des végétaux utiles là où
la terre convient mieux à leurs congénè-
res qu'à eux-mêmes ; de doubler parfois
les produits du sol en demandant par
exemple à une plante tubérifere, comme
la pomme de terre, des fruits comesti-
bles , teb que les tomates ; d'obtenir des
bois d'œuvre de forme particulière ; de
rendre enfin la beauté ou la vie à des ar-
bres mutilés ou languissants , tantôt en
donnant artificiellement à celui-ci les
branches ou la cime dont un accident l'a
dépouillé, tantôt en portant à son tronc,
par l'intermédiaire d'autres tiges, la sève
que ses racines chancrées ne pouvaient
plus extraire de la couche labourable.
Toutes les parties d'un végétal en état
de développement actif peuvent s'unir
à celles d'un autre végétal analogue placé
dans les mêmes circonstances. Ainsi l'on
greffe des racines, des tiges, des gemmes
ou bourgeons non encore développés,
des feuilles et même des fleurs et des
fruits, à la condition que la greffe et le
sujet se trouveront en contact au point
où s'opère directeoient l'accroissement,
et que les vésicules naissantes qui pro-
viendront de l'une et de l'autre pourront
se sr>uder. Ce point, qui n'existe qu'entre
le b«b et l'écorce pour tous les arbres de
la claise des dicotylédons arrivés à une
certaine période de leur croissance an-
nuelle, ^ rencontre partout chez les ti-
ge^ encore herbacées, parce que partout
alors il y a formation de nouvelles vésicules
organiques.
Deux ép{>i|ues conviennent particu-
lièrement à la reprise de la pli
greffes : le printemps, au momei
cension de la sève, alors que 1
cessé d'être adhérente au bois <
yeux ou gemmes sont sur le
s'ouvrir; les approches de l'auton
dant le cours de la seconde sèT<
dant il en est qui peuvent el
même se faire entre ces deux
tandis que la végétation est d
son activité.
Les greffes de printemps se
peut immédiatement : aussi le
uommécs à œil poussant. Les {
la seconde sève, dite d'août,
être exécutées à une époque tel
soudure des parties trouve le
se compléter, sans toutefois qu<
s'épanouissent avant Thiver, att
les bourgeons auxqueb ils donn
sance seraient le plus souvent
par I^ gelées d'automne; on If
mées à œil dormant. Quant au
de l'été ou du plein de la sève
elles ne peuvent s'opérer qu'a
de bourgeons herbacèi, de rami
vertes de leurs organes foliacés
même de leurs fleurs et de leu
fruits, leur succès tient à d'auti
cipes : il importe, avant tout,
cher, par l'emploi des abris, Téva
et l'active transpiration qui des
inévitablement les parties opérée
ticulièrement la greffe avant qi
pu s'unir au sujet.
On a groupé toutes les greffes
en quatre divisions principales :
micre comprend les grfffes pa\
ehe ; elles consistent à inciser, à
cher et unir de diverses manière
tie qui doit servir de sujet et <
doit servir de greffe, mais sans
préalablement celle-ci de son
pied, le sevrage ne devant avoir I
près la reprise. Les greffes par a
présentent donc une analogie re
ble avec les marcottes.
La seconde division compi
greffes par scions ou rameaux
du pied -mère avant d'être op
doivent conaéquemment se sufBr
mêmes jusqu'à ce que la commui
sève soit établie. Cet greffes roi
dent aux boutures.
GRE
s lie greffes par gemmes sé-
«ne sânqple pla€[ô^ d'écorce,
qui les fonia, et tnnsportés
1 antre. On pourrait les com-
ews, poisqney de même que
perment et s'aanmilent les socs
le sol, les gemmes s'épanouis-
it des socs emprontés
dirision eofin réooit
greffes berbscéeSy c'est-à-dire
l'opcreDt STec les parties non
lenses des plantes aanaelles,
a, ^rvaccscKi des arbres. Grâce
te Tsciioody, elles ont acquis,
lèriences de physiologie végé-
Be pratique osoelle, one im-
pa^on était loin jadis de leur
r. O. L. T.
V ANIMALE. L'obsenration
Dcaes de la greffe, c'est-à-dire
00 dVine partie étrangère sor
1 Tirant, fit naître l'idée de rat-
orpshomain des parties complé-
adiéca de l'indiridu, oo même
■ aatresojet.Cette tentative fut
mcùOj ù l'on en croit certains
dens, et cependant les expé*
demes n'ont jamais confirmé
ODS. L'histoire citée par Ga-
'on nez coupé avec les dents,
ensoite, a toor à tour été con-
tame vraie et comme fausse;
t Gaspard Tagliacozzi, de Bo-
IX dépens duquel s'est égayé
HuiiibraSy les frères Bozano,
re et fib, semblent avoir pra-
ncoès la greffe animale, et l'a-
Blièrement appliquée à la res-
hi nez et des oreilles, que la
lait souvent aux coupables de
liais il s'agissait d'un nez taillé
;nments du bras du sujet lui-
• d'une adhérence que Ton fai-
cter à ces parties, et non pas
e enlevée à un autre individu,
t prétendu quelques auteurs
erveilleux dont Voltaire s'est
tent moqué. Plus souvent on
mpmnter aux téguments du
[oes lambeaux qui, artiste-
liés et cicatrisés, ont remédié,
ère plus ou moins heureuse.
( 87 ) GRE
se compose des à la difformité dont il est ici question
(7}ox. Rhikoplastis). Quant à la greffe
animale proprement di\e, c'est-à-dire
à la réunion de parties, sc4t séparées de
l'individu lui-même, soit prises sur un
autre sujet, les expériences de {«hysiologie
les plus exactes et les plus réctntes ont
démontré qu'elle n'avait jamais litu ches
l'homme^ ni chez les animaux supérieurs ;
mais qu'on ne devait jamais désespérer de
voir se rattacher des portions même très
considérables, telles qu'un membre en-
tier, toutes les fob que la séparation n'é-
tait pas absolue et qu'il restait ne fut-ce
qu'une étroite languette de peau pourvue
de vaisseaux. Il est donc de précepte,
dans les blessures de ce genre, de ratta-
cher, suivant les règles de l'art, les por-
tions divisées, et de n'abandonner l'es-
poir de la cicatrisation que quand la
mortification y est évidente. F. IL
GRÉGEOIS, vof. Feu grégeois.
GRÉGOIRE (saint) de Naziahze,
surnommé le Théologien *, naquit en
Cappadoce^ dans le petit bourg d'Arianze,
voisin de la ville de Nazianze. Son père ,
nommé Grégoire, avait appartenu à la
secte des hypsistaires, ainsi désignés parce
qu'ils n'adoraient que le Très-Haut (f ^c-
(j'zoç)y mais qui joignaient à ce culte des
pratiques empruntées, soit au paganisme,
soit au judaïsme. Sa mère , issue de pa-
rents chrétiens, se distingua par une piété
profonde , une foi ardente , une grande
charité et une vie pleine d'austérités et
de mortifications. Cette femme convertit
son mari et inspira à ses trois enfants,
Grégoire, Césarius et Gorgonie, une piété
aussi vive que la sienne et un attache-
ment inaltérable au christianisme. Dès
que Grégoire fut né, en 329, sa mère le
consacra à Dieu, suivant le vœu qu'elle en
avait fait. U reçut une éducation à la fois
religieuse et lettrée, et, au sortir de l'ea-
fance, il partit avec son frère Césarnis
pour aller continuer ses études, l'ua à
Césarée , en Palestine , l'autre à Alexan-
drie. De Césarée, Grégoire se rendit à
Athènes, et il essuya dans la try^ersée
cette longue et terrible tempête qu'il a
(*) n ne faot pas le confondre ar^c laint Gré«
goire U Thmmaturg», né à Céfaréf, T^rs le com-
meocemeotda iit* siècle de notre ère «et dont il a
été questioa à Tarticle 3ÂSiLa de &âeac\«. ^. ^
GRE
(90)
GRE
de grand. Comme lui, Grégoire fut élevé
par les meilleurs maitres dans la connais-
sance des lettresMcrées et profanes. Enco-
re très jeune, U s'était engagé dans les liens
du mariage» et il se livra à la profession
de la rhétorique. Devenu veuf au bout de
peu de temps , il se consacra au service
des auteb et s'adonna tout entier à Tétude
des saintes Écritures. Basile, ayant été ap-
pelé, en 370, au gouvernement de Péglise
de Césarée , jugea son frère Grégoire di-
gne de l'épiscopat , et le fit nommer au
siège de ?«ysse. « J'aurais voulu , écrivait
« le grand archevêque de Césarée à saint
1 Eusèbe de Samosate, en lui annonçant
« cette promotion, j'aurau voulu lui don-
« ner une église mieux proportionnée à
« son mérite ; mais la chose n'ayant pas
« dépendu de moi, c'est lui qui honorera
« sa chaire plutôt que la chaire n'hono-
« rera l'évéque. » Ce vœu ne fut point
trompé; on se douterait à peine qu'il y
ait eu une bourgade de ce nom érigée en
évéché si les vertus et les talents de saint
Grégoire ne lui eussent donné un lustre
égal à celui des premières métropoles.
Dans les actes du concile de Coustantino-
pic de 394 , on le voit nommé avant plu-
sieurs métropolitains , honneur qui tenait
à sa personne, et qui explique la dési-
gnation particulière que lui donnèrent les
Pères du second concile de Nicée, où
il est appelé Père des Pères, Vincent de
Lérins observe que telle était son autorité
parmi les Pères du concile d'Éphèse que
Nestorius y fut condamné d'après le té-
moignage de saint Grégoire de Nysse. U
était du nombre des évéques que l'empe-
reur Hiéodose désigna pour centres de
communion dans l'Orient, « de sorte
« qu'il fallait communiquer avec lui pour
« être censé appartenir à la véritable Ëgli-
« se. »
Son attachement à la foi de Nicée lui
attira de violentes persécutions de la part
des iriens {voy,) , qui réussirent à faire
nommer à sa place un autre évêtiue. Gré-
goire ne voulut pas faire tête à l'orage ,
et préitra le parti de la retraite. Les af-
faires di rÉglise changèrent de face sous
Tempire de Gratien : ce prince rétablit
Grégoire S4r son siège ; mais la joie que
ce dernier rtssentit de son retour à NysM
fut troublée par la mort de saint Baîiley
son frère, pour lequel il avait toojoa
autant de vénération que de tendres
alla à Césarée pour assister k ses funér
et lui rendre les devoirs que presan
la nature et la religion. Lear sœur a
Macrine ne survécut pas longtemps à
chevêque de Césarée , et ce fut ci
saint Grégoire de Nysse qui lui fera
yeux. D'autres pertes vinrent bîent^
fliger l'Église et l'empire : durant l
nue du concile général convoqué à C
tantinople, en 381, mourut saint M
d'Antioche, qui présidait cette aasem
l'évéque de Nysse, chargé de l'éloge f
bre, s'en acquitta avec honneur. D
peu après , à payer le même tribol
jeune princesse Pulchérie et à sa
l'impératrice Flaccille, épouse de T
dose. La juste estime dont il jouissait
versellement l'avait désigné comme
des évéques les plus capables de rét
la discipline dans les églises d'Arafa
de Palestine. Il s'y employa avec ard
mais le succès ne répondit point au;
forts de son zèle. Après avoir travaillé 1
temps, par ses écrits et par ses dise
à instruire les fidèles et à combatti
ennemis de la vérité, il mourut dan
âge avancé, vers la fin du iv* siècle.
Il méritait que l'Église le compti
nombre de ses docteurs. Cependant
moins connu parmi nous que saint B:
son frère, et saint Grégoire de Nazii
dont il fut aussi contemporain; les
ciens rendaient plus de justice à son
quence. Photius et Suidas n'en paj
qu'avec les plus grands éloges ; Rufli
place non -seulement au même rang
le grand archevêque de Césarée , il s
ble même lui accorder quelque sup<
rite. Nous ne partagerions point >
opinion : nous croyons qu'il pcutsufl
sa gloire d'avoir mérité d'être distii
parmi les écrivains illustres de ce U
pour l'abondance et l'agrément de
élocution , pour la richesse de Timai
tiou. Mais, chez lui, ces qualités se
lent à leurs excès. Le plus considér
de ses ouvrages est sa réfutation d'Ei
mius, qui avait publié une apologie <
doctrine , après c|ue saint Basile Te
puissamment combattue. La prétei
d'Eunnmius était d*expliquer le my;
de la Trinité per des arguments pliÛ
GRE
(91)
GRE
1 attaquait à la fois l'essence
s le Père, la consobstantialité
y la divinité dans leSaint-Esprit,
le production nouvelle, enché-
ore sur ses premières hérésies.
^ire de Nysse avait k venger
onnenr de son frère. Son traité
iMomtus est partagé en douze
suit pied à pied son adversaire,
I sophismes et les démasque,
ibaodoQnant à un luxe d'éru-
peut-être nuit à Teffet de sa
neurs de ses allégories ont paru
s du même reproche. H essaie
^fier dans un autre de ses li-
par des raisons plus subtiles
s. Noua avons de lui un grand
e traités sur diverses matières,
sntaires sur rÉcriture, des ho-
I panégyriques, quelques orai-
ires et des lettres, le tout re-
i une savante édition publiée en
Pronton duDuc,en 2 vol.in-fol.
.y 1638, 3 vol. in-foL). Saint
Je Nysse est bon à connaître ,
nent par extraits. M. N. S. G. t
OI&E ( SAINT ) DE Tours. Les
t ce prélat prennent rang parmi
s les plus illustres des Gaules
es derniers empereurs romains;
que nous connaissions est saint
évéque de Langres, né d'une
latoriale de la ville d'Autun.
e eut trois enfants d'un mariage
à son épiscopat : Tétrice, qui
ccesseur à l'évéché de Langres ;
sénateur d'Auvergne, et une
le nom est resté inconnu. Geor-
nx fib : saint Gai , évéque de
, et Florent, sénateur comme
La fille de saint Grégoire eut
nommée Armentaria. C'est de
t d' Armentaria , petit -fils et
e de saint Grégoire, que naquit,
jour de novembre 539, celui
>us consacrons cette notice. Il
noms de Geoeges-Florent ,
it ceux de son aïeul et de son
1 y ajouta plus tard celui de
ni, Grégoire, sous lequel il est
ui plus connu.
re passa sa jeunesse en Auver^
!cut là près de son oncle Tévé-
Gal j qui était plus à portée que
ses autres parents de se livrer au soin de
son éducation; car, dans ces temps de
barbarie , le souvenir et les débris de la
civilisation romaine ne se retrouvaient plus
guère que parmi le clergé, c'est-à-dire
autour des sièges épiscopaux. Sou in-
struction fut confiée à l'archidiacre Avit,
qui fut depuis successeur de saint Gai. Il
fit une légère étude de la grammaire et
des auteurs de la belle latinité; mais,
voulant suivre les grands exemples qu'il
trouvait au sein de sa famille, il se voua
de bonne heure au service de l'autel, et
partagea bientôt la prévention de quel-
ques saints des premiers siècles de l'É-
glise, qui proscrivaient les plus belles pro-
ductions du génie , parce que leurs au-
teurs étaient païens. Dès lors, Grégoire
s'adonna sans partage à l'étude de l'Écri-
ture sainte et des auteurs ecclésiastiques.
Il reçut les ordres l'an 564, à l'âge de
25 ans. Neuf ans plus tard, il était déjà de-
venu célèbre dans les Gaules par sa piété
et par ses vertus, lorsqu'il fut, l'an 573,
appelé à l'évéché de Tours : il avait alors
34 ans^
On était au temps des petits- fils de Clo-
vis, c'est-à-dire que plus d'un siècle s'é-
tait écoulé depuis qu'à l'ancienne popu-
lation gallo-romaine étaient venus se mê-
ler les peuples germains, francs, visi-
goths, bourguignons. Cependant tous
ces éléments sociaux étaieut encore en
fermentation et s'agitaient de mille ma-
nières; chacun cherchait à se faire une
place aux dépens de ce qui l'entourait : les
peuples se froissaient; les rois s'égor-
geaient pour se dépouiller ; la confusion
et la violence formaient le fonds de la
société, dans laquelle , comme on l'a dit,
il n'y aurait pas eu un seul élément
d'ordre, de police et d'administration
sans l'épiscopat. Les évéques étaient les
représentants et les protecteurs de leurs
cités, où ils exerçaient l'influence qu'a-
vaient perdue les magistrats municipaux;
ils avaient leur place marquée dans les
conseils du souverain, et leur paroU fière
et mesurée y posait souvent la r«gle du
(*) NoQf adoptons ici lei date* fixées par Lé-
resqae de la Raralicre; il est bon cependant de
lire ce qu'ont écrit sur ce sujet le P. Pagi» «<* «»*•
5;4, num, 17, et D. Ruinart, daos une note sur
It lif rc des Mtraeiâs de S, Uartin, U^. u, cU. 1.
GRE
(92)
GRE
droit et da devoir 3 ils étaient honorés
dans le monde, où, d'ordinaire, leurs lu-
mières et leurs vertus leur attiraient le
respect des peuples. La vie de Grégoire ,
comme on Ta dit encore, offre un bel
exemple de cette influence salutaire exer^
cée par lesévéquesau milieu de ces temps
de barbarie. L'évéque de Tours est Pun de
ceux qui comprirent le mieux Timpor-
tance et la sainteté de leur mission : s'il
siège dans les conciles ou dans le conseil
des rois , il y fait entendre une voix cou-
rageuse ; s'il est chargé d'une ambassade
ou choisi pour médiateur entre les rois
francs , il s'acquitte avec honneur des de*
voirs attachés à ces titres de confiance;
que sa ville soit menacée dans sa tran-
quillité ou dans ses privilèges, il la défend
avec chaleur et presque toujours avec
succès ; dans son église , c'est un modèle
de piété, piété peu éclairée, si l'on veut,
mais tellement sincère et charitable qu'on
n'éprouve aucun étonnement k trouver
Grégoire placé au nombre des saints.
Grégoire de Tours fut donc un homme
pieux et un homme public , et ce double
caractère présida à la rédaction des ou-
vrages qu'il nous a laissés. Son zèle a ré-
pandre la foi de Jésus-Christ le porta
naturellement k offrir en exemple aux
peuples la vie et les miracles des Pères ,
des Confesseurs, des Martyrs; et la part
qu'il prit aux affaires de son temps l'en-
gagea sans doute à nous transmettre les
faits dont il avait eu connaissance et
auxquels même il avait souvent participé.
Les premiers ouvrages de Grégoire de
Tours roulent tout entiers sur des sujets
appartenant à la religion ; ce sont : 1** un
livre de la Gloire des martyrs ; 7^ un li-
vre des Miracles de saint Julien ; 3<* un
livre de la Gloire des confesseurs; 4*
quatre livres des Miracles de saint Mar»
tin; 5** un livre de la f^ie des Pères;
6*> enfin plusieurs autres ouvrages ou de
peu d'importance, ou qui ne sont pas
parvenus jusqu'à nous. Ces ouvrages ont
ûiit placer Grégoire de Tours au nombre
des Pères de l'Église. Grégoire composa
ensuite son Histoire ecclésiastique des
Francs^%}j^oxk regarde comme la dernière
de ses cootpositions, parce que toutes les
autres sont citées dans celle-ci. Cette his-
toire peut être divisée en deux parties :
•-'tî
dans la première, l'auteur écrit d*a]^
témoignage d'écrivains plus ancîeiis
près des traditions, d'après des oui
Cette partie remonte au oommen
du monde et finit vers l'an 547 de
elle comprend les trois premiers livrei
THistoiredes Francs^. La seconde
écrite d'après ce que l'auteur a
même, commence à l'an 547 et
l'an 591 ; elle embrasse environ 44 ^ÊJà
et remplit les sept derniers Uvrea êm %
même Histoire. 1
Tout le monde est d'accord sur rSafl
portance historique des oeuvres de Gsif
goire de Tours; ils se recommandent
tout par un double mérite : ils ft
le principal monument original qui
fasse connaître les premiers actes de
nation française, et la vérité n'y
comme il arrive si souvent dans lei
vrages du même genre , étouffée
amas de fables. Du reste, nous
pouvoir dire que, pour qui sait bîeo
les écrits du père de notre hiHoire^
n'est rien de relatif a son tempa qu'oa
puisse découvrir ; que là se montre
entière la civilisation contemporaîiity
dans son ensemble et dans sa mobile
riété. Que si l'on veut considérer les otti
vrages de Grégoire de Tours oonuoe mm^
numents littéraires, il faudra reconiiall%
qu'une distance infinie les sépare êm^
beaux modèles que nous légua Tastf^
qui té, soit pour le fond des pensées , aoU
pour la forme du langage. On
le style lourd, monotone, incorrect,
vent barbare, mais quelquefois auan
preint d'une simplicité qui n'est pet
charme. On peut dire mtee que, si
auteur retrace quelques-unes des
blés calamités de son temps, œ style
et monotone semble s'animer, et qoV,
lors il rappelle en quelque sorte celai iÊà
premiers auteurs chrétiens.
Les œuvres de Grégoire de Tours, if
surtout son Histoire des Francs, ont M'
publiées plusieurs fois; mab Féditioai
qu'en donna Dom Ruinart, en 1699, m
un vol. in-fol. , fit oublier toutes ki
précédentes; cette édition a été repro*
duite, pour l'Histoire des Francs, àsm
le grand Recueil des historiens des Gmk
(*) L*aBtf ar afaic 8 ans ea 54;.
GRE ( d$
et la France. L'Histoire de Gré-
ée Tours a été plusieurs fois tra-
.,y«r^bédelfarolles(1668, 2 vol.
ictartres; mais la traduction publiée
L Gmiaot, dans sa CoUeciion des
Qîfts reliiiijshV Histoire de France y
pami les traductions antérieures
% qw D. Ruinart avait pris parmi
écèlents éditeurs. Tout récemment,
iété de FHistoire de France vient
blier use édition et une traduction
iUes de IHEListoire des Francs, avec
trait dca autres ouvrages de Tévêque
oms. Cette publication , due aux
de MM. Guadet et Taranne, forme
)
GtlÊ
I peut cx>iisiilter sur Grégoire de
I et sur ses ouvrages la préface que
nart a mise à la tête de Pédition
S99; une dissertation appartenant
B. ni de V Histoire littéraire de la
tee; on Mémoire de Lévesque de la
Eèie imprimé dans la collection des
dires de TAcadémie deslnscriptions,
XXVI; une Notice sur Grégoire
mrs placée par M. Guizot à la télé
tiadaction qu'il a publiée de VHiS"
des Francs ; la préface qui accom-
t Féditâon mise au jour par la So-
dé FHistoire de France, et enfin les
^es de deux Allemands : Kries, De
orii Tïironensis episcopi vitd et
er/yBreslaa, 1839,eCJ.~W.Lœbell,
or 'von Tours und seine Zeit^ vor-
tUch aus seinen ff^erken geschil-
Leîpzig, 1839. J. G-t.
KÉG01R£ (papes). Seize personna-
e ce nom ont occupé la chaire pon-
te depuis Fan 590, où le premier y
levé, jusqu'à ce jour, où elle est oc-
e par Mauro Capellari, qui prit le
de Grégoire après son exaltation, en
L
konr GaÊcoias P*', dit le Grand à
e de son caractère moral et de ses
», né à Rome, d'une riche fa-
t patricienne, vers Fan 540, quitta
fipiité de sénateur et celle de pré-
de Rome pour se retirer dans la
ivie et mener une vie religieuse.
I il fat appelé au secrétariat par le
e Ptiage, et fut contraint de Faccep-
malgré son amour de la retraite. Il
>7da au pontife en 590 , élevé à ce
rang par le choix du clergé et du peuplej
confirmé par l'empereur. C'est le pape
qui a laissé à ses successeurs, après treize
années de fonctions, les plus grands exem-
ples de zèle et de vertu pastorale dans le
gouvernement de l'Église. Il léforma en
particulier la discipline, l'office divin,
qu'il simplifia, le chant appelé grégorien
[voy,) , de son nom , et s'occupa surtout
des mœurs, qu'il appelait la science des
sciences^ quoiqu'il ne manquât ni d'é*
rudition nid^habileté.La charité évangé-
lique le dirigeait principalement; lors des
ravages de la peste, dans les premières
années de son pontificat, il n'ordonna
pas seulement des prières, il distribua des
secours et paya la rançon des prisonniers
faits par les Lombards, qui dévastaient la
Romagne et la Toscane. Sa bienveillance
et son humilité relevaient et animaient
ses actions et ses discours. Il mourut
Fan 604.
Celui qui appelait les vénérables vieil<*
lards ses pères pouvait bien s'intituler
le serviteur des serviteurs^ titre depuis
adopté par des papes qui n'ont pas été
aussi humbles. Il fut néanmoins aussi
ferme que modéré , et il désapprouva
publiquement le titre d'évéque universel
que prit le patriarche de Constantinople.
Son zèle pour l'Église était inséparable
de celui qui le portait à en répandre les
maximes morales, où se trouve, de l'aveu
de notre plus grand orateur, un juste
tempérament de la crainte et de l'amour.
Le docte et pieux auteur espagnol de la
Fie des Hommes illustres le préfère à
tous les écrivains ecclésiastiques pour
l'expression claire et simple des vérités
évangéliques : ce fut sans doute ce qui
contribua au succès des prédications du
moine Augustin (vo/.), que Grégoire en-
voya en Angleterre pour la propagation
de l'Évangile.
La meilleure édition des œuvres de
Grégoire- le- Grand, dont on distingue les
Morales sur Job y le Pastoral et les
Homélies sur les Évangiles ^ est celle
qu'ont donnée Denys de Sainte-Marthe
et Guillaume Bessin, Paris, 1705. 4 vol.
in-fol. G-CK.
Grégoire II fut élevé au si^e ponti-
fical en 7 1 5 ; il était d'origine romaine.
Distingué par son savoir, il avait occupé
GUE
longtemps a Rome les fonctions paisibles
de bibliothécaire de TÉglise. Il appor-
ta dans le gouvernement de cette Eglise,
avec les lumières de l'esprit et une remar-
quable aptitttde aux aflaires, une modé-
ration de caractère et des sentiments po-
litiques qui contrastent étrangement avec
les prétentions qui devaient surgir après
lui. On le voit intervenir en conciliateur
dans la lutte du roi lombard Luitprand
et de l'empereur grec, qui se disputaient
ritalie; quand le premier s'empara de Ra-
▼ennes, Grégoire II prit en main l'intérêt
de l'empereur, négocia avec le Lombard,
et le décida à rendre une partie des villes
conquises. Ce fut, il est vrai, à l'Église
qu'il en fit don , et le pape ne refusa
ni n'accepta , soit prudence ou réserve
calculée, soit qu'il doutât sincèrement de
la légitimité du droit apostolique à ces
dépouilles de l'empire.
Grégoire cependant avait de graves su-
jets de mécontentement contre Tempe-
reuc grec. L'hérésie des Iconoclastes ou
destructeurs des images se propageait par
son appui : le pape prit d'une main fer-
me la défense des doctrines et des déci-
sions des conciles.
L'empereur ne répondit à ses deux
lettres dogmatiques sur le culte des ima-
ges qu'en détachant de TÉglise romaine
riUyrie, Naples et la Sicile, pour les sou-
mettre k l'Eglise d'Orient; mais le Saint-
Siège répara ces pertes par des conquêtes
importantes au nord de l'Europe. Boni-
iaoe (yox.) poursuivait ses missions en
Germanie, et déjà l'Église romaine com-
mençait a nouer avec la monarchie des
Francs des relations étroites qui décidè-
rent plus tard les hautes destinées de la
puissance pontificale. Grégoire implorait
l'appui de Charles- l^Iartel contre l'op-
pression des puissances ennemies entre
lesquelles il était renfermé. Les historiens
byzantins ont accusé ce pontife d'ambi-
tion secrète et de menées perfides, lui
imputant d'avoir soulevé contre Tempire
ks villes d'Italie; d'autres prétendent au
contraire qu'il ne cessa de travailler a
réprivier leur révolte.
Grégoire II occupa quinze ans le siège
pontific%l et mourut en 731 ; l'Église la
placé , comme Grégoire I^*^ , au nombre
des saints. On a de lui un ouvrage inti-
( 94 ) GRE
tulé Explanaiionum erriestatil
iibri X^ Venise, 1791, in-fol.
GaÉGoiaE ni succéda à Grégoire tt
73 1 . Il était d'origine syrienne et dVu
ractère qui contrastait fort avec la
suétude de son prédécesseur. La si
que le patient Grégoire II avait Ira*
s'aggravait de plus en plus;laqaei«l|9Àk
images agitait le monde chrétien : le ■ÉK
veau pape aborda ces difficultés avee M^
décision et une soudaine hardkae dn
la chaire apostolique n'avait pas «Bm||
donné l'exemple. Des lettres de Pem^
à l'adresse du pontife précédent étui
nues dans ses mains, il commença
répondre en termes menaçants,
d'ignorance et d'orgueil ce fiiutear 4^
nouvelle doctrine; puis il assembla m
concile et frappa la secte d'une eioM^
munication dont l'empereur avait sa pflft
Celui-ci, loin de se soumettre, uiijM
une flotte pour lui faire raison des WBi
révoltées de l'Italie et de la condaile £
pontife; mais une iem|)ête la dispentiS
sein de l'Adriatique, et le peuple de |[k^
venue détruisit le reste de Texpédidif r
dans un combat (733). De œ incNM||
s'évanouit à peu près la domination gMjt^
que en Italie. Rome se donna, soas 11^
duence et la protection des pontife^ ^!
gouvernement indépendant, où repan|f '
sent les titres des anciennes magistnMk '
res, les ducs, les préfets, les patrioes;a*'
le nom de république des Romains, Atf|
sociation républicaine, qui se révcillA Jr
nouveau, semble dater du pontifical f'
Grégoire III. Mais la domination greoqfi^^
en s'éloignant , laissa le champ libre WÊ^
Lombarde, (|ui touchaient aux portMlft*
Rome et menaçaient d'absorber daasS^
progrès de leur puissant état la petilt ^
publique pontificale. Comme son préife^
cesseur , ce fut du côté des Francs qpp^
Grégoire III tourna les yeux. Il imploM'
Charles-Martel contre la cour de Byiaai||^
le pressant par ses amba^adeurs de sa 4i*
clarer pour la république romaine oomÊtà
l'empereur d'Orient; puis il l'iaiplora ^
core contre Luitprand, roi desLombai4^
qui s'approchait de Rome avec une Sff^'
mée ; il fit partir de nouveau deux immmM
qui portèrent au dur des Francs les cfall
du tombeau de saint Pierre avec une la!»
tre qui le conjurait de ne point préfénc
GBE
(95)
GRE
i àa roi des Lombards à œlle du
des apôtres. Charles-Martel était
Dcopé dans U Gaule pour soDger
r b s^ierre en Italie; il se contenta
BÔer près du Lombard et de ser-
■e par son influence. Le moment
pas Tenu d^pouser hautement sa
il liimait ce rôle à ses succès-
«f
joîre in mourut en noTembre 74 1 .
, AT"p4 dix ans le siège aposto-
GoniE IV. L^histoîre de ce pon-
a Tan 827 , est toute concentrée
n événement unique: la querelle
lis-le-DébonDaire et de ses fib.
A le Trai caractère de son inter-
i ? Quel jugement faut-îl porter de
laite cians ce conflit lamentable?
torîen& l'ont interprétée différem-
^nand les fib de Louis-le-Débon-
ï souleTèrent pour la seconde fois
les nouveaux partages qui atten-
k leurs droits et marchèrent en
k U rencontre de rCmpereur, le
rréfoire IV, par sa présence au
d^eux, sembla légitimer leur ré-
[^aets étaient les desseins du pon~
st-oe dans un but de conciliation
%ait quitté Rome ? Cétait la pre-
(bis <{u^un pape osait se montrer
Dce sansun appel du souverain. Le
•olennel de 817, consacré par un
prédécesseurs, venait d'être violé
I seconde fois, et le pontife prenait
in la défense de cette constitution.
nées se trouvaient en présence dans
ioes de Rothfeld. Le clergé de la
était partagé dans la querelle du
: des fib. La plupart des évêques se
ent du cùté de r Empereur, et Tap-
a du pontife fit éclater parmi eux
(lents murmures. Ib se jurèrent
nix de repousser Fintervention du
et répondirent à ses menaces d'ex-
inication : « qu'il n'avait droit d'ex-
inier personne, ni de se mêler,
leur volonté, aux affaires de leurs
, et que, s'il était venu pour ezcom-
r, il s'en retournerait excommunié
me. i' Grégoire, après un moment
ation et d'effroi, reprit courage et
tson rôle avec fierté. Il leur écrivit
4>ur que leur menace de déposition
était absurde, n'ayant pour motif qu'une
démarche qui les contrariait, et non un
crime, tel que sacrilège, homicide ou
larcin ; il se plaignait encore de ce qu'ils
l'avaient qualifié dey>v/vetnon depère^
comme ib le devaient. Les armées étaient
prêtes à en venir aux mains, tt le pape
n'était pas venu sans doute pour rester
le témoin impassible de cette lutte sacri-
lège, n se rendit auprès de Louis- le-Dé-
bonnaire et y resta plusieurs jours ; mab
à peine eut-il quitté sa tente que l'armée
de l'Empereur se dbpersa ; elle s'écoula
comme un torrent vers sesjilt. Cette dé-
fection, dont le théâtre fut appelé champ
du mensonge fut-elle l'ouvrage du pon-
tife ? fut-il trompé lui-même pendant la
durée de sa négociation ? Ceux qui l'a-
vaient mb en avant abusèrent peut-être
de sa présence et de son nom. Si l'on re-
garde à ses antécédents , on a peine à
l'impliquer dans cette perfide manœu-
vre : c'est contre son gré qu'il avait été
porté au trône apostolique, de simple
prêtre qu'il était dans l'église des mar-
tyrs saint Côme et saint Damiens, et l'on
chercherait en vain, dans le reste de sa
vie apostolique, un autre exemple de
politique artificieuse et d'ambition. Il ne
tarda pas, du reste, a se repentir de son
voyage et de la part qu'il avait eue aux
infortunes du vieil empereur. A en croire
l'historien Nithard, U reprit la mute de
Rome plus tard qu'il n'eût voulu. Il in-
stitua, en 835 , la fête de tous les saints,
et mourut en 844.
Grégoire V. L'époque la plus confuse
et la plus triste de Thistoire pontificale
est celle où les médiocres successeurs
d'Othon-le-Grand, continuant l'œuvre
d'asservissement du Saint-Siège et de l'I-
talie, disputaient aux ambitions locales
le choix et la tutelle des pontifes.
Le x^ siècle et le commencement du
XI* sont pleins des violences et des oscil-
lations de ce long schisme ; mais le con-
flit, avant d'atteindre au caractère de gran-
deur que Grégoire VII lui imprima, se
traîna longtemps à travers les plus pro-
fanes et les plus honteuses intriguei.
Le consul Crescentius luttait a Rome
contre la faction impériale; l'intérêt de
son ambition se trouvait rallié à celui
de l'indépendance italienne. Le pape
ÔRË
(96)
ÛRË
Jean XVI avait été chaMé par le consal;
il réclama raîde derEinpcreiir,dont il était
la créature, et Othon III aocounit d*Al-
lemagDC pour lui faire rouvrir les portes
de Rome; mais ce pontife mourut, et l^m-
pereur lui donna pour successeur un de
de ses parents, Brunon, fib d*Olhon, duc
de la France rhénane; il le fit pape sous
le nom de Grégoire V, en 996. Cet étran*
ger, imposé par une influence qui le re*
commandait mal à raffection des Ro-
mains, se rendit plus impopulaire encore
par sa morgue féodale et sa rudesse ger-
manique; il fut chassé peu d'années après,
et Crescentius lui donna pour successeur
le Grec Philagalhus , évéque de Plai-
sance (997); mais FEmpereur accourut
de nouveau et Tantipape s*enfuit à son
approche. Il eut le malheur d'être pris
par les Impériaux qui le mutilèrent
cruellement; ils lui coupèrent le nez et
la langue. Grégoire V rentra dans Rome
au milieu des troupes allemandes, et saint
Nil accourut du fond de la Calabre pour
intercéder en faveur du malheureux Phi-
lagathus. L'Empereur pardonna , maû
Grégoire demeura inflexible: il fit placer
son rival sur un âne, le visage tourné
vers la queue, et ordonna qu'il fût pro-
mené par la ville au milieu des insultes;
pub il se le fit amener, lui déchira ses ha-
bits et le fit expirer dans de grandes tor-
tures. Cette conduite implacable attira
sur le pape les malédictions du saint dont
les prières n'avaient pu le fléchir : aussi
les chroniqueurs ecclésiastiques font*ib
remarquer que ce pape mourut l'année
suivante, en 999, étant encore à la fleur
de l'âge; il avait 37 ans.
C'est un (ait assez digne de remarque
que ce pape aux inclinations violentes
et mondaines, à l'éducation toute féo-
dale, parait avoir pris au sérieux sa pub-
sance spirituelle. C'est ce farouche jeune
homme, qui ne devait la tiare qu'à un
caprice de son cousin l'Empereur, qui osa
excommunier le roi de France, le bon et
pieux Robert ; c'est d'une telle main que
parti* Tanathème qui jeta tant d'épou-
vante dans le monde chrétien.
G AK'x>iaR VI [Jean Graticn\ natif de
Rome, prit possession du Saint-Siège en
1044. La papauté et les plus hautes dt-
domaine des prétention! féodales et cli
naient la conquête des plus indignes ai
tions. Un enfant de dix ana^ de la poiv
maison des comtes deTusculum, avail
placé sur la chaire de saint Pierre p«
brigues de ses parents qui l'y maintin
près de quinze années. Trob fon il e
été chassé de Rome qu'il rempluMl
ses désordres et de ses crimes. Le |
Victor ni, son contemporain, ■■
{Dialog., liv. lU) qu'il vendit le pontii
à un archiprétre Jean qui lui en con
une forte somme; que ce Jean néanna
passait dans la ville pour un des m
leurs ecclésiastiques, et que, tandis
Benoit IX habitait des maisons de |
sance, Jean gouverna l'Église deux ai
trob mois, sous le nom de Grégoire
jusqu'à l'arrivée de Henri m, roi d*
lemagne.
Le désordre était devenu ai graa
Rome et dans les provinces apostolii
que le nouveau pape employa vainea
d'abord les voies de douceur, pnii
armes spirituelles, pour rétablir la pai
rendre à l'I^lise les domaines qu
avait perdus. Il en vint bientôt à
moyens de répression plus énergîqoei
employa le temps de son court pontii
à combattre en personne à la tète de
troupes. Mab l'empereur Henri H
déposa comme simoniaque, ainsi qm
deux compétiteurs les papes Benoit
et Sylvestre III. L'Empereur l'emn
avec lui en Allemagne, où il finit ses je
Quelques auteurs nous donnent ce
liqueux pontife comme fort ignort
mab d'autres assurent qu'il avait
un des maîtres d'Hildebrand, qui n
sa mémoire en honneur et rétablit
nom dans la série des papes.
GaÉcoiRE Vn. Le pape Jean Gral
en quittant l'Italie pour aller vivre <
l'exÛ que lui assignait TEmpereur, «
mena avec lui un jeune homme doi
avait dirigé naguère les premières <
des : on l'appelait Hildebrand, Q
que ce nom indique une ancienne
gine allemande , il était né dans la
de Soane, en Toscane, où son ;
était charpentier. A Rome, où il p
selon toute apparence , une partie d
I jeunesse, il avait eu sous les yem
brigues et tous les scandales qui avi
GRE
(91)
GRE
fes demicn règiMi. Il s'élei-
knt avec regret, attaché par la
■Bee à la fortnne de son ancien
s exilés trayers^nt la France
«nt à Cluny. Aa sein de cette
«te, soumise à la règle la plus
ild^rand montra de telles dis-
^oor la TÎe da dottre et im-
Igré sa jeunene, un tel ascen-
ir de loi qu'il fut bientôt élu
sb son influence ne resta pas
i confinée dans Fétroite en-
Tenr Henri DDE arait ressaisi le
Bomiiier seul au Saint-Siège, et
s de son choix s'y étaient succé-
d^tenralle. Le dernier, Bruno,
le Toul , Allemand d'origine et
I maison, s'arrêta à Cluny, en se
en Italie. Telle fut sur lui l'au-
la parole d'Hildebrand qu'il dé-
par ses aTis, les insignes pontifi-
er se rendre à Rome sous l'hahit
rÎB, ne tenant son élection pour
fa'antsnt que le peuple et le clergé
se Fannient ratifiée.
H^ l'Église empirait de jour en
csBcnirs primitives et son esprit
iK&tdansune société farouche dont
Mt pu triompher. Une réforme
te et hardie était l'espérance de
tqui restait d'âmes fortes et pures.
le quel côté pouvait-on l'attendre,
Petit d'abaissement où le Saint-
était descendu? Le trouble et le
tre n'avaient été nulle part aussi
iqo'aa faite même de l'Églbe. Le
ir religieux s'était divisé, isolé, à
pie des pouvoirs temporels. On
it pas que l'esprit d'Hildebrand
>lé longtemps devant ce difficile
■e. Son premier pas marque un
et no parti déjà bien pris, une
ette et hardie de la voie qu'il
ioiTre. Rendre avant tout à i'É-
I pouvoir unique et sans contrôle,
lir la source à Tabri des caprices
ttteinte du pouvoir temporel, le
ter devant le monde par l'indé-
œ, et le constituer assez fort pour
r à la société barbare les hauts
de la communauté chrétienne,
sscr de l'Église redevenue uni-
tout ce qui s^y était introduit
yciop, d, G. d, M. TomeXJII.
d'étranger : c'est là sans doute ce qu'avait
déjà rêvé le moine de Cluny dans la paix
et la sécurité du cloître, avant d'être à
portée de conduire à fin de pareils plans.
L'évêque Bruno,selon les conseils d'Hil-
debrand, avait soumb son élection aux
suffrages de l'Église de Rome. Consacré
sous le nom de Léon IX , il appela bien-
tôt près de lui le prieur de Cluny, et le
fit cardinal. Ce pontife commença le tra-
vail de la réforme avec un zèle où l'on
reconnaît l'influence et les inspirations
évidentes d'Hildebrand. Des conciles con-
voqués à Rome, à Reims, à Mayence, où
le pape lui-même se rendit , abordèrent
toutes les graves questions que faisait
naître l'état de l'Église. Les empiétements
de l'autorité laïque sur le pouvoir spiri-
tuel, le relâchement de la vie monastique,
le concubinage des prêtres , et enfin la
vente des dignités ecclésiastiques et leur
collation par les princes (ce qui remplis-
sait rÉglise de leurs créatures et viciait
son esprit et ses institutions par l'intro-
duction des pratiques et de la dépendance
féodales): c'étaient là des abus presque
universels que l'usage et le temps avaient
consacrés.
Léon IX mourut après six ans d'un
règne actif, et Hildebrand fut député
vers l'Empereur par le peuple et le clergé
de Rome pour le faire consentir au choix
du nouveau pape. La bonne harmonie
qui s'était rétablie entre les deux pouvoirs
fit préférer sans doute cette voie de con-
ciliation et de ménagements. Hildebrand
proposa Tévêque Gebhard, l'Empereur
de son côté présenta ses candidats; mais
le négociateur résista et finit par faire pré-
valoir son choix. Le nouveau pape fut
consacré (1055) sous le nom de Victor H,
après une élection régulière à Rome, dans
la forme et selon les vues apostoliques; ce
qui réduisit aune simple formalité le con-
sentement de l'Empereur. Victor n pour-
suivit les réformes de son prédécesseur.
Il assembla des conciles, envoya Hilde-
brand en France, où de grands désordres
troublaient l'Église, et qu'agitait eacore
l'hérésie de Bérenger {voyj). Le p*pe et
l'Empereur vinrent à mourir alors; Hilde-
brand était absent, et l'élection se fit sans
ses conseils. Ce fut sur un ennemi de l'Em-
pereur, Frédéric,frère deGodefrov deLor-
GRE
(98)
GRË
raine) que tomba le choix du clergé. Cette
brusque conduite pouvait tout compro-
mettre et engager la lutte avant le temps.
Hildebrand se fût contenté sans doute de
faire un pas de plus pour détourner da-
vantage IVlection du principe qu^il vou-
lait ruiner par degrés. Mais le nouveau
pape, Etienne IX, mourut presque aussi-
tôt (1058). On dit quMl avait recommandé
à son lit de mort qu^on attendit le retour
d^Hildebrand pour lui donner un succes-
seur ; mab les puissants comtes de Tus-
culum ne tinrent compte de sa volonté :
ib poussèrent au trône apostolique un
évéque de Vellétri , leur créature , qui
s^était aidé de son or pour y parvenir
et qui s*y maintenait par la force. Hilde-
brand accourut d^ Allemagne à la nou-
velle de ces désordres qui présageaient le
retour de ces jours honteux où le ponti-
ficat dépendait des caprices d'une Marosie.
Il arriva appuyé par TAllemagne , et fit
élire Tévéque de Florence (Nicolas II),
dans une assemblée tenue en Toscane. La
situation était délicate : on avait besoin
de l'Empereur pour écarter Tanti-pape
(voy. Benoît IX.), les circonstances vou-
laient qu'on le ménageât ; on députa vers
lui pour obtenir la confirmation du choix
qu*on venait de faire. L'acte le plus im-
portant de ce règne fut l'adoption d'un
nouveau mode d'élection pontificale. Le
bas clergé, par son manque de lumières
et sa corruption, se montrait peu digne
d'exercer tant d'influence; le peuple ve-
nait de prouver, par son dernier choix ,
que l'intrigue et l'or ne pouvaient que
trop sur son suffrage. Voici le remède
qu'on adopta sur l'avis d'un conseil tenu
par 113 évéques. « Nous ordonnons, dit
le nouveau décret, que, le pape venant
à mourir, les évéques-cardinaux avant
tous traitent entre eux de l'élection ,
qu'ils y appellent après les clercs- car-
dinaux, et que le peuple et le clergé en-
suite y apportent leur consentement,
prenant garde surtout que le poison de
la vénalité ne se glisse quelque part. Que
les hommes les pluH pieux dirigent l'élec-
tion et conduisent les autres ; que ce soit
dans l'cr^lise de Rome que l'on choisisse
d'abord, i"i\ s'y rencontre un sujet assez,
digne; sinon, que l'on prenne daosqucl-
gae autre, lauf l'honneur qui est dû à
notre cher fils Henri, présentement
Si quelqu'un est élu ou intronisé au i
de ce statut, qu'il aoit anathémat
déposé avec ses complices, qu'il ao
jeté comme l'Antéchrist;... qu'ils
nombre des impies qui ne ressusci
point au jour du jugement;... que le
roux des apôtres saint Pierre et saint
dont il ose troubler l'Église, le pou
dans cette vie et dans l'autre; que i
meure soit déserte et que personne
bite dans sa maison, etc. »
L'établissement des Normands ai
de l'Italie vint donner au Saint-Si^
auxiliaires d'un puissant secours. I
litique romaine, dont Hildebrand
en main tous les ressorts, fit servii
alliance nouée avec tant de dexU
tenir l'Allemagneen respect.Elleret
d'abord à châtier l'aristocratie roi
Une armée normande appuya les
mations des pontifes dans la Cam
sur les territoires de Préneste, de '
luiu, et fit rendre au domaine di
Pierre les possessions que la violei
avait arrachées.
Nicolas II mourut (1061) aprè
ans de règne,et ce fut encore une oc
de troubles. La question était <
voir si le nouveau mode d'élection
accepté et passerait en coutume. L
dinaux choisirent Anselme, évéq
Lucques, qui prit le nom d'Alexai
(voy. ; mais la noblesse romaine
partie du peuple résistèrent, et s
sèrent à l'Empereur, qui convoqua
une assemblée d'évèques attaché
cause. Les canons de Nicolas H y
attaqués avec violence, et Tévéc
Parme, Cadalous, y re<^ut de leurs
la papauté. Comme la plupart des c
lombards, alors en guerre ouver
l'autorité apostolique et livrés à U
excès que la réforme poursuivait, l'
Cadalous (Honorius II), ne jouix'
de la plus sainte renommée. PI
textes le qualifient d'homme vil,
tacle de vices et de péchés. Si r£{
Rome eût plié dans cette circonsti
eôt laissé périr l'autorité des décre
laissant imposer un tel chef, c'<
fait de son indépendance; elle eÙL r
en un instant tout le terrain qu'
braod lai aTait conquis. Aussi œ
GRË
(S9)
6re
I à £ûre confirmer Télectioii
e n. Ce pape prit pour chan-
mne dont Taotorité décidait
goaTemementde l'Église. Ca-
kBcai avec one année impériale
portes de Rome, où les deux
Tinrent aux mains après s*étre
iés. Les Allemands et leur pape
en fuite. Le jeune Empereur
ât à rinflnenoe de sa mère et
la garde de rarchevéque de
nnon (Hannon), qui provoqua
■ibiée de Goslar la reconnais-
exandre IL
rand, plus puissant que jamab,
X toute Tardeur dont il était
guerre entreprise au sein de
l poursuiTit la simonie et les
sts du clergé en Lombardie, à
au mont Cassin . Il se rencontre
époque de la vie d^Hildebrand
loot il faut tenir compte pour
itioa de son caractère : c'est sa
avec Fun des hommes les plus
5 plus sévères de son temps , le
^rre Damien. Unis longtemps
lémfs Tues, tendant de cœur au
it, ils tombèrent en désaccord
que point qui reste obscur, et
timent éclate en amères invectl-
les écrits de l'éloquent évéque.
èoouragé, il avait sollicité sa re-
rêiçDé Tévéché d'Ostie : Tinfa-
lildebrand s'y était opposé avec
en gourmandant son ami de ce
criait son poste. Voici ce que
écrirait à ce sujet : « Peut-être ce
tteur Hildebrand), qui m'a tou-
ÎDt de sa compassion d^un Néron,
aiguillonné en me souffletant,
pour ainsi dire caressé avec des
igle, se plaindra de moi en di-
ovez! il cherche un coin pour se
i sons prétexte de pénitence et
ification, il s'eflorce de quitter
chcrcbe la fraîcheur de l'ombre
|ue les autres se précipitent au
Mais je dirai à mon saint Satan
» cniants de Ruben et de Gad
est à Moïse, leur chef : Nous
iaa combat, ceints et armés, de-
ib d'Israël, jusqu'à ce que nous
conduits à leur demeure. » Il
», « s'il a renoncé au monde^
c'est qu'il ne pouvait plus vivre avec ceux
dont les mœurs s'éloignaient si étrange-
ment des siennes. » On peut lire encore
l'adresse d'une lettre en ces mots : « Au
fléau Assur, Hildebrand, de la part de
Pierre. » Le principe de cet antagonisme
tiendrait-il simplement à quelque démêlé
personnel? Les idées de ces deux hommes
sur Tétat et les besoins de l'Église con-
cordaient assez, en général, mais l'in-
fluence souveraine d'Uildebrand pouvait
porter aussi quelque ombrage secret au
pieux évêque , plus propre à dénoncer
éloquemment les maux et les scandales
du temps qu'à y porter le remède d'une
main vigoureuse. II se pourrait encore que,
dans le contact des affaires, celui qui y
avait le premier rôle eût, par la roideur
de sa conviction, l'âpreté de ses volontés,
froissé la vive et irritable susceptibilité
de Pierre Damien.
Mab Hildebrand touchait à l'instant
décisif de sa vie. Alexandre II mourut, et
celui qui dictait ordinairement les choix
se trouva porté lui-même au trône d'un
mouvement général et soudain (1073).
Il ne consentit qu'avec peine à son élé-
vation. Les contemporains assurent qu'il
était ce jour-là en proie à de grands com-
bats. On comprend que son regard se
troublât devant l'immensité et les périls
d^une tâche que personne ne connaissait
mieux que lui; il fallait marcher à dé-
couvert, répondre de tout ce que les cir~
constances pouvaient exiger. Il affirme
qu'il n'avait pas souhaité la tiare : on doit
l'en croire, car son ambition aurait pu se
satbfaire plus tôt\
L'histoire du pontificat de Grégoi-
re Vn (nom qu'Hildebrand choisit par
un pieux souvenir de son ancien maître),
est rhistoire politique et religieuse de
TEurope pendant ce temps. Ce serait
donc ici le lieu de jeter un regard sur
la vaste scène que l'activité de Grégoire
allait remplir; mais il serait difficile d^em-
brasser ici tout ce vaste horizon.
(*) Oa lit , dans an historien postérieur de
deux siècles, qae Grégoire le lendemain de soa
élection , après arotr réfléchi snr les linogert
qai renriroonaieot, enroja deux légats à r£ai-
pereor poar Tinformer dn choix qo'on renaît
de faire et poor le conjurer d'y mettre obstacle ;
nuis aocoiM trace de ce fait ne se rencontre dans
les lettref et les écrits «oatemporaiiu*
GhE
(lOO)
GRE
Li pensée des croisades (voy.) était
déjà dans cette forte tête, et, dès la se-
conde année de son pontificat, il travailla
k la faire adopter de tous les princes
chrétiens. Il écrivait à Tempereur Hen-
ri IV ( 1074) : « Je vous avertis que les
chrétiens d*outre-mer, persécutés par les
païens et pressés pai* la misère qui les ac-
cable, ont envoyé vers moi, me priant
humblement de les secourir ainsi que je
le pourrais, et d*empécher chez eux la
ruine entière de la religion chrétienne.
J^en sub pénétré de douleur jusqu'à dé-
sirer la mort et exposer ma vie pour eux,
plutôt que de commander à toute la
terre, en négligeant de les secourir. C'est
pour cela que je travaille à exciter tous les
chrétiens et à leur persuader de donner
leur vie pour leurs frères, en défendant
la loi du Christ, et de montrer aussi clair
que le jour la noblesse des enfants de
Dieu. Déjà les Italiens et ceux d'au-delà
des monts, inspirés de Dieu, comme je le
crois, ont reçu de bon cœur cette exhor-
Ution. Déjà plus de 50,000 fidèles se
préparent à cette entreprise, et, s'ils
peuvent m'avoir pour chef, à marcher à
main armée contre les ennemis de Dieu,
et pénétrer jusqu'au sépulcre de Notre
Seigneur. Ce qui m'excite encore puis-
samment à cette entreprise, c'est que TÉ-
glisc de Constantinople, séparée de nous
au sujet du Saint-Esprit, attend sa ré-
conciliation avec le Siège apostolique.
Les Arméniens aussi se sont écartés pres-
que tous de la foi catholique , et la plu-
part des Orientaux attendent que la foi
de l'apôtre Pierre décide entre leurs
croyances diverses... Et comme nos pères,
dont nous voulons, quoique indignes, sui-
vre les traces, ont souvent visité ces con-
trées pour le triomphe de la foi catholi-
que, et aidés par les princes de tous les
chrétiens , si Dieu nous en ouvre le
chemin, nous sommes tenus d*y passer
pour la défense de la même foi. Mais
comme une si grande chose veut de sé-
rieux conseils et de puissants secours
( car a je fais ce voyage avec l'aide de
Dieu, c'est à vous, après Dieu, que je con-
fierai l'Église romaine, afin que votu la
gardiez comme une mère sainte et pré-
serviez soa honneur), faites-moi con-
noiire êu plnMoi ce qu'il vous semble de
ce projet et ce que l'inspiration
suggère à votre prudence*...» Bi
affaii-es d'Europe ne permirent pi
tempsàGrégoire d'appliquer sa p
ce grand projet. Il était inévitable
guerre éclatât entre les deux poi
l'autorité temporelle ne pouvait
ser désarmer sans résistance et san
L'empereur Henri IV (voy.),
une minorité orageuse, n'avait gu
bi d'influence propre à modérer I
naturelle de ses passions, et déjà,
pontificat de Nicolas II, les écart
vie domestique lui avaient attiré J
sures de Rome. Les désordres d^
par les derniers conciles n'en avai
moins leur cours ; les défenses for
les anathèmes restaient sans effet.
pereur abusait plus que jamais d
d'octroyer et de vendre les haute
ges ecclésiastiques, et jamab le si
des choix n'avait donné prise à do
tes plus légitimes. Grégoire laissa
les premières atteintes sans faire <
une patience prudente, un dési
marqué de conciliation caractérise
bord ses relations avec l'Empereui
bientôt à s'en applaudir. Une le
Henri , implorant sa clémence, vt
surer de son repentir et de sa soun
Malheureusement cette lettre était
par les circonstances : la Thurinj
Saxe s'étaient insurgées, et Henri
chait partout des appuis ; mab qi
vit sous ses pieds les deux pn
vaincues, il reprit avec Rome son a
hautaine et provoquante. Il exigea
position des prélats saxons et non
nouveaux évêques ; des protestatic
levèrent dans le sein des villes coi
investitures scandaleuses. Cologne
leva et repoussa un desservant
que l'Empereur avait tiré de sa cl
pour en faire on archevêque. Le
provoqué par tant d'actes hosti
plaignit plus haut et mêla à des r
trances énergiques une menace dV
munication ; il somma l'Empereur
légats de comparaître à Rome dev
concile et de s'y justifier (1076).
L'Empereur, pour toute réponse
sa les légats et convoqua à ÂVorn
assemblée d'cvèques dévoués à sa
n£>iif.,ll,3i.
GRE
(101)
GUE
^laseon d'entre etu étaîeDt interdits ou
Grégoire Vil y fut attaqué
; des crimes de toute nature,
k mann, la simonie^ Fadultère, le sa>
ci3^ hi furent imputés, et rassemblée
déposition que l'Empereur
le premier. L«s érèques lomliards,
ks dispositions étaient connues,
t aTec joie à cet acte auda*
ôbb; mais à Rome il reçut un tout au-
feciemeil. Grégoire arait convoqué un
Ridk où le messager de TEmpereur se
yiéKota : quand il eut parlé, le préfet de
et ses soldats tirèrent leurs épées;
le saura en le couyrant de son
; puis il ouvrit ses lettres et les lut
TCHX. IJ*ane d^elles lui était ainsi
: « Henri, roi , non par usurpa-
par ordre de Dieu, à Hilde-
&nx moine et non pape. » Cè-
ne longue et violente invective dont
<|uelques traits: « Tu es par-
an pontificat par Tastuce et la
Innde, par toutes les voies que la reli-
poB réfârouve : par Tor, tu as (pgné la
bvenr dn peuple ; par cette faveur, tu
as acquis une puissance de fer ; par cette
, tu es monté sur le siège de
et tu as troublé la paix de ce
néfc en armant les sujets contre leurs
ckèb, etc.. Comme tu ne crains pas
Diea, tu ne m'honores pas, moi qu'il a
coustitné roi. Puisque tu es frappé
d*anathèine et condamné par le juge-
■cBt de tous nos évêques et par le
BÔtre, descends!» Grégoire répondit
m exposant sa conduite et ses desseins;
loate rassemblée jura de lui rester (idcle
tf demanda d^une voix unanime Fexcoro-
■naicatîon du tyran. Alors le pontife se
k«a et prononça l'anathème dans ces
tone» soienneb et si pi*opres à remuer
kl âmes : « Saint Pierre, prince des apô-
« ITB, écoutez votre sen iteur que vous
«ivez nourri des l'enfance et soustrait
«Jft3qn''à ce jour à la main des méchants,
' ^i me haïssent parce que je vous suis
• fidcle ; vous êtes témoin , vous et la
• uînte Mère de Dieu, saint Paul votre
* Crm et tous les saints, que l'Église ro-
* aaine m*a obligé, malgré moi, à la
' I ■ p"jvemer, et que j'eusse mieux aimé
^ «fixer ma vie dans l'exil que d'usurper
'«otre place par des moyens humains;
« mais, m'y trouvant par votre grâce et
« sans l'avoir méritée, je crois que votre
« intention est que le peuple chrétien
« m'obéisse, suivant le pouvoir que Dieu
« m'a donné, à votre place, de lier et de
« délier sur la terre. C'est en cette foi
a et pour rhonneur et la défense de l'É-
« glise, de la part du Dieu tout- puissant,
« Père, Fils et Saint-Esprit, et par votre
« autorité, que je défends à Henri , fils de
« l'empereur Henri , qui, par un orgueil
<i inouï, s'est élevé contre votre Église, de
« gouverner le royaume teutonique et
n ritalie. J'absous tous les chrétiens du
« serment qu'ils lui ont fait ou feront, et
« je défends à qui que ce soit de le
« servir comme roi ; car celui qui attente
« à l'autorité de votre Église mérite de
« perdre la dignité dont il est revêtu...
«( Je le charge d'anathèmes en votre nom,
« pour que les peuples sachent par ex-
« périence que vous êtes Pierre, et que
a sur cette pierre le Fils du Dieu vivant
« a édifié son Église, et que les portes de
n l'enfer ne prévaudront pas contre elles.»
Grégoire poussa jusqu'au bout sa résolu-
tion hardie et se leva devant tous ses en-
nemis à la fois : il excommunia du même
coup tous les prélats rebelles d'Allema-
gne, tous ceux de la Haute-Italie, et som-
ma les assistants du concile de Worms de
se justifier sans délai. Déjà plusieurs l'a-
vaient prévenu par des lettres de re-*
pentir et d'obéissance.
Le bruit d^un tel événement remua le
monde chrétien et le partagea en deux
factions ennemies. L'école historique du
xviii*' siècle a pris fait et cause pour
l'Empereur : trop de préventions l'éloi-
gnaient du parti de l'Église pour lui
laisser le loisir d'étudier à fond les pièces
de ce grand procès. Le droit du pontife,
quelle qu'en fût la source et la nature,
avait du moins pour répondants sa con-
viction et ses efforts pour le salut de la
foi chrétienne et le redressement moral
du monde. D'ailleurs les premiers torts
de conduite semblent avoir été du côté
du prince : c'est lui qui manque à ses pro-
messes, et qui, dans l'emportement de son
orgueil, que le succès avait relevé, com-
promet le repos du monde en le déchi-
rant par un schisme. L'anathème dont
il fut atteint répandit une terreur im«
GHE
(102)
GHE
l
mense. La cause de TEmpcreur fut assez
vite abandonnée, et la plupart des évèques
allèrent à Rome implorer leur pardon.
Une des lettres de Grégoire qui lui ont
attiré le plus de reproches est celle qu^il
étrivit à Tun d^eux, et où il établit, en
s^appuyaot dVntécédents historiques, le
droit d*excominanication ainsi que la su-
prématie temporelle de Rome. L'expres-
sion s'y ressent, il est Trai, de la passion
militante et de la roidenr de ses convic-
tions ; mais Fattîtude qu'il avait prise était
franche et décidée : pour se faire le ré-
formateur du monde il sentait le besoin
d'en être l'arbitre. « Si le Saint-Siège,
« écrit* il, a reçu de Dieu le pouvoir de
« juger les choses spirituelles, pourquoi
« ne jugerait-il pas aussi les choses Item-
« porelles?... Si donc on juge comme il
« le faut les hommes spirituels, pourquoi
« les séculiers ne seraient-ils pas encore
« plus obligés à rendre compte de leurs
n mauvaises actions? Mais ils croient
« peut-être que la dignité royale est au-
« dessus de la dignité épiscopale. On en
« peut voir la dilTérence par l'origine de
« l'une ou de l'autre : celle-là a été in-
n ventée par l'orgueil humain, celle-ci
«t instituée par la bonté divine; celle-là
« recherche incessamment la vaine gloire,
«I celle-ci aspire à la vie céleste. Qu'ils
« se rappellent ce que le saint pape
n Anastase écrivait à Tempereur et ce
« qu'en dit saint Ambroise dans son Pas-
« toral : « L'épiscopat est autant au-dcs-
4t sus delà royauté que l'or est au-dessus
« du plomb. » Constantin le savait bien
n lorsqu il prenait la dernière place entre
« les évèques. »
Mab , quoique aux prises avec l'Alle-
magne, Grégoire n'en était pas moins
appliqué à ses projets intérieurs de ré-
forme dans F Église. C'était une entreprise
plus immense en(t)re que relie de mettre
à la raison le chef de TFimpire; il portait
la main sur un ordre de choses que le
temps avait affermi , sur des faits pres-
que universels que Thabitude revendi-
quait comme des droits; il n'entrepre-
nait pas moins que de rompre tout à
coup les mœurs et la vie habituelles de
plusieurs millions d'hommes. L'interdic-
tion du mariage aux ecclésiastiques (vof.
Célibat) souleva surtout et de toutes
«i>
!»5ï
parts les plus vives résistances, et Gié^
goire, après des tenutives réitéréi») ^'"
vint à faire exécuter les canons vm
dernière rigueur : les prêtres rebeikt
rent arrachés des autels et lÎTrés,
autant de sacrilèges condamnéSy à
les outrages des exécutions popidi
L'Église abandonnait son chef, et le
pie lui vint en aide : il s'easoivit de
tes désordres et de sauvages eieik
réformateur de la discipline en dot
mir au fond de son âme ; maiS|
extrémités où il se vit réduit, il
être convaincu que le salut de
était à ce prix. Les habitudes f<
la famille introduisaient l'hérédité
les fonctions sacrées : Tautel était
à la maison du prêtre.
L'anathème dont FEmpereiir
frappé avait en pour effet de r«iidri
Saxons l'espoir et le courage : ib
rent de nouveau et entraînèrent daoe!
cause une partie des princes de I
Ils s'adressèrent au Saint-Siège
lection d'un nouveau roi. La répoM»^
Grégoire atteste qu'il avait le désir H ^
poir de faire sa paix avec Henri, d
hésiterait longtemps avant de jeter
pire dans les bouleversements d'une
lité. «Gomme nous ne sommes, fui|j|,^
animés contre Henri ni par l'orgiidljt!
siècle, ni par une vaine ambition, ffÊfA
discipline et le soin des églises aonlll^
seuls motifs qui nous font agir, nous
demandons,comme à des frères, de le
ter avec douceur s'il revient sin
à Dieu, non avec cette justice qui lai
lève l'empire, mais avec cette misérioa||^J
qui efface ses crimes, ^i'oubliex pei^J^""
vous prie, les fragilités de la nature lM|i"^
mainc. Rappelez- vous le souvenir piH|.
de son père et de sa mère, auxquéb m^
ne peut comparer nul prince de nolll^
temps » Toutefois Grégoire tennuMl.^
en accordant que , si Henri s'obstiav *"
dans le péché, on lui désignât un priMl ^
dont le choix put être confirmé par 1^
gli.He. Une diète générale fut convoqaft
à Augsbourg, par les princes; HeÔHi
plein de terreur, n'osa plus attendra
Tant de revers avaient abattu son am*^
rage : il prit le parti d'aller chercher Wf "
même ce pardon que le pape labaaît
core espérer.
GBE
qnittiRoHieeUe miten Toote
ttMMT^, sdon ses promesses,
■ts à Ifantone le 7 jaDTÎer
Klaîl-4i aux prioceSy et doos
pas à af&ooter les daDgers
i^Îbc, s^l est nécessaire, pour
^ rÊ^iscet le bien de Tétat. »
i il trmTersait laLombardie, il
Bcnri Tenait de franchir les
iKioooé de tons , sans escorte
ni, il urirait en effet avec sa
■ cnikot ; il en avait été réduit
«TfT^ <ies Alpes an prix dVne
n bruit de son approche, Gré-
mignit quelque surprise ; car il
Uilli être victime d^un coup
ns Rome : il gagna la forteresse
, qai appartenait à Mathilde,
de Toscane. On sait le pieux
it que cette femme portait à sa
èTéoement capital de cette his-
èoc dont le château fut le théâ-
Cait conna de tous. La rigueur
loot s^anna Grégoire à Fégard
Tcur suppliant a jeté sur sa
ariqne, plus que tout autre acte
cette expression de dureté et
aroncbe ; elle fut au moius une
iqoe et eut des suites fâcheuses
ififaires du pape. Cependant sa
^explique , si Ton considère le
que ridée expiatoire avait alors
osciences chrétiennes. Grégoire
nis son pardon sous la condi-
c pénitence; il en fait mention
ettres. Les temps antérieurs où
ics règles de conduite lui four-
plus d^un exemple de ces dures
i imposées à des princes. L^em-
mri m s^j était soumis, et son
coupable aux yeux de Grégoire
dose, ne fut pas plus sévèrement
faut se souvenir encore que la
était aux portes de la forteresse.
es excommuniés s^étaient portés
t de ITmpereur ; le parti rebelle
de se relever, et Grégoire pensa
et le punir dans son chef. Du
elle qu^eût été la conduite du
le de Henri TV eût été la même ;
>éi aux nécessités du moment, et
I plus sincère dans cette démar-
1 mille autres. Quand Grégoire
de bénédiction, il éleva
( 108 ) GR£
rhostie en disant : « Je veux que le corps
de yotre Seigneur, que je vais recevoir, soit
une preuve de mon innocence. Je prie le
Tout- Puissant de dissiper tout soupçon
si ma cause est juste, et de me (aire mourir
à Tinstant si je suis coupable. » Puis il
offrit une moitié de Fhostie à Henri , qui
s^éloigna plein d^embarras et de terreur.
Les ennemb de Grégoire accueillirent
le roi de façon à réveiller son orgueil et à
le pousser à venger son affront. Il sollicita
une entrevue du pontife dans le but de
s^em parer de lui; mab la tentative man«
qua et Henri en vint bientôt à une rup-
ture ouverte.
Il avait pour lui la plupart des sei-
gneurs et des évêques de ITtalie; mais
TAllemagne gardait toujours une attitude
hostile, et bientôt la diète de Forchheim
donna la couronne à Rodolphe, duc de
Souabe.
Grégoire VH avait tenté d*ajoumer au
moins cette mesure qui vint lui apporter
de graves embarras; il voyait TEmpire
partagé , les deux partis, également re«
doutables, prêts à décider le conflit par
les armes. Il différa de se prononcer. On
a attribué son hésitation à des vues inté-
ressées. Cet intérêt, quoi qu'il en soit,
était celui de la cause qu*il représentait.
La déposition d'un empereur était un fait
d'assez grande conséquence pour qu'il y
regardât de près. Il n'avait pas complè-
tement désespéré de Henri; il voulait
épuber tous les moyens de conciliation
avant d*en venir avec lui à ce remède ex-
trême; d'un autre côté, en repoussant
Rodolphe, il eut aliéné à sa cause les
princes qui faisaient son appui; car on
voyait alors, comme il a été remarqué,
un empereur allemand soutenu par l'Ita-
lie et abandonné de l'Allemagne.
Grégoire se préparait à franchir les
monts pour aller régler sur les lieux le
différend des deux princes. «Notre cœur,
écrivait-il, est plongé dans Tamertume à
la vue de tant de chrétiens voués à leur
perte dans ce monde et dans l'autre, de
la religion chrétienne déchirée, de l'em-
pire romain menacé de ruine par l'or-
gueil d'un seul homme Nous n'avouj^
rien promis aux deux rois que notr^
justice; car nous aimons mieux souffi*;|.
la mort , s'il le faut , que de consentir ^
GRE
(104)
GRE
être U cause des troubles de l'Eglise. »
Mais Henri IV mit obstacle an voyage
de Grégoire; il était moins disposé que
jamais à livrer sa conduite à une enquête.
Le pontife retourna à Rome (1080), où
il porta de nouveau ses regards sur les
affaires ecclésiastiques et le gouvernement
des états chrétiens. Il avait donné un roi
k la Dalmaticy en loi enjoignant de pro-
téger les orphelins et les veuves et d'em-
pêcher le trafic des esclaves. Il s'élevait
aussi avec force contre la coutume bar-
bare de dépouiller les naufragés sur les
c6tes. Il rattachait la Corse à TÉglise
romaine, veillait à l'état précaire des
églises d'Orient, arrêtait dans la Fouille
les rapines des Normands, et entretenait
avec le conquérant de l'Angleterre une
amitié profitable que quelques nuages
pourtant vinrent obscurcir.
Des envoyés de Rodolphe de Souabe
arrivèrent à Rome pour dénoncer au pon-
tife d'odieux excès que Henri commettait,
portant partout le fer et la flamme, rui-
nant les églises, emprisonnant les évê-
ques fidèles. A ces nouvelles, Grégoire
ne balança plus : il renouvela Tanathème
et prononça la déposition de Henri IV.
Henri de son côté , convoqua un con-
cile à Brixen (1080), et répondit par une
nouvelle déposition deGr^oire. Un nou-
veau pape y fut ensuite élu sous le nom
de Clément IH. C'était l'un des évêques
excommuniés de la Lombardie, Guibert
de Ravenne. Mab le parti qui soutenait
Grégoire en Allemagne se trouva ruiné
tout à coup. Rodolphe, après plusieurs
combats heureux, périt les armes à la
main, sur les rives de TElster, au milieu
d'une victoire. Son rival, libre de ce côté,
pouvait paraître d'un moment à l'autre en
Italie. Grégoire ne se laissa point abattre.
«Que l'espérance de chacun soit forte et
inébranlable, mandait-il aux siens Je
méprise l'arrogance du roi, et, même dans
le cas où les secours me manqueraient,
je redoute peu son arrivée. » 11 n'était pas
sans appui cependant : la chevaleresque
et pieuse Mathilde, qu'un dévouement si
éprouvé attachait au Saint-Siège qu'elle
venait d'enrichir de son héritage , était
prête à se jeter, avec ses seules forces, an-
devant de l'Empereur, son parenL Gré-
goii'e trouva un autre appui dans les Nor-
mands de la Basse-Italie. Il sai
heureuse occasion de les réconcil
Rome an moment où l'Empereur
prochait (1080). Henri, en effet
bientôt sous ses murs avec Tant
Grégoire, avec quelques troupes 1
et l'appui énergique des Romains
pendant deux ans, inébranlable
conviction de son droit et de la pi
de son pouvoir, qu'il s'efibrçait
d'établir dans ses lettres. « Si saû
goire, ce docteur plein de douce
créta qu'on devait non-seulemen
ser, mais encore anathématiser les
violeraient les privilèges accord*
hospice, qui oserait nous blâmer
firappé du même châtiment Henri,
tempteur des sentences apostoliq
qui foule aux pieds l'Église, sa m
Qui ignore que les rois tiennent I
très d'hommes qui ne connaissaiei
Dieu, qui, enflés par l'orgueil, ce
de rapines, de meurtres et de tout
de crimes, ont cherché a dominer s
semblables avec une fureur av<
une intolérable présomption? »
Enfin Grégoire, abandonné d
mains, assiégé dans le château Sain
se tourna, dans sa détresse, du <
Normands. Ils accoururent ( 1084'
approche, Henri , déjà maître de
quitta la ville en toute hâte. L
roands pénétrèrent dans Rome a>
et la flamme. Grégoire, du haut d
teresse, fut témoin des scènes effi
auxquelles la ville fut livrée. Se
était écrasé ; Rome était un séjo
gereux pour lui. Il suivit ses libé
et se retira irSaleme , où il roour
née d'après (le 35 mai 1085).
On suppose qu'il dit en expirai
aimé la justice, j'ai haï l'iniquit
pourquoi je meursdans l'exil . >< S'ei
vaincu après tant d'épreuves, et q
il la terre découragé ? On ne peul
Peut-on lire, au fond de cette v
versement jugée, quel fut le secr
fut le but véritable de ses longs o
Poursui\'ait-il en effet, derrière •
voir théocratique tant revendiq
pensée de réforme et d'affranchis
Les grands désordres du temps,
imminente des institutions chr
l'occupaient-ib plus que la pas
GRE
lovoir? Tout dépose, si nous ne noua
MKMiy de son désiotéressement et de sa
i; û litMibU le monde un instant, mais
nflenait sa cro3fance et sa moralité.
QiBBd on applique à la société du
^ aède les théories absolues du droit et
dée de pcNiToir, telles que les entend
Bodeme, on ne saurait que cou-
les maximes et les actes de Gré*
¥11; mus cette préoccupation a trop
laé aor les jugements qu'on a portés
lai. En écartent, comme il est per-
■y cette question du droit pontifical, il
■t reooiiiiaitre que, dans ce conflit des
éteadons de Rome et de l'Empire, les
ées de Gré^ire étaient, en matière de
aTememeDt et de raison sociale, fort
périeares aux pratiques grossières du
barbare. Le moyen-âge a vécu
sîèdes des conceptions de ce
it ; sa Toiz, qui dictait à l'Église
cbotz de ses pontifes, garda son auto-
lé après sa mort; tous ceux qu'il avait
% derniers moments passèrent
Im sur le tr6ne pontifical. Il est
■ai qull usa violemment de ce pouvoir
s'il dispateit à la barbarie ; exalté par les
, il ne mesura pas toujours ses
On trouve en lui ce zèle vébé-
i da moine dont s'émut de même
plus tendre de saint Bernard;
Gré^re YII était placé pour l'ac-
•a an laite d'une société farouche, et il
*eat pour la conduire que cette puis-
■Boe morale dont il est dîns l'histoire la
ikts haute expression *.
G aiconiEVni, successeur d'Urbain m,
it élevé au pontificat le 2 1 octobre 1187.
Tétait, dit Guillaume de Neubrige, un
lersonnage éminent en sagesse, rempli
le zèle pour les choses saintes, et très
ipe correcteur des pratiques supersti-
€{ue l'ignorance avait introduites
l'Eglise contre l'autorité des Écri-
. Grégoire, dont le nom était Albert
it SpinachiOy signala son avènement en
léressant aux princes chrétiens des lettres
|sr lesquelles il les inviteit à la croisade.
(^ Le livre le plai inportant à coofolter sur
« poBtife réièbre {rof. Papauté) c«l VHistoirt
h pfM Grégoire VU «t de son siicie, d'mprèi les
mtmteMfs originaux, par J. Voigt, trad. de l'al-
iftnd (Weicoar, i8i5, avol. io-S**), Jiogmen-
iif Bae iotrud action, de notes hi^tnriqaes et de
pcaja»tificatiTes,Paris,i839, avol. io-S?. S.
( 105 ) GRE
Jérusalem était au pouvoir des ennemis
de la foi ; le nouveau pape semblait vou-
loir dévouer sa vie à la conquête de la
cité sainte. Il promettait des indulgences^
prescrivait des jeûnes, se soumettait pour
sa part aux plus rudes austérités, et tra-
vaillait dans l'intérêt de la conquête à la
réconciliation des Pisans et des Génois,
lorsqu'il mourut à Pise le 16 décembre
1 187, après avoir occupé le trône ponti-
fical pendant un mois et 27 jours.
GxEGOiaE IX, cardinal-diacre du titre
de Saint-Eustache, et ensuite évêque d'Os-
tie, se nommailHugolin; il était né àAgna-
ni d'une famille noble. C'était un neveu
d'Innocent III. Élu pape le 1 9 mars 1227,
l'un des premiers actes de sa puissance
fîit d'adresser un appel aux peuples chré-
tiens, afin de ranimer la, ferveur des croi-
sades. L'empereur Frédéric II avait pro-
mis de partir dans l'année même pour
Jérusalem, et le nouveau pape lui rappela
son serment. Nous avons parlé ailleurs
de ses lenteurs calculées et de son prompt
retour. Dès ce moment, les haines long-
temps contenues entre Frédéric et Gré-
goire éclatèrent plus vivement. La po-
litique en était la vraie cause. Deux pro-
ches parents de Grégoire, les comtes
Thomas et Richard, avaient tenté d'enlever
à Frédéric une partie du royaume de
Naples; l'Empereur les avait punis par
l'eul : le pape voulut à son tour punir
l'Empereur par l'excommunication, et la
sentence fut prononcée le 18 novembre
1227. Frédéric alors tenta de se justifier;
il accusa le pape d'ambition et de mau-
vaise foi ; il attaqua la papauté même, en
promettant toutefois de se croiser dans
un bref délai. Le jeudi-saint, 23 mars
1 228, l'excommunication fut renouvelée ;
mais l'Empereur, cette fois, eut recours à
la ruse: il acheta les biens desFrangipani
(vojr.) et de quelques grandes familles ro-
maines ambitieuses ou mécontentes, les
leur rendit à titre de fief, se fit prêter
ainsi serment de vassalité, et se mit en
route pour l'Asie, laissant au cœur de
l'Italie même un parti puissant disposé
en son absence à agir contre le pape.
Au retour de l'Empereur , Grégoire
parla de réconciliation, et, après quelques
négociations qui semblèrent d'abord assez
difficiles, la paix fut conclue, le 28 août
GRE ( 106 )
1230. Grégoire, qui une première fois
déjà avait été contraint de quitter Rome
à la suite de troubles populaires, se vit de
nouveau forcé de fuir sa capitale, et, s*é-
tant retiré à Rieti, il implora contre les
Romains rebelles le secours deTEmpereur,
qui, après avoir secrètement fomenté cette
révolte y accueillit favorablement la de-
mande de Grégoire. La haine cependant
n^était point éteinte entre les deux puis*
sants rivaux. Frédéric s*étant emparé de
la Sardaigne, qu^il donna à son fils naturel
Enzio, le pape prétendit que cette lie lui
appartenait, et en réclama la possession;
FEmpereur refusa de la rendre. Grégoire,
toujours prompt à la colère , répondit à
ce refus par Texcommunication ; il dé-
clara Frédéric déchu du trône, et offrit
le sceptre de ses états à Robert, comte
d^ Artois, frère de saint Louis. Le roi de
France refusa sagement ce sceptre, qui ne
devait point se briser encore si vite sur
un ordre du Saint-Siège , et, non content
de maintenir les droits de sa couronne,
Frédéric résolut de répondre par la guerre
aux manifestes violents du pontife qui le
signalait à la chrétienté comme un véri"
table antéchrist , un autre Balaam , a/i
prince des ténèbres. Il se mit donc en
marche vers Rome, et déjà il avait établi
son camp aux environs de cette ville ,
lorsqu'il apprit que Grégoire venait de
mourir, le 20 août 1241, àTàge de près
de cent ans. A cette nouvelle, Frédéric II
écrivit aux diverses cours de l'Europe une
lettre dans laquelle il exprimait le vœu
qu'on donnât à Grégoire un successeur
moins ambitieux et mieux disposé pour
la paix. Frédéric n'était certes pas exempt
de cette ambition qu'il accusait dans le
souverain pontife ; mais Tltalie tout en-
tière, qui avait 9MSf\ souffert par lui, de-
vait partager ce vœu tardif ; car ces longs
débats avaient enfanté des haines qui ne
devaient pas s'éteindre, et, si Ton en croit
quelques écrivains, c'est à cette époque
qu'il faut rap|H>rter l'origine des Guelles
et des Gibelins, for. Tarticle.
Sévère dans ses mœurs, fervent dans sa
foi, mais ambitieux d'une domination su-
prême, Grégoire IX. vit len quatorze an-
néesdcson pontificat livrées à de constan-
tes agitations. Ce|>endant , au milieu des
orages de sa vie politique, il s'occupa de
:a
t..'
'A
'^
y.
GRE S
régulariser la discipline ainsi que le draii -
canonique, et les cinq livres de Décréialif ^
(vojr^) qu'il fit publier, en 1234 ,
commandent par la méthode et la
Dans l'ordre temporel, Grégoire IX
l'Égliseau-dessusde la royauté,
l'excommunication tout monarqne, flhif -c
ce même saint Louis, qui refuserait dtMv -3
connaître l'absolue puissance du
Siège; et, pour faire triompher
cipes, il recourut sans cesse aux
rituelles. Faire payer de lourds i
par la menace des peines ecclésiaslic|iH% i.s
confondre avec la cause de l'ÉgUie M|.v
querelles ou ses haines personneUflt, «U
au milieu de tous ces torts, agir taawmt^
de bonne foi, telle fut la politique, idb
fut la vie de Grégoire IX.
Grkooirb X. Près de trois am A»
taient écoulés depuis la mort de Qi»
ment IV, et les quinxe cardinaux rémi$
en conclave à Viterbe n'avaient pa a*i^
tendre sur le choix de son flooceaav»
Lassés de tant de retards, et plus •••
core peut-être d'une séqucstratioo dl
plusieurs jours, ils remirent à aix d*i»*
tre eux plein pouvoir d'élire uo
dans le plus bref délai. Le 1**
127 1 , l'archidiacre Thébalde ou ThihmÊi ^
fut de la sorte élevé au trùne pootifiol ,.
sous le nom de Grégoire X. Thébaldl ^
était alors en Palestine : il apprit son éleo» '
tion à Saint- Jean-d' Acre, et, aTaol de
partir |>our TEurope, il salua la Terre* ,
Sainte de ce solennel adieu emprunté &
un verset des Psaumes : Si je t* oublie^ 4 *
Jérusalem y si tu n'es pas mon uniqm
pensée y ma première joie^ je veux qmê "
rouhli me dessèche à mon tour^ et ^m
ma langue s^attache à mon palais. Dèt
son arrivée en Europe, son premier aoia
fut en effet de travailler à la croisade; el^
après s'être faitsacrer à Rome, le 27 WÊgê
1272, il indiqua un concile générml &
Lyon, dont le but était de s'occuper ds
schisme des Grecs , des chrétiens de le
Terre-Sainte, et d'une sage réforme daai
la discipline de TEglirte. Tous les souve*
rains de TEurope, le roi d'Arménie et le
khan des Tatars lui même furent convo*
qués. Grégoire \, étant parti de Rose,
tenta sur la n)Ute d'a|>ai$er les faclioM
qui agitaient Tltalie; il parvint à rétablir
la tranquillité à Sienne, et il s*occupa e^
GRE ( 107
«TapfMiyer félectioii de Ro-
Iplt àe Habshoai^ à l'Empire, que la
Mi^hn cC la mort de Frédéric II
Mt laimé Tacant depuis 33 ans. Le 7
■ 1174, U première session du con-
ti'ewrit m Lyon dans Téglise métro-
an; la réunion de
qoeTÎTement sou-
rcflipereur Michel Paléologue,
pat s'accomplir, et le concile eut à
1er tmlre autres afiaires la tenue des
et la forme de Télection des
Cette grande assemblée terminée,
X se mit en route pour lltalie ;
m SCO passage à Lausanne, des
«vi et des intérêts de TÉglise avec
i:4pHf>, roi des Romains, et s^occupa
■iie darecooTrement des décimes pour
Grégoire mourut le 1 0
1376. On trouve dans Thistoire
PlùaBoe, de H. Campî, soixante-deux
Rs de ce pape.
XI, né aux environs de
1329, se nommait Pierre
^rr; fl était fils du comte de Reaufort
terem ^ Clément VI qui Pavait revêtu
b pourpre à Tâge de 1 7 ans , et cette
, ainsi que dlieureuses qua-
et de Tesprit, lui assurèrent
» sa jeanesse un rang éminent dans TE-
!cLe 30 décembre 1 370, il fut élu pape
■s la ville d" Avignon, et Tun de ses prê-
ts fiit de travailler au rapproché-
es divers peuples de la chrétienté,
par la guerre. Il écrivit donc pour
la paix, au nom de TEglise, aux
e de France et d^Angleterre, à la reine
; 5kav;vTe et an roi de Sicile. Tandis
iH eauvait ainsi de rétablir dans les
temporales un repos trop sou-
ooblé, il tentait également de ra-
an aein du catholicisme TÉglise
NKifoe, loojours rebelle à une réunion
eifiitive. Cette fob encore son zèle de-
■c ecbooer ; mats sa sollicitude pontifi-
iW ne trouvait que trop en France, en
linaazDe, en Italie, de tristes éléments
arii^ité. Le monde chrétien semblait
noir recœillî que des superstitions du
mtiqiie héritage du xii* siècle. Arnaud
botinier, en Catalogne, annonçait pu-
t, de saint François et de son
des miracles impossibles; Albert
fHaibentadt prêchait le fioaiisme en
)
GRE
Allemagne ; la France était menacée tout
à la fois dans son orthodoxie et dans son
repos par les Réghards et les Turlupina
(i?o^.), et en Angleterre la papauté voyait
sVIever dans ^Viclef ( voj\)ub redoutable
ennemi. Ainsi, dans FÉglise, le désordre
et Tabus , et Thérésie forte de ce désor-
dre même ; dans les républiques de rita«
lie, des factions implacables; en France,
la guerre et des désastres de toute sorte ;
telle était la triste situation de FEurope.
Grégoire XI combattit Thérésie, rétablit,
de concert avec Charles V, la discipline
dans rÉglise gallicane (ti.), et, pour rendre
enfin à Fltalie déchirée une paix qu*eUe
avait perdue depuis si longtemps, il réso*
lut de transférer de nouveau à Rome le
Saint-Siège qui, depuis 50 ans, avait été
établi dans Avignon. Le 13 septembre
1376, il se mit en route avec toute sa
cour, et sa présence en Italie ne tarda point
à produire les plus heureux résultats. Les
factions se calmèrent ; mais le souverain
pontife, faible et souffrant depuis sa jeu-
nesse, ne devait compter encore que peu
de jours. Il mourut en 1 378, après avoir
occupé pendant 7 ans le trône pontificaL
Les hbtoriens s*accordent à faire Téloge
de sa science, de son zèle pour les arts,
de la pureté de ses mœurs, mais ils Tac-
cusent de népotisme (voy. ce mot). Gré-
goire, qui est le dernier des papes fran-
çais, eut pour successeur Urbain VL
Grégoire XII. La chaire de saint
Pierre était disputée entre Rome et Avi-
gnon, loTsqu'J nge/o Corrario^ vieillard
octogénaire et noble vénitien, fut élu
pape, sous le nom de Grégoire XII, en
1406. De hautes et importantes fonctions
dans rÉglise avaient depuis longtemps
préparé Corrario aux labeurs du ponti-
ficat ; on Tavait jugé capable entre tous
de travailler efficacement à Textinction
du schisme, et ses premiers actes confir-
mèrent, en effet , les espérances que Ton
avait conçues de son habileté et de son ca-
ractère, n En quelque lieu que soit con-
« due Tunion, avait-il dit, je m^y rendrai,
a et, au besoin, j*irai à pied, un bâton à
« la main. » Mais déjà la pratique du
pouvoir avait altéré ces premières et
loyales intentions. Benoit XIII {vnjr,)^
Tanti-pape, avait promis sa démission ;
Grégoire XII avait signé la sienne ; mais
GRE ( 106 )
1230. Gréf;oirey qui une première fois
déjà avait été contraint de quitter Rome
à la suite de troubles populaires, se vit de
nouveau forcé de fuir sa capitale, et, s'é-
tant retiré à Rieti, il implora contre les
Romainsrebelles lesecours de TEmpereur,
qui, après avoir secrètement fomenté cette
révolte , accueillit favorablement la de-
mande de Grégoire. La haine cependant
n*était point éteinte entre les deux puis*
sants rivaux. Frédéric s^étant emparé de
la Sardaigne, qu^il donna à son fils naturel
Enuo, le pape prétendit que cette Ile lui
appartenait, et en réclama la possession;
TEmpereur refusa de la rendre.Grégoire,
toujours prompt à la colère , répondit à
ce refus par Texcommunication ; il dé-
clara Frédéric déchu du trône, et offrit
le sceptre de ses états à Robert, comte
d'Artois, frère de saint Louis. Le roi de
France refusa sagement ce sceptre, qui ne
devait point se briser encore si vite sur
an ordre du Saint-Siège , et, non content
de maintenir les droits de sa couronne,
Frédéric résolut de répondre par la guerre
aux manifestes violents du pontife qui le
signalait à la chrétienté comme un véri"
table antéchrist , un autre Balaam , an
prince des ténèbres. Il se mit donc en
marche vers Rome, et déjà il avait établi
son camp aux environs de cette ville ,
lorsqu^il apprit que Grégoire venait de
mourir, le 20 août 124 1, à Tàge de près
de cent ans. A cette nouvelle, Frédéric II
écrivit aux diverses cours de TEurope une
lettre dans laquelle il exprimait le vœu
qu'on donnât à Grégoire un successeur
moins ambitieux et mieux disposé pour
la paix. FK'déric n'était certes pas exempt
de cette ambition qu'il accusait dans le
souverain pontife ; mais Tltalie tout en-
tière, qui avait aussi souffert par lui, de-
vait partager ce vœu tardif ; car ces longs
débats avaient enfanté des haines (^ui ne
devaient pas s'éteindre, et, si Ton en croit
quelques écrivains, c'est à cette époque
qu'il faut rap|H>rter l'origine des Guelles
et des Gilielins. for, Tarticle.
Sévère dans ses mœurs, fervent dans sa
foi, mais ambitieux d'une domination su-
prême, GK'goire W vit les (piator^e an-
néesdeson pontificat livrées à de constan-
tes agitations. Ce|>endant , au milieu des
orages de sa vie politique , il s'occupa de
f:'
GRE
régulariser la discipline ainsi que le dnk
canonique, et les cinq livres de Décrétaky
{vojr,) qu'il fit publier, en 1234,
commandent par la méthode et la
Dans l'ordre temporel, Grégoire IX
l'Église au-dessus de la royauté, menaça^p «^
l'excommunication tout mooarqney flÉf*<!
ce même saint Loub, qui refuaermît dtn^ i\
connaître l'absolue puissance du
Siège; et, pour faire triompher
cipes, il recourut sans cesse aux
rituelles. Faire payer de lourds
par la menace des peines ecclétiaitk|M%i:.
confondre avec la cause de l'Égliae M| .'.
querelles ou ses haines persoDoeUe», «U -^
au milieu de tous ces torts, agir mmmÊL .'.
de bonne foi, telle fut la politique, nHl .:
fut la vie de Grégoire IX. «^
Greooirb X. Près de trois am M* ^
taient écoulés depuis la mort de Qi»
ment IV, et les quinxe cardinaux réaril
en conclave à Viterbe n'avaient pa a*i^ ^
tendre sur le choix de son aaoceaov*
Lassés de tant de retards, et plus mr»
core peut-être d'une séquestratioo é$ .
plusieurs jours, ib remirent à aiz d^tm» ^
tre eux plein pouvoir d'élire on
dans le plus bref délai. Le 1"
1 27 1 , l'archidiacre ThébaUe ou 7%i<Mf ;
fut de la sorte élevé au trùne pootifol . \
sous le nom de Grégoire X. ThébalAl^
était alors en Palestine : il apprit son élto» *"
tion àSaint-Jean-d'Acre, et, avant 4a '
partir pour l'Europe, il salua la Terra* ^
Sainte de ce solennel adieu emprunté h '
un verset des Psaumes : Si je t'oublie^ é ^
Jérusalem y si tu n'es pas mou uniqm
pensée y ma première joie^ je veux qm
Voubli me dessèche à mon tour^ et qm '
ma langue s*attache à mon palais. Dèt '
son arrivée en Europe, son premier aoia ^
fut en effet de travailler à la croisade; d^
après s'être faitsacrer à Rome, le 27 nma
1272, il indiqua un concile général à '
Lyon, dont le but était de s'occuper ém ''
schisme des Grecs , des chrétiens de la
Terre-Sainte, et d'une sage réforme daaa
la discipline de TÉglise. Tous les souv#*
rains de TEurope, le n>i d'Arménie et la
khan des Tatars lui même furent coofo*
qués. Grégoire \, étant parti de R
tenta sur la route d'apaiser les
qui agitaient Tltalie; il parvint à rétablir
la tranquillité à Sienne, et il s'occupa a^
GRE
(107)
GRE
■i|»s «Tappayer rélection de Rô-
le Habsbourg à l^mpire, que la
0 et la mort de Frédéric II
tissé vacaot depuis 22 ans. Le 7
I, la première session du con-
rit à Lyon dans Féglise métro-
de Saint-Jean; la réunion de
recque, bien que Tivement sou-
r Tempereur Michel Paléologue,
accomplir, et le concile eut à
itre autres affaires la tenue des
» et la forme de Pélection des
ette grande assemblée terminée,
X se mit en route pourlltalie;
L, à soD passage à Lausanne, des
!t des intérêts de TÉglise avec
e^ roi des Romains, et s'occupa
u recouvrement des décimes pour
i sainte. Grégoire mourut le 1 0
276. On trouve dans Thistoire
nce, de M. Campi, soixante-deux
; ce pape.
31 K£ XI, né aux environs de
en 1 329 , se nommait Pierre
1 était fib du comte de Beaufort
de Clément VI qui Pavait revêtu
arpre à Tâge de 1 7 ans , et cette
aigne, ainsi que d'heureuses qua-
cour et de Tesprit, lui assurèrent
messe un rang éminent dans TÉ-
30 décembre 1 37 0, il fut élu pape
ille d^ Avignon, et Tun de ses pre-
ins fut de travailler au rapproche-
s divers peuples de la chrétienté,
ar la guerre. Il écrivit donc pour
er la paix, au nom de TEglise, aux
France et d'Angleterre, à la reine
ire et au roi de Sicile. Tandis
nyait ainsi de rétablir dans les
emporelles un repos trop sou-
»ablé, il tentait également de ra-
lu sein du catholicisme l'Église
, toujours rebelle à une réunion
e. Cette fois encore son zèle de-
oaer ; mais sa sollicitude pontifi-
trouvait que trop en France, en
;ne, en Italie, de tristes éléments
é. Le monde chrétien semblait
recueilli que des superstitions du
e héritage du xii* siècle. Arnaud
ier, en Catalogne, annonçait pu-
ent, de saint François et de son
les miracles impossibles; Albert
Allemagne ; la France était menacée tout
à la fois dans son orthodoxie et dans son
repos par les Béghards et les Turlupina
(vo^.), et en Angleterre la papauté voyait
s'élever dansWiclef (ï>o>-.)un redoutable
ennemi. Ainsi, dans l'Église, le désordre
et l'abus , et l'hérésie forte de ce désor-
dre même ; dans les républiques de l'Ita-
lie, des factions implacables ; en France,
la guerre et des désastres de toute sorte ;
telle était la triste situation de l'Europe.
Grégoire XI combattit l'hérésie, rétablit,
de concert avec Charles Y, la discipline
dans l'Église gallicane (ti.), et, pour rendre
enfin à l'Italie déchirée une paix qu'elle
avait perdue depuis si longtemps, il réso-
lut de transférer de nouveau à Rome le
Saint-Siège qui, depuis 50 ans, avait été
établi dans Avignon. Le 13 septembre
1376, il se mit en route avec toute sa
cour, et sa présence en Italie ne tarda point
à produire les plus heureux résultats. Les
factions se calmèrent ; mais le souverain
pontife, faible et souffrant depuis sa jeu-
nesse, ne devait compter encore que peu
de jours. Il mourut en 1378, après avoir
occupé pendant 7 ans le trône pontifical.
Les historiens s'accordent à faire l'éloge
de sa science, de son zèle pour les arts,
de la pureté de ses mœurs, mais ils l'ac-
cusent de népotisme (vof, ce mot). Gré-
goire, qui est le dernier des papes fran-
çais, eut pour successeur Urbain YI.
Grégoire XII. La chaire de saint
Pierre était disputée entre Rome et Avi>
gnon, loTsqu'J ngelo CorrariOy vieillard
octogénaire et noble vénitien, fut élu
pape, sous le nom de Grégoire XII, en
1406. De hautes et importantes fonctions
dans l'Église avaient depuis longtemps
préparé Corrario aux labeurs du ponti-
ficat; on l'avait jugé capable entre tous
de travailler efficacement à l'extinction
du schisme, et ses premiers actes confir-
mèrent, en effet , les espérances que l'on
avait conçues de son habileté et de son ca-
ractère. R En quelque lieu que soit con-
« due l'union, avait-il dit, je m'y rendrai,
a et, au besoin, j'irai à pied, un bâton à
a la main. » Mais déjà la pratique du
pouvoir avait altéré ces premières et
loyales intentions. Benoit XIII (v^j^.),
l'anti-pape, avait promis sa démission ;
:s€adt prêchait le fatalisme en Grégoire XII avait signé la sienne \ mais
GRE
(108)
GRE
quand le moment fut venu de tenir
cette double promesse, Benoit et Gré-
goire en éludèrent Faccomplissement. Un
concile fut assemblé à Pise. Le roi de
France et tous les grands dignitaires de
l'Eglise, qui sentaient le besoin de la paix,
pressèrent les deux obstinés rivaux de
réaliser leurs engagements : ils refusèrent.
Le concile les déclara schismatiques et fit
choix d'Alexandre V {vojr,) ; Grégoire,
de son côté, essaya d'opposer à cette élec-
tion solennelle l'autorité d'un concile
nouveau , mais cette résistance devint inu-
tile. La chrétienté tout entière se pro-
nonça contre lui ; les Vénitiens, ses com-
patriotes, menacèrent même de le faire'
arrêter, et Grégoire, pour échapper à la
▼iolence, renonça au pontificat devant le
concile de Constance (vq^.)y par l'entre-
mise de Charles Malatesta, seigneur de
Riminî. H mourut le 18 octobre 1417.
GaicoiAz Xm ( Charles on Hugues
de Buon^Compagno\ était né à Bologne
en 1503. Docteur en droit à 18 ans, pro-
fesseur à l'université de sa ville natale à
33 ans, il vint à Rome, en 1539, et y fut
nommé référendaire. Il assista au concile
de Trente et devint évêque et cardinal sous
Paul IV , qui lui confia la légation de Por-
tugal, où il connut le cardinal de Gran-
▼elle [voy,). Après la mort de Pie V, l'in-
fluence de ce cardinal fit élever sur le
Saint-Siège, d'une voix unanime, Buon-
Coropagno, qui prit le nom de Gré-
goire Xin, le 14 mai 1573. Il ordonna
une procession solennelle et des actions
de grices après les massacres de la Saint-
Barthélémy; mais son caractère plein de
douceur et d'humanité permet de penser
qu'il fut entraîné à ces odieuses réjouis-
sances par l'exaltation fanatique de la
populace. S'il fit tirer le canon de Saint-
Ange à cette occasion, s'il prodigua des
indulgences pour obtenir les secours du
ciel en faveur du roi de France, s'il féli-
cita le duc d'Anjou de ses victoires sur
les calvinistes, il ne refusa pas moins de
lancer des bulles d'excommunication con-
tre Henri IV et le prince de Condé. Gré-
goire confirma l'établissement de la con-
grégation de rOratoire et fonda plusieurs
collèges à Rome; en 1583, il publia une
édition nouvelle du Décret de Gratien
{voy,) avec des notes et des gloses. Mais
ce qui a le plus contribué à la {
son pontificat, c'est la réforme d
drier. Nous avons vu, à Tarticlc
que la réforme julienne renfen
core une erreur astronomique q
lait corriger; Louis Lilio , méde<
brob, Christophe Clavius et Piei
con eurent la plus grande part
opération. L'Europe, déchirée
troubles religieux , accueillit cette
d'abord avec assez d'indifféré
France s'y soumit du 1 0 an 20 d
1 583 ; les Russes et les Grecs la i
encore, et comme ils continuent
dre pour bissextiles toutes les
exactement divbiblës par 4, ce c
convenu de ne plus faire pour le
iniUales des siècles (1700, 180(
qui ne sont pas divisibles par 4(
que siècle dont l'indice séculaire i
vise pas par 4 éloigne le comput %
jour du comput romain. La dilTér
pourlexix^ siècle, de 13 jours, j
tienté reconnaissante donna ai
drier ainsi réformé le nom de s*
moXe\XT{yoy, CALK2rnaiER).Grég(
mourut presque subitement le
1 585, après un pontificat de 1 3
On lui reproche avec rabon d'av
blé sa famille de richesses et d'ave
que de fermeté dans l'administn
fut inhumé à Saint-Pierre, dans
pelle grégorienne qu'il avait fa
et une statue lui fîit érigée au Ca]
eut Sixte-Quint {voy.) pour su(
Geegoiee XIV [Nicolas Sfo»
Il était né à Crémone en 1535, t
évêque de cette ville , puis cart
1583. Lors du conclave de d
1590, il était atUqué d'une fièi
lente et vivait retiré dans sa
Quand on vint lui annoncer qu'
être élu pontife, il priait agenoi
vaut un crucifix ; sa joie fut grs
nouvelle d'une nomination à la^
ne s'attendait point.
Sous le règne de ce pape , le
amassés par Sixte- Quint servire
roenter la révolte des ligueurs; I
Landriano, chargé d'un monitoin
contre les partisans de la roya
môme envoyé en France; mais un
mentdesévéques, datédeChartres
les bulles de Grégoire XIV « nulk
GRE
(109)
GRE
ft la forone, injostety données
tk» des ennemis de la France,
es de lier les éréques ni les
oUqoes françab, fidèles au
;fit consalter la corieusc lettre
e XIV dans la Chronologie
de Palma Cayet. L'excommu-
Henri W y était renouvelée,
ajoînt à tous de se séparer du
toire ne suffit point, et Gré-
rotrm actÎTement dans la lutte
soutenir l^pa^e. Les Pa-
crent une indemnité mensuelle
scudi; le colonel Lusi en-
Nipes en Suisse, et Hercule,
ontife, reçut des mains de son
i réalise de Sainte-Marie-Ma-
odard de TÉglise avec le titre
des armées pontificales. Her-
;nit aux ligueurs aux environs
; mais ses troupes furent bat-
ipées, et, comme Font dit avec
lénédictins dans PArt de w-
iXeSy il ne resta à Grégoire XIV
te de s^étre appauvri pour ser-
rque espagnol qui le dominait.
avait des vertus très estima-
onte; mab, au point de vue
il D^a exercé qu^un rôle, sinon
nce, au moins secondaire et
■able. Sa mort, qui arriva le
e 1391, vint interrompre un
menées de TEspagne. Mura-
e que Grégoire XIV, pendant
maladie, ne put être soutenu
tnt de For moulu et des pier-
Mites, ce qui occasionna une
; 15,000 écus dW. H avait
nob et dix jours.
KM. XV. Bien que le règne de
ait été très court et qu'aucun
ement n^en ait marqué la du-
it injuste de ne pas lui accor-
.ace notable dans la série des
IT n* siècle. Alexandre Ludovi-
gne était né le 9 janvier 1 554 ;
1 1616, il fut élevé à la pa-
février 1631 et prit le nom
• XV; il avait 67 ans. Au dire
jt^^ c^était un homme de petite
dt /« Pmpmmii pendant les xvi> et
trad. de rallemand par M. Haiber
irrs avoir subi diTer»es altératioDf |
taille, flegmatique, mais k cette heure
fatigué par les années et affiubli par la
maladie. Conservant les traditions de la
politique romaine du xyi* siècle, de cette
politique habile aux négociations, insi-
nuante et cauteleuse en sa diplomatie,
bien plus préoccupé de la fin que des
moyens, il avait une réputation de finesse
et d'habileté souple, préférant le succès
obscur à TéclaL A cet âge avancé, il lui
restait à peine un souffle de vie et il ne
put guère régner que de nom. Son ne-
veu, Ludovico Ludovisio, prélat jeune
et brillant, administra pour lui. Peu*
dant que le pape négociait avec Télec*
teur de Bavière pour faire transporter
au Vatican la bibliothèque de Heidel-
berg {vof. T. III, p. 496) , composée de
livres provenant des monastères; tandis
qu'il passait ses journées à causer dans
son palais avec les membres des académies
littéraires; tandis enfin qu^il convertissait
le maréchal de Lesdiguières, qull créait
en France la célèbre congrégation des
Bénédictins de Saint-Maur, et qu'il éri-
geait l'évéché de Paris en métropole, le
cardinal Ludovbio continuait avec zèle, et
sous le couvert de son onde, l'oeuvre des
conquêtes pontificales. Élevé par les jésui-
tes, il propagea autant qu'il put leurs doc-
trines d'envahissement. Ignace et Fran-
çob-Xavier furent canonisés; le capucin
Girolamo da Nami , saint homme d'ail-
leurs, mais prédicateur ardent, fut pro-
t^é avec persévérance, et le collège de la
Propagande, institution qui exerça sur
les destinées postérieures du catholicbme
et sur la science philologique tine gran-
de influence, fut établi avec éclat par
une bulle pontificale. L'Empereur reçut
même de grandes sommes pour les em-
ployer contre les protestants, et le roi
de Pologne pour ses luttes contre les
Turcs. Mab Grégoire XV ne laissa pas
longtemps à son neveu le loisir de s*exer-
cer à cette politique active et prudem-
ment entreprenante : il mourut le 8 juil-
let 1623, après un règne de vingt- huit
mob. Am. R-e.
Ge^goiee XVI, pape actuel, est né
le 18 septembre 1765 à Bellune , sur le
territoire de la république de Venise. Son
rectifiées depuis) par M> de Saipt-Chcron» Paris»
QUE
(I
nom est Mauro Capellari ; de là vient
!• chapeau [cappeUo) que Ton Toit dans le
champ des armes du pontife. Destiné dès
ia jeunesse à Tétat ecclésiastique, il s^ap-
plîqua de bonne heure à Tétude de la
théologie et entra dans Tordre des Béné-
dictins camaldules. En 1795, Capellari se
rendit à Rome avec la réputation d^un
canoniste distingué, réputation qu^afifer-
mit encore, quatre ans plus tard , la pu-
blication dW long ouvrage : // trionfo
délia Santa-^ede e délia Chiesa contre
gli astolli dei novatori. H fut nommé pro-
curateur général et bientôt après vicaire
général de son ordre. Le 13 mars 1825,
Léon Xn le revêtit de la pourpre et le
plaça, avec le titre de préfet, dans la con-
grégation pour la propagation de la foi.
Pendant son cardinalat , il fut chargé de
négociations fort importantes. Sa réputa-
tion de canoniste habile le fit choisir, entre
autres , pour négocier le concordat avec
le royaume des Pays-Bas, et il s^en acquitta
d^une manière qui lui valut les éloges de
la cour de Rome. Sous le faible Pie VIII,
son prédécesseur, il fut employé à traiter,
avec la cour de Prusse,au sujet des mariages
mixtes. Il ne savait pas , à cette époque ,
que le bref de Pie VIII (vo^.) etTinstruc-
tion adressée aux évéques par le cardinal
Albani {voy.)^ lui préparaient à lui-même
tant et de si cruels embarras.
Le cardinal Capellari était en grande
faveur dans Topinion publique à Rome :
son érudition et la fermeté de sa foi lui
avaient valu Testime, et sa simplicité, sa
douceur, son équité, raffection de tout le
monde. Aussi lorsqu*à la mort de Pie Vm,
après 50 jours de conclave, son nom, qui
n'avait pas même été prononcé d'abord ,
sortit vainqueur de Turne , à la surprise
générale, le 3 février 1831, le peuple té-
moigna-t-il une joie telle qu'il n'en avait
pas manifesté depuis bien longtemps à
l'élection d'un pape. La sévérité de Tad-
ministration de Léon XII avait soulevé
contre elle la haine , et l'esprit inquisi-
torial du gouvernement de Pie VIII
avait excité de profonds mécontente-
ments. Tout changement devait donc être
salué avec allégresse , et la répuUtion du
nouveau pape faisait espérer un règne de
eoociliation. Capellari, qui avait saint
Orégoin pour fMtroo et qui avait été
10 ) GHË
abbé du couvent des Camaldules d<
Grégoire-le-Grand, sur le mont C
prit le nom de Grégoire XVI et fa
ronné le 6 février.
La situation de l'Italie (vor.) *^
des plus graves. Ce pays semblait i
de violentes commotions , et la m
de ne pas laisser trop longtemps le
Siège vacant en de pareilles circon
avait bâté l'élection. On ne tarda ]
convaincre que le choix aurait pu I
sur un homme un peu plus exe
maniement des affaires temporelle
nouveau pape, dont l'activité ne
jamais portée que sur des matière
ment ecclésiastiques. Grégoire sVt
de nommer secrétaire d'état le
nal Bemetti , celui de tous les m
du sacré collège qui s'entendait le
en diplomatie^.
Quelques jours s'étaient écoulés
depuis son couronnement que des
tes éclatèrent à Bologne, à Ferrare
cône. Les I^Iarches et TOmbrie se
vèrent, et des symptômes d*agita
manifestèrent jusque dans Rome g
béralisme a peu d'accès. Le pape
claré déchu du pouvoir tempon
les Légations, qui nommèrent un {
nement provisoire. Une troupe o
rable d'insurgés se mit en man
Rome. L'enthousiasme révoluti(
embrasa tout l'État de l'Église, et I
de la fuite du pape à Civita-Vei
répandit partouL Les libéraux réi
un moment à exciter du tumulte
capitale; mais une partie du peu
Trasteverini ) , la plus redoulabh
force et par sa résolution , prit
cause pour le saint-père et lui pi
les marques de son attachement.
Les premières proclamations d
tife respirent la douceur et la c<
tion ; tout ce qu'il disait , tout i
faisait dans les premiers jours de
ministration était propre à lui
l'amour de son peuple, et l'on sai
souverain n'est jamais plus libre di
ses inspirations que lorsque la uoi
(*) Tbomat B«roetti , né ■ Fermo I
cembre I77u« éuit cardiaal-dùcr* «le
octobre \iii, Eo i836, il a rc^a po«i
•car dans les foactioBa d« Mcrétair*
I ctrdiaal L»«ilwiitrbid, né à Oéa«% «■
GRE
it impose encore des mé-
9 à ceux qui Fentourent. Mais
Q de l^Ilalie deTeoaot plus me-
e jour en jour et Taudace des
ts croissaDt daos les Lestions,
étrangères saisirent les rênes de
le nouveau pape gouvernait
de faiblesse et d^nexpérience.
oaus Albani et Bemetti » que
cédents forçaient à renoncer à
e de s^asseoir eux-mêmes sur le
ge et aflraDchissaient ainsi d'un
fiant y le besoin de popularité ,
de Tesprit du souverain
e commença son règne par pro-
dulgence aux égarés; il s'en-
eanellement à opérer enfin les
indispensables dans toutes les
de Tadministration. Mais ces
tspositions ne durèrent qu'aussi
s que le souverain pontife put
I propre mouvement et que ses
-s, dans la conviction intime de
uice des moyens gouvememen-
Is avaient à leur disposition, se
nt à temporiser. Dès qu'ib eu-
enn Fassurance des secours de
e, ils changèrent de langage; mais
ies Ailenunds, sur lesquels se
ent les haines populaires en lia-
it pas plus tôt prononcé que les
détournèrent de Grégoire XVI.
orait pas que, dans le collège des
X, il t'était rangé du côté du
déré que dirigeait le prodataire
pMxa; mais on savait aussi qu'il
su faire triompher son opinion,
mpuiasance fut un grief de plus
d. La cherté des vivres et la mi-
e naturelle de l'état agité des Lé-
rinrent encore augmenter le mé«»
menL Peu de temps après avoir
le traiter tous les égarés avec une
apostolique pour les ramener
ce et à la vérité, le pape se laissa
r à signer un édit sévère contre
rtnnés qu'on transformait alors
icis ; oo établit des tribunaux ex-
lires, on publia une amnistie tel-
streinte parlesexceptionsqu'elle
itre dérisoire, on abolit le droit
scgUics. Malgré les efforts de la
1 de quelques autres états ^ les
(111) GRË
promesses de réforme que le pontife avait
faites restèrent sans effet; le gouverne-
ment temporel, dans toutes ses branches
et subdivisions, resta confié à des prêtres,
quoique tout le monde eût exprimé le
désir de voir séculariser l'administration;
la constitution communale et les institu-
tions provinciales qui avaient été pro-
mises furent accordées, mais avec de telles
restrictions que ce qu'on obtint était à
peine l'ombre de ce qu'on était en droit
d'espérer. Rien ne fut fait pour remédier
à la confusion qui régnait dans les attri-
butions des tribunaux. Les améliorations
effectivement opérées dans la législation
furent neutralisées par l'opposition du
clergé d'une part et des avocats de l'au-
tre ; les impôts furent augmentés en par-
tie et l'on en établit de nouveaux; le do-
maine public fut dilapidé et les couvents
restèrent dans la paisible possession de
leurs biens. L'armée fut augmentée, et,
au milieu de l'agitation des provinces, les
troupes papales commirent des horreurs
qui resteront comme une tache ineffaçable
sur le gouvernement clérical*. Depuis le
rétablissement de la tranquillité, tout est
rentré dans l'ancienne ornière, et ni les
instances de ses propres sujets, ni l'inter-
vention des puissances étrangères n'ont
pu décider la cour de Rome à renoncer,
dans les affaires temporelles, aux abus
accumulés depuis des siècles et dont la
plupart des autres nations ont déjà obtenu
le redressement.
U n'en fut pas de même dans le gou-
vernement de l'Église. Léon Xn avait
(*) Noai STODs dit à Târticle fioLOOHB qae
le goavernemeot papal fut renversé dam cette
légation le ai déc. x83i. Voici comment un de
nos miniitres des affaires étrangères les pins
mesurée, M. Molé^s*est exprimé a ce sujet d^us
la chambre des Députés : « C'est alors que la
cour de Rome, essayant de se suffire à «lle-mé-
me. Tout ut comprimer la révolte, et que le car-
dinal Albani (l^g*^ apostolique d'Urbin et de
Pesaro) , se mettant a la tète de quelques trou-
pes mallieareuaement indisciplinéet,marcba sur
Tiusurrection et s^avança ju»qu*a Forli pour la
réprimer. Mais bientôt ces troupes commirent
de telles Texations , des actes si révoltants, que
ceux-là même qui oe s'étaient pas encore sou-
levés s^osurgèrent cette fois, et que le cardinal
Albani, en vertu de pleins pouvoirs dont il était
revAto , se vit dans la nécessité d'appf v*' t toa
secours les troopes »ytrichi— l » P^tgt
(éiai) et Ajfcdjra. • i
GkE (i
exercé une surveillance sévère sur U dis-
cipline et sur les mœurs; quint à PieVIUy
le rigorisme un peu finitique de ses dé-
crets les avait rendus inexécutables; Gré-
goire XVI porta toute son attention sur
le dogme, qu'il mit beaucoup de soin à
purifier de tout alliage, et qu'il chercha à
rétablir dans sa majesté sainte. L'impuis-
sance ou une prudence mondaine avait
décidé ses prédécesseurs immédiats à se
retrancher dans une position négative ou
défensive : Grégoire fut le premier à re-
prendre le rôle actif abandonné depuis
longtemps. Faible dans les affaires tem-
porelles, parce que l'inexpérience le ren-
dait timide, il déploya beaucoup d'éner-
gie dans les afTaires ecclésiastiques où la
connaissance du terrain lui donnait plus
d'assurance. Chrétien sincère, sévère-
ment ortliodoxe, peu accessible aux opi-
nions d'autrui, persévérant dans les sien-
nes et n'admettant pas le doute, il a la
confiance de faire passer dans tous les es-
prits la conviction intime qu'il a de ses
droits hiérarchiques. Les circonstances
pouvaient l'encourager à choisir cette
ligne de conduite. Partout les troubles de
notre époque ont fait surgir un parti con-
servateur; le philosophisme avait conduit
au découragement, les excès au repentir,
les espérances dérues à la pénitence ; d'ail-
leurs le parti même du mouvement le plus
|lrononcé favorisait en quelques lieux
{vox- Belgique, Mf.eodr, Laxernais,
etc.) les tendances hiérarchiques, et l'É-
glise rivale, déchirée par les divisions,
envahie par le doute, succombait à sa
faiblesse. Tout semblait ranimer le besoin
d'unité dans l'Église et relever le vieux
symbole de la foi.
Dès le commencement de son règne,
Grégoire montra les dispositions les plus
bienveillantes pour les Jésuites; il voulut
qu'on leur rendit la direction de Tinstruc-
tion publique, et son édit relatif aux étu-
des, du 1 3 septembre 1831, avec ses res-
trictions, son intolérance et sa sévère or-
thodoxie , se ressent de l'influence de cet
Pères, qui depuis se sont emparés de pres-
que toutes les écoles dans TÉtat Romain.
Les places dans Tadministration ne furent
données qu^à des hommes zélés et ferme-
ment attachés aux doctrines de ITglise ;
tous furent choisis dans le clergé. On re-
12) GRE
commanda aux curés de veiller (
à œ que leurs paroissiens finéqnenl
les églises et s'acquittassent de font
devoirs religieux ; des ordonnaooei
bées depuis longtemps en désuétude 1
remises en vigueur ; on augmenta Wi
venus des couvents, on répara cens
menaçaient ruine, on accabla de
de toute espèce les moines dont Ict
soins de l'état avaient forcé un ii
diminuer le nombre et les _ _
situation où l'Église catholique
dans toutes les parties du monde ^
pertes qu'elle avait essuyées, les
dont elle était l'objet, furent un
aiguillon pour le zèle de Grégoire
Il est peu de papes qui aient pabBé
de brefs que lui , ou dont on
plus d'allocutions ; et tous
ont porté le caractère de la coni
Ne comprenant rien à l'esprit de œ
le saint-père explique l'opposition
rencontre par des causes qui sont UKtii
plus vraies pour l'Italie partout roai_
nue par le pouvoir, «i Le mal, dit-il 4if|
sa lettre encyclique aux patriarcbee elflÉJ
évéques, a sa radne dans l'activité élêi
ordonnée de ces sociétés secrètes Wpdi
dues partout, et qui sont la source ^rMj
tant d'actions infimes, de crimes 0Lm
scélératesses qu'en a jamais en^tée IMj
résie. » Les attaques contre le célibat ÛÊ
prêtres et contre la suprématie da piÉI
sont à ses yeux d'horribles infiractkwri
la loi de Dieu. « On ne peuty san» p6cM|
a-t-il dit, toucher à rien de ee c|iie fM
glise a établi ; on n'y peut rien
on n'en peut rien retrancher; il ert
déraisonnable qu'audacieux de
améliorer par des nouveautés une
tution que le temps ne saurait af&iblirll
dont rien ne peut obscurcir l'écfait'IM
frémissons de voir les erreurs iniiuiti oan
ses qui se font jour de toutes parts «t •
répandent par la liberté de la prcwi^ |
plus grand des maux , par des jooiviai
et des pamphlets imperceptibles , ai on n
regardie qu*à leur volume, mab démoMVi
ment pernicieux , à raison des principi
corrupteurs qu'ils sèment sur tontt I
terre. »
Aux peines et aux regrets que don
naient à ce zélé pontife tous les dangH
intérieurs de l'Élise te sont jointes k
GBE
chiâoot
I en Portugid, de
K cl de rAmérique espagnole,
i|BC» de IL de Lamennais , qui
u de mal peat-étre à l'Église et
ir da Seint-Siége que tous ceux
naicni aitaqués avant lui. Les
le» sovacis assiégeaient donc de
^ le moi-pcre lorsque Tenlève-
Tardievêcine de Cologne (Droste
riog)y par le bras séculier, le 20
1 1837, Tint lui porter le coup
■îble. Il assembla sur-le-cbamp
cosre secret dont on le vit sortir
t de tous ses membres et en
Ica éoaoiiotts passionnées que sa
icadblerail exclure, mais qui s'ex-
par une asanière de voir les choses
aat à on antre âge, par son igno-
i HMnHi qui font aujourd'hui
le imondf, et enfin par cette naî-
qni ne peut voir dans les
I vie nouvelleet dans les néces-
i politique, qu'injustices, offenses
laœté *. Cette cruelle épreuve ne
i «lemîère : d'autres l'attendaient
Atenralle. L'archevêque de Poz-
sa), Martin Dunin, suivit l 'exem-
rdîat de Cologne ( mandement du
er 1838, aussi relatif aux maria-
s) et eut à peu près le même sort.
i son siège, par la force, il est en-
sa dans la forteresse de Colberg
Ml confrère l'étaitàAUnden. Gré-
fi, dans une nouvelle allocution,
hautement contre tout ce qu'a-
ie gouvernement prussien , et si-
par ua cri d'alarme, l'atteinte
'on gouvernement venait de por-
Iroîts de l'Église. Elle ne tarda pas
OQver une antre encore plus grave
•9, par la révocation de l'union
I ele reoToje a a présent arti-
celoi êmr F&ioÉaic-GoiLX.AVMB III,
détail» tar les grares éTéoemeots de
Bais CCS derniers n'étant pas encore
éa, Boos bésiUms à en donner ici Tbis-
t Boas nimoas mieux le réserrer pour
^iscauiiXG. Les querelles hermésien-
recédèrent celles sur les mariages mix-
expliquées an mot Hkrxès. £n par-
^ad-dncbé de Posen (Pozo4n) nous
! méflie Toccasion de revenir sur les
e rapportent an démêlé , ancien mais
Bt repris en i833, du gouTcrnement
rarclirvéqu«M4rtiji Duuto. S.
(lis) GRE
les événements i qui vient d'avoir lieu eu Lithuànie et qui
s l'Espagne, de détacbe du Saint-Siège des milliers de
fidèles. Le pontife ne garda pas plus le
silence sur cette entreprise d'une puis-
sance scbismatique , qu'il ne l'avait £ût
au sujet de celle d'une puissance protea-
tante. Il jeta un nouveau cri d'alarme et,
dans son allocution du 22 nov. 1839 aux
membres du consistoire secret, il attribue
énergiquement à des menées frauduleux
ses et à des pasteurs infidèles la défiée-
tion d'une population dont on a, par
degrés, corrompu la foi en altérant ses
livres liturgiques et en profitant de soa
ignorance pour le tromper. Tant d'épreu-
ves ne lassent pas l'inébranlable courage
du pieux pontife*, et si les événements
continuent à suivre ce même cours, le
nom de Grégoire XVI deviendra histo-
rique dans ce sens que apn zèle et l'im-
pétuosité de sa résistance seront le sym*
bole du dernier écUt jeté par une flamme
prête à s'éteindre. C. X. m.
GRÉGOIHfi, patriarche deConsUn-
tinople , l'un des premiers martyrs de la
cause des Grecs après r.insurrection de
1821, naquit à Calavrita, en Arcadie,
vers 1740, et fit ses études aux écoles de
Dimitzana (Morée) , du mont Athos, de
Pathmos et de Smyrne. C'est là qu'il prit
l'habit monastique, et, après- ayoir passé
par les degrés de diacre et de prêtre, il
fut , jeune encore , élu métropolitain de
celte ville importante. La plqpart des
églises de ce diocèse tombaient en ruines,
et l'on sait quels obstacles les Turcs op*
posentàleurreconstruction.Telle mosquée
splendide a peut-être* moins coulé que
l'humble chapelle à peine remarquée des
voyageurs, et dont les chrétiens ont ra-
cheté vingt ibis la conservation. Le zèle
de Grégoire parvint cependant à doter
Smyrne de plusieurs édifices religieux.
Ses vertus ont laissé dans cette ville des
souvenirs non moins durables, et y ont
exercé la plus salutaire influence. Ainsi .
dans une de ces dissensions qui trop sou-
vent partageaient les Grecs, le métropo-
litain s'était laissé entraîner à prendre
parti pour une des factions; mais ayant
yclop, d, G. d, M. lowe 7UIL
(*) En date du 3 noTembre 1839, il vient de
rendre des lettres apostoliques interdisant le
trafic des noirs, ainsi que toute traite d'homme«
en général. S.
GRE
(U4)
GRE
Irwonnu bientôt riojustîce de la cause
qu*il soutenait , il profita d^une solennité
religieuse qui réunissait tous les fidèles
^ns la métropole, et, après avoir prêché
sur la concorde , il descendit de son siège
épiscopal, et, les yeux humides de larmes,
diemanda publiquement pardon à tous
oeux qu'il avait pu ofTenser. Cet exemple
était fait pour agir sur Tesprit des Grecs,
aisément accessible aux nobles impul-
•ions, et les ennemb de la veille s'em-
brassèrent avec effusion.
Les qualités éminentes de Grégoire
la firent appeler, en 1795 , au trône pa-
triarcal de Constantinople , position la
plus haute qu'un Grec pût occuper. Aussi
actif qu'éclairé, il aurait favorisé le mou-
Tement intellectuel de la nation qui com-
mençait à sortir d'une longue* torpeur ;
mab l'expédition française en Egypte
vint, dans le même temps, raviver la haine
des Tunes contre les Francs. Accusé d'ê-
tre favorable à leurs idées , le patriarche
fut déposé , heureux pourtant d'avoir pu
détourner, avant sa disgrâce, les dangers
qui menaçaient ses coreligionnaires. Re-
tiré dans l'un des monastères du mont
Atbos, Grégoire n'y fut pas inactif; non-
leulement il composa plusieurs ouvrages
«tUes à la religion , mab il étudia l'art
de les multiplier par la typographie , et,
rappelé bientôt à la tête de l'Église grec-
que , il rétablit, dans le palais patriarcal
en partie réédifié par lui, Timprimerie
que ses prédécesseurs avaient tenté d'y
fonder. Ces occupations et les encoura-
gements qu'il donnait à l'établissement
des écoles furent interrompus par un
nouvel exil à la suite des révolutions de
Constantinople, en 1808, alors que le
divan, flottant entre Alexandre et Napo-
léon , sacrifiait aux revirements de sa po-
litique ministres, hospodars et drog-
mans. Le patriarche fut aussi déposé
comme partisan des Russes. Enfin il ve-
nait d'être, pour la trobième fois, obligé
d'accepter le patriarcat, quand l'invasion
d'Hy|isilantb (1821), dans les provinces
danubiennes devint le signal de l'insurrec-
tion des Hellènes. Constantinople était
le but supposé de l'entreprise, et, selon
les plans que l'on prétait aux bétéristes
{vojr.)^ les Grecs de la capitale devaient
se soulever, immoler le sulthan et réta-
blir le trône de Constantin. Sur oift i
cusations, les princes du Fanar (iNi|r«j
les malheureux artisans grecs étaient JM
nellement massaciés par une toldaMi
exaspérée, qui désignait le iralah '
patriarche comme l'anenal et le inÉ
des chrétiens. La position du cigj
grec en présence d'une révolotioa ^
s'annonçait au nom de la religion 4|
des plus difficiles. En effet, il a¥nto=4
maintenu, lors de la conquête otiMMÉI
dans une partie de ses prérogative» |NI
devenir le garant de la soamiMion 4
chrétiens, et il avait souvent iilnnj,
tyrannie en préchant toujours ToM
sance. Grégoire dut suivre ces
et lancer un anathème religieux
les auteurs de la révolte. Soit qo^ 4
obtenu par cette mesure la confianei^
minbtres turcs, soit qu'ib vouloatefll'V
prouver, ils lui confièrent la garde Éi
famille Morousi(voj.), dont lechef trt
été mis à mort peu de jours eapeiM
comme hétériste.
L'ecclésiastique chargé par Gffé|yi
de veiller sur ces infortunés fovnrim II
évasion : de ce moment, le patriarcbefl
vit son arrêt. Il se rend immédialBH
chez les ministres qui l'accablent dl4
res, mab sans attenter à sa liberté. ■
amis le pressaient de fuir, mais kd 10
remplir jusqu'au bout les devoirs dtH
apostolat. On était dans la seanll
sainte ; le jour de Pâques arrive , 41 1
patriarche célèbre avec calme, avnl
pompe accoutumée, mais an miliendfl
silence de mort , cette solennité ofti
chrétiens orientaux font d'ordinaireèl
ter leur joie. Au sortir de l'église, il I
saisi , jeté dans un cachot , et, qne^i
heures plus tard , pendu devant la pfll
de l'église comme fauteur de la rétél
Les principaux membres du synode p|
tagent son supplice ou sont résenPÉ
d'autres tortures. Des ordres de mn
vont dans les provinces frapper les dîp
taires du clergé. Ainsi périssent pini
soixante évêques ou exarques. Le Hn
rable Cyrille, prédéceMcur de GréQoi
retiré à Andrinople , y subit le mi
sort. Cependant, au milieu de ses fnrea
le divan, penévérant observateur dei i
ciens usages, fait élire un nouvcen |
, et le 9) avril , le jour
GRE (i
de Grégoire , à la TiMLde lOD gî-
mtj éréque de Pisidie, est installé
drémonial habituel. Ce sera la
àt la Porte aux plaintes des am-
is chrétiens. An bout de trob
t corps du patriarche fut aban*
des JuifÀ qui le traînèrent igno-
;aent par les rues et le jetèrent
. Mais quelques fidèles avaient
i jeux ces restes Ténérés; un ca-
le aaTire les recueillit à son bord
île vers Odessa. Un service funè-
bt célébré le 38 juin avec la
■de pompe , en présence des di-
i du clergé russe venus de Mos-
dcs autres provinces. Huit mille
I, sous les ordres du comte de
OD, gouverneur général, formaient
sur le passage du cortège. Le sa-
wHtinfin Œconomos^ ancien pro-
dn Lvcée de Sm^me, prononça
m funèbre du patriarche. Elle fut
léc à Stint-Pétersbourg et à Mos*
itec des traductions russe et aile-
. Cet attentat sur le chef de TÉglise
t émut profondément les peuples
s de la Russie, qui déjà ne respi-
lœ la guerre. Cependant la politi-
mit à entraver cet élan des sujets
indre (vo^. SraoooiroF). Il n*en
de même en Grèce. Dans Tlle
i cl dans les autres villes aflran-
n service funèbre fut célébré avec
le pompe qu*à Odessa , mais avec
lins de fServeur, pour la mémoire
iardie Grégoire, et le sang de ce
1 Biartyr devint aussi fécond que
ES premiers confesseurs de la foi.
mÈcB , p. 35 et suiv. W. B-t.
UiOiWLE (riTE DK SAurr). On ap-
i {Gregorùtsfesi) une fête que
des écoles célébrait assez gêné*
it autrefois dans plusieurs parties
emagne , surtout en Saxe. Dégui-
Bontagnards , en ramoneurs , en
rs, etc., les écoUert parcouraient
, précédés ordinairement de quel-
■fldeos, récitant des vers analo-
leors costumes, et recevant des
b soit des vivres, soit de Targent,
I partageaient ensuite. Cette fête,
célébrait vers Pâques , était évi-
it une imitation des Panathénées
ec de la félt de Minerve à
U) GRE
Rome. Grégoire IV, oonvaincuderimpoé"
sibilité d'abolir ces fêtes, ordonna, Fan
828, que chaque année, a Fépoque où tom-
bait la fêtede Minerve, si chère aux païens
convertis , on en célébrerait une en rhon-
neur d*un de ses prédécesseurs , le papa
Grégoire-le-Grand {vojr.)y qui avait éta-
bli à Rome les premières écoles de chant.
De là lui vint le nom de fête de saint
Grégoire. De nos jours même, il s'en
couserve des traces dans les villages de
la Saxe. Chaque année , vers Pâques, les
maîtres d'écoles parcourent les villages à
la tête de leurs élèves, entonnant devant
chaque maison le chant de saint Gré"
goire^ pour recevoir Fargent ou les den-
rées qu'on veut bien leur donner. €• lu
GRÉGOIRE (HxvKi). « Desessarts ,
dans ses Siècles littéraires de la France^
m'apprend qu'à Yého, à deux myriamè-
très de Lunéville , département de la
Meurthe, esl Bé, le 4 décembre 1760,
Henri Grégoira, curé d'Embermesnil ,
puis évêque de Blois , membre de l'As-
semblée constituante , de la Convention
nationale , du conseil des Cinq- Cents ,
du Corps législatif, puis sénateur, l'un
des commandants de la Légion-d'Hon*
neur, membre de l'Institut national, des
Sociétés d'Agriculture de Paris, d'En-
couragement, de philosophie chrétienne,
de la Société royale des Sciences de Gœt-
tingue (et d'une foule d'autres académies
et sociétés savantes). Cette accumulation
de titres ne donne pas le mérite, et même
elle ne le suppose pas toujours. »
C'est ainsi que Grégoire commence les
Mémoires de sa vi>, publiés en 1887.
9 Quant à moi , dont \^ roture remonte
probablement jusqu'à Adam , continue-
t-il, né plébéien comme Chevert, André
del Sarto, Lambert de Mulhausen, Dor-
fling, etc. , persuadé , comme le dit un
poète , que chacun est fils de ses œuvres,
je ne veux jamais séparer mes affections
ni mes intérêts de ceux du peuple. »
Ces deux citations nous donnent à la
fois une sorte de table des matières pour
la longue carrière publique de Grégoire
et un aperçu des sentiments qui ne cessè-
rent de le diriger. Champion infatigable
de la cause démocratique, qui s'identifiait
dans son esprit avec celle de la religion ,
après une existence vouée tout entière à
dRË ( 1
FàcooapliiMiiieiit des devoirs imposés
|Mnr sa conscience, il Toulat encore en
déposer une dernière et posthame ex-
pression dans un admirable testament :
« Avec la grâce de Dieu, dit Grégoire, je
mourrai bon catholique et bon républi-
cain. »
Il était déjà républicain et prêtre ca-
tholique lorsque les suffrages des élec-
teurs allèrent le chercher dans sa petite
cure d*£mbermesnil pour l'envoyer re-
présenter le clergé lorrain aux États-
Généraux. Ses opinions s'étaient fait jour
plus d'une fois, particulièrement dans un
Essai sur la régénération physique et
morale des Juijs ^ œuvre de tolérance
bien remarquable dans la plume d'un ec-
clésiastique y et que l'Académie de Metz
avait couronnée en 1788. Quinze ans au-
paravant , celle de Nancy avait décerné
le même honneur à l'i^/og^ de la Poésie^
premier écrit de l'auteoTi qui atteignait
à peine sa vingt- troisième année.
Rendu à son nouveau poste, Grégoire
se lia bientôt avec les députés les plus in-
fluents du tiers-état. La première ques-
tion importante qui s'agita fut celle de la
réunion des trois ordres : le curé d'Em-
bermesnil contribua beaucoup par son
exemple, par ses discours et par d'éner-
giques publications, à y déterminer la
portion du clergé qui , sortie des rangs
populaires et vivant de la vie du peuple,
avait senti comme lui le poids des abus et
des privilèges. Le 14 juin 1789, il vint,
avec Dillon et quelques autres ecclésias-
tiques, accéder solennellement aux actes
des représentants du tiers-élat.
«Cette conduite, dit Grégoire, fait
prenentir que j'étais, le 30 juin, à la cé-
lèbre séance du Jeu de Paume, où se
trouvaient quatre autres curés , et à la
séance que tinrent le tiers -état et 149
membres du dcrgé dans l'église Saint-
Louis , où je recueillis les témoignages les
plus flatteurs de l'approbation publique. »
Plein de hardiesse, il présida la séance de
soixante-douze heures pendant laquelle
le peuple de Paris prenait d'assaut la Bas-
tille. Sept cents députés et une foule de
citoyens alarmés encombraient la salle et
les galeries. Grégoire prit la parole , et
après avoir flétri les ennemis de la cauie
nationale :« Le ciel, s*écria-t*îl| mar-
16 ) dRE
quera le terme de leurs scélérati
pourront éloigner, prolonger la
tîon , mais certainement ib ne l'ei
ront pas. Des obstacles nouveau
ront qu'irriter notre résistance
fureurs nous opposerons la mati
conseib et le courage le plus io
Apprenons à ce peuple qui nous
que la terreur n'est pas faite poui
Oui, messieurs, nous sauverons h
naissante qu'on voudrait étouffer
berceau, fallût-il pour cela noi
velir sous les débris fumants <
salle. » Puis, traduisant la dis
courageuse qu'il venait de faire
dans les âmes, il termina par
d'Horace :
Si/raclm* iUabatmr orUt,
Impavidum ftiitmi ruimm.
Tous les votes de Grégoire à l'A
constituante furent dirigés vers
chissement du peuple, l'amélior
son sort et l'élévation desesseo
Nous citerons la part active qu^
l'abolition des privilèges dans la
rable séance nocturne du 4 aoî
où il réclama spécialement et <
suppression des annates ; ses mot»
tre le droit d'aînesse et contre
absolu ; ses efforts réitérés en fa
Israélites et des hommes de coul<
fin son opinion toute démocrat
les bases de la capacité électorale
Lorsque la constitution civile c
fut mise a l'ordre du jour, Gré\
le premier à lui donner son ad
non, dit- il, qu'il la trouvAt san
che, mab parce qu'il regardait <
liésion comme « un devoir de pal
propre à porter la paix dans le i
et à cimenter l'union entre les
et les ouailles. » Son discours à <
casion, deux publications Sur l
mité du serment civique^ et ai
l'exemple d'un homme dont on <
sait la piélé fervente et les lumièr
oèrent une influence décisive sui
très membres de l'ordre auquel i
tenait. C'est aussi de cette épo
date la haine violente dont il fi
toute sa vie, et que nous avons \
veiller avec une nouvelle intein
ses derniers moments.
(117) GRË
que de Saîot-Claade) en a tiré une copie
certifiée par Camus ; mais ce qui est re-
marquable, c^est que, pour avoir sup-
primé ces mots, les quatre commissaires
furent dénoncés aux Jacobins, dont la
tribune était alors vouée à Texagération
la plus outrée. Jean-Bon^-Saint^André ju«
gea à propos de piendre notre défense. »
Revenu de sa mission dans le nouveau
département du Mont-Blanc, Grégoire
fut élu membre du comité dlnsiruction
publique, et devint Tun des principaux
collaborateurs de cette section du gou-
vernement républicain, à laquelle nous
devons tant de belles et utiles créations.
Sur ses rapports, et en grande partie
par ses soins, furent établis le Bureau des
longitudes et le Conservatoire des Arts et
Métiers. D^autres rapports non moins im-
portants, présentés par lui à l'assemblée,
eurent pour objet la rédaction des An^
naies du ciçismc , la composition de li-
vres élémentaires , l'organisation de bi«
bliothèques publiques, rétablissement de
jardins botaniques et celui de fermes ex*
périmentales, la propagation de la langue
nationale et l'abolition des patois provin-
mandait que la peine de mort | cîaux. Il contribua plus que personne à
GRË
Trages de deux départements ,
a Sarthe et de Loir-et-Cher,
it simultanément à Grégoire l'é-
ODstitutionnel. H opta pour le
ége , et ne tarda pas à y être
Taffection et de la confiance
qui le désignèreat pour prési-
DÎstration centrale, et plus tard
^senter le département à laCon-
Laissons-le raconter lui-même
dans cette nouvelle assemblée.
I première séance, je déclare à
nbres que je vais demander Ta-
e la royauté et la création de la
e. Ils pensent que le moment
3Ttan et m'engagent à suspen-
>t-d'Herbob me prévient et se
énoncer cette proposition ; je
se d'en développer les motifs.
iUt surtout de mon discours ces
?hiitoire des rois est le mar»
ies nations. Sur ma rédaction,
é fat abolie le 21 septembre
j^avoue que, pendant plusieurs
;cès de la joie m'ôta l'appétit et
»1. »
la discussion sur le procès du
rimée. «Cent fois, dit-il, on a
le, malgré mon absence lors du
, deChambéry où j'étais en mis-
ais, avec mes collègues, écrit
lander que Louis XVI fût con-
mort. Notez qu'en déclarant le
je ne prétends pas émettre une
sur creux qui ont voté de cette
ils remplissaient la pénible fonc-
irés de jugement, et je dois croire
: suivi comme moi la voix de leur
L-crit, en effet , à la Convention,
c datée de Chambéry, 20 janvier
signée des noms de Hérault, Ja-
m et Grégoire; mais voici la vé-
que la première rédaction de
re par mes collègues , continue
, fat présentée à ma signature,
d'y souscrire, attendu qu'elle
it que Louis fût condamné à
ors on en substitua une autre,
lelle effectivement les mots à
ie trouvent pas. On peut la voir
veS| d'où M. Moyse (ancien évè-
prévenir la destruction des monuments
des arts, et qualifia le premier ce genre
de crime du nom de vandalisme y terme
adopté depuis dans toutes les langues eu-
ropéennes ; il protégea de tout son crédit
les savants , les hommes de lettres et les
artistes, et obtint pour eux de la Con-
vention des encouragements considéra-
bles. Enfin il établit, par l'intermédiaire
des agents diplomatiques et consulaires,
une immense correspondance avec les
pays étrangers, destinée à répandre les
lumières et à propager les découvertes
utiles. Lorsque les changements politi-
ques vinrent l'interrompre dans l'exécu-
tion de cette belle pensée, livré à ses res-
sources personnelles, il la continua avec
persévérance pendant tout le reste de sa
vie.
Cette longue énumération ne contient
encore qu'une partie des travaux accom-
plis par Grégoire dans l'intérêt de la
prospérité nationale et dans celui de l'hu-
manité entière. Dès avant la révolution ^
il avait élevé la voix en faveur des Juifs ;
il obtint de l'Assemblée constituante leur
GRE
rodaction dans U vie e
t. Ceita aMemblée, w
ivila et politi-
r » demande,
I mémet droils les hommes de
luieur libra de nos colonies; la Con-
cntion, également provoquée par lui,
upprioM l« prime accordée jusqu'alors
pour Ift traite de* nègres, et enfin abolit
csnpKtMDeDi, en février 1794, l'ocU-
vaga d« la race africaine.
A l'AMcnblée oomtiiiiante , Gré^ira
avait demandé que le nom de l'Être su-
prême fAt inscrit au frontispice de la Dé~
ctamtion det droits, et que celle-ci fût
Mcompagnée d'une déelaration des de-
voir* : à la Convention, il proposa une
déclaration du dmit des gens, destinée
à régler Ict rapports de la républiiiue
francise aveclcs nations étrangères. Celte
pièce est l'application dei préceptes du
christ ianïwne aiu relations internatio-
Haii l'an des traits les plus éclatants
de U vie de Grégoire est la courageuse
persistance avec laquelle il proclama se*
opinions l'en g ieuscs au milieu des injures
et des menaces que lui prodiguaient les
partiiaos d'Hébert et de Chaumetle. La
Commune de Paris, voulant substituer
ani cultes établis celui de la Raison,
l'évèquc de la métropole, Gobcl, avai
eu la faiblesse d'apostasier, onsnmma,*
pleine asiemlilér, l'évéque de Rloîs d'
miter cet exemple. ■ Catholique par
< conviction et par sentiment, n^pondit
■ Grégoire à la trihune, prêtre pal
■ choix , j'ai été délégué par le pMi-
■ pie pour être évéque, mais ce n'est n
■ de lui ni de tous que je tiens ma mis-
• sion. J'ai consenti à porter le fardeau
■ de l'épitcopat ilans le temps où il était
• entouré d'épines; on m'a tourmenté
• pour l'arr^pter : on me tourmente au-
• jourd'hui piiur me forcer à une alidi
• cation qu'on ne m'arrachera jamai
« Agissant d'apri-a les priiicipeisacréi qi
1 me sont chen, et que je vous défie t
• me ravir, j'ai tàchû de faire du hira
• dans mon diocèse : je reste évéque pour
• en faire encore; j'invnque la liberté des
Défenseur de l'humanité en faveur
même de ses adversaires, on «il encore
Grégoire demander et obtenir la liberté
des eccléaiasticjiira réfractaire* entasué*
(118) GHl!.
iurlespoDtoiiideRocbernrt. Av
délivrance , ces eccl<siasti<]i)e> |
relation de U captivilif qu'il* '
Grég,
une de ses
1831
la Hévoli
:hrétiens :
issiégé de
lui ont fermé la porte de <<
Grégoire avait vu da[i>
fran^a isel'apptication des yi
vangi le aux relations politM
de l'Oise le caractérisa pi r;
qu'il lui reprocha, au clul
de vouliir christianiier lu Hri-otm
ceci explique fort bien lu i
dignation qui le rend »i>i
dans ses navnges, envers >r'
au grand œuvre politique i|i
Poiier arteinta aux sentinir
tudes religieuses de tout? i,
ecclésiastique dont iifai^^iii |>;iriir, r'^i^
à ses yeux une déviation luririte da y^t
ritables principes révolnliunnair».
Mais, en même temp» ijiir la tiiilitf
ses opinions et l'exliénir iini.iliiliie i0
son caractère donnaient ;iivv fr<-<)um-
ment à sa parole et à se> >-' nt' une mti
de violence, il avait su .i< < oiiiumerfl
raison k exercer un adniirnblr cmpta)
sur ses passions, natnrrlI'-Tniiii ardrnla'
et, dans la pratique dr I.
l'homme le plus tendre ri le plus
fensif. Un de ses biographe!
ment lui appliquer la mt\U
Augustin : Immoler Tirt'Ui
les hommes. On eût dit-|n' i<
y avait prédilection chez Im ;
versai rcs, iant il s'effiir^iit il.
rer de soins; et, à voir \* >
laquelle il défendait les^t.'xr
litn, des protestants, dr l'ui
cmvait égarés, on serait tenté de for
poJr le peindre, l'alliance la pin» U^ ~^
urrr de deux mots qui jurent im w'^^
trouver ensemble : lejanatisiite de la !•* ^
Après la clAturede la ConventioB ■»•
tionale, Grégoire entra au conseil dv r'
Cinq-Cents, créé par la cnnslilulioa ir>-
l'an m , et , après la 1 8 brumaire , il H .:
'<•■»:
GRB (1
&èiB(Mtteaii Coq» législatif. A
ém différentes , cette assemblée
leomme candidat au Sénat con^
\ tes opinions répoblicai-
^f/à caatioQait de professer haute-
1^ bIm dans ses allocutions offi*
bfipéMice des consuls, plaisaient
it à la nouTclle cour; ses
rdigieiix, pratiqués avec exac-
kiB'éuientpasnn moindre scandale
yiDx de plusieurs philosophes peu
mtL On essaya même d^obtenir de
I ranaciation à ces pratiques, mais
'pk biea loin toute capitulation de
(MMe. Eafin ion élection, longtemps
dée, eut lien en décembre 1801.
ié§At fit partie de la minorité du
t ^aî ne cessa de protester contre
■pbisaiices de cette assemblée po-
t D l'opposa à l'usurpation de
rNnia, à la création des droits
f i rétablissement des tribunaux
ioooels et des prisons d'état; il
lec deux de ses collègues, contre
m du gouTemement impérial, et
U't seol l'adresse à Napoléon au
I rétablissement des titres nobi-
Ni6o il se prononça contre le di-
f Teaipereor et refusa d'assister à
feau mariage.
que la puissance du maître sem-
assnréë, Grégoire et Lambrechts
it à peu près seuls l'opposi*
ais, quand les premiers revers
issipé le prestige, cette minorité
set s^enhardit; des conciliabules
nus, dans lesquels on s'entrete-
affaires publiques et des moyens
rr le joug impérial. Grégoire
nes-ons de ses amis rédigèrent
bacan de son c6té, des actes de
3e motivés, et il avait été résolu
casion se présentant, on livre-
Miblicité celle des rédactions qui
prouvée.
tijet écrit par Grégoire a été
: c^est la diatribe la plus véhé-
intre Napoléon. Quelque temps
déchéance fut en efTet prononcée
nat.
ire ne fut pas compris dans la
des Pairs formée, en 1814, par
Mins, auxquels il avait rappelé,
( brochure énergique ^ qu'ils ne
19) GRE
montaient sur le trône que sous la con-
dition de proposer à l'assentiment na-
tional un pacte constitutionnel.
Il ne fdt pas appelé davantage dans
le Sénat que réunit l'empereur pendant
les Cent-Jours.
La seconde Restauration ne se contenta
plus de le délaisser : elle le persécuta. H
se vit d'abord éliminé de Tlnstitut, dont
il avait été l'un des créateurs; puis on
s'efforça de l'atteindre dans ses moyens
d'existence par une suspension prolongée
de sa pension d'ancien sénateur. Il ven*
dit sa bibliothèque pour vivre et se ren-
ferma dans une laborieuse retraite, à Au*
teuil, où il acheva des travaux littéraires
pour lesquels dès longtemps il «lait amas-
sé d'immenses matériaux.
L'apparition du concordat de 1817
{voy. T. VI, p. 613) fut pour Grégoire
une nouvelle occasion de monter sur la
brèche. H fit paraître son Essai histo»
Tique sur les libertés de V Église galli'*
cane (1818, 2™»édit. 1826).
Lesempiétementsdel'ultramontanisme
commençaient alors à inspirer de vives
répugnances au pays; l'espérance d'ac-
quérir en Grégoire un défenseur éloquent
et éprouvé des libertés ecclésiastiques^
jointe aux grands souvenirs qui se ratta-
chaient à son nom et au désir de répondre
par une manifestation solennelle aux
scènes de réaction qui venaient d'ensan-
glanter l'Isère, fixèrent sur lui les yeux
des électeurs de ce département. Son élec-
tion, en réveillant toutes les haines con-
tre-révolutionnaires, effaroucha la ti-
midité du parti libéral dans la Chambre;
car le projet annoncé par les ultra-roya-
listes d'exclure comme indigne le nou-
veau député allait la placer dans cette
fâcheuse alternative de ratifier une vio-
lation formelle de la Charte ou de com-
promettre son plan d'opposition par-
lementaire en prenant la défense d^un
républicain avoué. On fit auprès de
Grégoire, pour l'engager à donner spon-
tanément sa démission, de vives instances
que repoussa sa fermeté. La difficulté fut
tournée au moyen d'un subterfuge légis-
latif. L'élection de llsère fut annulée
sans un motif nettement formulé, de
manière à ce que les uns pussent voter
l'annulation pour vice de forme^ tandia
GRE
(120)
GRE
que les autres la prononcent pour cause
^indignitéy et personne (hormis M. Du-
pont de TEure) n^eut le courage de re-
pousser hautement cette injure de la
tête du respectable vieillard. La ca-
lomnie profita de ces circonstances pour
renouTcler ses attaques dans les journaux
soumis à Tinfluence du pouvoir. L'an-
cien évéque de Blois s'en plaignit à M. de
Richelieu : « Je suis comme le granit, lui
« écrivait-il : on peut me briser, mais on
« ne me plie pas. »
En 1823, une occasion se présenta en*
core à Grégoire de déployer le même
caractère de dignité. Le chancelier de la
Légion*d*Honneur lui ayant communi-
qué rordbnnance du 26 mars 1816 sur
le remplacement des anciens brevets par
de nouveaux, Grégoire répondit par
une renonciation au titre de comman-
deur dans cet ordre.
Pendant les quinze dernières années de
sa vie, Tancien évéque de Blob vécut dans
une retraite studieuse, entretenant avec les
savants de toute PEurope une vaste cor-
respondance au moyen de laquelle il
réalisait en quelque sorte le projet d'as-
sociation intellectuelle qu'il avait autre-
fois proposé à la Convention. Un grand
nombre d'écrits utiles furent le fruit de
ses loisirs ; nous citerons les principaux :
Histoire des confesseurs des empereurs ^
des rois et d* autres princes (1824);
Histoire du mariage des prêtres en
France (1826); De V influence du chris"
tianisme sur la condition des jemmes
(1821).
Fidèle au devoir qu'il s'était imposé
de travailler constamment à hâter l'abo-
lition de l'esclavage colonial, il publia
aussi : Des peines infamantes à infli"
ger aux négriers ; De la noblesse de la
peau, etc. : cette dernière brochure est
en quelque sorte la conclusion d'un livre
plus étendu. De la liilératttre des /?<*-
grès (1808), où l'auteur s'efforçait de
démontrer par des exemples l'ah^urdité
du préjugé qui refuse aux noirs le même
développement moral que nous recon-
naissons chez les blancs.
Mais le plus important des ouvrages
de M. Grégoire, celui dont la refonte l'oc-
cupait particulièrement dans ses derniers
jours, est V Histoire de* sectes religieuse x
(I8l0,2vol.in.8*»;2«édit.,182<
le sixième et dernier est resté ma
Le gouvernement sorti de la
tion de juillet 1830 ne répara pa
Grégoire les injustices de la Resti
Trompé dans les espérances qi
fondées sur lui pour la réalisatio
idées politiques, le vieillard ne ]
triser sa douleur; uu chagrin
s'empara de lui et détruisit en
mois ses forces qui lui avaieni
jusqu'alors de se livrer à des tra
sidus. Le mal moral rendit bieni
rable un mal physique dont l'éi
son Âme triomphait depuis loi
Il expira le 28 mai 1831.
Les derniers moments de Gré
rent pour ses anciens ennemis i
velle occasion de scandale , poi
nouveau triomphe de résignati
fermeté. Dès que la maladie eu
caractère de gravité, résolu d'à
ponctuellement tous les devoirs
ligion dans laquelle il avait véc
voya prier le curé de sa parois
administrer les sacrements. L'
que de Paris lui fit annoncer qi
cours spirituels lui seraient refus
consentait à rétracter le sernM
que prêté à l'Assemblée constitu
mourant ne voulut point souscr
pareille condition. Une corres]
s'engagea à ce sujet entre lui el
véque, correspondance dans la
dignité et la douceur évangéliq
trouvent pas du côté du supéri
la hiérarchie ecclésiastique. Li
ments furent administrés par !
Guillon, qui pensa que la dise
devait pas , dans de telles drco:
l'emporter sur l'humanité.
Ces scandaleux débats s'étai
nés par un refus de sépulture,
civile dut s'emparer de Téglise
bave- aux- Bois, où la messe fu
un prêtre proscrit sous b Res
pour avoir baptisé un enfant <
nuel était le parrain. Au sortir d
des jeunes gens dételèrent les ch
char funèbre, et le traînèrent à
qu'au cimetière du Mont- Par
cortège se composait d'au aoin
personnes.
Cet article est une sorte de i
GRE
k Mâei bioçraphiqae que nous avons
IJbQfaeaiêtedes Mémoires ecciésias''
0^^folitiques et littéraires de Gré'
pic Qm de traTam accomplis, que
4tai|ki donnés! avons-nous dit dans
Hfliartke. Et pourtant cet homme a été
on énergnmène sanguinaire,
B 11^ et comme un hypocrite ;
iaàépnéciué par ceux qui se décla-
■iatio eonemis de U religion et par
■B^'affiBctaient dVn être les défen-
■B adoflfs. Délaissé par le gou-
inpérial, il fut expulsé de
par ks Bourbons, et déclaré In-
de méfBT dans rassemblée des re-
pKKBtiDts da peuple ; il est mort né-
|%é psr le pouvoir révolutionnaire de
Mkt, cf sa cendre même n^a pas été à Ta-
bidBpoanm'tes du fanatisme. Hipp. G-t.
laUGORIEN (cHAirr et eit). L'É-
or avait conservé par tradition les priè-
I do premiers chrétiens qu^un zèle
sn et de nouveaux besoins pouvaient
« augmenter ou varier chaque jour ,
ifue le pape saint Gélase {vojr>)y pour
nir les peuples dans une communauté
, recueillit ces prières et en forma
taire qui porte son nom. Saint
9Mre*le-Grand {voy.) le remit dans
■eillcor ordre , et régla les cérémo-
> qall lallait observer, soit dans la li-
;îe , soit dans Padmimstration des sa-
■eots; elles composent le rit grégo-
I, contenu dans le Sacramentaire de
U Grégoire qui fait partie de ses œu-
L n fit peu de changements dans la
rgie , abrégeant seulement le travail
AÎnt Gélase : aussi la messe grégorienne
-elle la plus courte des différentes li-
pea. Tontes les églises n^adoptèrent
codant pas le sacramentaire de Gré-
re : celle de Milan conserva le rit am>
ôien {TfoyJ) , celle d^Espagne resta
idiée à la liturgie retouchée par saint
lore de Séville {voy* ce nom) , à la-
Jle on a depuis donné le nom de mo-
nbîquey et l^Église gallicane garda
ancien office jusqu'au règne de Char-
ogne. f7>^. Rituel.
oint Grégoire donna ensuite des règles
chant d^^(s mêmes prières ; ce chant
te anssî son nom. Pour en perpétuer
âge , il avait établi à Rome une école
JÎantm qui subsistait encore 300 ans
(121) GRE
après lui. Ce sont plusieurs de ces chan-
tres venus en Angleterre avec le moine
Augustin qui propagèrent le chant gré-
gorien dans les Gaules. Fof, Plaut-
Chaitt.
Calenorier geégorien , ou nouveau
style, voy, Awitée (T. I«', p. 789), Ca-
lendrier (T. IV , p. 501) et Grégoire
Xni. L. L-T.
GREIFSWALD. Cette ville de U
Poméranie antérieure, dans la régence
prussienne de Stralsund, sur le Rick, et à
une faible distance de la mer, est bien
bâtie et compte 9,000 âmes de popula-
tion . Ce qu'elle a de plus important est son
université; mais il y a en outre un gymnase,
une cour d'appel , une cour royale , un
consistoire et un tribunal de district. On
y voit aussi une saline et un hôpital
où sont reçus les malades de la province.
Son port se trouve à l'embouchure du
Rick, où sont situés les villages de Wyk et
d'Eldena. Le trajet de Greifswald en Suède
se fait maintenant en douze heures par les
bateaux à vapeur.
Greifswald fut fondé, vers 1233, par
Tabbé de Hilda ou Eldena , couvent de
Cisterciens établi dans le voisinage, et fut
peuplé par des marchands et des ouvriers
de la Basse-Saxe. Donnée en fief par Fab-
bé au duc de Poméranie Vartislaf ni
(1249), la ville reçut le droit de Lubeck
et la constitution de la Basse-Saxe. Son
commerce maritime avec les villes de la
Basse-Saxe, du Nord et des Pays-Bas,
prit bientôt beaucoup d'extension. Dès
1270, Greifswald entra dans d'étroites
relations avec les villes Anséaliques , et
forma avec Lubeck , Wismar , Rostock ,
Stralsund, le noyau de la hanse vénède ,
qui ne tarda pas à se trouver en guerre
avec les princes du Nord. Pendant la
guerre de Trente* Ans , la ville eut beau-
coup à souffrir de la longue occupation
des Impériaux. Lorsque Gustave-Adol-
phe parut en Poméranie (1630), elle
fut fortifiée et défendue pendant un an
contre les Suédois par le général Ludovic
Pérusîus. La paix deWestphalieladonna
à la Suède. Bombardée deux fois , en
1659 et en 1678, par le prince électoral
de Brandebourg , ruinée par les guerres
de Charles XU, elle vit sa prospérité
aller de jour en jour en décroissant jus-
GRE
(122)
GRE
qu'au milieu du xviii* siècle y où elle
oommeuça à se relever par le commerce
des grains de la Poméranie sous pavillon
suédois. Elle a passé , en 1720 , avec la
Poméranie antérieure, sous la domination
prussienne.
La fondation de funiversîté de Greifs-
wald, inaugurée le 17 octobre 1456, re-
monte au règne du ducVartislaflX; Henri
Rubenow, bourguemestre de la ville, en
fut le premier recteur , et les nombreux
sacrifices qu*il fit pour elle lui donnèrent
le droit d^en être considéré comme le pè-
re. La doctrine de Luther s*étant répan-
due en Poméranie ( 1522 ) , les profes«
seurs refusèrent de Tadopter et Tnniver-
sité fut à peu près fermée pendant quelques
années; mab le duc Philippe I**^ la rou-
vrit en 1589. Elle devint alors une uni-
versité luthérienne. Le duc Ernest-Louis
fit élever pour elle un nouveau bâtiment
en 1591. En 1634 , le duc Bogislaf XIV
lui fit don d'une grande partie des biens
du couvent supprimé de Hilda, dota-
tion qui suffit encore aujourd'hui à cou-
vrir toutes les dépenses. Le gouvernement
n'accorde aucune subvention à l'univer-
sité. Cependant, si les rois de Suède
ont veillé à sa conservation , les rois de
Prusse ne se sont pas montrés moins
soucieux d'y introduire toutes les amé-
liorations possibles. Les revenus annuels
s'élèvent à 60,000 thalers, dont 10,000
sont absorbés par les fra'is d'administra-
tion et par des pensions. Le chancelier de
l'université est le prince Putbus de l'Ile
de Rûgen ; les recteurs changent chaque
année. Depuis 1830, on a joint aux
autres établissements une clinique médi-
co-chirurgicale pour les chirurgiens de
l^^etde 2»«(1asse, et en 1834 on a éubli
un institut caméralo-économique sur le
territoire d'Eldena, qui dépend de l'uni-
versité. Foir l'ouvrage allemand de Ges-
terding, Pièces relatives àV histoire de la
ville de Greijswald^ Greifswald, 1827,
et continuée jusqu'en 1830. C. L.
GRÊLE. La grêle est un phénomène
si vulgaire qu'il doit paraître inutile de le
décrire, et la théorie de ce météore est
encore si peu avancée qu'il ne reste pres-
que, pour en parler, qu'à dire les princi-
pales circonstances qui l'accompagnent.
Ceat surtout au printemps et en été qu'il
tombe le plus firéquemment de la
et sa chute est toujours précédé
bruissement dans les airs qui a ét^
paré à celui que ferait un sac de no
l'on agiterait fortement; des phéno
électriques l'accompagnent générali
et plus la grêle acquiert de voIuum
ces phénomènes montrent d'intenai
tonnerre se fait quelquefois en'
avant le bruit précurseur de la gré
éclats en accompagnent presque to
la chute et diminuent souvent
elle a cessé. Ce concours est favoi
l'opinion que l'électricité joue n
important dans la formation de la
sans le nier, reconnaissons que de
nomènes électriques non moins ic
se produisent dans des pluies ora
qui se passent sans être accomp
de grêle. La grêle précède ces plui
accompagne quelquefois , mais lec
cède rarement ; ajoutons qu'il arri
sez souvent qu'il grêle sans to
ou sans éclairs. Les nuages qui d
fournir la grêle ont un aspect pi
lier qui les fait facilement recoi
de l'observateur : ils sont ordinaii
très épais et offrent une nuano
drée qui leur est propre ; général
peu élevés, ils sont échancrés sni
bords et leur surface présente un
nombre d'élévations irrégulières. I
Ion est, dans la plupart des cas,
de couches concentriques, distinc
unes des autres, de glace transpi
et qui sont venues se superposer .
d'un noyau qui ressemble à de h
tassée. MM. Élie de Beaumont,
dant et d'autres savants ont eu oc
d'observer des grêlons qui préseï
tous des pyramides quadrangulain
la base était une portion de spl:
dont la hauteur égalait le rayon d
Ions primitivement observés. Cesp;
des étaient en outre formées de o
curvilignes alternativement transpa
opaques et parallèles à la base. M
dant pense que ces gréions pyrac
étaient des fragments de grêlons ol
d'abord dans le même orase, et q
taient rompus en éclats du cktre à
conférence par une cause inconnue
agissant avant la chute des grêloi
aucun grêlon , au moment de l'ol
GRE
(U8)
GRE
,iM«iît entkr à terre. IflM. Airy,
ttnrierobserTitoire de GreeDwicb,
khà oat de lear côté observé, le
■rci Angfeteiie et le second en
jmtj ^ les grékHis ont souvent la
ir Ak poire. Qoaot à la grosseur
pAaai, chacun sait combien elle va-
tf fK^ s^ j en a de gros comme un
«■ ea a TU qui ont le volume d*un
k pifeofi, de poule et même de
ef qui pèsent jusqu'à 350 grammes
t\
a, joMfulL présent, est le seul pby-
|m ait essayé dVxpliquer ces phé-
Sy UMÔ son système a donné lieu
objections de la part de
nr, et Ton peut dire que la théo-
I grêle est encore à créer. A. L-d.
ÛX , VOf. COUDAGE.
!f ACflE (vnr de). On appelle
i me espèce de raisin, et le vin
■épare à l'aide de ce raisin, par un
purtictilîer, est le vin de grena-
st sartout à Mazan , arrondisse-
Carpentras, département de Vau-
le se €ut le vin de grenacbe pour
^^unation de Paris, et ce n'est
la capitale qu'il est connu,
it M. Cavoleau [Œnologie
ur, P^ris, 1827, p. 327) décrit le
<le la fabrication. «On écrase le
oo en exprime le moût, que l'on
illir pendant une beure; on le
ns <ies tonneaux ; on y mêle à peu
seizième d'eau-de-vie de vin, et,
rvoir bien clarifié, on le livre au
fTantres départements du midi
-sBoe, par exemple dans le Gard,
nées-Orientales, à Narbonne, le
renacbe s'emploie à la vinifica-
m» on V procède par la méthode
«. Le meilleur de ces vins est
« le vin blanc de Rodés et Con-
partement des Pyrénées-Orienta-
< avec une variété du grenache
ne se &it ce vin délicieux. Le
00 a aussi un grenache noir qui
01 vÎD doux, spiritueux et par*
des communes de Banvols-sur-
m
! Port-Vendre et de Collioure,
e le canton de Rivesaltes, se dis«
: par leur vin de grenache délicat
té. PcMir le préparer, on le laisse
fermenter dans les futailles, an lien de
faire opérer la fermentation sur le marc,
ou, si on le laisse fermenter de cette ma-
nière pendant une quinzaine de jours, il
faut attendre dix à douze ans pour qu'il
se dépouille entièrement; mais alors aussi
il devient délicieux, et s'exporte à l'étran-
ger sous le nom de rancio. D'après l'au-
teur cité, on ne fait de grenache pur dans
les Pyrénées-Orientales qu'environ 500
hectolitres par an.
Le vin de grenache est un des vins
de France dont la réputation est la plus
ancienne. Dans un fabliau du moyen-
âge, on le cite parmi les quatre mattres-»
vins :
Ce«t vin grec et ▼!» de grenacbe ,
Tin moscadet et vin de Chipre.
Et plus loin :
Elle est do lignage garnache
Qui est on des grans vins dn numde.
{La despiuoisam «in «m cf tU timuê,*)
D-o.
GRENADE, province d'Espagne avee
titre de royaume; elle forme la moitié de
l'extrémité orientale et toute la partie
méridionale de l'Andalousie. Elle a 58
lieues de longueur de l'E. au S.-O., 7 de
large à sa pointe, du S.-O. auN.-E., vers
le détroit de Gibralur, et 28 du S. au N.
à sa base, qui s'appuie àl'E. sur le royaume
deMurcie, auquel il confine aussiau N.-E.
Ce royaume est borné à l'O., au N.-O.
et au N. par ceux de Séville, de Cordoue
et de Jaên, et au S. par la Méditerranée;
il est arrosé par 1 8 rivières dont les prin-
cipales sont le Verde, le Xenil, le Darro
et le Guadalète. Ses chaînes de montagnes
sont : au centre, la Sierra-Nevada , ainsi
nommée parce qu'elle est toujours cou-
verte de neige; dans sa partie méridio-
nale, la Sierra-de-Ronda, et au N.-E., vers
la Méditerranée , les Alpuxarras (vojr,)
qui servirent longtemps de retraite à un
grand nombre de Maures chassés de Gre •
nade, dont les descendants industrieux
rendent ce pays un des plus peuplés et
des mieux cultivés de l'Espagne.
Le royaume de Grenade avait eu 70
lieues de long sur 33 de large, 129 villes
dont 32 grandes, plus de 2,000 bourgs ou
(*) A. Jobioal, Nomptam Rêemêil d§ CoaUs, diU
FMimuxt P^s, i8o^ 1. 1, p. 3^,
GRE
(124)
GRE
vîllagcSy 3 millions d'habitants, et il rap-
portait 700,000 ducats, somme alors con*
sîdérable. Aujourd'hui , on n'y compte
qu'une vingtaine de Tilles et 700,000 ha-
bitants. Il y a un archerèché à Grenade et
trois évêchésà Malaga, Almérie et Guadix.
Grenade f en arabe Garnathah et en
espagnol Granoia^ célèbre capitale de ce
royaume et située au confluent du Darro
et du Xenil, n'est point l'antique liiibe"
risy car elle fut fondée par les Arabes
Yers la fin du ix* siècle , et non pas an
milieu du x*. Le nombre de ses habi-
tants, qui s'élcTait à 400,000 au temps
de sa splendeur, n'est aujourd'hui que
•d'enTiron 60,000; elle a une univer-
sité, une chancellerie royale, plusieurs
collèges et hôpitaux, un capitaine général
et un intendant. Ses rues sont générale*
ment étroites, mais ses promenades char-
mantes. Elle est divisée en plusieurs quar-
tiers, dont les quatre principaux sont:
Grenade, Albayzin, Alhambra et Ante-
querula. Dans le premier, qui forme la
cité, on voit la cathédrale, monument
magnifique où sont les tombeaux en mar-
bre de Ferdinand Y et d'Isabelle, rois d'A-
ragon et de Castille. La vaste place qui
conduit au palais de la Chancellerie est
décorée par une superbe fontaine de jaspe.
Le quartier de l' Alhambra, situé sur des
éminences, est orné de plusieurs beaux
palais, entre autres de celui qu'on nom-
mait Alcazar on Al Casr al Omrah (le
palais des princes), fondé, non point sous
la dernière dynastie des rob de Grenade,
mais un siècle auparavant, par un gou-
verneur qui appartenait à la race des Al-
Mohades, rois de Maroc. On a décrit ail-
leurs {yoy, Alhambra) ses cours ornées
de fontaines jaillissantes, de colonnes
d'albâtre, ses voûtes en marbre incrustées
d'or et d'azur, ses peintures encore admi-
rables dans leurs débris. On voit aussi
dans ce quartier le Generalif^ ou plutôt
Djenn^al^arif{y<t jardin de l'inspecteur),
où sont les tombeaux de plusieurs rois de
Grenade, et dont le palais, moins bien
conservé quele précédent, est dans une po-
sition plus élevée et plus riante. Celui
qui fut bâti avec une extrême magnifi-
cence par Charles-Quint et Philippe II
est presque totalejnent en ruines. Le quar-
tier nommé Albayzin ou de la Faucon-
nerie, qui tirait probablement
de Baêca, dont les habitants étai
s'y établir après la prise de leur
les chrétiens, avait un château <
nom qui dominait Grenade ; il c
habité par des descendants des
Le ^wixtx Antequerula est auss
bourg, et a pris son nom des
d'Antequera, qui vinrent s'y reti
de ce quartier sont,pour la plupa
vriers en soie et des teinturiers,
a une jolie salle de spectacle qui
pendantl'occupation desFrançai
à 1812. A cette époque, l'Alha
converti en forteresse presque
ble. Grenade est située dans u
délicieuse et fertile, de 8 lieue
sur 4 de large ; la Soto de Romi
tué au milieu de cette plaine, a
au duc de Wellington depuis !
Parmi les villes du rovaumi
m
nade, la plus importante est B^
seconde et l'une des plus anci
royaume, ville célèbre par les
vins que produit son territoire, ei
nous devrons consacrer un artic
Elle est située sur la Méditerra
que Marbellay Fêlez -Malaga,
cary Almeritty etc. Parmi les vill
térieur nous nommerons Romla^
et demie des frontières de Sévil
fut bâtie par les Maures, près •
de Munda ou Aninda, sur les fli
haute montagne et sur la rivière
ra, qui la sépare de son fauboi
passe sur un pont, et on y de
un escalier de 400 marches tail
roc et qui est l'ouvrage des Maui
contient 13,000 habitants; on
des cuirs. Ses environs bien cuit
nissent d'excellents fruits, des pi
des troupeaux. Antequera , 1'
des Romains, sur la frontière des
de Cordoue et de Sévîtte , offre
d'antiquité, et est divisée en hau
Son château, bâti par les Maure
l'hôtcl-de-ville et denx de i
églises; elle a 14,000 habiUnts
ville autrefois très importante, 1
dence de plusieurs rois de Gi
missionnaires ou détrônés. San
bâtie par Ferdinand et Isabelle
placement de leur camp penda
de Grenade.
GRE
(135)
CRÈ
Ift \%ii , on a fonné uiM nouvelle
de Grenade en joignant à la
Btnk de l'ancienne quelques
àarojaninesdeSéTille, de Jaên
îlèGorione. Aln»éiie, Malaga et les
toiitoires au nord de la première
lâ de la seconde nVn font plus
Matrnn, Grenade a été à trois épo-
pBAOéfcoteib capitale d^un royaume :
mÊà h pmfiace dont elle est la métro-
friia a-ti^ conservé le titre. Sous la
! époque, cette province compre-
tlnm petits royaumes, dont les
fareot Malaga , Grenade et
croyons devoir tracer ici un ta-
npidede ces révolutions peu con-
■te de b plupart des auteurs qui
«Céeril sur l'Espagne et qui n'ont fait
qaedn dernier royaume de Gre-
9 fku pnÎHant à la vérité et surtout
que les premiers, car ses H-
s'diendirent longtemps au-delà de
m kùoiièns actuelles.
*^*' *<^ Lors de la décadence du kha-
fÊÊt et Cordooe {voy,\ Ali-ben-Hamoud,
m des Edrisides {voy.) rois de Fez, fut
MUié gnavemear de Ceuta et de Tan-
Wf qtà dépendaient de l'Espagne musul-
qvoiqae sur la côte d'Afrique, et son
laœfli obtint le gouvernement d'Al-
k Sollicité de secourir le khalife Ue-
n contre deux usurpateurs qui suc-
l'avaient détrôné et empri-
se, Ali vint par mer s'emparer de
^, ran4l6derhégire(10l6deJ.-
j. D aurcha sur Cordoue, et, ne pouvan t
ifalir Heacham qui avait disparu, il
wiaya en faisant périr Soleiman, le se-
ad osnrpateor, et s'empara du khalifat
■lil se pïviendait héritier ; mais regardé
comme un usurpateur par les
des Omméiades, il fut étouffé
no bain en 1018. Son frère Ca-
fib Yahia, régnèrent l'un après
Cordoue comme khalifes , en
de quelques princes Ommé-
les. L'oucle fut détrôné, en 1031, par
qui s'était maintenu dans ses
de MÎdaga et d'Afrique , et qui ,
il son tour de Cordoue par Cacem,
1023, y rentra peu de mois après, par
e nouvelle révolution qui le rendit mai-
■Ire
tre de la personne de son onde. YahiA
périt, en 1026, dans une bataille contre
les Val i deSéville et quelques autres gou-
verneurs qui s'étaient rendus indépen*
dants. Son frère Edris et quatre autres
princes Hamoudides ne possédèrent que
le royaume de Malaga et d'Algéziras,
avec Tanger et Ceuta , où le dernier se
retira , en 1069 , lorsque ses états d'£s-
paç^e lui eurent été enlevés par le roi
de Séville.
Gkenade. Zavy, prince de la race des
Zéirides ou Sanhadjides, qui régnaient à
Tunb et à Tripoli, ayant usurpé la sou*
Ycraineté de Grenade qu'il gouvernait
au nom de Hescham U , khalife de Cor-
doue, la transmit, en 1019 ou 1029, à
son neveu Habous, qui, ainsi que ses
deux successeurs, Badis et Abd'AUahy
reconnaissait pour khalifes et pour suze-
rains les rois de Malaga. Ils soutinrent
plusieurs guerres contre les rois de Se-*
ville, qui, maîtres de Cordoue, affectaient
la suprématie sur tous les dynastes mu-
sulmans de la Péninsule. Un intérêt com-
mun ayant réuni ces derniers pour résister
aux progrès des princes chrétiens, et pour
appeler comme auxiliaire le roi de Ma-
roc loussouf , deuxième monarque de la
race des Al-Moravides, Abd'Allah fut une
des premières victimes de cette démarche
imprudente. Après avoir assisté à la ba-
taille deZallakah, gagnée en 1086 par les
musulmans d'Afrique et d'Espagne sur
Alphonse VI, roi de Léon et de Castille,
il négocia secrètement avec ce prince pour
s'en faire un appui contre l'ambition du
roi de Maroc qui , Tayant fait arrêter,
l'envoya en Afrique et s'empara de ses
états, en 1088.
AxMÉaiE avait pour gouverneur Khaî-
ran, Esclavon ou Dalmate de naissance ,
lequel, fidèle à la cause des khalifes Om-
méiades de Cordoue, périt en 1017-18,
dans une bataillecontreAli-ben-Hamoud,
roi de Cordoue et de Malaga. Zohaîr, son
parent et son successeur, laissa ses états en
mourant, en 1 04 1 , au roi de Valence Abd-
el-Aziz, qui lesdonna à son gendre Aboul-
Ahvas-Maan, fondateur de la courte dy-
nastie des Samadaliides ou Tadjibides ,
lequel à sa mort, en 1052, transmit sa
couronne à son fils IMohammed-Moczz'
Eddaulah^ l'un des princes les plus éclai-
GRE
{Ht)
GBS
réi eC l«s pins vertueux qui aient régoé
daut l^Espagoe musulmane. N^ayant point
combattu à S^allakafa, bien qu'il se fût
soumis au roi de Maroc, Moeu-£d-
daulah fut assiégé par terre et par mer
dans Aimérie, et y mourut en 1 09 1 . Cinq
mois après y Obéid- Allah, qui lui avait
succédé, entama avec le roi de Maroc des
négociations à U faveur desquelles il par-
vint à s'embarquer avec un de ses frères
et à se retirer auprès du roi de Boudjie
(Bougie) en Afirique; mais sa capitale
tomba aussitôt au pouvoir des AUMora*
vides, qui en avaient continué le siège.
Tous les états musulmans d'Espagne
ayant passé sous la domination des Al-
Moravides {voy,\ un prince de cette dy-
nastie gouvernait l'Andalousie et tenait
sa cour à Grenade, lorsque Alphonse-le-
Batailleur, roi d'Aragon, après une mar^
che aussi imprudente qu'aventureuse, pa-
rut, en 1126, devant cette ville sous
prétexte d'y délivrer les chrétiens qui
l'avaient appelé; mais il échoua dans son
entreprise.
Pendant l'anarchie qui entraîna et qui
suivit la dissolution de la puissance des
Ai-Moravides, Grenade se révolta contre
eux, en 1 146, et reconnut pour roi Ah-
med Seif-Eddaulah Ben-Houd, dépouillé
du royaume de Saragoose qu'avaient pos-
sédé ses ancêtres. Ce prince, devenu éga-
lement roi de Jaén, de Murcie et de Va-
lence, ayant été repoussé devant l'Ai
CasralOmrahde Grenade (p. 134) par les
troupes al- moravides, et tué, en 1146,
dans une bataille contre leur allié Al-
phonse-Raimond , roi de Castille et de
Léon, Grenade retomba an pouvoir des
Al-Moravides et fut, sur le continent es-
pagnol, le dernier asile de leur puissance
anéantie , depuis près de vingt ans , en
Afrique par les Al-Mohades (vof.); ils
se joignirent même à l'armée chrétienne
pour assiéger par terre et par mer Aimé-
rie, qui fut prise en 1147 ou 1148. La
mort d'Yahia-Ben^Ghania, le plus vail-
lant de leurs chefs, après une bataille
contre les AUMohades, en 1149, assura
la domination d'Abd-el-Moumen (uoy'.),
deuxième prince de la nouvelle dynastie,
sur la msjeure partie de l'Espagne mu-
sulmane et de l'Afrique septentrionale ;
inais ce ne fut qu'en 1 166 que Grenade
lui fut livrée par capitulation
med-ben-Biardenisch, roi de
de Murcie, en devint maître ,
à la suite d'une sédition; mi
Mohades ayant repris Alméri<
année, après un blocus de sii
portèrent d'assaut Grenade pei
après, et repoussèrent toutes l<
du roi de Valence uni aux chi
conservèrent Grenade jusqu'i
où leurs guerres civiles entrait
décadence en Espagne et ec
Mohammed -ben-Houd s'élev
mier contre eux , comme h<
droits de ses ancêtres. Reconn
les montagnes des Alpuxarras,
il s'empara de Murcie et en 13!
nade. Mais tandis qu'il étendai
nation sur l'Andalousie et le V
qu'il cherchait à enlever Valen
veau roi qu'elle s'était donné
med ben-al-Ahmar le trahit, l'ai
jeta, en 1 332 Jes fondements d
royaume de Grenade, et se reo
de Jaén, de Guadix, de Baéça. 1
ayant été assassiné à Almérie,
Mohammed ben-al-Ahmar y
nu roi, et, l'année suivante, il <
Grenade, qui derint la capi
royaume dont la durée fut prc
longue que celle de la puissanc
de Cordoue, et bien plus longU'
de tous les états musulmans qu
élevés sur les ruines de cette n
Mohammed fut le fondatc
royaume et de la dynastie des j
ou Al-Ahmarides^ qui aposséd
264 ans, sous 2 1 rois, la pro
tière de Grenade et d'autres ]
l'Andalousie. Parmi ces rois,
med II , malgré sa parfaite coi
de la langue castillane et l'aroii
leresque qui l'unissait à Alphoi
habilement employer les armes
li tique pour consolider sa n
Mohammed II profita des trou
Mauritanie pour y conquérir
quelques autres places, mab il f
détrùné. Isroaêl I** remporta,
la bataille nommée Journée
fants^ parce que deux princes
y furent tués. loussonf I*', v
bile à la guerre que pendant la
le législateur, le réforroateor d
(U7)
GSM
tajortice, pour
lo arts, OB
oripne, deb
it CatSk, convoité, atuqiié,
t pv kl iMHHiif II caotilbi»
M« par le» roi» de Fez ce «le
Miui ifcrhiif par des fac-
r is pores cHiles ait pa se
et par coo-
s
b « la ncknes s'accronaieni
mctt pv l^asile «pj troa-
^^' de SériUe, de Va-
Mvôe et des antres états cd->
k rislaMtsBe par les
; <|iie la discorde aussi
ttamme ca Afrique; que, pro-
Inn ditisiouay le rojaimw de
raiintloar à tour auprès d'eux
tt 4ei auxiliaires; qull re^t
•ecDun des rois de Tunis et de
tt^'eain il me socoomba qu^an
■ÎQo des couroQoes de Castille
M pv le naria^ de Fcrdinaud
le. IVo6taBt de la coociirrcfice
t rois de Grenade, d*abord le
fib, pois le fils et son onde,
^Ks dkrétieBS les attaquèrent
kl points. Rouda fut prise
Miiaca CD 1488; Guadix et
ir ftirent liTrées par Abd' Allah
fiindes deux rois, en 1490;et
■ercu Abou-abdAllah Mo-
U, et DOB pas Boabdil, comme
i cqnpiob et plusieurs com-
nncais ont écrit son nom , fut
adre sa capitale dans Us pre-
s de jaimer 1493. Ce lâche
prince, qui s'était léTohé cottlve um pcra
et qui , placé par sa mciu sur ua tit&iie
qull fut forcé de partager avec aoa onde,
n avait su que pleurer, mérita ce leprodm
de cette princesse : «Tu his bieu de pieu»
rcr comme une Icmme nu ro jmuM que
tu n as pm su défendre eu homme el eu
roL • D s^embarqua en 1493 pour FA-
frîque, où son onde s*était défà retiré^ et
il fut tué dans une bataOk, eu défcadam
la cause du roi de Fa, son parent.
Les Maures de Grenade, par leurs re-
lations rontinurilrs aTcc lô chréticBS,
avaient adopté la mode de la chevalerie,
des tournois, des carrousels, dm armoiries
et <lesépitaphes, inconnus aux autres na-
tions mninlmanw Us firent usa^ de la
poudre à canon et de TartiUerîe à la dé -
lense de U ville de Kiehia, en 13S6, an
siéee de Baêça, en 1334, et à ccfaii d'Aï-
geziras, époques antérieures à la hataiUe
de Crécv, perdnepar Philippe de Valois
roi de France. Quant aux Zé^ris et
Abencérages {9oj.\ noms plus ou
défigurés de deux &millesoriginairesd*A-
frique, ils sont plus connus dans lo ro-
mans que dans Thistoire.
Les Maures de Grenade se révoltèrent,
en ld69 , contre Philippe II, roi d'Es-
pagne ; ik élurent deux rob dont k fin
fut tragique; mak ik ne tinrent entière-
ment chmiés de U Péninsule q^*en 1 61 0,
sous PhiUppe IIL H. A-
GREXADE (bot.), «07-. Gax
GRENADE (art mit}, petits boulets
creux de kfiii me <les obus, que r<m
plit de pondre pour les ^ire éclater
milieu d^une troupe ennemie. On ne se
sert guère de ce projeciik que dans k
guerre de siège. On connaiaait les gre-
nades avant 1 533, puisque Baptiste ddk
Valle enseignait à cette épocpie k prépa-
ration des grenades à main. Les Fran^M
en firent usage pour k picaûcie fins an
siège d'Arles, en 1536. Au siège dXK-
tende, en 1603, on jeu dans la pkce
50,000 grenades et 20,000 furent kn*
céesdek place siv les asHègeants. An Mége
de Candie (1 669 , les a«ègès comommè'
rent 100,960 grenades à main et 4,874
grenades de verre. On fait entrer actneU
leamnt 40,000 grenades â main â»m les
approvÎHonnements d^nn siège, et b place
assiégée doit avoir pour m déinse au
GRB
(188)
GRE
HKHDft SyOOO grenades de rempart et
20,000 à main.
On s'est servi de grenades en carton,
en verre, en métal de cloche, en bronze
et en fonte de fer; on n'en fabrique plus
que de ce dernier métal. U y avait au-
trefois en France des grenades de rempart
du calibre de 16, 24 et 32 ; on consom-
mera celles qui restent en magasin et on
y suppléera par des projectiles creux de
plus petits calibres. Les grenades à main
ont varié dans leurs dimensions^ on
B*en coule plus que d'une seule espèce,
de o'".08 de diamètre et pesant envi-
ron 1 kilogr. Pour (aire éclater cette
grenade, on la remplit de poudre et on y
met une fusée de 20 secondes de durée.
Des hommes exercés lancent ces grenades
avec la main à 26 mètres, et à 100 me*
très au moyen d'une ficelle attachée à la
fusée et dont on se sert pour imprimer
à la grenade un mouvement de rotation
comme le ferait une fronde. On jette des
masses de grenades sur un même point
avec les mortiers, pierrten,'obusiers, etc.,
ou au moyen d'un seau en bois cerclé en
fer, qui remplace le mortier.
£n 1657, Charles-Gustave, roi de
Suède, introduisit l'usage de petites gre-
nades fixées à la baguette et qui se ti-
raient avec le mousquet. En 1668, on
tira à Berlin des grenades avec le mous-
quet, en fixant la grenade dans un sabot
à tige qui entrait dans le canon.
Dans la défense des places, on com-
mence à jeter des grenades contre les
tètes de sape dès qu'elles approchent du
chemin couvert, et l'on continue jusqu'à
la fin du siège, surtout au moment de
l'assaut, à inquiéter l'assiégeant par un
jet continu et bien nourri de grena-
des. L'attaque emploie la grenade vers
la même époque du siège pour s'opposer
aux rassemblements des troupes de sortie
dans les places d'armes et pour déloger
l'ennemi du chemin couvert et des rem-
parts.
« Comme les pierres et les grenades,
dit Vauban, jetées avec des mortiers,
font plus de mal encore que les bombes,
et qu'elles tuent et blessent beaucoup plus
de monde, il faut s^en précautionner de
son mieux. »
Le jet des grenades a souvent occa-
sionné des accidents graves pti
dats qui les lançaient : pour la
on y exerça des hommes de
prirent le nom de grenadier
mot); mais aussit^ que les
furent réunis en compagnies
rent l'élite de l'infanterie, on c
exercer au jet de la grenade q
rent complètement depuis 1
Les troupes du génie sont les s
quelles on apprend encore s
projectile.
GREN ADB (Nouvelle-),€
NueporGranada. Les Espsgno
naient sous ce nom et sous celi
cas toutes les possessions qu'
conquises dans le nord de l'Am
ridionale, et qui forment aujo
républiques de Venezuela, de h
Grenadeetde l'Equateur (vo/.
me de la Nouvelle-Grenade, qu^
gouverner par un vice-roi , è
au nord et à l'ouest par la m
contigu au Caracas, au Brésil e
Ayant 500 lieues de long sur e
de large, il avait une superfi
de 58,000 lieues carrées (de 2C
c'est-à-dire presque le double
la France ; et quand on ajouU
dans la zone torride, travei
hautes chaînes de montagnes
tions des Andes du Pérou,
par de grands fleuves qui re*
rivières considérables , ce pay
en productions des trois rè|
nature ; qu'il a une grande vai
mats, de beaux sites, des i
communication faciles, enfii
sources de toute espèce et
ments infinis de prospérité , i
venir .que c'était un des éta
favorisés par la nature. Ce;
pays si riche et si beau oompt
lors de la fin de la domination
2 millions d'âmes; en 177
avait même recensé qu'un p
1,200,000 habitants : or s'il <
et cultivé comme la France, il
nourrir 60 millions. Son com
en proportion de la faiblesse de
tion. M. de Humboldt* évalu<
(*) Etiûi ^oUtiquê tur U rûimmm
fittfMs^^^gntf Pari», i8ii, l. Y. 1.
(m)
d'Asie, y
GUE
et
U v ^
iS,7M,000 pu pro-
èhpknhiire à 1 millions, et
d'or et dPargeDt à S miU
à|iHbfi(le produit annuel en or
M, to oommenoement de ce
n éoidnt en tontes choses , ne
Ml M roi d*Espegne que 4 à
ÊtÊfÊÊjmitmjipoiqne le revenu brut
4r tyîlO,000; en sorte que, sous le
4i pTMbîty la perte de cette colo-
« lli pta Konble au trésor d^Es-
Omn Por et Targent, la Non-
feornisMÛt du mercure
ydtpbtÎDe, du cniTre, du fer,
, telles qu'émeraudes
in, fa perlei, etc. Les côtes de
, friMÎpal séjour des Européens,
■C îilabiiB sur beaucoup de
taéiiqae les hautes régions de Hn-
(Ton climat parfaitement
neoomber une partie de
ppdMÎDB étrangère qui avait mal*
déCmit par ses Tiolences la
ytrîbnsindiennesdont
sont entièrement étein-
tt<B ar fe point de Tétre. De ce nom-
^Wmls Caraïbes, race forte et éner-
ss frisut redouter par ses goûts
et que les Espagnols ont
Cl plusieurs contrées; les Cu-
aajourd*hui civilisés; les Gua«
ft^ fMple bdliqueux ; les Omaguas et
■BmcH^qni rendaient un culte au soleil
tk k hnc^ et qui, de tous les Indiens ,
■M frît le plus de progrès dans les arts
fk dfilisatioa. Leur idiome, appelé
ieli, cl qui était parlé dans unegrande
rie dn roianme, est sur le point de
mh^; éa reste il eustait un grand
Ère de langues diverses. Ces peuples
■C gottteinéspar des caciques qui,
■BBent en guerre entre eux , se
Mvaîent avec acharnement. Les ca-
■ de Bogota avaient le titre de zippa
setgnenr. Quelques caciques ré*
loogtenpa aux Espagnols, quand
vinrent, au commencement du
, faire successivement la con-
* des vastes territoires de TAmérique
liûoalc qœ Christophe Colomb avait
nerts à la fin du xv* siècle. Subju-
''Hjciop. 4* O, (i. M, Tome XIII.
guéei peu a peu par les Européens, kft
peuplades indUennes de la Nonvelle-Gi«->
nade furent employées aux mines et à
d'autres travaux fatigants, et disparurent
en partie. Il n*y en a eu qu'un petit
nombre qui, à la faveur des boiset deslieux
inaccessibles qu'elles habitaient, conser»
vèrent leur indépendance et leurs habi*
tudes sauvages. On évalue à 200,000 1»
nombre d'Indiens (voy.) qui pouvaient
exbter encore, à la fin de la domination
espagnole, tristes débris du grand nomhre
d'indigènes qui vivaient anciennement
sur ce vaste territoire. En revanche,
les Espagnob avaient fondé une quan*
tité de villes, établi des missions pour
convertir et civiliser les sauvages et in*
troduit la race noire pour remplacer la
race cuivrée.
Le royaume de la Nouvelle-Grenade,
qu'ils avaient formé, ne se composait,
dans l'origine de leur domination, que de»
anciens états de Bogota et de Tunja. En
1718, ils y réunirent le NuepoReyno ou
Nouveau-Royaume, la Terre-Ferme et le
Quito, déuché du Pérou, dont il faisait
partie d'abord. Le Nouveau* Royaume,
se composait de Carthagène, Caracas, Po*
payan, Maracaîbo, Guîane, Cumana,
Sainte-Marthe, Antioquia, dô Iles de la
Trinité, de Marguerite, Porto-Rico, etc. La
Terre-Ferme comprenait Panama, Porto-
bello, Véragua et Dar îen . Ainsi ce royaume
touchait d*un côté au Mexique, et de l'an*
tre au Brésil et au Pérou. Il était gouverné
dans cet esprit étroit et ombrageux qui
dirigeait alors les Espagnob dans leur sys-
tème colonial.
Au commencement du xix* siècle, un
simple particulier, Miranda, pendant quel-
que temps soutenu par l'Angleterre , es»
saya d'affranchir ces colonies lointaines ;
mab n'ayant que peu de crédit et d'in-
fluence, il échoua dians sa tentative. Quel-
que temps après. Napoléon envahit l'Es-
pagne. La junte du gouvernement natio-
nal, qui se forma alors dans la métropole,
engagea la Nouvelle-Grenade à soutenir
les Espagnols dans leur lutte contre Tem-
pereur des Françab et à rester fidèle à
Ferdinand VII; mab comme celui-ci re-
nonça au trône, la Nouvelle-Grenade,
abandonnée à elle-même, crut le moment
opportun poui* s'affranchir du joug eu-
9
GRE
(âlO)
GRI
jrq>éen. En 1809, uoe jonte soprème de
gouYememeot le forma à Quito pour ce
royaume et pour les provinces de Guaya-
quil, Popayao et Panama. Le vice - roi
Âmar parvint à la dii!>oudre par la force
armée; cependant Tesprit insurrection-
nel se répandit bientôt dans toutes les
provinces; on arrêta et destitua le vice*
roi. Une nouvelle junte s^étant organisée,
elle invita toutes les provinces à envoyer
des députés pour un congrès à Bogota. En
effet , le congrès s'assembla à la fin de
1 8 1 0 ; mais on ne put tomber d'accord sur
la manière de constituer Tancienne colo*
nie. De son côté, Venezuela déclara, en
1811, son indépendance sous le nom de
confédération américaine de Venezuela ;
Carthagène en fit autant dans la même
année. En novembre ( 1 8 1 1 ), un nouveau
congrès fut tenu à Bogota et donna lieu
à un pacte fédéral; deuK mois après,
en 1813 , la Nouvelle- Grenade et Quito
proclamèrent leur indépendance. Cepen*
dant il fallut combattre le parti espagnol
et royaliste qui conservait encore quelque
force , et, malgré les victoires de Bolivar
(vojr.)^ le général espagnol Morillo (i^.),
envoyé avecdes troupes par Ferdinand VII
qui venait de remonter au trône , parvint
à entraver pendant quelque temps Tor-
ganisation du gouvernement indépendant;
mais en décembre 1 8 1 9, le congrès de Ve-
nezuela proclama la loi fondamentale
qu'il avait décrétée pour la réunion de la
Nouvelle- Grenade et de Venezuela en
république de Colombie (vox. ce nom).
Ce nouvel état fut divisé d'abord en
trois grands défuirtemciits, savoir: ceux
de VénézueU, Quito et Cundinamarca ,
ayant pour chefii-lieux les villes de Cara-
cas , Quiio et Bogota. Pendant plusieurs
années encore, l'Espagne esMya de ressai-
sir son ancienne suprématie sur les colo-
nies émancipées ; tous ses efforts n'abouti-
rent qu'à dévaster le territoire colombien.
La première organisation administrative
de la Colombie paraissait au gouverne-
ment du pays donner trop d'étendue à
chaque département et trop de pouvoir
aua cbeis; en conséquence, on la divisa
(1824) en 12 départements, dont voici
les noms : Orénoque, Venezuela, Apure,
Zulia, Boyaca, Cundinamarca, Mag-
dalene, Cauca, l'Istlime, Ecuador ou
Equateur I Asuay et Guayac
soin d'une défense commun
réuni des provinces qui, fai
munications faciles entre e
peu de sympathie les unes
très : aussi, quand leur libert
et à l'abri des attaques de la
se séparèrent-elles; Vénézu
velle-Grenade et l'Équateu
autant de républiques parti
pendant, en mai 1832, elle
traité d'alliance d'après lequc
publiques feront toujours cai
pour le maintien de leur ind«
de leur liberté, et agiront
vis-à-vis des puissances étra
les tarifs des douanes. Elles
réservé la faculté de former
tiou, mais sans gouvernen
Elles ont fait la répartition <
dette commune et aboli la t
claves.
Bo^a est la capitale de I
actuelle de la Nouvelle-Grei
elle l'était de l'ancienne vice«i
la Colombie {voy.) dans se
La république ne doit guère
1,500,000 liabiunu*; ell
les dé|>artements de Magdale
Carthagène; de l'Isthme, ri
nama; de Boyaca, chef-liei
Cauca, chef-lieu Popayan,et
marca, dans lequrl e>t située
qui comprend les provinces
Bogota, Mariquita et Neyvi
nord-est de Venezuela, la N<
nade actuelle est bornée a
république de l'Equateur**,
che, au milieu de l'isthme d
l'ancienne confédération de
(voy, plus loin cet art.i. Qi
une longue étendue de côte
long du grand Océan, la M<
nade n'a pourtant d'autre po
que celui de Carthagène sur
Mex ique. Le sud-ouest est hé
tagnes ; mais dans Test s'étei
tes plaines, susceptibles d*u
(•) D*aprè« le rereBwmenl d»
avait i,6H6,oao. Lea levroui d<
de a,3i7«B3(> et tes dé|>cn»c« de
tara.
(**) Lm Hmtt*» entre \e% deu
r^léet par le traité de Petto, c
V»j. Ira arlirlr» K^r^rn » rt \
GAB
(181)
GRE
liimvdeMagdalenetnY«ne la
■■NMitsade dans presque toute son
,éinuiaB nord, et se jette dans
Mniqae. D^o.
(bot.). Uarbre qu^on
i ippartient à la famille des
cl il constitue à lui seul le
r/Bnci8.Le nom scientifique dérive,
mâiMs punica , terme employé
parce que œ fut de Car-
raçurent le grenadier, soit de
, pour fiiire allusion à la cou*
éBvfale en fleurs de ce végétal.
I réfTBologie de grenadier ^ elle
pnbtUcment dans granatum^
tti htii de It grenade , dû à la multi*
^étpéDtBk{ffranum) qui remplissent
mkàL
U pcatdicr {punica granaUun^ L.)
^''^ lUMÂt ions forme de buisson, et
Ml forme d*un petit arbre haut
fc li à 30 pieds. Son tronc tortueux se
CCD brioches à rameaux touffus,
, ■eaoi et épineux. Ses feuilles,
opposées, tant6t vertidllées , tan*
, et souvent fasciculées aux
des plus anciennes , sont déponr-
deMipales, très entières, glabres,
, luisantes y un peu coria*
Doo persistantes, lancéolées, ou
ou oblongues , ou oblongues-
, obtuses , ou pointues , légère-
idalées aux bords, courtement
, et longues de un à deux pou*
L hm fleurs, grandes et d^un écarlate
knc (iaonâtres ou blanches dans cer*
■i variétés de culture) , sont presque
lies et naissent à Textrémité des ra-
ssoit solitaires, soit agrégées au nom-
ét deux à cinq. Le calice est un peu
lec, charnu, coloré; il offre un
lirbiné , adhérent à Tovaire, et cou-
é par un limbe en forme de cloche,
è es cinq , six ou sept lobes triangu-
( ec pointus; les pétales, en même
ve que les lobes du calice et insérés
sorge de celui-ci , sont sessiles , ova-
Wcalaires, chifTonnés et imbri*
Kvant la floraison , étalés lors de l'é*
ÛBement. Les étamines, très nom-
es et insérées à la gorge du calice ,
lies courtes que celui-ci et de même
ir que le.4 pétales ; elles ont des fi-
bres , subulé^ , et des anthères mo-
biles, ovales. L'ovaire ofire un graïkl
nombre de loges, disposées en deux sé-
ries superposées comme par étages ; les
placentaires sont gros et recouvrent la
base de même que la surface interne des
loges. Le style est grêle et terminé par on
stigmate en forme de disque papilleux.
Le fruit (connu sous les noms At grenade^
pomme de grenadier^ et balauste) est
coriace et indéhiscent, sphérique, cou*
ronné par le limbe du calice, plurilocu-
laire, et en outre divisé par un diaphragme
horizontal en deux compartiments iné*
gaux dont le supérieur est plus ample
que rinférieur. Ce fruit, rougeâtre ou
jaunâtre à la maturité , n'est guère plus
gros qu'une noix à l'état sauvage , tan-
dis que dans certaines variétés cultivées
il atteint le volume d'une grosse orange ;
ses cloisons sont membraneuses; chaque
loge est remplie d'un grand nombre de
graines attachées horizontalement, os-
seuses, et de forme irrégulièrement polyè-
dre; chaque graine est enveloppée d*un
tégument soocnlent et pulpeux, lequel
est la seule partie mangeable du fruit.
L'embryon n'est pas accompagné de pé-
risperme ; il offre une radicule courte et
des cotylédons convolutés en spirale.
Le grenadier croit spontanément dans
le nord de l'Afrique et dans presque tou-
tes les contrées tempérées de TAsie. Intro*
duit d'Afrique en Italie, à l'époque des
guerres puniques, il se trouve depuis
longtemps naturalisé dans l'Europe aus-
trale. La beauté de ses fleurs et de ses
fruits l'avait fait consacrer aux divini*
tés de la mythologie grecque, et, plus an-
ciennement encore, les Hébreux en fai-
saient usage dans leurs cérémonies reli-
gieuses.
On possède dans le Midi trou variétés
de grenades, savoir : celle à pulpe douce,
celle à pulpe acidulé, et celle à pulpe
mélangée de sucre et d'acide. Cette pulpe
en général est rafraîchissante et astrin-
gente. On la suce crue, et l'on en fait
aussi des sirops, des confitures, ainsi
que des sorbets d*un goût agréable.
Les fleurs du grenadier, nommées en
pharmaceutique balauxtes , sont très as-
tringentes, parce qu'elles contiennent
beaucoup de tannin ; leur décoction
s'emploie contre les diarrhées chroni«
GRE
(1S2)
ClIË
^|iMs et plnnenn autres ma^dlet. On ob-
tient une encre d*iin beau rou^ en faisant
macérer cet fleorB avec on peu d'alun
dans de Feau. L*écorce du fruit , laquelle
possède les mêmes propriétés que les
fleurs, sert au tanna^; c'est avec cette
écorce que les Tunbiens obtiennent la
belle couleur jaune de leurs maroquins;
elle peut d'ailleurs remplacer la noix de
galle dans la préparation de l'encre noire.
L'éooroe de la racine de f;renadier, ad-
ministrée aux doses convenables, est l'un
des remèdes les plus efficaces contre le
tœnia ou ver solitaire.
Sur les c6tes occidentales de la France
et dans le midi de l'Angleterre , le gre-
nadier peut végéter en pleine terre à la
faveur de situations abritées; mais aux
environs de Paris, il résnte rarement aux
bivers , et on ne le cultive que comme
plante d'ornement d'orangerie. Planté
en caisse ou en pot, il demande une
terre substantielle, comoM celle qu'on
donne aux orangers. En été, il exige
des arrosements fréquenta «t abondants ;
si l'on néglige de prendre ce soin, ses
fleurs tombent avant de s'épanouir. C*est
en les taillant régulièrement qu'on par-
vient a élever les grenadiers sur une seule
tige et à leur former une tête régulière ,
opération qui se pratique à la fin de l'hi-
ver ou au commencement du printemps.
Les variétés à fleurs doubles, qu'on re-
cbercbe plus spécialement comme arbris-
seaux d'agrément, se multiplient de bou-
tures ou de marcottes ; la dernière mé-
thode surtout réussit avec une extrême
facilité. Le grenadier vit fort longtemps :
on possède, dans les orangeries de Ver-
sailles et du Luxembourg, à Par» , plu-
sieurs pieds dont l'âge est estimé à 2
oo SOO ans. Dans le midi de l'Europe, on
forme avec le grenadier d'excellentes
baies de défense, qui offrent l'avantage de
n'être broutées par aucun animal.
Les variétés les plus marquées de cet
arbre sont le grenadier nain (puniea
nanm^ L.), considéré à tort comme une
espèce particulière par plusieurs auteurs,
et fréquemment cultivé aux Antilles : sa
tige est basse; ses feuilles sont presque
linéaires, ses fleurs de couleur écarUte ;
le grenadier à fleurs blanches , qu'où
jMMsède a fleurs simples ainsi qu'à fleurs
doubles, fut introduit, en
Chine en Europe; on le cul
orangeries; enfin le grenat
jaunâtres , variété égalemei
delà Chine, d'où elle fut a
même époque que la variété
ches; ses fleurs sont très %
fruit, de couleur jaunâtre, a
lume d'une grosse orange.
GRENADIER (art mil.y
autrefois au soldat qui jetait
[voy,) et aujourd'hui aux \
lite des bataillons d'infante
miers soldats qui portèrent
grenadiers parurent dans 1
çaise en 1667. Ils appai
régiment du roi; il y en
à six par compagnie ; on les
particulièrement au jet de
L'on choisissait pour ce sen
les hommes les plus braves
temps d'une taille élevée, pot
sent plus facilement lance
par-dessus les retrancheme
vices signalés que rendirent
d'élite dans les campagne
1668, 1669, les fit réunir
pagnie qui prit le nom de c*
grenadiers; en 1673, les tn
régiments d'infanterie euren
compagnie de grenadiers,
régiments et enfin chaque bi
depub les réformes de 171
Révolution de 1 789, il n'y eu
compagnie de grenadiers p
Dès qu'il y eut un si gr
de grenadiers, on oublia le
ils ne furent plus exercés
grenade; mais le grenadier,
voure et sa belle conduite et
sion, devint le modèle et
l'infanterie.
LouisXVéUblit,enl74
pagnie de grenadiers dans
taillons de la milice du royau
ces compagnies réunies form
giments de grenadiers mjrt
taillon chacun ; on les rem|
milice, par des compagnies
postiches que l'on incorpon
vante, dan« les grenadiers ro
tant les régiments a deux 1
1779, on porta à treize le n<
gimeots de grenadiers royai
GRi:
(iij)
GRE
[
et grenadiers royaux
àm régiments de
sortai.-i, et les hommes
k tort de œs régiments.
haÊ^ÊKÊl étprmadiers de France^
t748,étiit composé de quatre bn-
ieschaciin^ il était
a complet par des détache*
ftkhm là grenadiers royaux,
la fRSifei échappèrent au grand
lévohtioonaire qui changea ton-
ÎÊÊtàtaâaoÊ militaires. Depuis For-
ée 1791 josqn*à nos jours, il y
ca Boe compagnie de grena-
m tfle de diaqœ bataillon d'in-
tentée figae et aséme de chaque ba-
ie h gnde nationale. L'infanterie
ftii pide da Directoire, organisée en
ÊtÊif allait composée que de deux com-
É^BB de gransdiers; la garde des cou-
lfcmt|i8Morganisatîon,denx bataillons
byvadiersietydans la garde impériale
hvf.J^ i y sfait des régiments de grena*
hs à pied, de grenadiers- fusiliers, de
IBfanncC de tirailleurs-grenadiers, et
Am dm régisaenls de conscrits-grena-
pa. Les grenadiers ont été fréquem-
m; pendant les guerres de la Révolu-
■tf de rEmpire, réunis en division et
d'armée pour senrir de réserve
t avec la garde.
Le eofps mjral des grenadiers de
', organisé en 1 8 1 4 avec les débris
ta de grenadiers de la vieille
éeanpérîale, ne fut pas maintenu après
Cent-Joars.
!mbs XIV avait créé, en 1676, une
de grenadiers à cheval^ qui,
atînée à marcher et à com-
le à pied et à cheval en tête de la
■■ do roi, n^en faisait cependant pas
ie. Cette compagnie, supprimée en
S, liit rétablie en 1789 et licendée
1792. Les grenadiers à cheval repa-
Bat avec éclat dans la garde des con-
fit dans la garde impériale, où ils
aient un seul régiment. Dans Torga-
ion de la maison du roi, en 1 8 1 4, on
ptak une compagnie de grenadiers à
bL qoj ne fut pas rétablie en 1815.
■dant, il y en avait deux régiments
ih garde royale qui disparurent avec
la révolution de juillet 18S0.
ont loajours été dioisb
parmi les hommes d*une belle et haute
stature, ayant déjà servi et réunissant
toutes les qualités d*un bon et brave mi-
litaire. Entrer aux grenadiers a été, de
tout temps, une distinction et une récom-
pense militaire. Le grenadier jouit d*una
solde plus forte que le fusilier; il porte
des marques distinctives qui le flattent
beaucoup ; il est fier de sa grenade , de
ses épaulettes et de son sabre qu'il ne
quitte jamais. Les grenadiers portaient
autrefois le bonnet à poils ; leur coiffure
actuelle ne diffère de celle des fusiliers
que par quelques ornements. Toutefob,
dans la garde nationale de Paris, les gre-
nadiers ont conservé le bonnet d*ourstn.
Les grenadiers commandés de service oc*
cupent les postes d'honneur; on leur
confie, à la guerre, les postes les plus pé-
rilleux, et ce sont eux ordinairement qui,
dans un siège , montent les premiers à
l'assaut de la place.
Les puissances étrangères, profitant de
l'exemple donné par la France, ont aussi
des grenadiers pour troupes d'élite. En
Prusse, les bataillons de grenadiers for-
més avec tant de soin par le roi Frédéric-
Guillaume I^ (voy. ce nom et Potsdam)
se sont couverts de gloire sous Frédé-
ric II. Indépendamment des compagnies
de grenadiers des régiments , il y a , dans
la garde royale de Prusse, deux régi-
ments de grenadiers, celui tle l'empereur
Alexandre et celui de t empereur Fran^
çois. En Russie, on a formé un corps
d'armée de grenadiers, composé, comme
les corps d'armée de la ligne , de quatre
divisions d'infanterie, d'une division de
cavalerie légère et d'une division d'ar-
tillerie. Il existe en outre , dans la garde
impériale, les régiments de grenadiers de
l'empereur François et du roi de Prusse,
En Autriche , la réserve se compose , en
temps de paix comme en temps de guerre,
de vingt bataillons de grenadiers. C. A. H.
GRENAT. Cette subsUnce minérale,
composée en grande partie de silice et
d'alumine, renferme aussi en quantité
notable, tantôt de la chaux, tantôt du fer,
quelquefois la chaux avec le fer, et d'au-
tres fois le fer uni au manganèse. Mais
quelles que soient les combinaisons sous
lesquelles se présente le grenat, sa cristal-
lisation est toujours la mémei c^est-à-dtre
GRE
(IM)
GRB
qu'il cristâllîie dans le tyttèine cubique,
en présieutaiit pour formes domiDantes
le trapésoèdre et touTenl le dodécaèdre
rhomboîdal.
Ce 800t les dliTérenoet de composition
et de couleur» qu'on remarque dans les
grenats, qui en ont déterminé la division
en plusieurs espèofliy lesquelles ont été
groupées sous les noms de grossuiairey ai"
mutndine^ méianiie et êpessarUne,
La dénomination de grosiuiaire a été
d*abord donnée à un grenat verdâtre ;
mais la composition chimique Fa fait
étendre à des grenats jaunâtres ou d*un
rouge orangé que Fou appelle encore
essoniie et colophonitr. L^analyse pré-
sente, dans les grossulaîres, environ 40
pour 100 de silice, 20 d'alumine, 84 de
chaux, % de peroxyde de fer, et quelques
parties de protoxyde de manganèse.
La seconde espèce, d*un rouge violet,
quelquefois brune, d'autres fois noire,
comprend, sous le nom ^almandine^ le
grenat pyrope, le grenat syrien, et en gé-
néral tous les grenats orientaux des la-
pidaires. Elle se compose de 39 à 42 par-
ties de silice, de 1 9 à 22 d'alumine, d>n-
▼iron 80 de protoxyde de fer, et de quel-
ques parties de protoxyde de manganèse.
La troisième espèce, appelée mêlant te ^
ne comprend pas, comme son nom pour-
rait le faire croire , le seul grenat noir,
mab aussi celui qui est jaunâtre ou brun.
Elle se compose d^environ 40 parties de
silice, de 20 à 80 de protoxyde de fer, de
26 à 80 de chaux, et quelquefois d'un peu
d'oxyde de manganèse.
La quatrième espèce enfin, nommée
spessartine y parce que le type en a été
troufé dans le Spessart [voy,)^ contrée
montueuse et forestière de l'Allemagne,
est une substance rouge ou brune, for-
mée de 80 à 40 parties de silice, de 1 4 à
18 d'alumine, d'environ 15 d'oxyde de
fer, et de 20 à 80 de protoxyde de man-
ganèse*
Les grenats se trouvent en masse dans
les gneiss, les schistes et d'autres roches
anciennes, dans les serpentines et d'autres
roches d'origine ignée, et dans quelques
roches volcaniques.
Les deux premières espèces que nous
venons de décrire sont frécpiemment em-
pU^yém dans la bijouterie \ leur prix est
même assez élevé, lorsqu'elles soi
ptes de défauts. On les uille on
ment en cabochons; quelquefob 1
daires se bornent à polir les û
grenats cristallisés. J,
GRENIER. Dans les maisons
comme dans les habitations rui
grenier est la partie immédiatem
le comble (yoy.\ qui, à la campa
employée à serrer des produits a|
et qui, dans les villes, sert d'hal
de garde-meuble ou de magasin à
ge. Biais le grenier n'a réellement d
tance que dans l'économie rurah
ce que nous allons en dire se r
aux constructions agricoles. Il ne
seulement à emmagasiner les foui
les céréales en gerbe, il est enc
souvent employé s serrer les grains
dans ce cas, il prend assez génér
le nom de chambre à blé. C*est
vant à cet usage cfue sa constni
sa disposition réclament Tobservi
règles dont il faut peu s*écarter.
La construction se borne pres)
tièrement à donner au plancher
solidité nécessaire pour supporte
battu, dont le poids est souvent <
rable. Le blé s'étend sur le pisi
des épaisseurs différentes selon i
plus ou moins sec. Avant un an, oi
à la couche 80 à 40 centimètres (
seur, pour amener une dessiccati
prompte et éviter la fermentati<
deux ans et plus, on peut aller à
et même à 0™.7S dans les anni
bondance. On estime moyennei
poids du mètre cube de blé k 11
grammes : ainsi, en prenant pour li
une épaisseur de 0™.50, le plane!
à supporter 875 kilogrammes pa
carré, poids déjà considérable. F
sister à cet effort, le système le pi
venable consiste à placer des pout
tant dans les murs de face sur àk
trumeaux , et de les écarter de 4
au plus ; sur des lambourdes bos
aux poutres reposent les solives,
entre elles de 0™.33 ; Téquarria
celles-ci ne peut être moins de
sur 0"^.]1, pour porter sans fi
poids de 350 à 400 kilogr. par n
superficie. Dans Thypothèse de k
kilogr.yilfiivteipaoarlflssolhei di
GRE (1
d*éqiiaiTÎssage 0*^.14 sur
Lit pluicli^Bfe en frises de chêne
■i roipn diagonal est celui qui
■I k viieQX, coAme résistant bien
ËÊp, Si Ton ne craint pas la dé-
, In parois rmmpantes du grenier se-
oa rerétnes d'une boiserie
ce soin est même presque in-
ponr combattre les toiles d'a-
m d aatrei ordures.
dans une bonne disposi-
d*abord une assez grande
r, pois Qoe superficie conTenable
ipérer aisément la manutention du
MfiieUe oonaute à le remuer fré-
Beat. H faut des lucarnes avec
s ntérieares pour le montage des
t do ouvertures pratiquées au nord
poar aérer
celles-ci doivent
t se clore à volonté et des-
t josqu'an plancher, de manière à
t Tût rase bien la surlace et par
fM»t le blé.
s sont les détails généraux de con-
km qui se rapportent aux greniers
de nos établissements agricoles ,
i d'une certaine importance. Il y en
lires pour le commerce et fappro-
■émeut des villes^ mais qui doivent
be plos justement le nom de //ta-
!i m blé, Corbeil en possède de ma-
M qui ont jusqu'à sept étages ; Pa-
d*aatres grandes villes sont pour-
le greniers dits d'abondancCy con-
ioBs imposantes, mais de luxe bien
pae d'une véritable utilité, comme
t voir les économistes. Ces vastes
ina, souvent voûtés, n'offrent rien
I puticnlier dans leur distribution ;
ilancliers sont munis de trappes, de
%j de canaux en bois pour porter
alité le blé d'un point à un autre.
aax (fispositions économiques qui
Mserocnt, c'est aux mots Approvi-
az^rr et Subsistaitces qu'on peut
ndre connaissance.
Boven efficace pour la conserva-
s céréales [voy. Graiks), c'est de
rucui'er une bonne ventilation.
•el do Monceau {yoy,) a composé
ilé spécial sur la conservation des
; il T fait la description de divers
rs de son invention, en recomman-
• PMKT les blés à l'étuve, pour les
S5 ) GRE
dessécher, avant de les emmagasinera-
Il emploie pour ventiler le grain des
souflQets et le ventilateur, et pour opérer
la dessiccation, desétuves italiennes, ap-
portées, selon lui, en France par M. Ma-
réchal, directeur des fortifications da
Languedoc; mais il ne donne pas le nom
de rinventeur de ces étuves, qui est Bar-
tolomeo Intieri.
L'emploi des étuves est peu ou point em-
ployé par les agriculteurs français, qui se
bornent la plupart du temps, pour la cou*
servation de leur grain, à l'étendre par
couches minces, à le remuer souvent et à
bien aérer leurs greniers.
Mais, de tous les greniers inventés jus-
qu'à nos jours, ctXmàxl perpendiculaire^
proposé par l'agronome sir Jones Sain-
clair, est sans doute le seul qui, par la
manutention, la ventilation du grain, et
encore par sa construction peu compli-
quée, convienne aux établissements agri-
coles d'une certaine importance. Ce gre-
nier, carré en plan, présente en éléva-
tion une hauteur égale à deux fois sa lar-
geur; sa construction demande à être très
solide pour résister à l'effort considéra-
ble du poids du blé. Dans le haut du
bâtiment est une lucarne pour le mon-
tage du grain, qu'on verse alors dans la
capacité du bâtiment; intérieurement, et
vers le bas, est établi un plancher extrê-
mement solide, garni de neuf trémies car-
rées en entonnoir, communiquant toutes,
par des ouvertures étroites, à une seule
grande trémie munie dans le bas d'une
soupape à coulisse. Sous cette trémie
principale est une chambre pour la li-
vraison du blé ; pour remplir un sac, on
le place sous la soupape qui, ouverte,
donne passage au grain, en sorte qu'en
ne retirant qu'un seul hectolitre de grain
on remue toute sa masse, qui descend en
passant par les neuf petites trémies. L'a-
vantage de cette manutention, qui rem-
place le pellage, est facile à comprendre.
Le moyen employé pour aérer le blé
est des plus ingénieux. Dans les murs sont
pratiqués des trous en losange de 1 3 à
15 centimètres de côté, auxquels cor-
(*) Cest ce qii*on fait généralement, dant \m
Nord, dam det bâtiments spécialement affec-
tés à cette destination et qnn 1m Alleoiandf ap«
peDent Rêg9, |,
GR£ (136)
rcfpondenty à rîntérieur, des conduits
triaogaUdres formés simplement de deux
planches clouées à angle droit. On con-
çoit qu*en emplissant de blé le grenier, il
reste sous le conduit triangulaire un petit
espace libre, communiquant d*une part
au blé et de Tautre à Tair extérieur, au
moyen des trous dans les murs : il s^en-
suit que l'air se trouve porté au milieu de
toute la masse du blé. On peut faire jus-
qu'à 82 ou 40 conduits aériferes qui se
croisent à angle droit intérieurement.
Les trous dans le mur sont fermés avec
des tissus métalliques pour empêcher les
animaux granivores de pénétrer dans l'in-
térieur ; ik sont garantis de la pluie par
de petits auvents.
On ne saurait trop recommander ce
système ingénieux aux agricultclin;ils en
retireront des avantages certains. La dis*
position de son plan peut varier: ainsi il
est facile de pratiquer plusieurs comparti-
ments, pour séparer les espèces de céréa-
les, comme aussi d'adopter de petites
proportions pour faire servir le système
de coffre à avoine. La seule attention à
ne pas négliger, c'est de régler la force de
la construction sur sa capacité, en se rap-
pelant que le mètre cube de blé pèse de
720 à 750 kilogr., et l'avoine de 700 à
72Skilogr. Ant. D.
GRENOBLE, voj. Isà&e et Dau-
FHIKÉ.
GRENOUILLE, genre de reptiles de
l'ordre des batraciens {voy») et delà famil-
le des anoures (a privatif et ov/sa, queue),
caractérisé par une forme svelte , une peau
lisse , des membres postérieurs plus longs
que le corps, ce qui en fait des animaux
sauteurs, des membres antérieurs plus
courts , des doigts non munis vers leur
extrémité de pelotes visqueuses, comme
dans les rainettes , tous libres et au nom-
bre de quatre en avant, entièrement pal-
més, et au nombre de cinq en arrière;
une langue attachée fort en avant et que
l'animal crache pour ainsi dire au de-
hors pour s'en servir ensuite comme d'une
pelle et ramener la proie dans sa bouche;
«feux rangées de petites dents, une à la
mâchoire supérieure, l'autre au palais.
Leur squelette ne présente aucune trace
de eûtes, ce qui , joint à l'absence d'un
diaphragme , nécessite un mode de respi-
ration tout particulier. Lorsque 1';
veut faire entrer de Tair dans set
mons , il ferme hermétiquement M
che, abaisse son larynx et augmenta
tant sa cavité bucco-pharyngieniM*
entre par les fosses nasales et vicnl
pUr ce surplus de capacité. Alon
mal ferme l'ouverture postéri«im
fosses nasales avec le bout de sa
fait monter vivement son larynx,
comprimé fait effort inutil
l'ouverture de la bouche et conln
verture postérieure][des ti
sont fermées, et il est obligé d'(
une sorte de déglutition dans la
artère et les poumons. Aossî nn
certain d'asphyxier une grenonille
de lui tenir la bouche contin
ouverte. On sait combien
ont la vie dure; on les a vus oonti
vivre après l'extirpation du coenr.
une expérience faite par Bartholin «t
pétée par M. Bory-Saint-Vincettl«
grenouille mâle accouplée, et don
trancha la tête , a continué pendant ||É
sieurs heures à féconder les oenft qçl
mettait la femelle.
La manière dont s'effectue cette fktm
dation mérite d'être mentionnée. Dèif
la chaleur vient réchauffer
au fond des mares qui leur
sile contre le froid , une
râtre et papilieuse se montre à In h|
des pouces dans le mâle; en même Ul^
son ventre se gonfle; il recherche m
compagne , s'élance sur son dos, et^ |^
sant ses pattes antérieures sous les akaîl
de la femelle, l'embrasse étroitemcnif I
point que, joignant ses doigts, il Ice pM
les uns dans les autres. La distenaion i
pouce favorise la solidité de cette jonctiÉ
qui dure plusieurs jours. Dans cette pi
sition, les individus des deux seiei I
sont même plus libres de se séparer;!
vivent ainsi , nagent ensemble , de InÂ
quinze et même jusqu'il vingt jours. Si fi
coupe les pouces du mâle, l'embrawr—
cesse aussit6t. Cet accouplement n'a Hi
qu'une fois par an. Il se fait par la sorti
des œufs qui s'échappent de la femelle i
longs chapelets flottants; à mesure qdl
viennent au jour, le mâle les arrose dei
liqueur spermatique.
La chair des grenouilles est aujoei
i
hmwit
c4
GRE
«n mels recherché , mais les an-
fHaisaent ii*eii ëjoii point fait
fimr les autres batraciens, toute
d*abord par Télat de té^
ce mot). Les espèces les plus
les sont les suivantes : la gre^
Tte [rana esculenta , L.) , la
ane dans nos environs, et que
jouer au milieu des plantes
monter sur les feuilles de
et j poursuivre des insectes. Ce
aosû qui, dans les soirées d*été,
9 incommodes concerts
Aristophane essaya de repro-
la «liscordance par brekekekex^
La grenouille rousse [rana
'flyL.}serenoontreau printemps,
dans les bob; elle ne recherche
qne pendant Thiver; elle vit sou-
tins et les haies. La gre-
mugissante [rana pipiens\ vul-
t grenouille^taureau y n'a pas
de 1 8 pouces du bout du museau
àFcitréfliité des pattes postérieures, et
khite Ica marais de la Caroline aux États-
Cms d'Amérique. Très agile, elle saute
JH|nesà 10 et 13 pieds , et prend beau-
flDBp de poissons et d'oiseaux aquatiques
pVOe saisit par les pattes et entraine
m Feau. Le Muséum de Paris en
nne qui a été prise et mise
de i*esprit->de-vin au moment où
on canard dont la moitié est
hors de sa gueule. Son nom vient
h h force de son coassement. Enfin la
jstkie {rana paradoxa^ L.) vit à Suri»
Mai, et son têtard, presque aussi gros que
riaimal parfait, a donné lieu de croire
^'dlese change en poisson. G. L-h.
GBE3IVILLE (William Wykdham
Giisni.i.B, baron), né le 25 octobre
17M, était le troisième fils de Geoece
Gffmvîlle **, premier ministre de la Gran-
de-Bretagne en 1763-65. Ce dernier,
1770, avait joué un rôle poli-
{*] S«r Porigfne de ce nom, vdr. la note à Tai^
ttrU Geavti LLX. Les Grenaille de Wootton ,
radeue des Grenaille ou Granville da
font remonter leur race à RoIIon,
doc de Normandie. Ils »*allièrent, en
irio , ans Temple {yej.\ et William Wjndham
\meà appelé do nom de sa mère) était petit-fils
€\m» comtcsee Temple. A la même famille ap-
partient le dac actoel de Backingbam , marqois
4c Chaados. J. H. S.
( 137 ) GRE
tique important dans la première moitié
du règne de George III ; il était Tauteur
de ce fameux acte du timbre qui souleva
les premières résistances dans les colonies
de rAmérique du Nord, et son nom est
resté attaché à une loi {Gretwille act)
qui règle la manière de juger les élections
contestées. C'est de lui que Burke a fait
ce bel éloge : « Il voyait dans l'adminis-
tration des affaires publiques la jouis-
sance d'un plaisir plutôt que l'accomplis-
sement d'un devoir. S'il était ambitieux,
disons à sa louange que cette ambition
était d'une nature noble et généreuse. Ce
qu'il voulait, c'était, non pas s'élever par
de sales intrigues de cour, mais bien con-
quérir l'accès au pouvoir par les grada-
tions laborieuses des services publics, et
s'assurer au Parlement une place bien
acquise par une connaissance approfon-
die de sa constitution et une pratique
constante des devoirs qu'il impose. »
Élevé au milieu des traditions parle-
mentaires et familier dès sa jeunesse avec
la science constitutionnelle qui resta un
des caractères les plus marqués de son ta-
lent,William Grenville entra, en 1782, à
la chambre des Communes. Peu après,
son frère, le comte Temple, nommé lord-
lieutenant d'Irlande, l'emmena comme
secrétaire, et Pitt, dont il était devenu le
cousin par son alliance avec la fille de
lord Camelford, le fit entrer dans son se-
cond ministère (décembre 1783) en qua-
lité de payeur général. En 1789, sa con-
naissance parfaite des précédents et des
privilèges de la Chambre le fit nom-
mer président [speaker)^ mais au bout de
quatre mois, il remplaça lord Sydney au
déparlement de l'intérieur. A cette épo-
que, la révolution française vint jeter l'a-
larme dans les consciences de quelques-
uns des amis de la liberté. Grenville fut
du nombre de ceux qui allèrent avec
Burke (voj^.),le grand transfuge, grossir les
rangs des conservateurs. La ferveur de sa
propagande contre la France le désigna
au choix du roi pour la pairie (1790), et
bientôt après pour le ministère des af-
faires étrangères, poste si important dans
ces moments critiques, où il fallait unir
aux conditions ordinaires de capacité une
haute intelligence des vues et des intérêts
de la coalition. On venait d'apprendre la
GRE ( 1
mort de Louis XVI, el rAngleterre s*en
était émue comme si celle de Charles I*'
était sortie de sa mémoire. A cette uou-
Yelle, le ministère renvoya brusquement le
marquis de Ghauvelin ( i>o^.),ambassadeur
de France, et Maret, envoyé pour tâcher
d^adoucir Teflet de ce coup terrible, mais à
qui Ton ne donna pas le temps d^ouvrir ses
lettres de créance. Ces mesures ne furent
que le prélude des hostilités dont on peut
dire que lord Grenville fut Tàme. Le mal
qu*il fit à la France ne nous empêchera
pas de reconnaître qu^il sut exploiter ha-
bilement, dans Pintérét d^une croisade
légitime à ses yeux, les excès de nas anar-
chistes, la haine de TAnglcterre et les in-
quiétudes de TEurope. On ne peut nier
d'ailleurs que, sur les autres questions, sa
conduite politique n'ait été noble et jus-
qu'à un certain point libérale. Ainsi l'u-
nion avec l'Irlande, qui fut la grande
mesure intérieure de ce ministère, ayant
été réalisée, sous la promesse faite aux
catholiques qu'elle serait suivie de leur
émancipation (voj), Pitt et Grenville, qui
ne purent vaincre les répugnances du roi
pourcette concession,se retirèrent ( 1 80 1);
et lorsque, trois ans après, le premier
crut pouvoir rentrer aux affaires sans
insister sur l'émancipation, lord Gren-
ville persbta dans ses honorables refus.
En 1806, après la mort de Pitt, il n'hé-
sita pas à entrer dans le ministère de
coalition formé à cette époque des hom-
mes les plus distingués de tous les partis;
il eut même la gloire de donner son nom,
comme chef, à cette administration dite
des talents^ où siégeaient, à côté de Sid-
mouth et de Vansittart, Erskine, Fox et
lord Grey. On peut voir à l'article de ce
dernier, dont lord Grenville suivit à cette
époque la fortune parlementaire, com-
ment ces deux hommes d'état, tombés
avec leurs collègues à cause de leur cou-
rageuse persistance à stipuler les intérêts
de rirlande, furent pressés à plusieurs
reprises, notamment en 1809 et 1813,
de rentrer au |H>uvoir, et s'y refusèrent
par des motifs puisés dans les conve-
nances parlementaires. Depuis ce temps,
lord Grenville cessa de prendre part à la
direction des aflaires publiques; mais il
resta un des membres les plus influenu
de U Chambre haute^ voUnt le plus sou-
S8 ) GRE
vent avec l'Opposition, excepté
cause de l'ordre lui paraissait
mise. Plus tard, quoique rallié «u
nistères de Canning et de lord
appuya la suspension de Vhabeas
et s'abstint de donner son vota
question de la réforme parlemeottink^
Lord Grenville mourut sans
le 13 janvier 1834, dans sa retrailt
Dropmore (Buckinghamshire). H
cultivé la littérature avec quelque
outre des brochures politiques tellfli
Plans de finances y avec des tablet. Il
in-8®, Lrttre au comte de Fié
1 8 1 0, il avait publié en 1 804 h
du comte de Chatham à son nepeu 71^
mas Pitt, in-8^. Dans un mémoire
titulé Oxford et Locke, il justifia
université, dont il avait été élu cl
en 1 809, du reproche d'avoir ezpolié
son sein le célèbre philosophe. Soa
titre de Nugœ metncœ, il fit partltrt
traduction en vers latins de pluaieura i
ceaux grecs, italiens et anglais. Eafia ■
retraite, pendant les dernières amiéetdB
sa vie, fut consacrée à une édition
race, avec notes, tirée à un petit
d'exemplaires. On prétendait <|ue \/tmk
cret des Lettres de Juntus était conrij
de lord Grenville et serait révélé apffèia|
mort. Ce serait son neveu, lord Nn^aa^
qui serait maintenant chargé de cette a^
vélation. R-V* ,
GRÈS, roche quartzeuie, c*ett«
composée essentiellement de quartz fvof»]
à texture grenue, liche ou serrée, à
pins ou moins fins ; tantôt blanche ,
tôt rouge, tantôt jaune; ou te
sous d*autres couleurs et souvent
offrant l'assemblage de plusieurs coi
différentes.
Les grès doivent probablement
origine à des sables quartzeux , réunb
uncimentinvi>ible ordinairement silî'
et quelquefois calcaire : aussi distii
t-on les grès purement quartzeux de
qui sont calcarifères. On aurait ton^adai
nous , de croire que le sable qui accoii
pagne les grès est dû à la désagrégatioft
de ceux-ci, bien que beaucoup de grli
passent à l'état de sable par une sorte de
décomposition. Il suffit pour se
rre que les sables ont été fbrméa
les grèt, on, en d'antrea termea, que wtm
(13»)
GRE
ilsaffit,
les grès des en-*
tds q[iii ceux de U forêt
d*OnaT et de U
m
, et de Toir qu*ib
irrefuliers
gros an HilieQ des mas*
■Uk q«i constituent en partie nos
»; et qnî prouve qne ces mameloDs,
itapbtbet qœlquefoîs d*aiie
, ont dû se former, comine
, par rinfiltration
tenant en dissolution la
d'an cuent qoi a réuni le sable
te^ da
M demaadait d*oà Tenait et com-
ciC IbriBé le sable de nos colHues,
ëpoodrions cpi'il a été déposé sur
ds des dernières eaux de la mer
■rrit nos contrées, comme les
fû se forment sar les côtes de TO-
t que, comme le sable de celles-ci,
ton oripne aox débris de roches
qni ont été pulvérisées par
it des flots, finr. Sable.
1 des sables et conséquemmeot des
m tons les terrains ou grands grou-
roches qoi composent Fécorce du
voj. Txa&AUf) ; nous ne citerons
principaux, et dans Tordre de
rmatîon.
I des plos anciens grès est celui
B nomme psammiie ou grès ar-
, grés micacé ; il est postérieur
cmchistes et aux gneiss. Le vieux
mge €HÈ grrs pourpré j qui se mon-
ute,est antérieur aux plus anciens
cibles. Le grés hoiuitery quelque*
acé, accompagne lescoucbes houil-
e grés rougCy ordinairement com-
'an grarier dont les parties sont
pnr un ciment argilo-ferragineux,
èrieur à la formation houillère. Le
farnr,ainsi nommé parce qu^il pré-
in mélange de diverses couleurs ,
an grès rouge. Différents grès si-
Ml calcarifères se montrent dans
rents étages du terrain jurassique.
fs v€7ts et des grés ferrugineuse
mnent au terrain crétacé ou qui
nd la craie. Enfin différents grès
ces de débris organiques et des
Icarifercs appelés motlassesj mais
appnrtîcimeot ans
terrain supérieur à la craie.
Ces différents grès sont em|dojés à
divers usages : dans quelques parties de
!a !Yormandie, les psammitcs sont ex-
ploités pour la bâtisse; dans Tarroudis-
sèment de Baveux , on s>n sert pour
le pavage; le grès pourpré des environs
de Bierck fournit à Metz la matière
d^un excellent pavage; le grès houil-
1er donne de bonne pierre de construc-
tion et sert à faire des meules de moulin ;
le grès rouge et le grès bigarré fournis-
sent des dalles pour la bâtisse; les grès du
terrain jurassique sout aussi employés
dans le pavage et dans les constructions,
ainsi qu^à faire des meules à aiguiser; les
grèsdu terrain crétacé renferment souvent
du bon minerai de fer; en6n les grès et
les mollasses des dépôts supérieurs à la
craie fournissent aussi des matériaux pour
le pavage et la bâtisse. Cest dans la mol-
lasse de Seyssel, des environs de Belley,
que suinte le bitume employé aujour-
d'hui avec tant d*avantage dans certaines
constructions, for, Exduits. J. H-t.
On emploie pour le pavage {voy,) de
Paris des grès durs qui se délitent faci-
lement et auxquels on donne la forme
d'un cube assez régulier, en frappant sur
la masse dont on veut les détacher avec
un marteau d*acier très pesant. Ces grès
sont extraits de différentes localités voi-
sines de la capitale et surtout de la forêt
de Fontainebleau(vo/.)oiiron estime par-
ticulièremeot celui du rocher du Train.
Les poteries appelées grès sont d*une
tout autre nature que les roches dont
nous parlons : aussi M. Brongniart les ap-
pelle-t-il grès'^érames, Foy, CiiiAMi-
QUE, PoTKRIK et WeDCEVTOOD. X.
GRÉSILLON , voj. Fa&ine , T. X ,
p. 516.
GRESSET( Jcan-Baptists), un des
poètes les plus élégants et les plus spiri-
tueb du xviii* siècle, était né à Amiens
en 1709. Il avait fait ses études chez les
jésuites, et à Tâge de seize ans il entra
dans leur ordre. C^est à Paris au collège
Louis -le -Grand, où il passa plusieurs
années comme répétiteur , quMI com-
posa Vert-'Verty à Tàge de vingt-quatre
ans. Ce petit poème, que J.-B. Bous-
Ils «foielesgrèa de Fontainebleau^ * seau appelle le plus agréable badloage
GRE
(140)
GRE
que DOQS ayoDS dans notre langue, coa«
rai d'abord maDuacrity et il ne tarda
pas à être imprimé tans l'aveu de l'au-
teur. Cette poésie pleine de facilité, de
naturel et de grice, révélait un talent
original. Grande fut la surprise des écri-
vains et du public quand on tut que
cette œuvre si remarquable par la fine
raillerie, par le piquant des détails et
par l'esquise délicatesse de l'expression ,
était due à un jeune homme étranger au
monde, ou qui ne l'avait entrevu que
par la lucarne de son collège. Dès le dé-
but, Gresset vit ainsi son nom entouré
d'une brillante réputation , que ses pro-
ductions suivantes ne firent qu'accroître.
Jje Carême impromptu ^ Le Lutrin vi-
pant^ La Chartreuse^ Les Ombres^ pré-
sentent les mêmes caractères que Fert-
Vert : abondance , harmonie , allure fa-
cile, élégant badinage. Il y avait en lui
une vocation véritable : aussi se lassa-t-il
bientôt de sa vie de régent. Après avoir
été transféré de Paris à Tours, puis à La
Flèche , où il professa quelque temps les
humanités, de petites tracasseries mona-
cales lui firent vivement sentir le prix de
sa liberté,qu'il finit par réclamer. L'ayant
obtenue , il quitta la robe de jésuite , et
fit à cette occasion ses Adieux aux je»
suites^ petite pièce de vers qui n'a de re-
marquable que les détails qu'on y trouve
sur lui-même. On y lit ce passage :
▼ictiaie, ta le mis, d*on Ag« où Ton t'ignore,
[^^ Porté da Iierceaa tar Paatel,
Je m*efitendait à peine encore
Qaand j*/ vins béga jer l'engagement cmel ,
etc.
Totttefo» , loin d'y insulter à ses an-
ciens maîtres , il leur rend un hommage
d'autant plus désintéressé qu'il n'était
plus sous leur dépendance. Il se rendit
alors à Paris pour s'y livrer à cette vie
littéraire qui s'offrait à cette époque avec
tant de charmes. Le rôle que les gens de
lettres jouaient dans la société, l'accueil
empressé qu'ils trouvaient dans le grand
monde, avaient bien de quoi séduire un
jeune homme de vingt-six ans; c'était en
1735. Le jeune prince qui devait être
plus tard le grand Frédéric, roi de Prusse,
écrivait à Voluire, le 38 mars 1738 :
•I II s'agit de la muse de Gresset , qui est
à présent nne des premières du Paîmatsa
français. Cet aimable poêle a b
s'exprimer avec beaucoup de fi
épithètes sont justes et noa^
cela, il a des tours qui lui sont
On aime ses ouvrages malgré lenn
il est trop peu soigné sans coni
paresse, dont il fait Unt Télogi,!
plus grande rivale de sa
Le théâtre a été de Umt
but le plus élevé de l'ambition
tes : Gresset tenta aussi cette
hasardeuse. Il s'essaya d'abord
tragédie, et n'y obtint que àm
équivoques. Celle à^ Edouard in^\
en 1740, ne put se soutenir à la
Sidney 9 qui vint ensuite, roula
suicide , sujet qui excite la trittai
tôt que l'intérêt : le dégoût de
n'est pas un sentiment dramatiqQa.
set rachetait ses défauts par le
style et de la versification ; d'ailleanl
une glorieuse revanche dans la
die. Le Méchant^ repréaenté en 11
est son chef-d'œuvre ; l'action ca
blement nouée, et la conduite ■■ ]
froide ; ma» il s'y trouve tant de êA
spirituels , tant de vers heureux, qnl^
dans toutes les mémoires et qui sont dl
nus proverbes ; le style en est si élégnl
flexible et si pur, que cette pièce m/L l
tée et restera comme un des monni
de la langue. D'ailleurs, comme paini
de mœurs, cette comédie retrace la fi
sionomie de l'époque, et reprodoit I
lement le jargon de la haute iociélé ]
le milieu du xviii* siècle. On a dit aj
a répété que le duc deCboîseal avait!
de modèle au caractère du méchant :
a là une erreur évidente, carlaoéUi
de cet homme d'état ne date que dt
ministère, qui commence à la fin de 17
La s'arrête la gloire de Greaet :
autres ouvrages ne s'élèvent pas aa«da
de la médiocrité. Il fut reru à l'Acidi
Française en 1748; il se retira coi
dans sa ville natale, où il fonda
Académie. Néanmoins il faisait d^
fréquents voyages à Paris. En 1 7S4, pi
dant l'Académie Française comme dli
teur à la réception de Boissy, il fit Té
de Destouches et de la comédie. Il
pondit également à D'Alembert, qni
re^u à l'Académie Fran^ûse à la p
de l'évêque de Vence, le 19
,afat applaadi qa*à un tenl
i« it pobUe saint une «liusioo
ibcféqiMS non résidanU. H di-
p^iMi le ooon de plus de Tiogt
liÉpaoopet , révéque de Vence ne
pM de ion diocèse que quand il
rie par loo deroîr à Tasoeinblée du
CMttt sortie lut reptfdée oomme
vfie,elUderDÎère phrase fut re-
kdu lecoeil de rAcadéniie. Lort-
alla à Versailles présenter
le roi lui tourna le dos
I à wa esprit fort. Gresset, con-
àê ectte disgrâce et désespéré de
ffoa aivait de lui y se jeta dans les
t Févéque d'Amiena. Eu Tannée
> l'attentat de Damiens contre
du roi y la ville d^Amiens
fcquèle pour obtenir que le
ielaviUe fût changé: Gressetfit des
|Hi aooompaf;nèrent la requête;
ma il crut l'occasion propre à si-
r ton a& et à rentrer en grâce.
I k 4 mai 1 759, il fit imprimer une
9 iMT ia cotnédie^ par laquelle il
ifHt an théâtre et demandait pardon
met an public du scandale qu^il avait
é M travaillant pour les spectacles,
iiteactatlon excita la colère de Vol-
, qaiy dans les pamphlets satiriques
1 accablait Pompignan, vers 1 760 ,
dans Le pciuvre diable^ déco-
queues traits contre Grcs-
avaitpourtantfait^en 1736,
contre les détracteurs
1 1774, i ravénementde Louis XYI,
tt complimenta le roi au nom de
iémie Française. A cette occasion,
lia à la cour des firagments d*un
e inédît, le Parrain magnifique^
Wélé publié qu'en 1810. La même
(y il retondit à Suard, lors de sa re-
in à l'Académie; il n'était plus que
re de lui-même. Gresset mourut le
in 1777, dans les sentiments d'une
piété. Il avait été connu pendant
î oDBnw un bon et galant homme ,
aociété «loucse, aimable et de mœurs
; il avmit l'imagination vive et le
Icte un peu faible.
. acillenre édition de ses œuvres,
■t été touveot réimprimées, est celle
( 141 ) GRfi
qn*cn ^ donnée Renonard,Purii, 181f/
S ^. in-8*, fig. Une édition très soi*
gnée des Œuvres choisies de Gresset^
en 1 vol. in-8<*, fait partie de la iVba*
TDelle Bibliotftèque classique publiée par
la maison Treuttel et Wûrtz. A-d.
GRETNA-GREEN. C'est le nom du
premier %illageécossab (comté de Dnm»
fries) de la frontière , en venant de Lon-
dres; depuis environ 60 ans, il est deve-
nu le rendez- vous des couples amoureux
qui veulent éluder la rigueur de la lé-
gislation anglaise sur le mariage, et se
passer du consentement de leurs parents
ou de leurs tuteurs. Les gens du monde
qui entendent parler des mariages de
Gretna-Greeu, célébrés, dit*on, par un
forgeron, s'imaginent généralement qu'il
s'agit là de quelque bizarre privilège in*
hérent au lieu ou a la personne, et s'é-
tonnent, que de pareilles unions puissent
être tolérées sur la terre classique de la
légalité. La vérité est qu'elles ne sont pat
de véritables mariages et ne produisent
point par elles-mêmesles effets que la loi at«
tache à ces derniers. D'après une ancienne
disposition du droit canonique, abolie en
Angleterre par le 26* statut de George II,
mais encore en vigueur en Ecosse, les
paroles de prœsentiy ou déclaration de
deux parties devant un prêtre, un notaire,
ou même un individu quelconque, qu'elles
entendent actuellement se prendre pour
mari et femme, valent comme mariage,
pourvu qu'elles soient suivies de la coha-
bitation*. De son coté, la loi anglaise re-
connaît la validité des mariages contractés
hors du royaume, pourvu qu'ils aient été
célébrés suivant les formes du lieu. Par
là s'expliquent les unions mystérieuses de
Gretna-Green. Ce village n'est choisi que
parce qu'il est le premier qu'on rencontre
passé la frontière; la prétendue bénédic-
tion nuptiale n'est qu'une promesse, et
le soi-disant ministre, pêcheur, menui-
sier, forgeron ou marchand de tabac (car
(*) Cependant il ne faat pat croire qae cet
mariaget soient tout-à'fait réguliers, même en
Écoue. La formalité des bant on d'une dispense
préalable existe là comme ailleurs, et ceux qui
procèdent à des mariages clandestins sont pai-
sibles d'une amende et d*un emiirisonocinent
scTères, ce qui explique les exigences des ma-
rieurs de Gretna-Green; mais cette cootraTm-
tioa nVotratne pas la nullité du mariage.
6RË
(t44)
GRË
IkiitifDorpliûM Intellactadle, qui avait
failli lui coûter la ne, tourna au profit
de soo talent. Il avait fait entendre à
Rome y dans quelque» réunions d^ama-
teurs, plusieurs scènes détachées et plu*
sieurs symphonies, lorsque le directeur du
théâtre d^Alberti le chargea de mettre en
musique un intermède italien intitulé les
Fendangeuses. Uouvnige fut représenté
dans le camiTal de 1765, et bien ac-
cueilli. Ce qui le flitta le plus dans ce
succès fut d^apprendre que le célèbre
Piccini y avait applaudi , en disant que
le jeune compositeur ne suivait pas la
route commune. Une partition de Rose
et Colas , qui lui fut prêtée par un se-
crétaire de la légation de France à Rome,
lui causa un extrême plaisir , et Monsi-
gny décida la vocation que Pergolèse
avait fait naître. En même temps, il ré-
solut de se rendre à Paris, où le public
goûtait une telle musique. Cependant ses
parents le rappelaient à Liéf^ , bornant
leur ambition à le voir matlre-de-cha-
pelle dans sa patrie. Une de ces places
y était vacante : par condeacendance pour
le vœu de sa famille, il envoya au con-
cours le psaume Conjitebor ^ sur lequel
il fut nommé. Mais il avait d*autres pro-
jets et d^autres espérances.
U quitU Rome le 1*** janvier 1767,
après y avoir passé sept années. Il n*a-
vait encore, pour tout moyen d'existence,
qu*une pension qu*il recevait d*un lord ,
grand amateur de flûte , avec qui il avait
pns rengagement de composer des con-
eertos pour cet instrument. Il s'arrêta à
Genève , où un ami lui procura quelques
leçons de chant. On jouait dans cette ville
les opéras de Duni , de Philidor et de
Ifonsigny : il en lut enivré, et se con-
vainquit de la puissance de la langue
française pour Taccent dramatique. Dès
lors, il se flatta de marcher un jour sur
les traces de ces compositeurs, et, dans cet
espoir, il écrivit à Voltaire , qui habitait
Femey, une lettre spirituelle qui plut au
poète. Voltaire lui indiqua sur-le-champ
un rendez-vous et lui promit un poème ;
mais comme il n'avait pas le temps de
s*en occuper actuellement, il pria M'^'Cra-
mer, son amie, de lui en faire un, et
rengagea à prendre bien ^ite la route de
Parin. •• C'est là, ajouta Voltaire, que Ton
vole à rimmortalité.-^Vow •■ a
les bien à votre aise, lui répoodUC
try ; le mot vous est auttl fimllkr qa
chose. — Moi, répliqua Voltaire, j«d
nerais cent ans d*immortalité po«r
bonne digestion. »
L*opéra de M*** Cramer avançait *
tement. Les comédiens de Geoèvie d
nèrent alors Isabelle et Gertnuie^ i
le poème, ouvrage de Favart, fit pW
mais dont la musique parut faibU. fl
try entreprit de la refaire, et il tétà
Peu de temps après, il alla prendra «M
de Voluire , et partit pour la capHdi
la France. "
Son but et les moyens de TaUdd
étant bien arrêtés, il fréquenta pM'
théâtres lyriques et beaucoup la ComU
Française. Sensible par-dessus toutl
déclamation vraie, il fut frappé da l
qu'il restait à faire pour la ooovcriir
chant; mab il cherchait en vain unpol
d'opéra-comique. Émules générenx,Dl
Philidor et Monsigny s'employèreot pi
le lui faire avoir, mais inutilemenL EÎi
Durozoi lui confia Ic.v Mariages Se
ni tes. Autre contrariété ! I fliliii
fusèrent la pièce, comme étant d'an p
trop élevé pour la scène. GréCry ec
mençait a désespérer de sa réuasile; i
il avait des protecteurs puinants cC
voués. Le comte de Creutz, amateur]
sionné, l'abbé Arnaud, Suard, le pcii
Joseph Vcrnct, ranimèrent son oovn
haut placés dans la société, ils le pféi
tèrent au prince de Conti, qui lui fit I
cueil le plus adable. Peu de temps ap
les Mariages Samnites furent rtpréi
tés sur le théâtre de l'hôtel Conli,
présence de la cour : l'eflet fut glac
Grétry se serait enfui à la fin du praf
acte si on ne l'eût retenu.
En rentrant chez lui, Grétnr Ira
une lettre de Londres où on le préva
que, le lord aux concertos ayant reoa
a la flûte, la pension était sapprâ
Toutes les tribulations lui arrivaient
fois ; mais ses protecteurs veillaient à
intérêts, qui se confondaient avec c
de l'art : ils l'adressèrent à Marmoa
Celui-ci, qui \cnnit d'achever le Mm
chargea Grétry de la musique. L'ouvr
fait en six semaines, fut représenté k
avril 1 768, et eut un succès décidé.
GRË
(1«)
GRË
i^IrIbmM Io ép ofcs que le ulent
à rentrée de toute carrière; les
it, et le solliciteur devint
KailkMlUdté. Les poèmes lui arri-
lODtcs parts; il n*eut plus que
db choix. Mais la reconnais-
« k rainn rattachèrent à Mar-
ri^ me qui il fit six opéras, dont
CwildiiftÉs parmi seschei»<i'œuvre.
cèle, Voltaire lui tin t parole; flatté
femu par deux de ses contes,
et Gertrude et L'Ingénu^ les su-
opéras où le jeune compo-
réoûi, il lui envoya une pièce
Lt baron d'OtrantCj tirée de
d'un prince^ un autre de ses
recommandation de la pré-
flMiBe Tessai d*un auteur de pro-
Ï3k fat refusée parce qu^un des
rôles, celui du corsaire, était
\lft a italien , mais avec invitât if )n au
Ébt avenir à Paris. Cette proposition
■ fcire rire Voltaire; quant à Grétry,
lAtOMiCnrié de la décÎMon : il aurait
|l firr d*a»ocier son nom à celui de
inné de génie qui était Tarbitre du
pkrtqoî avait été son premier patron.
riJ^ak parut le 5 janvier 1 769, et ex-
hrmhoQsîasme ; le célèbre quatuor
Kfra/-o/i ^Ire mieux qu'au sein de
*JÊmttie? fit verser des larmes à tous
■ifiililears. Le Tnblrau pariant y\o\ïé
Mm de septembre de la même année,
Ml la boache à la critique qui déjà
tt la gaité au musicien. Quatre
des plus saillants, savoir les
Pour tromper un pauvre
tHaniti f^ous étiez ce que vnus ne-
'fk%\» deccription comique de la tem-
% al te duo Je brûlfmi tCune ardeur
meUe^ furent écrits dans une seule
ér chez le comte de Creutz, au grand
1 de Tami et du compositeur
Doaveaax ouvrages
marquèrent
lie 1 77 1 .* Sylvain^ dout le duo Dans
û d'un père fut noté littéralement
lidédafnatîon de M'^* Clairon; i^s
t Avares j où Taocent de la vraie co-
ir raaort avec tant de vivacité dans
M Rendre ainsi cet or^ ces bijoux î
• L Amitié à Cépreuçe, Zêmire et
Vf joaé an 1771, fut traduit dans
ifK loalet les langues.
iMeyriofp. d, G. d, M. lome XJIl^
VAmt de la maison date de 1779 J
raccord entre les paroles et la musique
y est tel que, sur Inobservation qui en fat
faite devant Grétry : « Ne dirait-on paa^
reprit-il naïvement, que c^est Marmontel
qui a fait la musique et moi les paroles?»
Le Magnifique est de 1772 : cet opéra se
réduit à la scène de la rose; mais quelle
progression d'intérêt dans celte situation!
La Rosière de Salency, où .tout est si
virginal, si gracieux et en même temps si
dramatique, fut représentée en 1774. La
fausse Magie y étincelante de verve,
appartient à 1775. C'est à une représen-
tation de La fausse Magie que Grétry
fut présenté à J.- J.Rousseau. <c Je veux
vous connaître, lui dit celui-ci ; ou, pour
mieux dire, je vous connais déjà par voa
ouvrages , mais je veux être votre ami. »
Qu'on juge du bonheur de Grétry à ces
paroles! Ils sortirent ensemble. Des pier-
res embarrassant la rue, Grétry saisit le
bras de Rousseau et Tavertit de prendre
garde. Rousseau retira brusquement son
bras, et s'écria d'une voix fâchée : <« Lais-
sez- moi me servir de mes propres forces .' »
Des voitui*cs les séparèrent , et jamais ils
ne se revirent.
Dans la même année, la tragédie ly-
rique de Cêphaleet Procris, En 1776,
Les Mariages SamniteSy avec quelques
légères retouches, opéra unanimement
accueilli par le même aréopage qui, huit
ans auparavant, l'avait unanimement re-
jeté; mais alors Tauteur des paroles et
celui de la musique n'avaient pas encore
de nom. En 1777, le drame burlesque
de Matroi'Oy assembinge de vaudevilles
communs, pastiche fait pour la cour, et
dont la partition fut détruite par les flam-
mes. <i en expiation, dilGrétry lui-même,
de l'atteinte portée au bon goût.»
L'Anglais d*Hèle vint lui proposertrois
poèmes , dont il fut très satisfait ; mais on
ne croyait pas à Versailles qu'un Anglais
fût en état de faire une bonne pièce fran-
^•aise : en conséquence Le Jugement de
Midas fuè condamné par le tribunal des
gentilshommes de la chambre. Grétry eu
parla chez M'"*^ de Montesson : le duc
d'Orléans voulut entendre l'ouvrage. Le
rôle de Chloé fut joué par M'^ de Mon-
tesson avec autant de grâce que de natu-
rel. Cependant on discourut de cette re-
\0
ORB
(148)
GRE
semblait à Pcrgolèse, et il eo afait été
flatté. Son portrait, dessiné parlsabey, a
été gravé par Simon. IlfutdepuUpeinten
pied par Robert Lelêvre, pour la Mlle d*as*
semblée du tliéàtrede rO|>éra-Comique.
Quelques pièces de mustique d^église,
plusieurs ouvrages de musique de con-
cert, et une Méihoilc pour appiendre à
préluder en peu de temps avec toutes
les ressources de Vhminonit'^ destinée
à Téducation de ses filles, complètent
la liste des œuvres de Grétry comme
compositeur. Comme écrivain, il a pu-
blié, en trois volumes in- 8^, des Méinui^
res ou Essats sur lu musique^ revus et
en partie rédigés par un ami, avec un au-
tre ouvrage, aussi en tn)is volumes in 8**,
intitulé Lit véntêy ou G* que nous/âmes^
ce que nous sommesy et te que nous rie'
çrtotts être. Deux ans avant sa mort, il
avait annoncé un troisième ouvrage eu
sis volumes, sous le titre de R»'fiexion%
d*un xolitaire^ qui n*a paa vu le jour.
Grétry pos&édait une fortune hono-
rable, fruit de ses immenses et glorieux
travaux : il fut ruiné par U Révolution. La
reprise df* ses ouvrages et une pension de
4,000 francs que lui fit Tempereur, lui
rendirent rai>ance. Il avait été marié, et
avait eu trois filles, Jenny, Lucile et An-
toinette, qu*il |>erdit il la fleur de Tàge,
malheur qu*il déplore de la manière la
plus touchante dans un chapitre de ses
Ef.uiis intitulé Des itiir/ttx précoces, I^
première succomba à Texcès de Tétude ;
la seconde s*é tait déjà fait connaître avan-
tageusement par deux opéras. Le mitfioge
d* Antonio et L/mis et Totnetlr; c'est elle
qui, voyant son père composer Guillaume
Tell k la campngne , lui disait : « Toutes
tes pièces ont Todeur du poème; celle-
ci sentira le ser|K>let. » Il avait lui-même
sauvé miraculeusement la vie à la troi-
sième, entraînée par les flots dans un dé-
bordement de la Saône.
Des honneurs de tout genres furent
décernés à Grétry pendant sa vie. La ville
de Paris donna son nom à l'une des rues
qui avoiiinent le théitre Favart, et la
ville de liége à Tune de tes principales
places. Son buste (ut placé au foyer du
grand Opéra. Un riche particulier, le
marquis de Livry, lui érigea une statue
en marlire sous le vestibule de TOpéra-
Comique. 11 fut nommé membi
stitut à sa formation, et, à la n
que, inspecteur de Tenseign
Conservatoire de musique. La c
de jla Légion-d* Honneur lui fi
à la création de cet ordre.
Il avait acquis TErmitage , i
campagne célèbre située à Mon
Le séjour qu'y avait fait J.-J.
la lui rendait chère. Il y pas
grande partie de ses dernière?
vit approcher sa fin avec «éréni
descendu dans son jardin ave
Bouilly : tout à coup la pâleur i
front, et il s'évanouit. Ranin
soins empressés de Tamitié, se
tant rouverts à la lumière : » J
mercie, dit-il, ce n'était qu'ur
mourut le 24 septembre 18:
pour successeur à Tla^^titut ce n
signy qui avait fait éclore son
Tout ne finit pas pour lui a
Il avait plusieurs fois expriir
que son cœur fût porté dans sa v
Le mari d'une de ses nic*ces se
de ce vœu, offrit le cœur de (
ville de Liége, tant en son
celui de ses cohéritiers. L'oCfn
l'exhumation faite et la reliqi
entre les mains du neveu pou
à sa destination, celui-ci chan
Devenu acquéreur de TErmita
tint et la plaça dans son jardin
érigé un monument à la niém
oncle. Les Liégeois insi^tèren
le silence. Les événements p<:
1814 et 1816 lai>s^M*ent les
suspens. Mais, en 1823, la v
des commissaires s|W*ciaux poi
loir ses droits et réaliser le
volontés de Grétry. Tous les
conciliation ayant été inutile*
gués s*adressèrenl aux tribui
damnés en première instance
rent en appel leur noble caua
d'écUUnU débau. Mais l'aut
nistrative, circonvenue par i
de cour , éleva un conflit. C
arrêta l'exécution du jugemc
t828. Deux députés, choisis f
de régence, se transportèrent
rency. L'urne, extraite du
par le maire de la commune,
mine en présenoa du cliargé i
GRE
(149)
GBE
K dks Pnys-Bas. Leor retour à
«M liea le 7 septembre 1828 et
kb à des réjouissft publiques
■âfDt trois joars.
m, placée sor on char de forme
■ et accompagnée de toote U po-
Si poorcort^, tniTersa la TÎlle,
b rvs étiieot parées de guirlan-
e ieon et de feuillages; elle fut
dnsoDe des salles de ThôteUde-
Xis la station de cette pompe
ibie derant l^nmble demeure
■t aé rhomme de génie, ne fut
Msde le moins intéressant de cette
ite. M-L.
CTSCH (Nicolas Ivahovitch ),
■r msae très connu , ayant rang
ciller d état, est né le 7 août 1 787
Peiersbourg. Il étudia d^abord le
lais bientôt il abandon na cette car-
mr se livrer eiclusivement à des
littèraifes. Le FiU de la patrie
fiHrhrstva ) , recueil périodique
iQs l'iospiration d^un patriotisme
I partir de 1 8 1 2, fiia d^abord Tat-
or lui. En i8 1 7, il fut attaché à
béque impériale, mab il put faire
as un Toyage en Allemagne, en
en France. Dans ce dernier
et trooTé Toccasion d*étudier la
d'enseignement de Lancaster
eat soin, après son retour, de la
oaitre à ses compatriotes dans
ige particulier (t819), et en
9ps il lui fut permis de Tintro-
ts une école militaire de Saint-
irg. M. Gretsch donna dans
feuilles périodiques des extraits
ojage, avant dVn publier la
«1, en 1830, sous la forme d'un
Btitulé Promrnade à travers
^ne. Il y dépeint aussi la vie
ands à Saint-Pétersbourg. Cou-
le donner tous ses soins à la
rîodique, dont il dirigeait lui-
ïz lui les ateliers, il fit impri-
I le Fils fie In patrie^ des no-
euses «ur la Russie qui ne tar -
s à être traduites dans des re-
n:;and<i. En 182ô,M. Grcl.sch,de
ec M. Bo'jigarine.'îv;r.),sonami,
nrnal L' abeille du ?fortly\^iç\us
iote des gazettes russi^'s, si cette
pouvait convenir à une publi-
cation soumise, comme toute antre, aune
sévère censure. Après avoir longtemps pa-
ru trob fois par8emajne,r^6e///(r finit par
imiter les journaux étrangers en parais-
sant tous les jours, et son spirituel feuiU
leton, joint à des notices intéressantes sur
Tintérieur de Tempire, lui assura une
vogue qu'elle n*aurait pu emprunter aux
matières politiques, daos un pays où tant
de faits curieux à conuaitre se dérobent
à la publicité.
L'un des fondateurs du journalisme eo
Russie, ce titre n*est cependant pas le seul
que M. Gretsch puisse invoquer. On lui
doit aussi d'excellents ouvrages relatifs
à la langue et à la littérature de sa pa-
trie. Nous citerons d'abord son Manuel de
la latcraîwe russe (Saint-Pétersbourg,
1819- 1822, 4 vol. in-8«), collection de
morceaux choisis suivie , dans le 4* vo-
lume , d'un résumé hbtorique divisé en
plusieurs périodes et dont M. Otto a
lait la base d'un manuel allemand. Cha-
cune de ces périodes commence par un
aperçu politique et par un coup d*œil
sur I état de la civilisation et des let*
très; fauteur cite ensuite les principaux
écrivains par ordre chronologique, donne
leurs biographies et les dépeint d'après
leurs mérites littéraires, sans cependant
pénétrer bien avant dans l'appréciation
des hommes et de leur génie particulier.
M. Gretsch est un des bons prosateurs rus-
ses de cette époque, et peu d'hommes con-
naissent la langue nationale aussi bien que
lui et iM. Tamiral Ghischkof(i;';^'.). lien a
publié une grammaire, bien su|)érieure à
toutes celles qu'on en avait eues aupara-
vant et où les différentes formes de cet
idiome sont très bien expliquées. Elle pa-
rut en 1827 (2 vol. in-8«), et M. Reiff,
qui a depuis enrichi la linguistique d'un
excellent dictionnaire russe, en a donné
une édition française sous ce titre :
Grammaire raisonnée de la langue
russe y précédée (Tune introduction sur
l'histoire de cet idiorney de son alpha^
bel et de sa grammaire y ouvrage traduit
du russe, etc. (Saint-Pétersbourg, 1828,
2 vol. in-8°). M. Gretsch rédigea lui-
même un extrait de sa grammaire détail-
lée, extrait qui, dès 1 833, était à sa 3'édi*
tion et avait été traduit en plusieurs
langues. Son succès ne s'arrêtera pis là
GRE ( 160 )
tani cloute. Comme rom«DGier,M . Gretoch
1 été moins heureux : uoui aTonsdéjà parlé
de sa Promenade à travers V Allemagne
^PoteM^Aa v'Ghermaniou ), roman en
lettres (Saint-Pétersb., 1831, 2 vol. in-
8*). Depuis, il a publié Z.^ Femme noire^
roman dans le genre de ceux d^Hoflmann,
et connu en France par une traduc-
tion de M*** Conrad. Cette même dame,
très Tersée dans la littérature russe , lui a
senri d^interprète auprès des lecteurs fran-
çais pour un opuscule de peu dMmportan-
œ, mais qui n*est pas sans charme, et
qu'il a intitulé Mes Réminiscemes , Pa-
ris, 1837.
M. Gretsch dirige avec M. Glinka,
depuis 1816, les travaux de la Société
des Amb de la Littérature russe, à Saint-
Pétersbourg, qui a publié un choix d'ou-
vrages russes et de traductions. C*est aussi
sous sa direction qu'a d^abord paru la pre-
mière Encyclopédie russe^ commeiir«'*e
par la maison Pluchard , qui Ta ensuite
confiée à M. Senkofski, connu comme sa-
vant orientaliste. L'activité de M. Gretsch a
suffi à tous ces nombreux travaux, et Tim-
pulsion qu'il a donnée s'est fait sentir avec
force dans la librairie russe. C L, et S.
GREUZB (Jean -Baptiste), né à
Toumus, en Bourgogne, en 1734, et
mort à Paris en 1807, occupe l'un des
premiers rangs dans l'école française par-
mi les peintres de genre. Se» drames lar-
moyants Tout fait appeler le La Chaussée
de la peinture, l'énergie de ses carac-
tères, le Hogarth français. Ce peintre est
éminemment original, parce ({u'il est, en
quelque sorte, élève de la nature. Ce
n^est pas dans la vie des grands hommes
que Greuze a puisé ses sujets : profondé -
ment blessé des sarcasmes de ses eon-
frères, lors de sa réception à l'Académie
dans la classe des peintres de genre, Aur
la préïientation de son tableau dMiistoire,
r empereur Sévère reprochant h mn filt
Otracallti d'awtir voulu rasuissiner,
il les a été prendre sous Phumble toit de
l'bonnéte artisan, ou au milieu de la
foule; et ces sujets de son choix, con-
formes à ses goAts, à son génie observa-
teur, il les a traités avec une originalité,
une verve, un naturel, qui lui suMMtèivnt
autant d'ennemis qu'il y eut d*arlistes de
kjiut rang humiliés ou envieux de son mé -
GRE
rite plébéien. Greuze attendi
sans la solliciter : elle lui fut loi
belle ; les grands, le^ hommes
les dinpensateu rs des largesitcs r
n'assiégeait pa^» de flatteries, s
de sa fierté en le délaissant. I-f
tit le besoin de faire le vo\ âge t
l'y laissa aller à ses dépens, et i
maturément apn^s avoir é|i
ses ressources. A .«ioii retour à 1
ches amateurs parurent priseï
core ses ouvrages «lu^auparava
perfcH'lion qu'il y mît ; et .soi
tableau du Pnrnly tirpir, qui
sation si profonde au Salon (
trouva pas d^acquéreur en F
que le |)eintre eiit obtenu I
Taller montrer au roi à Versail
d\f livre du genre a passé en Ri
galerie im|)ériale de THmiita^
f*e|>endant, la fortune se lassa
traire à Gn-ii/e. l nr suite
ntmpue de succès brillants
une réputation europiVune; I
français se disputèrent à IVt
vnigin» et y mirent un pri\ pi
à leur mérite. Il «Icvint riche
et, s'il n'a pas laissé «le j;r.in
faut Tattribuer à son caractèr
à la révolution de 1793 qui a
tant de fortunes, et à des mal
mille, ('omme tous les hf)ti
d'un eo'ur sensil.le, Greuze •<
la s<M*iété des femmes, a\ec
était fort aimable : riium<'ur
la sienne, qu*il ne <*e>Na d'ain
sonna sa vie. Il a laiss«' deu^
tières de son talent et de s«*s '
I,es ouvra;;es qui r<int ii
les grands artistes dont !.i F
tiore sont trop nonil)rcu\ ]ni
rap|H'li's ici; niai^ i liarun i
moins par les estanqM's (|ui s*
partout, r.-it ior.ft't ilr i/A
roi fit acheter , au prix de 1
la vente du manpiis tic Mena
payé ce tableau 9,000 fr. à !
M't ; Ir Pantly tique srrv; ji
fti/itSy déjà cité, et «|ue Fliji
ainsi <pie le pré<'éilcnt ; Iti
la thhle en fitmt!lt\ pa^si* di
la Live de Jully dan> celui df
Dffrrte de ehtirif*\ çj^\ é par
il Paix du mvnttuc , /«/ hni
GRE
(lâl)
GRE
-E
f; le Fils coupable et tant d'au-
^fimt de son œuvre un véritable
■èBonle, où Ton apprend à con»
Mtt que c*est qu'une bonne mère,
heureux, des enfants sensibles
iDts, en un mot tout ce qui
le\éritable bonheur *, Comme
), Greuze vivra longtemps dans
da pères, des mères, des époux ,
nés; comme coloriste et pein-
fepeaRoii,il sera toujours consulté
cftvL
mérite d'être connue. Voici
Mérimée la décrit dans son
t De la Peinturt à l'huile (Paris,
% m-8*, p. 38) : « Il ébauchait une
iDBJoors en pleine pâte; lorsquUl
Ht repeindre sur cette ébauche, il
il par la glacer en entier et la
i TefTet avec des couleurs trans-
délavées dans une pâte onc-
à Faide de laquelle sa peinture
nnss'emboire. Après cette prépa-
qu'il exécutait assez rapidement,
^^ iicpe^nait sa tête en entier, en commen-
fM par établir les lumières et en arri-
^M prtigi usivement jusqu'aux ombres.
il manquait de facilité, il ne par-
pas à terminer dans cette seconde
ttioo: cen'était encore qu'une ébau-
plus avancée; quelquefois même son
n'était supportable qu'après plu-
âevs séances. Enfin, en suivant toujours
h sème manière d'opérer, il parvenait
à produire un ouvrage dans lequel on
irsit la couleur sans apercevoir en
endroit la fatigue du travail. » Du
temps de Greuze, il était reçu et l'on cn-
«ignaic même qu'une sphère doit être
représentée comme un polyèdre. Formé
par Restant, qui propagea cet absurde
sfUciDe, il l'adopta implicitement : aussi
trop souvent les joues potelées d'une
JBBse fille prirent-elles, sous son pin-
eean, Tapparence d'un corps taillé à fa-
eeties. ?(éainmoins son tableau de La /;e-
tite Fille au chien, qui est peut-êlre son
chcf-<l*œnvre, et d'autres de ses ouvrages
très terminés sont exempts de ce défaut.
Od lui reproche encore d'avoir sacrifié le
(*) Va tableaox de Greuxe ont, en effet,
îamrmi les tajeU d*an recaeti de Contts moraux
m ytm pablin par Tabbé Aubert. S.
ypiféien rommonauté parMoreau I fini des draperies à l'effet de la tête, dé
leur avoir donné des tonssales et violacés,
enfin de n'avoir pas assez varié le carac»
tère et les types de ses figures. Peut-être
aussi pourrait-on trouver qu'il a trop
visé à l'eflet théâtral ; mais une sensibilité
véritable et la chaleur d'âme qu'il a ré-
pandues dans ses ouvrages lui font par-
donner ces défauts. L. C. S.
GREVE. C'est le nom que l'on donn«
en général aux bords des rivières et des
mers ({ue les eaux ont couverts de gravier
(voy.'j ou de gros sable, et de galets ou de
cailloux roulés. — C'est sa situation sur
le bord de la Seine qui a fait donner son
nom à la pince de Grève devant l'Hôtel-
de- Ville de Paris et que les exécutions,
dont elle était le théâtre, ont rendu fameu-
se. Aujourd'hui un beau quai sépare cette
place de la grève proprement dite. J. H-T.
GRÈVE (artmil.),nomd'unepiècequi,
dans les armures du moyen -âge, couvrait
le devant de la jambe seulement, tandis
que ]Bjambièr('y qui appartient plus par-
ticulièrement aux Grecs et aux Romains,
enveloppait toute la jambe. La grève des
gens d^armes ou hommes d'armes des
compagnies d'ordonnance créées par Char-
les VIT était faite d'une ou de deux pièces
d'étoffe de fer ou d'acier et s'adaptait sur
le devant de la jambe dont elle avait la
forme ; elle s'emboitait par le haut sous la
genouillère, et par le bas dans le souiie*
rct ou soient ; elle était maintenue sous
le genou et vers le milieu de la jambe
par des courroies bouclées. C. A. H.
GREY (Jane), voy» Gray.
GREY(lord). Charles Grey, comte
Grey , vicomte Howicx et baron Gre-t
DE IIowicx , naquit dans la terre de Fal-
lowden, près d'Alnwick, le 1 3 mars 1764,
d'une ancienne famille du Northumber-
land, anoblie par Edouard IV, mais ori-
ginaire de Normandie, et dont une bran-
che aînée a possédé le comté de Tanrar-
ville dans cette dernière province. Soa
père, sir Charles Grey, qui mourut ea
1807, avait servi avec distinction dans les
guerres d'Amérique, où il avait obtenu le
grade de général, et dans celles de la ré-
volution, où il commandait les troupes de
terre qui, agissant de concert avec l'es-
cadre de l'amiral Jervis, s'emparèrent
de la Martinique, de la Guadeloupe, df
GRE (I
Sainte-Lucie, etc. Les senrices de sir Char-
les furent récompensés, en 1801 , par la
pairie et par le titre de baron Grey de
liowick , auquel se joignirent, en 1 806 ,
ceux de vicomte Uowick etdecomteGrev.
Charles , son fils aîné , après de bril-
lantes études à Eton et à Cambridge , et
après avoir fait la tournée sur le conti«
nent, qui passe en Angleterre pour le
complément obligé dfi toute éducation
aristocratique , fut élu à son retour, et à
Tàge de 22 ans, député du Northuniber-
land , sa province natale. A cette époque
(1786), un homme qui comptait à peine
quelques années de plus luttait seul au
ministère contre la plus brillante Oppo-
sition dont les fastes parlemci'.taires of»
frerii rex»'m|>le (voy. Fox, Buerk, She-
RiDAN, AViîtiiHAM, etc.)- Mrtis cet hom-
me »*appel;iit ^Vilii<lm Pilt, vt résumait
en lui rin\iii( ibic o,iiiiiàireté du tnrys-
me. Le jeune Grc^y fut remarqué lorsqu^il
alla s*as.^eoir pour la première foin sur
les bancs de ses adversaires, à côté de ces
géants de la tribune. A cinquante ans
d^in tergal le , nous le retrouverons, seul
représentant de Tancien parti ^%'hi^ dans
Tautre chambre, survivant à tant de
morts, n tant d*aposta?>ies, à tant de po-
pularités , sani en excepter la sienne ,
mais pur après deux ministères et fidèle
aux sympathies de sa jeunesse après deux
révolutions.
Son premier disc-ours parlementaire
(jmaiden sperrh)y pronom é dans la séan-
ce du 21 février 1787, fut une (Tilii{uedu
projet d^adrcsse en réponse an discours de
la couronne. L^éclat de ses débuts lui va-
lut Phonneur d'être nommé membre du
comité qui dirigeait, au nom de la cham-
bre des Communes, la célèbre a(*cusation
contre le gouverneur llastin^s >3>ov.j. Il
parait que Tardeur juvénile de son op-
position, qui Fentraina dans plus d'une
controverse contre le redoutable Pilt
lui-même, devint bientôt pro\erbiale,
puisque Canning, dans son poème AU
t/ir talents y caractérisant par des contre*
vérités ironiques les hommes d'état du
jour, met sur la même ligne «i le sang-
froid de Grev et les bons bilUts de She-
ridan *. ••
(•) The temper «f Grry
^ A ad trt atarcr Sheridan i promise to p«j.
&2 ) GRE
A cette époque, le prince d
depuis George IV (iviy.), entret
relations intimes avec les chefs
position. Chose étrange, et qu
gagements de parti peuvent set
quer! On vit en sa faveur des
graves se constituer les apologisi
bertinage, des prêcheurs d'écf>n<
ter un supplément de pension p
venir à de folles dépenses, des lii
jaloux de Tautorité royale com
sages restrictions dont on voula
rer la régence d'un jeune étoun
les Grey , malgré la sévérité de
ci|>es, |>assait alors pour un des
du palais de Carlton, théâtre di
tion et de désordres que la je
l'amabilité du prince couvraien
d'un \crnis d'élcgan(.*e ; au moi
au parlement un de ses plus zélc
dans les discussions auxquelles d
lieu le paiement de ses dettes ,
riage secret avec uliâtre^s Fit/
[vtf), T. \II, pa;;. 3'14^. et sa
l^endant les premières atteintes c
ladie de George III.
La ré\()luiion française am
grande di\ision parmi les uhigs
modérés et les plus timides,
Greii\ille(ro>/ à leurtcte, quitti
mentaiiément les rangs de TO
et passèrent dans le camp de
plu\ hardis , sous la conduite de
meurèreiil du coté gauche de
bre. Grev fut du nombre de ce-»
Plus tardf lorsqu'il s'agit de
l'Angleterre arroderail a lu coali
mée contre la France, il coml>
vigueur une polilif{ue qu'il quali
mixtion injustifiable dans les aM
mestiques d'une grande nation i
dante, et, pendant toute la dui
guerre, il continua de proteste
le principe qui faisait agir les p
combinées. Il fut même un des
dents promoteurs de la Société
du peuple , qui effraya le gouv<
par ses tendances quasi-répui
Ce fut en 1793 qu'il présenta
première fois la fameuse pétition
quelle cette société réclamait la
parlementaire; quatre ans^Iust
développa le plan détaillé à la
des Commune^, qui repou«sa la d
GRE
(153)
GRE
rtfeé de 300 roi\ contre 60. Mal-
pi^es «loooés à U cause de la U-
Uiarles Grey était si loîci d^ap-
r les excès qui la comproroettaîeut
mot qu^en 1 794 il n'hésîu pas à
r a la tribune « que le despotisme
roo et des Caligula lui paraissait
b!e au réçime de la Terreur. » La
■on de Vhnbeas corpus , les abus
«Crainte par corps trouvèrent en
éloquent adversaire ; il se fit éga-
fpoiarquer dans les débats relatif
nation dirigée contre lord Mel-
^uemi constant de toute inter-
t année dans les affaires des autres
I, il s^opposa aux secours que Pitt
envoyer à la Porte contre Cathe-
. et à la guerre contre la Suède et
mark. Les négociantsdeStoçkholm
vm^rent une médaille dans celte
re circonstance.
1806, la mort de Pitt rapprocha
rtk>Ds da parti whig, repr^ntées
>x et par lord Grenville. Un cabi-
forma de ces deux éléments, et
ej, derenu lord Howick par suite
«romotion de son père au titre de
, en fit partie comme premier lord
tirauté. Fo\ ayant suivi de près au
m son illustre antagoniste, il lui
I en qualité de secrétaire des ai-
étrangères et de chef ministériel
" à la chambre des Communes,
dministration trop courte est moins
* par ses actes que par Téclatant
[e de probité politique que donne-
I ministre», en sacrifiant leurs pla-
leur popularité au soutien d^une
t juste et libérale (v. GaEirviLLc).
lord Howick qui, en mars 1807,
aitîatiTe d*une motion tendant à
Ber le serment imposé à tous ceux
ilaientserrir dans la marine ou dans
e , et à leur accorder le libre exer-
leur religion. On a peine à s*iroa-
les clameurs que cette proposition
Doo-senicmeot parmi les soutiens
s du trône et de Tautel, mab
ior les bancs les plus éclairés du
cnt , et dans le public qui n^était
ar pour une pareille concession.
exigea de ses ministres la promesse
le ne pas toucher à cette question
le : ib sV refiucreDt noblement
et résignèrent le pouvoir. Leurs nicoes-
seurs , pour le dire en passant , réalisè-
rent sans bruit, quelques années après,
la mesure même au rejet de laquelle ils
devaient leurs places. Lord Howick, Tau-
teur de la malencontreuse motion , per-
dit le siège qu^il tenait au parlement du
mandat des électeurs du Northumber-
land , ses compatriotes; et son long éloi-
gnement des emplois publics, depuis cette
époque jusqu*en 1830, n^eut pas d'an-
tre cause que son honorable persistance
dans les mêmes principes.
A la mort de son père , au mois de
novembre de la même année ( 1 807), lord
Howick changea son titre contre celui de
comte Grey et prit place à la Chambre
haute. Pendant quelques années, on le vit
peu empressé de figurer sur ce nouveau
théâtre si bien approprié à la tournure
aristocratique de son caractère et de son
talent.Marié, en 1794, à la fille unique de
lord Ponsonby ( père du baron actuel),
dont il avait déjà plusieurs enfants % il se
livra aux charmes de la vie domestique
pour laquelle il montra en tout temps
une prédilection marquée. Cependant ,
en décembre 1810, la maladie du roi
ayant remis la question de la régence à
Tordre du jour, lord Grey reproduisit
ses anciennes opinions à cet égard, opi-
nions d^autant moins suspectes cette fois
que ses liaisons avec le régent avaient
cessé depuis longtemps et qu^il s'était
même opposé à ce qu^on votât des fonds
pour le mariage du prince.
A la mort de Perceval ( 1 8 1 2), les lords
Grey et Grenville, qu'il avait vainement
sollicités dVntrer dans son minbtère,
furent l'objet de nouvelles instances. Les
restrictions de la régence venaient d*ex-
pirer; une nouvelle ère s'emblaii s^ou-
vrir. Le prince, déférant au vote exprimé
par les Chambres, annonçait Tintention
d'établir sur des bases libérales une ad-
(*) Lord Grey a ea i3 eofants. Byron a célé-
bré les grl«*es de ses filles, dont l'une, comme
on sait , ■ époa^é lord Durbiiiii (vo/.). Son fils
atoé, Henri, lord Howick., né en i8oti , devint
membre du Parlement* i-omroe député du Nor-
thumberland, et il a fair partie du niinistére
Melboarne, comme secrétaire dVtat au dépar-
tement de la guerre, jusqu'à la fin d*aoùt iSSg»
on il donna sa démisuon , ne tronTant pas , di*
sai(«B, la taodancc 4a ministère asscs libérale,
GRE ( 154 )
minîstratioii forte et compacte, et le choix
des deux hommes dVtat dési|;nés par le
Tœu puhlîr était d^accord avec* m*s an-
cienne» liaisons. Mais les deux nobles lords
résistèrent à toutes les avances qui leur
furent faites, par une susceptibilité par-
lementaire dont ils exposèrent les motifs
honorables dans la lettre (pi'ils écrivirent
à lord Welleslev.
Pendant les 18 années qui suivent, lord
Grey sVd tint au rôle de chef de TOp-
position dans la chambre des Pairs. Parmi
ses discours parlementaires, on peut citer
ceux quMI pnmonca en mai 1815, pour
conseiller au gouvernement britannique
Il neutralité lors du retour de >a|M>léon
de nie d'KIbe; en mars 1817, pour la
suppression des sinécun*s et contre une
nouvelle suspension de Vhttht'as corpus.
Jamais il ne parut plus habile que dans
ta défense de la reine Caroline : Theu-
reux mélange de chaleur et de modéra-
tion (pril sut y mettre lui valut cet
éloge de n*avoir|>as oublié un seul instant
qu*ii était ju^c, tout en se faisant avocat.
Après la mort de lord Ijver|MM>l et
quand la politique de Canning [voy. ces
noms) paraissait à la plupart des \%higs
assez Hl)érale pour motiver leur con-
cours, lord Grey seul se retrancha dans
ses inflexibles antipathie^, (le fut au^si
vers cette époque, ilans une diM-iission
sur les céréale*», cprun orateur ayant an-
noncé que cette question anirnerail in-
failliblement une rupture entre la no-
blesse territoriale et le |)euple, lord Grey
prononça (ys pandes qu*on a souvent ci-
tées depuis : « C^uoi qu'il arrive, je vivrai
et je mourrai avi»c mnn nnlrvl <•
Mais le temps approchait où les deux
mesures, ré\es de sa vie entière, allaient,
plus impérieusement que jamais rappeler
le vieil atliK'te daii^rarcm' poliiiipie dont
il affectait de sVloigner. I/une, rcmanci-
pation 'V'ty.\ tie^ cath'>liqiics, devait
être «'onsommée par se^ adversaires eux-
mêmes. |)ans ce débat, lord ('rrev, dit A/
Brvitr trEditnh*iiir*;^ surpassa tous le*
autres et m» surpassa lui-même; mais une
part encore plus belle lui était réservée
dans raccompiivseuient du >e('ond de ses
vœux, la réforme parlementaire ?»•>•.
GRAî«nF-BR»Tv<;?iK, T. \II, p. 710),
dernière pàïmv réservée à îia carrière po-
GRE
li tique, comme pour la couronner
ment. En novembre 18S0, au plq»
paroxysme de cette fièvre |>opulaire
vaient allumée les révolutions de Pi
et de Belgique, lorsque le nouveep
verain, Guillaume IV, pour évii
bouleversement, dut s^exécutcr
grande mesure de la réforme,
s'arrêta naturellement sur celui
nom seul disait au |>euple : L*œu
complira, et au ptmvoir : Elle o'
trop loin. En effet, son âge Jord
avait alors 00 ansj, sa naissance,
probité politique et par-dessus
arrêt net ftfermc^ comme dît
qui chez lui marquait d^avaoce h
des innovations, étaient de natoieà
sunT les intérêts conservateurs. Eft-
semaine le ministère fut formé,
d^adhércnts de Canning, partie d*j
whigs ( voy. Ai.thorp, BaoucBAV,
iiAM, IInMA?rn, LvNsinmH, Ms!
?ïK, Pvi.vir.RsTox, STA?ïi.r.T, Rl'ss;
Comme on s\ attendait, la qi
de la réforme, dont le chef du
avait fait la <-<mditionde son
occupa pre>que exclusivement la
In premier bill, dont la rédactMfl
attribuée à- lord John Russell et à
Durham, mais qui présentait de
breuse> analogies avec le plan proporf
le jeune Charles Grey en 1797, ftH
jeté eu 1831 parla chambre des
niunes; la dissolution du Parlemcoly
sVnsuivit, Tadoption parles
et le n*jet par les Pairs d*un
bill, puis enfin Tadoption, en 18SI|
lf*s deux Chambres, d'un troisième
peu différent des précédents, ou
alla échouer à son tour devant le
tie la Pairie, sont des événements HT lÉ',
quels WKnu aurons à revenir dans ^KÊ[\^
rents artitle^. I^ord Grey désesptati
moment; mais, apn-s un vain CHM A" ^
tories pour former un ministère, Tiai^^
sur les bras tlii |>euple, il remonta
phaut à son poste, et le vote sîl
des Pairs, dont la résistance étAÎC
cons;uTa le succès du bill. ^
Ka bataille était gagnée, et, poordM
ger c<*tte rude campagne parlenwBlihi^
lord Grey, «pie ses ennemis aflècftMeaft^^
représenter comme un vieillard laé J^
corps et d'esprit, avait relroave tooltl^
GRE
(155)
GRE
et n jeaoesse. Pendant tout le
i^aTÛtduré la lutte, on Tavait vu,
kor la brèche, répondre aux in-
de droite et de gauche, cal-
■rhiipttiences, rassurer lesscrupules,
«Amr parfois jusqn^à Téloquence,
■■ràosle discours qu^il prononça le
4pB 1833, lors de la troisième lecture
A 19, pour répondre aux reproches
Mb an cèt^ opposés de la chambre
JbKrk I Milords , dit-il , on m'accuse
■Awr fixiJé aux pieds ce que je devais
■AbeomMue et à cette chambre : à la
•«■mm! moi dont les opinions sur
••faot, les préjugés peut-être, me sont
•■■dien que le sang qui coule dans
«Miânes; à celte chambre! moi qui
iMicns et soutiendrai toujours que
rtUépendance et les privilèges de vos
ta^pcories sonl essentieb à la perma-
iMMe de DOS institutions. MVntendre
tiae CCS choses pour avoir suivi la mar-
■ cke <pii, daus mon âme et conscience,
(punit seule sauver du danger de la
tiBUvction et la couronne et cette
'éMbre!... en vérité c^est trop mau-
«■! (// is indeed io bad!) » L'effet de
idanières paroles, si simples, presque
Mieiy mais qu'ennoblissait le senti-
■( profond qui les avait dictées, fut,
Nw, prodigieux.
Avec k victoire commencèrent pour
dOrev les difficultés réelles. Le mi-
lÈRde la Réformeeut le malheur qu'on
tttndit trop peut-être, au moment
Texplosion de dissidences contenues
ptÂk par Fintérét dominant et le
itcment d'opinions amené par sa
loéte même rendaient sa tâche plus
die que jamais. N'oublions pas ce-
luit les réformes utiles que lord Grey
s amis parvinrent à réaliser au milieu
Bt d^obstacles, et dont l'importance
oit pas sVffacer complètement devant
it cle la grande mesure à laquelle il
fini donné d'attacher leurs noms :
mol le bill qui déclare libres les es-
ei des Indes-Occidentales, l'adminis-
oo municipale rendue aux bourgs
nia, le commerce de l'Indoustan réglé
des dispositions justement nommées
■ande Charte de ce pays, neuf statuts
eomacrent d'heureuses améliorations
t h josliot civile et criminelle, enfin la
diminution du personnel du clergé angli^
can d'Irlande. Mais cette question irlan-
daise , qui sera traitée ailleurs , principe
de mort attaché aux flancs de tout minis-
tère qui ne l'aura pas résolue, devait ame-
ner la dissolution de celui de lord Gi*ey.
Déjà trois de ses membres, préoccupés des
dangers que leur semblait courir l'Église
protestante, avaient fait place à des ré-
formateurs plus hardis, et le chef du ca-
binet qui, au fond de son âme, sympa-
thisait plus peut-être avec les ministres
sortants qu'avec ses nouveaux collègues,
avait cru de son devoir de rester à son
poste. Néanmoins, depuis quelque temps,
les ravages produits dans cette organisa-
tion forte, mais sensible, par les exigences
et les injustices des partis, étaient faciles
à remarquer; on voyait lord Grey, à la
chambre des Pairs, triste, la tête penchée,
énergique dans ses discours, mais mélan-
coli(|ue dans son attitude. Il paraissait évi-
dent à tous qu'il n'attendait qu'une oc-
casion pour se retirer de la carrière avec
honneur.
Les troubles de l'Irlande avaient fait
juger nécessaire une nouvelle mise en vi-
gueur du coercinn^biU de 1833, qui
n'avait été voté que pour une année. Le
parti avancé consentait, quoiqu'à contre-
cœur, à celle mesure ; mais il exigeait la
radiation de l'article c|ui interdisait les
meetings ^uhWcs, Lord Grey, de la vieille
école, ne transigeait pas sur la répression
du désordre : il se déclara invariablement
déterminé à maintenir la clause. Cettedis-
sidence du cabinet fut révélée àM. O'Con-
nel par l'imprudence du secrétaire d'état
pour l'Irlande, Liltleton, qui dut donner
sa démission ainsi que lord Althorp
(comte Spencer), chef du parti ministériel
opposé à lord Grey. Aussitôt le fougueux
agitateur commença avec le premier mi-
nistre une guerre d'injures dont voici un
échantillon : n Le misérable, dit-il dans une
de ses lettres, foule aux pieds l'Irlande; sa
puérile décrépitude se manifeste par une
folle haine, par un dédain maniaque... et
ce vieillard stupide est à la tête du minis-
tère!... M Lord Grey ne répondit à ces
invectives qu'en disant à la chambre des
Communes, à propos des négociations
avec O'Conncl : << Nul membre du cabinet
n'aurait dû avoir de relations avec ce{
GRI
(156)
GRI
homme. » Mais bientôt isolé, dégoûté de
ces injures, aveiti d^ailleurs par Page, il
réaigna le pouvoir. On vit dfs larmes hu-
mecter les yeux de ce vieillard austère
lorsqu'il prononça aux Communes son
discours d*adieu comme ministre de la
couronne, le 9 juillet 1834. « Cest trop,
dit-il, pour les forces d^un homme de
mon âge , c*est trop du moins pour les
miennes, que d^avoir à lutter contre des
dirCcultés inaccoutumées et sans cesse
croissantes.» L*unique regret qu*il expri-
ma fut de n'avoir pu mener à bien deux
importantes mesures : la réforme de la loi
des pauvres et la commutation des dimes
irlandaises.
Depuis, lord Grey n^a reparu que de
loin en loin au Parlement. Dans les rares
occasions où il a pris la parole, quoiqu'il
sesoit montré fidèle à sa vieille ligne po-
litique, il n'a pas laissé d'appuyer fran-
chement Tadministration de lord Mel-
bourne qui a surcédé à la sienne. En
1836, après un silence de deux ans, il
tenta, dans une occasion solennelle (le
bill des municipalités irlandaises), de for-
mer avec le duc de Richmond un tiers-
parti dans la chambre des Lords, mais il
ne put réussir à déplacer une seule voix.
Il fut un des orateurs qui, en juin 1 837,
prirent la parole pour rendre hommage
aux vertus du feu roi. Il le fit avec sim-
plicité, et termina son discours par quel-
ques allusions aux diffirultés qui entou-
raient le nouveau règne, et en exprimant
Tespoir que la princesse les surmonterait
heureusement, avec l'aide de la Providence
et grâce au développement des heureuses
qualités qu'elle avait déjà eu occasion de
manifester. On entendit avec émotion re-
tentir encore une fois la voix de lord Gr^y
dans cette occasion solennelle, où l'An-
gleterre semblait inaugurer le trône nais-
sant de sa jeune reine par les derniers
accents du plus vieux et du plus n*s|)ecté
de ses hommes dVtat. R-y.
GlllBKArVAL(JK%?r-BAPTisTF Va-
QtiRTTR DR) csl un dcs officiers ;;ênéranx
dont s'honore le plus le corps de Tarlil-
leiie. Sa vie fut entièrement ronsarn'»e
aux travaux théoriques et prati(|ues de
•on arme, qui rilhistrèrcnt autant à Té-
tranger qu'en France.
r^ê à Àmieoty le 16 septembre 171d|
il se prépara par des études solid
partie du service militaire à laquel
destinait. Il entra, en 1733, dans I
ment Royal- Artillerie, et, après ti
de service comme volontaire, il fu
méofBcier pointeur(l735). Legoi
ticulier que Gribeauval montra po
des mines le fit bientôt appeler ai
mandement d'une compagnie de m!
et la brillante réputation qu^il y ob
valut une mission délicate dont i
quituavec distinction. L*artilleri<
sienne venait d'attacher des pièces
aux régiments d'infanterie : le
d'Argenson, ministre de la guerre
lut avoir des renseignements sur c
veau système et envoya Gribeat
Prusse pour les recueillir. Ce savj
ficier ne se borna pas à remplir la i
qui lui était confiée : il rapporta en
plusieurs mémoires intéressants su
des frontières et des places forte
avait visitées.
Promu, en 1757, au grade de
nant-colonel, il passa, avec le coi
ment du roi, au service de l'Autrii
il fut élevé au grade de général co
dant l'artillerie, le génie et les o
de l'armée impériale. Cinq ans
Marie-Thérèse le chargea des trav
défense de la place de Schweidnil
trouva l'occasion de développer t
talents. Cette place, un des plu
remparts de la Silésie, avait été |
1'^ octobre 1761 , après deux joui
taque, sur une garnison de 3,UO0
siens, par l'habile et audacieux m^
Loudon, à la tête d'une di%i%ion
chienne. L'année suivante 1762
déric II voulut reprendre Schweid
chargea le major Lefebvrc, ioj
prussien d'un grand mérite, de la
ti<}n des travaux des mines par l
il comptait sVm|>arer promptem
la place. Gribeauval la défenda
11,000 Autrichiens.
1^ tranrlu*e fut ouverte le 6 a<
le 13, Frédéric écri\ail au man|ui
gens : I M(m entre|»ri\e sur Si h\\
\a ju-qu'ii'i à merveiîlr; il n<UH I.
core on/e jours heur -ux, «'t notre <
sera remplie. " Vinf;i-trols jour» s
écoulés, et le roi écrivait le G >e|i
suivant au même marquU d*Argei
GRI
(157)
GAI
m wmi nnUdroit à prendre des places
^a faire des vers. Un ceruio Gribeau-
id| ^ ne se oiouche pas du pieil, et
M^Mtflatrîchieas nous oot arrêtés jus-
fia/reent. CepenJanl le comiiianJant
tfh|vnUon sont à
èmn ioces&amiiient le viatique
étt, n sVtait engagé une guerre sou ter-
■■edaD« latiuelle Gril>eau\al prolon-
pM B defeos«y par une grande su|>ério-
ft ^ Hioyens, bien au-delà du terme
kè pAF rasbiégeant. Le 20 septembre,
kdoric, qui tenait son correspondant
4rt an courajit de ce qui se passait, le lui
t en ces termes : « Je vous ava'is
«Tcc trop de présomption la fin
^ notre siéçe. Nous y sommes encore;
nous ont beaucoup arrêtés... Il
faut employer six semaines à re-
re une pbure que nous avons perdue
Âb dcii& heures. Je ne veux plus être
wgoohitte^ ni vous annoncer le jour de la
lédôctîon ; je crois que cela pourra durer
quelques jours. Le génie de Gri-
mai defeud la place plus que la valeur
Xntrichiens. Ce sont des chicanes tou*
ntesqu*il nous fait de toutes
ïc» Ckoos. Je suiï obligé de faire ici le
d*iugénieur et de mineur ; il faut
«pie nous réussissions à la fin. »
Cescbicanesse multiplièrent tellement
qae lestcçe dura jusqu^au 9 octobre 1762.
La place ne caipitula qu^après soixante-
trois jours de tranchée ouverte, dont qua-
fiftlë-neuf depuis le commencement de
l'aSlaqoe par les mines. Quand la gar-
fut présentée à Frédéric, ce prince.
Après s*étre couvert de gloire au %iég«
de Schweidnitz, Gribeauval, que Marie*
Thérèse avait promu au grade de feldma-
réchaUlieurenant, rentra en France, où îl
lani le coiumaiiuaui, devint successivement maréchal-de camp,
à Tagonie; on leur lieutenant général, inspecteur général
nt le viatique. » En d'artillerie. On lui est redevable de Tor-
doniiance de 1764, qui fixe la proportion
des troupes de Tartillerie relativement à
la force des armées , et qui en détermine
remploi.
H a organisé le corps des mineurs et
perfectionné les manufactures d^armes,
ainsi que les forges et fonderies des arse»
naux. Gribeauval a terminé le 9 mai 1 789
la carrière qu'il avait parcourue si glo-
rieusement. Les officiers de son arme
n'ont pas hésité à le surnommer le Vau*
ban du corps de Tartillerie. C-te.
GRIBOIÉDOF (Alexandeb Ser-
chéÎevitch), conseiller d*état russe, di-
plomate et poète dramatique, mais que
sa mort tragique à Téhéran , le 24 fé-
vrier 18*29, a surtout fait connaître,
naquit en I7S9, ou suivant d'autres, en
1793, et fit ses études, d'abord dans la
maison paternelle, et ensuite à l'univer-
sité de Moscou. Familiarisé de bonne heure
avec les littératures anglaise, française et
allemande, le talent d'observation et le
guût du jeune Griboîédof se formèrent
par des voyages et par ses relations avec la
bonne com|>aguic de Saint-Pétersbourg
et de Moscou. Il entra ensuite au service
pour payer son tribut à la patrie, alorsen-
vahie par les Français; mais il quitta l'ar-
mée en 1 8 1 7, el fut reçu dans le collège
honteux de la vigoureuse rési- 1 des affaires étrangères. Bientôt il devint
u*il avait rencontrée dans les ef- secrétaire d'une mission en Perse, et à
qu
fort» de Gribeauval, ne voulut pas le voir.
Pourtant il le re^ut plus tard, et le traita
alors avec la distinction qu'il méritait.
Ce ftîége, Tun des plus fameux des
montra toute Tinflucnce
qae Fut des mines, employé par un
t de géoîe, peut exercer sur la du-
rée de la défense des places. On y fit pour
h première fois usage du globe de com-
ynoHon («o/.), inventé par Bélidor en
17 »3. Le major Lefebvre en fit jouer
ftttre qui produbirent des effets prodi-
peax, et il prouva, par une application
fratiqucy tout le parti qu'on en pouvait
liTPT.
Tavriz il se concilia la bienveillance de
l'héritier présomptif du trône, Abbas
Mirza. Après son retour, il fut placé dans
la section diplomatique attachée à la per»
sonne du gouverneur général des pos'
sessions russes dans le Caucase ; en 1826,
il accompagna le comte Paskévitch d'E-
rivan dans sa campagne contre les Persans^
I et fut employé à la conclusion du traité
deTourkmantchaî (yoy.)j qui mit fin à la
guerre (^ février 1 828). Ce fut lui qui
porta la nouvelle du traité à Pempereur ;
il fut largement récompensé, et promu
du titre de conseiller de collège à celui
de conseiller d'état. Pour lui témoigner
GRI
(158)
GRI
sa satâfaction particulière de ses ser^'ices,
I^ioolas I*' le nomma, en avril 1828, mi-
nîitre plénipotentiaire près de la cour de
Téhéran.
Griboîédof partit avec une légation
nombi-euse, emportant de riches pré-
sents pour le chah. Mais , dès son arri-
vée, le peuple de Téhéran témoigna un
grand mécontentement des conditions
du traité conclu; et, quoique Nico-
las eût lait remise de 12 millions de
la contribution de guerre imposée à la
Perse, néanmoins les grands engagèrent
le chah à rompre la paix et à se réunir
avec la Turquie, à laifuelle la Russie ve-
nait de déclarer la {guerre. Comme Icchah
hésitait, le clergé Taccusa hautement de
lâcheté et de trahison , et pliiMPiirs ré-
voltes éclatèrent dans les provinces occi-
dentales, lors de la penreption de Tiinpôt .
Dans ces circonstances, Grihoîedol, d'un
caractère vif eteiuporté, crut devoir mon-
trer de Ténergie et ne lléchir sur aucun
point. S'appuyant sur le droit d'asile ,
il refusa de livrer un Aiménien qui ,
poursuivi par les autorités persane» et
appartenant a la province d'Krivan , ce-
dée à la Russie, s'était réfugié dan> son
hôtel; il prit aussi sous >a protection, à titre
de sujets rus;«es, deux (juor};ieunes récla-
mées comme esclaves par îles i\'n»an<. C!ela
amena re\plosion de la haine nationale :
le peuple s'ameuta, et une ntultitude ei-
i'rénée s'assembla devant Diôtel de l'am-
bassade, demandant avec iiireur qu'on
lui livrât le criminel et las deu\ esclaves.
Ses clameur:» étant rcstc(*s ^alls ré|M>nsi;,
le peuple assaillit les porter. Alors, sui-
vant le rapport des Anglais, les cosatfues
de Tambassade chargèrent lc> assaillants
et en tuèrent six, ce (|ui devint le signal
du soulè\einenl de toute la populiitioii.
Les cadavres des \ictimi*s lurent ex-
posés dans des mos4|uees; les m<illahs ap-
pelèrent les tîdèles à la ven^^ant e , et le
peuple, furieux, prit alors d'assaut le pa-
lais de r.iml>assade, et |M*nétra dan^ l'in-
térieur des ap|>artements on elle inan>a-
cra tout ce qu'elle trouva. I^e chah , ar-
C(»ni|ta;;né de son fiU, le sulthan Selon,
^ouvernein- de Téhéran, et siii^i «ruiie
trnn|>e nombreuse , arriva mallieureuM*-
nent trop lard sur le th«*àtrt* du carna};e.
Griboîedor. le ^'coml ««•'^rétaîn* d*iro-
bassade , Charles d*Adelung ( fils d« M
vant de ce nom, à Saint-Pétersliourg, •■
quel nous avons consacré uo ailicW)
un médecin allemand, un interprcisi
quinze personnes de la suite avaieat ^m
succombé aux coups des assasMOSi. L
premier secrétaire d'ambassade Malail
et trois autres personnes, qui habiuim
une cour plus reculée de Thôtel,
|)èrent seuls au massacra. Pour es
cette catastrophe, le chah, après avoir M*
donné un deuil de huit jours à TébéM
envoya, le 111 mai, son petit-lils, le
Khosref Mirza, tiU d^Abbas Mirxa (
ce nom et Fktii-Ali), au quartier-
ral russe à Titlis, auprt-s du général
kevitch. Le jeune prinire se rendit
par iN^oscou à Saint-Pétersbourg. Il II
traité |>artout, et môme à Tsarsko^Gé*
lo, avec une grande attention. Il obliali
le 22 août i82U, avec un cérémoirii
|Kirticulier, une audience solennelle, si
Kh(»sref exprima la <louleur que Fdk"
Ali-chah éprouvait du crime commis ptf
ses sujet**, et pria remj>ereur de vouer fli
malheureux événement à foubli et êi
continuer s«> relations amicales avec h
Perse. A la suite de cette satisfaction of-
ferte a la Ru-isie , le prince DolgoroaU
fut en\ové comme amiNis&adeur à la
de Téhéran. Dans cette ville, le
tre commis sur les diplomates
fut venge par Texil du grand-pontiie|
premier instigateur du tumulte, puis pM
la [uiiiitiim cor(M)relle et la mutilatiofl
dVn%in)n t,dOO personnes; beaucoup ds
gens s'étaient stm^traiLn au châtimcat
par la fuite Le corps du ministre Gri«
boïedof l'ut enterré ave«' pompe à Titlâi
le 29 juillet iM2«.l, dans le courent da
Saint- David ; sa mère et sa veuve re(ti«
reni chacune une pension viagère ds
0,000 rouble^, et chacune en outre uni
somme de :)0,000 roubles.
(rriboïédof était né |M»ête : après pla«
sieurs e^^ais hearcux, il l'oufia sa réputa-
tiniieoinme auteur dramatiipie|Kiruoeco
niédie en vers et en quatre aetes, les Inenm»
%'tffvnti tir l'instntriton , représentéi
a\ec succèsàSaint-IVtersbourgei a Mos-
cou. File fut imprimée en 1833. De Tes*
prît, de la s;itire, et de« caractères bien
traces, qui |>eigneiit les ridicules de cettf
manie d'instruction do l'homme qui cher*
GRI
(15«)
Gta
bnller plutôt qu'il o'a vraiment
I de savoir, recommandent cette co-
I qne les Rnises, avec trop d^ambi-
■I doute , placent à côté de la ce-
JcAoo/ybr scandai de Sheridan.
été composée par Tauteur eu Perse,
M le premier séjour qu'il y fit.
■a les loisirs de son séjour en
e pour composer plusieurs poèmes
*. premier fut imprimé en J82â.
cm lai doit encore quelques pièces
Ire origioales ou imitées du firan-
U œ poète, le nom de Griboïédof
éjà pris place dans la littérature
àa XVII* siècle, Foedor Ivaiio-
(Wîboîédof, l'un des diaks ou se-
cs de la chancellerie d'état, sous
s AleKM Mikhaîlovitch et son fils,
imposé UD Abrégé de V histoire de
qa*il dédia au père, mais qui n*a
été imprimé. Il doit être considéré
i le premier ou Tun des premiers
ographes de Russie. Il fut aussi du
re des rédacteurs du fameux code
k, dit Oulojéniéf dont le tsar Alexis
on empire. C L, et S.
IIEFS, mot dérivé de gravis y gra^
I, atteintes graves contre lesquelles
Jame. Dans Tancien droit français,
j>pelait griefs les différents chefs
el que Ton proposait contre une
ice rendue en procès par écrit.
leUnt, dans un tel procès, fournis-
ea ^els, et Tintimé ses réponses à
r.
Dsledroit public duSaint-Ëmpire, on
Mt griefs^ gravainina , les plaintes des
sur différents abus de la puissance
orelle ou de la puissance ecclésiasti-
On sait que cent gravamina nationis
nanicœ furent, en 1523, envoyés à
e, avec demande de redressement.
xte en a été imprimé à Nuremberg,
^23. Aujourd'hui même, on appelle
tmina les réclamations des députés
I général des membres d'assemblées
lis au sujet des dénb de justice et des
quelconques relatifs à Tadministra-
judiciaire ou à toute autre branche
lires, y^iy- Doléances. X.
RIES (JEAN'THiEaaY), littérateur
land, est né, le 7 février 1776, à
ibourg, où son père était sénateur.
Destiné dans l'origine au commerce, le
jeune Gries eut beaucoup de difficultés
à surmonter pour obtenir la permission de
se vouer aux études. À partir de 1795, Il
fit son droit à Iéna,où il reçut plus tard le
grade de docteur ; c'est aussi là qu'il eut des
relations avec Schlegel, Schiller, Wieland,
Gœthe, Herder. Vers 1798, pendant un
séjour d'été à Dresde , il commença la
traduction de la Jérusalem délivrée y
dans le rhythme de l'original. Ce remar-
quable travail parut pour la première
foU à léna, en 2 vol., de 1802 à 1803.(5«
édit., 1826), le Roland furieuxy de l'A-
rioste le suivit, 1804-1808, en 4 vol.
(2« édit.,t826,5 vol.,). En 1808,M. Gries
fit un voyage en Suisse et en Italie; de re-
tour à léna, il publia (1810) une seconde
édition , complètement refondue de la
Jérusalem délivrée. En 1812, il fit pa-
raître dans le Morgenblatt le douzième
chant de VOrla/ido inamoraio y de Bo-
}SLTdo(vojr,); en 1815, ce fut le tour de
Calderon (t. I-VII, Berlin, 1815-1826);
en dernier lieu , cet infatigable traduc-
teur a livré au public le RtcciardettOy
de Fortiguerra (Stuttgart, 1831-1832 ,
2 vol.). Les poésies originales de M. Gries
et des traductions de moindre importance
ont paru à Stuttgart en 1 vol., 1829.
Comme traducteur à la fois élégant et
fidèle du Tasse, de l'Arioste et de Cal-
deron, M. Gries s'est fait un nom dans la
littérature allemande. Nous ne pensons
pas qu'il existe dans aucune langue mo-
derne des calques aussi parfaits des poè-
tes du IVlidi que ceux de M. Gries. C'est
que la langue allemande, avec ses tour-
nures si variées, sa souplesse, sa libre
allure, ses constructions hardies et sa ter-
minologie que l'écrivain peut modifier à
l'infini, se prête mieux que tout autre
idiome à la reproduction naïve des œu-
vres poétiques les plus diverses. Le talent
du traducteur demeure toujours, quoi
qu'on fasse, renfermé en de certaines
bornes infranchissables, soumis aux exi-
gences de l'idiome qu'il emploie; mais
ces bornes, ces exigences admises, il est
impossible de mieux faire que M. Gries,
qui, dans ses copies, reproduit non-seu-
lement le rhythme de l'original, mais,
dansCalderon, par exemple, jusqu'aux as-
sonances nombreuses auxquelles l'oreilk
GRI
(l«0)
GUI
dptgiiole eftt si sensible. La conscience
de traducteur portée à ce degré nous
parait d^ailleors eiagérée, et nous sacri«
fierions Tolontiers la monotone demi*rime
à des phrases moins compassées. L. S.
GRI ES BACH (eaux de), voy. Fo-
mÂT-NoiEE.
GRIRSBACII (Jeait- Jacques), exé-
gète et critique biblique distingué, né à
Butxbach, dans le grand-duché de Hesae,
le 4 janvier 1 745, suivit, encore enfant,
à Francfort-sur-le-Mein, son père, qui
mourut dans cette ville , en 1777, pas-
teur et conseiller de consistoire. Après
aToir reçu la première instruction au gvm-
nasede Kr4incfort,Griesbachalla,cn 1 762,
étudier la théologie à Tubingue, à Halle
et à Leipzig. Ce fut à Halle qu*il com-
mença ses études sur la critique du Nou-
veau-Testament, et quMl écrivit, sous la
direction de Semler, ses deux premiers
essais sur la valeur historique des dog-
mes sanctionnés par le pape Léon-le-
Grand. Décidé à se consacrer tout entier
à la critique du texte du Nouveau -Teâta-
ment, il entreprit, en 1769 et 1770, un
voyage scientifique en Allemagne, en
Hollande, en Angleterre et en France.
De retour dans sa patrie, il s^occupa pen-
dant quelque temps à mettre en ordre
les matériaux qu'il a\ait recueillis, et, en
1771, il fit paraître sa célèbre disserta-
tion DecodUibiu (juatuor Eran^rltonim
Origenianis, qui lui valut, deux ans après,
la place de professeur extraordinaire à
Tuniversité de Halle. Il poursuivit alors
avec une ardeur infatigable son projet
de donner une édition nouvelle du Nou-
veau-Testament; mais il crut prudent de
sonder d^abord Topinion par la publi-
cation de sa Synopsis Evangeliorurn
(Halle, 1774 à 1775, 2 vol.; 3*^ éd.,
1809), qu*il ne tarda pas à faire suivre
de celle du Nouveau -Testament com-
plet (Halle, 1775 à 1777; 2* éd., 1796
à 1806; 3* éd., t. 1*', Berlin, 1827).
L^auleur ne se borne pas à donner les
variantes reçues ou rejetées, mais il
en indique aussi, par des signes placés
sous le texte et faciles à comprendre, les
divers degrés de probabilité. En 1776,
Griesbach lut nommé professeur ordi-
aaire à léua, où il mourut le 24 mara
1812, conseiller privé ecclésiastique et
premier professeur dans la I
logîe.Ce savant théologien
vices éminents, non-seulen
ecclésiastique, à Texégèse <
ces auxiliaires, mais encon
que par la publication de V
en allemand et intitulé : Df
pulutrt (Icna, 1779; 4« è
avocat habile et convaincu <
tème d'orthodoxie, il a su,
modération , poser des lii
d'innovation. Ses Opitscià
ont été publiés par Gabier
vol.). On trouve une notice
sur Griesbach dans la 3' s
des Contem|>orains (Ze/lgt
GIUVFE, voy. Onci.v.
GRIFFON. On a donn
mammilere fabuleux que
de certains savants paraît
sur rinspection du tapir (i
pogkiffk). I^ dénominat
est aus>i donnée au gyps
ment nommé vautour des
qu^au vautour fauve (vc
Enfin on applique encore
race de chiens originaires
Bretagne.
GlilGNAN, vor.Dnô:
GRILLAGE, mot dtii
strument de 1er qui sert ;
rôtir.
Dans la métallurgie, le {
pération qui suit celle du t
va^c des minerais de fer
à fondre plus facilement,
les avoir concassés, on le;
un fourneau pour en sépare
contiennent. L'effet immé<
est de va|K>riser une partie
ces autres que le fer, qui
minerai, d'augmenter le
conséquent la porosité de
qui le rend plus tendre, pi
duire en morceaux d^une
venable pour être traités i
vantage dans le fourneau,
de fer peuvent être grillL*s <
nières différentes : 1** à l'ai
des aires entourées de mi
couvertes; 3® sur des ai
couvertes; 4** dans des
réverbère, foy, Mi?(£aAi;
iiEAU, FoaoB, etc.
Gia
(181)
Clll
est encore employé ,
tedbnologiqiie, dans d'au-
Ondomiele nom de gril^
lUBraib ouwagcs fiûts avec du fil
niàluton, et qui, composés de
bfboa Bioins serrées, aont per-
kiîFvet à la lumière. On fabri-
■iarflnii de ces ouvrages dont les
lB«tdW telle ténuitéy et dont
■iotciécaté avec tant de déli-
By^Hi ressemblent à de véritables
^il fie le nom de gazes métalliques
fBv-qoe leur donnent les Anglais
■Mt parfaitement. Ces gril-
■*Bt à beaucoup d'usages : on en
MiatresquiySous la forme de cou-
>|n|irei à recouvrer les plats qui
■I air les tables , ont Tavantage
iwcrles mets qu'ils recouvrent
kl noocbes et les autres insectes.
'«us XÉrAIXIQUES. V. DE M-N.
ILU)M. On désigne par ce nom
cta de Tordre des orthoptères et
■îHe desgrillonnes. Ces animaux,
ideot dans nos champs et même
doneares de l'homme, sont cou-
OQt le monde et reconnaissables
îlei plissées longitudinalement, à
idet plus large que long, à leurs
Mlérieures très développées et
0 saot, tandis que celles de de-
simples et n'offrent point les
f scies, servant pour couper la
s Ton observe dans quelques
lins.
Ions, dans beaucoup de con-
t vulgairement désignés sous le
ri'» cri : cette dénomination
ruit retentissant que produi-
liles en frottant et en faisant
Mse de leurs élytres qui, chez
mte à cet effet une structure
e et est disposée en forme de
de peau de tambour. Ces in-
lient des latitudes fort variées
B connaît que peu d'espèces,
uelles on doit surtout signaler
lomestique et le grillon cham-
lose de leur contact fréquent
uixo3r DoanssTiQUE n'offre
fanit lignes de longueur et sa
ist d'un brun jaunâtre; il ha-
fentes des vieille^ cheminées ou des fourf^
et généralement près des lieux où l'onfiût
du feu. liais quoique Loudon, agronoue
anglais, ait émis cette opinion, on ne le
rencontre que rarement dans les habita-
tions nouvellement construites. Ce n'est
que le soir qu'il sort de sa retraite pour
se livrer à la recherche de sa nourriture,
qui se compose d'insectes, selon Latreille,
mais que nous pensons, avec l'entomolo-
giste De Geer et plusieurs autorités, être
en partie formée des débris de nos ali-
ments et surtout de pain et de farine.
Le bruit retentissant que le grillon do-
mestique mâle produit pour appeler les
femelles, faisait redouter cette espèce chez
quelques peuples de l'antiquité, et même
il était des pays où l'efiroi qu'elle inspi-
rait l'avait fait ranger parmi les animaux
sacrés. Aujourd'hui encore, dans cer-
taines contrées, sa présence inspire de
superstitieuses craintes; mais, par com-
pensation, dans quelques provinces de
l'Espagne, à ce que rapporte M. Bory
Saint-Vincent, on recherche cet insecte
et on l'enferme dans d'élégantes petites
cages que les paysans suspendent au
foyer de leur demeure, afin de jouir con-
tinuellement du plaisir de le voir et de
l'entendre. Cet orthoptère habite toutes
les latitudes de l'Europe.
Le Geiixoit cHAMpéraE est d'une
plus forte taille que le précédent et
d'une teinte plus foncée; il habite les
prairies et les pelouses des coteaux de
toute l'Europe méridionale et de cer-
taines régions de l'Afrique. On le trouve
dans des trous qu'il creuse à la superficie
du sol, bien que ses pattes ne pr^ntent
à cet effet aucune modification organique.
La femelle est très féconde; sa ponte,
qui se compose d'enriron cent œufs,
s'opère pendant l'été ; les petits naissent
quinze jours après. Quoique plusieurs au-
teurs aient avancé qu'ils se nourrissent
d'abord d'herbes tendres et de racines,
nous pensons qu'ils vivent constamment
de petits animaux, ainsi que le fait Tin-
secte parfait ; car, comme dans cet orthop-
tère il n'y a point de ces métamorphoses
qui transforment de fond en comble l'or-
ganisation, mais seulement des mues suc-
cessives à la suite desquelles il se déve-
et se niche dans les I loppe, il est difficile d'admettre qu'il y «iC
thp. d. G. d, M. Tome XJZJ, ^^
GRI ( iS2 )
Unclungemeot total dans le régime alimen-
taire selon Tépoque de la vie. Cet insecte
l'echerche la chaleur, et c^est toujours sur
1^ coteaux ou dans les lieux exposés k
Hnsolation qu'il établit son nid; quand
rhiver est rigoureux, il meurt. C*est Ters
le déclin des belles journées d'été et pen-
dant la nuit que se lait entendre le grillon
champêtre mâle; son cri, qui signale sa
présence aax femelles, est aigu, et vibre
avec force quand on est éloigné de sa re-
traite, mais il diminue d'intensité à me-
sure qu'on s'en approche et cesse entiè-
rement quand on arrive tout auprès.
Les enfants des campagnes reconnais*
sent fort bien la demeure de cet insecte
à la forme du trou qui en constitue l'issue,
et quelquefois ils s'amusentàen faire sortir
le propriétaire en y enfonçant un brin
d*berl>e; d'autres fois, ainsi que le pra-
tiquaient déjà les anciens, ils attachent
une fourmi à un cheveu et la . tiennent
à rentrée du souterrain de l'insecte , le-
quel ne tarde pas à sortir de sa retraite et
à poursuivre l'animal captif: par ce stra-
tagème, on se saisit facilement du grillon,
qui, à cause de la facilité avec laquelle il
tombe dans cette embûche, était devenu
Temblème de la stupidité. F. P-t.
GRILLPARZëR ^Feaik^ois), poète
tragique contemporain , né, le 15 janvier
1791, à Vienne, où il a fait ses études et
où il a occupé jus(|u'en 1833 une assez
mince place de chancellerie. Depuis, il
est devenu directeur des Archives de la
chambre auli(|ue générale, et ta position
s*est ainsi améliorée.
En 18 1 G, la tragétiie allemande venait
de recevoir une direction toute nouvelle
par la piè<*e de Mûllner (v^X*)* ^'^
^Schui€i{U Faute ou l'Kxpiationl, lors<]ue
l'apparition d'une autn* pièce, Die Ahn^
frau ; l'Aïeule , de M.Grillparzer, révéla
un jeune talent qui entrait aussi dans la
voie que suivait le poète de Wcisscnfcis.
Mûllner et Grillparzer semblaient arc*or-
derune puissance illimitée, irrésistible, à
cette mvstérieuM* puissance tjue les an-
ciens reconnaissaient au /rir» m, et devant
laquelle la volonté de l'individu se trouve
anéantie au p<iint de mettre en doute
la n*alitê de notre lilnT arbitre, l/cs deux
poète* iior.» nionlrai«*nl leurs héros tra-
liqucs prédestinés de longue main â un
GRI
sort funeste, poussés fatalement, par im
passions héréditaires, au crime, «| ai
trouvant de repos qu*au fond de 01^^
tombe où le meurtrier et la TÎdimk
l'homme vertueux et le criminel, fiafe
sent par dormir cote à côte. Certeat fl.}
a quelque chose de désespérant di
doctrine jugée du point de vue
mais on ne saurait nier qu*elle
devenir la source d'un puissant ii
dramatic|ue : la tragédie grecque m
pose, en dernière analyse , que sur
donnée. Le sort, dans Shakspeare et
le plus chrétien des poètes, dans GaMft
ron, joue un rôle tout-puLssant ; et ■IWi''
peut adresser un reproche à Mûllner il)'
Grillparzer, c'est moins d'avoir empknf
cet agent que d'avoir mis dans la boMII
de leurs personnages la juiitification 4l
leurs mauvaises actions, grâce à celle k*
talité c|uv-Ies entraine. L'homme peatlp
doit lutter avec le mal en dépit du wmà
héréditaire qui brûle ses veines, en dépl
des circonstances ennemies au milieu dîif
quelles il se trouve jeté ; s'il succoahs
malgré ses efforts sincères, sans doule M
est au-delà de ce monde une puîasaM
dis|>ensatricc qui tient compte de la latli|
la |iarabole des talents nous en
l'assurance, l^e poète tragique qui
à des sophismes efrémincs pour évoi|ai|
l'intérêt en faveur des êtres qu'il a ciÏM%
manque à sa haute vocation; il se rétign
de prime abord à ne |>as marcher A
pair avec les maîtres de la scène. UËdipi
est pur et grand, malgré son inœrti}
Hugo (ro/. Muii.R la / et Jaromir (le <
nier rejeton de l'Aïeule ; ne sont que
êtres sans vigueur qui, dans toute
constance, se seraient abandonnée à II
dérive de leurs mauvais penchants.
Mai!*, alMtraction laite de ce falalîiai
un |)eu brutal, il règne dans cette biaM
tragédie de V Ahnirau un esprit telU
original que, si M. Grillpar/.ern*eût
duit que cette seule pièce, il occupeni
déjà une place reman|uable parmi Ifl
auteurs dramatiques. On «lirait qu*U i
puisé son inspiration ni^Méri^use «Imi
(pielque >ieu\ ehûteiiudelabrédela lIoB*
grie, par une louj^ue et triste nuit «l'hiver.
Tout ce t)ue la «*ro\ance aux \isioos il
aux revenants |M*ut inspirer de malala
ctd'en'roi s'y trouve condeii>é^ Tappari*
Gftl (1
enle coupable, obligée d*i8-
lates de sa race en expiation
pertonoelle, est à chaque
par des ressorts si habiles que
lépalcre sVmpare, quoi qu'il
xctateur incrédule ; que ses
peut sous rimpression d'un
trange, et que sa poitrine,
ar un cauchemar inconnu,
nénie terreur que celle dont
g:es de la scène sont agités.
ui pju-oten 1818) joue dans
■ot difTérent. Les passions s'y
. comme il couTient à ce sujet
iU milieu des fleurs; on dirait
r, d^un seul bond, a touIu
ténèbres superstitieuses du
la clarté du soleil de Grèce;
sentimentalité moderne qu'il
personnages désoriente tant
justiâe la critique sévère qui
ae M. Grillparzer n'est point
liter les sujets antiques. Tou-
A trilogie de la Toison d* Or j
xoîs pièces distinctes : tHâie^
%tes et Méfiée^ il règne par-
um de véritable hellénisme,
lisième partie, les situations
lissant intérêt, et le contraste
et de Médée, de la femme
ie la femme barbare, esc ha-
icé. Nous ne citerons qu'en
ène où Médée essaie en vain
- à jouer de la lyre, espérant
et art, où sa ri^e excelle, le
;rat Jason.
n if or avait paru en 1832 :
Grillparzer se montra au pu-
irrain de l'histoire nationale.
^Ottokary roi de Bohême ^
Niveau r6té de ce beau ta-
cette ibb par le plus noble
ir patriotisme ; et l'on pou-
que, fouillant désormais dans
ie son pays, le jeune poète
au théitre de nombreuses
productions. Jusqu'à ce joar
nce n'a pas été réalisée. Le
tear de son maure, pro-
runtée à l'histoire de la Hon-
agues de la mer et de l'a-
) retracent la touchante his-
• et de Léandre, mais n'ont
icoup plus d'effet. En revan-
es ) Cm
che, la dernière de ses prodactionS) tê
rêve y c'est ht vie y a été accueillie ateô
faveur * : c^est la contre-partie de la U^
meuse pièce de Calderon, la Plda un
suetio. Le poète allemand y parcourt,
en vrai psychologue, les mystérieuses ré-
gions des songes; c'est un tableau de fan-
taisie traité de main de maître.
M. Grillparzer a publié, dans l'alma-
nach des muses intitulé Jglajay des vers
lyriques très dbtingués ; nous nous bor-
nons à citer les Adietucà Gastein, la Mati-
née après une tempête; les ruines d u Cam-
pa Faccino à Rome. Une douce mélan-
colie règne dans ces productions, comme
dans la physionomie du poète. L. S.
GRIMACIER. Que chez un homme
en proie à l'étonnement , à la crainte ou
à la douleur, les muscles du visage se con-
tractent, que les rides de la peau se creu-
sent et se dessinent d^une manière comi -
que, pénible ou effrayante à voir, cet
homme fait une grimace; mais si, par
affectation, dans le but de se faire re-
marquer, il compose ses traits et en
change à plaisir l'expression, c'est un
grimacier. Quelques personnes, croyant
par là plaire et se rendre plus agréables ,
contractent l'habitude de faire ainsi men-
tir leur figure; mais il est rare que la
nature et la vérité perdent leurs droits ,
et la plupart ne tardent pas à se repentir
d'une sorte de tic qui les signale à la risée.
A défaut d'autres moyens, sans doute,
des individus se sont fait une ressource
de la facilité qu'ils avaient à décompo-
ser les traits de leur visage. A Paris, on
peut se rappeler le grimacier de Tivoli,
qui, pendant plusieurs étés, attira les
curieux dans ce jardin par ses contor-
sions ridicules, pleurant d'un œil et riant
de l'autre , tandb qu'il chantait la chan-
son burlesque de la Bourbonnaise, Mais
le rire passager qu'excite parfois un hi-
deux bouleversement de la physionomie
n'est pas un rire de bon aloi. Sur les
planches comme dans le monde , la qua-
lification de grimacier sera toujours une
assez mauvaise recommandation. Au théâ-
tre, on flétrit justement de ce nom l'ac-
teur qui cherche dans des contorsions bi-
zarres, dans des expressions exagérées, de
(*) U «B a para enrore aae plus rechute :
Malheur am mmteuri comédie ^n 5 avtt», iSl^O^
tint
(164)
ont
faux ^ indignes éléments de &ucces. V. R.
* CRIMALDI (famille des). Tune
d^ quatre de la haute noblesse de Gènes
hojr, ce nom et Docks ). En possession,
depuis 980y de la seigneurie de Monaco%
qui fut élevée plus tard au rang de princi-
pauté, elle joua toujours, comme les Fies-
chi (vox») 9 dans Thistoire de Gènes, un
grand rôle , surtout pendant la lutte des
Gibelins et des Guelfes; c*est au der-
nier parti qu^appartenaient les deux
familles. De riches propriétés dans le
royaume de Naplts, en France et en
Italie, augmentèrent Tinfluencedes Gri-
maldi , et plusieurs hommes célèbres sor-
tirent de leur sein.
Raimoud Grimaldi fut le premier Gé-
nois qui fit flotter le pavillon de la répu-
blique au-delà du détroit de Gibraltar.
Dans une guerre de Philippe -le -Bel
avec les Flamands ( 1304), Grimaldi, à
la tête de seize galères génoises et de
vingt vaisseaux français , fit voile vers la
Zélande, où il battit et fit prisonnier le
comte Gui de Flandre , qui commandait
la flotte ennemie , forte d^nviron quatre-
vingts oavires.
Antottio Grimaldi, autre marin dis-
tingué, vécut dans la première moitié du
xiv^ siècle. Les Catalans avaient agi hosti-
lement contre Gênes, qui, par ses dis-
sensions intérieures, se trouvait inca-
pable de venger cette insulte. Mais un
moment plus opportun étant venu , An-
tonio reçut le commandement de la flotte,
ravagea les côtes de la Catalogne, et battit
une flotte aragonaise de quarante-deux
vaisseaux. A son tour, vingt- un ans plus
Urd, le 39 août 1358, il fut battu par
les Vénitiens et les Catalans coalisés sous
la conduite de Nicolas Pisani; il échappa
avec dix-sept vaisseaux, et les Génois
(*) Le pnoc« actoel de Monaco (vo/.),pair de
France et dar deValeotino» («of .), porte encore
le BOB de Grimaldi ; mais la Ugne matculioe à qoi
ce nom appartenait •*ett éteinte, en I73i,dant
la pertoone d*ADtoioe,prinee de Monaco. L*bé-
ritière d'Antoine Grimaldi, Lonise-Hippolyte ,
dncbeatede Valentiooit, arait é|>oaié, en I7i5,
François de Matignon, comte de Tborigni , que
ce mariage mit en pouetiion de la principauté,
de la pairie française et dn titre de dnc de Va*
lentioob. Arec ce titre, il t'enfçagea à prendre
le nom et lc« arroct de la famille, «• êén* pooToir,
lui ni «et detcrntlanti, ajouter ancnn .lutrr nom
a celui de Grimaldi, ni prendre d'autres ar-
mt3. • 1- U' i>-
furent obligés de se soumettre âu
rain de Milan, Jean Visconti,
un protecteur contre Venise. t
Giovanni se rendit célèbre par hkA
toire qu'il remporta, le 23 mai 14 tl^
Nicolas Trevisani. La rencontre
lieu sur le Pô, et Tamiral véiiiti
battu quoique Carmagnola , le
meux général de ce temps, m tvgÉ
aux bords de ce fleuve avec une fonp
posante prête à l'assister. Par wam 4
nceuvre heureuse , Grimaldi ooofll
flotte vénitienne du rivage où GhI|
gnola était posté, à trois. milles tttÂ
sous de Crémone; et il panrmty fl|
seulement à mettre les ennemb «■ ;'J
route , mais à leur enlever viog;!^
galères et quarante-deux bâtîi
transport avec un butin immente.
DoMiNiQUF., mort en 1593,
archevêque et vice-légat d'Avignoi^ 4
chargé, avant d'être revêtu de cet 4
nentes dignités , sous Pie V, de la
surveillance des galères de FÈtat
Il assista, en 1571, étant déjà é
la bataille navale de Lépante, où
distingua par son courage. Son
CiKROîfiMo, né en 1597, fut no
Tâge de vingt-huit ans, vire-légat
Romagne el ensuite évoque d*Alb^««^
gouverneur de Rome. Urbain VfU m
voya comme nonce en Allemagne Itl
France , et les bons offices qu'il y rirf
à la cour de Rome lui valurent, en Ifj
le chapeau de cardinal. Par nmimil
sance, Geroniroo protégea la famille df^
bain après sa mort , ce qui lui attii^
colère du pape Innocent X. Taal d
vécut, ce pontife refusa de signer la Ifl
par laquelle Geronimo avait été
archevêque d'Aix. Ce ne fut que
successeur ( 1655), Alexandre MI, ^
le cardinal Grimaldi put entrer
nouvelle charge, où il s'eflbrra de
ger les mœurs des prêtres qui lui
subordonnés. Il fonda aussi k Aix m t
minaire pour des ecclésiastiques il
hôpital pour les pauvres. NoMM^f
tard doyen du sao^ collège à RoaNÎ
ne put cependant pas se décider a fi
ter le diocèse confié k ses soins, et miM
à Aix en 1685. D'autres cardinaia
cette famille furent Niccoix) , qui, wé
1645, fut revêtu, en 1706, par 0
G&l
a 4b k povpre ronuûney et mou-
, 1717, laiauit une fortane îm-
utlGiaosuio,iié en 1674, d^a*
de U cour de Rome
dans les Pays-
■MogM, en Allemagne^ et mort
■ia 1733.
■ioBs antres Grimaldi , membres
K fanUe on qui portaient seule-
l h Berne nom , se sont distingués
Ib Mil et dans les sciences. Gia-
I, finénteor du xri* sicde, mort
BX,a bien mérité des lettres, com-
des archires de Féglise de
!, par Tordre qa*il mit dans
de cette précieuse collection,
naa à interpréter par des no-
ies inscriptioni antiques
aoQsPanlV.
màsn-YmASicxscOy mort en 1680,
■K fépofatiim comme peintre, ar-
M et grarenr; il fut surnommé il
r, parce qu^il aTait tu le jour à
Dans la peinture , il avait pris
leCorrége; il traTailla aussi
ips avec TAlbane. Appelé à
par le cardinal Mazarin , il peignit
■s fresques dans le Louvre. Il n^ac-
is moins de réputation comme ar-
ie, et ses oeuvres au burin sont très
cWcs. Innocent X le chargea des
eots des fresques au Vatican et dans
À& Quirinal. On trouve plusieurs de
îUenrs tableaux dans Téglise Santa-
•del-Moote , à Rome.
iScois-MAmiE Grimaldi , né à Bo-
en 1613, mort en 1663, se fit je-
1 se distingua comme matbémati*
Q publia entre autres Touvrage in-
: Pkrsico^maUtesis de iumincy
but et ùidej nliisqtie annexés (Bo-
, 166^, 2 voL in-4®), que Newton
our base dans son Traité sur la lu^
9
*m
Ascois, profiaseur au collège des
es, mort en 1738, acquit du re«
mr plusieurs poésies bucoliques et
atiqûes. PiEaas, aussi jésuite, fut
CBps missionnaire dans les Indes-
Maies. On a dit qu*à son retour
Mpe il découvrit une macbine
lie de laquelle il traversa dans
I et dans Tespace d'une heure, la
■eeqoi sépare Calais de Douvres^
( 16i ) GRI
mais ce récit est fortement coMesté.
CoNSTAirrnf, né en 1667, à Na|Aes,
mort en 1750, fut jurisconsulte ; nuis il
se fit principalement remarquer par s>%
connaissances en histoire, en médecine
et en théologie. On le connaît surtout par
sa dispute avec les bénédictins, dont il re»
poussa, dans une réplique amère, les at*
taques contre Deicartes.
Enfin FaAircEsco-AifTOKio Grimaldi ,
mort à Piaples en 1784, donna plusieurs
ouvrages historiques sur cette rille et sur
la constitution du royaume. C X.
Deux membres de la famille Grimaldi
sont morts en 1830 , Pun était contre*
amiral , et Tautre ( Joseph-Maaik , né à
Montcallier,dans le Piémont,en 175 3),qui
parait avoir appartenu à l'antique famille
génoise, était archevêque de Verceil en
Piémont. Le premier, connu sotu le nom
de chevalier Grimaldi , ne doit pas être
confondu avec cet autre chevalier Gri-
maldi qui, élu en 1 799 adjudant général
de la garde nationale de Naples, soutint
les droits de ses concitoyens contre le
gouvernement royal {voy. Ruffo) et de-
vint Tun des martyrs de cette cause. X.
GRIME. Ajouter à l'expression des
traits du visage, ou la modifier par l'ap-
plication de couleurs disposées d'après
certaines règles, c'est ce qu'on appelle au
théâtre se grimer. Ainsi, dans son ac-
ception la plus étendue, ce mot doit s'en-
tendre de l'emploi du rouge et de laoéruse
{voy. Fakd) que les acteurs se mettent sur
la figure pour donner à leur teint de l'éclat
et de la blancheur, et sans lesqueb leur
peau paraîtrait, à la lumière, horrible-
ment pâle et liride. Ils en réservent plus
particulièrement Tusage pour les cas où
il s'agit de se composer un véritable mas-
que, mais un masque mobile et expressif,
au lieu du masque invariable des acteurs
de l'antiquité. Est-il besoin de représenter
un guerrier à l'air farouche, un hypocrite
aux joues maigres, un imbécile à la face
épanouie, une duègne à la physionomie
revèche, un vieillard à la tête vénérable,
c^est alors qu'il faut avoir recours à la
grime. Un peu de rouge, de blanc, d'en-
cre deChine, de terre d'ombre ou de liège
brûlé, une estompe, une longue aiguilla
noircie à la fumée d'une bougie, suffisent
aune main exercée pour opérer toutes o^
GlU ( 1
méumorplMiics ; arquer uo Morcil, fendre
un «il, creuser ou arrondir une joue ,
cootourner une bouche , fleurir une
oreille, allonger et grossir un nez, y pla-
cer une verrue, ouvrir une cicatrice, tout
cela est Taflaire de quelques coups de
pinceau. Mais il faut savoir les donner :
ce n'est qu*en étudiant bien i'anatomie
du visage que Ton peut y parvenir ; sans
cette connaissance, on ne se rend ni vieux,
ni jeune, ni terrible, ni comique : on se
barbouille, on est hideux, on est grotes-
que. On voit que le talent de se grimer
n*cst pas la partie la moins importante
de Fart du comédien. Potier, de si amu-
sante mémoire, mettait à se grimer un soin
qui n*a pas peu contribué à ses nombreux
succès. De nos jours , Bouffé, cet excel-
lent comédien j passe pour celui de tous
nos artistes qui s'occupe le plus de cette
étude et qui y réussit le mieux.
Les rôles de vieillards ridicules ou co-
miques étant ceux dans lesquels il est le
pliu souvent nécessaire de se faire un
masque, ont pris de cette circonstance le
nom de grimes; Arnolphe, Sganarelle,
Mondor , Bartbolo , sont des rôles de
grimes. Molière remplissait cet emploi,
dans lequel Grandmesnil s'est depuis il-
lustré. V. R.
GRIMM (FmKDÉaic-MELCBioa, ba-
ron de), né à Ratisbonne le 25 décem-
bre 1738% est un exemple remarquable
de la puissance des lettres au xviii* siècle.
Fils de parents pauvres , après avoir fait
enAllemagne des études solides, il accom-
pagna en France, comme gouverneur, le
fib du comte de Scbœnberg, ministre du
roi de Pologne près lecabinet de Versailles.
Il se lia avec les encyclopédistes, et devint
le critique le plus original de son temps.
Ses relations littéraires le conduisirent à
jouer un rôle diplomatique, et il mourut
avec la qualité de conseiller d*état au ser-
vice de la Russie. Ajoutons, pour ne rien
oublier, qu'il avait reçu le titre de baron.
Peu après son arrivée à Paris , il fut
attaché au prince héréditaire de Saxe-
Gotha en qualité de lecteur, « en atten-
« dant quelque place dont son très mince
« équipage annon<^ait le pressant besoin, »
à'a Rousseau , qui le rencontra et le lia
\*) La C. L. ^oane la date du 26 septcabrc.
66) GRI
avec lui vers cette époque ( 1
seau le mit en rapport a'
D'Alembert, Raynal, le baro
M*"* d'Épinay et autres per»
guées par leur esprit ou par
sociale. Enfin, le comte de
veu du maréchal de Saxe, se
pour Grimm et en fit son sec
des appointements qui le mi
de pourvoir aux dépenses
toujours la fréquentation di
de. L'arrivée des bouflbns
italiens à Paris, en 1752, i
une guerre de plume des plu
les partisans de la musique
ceux de la musique italien n
fit la réputation d'homme d
publication du Pciii proph
mischbrtida (]753>, qui coi
cule les champions de la mi
nale, pendant que Rousseai
par la Lettre sur la musiqi.
Voltaire, qui savait goûter I;
sauterie, apprécia la gai té
Petit prophète, et il écrivait c!
« De quoi s'avise donc ce Bo
« voir plus d'esprit ({ue nou.'
C'est à cette épo(|ue que
nal lui céda sa correspondai
avec quelques cours du nor
de l'Allemagne, qu'il suivait
ques années avec négligenrt
respondance est devenue le
commande Grimm à la pc
comprend de 1753 k 1790,
celte riche moitié du xvii
préludait avec une ferment
à la Révolution franraÎM*. I
publia les premiers volume*
on fut frappé de la nou\r
gemcnts et de rindé)>endan
side à la critique; on y (roi
bien autrement libre, bien ai
gagé de préjugés que dans 1
Marmontel. Les divers sou^
quels Grimm adressait sa cor
étaient le duc de Sa\e-Goth
trice de Russie, la reine de !
de Pologne, le duc de Deu:
(*) r^tte CamtpùmdmHeê l^ttira
qmê êi erùtqut, puliliee d'aliurd i
oa |»ar lection*, daat ruriirc i*
forme 16 volara» ia-S* dau» Téd
ft i5 «ol. daas cellf df 1819.
GM
(167)
GM
Whédluûedc Hesie-Darastadt)
George de Hcase-DarmsUdt, la
îdeNanta-Saarbnick. Oo ajoute
kGtîibid, aTantd^adresser à ces
Va lettres dans lesquelles il leur
fMptedes DouTeautés littéraires
Fruce, eo faisait faire quelques
<i ùtear des particuliers assex
••Bw curieux pour lui payer un
■at de trob cents francs. Entre
refliboratears qui Taidaient dans
li, M dte Diderot et Fabbé Rav-
it poor lui que le premier écrivit
m.
correspondance, les liaisons de
tvec les principaux rédacteurs de
f^ie, et Part qu'il eut de s'insi-
I le irand monde , le conduis!-
'épatttion et à la fortune. Tout
01 U société des gens de lettres
les, il rechercha aussi la haute
s exemples ne manquaient pas
p8 pour lui apprendre que les
it un des plus sûrs moyens de
il ne négligea rien pour leur
soin extrême quUI prenait de
i et la recherche de sa toilette
qu*à mettre du blanc de ce-
* creux de ses joues pour dis-
rides. Ses amis Favaient sur-
run-le^BlanCy par allusion à
tterie et à son caractère opi-
aTrnture avec M"« Fel, pour
ivait conçu une vive passion ,
me sorte de vogue. Rousseau
15 SCS Confessions y queGr imm,
ir cette chanteuse , tomba de
ians une étrange maladie : il
ours et les nuits dans une lé-
itînnelle , les yeux ouverts ,
irler, sans manger, sans bon-
an beau matin, il se leva,
reprit son train de vie ordi-
le fit passer parmi les femmes
3dèle d*amour passionné.
re aventure attira sur lui les
■Tait été introduit par Rous-
[«e j'Fpjnay : il parvint à lui
»attit pour elle, et supplanta
ai la consolait des torts de son
it même par la brouiller avec
L il sut s'ouvrir la carrière de
tie en décidant la ville de
Francfort à le charger de la repréHatei^
auprès de la cour de Versailles. Mais tne
dépêche dans laquelle Grimm avait lai^
échapper une plaisanterie contre un mu
nistre de Louis XV ayant été ouverte t
la poste, on exigea de la ville libre qu'elle
choisit un autre chargé d'affaires. Alors
il fit un voyage en Allemagne et en
Russie (1777). H obtint de la cour de
Vienne le diplôme de baron du Saint-
Empire, qui lui valut les épigrammes de
Galiani ; Catherine II lui donna le titre
de conseiller d'état et la grand'croix de
deuxième classe de Saint-Vladimir. Enfin
le duc de Saxe-Gotha le nomma son mi-
nbtre plénipotentiaire près le cabinet de
Versailles. Pendant la Révolution, Grimm
quitta Paris avec les autres membres du
corps diplomatique et se retira à la cour
de Gotha. En 1795, Catherine le nomma
son ministre près des états du Cercle de
Basse-Saxe; il fut maintenu dans ce poste
par Paul I*'. Après une maladie, il perdit
un œil, et se retira de nouveau à Gotha,
où il mourut le 19 décembre 1807, âgé
de 84 ans.
Le baron de Grimm a laissé la réputa-
tion d'un homme de beaucoup d'esprit ,
d'un écrivain piquant et original. Mais ce
que Rousseau nous a transmb de son ca*
ractère le montre comme un homme per-
sonnel, égoïste et consommé dans l'art de
l'intrigue. A-d.
GRIMM (les F&inEs), nom de deux
célèbres philologues allemands, dont le
touchant accord de principes et de tra-
vaux semble encore rehausser le mérite
littéraire.
L'ainé, Jacques-Louis Grimm , né à
Hanau le 4 janvier 1785, étudia succes-
sivement à Cassel et à Marbourg , et en
1805 à Paris, où l'appelait son maître,
le célèbre jurisconsulte de Savigny, qu'il
aida dans les recherches auxquelles il se
livrait. Placé ensuite au collée militaire
de Hesse, il fut nommé en 1808, après
la fondation du royaume de Westphalie,
bibliothécaire du roi au château deWil-
helmshœhe. Ces fonctions, et celles d'au-
diteur au conseil d'état qu'il y joignit
bientôt, lui laissèrent néanmoins tout le
loisir nécessaire pour se livrer à son étude
favorite, celle du droit et de la littéra'
ture allemande du moyen-âge. D coia*
GRI
(168)
GBI
menfft alors à publier^ de concert avec
•oo frère Guillauniey les Contes d'en-
foMis et des f amitiés (Kinder und Haus^
nœrchen^ 8 toI., Berlin, 1813-18), et les
Forêts tudesques{AUdeutscheH^œUier^
Cassely 8 toI., 1813-16). Au retour de
Télecteur de Uesse^en 1814, il fut chargé,
avec le bibliothécaire Vœlkel, de réclamer
à Paris les trésors littéraires appartenant
au gouvernement hessois, ce qu'il fit avec
tant de discernement et de succès que
bientôt après, en 1815, la Prusse le char-
gea d*une mission semblable. Nommé en-
fin, en 1816, second bibliothécaire de
la ville de Cassel , il n*a cessé depuis ce
temps de se livrer exclusivement à Tétude
approfondie du moyen«àge. Il avait fait
paraître dès 1815, à Vienne, un roman-
cero espagnol sous le titre de Siha de
romances viejos^ et bientôt après les
Légendes allemandes (Deutsche Sagen^
Berlin, 1816-18, 3 vol.). Mais toutes les
facultés de son esprit, toutes les ressources
d'une érudition immense, jointes à un
tact exquis et à un jugement supérieur ,
se trouvent réunis dans son grand ou-
vrage, la Grammaire germanique (Deut»
schc GrammatiA, Gœttingue, 1 818-3 1 ,
3 vol.), répertoire admirable et complet
de tous les mots usités, depub les temps
les plus reculés jusqu'à nos jours, dans
tous les dialectes qui composent la vaste
famille germanique. Ainsi le gothique, le
tudesque, le saxon, le frison, Tangle, le
norvégien primitifs, les mêmes dialectes
tous leur forme transitoire, et enfin TaU
Icmand, le néerlandais, l'anglais, le sué-
dois et le danois modernes, jont analysés
et expliqués en entier dans cet ouvrage ,
en tableaux comparatifs et parallèles qui
montrent la filiation du même mot à tra-
vers les temps et Tespace, dans toutes les
ramifications de la même souche, en in-
diquant ses rapports avec les langues du
reste de TEurope. L'alphabet, le vocabu-
laire et la grammaire sont successivement
passés en revue dans toutes les subdivi-
sions des noms, des verbes et des parti-
cules, sans que la main habile et ferme
qui a construit cet édifice immense laisse
échapper un instant le flambeau qui doit
en éclairer toutes les parties. Jamab ex-
flication plus complète, plus conscien-
cieuse et plus logique n'avait été donnée ,
non*seulementde l'allema
cune autre langue existante
Grimm s'est ainsi élevé d'u
premier rang des philologi
pe. Cette place éminente
dans l'estime et dans l'adi
raies , il n'a cessé de s'en
par la continuation de ses
ches, au nombre desquelles
ter ses Monuments du D
(Deutsche RechUalterthi
1 828), et sa Collection d'h
(Hjrmnorum XXVI interp
ca,Gœtt., 1 830). Peu de tei
dernière publication, un <
position survenu après la
mier bibliothécaire Vœlkc
Grimm à quitter (1830)
occupait à Cassel, pour ac
de bibliothécaire et de prc
tingue. Depuis cette épo<]
illégale de la constitutioi
(voy,) amena pour lui ui
placement, fruit honorai
d'honnête homme qui lu
gner, ainsi qu'à son frère c
professeurs de Tuniversiti
tion du 18 novembre 1
qu'ayant refusé de prêter
constitution de 1819, r^
coup d'état, et de prendn
tion nouvelle que runivcn
en vertu de cette loi abr
sept reçurent leur démissi
Grimm quittèrent ainsi i
ils vivent maintenant reti
à Leipzig, où ils contiuucn
littéraires.
Guillaume - Cuables
du précédent, né le 4 f
Hanau, étudia égalemen
Marbourg, jusqu'au momc
ladie grave l'astreignit à i
Toutefois l'activité de son
même sa convalescence, ei
avait publié à lleidelbcr
d'anciens poëmcs danois
Heldenliedcr). Uni de c
frère dont Tamitic adoucit
ces, il fit paraître ensuite, c
lui, les Contes d'enfantt^
desqueSy les Lt'gendrs allt
le moindre mérite a été i
Allemagne un profond scn
il. n
m
'4»
Rmi l814,Mcrétairede
bUUàfK de uasael , il eomposann
hRunes {Uiber deiUsche Ru*
ktt., 1831), et Induisit ensuite
Grimn un excellent recueil
hB>ifiniqiittirUn<Uis(/mc^eJgye/i-
MBlfli,LdpL,1836). En 1830, ilsui-
^— WttàGœttinyie, arec le titre de
JB^ttioihécure et de professeur, après
■'Nié kqI différenU ouvra^ re-
ie curieox fragment du
Bidolf ( Grave Ruodolf^ GœtL,
(J^ctcdoido Combat de Hildebrand
a^^iiéniuio fragmenUun^ GœtL,
!^ cisiiioat le L^^daire héroïque
^ifai^ (Deuisehe Heldensage^
''^ '029), ouvrage plein d^érudition et
"Nt- M. Guillaume Grimm a su prou-
^Avone occasion récente, en 1888,
(^ fêmoar de la patrie allemande est
k^ une réalité , et, sacrifiant tous
%«ao(age5 extérieurs à une conviction
et êdairée, il a quitté Gœttingue
Ldpngy où son firère a voulu le
F. G. E.
OUMOD DE LA REYNIÈRE
(AuxAinimE- Balte AZAa-LAuaEirr), né
h 39 septembre 1 758. Foy. la deuxième
■Ole de rarticle Ehteées et la fin de Par-
licle GoumMAiTDisF.. S.
GEIMOIRE, livre magique, espèce
de fiMiaalaîre de sorcellerie qui servait
à révocation des morts et des esprits
— liiii Ce n'étaient, comme on pense
bn, que des paroles vides de sens, des
fhnKi dont la bizarrerie faisait toute
h fioffce, tracées en caractères qui pas-
uientpcnr diaboliques, et que les impos-
lean livrésaux sciences de la cabale (yoy.
^lamAUkM) marmottaient d'une voix
Morde et rauque pour produire leurs
pRicodos miracles. Celui qui se servait
koire devait, quand le démon con-
motitrait, lui jeter quelque cbose
è la tête, sans quoi il courait risque d'a-
voir le cou tordu. On connaît trois
pimoîres en français, tous aussi ridicules
Tan que l*antre : Le Grémoire du pape
Bouorims^ avec un recueil des plus rares
, 1870, in- 16, obloog, orné de
et de cercles; Les 'véritables Cla^
memies de Salomon à Memphis^ chez
JiAecà rÉgjrptien^ 1517, in-16; enfin
Upund Grimoire opec la grande cla^
( 169 ) GRI
çieule de Salomon et la magie noîve , <m
les forces irtfernales du grand jtgftppa
pour découvrir les trésors cachés et, se
faire obéir à tous les esprits^ suivis ie
tous les arts magiques ^ in- 18, sansdaie
ni nom de lieu. Ces terribles petits vo-
lumes, aux phrases grotesques et insi-
gnifiantes, auxquels les esprits supersti-
tieux attachèrent longtemps une si re-
doutable puissance, étaient jadis tenus
secrets, vendus mystérieusement à des prix
très élevés et brûlés dès qu'on les saisis-
sait. Aujourd'hui , le grimoire n'effraie
plus personne; on le vend peu; on le
brûle encore moins; et même dans les
campagnes, où les bergers conservent
toujours une certaine réputation de sor-
ciers, le nombre des gens crédules qui
font parfois ouvrir le grimoire diminue
de jour en jour.
Dans la conversation familière, on ap-
pelle figurément grimoire des discours
obscurs, des écritures difficiles à lire :
C'est du grimoire pour moi; cette lettre
est un grimoire indéchiffrable. V. R.
GRIMPEREAU {certhia)^ genre
d'oiseaux de l'ordre des passereaux, fa-
mille des ténuirostres, ainsi nommés de
l'habitude qu'ils ont de grimper aux ar-
bres, en se servant de leur queue comme
d'un arc-boutant. Us se dbtinguent par la
courbure de leur bec des genres voisins.
— Le GamPEREAU d'Europe est un pe-
tit oiseau long de quatre pouces et demi,
qui vit dans les bois et dans les vergers,
où il se fait remarquer par la vivacité
avec laquelle il grimpe ou voltige d'arbre
en arbre; son plumage est blanchâtre, ta-
cheté de brun en dessus, teint de roux
au croupion et sur la queue. — L'Eche-
LETTR ou GaiMPEKEAU DE MURAILLE, qui
se cramponne le long des murs à l'aide
de ses ongles très longs, est d'un cendré
clair, avec du ronge vif sur quelques
pennes de l'aile; la gorge du mâle est
noire. Il habite aussi l'Europe. La plu-
part des autres espèces sont exoti-
ques. C. S-TE.
GRIMPEURS ou Zygodactixes.
C'est le nom que G. Cuvier et plusieurs
ornithologistes avec lui donnent à un oi^
dre d'oiseaux caractérisé par 4 doigts di-
visés en deux paires, l'une antérieuie,
l'autre postérieure (les toucans, les per^
/
GRI (1
roqufûi, les pies, les coucous, etc., (v. ces
mot;)* Toutes les espèces qui le composent
]i*Y*nt pas la faculté de grimper, la dé-
ncmination de zygodactyles (de Ç-jyôw ,
j« joins, oâxrv/oç, doigt) semble mieux
l»ur convenir. Au reste, cet ordre est dé-
membré et reporté dans plusieurs autres
par quel(|ues naturalistes. C. S-tk.
GRIMSKL, montagne des Alpes ber-
noises en Suisse, sur la limite du Valais,
à 17 lieues de Berne et à 5 du Saint-
Gothard. Elle est granitique et toujours
couverte de neige. Sur un col de cette
montagne, haut d*environ fi,400 pieds
au-dessus du niveau de la mer, pa5»e une
route qui conduit du village valaisan
d*Obergasteln dans la vallée bernois de
Hasli; un peu au-dessous de ce col, au-
près de deux petits lacs couverts de glace
pendant la plus grande partie de Tannée,
un hospitalier tient une auberge, seule
habitation dans cette immense solitude où
Tété est de quelques semaines et où tout
le reste de Tannée n'gne un froid glacial.
Cette habitation minit quelquefois un
grand nombre de vr>yag(*urs, heureux (Ty
trouver un refuge contre Tintempérie des
saisons. Il y a 9 lieues de descente depuis
Thospice jusqu*au village de Meyriiigen ,
dans la vallée d' Hasli. I^ haut du Grim-
sel ne présente que des roches de granit,
des glaciers et des cham|>s de neige; dans
la nyion inférieure, les botanistes trouvent
à cueillir de belles gentianes woy.). En
trois heures, on |M*ut monter de ThoNpice
au Sildelhorn, pic élevé de 8,(>34 pieds,
d*où Ton a une vue magnifique sur li>s Al-
pes bernoises, sur le \'alais et les glacit^rs
du Rhône. D-n.
GRIPPE, affection catarrhale ai;;uê
(fui s'est montrée plusieurs fois rians ces
derniers temps sous la forme dVpidémies
assez graves. Ce sont les voies aériennes
qui se trouvent plus partirulièrement pri-
ses dans «'ette malatlie. Outre le nom de
gripp<*, elle a ret;u ceux de fniiretCy <le
roquettr^ iVinfiitenza ; et, à ses diverses
apparitions, elle a pn'tenté desdltTéi*enees
assex maripièes <lans sa manière dVire.
Les cauM's li>s plus ordinaires de la
flippe paraissent être les alternatives ra-
p«les de froid et de chaleur t|u*oii observe
dmis le printemps , mais qui , dans cer-
^AÎBes annéen, le montrent avec une ir-
70 ) GRI
régularité remarquable. Bien que en éplu
démies aient dû être très fréquentes, «lU
n'avaient pas été observées el lifiiiMI
avant le xvt" siècle, où elles furent ooal«
dérées par les auteurs comme constitOHl
une maladie nouvelle , et même ooaMI
contagieuses \
Quoi qu'il en soit, les 8ympt6met An-
vers signalés par les auteurs et o!
dans ces derniers temps se ra
presque tous à une angine guttunk tf
lar}'ngée accompagnée de bronchite tf
d'une fièvre plus ou moins aiguë. En §1^
néral, les phénomènes inflammatoi
minaient et réclamaient Temploi de
cations actives sans lesquelles ou
souvent se manifester des accidenta
▼es et quelquefois mortels. D*aillcHII|
comme toutes les épidémies, la grippe î
présenté des |>ériodes d'intensité
santé et décroissante. Beaucoup de
dies sont venues d'ailleurs se joindrai
celle-là comme complication, et en eit
rendu le pronostic plus défavorable.
De nos jours, la grippe étant une ni»
ladie susceptible de se reproduire M»
quemment sous forme épidémique , fl
im|K)rte de savoir qu'en général elle M
présente pas de gravité, et que les iolal
hygiénitpies sufliNcnt pour la prévenir ei
pour la guérir; ce qui n'eropéche pH
néanmoins que certains cas offrent en-
core quelque danger.
Outre la cause atmosphérique, on a éli
porté à admettre TexiNtence d'un mîasm
analogue à celui de la n)Ugeole, ce q«i
d'ailleurs ne change rien ni au pronostic
ni au traitement. F. R.
ORISAILLK , peinture grise, d'uM
seule couleur, imitant le bas-relief, el
qui s'emploie r>rtlinairement dans les fri-
ses et dnns l(*s soubassements des éditiceii
Les Italiens appellent ce genre de prin«
ture rhitint scitnt , parce ipi'il ne rend
que le clair el Tombre. Polydore de Ce-
ra\age, qui a fait beaucoup de peintum
nionoehrômes, a exécuté au Vatican dei
tableaux en grisaille. Cette sorte de pein-
ture était très peu en usage, lors4|ue« ven
Tannée 1834, on s'en servit pour omcf
(*; Les prindp4le4 é|>iflrmir« de la grippe nOl
rrgiié ddD« In aaovrs 17^1. 174 (t iT'^a. i??^
i-Hj. iH'(o vt i8iJ. Toulet let vunUrvt co «ai
CD Uar part 9.
GRI
(1
b fÊitie sopéricare de U grande salle
à h Boune y à Paris , où M. Abel de
h^ eiécaîM en (cisaille diverses Ggu-
Midiforîques {voy. BouasE, T. IV, p.
II. Un autre Ubieaa imporUnt du
■fat iienre est celui que cet artiste a
pal dans >otre->Dame-de-BoDDe-Nou-
lA, roDC des églises de la même capitale.
ÛB it^pelle aussi grisailles des esquis-
» préparatoires où les couleurs locales
atsoatpoiot indiquées. G. D. F.
CUSI iGiTTLiA ou Giuuetta), au-
jnrd*bai M*^ de Melcy, célèbre canta-
est née vers 1812, à Milan, de
Grisi, officier topographe dis-
du Tice-roi, et d^une sœur de la
Graasinî. Elle se fit remarquer ,
Tige de douze ans, par les plus heu*
bpositions et par la pureté de sa
Vive, intelligente, elle reproduisait
■ne merveilleuse facilité les scènes
aaaiqiirs qu'elle avait \iies. Plus tard,
dk oommenca des études musicales chez
■D oncle qu'elle avait à Bologne. A peine
âne de seize ans, la petite Julie débuta
an Traira Communale^ dans la Zelmiray
de Roasini. Grâces, justesse dans les sons,
■ ■lîbilitc et ta<!t, signalèrent ses premiers
fas dans la carrière. Un poète célèbre
oaiposa pour elle un opéra maintenant
onblic, mais qui mit en évidence ses qua-
lité» naturelles comme artiste. En 1828,
eUr obtint de grands succès à Florence, au
tfcri:re cl dans la société : jamais ou n*y
Kail ym. une plus jolie personne. La ville,
pieine de riches étrangers, la cour, les
sailcnrs les plus éclairés et les plus pas-
râacs de musique , battirent des mains
I H» représentations. Elle fut applaudie
^B> Rtcciardo e Znraïdc^ de Rossini.
Elle le fut ensuite à Pise , aux f<hes celé-
krees en l'honneur de saint Ramieri, pa-
feOB de Pise. Sa beauté et ses chants ra-
«lent durant plusieurs jours une foule
«aense de nationaux et d'étrangers d'é-
tie. Sa manière se dessina surtout dans
b rôles de Sfmiramideti de Desdemona,
Ole retint vite à Florence, où elle prit un
ï«ifieme engagement. M"' Grisi se ren-
cil ensuite à >tilan, où elle était appelée,
Koa elle excita Tenthousiasme et toutes
• iapressions qu^un talent fin et char-
■BM, joint à une rare beauté, peuvent
eveiler dans la foule.
71 ) GRI
Après les plus grands succès entiemé-
lés de chagrins causés par les intriguas de
quelques vieilles cantatrices, la jeuie
Grisi quitta Tllalie, et se retira aupiès
d'une sœur qui habitait un bourg olrâcir
de la Corse. Sa santé affaiblie s^y rétablit
C'est là que le dernier directeur de rO*
péra-Italien de Paris la découvrit.
Ce ne fut pas sans de vives appréhen-
sions que M"'' Grisi se présenta devant le
public de la salle Favart, le plus élégant
et le plus éclairé des publics; sa première
émotion fut telle que Tactrice fut près d'é-
chouer aux répétitions.Timide,découragée
par les grands modèles auxquels on devait
naturellement la comparer, elle souffrit
ces poignantes anxiétés qui semblent an-
noncer un échec; elle débuta, et réussit.
Jamais les applaudisâements n'avaient été
plus vifs, jamais la magie de la beauté
n'avait été mariée à un jeu plus délicat, à
une organisation plus musicale, à une
exécution plus spirituelle et plus rapide.
Ce début eut lieu le 13 octobre 1832.
Voici de quelle manière le feuilleton
du Journal drs Débats annonça la bril-
lante entrée de la jeune débutante :
« L ne voix éclatante de mrzzft^soprano^
toujours juste et ferme, que Ton entend
toujours sans que le plaisir de l'auditeur
soit jamais altéré par l'appréhension la
plus lép;ère ; de la noble>se dans le main-
tien , de la grâce et de la vérité dans les
gestes, une tête charmante se tournant
avec noblesse sur ce que les sculpteurs et
les peintres appelleraient un coude cygne :
tels sont les avantages réunis qui ont
contribué à faire oblenîr un grand suc-
cès à M"« Julia Grisi dans le rôle si diffi-
cile de Semiramide, »
Ia nature a fait beaucoup, en effet,
pour cette cantatrice. Son gosier et ses
dents, qui brillent comme des perles, lui
permettent d'accuser les nuances les plus
fugitives, les sons rêveurs, et de les mo*
duler par des expressions nettes et vives.
Sa voix a de l'étendue au besoin , mais il
est visible que c'est l'art (|ui crée cette
étendue, ou du moins qui donne au sen-
timent qui Ta produite une verve si en-
flammée, quoique retenue par un goût ex-
quis. Ses notes sont fines et ont le timbre
enchanteur de Talouette, la belle plénitude
de vocalisation de l'oiseau du printcmf«.
GRI
(172)
GRI
Les tons qui dominent dans le chant
aonti^rincipalenientteiKlref, fleuris, lim-
pid^A : la perfection de la forme y est na-
tuielle et due à on sentiment inspiré. Ses
^mes sont délicates et ont la mélodie
3b Finslrument le plus flexible. L'Ilalie
i des talents plus originaux , mais aucun
a*a possédé au même degré Part des
nuances, des inflexions mobiles et pures,
l'art de traduire par la Toix un sentiment
Tif ou intime , de développer la comédie
et le drame dans le chant le plus léger, le
plus clair et le plus suave. C'est la comé-
die tout à la fois de caractère et le Ubretto;
tout cela est mêlé de défauts, sans nul
doute , mais perceptibles aux connaisseurs
seulement : çà et là des négligences gra«
cieusas , des phrases cassées ou jetées, des
tons indéfinis, une mélodie qu'on trouve
trop spirituelle lorsqu'on s'est préoccupé
des traits vraiment dramatiques du rôle.
On reproche à l'actrice de changer trop ra-
pidement de sphère. On voudrait aussi que
quelques légères négligences de costume
fussent moins fréquentes, et que l'analogie
entre la grâce du vêtement et la grâce
naturelle de la personne se maintint telle
qu'on a pu la remarquer dans plusieurs
rôles.
M"^ Grisi , qui passe à Londres l'inter-
valle des saisons musicales du Théâtre-
Italien de Paris et qui n'est pas moins
admirée en Angleterre qu'en France, a
épousé, dans cette ville, en 1836,
M. Gérard de Melcy. Un duel qu'il a eu
(1888) au sujet de sa femme avec le fils
du marcpiis de Londonderr}- a mis le
public dans la confidence de quelques
nuages qui, au bout de peu d'années,
ont compromis le bonheur de ces jeunes
époux.
M*^ de Melcy a une sœur, M^'* Judith
Grîsi, qui parut sur la scène lors des dé-
buts de Jttlia au Théâtre-Italien de Paris,
et qu'on n'a pas entendue sans plaisir ,
même à côté de la grande cantatrice dont
la réputation européenne a remplacé celle
des Pasta , des Malibran , des Sontag , et
qui réunit en elle des avantages dont la
nature ne dote si libéralement que sesen-
>snts les plus chérb. F. F.
GRISONS (cairroir des), en allemand
Cranbundien ou les liguesgrises. Le quin-
*mnt eo rang parmi les cantons de la
Suisse, celui des Grisons oom
superficie de 112 milles carré
population de 98,000 hab
80,000 parlent l'allemand, :
lien et 48,000 le roman, lac
du romain rustique. Il est bo
par le canton de Glaris, [
Saint-Gall et par le Vorarli
par le Tyrol ; au sud par la
Alilanez et le canton du Tess
par celui d'Uri. Nulle part, <
ne trouve des transitions au
des beautés les plus terribles
aux sites les plus gracieux. I
élèvent à 11,000 pieds au-*
mer; la ligne des neiges éten
cendà8,400 pieds; 341 g
chutes d'eau lui donnent l'a
pittoresque. L'Inn et le Rh
leur source dans ce canton, s
une quantité de torrents mo
râbles. Martinsbruck , le p
bas de la populeuse vallée de
est encore à 3,334 pieds, et
plus élevé est à 5,600 pieds «
niveau de la mer. La tenipén
différente selon les dilférenti
canton ; le seigle et la pomn
croissent jusqu'à une haute
pieds, l'orge et le navet ju!
zone où l'hiver règne déjà |:
mois. Tout le pays est riche
alpestres, mais les bouquetins
paru.
La canton des Grisons c
prement en cinq vallées pr
pi*emière, celle du R/tin poM
ferme le Rheinwald, la Vi
vallées de Schams et de Dom
ci, la contrée la plus douce
renferme 22 villages où on
man; on en compte 9 fort
la vallée de Schams qui a
demi de long; la terrible V
tend entre elle et le Rheir
routes, horribles autrefois,
en Italie à travers le Splug<
nardin {ttoy. ces noins"^; 1
sous le commandement de
escaladèrent le premier, en 1
courbe osa traverser le secui
à la télé d'une forte divbioi
route qui conduit de Coire
Splugcn par Rcichcnau, à tra
GRI
(178)
GRI
le.
«s j
'in >
i
ktèAAfihvSèe qui s'y rattache par
Wm lik,udifiiét maintenant en dcox
hihiilimrimescdirige, depnis 1 820,
wiQivaiii, à trafcrs le mont Splu-
IByS rmtti ptr les Cardinelles et la
^Sût-Jacques , et dont l'antre ,
Itt^^oondoit à Bellinzona, à tra-
mikBniniiii, par la vallée du Rhin
fai^BnràcclledeMisox.
bvBoode nllée principale du can-
§m ^Grisons est celle dn Rhin anté-
I yà s'^tfofl depnb la frontière
^ le Saint-Cxothard jusqu'à
"lAoensteig (pas de Sainte-La-
m^ Cot là que se trouvent les endroits
!■ ïb Raarqoables : Disentis, vieille
MR de bénédictins qui fut réduite en
'■fafir les Français, en 1799, sans
^ cil été pooible de rien sauver de
•ftèors littéraires; les villes àillanz et
AâvAf (cB allemand Chur)^ où Ton a
■mvt mi grand nombre d'antiquités
■M^ c(r. Cette dernière ville, siège
fhi évécbé, est la capitale du canton et
mfk 3,400 habiUnts.
la miBème vallée est celle de VEn--
ou de rinn supérieur, qui s'étend
au nord-est; elle n'offre point
et vîUe naarquable, mab elle est riche
MÂtcscTiiiie beauté incomparable.
La quatrième est formée par l'Albula,
fB sccfaappe du mont Septime et se jette
dbai le Rhin postérieur près de Thusis.
La cinquième enfin, appelée Bret''
s'étend le long de la frontière sep-
dans le voisinage du VorarU
kof. Cest dans cette vallée qu'est situé
bdbef-liea, Maienfeld^ sur le Rhin, avec
■epopoUtion de 1,000 âmes. Dans les
f aimii se trouve le Luciensteig, gorge
ivtifiée par laquelle passe la route qui
«■doit dans la principauté de Liechten-
"• «
j
La population du canton des Grisons
itt Bo iDélange de trois races : la race
^àÊnmmamm OU romane, la race allemande
it la race italienne. Les deux tiers des
professent la religion protes-
;; Taotre tiers est catholique; il n'y
tout le pays, que trois villes qui
ot Dom : Coire, Maienfeld et
La difficulté des communications
de cprands obetades au commerce ;
hi artâdcs d^czportatîon, pour le Mila*
nais surtout, consistent en bestiaiy^ ^
fromages, en houille et en fossiles r^res;
ceux d'importation, en grains, en sel, en
toiles et en draps.
Ce canton faisait anciennement parte
de la Rhétie. Un antique château, dai^
une contrée sauvage et pittoresque, porU
encore de nos jours le nom de Rhxzins.
Par le traité de Verdun, en 843, son ter-
ritoire fut incorporé à l'Allemagne. Peu
à peu Tévéque de Coire, le prélat le plus
puissant de la Rhétie, et la noblesse du
pays tombèrent dans Pindigence, et se vi-
rent forcés, non-seulement d'engager et
de vendre leurs terres, mais même d'ac-
corder à prix d'argent des franchises aux
communes. Ces communes s'allièrent avec
la noblesse du voisinage, et il se forma
ainsi trois ligues : la ligue supérieure ou
grise {tlcrgraue Buml) en 1424, la ligue
cadéeoudelamaison deDieu(Ga//e/A^iii^-
Bund) en 1 42 5, et la ligue des dix juridic-
tions [Zehngeric/ite)en 1434», qui formè-
rent une confédération générale en 1 4 7 1 .
Les deux premièress'allièrent, la ligue grise
en 1497, la ligue cadée en 1498, avec
Zurich, Luceme, Uri, Schwytz, Unter-
walden et Glaris, et devinrent ainsi alliées
de la Confédération suisse dans laquelle
elles n^entrèrent, comme canton indé-
pendant, qu'en 1799. Le 11 novembre
1 8 14,IesGrisons se donnèrent une consti-
tution qui fut révisée le 19 juin 1820. Le
grand Conseil est composé de 65 mem-
bres; il décide en dernier ressort dans tout
ce qui concerne les aflaires d'administra-
tion ; les lois et les traités sont soumis à ses
délibérations. Le gouvernement rentre
dans les attributions du petit Conseil.
Le canton fournit 1,600 hommes à l'ar-
mée fédérale ; sa dette s'élève à environ
460,000 florins. — On peut consulter
sur ce pays les deux ouvrages suivants, l'un
rédigé en allemand, l'autre en français :
Les nouvelles Routes de Coire au lac de
C6me par le Splugen , ei à Bellinzona
par le Bernardin j à travers le canton des
Grisonsy en 30 feuilles, par J.-J. Meyer,
avec texte explicatif par Ebel et carte
routière par Keller (Zurich, 1825, in-
fol.); et Voyage pittoresque dam b
canton des Grisons ^ etc., avec gravuns
et notes explicatives par Ebel (Zurici,
1827,in-4»). Cm.
GIU (1
GPnrE (tttrtitts)y nom que Ton donne
■ux^p^ces du ^nre merle {voy,) qui
onfle plumage grivelé, c'est-à-dire mar-
q\t de petites taches noires ou brunes.
(Uatre espèces ditïérentes se mnntn*nt
A Europe; toutes sont brunes sur le dos
ai tachetées à la poitrine; ce sont : la
griçe proprement dite, ou grive c/uin"
teusty de 8 pouces et demi de longueur;
le manvisy la plus petite de toutes; la //-
tome et la draine ou grande grwe. Ce
sont des oiseaux chanteurs, vivant d'in-
sectes, de fruits, etc., et voyageant en
troupes nombreuses. On sait que leur
chair a une saveur fort agréable; cVst la
grive proprement dite, dont le dessous
des ailes est jaune, que Ton mange le
plus. C. S-TR.
CiRiVOIS (r,F,HRF\ «Tous les genres
sont brms, >» a-t-on dit, mais ce nVst pas
aux yeux de la mordie, «pii condamne sans
pitié le genre des écrits libres et même
grivmix. A Méfaut de ce juge sévcre, la
raison et le goût ont quelqurfoÎA («ardonné
à ce dernier genre, à cause de la jo\euse
ivresse qui en avait inspiré les produc-
tiona.
Le mot gnvois^ qui a vieilli comme
substantif, répondait k peu près, dans
notre ancien limgnge, à ce cpie Ton a de-
puis appelé un /tttn vivant, ù ce que Ton
nomme aujourd'hui un vivt'iir. Il CNt
très probable qu'il dérivait du nom <le la
grive (!*<)>'. \ <ii»eau fort gourmand de
raisin, et qui sVnivre à force d*en man-
ger. C'est dans les ai*ceptions dont nous
venons de parler, dans celles aussi de
/iim/i, de cmquenr de poulrltes, «pie
I^a Fontaine et les auteur» de son é|>oque
ont souvent mis en M'ène le grivnis.
Aujourd'hui, ce terme ne s'emploie
plus que comme adjectif : ouvrage ou
propos grivois, chanson grivoi>e, etc. ;
nous en avons fait, en quelque sorte, le
svnonvme iVerotit/ur, Toutefois la tram, lie
galté dont Pn^uvre grivoise est empreinte,
et qui, comme nou-» Pavons dit, |>eul lui mt-
vir d'excuse, doit em|K'»her de la con-
fondre avec r<ru>re cynii|iie, toujours
'roi«le dans s€>n immoralité prêmèdit«''e.
ia Fontaine est constamment i^rivnis
dins ses contes; Grécourt n'c^t trop sou-
vent que rrnitfur dans les tiens. |
C'est burloQt à la rhjns<m, du moins j
74 ) ORO '
à la chanson de nos pères, fille de la li*'
bic et du moment, que l'on a pu pti^
mettre quelquefois d'être grivoise. ALO.
GRŒXI.>'GrE, vor. Pats-Bas.
fîRŒXLAND, nom danois qui Éfe
gniiic terre verte. Le Gnenland est maà'
contrée polaire soumise à la domînatiai
danoise. Malgré une superficie de 20/
milles carrés géogr.,on y compte k
24,000 habitants. Kllë forme une fk
qu'on attribue assez généralement à TAf-
mérique. Tel (]u'on le ennnalt aujoai^
d*hui, le Grcrnland s'étend du 59* ttf^
au 78« degré de latitude nord; ren U
sud, il se rétrécit au point de ne foraiv
qu'un promontoire qu'on appelle le flif
Farewcll. De lit , la côte occidentale 11
retourne vers le nord jus(]u*au détroit éê
Davis, et à la baie de Raffin. l ne chalU
de montagnes qui parcourt le milieo di
|»€iys, du sud au nord, le divise en
|>arties.
Il y a plus de huit siècles, le Gi
land avait déjà été peuplé par
colonies, Tune nor\égienne, Tautre
noise : celle-là c»ccupait la nile
dentale, c«*lle-ci la côte orientale; 3
n'existait entre elles aucun mo^en de
c*omnuinication par terre , à cause dai
montagnes; elles ne communiquaient que
par la mer. l ne pieire runii|ue IrouTée
dans le Onrniaiid en 1824, et qui cil
aujourd'hui c*ons<>rvée dani le muve dei
antitpiités hyperlmrèennes à (Io|i«Dha-
gue, prouve que la première découd crie
du Groenland a été laite par les Scandi*
naves. Les plus ant*iennes colonies de rea
peuples iM'cupaient les lieux situés dana
la partie orientale de Pile et qui regardml
l'Islande; et les deux anciennes colonies
d\4sturb\gd et de >\i*sturbygd élaicBl
établies l'une et Pauti*e dans cette méow
p.irtie. I^ colonie occidentale, apri*s avoir
traversé bien des % ici<isitiides, existe CB«
core aujourd'hui; mais le sort qu'a éprouvé
lac4ilonieoi'ieniale,qui,en I 406,«ceoiB-
posait <le 1110 villages, poosé<lail un é%é-
chc, dou/e paroisst*N et deux monastèrcf,
est depuis <*c* temps environné d*épais
nuages. Jus«pi'à celte e|)04|ue, seize evè-
qucs avaient successivement et régulière-
ment été envoies par la >ior\ége, mais le
dix-septième trouva dans les glaces ua
obstacle qui l'empêcha do gagner le paja,
GBO
(174)
GRO
danoii tentèrent ^ne-
ijL xn* d XTU* iièdesy de débar-
in o6cn «HÎcntalc. Tout œ qa*on
-, c^cst que la colonie existait
le miliea du xvi* siècle,
prétendent que cette
tnle perdue est le JuUanes^
njoard^hoi, situé sur la côte oc-
e, nnisoette opinion ne parait pas
Oe. Sotts le rèsned*ÉliMbeth,For.
t Dnvb découTrirent de nouveau
OGadenrales du Groenland; mais
« temps on n*a point fait d^au-
jusqu*en 1721 , que le
1 danob mit un ecdésiasti-
Hans Egede à même de fon-
ka rivière de Baal la première co-
■opcenoe de Godhaab ( Bonne-
né s En 1733, les frères Moraves,
ptîon do comte de Zinzendorf,
Bt des établissements et des mis*
ir C3es côtes inhospitalières , de
\ qa*aajourd*hui on compte sur
occidentale vingt colonies , dont
méridionale est celle de Uchte^
las le 60* 34' de latitude nord;
afteoKnt après, se trouve la
ae colonie de Julianeshaab (Espé-
e Julienne), dans les environs de
: on ▼ott encore les débris d^une
e église irlandaise ou norvégienne.
■t ensuite les autres colonies qui
sit «le plus en plus vers le nord
i72^ 32' de latitude septentrio-
s coiooies qui existentau-dessus de
rection, abandonnées par les Eu-
^ mt sont plus peuplées que d^in-
. Le goavemenr du Grœnland
oal a sa résidence à Godhaab
i do Grœnland septentrional, à
9em '. Bon-Port),dans File de Disko,
'0* de^ré de latitude. Il y a sur toute
ckiq églises protestantes, où Ton
CB grœnlandais et en danois. Les
Eoravcs ont trois lieux de réunion,
, à Lichtenfels et à Nen*
mbitanti originaires, appelés Skrel"
Uns les vieux livres islandais et
proviennent d^une peuplade
(vo/.). Ib sont remarquables
petitesse de leur taille et la laideur
lîgvre ; leurs habitations sont des
•n pierre recouvertes de
gazon et où Ton ne peut entrer qiie«nr le
ventre; elles ont rarement des fenéUea et
ne se composent que d'une seule chancre
qui n*a jamais six pie<ls de haut; leurs i|.
tements sont faits avec des peaux de reu
nés et de phoques ; leur langue est œlli
que Ton parle au pays des Esquimos et à la
baie de Hudson ; ils révèrent les sorciers ;
leurs prêtres sont en même temps mé»
decins; ib n'ont qu'une grossière idée de
l'Être suprême. Les vents du nord pro-
duisent en hiver un froid excessif, mab
les vents d'ouest qui soufflent sur le
détroit de Davb amènent toujours le dé-
gel. Les baleines y viennent en grand
nombre et sont d'une grosseur extraor-
dinaire. Les objets d'exportation consb-
tent en os et huile de baleine, en peaux
de phoques marins, de renards, d'ours
blancs et de rennes , en édredon et en
cornes de narval. Ou y importe de la fa-
rine , du pain , du thé , du café , de la
bière, des légumes, de la poudre, du
plomb, de la quincaillerie, des toiles, du
coton, des draps et des verreries.
Les meilleurs documents sur le Grœn-
land se trouvent dans un ouvrage anglab
de Scoresby le jeune, intitulé Journal
d*un voyage pour la pèche de la ba^
leine dans le Nord (Londres, 1822), et
dans un autre ouvrage, en langue danoise,
du capitaine Graah, qui a pour titre :
Foyage à la côte orientale du Gro?/?-
/a/z^ (Copenhague, 1832, in-4^). Ce na-
vigateur, depuis 1829 jusqu'en 1831 , pé-
nétra, le longdes cotes duGrœnlandybeau*
coup plus avant que ceux qui l'avaient
précédé ; mab il ne put atteindre son but
principal, qui était de trouver les traces
des colonies blandaises perdues, et qui
doivent avoir exbté sur la côte orientale.
On peut consulter encore avec fruit ,
le Voyage au Grœnland, de Manby, en
1821, publié en allemand par Michaëlis,
à Leipzig, en 1823, et l'Histoire du
Grœnland par Cranz (Leipzig, 1765-70,
2 vol. in.8»). C. Z.
GROG, boisson composée de rhum,
d'eau et de sucre, et qui est fort en usage en
Angleterre. C'était la boisson habituelle
de lord Byron. Voici l'origine du nom
qu'on lui a donné. L'amiral Vernon, qui
portait toujours un habit de camelot ap-
pela en anglais grogwamy ou par abrévia*
GRO ( iU )
tion fi^gf crut, aa miliea du damier siè-
cle y «eroir cesser de donner aux matelots
lew ration de rhum pur, et ne la leur
fi^lus distribuer que mêlée avec de l'eau.
La matelots, très mécontents, comme
^ pense bien, désignèrent alors leur cbef
ous le nom du vieux grog^ en attachant
aussi ce sobriquet a la boisson qu'il avait
introduite; et ce nom est resté. D-o.
GROLMAN (CHAaLES-Louis-GuiL-
L4UME de), minutre de l'intérieur et de
la justice et président du conseil des mi-
nistres du grand-duché de Hesse-Darm-
sudt, naquit le 33 juillet ITTSàGiesseu,
où son père , conseiller de régence , avait
fait partie de l'administration provinciale
du landgraviatde Hesse-Darmstadt.Grol-
man se forma au gymnase et à l'université
de Giessen, oit il se livra à l'étude de la ju«
risprudence ; il fréquenta ensuite Tuni-
versité d'Erlangen, et, à son retour dans sa
ville natale, il y donna des cours publics.
£n 1798, il fut nommé professeur ex-
traordinaire en droit, pub professeur en
titre en 1800; conseillera la cour d'appel,
en 1804, et en décembre 181S chancelier
de l'université, dignité qui était restée va-
cante depuis 1804. Le roi de Prusse re-
nouvela ses titres de noblesse, ainsi que
ceux de ses frères, sans doute par égard
pour le vénérable chef de la magistrature
prussienne qui porte le même nom et qui
est sans doute d'une autre branche de la
même fiimille {voy. plus bas). Grolman ,
après avoir présidé depuis 1816 la com-
mission qui avait été chargée de rédiger
un nouveau code pour le grand-duché de
Hesse-Darmstadt , entra au ministère en
1819 ; il y dirigea toutes les branches de
l'adminbtration supérieure, à l'exception
du département de la guerre, et cela jus-
qu'à la réorganisation des hauts fonc-
tionnaires du grand-duché, en 1831,
époque a laquelle il se chargea du minis-
tère de l'intérieur et de la justice et fut
investi de la présidence du conseil des
minbtres. H mourut le 14 février 1839.
Grolman doit être placé au nombre
des jurisconsultes allemands les plus dis-
tingués. On lui doit de nombreux ou-
vrages, tous écrits en allemand, dont les
plus importants sont les suivants : Pnn-
ùpes fie la science du finit criminel et
etpihfé systématique tics lois crimi»
oao
nellesaliemamies(GkÊÊBÊÈf 1791
1836); Fondement du droit pén
la législation pénale^ avec une tl
la gradation des peines et de Tim]
lé|^e (Giôsen, 1799), livre dan
contrairement à Feuo^ch [vof
très criminalistes opposés a la i
des lob préventives, il essaya de
que cette doctrine est sasœptibl
application j^ratique ; Théorie de
cédure cipile, ff après le droit €
allemand {Qfxtaaexïy 1800; S* Ad.
le meilleur ouvrage de Grolmai
nuel du Code Napoléon à l*m
praticiens allemands amis fie ié
(Giessen, 1810-1813, vol. I-E
vrage qui ne fut pas continué k c
changements politiques survenu
lemagne vers la fin de l'anné
M. de Grolman publia en outre d
traités ; il rédigeait , soit seul, soi
ciété avec d 'autres savants, plusâei
les périodiques consacrées au pr
la jurbprudence et de la philoac
Le magistrat dont nous avons p
haut est M. HxNxi-THiEamT de G
président du tribunal suprême, e
le 3 janvier 1740 à Bochum (M
Brandebourg) vient de célébrer i
anniversaire. Il est Pun de* réUac
Code civil prussien. Fils de Chr
Thierry Grolman , qui mourut €
de la régence à Clèves, le 1 3 févri
il reçut sa première instruction i
Il étudia le droit à Halle et à Go
de 1759 à 1763, et retourna à CI
il débuta dans la carrière du dro
avoir subi un examen , il entra
juillet 1 7 65, dans la chambre de j
Berlin, et y fut bientôt nommé o
et membre du conseil des Pupîll
mé k l'école de Frédéric -le -
dont il partageait les idées tu
ceseité d'un code national, M. i
man,'^déjà pendant le règne de a
fut compté parmi les juristes les ]
tingués de la Prusse. Nommé , ei
membre de la Commission des
qualité de conseiller privé de jt
fut un des plus actifs rédadeors •
prussien [Allgemeines pr, Lan
Sous sa direction, furent coordoi
opinions émises sur le droit des
nés par quelques savants et par
eKO ( ii: ) CRO
i |Hitt qjÊtt PoD atmit oonsoltés. à cette demi^ puiMiiiGe; oependaDt il
h wm csQabontears , M. de Grol- n'arrÎTa qa^apres h bataille d'Aspern,iiiaîs
I ■jiwii in« le seul gai aoit encore ilfit la campagne de Franconie et de Saxe.
Après la oondosion de la paix, M. de
Grolman se rendit ea Espagne par la
Suède et PAngleteh^e; débarqué à Cadix
an printemps de 1810 , 'J ne tarda pas
à être nommé commandant d'an bataillon
d^étrangers. Dans le cours de la goarre, il
fut élevé au grade de lieutenant-colonel;
mais, ayant été fait prisonnier à Valence
en 1S12, il fut transporté en France,
d^où il parvint à s'échapper par la fron-
tière suisse. Il retourna en Allemagne sous
un faux nom et rentra dans sa patrie
à la nouvelle de la retraite de Moscou.
D'abord il dut se cacher; mais bientôt il
suivit le roi en Silésie et le traité d'al-
liance entre la Pruss* et la Russie lui
permit enfin de reparaître sur la scène.
Blessé grièvement d'un coup de feu dans
les reins« à la bataille de Kulm, il atten-
dit à peine sa guérison pour reprendre
son service. A la bataille de Leipzig , il
portait les épaulettes de colonel, et après
la conclusion de la paix de Paris , il fut
nommé général et directeur du second
département au ministère de la guerre.
Lorsque la guerre éclata de nouveau ,
en 1815, M. de Grolman fut placé dans
le corps de Blûcher eo qualité de quar*
tier- maître général , et il trouva plus d'une
fois, dans le cours de cette dernière cam-
pagne, l'occasion de montrer son talent
et son expérience stratégiques; le récit
qu'il en rédigea (en allemand) a été
publié par le major de Damitz sous ce
titre : Histoire de la campagne de t Si S
dans les Pays-Bas et la France (Berlin,
1837-38, 2 vol.). Cet ouvrage n'est pas
moins important sous le rapport histori-
que et politique que sous le rapport stra-
tégique; il réfute indirectement les asser-
tions de quelques Anglais et de lordWel-
lington lui-même , relativement aux ser-
vices rendus à la coalition européenne
par les Prussiens, services qu'il s'efforce
à mettre en relief. Après la seconde paix
de Paris , M. de Grolman rentra dans le
ministère de la guerre commv chef de
l'état-major; roab en 1819 Is démission
du ministre de la guerre de Boyen l'en-
gagea à donner la sienne; H se relira dans
une terre qu'il avait achetée aux envi-
\1
iMifril 1793, il lot nommé cou-
i^#,kS3tTril 1804, préaident du
■lfméiapérieor;le37 décembre
i^Si^aaifenaire de son entrée dans
pblkpies, il reçut le titre
, et, en 1816, il fut déco-
I frad-cordon de l' Aigle-Rouge,
i fgaJttioQ du conseil d'état , en
r, I a fat oommé membre. Pendant
% il ifiit servi trois rois avec un
iÉM)le,lonqa'enfin l'afEiiblisse-
'^^M de sa vue et de son ouïe
pu à denander sa retraite. Le roi
nofda, et lui envoya, avec les in-
ie ioo ordre de l'Aigle-Koir, une
itfIciiK, où, après lui avoir témoi-
rcgrets de ce que ses infirmités
MBt à rechercher le repos, il lui
iC qu'il lui conservait son traite-
tîtrv de pension- Le vénérable
, qoi possède encore la vigueur
C et la santé du corps, vit main-
I sein de sa famille. M. Begas,
i doot on a vu au Salon de Pa-
ilean de Vempereur Henri IF
m de Canosscy a fait son por-
ome la salle des séances du tri-
rvé sopérieur de Berlin.
Es-GciLXAUXx-GEoacE de Grol -
aîné du précédent , général de
ie, est né à Berlin le 30 juillet
Pige de 14 ans, il entra au ser-
tAtre et fut fait successivement
et second lieutenant; premier
t en 1804, il fut nommé ad-
lospection du feldmaréchal de
iH. En 1806, il servit eu qualité
ine d*état-major sous les ordres
idniaréchal y qui prit le com-
nt de Tannée après la bataille
edc Placé dans Tétat-major du
L^Estocq , il fut élevé au grade
à la suite du combat de Heils-
rès U paix de Tilsitt, il prit une
re à la réorganisation de l'armée,
té de directeur de la première
da département de la guerre;.
iqa*en 1809 la guerre éclata
France et l'Autriche, il donna sa
1 et partit pour offrir ses services
"yrtnp, d, G. d. M, Tome XJTI.
GRO
(178)
GRO
ronsde Kotlbus, mais, en 1825 , il fut
remis eD activité avec le titre de lieute-
nant général et de commandant de la
neuvième division. En 1833, il fut nom-
mé général commandant provisoire, et,
trois ans après, général commandant dé-
finitif du cin|uième corps d*arméc dans
le grand«dacbé de Posen, charge dont
il est encore revêtu. Le 30 mars 1837,
il fut promu au grade de général de Pin-
fanterie, et, à la dernière fête de TOr-
dre , il a reçu la décoration de rAigle-
Noîr.
Guillaume-Henri de Grolman, pré-
sident du sénat d*appel supérieur dans
la chambre de justice de Berlin, est le
frère du précédent. Né dans cette capi-
tale le 28 février 1781 , il en fréquenta
d*al>ord le:» écoles et se rendit plus tard
aux universités de Gœttingue ( 1798 à
1800} et de Halle , où il étudia le droit.
Après avoir commencé son •ci%ii.-«: dans
la magistrature de Berlin (1801), il fut
appelé au conseil dVtat (1804), entra
en qualité de conseiller dans la Cham-
bre de justice de Berlin ( 1806), et fut
nommé (1810) membre du conseil des
Pupilles de la Marche électorale. Lors-
que la guerre éclata , en 1813, la com-
mission de Berlin le chargea d*organiser
la landwehr avec le titre de major et
de commandant d*un bataillon d*infan-
terie de cette milice qui faisait partie du
quatrième corps d^armée. Au combat de
Hagelsberg, il re<^ut la Croix de Fer. En
1814, il marcha avec sa division vers le
Rhin et bloqua la forteresse de Wesel ;
Tinvestissement du Fort-Napoléon lui fut
spécialement confié. A son retour à Ber-
lin, il reprit ses fonctions civiles dans la
chambre de justice; mais lorsque la guerre
se ralluma, en 1815, M. de Grolman se
remit à la tête de son bataillon de land-
wehr et arriva assez à temps sur le théâ-
tre des opérations militaires pour pren-
dre part à la bataille de Fleurus et à laf-
faire Je Wavre. A la seconde paix de
Paris, f n 1 8 1 G, renon<^*ant définitivement
à la carrière militaire , il rentra dans la
sphère oùsVtaient déjà illustrés son jw're
et son grai»d-p4*re f et le 31 mars il fut
nommé vice «président du tribunal de
justice de Clèvet. Rap|»clé à Berlin pour
nartlciper à la révision de la législation ,
il fut envoyé à Magdebourg
qualité de vice-président du tr
périeur de justice ; mais, en 1 8
mination à la charge de lire*
de la chambre de justice de Be
mena dans la capitale. Ce tri
préme ( Kamrnergerirht ] v.
comme on sait, en trois sênat>
d^appel supérieur, le Sénat d*i
et le Sénat crim'nel : après ax
ce dernier pendant quatre a
Grolman fut nommé président
d*instruction, et enfin, en 18!
dent du sénat d^appel supérieti
lents brillent encore aujourd
ces hautes fonctions.
GROXOVE ou plutôt Gp
latin Gro/tnv'us. Il v eut de re
critiques et philologues celibr<
mier, jRAX-FiiJ.oKRir, naqiii
bourg le 8 septembre 1611, tit
à Leipzig et à léna, et étudia
AUdorf. Il parcourut sui-res^»!
Hollande, TAnglelerre , la Fra
lie, et fut ensuite nommé profes
toire et d'éloquenre à Dcvent
Yssel). Quand le célèbre Hrins
mourut, il le remplaça dans Tui
Leyde. CVtait un infatigable ti
il a donné des éditions de Titt
Stace, de Jusvin, de Tacite
Gelle , de Phèdre , de Sénètji
luNte, de Pline et de Plante. î
\SL{'ums^Oit.te'n'tttitmu/n lihri i
1G3 I, et iiùri rr, Dtvtntcr,
de Platner, Leip/.., 17ôô) se
de finesse et d'érudition , m
faut reconnaître également à so
Sur les sesterces '^ Cnmmrntari
trritf.s^ Deventer, 1643, et I^;
in-4"\ Ses préfaces sont foii ;
fort judicieuses. On n»* lieirh
édition du livre dr Groliu* tfr
et pncÎK ( vfty. p. 1 96 \ parit» «|u
dVxcellentes note-*. Ce travail
à rimpres>ion qu'aprt^ sa mo
le 28 dé<*embre 1671. (ncara
et liant Tavait fait aimer généi
JAcgrr.s Gronove, son fit^
cédait en rien pour le savoir,
venter le 20 octobre I64.>, it«>
celle ville et à I^ytle. Apn""» ui
((uelques mois à Oxford et à (!
il revint à Ix^yde^ où mui éditi
GRO
(lt9)
GRO
^'U70) fst tellement goûtée qu'on
bi «Kl me place de professeur à De-
mùi il refusa, voulant perfection-
■tfadespar des voyages. Gronove
dooc la France et lllalie, et se
fitibaû et des protecteurs en grand
^■ÉR. Le grand-duc de Toscane lui
^Mi «K diaire à Pise ; il la quitta en
Vty pour aller remplacer son père à
Iiçie. En 1703, il y fut nommé géogra*
^dbrooJTersilé ; il y mourut le 2 1 oc*
1*16, à Tàge de 7 1 ans. Il a pu-
le oaltitude d'éditions d^auteurs
Tacite, Polybe, Hérodote, Pom-
.Ve/a,Cicéron, Ammien Marcel-
. (^te-Curce, Macrobe, Sénèque le
presque achevé par son père.
ki doit aussi la riche collection inti-
; Thésaurus Antiquitatutn Grœca-
Mr ûaprimée à Leyde de 1697 à 1702,
I f J ToL iznfol., avec 6g. Il a de plus
BÎde â quelques-unes des publications
Gr»»iiiâ ;pf>}.;. Malheureusement, il
■I on caractère caustique et hargneux,
i'atta<|uait méchamment à tout le
ade, prodî^aot les injures les plus
max> savants les plus célèbres,
ValU^ Henri Estienne, Spanheim,
n», SaoiDaiie,Bochart,Graevius,etc.;
éditions, même celle d^Hérodote,
e!>t son chet - d*œuvre , sont ero-
aies de ce défaut ; on juge bien qu'il
ns iDéna^e sa bile dans ses écrits po-
e Iroîsièflie Gronove, fibde celui-ci,
Kia Ab&aham et naquit à Leyde en
1. Il fit des éditions de Pompon ius
L, de Tacite et d'Élien , et mourut
iotiiccaûre de Tuniversité , le 1 7 août
».
eu autres Gronove se sont distin-
daas les sciences naturelles, Tun
i-FaxDiaic , fils de Jacques) comme
ai»te; Tautre ^LAUBEXT-TuioDOEE ,
la précèdent) comme 20ologi&te. Ce
âer a laisflé d^'importants ouvrages,
ccrîLk en latin. C Z. m,
ftOS, du mot grossus de la basse
ité, BionDaie d*argent qui date du
en-â^e, et dont le nom ^ en allemand
iràr/i^ se conserve dans les états de la
federation germanique qui comptent
ThaUr ,ecu9., Groschen et P/ennige^
■Kmétaire qui n*est pas usité dans |
l'Allemagne méridionale, où Ton compte
par Gulden (florins) et Kreutzer, D'après
le système usité dans les états de Saxe et
ailleurs, 24 gros font un Thaler de la va-
leur de 4 livres, et chaque gros vaut 1 3
Pfennige. Aussi les appelle- 1- on bons
gros (gute Groschen), tandii que la Prus-
se taille dans son thaler, qui ne vaut que
3 livres 15 sous, jusqu^à 30 gros : ceux-ci
sont désignés sous le nom deSîiber^Gnh-
sc/teny ou gros d'argent, quoiqu'il y entre
beaucoup plus de cuivre que d'argent. Il
y a encore les petits gros ou gros de Ma^
rie y valant 8 PJennige. On ne connaît
pas , en Allemagne , de gros plus anciens
que ceux qui ont été frappés à la Mon-
naie de Trêves en 1 104.
Pour le gros pris comme poids , voy.
Livre. D-g.
GROS (AirroiifE-JEArf, baron), pein-
tre d^hi-stnire, naquit à Paris le 16 mars
1771. Son père peignait en miniature el
sa mère au pastel. On se figure aisément
tout le soin que des parents artistes de-
vaient mettre à cultiver dans leur fils un
talent sucé avec le lait. Dès Fàge de 6 ans,
il dessinait sous la direction de son père;
mais celui-ci poussait la se vérité jusqu'au
point de faire recommencer à l'enfant
douze ou quinze fois de suite une tête,
un pied ou une main, et de le retenir sur
le même dessin pendant des mois entiers.
Cette rigueur rendit le disciple si crain-
tif que plus tard, ayant été invité par
son père à faire son portrait, il ne put,
quoique arrivé à Tadolescence, supporter
son regard, et se décida à le peindre de
profil. Il convenait toutefois que Texi-
gence paternelle avait beaucoup contri-
bué à la justesse de son coup d'œil et à
la sûreté de sa main. Heureusement elle
ne lui fit pas prendre Fart en dégoût,
comme cela pouvait arriver. Avant d'a-
voir terminé ses études classiques, qu'il
faisait au collège Mazarin, il sollicita avec
instance la permission de consacrer tout
son temps au dessin el à la peinture. Son
père le mena au Salon du Louvre, et
voulut qu'il se choisit lui-même un mai-
Ire , à la vue des ouvrages evposés. Le
jeune homme , sans hésiler, s'arrêta de-
vant le tableau représentant Hector et
Andromaqufy peint par David. Le père,
r^ri àe ce choix^ le conduisil des\t\^tin
GRO
(180)
CAO
clomaîn chez le peintre , qui Padmît au
nombre de ses disciples. Gros était alors
âgé de quatorze ans.
A ses débuts dans Tatelier, David eut
bientôt reconnu en lui une vocation
marquée. A perne Félève avait-il besoin
d^étre dirigé : il semblait deviner Fart. Il
y avait d'une étude à Tautre un progrès
dont tous ses camarades étaient d'autant
plus surpris que ces résultats étaient
obtenus presque sans travail. Lorsque
dans la pose, ou dans la forme, ou dans
la couleur du modèle, Gros ne trouvait
aucune inspiration, il ne faisait rien; il
se contentait d'observer. David ne lui en
adressa jamais de reproches, quoiqu'on
pareil cas il ne les épargnât point ; mais
il avait saisi, avec un tact qui n'était qu'à
lui, la marche qu'il fallait suivre avec ce
disciple à part.
La plupart de ses études furent remar-
quées; plusieurs existent encore, et, au-
jourd'hui comme alors, elles causent au-
tant d'étonnement que de plaisir. Le pein-
tre d'histoire, le peintre de batailles et le
coloristes'annonçaientà la fois. Bientôt on
put croire que Gros n'avait plus rien à ac-
quérir dansl'atelierd'apprentissageet qu'il
pouvait voler de ses propres ailes; mab
une dernière leçon lui était réservée. Le
roi de Prusse avait fait demander les por-
traits des Français les plus célèbres. Da-
vid, à qui te monarque s'était adressé, et
qui avait personnellement des droits à
faire partie de cette collection, pria Gros
de le pcindre.L'élève n'avait jamais fait de
portrait historique : il commença celui-ci
presque de profil , à cause de la diffor-
mité qui défigurait la joue gauche; il le
sentit d'ailleurs avec tant d'énergie et le
rendit avec un tel accent de vérité que
David lui dit en souriant : « Mon ami,
vous n^avez donc jamais fait le portrait
de personne? Quand on peint un por-
trait, il faut, sans altérer la ressemblance,
le voir en beau. » Puis, après cette réflexion
toute amicale, il lui fit quitter la toile, et
se peifnit lui-même dans une glace , mais
tellement bien que la leçon donnée à
Gros en tat une pour tout l'atelier. David
en fit faire iTne copie qu'il retoucha, et
il garda l'original dans sa famille. Ce por-
trait ?i cuririix, où le modèle est repré-
senté en rhe^rnx poudrés, a passé dans
le cabinet de Gérard; il est m;
en la possession de M. Delafontai
élève du grand maître.
Gros continua de fréquenta
mais il n'y'fit plus d'études. En
concourut pour le grand prix a
don et Moreau qui fut depuis ar
le sujet était Èléazar refusant
ger des viandes défendues. Lan
porta le grand prix ; Moreau g
premier second grand prix, et C
lementun deuxième. Ce sujet, c
et pour ainsi dire négatif, convi
k un talent chaleureux et tout ei
néanmoins Gros en fit un table
belle couleur et d'un sentimen
quable. Ce genre de lutte acadéi
lui convenait guère mieux.
La Révolution française pre
un caractère sombre. Gros avait
avec enthousiasme les idées de
ma'is son âme généreuse s'indi
leur sanglante application. L'afl
liale et la déférence profonde r|
pour son maître lui firent détes
tant plus le rôle de violence où
fut entraîné. La Terreur fut bien
de la première réquisition, levée
des jeunes gens de 18 à 25 an!
trouvant atteint par le décret, ]
fit obtenir un passeport pour
mais Rome et Florence étaient
aux étrangers et surtout aux
L'artiste fut forcé de s'arrêter
partie;» septentrionales, qu'occu
troupes de la République. Il m
Gènes, et parvint à se castT di
major de l'armée. C'est dans i
qu'il rencontra Girodet, malade
tour de Rome, et qu'il lui prod
les soins de l'amitié la plu« emp
Gros trouva des protecteurs
principaux personnages au sen
république française et d'honoi
sources dans son talent. Il fit
traits en miniature à l'huile, où
lait, et beaucoup de ces Jixt
chefs-d'œuvre de finease et de ce
méritaient la vogue dont ils jo
M"* Bonaparte étant venue ha
nés quand son mari eut obteni
mandement de l'armée d'Italie
fut présenté: elle lui fit le plu
nrcueil , le prit en affection, et
GRO
(181)
GRO
il en chef, qui le reçut à Milan.
Mo&ire ne fut pas moins profi-
a gDenrîer qu^à Fartiste. Gros,
i 1rs bien la langue italienne, fut
(àréut-major comme interprète,
Kvi fois il fut envoyé en parle-
ire. Q ioint tous les mouvements
9k j pendant lesquels il partageait
le<ii général. Dans ces marches à
» la rizières de la Lombardie , il
daone infirmité grave : une de ses
i « ncoourcit subitement; il resta
■ps boiteux, et se ressentit de ce
tadaot presque toute sa vie. Té-
ticteordes opérations militaires,
!■ (hos la partie technique du mé-
'tfiBes, mais sans cesser de culti-
ootore; il avait au quartier-gé-
n alelier , où Bonaparte lui fai-
îéqaentes visites. Il eut bientôt
niaaoce avec tous les généraux
c, et quelques-uns devinrent ses
i'ao VI, il envoya à Paris le
e fionaparte au pont d'Arcole
1 général Berthier. Membre de
BÎon chargée de recueillir les
t qui étaient cédés à la France
ité de Tolentino, il s^acquitta
ission rigoureuse avec une mo->
ont les habitants de Pérouse ,
ont conservé un souvenir
"9
mt
rvalle de paix, ou plutôt un
i la guerre , permit à Gros de
riccipales villes de ritalie, et
:er à peu près son pèlerinage
De retour à Paris, il y trouva
eur maître de la France. Un
dis à sa disposition, par le gou-
^ dans le bâtiment des Capu-
avoir fait une étude sérieuse
lu Louvre et surtout de Ru-
. nous venions de recevoir les
vre, il peignit Sapho à Leu^
AU qu^il exposa au Salon de
aéme temps qu^un portrait du
lusul à cheval, passant en re-
rnadiers. Dans le cours de la
•e, un concours s'ouvrit pour
de NazaretJiy dont Junot avait
. L'esquisse de Gros, pleine de
la plus belle couleur , obtint
De ; le tableau fut même ébau-
oile dans ks plus vastes pro-
portions ; mais œ travail ne fut pas achevé.
On a cru voir la cause de cette interrup-
tion dans un sentiment jaloux qui déjà
portait Bonaparte à ne vouloir souffrir
que lui seul sur le premier plan.
Ainsi le montra, en 1804, le tableau
des Pestiférés de Jajfa, Cette peinture,
exécutée à Versailles, dans le célèbre
Jeu de paume , était la première de ces
grandes toiles qui furent consacrées a re-
tracer la gloire contemporaine, et elle est
demeurée l'une des plus belles. L'effet en
fut prodigieux. L'auteur fut porté en
triomphe depuis le café de la rue du Coq
jusqu'au Salon du Louvre, et l'ouvrage
fut couronné en sa présence comme le
chef-d'œuvre de l'exposition. Bonaparte
aux Pyramides^ le Combat d'Aboukir ^
l'esquisse de la Bataille de FFagram , la
Bataille d'Eylau, V Entrevue de V em-
pereur des Français et de l'empereur
d'Autriche en Moravie, la Reddition de
Madrid^ Charles^ Quint reçu à Saint-
Denis par François /•' , furent les prin-
cipaux ouvrages de Gros pendant le Con-
sulat et l'Empire.
Doué d'une exécution entraînante ,
il semblait né pour peindre les Fran-
çais victorieux. Tout respire dans ses
tableaux, et jamais le caractère local,
jamais la physionomie individuelle ne
furent rendus avec plus de vérité. L'am-
bassadeur turc, visitant le Salon, s'arrêta
en admiration devant le Combat d'A^
boukir; puis il fit le geste d'un homme
en action de se déshabiller. On fui
demanda ce que cette singulière dé-
monstration signifiait. « Quand tous ces
personnages seraient dépouillés de leurs
vêtements, répondit -il, on reconnaî-
trait un Turc , un Albanais , un Fran-
çais. » Insistons aussi sur le Charles-
Qiiint y parce qu'il fut, de la part du
peintre, une noble réponse à des criti-
ques qui avaient mis en doute la flexi-
bilité de son talent : Gros paraît aussi
à l'aiie dans c« tableau de chevalet que
sur ses toiles de 40 pieds. L'intérêt de la
composition, la finesse des expressions et
la magie de la couleur en font une véri-
table perle.
En 1817, le Départ met urne de
Louis XVIll au 20 mars , sujet triste et
ingrat y mais titûté avec une incroyable
GRO
(184)
GRO
reux et arides. Personne n'ignore qu'on
la cultive fréquemment à cause du fruit,
appelé groseille à maquereaux^ parce
que, avant d'avoir atteint sa maturité, il
sert à assaisonner ce poisson.
Parmi les espèces cultivées à titre d'ar-
brisseaux d'agrément, nous signalerons
le GaosEitLxa ou Liban [ribes orientale^
Poir.) , remarquable par l'odeur de rei-
nette qu'exhalent ses feuilles et ses jeunes
pousses; le Geoseiller des Alpes [ribes
Alpinum^ L.), l'un des arbrisseaux les
plus précoq^ de nos climats; le Geoskil-
LEE ODOEANT (rihes palmatum , Desf.) ,
dont les fleurs , grandes , très abondantes
et d'un jaune vif, répandent une odeur
de jasmin. Cette espèce, d'ailleurs, mé-
rite d'être cultivée pour ses fruits, dont
la saveur approche de celle du cassis;
enfin le Geoseillee pouepee {ribes san^
guineumy Pursh.), l'espèce la plus élé-
gante de la famille. Ed. Sp.
GROSS-BEEREN (bataille de).
Gross-Beeren est un village du Brande-
bourg, régence de Potsdam, où fut livré,
le 23 août 1813, un combat dont l'issue
déconcerta le plan d'opérations imaginé
par Napoléon pour la campagne d'au-
tomne et l'empêcha de recueillir les fruits
de sa victoire de Dresde.
Dans notre article sur cette bataille,
nous avons décrit comment Napoléon,
assis sur l'Elbe, ayant Dresde pour pivot
de ses opérations, contenait Blûcher en
Silésie, Schwarzenberg en Bohême, et
poussait sur Berlin, contre l'armée nisso-
prusso-suédoise de Bernadotte, le maré-
chal Oudinot et le maréchal Davoust.
A l'occupation de cette capitale il ratta-
chait set plus hautes espérances, que le
lieutenant général Pelet présente ainsi :
« Ils (Davoust et Oudinot) devaient obli-
ger Tennemi a se retirer sur la rive droite
de l'Oder. Alors nos places se trouvaient
débloquées ; les vieilles troupes des gar-
nisons, remplacées par des conscrits, ve-
naient renforcer l'armée. Celle-ci entrait
en ligne, comme en 1807, couverte par
le bat Oder, garni des forteresses qui
nous appartenaient. La guerre pouvait
«^tre portée sur l'autre rive du fleuve et
gagner rapidement laVbtule, où nous at-
tendaient &0,000 Polonab prêts à s'ar-
mer. Napoléon n'aurait plus désormais
à s'occuper que de son flanc
pouvait d'ail iirs transporter sa
pérations par Magdebourg sur
ou Dusseldorf. Mais les Prussiei
cheraient-ils pas au secours de i
Les Russes ne craindraient-ils
la Pologne et pour leurs d^
grande armée de la coalition
désunie. »
Dès le 29 juillet. Napoléon
Rapp , gouverneur de Dantzif
première opération sera de nou
de Berlin, de débloquer Custri
tin. Nous nous mettrons promp
communication avec vous. »
Le 1 8 août, il faisait écrire
au maréchal Oudinot par le i
néral : « Sa Majesté espère qu
telle armée vous pousserez ra
l'ennemi; que vous enlèvere
désarmerez ses habitants, dispei
tes les landwehrs et cette nuée
vaifles troupes. Toutefois vous
vrerez pour vous joindre i
d'Eckmûhl, débloquer Stett in c
et rejeter tous les Suédois dans
ranie. Le seul but de Cemperei
Grande'^Arméey sera de prou
opération et de contenir l'arn
chienne et russe. Vous sentez c
bien il est important que vou
18 en pays ennemi, et le 21 c
vant Berlin, abstraction faite
majeures. »
La place de Magdebourg <
celle de Wittenberg, avec laque
pide maréchal duc de Reggio (
dinot) avait sa ligne de commi
n'étaient qu'à trois ou quatre n
Berlin, et le contour de l'Ell
parfaitement sa position. Le
Oudinot fut avec le 1 2* corps
à 12 lieues de Berlin. Il atten*
de Padouc(vo^. Aeeichi) , qu
1 7, Reynier et Bertrand, qai se
à lui le 18. Le 19 seulement, <
corps entrèrent sur le territoire
Le pays par lequel il fallai
l'armée du prince royal de S
d'après la description du savai
sciencieux major Wagner {yoy
p. 519), entrecoupé de marais c
seaux coulant sur des fonds bon
qui les rend très propres à ladél
GRO
(18$)
GRO
* des digaet dont
pitêtrea ; disputé.
kiipëB pni U 4«, gé-
IVuMo, 7,907 hommes; la S* y
iMdl, 10,338 hommes) y pré-
KyMO bommesy éuient chargées
de deux de ces ruisseaux y la
il Hotte, dont les cours diver-
)Béi pir des bas -fonds maréca-
t paaiUiem une ligne favorable
■sailbot tourné contre les Fran-
Âb tIaoAt, sur Tavis de leur mar-
ÉÊim tnk colonnes, deux autres bri-
pjipiiiiuuu (17,916 hommes) vin»
■iiiBfciter cette ligne. Jjbs autres corps
A&v umèt montant en totalité à
f^i^ lioiames (d*après Fétat qu'en
Wigotr), restèrent dans leurs can-
tux enrirons de Berlin et de
tous la main du prince royal de
; car on ne prévoyait pas encore
•vdéboodieraitOudinot avec le gros
Celles-ci ont été évaluées par
à 77,000 hommes; mais le gêné-
Piekt, qui cite Tétat fourni à Napo-
i le 6 août, part d'une première base
pÉrée de 73,000 , ramenée ensuite
■■ autre état à 60,000 hommes , et
I apprécie à une force réelle d^envi-
^,000 hommes.
omr firancfair un marais qui s'étend
lis Trebbin j osqu'au lac de Rangsdorf,
'rançaîs avaient à forcer trois pas-
> : à leur gauche celui de Thyrow,
a regardait comme imprenable, aussi
!* corps n'y entreprit-il rien; celui de
Mock à leur centre; celai de Jûhns-
à droite.
a divisâon française Durutte, du 7*
■ycmporu Wittstock. De l'autre coté
t village était la digue, défendue par
•taillon prussien et par deux canons
riorent soutenir cinq régiments de ca-
riée! lieux batteries légères, dont Pune
Bca aussitôt son feu contre le débou-
L'artillerie française ripostait avan-
■sement, placée sur une colline au
en dn village, à l'abri du canon prus-
. Les maisons d'alentour furent in-
lîées pour Tobliger à s^éloigner ; mais
reparut quand les maisons eurent été
w"p^*« Son feu a^ait duré depuis
t jusqu'à six heures du soir, lorsque
teéral prunen de Thûmen, cpii cou*
rait risque d'être tourné sur sa droite,
retira son infanterie, abandonnant la dé-
fense de la digue aux canons et à la ca-
valerie. Alors les tirailleurs firançais
s'enhardirent jusqu'à pauer le canal, sur
des planches à côté de la digue ; d'autres
jetaient du foin et des branches d'arbres
afin de le rendre guéable; enfin une co-
lonne d'infanterie se précipita à pas re-
doublés pour franchir le paauge; mais
la mitraille des deux batteries prussien*
nés réunies l'accabla , et elle revint en
désordre en jetant ses armes. Ce ne fut
qu'à une trobième tentative que la digue
fut enfin franchie. Au débouché, nos co-
lonnes, maltraitées par la mitraille, eurrait
encore à soutenir deux charges de cinq
régiments de cavalerie qui les pénétrè-
rent sans les pouvoir entamer, tant elles
se soutinrent avec valeur et habileté.
Wagner, dans ce récit que nous ne fai-
sons qu'abréger, rend hommage à la va-
leur extraordinaire des troupes françaises
et dit que les soldats prussiens, manquant
encore d'expérience, s'embarrassaient en-
tre les canons et les empêchaient d'agir.
Il ajoute que le général de Thûmen or-
donna alors d'abandonner le défilé de
Thyrow et de faire une retraite générale
par le bob vers Gross-Beeren.
L'armée de Bernadotte était de l'autre
côté, en position devant les débouchés de
ce bois en partie marécageux et traversé
par trob grands chemins : celui de Jûhns-
dorf à Blankenfeld, à droite; un autre, ce-
lui deWittstock à Gross-Beeren, qui est la
route de Berlin, et à gauche celui de Treb-
bin par Ahrensdorf et Sputendorf. Point
de communications transversales entre les
deux premiers à cause du marab. Une lan-
gue de sable mouvant, entre les deux der-
niers, opposait de grands obstacles aux ma-
nœuvres de l'artillerie et de la cavalerie,
en sorte que les Françab étaient réduits
à traverser le bob en plusieurs colonnes,
ce qui donnait la facilité de réunir toutes
les forces contre l'une d'elles, tandb
qu'avec peu de troupes on tiendrait les
autres en échec.
Le 23, de grand matin, le général
Bertrand, qui, avec le 4* corps, s'était
rendu maître du village de Jûhnsdorf la
veille et y avait passé la nuit, s'avança
en plusieurs colonnes sur Blankenfeld,
GRO
(186)
GRO
village au débouché du bois , contre le [ six batteries dont le feu oommei
général Tauenzien ; mais, après avoir ca-
nonné, il se retira, ne voulant sans doute
pas dépasser le défilé de Jûhnsdorf avant
que les mouvements du général Reynier,
avec le 7" corps, n'eussent forcé à la re-
traite le corps de Tauenzien. A deux
heures, tous deux avaient repris leurs po-
sitions rc9pectives, restant tranquilles et
se couvrant par une chaîne d'avant-postes.
Ce fut vers quatre heures du soir que
le 7*^ corps, qui avait passé la nuit à
Wittstock, déboucha du bois sur le villa-
ge deGross-Beeren,oii Bûlow(ro^.),fort
de 40,000 hommes en quatre brigades,
avait placé trois bataillons, un régiment
de hussards et quatre canons. La diviâion
saxonne Sahr Tincendia avec deux bat*
teries et un de tes bataillons l'emporta
d'assaut.
Dans ce moment, les troupes prussien-
nes avaient déjà pris les armes pour se
replier jus(|u'aii AVeinberg près de Ber-
lin , d'après l'ordre de Bernadotte qui
avait jugé que sa position pouvait être
abordée et tourni^e maintenant de tous
les côtés. Mais Bûlnw, campé à peu de
distance de Grnss-Beeren, sur le versant
d'une colline, voyant que le 7* corps dé-
bouchait seul et allait s'étendre pour
camper en sécurité entre Crross- et Neu-
Beeren, villages distant de tn)is mille pas
Tun de Tautre et tous deux à mille pas
du bois, résolut de le punir de sa har-
diesse par une atta()uc générale. Berna-
dotte l'approuva. Il pleuvait à verse; le
juurcommen<jait à bai!»ser et chacun cher-
chait à se mettre à couvert. Reynier, ayant
ce?vsé d'entendre le feu du 4** corps, en» ait
qu'il s'était porté en avant et que d*un
autre côté, à sa gauche, le 1 2** corps et
la cavalerie du duc de Padoue devaient
être à |>ortée de le soutenir. De là sa
sécurité, si grande que tout le train se
trouvait au milieu de la colonne, et les
fimrriers étaient occupés à désigner les
bâtiments propres à loger les odiciers
supérieurs, «piand les Prussiens parurent,
dt>srendant la colline dont le pied touche
à G^os^-B^'eren. Troi» brigade» s'avan-
çaient à drf»ite et une à gauche de ce
village, sur deux et trois lignes, en maftse,
par bataillons.
Pevant leur front était une ligne de
distance de 1,800 pas et contii
avançant; à 1,200 pas, oo porta
64 le nombre des pièces. L^n
suivait à 300 pas en arrière, trèsi
tée par le feu du 7* corps qui a^
successivement en batterie tous
nous en nombre à peu près égal
ordonna à ses bataillons de se d<
croyant qu'ils auraient moins à
dans l'ordre mince; mais, dit \
s* étant aperçu que P ordre prof m
plus adapté à V esprit du soldat^
reprendre ; puis, ayant pour lui I
riorité du nombre, il augmenta
82 le nombre de ses pièces, qui foi
rent en front et en tlanc la ligne
par une division saxonne et la
française Duruttc, dont le feu i
fut successivement éteint. Alors
ordonna une attaque générale, à
de laquelle Gross-Beeren fut e
Reynier ne voulut pas faire d<
seconde ligne et se borna à couvr
traite que les Prussiens ne suivir
On ne distinguait plus les objets,
sur la gauche, les divisions frani
cavalerie Fournier et d'infanteri
leminot, du ]2*corpi, dél>ouc
défilé de Thvrow, donnèrent
aux Prussiens, qui se replièrent \
ment sur leur camp de Heinersdc
in(|uiéter Reynier. Wagner dit
perte des Prussiens m(mta à 15*
6G2 blessés, 228 prisonniers et s
démontées; il porte à 2,124 ho
1 4 canons la perte des Saxons. \
(|ue le maréchal Oudinot venait i
à AVittstock, où il retnit la itou
combat et de la défaite ; «pie, fort
tentde Reynier, qui s'était engag
ses ordres, il ordonna la retrait
les corps. O fut le surlendeniai
ment, 25 août, que Bernadotte \\
vre, l'inquiétant si peu que
français*; mit jusc|u'au 2 septem
réunir dans son camp sous AVit
Napoléon avait manqué de rei
monts exacts sur les forces de Ber
Oudinot trouva devant lui 1 00, 0<
mes quand lui - même n'en a
00,000, dont plus de la moitic
étaient des AUemancb ou des I
peu alfectioDoét que Wagner lu
6RO
(187)
GRO
■prtîalité, compte parmi eux
déserteurs qui, dans le mob
nient passé par les états autri-
«r retourner dans leur pays,
bec, pea considérable en lui-
cqoiert de Timportance par Tir-
aoà il jeta Napoléon, qui, n*en
bieo juger du champ de bataille
e,cnignii vraisemblablement de
i pràe de Pirna au soutien de
Dt, qui seul barrait audacieuse-
rvtraite à la grande armée des
îtiU. Victime d^un mouvement
croire soutenu, ce général Irou-
te k Kulm (vo/,) , où, avec le
de DOS autres corps à la pour-
iliés, il était possible de com-
lésorganisation de leur grande
D-E.
iE, terme de pratique qui dé-
ne authentique d*un acte no-
n jugement, délivrée en forme
c>il-à-dire portant le même
I même formule finale que les
>orte de copie a été nommée
e qu*elle était ordinairement
us gros caractères que la mi-
autres copies.
' fait la même foi que Torigi-
ce titre n^cxiste plus. La re-
1 est faite volontairement au
L présumer le paiement ou la
. dette , sans préjudice de la
raire. E. R.
ESSE , partie importante de
>n voy. , exclusivement dé-
^m^le, et qui consiste à por-
I sein, pendant neuf mois, le
la conception , et à lui four-
riaux nécessaires à son déve-
jusqu*à Tépoque où elle le
»Qde. On admet à tort une
scsse: ce n^est qu'une maladie
; par la présence d'hydalides
>es dans la cavité de Tulérus,
paisseur de ses parois, et qui
nposer par le développement
t la suppression du flux mens-
it à la véritable grossesse , la
nous ayons à nous occuper
put présenter des anomalies
odiquerons seulement : ainsi
ire extra •'Utérine^ c'est -à-
\ krtuSy au lieu de se déve-
lopper dans rotérus , se développe dans
Fovaire, dans la trompe, ou même dans
la cavité du péritoine (vox> œs mots) ;
toutes circonstances qui rendent Taccou-
chement impossible par les voies natu-
relles et amènent inévitablement la perte
de la mère et de Tenfant.
La grossesse intra-utérine , celle dans
laquelle le produit de la conception est
bien renfermé dans la matrice [yoy^^
peut être simple , s'il n'y a qu'un fœtus;
composée, lorsqu'il y en a plusieurs, con-
dition accidentelle dans l'espèce humaine
et dans quelques autres, mais habituelle
chez la plupart des animaux vivipares
{yoy. Gestation); enfin, compliquée, lors-
que des moles , des polypes ou des kys-
tes coexistent avec le fœtus.
Aussitôt que la grossesse a commencé
se manifestent, dans le plus grand nombre
des cas , des signes qui en font connaître
l'existence. Outre la suppression de l'é-
vacuation périodique , qu'on a vu cepen-
dant continuer pendant les premiers mois
de la gestation et même jusqu'au terme
de racc(tuchemcnl, surviennent des nau-
sées et des souffrances variables résultant
de la pléthore sanguine; en même temps,
le volume du ventre augmente sensible-
ment, ainsi que celui des glandes mam-
maires. Mais le phénomène caractéristi-
que est la sensation que fait éprouver à
la femme enceinte le fœtus, dont les mou-
vements deviennent reconnaissables après
le quatrième mois. A ces signes, vulgaires
en quelque sorte, de la grossesse, signes
qui peuvent être équivoques ou incom-
plets , il s'en joint d'autres que le méde-
cin seul peut apprécier; ce sont : l'état
du col de l'utérus constaté par le toucher,
le développement du corps de cet organe,
le ballottement du fœtus, enfin le bruit de
la circulation placentaire et fœtale perçu
par Tauscultation. Par ces divers moyens,
on peut non-seulement constater l'exis-
tence de la grossesse , mais encore préci-
ser avec assez de certitude l'époque à la-
quelle elle est parvenue.
Les phénomènes physiologiques de la
grossesse, en ce qui concerne l'enfant,
sont exposés aux articles OKuf humain.
Embryon et Foetus, de même qu'au mot
Accouchement on trouve ce qui est re-
latif à sa terminaison, L'aiticle GiNÉ&A-
QBO ( 188 )
TioM est également propn à compléter
rensemble des oonnaissauofli à ce sajet :
noua o*avoiis donc à nous oocapericî que
de ce qui regtrde Tliygiène.
La grossesse, en effet , n*est point une
maladie , mais un état normal qn^il finit
respecter et assurer dans son résultat.
Quelques incommodités raccompagnent,
il est vrai; mais il est généralement facile
de les prévenir ou d*y porter remède y et
leur persistance, dans la plupart des cas,
accuse Timprudence ou Tindocilité des
malades. Cependant quelquefois elles ré-
sistent au traitement le mieux entendu et
se terminent par l'issue prématurée du
fœtus. Fby, AvoaTEXKNT.
L'importance des soins que réclame
une femme enceinte n'avait pas échappé
aux législateurs de l'antiquité, qui, consi-
dérant que deux individus se trouvent
alors intéressés, avaient entouré cette
double exbtence de précautions et de pri-
vilèges de tout genre. En effet, dans
cette situation, la susceptibilité naturelle
à la femme est singulicrement accrue , et
les impressions qu'elle éprouve réagissent
sur l'enfant qu'elle porte dans son sein.
Un régime doux et modéré est néces-
saire 'au début , et la nature elle-même
l'indique en plaçant à cette époque les
dérangements des organes digestifs, les
nausées, les vomissements et autres symp-
tômes annon<^ant une surabondance de
substance nutritive. L'abstinence est donc
le véritable moyen de remédier à ces in-
commodités, qui d'ailleurs cessent d'elles-
mêmes vers le quatrième mois , c*est-à-
dire lorsque le fœtus, en se développant
d'une manière plus rapide, fait , si l'on
peut ainsi dire« une plus grande consom-
mation. Les vomitifs et les purgatifs sont
bien moins salutaires que nuisibles , et la
saignée, quoiqu'elle soit utile assez sou-
vent, pourrait plus souvent encore être
évitée par une judicieuse direction.
>'ous renvoyons à l'article ënviks pour
ce qui est relatif aux appétits bizarres de
certaines femmes grosses et aux consé-
quences que le vulgaire a coutume de
leur attribuer.
Si les vêtements étroits et serrés sont
nuisibles en tout temps, ils sont funestes
aux femmes grosses : aussi dès les pre-
miers temps de la gestation doiveut-elle»
GRO
renoncer aux corsets, aux jarre
rées et à tout ce qui peut gêne
lation , sous peine de voir sui
incoomiodités et des accident
genre.
Un exercice modéré est i
avantageux, et les travaux corpo
vu qu'ils ne soient pas poussés j
efforts violents, ni jusqu'à un
fatigue , assurent à l'enfant ce
mère une bonne et solide sant
calme de l'esprit est particulièn
cessaire, et les secousses qu'imp
passions, de même que les e
produites par les liqueurs spirit
café , le thé et les aliments éc
préparent toujours de fâcheux
11 est sans doute inutile de c
air pur et une habitation sali
nécessaires dans une position oii
leures conditions de l'hygiène de
rassemblées autour des femm'
devront-elles fuir les spectacles
les réunions nombreuses, de n
les locaux où régnent des émanai
rantes et capables d'agir forlem
système nerveux.
On ne saurait trop recomm
bains tièdes : en effet, ils con&t
mo}en précieux pour prévenii
combattre les accidents qui !ie (
au commencement de la grosses
qu'elle est plus avancée et nién
de son terme , ils tendent à a:
état de relâchement favorable i
chement. rojr. Bain.
La principale attention doit ê
pêcher Pissue prématurée du fwt
a désignée sous le nom dejaussi
Énumcrer les causes t|ui la pro<
plus souvent , c'est indiquer au
les moyens de s'en garantir. I
sont les Inertes trop considérable
ou d^autres humeurs, un eier
violent, à pied, à cheval ou en
des effort» pour .soulever des
trop pesants ou pour atteindre «
trop élevés. Le même résultat |
venir de vomissementa» , d^une ti
longée, de convulsions; il pet
ment succéder à des coups port
ventre, à des chutes, à Tusaj
nourriture trop substantielle et
mulante , comme aussi à une al
GHO
(18»)
GRO
a > ■ « *
1 ,^*^^,
a^
'i\ r
\
fnkn^ée, à ane constipation opi-
,tdaiccès de colère , etc.
IKnKimaladiies peuveot traverser le
èh(;ro9Msae et prendre un ca-
fëcial de gravité à raison de cette
, qui impose également une
RKne relativement à l'emploi
agents thérapeutiques. Di-
■■i qoe II grossesse , dans beau-
àditDDsUnces, a exercé une in-
favorable sur la santé des femmes
tf làfdoppé ane constitution primi-
^m/ÉL detkite qui s^est encore conso-
itifadiDt la nourriture, quand cette
^■K (tait conduite avec prudence.
Upmaêe a fait surgir un grand
Mis de questions de médecine légale.
A A; dans presque tous les codes elle
MbePeiemption, au moins provisoire,
'ékpa'oe de mort; en outre, die est
comme excuse complète ou
circonstance atténuante de di-
éélits: il peut donc y avoir simula-
hê de grossesse. D'un autre côté, cer-
Kbb dspositions législatives, et Topi-
■N publique plus souvent encore,
|aieut conduire une femme à celer une
pnnjn qoi compromet des intérêts ou
fi porte ooe grave atteinte à son hon-
Lcs principaux cas qui peuvent détcr-
uer une femme à simuler une grossesse
itière civile, le désir de hâter
•, d'écarter des collatéraux dans
, enfin de gagner les ali-
leats accordés aux enfants; en matière
"^ omimtiie , une femme peut invoquer ce
' fRlexBe pgar se soustraire à un jugement
foa nrtirait on arrêt de mort. Quant à
k eelatîoa de la grossesse , elle est fré-
dans les pays où la loi punit la fille
et son séducteur; et elles*accom-
presque toujours d'un crime ten-
à faire disparaître Tenfant, ou au
de manœuvres atant pour but de
In ravir son état civil. Dans ces divers cas,
fespol est appelé, soit à constater Texis-
rç>elle de la grossesse qu*on veut
soit à démontrer la vanité des si-
par lesquels on vent en imposer à
Il ^oscîce. Toujours il aura besoin de sa-
adt^ et de prudence pour éclaircir Tob-
«vnti^ de ces sortes de questions , dans
>v^rv4lei la science , en lui montrant les
nombreuses anomalies des phénomènes
organiques, lui fuit un devoir de l'indul-
gence tout autant que Fhumanité. Ain-
si donc Texistence possible de la gros-
sesse doit cire admise toutes les fois que
cette possibilité tend à la conservation de
la mère et par conséquent de son fruit;
et de même Tabsence de la grossesse doit
être supposée toutes les fois quMIe peut
prêter quelque avantage à la personne en
cause ou lui faire éviter quelque incon-
vénient, f'^ojr. V\KT {supposition et sup^
pression de).
Le médecin légiste est souvent appelé
à prononcer sur la durée légitime de la
grossesse, de même que sur le droit d'aî-
nesse dans les grossesses composées ; en-
fin il est souvent consulté sur l'influence
qu'exerce sur la volonté de la femme l'é-
tat de gestation et sur la liberté morale
dans cette circonstance.
L'hygiène publique est également oc-
cupée à protéger Tcxistcnce des citoyens
avant même qu'ils aient vu le jour. Dès
Pantiquité , cette protection se manifesta
d'une manière qui devrait servir d'exem-
ple aux temps modernes. Nous voyons
les lois et les ordonnances s'attacher à ga-
rantir les femmes grosses, non-seulement
de toute inâulte et violence , mais encore
de tout ce qui pourrait leur causer quel-
({ue impression pénible. Il serait à dési-
rer que ces soins et ces égards entrassent
dans les mœurs du peuple surtout, chez,
lequel on a trop souvent à déplorer des
actes d'une ignorance barbare et d'une
odieuse brut<ilité. F. R.
GROSSGŒRSCUEX (bataille.
de), ZWy, LUTZEN.
GROSSI (ToMMASEo). Né à Milan en
1 79 1 , à peu près du même âge que Sil-
vio Pellico, et plus jeune que Manzoni de
quelques années, Tommaseo Grossi, quoi-
que moins connu en France, jouit en Ita-
lie d'une réputation à {leinc inférieure à
celle des deux poètes que nous venons de
nommer. Il était sans fortune, et entra
dans la carrière du barreau; mais ses
liaisons avec Porta et Manzoni paraissent
avoir de bonne heure conquis lejeane avo-
cat à la cause de la littérature. A l'exem*
pie du premier, il s^essaya d'abord dans
le dialecte milanais, et ses poésies pleines
de verve et de patriotisme lui aaaarèranty
GRO
(190)
GRO
dès leur apparition , une popularité qui
ne fut pas sans dangers. La plus connue
de ces compositions est le poème que lui
inspira la mort du comte Prina, minis-
tre des finances du royaume d'Ilulie,
massacré à Milan , le 20 avril 1814, dans
une émeute provoquée par les agents de
FAuirichc. Ce poêmc, intitulé El di tCin-
cocuy est regardé comme un chef-d^œu-
vre par les Milanais, malheureusement à
peu près seuls en état de le comprendre.
A la mort de Porta , dont il publia les
œuvres (Milan, 1821, 3 vol. in- 12),
BI. Grossi i^vint à la langue italienne, et
si, au dire des mêmes juges, il parut per-
dre au change quelque chose de la vi-
gueur et de roriginalité de ses premiers
essais, l'Italie entière Tadopta et le mit au
nombre de ses poètes favoris. Il avait
composé, en société avec Porta, un drame
intitulé Maria Viscontiy duc de Milan ,
qui devait être représenté au théâtre de
lei Canobifiaaa'y mais le genre quMl adopta
de préféredte est celui de la nouvelle en
vers, nni'clla rotnanlica ^ comme on
rap|>elle en Italie, soit du nom de la
nouvelle école poétique sous Tinfluence
de laquelle sont nés f es ouvrpges , soit à
raison du choix des sujets, empruntés
souvent aux chroniques italiennes du
moyen-âge. Telle est son lidc^onddy pu-
bliée à Milan en 1820, et dont le succès
fut éclatant. L^héroînc est une jeune iille
réduite à Talternative de sacrifier sa pas-
sion ou de se consacrer à Dieu : elle ré-
siste à son père qui la maudit; sa mère
meurt de chagrin ; son frère fait brûler
son amant comme hérétique , et la mal-
heureuse Ildegonde ne tarde pas à suc-
comber à sa douleur. La Fugitive , que
M. Grossi écrivit d'abord en dialecte mila-
nais et qu'il remit plus tard en italien ,
pour rinsérer dans la Scriia di poésie
romanttche^ publiée à Florence par Ma-
gheri (1825-26, 2 vol. in-lGj , e:»t Ihis-
toire pathétique d'une jeune Italienne
qui se déguise pour suivre son amant
dans la campagne de Russie, et le retrouve
mourant sur le champ de bataille , à la
lueur de Tincendie de Moscou. Ulnc et
Lida (Milan, 1837, in-8») est un épiso-
de des guerres du xii* siècle, entre les vil-
les de Corne et de Milan. Outre ces trois
nouvelles deux ouvrages de longue ha-
leine ont été essayéspar M.ûrosii
ou moins de succès. Le premiei
épopée des Lombards à la /,
rro/jûr/c (Milan, 1826); elle este
chants, et Pauteur en promettait
très. I^lais précédé d*élogcs p<
vanté imprudemment par Técole
tique comme devant faire oubli<
rusalrm de'lii'réeyvonire laquell<
nal le Coficiliattur lanc^^ait dcpi
que temj» des atta(|ues trop |>eu ni
ce poème, malgré des beautés du
ordre , fut Tobjet de critic|ues
nées, et ne parut pas tenir en (
tout ce qu'on devait attendre cJ
de son auteur. Marco flscontt
historique dont la traduction fr
paru en 2 volumes (Paris, 1835
que M. Grossi manie la prose ei
aussi bien que le vers, et renferi
tout dans sa seconde moitié , de
admirables. Le personnage d'Ki
qui, sous les apparences les plus
les plus saintes, cache à Tama
fille le feu qui a dévoré sa pn
ncàse, est d'un effet neuf et ?
Nous citeronrt ausai l'épisode d*
vre mère qui pleure >on fils moi
> lac , scène d'une pa^sion si prt)
simple et si vraie , qu'à l'exrept
mort du pêcheur, dans l'Antiqui,
ne connaissons rien de plus louci
toute la littérature moderne. (
par-dessus tout poète du cœur. L
naïves des vierges du moyen-âge
leurs silencieuses du cloître , les
de l'enfer et les consolations d'i
chrétienne, voilà le^ idées qui Y
le mieux et pour lesquelles il t
// cmntar ck« ngli' anima ti stnta.
On reconnaît en lui les inspir
cette école qui a produit les ,
Sjwsi et les Pri^ioni ^ et qui c
tour pour organes le Curti iliai
Jiicuglitorc. M. Grossi vil à MiL
maison de Manzoni , dont il esi
plus intime et le plus ancien.
IHtOSSIËRKTK. Ce>l ui
défauts qui souvent |>araîv»ent |
quants (|uc de> vii-es. L'homuK
n'a aucun égard pour Tige, le ii
sexe, etc., aucun res|>eclpour U
nances, les formes, les usages ad
GRO
|kM!è. Comme il heurte tout sar son
|Hi|eichicuD redoute son approche
Aèmk à réviter.
Irtèesgens qui ont le malheur d^étre
9«npir naturel, par tcm}>érament ;
^fnim, la grossièreté est la faute
IhidiatioD négligée, parfois aussi de
hSé^Ution de la mauvaise com-
|^.Oipeut, en quelque sorte, Tex-
■vcWf ceux qui n^ont pas été à por-
lit è riMtrnire des lois de la politesse
^.CiTiuTL . Qu*un charretier, qu^un
■■nm s expriment d'une façon gros-
PRi crh se com*oit aisément ; mais
MM da monde qui se fait grossier,
WfHrr jMr SYstème, est vraiment un
Arâiolérable.'
^efcpies personnes confondent la
" J^ww/r avec la r«,ç//riV, et aflecleut
F dernière pour se procurer un renom
JAripmllté; mais la rusticité ne s^ac-
point, elle est inhérente à Pindi-
On ne devient pas, on naît paysan
'^Danu^*e^ et, en voulant imiter ce
nie et âpre langage, on peut tomber
i*écueîl de la grossièreté jouée et
itieuse, à coup sûr la pire de toutes.
Li grosMèreté ii*est pas toujours seu-
it dans les roots : elle peut se mon-
feVy d'une naanière non moins repous-
■Ue, du» la démarche, les manières, en
■ mot dans toutes les habitudes de la
fÎL Co salutA du haut de la tète, ce man-
ftt de déférence et d'attentions pour les
fcaaes, ces cigares fumés presque sous
W figure, ne vou> semblent-ils pas te-
lîr de hîen près à la gros:»ièreté ? Il y eut
^fot-être autrefois chez nous excès de
pbCtesae et de galanterie : prenons garde
de nous laisser entraîner dans Pcxcès con-
traire: M. O.
GROSSULARIÉES ou Riblsikes,
haille de plantes dicotylédones, qui ren-
;, parmi une soixantaine d*autrcs es-
tes grjStriUers à maquereaux (fai-
BBt partie du genre gmssuiaria , d*OLi
vient Tun des noms de la famille), ainsi
que les gmseilUrs proprement dits (ap-
partenant au genre ribes). Les caractères
principaux de la famille sont les suivants :
(alice d'une seule pièce, adhérant iufé-
ricnrement à lovaire ; limbe à quatre ou
âa*) lobes; corolle régulière, persistante ;
MUws alternes avec les lobes du calice
(191)
GRO
et en même nombre que cenx-cî ; éta*
mines en même nombre que les pétales,
persi>tantes, insérées devant les lobes du
calice; filets libres; anthères mobiles, à
deux boui*ses latéralement déhiscentes;
ovaire iutère ou senii-supère , unilocu-
laire , ou incomplètement biloculaire;
placentaires nu nombre de deux, de trois
ou de quatre pariétaux, chacun à plusieurs
ovules; st\lcs en mèiuc nombre que les
placentaires, ordinairement soudés jusque
vers leur milieu, terminés chacun par un
stigmate indivisé ou écliancré. Le fruit
est une baie couronnée par les restes du
calice. Les graines ont un tégument ex-
terne pulpeux, et un tégument interne
corné ; elles sont poui'Aues d\in péri-
sperme charnu, vci's Tune des extrémités
duquel est niché Tembryon. Celui-ci,
central et d'ordinaire beaucoup plus court
que le périsperme, ost cylindrique et rec-
tiligne.
Les grossulariées S4)nt des arbriiseanx,
les uns inermcs, les autres hérissés d ai-
guillons, soit épars à toute la surface des
rameaux, soit situés sciileiuent >. 'is le
pélioleouà côté du pétiole. Les feuilles,
éparsos sur les jeunes pou^ses terminales,
mais roselées lors(|u'ellcs nai.^ent des
bourj;eons disposés le long des ramules
de Tannée précédente, sont simples, pé-
tiolées, puhnatincrvées, en général lobées
ou anguleuses, en outre crénelées, ou
dentelées, ou incisées, et, dans l>eaueoup
d'espèces, parsemées de vésicules poncli-
foriiies. Les Heurs, le plus souvent dispo-
sées en grappes garnies de bractées, sont
régulières ou pres(}ue régulières, en gé-
néral hermaphrodites.
La plupart des grossulariées habitent
les contrées tempérées de rhémisphèrc
septentrional. Ln grand nombre trou-
vent place dans les jardins d^agrément,
soit à cause de leur feuillage précoce ,
soit à cause de Télégance de leurs Heurs.
Plusieurs oflrent une utilité bien plus
générale par les fruits cprelles produi-
sent : le groseiller \y(ty.) commun, le gro-
seiller à maquereaux et le cassis {V'')',) eu
sont des exemples bien connus; cepen-
dant les baies depres(|iie toutes les autres
espèces sont ou insipides, ou d\inc e\-
trcine acidité. Les propriétés toniipies et
(!i!ir(':tiques dont jouiss(*nt quelques grosn
GRO
(102)
GRO
sulariées sont dues à une résine aromati-
que (d*uDe odeur particulière et analogue
à celle du cassis) contenue dans les vési-
cules ponctiformes qu'on trouve sur les
feuilles et les jeunes pousses de ces vé«
gétaux. Ed. Sp.
GROTEFEND (GEORGE-FaiDéaic),
linguiste allemand^ directeur du lycée de
Hanovre, naquit à Mûnden le 9 juin
1775. Après avoir fréquenté le pœdago^
^/if/Tidllfeld, il se rendit, en 1795,à Tuni-
TersitédeGœttingueyOÙ HeyneyFiorilloet
Tychsen reconnurent Térudition du jeune
étudiant. Ce fut aussi là qu'il se lia avec
M. Heeren (v.), dont \es Idées répandirent
d'abord le nom de Grotefend. De Gœt-
tingue, où il était devenu collaborateur
au gymnase et chargé de cours [Privât^
docent)y il fut appelé, en 1803, comme
recteur-adjoint et professeur à Francfort-
sur-le-Mein, où il resta jusqu'en 1821 ,
époque à laquelle la direction du gym-
nase de Hsnovre lui fut confiée. Dans la
carrière pédagogique, M. Grotefend s'est
distingué par une intelligence profonde
de la nature de l'instruction supérieure ;
il a organisé sur un nouveau modèle gym-
nase de Hanovre, et s'est particulièrement
attaché à mettre en honneur l'enseigne-
ment philologique. Comme écrivain, il a
déployé une très grande activité. Nous
devons d'abord citer ses interprétations
des inscriptions cunéiformes {voy,)^ qu'il
déchinVa le premier, au témoignage de
Silvestre de Sacv et de M. de Uammer. Le
mémoire qui traite de ce sujet parut
d'abord dans les Idées de Heeren ; il con-
tinua ses travaux dans les Mines de CO^
rienty dans VA malt liée de Bœttiger, et
dans l'ouvrage sur Olaf- Gerhard Tychsen
par M. le professeur Hartmann. Depuis
que M. Eugène Bumouf a publié son
Mémoire sur deux inscriptions cunéi-
formes trouvées près d*Hamadany M.
Grotefend est revenu sur le même sujet ,
en publiant ses Nouveaux essais dex-
plication des inscriptions cunéiformes de
PersépoUsj Hanovre, 1837. Il signala
ensuite sa science profonde de la langue
et de la littérature des peuples d'Orient
par la préface dont il dota l'extrait de 1'/// i-
toire primitive des Phéniciens^ de San-
choniatlion (i>or.), par Wagenfeld, mys-
tification ingénieuseet habile, mais blâma-
ble, dont notre linguiste fat dop
l'autorité de son nom contribua i
ger la durée. Quoi qu'il en soit de
chérie du D*^ Wagenfeld \ sur
nous reviendrons, la science lui
vabie del'excellenttraité de M. G
qu'elle absout de sa crédulité <
de Unt d'érudition. M. Grotet
en outre occupé de la pasigra]
plusieurs mémoires; il a enrichi
latines d'un excellent travail, en i
tout-à-fait la grammaire de V
édition , Francfort-sur-le-Mein
généralement estimée à cause di
che logique et des recherches |
dont elle est le fruit. A ce travai
ses articles de critique sur la
Inscriptionum latinarum d'On
très , dans la Bibliothèque de
(1828-30), et ses Rudiment
Vmbricœ ex inscriptionibus
enodata ( Hanovre , 1 835-88 ,
effort prodigieux de science pc
conjecturale. On lui doit en <
études fécondes sur des sujets d
graphie d'Homère, et de celle
ciens Romains. Fondateur de I
savante de Francfort pour la lax
mande (181 7), M. Grotefend lu
plusieurs traités. Il a aussi publî
ments de la Prosodie alleman
sen, 1815). la' Encyclopédie d
Gruber lui doit plusieurs arti
grand mérite. On regrette qu<
vaux de ce savant soient trop d
dans des recueils périodiques, c
pendant ne les empêche pas d*éti
et estimés, même hors d'Allenia(
depuis plusieurs années membrt
ciété asiatique de Londres, et
l'Institut de la Correspondemu
logica de Rome. C
GROTESQUES. Le sens d<
qui devrait s'écrire et s*écrivait
grottesqueSf est fort éloigné au
de son étymologie. On appelle
peinture, des ornements imitéi
qui furent découverts à Rome
grottes ou ruines du palais de 1
(*) Ls denier de* onvraget bomI
qaelt cette ayttificjitioo doaoa Ue«
da filt de M. Grotrfrod (C«4«LSS*Li
de|»ait i833, e»t profetseer sa lycf
père • U directioB.
GRO
(1931
GRO
kts bizarres^ composésde fi<^rcs de
ition et dont le modèle n^existe pas
I b lutare, assemblages d^objets divers
• de se troaTer réanîsy où Ton voyait,
iple , une figure d'homme , sur
kd^nn animal, sortir d^mie branche
,an milieu d^nn ensemble de fleurs,
its, de fruits ou d^armes de
, étaient employés par les Romains,
ide leur luxe,à décorer les plafonds
panneaux de leurs appartements
f. ÉLMAMWSQrEs\ Vitruve s*élève avec
Lire le mauvais goût de ce genre de
qui demeura longtemps oublié.
ifUdîne (m. en 1564) et le Morto de
kfeent les premiers qui le ressusci-
.laphaêl, cédant aux caprices de
ne dédaigna pas de placer des
aux loges du Vatican ; d'au*
peintres en ont aussi intro-
des compositions sérieuses,
pour donner un spécimen des di-
naoces de leur talent. Callot (voy,)
un nom célèbre dans ce genre de
dans lequel il est resté sans
Le x^ii* siècle surtout vit régner
EBoos la manie des grotesques. MM.
et Granvîlle ont, de nos jours,
à ce genre de composition le ca -
Efan véritable talenL
[k théâtre, on appelle zumi grotesque
bouffon chargé d'égayer par
iflmli I les entr'actes de certaines
i: c'est œ que les Anglais appellent
V. R.
ou Vah Groot (Hugues),
Ddft, le 10 avril 1583, fut un de
rares qui, doués d'une facilité
embrassent tout et réussis-
tout ce qu*ils embrassent. Son
K révéla dès son enfance. A huit
(fatios faisait des vers latins, dignes
dans son pays où tous les
icn faisaient aisément. A quatorze
Ji premier parmi les étudiants de
■té deLeyde, il étonnait ses mai-
'(latioi, Scaliger et Merula) par une
qui semblait n'avoir plus rien
à la leur. Un an plus tard ,
■ ieooapagna l'ambassade que la Hol-
Wrcavova au roi de France, et Henri IV,
^c connaissait par une ode qu'il avait
'fe I ce prince quelques années aupa-
'^^•t, iV.^-ia en le montrant à ses cour*
Etryrhp, d. G. ri. M. Tome XJ7/.
tîsans: Foila la merveille de la Hollande!
A des paroles si flatteuses le grand roi
joignit le don de son portrait suspendu à
une chaîne d'or; il devait plus tard lui
donner une nouvelle preuve de son es->
time en hésitant entre lui et Casaubon
dans le choix d^un bibliothécaire. A seize
ans, Grotius, qui n^avait passé qu'un an en
France, mais qui avait pris à Orléans ses
grades en droit, était avocat au barreau
de Delf^ et débutait dans les lettres par
une édition du Satiricon de Martianus
Capella. On sait que ce livre, qui em-
brasse les Nuptiœ Philohgi€G cum
MercunOy est un résumé des sept arts li-
béraux et qu^il fut longtemps le manuel
des études littéraires : Grotius l'enrichit
de notes si savantes que, du premier pas,
il se plaça parmi les érndits les plus dis-
tingués. Sa traduction de la A cfiEvr u^erexii
ou Art de dérouvrir les ports ^ du mathé-
maticien Simon Stévin, augmenta peu
cette réputation naissante, mais bientôt
il fît paraître, sous le titre ^Aratœa^ les
Phénomènes d^Aratus, ce monument si
précieux de l'astronomie ancienne qu'il
rendit plus précieux encore par des sup-
pléments et des notes qui révélaient une
science prodigieuse dans un adolescent.
Tout en se créant une renommée qu'au-
raient pu envier des savants qui avaient
vieilli sur les livres, il cultivait la poésie,
et ses pièces de vers, en grec et en latin,
firent l'admiration de son siècle. On/e
alexandrins qu'il fit sur la ville d'Ostende
furent mis en françab par l^Ialherbe et
en grec par Casaubon. Sans parler d'une
foule d'autres pièces légères, il composa
trois tragédies latines : Adamus exul,
Christus patiens et Sophomphaneas ou
le Sauveur du monde. La dernière ne
demeura pas inconnue à Mil ton et eut
l'honneur d'être traduite en hollandais
par Vondel, que la Hollande appelle son
Shakspeare, à peu près au même titre que
les Allemands nomment Wieland leur
Voltaire. A vingt ans, Grotius fut choisi
par les États- Généraux pour la place
d'historiographe des Provinces-Unies. Les
Sacra y recueil de poésies sacrées, parurent
la mémeannéeque VAdamusexul ( 1 601).
Six ans plus tard, Grotius fut élu a Tuna-
ni mi té avocat du fisc de la Hollande et
de la Zi'lande, et envoyé à Londres pour
GRd
(i»4)
GRO
y soatenir les droits dt la république à
la pÂche de la baleioe dans les mers du
Nord. Vers cette époque, il épousa la fiUe
d*UQ bourguemestre de la Zélande, fem-
me distÎD^ée dont les vertus Paidèrent à
supporter les malheurs qui ne tardèrent
pas à Tassaillir ; ils fondirent sur lui à
la suite de ses liaisons arec le grand- pen-
sionnaire de la Hollande, Olden Barne-
veldt ( V.). Ces rapports avaient été amenés
par la publication du traité De Atari //-
beroj composé par Grotius pour défen-
dre, contre les prétentions de l'Espagne,
le droit de tes concitoyens de naviguer
dans la mer des Indes. A cette publication
politique en succéda une autre d^un ca-
ractère plus historique, celle De anti^
quUrtte reipublicœ Bata»icœy 1610, tra-
vail qui fit grand plaisir à la république.
Grotius y joignit ses Annales ou ^/>-
toriœ de rebtu Belgicis^ qui furent éga-
lement appréciées, mais dont la républi-
que crut toutefois devoir ajourner l'im-
pression. Là finit la carrière paisible de
Grrotius ; bientôt il se trouva acteur dans
le drame passionné et sanglant qui se
préparait en Hollande.
En effet, la liberté des Provinœs-Unies
était à peine reconnue que déjà la famille
de Nassau {yor.)y qui avait dirigé Tin-
surrection, songeait à confisquer la ré-
volution à son profit, et à substituer une
sorte de monarchie tempérée à cette mo-
narchie despotique d* Espagne dont la
Hollande s'était détachée. Pour arriver
au pouvoir absolu, il lui fallait la guerre:
tous les efforts du prince Maurice d'O-
range tendirent là; le parti national ou
républicain, au contraire, à la tète du-
quel était Olden Bameveldt, employait
tous tes moyens pour amener les États à
signer la trêve de 9 ans que proposait l'Es-
pagne. Grotius, qui, depuis 1618, était
pensionnaire de Rotterdam et député aux
Etats-Généraux, embrassa cette politique,
et, par son appui , le grand-peosionnaire
l'emporta sur le stathouder ; mais la haine
que déjà lui portait Maurice en devint
plus violente. Deux partis exaltés étaient
en présence, celui du prince et celui du
peuple; des dbputes théologiques, celles
d*Arminius et de Gomar [voy.) sur la
grftce, leur fournirent l'occasion de me-
$urer leurs forces. Tolérant par convic-
tion, Bameveldt embrassa l'opin
sage et plus douce du premier;
par politique, Maurice se jeta
doctrine contraire. Aucun moye
négligé pour rendre le grand-)
naire odieux et suspect : on l'a
favoriser l'Espagne et le catholid
pure antipathie pour le stathoui
peuple, trop crédule, prit en
les patriotes. A la cour de Ma
réaction contre la république éfc
dre du jour. Le peuple, excité
émissaires du prince, se laissa
entraîner à cette réaction par i,
et finit par s'y précipiter avec
siasme*. En vain Bameveldt esai
montrer le péril que courait la
ni ce grand citoyen oi Grotius i
compris. Bientôt, appuyé par
tude et fort des suffrages de bea
pasteurs qui lui donnaient raisc
rice fit arrêter le vénérable chd
position, malgré la résistance d
Grotius, qui s'était vainement c
calmer les esprits, qui avait réd
de pacification publié par les
qui avait écrit ensuite une ap
cet édit, qui n'avait enfin riei
pour concilier les partis, en
comme en religion, fut en vélo
ces iniques persécutions : on l'ar
Bameveldt. Un 83rnode fut cor
Dordrecht (vo^.), en 1616, p<
le débat religieux , et son juge
conforme au vœu de Nassau,
n'attendit pas même ses déctsi
faire juger aussi le débat politiq
damné à mort dès le 1 1 mai, &
avait été exécuté immédiatemei
tins, qu'on ne pouvait envoyer
fand, fut condamné à une i
perpétuelle et dépouillé de ses I
voie de confiscation, système de
que la république avait vivemet
ché à la monarchie et que cepet
trouva fort de son goût. Enfermé,
dans le chiteau de Lœvestein,
Gorcum, Grotius s'en échappa
plus tard par l'ingénieuse inveni
femme , qui le fit évader dans n
à livres qu'elle avait fait faire wm
(*) r^nr cette lotte duns notre i
doctrintt politiqmêt dêt trmi dtmêtn $.
p. 3ou.
c!-*-k.'
f
1^
r
GRO ( 195 )
toos les oavn^ que le
prâouicrdemandaît du dehors,
It^k farde, F«ssorêe par les travaux
h.^àk patriote, De visitait plus avec
^èrifeur à sa sortie.
avoir erré quelque temps dans
Grotius se retira en France,
■i wit ooae ans d'une pension que lut
LsiB Xm. Il écrivit d'abord, en
son apologie, qu'il envoya en
«qui y fut proscrite, mais qu'il
ea kîcDtôt en latin à Paris. Ce fut
kckileau de Balagny, près de Sen-
^■baile que lui avait offerte son ami
de Mesmes, qu'il composa
traité Dejurepaeis et ùetliy
de ses ouvra^. Les ambassa-
de la Hollande essayèrent en vain
A k perdre dans l'esprit du roi; mais
mfA n'avaient pu obtenir, Richelieu
en 1631 : sa pension ne lui fut
et, obli^ de quitter la France,
de rentrer dans sa patrie. Fré-
succevenr de Maurice, lui
écrie une lettre toute bienveillante :
sa protection. Déjà il avait
îa lotitution de ses biens ; la li-
hlé d'aller les gérer devait s'ensuivre.
Grotius se vit trompé dans
Ses amis étaient nombreux,
is, plus paissants, le firent
à on bannissement perpétuel ;
^ Itarédkapper k on nouvel emprisonne-
toaC, il dat le réfugier à Hambourg, en
W2. FeoilaDt le séjour qu'il fit dans
mÊt viDe, les rob de Danemark, de
cC d^Espagne, lui offrirent un
leurs élats; mais la protection
ietJii* trouvaient en Suède lui
ÎDvîiation d'Oxenstiem.
donc, en 1634, pour
d^où il repartît bientât en
f ■■tiawiilriir de Suède en Fran-
Ce dioiv on le pense bien, déplut
GRO
rin, que dirigeaient des habiludea et dt%
doctrines bien difTt^rcntcs des siennes.
Dégoûté enfin de la vio publique, (i ro-
tins demanda son rappel et se remit en
route pour StocLholm, en passant par
Amsterdam, où on lui fit raccueil le plus
distingué. Bientôt quelques désagréments
qu'il eut à essuyer à la cour de Christine,
joints à la rigueur d'un climat qui ne
convenait pas à sa santé cham^lante, l'en-
gagèrent à quitter la Suède. Assailli, dans
la traversée, par une violente tem|iéte,
il arriva malade à Rostock le 26 aoiU
1645,et y mourut le 29, ù l'âge de 63 ans.
Son corps, embaumé, fut transporté dans
sa ville natale et déposé à coté du mau*
solée de Guillaume l***.
Malgré l'agitation de sa vie, Grotius est
auteur d'une foule d'ouvrages, tous re*
oommandables. Ses écrits, latins ou hollan-
dais, peuvent se ranger en (|uatre classes :
théologie, droit, histoire et mélanges.
Les plus importants de ses ouvrages
théologiques sont ses commentaires sur
l'Écriture {Annotât, in f^.-'/*., Paris,
1644, 3 vol. in-folio; édit. de Dut.
derlein, Halle, 1775-1776, 3 vol. in.4»;
et Annotât, tn N.-T.^ Amstftrd. , 1641-
1646,2 vol. in-folio; nouv.édit.. Halle,
1769, 2 vol. in-4» ), commentaires que
Leibnitz préférait a ceux de tous les
autres interprètes, et qui sont encore es-
timés, malgré tous les progrès de l'eue-
gèic. Son traité De veritate relififhfnn
chrisUanœy Amsterd., 1662, a été tra-
duit dans presque toutes les langues d«:
l'Europe et dans que|i|ues idiomes de
l'Asie. La plus ancienne traduction fi-an-
çaise est celle de MéaE«*ra), Paris, 1644,
in-ft», qui a été suivie de Irrii» autres.
Son traité contre Sry-in Vfiy.^ avait utmr
but de laver les Kemontranli» du repro-
che de socinianisme. ^>s d*Trii«rr» un-
vrages, auxquels oo doit aJouti*r Fut ad
à Ricbelien; il fallut pourtant pacfm eccU^siatttram , Phthj.st,f,f,'trutrt
\
m Tokmté fléchit de«'ant celle
GrotiaB reparut ainsi à Pa-
lb,CB 1634. du» la position la plnséle-
«ie. Cependantoette position était fansM; :
k wilkble cbef dn gouvernement le
en tome occasion , et, jjendant
année», la poLitiqne loyale de
Grofâvï eut a intter d'abord contre oeiie
if Rf^^MïlHHi. fmi« f:iintre «elle de Mazs-
sententUe iir fato et d»' **t, t^uod tn n^j^tnl
ert poîrstate^ Paris, I64»5, îr#.4^, w oo»
pas la valeur de h*;» <:otuni«-rii»iri«^ fwi.ik
iXh auuofir:eut un horniii*' tW f.tyft'b::. lu
miereb. Lue édition «vnuyWu dr bi-r. ou
vraçïfc thé«jUjçi.|u«-e s éii' \m\Ai(A 4-m
4 voi, io-4*', k AiiiHU^rdkiu, j/h» m^h filr
Pierre OroUu»,
th'ffL/fytt.a .
h'^Ub
U- iiift
GRO
(<»«)
CRO
Les ourrages de droit de Crroiitis soot
plus nombreux que ceux de théologie , et
plus remarquables sous bien des rapports.
A la tète de tous doit se placer le fameux
traité Dejmre belli et paciSy qui lui a valu
la réputation universelle dont il jouit.
Partant de Tidéede \AsociabHité^ il pose
comme principe du droit la sûreté de la
société (societatis custodia). Ce droit,
qu^il appelle droit naturel, a sa source
dans la saine raison, et se distingue es*
sentîellement du droit positif, divin ou
humain, qui est toujours arbitraire (Jus
votuntarium). Le droit divin est d*a-
bord à ses yeux un droit général qui
s'applique à Thumanité tout entière, et
il le place par conséquent sur la même
ligne que le droit naturel; il admet en-
suite un droit divin spécial et qui n'a
de valeur que pour un seul peuple , ce-
lui d'Israël. J.-J. RousMau reproche à
Grotius d'établir le droit par le fait ^àt
favoriser par ses maximes le despotisme
et Tesclavage, et ce reproche est fondé.
M. Hurhard, dans son fameux livre De la
Jiésistance à t autorité publique (Bruns-
wic, 1833, 1 vol. in-8% en allenuind),
traite aussi le publicbte hollandais avec
quelque sévérité. D'autres le blâment
d'avoir surchargé son ouvrage de citations
tirées des anciens. On ne peut disconve-
nir qu'il y a déployé un grand luxe d'éru-
dition et montré plus de savoir que de phi-
losophie; mais il a le mérite d'avoir posé
les bases d'une science tout*à-&it nou-
velle,car ce qtt'01dendorp,Hemming, Ste«
phani et Winkler avaient (kit avant lui lais»
sait latcteoceà créer (yox.T.Vni, p. 577).
Grotius a été, jusqu'à ces derniers temps,
le véritable législateur du droit intema-
lional. Gustave* Adolphe portait toujours
son livre avec lui. Des entres fureat fou*
dées dans plusieurs uoivenilés pour ex-
pliquer un volume qui a, comme la Bi-
ble, sa littérature à lui. Pas un ouvrage
n'a eu plus de traductions et de com-
mentaires; de ses innombrables éditions,
il sufEra de citer celle de Paris, publiée
par Nicolas Buon en 162S, in * 4<*, la
première de toutes, mau non pas la plus
belle ni la plus exacte; on préfère celle
d'Amsterdam de 1720, in-8*, sortie des
presses de AVetstein, réimprimée dans la
rocme ville en 1735, et à Lausanne en
1751, en 4 vol. în-4*>, qui contien
les traités J^r^far/ libéra et Dca:
indulgentid et facilitate^ avec d
de Gronovius (i>or. p. 178) et de
rac. L'édition de Becmann (Fr
sur-rOder, 1691 et 1699, in-4*j
recherchée aussi à cause des note
les traductions on doit dter celle
beyrac (Amsterdam, 1734, 2 vol
et parmi les commentaires celui
céius : Grotius illustmtusj Breslai
à 1752, 4 vol. in-fol. Les aui
vrages de Grotius sur le droit
moins de réputation sans doute
dant on lit encore son Introduci
jurisprudence hollandaise ^ Li
1611, in-4% et on consulte le t
imperio summarum potestata
sacray Paris, 1646.
Parmi les travaux hbtoriques
tins brillent surtout ses Annales
toriœ Belgicœj usqué ad indue
1609, libriXrni, qui n'ont vi
qu'en 1657 ( Amsterdam , in*f€
lui a reproché /^/ifiu^m^/i/ d'avi
ché à imiter dans cette histoire
de Tacite. Son Historia Gotitoru
dalorum et Longobardorum ,
dam, 1655, in-8»; son Parallèlt
publiques et ses Recherches sur
des nations américaines consen
jours le même degré d'importan
Les travaux de Grotius sur li
ture ancienne sont iamienses :
Théocrite, Stobée, Euripide, PI
saint Basile, Blarcianns Capella,
Sénèque*le-Tragique, Tacite, ci
culièrement exercé son éruditi4
critique. Ses propres poésies, hé
dranuitiques, proûmes ou sacréei
recueillies et publiées par son fine
laume, àLeyde, in-i2, en 161*
compte dix éditions jusqu'à celle
terdam de 1670, in-12. Quant
très, dont plusieurs sont importai
l'histoire contemporaine, il en
trob recueils, le premier publié
gués et Jean Grotius, ses petits-
ce titre : Epistolœ quotquot
potuerunt y Amsterd., 1687,
les deux autres par Meermann
Epistolœ ineditœ^ Hariem, 180<
et Hitg. Grotii Epistolœ s(x i
Edent. ad9, StolAer^ Leyde, Il
GRO
(197)
GRO
a été Tobjet d^im
d*oavra^, |Murmi lesquels
> uiîvaots : Btirigoy, f^ie de
pr# GroiiuSf Paris, 1752, 2 vol.
dLyde Brand etCattenburgb (Dor-
1737 et 1732 , 2 yoI. io-fol.);
kk. Biographie des savants ce-
(t. n, p. 267 et saiv.); Leh-
H. Groùif Beigarum pàœnicis f
mb imiqÊÙs obtrectationibus vin-
(Delft, 1727, et Leipzig, 1732,
Tittel , £sprii de Groiius (Zu-
789, in*8<», en allemand); Lu-
l Groiius if après sa we et ses
Bertin, 1 807, in-S®, en allemand);
, Li/e of Groi (Jjondrts^ 1827);
( de Vnes, Hugo de GroL en
«OA Edgersbergen (Amsterdam,
D reste à faire sur Grotius une
^hie qui Tapprécie d'une manière
te, Doo-seulemenC comme savant
aôa, mais comme homme politi-
chef de doctrine. M-r.
OTTES, cavités souterraines
grandes que les cavernes {yoy, ce
t qui ont été creusées par la na-
i sein de certaines montagnes. On
te qo^on très petit nombre dans les
sdnstcosei, telles que le gneiss et
■chhtfs; on en connaît beaucoup
s formations gypseuses et dans les
d^orîgine ignée; mais c'est dans
"^^C*** calcaires que ces cavités
plus fréquentes.
I le langage ordinaire , on emploie
t comme synonymes les mots grot-
pcme : ainsi Ton dit la grotte d'An-
{yay, Paaos), la grotte d'Arcy, la
le Fiogal (vo)^.), bien que ces ca-
âent assez hautes et assez vastes
■ériler qu'on les appelle cavernes
BasAi.TK). En général, les grottes
iqiies sont moins étendues que les
calcaires.
lû ces dernières, il en est quel-
mes dont les parois se couvrent
rcsœnces nitreuses, qui se repro-
t avec une telle rapidité et une
Modance qu'elles deviennent des
e» très avantageuses à exploiter;
it y récolter le nitre (voy.), c'est-
le salpêtre, tous les trois jours en
tous les sept jours en hiver. On
i dea grotte» de ce genre à la MoU
fetta, près Bari, dans la Fouille. J. H-t.
GaoTTE DU Chikn, en italien t^nuta
del Caney Buvo valenoso^ grotte ou ca-
verne d'Italie, dans le royaume de Naples,
de tout temps célèbre par ses exhalaisons
méphitiques.
Les anciens l'ont nommé Spiracula
et Scrobes Chœroneœ; Pline (II, 11 3) en
fait mention. Elle est située près du lac
d'Agoano , entre Naples et Pouzzole , sur
le chemin qui conduit à cette dernière
ville , à deux milles de la première et au
pied de la montagne appelée Solfatara,
autrefois Forum Vulcani et Leucogœi
colles.
Jusqu'à l'époque où la chimie répandit
tant de lumières et donna la solution de
tant de problèmes restés inconnus, on
ignorait la véritable cause des effets per-
nicieux de cette grotte. On avait cm
pendant longtemps que les vapeurs qu'elle
exhalait étaient sulfureuses ; on les disait
de même nature que celles d'une carrière
voisine des eaux minérales aérées de
Pyrmont; on les comparait encore aune
autre vapeur qui se fit sentir, dans l'ile de
Wigh , en Angleterre, à des ouvriers oc-
cupés à creuser un puits, et qui causa la
mort de plusieun d'entre eux. Le tra-
ducteur de Lehmann dit qu'en Hongi*ie,
près de Ribas, dans une grotte auprès des
monts Karpaths, il sortait une vapeur
semblable; les oiseaux qui volaient au-
dessus en rasant la terre de trop près
tombaient morts, aussi bien que les ani-
maux qui s'en approchaient.
La grotte près de Pouzzole a reçu le
nom moderne qu'elle porte de ee qu'on
éprouve communément ses effets sur les
chiens; elle serait cependant également
funeste aux autres animaux. On rapporte
que Charles VIU, roi de France, en fit
l'essai sur un âne, et que deux esclaves
qu'on y avait mis la tête en bas, par ordre
de Pedro de Tolède , vice-roi de Naples,
perdirent la vie.
Cette grotte a environ huit pieds de
haut, et douze de long sur six de large.
U s'élève de son fond une vapeur chaude
qu'il est facile de discerner à la vue. La
vapeur forme un jet continu , couvrant
toute la surface du fond de la grotte ;
elle ne se dissipe pas dans l'air et re-
tombe on moment après s'être élevée.
GRO
(198)
GRO
n est reconnu maintenant qae le gaz
adde carbonique, que Ton trouve mêlé
a?ec Toxygène et l^azote dans Fair atmo-
sphérique , et que Ton rencontre presque
pur dans certaines cavités ou grottes des
pays volcaniques ou des terrains calcaires
de sédiment, constituela vapeur qui exbte
dans la Grotte du Cbien. La couche dia-
cide carbonique de la grotte est ordinai-
rement de 4 à 6 décimètres d^épaisseur,
en sorte qu'un homme peut y entrer sans
danger, et qu'un chien, ou tout autre ani-
mal dont la tète se trouve au-dessous de
ce niveau, perd tout d'un coup le mou-
vement, comme s'il était étourdi; au
bout d'une trentaine de secondes, il pa-
rait mort; bientôt après, ses membres sont
attaqués de tremblements convulsifs ; à la
fin , c'est-à-dire dans l'espace d'une mi-
nute, il ne conserve d'autre marque d'exis-
tence qu'un battement presque insen-
sible du coeur et des artères, qui ne tarde
même pas à cesser. Après deux ou trois
minutes, l'asphyxie est complète; si, au
contraire, avant que l'animal ait cessé de
donner tout signe de vie , on le retire de
la grotte, il revient à lui, surtout lors-
qu'on le plonge dans le lac d'Agnano, qui
est à vingt pas de là.
La grotte n'est pas ouverte ; celui qui
en tient la clef fiiit ordinairement l'expé-
rience sur un chien quand les voyageurs
le désirent.
Les phénomènes de la Grotte du
Chien peuvent être reproduits en rem-
plissant une éprouvette de gaz acide car-
bonique , la renversant, pub y plongeant
jusqu'à an certain point un cylindre dont
le diamètre est presque égal au sien , et
le retirant doucement : par ce moyen ,
l'on aura deux couches, l'une supérieure,
d'air, qui entretiendra la combustion,
Tautreiinférieore, d'acide carbonique, qui
éteindra les bougies et fera périr les ani-
maux.
L'antiquité fait connaître plusieurs
autres cavernes célèbres aussi par des
exhalaisonsdélétères. Telle éuit Méphitis
d*Hiérapolb , dont il est parlé dans Ci-
céron, dans Élieo et dans Strabon ; telle
était aussi la caverne de Goryde , specms
Corjrciut^ dans la Ciliete, qui, à cause de
ses exhalaisons mortifères,pareilles àcelles
gue les poêles donnent à Typhon (iM>f.),
était appelée l'Antre de Typho
Tfphonis, PomponiusMéla n'a
de la décrire, et elle parait aussi
qu'Homère. Le mont Arima,
placé cette caverne, était, à c
Eustathe, une montagne de Cil
Enfin les vapeurs pernicieuse
nature ne sont pas rares, et, bic
soient plus fr^uentes dans le
dans certains puits, dans les a
dans beaucoup d'autres lieux se
on en rencontre quelquefois à
de la terre, surtout dans les pays
dent en minéraux ou qui renfei
feux souterrains, teb que sont, «
la Hongrie, la Sicile et l'Italie.
On voit donc qu'il peut être <
de descendre dans des cavités <
vemes qui n'ont point été visit*
longtemps et où l'air ne se i
point. On ne doit le faire qu'<
devant soi des bougies allumée
chées à l'extrémité d'un long b;
iMugie brûle et si l'air est sans <
peut y descendre avec sécurité;
lumière de la bougie pâlit, oi
une odeur d'œub gâtés, il fai
vaut renouveler l'air au moyen <
neau plein de charbons ail un
dbposera à l'entrée de la ca^
cendrier duquel on adaptera
qui plongera très avant dans
même.
GROCCHY (EMMAmTFL, mu
maréchal et pair de France, \
l'année 1 838, membre du comil
terie et de cavalerie, naquit à P
octobre 1766, d'une famille an
la Normandie. Destiné à la cai
litaire vers laquelle l'appelait
tion très prononcée, il entra en
l'âge de 1 4 ans, au corps royal <
en qualité d'aspirant; au b<
année , il fut lieutenant en sec
le régiment de La Fère, pub il ]
les troupes à cheval, et, en 17
fait capitaine dans le régimen
Étranger; enfin, nommé sous-l
aux gardes-dn- corps du roi sui
1786, il occupa ce poste jusqu
Quelque opposées que fussen
politiques qui venaient d^être p
avec celles an milieu desquelle!
Grouchy avait été ékvé, il n*hé
GKO
(199)
GKO
met h canse rérolDlionnaîre.
■étafflt du 1 1* de chasseur!
^ a, iD bout de quelques mois
t. il en fol DoiBmé colonel. Il Tut
•llicé, dam la mixat qualité, à la
hfrifiBeDt de Condé-DragoD»
mvmuftia de 1 791 dam l'armée
éiOte. Éleré au grade de géné-
bipde (aeptembi
t r««ée des A.lpes, il ; prit le
■JeatDi de la oTalerie et panl-
koonqnète de la SaToie.
non dvile s'allumait alon ei
: le général Groacfa; 7 fut enrojé
cndre le aMomandemnit d'abord
ai-prde , pois de t'aile ^nche
ée de l'Ooeit. Ce fat aurtout ' '
la camp des Sorinièrea, le 5 lep-
qn'il fil remarquer sa bravoure,
«re flattait indécise: Grouchj,
ble»é, MDte à bas de son che-
I b télé de quelques compagnica
dien, fond sur les Veudéent,
Ile et les mel en faile.
é, malgré les vœt» des soldats,
p de bataille par le décret de la
an nationale qai excluait lea
s armées, il j retourna comme
dal dans les rangs de la garde
et fut bientôt récompemé de
iotiqne résolniîon par ïe décret
I 179S(35 prairial aDlII),qiii,
■anl son civisme, le conGrma
ade de généra) de dirision au-
lit été promu, en 1793, par les
ats da peuple en mission aux
iommé en outre chef d'état-
rarmée de l'Ouest, il contri-
yjA. A la noavelle du débar-
lé Qoiberon (_vof.), il accourut
a Poitou , rassembla à la bâte
troopes disséminées dans le
■Dite de la pacification de La
et les conduisit au point du
■eut. ^ommé général i^ii chef
■e arvée à la pl*c«- Af Can-
efcsa ; et, penoadé i\»'-, pour
k goon civile, il fallait re-
lia les mêmes m«iir< Is con- .
otite* les opérations, il écrivit
MR pour l'engager
K,^Brai
quant le général Hocbe comme le clief le
plus propre i occuper ce triple com-
mandement. Son conseil fat approuvé :
Hoche fut nommé général en chef de
l'armée des côtes de l'Océan, dont Grou-
chj, par l« même décret, devint chef
d'état-major. En cette qualité, il dirigea
plusieurs expéditions et conduiNt souvent
contre Charette et Stofllel {voy.) des
corps d'année i la tête desquels il rem-
porta des avantages signalés.
Après la pacification de la Vendée, il
fiit nommé d'abord chef d'état-major a
l'armée du Nord, puis, lorsque Hoche
eut organisé l'armée d'élite destinée à en-
vahir l'Iriande (en 1796), ce général
obtint du Directoire que Grouchj fftt
révétu du commandement en second. Le
vaisseaa que ce dernier montait fut du
petit nombre de ceux qui purent arriver
aux côtes d'Irlande. Dès qu'il fut entré
dans la baie d« Bautry, Groucby ordon-
na le débarquement : la mer était groM«,
et I* marine refusa d'obéir, sous )e prétexte
que la nuit allait tomber; on ajourna
donc la descente au lendemain lia pointe
du jour. Vers minuit, une riolen te tempête
s'éleva : aussitôt, sans en prévenir le gé-
néral, le contre-amiral Bouvet vonlnt
regagner la haute mer. En vain Grouchj
adresse à Bouvet de vives rcprésenlationi:
on sort de la baie; puis, lorsque la tem-
pête est calmée, le contre-amiral refuse
encore, et, pour toute réponse, déclare a
Grouchj qu'il n'a pas d'ordre à recevoir
de lai. On rentra donc i Brest, et Bou-
vet ne tarda pas à être destitué.
L'agitation se prolongea dans les pn>-
rioces de l'Ouest; le général Graudr,
qui j fut envojé en qualité de gonvv-
neur des 1 1', tV, W, W et 3ï> di-
vbioos militaires, ramena le r»lf par
d'excellentes maures, et sa mn«ViiiiiMi
lui mérita restime générale, Hk S w
pinit à une position plm aedic, «i ^.
miutla au général Bonipwtr ^ l'a
ner en ^.^jple. Refiiié i ohp 4c •
lalions avec Bocbe, r
et dévoué, il passa en I TflS à
talie, sonalesordrailtii
moment o
GHO
(200)
GRO
roi de SaixUigne de se réunir aux coali-
sés : Joubertet Grouchy se consultent, et
ce dernier, bravant les dangers, et malgré
la responsabilité qu*il allait assumer sur
lui, se rend à Turin (décembre 1798),
sous le prétexte d'y prendre le comman-
dement de la citadelle ; secondé par le
comte de Saint-Marsan, ministre et favori
de Charles-Emmanuel, il parvient adroi-
tement à amener ce prince à abdiquer sa
couronne et à remettre aux Français le
Piémont avec ses places fortes. Le com-
mandement en chef du Piémont fut le
prix de cette habile et heureuse négocia-
tion, et le Directoire chargea en outre le
général Grouchy de l'organisation géné-
rale du pays.
Lorsque Moreau, succédant à Schérer
qui venait de reperdre le liilanais , prit
le commandement suprême de l'armée
d'Italie , ce général écrivit à Grouchy :
« Ne perdes pas une minute à venir me
« joindre, car j'ai grand besoin de vos
« conseils, et il me reste trop peu d'hom-
« mes de votre trempe, etc. » Grouchy fit
de concert avec lui la mémorable campa-
gne du Piémont , et lorsqu'un décret du
Directoire le nomma général en chef de
l'armée des Alpes, il refusa, préférant
partager avec Moreau la gloire et les dan-
gers de la lutte brillante que soutenait
l'armée dltalie. Ce fut surtout aux af-
faires de Valence et de San«Giuliano que
Grouchy se distingua. A la bataille de
Novi (vcf,) y les premiers efforts de l'en-
nemi furent dirigés contre sa division; ce
corps, qui faisait partie de l'aile gauche
de l'armée, fut engagé onze fois dans cette
journée. Animant les troupes par ses pa-
roles et son exemple , on le vit , le dra-
peau de la 39* demi-brigade à la main ,
de tous cotés et percé de quatone
sures, il tombe baigné dans son sm
pouvoir de l'ennemi. Le général €
chy dut la vie au grand-duc Contli
qui, l'ayant reconnu, le fit panser |i
propres chirurgiens et voulut aasMli
même aux soins qu'ils lui prodigii
Rétabli après quatre mois de soafll
et échangié après un an de captiviM
tre un général anglais, il rentre en I
après la bataille de Marengo. Pleei
sitôt à la tête de l'une des diTtsioai
seconde armée de réserve ifsfîneii
pied du mont Jura, Grouchy tkm
Autrichiens de l'Engadine, péailni
le pays des Grisons, occupe CoiM
allait passer le Splugen, lorsque Mi
nald (voy,) vint le remplacer.
Moreau attendait Grouehy à h
du Rhin, dont une division foii
18,000 hommes lui était réatrfèê,
tête de ce corps, il prit part à pli
affaires partielles et contribua aai
de la bataille de Hohenlinden. 1
nommé, après la campagne , impi
général de la cavalerie, et, en ISOS^i
lui que le premier consul cfaeif
conduire de Paris à Florence le g
du roi d'Espagne, et de le faire fi
naître roi d'Étrurie.
Lors du procès de Moreau (18#
générai Grouchy ne dissimula poil
attachement pour le rival du fH
consul : sa franchise blessa BoMf
mais elle ne l'empêcha pas de rcflfi
dans toutes ses campagnes. En î
Grouchy commanda une desdivinfl
camp de Brest ; dans la guerre iê I
et 1807 contre les Prussiens, il il I
de la grande armée , et, après la M
diéna (voX')y ton corps entra le yM
dans Beriin. A la baUille d'Eybl(f
ramener au combat les soldats ébranlés; _ _ ^
* un boulet brise la hampe du drapeau ; 1 il contribua à la victoire par les 4
Grouchy élève alors son chapeau au bout qu'il fit pour protéger le corps M
de son sabre, et, se précipitant à la tête
de ses braves sur les Autrichiens, il
leur prend 1,500 hommes et leur fait
perdre plus d'une lieue de terrain. Placé
entre deux feux par la retraite du centre
et de la droite de notre armée, il est
obligé de se replier; en se retirant, il
veut sauver l'artillerie abandonnée par
l'aile droite dans le défilé de Pasturana ;
mÙM Mcablé bienlùt ptr le uombre, cerné
qu'il ui pour protéger le corps
reau et donnci* au maréchal DifM
temps d'arriver; dans cette jeers
eut un cheval tué sous lui, fut bkaé^
dut la vie qu'au dévouement de son
de-camp, M. Lafayette fils, qui IVl
des mains des Ru&ses. A la batii
Friedland (vfn-.), le 16 juin 1807, <
lui qui, en l'absent!C de Murât, cefl
da la cavalerie; à l'aide d'une M
hebilement simulée, il njeU wm
GRO ( 201 )
par-delà kPrégel et prépara
GHO
; die lui ▼aiot le grand-
èt b L^*^*^^^^'^''^^ ®^ ^'^~
anboUelinde cette ba-
rendm des services impor^
« MU les eipieaions mêmes de
timloMe; Biais,
TUsitt, Groudiy ren-
envoyé presque
Eipsgoe, il fut nommé gou-
fMadrid (1808). Le 3 mai, une
éclate dans les murs de cette
100 Français y sont lâcliement
fÊÊt les rérollés : le général se
fai attaquer, les disperse et re-
[; le calme lut rétablL Quel-
après, Groochy, alléguant des
■>èt smié, obtint son rappel et se
onres; ma» Tordre de se
1^ suivît à peu d^ter-
lappelé de œ pays pour opérer
t avec la Grande-Armée, il pap-
t k bataille de Wagram {voy^y
ïlacavalerieautricliienne,et met en
dWrièfe-farde du prince de Rosen-
Kyiéon, voulant reconnaître sa
Groucby commandeur
ihCoanane de Fer, colonel général
et grand>officier de Tem-
fiiBi la campagne de Russie, il contri-
f ibord à la prise de Vilua, puis il se
à FalEûre de Krasnoî et refoula
dans les murs de Smolensk.
181 2,en tournant avec luu
bpande redoute, il facilita lesnocès
kklaille de la Moskva {voy.). Dans
^Easde journée, il eut un dieval tué
lii et reçut un bîscaien dans la poi-
fib^ qui combattait à ses côtés,
presque au même moment. Pen-
baMlbeûrense retraite, Fempereur
M corps, composé uniquement
et de généraux, destiné ii veiller
sbHé personnelle : ce fut à Grou-
^11 confia le commandement de cet
sacré, Mab, au commencement
19U, le général ayant sollicité le
t d'un corps d'infanterie
b campagne qui se préparait, Na-
blni refusa; alors Groucby, mé-
qnitta le service. Biab lorsque la
de Leipzig eut été perdue , que
d'AUonagne fût en pleine
retraite et que Tennemi menaçait nos
frontières, Groucby écrivit à Fempereur
pour le reprendre , et Napoléon accepta.
Les alliés avaient passé le Rbin. Le gé-
néral arrêta d'abord leur marcbe dans
les plaines de Colmar et ensuite dans les
Vosges ; il vint se réunir, à Saint-Dizier,
aux troupes que Napoléon amenait de
Paris, et prit part aux combats de Brienne
(iK>x.) et de la Rotbière. Il couvrit la re-
traite de Tannée. A Taffaire de Vau-
cbamps, le 14 février 1814, il coupa le
corps du général prussien Klebt; au dé-
filé d'Étoges, il combattit encore glorieu-
sement. L'empereur Téleva alors à la di-
gnité de marécbal d'empire, mab le bre-
vet de sa nomination ne lui fut expédié
que pendant les Cent- Jours. Le 7 mars
eut lieu la bataille de Craonne (vo^.);
Groucby y fut grièvement blessé, ce qui
l'obligea de quitter l'armée.
Apres la première Restauration , il fut
dépouillé de son grade de colonel général
des cbasseurs, en faveur du duc de Berri;
le général écrivit vainement au roi pour
réclamer contre cette mesure qu'il regar-
dait comme une infraction à la parole
donnée : sa lettre déplut, et il demeura
en dbponibilité.
Mab après le retour de l'île d'Elbe,
Napoléon, le l*' avril, donna à Groucby
le commandement en cbef des 7% 8% 9*
et 1 0* divisions militaires. En cette qua-
lité, il eut à s'opposer au duc d'Angou-
léme qui, à la tête de 5 à [6 régiments,
se portait sur Lyon. Le prince ne tarda
pas à capituler ; il quitta ses troupes, de-
mandant, pour toute faveur, la faculté de
sortir de France. Le général, par ordre
de l'empereur, le lui permit, après l'avoir
retenu quelques jours prisonnier au Pont-
Saint-Esprit. Le prince s'embarqua à
Cette. Alors Groucby se porta sur Aix
et Marseille, afin de dbsiper les débris de
l'armée royale et d'empêcher le duc de Ri-
vière de soulever le Midi. Le marécbal
fut ensuite cbargé du commandement en
cbef de l'armée des Alpes; et, après qu'il
eut mit les frontières du Piémont et de
la Savoie en état de défense, il alla
prendre celui de toute la cavalerie de
réserve de la Grande > Armée. De Cbar-
leroi, on il était entré le 1^ juin 1815 à
la tête de sa cavalerie légère, il poursuivit
GRO
(202)
GRO
le i^éoéral Ziethen, arriva jusque sons
Meurusy passa la nuit du 15 au 16 à
portée du canon ennemi , et emporta
Fleurus dans la matinée du 1 6. Le même
jour, vers midi , l'attaque générale s'en-
gagea, et le maréchal, placé à la tète de
toute l'aile droite, prend Ligny(i>o/. )et for-
ce le général Blûcher (voy,) à la retraite.
Le lendemain 1 7, il se met à la poursuite
de l'armée prussienne pour l'empêcher
d'opérer sa jonction avec lord Welling-
ton, et se dirige, d'après les instructions
de l'empereur, vers la Meuse, à Namur et
Liège. Mais Blûcher, au lieu de marcher
sur Namur, s'était dirigé vers Wavres,
où, le 17 au soir, il opéra la réunion
de ses troupes ; en sorte que , lorsque le
maréchal put en être instruit, le 18 an
matin, et diriger ses divisions sur ce
point, déjà l'armée prussienne avait tra-
versé la Dyle et rejoint Wellington. Au
bruit effroyable de la canonnade qui se
faisait entendre sur le champ de bataille
de Waterloo, les généraux Gérard, Excel-
mans, Vandamme (vo^. ces noms), sup-
plièrent le maréchal de se porter par la
gauche vers Mont-Saint-Jean : il résista
à leurs instances en leur montrant les
nouveaux ordres qu'il venait de recevoir
de l'empereur et qui lui enjoignaient de
rechef de se porter sur Wavres. C'est au
mot Wateeloo que sera placé le récit
des événements de cette journée décisive,
ainsi que l'examen des rôles que jouèrent
chacun de ceux qui s'y trouvèrent ; bor-
nons-nous à dire ici que, lorsque le ma-
réchal reçut, vers les quatre à cinq heures,
nne seconde lettre de l'empereur qui lui
ordonnait de manœuvrer pour joindre la
droite de l'armée, il le fit aussi prompte-
ment que le lui permit un corps de l'ar-
rière-garde prussienne avec lequel il était
anx prises*. Lorsqu'il re^t la nouvelle
da désastre de Waterloo, il effectua sa
retraite »ur deux colonnes; le 31, à la
pointe du jour, toute l'armée évacua Na-
mur et se mit en marche pour Dinant.
Ce ne fat qu'à Réthel que le maréchal
(*) r«»r car toot cet faits U noli«*« retatlTe aa
maréchal GrouchT dans la Biographie dei A<mi*
■Mt dm j^ttr, t. Il, 1** partie, p. 948 et tuiv.
Cette notice, tr^ circoaataaciée, a été rédifée
avec le* matériaux foarais par M. U maré«£al
Jd-méme. 9.
apprit la seconde abdictCioa : à
nouvelle, il adressa une prodai
ses troupes et leur fit reconnaître
léon n pour empereur. Le 37, on
mença, près de Soissons, à commi
avec les débris de l'armée vaincae à
terloo , et , le 28 , le maréchal
gouvernement provisoire l'ordre de ]
dre le commandement en chef de
l'armée du Nord et de se rapi
Paris. Sa retraite lui mérita les é1
gouvernement; mais en batte à b
de tout ce qui tenait pour une
Restauration, le maréchal remit
mandement à Davoust, puis, oonprii
des premiers dans l'ordonnance
du 34 juillet, il alla demander un
Nouveau-Monde. Le maréchal habitat
ans Philadelphie , où son fils , le
de Grouchy, qui s'était rapidement 1
au grade de colonel des chasseurs, k
joignit an mois de mai 1817. L*<
satisfit pas les ennemis du maréduA
leur fallait contre lui une sentenea
mort : il fut donc traduit devant on
seil de guerre, qui se déclara ii
tent. La sœur du maréchal , Sophie
Grouchy, veuve de Condoroet*,
toutes les séances du conseil; elle
même la défense de l'illustre proacrk <
publia un mémoire pour sa
Le 24 novembre 1821, une
royale spéciale pour le marqnb de Groril^
chy vint enfin mettre an terme à «(Iv^
exil, en étendant à sa personne le hiait^
fait de l'amnistie accordée dès 1819. Uf^
maréchal rentra immédiatement daoilil|
patrie, fut réintégré dans tous ses drofel '
et honneurs, à l'exception de la digoiléil*,
maréchal de France ; il fut classé penÉ* .
1
les lieutenants généraux et mis à la
traite définitive.
La révolution de 1830 le réânlIfA
enfin dans la plus haute dignité de fip»
mée, et, par ordonnance du 1 1 odolM
1832, il fut appelé à la chambre
Pairs, où il s'est toujours montré da perti
de l'opposition modérée. Lors da graaÉ
procès politique des accusés d'avril 1 8S^
il refusa de prendre part aux travaux et
- I
\
(*) A Tartirle Coirooicar, fort
mallieerentemeat , maia que aoea trovi
rocvaaioo de compléter, oe a perlé àm oevisM
dell«*Coiidorc«t. &
GRO ( 20S )
kOMfc» WMIitiife €D haatecooT de
le de Grovchy, fils aioé du
t fnti b même carrière et
« grade de marédial-de-
«a ft^lL EflUBaooel de Groa-
%ditdhtîiSBé dans celle de U di-
E. P-OT.
Le BOt firançais groupe ou
■mpuim de ntaHen groppo et sert
M^îv fnemblage de plusieurs par-
aéparables ettudépendan-
on sujet de peioture, de
d*ardiitectnre. Dans ces
««Ibii Bit g^9mpe n*a pas toujours la
: ainsi, en architecture,
€■ parlant de Taccouplemeut
de leur réunion en faisceau,
fiVa sculpture et en peinture on
pv groupe Faiscmblage naturel
^ ds %nres ou des ornements qui
m bas relief ou un tableau.
sont subordonnés au goât, à
pHKy à rdiiet, à Fespression et sur-
Pour bien grouper des
e suffit pas de les rassembler
de trois, de cinq ou de sept,
la mêuie lîfue ou de les
les unes au-dessus des autres:
tout consulter les lois de
tenir compte des effets de
, des oppositions,
les parties principales
qu^dles puissent plaire aux
aux autres parties acces-
fipnes des seconds plans , au
ornements de décoration.
Raphaël Mengs, le groupe
Funion de plusieurs figures
I Kent entre elles ; mab les
toujours être composés
impair, comme trois et cinq,
noailifcs impairs formant un
, comme six, dix, quatorze.
giuupe doit former une pyra-
e, et il iaot, autant que possible, que
ait une forme ronde. Comme
dit plus haut, les masses
«iana un sujet bien groupé ,
m milieu, et les moindres
les accessoires aux extrémités.
point que les figures se trou*
à la file, ni qu^l se trouve
s ligne droite.
s r
e
t
GRU
I, perpendiculaire ou oblique^
ni qu'une tète se rencontre avec une lèle
dans un sens ou dans un autre. Il faut
aussi éviter soigneusement de placer les
membres ou les accessoires d*un sujet à
égale distance, et disposer ses personnages
de telle sorte que leur tête, leurs mains
ou leurs pieds ne puissent former une
figure géométrique régulière, comme par
exemple un triangle, un carré, un pen-
tagone ou un hexagone.
Cependant Fart de grouper ne peut
s'enseigner d^une manière invariable et
précise; Fart du peintre et du sculpteur
a besoin, il est vrai, de quelques principes
généraux , comme Léonard de Vinci les
donne dans son Traité de peinture^ prin-
cipes qui facilitent les premiers essais,
mais ils ne peuvent apprendre à
qui n'ont pas le sentiment de Fart les
crets du génie, de Fexpression, de la
grâce, des groupes, de la composition en
un mot. Parmi les statues groupées des
Grecs, nous citerons le Laocoon^ les Xttl-
teurs de Florence^ le Taureau Famèie
et les Dioscures, En peinture, les ta-
bleaux de Raphaël donnent Fidée la plus
complète, la plus vraie et la plus harmo-
nieuse de Fart de grouper un sujet.
En musique, on se sert du mot groupe
pour désigner la réunion de plusieurs
notes tenues ensemble au moyen de bar-
res, n y a des groupes de deux, de trois,
de quatre, de six notes. Les fusées et
les gammes chromatiques présentent des
groupes de trente-deux, de soixante, de
quatre-vingts notes. Quatre notes égales
et diatoniques, dont la première et la
trobièmesont sur le même degré, forment
un groupe. E. B-s.
GRUAU, voy. Fasike, T. X, p. 516.
GRURER (JEAH-GoDxraoi), né à
Naumbourg en 1 774, et depuis 1811 pro-
fesseur à Wittenberg, puis à Halle, où il
vit encore. Voy. EifCTCU>PÉniB et WiE-
LAirn.
GRUE (du latin grus\ nom des grands
oiseaux qui forment, dans Fordre des
échassiers (yoy.\ famille descultrirostres,
un genre remarquable , comme la plu-
part de ceux qui appartiennent à cette
division , par la longueur des tarses, du
cou et du bec. La plupart des espèces
ont la tête et une partie du cou dépour*
GRU
(104)
GRO
yues de plumes. Leurs ailes sont allon-
gées et leur courte queue est souvent dé-
passée par les plumes du croupion. Le
plumage ne diffère point dans les deux
sexes. Les grues font , comme les cigo-
gnes, une assez grande destruction de
reptiles et dMnsectes; cependant elles se
nourrissent plus volontiers de substances
végétales y et leurs habitudes sont plus
La GauE comiiuke {artUa grus)y d'un
gris cendré , avec la gorge et les plumes
du croupion noirâtres, haute de 4 pieds
et plus, est depuis longtemps célèbre par
la prévoyance et par l'ordîre intelligent
avec lequel elle accomplit ses migrations
annuelles, du nord au sud en automne, et
du sud au nord au printemps. Disposée en
triangle pour mieux fendre l'air , ou en
rond si le vent est trop violent, la troupe
part sous la conduite d'un chef qui aver-
tit par ses cris les moins expérimentées de
le suivre, et cède , quand il est fatigué ,
son poste à une autre. Dans les temps de
repos, des sentinelles avancées veillent à
la sûreté générale. Les voyages ne se font
d'ailleurs que de nuit. Cette espèce ni-
che dans les buissons et dans les joncs
qui bordent les eaux marécageuses.
Parmi les espèces étrangères, nous
citerons I'Oiseau kotal ou la GauB cou-
moNHKE (ardea pavonia)^ bel oiseau
originaire d'Afrique, et qui a le corps
noir, lea ailes blanches, la tète surmontée
d'une aigrette roussàtre en forme de
couronne. C. S*te.
GRUE (mécanique). On donne ce
nom à une machine dont l'effet est de
mouvoir de lourds fardeaux.
Cette machine est composée de la réu-
nion des premières machines simples , le
levier, lea cordes, la poulie et le treuil.
La pièce principale est un long levier de
6 à 8 mètres de longueur et quelquefois
plus, en suspension , par son milieu, sur
un axe ou arbre vertical, et qui peut
au besoin prendre un mouvement de
rotation autour de son point d'appui. A
l'une des extrémités de ce levier, est une
poulie où passe un câble auquel est sus-
pendu l'objet à mouvoir ; le même câ-
ble est renvoyé par plusieurs poulies vers
l'autre extrémité du levier, et communi-
que au cylindre d*an treuil qui met la
machine en action. A nu
corde s'enroule sur le cylind
le fardeau, et si en même te
a opéré une partie de révoli
de son point d'appui , le fan
seulement élevé au-dessus d
a été pris, mais il est eocoi
sur un autre point où il s'a^
mener.
Telle est la machine que
fréquemment dans les bâtim
struction pour soulever et
pierres d'un point a un aul
lise aussi sur les ports , pou
ments et déchargements d<
en existe en permanence si
des carrières, et généralemei
coup d'usines.
Cette machine est fort a
connue : on la trouve iodiqi
ou moins de complication <î
tures anciennes et sur d'ani
liefs. Son effet est très puissi
d'un homme suspendu à la
du treuil suffit pour enlev
considérables.
Son nom se rapporte a la
son levier, qui lui donne une*
logie d'aspect avec le cou de l
appelle grue. F<^. l'art, pr
L'instrument qu'on nomi
dont on a donné la descriptif
tide), est une variante de i
cette différence principale
nué du mouvement de rota
ce défaut, la chèvre est plus 1
employée, parce qu'elle est
ment mobile que la grue ; I
celle-ci n'exbte réellement
grands travaux , ou lorsque
peut avoir lieu dans une ]
tionnaire.
La grue, comme toutes
qui dérivent du treuil, e
grands soins pour l'entretic
des qui ont des tensions ce
subir ; la rupture d'un câble
de trèâ graves accidents : au
mécanique s'est-il appliqu*
l'appareil de la grue des m
précaution qui consistent
rouages et encliquetages au
l'effet est d'atténuer les inn
UsecouMc qu'imprimerait
GRO
(205)
CRU
Nons ne pouTons
mfMtéa indicatîoDS bien incom-
i« ces movens de perfectionne-
ÈfWÊÊ MHS prévenons qu'il est in-
jBÉIid^ iToîr égard dans la prati-
i J. B-T.
Ce mot a deux accep-
: il signifie , 1** un droit
WÊBt iwBédiate que le roi de France
(■reertiios bois, dont le fonds ap-
WÊàmà I des gens de main-morte,
à éî particuliers ; 2<> une juridio-
pimmamait eu première instance
Mb les contestations qui pouvaient
V SB snjet des eaux et forêts de
Mt , et des délits et malversations
■vaient y être commis. Quelques
s lireot Tétymologie de gruerie et
fm des grues [à gruibus)j parce,
liainanx veillent la nuit, et qu*un
devait veiller avec le même soin
KMiquilui étaient confiés. D'autres
ût gruerie du mot grec Zpûçj qui
ditee, et même tout autre arbre.
Jkni dit que gruerie vient de gruy
lifiaii autrefob toutes sortes de
I efict, ledroîtde gruerie, dans son
ne se levait pas seulement sur les
rlffûtniasi sur les terres laboura-
' avait même la gruerie de char-
it oo frisait bail à Paris au profit
Hacange veut que gruerie vienne
■and grwi oagrœn^ qui signifie
roùrooa ùàtTHridarius; et, en
;niyen étaient aussi appelés ver-
planeurs endroits.
prise comme droit de
ipaErteoant an roi , consistait en
y eoofiacatîons et autres profits ,
m une portion qui se percevait
da roi sur le prix des bois ven-
Iroit de gruerie différait de ce-
•uîrie en ce que le dernier don-
CM la propriété d*une partie du
que le droit de gruerie
objet que les profits dont
ions de parler. Les bob tenus
-ie étaient sonmb à la juri-
des officiers du roi. Dans tous
soiets aux droits de gruerie,
! et tous les profits qui en pro-
^ tA que les amendes et confis-
appartenaient an roi; ses offi*
it des délits, abus et
malversations qui se commettaient, tant
pour la police, vente et conservation des
bois, que pour ce qui regardait la jus-
tice et la chasse. Les parts et portions
que le roi prenait lors de la coupe et
usance des bois sujets aux droits de grue»
rie étaient levées et perçues en nature
ou argent, suivant Tancien usage de cba*
que maîtrise où ils étaient situés. Us se
percevaient différemment dans les diver*
ses provinces.
La gruerie, prise comme juridiction sur
les eaux et forêts, était un attribut na*
turel de la haute-justice; et on peut dire
que, dans les premiers temps de la mo<*
narchie, les officiers ordinaires connais-
saient des matières d'eaux et forêts et de
la police des bois, ainsi que de toutes les
autres affaires qui se présentaient dans
rétendue de leur département. Il parait
même que les seigneurs qui avaient des
hautes -justices, soit à cause de leurs
aïeux ou à cause de leurs bénéfices civib,
avaient également le droit de graericy
c'est-à-dire qu'ib exerçaient la justice
sur les bob situés dans leur territoire.
Mais lorsque les rob eurent établi des
officiers particuliers pour la conserva-
tion des bois du domaine et du gibier«
qu'ib leur eurent successivement attribué
plusieurs fonctions de justice sur cet ob-
jet, les grands vassaux de la couronne
établirent aussi, à leur exemple, des offi-
ciers particuliers pour la conservation de
leurs bob, et la gruerie, c'est-à-dire la
juridiction sur les bob, fut séparée de la
haute-justice. Il arriva même, depub
l'usage des inféodations, que la gruerie
fut démembrée de plusieurs hautes-jus-
tices pour en former un fief séparé, ce
qui eut lieu dans les xi^ et xii* siècles, où
l'on donnait en fief toutes sortes de choses.
On distingua deux espèces de grueries ,
les grueries royales et les grueries seigneu-
riales. Fojr, FoaÊTs (dr. admin.) et £aux
KT Fonirs. A. S-r.
GRUIÉRES (en allemand Gr/^r^),
vojr, FaiBOuac (canton de) et Fromage.
GRUITUUISEN ( François de
Paulr), professeur d'astronomie à l'uni-
versité de Munich , et connu surtout
comme l'un des premiers sélénographes
(vojr. Lune), naquit le 19 mars 1774
au vieux château seigneurial de Halten-
ORtI
(206)
OftO
berg sur le Lech. Il était fib d*iiii fau-
eonaier de Télecteur de Bavière , et comme
les moyens destinés à son éducation étaient
bornés, il fut obligé, après avoir terminé
l'étude des langues anciennes, de se livrer
à celle de la chirurgie. Désireux d'acqué-
rir de l'expérience et de voir le monde,
il prit du service comme chirurgien dans
l'armée autrichienne qui fit, en 1788, la
guerre contre lesTurcs. Plus tard, M.Gruit-
buisen eut le temps de compléter ses
études à l'université de Landshut , où il
fut re^ docteur. Il avait fait des expé-
riences diverses et des observations au
moyen d'un télescope construit par lui*
même. Ces travaux lui avaient valu la
confiance et les encouragements d'un haut
personnage, qui lui avait accordé une
pension. Il put donc se livrer à loisir aux
études philosophiques et médicales qu'il
affectionnait. En 1808, il fut nommé pro-
fesseur de physique à Hoffwyl (vof,) et
s'acquit une réputation qu'il soutint dans
la chaire de physique, de chimie , d'his-
toire naturelle, de zoonomie et d'anthro-
pologie qu'il remplit à l'école de médecine
pratique de Munich jusqu'en 1824. Pen-
dant ce temps, des offres lui furent faites
par l'université de Fribourg pour une
chaire de physique, de chimie et d'astro*
nomie, et par celle de Breslau pour une
chaire de physiologie ; mais il refusa con-
stamment, préférant rester dans sa pa-
trie. Quand l'université de Landshut fut
transférée k Munich, il fut, à raison de
ses découvertes en astronomie, appelé à
y professer cette science.
M. Gruithuisen parait avoir eu la pre-
mière idée d'un instrument lithotriteur ;
il re^ut de l'Institut royal de France un
prix de 1 ^000 francs pour la découverte
du broiement de la pierre dans la vessie.
On lui doit un grand nombre de pu-
blications, toutes écrites en allemand. Il
rédigea, de 1828 à 1831, un journal très
estimé ayant pour titre Analectes pour
les sciences de la terre et du ciel^ et qui
reparut en 1883 (jusqu'en 1836) sous le
titre de tfoupeaux Analectes^ puisd'./^i-
nales astronomiques (1838 et 39). Parmi
ses ouvrages proprement dits, on distin-
gue les suivants : Recherches d* histoire
naturelle sur la différence rnicroscopi"
guedupus et tiu mucus {NLvLnkh, 1809);
Anthropologie (ibid,y 1810
zoonomie [ibid,^ 1811); 5
des comètes (iV^/w); Essais
siognosie et l'héautognosie |
créations eThistoire natun
Propédeutique de médecin
berg, >823); Sur les cause,
blements de terre (ibid.y 18*
naturelle du ciel étoile (Mui
et Critique de la plus récen
/a /«fTT (Landshut, 1838). B
sen a fourni en outre des mi
diverses publications pério(
tronomie et d'histoire natur
celles de Bode , de Nasse et
Dans le nombre, on en cit(
beaucoup de sensation : c'est
Découvertes de plusieurs t
bitants de la lune, et en pc
constructions architecturaU
eux. L'auteur y donnait le
ment des idées déjà déposées
les Actes de l'Académie Léo
le titre de Fragments sélén
(1821). Un traité complet si
tière , avec plusieurs plancb
phiées, contenant en outre le
observations de l'auteur sur
encore inédit. Il a égalem
observations sur les monta,
astre.
GRUME. On appelle bo
le bois coupé qui a conservé
et que la scie ou la cognée n'i
pour le retrancher du troi
l'acier lui ait enlevé sa robe
rissant. Profitant de la flexib
nés branches d^arbres coupé
vertes, les ployant en sens
les avoir taillées avec la h
unissant ensemble, et les
fois qu'elles sont assujetties ,
venu à faire en grume des
sièges, fauteuils, chaises, 1
qui conviennent parfaitemc
dins par la rusticité que lei
corce dont ils sont encore ret
peut également en faire de
berceaux, des volières, en or
tes, fabriques, etc. On accueil
les salons des corbeilles, d
cette matière, élevées sur des
gamment façonnées, et dans
fait entrer des pots chargea <
6RY
(3d7;
GUA
emite en ks recoa?rant
ondeTerdure. L. Lr-r.
(Gnuuiajf nom russe de
(tkj»)^ et qoelquefoU de Ten-
àiprofiooes géorgienues, telles
1, U llingréUe , le Gouriti
tF(ff,ca noms.
IWfilBS, ifojr. G&uiiRSs.
.JUMIUS (Ahoeé). Greif, dont le
i iatioiséy naquit en 1616 à
en Silésie. Ce pays étant
le thé&tre de U gaerre de
f il pasn d*école en école, de
iGio|an, et de Glogau à Frau-
tf à Dantzig. U ne retourna dans
qu'après avoir fini set études en
(1636). Reçu comme précepteur
lî aaiioo du comte palatin George
y il y fut couronné poète
1117, et obtint pour lui et ses des-
des titres de noblesse; mais on
h ancoB usage dans cette famille.
dMripCîons en prose et en vers de
de FreisUdt en 1637 et la
M et son protecteur le forcèrent de
'• Après dix ans de voyages en
en Fnnce et en Italie, il re-
làFnnrtndt, refusa plusieurs chaires
iéBÎ^Bet qu'on lui proposa, mais qui
nientéloigné de sa patrie, et, nommé
fie pfwindid de la principauté de
pn, en 1660, il y resta jusqu'à sa
t, ca 1 664. Il fut frappé d'apoplexie
d'une assemblée des États pro-
Uns rhirtoîre de la poésie allemande,
phina ■Hérite la mention la plus ho-
Ufl^ cMiMBif père du drame allemand
Loncpie l'Allemagne ne possé-
frit de Littérature dramatique, que
et les pièces des maîtres chan-
< JfirtfirrMriig€r),Gryphius lui donna
tngédifi qui se distinguaient par la
dn langage, par la disposition
de sujets bien choisis, et par la
fidèle des caractères. Ses mo-
t les Hollandais et notamment
Sa farct divertissante de Pierre
■Bplification de la tragédie bur-
■e de P^rame etThisbé, dans le Réi^e
■r mmi d'été de Shakspeare, est écrite
! esprit et gaité. Il y a aussi de très
ma choses dans ses Pensées sur un
dans ses épithalames et ses
poésies funéraires, ainsi que dans ses odes^
ses chants religieux et ses épitres. Les
poésies lyriques de Gryphius sont pleines
de feu et de sentiment, auxquels se mêle
une sombre mélancolie inspirée par les
peines qu'il avait éprouvées dans sa vie.
L'édition la plus complète de ses poésies
(Breslau et Leipzig, 1698) est due à son
fils aîné, Chxétien Gryphius , mort en
1 649, bibliothécaire et professeur à Bres-
lau , qui ^se fit aussi connaître comme
écrivain, mais surtout en prose. Un choix
des meilleures poésies de Gryphius se
trouve dans le 2* volume de la Biblio^
tfièque des poètes allemands du xvu®'
siècle , publiée par G. MûUer (Leipzig ,
1822). C. L.
GUADALQUIVIR , de l'arabe Ouad-
al'Kébiry le grand fleuve, anciennement
Betis, Ce grand fleuve de l'Espagne mé-
ridionale a près de 80 lieues, depuis son
origine jusqu'à son embouchure dans
l'océan Atlantique. C'est aux confins de
la Manche et de la Murcie, au revers des
montagnes de Cazorla, dépendant de la
Sierra-Sagra, qu'il prend sa source ; il se
dirige au sud-ouest et reçoit le Guadali*
mar, ou plutôt celui-ci et plus considé-
rable , reçoit le Guadalquivir. Ce fleuve
passe à Andujar, après s'être grossi des
eaux du Rio de Jaen et en arrosant des
contrées extrêmement fertiles; il bai-
gne l'est de la ville de Cordoue, puis re-
çoit le Xénil, rivière presque aussi con*
sidérable que le fleuve auquel elle vient
se réunir, et, continuant de suivre une
direction à peu près parallèle à celle de
la Sierra-Morena, le Guadalquivir des-
cend versSéville, où il reçoit la Guadaîra.
Au-dessous de cette ville, il traverse len-
tement un terrain très bas, sujet aux
inondations, et par conséquent maréca-
geux; il augmente de sinuosités et se divise
en trois branches qui renferment entre
elles deux iles basses, couvertes de maré-
cages, qu'on distingue par les noms de
grande et de petite lie. Les trois bras du
fleuve se réunissent ensuite et portent
leurs eaux à l'Océan auprès de la ville et
du port de San-Lucar de Barrameda,
dans un grand golfe où la Guadiana
verse aussi ses eaux. Une barre gêne l'en-
trée des navires dans l'embouchure du
fleuve, qui, plus navigable dans l'anti<«
CUA'
( 208 )
GUà
qttité, â oonstammeiit perdu depub sous
ce rapport; les galioDsd* Amérique étaient
obligés, dans le dernier siècle, de s*arré*
ter à San-Lucar : autrefois ils remon-
taient le fleuve jusqu'à Séville, et, plus
anciennement, de petits bâtiments arri-
vaient jusqu'à Cordoue. Déjà en 1534
Ferez de Oliva insista, dans un discours
public, sur la nécessité de rendre le
Guadalquivir navigable, afin de rétablir
Fancienne splendeur de Cordoue. Une
compagnie royale s'est formée pour y
travailler : un de ses projets est de faire
creuser, entre Cordoue et Sévi lie, un ca-
nal qui puisse servir à la navigation et
aux irrigations. Des bateaux à vapeur
entretiennent maintenant la communica-
tion entre Séviiie et le port de San-Lu-
car. D-G.
GUADALUPB- VICTORIA, vof.
ViCToaiA.
GUADELOUPE, une des petites An-
tilles (vo^O ou Iles duVent, est située entre
W 59' et 16« 40' de latitude nord, et
entre 63» 20' et 64® 9' de longitude ouest.
Elle est à 25 lieues de la Martinique et à
1,250 lieues marines de Brest, d'où l'on
se rend à la colonie en un mon. Un dé«
troit qui, sur 2 lieues de longueur, n*a
guère plus de largeur que la Seine, et
qu'on appelle la Rivière salée^ la par-
tage en deux lies dont la plus grande est
la Guadeloupe pmprement dite; l'autre
est la Grande^Terre, Avec les Iles qui
en dépendent, cette colonie française a
une superficie de 1 64,5 1 3 hectares, sans
compter 435 hectares de superficie que
présentent les petites Iles dites de la
Petite -Terre situées auprès d'une pointe
de la Grande-Terre. La Guadeloupe seule
a 82,289 hectares et la Grande-Terre
55,923. De ces deux parties de l'Ile, la
première, traversée par une chaîne de
montagnes volcaniques et boisées, a beau-
coup de terrain perdu pour la culture
à cause des mornes et des ravinas, tandis
que la Grande -Terre, peu élevée, ayant
seulement une chaîne de collines et poa«
sédant un terrain gras et fécond, est
toute susceptible de culture. Les monta-
gnes de la Guadeloupe ont nne élévation
moyenne d'un millier de mètres et ne sont
la Soufrière, volcan de 1,557 oiètf
haut, d*où il s'échappe de bi fuméi
la pointe et les flancs. Les pitons de I
lante et des Deux-Mamelles ont «i
exhalaisons semblables ; ils n'oot qa
mètres de hauteur. De cette diaii
montagnes descendent* beaucoup èm
rents qui ont creusé profondément 1
rain, mais qui sont à sec pendfti
grandes chaleurs, et deux rivière
Goyave et la Lézarde, qui portent fa
et fournissent beaucoup de poiasoii,
que d'autres rivières de l'île. La Gn
'Terre manque de rivières et de boii
y est réduit à l'eau des pluies pour lii
son et pour l'arrosage des jardim.
l'ancien volcan de Bouillante sort
source d'eau thermale qui lui a profai
ment donné son nom, ayant une I
pérature d'environ 80<* (centîgr.);i
de la source de Dolé n'est que de Itl
tié. Au Lamentin , où coule une m
source d'eau thermale, il existe ■■
blissement de bains. On remarque m
les sources d'eau thermale du Gom
et de Mont-de-Noix. Sur les 164,
hectares de la superficie de la colooit
compte 44,745 hectares de terras ai
vées (à peu près le quart de la snperi
23,789 de savanes, 28,838 de boîs«
rets et 71,838 de terres încultek Oi
trouve de forêts qu'au haut des moi
gnes; elles se composent d'aoeda à
dur, d'acajou, de campèche, de co«i
ril, de figuiers des Indes, de goana
fromagers et galacs. Ces hautea ré^iea
téreaaent aussi le botaniste à niMO à
quantité d'espèces de fongèraeecde ■
set qui y croissent*. Le priacipel «
de la culture est le sucre; celle du a
beaucoup diminué; on cultive pei
coton et de ceca«^ encore moiiie detd
Pour la nourritni%on récolte beMK
de manioc, de patates, de baouM»,
gnames et de madères. Le tableau 8«if
tiré de ceux que le gouvememeai a
bliés, fera connaître la récolte des pri
pales productions de l'Ile en 1884,
quantité de terrain et le nooibre d*ei
ves employés à ces culturca.
(*) Wikfttroem, daoa loa dp^ffm 4t U/tm
•Mvj«iuii«; u uu millier ue mcires ei ne sont • V . ^ :' T. TT ""'T't- -T — ^-^
do™i„*«quep.r quelques pito»^ lebque | îî 4«' a^'i'ïrJT'"'" " ""^ ^ "^
6DA
34,810 44,ftl5
4,726
1,249
146
12
104
21
4,543
( 20» ) Ùtik
fltOBiriTS
èf cttliom^ca i835.
Sucre bnit 36,158^2ftUltr*
Sucre terré 176,715
Siroià et mélasses .... 6,506,1 291!*»^
Tifia 2,158,015
Café 1,004,372"««'.
Colon « . 80,464
Cacaa 28,021
Girofle 345
Tabac : . . . 3,777 ,/,
/Manioc 3,468,905
1 Fautes 2,976,486
1 Bananes. 1,594,931 : c
< Ignames 1,479,041
j Madères 1,099,575
[Maïs 510,640
\ Casse, malangasy pois, cousoousses.
44,745 55,416
êiénlK à 2S milliont de francs le
hrat da sol, et à 14 millions le
■et CertU canne d'Ouhiti qui
t cnltÎTée dans les sucre-
I ht/tan de terre destiné à cette
pnt rapporter S^OGO kilogr. de
Rtt coftte environ 400 fr. en frais
EMC Chacioe habitation-sucrerie
(vdinairementy outre les bâti*
ém Baitres et des esclaves, une
gmldi^rie pour la dtstilla-
— I et du tafia, et une grugerie
PV k préparation du manioc, qui est
PfÛHÎpale nourriture des habitants,
de cafitiers peut donner 500
et café, coûtant en frais d*eiploi-
350 fr. Dans les jardins, on cultiTc
dTofope (mais ils y dégéoè-
t^ et des arbres fruitiers,
IWcatier, l'oranger, Tananas,
, le manguier, etc. Le prin-
^'^NRiSe est rherbe de Guinée^
li (ïaideknipe, reœrant presque
'^b irrhandiffi de la métropole
'■AitaélabliaBeaaents d^industrie que
'Ibkmi^ 24 cfaanfoumeries et -une
P^if;l8SBétiers sont exercés en grande
iitft fÊT des hommes de couleur. £n-
hnJ^fiO indiridnsaont employés à la
■■eiocde, et on pèche sur les côtes à
IfNs 30,000 kilogr. de poisson. Le
nement eommerdal entre la France
I Guadeloope a varié, dans les dix
émàt 1835 à 1835, entre 32 et 47
■M de francs; en 1835, il a été de
t4<,537 fr., dont23,738,175 en im-
ïmej-eiop, d. G, d. M. Tome XII7.
portations de la Guadeloupe en France ^
et 16,508,352 en exportations de la
France à la Guadeloupe. Sur la masse de
ces importations, la France a perçu plus
de 14 millions et demi en droits de
douanes, d*où l'on voit que la Guadelou-
pe est d'un bon rapport pour la France.
Dans la même année 1835, il est entré
dans les ports de la colonie 1 85 bâtiments
français (dont 65 du Havre) et il en est
sorti 161. La colonie possède un grand
nombre de rades, dont les principales sont
celles de la Basse-Terre et de la baie
Mahault dans la Guadeloupe proprement
dite, le port de la Pointe-à-Pitre et celui
du Moule dans la Grande-Terre, et la
rade des Saintes dans les lies de ce nom.
On regarde le port de la Pointe-à-Pitre
comme un des plus beaux et des plus sûra
des Antilles; l'entrée du port du Moule
est difficile.
Ainsi que les autres Antilles, la Gua-
deloupe est sujette à de violents ouragans
qui causent des ravages épouvantables :
les plus forts ont presque toujours ea
lieu dans lès mois de juillet, août et sep-
tembre, c'est-à-dire dans la saison la
plus chaude; ces mois, du moins depuis
la mi-juillet jusqu'à la mi-octobre, sont
aussi ceux pendant lesquels les fortes pluies
se succèdent sans interruption. U règne
une grande humidité dans l'atmosphère
de la colonie ; les chaleun y sont tem-
pérées un peu par les brises; 32 degrés
du thermomètre de Réaumur forment à
peu près la température moyenne de
GOA. ( 210 )
rUe, mesurée à l*ombre : elle varie de 1 6<*
à 30. On a raremeat des vents d^ouest,
et ils ne se manifestent guère que par des
bourrasques; depuis novembre jusqu^en
avril y les vents soufllent du nord et du
nord-est; le reste de Tannée, ils tournent
à la région opposée.
La colonie de la Guadeloupe a qua*
tre dépendances, savoir : les iles de Ma-
rie^Galante^ les Saintes^ la Désirade
{voy.) et une partie de Tile Saint-Martin,
oont le reste (environ un tiers) appartient
à la Hollande. Au commencement de
1836, la colonie avait une population de
127,574 âmes, savoir: 31,252 individus
libres et 96,322 esclaves. Parmi les pre-
miers, il y a 2,000 hommes de troupes et
environ 440 fonctionnaires civils; les
blancs ne sont qu^au nombre de 1 1 à
12,000,etroncompte 19 à 20,000 hom-
mes de couleur libres. Il y a, dans toute
la population, environ 6,000 femmes de
plus qued'hommes. Depuis la Gn de juillet
1830 jusqu'au !•' janvier 1837, il a été
affranchi 8,637 esclaves, dont un dixiè-
me environ a racheté sa liberté. En 1835,
on a compté une naissance sur 28 indivi-
dus libres et sur 50 esclaves, 1 décès
sur 34 libres et sur 44 esclaves , et 1 ma-
riage sur 158 libres et sur 6,880 esclaves.
Le nombre des enfants naturels excède
celui des enfants légitimes, tant le concu-
binage est fréquent, chex les blancs com-
me chez les gens de couleur. Les habitants
primitifs de la Guadeloupe étaient les
Caraïbes; obligés, au xvii* siècle, de
(aire place aux colons français après une
guerre acharnée, les indigènes restants se
retirèrent à la Grande-Terre et a la Do-
minique, et ils ont continué d*y subsister
en petit nombre et dans un état peu pros-
père. C'est en 1 664 que Louis XIV ache-
ta la Guadeloupe au prix de 125,000
livres. Klle fut confiée d'abord à une
compagnie marchande, puis annexée à
la Martinique; ce n'est qu'après le milieu
du XVIII* siècle (|ue, régie séparément,
elle a pu prospérer. Klle a été quatre fois
occupée par les Anglais avant 1814.
La Guadeloupe est régie par un gou-
verneur et un conseil culonial de trente
membres nommé» par les collèges élec-
toraux. Il y a un commandant militaire ,
VU ordonnateur y un directeur de Tinté-
GOA
rieur et un procureur général. Let
villes de Basse-Terre et de Pointe-à-!
et les trois bourgs du Moule, du G
Bourg et du Marigot ont un consei
nicipal, et à la tête de chaque quart
un fonctionnaire public civil ayant I
de commissaire-commandant. La A
'lerrcy chef-lieu de la colonie, e
ville de 5,500 âmes, avec une nu
la côte occidentale de la Guade
rade ouverte à tous les vents et e
aux ras de marée qui y sont dang
La Basse-Terre est le siège de l
royale, d*une cour d'assises, d'un
nal de première instance, du coum
vc, d'une commission des prises c
conseil de guerre; la ville a des écoli
bibliothèque et un hospice. La se
ville, ou même la première pour l
pulation, est la Pointe-à-Pitre, di
Grande-Terre, auprès de la rivière!
Régulièrement bâtie et peuplée de 12
âmes, cette ville doit sa prospérité ai
excellent qu'elle a sur leitrémili
rivière Salée, et qui peut contenii
navires ; elle a une chambre de
merce, comme la Basse-Terre. Apr
deux villes, les lieux les plus peuf
la colonie sont le Grand-Bourg ou
rigot ( 1 ,900 âmes), le bourg de la (
terre et celui du vieux fort Saint -1
situés tous trois dans Pile Marie-Gi
les Saintes et la Désirade n'ont ck
qu'un petit bourg. Dans la partie
^ise de l'ile Saint-Martin, il n*y
le bourg de Marigot, contenant un
taine de maisons, au fond d'une
Pour l'exercice de l'année 1837, I
penses publiques de la colonie a
évaluées à- 4,396,967 francs, don
delà moitié a été fournie par les r
locales. Outre l'imprimerie du ^
nement, il y a dans la colonie d
primeries particulières; il s\ pub
gazettes. ^-On peut consulter tes 1
statistiques sur Us colonies fmm
imprimées par ordre du ministn
marine, Impart., Paris, 1837, in-8
GUADET (MAaourRiTE-Rui
des chefs du parti des Girondins ;
naquit à Saint-Émilion , petite v
Bordelau, le 20 juillet 1775. A I
1 5 ans, il quitta la maison paternel
aller à Bordeaux terminer son édt
CMik
oà txMB ksiraBOx, en
vue régènéntion
A BonleMx , le commerce et
faïaùuit UMijoun deux puis-
■paalklei K ans rivales; le com-
V, Iwt ptf tes richeisei , le bar-
fv «M talent, oomfireoaieDt que
Hait Teou pour eux de fi-
■r h «èoe politique; mais en
ce comoMrce et ses mille
qm sillonnaient les mers ce
Ant les intérêts étaient néœs-
lin aoi iotérèts da commerce,
éainr qae la transition se fît
K«ét,iTec modération, et là peut-
i« le Mcret de la conduite que tint,
ii*cn de h révolution française, la
ttttioo de U Gironde.
6adci,dèja connu aTantageosement
de Bordeaux, obtint, mal^
oaçrand nombre de suffrages
^h dépatation aux États-Généraux;
constituante sVtant séparée,
à des hommes nouveaux le soin
aoD ouvrage, Bordeaui pro-
n biaease dépatation à TAssem-
^ ks ptemîcfs temps de cette as-
"B^) BB rapport vint mettre à nu
■*>ln{Kictlcs armements des puis-
1 «mi que Fexistence de crimi-
ioteliigences au dedans. Guadet
^- ^^k^Qs prompt, le plus cbaleureux
^. ^Giroidiiis, fit décréter que la nation
' ".'w.inirdait comme iulâme, traître
* •■P^rie, coupable du crime de lèse-
tOQt agent du pouvoir exécutif ,
FnnraB qui prendrait part, direc-
■t oa indirectement, à un congrès
* *|rolijetierait d^obtenir une modi-
^ tende b œnstitution ; il fit décréter
^ ttOe déclaration serait portée au
•> wec invitation d'en donner con-
■■ite a tons les princes de TEurope,
4 et Imr déclarer qu'il regarderait
enoemi de la France tout
qm manifesterait l'intention de
atteinte à sa constitution. Les
pnLa de Guadet avaient électrisé l'as-
mtléey les applaudissements avaient
kft (oa interrompu l'orateur : quand
Ml fini de parler, tous les membres se
I
I
(211) GCÀ
menty expriment par des aodafltttîoai
réitérées l'adhésion de toutes les volon-
tés à la déclaration de Guadet; les tri-
bunes mêlent leurs applaudissements ,
leur enthousiasme, leurs serments, à ceux
de rassemblée; on entend un grand nom-
bre de voix : Oui, oui , la constitution
ou la mort! Voilà mot à mot le récit du
Moniteur.
La malheureuse journée du 30 juin
fournît aux Girondins l'occasion de dé-
velopper franchement leurs principes.
Le général Lafa jette étant venu à la barre
demander, au nom de son armée , ven-
geance des insultes prodiguées au mo-
narque, Guadet sentit sans doute que
tout était perdu si un général pouvait
ainsi dicter des ordres : il rappela donc
à Lafayette ses devoirs et ceux de l'ar-
mée, et Ténergie et l'éloquence de ses
paroles firent sur l'assemblée une vive
impression. Mais , en même temps ,
Guadet et ses amis comprirent que, pla-
cés entre un peuple en délire qui com-
promettait les plus précieuses concpiè-
tes de la Révolution, et une cour hostile
sans doute, mais qu'on pouvait peut-
être ramener à d'autres sentiments on
placer du moins dans une étroite dépen-
dance, l'intérêt du pays leur commandait
une démarche d'où pouvaient sortir les
plus heureux résultats. Les Girondins se
rapprochèrent donc de la cour;yergniaud,
Guadet, Gensonné eurent plus d'une fois
des entretiens secrets avec le roi.Les dépu«
tés demandaient à Louis XVI d'éloigner
desfrontières les armées ennemies, de rap-
peler les minbtres écartés du pouvoir,
de donner au prince royal un gouverneur
attaché aux principes constitutionnels, et
d'adhérer lui-même franchement à ces
principes ; à ces conditions, ils offraient
leur concours. Ces propositions furent
rejetées, et le vaisseau de l'état continua
de flotter entre deux écueils également
menaçants.
La cour se disposait au combat; elle
hâtait l'entrée en France des armées
étrangères et resserrait les liens qui l'at-
tachaient à l'émigration. Le 26 juillet,
Guadet,organe de son parti, lut un pro-
jet de message au roi qui se terminait
par one impulsion subite et si- ainsi : « La nation seule saura sans doute
; toosy dans l'attitade da ter- I défendre et conserver sa liberté , mtia
GUA
(212)
GVh.
•Ile TOUS demande , Sire , une dernière
foit| de vous unir à elle pour défendre
la constitution et le trône. » Le roi per-
sista dans sa conduite : les Girondins, dés-
espérant alors de fonder en France une
monarchie constitutionnelle, se décidè-
rent pour la république, et concouru-
rent au 10 août, qui livra la Commune
de Paris a tout ce qu^il } avait de plus
extrême parmi les démagogues. Dès le
30, les Girondins firent rendre un décret
de dissolution contre cette Commune;
mais la Commune resta à son poste et ré-
pondit au décret par les massacres de
septembre, barrière de sang qui dessi>
sera désormais les deux camps avec pré-
cision.
L'Assemblée législative céda la place a
la Convention nationale. Le département
de la Gironde s>mpressa de réélire ses
députés les plus marquants, Vergniaud,
Guadet, Gensonné; Paris, de son côté,
envoya à la même assembla les membres
les plus ardents de sa Commune, Danton,
Robespierre, Marat, etc. La guerre fut
organisée, maisavec des chances bien iné-
gales; car les députés de Paris avaient
derrière eux toute la populace de la ca-
pitale, tandis que les députés des dépar-
tements, loin de leurs concitoyens, n*a-
▼aient pour appui que leur courage et
leur talent.
L'assemblée s'ouTrit le 21 septembre
1792, et, dès le 28, Vergniaud et quel-
ques autres membres appelèrent Pindi-
gnation publique sur les lâches auteurs
descrimes de septembre. Louvet formula,
le 29 octobre, une attaque directe contre
Robespierre, et Guadet se chargea de
soutenir la lutte. Le triomphe des Gi-
rondinsfut complet; mais tandis qu*à la
tribune ils foudroyaient leurs ennemis,
oeux-ci soulevaient contre eux les fau-
bourgs de Paris.
Lors du procès du roi, on fut d'accord
sur la culpabilité ; mais la Montagne vou-
lait porter un jugement définitif, tandis
que la Gironde, refusant de prendre sur
elle la responsabilité d*un pareil acte ,
voulait l'appel au peuple : l'appel fut re-
jeté. Sur l'application de la peine, Gua-
det vota la mort , mais avec sursis : le
sursis mis aux voix fut rejeté encore, et
i!e tous les bîait employés par les Giron-
dins il ne sortit qu'une seok dioae ,
preuve qu'il leur répugnait de oondhÉl
Louis XVl à l'échafaud, mais qu'ils tA
saient l'avouer ( vo/. T. XII, p. 491
Ce fut une faute ; on gagne toujonra |l
en politique à marcher droit et l'eroM^
louvoyer timidement : dans le
cas, on en impose à ses
le second, on les encourage.
Aussi, le 9 mars suivant, Guadet t
disposant à paraître à la tribune I
tout à coup assailli par les plus vm
tes clameurs, et, le jour même, lui
parti furent voués aux poignards. Oéi
la nuit du 10 au 11, des conjurés A^
mèrent, et les députés ne durent mi
leur active surveillance d'échapper il
mort.
Cependant le combat était engafé^(
au mois d'avril, Robespierre attaqoil
Girondins en face à la tribune. \i
et Guadet se défendirent en oratconl
spires: Vergniaud toujours grand,
jours beau, quand il avait écrit;
plus inégal, mab aussi plus im[
plus entraînant, parce qu'il im|
toujours ; ils arrachèrent les appi
ments de rassemblée. Du reste, Gi
ne se faisait guère illusion sur Vu
la lutte. Vu de ses amis lui demandiild
jour pourquoi les véritables dèfenMi
des droits de la nation n'employaU
pas les mêmes moyens que leurs advfl
saires pour s'attacher le peuple : « Ct
impossible, lui dit (Guadet ; nous ne pfl
vons promettre que du pain au peapi
et cela en échange de son trvnl
eux, au contraire, lui offrent,
vail, toutes les jouissances de la
et du pouvoir. Il n'est pas
prévoir quel sera son choix.» Le Ift m
en effet, les députés de 35 sections dtl
ris se présentèrent à la Convention pi
dénoncer 22 représentants appartm
tous au parti de la Gironde; Goaà
comme on pense bien, était du no^
Ce fut le commencement de oette ai
d'accusations et de violences dont f
sue fut la catastrophe du 31 mai (w
T. XU, p. 494).
Dans ces tristes circoustancct, Bl
deaux tout entier éleva une voix iodin
et, dans une adresse énergique, mcfli
Paris d'une éclatante vengeam» t*il É
GVk
(m)
GI]A
inte m la TÎe oa à Ift liberté de
taures. Sor la demande de Gua-
«e fat imprimée , affichée dans
ivojée aux départements. £x-
-éûne par ce succès, Gnadet
ttôt à la tribune Tune des mo-
tins hardies qui eussent encore
il proposa de casser les auto-
'aiisy de remplacer proTisoire-
cians les 34 heures, sa Corn-
L enfin de convoquer et de
■f soppléanls de l'assemblée à
laiks la crainte d'une dissolution
de la CouTcntion nationale.
»tion échoua , et Guadet fut
amis à toute la fureur du
e 3 1 mai , Guadet fut du nom-
proscrits qui trouvèrent les
e foir de Paris et qui se retiré-
^ le Calvadoe ( vof. T. XII , p.
nenu le centre de Tinsurrection
entale qu'entraîna cette terrible
be. Obligés de fuir de nouveau,
I lies députés gagnèrent le dé-
t <le la Gironde, sur la foi de
épie Guadet, dont l'âme con-
générense leur promettait asile
é an milieu de ses concitoyens,
nilusion fut courte et la réalité
pour Guadet surtout ! Quand
rits mirent le pied dans le dé-
it de la Gironde , il était déjà ,
e reste de la France, au pou-
proscripteurs.
:t conduisit secrètement ses amis
«aiot-Émilion , séjour de sa fa-
ie la plupart de ses amis d'en-
lais tous avaient été vus et re-
I leur arrivée dans le départe-
i dès lors il n'était pas difficile
;oniier le lieu de leur retraite,
e 6 octobre 1793 , vers le soir,
représentants en mission dans la
yTallien , arrive à Saint-Émilion
potr de les y découvrir. Toute-
Le première perquisition, peu
ce qu'il parait , ne produbit au-
hat, et les députés proscrits pu-
■er près de huit mois encore
■éfse lien ou dans les enrirons;
in les recherches recommencè-
■ioii de juin 1794; le 15, au
i joar^ loatei les carrières qui
entourent la ville de Saint-Émilioo , la
ville elle-même et les maisons de Gua-
det père et de sa fiunille, se trouvèrent
entourées. Guadet et Salles furent trou-
vés dans la maison de Guadet père, et
conduits à Bordeaux devant une commis-
sion militaire qui n'eut qu'à constater
leur identité, car les députés étaient hors
la loi. « Bourreaux, faites votre office,
dit Guadet aux membres de la commis-
sion ; allez , ma tête à la main , demander
votre salaire aux tyrans de ma patrie. Ils
ne la virent jamais sans pâlir; en la
voyant abattue ib pâliront encore. » Sur
l'échafaud, il voulut parler; mais un rou-
lement de tambour vint couvrir sa voix ,
et il ne put faire entendre que ces mots :
« Peuple, voilà l'unique ressource des
tyrans : ils étouffent la voix des hommes
libres pour commettre leurs attentats. »
Guadet avait 35 ans ; il laissait après lui
une veuve et deux orphelins. Le père de
Guadet et une tante , arrêtés en même
temps que lui, furent aussi mis à mort ;
un jeune frère , adjudant général à l'ar-
mée dç la Bioselle, qui se trouvait aussi
à Saint-Émilion lors de l'arrestation da
député, fut également entraîné dans sa
perte. Un seul membre de la famille sur-
vécut à ces temps affreux : il était lieu-
tenant-colonel d'un régiment alors à
Saint-Domingue ; c'est le père de l'au-
teur de cet article. J. €r-T.
GUADIANA, autrefois Anas, d'où
vient le nom arabe èiOuadi-Ana, Ce
fleuve de la péninsule ibérique prend
naissance dans les marais de Ruidera ,
province de la Manche espagnole , coule
au nord-ouest, et, étant entré dans la
province de Tolède, il reçoit la rivière
de Zangara , avec laquelle il se perd sous
terre à 3 lieues du bourg d'Alcazar , ne
laissant que quelques mares d'eau cou-
vertes de jonc. Les eaux qu'on voit sortir
de terre à quelques lieues de là, entre Ca-
latrava et Daimiel, sont regardées comme
étant celles de la Guadiana. Quand la
2^ngara est très haute , au lieu de se per-
dre entièrement avec la Guadiana, elle
passe par le lit de ce fleuve, reçoit la
Giguela , se dirige sur Y illarta , et , au-
dessous de cet endroit, elle rejoint le lit
de la Guadiana. Arrosant alors l'Estra-
madure, oe flea?e ae dîri||t k VonnX^
GUA
(«♦)
GUA
yen Méridft et Badajoz; pais, tournant
au sud, il sert, sur un espace de 7[lieues,
de limite entre TEspagne et le Portugal;
il pénètre ensuite dans la province por*
tugaise d*Alentejo et de là dans les AU
ganres. Pendant une grande partie de
son cours , son bassin est déterminé par
la Sierra -Morena d'un coté et par les
montagnes d'É¥or% de Fautre. Entre Serw
pa et Mertola, sotilit, resserré et barré
par les rocbes, produit une cascade ap-
pelée le Saut du Loup; depuis Mertola
jusqu'à la mer, c'est-à-dire sur un es*
pace d'une douzaine de lieues seulement,
la Guadiana est navigable. Elle se jette
dans l'Océan par deux embouchures,
dont la plus occidentale et la plus con-
sidérable est entre Yillaréal de Santo-
Antonio et l'Ile Canela; l'autre est au-
près de la Redondela , golfe de Huelva.
La Guadiana a un cours lent et arrose de
magnifiques pâturages. On dit ses eaux
peu propres aux irrigations à cause de
leur salure. On y pèche, jusqu'au Saut
du Loup, beaucoup de soles, d'aloses,
lamproies , barbuts et anguilles. Elle re»
çoit un grand nombre de rivières. De
même que la source de la Guadiana
n'est pas fort éloignée de celle du Gua-
dalquivir , de même son embouchure se
rapproche de celle du grand ileuve espa-
gnol. Entre les deux fleuves se prolonge
la Sierra-Morena. D-o.
GUA RD A FUI, voy. Gaedafui.
GUARINI (J EAïf -Baptiste) naquit à
Ferrare, le 10 décembre 1537. Sa mère
était une Macchiavelli , et son père Tar-
rière-pelit-fils d*un des restaurateurs des
lettres en Italie. 11 étudia successivement
à Pise, à Padoue, à Ferrare, et fut même
pendant quelques années profeueur de
belle» - lettres à cette université. Al-
phonse II, duc de Ferrare, dont la cour
était le rendez-vous de tous les beaux
esprits du temps , sVmprcssa d'y attirer
Guarini, alors âgé de 30 ans, et que déjà
quelques sonnets avaient fait connaître.
Chargé, en lô67, de complimenter le nou-
veau -doge de Venise , notre poète s'en
acquitta de manière à accroître sa répu-
tiuii, et fut charge par le prince de di-
verMi ambAisadei auprà du duc de Sa-
vuie Emin.inuel- Philibert, de Tempe-
rctifMéMtmitîmktl (toladièlt da PoIo|im^
d'abord pour appuyer l'élection de
ri III, et une seconde fois pour tâd
faire élire roi le duc Alphonse lu i-a
En récompense de ses services, î
nommé secrétaire d'état en 1585.
dans ce palais de Ferrare où les a
littéraires se mêlaient aux intrigo
cour, Guarini, comme le Tasse, qi
avait connu et qu'il avait défendu c
ses ennemis avec tout le zèle d'unt
néreuse amitié, devait offrir un exi
des dangers attachés au rôle de
courtisan. Toujours mécontent du pi
mais toujours prêt à reprendre sa c
sur la foi d'un sourire, à Ferrare, à
toue, à Urbin, il promena son îi
stance d'esclavage en esclavage. La
tifs et les dates de ces divers change
ne sont pas parfaitement éclaire»
pendant la cause de sa querelle ai
grand-duc de Toscane serait toute l
rable s'il est vrai, comme on l'assun
le prince fit épouser une de ses anct
maîtresses au fils de Guarini, à
du père. Celui-ci, indigné, sortit de
rence à la nouvelle de cet affront ,
réfugia à la cour de la duchesse dT
sa nouvelle protectrice. 11 rentra
dans sa patrie , en 1 G05 , et fut i
chargé d^une dernière mission polit
celle de complimenter le pape Pa
sur son exaltation. Mab de non
chagrins domestiques vinrent attri»!
derniers jours du poète. Veufd*une f(
qu'il adorait , il eut encore à pieu
mort tragique de sa fille Anna, tué«
un accès de jalousie par son mai
comte Krcole Erotti. Pour comb
chagrins, ses trois fils lui sus^citèrei
querelles à Toccasion du partage
fortune épuisée. 11 se trouvait à ^
pour un procès, lorsque la mort Vy
pa, le 4 octobre 1012.
Guarini a publié des sonnets, dt
médies, des satires, des traicH pi»lil
réunb dans Téditinn de ses œuvres
née à Ferrare, 1737, 4 vol. in-4^
le plus célèbre de ses ouvrages est le
inr Fitloy tragi-comédie pastorale
présentée à Turin, en 15H5, lors di
riage du duc de Savoie avec Catl
d'Autriche. Elle eut 40 éditions du '
de l'auteur et fut traduite à peu pré
tOtttM ki laogift». BUKfré ém
GI3A (21
éam le même genre, Guarini,
l^rédM qu'il sot lui donner, mérite le
Itoi liCTettteur, on du moins partage
■KfMmr de VAminta , jouée à Fer-
iMéi Iâ74, le sceptre de la comédie
La fable de VAminta est plus
, celle du Pastor Fido plus
le strie de la première est plus
■ du second plus coloré, mais on
reprocher Tabus des conceiii.
représentée dans toutes les cours
d même devant les papes, la pas-
le Gaarini fut mise à l'index, à
es imagesToluptueuses qui s\ ren-
ée de certains passages d*un épi-
un peu trop hardi, circonstance
■d plos plaisante encore la mê-
le ce naif agiographe (Aubert-le-
qoi, trompé par le titre, a mis le
Fido au nombre des ouvrages de
Parmi les œuvres inédites de
on cite un Traita de la liberté
y mie Apologie de sa conduite
querelles avec le duc de Ferrare,
nombre de lettres précieuses
rhistoire littéraire du temps et con-
les archives de Guastalla.
tm ionmauz italiens du commencement
fcranée 1 839 contenaient la nouvelle
: Quand Alphonse II, duc de
>« coa6a à Guarini le soin d'exa-
les lettres interceptées au Tasse et
ire d'Esté ; voy. pour y trouver la
torts du grand porte, le gé-
prit au contraire la dé-
de son malheureux émule en poésie
« £t disparaître les pièces qui auraient
fa mmproœttre le Tasse et lui-même.
Im lettres que Guarini se proposait de
ntficaer an Tasse, et qne celui-ci le pria
h pràtr comme un don, furent, après
nor passe par diverses mains, acquises,
a 1^23. par le comte Mariano Alberti.
^■anasrrits, consistant en lettres, poé-
an et autres papiers du Tasse , et en
éa doc Alphonse, de sa soeur Eléo-
du doc et de la duchesse de Man-
de J.-B. Çuarini, etc., et presque
ta« apn^tillès et annotés de la main de
9 âRxàer. leur ancien possesseur, doi-
^H être publies par le^ soins d'une so-
toc, avec les cooimentaircs de M. Al-
R-T.
6CAU3IO , vof. FâToanrcs.
5) GUA
GUARNERITS ou Guarkebi * ,
nom d^une famille de luthiers célèbres,
établie à Crémone, pendant plusieurs
générations. Malgré la haute réputation
qu^ils acquirent par les belles qualités
de leurs instruments, on manque de ren-
seignements biographiques sur ces ar-
tistes, et il est même impossible d'indi-
quer les dates de leur naissance et de
leur mort. Ce n'est qu'en constatant les
millésimes inscrits sur les étiquettes de
leurs instruments qu'on a pu déterminer
à peu près l'époque où chacun d'eux
a exercé son art.
Le plus ancien luthier de cette famille
est AifDRÉ Guarnerius, contemporain de
Stradivarius fv^/.), et, comme lui, élè\'e
du second Nicolas Amati (vojr.). Ses
meilleurs violons portent la date de 1662
à 1680 ; ils sont généralement d'un grand
patron ; cependant on en trouve quel-
ques-uns plus petits qui sont d'un timbre
argentin et pénétrant, mais qui manquent
de rondeur. Ses basses sont particulière*
ment estimées. Il eut pour successeur Jo«*
SRPH Guarnerius, qui signa /f/f d'André^
et qui égala Thahileté de son père, dont
il était l'élève. Il ne faut pas confondre
cet artiste avec un autre Joseph Guarne-
rius, le plus célèbre des luthiers de ce
nom, qui fut le neveu d'André et l'élève
de Stradivarius. Cet autre Joseph Guar-
nerius mourut à la fleur de son âge, après
une existence très agitée qui hâta la fin
de ses jours. Jeté fort jeune en prison,
on ne sait pour quel motif, il y fut retenu
pendant de longues années. Sa misère
était telle qu'il ne pouvait qu'à grand*
peine se procurer quelques méchants ou-
tils pour se livrer à la fabrication de ses
violons. Ceux qu'il exécuta durant le
temps de sa captivité sont connus sous le
nom de violons de la servante. On ex-
plique Torisine de cette désignation par
une anecdote que nous rapportons ici
sans la garantir. Joseph Guarnerius avait
inspiré des sentiments d'amour à la fille
(*) Oo oe peut dire ao juite qurlle eit la vé-
rî'aLie ortl.ograf be du oora d«rpouillé de la ter-
mÎD lUon liïtioe. Le« aotrort Tari«ct \ttàuiftn\t à
le %u\ti : l«i uns eirivcot Guam^ri, W% aotrcf
G^^r^erio , d'autrn «tïïCd Guarni^n O qu'il y
a de i-ertain , c*nt que. «or toutes lei étiquetlet
d^ iDitrnroeiils Ufrti* de l'aielier de cc« arti*-
tn. oa ne troBvc qac i«
GUA
(216)
GUA
de son ge61ier , et celle-d fouminait en
cachette au malheureux luthier les ma-
tériaux nécessaires à son travail. Elle al-
lait quêter comme par charité, auprès des
luthiers de la rille, les restes de leur
iremis. C'est avec cet amalgame de plu-
sieurs sortes de ¥emb que les riolons dits
de la servante furent peints par leur au-
teur : aussi les reoonnatt-on facilement
aux couches granuleuses de leur Ternis-
sure. La maltresse de Guamerius allait
ensuite vendre à vil prix ces mêmes vio-
lons qui, plus tard, furent payés au poids
de l'or.
Joseph Guamerius travailla de 1715
à 1 740. Ses violons ont un éclat de son
qui les fait rechercher des joueurs de
solo. La chanterelle surtout est très bril-
lante; mais on reproche à la quatrième
corde une sécheresse excessive, suite iné-
vitable du principe de construction que
cet artiste avait adopté; car, bien qu'élève
de Stradivarius, qui n^a jamais été sur-
passé comme luthier, Guamerius, au lieu
de s'en tenir à l'imitation de son maître,
voulut être original et fit quelques chan-
gements aux principes fixés par ce der-
nier, en aplatissant les vo&tes], en for-
tifiant les épaisseurs et en diminuant les
modèles. Voy. VioLOir.
Il nous reste à parler de Pixeab Guar-
nerius, également natif de Crémone, mais
qui alla s'établir à Mantoue, où il tra-
vailla , suivant les uns de 1 660 à 1 690,
suivant d'autres de 1700 à 1717. On le
dit élève du second Nicolas Amati ; quel-
ques-uns le font élève d'André Guame-
rius, dont il aurait été le fils. Quoi qu'il
en soit de ces assertions contradictoires,
ses instruments, remarquables pour la
pureté et le fini de l'exécution, sont ce-
pendant moins bons que ceux des autres
Ijuamenus. o. c*. A.
GUASPRB (le), ou GASPms-Ponssiif ,
VOf, DUGBBT. *
GUASTALLA (nucHi db), voy.
PaEME et GOHZAGUE.
GUATÉHALA% ou la confédération
de L'AMiaiQUS cnrrmALB, république
fédérale récemment dissoute. Cet eut,
(*) 0« écrit •oBvtBt GmmtimmU, aioti qa«
font let Aaglalt ; asit noas réuUiMoat la véri-
table orth^rapbe. S.
situé enlre 8 et 17o de latitui
entre 84 et 95<* de longitude
bomé par la mer des Antilles, I
Océan, le Mexique et l'isthme de
par lequel le Guatemala touchail
rique méridionale, tandis qu'i
lui-même, de ce côté, la série
de l'Amérique du Nord. Son t
resserré entre les deux océans ei
par la chaîne de montagnes qui
vers le nord de l'Amérique le
1ères du Chili et du Pérou. Quel
ves en descendent vers les deux i
tout vers la mer des Antilles :
Rio -Grande, qui, après avoir t
lac Izaval, se jette dans le golfe
duras, où débouchent aussi le
et rUIua; le Yare et le San-J
sort du lac Nicaragua, et forme
cours plusieurs cascades. Sur le
la même chaîne, les ririères
cause du voisinage de la côte d
Océan, qu'un cours peu étendi
tingue dans le nombre la T<
GuacalaL On a proposé de li<
mier par un canal au lac Mani
d'établir la communication enti
mers à travers cette partie si
l'Amérique. Quelques-unes àk
gnes du Guatemala, surtout da
vince de 2^catépèque , sont de
L'ancienne capitale , à cause d<
tion entre deux volcans dont 1
des matières enflammées et Faut
rents d'eau chaude , a été plui
ravagée par leurs éruptions , sv
celles du volcan d'eau, qui est la
montagne du pays. Au basdu vol
jaillit une source thermale très
I<es Espagnob ont appelé enfe
saya un volcan de la provioo
ragua, qui autrefob ne cessait de
feu ; il sort des flammes accom]
tourbillons de fumée du vole
Ometep , dans le lac Nicaragi
citer encore les volcans de Pac
diri, Tajumulco et Izalco, cède
la province de Zonzonate.
Le climat et les productions
rique centrale ressemblent à
Mexique, dont elle est en quelq
continuation; elle en a la f«
beaux sites et la variété de vég<
les. Des bois précieQXy des arbi
GUA
(217)
GUA
icmpUasent let forêts. La
y k cocotier et le thé même
dans cette contrée. La neige
s pics lies montagnes, tandis qa'à
> la chaleor fait édore les fleurs
a. On exporte Tindigo, la coche-
lois de campéchcy le cacao, le co-
ifaac, etc. U y a des mines de mé-
sbcuxy et ToiféTrerie est là, com-
ieûqne, un art pratiqué depuis
Me antiquité. Tous les Indiens se
Cde toiles de coton de leur façon.
lis le débarquement de Christo-
loak, en 1503, les Espagnob ont
KT sff la population indigène leur
ioaûnition; ib ont bâti quelques
ibeanconp d'églises et de couvents.
Il a'oDt su tirer quVn faible parti
e colonie, qui, par son sol et sa po-
Icor oflrait pourtant des ressources
■a. An moment de la conquête ,
i était très peuplé et contenait un
MDbre de petits royaumes: Utat-
ipitale du royaume de Quiche,
le Tille grande et riche ; dans le
fOfaame, on trouvait Xélabuh,
y dit-on, de 300,000 âmes. Dans
me de Kachiquel étaient les viU
teînamit, sur le mont Tecpan,
[ixco, place très forte, sur un
scarpé dans la vallée de Xilolé-
Ltitlan, entre les rochers, sur le
s lac, était la capitale du royau-
itugil , et Mayapan celle du Yu-
iont plusieurs caciques étaient
es. D y avait un nombre infini
s , parmi lesqueb dominaient le
parlé par la race des Suchilté-
lê chorti, le sinca, le mam ( dans
) et le pipile, qui n'est qu'un
icain introduit par les colons
nation qui se sont établis sur les
Grand-Océan. Par les ruines de
le ville de Palenqué, on peut
I progrès que les arts avaient faits
ndigènes de Guatemala ; la seul-
rtoat y a laissé des monuments
ables. Les ruines de la ville de
Ml se voit un cirque entouré de
es, avec des statues colossales, et
le souterrain orné de colonnes,
; à l'appui de cette remarque.
■peieuis du Mcsiqne n'avaient
m k sonncttr» kt Indiens do
Guatemala, divisés cependant à riofini.
Grâces à leurs armes à feu et à leur tac-
tique, les Espagnob furent plus heu-
reux ; encore leur fallut-il plus d'un de-
mi-siècle pour se rendre maîtres de tout
le pays. Ib convertirent les Indiens de
force, établirent des missions, fondèrent
plusieurs villes et un archevêché, avec
trob évêques sufTragants. Une université
et une société d'économie furent établies
dans la capitale. Une audience royale pré-
sidée par le capitaine général gouvernait
le pays, qui , ayant le titre de royaume ,
comprenait quinze provinces. Lorsque,
dans le siècle actuel, les colonies es-
pagnoles s'affranchirent du joug de la
métropole, Guatemala suivit lentement
l'exemple donné par les royaumes voi-
sins ; et ce ne fut qu'en septembre 1831
qu'il se constitua d'abord en provinces-
unies, pub en république fédérale. Cette
république, ayant 3 millions d'âmes , se
composait de cinq états, savoir: Guatéma»
la^ San^Salvador^ Honduras^ Nicaragua
et Costa-Rica. Chacun avait son assemblée
adminbtrative,et envoyait un certain nom-
bre de députés au congrès fédéral. Le
ci-devant chef-lieu a le surnom de ville
neuve ^ ayant été fondé en 1770, trob
ans après que le vieux Guatemala eut été
en grande partie détruit par l'éruption
du volcan voinn. Nouveau- Guatemala
est une ville de 31,000 âmes, bâtie
avec beaucoup de régularité sur un pla-
teau qui, élevé de 5,000 pieds au-des-
sus du niveau de la mer, jouit d'un cli-
mat délicieux. Les maisons, solidement
construites, n'ont qu'un étage, à cause
des tremblements de terre; elles sont
pourvues de terrasses et de jardins; des
ruisseaux d'eau vive amenée par un aque-
duc nettoient les rues. Sur les côtés de
la grande place, entourée de portiques,
s'élèvent la cathédrale, avec le palab de
l'évéque et le séminaire , le palais de la
régence et celui de la justice. La %ille pos-
sède une université, deux collèges, une
quarantaine d'églises, pour la plupart or*
nées avec profusion, des couvents, un ar-
chevêché et un cirque pour les combats
de taureaux. De l'hôtel des monnaies sont
sorties en 1824, pour la première fois, de
belles monnaies en or et en argent au type
de U nouvelle répobliqiie. CeKanni dans
GUA
(218)
GUD
TéUt de GuatémaU, peuplé de 610,000
âmes et composé <|e 7 départements,
qu'est située l'ancienne capitale appelée
du même nom , comme nous Tavons dit,
et renfermant 9,000 âmes. Les autres
villes de cet état sont Jalapa , Amatitlan,
Solola et Osuncalco.
San^Saipador^ auprès d*un volcan, est
le cbef-lieu de Tétat de ce nom, dans le-
quel on exploite les mines de fer de Ma-
tapan.
Honduras, état situé sur la mer des
Antilles, a pour chef»lieu Comayaguay
siège d'un évéché; le port d'Omoa, dans
cet état, fait un grand commerce; à Cor-
pus, il y a une mine d'or. Les Anglab ont
formé, vers la fin du dernier siècle, un
établissement sur la côte de Honduras, et,
en 1839, ils se sont établis dans l'île de
Roatan, située dans la baie.
L'état de Nicaragua renferme la belle
ville de Lénn^ siège d'un évéché, le port
magnifique de Réalejo, avec des chantiers
de construction, et les lacs de Nicaragua
et Masaya.
Malgré son nom brillant, l'état de Cos-
ta-Rica (côte riche) n'a que des villes sans
importance et peu de commerce.
L*ancienne république «le Guatemala,
en proie, comme toutes les anciennes co-
lonies espagnoles , aux dissensions in-
tei^tines, n'avait pu parvenir à quelque
stabilité. En 18:)9, une insurrection a
d*al>ord séparé Tétat d'Honduras de la
confédération ; les quatre autres états ont
suivi cet eiemple, en rompant le lien
fédéral et en se déclarant indépendants,
de sorte que de la république fédérale
constituée en 1821 sont nées cinq rt'pu-
bliques séparées, f|ui peut-être se frac-
tionneront encore davantage , à moins
que la force de quelque parti puissant ne
parvienne à les subjuguer.
Un prêtre du pays, Domingo Juarros,
a publié l'histoire du Guatemala sous le
titre de Compendin de la hixtoria dr la
ciudad de Guatemala , 1809-1818,3
vol. en 6 parties : Bail y en a publié en
anglais une traduction abrégée, Ix)n-
dres, 1833. On peut voir aussi, pour Phis-
toire de Guatemala, la (Ihronologie de
M.Warden, dans le tome I\ delà 3e partie
étVArtdevérifirrlesdateSy^,Z\4'4\b\
H pour la description du pays, G.-A«
Thompson, Narrathe ofan offic
sit io Guatimala y from Mexirc
dres, 1839, ouvrage dont on troi
extraits dans le G/o/>tf ,t.yn,p. 37 3
FoirwMx la Revue britannique^ t
p. 48-69.
GUATIMOZIM, voy. Mex
COETEZ.
GUDIN (jEAN-AirroiirE-TinU)
peintre de paysage et de marine, i
Paris le 15 août 1803. Ses pan
destinant à la marine, dirigèrent se
cation vers ce but; mab des dess
plume, fruit de ses loisirs, qui déc
en lui un goût décidé pour les i
firent placer chez Girodet, où se
aîné, Jean-Louis, plus âgé que 1
an (mort en 1838), étudiait déjà 1;
ture. Par amitié pour ce frère ,
ne voulait pas contrebalancer les
Théodore Gudin abandonna la p
historique à laquelle Jean-Louis u
pour s^adonner exclusivement à <
pa}'sage et des marines. Dès ce moi
n'eut plus d'autre maître que la m
débuta avec éclat, au Salon de 1 8
un Brick en détresse eiune Vue «
bouc hure de la Seine ; en 1 834, i
sa réputation naissante par un Sai
et une f'ue du jort Chaputj pr^s
d*()lrron'y réputation à laquelle
le sceau, en 1 837, par un tableau
rine qu'il avait exécuté dès 1833
à-dire quand il avait à peine 30 ai
son auguste protecteur, le duc d*C
aujourd'hui roi des Français. 1
de ce tableau était la flsite de
rien y vaisseau marchand sur le
prince émigrait en Amérique,/7Ar
saire français ytn 1 7 96. Au même î
guraient V Incendie du A>/if,vaissi
chand de la compagnie des Indes
teau il vapeur débarquant les pti
devant Douvres y et une f'ue de
bley admirables ouvrages qui ré
tous les suffrages et firent proclan
auteur un digne successeur desCl. \
et des J. Vernet. I^ décoration de
gion -d'Honneur récompensa ce
que partagea, au Salon suivant, le
port de réquipa^e du Colombas
daii sur la Julia, de Bordeaux
juillet 1833, au milieu d'une tcn
iir«us0. On trouve dans las pRMi
GDD (219)
tuUii le sentiment du peintre co-
ni an savoir du peintre d^histoire.
iple de J. Yernet, les personnages
t en scène sont bien dessinés, spi-
pleins d'expression, groupés avec
nce, et de manière à former près-
ijours des épisodes intéressants,
lui, M. Gudin saisit admirable-
I effets de la mer dans ses mo*
le calme et de tourmente aussi
t dans ses plus terribles déchai-
», et il rend ces effets avec une
[ui tient du prodige; mais il ne
t pas comme lui à donner exacte-
Ks bâtiments , selon leur rang ,
bn, leur position ou leur marche,
OQ le gréement qui leur convient,
tes louent ta richesse de sa palette,
de son pinceau, la beauté de ses
s marins ont trop souvent Toc-
5 blâmer ses négligences de cos-
l les savants sa perspective aé-
: linéaire. C'est dan» Fintérét da
le plutôt que dans celui de sa
artiste qu'il a peint cette foule
es faciles, brillants de verve et
fort souvent d'heureuses rémi-
\ de lui-même, qui, depuis 1 834,
1 successivement au Salon du
Ainsi sa Vue de Venise^ son
tprtlttain^ son Sauvetage sur les
Gènes y bien qu'encore des pro-
d*un ordre supérieur, ont signa-
ips d*arrét de son talent , et son
• vent €iu 7 janvier 1831 dans
d* Alger ^ sa Vue du Havre , sa
•e à NapleSj et beaucoup d'autres
capitaux fort remarquables des
I expositions, ont confirmé cette
ien connue qu'un talent qui ne
ts décroit.
nis du beau talent de M. Gudin
; à déplorer cette prodigieuse fé-
qui lui permet d'exécuter dans
d*UDe année jusqu'à 1 2 ou 1 ô
de la dimension et de l'impor-
10, destinés au Musée historique
[les,qu'on a vus auSalon de 1 839;
pour l'exécution desquels, il est
eu recours en partie au pinceau
ïvcs , MM. Morel Fatio, Couve-
lel Bouquet, de Régny. Dans ce
M. Gudin est à Alexandrie ainsi
M. Horace Vernet. GombieQ
GUE
de beaux ouTrages oe voyage ne nous pro-
met-il pis I L. G. S.
GUK, emplacement dans le lit d'un
fleuve, d'une rivière, d'un cours d'eau, où
le fond est assez ferme et où il y a assez
peu d'eau pour qu'on puisse le traverser
sans danger dans toute sa largeur j soit
à pied, soit à cheval, soit avec des voitu-
res. La profondeur d'un gué pour le
passage des gens à pied ne doit pas ex-
céder un mètre et pour les hommes à
cheval 1"^.30: au-delà, les hommes pour-
raient perdre pied et être entrainéâ par
le courant, et les chevaux seraient obli-
gés de passer à la nage. On peut engager
les voitures dans un gué de ]"^.30de
profondeur, s'il n'y a point d'inconvé-
nient à ce que leur chargement soit
mouillé; dans le cas contraire, il ne faut
pas que le gué ait plus de 6 à 7 décimè-
tres d'eau.
Les meilleurs gués sont ceux dont les
abords et les débouchés sont d'un accès
facile, dont le fond est égal, d'une nature
ferme et tenace, peu susceptible d'être
creusé sous les pieds, où l'eau atteint sa
plus grande profondeur par une pente
douce, et où la vitesse du courant est mo-
dérée. Les gués, dans les pays de monta-
gnes, sont souvent embarrassés de grosses
pierres (|ui les rendent incommodes pour
les chevaux et quehfuefois impraticables
pour les voitures; dnns les pays de sable
et de bruyère , le fond des gués est ordi-
nairement un sable mouvant ou un gra-
vier fin qui se délaye sous les pieds. Il
résulte d'observations faites sur le cours
des rivières, que les gués se trouvent de
préférence dans les endroits où leurs
lits viennent à s'élargir beaucoup; qu'il
s'en présente davantage dans les rivières
qui coulent dans les pays montagneux;
qu'il y a des rivières guéables seule-
ment pendant les grandes chaleurs ;
que d'autres cessent de l'être après quel-
ques jours de pluie, ou lors de la fonta
des neiges, et qu'un grand nombre d«
petits fleuves deviennent gi p
de leur embouchure à la ree aes< -
dan te. La direction < gin pai
toujours perpendiculaire au co oe
rivière : les attérissements qui le loi
dans les parties sinueuses d' . oi
d'eauy venant à se joindre
GUE ( 230 )
coudes oa saillants , formeront un gné
dont Ift direction sera très oblique par
rapport à la largeur de la rivière.
Presque toutes les armées ont franchi
des rivières h gué* L'on sait que César ne
put passer la Sègre qu'après avoir détour-
né une partie de ses eaux. Les Cosaques
emploient pour découvrir les gués le
moyen suivant : ib s'étendent le long de
la rive, descendent dans la rivière en la
sondant avec leurs piques, et ne pous-
sent leurs chevaux qu'autant qu'ils ont
fond ; il est rare que de cette manière un
gué leur échappe.
Aux armées, on détruit les gués d'une
rivière en creusant un fossé ou des trous
en quinconce dans la largeur du gué, en
le barrant par des pieux assez serrés et à
fleur d'eau, en l'embarrassant de herses
de laboureurs dont on place les chevilles
en dessus, en y jetant des chausses-
trappes et des arbres, avec toutes leurs
branches, la tète de l'arbre tournée vers
l'ennemi, ou enfin en faisant jouer des
fougasses dont l'explosion forme dans le
gué des entonnoirs profonds. C. A. H.^
GUÈBRES, voy. Ghèbees.
GUÉBRIANT (Jrâx- Baptiste Bu-
DF-S, comte de), maréchal de France, na-
quit le 2 février 1G02, au château de
Plessis-Budes, dans le diocèse de Saint-
Brieuc, de parents issus tous deux d'une
maison très ancienne de la Bretagne.
Après avoir reru de sa mère un bon com-
mencement d'éducation, Guébriant fut
envoyé au collège de La Flèche , où il se
distingua par ses progrès et ses heureuses
dispositions. Il fit ses exercices d'académie
à Paris et ses premières armes en Hol-
lande. Présenté ensuite au roi au camp
d'Alet, il rechercha les occasions de se
signaler. Cependant un duel qu'il eut
en 1626, le força de sortir du royau-
me; ses amis ayant apaisé la colère de
Louis XIII, il revint d'Italie, et, en 1630,
il fut pourvu d'une compagnie dans le
régiment de Piémont. Guébriant repar-
tit donc pour l'Italie, et, après deux ans de
(*) L*aut««r d« cet article ■ pahlié » soai le
titre d*Esni d'uit9 ùtstnÊCtiom tur U pmis^t det
Tifièru H /• eei»«rriicfioii dêt ponti mditairtt
( Parit, i835 , io-S^ ) t un ouvrage qai jouit eo
France de Petliaie det militaires et qai a déjà
9té tradait à rétraaftr. S.
GUE
service, le roi le nomma capi
compagnie du régiment de sei
même année (1632), Guébria
avec Renée du Bec-Crespin ,
pas moins célèbre que son i
la mort de ce dernier, elle <
Pologne la princesse Marie-
Gonzague, fiancée de VUdislai
du titre, rarement accordé à i
d'ambassadrice extraordinain
Le jeune guerrier , son é(
le roi dans tous ses voyagea
et de Lorraine; en 1635 , il \
le cardinal de la Valette qui
commander l'armée d'Allemaj
fit quinze régiments impéria
la retraite que l'armée fran
obligée d'opérer.
A son retour, le roi le reçi
les témoignages de satisfactioi
vices, et il le chargea aussitôt
fendre Guise contre les Ëspa^
mé maréchal-de-camp, il fut
la Valteline, à l'armée du dui
en 1637. Après le traité co
duc, le 26 mars, Guébriant r
mée dans la Franche-Comt
rendit maître de plusieurs pi
Il fut alors envoyé en Allei
cours du duc Bernard de Sas
Ce prince commandait une
troupes suédoises que la me
tave- Adolphe avait laissées
que la |>oli(iquede Richelieu j
au cœur de rAllemagne. Bei
la coopération du général fi
sieurs sui*cî*s importants, mai
ne survécut pas longtemps. I
à Guébriant des gages de so
lui remit en mourant son ép€
val et ses pistolets. Guébria
service du roi l'armée du d
mar, prit plusieurs places dar
latinat, mit garnison françaif
sach, et, le 28 décembre 16
Bacharach , ce fameux passai
qui le couvrit de gloire et le
de se joindre à Erfurt au mai
( '*^X* ) > commandant des t
doises.
Nommé par le roi gouver
xonne, Guébriant répondit \
que d'estime par la victoire
porU, le 18 mai 1641, àW
(»1)
6DB
où a défit, le
Fardiiduc
le igndede Imtenuit
I Tordre éa. Sûnt-EsprîL Après
■è le Rlûn à Wesel et défait les
f ée Venloo et de Gaeldre, il ga-
mlk àt Kespen près de Crevelt
er IM3, dont il fut récompensé
oité de maréchal de France,
■algré ses TÎctoireSy Guébriant
lit dans one situation difficile;
oéranx ont eu aussi constamment
nmonter tant d'obstacles, soit
t de ses propres troupes, soit de
fies alliés, ou même de son gou-
it, qui ne secondait pas toujours
es efforts. Après avoir secouru
aï suédois Torstenson, qui fai-
,T de Leipzig, il alla, en opérant
ile glorieuse, favoriser celui de
i entrepris par le duc d*£n*
y, Co5DÉ); ce prince lui amena
i-méme un renfort avec lequel
iége devant Rotbweil en Souabe
te place. Mais ce fut le dernier
Guébriant : il y fut blessé par un
u et mourut sept jours après
e, le 34 novembre 1G43, vive-
etté de ses troupes, estimé des
t singulièrement honoré de son •
lent.
lalités brillantes du général le
Guébriant joignait Thabileté et
*iin négociateur, l'éloquence de
militaire, la modestie d*un
vertu et l'humanité d*un vrai
Th.D.
DRE. Cet ancien duché forme
ni une province du royaume
Sas, ayant une superficie de 94
nrés géogr. et 315,000 habi-
I sol plat et sablonneux, mais
réf est entrecoupé de marécages
bières. L^ile de Betuwe, formée
io et le Waal, offre seule un
oéralement fertile. Les princi-
laits de ce pays sont le colza, le
le tabac et les fruits. On n'y
i peu de fabriques; cependant il
ocMnmeroe de transit assez con->
La province , divisée en quatre
Ambeim, ?^imègue, Zutphen
a pour capitale Jmfieirn. In-
dépendamment des chcfr-Uenz qui por*^
tcnt les mêmes noms qne les dbiricta,
il faat mentionner la TiÛe de Nienwkcrk
avec un port sur le Zuydenée, Wagenin»
gen sur le Rhin , Bommel sur le \Vaal ,
Kuilenbourg sur le Leck, le fort de Doëa-
bourg sur TYssel, llarderwyk avec un
fort sur le Zuyderzée, et le beau château
de plaisance de Loo. L'ancienne capitale
du duché était Gueidre (Gelder), actuel-
lement ville de cercle dans la régence do
Dusseldorf ( province prussienne de Jn*
liers, Clèves et Berg^; elle a 3,500 habi-
tants, plusieurs fabriques, et fait un
commerce de blé important.
La principauté de Gueidre, gouver*
née au x* siècle par des princes indé-
pendants, apportée en dot par leur der-
nière héritière au prince Otlion de Nas-
sau en lOGl, fut érigée l'an 1079 en
comté, et l'an 1339 en duché. En 1405,1e
duché passa par mariage au comte d'Kg*
mont [voy,)^ qui le vendit, en 1471, au
duc de Bourgogne Cliarles-le-Téniéraire.
Cela donna lieu à de vives contestations,
mais Charles-Quint n'en resta pas moins
maître du duché. Lors de la révolution
des Pays-Bas, le pays au nord du Rhin
et Zutphen se séparèrent des autres dis-
tricts de la Gueidre; les premiers accé-
dèrent à l'union batave, ceux-ci de-
meurèrent sous la domination de l'Kspa-
gne. Par la paix d'Utrecht, la capitale
Gueidre, avec une portion du duché,
tomba au pouvoir de la Prusse (voy, Fkf-
DÉRic P**}; la paix de Lunévillc donna
tout le duché à la France; mais en 1814
il fut restitué aux Pays-Bas et à la PrusHe.
Foir Bondam, Charterbovk der litrtzn»
gen van Gelderland en Graven van
Zutphen) Spaen, Historié van CrUer»
land(7 vol.); et du même, OordeUun^
dige Inleiding tôt de Historic van Gi'i»
deriand (2 vol.); enfin Nyhoff, Odt'nk^
waardigheden ait de Gescliiedfni* van
Gelderland [x.. I,Arnlieim, 1830, jU'-4'',
avec gravures). CL,
GUELFES fjiAisosr jJK»),en all«?fiiand
fVelfen, On désigne par <:et drus noius
une célèbre famille prin^ière, éuiigréa,
dans le xi* siècle, d'Italie *f:i\ AlUiii;«iSiia,
et qui, au dire d'Othon de FM^uîn^fii^
s*étab!it d^abord entre h; Br«;fiti«fr v\ \m
Saint-Oothard) famille «|ui régrui qu4rl<|ua
GtJE
(222)
GOB
temps rar pliuieun det plos belks pro«
rinces de rAlIcmagoe et qui fleurit en-
core aujourd'hui dans les deux branches
(rune royale et l'autre ducalej de la mai-
son de Bninswic ( vny, ce mot et Ua-
HOTEE ). Par l'institution de Tordre des
Guelfes dans le royaume de ilanovre {voy,
l'art suivant), on a fait revivre cet ancien
nomdont tout le moyen-âgea retenti, ainsi
qu'on le verra , un peu plus loin , dans
l'article Guelfes et Gibeuns, dû à la
plume d'un de nos plus grands historiens.
Selon Eichhorn ( Ur^eschichte des
Hauses tUr IVtljeny c'est-à-dire Histoire
originaire de la maison des Guell'es), ce
n'est qu'au ix* siècle, dans la dernière pé-
riode du règne de Charlemagne, que les
Guelfes commencent à figurer dans This-
toire. Au xi*, cette maison était di-
visée en deux branches et possédait des
biens considérables dans l'Allemagne mé-
ridionale. Azzo ou lùzelin, de la maison
d'Kste \yoy,) en Italie, maître de Milan,
de Géues et d'autres villes de la Lombar-
die, et qui mourut en 1097, acquit une
partie de ces possessions par son alliant^e
avec Cunégonde, héritière des premiers
Guelfes. Sou liU W elT, ou Guelfe 1" ^de la
branche cadette, autrement Guelfe IV^,
v^X' ^ • ^> P' ^ ^ j I ■""'■^ *" 1101, de-
vint duc de Bavière et hérita des biens
de Tautre branche des (Àuelfes. llenri-
le-Moir, duc de Bavière, fils aiiié de
Guelfe 1*', en épousant Wulfhilde, fille
du duc Magnus de Saxe, re^*ut en dot les
domaines des Billungen (i»r>x'.)qui lui ap-
partenaient dans la Saie. Ilenri-le- Su-
perbe, fils de Henri - le- >oir, duc de Ba-
vière, fut un des souverains les plus riches
et les plus puissants de l'Allemagne , et
re^*ut encore, en 1 137, le duché de Saxe
de son beau-père, l'empereur Lothaire.
Après la mort de Lothaire, Henri voulut
disputer la couronne à Conrad HI, de la
maison de Uohenstaulfen {yiiy,\ que les
États avaient élu roi ; mais il échoua, fut
mis au ban de l'empire et perdit la plus
grande partie de ses posse:aions. Après
sa mort ( 1 1S9 j , son fils Henri-le-Lion
(v)^.) n'obtint que le duché de Saxe et
les domaines héréditaires <iu'il y possé-
dait; quant aux fiefs héréditaires de
Bavière, ils furent donnés à sou oncle
Guelfe VI. Indépendamment de la Ba-
vière, oelui-ci poasédait la Toeei
lète, la Sardaigne et les biens de II
comtesse Mathilde (dont 11 re^i
titure en 1158). Après sa mort
mingen , le 11 décembre 119
pour héritier l'empereur Henri
La lutte si célèbre entre le ]
Guelfes et le parti des Gibelins s
duisit quelquefois sous d'autre
comme ceux des Blancs et d
{Blanchi e Neri) à Florence, d
avons fait la matière d'un petit i
dont aussi il a été beaucoup quesl
celui du Dânte. Aucune époque
toire n'a offert des actes de crua:
barbarie semblables à ceux aui
livrèrent ces deux factions. / W. ]
l'article ci-après, de M. de Sismc
consultera en outre, pour la gran
V Histoire des républiques ita
du même auteur; et, |N>ur les
spécialement dans leurs rappo
l'Allemaf^ne, Behrens, Herz'*^ h
etc., c'e>t-à-dire Le dur Cm
souche du dernier rameau guei
V Allemagne mériditmale ri ses ^
portai ns^ Brunswic, 1829.
Gt ELFES ou GuF.LPHES^oEn
I^ nlai^on de Brunswic, en ret
s(*s possessions de Hanovre qu'
sait ériger en royaume, voulut
nouvelle couronne d'un des
attributs de la souveraineté : le
régent d'Angleterre institua don
mois d'août 18 1 6 , un ordre de <
rie dont le nom même est un h
à la mémoire des glorieux fonda
rillustre lignage des Guelfes ai
appartenait. Cet ordre, civil et a
est composé de trois clauses : les
croix , <|ui doivent avoir le rang
tenant général ; les commande»
doivent avoir crlui de général
quant à la troisième, le mérite
militaire , ou une action d'éclat, t
pour y faire admettre, et par le sei
cette admiseiion la noblesse pen
est acquise.
L'insigne de l'ordre est une fc
croix , toute d'or, à huit pointes f
tées, anglée de léopards; au ce
un médaillon de gueule chaq
cheval d*argent, lancé sur un t<
sinople, avec cette légends : iVec
GUE
(2Ϋ)
GUÉ
i, Um oomonna d6 chêne ou de
reetourint le médailloo sert à dis-
■ks che¥alîen omis oa militaires;
■■n ajoateot en outre deux épées
te mtre la croix et la couronue
bfB la surmoDte. Le grand cordon
ëkrte moiré et Fétoile au coté
Il Mot attribués à la 1" classe; la
vie la crobi pectorale et l'étoile ,
■■ rayons ; et la 3* classe fixe le ru-
a U croix à la boutonnière de Tha-
iBoyen d^une boucle d'or. C ' de G.
."ELFES ET GIBELINS. Ce sont
qu^adoptèrent deux partis nés
e et qui luttèrent Fun contre
iCD Italie pendant toute la seconde
i du moyen-âge, entraînant jusqu'à
fftain point dans leurs combats la
rt des autres peuples de l'Europe,
idant la première moitié du moyen-
le Pan 476 à l'an 1000, les Barba-
'aioqueurs des Romains, s'étaient
es à plusieurs reprises de relever un
empire qui pût réfléchir l'image
ni de Rome. Les Goths de Théodo-
es Francs Mérovingiens, puis les
riogiens, étendirent, en effet, leur
Mtioo sur des contrées si vastes qu'il
mbiait facile de conquérir le reste
iorope. Leur grandeur cependant
"vait qu'à montrer leur faiblesse :
empire était étendu, plus le gou-
seot central était incapable d'en
tre les frontières. Chaque petit peu-
rbare se montrait plus fort pour l'at-
]aeleoolosse ne l'était pour la défen-
Ds le X* siècle, l'empire, renouvelé
miema^e, était envahi et dévasté
OQi les aens par les Normands , les
"oia et les Sarrazins. Le désespoir
lîaa enfin les peuples à retirer aux
eors la charge de les défendre;
I alarma et fortifia sa demeure,
attendre les ordres du monarque.
réUts, les propriétaires de terres
tdaves et les cités entreprirent à
rua de l'autre de repousser le bri-
ge; ils s'attribuèrent individuelle-
le droit de paix et de guerre, droit
létaientattachés nécessairement l'in-
dance et les autres attributs du
mement. Sous les derniers Cario-
ns, l'empire ne présentait qu'une
miildraie et inerte , partout trem-
blante et obéissante ; dès le xi* siècle , ati
contraire, les cités, les châteaux et les
couvents étaient entourés de fortes mu-
railles; toute la population était associée
à la défeuse de quelqu'un de ces lieux for-
tifiés; chaque homme se trouvait, avec
son travail, sous la garantie de la force
locale dont il fabait partie ; chacun com-
battait pour soi , chacun refusait d'obéir
à tout ordre venu de loin; une liberté
un peu sauvage avait succédé au plus
avilissant despotisme.
Nous jouissons encore aujourd'hui des
bienfaits de cette révolution , qui donna
aux serfs le désir de cultiver en même
temps que le droit de défendre la terre,
qui fit multiplier la population aussi
rapidement qu'on l'avait vu décroître
dans les siècles précédents , qui rendit à
l'homme, avec sa liberté, sa dignité et
son énergie. Mais au moment où elle s'o-
pérait, quoique chacun en ressentit les
avantages, personne ne voulait y voir au-
tre chose qu'un état de transition, ou ne
se résignait à ce que l'état social fût dé-
sormais fondé sur l'usage universel de la
guerre privée. Tout Tempire, qui venait
de tomber en dissolution, aspirait à for-
mer de nouveau un grand corps, à re-
trouver un ordre protecteur qui dispen-
sât chacun des débris de la société dis-
soute du soin de se protéger lui-même.
L^imagination de tous rêvait une grande
unité sociale qui rejoignit tous ces mem-
bres épars , inquiets , sinon souffrants ,
d'être séparésdu tronc auquel ilscroyaient
devoir la vie.
Pour réorganiser la société et lui ren-
dre cette unité qu'elle regrettait, deux
systèmes se présentèrent aux esprits : l'un
s'appuyait sur la force militaire, l'autre
sur la force morale ; l'un se proposait de
relever l'autorité des empereurs, l'autre
d'associer les peuples au nom et sous l'au-
torité de l'Église. La lutte entre ces deux
systèmes commença avant le milieu du xi*
siècle ; les noms par lesquels on les dé-
signa se firent entendre pour la première
fois dans le xii*. Les Gibelins se dévouè-
rent à maintenir l'autorité des empereurs,
les Guelfes celle de l'Église.
La nation s'est régénérée, disaient les
partisans des empereurs; en fortifiant
ses châteaux, elle a retrouvé sa bravoure
GUB
(2M)
Gt)fi
cmniiie Aa liberté; elle élit eUe^mème
l'EmpereuTy son chef, et elle la choisit
permi les plus sages et les plas brares ;
elle s'anocie à lui pour la législation aux
diètes de Rense près de Francfort en AU
lenuigne, aux diètes de Roncaglia près
de Plaisance en Italie; elle s'associe de
même à ses capitaines pour Tadministra-
tion de la justice : chacun n'est jugé que
par ses pairs. Cependant c'est l'Empereur
qui| à son tour, départit le pouvoir avec
la terre ; c'est lui qui donne les bénéfi-
ces ou fiefsy et qui lie à lui, par la foi et
l'hommage, tous les dépositaires de la
puissance militaire, politique et judiciaire.
Ainsi l'état demeure un seul tout et la
subordination est maintenue. Tel était le
système féodal de l'empire dans sa pureté,
comme le développa G>nrad-le-SaIique
par la loi des fieis (1036); tel éuit le
système gibelin.
La nation est régénérée, répondaient
les prêtres; mais c'est parce que le Christ
Ta rachetée. La puissance de la chair est
toujours corrompue; la puissance de l'es-
prit vient seule de Dieu : elle doit être
laissée à Dieu et au pape, son représen-
tant sur la terre. Le pape seul conser-
vera la liberté , parce qu'il règne par la
justice et non par la violence; il préser-
vera les bourgeois des villes des outrages
des grandi, car tous les hommes sont
égaux à ses yeux; lui-même s'est sou-
vent élevé d'entre les plus petits. Si les
empereurs et les rois veulent être quel-
que chose , qu'ils soient les lieutenants
du lieutenant de Dieu , dont le trône est
à Rome ; tout le reste ne leur viendrait
que de Satan. Tel était le système de la
monarchie de l'Église, que Grégoire VII
(voy,) exposa dans ses Dictatus Papœ
(1076); tel était le système guelfe.
Les empereurs commencèrent la réor-
ganisation de la société au moment où
l'Eglise de Rome était le plus cor-
rompue. D'abord les trois Othon de
Saxe et Henri II, puis Conrad II et
Henri III de Franconie, forts de leurs
talents et de leurs vertus, et s'appuyant
sur les opinions gibelines, soumirent l'É-
glise à l'eut (961-1004). Mais lorsque
Henri IV, à l'âge de cinq ans, succéda
à son père Henri III; lorsque, plus tard,
il s'abandonna à des passions déiÎ6gléei| les
pontet de ftone iroolarent M
qu*ib nommaient le jong de k se
L'Empereur avait distribué les 1
d'Églûe comme oeuxd'épée: àaei
unsetlesautresétaientdesfiel5;ill
mettait par l'investiture, il obteoa
tour la foi et l'hommage : c'était
lien de la société. Hildebrand, qa
puis Grégoire VU, nomma simoi
concession par un laïc des fiefs de
auxquels étaient attachés les i
Saint-Esprit; il prétendit d'aboi
dépendance de l'Église, puis à la
sion de l'eut à l'Église. Ce fut
relie des investitures {voy.) qa
da de sang l'Iulie et l'Allemagne
la paix de Worms, en 1123;
réglait le cérémonial de l'investiti
même, et, à la mort de Henr
enfanU (1125), chacun des dei
nomma un empereur.
Le représentant des opinions
voraliles à l'Église fut Lothaire,
Saxe, qui maria sa fille unique a
Welf ouGuelfo,duc deBavière.L
Welf avait été porté par plusieun
de cette maison, de celle de C
et surtout decelle d'Esté. Welf H'
Bavière, fils d'un marquis d'Es
qu'on Ta dit dans le l*** article Gi
avait été TanUgoniste le plus ai
de Tempereur Henri IV. Lerepr
des opinions favorables à Teoi
Conrad III, duc de Souabe, de h
de Hohenstauffen ; il éuit né à 1
gen, petite ville a dix lieues de S
Conrad, contraint d'abdiquer «
fut rappelé au tràne en 1138, à
de Lothaire, malgré l'opposition <
ri-le-Superbe, duc de Saxe. Dan
Uille de Weiosberg entre ces c
vaux, le 21 décembre 1140, H
Superbe donna le nom de Welf
de guerre à ses chevaliers, Conr
de Waiblingen. La guerre embra
lie comme l'Allemagne, et ces dei
en Iulie, se changèrent en ceux d
et GfUbelUni.
Ces noms parurent beaucoup p
venables pour désigner les pai
ceux de l'Empire et de l'Église. I
il y avait alors deux empereurs
présenuient les deux opinions o|
bientôt après, il y eut aussi deui
GUE
cfaaqae parti. La première di-
tt fhm rEnpire et dans l*Églîse
istivc^ et la oonséqueoce de la
■ ôrik oo a cause était presque
Pâeclion contestée de Tun ou de
'. Un principe est difficilement
00 nom de parti, parce qo^il
^*an parti demeure fidèle à son
: ks Doms de Guelfes et de Gi-
I ai itpi limitaient que la race; ils
quelque chose d'antique,
choK d'héréditaire : c'est juste-
ce motif qu'ib détinrent plus
^■làrorpieil des âunilles.
Im prioœs les plus puissants, ceux
yioiiat le plus de chances d'être
ftéîrEmpire, étaient les rivaux na-
(empereurs; ils étaient les chefs
Ifoligoelfe on bien ib s'y rangeaient.
âJkngne, c'étaient les ducs de Ba-
F, de Saxe, de Brunswic; en Italie,
pnents, les nu^quis d'Esté, comme
■ kl souverains normands des Deux-
Robert Guiscard, les deux Ro-
r, ks deux Guillaume, la comtesse
^, en Toscane, et Guelfe II {de la
cadette, autrement GuelfeV), son
, le même qui était duc de Bavière.
lagnod fief du duché de Toscane s'é-
l%iil avec Mathilde, et les autres duchés
Uns s'étaient éteints plus tôt encore.
IfRs ces grands seigneurs, le parti guelfe
I eooBposait surtout des habitants des
■■lies villes; plus ces villes étaient puis-
■iBs, plus leur gouvernement appro-
bkde celai d'une république, et plus
s opinions guelfes y dominaient; le pou-
■r de IIÊglise leur paraissait se conci-
r Bieax que celui de TEmpereur, avec
■B notions d'égalité, de garantie mu-
rile, de règne des lois. Toutefois, dans
■eue de ces ville8,une partie des fa-
illes éuit demeurée attachée aux opi-
OH gibelines : aussi les voyait-on tour
%amr obtenir la victoire et faire passer
m patrie d'an parti à l'autre. Ces opi-
OM gibelines dominaient dans les trois
ûmnles républiques maritimes de Ve-
01^ Gènes et Pise; elles dominaient aussi
■s les villes de second ordre, qui les
loptaieat par jalousie contre les plus
■■antes. Ainsi, dans le temps où Milan
tait tout guelfe, Pavie, Lodi, Crémone
i Comc étaient gibelines; Vérone et Vi-
Encytlop. d. G, d. M. Tome'XIU.
( 326 ) GUE
cence l'étaient aussi quand Padouc était
guelfe ; Bologne , guelfe , avait en face
d'elle Modène, Faênza et Forli, gibelines ;
Florence , guelfe de même, voyait les Gi-
belins dominer dansPistoiaetdansArezzo.
Toutefois la force du parti gibelin se trou-
vait dans la noblesse du second ordre, la
noblesse non titrée; celle-ci mettait sa
gloire et sa vertu dans le dévouement hé-
réditaire du vassal à son seigneur. C'était
en raison de ce lien féodal que le gentil-
homme régnait dans son château et qu'il
obéissait à la cour ; une même règle suf-
fisait à tous les devoirs mutuels et éta-
blissait entre tous les rangs une assurance
réciproque. Un assez grand nombre de
prélats, qui sentaient le poids du joug de
Rome et qui lui préféraient la faveur des
empereurs, s'étaient joints aussi au parti
gibelin.
L'opposition entre les opinions, les
principes de gouvernement ou les alTec-
tions, ne faisait pas toujours éclater les
guerres civiles. A Florence, les Guelfes et
les Gibelins continuèrent à vivre en paix
dans l'enceinte des mêmes murs jusqu'en
1215 que s'alluma la querelle entre deux
maisons nobles, les Buondelmonti guel-
fes, et les Uberti gibelins. Après une lutte
acharnée, après quelques alternatives de
succès et de revers, les Gibelins furent
enfin exilés. Les deux partis avaient re-
couru aux armes beaucoup plus tôt en
Lombardie, et là l'Empereur s'était pres-
que toujours empressé d'accorder le vi-
cariat de l'Empire aux capitaines gibelins
qui réussissaient à se rendre maîtres d'une
ville. La noblesse gibeline fut en quel-
que sorte la pépinière d'où sortirent toui
les tyrans des villes libres pendant la
longue durée des guerres civiles.
Aucun empereur ne fut attaqué avec
plus d'acharnement que Frédéric II, mais
aussi aucun ne trouva plus d'ardeur à le
servir dans la noblesse châtelaine. Les re-
vers qu'il éprouva quelquefois , les ana-
thèmes dont il était frappé, les conspira-
tions auxquelles il éuit en butte, rien ne
pouvait décourager ses fidèles Gibelins ;
dès qu'ils le voyaient paraître, ib accou-
raient de toutes parts en armes et lui
formaient bientôt une armée. Après sa
mort, en 1 250, un longinterrègneébranla
le parti de l'Empire. Deux factions, en Al-
GUË
lemagne, ayaieot offert la couronne impé-
riale, l'une à Alphonse X de Castille, et
Fautre à Richard de Cornonailles : ni Tun
ni Tautre ne rappelait aux Gibelins des
affections héréditaires, ou, en d'autres ter-
mes, ne parlait à leur imagination. Aussi
ce fut l'époque où ils oublièrent le plus
leur parti pour ne s'occuper que d'eux-
mêmes; l'époque où tous ces capitaines si
renommés ne songèrent plus qu'à se faire
une principauté de la ville dont ils avaient
le commandement au nom de l'Empe-
reur. Le féroce Ezzelino de Romano fut
le tyran de Padoue , Vérone et Trévise ;
après lui, les Délia Scala fondèrent leur
souveraineté à Vérone , les Visconti à Mi-
lan; Satinguerra était déjà maître de Fer-
rare, Palavicino de Crémone; presque
toute la Lombardie était divisée, avant la
fin (lu XIII* siècle, en petites principautés
où commandaient des capitaines gibelins.
Pour faire triompher leur parti, leurs
concitoyens avaient joyeusement remis
entre leurs mains tous les droits de leur
patrie; les chefs en avaient profité pour
substituer le pouvoir d'un seul à celui de
tous.
Au midi, le principal point d'appui des
Gibelins était auprès de Manfred, fils na-
turel de Frédéric II , qui avait mis sur sa
tête la couronne des Deux - Siciles. Les
papes ne pouvaient souffrir que le chef
du parti ennemi dominât si près de Rome :
ils soulevèrent tous les Guelfes d'Italie
contre lui, et, comme leurs forces ne suf-
fisaient point pour l'abattre, ib offrirent
tour à tour sa couronne à un prince ou
anglais ou français, qui ferait preuve de
dévouement à l'Église et qui se dirait
Guelfe. Après Edmond, fils de Henri IQ
d'Angleterre, ce fut Charles d'Anjou,
frère de saint Louis, qui fut appelé. Man-
fred fut défait et tué à la bataille de
Grandella (1366) ; Charles fut roi des
Deux-Siciles, et dès lors non-seulement
les rois de Naples de la première maison
d'Anjou furent les champions du parti
guelfe , mab la maison de France fut re*
connue comme protectrice des Guelfes;
une moitié de l'Italie lui voua toutes ses
affections pour Tamour d'un )>arti dont
les roÎH de France connaissaient à peine
le nom.
il jr avait^ aux veux des Italiens du xiii*
( 226 > GXJJt
siècle, quelque chose de sacré dft
vouement au parti soit guelfe , «
lin ; c'était le principe de la réc
tion de leur patrie, le princi]
unité qu'ils rêvaient toujours, ei
et par-delà leurs affections mui
La vraie patrie du citoyen llor
pisan était moins Florence ou
la cause guelfe ou la cause gibelii
cette cause, il était beau de sacril
seulement sa propre vie, mais
comme une ville frontière se dé\'4
le salut de l'empire. Personne ne
à se faire un reproche d'appeler i
ger sur le sol de l'Italie; le Guell
que langue qu'il parlât , était un
triote pour le Guelfe , le Gibelii
Gibelin. Cet enthousiasme patri*
manifesta lorsque Conradin (r>oy
fils de Frédéric II , parut avec n
armée allemande sur les front ièi
lie. Tous les capitaines gibelins, qi
paru seulement occupés de fond
tites souverainetés dans la Blarc
naise et la Lombardie , oublièn
intérêts égoïstes pour venir si
sous le drapeau du parti que rele
ritier de la grande race gibeline, l
bli(|ue de Pise oublia tout soin d
pre sûreté pour mettre à la di
de Conradin tous ses hommes '
toutes ses galères et ses trésors. L
de Tagliacozzo (t2G8;,où Coni
défait, parut abattre encore un
parti ; mais les Gibelins, sans se
gcr, re|>ortèrent leurs affectior
stance, fille de Manfred , qui ava
le roi d'Aragon ; ils lui livrèrent
( 1 282) par les Vêpres sicilienne
et dès lors ils commencèrent à c(
les Aragonais comme étroitemei
parti gibelin.
Au xi\'* siècle, le rèle des fan
réditair^ment attachées au parti |
gibelin était toujours le m^me,
chefs sous les étendards desi|uel
rangeaient, les monan|ues auxq
demandaient une direction , éti
venus indifférents à la cause. I
cipes pour la défense des(|uels
formés les partis étaient , il est vi
jours plus oubliés. \a*s villes d*i
dans leur indépendance j la (
6t)E
(Î21)
GtË
t républiques^ les seconds
le titre de princes à celui de
m aipériaQx ; on avait perdu Tes-
cil désir de fonder de nouveau Tu-
é FEmpire ou celle de la société
fcMe: le système féodal tombait déjà
halitiuu, et les Gibelins n^en vou-
tfks; le sacerdoce avait montré que
M Aiit toat autre chose que la di^é-
ia de la foi chrétienne, et les Gucl-
^ardentsn^étaient plus disposés à
Mr conduire aveuglément ni par le
dptr les prêtres. Mais les opinions
(cfciiigé ^ans que les sentiments on
MBS eussent rien perdu de leur
i; trop de sang avait été versé de
{d'antre, trop d^alliances intimes
; été contractées, trop de secours
t rendus, dans le cours de deux
e de trob siècles, pour que le nom
im parti guelfe, de Tancien parti
ne Ht pas battre le cœur de qui-
pouTait rappeler les hauts faits
père ou de ses aïeux. Chacun
bire preuve de noblesse en réveil*
lentiments passionnés de ses an-
diacun se glorifiait de ces haines
es aflections qui lui avaient été
Kt sms mélange.* C'est dans mon
laient-ib, c^est dans ma nature
les Guelfes , de haïr les Gibelins,
■uusacré mes ancêtres, ils ont
irs chiteanx ; tant que je vivrai,
utxrai de leur ravir leurs for-
et d^égorger leurs enfants. »
les républiques, aux anciens
fr du parti guelfe on avait sub-
nz de la liberté; ce n'était plus
xtùe de TÉglise qu'on invoquait,
souveraineté du peuple; c'était
du peuple [popolo I popolo !) et
lui de saint Pierre ou de son suc-
que Ton prenait les armes. Les
communes guelfes de Toscane,
, Perugia, et Bologne, leur alliée,
les portaient la croix guelfe à
, à Sienne et même à Pise, enga-
es cités à s'unir à elles pour la
le U liberté. Toutefois celles -là
! renonçaient point à ce qu'il y
léréditaire dans les sentiments
1 Fîorence, outre les magistrats
oblique, il y avait ceux du parti,
fai« M i^am guel/Uf chargés
d'écarter des emplois, d'ainmonirey qui*
conque était soupçonné d'être issu de race
gibeline.
Mais tandis que ce zèle antique bouil-
lonnait encore dans les cœurs de la no-
blesse et du peuple , les représentants de
l'Empire et de l'Église ne le comprenaient
plus et n'y prenaient plus aucun inté-
rêt. La noble race de Hohenstaufîen s'é-
tait éteinte; lorsque Henri VII de Luxem-
bourg fut élevé sur le trône impérial
(1308), il crut que sa plus belle mission
était de réconcilier les partis et de se
montrer impartial entre les Guelfes et
les Gibelins; néanmoins le zèle des derniers
pour sa gloire finit par gagner son cœur
et le lier intimement à eux. Sa mort et
l'interrègne qui la suivit empêchèrent le
parti de se reconstituer autour du dra»
peau impérial. Louis IV de Bavière, qui
vint ensuite, recherché par les Guelfes
comme étant de race guelfe, par les Gi-
belins comme étant excommunié par le
pape, se montra impartial à sa manière ,
en trahissant également les uns et les
autres. Il précipita la ruine des deux plus
grands chefs gibelins de son temps , Ga-
leaz Visconti à Milan et Castruccio à
Lucques. Les empereurs de la maison de
Luxembourg qui lui succédèrent, et qui
n'eurent jamais un grand pouvoir en Ita-
lie , ne se donnèrent point la peine de
comprendre ce que c'était que les Guelfes
et les Gibelins; la papauté avait perdu
de vue ces deux partis plus complète-
ment encore. Par une indigne violence,
Philippe IV avait transporté le Saint-
Siège à Avignon. Des papes français, re-
tenus dans la dépendance, pauvres et cor-
rompus, se succédèrent de 1304 à 1377,
et l'année suivante commença le grand
schisme d'Occident. Aucun de ces pontifes
français ne comprit jamais l'idée reli-
gieuse et patriotique à laquelle s'était rat-
taché le parti guelfe ; l'Italie n'était pour
eux qu'une province où pouvaient s'en-
richir les proconsuls du Saint-Siège , les
légats. Après la mort de Robert, roi de
Naples ( 1343), ses successeurs ne son-
gèrent point à conserver la direction du
parti guelfe qu'il avait exercée avec vi«
gueur. Sa petite-fille, Jeanne I^, écoutait
d'autres passions que les passions poli-
tiques, et, après elle , les çuerce& d^ »a!C^
GtJË
(228)
GUE
ctition entre les mftisotis de Duraz et
d* Anjou n'ftvaient plus de rapport tux
vieilles querelles.
Cependant rien ne pouvtit déraciner
des cœurs ces sentiments héréditaires;
plus les gentibhommes exilés des villes et
retranchés dans les montagnes se rappro-
chaient de la vie des anciens chevaliers ,
et plus les haines transmises de généra-
tion en génération avaient de pouvoir sur
eux. Les républiques de Florence et de
Gènes étaient toujours prêtes à se livrer
a leur entraînement pour la France, par
amour pour la vieille cause guelfe. A la
fin du XV* siècle , Charles VIII, au com-
mencement du xvi% Louis XII et Fran-
çois P' furent étonnés de voir accourir
à eux des partisans qu*ils n^avaient rien
fait pour gagner, teb que le grand homme
de guerre Jean-Jacques Trivulzio en Lom-
bardie et les San-Severino à Naples. Ce-
laient des Guelfes qui venaient combattre
pour le vieux parti guelfe. Il est vrai que
les Fran<^ais ne comprenaient point ce
qu^on voulait dire en les appelant eux-
mêmes de ce nom ; les places fortes qu'on
leur ouvrait pour l'avantage du parti
guelfe, ils les occupaient pour le profit
du roi , et ce malentendu, qui renaissait
chaque jour, donnait lieu plus tard à des
accusations réciproques de perfidie. Les
Français renoncèrent enfin à lltalie
(1559); ni le pape, ni l'Empereur ne vou-
laient plus avoir de partisans, mais seu-
lement des sujets obéissants ; la discorde
civile qui avait régné cinq siècles entiers
n*avait plus de sens; toutefois le despo-
tisme ne réussit point de sitôt à éteindre
l'antique haine entre les Guelfes et les
Gibelins, surtout dans las lieux où la ci-
vilisation avait le moins pénétré; et, jus-
qu'au fin du XVI* siècle, la province nom-
mée Montagne de Pbtoia fut ensanglan-
tée par leurs combats. J. C. L. S-i.
GUEMENÉ (pEiHcis de), voy. Ro-
HAH.
GUE NON, vulgairement sin^s à
qiuut. Ces animaux constituent parmi
les singes proprement dits, ou singes de
Panden continent, un genre dont les es-
pèces nombreuses offrent beaucoup de
variétés de grandeur et de couleur, ray.
à l'article Sixge. C S-tk.
CVÈPE (vespn). Jju naturalistes
donnent collectivement ce dob à i
tribu d'insectes de l'ordre des hyaita
ptères(voj'.), section des [
mais les espèces les plut répandiMii
nos contrées, et que nous avons I9J
d'intérêt a connaître, sont : la guépet
mune ^ longue de huit lignca
noire, ayant le devant de la tète ji
un point noir au milieu; ploaiennl
jaunes sur le corselet, et chaque
l'abdomen marqué d'une biande JMi|
son bord postérieur. \jk guêpe fr^oÊA
gue d'un pouce environ, a le thonmii^
tacheté de fauve; la tète fauve
le devant jaune ; les anneaux de Pi
men d'un brun noir&tre, avec noe
jaune. Les femelles et les neatraii
armées, dans les diverses espècea,
guillon très fort, crénelé, caché
dernier anneau du ventre, et
conduit excréteur au venin reoferaéi
une vésicule qui est à sa base. j
Les guêpes, qui ne sont guère cod
au plus grand nombre que par la dcJ
cuisante qu'occasionne leur piqAM
par les dégâts qu'elles font dans nos il
gers, méritent cependant de fixer II
notre attention par leurs mœurs ilj
leur industrieux instinct, qui ne peatj
comparé qu'à celui des abeillô. là
sociétés, très nombreuses dans qaeit
espèces, sont composées de muties^ éêM
très de plus petite Uille, el de/emâà
car elles ne vivent pas, coeune l'aU
sous les lois d'une seule reine. An «î
mencement de l'automne, on ne lid
dans les guêpiers que ces deux derM
sortes d'individus; mab bientôt paraH
les jeunes miles et les jeunes femellflj
doivent perpétuer l'espèce. Celles Al
mclles qui survivent au retour de la fl
vaise saison (qui emporte les arflg
les neutres) sortent au printemps dt'l
engourdissement et deviennent les 1
datrices d'une nouvelle colonie. (
alors qu'elles commencent la consCrod
de leurs gâteaux, destinés à loger les é
les larves et les nymphes. Elles soolll
tôt aidées dans ce travail par les Mirt
qui éclosent les premières. Cest avM
parcelles de vieux bob ou d'écoroe qA
ont délayées, et réduites, en les bray
en une sorte de pâte semblable k I
dont on fait le papier, qae ces hll
GUE
(229)
GUE
èfcsocMistniiaent leurs rayons, corn-
iiodlaks hexagonales, suspendues
■ pédicnk, et ordinsirement en-
te Aine sorte de mur extérieur
h*lu|ipii concentriques disposées
■iIb péudes d'une rose, soit qu'elles
■ÉBt leurs gâteaux aux branches
ijdkn, soit qu'elles le construisent
n^ M dans on vieux tronc. La for-
ifi^âer varie, chaque espèce ayant
Mse de bâtir. Le frelon attache le
pr im pédicule et le recouvre d'une
tfft formant comme une calotte
■ loàte au-dessus des cellules peu
La guêpe commune fait or-
t en terre son nid, composé
jpid nombre de rayons horizon-
fc entre eux par des espèces de pi-
C «iveloppés par plusieurs cou-
t papier se recouvrant les unes les
ci ne laissant qu'un seul trou pour
se. Un seul de ces guêpiers peut,
éanmor, contenir jusqu'à 15 ou
I individus. Celui delà guêpe car-
ie est lait d*un carton qui pourrait
r avec les meilleurs produits de
■ifiMtnres; l'insecte semble savoir
et ce que dos fabricants ont été des
I apprendre, c'est que l'adhésion
Sdité du papier dépendent de la
ir do fibres qui se conservent dans
: c'est pourquoi il taille longitu-
MBBt avec ses vigoureuses mandi-
m fibres ligneuses, dont il fait une
t charpie. Aussi le bec des oiseaux
■paissant à percer ce guêpier, et
t ^îae-t-elle, sans le détruire, sur
hoe pénétrée de sucs glutineux.
iait,chez nos espèces indigènes, la
Me qui compose les guêpiers est
îranent très friable. Le nombre
kaex s'étend au fur et à mesure
de la population. Il y en a
plusieurs, placés les uns
■M des autres comme autant d'é-
ctriuiis entre eux par des espèces
icn. L'ouverture en est dirigée en
• Mie que l'animal s'y tient la tête
nie.
■■elci goêpes ne font pas de miel,
Mes ne servent qu'à abriter les
>} mxqueiles elles donnent la bec-
>*K les sucs extraits des insectes
BîaaoleDt, de la viande ou des
fruits dont elles se nourrissent; ou du
miel que certaines espèces dérobent aux
abeilles.
Ce sont les neutres qui sont chargées
d'aller à la provision. Lorsque les larves,
qui ont la forme d'un petit ver sans pattes
et sans poils, sont au moment de subir
leur transformation en nymphes^ elles se
filent une coque pour boucher leur cel-
lule; et quand arrive la mauvaise saison,
si elles n'ont pas subi leur dernière trans-
formation, elles sont arrachées de leur
retraite par les neutres, qui les mettent
impitoyablement à mort , jugeant sans
doute qu'ils ne pourront plus suffire à
leur conservation.
Les piqûres faites par l'aiguillon des
guêpes sont plus douloureuses et plus
dangereuses que celles des abeilles ; celle
du frelon notamment est la plus à re-
douter. Multipliées sur le même indivi-
du , ces piqûres peuvent développer des
symptômes très graves. Le traitement
le plus efficace consbte à retirer immé-
diatement l'aiguillon enfoncé dans les
chairs, à laver ensuite la partie piquée
avec de l'eau salée ou vinaigrée. Si elle
est très douloureuse, on la bassine avec
un mélange d'huile d'amandes douces et
de laudanum. Dans les cas plus graves,
on instille dans les piqûres quelques gout-
tes d'alcali volatil pur ou mêlé avec la
même huile; on applique des compresses
imbibées d'eau de Goulard, des topiques
narcotico-émollients, et l'on prescrit des
bains, etc.
Une espèce de guêpe de l'Amérique
du Sud, que l'on nomme dans le pays
lecheguana et que les naturalistes rap-
portent au genre pollste, compose un
miel très vénéneux , dont M. Auguste de
Saint-Hilaire ressentit sur lui-même des
accidents très graves, propriété qu'il at-
tribue au suc des plantes sur lesquelles
l'insecte récolte ses matériaux.
Le moyen le plus efficace pour détruire
les guêpien sous terre est d'y porter une
mèche soufrée enflammée. C. S-tb..
GUERCHIN (le). Frakçois Bar-
BiERi, surnommé il Guercino^ parce qu'il
était louche , naquit à Cento, bourg près
de Bologne, en 1590. Ce peintre n'est
pas moins recommandable par ses ouvra-
ges que par ses vertus et sa piété. Élève
GUE
(2S0)
Glib
e P. Zagnoni , de Cremoninî de Bolo-
ne et de B. Gennari , il abandonna ces
naltrea, peu connus^ et assez médiocres,
pour nebuivre d'autre impukion que celle
de son génie. Les ouvrages de Louis Car-
rache, dont il étudia le grandiose, et ceux
du fier Gu^vage, si énergique de couleur,
qu^il vit à Bologne , achevèrent son édu-
cation artistique. Comme le Caravage,
il tira son jour du haut, afin d'obtenir des
lumières vives et franches et des ombres
fortement prononcées. Ce système, bon
dans les sujets de lieux fermés, l'égara
quand il l'employa pour la représenta-
tion d'actions se passant en plein air ou
dans les salles spacieuses d'un palais, oik
l'éclat de la lumière ^oute à la pompe
des richesses ; ces tons noirs , tirant sur
le violet, à l'aide desquels il a donné à
ses ouvrages un magique relief, ces masses
graves et fières, cette fermeté de lumière
et d'ombre qui les caractérisent , perdent
tout leur mérite lorsqu'ils laissent indé-
cis, comme dans son plus bel et capi-
tal ouvrage, la sainte Pétronille du pa-
lais Quirinal, si l'action se passe de jour
ou de nuit , sous un ciel ouvert ou dans
l'intérieur d'une cave. LeGuerchin, quoi-
que généralement harmonieux, entendait
mieux le clair-obscur simple que le clair-
obscur composé; en d'autres termes, il
combinait mieux l'effet des parties que
celui de l'ensemble, témoin ce même ta-
bleau de sainte Pétronille qui, vu de près,
étonne par la vérité, la perfection des
détails, la chaleur et la fermeté de l'exé-
cation, et, de loin, n'offre qu'un mélange
incohérent de tons lumineux et de masses
brunes. Son saint Pierre martyr^ de la
galerie de Modène, tableau plein de cha-
leur et d'enthousiasme, peint à Rome,
comme le précédent, vers 1623, est éga-
lement traité dans la manière anoblie du
Caravage, son ami. Le Gucrchin est moins
fort dessinateur qu'habile coloriste; ce-
pendant sa manière est large, grande, fa-
cile et naturelle ; s*attachaut moius à Té-
tude de l'antiquité qu'il l'exacte imitation
des objets qui l'entouraient, il manqua
souvent d'élévation de style et connut peu
la noblesse de l'expression ; mais s'il em-
l>ellit rarement son modèle, jamais il ne
le dégrade, et toujours il le rend avec
•eqtimeot. Il oe faut chercher dans ses
compoaitioiit ni s
tume qui reporte le p^cta
et au lieu où la scène s^est
expositions poétiques, ni <
fortes au moyen desquclle
l'attention en même tempi
l'âme. Il s'occupa trop di
son art pour ne pas en n^
ce qui tient à l'idéal. Cèpe
ductions sont loin d*étre tri
quincs; et si elles ne sont p
marquées au coin du géi
thousiasme, on y trouve ai
ment un grandiose de db
clair-obscur qui donnent
ce qu'elles laissent à désin
port du pathétique et de 1
Parmi les beaux ouvragi
on doit compter les fresq
son plafond de C Aurore^
dovisi, et surtout son dùm
qui sont des œuvres unie
gueur de leur coloris et
magique ; ils ont une foro
une fraîcheur, une vari
que la peinture à Thuile i
passer.
Comme la plupart d
maître eut plusieurs ma
mière se distingue par ui
bleuâtre, la seconde par
tre; quand il tient le
deux, ce ton est gris; «
de sa carrière, il eiét-ut;
ges dans le goût du i
dont il regretta si Ion
s'abstint d'imiter la
vécut, pour ne pas m
Sincère, civil, modf
gieuK, employant sor
ses à obliger ceux q
lui, le Guerchin a j<
considération mérir
des grands qu'il i-h
de sa con\er»atior
savait conserver ur
vent il aida de sa
sonnes d'une nais
|)cii<a de granih's
chapelles et fond;
|)cinturedcCent
et avtïc chasteté,
laissa de gi-anJ
mourut an 166
15DE
(Î81)
GUE
ijii dSitiD^iia sm TÎe. Les rois de
et d'Anjileterre le demaDdèrent
ptBMT peiotrci et le duc de Mo-
k loges kMigtemps dans son palais
■lami à qai il voulait faire ou-
Vskaort d*an frère chéri. Quand
iÊâÉm de Soède l'honora de sa visite,
MpritUnain, oette main qui, di-
pradaisait tant de merveilles. Au
objets prédeox de toute nature
soooMsîon fîit le recueil de
étma invention^ formant 10 gros
èmi Pinmesi et Bartolozzi ont
ks principales pièces; lui-
tfiafé à la manière des peintres
njeli de son invention. Peu
OBI plus travaillé que le Guer-
«1 oravre ne se compose pas de
é 100 tableaux d'autel et de 150
4i Moyenne dimension; et dans ce
oesont pas compris les coupoles,
fh^nds, les peintures exécutées sur
■ndesdiapelles, ni ses petits ta-
de chevalet. Malgré sa fécondité,
de ses ouvrages n'est resté impar-
ee qoi faisait dire au peintre Tia-
E' ' ' : c ^^^infinr Guerchin, vous faites ce
«OM voolcsy et nous, ce que nous
DMb > L. C s.
CrAULLA on plutôt Gueeriixa,
MflipogDol qui signifie petite guerre et
hM on fit le nom des bandes qui se for-
imt an- delà des Pyrénées, dans la
mnt de 1S08 à 1814, pour agir con-
I ks armées firan^ûses.
HipolécHi voulant , en 1808 , imposer
dyiestie à l'Espagne, ne prévoyait que
i de réaistance. En effet, quels obsta-
■ pouvait opposer à la volonté du
iesHiC empereur des Français une na-
■ siBa dMe&, sans armée, sans points
nlUcinent, et dont la capitale et les
em fartes de la frontière du nord
iest occapées par les armées enne-
mfMÛB ht fière nation espagnole, in-
^ée de n'être comptée pour rien dans
calcul dea dynasties, se souleva tout
tièie contre l'envahisseur , et , d'une
kémité à l'antre de la Péninsule, il n'y
t pins qu'un seul cri de vengeance :
•rt aujc Français! Le clergé et les
ornes ae mirent à la tête du mouve-
«t : dès lors la résistance fut sancti-
Français considéré comme tme œuvre
méritoire et expiatoire.
Le peuple comprit que les armées es-
pagnoles, mal organisées, plus mal com^
mudées encore , ne pouvaient lutter en
rase campagne contre les légions impéria-
les, et, saisissant avec une merveilleuse
intelligence tout le parti qu'il pourrait ti-
rer d'un pays coupé de montagnes, il
s'organisa en guérillas et fit aux Français
ime guerre de détail , une guerre cruelle
et de tous les moments. Ces bandes de
guérillas sans discipline, sans frein , pres-
que toujours indépendantes des juntes de
provinces, n'agissant que d'après leur
propre impulsion et chobissant le plus
brave pour chef, se composaient de con-
trebandiers, d'hommes actifs, hardis,
entreprenants, bons tireurs, excellents
marcheurs, et ayant une connaissance
parfaite des localités et des moindres sen-
tiers. Les guérillas se formaient à l'im-
proviste sur les derrières et sur les flancs
des armées ennemies qu'ils harcelaient
et décimaient sans cesse ; ils attaquaient
de préférence les convois peu escortés ,
les postes et détachement bolés et les
courriers ; ils interceptaient les communi-
cations et isolaient entre eux les diffé-
rents corps de l'armée française. Mal-
heur aux traînards et à tous ceux qui s'é-
cartaient de la colonne! ils étaient
impitoyablement massacrés; heureux en-
core quand une mort prompte mettait
fin à leurs jours et les faisait échapper
aux supplices infernaux que les guérillas
inventaient dans leur rage I
Les Français, de leur côté, firent une
guerre à mort , et malheureusement de
représailles épouvantables, aux guérillas,
toutes les fois qu'ils pouvaient les attein-
dre; mais comment saisir un ennemi
souvent invisible, que rien ne distingue
du reste de la population , qui choisit
pour théâtre de ses exploits un roc es-
carpé, inabordable, et qui a pour re-
fuge une caverne inaccessible?
Les bandes de guérillas les plus re-
doutées, celles qui firent le plus de mal
aux Français, étaient celles de Renova-
lès, d'Espozy Mina {voy.) et de son ne-
veu , dans les montagnes de la Navarre et
de l'Aragon ; de Juan Martin, surnommé
VEmptcinado (voy,)^ dans les enviroui
GUE ( 232 )
de Madrid ; de Jiilian Sanchez , daos le
pap de Salamanque ; da docteur Rovera,
eo Catalogne; de Juan Paladea oa el
MetUcOy entre la Sierra-Morena et To*
lède ; du curé Mérino, el Principe^ ènn
la Castille ; du frère Sapia, dans les mon-
tagnes de Soria; de Juan Abril^ près de
Ségovie ; et de Porlier, el MarquisettOy
dans les Asturies et la Biscaye. Plus de
50,000 hommes obéissaient à ces chefs
ou agissaient pour leur compte personnel.
La tactique des guérillas , leur persi-
stance au milieu des armées françaises, les
échecs inopinés qu'îb firent subir à nos
colonnes, eurent un grand retentissement
en Europe; et Ton sembla dire aux peu-
ples subjugués par la France qu*ib n*a*
yaient qu'à se transformer en guérillas
pour expulser les oppresseurs de leur ter-
ritoire et reconquérir leur liberté. Mais
Ton confondait à dessein les effets et les
causes déterminantes du succès. Il est
avéré que les Français, sans les événe-
ments qui firent sortir leurs meilleures
troupes de la Péninsule, seraient parve-
nus à purger toute TEspagne de ces ban-
des impures , comme déjà on l'avait fait
dans certaines provinces bien adminis-
trées. En efTet, un pays qui n'aurait pour
échapper à la domination étrangère qu'une
population organisée en guérillas serait
bientôt dompté. Mais les guérillas, ab-
straction faite de leurs crimes inutiles,
ont donné un exemple énergique de ce
que peut le patriotisme ; ils étaient la ter-
reur de l'ennemi et d'un secours puissant
pour l'armée anglo-espagnole. C. A. H.
GUÉRIFI ( PiEREE -Narcisse), pein-
tre d'histoire, naquit à Paris, le 18 mai
1774, de parents aisés qui occupaient
une position honorable dans le com-
merce. Le plus jeune de' quatre enfants,
il ne fut pas envoyé au collège; sa pre-
mière éducation fut même fort négligée.
Comme il montrait des dispositions pour
Je dessin, il fut placé chez Brennet, pein-
tre et professeur estimable. Une particu-
larité singulière, c'est qu'il se fit renvoyer
de l'atelier pour sa paresse. Il y rentra
lorsque Regnault en eut pris la direction,
après la mort de Brennet. Il continua
d'étudier assez mollement pendant plu-
sieurs années. Bfab si son talent n'ac-
quérait paa loate la consittaQoe qu'une
GCE
application soutenue peut seule pcoc
son esprit se faisait remarquer ym
finesse et une sagacité extraordifli
Il peignit quelques tableaux de cIm
qui , quoique faibles d'exécution it
grès de style, annonçaient un |Éi
facile, de la pensée et du goût.
La première réquisition vint raM
pre ses études artistiques. Il partir]
l'armée dans une compagnie deSl
frère aine était le capitaine. Il a^
que quatre mois. Le Comité dt"
public ayant accordé des cod^Im
jeunes gens qui avaient fait preaft^
lent dans les arts, Guérin fat
dans la liste exceptionnelle. Il
ordre de retour la veille d'une
menaçait d'être sanglante. A la
tion de son frère , il se mit en
le -champ. Le lendemain, l*aflafa!i
lieu , et le malheureux capitaine y ]
avec presque toute sa compagnie.
Revenu à Paris, il comprit la bM
d'un travail réfléchi et persévérant !l
livra avec toute la force de sa veM
faisant marcher de front les étndal
raires et historiques avec celles qÉI
geait la pratique de son art. Il fut M
en état de tenter le grand concouHL '
Les événements politiques avaMrtl
pendu la pension pour l'Acadéail
France à Rome; cette noble insllM
de Loub XIV avait elle-même anol
bé dans la tourmente révolutionM
avec tout ce qui portait le nom d^M
mie. Mais les études du modèle Ml •
concours d'émulation s'étaient eonNI
En 1796,Guérin entra en loge,eCîld
la seconde palme ; le sujet de la co^
tion était le Corps de Brutus rmfff
à Rome, Il concourut de nouveau 1
née suivante, sur le sujet de CofM i
tique déchirant ses entratlles, A II
de 1796, 4rois grands prix étaiol
riérés : ib furent décernés toos II
à la suite du même concours, en égi
sa force. Guérin en remporta on; B«
Ion et Bouchet eurent les de«x wm
Mab comme l'école de Rome ne liitf
levée que longtemps après, le hfl
s'imposa volontairement à Pans la %
qu'il aurait dû remplir en Italie, à
de pensionnaire. Son talent grandis
fortifia par ces travaux sévères; il fVS
GUE
(283)
GUE
puâsiiit et décisif dans le
ètMûrcms Sextns,
Wwjiaiifion primitive était le Rr»
dans sa Jamilley sujet
snes récentes sTaîent mb
; die consistait en cinq Bgnres.
éyiye, bcanconp d*émigrés pro-
lyiMarègpe de tyrannie pour
knl mal, on des amis dn pein-
y I— îlii de changer sa scène. Il
an principal personnage
«ofé des proscriptions et
i mm retoor dans ses foyers,
■ofte et sa fiUe dans la don«
Cariria cUfim les deux figures ao-
oavrit les yeox de l*aveugle,
n le nom de Marcus Seztus.
ftl créée cette oeuvre pathétique
à -propos saisissant. Reoom-
par des beautés d^un ordre
elle dat surtout à l'allusion
pitKligienx succès. Peu de
ont été pins rifii et plus una-
Al Salon, le tableau fut couronné
et, pendant tonte la durée de
il ne se passa guère de jour
^im y attachât des vers : c'était
dn sentiment public. Ce fut
à ^ filcnit le peintre. Les grands
lai donnèrent solennellement ses
Un banqneC lui fut offert par
: Q y prit place entre Regnault,
, ci Vien , le maître de Re-
la liArtion nntreraelle éclata
kl Isarts les plus énergiques, dans
les pins flattenn, et les cou-
se séparèrent qu'après avoir si-
■m pétitkMi tendant à ce que le ta-
fit acheté par le gouvemement.
fWqûitîon n'en put être laite ponr
fderics nationales qu'en 1830. U
■jomdTiui le mosée du Louvre.
ifSilM de 1803, Guérin exposa
<f Wppofyte, L^OQvrage eut aossi
^lade vogue et accrut la réputa-
^ «m anteor; on lui sut gré d'à-
>W dans le même cadre les deux
Uks «mations dn chef-d'oenTre
rertant fidèle à l'unité. La
Pnrheinois ^vor.) venait de dé-
lans le r6le de Phèdre :
t fit édore des milliers
1^ --.«• K^jjam nt
■NiedaTliéto -r *
dit avec enthousiasme ceux que le poète
Roger ajouta pour la circonstance à sa
pièce de Caroline ou le Tableau^ alors
au courant du répertoire. Mais ici les
critiques se mêlèrent aux éloges : la com-
position, les expressions, le style, donnè-
rent lieu à beaucoup de controverses ; on
remarqua que l'artiste avait de la ten-
dance à chercher ses inspirations à la
scène. Le jury des prix décennaux, en
lui accordant une mention honorable, le
fit avec trop de restrictions. Il faut rap-
porter au même temps Orpliée au tom-
beau d'Eurydice et l'Offrande à Escu-^
lape , sujet touchant qui , reproduit par
la gravure , fut souvent offert par la re-
connaissance au médecin désintéressé, en
retour de ses soins.
Toutes ces peintures, où domine l'ex-
pression, classèrent Guérin, bien jeune
encore, parmi les peintres qui se recom-
mandent par cette hante partie de l'art.
Litalie, si longtemps désolée par la
guerre, était enfin pacifiée; TÉcole de
France à Rome fut réorganisée; le gou-
vernement français avait acqub la Filla
Afedici^pouT l'affecter à celte destination.
Suvée , qui en avait été nommé directeur
dès 1 792, mais qui n'avait pu se rendre k
son poste qu'en 1801, avait restauré et
agrandi l'institution. Guérin demanda a
jouir des avantages auxqueb le prix qu'il
avait remporté lui donnait droit : il par-
tit pour la terre classique avec la pen-
sion. Mais un talent déjà si formé devait
avoir pris son pli, et ne pouvait guère
s'accommoder des travaux imposés aux
pensionnaires; sa santé en souffrit, et il
fut obligé, après six mois de séjour à
Rome, d'aller la rétablir à Naplo; il y
peignit les Bergers au tombrau (CA^
mynias. Il paroonrut ensuite les princi-
pales villes de llulie et revint à Paris
après une absence de deux anné^.
Les commandes impériales ne laissaient
pas plus de reliche à Tart que le% actesde
l'empereur à la renommée : Guérin fut
chargé, en arri%^nt, de repréienter Bo^
naparte pardonnant atuc révoltés dts
Caire. Cette page, honorablement pla*
cée dans les galerie» historiques de \ er-
saiUes, montre beaneoop de jugeaient
le parti pris, et fait approuver,
cîfet poétiife, le léfcr voile de
/
GUE
(J84)
GUE
d«ni*teiiite répandu sur tout Touvra^.
Elle parut au Saloo de 1810, avec Vjàu-
rare enUfHtnt Céphale et Andromaque
implorant pour son fils la protection de
Pyrrhus. Trois œuvres d'un genre si dif-
férent manifestaient tout ce qu*il y avait
de fécondité dans le génie du peintre.
Mab la dernière rendit visikle pour tous
les yeux l'influence exercée sur son style
par la fréquentation du théâtre. La criti-
que fut dure; le public se montra froid ,
ce qui n'empêchait pas qu'il n'y eût de
grandes beautés dans le tableau, et un
progrès sensible quant au dessin. Les
louanges que lui donna David, en pré-
sence de l'auteur, durent être pour celui-
ci un dédommagement. Sur l'observation
réitérée du premier peintre que cette
production, comme résultat classique,
faisait beaucoup d'honneur à l'école de
Regnault : « Monsieur David, répliqua
« Guérin, quiconque tient un crayon ou
«c un pinceau vous reconnaît pour son
« maître. »
C'est vers ce temps qu'il ouvrit un ate-
lier d'élèves; plusieurs sujets distingués
en sont sortis^ mais on compte aussi par-
mi eux les novateurs qui ont donné le
signal d'une émancipation funeste.
Admirateur des anciens, Guérin ne
connaissait que de reflet leurs œuvres
littéraires; étranger aux langues grecque
et latine, il n'avait lu V Enéide que dans
la traduction de Delille. Sa Didon^ si
tendre, si passionnée, si charmante, se
ressent de cette origine; sa Cl/temnestre
est plus caractérisée. Ca deux beaux ou-
vrages, les derniers qu'il ait terminés,
furent exposés au Salon de 1817, et ik
eurent un succès de vogue.
L'année précédenU, Guérin , nommé
directeur de l'École de Franœ à Rome,
avait refusé la place, comme incompati-
ble avec son état valétudinaire. Appelé
de nouveau au même poste en 1822 , il
accepta. Voici comment s'explique cette
contradiction apparente. Il avait conçu,
dbposé et ébauché dans rintervalle, avec
le plus grand soin, une vaste composition
qui devait réunir tous les caractères de
Texpression portée au plus haut degré
possible : c'éuit iaMori de Priam et la
dernière nuit de Troie. Mais pour l'exé-
mvm à Pferia, il était trop exposé box
distractions du monde , pour 1
il avait un faible. Il y échappai!
éloignement , et il se flattait de
dans le séjour tranquille de Ri
ouvrage qui devait mettre le se
réputation. Il emporta avec lui
ébauchée. Les choses tournèrent
trement. Le directorat, devenu
tueux, exigea tous ses soins ; il y
une fermeté d'action qui put au:
dans un être aussi frêle; mais
extérieur doux et timide il rt
une ardeur extraordinaire et un
énergie de volonté. Son admis
fut utile à l'établissement , qui i
soin d'être relevé ; mais ses effor
casionnèrent une maladie grave
tion même dont il mourut , et •
six années perdues pour l'art.
De retour à Paris, Guérin se
tableau qu'il rapportait à l'état
che. Il y travailla autant que ses
lui permirent et l'avança beauco
pouvoir l'achever. Il n'acheva
plus un tableau représentant la
maréchal Lannes^ ni un autre
saint Louis rendant la justice
chêne ^ fort avancé aussi, et don
lui plaisait. Les viciasitudes \
furent en partie cause de ces i
tions; mais il n'aimait pas les
commandés, et le travail de œi
pages le fatiguait. Il dut lui e
davantage d'abandonner sa Psy
sentèe par l'Amour à Jupiter^ i
poétique et tout-à-fait dans m
dont il s'occupait depuis longte
il se contentait difficilement el
rigeait sans cesse. Il fit encore
portraits historiques, entre autrei
chef vendéen Henri de La Rocl
lein, en pied. U peignit aussi ui
Geneviève^ qui, exécutée en tapi
Gobelins , est aujourd'hui une
d'église.
Ses forces étant tout-4-fait i|
s'imagina que le climat de lltal
tremperait. M. Horace Vemel,
ceaseur dans le directorat , ayan
apparition à Paris, Guérin prit
tion de l'accompagner dans son
Rome. Il concerta avec lui, du
grand mystère, les préparatifs d
et partit sana rieo dira à pcr
GUE
(2S5)
GUE
d*ibordun peu de mieux; mais
bout deqoelqiMS mois, les symptômes
èr MB Bul K renoavelèreiit avec plus de
pvk, cl 0 Dounit le 16 juillet 1833.
naonUdfiuiéniUes lui furent faites;
• ifouille Bortelle fut inhumée dans
r%k de h Trinité-du-Mont.
€Hria mit obtenu toutes les distinc-
àm hoMrifiqnes qu^un artiste peut am-
. Li décoration de la Légion -
lui fut donnée lorsqu'il était
îlMtCB qualité d'élève-pensionnaire ;
■M il trait déjà illustré son nom par
^OfRsde maître. En 18 lo, le nom-
kl ds nembres de la section de pein-
l^ dua la classe des beaux - arts de
/XmbI, avant été porté de 8 à 14, il
' AcaomBéà Tune des nouvelles places.
^eAfiie temps après, il re^ut le cordon
et Sdot-3lichel et le titre de baron.
£iiD, peu de temps avant sa mort, il
fat Bommé officier de la Légion-d'Hon-
Quelle que fût la nature de son sujet,
Tait toujours être noble : il Ta-
prouvé dans deux jolies composi-
de sa jeunesse, ia Brouille et le RaC"
immodementf devenues populaires; ces
heureux, qui font de Tamour le
et letourmentde la vie, ne sauraient
re rendus arec plus de grâce. Il le prouva
icore mieux à l'occasion de la fête don-
« à Louise Contât, dans le parc dlvry,
ir les artistes de la capitale. Une toile à
«partioients se déroula, où chaque
lie de la célèbre actrice était retracé.
I démonstration de ce tableau était faite
r Garmty déguisé en chanteur des rues.
e tableau avait été peint par Guérin
ce antAOt de délicatesse que d'esprit.
Voilà recueil contre lequel nous avons
jà fait entrevoir que le peintre ne fut
s amez en garde. Poli , spirituel , en-
oé , causant bien , connaisseur en mu-
lœ, chantant avec goût et s'accom*
ignant facilement sur le piano ou la
lilare , il portait dans le monde un
qui le faisait rechercher. Obser-
il T pouvait recueillir des données
Aes à son art, mais qui ne compensaient
B le» grandes pertes de temps. La vie
i société nuisait donc à ses travaux ; elle
■iaait aussi à sa santé, qui fut toujours
lancelanta. Sa taille était petite, sa
constitution plus que délicate.. Sa phy-
sionomie , d'une extrême finesse , a été
bien reproduite dans le portrait en pied
peint par Robert Lefèvre, et dans le buste
en marbre sculpté par Dumont.
Le talent de Guérin se ressentit de son
organisation ph)'sique, qui lui faisait pré-
férer les scènes passives aux actions pas-
sionnées et aux mouvements expansifs. La
pureté dans le contour, la mesure dans
l'expression, le goût dans l'ajustement,
rharmonie dans la couleur, tels sont ses
caractères. Dans le choix de ses sujets, il
a toujours eu soin de s'appuyer sur des
poètes qui sont dans la mémoire de tous
les hommes, et dont les pensées sont pres-
que devenues les nôtres.
Au milieu cles succès les plus enivrants,
Guérin fut le plus modeste des hommes.
Peu démonstratif , mais sentant profon-
dément, il fut sûr et solide ami.
Nous avons vu quMI avait été lui-même
Tartisan de son instruction. Il lisait beau-
coup ; il était parvenu à très bien écrire.
Sa correspondance était pleine de naturel
et d^agrément. Plusieurs morceaux sortis
de sa plume, et où il traite de l'art , sont
des modèles d'élégance. Un de ces écrits,
intitulé Du Gé/iiCf va jus<iu'à la profon-
deur.
Tel fut Guérin. Chez lui, Thomme va-
lait le peintre. Peu d'arti:»tes ont laissé
après eux d'aussi vifs souvenirs et d'aussi
sincères regrets. M-l.
GUÉRIN ;'J.-B. Pauun), peintre
d'histoire et de portrait, né à Toulouse
en 1783, occupe un rang distingué dans
Técole française moderne. Son Catn
m
après la mari d*Ahel^ exposé au Salon
de 1812, tableau plein d'àme et d'éner-
gie, est resté peut-être son plus bel ou-
vrage. Il est, du moins sous le rapport des
effets de lumière et d'ombre, du style et
du coloris, et même de la touche, le type
caractéristique des autres productions de
l'artiste. Dans toutes, Teffet est plus soi-
gné, plus cherché que le style, le dessin
et l'expression ; et cet effet est assez gé-
néralement une opposition de la lumière
tirée du fond du tableau avec les tons
sombres ou les demi- teintes du premier
plan ; partie qui nécessite l'emploi des re-
flets empruntés à certains tons dominants
pour éclairer les objets placés en avaqt
GUE
(238)
GUE
et colorer les figures de la composition.
C'est dans ce système, qu'ont été exécutés
le Christ mort sur les genoux de la
Fierge^ du Salon de 1819^ qu'il peifpoit
pour Téglise des chrétiens catholiques de
Baltimore; son Anchise et Vénus y de
Texposition de 1833 , qui lui yalut la
décoration de la Légion -d'Honneur ; le
bizarre tableau de Jésus crucifié (Salon
de 1884), espèce d'allégorie biblique où
la mort du Christ fait rentrer Satan dans
le gouffre et promet aux élus les douces
joies du ciel. La science affectée du clair-
obscur qui signale ces tableaux d'histoire,
aussi bien que la plupart des portraits
sortis des pinceaux de l'artiste est plus
fictive que réelle, car elle pèche souvent
du côté de l'harmonie ; la prédilection
qu'il lui accorde sur des parties de l'art
plus nobles que celle-là , nuit au déve-
loppement de son beau talent.
Après ces notices sur les deux princi-
paux Guérin, et pour éviter qu'on ne
confonde entre eux les nombreux artistes
de ce nom, nous devons faire mention
encore de quatre autres que la ville de
Strasbourg se glorifie d'avoir vu naître
ou fleurir dans son sein. Ce sont : Chais-
TOPHS, graveur au burin, né en 1758 et
mort en 1880, à qui Ton doit les belles
estampes de Vénus désarmant V Amour ^
d'après le Corrège, l'Ange conduisant
TobiCy d'après Raphaël, la Danse des
MuseSy d'après Jules Romain, ouvrages
qui font honneur à l'école de F. Mû lier,
dont il est sorti; Jeak^ né en 1760 et
mort en 1886, frère du précédent, qui
peignit la miniature et l'aquarelle avec
distinction; Gabeibl-Cheistophe, pein-
tre d'hUtoire, né à Kehl en 1790, fib
de Christophe le graveur, qu'il a rem-
placé auprès de l'école gratuite de dessin
de Strasbourg comme professeur, et
dont le musée de la ville possède un
beau et grand tableau (13 pieds sur 15),
ayant pour sujet la Mort de Polyniee^
qui valut à son auteur une médaille d'or
au Salon du Louvre, en 1817; enfin
jEA!f-BArriSTE, né en 1798, frère du
précédent, qui, comme lui, fit ses études
pittoresques chex Regnault et honore le
nom qu'il porte. L. C. S.
OUÉRISON. But définitif de la mé-
deciDe (de tnedere^ guérir), la guérison
est le retour à la santé; retour i
ou résultant d'une manière plus o
évidente des efforts de l'art. On d
distinguer la guérison d'avec la
traitement qui l'amène quelque
bien caractérisées l'une et l'autn
mot de notre Ambroise Paré : Je
saiy Dieu le guarit*. Pour le v
le médecin est celui qui guéri
teur ou non ; et le mot de guéris
employé dans les campagnes poi
gner I Esculape non patenté g
comme Sganarelle.
Dans les maladies qui affectent 1
et les animaux qui se rapprochen
on observe que les désordres susci
l'économie offrent tantôt une ti
manifeste à se calmer, tantôt i
traire continuent et s'aggravent
en plus. De la est résultée cette p
plus générale qu'on ne croit, d*al
ner à la nature seule ou aidée d
ques faibles secours les affections c
râbles, et de se borner aux moven
tifs pour les autres. Quant au mé
intime de la guérison , si l'on pc
dire, il échappera sans doute i
aux investigations de la science
que les explications n'aient pas n
En effet, on a regardé la cause d<
ladie (miasme, virus, vice , etc.)
luttant avec Téconomie, qui, à
d'un combat (la maladie), parvien
puiser ou à Panéantir. Les iatro
tes ont vu dans ce fait des acides
bases en excès d'abord , puis se n
saut; les physiciens ont invoque
sauteur, la perméabilité, l'électr
magnétisme, la chaleur, pour s'en
compte. Les vitalistes et les hni
ont admis, les uns le rétablissen
l'équilibre des forces vitales, et le
Tévacuation des fluides sécrétés,
surabondance nuisait au libre <
des fonctions ; d'autres ont supp
l'irritation se calmait et rentrait d
tat normal.
La diversité des explications, de
(*) GmmHr, pùrir, noat parait aTotr
étymologia tcatoniqae qae la mot i
g^kr, acbevé, cait a |>oiot, et doot on
river auui^Arta,ferineoter, %x on ■'•ii
regarder ce verbe romme rorro«p« d*
doot la racia* t»t Jahr, asMC
m ^ GUE
9«r«ie«s |»«r Mil <^xkW« »«v^r : qMt» Im mmUi^
Uies curmbi» oui «u giNiwiil un» HMivWt
et une durée t|tte TaH iie i^eul itH^
y tes depmjntstcMS êits /£■/- \ cban(ger; que U meUtcine fieul «ider U*
éb joutitr. CttStf prDviUemce > efforts de U u«ture« et qu*elle ne tkU
|>as autre chose « m^m» d«u» le* ^^M oU
aa puisttuce »emble U |Uu« <l^vidente«
/ or. ExfKtrrATioN,
*
L^obsenratiou et rex|iérienre uiit MX
counaitre quelque» inétlîcameiit»» eu bleu
petit nombre |Nir malbeur» qui atla(|ueut
certaines maladies tnirpa à i?or|ui » $i \\\%\
peut ainsi dire, et qui en triomphent nre««
que à coup Si\r , dans quelque tHUulItlou
qu*elles se pràientent : cm» sont les sp^eill-
ques (voy, vt mot). l«eur atUion est auiMl
rapide qu*énergi(|ue. 'leU sont le <|ulu<*
qutna, le mercure» etc. Mais, en K^n^^ral,
il faut» pour guérir une maladie, un teni|»s
et des moyens proportionnés à son Inten-
sité et à sa durée.
ï.,eê moyen» de guérison employés par
les anciens et le degré de confiance (prils
leur accordaient sont exprimés dans cet
aphorisme bien connu : QftoU itiftHctê'
inttnta non snnftnt^frrrum Manat ; «junU
ferrum non mnat, ii;nlM âtinais fjféoti
i(;nis non sanni , ra inàftntihiUa tfjfi'jiN»
mare oportfi. Nous n*avons pas fait de
grandi progrès depuis llippocrale.
Marquer \r% limites où s^arn'te actn*^!*
lement la pnîiMince de la méde^ini*, ce
D*e»t point nier ni renverser vm qui «^siMe,
(Jne part asi«% riobU; et tt%%e/ belle reste
encTire au mé^Win pbiloviphe et an sin •
cêre ami de rhuroanité dans Thygi^ni?
vtty, j qui prévient les maladies, qui en
anu^rtit les attet nti«s, et qui tnhnm adotii.tt
encore les maux qu'on rie |*eut gu^re
espérer guérir.
Si U ^fàktmm est le ftA$s%%t a la s«i»t^ ,
on ne peut appeler de ijt tufm la AU^/^ù"
iu»n d'une léu/zo l/^ale a laqfielle mi/ -
cède une maladie fur/M tel le pljite grave
ecM»re, Aiosi «iC réKJiM dW mtA ^A$Ut
terut nr^i^Ue, préten* j qoeatîoo sr^veot agiUe dae» U mittmAét ;
— '-at dans r«oMi#>aMe | D*y a-uit pfts de» m%Mm q<si'»l «sC dMM
a <eûxâ loi existe, g'-^eiss d^ ^r*hht ^
■£rr ûbse fsr iSr^ ijîr ifi taies ^
ttentmomséckmppe.
iéomc se résoudre à ignorer le
se de la guèrîsoo, et , observant
I les pbéoooièDes qui laccom-
se borner à imiter, autant que
h marche que suit la nature
as &varables, dans ceux où elle
patf suffire à la restitution de la
vensdont la médecine se sert
m
:irooDstances sont toujours in-
Q effet, même dans les maladies
leSyOÙ le vulgaire prétend recon-
i influence plus positive et toute
;, l'amputation d'un membre»
m d'une fracture ou d'une luxa-
nt encore que remettre les par-
les conditions plus favorables à
1 ; de même que , dans les af-
iternesy on prépare les voies à
en modifiant l'état de l'orga-
des médicaments divers. C'est
heu qui le guarii,
irsy dans l'emploi des moyens
>o apt plus ou moins près de
oofrranty lequel est quelque-
easible à toute impression ap*
et certaine. Alors on est réduit
réconomie tout entière dans le
peot Tenir Tamélioration , es-
e Porgane malade sera lui-même
dans cette direction, laf|uelle
aBt la théorie que s'est faite le
En ellef , les nns, et c'est U ma-
prDfvoscnt d'a^ en sens inverse
mt nHirhifique, de relicber ce
■da , de raflienBir ce qui mao'
m*i\tXm0M ^ de uibstitoer le froid
. fe fee a fTwidr, etr.,; le» au-
GUË
OUERNESETy voy. Jbkset et
GvEUfESET.
€HJERNON'RA!VVILLE(Mârtial.
CoMB -AniriBâL- Perpétue -Magloire,
comte de), Pun des derniers miobtres de
Charles X, naquit à Caen, le 3 mai
1787, dans une famille noble et ancîenue
de la Normandie. Son père, mort en 1829
à Fâ^ de 80 ans, avait été chef d^esca-
dron et mousquetaire noir; lui-méma
servit quelque temps dans les vélites de la
garde impériale, puis fréquenta pendant
plusieurs années le barreau de sa ville
natale, et passa à Gand pendant les Ceut-
Jourt à la tête d'une compagnie de volon-
taires royaux, i^iais il revint à Caen
avant la chute du gouvernement impé-
rial et formula un vote énergique contre
l'acte additionnel et contre le pouvoir
dont il émanait. En 1880, sur i'mitiative
prise à son égard par les chefs et la cour
royale du ressort, M. de Guemon-Ran-
ville, qui s'était fait remarquer avanta-
geusement comme publîciste et comme
avocat, fut nommé président au tribunal
de Hayeui et déploya dans ces fonctions
la plus fructueuse activité. Ses services
furent récompensés, deux ans après, par
la place de procureur général à la cour
royale de Limoges, d'où il passa succes-
sivement en la même qualité à Greno-
ble (1836) et à Lyon (1839). M. deGuer-
non-Ranville fit preuve, dans cette impor-
tante magistrature, d'une inilexible équité
et de talents incontestables.
Les circonstances politiques devenaient
difficiles, et le gouvernement royal [voy,
Charles X) se pénétrait du besoin de
s'entourer d'hommes habiles et énergi-
ques pour faire tête aux orages que l'im-
prévoyance avait amassés autour de lui.
Quelques phrases du discours d'instal-
lation de M. de Ranville, comme chef du
parquet de Lyon, fixèrent ^ur lui l'atten-
tion des conseillers de Charles X : ce ma-
gistrat s'y déclarait franchement contre-
révolutionnaire; il est juste d'ajouter
qu'il n'attachait à cette qualification au-
cun sens rétrograde et que, d'ailleurs , il
professait une inviolable fidélité aux insti-
tutîuuA dont le roi législateur avait doté la
France. Le prince de Polignac ( vuy. ) ,
chef du cabinet du 8 août 1 839, fit, par
ordoaoMOce du 18 novembre de la
( 2S8 ) GOE
même année, appeler M. de Ranv
ministère de l'instruction publique
affaires ecclésiastiques en remplac
de M. de Montbel, qui succédait k
la Bourdonnaye au département d
térieur. La conduite politique de
Ranville ne démentit point l'ati
ment qu'il avait toujours professé
une sage liberté. Un des premien
de son administration fut d'offrir a
de 10,000 fr. au meilleur ouvrag
mentaire applicable à l'instructioi
maire. Le 14 février 1830, il fit i
une ordonnance royale qui assurai
ralement la diffusion de l'instructic
maire dans toutes les communes du i
me et pourvoyait au sort des imtit
obligés à la retraite. Le l*' avril u
il fit instituer des pensions au prc
veuves des membres de l'Universil
ries depuis cinq ans au moins à Vé
de leur déeès.
Comme membre du cabinet, il
battit avec vigueur la fameuse i
des 331 (vojr.)y qui, exprimant ui
probation anticipée contre un mi
dont le système politique ne s'éU
encore manifesté par des actes, li
raissait excéder les droits de la Ch
des députés et répugner aux e
les plus élémentaires de la justice
il repoussa avec la même énergie, i
du con!ieil, le parti extrême de la
lution de cette Chambre. Il fit ol
que la fraction de l'assemblée c|ui a
au renversement du troue n*entra
pour une faible proportion dans l
jorité qui avait voté radres.se, et
sur le danger ciue l'épreuve d'éli
nouvelles ferait courir à la mon
elle-même. Mais ces ol>servations n
valurent point. I^ Restauration, c
insurmontable fatalité semblait poi
sa perte, se vit acculer dans ses dei
positions pur le retour des 331 <
avait si solennellement répudiés.
Dès lors s'agita au conseil la cono
désespérée des ordonnances de j
M. de Guernon-Ranville, qui pro
pour la Charte un respect pres(|ue
griifjufy 8*oppoÀa avec force à l'adc
de ces mesures extra-Iégal«(, et dèa
que rien, dans l'état des choics, u>i
ti fiait l'emploi. Il insiitta pour que
GUE
(M9)
GUE
biChaïkni UpihtiTM^ mii teoir y demeon jusqu'au 38 novembre 1 836 ,
^Mmw; îl soulint qu'une
flt aôurée de U part du
I, joime à U présentation de
cl libénlei, ôterait au parti
tout piéteste d*ho8tUité,
tffilmîgipMrait ainsi le temps né-
pv préparer une transaction
,08, sll le fallait, une lutte dé-
li psrtî démocratique. Mais,
norsy ses efforts demeurèrent
i: hs finales ordonnances fu-
ItaWedeM. de Guenion-RanyiUe,
9fkh éèbkt de la canse royale, ne
I ai de dignité ni d'énergie. Ad-
des ordonnances de juillet tant
[pèpsevoir de Charles X arait été de-
idéeln qu*il regarderait leurro-
nne honteuse capitulation,
d'antre effet que de reculer
Af■B^■ea moîi, pour la rendre plus
lataME^ la chute de la monarchie. Lors-
irtpm la âfnature des ordonnances de
mÊmÊmm^ M. de Sémonville régla avec
I «ar les conditions de la eapitulation,
L dr Banville s'informa si les ministres
été eompris , et sur la réponse
d'Hausse!, l'un d'eux, qui
\ à la transaction : «Tant mieux !
t-il, car il n'est aucun de nous
à aVit désavoué une telle faveur. »
de la famille royale pour
M. de Guemon-Ranville
ide songer à sa sûreté per-
, et prit à pied, avec M. de Chan-
(vof.)y Van de ses collègues, la
itode Toof^ où il supposait que le roi
■I finlantîon de se rendre pour y éla-
r an mitre de gouvernement. Arrêté
rdas gardes nationaux à quelque dis*
■a de celte ville, il ne put, malgré la
d'un passeport régulier, ob-
en liberté. Reconnu bientôt,
, de ses dénégations, il fut transféré
cÛL dIePeyronnet et deChantelauze,
■ la ■oit da 35 au 36 août, au don-
t da Vusoennes» d*oii il comparut de-
ift la Cour des pairs, assisté die M. Cré-
avocat qu'il avait choisi dans les
dn libéralisme avancé. Son système
êfane fat simple et siocère. Cou-
é par la cour à U prison perpé-
(,à fitt oondoiC au fort de Ilam, et
époque où il lui fut permis de se rendre
d'abord à Paris, et ensuite à son domaine
de RanviUe; le bienfait d'une amnistie
royale mit bientôt fin à la surveillance a
laquelle il était cependant resté soumis.
M. de Guernon-Ranville employa ses
loisirs forcés à des travaux multipliés dans
l'histoire, réconomie politique et les arts,
et trouva ainsi le secret d'abréger les lon-
gues heures de la captivité. U faut ajouter
que son isolement fut souvent adouci par
les soins d'une intéressante compagne,
la veuve du général Montmarie, mort à
la suite de la bataille de Leipzig, qu'il
avait épousée en 1817. Depuis son re-
tour à la liberté, M. de Guernon-Ran-
ville n'a cessé d'habiter la même terre
patrimoniale qu'il possède aux environs
de Caen. A. B-b.
GUERRE (art db la) , vcy. I^Lli-
TAïaE (art) y Tactique, Stratégie, Ba-
taille, etc.
yova consacrerons des articles spé-
ciaux à quelques-unes des guerres les
plus célèbres, de même que toutes les
batailles particulièrement mémorables
sont l'objet d'un récit détaillé, f^oy. Al-
liés,Gkoisades, Egypte (ej:/>e^i//V7/i r/').
Esclaves (guerre (ies)y Méjdiql'es, Pu-
niques, Succession o' Autriche et d'ës-
PAGNE, Trente- Ans, Sept-Ans, etc., etc.
Pour la guerre maritime , nous ren-
voyons aux mots Marine et Combat na-
val.
Parmi toutes les guerres, il n'en est
pas de plus affreuses que les guerres ci'
viles y si ce n'est peut-être les guerres tie
religion y qui, la plupart du temps, sont
aussi des guerres civiles. Guerre de re-
ligion! dans celte dénomination sont ac-
couplés deux mots qui se repoussent; car
la religion c'est Tamour, tandis que la
guerre, c'est la haine , le ravage , la des-
truction. Chez les anciens, les guerres
sacrées {voy. plus loin) , au moyen-âge
les croisades, et dans l'histoire moderne
la guerre de Trente - Ans , étaient des
guerres de religion. Indépendamment de
leurs articles , nous renvoyons aux mots
Albigeois, Hussites, Smalkalde, Li-
gue, etc. Les guerres civiles peuvent
être des guerres entre princes, compéti^
teurs k une même couronnai ou se oom-
GUE
(240)
GUK
bfttunt pour d'âatres motifii : telle était
la guerre entre les deux Roses {vojr»)
d*Angleterre, c'est-À-dire entre les mai-
sons d^York et de Lancastre, et la guerre
du bien public en France; la plupart
des pays en ont d^ailleurs offert des exem-
ples. Ou elles ont lieu entre des per-
sonnages puissants qui se disputent l'em-
pire {vojr. Maeius et Stlla, C^sar,
Pompée et Geassus, AirroiifE et Octa-
ve) ou le premier rang dans un petit
état y ainsi que cela arriva si souvent
dans les villes dltaUe(vo/. Gheeaedesca,
YisGoim , Bon ACOSSI , Gohzague , Do-
EiAy Fiesque , etc. ), ou seulement Tin-
fluence et le pouvoir ( vojr. Feonde ).
D'autres guerres civiles ont lieu entre
diverses fractions d'un même peuple,
comme dans la guerre du Péloponnèse,
dans la guerre anglo-française du xv* siè-
cle, dans celle de la Vendée à la fin
du xviii*, et aujourd'hui même entre
deux fractions du Valais qui suivent
l'exemple donné par Bâle-campagne et
Bâie- ville ; ou entre certaines classes de ce
peuple {voy, Jagqueeie, guerre des
Paysans , etc.).
Les guerres privées ^ usage barbare du
moyen-age, feront l'objet, un peu plus
loin , d'un article spécial.
Selon que la guerre a pour but d'atta-
quer un voisin ou seulement de repous-
ser son agression et de se maintenir dans
la possession du sol que l'on occupe, des
droits qu'on exerce, elle est appelée ^imt/t^
offensive ou guerre dcjensive. Lorsqu'elle
se fait entre deux armées manœuvrant
l'une contre l'autre, on l'appelle guerre
de campagne y par opposition à la guerre
de siégCy qui consiste dans l'attaque et
dans la défense des places {yoy. ces mots).
Nous parlerons ailleurs des guerres
d invasion : celles d^ extennination n'ap-
partiennent plus, heureusement, qu'à
l'histoire, qui, elle-même, n'en ofire
pas de nombreux exemples. Celles tie
conquêtes sont encore fréquentes au
contraire, bien que notre civilisation
actuelle les réprouve. La guerre tle Vindé^
pendance n'encourt pas la même condam-
nation : dans l'antiquité, celles des Sam-
nites, des Gaulois, des BaUves et des Ger-
mains sont devenues célèbres ; au moyen-
^ge, lesSaxoiu {voy. Witixiwo) ont tenu
en échec toutes les forces de<
et, plus Urd, les braves ooiirédéféij
ses se sont battus en désespérés
pousser le joug de la maison d^
bourg et celui des ducs de
dans les temps modernes, l'îj
des Provinces-Unies hollandaiiM
l'Espagne a marqué dans le xn*
comme celle des Anglo-Américaiofti
leur métropole dans le xviu*. Ea CJ^
la France s'est levée en
battre l'Europe coalisée contrâ
absorbée perses propres dangers^
pu venir au secours des PokNuii
débattaient déjà contre lenn
seurs, comme ils le firent àm
en 1831. L'Espagne et le Tyiol
rent une résistance héroïque ans
hissements de Napoléon ; et les I
renfermés dans Parga, aimèrent
tourner le dos à leur patrie que da ,
la paix avec les Othomans;
parurent et se couvrirent de floirt;
la nouvelle guerre de l'j
la Grèce leva l'étendard en 1831,
rendit son nom et une #t^Utmct
nale à cette terre classique.
Les guerres remplissent et
glantent l'histoire : elle en oonnatt
tous les noms, et la série en ot
longue pour que nous cherckiona
consigner ici la triste nomendatm^l
peuples et les rois n'ont pat
qualification de guerre sainte^
sacrée : malheureusement il en «i
coup qui mériteraient bien plnlôc
de guerre impie y guerre infâme ^
l'histoire ne stigmatise du nom de nS
folle que celle dont le duc dX>rlénHÉ
l'âme sous Louis XI, il ne &nl pnaeil
qu'elle fût la seule à laquelle il y m
justice de l'attacher.
Nous avons parlé jusqu'ici de le frf
véritable : la petite guerre n*app«EÉ
pas à cette rubrique; c'est une
simulée par Uquelle on s'exerce à le|
sérieuse ou grande guerre. Vity.
TB-GuEmmE et l'art, suivant. J. &1
GUERRE (droit intemationiQ.
guerre est une voie de contrainte
par une nation contre une autre,
résultai est de faire décider par le Éî
le diflérend qui divise les dràx pcnfl
Lorsqu'on état est dent le caa de pei
GUE (3
Dire on antre Pexéculion d'une
B OB 11 réparmtion d'un tort, il
tint la circonstances, recourir
i de ooocilialion ou aux voies de
e. llible plus simple sentîmeut
b loas fait reconnaître qu'il
■à d'employer la con train te que
a tentatives de conciliation se
nées infructueuses , ou lorsque
ittioo ne peut évidemment plus
rée. Ptr suite du même principe,
Ms ne doivent être exercées que
Cl iont nécessaires, et, entre plu-
es de contrainte, il faut, autant
ble, choisir les moins rigou-
I guerre étant celle qui entraine
inds maux, les nations ne doi-
xter qu'à défaut de tout autre
Dsi l'a-t-on appelée ultima
tr, dénomination dont au sur-
>ien souvent abusé.
faire, en théorie, de longues
s sur la justice ou l'injustice
e; mais, en fait, il est presque
possible de déterminer de quel
ive le bon droiL Les conve-
goeil blessé, de mauvaises rai-
iait valoir avec art, décident
i moindre prétexte ; souvent
nx partis sont dans leur tort.
là que, les nations ne recon-
jit de juge supérieur, il est
asaire, dans le droit des gens
mettre comme une règle in-
t la guerre en forme, quant
, doit être regardée comme
t et d'autre. Ainsi les droits
'état de guerre, et toutes les
9 qui en dérivent, sont infi-
\ légitimes par la régularité
employés que par la justice
n importe donc de recher-
ment les lob d'après lesquel-
« doit être faite.
xration de la guerre. Jusque
iea du XVII* siècle, on avait
âge emprunté aux anciens de
enncllement la guerre par des
rmes : aujourd'hui, on se con-
mesure beaucoup plus sim-
instste à proclamer Tétat de
des manifestes rendus pu-
ifiés aux gouvernements étran-
cette sorte de documents, on
!op. d,G.d, M. Tome XIII
il) Gt]E
s'attache à démontrer la justice des mo«
tifs par lesquels on a été déterminé à
prendre les armes. Cette formalité est
considérée comme tellement nécessaire,
que l'on conteste généralement la légiti-
mité de toutes les opérations militaires
qui l'auraient précédée. U est d'usage au
surplus que la nation contre laquelle la
guerre est déclarée publie de son côté un
manifeste contraire. En même temps, les
deux puissances ont soin de rappeler tous
ceux de leurs sujets qui sont au service
militaire ou civil de l'ennemi, même ceux
qui se trouveraient sans fonctions sur le
territoire ennemi, sous des peines plus ou
moins graves. On interdit également à
tous les sujets d'entretenir avec l'ennemi
des relations de commerce ou toute autre
correspondance. Cependant il arrive quel-
quefois que, dans un intérêt facile à com-
prendre, les belligérants laissent subsis-
ter au moins partiellement le service des
postes, et qu'ils tolèrent la continuation
d'un commerce restreint entre leurs su-
jets.
La déclaration de guerre, surtout quand
elle est faite par une puissance maritime,
est presque toujours immédiatement sui-
vie d'un embargo (vo/.) ou séquestre mis
sur les biens et créances que l'ennemi peut
avoir sur le territoire, et particulière*
ment sur les vaisseaux de l'ennemi qui se
trouvent dans les ports. Dans le cours de
cet article , nous serons dans le cas de
faire remarquer que la guerre maritime
est infiniment plus rigoureuse que la
guerre continentale : c'est ce qui nous ex-
plique l'habitude qu'ont tous lez gouver-
nements de faire saisir , dès le moment
où la guerre éclate, les navires apparte-
nant aux sujets ennemis. Quelles que
soient les causes qui autorisent une na*
tion à prendre les armes, quel que soit le
fondement sur lequel on s'appuie pour
justifier les représailles, il y a toujours une
surprise, et même une certaine perfidie,
à retenir les navires entrés dans un port
à la faveur de la paix. Aussi est-il gé-
néralement d'uâage de stipuler, dans les
traités de paix et de commerce, que, si
une guerre venait à éclater entre le^ deux
puissances, les sujeis des pavs respectifs
auront un délai d#:Icrm>né d'avanci; p/>ar
quitter le territoire et emmener leurs
GUÉ
(242)
6t}t
Tâiaseaux, biens et marchandises. Mal-
heoreusementon est forcé d'avouer qu'une
pareille convention n'est pas toujours
fidèlement exécutée.
n. Règles générales sur la manière
défaire la guerre. Il ne faut pas croire
que le droit de la guerre soit illimité et
que tous les moyens qui peuvent assurer
la victoire soient licites. Il n'y a réelle-
ment de permis dans la guerre que ce qui
a une liaison nécessaire avec la fin qu'on
se propose en l'entreprenant. Or, cette
fin, ce ne doit pas être la vengeance,
car Dieu se l'est réservée ; ce ne peut être
non plus la destruction totale de la na-
tion ennemie, car ce serait de la barba-
rie... Une nation, en faisant la guerre, ne
doit avoir en vue que la réparation d'une
injure et la garantie de sa sûreté ou de
ses droits ; tout ce qu'elle ferait au-<lelà
serait injuste et contraire au droit. Aussi
l'usage a-l-il établi depuis longtemps une
grande quantité de règles non contestées,
dont l'observation a pour but d'empê-
cher des maux inutiles et de rendre un
rapprochement possible; ces règles con-
stituent ce qu'on appelle la loi de la
guerre. Mais dans ce terrible débat qui
ne peut être terminé que par la supério-
rité de force de l'un des adversaires, il y a
bien des circonstances qui obligent, dans
l'intérêt de la conservation ou de la dé-
fense, à s'écarter momentanément de cette
loi. Quand une armée croit devoir faire
quelque acte qui ne serait pas conforme
à la loi de la guerre, les motifs qui la
déterminent font naître pour elle une rè-
gle particulière , qu'on appelle la raison
de guerre. Nous aurons l'occasion d'en
indiquer plusieurs applicationl assez firé-
quentes.
Le premier principe de la loi de la
guerre, celui sur lequel s'appuient tous
les autres, c'est que la guerre doit être
faite loyalement et avec des armes loyales.
Ainsi les nations doivent s'abstenir d'ar-
mes ou de machines dont l'effet serait par
trop meurtrier et pourrait faire périr à la
fois un grand nombre de combattants et
de personnes paisibles. Ainsi l'incendie et
la dévastation ne peuvent être tolérés que
dans des cas extrêmes; ainsi on ne pour-
rait comprendre qu'on cherchât à dé-
truire i'ennemi en empoisonnant les fon-
taines où il doit puiser de I
vivres qu'on laisserait à sa dis]
plus forte raison doit-on dire <
répugnerait plus et à la loyau
et aux sentiments de l'hun
l'emploi de l'assassinat vis-i
souverain ou d'un général eni
Mais le droit de la guerre
aucunement de recourir à la
se ménager plus facilement 1
La ruse a même cet avantage s
que bien souvent elle prévient
très et l'efTusion du sang. T<
nations doivent encore coni
certaine loyauté dans la ruse,
pie, on excuse le capitaine d'i
qui prend un faux pavillon f
la poursuite de son ennemi; i
lui permettrait pas de combati
borer son pavillon national, f
TAGEMV.
Voyons maintenant rapidei
sont les droits que la guerre p*
gle générale, donner sur la
ou sur les biens de l'ennemi.
La guerre donne aux belli
droit de rendre l'ennemi in<
lui résister, de lui ôter la v
forte raison de le priver de
Toutefois ce droit ne peut A
qu'avec un certain nombre de i
et de modifications que la coo
l'humanité a fait sucoessivem
duire.
Dans les temps anciens, la i
la guerre contre les personne
naissait pas de limites. Tous V
valides combattaient ou étaien
combattre ; tous les membres
tion ennemie étaient considéi
ennemb , sans distinction d'âg
de position sociale. Les femm
fants, les vieillards étaient
tués ou réduits en esclavage e
vite. Aujourd'hui les hostilités
ce caractère de violence , et to
en fait-on encore une applicatio
dans les guerres dirigées contr
pies d'une civilisation très t
qui continuent à faire la guei
la faisaient autrefois les Barl»
ce cas même, les nations ei
évitent généralement les cm
tilr«, et \t\in> efforts tendent i
GUE
(24S)
GOE
r oiapk à leurs eoDemis les
m droit mieiuL eatenduu
Ib guerres contineotales, spécia-
«■ dbdogue avec soin les com-
éa noo-Gombattants. Dans la
î dme OD range ceux qui com- .
b nées proprement dites , sa- I
I tnwpes ré^lières d^abord , et
on composant la marine mili-
Hile les milices et les gardes na-
, qnnd elles sont appelées par
■Maeot à seconder Tamiée ac-
k prtisaBS et corps francs munis
■■00, el les vaisseaux particn-
i«it re^ des lettres de marque
UATEuay Coaps frahcs, Corn-
CocisB, LEirmES de xaeque,
B, etc.). Toutes les autres per-
■■poseiit la classe des non-com-
, et aième ordinairement on re-
tels ceux qui sont simple-
aux services civils de
les aumôniers, les mé-
t les employés de Tadministra-
■a-conbattants sont affranchis,
iéth guerre , de la plupart des
fu tout dirigées contre les com-
; ik ne doivent ni être mis à
i être réduits en captivité , si ce
■ certaines opérations militaires
MfiOBBe est inévitablement com-
Quoique la raison de guerre ait queU
quefois déterminé le vainqueur à mettre
à mort des prisonniers qu'il ne croyait
pas pouvoir conserver sans danger, il est
de règle constante que la personne du
prisonnier est inviolable , lors même qn*il
s'est rendu à discrétion. S'il est malade
ou blessé, on lui doit les mêmes soins qu'à
ses propres soldats. Ses armes deviennent
la propriété du vainqueur; ce qui se trouTe
sur lui , sauf les vêtements nécessaires ,
tombe en partage à celui qui l'a pris.
Autrefois le prisonnier de guerre ap-
partenait à celui qui s'était rendu maître
de sa personne et constituait à son pro-
fit une espèce de propriété. Le capteur
était obligé de faire tous les frais néces-
saires à sa conservation et à son entre-
tien; mais il avait le droit de le retenir
jusqu'au paiement d'une rançon , ou de
le vendre à un autre aux mêmes condi-
tions. Depuis longtemps, les peuples eu-
ropéens ont sagement renoncé à cet usage.
Le» prisonniers sont les prisonniers de la
nation, et non du capteur.
Le vainqueur doit donc les entretenir,
sans être tenu cependant de leur fournir
aucun objet de luxe ou de commodité.
Quant aux mesures de précaution qu'il
est dans le cas de prendre à leur égard ,
elles varient suivant les circonstances :
s'ils ne se sont rendus cpi'à de certaines
, oa bien lorsque la raison de 1 conditions , elles doivent être fidèlement
i- observées; s'ib se sont rendus à discré-
lUip une armée à prendre acci
■est des mesures extraordinaires.
ekttge, les habitants paisibles,
oà pénètre Fennemi, doivent
y de toute espèce d'hostilités;
V MUorité privée, ils se présen-
s lits à la main devant l'en-
i loî de la guerre autorise à les
■OB comme des soldats, mais
ieiongands.
ipoonstamaMntsuivi, c'est qu'on
frippcr avec préméditation le roi
riaees qu'on rencontrerait dans
ée ennemie. Quant aux autres
■t^ il n'est permis de les tuer que
il attaquent on résistent. Toutes
a'm ennemi met bas les armes ,
û donner quartier et se borner à
risonnier. Lorsqu'on assiège une
m Ênt jamais refuser la vie sauve
■M <|iii offre de capituler.
tien , on peut les tenir enfermés dans des
villes ou des forteresses, afin de prévenir
leur évasion ; mab on ne les incarcère
cpie lorsque la sûreté Tezige, lorsqu'ils
se sont rendus coupables de quelque dé-
lit ou contravention , ou lorsqu'ils ont
tenté de s'échapper. Les officiers, surtout
ceux qui sont pourvus d'un grade supé-
rieur, et à plus forte raison les princes,
sont généralement traités avec une cour-
tobie particulière. On leur laisse une plus
grande liberté, et souvent on leur permet
de retourner dans leur pays sur leur pa-
role d'honneur de ne pas servir jusqu'à
ce qu'ib cessent légitimement d'être pri-
sonniers de guerre. La riolation d'une
pareille promesse est justement considé-
rée comme une grave infraction an droit
des gens, et celui qui , au méprit de h
foi jurée, serait r^rit kt mm klft Wh^
GUE
(?44)
GOE
tdttit eipoté aux peines ks plus sévères,
eC même à celle de la mort.
Le prisonnier de guerre recouvre sa
liberté lortqu^il est repris par les siens,
oa lorsqu'il est parvenu à tromper la
Tigilaoce de ses gardiens, et qu'il s'est
échappé sans promettre de ne plus por-
ter les armes. Mais le moyen le plus ordi-
naire de faire cesser la captivité, c'est
l'échange. Très souvent, en pleine guer-
re, les prisonniers sont échangés, soit
séparément, soit en masse. Les échanges se
font communément homme pour homme
et grade pour grade. A la paix, tous les
prisonniers sont rendus de part et d'autre.
Il est inutile de dire que les non-com-
battants ne doivent jamau être faits pri-
sonniers. Cependant il arrive fréquem-
ment que la raison de guerre engage un
général à s'emparer de quelque fonction-
naire civil , de quelques personnes atta-
chées à la suite des troupes oa de tout
autre individu dont la détention loi pa-
rait nécessaire à la sûreté de son armée.
Dans ce cas, ce ne sont pas de véritables
prisonniers, mais des otages; on ne doit
pas les retenir plus longtemps que le be-
soin ne l'exige , et ils doivent être ren-
voyés sans échange.
Quand il s'agit d'établir les droits que
la guerre peut attribuer sur les biens
de l'ennemi, il faut distinguer entre les
biens immeubles et les biens meubles, et,
quant à ceux-ci, entre la guerre conti-
nentale et la guerre maritime.
Ne confondons pas ici, comme l'ont
fait beaucoup de publicistes, l'acquisition
de la propriété des immeubles avec la
conquête. La conquête, dont nous par-
lerons plus loin, opère au profit du con-
({uérant la translation de la souveraineté
sur le pays conquis; mais ce changement
de souveraineté ne comporte aucunement
la mutation des propriétés privées. Il est
aujourd'hui reconnu en principe que les
immeubles n échangent pas de proprié-
taire par l'invasion ou la conquête du
pays. Un vainqueur a pu quelquefois
abuser de la force pour ûdre une con-
fiscation , nuis ce n'a jamais été qu'une
voie de fait dont les effets ont cessé à la
paix, et à plus forte raison lorsque le
pays conqui:i a secoué le joug.
il n'en est pas de même des choses
mobilières : elles sont suteeptib
acquises, soit snr terre, soit sur i
les règles de la guerre continent
rent beaucoup de celles de la gi
ritime.
Dans les guerres continentale
biens meubles appartenant à <i
bres de la nation ne peuvent f
tinctement être pris et converti
tin. Ce qui est propriété pubi
caisses militaires et civiles, les i
de guerre, les dépôts d'armes,
très valablement saisis et conC
profit de la nation victorieuse. Ç
effets des particuliers, ils ne pei
légitimement acquis que lorsqu'
tiennent à des corobattsnts et q
saisis sur eux. Un soldat qui sVi
des biens mobiliers d*un habitj
ble se rendrait coupable du
maraudage y crime prévu par I
tous les peuples. Le butin légi
fait sur des particuliers combi
acquis au soldat qui l'a fait; s'il
levé dans une expédition à laqi
courait tout un détachement on
de troupes, il est partagé propo
lement au nombre des hommes
grades.
Dans les guerres maritimes,
nous l'avons déjà fait observer, I
guerre permet une beaucoup pi
rigueur. La guerre maritime est
vent dirigée contre le commcrc
nemi que contre ses flottes, et
nombre de corsaires se livrent s
tilités souvent aussi actives que
la marine de l'état. De tout <
résulté : \^ que tout ce qui ap]
l'ennemi est de bonne pri^e^ les
marchands et leurs cargaisons c
bâtiments de guerre; 3^ que
valablement faites appartienne
qui les font, et que les gouvenM
s'en réservent qu'une très fait
D'un autre cAté, afin d'évii<
guerre ne puisse donner prétexl
raterie ('VOX'*)» *' * ^^ ^^S^ ^^
des gens qu'aucune prise n'est
valable qu'autant qu'elle a été j
par les tribunaux du capteur, l
SXS MAaiTlMES.
III. Opérations miliiaires,
générales qui viennent d'être i
GUE
(245)
GUE
phnietin modificalions
opérations aux-
lioiiDe liea : il est donc
pédalement les
portutes de «s opérations,
■rre GoaanieDce toajoors par /'//»-
la territoire d'une des parties par
ées de Tantre. D'après les prin-
m wms avons exposés, les habi-
■■■hin doivent être respectés et
, *araiée d'inTasMn, a la
par en de rester soumis an vain-
de rompre leors oommonications
I portions de leur patrie non en*
nhîn, et de ne se permettre con-
ainqueor aucune hostilité directe
«cle. L^excrcioe de la souYerai-
it momentanément transféré à
Ht : il peut donc suspendre on
r les lois, exiger le serment de fi-
les fcahitants, changer les fonc-
les, percevoir des impôts. Le pins
ronent le pajs enrahi est gou-
par les dbefr militaires; Tadminis-
st laissée à ceux qui en
à moins qu'on n'ait cou-
de défiance; la justice
le à être rendue par les tribunaux
f sauf les mesures que l'état de
rmd îndispettsables; les milices et
bis de police oonserrent presque
s leurs armes et leur senrioe.
«fiiB les gucjres d'invasion en-
9t tonjoors avec dles le pillage
et la dévastation, mais depuis long-
es hostilités ont pris un carac-
Booup moins inhumain. Le vain-
« lait parer par les habitants des
\Ltiomj^ soit en argent, soit en naz-
ies firappe de rêquisitionSy en eii-
m les services dont il a besoin, en
guides, des ouvriers, des cbe-
'voitures, etc. Mais, en se sou-
EX dcmindgi de l'armée d'in-
habitants s'assurent en échange
de leurs personnes et de
■MMmments des
ic riadostrie doivent être spéda-
rtjpenéi, à plus forte raison les
m égiiaes et les objets
. Le pillage est tr p
me en cas de n n
îCfuiicB «Iroil^
as iJÊOf. ce mot).
Par suite de ce qui vient d'être dit, la
loi de la guerre interdit le dég^. Ce-
pendant on ne peut s'empêcher de rBoon»
naître qu'une armée, en quittant un pajs
que l'ennemi va occuper, est autorisée,
par la raison de guerre, à détruire les
munitions, approvisionnements, fortifi-
cations et ressources de toute nature;
mais c'est un de ces moyens d'une vio-
lence extrême que la plus grande néces-
sité peut seule faire excuser quand les
non -combattants en sont les victimes; ce
serait une monstruosité que d'y recourir
par un simple motif de colère ou de ven-
geance.
Lorsque l'invasion se prolonge et que
le vainqueur, après avoir établi son au-
torité, manifeste llntention de conserver
sons sa domination les provinces dont il
s'est rendu maître, son occupation prend
le nom de conquête. La conquête n'at-
tribue par elle-même aucun droit an con-
quérant : pour que la translation de la
souveraineté soit légitimement opérée, il
fiuit qu'un traité (vof .) vienne sanction-
ner le nouvel état de choses. Si donc le
sort des armes vient à changer et que le
souverain dépossédé reprenne ce qui lui
avait été enlevé, il ne sera pas tenu, en
thèse générale , de reconnaître les actes
du gouvernement du vainqueur. Cepen-
dant si le conquérant n'avait fait que ce
qu'aurait £ut le souverain légitime lui-
même, si ses actes se trouvaient confor-
mes à la constitution du pays , s'ils por-
taient un caractère de nécessité on d'uti-
lité réelle , si Fétat en avait profité , il
serait aussi contraire à la raison qu'au
droit de renverser ce qui aurait été lait.
La propriété des immeubles ne devant
recevoir aucune atteinte par le lait de la
guerre, on a dû se demander quel devait
être, après la reprise d'un pays conquis,
le sort des aliénations des domaines pu-
blics £utes par le conquérant? L'équité a
fait admettre que les aliénations (àkUm k
titre onéreux doivent être mainffoiiw^
l'eut étant censé avoir profité du prit
par Fachetear. Quant anx bjums
le donataire est tcm de las rm$m
de Ihuts; mak iï M
ntiUaat dat
dre
GUE
(246)
GUE
mUitàires sont les combats et les batailles,
la petite guerre, les blocus et les sièges.
yof. tous ces mots et Militaiee {art).
Relativement à la conduite que doivent
tenir les armées dans an combat ou une
grande bataille en rase campagne, il y a
peu de choses à ajouter aux règles géné-
rales développées plus haut. Les hostilités
doivent être loyales, sans qu'on puisse faire
aucun reproche au général qui saurait ha-
bilement se servir de la ruse. Si , dans le
Toisinage du champ de bataille, il se trou-
vait un établissement religieux, un hô-
pital, une maison d'éducation, un édifice
consacré aux arts ou à l'industrie, on de»
vrait éviter de les atteindre et même leur
donner des sauvegardes. L'action com-
mencée près d'une ville ou d'un village
peut être continuée dans son enceinte, et
les habitants paisibles sont souvent vic-
times d'un pareil malheur; mais les chefs
doivent faire tous leurs efforts pour em-
pêcher les maux inutiles. Pendant le com-
bat, il est naturel de diriger particulière»
ment les coups sur les officiers , afin de
désorganiser les corps ennemis, mais on
ne doit pas chercher à mettre à mort
sciemment une personne déterminée : ce
serait un véritable assassinat. L'affaire
finie, le premier devoir du vainqueur est
de prodiguer des soins à tous les blessés
qu'il trouve sur le champ de bataille, sans
distinction; dès lors, on ne voit dans ses
ennemis malheureux que des compagnons
à qui l'on doit les secours de l'humanité.
La petite guerre est faite par des dé-
tacheinents de troupes légères, régulières
ou irrégulières, que l'on envoie pour har^
celer l'ennemi, l'inquiéter dans sa re-
traite, surprendre et attaquer ses con-
vois, intercepter ses correspondances. Ces
détachements, qu'on désigne sous le nom
de partisy doivent se borner à l'objet de
leur mission ; tous les actes de ces corps
qui dégénéreraient en maraudage seraient
des crimes, ainsi que nous l'avons déjà
fait observer.
Les sièges et blocus sont les opérations
spécialement dirigées contre les villes
fermées ou les forteresses dont on a le
besoin de s'emparer. On n'assiège pas
une ville sans la bloquer^ c'est-à-dire sans
l'investir et la cerner, autant que possible,
d» tiMilat paits; oa impécti» Um\m oom-
munication entre le point i
dehors, on le prive de tout
on interdit l'entrée des secou
nitions et des vivres. Le blo<
est spécialement assujetti à de
ticulières qui sont traitées e
mots Blocus, Nkutealit^.
simple est la moins rigourei
les hostilités ; c'est une voie (
que l'on exerce même fréqui
être en état de guerre décli
Ton pratique parfois à Tégan
entière de cotes ou de fron
nentales. Foy, Continenta]
système).
Les sièges sont , au contra
rations qui entraînent les n
terribles et dans lesquelles h
la guerre se déploie avec la
extension; le dégât et la d
sont presque toujours néces
habitants paisibles ne peuvei
per à leurs funestes consèqu
Le général qui assiège ui
commencer par la sommer d
et, sur sa réponse négative,
les hostilités. Les faubourgs .
brûlés, si cette mesure est j
saire pour l'attaque ou pou;
des mines sont pratiquées, p
lants, pour renverser 1rs for
la place, et, par les défensec
truire les ouvrages de l'armée
on attire l'ennemi, par de fau
sur le point où est plarée la
faire périr des bataillons en
explosion. Enfin, quand les <
paraissent l'ex iger , on va j usq
der la ville assiégée; on y lan<
rouges et tous le<i projectiles
faciliter l'incendie. Dan» ces
trêmes, on ne ménage pas le
particulières ; mais on doit
possible, éviter de porter la
cendie dans les établisseme
ou charitables, comme dan
destinés à Tèducation de la
moins que l'ennemi ne s'y »
retranché.
Quand la place assiégée e
saut , la loi de la guerre per
queur de passer le vaincu a
pée , mais cette rigueur bar
puis longtemps tombée en d
GUB
(247)
G13E
IpwtàBortqiie cea\ qui s'obstioent à
pte; kl antres sont faits prisonniers.
Mi mifeat difficile d'empêcher le
fÊ^àt m lifrer au pillage ; mais les of~
^frat toajours leurs efforts pour
Ipwy^cbfr et pour maintenir Tor-
^«bdiidpliDe. For> SiiGX.
jub eoabats maritimes (vof. Combat
K font avec une rigueur à peu
wiMible à celle des #iéges ; on y
kl boulets rouges et les boulets
cirtbordage (voy.) d'un vaisseau
beaucoup à l'assaut d'une place.
est en effet une espèce de ci-
iMi iottante , dont on ne peut se
arimhre qu'en usant de moyens pa-
[fliceiii qui assurent la reddition
^ place forte.
% W, CoRpentions militaires. Le général
iprffoaaconfié le commandement d'une
mit, eebi qui se trouve à la tête d'un
hiE&eBeiit séparé de ses chefs supé-
■i, œiiii qui est chargé de la défense
■t pbee assiégée ou bloquée, ont re-
,pv cela même, les pouvoirs suffisants
rfrîre avec l'ennemi toutes les cod-
lÎBiis relatives au corps dont ils ont
ftvccion. Ainsi deux commandants
mn peuvent convenir qu'une cer-
(portion du territoire sera neutrali^
c'est-à-dire mise en dehors des
filés; ils peuvent consentir à un
, traiter de l'échange des pri-
de la reddition d'une place.
onamunications entre les armées en-
et ae font par l'intermédiaire d'of-
i qu^on désigne sous le nom de par-
mtaires, et quelquefois simplement
les oorrespondances dont on charge
■boors ou les trompettes. Les par-
itaires y les tambours ou trompettes
|éi de missions sont réputés inviola-
KWff^ des ambassadeurs, et les na-
respectives sont tenues d'observer
Inventions militaires aussi bien que
vtés publics. Foy, Capitulation,
EVSIOll d'à AMES, PARLEMENTAIRES.
Courtoisie dans la guerre, Indé-
tamment de la loyauté et de la bon-
M que les armées ennemies doivent
er entre elles, l'usage a introduit
unes habitudes d'égards et de poli-
( <lont quelques-unes même ont ac-
la fince et l'autorité d'una loi re*
connue. Nous avons déjà fait remarquai*
qu'on s'abstient des hostilités qui paraî-
traient dirigées contre la personne même
du souverain ennemi; nous avons indi-
qué les faveurs particulières qu'on accor-
de à certains prisonniers d'un rang élevé.
Nous devons nous rappeler en outre
que l'état de guerre n'entraîne aucune
inimitié personnelle entre les combat-
tants : aussi, malgré l'acharnement que
chacun apporte dans l'action, les militai-
res des deux nations ae considèrent, dans
leurs relations privées , comme des frères
d'armes. Pendant les suspensions des hos-
tilités, on voit les ofBciers et les soldats
se visiter amicalement et fraterniser en-
semble. Un général qui manque de se-
cours médicaux ne craint pas de deman-
der à son ennemi des médecins , des re-
mèdes, desobjetsnécessaires au pansement
des blessés ; et cette demande n'est jamais
refusée , à moins d'impossibilité. Souvent
même il est arrivé que le commandant
d'une armée envoyât à son ennemi, sur-
tout en cas de siège, des rafraîchisse-
ments, du gibier, ou quelques autres
mets délicats qu'il supposait devoir lui
être agréables. Dans une guerre d'inva-
sion, on protège presque toujours par
des sauvegardes les habitations et les
châteaux des généraux ennemis. Après
avoir énuméré toutes les rigueurs que la
guerre entraine à sa suite, on aime à re»
poser son esprit sur ces petites compen-
sations; nous sommes heureux de pen-
ser que, même au milieu des plus grandes
violences, le sentiment de l'humanité ne
peut pas s'éteindre, et cpie l'homme n'ou-
blie jamais le lien qui l'unit à ses sem->
blables. P. R. C.
GCERRE(DlÊp6TGiN^RALDELA).Une
des institutions les plus curieuses qui dé-
pendent du ministère de la guerre , en
France, est le dépôt général de la guerre^
à Paris. Peu d'institutions publiques ont
éprouvé autant de vicissitudes. Successi-
vement créé, abandonné, négligé et enfin
relevé, ce dépôt doit aux services qu'il a
rendus au pays pendant les dernières
guerres, ainsi qu'aux nombreux ouvrages
qu'il a publiés et qu'il prépare encore en
ce moment, la brillante réputation dont
il jouit même au dehors et la haute im-
portance qu'il a acquise ^ surtout depuii|
GUE
quelques années, qn^il a passé sons la di-
ration active et éclairée de M. le lieu-
tenant général Pelet.
L^objet principal du dépôt général de
la guerre est de recueillir les cartes, mé-
moires militaires et tous les documents
historiques, statistiques et géographiques
relatifs aux guerres que la France a sou-
tenues dans toutes les parties du monde.
Les nombreuses archives qu^il renferme
remontent jusqu^au règne de Henri IV.
Le directeur du dépôt est en même
temps le chef du corps royal des officiers
d^état-major, qui sont employés sous ses
ordres à divers travaux militaires de ré-
daction et de topographie, et notamment
à la confection, sur une grande échelle, de
la carte générale de la France : ouvrage
monumental dont il sera question plus
bas.
Cet établissement occupe en outre un
assez grand nombre de dessinateurs , de
peintres, d'imprimeurs et de graveurs
tant sur cuivre que sur pierre : il possède
dans son intérieur tous les instruments ,
presses et ateliers dont il a besoin pour
Texécution des travaux qu^il publie. En
temps de guerre, il fournit aux généraux
qui commandent les corps de l'armée
française tous les renseignements, manus-
crits , gravés ou imprimés , qui peuvent
leur être utiles dans le cours de leurs
campagnes.
Fondé en 1 688 sous le ministère de
Louvois, il fut administré sans ordre
jusqu'en 1738. On s'occupa seulement
alors du classement des archives , que le
maréchal de Maillebois , premier direc-
teur du dépôt, entreprit avec beaucoup
de méthode.
Le dépôt des cartes et plans fut séparé
de celui de la guerre en 1 744, pour être
réuni au dépôt des fortifications (vojr, ce
dernier mot), puis confié, en 1760, à la
direction de Berthier, père du prince de
>Vagram,qui éuit en même temps chef des
ingénieurs-géographes. Après lui, la direc-
tion du dépôt de la guerre passa, avec le
commandement des ingénieurs -géogra-
phes, sous les ordres du lieutenant général
de Vault, qui mourut en 1 7 90, après avoir
été directeur pendant près de trente ans.
Cet officier général a lai»é nianiiscriti,an
dépôt , dm travaux coosidérablet. Il eut
( 248 ) GUE
pour successeur le général Mathîec
mas (vnr,), qui trouva le dépôt des
ficatlons réuni à celui de la guen
loi du 10 juillet 1791 sépara ces
établissements, et plaça le premier i
du comité des fortifications. ]>epiiiii
époque jusqu'à celle de la Restaon
le dépôt de la guerre , placé socei
ment sous la direction du Comité <
lut public, des généraux Dupont, C
Andréossi, Samson et Bâcler d'AJbc
ces noms), eut à subir de nombreoa
ganisatious. Pour propager l'otili
nombreux matériaux réunis et <
dans l'établissement confié à sea
le général Andréossi fonda, en
sous le titre de Mémorial du dêpôi
rai de la guerre^ un recueil précii
mémoires et de cartes relatifs à l'ar
guerre, qui fut rédigé par le générs
longue et dont il devait paraître c
année un volume iu-8<*. Le prem:
publié en septembre 1802 : il en
successivement sept, dont le dem
1810. L'ouvrage fut repris après 1
dé suspension , et le 8^ volume é
collection fut imprimé en 1826
décision ministérielle, du 12 aoâl
même année, en ordonna une m
édition, dans le format in-4«, <i
l*' vol. a paru en 1829 *.
En 181.5, le dépôt fut confié i
marquis d'Ecquevilly. C'est sous la
tion de cet officier général qu'une <
nance, du 6 août 1817, prescrivit Y
tion d'une nouvelle carte topogra]
de France , destinée à remplacer c
Cassini (voy,\ reconnue en gêné
complète et quelquefois même io
Cette opération importante fa
fiée aux soins du général Drossier qi
plissait les fonctions de sous-dir
Les premiers travaux furent exécn
le corps des ingénieurs- géograpi
sont actuellement continués par V
royal des officiers d'état-roajor ,
ils ont été réunis. Ce grand trav
à souffrir de la suppression, penda
de cinq ans, de la place de directe
néral. Réublie par ordonnance
janvier 1822 , la direction du dé
(*) On • rêaiii !•• S vol. ém Téditio
daas Iflt 4«os preaicrs da cdU i»-4^
GUE
(549)
GUE
te domtée à M. le lieutenant
G«ilkBÎBOl(vor.)qaÎ9^ 1830,
par M. le lieatenant général
itt. 0CS lan, les divers travaux entre-
ibiboa ce vaatc établissement reçurent
it du dassement et de
historuiaes françaises,
géoéral actuel lait traduire
étrangers qui pa-
sur Part de la
.Le <lêp6c, an oKiyen de nouveaux
de oonoert entre les ingé-
ais et les ingé-
opagools, a dressé une nouvelle
f/mtË ili d^Espagne en 16 feuilles.
de Psaris a été relevé dans tous
le canevas de Vemiquet,
laélè aivclé en entier et forme un plan
hMl couipogé de j»4 feuilles. L'Atlas
lÂBliBtif des places fortes delà France,
iê «DlnaKS, contenant 167 cartes et
|h% a été aeiievé.
-Gfendant le dépôt de la guerre a
■HHivi SBBs interniption Pavancement
pMBsrable monument qu'il élève,
lS17y aux sciences géodésiques
: la nouvelle carte de
■jourd'hui tellement avancée
fUssa achèvement ne peut plus être ré-
learionte de cette carte est construite
iftiMfe du<inarante-millième (xt73t);
%m rfdtlinn au quatre -vingt- mil-
l*» iilirs) «* rapportée sur cuivre,
iMfcn <le la gravure, par les plus ha-
, d'une exactitude admira-
b^aeooanpoaera de 259 feuilles, dont
I am d^ teraûnées et publiées. La
Me de 12 antres est presque achevée:
lide 20 autres est en train d'exécution.
^feiangBialicMi de premier ordre se di-
re» dcBX parties : 1<* celle des chai-
I piim,i|nln qui sont mesurées dans
Béridiens et dans le sens des
fiorment des quadrilatères de
i^MO aaètres de côté ; 2» celle qu'on
|irfle ÙÊtenmedùure et qui a pour ob-
da rea^dir œs quadrilatères. La pre-
de ce travail est terminée
; et il ne reste à exécu-
la aecoade qœ quelques espaces
de cet quadrilatères. La trian-
gulation de second ordre s'exécute dans
chaque feuille de la carte, et au 31 dé*
cembre 1839, elle était complètement
exécutée dans 120 feuilles. La topo-
graphie est faite dans une centaine de
feuilles.
La superficie totale de la France est
de 5,340 myriamètres carrés, ou de
27,000 lieues de 25 au degré : chacune
des feuilles de gravure, dont la carte sera
composée, représente un rectangle de 8
décimètres de base sur 5 décimètres de
haut. Ainsi l'étendue superficielle du ter-
rain représenté à l'échelle de
)to ou u
sur
une feuille pleine, est de 256,000 hec-
tares, ou 25.6 myriamètres carrés, ou,
très approximativement, 130 lieues. La
figure et les accidents du terrain y sont
exprimés avec une vérité et une précision
bien supérieures à celles que l'on trouve
dans la carte de Cassini.
Une des propriétés les plus remarqua-
bles de ce chef-d'œuvre de topographie
est de donner les hauteurs d'une multi-
tude de points du sol au-dessus de la mer.
La triangulation, étendue sur toute la
surface du royaume, doune lieu à un ni-
vellement général de la France tel qu'il
n'en existe pas de semblable en Europe.
Ainsi tous les points trigonométriques ,
au nombre de 40,000, seront exactement
connus par leur latitude, leur longitude
et leur altitude ou hauteur au-dessus de
la mer.
Les opérations topographiques ajou-
tent un grand nombre de différences de
niveau à celles qui sont le produit de la
géodésie. Ces déterminations obtenues
par la topographie seront au nombre de
416,000 au moins, qui, ajoutées aux
40,000 données par la géodésie, forme-
ront un total de 456,000 cotes de hau-
teur. De cette manière se trouvera résolu
le problème d'un nivellement général de
la France, sollicité vivement depuis long-
temps par tous les savants et par les in-
génieurs civils et militaires.
Les feuilles de la nouvelle carte de
France tirées de la gravure sur cuivre ont
été mises dans le commerce au prix de
7 francs chacune. Bien qu'il n'y eut rien
d'exagéré dans ce prix, eu égard à l'im-
mensité du travail et à la beauté de son
exécution, néanmoins la réunion de%
GUE
(250)
GOB
faoHIes néœasairei pour former un dé-
liartement ou même un arrondissement
devenait assez coûteuse. Il fallait d^aiU
leurs concilier Tobligation de satisfaire,
en cas de besoin, à la demande d'un grand
nombre d'exemplaires et la nécessité im-
périeuse de ménager des cuin'es gravés à
grands frau avec une perfection et une
finesse de détails qui ne pourraient ré-
sbter à un nombreux tirage. On a donc eu
recours au procédé de V autographie ou
contre<^preuve lithographique, qui con-
siste à transporter sur pierre une épreore '
tirée du cuivre , et à faire rendre à 'b '
pierre les exemplaires qu'on ne tirait au-
paravant que de la planche originale. On
obtient ainsi trois grands avantages : 1®
de ménager le cuivre, puisqu'il devient
matrice ; T* de permettre de réunir sur
une seule feuille les firagments de plu-
sieurs, de manière à former une carte ré-
gulière d'où l'on retranche ce que l'on
veut, où l'on ajoute des plans topogra-
phiques, des notices statistiques et tout
autre renseignement jugé nécessaire; 8<* de
pouvoir être donné k un prix extrême-
ment réduit, puisque la planche originale
reste intacte.
Déjà la publication d'une carte des en-
virons de Paris a justifié le mérite du nou-
veau procédé. Cette carte, actuellement
livrée au commerce, se compose des frag-
ments de deux feuilles différentes, réu-
nies dans une seule feuille et raccordées
de manière k former une feuille unique
dont Paris occupe le centre. Le succès
complet obtenu dans l'autographie de
cette belle carte des environs de Pans a
déterminé M. le directeur du dépôt de la
guerre à user du même procédé pour l'au-
tographie des cartes départementales. Il
a fiiit d'abord entreprendre celles des dé-
partements du Bas-Rhin, de la Moselle,
de la Meuse , de la Somme , du Pas-de-
Calais, de la Marne, de la Meurthe et de
l'Oise. La première , celle du Bas-Rhin ,
est d'une exécution si parfaite, qu'on
a peine à croire que les épreuves n'ont
pas été tirées immédiatement du cuivre.
Elle se compose de six feuilles, dont le
prix total est de 6 francs. On y a ajouté
un plan détaillé de la ville de Strasbourg
gravé tout exprès, et les blancs de la carie
sont reaipUt avec mam iKHice tutistique j
composée en caractères d'impi
transportée sur la pierre. Les
trois départements suivants qi
voie d'exécution sont terminée
point de l'être. Avant six moi
cartes départementales seront i
ce procédé d'exécution.
Les opérations astronomique
siques et topographiques, au:
donné lieu la grande carte di
ont produit d'immenses résultat
ques dont les plus importants i
de recevoir de la publicité. A c
a été rédigé par les soins sp
M. le colonel Puissant, chef d
mièra section du dépôt de la
membre de l'Académie des Sci
Nouvelle description géométn
France^ où sont exposés, non-
les méthodes d'observation et
les plus exactes qui ont été c
mais en outre les procédés les pi
dont on puisse faire usage pou!
parti avantageux de tous les réi
tenus. La première et la seooi
de ce savant ouvrage sont p
forment les tomes VI et VII de I
édition du Mémorial du déj
guerre.
La seconde section du àk
guerre a publié, dans le coun
1837 et 1838, diven ouvrage
phiques, et notamment une c
raie de l'Algérie, en trois feu
l'une donne la province d'On
conde, celle d'Alger, et la troi
de Constantine. Cette belle car
soins particuliers de M. le coK
a été reproduite sur pierre ave
succès, d'après le procédé <
avons donné plus haut la des
Enfin nous ne terminerons
notice sur le dépôt de la guem
mention de la publication des
militaires relatifs à la succès;
pagnCy sous Louis Xlf^y tiré«
moires militaires du lieutenant
Vanlt. Dans ces Mémoires, la g
Succession comprend 41 volu
général Pelet a fait de ce v
travail un extrait, éclairct et \
lui-même, précédé d'une in
écrite d'un style brillant et ra|
richi par set soins des cwtis f
6UB
k riBtdligeiioe du teite, qui
it «lix Annales rédigées par le
s Vanh. C-TE.
RE PRIVÉE (en allemand
* la buse-latinité/âfVia). C*é-
▼cfHâge, une manière de se faire
oi-même eC de satisfaire une
penaonelle. Lorsque la loi pu-
■t>téçe pas suffisamment Thon-
ie eC la fortune de Tbomme,
puissance souveraine qui doit
lier la loi manque d*autorilé ,
his ponrsniTent eux-mêmes le
nt des torts dont ils se plai-
ciierclient k laver dans le sang
noemb Tinjure qu*ib en ont
amille considère comme sienne
ite à Ihin de ses membres et
et cause pour lui. De là , ces
camées qui, au moyen-âge, en*
ent la France, et particulière-
emagne {voy. BEEUCHniCEif),
temps de Finterrègne qai pré>
!tion de Rodolphe de Habs-
$0*73}. La composition et le
9oy. ces mots) furent les pre-
lèdes imaginés pour arrêter ce
I les familles importantes, ne
pas une réparation pécuniaire
le satisfaction suffisante pour la
I de leurs membres , avaient ré-
armes et exerçaient la loi du
ea résultait une série de meur-
■eb et de combats entre les fa-
le fomentaient souvent la jalou-
kitioii on la soif du butin.
Bi • régné longtemps en France,
imia sous nos rob de la secon-
la troisième race*, sans cpi'il
Me de le faire cesser. Charle-
< le premier des rois de France
« loi générale contre les guerres
apirolaire de Tan 802, ch. 32).
t loi D^était pas assez rigoureuse
Mriiner un abus si ancien , et
rorale ayant été comme éclip-
kl derniers rois de la seconde
m les premiers de la trobième ,
Bn tant ecclésiastiques que tem-
nogèrent si bien le pouvoir de
guerre qu'ib érigèrent en droit
t Sifoadi {Hiuoirê dt$ Frumfais, t.
neoote an mécsorable exemple à%
I, à U «bu d« r«n 99a.
( 351 ) Gm
public oe qui était à peine anpantnnt
un usage toléré. (Test alors qu'on vit bs
seigneurs enrôler leurs serfs et leurs vas*
saux pour combattre les uns contre let
autres , mettre le siège devant les châ*
teaux, s'en emparer, les démanteler et
ruiner les fiefs de leurs ennemis.
L'Église, pour arrêter l'effusion du
sang et adoucir la barbarie des mœurs ,
prêcha hi paix de Dieu (vers 1035), qui
fut d'abord accueillie favorablement, pub
repoussée par les nobles; plus heureuse
quelque temps après , elle parvint à leur
imposer ce qu'on appela la trêve de Dieu
{voy.). La royauté vint en aide à ses ef-
forts : une ordonnance de saint Loub
établit qnOy depub les meurtres ou les
injures hSdm jusqu'à 40 jours accom-
plis, il y aurait trêve de par le roi, pen-
dant laquelle cependant le meurtrier ou
l'agresseur serait arrêté et puni ; que si,
dans les 40 jours marqués, quelqu'un des
parents se trouvait tué, l'autear du crime
serait réputé traître et puni de mort.
C'est ce qu'on nomma la quarantaine le
roi. Philippe-le-Bel profiu de ses propres
guerres pour empêcher celles de ses vas-
saux. Plusieurs fob il eut à interdire les
guerres privées tant que durèrent les sien-
nes. Le roi Jean, en 1353, mit presque
fin à ce mal invétéré en ordonnant que la
quarantaine le roi serait ponctuellement
exécutée, et que l'on poursuivrait extraor-
dinairement ceux qui, par leurs crimes,
auraient donné occasion à ces querelles
ou à ces guerres. Mab aux guerres pri-
vées survécurent ces bandes de brigands
connues sous le nom de grandes compa-
gnies {voX')^ toujours prêtes à louer leurs
services à qui payait le mieux pour faire
rançonner son ennemi. La destruction de
ces bandes fit disparaître en France les
dernières traces de cette institution bar-
bare. L. L-T.
GUERRE SACREE, nom commun
dans l'antiquité à trob expéditions bel-
liqueuses dont la défense du temple d'A-
pollon, situé à Delphes (voj.)y fut le
prétexte ou l'objet.
La première fut entreprise , l'an 600
av. J.-C., contre les Crisséens, peuple
qui habitait l'extrémité de la Phocide la
plus rapprochée du golfe de Corinthe, et
dont la capiule, Crbsa, n'éuit éloignée
GUE
de i>elphes qae de trois lieues environ.
Tj» Crisséens, enrichis par le commerce,
]ie tardèrent pas à rendre victimes de
Jenr cupidité tous les étrangers qu'atti-
rait à llelphes le culte d'Apollon. Leurs
exactions étant demeurées impunies, ils
portèrent l'audace jusqu'à s'emparer du
temple , qu'ib pillèrent de fond en com-
ble après avoir dépouillé plusieurs pèle-
rins qui se trouvaient sur les lieux. Des
Amphictyons (vajr,), s'étant permis quel-
ques représentations sur l'atrocité de cette
conduite y furent indignement maltraités.
Consulté sur ces attentats par le sénat
amphictyonique , l'oracle de Delphes or-
donna de porter la guerre chez les Cris-
séens , de les réduire en esclavage, et de
ruiner leur pays pour le consacrer aux
dieux. Les troupes du sénat entrèrent
dans cette contrée sous la conduite d'Eu-
riloque , général thessalien , défirent les
Crisséens, ravagèrent leurs campagnes,
et mirent le siège devant les deux plus
importantes de leurs villes, Crissa et Cir-
rha. Toutes deux se défendirent avec une
vigueur inattendue; huit ans écoulés sans
résultat avaient fait perdre l'espoir de
réduire la première; déjà la peste com-
mençait à décimer l'armée amphictyoni-
que, lorsque l'oracle, consulté de nou-
veau, promit un plein succès si les assié-
geants se hâtaient de faire venir de l'Ile
de Cos un faon avec tle l'or. On dépé-
cha à Cos. Un nommé Nébrus , mot qui
signifie en grec le faon d'une biche , ré-
pondit que cet oracle le regardait, et il
équipa aussitôt une galère de 50 rames ,
chargée de médicaments, d'armes et d'é-
quipages. Ce secours rendit la santé à
l'armée assiégeante. Nébrus, ayant dé-
couvert une source qui aboutissait dans
la ville , l'empoisonna , et causa ainsi des
ravages affreux parmi les Crisséens. Sur
ces entrefaites , le fib de Nébrus , appelé
Chryssus (en grec ;^vaôCy or\ donna l'as-
saut à la ville qui succomba et fut en-
tièrement saccagée. Cependant le siège
de Cirrha, seconde capitale des Crisséens,
durait encore. L'oracle consulté répon-
dit qu'on ne s'en rendrait maître que
lorsque la mer baignerait la terre sacrée.
Cette réponse embarrassa les Amphic-
tyons, à raison de la distance qui sépa-
rait dé la mer le temple d*ApolloD et le
( 262 ) GUE
I territoire sur lequel il était
Selon , depuis législateur d'^
pliqua en disant qu'il fallait
Apollon la ville et la provîn
ce qui rendrait la mer voisij
sacrée. Les formalités néo
cette consécration furent a
plies , et Cirrha , prise d'ass
même sort que Crissa, vers
J.-C. Ce double événement
première guerre sacrée.
La seconde, qui fut moi
moins importante , se rappoi
avant l'ère chrétienne; el
cause le pillage du tempi
par les Phocéens. Ce peup
cependant que comme aux
lutte s'établit principaleme
républiques d'Athènes et de
observaient avec une envie
leurs progrès respectifs. Toi
rai athénien , guerrier habil
somptueux , leva une armée
pour passer en Béotie , c
mille jeunes Athéniens à (
lui les hasards de cette expé
clés essaya vainement de le <
ce projet. « Si tu ne veux
ajouter foi à mes avis, laisse fa
qui est le meilleur conseiller
avoir. > Néanmoins Tolmidc
vra, l'an 447, une bataille a
auxiliaires des Spartiates, pi
de Chéronée. Il la perdit et
l'action. Ce revers tennini
guerre sacrée, et fui suivi d
trente ans c^ui ne précéda qu*
la fameuse guerre du Pélop
La troisième guerre sac
l'an 356, ou, selon Diodoi
Tan 355 av. J.-C ; elle eu
l'usurpation par les Phocéens
terres qui dépendaient du
poUon. Les Amphictyons pr
stigation des Thessaliens et c
connaissance de ce délit, <
aux coupables une forte a
partie de la population étai
soumettre à celte sentence,
mêle , citoyen riche et puisa
valoir la résolution cootrair
dit , sur la foi d'un vers d*]
la surveillance du temple
n'appartenait qu'au gouv«n
Uize.
1^-
,...,
•«« 'Wk •• *.>• .
GUE
(244)
ODB
hameaux; et les habîtaDts, Tendus
à reocan, furent jetés dans les fers, ou,
proscrits et fugitifs, ne trouvèrent d'asi-
le dans aucune contrée de la Grèce, tant
j avait grandi déjà Tinfluence macédonien-
ne. Ëschine (vojr,) affirme au contraire,
dans sa harangue Sur la jausse ambaS"
sade , que Philippe exécuta le décret des
Amphictyons avec plus de modération et
d'humanité que les Thébains et les Thés-
•allens n'en avaient mis à le provoquer.
Quoi qu'il en soit, cette décision fut le
dernier acte de la troisième guerre sacrée,
qui avait duré environ dix ans, collision
meurtrière dont les résultats les plus im-
portants sont demeurés, aux yeux de
l'histoire', l'afiaiblissement des républi-
ques qui s'y engagèrent et l'accroissement
de la puissance de Philippe, à qui elle
ibomit le dangereux avantage de prendre
pour la première fois un rôle actif et di-
rect dans les affaires de la Grèce. A. B-s.
GUESCLIN, voy. Du Guesclin.
GUET*, troupe chargée, avant la
révolution de 1789, de la police de sû-
reté et particulièrement de la police de
nuit dans Paris et dans les grandes villes
de France. On distinguait à Paris le guet
royal, composé d'un certain nombre
d'hommes à pied et a cheval , soldés par
la couronne {voy. Gaede municipalb),
et \e guet assis ou le guet des métiers,
formé de bourgeois et d'artisans postés
dans les différents quartiers de Paris, de
manière à pouvoir se porter mutuelle-
ment assistance et venir en aide et se»
cours aux rondes et patrouilles de nuit du
guet royal. Sous divers noms , l'institu-
tion du guet royal remonte à l'origine
de la monarchie; le guet assis ne date que
de 1254, époque à laquelle il fut autorisé
par saint Louis , sur les instances réité-
rées des bourgeois et corps de métiers de
Paris, journellement victimes des ban-
des de voleurs et de malfaiteurs qui in-
festaient la ville et ses environs , et
qui,
en dépit du guet royal , se livraient pen-
dant la nuit aux plus déplorables excès.
Le guet assis »e faisait à tour de rôle par
les citoyens de Paris, chacun dans son
quartier. Il y avait à la tète des deux
(*) L*étjrrao1ugi« de ce mot est iocrrUine;
«•/. cependant ce qa'oo en dit daof l'artirle
SttiVftBt. 9.
guets un chef qui prenait le titre de (
palier du guet; de grands ai
étaient attachés à cette charge q«|
supprimée vers 1733. Quant au
lui-même, il disparut dans la R^
et l'on peut dire qu'actuellemeQilej
royal est remplacé par la garde
pale , et le guet assis par la garda
nale.
Avant 1789, l'on appelait le fMfîj
roi le service de nuit que fa
gardes-du- corps près de la
roi et dans les appartemeola du
qu'il habitait.
Depuis la suppression du guet,
férentes acceptions de ce mot,
sens naturel comme au figuré , cmt
li : on a bien encore l'œil et W
guet, mais on ne fait plus le gm
ne crie plus au guet, on ne donne
mot du guet, et Ton ne désigne plot |
par le nom de chevalier du guet cet
vres amoureux qui vont se roorfc
sous les croisées de leurs belles. C A«'
GUET - A PENS , du verbe
ou de la basse latinité guatare,
guetter , et de appensus , participe
du verbe appendere; apems, abi
de appendu, suspendu, présente à V\
l'idée de appenso pede, le pied
ou levé, c'est-à-dire dans l'attitude
homme prêt à s'élancer sur on autre»
L« guet-apens consiste -à eti
plus ou moins longtemps, dans un oi
vers lieux, un individu, soit pour lai
ner la mort , soit pour exercer eavcff
des actes de violence. Il emporte
avec lui l'idée de prémédiutkm , f
forme une circonstance aggravante
crimes auxqueb il se ratUcbe. AiiMi^ll
meurtre commu de guet^ apems peM
le caractère d'assassinat , et celui qirf %
commis est puni de mort. Les ooaptil
les blessures qui, ayant occaaionaé
maladie ou une incapacité de travail |
sonnel pendant plus de vingt jours,
oïdinairemenl punis des travaux
ou de la réclusion , selon qu'ils ont M
ou non suivis de la mort de celui qui kl
a reçus, entraînent, contre l'individu qÉl
s'est rendu coupable de ces violences avei
guet-apens, la peine des travaux furcéi
à perpétuité dans le premier cas, et cdto
dêi travaux forcés à tempe dans le iec«wii|
J
GUE
itoDt ponîet d'un empriaonnemeiit
IBS à 5 ai»9 el d^ane ameode de
à 600 fr., lonqu'elles n'ont été
( m de wffy !*<*»*» ni dUncapadté de
l penonnel, tandis qae, dsuQs lescas
ira , la peine n'est que d'un em-
f imt de 6 jours à S ans, et d'une
b de 16 fir. à 300 fr., ou de l'une
deux peines seulement. J. L. G.
EU1*E. En terme de blason , c'est
BB employé dans les armoiries. On
aatrcfois gueules : c'est ainsi qu'on
i et mot dUns le traité du P. Mé-
9, dans Ducangd^ etc. On a voulu le
r de lliâMreny et surtout de l'arabe
; A semble toutefois plus naturel de
V du latin guUtj puisqu'il exprime,
bt, la cxMileur de la gueule ouverte
, gueule était la plus honorable de
s ks conlenrs qu'employait le bia-
A n'était porté que par les princes
ifcnins, ou par ceux qui en obte-
K d'eu la permission, he rouge avait
te les RÔm^'n* la couleur impé-
; ks cardinanx le portèrent depuis,
M princes de l'Église ; les actes des
■nages les plus élevés étaient con-
■nt sœUés en cire rouge.
maat les traités de blason , le gueule
JÊmà la justice, l'amour de Dieu et
ledbain, et aussi la valeur et la ma-
L Chi sait que, sur les figures non
il est lepiiaenté par des hachu-
Eraciées sur le fond de l'écu.
les armes des maisons d'Al-
(qoi portait de gueule plein), de
la^ de Rohan, de Coligny , de Ro-
lOMurty etc. C. N. A.
JHJSS , voy. FoHTE , Foege ,
JHJX9 GUEUSE. On donne cette
featîonà desgens d'une grande pau-
. MUtout quand leur position dans
âété est au-dessus de leur fortune.
ait comment les présente Béranger
sa cbanaon intiôdée les Gueux,
■éant le mot parait avoir eu une
maW acception au temps de Scar*
qtûf invoquant les Muses , s'écrie :
O docte* gmemsfM do Parnasse,
Tieillcs fiUe» de bonne race!
qni ont cherché à le réhabiliter
n manqué de citer cette épitaphe
( 265 ) Gt)I
d'un homme peintre, poète, chimistt et
philosophe, qu'on lisait autrefois da^s
l'église Saint- Germain -l'Auxerrois, V
Paris :
Cy-gist qoi en ton temps faisoit
Quatre métiers de gueusene t
Il peignoit, rimoit et soaffloit.
Et cnltiroit philosophie.
Dans l'h'istoire des Pays-Bas , le nom
de gueux est d'un fréquent usage au xvi*
siècle; cette histoire parle tour à tour des
gueux de terre et des gueux de mer. X.
Philippe n ayant envoyé dans les
Pays-Bas, en 1564, neuf inquisiteurs
pour faire exécuter les décrets du con-
cile de Trente, toute la population , sans
distinction de religion , Ait exaspérée par
cette mesure. La noblesse déclara , dans
ce qu'on appelle le compromis y que
jamais elle ne se laisserait traîner devant
le tribunal de ces inquisiteurs, et fit par-
venir cet acte, en 1566, à Marguerite de
Parme, gouvernante des Pays-Bas. Mais
au lieu d'avoir égard à cette démarche
énergique , on traita les confédérés avec
mépris , et la princesse ayant laissé voir
quelque embarras pendant l'audience
qu'elle leur avait accordée, le comte de
Barlaimont, président du conseil des
finances , lui dit à voix basse de ne pas
s'effrayer de ce tas de gueux. Ces paro-
les furent entendues , et, dès le soir, les
confédérés adoptèrent ce nom de Gueux
à un repas donné pour resserrer les liens
qui les unissaient. Il devint le mot d'or-
dre d'une révolution. Les Espagnols ap-
pliquèrent ce nom même aux émigrés qui
avaient cherché un refuge sur la mer et
avaient armé contre eux des corsaires;
ils les appelaient les gueux de mer. C L,
GUI, espèce du genre viscum^ lequel
appartient à la famille des loranthacées ,
et offre les caractères suivants: fleurs
dioîques, dépourvues de pétales; les mâ-
les ayant un calice partagé presque jus-
qu'à sa base en quatre lobes, dont chacun
porte, au milieu de sa face interne , une
anthère adnée et de forme oblongue; les
fleurs femelles ayant un calice semblable
à celui des fleurs mâles, mais couronnant
l'ovaire et sans trace d'anthères. L'ovaire,
nniloculaire et ne renfermant qu'un seul
ovule, est surmonté d'un style court, le-
quel se termine par un stigmate arrondi.
Le fruit est un petit drupe semblable 9^
GUI ( 256 )
une Laie pulpeuse y et oontenaot un leal
voyau; ceiui«-ci est en forme de cœur
comprimé, et il renferme une seule graine.
Les viscum sont des végétaux essen-
tiellement parasites, c'est-à-dire que leurs
graines ne peuvent germer qu'étant en
contact avec la jeune écorce d'un autre
végétal ligneux , sur lequel ils s^implan-
tent et dont la sève les nourrit. Les tiges
sont dichotomes et plus ou moins ligneu-
ses; les feuilles coriaces, persistantes, op-
posées, très entières; les fleurs, petites et
sessiles, disposées en épis axillaires, ou
agrégées à l'extrémité des jeunes pousses.
Ce genre, assez riche en espèces exotiques,
n'oilre pourtant que deux espèces euro-
péennes.
L'espèce connue sous le nom vulgaire
de gui y ou gui blanc y est le viscuin al^
bum de Linné, qu'on rencontre fréquem-
ment sur les branches des pommiers, des
poiriers, des tilleuls, des peupliers et au-
tres arbres, ou quelquefois aussi sur les
pins, les sapins et les chênes. C'est un ar-
buste très rameux dès sa base, formant
de grosses touffes arrondies et hautes de
un à quatre pieds. Les rameaux sont me-
nus, verts, lisses, articulés et régulière»
ment dichotomes. Les feuilles, longues
d'environ deux pouces, sont persistantes,
sessiles, lancéolées -oblongues, obtuses,
d'un jaune verdàtre. Les fleurs, petites et
de même couleur que les feuilles, sont
iigrégées aux extrémités ainsi qu'aux bi-
furcations des jeunes ramules; elles pa-
raissent en février el en mars. Le fruit ,
de couleur blanche et rempli d'une pulpe
visqueuse presque diaphane, a la forme
et le volume d'un grain de groseille. La
graine contient souvent deux^ trois ou
même jusqu'à quatre embryons.
Les auteurs anciens et modernes, les
historiens et les poètes, ont parlé du res-
pect religieux c|ue les anciens Gaulob pro-
fessaient pour le gui. Au renouvellement
de leur année, c'est-à-dire au sobtice
d'hiver, les druides, accompagnés du
peuple, se rendaient dans une forêt, au-
près de quelque chènc antique chargé de
gui. Au pied de cet arbre vénérable s'éle-
vait rapidement un autel triangulaire de
gazon; puis on hâtait les préparatifs pour
le sacrifice et le festin solennel qui devaient
suivre la cérémonie. Sur le tronc de farbre
GDI
et sur d l de set brandMi ki p
se gra' ut i noms des dieu
pu îs qu'on druide, T
blanche tunique, monté nur le d
me, coupait avec une serpe d^oi
te sacrée du gui , que deux aut
des, placés au picMcl, recueiUai
soin dans une toile blanche. A]
récolte , ils immolaient les vm
priaient les dieux de faire jouir
des vertus vivifiantes du gui ; pu
tri huait une espèce d'eau béniu
quelle le gui avait été trempé;
eau, d'après leur dKre, possédait
térieuses influences : c'était à ï
préservatif contre les sortilèges c
sons, un remède qui donnait
dite , une eau lustrale , en un i
espèce de panacée ( vojr. DEuinii
T. Xn, p. 198 et 201, et Agui
Et, chose bizarre, cette traditioi
serva longtemps après que la re
druides eut fait place à d'autn
le gui, le croirait-on, a joui d'ui
réputation dans la médecine : I
vrai que les superstitions primiti
ce qu'elles sont le produit du sol
cinent difficilement.
La pulpe visqueuse du fruit,
l'écorce du gui, peuvent servir i
la glu; mais l'écorce du houx
de préférence à cet usage. La pi
oiseaux frugivores sont friands
du gui , dont ils rendent les gn
les digérer : aussi est-ce là
moyens mis en œuvre par la nal
la dissémination de la plante.
Le gui se nourrissant uniqu«
la sève des arbres sur lesquels
on conçoit facilement qu'il de
parasite très nuisible aux arbres
par cette raison, les cultivateurs
ne manquent pas de l'extirper
vergers.
GUI, vpx» LuSIC!fA9.
GUI d'A&ezzo, vof. Aucnii
OUI ANE, voy. Gutaks.
GUIBERT (Jacqobs-Ajtio
POLTTI, comte oe), né à Mon tau
novembre 1 743, était fils du coa
les-Benolt de Ginbert, lieute
néral des armées du roi, mort à
1786, gouverneur des Invalides
Guibert^ autajit par position
GDI
(Ul)
Clil
fon à k cairigre militaire. A
blexeot, il accompagna son père,
, â rarmée d'Allemagne comman-
lemarédial de Broglie, et il ser-
dbtînction dans le cours des six
I campagnes de la malheureuse
eSept-Ans, d'abord comme aide-
» de son père, puis en qualité de
• dans le régiment d* Auvergne ;
i toos ceux qui l'entouraient par
me, la nouveauté et la sagacité
iHlexiotts sur la conduite de la
)oiié d*un esprit obsenrateur au-
t ton âge, il comprit, en voyant
rer Frédéric II, ce que devait
Krre, la guerre comme plus tard
il Napoléon, et , aussitôt la paix
, il écrivit son Essai général
jae '1772). Son discours préli-
profbodément pensé, écrit avec
conviction, et que l'on prit pour
ru jeune homme, développait
■t an avenir qui ne larda pas à
cr. Sa tactique, heurtant des
€Bradnés dans l'armée, fit écla-
R lui toutes les susceptibilités
s et donna naissance à ces dis-
vires et animées sur l'ordre mince
Pordre profond {vojr. Folaed)
édèrent aux querelles des Gluc-
t des Picciobtes. Cet Essai de
t crt du petit nombre des livres
âderic conseille la lecture à un
, et Tïapoléoo lui-même le com-
•oavent.
itée le publier, Gnibert avait été
m Corse, où il se distingua an
àt PbDte-Nuovo qui assura la
an ^ cette île aux Francs. >om-
mé en 1773, il fut chargé de
miioB de la légion corse. En 1 7 75,
le de Saint-Germain, ministre de
R^ippelaprcsde lui Guibert, qui
Bt akn en Allemagne pour étn-
r lo lieux le svstème militaire de
■e. Guibert, sans les approuver
ooatribua fortement à la plupart
^fBcs a nécessaires introduites
■■6e pir ce ministre: il prit sur-
^ part tr» active à b rédacrîon
«fle onlrmoance de 1776 wr les '
'W d* rinr*nTcrî<r, reproduite, '
lc|èrei modifications, dans les |
de 1791 et de 1831 sur le i
f€kp. d. C. d. M. TomeTQL
même objet. En 1779, deux ans apritU
tenue du camp de Vaussîeux, près Bayeux
en Piorroandie, où l'on fit manoeu-
vrer 44 bataillons, 24 escadrons et une
nombreuse artillerie, d'après les princi-
pes de l'ordre profond qu'on appelait le
système français ^ Guibert fit paraître la
Défense du système de guerre moderne»
Cet ouvrage n'eut pas la vogue de V Essai
de tactique^ mais, dans la pensée de
beaucoup de militaires, il lui est supé-
rieur et se ressent de la maturité de l'au-
teur.
En 1782, Guibert fiit nommé briga-
dier, en 1787, membre et rapporteur du
conseil de laguerre,et en 1 788, maréchal-
de-camp. Les préventions qui s'étaient
élevées contre Guibert, qu'on accusait
d'être le promoteur des mesures de dis»
cîpline humiliantes adoptéesdans l'armée,
firent échouer son élection aux États-Gé-
néraux; il publia à cette occasion un
Mémoire au public et à l'armée sur les
opérations du conseil de la guerre^ dans
lequel il développe toutes les améliora-
tions introduites dans l'armée ou pro-
posées par ce conseil.
Les palmes obtenues par l'écrivain
militaire ne pouvaient suffire à l'imagi-
nation ardente de Guibert , qui, comme
le dit de lui Frédéric II, vouUit aller a U
gloire par tous les chemins : il s'esaaja
dans Tart dramatique. Sa tragédie du
Connétable de Bourbon (1775), qui ex-
cita un si vif enthousiasme à la lecture,
n'eut aucun succès à la représentation
sur le théâtre de la cour, â Versailles;
deux autres de ses tragédies, la Mort
des Graeques et Anne de Boulen^ ne
furent jamais jouées et n'ont été impri-
mées qu'après sa mort. On a encore de
Guibert ks Éloges de Catinatj de Mi^-
ehel de L'Hoipital^ du roi de Prusse^
et de mademoiselle de VEspinasse. Le
Traité de la force publique fut le der-
nier ouvrage qu*il publia ; se veuve a fait
paraître de lui un Foyage en Allemagne
et le Voyage de Guibert en diçerses
partira de ùi France et en Suisse.
En 1786, l'Académie-Fran^ise ouvrit
«^ portes a Guibert, qui succéda à Tho-
m?^; «on dncour^ de réception lui valut
un véritable triomphe dans les salons de
Paris, nais il o'alb pas aa-del à.
17
GUI ( 258 ) GDI
Fulbert eut de brillants succès près des ; rendre la justice, exacte éqi
femmes. Nous avons parlé ailleurs de ses
.'elatious avec M^^* de TËspinasse, qui lui
adressa un jour ce billet si coocis, si pas-
sionné, si brûlant: « Mon ami, je souffre,
a je vous aime; je vous attends; » et Ton
sait que M"** de Staël nous a laissé de lui
un éloge qui tient du panégyrique.
Guibert mourut à Paris le 6 mai 1 790 ,
à Tàge de 47 ans. Il s^écriait dans le
délire de la fièvre qui précéda sa mort :
tt Us me rendront justice; ma conscient-
est pure; ils me rendront j'us^
« ce
« tirel^ C. A. U.
GriBRAY (foire de), voy. Falaise.
GUICHARDIM (Frakcesco Guic-
ciARUiNi ). Cet illustre écrivain , que la
voix de la postérité a placé parmi les
grands prosateurs et les grands histo-
riens de ritalie, immédiatement après
Machiavel , naquit à Florence le 6 mars
1482. Sa famille, qui subsiste encore
aujourd'hui, était une des plus distin-
guées de Florence, et son père et son
grand-père avaient rempli successivement
des postes importants dans leur répu-
bli(|ue. Le jeune Guichardin fut d^abord
destiné au barreau, et profita tellement
de ses études que, dans cette époque fé-
conde en habiles jurisconsultes, à vingt-
trois ans il était professeur de jurispru-
dence. Cependant il quitta promptement
cette carrière |»our la carrière diploma-
tique, qui convenait encore mieuii à ses
talents. Envoyé comme ambassadeur au-
près de Ferdinand-le-Catholique, il sut
se concilier la faveur d*un prince que sa
profonde politique et sa grande habitude
des affairei avaient du rendre diilicile eu
hommes. De là, il pasaa à la cour de
Léon X, qui le combla de distinctions et
de marques de confiance ; il fut nommé
par le pontife gouverneur de Alodène et
de Reggio avec des pouvoirs illinaités. \jt
successeur de Léon, Adrien VI, le conti-
nua dans des fonctions qu*il avait con-
stamment exercées de manière à mériter
Ja satisfaction du souverain et à se con-
cilier i*atfvction des peuples. Plus tard.
Clément Vil Tenvoya daus la Roouigiie ,
qù les factions des Guelfes et des Gibe-
lins ; v^rf,: s'agitaient encore. Guichardin
y déployant toujours les mêmes qualités,
fermeté, |urudeoi:ç, grandf attention a
arrêts, rendit à cette provi
quiilité. Elle lui dut aussi d
lions, des embellissements
percées, des édifices consti
du titre de lieutenant génén
dans la ville de Parme ui
rieux contie les Fran<^ais,
une grande réputation cornu
taire. Les dispositions à la
se manifestaient dans B<»1g
rent Clément VII à Ty en
chardin réussit dans cette vil
que dans la Romagne, à fai
trer sous Tobéissaiice. Ce fi
service qu^il rendit au Saint-
tourna ensuite dans sa pair
goûter le repos, à se livrer
s'occuper surtout de son hisi
commencée vers la fin de 16 3'
en se faisant historien il ni
tout de suile d'être homme
de prendre une part active
mciits de son temps. Alexa
dicis, ce duc de Florence bà
ment VII et époux d*un<
Charles-Quint, le compta p
seillers. A la conférence qi
Maples, et où les cardinaux
viati, liip|X)lyte de Médici
Alexandre devant l'Empen
trop avérés, ce fut Guicli
chargea de le justifier. Il fai
dire qu'il a\ait sou>uni blau
en s'adressa nt à Alexandre,
il cherchait à détourner n
punition. Après l'assassinai
parla presque seul en faveu
nement monarchique, et so
lui qui rem|K)rta ; il fut au»
leurs de l'élévation de Côi
Médicis. Ce prince une fois
trône, Guichardin renon^^a «
aux alTaires, et se renferm
traite où il acheva son hi»t4
rut au bout de quatre ans,
Suivant la recommandation
fermée dans son testaoïeot
point d^oraison funèbre , c
sans pompe auprès de ses a
l'église de Sainte -Felicitii
avait épousé, en 1 SOS, une
avait eu sept filles, dont 1
aux plu« illnstrns insisous
GVI
(259)
GUI
«ff pour Tétode éuit tel qu'il
idquefois passer deux ou trois
lormir ai iDaD{;er ; du reste, il
s le bonheur de voir rendre à
entSy et comme homme poli*
mue homme <le lettres, la jus-
r était due. Tous les souverains
M qui eurent des rapports avec
lièrent de marques d'estime et
[lance; Charles-Quint, entre
it pour lui de telles attentions
ods de sa cour en étaient ja-
gae ils se plaignaient un jour :
liant, leur dit TËmpereur , je
on grand d^Espagne, mais en
ne saurau faire un Guichar-
>n fidèle du pouvoir , on re-
tout à Guîchardin le dernier
rie, par lequel il fit pencher la
i Florence du côté de la servi-
[u'il semble qu'il lui était aussi
incliner du côté de la liberté,
èrenoe entre Guichardin con-
Alexandre et ensuite Côme de
courber Florence sous un joug
Machiavel se dévouant dans
! et le silence, en lace des évé-
pii précipitent sa patrie dans
âlîon entre le caractère de ces
■esse fait aussi sentir dans leurs
Tons deux affectent, dans leur
Uc belle période cicéronienne
criiains italiens du xvi' siècle
à faire passer du latin dans
^. Mais tandis que, daas Ma-
die joint Ténergie à l'ampleur,
îdiirdia, elle est souvent un
I cl traînante. Cependant c'est
■ bien beau style que celui de
4iB.
fna^/Ui//V7 se compose en tout de
^ <ioBt 1 6 seuk, publiés en 1 56 1 ,
>vici par Guichardin à leur point
■>>sa. les quatre derniers ne sont
cte. L édition de 1561, faite à
tfÎB-fol., est très recherchée,
'^QNnpIète. Les quatre derniers
KBt publiés dans celle de Venise,
^1 pir Giolito, in>4^. Une autre
H>liée àVenise en 1738, 3 vol.
■(■ferme La vie de l'auteur par
*i ■•.fragment de douze pages
où se trouvent quelques ptasaget inédiii^
Les meilleures édîlions sont celle de Fri-
bourg en Brisgau (Florence), 1775-76,
4 %ol. in-4**, laite sur le manuscrit au-
tographe de la bibliothèque de Alaglia-
becchi, par les soins du chanoine Bonso-
Pio Bonsi, et celle de Pise, due aux soins
de Rosini, 1810, 10 vol. in->8®. Guichar-
din a été traduit en français par Favre,
en 1738, 3 vol. in-4**, revus par Geor-
geon, avocat au parlement. Cette his-
toire commence en 1400 et finit au mois
d'octobre 1534. De nos jours, le savant
Italien Botta (voy.) l'a continuée jusqu'à
ces temps-ci, en imitant le style de Gui-
chardin avec une exactitude qui fait par-
fois ressembler son œuvre à une pas-
tiche.
Guichardin a encore laissé les Conseils
en matière d'état , publiés à Anvers en
1525, 1 vol. in -8**, traduits à Paris
en 1577. L. L. O.
GUICHE (famille de), i>. Gramovt.
Il ne faut pas confondre la famille de
Guiche, branche de celle de Gramont,
avec la famille du maréchal de La Gui-
che. X.
GUIDE, nom donné, dans les pays de
montagnes, aux habitants qui se chargent
de conduire l'étranger que ses affaires on
que la curiosité attirent dans leurs pa-
rages. Le dévouement et la probité des
guides sont passés en proverbe, et dès que
l'un d'eux consent à vous servir, on peut
avec confiance s'abandonner à ses soins.
Mais, dès qu'on a fait choix d'un guide,
on devient en quelque sorte sa propriété;
de maître , on descend au rang de sujet,
car la sûreté du voyageur dépend de son
obéissance. C'est le guide qui l'armera
du grand bâton ferré si nécessaire, si in-
dispensable pour gravir les sentiers es-
carpés; c'est lui qui prescrira son costume,
qui réglera ses repas, cpii marchera le
premier, qui lui indiquera l'endroit où
il faut poser le pied. Malheur à lui s'il
dédaigne ses conseils et ses avis! Qu'un
ouragan on une avalanche, si communs,
si terribles dans ces hautes régions, vienne
l'assaillir dans sa route, le guide, cet
homme à ses gages, grandira à ses yeux
comme les éléments contre lesquels il
doit le protéger ; son dévouement sera
sublime : le guide disparait, tous avei^
GUI
(200)
eut
puis de TOUS un ami auqml toos devez
|â vie.
A laguerre,on emploie aussi les guides.
Quelque exactes, quelque détaillées que
soient les cartes qui ont seni à dre»er le
plan des opéraiionsdes divers corps d'uno
armée, elles ne sauraient suffire pour
guider avec certitude et sans hésitation,
de jour comme de nuit, les colonnes dans
le dédale des chemins et sentiers tracés
pour les communications et les besoins
du pays. On est donc obligé d^avoir re-
cours à des personnes qui connaissent
parfaitement les localités et de les pren-
dre pour guides. Tant que Farmée opcre
sur les frontières , elle trouve des guides
sûrs et ayant une connaissance exacte des
moindres sentiers, dans les douaniers et
leurs antagonistes les contrebandiers, ou
dans la gendarmerie locale ; en avançant
dans le pays ennemi, on prend pour gui-
des, dans rintérieur des communes rura-
les, les maires, les curés, les notaires, les
gardes -cliampt^tres, les bergers, etc.;
d^uue commune à Tautre, les médecins
de campagne, les messagers, les voitu-
riers, les colporteurs et les marchands
ambulants; dans les bois et forêts, les
gardes forestiers, les braconniers, les bû-
cherons, les charbonniers; dans les mon*
tagnes, les guides de profession; sur les
bords des rivièm, les pilotes, les bate-
liers, les pécheurs, etc. Parmi ces guida»,
il en est quelquefois qui sont dévoués à
Tarmée; mais la plupart d'entre eux, soit
par crainte, soit par patriotisme, ne con-
sentent que contraints par la force à faire
ce qu'on leur demande : il faut alors ne
se fier que médiocrement à eux, prendre
des précautions pour qu'ils ne puissent
•^échapper, et retenir en otage, jusqu'à ce
que leur tâche soit accomplie, des per-
sonnes qui leur sont chères. Le mauvab
vouloir des guides n'est que trop connu
aux armées, et Ton a souvent eu lieu de
se repentir de s'être abandonné trop aveu-
glément à leurs indications. On peut en-
core tirer des guides, surtout lorsqu'on
les choisit parmi les personnes qui ont de
Tintelligence, de l'instruction ou l'habi-
tude des aftaires, des renseignements
utiles sur les localités, l'industrie, le
commerce et les ressources de toute na-
ture qu^olTre le pays.
DanH la théorie militaire , on
guideiXt^ hommes sur letqueb les
doivent régler leurs mouvements et
alignements dans les évolutions.
Pkloton, Ligne, Manobuves,
Corps des guides. Napoléon, 0%
mieux dire, le général Bonaparte,
failli être enlevé, le 80 mai 179$^
des coureurs ennemis qui
dans le bourg de Valeggio au
le quartier-général venait de s*y t
sentit la nécessité d'avoir um g|
d'hommes à cheval chargés de veilkrd
dalement à la sûreté de sa penooM 1
corps, auquel, par déférence poorU
rectoire, il donna le nom de gmi^ltt^
immédiatement organisé par BcmB
(voy,) , alors chef d'escadron , et éâ
plus tard le noyau des chaaseora à cH
de la garde impériale.
Un arrêté des consuls, du 1 S VM|
miaire an XTI, prescrivit la fonÉÉ
d'une compagnie de guifies^interpd
pour être employés près de Parinée dRi
gleterre; il fallait, pour en faire fd
quelle que fût la nationalité été f^
lants, être bien constitué, savoir f^
et traduire l'anglais, avoir habité fl
gleterre et en connaître la topognfl
La formation de celte compagnie
flatter l'orgueil des Anglais : il sedl
que Napoléon, appréciant le patfM
des enfants de la vieille Angletene, é
lit de pouvoir trouver parmi cnx
gens assez lâches pour conduire wm
lonnes. C. A.
GUIDE (i.e) ou Gi ido Reiti, tm
à Calvenzano, près de Bologne, en 11
Son père, l>on musicien, lui fit de hn
heure apprendre à jouer du claf edn|
Guido montrant plus de goût poor ta
sin que pour la musique, on le mit M
direction de D.Calvart (iv>r.),petntf^
mand établi à Bologne. Le jeune hos
quitta bientôt ce maître pour entror
l'école des Carrache. Son amabiliM
beauté remarquable et ses manitiip
tinguées, jointes à des talents réels, 90
dèrent pas à lui acquérir l'estime et
fection de ses nouveaux maîtres,
lièrement de I^uis ; car on dit qu*Ai
devint jaloux de ses succès, et tenta *
détourner de ses études en Ini dirsant
en savait trop pour avoir btaeia de le^
GUJ
, ce Ibt Aonibal qui donna au
conseil de substituer à la ma-
oreose du Caravane, qu'il avait
doptée, cette manière tendre et
pi lui valut sa grande célébrité,
quitta Técole des Carrache pour
i Romcy en compagnie de PAl-
i émule el son ami. Là il fut
ivec joie par le Joaépin, qui,
ont en lui un talent capable de
selai du Caravage, préconisa sa
onvelle, qui (aisait si bien voir
I de la manière de son antago-
i^araTage, irrité à l'excès contre
eux rival y se serait porté en«
le fâcheuses extrémité s'il n'a-
ésarmé par la modération et la
lu Guide. Mais quand , sur la
do cardinal Borghèse et à la re-
ition du Josépin, ce dernier
dans le goût du Garavage (parce
voulait ainsi) y ce martyre de
rre*j où brille une élévation
I go&t de dessin et une noblesse
iBce que Ton eût cherchés en
les meilleurs ouvrages du mai-
tee, il dut fuir précipitamment
e poor ne point être la victime
■entiment. Deux fois le Guide
U k Rome par Paul Y , qui le
le ses largesses et lui fit rendre
(raids honneurs. Alors TAlbanA
nmxMAK dÂUi.«iés et les grands
■r lesquels il avait des vues ac-
1 Guide, et l'émulation qui avait
I deox amis dégénéra en rivalité
ib se séparèrent pour ne plus se
toajoiirs opposé par circonstan-
■eillears peintres de son temps,
keai entra en concurrence avec
MquiD pour peindre, à l'église
«rtfoire , le martyre de saint
Après avoir achevé les travaux
li^lle Sainte - Marie -Majeure ,
^tâ de compagnie avec José-
'^j il retourna à Bologne, ré-
' foàter enfin cette douce tran-
■près laquelle il soupirait depuis
■|H. ChériVt aimé de toutes les
B distinguées par leur naissance,
^ et leurs richesses, il s'y vit
de tnvaux. Ne pouvant accep-
dMvf actnelleiqfat «Q Vatican. S,
( 261 ) GUI
ter les offres qne lui firent de granls
princes de venir auprès de leur personne,
il leur témoigna sa reconnaissance en leur
faisant parvenir d'excellents tableaux. On
réussit encore une fois à le tirer de sa re-
traite, en l'appehint à Naples, pour pren-
dre part aux magnifiques travaux de la
chapelle du trésor de saint Janvier; mais
quand il se vit menacé par l'envie des
peintres napolitains, il craignit d'être em-
poisonné, et quitta brusquement cette ville
pour aller une troisième fois à Rome. Ce
fut le terme de sa prospérité. Ayant.perdu
au jeu 500 écus qu'il avait reçus d'arrhes
sur l'histoire d'Attila , qu'il devait pein-
dre à Saint-Pierre, il emprunta la somme
avancée, la rendit à la fabrique, mais ef-
faça en même temps un groupe d'anges
déjà commencé, et s'enfuit dans la crainte
d'être poursuivi. De ce n^oment, sa pas-
sion pour le jeu n'eut plus de bornes : il
perdit des sommes considérables, et avec
elles l'estime et l'affection de ses amis.
Délaissé de tous, obligé de travailler à
vil prix pour satisfaire ses créanciers
et subvenir à ses besoins, on le vit, lui
qui naguère, par respect pour son art, se
couvrait pour travailler même en pré-
sence du pape , prostituer ce même art et
se précipiter du faite des honneurs et de
la fortune dans la misère et l'abjection.
Le Guide mourut oublié en 1643, à
Tâge de 67 ans.
Son œuvre est immense : il se compose
de plus de cent tableaux d'autel , d'un
nombre considérable de tableaux de pié-
té, d'histoire et de mythologie de moyenne
dimension * ; d'une quantité de figures à
mi-corps, parmi lesquelles on admire tou-
jours celles où il a représenté des femmes
levant la tête et les yeux vers le ciel , soit
qu'elles expriment la douleur, l'adoration,
l'extase, l'admiration, ou tout autre sen-
timent de l'âme. Ces figures sont autant
de modèles de grâce, de beauté et d'expres-
sion. On ne compte pas moins de 300
gravures d'après ses ouvrages ; lui-même
a gravé à l'eau-forte, avec talent, un grand
(*) Noas citerons entre aatre« la Fie de taini
Benoit, au cooTent Saiot-Michel de Bouro, PÀt'
tomption , qui est à Gènes , les Scènes de ta vie
d' Hercule, quatre tableaux qu'on voit au Loo-
Tre, le Christ couronné d'épines, de la galerie de
Drwde , «t ta Fortamt, du CapitoU. ^
GUI ( 262 )
fombre d'estampes, tant d'après ses pro-
pres iospirations que d'après les Carra-
che , le Parmesan , Luc Cambiasi et au-
tres. Là» Ci. D«
GUIDON (de ritalien ^iffW^ , qui se
prenait dans le sens d'enseigne) , petit
drapeau qui parut dans les armées lors de
l'abolition des bannières ( vojr. ) et du
triomphe des troupes royales à cadre
permanent sur la féodalité. Il n'y eut
d'abord que de la cavalerie ainsi organi-
sée : c'est pourquoi jamais en.seigne d*in-
fanterie ne s'est appelée guidon. Au
XVIII* siècle, on ne donnait plus ce nom
qu'à une sorte dVtendard plus long que
large et fendu par le bout, les deux
pointes arrondies, et particulier à la
gendarmerie fran<;ai9e.
Aujourd'hui, on appelle guidon des
petits drapeaux carrés dont le manche en-
tre dans le canon du fusil du sous-officier
qui le porte , et qui sert aux alignements
{7>ojr. GiiiDFS^. Dans la marine, le guidon
est une banderole (voy.) plus courte et
plus large que la flamme , aussi fendue à
son extrémité , et qui sert à faire des si-
gnaux. L. L-T.
GITIENNR. Ce nom, donné à une an-
cienne province de France, dont Bor-
deaux (ïv/j.^étaîl lacapiiale, a exercé plu-
sieurs fois la sagacité des étymologi^tes.
L'opinion qui le fait dériver du gtti des
druides n'a jamai:» clé soutenue «érit^se-
ment, pas plus que celle donl parle Michel
Montaigne au chap. xlvi de ses Essais :
n De* Guilhaume, am-iens ducs d'Aqui-
taine, dit- il, l'on veut que le nom de
Guienne soit venu par un fn>id rencontre ;
s'il V en avait d'aussi cruds dans Platon
mesme. » Le nom de Guienne n est que la
Gl)I
corruption, l'abréviation, du nom l>eau-
coup plus ancien d'Aquitaine ^ivjv.}, qui
se prononça Ç«//rm', puis Guyènr, se-
lon la vieille orthographe*. D'après Lon-
guerue, ce changement d'appellation date
du commencement du xiv' siècle. Guyart,
qui écrivait, vers 1 306, une histoire de
Franceintitulée: Zri Bmnrhrtmx rèauix
Itgnaif^csy ne se sert que du mot A<iuitaine.
(*) QadDt a rêlymologia du mut Ai|uitaiii«.
les UII4 !•■ tiouvrnl tijni «^iia. Ciiu, rt tania, fuot
grirc f|ui ^ij-iiififrail |»J) •»/>«»' /♦» «•"' ; '** ^»»-
Xtr^, irli qu'HipillT. U *oirnt dm* \t% druu
mvU «eltîtium «c'iMf cl ana « duut lu tCB» m*
Après la Coutume de Bordeaux,
en gascon vers 1310 ou 1 330 , c
laquelle on lit (luf;uat dé Cuyajri
pièces les plus anciennes qui pari
duché de Guycne sont l'acte d'ha
d'Edouard à Philippe de Valob, en
un acte du même genre , de 131
fin un autre acte du 1 6 septembre
Edouard III, dans ses lettres dont
1360 pour la paix entre l'AnglH
la France, se sert indifleremment à
Guyène et Aquitaine.
Tout ce qui est relatif à llibtoii
Guienne, considérée comme ancia
vision de la France, comme ducU
Fift), a été suffisamment établi i
ticics AyriTAijrr. et Gascooxk. Ici
nous reste à parler de la contrée d
sous ce nom que comme ayant co
un des trente- deux gouvernemen
se composait l'ancien royaume de 1
Avant la Révolution, la Guieni
tout à la fois te plus grand gouvcn
et la plus grande province du ro;
Comme gouvernement général, ell
prenait deux provinces : la Gascogi
Guienne proprement dite. Cette d
se divisait en /fr/r//c-fVii/r/iiir', <
Montauban, et eri Bnsu^^CuirniH
taie Bordeaux. Ij*% sous-d!%bioa
Haute - Guienne étaient le Que
Bnuergue, l'Armagnac, les Quati
lées, le Conserans ou Ctiusenins , li
minges ;iv»j.^ , le ^cbouxan, le \
ivny,'' et le pa>s de Rivière- Verd
Basse-Guienne comprenait le Bo
le Périgord, l'Agenai?, IvCondooM
le Ba/adais , la Gas<Y)gne ^ i*or.
pre, le Méd<M', la Chalasse, la Soi
pays des Ijindes.
Comme province, la Guienne
fermait, Il est vrai, dans d<-s limite
coup plus étroites; toutefois, ÎD
dammcnt du pa\^ au centre duqi
Bordeaux ^Guienne proprement
Bordelais' et ({ue bornaient au
Saintonge, à l'e^l le Périgord, ac
Bazadais et les landes, à l'ouest l
de rOrêan dite golfe de Gan^
comptait enctire din^ cette divi»
ministrutive le Baladais, le Vt
rA{;cnai*, le Qiiercy et le Rouerj;
Ce frartioiinriiicnt de la Guic
deux parties datxit de 1 010, du r
GUI
(268)
GLI
Jetait ce roi qui a^ait donné
i du ressort du parlement
a dèuominatioii de Haute-
trouTait ud parlement dans
lue, celui de Bordeaux, éta-
XI. On y comptait un ar-
li de Bordeaux, et sept éTè-
Bazas, Périgueux , Sarlat,
, Rodez et Vabres.
at de la Guienne jusqu*au
TAssemblée nationale, par
9 15 janTier et 26 février
it enUe huit départements
ledu territoire que compre-
a^iement général. Ces dé-
int PATcvron, la Dordogne,
ironde, les Landes, le Lot,
ironne, et les Hautcs-Pyré-
ors articles.
•utret parcelles du gouTer-
oienne ont été réunies à des
( limitrophes : la Soûle et le
nés au Béam, font partie
rénées; le Comminges,le5é-
iTs de Rivière- Verdun, ap-
I la Haute- Garonne; enfin
, annexé an pavs de Foix, est
'Ariége. ' A. P. L.
S Joseph dk^ , né à Pon-
octobre 1721, s^est acquis
réputation comme orienta -
at comme sinologue, « «me
UnpM diinoise était encore
île accès. De Guignes eut le
nnonter les grandes difBcul-
nde de cette langue offrait
laropéens qui ti^avaient pas,
ûsyonnaires catholiques, Ta-
recevoir des leçons orales de
•
es Chinois eux-méme». Di»-
ormont, qui fit de Tétude de
inotie la gloire et le tourment
>o a dit avec raison que De
rec Des Hauteraies . était son
vrage. Le maître, aidé des
les secours des missionnaires,
fé toutes lesfcrces de son in-
D peu nébuleuse à donner an
ot les moyens d'apprendre b
>i«e par des grammaires et des
s de sa £içon, saiH penser a
parti de la connarwance qu'il
mgiie ; De Guignes, an ctn)->
vail avoir co m vue que de
faire servir sa connaissance assez étenoie
de cette même langue à Tintérét de Thij^
toire. Après la mort de Fourmont, en
1745, il le remplaça, près de la Biblio-
thèque du Roi , en qualité de secrétaire
interprète pour les langues orientales.
L^Académie des Belles-Lettres le nomma
son associé en 1753, et, dans la même
année, il devint encore censeur royal et
fut attaché au Journal des Savants. Il ne
conserva pas longtemps la chaire de sy-
riaque qui lui avait été offerte au Collège
royal; mais appelé, en 1769, à la garde
des antiques du Louvre, il remplit ces
fonctions jusqu'à la Révolution, qui le
laissa sans traitement. De Guignes mourut
à Paris, le 19 mars 1800, an milieu des
travaux auxquels il se livrait avec plus d'ar*
deur que jamais pour échapper au besoin.
Son Histoire générale des Huns ^
Turcs y 3îogols et autres Tartares occi"
dentaux y aidant et depuis J.^C, Jusqu'à
présent (Paris , 1756-58, 4 tomes en 5
vol. in-4**), tirée de sources jusqu'alors
inconnues, est uu de ces monuments qui
suffisent à la gloire d'un savant et dont
une nation doit justement s'enorgueillir,
n est vTai de dire que quelques mission-
naires françaben Chine, entre antres le P.
Visdelou , avaient déjà frayé le chemin à
De Guignes, dans cette utile direction de
la science philologique, par son Histoire
de la Tartariey qui ne parut que 2 1 ans
après le l*' Tolume de V Histoire des
HunSy dans Téiiition nouvelle de la Bi-
bliothèque orientale de d*Herbelot '1777
et 1*79), à laquelle elle sert en partie de
supplémenL « On a tootefob des raiv^iHi
de penser, a dit M. A bel RémoMt, qa«
le manuscrit de Visdelon, envr^é krfjr-
temps avant en Europe, ne fui pa% in-
connu à De Guignes, auquel il put «^^{f
de premier guide pour déchiffra U^ An»
nalês de b Chine, et sn/{0«l *tt» tstêtSt^
il put sufférer Fidée à»% t^\tm*St^ *\uï
donnent un fi çraiïd pris 4 ^m Hittoèftt
de* Hum. ht w/rt 4^ d^ti» '^t/^tkf^^ «t
le mimit en bmo^y/tip ^rtt4f*At*\ 1*4
mêmes <Kriv»iiM 't<c«^x;( f/f$% é^. ma k
cr>ntjibot>^. *t/.. * « Mik'jr/é 'aU, tfft'féih-
prend aver. ûè'.hffulU:^ àli sniUtsn U iv*âm««
MTt^jii. v^»n^»f , mtsm d« m fÀt» 4* »«-
'x*ïr*. H a utJt •:y^\*m '/*• b O^^iii* Ak
GUI
(264)
OUI
d*ipplicatîoDS judicieuses, il avait pu par-
vnir à entendre et à inteq>réter les chro-
niques chinoises, pour en tirer toute la
substance et reconstruire, en quelque fa-
çon, les annales des peuples de la Haute-
Asie, dont les monuments orignaux ont
disparu. Les tables chronologiques qu^il
a rédigées avec Tassistance des écrivains
chinois, et toute la partie de son grand
ouvrage qui repose sur le même genre de
recherches, sont le firuit d^une vaste lec-
ture et d'un labeur infiniment pénible.
On y voit même une sorte de phénomène;
car on aurait peine à faire mieux, et même
aussi bien , à présent qu'on a recueilli
tant de faits nouveaux sur les antiquités
de rOrient, sur les rapports et les diffé-
rences des races humaines qui y ont ha-
bité, sur la marche et le progrès des idées
qui en ont constitué la civilisation. » *
De Guignes a enrichi les Mémoires de
TAcadémie des Inscriptions et Belles-Let-
tres, dont il était membre, d'un grand
nombre de mémoires importants sur les
sujets qui faisaient Tobjet principal de
aes études, et sur trois desquels on peut
consulter les Observations critiques de
M. Abel Rémusat, insérées dans le Nou"
peau Journal asiatique (ti\ri\ 1831). Il a
été enfin l'éditeur de plusieurs traduc-
tions des missionnaires français, entre
autres de V Éloge de la ville tUMoukden^
traduit par le P. Amiot (Paris, 1770J, mt
du CÂou^King traduit par !• P. Gaubil.
De Guignes revendique pour lui une
partie de l'honneur qui appartient à ce
dernier ; cependant , après avoir soi-
gneusement comparé la traduction, telle
qu'elle a été corrigée et éditée par De
Guignes , avec le manuscrit de Gaubil
que possède la Bibliothèque royale, nous
devons dire que De Guignes s'était pres-
que constamment borné à varier les ex-
pressions du missionnaire , pour rendre
la traduction plus élégante; et il lui est
arrivé de faire de véritables contre-sens
en corrigeant le traducteur , et de para-
phraser sa traduction eu voulant la ren-
(*) M. le profetsear Seokowtki a pablir na
Smppiêment à rStstoin dts ituits, des Tmres et dêt
Momgoti, fomummmi mm mbrégi </• /« dùmiimmtiom d*t
tJtb^ks «bm te grmmdt Bmkhmnê 9î ••« co»/iiUi«-
tUm et ihisiêirt 4$ MM^rwtm, St-Pétsrtbourg ,
I»a4,ia-C »•
drc plus littérale. Nous en di
preuve dans l'édition revue,
avons préparée nous*méme, de
duction.
Dans les dernières années de
Guignes parut répudier Templ
solide qu'il avait fait de ses coni
dans la langue chinoise pour m
système bizarre qui consistait à
le:i Chinois une colonie cg>ptie
« nouvelles recherches, » dit>il
note qui se lit à la fin de soi
des Hun s y « m'obligent à chang
« timent, et à prier le lecteur d
« aucune attention à ce qui se t
« ce sujet dans les deux ou trois ]
« pages. Les Chinois ne sont qi
« lonie égyptienne assez moden
« prouvé dans un mémoire qo*
« l'Académie. Les caractères d
« sont qu'une espèce de monc
« formés de lettres égyptiennes
« ciennes , et les premiers emp
« la Chine sont les anciens rois
« bes, »
Cet énoncé suffit seul pour ù
du contenu du mémoire annoi
un extrait fut publié et réfuta
temps par Des Hauteraies. La
qu'ont faits depuis les études f
ques ont encore mis dans une pi
évidence toute la bizarrerie c
l'extravagance du système il^ De
Ce savant a laissé un fils, di{
tier de son nom et qu'il ne faut
fondre avec lui, GHaÉTiEii-Loui
de Guignes, né à Paris te 20 ao
et qui fut, en 1784, chargé de
de France en Chine et consul a
On a de lui un f'ojrage à Pékin^
et Vlle-de^France (Paris, 1 808
8», avec atlas), et il a «-dite le Die
chinois français et latin du P. ]
Glémona (Paris, 1813, gr. in«
ordre de l'empereur Napoléon*.
GUILD, mot anglais qui sigi
bord corporation et ensuite taji
est aussi fort usité en Russie po
gnerles trois classes denégociani
sur la quotité de la conlrîbutic
ont à payer au fisc. On dit que
(*) Uo impptémfi m C9 dictioBBMi
par ordre du roi de PraiM , fat comi
KUprolh, ir« partie, Parii, iSiy, i«<
GUI
(26&)
GUI
ddela troisième guildy oa un
t joQÎaant de toutes les préro-
lâchées à la première guild. En
Tj ce nom étilt donné jadis à
nation formée pour rexercice
merœ on d*one industrie quel-
Dans ce pnys, les corporations
néticrs ont une grande impor-
-aison de leur liaison avecTélé-
■ocratîque de la constitution.
;és prirent naissance, en Angle-
MM sur le continent, à Fépo-
es communes s'émancipèrent
cités, où elles existent toujours,
ane grande influence dans Té-
s représentants, ainsi que dans
tntîon municipale. Les droits
■geois [freeman ), auxquels est
TÎlége de Toter dans les villes et
Mt souvent restreints aux mem-
» sociétés, dans lesquelles on
par apprentissage ou par achat.
e principal pririlége dJe ces cor*
»amsiste dans le droit de voter,
^oemment que, pour jouir de
ige, des individus qui n^exercent
■iticr se font admettre comme
^^ ces corporations. Ces guilds,
itere, n'ont pas le droit d'inter-
pi que œ soit l'exercice d'une
• <pKlconque; la seule restric-
Me à œt exercio* résulta d'un
l^unWh qui exige sept ans
»»i««e.
»-Haix est le nom de l'hôtel-
^ Londres, qui a été construit
pranicre fob en 1411; mais,
'■tioeiiientdétruit par un grand
> il aété rebâti en 1669. La fa-
> été achevée qu'en 1789. La
plu remarquable de cet édifice
?«Mle salle d'assemblée, qui a
^ de bng, 48 de large, 55 de
fû «t capable de contenir 6 à
''■oooes; on en fait usage pour
^ b Tille, l'élection des mem-
P^lcaieut et des officiers muni-
**■■ que pour les banquets que la
teiréqnemment au souverain, au
^ ooovellement élu , à ses re-
^^ et pour toutes sortes de réu-
''ovseois et autres. Cette salle
^ •onnaents érigés aux Irais
V« It mémoûne de lord Nelson,
de William Pitt, comte de Chatham, It
William Pitt, son fils, de Beckford, lord>
maire en 1763 et 1770, et dont la célè-
bre réponse au roi George m est gravée
an-dessous de son monument. Dans une
autre salle , celle du conseil commun, se
trouve une collection de tableaux dont
quelques-uns sont d'un grand mérite,entre
autres celui qui représente la destruction
de la flottille espagnole et française devant
Gibraltar, et plusieurs portraits de per-
sonnages distingués ( voy, aussi GoG et
Magoc). Le dîner qu'y donna, en 1815,
la cité de Londres à l'empereur de Russie
et à d'autres monarques coûta 20,000
liv. sterl. G.
GUILLAUME, nom propre traduit
de la langue tudesque, où il s'est conservé
sous la forme allemande de f^ilheim
(mot qui parait composé de Heim^ cas-
que, protecteur et de ^illcy volonté) et
sous la forme anglaise de iViUiam. Ce
nom est fort commun parmi les peuples
d'origine germanique. Il était sans doute
connu en Angleterre avant la conquête
des Normands ; mais ce fut le conquérant
lui-même qui le fit entrer dans la série
des souverains de ce royaume, dont qua-
tre l'ont porté, de 1066 à 1837. S.
Guillaume-lk-Bataed ou le Coif-
QuiEANT est, comme on vient de voir, le
premier roi d'Angleterre de ce nom, au-
quel, par lui, se rattache un des plus
grands événements du moyen-âge : un
descendant de ces fameux rois de mer
(vikings) si longtemps redoutables à l'Eu-
rope, un vassal de la couronne de Fran-
ce , devient roi d'une puissante monar-
chie. Les rapports des deux nations se
compliquent au milieu des lois incertain
nés de la féodalité ; de longues et san-
glantes guerres remplissent tout le xiv«
et la moitié du xv* siècle, et peu s'en
faut qu'un rejeton du bàurd normand
ne s'empare du trône de son suzerain :
tant il est vrai , comme l'a dit M. de
Chateaubriand, que cette race de pirates
renfermait en elle quelque chose de vital
et de créateur propre à former d'autres
peuples.
Guillaume naquit en 1027 ; son père,
Robert II, 6^ duc de Normandie, à qui
la violence de son caractère avait mérité
le surnom de Robert-le-Diable| ayant
Gtll
(266)
GOI
rAicontré un jour, au retour détachasse,
Jne jeune fille de Falaise d*UDe merveil-
leuse beauté , eo devint éperdument
amoureux. La jeune Normande s*appelait
Arlete ou Hericve; elle était fille d^un
conroyeur de Falaise , et le duc n*eut
(MIS grande peine à triompher de sa ver-
tu. Robert Paima beaucoup, dit le vieux
chroniqueur Benoit de Sainte -Maure,
et Tenfant qu'il eut d'elle fut élevé avec
autant de soin que s'il fût issu d'un ma-
riage légitime. Le jeune bâtard prouva
de bonne heure par son caractère intré-
pide et ambitieux que c'était bien le sang
de Rollon qui coulait dans ses veines. U
n'avait encore que sept ans lorsque son
père, poursuivi par le soupçon, peut- être
par le remords ^, d'avoir fait périr son
frère Richard m, se mit en tète d*aller
en pèlerinage à pied jusqu'à Jérusalem
pour la rémission de ses péchés. Avant
son départ, il réunit ses barons à Fécamp
et leur présenta le jeune Guillaume
comme son légitime successeur au duché
de Normandie, et exigea d'eux qu'ils lui
prétassent serment de fidélité. Robert
mourut des fatigues de son voyage à Ni-
céeen Bithynie, le !<' juillet 1035.
Le duc Alain de Bretagne avait été
chobi pour tuteur du jeune Guillaume ;
maû le tuteur ne tarda pas à mourir, et
les intérêts du pupille se trouvèrent atta-
qués par une multitude de compétiteurs,
jusqu'à ce que lui-même, • l*Age de 1 9 ans,
prit les armes pour défendre ses droiu.
Comme il n'existait pas alors en Norman-
die de lob de succession, Guy, comte de
Bourgogne, se prétendait héritier de Ro-
bert en vertu des droits que lui avait
transmis sa mère Alix, sœur de ce der-
nier. Le jeune bâtard, avec le secours du
roi de France , Henri I'', le vainquit au
Val-des-Dunes; et bien que plus tard son
puissant allié, effrayé de Thabileté du
jeune duc, lui suscitât lui-même de nou-
veaux ennemis, Guillaume triompha de
tous les obstacles, se ménagea l'appui de
Baudouin, comte de Flandres, dont il
épousa la fille, affermit sa domination
par la force des armes, et sut faire oublier
par sa bravoure et son audace la tache de
(*) Sitmondi, t. III, Bitioin dët Frmmfmis.
FarmI toat le» «otean qoi ont tnitt ce sujet, U
âati ital cattt opiaioa.
sa naissance. C'est vert cette <
1051, dans un voyage de Ou
Angleterre, que fut probablei
le grand projet de conquête
mortalisé son nom. Le jeune
alors 34 ans; des liens de par
mitié l'unissaient à Edouard-
seur , qui régnait à cette époqui
glais : Emma, mère d^Ëdouar
princesse normande, sœur de
aTeul de Guillaume. Ce dert
dait sur cette parenté pour u
pelé au trÀne d'Angleterre, le r
n'ayant point d'enfant. Un se
quiétait le Normand : ce ri
Harold, jeune chef saxon, :
Godwin, adoré des Anglais e
douard, dont il avait épousé
Guillaume était de retour <
die , lorsqu'une circonstance
favorisa ses vues ambitieuses,
formidable compétiteur, vint d
se livrer entre ses mains. Su
ques auteurs, le chef saxo
rendu en Normandie pour
Guillaume le vœu d'Edouard
lait , lui Harold, au trône d\
suivant quelques autres^, Hi
une excursion le long des côti
jeté par un naufrage sur U
comte de Ponthieu ; enfin I
plu» «ccrêdltée est que le fils
se rendait à la cuur de Guil
solliciter la liberté de son frè
neveu, donnés autrefois en o
normand par Edouard.
Quoi qu'il en soit, Tastucic
me accueillit son rival avec
démonstrations d'amitié. C
sollicité par lui, et se voyant <
son pouvoir, le chef saxon s'c
bord verbalement à lui livre
mort d'Edouard, la forterea
vres, à épouser sa sœur Adèh
riser de tout son pouvoir ses
au trône d'Angleterre. Par
supercherie de Guillaume **
promesse se trouva métamorp
serment solennel qu'Elarold
{*) Malme^bory, 59, et Slâtitiea
ler« iitf.
(*-)^«.rla.dM«M Thierry, J
•omqm0tm à'ÂMfittêtrt fr Ut iVer
pag . a85.
GUI ( 2«7 )
cuTe pleine de reliques;
le duc lui permit de rc-
BD Angleterre.
ne temps après (5 janvier 1 066':,
mourut; le fVittenagemot ^
memblée nationale des Saxons
Xlly p. 750), se prononça à
ilé pour Harold, qui, cédant au
peuple et ne se regardant point
eB|:aigé par un serment extorqué
brce et Tastuce, accepta la cou-
l'on lui offrait,
te Douvelle , Guillaume crie au
se déclare légitime successeur
rd, eten appelle au pape Alexan-
L'af Taire est portée devant Pas-
des cardinaux, gagnée par Guil-
dominée par Hildebrand, qui
î» Grégoire VII. Harold est ex-
iê; une bannière consacrée est
a Guillaume, qui convoque les
• Normandie, soumet les oppo-
r la menace et Fadresse, et ap-
a conquête d*Angleterre tous les
ers de TEurope.
mdeK-vons général fut 6xé à
rhure de la Dive, petite rivière
tte dans TOcéan entre la Seine
e. Suivant quelques-uns, 1 ,000
1, et sui^-ant d*autres 3,000 de
mensionfsV trouvèrent réunis au
3Ùt. L'armée normande est «va.
la pinpait dos auteurs à 60,000
; M. de Sismondi pense qu^il y
igération et la réduit à 20 ou
; toujours est-il que le nombre
'aliers inscrits sur les tables du
élevé sur le champ de bataille
gss'élève à402 ,ce qui annoncerait
quantité considérable d'hommes
et d*archers. La Hotte fut pous-
les vents jusqu*à Saint- Valer\-,
\ une tempête qui fracassa plu-
ktiments, Guillaume parvint en-
!ttre le pied sur le sol anglais à
r, près Hastings, le 27 septembre
a moment on Harold venait d'a-
»ous les murs d*York, une ar-
a^ahisseurs norvégiens conduite
propre frère Tostig.
nouvelle du débanfuement des
normandes, Harold accourt à
forcées avec son armée victo-
Les deux armées se trouvèrent
GUI
bientôt en présence. Guillaume env>yt
le moine Hugues Aubriot proposer à s^if
rival de s'en rapporter au jugement di
pape ou de vider la querelle par un com-
bat singulier: Tune et Tautre de ces pro-
positions furent refusées, et le combat
s'engagea, dans la matinée du 14 octobre,
à peu de distance de Hastings, en un lieu
qu'on a depuis appelé Baitlr (la bataille).
La victoire fut longtemps disputée.
Retranchés dans leur camp, les Saxons
repoussaient à grands coups de hache les
efforts de la cavalerie normande. Il y eut
un moment de confusion pendant lequel
Guillaume, renversé de son cheval, pas-
sa pour mort. Diéjà les Normands com-
mençaient k plier, lorsque le duc, remis
en selle, se jeta lui-même au-devant des
fuyards et les ramena au combat. Enfin,
une déroute simulée avant attiré les
Saxons hors de leurs retranchements, les
troupes de Guillaume prirent le dessus;
le roi Harold et ses deux frères, après
avoir vaillamment combattu, tombèrent
au pied de leur étendard. La bataille
ne se termina qu'à la nuit ; Guillau-
me eut trois chevaux tués sous lui, et à
peine quelques débris de l'armée natio-
nale parvinrent à se retirer en désordre
du côté de Londres.
A la nouvelle de la mort d'Harold, le
fFitttnngt'mot avait appelé au trône le
Jeune Edgar Etheling, neveu d'Edouard
et dernier r«j«ton de la race royale; mais
ce prince était faible et sans capacité.
Dominé par l'archevêque Stigand, il
vint lui-même faire sa soumission à Guil-
laume, qui entra a Londres et fut cou-
ronné à Westminster par EKlred, arche-
vêque d'York, avec le cérémonial usité
pour les rois anglo-saxons.
Alors commença cette dépossession
méthodique de la conquête, cette oppres-
sion du vainqueur sur le vaincu, qui a
inspiré à M. Thierry de si l>elles pages.
Les barons normands, venus à la suite du
nouveau roi, réclamèrent l'accomplisse-
ment des brillantes promesses qui les
avaient décidés à passer le détroit : le
Saxon, dépouillé de son héritage, le vit
passer aux mains d'étrangers qui ne lui
rendirentenéchangequedu mépris. Toute
la suite du règne du conquérant ne pré-
sente guère qu'une longue série de veia-
GUI
(268)
GUI
lîoi^cm^ïtocontre lesindigciics, cl d*ac-
tcfde rédûtancc de U part de ceux-ci.
Rappelons toutefois qu'il existe dans
fes témoignages contemporains, aussi bien
que parmi les écrivains plus modernes,
une grande divergence d*opinions sur les
commenccuicnts du règne du conquérant
A côté de la narration si animée, si dra-
matique, de M. Thierry, toujours suspect
d^un noble enthousiasme pour la cause du
vaincu, et qui déplore les misères de Top*
pression comme Faurait pu faire quelque
Larde saxon du xi' siècle, nous placerons
Fopinion du docteur Lingard, qui, dans
son llistoire d*Angleterre (t. II, p. 15),
dit, en parlant des donationt faites aux
barons normands : « On ignore lî oea do-
« nations furent prises sur les domaines
« royaux ou sur les biens de ceux qui
<t avaient péri à la bataille de Hastings ;
n mais on assure que Parrangement fut
« conduit selon les plus strictes règles de
« la justice, et qu'aucun Anglais ne put
1 raisonnablement se plaindre d'avoir été
<( dépouillé pour enrichir un Normand. »
Hume (llistoire d'Angleterre, t. I'%pag.
374^ parait être du même avis.
Quoi qu'il en soit, si l'administration
de Guillaume fut juste et modérée dans
la première période de son règne, il n'en
est pas de même pour les années qui sui-
virent son retour de Normandie, oii il était
allé faire un voyage triomphal, traînant
après lui le roi dépossédé, Kdear, «i plu-
sieurs autres chefs «iiglo-sa\ons, après
avoir confié la lieutenaticc générale du
royaume à son frère Kudi*s, é^rque de
Bayeux. Ccst à cette épo(]ue qu'eut lieu la
révolte de la province de Kent. Dès (|u'il
en eut re^u la nouvelle, Guillaume se hàtc
de repasser le détroit, marche vers l'ouest,
assiège et prend Exeter, et ravage toutes
les provinces de cette partie de l'Angle-
terre. Plusieurs autres révoltes ne Urdè-
rent pas à éclater dans le nord. Guil-
laume s'empara successivement d'Oxford,
de Warwick, de Leicester , de Notling-
ham, de Linraln et d'York. I^ Nor-
thumberland est entièrement dévasté; hs
vaincus sont cruellement maMacréset Tad-
minîstration du cuiii|uérant se métamor-
phose ouvertement en un sj sterne rcj;u-
lier de confiscation et de tyraimie. « Alors,
t dit .M. Lingard (t. I, p. 63) , le mépris
(I et l'oppression devinrent le parta^
«I indigènes, dont les fermes furent pi
« les fenimeset les filles > iolées, et le:>
n sonnes emprisonnées suivant le ca
« de tous ces petits tyrans. ^ Ainsi
parurent la plupart des grandes fai
saxonnes, au milieu des révoltes qw
saient naître la persécution et des en
vengeances exercées par les >ainqii
Quelques-uns allèrent mendier le
de l'exil, et Byzance vit arriver en
des hommes de l'île de Bretagne qi
naient s'enrôler dans le corp& des
ringi ou Varangiens, milice germa
qui formait la garde des empereurs.
C'est alors, en 1080, que comi
cette grande enquête territoriale à h
de laquelle fut établi un registre un
sel de toutes les mutations de pro]
oiH'rées par la conquête, livre prt
parvenu jusqu'à nous, et que les
mands appelèrent le Grand Hôir^ U
de rinrhvstcry tandis que les Saxo
donnèrt*nt le nom de Dninesdar-
(v/)V. Tailiclf \ livre du dernier juge
parce (|ue, dit M. Thierry, il renfe
leur sentence d'expropriation irrévot
C'est vers la même époque que *
laume fit contre les driits de ihas
lois atroces qui contribuèrent à r
son nom odieux. Après a>oir de%aftl
étendu** d« 30 tnill«rsdans la pm\ii
Uamp^bire, prè« «le ViB«4ic9tcr, lin
maisons et chassé les habitante pour I
former le terrain eu forêts, il stati
outre (|ue (fuiconque tuerait un cer
biche ou un sanglier, dans les 68
royales qui couvraient le sol de TA
terre, aurait les yeux crevés ; et ce]
Hume, dans le temps où le meurtn
homme n'était puni que par une ai
très modérée. Ces lois eurent un c
motif politique, en ce sens que le»
étaient devenues le rt^fuge de toi
Otitititi'x ou Saxons rebelles*.
Aprî'S avoir ainsi organisé sur di
ses tixes Tcruvre de la cuni]ut*te et i
aux prétentions de Grcgoirc \ Il
demandait que le roi d'Angleterre
connût vassal de ^l^^lise, Guillau
détermina à faire en Normandie ui
siî'me \oya}:c pour mettre lin à uni
(*) y^ftr le roDH d7r«iiA Jt |»«r NValui
r«r
Gin
qu'il avait avec Philippe I'~, roi
4e Fnnee, aa sujet du comté de Vexin
autrefois an Normaiid pendant sa
ilé. EiccsHveinent replet, Guillaa-
i livrait à Rouen à un régime de
ce de repos, lorsque Philippe 1^*^
« pu mit de dire à ses courtisans : i Sur
• ■a foi! le roi d'Angleterre est long à
couches. ^ Cette mauvaise plai*
rapportêe à Tirascible Normand,
bmit en foreur; il jura qu*il irait faire
■ relevailles à >'otre->Dame de Paris
Mc dis mille lances en guiie de cierges.
^ Et ai effet, aussitôt qu'il fut en état de
à chenal, il entra sur le territoire
arec toutes ses troupes, pillant,
et saccageant tout sur son passa-
fL Arriré à Mantes-sur- Seine, il fit in-
la TÎHe, et, comme il galopait au
des décombres, animant ses soldats
ée la voix et du geste, son che%-a1, met-
taat le pied sur un tison ardent, fit un
rt; le roi fut jeté sur le pom-
de sa selle et reçut au bas-ven-
çrave contusion. Transporté à
il languit environ six semaines et
t le 9 scrptembre 1087.11 venait à
d'expirer que ses deux plus jeunes
Guillaume et Henri Robert, Tainé,
t « ainsi que ses barons, Taban-
t pour aller en toute hâte veiller
întérvts; les gens de service
■u b««w> «ur tout le mobilier, et
k corps du roi demeura pendant plu-
flean heures e\po^é nu sur le plancher.
Ea&n an simple chevalier, nommé Her-
Inu, le fit tran5]K>rter k ses frais dans
r^i*e de Saint -Etienne de Caen, bâtie
par le Conquérant. Il était âgé de 60 ans,
avait régné ô3 ans sur la Normandie et
31 flor TAngleterre. L. de L.
GnLX.%iniE II, dit le Roux y né en
1«^. était fils du précédent. Son règne,
de 1087 à 1 100, n*o(fre rien de remar-
•fable. Il continua le régime despotique
de soa père , eut de longs démêlés avec
vm frrre Robert Courte-Heuse qui avait
kéritê de la Normandie {voy,) , fit la guerre
i Philippe I*' pour le Vexin , et fut tué
pr accident à la chasse.
Grnj-%L'XB in, roi d'Angleterre de
lM9a 1703.
Les Pays-Bas , affranchis du joug de
rF>parne dam la première moitié du xvt<
( 26« ) GUI
siècle, s'étaient organisés en républirm
sous le nom de Provinces-Unies. Mfis
les princes d^Orange {vny,^^ qui ayaien
contribué à leur affranchissement, avaient
été successivement investis des plus im-
portantes attributions du pouvoir exé^
cutif, avec le titre de stathouder, que
Guillaume II avait tenté de rendre héré-
ditaire dans sa famille. Un parti démo-
cratique s'était formé , ayant à sa tête le
grand-pensionnaire Jean de Witt {voy,)^
et avait exclu du stathoudérat la maison
d^Orange , représentée par un jeune fib
de Guillaume II. Cet enfant, né le 14
octobre 1650 et huit jours après la mort
de son père , était Guillaume m. Yena
au monde à 7 mois, faible et maladif, ses
yeux s'ouvrirent au jour dans un appar-
tement tendu de noir, en mémoire de
Texécution de Charles P% dont il était le
petit-fils par sa mère, Henriette-Marie.
Celle-ci mourut lorsqu'il avait 10 ans à
peine , et tout semblait conspirer contre
Torphelin. Dans sa patrie, on lui fermait
la carrière des honneurs prorois à sa nais-
sance; au dehors, Cromwell poursuivait
en lui le rejeton desStuarts, et Louis XIV
confisquait sa petite principauté d'Orange.
Ainsi se formait à Técole du malheur ce
caractère destiné à l'appeler celui de son
aïeul te Taciturne \ voy\ Nassau) ; ainsi
couvait, sous le flegme hollandais et l'aus-
térité calviniste, cette ambition patiente
qui devait conquérir la fortune.
Les Ktats, ma1gr« leurs défiances, n'a-
vaient pu rester indifférents au sort du
jeune prince, et avaient pour%*u à son
éducation avec une sollicitude soupçon-
neuse , mais éclairée. Ils avaient choisi,
pour la diriger, sa grand'mère paternelle,
Emilie de Solms, n femme d'une vertu
austère, unissant an goût de l'étude l'ac-
tivité de Tesprit politique, et singulière-
ment versée dans la connaissance du droit
public et des intérêts de TEurope. Guil-
laume profita de ses le^'ons, et, dès l'dge
de 17 ans, son instruction étendue, la
gravité de son caractère, la fermeté et la
précision de ses paroles, étaient admirées
sans flatterie; car il n'avait pas de cour."^»
(*) Ce patMge, et quelques aaU«s que nooi
iacJiqueioiis pjr des guillemets, sont emptuntés
à ua article de M. \ illeiuaiu , ioséré d.iiis le
J^-i.rtn}t Jfi SjfQntt, mars x33S,
GUI
(270)
cm
En ^70, il était éleyé à la dignité de pre-
m^r Doble de la Zélande, puis admis dan»
]f conseil d^état. Le parti démocratique y
itarmé de sa popularité naissante, redou-
olait les restrictions du pouvoir : une
nouvelle loi venait d^interdire la réunion
de la dignité de btathouder à celle de ca-
pitaine général j mais Finvasion soudaine
des Provinces-Unies par Louis XIV iit
taire les jalousies républicaines dans le
péril commun. « Il fallait un grand nom
pour réunir et sauver la Hollande : on se
tourna vers Guillaume , et, dans rassem-
blée de 1672, il fut nommé, à Tunani-
mité, capitaine général et amiral en chef,
à Tage de 22 ans. »
Jamais préparatif:» plus formidables n*a-
valent menacé un si petit état. Louis XIV,
grâce à Talliance de Charles II, son pen-
sionnaire , et des princes ecclésiastiques
de Cologne et de Munster, avait réuni
130 vaisseaux et 130,000 hommes, sans
compter le brillant essaim de gentils-
hommes qui se pressaient à sa suite. Ses
généraux étaient Condé , Turenne et
Luxembourg; Vauban dirigeait les sièges;
Louvois était partout avec sa vigilance
ordinaire. La Hollande, alfaiblie par
Tadministration trop économe des frères
de Witt, n^avait guère que 2ô,000 mau-
vais soldats à opposer au vainqueur déjà
maître de toutes les places sur les deux
bords du Rhin. Les deux frères, qui sem-
blaient craindre Télévation du prin<» dtl-
rangeplusque lesprogrè*tle fennemi, vou-
laient demander la paix. Déjà les Frant^ais
menaçaient A msterdam,lorsquelesde\Vitt
furent massacrés par la populace dans une
émeute, et Guillaume, en dépit des pro-
hibitions contraires, investi le f juillet
de la dignité de stathouder. Il avait juré
de défendre la Hollande ou de mourir
dans son dernier fossé : il fit percer les
digues qui retiennent les eaux de la mer
et inonder les passages par où Tennemi
pouvait pénétrer dans le reste du pay».
Pendant ce temps, ses négociations habiles
et secrètes soulevaient contre Louis XIV
TEmpereur, le conseil d'Espagne, le gou-
verneur de Flandres. L^Angletcrre elle-
même se montrait dis|)OM^ à la paix. Kn-
fin, dit Voltaire, le roi était entré au mois
de mai en Hollande, et, dès le mois de
juillet, TEurope commençait à être con-
jurée contre loi. Les annéet miSti
Guillaume soutint b guerre avec dcs<
ces diverses, mais avec une conktance
branlable, contre Condé, LoxemtNN
Louis XIV en personne. Battu par la
mier à Senef , il en obtint cet borna
« quM s^était conduit en vieux capil
tout en exposant &a vie comme un j
soldat. »
Général plus habile qu'heureux, i
laume était surtout grand politique,
supériorité à cet égard parut dès la
de ^'imègue (1G78J. L'iudépendanc
Provinces-ljnies assurée, Touvrage d*
riette d'Orléans détruit , Talliance i
relie de T Angleterre et de la Holi
contre la France rétablie et cimenté
le mariage du prince d'Orange avec
rie, fille de Jacques II , tels furent V
sultals obtenus par Guillaume, qui
à 26 ans le libérateur de son pays,
bli par le vœu de ses concitoyens di
dignité du stathoudérat, et devenu la
dre d'un roi d^ Angleterre qui n*avai
de fils.
Lu rôle encore plus beau s*ofli
son ambition. Le protestantisme, c
de France par Louis XIV, compron
Angleterre par l'insouciance de Cl
et par le papisme de Jacques, mettaîl
tes ses espérances dans Theureux n%
Louis XIV, dans le chef de la Holk
«c vieux boulevard des proti^suiis. i
ces titres au rôle de champion de la li
civile et religieuse en Europe , sa q
d'époux de T héritière prêâomptii
la couronne d'Angleterre l'appelai
turellcment à intervenir entre les ]
qui divisaient ce royaume ^ voy,
Qt'ES II ). Était-il question d'un poi
discipline religieuse, les evêques enfi
à la Tour écrivaient au prince d'O
comme au protecteur naturel de
droits; s'agiiisait - il de rillêgîtinûl
prince de Galles, les lords le soma
de %enir procéder à une enquête a
nelle. « Depuis longtemps la prai
sagacité et la longue vue de Guillaai
montraient rencbaioement fatal de 1
et de violences où fut entraîné Jaci|ii
et, sans hàtar les événements, sans a
ricr à des entreprise» tcmcraires »
celles de Montmouth , il se tenait |
profiter de tout, donnant protoclicM
GD
« aax unlMtKiiXy et, dans un calme
ible, montaDt à FAngleteiTe le
cor dén|Dé dn roi qui la troabUit.
ma «in*a|iffès les cnuotés de Jefîe-
o^r-. ^ àt Eirkcsy après Tempri-
■eot des éréqnes et là dernières et
râbles £uites de Jacques II, quand
it mur enfin, Gnillanme descendît
4,000 hooune» snr les o6tes de TAn-
ne, qui se donnait légalement à lui.»
I» ne pouvons qu'indiquer ici le
iprmrnt du prince à Torbay ;d no-
» 1688 M, sa marcbe sans combats
(211 ) GUI
tée de ces éTénements, et s» politique ^q.
tint que sa générosité lui 6t épouser ^a
cause de son hôte de Saint-Germain.
L*£cos6e avait suivi , sans grande ré«
sistance , Texemple de TAngleterre ; mab
rirlande catholique offrait un champ de
bataille où la question jugée à Londres
contre Jacques pouvait être agitée de nou-
veau. La France fournit des vaisseaux, de
l'argent, des officiers, et, en mars 1690,
les deux compétiteurs se trouvèrent en
présence à Talfaire de la Boyne ( voy, ce
';»
■S les popwlationt, froides d^abord,
ibnnlées par ces mots magiques
h snr SCS drapeaux : Religion pro-
Wtj ParlememU libres , Je main"
ror ; la désertion générale, qui sui*
Eicmple une fois donné, lorsque
0, selon les paroles d^un historien
s, est pris le courage de son vobin
eâen, et la fuite du malheureux roi
CMuic par ses sujets , par sa fille,
nrtoot par lui-même. Guillaume
bal, lûr do besoin qu'on a de lui,
e devant ce trône abandonné, jus-
ï que la Convention assemblée par
donné à la déchéance de Jacques
propre élévation toute la sanction
ût l^gal et contradictoire. Pendant
ip débats, il ne sort de son impas-
t ordinaire que quand il e»i «|«miu.
t le nommer regeot, en déférant la
ma à sa femme. Cest alors qu'il lui
« de dire « qu'il n^était pas homme
die les ordres d'une coiffe, ni à te-
la couronne par les cordons d'un
.» Enfin La Convention déclara,
rma 1689, « que, Jacques ayant
e contrat originel entre lui et son
>, et laimé le trône vacant, la cou-
étaîl déftrée au prince et à la prin-
d^Orang», et l'administration au
aenl. • Elle y joignit la fameuse
fttion dite bill des droits , où tous
lînU contestés dans ces derniers
entre le roi et le peuple étaient dé-
la prérogative royale définie et ré-
à de justes bornes, enfin où se
iîent formulés les principaux ré-
k de la révolution qui venait de
er.
lis XIV ne se méprit pas sur la poi^
nom). Guillaume fut blessé dans une re-
connaissance, le 10 juillet, veille de la
bataille , et , sur le bruit de sa mort ré-
pandu à Paris, on s*y livra à des démons-
trations de joie qui, dit le président Ué-
nault, font grand honneur k ce prince.
U n>n était rien, comme on sait, et Guil-
laume, vainqueur, vécut assez longtemps
pour voir ses flottes triomphantes arrêter
à la Hogue une seconde tentative du roi
Jacques, ses armées, souvent battues, mais
jamais découragées, à Steinkerque, à
?keerwinde, sous les remparts de Mous et
de Namur, lasser les brillants généraux
de Louis XIV, et enfin , des deux rois
ses adversaires, l'un mourir découragé à
Saint -Germain, l'autre , abandonnant la
plus grande partie de ses conquêtes, le
reconnaître comme roi d'Angleterre par
le traité de Rvswick (1697).
En 1702, Guillaume, qui régnait seul
d«:p«&u la mort de Marie (1694) , allait
entrer dans uo* nouvelle coalition con-
tre Louis XIV , à l'occasion des affaires
de la succession d'Espagne, lorsqu'il mou-
rut subitement, le 8 mars, des suites d*une
chute de cheval. Son règne n'avait pas
été exempt d'amertumes et de mécomp-
tes. Quelque soin qu'il prit de tenir la
balance entre les divers partis politiques
et religieux, sa froide impartialité parlait
plus à U raison qu'aux sympathies po-
pulaires. Ses fréquents voyages sur le
continent le faisaient accuser , non sans
quelque raison, de préférer ses anciens
à ses nouveaux sujets. On disait qu'il était
roi de Hollande et stathouder d'Angle-
terre. On le forçait (décembre 1698) à
renvoyer ses gardes hollandaises, et le
discours préparé dans cette circonstance
par Guillaume à l'effet d'annoncer son
abdication, existe encore au Musée britaiw
GUt
(î«)
ùm
Hifié pùùt attester • quel prix les peu-
pès Tendent les trônes qu'ib semblent
«onner.
Ce règne , qui consacra en Angleterre
la liberté religieuse et politique , Tindé-
pendance des parlements et des tribu-
naux , eut aussi une heureuse influence
sur la morale publique. On a remarqué
qu'il n*y eut qu'un seul procès d'adultère
sous Guillaume m , fait curieux après la
corruption des deux derniers règnes, et
dont il faut rapporter en partie Thon-
nenr à la régularité de mœurs du souve-
rain *. Du reste, il avait peu de goût pour
les lettres et les arts. N'étant encore que
statbouder, dit Duclos, il se trouva à la
représentation d'un drame dont le pro-
logue était à sa louange : « Qu'on chasse
ce coquin! s'écria-t«il en interrompant
l'acteur ; est-ce qu'il me prend pour le
roi de France? » Les pamphlets politi-
ques composent à peu près toute la lit-
térature de son règne. De Foë (vojr,) ,
l'auteur de Robinson^ qui servit puis-
samment de sa plume incisive la cause de
la révolution de 1688 et du roi qu'elle
s'était donné, est peut-être le seul hom-
me de lettres qu'il ait protégé. Cepen-
dant, un fait peu connu et qui semble
une anomalie dans ce caractère sec et
sombre, c'est qu'il aimait la musique.
On lit dans un auteur^ qu'en 1688, se
trouvant à La Haye, plon^ dans de pro-
fondes réflexions sur le coup ha*^ 4U'il
allait tenter , il avait p^^ de sa personne
trois muAÎricos d'élite , chargés de le dis-
traire, par leurs accords, des préoccu-
pations de la politique et des soucb de
l'ambition.
Simon, Lamigue, Harris, et quelques
autres écrivains peu connus, ont écrit la
vie de Guillaume IIL Sur la révolution
de 1688 et set suites, il faut consulter
las ouvrages spéciaux de sir James Mac-
intosh, de M. Bfaxure, de Carrel, et
las nombreux mémoires du temps, Bfac-
pherson, Dalrymple, Bnmet, etc. Il a
paru il Londres, en 1885, un ouvrage
intitulé : La vie ei le temps de Guil-
laume lllf rot d'Angleterre et stathou»
(*) Oa iMare cefieadaat qaa GaillaiOM est
»ae oMltreMC, Udy Orkncy.
'**) Boonrt Bottiddot, UiH»in d^ Im mmtiqmt
der de BoUande^ par Artkdr t
vol. in-8*.
GuiLLAum IV, roi d*Aiigk
de Hanovre, de 1830 à 1887.
Guillaume-Henri, S« fib de
m, naquit le 31 août 1765. Soi
tion classique avait été confiée a
du docteur Bfajendie, évéque de
mais bientôt la vigueur die aa c
tion, la franchise un peu brusqa
caractère firent penser qu^tioe
active lui conviendrait mieux,
l'âge de 14 ans, le futur sonvert
Grande-Bretagne entra dans la ■
qualité de simple midshipman à
vaisseau de guerre le Prince
Pour son début, il prit part à la
d'un convoi espagnol dans la
Biscaye, puis au combat livré, hi
après, à l'escadre ennemie. L'am
Juan de Langara y fut fait pri
Un des bâtiments capturés dans*
casion reçut , aussitôt après la ^
le nom de Prince f^iiliam. La
affaire où se trouva le jeune pr
la prise du Protée^ navire françi
canons. £n 1781 , son vaiaaeau 1
ché à l'escadre chargée de la dai
mission de ravitailler Gibraltar,
nées suivantes, il visita la Havai»
Français, le Canada, etc. Ce ne f
près le nombre d'années de scnri
ptts les règlements, et aprf» «f
l'examen de rigueur, qu'il pami
nant snr la (ré^ie rHébé (17Si
ensuite son avancement fut plus
un an ne s'était pas encore éeoa
lui fit franchir le grade interaéi
commander^ et qu'avec le titre i
taine on lui confia le commandei
Pégase, frégate qui fiûsait parti
station des Iles Sous-le-Vent, o
dée par Nelson. Là se forma •
jeune prince et l'illustre marin a
son également honorable pour
deux.
Guillaume, de retour en Aji|
fut créé, le 19 mai 1788, diicd«l
et de Saint-André, et comte de i
en Irlande. L'année suivante, I
par suite des événements de !
Sound , une guerre avec TEspagi
blait imminente , il reçut le cona
méat du / aillant^ vaiaaeau de 74
601
(27S)
Gf)l
il fut
Mail, depuis lors,
cth»eDt,el,
4e la Révolu-
du roi la permis-
les périls et la gloire de
n n*en parooomt pas
rapidité toole récfaelle des
y ooaqMÎs odai «Tami-
liolle quTû obtint, en 1811, à
de âr Peter Puker. Ce culte dn
rondenr ennemie de Téti-
iait le type
la car-
duc. n ent même ooca-
an principe de l'égalité
dont rhistoire de
I affine plus dHin exemple. Pen-
ipagne, il se prit de
imé Stnrt, mïdship-
■■e kû. « Si Toos n'étiez pas le
n, dit cehû-ci, je toos donnerais
■w— Qn^à odb ne tienne ! » ré-
e prinœ ; et il loi offrit de ter-
i diflcrcnd par nn combat à la
des marins. L*antre craignit d'a-
la sapériorité qoe lai donnaient
cl sa force, et les deoz officiers
c de Clarenoe avait déjà eu oc-
e ^mailcster ces tendances libé-
^evaicnt le saivre snr le trône,
e, aBqœl ses opinions déplai-
d^abord, dit Wrazall, de le
majorité. Cependant il
m. qnand il rit le duc résola ii se
c à la diambre des Communes ;
rapporte qu'en signant les let-
M couleraient ce titre, George
Mi^i ces paroles : « Je sab que
wn Tote de plus à l'Opposition. »
I 1790 que commença l'intimité
œ a[vec mistress Jordans. Cette
Pme des plus séduisantes de son
Bt, par sa conduite, irréprocha-
gstSy donner une espèce de sanc-
Blie liaison irrégulière qui dura
cl pendant laquelle naquirent
Ma doof neuf riraient encore en
■ dit même que le fruit des ta-
Tactrice ne laîsa pas de former
; aoCable de la communauté, et
■BDces rerenus du prince n'an-
1 aiffire à leur existence, malgré
ipc/op. €LG^d,M. Tome XIU.
la TÎe simple et retirée qu'ib menaient k
Boshy-ParlL Guillaume rompit cette
union par suite des rives sollidtatioos de
la famille royale, et en considération
d'un mariage qui devait mettre fin à des
embarras pécuniaires sans ceise renais-
sants. Il parait néanmoins que les projets
formés alors ne réussirent point , puisque
le duc de Clarence ne se maria que plu-
sieurs années après. Mistress Jordans ,
le coeur navré de douleur , se retira sur le
continent , et mourut k Saint-Cloud en
juillet 1816. En 1814, le prince escorta
Louis XVin en France, et , le 1 1 juillet
1818, il épousa Adéla!de-Louise-Tbé-
rèse-Caroline- Amélie, fille du duc de
Saxe-Meiningen. Le pariement vota, à
cette occasion, une addition de 6,000 liv.
sterl. aux revenus du duc; mais cette
somme n'ayant point pam suffisante aux
deux époux pour soutenir leur rang en
Angleterre, ils allèrent habiter le Hano-
vre. L'année suivante, U princesse Adé-
laïde, mue par un sentiment qui la rendit
chère aux Anglais, revint en Angleterre
pour donner le jour à l'enfant qu'elle
portait dans son sein : elle accoucha à 7
mois d'une fille qui re^t le nom popu^
laire d'Elisabeth, et qui mourut en bas
âge. Trois antres fois, en 1819 et en
1821, la duchesse eut le malheur d'ac-
coucher avant terme, et bientôt le prince
dut renoncer à l'espoir d'avoir une pos-
térité légitime.
A la mort dn duc dTori^ son frère , le
duc de Clarence étant devenu héritier
présomptif de la couronne, le parlement
éleva son revenu à 40,000 liv. sterl., et
il vint occuper son poste à la cour. Sous
le ministère Canning, il fut investi de la
haute dignité de lord-grand-amiral d'An-
gleterre, fonction qu'il remplit avec le
zèle et l'expérience qu'on pouvait at-
tendre de ses précédents ; mais sous Fad-
ministration dont lord Wellington devînt
le chef au commencement de 1828, quel-
ques observations ayant été faites sur les
dépenses des tournées du grand-anciral
pour inspecter les ports et les stations na-
vales, le prince , qui les trouva inconve-
nantes, donna sa démission.
Pendant l'intervalle entre sof mariage
et son avènement au trône, le duc de
Clarence qui , sauf quelque» occasions ,
GUI
(274)
GUI
celles surtout où il s'agissait de la Corn-
nflgDÎe des lodesy des colonies et de la ma-
rine , son objet ^e prédilection , s'était
jusque-là peu mêlé aux discussions par-
lementaires, y prit une part assez active.
Dans le procès de la reine Caroline, il
vota contre elle. On remarqua cette dé-
claration de principes faite par lui dans
la Chambre haute : « Les opinions poli-
tiques ne doivent exclure personne de la
jouissance des droits civils. • Lors de la
grande question de l'émancipation des
catholiques , on était impatient de savoir
dans quel sens se prononcerait Théritier
présomptif. Le bruit courait qu'il était
défavorable aux catholiques; mais il dis-
sipa tous les doutes en prononçant, le 23
février 1829, ii la chambre des lords, un
discours en faveur de l'émancipation.
Ainsi le trùne trouvait en lui un prince
heureusement affranchi, par ses habitudes
premières , du faste et de la mollesse des
cours; qui, dans la vie active de marin ,
avait pu vbiter son vaste empire sur plus
de points qu'aucun autre monarque de la
Grande-Bretagne ; mûri par l'expérience
des règnes de son père et de son frère
aîné, tous deux souverains pendant une
grande partie de sa vie ; en un mot, dis-
posé par tous ses antécédents à jouer son
rôle dans l'ère des rois bourgeois et ci-
toyens. Aussi , à la mort de George IV
(26 juin 1880), l'Angleterre salua de ses
acclamations l'avènement de Guillaume,
quatrième du nom , mab le premier qui
fût né en Angleterre *. Il était alors âgé
de 66 ans.
En ce moment, les deux partb depuis
longtemps en possession de l'arène poli-
tique en étaient venus à un état de rap-
prochement qui semblait rendre facile la
tâche du nouveau règne; les tories, re-
préMntés au pouvoir par sir R. Peel et
lord Wellington, avaient fait des conces-
sions telles que l'émancipation des catho-
liques et des dissidents; la majorité des
whîgs ne portait pas ses vœux de réforme
au-4elà de la concession du droit de re-
présentation à un certain nombre de
grandes villes; les radicaux ne comptaient
pas enore dans la statistique parlemen-
taire. Màb tout à coup , un mois après
(*';GuilUii«nf> l*'et Goillaame II étaient ?lor.
MMBâ*^ et OvilUanc III éuît UulUnUait.
l'avénement de Guillaume IV, la
tion opérée en France el les évéi
qui en furent la suite sur le ce
vinrent briser le lien fragile qui
en Angleterre les deux premien
déchaîner le troisième, et susciter i
naissant les plus graves dangers. 1
clamations incendiaires, des meeii
naçants, des attentats à la proprû
quelques provinces, révélèrent u
imminente. Le roi, qui avait ouver
lement, le 2 novembre, par un dis4
il mentionnait asaex sèchement le
ments du continent et parlait des
de calmer l'agitation des esprits, s
cepté pour le 9 un grand dîner à
Hall {voy.). Mais, dans Tinteni
déclaration faite par le minbtère,
la discussion de l'adresse , quUl i
sentirait à aucune réforme dans le
de représentation établi,avait telles
cru l'effervescence, que le lord-ma
cru devoir conseiller au duc de V
ton de ne point paraître dans la <
conséquence, le diner royal futoon
dé. Aussitôt rOpposition s'arme ce
ministres de l'impopularité qu^ibi
rejaillir sur le souverain; le débs
à la liste civile achève leur ruine
n'essaie pas de lutter contre T
publique; et lord Grey, invité à
un nouveau ministère, accepte, à
tion que la réforme parlemenli
proposée comme question de i
Aux articles Geet et Geakob-Bi
(T. XII, p. 735), on peut lire le d
travaux de ce ministère et de la gra
sure à laquelle il attacha son oc
vembre 1830, juin 1834): do
bornerons ici à constater la p«i
royauté dans cette œuvre de pro(
ne fut pas sans hésitation qu'elli
socia. A la vérité, lors du rejet
(9 avril 1831), le roi conseoti
soudre le parlement; mab pb
quand , pour triompher de U H
prolongée de la Chambre de» li
ministère lui proposa «le wteonHr^
sure décisive d'une créatîoo àm j
s'y refusa d'abord et se toorna wm
de Wellington et les tories («vfO
auxqueb il revenait qatod il m
pi érogative anger. Oïïfmiém
inontasesi j|iiaiicai| «1 «tlj
GDI
(275)
GUt
écrite par ion ordre à TOp-
Chambre hante que le bill
nent adopté (4 juin),
ot du ministère Melbourne
Il 1834, après la retraite de
lit loin d*anDoncer une dé-
les principes libéraux de
. Cependant il ne tarda pas
iii-ménie de son œuvre et à
lain aurait la force de con-
ement dont il avait préci-
on. Bientôt aux méticulosi-
se joignirent les scrupules
plutôt ces deux sentiments
un seul , quand le nouveau
t attaquer en Irlande les re-
gliie anglicane. Guillaume
t la vieille maxime de la
inovre , que, toucher à Te-
lle, c^était toucher au trône
e mourrai plutôt ! » s*écria-
onarque, qui avait adopté
rme , qui , dans cette occa*
rendu chez plusieurs lords
stes pour les détacher de
qui avait semblé prendre
endre décerner le titre de
fonne. , Guillaume déserta
la cause dont il s*était mon-
un des plus chauds parti-
I aux tories. Lorsque lord
li proposa de nommer un
icelier à la place de lord
.) qui entrait à la chambre
ipondit avec une brusque-
çait un parti pris : «i Pas de
! je veux faire maison nette
a new set ). » C^était un
Des ; lord Melbourne et ses
lace à sir Robert Peel et au
ington (novembre 1834).
Thabileté avec laquelle le
>osa son administration , il
r aux violentes manifesta-
nt public et à Topposition
des whigs et des radicaux
qui avait assez de bon sens
tenter qui ne f6t dans la
intérêts bien entendus, ne
ir lutter contre le torrent.
ne fut rappelé (avril 1835),
ai le ramenait au pouvoir,
exigeante par les obstacles
nté de lai opposer, fendit
cher ton appai incenstant, et entoura
la fin du règne de GuiUaume IV de diffi-
cultés qui ne sont pas toutes aplanies.
M. O^Connel, moyennant une forte part
dans le gouvernement de TIi lande [voy,)j
soutenait les ministres en les injuriant et
suspendait sur leurs télés Vagitatiofiy
comme le glaive de Damoclès. Les tories,
de leur côté, n'abandonnèrent aucune de
leurs prétentions; le rejet trois fois réi-
téré du bill de réforme des corporations
irlandaises, et Télection de sir Francis
Burdett à Westminster, prouvaient à la
fois leur force et leur obstination. A voir
le gouvernement ballotté entre les deux
partis, il était dilTicile de dire sll était
mieux traité par ses amis que par ses ad-
versaires. Cependant le roi persista jus-
qu'à la fin à repousser avec une extrême
énergie toutes les nouvelles promotions
à la pairie qu'on lui proposait.
Au dehors, le gouvernement de Guil-
laume IV n'avait pas rencontré moins
d'embarras. L'alliance avec la France, et
par suite avec l'Espagne et le Portugal,
avait dominé toutes ses relations conti-
nentales. Il avait, de concert avec la pre-
mière de ces puissances , tenté de régler
par des protocoles le nouvel ordre de
choses enfanté par la révolution de Bel-
gique. L'amiral Napier et lord Howard
de Walden avaient maintenu en Portugal
l'influence anglaise au milieu des crises
dont ce pays était le théâtre. Les secours
prêtés à l'Espagne et ceux qu'on avait
refusés à la Pologne avaient été l'objet
de nombreuses attaques; cependant sur
ces diverses questions des bills d'indem-
nité avaient été accordés au ministère, et
les traités de commerce avec l'Allemagne
avaient obtenu l'approbation des cham-
bres. Les affaires du Canada recelaient
des orages plus imminents. Les griefs de
cette colonie, formulés dans une pétition
au roi, et l'adresse de l'assemblée du Bas-
Canada à lord Gosford [septembre 1836),
annonçaient dès lors la crise qui a éclaté
depuis et qui n'est pas encore à son terne.
Ici se termine l'histoire politique du
règne de Guillaume IV. Les événejnents
domestiques, dans la dernière partie de la
vie du feu roi, furent peu importants ; le
plus triste pour lui fut la mort de l'dnée
et la plu àMm i» m fHtei)\i&^ «i^
GUI
(576)
GUI
Ulale Dadley, à laipielle on attribuait ,
ainsi qu*à la reiod (qae les tories con-
tinuent dVntourer de leurs hommages),
une influence aati-libérale sur l'esprit du
roi , dans les dernières années de sa vie.
En 1831 y Gaillaume avait accordé divers
titres et prérogatives à ses enfants natu-
rels, et il avait transmis à son aine (Fitz-
Glarenee) le titre de comte de Munster
qu'il avait longtemps porté lui-même *,
Guillaume était depuis plusieurs années
atteint d'un asthme dont les accès reve-
naient périodiquement : depuis quelque
temps ils étaient devenus plus fréquents ;
à la suite du dernier se déclara une hy-
dropisie de poitrine à laquelle il suc-
comba dansla nuit du 19 au 20 juin 1837.
Ce règne de sept ans aura une part
glorieuse dans l'histoire de la civilisation et
du progrès. Sans parler des améliorations
matérielles et locales qu'il lui fut donné
de réaliser au milieu des embarras qui
entravaient sa marche, et parmi lesquelles
l'ouverture du raii-tvay^ de Manchester à
Liverpool (septembre 1830) marque une
ère importante pour l'industrie, c'est à
lui que l'Angleterre doit la révision de
son code criminel, plusieurs lois interna-
tionales pleines de sagesse, une réduction
équitable de la liste civile, une loi nou-
velle et toute philanthropique en faveur
des esclaves des Antilles, le bill de com-
mutation des dîmes et, par-dessus tout, ce-
lui qui réalisa enfin la réforme parlemen-
taire vainement réclamée depub plus
d'un demi-siècle. R-y.
GUILLAUME (FaÉD#.aic)I«% roi des
Pays-Bas, grand-duc de Luxembourg,
prince d'Orange,duc deNassau,en naissant
à La Haye le 24 août 1773, re^ut le ti-
tre de prince héréditaire des Provinces-
Unies de Hollande. Son père, Guillau-
me V, prince d'Orange et de Nassau, stat-
houder héréditaire, descendait du prince
Jean, le plus jeune frère du grand Guil-
laume I" d'Orange (auquel nous consa-
crerons une notice à l'article Ma&sau], et
(*) C« titr«, «mpranté i an eomté (TlrUnde*
B*a rici de comman avec celai de l*aBtiqae fa-
mille tatonoe od hann^neane doat le chef ae-
tnel, Er9#«t-Fr^dérte-Hcrl>crt • comte (d'Ero-
pire) de 31 ao«l«r , a été longlemp* à la léte du
mini^trre d..n« le Hanovre et m présidé U ré*
|{tfni-e dant U darhé de Bmatwîi' (vo/.) pen-
dsmi h minorité du dar Charica. I. H. S.
mourut à Bmnswic, le 9 a^ril 18<
verra dans l'article cité que son j
pcre, Guillaume IV, premier suti
héréditaire des Provinces-Unies, en
et mort en 1751, avait réuni de no
sous l'autorité de la maison de fi
Dietz, à laquelle il appartenait, les
rameaux divers sortis de la soucfa
Othon de Nassau éuit le chef, ra
qui étaient ceux de Hadamar, de S
de Dillenbourg, et enfin de Dietx i
Le jeune prince héréditaire fut i
redevable de son instruction à m
Frédérique-Sophie-Wilhelmine, 1
prince Auguste-Guillaume de Prosa
pour précepteur Tollius, auteiu- h
dais estimé, et pour gouverneur le |
de Stamford , bon tacticicm et pc
exercé. Envoyé en Allemagne wm
il demeura quelque temps à Berli
cour de son oncle le roi Frédéric*
laume II; puis, en 1790, il alla coi
ses études à l'université nation
Leyde. Bientôt après, on. le mai
épousa, le f octobre 1791, sa <
Frédérique-Louise-Wilhelmine, 1
même roi de Prusse , celle qui, je
1837, fut la fidèle compagne de s
Exercé dans Part de la guerre <
tous ses ancêtres, Guillaume travai
son frère Frédéric, qui se fit plusti
réputation comme général, à la r
des troupes de terre de la Hollandi
ses projets furent entravés par I
sensions intestines qui éclatèrent
époque si féconde en révolutioi
patriotes, ramenés à l'ordre en 17
la force des armes prussiennes, ag
secrètement contre la maison dX
Une partie d'entre eux s'étaient i
en France, et la Convention nal
voulant avec letir aide s'empare
Hollande , déclara la guerre au al
der, le 1*' février 1793. Dumoui
cupa le Brabant, ma» sans pou
maintenir. A la suite de la vîctoii
portée sur Dumouriez à Ncmsrti
1 8 mars, par le prince de Cobour|
maréchal impérial , cette provii
délivrée par le prince héréditaire
rai en chef des troupes bataves
quelles s'était joint un corps i
de la coalition. Le prince hérédita
pécha ensuite l'armée francise di
GUI
(277)
GUI
léirer dans la FUiulre occidentale,
ttaqoé, le 1 3 septembre, dans sa po-
, entre Meninet Werwick, par Ten-
HipcMÎcur en forces, il fut obligé,
une courageose résistance, dans la-
I son frère Frédéric, qui comman-
aile droite, fut blessé, de battre en
te et de repasser l'Escaut. Bientôt
le prÎDoe héréditaire prit Landre-
t, à la tête d*ane armée coalisée de
idais et d'Aotrichiens, refoula au-
a la Sasbre l'armée républicaine.
les Françab ayant pris Charleroi
tt et fattttD, dans la grande bataille
Mi (26 juin 1794), l'aile gauche
■ie coalisée, Guillaume reçut aussi
■eede Cobourg l'ordre de se retirer.
Aatricbiens, pressés par Pichegru
replièrent jusque derrière
et le prince héréditaire, affai-
potea, dut se borner, de cou-
le dnc dToriL, a couvrir les
de la république batave. Mais
fut vaine : les forteresses
pent «n pouvoir des Français, et,
I ayant fiiit geler le Wahal, Piche-
aoD entrée à Utrecht le 17 janvier
liC» Français trouvèrent un appui
m pairioteSy en sorte que le stat-
rie vit dans l'impossibilité de sau-
république batave abandonnée de
iék Ses deux fils avaient déposé
«■mandements le 16 janvier, et
■■M Vf VOy.HoLLAHDBetPAYS-BAs)
v«|iia, le 18 et le 19, avec sa famille
qnes serviteurs dévoués, à Scheve-
ï pour l'Angleterre, où on lui of-
m iiésidcBoe à Hamptoncourt.
cadant les deux princes ses fils ne
nt pas à repasser sur le continent
iraier, aux frais de l'Angleterre,
lafîonanx émigrés et qui avaient
va corps de troupes; mais ce
•e débanda après la paix de Bàle
. Alors le prince Frédéric entra au
! de l'Antriche, et il mourut à Pa-
a 6 janvier 1799. Le prince héré-
ae rendit avec sa famille à Berlin,
' attendra un changement £avora-
M son sort, changement qu'on pou-
pffoaaettre alors des relations ami*
faî régnaient entre la France et la
t. n acquit quelques biens seigneu-
Ica environs de Poznan et en
Silésie, et son père loi ayant cédé, le 29
août 1802, l'indemnké territoriale qui
lui était accordée en Allemagne par le
décret de la députation d'Empire, et qui
se composait de Fulde , de Corbie , de
Dortmiind, de Weingarlen et autres lieux,
Guillaume résida depuis ordinairement à
Fulde, ville dont il remplaça l'aniversité
improductive par un bon lycée, et où il
employa les fonds de deux couvents sécu-»
larisés à l'établissement d'un hôpital civil.
Après la mort du stathouder son père,
arrivée en 1806, comme nous l'avons
dit en commençant , Guillaume prit le
gouvernement de ses domaines hérédi-
taires de I^assau ; mais ayant refusé d'ac-
céder a la Confédération du Rhin, il
perdit la souveraineté sur les pays com-
posant le patrimoine de la maison de
Nassau-Orange, lesqueb furent donnés à
ses cousins de Nassau-Usingen et de Weil*
bourg, et au prince Murât, grand-duc de
Berg, tandis que Weingarten échut au
Wurtemberg.
Guillaume se rendit à Berlin au mois
d'août 1806, et aida la Prusse dans sa
guerre contre Napoléon. Il avait déjà le
grade de lieutenant-général dans l'armée
prussienne, et un régiment dont il était
le chef portait son nom. Au bout d'un
mois, il fut nommé au commandement
d'une division de l'aile droite de l'armée
prussienne, entre Magdebourg et Erfurt.
Après la bataille d'Iéna, si désastreuse
pour la Prusse, il dut suivre le feldma-
réchal Mœllendorf ii Erfurt, et, à la suite
de la capitulation conclue par ce dernier,
il devint prisonnier de guerre; cepen-
dant on lui permit de demeurer auprès
de sa femme en Prusse. Napoléon le dé-
clara , ainsi que l'électeur de Hesse et le
duc de Brunswic, déchu de ses posses-
sions. Fulde prêta hommage à l'empe-
reur des Français dès le 27 octobre; et
quant à Corbie, à Dortmund et au comté
de Spiegelberg , ils furent incorporés, en
1807, au royaume deWestphalie et au
grand-duché de Berg. Ce grand-ducbé et
le Wurtemberg confisquèrent à leur pro-
fit même les domaines réservés au prince
Guillaume par l'acte de la Conféd^tion.
La Bavière seule ne suivit pas cet eiem-
ple; tous les autres princes de la Confé-
dération du Rhin bornèrent leurs bons
GUI
(278)
GUI
office» à promettre de loi faire payer le
revenu net de ceidomaioes.
Guillaume , pendant ce temps, s^était
retiré avec sa iimille à Dantzîg. Quand le
théâtre de U guerre se rapprocha de la
Vistule, il voulut retourner à Berlin,
mais &on épouse malade fut seule auto-
risée à J demeurer. Forcé de repasser
roder, le prince se rendit à Pillau. Dans
la paix de Tilsitt, on ne fit même pas
mention de lui. Réduit à ses biens du
grand-duché de Varsovie, il vécut fort
modestement à Berlin, ne s'occupent que
de sciences et se renfermant dans Tinté-
rieur de sa famille.
En déposant les armes, il avait cédé à
la force des choses : il les reprit à la pre-
mière occasion. Lorsqu'éclata U guerre
de 1809, entre la France et TAutriche,
Guillaume , avec son fidèle ami et corn*
pagnon le baron H. Fagel {vojr,)^ alla
joindre Tarmée de Tarchiduc Charles et
prit part à la bataille de Wagram, où il
servit en qualité de volontaire. Mais la
fortune lui fut encore contraire : il revint
à Berlin sans avoir rien fait pour amélio-
rer sa position. En 1814, TAutriche lui
déféra le grade de feldmaréchal.
Cependant, depuis la bataille de Leip-
zig, des patriotes hollandais, appuyés par
des hommes iniluents, travaillaient à
Amsterdam, à La Haye, à Rotterdam, a
ZwoU et ailleurs, à la restauration de la
maison d'Orange; Guillaume s'était rendu
en Angleterre pour concerter avec le gou-
vernement britannique des mesures pro*^
près à soutenir Tinsurrection des Néer-
landais, laquelle éclata aussitôt que les
vainqueurs de Leipzig s'approchèrent des
frontières de la Hollande. Le 15 et le 16
novembre, un soulèvement eut lieu à
Amsterdam, et le 1 7 , le peuple de La Haye
se déclara aus»i en faveur du prince. Guil*
laume« que ses amis tenaient au courant
«le xe qui se passait, & embarqua et mit
pied à terre à Schevcniiigue, le 39 no-
vembre. Il fut rei^u avec allégresse à La
Haye le 30, et le 3 décembre à Am-
sterdam, où les commissaires du gouve r-
nemtnt provisoire, Remper et Sc'holtrn,
avaient publié la veille une proclamation
c|ui commentait par ces mots: m Les Pays-
• Bas ont secoué le joug, et Guillaume
« est l« prince touveraio de ee pays libre. •
Le prince exprima m reeomMîw
fidèles Batavcs, et déclara qu*oi
titution assurerait et garaDiirai
toute attaque les privilèges dlet
ses de la nation.
Vingt-trois places fortes se tr
encore au pouvoir des Français, d
mée était campée à Utrecht ; mais
pcs de la coalition et une levée <
volontaire en délivrèrent bientôi
Guillaume hita rarmement du
et chargea une commission d«réc
constitution qui fut acceptée, la
1814, par des députés libremeai
ensuite jurée par le prince, lin
sèment de territoire fut en méi
prorois à la Hollande.
Le congrès de Vienne décréU
nion de la Belgique et de Tancic
de Liège avec les anciennes Pi
Lnies de Hollande, qui prend
titre de royaume. Sous le nom i
laume 1", le prince fut proelaa
mars 1815, à La Haye, roi des J
et grand- duc de Luxembourg,
échange de ce dernier pays, don
fait un grand-duché et qui, dep
juillet 1816, appartenait à la Co
tion germanique, il dut céder à 1
ses propres états hérédiuircs
magne, dont II avait repris posic
avant la fin de 1813. Un projet
lation générale, qui fut soumis pi
1 8 1 6, à une commission mixte
sée de Hollandab et de Belges fi
en 1819 , et présenté par parti*
semblée des Etats- Généraux. U
en 1815, Tordre du Mérite nili
Pays-Bas [V»r. p. 28âi, Tordn
rite civil du Lion belge, et le
18 16, il accéda à la Sainte- Allû
Le nouveau roi dvû Pdi%*s-Bas i
ternalivement à La Hâve et à B
Son royaume gouverné avec
quoique avec des formes moins
que celles de Tsncien gouveroet
tsve, se remit de ses longues sec
semblait destiné à une grande pi
Une administration éclairée veill,
les intérêts et satisfaisait à lou« lei
Ce|>endant, deux éléments d
avaient été accouplés par la dip
populaire en Hollande, Guillau-
lsstaBt« simple et t^pâm^
cm
8 sjHpftlhie parmt les Belges dont
potîés iDX ÉtaU-GéDéraax formé-
■e opposîlioD formidable. Alarmés
mn an sajet de leors croyances re-
K^ Ws Belges entretinrent une agi-
I continoelle et proToquërent les
ras acerbes tt impolitiques dont on
tt dans Tarticle Belgique (T. III ,
18). La substitution, dans les actes
«s, de la langue flamande à la langue
ûe, et la création du collège phi-
4iqiie de LouTain, dont la fréquen-
I était derenue obligatoire pour les
Kléalinaristes, avaient surtout froissé
■liaeiits de la population belge. Il
1*1 énorme alliance entre le phi-
ittae républicain représenté par
IrfMter (wj^.), et le parti prêtre,
it temps si puissant en Belgique ,
HL de Mérode, de Gerlache (i>o/.),
tiieot les chefs, et que Tarchevéque
iRoes appuyait de toute son in-
e. La réTolution éclata à Bruxelles
ao&t 1830, et resta triomphante
i les efforts de Tarmée hollandaise
tndée par le prince Frédéric (vo^.),
fib du roi. Le récit de ces événe-
m trouve ailleurs (T. III, p. 269 et
et noos avons aussi fait connaître
7jr. CoHFiEEHCEs DX LoiroExs) les
itioDS qui amenèrent la séparation
fîre des deux grandes sections du
te néerlandais. Après une longue
igeose résbtanoe de la part du roi
«-Bas, son acceptation, en 1838,
ooole du 1 5 novembre 1831, ren-
e séparation définitive et conserva
européenne.
le à aa devise : Je maintiendrai I
:me 1^ avait défendu ses droits
rsévérance et résisté aux proto*
i la conférence ; il en avait même
à Tépée, et sa fidèle armée
nporté à Hasselt un avantage si-
or les Belges , que l'inexpérience
liicipline exposaient aux plus
dangers si la conférence n'était
irvenue d'une manière énergique.
n» céda que devant la force;
3sa les plus grands sacrifices à
lande et à son propre trésor, et
lia point les sollicitations auprès
■ances qu'il espérait pouvoir con-
: âm son bon droit et de l'injusUce
( 279 ) GUI
des prétentions qu'on élevait contre litf.
Il alla jusqu'à la limita du possible ; mais
il se soumit, non sans protester encore, à
la force des choses, lorsqu^il vit son pays
hors d'état de supporter plus longtemps
le fardeau des impôts et d'un état mili«
taire ruineux , lorsqu'il comprit à la fin
que l'opinion publique demandait qu'on
transigeât , et qu'il eut le consentement
de ses agnats et de la Confédération ger-
manique pour le partage du Luxembourg
(^vojr,), au moyen d'une indemnité.
Ce ne fut pas la fin de ses tribulations :
la mort lui enleva bientôt sa fidèle com-
pagne, et la solitude qu'il trouva dès
lors dans son intérieur lui fit songer à for-
mer une nouvelle union. Son choix, qui
était tombé sur une dame respectable,
mais belge et catholique, dut froisser le
sentiment national et religieux des Hol*
landais. De grands désordres s'étaient
d'ailleurs introduits dans les finances du
royaume à la suite des malheurs du temps;
et le dissentiment entre les États-Géné-
raux et le roi sur la manière d'y remé-
dier, amena, dans les derniers jours de
l'année 1 839, le rejet du budget et la re-
traite d'un des meilleurs ministres du roi,
le général Van den Bosch (voy. Bosch).
Nous ne faisons qu'indiquer ici ces
faits, qui entretinrent l'agitation dans un
pays où, aprèsquinze ans d'un règne pai-
sible et digne des lumières du peuple ba-
tave, une prospérité réelle fit place à dix
ans de cruelles épreuves. Elles ne las-
sèrent pas le courage du roi et donnè-
rent la mesure de sa fermeté; mais il fau-
dra y revenir ailleurs {voy. Pats-Bas) ,
et cette simple narration suffit pour le
moment.
Ajoutons seulement que Guillaume I*',
un des grands capitalistes de son royaume,
en est aussi un des meilleurs financiers ,
et que sous ce rapport encore il se montre
le digne roi d'un peuple essentiellement
commerçant.
Comme particulier, ses ennemis s'ac-
cordent avec ses partisans à lui reconnaî-
tre la plus haute moralité et la loyauté
la plus parfaite. Sans faste et sans orgueil,
il vit comme un simple bourgeois , très
accessible à tous ses sujets : aussi est- il
généralement estimé par la nation , quoi-
que la plus grande partie des Hollandais
GUI
(280)
GUI
soient eocoi^e attachés aux priocipes de
raocieDDe république batave, cootraireau
pouYoir monarchique. Protecteur gêné*
reux des arts et des sciences, il a formé
lui*mèmedc80ollections d'un grand prix,
n a deux fiU, les princes Guillaume {vqy,
Oxaitck) ft Frédéric (voj^.), et une fille,
Marianne, née en 1 8 1 0 ,et qui a épousé, le
14 septembre 1880, le prince Albert, fils
du roi de Prusse. C Z. m.
GUILLAUME V, roi de Wurtem-
berg, est né le 37 septembre 1781 à
Lûben, petite ville de la Silésie, où son
père, depuis Frédéric I*', roi de Wurtem-
l)erg, était en garnison en qualité de gé-
néral-major prussien et de chef d'un
régiment de dragons. Sa mère fut la
princesse Auguste-Caroline-Frédérique-
Louise de Brunswic-Wolfenbuttel. La
jeunesse du jeune Guillaume fut orageuse
et semée de peines. Dans un âge encore
tendre, ses relations de famille le conduisi-
rent, de la Silésie, tour à tour en Russie,
en Suisse, en Allemagne, sur le Rhin,
jusqu'à ce qu'en 1790, de retour dans le
duché, il y trouva une résidence défini-
tive. Il perdit sa mère le septième anni-
versaire de sa naissance, et ce ne fut pas
d'une manière favorable que son père in-
flua sur son éducation. Le prince Fré-
déric aimait pourtant sincèrement ses en-
fants; il les remit en de bonnes mains
et leur donna d'excellents précepteurs;
mais il prit pour règle de conduite cette
sévérité outrée dans laquelle l'ancienne
méthode d'éducation plaçait toute la
science. Fort irritable, même dans le sein
de sa famille, il lui manquait le calme
nécessaire à l'éducation ; et le respect fi-
lial dut soufinr de son despotisme do-
mestique inouï. Les études de Guillau-
me furent interrompues deux fois par
les invasions des Fran<^ais dans le duché
de Wurtemberg, gouverné depuis 1795
par son grand-père Frédéric-Eugène,
auquel succéda, en 1 797 , le duc Frédéric,
père de Guillaume. Toute la famille se
vit forcée de s'expatrier en 1796 et en
1 799, et, dans l'année suivante, le prince
rendit comme volontaire à l'armée
se
d'Autriche, commandée par l'archiduc
Charles, et se distingua à la bataille de
Hohcnlinden. Comme son père voulait
néanmoins le maintenir toujours dans
la même dépendance, GuiiUi
connut que le meilleur parti à
pour lui était de s'éloigner de
Il entreprit donc, en 1803, un n
France et en Italie, qui tourna
fit de son instruction. U ne revinl
gart qu'en 1806, après que so
électeur depuis 1803, eut pris, d
de I^apoléon, le titre de roi. L
royal y resta jusqu'en 1813, viv
une paisible retraite et entouré d
nombre d'amis.L'alliance qu'il a
en 1808, avec la princesse Carolj
guste de Barière ( actuellement ^
l'empereur François I*^) n'appoi
de changement dans sa manière
et ne fut pas heureuse; d'un <
accord, les deux époux rompit
union en 1814.
A celte époque, le gouverne
roi Frédéric pesait fortement sur
temberg, qui, dans sa détresse, pli
sa confiance dans le prince roy
loin de s'immiscer dans les afiai
tiques, celui-ci se bornait à les é
à compatir au triste état de ehc
il était témoin.
Lorsqu'en 1813 Napoléon fil
vasion en Russie, 15,000 Wui
geois formèrent le contingent
Frédéric, et le prince royal, co
ment au désir de son père, se
tète de ces troupes. A peine enl
territoire russe, il tomba dangen
malade ; forcé de s'arrêter a Vil
tourna dans sa patrie dès qu'il 1
bli. Il reprit les armes , après 11
de Leiprig, dans un camp p
quel il se sentait plus de sympal
père, à l'exemple des autres et
mands, venait d'accéder à la ce
le prince royal fut chargé du c
dément d'un corps d'armée cob
troupes wurtembergeoises et de |
régiments russes et autrichiens. U
un grand talent stratégique, ei
puissamment aux succès rempo
les alliés à Épinay, Brienne et i
couvrant leur retraite dans les
stances les plus dangereuses, il
Montereau tout un jour l'armée I
plus forte que U sienne et cood
Napoléon en personne. Dans la a
de 1815, il commandait auMi i
GUI
(281)
GUI
tmcootidénbk.OD compte par-
cdoiis d^édat de cette époque la
« dont il fit pftnre refoulant
rai Bnpp derri^ ks murailles de
ar^j ma%ré des obstacles impré*
3 rencuitra à Suffelweiersheim.
I drames, en Tassociant à la dé*
f de r AUemagnCy accrurent encore
larité du prince.
ré à Farisy il y fit la connaissance
ande-dndiesse de Russie Cathe-
Homa, princesse douairière de
i-Oldenbonrgy avec laquelle il se
a 1816y mais qui mourut le 9
1819, après lui aroir donné deux
larie et Sophie^^La dernière Tient
cr le fib aine dn prince d'Orange,
tôt après la conclusion de son se-
ariagey la mort inattendue de son
rrirée le 30 décembre 1816, ap-
liHanme an trône. D marqua son
eot par la volonté prononcée de
les plaies saignantes de son pays et
ailûer activement à la prospérité
■ieCs. Une amnbtie générale fiit
I premiers actes de son règne. H
lô fardeaux du peuple, restrei-
i-mème ses dépenses, et mit sa
sur on pied aussi éloigné d'une
Miîe déplacée que du faste dont
e lui avait légué le pesant héritage,
rt avait empêché ce dernier de
an pap une constitution appro-
i ses besoins; il avait eu de vives
ioas avec les États du royaume,
oposaient pour base de cet acte
I droit wnrtembergeois si souvent
pour son libéralisme. Les discus-
rirent sons le nouveau règne un
Bfere caractère : le roi s'entendit
tpays, et il en résulta un véritable
t social consenti et adopté par les
•rties. On verra à l'article Wua-
Bc combien cette constitution, du
lembre 181 9,est supérieure à celles
tras étals germaniques. Sous le rè-
! ce roi législateur, le Wurtemberg
iHiasent suivi une marche progres-
i Ton y trouve encore quelques abus,
smme ailleurs, il £sut constamment
contre un parti rétrograde, enfin
influences extérieures et des obli-
■ fédérales contrarient, dérangent
leibis les améliorations intérieures.
il n'en est pas moins vrai que le roi veut
sérieusement le bonheur de son pays et
de son peuple.
Veuf en secondes nocesjl s'est remarié
de nouveau, le 15 avril 1820, avec Pau-
line, fille de son oncle décédé, le duc
Louis de Wurtemberg, dont il a eu éga-
lement deux filles, Catherine et Auguste,
et un fils, le prince royal Charles-Frédé-
ric, qui est né le 6 mars 1823. C L.
GUILLAUME l*' et II, électeurs de
Hesse, l'un de 1803 a 1821 (après avoir ré-
gné déjà, depuis 1 785, sous le titre de land-
grave), l'autre de 1831 à 1831. Ce der-
nier, dont il a déjà été question dans la
notice sur son fils (i^o^. FRiDiRic-Guiii-
laumb), est encore en vie, et continue
d'exercer quelques-unes des prérogatives
de la couronne dont il porta le titre; mais
il a renoncé au gouvernement et au sé-
jour de Cassel, et réside habituellement en
hiver à Hanau, en été à Bade, où il s'est
fait bâtir une charmante demeure. Il est
né le 28 juillet 1777 et s'est marié en 1 797
avec une sœur du roi de Prusse. On sait
que cette union fut malheureuse ; la dis-
corde régna entre le père et le fib comme
entre les deux époux, et l'électrice finit
par se retirer à Bonn, pub à Fulde; elle
ne revint à Cassel qu'après la révolu-
tion de 1830. Foy, Hessx-Cassel, C.
GUILLAUME I-V, comtes et ducs
de Nassau, princes d'Orange, stathouders
de Hollande. Ce sont les prédécesseurs
de Guillaume P', roi des Pays-Bas et fib
de Guillaume Y, stathouder héréditaire
des Provinces-Unies. Nous avons consacré
plus haut une notice à ce roi, ainsi qu'à
Guillaume m, époux de Marie, fille de
Jacques II, et qui devint roi de la Gran-
de-Bretagne; nous parlerons du grand
Guillaume P', chef de cet illustre lignage,
et de ses autres successeurs, à l'article
Nassau. X.
GUILLAUME ( Auguste - Louis -
MAXiMiLiKN-FaKDiRic), duc régnant de
Brunswic-Wolfenbuttel , né le 25 avril
1806, est le second fib du duc Frédéric-
Guillaume, tué à la bataille des Quatre-
Bras(18juin 1815), et de Marie-Élba-
beth -Wilhelmine , princesse de Bade.
Après la bataille d'Auerstaedt , où son
aïeul, Charles-Guillaume-Ferdinand, fut
blessé mortellement, sa mère s'enfuit
GUI ( 282 )
(octobre 1806) atec ses deux enfants,
Charles et Guiltaume, de Branswîc à
Straisund, puis en Suède, en Danemark,
et de là à CarUnihe et à Bruchsal oii son
mari, qui notait encore que duc d^OEIs,
vînt la rejoindre en août 1807, et où elle
mourut ufi an après. Prévoyant une rup-
ture entre la France et rAutriche, le duc
fit venir ses deui fib à OËls, en Silésie, le
21 mars 1809. Ils suivirent ensuite leur
père en Bohême; mab celui-ci ayant pris
luî-méme part à la guerre, il les fit partir
pour la Poméranie, pub pour la Suède,
d*où ib se rendirent en Angleterre. Le
duc de Brunswic*OËls trouva une mort
glorieuse à la bataille de Waterloo ; alors
le prince-régent d'Angleterre devint tu-
teur des jeunes princes qui, en 1830,
se rendirent en Suisse, d^où Fatné, le
duc Charles (vojr. T. V, p. S82), par-
tit pour Vienne en 1832; un an après,
le prince Guillaume prit la route de Ber-
lin pour entrer au service de la Prusse,
où il parvint an grade de major.
En 1833, le duc Charles prit les rênes
du gouvernement, et bientôt après ( 1 836)
il céda à son frère la principauté d*OEIs.
On connaît les dissensions du duc de
Brunswic avec le roi d* Angleterre, son
tuteur, et Tinsurrection qui éclata dans
sa capitale où Tincendie de son château
le força de prendre la fuite le 7 septem-
bre 1880. Leduc Guillaume accourut
aussitôt de Berlin, et, cédant aux instan-
ces des États, il prit provisoirement les
rênes du gouvernement. Ce fut de sa part
un acte de dévouement plus méritoire
encore à une époque si orageuse; mais
la restauration du duc Charles fut bien-
tôt reconnue im)M>ssible, et Guillaume fut
maintenu sur le trône ducal en vertu d^une
résolution de la diète fédérale du 1 3 dé-
cembre 1830. Un acte de famille, con-
certé entre toutes les branches de la mai-
son de Brunswic en février 1831, dé-
clara Charles incapable de gouverner, et,
le trône se trouvant ainsi vacant, le 30
avril de la même année, le duc Guillau-
me y fut installé définitivement. Il quitta
alors If service de Prusse, fit un voyage
a Londres, et, à son retour, il ouvrit, le
30 septembre, rassemblée des États de-
vant lesqueb il avait déjà juré de main-
têmir la ooottitution du duché. De cod*
GDI
cert avec cette aaieiiiblé«y Q p
nouvelle organisation provincial
octobre 1832. Une liste civile <
venu annuel de 337,000 thalen
accordée, et Ton arrêta d^abord i
veau règlement pour toute l*ada
tion, et puis un état normal des c
du duché dans toutes les brand
même temps , le palab ducal fut
Les principales mesures du goavei
de Guillaume sont, jusqu'à ce j
traité d*association de douanes et <
merce avec le royaume de Hai
Tin traduction du système mooél
Prusse ; cette dernière mesure, q
prochai t le duché de Tassociatioi
sienne, satbfit plus que la prei
population du duché de Bmnsw
Cependant on ne put obtenir
de renonciation du duc Charies.G
publia à Paris, en 1 836, les Ikfémt
comte Charles rTRste^ qu*on te
prohiber dans le duché. Cette wk
née, Guillaume fit un nouveau vc
Angleterre. La loi de famille au i
royaume de Hanovre , qui fut pv
34 décembre 1836, régla la sa
dans les deux branches de la ma
Brunswic de telle sorte qu'à défai
ritier de la ligne légitime dans Poi
tre sera appelée à recueillir sa
sion , et qu'en cas de réunion d
états il ne pourra plus y avoir lie
disjonction nouvelle ou à un i
partage. Après l'extinction de la
masculine de la ligne royale exUti
jourd'hui, le trône revient à la
masculine de la ligne ducale acti
Brunswic -Wolfenbuttel et par
queni au duc régnant : ainsi le dm
les et ses enfants miles nés ou \
sont également exclus de la succe
rovaume de Hanovre et de celle ai
de Brunswic.
GriLLAUME (oaoaK m
dr). Dès le mois d*avril 1815, apri
prince souverain des Pays-Bas e
son front de la couronne royale ^p.
sVm pressa de reconnaître par des
penses honorifiques les services r
l*état, et il créa un ordre dechevale
tant son nom, et dont il se déclara
maître. Cette institution est comp
^randVcroiXy de connandean «1
GUI
'( 288 )
GUI
Mlien de I'*et de 3* cIiim; It dernière
M|iirnil les soas-ofBcien et soldats, les-
^tk^ lors de leur admission, revivent
■s haste-paiey et qui, s'ils passent dans
hdsMe sapérienre, obtiennent une dou-
Mi solde. La décoration est une croix
Ara huit pointes, émaillée de blanc;
m ki branches on lit ces mots hollan-
àii : f^oor moed^ beieidy tmuw (pour
h bravoure, le talent, la fidélité); cette
Ml, larmoDtée d^une couronne royale,
Manspendue à un ruban orange liséré de
La décoration est enrichie de dia-
its pour les grand*s-croix et les corn-
, qui portent en outre Tétoile
■r le côlé gauche. La croix est seule-
■■■t eu argent pour les cheyaliers de la
2-daM. C'^deG.
GCIIXAUJIB DE TTR. On ne
de positif sur Torigine et la
de ce principal historien des
Suivant les uns il était Fran-
suivant d^autres Allemand ; mais la
de son histoire atteste qu^il était
I Syrie. Etienne de Lusignan , qui a
fhisloîre de Chypre , dit qu^il te-
per le aang aux princes de Jérusa-
GoilUnnie fréquentait les écoles en
11C3| «loand le divorce entre le roi
et Agnès d*Édesse fut prononcé,
talents et ton savoir le rendirent re-
ble à ce prince, qui le chargea
lard de Téducation de son fils Bau-
Eo 1 167, Guillaume fut nommé
de Tyr, et, peu après, ambas-
aaprèsde Tempereur de Constan-
II a*acquitta heureusement de la
dont il était chargé. Ayant en-
sans la mériter, la défaveur de son
, il se réfugia à Rome. Mais
â Mm retour en Palestine, il fut fait chan-
•lier du palais. Au mois de mai 1 174, il
fat Dominé archevêque de Tyr, et sacré
réglîae du Saint-Sépulcre par le pa-
de Jérusalem; en 1177, il re-
â Rome pour assister au concile
éi Latran, dont il écrivit Thistoire. Il re-
liai par la roule de Constant! nople où
1 lerta deux mois auprès de Pempereur
Maaael; et ce séjour fut, comme il le
éit, utile à son église et à lui-même. On
■c mît rien des derniers événements de
li vie du prélat. Nous apprenons seule-
du laeoiid contlniuteur de son
histoire des guerres saintes , que, lort-
qu^Héraclius fut nommé patriarche de
Jérusalem, Guillaume ne voulut pas le
reconnaître , et alla auprès du pape qui
le reçut bien. Mais ce qu'ajoute ce conti-
nuateur, qu'Héraclius envoya après lui
un médecin chargé de Tempoisonner,
n'e»t confirmé ni par aucun autre histo-
rien, ni par aucune pièce historique di-
gne de foi. Ce qui est certain, cW que
Télection d'Uéraclius eut lieu vers 1 184,
époque où s'arrête Touvrage de GuiU
laume de Tyr. Des historiens anglais,
confondant l'archevêque de Tyr avec un
autre Guillaume, ont dit qu'il avait été
envoyé en Europe en 11 87, après la prise
de Jérusalem par Saladin , pour prêcher
la croisade ; mais, a cette époque, la mé-
tropole de Tyr avait un archevêque d'un
autre nom.
Tous les auteurs qui ont parlé de Guil-
laume de Tyr s'accordent à le représen*
ter comme un homme supérieur k son
siècle par son savoir et par la variété
de ses connaissances. Comme historien, il
est, sans contredit , un des écrivains les
plus distingués de son temps, bien que
son histoire du rovaume de Jérusalem
»
(écrite en latin, en 32 livres) ne soit pas
sans défauts. Il a mieux réussi à peindre
les progrès des colonies chrétiennes qu'à
dévelop|»er les causes de leur décadence.
II montre , en général , beaucoup d'im-
partialité et de justesse d'esprit; mais il fait
voir trop de prévention pour ce qui con*
cerne la juridiction des patriarches. Il
tenait aux princi|ies du droit des gens et
à la foi des traités : aussi n'approuve-t-il
jamais une guerre injuste et juge-t-il
avec beaucoup de sévérité les entreprises
des princes chrétiens. Il a peint tous les
rois de Jérusalem et quelques autres per-
sonnages historiques, et n'a oublié dans
ses peintures ni les qualités du corps, ni
les traits caractéristiques de la vie privée.
L'histoire de Guillaume de Tyr parut,
pour la première fois, à Bàle, chez Opo-
rin, en 1549, sous ce titre : Hhtoria
helli sarri h principibus christianis in
Palœstinâ et m Oriente f^esti ^ în-fol.
Elle a été traduite deux fois en italien et
plusieurs fois en français. La version de
Gabriel du Préau , connue sous le titre
à^ Histoire de Ui guerre dite la Francit^
GUI ( 282 )
(octobre 1806) atec ses deux enfants,
Charies et Guiltaume, de Brunswic à
Straisund, puis en Suède, en Danemark,
et de là à CarUnihe et à Brnchsal où son
mari, qui n*Mait encore que duc d*OEIs,
▼int la rejoindre en août 1807, et où elle
mourut ufi an après. Prévoyant une rup-
ture entre la France et rAutriche, le duc
fit venir ses deui fib à OËls, en Silésie, le
SI mars 1809. Ils suivirent ensuite leur
père en Bohême; mais celui-ci ayant pris
lui-même part à la guerre, il les fit partir
pour la Poméranie, pub pour la Suède,
d*où ils se rendirent en Angleterre. Le
duc de Brunswic-OËb trouva une mort
glorieuse à la bataille de Waterloo ; alors
le prince-régent d^Angleterre devint tu-
teur des jeunes princes qui, en 1830,
se rendirent en Suisse, d*où Talné, le
duc Charles (vojr. T. V, p. S82), par*
tit pour Vienne en 1832; un an après,
le firince Guillaume prit la route de Ber-
lin pour entrer au service de la Prusse,
où il parvint au grade de major.
En 1823, le duc Charles prit les rênes
du gouvernement, et bientôt après ( 1 826)
il céda à son frère la principauté d'ORts.
On connaît les dissensions du duc de
Brunswic avec le roi d* Angleterre, son
tuteur, et Tinsurrection qui éclata dans
sa capitale où Tincendie de son château
le força de prendre la fuite le 7 septem-
bre 1880. Leduc Guillaume accourut
aussitôt de Berlin, et, cédant aux instan-
ces des États, il prit provisoirement les
rênes du gouvernement. Ce fut de sa part
un acte de dévouement plus méritoire
encore à une époque si orageuse; mais
la restauration du duc Charles fut bien-
tôt reconnue im)M>ssible, et Guillaume fut
maintenu sur le trône ducal en vertu d^u ne
résolution de la diète fédérale du 12 dé-
cembre 1830. Un acte de famille, con-
certé entre toutes les branches de la mai-
son de Brunswic en février 1831, dé-
clara Charles incapable de gouverner, et,
le trône se trouvant ainsi vacant, le 20
a%Til de la même année, le duc Guillau-
me y fut installé définitivement. Il quitta
alors If service de Prusse, fit un voyage
à Londres, et, à son retour, il ouvrit, le
30 septembre, rassemblée des États de-
vant lesqueb il avait déjà juré de main-
temir Im constitution du duché. De cob-
GDI
cert avec cette aasembléa, Q
nouvelle organisation proViocJ
octobre 1832. Une liste dvik
venu annuel de 237,000 thali
accordée, et Ton arrêta d*abon
veau règlement pour toute l*ac
tion, et puis un état normal de
du duché dans toutes les brat
même temps , le palab ducal i
Les principales mesures du goo^
de Guillaume sont, jusqu'à oc
traité d'association de douanes c
merce avec le royaume de H
Tintroduction du système moc
Prusse ; cette dernière mesure,
prochait le duché de l'associât
sienne, satisfit plus que la pi
population du duché de Bmm
Cependant on ne put obteo
de renonciation du duc Charles,
publia à Paris, en 1 836, les Met
comte Charies rPEste^ qu'on :
prohiber dans le duché. Cette i
née, Guillaume fit un nouveau
Angleterre. La loi de famille ai
royaume de Hanovre, qui fut ]
24 décembre 1836, réifçla la i
dans les deux branches de la i
Brunswic de telle sorte qu'à dé
ritier de la ligne légitime dans !'
tre sera appelée à recueillir s
sion , et qu'en cas de réunion
états il ne pourra plus y avoir 1
disjonction nouvelle on à un
partage. Après l'extinction de
masculine de la ligne royale ex»
jourd'hui, le trône revient à
mavniline de la ligne ducale a
Brunswic -Wolfenbuttel et ps
quent au duc régnant : ainsi le ci
les et ses enfants miles nés ou
sont également exclus de la suo
rovaunie de Hanovre et de celle
de Brunnwic.
GriLLAUME (oaoac i
dr). Dès le mois d'avril f 8 1 5, a|
prince souverain des Pays-Bas
son front de la couronne rovale '
sVmpressa de reconnaître par d
penses honorifiques les ser>ices
Tétât , et il créa un ordre de cheva
tant son nom, et dont il se décla
maître. Cette institution est cof
^nd's-croixy de connandeor»
GUI
'( 288 )
GUI
de 1** et de 3* claMe ; U dernière
Ws sous-officiers et soldats, lés-
ion de leur admission, reçoivent
tkaatc-paicy et qui, s*ils passent dans
Mpérirure, obtiennent une dou-
[HiioUe. La décoration est une croix
à boit pointes, émaillée de blanc;
la fanoclics on lit ces mots hollan-
: Poormoedy beieidy tmuw (pour
hmoarcy le talent, la fidélité); cette
jinDODtée d*une couronne royale,
lus à un ruban orange liséré de
La décoration est enrichie de dia-
I pour les grandes-croix et les com-
I, qui portent en outre Fétoile
Mbflîlé gauche. La croix est seule-
■■la argent pour les chevaliers de la
^ctea C'*" m G.
CTILLAUMB DE TTR. On ne
[•i lies de positif sur Torigine et la
de ce principal historien des
Suivant les uns il était Fran-
saivant d*autres Allemand; mais la
de son histoire atteste qu'il était
r>iàwm Svrie. Etienne de Lustgnan , qui a
fbistoire de Chypre , dit qu'il te-
par le aang aux princes de Jérusa-
Gaillaume fréquentait les écoles en
1IC3| <|iMBd le divorce entre le roi
et Agnès d'Édesse fut prononcé.
talents et son savoir le rendirent re-
ible à ce prince, qui le chargea
Urd de réducation de son fib Bau-
Eo 1 167, Guillaume fut nommé
de Tyr, et, peu après, ambns-
auprès de Tempereur de Constan-
Il a^acquitta heureusement de la
m dont il était chargé. Avant en-
ins la mériter, la défaveur de son
■thcvéquc, il se réfugia à Rome. Mais
à son retour en Palestine, il fut fait chan-
«lîcr da palais. Au mois de mai 1 174, il
ht Dominé archevêque de Tyr, et sacré
daas TègUse du Saint-Sépulcre par le pa-
Irivcbe de Jérusalem; en 1177, il re-
loama à Rome pour assister au concile
dt LatrsD, dont il écrivit Thutoire. Il re-
viat par la roule de Constantinopie où
il resta deux mois auprès de Tempereur
Vaanel ; et ce séjour fut, comme il le
dit, utile à son église et à lui-même. On
ne sait rien des derniers événements de
le vie da prélat. ?îous apprenons seule-
aMBt« da Meond oontiniuteur de son
histoire des guerres saintes , que, lors-
qu'Héraclius fut nommé patriarche de
Jérusalem, Guillaume ne voulut pas le
reconnaître , et alla auprès du pape qui
le reçut bien. Mais ce qu^ajoute ce conti-
nuateur, qu*Héraclius envoya après lui
un médecin chargé de Tempoisonner,
n^e^t confirmé ni par aucun autre histo-
rien , ni par aucune pièce historique di-
gne de foi. Ce qui est certain, c^est que
Téiection dlléraclius eut lieu vers 1 184,
époque où s^arréte Touvrage de Guil*
laume de Tyr. Des historiens anglais,
confondant Tarchevêque de Tyr avec un
autre Guillaume, ont dit qu^il avait été
envoyé en Europe en 1187, après la prise
de Jérusalem par Saladin , pour prêcher
la croisade ; mais, à cette époque, la mé-
tropole de Tyr avait un archevêque d*un
autre nom.
Tous les auteurs qui ont parlé de Guil-
laume de Tyr s*accordent à le représen«
ter comme un homme supérieur k son
siècle par son savoir et par la variété
de ses connaissances. Comme historien, il
est, sans contredit, un des écrivains les
plus distingués de son temps, bien que
son histoire du royaume de Jérusalem
(écrite en latin, en 32 livres) ne soit pas
sans défauts. Il a mieux réussi à peindre
les progrès des colonies chrétiennes qu'à
dévelop|>er les causes de leur décadence.
Il montre , en général , beaucoup d'im-
partialité et de justesse d'esprit; mais il fait
voir trop de prévention pour ce qui con-
cerne la juridiction des patriarches. Il
tenait aux princifie:} du droit des gens et
à la foi des traités: aussi n'approuve- 1- il
jamais une guerre injuste et juge-t-il
avec beaucoup de sévérité les entreprises
des princes chrétiens. Il a peint tous les
rois de Jérusalem et quelques autres per-
sonnages historiques, et n'a oublié dans
ses peintures ni les qualités du corps, ni
les traits caractéristiques de la vie privée.
L'histoire de Guillaume de Tyr parut,
pour la première fois , à Bàle, chez Opo-
rin, en 1549, sous ce titre : HîstoHa
helli sarri à prinvipibus christianis in
Palœstinâ et in Orîmte f^esti^ în-fol.
Elle a été traduite deux fois en italien et
plusieurs fois en français. La version de
Gabriel du Préau , connue sous le titre
à^Hisioim de la guerre dite la Francin^
GUI ( 284 )
de^ fut publiée eo 1567. M. Guîxol en a
doDné une traduction nouvelle dans sa
Collection des chroniques françaises
{voY. T. XI, p. 646).
Outre cette histoire, Guillaume de
Tvr avait encore composé Thistoire des
princes d^Orient, depuis Tan 614 jus-
qu'en 1 184, ouvragée qui ne nous est point
parvenu, non plus que le recueil des ac-
tes du concile de Latran. Tu. D.
GUILLELMITES , religieux d'une
congrégation fondée, dans le xii* siècle,
par saint Guillaume de Rlalavalle ou Ma-
ïeval. On rapporte qu'après avoir em-
brassé le parti des armes et vécu dans la
dissipation, Guillaume résolut de changer
de vie ; il entreprit le voyage de Rome et
ensuite celui de Jérusalein. Après être
resté huit ans dans la Terre-Sainte, il
vint se fixer, en 1 153 , au territoire de
Sienne, dans une vallée déserte qu'on
appelait alors Élable de Rhodes^ où il
mourut, en 1157, dans les bras d'Albert,
qui partageait sa solitude et ses péni-
tences. Plusieurs personnes s'étant réu-
nies à Albert, ib bÂtirent le monastère de
Maleval. Ce fut le berceau de l'ordre des
Guillelmites ou Guillemins , qui se ré-
pandit en Allemagne, en Flandre et en
France. Ce» religieux s'opposèrent à leur
réunion à l'oi-dro des Augustins (voy,).
Ils obtinrent du pape Alexandre IV, en
1 256, une bulle qui leur permit de con-
server leur habit, assez semblable à celui
des Bernardins, et de suivre la règle de
saint Benoit, avec les instructions parti-
culières de leur fondateur. Ce fut de leur
maison des Machabées de Montrouge
qu'ils vinrent, à la fin du xiii** siècle, s'é-
tablir à Paris dans l'ancienne maison des
Servites, nommés Blancs-Manteaux [voy\\
où ils eurent des Bénédictins, d'abord de
Saint- Vannes et ensuite de Saint-Maur,
pour succresseurs, au commencement du
XVII* siècle. Les Guillelmites n'avaient
plus de maisons en France longtemps
avant la Révolution; mais coûtait dans
leur maison de Bourges qu'a\ait pris
naissance la réforme des Pet its- Augus-
tins , o|iérée vers Tannée lô94 , par
Etienne Rabâche, docteur de Paris, pre-
mier religieux de la congrégation de saint
Guillaume, et, suivant Germain Brice
(J>escriptîon de Paris\ prétiicateur fa-
GUI
meux et fort considéré à
zèle et de sa piété. L.
GUILLEMINOT (Aexaxd-C
LES, comte ), lieutenant général et ptir
France, né àDunkerque le 3 mai I7T
servit d'abord en Belgique, dans le
pes qui favorisaient l'insurrection
la maison d'Autriche, et se réfugit
France en 1790, après la ruine ék
parti. Nommé sous-lieutenant ieSSj
let 1792, il éuit à l'armée dn
quand eut lieu la défection du
Dumouriez, fut arrêté comme
la suite de cet événement, ainsi que
coup d'autres officiers, et réintégré
tôt après, avec le grade d'adjoint à
major-général de l'armée du Koitl|
venait de passer sous lecommand
chef de Pichegru. Promu capitaine,
ventôse an VI , il fut envoyé à
d'Italie où il devint chef de bataîllov
aide-de-camp du général MorcaU|
suivit en cette qualité à l'armée dn
pendant les campagnes des années
\lll et IX. Après le traité de paii
miens, il fut attaché au dépôt de la
pour la mise au net de la carte de SohA
be, pays qu*il avait parcouru dans
nées précédentes ; et ces travaux l'i
paient encore, lorsqu'on découvrit
spiration de Georges' Cadoudal ,
laquelle se trouvaient impliqué» Ici
raux Pichegru et Moreau. Les lî
qu'il avait conservées avec ces dcvs ffta/
néraux donnèrent de l'ombrage an
mier consul , qui le fit mettre en
ment de réforme pendant près d^une
née. A la reprise des hostilîtét
l'Autriche, en 1 805, il dut à
sances topographiques d'être employé an
grand quartier^néral de l'armée d*.
magne; les services qu*il y rendit le
nommer bientôt adjudant comniandnal|
au commencement de l'année 1 808,il pi^
sa de l'état-major du prince de NeofcU-
tel à celui du maréchal Be&sièrea, qui com-
mandait un des corps destinés à agir M
Kspagne sous les ordres immédiats de Pc^
pereur.Sa valeur et son activité au combH
de Medina-del-Rio-Secco ( Hjuil. 1868}
attirèrent sur lui l'attention de Napoléoa»
qui le créa, cinq jours après, général êm
brigade et officier de la Légion- d'Ho»*
neur. Il servit, l'année suivante, k 1'
GUI
(285)
GUI
icTÎnt en 1810 à l'armée de Ca~
. et qnitu l'Espagne en 18 13,
re attaché à réut-major-général
mde-Année. Le général ae trou-
I bataille de la Moskva , combat-
«c le 4* corps sous les ordres du
li; el, lors de la retraite , il rem-
: auprès de œ prince les fonctions
f d*éUt-iiiajor.
■ié géDéral de division , le 28
ISll, an 13*, puis au 4* corps de
nde-Ârmée, il se distingua dans
■10 occasions, entre autres le 5
ifaR^ à Zahna, d'où il chassa la di«
^piiiimie du général Dobschûtz,
llàDeasan, qu'il fit évacuer par les
kf apns leur avoir (ait un assez
iosbre de prisonniers. Attaqué le
ike,an pont de Lamboi, par deux
■ ennemies qui voulaient prendre
(90X') à revers, il culbuta à la
fte 1,300 Bavarob lancés im-
■ent sur lui, en précipita 300
•mère, et leur fit 300 prisonniers.
Boostration hardie rétablît les
icatJODs du 4* corps avec le reste
6e et lui permit de continuer sa
- FrancforL Lorsque Tarmée, en
traite, repassa le Rhin, le 4* corps
I sur la rive droite, et le général
Dot occupa Hochheim; ce ne fut
rivée de la grande armée alliée
contraint d'abandonner ce poste
bien supérieur du général G}!!-
ni se replia sur Cassel. Enfin, à
le ipvasion étrangère, en juillet
général Guilleminot était chef
ajor du maréchal prince d*E)ck-
. ce fut lui qu^on chargea de la
■ion d'aller traiter avec le ma-
lûcher, qui venait d'établir son
^oéral à Saint-Cloud. Arrêté
oollegoes aux avant-postes, sans
or le droit des gens, il fut retenu
er pendant toute la durée des
ions.
aes profondes connaissances, le
[joilleminot ne devait pas rester
endant la paix : aussi le chargea-
mob de mai 1816, d^établir la
lion des frontières de Test, du
Bade au Piémont, d'après les
B 1814 et 1815. Après son re-
fkit nommé directeur général du
dépôt de la guerre (ok^'. p. 349). Il eut
une grande part à U réorganisation de
ce dépôt , le plus riche établissement de
l'Europe en cartes manuscrites et en do-
cuments hbtoriques sur toutes les guerres.
Lorsque le gouvernement français con»
çut ridée d'envoyer une armée en Es-
pagne ( 1833 ) , le général Guilleminot ,
consulté par le roi Louis XVIII, lui pré->
aenta un plan de campagne d'une exé-
cution facile, qui le fit choisir pour en
diriger l'exécution sous les ordres du duc
d'Angoulème (vojr.). Son caractère ferme
et loyal, ses idées libérales surtout, dé-
plurent aux hommes du parti ultra-roya-
liste ; de toutes parts on entendit s'éle-
ver des récriminations, et, comme le roi
persistait dans son choix, on eut recours,
pour le faire changer d'avis, aux moyens
les plus ridicules. Des caisses remplies
d'uniformes, de cocardes et de drapeaux
tricolores, furent expédiées à Bordeaux et
saisies à l'adresse d'un aide-de-camp du gé-
néral : on voulut y voir une conspiration ;
et, malgré les observations judicieuses
émises en conseil par M. de Villèle, une or-
donnance royale remplaça le général Guil-
leminot par M. le maréchal duc de Bel-
lune (vojr,\ icrroRJy ministre de la guerre.
Dans cette circonstance délicate, le duc
d'Angoulème sut montrer de la ferme-
té : non -seulement il ordonna au major
général de ne remettre ses pouvoirs qu'au
général en chef et de continuer ses fonc-
tions jusqu'à son arrivée, mais il ajouta
que si on lui enlevait son lieutenant il
quitterait Tarmée avec lui. Celte persb-
tance du prince eut le succès qu'il en
avait espéré : la nomination du duc de
Bellune fut révoquée, et le général Guil-
leminot, tout en conduisant Tarmée vic-
torieuse à Cadix, sut en même temps ac-
corder une protection généreuse au parti
libéral et s'opposer aux vengeances des
soldats de la foi. La proclamation d'An-
dujar {vox.\ noble inspiration à laquelle
le général Guilleminot eut une grande
part , fit naître contre lui de nouvelles
défiances* : on résolut de l'éloigner de
(*) Le général, en botte h d*iojastei attaqoet dana
le procès OoTrard, pablia, poarles repoaa«er, an
mémoire infitnié: Campagne de iH^'i^ 9xposê sont'
maire des mesures adminiitrativet adaptées pour
I V exécution de cette campagne, Paris, iSsfi, in>S", S,
Gtil (3
rannée, et, pour que cet éloignement
n'e&t poiot le caractère d^uoe disgrâce,
oo lui donna Tambatsade de Turquie. 11
▼enait aussi d*étre élevé à la pairie (9 oc-
tobre 1823) et avait re<^u le grand-cor-
don de la Légion-d'Uonneur.
A son arrivée à Constantioople ( 1 824),
le général trouva le sullhan préoccupé de
la réforme de son empire; Thorrible mas-
sacre des janissaires commençait une ère
nouvelle pour la Turquie, ^ambassadeur
irançab sut profiter de ce changement
pourélablir la prépondérance de la France
auprès de la Sublime- Porte; Mahmoud II,
occupé à former et discipliner une armée
à Teuropéenne, consultait pour cela le gé-
néral et ne faisait rien sans prendre son
avis. Malgré Timpolitique bataille de Na-
varin, Tetpédition de Morée et la con-
quête d'Alger, la France resta le conseil
et Palliée de la Turquie. Le général Guil-
leminot, il est vrai, avait dû quitter
Constantinople par suite du refus de la
Porte de souscrire aux stipulations du
traité de Londres du 6 juillet 1827, mais
il y retourna en juillet 1829 et amena
un arrangement à Tamiable, de concert
avec les ambaisadeurs d'Angleterre et de
Russie.
A la nouvelle de la révolution de 1 830,
la Russie, qui voyait avec regret et dépit
s'établir en France le gouvernement nou-
veau et la nouvelle dynastie, semblait vou-
loir se mettre en état d'hostilité contre
elle ; l'ambassadeur français prit ses pré-
cautions pour le cas d'une rupture éven-
tuelle, et usa de toute son inlluence au-
près de la Sublime- Porte pour la mettre
dans les intérêts de son pays ; oo assure
même que sa prévoyance s'étendit sur la
Perse et sur d'autres états voisins de la
Rtissie. Il préparait ainsi une diversion
d'autant plus formidable qu'en peu de
jours une grande partie de ces populations
pouvait donner la main aux Pol mats ,
dont l'insurrection ne urda pas à éclater.
Le 19 mars 1 83 1 , il remit au reiss-effendi
une note confidentielle pour lui annoncer
une conflagration imminente et exhorter
la Porte à se tenir prête à entrer en cam-
pagne; cette note, à laquelle aucune in-
struction positive n'autorisait l'ambas-
sadeur, parvint à la oonoaissance du
oabfiief de Saiot-Pétenboarg qui , ef-
) 6tH
frayé de ces prt^efp, s*en plaignil
vernement (Irançais, qu*îl avait :
exigeant le rappel de son repr
Appuyé par les ambassadeurs d
grandes puissances, celui de Roi
tint, et le général Guillemim
avoir si noblement défendu la
la France à l'étranger, fut sacrifi
tème de paix dout le goavernemi
çais avait résolu de ne pas se
Rappelé en juin 1831, il prit pi
la chambre des Pairs le 2 i
suivant, et, dès cette première ]
demanda à donner des explica
des accusations portées contre It
ministres dans le conseil et d<
Chambres. Il le fit avec noble»
crétion, mais de manière à piqt
ment la curiosité publique, et il s
même prêt à prouver, par les di
officiels, qu'à la fin de février
était en droit de regarder la gue
me imminente, malgré Tabsence^
tions dont il avait à se plaindre ^
de son gouvernement. Le génén
tiani (voy,) , minbtre des affain
gères, se leva aussitôt pour prote
tre toute communication de eett
et l'on eut à regretter de ne p
éclaircir une question historiqu*
haut intérêt, sur laquelle, au
temps ne manquera pas de répai
de clartés. Le ministre rendit I
aux talents de l'ambassadeur c
expressément que son rappel n'
une destitution. L'historien
avec soin les discours qui ont
nonces dans cette mémorable s
la chambre des Pairs. Depuis a
que , le général Gutlleminot est
disponibilité, et l'on assure qu'i
cre à des travaux historiques U
que la paix lui a ménagés. C
GUILLON (abbé , évêque <
in parti hus InfidvUum. M^aiB-!
Sylvestre Guillon, qu'il ne faut
fondre avec son homonyme, Tab
Guillon de Montléon *, est né à
(*) Aotear Je rarticle ârriL^ifTs,
Eai'yrlopêJir, de VBiHoirt dm iièg% 4»
ville o4Ula (il y vit le jour «a i*S4)
a parlé a l'artict* Foocai. T. XI, paf
licaacoup d'aatres ouTraget. L'ffutM
à» Ljm a été refoodae par Tam^ar di
Gd
(î»n
Gtl
V 1760. S» étodeiy eoflunoMées
p éa PleMy M terminèrent à
Loûs-le-Gnnd, oà il eut pour
|ki denx hoaiincs oélèbret à des
en différents : Robespierre et le
le Ckevcms, mort il y a deax ans
fK de Bordeaux et cardinal,
de rUniTersité poor ia rhélori-
adam dans les ordres sacrés sous
lita de l^archevéque de Paris de
, Tibbé Guillony à 25 ans , se fai-
i iaain|oer par retendue et ia
de les oonaansances. Étude des
i littérature sacrée et profane ,
iBBlarelles et exactes, rien n^avait
ftiioo ardeur. Des 1788, il avait
ktMéioMges de Utiérature orien-
diés à fauteur du Foyage d'A»
ù. Déjà quelques UraTauz sur
Favaient si^alé à Tattention de
■mais, ancien évéque de Senez,
■pait de recherches semblables.
Muné par Farcbevèque premier
fétabUsseascnt fondé par lui en
I apurants à la chaire, il s*était li-
■eoès à ia prédication. La prin-
mdballe youI ut s'attacher le jeune
une lecteur, titre auquel elle
mlôi ceux de bibliothécaire et
er, qall conserva jusqu'à la sao-
■strophe du 3i septembre 1 792.
ititotion civile du clergé [voy.)
aa Fabbé Guillon un constant
u Eo 1791, il avait annoncé,
■yim de Fabbé Barruel, une
I ecclésiastique y ou Bibliolhè-
Boée des écrits publiés pour ou
ne aaesare. Chargé seul de ce
le fit parvenir jusqu'au 1 2* vol.
sst clan» le 4* que se trouve le
des révolutions y ouvrage qui
iTÎre sensation et fut réimprimé
Le même esprit présida à la
I des brefs du pape Pie VI sur
^iom francaitCy qu'il publia en
t»l. is*8^, avec traduction, dis-
liminaire et notes. Forcé de se
■aant ia Terreur, Fabbé Guil-
profit des étmict antérieures,
; nom de Pastel, qui était celui
e, exerça la médecine avec suc-
smrwir i i'kistairt de Ljcm ptmdmmt ia
^mria « i8»4a 3 toI. iii<S*. Voir Biogr^
ces dans les environs de Paris, sobsdtnant
ainsi, pour nous servir de ses propres
paroles, un autre genre de sacerdoce à
celui dont l'exercice public était devenu
impossible, parfois même faisant de l'un
le passeport de l'autre. Un Mémoire sur
les maladies nerpeuses^ inséré dans le
Journal Encyclopédique ^ atteste les tra*
vaux sérieux auxquels il s'était livré dans
cette nouvelle carrière. En 1801, il fit
paraître ses Recherches sur le Concordaij
la Pragmatique et les élections popw
laireSy qui lui valurent de la part de Fou-
ché une détention de 4 mob au Temple;
mais bientôt le rétablissement du culte
lui permit de reprendre le ministère ec*
clésiastique; il fut nommé chanoine de
Paris, bibliothécaire de Farchevèché, et,
peu après, désigné par le premier consul
pour accompagner à Rome le cardinal
Fesch , en qualité d'auditeur théologien
de la légation française. De retour en
France au bout d'un an , il reprit le dou-
ble exercice de la prédication et de l'in-
struction publique. Funtanes, devenu
grand-maitre de l'Université, le nomma
professeur de rhétorique au ly.cée Bona-
parte; et lorsqu'il s'agit, quelque temps
après, de rétablir la faculté de théologie,
il l'appela à la chaire d'éloquence sacrée,
en y joignant les fonctions d'aumônier au
collège Loub- le- Grand. Depub lors, il
n'y a pas eu d'année où le savant profes-
seur n'ait marqué son enseignement par
des discours publics, imprimés pour la
plupart, sur les caractères de C éloquence
sacrée , sur l'éloquence des saints PèreSy
sur celle des sermonaires protestants
comparés avec nos prédicateurs catho^
liquesj sur le rétablissement des études
ecclésiastiqueSy sur la prédication mo^
dernCy sur la comparaison entre les
grands prédicateurs du ly^ siècle et ceux
du siècle de Louis XIV^ etc., etc.
A travers les vicissitudes de cette vie
agitée, au milieu de tant d'occupations
diverses, l'abbé Guillon poursuivait en
silence, depuis 40 ans, la pensée du grand
monument littéraire auquel son nom
doit rester attaché : nous voulons parler
de la Bibliothèque choisie des Pères
grecs et latinSyP^rïSy 1 8 2 2 et années sui v. ,
26 vol. in-8®, ouvrage qui compte 6 réim-
pressions, 2 traductions étrangères y c(
GUI
dont Ttntenr préfwre en œ moment une
seconde édition beaucoup plut étendue.
Ce livre eut Thonneur d^ouvrir aux étu-
des aérieuaes une voie nouvelle *f et con-
tribua puissamment à ce mouvement lit-
téraire et social qui, depuis plusieurs
années, a ramené l'attention sur les sour-
ces du christianisme.
L*abbé Guillon était depuis 4 ans au-
mônier de M™^ Ja duchesse d'Orléans et
chargé de Téducation religieuse de ses
enfants, lorsque la révolution de Juillet
éclata. Son adhésion sincère au nouvel
ordre de choses eut peu d'imitateurs dans
le clergé. De là des inimitiés qui rendi-
rent inutile sa promotion par le roi à
ré\éché de Cambrai, puis à celui de
Beauvais , et qui éclatèrent surtout à Toc-
casion de la mort de l'abbé Grégoire
{vay. ce nom et V Exposé que Tabbé Guil-
lon publia de sa conduite en cette circon-
stance), mai 1831. Certes l'auteur du
Parallèle des révolutions et de la Collée^
tion des brefs du pape Pie FI n'était
pas suspect de partialité pour les doc-
trines qui avaient enfanté la constitution
civile du clergé ; mais appelé près du lit
de mort du savant évéque dont les er-
reurs politiques n'avaient jamab altéré la
haute piété, l'abbé Guillon osa donner
les secours spirituels à celui qui voulait
mourir au sein de l'Église et que l'É-
glise abandonnait. L'archevêque de Paris
(M. li. de Quélcn, mort le 31 décembre
1839) crut devoir frapper de censure une
conduite plus conforme aux maximes de
la charité qu'aux règles de la discipline.
L'abbé Guillon se soumit, et, sans avoir
un Bossuet pour adversaire, montra toute
l'humilité de Fénélon.
En 1833, il reçut les bulles du Saint-
Siège qui l'instituaient évéque de Maroc
inpartihusy et fut sacré le 7 juillet. Ou-
tre ce titre et celui d^aumônier de la
reine, l'abbé Guillon est olBcicr de la
Légîon-d'Ilonneur , inspecteur général
honoraire de ITniversité, doyen de la fa-
culté de théologie à l'Académie de Pa-
ris, et professeur d'éloquence sacrée.
Aux ouvrages déjà cités il faut ajouter
les suivants : Promenade savante aujar»
(•) ymir l«t trartax wr lef Vtrt% de MM. Vil-
fMMSt Charpmtiflr, Géoin, PUorbc et aotret.
( 388 ) GDI
ilin des DulerieSf ou DeseripUt
monumeniSyt799yiD'tl^ io-a^
pect dû aux tombeauxeide tin
€ies inhumations aeiueiles^muW
La Fontaine et tous iesfabuli
Commentaire critique^ histoi
littéraire^ 1803, 3 vol. în.8«:i
nin , ancien élève de l'abbé Gi
donné, en 1835, une nouvelle éc
cet ouvrage plein de goût et d'ér
Histoire de la nouvelle hérésie
siècle^ ou Jié/utation complète
vrages de Ai, de La Mennais^
vol. in-8«; Histoire générale dt
losophie ancienne et moderne
2 vol. in.8»; Modèles de Véi
chrétienne en France depuis Lu
jusqu'à nos jours^ ou Choix de
cateurs du second ordre^ rédi
l'ordre de l'année apostolique
céfJé de Phistoire de la Pré*
1837, 2 vol. gr. in-8«; OEuvf
plètes de saint Cyprien^ tn
nouvelle avec notes y 1837, 2 v<
Oraison Junèbre de la prince ss
1839, in-8». V Encyclopédie t
du Momie doit au pieux é\'équ<
roc de nombreux articles dont
cipaux sont les suivants : Apos*
[PèrcSj constitutions et canom
NisME, Balk (concile de\ C
Dieu, Éloquerck sacrée, £vsj
LiCANE {Église ), etc. , etc. Para
vrages inédits, nous citerons une
universelle de V Apologue^ resti
scrite.
GUILLOTINE. Cet instm
mort, auquel un médecin célèbr
son nom, en 1792, parce qu'4
attribua faussement l'invention,
nu eu Italie dès les premiers i
XVI* siècle. On trouve dans les
ques de Jean d* Anton ^ publiée
première fois en entier (18S&)]
bliophile Jacob (Paul Lacroix^
taik curieux d*une exécutioo fi
nés, le 13 mai 1607, avec qm
dont la guillotine n'olTre qu^B
tionnement. Louis XII, vaîi»
Gènes, était alors dans cette v
de Jean d'Auton, qui s'intitnl
et chroniqueur du roy. Or oi
un des chapitres de ses Chronift
p. 64 et »uiv.) : » Dedans le» p
GUI
HHiiéspfaBpoi peuple gras de
IliBidiGéMi, I avait ma le
■■fb à iédîtkNi. » Suiveot cfiielqQes
pHnr le fmm et la condamnation à
I/ldHfrnd fat dre«é dedans une
fhct pns dm mdie de Gènes; le
le condamné, qai, voyant
« jeltaon grand soupir à mer-
ce letant les jeux a mont (en
kine toote pâlie et blesme, les
CBcroiiéi... Puis estendit le cou
k cbppos ; le bourreau print une
àtoqueUe tenoti attaché un gros
à tm une douiouere tranc/ian^
iâMlée dedans^ venant iPamont
iî itëx poleaux ; et tira ladite
M manière que le bloc tran»
kceUU Géne9ois tomba entre la
etksépauleSy si que la teste s'en
im côté et le corps tomba de
k Le chroniqueur Jean d'Auton
i 1528.
baïaat italien de Bologne, Achille
fit iaprimer dans cette yille, en
lolaoïe in-4<* (devenu rare, et
poor les figures de Giulio Bo-
qni ont été retouchées par Aug.
4iu une seconde édition pu-
1S74) ; ce livre a pour titre :
nun quœstionum de uniçerso
libri V. Une des figures qu*il
représente la fatale machine et
•■fplice d'an condamné.
Ia déci|Htation du duc de Montmo-
■CTtCB 1632, à Toulouse, dans la cour
k€i|iitole(U6tel-de.Ville), est décrite
B en ternes dans les Mémoires de
^^P^S'^'y publiés par Duchesne en
MN(p. 107) : « Il se fit jeter une corde
^^ kl bntt et s'en alla à son écha-
'^4» »r lequel il entra par une fené-
^^^. £b ce pays-La on se sert d'une
qui est entre deux morceaux de
et <piand on a la tête posée sur le
'^^r ^ lâche la corde, et cela descend
^^'pre la tète du corps, etc. » Le nom
^"* ^ cette machine est mannaia ; on
IWioir ce qa'en dit le père Labat dans
■ ^oye^ en Italie.
^ cilàire chirurgien Antoine Louis,
•*•■« perpétuel de l'Académie de Chi-
^K, dit, dans une consultation qui lui
**«iiiJ(t, en 1792, par le Comité de
intychp. d. G, d. M. Tome Xm,
( 28» ) Gtll
législation de l'Assemblée nationale, que
l'Angleterre avait adopté ce mode de dé-
capitation : « Le corps du criminel, fixé
« entre deux poteaux , est couché sur le
« veutre; du haut d'une traverse qui unit
« les deux poteaux on fait, au moyen d'une
« déclique, tomber la hache convexe, etc.»
Ce qui précède suffit pour démontrer,
contre l'opinion généralement reçue, que
l'invention de l'instrument de mort ap*
pelé guillotine ne peut être attribuée ni
au docteur Guillotin, ni à la révolution
française, et que ce mode de supplice re-
monte, au moins, aux premiers jours du
XVI* siècle.
Parmi les préjugés que la Révolution
devait abattre était celui des peines in-
famantes attaché, pour les familles des
condamnés, à tout supplice autre que
celui de la décapitation. Guillotin, dé-
puté de Paris à l'Assemblée constituante,
proposa (10 octobre 1789), pour fiiire
tomber ce préjugé, de réduire toute exé-
cution à mort à un seul et même genre
de supplice, celui qui n'emportait pas
l'infamie; et, non moins philanthrope
qu'excellent citoyen, il exprima le vœu
qu'on pût substituer au bourreau .une
machine dont l'action serait plus sûre et
plus rapide, mais dont il ne donna ni
alors, ni depuis, aucun projet, aucune
description. La demande de Guillotin fut
ajournée jusqu'à la discussion du Code
pénal, qui allait bientôt s'ouvrir; et le
1*' décembre (1789), le docteur fit adop-
ter, sur son rapport, l'égalité des peines^
sans distinction du rang ni de l'état du
coupable. Ainsi il n'eût dû rester à Guil-
lotin que l'honneur d'avoir le premier
demandé l'égalité des peines, et, pour tons
les condamnés, la peine de mort qu'il
croyait la moins cruelle.
Vers le milieu de 1791, la discussion
fut reprise sur le Code pénal. Jusque-là
l'assemblée n'avait fait que décréter l'é-
galité des peines. La décapitation pour la
peioedemort fut demandée, le 3 juin, par
JFélix Le Pelletier, afin d'amener plus faci-
lement l'opinion publique à ne point faire
rejaillir la tache de l'exécution sur la fa-
mille du condamné. Chabroud s'opposait
à ce qu'on fit couler le sang aux yeux du
peuple. Leduc deLaRochefoucauld-Lian-
court appuya la proscription du supplice
GUI
(J*0)
GK
de la corde comme ayant aCtrensement
tenri aux vengeances populaires, et TAs-
semblée adopta la proposition de Le Pel-
letier, qui n'était qu^une reproduction de
celle de Guiilotin.
A FAssembiée constituante avait suc-
cédé r Assemblée législative. Le mode de
décapitation n'était pas encore adopté, et
les condamnés attendaient dans les pri«
sons, lorsqu'enBn le Comité de législation
s'adressa au docteur Louis , pour lui de-
mander son avis motivé sur le moule de
décollation. Cet avis, sous la date du 7
mars 1792, fut transmis au comité , et,
le 20 , sur le rapport de Carlier , député
de TAisne, TAsserobiée législative rendit
un décret, sanctionné le 25 par le roi,
et portant que l'article S , titre l*' , du
Code pénal, statuant que tout condamné
à la peine de mort aurait la tête tran^
chéCy serait exécuté « suivant la manière
« indiquée et le mode adopté par la con-
« sultation signée du secrétaire perpé-
« tuel de l'Académie de Chirurgie. » La
consultation fut annexée au décret, et le
pouvoir exécutif* autorisé à faire lesdé-
« penses nécessaires pour parvenir à ce
« mode d'exécution de manière à ce qu'il
« fût uniforme dans tout le royaume. »
Dans cette consultation curieuse, de-
venue partie intégrante d'une loi, l'auteur
dit que les instruments tranchants n'ont
que peu ou point d'efTet lorsqu'ils frap-
pent perpendiculairement; il cite l'exem-
ple de la décapitation de Lally, qu'il fallut
achever/Mir/r.i///iif quatre coups de sa^
bre; il rappelle que le public vit avec
horreur cette hacherie , et, après avoir
cité les modes de décapitation usités en
Allemagne, en Danemark et dans les lies
Britanniques, il donne la préférence au
mode anglais, et dit en terminant : •< Il
« est aisé de faire construire une pareille
« machine dont l'effet est immanquable ;
« la décapitation -sera faite en un instant,
« suivant l'esprit et le voeu de la nou-
« vellc loi. Il sera facile d'en faire l'épreuve
m sur des cadavres et même sur un mou-
« ton vivant. »
Mais la machine de mort restait en-
core à être construite et perfectionnée. A
cette époque se trouvait a Paris un mé-
canicien allemand, nommé Schmitt, (ac-
etLoois l'adressa au ministra B
mars 1792). Schmitt prit unef
aux travaux qui furent laits; L
rc^u, comme il l'écrit lui-mèm<
sion de tout conduire et de toi
On voit par ses lettres et ses i«
ministre, dont les originaux,
écrits de sa main, sont, aiu
instructions^ entre les mains d
de cet article, que la machim
struite par le charpentier du do
quel re^ut à cet effet des lettn
vision, et fut chargé de la foui
ce que ces lettres appellent bc
tice,
EnGn cette machine se troav
le docteur écrivit au ministi
avril : « Les expériences de la m
« sieur Schmitt ont été faites
« Bicétre, sur trou cadavres qu
« capités si nettement qu'on a
« de la force et de la célérité <
« tion. » On voit par cette I
l'exécuteur ( Sanson ), ses deui
son 61s, étaient présents, ainsi
greffiers du tribunal criminel.
Ainsi se trouve maintenant <
fait historique resté jusqu'à ce j<
et incertain. Le docteur Guillc
pour rien dans le plan et da
struction de l'instrument de
porta son nom ; la triste misi
faire construire fut donnée t
chirurgien Antoine Louis, de
bliographe (Née, de La Rocbell
naître 6 1 ouvrages. Louis mil
le facteur de pianos, Schmitt,
struit le modèle adopté de la
et que Louisappelle son ingéni
teur,
La première exécution avec
tine eut lieu à Paris le 2& a
diverses épreuves précédèrent,
sieurs villes, son élablissemea
Les deux docteurs Joseph-lj
lotin ( né à Saintes en 1 738, i
ris en 1814) et Antoine Louis
en 1723, mort à Paris en 179:
courage difficile de lenr phtbo
premier ne chercha point à
nom ; le second ne cnit point I
( on avait déjà appelé Tioscnn
sette ou petite Loftison)\ W
leor 4t cU
il alla Uro«v«r Lmus^ l avaient touIu servir rhawinh
Gtll
m Uê férobitioiiiiaîres,
■Ht de œ rapide instroBient de
It iiVBt scnrir à de vastes masMcres.
■Mipcn cette sÎDgalerité déplo-
IkLswsXVI, qui «^n** le 25 oo-
1792, le décret da 20 pour la
iBdioB àt la làlale machine, tomba
a kacke; la iemme da ministre qui
«Min-aigné le décret en fut égale-
lieliae, H Roland, proscrit, en se
Ht k sort laî»a écrits ces mots :
■Bf ^ coule par torrents dans ma
ÛÊf^ CCS massacres ne peuTcnt être
jkh fMt par les plus cmek enne-
lè h France. »
ftfRstion importante a été contro-
tflire les médecins : un des plus
vmsloaustes de TEurope, le pro-
r SamaBering , a soutenu que le
née la guillotine était horrible,
pt, dans la tête séparée du corps,
ÙKitf, U personnaiité^ le moi\
^pelqoe temps avec Vam'ère^
ràomi le cou est aflecté, et, par-
pind nombre d^exemples, il cite
» Charlotte Corday dont le Tisage
IMîgnation lorsque Texécuteur,
lus m main cette tête si calme
Ae, osa la firapper d^un soufflet,
lant développer id Topinion du
alleound, nous nous bornerons
avec m lettre insérée dans le Afo^
la 9 novembre 1795, les Obser^
tar cette lettre, par Geoiiges
■d, médecin de rb6pital miliuire
hoai%{Monit, du 1 1 ic/.); la lettre
cvLe Pelletier (ilfoiiir. du 15 id);
bredu docteur Sédillot le jeune,
e: Rt/Uxions historiques et phy-
f«ef sur ie supplice de la guiUo-
hm, an IV (1795), in>8«, et les
tcn suries décapités^ Paris, an V
»-«•. V-VB.
IAAO(MAaiE-MAn£LSiifB), qui
I tard M^^ Dbspezaux , célèbre
tderOpéra, naquit à Paris, le
hre 174S. Dès Tâge de 16 ans,
«a dans les ballets que donnait
h Comédie-Française, et ses suo-
lat bientôt arriver à TAcadémie
le Musique et de Danse, où elle
1 1762, pour doubler M"« Allard,
hre alofi, mais qu'elle ne tarda
( 2*1 ) GtU
EUe fut elMunnante,dit No verre (yoy,)
dans le genre mixte que ce chorégraphe
avait créé pour elle, et inimitable dans les
ballets anacréontiques. On doit ajouter
quelle possédait aussi Texpression du
sentiment et des passions. Charmante
dans la Chercheuse d esprit et les Ca^
priées de Galatécy elle sut être touchan-
te et pathétique dans Creuse du ballet
héroïque de Médée^ dans Louise jdu Z)e-
serteur^ et dans plusieurs antres rôles.
Le prince de Soubise, le financier La-
borde, Tun des moins édifiants pré-
lats de ce temps , Tévêque d'Orléans Ja-
rente, frisaient une pension à M^'* Gui-
mard, qui n*avait encore que 600 francs
d^appointements. Cette triple source de
fortune permit à la danseuse d'acquérir
une des plus belles maisons du quartier
de la Chaussée-d*Antin, que les beaux-
esprits de Pépoque nommèrent le temple
de Terpsychore; elle y fit construire, de
plus, une fort jolie salle de spectacle où
les pièces grivoises de Collé ne formaient
pas la partie la plus libre du répertoire.
Disons toutefois que des pièces plus dé-
centes parurent aussi sur cette scène.
C'est pour elle que Carmontelle composa
les premiers de ses agréables Proverbes^
et ce fut là qu'on représenta la Partie de
chasse d'Henri /f^pour la première fois.
Cependant l'opulence de M*'* Guiuuuxl
ne fut que momentanée; en quittant
rOpéra peu avant la Révolution, avec une
pension de 6,000 francs, elle se fit con-
struire une habitation plus modeste, et s'y
retire avec le chorégraphe Despréaux
(Jean-Etienne), auteur de plusieurs jo-
lies pièces, qui venaitde l'épouser (l 789).
Beaucoup de grandes dames de l'é-
poque directoriale, particulièrement M"^
Bonaparte et sa fille, suivirent assidûment,
en 1798, les réunions dansantes qui
avaient lieu dans la maison Despréaux.
Il est vrai qu'un auguste exemple pou-
vait les y autoriser; car M''* Guimard
avait partagé avec M^ MonUnsier l'hon-
neur d'être souvent appelée au conseil
de toilette de la raine Marie- Antoinette,
qui avait beaucoup de confiance dans son
goût en fait de parures.
Cette danseuse célébra, dont le nom
sera conservé dans l'histoira de l'art et
des' scandales du xnii* sièclei mourut à
GUI ( J9i )
Parisy le 4 mai 1816, âgéedeTS tns. M.O.
GUIMAUVE, voy. Malvacees.
GUIMBARDE. Tout le monde sait
ce que c*e8t que la guimbarde; mais fort
peu de personnes connaissent la nature
et les facultés de cet instrument; Framery,
le seul auteur qui en ait parlé musicale-
ment {Encyclopédie m*^tho(U(fuCy Mu-
sique, t. I, p. 768), parait ne s^étre nul-
lement rendu compte de son système. La
guimbarde est fort commune en Europe,
particulièrement dans les Pays-Bas et
le Tyrol, où elle fait le charme des villa-
geois et de leurs familles; elle est aussi
connue en Asie, et les Grecs deSmyrne
rappellent , par onomatopée, fittiaiitcû»
Son origine est incertaine, mais elle pa-
rait remontera une haute antiquité; le
nom que lui donnent les Anglais, yctci-
harp^ harpe juive, justifierait déjà cette
assertion.
Ce petit instrument se compose de
deux parties bien distinctes: T/?//?^, qui
consiste dans une petite lame d'acier scel-
lée à la partie supérieure du corps de Tîn-
strumentet recourbée, à son extrémité, de
manière à ce que les doigts puissent facile-
ment l'accrocher ; le corps a la forme de ces
tire-bouchons dont le manche se replie sur
lui-même et formeau point de rapproche-
ment le ressort où se trouve pressée la mè-
che; dans la guimbarde, cette partie reste
libre et sert de pointd'appui . Les sons de la
gui m barde s'obtiennent en la plaçant con-
tre les dents; l'attraction et la répulsion
de l'air, dont la colonne se trouve inter-
ceptée par l'àme de l'instrument, sert,
avec la pression des lèvres, à déterminer
le degré de gravité et d'acuité. On con-
I oit dès lors que la guimbarde est très
pernicieuse pour la poitrine et pour les
dents, son apposition, lors(|ue l'âme est
mise en mouvement, produisant à peu près
l'eflet des vibrations d'un diapason.
Au reste, l'on n'apprendra pas sans
surprise qu'un instrument si insignifiant
en apparence possède toutes les qualités
des corps sonores parfaits. Une guim-
barde prise isolément donne un ton grave
quelconque, portant avec lui ses aliquotcs,
sa septième et plusieurs notes diatoniques
dans la troisième octave. Lorsque la to-
nit}ue grave ne s'entend pas bien, surtout
dans les guimbardes baseeS; ce n*est pas
Gbt
qu'elle manque, ci'est que Tii
ne peut licher suffisamment les
il en est de même, en sens ioi
pour les sons aigus. Mab aoe
tout-à-fait remarquable cUds la
barde, c'est qu'elle a trois tiabRtdB
rents dont la nature semble fort
de celle de l'instrument qui les
en effet, les sons de la première
du rapport avec ceux du chalui
la clarinette; ceux du médium ctda
avec la voix humaine ilecertaioes^
enfin les sons harmoniques sont
semblables à ceux de rbarroonica. J
exécuter des airs, on doit avoir as tm
deux guimbardes, afin de tenir àiB t
position toutes les notes de récbeiW;fl
si l'on veut jouer des morcctsi J
compliqués, ou bien jouer à deux pflfl
en faisant résonner à la fois Wi4i
guimbardes, il faut en avoir a« wM,
une douzaine : l'exécutant peut alon|
tiquer tous les intervalles diat<
chromatiques, et passer ainsi daM i
tons en changeant de guimbardt.
que ces mutations n'interrompcali
mesure, on doit toujours tenir umj
barde en avance, de même qu'i
lecteur a les yeux, non sur la
exécute, mais sur celle qui la sait.
accorder les guimbardes entre éHmi
se sert de cire à cacheter que l'on
quantité plus ou moins grande à
trémité de l'Âme.
Plusieurs Allemands, Koch, CkErf
stein, Deichmûller et Runert, ont ÈÊJi
tendre la guimbarde dansdepetiiscoad
où leur Ulent a été fort goûté; mais iW
tous été surpassés par Scheibler, Il
patriote. C'est lui qui a fait de la [
un instrument complet auquel il a dtf
le nom poétique d'aum: il en jouaill
une grande perfection. L'aura
dans la réunion d'une douzaine
bardes fixées à un anneau qoe Vmtâ
tant applique à sa bouche et doat ■
rige le mouvement rotatotre dans «ai
ou dans l'autre selon les tons qnli ^
obtenir. Les recherches sur la gnimll
auxquelles Scheiblers^est livré toMtM
l'ont conduit à des décoavertes aooi
ques de la plu§ haute importance. la
zeite musicale de Leipaîg contictfl
article de lui, qui est un véril^bln ■
GUI
(29S)
GUI
accompagné d'exemples notés
lispoiés poar son instrument.
otre connaissance, la seule tné^
ait été publiée pour la guim-
J. A* DE L.
05D DE LA TOUCHE
, aé, en 1729, à Châteauroux
irri, fat élevé par les Jésuites. II
«ne heure Thabit de cet ordre,
iflK Gressety il ne tarda pas à le
X ne fut pas toutefois, ^n leur
\ Adieux aussi flatteurs que ceux
r de /a Chartreuse. Au con-
fQoeGuimond exhala, dans un
e intitulé les Soupirs du cloùre
été publié qu'après sa mort,
ipathie que le jésuitisme vu de
ai avait inspirée,
int de projets et de carrière, il
Paris pour faire son droit : ce
igédie qu'il y fit. Jphigénie en
«présentée en 1757, obtint le
l succès que Ton eût vu au
ançaisdepuis Zai'r^ txMérope.
es nombreuses incorrections et
qnente faiblesse du style, cet
iritait à tous éfards Thonneur
isait.C'cst, sans contredit, l'une
es modernes qui reproduisent
I noble simplicité du théâtre
it conduite avec art, offre des
tieines d'intérêt, etsnrtoutune
aent sublime entre Oreste et
à juste titre copime un des
(sur lesquels la scène française
ider le plus d'espoir, Guimoud
icncé une tragédie de RàguluSy
SQstère lui eût sans doute four-
elles inspirations. Il en avait
atre actes, lorsqu'en 1 760, au
rrier, une maladie aiguë l'en*
I de jours.
d de la Touche avait laissé , à
Bure, un assez grand nombre
■anuscrites. Deux de ces mor-
»ent ont paru après sa mort :
; à l'amitié j beaucoup trop
se trouvent néanmoins quel-
sureux, et les Soupirs du cluU
homphe dujanatisme^ dont
parlé plus haut. Après avoir
den r^ime plusieurs éditions
, ce dernier poème aété réim-
primé à Paris en 1795, précédé d'une
notice de Mercier de Compiègne sur la
vie et les ouvrages de l'auteur. M. O.
GUINÉE. C'est une de ces dénomina-
tions vagues dont la valeur indécise flotte
entre des applications très diversessuivant
les temps, au gré de l'ignorance ou du ca-
price des écrivains. Ouvrez nos modernes
géographies, jetez les yeux sur nos plus ré-
centes cartes d'Afrique : vous y verrez ce
nom de Guinée étendre son immense em-
pire depuis les parages voisins de la Gambie
jusqu'aux extrémités des terres de 3cn-
guéia, sur une zone dont la largeur est
aussi incertaine que les notions acquises
jusqu'à ce jour touchant les pays dé Tin-
térieur, et formant un arc dont la vaste
courbure embrasse, entre. le cap.Houge
au nord et le cap Nègre au sud, toute une
mer à laquelle est imposé encore ce même
nom de Guinée.
C'est de proche en proche que cette
dénomination s'est aiusi étendue. Son ap-
plication fut d'abord très restreinte dans
le premier emploi qu'en firent les Euro-
péens pour désigner une portion de la
côte occidentale d'Afrique; et c'était d^à
une erreur.
Dans le xiv^ sièi^le, au plus tard, avaient
commencé à se répandre en Europe quel-
ques notions, recueillies sans doute de la
bouche des l^laures^ sur le commerce que
les marchands de l'empire de Maroc fai-
saient, par la voie des caravanes, avec un
riche pays de l'Afrique centrale appelé
Ginyia ou Gineuaj habité par un peuple
nègre et produisant de l'or. La curieuse
carte catalane conservée à la Bibliothèque
royale de Paris, et qui porte la date de
1 375,marque expressément dans le Ouédy
Dara'h le passage par lequel ces expédi-
tions mercantiles prenaient leur route
pour la Guinée; et si Ton veut savoir quel
était ce pays dans les relations géogra-
phiques des Arabes, on pourra vérifier
que, indiqué à peine vers 1445 par
Ahmed eUMakkary, il est décrit par
Léon Africain, ainsi que par son para-
phraste Marmol, avec assez de précision
pour qu'on ne puisse douter de son iden-
tité avec la contrée intérieure dont la
capitale Gény ou Jenné est aujourd'hui
assez bien connue par les récits de divers
voyageurs, surtout par ceux de notre oom-
GUI
(2M)
GUI
|Nitriote René Ctillé. « Ce royaume, dit
« Léon y tppelé Gheneoa par les mar»
« chands arabes, Genni par ses propres
<« habitants , et Gimea par les Portugais
« et antres peuples de l'Europe qui en
« ont eu connaissance , est situé entre
« GoalaU à Poccident, Tombutto à l'o--
« rient, et Melli au sud. »
Tel eit le pays dont Tinfant Henri (vo^.)
de Portugal entendit parler après la
prise de Sebthah (Ceuta des Espagnols),
en 1415, dans ses conversations avec les
Maures instruits qu'il interrogeait sur les
contrées lointainesderAfrique intérieure.
Lorsque, plus tard, les capitaines portu>
gais que Tinfant envoyait à la découverte
des pitges africaines, captaraient, sur les
cètes mauresques, des Arabes qu'ils relâ-
chaient ensuite moyennant rançon, plus
d*une fois on leur donna en paiement des
nègres et de Ter de Guinée; et soit que
les Gjotofs fussent réellement tributaires
de l'empire de Gény, soit qu'il y eût à cet
égard quelque méprise , les découvreurs
s'habituèrent à regarder d'avance les Gjo-
lofs comme des nègres de Guinée, et, par
suite, à donner au nom de Guinée une
application littorale qui avait pour point
de départ la rive gauche du Sénégal. Ce
fleove, au surplus, était censé avoir sur
ses bords, ainsi que nous le raconte Joâo
de Barros, les villes de Tungubutu et de
Gftinéoa Genni; ou du moins un de ses
bras était- il réputé venir précisément de
la contrée que les Arabes appelaient (^r//-
mauha^ et les nègres Gennd^ Janny ou
Genny. Les navigateurs portugais avaient
donc la persuasion qu'ib marchaient à la
découverte de la Guinée, et ce mot devint
pour eux comme un cri de ralliement.
Ce fut Diniz Fernandei qui le premier,
en 1 446, atteignitet dépassa l'embouchure
du Sénégal, poussant ses reconnaissances
ju-vqu'au cap Vert; NunoTri»tio s'avança,
l'année suivante, jusqu'au fleuve où il
laissa son nom avec la vie; quelques mois
après, Alvaro Fernandez arriva jusqu'au-
près des tirs des Idoles; Pero de Cintra
et Soeiro da Costa allèrent ensuite jusqu'à
Sierra-Leona, et ce dernier porta plus
tard son nom jusqu'à la rivière d'Issiny,
taudis que Joâo de Santarem et Pero Rs-
rovsr découvraient , en 1471 , le marché
th l'Or, appelé depuis cette époque le
comptoir de la Mine , et s'
qu'au cap de Sainte -Ca
Diogo Cam vit le Congo d
voyage exécuté en 1 484 ;
vante, il atteignit, dans u
pédition, jusqu'au cap Nè|
plus grande extension qu
au sud, le nom de Guinée
Le roi Jean II de Porti
de temps après, ajouté à s<
celui de seigneur de Gu
côtes jusqu'alors reconni
jets , ainsi que la mer silU
caravelles, semblèrent dé
un seul domaine, dont un
session solennelle était ati
Cependant Livio Sam
dans sa Géographie détaill
composée, dan:» la seconde
siècle, diaprés les descrij
et les relations des Porto
l'application du nom de
côte africaine, aux plages <
la Gambie au nord et le
au midi ; plus loin, à Test,
Malaguette, ensuite le royi
et enfin, au sud, les états d
tandis qu'au nord se trouv
des Gjolofs, comprenant I
régions de Sanaga et de (
très nations européennes
les Portugais dans la \\om
partie septentrionale des
la côte, on s^accoutunia •
à ne plus la comprendre *.
nation commune de Guin
naissance plus exacte du
habitants permit de recc
nom n'avait jamais app
moins avait cessé d'appari
gion. Les géographes la d(
de la Guinée pour la reu
ap|>elaient plus spccialem*
les modernes, à leur toui
de la Nigritie pour en fi
indépendante à laquelle
commode et convenable à
sacrer le nom de Senégan
ment adopté aujourd'hui,
quant au sol d*une manièt
plus suliordonné aux virl
qiies ou aux convenances
Toutefois, la curieuse h
Aro'ir. de Mohammed
GOf ( 295 ) GDI
db SakHih, ose lonpie | de Congo oa Rongo ( vof . ) lonqnll s*a«
en on seul ! çit de Tensemble de la contrée. Samson,
de risle et d^Anvilleont prêté à cet usage
tout le poids de leur antorité géographi-
qoe, dont on peut regretter que leurs
successeurs se soient écartés.
Le nom de Guinée ne restait donc plus,
sur les cartes de ces géographes célèbres,
qu'aux plages comprises entre Sierra-
Leona et le fond du golfe de Biafnu Sous
un point de vue eiclnsif de pratique ma-
ri lime et commerciale, la consenration de
cette dénomioalion de cèles de Guimée
semblerait une concession de toute con-
▼enance, si les naTÏgateurs eux-mêmes
ne semblaient y attacher de jour en jour
moins de valeur. IJJ/ncan PUot des
marins anglan répète, il est Trai, dans
une carte générale de Pocéan Atlantique,
les mots de Genowa or Guinea; mais
dans la carte consacrée «pécialement à la
Guinée, on ne trouTc plus cette dénomi-
nation elle-même; on Toit seulement à
la place les légendes de Wintiwartl Coast
( la côte du Yent\ et Go/tf Coast (la c6t€
d*or). Quoi qu*il en soit des destinées ul-
térieures du nom de Guinée dans son
application à ces côtes , il nous reste à
constater qu^l offre une commode dé«
signation d'ensemble, qui se fractionno
ainsi :
A les bovds du Nil jusqu'à
kntîqoe; puis cette aone se
en trots groupes de provinces
■r de trois centres de domi-
Inflnfurr, Bomou, Haonsâ
focnip— t h région de l'ouest
ban. Dans cette division eth-
àle nos de llêlj a préiralu,
Êay eut jadis sa période de
e, et cette dernière dénomi-
f les Portugab prononçaient
être ailoptée avec quelque
le justesse pour désigner la
cntale des terres que l'opn-
englobait dans la sphère de
e; mais il j eut presque aus-
onisoie, en ce que la prédo-
sagère de Gény, dont la date
t pas jusqu'au milieu <hi xiv*
déià remplacée, à la 6n du
ede Xen-Boktoue, qui devait
•tôt à son tour pour laisser
MB de Mêhr, comme an temps
Mthah.
tion de cdie fie Guimée avait
K application qodqoe peu
is ttfdjve, au littoral de la
: elle en fut ravée avec juste
es géographes du xti* siècle;
le il arrive souvent dans les
res géographiques, ce nom,
lé étendu outre mesure aux
oês, resu précisément aflecté
où nulle rai^n valable n'en
i6cr Padoption.
tte acception moderne , la
ind,en deux zones successives,
Duest en est depub Sierra-
râ rextrême limite do Bénin,
nord an sud depub cette bri-
mx derniers cooâns de Ben-
on a dénommé Tune Haute ^
Guinée septentrionale, tandb
De l'autre Guinée méridionale
Gminêe. Mab cette demièTe ,
pKlque sorte en un seul corps
mandement d^un gouverneur
comme autrefob peut-être
itre d'un seul monarque indi-
\ pins souvent désignée par le
^ d'Angola quand il n'est
■t db littoral, et par le nom
A. Côte du Vent, partagée en
a. Côte des Graines, de la Mala*
guette, ou du Poivre;
b. Côte des Dents ou de l'Ivoire,
sobdivée en
a. Côte des Maies Gens,
b. Côte des Bonnes Gens.
B. Côte d^Or;
C. Côte des Esclaves ;
D. Côte de Bénin ;
£. Côte de Calabar.
La mer qui déferle en grondant sur ce
long rivage s'appelle dans son ensemble
gotfe ou nter tie Guinée ; mab dans le
double enfoncement que partage le cap
Formose, elle prend, à gauche, le nom de
baie ou golfe de Bénin, à droite celui de
baie ou golfe de Biafra.
Quant à rintérieur des terres, le nom
de Guinée n'y trouve plus de place à me-
sure que les incursions des voyageurs en
font mieux connaître les états et les po«
GUI ( 2«6 )
pulatioDS : les ooms de Dahomey et d*A-
chanty ont mauHenant acquis une noto-
riété suffisante, et, réunis à celui de Bénin
(rfoy, ces noms), ik désignent pour nous
une grande division géographique, vague-
ment connue autrefois des Arabes, et que
les docteurs indigènes, suivant le témoi-
gnage du consul anglab Dupuis , appel-
lent encore aujourd'hui du nom de Oiui/i-
Âdrahf fameux par les hypothèses aux-
quelles avait donné lieu, parmi les érudits
d'Europe, l'incertitude de sa véritable
application.
Il reste à l'ouest , il est vrai , une por-
tion, inconnue à l'intérieur, de l'ancienne
Guinée des navigateurs portugais , celte
portion précisément où les Dieppois as-
surant que leurs établissements du Petit-
Dieppe et du Petit-Paris avaient précédé
d^un siècle la venue des Portugais, cette
côte de Malaguette, où des vestiges de la
langue française avaient sur\'écu à une
longue interruption des expéditions diep-
poises. Mab là aussi précisément se sont
établis des Américains, dont la philan-
thropie a imposé à tout le littoral compris
entre la rivière des Galhinas et leur
comptoir du cap des Palmes la dénomi-
nation de Libéria ; or les établissements
de Libéria sont fondés sur le modèle de
la Frcc-town que les Anglais avaient
élevée a Sierra-Leona, et qui est le chel-
licu des pomssions anglaises dans la Sé-
négambie : une liaison intime rattache
donc la terre de Libéria à la Sénégambie.
Au nom de GuinéCy qui n'avait, dès le
commencement du xvi* siècle, aucune
application raisonnablement possible au
littoral africain, le géographe instruit
substituera désormais les dénominations
de Sénégambie, de Ouankarah et de Con-
go, désignant respectivement trois di\i-
sions territoriales bien rarac(ériM>c^. ^A...
GUINÉR, monnaie d*or anglaise ainsi
nommée parce que Tor des premières
pièees de ce genre, c|ui furent frappées eu
Angleterre sous le règne de Charles II,
avait été apporté en poudre de la côte de
Guinée. Cette monnaie vaut 21 shelings
ou une livre steriing et un sheling. On a
aussi frappé des demi-guinées, valant 1 0
shelings 6 pences, ainsi que des tiers et
des quarts de guinées. Depub 1816, on
« iofrodall hi nouvelle monnaie d*or dite
Gl
souverain , dont la val
de 20 shelings , répon
tion jusqu'alors fictive i
Aussi a-t-on cessé dès 1
guinées.
GUINÉE (NouTSix
la mer du Sud, située
ques et au nord de la IS
qui en est séparée par I
res, entre l'équateur et
et entre 129 et 145«di
en connaît si peu l'intéi
même si c'est une seule
de Dourga n'est pas un d
en deux ; on en a évalu
ment la superficie à 38
carrées. Des récifs dan
Nouvelle-Guinée du eut*
les marécages des côtes p
danger aux Européens
ces parages. La tempén
paraissent être celles de
gré la chaleur du jour, i
cheur et même du froic
Des régions élevées, et
salubres, existent dans U
tagnes, qui doivent rc
cans, à en juger par
l'obsidienne charriées
Dourga. Les flancs de
tent des forêts dans 1
du bob de fer, de Té
bres précieux ; dans
le cocotier, l'arbre à
et une espèce de lau
un objet d'exportat
ram. On v a vu d«
superbes, des |>err(
babirousse habite 1
qui sont très poi»<
perles.
Ce qui a cnipiV
Européens dVla!
la Xoiivrlle-Ouii
sauvage:» de Kilc;
rocité n*est pas
dais ont jeté en
fondements d*u'
ton, à la ri>tesef
churedelariviè
des côtes .soDt e
pous*, qui dif
(•) On 1m ap|v
le aoai de t*ap
GDI
(29
Wnr teint noir lire sur le jaune, et
ff cherelure épaisse n^est guère Ui-
CtUe race ]Murait être venue du
kytnidis que les Haraforas ou Al-
B, qui ont un teint plus foncé et une
bnc étalement épaisse, maisnideet
lyWDt la indignes; ceux-ci me-
CMore une vie sauvage, tandis que
ïfOQi, ayant des relations avec les
Éim dei archipels voisins et ayant
léleBihométisaie, montrent un ca-
R pbs lociable. Une troisième race,
iAb Malais, s'est établie dans l'Ile,
I «sleoient sur quelques cotes. Ce
llshpoos qui vendent aux insnlai-
fcCiraai des oiseaux de paradis, des
^àiferles,de Pécaille de tortue, etc.
Wfâes petites îles a voisinent la Nou^
4moét et ressemblent à la grande
ar h constitution du sol, par les
Ktioos et par les habitants; les lies
I, très voisines des Moluques, sont
ealéei par les habitants de cet ar-
L Uo détroit, celui de Dampierre,
I ia Nouvelle-Guinée de la Nou-
Brefagne. D-c.
lilEG ATTE (batailles DE),rune
le 7 août 1479 (vay, Louis XI et
•AacHEa), l'autre le 1 6 août 1513,
IKBONS (journée des).
[PUZCOA, vojr. Basques ( pro"
L
SGiRD (Robert), ou Wisca&d,
ier né du second lit, le sixième des
ib de Tancrède de Hauteville*, et
glorieux des dix frères qui sorti-
ccessivement de l'obscur manoir
I, pour naturaliser en Italie, par la
, leur famille de héros. Il n'y
ift longtemps qu'il était venu se
ux drapeaux de ses aines lorsque
la fameuse bataille de Civitella
, lea précédentes avaient fait de
au aventuriers des conquérants :
décâda que lesconquérantsseraient
nrs de royaumes et chefs de dynas-
s guerriers d'Allemagne, avec leur
leiiiaiid(Léon IX), menaient d'être
) et, à MMi exemple, par M. Baibi, à la
»-Cai»cc. Sou» la forme de Pupum , le
uiB *% troarc déjà dans Tatla» d'Ar-
ia <|« est de 1794* joint à l'aatre nom
e« qecation. S.
■rtcville* boarg 6m Nonandie, près de
ï) GUI
vaincus comme l'avaient été les troupes
des Grecs. Robert servaitalorssous les or-
dres de Humfroi, et il alla, comme son lieu-
tenant, porter la guerre en Calabre, Peut-
être se montra- t-il trop brave et trop
fier aussi: il irrita son frère et son général,
qui, dans une rixe, au milieu d'un repas,
se précipita sur lui, l'épée à la main, et
l'aurait tué, si l'on ne se fût jeté entre eux
deux. Robert languit en prison durant
sept mob, et recouvra ensuite sa liberté
par une réconciliation qui laissait a l'of-
fensé si peu de ressentiment, à l'offenseur
si peu de défiance, que le premier reçut
en don tout ce qu'il avait soumis dans la
Calabre (1054). Humfroi mourut trois
ans après; son fils, dans des circonstancea
ordinaires, aurait pu hériter de son titre
de comte de la Fouille ; mais les Nor-
mands avaient besoin de conquérir encore
pour conserver ; il leur fallait un grand
capitaine, un prince habile. Robert avait
fait ses preuves de vaillance. Le sur-
nommait-on déjà du nom ô^ avisé {fF'is*
rar£^)* qu'il mérita si bien ? Il prit le rang
et les honneurs de son frère, le poste
d'aîné delà famille (1057).
Des avantages et des inconvénients de
sa position, aucun n'échappa tout d'abord
à sa sagacité. Les Normands étaient des
nouveaux venus, des barbares, des intrus,
dans l'opinion des indigènes, et ne pos-
sédaient, à l'exception d'A versa, que ce
qu'ils avaient pris de vive force. Robert
avait de plus contre lui toujours un parti
grec dans les villes, souvent l'humeur
ambitieuse et rétive de ses principaux
compagnons dans les camps et dans lea
citadelles ; mais il avait pour lui de dé-
pouiller les Grecs, souveraineté en déca-
dence, lointaine, odieuse à cause du schis-
me; il avait pour lui sa supériorité in-
contestable et avouée, avec l'épée de son
jeune frère Roger, l'Achille de cette Iliade
Scandinave, comme il en était lui-même
l'Agamemnon. Ne laissons point passer
sans l'observer ce trait de mœurs si re-
marquable, cette déférence constante
pour le droit d'ainesse de la part de guer-
riers si braves et si entreprenants, pen-
dant la succession de ces Hauteville^
(*) Wi$e, eo vieil allemand, signifie tagt, et
non pas mje'# atgaificalioB qa*on allrib«e coni*
■MaéoMBt an wom de Gaiscard oa Wiscard.
Gin
(298)
GDI
GuiUaama Bras-de-fer, Drogon, Ham-
froi, Guiscard, Roger ; mtis le droit d'aî-
nesse était constammeot soutenu par une
rare valeur. Les Grecs tenaient encore
presque toutes les côtes , Bari , Brindes ,
Ourante, Gallipoli, Tarente, Squillace,
Reggio, toute rextrémilé méridionale de
la Péninsule. Guiscard comprit qu'il était
nécessaire d'appuyer la force des armes
sur une puissance morale, et, pour cela,
de cesser d'être un étranger sur la terre
d'Italie et de faire légitimer sa seigneurie
de fortune par la grande autorité de ces
temps- là. Les prétextes ne lui manquent
pas pour répudier la Normande Albé-
ralde (1068), et il épouse la fille du
princedeSalerneetd'Amalfi , GaymarlV,
précisément l'héritier de ceux auxqueb
les Normands avaient enleré la suzerai-
neté de la Fouille. La Calabre tout en-
tière tombe sous son obéissance, après
la prise de Reggio et de Cosenza ( 1 060) :
alora il se nomme duc, va faire hommage
à Nicolas II, qui le proclame et l'institue
duc de Fouille, de Calabra et de Sicile.
Il n'en coûtait rien à Nicolas de lui don-
ner ce qui appartenait encore aux Grecs
et aux Sarrazins; mais il donnait beau-
coup à Guiscard, aidé de Roger, capables
l'un et l'antre de passer en Sicile et de
prendre des villes (Messine, Falerme), et
d'exterminer, non pas des bataillons, mais
des armées nombreuses , avec moins de
200 soldats. Fendant 30 ans, les deux
frères, tantôt séparés, tantôt réunis, pas-
sant d'Italieen Sicile, de Sicile en Italie, ne
cessèrent point de combattre et Grecs et
Sarrasins, taillant en pièces leurs troupes,
chassant leurs garnisons, dispersant leun
flottes, presque toujours un contre cent«
Cependant les prospérités de Guis-
card ne furent passans cesse exemptes d'a-
larmes : Roger leva une fois l'étendard de
la révolte et mit son suzerain en grand
péril ( lOOa ). Au milieu de ces épreu-
ves , Guiscard demeurait intrépide , et
même quelquefois la sagesse du prince
se laissait emporter aux élans de té-
mérité de l'aventurier qui se réveillait
tout à coup. La discorde éclata entre
les deux frères au sujet de la Calabre ,
dont la moitié était promise à Ro-
ger ; tandis que Guiscard Tassiége dans
M^iio, Gîarafe prend parti pour le
belle : Guiscard Tole poor cb
mutins, mais on lui ferme les pc
se défend. Impatient d'une atta*
tile, il entre, sous un dégaiseoM
la ville où il cherchait à se néi
intelligences; mais il est reoon
le jette dans les fera ; on vent le
mort. Roger, à cette nouvelle, i
Gierace, et il use de son influena
prit des habitants pour rendre I
à son frère. Guiscard lui acconk
juste retour, cette moitié de la (
laquelle Roger ne tiendra plus
quand il sera devenu maître au
détroit. Désormais rien ne troabl
par laquelle ils étaient invincîb
1072, Guiscard eut encore à
les complots de plusieun oom
mands et lombards qui s'étaie
avec Abagilard, son neveu. Sa
autant que son cdùrage, désam
nemis, et réduisit à la fuite et en
action, dans un exil obscur, A
le plus acharné de tous. Il en
rivé à ce point de grandeur qu'î
donner à son frère l'investiture
cile en se réservant Messine et
intervenir comme arbitre et cof
lecteur du peuple, puis comme rt
dans les démêlés des citoyens
avec leur seigneur, le prince dt
et braver les excommunications
ble Grégoire VII, qui s'efTorçmi
d'obtenir de lui l'hommage de
de l'arracher du siège de Bénévi
Guiscard régnait sans contestât»
partage sur Tltalie méridionale
nait médiatement sur la Sîci
fl077-80Wn empereur d'Oriei
Ducas, lui demandait une de se
mariage pour un prince im|
ses deux autres filles entraient, 1
la maison des marquis dn^te. Ta
celle des comtes de Barcelone, j
un de ces changements si fréqv
les intérêts et les relations des |
se déclarait l'asile et le rempart
contre l'empereur d'Allemagne;
seulement s'étaient écoulés dep
où Conrad avait confirmé Tii
d'Aversa au premier comte i
33 depuis que Drogon avait
mage à Henri III pour quelque
la Fouille. Guiscard ef GÎré|
GDI
B ÎDCODcilimbles, forent tmenés
ire, Tan par la peur de Tantî*
iberf, qae soutenaient les Alle-
Pantre par sa politique ambi*
ni se trouvait à Tétroil dans les
fan duché. Guîscard fit hom-
pipe, avec promesse d*un tribut
nien par charrue; Grégoire, di-
flattait le duc de le couronner
lUe. Quelle que (et cette es-
jGniscard obtenait dès à pré*
eoofinnation entière de tous les
kii concédés par Nicolas II et
icll, et même de ses usurpations
, Saleme, Amalfi et partie de la
deFermo; il voyait de plus dans
aoce une caution sacrée pour ses
B futures; car il convoitait plu-
rovioces de Teropire d^Orient,
ait? peut-être l'empire même, à
' des déchirements et des scan-
la cour de Constantinople. Un
r qui se donnait pour Michel,
]r détrôné, fut reçu par lui avec
ipressement et d*éclat pour qu^on
DODit pas qu'il l'avait lui-même
part k la tête d'un puissant ar-
déclarant son fils Roger prince
e et de Calabre et son héritier;
cl,néd*Alberade, l'accompagne
i expédition, où il se knontrera
commander sous lui et pour
n absence. Corfou , Butronto
!y passent en son pouvoir; il
ge devant Durazzo, et Alexis
, dans l'espace de deux ans, est
Toîs grandes batailles, d'abord
snsuite par Bohémond, tandis
urne en Italie pour dompter et
rebelles (108I-8S). Mais les
tresse de Grégoire VU l'appel-
ne ( 1084): l'Empereur y tenait
ssiégé dans le chiteau Saint-
dcien vassal des Césars annonce
V qu*n marche au secours du
is jours avant qu'il parût, les
i s'étaient retirés. L'auteur con-
fait remarquer que, presque
ême jour, l'empereur d'Occi-
mis en fuite par le père et
r d'Orient taillé en pièces par
is les libérateurs du pontife,
mnemb par le peuple, se con-
I «Qoeais : Rome est incendiée
( 299 ) GUI
depuis le palab de Latran jusqu*au ch4<*
teau Saint- Ange, et la population livrée
aux horreurs du massacre et du pillage.
Grégoire, pour se dérober à la vengeance
des Romains, suit ses terribles auxiliaires,
qui l'emmènent, avec leur immense bu-
tin et une multitude de citoyens réduits
en esclavage, d'abord au mont Cassin,
puis à Saleme, où il meurt moins d'une
année après (1085). L'exilé précéda de
peu de mois le vainqueur. Guîscard avait
traversé de nouveau l'Adriatif]ue avec
des forces imposantes; il avait battu les
flottes combinées des Vénitiens et des
Grecs, et il envahissait l'ile de Céphalo-
nie, lorsqu'une maladie mit fin subitement
à ses vastes projets (17 juillet 1085).
Telle était la croyance et la foi des sol-
dats en son génie, qu'au premier bruit de
sa mort l'armée se rembarqua en tumulte ;
il y eut on sauve-qui-peut instantané,
comme si les armes et le cœur leur man-
quaientavecGuiscard. Cependant le corps
de ce puissant maître faillit être privé de
sépulture : le vaisseau qui le portait fit nau-
frage sur les côtes de la Fouille; il fut re-
trouvé à grande peine et inhumé à Ve-
nouse. Guiscard laissait deux fils : il avait
préféré le jeune Roger, né de son mariage
italien et princier, à Bohémond {vojr.)j
l'atné, le plus brave, mais fils du simple
gentilhomme normand; et Roger lui suc-
céda dans le duché de Fouille ^t de Cala-
bre, ainsi qu'il l'avait ordonné. -— Il faut
lire, au sujet des faits rappelés dans cette
notice , VYstoire de it Normant avec ia
Chronique de Robert Fiscarty 1 vol.
in-8<>, publication très intéressante de
M. Champollion-Figeac. N-t.
GUISCHARDT (Charles-Théophi-
le), né à Magdebourgy en 1724 ou 1725,
d'une famille française réfugiée, avait d'a-
bord été destiné au ministère évangélique
et il prêcha même dans les temples luthé-
riens ; mais manquant de fortune , il fut
réduit à corriger les épreuves de livres
anciens pour des libraires de la Hollande
où il s'était rendu. Après la publication
d'un petit poème latin, il embrassa l'état
militaire et devint porte - drapeau dans
un régiment d'infanterie hollandaise. La
paix d'Aix-la-Chapelle amena des ré-
formes qui lui firent perdre cet emploi.
Dans ses loisirs , il publia ses Mémoires
GUI
(SOO)
GUI
militaires sur les Grecs et les Romains
(La Haye, 1758, 2 tom. en 1 vol.
iii-4°; puis Lyon, 1768, in-4^ et 2 vol.
in-8<*), qui firent assez de bruil pour
être remarqués du grand Frédéric , alors
en Silésie. Avant fait venir Tauteur à
Breslau, le roi lui demanda quel avait
été le meilleur aide-dc-camp de César?
Guiacbardt répondit que c^élait Quin-
tus Icilius. — « Eh bien ! reprit Fré-
déric, vous serez mon Quintus Icilius.»
Guischardt fit la guerre en Saxe à la tête
d'uu bataillon franc prussien , se livrant
au pillage et à d^horribles exactions. Ce
bataillon avant été réformé en 1763, le
roi de Prusse retint auprès de lui, avec le
grade de colonel, son meilleur aide^de^
campy qui lui dédia son ouvrage intitulé
Mémoires critiques et historiques sur
plusieurs points tl'antiquité militaire
(Berlin, 1773, 2 vol. în-4»; Paris, 1773,
et Strasb., 1774, 4 vol. in-S»). Cet ou-
vrage très instructif, et qui se place k côté
de celui du chevalier Folard (voy.) , fut
vivement attaqué; Ton prétendit même
que Tauteur avait dénaturé les textes aussi
bien que Folard, qu^il en accusait. Gui-
schardt mourut à Berlin le 15 mai 1 775;
malgré ses rapines, il ne laissa à ses en-
fiints qu*un bon choix de livres, que le
roi acheta, pour la bibliothèque publique
de Berlin, environ 30,000 fr. L. L-T.
GUISE (ducs UF.]. Cette illustre mai*
son française, branche de celle de Lor-
raine (voy,\ a tiré .nou nom de la petite
ville de Guise (Ai<nc^, située sur TOise,
et qui, après avoir longtemps formé uu
comté, devint le siège d*un duché-pairie
érigé. Tan 1528, par François 1*% en fa-
veur de Claude de lorraine, dont il va
être question. I^ père de ce prince, Re-
né II, duc de Lorraine, avait fait (1506)
un testament par lequel il laissait sa suc-
cession à son fils atné, Antoine : Claude,
cinquième fils de René, ne voulut pas
d'abord 5c soumettre à une disposition
qui sacrifiait à Tun de ses frères les droits
de tous les autres; mais à la fin il v adhé-
ra et reçut le comté de Guise, Ir comté
d*Aumale, les baronnifs de Joinville et
d*Ëll>euf, M>us la réserve du droit de sou-
veraineté, d*hommage et de ressort qu'il
devrait au duc de Lorraine et de Bar.
Ciaode alla s'éublir en France, el réunit
bientôt à tous ses titres orax èm
veneur , de marquis de Mayenna, é
gouverneur de la Champagne, de H
et de Bourgogne. Il fut le chef de ci||
maison de Guise que taut de graa^ig
et de gloire attendait sous set dcmm
dants. foy. Eu. £
Claude oELoaaAiirK,l*''ducdc(
naquit en 1490 et porta d'abord
de duc d'Aumale. Par sa valeuret la I
part qu*il eut dans les guerres de i||
temps, il commença la renommée du|
maison. A Marignan, où il commaadil
les lansquenets , y tenant à Tàge de ■
ans la place de son oncle le duc m
Gueldre {voy*\ il se comporta avec «■
bravoure éclatante, et resta umsj^
sous un monceau de morts. Un écifV
Ten retira à grande peine, couvert 4|
vingt-deux blessures dont il fut loM
temps à guérir. A quelques années da^
Antoine, duc de Lorraine, son irèreali|
rappela à son aide contre les bandes 4
paysans qui s'étaient soulevés sur li
deux rives du Rhin, exaltés par les doOf
Urines de la réforme dont ils exagéraNHf
le principe et portaient à Textrêoie lu
conséquences. \jt duc de Gubc o}
à cette Jacquerie religieuse une rej
sion toute léodale : il tailla en pièces
malheureux, avec Taide dequelques
pes,en divers lieux de TAlsace; et la jaa*
tice prompte et rigoureuse qu'il en II
arrêta d'autres bandes insurgées qui ■
disposaient à passer le Rhin (1525). Gl
premier service rendu à la cause catlM*
lique, d(*s la première collision amciii
par la réforme, lut comme un gage dt
cette alliance que TÉglise romaine
contracter avec sa maison.
Le duc de Guise commandait
lieutenant général, dans la campagne dl
1542, le corps d'armée chargé d*occnp«
le Luxembourg. Les premières opératioH
eurent uu plein succès : le duché fat
conquis en quelques semaines, et perdi
presque aussitôt |tar la fougue incomidé*
n*e du duc d'Orléans, fils du mi. Le dae
lie Guise, dont rexp<Tience rt les wci
n'avaient pan prévalu, défendit pieil à pied
les places fortes que les troupes françaisai
désorganisées étaient impuissantes à con-
server; il en reprit quelques*anes , d
contribua. Tannée snivanle, à
GCI
(SOI)
GtJl
^ lapcMU déjà Bftitrei d*iiiM ptrUe
éÊ b France.
Ckade de Lomioe mourat à JoiovîUe
« lUO. U avait épousé, en 1518, An-
de Bouriwn, qui loi donna plu-
enfants ; les plus célèbres sont :
Frinqoii, qui devint duc de Guise après
hi [wor, ci-aprcsj; Chables, cardinal de
i, Louis de Lorraine, cardinal
Fba2içoi5 DELoaaAiiCE, 2* duc de Gui-
■^ibdn précédent, naquit en 1519.
Llnvaaion que tenta Charles-Quint
Fcrt de la France, en 1542, fournit
duc d*Aumale (c*est le titre que
François de Lorraine du vivant
et mm père) Toccasion de déployer une
«inr, ane intelli|;ence militaires qui fi-
wm de lui, dès Tâge de 2 1 ans, Tun
dn hcfOft de cette pierre nationale. 11
flÉBaindait la garnison de Steuay, et
initiait par des sorties vigoureuses Tar-
■■ iapériale, dont il enlevait les con-
«HL 11 se fit, dans ces rencontres, une ré-
si prompte d^habilelé et de va-
que, Charles-Quint ayant envahi
éiBaaveau le territoire, en 1552, ce fut
îFraoçob de Lorraine, alors devenu duc
éeOn^, qu*échut le premier rôle dans
■tional. Il fut chargé de la dé-
de Metz, la plus forte place et le
twkiard du rovaume. I<e duc de Guise
m
4tploya, dans ce poste, des moyens de dé-
fcûe nouveaux, des inventions de Part ,
4i rcMOurces de génie militaire jusqu^a-
hffs Inconnues dans la pratique des sié-
fB. Il en avait comme pressenti et de-
îiné la science avant le temps. «Tout ce
^ la prévoyance, Factiviié, la vigilance
àm com mandement, dit un historien,
riatrépidilé et la conGance de ceux qui
isaent, tout ce que Fart peut inven-
ter «le stratagèmes et de ralBnements
pour la défense d^une place, pour dis-
puter le terrain aux ennemis, pour re-
larder lears approches, les tenir toujours
en alerte, font de la défense de Metz Pun
des grands laits d*armesdu xvi" siècle. »
L*Einpereur avait réuni plus de cent mille
hommes au pied de cette forteresse; il
s'en éloigna au bout de deux mois de
fîége qui lui avaient coûté un tiers de
son armée. La gloire militaire du duc de
Guîie fut encore relevée par tout ce qu'il
apporta d'humanité dans cette guerre, et
de générosité chevaleresque, même à Té*
gard des ennemis; il prit soin de leurs
blessés comme de ses propres soldats.
Brantôme rapporte qu'il répondit à un
officier espagnol qui réclamait un jeune
esclave échappé de sa tente et réfugié dans
Metz, que tout homme de\'enait libre en
mettant le pied sur la terre de France.
Le combat de Renti fut, peu de temps
après, pour le princelorrain une nouvelle
occasion de montrer que son intrépidité
était au niveau de sa prudence et de ses
talents. 11 répara, à la tête de sa cavale-
rie, un échec que les Français venaient
d'essuyer, et fixa la victoire par unechar^
ge impétueuse où il passa sur le ventre
auxreitres et aux lansquenets impériaux.
Le duc de Guise devint bientôt l'idole
du peuple et des armées. La sérénité de
ses traits, la bonne grâce de son main-
tien, ses habitudes de courtoisie ajoutées
à des qualités héroïques achevèrent sa
popularité. Les Montmorency (vox-) pri-
rent ombrage de cette grande et rapide
fortune, et réussirent à éloigner le duc de
Guise. Il eut le commandement d'une
armée envoyée en Italie pour tenter en-
core une fois la conquête de Na pies ( 1 557);
mab tandis qu'il sVn fonçait , avec une
poignée de soldats, dans cette désastreuse
Italie, au milieu d'alliés perfides et
d^ennemis qui pouvaient lui barrer le
passage au retour, la France souffrait
cruellement de son absence. La maison
d'Autriche en avait profité pour tenter
une invasion nouvelle, et la perte de la
bataille de Saint-Quentin {vojr.) mettait
l'ennemi au cœur du rovaume. Le duc de
Guise fut rappelé: il accourut, ramenant,
pour la première fois, une armée intacte
(le cette Italie qu*on nommait alors le
tombeau des Francab. 11 avait poursuivi
vainement le duc d\'Vlbe, sans pouvoir
lui faire accepter la bataille. Guise sem-
blait ramener avec lui b fortune de la
France ; il fut investi d'une sorte de dic-
tature militaire, sous le nom de lieute-
nant général des armées. LVnnemi rega-
gna la frontière à son approche, et Guise,
au lieu de marcher à la poursuite des
Kspagnols,se porta tout à coup sur Calais
; V(jy, ce mot . Après huit jours d^un siège
entrepris au cœur de Thiver, au milieu
Gt»
(lOJ)
GtX
dt BMuratt inondés, il emporta Mtto pbco
que l'Aogleterre ft¥ak fortifiée depuis
deux siècles qu'elle en était maitresse, et
qu'on jugeait imprenable. Guines, Ham
tombèrent rapidement en son pouvoir,
et les Anglais furent chassés du territoire
français. Tbionville fut conquis sur les
Espagnols; le duc faillit y périr : le ma-
réchal Strozzi y fut tué pendant que le
prince s'appuyait sur son épaule. La
guerre avait porté si haut le nom de Guise
que la cour s'alarma de tant de gloire ; la
peur et l'envie conseillèrent la paix : le
honteux traité de Cateau - Cambrésis
(vojr.) mit fin à ses conquêtes.
Cependant le crédit des princes de
Lorraine fut relevé par d'autres événe-
ments. Leur nièce, la jeune reine d'E-
cosse Marie {vof,)y épousa le Dauphin,
et bientôt la mort du roi Henri 11 la fit
monter sur le trône. Dès lors , rien ne fit
plus obsUde à l'élévalion de cette fa-
mille, qu'entourait tant de popularité.
La maL»on de Lorraine travaillait à
réunir depuis longtemps , comme par le
pressentiment de ses grandes destinées ,
les moyens d'influence les plus décisifs
alors , la gloire militaire et Tautorité des
hautes dignités de TËglise. Le héros de
Metz et de Calais avait près de lui , dans
le cardinal de Lorraine (Charles de Guise),
son frère, un auxiliaire puissant. Les
deux frères concentrèrent le gouverne-
ment entier dans leurs mains. Ils usè-
rent du pouvoir avec excès, on peut le
dire, et y portèrent un faste et une hau-
teur que la politique pourrait condam-
ner. Telle était , au dire des contempo-
rains , la superbe de ces princes vis-à-vis
de Ions les grands, que le duc de Guise
recevait assis et couvert Antoine , roi de
Navarre, qui se tenait debout et tète nue,
et que le connétable de Montmorency
ie traitait de monseigneur, tandis que lui
n'appelait le connétable que monsieur.
Ce de%poti»me et ces hauteurs provoquè-
rent une tentative, la conjuration d'Am-
boise {voy, ), qui échoua devant leurs
prévisions et la solidité de leur pouvoir,
ils semblaient décidés à frapper juM|u'aux
princes du sang compromis dans cette
conjuration, quand un événement im-
prévu bouleversa leurs plans et interron«
ml laur fbrtwM*
Le jeune roi via! à moi
Guise, plus violemment attaq
rèrenL Mab les intérêts s
rent en leur absence, ei le d
bientôt par Antoine, roi de ?
venu lieutenant général du ro;
rata, chemin faisant, à Vaasy
pagne, dans rinteution d'y <
messe. Sa suite, durant l'offio
querelle avec les huguenots
un prêche voisin : le duc se pi
faire cesser le bruit; mais i
pierre qu'il reçut au visage m
mes d'armes en fureur, et ce I
d'une cruelle boucherie. Le <
Brantôme, s'est souvent en :
défendu de l'avoir ou provoq
méditée. Le massacre de Va
on sait, fit éclater la guerre, <
dait plus qu'un signal.
Le duc de Guise y porta »
et sa supériorité accoutumées
emporté d'assaut en quatre joi
et Guise faillit y périr sous I
d'un fanatique protestant. L
repris dans la guerre sa génc
clémence. Il fit grâce à son n
lui tenant ce discours, suivant
contemporaio:«* Je veux vous m
bien la religion que je tiens es
que celle de quoi voo» faites pr
vostre vous a conseillé de ni«
m'ouîr, n'ayant reçu de moi
fense, et la mienne comma
vous pardonne, tout convainc
estes de m'avoir voulu tuer sa
Bientôt les deux armées en
campagne et se rencontrèren
Les réformés se crurent vict
bord : le connétable était prî
maréchal de Saint- André vei
rir, quand le duc de Guise ao
quelques troupes d'arrière-gi
tablit le combat. L'n des cheù
dit en le voyant paraître: «
queue que nous aurons de
ècorcher. » Après un choc saa
niée protestante fit retraite.
Gui»e avait déclaré d'abord <|i
battrait que comme capitaine
darmes ; car , ainsi que Ta n
président liénault, « Françoi
général de plusieurs armées e
lieutenant §énénd du m^m
Gtl
NÎI le toeuPMidanent nir le
lie ■ême), n*aTait cTautre grade
( qw odai de capitaine de gen-
, et était obligé d^obéir lui-
m maréchanx-de-camp. Il est
penonne n'entreprit jamais de
Mrdes ordres, et quMI fut tou-
ariioû dire le général de ses gé-
i.Le prioœ de Condé, resté pri-
k Dreux , trouva dans le duc de
ienoios généreux et des témoi-
di'oDe confiance rraiment héroî-
■M partagea son lit avec son pri*
et dormit d*un sommeil profond,
tks tuteurs de mémoires, tandis
compagnon ne put fermer l'œil,
■é pour la troisième fois lieute->
léral du royaume l'année d'après,
k mettre le siège devant Orléans,
noir à bout aisément des forces
itcs ([uand il aurait détruit leur
t leur boulevard. « Le terrier
s ou les renards se retirent, di-
m les conrroit à force par toute
e. > Mais là il ne put éviter le
a second meurtrier. Un gentil -
protestant, poussé par un dé-
t fanatique aux intérêts de son
itteignit par-derrière d*un coup
[net, comme il retournait sur le
B quartier. Il mourut au mois
* 1563, à l'âge de 44 ans.
m admettre, comme le veut
(, que François de Gnise n'ait
rticipé aux projets ambitieux
Deux de sa maison ont nourris?
tés chevaleresques dont il eut
l'apparence, sa loyauté, le dés-
lent dont il a fait preuve en tant
m, peuvent autoriser le doute
ae fbst saisi de la personne du
le vieil auteur que nous venons
er, et eussions vu, possible, la
lus heureuse qu'elle n'a été et
SBt. Ainsi que j'en ai vu plusieurs
I et depuis alors force grands
, grands capitaines et personnes
et qualités, mesme monsieur le
ton frère, l'y poussoient fort;
f voulut jamais entendre, disant
Ml de Dieu ni de raison d'u- i
droit el l'authorité d'autmy. ;
itisl pour choM dt telle im* j
( SOS ) AUt
portance cela se pouvoit faire assuré-
ment. Ainsi étoit trop consciencieux ce
coup-là ce bon et brave prince. »
François de Guise était de haute taille,
avait les yeux grands, le teint olivâtre,
la barbe et les cheveux ras et châtains.
Il portait près de l'œil la cicatrice d'un
coup de lance qu'il avait reçu au siège
de Boulogne, en lô4ô.
François de Guise n'essuya jamais de
défaite. L'histoire militaire de la France
n'a pas un nom à inscrire plus haut que
le sien, un nom qui rappelle plus de ta-
lents, plus de qualités héroïques et de
plus grands services nationaux.
Henri de Lorraine, 3* duc de Guise,
fils aine de François, naquit le 31 dé-
cembre 1650, et fut élevé à la cour de
Henri II sous le nom de prince de Join-
ville. Sa vie continue dignement ces tra-
ditions de puissance et de gloire ■ qui
semblaient attachées désormais à la for-
tune de sa maison. A douze ans , il ser-
vait au siège d^Orléans sous les ordres de
son père ; à seize, il allait combattre en
Hongrie contre les Turcs. Mais des faits
d'armes plus éclatants, à Jarnac, à Mon-
contour, à la rencontre de Dormans, où
il reçut le coup de feu qui lui valut le
surnom de Balafré, et surtout la défense
de Poitiers, dont il força Colijgny de lever
le siège, le signalèrent à l'admiration des
catholiques, dont il était déjà le chef et
représentant par droit héréditaire. Henri
de Guise toutefois n'avait pas les qualités
héroïques de son père, sa grandeur d^àme
et la libéralité de son génie. L'ambition
politique plus que tout autre mobile di>
rigeait sa conduite. Plus d'orgueil que de
grandeur morale, plus de présomption
que de génie, plus de mépris pour le roi
que d'ardeur pour la royauté, c'est là, dans
ses traits les plus marqués, le caractère
du duc Henri de Guise. Du reste, il
réunissait, au même degré que son père,
tous les dons naturels qui assurent à un
chef de parti le zèle, la faveur du peuple
et le dévouement de ses amitiés turbu-
lentes. Il savait l'art d'imposer et de sé-
duire. Une taille haute, une figure régu-
lière et douce . un air de franchise qui
entraînait la confiance et persuadait d'a-«
bord, une générosité fastueuse, nous ex««
plic|U90t Tenthoosiasme de an partinna.
GUI
(804)
Gin
ou plnt6t de la Franœ, JoUe de im,
suivaDt rezpretaioii d*un écrivain de ce
temps.
Dès le règne de Charles IX9 il avait
marqué ses hautes préteotions eo aspi-
rant à la main de Marguerite de Valois
(vay.) f qui fut mariée depuis au roi de
Kavarre; mais elles faillirent lui coûter la
rie. Charles IX eut un instant Tidée de le
faire périr. Ce prince, par bonheur, n^a-
▼ait pas de longues colères, et le jour de
la Saint-Barthélémy (vojr.) il retrouva
dans le duc de Guise un trop fidèle in-
strument de ses capricieuses fureurs. L'a-
miral de Coligny était resté chargé dans
Topinion des catholiques du soupçon d'a-
voir provoqué Fassassinat de François de
Guise. Le Balafré épia longtemps Tocca-
aion de frapper Famiral ; mais cette ven-
geance une fois satisfaite, il eut peu de
part, comme on Ta reconnu, aux autres
meurtres de cette journée néfaste. Les
rois de France redoutaient la popula-
rité des princes lorrains , et s'efforçaient
de se mettre en garde contre les entre-
prises de leur ambition, qui se montrait
de jour en jour plus activé et plus mena-
çante. Les courtisans obéirent aux secrets
sentiments du roi, et les vexations, les
insultes, les quolibets railleurs éloignè-
rent de la cour le duc de Guise, qui cher-
cha sa foix;e dans le peuple et le clergé.
Le roi avait dédaigné son alliance ou son
amitié protectrice : il se créa un parti, pré-
cisa mieux sa propre cause et se posa enfin
en ennemi. La mort du duc d'Anjou, qui
déléguait l'hérédité du trône au roi pro-
testant Henri de Navarre, fournit un
prétexte à ses manœuvres, qu'il cacha
sous le couvert d'intérêts religieux, me-
nacés, dtsait-on, par le futur avènement
d'un prince calviniste à la couronne de
France. Il s'agissait au fond de déposer
Henri UI et de se faire porter au trène
par les passions religieuses. La Ligue
{vojr,) ou sainte Union devint un cen-
tre d'opérations dont Guise fut le chef
et l'âme. Il s'affilia dans toutes les provin-
ces des agents fidèles, esprits fanatiques et
influents qui reçurent |K>ur mission de
prêcher la révolte contre l'autorité royale.
A Paris, des prédicateurs et des écrivains
à ses gages, la Sorbonne et le Parlement
travaillaient selon ses vwux en soulevant
la haine et le Mépris dn pe
Henri El. La Sorbonne dée
un arrêt solennel, qu'il était |
ter le gouvernement à un prii
comme on 6te Padmimisimti^
teur qu'on tient pour suspec,
eût rempli le seul but qu'en
les Guise, la révolution se ser
un changement de race et d
mais ses conséquences allèn
On peut dire qu'elle a sanvi
la suprématie de k religion
qui eût fléchi et succombé ns
sous l'influence prépondérai
calviniste. Tout contribuait
ment à la fortune de Guise. T
comité des Seize manoeuvrait
duc repoussait les Allemands
pénétré dans le royaume et «
joindre à l'armée de Henri d
Les Seize l'appelaient à Pari
complot s'y était organisé, et I
dait que sa présence pour «
le roi, qui devait être con£
couvent, selon les traditions
mérovingienne. Mais Henri
struit des secrets de TUnioi
au Balafré défense d'apprc
capitale. L'ordre est mal de
exécuté, et Guise, bravant 1
parait aux portes de Paris,
fut un triomphe ; le peuple
Guise! vive le pilier de CÉ^
ses habits et lui faisait touci
pelets comme à un saint, liée
au Louvre, pendant ce tem|
mit assassiner; mais il n'osa,
tre, conduit par la reine-n
cabinet du roi, qui lui repn
enfreint ses ordres : Guise Ix
ques excuses et se retira préc
Mais les passions dont le
animé éclatèrent à quelques
Les troupes royales se vire
et forcées jusqu*aux guicheli
on dépava les rues, on y tend
au cri de Vive le duc de G
beau crier : « Mes amis, c*esl
« Vive le roi! » Henri UI,
temps, montait à cheval el
Chartres, roj, BABaicxon
Guise, dans cette jounM
porta en fanfaron plus qt
parti^ il fit un coop de têf«
GDI
( 30£ )
GUI
Bt iléôsif de sa loHaiie. Après
Bt osé, ce nVuît plus Theure de
batkn et des scrupales; la cou-
liit à loi, l'il a^ait eu Taudaoe de
are. Sixte-Qninty en apprenant
nt entré à Paris contre Tordre da
fil : « Oh! rimpmdent! » puis ,
Bite joarnée des Barricades, il dit :
t panure homme ! » La querelle
s deux rivanz derait se dénouer
H de Blois (vof.). Le plan du
éliit de sW faire nommer conné-
v le concoors des trois ordres,
I dépatéSy pour la plupart, étaient
kacanse; maître alors de toutes
■ dn royaume, il eût aisément
■é a grande entreprise; mais
pBiaéà bout, avait cette fois bien
i Bort. Guise en receraît de tou-
ti des aris secrets; mais il se fia
k iaiblesse de son ennemi : « Il
!iit, dit-il; il est trop poltron,
cor^ajoutait^il, mes affaires sont
la ea de tels termes que, quand
nii la mort entrer par la fenêtre,
voodrais pas sortir par la porte
U lîur. » Cependant le cardinal
M, ton frère, le pressait de s*é*
: « 5oD, non, dit-il ; les États ces-
tat de me servir s^ils voyaient en
a sentiment de crainte. » La veille
èaaent. Guise reçut onze lettres
i doDDtieni Féveil sur les desseins
i: iln^en tint pas compte. Le 3d
iae U88, Henri III le fait mander
ia: « il M lève, s'habille d^un habit
n gril et se rend dans la chambre
■bL.. Sa Majesté lui fait dire que
ledeauide dans son vieux cabinet:
entre, aine ceux qui sont dans la
** et ([ui le suivent comme par
t; Bais ainsi qu*il est à deux pas
It la porte du vieux cabinet, prend
^afec la main droite et tourne le
et la face à demi pour regarder,
i OMp les genlikhommes et les
' ^ frappent à coups d^épées et de
*^ Leduc crie : t £h! mes amis!
■ei amis, miséricorde ! » El, bien
fcam épée engagée dans son man-
t les jambes saisies , il ne laissa
■t de les entailler, tant il était
t, d^ bout de la chambre à l'an-
B des gentibhommes lui dit :
jdop, d» G, d. M% TomeXIIL
« Monseigneur, pendant que vous vSvei!
« encore, demandez pardon à Dieu et au
«roi. » Alors le prince de Lorraine,
sans pouvoir parler, jetant un grand et
profond soupir, comme d'une voix en-
rouée, rendit Tàme. Fut couvert d*un
grand manteau gris et au-dessus mis une
croix de paille. » On lit encore que Hen-
ri ni s'approcha du cadavre avec ter-
reur, et, le frappant d'un coup de pied
au visage , dit : « Mon Dieu , qu'il est
« grand ! il parait encore plus grand mort
« que vivant. »
Louis It DE LoaRAiifE , cardinal de
Guise, 2* fils de Francis de Guise et
frère du précédent, né en 1556, fut pro-
mu à l'archevêché de Reims après la
mort de son oncle. Mais les projets am-
bitieux de sa famille l'occupaient plus
que le soin de son diocèse; il était l'a-
gent le plus zélé de la grande intrigue
que dirigeait son frère. Aux États de
Blois, il porta la hardiesse jusqu'à exiger
des retranchements dans la harangue
d'ouverture que le roi y prononça, disant ,
« qu'il la trouvait trop hardie pour un
(T roi. » Mais cette exigence insolente lui
devînt funeste : le roi, maître de sa vie
après le meurtre du Balafré, ne la lui
pardonna pas. H était assis au conseil,
dans la saÛe voisine du lieu où le duc
fut frappé, n entendit ses cris et voulut
se lever pour sortir. « Voilà mon frère
ff que l'on tue ! » dit-il ; mais le maréchal
d'Aumont l'arrêta : « Mort-Dieu ! ne bou-
« gez, monsieur ; le roi a affaire de vous, »
lui dit-il en portant la main sur son
épée. En effet, le roi envoya, dès le len-
demain, un capitaine des gardes pour le
mettre à mort, après décision de son
conseil.
Charles de Lorraine, 3* doc de Gui-
se, fils de Henri et de Catherine de Clèves,
fille du duc de Nevers, naquit en 1 57 1 . Il
fut arrêté après le meurtre de son père et
détenu trois ans au château de Tours.
Il parvint à en sortir en 1591, et se ré-
fugia à Bourges. La nouvelle de son éva-
sion ne parut pas contrarier Henri IV,
qui se contenta de dire : <t Plus j'aurai
d'ennemb, plus j'aurai d'honneur à les
battre. ^ Il pressentait sans doute les di-
visions que ce nouveau prétendant jette-
rait parmi les ligueurs. En effet, son ar-
!1Q
GUI ( S0« ) GUI
rivée fut un sujet d*oinbn^ pour son , ces places ; il s*empani de Mi
oncle, le duc de Mayenne^. Le fili du
Balafré de\'iot, comme son père, le héros
de la multitude; la politique espagnole
appuya sa cause et travailla à le porter
au trône, en Punissant à Finfante , fille
de Philippe II. Mais le crédit de Mayenne
au sein des États fit échouer ce projet :
il sut persuader à son neveu , dont
Tambition était facile à satisfaire, que
leurs discordes finiraient par ruiner leur
cause, et le jeune duc de Guise se sou-
mit aux vuei de son oncle; on dit même
qu'il voulut tuer celui qui lui porta le
premier la nouvelle qu'on fallait procla-
mer roi dans les États. Au siège de Rouen,
où Charles de Lorraine commandait Ta-
vant-garde sous le duc de Parme , son
quartier faillit être enlevé par Henri IV,
qui lui tua deux cents hommes et se ren-
dit maître de ses bagages.
Le fils du Balafré était loin , s*il faut
en croire les satires du temps, d*avoir
la haute mine et les dehors heureux de
son père : aussi ses prétentions à la cou-
ronne donnèrent lieu à de nombreuses
épigrammes tant en prose qu*cn vers.
Le duc de Guise avait le gouvernement
de la Champagne; il avait là pour lieu-
tenant le maréchal de Saint-Pol , vieux
ligueur, qui méditait de livrer la place
de Reims aux Espagnols. Le duc de Guise,
désireux de reprendre son commande-
ment, fit au maréchal des représenta-
tions sur sa conduite. Saint-Pot brava le
prince dans sa réponse et osa lui dire
qu'il démentait son |ièrc. Le fils du Ba-
lafré, à ce mot, tira s<in épée et Ten-
fon^a dans la poitrine du vieux maré-
chal. Peu de jours après, il fit sa soumis-
sion à Henri IV, qui le traita avec sa
clémence et sa libéralité accroutumées, et
ne fit pas difficulté de lui remettre le
gouvernement de Provence, où plusieurs
places étaient encore aux mains de la
Ligue et des Espagnols. Le duc de Guise
justifia la confiance du roi en attaquant
O Cmarli* uk LuRRAiiiK , 1* fiU de Frao-
roii, dur de Gui^. oé eu tSj\, mort à Suit-
!M»B« es l6l I , iMftMBl oo fiU ooique qui lui-
même se Uïma ft de |»u>téhtc. O dernier
duc de MajeoDe« Krand-cbwiiabellaB di* France
i*t gituveruriii d<* («uirnne, élint etitri* djii^Irt
firlioni dont fut «gîté le eommencement du
rrgmm de Imm M! . périt ea «iége ém Moatan-
Ému, 9a i6ai I H S.
il parcourut les rues en rri
Français, bons catholiques
le roi ! C'est le duc de Gui
parle. Voyez par mon exen
sait pardonner. » La fidélitc
Guise ne se démentit |>as s
suivant. Il commanda contr*
révoltés Tarmée de Cham|>a:
sur eux des succès. Il condu
tinction une Hotte envovée
contre les Rochelois. Mais <
dévouement et ces services n
pas Tombrage que le nom d*
tait encore à Richelieu. Les
tabilités aristocratiques lui
sus|Mrctes pour qu*il laissât c
son gouvernement de Provei
de i*e grand nom qui n'ava
son prestige aux yeux des
Richelieu le rapi>ela cnmr
demander compte de son adi
le suspectant (rintelligenre
pagnols : le duc de Gui>e ,
tant d'exempks des justices
cardinal, ic sauva en Italie, •
obscurément à Luna, eu 16
Hkxm de LoaaAfXF, -l'd
fils du précédent, nai|uit en
che%(Vhé de Reims et l«s ri<-)
ecclé:»iusliques dont sa familh
échurent d'al>ord; mais l'hu
lente et guerrière du jeune |
obstarle à celte di»stiiiulion :
avant d'avoir reru définitive
dres. Il prétendit à la main
Gon/ague, qu*il avait captif
mérité brillante de son ca
chelieu supposa à cette alli:
traignit le duc à sortir du '
besoin dHntrîgue (*t daveii
était tourmenté lui fit rlion*
trat-liuns à cett(> passion tn
forma à Hruxrtli>> de iiouvca
cette foii, allèrent jn^ju'
Mais rhumeur du tluc n
changé avec sa nouvelle exist
rentré en France, la cour ol
talions irrésistibles à la m(
passions, et ses regrets du li<
contrarié devinrent >i vifs
pour Rome dan» rintenltoii
rompre. Mais Tabsem-e et
événements lui firent perdu
GOt
(âot)
6t]f
I bal de soo Toja^. t!ne rérolu-
oait iTédater à Naples : il y cou-
fit no iBstaDt Tiilole da peuple
et cette cxMurte et brillante
I ne peol, dit-il dans ses Mémoi-
sprÎBer la joie de tout ce peuple,
iBut josqu^à Padoration et Tido-
tyfciiaot brûler de Tencens au nez
BB cberal. .. Je me rendis chez Gen-
, fénéral des Napolitains.... Je lui
■lai b lettre que M. de Fontenaj
■Mwlfnr de France à Rome) m'a-
chargé de lui remettre. Il TouTrit,
■eourot toute de la Tue, et, après
■iBwuée de tons les quatre côtés,
I b rejeta, disant qu'il ne savait
ine^.. Le peuple demanda à ma
: je ne mis à une fenêtre et je je-
B ne de sequins et un autre de
■aie blanche, etc., etc. •
I les caprices de son orageuse ad-
atiofi, rinsouciance de son hu-
tt le scandale occasionné par ses
■ Mrmt promptement sa popu>
Ut Espagnob rentrèrent à Naples,
■e de Guise, obligé de fuir, sou-
mcment, à travers des périb de
leve, son r6le d'aventurier bril-
onel il était plus propre qu'à con-
WÊft couronne. A la fin, ayant
Bonté dans une rencontre , il dit
i et son escorte : « Vous voyez,
■ours, que nous ne pouvons plus
imirer; mettons-nous en escadron
raourir de bonne grâce et vendre
jovn le plus cher que nous pour-
k»ll tomba aux mains des Espa-
'ttbt conduit au fort de Gaêle; le
>4eGondé obtint sa délivrance en
L
**i 4e Lorraine reprit en France sa
be «Tiiitrigues et de succès galants;
H.^Ks aventures hardies lui prétait
"^ ({ni fit de lui le héros de la mo-
tâpittioQ qui Pavait conduit à Rome
^ bi était revenue en mémoire
<ra; mus ayant appris que celle qui
^Tobjet ne s'était point piquée de
^constance que lui-même, il la
^9 ^-il , fort indignement ; il lui
'^ on procès dans lequel il récla-
'^JttUce des pendants d'oreille es-
■50,000 écus.
Le duc de Guise vit ses bonnes fortu«
nés diverses traversées par des rivalités,
n eut des rencontres où sa bravoure le
servit heureusement : il blessa et désar-
ma un jour le comte de Coligny. Son
adresse, sa bonne grâce, l'éclat de ses ar-
mures le firent remarquer dans les car-
rousels. Dans une occasion où il figurait
à côté du prince de Condé, on dit, en les
voyant paraître : << Voici les héros dt
<T rhistoire et de la fable. »
Tel fut le dernier rejeton de cetta
grande race des Guise, dont l'éclat histo-
rique s'effaça par degrés et alla s'éteindre
dans des exploits de théâtre, au brait
des applaudissements.
n mourut à Paris, en 1664, et na
laissa point d'héritiers. As. R-e.
GUITARE ou GnrrTARE. Cet in-
strument, appelé en italien chiiarraj tire
évidemment son nom du mot grec xt-
Oâoa, qui désignait un instrument sem>
blable à la lyre selon les uns, ou qui, selon
d'autres, en différait quant à la forme ; en
France, on l'a longtemps appelé guiterne^
et ce n'est que depuis le xvii* siècle qu'il
a cessé de porter ce nom, dont l'usage
datait du xi*. Il est le seul débris con-
servé de la nombreuse famille du luth, à
laquelle se rattachaient le théorbe, le cis-
tre, l'angélique, la pandoure, la mando-
line (qui se rencontre encore), etc. La
guitare parait avoir été introduite en Es«
pagne par les Maures ; elle a de tout temps
été connue en Arabie, et peut-être tire-
t-elle son origine de l'Inde. Dans cette
hypothèse, elle ne serait qu'une dérivation
du vina , instrument particulier aux In-
dous. Une fois adoptée en Europe , elle
reçut des perfectionnements qui l'ont
amenée au point où nous b voyons au-
jourd'hui.
Une bonne guitare est maintenant
montée de six cordes; longtemps l'instru-
ment n'en a eu que cinq. Les trois plus
graves sont en soie revêtue de laiton et
se nomment les bourdons; les trois autres
sont de boyau. Ainsi montée, on l'appelle
encore en beaucoup d'endroits gu-tare
Jrançaise.
Au premier aspect, la guitare semble
différer beaucoup du violon dans sa for-
me; mab en la con^tidérant avec quelque
attention, l'on s'aperçoit que ce n'est auk.
OUI
( 308 )
GUI
fond qu^un violon dont on a coupé les
coins , apbti la table y et sur lequel la
rosette placée précisément sous les cordes
remplace lesj^ Le plane, le sapin et l'é-
bène sont, comme pour le violon, les
principaux bois que Ton emploie pour la
confection de la guitare. On se sert en*
core pour les instruments de prix du pa-
lissandre et du citronnier ou plane d'A-
mérique, tt de rivoire pour les bords et
les filets.
Les six cordct de la guitare s'accordent
entre elles par quartes, k l'exception de
la seconde qui ne forme qu'une tierce
par rapport à la corde inférieure. Ainsi
les cordes à Tide donnent, du grave à l'ai-
gu, mi y la y ré y sol^ si y mi» Ces cordes
fournissent une étendue de trois octaves,
et l'on peut obtenir encore plusieurs tons
au-delà; mais ces tons aigus sont dé-
pourvus de sonorité, par suite du trop
grand raccourcissement du corps qui les
produit. La musique de guitare se note
sur la clef de sol , une octave plus baut
que sa véritable position.
Pendant fort longtemps, la guitare,
ainsi que le luth et les instruments ana-
logues, a possédé une notation particu-
lière qui se nommait tablature. Voici en
quoi elle consistait : on traçait autant de
lignes que l'instrument avait de cordes,
et Ton marquait par des lettres ou chil-
fres placés sur ces lignes les positions
que devait prendre le doigt sur la tou-
che ; la durée des notes était indiquée au-
dessus de la portée par les blanches,
noires, croches, etc., rangées horizontale-
ment comme les chiffres d'une basse
continue. Ce procédé a tout-à-fait cessé
d'être en usage au commencement de ce
siècle.
La disposition du manche de la guitare,
sur lequel les demi-tons sont indiqués,
en fait l'un des instruments qu'il est le
plus aisé de jouer sans principes et sans
connaître la musique. En effet, il suffit que
la guitare soitaccordée régulièrement pour
que les doigts viennent se poser à l'en-
droit convenable ; la précision, si diffi-
cile à obtenir sur le violon ou le violon-
celle, se trouve ici tout naturellement ac-
quise par l'existence des petites barres
placées en travers sur la touche pour
luji'ijuer la succession chromatique des
sons, et qu'en terme de Intkcrie
pelle les tons de l'instrument.
Comme tous les modct ne se
également faciles sur la gnitarey oi
vie à cet inconvénient an mo^
petit mécanisme qui, s'adaptantai
che, produit l'efTet du barrememt{
lien capo^tasto) , que l'on obtiei
dinaire en posant le pouce en timi
toutes les cordes, ce qui les rac
toutes à la fois et change mooM
ment le système de l'instrument, i
barrant le manche à la troiaÎM
tion, l'on exécutera en ic/ , et P<
par le fait en mi bémol; en sol^
sera en si bémol ^ etc. , etc. On
aussi pour l'exécution du désact
(en italien scordatura) : ainsi, po«
en mi majeur^ on monte les cordi
ré au sol dièse et au ré dièse ^ œ q
lite beaucoup l'exécution.
Les moyens de la guitare sont
mités : ses arpèges uniformes , a
voilés , son impuissance à tenir el
longer les notes, ne lui permetten
que l'accompagnement des noe
romances et autres pièces de pd
mension chantées par une ou dm
Elle fait une assez triste figure loi
l'associe à d'autres instruments d
morceau de quelque importance,
aux professeurs de guitare qui |
dent en faire usage pour jouer •
nates et des concertos, il fkut Ici
dire; et, sans pour cela déprécier b
des guitaristes justement oélèbrei^ <
affirmer hardiment qu'en pareil
meilleure guitare arrive tout au
donner l'idée d'une très maavaàw
On a publié un nombre prodîgj
Méthodes de guitare; les plus anc
dues à Louis de Milan, Henri de ^
rabano, Sixte Karfel et Adrien L
sont de 1584, 1547, 1569 et 1571
mi Ict ouvrages de même genre c
paru depuis le commencement da
on peut consulter avec fruit a
Doisy-Lintant, Gatayes, I^mani
litor et Klinger , Molino , VLtwm
Carulli, Blum, Giuliani, Sor, A
Carcassi, etc. J. A. i
OUIZOT (Faioroois-PiXEmB-
LAUMx) , l'un des orateurs les pi»
bles de nos Chambres légisUtiTes^
Glil
(809)
GLÎ
Kiaes le 4 octobre 1787. Comme U
ipart des protestants du Bfidi, si long-
nps privés de Umt état dvil et constam^
BC en batte anx relations , son p^ ,
lAré-FnuDçois, STOcat distingaé du bar-
■ de If Imes, applaudit à la RéTolution,
■I cependant il devint victime ; car la
lebe sauvante fit tomber sa tète le 8
li f 794. n bûsn deux fils à sa veuve ,
■Ébecb-Sopbie-Bonicely femme pieuse
ractère noble et ferme, qui, de
it, se consacra tout entière, avec
I dfiomimcint sans bornes, k leur édu-
tfon. L'ainé, François, est celui qui
ril nons occuper ici ; mais Jean- Jac-
■By k cndet , qui , apnrès avoir été em-
li^ai ministère de Pintérienr, est mort
des requêtes , a aussi laissé quel-
lirs bonorables, et s'est associé
publications de son frère,
fev s*eatourer de moyens qui lui man-
NI
leur mère alla s'établir
Ciniie, cette métropole du calvinbme
■çaîs. Le jeune François, qu'elle y
k{i m GoUége (1799), répondit a
■li sni attente. Ses succès furent ra-
Un; il fit des études fortes, auxquel-
lyrérfdaient les idées religieuses, et
I nmeimin dès lors son esprit sérieux
naperturbable attention qu'il prétait
I leçons des maîtres. Quatre années
■firent poor acquérir, indépendam-
■C de Im connaissance de sa langue
iunelle, celle des langues latine, grec-
^ anglaise, italienne et allemande, con-
■nMe incomplète sans doute, mais
I ne tsrda pas à perfectionner. En
ISy fl commença son cours de philo-
hie, et l'effort qu'il dut faire alors
r ee tendre compte de ses idées et de
■ntiaients, en lui révélant une des fa-
és les plus précieuses de l'homme, lui
guniei un grand charme dans cette
ledle étude. Il la termina en 1805, et,
lin lin de la même année, M"^ Guizot
int se fixer dans sa ville natale, au sein
m famille. Bientôt après, elle se sépara
■en fib, qui alla faire son droit à Paris.
Le aéjoar de cette capitale, où la plus
îcence dans les mceurs avait sur-
an règne éphémère du Directoire,
nit à de graves dangers un jeune
nme sans expérience. Mais l'étudiant
Genève avait rapporté de cette école
une rigidité de principes qui le fit résis-
ter plus facilement a toutes les séductions.
D'ailleurs ses relations intimes avec un
homme savant, à la fois religieux et phi-
losophe, le vénérable M. Stapfer, ancien
ministre de la confédération helvétique à
Paris, le dédommagèrent de l'esprit frivole
des sociétés; et insensiblement il s'habitua
au fracas de cette vie dévorante dont il
devait connaître de plus en plus l'irré-
sistible attrait et les dégoûts sans nombre.
Pour fortifier sa santé, M. Guizot passa
chez M. Stapfer , è la campagne , une
grande partie des années 1807 et 1808,
intervalle qu'il mit à profit pour refaire
ses études classiques prématurément ter-
minées. Partageant ses heures entre les
grands modèles de l'antiquité et la théo-
logie, l'histoire , la littérature allemande
et la philosophie de Rant, dirigé par l'ex-
périence philosophique de son hôte et
ami , il raffermissait ses convictions , un
instant ébranlées peut-être par le scepti-
cisme d'un monde adonné aux jouissan-
ces matérielles et où la dissipation ne
permettait pas le retour de l'homme sur
lui-même. Il dut amsi à M. Stapfer d'ê-
tre introduit dans les salons les plus re-
nommés de cette époque; Suard , auquel
il l'avait présenté , se plut à encourager
l'amour profond de la science dont le
jeune homme se montrait animé. Parmi
les personnes qui brillaient dans la so-
ciété de cet académicien, M*'« de Meulan,
que nous ferons connaître au lecteur dans
l'article suivant, se faisait particulière-
ment remarquer. Elle concourait active-
ment à la rédaction des feuilletons du
Publiciste^ journal dirigé par Suard,
lorsqu'une maladie vint arrêter ses tra-
vaux. M. Guizot lui envoya sous le voile
de l'anonyme une série d'articles comme
elle les faisait elle-même et destinés à lui
épargner toute contention d^esprit aussi
longtemps que sa santé ne serait pas ré-
tablie. Elle accepta avec plaisir, et cette
généreuse assistance , qui ne tarda pas à
être récompensée par 15 ans de bonheur
domestique, fut aussi l'origine des essais
littéraires de M. Guizot, poursuivis avec
un succès croissant et encouragés par les
jugements des hommes célèbres qu'il ren-
contrait chez Suard.
Dans le cours de l'année 1 809, M. Gui-
GUI
(312)
GVl
terne que ce parti avait embrassé ; nous
n*aurions rien à ajouter à ce qui en a été
dît dans Tart. DocmiNAiREs. Plus qu*à
tout autre, cette dénomination resta de-
puis attachée à M. Guizot , même après
que M. Royer-Collard, Xepêre de la doc'^
irine^ eut ouvertement rompu avec lui.
Lorsque M. I>ecazes fut passé au mi-
nistère de rintérieur, il fit créer pour
M. Guizot la direction ^érale de l*ad-
minbtration communale et départemen-
tale (6 janvier 1 8 1 9) ; on sait que le même
ministre influent fut appelé, quelque temps
après (19 no^'embre), à la présidence du
conseil et que les royalistes étaient en
guerre ouverte avec lui. En revanche, il
eut l'appui des doctrinaires; et ce fut
alors que leur nom revint presque jour-
nellement dans la polémique des jour-
naux 9 notamment dans celle du /ournai
des Débais f leur adversaire déclaré à
cette époque^. On sait aussi que Tassassi-
nat du duc de Berry servit la haine du
parti royaliste ou ultra y et qu'il profita
de ce malheur pour renverser le ministère
Decazes. On raya de la Ibte des conseillers
d'état Camille Jordan, M. Royer-€ollard
et M. deBarante, en leur offrant toutefois
des dédommagements qu'ib n'acceptè-
rent point ; M. Guizot, qui avait été pro-
mu au même titre, en 1818, fut enve*
loppé dans la disgrâce de ses amb politi-
ques et refusa , de son côté , la pension
que le gouvernement lui offrit.
De ce moment, M. Guizot fut de TOp-
position, mais sagement, sans rompre avec
le pouvoir royal , et sans s^associer à la
comédie de quinze ans que certains de
ses membres se sont vantés d'avoir joué. A
cette époque de sa vie ( 1 830 à 1833) ap*
partiennent ses cHTits politiques les plus re-
marquables, tels que : Du f^uvemement
de la France depuis la Restauration et
du ministère actuel {1S20 , in-8<*), nou-
velle édition de la bro(*hure intitulée
Du gouvernement représentatif; Des
conspiration» et de lu justice politique
^1831, brochure in-8*»); Des moyens
fie f^upcmement et d'opposition dans
Véiat actuel de Im France (1831 , in*
(*) Le priBciiMl organe des dociriiMiret étAÏt
U Coumtr, qui B*«at qae 8 mois dVviftence et
«loDt nou9 avMii parlé à rart.'^CouRiizta FftA?r-
rats.
0
b.
8*»}; De 1(1 pfirtc tic mnrtcn matiè
iiiique ^1832, in-8«).Toas ces écr
rent plusieurs éditions et sont eoo
niveau des questions sociales.
Le publiciste ne dénonça pas \m
ment à la France la marche anll«i
nale de son gouvernement : le pi
s'en émut, et, voyant les audilai
M. Guizot honorer en.'lui l'indépa
du citoyen par des applaudisaemaa
thousiastcs , il ferma la chaire d^
moderne, en 1833. Loin de ooofii
plume le soin de se venger, le pni^
s'interdit alors, au contraire, k pi
que sur les affaires du jour ; oaaii,
lant faire entendre encore les pp
enseignements de l*histoire , il ae p
dans l'étude et publia une série i\
ges d'un mérite reconnu et qui 11
gnèrent son rang parmi les premâi
toriens fran^ab de notre époque.
D'abord parurent , sous an dive
la Collection des Mémoifes rtU
l'histoire de la répolution d'jimgi
(1833 et ann. suiv., 36 vol. in-l
la Collection des Mémoires reim
l'histoire de France^ depuis la /
tion de la monarchie française /m
XIII" siècle (mêmes années, S 1 voL
la traduction des textes y était aoei
gnée d'introductions, de notes et d
ploments. Il publia en méoie tmm
Essai sur l'histoire de France , •
servir de complément aux Oàsen
sur l'histoire de France de Mablj
il donnait k la fob une nouvelle é
Cet excellent ouvrage ; 1 834 >, où la
s'associait à une érudition profond
pandit de vives lumières sur Vk
nationale pendant les deux pea
dynasties et dissipa les trnèbëea
ses origines étaient encore envele
Il fut suivi d*un livre du plus hai
rite , V Histoire tic la rvvoiuiiom >
gleterre depuis Vavénetnent de
les 1^ jusqu'à Li restaurtittom tic
les II j mal beureuvroent encore nu
car il ne parut, en 1837, que le
premiers volume» de la première pa
la seconde n'est pas oommeooée. M
zot donna en outre une nouvelle i
des Œupres de Siêakspeare^ dana
duction de Letoumeur, entirrruM
vue et corrigée (1831 et tuiv., 1
CLI
(313)
GH
a*- > . d prcoétlée d^uii E^nai. Insto rique
•rv porte. Dans le t\2usée des protes^
cr.èlrts yL II, 2* parL) , un autre
Lsisi:. l\it consacré à Calvin , etc. Tout en
■■liTiliTiinT an génie de Shakspeare ,
s^-^teme pins vaste et plus complet
celui d'Aristote, l'auteur est loin de
L apprimirr dans ce poète , objet de
MJniration; dans 31. Guizot, Téclec-
K tcspêre constamment les systèmes
y et s'il se pose en novateur, c^est
en novateur sage et circonspect.
Cfitc Induction du grand tragique
BOUS rappelle que, dès 1812,
Gwot avait publié et accompagné
et Mlcs critiques et historiques la tra-
da cheif-d*ceuTre de Gibbon en-
par une tête couronnée, publiée
■■ on nom emprunté, et revue par
Ji*'Gni20t*'.
En 1826, il accepta la direction gêné-
■k de ïEncrclopédie progressive^ et
llpov cette entreprise, qui n'a en que
livraisons , Tarticle Abrégé et
VMril€ie£ncyciopédiey dont Fau-
fev ém même article dans le présent ou-
ct du Discours préliminaire qui est
léle do 1*' volume a non-seulement
plusieurs passages, mais auquel il
«^pranlè aussi quelques idées directri-
«**.Aacommencementde 1828,M.Gui-
U Revue française^ dont la ré-
de Juillet interrompit la publi-
, mais qui, reprise en 1836 et con-
jusqu'en 1839, s'enrichit de nom-
articles fort importants dus à la
de M. Guizot , entre autres de ce
Du CaiAo/icùme f du protestant
et du philosophisme en France^
^ flijct duquel M. le pasteur A. Coque-
Ri, dans une lettre imprimée, contesta à
rastenr le droit de parler au nom et
~*^ 9oBt aTODS donne I*hiAtoHqae de cett^
adactkm a la fin de l'article Gibbost. S.
***; Ces «âlatioBS ont fait soppoter dans le
»»p* a qofflqnes critiquer, un peu trop pret-
w% de donner leur» eoDJertnre» pour dci Ten-
tes. q«e VEm€jchptdû du Gens du Mùndé parais-
md ■•«« l*iaflacncede M. (fuixol, alor^ miniiitre
ée i'.^kCrarfioB publique. M. Guizot n*a jamais
«■ jj Moindre part à cette pub1iration,quî in^me
w> lai a dA aumne cipèce dVncourngement, pas
f|«i qa'a aucan de set sncee^sears dans le mi-
MiTiia Apres cette déclaration, nous serons
p •• à l'aise «is-à-ris de ceux qui trouveraient
t?Qo flatté le portrait qa^on fait de M. Gnizot
«t«r
J. U. S.
comuic orj;anc des protestants. Enfin,
dans la même année 1 828 parut V Histoire
constitutionnelle d* Angleterre de Hallam
(voy» y revue et accompagnée d'une pré-
face par M. Guizot.
On le voit : assez de travaux remplis-
saient le temps de sa retraite des affaires
politiques pour en attester le calme et
pour éloigner Tidée d^une participation
active à la sourde guerre que TOpposition
faisait incessamment à la Restauration.
Cependant, en 182 7, M. Guizot, rompant
ouvertement avec celle-ci, entra dans la
société Aide^toi , le ciel f aidera, « Elle
n'avait d'autre but, dit le bienveillant
biographe déjà cité , que de défendra
hautement, contre les menées souterrai-
nes du pouvoir, l'indépendance des élec-
tions. Ce but était légal, avoué, public. »
Toutefois y aurait-il de l'injustice à soup-
çonner que le prochain accomplissement
de la 40* année de M. Guizot, sans le-
quel on n*était pas éligiblc alors, y entrait
pour quelque chose ?
Quoi qu'il en soit, une lueur d'espé-
rance ne tarda pas à se montrer à Tbo-
rizon politique : un ministère nouveau,
auquel restera lionurablement attaché le
nom de M. de Martignac (roj^.), essaya
de ramener le gouvernement dans de
meilleures voies, et M. de Vatimesnil si-
gnala son avènement au ministère de l'in-
struction publique par l'autorisation qu'il
donna de reprendre leurs cours à la Sor>
bonne au\ professeurs qu'on avait obligés
de les suspendre. AI. Guizot rouvrit le
sien, le 9 avril 1828, par un discours
grave et digne, à Tesprit duquel répon-
dirent toutes les lettons suivantes. Im-
primé sous le titre '^Histoire générale
de la civilisation en Europe (i vol.) et
d'Histoire de la civilisatinn en France
(4 vol. in-8°), il resta libre de toute pré-
occupation politique; aucun ap|)el aux
passions ne s'y glissa. Rien n'appelait ces
applaudissements de mauvais aloi dont
trop de professeurs se montrent avides;
la parole du maître, écoutée dans le re-
cueillement par plus de douze cents au-
diteurs, fut constamment mesurée, sé-
vère, positive et pleine d'autorilé. Si un
regret nous reste, c'est celui qu'un Irl pm.
fesseur ait sitôt jugé une tellr lui lir nii-
desfious de sa vocation ou dr sa IVirtiinii.
G13I
(S16)
GUI
sentir toiKe rimpoitance aux instituteurs
par une lettre qu'il adressa à tous Domi-
nalement, de mani^ à relerer eu eux l'i-
dée de leur di|;mté ; cette loi» disous-Dous,
les eocouragements prodigués aux lettres,
malheureusement avec peu de discerne-
ment quelquefois, ses réformes financières
dans l'Université, des chaires nouvelles
créées dans les facultés, les améliorations
des règlements de la Bibliothèque du
roi, le rétablissement de l'Académie des
Sciences morales et politiques, d'immen-
ses travaux et voyages ordonnés et com-
mencés sous ce ministère, sont autant de
titres acquis à la gloire de M. GuizoL
Sauf la courte apparition du ministère
des trois jours {\0 novembre 1884), ce*
lui du 1 1 octobre 1889 dura jusqu'au 33
février 1886, époque où une manœuvre
du tiers-parti le renversa. Alors M. Gui-
zot se retrancha dans le silence et dans
une méditation studieuse , d'où il fut tiré
vers le 6 septembre 1836, lorsqu'il forma
un nouveau cabinet, de concert avec
M. Mole, qui devint président du con-
seil. Dès lors, M. Guizot prétendait au
portefeuille de l'intérieur, l'un des deux
ministères qu'on est convenu de regarder
comme donnant le plus d'influence ; mais,
rencontrant des obitacles , il se contenta
encore cette fois du ministère de l'ins-
truction publique, où il put veiller lui-
Miéme à la mise en application de la loi
fondamentale de l'instruction primaire et
préparer celle qui régla de même l'instruo*
tion intermédiaire. Cependant le nouveau
cabinet dura moins encore que celui du 23
février : les débats de l'adresse donnèrent
à penser qu'il était mieux constitué pour
l'administration que pour la discussion,
et M. de Gasparin {voy^) crut alors de-
voir offrir sa démission.
Dans la crainte que le ministère de
l'intérieur, qui, dès le 6 septembre, avait
été compris duis sa part d'influence, ne
renforçât celle du président du conseil ,
M. Guizot le demanda aussitôt pour lui.
Cependant il le cédait à M. Thiers (à qui,
dans cette circonstance , il fit une visite
dont on a beaucoup parié), à la condition
que l'autre ministère influent, celui des
ankires étrangères, fût donné à M. le duc
de Broglie, l'ami de M. Guisot et, comme
ïiû, l'on d— prîadpaix doclrinaire8.ToQt
ses efforts échouèrent, et M. Moli
forma, le 15 avril 1887, un m
dans lequel le parti doctrinaire
pas de représentant. Peu de joon
le 8 mai , M. Guizot, répondani
spirituelle attaque de M. de Sadi
nonça le discours dont nous aw
cité quelques passages et où il pu
éloquence des négociations minia
auxquelles il avait prit part, assun
pour son compte, il était proiba
indifférent è toutes les vicissitadi
fortune politique.
Pour se soutenir contre un tel
saire, M. Mole sentit le besoin di
fier la politique intérieure. Ak
ère nouvelle commença pour la 1
au système d'intimidation luooéi
de la réconciliation. Le mérite
moins aux hommes qu'aux ten
venus meilleurs. Le pays était pin
les mauvaises passions s'agitaient 1
core dans l'ombre, mais ne trc
plus de sympathie ni d'écho. Un
du mérite en rerient toutefois waoL
res, mab efficaces, du 9 septembr
que l'autorité de MM. Guizot c
avait fait accepter à une Chambre
des convulsions auxquelles alon
était en proie. En interdisant è 1
de mettre journellement en qm
principe même de notre gouverm
en la plaçant sous la menace d^
pression sévère, ces lois l'avaient
bituée de la violence de iangaf
quelle se livraient les journaux ; ^
qui, agissant sur les tètes exaltées c
mécontents toujours nombreux
partout des brandons de discordi
avait fallu se plier à un langage f
déré , et cette modération entrai
do public. Mab la nation rcstaK ]
en deux camps, et la division pi
ses forces : il était temps de porter
è un mal si funeste. En proclaaaai
nbtie, en rouvrant les temples dévi
l'émeute, en rendant le roi à la gi
tionale de Paris qu'il n'avait dep
temps passée en revue, le ministè
rejeta sur les minbtères précédea
l'impopularité des mesures aecs
leur avaient été commandées
circonstances. Il blessa ainsi pr
ment M. Giaiiol et set amit : m
i l
pas a ft ensnivrc.
• 1^ loaUît fiu de nous de» ultras da
et JniUeC, dit-a dans la
da 7 jaBTÎer 1839. Nous étions
à fiûre dans cette Chambre une
t; 3 y rnnât wat gaoche : les réro-
d'ian côté, les nitns de Tan-
fel^ la JMtc mïlirn an profit du cabinet.
ifbîft ce qaH poavail y aToir d^mpopa-
lim^ de coBtraire à certains sentiments,
habhndes du peys, citait à
!; c^était nous qui derions
le poids. Tout ce qui pouvait
apparence, quelque ten-
— iliiqiic, révolutionnaire, c*é-
de Tancienne Opposition,
nous n^avons pas voulu ac-
situation; nous ne sommes
d'aucun régime, pss plus de la
de Juillet que de la Restaura-
avoQS été dans tous les temps
d'une politique modérée, de
ipj'oB a appelé depuis la politique du
( SU ) GLl
le vote, par de nouveaux 22 1 , de Tadrèsse
rédigée par les commissaires de la coali-^
tion, mais refondue par la Chambre, la
dissolution de celle-ci en janvier 1839,
les comités dVlection et les circulaires ré*
digées par chacun d^euz, la faible majo*
rite qui sortît pour le ministère des élec-
tions du 3 mars, la chute du cabinet et
Timpuissance de la coalition d^en former
un autre {vojr. GASPAaiK;. Disons seule-
ment que M. Guizot, pour assurer sa ré-
élection à Lisieuz, avait lait imprimer
une lettre très remarquable à ses com«
Ce te alors que les doctrinaires ten-
hM la ■min au tiers-parti , lui-même
I M k roppositîon de gauche. Les par-
^ftlm pfas eatrémetf, celui des légiti-
\f dont M. Berrjer est le chef,
riii des radicani, qui re^it son
tordre de M. Gamier-Pagès, en-
cette coalition devenue la-
i dont il serait trop long de
ici Finstructive histoire. Sans
antécédents et mettant en
gouvernementales ,
à la tribune de la Chambre,
il Félage de TOppotition tant combattue
par W, cft reçut, a dit M. de Montalivet,
ht èt^téme de M. Odillon-Barrot, jus-
^hmA soo adversaire, moins éloigné de
Û^il Cit vrai, que M. Garnier-Pagès, qui
pnasBçay dans la séance de la Chambre
àm 9 JBMTÎer 1839, ces mémorables pa-
« J*ai lait des efforts, pour ma part,
de Inire nommer pour commissaires
de la commission de Tadrease)
des anciens cabinets. Pai voulu
le plaisir de voir des hommes qui
: dirigé la politique que j*avais com-
avec tant d'ardeur, venir la blâmer
réservons pour les articles Molé
•f Tncms le récit succinct des événements.
mettants, et quUl les remercia ensuite^
par un discours qui mérite aussi d'être lu,
de lui avoir continué son mandat.
Mais en même temps un discours électo-
ral prononcé surun autre point delà Fran-
ce condamnait hautement la coalition.
M. Rover-Collard , qui n^avait pas voté
les lois de septembre et s'était sépairé, dans
cette occasion (séance du 25 août 1835 1,
de ses anciens amis, fit entendre le 3
mars 1839, aux électeurs de Vitry qui
venaient de le réélire, ces graves paroles :
<( L'agitation produite par la révolution
de Juillet, chassée des rues où elle a été ré-
primée, s^est réfugiée, s'est retranchée, au
cœur de l'état. Là, comme dans un lieu
de sûreté, elle trouble le gouvernement,
elle t'avilit, elle le frappe d'impuissance,
et en quelque sorte d'impossibilité. »
L'ancienne majorité de la Chambre
des députés et celle de la Chambre des
pairs partageaient Tavis de M. Royer-Col<-
lard ; tous les vrais amis de M. Guizot ,
admirateurs de son beau talent et de sa
carrière si honorable, le virent avec peine
engagé dans cette route nouvelle. La pu-
reté de ses mœurs, la rigidité de ses prin-
cipes, son caractère ferme et résolu sem-
blaient lui avoir imposé Tune des plus
hautes missions qu'il y ait actuellement à
ramplîr en France, celle que le député
de la Marne a si bien désignée par ces
mots : a Pratiquons la franchise, la droi-
ture, la justice exactement observée, la
miséricorde judicieusementappliquée. Si
c'esl une révolution^ le pays nous en
saura gré, et la Providence aidera nos
efforts ; V la mission de moraliser le gou«
vernement, de le tirer de la vieille or^
nière des intérêts personnels, où les plus
hautes questions sont rapetissées aux nies*
CCI
(Jl8)
GDI
qniiMt proportions d*iine iotrigne de i
couloir ou d'une guerre aux places, et où
les personnes et les moyens équivoques
ne sont pas ceux devant lesquels on re-
cule le plus.
Les intérêts matériels envahissent tout
dans les pays rebelles à Tempire de la re-
ligion, et les caractères les plus élevés n'y
semblent point à Fépreuve des grandes
tentations. Mais M. Guizot est du nombre
de ceux qui aiment et exaltent l'heureuse
influence de ce lien entre le fini et l'infini,
entre ce monde périssable et l'éternité à
laquelle il nous prépare, a Les croyan*
ces religieuses, a-t-il écrit récemment *^
sont d'un inappréciable secours au bon
gouvernement des affaires humaines. Pour
se bien acquitter de sa tâche en ce monde,
l'homme a besoin de la regarder d'en
haut; si son âme n'est qu'au niveau de
ce qu'il fait, il tombe bientôt au-dessous
et devient incapable de l'accomplir di-
gnement. » Les mêmes sentiments se re-
trouvent dans divers ouvrages ou petits
écrits de M. Guixot, notamment dans son
article déjà cité Du catholicisme ^ du
protestantismeyeiCj auquel on pourrait
néanmoins reprocher son point de vue
plus gouvernemental que spirituel et un
syncrétisme difficile à concilier avec une
foi vivace. Enfin ces sentiments ont ani-
mé quelques-uns de ses discours, si-
non politiques, au moins de ceux qu'il a
prononcés en sa qualité de membre du
conseil ou de vice- président de la Société
de la Morale chrétienne, de la Société
protestante de Prévoyance et de Secours
mutuels de Paris, et avant tout de la So-
ciété Biblique protestante. Nous rappel-
lerons particulièrement son allocution à
l'assemblée générale de cette dernière so-
ciété, le 30 avril 1886, où il exciu les
plus salutaires émotions en traitant cette
thèse admirable : « C'est la gloire du chris-
tianisme d'avoir iait de l'intérêt éternel
de l'âme humaine , de la sainteté et du
salut des âmes, sa pensée dominante. »
Il est rare, mais il est consolant, à l'é-
poque où nous vivons, de voir sortir de
lellca paroles de la bouche d'un homme
d'éut.
Au reste, chez M. Guizot Thom me d*é-
(*) Fis d» Wmtkimgfm, lotrodactioa, t. I»
p. XWIIl.
tat n'a jamais fini ni an penseur
ni à l'écrivain riche d'idées et
dans l'expression des sentiments. Il i
pris sa plume habile dans toutet
termittences de sa vie publique, et
ques-uns de ses écrits ont même été]
parés au milieu des orages polltiquea.1
s'applique entre autres à sa demièrt{
blication, f7r, correspondance eti
ele ff^ashingtnn , Paris, 1840 , t.
C'est un abrégé du grand ouvrage i
de M. Sparks, publié aux Éut»-Uniil
les auspices du congrès. M. Guizot,
les autorités américaines ont fait
naître leur désir d'associer la Pranetl
monument élevé à un homme
monde entier, a enrichi d'une inl
tion très remarquable les extraits
suivant ses vues et traduits sous m
veillance. Cette publication clôn
nous la liste des ouvrages de M.
que nous n'avons pas toutefois
complète. Beaucoup d'articles de la
vue Française entre autres, ^par<
celui sur la Démocratie) , mérii
d'y figurer.
Tant de travaux ont dû accumutcrl
honneurs sur la tête de M. Guîzot. ■
l'un des premiers f 8 déc. 1 839) meall
de l'Académie des Sciences moral«l
politiques, restituée par lui à llttslM|
de France, il le fut bientôt après par <
des Inscriptions et Belles-Lettres, et,
28 avril 1836, il devint en outre TuBi
quarante de l'Académie - Française ,
remplacement de Destutt de Tracy.
pronon^ son discours de réception*
33 décembre suivant. Depuis le 4
1835, il est grand -officier de la
d'Honneur; il a reru difTérentes
rations de .souverains étrangers, «tlj
été l'objet, au dehors aussi, de
de nominations académiques.
Une haute distinction, qui sans
ne sera pas la dernière, vient encore 4
lui tomber eu partage. Après s*être dfal
depuis l'avènement du ministère da I
mai (uA/. SouLT^i , pour laisser se perA
les souvenirs de la coalition , M. Gm
zot, par ordonnance royale du 9 fèviii
dernier, a été appelé à Tambassade i
Londres , où la question capitale àê
politique du jour attend sa solati«
Dtns les affaires d*Orient, le plut b«
cm
(S19)
GUi
I ctt détola à U Fruee : ne deman-
H rien pour elle , ne 8*attmchant qu^à
■Blonir U paix ei l'équilibre , défen*
II U cause de rEorope entière, elle te
pie en oppoiition avec rAogleterre
■ibien q[a*avec la Rimie, el obligée de
liH' muL antipalhiet de Tune comme
^convoitiae de raatre de ces deux na-
^ rivalea. Ce oonilit a renda dilEcile la
pt du cabinet français : il a demandé
le tribut de ton expérieoœ
i lie ton aniorité. Dans cette po-
▼elley ou rEnrope, plus que ja-
les jeux sur lui, le diplomate
•*était formé à Téoole de Tbistoire,
d'oB renoontrcrune plus rude dans
émrdes civiles, ne manquera pas à
pjs et ne restera pas au-dessous de
renommée*. E. P-c-t.
WIZOT (madame). Élisabbth-
- Pauunb liK MxuLAiff est
ne sous son nom de famille
«ws cebii de son mari (vojr, l'article
t), qu'elle porta dignemenL
M"* de Meolan , née le 2 novembre
I, était fille d'un receveur général
k généralité de Paris, ville où elle re-
ie jonr. Dana la nuiison de son père,
énit le rendei-vous des économistes
'ia Bonvelle école, des encyclopédistes
Cun grand nombre d'esprits éclairés ,
k indinait aux idées qui préparaient
i#volatioD. L'éducatioo de la jeune
dIîbc, €»bjct de la prédilection mar-
ée de ta mère, fut soignée. Dans
le jcniie fille triste et toujours souf-
Muae, oo remarqua de bonne beure
e vive eensibilité et une facilité éton-
ne pour apprendre et saisir, une rai-
I ditiîle, un cœur excellent, une mé-
tré pea commune; et pourtant son
rit restait comme endormi. A 14 ans,
! faisait des vers, composait des oon-
ct dea fables, écrivait de petits dra*
»; aaîa elle fiùsaît tout cela sans y
m bien vif plaisir. Toujours
y tonjoon silencieuse, l'origina-
f ai ftctive de son esprit semblait ne
^ Ob wt qae M. CaUmata TÎnit de graver*
■éi W tabûaa de M. P. DeUroehe, uo beaa
vaic de IL Gaiiot. Ua portrait « U plumé,
iai beaa, aiaia fort piquaat, %e trouTc dans
Etmtiea mr U$ ormUmn purltmentairtt^ par Ti-
de Cormvirfa).
5.
pouvoir se manifester; rien qoi fit près*
sentir qu'un jour elle dût se distinguer.
Elle allait accomplir sa seizième année,
lorsque la révolution éclata : ce fut com-
me la provocation dont elle avait besoin
pour se développer.
Biais cette même révolution renversa
la fortune de M. de Meulan, qui ne put
survivre à ce coup, et mourut en 1790,
laissant sa famille dans la gène. Ainsi au
spectacle des malheurs publics se joigni-
rent les malheurs particuliers pour la
jeune Pauline, désolée, inquiète pour l'a-
venir de ses trois frères , de sa mère et
de sa sœur. En 1794, une loi générale
exila ^de Paris la famille de Meulan, qui
se retira à Passy. Dans son isolement,
la jeune fille apprit enfin à penser, et sa
nature intime lui fut dès lors révélée.
Un matin, en dessinant, elle s'aperçut tout
à coup de l'abondance de ses idées, de
l'énergie de ses facultés, et elle songea,
poiu* la première fois, qu'elle pourrait
bien avoir de l'esprit. « Dès que ce doute
« se fut élevé en moi , écrivait-elle dans
« la suite, il me sembla être moins seule
n en ce monde ; je crus y avoir rencontré
« un ami qui ne m'abandonnerait pas. »
« Je me fixai pour toujours cette idée,
dit -elle encore dans une lettre datée
de 1822 , « que la seule patience qui ne
« vienne pas de la faiblesse est celle qui
« ne se soumet qu'après avoir épuisé la
« résistance, et c'est cette énergie obsli-
« née qui a été l'appui de ma jeunesse.
« Rien de beau, selon moi, comme l'acti-
« vite persévérante aux prises avec les
« difficultés de la vie. »
La situation de sa famille était diffi-
cile, pénible; Pauline de Meulan réso-
lut d'utiliser son talent en faveur des
siens , et, encouragée dans cet honorable
projet par d'anciens amis de sa famille,
Suard et De Vaines, elle se décida à écrire
pour le public. Son premier roman , Les
Contradictions^ ou ce qui peut arri%*ery
un vol. in-12, parut en 1799. Cet ou-
vrage, qui révélait un esprit piquant et
original , une grande facilité de style, eut
du succès; toutefois il n'était pas sans
de nombreux défauts; mais presque tous
disparurent dans un second roman , La
Chapelle d'AfUm^ ou Emma Cour-
tenny^ publié sous le titre modeste dq
GDI
(820)
GUI
ti^dctîon de Tanglais^ qnoiqu^il fût
même plus qa*une imitation. Le titre ,
ridée générale et quelques sitoations,
voilà tout ce que M^* de Meulan avait
emprunté à Marie Hay« ; les événements,
Ja conduite du drame , les formes du ré*
dt, les caractères, les sentiments, Fez-
pression , tout était dVlle, et tout était
neuf, fin, touchant.
En 180 1, Suard ayant fondé ie Pu-
blicîste y journal modéré et indépendant,
ami de Tordre et de la vérité, elle en
partagea la rédaction et cessa dès lors
d*écrire des romans. Bientôt ie Publia
ciste dut à cette plume de femme une
grande partie de son succès; ses articles
(formant 5 à 600 feuilletons signés P.)
sur les théâtres, les mœurs , la société ,
les livres , faisaient le sujet de toutes les
conversations du monde élégant ; et, en
imprimant à la critique littéraire un ca-
ractère nouveau d*indépendance, ib assi-
gnaient à leur auteur un rang parmi les
écrivains distingués de Tépoque. Plu-
sieurs de ces articles ont été réunis sous
le titre à^ Essais de iiitérature et de mo^
raie y 1802.
Tandis que la réputation de M*^* de
Meulan grandissait , que, recherchée par
le monde à cause de son esprit et de Taf-
fabilité de ses manières, elle y allait ob-
server et réfléchir , ses nombreux travaux
de chaque jour minaient sa santé, et
bientôt le repos lui fut ordonné. Cétait
au mois de mars 1807, alors que sa
sœur, quVlle avait mariée, en 1 803, avec
M. Dillon, et à laquelle elle avait généreu-
sement abandonné sa part du patrimoine
commun , venait de perdre son mari.
£He souffrit de sa douleur, et Taltération
de sa santé s*étant encore angoientée, il
lui fallut renoncer entièrement au tra-
vail. Cependant le produit de sa plume
était tout pour elle et les siens ; elle s*iii-
cpiiélait donc en pensant aux embarras
domestiques qui allaient être la consé-
(jnenoe de son repos forcé. Dans ces cir-
constances, elle re^t un matin une let-
tre anonyme par laquelle on lui offrait
d*érrire pour elle dans le PtUdieiste.
Aussi surprise que touchée de cette pro-
position , elle refusa d*abord ; mais Ta-
nonyme renouvela sa prière : alors elle
jÊCctpîêy et dès œ jour elle re^t, par une
voie secrète, des articles qu'ellt M
vait regretter de publier au lien des i
Cette mystérieuse correspondaiioe i
tinuait sans que M"« de Meulan péli
couvrir celui qui en était l*ai
membres du cercle de Suard s*éi
de leur côté en conjectures , i
ne songeait au jeune et grave
qui, au milieu d*eux, écoutait
ment toutes les suppositions. Eoia,'
un mois de recherches inutiles,
Meulan écrivit elle-méa», pur la
Pubiicistey à son discret
pour le sommer de se fiûre
le menaçant de rompre avec lui A;
sistait à rester ignoré. Le
dans Tarticle précédent quel
anonyme et queb rapports sV
bientôt entre lui et celle qu'il
gée avec tant de délicatesse. ÇkÊt%
après, le 9 avril 1813, c«tte
devint madame Guizot, et ce joar^
men^ pour les deux écri^
tendre et douce de quinte
« remercie Dieu de mon ^uhwir ,
« vait*elleen 1821 à une de i
« je suis du petit nombre de een fj
« la vie n'a point trompés. » Les dl
époux gagnèrent à leur union : îliMl
blaient se compléter Tua Taotn. ^
contact de Fesprit ^«(Bnit antaai m
clairvoyant de sa femme, M. Gtiiaol«i
tit son ambition s'accroître, et M"* fi
xot, de son côté, puisa dans la haalta
son de son mari la fora qu'elle nta
pu trouver en elle-même ; avec lii
refit toutes ses opinions rfiliginnim^gp
tiques, morales et littéraires; car il ^
que-là les idées ne lui avaient fm nm
que, les principes souvent lui a^
défaut.
M. Guizot avait entrepris la
tion des Atutalesàe VÉdUtuadok .
périodique destiné à en propagv et
ganser les vrais principes : sa
plaça plusieurs articles, entre
Jourmai d'une mère. Dans la
née (fin de 1812), elle publia
mes de contes intitulés : Les Enf^
ouvrage dans lequel elle sut unir la tf
se à la naïveté, l'intérêt à la
et où règne une morale pure,
pourtant familière. Ces contes sont (
aujourd'hui un modèle du genre.
Gm
(821)
GUL
i , l'cotrée de m i
î dans
-Gui-
Dl plus
publiques permii
iiller à son gré,
té : elle écrivit alors plusieurs
es sujets de morale et de po-
B^ont pas été publiés , et elle
ft rédaction des Archives phi-
Sy politiques et littéraires
)«, del817 à 1818). La po-
i occupait une si grande place
de M. Guizot pendant les six
1 resta aux affaires, la préoc-
lent dans cet intervalle; elle
une part active, en 1819, à
Q politique du Courrier (vojr.
note ) ; mais lorsqu'il fut ren-
Ures, elle les cultiva avec
1821, elle publia l'Écolier,
ft Victor (4 vol. in- 12), ro-
cation que l'Académie-Fran-
»nna comme Touvrage le plus
mœurs, et dont chaque page
effet , une élévation peu com-
pensée et une grande sévé*
on , au milieu d'un récit tou-
aé, toujours varié, toujours
ts Enfants et le Journal d'une
ressaient directement à l'en-
Êcolier fut une œuvre desti-
bien aux hommes qu'aux en-
ayant surtout pour but d'ini-
lôniers à la connaissance des
e rhomme , en leur montrant
I qu'ib doivent pratiquer dans
Écolier fut suivi des Nouveaux
tvol. in-12), qui parurent en
doi btitulé Nadir est surtout
ible : l'auteur y prête aux le-
la raison tout Tattrait d'une fie-
hble et naturelle. Dans un au-
*p de M"^ Guizot, mais qui est
dieré, Une Famille, elle donne
■tOQtàla fois aux enfants et aux
c'ert toujours, du reste, la même
esentiment, la même morale in-
c^ pourtant indulgente. Toutes
^îcttions semblaient n'être que
■eats d'un grand ouvrage , d'une
|i>Bplèude Téducation: M°»Gui-
^tToeuvre , et donna, en 1826,
lotion domestique, ou Lettres
ksurréducaUon (2 vol. in-8»).
9oe de cet ouvrage se trouve
boi runion d'une grande sévé-
fek^. d.G.d.M. Tome X11T|^
rite de principes avec une entière liberté
d'esprit; tout entier fondé sur le vrai,
rien n'y est accordé aux caprices de la
faiblesse et de l'imagination. Il y a là
trois enfants qui grandissent et deux
mères toujours inquiètes, toujours at-
tentives, qui se communiquent leurs ob-
servations et s'aident mutuellement de
leur expérience.
Cet ouvrage, le dernier qu'ait écrit
M™* Guizot, est comme le résumé de ses
réflexions; elle se hâta de le finir, car elle
sentait la vie lui échapper. En vain, pen-
dant une année, elle lutta contre la ma-
ladie, faisant ses efforts pour retenir une
vie qui lui paraissait douce et qui faisait
le bonheur d'êtres chéris : elle était près
du terme, et quand elle l'eut compris,
elle ne songea plus qu'à mourir comme
elle avait vécu. Le 80 juillet 1827, elle
fit à son mari, à son fib, à sa famil-
le, de tranquilles et touchants adieux;
le surlendemain, 1*' août, elle pria M.
Guizot de lui faire quelque lecture. H
lut d^abord une lettre de Fénélon pour
une personne malade, puis il commença
le sermon de Bossuet sur l'immortalité
de l'âme : comme il finissait, elle expira.
Bien que catholique, elle avait prié son
mari de la faire enterrer selon le rit pro-
testant ; elle avait besoin de mourir avec
l'espoir consolant de se réunir un jour
au-delà du tombeau à celui qu'elle ai-
mait.
« Sa vie, » dit M. Ch. de Rémusat, dans
l'intéressante notice qu'il a consacrée à
l^me Guizot , « peut se résumer ainsi :
« immuable harmonie de la raison et du
« cœur. » « Partout , ajoute-t-il , cette
(t qualité mérite admiration et affection ^
« mais elle est digne d'amour surtout
« alors qu'elle unit la raison d'un sage et
a le cœur d'une femme. » E. P-g-t.
GULISTAN (pays de roses) ,est le nom
de l'un des ouvrages les plus connus et les
plus piquants de Saadi [voy,), célèbre
poète et philosophe persan; c*est aussi
le nom d'un village devenu fameux pour
avoir été le théâtre des négociations et
du traité qui ont sanctionné le premier
démembrement de la Perse en faveur de
la Russie. Gulistan est situé dans le Ra-
ra-Bakh (jardin noir), province monta-
gneuse et boisée, au confluent du ILotir
1\
43t» ( ta )
et de l'Araxe (voy. cet articles). Ce lot à
Gnlittaii qaes'aboachèrent, en septembre
1818, sous le médiation de rAngleterre,
les plénipotentiaires des deux puissances,
le général Rtischtchef, gouTemeur géné-
fal de la Géorgie, et Mirza-AbouUHa-
çan-Rhan, ci -devant ambassadeur de
Perse en Angleterre. Après deux mois de
négociations, ils signèrent, le 12 octobre,
un traité préliminaire qu*Aboul-Haçan
fut chargé de porter à la cour de Téhé-
ran pour en obtenir la ratification ; celle
qu'il alla ensuite demander solennelle-
ment à Fempereur Alexandre fut retardée
jusqu'au mois de janvier 1816, à cause
des deux expéditions que ce monarque
iTait faites en France. Cet Aboul-Haçan
est le bel ambassadeur de Perse qu'on a
iru à Parisien 1819, avant son départ
pour une seconde mission en Angleterre,
et à son retour, en 1820.
Le traité de GuUstan porta les fron-
tîèref de l'empire russe jusqu'à travers les
•teppes du Moghan, au cours inférieur
de l'Araxe, à la rive droite du Rapanek-
Chai et à la rive gauche de l'Arpa-Chaî
qui se jettent dans ce fleuve; il fit perdre
au roi de Perse les khanats de Rouba, de
Chemakha, de Bakou, de Salliàn , for-
mant la totalité de la province de Chirvan
(vox.)j ceux de Karabagh, de Talychine et
de Gandja (vo/. Ajuiéhie), et l'obligea
de renoncer à toutes prétentions sur le
Daghestan, l'Abazie et les diverses pro-
^nœs qui composaient la Géorgie turque
et la Gîtorgie persane. La Russie obtint
de grands privilèges pour son commerce
dans les états du chah , ainsi que le droit
exclusif d'avoir des vaisseaux de guerre
sur la mer Caspienne. Ce traité, avant-
coureur des nouveaux avantages que de-
vait lui procurer celui de 1827 (voy.
TouaxMAifTCHAi), a réalisé les plans d'a-
grandissement que Pierre-le-Grand avait
commencé d'exécuter el que Nadir>Chah
força ses premiers succeMeurs de révoquer
on d'ajourner. H. A-d-t.
GUSTAVE. Quatre rob de ce nom.
ûm
de diffêrentes maisons, ont régné en
Suède, sans compter Charles-Gustave qui
figura parmi les Charles, dans la série des-
queb il est le dixième; les deux derniers
GusUve seulement sont désignés par leur
^îflre; les deux premiers sont plus con*
DOS idis les iioBis de Guitif* Wtia
Gustave- Adolphe.
Gustave I*', on Gustavi Wa14
en 1496, éuil fils du conseiller
Erik Wase, de Grypsholm, issu d«
cienne famille royale. Il était
corps, d'une éloquence entraînante^ i
témérité presque toujours heumMi
branlable dans ses convictions et
douceur dans un temps qui, po«r hl
de , était encore un âge de mdesN
barbarie. Lorsqu'en vertu de 1'
Ralmar, Christiem II {voy,) voolati
parer de ce pays, Gustave forma la
jet de l'aflranchir du joug de ce
mais pendant qu'il se préparait in
ter cette résolution, Christiem lalli
sir el conduire à Copenhague,
otage, avec six Suédois des meîll
milles. En 1 5 1 9, ayant appris que <
tiem avait presque entièrement
la soumission de la Suède, Gustave ^i
de sa prison sous des habits de
premier jour de son évasion, il
malgré les plus grands périls,
à 12 milles de Copenhague, s*y
service des marchands de bcHifr da.
land, et, avec eux, parvint sans étvi
couvert jusqu'à Lubeck. Lii il fut i
mais le sénat le prit sous
et lui promit même de l'aider
projets que désormais il ne
la peine de cacher. Peu après, il
Lubeck et débarqua à Kalmar ; i
garnison, dont il se fit reconnaltr*, i
de prendre le parti d'un I
par Christiem , qui mit sa téla à
poursuivi par ses soldats, repoiMté pri
parents et ses amis, il se dirigea
vers la Dalécarlie, où, abandonné p
guide infidèle qui le dépouilla de so«l
gent, il fut obligé d'abord, poor vhnr%(
s'engager comme ouvrier
tard, dénoncé par un seigneur
s'était confié, il trouva un asile
prêtre qui Tappuya de son argcat
ses conseils, el qui, pour le dérober i
poursuites de ses ennemis, fat nhllgil
le renfermer sous clef dans une partfal
n On «tt p«a d*Mrora «or PoriglM «t HU^:^
•M U fost dériver d« U torr« •df^rials d|\
%^
WaM, «Itnée das« U proTiii<*« d^plaMl, d*B
reiiiliiurot |Mr U rcMBpOMtifM drt a
ÎK. Après «Toir habUement pré-
I esprits, il profita d^ane fête qui
lit les paysans des cantons pour les
à b cause du foçitif. Son air no-
coafiant, ses malheurs, sa haine
bristiem, qui avait préludé par
acre à son entrée à Stockholm,
ent à ses paroles une force entrai-
Les braves Dalécarliens coururent
nés; Gustave, à la tête de 400
1^ s'empara du château et du gou-
de la province, enleva sur son
iox Danois les villes qui étaient
possession, s'empara d'Upsal en
iSl, et eût été même plus loin ,
Jéfection de ses soldats et Tarri-
'archevêque Trolle , qui avançait
\ forces considérables. Enfin peu
I sot se rendre maître de Stock-
^ ce moment, Gustave Wasa eut
ée , et ses entreprises furent une
triomphes.
>21 , les États lui donnèrent le
régent, et en 1523, il fut procla-
S'il ne prit pas de suite la cou-
s'il se contenta d'un titre pro-
« fut pour ne pas jurer le main-
I religion catholique et des pré-
du clergé : il sentait que l'inté-
sople exigeait une amélioration
t de l'Église , et il désirait que
e fût complète. D'après les con-
on chancelier , Lars Anderson ,
résolution de rendre la doctrine
' dominante en Suède : il y réus-
; œ résultat plutôt encore à sa
qu'à sa puissance. Pendaot qu'en
Ëivorisait les progrès de la ré-
donnait à ses favoris les bénéfi-
ti, et, sous le prétexte de dimi-
Ittrges qui pesaient sur le peu-
ipoaait au clergé celle de l'eu-
es troupes et lui enlevait les
I et châteaux-forts dont il était
resté en possession. Les prêtres,
ils, voulurent faire soulever les
sns, mais cette révolte fut apai-
>tement et sans effusion de saog.
\ il se hasarda à demander aux
btint d'eux l'abolition du privi-
rèques. Les doctrines luthérien -
Modirent avec tant de rapidité
tO le roi assembla uo concile na-
MMltl* Ubiean de M.Her»«nt (vo/.)'
( m ) <it]s
tional , et y fit adopter comme règle de foi
la confession d'Augsbourg ; il avait lui-
méme,depuis quelque temps, abjuré le ca-
tholicisme. Après avoir de cette manière,
et comme il le disait lui-même, conquis
son royaume pour la seconde fois, il lui
restait à en assurer la succession à ses
enfants. Les États secondèrent encore une
fois ses vues, et, en 1540 et 1544, ils
sanctionnèrent la loi de succession. Bien
que la Suède fût une monarchie limitée,
Gustave y exerçait presque un pouvoir
absolu; du reste, il ne s'en servit que pour
la rendre heureuse \ l'intérieur et au de-
hors redoutable à ses ennemb; il com-
pléta la législation, adoucit les mœurs,
encouragea l'industrie et les sciences, dé-
veloppa le commerce. Il mourut en 1560,
laissant pour successeur son fils du pre-
mier lit, qui prit le nom d'Éric XIV; à
ses fils du second mariage, Jean, Magnus
et Charles, il avait donné, mais sans sou-
veraineté, l'administration des différentes
provinces du royaume.
GusTAVS n, ou le grand Gustave -
Adolphe , était fils de Charles IX, qui
monta sur le trône après la déposition de
Sigismond {voy. Suède). Né à Stockholm
le 9 décembre 1594, il fut élevé avec le
plus grand soin et entra aussitôt dans
l'armée. En 161 1 (8 nov.), à la mort de
Charles IX , les États, persuadés qu'une
régence perdrait le royaume, et qu'il n'y
avait que les mesures les plus énergiques
qui fussent capables de le sauver, mirent
le sceptre à la main de Gustave, bien qu'il
n'eût pas encore atteint sa majorité. Sa
sagacité reconnut dans Axel Oxenstiema
(voy.) y le plus jeune de ses conseillers
d'alors, le grand homme d'état dont il
devait suivre les conseils dans les posi-
tions difficiles, et il s'unit à lui d'une
étroite amitié. Le Danemark,, la Russie
et la Pologoe étaient en guerre contre la
Suède. Gustave, incapable de résister à
la fois à ces trois puissants ennemis, fit
d'abord, en 1613 , la paix avec le Dane-
mark à Knserœd, lui donna un million de
thalers, mais garda toutes ses conquêtes ;
il exclut ensuite la Russie de la Balti-
que , et enleva au tsar Michel Romauof
l'Ingrie , la Carélie et une partie de la
Livonie, à la suite d'une campagne glo-
rieuse où il se forma à l'arl de la ^uerr^
ioiu Jacquet de La Gardie (vojr,). Cette
campagne eut pour résultat la paix de
Stolbova, en 1617. Quant à la Pologne,
quoîqu*elle n'eût pas été plus heureuse
contre lui, mais que ses armées eussent été
défaites à plusieurs reprises dans les an-
nées 1626 et 1628, Gusuve lui accorda
une trêve de six ans, avantageuse en elle-
même, et qui lui donnait la facilité d>n-
treprendre quelque chose de décisif contre
rAutrichedont lesouverain,Ferdinand II,
d'ailleurs ennemi irréconciliable des pro-
testants, cherchait à augmenter sa puis-
sance par tous les moyens possibles. Il
convoitait surtout la succession du duc de
Poméranie, pour s*assurer de la Baltique,
et en même temps il méditait une atta-
que contre la Suède. Mais Gustave trou-
va le plus puissant motif pour s'oppo-
ser aux progrès de ses armes dans les
dangers que couraient à la fois en Alle-
magne le parti protestant et la liberté
du corps germanique (vox. guerre de
TaENTE-Aivs). Il confia son royaume à
Dieu et à la sagesse du sénat de Stock-
holm , présenta à cette assemblée sa fille
comme son légitime successeur en cas
d'événemeut , partit pour l'Allemagne le
34 juin 1680, et, avec 13,000 hommes,
débarqua sur les côtes de la Poméranie.
On connaît ses glorieux faits d'armes et
le cachet particulier (|ue la piété du roi
imprimait à ses opérations; on en par-
lera d'ailleurs à l'article de la guerre de
Trente-Ans. Ainsi pour éviter les répéti-
tions, nous ne dirons rien ici de sa ra-
pide conquête de la Poméranie, de la
Marche, de la Silésie, de ses brillantes
victoires sur Tilly et même sur Wallen-
stein; nous ajouterons seulement qu'ou-
tre ses ennemis il eut à vaincre des
difficultés de toutes sortes, suscitées en
partie par les princes mêmes pour la
cause desqueb il était venu combattre.
Sa prudence , son courage et sa persévé-
rance surmontèrent les obstacles que lui
opposaient les irrésolutions, la méfiance
et la faiblesse. Après les plus brillantes
victoires et les actions les plus héroïques,
il mourut à la bataille de Lntzen (voy.)^
en Saxe,oii il était accouru au secours de
l'électeur Jean-Georges, le 6 novembre
1632, non loin de la pierre nommée
Schiyetienstein (pierre des Suédois) , qui
Gt»
s'élevait près de la grande route de I
fort à Leipzig, et que remplace, dq
6 novembre 1 887, un monument eoi
à sa mémoire. Autrefois la pierre éii
tourée de peupliers qui viennent
vendus un prix très élevé à an mar
de Leipzig. On a accusé le duc Frai
Albert de Saxe-Lauenbourg d'avoir
sine Gustave- Adolphe ; mais la pa
tion des lettres du page Auguste de
belfing , qui fut blessé à ses côlés,
blerait prouver que le roi est tomb
les balles des cuirassiers impériaux
Herchenhahn, Uist. de H^aUemtt
vol. in fine y Altenbourg, 1 790). So
let de buflle ensanglanté fut pc
Vienne, où on le conserve encore. Bc
de Weimar conduisit son corps à '
senfek pour l'y remettre aux mains
reine. Son cœur fut extrait dans la \
bre de l'école de Meucben, et ci
dans l'église de ce village. Sa filli
neure, Christine {voy,\ lui succéd
Quoique l'histoire de ce prince
eut la gloire de changer l'art de la gi
soit pour ainsi dire toute militaire,
faut pas croire qu'il ne s'occupa poâ
affaires intérieures du pays : ce fi
qui, le 6 juin 1626, régla la m
dont la noblesse devait se partager
l'assemblée des Éuts. Il la divisa et
classes : dans la première entrèrent
ceux qui étaient comtes ou barons,
la seconde ceux qui pouvaient pr
que parmi leurs ancêtres ils comp
des sénateurs ou des conseillers; la
sième comprenait le reste des nobles
Suède). Il protégea le commerce, i
l'industrie , et dota le premier soi
d'une armée permanente et d*ua ood
liuire. La vie de ce roi a été écrit
Mauvillon en français, par Uarle c
glais, et par de Rango en allenand
GviTAVS m, fib aine et sooa
d'Adolphe- Frédéric, duc de Uol
Gottorp, et de Louise- Ulriquc,
grand Frédéric, naquitle34 janvî
Son éducation fut confiée aux soi
comte de Tessin, puis du comte Sdi
qui s'appliquèrent à lui former F
et le caractère, et surtout à apaiser I
tation de cette àme de feu dans lai
bouillonoaieut déjà l'ambition. Ta
de la domination et du luie. Toot
GDS
(325)
GUS
lors assez d^habileté pour db-
I Térîtables sentiments sous un
le bonhomie et d'aimable so-
Les exercices chevaleresques ,
s, les arts, avaient pour lui de
tSy parce quMl pouvait y dé-
on aise son goût pour le faste,
était alors divisée en deux fac-
3on/ieU et YesChapeaux {voy.)^
nt. Tune pour la Russie, Pau-
a France. Malgré leurs dissen-
es partis s'étaient unis pour ti-
nt que possible le pouvoir royal.
! Gustave n'avait pas eu la force
l'avait su que se plaindre ; son
lé visiter la France, sous le nom
de Haga, dans le but secret de
avec le cabinet de Versailles; il
é en Suède par la mort de son
^vrier 1 7 7 1 ), et dès ce moment
» plus qu'à briser le joug que
Lie faisait peser sur la royauté,
indation de l'ordre de Wasa, il
Iques militaires entreprenants;
forma une association qui eut
;nts et des émissaires dans les
et dans les provinces. Gustave
yé en secret par l'ambassadeur
! Yergennes ; dans la capitale,
Sprengporten lui était dévoué,
l'importants personnages, tels
oQtes Hermansson et Scheffer.
s la constitution nouvelle était
^les partagés ; les frères du roi
îconder la révolution dans les
tandis que lui-même la con-
dans la capitale. Hellichius,
lus fidèles partisans du roi , et
mt de Christianstadt donna le
orsque le prince Charles parut
brteresse, il fit une défense si-
roi affecta une si profonde
re que les soupçons des États se
bientôt. Cependant, le 19 août
ques conseillers du royaume lui
ndre des paroles sévères; à son
bateau, le roi rassembla ses offi-
leur donner ses instructions et
r la révolution. Excepté trois,
1 fit demander leur épée, tous
ent d'obéir. Le roi leur donna
fit occuper par les soldats la
inces, et alla ensuite à l'arsenal
irer dea régiments d'artillerie.
Les habitants de Stockholm avaient été
avertis de se tenir tranquilles et de n'obéir
qu'aux ordres du roi ; les canons furent
amenés, les postes distribués, et l'on fit
plusieurs arrestations. Tout réussit. La
révolution s'accomplit donc sans effusion
de sang, et le lendemain les magistrats
de la ville prêtèrent serment de fidélité.
Les États, convoqués au château pour re-
connaître la nouvelle constitution, l'a-
doptèrent et la signèrent aussitôt. Pres-
que tous les fonctionnaires restèrent en
place, les personnes arrêtées furent re-
mises en liberté, car tout était fini, et
Gustave III , au comble de ses vœux,
s'occupa sérieusement du bonheur de la
nation.
Mais il rencontra toutes sortes d'obs-
tacles. Les États lui gardèrent rancune, et,
en 1786, ils rejetèrent presque tous ses
projets et le contraignirent à de durs sa-
crifices. Quand, en 1788, Gustave, fidèle
aux stipulations de son traité d'alliance
avec la Porte, déclara la guerre à la Rus-
sie et voulut commencer les opérations
par le siège de Frédérikshamm, en Fin-
lande , une révolte éclata parmi ses of-
ficiers qui le forcèrent à se retirer. Le
roi rassembla en Dalécarlie une nou-
velle armée avec laquelle il sauva Go-
thenbourg pressée par les Danois , pen-
dant que l'armée rebelle de Finlande fai-
sait une trêve avec la Russie. Dans ces
circonstances, il fallut de nouveau con-
voquer les États. Pour vaincre l'opposi-
tion de la nob]esse,Gustave III fit nommer
un comité secret dans lequel la noblesse
élut douze membres, et chacun des au-
tres ordres six. La noblesse continuant
toujours ses hostilités, le roi fit arrêter
ses chefs et les força à accepter un nouvel
acte d'union et (fe sûreté qui l'investis-
sait exclusivement du droit de paix et de
guerre. La guerre se prolongea mal^
tout, mais le congrès de Reichenbach ame-
na la paix qui fut faite dans la plaine de
Werels, le 14 août 1790.
Gustave m, pour qui les événements
de son règne n'avaient pas été, à ce qu'il
parait, des enseignements assez forts,
voulut arrêter la révolution française et
rétablir la puissance de Louis XVI. Dans
ce but , il méditait une alliance entre la
Suède^ la Russie, la Prusse et l'Autriche^
eus
(326)
GÙS
espérant se mettre à la tête de cette coa-
lition. Au printemps de 1791, il se ren-
dit à Spaa et à Aix-la-Chapelle , fit avec
Catherine II un traité d'amitié et d'al-
liance, et convoqua les États à Gefle, en
janvier 1 792. La session ne dura que qua-
tre semaines, et se termina, suivant toutes
les apparences extérieures , à la satisfac-
tion du roi; mais dès lors un complot
s'était formé entre les comtes de Hom et
de Ribbing, les barons Bielke et Pechlin,
et le lieutenant-colonel Liliehorn , pour
tuer le roi et rétablir l'ancienne aristo-
cratie. On fit d'abord à Gefle une tenta-
tive inutile. Ankarstrœm (vo^.), qui avait
contre Gustave des motifs personnels de
haine, offrit alors son bras. La nuit d'un
bal qui devait avoir lieu à Stockholm du
15 au 16 mars fut désignée pour le mo-
ment de l'exécution. Le roi, bien qu'a-
verti , y alla, vers les 1 1 heures, avec le
comte d'Essen , et entra dans une loge ;
puis, voyant que tout était tranquille, il
se hasarda à descendre dans la salle. Aus-
sitôt il fut entouré de masques, et au
moment où l'un d'eux, le comte deHorn,
lui dit en lui frappant sur l'épaule :
Bonne nuit , masque ! Ankarstrœm le
blessa à mort d'un coup de pistolet.Gustave
n'expira cependant que le 29 mars 1 792.
Pendant cette lente agonie, il mit ordre
aux affaires les plus importantes, et fit
appeler à la régence son frère, le duc de
Sudermanie iyoy. Charles XIII), jusqu'à
la majorité de son fils Gustave- Adolphe.
Il ordonna aussi de renfermer tous ses
papiers dans une caisse qui devait être
transportée à Upsal , et n'être ouverte
que 50 ans après sa mort. Le règne de
ce prince n'avait pas été sans influence
sur la littérature nationale. Bien qu'é-
pris, comme son oncle Frédéric II de
Prusse, des productions du génie fran-
çais, il avait à cœur de relever la littéra-
ture suédoise. Lui-même écrivit dans sa
langue maternelle des éloges, des drames,
dont ses compatriotes louent, à défaut
d'originalité, la pureté de langage. Son
éloge funèbre de Torstenson, qu'il pré-
senta à l'Académie sous le voile de l'a-
nonyme, y remporta le premier prix.
Ses œuvres politiques, littéraires et dra-
matiques , ont été publiées à Paris , en
tSO$^ par Dechaax, en S vo\. \n-%^\
et, de 1 805 à 1 808, Rûhs, à Berlin,
une édition abrégée en trob vi
M. Scribe a transporté sur la
çaise la mort de Gustave III, et en a
opéra qui a été mis en muaiqne par^
Gustave IY Adolphe , fib dn
dent, naquit le l*' novembre 1779.^
pelé à la royauté dès le 29 mars I'
après la mort tragique de son père, i
quatre ans et demi 'Sous la tutdk
oncle, et prit les rênes du gouvi
le 1^ novembre 1796. Gustave m I
fait élever d'après les idées de
et, tout jeune encore, lui faisait
des bains d'eau glacée. Le jeune
avait reçu en héritage de son père <
chevaleresques et une incroyabb
niàtreté. Nourri des écrits de Jung,]
coup de ses actes, qui passent
compréhensibles , furent l'effet dt
perstition. Dès sa dix-huitième
fut fiancé à une princesse de M«
bourg; en 1796, Catherine II,
but de l'unir à sa petite-fille Al
Pavlovna, l'invita à se rendre à
Pétersbourg. Tout était déjà pi
le mariage; mais au moment de lat
tion , le roi s'y refusa et se renlei
sa chambre,ne voulant pas, disail-ily (
ser une princesse de la religion
Rien ne put vaincre son ol
31 octobre 1797, il épousa la
Frédérique-Dorothée de Bade,]
de l'empereur Alexandre et du roi!
milieu V* de Bavière. Fidèle à son i
ment , il fut sur le poiut de faire la \
re à la Russie parce qu'il exigea
la rampe d'un pont-frontière Ât
aux couleurs suédoises. Lorsque lct{
sances du Nord voulurent rei
traité de neutralité armée qui avaft'
que-là existé entre elles et qui était i
tout dirigé contre l'Angleterre,
retourna, en 1801, à Saint-]
pour activer les négociations. Eo 11
il se rendit avec la reine à
la cour de son beau-père, pour i
là l'Empereur et TEmpire en fat
Bourbons. Peu après, lorsque, le IS
1 804, le duc d'Enghien fut, par
Napoléon , enlevé du territoire
Gustave envoya aussitôt à 1
de-camp pour sau^ jr le prince;
^ 4uU trop tard. A itiabouMi AIHIrI
en
le seul p B qui protestât
contre od odieux. Toa«
riolliMDoe oc le contre
il roiipit avec la France y s*a-
k BiiMi et U Grande-Bretagne,
an loi de RrusBe Tordre de
*Roir 4oBt Napoléon menait amsi
éktaté, tm loi reprochant ion al-
■Jt assassin. Un oisif avait
le nom de Napoléon
btNrrait le nombre 666 :
crajait y reconnaître la Béte de
dont le règne serait conrt,
ik cfcate duquel il devait concourir.
iCile de Batisbonne, son amb»
de prendre part aux déli -
tant qn'dles auraient lien sous
idernsnrpalionetdel'égoisnii .
itody pour faire obtenir à la Prusi
conditions , Gustave rejeta
de paix que lui faisait
peu avant le traité de Tilsitt.
fl jafllct 1807y il rompit la trêve avec
)j et', toujours avec une égale
, il refusa, après la paix de
la uirfdiation de la Russie. Alors
le dépouillèrent de toute la
médoise, y compris Plie de
1808, SCS 'sympathies pour
pvédpilèrent Gustave dans
contre la Russie on il perdit
(«OT*.), puis dans une autre
uiemark , dont le roi , son
malemd , prétendait qu*en
Anghb le passage du Sund il
au bombardement de
En même temps, Gustave
de la Prusse. Sourd à
• les représentations, il ne voulut ja-
la paix , excita contre lui la
etParînée, et s*aliéoa jusqu'à son
des gardes. Quand enfin rAn-
)Êmt€ voulut le ramener à des idées plus
■iMes, il fit mettre Tembargo sur tous
iaavites de commerce appartenant à
■laîets britanniques qui se trouvaient
Im les ports suédois.
1 était évident que le roi sacrifiait tout
Mspiioni, et qu'à tout moment le bon-
■r, Tcxisleoce même de la Suède pou-
îilitu oompromi lt.' e derOuest,
I les Danois ne
ndère, se mit
IMRhe sur Siocfcl Gustave, qui ae
tm tnntiibiié
Vi
( 8 J7 J GDS
trouvait àHaga avec sa famille, fut averti
de son approche quand elle n'était plus
qu'à 1 5 milles de la capitale. Son premier
mouvement fut de t^ rendre pour s'y
défendre contre les rebelles; ensuite il
changea de plan , et Toulut aller à Lia*
kœping ; mais avant tout il demanda à la
banque 3 millions de thalers, ou la plus
grande sonune possible. Les commissai-
res la lui refusèrent , et quand Gustavn
annonça l'intention d'user de son auto-
rité royale, on résolut d'opposer la force à
la force. Tel éuit l'éUt des choses le soir
du 13 mars 1809. Le roi travailla toute
la nuit; le lendemain matin tout était
prêt pour son départ; il ne lui restait
plus qu'à recevoir l'argent de la banque.
Trob des portes du château étaient déjà
fermées, et comme c'était jour de parade,
tous les officiers étaient rassemblés au-
tour de lui. Le vieux feldmaréchal
Kiingsporr Toulut essayer encore une
fois la voie des représentations amicales,
et appela à son aide le général Adier-
creutz et l'aide-de-camp général Silf-
versparre. Gustave IV, irrité, les mena*
ça. Ce fut alon que le général Adler-
creutz demanda au roi son épée et le
déclara prisonnier au nom de la nation,
n fut conduit dans une chambre et gardé
à vue. Dans l'après-midi, une prodama*
tion du duc Charies de Sudermanie ap-
prenait aux Suédois qu'il avait pris la
régence. L'épouse de Gustave et ses en-
fiuits étaient restés à Haga. Quant à lui ,
à une heure de la nuit il fut emmené à
Drottningholm, pub à Grypsholm, où il
se mit à étudier avec ardeur la Révélation
de saint Jean. La diète était assemblée :
le 39 mars, Gustave lui envoya son abdi-
cation rédigée dans les termes les plus
nobles.Le 10 mai suivant, on se délia so-
lennellement du serment de fidélité et
d'obéissance qu'on lui avait prêté, et on
le déclara déchu du trône de Suède, lui
et sa postérité, à jamais. Il fut dressé
un acte formel de cette déclaration. Sur
la proposition du nouveau roi Charles
XIII {vof.y, on lui assura pour lui et sa
famille un revenu annuel de 66,666 j
thaï. ; son patrimoine particulier, celui
de sa femme et de ses enfants, devaient
leur être conservés. En 1 834 , par suite
d'arrangements nouveaux , on se libén
GUS
(328)
GDT
^tièrement envers lui en lui payant la
somme de 721,419 thalers.
Gustave ne se rendit pas à la résidence
qu'on lui avait assignée dans File de Wi-
aings-OE;mais, le 6 décembre 1809, il
quitta la Suède, passa en Allemagne, où
il séjourna à Hambourg età Altona, puis
en Suisse, où il vécut à Bâie sous le
nom de comte de Gottorp. Il se mit
ensuite à voyager sans but et à parcourir
l'Europe. Nous le trouvons en 1810 à
Saint-Pétersbourg, en 1811 à Londres.
Cette même année, il se sépara de sa fem-
me, et, en 1813, il demanda à être admis
dans la communauté des frères Moraves.
£n 1814, il partit de Bâle pour faire, à
ce qu'il assurait, un voyage à Jérusalem,
mais il n'alla pas plus loin que la Morée.
£n novembre 1 8 14, il fit parvenir au con-
grès de Vienne une note par laquelle il
réclamait la reconnaissance, par cette as-
semblée, des droits de son fils au tr6nede
Suède. Depuis ce moment, il se fit appeler
colonel Gustafsson^ et en 1818, il se fit
recevoir bourgeois de Bâle. De 1827 à
1829, on le retrouve à Leipzig, où il ré-
digea un Ménwrial pour réfuter l'article
Gustave- Adolphe de la Biographie des
Contemporains^ ainsi que quelques as-
sertions de M. le comte de Ségur dans
V Histoire de Napoléon et de la Grande^
Armée, Il quitta la Saxe pour se rendre
en Hollande , puis alla vivre comme
bomme privé à Aix-la-Cbapelle. Depuis
lors, le colonel GnstafiMon, a traîné [une
obscure existence, sans que l'Europe se
soit occupée de lui. Il mourut en Suisse,
le 7 février 1887, et fut inhumé au châ-
teau d'Eicbam, près de Brunn, apparte-
nant à son fils.
Gustave avait en trois filles, toutes
trois parfaitement élevées par leur mère,
qui mourut à Lausanne le 25 septembre
1826. L'aînée, Sophie-Wilhelmine , a
épousé Léopold (im>/.), grand -duc ré-
gnant de Bade.
Son fils, Gustave, prince de Wasa, né
le 9 octobre 1799, étudia à Lausanne et
à Edimbourg. Il se rendit successivement
à Vienne et à Vérone pour appuyer au-
près des diplomates, réunb en congrès
dans ces villes, ses prétentions au tniSne
de Suède. En 1825, il entra comme lieu-
feiMoC-colonel eo service de l'Autriche
où il avanra au grade de général
Il est chef d'uo régiment d'infanti
porte son nom. Lors de ses fian^
Loo, le 13 juin 1828, avec la pi
Mariane des Pays-Bas, qui depuii
sa le prince Albert de Prusse, il
titre d'altesse royale et voulut sel
peler prince de Suède. Le roi dt
Charles- Jean, s'y opposa, et cooui
triche, la France, la Prusse et la
refusèrent de lui reconnaître le til
s'était donné, ce mariage, différé d
finit par n'avoir pas lieu. Le 19 •
1 830, Gustave épousa Louise-Amtf
phanie, fille ainée dn grand-doc
de Bade, et prit définitivement le
prince de Wasa, que les puissaoef
connurent , ainsi que la qualité <
royale. C. Z. et
GUTENBERG ( Jeàit ou H
dont le nom s'écrit aussi impro|
Guttemberg^ généralement regan
me l'inventeur de l'art de la t3rpo|
naquit à Mayence vers l'an 1400.
père, il appartenait à une famill
cienne qui , dans ce temps on I
de famille n'étaient pas encore dHi
général , avait pris, d'une tem
possédait , le nom de Gens/leisti
de G utenber g éiêït emprunté à m
son qui provenait peut-être de
de Jean, dont la famille était ana
cienne. Jean Gutenberg signait II
lement Henné Gensfleiseb, dit
genloch ou Sulgelocb. Des diaoo
viles l'ayant fait fuir de sa vilk
dont plusieurs nobles familles ^
d'être expulsées, il se retira i
bourg, où il vivait depuis 1423 0
lorsqu'en 1436 il forma une sod
André Dryzehn ou Dritxeben, J
et André Heilmann , bourgecis
ville, alors libre et impériale, em
géant à leur découvrir des see
portants qui devaient assurer II
tune. La mort d'André Dryaek
lequel était établi le laboratoire o
et le procès qui s'ensuivit fireat '
l'entreprise. Nicolas Dryaehn,
succéder à son frère André dans
prise et dans la connaissance dsi
de son associe , intenta un procil
tenberg en 14 39, procès dont Sd
le célèbre historiographe y a nfp
GOT
(S29)
Gl)T
en 1745, les aclcâ. « Les témoins
iptmrcDt alors, dit Lambioet,
; de l'imprimerie^ 1 1, p. 1 1 1, at-
le génie inventif de Gatenberg.
^parleuis dépositions, qu'il s'oc»
iupoii des pierres j des glaces^ et
tara et secrets tenant du mer»
r. Pur le document qui comprend
le ordonnée par le sénat de Stras-
il parait que le principal de ces
Je CCS secrets menreilienx était la
phie, la mobilité des caractères qui
senoe. » En effet, les témoins in-
ont parlé de presses^ de pièces j
ts et autres objets tenant à l'im-
•: les presses elles-mêmes, depuis
ps employées dans la xylographie
le pouvaient être un secret ; c'est
lionnes composées de lettres mo-
lar conséquent décomposableS^
lit se rapporter l'invention nou-
% juges décidèrent que, la mort
Dryzehn l'ayant empêché de re-
cette association des avantages
innés aux dépenses qu'il avait
s, Jean Gutenberg devait resti-
héritiers une partie de la somme
rait été avancée,
oveusement les actes de la jus-
•Craabourg, par la raison toute
le les témoins n'étaient pas du
ne voulaient pas le trahir, jettent
le lumière sur la véritable nature
liions qui faisaient la part prin-
Gutenberg dans le contrat de so-
is an moins attestent-ils que les
essais tentés par le Mayençais
sa dans cette ville, qui, d'après
le justement pour l'un des pre-
rœaaz de l'art typographique,
ercherons à préciser ailleurs en
sistait alors cet art et ce qui en
ovention {yoy. XTiiOCEAPHis et
raix); il suŒt de dire ici que
\»of,)jDe octo partibus oratio'
i souvent multiplié en Hollande
recédés xylographiques et peut-
lepar de grossiers essais en typo-
, servit de modèle à Gutenberg,
asmre positivement la Chronique
inte ville de Cologncy imprimée
^ allemand dans cette ville, chez
MC iktmpoiêr f e troarc dam les aetet.
J. KœlhofT, 1499, In-fol., laquelle ajouttf
que l'invention de Gutenberg était infi-
niment plus avancée ( mejrslerlicher) et
plus subtile (suùtilîc/ier).
Il parait que c'est en 1443 que Guten-
berg quitta Strasbourg ; la même année,
il loua une maison à Mayence ; et quoique
son nom figure encore, en 1444, sur le
rôle des contributions de sa ville d'adop-
tion, peut-être néanmoins était-il déjà de
retour dans celle qui l'avait vu naitre. Il y
conclut, en 1450, avec Jean Fust (vo/.
Faust) , riche orfèvre de cette ville , un
traité par lequel ^Fust s'engageait à fournir
l'argent nécessaire pour établir un grand
atelier typographique où l'on commença
bientôt à imprimer la fameuse Bible latine
dite aux 42 lignes y sans date (1462) ni
nom de lieu ni d'imprimeur, mais dont
on sait qu'il mit cinq ans à terminer les
2 vol. in-folio composés de près de 650
feuillets. Dans un acte notarié, encore
existant, de 1555, il est fait mention de
ce traité, dont il résulte que Gutenberg
possédait un art bien plus avancé que
celui qu'on pratiquait déjà depuis long-
temps et qui avait servi à différentes im-
pressions de livres latins, hollandais et
autres^ puisque autrement Fust n'aurait
pas consacré à son exploitation les capi-
taux qu'il y risqua. Le 6 novembre de
la même année, cette société était dis-
soute; Fust réclama les avances qu'il
avait faites , porta l'affaire en justice , et
resta possesseur de l'imprimerie, qu'il
exploita alors avec Pierre Schœfler de
Gemsheim. Ce dernier, son gendre,
perfectionna la fonte des caractères (voy.)
au point qu'on peut l'en regarder comme
l'inventeur.
Dépouillé de sa presse, J. Gutenberg,
avec l'aide de Conrad Hummer, syndic
de Mayence, ne tarda pas à en remonter
une autre, de laquelle est sorti vraisem-
blablement Touvrage intitulé Hermanni
de Saldis spéculum sacerdotum^ în-4",
sans date, ni nom de lieu ni d'impri-
meur. Quelques auteurs attribuent aussi
à cette imprimerie quatre éditions de l'a-
brégé de grammaire de Donat, que d'au-
tres attribuent à Fust et Schœffer, de
même que le Psautier de 1457, véritable
chef-d'œuvre typographique ; le Ratio»
nale diçinor. Officiorum de Durand^oti
GUT
(810)
Ginr
Dnranti, en petit- teste, H 59, et le Ca^
ihoù'eon de Jaoua, io-fol./1460; mais
M. Fiicher (Essai sur les Mon. iypogr,)
revendique expressémeDt pour Guten*
berg deux des DoDat et le CathoUcon,
SoQ imprimerie subsista jusqu*en 1465.
En vertu d'un diplôme d'Alphonse II ,
électeur de Mayence, daté du 18 janvier
de cette année, Gutenberg fut reçu au
nombre des gentilshommes de la maison
de ce prince et gratifié d'une pension. H
est probable qu'il abandonna dès lors
Texercice de son art devenu incompatible
avec sa nouvelle dignité; peut-être le
céda-t-il à ses derniers collaborateurs.
Gutenberg mourut en février 1468,
et fut enterré à l'église des Récollets
( franciscains), où Adam Gelth érigea à
sa mémoire une pierre sépulcrale en
marbre.
Ce n'est point id le lieu d'eiaminer
les prétentions des diverses yilles (Har-
lem, Strasbourg, Mayence, Bamberg) à
l'honneur de l'invention de l'imprimerie ;
à l'article CosTKm nous avons déjà exa-
miné les titres de l'un des concurrents de
Gutenberg, et nous reviendrons sur les
autres au mot TTPOoaAPHix , où nous
rappellerons les opinions émises par tant
de savants qui, depuis Schaspflin jusqu'à
Koning , Schaab et Wetter, semblent
avoir épuisé la matière; nous citerons
alors leurs principaux écrits. Nous ne
repoussons les titres d'aucune des villes
en ^veur desquelles ils ont plaidé ; plu-
sieurs peuvent en avoir été le berceau:
des tentatives différentes paraissent avoir
été faites simultanément. Nous sommes
de l'avb et nous répéterons les paroles du
vénérable M. Daunou : « Dites, si vous
voulez, que Strasbourg est le berceau de
la véritable typographie, pourvu que
vous ne prétendiez point que cette ville
soit celle où parurent les premières pro-
ductions de cet art. Dites aussi qu'elle
n'en est pas le berceau, pourvu que vous
accordiez que c'est là pourtant que Gu-
tenberg parait d'abord en avoir essayé
infructueusement les procédés. »
Depuis 1723, Laurent Coster a son
monument dans la ville de Harlem, et
même Gernsheim, petite ville de 3,200
âmes, dans le grand-duché de Hesse, a
ékHf l«9jaio 1886, nnettataeàSchoBf-
fer, à qui elle se glorifie d'avoir \
jour. Gutenberg était privé de i
neur,quoiqu'aucun nom ne soit pi
tifié que le sien avec la grande îi
qui a révolutionné le monde, cTai
l'impression des Bibles, et enml
presse périodique, ce puissant k
remue nos sodéti^ modemet. I
d'un si injuste oubli ne pèsera
la génération actuelle. Le 14 ao
Mayence inaugura par la léte la
lennelle, et en pr^ence d'un i
concours d'hommes de tous les
statue en bronze de son illustn
toyen, monument dont Thorwd
grand sculpteur danois, avait {
ment fourni le modèle. Une IHe
ble se prépare à Strasbourg, et I
entière voudra s'y associer. la
désintéressement de son coiifi
Nord, le célèbre David, d'Ange
hommage à la ville du modèle de ]
qu'elle vient de faire couler en b
des bas-reliefs qui en orneront k
tal. Le monument s'élèvera au c
cette anticpie cité qui, longtemps
découverte, a encore joué un si gi
dans les annales de la typographi
née 1840 est heureusement clmi
cette grande solennité : depuis !
fête séculaire de l'invention a \
brée tous les siècles, le jour de 1
Jean ( fôte patronale de GvU
par les libraires d'Allemagne. Di
née 1640, U ville de Strasboa
une lettre des imprimeurs de Le
lui annonçait leur intention di
grand homme : aussitôt elle àéàà
suivrait leur exemple. Elle rtm
fête en 1740; SchoepOin y invita
savant par un programme, et ect
France s'y associa, comme Patl
médaille frappée en cette occmsioi
mais aucun monument ne fut éri
qui signalera l'année 1840 sera
Strasbourg et de la France. J
GUTTIER. Ce nom est a
plusieurs espèces appartenant à 1
des guttileres {voy» Fart. suiv.)cl
la matière à la fois colorante et <
qu'on appelle gnrnme^gutte (w
Les guttiers font partie du fi
lagmitiSf dont les
sont les suivants ;
GOT
(8»1)
GOT
màXn^ de mtoe qae
ont an calice de 4
les *n*gMuw et une corolle de 4
les. Les fleurs mâks of&eDt un
il iitsîrr et an grand nombre
s ^cn partie abortÎYes) sondées,
■ seal fiJxeaa, soit en 4 à 8
étalés; les fleurs femelles sont
> d^eariron 30 étamines stériles,
B 3 à 8 faisceanz. L'oraire est
oces, dont chacune renferme un
i fruit est nne baie ayant 3 à 8
u
renfcme enTÎron douze es-
toutes contiennent un suc
néanmoins il parait que
e-gatte du commerce ne pro-
i des deux espèces dont nous
re mention.
lagnuiis eambogtoides^ Murr.,
an Siam et k Ceylan. C*est un
I élevé, dont le tronc acquiert
wt du corps d*un homme; la
xMiiqae et beaucoup plus haute
Dc. Les feuilles, longues de 2 à
, sont OYales ou obovates, et
Les fleun, petites et d*un jaune
^f^^gym^^^ en cyme sur des pé-
sntôt axillaires, tantôt latéraux.
do folnme d'une grosse cerise,
iCBse, blanchâtre, lavée de rose
; ce fruit est mangeable.
tdagmitis pictoria^ Cambess.
hfmuj pictorius^ Roxb.j, croit
itagnes voisines de la côte
C^est un grand arbre à
; ses feuilles, longues de
sur 3 à 4 pouces de large,
dques, lancéolées et pointues.
^ blandies et larges d'un pouce,
les ombelles simples et sessiles,
«es, soit latérales. Le firuit, de
range, est de la forme et du vo-
ie pomme; ce fruit, selon Roz-
A dHin goût exquis, mais avant
tté il est rempli , de même que
parties non ligneuses de Far-
ne jaune qui, en se concrétant,
e la gomme -gutte. Ed. Sp.
nFËUSS, famille de plantes
OBcSy d'ailleurs à peine distincte
ncacées , et renfermant environ
(toutes arbres ou arbris-
t propret à la zone
équatoriale. Ce groupe doit ton nom t
ce que les végétaux qui le composent
contiennent un suc propre soit gommo*
résineux, soit purement résineux, deoou«
leur jaune, et plus ou moins analogue à
la gomme-gutte, substance provenant
elle-même de quelques espèces de gutti«
feres.
Les caractères habitueb de la famille
sont les suivants : calice inadhérent, per-
sbtant, à 3, 4, 6 ou 8 sépales, soit libres,
soit soudés par leur base, imbriqués, op-
posés, croisés; corolle non persistante,
insérée au réceptacle au-dessous de Po-
vaire ; pétales alternes avec les sépales, et en
même nombre que ceux-ci ; étamines en
nombre indéterminé, ayant même inser-
tion que les pétales; filets libres ou soudés,
soit en un seul faisceau , soit en 5 fiûs-
ceaux distincts; anthères immobiles, à
deux bourses s'ouvrant chacune par une
fente longitudinale; ovaire à une ou plu-
sieurs loges , contenant chacune une ou
deux ovules ; style nul ou très court et in-
divisé ; stigmate terminal , en forme de
disque pelté. Le fruit est une baie, ou un
drupe, ou une capsule. Les graines, tou-
jours privées de périsperme , offrent un
tégument, et en outre, dans beaucoup
d'espèces, une enveloppe pulpeuse ; l'em-
bryon est rectiligne , à radicule très
courte, et à cotylédons gros, charnus,
souvent entregrefTés.
A côté d'arbres de taille très élevée,
les guttiferes renferment des arbustes
parasites à la manière du lierre. Les ra-
meaux et les ramules, articulés par la
base, sont opposés- croisés de même que
les feuilles. Celles-ci sont simples, dé-
pourvues de stipules , coriaces , persis-
tantes , très entières on légèrement den-
tées , d'ordinaire striées d'une multitude
de fines nervures parallèlement transver-
sales; le pétiole s'articule au ramule qui
le porte. Les fleurs , hermaphrodites ou
polygames, sont terminales, ou axillaires,
ou latérales ; suivant les divers genres ou
espèces, elles offrent des dispositions va-
riées ; les pédoncules, ainsi que les pédi-
celles, sont articulés et souvent garnis de
bractées.
Beaucoup de guttiferes se parent de
larges fleurs semblables à la rose et ré-
pandent les odeurs les plus suaves ; uU«^
GUY
(3S2)
Gur
•ont, entre antres, les clusia^ les mam"
mea et plusieurs garcinia ; les fleurs des
mœsica se Teodent en guise de parfum
dans tous les bazars de Tlnde. Le feuiU
lage de la plupart des espèces se fait aussi
remarquer par une élégance peu com-
muoe. Mais c^est surtout par les végétaux
usuels qu'elle renferme que cette famille
mérite de fixer Taltention. Les arbres qui
fournissent la gomroe-gutte {voy, Gut-
Tismj peuvent servir d'exemples no-
tables; du reste, le suc propre contenu
dans l'écoroe des guttiferes en général
jouit de propriétés soit drastiques, soit
toniques ; celui du maméi s'emploie aux
Antilles à l'extirpation du pernicieux in-
secte connu sous le nom de chique. Les
calophjriium y arbres non moins inté-
ressants par l'extrême dureté de leur
bois que par l'iocomparable beauté de
leur feuillage, donnent la résine odorante
et aromatique appelée en pharmaceu-
tique tacainahaca; l'écorce stimulante
coooue sous le nom de cannelle blanche
ou fausse ccorce de feinter provient du
IVinteranea canella , guttifêre indigène
aux Antilles. La partie charnue du fruit,
ou bien la pulpe qui enveloppe les graines
de certaines guttiferes , est mangeable et
d'une saveur exquise : le mangoustan^
qui est de ce nombre, produit le fruit le
plus délicieux que l'on connaisse ; le //i/z-
méiy ou abricotier des Antilles, en est un
autre exemple digne d'intérêt; le fruit
d'une guttifêre appelée arbre à beurre
( pentadesma butyraceum^ Don.) est
rempli d'un jus gras dont les nègres des
environs de Sierra -Leona ont coutume
d'assaisonner leurs aliments. Enfin, les
graines des guttiferes renferment en gé-
néral beaucoup d'huile grasse, et celles
de plasienrs espèces ont la saveur des
amandes. Éd. Sp.
GUY, vojr. Gui.
GUYANE, vaste région de l'Améri-
que méridionale, dont les limites sont ou
pourraient être l'océan Atlantique à l'est
et au nord, le fleuve des Amazones et le
Rio-Negro au sud, l'Orénoque a l'ouest.
Située sous l'équateur, elle s'étend de 4<* de
latit. sud à 8» de latit. nord, et de 52» à
74<* de longii. ouest. On peut en évaluer la
superficie à plus de 80,000 lieues carrées.
Depuis sa déooaverte, faite par les Es-
pagnols, en 1498, les principal
sances maritimes de l'Europe ont
à former des établissements c
dans cette région, d'abord bal
des peuples sauvages de la race
qui, profitant peu de la richesse
vivaient principalement de la cb
la pèche, tuaient et mangeaient
nemis, et avaient assez d'énei
se défendre vigoureusement a
blancs. Du reste, un grand ne
peuplades diverses étaient répai
cet immense pays. L'or que l^ E
virent entre les mains des indig
fit supposer l'exbtence de mi»
dan tes en métaux précieux , et
pira l'envie de s'en emparer. L
les plus exagérés et les plus
s'étant accrédités au sujet de
sors , une foule d'aventuriers al
tenter la conquête. C'est à ti
Guyane qu'on marchait à la d^
du fameux El dorado (voj-.).
Ortez ne put trouver une monti
meraudes qu'il cherchait*, ses suc
parmi lesquels fut le fameux B
son compatriote Keymis n'eurei
meilleur sort. Las de chercher d
imaginaires, on s'occupa enfin d
des trésors réels que la nature a
à cette belle contrée, et c'est a
se firent les conquêtes et les pi
colonisation dont nous aurons
de parler. Quant aux indigènes,
tie considérable en a été extermi
par les aventuriers qui n'étaie
que pour chercher de l'or, soi
puissances européennes qui ont (
colonies dans la Guyane, soit <
suite des maladies contagieuses
conquérants y acclimatèrent.
La Guyane d'aujourd'hui se •
parties hollandaise, anglaise et f
Le Portugal et l'Espagne ont f
colonies qu'ils avaient dans ce |
loniesqui font maintenant partie
auxquels elles touchaient.
Entrons dans quelques détaîb
cune de ces divisions.
GuYANR ci-devant espacicoi
partie de la Guyane s'étend le li
cote, depuis la rive droite ou ori
l'embouchure de l'Orénoque jaai
Nassau; dans l'intérieur elle §•
GOT
i-dalà de réquatcnr.
de pays, dont Im sa-
à phis de 18,000
et à 1,000 lieues de dr-
De Tirent <|iie 40 à 4S,000
aillions d^habitADU pour-
F Iroavcr lenr sobsistanoe, malgré
■Ugnes de la Sierra-Parime qui
ntnoe grande partie de Fintériear,
^plaines et les saTanes coupent en
■d nombre dégroupes et que d*é-
iKéisreooaTrenten grande partie,
tkaine soit le cours de la rivière de
■^ qui se jette dans le vaste lac de
n, dont lontefob l'existence est
i longtemps contestée. Une autre
(se prolonge entre les cours du Pa-
t dn Caroni, qui se jette dans l'O-
ie. Parmi les indigènes, on remar-
B Caraïbes, peuple vigoureux et
[B, feroce autnefoisyoccupait tout le
I et qui a longtemps guerroyé à
i contre les colons européens et
les sauvages de Tintérieur; les
MiH, WaraonsouGuaraunas, dans
et ilols de l'embouchure de FO-
B, inondes pendant les six mois
eaux, ce qui force ce peu-
une vie en quelque sorte
|Be en demeurant entre les man-
t les palmiers des terrains inondés,
m nourrissant de poissons et des
des palmiers aquatiques appelés
^VOn remarque ensuite les Salivas,
■es avoir montré un caractère très
lenx, avaient fini par être subjugués
lîbes, ainsi que les Guayquinis,
itagnard de iX^yapi. On con-
leoffe les Guayvas, peuple nomade
es rivières de Meta et Ariari; les
B, ennemis des Caraïbes, et beau-
Cantres. On a compté 280 tribus
ea seulement le long de l'Oréno-
Bs moines espagnob avaient réussi
b des fiunilles de plusieurs tribus
■ODS chrétiennes. La population de
les missions, situées pour la plu-
itre le Rio-Itamaca et la ville d'An-
I, était d'environ 24,000 âmes. Les
panx idiomes de ces peuples indi-
mtle caraïbe, le pariagote, qu'on
btts plusieurs missions, l'aturi, le
le BMypuri, etc. Le maïs, les igna-
( SIS ) Ctfi
cîtnNiilleS| voilà les principaux végélidfc
qui servent à la nourriture des habitants ;
l'indigo, le coton, la vanille, les gommes,
les baumes abondent; on a introduit
l'arbre à pain, la canne à sucre ; on cul-
tive le tabac, le gingembre, le cacao, etc. ;
il y a aussi des cacaoyers et des cannelliers
sauvages. L'Orénoque et les autres riviè*
res sont riches en poissons, parmi lesqueb
ou remarque les bagres, de 50 à 75 livres,
et les caraïbes; dans TOrénuque, il y a
des caïmans, des lamentins et des tortues.
Le pays est infesté de moustiques, de vam-
pires, de boas, de jaguars; on fait la
chasse aux tapirs, aux pécaris ou cochons
sauvages, aux daims, et à un amphibie
nommé chiguire.
Le cours de l'Orénoque et de ses af-
fluents, et le Cassiquiare, qui unit le pre-
mier au Rio-Negro, un des affluents du
fleuve des Amazones, fournissent de gran-
des facilités pour la navigation et les com-
munications fluviales de l'intérieur avec
la mer. Saini^Thomas^ appelé mainte-
nant AngnsturOy à cause du rétrécisse-
ment du fleuve, chef- lieu de l'ancienne
colonie, a été construit en 1764 sur l'O-
rénoque, à 90 lieues de la mer. Cette ville,
agréablement située au pied d'un rocher
et bien bâtie, pourrait parvenir à un haut
degré de prospérité si le pays se peuplait
de colons industrieux, et si le commerce
prenait son essor dans cette partie de la
Guyane. Il est vrai que la navigation en
amont du fleuve depuis la mer est pénible
et exige 15 à 30 jours.
GuTAiTE ANGLAISE. C'est Seulement de-
pub le commencement de ce siècle que les
Anglab, s'étant emparés, dans leur guerre
contre Napoléon, de l'ancienne colonie
hollandaise, possèdent Essequebo^ De--
merary et Berbice^ ou la partie de l'an-
cienne Guyane hollandaise qui s'étend
le long de la côte entre la petite rivière
de Sarameca, qui la sépare de la ci-de-
vant Guyane espagnole, et le fleuve
Corentin, limite de Surinam. Déjà vers
la fin du dernier siècle, les Anglais s'é-
taient emparés de ce pays, mais ib l'a-
vaient rendu lors de la paix; en 1814,
un autre traité le leur abandonna. La
plupart des colons sont d'origine hollan-
daise ; c'est cette nation qui a fondé les
apatalesylescaeaves^les melons^ les \ villes du pays et qui a établi les bellci
0OY
(tU)
omr
^lantalîoBi de café, de sucre, de coton qui
foot la richesse oommerdale des habi-
tants bUncs. Le pays, arrosé par FEase-
qnebo , le Demerary , le Massaroni , le
Pomaroun, et traversé par des collines
de sable, a des vallées très fertiles; les
Hollandais ont su chan^^ en terres de
bon rapport les terrains jadis inondés par
les eaux et devenus malsains par leurs
émanations; malheureusement ils ne sont
parvenus à ce résultat que par le travail
pénible et opiniâtre de leurs esclaves, que
la dureté de ces maîtres a plus d'une fois
contraints à se révolter. On dit qu'il existe
environ 70,000 nègres marrons qui in-
festent les plantations et entretiennent un
danger constant dans la colonie. Les tri-
bus indiennes ont été en partie soumises
ou détruites, ou se font la guerre entre
elles. Depuis longtemps, les Hollandais
avaient pris le parti de donner à six plan-
teurs considérables de la colonie le titre
de protecteurs des Indiens : c'étaient des
aurvei liants autorisés, en cas d'entreprises
hostiles de la part des sauvages, à faire
agir les chefs des postes hollandais, qui
étaient aussi an nombre de six. Comme
dans toute la Guyane, l'intérieur de la
partie anglaise, couverte de forêts et de
montagnes, est peu connu.
La colonie se compose des trois dis-
tricts d'Essequebo, Demerary etBerbice.
Le premier, nommé d'après le fleuve qui
le sépare de la Colombie, et qui, après
un cours de 110 lieues, entrecoupé par
des chutes, se jette dans une crique dan-
gereuse par ses bancs de sable, a une
population coloniale de 30,000 âmes
dont les neuf dixièmes sont de la race
noire. Le fort Island, sur l'Essequebo,
était le siège des autorités hollandaises.
Trois Iles de l'embouchure du fleuve sont
habitées par les planteurs. C'est à Sta-
broek, une des principales villes de la
colonie, que siège la cour de police pour
Eosequebo et Demerary; c'est une jolie
ville de 10,000 âmes, entrecoupée de ca-
naux.
Demerary, district situé sur la rivière
de oe nom, dont le cours est presque
parallèle à l'Essequebo, a 58,000 habi-
tants et fournit, comme Essequebo, une
quantité très considérable de sucre et de
laÉlaite (environ 44 millions de livres),
, r coton et plantai
X a tricts ont prodn
liions de livres de sucre,
millions de livres de café. S
Demerary, les exhalaisou
causent des fièvres, et quelqv
jaune a atteint les habitant
rocheose de l'intérieur jouil
plus salubre.
Le district de Berbice en
par la rivière de ce nom, d
sont couverts de plantations
sucre,de café,coton,tabac, n
La population est de 40, 0<
exporte près de 8 millions
coton par an. A l'embouchti
bice est l'ile des Crabes, et
André domine ce fleuve.
GUTAICB HOLLAKDAISE, <
Surinam f le seul qui ail
aux Hollandais par le trait
1 8 1 4. La Sarameca le sépare
anglaise, et le Maroni de la (
çaise; il est traversé dans t
gueur par la rivière de Surii
cend des Cordillères du nor
tière de la Guyane portugi
navires peuvent le remonter j
lieues de la cùte ; quinze oi
plus loin, les cataractes et le
pèchent mènie les bateaux «i
courant. A l'embouchure d
située Paramaribo^ jolie vi
hollandaise et habitée par !
Cette population offre un
gulier de nations et de cuit
communauté de frères mor
nagogue de Juifs allemands,
Juifs portugais, une église cai
luthérienne,unesnglicane, el
environ 1 1 ,000 noirs et 4,0
Le fort de Zélandia protégi
siègent le gouverneur, la o
de justice et d'autres corp
Paramaribo se livre à un co
portant des denrées fournies
plantations qui couvrent li
bords des rivières, ainsi que
et forêts de l'intérieur, où
bois de fer, celui de palissaa
baril, plusieurs espèces de
beaucoup d'autres arbres et a
nissent d'eicellents bois d'^
de oonstructioni ainsi qae
«ut
(i%6)
ùm
sroma&et» La ooloDÎe a des
Ser et det agates. Les Hollan-
\t à Sarinam, comme dans le
knr ancienne colonie, des
mirables poor tirer parti des
» submergées pendant la sai-
andes pluies; ils y ont mis à
âence acquise dans leurs tra-
ittliques en Europe : aussi leurs
ly dont plusieurs sont possédées
iiifs, fournissent au commerce
ine quantité très considérable
café, coton et cacao, et, à la
tion de Tintérieur, du riz, de
des bananes, des yanes, etc.
du sucre est évaluée à plus de 1 5
î livres par an; environ 58,000
mt employés dans ces planta-
une cinquantaine de navires
transportent les denrées co-
1 Europe. Quelques peuplades
trafiquent avec les colons; les
rendent aux Hollandais des es-
s canots, de la cire des forêts,
iwas des baumes, du bois d'é-
la muscade et de la cannelle
ies perroquets et des singes.
B FaAHÇAiSE. La partie de la
omprise entre le Maroni et la
Vincent-Pinson des Amazones
ta la France. Au sud et au sud-
te partie touche au Brésil ; mais
I entre cet empire et la colonie
B^ont pas encore été réglées. En
1,1a France, en vertu d'une con-
de 1817, doit provisoirement
lX)japok comme sa frontière ,
li enlève son littoral du coté de
Guyane française s'étend du 2*
Sréde latitude nord, et du 52^
le longitude ouest de Paris. C'est
^fiâe d'environ 18,000 1. carr.,
k lieoas de côtes (depuis le Maroni
^ririèrc de Vincent-Pinson); co-
"^CQte, comme on voit, qui pour-
voir des millions d'habitans , et
^t on est parvenu avec les plus
<^ficttltés à faire vivre 23,861
^re plus des deux tiers de cette
1^ se composent-ils d'esclaves
T Oo ne comprend pas dans cette
^ les peuplades indigènes de
^i qui vivent pour la plupart
^ i^^dépeadance primitive.
Le premier essai de colonisation sur la
rivière deSinnamary a été Eut, en 1626|
par 26 Français, qui furent suivis, quel-^
quès années après, par une centaine d'au*
très ; ceux - ci allèrent s'établir près de
la rivière de Gonanama et dans 111e de
Cayenne. Quelques compagnies mar-
chandes, surtout la Compagnie de ia
France équinoxialey y transportèrent des
colons; mais elles commirent tant d'excès
envers les indigènes et envers leurs pro»
près colons qu'elles perdirent les hommes
et l'argent. Louis XTV révoqua les pri-
vilèges accordés aux compagnies parti-
culières pour les donner à la Compagnie
des Indes-Occidentales. Celle-ci procéda
avec plus de justice et d'intelligence ; elle
compta dans la Guyane un millier de co-
lons, qui eurent pourtant à souffrir delà
jalousie des Hollandais, leurs vobins. En
1674, la colonie rentra sous le gouver-
nement direct du roi. On cultiva du su-
cre , du coton , de l'indigo ; les mission-
naires pénétrèrent dans l'intérieur et
essayèrent de former des villages de sau-
vages convertis. En 1763, on transporta
2,000 colons , pour la plupart Alsaciens
et Lorrains , aux îles du Salut et sur. les
bords du Kourou. C'est un des plus
grands efforts qu'on ait faits pour la colo-
nisation; malheureusement l'entreprise,
exécutée sans intelligence , échoua pres-
que complètement, et la plupart des co-
lons furent victimes de l'imprévoyance des
chefs et de leurs propres excès. Le ba-
ron de Bessner, qui, en 1766, établit 70
soldats acclimatés sur la rivière de Ton-
negrande, ne fut guère plus heureux ; et
en 1775, quand Malouet fut envoyé dans
la colonie pour en examiner la situation,
la population était réduite à 1,800 per-
sonnes libres et à 8,000 esclaves; la valeur
des exportations n'était pas d'un demi-
million; cependant la France en avait
sacrifié 60 pour cette colonie. Malouet et
l'ingénieur Guizan , qu'il avait emmené
de Surinam, donnèrent une meilleure
direction aux entreprises agricoles des
colons , surtout en faisant dessécher les
terres inondées. On introduisit la culture
des arbustes à épices *. La population
augmenta, ainsi que son commerce ; mais
(*) Maloaot , Mimoirtt tur Us colonies , «1 «R
particulier sur /« Giyranê franfaite » 5 vol. io-8'^
Ot)T ( S86 )
tés progrit furent arrétét par suite de la
réTolotion française et par Inoccupation
du pays par les Portugais.
Lorsque, sous la Restauration, la colo-
mit de la Guyane eut été rendue à la
France, on y transporta des colons chi-
nois et malais, puis 12G Français qu'on
établit sur la rivière de Mana, remar-
quable par ses beaux sites et les bois de
ses bords ; tantôt c'était le choix des co-
lons, tantôt celui du local qui était mau-
▼ab, et aucun des efforts ne réussir. En
1820, un nouveau projet de colonisation
fut soumis à Louis XVIII*, mais les cir-
constances ne permirent point alors d'y
•donner suite. En 1828, la supérieure de
la congrégation des sœurs de Saint- Jo-
seph , M™*' Javouhéy , reprit Téublisse-
œent de la Mana avec 36 sœurs de cha-
rité, une quarantaine de cultivateurs et
un certain nombre d'enfants trouvés;
pour cette classe d'enfants, la colonie de-
vait offrir un asile dans l'avenir. Les cul-
tivateurs u'éUnt pas restés, le gouverne-
ment les a remplacés, en 1885, par 650
noirs de traite libérés, et en ce moment
cet établissement donne lieu à de justes
espérances**.
La colonie se compose de Tile de
Cayenne ^vo/.), ayant environ 12 lieues
de circonférence, des lies du Salut à
Tembouchure du Kourou, qui sont au
nombre de trois, savoir, Tile Royale, Tile
Marchande et Tile au Diable; de File Ma-
raca à l'embouchure de la rivière Gara-
papouri ou Vincent-Piuson, et enfin de
la partie continentale qui se prolonge
dans l'intérieur jui(|u'à 36G lieues de la
côte, et qu'on évalue, comme nous l'avons
dit, à 1 G,000 lieues carrées. De toute cette
immense étendue, il n'y a que 230 lieues
qui soient occupées et soumises à quel-
que culture. Le terrain de la Guyane se
penche beaucoup vers la mer, et les ri-
vièies qui descendent de l'intérieur ont
des cataractes considérables formées par
les montagnes granitiques qui traversent
• e haut pays; dans la région inférieure,
(*) Mtmoiret sur V mmiiiormtipm dm commercé
mmritim* dt /« Ffnct pr ta. cWoAiMf ••« ^ /«
GmjaM9frmn^in% p«r le docteur Wurti, P«m,
i8ao, in -S*.
('•) Pricit iur U eolMt^ûtion iêt bords d§ Im
Manut imprima par ordre du mioiftre dt U na-
riae, Pjrif, Mi, in-^.
GUY
les rÎTièret, refonléea par les
bordent et inondent d'il
et, sur le bord de la mer, ka
l'Océan produisent d'autrea ii
sur des terrains fécondés par ka
qu'ils y ont jetés. Dans ces temia
dés, infestés par les moustiqiieaet
ringouins, s'est formée une
forêts de paleturiers et antres boii
tandis que la région moyenne^ il
par les eaux douces, est couverte
seaux épineux, de lianes et de
Des palmistes, appelés pioota,
les terres desséchées de j'iotériwtf»
Plus de 20 fleuves desceodanl <
térieur, dans la direction du sad aai
arrosent les terres et enl
communications entre les dii
ties de la colonie; les plus
le Maroni et l'Oyapok; parmi la^
très, on distingue la Maoa, avec
taracte du Sabath, la
Sinnamary, dont le cours a prisi
lieues, le Kourou, la rivière de
l'Approuague , l'Ouaxari;
ont un grand nombre d'embi
Trois lacs, le Mépocucn, le
Mapa, existent auprès du cap
Guyane française a 8 ou 9 mob dii
pluvieuse et 6 mob de séchera
rée du jour n'y varie toute Vt
de 11 heures et demie à 12
demie. Il y règne habitnellcitl
24<* de chaleur; les Européens
d'autant plus difficilement cette
qu'elle est unie à une hnmidil
sive causée par les fortes ploies c( |
quantité d'eaux stagnantes,
assure que le climat n'est paa
surtout depuis les
dans les contrées cultivées.
Les belles et grandes forèla àm
hautes donnent une quaranl
pèoes de bois durs ou de
que l'acajou, le bois roufe» le
tron, le cèdre noir, le gaync, k
boco, le bois de feroles, le l»aktag
baril, le bois d'amaranthe, aimi qjatl
coup d'espèces d'arbres à
me et résine, des plantes
aromatiques. Ces forêts sont
des richesses naturelles àt k OwM
et leurs boi4, très recherchés daaa VU
nislerie d'Europe, peuvcal dosMrJ
GUY
11
(M7)
GUY
làM
.*Ily ade
j 18S6 , la
m produit 2,4339796
et mcre bi«t, S83,083
et ■HiMin, 389,S36 de
•00 kilogr. de caft, 380,000 de
,000 de roeoo, 81,000 degi-
f9,SSf de srififli de girofles 35,300
800 de poivre, 600 decan-
mncade, et 4,943,950 de
de^dnés à la noiirri<-
netle de cet productions
d'cmiron 4 fFtl^M^"* de firaocs.
de la Guyane est très bon, la
« le ubac sont de qualité infé-
XBZ d'antres pajs. La culture
n'y a point réusû. Il y avait,
1837, <lans toute la co-
11,836 hectares de terres cultiTées,
, 3,746 en colon.
roeoa, et 1,571 en cannes à
I aVnrait que 136 cherauz et
es de gros bétail; les savanes
I nourrir unequantité innom-
l^^^f,âm^^ lacs etriTières fournis-
leur pobson une bonne partie de
îdeshabitants; les fruits déli-
à la xone torride, teb que
Hpotille, la banane, la man-
ille coco, FaTocat, leoorossol,
; fiKilemenL Cette colonie n*a
\ dlndnstrîe que la plupart des
françaises, et la métropole four-
a près tout ce qu'il frut aux be-
ses babitants. En 1836, il s'est
''ranoe et la Guyane française
oonunercial delà valeur
,900 fr., sur lesquels la douane
lasomasede 899,319 fr. et dans
es importations de la Guyane
iétaient pour 3,051,555 fr., et
de France à la Guyane
3,758,345 fr. G>roBie les navires
aïs à y frire le commerce
(iestrictions,nousajouterons
de la colonie avec la métropole
a eu une valeur totale de
13,993 fr. n y est entré 36 navires
ci 33 navires étrangers; il en est
j43 navires françab et 19 étrangers.
In colooie est divisée en deux can-
fÊÊ^ CmftMne et Sinnamary^ le premier
^f) ^MP Nofrr, FmtU vierfet de Im Gmymm»
Em^lop. d. G. d. M. Tome XUL
avec dix quartiers ou communes et une
population de 18,795 âmes, le second
ayant quatre communes et 3,853 âmes.
Cayenne (THfjr,) est laseule ville et le dief-
lieu de la colonie; on y compte 5,336
habitants. U y a trob bourgs, Approua*
gue, Sinnamary et Kourou.
A la tête de la colonie sont le gouver*
neur, les 16 membres du conseil colonial
élus par 311 électeurs, TordonDateur et
le procureur royaL Cayenne a une cour
royale, une cour d'assises et un tribunal
de première instance ; il n*y a pas d'autres
tribimaux , mab Cayenne et Sinnamary
ontchacuneunejusticede paix.Legouver->
nement entretient environ 700 hommes
de troupes, et les habitants libres sont en
outre organisés en milice. En 1837, l'ad-
ministration de la colonie a exigé une
somme de 1,446,710 fr., dont 355,333
ont été couverts par les recettes loodes.
n n'y a que 3 églises paroissiales, savoir
à Cayenne,Approuague et Sinnamary ; un
seul hôpital, sans compter un établisse-
ment pour les lépreux; une école pour
les garçons et une pour les filles : cette
dernière est tenue par les sœurs de la con-
grégation de Saint-Joseph ; enfin la seule
imprimerie qui existe, et qui est entrete-
nue aux frais de la colonie, publie une
gazette hebdomadaire, un annuaire et
un bulletin officiel d'administration.
La Guyane française ne peut être re-
gardée encore que comme une colonie
naissante; mais il reste à savoir si le cli-
mat et d'autres circonstances ne l'empê-
cheront pas de recevoir un grand déve-
loppement ( voir Noyer , Mémoire sur
la Guyane française ^ Cayenne, 1834,
in-40, et la 3* partie des Notices staîis"
tiques sur les colonies françaises ^ Pa-
ris, 1838). Faute d'explorations suffisan-
tes de l'intérieur, on n'a pu dresser en-
core une carte exacte et complète de la
colonie; celles que Ton a publiées depuis
une quarantaine d'années reproduisent
plus ou moins fidèlement la carte que Si-
mon Mentelle dressa pour le dépôt de
Cayenne, et dont une réduction lut join-
te à THistoire philosophique du commer-
ce, de Tabbé Raynal *. La Société de géo-
(*) Le même, Z>« Vitmi ecfsW d* Im giogra'
pkU «U U Gm/'mmê /rûmcmiê€ , dans les JmnalH
Huuitimês, i83o.
n
tiUY ( 340 )
veiie. Voy, CmiiiB, T. V, p. 71 1 et suiv.
Fhifl jdoaK d'atiliser let découTerlet
quiB d*enlanter da brillanlet théories,
Gaytoo en avait saisi Toccasion en em«
ployant contre le typhus régnant à Di-
jon, par suite de Touverture d*un des ca<-
veaoz de la cathédrale, les fumigations
avec le chlore, connues longtemps sous
le nom de fumigations guytoniennes. Plus
tard, on dut à ce même procédé perfec-
tionné Tassainiisement des prisons, des
hôpitaux, des bâtiments maritimes, de
tous les endroits où Pair est Ticié par
Taocumulation des individus.
Dans toutes les sciences, il est besoin
d*une nomenclature systématique qui
soit Tezpression d*une théorie complète.
Guyton sentit la nécessité d*appliquer ce
principe à la chimie qui , jusque-Ûi, dé-
signait les combinaisons par des noms
biiarres, n^indiquant aucun rapport en-
tre elles. La nouvelle nomenclature, pres-
que généralement adoptée en 1781, fut
le fruit de ses travaux, soutenus et diri-
gés par Lavoisier, Berthollet et Four-
croy. Si les progrès de la science ont ap-
porté à la théorie, et par suite à la no-
menclature créée par ces savants, des
modifications importantes, elles sont le
résultat de Tidée féconde qu'ib conçu-
rent et du principe, établi par eux, en
vertu duquel la nomenclature doit être
en rapport avec la théorie; et certes ils
comprirent d^avance que celle-ci ne pour-
rait pas rester slationnaire.
Les écrits scientifiques de Guyton sont
nombreux ; ils ne portent peut-être pas
tons ^empreinte de cette exactitude sé-
vère que dirige Tcsprit d*aBalyse encore
peu familier alors à ses maîtres et à lui ;
mais le volume du Dictionnaire de chi-
■îe de X Encyclopédie méthodique^ dont
il est Pautenr, révèle une érudition pro-
fonde ; les savantes discusiions et lea dé-
couvertes que renferme cet ouvrage por-
tent Tempreinte d'un talent reoMurquable ;
il a été traduit en allemand, en anglais
et en espagnol. Un des principaux ré-
dadeart des Annales de Chimie^ Guy-
ton y a inséré les résultata de ses expé-
riences sur la combustion du diamant,
ses observations sur la théorie générale
de la cristallisation , et en particulier sur
of//e des imuux^ on lui doit Tinvention j monnaies et
GUY
du pyromètre {voy. ce mot), insiftiMi
propre à mesurer let degrés trà iUnU^
chaleur.
Guyton a publié ses Digrettiotts ma
elémiques (177 7\wtÊDis€tmrïïêi '
(1775), ses Plaidoyers les plw
quables, des ÉlémenU de thùmie
rique et pratique (1776 et 77, S
in- 13), résumé de ses coure; dea
tions de divers ouvrages de Schaelti
Bergman et de Blacke; enfin
opuscules littéraires et politiqiiea(lfî|
Nous ajouterons a oetle ooorli hH
quelques traits de la vie politique de Am
ton. En 1790, il fut élu procnrearM
die de son département, et, en 17tl^
puté à FAssemblée législative dont Ij
président Tannée suivante; rééli k^
Convention, il prit place sur lea
la Montagne et vota avec lea
plus exaltés de ce terrible parti,
procès de Louis XVI, il s^oppoeaani
voi du jugement aux assemblées
res, et vota, sur toutes les qu
avec la majorité; en 1793 , il fit
des comités de Défense généraleel <
lut public. La tourmente poMtiqni;
entndnait alors tous les esprits
direction exclusive ne le
entièrement de ses études sdenl
voulant utiliser la découverte des
tats, il chercha d'abord à lea
à l'extraction des eaux des mi—;
il conçut l'ingénieuse idée d'en frirai
machine dont le jeu entrât dans k<
des combinaisons qui déddent àm
tailles, et qui devint un moyen paii4|
de découverte et de reconneisMca, fl
son rapport, le gouvememenl BoaMMÉ
troupe destinée spécialement mm mui
des aérosuts; il le chargea àê éàâ^
les travaux préparatoires, qoi ae firail
Mettdon, et l'envoya près de l'aniin i
Nord pour examiner et condubv Ira rns
vements de cette machine, doat os
l'essai à U bataille de Fleonm (17U
Après le 9 thermidor, réélu ra«d
du comité de Salut public, Gvyintt
divers rapports relatifs à l'imliistm,!
sciences et aux arts. McodM éa «Mi
des Cinq-Cents, il s'occnpn dra Smm
et de la navigation intérieure. En IM
il fut sommé administrateur général <
de rÉopInpd
6l]Z
(841)
GtZ
à b crfalk» de laquelle il
ne grande part ; pnis officier
m-d'Hooneiir ; il était depuis
riive de llnstitat, et diveraei
ivanles de TEaropey notam-
âétérojale deLoDdrcs,raTaieot
leur sein. SonskRestanratioii,
tint plus à rinstitot, et perdit
lirecleiirdet monnaiea (1814),
I oonierva les émolaments.
-Morveaii moamt à Paris eo
16, âgé de 79 ans. Bcrthol-
bre de la classe des Sdeoces
à llnstitiity prononça son élo*
*. L. D. C.
lAT on GounnaATy prorince
mstan, située au nord-H>iiest
|B^le en-deçà dn Gange, entre
b latitude nord. La partie sad-
le one presqu'île entre lesgolfcs
et de Canibay. Cest un pays
est plat et couvert en partie de
■Mrais d*cau saumâtre.La par-
le est pourtant montueuae, et
re des campagnes charmantes,
raaet argileux produit de ridies
le céréales, de plantes oléagi-
iBCtoriales. Le Âlahy ou Myhi,
la et leTaptie arrosent et, dans
inriense, inondent et raTSgent
t; dans la même saison, les
s pendant le reste de Tannée,
Mnt d*eau et deriennent des
leots impétueux. Cette saison
annoncée par les moussons de
, dure depuis la mi-juin jus-
tembre. Pendant notre hiver,
I janvier et février, le froid ma-
IBelquefois assez intense pour
lie la glace à Surate; dans la
la température se radoucit et
ème agréable.
TT ou coucheouch , espèce de
t la plante atteint une hauteur
pieds, est, avec le riz, le prin-
!sit des habitants, qui se nour-
ai de mais et de divers grains
m à llnde. On cultive du coton
sini du district d'Ahmoud passe
des meilleures espèces de iln-
Itîve aussi beaucoup de pavots,
, dn ridn ; le sucre, le tabac,
Findigo viennent bien; le sol
it &vorable à la culture du lin
et du dianvre; on enclôt les champs
avec le bambou ; le banian ou figuier de
llnde, le mangoustier et le tamarinier
ombragent les jardins et les campagnes.
Un prodige de végétation est le banian
d*une tie du Nerbudda, dont Fombrage
couvra une circonférence de 2,000 pieds.
Des lions , en petit nombre il est vrai,
infestent les fonds; des tigres, des léo-
pards, des hyènes, des jakals, des san-
gliers, des serpents ont leur repaire dans
les juntes. Les singes abondent même
dans les rilles et villages. On trouve aussi
des antilopes, d'énormes diauve- souris
appelées renards volants, des troupes de
pigeons verts et de beaux oiseaux appelés
sahras on floricans. Les sauterelles ra-
vagent quelquefois les champs. Le Gn-
zerat a cle belles races de chevaux et de
bestiaux. On voyage avec des attelages de
bceufe blancs à cornes noires; on pré-
pare beaucoup de ghi ou beurre clari-
fié. Pour être à Fabri des brigands et des
bêtes sauvages , également à craindre les
uns et les autres, les habitants sont obli-
gés de demeurer réunb dans les villes et
villages.
Après avoir été subjugué, au x^ siècle,
par les Afghans et envahi, au xrv*, par les
Mogols, le Guzerat est devenu un royau-
me gouverné par des princes Rajepoutes
{voy,) mahométans; pub il a été soumis,
dans le xvt* siède, par l'empereur mogol
Akbar, au xvui* par lesMahrattes, et en-
fin conquis en partie par les troupes de la
G>mpagnie anglaise des Indes. Par suite
de toutes ces vicissitudes, le Guzerat est
le séjour d^n grand nombre de races et
de sectes. Les Grassias,qui possèdent des
terres considérables et exercent un pou-
voir féodal sur les villages qui dépendent
d'eux, se disent issus de la race noble
des Rajepoutes. Us composent aussi des
tribus indépendantes qui habitent les
bords de plusieurs ririères; malheureu-
sement ces tribus sont autant de repaires
de brigands. On signale surtout les Coo-
lies et les Bhils: les premiers occupent de
grands villages et cultivent bien la terre;
les autres ne rivent guère que de pillage.
Le commerce est en grande partie dans
les mains des Banians {voy,)^ les Bhauts,
révérés par le peuple , servent de mé-
nestrels, de jongleurs, de généalogistes^
GUZ
(«4Î)
GOZ'
Astrologues et'discun de bonne aventure;
ils se rendent garants des engagements
pris par les princes et les particuliers.
Les paysans du Guzerat appartiennent
en grande partie à la caste hindoue des
Shoudras {vay- T. IV, p. 126) qu'on
nomme ici Kunbis» Autrefois Tinfanti-
cido à regard des filles était en usage
diez les belliqueux Rajqioutes; grâce à
rintenrention anglaise, cet usage barbare
a été aboli. Toute la population est éva-
luée à 6 millions d'âmes, dont les 9
dixièmes sont Hindous et le reste mabo-
métans.
Le pays se divisait autrefois en 9 dr-
cars ou districts, savoir : Guzerat propre
ou Ahmedabady Puiiea , Nadot^t^ Ba^
roda^ Baroehej Chumpanir^ Kodera et
Sorai ou Surate, De grandes villes sont
bâties sur le bord de lacs diarmants dont
les eaux réfléchissent les pagodes et ca-
ravansérals qui en ornent les bords. Par-
tout on voit d« gros villages, des villes
commerçantes et de beaux monuments.
Blalheureusement le peuple est opprimé;
la force dispoie des paysans, et les brah-
mes sont la classe la mieux pourvue de
tout. Le nombre des langues dans le
Guzerat répond à la multiplicité des
peuple»; cependant Tidiome dominant
est le guzerati. On a plusieurs ouvrages
écrits dans cette langue; la traduction du
Noupeau^Testament en gur^rati a été
imprimée à Serampore en 1830. D-o.
GUZMAN ( Alpbohsb • PEmxz dx),
surnommé, par quelques historiens, le
Bruttts espagnol, et qui donna naissance
à Tillustre maison des ducs de Médina»
Sidonia, laquelle s'éteignit vers 1770,
naquit à Valladolid vers Tan 13S5. Sous
le règne d*Alfonse X, il se couvrit d'abord
de gloire dans la guerre contre les Infi-
dèles; mais bientôt il entra lui-même an
service de l'empereur de Maroc, pen-
dant la rébellion de don Sanche, afin
d'éviter de prendre parti entre le père et
le fils. Guzman se rendit surtout célèbre
sous le roi Sanche IV, qui l'éleva au« plus
hauts grades militaires et le nomma grand
de Caititle {rico homhre). Son principal
monument de gloire est sa défense de
Tariffa contre l'infant don Juan, frère
de Sanche, qui avait levé l'étendard de
le révolte et i|ui «iay« en vain de se
faire livrer cette forteresse c
d'une mort cruelle le jeune fili
qu'une surprise avait Jhit t4
SCS mains. Fidèle a son roi, i
poussa toutes les proposition
avec un courage stoîque la t
enfant mis à mort et mutilé \
cruel don Juan. Lope de Vi
par de beaux vers cette actio
Guzman fut surnommé et Bt
fication que ses descendants i
toujours. Après s'être signalé
Alfonse XI , dans la guem
Maures de Grenade , et avoi
à la prise de Gibraltar , il fi
mort le conseiller et le preroiei
la reine«mère Marie, qu'il ai
ment à affermir son fils sur le
que de toutes parts, et moun
de mai de l'année 1320.
Plusieurs autres illustres |
nom de Guzman sortirent <
maison de Medina-Sidonia (i
culièrement Henri , petit-fi
Guzman, qui s'immortalisa di
de Grenade (1484). ALraoïf
l'un de ses fiù, chevalier de 1'
cantara, ne se distingua pas
les lettres que dans les armes
manceros espagnols renfer
plusieurs poésies. On corop
autres poètes issus de la mal*
de Medina-Sidonia, seîgneu
man, notamment FRaoïNAir
Guzman , qui jouit à la coui
d'une haute considération 1
composa une foule de poésie
religieuses, et fit, en 64 i
description des quatre vert»
On doit à son frère, Louis- 1
Pesez, deux ouvrages en pr
transmis son nom à la postéi
mier est intitulé Abrégé dt
roi Jean 11^ et le second P
mis et grands hommes de /
siècle). Ces ouvrages sont érri
plein de force et de grandeur
dans un temps où la langu
sortait à peine de son bercea
Enfin les biographies citei
sieurs Guzman peintres, di
du nom de Pieeee : le prem
ché au service de Philippe IIL
à la cour de Philippe V ; li
GCZ
lés par b comctioD da dessin
■k» des figures.
L de Gnnnan , oonnae sortout
im de U grande régente de Por-
lil fille ftinée de Jean-ÉmanueU
K de Medina-Sidonîa ; elle na-
I les premi^'es années da xyii*
ien jeune encore, elle épousa
Bragance, qui avait des droits
(à la couronne du Portugal sou-
I à la domination espagnole. Son
SB de confiance en elle et rendant
;e à son esprit supérieur , à son
e, B^entreprenait rien sans la con-
I loi découvrit en conséquence le
la Ttste conspiration qui devait
'sor le tr6ne de Portugal. La du-
*eialta à Pidée d'une entreprise
rdîe, et soutint son époux de son
iasme et de ses conseils. Cette
nit toutes les qualités dhine rei-
d Jean lY , en mourant, la nom-
régente du Portugal. Le 1 6 no-
1656, elle prit en main les rênes
,et rien n'égale le courage qu'elle
peadaut toute la minorité de son
Upaix de 1660, elle obtint la
ition de la maison de Bragance
possession du Brésil, etc. Lorsque
VI eut atteint sa majorité , elle
itèoi pouvoir (1662), emportant
& les regrets et l'amaur du peuple,
fie de dégoûts par les indignes fa-
( son fils , cette illustre princesse
idans un cloître, où elle mourut
mer 1666.
1 ([oestion au mot OiJVAAis de
D de Gnzman , comte d'Olivaraz
le StD-Lucar ; osais avant de ter-
!t article nous dirons un mot d'un
âge qui portait le même nom de
I, quoiqu'il n'appartint pas sans
Qoe si noble famille. Né à Gra-
s 1772 et naturalisé Français en
JIbeé-Marie Guzman se montra
K partisan de notre révolution,
membre du comité central révo-
ire de la capitale, il prit une
MTt à la cbute des Girondins,
ton tour et traduit devant le tri-
^olutionnaire , il fut condamné
le 5 avril 1794, comme complice
ppe d'Orléans et de Dumouriez
les pditriotes, les comi-
( S4S ) GYG
tés de Salut public et de Sûreté générale,
et les jacobins. > (Prud'homme). £. P-ot.
GTGÈS , dief de la dynastie des rois
lydiens qui remplaça celle des HéracU-
des. IX règDA jusqu'à l'an 718 avant J.-G.
Selon les traditions des Grecs, Gyges
était l'un des principaux officiers et le
favori de Candaule, dernier roi de Lydie
de cette race. Pour le convaincre par ses
propres yeux de la beauté de sa femme
qu'il lui avait souvent vantée, Candaule
la lui fit voir un jour qu'elle était couchée
sans vêtements. La reine, qui l'aperçut
au moment où il se retira, fut tellement
indignée de l'impudence de cette démar-
che qu'elle laissa à Gygès le choix, ou de
tuer son époux et de partager sa couche
en qualité de roi, ou de payer lui-même
de sa tête sa coupable curiosité. Gygès
fit périr Candaule, après avoir vainement
combattu la résolution de la reine, et il
fuc affermi au pouvoir par l'oracle de Del-
phes. Les traditions parlent aussi d'un
anneau magique que Gygès, étant berger,
aurait trouvé dans un souterrain, et qui
avait la vertu de rendra invisible celui
qui le portait lorsqu'il en tournait le
chaton en dedans. D'après la version de
Platon, ce hit à l'aide de cet anneau que
Gygès parvint à jouir des embrassements
de la reine et à se défaire de son maître.
Posséder Panneau de Gygès fut dit en-
suite proverbialement, tantôt des hom-
mes versatiles , tantôt des hommes mal
intentionnés et pleins de ruse, tantôt
enfin des gens heuraux qui obtiennent
tout ce qu'ils désirent. C, Z.
GTLIPPE, voy. STmACusE.
GYMNASE, mot emprunté à la
langue grecque et qui désignait primiti*
vement l'endroit où la jeunesse se livrait
à toutes sortes d'exercices corporals, tels
que la course, la saltation, le pugilat, l'art
de lancer le disque et la javeline, etc.
Sous le climat de la Grèce , les jeunes
gens étaient nus (y v/ivoi) lorsqu'ils s'exer-
çaient ainsi , et de là vient que la pra-
tique elle-même fut désignée par le mot
fM^LuafTia, dérivé du verbe yuftvâÇ» (êlra
nu pour s'exercer). Le local , place dé-
couverte ou bâtiment où ces exercices
avaient lieu , s'appelait yv/xvâffiov, gym-
nase. 7ÏOUS reviendrons sur ce mot à l'ar«
ticle Gtotastiqub.
GYM
(S44)
GYM
Avjourd*hQi , prindpaleiiiait en Al<-
lerotgDe, le mot gymnase a nne tout au-
treacception. On appelle ainsi Técole qui,
supposant déjà cbcz les éleTes les pre-
miers éléments de la scienoe , lea met en
état de receroirune instruction supérieure
et d'en faire Fapplication dans la Tie. Le
gymnase est au-dessos de l'école élémen-
taire, au-dessus même de ce qu'on ap-
pelle en Hollande école latine; mais il
est au-dessous de l'uoiTersité ou acadé*
mie* Il est Téritablement l'école savante,
comme chez nous le collège ; et, à ce ti-
tre y il sera utile de rattacher à ce mot
quelques ohsenrations sur le point de vue
sous lequel on considère en Allemagne
l'éducation qu'on reçoit dans ces établis-
sements, ohsenrations qui compléteront
ce qui a été dit an mot CoixicB.
C'est à la renaissance des lettres que se
rattachent les premiers gymnases. Ce nom
est païen et semhle avoir été pris par op-
position aux émles ecclésiastiques où l'en-
seignement de la religion dominait toutes
les autres disciplines.
La religion n'est paa excloe de l'en-
seignement des gymnases; on cherche, an
contraire , avec soin à y entretenir les
sentiments pieux. Cependant elle laisse
toute leur indépendance aux autres études
et ne tend pas à contrarier on à fausser
celle des auteurs anciens dont les idées
reposent sur le paganisme et sur des no-
tions morales qui ne sont pas tonjoun
celles que le christianisme a consacrées.
L'enseignement des gymnases a pour
but de donner aux jeunes gens une in-
struction scientifique, sans acception de
leur vocation future, soit qn'ib se des-
tinent à la théologie, au droit, à la mé-
flecine , ou à toute autre profession. Ici
ae présente cette grave questicm : par
quels moyens rendra-t-on l'esprit humain
capable de poursuivre heureusement et
d^atteindre le but élevé qui lui est pro-
posé?
L'histoire et l'expérience nous ramè-
nent aux premiers instituteurs des peu-
ples, aux Grecs et aux Romains, dont la
vie était plus libre de cette contrainte que
nous imposent des rapports étroits, et
moins emprisonnée que la nôtre dans les
distinctions arbitraires de la société d-
W/e. Chec eoi, le langage, favorisé par la
plus belle organisation hama
par le climat et par la poaiiiosi I
que, a acquis une précision lo(
souplesse , une richesse et une
formes admirables ; et leur vivi
tuelle a su poser Isa bases et
règles de toute sdence et de Uw
gués, connaissances, usages, dû
les peuples modernes ont toot
a l'antiquité; ils n'ont fait qnt
per et perfectionner ce qu'ils a?
d'eux. C'est donc à juste Utre q
gue des Grecs et celle des Rob
a cela de particulier encore qu'
base évidente du finançais et i
langues romanes) forment enooi
d'hui le fondement de toute
scientifique; et comme on ne pet
dre à connaître parfaitement
gués que dans les meilleurs écr
deux nations, que ces derniers •
tour les premiers instituteurs en
et de lettres, et pour le fond <
forme, il s'ensuit qu'à la lectui
auteurs se rattachent ins^Mi
l'étude de la langue en elie-mém
première logique , les règles de
et de l'éloquence, les recherche
ques sur les commencements et
grès de l'espèce humaine, sur
loppement des idées religieoM
opinions sociales, ainsi que sur
sèment et l'organisation diver»
ciétés.
Ce n'est donc pas seulement
maire dans sa lettre morte, mais
dans sa vie pleine de sève , et 1
des antiquités surtout, que nonsa
dans ces beaux types de toutes le
qui doivent être enseignées dans
nases. Cette étude facilite et è
des bases plus solides la connaû
la langue maternelle, qui appars
l'esprit, non plus comme une sii
bitude qu'on est le maître de tr
gligemment, mais comme un d
Providence qu'on doit travaille
fectionner en lui donnant cetl
grâce de formes et d*exprcssioi
admire dans les chefs-d^oeuvre d
quité.
Si la philol< îe est la premièn
trice de la j( esc studieuse, lei
matiques sont la seconde. Cette
* 6YM ( 345 ) GYM
MidaBX doux formes que reyéds- | Lettres sur V éducation et l'art dans les
écoles sapantes (Leipzig, 1 824); Bœhme^
t» les objets de k pensée humaioey
et k temps, donne à Tesprit de
lié et de rassunnce. AosbI ceux
Kétndié les kngues et les mathé-
ndonBeot-Us k ce qu'ils produi-
itint de prédsîon et de netteté que
^feae et de ^rie. Le talent d'un
imr halnley c'est de savoir, par une
taéthode, faire marcher de front
i^aeiafec la poésie, l'éloquence et
ocioei oratoires; les mathématiques
igèopsphie, l'histoire naturdleet
Hckes pratiques, autant que le per-
■t les bornes de Tinstraction et les
■m de l'école.
■pat consalter sur cette matière
■cky La philologie et les mathé^
fÊtt considérées comme les ob^
ïr taueignement dans les gymna^
de. ( Leipzig, 1832), et Richter,
tde rhétorique pour les classes
WMres des écoles savantes (Lapzig,
!). Âa reste, on a immensément écrit
a fMdk»s en AUemagne, et il sera
baie intéressant, surtout pour des
nfrio^is, de connaître les prind-
savriges qui les ont traitées sous
ftrntspoinls de vue. Nous signa-
BpartieuUèrement lessuivants : Wiss,
^^duhon^ouEncyclopédie et métho^
^ du études dans les gymnases^
ées indications bibliograpliiques
«0)1830) ; Id., V Éducation supé-
"tians ses degrés principaux (Rin-
it39 )-, YSsfStantstySurV organisation
^ttnution publique dans les écoles
M»(Slralsnnd, 1821); Hanhart,
^n et Imités pédagogiques (Win-
»i 1834) ; Id., Feuilles pour l'ins"
^da jeunes gens bien élepés(Wm-'
■» 1 814) ; Baucfaenstein,i{ema^iie j
r Mieur de l'étude fie P antiquité
^gjrmnases et les écoles supé-
' (Arau, 1825 ) ; Gerlach , Rap^
ie la philologie avec les autres
de Renseignement (Bâle, 1825);
ck, Sur les écoles savantesy rela-
ya la Bavière surtout (Stuttgart,
et Hiiv.) ; Friedemann , Discours
ts (Giesien , 1829); Id., Paré-
pour la jeunesse studieuse des
ses et des universités allemandes
m, 1827); Banmgarten-Crusius,
Les écoles et l'esprit du lempSy suppléa
ment à la pédagogique des écoles sa--
vantes (Neustadt-sur-Orla, 1 824).Les pe-
tits livres scolaires de Hamann (Kœnigs-
berg, 1814) et les Consilia scholastica
de F.-A. Wolf (Wertheim, 1829-30)
renferment un précieux trésor d'expé-
rience et de souvenirs. Nous devons men-
tionner ensuite les programmes des cours,
qui, en Prusse surtout, sont publiés ré-
gulièrement et rédigés d'après ks données
fournies par chaque école ; et, parmi les
journaux, k Gazette des Écoles ^ qui pa-
rait à Darmstadt,et les Annales dep/èi^
lologie et de pédagogiquCy rédigées par
M. Jahn, d'abord seul , et depuis 1831
par lui et par M. Seebode.
Mais les réalistes sont venus jeter la
discorde dans k camp universitaire. A les
entendre, on commence trop tôt l'étude
du ktin; on force à l'étudier des jeunes
gens qui se destinent au commerce, à
l'industrie, etc., et qui, par conséquent,
n'en auront jamais besoin, non plus que
du grec; on ne voit de salut, d'instruc-
tion possible, que dans l'antiquité; on lui
sacrifie des connaissances indispensables
pour se diriger et se rendre utile dans la
vie; on tolère, si on ne la produit pas,
une ignorance honteuse de la langue ma-
ternelle au lieu d'y donner une attention
toute particulière; on n'occupe que la
mémoire et l'inlelligence des jeunes gens ;
on subordonne enfin la piété chrétienne
au génie du paganisme. Cesreproches, qui
s'adressent peut-être avec justice à quel-
ques professeurs, à quelques écoles même,
sont trop peu fondés en général pour
justifier les attaques publiques dont les
écoles savantes ont été l'objet. Un Saxon,
M. Otto, s'est rangé du coté des réalistes
dans son ouvrage intitulé : Deux vices
de la plupart des écoles savantes en AU
lemagne (Jjelpzlgy 1830). Selon lui, la
langue maternelle est tellement négligée
dans les gymnases que cet abus appelle
une réforme complète. Certes, après la
religion, la langue maternelle est ce qu'il
y a de plus important à traiter dans l'en-
seignement des écoles; mais quant à l'in-
fluence des langues anciennes sur k con-
qaissance approfondie de cette languei
et, pour accoutumer les acteurs novioes
à créer des rôles, de petites comédies en
un acte. C*cst dans ces étroites limites
que le Gymnaie dramatique fut d^abord
renfermé, aux termes de la concession
faite par M. le duc Decazes, alors ministre
de rintérieur, à M. Delaroserie, qui la
céda bientôt à M. Delestre-Poirson, au-
teur dramatique.
La salle du G3rmnase, construite rapi<-
demcnt, s'ouvrit au public le 33 déc.
1820. Elle avait coûté près d*un million
et demi, à cause de l'achat des terrains sur
le boulevard Bonne-Nouvelle; une so-
ciété d'actionnaires en fit les frais.
L'habile directeur vit bientôt son théâ-
tre en voie de prospérité* grâce à deux
puissants appuis. D'abord la protection
de la duchesse de Berry lui fit accorder
un privilège pareil à celui des autres théâ-
tres de vaudeville, et plus tard (1832),
en permettant que son nom fût donné
à ce spectacle, elle lui valut l'avantage
de figurer parmi les théâtres royaux;
le second et le principal élément de la
prospérité du Gymnase, ce furent les jo-
lisouvrages dont l'enrichit exclusivement,
pendant longtemps, la muse, alors moins
ambitieuse, de M. Scribe (vo)^.^. Ce spiri-
tuel marivaudage , ces petites comédies
mus(|uéesJouées avec un parfait ensemble
par une excellente troupe dans laquelle
brillaient au premier rang Gontier, Fer-
rille, M^^* Jenny Vertpré, Léontioe Fay
GYM (S4ff)
même lorsque c'est l'allemand, l'histoire
de Is littérature est là pour la prouver et
poar réfuter les reproches qu'on adresse
aux gymnases; il suffit de rappeler par
quelles études se sont formés les auteurs
Bationaux les plus célèbres. Foy, Écoles
et Enseignemkitt. C. L, m.
GYMNASE DRAMATIQUE. La
fondation de ce théâtre date de l'année
1819. Déjà Paris possédait deux théâtres
spécialement consacrés an vaudeville, sans
compter ceux qui le jouaient comme par
accessoire : il eût donc été maladroit de
demander le privilège d'un nouveau théâ-
tre à couplets. On tourna la difficulté :
on sollicita celui d'une sorte de théâtre
qui serait destiné à compléter les éduca-
tions dramatiques et lyriques du Con-
servatoire. On devait y représenter seu-
lement des fragments de grands ouvrages.
GTM
[voy, VoLirrs), etc., attûmat à ea'i|M
Ucie la haute et la riche aocîélé , «1 1
donnèrent un vernit aristocralk|Bi ^
n'en excluait pas la galté.
La révolution de 1830 obl%a
Théâtre de Madame de ftmomom à
Utre et de rentrer dans U dame des Al
très secondaires; c'eût été tooteiMifB
le Gymnase un léger écliee si 1'
exercée par cette grande
lui avait pas en même tempe eftlavé
partie de son brillant anditoâre, «I ^
vait pas fait pâlir, aux yeux de
leurs plus avides d'éaiotiont,
de salons et de boudoirsy ces
tableaux dinténear qa*oii y
souvent applaudis.
Mais il lui reste un grand
Bouffé, toujours si vrai, si
tour à tour si touchant et si oomiqaa^i
mena bientôt la foule au GymaasCy
grâce à son talent, Mickei Perrim, Irfi
min de Paris^ Ciermomt, etc., y «al
aussi leur succès de vogue.
Le Gymnase dramatique a cm ilg
moins devoir chercher dans U geai* 4
drame, très en faveur aujourd'hui, ^
autre moyen d'attraction : œt eamî, ji
qu'ici, n'a point produit de grands Ha
tats. Accoutumés à un vaste espncCf'B
cage et M""* Dorval (vr^r) •embleat'i
à leur aise sur eette petite scène, de mi
que le drame se maintient avec peia
parait comprimé dans œ cercle étroil
deux actes ou l'on exige qu'il
Le Gymnase, dont la oomédie-i
ville nous parait être la vraie spécial
est encore , malgré les pertes qu*ii m I
tes, un des théâtres de la capitale dos
troupe offre l'ensemble le plus sntiÉ
sant. M. (
GYMNASTIQUE. C'est Part
exercices du corps ; on en a expli<|«
nom au mot Gtiutasb. Cet art fvt 1
porté de la Crète à Sparte, et bîeotdl
eut, dans toute la Grèce, des gymnase.
bâtiments consacrés à ces études de fb
de légèreté et d'agilité que la jeuoeaaa-
vait avec ardeur. I4i gymnastiqua
trois branches principales, selon leon
vers objets : l'une avait pour but la g«i
et s'appela gymnastique militaire ; F
tre, appelée médicinale^ devait cotrti
la santé; une troisièoM, dila olAMi]
6TI
kt boBiD» qui ae Touaient aux
èàn dn pnbUc et se doDDaieDt en
Ktade, loit dans h cérémonies de la
li^ioD, aoit dans les pompes funèbres
lËbréet tux frais des particuliers.
La eiercioes de la gymnastique mili-
inélaîcnt le saut, le disque, la lutte,
ijimiot, le pugilat, la course à pied ou
ft ckar. Ce fat principalement la supé-
WlédaThébains pour la lutte qui leur
kppa la bataille de Leuctres. Pour
ftafcetionner ces avantages et exciter
IHisUe émulation, on célébrait des jeux
pUia cooDiu sous le nom de combats
jgmHÎfnes, Les combattants, afin d^étre
^ libres de leurs mouvements, étaient
M (ée là le nom).
ÀiOD dit que Tinvcntear de la gym-
médicinale fut Hérodicus de
, contemporain d^Hippocrate ,
i ne manqua pas de la prescrire pour
Hfoes maladies. Beaucoup de méde*
ideFantiquité avaient écritsur ce sujet;
tout cela il ne nous reste que ce qu'en
il Galien : il fallait danser, sauter,
rir, monter à cheval, jouer à la pau-
lancer le javelot, tirer Tare, etc., etc.
œrcices de santé étaient accompa-
de bains, et Ton se faisait frictionner
Imàre d*huiles ou d'essences. F^oy,
I gymnastique athlétique se nommait
mgonistiquey à cause des jeux («yâv)
ea étaient le but. Euripide a fort
satta ce goût des Grecs, et plus tard
•n l'a également désapprouvé.
or se former à l'art des athlètes {voy,)y
ttmit point assez de fréquenter les gym-
ly il fallait aller à la palestre {voy,)^
NI s'imposait un genre de vie tout
cnlier. P. G-t.
ans ces derniers temps, on a fait ed-
dans l'éducation de la jeunesse une
e de l'ancienne gymnastique ; tout le
de, en France, connaît les exercices
ymnase normal, civil et militaire, du
Dcl Amoros {voy^ l'article),
es nouvelles méthodes d'instruction
'occupent plus exclusivement de la
ne intelligente de l'homme , sans se
ier du corps et quelquefois au pré*
ce de ce dernier. Rousseau, Basedow,
■ann , Campe , Guts-Muths , et en
M tooaoes instituteurs qu'on désigne
( 847 ) GYM
par le nom de philanthropes j ont puis-)
samment contribué à faire rendre ses «\roita
à la nature, en insistant pour qu'on n^ao*
cordât pas seulement au corps le mouve*
ment nécessaire, mais pour qu'on fU une
partie essentielle de l'éducation des exer-
cices propres à en développer la force et la
souplesse. La gymnastique alors a été re«
mise en honneur et introduite dans noa
écoles modernes ; en Allemagne surtout,
elle a eu un moment de grande vogue, au
temps de la dernière guerre de l'indé-
pendance, et, sous le nom de Jïimkuntty
elle se glissa même dans l'enseignement
universitaire. Là,M. Jahn('Vo^.) en était le
principal apôtre. Bien plus, par des motifs
qui avaient leur source dans les circon-
stances, elle alla pendant quelque temps
au*delà des justes bornes, et menaça un
instant de faire négliger le développe-
ment bien plus essentiel de l'esprit, en
donnant aux forces physiques une im-
portance exagérée, et en introduisant dans
les écoles des pratiques qui amenèrent à
leur suite, en plusieurs endroits, l'arro-
gance, la rudesse et une confiance désor-
donnée en soi-même. Divers indices dé-
favorables excitèrent les inquiétudes des
gouvernements, qui ne tardèrent pas à se
montrer moins bien disposés pour la
Turnkunsi, et finirent par la défendre en-
tièrement. Mais ce qui est bon résiste mê-
me à l'abus qu'on en peut faire. On rentra
peu à peu dans les bornes naturelles, et les
exercices gymnastiques , prisés d'abord
outre mesure , puis défendus avec trop
de précipitation , ont été reconnus vrai-
ment utiles et introduits partout. Les pre^
mières écoles de la Priisse les ont adop-
tés. Les écrits de Fœhlisch Sur la néces"
site de la gymnastique sous le point
de vue du développement humanitaire
(Wertheim, 1815 et 1817), et Strauss,
Sur la nécessité des exercices corporels
élans les écoles savantes (Erfurt, 1829),
ont trouvé l'accueil dont ils étaient dignes,
et le ministère prussien a accordé des élo-
ges publics à l'école de gymnastique de
Magdebourg. C, L, m,
GYMNOSOPHISTES. C'est le nom
que la Grèce donnait aux philosophes de
rinde, à cause de leur nudité (yv/ivor , nu).
Onésicrite, qu'Alexandre avaitenvoyé vers
eux, trouva Calanus dans cet état tl
GYU
(848)
GTR
Quelle sur des pierres ; son véritable nom
était Sphînès; il ne Toulat pas répondre
à Ûoésicrite quUl ne se fût mis dans le
même état. Un autre philosophe , appelé
Bltndanis ou Dandamis, lai dit qae Py-
t&agore, Socrate et Diogène étaient dans
ferrear en ce qu'ils préféraient la loi à
U nature et niellaient pas nus comme les
gymnosophistes. Saint Augustin prétend
néanmoins que ces derniers se couvraient
autant que Pexigeait la pudeur. Enfin
Philostrate leur fait porter un bonnet
blanc et une robe de lin semblable, pour
la forme , à celle des esdaves.
Les g3rmnosophistes se divisaient en
deux sectes, celle des brahmanes (wyf,) et
celle des samanes ( sarmanes , samanéens
ou germanes) : c'est Strabon qui fait cette
dbtinction. Bardesanès et Mégasthène,
dont les ouvrages sont perdus, avaient
écrit sur ces philosophes, et en général
les Grecs qui nous restent jettent peu de
lumière sur l'état intellectuel d'un peu-
ple chez lequel cependant ils allaient s'in-
struire. Nous ne savions autre chose, avant
les conquêtes de la science moderne , si-
non que les philosophes indiens vivaient
dans la contemplation et dans les exerci-
ces les plus rigoureux pour amortir les
sens et se rapprocher de la Divinité ; ces
préceptes sont encore suivis de nos jours.
Les brahmanes demeuraient dans des ca-
banes et séparés les uns des autres; ils
passaient quelquefois jusqu'à trois jours
sans manger; ib regardaient comme la
dernière impiété de se nourrir de quel-
que chose qui e&C été animé , et s'abste-
naient du vin. S'il en faut croire Mégas-
thène, cité par Strabon, ils s'abstenaient
aussi des femmes pendant 37 ans, après
quoi ils en prenaient plusieurs à la fois
pour avoir des enfants. Les brahmanes
formaient une caste close : les samanéens,
au contraire, admettaient quiconque vou-
lait s'enrôler parmi eux ; mais l'enquête
de vie et de mcBurs se faisait jusque sur
les parents des candidats. On a piétendu
après , un autre philoeophe qjui «vt
compagne des ambassadeors «bw
Auguste , se brûla en sa présenci <
viUe d'Athènes; il s*appelait Z»
chégas. — Foirl'ouvragedelilLC
eC Guigniaut sur les RtUgioms de
iiquitéy surtout en ce qui ooDemve
dha et sa légende.
n y eut aussi des gymnoaophii
Ethiopie; on pense qu'ils y étaie
nus de llnde. P. i
GYNÉCÉE. Cétait, chei les
la partie de leurs mais^Mis habitée
femmes (yuvaixqt^ et yvy«cxt«iv, tm
rivés de ywii, femme). En effet , k
mes grecques menaient une vie i
et leur appartement était un wam
duquel les étrangers n'avaient pi
droit d'approcher, et qui ne aV
que pour leur époux, à peu près 4
les harems (vojr,) de l'Orient, oè
coutume s'est conservée jusqu'à noi
ainsi qu'à la Chine , où elle subsisl
lement. C'est ce qui a ùâl dire à 1
dide que la meilleure femme éld
dont on ne disait ni du bien, ni di
et à Plutarque , que le nom d'une i
honnête devait , comme son corps
renfermé dans sa maison.
La retenue, la modestie, U r(
tion à la volonté du mari écaii
vertus principales d'une matrone
nienne, et la sévérité des matm
telle qu'il y avait des magistrats, wm m
de vingt, nommés gynèconoimeê
avaient droit d'inspection sur lea le
s'informaient de leur conduite; j
posaient dans un lieu public k 1
celles qui avaient manqué aux loi
pudeur, et condamnaient ces fkra
une amende ou à quelque autre fm
' Dans les temps anciens, ka I
grecques habitaient l'étage snpérii
la maison ; mais lorsqu'après k sied
lexandre le luxe eut fait des progrès
les Grecs eurent donné plus de ^pki
leurs habiutions , les maisons ivre
que les samanéens étaient plus anciens j tagécsen deux parties: k devant i
bité par ks hommes, et U partk
retirée réservée aux femmes, qu
ce moyen, se trouvaient natnrel
surveillées. Les Atbéoieonea ao
très rarement et vivaient pv«M|ni
jours séparées de k sodèté ém In
dans l'Inde que les brahmanes. Les uns
et les autres kisaient peu de cas de la
vie, et souvent iU se brûkient eux-mê-
mes pour prévenir les infirmités. Ainsi
fil Caknus, qui avait suivi Alexandre jus-
gn'à Pasargade en Perse. Quelques siècles
itspé-
■ouTent
leoelap-
6YP
■nft I» porticn qui é
^(vof.). Al 11
. élût mi gnnd salon {œcus)oh
kifaaadleiBeQt k maîtresse de U
doat Foecapation ordinaire éuit
oadetiner; des deux c6tés étaient
à ooQclier {thalamas) et une
M se tenaient les esclaves char-
■ es h ferrir (amphithalamos). On
■MdairAilas du Voyage d'Ana-
fv Barthélémy, un pian d^nne
Htifoe d'après Vitruve , on Ton
MikiiipQsîtîon da gméoée.
OéiIs Romains, le mot gynécée
WÈL me aatre signification : on Tap-
Épala logement destiné à garder les
riAi^ k Kb^ et les meubles de la garde-
lliâBesqMrenrs. Il y avait de ces gy-
phaieors villes, dans celles
fB étaient situées sur les gran-
iWMs, afin que rien ne manquât au
ribe domsitiqne des empereurs lors-
fcmyayaicnt. Ceux qui avaient soin
lélabliMements étaient nommés pro-
tmrs des gynécées [procuratores gy»
imMi). Us avaient sous leurs ordres
ma gnnd nombre d'hommes et sur-
de femmes , pour travailler aux vè-
m et aux ameublements des empe*
. Ces <Hif tiers étaient nommés gy^
Mwes; quelquefois on condamnait
à travailler pour le prince
D.M.
oiseau connu aussi sous
de ifmmiour des agneaux (Lœm-
) et de THUtiour des Alpes^
rFAETB
rPSB. Cette substance minérale,
aussi sous le nom de se»
l'eQe est cristallisée, est, sui-
des chimistes, un sulfate
lequel Teau entre pour le
de ses parties constituantes,
■aty die se compose ordinairement
I à 46 poor 100 d'acide sulfuriqne,
làSSdechaBx,etdel8à21 d'eau.
It est très finale à reconnaître, soit
de dureté , soit par la forme
Le calcaire ou carbonate
raye, et " le laisse aussi
t attaquer pi rot .Sa cris-
la plus habit] est celle en
en un
( 349 ) GYP
double biseau aux deux extrémités, qot
représentent un trapèze. Souvent ià»
prend la forme de deux lentilles réunies
par le côté le plus mince , de manicre
qu'en se fendant parallèlement aux lamm
de ces cristaux lenticulaires, c'est-à-dire
dans le sens de leur épaisseur, elles se
divisent en fragmenta qui offrent asseis
bien la forme d'un fer de lance. Cette
variété de cristaux est très commune à
Montmartre , au mont Valérien , à Ar-<
genteuil et dans d'autres localités des en«
virons de Pai is.
Le gypse se présente encore en mas«
ses cristallines formant des filons, et qui,
offrant l'apparence d'aiguilles, produi-
sent la variété aciculaire; souvent ces
masses paraissent être une réunion de fi-
bres soyeuses, ce qui fait donner à cette
variété le nom de fibro^soyeuse. D'au-
tres fois,il forme des dendriteSyC^eaiirk'^âre
des espèces de rameaux à la surface de
diverses substances; ou bien il se dispose
en mamelons ou en stalactites.
Le gypse forme, dans certains terrains
(voy. ce mot), des amas d'une épais-
seur et d'une étendue telles qu'ils con-
stituent même des collines. Ces amas
présentent ordinairement le gypse avec
diverses sortes de texture, c'est-à-dire
la texture laminaire ou en lames assez
grandes, la texture lamellaire ou en très
petites lames, ou la texture subgranulai^
rey c'est-à-dire compacte et un peu gre-
nue : c'est ce qu'on appelle Valbdiregyp»
seux.
Dans les masses de gypse, principale-
ment lamellaires, comme celui des envi-
rons de Paris, on remarque de petites
cavités remplies de gypse en poudre onc-
tueuse et très blanche que l'on nomme
gypse niçiforme.
Si, après avoir considéré le gypse sous
le rapport minéralogique, nous l'exami-
nons sous le point de vue géologique ,
nous dirons qu'il parait être le résultat
d'une précipitation chimique opérée à
l'aide de l'acide sulfurique dans un li-
quide contenant de la chaux. On conçoit
par exemple que des sources minérales
chargées d'adde sulfurique qui, sortant
du sein de la terre, se feraient jour dans
un golfe où les eaux de la mer dépose-
raient du calcaire, pourraient transioT'*
H
(862)
R
H
H» ujiii^ qu'lMt «i^peUe en frànçaift Ao-
eke (proDOiieeE ache)^ eC dans d*antret
langue» ha ou Ité (aspirez fortement), est
la huitième lettre de notre alphabet, et
nous ajoaterions la sixième consonne, si,
dans la plupart des cas, elle n*aTait cela
de particulier, au contraire, qu'elle ne
Monne pas du tout et ne figure absolu-
ment dans le mot qu'à raison de Téty-
mologîe. C'est alors une h mueiie^ comme
dans les noms d'Hercule, d'Hirtius, d'Ho-
mère, qu'on prononce en français £rcu^
le , Irtius , Omère , ou comme dans les
mots V herbe ^ P honneur^ l'histoire^ ties
histrions f que l'on prononce Cerbe^ Con^
neur^ Vistoire^ des istrions. On dit aussi
Vhérouine (l'éroisme), l'héroïne (l'érof-
ne) , mais on dit le héros , par ime ano-
malie singulière qui se retrouve dans
i'Iùérophante tX. la hiérarchie ^ moto qui
pourtant commencent l'un comme l'autre
par la même racine grecque. Dans le ké^
tfosy la hiérarchie^ la lïyèney la haine ^
des fiaricots , Vh , au lieu d'être muette,
est aspirée , c'est-à-dire prononcée par
un souffle qui sort du fond du palais, la
bouche étant ouverte, et sans toucher aux
dento.
C'est alors Xh véritable, car l'aspira-
tion est l'essence de celte lettre. Dans
l'alphabet phénicien , hébreu , etc., elle
est une consonne représentée par un signe
particulier. Il n'en est plus de même dans
l'alphabet grec, tel qu'il nous a été trans-
jnis : sous le nom d^esprit^ Vh s'y trans-
forme en une espèce d'accent ou de vir-
;gale qu'on place sur la première voyelle
d'un mot et aussi sur la consonne /i* n y
n dciu sortes d'espriu {voy.) ou aspira-
tions : Vesprit rmde(spiritusasper)fqaâ
seul mérite ce nom, et Vesprit doux {spi*
ritus lenis\ qui n'est pas plus sensible à
notre oreille que l'A muette française.
L'effet de l'cspritdouxestdonc perdu pour
nous, tandu que Tesprit rude est une vé-
jriuble consonne. C'est ainsi que les Ro-
Hiains Font employé, mm-seulement en
reproduinant les mots grecs qui avaient
J*eiprit rude sur leur première voyelle ou '
sur la lettre p en lêie dSia mol, q«i
double p au milieu d'an mot, mifa
core dans les moto propreaàiear la
teb que homo^ habitare^ vehemmi
Cependant, chei eux, l'asiûmiioa^
tenait plutôt au sermo rustiems «
sermo urbanus^ qui néanmoîna ^M
plus tard; elle doit avoir élé pn
nulle à une certaine époque, pam
ont pu dire H non est litterm (Va
pas une lettre), et qu'en eUst oa
tient pas compte dans la poésie, en
dant les vers. Les it^maifif m lar"
aussi de la lettre h pour renfoiB
consonnes r, t (rh^ lA), ci ponriH
le Pf de manière à en faire oan
sifflante qui remplaçât le f grée, a
dans phiiosophuSf phœmx , etc., n
que le ph a conservée dans les Im
romanes et germaniques. Ils tm^
çaient enfin par ch et même qwl
fois par h (;^ôpToc, hortas) la galU
grecque x- ^ ^^ **«*( égalramut (
serve dans les langues modemm^m
ment, en français, au lieu d*être gatti
il est palatal et se prononce coma
dans Chersonése^ eucharistie^chlmt^
quelquefois même il est dental el et
(par exemple, Achéron^ ehiliatm
se prononce comose dans les mon
dérivés du grec, chien, cbanvrt, d
etc. Mais nous avons parlé de cilli
leur de l'A à Tarticle de la lettre €•
Dans les langues gennanique^ rij
qnemment pUcé en tête des moli^ i
peut-être quelque chose de goltanl
de UlothaTy Lothaire, oo a &it «
CA/blar(Kiilolar),etde^nUbav^
Chiodtvig (Rhlodwig); ricA (k â
guttural), riche, s'écrivait anctesMi
rikhi. Dans beaucoup de doum alkm
et slavons, tels que Hrabsuuss^ M
chine f etc., l'A est placé devuil IV, «
usage parait avoir été aasca oomman
lea langues Scandinaves, ou il piéa
aussi le cr, comme dans Aivf/, àm
Anglais ont (ait whise^ bUnc. On
que, dans leur kl pie, TA change sae
de valeur : Hum^^ par exemple, st j
H
(35S)
HAA
mme ; il s'y trouve aussi sou-
>uplé avec les consoDoes, sur-
: le t (//j) qu'il reod extrêmc-
Oiot.
lettre peu sensible, ou générale-
figée dansritalien (homo devient
abitare, abUarCy etc.), manque
lit dans les alphabets lithuanien
mis non dans les alphabets sla-
géoéral : hospod [ùîvniniiç) ,
r, devient en russe gospodine;
ih liturgie slavonne on prononce
hospodi pomiloui (|kyrié élei-
ille nissienne de Halitch se pro-
I rosse-moscovite Galitch : de là
le Galicie.
spir est une aspiration; c'est
i il prend en français la forme
y en allemand celle d'ach^ etc.
produit également les fortes as-
: de là les mots de harOy holày
ka-huy etc.
Tons dit qu'en français, comme
es les langues, Vh est tantôt as-
Dtôt muette. Dans le dernier cas,
iphe permet de la négliger; de
p'on écrit ourrahy au lieu de
ogiographes au lieu de hagio^
Ephestion au lieu de Héplies-'
B, toutes les fois qu'un mot qui
nent commençait par un H ne
■a pas sous cette lettre, le lecteur
jiercher sous la voyelle immé-
t suivante.
t les hiatus ont quelque chose
lot pour une oreille française ,
î fréquemment par une h deux
ni se rencontrent cote à côte dans
mot : par exemple , on écrit le
ibal, au lieu de Waal ; et quel-
1 prononce Vh alors même qu'on
pas, comme dans alcool,
usage seulement qui détermine
s mots Vh est aspirée ou muette,
aels cas il faut la lier à la con-
i précède. Cette liaison mérita
ervéeséparément,car,quoiqu'on
uard et jamais Vhasard^ on ne
morcela, au pluriel, d^ fanes-
trdsy mais bien de f unes t* ha-
étranger fait difficilement ces
Ds, le peuple les fait mal, et elles
I certains cas, difficiles pour tout
. Ainsi, par exemple, on entend
clop, d. G, d. Af, Tome XUI.
dire assez généralement ie roi de Hano^
vrCy mais on disait autrefois tout aussi gé-
néralement C électeur d'Hanovre y etc.
Indépendamment de l'aspiration, h y
dans les langues germaniques, sert à for-
mer les lettres composées et, de plus, à
allonger les syllabes. Dans Ahnjrau , la
prononciation de la première syllabe est
plus longue que dans Antrag\ il en est
de même pour im et /7//7i, pour la dernière
syllabe des mots Ansehn et Tanzen,
Le signe H est le même que celui
de Véta grec; peut- être cette lettre se
prononçait-elle primitivement héuiy à
l'imitation du n hébreu. Gomme majus-
cule grecque , elle remplace dans les an-
ciennes inscriptions, l'espritrude (HO A0£
pour ô$ô;), et on la regarde même comme
formée par la réunion des deux parties du
digamma (yoy^ r et T.
Comme abréviation sur les monuments,
H signifie quelquefois hâve y forme an-
cienne du mot ave ; H, L, signifie hoc
loco ; /i. e,y hoc est; h, a, y hujus an ni,
H, devant d'autres majuscules, veut aussi
dii^ souvent hiCy ici. Hos, est l'abrévia-
tion de Hostis et de Hospes.
Dans la musique allemande, H est la
note si {voy. Gamme).
Sur les monnaies françaises, H mar-
que qu'une pièce a été frappée à La Ro-
chelle. J. H. S. ,
HAARLEM, voy- Harlem.
HABACUC, l'un des petits prophè-
tes, doué d'un talent poétique dbtingué.
Imagination vive et créatrice, diction
brillante, figures hardies et qui n'ont rien
d'exagéré, tableaux parfaitement déve-
loppés, telles sont les qualités qui distin-
guent les trois chapitres que nous avons
de lui et qui figurent avec honneur à
côté de ce qu'il y a de plus beau dans
l'Ancien -Testament. Plusieurs savants
ont par là été induits à croire qu'un poêle
aussi distingué devait avoir vécu à l'épo-
que la plus brillante de la littérature
hébraïque, vers Tan 750 av. J.-C, ce qui
le rendrait contemporain d'Ésaîe; mais
comme les événements qui font le sujet
de son poème n'ont pas eu lieu à cette épo-
quc-là , et que cependant le poète nous
les retrace comme en ayant été lui-mê-
me témoin , d'autres en ont conclu qu'il
appartenait à une époque postérieure,
ttAB ( S54 )
et qa'il était contemporain de Jérémiey
d^É^échiel et de la chute du royaume de
JuJa (vers Tan 600 av. J.-C). En effet,
cVst à cette époque que les Chaldéens
frent en Palestine cette terrible incursion
dont Pautenr parle avec une sorte de
terreur et d*angoisse (ch. III), en faisant
des vœux pour qu*Israél soit bientôt dé-
livré de cette calamité (ch. I et II). A dé-
faut de données positives sur la vie du
prophète dans les livres canoniques de
FAncien-Testament, on peut admettre
cette dernière hypothèse comme la plus
probable; elle concorde assez d^ailleurs
avec la tradition conservée dans l'une des
additions apocryphes à l*Ancien-Testa-
ment qui se trouvent dans les Septante et
dans la Vulgate; tradition qui fait d'Ha-
bacuc un contemporain de Daniel, et
qui veut qu'il ait paué à ce dernier, pour
le nourrir dans la fosse aux lions, un po-
tage qu'il portait à la campagne pour les
moissonneurs (Daniel, XIV, 32 et suiv.
d'après la Vulgate *, Histoire de Bel et du
Dragon, v. 33 à 39, d'après les versions
des pi'otest.). Quant au caractère moral
des poésies du prophète, son but, en pré-
sentant les maux dont les Israélites sont
accablés, est de montrer que le péché en-
traine inévitablement la punition divine,
et, envisagés sous ce point de vue, ces ta-
bleaux ont leur côté édiGant aussi bien
que leur côté terrible. Th. F.
ll\BB4S-CORPUS. Il est d'usage,
en Anj;leterre, de désigner chacun des
actes de la procédure gothique et compli-
quée qu'on y suit encore, par les premiers
roots de la formule latine dins laquelle ils
étaient conçus dès les premiers temps de
la monarchie. On dit un Mandamus^ un
Commftit'mttfy un jé(fifiatfit^ comme on
dirait en France une ordonnance du juge,
un mandat de dépôt, une déclaration sous
serment. Les mots Httbeas corptis sont
ceux par lesquels commence généralement
l'ordre adressé par un magistrat à un geô-
lier, ou par un membre d'une cour su|>é->
Heure aux jugesd*un tribunal moinsélevé,
pour qu'ils aient à faire amener en la pré-
sence de l'autorité évocatrice un détenu
dont la gardff leur est confiée, ou qui est
en prison par leur fait. Aussi les anciens
jurisconsultes anglais di!»tingnent plu-
$îeun espèce* d'Af''''-<7t ror^vi.f.S'a^ît-il,
llAB
par exemple, de faire comparaître bp
sonnier devant une plus haute jiirMfici|
que celle qui est sie de sa cause» prij
que des charges plus graves s*éièvcBli|
tre lui ? on a recours à VHabeas corpim
respondendum. Faut-il amener ledM
devant les juges du lieu où. le crioM m
commis, le produire comme Xémoim •
une autre affaire que la sienne ,
emploie, suivant les cas, VHabeas >
ad prosequendum^ ad Ustifieandvm
satisfaciendum ^ ad deliberawlmmm
ainsi de suite. Mab le plus importas
tous ces actes, celui qui offre les a
tères d'une véritable garantie poliflc
c'est VHabeas corpus ad subjieii
Ici l'ordre de translation du
n'a plus seulement pour but de
à la meilleure administration de la jfli
pénale : c'est un moyen offert à tool
dividu privé de sa liberté sans motif
gitime et légal de faire cesser la déteitf
arbitraire dont il serait victime, ou A
tenir sa mise en jugement dans un e^
délai, si son emprisonnement est MÉ
sur la prévention d'un crime qu'il ■■
commis.
Lorsqu'un sujet anglais, détenu dMI
lieu quelconque des possessions fariV
niques, croit devoir recourir à la voil
VHabeas corpus ad subjiciendmm pi
sortir de cette position , une itquiH
adressée par lui, ou par un tiers daaii
intérêt, au lord chancelier, ou, à t(Mi(
faut, à l'un des juges de la cour da I
du roi, et, sur le vu de cette requin
writ d'Habras corpus est délivré. I
ni le chancelier ni la cour ne pcw
lancer d'office cette sommation, coê
ik le font pour les autres Mirtes ^à
betts corpus. Celui-ci, en effet, est c
sidéré comme de haut pr^^ilége^
comme nous dirions, de iuridicihm
traonlinaire. Car la cour, qui n'a de f
voir pour les cas habituels que \
l'intérieur du royaume, peut adn
l'ordonnance ad subjicicntittm bon
ses limites, dans file de Jer»ey, par a
pie. Cette ordonnance est exéc«l
non-seulement dans les prisons, oui
tout autre lieu, sur les routes, sur Uâ
timents mouillés en rade. Aumî im
que le détenu, qui réclame en sa fv
l'emploi de cet exen^ice exceplioaod
IIAB
tàth coorame, repréfeBléc par
», iaafca lirminilf sor une cUoae
le; or «ne fois le tprit signé et
M \aja^fs, le geôlier ne peut allé-
'cunK pour te dispenser de pro-
SM prisonnier, aux firais duquel
nport a d'aiilean lien. C*est dans
bi iié fWTant les distances, mais
I peat «céder Tingt jours, que le
■ier et le mandat par suite ducpiel
letoia doivent être présentés an
la roi. S'il est reconnu que Tem-
aeDent est sans motif, le prison-
C nb en liberté définitive. On lui
b h liberté sons caution, si le fait
Ictf iocalpé par le mandat ne con-
■ trahison ni félonie ; dans le cas
ire, ilest retenu par la cour, pourvu
aoae soit indiquée pour la plus
ioe session d^assises qui suivra la
I nundat en vertu duquel il a d*a-
à arrêté ; car autrement ( sauf le
il serait impossible de réunir les
I da crime lors de cette session )
a pourrait, sur requête à la cour,
sa liberté provisoire,
faut pas croire, du reste, que
position ait pour résultat dans la
i de faire relâcher des hommes
ax qui sont déjà sous la main de
e: elle a été introduite pour re-
lax détentions abusives, qu*il dé-
jadis des ministres de prolonger
ment, en différant toujours de
ettre en jugement des individus
aient fait emprisonner sous pré-
criminelle. En résumé, liberté
re, quand l'arrestation n'est pas
; liberté sous caution, quand elle
mi délit; jugement dans un délai
itreint, quand elle l'est sur un
eb sont les avantages que l'ITa-
^rpus assure à tout Anglais,
îlébrité qui s'attache à ce mot ne
s du fréquent emploi de la chose :
9t moins habituel en Angleterre
"«Gours à ce moyen de procédure
' soustraire à des détentions illé-
)aiis les temps tranquilles et de-
rérolntion de 1688, elles y sont
irei qu'elles l'ont été en France
s vingt -cinq dernières années,
s grandes crises politiques, une
uxption, votée par le Parlement,
( $55 ) 1t\ft
suspend cette garantie de la liberté indK*
Ttduelle. UHabeas-corpêts^ n^aoraitdone
pas pour les Anglais, et en général pour
tous les amis de la liberté constitutloa*
nelle, l'importance qu'ib lui accordent \
juste titre, si l'affermissement de cette
forme protectrice n'avait été à la Ibis l*aa
des plus grands objets et des plus grands
résultats de cette lutte courageuse, pa-
tiente, mesurée, que le peuple anglais a
soutenu pendant tant de siècles contre
les tendances despotiques de ses souve-
rains, pour en venir à réaliser une de ces
belles formes de gouvernement qui sont,
pour le petit nombre de nations qui y
atteignent, un gage assuré de gloire et de
puissance.
Les maiimes de liberté sont yieilles
dans ce pays, mais leur pratique incon-
testée n'y date que de cent cinquante ans.
On assure que, bien avant la grande charte,
nul ne pouvait y être légalement détenu
que dans trois cas : comme accusé de
crime, comme convaincu de crime, com-
me débiteur insolvable, et que VHabeas^
corpus était déjà la sanction de ce prin-
cipe. La 29* section de la grande charte
déclarait « qu'aucun homme ne pouvait
être saisi ni emprisonné que par un ju-
gement légal de ses pairs ou par la loi du
pays; » et cependant l'histoire anglaise
du moyen-âge offre mille exemples d'ar-
restations arbitraires. Le conseil privé den
rob ne s'en faisait pas faute, et l'on em-
prisonna plus d'une fois par son ordre
des membres des Communes qui se plai-
gnaient trop haut de la violation des fran-
chises nationales destinées à les défen-
dre. Sous les règties antérieurs à Eli-
sabeth, et sous le sien même, la liberté
individuelle ne fut rien moins que res-
pectée ; sous Charles I**", elle fut violée
d'une manière systématique; mais de
l'excès de l'abus résulta le commence-
ment du remède. Cinq chevaliers, mis eu
prison pour refus d'impôt illégal (parmi
eux était le fameux Hampden), se pour-
vurent près du Banc du roi pour obtenir
un Habeas '-corpus: le writ fut accordé,
mab le geôlier répondit à cette significa-
tion par une autre d'où il résultait que
les prisonniers étaient détenus sur un
mandat émané du conseil privé, n'énon-
çant pas la cause de \a d4l&ikV\QU) t&a[\%
H\B ( 196 )
exprimaiit qu'elle avait Uea par ordre
exprès du roi. Cette dèclaratiou était-
dû suffisante eo droit pour autoriser la
ocur à maintenir Temprisonnement? La
servilité des juges du temps leur fit re-
^nnaitre Paffirmative ; mais le Parle-
ment protesta par cet acte si connu
sous le nom de Pétition des droits y qui
consacrait formellement la doctrine con-
traire et que le roi fut forcé de sanc-
tionner.
Cette victoire ne fut pas décbive : la
magistrature ne secondait pas le Parle-
ment, et cependant y sous Elisabeth, les
juges avaient été contraints eux-mêmes
de réclamer contre les arrestations illé-
gales, parce que souvent leurs huissiers
étaient mis en charte privée, par ordre
des ministres ou des favoris, lorsqu'ils
tentaient d'exécuter des sentences qui
contrariaient ces hommes puissants. L'es-
prit de subtilité si général chez les an-
ciens légistes anglais fournissait au chan-
celier ou aux juges une foule de prétextes
pour éluder la garantie de VHabeas^or'
pus, La cour du Banc du roi n'ayant que
quatre sessions par an, dont la durée to-
tale n'excédait guère trois mob, les ma-
gistrats prétendaient ne pouvoir faire droit
aux requêtes lorsqu'elles étaient présen-
tées pendant les vacations; le conseil privé
étant considéré par eux comme une cour
et comme la plus élevée de toutes , ils
repoussaient les demandes en obtention
à^Habea s "Corpus lorsque l'arrestation
avait eu lieu par ordre du conseil privé ,
tribunal supérieur au leur. L'affaire d'an
nommé Jenkes, arrêté en 1676 pour
discours séditieux, le despotisme du cé-
lèbre Clarendon, ministre de Charles II,
et surtout les progrès des lumières pu-
bliques amenèrent enfin, après plusieurs
essais manques, le bill de la 31* année
du règne de Charles II. Il fit époque, car
depuis lors, en matière de détention ar-
bitraire, le fait devint définitivement
conforme au droit, grAce à ses précau-
tions efficaces. Un statut de la 56* année
de George III est venu plus tard, mais
dans un temps où la liberté civile ne
courait plus de risques sérieux chez les
Anglais, perfectionner leur législation à
cet égard.
C'est le statut de Charles II c^ul établit
HAB
une pénalité sévère contre le geulîerq
dispenserait d'obtempérer an tmtà
beas'corpus dans le délai fixé; il b |
d'une amende de 100 livres slerliof |
la première fob, d'une amende dodb
de destitution en cas de récidive. L
emprisonnement, pour le méoM U
détenu libéré par ordre du juge, a
celui qui le prescrit à une ai
500 livres, qui peut être ainsi
contre le juge qui refuserait de d4
le (vrit d'HabeaS'Corpus soUidlé d
dans les cas prévus par la loi. C*cfli
core ce statut qui ordonne la délin
du (vrii pendant les vacanoet aosii
que pendant les sessions, et qui sa
défend sous les peines les plus grau
mort exceptée) d'envoyer un détcM^
habitait l'Angleterre , la princtpaii
Galles ou Berwick-sor-la-Twêed,!
une prison située en Ecosse, en Irli
à Jersey, à Tanger, ou dans toole «
nie actuelle ou future de la GrandaJ
tagne. Cette clause pénale était «a |
servatif contre les caprices despoll
des ministres de Charles II.
Les suspensions de VHabeas^t^
votées par le Parlement sur la pc«|
tion des conseillers de la ooaroaal|
été assez multipliées depub 16SS.
tentatives jacobites du commenccai
du milieu du xviii* siècle, les troubli
furent lecontre-coup de la révolutiotti
çaise, ceux qui suivirent en Angh
la victoire de Waterloo et le rétaU
ment de la paix européenne, doM
lieu a ces mesures. Pitt, pendant m
gueadminbtration, les provoqua el 11
tint plusieurs fob, mais pour un <
espace de temps. Lorsque, dans aa
ment difficile, la nation anglaise crd
voir consentir au sacrifice moawi
d'une portion de ses franchises, c^
liberté individuelle qu'elle abandoa
la liberté de la presse qu'elle ae téi
Au reste, les détentions non sotvii
mise en jugement n'ont jamab été ■
nombreuses, ni très prolongées. Oat
inexcusable de recourir fréquemM
l'arbitraire dans un pays où le jor]
nétré de ses devoirs, a donné rarafl
des attentats flagrants contre Uooai
tion de Téut la sanction cTune soi
leuse impunité. O. L
HâB
(S67)
HikB
M3i, voT^. Abtssihie, Gon-
us, etc.
[jBTÉ (do latin habilis ^ qai va
penoone ou à la chose , qui est
s), désigne une facilité , une
Q à bien faire certaines choses ,
■ilité qni rend propre à réns-
certaines actions. C*est nn de
4a langa^ common dont les
ires syndiquent jamais la signi-
rédse et qu'ils se contentent de
ir des termes synonymes, sauf
ensuite, par un manifeste cer-
X, pour définitions à ces der-
■ots mêmes qu*ib serrent à dé-
eiêj comme la capacité {yoy:)^
Vadresse en ce qu'elle a rap-
mgues séries d'actes, tandis que
( dit de quelque acte particulier;
res concernent la conduite de
affaire compliquée ou de tout
; l'adresse n*est qu'un
ou de capacité, et c'est
dit pas : Un tour d'habi-
I capacité, comme on dit : Un
«SK. « Les finesses (ou, ce qui
ne choae , les tours d'adresse)
it que de manque d'habileté, »
rhefoocauld. Un général habile
Xe est en état de pratiquer le
I armes dans toutes ses parties,
lontre dans l'occasion plus ou
rait. On n'est jamais habile ou
foe dans tout un art , et adroit
le détail et relativement à cer-
ooostances données ; c'est pour-
nme, étant de tous les animaux
né de raison , le seul qui puisse
' toute une suite d'actes com-
t par conséquent posséder des
. seul obtenir le titre d'habile et
lie. Mais il y a des animaux
NI dit : Adroit comme mn singe.
lotre côté , l'habileté et la capa-
irtittguent entre elles par deux
s principaux. On est capable en
K, habile actuellement. La capa-
ledisposition naturelle ou acquise
ochainequi s'estime à priori; de
i rhomme capable ressemble à un
e^ ne eontient pas, mais qui est
leeouicnir {cupax). Le savant est
«rantoirctt habile. Un génénl
capable est naturdlement apte à com-
mander, ou bien il a lu tout ce qu'on a
écrit sur la guerre , assisté même à pki-
sieurs combats; un général habile a
commandé plus d'une fois avec succc&w
Ensuite , et conformément à la première
différence , le mot capable semble plus
vague et plus général que l'autre : il se
dit d'un homme en qui l'on trouve de
l'étoffe pour quoi que ce soit, tandis
qu'habile a plutôt rapport à un art par-
ticulier et déterminé. L'éducation , dans
l'antiquité, tendait à produire des hom-
mes capables ; dans un temps de spécia«
lité comme le nôtre, on ne s'applique guè-
re qu'à faire des hommes habiles.
L'habileté concerne plutôt encore les
affaires et la conduite que le simple sa-
voir; elle convient aux arts qui tiennent
en même temps de l'esprit et de la main,
comme la peinture et la sculpture. Mais
ce mot n'a pas toujours eu une accep-
tion aussi restreinte; au siècle de Louis
XIY Pascal disait : Habile en mathéma-
tiques, habile en poésie; et La Bruyère,
parlant de Racine et de Boileau, écri-
vait : « Quelques habiles prononcent
en faveur des anciens contre les moder-
nes. » I^F-E.
HABILLEMENT, voy. YirEimrT,
Costume, Unifoemk.
HABIT ANGÉLIQUE, w>y. Ah-
GKLIQUX.
HABITATIONS (hygiène). Les lieux
qu'habitent les êtres vivants, en général,
exercent sur leur santé une influence
incontestable et reconnue dès la plus
haute antiquité , au moins pour ce qui
concerne l'homme. Alais ce n'est pres-
que jamais qu'après coup et quand les
mauvab résultats se sont manifestés que
le médecin est appelé pour indiquer le
remède; car les motifs qui déterminent
la situation d'une ville sont politiques
ou commerciaux, ceux qui dictent le
choix d'une habitation particulière sont
des intérêts analogues dans une sphère
plus étroite, et la salubrité {voy,) est
bien rarement prise en considération.
Ainsi les exemples ne manquent ni à
l'administrateur, ni a l'architecte*, ni au
(*) Poar ce «|b1, daa« les habitation», concem*
oe dernier, ve/. les art AacairacTvax (mile et
rarale). S.
HAB
(358)
HAB
médecin pour montrer ce qui est nuisi-
ble ^t ce qui doit être évité; ib sont
mt^lieoreusement plus rares et plus clair-
seiiés lorsqu*il s^agit des choses confoi^
Des aux lois de Thygiène. Il faut donc
le borner ici à indiquer des règles géné-
rales, et attendre du temps et du pro-
grès des connaissances pratiques des amé-
lionrtions que réclament et la situation,
et la construction y et la distribution des
locaux destinés à être habités. On com-
prendra facilement que ces principes
s^appliquent aussi bien aux habitations
groupées et destinées à renfermer un grand
nombre d^individus, comme les caser-
nes , les manufactures, les hôpitaux et
les prisons (voy, ces mots) , qu^à celles
qui sont isoléa et bornées à une seule
famille. Ik peuvent tout aussi bien ser-
vir de guide dans le choix d*une habita-
tion parmi celles qui sont toutes con-
struites y que de direction pour en éta-
blir de nouvelles ou pour assainir celles
qui pèchent plus ou moins sous le rap-
port de la salubrité.
Uexpérience montre que toutes les
localité présentent à la vie de l'homme,
toutes choses égales d'ailleurs, des chan-
ces à peu près pareilles, ou plutôt que
les conditions de la longévité sont mul-
tiples et peuvent se faire équilibre.
Qu'importe, en effet, d'habiter un pays
humide et froid, si l'on contrebalance
l'influence nuisible qu'il peut exercer sur
la santé par la chaleur artificielle , une
nourriture abondante et substantielle et
de bons vêtements ? Que sert un beau
climat au malheureux sans pain et acca-
blé de fatigues? Ainsi donc les choses de
l'hygiène ne peuvent être considérées
isolément que par abstraction.
On regarde les lieux élevés, oii le re-
nouvellement de l'air est facile , comme
étant plus salubres; on est d'accord qu'il
faut s'éloigner des grandes forêts, des
eaux stagnantes, des vallées étroites et
encaissées, comme aussi des lieux où se
décomposent de grandes quantités de
matières organiques. U faut rechercher
le voisinage des eaux courantes et pota-
bles, l'exposition an soleil dans les cli-
mats froids et tempérés, toutefois en pre-
nant des précautions contre les chaleurs
êjorêmm de Télé. Eo&o oo devra faîn
en sorte que ra< ninistratîoo poor
la salubrité < labitations, pour ce
concerne , en n ant la haateur àb
fices , la largeur et la directioB éti
en fournissant de l'eau en aboa
pour les besoins domestiques, et <
vorisant l'écoulement des eaux aé
res, de même qu'en éloignant on ci
jettissant à on mode particulier di
struction les ateliers et fabriques ^
pendent des émanations nuisibica.
D'un autre côté , les habitation
vent pécher, soit par la nature d
qu'elles occupent, soit par la dispc
et la proportion des locaux , soit
par la nature des matériaux.
Lesol,à peine battu et toujours Im
qui se voit dans les maisons des pi
gens de la campagne est une cause si
santé d'insalubrité, parmi un grand
bre d'antres , qu'il est à peine néei
de la mentionner; mais les res-<le-<
sée, souvent enfoncés au-deasous du
carrelés , leur sont à peine préféi
Les caves pratiquées au-dessous œ
les l'avantage de les isoler suf fisaoi
et les parquets complètent un sj
raisonnable. Les étages supéricv
généralement sains, et mêoie dans
rieur des villes on gagne à s'élei
peu.
Cela est nirtout nécessaire di
maisons où la parcimonie dans I
rain et dans les matériaux a prodi
telle exiguïté pour les cours, les es
et les appartements , que la somoi
départie à chaque habitant est é%
ment inférieure à celle qui lui est
pensable pour vivre en santé.
La distribution intérieure des
tations doit être également oo«
quant à l'hygiène ; en effet, de ocC
tribution dépend la circulation et
nouvellement de l'air, le chauffefi
plet et économique, l'expulsion fec
matières solides, liquides et gaxeoM
la présence est désagréable ou m
Des règlements, sévèrement ex4
devraient empêcher l'encombrm
la population dans des localités éi
ment trop étroites, et prescrire pm
que constmcti l'emploi des bmI
propres à en rtr la salubrité, t
pêaiMim la sti
HàB
(359)
HAB
Il est la cause la plus puissante de
Biux qa*on observe. Outre que
la de mortalité , dans les temps
rcs, font Toir l'influence funeste
aUtioDS malsaines, les épidémies
it de temps à autre la mettre
Ince d'une manière encore plus
iyCt appeler à grands cris des ré-
tOQJours trop tardives pour les
e lliamanhé. Ces résultats sont
loitees encore dans ces habita*
électives où la population est en
sorte parquée , comme les hô-
ks prisons , les casernes, les cou-
b manufactures et autres éta-
Bts dans lesquels la similitude
K y des occupations et des babi-
crmet de faire des observations
êtes et plus concluantes,
les diverses parties de cette En*
lie ont été traités des sujets qui
apport direct avec la question si
Dte des habitations : nous rap-
i les mots Appartemeiit, Atk-
lamissEMBirr , Aisance, Fosses
ES, Caye, Cuisine , CnEMiNiE ,
aiE, CaoïsiE, etc.
itatîon des animaux domesti*
un point très important d'éco-
irale, et à l'occasion duquel on
Kot à déplorer de funestes èr-
es épizooties sont là pour en té-
. An reste, pour les animaux do-
s comme pour l'homme, même
h d'un volume d'air suffisant pour
individu ; même besoin de le re-
r, d'écarter tout ce qui peut en
la pureté, et enfin de trouver
I dispositions locales ce qui peut
an certain degré de bien-être.
rAELE , Écurie, Beecerie, Bes-
etc. F. R.
lITUDE, du latin habitas. La
m fréquente des mêmes actes ou
MB situations imprime à nos fa-
)hysiques, intellectuelles ou mo~
le direction spéciale vers ces actes,
liions , et leur communique une
inde aptitude à les exercer ou à
Mttre : on en a dès lors contracté
ide.
bitode est on phénomène y^m-
loas les êtres organisés, e^ qui est
t fins marqué que l'^^o descend
plus bas dans l'échelle; elle semble rap<^
procher de l'état inorganique ce qui su*
bit son influence, en lui imprimant, lois-*
qu'elle est le seul mobile et qu'on iy
abandonne machinalement {vojr, Rou->
tine), un caractère d'uniformité et d'in*
variabilité incompatible avec l'intelli-
gence et la raison.
Nos organes, pour commencer par les
phénomènes physiques , se soumettent
d'autant plus aisément aux habitudes
qu'on veut acquérir, que nous procédons
avec plus de méthode. Les actes doivent
être répétés fréquemment, mais à des
périodes plus ou moins rapprochées, en
raison de la nature des impressions aux-
quelles on désire accoutumer les organes;
et, après des gradations imperceptibles et
sagement calculées, on parvient au but
que l'on se proposait d'atteindre. L'ex-
périence nous apprend qu'a mesure que
les organes ont été mis en contact avec
ces impressions, la sensibilité est deve-
nue moins vive ; il est permis alors d'aug-
menter impunément la quantité, l'in-
tensité des objets, la fréquence des actes
auxquels on veut s'habituer. Quoique
notre organisation ne permette pas d'ou-
tre-passer certaines limites, on ne peut
calculer, dit Buffon, ce que notre corps est
capable desou(Trir,d'acquérir ou de perdre
par l'habitude. On parvient, en effet, a
détruire presque la sensibilité de la peau,
à soustraire le goût, l'odorat, à l'action
des substances corrosives, des émanations
les plus fétides, à rendre pénétrables à la
vue les objets enveloppés des plus épaisses
ténèbres ; on acquiert une force muscu-
laire , une agilité tellement surprenantes
qu'à une autre époque on ne voyait dans
ces phénomènes que l'œuvre des esprits
infernaux.
Certaines conditions facilitent l'ac-
quisition de l'habitude. Des diverses
époques de la vie, celle où l'organisation
est plus simple, l'âge de l'enfance, est la
plus propice. La rigidité de la struc-
ture et l'empire des habitudes acquises
interdisent aux vieillards la faculté de
aonner une direction nouvelle à l'éco-
nomie. Les différences du sexe, du cli-
mat, exercent en pareil cas une puis-
sante influence : ainsi la mobilité, Tim-
pressionnabilité qui dominent chez les
HAB
(860)
HAB
femives, cèdent plus facilement à Pem-
pirf de toutes les habitudes qu'elles
yetlent contracter ou qu'elles prennent
involontairement. Les peuples des con-
t^ées placées sous Téquateur sont tenaces
dans leurs habitudes et peu aptes à en
prendre de nouvelles ; on remarque une
disposition contraire chez les nations de
l'Europe tempérée ou de plusieurs ré-
gions septentrionales.
Bonnes ou mauvaises, les habitudes
acquises n'obéissent que difficilement aux
efforts que l'on fait pour les détruire.
Il est remarquable que, si pernicieuses
qu'elles soient pour la santé, ce n'est sou-
Tent qu'au détriment de celle-ci qu'on
les abandonne , au moins brusquement.
Ainsi, ce n'est pas toujours sans danger
que l'on a essayé de s'abstenir absolument
de liqueurs spiritueuses après en avoir
fait pendant longtemps un usage immo-
déré, etc., etc. Double motif pour ne
jamais transgresser les préceptes de l'hy-
giène, puisque cette infraction nous place
quelquefois plus tard dans la presque
impossibilité de les observer et d'échap-
per conséquemment aux dangers que les
excès entraînent. A toute habitude mau-
vaise, lorsqu'elle est convertie en une
seconde nature % on paie toujours le
tribut.
Il est prudent de ne contracter aucune
habitude fixe , si salutaire qu'elle puisse
être. Si , sous l'empire de certaines dr^
constances, on se trouve dans l'impossi-
bilité de les satisfaire ; si, surtout, on est
contraint à y renoncer tout à coup, cette
abstinence peut entraîner les plus grands
désordres. Toutefois il est certaineschoses,
parmi celles qui sont nécessaires à la con-
servation de la vie, dont il importe de
régler l'usage par Thabitude : telles sont
les heures des repas, du sommeil, de
l'exercice , ^u travail , etc. ; cette unifor-
mité est essentielle à la santé. Le genre
de vie que l'on mène, la nature des tra-
vaux auxquels on se livre, doivent déci-
der des habitudes à contracter. Ainsi
l'homme constamment occupé d'études
abstraites et celui qui ne dépense que la
Tie matérielle auront à suivre on régime
hygiénique tout différent : le premier,
(^ Cm$mHmé0 tH mltêrm ■•tar«. ^;
•i sobre qu'il soit , abusera là oi
cond pourra impunément ae I
quelque excès.
Si les exercices habitueb di
contribuent au développement <k
physiques,si ,éUnt cul tivé,resprit 1
plus de pénétration et d'étendue,
de même de l'exercice bien dirigé
fections morales, dont l'effet esld
ter la pratique du bien moral
vertu. Nos premières déterminal»
toutes instinctives; nous ne pa
que difficilement à soumettre l'îi
l'intelligence, les passions à la
Longtemps l'homme persiste à
mal , même après avoir compi
pourrait mieux faire; ce n'est qu'i
des combats qu'il se livre à lui-oM
la volonté triomphe. Mais les pc
vicieux, sans cesse combattus, s'a
sent, se détruisent enfin ; la vert
pose plus de sacrifices, elle est o
en habitude.
Nous ne devenons donc des I
moraux qu'en accoutumant nos al
à se régler sur les lumières de la
de la vérité , de la justice. La <
n'est point morale tant que les <
nations sont uniquement losli
tant que l'homme n'obéit qu'aai
sions du besoin, de la passion, àt
ments; car les sentiments les pli
faute d'être dirigés, peuvent m
traîner vers le mal.
L'éducation (vojr,) est un des
surlesquekon compte le plus poa
nos sentiments, diriger nos déi
tions, et nous donner des habitai
formes aux principes de la saine
L'enseignement spéculatif et um
intellectuel de la morale ne ai
pour la formation des mœurs : ei
cette matière, l'esprit apprend
prendre le bien , et non pas à I
en pratique ; on apprend à dis
non pas à vivre (non vitœ^ seà
discimus). Pour apprendre à vti
attendons, dit Montaigne, que b
passée. Il n'y a point une conoe
cessaire entre la connaissance et
tique de la vei*tu, et, selon la n
d'un ancien moraliste, /yoxD^Mt
prodierunt^ boni désuni, Qoed*
iustruiU, en effet, saMêtrt fi|
HAB
■KEun , tempéraDts en théorie et
vés dans les habitudes , défenseurs
bcrtés publiques et despotes dans
conduite priyée! Les lumières de
it ne dirigent donc pas nécessaire-
ksfiMnltés du cœur; la connais-
da bien ne donne pas toujours la
de k faire , et, dans mille circon*
s, nous sommes réduits à en faire,
aiotPaalyrhumiliant aveu : Video
raproboquey détériora sequor. Il
oc indispensable de nous habituer
I long exercice, par des luttes cou-
cset renouvelées aussi souvent que
nous tente, à faire le bien que nous
■ et comme si nous n^avions pas le
ie faire autrement. Et pour cela
ren nous est donné; il est une puis-
loi , tout à la fois , éclaire Fintel-
, réforme le coeur, dirige et sou-
volonté : c*est la religion. Elle a
nné, il est vrai , un code de mo-
en plus sévère que celui de la
humaine; mab elle seule offre
mpensations pour les sacrifices
ndés par la vertu. En attaquant
et jusqu'à la pensée du mal, elle
conscience de Thomme constam-
I éveil ; en dégageant, autant que
;, le cœur humain des affaires
lies , elle dessèche la source des
\j en amortit l'énergie; elle ap-
t aide à les vaincre. En dehors des
s religieux, toute éducation mo-
It qu'un enseignement stérile, im-
t, et dont il ne faut rien espérer
réforme des mœurs. L. d. C.
ISBOURG (maison de), nom
té au vieux castel dont il existe
qpidques ruines sur une hauteur
klpelsberg, située sur la rive droite
r, canton d'Arau ou Argovie , en
Ce nom a paru aux uns abrégé
nchtsburgy castel des vautours;
lutres croient le dériver avec plus
m de terra Aviatica , traduction
anand Eigen, nom que portait la
S.
ne Vignier fait descendre la fa-
t Habsbourg d'Ethico, duc d'Aï-
▼II* siècle , de race alémannique ,
rpflin, des anciens Guelfes (voy,),
us Alsaticus^ étant tombé, avec
de l'Aléipannie {voy* ) , au pouvoir
(361) HAB
des Francs , après la bataille de Tolbiac
(496), fit partie de l'Austrasie et de du-
ché d'Alémannie , jusqu'au vii® siècle ; il
s'étendit dans l'Helvétie jusque sur l'iar.
Ethico , nom que les chroniqueurs ccti*
vent Edith , Etich , Édichin , Athicus,
Atticus , Adalricus , Athelricus , Ethicm
ou Chadicus, et qu'on dit être le père de
sainte Odile , naquit , d'après Schœpflin,
vers 626, et mourut vers 690. Jusqu'au
X* siècle , on ne peut suivre avec certi-
tude la descendance de cette famille. Ethi-
co eut, dit-on, trois fils : Adelbertus ou
Adalardus, qui fut la tige des comtes de
Habsbourg et de Zaehringen ; Ethico U ,
auteur des ducs de Lorraine; et Hu-
gues P', qui mourut avant son père.Adel-
bert, du vivant de son père, avait été
nommé comte de la Basse-Alsace, et à sa
mort , il devint duc d'Alsace. Lui-même
mourut de 720 à 723, laissant trois
fils : Luitfrid P', Maso et Eberhardus.
La chronique ne donne à chacun des
deux derniers qu'un fils mort sans pos-
térité. Luitfrid I^**, qui succéda à son
père Adelbert, mourut vers le milieu du
viii*^ siècle , et avec lui finit dans la fa*
mille la dignité ducale. Luitfrid P' eut
pour successeur, comme comte d'Alsace,
son fils Luitfrid H, qui mourut en 800,
laissant deux fils : Leutard, père du cé-
lèbre Gérard de Roussi lion {yoy. Ges-
tes), comte de Paris , et Hugues H , qui
eut trois fils, dont l'aîné, Luitfrid lU,
eut pour successeur son fils Hugues UL
A celui-ci, mort sans enfants, l'an 880 ,
succéda son frère puiné Luitfrid IV, qui
eut deux fils, Hunfrid et Hugues IV,
dont le successeur fut Luitfrid V. Ce li-
gnage s'arrête à Luitfrid VIT , vei*s 999 ,
et dès lors c'est à Gontram le Riche y
qu'on croit être fils puîné de Luitfrid VI,
que se rattache la généalogie de la fa-
mille de Habsbourg. Cependant M. Rœp-
pell, auteur de l'ouvrage allemand : Les
Comtes de Habsbourg (Halle, 1832),
n'admet pas cette filiation de Gontram,
qu'il regarde comme le premier auteur
de la famille dont l'existence offre quel-
que certitude historique.
Après avoir soutenu Ludolf, duc de
Souabe et d'Alsace , dans sa rébellion
contre son père TemperenrOthon P'(953
et 954) , et encouru pour ce fait le ban^
H.VB
(362)
HAB
ttiasemint et la perte de te:» possessions
dans l'Alsace et le Brisgau, Gontram-le-
Ricbft et son fils Kanzelinus ou Lanzeli*
nus (dont quelques-uns ont voulu faire
le nérne que Lantoldus, tige de la bran-
che de Zshringen ), agrandirent, autant
par la ruse que par la force, les domaines
^i leur restaient dans le bailliage d*Ei-
^n en Suisse ; Kanzelinus y résida dans
le vieux castel d*Altenbourg , et mourut
vers 990. Il eut plusieurs fils, dont le se-
cond, Radeboto, époux dldda, sœur de
Théoderic , duc de Lorraine , bâtit , en
1030, le petit fort de Habsbourg, non
loin du cbâteau d*Altenbourg. Après sa
mort, son oncle ou frère Wemer (Wem-
herus), évéque de Strasbourg, qui avait
donné de Targent pour le construire , en
abandonna la possession à un plus jeune
frère, Lainzelinus, avant d*aller mourir à
Constantinople, où Conrad II Tavait en-
voyé pour se débarrasser de ce prélat hau-
tain et avide de puissance. Radeboto,
outre une fille qui fut mariée au comte
Ulrich de Lenzbourg , avait eu trois fils :
Olhon I", Adelbert ou Albert I*' et Wer-
ner II. Celui-ci fut le premier qui prit le
titre de comte de Habsbourg. Dans la
guerre entre Henri IV et Tanti-roi Ro-
dolphe, Werner II prit parti pour ce der-
nier. On ne sait si c^est à cela ou à la fonda-
tion du couvent de Mûri qu^il dut le sur-
nom de Pieux que lui donnèrent les gens
d'Église.II eut deux fils :Othon U,assassiné
en 1 1 1 1, et Adelbert H, comte d* Alsace,
qui mourut en 1140, sans qu*on parle
de sa postérité. Othon H avait laissé un
fils, Wemer UI, qui mourut vers 1 163 ,
et dont le fils fut vraisemblablement
Adelbert UI , le Riche. De 1 187 à 1 191
et de 1196 à 1198, il fit la^erre en
Palestine ; puis il combattit contre Berch-
told V, de Zaehringen, et fonda la ville et
le château de Waldshut. C'est le premier
de ces comtes qui s'intitula landgrave d'AU
saoe; cependant il est à remarquer qu'ils
préférèrent toujours le titre de comtes de
Habsbourg. Adelbert III mourut en 1 199,
et eut pour successeur son fils unique
Rodolphe II , qui mit à profit la lutte en-
tre Othon IV et Philippe de Souabe,
ainsi que l'extinction de la maison de
lienxbourg (1173), pour augmenter sa
pukêBOCÊ, Olboa IV le nooiayi avoycr et
vidame des cantons dIJri, 6m Sth\
d'Unterwalden. Destitné de
par l'intervention des Cantons, il m
grandir d'un autre c6té. Son £k
bert ou Albert IV, du teaipa
son père, porta le titre de
d'Alsace et de comte de H4
tous deux, dans un docvment de Fan I!
s'intitulent par la grâce de Diem*
deux fils de Rodolphe II (mort co 12
Albert IV et Rodolphe m,
rent l'héritage paternel : le
Habsbourg, le comté d'Argovîe et
alleux d'Alsace ; Rodolphe eut
bourg, Waldshut, Neo-Hababoorg
lac des Quatre-Cantona, et les
du Klekgau.
Ici la race masculine des Habsbowfl
partage en deux branches, dont Fi
s'éteignit en 1740 avec l'empereur
les VI; la cadette, ou de
Laufen bourg, s'éteignit dès le
oement du xv® siècle, sauf
ramifications qui en restaient tons d^
très noms.
Branche aînée, Albert IV , par
mariage avec Hedwige, fille du comM
Kyboorg,fonda la grandeur de sa
Il fit, en 1 239, un pèlerinage en Pal
et , suivant toute probabilité ,
Ascalon, en 1249. Il laissa deux ilkarf
troU fib : Rodolphe IV, Albert V ffà
Hartmann. Les deux derniers n'cMli
point de postérité. Quant à Rodolphe IP
qui , dans la suite , devint
1273, sous le nom de Rodolphe I^(sM!f«J||j
il succéda à son pèrea^ns le coaalédl
Habsbourg, à l'âge de 22 ans. Pir b m*
se, la force , les achats , les échanges , §
accrut considérablement ses bicsM hélés
ditaires. Un des premiers, il s'unît à II
bourgeoisie des villes et se mit à sa tin
pour combattre les seigneurs. En 1 2t4^
s'empara du riche héritage du oomia Haf^
mann de Kybourg ; peu aprèa, Schwyll
le choisit pour vidame. En 1271 , il ae*
quit le château et le territoire de Lcae*
bourg , sur lequel il prétendait avoir ém
droits du chef de sa mère Hedwige* De-
venu empereur romain , il se servit de M
position nouvelle pour augmenter se peiii
sance en Allemagne d'une part, oo il ae*
quit le duché d'Autriche (vof. T. II|
p. MS ), et de l'aativ ea teÎM. L'ehM
[
HAB
^SoDl-GaU lui Tendit la aeigoenrie de
ÉMBgeo , celai de Mnrbach ses droits
iLMeme, ainsi que des biens à Stanz,
BH^ Kûssnadit; Eberfaard deLaufen-
mtf In Tille de Fribourg dans P Uecht-
ri. Après sn mort, en 1391 , son fib,
kst (wojrJ) y doc d* Autriche, suivit le
et, à la chuted'Adolphe de
1 S98, s^agrandit encore sous le
d* châtier les partisans de Tem*
déchn. Le couTent de Saint-Gall,
(Sainte-Marie*aax -Ermites ),
le reconnurent pour vidame.
I hn laissa Glaris comme fief hérédi*
ht; il enleva aux comtes de Tocken-
!■! b seigneurie d^Embrach , et une
tit de nobles jusque-là indépendants
it aes Tassauz. Après avoir voulu,
en Tain, se faire reconnaître comme
perpétuel des cantons d'Uri, de
et d'Unterwalden, Albert y plaça
jifDaTcmears impériaux qui n'étaient
ftedes instroments de despotisme et fit
i» naître la confédération suisse. Uas-
kBnat d^ Albert, en 1 308, par les com>
Pba dfl duc Jean de Souabe, son neveu,
hn aux confédérés le temps de réunir
m feroesy et la victoire de Morgarten,
ilIlS, leur |»roava la possibilité du
Li maâsoii de Habsbourg s^était épui-
h par ses conquêtes même ; elle perdit
fe anendant sur la Suisse. Bien qu'en
lit resnpereur Louis de Bavière lui
ppeàt les villes impériales de Zurich ,
■ft-GaH , Schaffhouse et Rheinfelden ,
e MB pat les garder, et reçut en dédom-
y. tut Brisach et INeuburg en Bris-
B.Ea 1332 Luceme, en 1351 Zurich,
13S3 Glaris, en 1363 Berne, entré-
M dans la confédération , qui se rap-
•diait ainsi du cceur des domaines de
.En 1357, les ducs d'Autriche
trêve qui devait durer jusqu'en
kSS ; à cette époque la guerre recom-
ança, et les combats de Sempach (1886)
de Naefels (1388), qui amenèrent la
■X de 1389, portèrent un coup fatal
In puitunce autrichienne en Helvétie.
Ue s'afiaiblit encore lorsqu'en 1416
• doca, pour avoir pris le parti du
ipe Jean XXIII , s'attirèrent l'excom-
ion da concile de Constance. Par
àè 1418, le doc Frédéric
( S63 ) HAB
abandonna toutes les villes et terres ie^t^
nues immédiates de l'Empire ou qu» les
confédérés avaient conquises sur lui. ?ea
à peu les ducs comtes de Habsbourg p«r«
dirent, en 1458, Neu-Rapper8chweil,fa
1467, Winterthur; la guerre de 146t
leur fut encore défavorable. En 1474, U
duc Sigismond, sous la médiation de la
France, renonça à tout ce que les confédé-
rés avaient acquis ou conquis , et il ne
resta plus dès lors à la famille de Habs-
bourg, sur la rive suisse du Rhin, que Lau-
fen bourg et Rheinfelden ou le Frickthal ;
l'Autriche le conserva jusqu'à la paix de
Lunéville, en 1 80 1 , où elle le céda à la Ré-
publique française, qui le laissa à la Suisse.
C'est à l'article Autkiche qu'on trou-
vera la série et un précis de l'histoire des
archiducs et empereurs de la maison de
Habsbourg, dont les possessions furent
apportées par Marie- Thérèse {voy,)^ fille
et héritière de Charles YI, à la maison de
Lorraine (voy,)j actuellement régnante
dans Ift vaste monarchie autrichienne.
Branche cadette, ou comtes de Hahs"
bourg' Laufenbourg, Laufenbourg tomba
en la possession des comtes de Habsbourg
au commencement du xiii* siècle. En
1 207, Rodolphe II possédait le château et
la ville des deux côtés du Rhin. A la mort
de l'empereur Frédéric H, les comtes
acquirent le château de Rheinfelden. Ro-
dolphe UI, oncle de l'empereur Rodolphe
et F' de cette branche , fut gouverneur
de Schwytz et d'Underwalden supérieur.
Il eut cinq ou six fils : Werner, mort sans
postérité en 1253; Godefroi I'*, qui
continua la famille de Laufenbourg et
mourut, à ce qu'on croit, en 1271; Ro-
dolphe, évéque de Constance (m. 1293);
Othon ; Éberhard, tige des seconds comtes
de Kybourgfm. 1284); enfin Hartmann.
La maison se partagea alors en deux
branches : \^ Les comtes de Habsbourg^
Laufenbourg; 2* les nouveaux comtes
de Kybourg,
1® Godefroi (m. 1 27 1 ) fut le continua-
teur dte la branche de Habsbourg - Lau-
fenbourg. Son fib Rodolphe H, en butte
aux prétentions du duc Albert, ne fut
sauvé que par son oncle Rodolphe, évê-
que de Constance , qui fit alliance avec
les villes de Constance et de Zurich, avec
Tabbé de Saint-Gai et Iss comUA 4^
HAB
SouaVe. Rodolphe II (m. 131 4), par son
marîige avec Elisabeth de Rapperschweil,
accyût 1a ville et le comté de ce nom. Le
coAte Jean I^, tué en 1337 par les Zu-
rbhois, y réunit les possessions de la fa-
mille de Honberg ou Hombourg (can-
lon de Bàle). Ses fils, Jean II (m. 1380),
Rodolphe III (m. 1383) et Godefroi II
(m. 1375), firent la paix avec Zurich par
la médiation de l'empereur Louis et du
duc Albert d'Autriche. Mais pris par les
Zurichois qui détruisirent ses possessions
quand il eut voulu s'emparer du pouvoir
clans la ville, Jean II resta en captivité
jusqu'en 1353. Deux ans après, Jean II
partagea avec ses frères la succession
paternelle : Rodolphe eut Laufenbourg,
quelques endroits sur l'Aaret Hombourg;
Godefroi, Alt-Rapperscbweil, la Marche
et le Waeggithal. Us vendirent successi-
vement leurs possessions à la branche de
leur maison qui régnait en Autriche , et
entrèrent à son service. Après Jean III ,
l'Ancien^ qui mourut, en 1 395, sans en-
fants, il ne resta en Allemagne qu'un fils
de Rodolphe III, Jean IV. Sa branche
s'éteignit en 1408, et se fondit dans celle
des comtes de Sulz.
Godefroi, frère de Rodolphe P', qui
avait renoncé à son pays, appauvri par les
violences exercées contre son père par
Rodolphe de Habsbourg , et avait pris
du service sous Henri lU , roi d'Angle*
terre, devint dans ce royaume, à ce qu'on
prétend, la tige de la famille desFielding.
2<» Cornus de Kxbottrg*, En 1229, le
comte Ulric de Kybourg,en mourant,par-
tagea ses biens entre ses deux fils, Hart-
mann l'Ancien et Wemer. Celui-ci eut
l'héritage de Zxhringen dans l'Helvétie
bourguignonne et ne laissa qu'un fib,
Hartmann le Jeune (m. 1263), dont la
fille Anne donna, avec sa main, les biens
de Ky bourg an comte Éberbard de Habs-
bourg, de la ligne de Laufenbourg. Il ven-
dit à l'Empereur ses droits sur Fribourg,
et mourut en 1284, laissant deux fils,
dont un seul est connu. Hartmann I*',
mort en 1801, eut deux enfants, Hart-
(•) y9ir PipiU, Z)i« GraftH «m K/btirg, Leip-
lig, 1839, io-S*. — Kybourg e»t un vieux cbâ-
teaa du canton d« Zurich, prêt duquel «tt un
▼ilUg* d*«aviron 400 àmf. La famille dca pr«»
eomtm t'étaignit dam 1m aâlatm isi63. S,
( 364 ) HàC
mann II et Éberbard H. Après
gués querelles entre les deux fran
haïssaient , Hartmann fut tué, e
par les amis d'Éberhard. Celui
soutint une longue lutte avec Ben
rut en 1363, laissant quatre fils
mann III, comte de Kybourg, la
de Bourgogne; le comte Berchtol
Kybourg ; Éberbard, prieur de So
Jean, prieur de Strasbourg. Ib v<
à r Autriche W majeure partie de
possédaient ; Rodolphe, fils de Ha
en fit autant. Ses frères, Égon
mann IV et Berchtold H, et Ici
Bercbtold T^ furent, en 1 384, pc
la paix, forcés d'abandonner à &
partie de ce qui leur restait. HarU
et Berchtold U moururent chevi
l'ordre Teutonique. Berchtold I*'
après avoir vendu à Berne les <
restes de leurs biens , devinrent
du canton; il ne leur resta plus qm
but et Neu-Bechbourg. Quand ]
eut aliénés de même, il se retira
biens de sa femme, et avec lui s'
en 1415, la branche de Kybourg
HACHE D'ARMES, nom do
haches dont on se servait dans l
bats du moyen-âge. La hache
outil précieux dans tous nos trav)
mestiques, dont l'origine se perd
nuit des temps, qu'on retrouve
peuples les plus sauvages de la Pc
et dont le tranchant fut succès»
en pierre dure, en airain, en
acier, devint et est encore entre k
des hommes un instrument de gi
de mort. Nos ancêtres les Gaulo
Francs, les preux et les gens d'am
niaient la hache avec une dexiér
prenante. Procope, secrétaire d
saire, nous apprend comment les
se servaient de leur hache : a Ai
« du combat, dit-il, ils lancent k
« che contre le bouclier ennemi,
« sent, sautent l'épée à la main f
A adversaire et le tuent. »
On sait que la francisque (vt
manche court, avait un fer à dei
(*) Elirait de I*article de IL Eaefacr.é
cjrlopédie d*£r«cU rt Gruber. — (>• ■
•ulter tur le même tojet rouTrage #
Lichnow»kT : Gêtchieht* an Heuati Mi
Vi^ae» 18*36^, 4 ^ol. ia>8*.
HâC
(SS5)
HAC
qm
à reitrémité du
opposées rime à
La kadie «Tannes n'avut qo*iin
avec on marteau à Fop-
élut plus long que
b firancîsqiie. Clisson dut le sur-
homcker à la force de sa hache et
■osé arec laquelle il s'en senraît
ks prisonniers ang lab. D
la haclie des gens d'armes des
dTordonnance de Charles VU
\t de marteau ; que la douille
t proloiigeaii au-delà du taillant
■»i«»*«t en pointe aiguë, de telle
'arec cette hache on pouvait por-
Doops d'estoc et de taille. Dans
I bacfaeSy le marteau était rem-
r un dard droit aigu ou crochu,
m croissant à deux pointes; du
formes de la hache d'armes et de
A ont souvent varié et dépen-
In caprice de l'armurier ou de
i devait s'en servir. L'on voit en-
Mosée d'artillerie, à Paris, des
Tarmes à pistolets.
wcherraa était une petite hache
, eoorte, légère, et sans marteau
m trancfaanL
icbe d'armes s'est conservée dans
le comme hache dC abordage; son
a deux pieds de longueur; son
cfamt d^un côté, forme une pointe
die que portent les sapeurs [voy.)
chcnt à la tète de nos régiments
erie, la hachette de campement
it cavalier est muni, ne sont véri-
■t cpe des outib plus ou moins
\ et nnllement des haches d*ar*
Cl. A. H.
■ETTE (JsAinfK FoumQuzr,
T on Lâcvé, dite }, Tfoy, JKàinrs
US<Ifl, ou Haschisch. Voici la
n moven de laquelle on obtient
■éparation enivrante, dont nous
é^ parlé à l'article Assjissixs ,
pliqocr ce nom dérivé de ///?-
Prenez : sommités do chanvre, 4
benrre firab, 2 livres; eau ordi-
livres; faites bouillir pendant 5
et laissez ensuite refroidir. Le
e prend à la sorface de Teau et
m extrait de chanvre que l'on
mélange aTec ^ de sucre pour e» faire
des pastilles , ou bien que Ton prépaie en
opiat, dans les mêmes proportions. Gîtte
drogue porte, en Egypte, le nom de Aj.
chisch^Jfiiù (herbe de l'Inde). Quand m
prend environ une once de cette prépa.
ration, on éprouve des vertiges, des hal«
lucinations extraordinaires , qui ne res*
semblent nullement à l'ivresse alcooli*
que, et qui méritent d'être décrits d'une
manière spéciale.
Ordinairement celui qui est sous l'em«
pire du hachisch a un air particulier :
quelques muscles de la face sont contrac-
tés et contournent comiquement les lè->
Très, les joues et même le nez; on voit
des figures dont la moitié droite est plis«
sée tandb que le côté gauche est dis-
tendu outre mesure. D'autres fob, les
muscles postérieurs du cou, spasmodique-
ment contractés, font lever la tête avec
riolence; mab ces symptômes externes
ne sont rien auprès des folies que font
et débitent les personnes enivrées par le
hachisch.
En 1837, à Rhodes, plusieurs passagers
du brick français l'Hirondelle prirent du
hachisch, que l'un d'eux rapportait du
Caire : une demi-heure après, le moin->
dre geste, le mot le plus insignifiant, pro-
voquaient des éclats de rire convubifs que
rien ne pouvait arrêter .L'auteur de cet ar-
ticle a éprouvé comme les autres les effets
de la préparation ; il est resté longtemps
livré aux illusions les plus étranges et à
une extase délicieuse pendant laquelle
des images fantastiques captivaient toute
son attention.
Le plus souvent, Tivresse du hachisch
dure 4 heures dans toute sa force ; elle
décroit ensuite, pour n^étre entièrement
dissipée que 24 heures après. Les 1 2 der-
nières heures, on ne conserve qu'une
extrême propension à la gaité , et , même
au plus fort de la crise , on est toujours
maître de chasser les hallucinations eu
prenant une limonade ti-ès acidulée. Da
reste, très peu d^accidents apoplectiques^
il est rare de conserver la tète lourde et
l'assoupissement comateux qui suit assez
généralement les plus légers écarts de ré»
gime.
Pris à de longs intervalles , cpialre ou
cinq fois par année ^ le hachisch n'a pa|
HÂD
(Î66 )
tli«lt
de iUJ^ fâcheuses ; mais si Ton fait un
nsag» fréquent de cette substance , peu à
peu elle produit des raTages dans l'orga*
iiixne ; oo est comme hébété , et la poU
tipnna'ie dégrade les personnes douées
auparavant du plus noble caractère.
Tous ceux qui ont écrit sur le hachisch
ont eu soin de faire remarquer que les
Arabes appellent hachachin ceux qui
ont rhabitude de manger de l'eatrait de
chanvre. Le nom des Assassins est ce
même mot dont on a altéré la pronon-
ciation arabe. Le Vieux de la montagne
parait s^étre entouré d^hommes dévoués
à ses caprices en les plongeant dans une
ivresse qui leur donnait un avant-go ilt
des jouissances du paradis de Maho-
met. J. C-T.
HADJI. Nous écrivons ainsi ce mot,
et non ha^i^ pour nous rapprocher da-
vantage de la prononciation de THedjas
et de PYémen. C'est un titre que pren-
nent tous les musulmans qui ont accom-
pli les pèlerinages de la Mecque, de Mé-
dine ou de Jérusalem. Ainsi on dit
hadji Mohammed, hadji Moustapha,
Ismaîl, c*est-à-dire le pèlerin Moham-
med, Moustapha, Ismaîl. Le nom d'Abd-
el-Kader est précédé des mots Sidi el
hadf. Il est de même permis aui chré-
tiens d^Orient de prendre ce titre quand
ils se sont rendus à Jérusalem pour y cé-
lébrer les fêtes de Pâques, et les musul-
mans nUiésitent pas à le leur donner.
Mais plus généralement il n'est pris que
par ceux qui, le 10 du mois de zeUfiadJiy
viennent au pied du mont Arapha, situé
à quelques lieues de la Mecque, pour ac-
complir un des actes religieux que les
docteurs recommandent autant que les
prières de chaque jour. Les Anik>es qui
demeurent tout auprès de la terre sainte,
allant chaque année prier à TArapha,
n'ont pas Tliabitude d'ajouter à leurs
noms le titre d'hadji, tandis que les vrais
croyants qui habitent les contrées les
plus éloignées du pays de Mahomet, fiers
d'avoir bravé les fatigues vraiment acca-
blantes d'un pareil voyage, ne manquent
pas de se faire appeler hadji et de faire
graver ce mot sur le cachet dont ils se ser-
vent pour signer.
Pour être digne d'entrer au paradis, un
pofu/man doit se rendre vers le mont
Arapha au moins une fois dans
s'ensuivrait que tous finiraient ptR
riter le nom d'hadji, si les
du Coran n'avaient adouci ee
il est permis de se faire rempi
ce pieux voyage par une autre
pourvu qu'elle porte alors en votre
de riches présents pour augmenter b
sor et les ornements de la Kaaba;
faut-il que votre ouakil (rem
auparavant accompli pour lui-
pèlerinage du 10 de zel -hadji.
dant aujourd'hui ce devoir est loin
aussi rigoureusement accompli qne
les premiers siècles de rislamisaw,
tout depuis que les wahabis (voy.)a
élevés contre cet usage , qu'ils
comme une pratique superstitieuse
traire aux principes du prophète.
eux,Mahomet l'auraitseulement
puisque l'esprit mercantile s'en est
pour créer un vaste marché auquel la
ligion sert seulement de prétexte,
n'ont pas hésité à le proscrire. D'ai
ajoutent-ils , toutes les cérémonies
l'on pratique autour de la Kaaba, à R
h ambra et dans la plaine Mouna, oà
jette 49 pierres pour chasser les
génies, sont dangereuses, puisque
peuvent ramener le vulgaire à V\
grossière dont Dieu l'a tiré par la
de son envoyé. Malgré les wahabis,
gré le refroidissement sensible de la
veur des musulmans , chaque année
de 50,000 pèlerins se pressent an
Arapha.
Le mot hadji est encore employé , il
arabe vulgaire , pour désigner le pèlofL
nage même ; on dit : Faire son hadji, Il
temps de l'hsdji, etc. J. C>r*
HADRAMAOUTII, voy. AaaBti.
H.CHUS, voy, HiLxus. C'est anal
dans la série Hé qu'il faut voir tons 11
mots qui, dérivés de alux, le sang, ooA*
mencent en latin , allemand , etc., fà
Hœm.
H.ETTDEL* (GBoaGas-PaiDiEic).
Cet illustre compositeur naquit à HaH
(Haute-Saxe) le 24 février 1684;
père, qui exerçait en cette ville la
(*; Cm! aiofti qn'il faut écHrv le aoa ém graat
eoini»o«iteor «llem lod. biea q«« l«h>«^««« pas
daot M>o •éjoar eo Anglet«rr«, «it mmëvcaI
Ummàtl^ Mai doau po«r te roaforaMr m I
rt a II ^>rnaouoti«lioa da p*Jt t|«ll lubiUll,
HaN
(867)
ÉiËN
b ddnusîe, le dcstiomit à Fé-
! U jarôpiudenoc et chercha tous
cos d'arrêter le déreloppemeiit du
■sioal qui s'était nanîfînté dès les
adres années de l'enfant. On ôta
vtée tout instrument de musique ;
nmin<^ par un instinct irrésistible
risé par un domestique de sa fa-
e petit Georges allait, pendant le
I d«ses parents, étudier dans une
de, on a était parvenu à cacher
mière d'épinette sur laquelle il
le tout oGBur , mais sans règle ni
ca. Le père ayant dà se rendre
m jeune fils à la cour du duc de
FeissenfelSy le prince entendit par
reniant, alors âgé de huit ans, qui,
*s à l'instt de son père, s'amusait
ïTÎscr sur l'orgue de la chapelle.
entions qui te laissaient deviner au
de rinoorrection et de Finexpé-
raTirent le duc d'admiration; il
r le père et lui représenta, selon
■ion de Suard, que c'était une
« et une cruauté de s'opposer à
cation si marquée et de vouloir
r des dispositions si eitraordinai-
r jeter son fils dans le dédale de
prudence. Le bon chirurgien pro-
'airîs, et, de retour à Halle, il pla-
fib sous la direction d'un habile
te nommé Zlachau, qui dirigea les
le Haradel tant pour l'exécution
lavecin et sur l'orgue que pour
oaiûon. Il resta sous la direction
laitre jusqu'à l'âge de treize ans,
aot des contrepoints et des fugues
1, et faisant chaque semaine chan-
iBOtets à l'église principale de
n n'avait que dix ans lorsqu'il
oo premier morceau en ce genre.
698, la faoûlle de Hendel, pen-
e aa ville natale n'offrait pas des
3es suffisantes pour développer son
le fit partir pour Berlin. Mal ac-
mr Baononcini, alors directeur du
lie cette capitale, il fut cependant
né par l'électeur, qui parla de l'en-
e perfectionner en Italie, mais sans
suite à ce projet. Hcndel dut re*
r à Halle, où il r« ti que vécut
«. Celui-ci étant n, il se rendit
bourg, dont le t e était dirigé
ittlmrt Ketter; il Ta dans l'or-
diestre en qualité de second violou; mais
bientôt Keiaer ayant dà se soustraira è la
poursuite de ses créanciers, Haendel ti«t le
clavecin à sa place et s'acquitta de c^te
tâche avec une grande habileté. U a? ât
alors 1 9 ans, et ses camarades de l'orches-
tre l'avaient toujours regardé comme ui
idiot : il était cependant dès cette époque
l'un des meilleurs organistes de l'Allema-
gne, et ses fugues, au dire de Blattheson,
qui les avait entendues, étaient admira-
bles.
Ce dernier s'était lié d'amitié avec
Haendel ; ils avaient concouru ensemble
pour une place d'organiste à Lubeck que
ni l'un ni l'autre n'accepta. Un maUen-
tendu amena entre eux une querelle qui
faillit être fatale à Hseodel. A la première
représentation de Cléopdtre ^ opéra de
Mattheson, dans lequel il chantait lui-
même le rôle d'Antoine, n'ayant plus à pa-
raître dans le 5* acte, il voulut, selon l'usage
d'Italie suivi en plusieurs villes d'Alle-
magne, tenir le clavecin en place de son
ami : celui-ci croit que c'est un affront
qu'on veut lui faire, il refuse de s^éloi-
gner; une discussion violente s'engage.
L'opéra terminé, ils sortent, mettent Té-
pée à la main, se battent avec un indici-
ble acharnement au milieu de la rue ,
entourés de spectateurs pétrifiés. Par un
heureux hasard, l'épée de Mattheson, di-
rigée sur la poitrine de son adversaire,
atteint un bouton de métal contre lequel
la lame se brise. On évita de donner suite
à cette afTaire et une réconciliation sin-
cère suivit immédiatement.
Pendant son séjour à Hambonrg,Hien-
del fit jouer quatre opéras allemands :
Almira ou Almeria^ donné trente fois de
suite à partir du 8 janvier 1706 ; Néron y
dans la même année, puis Florintùi ei
Daphnéyen 1708. U écrivit en outre
beaucoup de musique pour l'église et
pour les instruments. Il parait avoir fait,
en 1707, un premier voyage en Italie;
mais il n'y travailla pour aucun théâtre.
Ce ne fut qu'en 1709 qu'il sa rendit à
Florence, sur l'invitation du frère de lean
Gaston de Médicis, grand-duc de Tos-
cane. Ce prince, héritier de l'amour des
arts qui a rendu immorteb son nom et sa
famille, possédait une belle collection de
compositeurs italiens : Haendel les lut.
HJES
(S68)
UiEN
mais Cit peu frappé des beautés qu'ils
conUQ^^icnt ; il est juste de dire que les
lul^DS le lot reudirent bien. Quoique
Ealrigo à Florence et Agrippina à Vc-
n^ aient obtenu du succès , le grand
ipmbre de notes et la dureté de mélodie
^es compositions de notre auteur, qui
a*avait pas alors toutes les qualités qui le
dbtinguèrent depub, choqua souvent les
oreilles italiennes. Le mot d'un des mu-
siciens les plus éminents de Fépoque le
prouve assez. Haendel, se trouvant à Rome,
y écrivit, à la prière du cardinal Ottoboni,
une cantate intitulée // Trionjo del tem-'
po ; pendant les répétitions, Corelli n'exé-
cutant pas sa partie dans le goût du mu-
sicien allemand, celui-ci, avec cette bru-
talité et cette hauteur qui se font remarquer
trop souvent dans les circonstances de sa
vie, se précipita sur le violonbte, arra-
cha rinstrument de ses mains et se mit à
jouer le passage. Corelli, dont la douceur
et la modestie égalaient les talents, se con-
tenta de répondre : Que voulez^vous ,
mon c/ter Saxon? cette musique est dant
le style français^ auquel ;e n* entends
rien,
Hsendel resta six ans en Italie, et il pa-
raît ne s'en être éloigné que faute d'en-
gagement. Dans son voyage, il connut a
Florence une cantatrice nommée Vitto-
ria, dont le grand-duc était épris: Haen-
del devint, dit-on, le rival heureux du
prince, qui n'en témoigna aucun rcssenli-
ment et continua de le traiter avec la
même bonté. A Rome, on voulut le faire
catholique, mais on ne put le déterminer
à changer de religion ; il ne fit toutefois
aucune difQculté d'écrire des motets et
^es psaumes sur paroles latines.
Résolu de rentrer dans sa patrie, Ha^n-
clel s'arrêta, en passant, à Hanovre, où il
trouva maître de chapelle de l'électeur
le célèbre Agostino Steffani , qu il avait
connu à Venise ; il en re^ut l'accueil le
plus gracieux, et Steffani, qui devait bien-
tôt résilier son emploi, présenta Hxndel
xx)mme son successeur. Le prince, charmé
tratlacher à sa petite cour un si beau ta-
lent, offrit à Hxndel 1,500 écus d'ap-
pointements. Le musicien hésitait, car il
était dans l'intention de se rendre en An-
(jleterre et avait pris à cet égard quelques
fiogagemeui») l'électeur de. Hanovre lui
ferma la bouche en loi offirut i
d'un an pendant lequd soa ti
lui serait payé comme s'il eût n
fonctions. Il était difBcile de ne
der à de telles offres : Hcod
pour Londres, écrivit en quato
l'opéra de Rinaldoy qui n'obti
succès médiocre, mais dont les a
fort recherchés.
De reinur à Hanovre, il coi
douze duos de chambre, qui fa
tout accueillis avec un égal enthi
Après un séjour de deux ans. Ha
tint un nouveau congé , repu
l'Angleterre, où il finit par ouh
était maître de chapelle de l'ék
Hanovre. Il écrivit un Te Deik
Jubilate à l'occasion de la p
trecht : ces deux morceaux lui
une pension de la reine Anne el
blit définitivement à Londres. Ce
la reine étant mbrte le 20 juilb
un acte du parlement appela Tel
trône, et bientôt il régna sous h
George I*'. Ha*nde1 n'osa para
cour ; mais un de ses anciens pro
qui l'avait connu à Hanovre, le
Kielmansegg, saisit une occasioi
ble pour obtenir son pardon,
composer divers morceaux de
instrumentale qui furent exécul
fête donnée au roi sur la Tami
cueillis plus tard sous le nom <
que d'eau [water^musir). Peu
après, le célèbre Geminiani dev:
un solo de violon, le baron dit ai
Haendel seul était capable de l'i
gner : George y ayant consenti
sicien, après Texécution, exp
monarque son regret de Tavoir
sa grâce fut bien vite obtenue,
tement réglé, et il fut chargé
*ner des le^ns aux princesses
roi.
Dès son premier voyage, Hsi
été recherché de la plupart d
seigneurs de la cour : le comte
lington avait voulu l'avoir dam
son ; il passa de là chez le duc <
dos. Ce fut chez ce dernier qu'il
la pastorale anglaise Âcis et i
Il envoyait en mi'me temps à P
Hambourg , premier théâtre di
ces, Amadis et Theseus sur par
nMsx
(869)
HiEN
elle PasêorjMo \ '] les iu-
U était eoeore c le duc de
y à CmnoDS-Caf , lorsque la
Memt imagina de former une
Ml poar fiiire représenter à Hay~
ei opéras dn célèbre Allemand.
îplion fîit remplie avec une celé-
: on ne trouve d'exemple que
îche pays ; le roi voulut que son
ffât en tête pour une somme
dble et que le nouvel Opéra prit
^Académie royale de Musique,
rf partit aussitôt pour Dresde,
le troupe dans laquelle se trou-
iDcescoBemardi,plus connu sous
n Senesino, et Marguerite Du-
Le nouveau théâtre s'ouvrit sous
heureux auspices; mab, après
années de succès, des querelles
violences de Haendel et de la du-
I apportait dans ses rapports avec
rtistes, firent éclater une division
igea en deux camps tout ce qui
laitde loin ou de près au théâtre,
t Senesino qui leva Fétendard de
e, traitant le directeur de tyran
int de se soumettre à des ordres
lans aucune forme , sans aucun
■enL Deson côté, Haendel exigea
Ida chanteur; mais celui-ci était
■é da public pour ne pas être
par un parti formidable. Le
ttear déclara qu'il ne voulait à Ta-
i écrire pour lui, ni avoir avec lui
idre rapport , et il engagea la fa-
Fanstioa Bordoni, depuis épouse
e; nib de nouvelles divisions sur-
ntre les partisans de cette canta-
ceox de la Cuzzoni, autre virtuose
•et chérie du public^. Ces guerres
0 finirent par ruiner le théâtre,
famé en 1728; Hxndely avait
^ opéras.
1 U dissolution de la société for-
r la noblesse, Hxndel s'associa un
directeur de spectacles , réunit
ivdie troupe et rouvrit le théâtre
-Uirket; mais il ne put soutenir
irreiice de la compagnie formée
■rtisans du Senesino, qui engagea
oe chanteur, puis lui adjoignit un
itrat, Charles Broschi , si célèbre
tom de Farinelli {voy.)y et firent
. à VuU Cajurr, T. V, p. 409, la note.
fchp. d. G, d. M. Tome XUI.
venir', pour dhriger la partie musicale et
écrire desopéras nouveaux, le compositeur
napolitain Mcolas Porpora {voy,), H«n-
del dut bientôt quitter le théâtre de Hay-
Market, où la troupe rivale alla s'établir.
Cependant le grand compositeur ne se lais-
sa point abattre : il s'établit avec d'autres
chanteurs au théâtre de Lincoln's fields,
donna sans succès plusieurs nouveaux opé-
ras, et dut enfin renoncer à une entreprise
dans laquelle il avait perdu sa fortune, sa
santé, et, ce qui était encore pire, une
partie de la considération dont il jouis-
sait auparavant. Comme ses maux allaient
toujours croissant, les médecins lui con-
seillèrent les eaux de Tunbridge ; mais sa
maladie ne fit qu'empirer, ses facultés
même parurent s'altérer, et en même
temps son bras droit fut frappé de para-
lysie. On crut que les bains d'Aix-la-
Chapelle lui seraient favorables : il s'y ren-
dit, et, en effet, au bout de six semaines,
ses souffrances se calmèrent et il put faire
usage de son bras. Il revint à Londres en
1736, armé d'un nouveau courage, et fit
représenter dans les quatre années qui
suivirent plusieurs opéras qui furent froi.
dément accueillis. Ses amis, dans l'espoir
de relever sa fortune et sa réputation ,
ouvrirent une souscription pour une col-
lection de ses œuvres et partagèrent avec
lui la douleur d'en voir les frais à peine
couverts.
Alors (1740) il renonça complète-
ment au théâtre et se mit à éa*ire ces
admirables oratorios qui ont survécu à
ses opéras, même aux plus beaux, et l'ont
placé à une si grande hauteur parmi les
compositeurs de toutes les nations. Ces
drames sacrés, où souvent Hxndel sem-
ble se complaire dans le sublime et où
se trouvent unies les richesses de l'in-
vention et de la science, relevèrent tout
à coup sa réputation et sa fortune; t|>ute
la capitale voulut les entendre , et l'af-
fluence fut d'autant plus grande qu'ils
étaient exécutés à une époque de l'année
pendant laquelle tous les théâtres sont
fermés. Aussi , dans les onze années qui
suivirent, l'auteur n'interrompit- il la
composition des oratorios que pour écrire
quelques pièces de musique instrumentale.
Vers la fin de 1750, la vue de Haendel
s'affaiblit, et la cécité fut complète à la
24
njEfi
(170)
HifiR
fin de 1 75 1 . Le malade se soumît à To-
pératioD de la cataracte, qui ne réussit
point. Il accepta son sort avec résigna-
tion , mais tomba dans une grande tris-
tesse et ne songea plus qu'à former un
élève capable de le remplacer dans la di-
rection de ses oratorios : ce fut Smith ,
fils de son copiste , qui eut la glorieuse
tâche de conserver les traditions du grand
musicien. Hxndel passa dans un calme
profond les dernières années de sa vie. Un
affaiblissement général de ses forces lui
fit prévoir, dès le commencement de 1 758,
que sa fin était prochaine ; cependant il
languit jusqu'au 14 avril 1759. Il fut
enterré à Westminster, au milieu des rois
et des grands hommes de l'Angleterre.
De superbes funérailles furent célébrées
en son honneur, et l'anniversaire en fut
renouvelé à plusieurs reprises, toujours
avec une grande magnificence. Le tom-
beau en marbre blanc, qui renferme sa
dépouille, a été élevé aux frais du doc-
teur Pearœ, évéque de Kochester.
Hirndel n'étak pas seulement un grand
compositeur , il était aussi fort habile sur
plusieurs instruments, notamment sur la
harpe, alors fort limitée et fort peu cul-
tivée ; Dominique Scarlatti (vux*) f^ui^it le
plus grand cas de son talent en ce genre.
Mais c'est surtout le clavecin et l'orgue
qu'il a pratiqués avec un immense suc-
cès; Jean-Sebastien Bach (voy.) était
sous ce rapport seul capable de lutter
avec lui. Longtemps il avait attiré une
société choisie en jouant des pièces d'or-
gue à Saint-Paul de Londres; et plus
tard, dans ses oratorios, il se plaisait à
introduire un morceau d'orgue avant les
dernières parties de l'ouvrage. Cette ha-
bitude s'est conservée.
Nous avons déjà dit que le défaut sail-
lant du caractère de Ha^ndel était une
habitude de violence et une grossièreté
de formes qui rendaient désagréables
les relations qu'on avait avec lui; sa
grande confiance en son propre mérite
avait aussi trop souvent Tapparence de
Torgueil. Il tenait ces défauts de ses ha-
bitudes et de ses goûts particuliers : tou-
te société lui étant importune, il ne sor-
tait que pour c&crcer les emplois dont il
trtait chargé. Trois amis seulement avaient
«cctf chef lui : son élève Smith, un |H'iii-
tre et un teinturier. A rexoeptio
liaison avec la cantatrice Vittori
n'est peut-être qu'une anecdote oo
vée , il vécut dans le célibat le p
goureux. Il aimait le vin et la
chère, mais jamais ce goût ne fit
sa fortune et ne le détourna de I
Chez lui, il ne cessait d'écrire ou d
du clavecin : aussi cette assiduité .
vail peut - elle seule expliquer la
gieuse fécondité de notre compc
qui, obligé à plusieurs reprises d
prendre de longs voyages, a su tro
temps de conduire afin des travai
la partie matérielle seule étonne I
nation.
Ce qui caractérise surtout le ti
Ila^ndel, c'est une élévation de si
captive d'abord l'attention et le se
un instant des données vulgair
con^'oit, ea ce qui concerne ses a
tions théâtrales, qu'il n'ait pas t
été goûté et que les chanteurs
surtout se soient peu complu à I
tion d'une musique dont les 1
toujours sévères , n'étaient pas «
d'une certaine apreté, et en codm
se prêtaient difficilement à rex|
douce et pénétrante d'un chant |
et accentué. Du reste, c'est dans i
torios que liaendel s'est montré i
ritable place : il y déploie toutrs
sources de son génie; la mélodie :
sente toujours large et grandiose
quefois sombre et terrible, elle e
d'autres moments,pleine d'une pie
tion et semble l'ev pression vraie d
de l'âme vers la Divinité. I.^es ac
gnenentsqui la soutiennent sont I
écrits avec pureté et sagesse; la
de l'auteur ne s'y montre jamab
propos : il ne veut point épuiser
ment des forces dont il saura se a
temps utile pour exciter et rofli
l'enthousiasme. C'est, en effet, <
inimitables chœurs fugues que, i
mais perdre un instant de %ue le
paroles, il étale toutes les ricbcM
tes les variétés du c*ontrr point ; I
chauffe du feu de son génie ; lia
ble mine où il pnise ses prértev
riaux les lui fournit avec uoei
profusion. >'ous l'entendez parlb
tire un ton si éle%«* que «oui
HJÎN
(3li)
HAF
■e poom le sooleDÎr ; mais il con-
m feree , il sait qaVUe lai suffira
fovi conduire de surprise en sur-
et TOUS laisser à la fia sous le charme
ipreasiou la plus pathétique et des
■blimes accords. G^est surtout sous
im de Tue que Mozart, autre {^éoie
«BÎer ordre y après aroir fait une
i approfondie d» ouvra^ de Hsn-
le dédara le preuiier des composi-
tcaractère du talent de Haendel peut
rapproché de celui de Michel-Ange.
: cax, même force d'invention et
c Béprîs pour la mesquinerie du
et des formes y même goût dps pro-
hardies et grandioses^ même éloi-
dn faux goàt et même disposi-
à s'abandonner sans défiance et sans
aétnde au génie qui les dominait et
Mut sans cesse les pousser yers le su-
it; Ce parallèle, que chacun peut
R et développer, est , avec l'opinion
loiart, le plus bel éloge qu'on puisse
ide notre immortel compositeur.
iticBvre de Hxndel se compose : 1<* de
ipéns, dont 8 allemands, 26 italiens
Il anglais; T* de 20 oratorios; 3^ de
Hitè de musique d'église sur paroles
■o^ allemandes ou anglaises; 4^ d'un
i^and nombre d'airs détachés, ou-
feide la jeunesse de l'auteur ; 5^ d'en-
H 200 cantates avec accompagnement
isfecin ; C* de duos et trios avec basse
ibae; 7* de cantates avec orchestre,
wk lesquelles se trouve la grande pièce
Iriée Féie tt Alexandre \ 8<» de pièces
r divers instruments : les plus impor-
ta sont pour l'orgue et le clavecin.
I grande partie de ces ouvrages a été
léeaéparément en Angleterre. On en a
fié deux collections incomplètes l'une
Wire: la première a été donnée par
lÉ; Arnold a été l'éditeur de la se-
lle. Uœ biographie de Hxndel parut
«■dresen 1760, sous le titre de Me^
moflipe af thelate G. F. Handety 1
i*. Celte notice, écrite sur les rensei- «
■Knts fournis par Smith, son élève, a
k source à laquelle ont puisé tous les
ta biographes; Mattheson en fit une
allemande accompagnée de
intéressantes sur les débuts de son
dans la carrière musicale;
Suard <ionna, dans les Variétés Uuétaires
(t. I", p. 302, édît. de 1804), un élégant
abrégé du même ouvrage. Enfin, depuis
1770, on compte douze ou quinze bio-
graphies de Hsndel publiées séparément
ou dans des recueils. Toutes célèbrent à
l'envi la gloire du grand musicien que les
Anglab ont fini par regarder comme leur
compatriote, et qui, de tous les composi-
teurs étrangers ou indigènes ayant écrit
sur des paroles anglaises, est assurément
le plus illustre. J. A. de L.
HAFF. Ce mot allemand, dont il a
déjà été question à l'article FaiscH-HAFF,
signifie , comme l'ancien mot Scandinave
haj y mer ou partie de la mer; et de là
sont venus les mots havriy Hafen et ha^
9re , qui , en danois , allemand et fran-
çais , signifient un port de mer. Le mot
Haff s'est conservé dans la mer Balti-
que, particulièrement sur les cotes de la
Prusse. D-G.
HAFFNER (Isaac), théologien sa-
vant et l'un des prédicateurs protestants
les plus distingua de notre époque. Né à
Strasbourg, le 4 décembre 1 75 1 , il fut de
bonne heure envoyé au gymnase de la
ville pour y faire ses premières études.
Malheureusement cette espèce de collège,
aujourd'hui florissant, était alors livré à
la routine, et l'état longtemps maladif du
jeune élève ne lui eût pas permis de faire
beaucoup de progrès quand même il
aurait reçu de professeurs plus habilcâ
une instruction moins négligée. A la dif-
férence du gymnase, l'université de Stras-
bourg possédait alors des professeurs dis-
tingués parmi lesqueb il suffit de nom«
mer Oberlin et Schweighaeuser , si célè-
bres dans le monde savant. Haiîner trouva
dans leurs cours et dans ceux de MûUcr,
de Beykert, de Lorenz, ce qu'il fallait
pour aider l'activité de son esprit. Il s'ap-
pliqua surtout à l'étude de la morale, de
l'éloquence sacrée et de l'histoire ecclé-
siastique, n existait alors à Strasbourg
une société littéraire où les étudiants les
plus distingués de l'université s'exerçaient
à des compositions sur différents sujets,
et à laquelle prenaient part Gœthe, Lenz,
Jung (Stilling), et plusieurs autres des
jeunes étrangers qui faisaient alors, eu
si grand nombre, leurs études à Stras-
bourg. Ces réunions enlreleoaieat. dSkO^
Uaf
{ 3« )
HA»
Cf^tte jeunesse studieuse une noble ému-
latîoD , et rechange d'idées qu'elles pro-
voquaient agissait puissamment sur l'es-
prit de HafTner. Celui-ci, après avoir
terminé son cours de théologie, quitta sa
ville natale pour faire un voyage littéraire
en Allemagne. Il passa quelque temps à
Gœttingue, où les trésors de la bibliothè-
que de l'université contribuèrent à éten-
dre ses connaissances et à élargir le cercle
de ses études. A Leipzig, le célèbre Zol-
likofer l'intéressa principalement : les ser-
mons de ce prédicateur protestant et les
entretiens que Haifner eut avec lui déve-
loppèrent son goût pour la prédication, et
lui firentcomprendretoutce que l'orateur
sacré doit faire d*efforts pour se rendre di-
gne de sa haute vocation. Après avoir vi-
sité encore Weimar, Dresde, Halle, Berlin
et d'autres villes importantes de l'Allema-
gne, il alla rejoindre son ami et ancien
condisciple Blessig (voy.) à Paris, où il
s'attacha principalement à étudier les
grands ouvrages d'art et de littérature
qui font la gloire de la France.
Revenue Strasbourg, en 1780, après
une absence d'environ trois ans, HafTner
fut nommé prédicateur à l'église fran-
çaise, place qu^il échangea quelques an-
nées plus tard contre celle d^aide-prédi-
cateur des églises protestantes [Frriprr-
diger), ?îommé professeur de théologie
en 1788, il faisait depuis cette époque
des cours d'exégèse du Nouveau-Testa-
ment et d'introduction au même livre
sacré, des cours sur le dogme, sur Thistoi-
re des dogmes, etc., lorsque la révolution
de 89 et le régime de la terreur qui la
suivit vinrent interrompre ces paisibles
occupations. HafTner avait eu le double
tort de pratiquer le ministère du culte
et de se refuser à rétracter les doctrines
qu'il avait professées. Il fut déclaré sus-
pect et jeté en prison. La hache révolu-
tionnaire menaça longtemps sa tête : au
bout de deux ans seulement, il fut rendu
à sa femme et à ses livres. Tous les jours
il augmentait le nombre de ces derniers,
jetant les bases de cette précieuse biblio-
thèque dont nous aurons à parler dans
le cours de cette notice. Bientôt il reparut
dans la chaire évangélique, et au bout de
quelques semaines ;1796) les vœux d*une
communauté nombreuse l'appelèrent à
remplir au temple Saint-Nîcola
tions de prédicateur, dont il
toute sa vie avec une rare saper
concert avec son ami Blessig, il
sir, vers cette époque, dans les
Strasbourg un nouveau livre de*
£n 1803, l'ancienne unii
cette ville , fondation protesi
date du temps de la réformatio
constituée sous le nom d^acadi
testante (aujourd'hui séminair
tant). Haffner, compris pam
professeurs dont se compose a
sèment ecclésiastique (où les je
diants n'arrivent aux cours de
qu'apr^ avoir fortifié et tem
études en philologie et eo phil
prononça à cette occasion le disi
imprimé sous ce titre : De,
que Vétude des langues ^ de Vfu
la philosophie et de la li itérai»
à la théologie (Sinsb. y 1804^,
nombreux lecteurs. Lorsqu^ui
de théologie eut été créée i^^ 1 8 1 *
l'académie de Strasbourg, Haffi
vint le premier professeur et
Peu de temps auparavant, la m^
té à Funiversité de Halle lui ai
tanément envoyé le diplôme de
Depuis longtemps (1804) Ti
specteurs ecclésiastiques des ég
testantes de l'Alsace, il devint,
membre du directoire (^vor.)^
cette position , il se trouva
la tête de tous les consistoires c
fession d'Augsbourg en Franc
éclairé qu'il développa dès lors
l'influence la plus décisive dans
affaires du culte luthérien; nu
sidération générale dont il joui
pas à lui susciter des attaques
de quelques zélateurs au gré d
foi, entachée de rationalisme, o
orthodoxe, mais reposait sur u
erreur. Une vive polémique h
qu'en 1819 il fit paraître, en
Bible publiée aux frais de la Soc
que de Strasbourg, une introc
la fois savante et populaire, à I
vres de TAncicn et du >'ouvc
ment. HafTner consentit à déU
préfac*e de Tédition de la Soci
(]ue; mai» il la maintint dans t
iieur, et ne daigna répondre à
HAF (373) HAF
|H(IActi qu'on lançait contre lai. En | leyrand à PAssemblée nationale j et jouit
mi, il fnt nommé membre de la Légion-
Anmcor, justice tardive rendue à un
■faite émiaent qui depuis longtemps était
lÉnrédiosPAIlemagne protestante aussi
lin (p^en Alsace. Lorsqu'il célébra, en
jttMfion jubilé de prédicateur, après
le ans d'exercice , tous les protes-
te de France et en particulier ceux de
tâhice lui témoignèrent la plus vive re-
Mnjjjiuoe des services par lui rendus à
hn églises; des épitres, des discours des
Mrceuixde vers en toutes les langues fu*
M composés en l'honneur de cette fête,
MnK eo or ciselé par Rirstein {voy,
lTI,p. 106), et que conserve religieu*
h piété de sa fille unique (femme
IL Martin de Strasbourg) , fut pré-
SQ digne vieillard comme un sou-
de ses collègues, de ses disciples et
m nombreux amis. Sa mort suivit de
cttte belle fête, à l'occasion de la-
il était monté encore une fois dans
ckûre d'où sa puissante parole avait
les âmes pendant toute une
: il expira le 27 mai 1831, et
fote (ut vivement ressentie non-seu-
à Strasbourg, où son nom était
, mais dans toute la province,
U grande majorité des pasteurs
sortie de son école.
*^*Midéré comme savant, Haffner se
it par une érudition aussi vaste
|i profonde. Sa ricbe bibliothèque, qui
"Baillait toute espèce de recherches et
) eo était pour ainsi dire l'image
'e> Les observations curieuses et
t piquantes qu'il a ajoutées au ca-
■J'I'* écrit de sa main et qui a été im-
^ (Strasb., 1832, 2 vol. in-8o),
r*"uit qa'ii avait une connaissance
ttf^i^&HMlie des ouvrages qui la compo-
■W,et qu'il savait caractériser avec
*jW de justesse que de concision ceux
privaient particulièrement intéressé.
Codant, malgré son immense érudi-
Mi Haffner a fort peu écrit ; tous les
^Miaits de sa plume peuvent être réunis
ttiii on huit volumes ordinaires. Son
tailé De V Éducation littéraire ( Stras-
koig et Paris, 1 792 ) est , avec le dis-
fiPMs déjà cité, le seul ouvrage qu'il ait
■biîéen fran^is. Il était dirigé en grande
mie contre le célèbre rapport de Tal-
d'une grande réputation en Allemagne ;
en France, il est malheureusement peu
connu : on y puiserait cependant d'ex-
cellentes idées sur l'organisation des uni-
versités et en général des établissements
concernant les hautes études. Mais c'est
principalement sur ses Sermons que se
fonde la haute réputation de HafTner.
Presque tous sont écrits en allemand ; ils
ont paru sous le titre de Fest'Predigtcn
(Strasb., 1801, 2 vol. in-8«), et de Pre-
digten und Homilien (ibid. , 1823 et
26, 2 vol. in-8o). Négligeant ces sujets
rebattus qui s'adressent à l'imagination
plutôt qu'au raisonnement solide, il s'at-
tache à développer des questions d'une
utilité pratique et qui intéressent la vie
et les mœurs autant que la foi. Plusieurs
de ces discours tracent d'excellents ta-
bleaux psychologiques, par exemple,
lorsqu'il analyse le caractère de saint
Pierre, d'Hérode, de Pilate, de Judas, etc. :
il descend alors dans les profondeurs du
cœur humain, y recherche jusqu'aux
mobiles les plus secrets de nos actions ,
les qualités, les défauts qui sont l'essence
de la nature humaine ; il met à nu les vi-
ces les plus cachés, les plus rebelles, et
indique les moyens de les combattre ; il
fait aimer et admirer la beauté d'une
vertu pure et les jouissances de la vie
d'un vrai chrétien. Les sujets qu'il a trai-
tés de préférence sont plutôt du domaine
de la morale que de celui du dogme. Ce-
pendant il a souvent abordé avec le
même talent des sujets dogmatiques, tels
que le but de la mort de Jésus-Christ ,
sa résurrection et son ascension , mais
toujours en appliquant le dogme à la
morale et en faisant voir l'importance
d'une foi sanctifiée par les œuvres. Le
style des sermons de Haffner, surtout de
ceux publiés en 1823 et 1826, est clas-
sique : aussi consacrait-il beaucoup de
temps et de soin à la construction des
périodes, à leur harmonie, à leur effet
pour ainsi dire musical; car, disait-il,
une phrase bien construite trouve plus
facilement le chemin de l'esprit et du
cœur. En songeant que pendant de lon-
gues années Haffner monta en chaire
chaque dimanche, que rarement il prê-
cha un discours pour la seconde fou , et
HAF
(874)
HAF
qiril trait une roémoire ingrate loas ce
rapport, on comprendra quelle devait être
la fécondité de ion esprit, qui trouvait
pour chaque lermon des idétt neuves et
vraies, des sujets intéressants et variés,
toujours traita avec un talent supérieur.
Aussi jamais prédication n'a été suivie
comme la sienne et n'a excité au même
point l'intérêt de toutes les classes de la
société. Toute sa vie, son auditoire , dont
il avait élevé à sa hauteur les moins in-
struits , lui resta fidèle et soutint la fai-
blesse de son organe par une infatigable
attention.
La conversation de Haflner était fa-
cile , enjouée et spirituelle ; des saillies ,
des observations aussi justes que brillan-
tes et inattendues, une légère ironie
quelquefois poussée jusqu'au sarcasme,
donnaient à ses entretiens un charme inex-
primable. De temps à autre , cette ironie
se glissait même dans ses sermons ; mais
ce fut dans ses cours qu'il donnait libre
carrière à son esprit caustique; il frap-
pait l'auditeur par la finesse de ses obser-
vations, après l'avoir évnaé pour ainsi
dire du poids de son érudition. Ami de
la vérité , HafTner ne cachait jamais ses
opinions; il ne voilait aucune de ses con-
victions. Religieux sans ostentation , sans
hypocrisie , il était souvent méconnu de
ceux qui regardent surtout aux démon-
strations extérieures. HafTner n'a jamais
voulu paraître ce c|u*il n'était pas ; et si
tous ne lui ont pas rendu justice, il se
plaisait, lui, à reconnaître le mérite d'au-
trui, à le tirer de l'oubli, à lui ouvrir une
carrière ; et, comme il l'a dit souvent, il
savait se taire devant ceux qui disaient
mieux que lui.
Tel a été le grand prédicateur de Stras-
bourg; nous n'héhitons pas à le placer
au rang des auteurs classiques de la lit-
térature allemande, et à voir en lui Té-
mule le plus heureux des Znllikoler et
des Reinhard. Sa parole puissante vibre
encore à notre oreille depuis tant d'an-
nées que la mort l'a glacée, et s«n exem-
ple est un héritage impérissable qu'il a
légué à la ville dont il était l'un desplus
glorieux enfants, et que tôt ou tard elle
saura remettre en valeur. Te. F.
1I.\F1Z 'CKEMA-Eoniv Modammed),
réièbre poète persan, naquit k Ghirax au
commencement du viii* siècle de I
gire. Il passa sa jeunesse dans réinii
la jurisprudence, dont la théologî
presque inséparable chex les Orica
et y fit de tels progrès que la prof
connaissance qu'il avait acquise àm
ran lui valut le surnom par leqœl j
généralement désigné aujourd*hni*; i
ce qui a contribué le plus à répandn
loin sa réputation , ce sont ses p«
lyriques. Il a composé principlici
des ghazels ou odes erotiques qui npj
lent sous plus d'un rapport les <Â
d'Anacréon. Cependant Hafix nesek
pas toujours à célébrer les charmes i
beauté, les plai^tirs de l'amour, le pa
des fleurs ou le jus généreux de la fî|
il s'élève quelquefois à des sujcii
graves, comme dans l'ode sur l'inslal
des choses humaines, dont M. Granj
de la Grange nous a donné la tradnd
ou bien il chante les bienfaits de»s«lt
de Chiraz et de leurs visirs. Le ton
tique de ses poésies Ta fait sumoi
aussi Lesân ri goib^ ou la langue ■
rieuse. Plusieurs, en effet, renlermci
allégories qu'un grand nombre de <
mentateurs se sont efforcés d'expl
avec plus ou moins de succès.
Ia faveur dont llafi/ jouissait ai
de ses souverains ne l'enorgueillit ja
et, s*il n'e»t pas prouvé qu'il soit
dans sa jeunesse dans un ordre relif
il est certain au moins que son gei
vie se distingua toujours par une si
cité digne d'un déniche. Le sullh
Ragdad l'ayant invité à venir à sa
Hafiz refusa, préférant, dit son bi
phe Devlet-chah , un morceau de
sec dans sa patrie à tous les honneu
l'attendaient sur une terre étrangèn
|>endant il crut devoir remerrier da
ghaxel le suUhan Achmed des offres
lantes (|u'il lui avait faites.
Ilafi/. était déjà avancé en âge lo
Timcmr conquit la Perie et renvc
dvnaslîe de** Mf»safféridrs. Il ne sur
w
pas longtemps à la pri<«e de Chiraa
1388 de J.-C. \ ville dans les eni
de la()uelle on voit encore le lofl
qui lui a été élevé par un des
(*) Uaji% ugoifit qui rtîift, cl l'oa a
le méiao furoom • beaacoap d'craditt ■
■saat
HAG
(375)
H\G
lAbonl Kioem BalioUr Bcbadour. Ses
iMiia, qui ont élé réuuies après sa
Mrten on divan ^ foDt encore les déli-
•des Orientaux. Quelques écrivains le
^pidfDl comme le meilleur poète lyri-
^de la Perse; mais le nombre des poê-
^IfeipenaDS qui se sont distingués dans ce
tft si considérable, et plusieurs
iativ eux ont acquis tant de gloire, que
opinion peut paraître hasardée,
le rapport du choix des pensées et
^thgnce de l'expression, Enwari, Cha-
1, Saadi, ne lui sont en rien infé*
Les meilleurs manuscrits et les
complets de Hafiz renferment 671
Cependant l'édition de Calcutta,
■^, 1791, n'en contient que .557, sans
de 7 cassides ou élégies. Quelques-
de MB odes étaient déjà connues en
par les traductions qu'on en avait
ivant que M. de Hamroer publiât
TibingQe, en 1812, une traduction
■flète du Divan, 3 vol. (nouv. éd. en
IM). Sa vie, par Devlet-chah, a été
dans la Chresiomathia Persira
M. Wilken. E. H-g.
■AGBDORN (Frédéric de), poète
qui , au dernier siècle , a joui
IWKgriDdecélébritéynaquità H«umbourg
S) anil 1708. Après s'être tamilia-
f u gymnase de cette ville, avec les
de Fantiquité et les littératures
il alla (1 726j étudier le droit
l^où il publia, en 1729 , son pre-
iîv rRoeil de poésies , dont quelques-
■Bifiient déjà paru, en 1725, dans
!■ Protitctions des poètes de la Bassc^
'■^f de Wcichmann. Hagedom partit
■■ite ponr Londres , où il devint se-
^''^de la légation danoise. De retour
^Huiboarg, il y obtint, en 1733, la place
* wrèuire près du comptoir anglais.
^MQvel emploi lui laissa assez de loi-
* ponr continuer à cultiver la littéra-
^ct la poésie, tout en jouissant des
P**n que lui offraient Tamitié et le
9**^ monde. Il mourut dans sa ville
■<*, le 28 octobre 1754.
ABJonrd'hui, les poésies de Hagedom
**"t peu d*intérêt; mais, pour être
^ i son égard, il faut le juger d'après
*P^tet les idées de son siècle. Il s'est
'^''céivec succès dans la fable, le conte,
* ck«iM)n , et dans d'autres genres de
poésies légères où, avant lui, les Alle^
mands n'avaient jamais brillé ; et il 'a su
se tenir à une égale distance du pathos
de l'école de Lohenstein et de l'aridité de
Neukirch. Hagedom manque, il est vrai,
d'imagination; mais il a un talent parti-
culier à s'approprier les emprunts laits
aux littératures étrangères. Dans une ode
ou un conte un peu long, il échappait
difficilement à l'ennui; son inspiration,
flamme passagère, ne suffisait pas pour
dominer quelque sujet important. Mais
son humeur joviale se déployait à l'aise
dans ces petits contes dont La Fontaine
lui avait fourni des modèles, et dans la
chanson où il imitait également les Fran-
çab. U n'a pas de rival parmi les poètes de
sen époque pour la pureté et la souplesse
du style, ni pour la facture des vers. La
meilleure édition des œuvres poétiques
de Hagedom est celle d'Eschenburg (5
vol., Hambourg, 1 800), à laquelle ont été
jointes sa biographie et une appréciation
de l'écrivain. La dernière édition, que
nous sachions, est celle qui fut publiée à
Hambourg en 1825.
Le frère du poète Hagedom, Chris-
tian-Louis, né à Hambourg le 14 fé--
vrier 1713, fut nommé, en 1764, secré-
taire de légation de la Saxe électorale, et
plus tard conseiller privé de légation et
d irecteur général des académies des arts de
Dresde et de Leipzig. Il cultivait les beaux-
arts et même les pratiquait, ainsi que
l'attestent les tètes de caractère et les
paysages qu'il a gravés en cuivre, en partie
d'après ses propres dessins, en partie d'a-
près d'autres maîtres. Mais ce qui a fait
surtout sa réputation , c'est son livre al-
lemand : Considérations sut ia peinture
(Leipzig, 1762, 2 vol. in-8**), ouvrage
classique et véritable trésor d'érudition
critique. C L,
llXGGKl^ voy, Aggee.
UAGIOGRAPHES. Le mot ho^io^
graphe ou agiographe (de ayioç, saint ,
et ypa^stv, écrire) s'emploie comme ad-
jectif et substantivement ; ainsi Ton dit :
La partie hagiographe de l'Ancien -Tes-
tament, un livre hagiographe, pour dé-
signer les Psaumes, les Proverbes , l'Eo-
clésiaste, etc., en un mot, ce qui, dans la
Bible,n'est ni deMoîse,ni des prophètesjet
substantivement on appelle haii/ofgnf^
HAH
les écrivains sacrés qui ont composé ces
tnêmcs ouvrages avec TassbUnce du Saint-
Esprit, mais en recevant une inspiration
peut-être moins immédiate que les pro-
phètes et Moïse, qui écrivaient par un
ordre spécial de Dieu lui-même. Dans
le Nouveau-Testament, il n'y a pas de par-
tie hagio(j;raphe, tout y étant plein de Tes-
prit de Dieu. Ce n'est pas vous quipar^
iexj a dit Jésus-Christ aux apôtres, mais
l'Esprit de votre Père céleste qui parle
en vous (St. Mathieu, X, 20).
Le nom d*hagiographe a pris dès lors un
sens nouveau et n'a plus été donné qu'aux
auteurs qui ont écrit sur la vie et les
actions des saints. Les plus anciens ha-
giographes sont, parmi les Grecs, au
commencement du v* siècle, Palladius,
l'auteur de la curieuse histoire Lausia-
que; Siméon le métaphraste, qui, par
l'ordre de Constantin Porphyrogénète ,
irers 950, entreprit de rassembler les vies
des saints restées éparses dans les archives
des églises et des monastères; et, chez les
Latins, l'auteur de la Lêgcmle ilorve
(vojr, LÉGE^rDK}, Jacques de Varage, plus
connu sous le nom de Jacques de Vora-
gine, qui mourut archevêque de Gênes,
en 1298. Parmi les ha<;iographes moder-
nes, les plus célèbres sont les BoUandis-
tes (voy. \ Doni Ruynart, le collecteur des
Téritables Actes des martyrs [r, Marty-
AOLOGEJ, et l'Anglais Alban Butler, dont
la Vie des saints a été si bien traduite par
l'abbé Godescard (Paris, 1763, 12 v. in-
8®^. U hagiographie ou la science des lé-
gendes et des écrits qui traitent de la vie et
des actions des saintsest une spécialité que
doivent étudier avec intelligence les criti-
ques et tous ceux qui se livrent à Tétude Je
l'histoire, surtout de celle du moyen-àge,
époque où les plus grands saints do l'KgliM;
ont non-seulement édifié le monde par
leurs vertus, mais en ont ré^lé les destinées
politiques , préparant ainsi les voies ù la
civilisation moderne. Sous ce point de
vue, l'hagiographie est toute la science du
moyen-age; c'est par elle qu'il se révèle
et se comprend. F. D.
IIAIIXEMANN (Samuei^hrktikn-
FE^nÉaic), docteur en médecine et con-
seiller aulique d*Anhalt-Rœthen, est le
fondateur de la doctrine médicale ho-
""^PaOïique. U «t Bé à Wmw» (Meis-
( 376 ) HAH
sen), en Saxe, le 1 0 avril 1
peintre sur porcelaine dj
de cette ville, a écrit ur
sur la peinture à l'aquare
sa plus tendre enfance , s*
par la gravité de son car
son précoce et son esprit
prenait rarement part ai
camarades; pendant les
grimpait au grenier, et, se
val sur une poutre (|ui fa
dessus de la cour, il y d
temps en de muettes coi
fit ses premières études
la ville, d'où il entra, à 1'
dans l'école provinciale,
terminé ses classes éléroen
voulut le retirer de Técol*
embrasser une profession
recteur s'y opposa viveme
pas sacrifier les belles e
fondait sur l'avenir de son
gea de lui faire continue
ses études.
A 20 ans, Hahnemann
pour I^ip/ig, où il se livi
la médecine. Privé de toi
il y gagnait sa vie à tradui
des ouvrages anglais et fn
science; et c*est alors qu4
au double travail de ses vi
et des traductions qui le ù
s'accoutuma à ne dormi]
•ur deux , ce qu*il a cH>r
plusieurs années. Au bout
tit pour Vienne, où les nio
tion étaient plus étendus,
naissance du gouverneur
vanie, qui Temmena à Ile
qualité de son médecin p
thécaire. Après sVtre m<
pécule, il revint en Allem
le 10 août 177U qu'il sou
ment à Erlangeu sa thè^e ii
le titre de Consideraitttr
et t/te'rapt'Utiqut's sur
spasmodiqufs. Nous ne s
jeune docteur dans toute!^
auxquelleftdivers moiîls lei
Il habita suc(^*s»iveni«*nt 1^
sau , où il se livra à l'otuc
et de la minéralogie; Gon
Magdebourg, où il se n
Dr«de, où il devint l'am
HàH
( 377 ) HAH
simples et infaillibles de guérisoa^ et que
les méthodes d'exploration seules avaient
été jusqu^ici défectueuses, puisquVlles ne
nous les avaient pas encore fait décou-
vrir. Les propriétés des médicaments sur-
tout lui paraissaient si mal étudiées qu'il
dirigea sur elles toutes ses recherches*
Alors il commença sur lui-même et suc-
quelques amis dévoués une série d'ezpé^
riences qu'il continua pendant 40 années^
s'imposant les privations d'un austère ré-
gime et des maladies souvent assez graves
pour compromettre sa vie. Ce furent ces
expériences qui, tout d'abord, lut révé-
lèrent la loi homœopathique (vojr. Ho-
koeopathie), loi dont il fit les premières
applications au traitement des maladies
à Georgenthal, dans un hospice d'alié-
nés, puis à Brunswic, en 1794, et ».
Kœnigslutter. Les pharmaciens de cetts
ville ayant invoqué contre lui des règle-
ments qui ne permettent pas aux méde-
cins de distribuer eux-mêmes des médi-
caments, M. Hahnemann, qui s'était fait
un principe de n'administrer que les
substances qu'il avait lui-même prépa-
rées, fut obligé de s'éloigner, et se rendit
successivement à Hambourg , à Eilen—
bourg , à Torgau ; mais la même prohi-^
bition l'atteignit partout et le força d'in-
terrompre ses travaux. En 18 1 1 , il revint
à Leipzig, où il pratiqua et professa Tho-
mœopathie jusqu'en 1820. Pendant ces
neuf années, il eut à lutter contre les ef-
forts des médecins et des pharmaciens qui,
il faut l'avouer, ne rougirent pas de lui
prodiguer l'outrage et la calomnie. Au
milieu des cours qu'il faisait en public, il
était poursuivi par les huées et les insultes
d'une foule d'élèves ameutés. Enfin , en
1820, ces persécutions devinrent si vio-
lentes qu'il fut contraint de quitter Leip-
zig et d'accepter l'asile que le duc Fer-
dinand lui offrait à Anhalt-Kœthen.
Cependant la haute protection du duc ne
put complètement le soustraire à la haine
des médecins et des pharmaciens qui par-
tout se liguaient contre lui ; ne pouvant
lui faire interdire la pratique de la mé-
decine, ils suscitèrent contre lui les pré-
jugés et l'aveugle colère de la populace.
M. Hahnemann ni ses enfants ne pou-
vaient sortir sans être en butte à des mo^
es distingués, entre autres de Wag-
wenier médecin de la ville , qui ,
toabé malade, le chargea pendant
des fonctions de médecin en chef
ôpitaox.
1789, il revint à Leipzig, où ses
n loi valurent, en 1791 , le titre
mAm de la Société économique de
TBIe,et de l'Académie des Sciences
ivence. Mais déjà depuis plusieurs
s M. Hahnemann n'exerçait plus la
âne. Après s'être fait par sa répu-
I loe nombreuse clientèle, il re-
t î la pratique d'un art qui ne
init qu'incertitude et déception,
dus sa lettre à Hufeland, pu-
m 1808, qu'il faut lire la pein-
Vi^ll fait lui-même des doutes et
■pules qui assiégèrent son âme, et
4oDd dégoût que lui inspira l'i-
de la science médicale telle qu'on
lotit. Dès lors, il refusa aux ma-
fs secours, en lesquels lui-même
plus foi; il renonça aux chances
ne qui lui étaient assurées, et re-
tMimgeusement à son ancienne
, recommençant le métier de tra-
pour nourrir sa nombreuse fa-
se plongeant de nouveau dans
B la chimie, qu'il enrichit bîen-
décou vertes. Les journaux scien-
ie l'Allemagne en retentirent
plusieurs années ( telles furent
res les moyens de constater les
'alsifications du vin , de recon-
empoisonnements par l'arsenic,
é pour la composition de la terre
l qui était alors un secret, le
soluble, etc.). Au milieu de ses
chimiques, il réfléchissait aux
es doctrines médicales , et, à la
rar impuissance à produire une
érapeutique, ne pouvant croire
souveraine et paternelle bonté
qu'aucun nom ne désigne d'une
digne de lui , qui pourvoit lar-
iiax besoins même des animal-
ierceptibles,qui répand avecpro-
vie et le bien-être dans toute
Ml , eût £italement voué sa plus
^tare aux tourments de la ma-
Lettre à Hufeland ) , il se per-
de la nature avait dû placer bien
Mi«nnie,fouisamain,des moyens i queries et à de grossières insultes; plu-
haï (
iears fois on aMaillît sa demeure et ses
vitres furent brisées : rautorité fut obligée
d'intervenir. Le docteur avait pris le parti
de ne plus sortir de sa maison, et, pendant
1 4 années qu'a duré son séjour à Kœthcn,
à peine s'est-il montré quelquefois hors
de chez lui. Cette vie sédentaire affai-
blissait sa santé, et Ton ne saurait croire
a quel degré ces continuelles persécutions
influèrent sur le caractère de ses enfants
même , et les rendirent timides et om-
brageux. Cependant les habitants de Kœ-
then se relâchèrent au bout de sept ans de
leur inconcevable animosité : la réputa-
tion de M. Hahnemann faisait affluer chez
eux de riches étrangers qui venaient ré-
clamer les soins du docteur ; le commerce
de leur petite ville en rei^at une remar-
quable impulsion , et ils apprécièrent
mieux celui auquel ils étaient redevables
de leur prospérité. C'est à Kœthen , en
1 837, qu'Hahnemann perdit sa première
femme ; il en avait eu 1 1 enfants dont 8
vivent encore. En janvier 1835, il épousa
M"« Mélanie d'Hervilly, qui le dérida à
quitter l'Allemagne et à venir habiter
Paris, où le docteur Hahnemann conti-
nue à pratiquer l'homcpopathie, conser-
vant malgré son grand âge (85 ans) toute
l'activité de son intelligence et une santé
robuste qui lui permet de se livrer encore
chaque jour au travail le plus assidu.
Le 1 0 août 1 829, il célébra, à Kœthen,
son jubilé de doctorat au milieu de ses
disciples, qui firent frapper en son hon-
neur une médaille d'or.
Les principaux éiTits de M. Hahne-
mann sont : 1 " r Or^annn fie Vart de fiué^
rirj publié en 1 8 1 0 à Dresde (d'abord sous
le titre à'Organon de l'art rationnel de
guérir)^ souvent réimprimé depuis, et
traduit dans toutes les langues de l'Ku-
rope : la seconde traduction française ,
due à M. Jourdan, parut à Paris en 1 832 ;
nous résenons l'appréciation de ce livre
fameux pour l'article Homoropathik ;
2' la Matière médicale pure^ Dresde,
1811-21, 6 vol. in-8°, 3« éd., 1829 et
ann. suiv. : une trad. latine de cet ouvra-
ge a été mtreprÎM en Allemagne, Dres<l«,
182() et ann. suiv.; et V* le traité Des
maladies chroniques^ Dresde, 1R28 et
ann. suiv., 4 vol. in-8<*. F. R. et J. P-t.
HAIOOURS, en allemand //Wr/iic-
378 ) HAI
keny nom d'une milice touj
qui occupe en partie quelques
la Hongrie, voisins de la Fron
est préposée à leur défense. 1
mitât de Szaboles , et non loii
il y a un district de 25 milles
relevant immédiatement du
ment, se compose de villes el
Haîdouks,teb que Nanas, Dor
Bœszmrmeny , etc. * I^es Ha
cavaliers; comme d'autres n
groises, ils sont armés et c
hussards , et se font remarqu
grande taille. — A l'exemple
hongrois, qui ont des Haû
leur suite, des souverains et di
dans d'autres pays, ont pris à
des domestiques d'une grand
tus comme ces miliciens hoc
ont appelés de même. Cet
très répandu , s'est conservé
jours.
HAIE. Sous ce nom , vra
ment dérivé de Tallemand Ht
même sens, on désigne une
enceinte formée de végétaux
tières végétales et ceignant u
terre. I.ies haies, de même <
tures en général, dont elles s
la plus répandue, ont des pr
verses qui se rapportent lei
hommes et aux animaux , les
circonstances et aux agents
Leur principal rùle est d'êt
pour la propriété foncière i
nettement distinctive et un m
fensc ; par là, elles contribue
ment à assurer à son possesse
jouissance de ses produits , à
de sa part des améliorations
rite quVUes lui inspirent à
leun résultats. Le législateur
étendu Taction qu Viles exerc
rapport, en déclarant que le
leurétablissement suffisait pou
les propriétés à la servitude di
et, dans la Grande-Bretagne,
lan donné par ce mc>%en à V\
qu'on compte pour ainsi dire I
(*) A Tarticle Dfti.M%Tii, bobi
d4*« H4idi>uL« dalm^ite». On Aft%«rc
lir^iii de«rrndantt dr« l'troqurt
fondot avec cet mfkDUgBardt. '«f.
U aoif.
haï ( S79 ) HAI
mclosure's bills. Sons le rap- ment noctnme, elles doivent anssi mettril
firt àt rtdninistnt ^n du domaine, les
ftttva sMt encore un moyen d'entre-
le boa ordre dans les travaux et les
de récoltes; mais il faut pour
oh qtMlci soient judicieusement éta-
Ho, aai bien entre les différentes pièces
et àmÊm que sur ses confins. C'est
■rtoat pour l'entretien du bétail qu'il
■■nest d'enfermer ainsi la propriété et
h h «bdifiscr en compartiments : en
iftt, 01 épargne par là les firab de sur-
<"W"« et de garde ; les animaux gas-
pHsMet foulent moins l'herbe; ils brou*
iHt pbi ns ; on peut les séparer à vo-
kMiainnt leur sexe , leur âge et leur
ifitt; enfin on a la faculté de sou-
■tOre nccessivement à cette sorte de
toutes les parties de l'exploita-
&rfa terres arables, non-seulement
■iciôtQres ne sauraient présenter au-
[ 9 de ces avantages relatifs au bétail,
%■ encore elles entraînent quelques
àDonvénients , puisqu'elles gênent les
Énoz de culture et les communica-
■i^ c< forcent de laisser improductives,
■ compensation suffisante, outre l'es-
ge cfD^elles couvreut par elles-mêmes ,
e bnixle de terre plus ou moins large
i c*éleiKl de chaque côté et que la char-
f me peut atteindre. Enfin , sous un
■t de Tue tout autre que celui de l'a-
caltnre, elles peuvent avoir des effets
iMi ne remarque pas assez : elles sont,
tr le pays qui en est couvert et qui
une population brave, un moyen,
d'autant plus sûr qu'elles font
diaqiie propriété une sorte de camp
ranché et qu'elles rendent presque
poanbles les manœuvres des grandes
aées organisées pour l'invasion.
En œ qui concerne les circonstances
, le rôle des clôtures est moins
t qu'à l'égard des hommes et des
. Leur principal effet est d'in*
ocpter plus ou moins l'action directe
i vcots sur la terre, et par là d'entre-
■r une plus grande humidité en dimi*
int l'évaporation , de s'opposer avec
t ccrtaioe efficacité aux déuistreux ef-
i des violentes fluctuations de l'atmo-
et d'offrir des abris au bétail. En
t Févaporation et le rayonne-
obstacle à la déperdition de la chaleur
que le sol avait acquise pendant la jour*
née. Enfin , un inconvénient assez grave
deaclôtures dans les paysseptenUîonaux,
consiste en ce qu'elles occasionnent de
grands amas de neige qui peuvent nuire
aux plantes et retarder les labours au
printemps. On voit par là qu'en général
les clôtures doivent exercer une action
plus bienfaisante au midi qu'au nord ; et
sur les terres sèches, élevées, légères, peu
profondes, que sur les terrains humides,
bas, argileux ou épais.
Outre ces propriétés générales que
nous venons de reconnaître aux clôtures,
les haies possèdent quelques autres ca-
ractères qui leur sont particuliers. Celles
qui sont composées de végétaux vivants
épineux , et qu'on a soin de bien entre-
tenir, forment une excellente défense; et
elles sont supérieures à toute autre es*
pèce d'enceinte sous le rapport de l'éco-
nomie , parce qu'elles paient leurs frais
d'établissement par leurs produits. A l'u-
tilité elles joignent l'agrément, en contri-
buant à embellir et à égayer le pa3rsage
par leur vert feuillage, leurs fleurs, et la
variété de leurs formes, de leurs lignes,
de leurs compositions. Mais elles ont
deux inconvénients : d'un côté, elles of-
frent des retraites commodes aux insectes
nuisibles et sont comme des pépinières
pour les mauvaises herbes ; de l'autre ,
elles occupent une place assez considé*
rable qu'elles tendent sans cesse à aug-
menter par l'extension de leurs racines
et de leurs branches.
Relativement aux différentes sortes de
haies, on distingue les haies sèches ou
maries, et les haies vives. Les premières
sont, à proprement parler, des brancha-
ges ou des fagots qu'on fiche en terre et
qu'on affermit par des poteaux , des
traverses et des liens ; mais on comprend
aussi sous ce nom des clôtures où il n'en-
tre que des pieux , des lattes, des plan-
ches , ou même des paillassons arrangés
de différentes manières. Ces haies ne
sont guère usitées que pour clore les
jardins, les parcs, les pépinières, ou,
dans la culture des champs , pour proté-
ger de jeunes haies vives ; elles ont sur
celles-ci l'avantage d'occuper peu de
HAÏ ( 380 )
place , de donner peu d'ombre , et d'ê-
tre moins favorables à la propagation des
herbes et des animaux nuisibles; mais
elles leur sont bien inférieures sous tous
les autres rapports. Les haies vives elles-
mêmes ont différents genres d'utilité, sui-
vant leur espèce. Ainsi, sans parler de
ces haies qu'on établit dans Tintérieur
des jardins et des parcs comme objets
d'ornement plutôt que comme moyens
de défense et d*abri, on doit distinguer
celles qui sont exclusivement défensives,
et qui ne donnent, pour ainsi dire, qu'un
produit accidentel par leur taille , de
celles qui peuvent fournir en bois, en
fruits ou en feuilles un revenu digne
d'être pris en considération. Les haies
particulièrement défensives sont essen-
tiellement composées de végétaux épi-
neux, entre les(|uels se distinguent l'aca-
cia, l'ajonc, le houx, le paliure, la ronce
des haies, la rose des haies, le prunellier
ou Pépine noire, et surtout Taubépine,
qui seule satisfait à la fois aux principa-
les conditions requises des végétaux des-
tinés à former des haies, savoir : d'avoir
des racines pivotantes et non traçantes ,
de supporter facilement la taille, de ne
pas se déj;ariiir beaucoup du pied, de
pouvoir cruitre malgré le grand rappro-
chement des plantes, d'être d'une lon-
gue durée et peu propice à la multipli-
cation des insectes et dos mauvaises her-
bes. Comme végétaux propres à former
les haies forestières ou qui sont produc-
tives en bois, on peut citer la plupart
des arbres de forets, les(iuels sont en
même tem|>s les meilleurs brise- vents.
La plupart de ces arbres peuvent aussi
être exploités pour leurs feuilles , qu'on
fait servir à la nourriture des animaux ;
il en est de même du mûrier, de
Tajonc, du genêt d'Espagne , du bague-
naudier, de la luzerne en arbre, etc.
Quant aux haies à fruits, elles peuvent
se composer de la plupart des arbres et
arbustes qui en produisent d'utiles. Tou-
tes ces espèces de végéliux peuvent cire
employées ou chacune à part ou mélan-
gées; cependant lorsciu'il y a mélange, la
haie est exposée à souffrir de l'inégalité
de leur développement , à moins qu'on
n'ait habilement choisi les espèces.
T»D(6t les haies sont flanquées de foa-
HAI
ses avec lesquels elles se oombiDent dp
diverses manières, tantôt elles sabanlHl
sans cet accompagnement; ici elles ■
sont que sur un rang, là elles en (ormm
deux ou un plus grand nombre. On pci
choisir entre le semis sur place et I
plantation; et quand c'est TaubépÎM
qu'on plante , on peut ou aller arradH
des sujets dans les forêts comme ob |
faisait généralement autrefois, ou en éb
ver en pépinière, ce qui est bien ph
convenable et bien plus pratiqué actiMl
lement. Ce végétal se plante , à deux •
trois ans d'âge, dans une terre profoa
dément remuée, après qu'on a oo«|
les sommités de ses branches et de «
racines, et à la distance de deux à tra
décimètres d*un pied à l'autre. On chd
sit pour cette opération l'automne o« I
printemps, suivant la nature du mI
Pendant les premières années de la
il convient de donner quelques
long de ses cotés. Lorsqu'elle a att«|
quatre ans, on commence à la tailler, tHi
pour la contenir dans de justes liaûM
que pour l'avoir mieux garnie; et 4|
lors, on répète cette opération tout h
ans pendant l'absence des feuilles. I4
forme la plus commune qu'on donnt I
une haie par la taille, (|u'on appelle
la tonte y est celle d'un mur. In
d'en augmenter la solidité , ttiut en M
laissant peu d'épaisseur, c'est d'en grcfh
par approche les |)ousses entre cUa
Quand elle vieillit, la haie e>t sujette ••
dégarnir par le bas et à lais>er des vidi
qu'on ne réus>it pas toujours à comUi
en pratitiuant le marcottage, en rourbM
ses plus longues branche» ou m lui M
sociant d'autres plantes. On peut la ffl
jeunir en la recépant. J. T.
IIAILLAX ( Bf.rxakd GiX4xn, wâ
gneur nij, vt»f. Feaîic-.e (hist.), T, XI
p. •'>48.
HAIXArT ;en allemand Jirnnrgam
province de la lirlgique continué à I
Frant^e, et Imrnée bur les autres (\>lés pi
les deux Flandres, le Brabant méridiom
et la province de Namur. On y coropU
sur une su|>crticie de 37 -^ lieue» cai
rées métriques, 2i).>,t78 hnnniers À
terres cultivées, 2,07 I de terres inculli
61,833 de bois. Au sud-est le sol •
montueux ; ailleurs il est plat, niait bii
BAI
(881)
HAI
irtoiit en blé, plantes oléagineu-
wi. On et duûnrrey fimîts, hou-
onmges. On y entretient plus
>00 moutons dont la chair est
e; plus de 80,000 bêtes à cor-
de 40,000 chevaux d^uoe bonne
eancDup de Tolailles. Le district
Fournit des chevaux pour la ca-
^re. Le Hainaut abonde en mi-
out en mines de houille, qui
3t plus de 40 millions de quin-
ximbustible par an. Il y a des
fer et de plomb, et des carrières
et de marbre.
«lUtion du Hainaut, au 1^ jan-
\ était de 631,823 âmes, dont
dans les communes rurales et
ans les villes. C^est la province
uglée de la Belgique. Cependant
mptait que 9,929 propriétaires
r^est-à-dire beaucoup moins que
irovioces de Liège et d* Anvers ;
individus étaient secourus par
sance, et il y avait 1,954 men-
Le Hainaut a plus de sourds-
Taucune autre province de la
331 en 1835) et 715 aveugles.
'6 ministres du culte catholique,
te protestant, 2,476 étudiants;
écoles communales, mixtes et
sont fréquentées par environ
ïlèves. Une partie de la popula-
aille dans les mines, les verre-
rasseries, les fabriques de faïence,
, de tissus de laine, de den-
A du Hainaut est arrosé par
[ vof. ) , qui y re^it la Dender
ine ou Haine, navigable depuis
* le moyen d*écluses. La Sambre
is la partie orientale du Hainaut.
i canaux servent au transport des
DUS, surtout de la houille, dont
le passe en France,
évince est divisée en 6 d'istricts,
kth, Charleroi, Mous, Soignies,
Toumay , et Ton y compte 403
es rurales.
, chef-lieu, a près de 24,000
; Tournay en après de 30,000,
aments stmtittiquet recueillit et publiés
ittre de l'imtênemr du rejaume de Btl-
blicatioa officielU, Bmxeiles, z838.
et Ath 8,850. Les 4 places d^Ath, Tour-»
nay, Mons et Charleroi, ont ensemble
des garnisons d'environ 6,000 hommes.
Foy. Charijuloi.
Anciennement le Hainaut avait ses
comtes particuliers ; Baudouin, comte de
Flandre, réunit, par suite de son mariage,
le Hainautà son comté^ et depuisoe temps
ce pays a partagé le sort de la Flan-
dre [voy.]. Conquis par Tarmée f rançaise^
il fut, en 1795, réuni à la République, et
forma le département de Jemmapes; il
fit ensuite, avec toute la Belgique, partie
de l'empire français. D-c
HAINE, Passions haixeuses.Lcs phi-
losophes s'accordent généralement à ré-
duire les passions {voy,) à deux, savoir :
VamouTy quand la sensation a été agréa-
ble , et la haine , quand elle a été péni-
ble. Il en est des passions comme des er-
reurs [vof.) : objets de presque toutes
les pensées depuis que l'homme réfléchit,
à cause du besoin perpétuel qu'on a de
les connaître pour se bien conduire, il ne
se peut pas qu'elles n'aient, dans chaque
langue , des expressions qui les rendent
avec leurs nuances les plus délicates. On
ne saurait donc avoir des passions hai-
neuses, pour ne parler que de celles-là,
d'idée exacte et non arbitraire , à moins
de se rendre compte d'une manière pré^
cise du sens des mots qui , avec celui de
haine , sont destinés à représenter cette
partie des phénomènes sensibles.
Ces mots sont antipathie^ aversion ^
éloignementj dégoûty répugnance; mal^
veillancey inimitié^ anitnosité^ ressenti^
menty rancune. Ils signifient tous un état
et un mouvement de l'âme désagréable-
ment affectée et, par suite, mal disposée
ou indisposée contre les choses et les per-
sonnes.
Ils se divisent en deux classes bien dis-
tinctes. En effet , d'abord iU marquent
des sentiments d'indisposition , les cinq
premiers à l'égard des choses et des per-
sonnes indifféremment , les cinq derniers
à regard des personnes seules. Ensuite,
considérés psychologiquement, ib expri-
ment des phénomènes essentiellement di-
vers, savoir : les cinq premiers, des mou-
vements de l'âme solitaires, immanents,
intransitifs, de simples sentiments en un
mot ^ les cinq derniers, des mouvement
liAi
(isî)
HAÏ
répulsifil, c'est-à-dire proprement des
passions. Par les uns, notre âme , active
sans doute, mais d'une activité qui ne
dépasse point les bornes de la conscience,
se contente de rentrer, de se replier en
elie-méme , de fuir en se concentrant la
cause de son mal : au lieu de tendre à Té-
carter, elle tend à s'en écarter; les au-
tres , au contraire , impliquent l'idée de
poursuite et d'hostilité ; par eux, notre
âme, irritée, sort d'elle-même et se porte
à la rencontre des personnes qui l'ont
blessée, pour les repousser, leur nuire, en
tirer vengeance et les détruire même, s'il
est possible. On peut éprouver pour une
personne de l'antipathie, de l'aversion ,
etc. , et être fâché pourtant qu'il lui ar-
rive aucun mal. Ce caractère , du reste,
est en parfait accord avec le premier. Si
les mots de la seconde classe ne se disent
point en parlant des dépositions de Tàme
à l'égard des choses, c*est qu'ils expri-
ment des passions, et que, suivant une
remarque de J.-J. Rousseau , « On ne se
passionne pas pour lesêtres insensibles qui
ne suivent que l'impulsion qu'on leur
donne. • En troisième lieu, les phénomè-
nes de la seconde classe, étant des passions
et supposant, comme telles, qu'on passe
effectivement à l'action pour repousser la
cause du mal et lui nuire, sont regardés
comme dépendant plus de la volonté et
comme étant moins instinctifs. On ne se
reproche point d'éprouver pour une
personne de l'antipathie, de l'aversion,
etc. ; on est coupable d'avoir pour elle
de la malveillance, de Tinimitié, etc.,
car c'est lui désirer ou lui vouloir du
mal et être prêt à sabir l'occasion de lui
en faire.
Des distinctions essentielles peuvent
être établies dans la première classe ou
parmi les sentiments: les uns, antipa-
tkie et aversion , sont plus subjectifs ,
c'est-à-dire qu'ils ont plutôt leur source
dans le sujet ou dans Tàme, dans l'orga-
nisation, dans le tempérament; les au-
tres, (iégoût et répugnance y sont plus
objectifs, c'est-à-dire qu'ils dépendent
davantage des qualités des objets ou des
personnes qui les inspirent. Pour que les
unscessascient, il faudrait que Time qui
les éprouve chsiigeÂt de nature ou de
jMOchaolf; pour qu'elle ne ressentit pas
les autres, il ^faudrait que le
les causent eussent des qualit
tes. Ensuite , les uns sont pei
ne peuvent guère se vaincre
ne sont éprouves et ne se mani
propos des relations qu'on esl
voir avec les personnes ou le
on peut les surmonter en su|
en faisant malgré eux ce qu'i
traint et ce qu'ils empêchent
ter ou de faire. Nous avons <
article au mot Antipathie
manque d'accord, d'harmoni
personne ou une chose, qui e
que sorte, d'une autre natur
elle est aveugle et inexplicabl
puissance fatale qui empêch
prochement entre des natur
meurs ou des caractères qui n
nent pas, qui ne sont pas fai
l'autre. L'aversion s*en distin
par plus de violence, elle est
de rhorreur. « On ne peut oi
reur les choses que je viens
dit un interlocuteur dans les
lesy et vous n'en avei^ point d
Ensuite elle tient davantag
chants et aux habitudes coo
cédemment , aux mœurs , au
ou bien à certaines associati
de sorte qu'on peut souvent
compte et savoir précisément
inclinations qui contrarie la
la chose qui l'inspire. On a
thie; on prend en aversion
nous porte elle-même avruj
pour ainsi dire, physiologiqu
point nous unir à ce qui no
pathique, à nous en abstenii
tons, nous jugeons comme
dangereux ce que nous avi
aversion.
Quant à la synonymie d
gt)dl et répu^ntmct , on p<
le dégoût est plus passif: il t
l'eiHiui ; que la répugnance
tive et tient plus de la rébell
inspire du dégoût est insupp
fait avec peine ou à contre-
inspiré de la répugnance. (1
goût, par eveinple, pour u
dont les pro{>o> déplaisent t
et de la rc|iu^nance pour ce
({ui ou avec qui un djit f«iir<
HAÏ
(S8$)
HAÏ
on qa^on dcHt épouser. Le dégoût
le aussi naître plus lentement , par
■pie durée quelquefois d'une chose
1 avait goûtée d'abord : « Il y a, dit
lochefoncanldy une inconstance qui
; du dégoût des choses. »
'éloignrmentn^ai rien de bien carac-
tîque ; il est ^ague, peu prononcé, et
■oses peurent être aussi bien sub*
fes qu'objectives. Il exprime de la
a la plus simple et la plus faible Tac-
I de se tenir à Técart ou loin d'une
Koa d'une personne, à cause de la
■e qu'elle fait éprouver.
Lsinots malveiliancej inimitié^ ani"
inHf ressenti menty rancune^ sont ceux
h seconde daiae. Les deux dernières
nooi peuvent être opposées aux trois
ta; elles sont beaucoup plus déter-
■ées et quant à leur origine et quant
inr objet; elles ont pour cause un fait
iticalier, une offense personnelle, et
bteodentà un but bien précis, à ren-
t h pareille , à tirer vengeance de ce
ll^t La malveillance, l'inimitié et
ûnsité peuvent naître dans les cir-
MiDoes et pour les raisons les plus
VBKS, et elles portent à nuire de tou-
I kl £içons aux personnes qu'elles ont
ar objet.
Dices trois passions indéterminées, la
■ indélerminée est la malveillance :
m one disposition à vouloir du mal
plot particulière aux âmes mal faites.
"■Berantipathie, elle tient au natu-
'; il entie un grain de méchanceté
■I cette passion honteuse; l'envie, la
■ivne l'alimentent , et la calomnie est
■ mue favorite. C'est par des moyens
■*™és et de sourdes menées qu'elle
"'^ à se satisfaire. Elle n'a jamais de
Mifs plausibles et qui puissent au moins
■ «ovir de prétexte : elle désire le mal
JJ* « mal. L'inimitié prend sa source
■^ des oppositions d'intérêt et naît à la
^ de démêlés entre gens qui ont été
[■■ <Hi (jui devraient l'être. Elle est ré-
*^i et, comme ce ne sont pas les
^^ personnelles qui la produisent ,
''^péche pas de rendre justice à
■^^i en sont l'objet et même de les
^*'''» tout en cherchant ou en saisis-
*^' occasion de les combattre et de leur
^* L'uiimodté eat une réaction vio-
lente mêlée de colère et d'indiguation ;
active et opiniâtre, persévérante et te-
nace, elle poursuit sans relâche et avec
acharnement. A la différence de Tinimi-
tié, elle est aveugle, injuste et capable de
dissimulation; elle tient au cœur, elle
est implacable.
Restent les mots ressentiment et ran-
cune. Le ressentiment est plus vif, plus
impétueux , mais moins durable que la
rancune; il éclate davantage; l'un dé-
pend plus de la sensibilité, l'autre du
caractère : on n'est pas enclin au ressen-
timent comme on est enclin à la rancu-
ne. Le ressentiment suppose une cause
grave, un affront sensible; la rancune
peut s'élever par suite d'une offense lé-
gère. Le ressentiment agit à découvert,
ce qui lui donne quelque chose de noble
et de généreux ; la rancune trame dans
Pombre : c'est une passion raisonnée ,
mûrie , invétérée, qu'on nourrit sourde-
ment et sournoisement au fond du cœur,
en se couvrant du voile de l'indifférence
ou même de l'amitié jusqu'à ce qu'on ait
trouvé l'occasion de la satisfaire. Gomme
elle manque de franchise, elle a toujours
quelque chose de bas ; elle ne sied pas à
une âme grande et loyale, à un cœur bien
né. Le ressentiment doit être redouté ; il
faut se méfier de la rancune.
Après cet examen détaillé de tout ce
qu'on appelle passions haineuses, l'ana-
lyse de la haine elle-même n'offre plus
guère de difficulté. D'abord, on le voit
sans peine, la haine est une passion vé-
ritable; elle implique l'idée d'hostilité à
l'égard des personnes. Cicéron la définit:
une colère invétérée ; or, on ne conçoit
pas de colère contre les choses. On dit
bien cependant prendre en haine cer-
taines choses, comme le vice, l'injustice,
le mensonge, mais seulement en parlant
de celles qui peuvent être personnifiées ;
on ne conçoit de la haine ni contre la
faim, ni contre le froid. Avoir de l'aver-
sion et avoir de la haine pour une per-
sonne ou une chose offrent deux sens
bien différents : la première expression
signifie éprouver un sentiment qui fait
qu'on s'en éloigne ou qu'on s'en abstient;
la seconde indique qu'on se soulève con-
tre elle, qu'on lui déclare la guerre. « Ce
qui transforme l'aversion en haine, dit
Haï
(384)
haï
J.-J. Rouaseatt) c*ett l'intention manifes*
tée de nous nuire. »
La haine a plus d'affinité avec l'ani-
moflité qu'avec toute autre passion du
même genre ; comme elle, elle est ar*
dente, opiniâtre, aveugle et injuste; elle
4ient au cœur et en veut à toute la per-
sonne, dont elle noircit les vertus mêmes.
Mais, en premier lieu, elle a cela de par-
ticulier qu*elle se prend en bonne comme
«n mauvaise part : la haine des méchants,
du vice, du péché; ensuite, elle est gé-
néralement plus ouverte, plus déclarée,
moins près de ressemblera la ninrunc;
€n6n leur différence la plus essentielle
consiste eu ce que la haine a plus de rap-
|iort à la cause de la passion et à Fétat
«le rame qui la conçoit , tandis que Tani-
mosité en a davantage à ses efTets hors
de Tàme. La haine nait de procédés qui
nous blessent dans nos affections, dans
les iMurlies les plus sensibles de notre être ;
Tanimosité peut avoir des causes plus
éloignées, on peut Tépouser par esprit de
parti. La haine a tout-à-fait le caractère
•de la passion : elle émeut et tourmente;
«elle apporte dans Tàme Tagitation, le
trouble et la discorde; elle fait qu'on
prend pUisir au mal quVlle cause ou qui
arrive à rulijet haï. C'est à raison de cette
fon^ et de cette intensité de la haine
qu'elle seule figure ordinairement parmi
les passions, et qu'on appelle de son nom
passions haineuses les mouvements et les
sentiments analogues de Tàme. L-f-k.
HAÏTI ou IIAYTI (littéralement le
pays montagneux)^ nom caraïbe de Tune
des Antilles {vay,)^ à laquelle Christophe
Colomb donna celui (ÏEspaiiola [ His»
^paniola^ Petite- Kspagne;, mais que les
Français et les Anglais appellent commu-
nément Saint-Domingue^ du nom de sa
•capitale. Cette île est située entre la mer
-Caraïbe et Tocéan Atlantique, au sud-est
•de Cuba, dont elle est séparée par un
bras de mer de 1 8 lieues , et à Test de la
Jamaïque , entre 16^ 45' et 20"* de lati-
tude N., et 70» 45' et 76» 53' de longi-
tude O. Sa plus grande longueur, de l'est
à Touest, est d>n\iron 390 milles anglais
(d*un quart de lieue^ ; sa largeur varie de
60 à 1 50 milles , et sa superficie est de
30,000 milles car. (l,385m.c.géogr.;\
(') Cel article « été ronpoïc tor des natr*
A l'onesl sont deux pnNBontoiraij
quablet, entre leac Kb te troii?e le
de Gonaîvet. La pointe nord a'i
cap Isabelle, et celle de VtsUL cap
L'ancien Cap-Français forme Vi
nord-est de l'Ile. En face de la
tentrionale d'Haïti eit llle de la T(
qui en est séparée par l'étroit
même nom. L'aspect du pays eM, cnj
néral, montagneux et coupé de
vallées. Les monts Cibao travcracat
de l'est à Touest; leurs sommets la
élevés le sont d'environ 6,000 piedi
dessus du niveau de la mer. L'i
chaîne principale est celle du Moolv
Christ, au nord-est. Dans la partie wm
est, en particulier, sont d'immenses pl^
nés et des savanes couvertes de nomhiiH
troupeaux de porcs, de chevaux iL ^
bétes à cornes ; celle de Lot flantm^
Test de la ville de Saint-Domingue,»!
milles de long sur 35 et 30 de larfa» J
plaine de Vega-Reale est presque An.
même étendue et plus fertile. Haitli
arrosé par de nombreuses rivières ; \mi
en est excellent et produit des v^
de toute espèce, soit pour les
la vie, soit pour Tornement de la
A cause des inégalités que présente
face du pays et de la diversité de
tion des lieux, le climat n\ est point i
forme: dans les plaines, la grande
leur, jointe à Thumidité naturelle,
souvent fatale aux Européens, mais
duit une riche végétation ; sur la cte^ M
brises de la mer et de la terre, qui méI
lient régulièrement, rafraîchissent Ml
sur les montagnes, le froid est souvenHq
piquant. Comme dans tous les payssilÉi
entre les tropiques. Tannée s^y (Ûvim m
saison de sécheresse et saison pluvicuH
en mai et en juin, la pluie tombe pi
torrents; mais les ouragans sont moii
fréquents à Haïti que dans les autres Al
tilles. La canne à sucre, le café, le oolm
le cacao y viennent en abondance. L
culture de Tindigo, autrefois considiffa
ble , y est peu en honneur aujounnn
Le plantain , la vanille , la pomma i
terre , le manioc , etc., »3nt de» prodlM
tions spontanées de ce riche terroir. Il
montagnes sont couvertes d'arbres al3i
riani ■oglo-Anérictiai. Oo Mtts* U mi|
«U rilt à ia,iou lieaM carrées ïraar«iM«. §
RAI
(^85)
le bois de
s. Ainnit PhtMc i ropécns^
mât dam File qu ! espèces
irapèdes: Fa^ati {voy.) en est la
|B aitaoïTécii.
principales Tilles sont le Cap Haï"
apkale de tonte TUe, le Môle , le
iépnblicain (Fanden Poit-an-
), etSaînt-Domingne. L'ile est di-
B 6 départements, qni se sabdivi-
a S3 arrondissements. La popa-
était estimée, en 1824, à 953,335
Bto*, presque tons noirs on mala-
is pins grand nombre occupant la
ci-derant française, la plus floris-
de nie, quoiqu'elle soit la moins
•; CD 1789, elle était de 665,000
b 1824, on comptait 40,000 hom-
I troupes régulières et 1 13,000 de
; La langue officielle et celle de la
le partie de la population est le
■; on parle aussi Fespagnol dans
ba de l'est. On s*est beaucoup oc*
le Hnstruction publique; il existe
tan village considérable sans école,
ip Haïtien est pounru d'un collège
surs des études est assez complet,
le inférieure de la société hutienne
soup gagné depuis qu'elle a con-
Kberté ; elle présente l'apparence
», de la santé et du bonheur. Le
est la religion de l'état, mais
sectes sont tolérées.
d'Haïti a dû se ressentir
de son gouTemement.
9, Ifle éUit dans l'éUt le plus
t ; mais son commerce et son in-
'orent interrompus par les guerres
folutions sanglantes qui sunrin-
se n'est que récemment qu'ils ont
c6 à se relerer. Les exportations
En 1791.
68,151,180 lifw..
163,405,220
En 1804.
31,000,000
u 47,600,000
i^était point un receotement digne de
■mI I« cfaiCTre est-il sûrement exagéré,
k pronre Bf. Mackenzie, ci-derant
ritaBsiqne près da goaTernementhaî-
\ una oaTrage HoU» on Baiti (Lond. ,
tl. in-8*) . Le contnl général français*
■, B*<stkne pas à beanconp pins dt
mm In pop^tion d*Haïti. S.
fciop. d. G. d. M.lfMmXSn.
HAÏ
En 1824.
Café 37,700,000 Uîre».
Sucre 725,000
produisant une valeur estimée, en 1822
à 9,030,397 doUars (48,944,751 fr), et
en 1825, à environ 8,000,000 de dol-
lars (43,360,000 fr.). Le revenu public,
en 1825, s'éleva seulement à environ
4,400,000 dollars (22,848,000 fr.), qui
ne couvrirent pas les dépenses.
Le gouvernement d'Haïti est républi-
cain ; le premier magistrat, qui a le titre
de président , est élu à vie par le sénat ;
il exerce le pouvoir exécutif, commande
les armées de la république et nomme
tous les ofBciers. Un sénat et une cham-
bre de représentants de la nation sont
investis du pouvoir législatif. Ces der-
niers sont élus pour cinq ans; chaque
paroisse en envoie un, et chaque ville prin-
cipale deux. Le sénat se compose de 24
membres choisis pour 9 ans par les repré-
sentants, sur une liste de 3 candidats pré-
sentée par le président. Un code, basé
sur celui des Français, et le jugement par
le jury ont été adoptés parles Haïtiens.
Histoire. L'Ile d'Hispaniola est remar-
quable pour avoir été le siège du premier
établissement européen en Amérique, de
même qu'elle devint plus Urd le théâtre
de la fondation du premier état indépen-
dant par des esclaves originaires de l'A-
frique. Elle fut découverte par Christophe
Colomb le 6 décembre 1492, comme il
revenait de Cuba. L'impression faite sur
lui par la beauté du pays le détermina à
s'y arrêter; en conséquence, il laissa 38
Espagnob à la baie de Saint-Nicolas. Tels
furent les premiers colons de l'Amérique.
A son retour, il fonda sur la côte nord
une seconde ville qu'il appela Isabelle,
le premier établissement ayant été à peu
près détruit par les indigènes. La con-
duite licencieuse et l'avarice des nou-
veaux colons provoquèrent itérativement
la vengeance des Indiens; mais ces mal-
heureux furent écrasés par la supério-
rité de la tactique européenne , et un
grand nombre d'entre eux périrent par
la famine et par les armes. En 1496 ,
Colomb retourna en Espagne, laissant,
en qualité de lieutenant gouverneur, son
frère Barthélémy, qui, bientôt après.
MAI ( S86 )
transféra la colonie au sud de rile,ou
il fonda la ville de Saint-Domingue. Les
colons furent répartis en différents dis-
tricts, et Ton assigna un certain nom-
bre de naturels à la culture de chaque
portion du territoire ainsi partagé. Cette
race infortunée décrut rapidement sous
la double influence des maladies et d*une
espèce de travail auquel elle n^était point
accoutumée. Le nombre des indigènes
était tellement réduit dès Tannée 1513
qu*Ovando , pour recruter des travail-
leurs y attira à Saint-Domingue 40,000
habitants des lies de Bahama, et, malgré
ce supplément, on dit que vers le milieu
du même siècle il restait en vie à peine
150 Indiens.
De leur c6té, les colons dégénérèrent
avec le temps; ils perdirent Tactivité et
Fesprit entreprenant de leurs ancêtres.
Leurs mines furent abandonnées , Tagri-
culture fut négligée ; et, quoique Ovando
eût apporté des lies Canaries la canne
à sucre , telle était Findolence des habi-
tants de Saint-Domingue qu*il ne put
leur persuader de la cultiver. Cet état
de choses dura plus d^un siècle. Vers le
milieu du xvii*, les boucaniers français
et anglais {voy, Flibustiees) commencè-
rent à faire parler d^eux. Les Français
obtinrent une portion de terrain à Vex^
trémité occidentale de rile,à peu près dans
le temps que les Anglab prenaient poase»-
sion de la Jamaïque. Ceux-là s'appliquè-
rent à Tagriculture, et, en peu d'années,
attirèrent l'attention de leur gouverne-
ment. Quelques esclaves ayant été pris sur
les Anglais dans la guerre de 1688, les
habitants d*HaIti te remirent à la culture
de la canne à sucre. A partir de l'année
1722, époque a laquelle la colonie fran-
çaise fut affranchie du joug des compa-
gnies investies de droi ts exclusifs, elle s*é-
leva rapidement à un haut degré de pros-
périté, tandis que Tétablisseaient espagnol
était , au contraire , en décadence. En
1691 , TKspagne avait cédé à la France,
par le traité de Rynwick , la moitié occi-
dentale de nie; en 1|776, une nouvelle
ligne de démarmtiou fut tracée, et de
nombreuses relations s'établirent entre
les deux portions du pays. L*époque de
1776 à 1789 fut, pour la colonie fran«
c^ise, celle d'un rommerre mervein'*»iv»-
ment florissant et qui fit la pra
la ville de Bordeaux^.
a Les premiers Français qu
fixés sur le sol haïtien étaient <
turiers qui n'honoraient guère
trie que par leur bravoure. Lon
mandèrent à la France des époi
lob, on leur envoya les femmei
mauvaise conduite mettait à l
tion de la police, et l'on soumi
bitants de la nouvelle colonie
gueurs du monopole commerci
régime administratif calculé un
en vue des intérêts financiers,
ger à ceux de la civilisation. On
longtemps à recruter la populat
che de Saint-Domingue en y <
des sujets vicieux ou criminels q
tection sauvait des poursuites <
et qu'elle envoyait sur ce point
leur conduite coupable ne pou
de si loin, déshonorer leurs Ca
des hommes que leur conduite a
n'avait point flétris passaient m
ment dans la colonie, ils n'y v<
l'exception d'un petit nombre, <
résolution d'y faire une fortui
et avec la pensée que , voulant
fallait consentir aux moyens,
toire de Saint-Domingue, conui
de beaucoup d'autres colonies,
rait volontiers que les Kuropée
gardaient pas la morale coma
applicable au Nouveau-Monde,
des noirs prit une activité prop
à l'ardeur générale de s'enrichi
couvrit d'esclaves : la loi pré
protéger; mais elle ne pouvait i
aux règles de la justice une cbc
en principe, dont elle consarr
tence. La cruauté et le despotis
vapint, contrebalancés par Vi
l'esprit de calcul, ieU furent à S
mingue les vrais régulateurs di
esclaves. Les premiers pf/tnirui
en petit nombre sur un fiays tri
avaient pu facilement se créer
domaines. La traite des noirs
ces créations; l'achat et Tenln
atelier supposaient les resMMU
produits d*une grande propriè
y) La colonie fraocaisc ctimptait l
taliooi , taadts nm'tX a^y ra arait ^wm
tlAI (38
co de Boyenoes ou de petites ha-
ms. La ooDceDtratîon des proprié-
bntJi des idées d'orgoeil et de di-
qaVUe ne manque jamais de pro-
NoD " scnlenient les blancs, qui
sit ks noirs nés pour l'esclaTagey
cnt ^roir des é^ox dans le noir
Jû ni dans lliomme de couleury
le cehû-ci, par son origine, se rap-
1 de la race dominante; mais dans
ipcrbe mépris, les grands blancs^
tes propriétaires, assimilaient pres-
la net dégradée les petits blancs j
-dire tous les marchands, les corn-
s «Tocats, les gens d^affaires, etc...
bistniction, d^aîlleors, nulle cul-
I Fesprit, et, pour tous les instants
lérolMÛt aTec eflbrt à la chaleur
Die du climat, nul autre emploi
rec^MTche du plaisir ou le soin de
kir*. .
ro^>érité d'une colonie et Paccrois-
, de sa puissance modifient néces-
aitaes rapports avec la mère-patrie ;
\ à im âge riril, eUe ne peut con-
i être traitée comme dans le temps
enfance. Telle était alors la posi-
t Saint-Domingue vis-à-Tis de la
t. n était temps pour celle-ci de ga-
ies intérêts en modifiant le système
d, en accordant aux habitants de
Doningue le droit de s^adminis-
eae taxer et de se juger eux-mêmes,
e leur fierté naturelle ne pouvait
résoudre à plier devant des auto-
li leur paraissaient étrangères parce
s n'étaient pas créoles. On ne le fit
la suspicion remplaça la confiance,
■ts du pouvoir furent contestés,
tentions locales s'étendirent. Du
■t sortout où il fut question en
i de réformes, l'énergie des ressorts
■vememeot colonial fut impuis-
i vaincre les résbtances. Toute re-
fat rompue à la nouvelle de la prise
Bastille. Alors les fonctionnaires
jèrent sur les hommes de couleur,
aient afifecté de ne point prendre
IX réclamations qu'on élevait con-
anôens droits de l'autorité. Dès
sorent connaissance de la déclara-
s droits de l'homme, ils pensèrent
ire participer sans restriction la
bé 4c la Bêmt Sme/dopidiqu*.
)
HAI
classe des sang-roêlés. Jusque - là, les af-
franchis de Saint-Domingue n'avaient
pour droits politiques que le droit de
propriété et de domicile : les fonction-
naires s'étudièrent à faire comprendre en
France que cette caste, possédant le tiers
des fonds territoriaux, et le quart des va-
leurs mobilières, d'ailleurs égale en po-
pulation à celle des blancs, était la meil-
leure digue qu'on pût opposer à l'orgueil
oligarchique des uns, qui contrariait l'ad-
ministration , et aux insurrections de
l'esclavage, qui pouvaient dans l'avenir
menacer la colonie. Les députés des
hommes de couleur , à Paris, appuyaient
leur demande d'admission aux drôits po-
litiques de l'offre d'une somme de six
millions et d'un cinquième de leurs biens
pour hypothéquer la dette nationale. Us
trouvèrent des sympathies : le 4 décem-
bre 1789, le comte de Lameth se déclara
pour l'admission des sang-mélés aux as-
semblées administratives et pour la li-
berté des noirs. L'idée de ces innovations,
en effrayant les grands planteurs, rendit
plus vive la haine qu'ils portaient aux
fonctionnaires dans la colonie. Par un
abus étonnant des mots, qui prouve que
les passions peuvent non-seulement con-
fondre, mais intervertir, les notions les
plus simples, ib traitaient d'aristocrate
quiconque voulait à Saint-Domingue in-
voquer l'égalité des droits de l'homme eu
faveur des hommes de couleur déjà libres.
Us avaient bien le désir de s'affranchir du
contrôle de la métropole, maisib repous-
saient avec violence la moindre conces-
sion à l'égard des hommes de couleur.
Ainsi ib accaparaient l'indépendance et
voulaient le maintien de leurs injustes
privilèges.
Le 8 mars 1790, l'Assemblée natio-
nale de France avait déclaré que, consi-
dérant les colonies comme une partie de
l'empire françab, et désirant les faire
jouir des fruits de l'heureuse régénération
qui s'y était opérée, elle n'avait cepen-
dant jamab entendu les comprendre dans
la constitution qu'elle avait décrétée pour
le royaume, ni les assujettir à des lois qui
pourraient être incompatibles avec leurs
convenances locales et particulières; que,
dans les colonies où il existait des assem-
blées coloniales libremeot élues par le^
Haï
(S8d)
HaI
citoyens et avouces par eux, ces assem-
blées étaieDt admises à exprimer le rœu
de la colonie; que, dans celles où il oVxis-
tait pas d'assemblées semblables, il en se-
rait incessamment formé. Ainsi le pouvoir
était donné aux assemblées coloniales de
présenter à la sanction de T Assemblée na-
tionale de France les modifications qu*il
serait à propos d'introduire dans le sys-
tème qui régissait la colonie, selon les
couTenanoes locales. Les commissaires des
bommes de couleur à Paris, ne doutant
pas que ces assemblées, diaprés leur for-
mation, ne dussent exercer une influence
peu favorable à leur cause, réclamèrent
énergiquement.
L'article 4 des fameuses instructions
du 28 mars 1790, causes de tant de dés-
ordres, portait qu'immédiatement après
la proclamation du décret dans la colo-
nie toutes les personnes âgées de 25 ans
accomplis, propriétaires d'immeubles,
ou, à défaut d'une telle propriété, do-
miciliées dans la paroisse depuis deux ans
et payant contribution, se réuniraient
pour former l'assemblée provinciale. Pour
écarter le doute, l'abbé Grégoire deman-
dait que les bommes de couleur fussent
cités nommément clans le décret. Bar-
nave , rapporteur du comité colonial de
l'Assemblée nationale, répondit que l'ad-
mission des hommes de couleur était le ré-
sultat nécessaire du décret.I>eux cent treize
représentants de la colonie venaient de
se réunir à Saint-Marc, par les ordres du
roi : cette assemblée, en recevant le dé-
cret du 8 mars, déclara que l'on mour-
rait plutôt que de partager les droits po-
litiques avec la race bâtarde des sang-
mèlés. Son premier acte fut de procla-
mer que la colonie faisait bien partie de
la France, mab qu'elle avait l'initiative
de ses lois. Quoique, par les règlements
de sa formation, ses «des, pour être exé-
cutoires, eussent besoin d'être validés par
l'autorité du gouverneur général, l'as-
semblée, après s'être déclarée seule repré-
sentation légale et légitime de la colonie,
porta ses prétentions jusqu'à vouloir faire
dériver de son autorité tous les pouvoirs,
consentant seulement à soumettre ses dé-
crets à la sanction du roi. Les instruc-
tions du 28 mars portaient qu'une non-
re!hÊmemb)ée colonialeserait convoquée,
à moins que celle qui existait m
firmée : le gouvernement de S
mingue crut trouver dans cette
moyen de se débarrasser sans se
cette assemblée générale qui le gi
assemblées primaires furent ooi
mais, au moyen de l'exclusion de
de couleur, à qui l'on contesta
qui leur étaient dévolus par 1
de l'instruction du 28 mars,
des fonctionnaires fut trompée
semblées primaires émirent k
maintenir en exercice l'asseï
Saint-Marc. Fière de ce sucoèi
déclara que le pouvoir législati
ce qui concerne le régime intér
colonie,résidait dans l'assemblée
présentants, qui serait appelée i
générale de la partie française
Domingue. Plusieurs membre
dans cette déclaration un acte
lion contre la France, refusi
souscrire et se retirèrent. L'i
n'en devint que plus fougueuse; i
t6t elle rencontra une opposit
côté d'où elle ne l'avait point
Elle venait de rendre un décj
l'usure des négociants et des g
dont se composait alors en maj<
semblée provinciale du Nord,
péra une rupture entre le Cap
Marc. Sans avouer la véritable
son indignation, l'assemblée p
du Nord condamna les principe
claration du 28 mars 1 790, en n
quelle l'assemblée de Saint-Ma
si haut ses prétentions. Ainsi li
tion libre de la colonie était •
deux camp : d'un côté le goui
colonial, ayant pour lui ses em
masse des gens de couleur, les
diciaires et la haine furibonde
semblée du Nord contre celle
Bfarc; de l'autre, l'assemblée
Bfarc, ayant pour elle les miu
des grandes villes, la masse des
et les comités provinciaux de I
du Sud. Au-dessus des rivalit
rets de localité planait toujoun
mité des sentiments créoles dai
jugés de couleur, lorsque Va
constituante rendit, le IS mai
décret admettant les hoeamea c
à siéger dans les aasembléet
HÂI
(369)
HAI
le, U foreur des blancs ne connaît
e bornes : on renie la mère-patrie|
le de remettre la colonie au gou-
rasglab de la Jamaïque, qui refuse,
« pas allumer la guerre entre les
lations. Les hommes de couleur
mt en silence; quelques-uns pré-
qoe les noirs finiront par profiter
dlrisions. Déjà des insurrections
ress^étaient déclarées dans l'ouest,
les avaient été facilement étouffées,
I la lettre du mulâtre Ogé au prè-
le l'assemblée provinciale du Nord,
uelle il réclame l'exécution du dé-
l'Assemblée nationale du 28 mars,
ire qu'il regarde comme indigne
le faire soulever les ateliers. Ce-
it les planteurs se plaisaient a faire
e l'insurrection générale des noirs ,
nêprisaient trop toutefois pour les
sr réellement. Ils ne cessaient de
re que la reconnaissance des droits
■es accordés aux sang-mélés par
eCdu 15 mai allait amener inces-
Bt un soulèvement général. Cette
îon donnée à dessein aux craintes
its-blancs, qui, en qualité de gé-
lliommes d'affaires, étaient sur-
oontact avec la population noire,
irodiguer à ceux-ci la sévérité en-
• esclaves et les outrages envers les
% de couleur ; ce qui amena enfin
Ile.
t3 août 1791, une insurrection
ie des esclaves eut lieu dans le nord
, sous la conduite du nègre Bouck-
les noirs dévastèrent les environs
> et commirent de grandes atro-
ce danger rapprocha les blancs des
s de couleur, et ils firent quelque
cause commune. Des concordats
lieu, surtout dans l'ouest, entre
IX dasses; on allait former une
lée coloniale d'après le décret du
i , lorsque l'Assemblée nationale,
ée parles séductions dont on avait
ypé son comité colonial, rendit, le
tembre 1791, un décret dans le-
ageant la question tout autrement
DS le décret du 1 5 mai, elle recon-
•ssemblée coloniale seule le droit
ider suf le régime intérieur de la
tel sur l'état des personnes. On en-
quelques troupes pour rétablir
l'ordre, et l'on devait au besoin fournir
des secours plus considérables. L'annonce
de ces secours illimités vint relever les
prétentions de l'assemblée coloniale au
moment où celle-ci, ayant perdu tout es-
poir de secours étrangers, allait transiger
et acquiescer aux concordats de l'ouesL
Les préjugés l'emportèrent; on ne voulut
plus entendre parler du rapprochement
de tous les hommes libres, d'où serait in-
failliblementrésultée la soumission des es-
claves, et la question relative à l'éman-
cipation entière des hommes libres de
couleur fut ajournée. Cependant l'assem*
blée de France n'était point arrivée au
terme de ses revirements d'opinion. Le
4 avril 1792, cassant le déoret du 34
septembre, elle remit en vigueur celui du
15 mai. Alors l'assemblée coloniale, lasse
de sa résistance , parut se résigner et se
soumettre aux actes politiques que le gou-
vernement colonial allait tenter pour le
rétablissement de Tordre. Les autorités
se flattaient que les hommes de couleur ,
satisfaits, allaient, dans l'explosion de
leur reconnaissance, s'empresser de se-
conder le retour à l'ordre. Mais on leur
supposait plus de ressort pour refouler
les noirs qu'ils n'en avaient réellement, ou
peut-être avait-on trop attendu à faire
un appel firanc à leurs forces. Ainsi l'or»
gueil des blancs à l'égard des hommes de
couleur, le temps opportun des conces-
sions toujours manqué, la marche vacil-
lante et les fluctuations de l'Assemblée
nationale dans les affaires de la colonie,
telles furent les causes de la révolution
de Saint-Domingue.
Des agents contre - révolutionnaires ,
sortis de la partie espagnole de Saint-
Domingue, dirigèrent les premiers ef-
forts des noirs contre les blancs, et les
instruisirent à justifier les excès de leurs
fureurs par le nom du roi de France, que
ces esclaves croyaient ou prétendaieni
servir en même temps que les intérêts de
leur indépendance. En moins de deux
mois, plus de 2,000 blancs périrent sous
leurs coups, et une grande étendue de
pays, couverte de riches plantations^ fut
dévastée. En 1792, l'Assemblée nationale
avait proclamé l'égalité politique des
nègres affranchis et des blancs : l'an-
née suivantCi elle nomma trob com-*
/
haï
(390)
HAI
tiiissaire*» qui , à leur arrivée, proclamè-
rent rémancipation des esclaves. Le 21
juin 1793, Macaya, chef noir, entra au
Cap- Français à la tête de 3,000 esclaves,
et massacra sans distinction les blancs
et les hommes de couleur. Le gouverne-
ment anglais, appelé au secours des plan-
teurs, envoya de la Jamaïque un corps
de troupes qui s^empara de Léogane et
du Port-tu-Prince. Cependant la fièvre
jaune, venant à se déclarer, décima bien-
tôt cette armée, et les noirs, commandés
par Rigaud et par le fameuxToussaint-Lou-
verturcy qui avait été nommé général en
chef par le gouvernement françab^ repri-
rent les places principales. Les Anglais ,
après des pertes énormes, évacuèrent fi na.
lementnieen 1798. Avant cette époque,
TEspagne avait cédé à la France la partie
orientale. Toussaint-Louverture (yojr.^^
homme de génie sorti du milieu de ces
Africains, vainqueurs cruels et barbares,
après avoir donné Texemple des dévas-
tations , voulut sauver et édifier. Plus
jaloux de sa puissance personnelle que
de la liberté réelle de ses frères, il re-
construisit presque Tesclavage sous la
forme d^une administration militaire;
mais les noirs semblaient se contenter du
mot indépendance et de la pensée qu^ils
étaient affranchis du joug odieux des
blancs, et que, s^ils obéissaient, c*était à
un homme de leur couleur. Cependant
le dictateur Toussaint conservait avec la
mère-patrie les apparences de Tunîon.
Flatté des respects obséquieux que lui
prodiguaient les grands blancs échappés
aux massacres , il captait leur affection et
|pur rendait La jouissance d'une partie
de leurs propriétés. Cette concession re-
marquable et raffermissement de son
système coactif pour Texploitation des
terres faisaient entrevoir un ordre de
choses qui ne laisserait s^opérer que len-
tement Témancipation complète des noirs
et surtout celle de la colonie. Mais on
n^eut pas la patience d^attendre l'action
lente du temps : par ordre du premier
consul, une expédition composée de
20,000 hommes, sous les ordres du gé-
néral Leclerc, sVmbarqua pour Saint-
Domingue en décembre 1801. Elle avait
pour but le triomphe absolu de la cou-
Jeur blêncbe et rantnrtiieiiieiil mal dé-
guisé d^une population qu'avaiei
rée libre, depuis» dix ans, une loi
et une suite d'épouvantables ^
Pendant une trêve , au mépris
des gens , on s^empara de la per:
Toussaint-Louverture, et, sans ji
sans accusation , on Temmena en
où il finit ses jours dans une détei
bitraire, en avril 1803. Les hoati
mentanément suspendues par le
l*' mars 1 802, recommencèrent i
d'acharnement de part et d'autre
noirs se soulevèrent, et, pour la ]
fois , partout avec eux fiirent cav
mune leurs anciens ennemis, les ri
Toussaint avait voulu anéantir ,
mes de couleur. Le commandei
troupes noires fut dévolu à D
(voy,)y qui poursuivit la guerre
gueur. La fièvre jaune vint en
nègres et dévora Tarmée fnu»
cette époque mourut le général
sous son successeur, Rochamb
Français, réduits à une poignée
mes, furent refoulés au Cap, o
rent obligés de se rendre à um
anglaise, le 30 novembre 1803.
grande partie de File fut abandc
ainsi cessa toute opposition à VI
dance des noirs. Le 1^ janvier
général et le^ chefs de Tarmée hi
dans une déclaration solennelle
nom de la nation, abjurèrent ti
pendance à Tégard de la Fra
même temps, on nommait DessalJ
qui ne savait ni lire , ni écrire ,
neur à vie , avec des pouvoirs ti
dus. En septembre de la méoM
ce chef, à son retour d'une tent
fructueuse contre la ville de Saint
gue, qui était encore occupée par •
Espagnols et Françab, prit le
Jacques I*', empereur d'Haïti,
gne fut court , et, quoique qud
ges mesures pour le gouvememei
mélioration de Tétat du peupk
signalé son administration , sa
le fit universellement délester. I
par suite d'une conspiration mil
17 octobre 1806. Christophe, m
clave noir qui commandait en sec
mée d'Haïti, prit aussitôt le timoD
res sous le titre de chefdag<m9€r
Cependant Péthioo (vor*)»
haï
(39t)
HaI
dispatait le soaYerain pouvoir, et la lutte
CBtreCbrûtophe et 1 ui fut longue et achar-
lèe. Le 1*' janvier 1807, une bataille
flUflilante fut livrée , dans laquelle Pé-
tUon fut défait. Dans le cours de Pan-
■ée, Christophe fut nommé magistrat
■préme à vie, avec pouvoir de nommer
no inccesieur; eo 1811, il changea son
Are en celai de roi, sous le nom de Hen-
lîl" fwr.)> *^ cette fonction fut décla-
ne héréditaire dans sa famille.
De 1810 à 1820, la partie d'Haïti qui
itaît appartenu à la France était parta-
ge entre deux gouvernements distincts
tt rifaux : au nord était le royaume de
Clrstophe, qui faisait peser sur les noirs
k sfstème coactif d'exploitation et ne
hÎMiit gaère d*autre sens au mot de 1i-
Wnê que celui d*une horreur invincible
pamr le joug des blancs ; le sud formait
me république à la tète de laquelle était
Fécbion , c|oi Thonorait par sa sagesse et
■i vertus. Nommé président à vie, en
1816, il conserva cette fonction jusqu'au
29 BUTS 1818, époque à laquelle il mou-
rat ani versellement regretté de ses conci-
tovens. Christophe, despote avare et cruel,
périt dans une révolution militaire , le 8
actobre 1 820. Alors toute l'ancienne co-
lonie fran^se se réunit sous la présidence
deBoyer( vo/.), qui avait hérité des vertus
de son prédécesseur Péthion. La partie
it nie où, dans le principe , les Espa-
gBok avaient formé les premiers établis-
soaents, resta entre leurs mains jusqu'en
décembre 1 82 1 ; à cette époque, elle sui-
vit l'exemple des habitants de la partie
Dord-ouesty et se plaça volontairement
ioas le gouvernement du président Boyer,
qai devint ainsi, sans secousse^ maître de
la toulîté de l'Ile.
Eo 1825, Charles X, comprenant rem-
pile des faits accomplis, voulut régulari-
Kr les relations de la France avec son an-
cienne colonie, faire cesser un provisoire
qai laissait beaucoup d'intércis en souf-
france, et secourir les colons dépossédés
dans le naufrage de leur fortune , en tâ-
diinld*eD ressaisir quelques débris. Il dé-
pécha le baron de^Iackau, capitaine de
nisseau , avec une ordonnance en trois
articles. Le premier portait que les ports
et h partie française de Saint-Domin-
gae seraient ouverts au commerce de
toutes les nations ^ que les droits perçue
dans ces ports, soit sur les navires, soit
sur les marchandises , tant à l'entrée qu'à
la sortie, seraient égaux et uniformes
pour tous les pavillons, excepte le pavil-
lon français, en faveur duquel ces droits
seraient réduits de moitié. L'article 2 de*
mandait en faveur des anciens colons une
indemnité de 150 millions de fr. paya-
ble par cinquièmes, en cinq années;
cette indemnité était censée représenter
le dixième de la valeur des propriétés en-
vahies; elle avait été basée sur le revenu
d'une année, d'après la moyenne de ce-
lui des trois dernières années qui avaient
précédé la révolution de 1789, lorsque
Saint-Domingue était à l'a]>ogée de sa
prospérité commerciale. L'article 3 de
l'ordonnance accordait, à ces conditions,
l'indépendance pleine et entière du gou-
vernement d'Haïti. Une escadre de 2
vaisseaux, 8 frégates et 5 bricks, sous les
ordres du contre-amiral Jiirieu, était en
station devant Port-au-Prince, en même
temps que M. de Mackau présentait la
proposition de la France à des commis-
saires nommés à cet effet par le gouver-
nement haïtien. Après quelques confé-
rences, le président évoqua à lui la né-
gociation. Le traité fut signé avec la
réserve de quelques éclaircissements que
l'article f" semblait exiger; l'ordonnance
royale (du 17 avril 1825) fut entérinée
avec solennité, par le sénat haïtien, le 1 1
juillet de la même année , et le^ mêmes
commissaires haïtiens qui, l'année pré-
cédente, avaient été envoyés en France ,
furent chargés par leur gouvernement
de s'y transporter de nouveau pour né-
gocier un traité de commerce et ouvrir
un emprunt destiné à acquitter le pre-
mier cinquième de l'indemnité. Ce fut la
compagnie à la tête de laquelle était la
maison Jacques Lafitte qui se renriit ad-
judicataire de cet emprunt au taux de 80
p. "/o' File versa 24 millions à la caisse
des consignations , et cette somme, jointe
à ce que le gouvernement haïtien y avait
déjà versé directement, forma, à quel-
ques centaines de mille francs près , les
30 millions du premier cinquième de
l'indemnité stipulée par l'ordonnance
royale du 17 avril 1825. En échange de
ces 24 millions, les commissaires K%\û^ws
haï
( 392)
HAI
avaient livré à la compagnie adjudica-
Uire 30,000 annuités de 1,000 fr. por-
tant intérêt sur le pied de 6 p. ^/o Tan ,
à partir du l^*" janvier 1826, divisées en
35 séries de 1,200 annuités chacune,
remboursables à raison d'une série par
année. Le 20 février, la Chambre des
représentants rendit une loi par laquelle
Findemnité de 150 millions de fr., con-
sentie envers la France était reconnue
comme dette nationale. Cette loi ayant
été acceptée par le sénat, le 25 février,
pour donner au président les moyens de
pourvoir au paiement de la dette , on dé-
créta la vente des biens nationaux et un
impôt spécial de 30 millions de piastres,
payable en dix ans, à dater du 1*' jan-
Tier 1827; impôt qui parut exorbitant à
ceux qui devaient le payer, mais qui ne
représentait pas une année de Fancien
revenu territorial.
La session de 1826 est remarquable,
dans les fastes de la législature d'Haïti ,
par la mise en activité d'un code civil
pour lequel celui de France avait servi
de base, par la rédaction d'un code ru-
ral qui assujettit les noirs, cultivateurs
non-propriétaires, à des journées, des
heures régulières de travail, et à la disci-
pline la plus rigoureuse , par l'organisa-
tion d'une garde nationale , d'une ban*
que nationale, et par l'établissement
d'entrepôts réels, à compter du f août.
Cependant la misère du pays avait
obligé le président Boyer de recourir au
ruineux expédient d'un papier - mon-
naie : le mécontentement des cultivateurs
exigeaitla police la plus sévère,et les com-
plots des anciens partisans de Christophe
en faisaient encore plus sentir le besoin.
A Tépoque prescrite pour le paiement du
second cinquième de l'indemnité (3 1 dé-
cembre 1826), les fonds ne se trouvèrent
pas faits pour l'acquitter; le gouvernement
haïtien s'était contenté d'envoyer une dé-
claration ainsi conçue : '< Nous, etc.'re-
r connaissons et déclarons que la républi-
t que d'Haïti doit à la caisse des consigna-
1 tions de France la somme de 30 mil-
4 lions , pour valeur du deuxième terme
ft de l'indemnité mentionnée en l'ordon-
• •< nance du 17 avril 1825. » Le minis-
tre des finances français autorisa la caisse
àeê coofîgnations à recevoir et à garder
cette déclaration , et le paieient
cond cinquième fut ajourné. D <
rait été de même du paiement de
rets et du remboursement des ié
l'emprunt si la compagnie adjodi
n'eût été autorisée, par le même mi
à faire au gouvernement d'Haïti X
des fonds nécessaires à la contii]
du service de son emprunt. Ces ai
faites sous la garantie du ministre
moyen desquelles les intérêts des s
de l'emprunt furent réglés juMp
juillet 1828 et le remboune»
deux séries de 1,200 annuités c
effectué, s'élevaient à 4,848,905 1
le Trésor, sur la non-remise de
de la part d'Haïti , compta à la c
gnie adjudicataire de l'empninl
dont il fut intégralement remboin
tard, c'est-à-dire en février 183j
la session de 1828, le président f
de substituer à l'impôt extraord
dont la perception avait causé des
une contribution d'une autre i
Chaque citoyen dut payer 5 p. ®/»
nimum présumé de ses revenus
produits de son industrie. Il s'agkss
de faire cesser , après 1 830 , le pi
du demi-droit, à l'entrée et à 11
des navires, stipulé pour le coi
français. Des négociations entamé
la France sur ces questions étaîc
tées sans résultat , lorsqu'arriva h
lution de 1830. A cette occasion,
sident Boyer refusa de ratifier k
veaux arrangements qu'on proj
sous ce prétexte que « Ton avait i
torisé à penser, en Haïti, que le d
gouvernement français, fondé i
système plus libéral, aurait ooi
les exigences du gouvernement di
L'impossibilité pour Haïti de i
les conditions de l'ordonnance
avril était à peu près évidente ; e
fet, si l'on considère la proporl
sa population avec celle delà Frana
comme si Ton eût demandé a celle
indemnité de près de 5 milliards.
fut donc d'entrer dans la voie de
cessions. On crut devoir préfère
belles conditions inexécutées le
ment définitif d'une affaire peoda
puis tant d'années, et une réalité
cution. Nous avons dit que 30 i
haï
(893 )
HAI
ait été payés en 1 836, formant
' cinquièiDe des l&O millions
r rordonnanoe royale du 17
. Aux termes de cette ordon-
taient encore 130 millions dus
e par la répabllqne haïtienne,
rnenent français consentit à
I moitié de ce qni restait de la
it-4-Jire 60 millions, aban-
dusi ses droits à des intérêts;
tint des conditions nettes pour
1 paiement de la partie con-
1. E. de Las-Cases et Baudin,
i cette dernière négociation ,
, à la fin de Tannée 1837,
lés par une escadre imposante,
sment de forces ne dut point
latile à ceux qui saraient de
lents se composait le peuple
1 on aTait à traiter. La masse
cTHaîti, naguère population
arec son ignorance, ses pré-
folle présomption, ne voyait
md acte de l'indemnité qu'un
s'il s'imposerait et dont rien
lui faire comprendre la né-
que la raison et l'équité du
cnt hutien eussent été im-
à obtenir , il fallait l'emporter
d'un armement impo-
1 , deux traités furent con-
férrier 1838 , et ratifiés des
, à Paris, le 28 mai suivant,
mier, le roi des Français re-
Mir lui et ses successeurs, la
d'Haïti comme état libre,
t indépendant. Il est convenu
sois, les citoyens , les navires
iiandises ou produits de clia-
IX pays jouiront à tous égards
e du traitement accordé ou
être accordé à la nation la
sée. Par le second traité, le
idemnité due à la France par
|iie d'Haïti demeure fixé i la
4) millions de fr. payables en six
iqu'en 1867. A l'époque où
«is, le paiement des deux pre-
es a été effectué.
le terminer cet article, nous
ques mots sur la civilisation
si sur les premiers essais de
{u'elle a enfantés.
oorces sont encore bornées.
Il n'exbte qu'un commencement de bî«
bliotbèque publique, que deux imprime-
ries et deux ou trois journaux assez insi-
gnifiants, dont le Télégraphe est l'organe
du gouvernement. Cependant si l'on con^
sidère le point de départ des Haïtiens,
c'est-à-dire l'abrutissement de l'escla-^
vage , et si l'on observe la longue éduca-
lion des peuples , laquelle, indépendam-*
ment d'un heureux concours de circon-
stances, n'exige rien moins que des
siècles , on trouvera que les commence-
ments de la littératmre d'Haïti, bien fai-
bles jusqu'à ce jour, ne sont pourtant pas
tout-à-fait indignes d'attention.
On remarque , dans les compositions
des Haïtiens, quelque chose de cette en-
flure que l'on rencontre dans les essais
des jeunes gens. Mais la nation die-
même est jeune à la liberté, et cette exu-
bérance de sentiment qui fait tomber le»
écrivains dans l'exagération n'a rien qui
doive surprendre. Comme la passion do-
minante des Haïtiens est l'amour de l'in-
dépendance, leur littérature prend, jus-
qu'à présent, sa principale source dans
ce sentiment, qui leur inspire quelque-
fois des pensées et des expressions em-
preintes de la plus mâle énergie. Dans
un discours de Dessalines à ses soldats y
le génie de la patrie se présente à l'ima-
gination de l'orateur dans l'instant où il
suppose qu'une flotte ennemie vient l'at-
taquer. « Déjà, à l'approche de l'en-
nemi , le génie irrité d'Haïti, sortant du
sein des mers, apparaît; son front me-
naçant soulève les flots , excite les tem-
pêtes; sa main puissante brise ou dis-
perse les vaisseaux. A sa voix redoutable
les lob de la nature obéissent; les mala-
dies , la peste, la faim dévorante, le poi-
son volent à sa suite... Mais pourquoi
compter sur les secours du climat et des
éléments? Ai-je donc oublié que je com-
mande à desâmes peucommunes, nourries
dans l'adversité, dont l'audace s'irrite
des obstacles, s'accroit par les dangers?
Qu'elles viennent donc, ces cohortes ho-
micides; je les attends de pied ferme,
d'un œil fixe. Je leur abandonne sans
peine le rivage et la place où les villes
ont exbté; mab malheur à celui qui
s'approchera trop près des montagnes!
Il vaudrait mieux pour lui que la mer
H AI
(394)
HAK
IVût englouti dans ses profonds abîmes
que d^élre dévoré par la colère des en-
fants d'Haïti. » (Almanach de 1818, du
Port-au-Prince, par Chaulatte, p. 39 et
suiv.).Les diverses proclamations de Henri
Christophe renferment des beautés ori-
ginales. Dans celle du 2 janvier 1813, il
trace ainsi les devoirs des habitants des
campagnes : a Considérez le sort heu-
reux qui est votre partage. Fuyez l'oisi-
veté comme le plus dangereux des fléaux,
car elle énerve Tâme, fesprit et le corp.
Le travail honore l'homme; c'est pour
vous-mêmes que vous travaillez, pour
vos enfants, pour votre famille, pour
votre pays. Vous trouverez toujours dans
le travail , joie , santé , force , richesse ,
contentement et paix. » Aux magistrats
il dit : n C'est à vous qu'il appartient
d'échauffer, par votre exemple, le zèle re-
ligieux et l'amour des bonnes mœurs;
sans mœurs, un état, quelque bien con-
stitué qu'il soit, ne peut subsister. Soyez
les organes de la loi ; soyez justes , soyez
impassibles comme elle; défendez tou-
jours les droits du faible opprimé contre
les attaques injustes du fort. » Ce même
chef, qui, d'esclave dans une hôtellerie
du Cap, parvint à la royauté, fait écla-
ter son indignation contre un ennemi
puissant qui menace l'indépendance de
ses états, a Qu*Haîti, dès cet instant, s'é-
rrie-t-il, ne soit qu'un vaste camp! Don-
nons à la postérité un grand exemple de
courage; combattons avec gloire; soyons
effacés du rang des peuples plutôt que
de renoncer à la liberté. Roi , nous sau-
rons vivre et mourir en roi ; vous nous
verrez toujours à votre tête partager vm
)>érils. S'il arrivait que nous cessassions
d'exister avant d'avoir consolidé vos
droits, ressouvenez-vous de vos actions,
et si nos ennemis parvenaient à mettre
en danger votre indépendance, exhumez
mes os, ils vous guideront encore à la
victoire. « (Procès-verbal du conseil gé-
néral du 21 octobre 1814, p. 19). L'o-
raison funèbre de Pélhion, prononcée par
le président Rover, son ami et son suc-
cesseur, est pleine d'élévation dans les
sentiments et d'un rare l)onheur dVx-
pression. Enfin les di^^ours d'ouverture
et de clôture des sessions législatives
3oat empreiots d'une noble sîmpUctté et
d'une convenance d'expreanom qui ta
raient honneur à des peuples d'une n^
stitution beaucoup plus ancienne. Ij||
dresse au peuple, par laquelle la GWl
bre des représentants, arrÎTée, le !• fl
1 826, à la fin des travaux iépÛKtih èm
session, annonce sa dissolution
est un morceau tr^ renuurquabley
l'on pouvait supposer le peu|^ caÉ|
néral capable de goûter IVIm|niimi|||
lemen taire qui y règne, la di
d'Haïti serait arrivée à un point
fort avancé. Quant à la poésie,
soutient pas jusqu'à présent le
de la prose ; elle n'a pas encore de
leur bien saillante, et n'est goèrt
pâle reflet de celle de la Franee.
cette grande et belle nature
sans doute quelque âme de poète
accents doux et harmonieux agiroot i
ces âmes encore incultes, et y
jaillir les premières étincelles du U
cré. L.
HAKEMetHAKIM,motS(
et l'antre du verbe arabe huAm,
ordonner y prescrire, et qu'on a pu
tant plus facilement confondre l'un
l'autre que les Orientaux ont
de supprimer les voyelles en écrivant fli
pendant les deux mots sont loin tfll
synonymes, puisque hakim signifie aét
cin,et hakem magistrat, sage, ligiilmi
Hakim toutefois est souvent eaplll
dans un sens plus étendu , pour éki^
les savants en général , et même Dm^
savant par excellence. On appelle enei
hakim ceux qui prévoient l'avenir, ■
non pas les prophètes proprement dilB,€
ce dernier nom n'est donné qu'à Maki
met. Les deux mots se distinguent cal
eux par une légère nuance.
Il y a en Turquie deux pouTcnrs dl
tincts : le pouvoir exécutif et le powi
judiciaire. Le grand-visir et rarmée f
présentent le premier de ces deux po
voirs; le mufti et les autres magîilr
constituent le second. Le sulthan seul ré
nit en sa personne la plus absolue
toutes les autocraties : lui seul est à la I
visir et mufti. Si l'abus n'exerrait pasi
empire sur les Orientaux coBune i
d'autres populations, pas un ransola
(les militaires exceptés^ ne subirait
peine la plus légère sans airoir été ji
HAK ( 3
iftot par ao magistrat ( hakf.m j
epoavotr exécatif n*est que Tin-
9L n faudrait même que tous les
mt» fussent précédés de cette for-
Ainsi que le veut la loi y les ma"
s réunis dans telle chambre , ont
If ce qui suit *. Ainsi, dans toutes
Btés, la puissance du grand-seigneur
lésentée par deux chefs principaux :
cmeuTy auquel est délégué le pou-
katif, et lekadi, chef des hakems
\ de loi. Le mot kadi ou kazi si-
irecteur de la kaza (département,
i) , directeur et non gouverneur ,
le kadi ne gouverne pas, mais se
eulement à dicter au gouverneur
ences qu'il doit appliquer pour
a loi. ^oy. Kadi.
mœurs des hakems y à Favarice
i les rend souvent d'une vénalité
te, sont plus sévères que celles des
ausulmans. Ils parlent par sen-
citent à tout propos les paroles
onnages révérés , observent scru-
nent les pratiques religieuses,
l le Koran et ses commentateurs;
s a*adonnent même à la poésie,
chent à gagner la confiance de
lis subordonnés en n'employant
té que dans les cas extrêmes et en
i avec adresse comme arbitres tou-
>is qu'il s'élève des contestations.
rai, l'autorité des kadb est toute
le, c'est pour cela sans doute
is les révolutions, les vengeances,
t ordinairement sur le gouver-
très rarement sur ces magistrats ,
t pour ainsi dire les protecteurs
lie contre les abus du pouvoir mi-
lequel, depuis la réforme, a une
e marquée à tout envahir.
\akinu , avons-nous dit , sont les
is. L'art de guérir a de tout
rté fort honoré des Orientaux,
iplique pourquoi le mot qui dé-
I médecins a la même racine que
'ib donnent à leurs sages, à leurs
its. D'ailleurs, comme les juges,
)lent disposer de la vie et de la
Tares se serrent, comme noos, da mot
{^muAkimi) poor désigner les magis-
ils en conseil poor jnger. Ils disent de
■ td a été condamné par la première,
edMsabrt.
(15 ) HâK
mort, ils ordonnent et prescrivent : c'en
est assez pour justifier cette analogie chez
un peuple dont les idées viennent prin*
cipalement du monde extérieur. Ensuite
ils ne peuvent penser qu'un homme mé-
rite le nom de savant s'il ne sait guérir
ses semblables quand il les voit souffrir.
Cela est si vrai qu'actuellement qu'ils re-
connaissent la supériorité scientifique des
Européens, ils ne peuvent croire que tous
ne sont pas familiers avec les secrets de
la médecine. Tous les voyageurs peuvent
FafBrmer : des que les Orientaux voient
un Franc, ils l'accablent du récit de leurs
maux. En vain protesteriez vous de votre
ignorance , il vous faut visiter des mala-
des. Ceux qui savent tant de choses, di-
sent-ils, ne peuvent être étrangers à l'art
de guérir. Eux-mêmes , depuis le règne
des khalifes, où florissait l'école arabe,
n'ont personne qui mérite le titre de mé-
decin. Toute la pratique médicale se borne
chez eux à appliquer sans raison quelques
recettes bizarres, dangereuses et empiri-
ques, transmises par tradition. Ils ont
aussi recours à des prières, à des amulet-
tes, à des exorcismes, qui, du moins, n'ag-
gravent jamais le mal. Ce sont les cheiks,
les savants, les kadis, que l'on consulte
quand les médicaments sont sans résul-
tats : c'est une raison de plus qui justifie
la parenté des mots hakem et hakim, qui
se ressemblent tant. Les barbiers , il est
vrai, saignent, appliquent des ventouses ,
pansent les plaies et font certaines opé-
rations chirurgicales; mais ces hommes
ne méritent pas mieux le nom de chirur-
giens que le nom de médecins ne revient
aux premiers.
Aussitôt que le sulthan Mahmoud et
le pacha d'Egypte eurent senti la néces-
sité d'avoir une armée organisée comme
les nôtres, il a bien fallu fonder des hô**
pitaux militaires et donner à chaque ré-
giment un ou plusieurs officiers de santé.
D'abord on les a fait venir d'Europe , en
même temps que les officiers instruc-
teurs ; plus tard, on a pensé à créer des
écoles de médecine, lorsque le besoin d'é-
coles militaires a été reconnu. De même,
dès qu'on eut envoyé des jeunes gens à
Paris ou à Londres pour y recevoir une
éducation européenne, les élèves des hô-
pitaux demandèrent à jouir d'une sem-
HAL
(396)
HAL
blable faveur. C'est alors que nous avons
TU à Paris et à Montpellier des musulmans
passer des examens et obtenir le diplôme
de docteur. La réforme militaire a tendu
à ramener les Orientaux et particulière-
ment les Arabes vers Fétude des sciences
médicales; mais, par malheur, le génie
des Avioenne, des Averrhoês et des Ram-
zhès, semble les avoir quittés pour jamais.
Malgré les élèves envoyés en France et
en Angleterre, malgré les écoles de Tur-
quie et d^gypte , les musulmans ne
comptent point encore, non-seulement
un bon médecin, mais même un médecin
passable; c*est à peine si l'on ose confier
à ceux qui ont le mieux profité de leurs
études des pansements délicats et des
saignées difficiles. J. C-t.
H AL AGE, action de haler, tirer à
soi un bateau , lui imprimer un mouve-
ment de translation à l'aide de moteurs
agissant sur les bords d'un canal ou d'une
rivière. On obtient le même résultat par
l'emploi de machines placées sur les ba-
teaux ou fixées au rivage (voy, Ramks,
VoiLKs, Vapeur, Cabestait, etc.) : dans
le premier cas, l'action s'appelle louage,
dans le second, remorquage. Les mo-
teurs animés dont l'usage est le plus fré-
quent sont les hommes et les chevaux;
les Anglais ont tenté d'y substituer les
machines locomotives ; mais leur emploi
exige un chemin de halage tel qu'il est
déjà lui-même une voie de communica-
tion.
Les moteurs marchant sur la rive et
le bateau suivant dans l'eau une direc-
tion parallèle , leur action ne lui est pas
transmise dans le sens du mouvement ,
ce qui décompose leur force d'action.
Or, cette décomposition étant d'autant
plus grande que l'angle qu'elle fait avec
la direction du mouvement est plus
grand, on cherche à diminuer cet angle ,
soit en rapprochant le bateau de la rive,
soit en prolongeant très loin la corde de
traction. Cette inclinaison de la force
qui agit avec Ta^ie du mouvement ayant
le même effet, qu'elle ait lieu dans le
plan horizontal ou dans le plan vertical,
il faut établir , autant que possible ,
les chemins de halage à la hauteur
même des bateaux. Cette inclinaison iné-
rifablea d'ailleurs pour effet défaire ten-
dre incessamment le batcauàserapp
de la rive; et , pour le maintenir <
direction qu'il doit suivre, on empl
hommes qui, dans le bateau, agisaa
des perches contre le fond de la ri
ou contre l'eau elle-même, à 1^
rames ou d'un gouvernail. Dai
les cas, le choix du point <Catk
c'est-à-dire de la cheville ou di
après lequel se fixe la corde de ti
que tirent les moteurs, est d'une oi
importance.
L'emploi de moteurs animés wà
tant un chemin pour leur pasM^e,
oblige tout propriétaire riverain àb
long des bords 7™.79 du c6léoa f
les haleurs , et 3*^.24 de l'autre à!
sol sur lequel est pratiqué ce cba
cesse pas d'appartenir aux propriA
mais il est grevé d'une serritude d
sage et reste soumis aux lob d'atli
ment.
Jusqu'à ces derniers temps , la
théraaticiens admettaient que la
tance opposée par l'eau à la mare
corps flottants croissait, suivia
progression rapide , à mesure que
iesse augmentait; qu'elle était qoa
pour une ritesse double, neuf ou
cinq fois plus grande pour one
triple et quintuple, etc., ce qu'ils
maient en disant que la résistance
sait comme le carré de la vitesse. 1
sais faits sur des corps flottants
d'une vitesse très modérée et p
complètement immergés avaient •
mé celte loi , qui néanmoins se
inexacte quand on l'applique an
flottants apimés d'une grande vîlei
tenant sur la surface de Teau. L.
De toutes les opérations qui, d
ports, revivent le nom de haiage
des plus intéressantes est celle qui
but de monter sur une cale de cm
tion un vaisseau de ligne qu'on yn
parer. On conçoit que prendre à I
où il flotte, le vaisseau tout-à-fait
mé et réduit à l'état d'une simple
pour le tirer sur le plan incliné,
devra redescendre quand il sera i
bé, soit une manœuvre difficile
nible. Les appareils qui servirent d
à cette opération étaient conaàdè
ib se sont aujounThni beaucoup i
HAL
B àê fûre oonnaitre les moyens
s poor haler sur U cale de grands
nous présenterons les résultats
pour le balas^ du yaisseaa à
■ts le Majesiueuxj qu'on fit mon-
me des cales du port de Toulon
1S19. Ce vaisseau, muni du ber-
B devait le maintenir dans une
I verticale pendant son trajet , de
nr la cale, pesait environ 2,460
s oa 3y460y000 kilo^. La cale
vait gravir avait une inclinaison
i8â par mètre. Ueffort à produire
piaoer ce corps immense et le faire
ir le diemin à parcourir était donc
■dérable. Quatorze cabestans, de
Kqiieb M. ^Irbotin, officier de ma-
I distingué, a donné son nom, suf-
cet effort : 608 hommes
cabesUns.Lediemin à par-
Br le vaisseau était de 1 1 5 mètres ;
km verticale quHl devait faire était
r7. D'abord , sollicité par huit
i|iiand il était encore dans l'eau,
kit 53 mètres en 45 minutes; sor-
Feaa, il fut halé par 14 chaînes
t toute la force de Tappareil. A
sent, la vitesse était de 70 à 75
ïtres par minute. En une heure et
rtes, le Majestueux fit la longueur
■êtres, c'est-à-dire que sa mar-
d'un centimètre par seconde. Ce
L est tout-à-Êiit semblable à celui
obtenait en se servant de cordes
de diaines; mais il a cela d'avan-
qu'il est plus économique, les
\ n'éprouvant pas d'avaries sensi-
pand l'énorme quantité de cor-
lii'on employait pour les palans
on nécessaires au halage d'un
aavire était fortement endomma-
• la traction. Nous renvoyons aux
cr mariâmes (dont le n® VI, 24«
3* série, juin 1839, contient
ipports de BfM. Lévesque et Joffre,
BUTS de la marine) les lecteurs qui
t bien aises de connaître, touchant
édé dont nous venons de donner
aant résultat , les détails technî-
t les calcub sur lesqneb la com-
B de Fappareil fut fondée. A. J-l.
UBBR8TADT, ancienne prind-
fù^ à la paix de Westphalie, échut
ftevr de Brandebourg, pays riche
( 397 ) HAL
en graini et en lin, et où Ton élève benk
coup de brebis et de bêtes à cornes. Là
capitale du même nom de cette princi-
pauté est aujourd'hui chef-lieu d'un cer-
cle de la régence de Magdebourg, dans la
Saxe prussienne, sur la petite rivière
d'Holzemme ; et le siège d'un tribunal
provincial. La ville, d'environ 17,000
âmes, fait un important commerce avec
les produits de son industrie et de son
agriculture. Ses fabriques livrent de bons
drap de moyenne qualité et d'autres lai-
nages, du cuir, de la colle, du savon et
des gants. Ses raffineries d'huile sont aussi
fort considérables. Parmi ses dix églises^
on cite surtout celle de Notre- Dame ^
achevée en 1005, et la cathédhale, édi-
fice du plus noble style, du xve siècle, oik
l'on voit , indépendamment de quelque»
bons tableaux, de beaux vitraux en cou*
leur et des antiquités intéressantes. Hal-
berstadt a un gymnase , une école bour-
geoise supérieure, une école supérieure de
filles, un séminaire pour les instituteurs,
deux bibliothèques considérables, plu-
sieurs collections de tableaux, de mé-
dailles et d'antiques appartenant à des
particuliers. On ne doit pas passer sous
silence le Temple de l'Amitié de Gleim
(vo/.), avec les 130 portraits à l'huile de
savants du xvni® siècle.
On ignore l'époque de la fondation de
cette ville : en 804 , elle devint le siège
d'un évêché. Détruite en grande partie^
en 1179, par le duc Henri-le-Lioa
(i^ox*.), elle se releva de ses ruines vers
1203 et fut érigée en place forte. Elle fit
une brillante résistance dans la guerre de
Trente- Ans; mais dans celle de Sept-
Ans, les Français s'en emparèrent. Ea
1809, elle fut emportée d'assaut par le
duc Guillaume de Brunswic , et toute la
garnison westphalienne fut fiîite prison-
nière. En 1813,1e général Tchernichef
attaqua sous les murs d'Halberstadt le
général Ochs, qui y était posté avec
30,000 hommes de la même nation et
14 canons; il le défit et le fit prisonnier
avec un grand nombre de ses officiers et
un millier d'honmies. C L.
HALEINE, voy. Respieation.
UALEP, 'ooy, Alep.
HA LES (ALsxAirn&EDE), en latin AL
Alesiusy fut un célèbre scolastlque que
UAL
(898)
BAL
le moyen-âge honora du surnom de doC'
tor irrefragabilis. Né en Angleterre, îl
fut élevé au couvent de ËLales (Gloucester),
se fit moine (ranciacain, étudia la science
des Arabes en même, temps que la philo-
sophie d*Aristote, et devint Tauteur du
premier système de morale religieuse,
connu sous ce titre : Summa Theologiœ
ou Summa de Firtutibus , et qui, peu
avant la Somme de saint Thomas d'A-
quin , fit donner le nom de Summistes à
tes disciples. Après avoir enseigné la
théologie et la scolastique {voy,) à Paris,
il mourut Tan 1245. Outre la Somme,
on lui doit un Commentaire latin sur les
Sentences de Pierre Lombard. Les œu-
Très complètes d^Alesius parurent à Ve-
nise, 1576, en 4 vol. tn-îol. S.
HA LES (Stephen ou Étisniie), phy-
sicien anglais, né à Beckebourn, dans le
comté de Kent, le 7 septembre 1677, et
qui mourut à Teddington le 4 janvier
1761. Il étudia à Cambridge, où il se fit
distinguer par la construction de difTé-
rentes machines, entra dans les ordres,
obtint quelques petits bénéfices, fut nom-
mé régent de Teddington (Middlesex),
puis aumônier de la princesse douairière
de Galles, et enfin chanoine de Windsor.
Sa Tie entière fut partagée entre les
occupations de son état et des expériences
sur Téconomie végétale : aussi deux gran-
des inventions signalèrent son passage
dans le monde, son ventilateur et sa sta-
tique des végétaux. Cette dernière est
un ouvrage immortel qui a puissamment
contribué à la découverte des gaz {voy.
Chimie, T. V, p. 706). Le premier a paru
en même temps que deux inventions sem-
blables : Tune est due à un Suédois, Mai^
tiuTriewal , Tautre à un Anglais, Sutton.
Le ventilateur {\*oy,) de ce dernier, quoi-
que plus avantageux que celui de Uales,
eut moius de succès, parce que Sutton
n*eut pas assez de crédit pour le faire
adopter dans la pratique.
Haies fit appliquer son ventilateur aux
priions et aux vaisseaux avec un grand
succès. On rapporte qu^un de ces appa-
reils ayant été établi, en 1747, dans
une des prisons de Londres, il fut con-
staté qu^au lieu de 150 personnes qui,
avant cette innovation, y mouraient an-
nuel lemeot de la fièvre des prisons , 4
personnes seulement y raoumreiil
l'espace de deux ans.
Ce savant fut admis an nombif
membres de la Société royale de
dres en 1717, et nommé associé
ger de TAcadémie des Sciences de
en 1753. Retiré dans sa moài
de Teddington, il y recevait les
nages les plus considérables de la
dont plusieurs se plaisaient à le
dre dans son laboratoire*
On distingue parmi ses oui
!• VArt de rendre potable l'eam
mer; !h*un Mémoire sur les moyensi
soudre la pierre dans la vessie et <
reins, et de conserver la viande
voyages de long cours; 3<* la
lies végétaux y publiée en 1727,
Essais statiques ^ en 1733. Ces
vrages ont été tnidaits en différeoUÎ
gués. On troQve en outre dans les 1
sactions philosophiques plusieurs {
de Haies sur des sujets d'histoire natal
d^agriculture, de physique, de méé
et d^économie domestique. A. M
UALIARTUS (bataille de), 1
Tan 394 av. J.-C. , et mémorabla |
que Lysandre {voy.) y périt. HaU
était une ville fort ancienne de la Bi
UAUCAJiNASSB, voy. Cau
DOEIEIfS.
UALICZ, voy. Gaucix.
HALL, Halleih, Halle, Hali4
Plusieurs villes du nom de Hall oa
existent en Allemagne; toutes soi
lieux de salines, et leur nom, comoi
lui de Halicz, est dérivé du grec
sel, dont s^est formé le mot allai
Salz.
Dans le Tyrol, Hall sur llna
y devient navigable, ville de 4,300 1
est le siège d^une directioo de
nés ; à 2 lieues de la ville , la mom
de Tauem-Alpe, haute de 5,088 p
renferme des mines de sel de rocht
le minéral, après avoir été déCach
dissous dans des fosses et ooodytC i
par le moyen de tuyaux en bois d
dans de vastes chaudières. On prép
Hall environ 380,000 quintanx i
par an. «-Dans le Salzboarg , à
lieues de la ville de ce nom, H^?t*n"^
sur la rivière de Salia» est
la pratique de la
HAL
(S99)
HAL
nt Dûrrenberg , au pied du-
ji est situé y qui fournit le sel
Les curieux descendent dans
et , revêtus du tablier de mi-
sent d'étage en étage jusque
ofondeurs, où tantôt ils navi-
>atelets et tantôt sont traînés
u^ rapides. La vue est frappée
s de la roche de sel, et Ton
les grandes fosses souterraines
telles on dissout ce minéral,
urnit environ 300,000 quin-
*l par an , dont plus des cinq
164,000 quintaux), sont livrés
re à un taux fixé par les trai-
ville, d'environ 5,000 âmes,
iissi une quantité considérable
et de tissus de coton,
en Souabe (royaume de Wur-
ville de 6,6f|^ âmes, dans une
î arrosée parle Kocher , a des
ées qui jaillissent dans la ville
|ui fournissent environ 80,000
Je sel par an. Cette ville, au-
re et impériale, a une belle
bique , située sur une émi-
D5 la place du marché, vis-à-
tel- de- ville, qui est également
t>le. C'est de cette ville que les
nands ont pris le nom de Hei"
fr, pièces de Halle).
s toutes les villes qui portent
e Haii ou Halley la plus im-
est Halle sur la Saale, dans
de Mersebourg et la partie de
itituée à la Prusse en 1 8 1 5. Elle
importance d'une part , à son
, dont il sera parlé dans un ar-
"é, et à ses autres établissements
>n et d'instruction, etd'une autre
salines. Celles-ci, comptées au
esplusanciennesetdes plusabon-
le possède l'Allemagne, fournis-
ellement près de 300,000 quin-
sel. On distingue les salines
int à une compagnie particu-
ss salines royales, qui sont plus
ibles que les précédentes et dont
lents sont situés sur l'autre ri-
i Saale. Halle a été ancienne-
bitée par les Wendes ou Véné-
iple slavon contre lequel Char-
fit construire en cet endroit un
fort; les ouvriers employés aux
salines, et appelés Hallores^ passent pour
être les descendants de ces Slaves. Ce qu'il
y a de certain , c'est qu'ils se distinguent
des habitants allemands de Halle par
leur langage, leurs usages et leur cos-
tume. Us se signalent non-seulement par
leur habileté dans l'art de préparer le sel,
mais aussi comme nageurs, comme pé-
cheurs et oiseleurs. Autrefois leur cor-
poration jouissait de privilèges considé-
rables qu'on a supprimés lors de l'or-
ganisation du royaume éphémère de
Westphalie; quelques-unes de ces pré-
rogatives leur ont pourtant été rendues
après l'incorporation de Halle dans les
états prussiens. La compagnie des sali-
nes jouissait aussi de quelcpies privilèges
et avait sa juridiction particulière.
Les états prussiens renferment une au-
tre ville de Halle située dans le district de
Minden, en Westphalie. Autrefois celle-ci
possédait également des salines; mais elles
sont tombées, et la ville ne renferme que
1,600 âmes. Foy» ËLalurgie et Sali-
nes. D-G.
H ALLAN (Henri) , historien et pu-
bliciste anglais, est né à Windsor, en
1777. Sa première éducation fut dirigée
par son père, chanoine de cette résidence
et doyen du chapitre de Bristol, qui
était lui-même un homme instruit et
versé surtout dans la littérature classi-
que. A l'âge de 1 1 ans, le jeune Hallam
entra au collège d'Ëton, où il se distin-
gua particulièrement dans la poésie la-
tine; quelques-unes de ses compositions
ont été publiées dans le recueil intitulé
Musœ Etonenses^ 1795. Au sortir d'Ë-
ton , M. Hallam alla compléter ses élu-
des à l'université d'Oxford , où il passa
plusieurs années. La carrière du barreau
ayant alors fixé son choix, il se livra avec
ardeur à l'étude du droit; mais les lettres
occupaient toujours ses loisirs, et il four-
nissait des articles remarquables à la Re-
vue d'Édinbourg, dont il fut, jusqu'en
1808, l'un des rédacteurs. Nommé, en
1806, commissaire-directeur du timbre,
M. Hallam exerça ces fonctions jusqu'en
1826 , époque où il prit sa retraite pour
se livrer tout entier à ses travaux litté»
raires. Il avait déjà publié, en 1818, son
Tableau de V Europe au moyen-â^e^ 4
vol. in-8° , ouvrage qui a obtenu en An-%
DAL
(400)
Aht
^iélUtté \Xùé popularité attatlée par de
nombfeiises éditions, et dans lequel l'au-
teur s*e»t attaché plus particulièremeot à
rexamea des origines constitutionnelles
éa différents peuples *. Entre autres su-
jets tiaités avec une grande supériorité
4àe savoir et de raison , on y a remarqué
on exposé lumineux du système féodal ,
et la partie consacrée au développement
historique des institutions politiques de
PAngleterre. Ce beau travail n*était en
quelque sorte qu*une introduction à
V Histoire constitutionneiie d'Angleter^
rty depuis Henri F II jusqu'à George 11 y
2 vol. in-4<>, ou 4 vol. in-8<», que M. Hal-
lam fit paraître en 1837 *\ Ce nouvel
ouvrage , fruit de fortes études et d'im-
menses recherches , a laissé bien en ar-
rière tous les travaux de ses devanciers ;
mais il est , par la nature même du sujet,
«d'un intérêt surtout local et d'une appré-
ciation qui exige certaines connaissances
spéciales. Il en a été donné une traduc-
tion française, faite sous la direction de
M. Guizot (1828-29, 5 vol. in-8«). On
doit encore à M. Hallam V Introduction
à la littérature de l'Europe pendant
les XV*, XVI* et x\i\* siècles (4 vol. in-S»)
(* ) La traductioa française de eet oarrage
(i 8)0-13, 4 Tol. ia*8*), citée par non» à Tartine
VÉODALiTB (T. X, p. 643 el 65 1, note*), est dae
à Taetrur de la préaeate notice. Elle a été faite
anr la 6* édition. S.
(**) Nous en avons parlé a Tarticle Ghahdb*
BsBTAOïrB, T. XII, p. 739 et 744; et à l'article
GtnxoT, p. ii3 , la tradaction a également été
Ce dernier ouvrage, qtti Tiesl
ment de paraître*, ne peut que
et consolider une répatatîon ji
acquise. En général , écrivain d*ui flj
prit philosophique et d'une parole gna
M. Hallam, tout en ne se bûant q«aa
des données positives, n'émet ordiaikii
ment ses idées personnelles qn'avee ig
réserve pleine de modestie. Son i/tM
quelquefois empreint d'une haute Éit
quenoe , se distingue toujours par fêà
gance et la précision ; une érudition MJ
solide que variée, un jugement ffaii|
une noble indépendance d'opinioM, U
assurent un rang éminent dans la Gai
rature contemporaine. Libre de ses «é
cupations officielles , en
brilUnte fortune patriaioiiiale, M.
lam se livrait à l'étude avnc toolt
de ses jeunes anaéea lonqon dt
afflictions domestiquas, la parti
1883 , d'un fila âgé de 23 ans, m
reposaient les plus belles
en 1837 , celle d*une fille chérit,
rent mêler leur amertume à œlta
reuse existence. M. Hallam est «1
directeurs du Musée britannique,
netir presque exclusivement réserves
membres de la haute
glaise. Nommé, en 1833,
de l'Académie des Sciences
litiques de l'Institut de France, M.
lam a été élu, en 1838, l'un des
étrangers de cette académie. ▲•
(*) Traduction fraaçusc de 11. Betghsra»]
et 1840, 4 Tol. ia-8*.
FM OB LA pasmimB paetib du tomi TamniiMB.
:
4
4
ENCYCLOPÉDIE
DES
GEHS DU MONDE
H {sotte de ta leitre).
L Par ce aiot, cl*iiiic ét3nAo-
ocrtmÎDe , on entend ordioû-
eaplaoement fermé et couvert,
■ts <lans lesqoeb se dépotent
narehandiscs destinées à être
■ vente à des jours fixes île la
L Paris, on confond |iresc{ue
s mots haile et marché; ce-
T a entre eux une difficrence
e partout ailleurs. Le marché
. Grecs, Forum des Romains)
loe paHois découverte , mais,
io importantes, ordinairement
portiques, d^édioppes, où se
s objets de bouche , . de con*
I journalière , comme beurre ,
ses, poisson, Tiandes,etc. (vor.
Une halle, au contraire, est
Temmaçasinement et à la vente
me utilité première, mais d*une
Lion leole , qui s^y vendent en
es, presque toujours pour Fap-
ement des magasins. Ainsi il
balles aux cuirs , aux toiles ,
'Jéj au blé, qui ne sont ouver*
iide qu*un seul jour de la se-
lisposition d^une halle est donc
des variantes amenées par les
tes qu*elle doit renfermer.
es, vers le milieu du moyen-
icnt cpi^un amas de construc-
, dont les alentours
de maisons, demeu-
ires du bas peuple. Philippe-
it un des premiers qui réunit
«s à la même place. Cepen*
la fin du xu* et le commence*
m^ .siède , les halles étaient
•icy». d. G, d. M. lome XllL^
parfois des édifices d'une certaine impor*
tance. Henri n, roi d'Angleterre, qui
aimait i'arcfaiteetnre, avait bâti des hal^
les dans plusieurs villes. On trouve dans
Joinville la relation d*nn banquet royal
donné, en 1241, pendant le léfonr de
saint Louis à Saumur , banquet qui se fit
sous les balles. « Le roy, dit le chroni-
queur, tint celé feste es halles de SauU
meur, et disoit Ten ( l'on disait )
que le grant roy Henry d'Angleterre
les avoit faictes pour les grans festes te-
nir; et les haies sont faictes à la guise
des cloistres de ces moines blancs (moi-
nes de Citeaux;. Mes je crois que de
trop loing il ne soit nuls cloistres si
grans. £t vous diray ponrquoy il le
semble; car à la paroy du doistre où
le roy mengeoit, qui estoit environné
de chevalliers et de serjans qui lenoient
graut espace, mengeoint à une table
vingt que évesques, que arcevesques. »
Vienne, en Dauphiné, possédait dea
halles auxquelles on attachait de l'impor-
tance; car les troupes envoyées par le
dauphin Humbert, en 1338, contre
rarchevêque Bertrand de la Chapelle,
ayant brûlé la halle de Vienne , Benoit
XU et Clément VI lancèrent des bulles
contre lui pour l'obliger à la reconstruis
re, ce qn^il fiL
Les halles de Rouen , si célèbres par
l'activité commerciale cpii y règne et la
masse imposante de set construcrtions ,
ont été construites vers la seconde moi-
tié du xui* siècle ; elles soot sans doute ,
dans leur genre, les plus importantes de
France. Ia plu» andenne , celte qui est
1^
HAL
(402)
BAL
destinée à la vente des toiles, a 373 pieds
de loog sur 50 de large; le pkncheresl
supporté au milieu par deux rangs de
colonnes en pierre. La halle aux drape-
ries et celle au coton ont chacune 200
pieds de long.
L'établissement des halles et marchés
se rattache naturellement à Thistoire des
communes (voy*) 9 qui ont obtenu Pau*
torisation d^en établir au fur et à mesure
que leurs privilèges se sont étendus.
De nos jours, on déploie dans la con-
struction des halles et entrepôts un cer-
tain luxe architectonique. Les règles de
construction pour ces édi6ces peuvent se
résumer en ce peu de mots : conserva-
tion et sûreté des marchandises , abords
spacieux el commodes, situation cen-
trale dans la ville. Un objet important
dans la construction d'une halle est de
penser à Tavcnir et d*eo disposer le plan
de manière à pouvoir agrandir Tédifice
sans tout retourner lorsqu'il sera néces-
saire de suivre la progression croissante
de la ville ; car l'expérience prouve que ,
changer Remplacement d'une halle , c'est
porter un coup funeste au commerce
d'une ville.
Paris qui, en général, se distingue par
tant d'édifices d'utilité publique, compte
plusieurs halles. La plus ancienne est la
imlle au blé y commencée, en 1763, par
Camus de Mézières sur l'emplacement de
l'ancien hôtel de Soissons, dont il n'est
resté que la colonne qui servait d'obser-
vatoire astrologique à Catherine de Mé-
dias. Elle fut terminée en trob ans, avec
les maisons qui l'entourent. Cette balle,
circulaire dans son ensemble, a an centre
un vaste espace rond entouré d'un por-
tique divisé par un rang de colonnes por-
tant la retombée d'une voûte annulaire.
L'espace circulaire du milieu , découvert
dans Porigine , fut couvert en charpente
à la Philibert-Delorme par MM. Legrand
«t Molinos. Ce comble, ayant été incen-
dié, fut reconstruit en fer par l'archi-
tecte Bélanger. Un autre édifice encore
plus célèbre est la halle au vin récem-
ment édifiée. Klle consiste en de vastes
celliers rectangulaires où s'emmagasinent
les vins et les f»piritueux. Rien n'y man-
que pour en faire une conftmction somp»
Ior0«t : limi, on y trouve de vastes dé->
bouchés, des plantations d*ai
fonuines, des grflles de clôtni
Toutes les halles de P^ris,
tion de celle au vin , étaient i
dans celui des 20 quartiers de
que l'on appelait le quartier i
entre les rues Saint- Denis, M
Comtesse-d'Artois, de la Toni
la Ferronnerie, Saint-Uonor
Chausseterie. Elles étaient ou ce
découvertes; la halle aux drap
aux toiles étaient les plus coi
des premières, foy. Halle {jn
On sait que la populace de 1
nommé roi des halles le duc ai
Voy, Vendôhk.
On appelle aussi halle les va:
des fonderies, forges, verrcr
trouvent les fourneaux.
HALLE ! FoxTs DE la\ Ce
sion emporte avec elle sa détîi
désigne le corps des hommes
employés au chargement , au
ment , au placement , au dépl
au transport des marchandi»«
ou vendues dans les difTérenti
marchés de Paris , sous la dii
facteurs et sous la surveillant
dics. Avant la révolution, 40 (
employés à l'entrée et à la
grains et des farines à la hi
{voy. l'art, précédent); et 4
appelées Jaleuses , étaient c
mesurer les grains et farines ^
forts étaient chargés du ser
halle aux cuirs ; ils étaient à I
tion du régisseur général. A
benrre et aux ceufii, le servie
pour la partie des beurres et
par une bande de 33 forts,
partie des pois et haricots, p
tre bande de 103 hommes, qi
par moitié, de deux jours l'n
sachions pas qu*anjourd'hni
des forts aux diverses halleid
limité par aucune ordonnanc
bien qu'il le soit à peu prèa |
Les forts continuent à se a
corporation ; mais ils ont pcr
blement certains privilèges di
portance dont ib jouissaient s
ont un costume particulier e(
dire uniforme : un large pu
ceinture de drap, «ne vesie
BAL
(m)
HAL
à très Itrsct bords, joinU à U
a'ilidoiveotprendreaa bureau de
: toujours porter en éf ideuce, les
nent reconnaître. Ils sont esli-
r lear sévère probité, et, en gé-
mr U restante de leurs mœurs
us habitudes. A la halle au vin,
iselait perdes tonneliers. Il n'y a
D plus de forts à la halle aux veaux;
Mopte quelques-uns à U balle au
et à la balle aux huîtres. A. S-a.
LE (uKivEmsiTB de). Halle, dite
', ville située sur la Saale, dans le
de Mersebourg de la régence
M de Saxe, et dont nous avons
é à propos de ses salines (vojr.
Iallx), se compose de la ville
eot dite, avec ses cinq faubourgs,
les de Glaucha et de Neumarkt.
I monuments publics, nous de-
■tionner Tégiise gothique de
[arie , reconstruite au milieu du
le; Téglise de Saint-Maurice,
m*, et la cathédrale ou le d6me,
S30 à 1635; pub Phùtel-de-vil-
lane, le château de Saint-Mau-
i en 1400, et qui servit souvent
née aux archevêques de Magde-
a bâtiments consacrés aux fou-
le Francke, ce bienfaiteur des
auquel nous avons consacré une
: dont la sutue, coulée en bron-
érigée , en 1 829, en vue de sa
i;l^tdl de Tuniversité, non en-
své, et rhôpital, bâti en 1825.
grande institution de bienfai*
Pédocatîon, la ville renferme une
e fous et une caisse d'épargnes ;
Rége d'une société de naturalistes
société thuringo-saxonne livrée
itigations sur Thistoire et les an-
Mtionales. Sans compter les étu*
Puniversité et les élèves des éco-
incke, la ville comprend aujour-
pîroo 24,800 habiUnts. Quant
iques, il n'y a de remarquables
s «Tamidon.
* origine, les fondations philan-
«i , dites fie Francke , se rap-
t exclusivement à l'éducation et
letioQ des orphelins. Elles pri*
s h suite plus de développement;
iprit une pharmacie et une im->
!• Lln^ice des orphelins reçoit
•ctuelltment 100 enfants : 4,500 y oa|
déjà passé. On y joignit, en 1696, le pe*^
dngngium royal , pensionnat pour les
jeunes gens des classes moyennes et éle-
vées; Tannée suivante, Vécole latine^ d'es*
tinée à donner , sans beaucoup de frais ,
Tiostruction supérieure; puis les écoles
allemandes ou bourgeoises pour les gar-
çons et les filles, dont deux sont gratui-
tes, etc. Ces écoles, de même que Thos-
pice (quoiqu'il ne soit pas le premier pour
le nombre des élèves qu'il reçoit ) , sont
aujourd'hui placées à la tète des établis-
sements de ce genre. La Société biblique
fondée par Canstein {voy,) , ainsi que la
Société des missionnaires de Halle pour
les Indes-Orientales, se lient en quelque
sorte à ces fondations et les complèlenf •
Ceux qui voudraient avoir plus de détails
sur cet intéressant sujet , les trouveront
dans le journal périodique Francke^ t
Siiftungen (Fondations de Francke) , S
vol.. Halle, 1792-1797, et dans l'ou-
vrage intitulé Beschreibung des Halle'»
schen fFatsenhauseSy etc. (Description
de la maison des orphelins de Halle, etc.).
Halle, 1799.
Mab il est temps de parler de l'univer-
sité. Le jurisconsulte Thomasius ayant
déserté Leipzig et entraîné avec lui un
grand nombre d'étudiants , le souverain
de la Prusse , Frédéric P% profita de
cette circonstance pour élever, en 1694,
au rang d'université l'académie militaire
de Halle, fondée en 1688. Par l'influence
que les amb de Thomasius, Spener et de
Seckendorf (voy,), exerçaient sur la no-
mination des professeurs, cette nouvelle
université devint le siège d'un parti de
théologiens piétistes, qui, malgré certains
torts qu'on lui a vivement reprochés,
agit très favorablement sur l'esprit reli-
gieux de cette époque. Dès le principe ,
l'université prit ainsi un caractère tran-
ché, que le célèbre Chrétien de Wolf
(voy.) eut à combattre, lorsqu'il s'efforça
d'attacher les esprits à l'étude des scien-
ces exactes , des mathématiques et de la
philosophie. Après lui, Semler (vo^.)
parvint à introduire le flambeau de la
philologie, de l'hbtoire et de la critique
dans l'étude de la théologie, et l'édit du
gouvernement prussien sur la religion
lutta vainement contre cette nonveU^
(405)
HAL
Pea d'années après ,
51 a CorYÎsart comme professeur
^-e de France , et là il dut envi-
^ médecine sons un autre point
ce qu*il fit avec un égal succès.
«int, dont il fut membre dès
itioBy il te montra , comme par-
' tif et laborieux, et ses nombreux
' a, ior des sujets très divers, sont
lins les archives de ce corps sa-
Uae paisible et honorable carrière
léeoliBpeoae d*un cœur et d*une
mm toojoors purs. Halle , jouis-
belle fortune, avait prodigué à
les conseils de son
de tout genre ; Tétude
I s'étaient, avec la bienfaîsan-
loale sa vie. Son enseigne-
|Ht l'objet des travaux les plus
MBMOZ • et la richesse du fond
ykBt6t oublier ce que son élocu-
A de pénible et même de fali-
iir rauditoire. D'ailleurs, dans
m il reprend bien tous les avan*
|B devaient lui assurer une in-
ii daviqne des plus complètes,
IBK plas vastes connaissances scien-
l«t à one attention minutieuse
Imvmx, qu'il recopiait plusieurs
pwMiH, poor en faire disparaître
jffL Moindres incorrections.
l-aî'W point publié de grand ou*
■MB qall ait beaucoup écrit ; mais
^ * s sohstantiels et les articles
à V Encyclopédie méthodi»
»«M Dictiomnaire des Sciences
fUs Cannent assurément un ex-
^ — ^* d'hygiène. Les principaux
, en suivant Tordre chro-
eont : Recherches sur la na-
in effets du méphitisme des
WMsmncej 1785, publiées par
h goavemement; Rapport sur
itégkt Btêffrcy 1789 ; Rapport
heMe» de la méthode de preser-
mjpeiiie vérole par l'inoculation
iÊBcime^ 1804 ; Rapport sur l'ej*
tétt ta gélatine dans le traite-
kfJSêvres intermittentes , 1804;
mttoMS d'mne maladie qu'on peut
fmnéutJL'f etCf observée chez les
wde lamine de charbon de terre
il, «le. , 1802. F. R.
EUSIAUDB, mot dérivé de Tal-
gfi
lemand , et composé de bard ou harthe^
vieux mot teutonique qui signifie hacJie
ou lance, et peut-être de hell , claire ou
brillante ; car on dit en allemand He*lle^
barde. Cette arme d'hast (vojr,) est d'in-
vention danoise; les Allemands et les Suis-
ses l'adoptèrent comme arme offensive, et
ce sont ces derniers qui, vers 1460, fi-
rent connaître la hallebarde en France.
La hallebarde se compose d*une hampe
ou d'un manche de 6 pieds au plus de
longueur et d'un fer d'une forme parti-
culière, adapté par une douille à l'extré-
mité de la hampe. Ce fer forme, au-des-
sus de la douille, d'un côté, tantôt une
hache, tantôt un croissant tranchant à
pointes aiguës, et de l'autre un dard droit
ou crochu ; il se continue , dans le pro-
longement de la hampe , en une lame à
deux tranchants, large à sa base et se ter-
minant en pointe aiguë. La hallebarde
était susceptible de recevoir divers orne-
ments : le manche se garnbsait de drap,
de velours de couleur vive; la douille se
cachait sous une houppe ou gland à fran-
ges d'or , d'argent ou de soie ; le fer, dé*
coupé à jours, se ciselait avec beaucoup
d'art , et, afin de rendre cette arme plus
meurtrière, on avait, dans les derniers
temps, adapté sur la douille deux canons
de pistolet.
La hallebarde, entre les mains d'un
homme adroit et exercé , était une arme
redoutable ; les Suisses particulièrement
excellaient dans l'art de la manier, et ib
donnaient des leçons de hallebarde com-
me de nos jours on donne des leçons
d'escrime. Cependant le duel à la halle-
barde était sévèrement défendu, sans
doute à cause de la gravité des blessu-
res qu'on devait se porter avec cette
arme. La hallebarde, par la forme de son
fer, était à la fois une arme d'estoc et de
taille; c'est ce que nous confirme l'état
dans lequel on trouva le corps de Char-
les-le-Téméraire , api*ès la bataille de
Nancy : « Ledict corps tout nudy gisant
mort avec troys playes^ l'une en teste^
du taillant de la hallebarde^ depuis l'o^
reille jusques aux dents; les deux aul-
tresy de la pointe de ladite hallebarde^
en la cuisse et au fondement » (Wasse-
bourg).
D parait que c'est vers le milieu diL
BAt. ( 404 )
ttndaDce. Au commencement da xix*
siècle, l'nnÎTenité de Halle, traitée avec
faveur par le souverain , était arrivée au
point culminant de sa splendeur , lors-
qu'après la bataille d'Iéna , Napoléon la
sup|trima et £t conduire en France Nie-
meyer (vof .), Tun de ses plus dignes pro-
fesseurs. Rétablie après la paix de TiUilt
par le gouvernement westphalien , Funi-
versilé fut de nouveau su pprimée,en 1813,
par Napoléon. Mais la bataille de Leipzig
changea la face des choses : le roi de Prusse
s*empressa alors de relever runi%'ersité de
Halle qu*il fondit avec celle de Witten*
berg, ville saxonne dont il venait de faire
Facqubition. Le nombre des étudiants
monU, en 1 839, jusqu'à 1 ,800, parmi les-
quels on comptait 944 théologiens. C'est
en effet par sa faculté de théologie, dont
MM. Wegscheider, Gesenius et Tholuck
(vnjr.) sont les principaux ornements,
que cette haute école se distingue le plus.
Depuis cette époque, le total des étudiants
flotte entre 8 et 900. L'université pos-
sède une bibliothèque d'environ 60,000
volumes, un cabinet de médailles, une
collection d^estampes, etc. A elle se rat-
tachent le séminaire théologique et pé-
dagogique, la Société orientale, le sémi-
naire philosophique, Técole de médecine,
les deux cliniques chirurgicales et l'insti-
tut d'accouchement. — Foir Bulmann ,
Denkwùnlige Zeiiperioden fier Univers
siiœt Halle ^von iàrtrSiffiungan{PértO'
des remarquables de Tuniversité de Halle
depuis sa fondation). Halle, 1838.
C'est en l'année 806 que le nom de
Halle flgure pour la première fois dans
l'histoire. En 965, l'empereur Othon I**
fit donation du bourg à l'évéché de Mag-
debourg,ety en 981, Othon U l'éleva au
rang de ville. Depuis le xiii* siècle, elle
fut si puissante qu'elle soutint de longues
guerres contre les évéques de Magdebourg
et qu'elle se délendit, en 1486, contre
l'armée de l'électeur de Saxe, forte de
30,000 hommes. La réformation s'em-
para de Halle, quoique l'archevêque de
Magdebourg, Albert V, devenu aussi ar-
chevêque-électeur de Mayenoe, a'opposAt
de tout son pouvoir à ses progrès. Dans la
guerre de Smalkalde,la ville de Halle fut
témoin de rhuinilialion que l'empei-eur
ClurJes-Quiot lit subir au landgrave Phi- ]
HkI.
lippe de Hesse.qui avait été £ut prison
à la bataille de Muhlberg. Pendant b |
re de Trente- Ans, le cfaâteaa de Sa
Maurice fut pris et saccagé à diflért
reprises, et la prospérité de la viN
trouva détruite pour longtemps. Fi
paix de Westphalie, Halle passa so«
domination de la maison de Btii
bourg, mais ne lui rendit hommage q
1 68 1 , après la mort de son ^ffttA
teur, le duc Auguste de Saxe. La c«
de Sept-Ans acheva d'appauvrir U.
de Halle. Dans la guerre contre la Fri
elle fut prise d'assaut, le 1 7 octobre 1<
et incorporée au nouveau royaux
Westphalie. Ce ne fut qu'après la dl
lution de ce royaume qu'elle retoa
à la Prusse. — Dans les envira»
Halle, on remarque particulièreaMrt
village et le château de GiebichsMll
— f^oir Dreyhaupt, £esrkretbtutg é
Saalkreises ( Description du ccitii êl
Saale), 3 vol., Halle, 1773-1773,
Hesekiel , Blickt auf Halle mnd m
Umgrbungen (Coup d'œil sur Hall
ses environs), Halle, 1824. CJ
HALLE (JsiLN-NoEL), né à PmI
6 janvier 1764 , et mort dans la ■!
ville, le 11 février 1822, à la snli
l'opération de la taille, est célèbre pa
les médecins qui ont cultivé d^une i
nière particulière Thygiène publiqM
privée. Il jouit également d'une gni
réputation comme médedn pratîdfl
Paris, et ce fut ain^i qu'il devint BBédn
consultant de l'empereur Napoléo«|
plus tard médecin de la ducbessedeBU
Fils d'un peintre distingué. Halle «l
acquis déjà lui-même un certaia I
lent en peinture, lonque l'exemple il
conseils de Lorry, son oncle, ît dM
minèrent à suivre la carrière de la mii
cioe, à laquelle le genre de son «|
exact et judicieux le rendait plus pil|
qu'à toute autre. Dès le début, U m
remarquer par des recherches et dmd
servations sur des sujets d'une ulilîlé|
nérale : aussi fut- il appelé, mèmm mk
d'avoir pris le grade die docteur, à lai
ciété royale de médecine. En 179l|
fut nommé à la chaire d'hygiène il
physique médicale, quUI remplit juiq
sa mort, et dans laquelle il mît aujoM
résultats d'une longue cxpérieact il 4
H4L
(405)
HAL
iflffofamlics. Pea d'années après ,
plâçi Conrisart comme professeur
Uéfe de France , et là il dat envi-
b oiédecîiie sons un antre point
e; et qii*îl fit avec un égal succès,
tttitat, dont il fut membre dès
riatioo, il te montra , comme par-
actif et laborieux , et ses nombreux
m, »r des sujets très divers, sont
I dm les arcbives de ce corps sa-
Uie paisible et booorable carrière
d*un cœur et d*une
tnajours purs. Halle y jouis-
fW belle fortune, avait prodigué à
I Is infortunes les conseib de son
tki secours de tout genre ; Tétude
bttUes^étaient, avec la bienfaisan-
■tagé toute sa vie. Son enseigne-
était Tobjet des travaux les plus
BKÎenXy et la ricbesse du fond
Ueatôt oublier ce que son élocu-
latt de pénible et même de fati-
oor Taudiloire. D'ailleurs, dans
ils, il reprend bien tous les avan-
ie devaient lui assurer une in*
M daasique des plus complètes,
■DL plus vastes connaissances scien-
tet à une attention minutieuse
i travaux, qu'il recopiait plusieurs
B main, pour en faire disparaître
n moindres incorrections.
^B*a point publié de grand ou-
lîen qu*il ait beaucoup écrit ; mais
■Dires substantiels et les articles
amit à V Encyclopédie méthodi'^
«a Dictionnaire des Sciences
Err, forment assurément un ex-
traite d^hvgiène. Les principaux
ravanx , en suivant l'ordre chro-
le, sont : Recherches sur la na-
les effets tlu méphitisme des
f aisance y 1785, publiées par
■ gouvernement; Rapport sur
r de la Biêvre, 1789; Rapport
asmen de la méthode de préser^
t petite vérole par l'inoculation
tecime, 1 804 ; Rapport sur l'ej»
de la gélatine dans le traite-
s fièvres intermittentes ^ 1804;
tUons d'une maladie qu'on peut
anémie^ etc, , observée chez les
de ta mine de charbon de terre
, 1802. F. R.
UnARDB, mot dérivé de l'al-
lemand , et composé de Lard ou barthe,
vieux mot teutonique qui signifie hache
ou lance, et peut-être de hell , claire ou
brillante ; car on dît en allemand Rflle^
barde. Cette arme d'bast (vojr.) est d'in-
vention danois^ les Allemands et les Suis-
ses Tadoptèrent comme arme offensive, et
ce sont ces derniers qui, vers 1460, fi-
rent connaître la hallebarde en France.
La hallebarde se compose d*une hampe
ou d*un manche de 6 pieds au plus de
longueur et d^un fer d'une forme parti-
culière, adapté par une douille a l'extré-
mité de la hampe. Ce fer forme, au-des-
sus de la douille, d*un côté, tantôt une
hache, tantôt un croissant tranchant à
pointes aiguës, et de l'autre un dard droit
ou crochu ; il se continue , dans le pro-
longement de la hampe , en une lame à
deux tranchants, large à sa base et se ter-
minant en pointe aigué. La hallebarde
était susceptible de recevoir divers orne-
ments : le manche se garnissait de drap,
de velours de couleur vive ; la douille se
cachait sous une houppe ou gland à fran-
ges d*or , d^argent ou de soie ; le fer, dé-
coupé à jours, se ciselait avec beaucoup
d*art , et, afin de rendre cette arme plus
meurtrière, on avait, dans les derniers
temps, adapté sur la douille deux canons
de pistolet.
La hallebarde, entre les mains d'un
homme adroit et exercé , était une arme
redoutable ; les Suisses particulièrement
excellaient dans Tart de la manier, et ib
donnaient des leçons de hallebarde com-
me de nos jours on donne des leçons
d^escrime. Cependant le duel à la halle-
barde était sévèrement défendu, sans
doute à cause de la gravité des blessu-
res qu'on devait se porter avec cette
arme. La hallebarde, par la forme de son
fer, était à la fois une arme d*esloc et de
taille; c'est ce que nous confirme Tétat
dans lequel on trouva le corps de Char-
les-le-Téméraire , après la bataille de
Nancy : « Ledict corps tout nud^ gisant
mort avec troys playesy l'une en teste^
du taillant de la hallebarde^ depuis l'o^
reille jusques aux dents; les deux aul-
tresj de la pointe de ladite hallebarde^
en la cuisse et au fondement « (AVaase-
bourg).
D parait que c'est vers le milieu dn
HAL
XVIII* siècle seulement qu^on supprima
définitivement la hallebarde dans Tarrnée
française; mais les Cent-Suisses, gardes
à pied ordinaires de nos rois, conservè-
rent la hallebarde jusqu*à Pépoque de la
révolution de 1789. Maintenant encore,
dans la plupart de nos cathédrales, les
suisses d'église marchent fièrement en te-
nant d'une main une hallebarde et de
Faulre une canne de tambour- major.
II ne faut pas confondre la hallebarde
avec la pertuisane. Voy, ce mot.
Hallebaediee, soldat portant la hal-
lebarde. Il n'y eut point en France de
corps particulier nommé hallebardiers*
Louis XI arma de la hallebarde les Suis-
ses qu'il prit à son service ; une partie des
soldats des légions que François I*' orga-
nisa à l'instar des Romains portaient la
hallebarde , tandis que les autres étaient
armés de piques et d'arquebuses , et l'on
désignait ces soldats du nom de l'arme
dont ils se servaient : ainsi la légion était
composée de hallebardiers , de piquiers
et d'arquebusiers , et, tant que la halle-
barde fut en usage dans l'armée, il y eut
des hallebardiers.
Dans tous les pays soumis à la domina-
tion de la maison de Bourbon , la garde
des châteaux royaux était, a%*ant la Révo-
lution, confiée à des Suisses hallebardiers.
Pe nos jours, le Saint-Père a conservé,
pour la garde de sa personne et des pa-
lais qu'il habite, une compagnie de halle-
bardiers suisses qui ont encore le même
costume qu'au xv* siècle : « Ils sont armés
de hallebardes M ont des vêtements de
bandes en drap jaune , rouge et bleu; ils
portent, dans les grandes cérémonies , le
casque et la cuirasse» (gén. Oudinot,
De ritalie), C. A. H.
n ALLER (Albeet dr), médecin et
naturaliste célèbre auquel le surnom de
grand a été décerné par ses contempo-
rains, naquit à Berne le 1 6 octobre 1 708.
L'universalité de ses connaissances, et le
grand nombre de ses ouvragess'expliquent
par la prodigieuse activitéet surtout par la
rare précocité de son esprit, qui s'alliait
d^ailteurs avec une extrême faiblesse de
corps , au moins dans son enfance. Issu
d'une famille patricienne très estimée,
fils d'un avocat dont le talent avait pro-
fiU à$% fortune , il re^ai une édocalioD
( 406 ) HAL
soignée, et il la devança, ponr i
par son aptitude et son emprcs
s'instruire. Ces qualités furent t
Tâge de cinq ans, s'il faut en en
mermann, son biographe, il exp
Bible ; qu'à neuf ou dix ans, il avi
de Moreri et de Bayle les biogn
hommes célèbres dans les scieu
quinze ans, il se distinguait pai
struclion peu commune, mémei
mûr, et qu'indépendamment de |
res et de vocabulaires chaldéens
et grecs ébauchés par lui, il avait
un grand nombre d'ouvrages at
fécondité. Disposé à toutes les étt
plication, parses travaux antérie
après avoir terminé ses études an
de Berne, dirigé vers la médecin
circonstance fortuite. Après qu<
çons suivies à Bienne et à Toi
se rendit à Leyde (1725) ou il c
lève du fameux Boerhaave, de 1
d'Albinus. Là , toutes les scien
relies se disputèrent ses instai
l'anatomie et la botanique eut
lui un attrait particulier. Lors<|
pris le grade de docteur, des v
Angleterre et en France le roirei
de compléter son instruction en I
par la fréquentation des homm^
distingués de son temps. En q
France, il se rendit à Bàle, où J
noulli l'initia aux parties les |
ciles de l'algèbre; puis il revin
dans sa ville natale. Quoiqu*il j*
tôt d'une grande réputation, il
pas qu'il ait eu beaucoup de sua
médecin praticien, soit que sa i
Tait éloigné du spectacle des so<
soit, comme on le dit, que son
la poésie ait écarté de lui la
du public, qui défend à un h
sortir de la spécialité. Aussi se
tout entier à son goût pour les r
scientifiques en tout genre et |
seîgnement tant oral que par
Il annonça un cours gratuit d
qui eut du succès; il rethercl
la chaire d'éloquence , mais ub
fut préféré ; cependant il fut •
soin de la bibliothèque (1735^
suivante, la chaire d'anatomte,
et botanique, lui fut confiée à V
de Gœttingue, qui Tenait d'être (
■âL
(407)
HAL
fgelL A mm arrivée dam cette
i k aalkeurde perdre sa fem-
il dwrcba des comolatioos dans
de pi» en pivs avidu, et Fode
pcMa dans eelte arcooslaoce est
etesplssbelles poésies. Onsaità
oà coaiaBciioer pour donner une
•ebîen inoonplète , de travaux si
a*aiican homme peot-étre n'en a
et fortoot achevé depareib.
miqae, qu'il cnltiva et enseif^a
!^ saoccsy doit à Haller d'im-
ecberchcs. Les Alpes, dont la
Bcstsi riche,furent explorées par
le année, de manière à lui four-
Mer considérable qu'il décrivit
Duvrage intitulé : Enmmeratio
m ftirpium Hehetiœ indigena"
ftt. , 1742, 5 Tol. in-fol.,et
768, 3 tom. în-fol., û^. Ces
bnnérent également naissance à
le didactique les Alpes ^ qui est
l citimé. L'anatomie ne lui est
B redevable : ses nombreuses
grarées (Icônes aiuUomicœ ^
74S, in-foL), représentant les
otts qui avaient servi à ses 1»-
ibm lesquelles se trouTent un
M&bre de découvertes, sont
-es recherchées , et avec raison,
st particulièrement à la phj-
pili a élevé un monument par
i ouvrage Etementa physiolo'"
foris /mmiî/ii (Lausanne, 1757-
>1. iii-4*), où la science la plus
s^allie à la plus immense érudî-
i la critique la plus judicieuse,
avaux de cabinet marchaient de
avec les laborieuses foDctions
4e professorat , et laissaient en-
temps à l'administrateur et au
it, et même quelques loisirs au
Ikinille et au poète, dont la fé-
Bagination s'était révélée dès sa
par les plus nobles et les plus
es compositions. C'est que ce
lomme connaissait à fond l'art
d'employer le temps , outre qu'il
ire des collaborateurs de ses élè-
■ème de sa femme et de ses en-
[ail avait voués , comme lui , au
! la science.
•ftt nn s^onr de dix-sept années
t, HâUer^ honoré de la con-
fiance du gouvernement, avait doté l\i«
niversité de plusieurs établissements, teb
qu'un amphithéâtre d'anatomie , un jar*
din botanique dont il eut la direction ,
et où il résida dans une maison qu'on y
fit construire pour lui , une école de des-
sin appliqué à l'histoire naturelle, un
cabinet d'anatomie , une école de sages*
femmes, enfin un collège de chirurgie.
Il contribua aussi de tontes ses forces à
la fondation, dans cette ville, de la Société
royale des sciences, qui y subsiste encore
avec honneur, et en devint président per*
pétuel en 1751. Il eut de même la plus
grande part à la fondation des Publica*
tions saluantes de Gceltinguej recueil très
estimé (vojr, Heeeeh) et dont il fut un
des principaux collaborateurs ; il lui four-
nit plus de 12,000 articles*.
Les honneurs et les récompenses de
tout genre ne manquèrent pas à celui
qui sut si bien les mériter : S 8 acadé-
mies le reçurent dans leur sein ; l'empe-
reur d'Allemagne lui conféra la noblesse
d'Empire, et d'autres souverains le déco-
rèrent de leurs ordres , ou tâchèrent, par
les offres les plus brillantes , de l'attirer
dans leurs états. Sa patrie lui décerna des
honneurs extraordinaires lorsqu'il rerint
s'y établir définitivement, en 1758 ; elle
l'élut membre du grand conseil, et lui
conféra, avec le titre à^amman^ diverses
fonctions administratives, politiques et
judiciaires, dans lesquelles il se montra
toujours supérieur à tout ce qu'on pou-
vait attendre de lui. Haller proposa des
améliorations et fit des établissements
utiles partout où il porta la main ; et,
malgré cet énorme surcroît d'occupa-
tions, il n'en continua pas moins avec
une activité toujours croissante ses tra-
vaux littéraires et scientifiques. En 1 777,
il eut l'honneur de recevoir la vbile de
l'empereur Joseph II; mais à la fin de
la même année , le 1 2 décembre , il suc-
comba à une maladie qui ne lui ravit
qu'au dernier moment l'intégrité et le
libre exercice de ses facultés intellec-
tuelles. Sa troisième femme (car la seconde
ne vécut avec lui que quelques mois) lui
donna onze enfants, dont quatre fils.
(•) Ce%t le C L. qoi le dit: mais ce nombre
noDs parait éoorme. Ifoot trooToat ailleofi
l|500t
HAL
(4
qui est la même pour tous les hommes,
et qui est accompagnée , pour ceux qui
exercent Tempire^des moyens nécessaires
pour la faire respecter. — Les droits des
princes sont fondés, comme ceux des au-
tres hommes, sur leur liberté ou leur />n>-
priété^ ainsi que sur leurs obligations na-
turelles. Ces droits sont sacrés , nul ne
peut les attaquer. Toute réfolution qui
les renverse, toute réforme qui les dimi-
nue, est une spoliation, une injustice, fus-
sent-elles faites au nom de la volonté gé-
nérale.— ^Ce n'est pas la volonté générale,
c*est la loi divine (car la loi naturelle est
d'origine divine) qui règle les rapports
des peuples avec leurs chefs ou les droits
des uns et des autres.— Nul peuple n'a le
droit de prendre une liberté, une indé-
pendance, en un mot un état de choses
qu'il n'a pas , sous le prétexte que , dans
quelque contrat primitif, il aurait aliéné
ce qu'il demande; vu que cette aliénation
n*a pas eu Heu ni ne peut avoir lieu ja-
mais.— ^Lcs nations n^ont rien délégué aux
princes, par la raison t{\x^ elles n'ont rien
à déléguer. — Le pouvoir qu'exercent les
souverains n'est pas national , il est /?tf r-
xo/t/t^/ au chef de l'état; car c'est une dé-
légation qui lui a été faite de la part de
Dieu. — La révélation et l'ordre moral du
monde lui conGrmentle mandat du prince.
— Les mandats des peuples sont des men-
songes historiques. — Au lieu de mandais
imaginaires et de fonctions imposées par
les nations, i4 n'y a d'obligatoire pour
les souverains que les devoirs àe justice et
d'amour qui lient tous les hommes. — Le
père est avant les enfants, le prince avant
les sujets ; il gouverne les peuples en vertu
du même ordre et du même droit divin
que le père gouverne ses enfants.
On le voit, ce n'est pas seulement une
antithèse contre le Contrat social q«ie
présente M. L. de Haller , c'est la réfu-
tation de tout le mouvement des der-
niers siècles et des doctrines qui ont pré-
valu dans les écoles depuis le règue de
Henri IV. M. de Ualler aurait pu remon-
ter plus haut , car son système est la
négation de toutes ces idées de progrès
et de liberté qui se sont produites dans
le monde depub la grande révolution
philosophique du x\'* siècle. Quoiqu'il se
trompe de date, Tauteur diicote toatea
10 ) HAL
ces idées comme émanéet dt b i
source, de V hypothèse d'an droit ■
nal indépendant des droits du pr
idée dont il ne voit la première api
tion que dans la révolutioo d'Angle
qui l'aurait introduite dans la pol
moderne, tandis qu'elle est formnléii
manière éclatante, dès l'ao 15S1,
le manifeste des insurgés de la Casti
dont il poursuit la funeste inthm
Portugal, en Russie, en Prusw, en J
che, en Toscane, dans le reste défi
et de l'Allemagne , et enfin en fn
Cette idée, la Restauration de Utsd
politique doit l'anéantir à jamais, |
sauver ensemble W Monarchie tl Viâ
En effet, l'Église occupe M. de 8
autant que la monarchie, et c^ol
la religion, nous allions presque ëm
une révélation spéciale, que rtpM
système. « Me méfiant des doctriM
çues, dit-il, je laissai là tons les K
toutes les autorités, pour ne plus I
roger les hommes, mab Dieu seul,
la nature qui est son œuvre. Aloi
porte fut ouverte à celui qui avait frt
à peine la vérité fut-elle cherchéedcl
foi, près de sa source, qu'elle fut troi
elle se présenta soudain et se it
même connaître à celui qui l'aimait
de Haller parle avec une sorte de n
ment de cette espèce d'illuminatioa
ne fut pas considérée sous le mèmm
de vue par le public, mais qui ei|
son dévouement pour cette théorît.
Le public français, à qui des boi
éminents, MM. de Bonald, de Mail
tant d'autres , offraient alors les ■
doctrines revêtues de tout l'éclat (
parole , de toutes les séductions é
lent, accueillit froidement les pal
tlons d'un étranger qui avait de la
à traduire sa pensée dans notre Im
l'Allemagne , au contraire , leur ae
une grande attention. Nous ne noi
rons, des nombreuses réfutatiooa q
leur opposa, que celle de M. Trw
qui est savante et fort répandiM
parmi les imitations modifiées^ qvi
de M. de Strombeck^, qui est popi
(*) L* primat H U f «p't • iTmprwt !• J
tit Buehmnmm (r^jr. c« nom), A»r*tt, it«l
(**) Dm dr^it dêt ■ali«n« émmM ht tmi m I
«•«> mprimê mgii e#»ir»ir—nwi «• iaff êm ê
cia^ Broatwic, 4* édilioo» ift3d.
HAL
(411)
HÂL
iteBint flpi'eile en est à sa
Uré&ititkHi de H. de Haller est dans
Mre, qa*îl UiYoqoe en sa farear. Que
i^DC devenns, an miUea des révolu-
■^ le sooccdent d^âge en âge, les
ipriélaires primitifs des nations^ et que
i-« admettre comme légitime dans
ÉIMC de Tespèce humaine, si tout ce
Uka iait de plus grand dans les trois
dideaon plus admirable défeloppe-
tt CM contraire à la loi naturelle ou
Ifc Qaand même la théorie de M. de
hricrait aossi Traie qu'elle nous pa-
Ame, à qnoi serait^lle bonne ? Com-
Kiaroufer dans le passé Tépoque ou
princs étaient tous en possession de
idnin primilifs, et les peuples, leur
friilé, respectueusement soumis à la
■Me déléguée, dans le principe, par
ilitenr suprême des destinées so-
lda «onde.
aux rois ses
lieutenants?
^ celle époque trouvée, quel moyen
fe*t*il d*y ramener les peuples et les
PEafia, le retour opéré, sérail- il pos-
(de BOUS imposer, avec nos mœurs
inède, les instilutions du passé?
i k foit bien , œ système n*est Trai
tfmt qn*on fait abstraction de tout
doL Mais ce qui est digne d*estime,
>dmms même d^admiration dans M.
idkr, c'est d'abord sa science, qui est
iqaable, quoique son point de vue
faix et cpie nous ayons eu sans cesse
eanhattre dans V Histoire des doc-
^foUtiques des trois derniers siè^
\ <^cst ensuite sa conviction, qui est
^âevée, profondément empreinte de
1 et de respect pour l'ordre moral et
^aa qui domine le monde. Celle
liclioo est non-seulement entière, elle
ideMe; M. de Haller y est arrivé,
i, en étudiant les pernicieuses doc-
■des libres penseurs d'Angleterre,
•ctdopédistes de France , des ///a-
ii^Allemagne. Allemand avant tout,
k Haller est lui-même une sorte d*il-
*é, non pas de la philosophie mo-
is» nais de la foi et de la hiérarchie
■lyen-êge; mais il est infiniment
ipRs de Stolberg et de M. Gœrres
^ MM. de Bonald et de BJaistre.
■ M. de Haller est, comme tous les
l dléoriei absolues, généreuse-
ment inoonséquenU II accorde aux peu*
pies des droits inviolables et reconnaît
entre eux et leurs maîtres des guerres lé*
gilimes; il juslifie les insurrectiçns faites
au nom de Tordre moral enfreint par le
despotisme, et conçoit non-seulement une
résistance brusque, subite , mais des co/i-
spirations préparées dans le silence {voir
le chap. 4 1 du 2" vol. de la Restauration
de la science politique^ édîL allemande).
C'est une inconséquence vérilable; car
c'est constituer, non pas les magistrats et
les élus de la nation, mais le peuple et les
conspirateurs, juges des cas de violence^
d'usurpation et de despotbme. Mieux
valait accorder ce droit aux hommes les
plus éminents, aux représentanis des na-
tions. M-a.
UALLET (Eomovd) , physicien et
l'un des plus grands astronomes de l'An*
gleterre, naquît à Londres le 8 novembre
1656. Quoique sa grande facilité et son
ardeur à s'instruire le portassent d'abord
vers toutes les branches de connaissances^
l'astronomie fut celle pour laquelle il eut
toujours le plus de penchant. Ses pre*
miers pas dans la carrière lui firent goûta*
des plaisirs qui ne peuvent être conçus ,
comme il le disait lui-même, que par
ceux qui les ont éprouvés. Persuadé que
les progrès de l'astronomie dépendaient
d'une connaissance parfaite des étoiles ,
Halley sollicita une mission pour aller
observer le ciel dans l'autre hémisphère.
Charles TL la lui ayant accordée , il se
rendit à Sai nte- Hélène , en 1676, et y
détermina la position de 350 étoiles. Il
observa, dans cette lie, le passage de Mer-
cure sur le disque du soleil , et conçut
l'heureuse idée, qui a été exécutée depuis,
en 1761, de faire usage du passage de
Vénus sur le disque du soleil pour dé-
terminer la parallaxe de cet astre, de la*
quelle dépendent toutes les dimensions
du système planétaire.
A son retour de Sainte-Hélène, il prit
ses degrés de maître ès-arts , et fut reçu
membre de la Société royale de Londres.
Il publia son catalogue d'étoiles australes
en 1679, et voyagea ensuite dans le nord
de l'Allemagne, en Italie, en France,
afin de visiter les savants de ces pays et
de faire avec eux un échange de lumières.
Revenu en Angleterre^ en 168S| il si
HAL ( 41
maria et se livra avec succès k plusieurs
genres cl*observations , |>armi lesquelles
nous distinguerons celles des variations
de raiguitle aimantée. Persuadé quVtles
étaient soumises à une loi , il recueillit
toutes les observations faites jusqu*alors,
les coordonna et reconnut qu^elles dépen-
daient de deux centres d*action, dont
il détermina la position sur la surface
de la terre , ainsi que les ligues courbes
où Taiguille ne décline point. Le grand
avantage que cette théorie devait pro-
curer à la navigation détermina le roi
d'Angleterre à charger Halley de vériGer
sa théorie. Il entreprit pour cet effet,
en 1698» 1699 et 1700, deux voyages
différents , qui le conduisirent quatre
fois sous la ligne équinoxiale, et dans les-
quels il trouva la variation de la boussole
conforme à sa théorie.
Une autre série d'observations égale-
ment utiles à la navigation est celle que
l'on trouve dans son Histoire des vents
alises et des moussons , qui régnent dans
les mers placées entre les tropiques. A
cette histoire il a réuni un essai sur la
cause ph}'sique qui les produit.
Grand promoteur de la philosophie de
Newton , dont il était l'ami , c'est aux
soins, au 7^le et aux pressantes sollicita-
tions de Halley qu'on doit la publication
du livre immortel ^es Principes {voy,
Nevtton). Le mouvement des comètes
semblait encore échapper à la belle théorie
de l'attraction universelle : Halley essaya
de le soumettre à la même loi. Il réunit
pour cet effet toutes les observations
exactes faites sur le mouvement des co-
mètes et les soumit à un calcul rigoureux.
Ayant fait ce calcul pour 24 comètes, il
compara ensemble leurs orbites, et re-
connut que celles des années 1531,1 607
et 1683 avaient des éléments semblables,
et que, par conséquent, c'était le même
astre qui avait paru à trois époqu<^s sé-
parées par des intervalles pres(|ue égaux.
L'histoire fortîGa encore celte idée en
lui indiquant des apparitions de comètes
qui avaient eu lieu dans les années 1 456,
1380 et 1305. Cette constance des re-
tours , cette égalité dans les intervalles ,
confirmèrent la sublime idée de Newton
qu« les comètcsy comme les planètes, tour-
jMsl éênê dm «lUptea aatoar da mlcil.
8)
H\L
Halley éfiblit donc que la premi
mète avait une période de 75 à 76
publia, en 1 705, quVIle devait
de 1 758 à 1 759, ce que l'expérienoe
rifié. La comète fie fittiiry a de i
paru en 1 835. Foy, CoMÈTBet Clmi
L'astronomie doit encore à Halley ii
perfectionnement dans la théorM
mouvements de la lune, dont U
sance est si importante à U na^
par la détermination des longitadaa (i
ce mot). Pénétré de cette im|
s'occupa , depuis l'année 1710
1739, à observer le mouvenent
lune, et il en publia des table» à
desquelles on devait déterminer
beaucoup de facilité la longitude,
cet astre est soumis à plusieurs
séculaires que Halley n'avait pas
et que La Place expliqua par la saila. ^
inégalités ayant été introduites daat %
calculs du mouvement de la luoe, a^
obtenu des tables lunaires plus
avec lesquelles on peut prendre
nant assez exactement la longitude en i
En 1720, Halley rempla^
à l'observatoire de Greenwich. CettaffI
sition lui fournit les moyens de vériÉi
par une observation soutenue, les i
dont son esprit était alors oocopé; il
fectionna celle des étoiles; attaqua
prétendue immobilité, et set hy|
sur leur mouvement, leur lumière,
blent aujourd*hui des vérités im
blés.
Halley était doué d'une forte
tution; sa mémoire était heureuse;
esprit vif et pénétrant le portait à
systèmes hardis. Les opinions
contraires ii la sienne ne l'arrétaiest
dans sa course ; il imaginait et pcopMf
des hypothèses sans scrupule ,
qu'elles découlaient toujours de
servations et de son habileté à les
biner. La gloire d*autrui ne lui fit ji
ombrage ; il sut rendre justice aux ai
géomètres , parlait avec respect de I>«
cartes dont il suivait la méthode tool
les fois que Tobservation lui paraissait il
suffisante pour arriver il un résultat fil
Il aimait la poésie et la cultivait «M
succès. Nous pouvons indiquer, à eri
occasion , les beaux vers latins q«*il i
pour oélébrwr les snbUaMt hàkm dt 5ff
■AL
(411)
AAt
de IHuiiTcn. La va*
de Halley, sa
réponses judi-
, tWci et ctroonspectes , le ren-
ipéable aux princes qo*il eut Toc-
ét roir, PieiTe-le*Grand , dans
pfe eo Angteterre , alla le visiter,
■ cooleot de sa conversation qu'il
ra du titre d^ami. Il vécut dans
idîocrilé dont le choix libre justi-
les les qualités du cceur qu'on lui
le. n fui atuqué) à Tâge de 82 ou
s, d'âne espèce de paralysie qui ,
iotervalle de trois années, le con-
par degrés insensibles au terme de
|Be et brillante carrière, le 25 jan-
742.
I principaux ouvrages sont : Me-
If directa et geometrica investi'^
lexceniricitates planetaruniy Lon-
1C75-1677, in-4», et la Théorie
Mriaiions de l'aiguilie aimantée
■giais dans les Trans, phiL 1683,
Ittin dans les Actaerud,y 1684). Il
Uileor de plusieurs ouvrages d'A-
ns de Perge. On lui doit aussi des
I agronomiques (en latin), 1749,
'. A. DE G.
kLLIER, voy, Filxt.
U4>RES , 7}oy, Baix , Halle.
iLUJClllATIONS , phénomène
ier, firéquent dans les maladies men«
mab qui se montre dans d'autres
ies et quelquefois même isolément,
consiste dans une erreur complète
Ml de plusieurs sens. Ainsi, par
Ic^ la berlue, la bévue, le tintouin
les hallucinations, puisqu'ils font
ea objets ou entendre des sons qui
pas, et dont le malade lui-
aonvent à même de reconnaître
On peut dire que les halluci-
s aont nn délire partiel.
II particulièrement chez les aliénés
sanifestent ces symptômes bizar-
«pu, dan^ les époques d'ignorance
■perstition , ont pu donner lieu à
lô hisloires de sorcellerie, de ma-
I latcination et de possession que
rieni divers auteurs. Les sujets qui,
re adectés de folie, sont cependant
foables par la singularité de leurs
s( de leurs actes, sont souvent sous
redes hallucinations. On les désigne
ordinairement par la dénomination dm
visionnaires^ expression incomplète, en
ce cp'elle ne s'applique qu'aux halluci-
nations de la vue.
Rien de plus varié d'ailleurs que les
formes de ces erreurs. Ainsi un malade
entend parler, soit une, soit plusieurs per*-
sonnes qui l'injurient , le menacent , ou
bien lui adressent les propos les plus agréa-
bles; il les interroge et répond. Un autre
voit le ciel ouvert, ou bien au contraire
l'enfer prêt à le saisir; les gendarmes à sa
poursuite, un tribunal qui va le condam-
ner et le bourreau qui s'apprête à exécu-
ter la sentence. L^ odeurs, les saveurs
perçues par les malades, sans la présence
d'aucun objet matériel , sont en rapport
avec la direction de leurs idées ordinaires.
Les sensations tactiles sont souvent al-
térées de la même façon , et tel malade
sent une épée imaginaire qui le perce de
part en part, des coups de bâton qui
l'accablent, un feu qui le brûle, etc.
Agréables ou pénibles, ces sensations
sont très réelles pour celui qui les éprou-
ve ; car sa conviction à ce sujet est assez
intime et assez sincère pour entraîner
toutes les déterminations qui peuvent en
être la conséquence, et cela malgré les
peines ou même les souffrances qui en
peuvent résulter pour lui. L'exemple de
Pascal, qui, croyant voir un précipice à
son coté, y plaçait toujours une chaise
pour se garantir, prouve, avec mille au-
tres, que les hallucinations ne sont pas le
partage exclusif des aliénés ou des esprits
faibles.
Les hallucinations doivent être bien
distinguées des fausses perceptions qui
ont lieu quelquefois dans les affections
mentales, puisque non-seulement il n'y
a pas de cause matérielle, mais que sou-
vent même on les a vues coexister avec des
paralysies des organes des sens.
Il est probable que le siège des hallu-
cinations est dans le cerceau , mais il est
assez difficile d^en déterminer la cause
immédiate. On les voit le plus souvent
survenir à l'occasion d'impressions vio-
lentes que la mémoire reproduit et que
l'imagination combine.
Les hallucinations précèdent souvent
la folie et se moutreol, à son début, pas-
sagère» et faciles k écarter; mais plus tard
MAL
(414)
HAll
tUflt deviennent dominantei el tyranni-
qucs. Aostî le traîlement doiuil être baié
ior les contidénilioni qui précèdent , et
présente-t-il des chences de saceès très
variables.
D*ailleurs les hallucinations en elles-
mêmes ne présentent souvent aucune
gravité. Elles ne méritent de Tatlention
que comme symptôme précurseur de la
folie (voy. ce mot). F. R.
HALO ou CocaoHm. En météorolo-
gie, on nomme ainsi des cercles lumi-
neux qui environnent le soleil ou la lune
et se produisent particulièrement dans
les régions septentrionales. Lorsqu*on les
remarque autour de la lune, ces cercles
sont presque toujours d^un éclat argentin;
mais aux rayons du soleil ils se teignent
des couleurs un peu affaiblies de l'arc-en-
cîeL Les Grecs ont donné à ce phénomène
le nom de âXatir, aire (d*où l*on a fait halo
en français), parce qu^il apparaît toujours
comme une aire circulaire autour dâ as-
tres. On rappelle en allemand Hofy parce
que les halos forment , pour ainsi dire ,
une cour autour de la lune el du soleil.
n y en a de grande et de petite espèce.
Le halo de petite espèce consiste en deux
ou plusieurs anneaux de diamètres varia-
bles, cotttigos entre eux ainsi qu*au corps
lumineux ; chaque anneau offre les cou«
leurs de rarc-en-ciel ; le rouge est à Tex-
lérieur. Le halo de grande espèce n*a ja-
mab plus de deux anneaux ayant pour
centre commun le centre du corps lu-
mineux et lui servant de couronne , sans
tenir à lui ; ils sont blancs, ou colorés de
telU manière que le rouge se trouve à
rintérieur; les couleurs du deuxième
anneau sont toujours plus faibles.
On attribue les petits halos aux in-
flexions que les rayons lumineux éprou-
vent autour des bulles aqueuses dont Pair
est parsemé; les diamètres des anneaux
dépendent de la grosseur des bulles. Les
grands halos aflectent souvent, dans la dis-
position de leurs cercles, des formes plus
compliquées que celle du double cercle
concentrique. Descartes,lluyghenset Ma-
riolte se sont occupés de la théorie des
grands halos; mais le seul résultat qu*aît
pu atteindre la science pour Texplication
de ce phénomène , c*est qn*il est dA à la
f^frarf Ion de la lumière dam Tatmoephè*
re 9 M. Arago ayant
mière des halos se oondaisail <
rayons déjà réfractés. D*aillc«r
valions de ce météore n*ont été,
ni aasex nombreuses ni assea
Par analogie, on nomme en
ces cercles simples qui entoureu
ment, a quelque distance, le i
lune. Ces halos rudimen tairas
seulement que des vapeurs plo
abondantes voilent Tatmosphci
ce rapport, on peut dire qu*eo
annoncent la pluie.
HALURGIE, mot fora
( SXçf sel, et ipyWf ceuvre) d*«
analogue à celui de métallttt\
lequel on désigne Fart qui s*
Textraction et de la purificatk
fabrication du sel employé dai
ges domestiques et ruraux. O
stitue quelquefob le mot A
(«Xc,sel, etri;^, art). Le le^
vera à Tarticle Saunes tout ce
latif à Texploitation des mines
sources salées, etc. La littérati
gique laisse encore beaucoup i
Tun des ouvrages les plus estii
aujourd'hui, est celui de Lan
langue allemande, qui parut •
1796, en 5 vol. M. Kleinschre
un coup d*Œil sur tons ceux qu*<
mes en Allemsgne (Munich, 1 8 1
En chimie, on appelle Aa/a
la partie qui traite des sels : n
vons pour ce dernier mot le i
ticle que nous devons à M. la
Benélius.
HAMAC , morceau dHine ti
et forte, long de six pieds envt
de trois, qu*on suspend au plan*
chambre, d*une batterie, d*un <
au moyen de deux faisceaux
lettes appelées nraif^rrs^ lesq
tachent à difTérents points des •
de ce rectangle de toile. I^ bat
lit ; on y met quelquefois un m
draps et une couverture. Avai
tions des Européens avec les n
TAmérique, le Ht suspendu d
s'appelait branle^ ainsi qu*on l*i
casion de ce mot. L*auteur de
a établi , dans le Mémoire n*
de Wérehéologie na^ale^ qn*a«
He lee lits dvsi patsagm, s«r It
ham
(41«)
àAii
kTam-SttOt0, c ; être
. nmmt la Imi ss modernes.
■■ o«t ■■i£Îné dr lirlefood
d^oo gruid recUo|;le de bois
ar Icqoel est douée une toile,
t ce redengle est de laisser au
poeition horîxoDtaley et de doo-
nome ooodiée dans ce lit,qu'oD
udF€ ou hamac à l'anglaise^ au-
lafort qu'elle en trouTerait dans
Belle ordinaire (vo^. CADaK).Le
iDglaise esl un Ut fort agréable,
I ne saurait comparer le hamac,
lier est néanmoins préféré pour
r des matelots, c'est qu'étendu
I il tient infiniment moins de
• le cadre à Panglaise. A. J-i^
IDETADES, voy. Nymphes.
i&ER (RKHai-AasHs), proies*
inaire des lances orientales à
lort le 10 octobre 1835, était
mcccmeur des Golius, des Sca-
s Wamcr, des Jean- Jacques et
Scboltens, dont il occupait la
létait né à Amsterdam, en 1 789,
ilé destiné au commerce par ses
■aïs mal^ leurs ordres et la
dont il triompha par son in-
actirité, il se mit à étudier le
b grec, juscfu'à ce que Willmet
ràt legoût die l'arabe. Alors il se
Franekér, où il s'occupa prin-
■Ide l'étude d'Aboulféda. Après
pesé environ deux ans, il fut
«a 1818, professeur eatraordi-
Le|de, et piiblia son Oratio de
tWÊakammedieOj magno virtutis
aptui Orientales incitamento
181 8, iB-4*}. Cependant il n'éta-
ipatitiuM cpie par son Spécimen
^cùdicmm mamucripi. orienta*
Wathecœ academiœ Lugduno^
ÇLajétf 1820, in.4«), ourra^
•née vne f;rande érudition, mais
pes élé continué. Peu de temps
eâr élé nommé professeur ordi-
ions le titre de Tokyod-^
Al^MÊakrizii narratio de
Dbtfocftaai, ab ann. C. 708 ad
■ie^lÊ#(Anisterd., 1824, in-4«),
léqnH avait lu à llnstilut royal
P^ÊÊ^ dont 0 était meodbre, et
l'histoire des Croisades. Plus d'une er*
reur généralement admise jusqu'à lui j
est relevée avec science et talent. Nous
mentionnerons ensuite son ouvrage inti-
tulé Incerti aucioris liber de expugna*
lione Memphitis et Alexandriœ^ vulgo
adscriptiu Abou Abdallœ Mohammedi^
Oinari filio , Wahidœo , Medinensi
(Leyde, 1825, in-4«), ainsi que les ex*
cellents articles d'analyses qu'il écrivit
pour être insérés dans la Bibliotheca
critica nova de Leyde. Mais si Hamaker
s'est fait un grand nom, comme orienta-
liste et comme critique, par tous ces dif-
férents travaux, il n'a été rien moins
qu'heureux dans ses tentatives d'expli-
quer les inscriptions puniques et phéni-
ciennes. On serait tenté de croire qu'ou-
bliant la dignité du savant, il n'a eu en
vue qu'un vain jeu d'esprit dans sa Dii^^
tribe philologico^critica aliquot monm*
mentorum Punieorum nuper in Africa
repertorum^ interpretationem exhibens.
Acceduni noçœ^ in nummos aliquot
Phœnicios lapidemque Carpe ntoracten'
sem , conjecturœ , etc. (Leyde , 1 822 ,
in-4*'), dans sa Lettre à M, RaouURo^
chette (1825), où il explique une in-
scription phénicienne trouvée dans la
Cyrénaîque, et dans ses Miscellanea
PhœnieiOj sive commentarii de rébus
PAœnicum ÇLtydey 1828).
Comme professeur, Hamaker a rendu
de très grands services ; ses conseils et sa
protection ont fourni à plusieurs de ses
élèves les moyens de publier leurs tra-
vaux. C'est à lui que nous devons, par
exemple, le Spécimen critieum^ exki*
bens locos Ibn Khacanis de Ibn Zeidou -
no (Leyde, 1831, in-4«), de M. Weyer,
qui lui a succédé dans sa chaire.
Outre l'arabe, Hamaker s'occupait
beaucoup des autres langues sémitiques,
même de l'éthiopien. Il lisait le syria-
que avec une grande facilité , et avait
préparé une édition d'un dictionnaire,
dont la Chronique de Bar Hebraeus(vor.)
devait être la base. Ses Miscellanea «Sa-
maritana^ attestent aussi des études pro-
fondes; mais il connaissait surtout l'hé-
breu, et en donna la preuve entre au-
tres dans la Commentatio in libelUun
Epiphanii de vitd et morte propheta^
ntm^ de mémo que dana tes court e^
ÛAus let articles d'analyiA qu'il
Il donnait une attention spéciale à la cri-
tique de FAncien-Testament et des an-
ciennes traductions de la Bible, à Phis-
toire des Hébreux, à la chronologie et à
la géographie de la Palestine. Ces études
n*ekcluaient pas celle du grec; il a publié
des Leclioncs Philostrateœ (Leyde et
Leipzig, 1816, in-S®} qu'il se proposait de
faire suivre d*une nouvelle édition des
œuvres de Philostrate. Il avait entrepris
aussi , pour Tédilion de Bonn des auteurs
byzantins (vo/. Niebvhr) , une révision
de la grammaire de Chalcondylas, et Ton
doit de justes éloges à ses observations sur
Tédition des Chiliades de Tzetzès par
Kiesling. Enfin il a écrit en hollandais des
discours sur le poète persan Firdouci, sur
Kalidasa, Fauteur du drame indien de
Sakountala, dans le Horreum literarium
de Kampen; il embrassait la littérature
et rhistoire des Turcs , des Persans , des
Mongols, des Tatars, et il s^oocupait acti-
vement d^une grammaire générale. Un de
ses élèves, M. Juynboll, a élevé un digne
monument à la mémoire de son maître ,
dans son Oratio de HrnricO'ArfnUo Ha-
maker . Grœninp.,' 1837, in-4®). C, L,
IIAMANN (Jrjk!f-GEOECE)\ littéra-
teur allemand, né le 27 août 17S0àKœ-
nig^berg. On Tavait destiné à la théolo-
gie, mais le jeune homme, qui se défiait
de sa piété autant que de son éloquence,
8*adonna de préférence à la critique, à la
poésie, à la philologie. En 17o2, nous
le trouvons en Courlande comme pré-
cepteur; en 1753 à Riga, où il étudie les
sciences commerciales et politiques; en
1 756, il retourne à Kœnigsberg, et repart
de là , en qualité de commis- voyageur,
pour Berlin , la Hollande, FAngleterre.
A Londres , désespéré du peu de succès
de ses opérations commerciales, il se jette
dans une vie de dissipation et de débau-
che; heureusement la lecture de la Bible
vient Tarracher de cet abîme. Vers 1762,
il revient dans sa ville natale et s'adonne
à Fétude des langues orientales et de
celles de Fantiquité classique; plus tard.
Il essaie d*un emploi aux domaines, mais
son esprit inquiet se refuse à ce travail
mécanique. 11 visite, \ers 1764, FAlle-
magne, FAlsacr, la Suis«e. Kn 1765, il
êliortk encore une ïo»^ dans la nUe de
HU)
riAit
Milau, la pénible carrière d« pvéi
à laquelle il avait déjà nmmoê
reprises différentes; deus «os api
corps, brisé par les chagrins et I
cis, lui fait la loi : il rentre cow
ployé dans Fadministnition des do
A la fin pourtant, cette existe
dément ballottée devait arriver i
Après avoir passé près de 20 aM
dans une position subalterDe,il sei
tra avec un homme généreux qi
nit largement à son entretien. El
il se rendit en Westphalie, et véa
nativement à Munster et à Dm
chez son patron et chez Jacobi
Le 21 juin 1788, il nM>urut
première de ces villes.
Hamann est Fauteur d*un grai
bre de fragments semi-littérairei
théologiques, écrits dans un style
et parfois inintelligible. Nous cils
Feuilies sibyiitfjurs du Mage dm
trion (Lei pz. , 1 8 1 9 ) . Hamann ava
té cette dernière qualification , t
droit, ce nous semble; car son my
langage, son incroyable prédilecti
les métaphores et les symboles, se
de prophète et de visionnaire , li
naient, frans aucun doute, Fatlita
de ces sages de Fantiquité ou <le
qui jetaient dédaigneusement au
profane leurs pensées sous une ■
enveloppe. Maïs le public modi
rendit mépris pour mépris : Uaa
peu goûté de ses contemporainai
ne flattait ni les passions ni lèses
Peut-être même son nom aurait-
inaperçu dans la république des 1
des hommes telsque Herder, Jaool
Paul, Gœthe, n'avaient appelé Vm
du peuple allemand sur un autcuri
nit au sentiment religieux le plut ]
la connaissance des hommes et des
Hamann défend la révélation a
scepticisme, le cœur contre VmM^
sentiment et la synthèse contre V\
Cest dans ces dernien temps snrti
a exercé en Allemagne une salM
fluenoe sur la théologie et la philo
il a puissamment contrebalancé le
lisme qui menace de glacer les co
cette œuvre méritoire,rachèle en p
allusions obscures qui remplissent
ges de sea nombreux ccrilS| prctq
HAJi
(*n)
HAM
ret. Les nnaget dm ion si^lt
un iUlonoét par les éclairs de
édition des Œt es de Ha*
\ donnée par Fr. Roth (Ber-
25, 8 vol. in.8«). L. S.
iA. Ce mot arabe, qui signifie
a senri à désigner divers re-
ûennes poésies arabes, dont le
s reconnaît pour auteur Abou-
Yoici comment les écrivains
ntent Torigine de cette corn-
i ne tarda pas à servir, aux dis-
ahomet répandus dans la plus
je de Tancien monde, de code
: d'archives de leurs origines,
mam , poète fort distingué de
imie , au ix^ siècle de notre
lé dans le Khoraçan pour pré-
|ues-uns de ses vers au gou-
oette vaste province. A son
it arrêté par un froid très vif
I, et logea dans cette ville chez
qui avait rassemblé dans sa bi-
les diverses compositions poé-
littérature arabe. Abou-Tem-
lérant que ces compositions se
t à elles-mêmes par leur nom-
masse, eut rheureuse idée de
DIX parmi elles, et il réussit si
on plan qu'il est maintenant
i par cette compilation que
ipres écrits. Le nombre des
s à contribution par Abou-
st de plus de 800 ; les plus
mutent à l'origine de la poé-
c'esl-à-dire aux environs du
notre ère. Le recueil est par-
livres. Le premier, qui forme
a moitié de l'ouvrage et qui a
nom an recueil entier, ren-
ioroeaux rebtifs aux exploits
ea antres contiennent des élé*
haots amoureux , etc. Aucun
est plus propre à nous faire
■s mœurs des anciens Arabes,
nœs et leur histoire. Ce ne
•savants de profession qui s'y
aoeoe : ce sont en général des
efés dans la rudesse du désert
nmentavec toute la franchise
■omade. La plupart des ou-
lœs morceaux sont extraits ne
KMoC parvenus, et, sans ces ex-
a nne foule d'expressions et
Cf. d. G. d. M. Tome XJII.
d*usages qui nous seraient restés Incon-
nus. Du reste , les idées qui y dominent
sont grandes et fortes, et, sous ce rap«
port, ces poésies sont bien préférables
aux compositions postérieures, composi-
tions qui se font remarquer trop souvent
par l'emphase et le mauvais goût.
Le Hamas Oy retraçant en grande partie
des mœurs particulières à la vie nomade,
est d'un accès difGcile pour les Arabes de
Syrie, d^Égypte et des autres contrées fa«
çonnées à la vie sédentaire. Un grand nom-
bre de commentateurs si sont exercés sur
les difficultés que présente cette compi-
lation. Tebrizi, écrivain du xi*' siècle de
notre ère, a composé à lui seul trob com-
mentaires, l'un très étendu, l'autre fort
concis, le troisième de grandeur moyenne.
Il existe un exemplaire du dernier com-
mentaire dans la bibliothèque de Leyde,
et cet exemplaire a été copié d'après le
manuscrit original. En 1768, Albert
Schuhens , professeur de langues orien-
tales à l'université de Leyde, publia, à la
suite d'une nouvelle édition de la gram-
maire arabe d'Erpenius, nne portion du
Ramasa^ avec une version latine et des
notes. Enfin M. Freytag {yoy.)^ profes-
seur d'arabe à l'université de Bonn, a fait
imprimer le Hamasa tout entier avec le
commentaire de Tebrizi, Bonn, 1828, 1
gros volume in-4^. L'illustre SUvestre de
Sacy consacra une partie de ses leçons,
pendant les dernières années de son cours
d'arabe littéral à la Bibliothèque royale,
à l'explication du volume de M. Freytag;
il finit précisément le samedi qui précéda
sa mort. Suivant son usage, il avait fait
interfolier son exemplaire en papier
blanc, et il marquait successivement sur
ce papier blanc les observations qu'il re-
cueillait de différents côtés. Ces obser-
vations ne seraient pas inutiles à quicon-
que voudrait soumettre le texte et le com-
mentaire publiés par M. Freytag à un
nouvel examen. R.
HAMAUX , voy. Filet.
HAMAXOBIENSouHamaxobiotes,
noms composés de ql}L9,\9. , chariot, et de
^tôu , je vis , et qui désignent, par consé-
quent, des gens qui vivent sur des cha-
riots au lieu d'habiter des maisons. Pom-
ponius Mêla (II , 1) et Ptolémée appel-
lent ainsi , soit la masse tout entière des
HAlt
(41S)
ttAM
SvmkfiXes'{Sauromaiœ) et des Agathjr-
ses y soit quelques tribus particulières de
ces peuples. Aujourd'hui même, les Kir-
ghiseSy qui n*ont d*autre domicile que
leur kihUka en feutre, sont hamaxobiens,
et cet usage a sans doute été beaucoup
plus répaudu, au temps des anciens, dans
les plaines de TEurope orientale et dans
les steppes de la Haute-Asie. S.
HAMBACH (fAts de). Uambach est
un beau village fort bien situé dans le
canton de Ncustadt du cercle rhénan
bavarois. La fête démocratique qui y fut
célébrée dans le but de réveiller et de
raviver Tunité nationale des Allemands ,
le 27 mai 1832, lui a donné une certaine
célébrité dans ces derniers temps. Uopi-
oion publique s^était déjà prononcée con-
tre les actes des États de la Bavière rhé-
nane , et deux journalistes, M. Sieben-
pfeiffer (dans la Bavière rhénane et le
Messager de F Ouest) et M. Wirth (dans
la Tribune allemande)^ entretenaient et
irritaient lesanimosités, lorsque /a Gazr//tf
de Spire , dans son numéro du 1 5 avril
1832 , invita la nation à célébrer Tanni-
versaire de la constitution bavaroise, le
2 6 mai, au château de Uambach , près de
rifeustadt, an der Haardt, Cet appel fut
goûté. Le 20 avril, M. SiebenpfeifTer pu-
blia un écrit , sous le titre du Mai aile-
mand^ où il engageait toutes les popula-
tions allemandes à se rendre, le 27 du
mois qu*il désignait, à la grande réunion
nationale ; les femmes elles-mêmes étaient
conviées à la fête. Le 2 1 avril, M. Wirth,
à Hombourg, fit un appel Aux patriotes
de l'Allemagne; il revendiquait pour la
commune patrie Tunité, la souveraineté
nationale, Tabolition de la noblesse , et
une nouvelle constitution votée dans des
assemblées générales du peuple. En même
temps, on distribua par milliers, dans la
Bavière rhénane, la déclaration française
des droits de Thomme de 1793. Ce fut
dans ces conjonctures que le gouverne-
ment du cercle rhénan défendit, le 8 mai,
la célébration de la fête de Hambach.
Le conseil de la ville de Neustadt pro-
testa contre cette défense, et en ren-
dit le gouvernement responsable. D*au-
tres ville», telles que Franlenthal, Spire,
Landau et Deux- Ponts, firent entendre
ift fDéaMfl réclamations. liCt ordonna-
teurs de la ((Ite , après aroir 6tt •
consultation avec plusieurs avoetl%
clarèrent qu'ils continueraient à tiMli
poser pour la solennité , noi
défense. Enfin , le 1 5 mai, la
cercle rhénan permit de célébrer
la fête de la Constitution.
Toutes ces discussions prélimiMB
avaient excité Tattention publiqat*
dernier point. De tous côtés, le ~
Rhin, il se forma des sociétés qui
vaient se rendre à Hambach. A Ti
che de la fête, on vit quel effet
cet événement produisit sur les
ordinairement si calmes des Ail
les routes étaient couvertes de vo]
qui afQuaient à Hambach dans des
tures ornées de feuilles de chênes ctl
montées des couleurs nationales (i
rouge et or). Dès la veille au soirj
fête avait été annoncée au brait d»<
ches et des canons , et les somi
Haardt étinceUient de feux de joi«»]
jour même, un cortège partit
château de Hambach à neuf
matin. La marche était ouverte M
milice civile ; venaient ensuite des fefl
et des jeunes filles avec des ceintarMf
trois couleurs ; «u milieu d'elles se li
vait le porte - drapeau polonab, 1
d*une écharpe blanche et rouge. I
étaient suivies des ordonnateurs 11
fête, au milieu desquels flottait la gnî
bannière nationale avec rinscriplJMl
la régénération de rAllemagnem
marche était close par le conseil pniN
cial du cercle rhénan, par les délégMÉ
beaucoup d*autres pays allemande ^
par les étrangers classés par tribus iil
des bannières. On porte à 30,001
nombre des personnes qui asaîstèrail
fête de Hambach, où Ton chanta |
sieurs airs tant nationaux que fraseii
polonais , et où plusieurs discours Mi
prononcés. La fête se termina
chants et des toasts portés à Têi
tion et a la liberté de rAltemago»*
lendemain, il y eut à Neustadt unei^
blée pour délibérer sur les moyess d
teindre le but qu*on s'était proposé
cette fête. Elle avait eu un trop p
retentissement pour quelaConfédéri
germanique ne cherchAt pas à wmfé
le retour de pareilles réuniniH pop«U
'tt\îl
(419)
MAM
iutmire le procès de MM. Sie-
r et \Vîrth,et celui de quelques
Dmes qui aTsient pris , comme
une part active à la fêle de
y et le gouvernement bavarois
>ar des mesures énergiques la
faite en 1833, de célébrer Tan-
de cette fête. X.
lOURG, la plus importante des
tes libres d^Allemagne, tire son
rant toute apparence, de celui
, qu^on a donné au territoire
rde. Cette grande ville, qui est
re place de commerce de PAl-
est située sur la rive droite
, à 1 8 milles géographiques au-
Pembouchure de ce fleuve dans
u Nord et à une demi -lieue
e d^Altona {vojr,^ qui , située
[>1us bas sur TElbe, est à Pex-
litc du duché de Holstein. Ce
avec le duché de Lauenbourg
ssession du roi de Danemark) et
jyaume de Hanovre, entoure de
Ils la petite république, dont la
s totale ne dépasse pas 7 milles
k>gr. , et qui compte environ
habitants. La rivière TAlster,
le TElbe , forme au nord et en
e la ville un grand bassin (Gros-
r) qui communique à un autre
oins considérable situé dans Pin-
le la ville [Binnen Alster)\ ces
iont liés à TElbe à Faide de ca-
i'écluses. Un bras du fleuve bai-
nbourg du côté de Test et se di-
un grand nombre de courants
joignent au canal de TAlster , et
it, au sud de la ville, un excel-
t communiquant pai' le fleuve
1 avec la mer du Nord. On a dis-
us ce port un vaste espace appelé
Uhaferif qui , à Taide d^un pilo-
nite une station sûre aux grands
Les négociants de Hambourg ont
ors magasins sur les bords des nom-
maux (dits Flcete) qui coupent,
ites les directions, la partie basse
le. Dans ce quartier et dans celui
st de TAlster, les rues sont étroites
eoses; elles sont larges et tirées
eau dans la Neustadt (nouvelle
qui est la partie occidentale de
ir(. Cette ville a 115,000 habî-
tanti, dont 98,500 luthériens, 4,000
réformés, 3,000 catholiques, 500 frères
moraves et mennonites, et 14,000 juifs.
Il y a cinq églbes luthériennes avec trois
succursales, deux églises calvinistes, une
catholique, un temple anglican et deux
synagogues; les faubourgs de Saint-Geor-
ges et de Saint-Paul ont chacun aussi une
église luthérienne. La plus remarqua-
ble de toutes ces églises est celle de Saint-
Michel ; elle fut achevée en 1786, et
sa construction coûta 1,600,000 marcs
courants. Elle a une tour qui est la plus
haute qu'on ait bâtie dans le xviii* siè-
cle (456 pieds d^élévalion). L'architecte
Son n in Ta construite de manière que, du
point le plus élexéf auquel on puisse par-
venir dans son înterieûi' jusqu'au pav^
de Téglise , l'espace est entièrement li-
bre, de telle sorte que le physicien Ben-
zenberg n'a pu trouver une position plus
favorable pour y faire des expériences
sur le mouvement terrestre, par la chute
de boules en métal, laquelle se faisait
sans la moindre déviation, à l'abri du
vent et de tout autre obstacle. Parmi
les édifices remarquables de Hambourg
il faut citer encore le nouveau palais de
la Banque, Thospice des orphelins, le
nouvel Uotel-Dieu, l'Observatoire, les
salles de spectacle, la Bourse , le Baum-
haus , Thôtel de Tamirauté , celui d'Ein-
beck, la Bibliothèque , le musée de Rœ-
ding, etc. Cette ville a des établissements
d^instruction publique justement re-
nommés, teb que le gymnase, appelé
lohanneum^ qui remonte à plus de trois
siècles, l'école de navigation, ouverte de-
puis 1826, un riche jardin botanique,
etc. L'institution des sourds- muets , la
maison pénitentiaire pour les filles de
mauvaise vie , et les fondations faites en
faveur des indigents, des malades, des
enfants pauvres, établissements qui sont
la plupart adminbtrés par de simples
particuliers et soutenus par des dons gra-
tuits,, méritent encore d'être mention-
nés.
Hambourg fait on grand commerce.
En 1828, il est entré dans son port 2,125
bâtiments, parmi lesquels cinq étaient
venus des Lides-Orientales et 742 de la
Grande-Bretagn^ il en est sorti la mèm^
année 2,087 navtres.
flAM ( 420 )
Il parait à Hambourg trois journaux
HAM
politicpiet j dont le plui répandu est le
Correspondant impartial {vojr,). Ham-
bourg a donné le jour à beaucoup d'hom-
mes célèbres, en tête desquels il faut nom-
mer Hagedom et RIopstock ; ce Mil ton
allemand est inhumé à Ottensen, village
situé au*delà d'Altona, où un modeste
mausolée couvre ses cendres. La ville a fait
ériger aussi au savant géographe Busching
un monument qui est placé sur les rem-
parts de la ville.
Cette cité a pour armoiries un mur
d'argent surmonté de trois tours avec
une porte ouverte, le tout sur champ de
gueule ; deux lions soutiennent l'écusson.
Le pavillon hambourgeob est rouge.
La petite république de Hambourg a
un gouvernement démocratique dans le-
quel le principe aristocratique est habi-
lement fondu. Ce gouvernement, tel
qu*il est encore de nos jours, fut institué
par les actes organiques de 1 7 1 0 et 1 7 1 3 ;
il n*a été suspendu que de 1810 à 1814,
époque où Hambourg était réuni à l'em*
pire français. A la tête de l'état se trouve
placé un sénat composé de 4 bonrguemes-
tres, et de 34 conseillers, qui se renou-
vellent au moyen de l'élection et du sort.
Trois bourguemestres et 11 conseillers
doivent être gradués en droit; les autres
membres de ce corps sont choisis par-
mi les négociants. Deux secrétaires, un
pronotaire et un archiviste, qui ont voix
consultative, sont attachés au sénst, le-
quel exerce le pouvoir exécutif. La bour-
geoisie est parUgée en cinq paroisses qui
choisissent chacune 86 membres pour le
collège des 180. Du sein de ce conseil on
lire leComitéde360,et de celui-ci le Con-
seil des anciens (06er-^/r^ii), qui sert de
médiateur entre le sénat et les citoyens ,
comme faisaient à Rome les tribuns du
peuple. Les sénateurs et les anciens sont
seuls rétribués. La justice est administrée
par divers tribunaux qui rcMortissent d'u-
ne cour d'appel établie à Lnbcck, et qui
est commune aux quatre villes libres d'Al-
lemagne. Les bailliages de Ritzebuttel et
de Bergedorf ont chacun leur juridiction
à part. Hambourg a des revenus consi-
dérables qui permettent d*alléger pour
les habitants le fardeau des impôu. La
dette publique est fort coaaîclérabley
surtout par suite <le Toccspi
Françab.
Les quatre villes libres ont <
une voix à l'assemblée ordinaii
Confédération germanique; mai
semblée plénière (plénum)^ la
Hambourg a une voix à elle to
le : c'est la 69* ou dernière , i
provient de ce que celte dté, le
dépendante du Holstein et, pai
Danemark , devint après les tro
immédiate de l'Empire ^ Elle I
l'armée fédérale un contingent <
hommes soldés par elle ; et sa g
tiouale, forte de 13 à 15,000 I
se compose de deux compagnie
lerie , huit bataillons d'infanteri
gne, un bataillon de chasseun
compagnie de cavalerie légère. '
toyen âgé de 18 à 45 ans est a
faire le service de la garde o
Hambourg a en outre une gar
1,000 hommes, une garde <le
500 hommes, et un corps de
pompiers. L'Elbe sépare le terri
la république du royaume de B
toutefois quelques lies de ce lli
unes en totalité et les autres eu ]
le village de Moorbourg, qui csti
la rive gauche, en font aussi p
ville de Hambourg poisède ei
mais en communauté avec La
bailliage de Bergedorf, le cantoi
Fierlandcy et quelques villages à
de Lauenbourg.
Histoire, Ce fut l'empereur
magne qui jeta les fondements d
de Hambourg , en faisant consti
fort et une église à l'angle que la r
che de l'Alster forme avec la rif
de l'Elbe ; ce fort devait servir j
ce côté de l'empire des Francs
des incursions des hordes paîenoti
sinage. Les rivières d'Alster et d
qui baignent Hambourg, et rbeai
tuation de cette ville ii Tendroit d
où ce fleuve cesse d'éprouver le fl
haute mer, ont rendu cette cité é
ment propre au commerce. Sa
et la pêche y firent bientôt affluer l
(*) Voir sar c« poiat, •••« q»* ••?
de la roostitulioB de HamiMNirg* «ra i
Smatt't^xikmn d« Mil. ds |U>US(kil
t VUlf p. 777 ei •■tv.
HAM
(421)
HAM
IntiDts. Les tribus ToisiiieSy
ni saoTSges, détruisirent à
riscs U ville naissante; mais
it promptement et à chaque
nde. Dans le xii^ siècle, elle
lace de oonunerce si impor-
s Arabes déjà la connurent
iboorg, en société arec d'au-
e commerce, fonda, dans le
U célèbre li^ue Anséatique
; elle a toujours conservé le
solution de cette association,
unbourg conscnra son indé-
on grand commerce,et main-
los jours la ligue qu'elle avait
nément avec Lubeck et Bré-
noms). Jusqu'en 1500, Fen-
lambourg était restreinte à
Mme TElbe avec la rive gau-
!r ; la ville s'agrandit ensuite
t>ite de cette rivière, agran-
quel donna lieu le nombre
d'habitants des Pays-Bas qui
t à Hambourg. Telle fut Po-
rtier nommé Neustadtf qui,
lières années de la guerre de
prit une si grande important
pstrat le fit enclaver dans le
tifications de la ville, ce qui
B^ rétendue qu'elle a pré-
é lut en 1618 que l'Empire
BeUement Hamlx>urg , jus-
• aux ducs de Holstein, pour
e el impériale ; toutefois l'ar-
Bréme conserva les droits de
qu'il avait sur la cathédrale
roîts qui, à la paix de West-
}, échurent à la Suède, et qui
oite à l'électeur de Hanovre
oit le duché de Brème. La
ut encore longtemps avant
iffranchir de l'hommage que
Celle les ducs de Holstein, et
'à la suite de la convention
'1768) que toute difficulté
t représentant de Hambourg
! 14 mars 1770, au banc des
BS et donna sa voix à la diète
i guerre de Trente- Ans et les
récentes firent refluer des
bordsdu Rhin et de la Fran-
antede Hambourg,une foule
[ai ^ fi3[èrent.Le commerce
( l^aepmt vnc sa popalation
et la dédommagea amplement des pertes
que firent essuyer à ses fabriques et ma-
nufactures la concurrence de l'étranger
et le système prohibitif qu'établirent les
puissances voisines. Toutefois, les raffine-
ries de sucre, les fabriques d'huile de ba-
leine, les chantiers de construction de na-
vires , les imprimeries en toiles de coton,
continuent de prospérer à Hambourg. Le
commerce maritime de cette place prit un
grand essor quand elle put établir des rap -
ports directs avec les Etats-Unis d'Amé-
rique. Lorsque la guerre de la révolution
française sérit dans les Pays-Bas et sur
les bords du Rhin, une grande partie des
affaires commerciales reflua de ces con-
trées sur Hambourg. Enfin la dépntation
d'Empire, par un décret qu'elle rendit en
1802 , assura à cette cité la libre pos-
session de sa cathédrale et dépendances;
elle confirma Hambourg dana sa pleine
et entière souveraineté , que d'ailleurs
la ville avait toujours su faire respecter
par les autres états. — Grâce à ce con-
cours d'heureuses circonstances, Ham-
bourg était devenu , au commencement
du XIX* siècle , une des républiques les
plus florissantes de l'Europe, liais ses
destinées brillantes changèrent quand,
en 1803, l'armée française occupa l'élec-
toral de Hanovre. Alors la France s'em-
para du port de Cuxhaven et ferma l'en-
trée de l'Elbe aux narires anglais ; la
Grande-Bretagne, par représailles, blo-
qua l'embouchure du fleuve et empêcha
les vaisseaux d'en sortir. Dès lors, Ham-
bourg fut contraint de diriger ses expé-
ditions maritimes sur les ports du Dane-
mark, Husum et Tœnningue, et, à l'égard
des marchandises que cette place envoyait
dans l'intérieur de l'Allemagne en re-
montant l'Elbe , elle fut assujettie à les
munir de certificats constatant qu'elles ne
provenaient pas d'origine anglaise. Ham-
bourg fut obligé d'avancer aux États du
Hanovre une somme de 2, 1 25,000 marcs
banco. Après la bataille de Lubeck, le 1 9
novembre 1806, le maréchal Mortier oc-
cupa militairement Hambourg; toutefois
les troupes françaises évacuèrent la ville
à la paix deTilsitt, conclue le 7 juillet
1809, et elle recouvra ainsi son indépen-
dance, an moins nominalement. Le 21
novembre 1806 el le 27déoeaiVic« \Wl ^
IIAM
(422)
HAM
Vcmpcreur Napoléon promulj^ua ses fa-
meux décrets de Berlin et de Milan ; les
îles Britanniques furent déclarées en état
de blocus, et tout commerce avec le con-
tinent leur fut interdit. Le système con-
tinental (voy.) paralysa le commerce de
Hambourg, et ses négociants furent con-
traints de se défaire sous main des mar-
chandises anglaisesdont regorgeaient leurs
magasins , au risque de les voir saisir et
brûler. Le 13 décembre 1810, la petite
république fut réunie à Tem pire français
et devint le chef-lieu du vaste départe-
ment des Bouchcs~de-l* Elbe. Après la
désastreuse retraite de Moscou, le géné-
ral russe Tcttenborn s^approcha de la
ville et força les autorités françaises à
Fabandonner (13 mars 1813). Aussitôt
Hambourg rétablit son ancienne consti-
tution et fit tous ses préparatifs pour
prendre part à la lutte terrible que TEu-
rope conjurée allait entreprendre contre
Tempereur Na|>oléon ; 7,000 citoyens
se firent spontanément inscrire pour la
garde nationale et 2,000 pour la légion
anséatique, sans attendre même Tappel
du sénat. Mais bientôt Tarméc française,
redevenue victorieuse, repoussa les alliés;
elle reprit la rive gauche de TKlbe, occupa
llarbourg, s*ero|)ara de Tile deAVilhelm-
bourg, et, dans la nuit du 20 mai, bom-
barda la ville. Le lendemain, deux batail-
lons suédois accoururent à son secours ,
mais ils se retirèrent dès le 2ô du même
mois. La discorde se mit entre les com-
mandants militaires et le sénat ; celui-ci
implora la médiation du Danemark. Le
général rus!»e Tettenborn fut forcé dVva-
cuer la ville ; la garde nationale fut licen-
ciée, et le même jour (29 mai - les troupes
danoises, qui appartenaient à une puis-
baoce alliée de la France, occupèrent
Hambourg, avant même que cette mal-
heureuse cité pût conclure une capitula-
lion. Dans la soirée du 31 , le maréchal
Davoust \Vtiy, . , prince d*KcLmûhl, et le
général Vandamme y firent leur entrée et
y établirent leur quartier- général. Au (
nioÎA d'août suivant, le mart^chal voulut
s'j réunir à la Grande-Armée qui agii-
*^ait contre la Prusse; maii il fut forcé
de rentrer dans la place, où il fut bien-
tôt asuégc par les armées enoomies. Sa
Mtaic de iUoibourg fut %claiirable,
mais son administration despotiqi
na lieu à des plaintes sau» noii
frappa la >ille d*une coutnbutio
millions de francs , et le 5 novi
tira des colfres- forts de la bauqi
gré les protestations de ses aJn
teurs, 7,480,343 marcs l>anco.|H
face aux dépenses du >iége. \r
de Tannée, le prince d'Ëikmûhl
de la %ille toutes les bouches io)
48,000 individus furent ain&i al
nés à la rigueur de l'hiver, sans
ressource. A la même époque, il
1er tous les édifices situés en deb
ville qui eussent pu nuire à sa <
8,000 indi\ idus perdirent ain»i 1
bitations. Il fit fortifier admîn
la ville, et en 83 jours il fit o
sur TElbe un pont qui avait une
d'environ deux lieues. H le h
I etranchements et do canons.
devint un objet d'admiration
armées ennemies elles-mêmes; I
gne n*avait pas vu un ouvrage aui
tesque depuis le pont que Jul
avait fait jeter sur le Rhin. Lo m
dant toute la durée du siège , U
suédoise , prussienne et ru&se , q
mandaientWalmoden et ensuite,
bcn, s'efforcèrent, par des attaqi
rées ou des sommations menaçi
s'emparer de la place ou d eb
fermeté du prince d'Hckmûhl :
taques, leurs menaces furent i
inutiles. Il répondit aux en%oy<
néral Benning^n, qui lui notilîj
dre du gouvernement pro\ isuire
ce d'évacuer la ^ille : « L'empc
1 poléon, mon maître, ne m'env'
« ses ordres par des officiers nu
ne fut que lorsqu'il connut olfic
les événements de 1814 qu'il
à remettre la place , non au gêi
nemi, mais au général Gérard
des ordri^s de I^ui» WllI. C
(|iic dans les derniers jours du
mai que l'armée française, enc
et formidable, é\acua Hambi
troupes russes \ entrèrent aussit
jouriièrent jus(]u'à la fin de Ta
France paya à c*ette rrpublii|u«
demuité de guerre de ^ 00,000 U
S p. % sur le graod -livre, au <
10 «iliioiit. Haoïboarfi reprit.
HàM
(428)
HÂIf
cienzie forme de gouverne-
ida,le8juiDl815,àlaCoD-
smaDique comme TÎUe libre
c Comme telle , cette répa-
ra, le 29 septembre 1829,
ftte séculaire de son indé-
coDsulter sur cette ville les
ods suivants : Zimmermann,
'vnUjiiede Hambourgifi^m'
)) ; Dittmar , Tableau géo-
t staiisiique des possessions
de la ville libre ci anséati^
iboarg (ibid,, 1825, in-4«>);
uel de la constitution pu-
dminiitrative de Hambourg
() ; enfin les Topographies de
lubliées par Hess et Nedder-
a tes deux imprimées à Ham*
832. C. Z. m.
3N, Doy. Licics.
lAR, voy. Amilcae.
rON (famille). Ce nom, de-
bre dans Thistoire d'Ecosse ,
pas à une date fort ancienne :
pour la première fois dans
de 1272. Les Fœdera de
it un William de Hamilton
r Édouai^d P% de 1274 à
diverses négociations impor-
î fut nommé, à cette dernière
od -chancelier d^Angleterre.
généalogistes, la souche de
aurait été un sir William de
d^une branche cadette de la
Leicesler. On ajoute que son
ert, ayant osé témoigner son
pour Robert Bruce à la cour
II , roi d'Angleterre , fut
Fohn de Spencer. Une ren-
nivit, où ce dernier fut tué.
s^enfuit en Ecosse ; mais
«asait dans une forêt, serré
r les gardes d'Edouard, il
abits avec un bûcheron qu^il
pé à scier un chêne , et, pre-
, se mit à continuer le travail
Les soldats survinrent et pas-
^ Ces faits auraient eu lieu
23 , et ce serait en souvenir
lieuse délivrance que la mai-
llon aurait placé dans ses ar-
e engagée dans un chêne.
Ilcaaoîtyellaiie tarda pas à
prendre rang parmi les plus illustres dlÊ^
cosse. En 1474, sir James Hpmilton ds
Cadyow, créé lord , épousa Marie , fille
ainée du roi Jacques II. Ces faveurs fu-
rent la récompense de Tappui qu*il avait
prêté au roi contre les projets ambitieux
des Douglas ( voy. ) dont il était d^abord
partisan. De là, une violente inimitié
entre les deux maisons. Toute TÉcoase
épousa leur querelle ; les deux partis fi-
nirent par en venir aux mains dans la
grande rue d'Edimbourg : les Hamilton
eurent le dessous ; mab un accommode-
ment eut lieu, et le comte o^AmaAM (ci-
tait un nouveau titre porté, depub 1503,
par le chef de la famille Hamilton ) fut
un des lords de la régence et lieutenanl
général du royaume; il mourut iPtn
1519*.
A la mort de Jacques Y, James , 3*
comte d'Arran, se trouvait le plus proche
parent mâle de la reine Blarie Stuart en-
core au berceau : il fut en conséquence
nommé tuteur de la jeune princesse , ré-
gent et gouverneur pendant sa minorité,
fonctions qu'il résigna plus tard en faveur
de la reine douairière, Marie de Gube.
En 1594, le roi de France, Henri II,
lui donna le duché de Chàtellerault en
Poitou , duché qui fut repris depub par
la couronne de France , mais sur lequel
la maison d'Hamilton n'a jamais abdiqué
ses prétentions.
James Hamilton, 3* comte d'Arran ,
fut un des prétendants à la main de Ma-
rie Stuart , lors de son retour en Ecosse ;
mab il encourut sa disgrâce pour avoir
signé une protestation tendant à lui in-
terdire l'exercice de sa religion. L'amour
et le désespoir lui firent perdre la raison.
— Lord John Hamilton, banni en 1579,
mab rentré en Ecosse six ans après, créé
pair en 1599, et mort le 12 avril 1604,
se signala par une fidélité à toute épreuve
à la cause de l'infortunée Marie; et celle-
ci de son côté ne se montra pas insensible
à tant de dévouement : un de ses derniers
soins avant de mourir fut de lui faire re-
mettre une bague que la famille conserve
encore. — Plus tard, deux gentilshommes
(*) Patsicx Hamiltoo, Tao des réformateurs
écossais, et qui, à peine âgé de 3^ ans, confessa
w foi sur le bàcber, en i597t était iaMi de la
néait wMf% ftMHf^ %^ *
HAM
(424)
HAM
du même nom scellèrent de leur sang ce
pacte de loyauté qui unissait leur maison
à celle des Stuarts : James , nommé duc
d^Hamilton en 1643, après avoir éfx>usé
chaudement et activement le parti de
Charles 1^*^, fut fait prisonnier à Preston
et décapité le 9 mars 1649; William ,
3* duc y reçut une blessure mortelle en
combattant à Worcester pour Charles II.
— James , comte d^Arran , créé pair
d'Angleterre en 1711 , reprit le titre de
dacd^Hamilton aboli par Cromwell. Il est
eonna par son duel (1713) avec lord
Biohun, qui donna lieu à un procès fa-
■leui. Il mourut en 1730.
Le représentant actuel de cette famille
eat Alsxahdee , duc d*Hamilton , fils
d'AmcmiBALD, mort le 16 février 1819.
n fut appelé au Parlement du vivant de
ton père , avec le titre de baron de
Dutton. Le docteur Bumet a publié les
Mémoires du duc (tHamiUon^ Londres,
1767, in-fol. R-t.
HAMILTON (AirroiifE, comte d'),
l*un des plus brillants écrivains français,
naquit en Irlande, vers Tan 1646, de
George Hamilton , 4* fils du comte d*A-
beroom , et de Bfarie , fille de Thomas ,
comte d*Ormond. Ses parents, dont Til-
lustration remontait aux tempe les plus
glorieux de FÉcosse, leur patrie {voy. Tart.
firécédent), avaient anîri sur le continent
la lamille royale d'Angleterre après la mort
de l'infortuné Charles I*^. Le jeune Ha-
milton fit ses études en France avec ses
deux firères atnés, Jacques et George. Lors-
que Charies II fut appelé an trône par le
irceu de la nation anglaise , les Hamilton
repassèrent en Angleterre avec ce prince,
en 1660. Bientôt le jeune Antoine se fit
remarquer par la vivacité et Toriginalité
de son esprit à la cour élégante et volup*
tueuse de Charles II, où Ton affectait d'i-
■ilter le ton , les manières et jusqnes au
langage de celle de France. En 1 662 , le
chevalier, depuis comte de Gramont,
exilé pour avoir osé disputer à Loub XIV
le cœur de M*** de La Mol te-Houdancourt,
se rendit à Londres; il se lia facilement
avec les Hamilton , et , pour la première
fols de sa vie, sérieux et constant en
amour, il offrit à leur sœur. M*** d'Ha-
milton, des hommages qui, plus tard, fu-
nai SUIVIS d'tto nariagt. G'tat dans Tio*
timité qui s'établit alors entre le
de Gramont et la fiuniile iTUamilloa i
le jeune Antoine adieva de
son esprit. Tant que vécut Charles
Antoine Hamilton , quoique aimé éè\
prince, n'eut aucun em[
Jacques Q il obtint un régii
gouvernement de Limci
La révolution de 1688, qui reoi
ques n , trouva Hamilton fidèle ••
heur : il quitta une seconde fois
pour suivre son maître sor la
l'exil. Il se montra assidu à hi pdila
de Saint-Germain , et prit part à
projets de restanratioB qn^
xèle des partisans de Jacques II.
lobirs, il composa ces charoMBl
ges qui lui ont acquis ui^ céléhriléi
le temps n'a fait qu'augmenter. La
remarquable de tous est œloi q«*il a~
titulé : Mémoires du ehentUer ée
mont. Ce livre, que ChamTort
le bréviaire de la jeune
sous la dictée, ou plutôt
de son héros, est un chefMTcesvra
que dans son genre ; il n'avait
modèle, et il est resté sans imitaliiM»]
racontant les aventures du cbevvlîa
Gramont, l'auteur se OMMStre à la
hbtorien, observateur, et sortovt
admirable. Il a tracé un tablcna
où paraissent dans toute leiir irérilii
personnages les plus illustres , ks
aimables et les plus ridicules de
Tour à tour vif, sérieux, léger,
ELamilton passe rapidement la
hommes les plus difKreniSy
aventures les plus piquantes, et ,
avoir enchanté son lecteur par le
inexprimable de se narration, il It
dans une sorte d'enivrement. Vt
Grimm , La Harpe , et tous les
du XVIII* siècle , ont fait de ces
mémoires les éloges les plus pompai i
les mieux mérités.
On a d'Hamilton des Comies
connus que les Mémoires du chevaliers
Gramont , mab dignes de leur
Bélier^ dont le début en vers est citéi
admiration par Voltaire; Fleur d^éfimÊ%f
qui se recommande par les agréseals Mr
la narration et du style ; Us quéÊtrt F^w
cardins et Zéméide^ \ esléa inenmplatts^
enfin des CMftfTivfi/w î€ê^\
WM
NUe anx ouTrtges déjà cités ,
CMfiielles on retroare sooTent
1 touche d*Hami1tOD.
fjiiùs ont rendu hommage an
leur compatriote en rassem-
DTFtt en un magnifique \o-
* (anglais et firançais) , enri-
portraits et de notes curieuses
incipaux personnages mis en
les Mémoires de Gramont.
s nombreuses éditions des œu-
Enilton publiées en France ,
os celle de M. Auger, S toI.
3 y et celle de M. Renouant ,
ty 3 Tol. in-8% avec une suite
Facardins et de Zénéide par
de Lerb. M. Champagnac a
i une suite de ces deux contes
^îtion des OEurres chobies
I, Paris, 1825 y 2 vol. in-8«.
es éloges aux deux spirituels
trs d^Hamilton. J. L-t-a.
•TOH (ladt). Cette femme, à
beauté, son esprit et sa scan-
doite ont donné une triste ce-
ît née vers 1761, d'une pau-
e, dans le pays de Galles. Son
e est Emma Lyon ou Harte.
1 3 ans, elle était bonne d'en-
BBS plus tard, femme de cham-
^nde dame, à Londres. Dans
Ml subalterne, elle eut occa-
penter les théâtres : elle prit
amoiement, étudia le jeu des
développa presque à son insu
ses taWnts mîmi(iues, qui, par
i Talurent tant de succès et de
r le moment, elle déplut à sa
e fit renvoyer, et entra comme
os une ignoble taverne. C'est
|ue de sa rie que commence
Técarts que nous courririons
i\in voile si l'héroïne elle-
lit pris grand soin, dans ses
de le déchirer, et de mettre le
la confidence de son incon*
oosin de la pauvre Emma ve-
presfc dans la marine : pour
la jeune fille se présente de-
taine John Willet Paj-ne, lui
tient le rachat de son parent
ne complaisance que nous ne
I juger trop aév ot Le
Éjae combb de présent» sa
( 425 ) HÀH
maitreise, et lui fit donner une éducation
plus soignée; mais à la fin, fatigué d'elle,
il la céda au chevalier Featherstonhaugh,
qui , à son tour, abandonna sa victime
volontaire au sort qui attend toutes les
créatures de ce genre. C'est alors en effet
que commença pour cette femme, qui un
jour devait prendre place dans le bou-
doir d'une reine, une époque de misère
et d'horrible dégradation. Dans cet état,
elle fut jugée digne par le docteur Gra-
ham, inventeur du lit céleste^ de prendre^
dans ses parades, le rôle de la déesse Hy-
giée, qu'il montrait à ses adeptes cou-
verte d'un voile diaphane; pub die senrit ^
de modèle au peintre Romney.
Ainsi Emma Lyon avait parcouru tous
les degrés de l'humiliation ; mab au mi-
lieu de cette fange sa beauté était demeu-
rée inaltérable. Elle parvint à s'attacher
par des liens plus durables un person-
nage haut placé, sir Charles Greville, de
la famille de Warwick. De cette liaison
naquirent trob enfants. Sir Charies se dis-
posait à épouser Emma Lyon , lorsqu'il
se ruina complètement en 1789. Cette
mésaventure le décida à envoyer sa mat-
tresse à son oncle, sir William Uamilton,
alors ambassadeur à Naples. Ce dernier
devint éperdument amoureux d'Emma.
Celle-ci était admirable dans l'imitation
des attitudes statuaires ; elle ouvrit la voie
à la cél^re Haendel-Schûtz. Sir William
Hamilton , l'ambassadeur de Sa Majesté
Britannique à la cour de Naples, ne rougit
point de demander la cession d'Emma
Lyon, à son neveu, possesseur semi- lé-
gitime de cette femme dangereuse, et sir
Charles Greville consentit à tout moyen-
nant paiement de ses dettes.
En 1791, cette aventurière, tour à
tour bonne d'enfants, femme de chambre,
servante de taverne, concubine, modèle
et courtisane, Emma Lyon, la fille per-
due, échangea son nom inconnu , vul-
gaire, contre celui de lady Hamilton,
titre bien et dûment acqub en légitime
mariage contracté à Londres, et qui lui
valut d*étre présentée à la cour de Na-
ples dès que son mari fut retourné à
son poste. La grande dame de fraîche
date se sentit fort à son aise dans sa haute
position : elle ne fut point prise de ver-
tige y loin de là, cUe vîs% |i^ baat
HAH ( 426 )
Gore, et s*euipara habileineot de Tesprît
d^une reine, de Marie-Caroline d^Au tri-
che ( vo^. Caeoline et Feedinah d IV} ,
dont elle devint Tamie intime et insépa-
rable. Puis y pour couronner son passé
déjà si scandaleux, elle sut mettre à ses
pieds le premier marin de rAngleterre,
Nelson, qui dans ce temps apparut à Pîa-
ples. Nelson semblait endormi dans les
délices de Capoue , lorsque la prise de
Malte par les Français \int le réveiller
comme un coup de foudre. Il s^élance à
la mer, déjà accoutiunée à ses triomphes;
et bientôt le canon d*Aboukir a porté
le nom de Nelson aux derniers confins
du monde. Lui ne songe cependant qu*à
jeter ses nouveaux lauriers aux pieds de
la femme qu^il aime; il se montre en
triomphateur à Naples, et lady Hamilton
est aux côtés du héros. Quand les Fran-
çab entrent à Naples, Emma accompagne
son amant en Sicile. Sir William Hamil-
tonest rappelé de son poste : alors Nelson,
à son tour, accompagne mari et femme à
Londres, où lady Hamilton donna le jour
à une fille reconnue par Nelson. A ce
nouvel et intolérable éclat , la réproba-
tion de la société de Londres fut géné-
rale. Après la mort de Hamilton (1803),
sa veuve fut obligée de se cacher à Mer-
ton-Place, Tilla qu'elle devait à la mu-
nificence de Nelson.
On connaît la fin du vainqueur d^A-
boukir:Trafalgar( 1805), mit fin à ta car-
rière. Dès lors, lady Hamilton, abandon-
née a elle-même, retomba dans ses vieux
péchés, et se vit bientôt réduite à une
petite pension. Elle quitta TAngleterre
avec sa fille, et vécut retirée près de Ca-
lais, où elle mourut en janvier 1815, après
avoir une fois encore amusé et scandalisé
le monde par la publication de sa corres-
pondance avec Nelson. Elle devait finir,
comme elle avait vécu, sans honte, sans
peur, mais, nous Tespérons pour le salut
de son àroe , non pas sans repentir. —
Voir sa Correspondance avec Nelson ,
Londres, 1815, 3 vol.in-8o, et ses^f^*-
moiresy Londres, 1 8 1 6. La même année,
il en parut une traduction à Paris. L. S.
H A. V MER (Joseph di), baron di
PuiGSTALL, conseiller aulique autrichien
el Ton des orientalistes les plus distingués
dbjMtrv ^lOfM^M «é U 9 loio 1774| à
HAM
Graelz, en Styrie, où son père fut
sivement administrateur des doma
Tétat et conseiller de gonveroeoM
services le firent anoblir en 1790.
de Hammer montra de bonne hi
grandes capacités, etdès 1 787 il fut
au collège de Sainte-Barbe, à \
d^où il sortit, Tannée suivante, pooi
à Facadémie orientale qu*avait fo;
prince de Kaunitz. Il ne tarda pa
distingué par le ministre d'éut bi
Thugut, et fut chobî par le baron
nisch, rapporteur de la section d
au ministère des affaires élrangèn
collaborateur dans la publication
tionnaire arabe, turc et persan ,
sous le nom de Meninsky. Dans
1 796, il entra au service de Tétat i
lité de secrétaire de Jeniscb, et,
même époque, il débuta dans la <
littéraire par la publication d*ui
duction d*un poème turc sur la
monde. Il composa également pi
morceaux de poésie qui parurent
Mercure allemand de Wieland. I
le séjour de Jean de MûUer à Vii
se lia d^amilié avec cet historien 4
et, en 1799, il alla rejoindre à Coi
nople, comme jeune de langue, k
intemonce baron de Herbert, q
chargé d*ouvrir à TAutriche la n
la Perse et des Indes. Après la coai
dTl-Arisch [voy,)^ qui stipulait
traite des Françab de TÉgypte,
Hammer fut envoyé dans ce pt;
une mission relative au consulat ia
Il rapporta de ce voyage des mom
bis , une collection de lettres an
volumineux roman àiAntar^ qui e
même en Orient, des pierres co
d*hiéroglyphes, et d*autres curiosit
il fit don à la Bibliothèque impér
Vienne. lorsque la convention fi
pue, il fit, en qualité d'interprétée!
crétaire, la campagne sous Ilutd
Sidney Smith et louasouf* Pacha,
les Français commandés par Mei
partit ensuite pour TAnglelerre. A
d*avril 1802, il retourna à Vienne
dès le mois d*août suivant, il fut ei
Constantinople en qualité de wti
de légation avec Tintemonce bt
Stùrmer, poste auquel il préféra
tliul mhii de atrf étiilft lit Mlioi
HAM
(427)
HAM
énâ» En 1806, il dut se rendre à lassy,
ci a|»rèft SToir rempli pendant une année
1b fooctioos d*8^nt consulaire dans la
VoldaTie, il retourna à Vienne et s*y fixa
dcfiaitiTeiiienL Cependant il fit partie de
bnitc de Marie-Louise, lorsquVlle quit-
II celte capilale pour devenir impératrice
étM Francis. Son absence ne fut pas
Iwyje. En 1815, il vint reprendre à la
bihLoihèque de Paris une bonne partie
4m manuscrits orientaux et des autres
liDéKKS iilléraircs que Denon avait enle-
léi, en 1809 y à la bibliothèque impé-
de Vienne. En récompense, il fut
premier conser^'ateur de celte
ue, fonctions quUl n^accepta
Depuis 1811, il était conseiller
et interprète près de la chancel-
aoliqoe et de la chancellerie de Té-
£n 1817, il obtint le titre de con-
anlique.
FW>filnnt de ses loisirs , M. de Uam-
r, travmilleur infatigable, multiplia ses
ions et se fit dans la littérature
un nom européen. Aussi fut- il
■▼enent nommé membre étranger
«i C0KTCspoD<lant de la plupart des prin*
dfnles Académies et sociétés savantes;
fTnrtitnt cleFfanoe(AcadémiedesInscrip-
et Belles-Lettres) le re<^ut dans son
élit fut un membre actif des Socié-
Uqaes de Paris et de Londres.
Dises ■ ordres nationaux et étrangers lui
OBiélé conférés. Après la publication de
MB Histoire othomane, son souverain Té-
leman titre de baron, et c*est alors (1835)
^^ ajoata àson nom celui de PurgstalL
En 1839, il a résigné ses divers emplois;
■ai» rcmpereur d^Autriche lui a laissé la
jonJMancu de tous ses traitements et lui a
■dbcasé à cette occasion une lettre auto-
graphe très flatteuse.
Fanni les ouvrages de M. de Hammer,
b plupart écrits en allemand, on peut
dicr les suivants comme les plus remar-
quables : Xa Trompette de la guerre
Minl» (Berlin, 1806); Constitution et
admimùtration de l'empire othoman
Tnbingue, 1816, 2 vol.); Histoire
des belles-lettres en Perse ( Tubing. ,
1818^; Remarques faites pendant un
woyage de Constantinople à Brusse
et m i'Ofympe en 1804, et retour par
Nioéf 4êIfi€omêdie (Tabing.| 1818);
Histoire des Assassins y d'après les soitr^
ces orientales (Siuii^wty tS\%); Tn-
jolium oriental (Vienne, 1816); Coii-
slantinople et le Bosphore^ description
historique et topographique ( Pesth ,
1822, 2 vol.); Codices Arab.y Pers.^
Turcy bibliothecœ Cœs. Vtnd. (Vienne,
1 822). Le volume écrit en français Sur les
origines russes , extraits des manuscrits
orientaux, St*Pétersb., 1825, se ressent
un peu trop de la hâte avec laquelle M. de
Hammer a quclqupfais procédé dans ses
publications. Mais la plus importante de
toutes, véritable monument d'érudition ,
malgré des lacunes et des erreurs que
Ilamaker et d'autres ont signalées , c'est
V Histoire de Ccmpire othoman, compo-
sée en grande partie sur des manuscrits
turcs. Publiée à Pesth de 1827 à 1834,
elle forme 10 gros vol. in-8°, et eut un
immense succès même à Constantinople.
L'auteur en a déjà publié une seconde
édition revue et corrigée, Pesth, 1834
et années suivantes. En même temps, il
a donné ses soins à la traduction fran-
çaise entreprise à Paris par M. Hellert ;
16 vol. déjà en ont paru, sur 20 environ
qu'aura Touvrage, lequel est accompagné
d'un atlas. Depuis son Histoire othomane,
dont les immenses travaux n'ont point
lassé le zèle de M. de Hammer, il a publié
un mémoire étendu, et qui lui a rapporté
un prix de 100 ducats. Sur Vadminis^
tration territoriale sous le kalifat^ Ber-
lin, 1835, et un autre en français, Mi^
thriaca ou les Mithriaques (sur le culte
solaire de Mithra), a été mis au jour par
J. Spencer Smith , Caen et Paris, 1833,
avec atlas. En 1836, il a commencé une
Histoire de la poésie othomane jusqu'à
nos jours y avec une anthologie extraite
de 2,200 poètes, Pesth, t. I-IV, et, en
1837,une Galerie biographique des plus
grands souverains musulmans pendant
les 7 premiers siècles de f hégire, Darm*
sudt, t. I-VI.
M. de Hammer, à l'exemple de l'illus-
tre Silvestre de Sacy, a puissamment con-
tribué à faire connaître en Occident la
littérature de TOrienL Outre ces ouvrages
originaux déjà si nombreux , on lui doit
encore difïérenles traductions en alle-
mand. Il a traduit du persan le Divan
de Hafiz (1819); de l'arabe, ftlotenebbi
HàM ( 438 )
(1833 ); da turc le Baki (1835 ) , et le
Gùl el Bulbûl de FasH (Leipzig et Pesth,
1834). On a encore de loi un poème
intitulé Triton [Drejklang) de Memnon^
une pastorale indienne , un opéra persan
et une comédie turque. La traduction en
persan des Réflexions morales de Marc-
Aurèle (Vienne, 1831) lui a valu la dé-
eoration du Soleil et du Lion, que lui a
enroyée le dernier chah de Perse. Enfin
c*est M. de Hammer qui avait fondé, avec
le comte VenceslasRzewuski, les Mines de
V Orient (6 vol., Vienne, 1810 à 1819),
recueil périodique plein de recherches
intéressantes. Enc. autr. m.
HAMMON on Amouh, voy. Ammon.
HAMPDEN (Joinr), né en 1594,
était originaire du comté de Buckingham,
où sa famille possédait de grandes pro«
priétés. Il reçut son éducation à Tuniver-
sité d*Oxford , et s*adonna particulière-
ment à Tétude des lois. Mab , à la mort
de son père, se voyant en possession d^une
fortune considérable , il renonça à Tidée
de suivre la carrière du barreau , et bien-
tôt (1631) il fut élu membre du parle-
ment pour le bourg de Grampound. Il
entra dans TOpposilion , et lorsque Char^
les I*' , après son avènement, eut dissous
le premier parlement de son règne, Hamp-
den fut réélu pour le second. En 1687 ,
ce roi ayant voulu établir arbitrairement,
sous le prétexte des besoins de la marine,
riiBp6t connu sous le nom de ship-mo^
ney^ Hampden, taxé à la modique somme
de 30 shelings , refusa de payer , et , je-
tant le défi à la couronne, résolut de
faire juger, à ses risques et périls, la ques-
tion de la légalité de cet impôt. Les dé-
bats de ce grand procès , qui pendant six
mob tint Topinion publique en haleine ,
eurent lieu devant les douze juges réunb
dans la cour de TÉchiquier : sept se pro-
noncèrent en faveur de la couronne.
Hampden perdit sa cause; mab il avait
combattu pour les droits de tous , et la
conduite à la fob énergique et modérée
qu'il avait tenue dans toute cette affaire
lui acquit une grande popularité, ainsi
que le surnom du patriote. A la cham-
bre des Commiuies, il devint dès lors un
des membres les plus influents. Hamp-
den était parent de Cromwell , et seul il
atall M deviner tout M» catvloppe groa-
HAH
sière le génie et peut-être I
iuttures de cet homme remai
gouvernement de Charles l*'
jour en jour plus tyrannique
Cromwell (voj.) et plusîeursa
tes se déposaient , en 1638 , i
Amérique, lorsqu'un ordre
vint mettre obstacle à leur
1640, le jugement qui avai
Hampden dans Taflaire du Si
fut cassé par le pariement
Charles , décidé à frapper un
contre les Communes, fit dn
d'accusation de haute- trah
Hampden et quatre autres me
me ayant voulu renverser U
ment et la constitution dn i
osa se présenter lui-même av
le 4 janvier 1643, pour les fi
mais les patriotes avaient él^
temps et s'étaient rob en sùn
d'état manqué fut une faute
ne servit qu'il rendre Haropdi
sant et plus hardi. « Tous le
Clarendon , étaient alors fi
comme sur le pilote qui devi
vaisseau de l'état à travers 1
La guerre ayant enfin éclaté <
lement et les royalbtes, Hi
les armes, et fut grièvemen
18 juin 1643, dans une e
contre le comte palatin Rup
rut SIX jours après, en pro
mots : Dieu , saupe ma pat
porta l'estime de ses ennemi
mort fut une calamité poui
son courage et ses talents Pa
de hautes destinées, et son bes
son intégrité, ses vertus, i
tbme, ont jeté sur son nom a
le temps n'a point affaibli,
à lord Nugent, qui, en 1 838
vrir le cercueil de Hampden
dre exactement compte de a
ouvrage intitulé So/nr/n^mor
Hampden , his party , and
Londres, 1831, 3 vol. in-8
on peut joindre l'ouvrage i
Eliot ^ Hampden and Fryi
1833.
Jean Hampden , petit-fih
dent, impliqué en 1684, f
n , dans la conspiration da !
fut arrêté , et , à détot dt p
BAH
(429)
HAJf
e de 40,000
A. B.
(Nxw-}y voy. État»-
(cricetus) , genre de U
èm MUBinilêres , de Tordre des
et de h famille des muséides.
1» «pieei de ce genre ont beaucoup
aTCc les rats; elles s*en
«pendant par leur queue
ctTebe, et par les larges sacs ou
♦■iwiiii(iiij.)creosés dansTépalaseurde
llBiiiBctétendns jusqu'à Tépaule. Le
imÎÊer tommun l mus cri ce lus , L.) est
||hi|nidqiie le rat commun ; son pelage
! itmircB desionsy gris-roussâtre en des-
:lli;«i|aiie Toît rarement, la couleur
Ém facée occupant presque toujours
lifirtiei da corps les plus exposées à la
Wnc Da tadies blanches sont situées
ffrfakici et sous la gorge. Cantonné
fiRrt da Rhin, entre le Danube et le
lUn, il a'a encore été trouvé à Touest
plteKfoedans la Basse^Alsace , peut-
Étama en Italie. U recherche surtout
binaios où croissent la réglisse, dont
imʧb les graines, et les moissons cul-
iiB pir lliomme; il ne dédaigne pas
et dévore quelquefois des indi-
aoB espèce, même ses propres
Ito. Il est fort nuisible à l'agriculture,
WÊÊt de la quantité considérable de
m que sa préroyance lui fait amasser
Celui-ci est composé
cellules communiquant en-
par des galeries. Deux conduits
à Textérieur, l'un perpendicu-
ly pour rentrée et la sortie , l'autre
^ae, propre à donner passage à la
r ^Be l'animal repousse au dehors.
I des cellules, garnie d'herbes sèches,
de demeure, les autres sont des
La fiemelle a la faculté de re-
trois ou quatre fois par an ; la
dore quatre semaines et est de
petits.
M Mamsier des sables [mus arenu'-
1^ PalL) a de grandes oreilles jaunes;
% drfpauf pas 4 pouces de longueur;
■bile aenlônent les vastes plaines sa-
■Moscs de ITrtisch (Sibérie). Il est
■fcrié en devus, blanc en dessous.
M hamuter de Zongarie [mus Zon-
ms f Fidl.) crt eno e plus petit que le
k
précédent; il habite les mêmes contréeiU
n est gris-cendré en dessus, avec une
raie noire de chaque coté de l'échiné ; le
ventre est blanc. Enfin le hamster ano^
mal [mus anomalus^ Thomson) appar-
tient à l'île de la Trinité. U a, dit-on ,
une queue nue et écailleuse comme celle
des rats , et des épines lancéolées comme
celles deséchymis. Ce mammifère pourra
peut-être bien constituer un genre à
part. C. L-a.
HANAKS, voy, Mokatiz.
HANAU (pRiKciPAUTÉ de). Cette par-
tie de laWettéravie, arrosée par la Kin-
zig et voisine du Mein et du Spessart, est
aujourd'hui une province de la Hease
électorale. Elle a une superficie de 38
milles carrés géographiques et une popu-
lation de 103,600 habitants, protestants
et réformés , réunis dans le même culte
depuis 1818. Partout le sol est fertile et
bien cultivé. C'était autrefois un comté in-
dépendant qui avait été élevé, en 1429, au
rang de comté de l'Empire. Après la mort
du comte Reinhard II, arrivée en 1451,
ses deux fib se partagèrent son héritage,
et il se forma ainsi deux lignes, celle de
Hanau' Mùnzenberg et celle de Ha-*
nau^Lichtenberg, La première s'étant
éteinte , en 1 642 , dans la personne de
Jean-Ernest , ses possessions échurent à
la branche cadette, qui subsista jusqu'en
1736. Jean-Reinhard II étant mort sans
enfant mâle, Hanau-Mûnzenberg fut
réuni à Hesse-Cassel et Hanau-Licbten-
berg à Hesse-Darmstadt. Cette division
cessa sous le landgrave Guillaume IX,
qui réunit les deux comtés à Hesse-Cas-
sel, et, en 1803, la diète en fit une prin-
cipauté. Lorsque les Français, en 1806,
s'emparèrent de l'électorat de Hesse, ils
prirent également possession de la prin-
cipauté de Hanau, qu'ils donnèrent, en
1 809, presque tout entière au grand-du-
ché de Francfort, dont elle fit partie jus-
qu'en 1813, époque où elle retourna à la
Hessc électorale.
Hanau ^ capitale de la province, est
une ville de 13,000 habitants, dont plu-
sieurs descendent de familles virallonesoa
néerlandaises. Elle est située dans une
contrée sablonneuse, que l'activité de ses
habitants a su rendre si fertile qu'on en
exporte une grande quantité de fruits et
nnn
(480)
KaM
àè légaaiet. An nord et à l'onest de cette
▼ille coule la Rinzig, qui se jette près de
\k dans le Meio, rWière jointe elle-même
à HaDaii par uo canal profond. L^an-
cieone ville n^offre que de vieilles mai-
sons bâties dans un vieux style , mais la
nouvelle a des rues tirées au cordeau,
larges et propres. Le centre en est occupé
par la place du marché, parallélogramme
régulier, dont un côté est formé par
rUôtel-de-Ville. Le château de Télec-
teur est situé à Textrémité de la ville, au
nord-est. Uanau a beaucoup gagné par
la démolition de ses fortiGcations. C'est
U ville la plus industrieuse de tout Té-
lectorat. Les plus importantes de ses
fabriques sont celles de soie , de came-
lot, de cuir, de gants, de bas, de bi-
joux. Hanau possède encore une fabrique
de voitures, des manufactures de tabac,
des fabriques de cartes à jouer, etc. Ses
habitants font en outre un important
commerce de planches, de bois de toute
espèce, de boissellerie et de vin. Les lieux
les plus remarquables de ses environs
sont le château de Philippsruhy les
bains de ff^ilhrlmsbad y où conduit une
chaussée bordée d'arbres, et Rumpen"
heinty qui est la résidence d'un landgrave
de Hesse. C. L,
Bataille de Haitau. Le 30 octobre
1813, Napoléon, avec une partie des dé-
bris qu'il ramenait de Leipzig, remporta
près de Hanau, ville qui domine la route
de Francfort et de Mayence, une victoire
sur l'armée combinée des Bavarois et des
Autrichiens ^, qui s'était flattée de lui
couper sa retraite.
Cinq jours d'une marche aussi rapide
que le permettaient les embarras de la
retraite avaient conduit la tête de son
armée de Leipzig à Erfurt (23 octobre).
Là il fit halte , et les ennemis crurent un
instant qu'il allait livrer une bataille
nouvelle; mais une telle audace ne lui
était plus permise. Le 25 octobre. Na-
poléon quitta cette ville. De ses arsenaux
il avait tiré ce qui était nécessaire à son
artillerie, et pendant son court séjour il
avait, par une réorganisation de ses trou-
pes, cherché à relever leur esprit qui,
(*) L« coQTeatioB d« Ei«d aTait été conclu*
catre les ikax peoplet pco fl« joara aapaxa-
fiAt, h 8 octolire iéi3.^ S,
depuis répoutintable cotnbtt des
pies à Leipzig (vojr.), était profonde
abattu par une retraite précipitée.
Mais après la deuxième marche
liens de la discipline, à peine reooa
relâchèrent de nouveau. L'armée
çaise, entassée sur une seule ligne d
traite, menacée de tous côtés para
nemi vainqueur et beaucoup plus i
breux , tomba dans une désorgaoc
profonde. La garde impériale et la
mière division de cuirassiers, qui 3
été réunie, présentaient encore,
vrai , un aspect menaçant ; mais dia
régiments de ligne, où un petit ik
de vieux soldats éprouvés gardaieo
les rangs, le désordre alla si loin q
jeunes soldats, abandonnant par n
leurs corps d'armée, s'associaiei
groupes nombreux, mélange infor
toutes armes, se hâtaient de de^
l'armée, et se répandaient coma
sauterelles affamées sur les villages
bourgs , y commettant tous les ex
l'indiscipline. Braves et lâches é
dominés par une idée, celle d^attt
la rive du Rhin, où était leur salai
Depuis les premières heures d
départ de Leipzig, l'armée françaè
tait trouvée comme enveloppée p
réseau de troupes légères qui mena
d'arriver avant elle sur sa roule d
traite et s'y établirent même ai
plus tard , coupant ses communie
avec la France. C'est ce qui ex]
comment Napoléon ne connut qœ
d'une manière assurée que le cob
Wrede ( voj.)y avec l'armée bavaroii
nie aux Autrichiens, manœuvrait
lui barrer la retraite. Si AVrede c4
cupé à l'avance le long défilé de
heim, entre Geinhauscn et Schlûc
où bondit la Kinzig entre les ro<
ce mouvement eût été funeste aux
çais. Aussi , dès ce moment , Tatli
de Napoléon demeura fixée sur celU
tien. Les aidrs-de-cimp y couraiei
après l'autre. Enfin le général E\oi
fit dire qu'il avait traversé U Kinzi
deWIrlheim,et que, poussant deux
au-delà, dans la direction du Meîn, i
occupé la petite ville de Gelob
Alors Napoléon, te touroant ver
qui Pentouraicnt y leur dit : « M
BA!I
(«1)
ttAtt
tt, le chemin. de la France est rou-
> S9, le comte Sébastiaoi , qui cod-
■it TaTant-garde française, atteignit,
ielà de Gdohaoseo, la division bava-
eLamotteetlabrigade autrichienne du
irai Volkmann, qui s'étaient promp-
mt réonb au général russe Kaîssarof.
I S heures après midi commença un
bat animé qui fut continué avec vio-
e josqa*aTant dans la soirée. Alors
illiés prirent position auprès du vil-
de Rûckiiogen, dans le voisinage de
nrét de Lamboy quUl fallait traverser
r déboucher dans la plaine devant
an, ou Wrede attendait les Français,
mt la route de Francfort et de
e SO octobre , Ters 8 heures du ma-
ie général Lamotte fut vigoureuse-
t attaqué par le maréchal Macdonald,
«▼ait prb la direction de toutes les
pet de TaTant-garde et pénétra dans
réf. Deux de ses brigades s'éparpil-
it en tirailleurs gagnant de plus en
da terrain. Dès que les arbres le
aettaient, les cavaliers du générai
latiani s'engagèrent. Après une longue
^iâtre résistance , les généraux La-
ie et Tolkmann se retirèrent sur la
lion générale prise par les alliés dans
bine.
k le comte de Wrede avait placé son
ée (d'environ 40,000 hommes) en
â-cercle devant la sortie du bois, sur
lenx côtés de la grande route ; l'aile
ite f composée de la division Becker
les deux rives de la Kinzig. A cette
iion touchaient celles de Bach et de
lotte , formant le centre. A quelque
moe en arrière coulait la rivière qui,
liant un coude, laissait ensuite tout-
jt libre le terrain derrière l'aile gau-
oà la cavalerie réunie prit position ,
( le commandement du feldmaréchal-
tenant Splenv. Derrière le flanc droit
tenait, comme réserve centrale, la
;ade de grenadiers du comte Klenau ;
tre brigade de ces grenadiers avait
I Tordre d'occuper les places inté-
ires de Hanau, derrière la Kinzig.
Lante pièces de canon dirigeaient leurs
ches contre la sortie du bois. L'adju-
t général Tcbernichef , avec ses nom-
breux Cosaques, couvrait la route de
Friedberg, sur les points les plus écartés
du flanc gauche.
Il était déjà 2 heures après midi , et
le combat ne voulait, d'aucun côté, pren-
dre une supériorité décisive. Quoique les
Français se fussent emparés du bois , ils
ne pouvaient cependant déboucher dans
la plaine, car le feu meurtrier de la
grande batterie centrale et celui d'autres
batteries de flanc les faisaient reculer. Il
parut qu'on ne devait pas combattre au-
trement que par une vive canonnade et
de nombreuses décharges. Le comte de
Wrede considérait chaque heure gagnée
comme un succès, puisqu*il attendait
avec chaque heure une diversion du côté
de la grande armée alliée, ou de celui de
l'armée de Silésie , sur les flancs de l'en-
nemi.
Pendant ce temps, l'empereur Napo-
léon , de la lisière du bois, avait attenti-
vement examiné la position de l'ennemi.
Il appela à lui les maréchaux et les géné-
raux, et donna en peu de mots la dispo-
sition suivante pour le combat. « Nous
K ne pouvons tarder plus longtemps. Je
«c n'attendrai pas l'infanterie : Raguse ne
a peut arriver que le soir ; Mortier tient
«c la position auprès de Wirtheim et a
R encore deux marches. Ce que j'ai sous
<i la main doit suffire pour repousser
a l'ennemi en arrière. Sa position n'est
« pas forte; son aile gauche, composée
a. de cavalerie, occupe notre route par le
a milieu. Il faut assaillir cette aile. Comte
a Nansouty , prenez toute la cavalerie ;
« élancez- vous avec elle contre le centre
«c ennemi , et jetez tout à gauche dans
« l'eau. Maintenant commence seule-
a ment le combat qui doit surtout ame-
« ner un grand événement. Drouot le
<t préparera. L'infanterie de ma garde
« ouvrira le chemin hors du bois; elle
« sera le pivot du mouvement. Le temps
« est précieux ; partez ! »
A ces paroles, tout s'anima d'une
vie nouvelle. Un bataillon de grenadiers
et un autre de chasseurs de la vieille
garde sortirent au pas de charge de la
forêt et se placèrent en avant, à gauche
de la route. Après eux vinrent deux bat-
teries à cheval de la garde, soutenues
par un régiment de dragons et un autrt^
HAM
(«2)
HAir
Je lancSert. Le général Drouot condui-
sait les canons au galop le plus serré, et,
se portant le plus près possible de Ten-
nemi , ouTrit son feu. D'autres batteries
suivirent avec rapidité et se déployèrent
en une ligne de 50 pièces en tout, sur
les deux côtés de la route. Pendant ce
temps, le maréchal Macdonald , à Taile
gauche, poussait en avant ses essaims de
tirailleurs soutenus par des bataillons de
la yieille garde. La cavalerie rassemblée
débouchait hors du bois et faisait une
conversion à droite.
Le comte de Wrede, général formé à
la grande école, saisit avec rapidité le
moment favorable et donna à sa cavale-
rie l'ordre de s'emparer de la batterie
ennemie. Cette brave cavalerie fournit la
charge avec un élan rapide. Devançant
dans sa course les régiments de la cava-
lerie française, elle se jeta sur les batte*
ries et toucha les canons de la main ;
mais les artilleurs se défendirent opiniâ-
trement au milieu d'une mêlée furieuse,
et l'approche de la cavalerie française
rassemblée fit lâcher prise aux alliés. Le
moment favorable était passé : ils tour-
nèrent le dos , accompagnés d'une pluie
de mitraille qui leur causa d'énormes
pertes.
Cependant la cavalerie française, mal-
gré le feu meurtrier des canons dirigés
contre elle, s'était formée en trois lignes
avec une promptitude inaccoutumée.
Aussitôt, la première ligne, composée de
quatre régiments de cuirassiers , se jeta
vivement au milieu de cette sanglante
arène. Quatre régiments de cuirassiers ,
de dragons et de chcvau - légers autri-
chiens et bavarois , conduits par le géné-
ral Spleny, se portèrent résolument à
leur rencontre; mais ils reculèrent de*
vant la charge de cette masse pesante et
serrée des cuirassiers français que suivait
comme réserve le reste de la cavalerie ;
puis, le comte Nansouty, te souvenant
de l'exemple donné par Kellermann à
Marengo , fit convener les régiments de
Taile gauche de sa ligne et les jeta sur
l'infanterie ennemie.
La cavalerie autrichienne et bavaroise,
revenant au secours de celle-<i , chargea
les Français en flanc au moment convc*
nable; mais la seconde ligne de ces der-
niers, formée de la gnrde iapérkle
courait bride abattue. Le meèk
bientôt décidé, et, malgré uoe opii
résistance, un grand nombre de c
d'infanterie furent renversés, fonlé
pieds des chevaux, et des batailloii
tiers jetés dans les flots de la Rinzif.
L«s batteries françaises protéfc
avec autant de valeur que d'habileû
taque de leur cavalerie; elles i^
çaient toujours successivement avec
droite et doublaient leur feu dana
direction.
Au milieu de cet circonstanoi
grande batterie des alliés, qui, depvi
sieurs heures, avait fait un feu lr«
et consommé ses munitions plus vit
les Français, avait été obligée de ]
dre une position rétrograde. Lea e
tiers du comte Saint-(
daient droit sur elle, gagnaient toi
plus de terrain ; ils t'en aéraient «■
et eussent pris en flanc les divitioi
faiblies de Becker et de Lamotte, ai^
ce moment , l'adjudant général Td
chef ne les eût chargés en flanc mm
six régiments de Cosaques d'élile, 1
qu'en front les cuirastiert de Lie
stein et les dragons de Knetevîcfa li
saillaient de nouveau. Forcés à II
traite par ces charges rapides. Ici
rassiers furent poursuivis avec yn{
et perdirent beaucoup de monde;
la cavalerie de Sébastiani, qoi ai
comme réserve, accourant avec cm
sèment, arrêta la poursuite, et let
recommencèrent leur retraite.
Cependant le comte de Wrede,
donner de la liberté aux mouv«
son centre et de son aile gauche, faii
taquer les Français par les grenadici
périaux. On en vint à la baionnctle;
ce jour devait éclairer un dernier II
phe de la vieille garde sur le sol da
ïemagne. Elle repoussa les alliés m
point. Wrede retira son armée da 1*
côté de la Kinxig , et la nuit mil 1
combat.
Cette victoire, qui coûtait an]
rois 1 0,000 hommes et à l'arméo
çaise 8,000 seulement, rouvrait à <
ci la route de Francfort et de liayi
elle ramena en France 20 drapeai
4,000 prisonniers.
iUN
(4&S)
BAN
cîcns admirent Temploi que fit
le son artillerie et de sa cavale-
t en grandes masses. A peine
1 8,000 hommes; car Marmont
0 hommes était à plusieurs
rrière ; les divbions Desnouet-
Ihaad escortaient les bagages
loin sur la droite ; enfin Mor-
>rès de 18,000 hommes à Tar-
e, contenait la poursuite des
s Autrichiens et des Prussiens
Leipzig. Le reste de Tarmée
tait désorganisé. Dans le Ma-^
1 baron Fain, les débris des
Ucdonald et de Victor figu-
5,000 hommes, et Tin fan terie
e garde, sous Gurial et Priant,
»iir 4,000.
lu comte de Wrede , on lui a
le n'avoir pas sabi à temps le
reinhausen , d'avoir affaibli ses
immes par Tenvoi d'une divi-
ancfort et par Foccupation de
rg. On Ta blâmé d'avoir choisi
>D de bataille où les deux tiers
née étaient adossés à la Kinzig.
a russe du général Lachmann,
alaire , que nous avons repro-
resque en entier , excuse le gé«
iroîs, obligé d'obéir à des or-
"ieurs envoyés de loin, et man-
illeurs de grandes routes direc-
lelnhausen. Mais cet écrivain
la première charge de la cava-
llièi eût été décisive si le comte
se fàt mis à sa tête et l'eût fait
ut entière, en exécutant simul-
une attaque générale par son
, au moment où une faible
lement de l'artillerie et de la ca-
inçaises avait pu déboucher du
général Vaudoncourt indique
on très forte qu'il eût pu pren-
elà de Hanau. Boutourlin lui
le n'avoir pas eu , comme Tchi-
à la Bérésina, la prudence de
le rivière devant son front ; ni
Loutousof, qui, se jugeant trop
Etussie pour barrer la retraite à
née française, laissa passer Na-
mais arrêta à Krasnoî le corps
Eugène, puis celui deNey, qui
à une marche de distance.
nta bien le lendemain ,81 oc-
dop. d. G. d. M^ Tome Xm.
tobre, do reprendre Hanau sur l'arrière-
garde du duc de Kaguse ; mais il fut re-
poussé et assez grièvement blessé pour
quitter le commandement. Son armée
eût pu être détruite, si Napoléon , avec
ses troupes réunies, avait poursuivi à
fond son succès; mais l'approche des
grandes armées russe, autrichienne et
prussienne, l'obligeait à précipiter ses pas.
Mortier, faisant un léger détour, le re-
joignit sans perte avec l'arrière-garde,
non loin du Rhin. D-e.
HANBALITES, voy. Hanifites.
HANCHES, voy^ Bassin.
HANDEL , voy. H^endel.
HANGŒUD (combat d'), une de ces
journées décisives qui ont placé les Rus-
ses au rang des grandes nations européen-
nes , et la première victoire navale qu'ils
aient remportée. Il en sera parlé à l'article
Pierre- le-Ghand; nous dirons seule-
ment ici que ce combat naval fut livré,
dans le golfe de Finlande, par le mo-
narque en personne, le 37 juillet 1714 ,
à la flotte côtière suédoise, à quelque
distance des écueils ou skœres qui, non
loin du village de Hangœud, district d'Hel-
singfors , forment la pointe méridionale
de la Finlande , sous 59<> 48' 35" de lat.
N. Le combat dura deux heures et finit
par la défaite des Suédois, dont la petite
escadre , composée d'une frégate et de 9
galères ou chaloupes côtières, armées en
tout de 116 canons, tomba entre les
mains des Russes, après que l'amiral £h-
renskild se fût rendu au vainqueur*'. S.
HANIFITES (secte des) , la premiè-
re et la plus ancienne des quatre princi-
pales sectes réputées sunnites ou ortho-
doxes , parmi le grand nombre de celles
qui se sont élevées au sein du mahomé-
tisroe. Elle tire son nom de son fonda-
teur, Abou-Hanifah al-Nouman (voy,),
surnommé Iinam Azcm (l'Imam illustre),
que le khalife Abou-Djâfar Abd'Allah n
Al-Mansour'^, fit empoisonner à Bag-
dad, l'an 767 de J.-G. Cette secte, la
plus généralement suivie par les khalifes
(*) Hassel, qui a'fait Part. Bmgœud dant TEii.
cyclopédie d'Ersch et Gruber, ne dit pas an
mot de ce combat naval ai important, qa*il pa«
ralt avoir ignoré totalement.
{**) Par mite d'an remaniement typographi-
que, ces deux parties d'un même nom sont sé-
parées Tune de Tantre dan»rart.AB0U-HAif ipah.
28
HAN
(484)
HAN
abbassides, successeurs de ce prince , et
par d^autres dynasties qui s*élevèrent sur
les ruines du Lhâlifat , est celle qui do-
mine dans Tempire othoman , du moins
quant à ce qui concerne Texercice du
culte public; elle est aus!>i très répandue
dans la Tatarie et dans THindoustan.
Les trois autres sectes musulmanes ca-
noniques sont celles des Malekites , des
Chiiféiies et des Hanbaiitrs^ fondées par
les imams Malek ( Abou abd*Allah),Charéi
(l^loliammedjet Hanbal (Ahmed Ebn-).Le
premier, né à Médine , y mourut eo 795.
Sa secte domine principalement dans les
états barbaresques d* Afrique. Chaféi , né
à Gaza , dans la Syrie, Tan 767, résida
longtemps en Arabie, puis en Egypte, où
il mourut eo 819. Sa doctrine fut spé-
cialement enseignée dans deux collèges
fondés, Tuo au Caire, par Saladin, Pautre
à Hérat, par Gaîath-ed-Dyn, sulthan de
la dynastie des Ghourides (vo^.); elle a
pénétré sur les côtes et dans les îles de
Plnde. Hanbal, né à Bagdad en 750,
fut contemporain des khalifes abba^ides
Abd^Allah III al-Mamouu et Moham*
med III al-Motasem, tous deux réputés
hérétiques parce qu^ils soutenaient que
le Koran notait pas la parole de Dieu ,
éternelle et iiicréée. Hanbal, |>our s*étre
élevé contre la prétendue hérésie qui at-
tribuait ce livre à la main des hommes,
fut cruellement battu de verges et em-
prisonné par ordre de Motasem. Mis en
liberté et comblé de pré>enls par Moia-
wallel, second 61a et successeur de ce
khalife, il mourut en odeur de sainteté
à Bagdad, en 855. On prétend que ses
funérailles attirèrent un concours de
800,000 hommes et de 60,000 femmes,
et quVIIes provoquèrent la conversion de
20,000 infidèles à Tislamisme. La secte
de Hanbal était la plus intolérante de
toutes, surtout pour le maintien de la
prohibition du vin.
Ces quatre sectes, qui se sont de-
puis subdivisée» en une infinité d^autres,
fondées par divers disciples de ces quatre
imams , différent entre elles sur plusieurs
points de la morale, du culte religieux
et de radmlnîMration publique; mais
comme clh>5»onl alisolumrnt d'accord sur
la partie dogmatique , elles se tolèrent et
K respectent réciproquement. Il e>l dune
permis à tout Musulman, k toot
trat, de faire les ablutions et d^autrcs ao*
tes religieux suivant les statuts de cclii^
des imams orthodojies dont il m idnpll
la doctrine. Mais cette tolérance cesse dii
qu'il s'agit de Texercice public de la !•■
ligion et de la justice: il faut alors se co«*
former rigoureusement aux dogmes éi
Fimam.dont le rit est dominant daoi li
pays où Ton réside. En Turquie, les of|i
nions hanifites sont seules admise* m
matière de jurisprudence et dans les 4èf
ciiions judiciaires. Pour obvier aux Si
verses interprétations , à robscurilé, iM
contradictions de« innombrables écrili 4
tant d^imams, le mollah Khosrcw, m
1470, rassembla toutes ces matièrai dl
en forma un code général. Ce travail A|
refait d'une manière plus claire, pl||
précise et plus méthodique, par HM}
Ibrahim, d'Alep, mort en 1 S49. H. A-M
HAN-LIN.C'estlenomquerondo«|
en Chine aux lettrés de premier ordre ^
forment le H*tn-li/i»rouan j coiirge^
académie tics Httn^itn. Ces mots ^«Wj
iin signifient en chinois fi»f/t dr jtiitm
ceaux^ allusion au grand nombre if
lettrés qui composent cette acadéanitij
dont la principale occupation est de wêê^
nier le pinceau, non pas, comn>e on poWi
rait le croire , pour couvrir des toiles tk
leurs peintures , mais pour composer tt
compiler des livres; car c'est a«ec le
ceau qu'on trace récrit ure eu Chine.
Cette académie politique et littéral
instituée par l'empereur Hiouan-
delà dynastie desThang, dan^le com
cément du vu* siècle de notre cre«
fut com|)osée d'abord de quaiar.ie i
bres choisis parmi les plus habiles
teurs ou lettrés de Tempire, dans le hi
de présider k la renaissance et an défi
lop|)ement des études littéraires et à CA
tretenir les saines doctrines. C*est para
les membres de racadémie des Mam^
que sont choisis les historiograpfaca 4
l'empiro chargés de transmettre à la pal
térité tous les faits coutem|Miraioft» I
censeurs impériaux, dont b penonot fl
sacrée et qui ont droit de rtmnntruM
dans tous les temps et dans tons le» bec
aus»i bien à Tegard de fempereurquc d
dernier de ses sujets. Tons le» inrm
natîo^iaux sont dirigé* par les
ÉAIf
(485)
HAN
ttadénSty qbi eieroe une £;rtnde
âaxa le gooTeinemeiit de Péta t.
i qui eD fool partie appartien-
econd des neuf rangs de fonc-
i qui existent en Chine. Un cer-
jre d>ntre eux habitent un hô-
ifique à Péking, où, loin du
ie la dissipation, ils travaillent
rhe à la composition ou à la ré-
e quelques ouvrages importants
ment mûris, destinés aux presses
s, d^où sortent les plus beaux li-
ois. Chaque académicien y est
selon ses talents ou son génie,
«ots ouvrages dont ce corps sa-
hargé par Tempereur ; il a sous
dit le P. Abot , tous les trésors
. de Tempire, et il est environné
les aisances et de toutes les fa-
i peuvent adoucir le travail. Ses
sont tous à lui et on ne le presse
t finir. Un avantage encore bien
, les connaissances de ses colle-
sont acquises de droit. Associés
e et responsables de ses mépri-
os légères, ils sont aussi intéres-
î communiquer leurs lumières
à les réclamer. Chaque œuvre
nbre de Tacadémie des Han^lin
une œuvre bolée, c'est une œu-
ctive. Voilà pourquoi ce qui sort
mu des Han-Un a un degré
ode et de perfection dont on ne
re d*exemplc ailleurs. Les édi-
\ anciens ouvrages, les compila-
s dictionnaires , comme celui de
me KJbang-hi [Khang - hi-tseu-
32 vol. chinois, in-S'^et in-12},
* dictionnaire d'Académie , sont
ec une attention si scrupuleuse ,
re si peu le temps qu'on y met ,
lavants concourent à les perfec-
qu'il est presque impossible qu'il
: des fautes ou des méprises. Ce
flêbre ne tient à aucun système
Qoe opinion, et, à moins que le
emeot n'opprime sa liberté, ce
rire jamais que dans des temps
l>le et d'anarchie , il entre dans
s voies qui peuvent lui faire dé-
la vérité.
ae année, il sort de ce corps savant
snts livres , et de temps en temps
nifiqoes éditions , avec des com-
mentalret des livres anciens. Il est rare
même que Fempereur régnant ne décore
pas d'une préface de sa main les grands
ouvrages du collège et de Tacadémie des
Htin-lifty dont quelques-uns sont tou-
jours commandés par lui. Tel est le dic-
tionnaire cité précédemment, dont la
préface est de la main même du célèbre
empereur Khang-hi, le contemporain de
Loub XIV, et toutes les éditions offrent
le fac-simiie de cette préface. Tous les
ouvrages composés ou rédigés par ce corps
savant sont, comme nous l'avons déjà dit,
imprimés aux frab du gouvernement par
les presses impériales et avec magnifi-
cence. Ils sont considérés comme du do-
maine public et distribués par l'empereur
en présents aux ministres, aux princes ,
aux grands del'empire, aux présidents des
tribunaux, aux gouverneurs de provin-
ces, aux plus célèbres lettrés de l'empire.
Cette grande académie des Han - tin
a commencé, sur la fin du dernier siècle,
et par ordre de l'empereur Kien - loung
(1773), à compiler et à rédiger une Bi^
bliothèque choisie qui devait former cent
soixante mille volumes chinois. On mit
en réquisition tous les écrivains de l'em^
pire et tous les savants pour coopérer, sous
j la direction des Han- lin, k la confection
de cette immense collection qui n'a pas
d'équivalent en Europe. On continue
encore à l'imprimer, et en 18 18, après 45
années de travaux, il en avait déjà paru
78,731 volumes, dont quelques sections,
comme celles qui concernent la musique,
rhbtoire des caractères et des peuples
étrangers*^, sont à la Bibliothèque royale
de Paris. G. P.
H ANXETO.V, genre d'insectes coléop-
tères, famille des lamell icônes , et, selon
quelques auteurs, tribu des scarabéides.
Voici queb sont les caractères qui
dblioguent ce genre : antennes compo-
sées de dix articles, dont les der*
niers forment une masse en panache,
s'étalant comme des lames à la volonté
de l'animal; mâchoires cornées , dentées
(*; C'est de ce dernier re(*aeit qne Taotror de
cet article a traduit plasieart i)0eumtmU histo^
rtqutt sur tes peaples qui oat tiabité les ctiotrées
occidentales de TÀsie. eotre autres ceoi qui
coareraeot Tlade, et qui oat été iosérés djns la
iVeaMMi jamruml mtimtiqm* de Paris , octobre, ao%
1 Tembre, décembre i83^.
haN
(4.Ù)
H AN
à leur extrémité iDtérîeiire ; corps épais ,
coDTexe, souTent couvert de poils et d*é-
cailles imbriquées, diversement colorées,
reflétant quelquefois des nuances mélal-
liqucs très brillantes ; corselet convexe ,
court ; écusson cordiforme; abdomen al-
longé; élytres plus courtes que Tabdo-
men, recouvrant deux ailes membraneu-
seSy repliées, dont Tarticulation est re-
marquable sous le rapport de son méca-
nisme; yeux arrondis, un peu saillants,
très nombreux : M. Straus-Durckbeim ,
auteur d^une monographie du hanneton^
en a compté jusqu^à plusieurs mille ; pat-
tes moyennes, jambes antérieures dente-
lées latéralement ; les postérieures armées
de petites épines ; tous les tarses compo-
sés de cinq articles.
L'accouplement des hannetons dttre24
heures, pendant lesquelles le mAle tombe
dans une espèce de somnolence léthargi-
que. La femelle le transporte dans les
airs. L'acte de la fécondation terminé, le
mâle ne prend plus de nourriture , lan-
guit quelques jours et périt d'épuisement.
La femelle fécondée quitte les arbres ,
s'abat sur le sol dans lequel , avec ses
pattes, elle creuse un trou où elle dépose
ses œufs , dont le nombre varie de 50 à
80. Cette fonction remplie, elle quitte
son nid et meurt deux ou trois jours après.
Quelques auteurs croient qu'elle périt
dans le trou où elle a fait sa ponte.
Ces œufs, assez promptement éclos,
forment des larves qui ne deviennent pro*
près à perpétuer l'espèce qu'au bout de
trois ou quatre années.
Les cultivateurs ont souvent à se plain-
dre des ravages qu'exercent les hannetons,
soit k l'état de larve, soit k celui d'in-
secte parfait.
Les Urves,connues sont le nom de vers
blancs ou mans j ne s'attaquent pas,
comme celles des espèces du genre scara-
bée, aux végétaux en étal de décompo-
sition, mais aux racines des plantes et des
arbres. Elles ne les rongent que pendant
l'été et l'automne , et , pendant l'hiver,
elles s'enfoncent dans le sol, où elles su-
(*) Cmuidèrmtiimt gimérmlêt tmr PûMMtcmiê ««m-
pmrre d«t mmimmmx mnicmUt^ muxquêifêt on « joint
t'mnntomit tUscnplipf dm kmnnetom^ dommée comme
êMHitpfedt l'mmmtûmie dri eoféoptirêt, P«ri«, i8a8,
«-4^» ar«r «• atlH é€ tg planche* grav^. 9.
bissent un eng< i aanent ^^^^rpm
comme cer mi aux hibcnMots.
Après a e réf b sons terre, qw|
quefois à la profondeur de plnsioirs piiA
pour subir leurs diverses métamorpb^i
elles se rapprochent de la suriace lia m
vers le mois d'avril et se montrent , f
mai, à l'état d'insecte parfait. C'est
que les hannetons se tiennent ,
la chaleur du jour, cachés ma mÛîen 4k
feuilles qu'ils découpent avec tant Al
et dont ils se nourrissent ; et tcts te tti
ils se lancent dans l'espace, où ils ae fn
reconnaître par leur vol lourd ethmyil
On a eu recours à divers moyes» |h|
obvier aux dommages occasionaés pv^
insectes : on a employé ka
sulfureuses , la suie, les cendres, k
semés sur le sol : on a essayé de
lir les vers blancs à mesure que te aoi
la charrue les mettait k découvert,
tous ces expédients, celui dont on
le plus k se louer a été indiqué par IL .
me Saint-Hilaire, inventeur de l'i
blanc. Cette composition chimique
ennemie de tous les insectes et
ment des larves du hanneton ; die sti
me sur la terre comme la poaifaetl^j
faut de plus bêcher la terre pour y
fermer ce spécifique et pour prévenir I
vaporation des sels auxquels cette
position doit toute son énergie.
Les oiseaux domestiques, qaekpMi(
seaux de nuit, d'autres animaux, Ids <
les rats, les fouines, etc., détruiMnl
grande quantité de hannetons. L. *•<
HANNIBAL, Tfoy. Amnaai.. i
HANNON , général carthaginois, q|
fiit chargé par ses compatriotes dt CM
duire des colonies au-delà des ooloM
d'Hercule, d'y fonder des villes, et^
fit un voyage de découvertes te tenf 4
c6tcs d'Afirique. A son retour, il en téÊ
gea une courte rdation sooa te fanj
d'une longue inscription qui fut àéfm
par lui dans te tempte de Sainme. M
avons, sous te titre de Périp^^ nat tM
duction en langue grecque de cellt tel
cription. Il n'existe aucun mnnnnwlJ
l'antiquité qui ait tant occnpé tea crM
ques modernes : on en a tour à tonr Mi
testé et défendu l'authenticité ; on ii%
divisé sur le personnage qui en est ta
teor, sur te date de œ voya^, mr I
( 437 ) HAN
tion anglaise I dea dissertations dans la
même langue et des cartes, Londres, 1 797,
in-S**. On trouve aussi une réimpression
d'Hudson dans rédition deVienne, 1806,
le zèle qne Térudition a'dù 1 in-S», t.I,p. 259-67. On doitàM. Hug
laircir et à commenter la plus une édition du texte avec des notes dans
RÀN
» lieux qui s'y trouvent men-
par conséquent sur le plus ou
ndue des découvertes d^Han-
sur leur réalité. On conçoit
station d'un voyage de décou-
onnait qu'un seul manuscrit
THannon : c'est celui qu'a dé-
g , qui a existé autrefois dans
quePalatine,qui a passé ensuite
la Vatican , et appartint mo-
«t à la Bibliothèque impériale
ù M. Bast l'a collationné, et
servi pour indiquer quelques
ins sa lettre critique à M. Bois-
st d'après ce manuscrit que
le premier publié ce voyage ,
i, l'Epitome de Strabon et Pou-
iutarque sur les fleuves et les
, Bâle, 1, 1533, in-4<». Ensuite
iné de nouveau : Conrad Ges-
ite de Léon l'Africain, Zurich,
.8^; Mûller, Strasb., 1661,
sert, acad, ; Berkelius , avec
nts de Stephan. , De Urbib. ,
74, in-12 ; Hudson, dans les
graphes grecs, t. I*', Oxford,
3^, p. 1 ; il se trouve dans un
^graphie écrit en grec, im-
tnne, 1807, 1. 1, p. 361 à 267;
K>manes, Antiquités de la ré-
^ Cart/iagey part. Il, p. 1 à 1 2 ,
4*. Cette édition contient une
en langue espagnole, comme
écédentes contiennent une tra-
ine. Nous avons une traduction
avec le texte grec , dont nous
is déterminer la date, mais qui
ide 7 d'un recueil que nous
it, p. 66 à 78. Conrad- Ar-
lid a publié une traduction al-
▼ec le texte grec , Brunswic et
Itel, 1764, in-8^. Bredow en a
i autre, dans la même langue ,
ins des éclaircissements sur le
qu'il a publié dans ses Recher-
aelques points de géographie
On trouve encore le Périple
en allemand dans le Répertoire
lue d'Hager, part. Vni, Chem-
*, p. 640. M. Thomas Falconer
6 une édition avec une traduc-
l'index de ses leçons à l'université de Fri-
bourg, 1808, 32 pages in-4<>; de même
à M. Guillaume Manzi , avec des ramar-
ques inédites, 1819, in-8o. M. Gail,
1826, in- 8®, a donné une édition du
texte avec la traduction latine, accom-*
pagnée de dissertations, de commentaires
et de cartes, dans le tome I^'de son édition
restée incomplète des Petits Géographes
grecs. Un programme d'école sur le
Périple d'Hannon a été publié à Bres-
lau, 1828, in-40. Enfin M. Fr.-GuiU.
Kluge a donné une édition critique du
texte grec, accompagnée de notes latines,
d'une préface et d'une notice sur Hannon
et son voyage, mais sans traduction ni
carte, Leipzig, 1829, 47 pages in-8<>.
Dans le tome I*' de son Recueil des voya-
ges, Ramusio a publié sur le Périple
d'Hannon une traduction italienne avec
commentaire; Bougainville en a donné
une traduction française avec commen-
taire et une carte, dans les t. XXVI,
p. 10, et XXVm, p. 260, des Mémoires
de l'Académie des Inscriptions ; enfin
M. Gossellin en a publié une traduction
française , avec des cartes , dans ses Re^
cherches sur les côtes occidentales d^A-
frique , traduction qui a été reproduite
par Malte -Brun dans le tome I*' de sa
Géographie. M. de Chateaubriand a aussi
publié une traduction française du Péri-
ple d'Hannon dans le 26* chapitre de Im
lf« partie de son Essai historique , po^
li tique et moral sur les révolutions ^ p.
201 à 204 de l'édit. originale, Londra,
1797, in-8^
Les anciens qui ont parlé d'Hannon et
de ses voyages sont : parmi les Grecs, Aris-
tote , Athénée, Arrien, Aristide et Mar-
cien d'Héraclée ; parmi les Latins, Pom-
ponius Mêla, Pline, Solin, Martianus Ca-
pella. Parmi ceux qui ont commenté
Hannon , les uns, tels que Fabricius et
Mélot, rapprochent le temps où il a
vécu à l'an 800 ans avant J.-C. ; les au-
tres , tels quisaac Yossius et M. Gos-
telllD, le reculent juiqu'à l'ao 1000 avant
H\N (438)
I.-C; les uns, tels que M. Gossellin, res-
treignent le terme de ses découvertes au
cap de Nun, et d*autre5 , tels que Cani*
pomanesy le prolongent jusqu'à Tile Saint-
Thomas, au fond du golfe de Guinée.
Parmi les modernes, Saumaise, Dod-
well et autres ont nié Tauthenticilé ou
même Texistence d^une relation d'Han-
non; d'autres, tels que Vossius, Bougain-
ville, Montesquieu, Robcrtson, Man-
nert, Gossellin, Gail, Falconer, Uckert,
Kluge, ont cherché à démontrer Tune et
Fautre. Parmi les anciens , Sirabon traite
de fabuleuse la relation d'Hannon , qui
courait de son temps; Aristide le sophiste
sVo moquait comnœ d'un conte. Al hé*
née uous a transmis les railleries qu'en
faisait un poêle comique. Poinpontus l^lela
et Pline se plaignaient des fables ridicules
que, selon eux, contient la relation des
voyages du navigateur carthaginois. Nous
pensons que le Périple d^ilannon, tel que
nous le possédons, est non-seulement
vrai et authentique, mais que c'est une
traduction faite à Carthage de l'inscrip-
tion déposée dans le temple de Saturne,
et peut-être même une copie de l'in-
scription elle-même qui aurait été faite
eo deux langues. Nous plaçons à l'an 509
avant J.»C. le voyage d'Uannon, au mo-
ment de la plus grande puissance de Car-
thage. Depuis, cette puissance a décliné,
les colons qu'elle avait envoyés ont péri,
Aucun navigateur ne se hasarda dans les
parages qu'l Un non avait parcourus. Les
Grecs et les Romains, peu entreprenants
en ce genre, et qui jamais n'osèrent dé-
passer le cap de Nun , ne crurent pas à
la navigation d'Hannon , et s'en moquè-
rent comme on s'est moqué de la relation
de Marco-Polo avant que les progrès des
découvertes vinssent en confirmer les dé-
tails. De même les premiers modernes |
tels que Ramusio, qui publièrent les re-
lations des découvertes des Portugais sur
la côte d*Afrique , furent frappés de leur
analogie avec la relation d'Ilannon, et
lui accordèrent une attention que l'in-
crédulité de Mêla et de Pline lui avait re-
fusée. Il est, en effet, imposable, suivant
nous, de ne pas reconnaître dans la re-
lation d*Hannon des détails qui prouvent
évidemment qu'il avait pénétré jusque sur
\m côtes de la SénéfuitHH ( voy* CUt-
H AN
THACE, T. V, p. 20) , que les G
les Romains ne connurent jama
qui ont été découvertes de nouveau
une longue suite de siècles, par les
péens. Nous ne croyons pas qu'lj
ait dépassé cette région. Mais les |
de toutes nos assertions exigeraie
di>cussion sur Thistoire de Gard
sur la géographie de ces temps r
qui nous est interdite |)ar la nature
ouvrage.
HANOVRE (eoyavmi de).
les pos>essions de la maison de Bn
Luncbourg, qui occupe au>ai U
d'Angleterre, ont éic réunies, en
sous le nom de royaume de H<
Elles se composent du durhé de
avec le pays d'Hadeln, de la prin
de Luncbourg, d*une portion du di
Lauenbourg , du duché de Vcrck
principautés de Kalcnberg et de I
hcim, des comtés de Uoya et de D«
possessions qui forment un tout o
auquel se rattachent, au sud-est de
hoû, par une langue de terre I
peine de deux milles, laprincipaul
nabrûrk, la partie basse du cumté<
gen, le comté de Deniheim vor. ,
clcs de Meppen et d'EiDsbûhrco,
partenaient jadis à TévêcUé de M
et, au nord, la principauté de L
orientale (voy, ), avec le pays d*
ling. De cette agglomération de pt
séparés, par une bande étroite du
de Brun^wic, au sud de liilde»heii
Ralcnberg, les principautés de G
hagen et de Gœttingue, avec qi
districts détachés d*Kichsfeld el
iicssc, et, à Test, le bailliage d'J
qui appartient au comté de liohi
I. Géof^ntphie et stntUtufHC,
composé, le Hanovre t une super
695 milles carrés géographiques,
borné au nord par la mer du Sord
Danemark, le territoire de Uaab
le Mecklembourg ; à l'est, par U
et le Brunsuic ; au sud, par U U
Prusse et les principautés de Lip|
Waldeck. Les provinces situées <
Weser et TEms touchent , au su
Prusse, à l'ouest, à la UolUnde. C
hagen et Gœllingue ont uo le
montagneux. Le Harx (vo/.;» qui I
U pr«oiitrt d« cm priacipAiôéi,
ipe la seconde, sont joints
ine quantité de chaînons
fui rendent très inégal le
rim et celui de Kalenberg.
Ideslieim, Hanovre et Os-
rà la mer, ce n^est plus
nterrompue çà et là par
les. Les montagnes sont
n et couvertes de forêts ;
les séparent sont fertiles ,
endant que les revers des
coté où elles s^inclinent
uant à la large bande de
1 5 milles qui s'étend de
travers tout le pays , elle
eu ne trace de culture et
;ue de bruyères, au-dessus
aperçoit de temps eo
s bouquets de pins. Cest
tie un plateau qui ne de-
!ux qu'au nord. Dans les
mt de grands marais ; mais
inent des ruisseaux ou des
d'excellentes prairies aux-
le le nom de Marschlœn^
taupes d'eaux). Les prin-
du Hanovre sont l'Elbe ,
,rAIUr,rEmsetlaLeine;
, nous citerons le Dollart
li les lacs celui dit mer de
issonneux lac de Dûme et
Il de Jordan, dans la Frise
Il la surface est couverte
épaisse qu'on peut la tra-
rc.
on du royaume était, eo
3,167 habitants. Comme,
ne s'élevait encore qu'à
ûtants, elle s'est donc ac-
61 dans une période de
k-dire d'environ 1 \ pour
nmune. Cet accroissement
l'excédant des naissances
ncédant qui a été, terme
I 20,000 dans ces derniè-
nombre des mariages n'a
cependant dans la même
est resté à peu près le
»ort des naissances illégiti-
nces légitimes a été de 1 à
et en particulier de 1 à 8
itagnards du Klaustbal et
memeots de Hanovre et
; 4» 1 à 9 daos \it Lune*
( 439 ) H AN
bourg; de 1 à 16 à Stade; de 1 à 21 à
Aurich, et de 1 à 28 seulement dans le
pays d'Osnabrûck.
Le Hanovre étant un pays plutôt agri-
cole que manufacturier, on n'y trouve
pas de grands centres de population. La
seule ville de Hanovre (vo^* ^9X\, suiw) a,
depuis 1818, une population de 20,000
habitants. Six autres villes en ont de
15,000 à 10,000; sept de 10,000 à
5,000, et 56 moins de 5,000. Le nom-
bre des bourgs est de 108^ celui des vil-
lages de 4,975.
Les 1,663,167 habitants du Hanovre
se divisent, d'après la religion qu'ils pro-
fessent, en 1,342,850 luthériens, réunis
dans 924 paroisses, sous 10 surintendants
généraux; 105,000 réformés, avec 114
paroisses; 2 10,000 catholiques sous l'é-
vêque de Hildesbeim, avec 148 paroisses;
1 ,850 mennonites et hermhules ou frères
Moraves, en 4 communautés, et 12,300
juifs.
Ainsi que nous Tavons dit, la princi-
pale ressource des habitants est l'agricul-
ture, que favorisent la facilité des expor-
tations dans les bonnes années, le com-
merce de transit et la consommation des
grandes villes maritimes voisines. Les
provinces les plus fertiles en grains sont
Hildesheim , Gœttingue, la partie méri-
dionale de la principauté de Kalenberg,
le bas pays de celle de Grubenhagen, les
Marschlœnder des bords de l'Elbe, de
l'Ieetze, de l'Oste, du Weser, de l'Aller
et de la Leinei une partie du pays d'Os-
nabrûck et la Frise orientale. Dans les
Marxchlœnder^ Péducation des bestiaux
est plus importante encore que l'agricul-
ture. Certaines contrées produisent de
fort bons chevaux, et nulle part on n*é-
lève plus d'abeilles que dans les bruyères
de Lunebourg, de Brème et de Verdeo.
On ne manque ni de bois de construc-
tion ni de bois de chauffage; les magni-
fiques forêts du Harz, du Solling, du
Deister, etc., et même de quelques par-
ties de la plaine, en fournissent en aboo-
dance. Le Hanovre est pauvre en char-
bon de terre, mais l'abondance de la
tourbe forme compensation. Il y a aussi
un grand nombre de sources salées. L«
Harz renferme toutes les espèces de m^
Uttx; si IVpIqiUUoq 4cf mé|w^ ^
UAN
(440)
HAPr
cieux ne donne que peu ou point de pro-
fit, elle offre au moins des moyens d^exîs-
tence à un grand nombre d'ouvriers. On
estime à 15 ou 20,000 le nombre de ceux
qui travaillent dans les mines. Beaucoup
d'ouvriers émigrent chaque été, et vont
chercher du travail dans les Pays - Bas.
Les productions naturelles du pays sont
mises en œuvre par les habitants mêmes,
qui exportent ane quantité assez consi-
dérable de fil et de toile, quoiqu'il n'y ait,
dans tout le royaume, que très peu de fa-
briques proprement dites. En 1834, par
exemple, plus de 1 1 1 ,0 19 pièces de toile
ont été envoyées à l'étranger, sans parler
de celles qui se sont vendues dans le Ha-
novre même ou dans les pays limitro-
phes. En 1831, le commerce occupait
7,987 négociants, 8,339 marchands de
bestiaux, 401 marchands de bois, 78 mar-
chandsdetoile,et45 marchands degrains.
La ville la plus commerçante est Em-
den (voj^.); il entre annuellement dans son
pcrt 850 à 400 navires hollandais, da-
nob, oldenbourgeois et surtout hano-
Triens. En général, les Hanovriens ne
font guère que le commerce de transit et
d'expédition. Les provinces septentriona-
les manquent encore de bonnes routes.
Nous parlerons de la constitution du
royaume à U suite de l'aperçu historique
auquel nous arriverons tout à l'heure.
Quant à ses finances, le budget de 1837
m fixé les dépenses de l'eut à 6,102,600
thalers, dont 1,296,400 pour les inté-
rêts, à S ^ pour œnt, de la dette pu-
blique, forte de 19,475,669 thalers, et
la dotation de la caisse d'amortissement
établie en 1825. Le budget particulier
du ministère de la guerre se monte à
1,939,400 thalers; celui de l'intérieur,
auquel sont réunis lescullesetl'instruction
publique, à 961,139 thalers; celui de la
justice, à 213,000 thalers. Le reste du
budget est absorbé par les frais d'adminis-
tration. Les revenus de l'état se compo-
saient, en 1837, de 2,303,420 thalers
de contributions directes et de 1 ,697,48 1
d'impôts indirects; puis, des droits de na-
vigation, 477,000 thaler^ des minci et sa-
lines, 253,000; despoates, 142,000; d'im-
pàtsdivers,S85,000: total 6,257,900 tha-
lers. Les domaines donnent un million de
tkêhn, toaiM qui doit étrt afieetée aux
dépenses publiques, mais sans que soi
ploi tombe sous le contrôle des chaa
Le royaume entretient une année pc
ncnte de 20,501 hommes dlofai
et de 2,719 chevaux, sans coropCei
landwchr de 18,000 hommes.Toall
me valide, de 17 à 50 ans, eat i
pour former au besoin le landalum
puis 1830, un collège supérieur da
les dirige l'instruction publique. Li
novre a une université , celle de
tingue (voy.)^ une école militaire i
nebourg , une école d'état-major ti
en 1824, un pcdagogium k IleCd
gymnases, 20 écoles moyennes, 5
naires, un institut des sourds-mucli
école de chirurgie , 2 écoles vétéria
6 écoles d'accouchement, et 3,42€
les de villes ou de villages , dont l
évangéliques et 34 1 catholiques. La
sons de travail , de détention et da
rection sont au nombre de 13. Li
novre occupe la cinquième place di
diète germanique ; il a un coatio^e
13,054 hommes qui, avec les e«
gents du Brunswic, du Hobtem
Mecklembourg , d'Oldenbourg , de
pe, de Waldeck et des villes an
ques, forme le dixième corps d'am
F'oir Sonne, Description dm rojn
de Hanovre y Munich, 1829-34, 4
in-8<*; Ubbelohde, Sur les finoMCi
royaume de Hanovre ri leur orgm
tion , Hambourg, 1 834 ; Marcard, J
prospérité nationale y le commen
l'industrie du Hanopre^ Hanovre, t
U. Histoire. Depuis le x* siccle,
tre familles souveraines, celles de Bi
wic , de Nordheim , des Billnnfi •
Sûplingbonrg régnaient sur ce qal
stitua dans la suite les anciens étati I
ditaires du Hanovre , lorsqu'à la f
XI* siccle rhéritière de la maison da
lungs épousa Henri -le- Noir, de la
santé famille bavaroise desGuelfes (i
Henri-le-Superbe, qui naquit de o
riage, éponsa, au commencement di
siècle, rhéritière des maisons de Bma
de Nordheim et de Sûplingboufg, c
fils, Henri-le-Lion {voy* \ te trouva
le prince le plus puissant de soa ti
Mais la grandeur de sa famille ne lui
vécut pas. Son petit- fils,Otlioa-rEi
se vit dépouiller de set éUU , à rti
HAN
(441)
HAN
m àt IjMdwurg , de Kalenberg, de
, de Grabeohagen et de Gœt-
doDt il oblÎDi riDYestiture sous
de dncfaé de Branswic. Des par-
i6 aflkiblireot encore cette
ducale josqa'an x^ii* siècle , où
hétahli enfin le droit de primo^iture.
branches de U famille de Bruns-
octant éteintes précisément vers la
époque y leurs possessions échu-
■tt en partie aux descendants de Henri,
M" de la ligne de Brunswic- Wolfen-
bariy sort en 1598, et en partie à ceux
I fîuilmmf ^ fondateur de la ligne de
iMavie-Lnnebonrgy mort en 1592
li^. lairsiswic, T. IV, p. 289). Ce der-
farai^Bfait régné d*abord que sur la par-
tBéndiooale du Lnnebourg, la princi-
■léde Otle (vo)^.); mais, en 1572, il
■Il bérité de la majeure partie du comté
I Hoya, et, en 1 588, du comté de Diep-
ik. Ses fils acquirent successivement
1817 , ELalcnberg et
1 634, la partie nord-ouest
ili priocipaaté de Lnnebourg, les bail-
la de Harbonrg et de Moisbourg en
M8. Soo petit-fib réunit à ses états le
mat da la principauté de Lunebourg
1 1C70, et le duché de Lauenbourg en
L'héritage de ce prioce fut divisé
; aiais tous ks pays dont nous
parlé jusqu'ici se trouvèrent fina-
réimis, en 1705, à la suite du
oODdn, en 1898, entre George,
h éa due Emcst- Auguste de ELalenberg-
IsHingae, et Sophie-Dorothée, fille du
kt Gcovfe-Guillaume de Lunebourg-
, la même qui mourut pri-
daoi le château d'Ahlen,enl726.
:*AagiiMe avait obtenu , en 1 692 ,
■ifaitf fil II tui lie, avec le titre d'électeur
blhaBiaic-Lnnebonrg. Son fils, Geor-
||,CB M qualité d'arrière -petit- fils de
t^y succéda à la reine Anne au
d'Aaf^letem, sous le nom de Geor-
Itl* (vfff.J, et depub ce moment jus-
|éW tSS7, le Hanovre a eu pour sou-
Min les rois de la Grande-Bretagne,
■i leiqiieb fl a continué de s'agrandir.
k 1715, il acquit Brème et Verden;
a fM2, Oloabrûck; en 1814 et 1815,
el la Frise orientale, la ville
de Goslar, une partie du pays
Tirhiiiri, kt districts de Meppen et
d'Emsbûhren, la partie basse du comté
de Lingen et le comté de Bentheim, qui
lui était hypothéqué depuis 1753. D'un
autre côté, on en détacha la partie du
duché de Lauenbourg située sur la rive
droite de l'Elbe, qui fut donnée au Da-
nemark , ainsi que le bailliage de Neu-
haus, entouré de toutes parts du Mecklem-
bourg et du Lauenbourg; de plus, le
bailliage de Klœtze et quelques autres
communes qui furent cédés à la Prusse,
et une partie du comté de Hoya , qu'on
réunit à Oldenbourg. En même temps
le Hanovre fut érigé en royaume. En
commémoration de cet événement, le roi
George IV fonda , le 1 2 août 1815, l'or-
dre des Guelfes (vojr» )*, pour le mérite
civil et militaire.
Voilà ce qui concerne la famille ré-
gnante. Occupons-nous maintenant du
peuple hanovrien et de son histoire gé-
nérale.
Les pays qui forment le royaume de
Hanovre actuel étaient habités par des
peuplades saxonnes, lorsque Chiûrlema-
gne y répandit les principes du christia-
nisme et les premières semences de la ci-
vilisation. A mesure que la puissance im-
périale s'affaiblit, on y vit, comme par-
tout ailleurs, les seigneurs séculiers ou
ecclésiastiques élever leur pouvoir sur les
ruines de la liberté des communes. Ce-
pendant l'industrie prit du développe-
ment dans les villes ; les mines du Harz et
les salines de Lunebourg furent décou-
vertes , et le commerce de Bardowiek et
de Gandersheim surtout atteignit un haut
degré de prospérité. Henri- le-Lion fa-
vorisa cette activité commerciale, tout en
traitant durement les rilles rebelles à ses
volontés, et notamment Bardowiek, qu'il
fit raser en 1189. H fit aussi venir des
Pa^-s-Bas des colons pour cultiver les fer-
tiles tourbières du Weser. Les querelles
qui éclatèrent à sa mort, et qui durèrent
près d'un siècle , étaient bien propres à
faire doublement sentir aux habitants les
avantages de l'association et la sécurité
que présentaient les lieux fortifiés : aussi
de tous cotés rit- on se former des com-
(*) A ce q«i a été dil dans rarticle aoqoel nom
rcBvoyooa noos ajouterons la citatioa tBÎTaBtB
de roBTram alleniaod de Horo : Comstitutiom H
kittoirt étr^rdrt des Gm^et^ Lei^isig^ i8%V
HAN
(442)
HAN
panes et s^élever des bourgs dont plu-
sieurs devinrent promplement des villes
considérables. La ligue anséatique {voy.),
qui s^étail établie dans le voisinage, trouva
chez elles un accueil favorable. Des 85
villes qui étaient entrées dans celte ligue,
13 appartenaient à la partie de la Basse-
Saxe qui forme le Hanovre actuel.La puis-
sance et les richesses que ces dernières
acquirent par la suite eurent une grande
influence sur les rapports politiques. Jus-
que - là les diètes avaient été composées
exclusivement de nobles ecclésiastiques ou
laïcs : alors les souverains se virent forcés
d*y admettre les députés des villes, et, dès
la fin du xiv^ siècle, les députés des trois
grandes villes avaient autant d'autorité
dans la diète que tuu^ les nobles réunis.
Mais la /innsc déchut à la suite de la dé-
couverte de TAmérique et de la nouvelle
route des Indes ; le commerce du monde
prit une nouvelle direction , et les sei-
gneurs employèrent tous les moyens ima*
ginables pour Pailirer dans les villes qui
leur étaieutsouDiises, aux dépens des villes
libres.
La reformation fut généralement bien
accueillie dans les villes et les campagnes
de la Basse -Saxe; mais elle rencontra
beaucoup d'adversaires parmi les magis-
trats, les nobles et les princes. De là na-
quirent des troubles qui amenèrent à la
un une cuerre ouverte. Cependant les ef-
forts d'hric-le-Confesseur, duc de Lu-
nebourg, et surtout de Jules-Charles de
BrunswicRalenberg, fondateur de Tu-
niversilé dllelmstedt, finirent par faire
triompher la réforme. Les nouveaux rap-
])orU qui s'étaient établis peu à |>eu en-
tre les princes souverains, les États et
le peuple, se consolidèrent pendant la
guerre de Trente- Ans, dont aucun pays
n'eut plus à souflVir que le Hanovre.
Ce|)endanl avec le xviu* siècle corn-
meuf^a, pour le pays de Bru n&wic-Lu ne-
bourg , une ère de prospérité encore in-
connue. On ne >avail ce que c'était que ta
dette domaniale ou dette privée du prince;
b plus grande partie des revenus dei ri-
ches domaines administrés par la cham-
bre était consacrée à l'entretien de la
force armée ou de diverses institutions
publiques. Les impôts ne se levaient que
4q comeolemeal des États, L*él«cUttr
consultait les États proviodaax tu:
tes les affaires importantes. Ed .
tant la réforme, on avait appliqué I
grande partie des biens sécularisés
mélioration des écoles, et on conl
à faire beaucoup pour FinstmctHM
blique; les méthodes d*enscigneiiiei
rent perfectionnées; de nouvelles
s'élevèrent, comme le peda^ogtuM
lefeld et l'école militaire de Lunel
L'université de Gœttingue t*ouvi
1737, et elle se plaça bientôt à la I
toutes les universités de l'Allemagne
ce qui eut une plus heureuse inOuen
core, ce fut l'amélioration de<i école
maires; amélioration à laquelle cont
puissamment l'établissement d'une
normale, dite sétftinmrr, pour les
tuteurs , laquelle fut fondée à Han
en 1750, par un simple particulier,
prise ensuite sous la protection da
vernement. Gœttingue enfin vit aus
lever dans ses murs, par les soins deS
et de Wagemann, la première école
dustn'e qui fut établie en Allemagn
guerre de Sept-Ans devint une sooi
calamités |K>ur le Hanovre , mab
tarda pas à se relever après la cond
de la paix dont l'Allemagne du norv
pendant trente ans. Il profila de Tac
sèment prodigieux du commerce de I
bourg, de Brème et d'Allona, aveci
rieur de TAllcmagne, commerce qi
1792 à 1803, atteignit un degré de
périté inouï par la destruction du
merce de la France, de la Hollande
provinces rhénanes ; et le défncbi
de plusieurs contrées incultes du pi
Lunebourg et de celui de Brème» o
commença, en 1760, à dessécher le
felsmoor, contribuèrent à entrete
bien-être. Depuis le printemps de 1
l'électorat prit, il est vrai, une part
à la guerre contre la France; maiso
l'Angleterre soudoyait ses troupes, il
point à porter un bien lourd fardeai
pendant les Hanovriens virent a^ec
sir leur gouvernement accéder a«
de neutralité armée conclu par la 1
avec la France, le 17 mars 1795. T
nord de l'Allemagne gagna considci
ment au commerce actif qui se fit •
protection de la ligue de neutralité,
qu'an priolampa d>^IS01dctco«i«l
I
«'dlerèreot entre TAngleterre el les puis-
mce» tlu Nord, la Prasse ne voulut point
ncoonailre U neutraliié du Hanovre et
focnipa militairement comme elle aurait
bit d*ua pays ennemi. Ce|)cndant la mort
et l'empereur de Russie, Paul I", et les
inliuiinaires de la paix entre la France
«TAn^leierre (23 mars et 1" octobre
1101 j changèrent la situation des choses:
blroupes prussiennes quittèrent le Ha-
iMre; mais les réclamations élevées par
kpMiTemenient de Berlin au sujet des
iib «Toccufiatîon ne furent réglées que
hlZ mars 1830, par une convention en
tRo de laquelle le Hanovre paya à la
^BBW 275,000 thalers.
La nouvelle rupture entre PAngleterre
ig h France fournît bientôt à Bonaparte
f(Deeuîon ém mettre à exécution ses plans
^r k Hanovre.Uoe armée françabe s*ap-
de ce pa)'ssous le commandement
'• Trop faible pour résister, on
(kla convention de Sublingen, qui
,1c âjaillet,le traité d'Artlenbourg-
TEIbe. Par ce traité, le Hanovre de-
^ttK Uoencicr aon armée; livrer les forte-
les armes, le matériel de guen*e et
raux; entretenir à ses frais Tarmée
ipalîoo; payer comme contribution
une somme dont le montant
■*élaic pas stipulé, etc. Lue lueur d*es-
pair se montra pour le Hanovre lorsqu^en
IMS TAutriche , la Russie , la Suède et
FAngleierre conclurent une alliance dans
hunrlle on espérait faire entrer la Prusse;
Bais an lieu de se joindre à la coaliiion,
cttie dernière déclara, le l''''a\ril 1806,
fi*ellc \enait d^écliangcr CIcvcs, Anspach
cl Ncufchàlel contre le Hanovre, clésor-
■ab réuni à la monarchie prussienne. A
jaBaU,disait*on; mais dès Tannée suivante
lafBerref|ue la Prusse soutint à son tour,
tnp lard pour son salut, contre Napoléon,
fil retomber ce pays entre les mains des
Fna^is. Alors Tempereur le divisa en
ém\ parties, dont Tune fut donnée au
Bouvean royaume de Wesiphalie et Tau-
lic forma une province administrée par
la gouverneur général. De 1 803 à 1 808,
Toccupation ennemie grossit la dette
^ â millions de thalers. On n'en con-
tacta plus de nouvelle, mais le pays fut
pins opprimé que jamais. Au commence*
it de 1810, tout l'anciea électoral, à
( 443 ) HAN
Texception du pays de Lauenboarg , fut
réuni au royaume de AVcstphalie; cepen-
dant, vers la fin de Tannée, Napoléon Ten
détacha de nouveau. Il tira une ligne de-
puis TEIbe, vis-à-vis de Lauenbourg, à
travers toute laWestphalic, dans la direc-
tion du sud-ouest. Tout ce qui était au
nord de cette ligne , joint aux villes an-
séatiques et au pays d'Oldenbourg, fut in-
corporé à Tcmpire fran^*ais sous le nom de
département ^//?5eVi//7r/^ (v. Hambourg).
Le mécontentement augmenta des lors
de jour en jour, et lorsqu*au prin-
temps de 1813 les Russes parurent dans
le nord de TAIIemagne, tout le Hano-
vre appelait le moment de sa délivrance.
Les provinces septentrionales prirent mê-
me les armes sur-le-champ; mais les
Français revinrent avec de nouvelles for*
res, et, malgré leur défaite à Lunebourg,
le 2 avril 1813, ils rétablirent leur auto-
rité sur tout le pays , jusqu^à ce que le
combat livré sur la Gœrdo, le 16 septem-
bre, affranchit le nord du Hanovre, el que
la marche deTchernichef sur Cassel, join-
te à la défaite de Napoléon à Leipzig,
amena Tévaciialion des provinces méri-
dionales. Le 4 novembre 1 8 1 3, le minis-
tcrc hanovrien reprit les rênes du gou-
vernement. Les institutions françaises fu-
rent remplacées par les institutions sur-
années d'autrefois, et, Tannée suivante,
toutes les possessions de la maison de
firunswic-Luncbuurg furent réunies eu
un royaume dont le duc de Cambridge
(vny,) fut nommé gouverneur général, le
24 octobre 1816.
LVIeclorat de Hanovre n^avait jamais
eu d'États-Géncraux ; quelipics provinces
seulement avaient leurs États provinciaux,
composés ordinairement de trois ordres :
les prélats, les député<t de la noblesse et
les députés des villes. Dans les duchés de
Brème et de Verden , ainsi que dans les
comtés de Hoya et de Diepholz, il n'y
avait plus d'ordre du clergé; dans les
autres provinces, les privilèges de cet
ordre étaient exercés eu partie par des
nobles. Les principautés de Kalcnberg,
de Grubcnhagen , de Lunebourg, les du-
chés de Brème et de Verden, et le comté
de Diepholz, comfitaicnt 4o9 terres no*
biliaires donnant droit d'assister à la dic-
te, tandis qu*il n*y avait en tout que 94
HAIf
(444)
HAfr
Tilles qui y envoyassent des députés. Le
seul pays d'Hadeln n'avait ni prélats,
ni noblesse; d'après sa constitution, les
droits politiques y étaient exercés par la
ville d*Ottemdorf, par les sept paroisses
du haut-pays et par les cinq du bas-pays.
La Frise orientale, la principauté d'Os-
nabrûck et celle de Hildesheîm avaient
également leurs constitutions particuliè-
res. Dans l'ancienne province de Hano-
vre , les organes les plus importants des
vœux du pays étaient les Chambres du
Trésor, qui étaient composées en majeure
partie de nobles auxquels on adjoignait
un ou deux conseillers versés dans la
jurisprudence. Chaque principauté, cha-
que duché, chaque comté, avait d'ailleurs
son système d'imp6ts, ses dettes parti-
culières , etc. , et toutes ces difTérenoes
opposaient des obstacles presque insur-
montables au gouvernement central. A
la Restauration, chaque pays reprit sa
oonstitution provinciale; cependant une
diète générale , à laquelle furent convo-
qués les députés des États provinciaux ,
Ait ouverte à Hanovre le 5 décembre
1814. Mab, incapable de s'élever à la
hauteur d'une assemblée nationale, et
agissant sans plan déterminé, sans règle
fixe, cette diète s'occupa uniquement des
impôts et de la dette. ^Néanmoins le gou-
vernement lui soumit le projet d'une nou-
velle constitution qui, après le rétablis-
sement des anciens États provinciaux en
1818, fut définitivement sanctionnée par
le prince-régent le 7 décembre 1819.
(Elle se trouve dans l'ouvrage allemand j
de Pœlitz, Constitutions européennes ,
!• éd., vol. I", p. 268 et suiv.)
On nous saura gré peut-être d'entrer
dans quelques détaib au sujet de cette
constitution, légalement abolie en 1833
et remise en vigueur par la seule volonté
du roi actuel.
La patente ou constitution de 1819
divisait les États-Généraux en deux cham-
bres. La première se composait des trois
seigneurs revêtus de la dignité de prin-
ces (Aremberg, Loox-Corswaren et Ben-
theim), du maréchal héréditaire, des com-
tes de Stolberg-Wemigerode et de Stol-
berg-Stolberg, du grand-maître des pos-
tes également héréditaire , de l'abbé de
X^occom (prélat protestant), d; l'abbé de
Saint-Michel ( titulaire séculier,
duché de Lunebourg) , du diredear i
couvent de Neuenwald, président de Kl
dre équestre, de l'évêque cathotiqai
d'un ecclésiastique notable prolertHl
d'un nombre indéterminé de nobles «JM
des majorais dans leurs familles, àa fÉl
sident et des quatre membres nobki i
la chambre ou collège du Trésor, iarfj
tution consacrée par la constitolioa i
1819. La première chambre coHfll
donc dans son sein environ 15 pairs H
réditaires ou qui le sont en vcrtl A
leurs fonctions, et 35 députés de la V
blesse , dont 8 pour Kalenberg-Gralili
hagen, 6 pour Lunebourg, t
bourg, 6 pour Brème-Verden , t
Hoya-Diepholz , 5 pour Osnal
pour Hildesheim et 3 pour la Frise <
taie. La seconde chambre était
des quatre membres non-nobles du
lége du Trésor, de 6 députés des
très, joints à celui de l'université de <
tingue et à 3 des consistoires, de 34 <
qu'envoyaient un égal nombre de
et de 3 3 députés des fr
chapitres, les consbtoircs, VxaÀ\
les villes n'étaient pas obligés de
les représentants dans leur aeni. B
avait rien de changé aux priviléfM
États , qui conservaient le droit de
les impôts, de surveiller l'emploi desl
publics au moyen du collège du Ti
de discuter les lois d'intérêt gènénlyV
faire des représentations au cbef deMl
pour tout ce qui était de leur oMBpMI
ce. Les deux chambres étaient dNÊÊtà
parfaitement égales en droits. Ptoar M
apte à siéger dans l'une ou l'kvtre, il ti
lait appartenir à l'une des trois coaÉi
sions chrétiennes, avoir 35 ans neMi
plis et posséder un revenu de 6,0M A
lers pour les possesseurs de mm)pmiak^i
600 pour les députés de la
de 300 pour les autres.
La diète nommée en vertu de cantl
tente royale s'assembla le 3ê déeadi
1819 poiu- la première fois, et deffl
tous les ans, mais sans exercer itmdà
marquée sur la marcbe des nlfùrea» I
séances n'éuient pas publiqneB,etka|i
cès-verbaux, quoique imprii
tenus secrets.
La réorgankelion desÉinla
( 445 ) Uàif
des £uu provinciaux particuliers êmx
principautés de Ralenberi^ de Gœttingoe
et de Grubenhagen, à la principauté de
Lunebourg , aux comtés de Hoya et de
Diepholz , aux duchés de Brème et de
Verden, y compris le pays d'Hadeln, à la
principauté d^Osnabrûck, à la princi*
pauté de Hildesheim, avec la vOle de
Goslar, à la principauté de la Frise orien-
taie, avec le pays dnBbtfling.Les États-Gé-
néraux étaient divisés en deux chambres
parfaitement égales en droits et en anto*
rite. La première se composait des princes,
fils du roi ou chefs des lignes collatérales
de la famille royale, du duc d'Aremberg,
du duc de Looz-Corswaren, du prince de
Bentheim^ tant qu^ik seraient en pos*
session de leurs biens médiatisés, du ma-
réchal héréditaire du royaume, des
comtes deStolberg, du grand-maitre hé-
réditaire des postes, de Tabbé de Loocum
et de celui de Saint-Michel, du président
de la noblesse en sa qualité de directeur
du couvent de Neuenvrald, de Févéque
catholique, de deux ecclésiastiques de la
confession évangélique spécialement élus
pour chaque session, clés titulaires de
majorats à qui le roi donnait un droit de
Tote personnel ou héréditaire , des 35 dé-
putés des sept ordres de la noblesse élus
pour chaque session, et de 4 membres à
la nomination du roi. La seconde cham-
bre se composait de 3 députés des chapi-
tres de Saint-Bonifiice à Hameln,de Cosme
et Damien à Wunstorf, de Saint- Alexan-
dre à Eimbeck, de Notre-Dame dans la
même rille, pub des chapitres de Bardo-
wiek et de Ramelsloh, lesquels 3 députés
devaient être choisis , avec Papprobatioii
des supérieurs ecclésiastiques , parmi les
pasteurs protestants ou les professeurs des
écoles supérieures , mais de manière que
deux fussent des théologiens; des S mem-
bres nommés par le roi en sa qualité d'ad-
ministrateur des biens des monastères;
du député de Funiversité de Gœttin-
gue , des 2 députés des consbtoires pro-
testants, du député du chapitre de Hil-
desheim, des 37 dépotés de certaines
villes et bourgs spécialement mention*
nés, et des 38 députés des propriétaires
fonciers des autres villes et bourgs, franco
tenancifTs et paysans. Les députés de la
malgré lesamé-
introduites en
182Sy k gouvernement, avec ses
^hSqff qui n'étaient plus de ce
B^in^irait pas la confiance, et le
i^one réforme plus complète se
r généralement. Le 5 janvierl831 ,
ibles éclatèrent à Osterode ; le 8,
icmrnT plus sérieux eut lieu àGœt^
[vof .), et on libelle intitulé Accu-
:omtre le ministère M Uns ter ^ où
é était mtiée au mensonge, chan-
■éeootentement en une véritable
mu La force armée rétablit Tordre,
là, et Foa arrêta les auteurs sup-
in libelle; mais le gouvernement
léanmoins la nécessité de donner
tioB à Topinion publique. Le 7
1 dîèle fut ouverte avec solennité,
les premières séances, elle déploya
aigie et une prudence qui sem-
promettie les plus heureux ré-
Le cfaïc de Cambridge, qui venait
Basé vice-ioi (32 février 1831),
té à fiûre parvenir aux pieds du
I doléances dn pays, et cette dé-
eatraina la déniission du comte
«er, qni était à la tête de la chan-
■ihmHidf^ à Londres. H fut rem-
w le baron d*Ompteda.
■e de Cambridge avait recom-
Ihbs son discours d'ouverture de
r graduellement aux réformes;
ibout de quelques mois, il put se
ère de la nécessité de réviser la
tion et de rétablir sur de nou-
lees. Le 16 juin 1831, le minis-
Inra clone à la diète qu'H s'occu-
la rédaction d'une nouvelle oon-
i; vie commission, composée de
limiin royaux et de quatorae
•deladièle, fut nommée pourpré-
pitjjet de loi fondamentale. Son
cbevé, une nouvelle diète, à la-
tvaient été adjoints par ordon-
syale quinze députés des paysans,
noqaéeà Hanovre pour le 30 mai
La nouvelle constitution , sou-
K deux chambres, fut adoptée par
IS mars 1S3S; puis, sanctionnée,
elqaescbangemeats, parGuillau-
I Londres, le 26 septembre f 833,
int la loi fondamentale de l'état.
\ iKNivdle constitution accordait I noblesse «levaient «voir dans le pays un
HaN
KTena net de 600 thalen, et lej «ulrei ,
M>ii UD revenu idduH de 300 ihilers,
snit une pcmion annuplle Je 800 llialers,
el jouir comme To n cl ioi maires puliMt-s
d'un Ir^ilcment de 400 ihjlcrs ousecrérr
par leun lilenli el par leur industrie un
revenu >nnui:l de 1000 thalcri , et
cela trois ans avant d'dvoir entrée dans
la cliambre. Ils (levaient en outre (tire
neinLn^ d'une des é^iliies chrétiennes et
■voir a.> ans accomplis. Le vole annuel
dm impôts par les Éiats ne devail être lié
(446)
lUlt
pas 1
inédial
ndili
crnÉI
t la
ploi. Le pouvoir exécutif était exerei
pir
un mini
tère
dépendant du roi ou de
ton repre
sent
ni,ei('hai|ueniinL->ire
élatl
tapons
le i
cour
d-app.l.
.pé,
EUi«, toutes chambres
as-
seioML-n
et
il seule compétente
iDOr
juger un
sire, et son ju;;emeol i
•ad-
menait n
rc%
sion, ni absolution, n
re-
Crjc
Le, I^. ,1,
omposés en vcrtn de
elle
nouvelle
COIM
ilulion s'a^cmlilm-nl
ie;>
dècembit
1833. Les élections s'ét
ient
pas irhéritier direct, la c
royaume allemand, qui, k la diffi
celle d'Anglrlerre, ne pouvait pi
cil <jiifnnnilU- , revenait de dro
lie Cumbcriand {vny.], prino
parti tory d'AnglcIcrrc reco
chef. .
"1
faites en générai dam le sens de celles de
l'année précédente. La principale ifT^ire
dont lu chambres eurent à s*occuppr, fut
le traité de commerce avec le Brun-wïc,
traité qui reposait moins sur des raiwns
d'inlérÈl commercial queiur des molir^ po-
litiques. Le Hanovre, en elfet, qui n'avait
pas oublié l'occupation prussienne, voirait
avec crainte s.! puissante voisine se pla-
cer à la tétc de la plupart des petits éials
d'Allemagne par l'auaciation des douanes
[ VOY- ce mot, T. VIII, p. 459 et auiv. )
et s'assurer ainsi une prépondérance poli-
tique dont pourrait résulter un Jour une
véritable domination. Il avait dune es-
tajié des le principe de traverser se* pro-
jets, et, en 1828, il avait réussi à faire
entrer dans ses vues plusieurs étals de U
Confédéral ion. Mai* ses asuiciés l'avaient
tous abandonné *uc(%stivemenl pour s'u-
nir à la Prusse. L'association des éuti de
la maison de Druninvic ne put se conclure
qu'en 1833, et, l'année suivante, le
grand-duché d'Oldenbourg, qui est pre*<
que uae enclave du Banovre , y actéda.
Depuis lungtcm|>* an prévoyait que la
mort du roi Guillautna amcnenii da
fraodicbaBgcmenta.Cciouitraînn'ajanl
cil-constances, s'était haulemenl
l'advirsaire des idées nouvelles,
préhensinni du parti libéral . a
tifiées par toute la conduite du fi
verain, tii[;men tirent encore 1
le vit, en I83G, quitter llsnovi
mémrde l'ouverture de la ïCisioE
tirer » la maison de campagne i
de Munster, principal auteur di
stilutiun abolie ^patente de tS
contcnlc , diinl le chiT appareil
ministre actuel, M. de S.hete, h
talent et d'innuenie. Ini|ulet h
de cette attitude du parti cnnir
rcfoinies, le gouvernctnenl s'em]
présenter aux chambres la lui ré
du senicc public, di.nl il avait
éliidèjusi]ue-là la présentation t
dispiniiiim h plus importante éU
litiun de la chambre d« domaini
quelle l'Iiétitierprésninptlfdutrd
tait s'appuyer darisseï projet -réli
Ce lut dinscen l'irLonjlanresi
lamurt du roi Gudiaume IV, le
1637. Le 38, Ernest-Auguste,!
>tl
ihcriand ) Gt n
dès le lendemain, le* chambn
prorogées. Elles élairnl si peu |
à <^e coup qu'elles se séparer
qu'une seule viiii s'élriàt pour {
songeât même à rédlgrr le proci
de la séance.
Le* événement* se auccédèi
lors atec rapidité. M. de Schdc I
mé minisiie d'étit et de labinel
J> juitlrl parut une proclanulii
dait |ias comme liélégalemcolpa
slilution de 1833, imposée ari
meni aui Élalï |'Ji Ir \. >lj> tig
■(ui rtnfermait •!<■'!:,: .liipj
irjrai
HAN
(447)
MaM
; Us États*. Cette démarcbe au-
soaleva ua mécontentement si
ue le gouvernement se vît obligé
une commission pour examiner
00 quUl s^était tant pressé de
Jant Tagitation allait croissant
ijs. De tous côtés on demandait
en de la constitution de 1833,
roir, inquiet de ces réclamations
•s, fit publier dans la Gazette
selle €le Hanovre que le roi
uHement aboli la cooslitution,
1 seulement exprimé des dou-
rraieot soumis aux États, ainsi
Dodifications qu^il désirait voir
es dans la loi fondamentale,
we commençait à renaître dans
^ lorsque parut la fameuse pa~
1" novembre 1837, qui abolis-
ssément la constitution de 1833
isait celle de 1 8 1 9, en mainte-
tefob en vigueur les lois votées
errallc. Les fonctionnaires pu-
leot déliés du serment de fidé-
< avaient prêté à la constitution
Le gouvernement s*engageait à
s le projet d*une nouvelle con-
ioz États assemblés, en vertu de
e 1810. Les prérogatives des
BVÎDciaux étaient étendues; les
éraux ne devaient se réunir que
iroîs ans. Les impôts furent en
Bps diminués de 100,000 tha-
are calculée par le pouvoir pour
i masse du peuple de son côté
Ute où il s'engageait.
np d^état , qui jeta le Hanovre
Uipeur, eut un grand retentisse-
Europe. La diète était dissoute,
t divisé, sans organe légal , sans
le défense contre Tarbitraire;
e demandait ce qu*il y avait à
ique Funiversité de Gœttingue
booorable initiative. Le 18 no-
7 profeaaears, MM. Oahlmann,
, Isa de«x frères Grimm (vox.)i
, Ewaid et Weber, signèrent une
'mi o& ib établissaient qu'une
MB n'«Yait pa abolir légale-
rwiimiioa. Ib déclaraient en
Ip qalbae preodraieot aucune
dftfi
iiL*"*^~
iSS^
part à l'élection du député de l'université,
si elle devait se faire diaprés la consti-
tution de 1819. Cette protestation fit une
sensation d'autant plus vive que les si-
gnataires étaient des hommes plus distin-
gués. lU portèrent la peine de leur cou-
rage : les sept professeurs lurent destitués ;
tous furent même exilés, parce qu'ils
avaient communiqué leur prutestation à
Ieur5 amis. Les fonctionnaires publics,
efirayés, s'cm pressèrent dès lors de se
soumettre à tout ce que le gouvernement
voulait, et les élections se firent d'après
la loi de 1819, malgré le refus de voler
de quelques corporations.
La session fut ouverte, au mois de fé-
vrier 1838, par un discours où le roi
protestait qu'il avait toujours haï le des-
potisme et que sa ferme intention était
de gouverner conformément aux lois. Il
annonçait, en même temps, la présenta-
tion d'un projet de constitution qui ob-
tiendrait, à ce qu'il espérait, l'assentiment
général , ajoutant que s'il était trompé
dans son attente, il se verrait obligé de
s'en tenir à la constitution de 1819.
Voici les dispositions les plus remar-
quables de ce projet de constitution. Les
prérogatives de la couronne étaient main-
tenues telles que les établissait la consti-
tution de 1833 ; mais les précautions les
plus minutieuses étaient prises |K>ur les
préserver de toute atteinte ; l'élément
démoiva tique, au contraire, était i*en-
fermé dans les bornes les plus étroites
possibles. Le pouvoir législatif des cham-
bres ne consistait plus (|u'à émettre leur
avis sur les lois qu'on leur soumettait;
encore le roi restait-il libre de n'en tenir
aucun compte. A lui appartenait le droit
de fixer le budget des dépenses : les États
conservaient bien celui de voter les im-
pôts, mais ils ne pouvaient refuser ceux
que le roi jugeait nécessaires aux besoins
de Tétat. Les minbtres n'étaient respon-
sables qu'envers le roi. La diète, dont les
membres étaient élus pour six ans, ne de-
vait s'assembler que tous les trois ans; les
séances étaient secrètes; les procès- ver-
baux ne devaient point être imprimés; on
ne devait publier que les résultats des
délibérations.
Grâce aux mesures qu'il avait prises,
le goufemement espérait faire ado^te^
HàN
(i
ctiUi con&tilutlon. U arait eu soin d'écar-
ter de la chambre , par les moyens les
plus arbitraires et les plus violents , tous
ceux des députés qui étaient connus par
leur dévouement à la constitution de
1833. Aussi rOpposition, qui cette fois se
trouva être le parti conservateur , était-
elle en minorité évidente. Cependant la
majorité ministérielle elle-même montra
de rhésitation , et le gouvernement pro-
rogea de nouveau les chambres.
L'Opposition changea alors de tacti-
que : il fut décidé que toutes les corpo-
rations qui avaient jusque-là refusé de
voter nommeraient leurs députés, et cha-
que élection nouvelle contribua à rétablir
Téquilibre entre les deux partis. La com-
mission nommée par la seconde chambre
pour Texamen du projet de constitution
poursuivait ses travaux et y introduisait
des amendements qui en modi baient ab-
solument Tesprit. Son travail achevé, les
chambres furent assemblées, et le projet
de la commission fut voté sans opposi-
tion. Le parti libéral voulait réserver
toutes ses forces pour la question d'in-
compétence, qui fut admise effectivement
par 34 voix contre 24. Il était impossi-
ble des lors au gouvernement de marcher
avec la diète : elle fut prorogée indéfini-
ment ; mais la décision de la seconde
chambre rendit Pespoir aux électeurs, qui
résolurent d'adresser des pétitions à la
diète germanique pour lui demander le
maintien de la constitution de 1833,
quoiqu'elle n'eût pas été garantie par elle.
La pétition donna lieu , dans le sein de
cette assemblée, à une délibération lon-
guement méditée : à la fin, elle fut rejtlée
(septembre 1838).
Cependant l'instant approchait où la
question vitale des impôts allait exiger une
solution quelconque. Le budget n'ayant
point été voté, toute levée d'impôts était
illégale, et de tous côtés les contribuables
se préparaient à la résbtance. Dans ces
circonstances critiques, le magistrat d'Os-
nabrûck, qui ne savait à quoi se résoudre,
prit le parti de consulter les universités
les plus célèbres de rAllemagne. Le mi-
nbtère prussien fit défense à celle de
Berlin d'émettre son avis; mais celles d'Ié-
na et de Tubingue n'hésitèrent pas à se
déclarer pour la constitution de 1833,
18 ) HAN
déclaration qui a motiTé la denûj
solution de la diète germaniqiie
les universités.
La fin de l'année 1838 fut il
par de nouvelles mesures arbitrair
les que le rétablissement de la d
du domaine et le remplacement di
seil privé par un conseil d'état a
de 15 membres ordinaires, dont
partenant à la noblesse, et de 36
bres extraordinaires, pouvant être
lés par le roi à prendre part aux dél
tions. Ces changements et beaucoo]
très furent opérés sans le oooseo
des ÉUU que la consUtution di
elle-même obligeait le roi de oon
La session de 1839 fut ouvert
beaucoup d'éclat ; cependant il ne
senta que 38 députés , c'est-à-dii
moins que le nombre nécessaîrepo
dre valides les délibérations , et i
encore une fois proroger les cbaal
serait trop long de raconter tous leii
que le gouvernement employa poo
pléter celle des députés ; ce fut ci
il ne parut que 22 députés à la ré
ture des chambres. Le chiffre léga
été atteint néanmoins avec le tea
se hâta de prolonger d'un an em
dernier budget voté sous Pempir
constitution de 1833, malgré lesi
ces du gouvernement pour en obM
nouveau. On nomma ensuite dea
missaires de chaque chambre pos
ger un projet de constitution de i
avec ceux du gouvernement , cl
sion fut close. Une ordonnance iéi
rendue contre ceux qui cootioM
refuser l'impôt. Le dernier acte da
Hanovre est une nouvelle ooofi
(pour le mob de mars 1840) àm
bres qu'il espère retrouver, dt
lasse, plus soumises à set volonlift
HANOVRE , capiule du n
qu'on a présenté dans son •■*??« Ml
précédent, anciennencot le cM*-
la principauté de KalenWrg. EHi
tuée au milieu d'une plaine blead
sur la Leine, et est partafé* ta J
(vieille ville), Ncustadi (aoutcBtl
j€i!idien'^Neustadi (wmwéÊê i9k
Gilles). La vieille vine n^offra pi
des mes étroites et lortaMM»} t
autres sont bellct et
HAN
publics les plus remarqua-
hâleaUy qui aTait été changé
eodanl la domination fran-
|ui senrit plus tard de rési-
e-roi ; le palais du duc de
l*hôtel de la monnaie , Tar-
tîes, rhôtel-de-ville avec une
ithèque, et la bibliothèque
les archives y situées toutes
splanâde (place de parade)
m buste en marbre de Leib-
e coupole de forme antique.
\) vécut longtemps dans cette
unit en 1716; son tombeau
mple épitaphe : Ossa Leib'^
i citer aussi le monument de
:hevé en 1882, colonne de
haut, surmontée d'une Vic-
sde Hanovre a 36,300 habi-
{ siège du gouvernement et le
dministration. Elle possède
riques et fait un commerce
fon loin de la ville sont situés
le plaisance de Montbrillant
tluiusen. Ce dernier est re-
ar son parc et ses eaux, ainsi
ardin botanique. Nous men-
Qcore le jardin, acheté par le
te de Walmoden , avec ses
ions d'objets d'art, les jardins
leim et le château d'Alten.
en-âge , la ville de Hanovre
de la ligue anséatique; au-
s doit sa prospérité à son titre
^le a vu naître W. Herschel,
deux Schlegel. — Voir l'ou-
od de Spieleker, Description
tce royale de Hanovre y Ha-
I. C. L,
KE (NotrvEAU-), voy, Bre-
^elU").
[hansa)y voy, Ahseatiques
ACHS, vqy, Sachs.
lA, voy, Soudan et Guiiris
395).
9ÉE, voy. Amble.
SUE. La harangue^ est une
lutôt qu'un discours ; et soit
▼oient rétymologie de harangw
kêmringt audience; d*antres, dans
K, ditconrs; d'tatres enfin, dan»
euU I, 44 :
H tkaUr dieUtruê mi Ara m.
( 419 ) HAR
qu'elle s'adresse à une assemblée , à des
troupes, ou à des personnes élevées eii
dignité, elle emprunte aux apparences de
la spontanéité et de l'improvisation ses
éléments et son caractère. Pour conser-
ver le mérite qui lui est propre, elle doit
en outre être vive, forte ou touchante, et
moins longue que le discours {voy,). Ce-
lui-ci s'adressant à Tesprit, se proposant
d'expliquer et d'instruire, entre dans des
détails et suit une méthode que ne com-
porte pas la harangue, qui ne veut parler
qu'à l'imagination et au cœur. Les pé*
riodes du discours se développent à Taise
dans l'enceinte d'un sénat, sur les bancs
d'une académie, dans la chaire de l'église.
Il faut plus d'air et d'espace à la haran-
gue; sa tribune est presque toujours à
ciel découvert, au Pnyx^ au Forum, sur
un champ de bataille. C'est là qu'elle se
propose de persuader, d'émouvoir, ou
plutôt d'entrainer, à moins qu'elle ne dé-
roge jusqu'à devenir une félicitation ba-
nale, une formule de compliment; et
même alors elle n'est sur son véritable
terrain qu'aux portes d'une ville, aux li-
mites d'un département, sous un arc de
triomphe ou sous des berceaux de ver-
dure.
L'épopée, mère de l'histoire, a créé ce
genre. Les héros d'Homère haranguent
ordinairement leurs troupes avant de
combattre; à son exemple, Hérodote
anime et dramatise son histoire par des
harangues. Cet usage, qu'ont adopté pres-
que tous les historiens de l'antiquité, a
ses censeurs et ses partisans. Fénélon re-
garde les harangues comme peu dignes
de l'austère simplicité de l'histoire ; Vol-
taire les renvoie à l'épopée; H. Blair, qui
en reconnaît tous les avantages, les croit
néanmoins déplacées, et blâme ce mé-
lange peu naturel de fiction et de vérité.
Cicéron et Quintilien, Marmontel et La
Harpe les approuvent. Presque tous les
plus célèbres historiens de la Grèce et de
Rome, Thucydide, Xénophon, Salluste,
Tite-Live, Tacite, ont employé ce genre
d'ornement, qu'on retrouve dans Bucha-
nan , Davila, de Thou, Mézeray, Vertot,
Saint-Réal, leurs imitateurs. D'un autre
côté, les harangues ont été proscrites par
Trogue-Pompée, par Gibbon, Hume et
RobertsoP} iUastres etîmpo
ip. d. CL d. M. Tome XIZL
ItAR
(462)
HAR
dant I en doDDant par excelieoce le nom
àtpur sanff aux cheTaox d*origîne orieu*
talcy nous l'appliquerons aussi , mais joîpt
au nom d'une race , pour indiquer celte
même race oonsenrée pure et sans mé-
lange : nous aurons ainsi la race bretonne
pur sangj et la race boulonnaise pur
sang.
Dans quelques conditions, trop rares
malheureusement, et dont la première est
d'avoir à soi on près de soi un étalon de
pur sang , l'éleTenr placera à la tète de
son haras quelques juments de cette no-
ble race ; ensuite viendra un nombre plus
ou moins grand de mères de demi-sang ,
produites par le croisement du cheval
pur avec une béte qui ne possède pas
une goutte de sang arabe; enfin tous les
animaux de trait de l'exploitation seront
des juments chobicsy ayant de bons mem-
bres j un coffre vaste et point de tares
héréditaires.
Trob bonnes races s'offrent en France
pour fournir ces dernières habitantes du
haras : l'excellente bretonne^ trop peu re-
cherchée et qui devrait être partout; la
percheronne j plus grande, mais ayant
même origine; enfin la boulonnaise ^
masse énorme, parfaitement appropriée
à la traction au pas. Avec l'étalon de pur
sang, la jument de même nature don-
nera le pur sang; la béte de demi- sang
fournira les trois- quarts de sang, carros-
sier léger, charmant cheval de selle , ex-
cellent chasseur, vite au galop et très ra-
pide au trot; enfin la jument de trait
commune produira le demi-sang, cheval
de carosse grand et étoffé , bon pour le
voyage et la guerre , et offrant dans ses
femelles des moules excellents pour la
production du cheval de trois-quarts de
sang. Si l'éleveur ne peut se procurer fa-
cilement un mâle de sang pur, il se con-
tentera de faire saillir , par un étalon de
Tune des trois races communes désignées
ci-dessus, particulièrement par le breton
et le percheron , les juments de l'exploi-
tation choisies comme nous l'avons indi-
qué. Nous ne pouvons dire davantage sur
le choix à faire : trop de circonstances
doivent Tinfluencer pour qu*ici elles puis-
sent être toutes appréciées. >^ous nous
bornerons à ajouter que Téleveur doit
basées sut l'étendue de l'exploilaiic
sa nature, sur son sol et son din
nomme méthode de progression ce
consiste à faire saillir les juments p
étalons de la même race, mâles et I
les étant chobis avec soin et pcnév
et d'après un système arrêté. La m
par métissage est au contraire V^
d'un mile avec une jument d'an!
riété ou race; dans ce dernier cas
contente, mab ordinairement avec
de faire couvrir les juments comoM
défectueuses de la localité, par un
meilleur. Le plan ou modèle de ha
nous allons tracer, conviendra an
méthodes.
Après le choix des races à placi
le haras , une des opérations les p
portantes est de dbposer convenali
les lieux qui doivent recevoir les an
Quelquefob il faut créer, et alors,
en plein drap, on fait mieux, mab s
frais; plus souvent on utilise d'ao
constructions. Dans tous les cas,
doit dépenser que le moins poasîbl
réter à l'utile, ne jamab arriver ji
luxe. Mâles et femelles seront
mes dans de petits réduits on casa
mes boxs par les Anglab , larges
sens et dans œuvre de 10 pieds ai
et beaucoup mieux de 13; on y
des râteliers et des mangeoires,
animaux y seront ordinairement
Les juments de travail pourrom
qu'elles n'auront pas de poulab
mises dans des stalles, précaution
tante prise pour éviter les coups
suite les avortements. Si les lîk
boxs peuvent être étabib le loi
corridor, les portes étant à daj
dans la partie supérieure, la sonr
sera facile. Nous recommandons \
râteliers en fer et les mangeoires c
en pierre.
Les animaux ont besoin d'asf
air pur, par conséquent soavent
vêlé : de là la nécessité d'étabi
leur logement des baies faciles i
et à clore, et aussi de les oonduir
qu'on le pourra au dehors de la
ries. Dans beaucoup de haras , i
poulains sont lâchés dans de vasi
ics ; mab Texercice y devient i
à» ioBgaw et aènwiMfKiflaiai», I foe; l'herbe ert fbalée «u pî«
HÂR
(4M)
HAR
tles acrémeDU, et U dépense s^aug-
le de tout le foamge perda. Qoel-
Cgens habiles , prenant en considérâ-
tes diverses choses , ont pensé que
llkéles d\in haras avaient besoin d^un
i|MtiS8ei restreint, garni oa non garni
llffbe, destiné non à nourrir, roaisseu-
Lnt à fournir un champ suffisant pour
Itodce à prendre et pour la mise au
HmI air des animaux. Alors ils ont dis-
aéaa dehors, comme ils Tavaient fait
rdedaos, des râteliers et des mangeoires,
ration sagement calculée a été
chaque jour et en plusieurs repas
c bêles du haras. Ces espaces ou petits
rcs, nommés paddocAs par les Anglais,
t d*nn avantage immense : avec eux et
cle oioded^alimentation que nouscon-
, et qui n'est qu'une variation de
itnre à Fécurie, les bénéfices sont
n est utile que ces parcs soient
vleipoisioage des écuries, et qu'on les
Mbse doubles pour chaque béte, afin
I Tcm puisse changer celle-ci de place
i^ae ses pieds, dans les temps de pluie
de dégel, auront creusé et labouré le
. Quelques arbres, jetant un peu d'om-
s, seront plantés avec avantage dans
paddocks, et nous conseillerons aussi
fure précéder ceux-ci par une cour
fée oa macadamisée, qui, garnie de
ftre, sera seule ouverte dans certains
juments et à leurs produits. Les
ne doivent point être abandonnés
SBs.mémes, mab promenés par d*ha-
les cavaliers ou astreints au travail. Les
«laios accompagneront leurs mères
api'an sevrage dans les parcs ; mais à
ne époque ik en seront séparés, et réu-
I par âge et par sexe dans de petits lo-
aents accompagnés chacun d'une cour
de deux paddocks. Les poulains de
■d prix devront même être complé-
ment isolés aussitôt qu'ils auront ac-
•pli la première année. Les jeunes
evaox ne seront attachés dans l'écurie
le peu de temps avant leur dressage ou
■r mise en service.
La nourriture , cette nécessité de tout
qui a vie , mérite d'être traitée avec
iriqnes détaib ; nous parlerons d'abord
s ebevanx et pur sang ^ de trois-guaris
* somg et même de demi^sang. Les ju-
réduites an travail de la gestation
n'ont plus de qualités à acquérir , et re« '
cevront une quantité suffisante d'aliments
appropriés. Ainsi point de grains, au moins
habituellement; mais pendant l'hiver des
carottes et du foin haché , mêlé à quel-
ques poignées de son humecté ; pendant
l'été , de la luzerne et du trèfle mélangés
à un tiers de paille. Nous ne parlons pas
du sainfoin que l'on doit toujours réser-
ver pour les poulains ; si cependant il en
restait après ce dernier emploi, on le
donnerait d'abord aux étalons , et enfin
aux juments. La mère suitée aura une
ration de même nature , mais plus abon-
dante. Le directeur du haras évitera d'en*
graisser les juments ; il se contentera de
les maintenir en bon état et de les pous-
ser à la production du lait. Les étalons
recevront une assez forte ration de grains,
au moins pendant la monte ; mais ils au-
ront, en été comme en hiver, des aliments
verts mêlés à des fourrages secs et hachés.
On présentera de l'avoine aux poulains
aussitôt qu'ib voudront en manger, et la
pitance s'augmentera avec les besoins et
la croissance de la jeune béte. La nour-
riture au grain est tout-à-fait nécessaire
pour que des poulains deviennent de bons
chevaux , et les Anglais disent avec raison
que la bonté du cheval sort du coffre à
avoine. Nous avons obtenu de grands
avantages en broyant les grains, en ha-
chant la paille et le foin, et en coupant en
tranches les diverses racines qui , pen-
dant l'hiver, entrent pour une part con-
sidérable dans les moyens de nutrition ,
appliqués à tous les animaux domesti-
ques. On donnera aux juments de travail
et de service les aliments qui conviennent
à leur emploi ; les jeunes bêtes de race
commune seront abondamment nourries ,
mab elles ne recevront que peu de grain,
parce que, en agissant autrement, la dé-
pense excéderait la recette. L'eau sera
toujours pure , convenable, et distribuée
abondamment au parc comme à l'écurie ;
on améliorera la mauvaise par tous les
moyens possibles.
Les soins que réclame un haras sont
d'une immense importance. Les bêtes de
travail et les étalons seront pansés chaque
jour, et les autres deux fob par semaine.
Les poulains exigent une attention con^
tinnelle : on les bronera tous les deux
HÂR
(4**)
lua
jours ta moins avec un bouchon de paille
•n de foiOy ou mieux encore atee le gant
hygiénique en crin ; on enlèvera Targile
qui s*attacherail au paturon et au boulet;
on parera le pied aussi souvent quMI sera
nécessaire. Les palefreniers devront trai-
ter avec la plus grande douceur tous les
animaux qui leur seront con6és : le ca-
ractère d*un cheval se forme dès son
âge le plus tendre, et Téducation pre-
mière décide toujours de son avenir.
Noua ne parlerons pas de la nécessité de
tenir très propres les écuries, de les ven-
tiler fortement et d*empécher toute lutte
et tout combat. L'instant de la mise-bas
demande des soins particuliers dont nous
parlerons plus loin.
L'étalon de race noble ne doit pas
saillir avant Fige de cinq ans, ni le mâle
commun avant trois. Les juments pré-
sentées auront au moins atteint cinq an-
nées dans le premier cas, et quatre dans
le second ; en agissant autrement, on rui-
nerait les producteurs et Ton n'obtien-
drait que des produits défectueux. Les
saillies ou montes demandées à l'étalon
réclament toute l'attention du chef du
haras, et le même homme conduira tou-
jours le cheval à la jument. Celle-ci aura
été préalablement essayée par un mâle de
peu de valeur, que l'on nomme boute en
train ; ce dernier, placé d'un c6lé d'une
barrière assez haute pour ne pas être
franchie, flairera la hèle qui lui est ame-
née de l'autre c6té de celte barrière : un
œil exercé jugera alors s'iltonvient d'ap-
procher de la jument le cheval qui doit
la couvrir. Si la saillie a lieu, la jument
sera aussitôt après reconduite doucement
a l'écurie, puis revêtue de sa couverture
et abandonnée à elle-même, au milieu
du plus grand silence; représentée en-
core le soir même, elle sera de nouveau
ramenée de neuf en neuf jours jusqu'à
ce qu'elle soit présumée pleine. L'étalon,
pendant tout le temps que durera la mon-
te, sera abondamment nourri et souvent
promené; il saillira sans danger deux fois
par jour. On pourra lui donner pendant
la durée de la station 40 à 60 jumenU;
seulement, de temps en temps il lui sera
imposé un jour de repos. Les jeunes et
les vieux chevaux seront moins employés :
le dief du haras oo le ^prlécaira jo^eri
cette question après un cxamei
La gestation des juments dur
1 3 mois : pendant toute cette p^
peut les employer pour leur ti
dinaire, et cela jusqu'au mom
mise-bas, mab en leur évitant
vements désordonnés , les alli
viles et les coups de collier. On
la jument pleine de manière à 1
pour nous servir d'une eipresai<
crée, bien en chair\ celles qo
vailleront pas seront lâchées
paddocks seules, ou avec leurs
si elles sont suiiées. Il est diffid
ger de la plénitude de la jument,
jusqu'aux deux derniers mois d
lion, et encore avons-nous vu de
fort habiles mis alors en défau
Ordinairement la mise-bas o
une opération fort simple. L
pouline presque toujours debou
don ombilical se rompt ou la mè
avec ses dents, et aussitôt après
et sèche ainsi son poulain. Au
quelque temps, on place ce no
sur ses jambes tremblantes : il s^
alors de sa mère et la tète. Il es
fait nécessaire que le poulain
premier lait, destiné par la nat
barrasser ses intestins des matij
contiennent au moment de la i
La mère et le produit seront ten
dément pendant une semaine,
ensuite progressivement à Pair i
et enfin conduits ensemble au
jument de travail pourra auss
époque, reprendre son labeur;
aurait danger à laisser le poul
compagner. On ramènera la juo
talon neuf jours après la mise-
Le sevrage a lieu au bout c
mois; il ne faut pas l'opérer
ment, mais y arriver par diminu
gressive; la nourriture de la i
alors graduellement amoindrie
du poulain accrue. On mettra
heure au poulain un licou et t
fort courte et toujours pendant
facilitera la reprise dans le parc
res pourront en porter de sembh
jeunes bêtes de race commune <
ceront à travailler à deux ans *
alors on les fat guera peu, mab è
et demi elles mwt eo plein In
k qualité moyenne pourront
s ans/cmploy^ avec utilité aux
i la campagne, et cela jusqu'au
e leur Tente ou de leur dressage,
ox plus fins recevront encore
ins; et enfin ceux de race pure
mb entre les mains des jockeys
mt de leur entrafnement y ce
toujours trop tôt.
imcteur du cheral n^est pas ton-
éUveury appellation générique
arons cependant , et à défaut
ppUquée à tous ceux qui s'oc-
cfaeral jusqu'au moment de sa
xmsoDunation. Elu efTet, dans
de cas et toujours avec raison,
|ni possède la jument vend le
e celle-ci après le sevrage: l'a-
rvient alors Téleveur et souvent
ir; d'autres fob celui-ci est un
heteur, et le consommateur un
Ainsi, dans les montagnes de la
Domté, les pâturages sont abon-
js le foin est rare et l'hiver fort
ii le propriétaire d^une jument
{Qe celle-ci, et vend avant Thi-
Dalain à des gens de la plaine
n abondance des fourrages de
ce. A trois ans, le poulain passe
nains du cultivateur, qui Tem-
travaux de la campagne ; puis,
i laits, il change encore de mal-
t au halage des bateaux sur les
a Saône , ou retourne dans les
s comme étalon ou comme ju-
ioée à la reproduction,
elle, en France et ail leurs, haras
«ax qui appartiennent au roi
t; ils ne différent de ceux que
ms de décrire que par de fai-
ices dans leur organisation ou
i méthodes. En France, outre
> d'étalons, on compte mainte-
haras royaux, qui sont ceux
dour , dans le Limousin ( Cor-
Pin , en Normandie (Orne), et
xsières, près de Nancy (Meur-
3^ DE M.
OrKT (famille de). La fa-
[arcourt , une des plus illustres
lœ et qui se trouve liée à une
lie des événements de son his-
fon origine de Bernard-le-
itnt du fameuxRoUo ou Raoul,
( 455 ) UAR
qu'il accompagnadansses expéditions con-
tre les Anglais et les Neustriens en 876.
Après la conquête de la Normandie, le
prince Bernard re^t la seigneurie deHar-
court (départ, du Calvados) et plusieurs
autres terres à titre de récompense. Jeah
n, seigneur d'Harcourt, fut maréchal
de France sous Philippe-le-Hardi et ami-
ral de France sous Philippe- le- Bel , en
1293. Jeah m rendit des services con-
sidérables aux rois Philippe-le-Bel, Louis-
le-Hutin, Philippe-le-Long et Charles-
le-Bel ; il mourut en 1326. Jean IV fut
fait baron sous Philippe deValob, qui éri-
gea pour lui la baronnie de Harcourt; elle
comprenait les terres d'Elbeuf et de Lil*
lebonne. Jeah Y épousa, en 1340, Blan-^
che de Ponthieu , comtesse d'Aumale et
princesse de Castille; il eut 3 enfants
mâles qui ont formé autant de branches
différentes.
L'ainé fut Jeait VI, comte d'Harcourt,
qui épousa, en 1 374, Catherine de Bour*
bon, sœur puînée de Jeanne de Bourbon,
reine de France, épouse de Charles Y; et
les mâles de cette branche ont fini en
la personne de Jean YTI, qui épousa Ala-
rie d'Alençon. Marie d^Harcourt, qui
était issue de leur mariage , épousa , en
1440, Antoine de Lorraine, comte de
Yaudemont, et porta par cette alliance
tous les biens de cette branche dans la
maison de Lorraine {yoy, l'article).
La seconde branche, qui commença en
la personne deJACQUEs d^Harcourt puiné,
marié à Jeanne d'Enghien, en 1374, a fini
en la personne de Guillauve d^Har-
court, comte deTancarville,son petit-fils;
et Marie d'Harcourt , qui succéda à tous
les biens de cette branche, les porta dans
la maison de Longueville {voy,) par son
mariage avec Jean d^Orléans, comte de
Dunois et de Longueville.
Philippe d'Harcourt, 3^ fib de Jean Y,
a formé la 3* branche. Ses descendants se
sont distingués par leurs services dans les
armées, et par les alliances qu'ils ont con-
tractées. De cette troisième branche en
sont sorties deux autres, l'une celle de
Harcourt d'OHonde , et l'autre celle de
Harcourt-^eap/D/î.
Telle est Torigine et la descendance de
cette illustre famille qui donna à la France
des hommes émioents de tous les ^nres.
HAB
(456)
HAR
Parmi ceux qui se dtstinguimit dans la
carrière ecclésiastique, nous citerons Ro-
iiEET d*Harcourt, évéqne de Coutances
en 1292, mort en 1316; Raoul d'Har-
court, son frère, chanoine de Féglise de
Noire-Dame de Paris, archidiacre des
églises de Rouen et de Coutances, chan-
celier de Téglise de Bayeux , conseiller
ordinaire du roi Philippe-le-Bel. Ce fut
ce prélat qui, en 1280, fonda le Col^
lége de Harcourt à Paris, connu, depuis
la Restauration , sous le nom de Collè-
ge Saint-Lonis. Beaucoup d'autres mem-
bres s'illustrèrent dans la carrière des
armes. Ne pouvant exposer ici Thistoire
détaillée de la famille de Harcourt, nous
ffgnalerons seulement les plus remar-
quables parmi ceux de ses membres qui
appartiennent à un temps plus rappro-
ché de nous.
Henei d'Harcourt , depuis duc de ce
nom et le premier de cette famille (bran-
che de Beuvron ) qui fût investi de ce
titre, commença sa carrière, en 1673, en
qualité d'aide-de-camp de Turenne, et
ayant continué à servir l'année suivante
dans le même emploi , il se trouva aux
combats de Scntzheim , de Saint- Fran-
çois et de Turkheim. En 1675, le roi ho-
nora sa valeur en lui conGant un régiment
d'infanterie ; en 1677, il fut misa la tète
du régiment de Picardie, et servit en
cette qualité aux sièges de Valenciennes,
de Courtrai et de Fribourg. Il reçut ,
en 1678, la survivance de la charge de
son père, et fut fait brigadier d'infan-
terie en 1683. La guerre ayant recom-
mencé en 1688, il fut fait maréchal-de-
camp; en cette qualité, il se trouva au
siège de PhilippslMurg. En 1697, il fut
nommé ambassadeur du roi en Espagne,
minion qu'il remplit avec zèle et habile-
té. Pour le récompenser de ses services,
LoubXIV,en lui accordant le titre de duc,
érigea en sa faveur le titre et marquisat
de Thury, par lettres-patentes, en novem-
bre 1 700. Ce premier duc et pair du nom
de Harcourt, mort le 19 octobre 1718,
eut 1 1 enfants , dont 7 fiU et 4 filles.
Deux fils seulement ont laissé une posté-
rité actuellement etislante; un seul a con-
tinué la descendance masculine. Ces deux
fils, François d'Harcourt, né au château
dû le Meillerayc le 4 octobre 1689, et
Anne-Pierre, né le 3 avril 1
l'un et l'autre maréchaux de I
me leur père.
François d'Harcourt se
dans les mousquetaires , con
sieurs régiments, fut fait k
armées du roi le 1*' octobre
taine des gardes, lieutenant
province de Franche- Comté,
en qualité de duc et pair au
1 9 janvier 1719. Chevalier c
roi le 16 mai 1728, marécl
en 1729, lieutenant génér
il se distingua à la bauille
le 19 septembre 1734, fut
neur de Sedan et maréchal
22 octobre 1746. Il mourut
main, le 10 juillet 1750, et
Notre-Dame, où il eut un 1
lée; il ne laissa que des filU
AiviVE- Pierre d'Harcoui
pendant quelque temps le ti
fie Beuvron, frère du précéc
gadier des armées du roi en
chal-de-campen 1743. Il fu
que son frère, à la bataille *
(le 27 juin 1743). Gouverm
après la mort de ce frère, en
séance au parlement le 1 7 m
fait gouverneur de Norman^
maréchal de France en 177
à Paris le 28 décembre 1 783
frère aîné, il fut inhumé à ?
Il eut deux fils, dont le se<
François d'Harcourt, duc di
continué la descendance ma:
L'ainé, François- H eh ri,'
court, né le tl janvier 17:
lieutenant général au gouvi
la Normandie en 1755, n
camp en 1758, et lieutenant
armées en 1762. Fidèle à h
Bourbons, il la suivit dans
chargé des affaires de Louis
dant l'émigration. Il mouni
terre en 1801. Il n'a point I
térité masculine et n'a eu «
mariée en 1772 à Victum
Morlemart, dont elle eut
M"** de Crov, de Beauveauc
Le second fils du mare
court, Anne-François, né
1727, appelé d'abord le di
le marquis de Beuvron, cttl
flKR
(457)
HAR
na nom CD janTÎer 1748^ et senrit
maoièra brillaate et honorable. Il
(îilsacoessîvement maréchal-de-camp
1761, lieuteoaot général chevalier
ordres en 1776. Il fat créé duc à bre*
co 1783 ou 84, et porta le titre de
de Beuvron. Appelé par son service
ode Louis XVI dans la faUle journée
10 août y il faillit y perdre la vie.
de quitter la capitale , il se retira
pcvL famille k Amiens, où il mourut le
M mars 1796.
&>o fils, MA&iE-F&A]fçois,né en 1 765,
litd^abord le titre de comte d'Harcourt,
(«Ura au service. Pendant Témigration,
CDOimaoda un des corps de Farmée de
■dé, dit des Chevaliers de la couronne.
hl fiiit gentilhomme de la chambre du
c de Berry, et prit le titre de duc
larcourt à la mort de son oncle , en
01. Il fut le 5* dans la série. Nommé
ir de France sous la Restauration il
rdit ce titre en 1830, faute de prêter
lermeoL Depuis 1817, il vivait retiré
ianeille où il mourut le 2 1 novem-
1 1839. n a laissé quatre enfants, dont
lié , qui porte aujourd'hui le titre de
e d'Harcourt , n*est pas marié. Le se-
ttd, FAANçois-Eur.KTTE-GABaiEL, comte
larcoartl né à Jouy le 22 avril 178G,
télu député par le collège départemen-
1 de Seine-et-Marne, en 1827, et réélu
PtoTÎDS après la révolution de Juillet.
Et partie de la majorité gouvernement
le et se fit remarquer à la tribune.
N^ mvoir rempli pendant quelques ân-
es les fonctions d'ambassadeur de Fran-
co Espagne, il fut un moment appelé
remplir les mêmes fonctions à Cons-
itioople; maison ne donna pas de suite
Dette nomination. Il fut élevé à la di-
ité de pair de France en 1837. Marié
pais 1807, il a plusieurs enfants qui
bisseront pas périr un nom qui a eu
ift d'éclat dans les annales de la monar-
ie française.
On peut consulter pour plus de détails,
r Fantique et noble famille d'Harcourt,
Dictionnaire de la noblesse y de la
Msnaye des Bois, V Histoire des pairs
r France , le Dictionnaire des géné'^
\ux Jrançaisy etc. C. d. C.
■ARDENBER) i ( Chaeles-Aucus-
ty prince ifÊ ) , nomme d'état prus-
sien célèbre, naquit à HanoTre, le 81
mai 1750. A l'âge de 20 ans, il fut fait
conseiller de chambre. La fortune dont
il était en possession lui permit de dé-
velopper ses talents naturels; il voya-
gea , vit le grand monde, et s'exerça de
bonne heure à manier les hommes par
les relations nombreuses qu'il eut dans la
société. Après avoir débuté au service de
l'électeur de Hanovre, il entra, en 1787,
à celui du duc de Brunswic; en 1790,
le margrave d'Anspach et de Baireuth
l'appela près de lui, et, après la réu-
nion de ce margraviat avec la Prusse,
Hardenberg , alors simple gentilhomme,
fut accueilli à bras ouverts par le nou-
veau souverain. C'était dans la destinée
de la maison de Hohenzollern de comp-
ter parmi ses ministres une longue série
d'hommes probes et honnêtes. Le nom
de Hardenberg brille parmi les premiers,
dans cette liste honorable. En 1795, après
la mort du comte de Golz , il se rendit à
Bâle , y conduisit les négociations avec la
république française , et conclut la paix
le 5 avril. Lors de l'avènement de Frédé-
ric-Guillaume III, Hardenberg fut appelé
à Berlin, et placé à la tête des affaires de
Franconie , direction à laquelle il réunit
successivement d'autres attributions im*
portantes. Lorsque le ministre Haugwitz
se fut retiré, après l'invasion de l'électorat
de Hanovre par les Français , Harden-
berg le remplaça; il maintint le système
de neutralité jusqu'au moment où les
Français le violèrent en passant sur le ter-
ritoire d'Anspach. Le 3 novembre 1805,
la convention de Potsdam, entre la Rus-
sie et la Prusse, allait entraîner cette
dernière puissance dans la guerre avec la
France ; mais l'armistice d'Austerlitz vint
à temps prévenir ses hostilités. Haug-
witz négocia à Vienne avec l'empereur
des Français : la neutralité de la Prusse
continuait à être garantie; mais, comme
le système françab prévalait, Harden-
berg dut se retirer.
Les événements mémorables de 1806
sont connus : la Prusse venait de pren-
dre les armes; mais la bataille dlénamit
bien vite ce royaume à deux doigts de sa
perte. A ce moment fatal, Hardenberg
quitta sa retraite de Tempelhof, près di
Berlin, se rendit auprès de son mal|i«a-
HAR
(458)
HAR
leux roi, doct il releva le courage, et
reprit le portefeuille des affaires étran-
gères. Après la paix de Tilsitt, il quitta
de nouveau les affaires un court instant;
mais, en 1810, le roi le nomma chance-
lier d'état , et c'est de cette nomination
que date la haute influence de Harden-
berg dans le cabinet prussien et sur les
grands événements de Pépoque.
Napoléon avait écrasé la Prusse , mais
Hardenberg ne désespéra point de sa
patrie. Il prévoyait la chute du colosse, et
tous ses efforts furent dirigés vers un but
unique , celui de préparer son pays pour
le moment de cette grande et inévitable
catastrophe. Hardenberg résolut de mar*
cher avec le tiers-état , avec cette bour-
geobie qui compte le plus dans les états
modernes. Le ministre Stein ( voy, ) avait
admirablement préparé le terrain sur
lequel Hardenberg allait construire mn
nouvel édifice. Dans l'armée, le corps
des officiers , autrefois exclusivement ré-
servé aux nobles , était déjà accessible
aux roturiers; les punitions infamantes
venaient d'être abolies. Dès 1808, une
admirable loi municipale avait été mise
en délibération. Hardenberg fit quel-
ques grands pas de plus : eu 1810, il
fit décréter que, dorénavant, la noblesse
serait soumise aux impôts; il confisqua
les biens ecclésiastiques pour payer la
dette publique, et abolit les corpora-
tions. Le 14 septembre 1811, jour à ja-
mais mémorable pour la Prusse, le chan-
celier d'état présenta au roi un projet de
loi en vertu duquel les paysans corvéables
auraient le droit de se racheter, en res-
tituant au seigneur la moitié ou le tiers
des terres qu'ils avaient forcément culti-
vées jusqu'alors en serfs; le restant des
terres leur était réservé comme libre pro-
priété. La loi fut rendue et créa en Prusse
U classe des paysans libres.
Les événements de la guerre inter-
rompirent ces grands travaux de Har-
denberg. Il poussa, en 1813, au mouve-
ment réactionnaire contre la France ; il
signa, en 1814, la paix de Par'is, assista
au congrès de Vienne , et, en 1815, aux
conférences de Paris. Le 4 juin 1814,
ton souverain lui avait conféré le titre
it prince. Il assista successivement aux
Migres d'Aix-la-Chapelle, de CarUbad,
COIMlf
de Vienne. Mais en dehors de
flucnce diplomatique, il reprit
vaux d'organisation .En 1 8 1 7 , le
d'état fut institué par lui; en 181S
et 1 820, il modifia le système des ittp^
égalisa les charges , abolit les droit» ^
douane perçus à l'entrée des villes. ^.
espérait qu'il donnerait à la Prini^
système représentatif complet ;
temps ne lui semblaient point
tuns; il craignait de tout remettie
question. Alors les libéraux le
rent comme une espèce d*apostat,cn
temps que la noblesse le traiuit de
volutionnaire. Mais le prince,
sant les clameurs des partis , fort de
conscience et de l'appui du roi, de
mour de U famille royale , de la
thie des esprits clairvoyants, ne dé«ii
point de la ligne qu'il s'était traeÉi
Après le congrès de Vérone , où il s*éliil
rendu avec le comte de BemstoHT {vûf,\
il fît une tournée dans l'Italie septentrio-
nale , tomba malade à Pavie, et movil
à Gènes le 36 novembre 1833.
Le prince de Hardenberg a laissé àm
mémoires sur les événements aoconpSi
depuis 1802 jusqu'à la paix de TiÛtt.
Le manuscrit a été déposé par ordre ém
roi dans les archives du royaume, atic
défense de l'ouvrir avant l'année 18S9.
Les Mémoires d'un homme efêtûi W
ont été attribués à tort, — roir Wolf,
Histoire de la famille de Hardenberg.
Gœltingue, 1823, 3 vol. in-â^ C. L, m.
HARDENBERG, voy, Novaus.
HARDIESSE. La plupart des étymo-
logistes font venir ce mot de l'ancien bmC
tudesque /lart , qui signifie dur^ et se re-
trouve en allemand avec la même accep-
tion. La hardiesse est en général une qua-
lité de l'âme en vertu de laquelle non»
osons tenter, entreprendre ou faire quel*
que chose qui est ou semble périllcax ,
extraordinaire , délicat , embarrassant.
Elle est toujours opposée à la timidité.
Or, comme on peut être timide de plu-
sieurs manières, et quand on a une en-
treprise dangereuse à tenter, et quand il
est question de faire certaine contenance
en présence de certaines personnes, et
quand il s*agit dans les sciences et les
arts de quitter les sentiers battus ponr ha-
sarder quelaue chose de nouveau, ta har«
1-
• HAR
exeree également dans ces trois
Boes principales.
U première 9 c'esl-a-dire lors-
ym porte à entreprendre malgré
des et les périls, elle ressemble
wrage. Cependant elle en dif-
QD rapport assez important : au
b hardiesse est précisément op-
idmiditéy le courage Test plutôt
la crainte. L'homme hardi a
en lui-même, il se décide à
bqoe d'encourir quelque grand
il ose entreprendre malgré les
et les dangers possibles ; Thom-
^ux voit des dangers réels et
i n*en est point efTrayé ; il les
ec trop de hardiesse on s*ex*
▼ec trop de courage on se livre
ment. Sans hardiesse on hé-
: se hasarde point, on est ré-
arfois pusillanime; sans cou-
cule , on est lâche. Louis XVI
de hardiesse, ce qui ne Tem-
m plus d'une occasion de mon-
roup de courage; il est moins
ouver beaucoup de hardiesse
e courage. On connaît la fable
>mpagnons qui rendent la peau
ivant de Tavoir tué.
\ trois sphères d^action, la har*
devenir audace. S'agit- il d'un
router, elle n'écoute plus les
la prudence ordinaire, mais,
toutes ses forces et en puisant
es dans la vue de sa situation
îUe tente la fortune; vive et
> , elle sYlance , se précipite ,
arrive parfois de payer cher
ments aventureux, elle seule
te peut quelquefois sauver des
is malheurs. L'audace elle-
hange en témérité quand elle
! ou qu'elle tente l'impossible;
court au-devant du péril sans
(uré , ou quoiqu'il y ait entre
*i les obstacles une telle dis-
I qu'elle ne puisse plus raison-
rien espérer, même de son dés-
surplus, de l'audace à la té -
'y a souvent d'autre difTérence
[n succès.
I relations sociales, en fait de
: de procédés, l'audace marque
% «icès condamnable y parce
( 459 ) HAR
que là rien ne s^obtient par emportement,
par fortune, par effort extraordinaire ou
par un coup de main; c'est alors une
hardiesse irréfléchie ou hautaine qui Ta
jusqu'à \ effronterie quand elle fait sup-
primer toute pudeur, quand elle fait vio-
ler, sans que la rougeur vienne au front,
le respect dû aux mœurs et aux devoirs
de l'honnêteté. Or, si le manque de bar*
diesse est un défaut, en ce qu'il jette le
trouble dans les idées et répand de l'em-
barras dans tout ce qu'on dit et dans tout
ce qu'on fait; s'il annonce peu d'éduca-
tion et d'usage , l'excès de la hardiesse
est un vice , fruit d'une éducation mau-
vaise , et qu'accompagne d'ordinaire une
insupportable présomption ou une dé-
pravation de mœurs plus odieuse encore.
Sans une sage hardiesse, on peut demeurer
ignoré, passer même pour un sot et n'ar-
river jamais à faire valoir les grandes
qualités dont on est doué ; car la har-
diesse est pour celles-ci ce qu'est le res-
sort pour les autres pièces d'une montre :
elle les met en mouvement ; mais l'auda-
cieux et l'effronté choquent si fortement
par leur suffisance et leur insolence qu'ils
éloignent d'eux toute âme honnête, et
font méconnaître jusqu'à leurs grandes
qualités, si tant est qu'ib soient capables
d'en avoir de telles.
Il en est de même dans les sciences et
les beaux-arts : la hardiesse y est la con-
dition du progrès de l'esprit humain , et
l'audace la cause de ses extravagances.
« Les anciens, dit Pascal, n'étant pas
demeurés dans la retenue de n'oser rien
ajouter aux connaissances qu'ils avaient
reçues, cette heureuse hardiesse leur a
ouvert le chemin aux grandes choses. »
Mais qu'il est difficile en tout de garder une
juste mesure ! qu'il est difficile de s'arrê-
ter sur le chemin glissant qui mène de la
hardiesse à l'audace! Ainsi, pour n'en
citer qu'un exemple qui nous touche de
près, à côté des services incontestables
rendus par le romantisme à notre litté-
rature épuisée , il faut placer ses égare-
ments en fait de goût et de beauté , ses
théories audacieuses , ses critiques témé-
raires, et les outrages dont il n'a cessé
d'accabler notre belle langue. L-f-e.
HARDOUIN (Jean), prodige d'éru-
dition^ le plus paradoxal de^ savants aq^
HÂR
(460)
HAR
cîens et modernes, naquit à Quimper
^Finistère) en 1646. Filsd^un libraire de
cette ville, il entra fort jeune chez les je-
fuites,dont il devait porter la robe pendant
67 ans. Théologien , antiquaire , chrono-
logisle, historien, littérateur, philologue,
naturaliste, commentateur, éditeur, cé-
lèbre par de grands travaux , doué d*une
immense mémoire, d^une imagination
ardente, mais emporté par un esprit de
système intarissable, il voulut ouvrir par-
tout des routes nouvelles, et s*y égara pro-
fondément, mais avec conviction et sans
jamais revenir sur ses pas.
Il écrivit dVbord sur la numismatique,
publia de savants traités sur les médailles
des anciens % et se trouva bientôt en dis-
sidence et en guerre avec tous les anti-
quaires et tous les chronologistes contem-
porains. Il soutenait, dans sa Chronolo-
gie espliquée par les médailles (1693),
que tous les ouvrages classiques deFanti-
quité , en prose et en vers , à Texception
d^Homère et d^Hérodote , de Cicéron, de
Pline r Ancien , des G^r^g'/fiitfj de Virgile,
des satires et des épitres d^Horace, avaient
été fabriqués par des moines du xiii* siè-
cle , sous la direction d^un certain Severus
Archontius. Le docte rêveur prétendait
prouver que V Enéide de Virgile , ouvra-
ge d*un bénédictin , était une fable inven-
tée diaprés les événements qui avaient
consommé le triomphe du christianisme
sur la synagogue : Troie en cendres re-
présentait rincendie de Jérusalem ; Énée
emportant ses dieux en Italie n^était que
la figure de TÉvangile annoncé aux Ro-
mains, et le poème qu^une description
allégorique du voyage de saint Pierre à
Rome, où d^ailleurs le P. Hardouin a(Br-
mait que I'ap6tre n^élait jamais allé. Il dé-
clarait que les odes d^Horace étaient de la
même fabrique, et que la Lalagé du poète
nVtait autre chose que la religion chré-
tienne. Boileau disait plaisamment à ce
sujet : n Je ne sais ce qui en est de ce sys-
« tème; mais, quoique je n*aime pas les
« moines, je n'aurab pas été fiché de vi-
(*) Summi mmli^ui popuf^rmm H mrhimm, 1CS4,
in-ful.; — /)« NÊummii mmtiquii eplomimrmm et mu*
nicipiorum, 1689, lo-4*; —De Nummis Smm€ri'
tmmi$ , éê Nmmmit HtfdUdmm, 1691, 10*4* < —
Cknmoiùgim «x nmmmis mmiiquit rtilitMt^, 1693,
h-i*, 9tc.
« vre avec frère Horace et dom Virgi
Oans son traité de Nummis Hen
dumy Hardouin avançait qu*HérodU
Athénien, païen et platonicien. Dai
commentaire latin sur leNouvean-1
ment, il prétendait que toutes les p
cations du Christ et des ap6tres avaie
faites en latin ; il croyait, il avait ii
mé, que presque aucune médaille dt
ciens n'était authentique , mais qi
avaient été fabriquées dans le m
âge par les bénédictins. Il soutenait
sur ces médailles, chaque lettre devai
prise pour un mol entier. Choqué ék
extravagance, un archéologue lui 4
jour : «Non, mon père, il n*y a ps
« médaille ancienne qui n^ait été fr
« par les bénédictins, et je le pr
« Ces lettres CON. OB., qu'on ti
« sur plusieurs médailles , et que Ici
« quaires ont la simplicité d>xpl
« par COXSTANTIHOPOLI ÛBSIClfATO:
« gnifient évidemment Cusi ÛMints]
A MlOrFICINABENEDimifA.aLeP.
douin sentit Tironie, mais il gardi
opinion. Il trouvait dans les ofliâei
palais de Philippe-Auguste les troîi
ducteurs de la Bible, Aquila, Syma
Théodosien; il cherchait dans la 00
ce monarque la clef du nom des évl
des papes et des saints dont il crt
dans Phistoire du xii* siècle.
On rapporte même dans les biogn
écrites par les jésuites Fanecdote snîi
Un des confrères du P. Hardouin
voulu lui représenter que le publii
tonnait de plus en plus de la hardin
ses paradoxes : n Eh! croyez-vo«i
« pondit-il brusquement, que je mfk
« levé toute ma vie à quatre beor
« matin pour ne dire que ce que it\
n ont déjà dit? » Son ami répliqua : <
« il arrive quelquefob qu'en ar. Wvi
« malin on écrit sans être bien évci
« qu'on peut débiter, comme vértU
« montrées, les rêveries d'une mai
« nuit. »
Il fallut cependant que les chefr *
ordre obligeassent le célèbre visioi
a rétracter ses erreurs. Il se soiunit(l
(*) Le tavaDt hm Croi« fit Uapriaiar.ft
déf«n»« dm AartMit, «oai c«
la-ia.
et à nocrédDUté. «Dieu,
-il y m*a ôté la foi humaine pour
plus de force à la foi di-
t
BAR (461) HAR
ooimctioiis. Ses para- t reproduite dans la collection de Deux*
t conduire à on pyrrho- | Ponts, 1783, 5 Tol.in-S^
Ce fut en 1715 que parut à Timpri-
mené royale, en 13 vol. in- fol., la gran-
de Collection des conciles ( Conciliorum
collcctio)j que rassemblée générale du
clergé de France avait chargé le P. Har-
douin de publier, en lui faisant une pen-
sion pour ce travail. Cette collection, dite
Alaxima^ et qui embrasse les conciles te-
nus depuis Tan 34 de Fère vulgaire jus-
qu^en 1714, est moins estimée que celle
du P. Labbe (1671-72), 18vol.in-fol.,
quoiqu'elle contienne plus de vingt con-
ciles qui n'avaient pas encore été publiés.
Mais le P. Hardouin fut accusé d'avoir
supprimé des pièces importantes, de les
avoir remplacées par des pièces apo-
cryphes , et d'avoir avancé plusieurs pro-
positions contraires aux maximes de l'É-
glise gallicane. Le parlement de Paris, sur
un rapport qui fut demandé à six docteurs
deSorbonne, arrêta la vente de l'ouvrage
jusqu'à ce que de nombreux cartons eus-
sent été faits et intercalés dans les volu-
mes de la collection , dont les tables sur-
tout sont très estimées.
Ce qui paraîtra très singulier, c'est
que le P. Hardouin regardait comme
chimériques cous les conciles tenus avant
le concile de Trente. Le P. Le Brun, de
l'Oratoire, connaissant l'opinion du jé-
suite , lui disait un jour : a D'où vient
(t donc que vous avez donné une édition
< des conciles? » Hardouin répondit : « Il
« n'y a que Dieu et moi qui le sachions. »
Ses autres ouvrages sont encore nom-
breux : nous citerons sommairement sa
Chronologie de l'Ancien - Testament
(1677, in-40), sa/>flra/?Arajir de VEc-
clésiaste (1729, in- 12), son Comment
taire sur le NoupeaU'-'Testament ^ son
traité Ds la situation du Paradis ter-^
restre^ son Apologie d Homère (1716,
in- 12), qui fut réfutée, la même année,
par un gros volume de M™^ Dacier; ses
Opéra selecta^ ( 1 709 , in-fol.), etc. Au-
cun de ces ouvrages n'est exempt de l'es-
prit de système.
Le P. Hardouin mourut le 3 septembre
1729, à Paris, au collège deLouis-Ie-
Grand, à l'âge de 83 ans. Il avait confié
tous ses manuscrits à l'abbé d'01i\et,
qui en fil imprimer une partie sons le ti-
cfoerelles avec Basnage, Le-
Bajle, Hœt, le cardinal Noris,
ity etc., les injures manquèrent ra-
Le cardinal Noris publia contre
un pamphlet intitulé Parce^
r, etc. Le jésuite voyait de la jolie
Buaage, et traitait le savant évéque
macbea de stupide et d'insensé.
hil reprochait son effrénée etinta^
fie paradoxologie i il voyait en lui
ïtritiqtie aventurier f un homme à vi-
r, dont l'humeur était co/i-
, présmnptueuse et mutine. Le
munisiiiate Vaillant reprochait à
de loi ^yove filouté quelques
ins sur les médailles. La polé-
dea savants était alors peu polie.
Wjle, dans sa République des Let-
y avait reproché au jésuite de nom-
lerreor^ il remarquait qu'en chau-
les inscriptions de plusieurs mé-
il était allé, dans sa présomption,
% dire : Sic legijubemus ; et que,
la préface de son traité De Nunvnis
fquiSj il déclarait n'avoir lu les anti-
<{ne pour les corriger, en sorte
yToB pourrait appeler son livre : Errata
Jatàqmariorum.
Hardooio avait débuté dans les lettres
fVVBe édition de Themistius, en grec
m, CB latin, Paris, Impr. royale , 1 684 ,
il fol Le P. Petau n'avait donné que
Wigt discours de Themistius : Hardouin
ai publia treize nouveaux avec de sa-
VBlea notes.
L'année suivante ( 1 685), il fit paraître,
la pimde collection des classiques
ad msum Delphi ni y l'Histoire Na-
de Pline, en 5 vol. in-4^. Huet,
tonjoars juste, disait que « le P. Har-
• dootn avait fait, en cinq ans, un ou-
• vrage que cinq anciens des plus savants
• anraieot été cinquante ans à faire. »
Cette édition de Pline est encore aujour-
Aoi la plus estimée. L'auteur la fit
réÛBprioier avec des changements, des
additions, et. quelques paradoxes de
Boîns, eo 1723, 3 toL in-fol. Elle a été
t!AR
(462)
flAtt
ire ^ Opéra varia , et déposa le reste à
U Bibliothèque du roi. On trouve dans
les Opéra varia (Amst., 1733, in-fol.)
des écrits singuliers , tels que Pseudo'»
Firgilius j Pseudo-Horatius; mais le
plus curieux est celui qui a pour titre
Athei detecii. Or, quels étaient ces
athées découverts par le P. Hardouin ?
En bon jésuite , il avait reconnu et pro-
clamé tels Jansenius, Arnauld, Nicole,
Pascal, Quesnel, d'autres encore, et à
leur tête Descartes ; car, à ses yeux, car-
tésien et athée étaient unum et idem.
En 1766 parut, en 1 vol. in->8<*, un
écrit posthume du P. Hardouin , sous ce
titre : Prolegomena ad censurant scrip-
torum veterum. Là revit, fortifié, tout
le système du jésuite sur la fabrication
des classiques anciens par les moines du
moyen-âge.
Hardouin fut donc à la fois dévot et
pyrrhonien , adorateur et destructeur de
Tantiquité. « Il travaille sans cesse, disait
« Huet, à ruiner sa réputation, sans pou-
« voir en venir à bout. » V-ye.
HARDY ( Alexahdee). L'auteur le
plus fécond que la scène française ait
possédé. L'époque de sa naissance n'est
point connue, et le lieu en serait égale-
ment ignoré si lui-même ne cous l'a-
vait appris en se qualifiant de Parisien^
dans la préface de ses œuvres. On sait
seulement que ce fut en 1 60 1 qu'il com-
mença à travailler pour le théâtre. De-
puis ce moment jusqu'en 1630 , c'est-à-
dire dans un espace de moins de trente
années, plus de 700 tragédies, comédies
ou tragi-comédies coulèrent de sa facile
plume. A la vérité , l'invention de ses
sujets ne lui coûtait pas de grands frais
d'imagination : l'histoire , la fable , les
it>mans, les pièces espagnoles, telles étaient
les sources auxquelles il puisait sans cesse.
Ajoutons que , peu jaloux de varier ses
intrigues, celle d'un ouvrage lui servait
souvent pour beaucoup d'autres. On pense
bien que , sous le rapport du style , ce
poète à /a course ne se montrait pas plus
difficile; heureusement pour lui ses con-
temporains n'éuient pas exigeants en fait
d'élégance et de correction.
Hardy ne se fit pas non plus le moindre
iBTupuJe d'enfreindre toutes les lois dra-
Mtf'qiies d^Arittote, ei pniidp%\caml
celle des unités. Mais, ce qa*oo ava
tout droit de lui reprocher, même
époque , c'était l'indécence de bei
de ses pièces. Il n'avait point iotrm
défaut sur la scène, mais il ne \
point à le réformer. La morale tie
grande place dans ses ouvrages, nia
en sentences emphatiques, en fastit
tirades, tandb que l'immoralité a
l'intrigue et dans les situations.
Cet auteur avait d'abord été atl
une troupe d« comédiens ambulant
leiquels il fabriquait, au besoîi
pièce en cinq actes dan» TexparA d
jours, ou dans une semaine quaiM
pressait moins. Plus tard, il se ûmx
ris, et, devenu le fournisseur en ti
comédiens françab, il fit avec e
marché à forfait pour leur livrer uj
tain nombre de pièces chaque anm
voit que notre siècle ne peut pa
plus prétendre à la création de ce
d'industrie.
Le prii qu'il retira de ses pièces
avoir été très minime , car cet autei
eut , dit-on, dans une gêne constat
le titre de poète du roi , qui lui fi
cordé par Henri IV, et oontinu
Loub XIU , devint pour lui plus 1
rifique que lucratif.
Ce n'était point encore IVpoqi
œuvres complètes^ et Tinépuisable |
voulant faire imprimer les sienoci
tit la nécessité d'y (aire un cfac
se borna donc modestement à la i
cation de six gros volumes in-8% c
nant seulement cinquanie'^uaire
pièces , et qui parurent , en 1 633,
Jacques Quesnel , libraire à Paris.
Dans ce recueil encore bien vo
neux, il se trouve quelques pièce
offrent un certain intérêt. On peut
entre autres, Marianne, tragédie
bien conduite, présentant des i
touchantes, et qui n'a point été ioi
ceux qui ont depuis traité le même i
telle est aussi ia Force du naturel^ i
nie de nos jours sous le titre de L^
die,
Alexandre Hardy mourut, à a
l'on présume, en 1631 ou 1632. Il
fait oublier Gamier : il fut à toa
oublié pour Mairet, dont les pn
> «HQcib de Corneille édiptèreot him
HSR
HBtage le renom. Fojr. GAEiŒ&y art
DiAMATiQUE (T. vin, p. 495), et littéra"
F»AHÇAisE(T.XI,p.475).M.O.
HAREM. Le sens propre de cette ex-
1 |RBion arabe doit se rendre en français
j «rie mot défendu ; mais plus habituel-
J mtol les OrienUux désignent ainsi Tap-
fMemeot des femmes , où le mari , et
■iem encore le matire , a seul le droit
Centrer y et qui , sous peine de mort, est
» iHerdit à tons les autres hommes. En Eu-
^ , on a rhabitude de confondre sou-
•
M le sérail [voj.) avec le harem, et
/îttte erreur est si rommune que plusieurs
dktkmnaires modernes font de ces deux
synonymes pour lesquels ils ne
t qa^nne seule et même descrip-
Cependant les Turcs appellent in-
ent x^/wi' tous les palais, qu'ils
t oa non habités par des femmes; et
résenrent, comme les Arabes, le nom
karem à l'appartement exclusivement
aoz femmes. Nous ne parlerons
ici que du harem proprement dit ,
yant les détails sur les palais turcs
4 Fartîcle SsaAiL.
Dans rasage, le mot harem , lieu qui
les femmes, sert aussi fréquem-
à désigner les femmes elles-mêmes,
d remplace alors les mots mara , nes'^
somân (femme, femmes). Cet usage a été
adopté dans les langues européennes, où
Fondit, d^nnepart : Lafemmt doit se reri"
Jermerdans le harem ^ et de Tautre : Le
pacha était suivi de son harem.
La sosœptibilité musulmane, qui se ré-
lèle si bien en employant , dans le lan-
y le mot défendu pour nommer Vé-
et la chambre nuptiale , se montre
î dans Tarchitecture qui préside à la
coostmction de leurs maisons. On ne
RMontre |iresque jamais un portique qui
pM Mette à l'œil des passants de lancer un
Rgtfd indiscret sur le corps de logis
* principal; point de façades découpées
* pir de larges fenêtres, mais au contraire
me entrée anguleuse fermée par une dou-
Ue barrière où nuit et jour demeure un
|vdien vigilant; et si par hasard l'édifice
reçoit la lumière de la rue , les fenêtres
loot élevées et garnies d'un treillage de
bois très serré, derrière lequel il est im-
possible de rien apercevoir. Ceux-là
nême qni sont les plus chauds partisans
( 46* ) HàJI
de la réforme , et qui ont fait bâtir des
palais se rapprochant de nos construc-
tions européennes, conservent avec soin
ces rideaux de bois ; le plus souvent en-
core leurs femmes habitent une autre
maison disposée comme celles d'autrefob.
C'est ordinairement au fond d'une vaste
cour que se trouve l'escalier qui conduit
au harem. La porte de cet escalier est
recouverte d'un tapis , et l'eunuqjiie , qui
rôde sans cesse à l'entour, indique en
outre au vrai croyant qu'il faut détour-
ner ses regards de cet endroit mystérieux.
Dans les vestibules qui précèdent les cham-
bres où se tiennent les femmes , des en-
nuques et des servantes forment une se-
conde garde, toujours prête à donner
l'alarme si quelque téméraire osait se
présenter dans ces lieux défendus.
Le peuple n'a pas , comme les grands
seigneurs, des appartements séparés, ni
des eunuques, ni des esclaves pour gar-
der ses femmes; mais toujours une cham-
bre ou un réduit obscur lui sert de ha-
rem. Dans sa hutte de terre, le paysan
soustrait, au moyen d'une natte , sa com-
pagne à la vue des étrangers. D'ailleurs
le respect que l'on doit aux femmes des
autres est entré si avant dans les mœurs
musulmanes que tous les hommes dé-
tournent les yeux plutôt que de chercher
à voir les visages de celles qui ne sont pas
leurs épouses. Quand un Arabe va dans
une maison où il y a des femmes, dès la
porte de la rue il appelle à haute voix
et n'avance que lentement en faisant beau-
coup de bruit. Si personne ne lui répond,
il reste sur le seuil et crie cette formule
du Koran : Bismillah^ irrahmaniy irra^
himi f jusqu'à ce qu'on l'avertisse qu'il
peut entrer. Les Espagnols, qui ont gar-
dé beaucoup d'habitudes mauresques,
disent , dans la même circonstance, Afe^
Maria !
Chez les riches et chez les pauvres,
quand un médecin ou un porteur d'eau, les
seuls individus qui pénètrent quelquefois
dans le harem, sont obligés d'y entrer,
l'eunuque ou le mari les précède en aver-
tissant les femmes de se cacher. Si quel-
ques-unes d'entre elles sont surprises
avant de s'être voilées, elles tournent
alors la face contre le mur et restent sans
bouger jusqu'à ce i^u'eWea ive ^uv^'^^tvV
kkR
(464)
HAB
>liu être vues. tJn akédecin n'tpproche
âne malade que lorsqu'elle est soigneu-
sement enveloppée. Il ne peut voir que
sa langue et toucher que le bras pour
constater Tétat du pouls. L*eunuque ou
le mari assiste à la consultation et fait
lui-même les questions qui doivent éclai-
rer le docteur , à qai il est défendu de
s'adresser directement à la femme. Ce
n'est que dans les cas désespérés qu'on
lui laiôe regarder le visage.
On professe un si grand respect pour
le harem qu'un homme poursuivi, qui se
réfugie vers l'appartement des femmes
en criant : Fiardac el harem ^ devient
inviolable.
Dans ces lieux retirés, loin de tous les
regards jaloux , les musulmans accumu-
lent leurs richesses , les carreaux de satin,
les divans moelleux , les tapis de Perse ,
en un mot le luxe oriental. Cependant,
pour être vrai, nous devons dire que, de
nos jours, ce luxe ne mérite plus son an-
tique renommée : le harem de Mébémet-
Ali , par exemple , est moins somptueux
que les boudoirs et les salons d'Europe.
De blanches Géorgiennes , Grecques ou
Circassiennes, de noires Nubiennes, Gal-
las ou Abyssiniennes y sont enfermées
pour servir aux plaisirs du maître, et pas-
sent le temps à faire quelques broderies,
mab surtout à jouer, à rire et à causer en
fumant. Si le seigneur a plusieurs fem-
mes , chacune d'elles a son appartement
séparé, des eunuques , des esclaves et des
domestiques qui n*obéissent qu'à elle.
Elles tiennent beaucoup à l'autorité qu'el-
les ont sur leurs serviteurs et ne souf-
frent pas que d'autres les commandent.
En général, ces femmes sont très jalouses,
non pas de Tamour de leur mari, mais
de posséder autant de bijoux , de perles
et de cachemires que leurs rivales. Aussi
la plupart des Turcs ont- ils renoncé à
avoir plusieurs femmes légitimes, à cause
des dépenses nombreuses qu'il faut faire
pour les traiter toutes également. Ils n'é-
pousent qu'une seule femme et ont des
esclaves concubines qui ne sont point si
exigeantes, et qui sont soumises à Tépouse,
à la suUhane^ bien qu'elles partagent
avec elle la couche du maître. Ces escla-
ves forment la cour, les dames d'atours
Je Ja reine du harem, et sont très empres-
sées à satisfaire
elles sont heureoset si leur
gne se mêler à leurs jeux ; ellaa
et chantent pour la distraire , t
veut dormir, elles se dispotenl I
de tenir l'éventail pour la ploa^
lieu d'un air frais qui porte aa
Si b sulthane parcourt la ville,
cubines de son époux lui servci
tége; plus elles sont nombreoici
seiti (ce mot veut dire madame)
santé et respectée. Ces esclaves,
bleraient devoir haïr leur malli
sont pourtant dévouées et adi
vie avec amour. Elle-m*m^ im
non plus les matiresses de soi
en Orient, la jalousie ne tourm
les rivaux. Une setii a grand soi
esclaves soient vêtues richement :
fait des présents et étend sor
sollicitude toute maternelle. Si
dave devient mère, nulle d
n'existe entre son enfant et celni
gitime épouse. Tous ne sont-i
enfants du maître ? pourquoi al
de préférence? VoiÛ ce qu'eik
dent aux chrétiens qui manifa
tonnement que leur cause celle*
Les enfants sont ainsi éUvés s
jusqu'à l'Âge de 9 ans, où les gi
sortent pour n'y plus rentrer. G
une mère n'est pas obligée de t
le visage devant son fils devenu
Les Turcs se retirent dans
pour la sieste de midi à trois ]
pour passer la nuit. Chaque U
maître se présente au milieu di
mes, la seiti lui lave les pieds,
le café et la pipe , des confiim
gâteaux. C'est un devoir qu'elle
reuse de remplir el que lei esd
sent lui disputer. Elle est la
d'honneur, et elle ne peiuwl
propres filles de la remplacer. ]
rant le repas, elle se place à la
son époux; le service est fait
les esclaves.
Les femmes d'Orient seraicol
nées à une réclusion continoeUi
fréquentes visites qu'elles se rei
tre amies ; mais elles ne sortent
loppées dans un voile épab (êo
leur masque la figure et ne lai
tre que les yeux. Elles aoot éè
UàR
(466)
HAR
; habarras ou on mélaye^ lon-
Me notre oa de coton bleue,
Hiîeu eu altaché nir le sommet
el dont les deui bouts son t rame-
laque bras, de telle sorte qu'elles
loppécs dans une espèce de do-
cÛasimule entièrement la taille
les du corps.Les femmes appart 3 -
î paissants seigneurs sont tou-
rdllées par les eunuques, qui ne
Dt jamais. Leurs voiles ne doi-
ber que cbez elles ou chez leurs
aand aucun homme ne peut les
I (areur de ce costume, de cet
» communs à toutes les •ctiis, el-
Dt darder leur» regards sur les
nlier«9 c&odis qu'eux détour-
laement lesyeux,de peur d'avoir
Dvoîter une femme qui a un au-
\ Elles passent souvent huit ou
chez une amie; libres de toute
î, elles se dépouillent de leur
our danser et faire mille folies
i. Comme il pourrait arriver
tre, entrant sans prévenir, aper-
ge d*une femme qui ne lui ap-
■s, pour qu'il ne puisse déslio-
k voyant, celle qui ne doit être
lar son époux, la visiteuse a le
ÎMer à la porte ses pantoufles,
tir qu'il y a dans le harem une
étrangère : le mari attend alors
it partie , ou bien fait appeler
I dans un autre lieu. S'il n'y a
itre chambre, on prie la vbi-
ie couvrir de son voile , parce
Itre veut entrer. En Espagne,
es du confesseur déposées de-
-te d'une dame arrêtaient aussi
•us qui pouvaient troubler ses
iditations.
unes, avons-nous dit, ne peu-
ancun prétexte, pénétrer dans
étranger ; à leur tour, les settis
L pas non plus se présenter dans
'a où le mari reçoit ceux qui
«rier. Biais, dans le cas où ei-
«ient entretenir leur époux,
m moyen de le prier de mon •
d'elles. L'eunuque ou la do-
prend les pantoufles que son
issées sur le tapis avant de s'ac-
rson divan, et les lui présente;
life : Ma maîtresse a besoin de
rdop. d. G, d. M. Tome XIU.
causer avec vous ; rendez -vous de suit*
dans son appartement.
Pour compléter l'histoire du harem ,
nous devons encore parler des taouachis
(eunuques) qui y demeurent pour garder
les femmes. L'eunuque {voy,) est le plus
cher de tous les esclaves, car oa tiers des
malheureux que l'on soumet à h castra*
tion {vox») périssent. C'est assez dire qu'il
n'y a de taouachis que dans les giandes
maisons, surtout comme il est d'usage
qu'on les entretienne magnifiquement.
Un eunuque a toujoura de beaux habits,
un cheval fringant et une selle brodée
d'or. 11 ne quitte jamais celles qu'il doit
surveiller, il mange et dort dans le ha-
rem. Quand elles sortent, il précède les
femmes en faisant ranger les passants; car
tout le monde est obligé de laisser le che-
min libre au harem d'un grand seigneur.
Maintenant que les troupes ont adopté
la tactique des chrétiens, les postes ren-
dent les honneurs militaires aux femmes
des pachas; mais, pour concilier l'ordon-
nance européenne avec les mœun mu-
sulmanes, ib leur présentent les armes
en leur tournant le dos. J. C-t.
HARENG. Le poisson de ce nom
forme le genre le plus important de la fa-
mille des clupes [yoy.)y la cinquième de
l'ordre des malacoptérygiens abdominaux.
On les reconnaît à leurs inter-maxillai-
res étroits et courts, au bord inférieur
de leur corps comprimé et garni d'écaillés
disposées comme les dents d'une scie ;
enfin leur lèvre supérieure n'est pas
échancrée; leur bouche est de médiocre
grandeur.
Chacun connaît le hareng commun
(clupea harengtis ylj,)y et l'importance des
pèches dont il est l'objet. Vers le milieu
du XVII* siècle, les Hollandais n'y em-
ployaient pas moins de 2,000 bâtiments,
et l'on a évalué à 800,000 le nombre de
personnes que cette branche d'industrie
faisait vi\Te, seulement dans les deux pn^
vinces de la Hollande et de la Frise oc-
cidentale. Les Norvégiens, les Améri-
cains, les Écossais, les Anglais et même
nos pécheurs des bords de la Mancàe s'y
adonnent aussi en grand nombre: et au-
jourd'hui, bien que cette pèche scit beau-
coup tombée, elle est encore une grande
source de richesses pour tout le littoral
âAtt
{m)
ttAft
des mers du Nord. Dans nos ports situés
depuis Dunkerque jusqu'à Tembouchure
de la Seine, on compte chaque année 3
à 400 bâtiments, montés par environ
5,000 manos, quis^occupent de la pèche
du hareng, et l'on évalue à près de 4 mil-
lions les produits qu'ils en obtiennent.
Cette pèche se fait ordinairement avec des
filets cife 5 à 600 toises de long, dont le
bord inférieur est allourdi par des pierres,
tandis que le bord supérieur est maintenu
flot au moyen de barils vides. Les
a
mailles de ces filets sont juste de la gran-
deur suffisante pour qu'un hareng puisse
ouïes y dans une petite bagoette de hi
On les pend dans des cheminées U
exprès, qu^on nomme mussaUes^ di
les soumet à un feu qui donne
de fumée. Il faut 24 heures pour
poisson soit convenablement séché. 1
Hollandais et les Grœnlandais les c%
sent simplement à l'air.
Chaque année, au printemps, ces pi
sons descendent du Nord par b^
innombrables ou bancs^ épais qnel^
fois de cent pieds et larges de plaM
lieues. A leur approche, la mer eiC cflj
verte d'une matière épaisse et visq
y engager la tète et soit arrêté par ses 1 Vers les mnîs de juin et de juillet,
ouïes lorsqu'il tente de rétrograder. Le
nombre des poissons prb de cette ma-
nière est souvent si considérable qu*en
quelques instants les filets sont garnis et
rompent sous leur poids.
On prépare les harengs de diverses
manières. On les sale en pleine mer, et ,
lorsqu*ib sont le résultat de la pèche du
printemps ou de l'été, on les nomme /loa-
veaux ou verU ; pris dans Parrière-sai-
ton ou en hiver, ce sont les harengs
pecs ou pekcls ; fumés, on les appelle
^/sfir.r ou f/i/irr/i*; dans la saumure, /i/Vi^j.
L'art de les saler, qui date seulement du
XV* siècle, est dà à un Hollandais nommé
Guillaume Bœkel ou Buckels, dont l'em-
pereur Charles-Quint voulut honorer le
tombeau de sa visite; l'art de les saurir
prit naissance à Dieppe.
Le lecteur sait déjà, par ce quia été
dit à l'article Encaqueue, que, lorsque
les harengs sont hors de l'eau, un mate-
lot, nommé coqueur^ les habHUy c'est-
à-dire leur coupe la gorge , leur enlève
les branchies et les entrailles, les lave
dans l'eau et les met dans la saumure.
Nous ne reproduirons pas ici ces détails
qu'on pourra consulter. Lorsque les ha-
rengs brailles sont arrivés au port, on les
ôte de la tonne et on les expose dans des
l>arils {caques\ ou on les arrange avec
soin par couches séparées par beaucoup
de sel. Dans la manière qui doit fournir
les liarengs saurs, on laisse les poissons au
moins 24 heures dans la saumure; et lors-
qu'on les en retire, on les enfile , par les
(*) Stukf o«, p«r «brtTi«iioa,i««r, «foifi* jaoac,
lîraju Mr It bran. b-
abondent dans les «aux des Iles
peu après, ils arrivent sur l^ cdicf
cosse et d'Angleterre; enfin, <lef«Ui]
mi- octobre jusqu'à la fin de Tarn
se répandent dans la Manche. Les
de l'Asie et de l'Amérique sont
viiitées par les harengs; mais dattl
parties du monde, comme en Enrof%i
ne franchissent jamais le 45* degré éA
titude nord.
Leur multiplication est prodigîtd
on a trouvé plus de 60,000 auù Jl
le ventre d'une seule femelle de nt
moyenne; on assure que leur f>ai rcd
vre quelquefois la mer dans une giH
étendue et ressemble de loin à de la idl
de bois.
On a cru pendant longtemps, a
peut-être sans fondement solide, qM
harengs se retiraient périodiquemr«t4
les régions polaires, d^où ils
daient vers nos latitudes au comi
ment du printemps. On a fgkhm
sur la carie la route de ces lég-<
rantes. Jamais cependant on ne ica â
remonter vers le Nord pour aller fê
l'hiver sous les glaces du pôle. 0 I
avouer, toutefois, que l'on ne sait 1
ce qu'ils deviennent s'ils nVflectocal
ces migrations, et que les bancs qui à
cendent au printemps des régions Ni
les semblent militer en fa%eur de I
hibernation polaire. Il se pourrait
pendant que cette migration da !l
au Sud ne fût en partie qu^appami
due à une éclosion successive des ««I
partir des régions polaires jusque s«r
côtes. I^ pèche des harengs est 9om
troublée cl manc|ue m^me pm<|iicca
ttAÀ
(46))
hâH
t tons rinfluence de ctoses qui ne
M nfBsammeDt connues. La pré-
de requins et d^autres poissons to-
nr la route que suivent les bancs de
p est regardée, avec juste raison,
le fort nuisible et comme capable
anier leur direction.
I antres espèces de harengs sont :
iety f sprat ou haranguety beaucoup
Ktitque le hareng ordinaire et com-
ians le Nord; la blanquette^ Breil^
les Allemands, white^hite des An-
d^one belle couleur d^argent sur
e corps, avec une tache noire sur le
b Dttseau ; \cpHchord des Ànglab,
'ane de no» eûtes, à peu près de la
do hareng, mab à caudale plus
et i écailles plus grandes : il se pè-
aot le hareng. La saniine mérite
ide à part (vojr, ce mot). C. L-&.
RGREAVES (James), voy. Fila-
XI, p. 22.
RICOT. Ce nom se donne à plu-
plantes alimentaires de la famille
;amineoses ou papilionacées. Les
ts les plus généralement cultivés
t>pe font partie du genre phaseo^
ont les caractères distinctifs sont
raots : calice campanule, à deux
dont la supérieure bidentée. Tin-
« tripartie; corolle à carène con-
« en spirale de même que les filets
fvW; étamines diadelphes ; légume
ÛDé ou cylindrique , bivalve , con-
an nombre indéfini de graines
ei les unes des autres par des dia-
■es pelUculaires. Les tiges, en gé-
herbacées, sont le plus souvent
les; les fleurs sont disposées en
ïwar des pédoncules axillaires; les
i le composent d^une seule paire
joles, accompagnée d^une f(«iole
ne terminale ; chaque foliole est
pagnée de deux petites stipules.
ipèce dont Temploi alimentaire est
iersel en Europe, et qu'on désigne
pédalement sous le nom de haricoty
phaseolas vul^rif^ plante ori*
e de TAsie. On en possède une mul-
de variétés , dilTérant surtout dans
■e, le volume et la couleur des
s, mab pouvant d^aillcurs se rap-
r à deux races principales . s;ivotr :
iricots à rames (c'eil-à-dii"e ceux
dont les tiges sont longues et volub(les)
et les haricots nains ( c'est-à-dire ceux
dont la tige reste basse et droite). A
l'exemple de Linné , beaucçup d'auteurs
considèrent ces derniers comme consti-
tuant une espèce dbtincte (phaseolas
nanus , L. ).
L.e phaseolus nanus ^ nommé vulgai*
rement fiaricot d'Espagne (sans doute
parce que la plante , d'ailleurs indigène
de l'Amérique méridionale, fut d'abord
cultivée en Espagne ) , n'a guère d'usage
que pour Tornement des jardins; toute-
fois ses graines sont bonnes à manger ,
soit en vert , soit sèches. Le haricot ca^
racolle [phaseolus Caracalla^'L,)^ origi-
naire de l'Inde, est recherché, surtout
dans le midi de l'Europe, comme plante
d'agrément; ses fleurs, plus grandes que
celles du pob de senteur, répandent une
odeur tr^ suave; leur corolle, remar-
quable par une forme bizarre , est pana-
chée de jaune , de violet et de rose.
Aux Antilles et dans l'Europe méri-
dionale, il se fait une forte consomma-
tion alimentaire des graines de plusieurs
espèces de dolic ou doUchos , nommées
vulgairement haricots. On cultive surtout
\edolichos melanophihalmuSy connu en
Provence sous les noms de mon^ette ou
va net te , et en Italie sous celui de hari-
cot à œil noir ( parce que la graine offre
une grande tache noire). Éo. Sp.
HARIRI (A]M>u -Mohammed Casskm
BEK Ali el) est un célèbre écrivain arabe
du XI* siècle de notre ère. Il naquit à
Bassora, sur les bords du Tigre, en l'an-
née 1 054 , et mourut en 1121. On man-
que de détails sur sa personne; on sait
seulement qu'il possédait un grand nom-
bre de palmiers aux environs de Bassora,
qu'il remplissait à la cour de Bagdad des
fonctions qui tenaient à la police , et que
son extérieur disgracieux était loin de
répondre à la dbtinction de son esprit.
Hariri s'est fait une grande réputation
par ses ouvrages. Les principaux sont :
1<* un petit Traité sur la langue arabe,
intitulé Molhat-alirab y ou récréations
grammaticales. Ce traité, écrit en vers,
était destiné à être apprb par cœur dans
les écoles, et l'auteur avait pris la pré-
caution de l'accompagner d'un corn mend-
iai re ; 2 '^ un recueil de t^max^iQ^ ^Vv\<(^^
U\I\
(468)
HAR
logiques, imtliM Dorral^algaouass':^^
auhamHilAhaouass^ ou la Perie du plon-
geur y en ce qui concerne les fautes de
langage qui échappent aux gens bien nés;
3* FouTrage intitulé Almakamat , ou les
Séances : c^est Técrit le plus répandu de
Harirî , et un des livres les plus popu-
laires de la littérature arabe. Ces Séances,
au nombre de cinquante, sont des espèces
de drames où le même personnage est
consiamment mis en scène, mais où on
le fait passer par les diverses situations
de la vie. Le fond en est assez souvent
peu important; muis l'auteur a profité
de son cadre pour faire apparaître tour
à tour les expressions les plus élégantes
de la langue arabe, les tournures les plus
recherchées, les locutions proverbiales
les plus usitées. On peut dire que cet ou-
Trage est un inventaire de la langue de
Mahomet. Tantôt c'est le narrateur qui
parle , tantôt c'est le personnage en ques-
tion ; le récit est tantôt en vers , tantôt
en prose; mais, dans la prose, fauteur
emploie un style cadencé où les divers
membres d'une même phrase se répon-
dent pour ainsi dire et riment ensemble,
où les mots qui ne différent que par
quelque lettre ou quelque signe ortho-
graphique sont mis en opposition les uns
avec les autres. Les Arabes, très passion-
nés pour la forme, regardent les Séances
de Hariri comme le meilleur sujet d*é-
tudes pour se bien pénétrer du génie de
leur langue. Cet ouvrage leur tient lieu
de Dictionnaire des synonymes, de Traité
des tropes, etc. De plus, en bien des en-
droits , il est d'une lecture vraiment at-
tachante.
Le style habituel de Hariri et ses jeux
de mots ont rendu la lecture du livre
très pénible, et les Arabes eux-mêmes
ont besoin de s'aider d'un commentaire.
11 existe un certain nombre de ces com-
mentaires dans les bibliothèques d'Eu«
rope: c'est à leur aide qu'on a pu de bonne
heure aborder en Europe le texte origi-
nal. Golius publia une des séances de
Hariri à la suite de l'édition de la
Grammaire arabe d'Erpenius, Leyde,
16S6, 1 vol. in-4». En 1731 et 1740,
Albert Schultens publia, en Hollande,
les six premières séances , en arabe , en
hain, et avec des notes qui peuvent en-
core être consultées avec fruit; d*aa^
séances parurent saccettivemcnt dfj|
fércnts lieux ; enân, l'illustre Silvesmii
Sacy publia à Paru, en 1832, le
entier avec un commentaire
en arabe, un vol. in-fol. Le but de
Sacy était de faire servir son édition
Orientaux comme aux Européens :
pourquoi il s'abstint de toute
en français, et se borna à extraits |
qu'il avait trouvé de plus satisfaisant
les Traités des indigènes. Quelqoelc
lement , les scoliastes arabes ne
dant pas tout-à-fait à sa pensée, il
gea lui-mèin« des notes en arabe;
ainsi qu'il le dit dans sa prélace, cm 4
sont fort rares. Du reste, le ^ui
entier est exécuté avec beaucoup dei
et quelques exemplaires , suivant
destination , étant allés en Egypte cl<
Syrie , les hommes les plus ii
pays se prosternèrent devant le savoir j
l'orientaliste français. La publication.i
M. de Sacy donna un nouveau oonnt
Séances de Hariri en Europe, soi
Allemagne. M. Rùckert fit imprii
1 826, une traduction allemande des i
quante séances, dans le rhythme de
ginal. Plus tard, M. Peiper a
Hirschberg, en Silé&ie, une version
du même ouvrage.
IIARIZI (Iehouoa bcn -
ben-al-Chaeizi ou). Ce célèbre
es|)agnol du moyen-âge avtit trouvé I
de charmes à la poésie arabe qu*il
lut de faire passer toute la richesse
taie de la langue d'ismaël^fils d^4
esclave de Sara y dans l'idiome si
et si sublime de la Bible. Il prit
{voy,) pour modèle, et commença ij
traduire en hébreu ses Maàttmai i
Séances. Sa traduction est intitule* Jl
chaberot Ithiei, c'est-à-dire Coapilj
tions d'Ithiel ; un manuscrit de la hÂÊ\
thèque Bodleyenne cTOxford conlil
les 27 premières Séances. Harizi coapl
sa ensuite, en hébreu, un ouvrage k p
près du même genre, auquel il donna
titre de Tahkrmoni (imprimé à Consifl
tinople, 1 540-78 ou 83, et Amst., 17Sf
Deux chapitres ont été traduits en fni
cais par Silvestre de Sacy, Tun dans
Magasin enn'ctopétlique (1808^', Vm
tre dant le Nouptau Joumai msimttq
HAR
(469)
H\R
). « De même que Hariri nous prè-
le tableau des mœurs musulmanes
b spbm intellectuelle des Arabes,
Mank, de même Harizi nous initie
Is ynt littéraire et religieuse de ses
Dporains juifs, b
poqae où vivait Harizi est encore
•ine; Wolf {BihUoth. hebr,) dit
brissait au xii* siècle; mais M. Munk
ooToir inférer de Texamen du Tah^
ù que Pauteur vivait du temps d^A-
a ben*Maîmonide , dont il fixe la
Iî4a. L. L-T.
ILAY, nom d^une famille parle-
re française, dont plusieurs mem-
1 acquis de la céUlx'ité.
iLLE de Harlay, premier président
ement de Paris, né en 1536, dans
avilie ancienne et distinguée, est
é célèbre par la fermeté qu*i1 dé-
irt des troubles de la Ligue. Hen-
ait quitté le Louvre et la capitale,
le champ libre à ses ennemis. Har-
oavait dans son jardin le 1 2 mai
joar des barricades {voy,) , lors-
lue H. de Guise, Tun des chefs de
nion, Faborde, et, faisant adroi-
valoir les bons offices qu'il avait
I plusieurs des membres du parle-
9Dt la personne était menacée, il
md de lui persuader de réunir ses
iux siens pour rétablir Tordre et
Harlay lui répond par ces paro-
lorables qui, dit M. Lacretelle, ne
nt jamab dans la langue fran-
t C^est grand* pitié quand le valet
e maître. Au reste , mon âme est
mon cœur est à mon roi, et mon
it entre les mains des méchants ;
o fas6e ce qu^on voudra! » Pressé
Uer le parlement : n Quand la
du prince est violée, répond Har-
magistrat n^a plus d*autorité. »
eut les factieux le menacent du
supplice : « Je n*ai ni tête, ni vie,
-il , que je préfère à Tamour que
k Dieu, au service que je dois au
lu bien que je dois à ma patrie. »
)b après, un déterminé ligueur,
Leclerc, procureur au parlement
i et gouverneur de la Bastille, se
i au parlement, et, après s^étre ex-
U mission pénible qui lui était
fy anocoça qu^il allait opérer Tar-
rcstation de plusieurs magistrats. Il pro-
nonce le nom de Harlay, qui le suit sans
hésiter, mais non sans protester contre la
violence dont il est Tobjet. A sa voix,
cinquante magistrats s^clanccnt sur les
pas des satellites des ligueurs, en s'écriant
qu^ils se regardent tous comme portés sur
la liste. Rendu à la liberté moyennant
une forte rançon , le président de Har-
lay rejoignit Henri IV à Tours , et revint
avec lui à Paris lorsque ce prince eut
noblement conquis son royaume. Mais à
regard même du souverain légitime, son
dévouement, à Texemple de celui des ma-
gistrats de cette époque , n'avait rien de
servile. On en jugera par le langage qu'il
tint au monarque dans une circonstance
mémorable : « Si c'est désobéissance de
bien servir , le parlement fait ordinaire-
ment cette faute; et quand il trouve con-
flit entre la puissance absolue du roi et
le bien de son service, il juge l'un préfé-
rable à l'autre, non par désobéissance,
mais par son devoir, à la décharge de sa
conscience. » Harlay quitta en 1610 la
première présidence du parlement de Pa-
ris, et mourut quelques mois après.
Nicolas Harlay de Satîgy, issu d'une
branche collatérale de la même famille ,
fut successivement conseiller au parle-
ment de Paris, ambassadeur de France
en Allemagne et en Angleterre, capitai-
ne des Cent -Suisses et surintendant des
finances. Dans ce dernier emploi, il fut
remplacé par le sage Sully , dont il n'a-
vait cessé d'être l'antagoniste, et qui, en
retour , lui reproche dans ses Mémoires
des profusions très condamnables. Sancy,
né en 1546, mourut le 13 octobre 1629.
L'inconstance était le trait dominant de
son caractère. Il changea plusieurs fois
de culte, mais ne cessa d'être attaché à la
cause royale pour laquelle une invariable
fidélité était en quelque sorte chez lui
une religion de famille.
Achille de Harlay, baron de Sancy,
second fils du précédent, naquit à Paris,
en 1581 , et partagea sa jeunesse entre
l'état ecclésiastique, le service militaire et
le barreau. Il se distingua dans chacune
de ces carrières et occupa avec beaucoup
d'éclat, sous la régence de Marie de Mé-
dicb, l'ambassade de ConsUntinople dont
il se fit rappeler en 1617. Après avoir
u\\\
(470)
HAR
rempli pluM'curs missions importantes en
Angleterre et en Savoie, Harlay fut pour-
vu, en 1631, de révéclié de Saint-.Malo.
Il présida en cette qualité les États de
Bretagne, en 1634, et son nom se trou-
ve lié à plusieurs événements politiques
de cette époque. Mais il ne tarda pas à
encourir la disgrâce du cardinal de Ri-
chelieu, pour s*étre opposé, dans ras-
semblée du clergé de 1635, aux subsides
extraordinaires réclamés par la cour. San-
cy se consacra dès lors exclusivement à la
direction de son diocèse, et pourvut à ses
besoins avec une munificence aussi ju-
dicieuse quVclairée. Ce savant prélat
mourut en 1646.
Nicolas de Haelat de Chanvalon ,
archevêque de Paris, neveu de Feançois
de Harlay, archevêque de Rouen, était
né à Paris ttt 1625. Il succéda, en 1651,
à son oncle, qui, touché du rare mérite
dont il avait fait preuve dans rassemblée
du clergé de 1650, avait consenti à se
démettre en sa faveur. Nicolas de Har-
lay exerça avec une haute distinction
Pimportant ministère auquel, si jeune en-
core , il venait d*étre appelé. Louis XIV
le choisit pour présider Rassemblée de
1660, et le chargea de la direction des
affaires du clergé régulier , mission à I9-
quelle la noblesse engageante de ses ma-
nières et la tournure conciliante de son
esprit le rendaient éminemment propre.
Honoré pendant longtemps par le roi
d'une faveur non équivoque, ce fut lui
que le monarque désigna pour la célé-
bration de son mariage secret avec M*"*
de Maintenon. Pasteur plein de lumières
et de vigilance , Harlay était moins re-
nommé pour Taustérité de ses mœurs pri-
vées que pour la prudence et la régulari-
té de sa conduite extérieure. Nicolas de
Harlay mourut d^une attaque d^apoplexie,
le 6 août 1 695 , et fut remplacé par le
vertueux «ordinal de Noailles, évêque de
Châlons. Il était membre de TAcadémie-
Française.
Achille de Harlay, petit- neveu du
premier de ceux dont nous avons retracé
ici le souvenir, était né à Paris en 1639.
Il occupa avec distinction les charges de
conseiller et de procureur général au
parlement de cette capitale , et succéda ,
le 1 3 novembre 1 689, au premier prési-
dent de Novion. Ce magistrat i*cst
particulièrement célèbre par ses
mots, assez nombieux pour avoir éléi
cueillis ^épa^ément sous le titre d*i
lœuna. Le pa|)e Clément XI ajant
damné, in gldoy la consullaiiuu de
(if cotiMivnce en fa\eur des Jani
tes, Harlay et d'Aguesseau, alors pi
reur général , s*opposaient de tous
efforts à ce que Louis XIV reçût ce
de condamnation, dont quelques
blessaient essentiellement les maxii
rÉglise gallicane. Le roi ayant fait
ver, dans Tune de ces conférences,
ne pouvait avoir trop dVgard povj
papes : « Oui, Sire, lui répondit Hi
il faut leur bai>er Iw pieds et leur lit
mains. » Il disait des Jésuhw et dcsi
toriens que c'était un plaisir dt
avec les premiers et un bonheur de 1
rir avec les derniers. L'architecte
sard Tentretenait un jour du désir
aurait de faire de son fils uo prè
mortier. « M. Mansard, lui dit le
inier président, veuillez ne pas nclcr <
tre mortier avec le nôtre. > Des
diens, dans une requête au pari
avaient emphatiquement parlé de
compagnie : « Ma trvupc , leur
dit Harlay, délibérera sur la dei
votre vompagnir, • Ce magistrat
également versé dans la littérature cli
la jurisprudence, et la causticité
quefois par trop familière de son
ne lui faisait rien perdre de son
dant sur sa compagnie. Il niounit le
juillet 17 12, après avoir rempliavec<
fiendant 18 ans, le poste le plus ii
tant de Taucienne magistrature fi
Le nom de Harlay s'est éteint, en 171
dans Achille, quatrième du Doa,av^
cat général au parlement de Paris et ci^
seiller d*état. A. B*tt
IIARLRM ou Haaelem, %illec«wâJ
rable de la province de Hollande, sitd
sur le S|>aren (ro\aume des Pa\»-B0K
près de la mer intérieure à laquelle m
donne son nom. Siège du gouverneur <
la province, d'un tribunal de coaawlP
et de plusieurs sociétés savantes, llaili
possède une population d>n% iroo 3 1,7^
habitants, et communique par de» '
naux avec Amsterdam et Le} de. Lesrtf
de cette ville, fort (iropretneol tcavi
HAR
(47
técs «Tarfares et coopées par
<ie CUMUL Depuis 1722, le
t orné de la statue en marbre
t Coster (voy, ) , à qui les Hol-
ribocnt riovention de Timpri-
ts la daCe de TanDèe 1424, ce
te la fète séculaire ioslltuée en
de œtCe io vent ion fut celé-
oellement par eux à Harlem le
1 82 4, et alors on éleva un autre
t à Coster, dans le bois de Har-
i les élises des différentes con-
rétiennes, on distingue surtout
D t*Baronius,ou la grande église,
! par sa baute tour et son orgue
mille tujaux et soixante régis-
ombre des curiosités de la ville
or* ranger la fondation de Tey-
abrasse un établissement pour
t , nue société ponr la thèolo-
loire naturelle , de riches col-
t no observatoire; en outre, le
listoire naturelle de la société
s de Harlem , et rétablissement
ique, fonderie, împrimerie,etc.,
e.
is, grâce à son industrie, Har*
ans un état florissant, et même
lî la ville possède de bonnes
res de rubajM de soie, de filo-
oile et de fil. Cependant, ses
ries de fil et de toile , jadis si
Mit tout-à-fait tombées. £n re*
I y cultive toujours beaucoup
quoique les temps soient loin
lie tulipe était payée jusques
! florins II y a à Harlem envi-
:pt grands jardiniers- fleuristes
st dans la partie méridionale
, et qui fournissent des ognons
el de jacinthes aux contrées les
lées de TEurope.
rt ancienne , Harlem était déjà
ers le milieu du xii* siècle ; elle
kart active aux guerres de la
xmtre les habitants de la Frise
B. L'an 1492, elle fut prise
fsans insurgés de la Hollande
sale ; mais, reprise la même an-
i gouverneur impérial , le duc
Saxe, elle fut dépouillée de tous
$es et écnsht de contributions,
iasarrection des sept provinces
B«ics ae langea du o6té des
i ) HAR
confédérés; mais, après un siège de sept
mois, où les femmes déployèrent le mèm«
courage et la même constance que les
hommes, elle dut se rendre à Frédé-
ric, fils du duc d'Albe, qui exerça une
vengeance terrible sur les habitants. £a
lâ77, le prince d'Orange se rendit de
nouveau maître de la ville, et dtçuis elle
resta toujours aux Pays-Bas. Elit attei-
gnit sa plus grande splendeur au xvu*
siècle; mais insensiblement elle oom-
raença à déchoir, et, sous la domination
française, sa décadence ne fit qu'augmen-
ter de jour en jour. Actuellement elle a
commencé à se relever de sa chute.
Dans le bois de Harlem, qui avoistne
la ville, on voit disséminées les plus jolies
maisons de campagne, entourées de su-
perbes jardins. Parmi ces viiia^ la maison
de plaisance dite fF'elgelcgen (bien si-
tuée), du banquier Hope, construite et
décorée avec une magnificence de sou-
verain , occupe sans contredit le premier
rang. Les escaliers, les portes et les par-
quets sont en bois d'acajou , les caneaux
des croisées en glace de Venise rougeàtre,
les cheminées en verde giallo et en vert
antique. Un escalier en marbre blanc de
Carrare se distingue particulièrement par
Télegant fini de son travail. C. L.
UARMATrAïV. On désigne par ce
nom un vent chaud et cuisant qui souf-
fle périodiquement de l'intérieur de l'A-
frique à l'océan Atlantique. Accompa-
gné ordinairement d'une vapeur et d'un
brouillard épais qui cache le soleil quel-
quefois des journées entières, ce vent
exerce surtout son influence latale pen-
dant les mois de décembre, de janvier et
de février. Son caractère est une chaleur
et une sécheresse extrêmes; il dessèche lee
plantes et met en danger la vie même
des hommes. Tant qu'il souffle, ils ont le
palais sec, et, s'il dure longtemps, la peau
de la figure et des mains se pèle, et on se
sent gêné dans la respiration. Mais en
revanche, et pourvu qu'il n'ait pas passé
sur des fonds marécageux, il guérit les
vieux ulcères et les éruptions de la peau |
ainsi que les fièvres intermittentes et le
dévoiement. Tant que rhamiattan règne,
aucune rosée ne rafraîchit la terre; les
fruits mûrissent avant le temps; le bols te
fend , et il dut banectflr «térit urenieol
UAR
(472)
HAR
les vaisseaux qui renferment des corps li-
quides. La fin de ce vent est toujours
marquée par un froid incisif. C, L,
HARMODIUS ET ARISTOGI-
TON. La constitution républicaine de
Solon était, depuis 33 ans, suspendue en
partie ptr les Pisistratides , lorsque Fun
d^eux , flipparque {voy,) , par le même
attentst qui détruisit à Rome le gouver-
nemeot royal, et presque à la même
époque, excita contre lui et contre son
frère Hippias la vindicte publique et ac-
céléra le terme de leur usurpation. La
jeune fille outragée par le fils de Pisbtrate
était sœur d'Harmodius, intime ami d'A-
ristogiton, et ces deux jeunes Athéniens,
pour venger Thonneur de leur famille,
de concert avec quelques patriotes, con-
jurèrent la perte des Pisistratides. L^exé-
cution du complot fut par eux fixée aux
Panathénées, dans Fespoir que leurs con-
citoyens, qui, pendant les cérémonies de
cette flte, avaient la permission de por-
ter des armes, s'associeraient à leur grande
et périlleuse entreprise. Ayant couvert
leurs poignards de branches de myrte, ib
se rendent auprès du temple de Minerve,
où les princes devaient conduire une
pompeuse théorie. En arrivant, ils voient
un des conjurés s'entretenir avec Hip-
pias , et se croient trahis. Ils reviennent
sur leurs pas, et c'est alors qu^ils ren-
contrent Hipparque escorté de ses satel-
lites. Harmodius et Aristogiton se préri-
pitent sur lui et le poignardent; Har-
modius est à son tour percé de coups.
Aristogiton, que les gardes ont épargné,
est livré aux tortures de la question ; mais,
au lieu de nommer ses complices, il dé-
nonce les plus fidèles amis d'Hippias, qui,
sur-le-champ, les livra aux bourreaux.
Moins heureux que Brutus, ces jeunes
patriotes ne virent pas le triomphe de
leur cause*. Le joug dont Hippias acca-
bla de plus en plus les Athéniens ne fut
brisé que trois ans après (510 ans avant
J.-C.) par Clisthène, chef des Alcméo-
nides, qui for^ enfin Hippias d*abdiquer
la tyrannie.
(*)Oo peut voir Hérod., V, 55, et îliacyd., I,
su; VI, 54 et 56. Thurjrdide éuit allié aux des*
cendantt d« lliittorieD; i*ette parenté espliqae
poart|aoi llûatorica tient no U"g«gc atsrt dé-
ffavonblv lor H«raodiat 0f Arittogiton.
Les Athéniens n*eurent pas p
recouvré leur liberté qu'ils rendii
plus grands honneurs à la méoMire
modius et d' Aristogiton. Ils leur ék
des statues dans VJgortt; ils décr
que leurs noms seraient célébrés à
tuité dans les fttes des Panathénéc
seraient sous aucun prétexte do
des esclaves. L'usage s'établit et s
serva de chanter dans les repas à
lies (vox-) qui rappelaient l^eroîq
vouement de ces jeunes citoyens :
née, XV, 15}. Des places d'bi
furent attribuées dans les théétra
fêtes aux descendants de leurs U
qui continuèrent à jouir des plus
râbles privilèges et de rexempt»
charges publiques (Démosth., é/t
nem^ 44).
HARMONICA. On a dit aoa
monique , mais la terminaison en
évite toute équivoque, a prévalu,
strument de musique est ainsi
parce que ses sons ont un carac
douceur et de pureté qui les ra|
des sons harmoniques \voy. Son
pourrait désigner sous le ternie gè
d'harmonica toute une famille d
ments dans laquelle le verre fi
frappé , soit par la main humait
par un autre agent , devient le ce
nore. Le premier qui ait donné ni
de théorie de la sonorité du verr
être un certain George-Philippe
dœrffer, qui, dans un li%re in|
Nuremberg, en 1677, sous le i
Mathematische und philosophis\
qitickstunden y proposa, comme
tion musicale, de réunir huit vc
gobelets de grandeur égale, de
dans le premier une cuillerée i
deux dans le second, trois dans I
sième et ainsi de suite ; puis de 1
les doigts dans l'eau , et de les pr
légèrement sur le bord de chaqia
de manière à former des mélodie
accords. Si Ton emploie des ven
gau\ , ajoute Tauteiu* que nous
on peut régulariser leurs rapp
augmentant ou diminuant la quai
liquide en raison du volume des
nants. Cette exposition offre l'har
dans sa forme la plus élémentain
cun comprendra, en elîet, qn'au
HAI\
(^'
3^,
HAR
plideU on eu peut prendre un 1
ffki gFud nombre , et étendre ainsi la I
lirie des Mos, tant au grave qu'à Taigu,
^m loin que le permet la nature des
Wncs mis en œuvre.
£■ Angleterre, Pnckeridge et Délavai
«lercbèrent à perfectionner ces premiers
ndîments; mab il était donné au célè*
Ir Franklin (voy.)^ qui avait suivi les
«périenccs de Délavai , d^élever au rang
Aistrument musical Tharmonica , qui ,
■«int lui , ne pouvait être considérée que
«■me an instrument joujou. L*harmo-
■n de Franklin est formée d^un cylin-
ÛK borîtonial auquel s'adaptent en s'em-
koUant Tune dans l'autre des clochettes
et verre ou de cristal taillées en forme
diioacoupes, et accordées par demi-
tan. On fait tomber le cvlindre avec le
yiail, au moyen du mécanbme connu, et
Tmk porte les doigts de chaque main, lé-
IBCBcnt imbibés d'eau, sur le bord de
«riks des soucoupes que l'on veut faire
itenner; la main droite exécute la mé-
hAt , que h gauche accompagne en se
komant ordinairement à un petit noro-
is de notes. Ce fut une demoiselle Da-
«B qui, en 1765, fit entendre, pour la
penière fois , à Paris , Tharmonica de
Kiaklin, dont la découverte est anté-
lieiire â 1760.
Depuis cette époque , plusieurs amé-
faralHms ont été tentées à Paris par Re-
^odio, et à Augsbourg par PfeifTer;
(rim - ci a donné le nom de Jungfer"
Sannonica (harmonica virginale) à son
Nouvel instrument, dont les sons offrent
^■elque ressemblance avec la voix hu-
maine. Uarmonica doppia de Fabbé
Maanochi, dont Tinvention remonte à
1776, n'est autre chose qu'une double
série de clochettes ou soucoupes de verre
et de métal disposées comme celles de
Franklin , et placées dans une caisse de
64 centimètres de longueur, et d'une
kaotcar proportionnée à la dimension des
corps sonores qu'elle renferme. Pour
yma de cet instrument, on ne se sert pas
des mains, mais d'un archet de violon
dont le crin doit être enduit, non de co-
Inphane , mais de poix , de térébenthine ,
decîre ou de savon. Vers 1779, Mazzuc-
rki apporta quelques changements à sa
prcnim idée ; le plus important consista
dans l'introduction de gobelets de bois
dont le son se tirait toujours au moyen
de l'archet. Les harmonicas à clavier
de MM. Rœilig, de Vienne, et Klein, de
Presbourg, ont été imaginées pour évi-
ter le contact immédiat des doigts et du
verre; ce résultat est obtenu àu moven
de touches garnies et disposées en con-
séquence. JShannonicon du professeur
Mûller, de Brème, n'c6t qu'une harmo-
nica ordinaire à laquelle on unit quatre
jeux dWgue(i>o^.}, savoir : trois de flûte
et un de hautbois, pour renforcer le son
du verre et soutenir les tenues.
Dans tous les systèmes que nous ve-
nons d'exposer, le son est obtenu par le
frôlement. M. Lenormanda imaginé une
autre combinaison qui a simplifié , mais
dénaturé, Tancienne harmonica : il a com-
posé son instrument de lames de verre
d'inégales grandeurs formant des séries
semi-diatoniques; ces lames, rctenuesenlre
des fils, conservent toute liberté de vibra-
tion , et se frappent avec un marteau de
liège. L'invention de M. Lenormand a
obtenu du succès, mais feulement comme
instrument joujou. Il eût été convenable
de donner un nom spécial à cette nou-
velle harmonica : on eût pu , par exem-
ple , la nommer typhnrmonica , en rai-
son de la percussion au moyen de laquelle
les sons s'obtiennent. Quoi qu'il en soit,
un instrument de la même nature existe
en Chine dès la plus haute antiquité:
c'est le A-zV/gf, formé d'une série de pierres
d'agate, de marbre , ou enfin de cristal ,
amincies, taillées en équerre et suspen-
dues par des crochets; cet instrument,
lorsqu'on le frappe avec un petit marteau
de bois dur, rend un son doux et agréa-
ble. Les Romains ont aussi connu les
pierres sonores : Pline [H, iV., xxxvii,
ch. 56) cite une de ces pierres sous le
nom de chalcop/wnos y et Solin (ch. 37)
sous celui de chalcophthonoos. Du reste,
il est fort possible que l'idée de faire ré-
sonner le verre par la percussion ne soit
aucunement sortie de ces anciennes dé-
couvertes.
Uharmonica à cordes , inventée en
1788 par Jean Stein, organiste à Augs-
bourg, et Vharmonicorde de M. Rauff-
mann , de Dresde , n'ont reçu ces noms
qu'en raison de U qualité de leurs sont ^
HAR
(474)
HUA
qui offraient de Panalogif? avec ceux de
rharmonica. Le premier de ces instru-
ments consistait dans la combinaison d*un
piano et dVne épinette accordés à Tunis-
son et susceptibles d'être joués séparé-
ment; Teffet en était surtout heureux
pour la dégradation et Textinction des
sons. Quant à Tharmonicorde, c*est un
piano 8 queue posé verticalement et ac-
compagné d^un mécanisme qui se meut au
moyen du pied ; Finventeur s*est réservé
jusqa'ici la connaissance des moyens qu'il
met en œuvre pour obtenir des sons qui
ont quelque rapport avec ceux de Phar-
monica. Les instruments connus sous les
noms de phys harmonica {vnjr.^^ éol^^
harmonica^ éohdicon (vo/.), et autres,
. n'appartiennent pas à la famille de Thar-
monica, puique leur son résulte, non de
Tattouchement ou de la percussion du
verre , mais des vibrations de languettes
métalliques. Il en est de même du clavi-
cylindre {voy.)y de Chiadni, dans lequel
le verre existe en tant qu'agent, mais non
comme producteur du son.
La nature de Tharmonica rend, en plu-
sieurs cas, son usage nuisible à la santé.
Toute personne sujette aux affections
nerveuses doit s'absteifir d'en jouer; il
est également bon de se Tinterdire si Ton
est d'un tempérament mélancolique;
enfin , quand on joue l'harmonica de
Franklin , il faut se servir d'eau tiède ,
autrement la peau des doigts éprouverait
bientôt un amollissement incommode.
En toute hypothèse, il est bon de n'en
pas jouer longtemps.
Le propre des sons de l'harmonica est
une douceur pleine de charme, une pu-
reté qui a vraiment quelque chose de
céleste; mais outre que l'instrument est
par lui-même fort limité , il a l'incon-
vénient , en raison de la ténuité de ses
sons , d'être absorbé par ceux qu'on lui
associe : aussi existe- 1- il extrêmement peu
de musique qui lui soit spécialement desti-
née; cependant M. Berlioz,dans une de ses
symphonies, dites fantastiques, a fait fi-
gurer et concerter l'harmonica à mar-
teau.
On trouve la description détaillée de
l'harmonica dans une lettre de Franklin
adressée au P. Beccaria de Turin, impri-
mée pour la première fois a Londres, en
1779, avec un recueil de pièces di
auteur, intitulé Philosophical^ p
and tnlscellaneou s pièces , in- 4*
produite dans l'édition des œuvres
losophe américain (Londres, 180*
sieurs écrits périodiques indiqués p
tenthal ( Dizionario e bibiiograj
musica, vol. 4, p. 217), cent
aussi des renseignements à cet égat
Ford a publié à Londres, dès i:
Instructions for playinf^ r^n tht .
gîasses^ in-8°, et Chr. MûUer ■
en 1 788, à Leipzig, une Mrthodt
monicGy sous le titre : jéniritui
Setbstu(iterricht auj der Hum
in-8°. J. A.
HARMONICOHDR ou EU
CORDIUM , Voy. HaEHOU ICA.
HARMO.ME , quelquefois
Uermione , fille de Mars et de V<
fruitdeleuradultère.Sonnom,en
/uLoy/ÎK, signifie accord, union. On I
pour épouse a Cadmus [vojr,]^ fo
de Thèbes, que l'on dit avoir appo
la Grèce l'usage de l'écriture et
introduit le culte des dieux et h
sation.Le nom d'Harmonie poum
rapport à ce mythe, de même qu'o
posé qu'il était une allégorie de i
sance, due à l'union de l'ardeur gt
et de la source des grâces et de 1
Selon quelques mythologues, Ci(
bâtit que la citadelle, et ce fut A
qui, au son de sa lyre, éleva les i
Thèbes : il y a encore là un rapproc
entre Cadmus et sa compagne Ha
Tous les dieux assistèrent aux n
Cadmus et d'Harmonie ; Minerve
cain, selon Hygin, lui donnèrent t
imprégné de tous les crimes et de
vices, ce qui causa les crimes de
térité ; Vénus lui donna un coll
qui, ayant passé plus tard dans li
d'Ériphile, cau^a la mort du dev
phiaraûs. Junon seule n'assista ]
mariage, qui fut d'abord très h
mais dont elle troubla la tranquîl
les désastres qu'elle versa sur la fa
Cadmus et d'Harmonie. Les nom
mêlé, de Pauthée,d*Ino, de Laïus t
dipe(roj.], rappellent tous les n
de la fatalité. Cadmus, ne pouvant
à sa douleur, résolut de fuir sa p
erra longtemps et aborda enfio d
HàR
(475)
HAR
iTccioa épouse Harmonie, qui ne
idoDDa jamais. Croyant devoir at-
T tant de calamités à la vengeance
Jque divinité protectrice du fameux
I qu'il avait tué, il demanda aux
le le changer en serpent. Sa prière
lacëe, et Harmonie obtint encore
lager le sort de son époui. On ne
is voir une allégorie plus constante
rmonie dans Tunîon conjugale,
monuments qui représentent Har-
sont très rares; c'est à tort que
elmaon a cru la voir accompagnant
s sur on bas-relief du palais Spada
m. i/ieJ.j n? 83), représentant
i qui attaque le dragon : à cette
, Cadmus n*avait pas encore épousé
Die.
miroir étrusque de la collection
l.'catal. par de Witte, n° 1961)
nte Harmonie, debout et nue; elle
Ivre et le plectrum ; ses pieds sont
!S ; elle est parée d'un diadème et
ier que lui a donné Vénus. A gau-
Mars, son père; à droite est Cad-
sis sursachiamyde; il est nu, im-
no pétase couvre sa tête; il tient
lin droite un sceptre. Une bordure
te entoure cette composition (ex-
ir M. Ch. Lenormant). D. M.
t3IOXIE(musiquey.0n a vu dans
précédent le sens général du mot
i^ovta. En musique, il avait chez
ens un sens fort difTérent de celui
is donnons à ce mot dans les lan-
)dernes : il désignait la partie de
e qui, traitant des sons, des inter-
des successions, en un mot des
echniques relatifs aux éléments de
• s'arrêtait qu'à la mélopée ou art
ler les chants. Le sens que le terme
ue a pris dans la suite date d'une
assez récente ; il représente, dans
fption la plus générale, Tidée d'un
âge de sons musicaux entendus
Dément. La théorie musicale a
it et précisé cette dernière défini-
I nommant l'harmonie la science
ords.
m abus du langage,on appelle har^
une pièce de musique composée
i réunion des seuls instruments à
Ml même cette partie de Finstru-
MHi dans an morceau ouelconoue}
dans les deux cas on devrait dire jr^/i/7ic//>
( (T'jvçL'Aia , réunion de deux ou de plu-
sieurs flûtes, de aO>i;, flûte, et cOv, avec;
puis, en général, accord).
C'est avec plus de raison que Ton ap*
pelle morceau d'harmonie une compo-
sition à plusieurs parties considérée sur-
tout sous le point de vue de la sncccssion
des accords. C*est aussi dans ce sens que
l'on emploie le mot harmortiste^ dont on
se sert pour qualifier le compositeur qui
a fait une étude particulière et appro-
fondie de la science que nous allons es-
sayer de faire connaître succinctement.
Considérée comme science des accords
(yoy. ce mot', Pharmoniese diviseen har-
monie proprement dite, qui examine la
structure des accords, leur nature et leur
association, et en harmonie pratique ou
appliquée, laquelle enseigne à mettre les
accords en œuvre, c'est-à-dire à en en-
tourer une mélodie préétablie serrant de
règle et de base à leur conduite et à leur
disposition; c'est ce qu'on a longtemps
appelé ar/r/p V accompagnement^ comme
on peut le voir par l'inspection des traités
publiés sous ce titre. Cette application de
l'harmonie se fait d*après deux conven-
tions: celles du stvle libre et celles du
style sévère. On sait que le style libre est
celui qui, de nos jours, s'emploie dans la
musique de théâtre, de chambre, et dans
la plus grande partie de la musique in-
strumentale et de la musique d'église; le
style sévère ou contrepoint, dans sa pureté
rigoureuse, n'est guère en usage que pour
l'exercice des élèves; mais il peut s'intro-
duire momentanémentdans tous les genres
que nous venons de désigner, et en outre
il ofTre pour !e style libre des ressources
précieuses et continuelles.
Examinons d'abord ce qui concerne
l'emploi des accords et leur application
à des mélodies données, en ne nous atta-
chant qu'aux règles du style libre; il nous
sera facile d'indiquer ensuite les particu-
larités qui caractérisent le style sévère,
dont nous n'avons à parler ici que pour
compléter l'article Contre- point, où la
matière a été simplement indiquée par un
collaborateur célèbre, feu Reicha.
On a vu à Part. Accoans que la dif-
férence la plus importante à établir entre
les accords était celle oui let narta^il
IIAR ( 4
m deux grande* ctn.^'ej : celle de* ac-
cords consin/maU el celle dai accord*
ilisioiianls.
Piirnii les premier*, l'tccord parfait
est celui qui, élaal le plus agréable à
l'oreille, doit se rencunlrcr le plus tou-
vent; c'est aussi pourquoi plusieurs ac-
cord* parfait! s'eDchainent facilement
entre cuiet fonneni une saccettion har-
monique de* plusigrtabletlorsque, pre-
toiêrement , le* relation* de tonalité sont
obterrics, c'eat-à-dire *i l'accord qui
en suit nn autre appartient à an mode
qui puisse convenablement s'associer i
celui qui régissait le premier accord; eo
■econdiieu, quand, dans lesdeniaccords,
il exiite une note commune qui lie l'aa
■ l'antre. Ain» le* cinq accords sulTaoi*
s'unisaent parfaitemeot entre eux :
76 ) HAR
plu*. La seconde n'est point obi
dans plusieurs cas, des accord
peuvent se suivre el ilre d'un i
effet sans la communauté de nt
Dan* cette succesùon, le* accords sont
présenté* teloo leur position primitive;
mais ils pourraient également être ren-
versés (vor. Rek vBBSEMEirr) , «an* que
rharmonie cessât d'être
résulieraii de* accords de sixte.
trois accords intermédiaires est changée.
Dam ce cas, pour s'assurer de la régu-
larité de la succeuion, il faut remelire
^l'accord dans sa position primitive, en
replaçant à la baïae ta note principale.
I.a première règle (celle du rapport de
tonalité) doit toujours être observée , et
quand les compositeurs s'en écartent,
c'est pour obtenir quelque effet particu-
lier et inattendu, en sorte que la sur-
prise éprouvée par l'oreille soit nioli-
rte : l'irrégularité «st alors un mérite de
Tout iMCord qui t'cnchatne n
ment avec un autre dans sa po*i
mitive peut également la faire
renveraemenis, pourvu que les a
de tucceasion tte s'en trouvent
Le* suites d'accord* de sixti
l'avantage particulier de laisser
partie une marche diatonique p
vement semblable;
mai* cette formule, *i agréab
leurs, n'admet pa* le renveneaa
Un de* plu* grands cbarincs <
monie oatt du mélange de* acco
jeur et mineur. On pourrait faii
sujet, surtout en ce qui tonramc
mineur, des remarques fort inléi
que le défiul d'espace nou* fo
mettre, mais que nous devons a
signaler à l'altention des lecteui
Quelle que soit la forme de*
employés, il< doivent toujours o
entre eux une analogie de posili<
à-dire que, dans le paasagedcTu
ire, celui qui tient le dernin
pi-éscnter nur l'érhelle dans une
qui ne l'éloigné pas de ion voisi
les accords de l'exemple premiei
sous sont convenablement poaés;
gcment de IV\emple second Nf
cul* et absurde.
HâR
Ce qni, plus que le reste, donne de la
{écéà Penchainemenldes accords, c*est
iiTcrsité dans la marche des parties,
i eoDStilne les trois mouvements sem-
Ueoa direct, contraire, oblique: sem-
Ue, quand les parties se meuvent dans
Bêmeaens; contraire, quand elles vont
feus opp(Ȏ ; oblique, lorsque, Pune
I parties restant en place, une ou plu-
■ti autres agissent dans un sens quel-
Mouvement semblable ou direct.
^jjj^ij^i^^
Mouvement contraire.
i
,1 j jijji^
(477) HAR
tantôtsimpleet naturel, tantôt inattendu,
d*un ton à un autre,viennent encore a ppor*
ter à la musique un cbarme nouveau en
variant sans cesse le point de vue du ta-
bleau, en diminuant ou renforçant gra-
duellement les teintes harmoniques, en
ramenant sans effort Tauditeur au lieu
où il avait été pris, et en lui faisaat par-
courir successivement tous les détours
du temple enchanté de Tbarmonie.
Cependant toutes ces ressources ont
encore paru insuffisantes; et remploi,
d*abord timide, puis devenu plus hardi,
des notes de passage a donné une vie
nouvelle à Tharmonie , en laissant toute
liberté au compositeur pour dessiner ses
cantilènes de la manière la plus avanta-
geuse, la plus piquante, et en lui four-
nissant mille moyens de rajeunir et de ré-
chauffer les vieilles tournures, les phrases
froides et usées, les formules trop sou-
yen t rebattues.
On appelle notes de passage celles
qui, malgré leur importance dans la mé-
lodie, dont elles sont partie intégrante et
essentielle, n'ont aucune valeur harmo-
nique : ainsi, dans Texemple suivant, tou-
tes les notes de la portée supérieure, au-
tres que 5o/, j/, re, /a, n'exercent aucune
influence dans leur rapport avec l'accord
de dominante frappé dans la portée in-
férieure.
Mouvement oblique.
m
IL
r
^
TT
-rr-f
Due harmonie basée sur les règles que
0 Tenons d'établir pourrait être fort
mcte et fort agréable; mais l'unifor-
lé des suites continuelles de conson-
Kca finirait par fatiguer l'oreille. Les
9ords dissonants rompent cette mono-
lie. Soumb aux règles de \^ prépara ^
« et de la résolution {voy. ces mots),
iBooveaux éléments forment un des plus
mds agréments d'une composition.
Le changement de mode et le passage
l^-M-^-^-HI
^
Ë
On a donné à ces notes le nom de
notes de passage^ parce qu'elles passent
inaperçues à la suite des notes princi-
pales. Quand elles se trouvent avant
ces dernières, elles s'appellent petites
notes ou appogiatures {voy, ce mot).
On les a longtemps écrites en caractères
plus petits, pour les distinguer des notes
ttAft
(478)
MAtt
réelles portant harmonie; maia peu à
peu Ton s^est habitué à les représenter
comme les notes communes, etPusage en
est devenu, dans ces derniers temps, telle-
ment fréquent qu'il n*est presque plus
de phrase mélodique, même des moins
chargées, qui n*en contienne un nombre
plus ou moins considérable. Dans Texem-
ple suivant, qui fera concevoir TefTet des
petites notes, nous avons donné des dou-
bles queues aux notes réelles.
Les suspensions ou prolongations, au
moyen desquelles Tune des notes d'un
accord se prolonge après qu'un nouvel
accord a été frappé par la basse, offrent
une autre espèce de notes de passage dont
l'emploi est fort utile pour relever et
renforcer les parties lâches d'une com-
position et lui donner un intérêt qu'elle
ne pourrait avoir sans cela.
La majestueuse pédale ( r}oy. ) four-
nit au compositeur le moyen de faire
passer autant d'accords qu'il veut sur une
seule note dont le prolongement suffît
pour conserver le sentiment de la tonalité.
Il est fâcheux que cette formule, qui,
mise en œuvre à propos, est du plus bel
effet, ait fait naître de nos jours ces basses
plates et misérables qui infectent tant de
compositions modernes.
Une autre ressource bien précieuse est
celle du brisement des accords , c'est-à-
dire la faculté de présenter des accords,
oon plus simultanément, mais successive-
ment, et d'en former ces batteries ou ar-
pèges (voy,) qui re|M>sent l'oreille, dont
une plénitude continuelle d'harmonie
épuiserait l'attention. En faisant enten-
dre l'une après l'autre les notes des ac-
cords, le compositeur nuance et dégage
rharmome sans l'appauvrir.
Mais si le compositeur peut disfkoser
de tant de ressources, il est aussi gêné
par quelques entraves. La seule règle qui
défend deux quintes et deux octaves de
suite )ar mouvement semblable est pen-
daui ioogtemps une j^rtudc di\\kuîié à
vaincre, et tant que l'élève oe
rompu, par un exercice sans cesa
à se rendre bien maître de la mi
parties , il se trouve arrêté à cb
stant. La règle des quintes et de
se formule d'ordinaire dans k
suivants : d'une consonnanct
ou imparfaite on ne peut pass
consonnanoe parfaite par bk
direct. Cette règle est, du reste,
une foule d'exceptions dont no
rons aux mots Quiirra et Ocrai
Un autre écueil s'offre pour
dans les fausses-relations, nomqi
ne à ceruins passages qui, altéra
timent de la tonalité, produise
de parties exécutant dans dec
différents.
Au moyen des éléments dont
nous de présenter un exposé fort
on peut former toute espèce d
sions d'accords. Il s'agit mainli
savoir dans quelles circonstance
les employer. C'est cette opératîc
l'objet de V harmonie appliqua
appelait autrefois art de l'accoi
ment , parce que , dans celte doi
se propose d'accc>m|>agner, au m
accords, une mélodiedéterminée
ce, que l'on nomme le snjri.
Pour éviter tonte confusion
travailler d'abord sur des sujets 1
pies quant à la modulation, co
au moins habituellement, denol
en durée, et absolument dégagés
note de passage ou d'agrément.
Un sujet peut être présenté dec
nières:à la bas«e ou à l'une des pi
périeures ; dans ce dernier cas ,
différent, par rapport à l'élude
compagnement, qu'il se trouve à
réellement supérieure ou à l'une
ties intermédiaires.
Comme, en harmonie, tout m
sur la basse, le premier cas est é«id
plus simple que l'autre; c'est a«
que nous examinerons en preai
Le sujet sur lequel on doit i
d'abord est l'échelle diatonique
et mineure. Il eU aisé de coai
que cette succession est la prems
plus importante à étudier dans
modes et dans toutes les poȔlio
est po«iiblede donner aux jiartics
BAR
(419)
ttAft
le; cette opérmtîon a été Tori-
bnnule tppelée règle de Voc*
à oo coooait bien la manière
ner la progression diatonique,
par les progressions de tierce,
nte , ascendantes et descen-
ir les terminaisons de phrases
dences et demi-'cadences.
exercices se font d*après cer-
]ui n'ont d'autre objet que la
ion des accords qui peuvent
dans le plus grand nombre de
es ou telles notes se succédant
tel ordre. On doit d'abord et
ngtemps n'employer que des
'.es; on peut ensuite ajouter çà
les dissonances , briser les ac-
du ire des notes de passage, etc.
es doivent être faits à trois ou
ies, dans les mesures binaire ,
|uatemaire,el être souvent pré-
des positions difTérentes, sans
onie primitive, considérée en
f subisse aucun changement;
que l'on doit, sans toucher à la
irser entre elles, selon les règles
is notes supérieures qui com-
ord.
ion inverse consiste à choisir,
irmoniques inférieures de cha-
lotes du sujet, celles qui peu-
rtir le plus convenablement au
lodal et à la marche de la mélo-
ure. La première chose à faire
st la recherche de la partie la
, autrement de la basse; cette
ibis fixée, il ne s'agira plus, pour
l'harmonie, que de savoir quel
t devra porter, accord dont
jà nécessairement l'un des ter-
a partie aiguë ; les notes inter-
•eront dès lors bien faciles à
p.
erche de la note de basse ne se
it qu'au moyen du tâtonne-
les règles à établir en cette cir-
ont beaucoup plus d'élasticité
qui concernent la recherche de
i supérieure. Néanmoins, l'on
Leioent des formules pour éta-
le aoas la gamme diatonique et
iroi^reBions de tierces, quar»
atœndantes et descendantes,
kifoot toujours bonnes à con-
naître et à étudier, parce que le cas d^en
tirer parti se repr^nte fréquemment.
Or, bien que l'on soit libre de traiter l'hai^
monie d'une autre manière, il est tou-
jours avantageux d'avoir sous la main une
ressource assurée pour n'être pas pris au
dépourvu. Dans cet exercice, comme dans
le précédent , on doit longtemps travail-
1er d'après les seuls accords consonnants ,
puis ensuite introduire quelques disso-
nances, et employer parfois des notes de
passage pour donner plus de grâce et de
fluidité à la cantilène.
Quelle que soit la place occupée par le
sujet, on ne doit pas perdre un moment
de vue l'obligation d'obtenir toujours, et
autant que possible dans toutes les parties,
un chant facile et agréable; il faut pour
cela faire marcher les parties diatonique*
ment aussi souvent qu'on le peut , éviter
tous les sauts d'intonation difficile, les
intervalles altérés , les mauvaises succes-
sions, etc. De cette manière, l'étude de
rharmonie devient en même temps un
exercice mélodique.
Une chose est ici à remarquer : c'est
qu'en écrivant à trois ou quatre parties on
doit en plusieurs cas sacrifier la plénitude
de l'accord à la bonté du chant et à U
régularité de la marche des parties. On
fera donc bien de ne pas s'obstiner dans la
recherche de moyens pour coucher exac-
tement et continuellement sur le papier
toutes les notes de l'accord; il faut ap-
prendre à doubler à propos telle ou telle
note, habituellement la tierce ou l'octave
( nous ne parlons ici que pour l'harmonie
moderne ). Il est presque inutile d^obser-
ver que, dans tous les exercices dont noua
venons de traiter, les parties se règlent sur
l'étendue des voii ou des instruments aux-
quelson lessupposedestinées.On fera bien^
en général, desupposer toujours les parties
faites pour les voix , parce que, l'étendue
de ces dernières étant moindre que celle
des iostrumeots, on s'habitue ainsi à rap-
procher l'harmonie et a éviter toute irrégu-
larité. U est bon aussi de ne passe borner
à écrire l'harmonie sur le papier, mais de
s'exercer à la trouver sur-le-champ , eo
exécutant sur le piano des partiosents ou
basses aocooapagnés de chiffres indica-
teurs des accords que doit iaire la maia
droite.
HkR ( 460 )
Telles sont les règles principales de
rharmooie libre; telle est la marche à
suirre pour Tétude de cette belle science.
Si de rharmonie libre nous passons à
rharmonie sévère c*est-à-dire au contre-
point y nous trouTons dVbord que Tob-
jet 'du contre-point , dans Tacception la
plus généralement reçue, est d*enseigner à
disposer plusieurs parties secondaires au-
tour d'une partie principale invariable ,
an ayant égard aui diverses valeurs ou
figures de notes admissibles dans ces par-
ties. Le nom de contre-point vient de ce
que, dans les premiers temps où Ton en
fit usage, on marquait au moyen de points
placés au-dessus des notes la partie qui
devait accompagner le sujet; cette partie
eiécutait le point placé contre la note
réelle. Zarlino a observé avec raison que
Ton ferait mieux de dire eontre^^son;
mais cette proposition n'a point été sanc-
tionnée par Tusage.
Sous le rapport du style, le contre-
point est antique ou moderne; le contre-
point antique est composé d'après l'an-
cienne modalité conservée dans le plain-
chant(v«j. ); le contre-point moderne ^
dérivé du premier, est basé sur la tonalité
moderne, et a continué d'être une partie
importante des hautes études musicales
Considéré quant à sa conteiture , le
contre-point se distingue en contre-point
simple et contre-point double. Le con-
tre-|>oint simple n'est sujet à d'autres
conditions qu'à celle de former une har-
monie basée sur certaines règles; une fois
cette harmonie (iaée , le but est atteint.
Le contre-point double y appelé aussi
contre -point complexe y convertible ^
conditionnel ou artificieux^ est soumis à
des conditions à raison desquelles il peut
remplir plusieurs fonctions, tellel que de
se transporter à divers intervalles, de se
renverser, c'est-à-dire de passer du des-
sus au dessous du sujet, et réciproque-
ment; de s'eaécuter en divers sens, c'est-
à-dire par mouvement contraire ou en
rétrogradation , etc.
L'étude du contre-point simple se fait
d'après la considération des inteival-
les (voy. ), et non d'après celle des ac-
cords : en conséquence , l'on s'exerce d'a-
lK>rd à deux parties , et l'on épuise les
diverses combin.nisoos suivantes, qui for-
HAa
ment les cinq espèces princîpik
tre-point simple. Étant pris m
notes d'égale durée, on place ei
basse et l'on construit au-dessi
compagnement : 1* en notes i
durée semblable à celles du saj«
deux notes pour une ; 3** trois
notes pour une ; 4® syncopes à
mesures ; 5^ valeurs mélangées <
point fleuri. On place ensuit
dans le dessus , et l'on exécute I
opérations en mettant l'accomp
au grave. Puis on fait le méoM
à trois, quatre, cinq , sii, huit <
grand nombre de parties , en i
de faire passer le sujet suça
dans chacune.
Dans toutes ces opérations,
outre les lois de Tharmonie rel
marche des accords par ra pport i
lesquelles sont ici toutes appUa
server les règles suivantes : 1 *
point note contre note n*adiB
consonnances ; 2® la règle qui
quintes et les octaves par mouve
blable devient ici plus rigourei
mais; 3** à moins d'absolue net
doit éviter le croisement des pi
faut rejeter la fréquence des uni
octaves, parce qu'ils laissent tr
dans l 'harmonie ; 5^ les suites d
de tierces sont écartées lorsqu
tent sur plus de trois notes coi
parce qu'il n'en résulte qu^unc
puérile; 6** Ton doit faire un
quent des mouvements contrai
que; 7° dans le contre-poin
notes contre une, la première,
temps impair, doit toujours éti
nante, la seconde est consonna
sonante à volonté ; 8^ dans !
point de quatre notes contr
deuxième et la quatrième, aot
deux notes paires, peuvent éti
nantes ou dissonantes, la prei
troisième sont toujours conseil
dans le contre-point syncopé
mencement de la note qui ayi
toujours être consonnant; la
tion forme consonnance ou dii
(*) On remarqae iri es |»MM«t i
deux moU font disparate quaat I
phr : mais ee n*ett p4« de BOtr* Ctt
mie l'a roolo siati.
HAB
(481)
RAR
I ee dernier eu, la dûaonance
uféeen desoendimtdittoniqae-
diDt le coDtre-point fleuri, l'on
m usage continuel des liaisons
I la partie fleurie la tournure
» à ce genre. Un de ses carac-
ulîers est d'offrir fréquemment
icement de la mesure une pe-
;ation de layaleur d'une noire;
ère se trouve alors suivie de
les et de deux noires , dont la
«t se prolonger encore dans
uivante.
eut mettre plus de quatre no-
ine, huit par exemple , la rè-
lans celle des quatre notes. On
des contre-points en traitant
Murtie une espèce différente :
^tre le travail le plus difficile
s.
vient d'être dit a dû donner
acte de la constitution du con«
impie. Le contre-point dou-
ions avons donné plus haut la
prend le nom de triple et de
lorsque non-seulement deux,
m quatre de ses parties peu-
verser. Renverser les parties ,
Mttser le dessus à la basse et ré-
ent; on tire de cette opération
de varier les faces de l'harmo-
changer le fond ; c'est sur ces
de parties que roulent tous les
I la ïugue. Voy. ce mot et Imi-
enement du contre-point peut
quatre manières : 1^ par mou-
iblable, quand le sujet, en chan-
irtie, conserve son mouvement
^ par mouvement contraire ,
us le renversement, la marche
it reproduite dans le sens op-
-à-dire que, là où le sujet des-
partie renversée monte , et là
lit, elle descend; 3^ par mou-
rograde, lorsque la partie ren-
end le sujet à rebours; 4* par
t rétrograde contraire, en rai-
fionion des deux circonstances
I.
resortes de renversements peu-
liqoer aux intervalles divers
Q veut transporter le sujet :
nversements sont susceptibles
ûi>p. d. G. d. M. Tome XIU.
d'être fidts à la neuvième, à la tierce ou
dixième, à la quarte ou onzième , à la
quinte ou douzième, etc., selon qu'il con-
vient au compositeur.
Le procédé pour la composition des
contre-points doubles consiste à prévoir à
l'avance ce que deviendra le contre-point
lors de sa transformation, et à choisir une
disposition qui convienne à l'un et à l'au-
tre cas. Ainsi, pour établir un contre*
point double à la quinte ou douzième,
par exemple, après avoir fixé le sujet, on
lui donne un accompagnement qui doit
être correct et composé d'après les règles
d'une bonne harmonie et les formes du
contre-point fleuri; mais cet accompa-
gnement doit être aussi composé de telle
sorte que , transporté à la douzième , il
puisse de nouveau s'unir au sujet; l'exenk-
ple suivant fera comprendre cette propo-
sition :
Contrept. double à la 12*.
\hï^H\\{^
s
ZC
zc
■m
É
Xi.
-XJl
-e-
BenversemeDi.
Pour ne pas perdre de vue la transfor-
mation prochaine du contre-point, on se
sert , pendant l'opération , de tables de
renversement en notes ou en chiffres dans
lesquelles la transformation de chaque
note se trouve indiquée. Ainsi, pour un
contre-point à la neuvième, on dressera la
table suivante, dans laquelle la ligne in-
férieure offre les notes primitives et la
ligne supérieure celles que produit leur
renversement à la neuvième :
!£/, réy miffa, soly ia, si, ut, ré.
sif ut, réf mi, fa, soi, Ut, si, ut.
De cette manière, l'u q le •
neavièmey la aeeiMidi i
HAR ( 48i }
qui te représente ea chifiret comme il
suit :
1,2,3,4,5,6,7,8,9.
9,8,7,6,5,4,8,2,1.
On peut indifféremment chercher le rap-
port du chifTre supérieur à Finférieur ou
celui du chiffre inférieur au supérieur;
ib sont les mêmes. On dresse des tables
pareilles pour les autres contre-points;
la suivante, par exemple, pour le contre-
point à la dixième :
1, 2, 3, 4, 6, 6, 7, 8, 9, 10.
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.
el de même pour les autres.
Lorsque le contre-point est triple ou
quadruple, c^est-à-dire à trois ou quatre
parties renversables , il peut être direct
( autrement renversable à un seul inter-
Yalle) ; ou bien mixte : dans ce cas, les ren-
versements se font de deux manières,
ordinairement à Foctare et à la quinte.
Ce dernier genre a beaucoup d'intérêt et
il est fort utile de Tétudier.
Les contre-points doubles par monye-
ment contraire, rétrograde et rétrograde-
contraire, se composentd^après les mêmes
procédés, sauf les lois particnlières de
construction qui leur sont propres et aux-
quelles ils demeurent assujettis.
L'étude du contre-point double est un
préliminaire indbpensable de celle de la
fugue, qui, dans sa con texture, en fait un
«sage continuel. Les élèves qui s'y appli-
quent avec soin acquièrent une grande
habitude dans l'élaboration de la matière
harmonique; le contre-point double est
pour eux une source intarissable où ib
puisent de nombreuses formules qui com-
muniquent a leurs compositions les plus
travaillées l'aisance et la variété, cette se-
conde vie des productions artielles. Sou-
vent même les ressources du conlre-point
fournissent les moyens de donner de l'in-
térêt aux détails d'un morceau dont le
fond en a peu par lui-même. Ces entra-
ves incommodes que présente à chaque
instant l'étude du contre-point double ef-
fraient au premier abord, roab une fois
que l'élève n*a plus besoin de s'y soumet-
tre, rien ne l'arrête; les difficultés les
BAR
de J.«J. siii, que chei las
on attacnait des semelles de pk
pieds des athlètes qui devaient
le prix de la course; dès qne oi
chement, avec lequel ils s'étaient
risés, cessait de gêner leur maid
couraient plus, ib semblaient ti
Des notions sur l'histoire de !
nie ont été données aux artidei
et AccoM FAGMKmHT ; l'on ea
quelques autres au mot MusiQi
nous bornerons à rappeler, en oe
cerne le contre-point propremen
les principales compositions dai
antique, c'est-à-dire selon la toi
modes du plain-chant, sont doei
très de l'école franco- belge, qui <
le genre purement artificieux, i
maîtres est venue la grande éoole
dont le chef a été Jean Perlnî(
lestrina (vox,)^ compositeur im
a laissé bien loin derrière lui toi
vanciers, en imprimant à ses
une élévation , une gravité ,
pression à laquelle ses iroitatei
jamab atteint; il florissait an ■
XV* siècle. Dans le siècle suivai
cienne tonalité fut peu à peu aba
et une nouvelle école, à la têted
marche le Napolitain Alexand
latti (v^.), établit les bases
moderne, adopté bientôt par
compositeurs et qui n'a plus oe
en usage jusqu'à nos jours.
Outre les ouvrages cités au
AcGoao, AccoMPAGNEMEirr, Fc
nous indiquerons comme bons à c
!• Pour l'harmonie propremi
l'accompagnement : Sabbattini
lo), Rrgoie facile e brève per
sopra fV basso eontimtto (la plus
édition est de 1628, in-4*, à
Gasparini , VArmonico pratici
balo^ !>• édit., 1703, in-4^ •
1 802 ; Mattheson, Grosse Gem
schule^ 1731, in-4*; Geminiatt
oj aceompaniment^ publié à Loi
1755 (il en existe une tradnct
çatse); Bach ( Ch.-Ph.-EaiB
such ùher die (vahreArt Kiavie
len, Beriin, 1763, in-4*; 1
Handburk bey dem Gemermi
plus ardues sont un jeu pour lui. C'est 1 der Composùiom^ Beriis, 171
lervir de la comparaison ' in-4*;Kjoch, Fm
f JUS!, pour nous servir
rermtk eimtrj
HAR
(488)
HâR
mpasiiion^ 3 toI. în-8<>, de 1782
I; Azzopardi , Jl Musico pratico ,
1760, io-40 (trots éd. de la trad.
le de Framery, 1786 , 1824 et
Bulber, Partiturregeln ^ Dooau-
1 79 3 (la dernière éd. est de 1 8 1 7);
, Traité de la basse sous le e/tant,
1798, in-fol.; Mattei, Praiiea
npagnamento sopra basse nume-
>logne, 1824, in-fol.; Reicha,
complet et raisonné d harmonie y
819, in-fol.-, Peme, Cours élé^
rd harmonie et daceompagne"
Tol. in-foL, Paris, 1822 ; Jelen-
V Harmonie aucommencement
* siècle^ Paris, 1830, in-fol. et
or la composition antique, la f a-
x>ntre-point, etc. : Glarean, Do^
rdon , Bâle, in-fol. , 1 547 -, Zar-
rtituzioné armoniche , in-fol. ,
losieurs antres éditions, toutes de
; les Dimostrazioni armoniche
le auteur, 1571 , in-fol. , et ses
nenti musicali^ 1588, in-fol.,
( à Venise; Salinas, De Musica^
Mfoe, 1577, in-fol.; 2Uicconi,
I di masicay 1** partie, 1592;
parL, 1622, in-fol., à Venise;
£1 melopeoy maestro^ Naples,
i-fol.; hieTsennCy Uarmonteorum
aris, 1635, in-fol., Penna, Li
Hbori musicaliy Bologne, 1 696 ,
y avait déjà eu 4 éd.); Bononcini,
f>rarr/<;o, Bologne, 1688, in-4<»;
radus ad Parnassum , Vienne ,
rad. en allemand, en français et
n; Paolucci, Arte pratica del
piciito, Venise, 1706, 2 vol. in-4<>;
, Saggio fondamentale pratico
vppmnto sopra il canto jcrmo ,
, 1774 et 1775, 2 vol. in-fel.;
egole di eontrappunto pratico ,
1 794, gr. in-fol. ; Langlé, Traité
gue^ Paris, 1805, in-fol.
terminerons cette liste par Tin-
de deux ouvrages où ont été re-
tontes les connaissances relatives
position musicale : le premier est
sompilation publiée, en 1808 et
•r Choron, sous le titre de Prin~
composition des écoles dltalie^
ol. in-foL ; le second est le -
mptei de mmsiqmef Q ^. in-*
et plus de 500 planches, 1886-1838,
commencé par le même écrivain et termi-
né par Fauteur de cet article. J. A, de L.
HARMONIE ( philosophie , beaux-
arts). Si rharmonie, dans la musique, est
une concordance de sons , ce sera dans
une œuvre quelconque , œuvre d'art ou
de la nature , la concordance de toutes
les parties ; ce sera l'expression de Tordre
le plus parfait. Une œuvre d'art sans har-
monie est un non-sens; dans les œuvres
de la nature, le manque d'harmonie n'est
jamais autre chose qu'un accident ; car
Dieu , l'auteur de la nature et du monde,
qui est l'harmonie en grand ( xoo'fioc ,
l'ordre, la convenance parfaite), est à la
fois l'auteur et l'expression dernière de
l'harmonie.
Prenons d'abord les œuvres imparfaites
de l'homme , pour montrer comment il
aspire à réaliser cette harmonie idéale
dont le type est définitivement placé hors
de son atteinte.
Un architecte est chargé de la con-
struction ou de la restauration d'un tem-
ple : son premier soin se portera sur la
concordance de toutes les parties de l'é-
difice sacré; il ferait preuve d'absurdité
et de mauvais goût s'il s'avisait de réu-
nir deux systèmes d'architecture qui s'ex-
cluent , si , par exemple , il plaquait une
façade grecque contre un âifice gothi-
que , ou s'il écrasait un temple de forme
antique par des clochers modernes. Voyez
les monuments qui , depuis des siècles ,
ont eu le privilège d'attirer à la fois l'ad-
miration des connaisseurs d'élite et de la
foule qui ne juge que par instinct; pre-
nez les palais et les temples de Karnac et
de Luxor , le Parthénon , le Colisée ,
quelques cathédrales chrétiennes : ce qui
constitue invariablement la supériorité ,
la beauté , la perfection de ces divers édi-
fices, c'est leur symétrie (voy,) , c'est-à-
dire leur harmonie organique, l'absence
de tout élément qui ne semblerait point
faire essentiellement partie de ce bel en-
semble. En peinture, c'est l'harmonie du
dessin et de la couleur, des couleurs entre
elles, des ombres et de la lumière; en
tlpture, c'est l'harmonie des formes
< doit pou rre l'artiste. Dans les
dans les systèmes phi-
llAR ( 484 )
tll|iiM f c^€st toujours la m^me teiHlaoce
à rharmoDie , à l'ordre. Un système de
morale qui renferme des lacunes, des con-
tradictions, croule de luî-méme; une lit-
térature qui pose comme premier article
de son code le caprice individuel de l'au-
teur prononce dès l'abord son propre ju-
gement : elle se suicide.
L'harmonie rbythmique du langage
peut n'être qu'une simple harmonie dans
la disposition des périodes et des mots ;
elle est du domaine de la prosodie et de la
rhétorique, et il en sera parlé dans l'ar-
ticle suivant. Souvent aussi une haute
intelligence donne à son style l'empreinte
de l'harmonie dont elle est elle-même
pénétrée. Cette harmonie n'est point fiic-
tioe comme l'harmonie dans le son des
mots : elle est intimement unie aux gran-
des pensées, elle (ait corps avec elles;
vous la trouverez à des degrés divers ,
et sous des formes diverses, dans le style
de tous les grands écrivains.
Ainsi , dans toutes ses créations ,
l'homme aspire à l'harmonie , à l'unité ,
sous peine de faire une œuvre inutile ou
absurde.
Jetez un coup d'œil maintenant sur la
nature, sur les masses et les détails; par-
courez l'échelle entière des êtres; puis
quittez un instant la terre et perdez-vous
dans les profondeurs du ciel où roulent
les sphères : partout vous trouverez cette
loi de l'harmonie, dont le type est en
Dieu. Si le conflit des éléments trouble
un instant l'ordre général, ces oscillations
passagères ne font que mieux ressortir et
confirmer la loi universelle d'harmonie.
Nous n'essaierons point de marcher sur
les traces de Bernardin de Saint-Pierre
pour mettre en relief les harmonies de
la nature; peut-être, dans son honorable
désir de montrer partout l'empreinte de
la loi primitive de la création, a-t-il trop
souvent froissé les exigences de la science
analytique ; peut-être aussi s'est-il trop
attaché à ces harmonies matérielles, qui
ne frappent que la vue; mais du moins
il a su ramener beaucoup d'esprits su-
perficiels ou flottants à la contemplation
salutaire du grand spectacle que Dieu
oflre k l'indigent comme au riche, au
pau\re d'esprit aussi bien qu'à celui qui
ie tàrput de m icieiic«| pour leur mon-
HAR
trer que la loi énérale da
être aussi celle ues individus.
En effet, quel but plus noble FI
peut-il se proposer que d'établii
toutes ses facultés un équilibre, ni
monie constante? d'empêcher la dii
de l'une aux dépens des autres? di
lariser ses vœux , ses penchants , i
sirs, ses affections? de suivre, con
corps célestes, une orbite invariai
tour d'un centre qu'on nomme «
Les âmes contemplatives, que cba
elles lorsque , poussées par un irré
élan vers les cieux , elles se plonge
le sein de la Divinité ? Qu'est-ce q
intuition , si ce n'esi la réalisatioi
harmonie parfaite , qui se traduit
calme parfait? L'harmonie univcr
side en Dieu; il résume a lui scn
monie des êtres, l'harmonie de Ti
Eh bien ! que l'homme, en se dép
de ses instincts grossiers , en bri
volonté perverse et son égoîsose
arrive par une exaltation sublime
une heureuse illusion jusqu'à si
absorbé par l'idée de Dieu : il n'ai
de désirs à former; l'harmonie
dans son âme ; il sera devenu cet
ment mélodieux qu'imagina PN
dont les cordes vibrent à l'unissoi
qui est grand , de ce qui est bout.
HARMONIE iMtTATivE n m
KN cÉNixAL. L'harmonie do style
qualité générale ou particulière,
premier cas, elle résulte du choix t
et de l'agencement des phrases. C
rée comme ornement spécial , dl
artifice du langage, une imitatk
nature par les sons. Au moyen
distinction nous aurons à cii
1® rharmonie des mots et des pé
2* l'harmonie imitative.
Boileau, ÔMintou j4rt poétiqm
le précepte et l'exemple de l*fa
des mots:
Il Mt «B b«ar»«x choix ii« moU kw
Fu jes des maavais toot U ro»co«n
Voltaire oubliait cette règle quaoi
vait :
Non , il D*e«t rica qoe Ifaaioe m\m
Au contraire, ins ces beaux ven
cioe, on sent combien b
HAR
(486)
HAR
ottte à U graDdeur des pensées :
I est toa BOB, le monde ett ion on«
I Ice aoapin de l'humble qu'on on-
I let mortelf arec d'égales lois,
ut de ton trône interroge les rois.
n ressemblent tout-à-fait à de
en ont le poids, le titre et le
oids, c^est la pensée; le titre y
ireté élégante du style; le son ,
monie (V. LeclerCy Nouv.Rhé*
Arec ces trob qualités, le style,
prose , ne peut manquer d'être
L'harmonie qui consûte dans
, dans l'enchaînement des phra-
i n'est pas moins nécessaire que
mots , s'obtient en ne laissant
d'inégalités entre les membres
ode , eu évitant les phrases trop
u trop courtes, en entremêlant
es arrondies et soutenues avec
iii, l'étant moins, servent comme
i l'oreille. Un mot plus ou moins
15 ou moins sonore, une chute
s ou féminine produisent une
lifTérence dans l'harmonie des
t des périodes*.
e harmonie , celle qu'on appelle
', existe dans les rapports des
c les objets qu'ils expriment.
àlogie des sons avec les images et
s se retrouve dans tousles grands
: Homère rend avec un art in-
vit des flots (7ro).v5p^oio'^oto 5oc-
l'obscurité subite de la tempête
' ou^avôOev vvS jy le déchirement
s (Tôi;^9à Tt xat TjTpa;i^Oâ); de
le Virgile parvient à nous faire
le bruit d'un atelier de forge-
•V rigor atqut mrgmia Umina strra ,
ïtonations de l'Etna :
ts iuxta lonai Mh^m raimiê,
op cadencé du cheval :
ptJamtê pMtrtm somitu quatU mgula
•«
I leur exemple, a poussé aussi loin
»naaltera aree frait tnr cette matière
ises étendu ffarmomiê du st/U de TEo-
e de Diderot S.
I a Iradnit par l'hexamètre taisant un
m iTHomère où le poète imite par l'a*
que possible ces savantes combinaiioiit
de style ; et ne Yoit>on pas se dresser les
serpents des Euménides quand il dit :
Pour qni sont eet serpents qui sifflent sur
Tos têtes?
L'abbé Delille, d'après Pope (On cnti'-
cismy 366), a prescrit les règles de cette
harmonie d'imitation dans des \ers qui
en sont un parfait modèle :
Peios-moi légèrement l'amant léger de Flore)
Qo'un dons ruisseau mormnre en Ters pins
doox encore.
Entend-on de la mer les ondes boaillonner?
Le vers comme un torrent en roulant doit
tonner.
Qn'Ajax soulève un roo et le traine aveo
peine :
Chaque syllabe est lourde et chaque mot so
traîne.
"y Mais rois d'on pied léger Camille effleurer
l'eau :
Le vers vole et la suit aussi prompt que Toi-
seau.
Ajoutons que le goût prescrit à tout de
justes limites, et qu'en exagérant le style
imitatif on risque de tomber dans le ri-
dicule, résultat inévitable de toute exagé-
ration. Que le Tarantatara d'Ennius
nous serve de préservatif et ^'exemple !
Àt tuba Urribili sonitu tarantatarm dixit.
F.D.
HARMONIE DES SPHÈRES. L'i-
dée de l'harmonie des sphères , que l'on
regarde comme faisant partie essentielle
des doctrines pythagoriciennes (yojr. Py-
thagore), est une conception qui appar-
tient à l'enfance du savoir humain, à
cet âge de synthèse primitive où l'esprit
devine plus qu'il n'observe, où toutes les
sciences coexistent dans un amalgame
confus, et où le domaine propre à cha-
cune d'elles n'est pas encore nettement
circonscrit.
Parmi les titres qui ont donné tant de
célébrité au nom de Pythagore, il faut
compter ses découyertes dans les sciences
gencement des mots le bruit d'une pierre qni
roule et tombe :
Bmrlig Mil DùmmêTgtp»U«r «iifr*//(« é»r tieUaekê Van
rCotts rappellerons aussi ces Ters conans dm
Tasse:
Il r*me« •••n d» la tart*r»m tnmkm
qui imitent les sons de la troraputte îi
et font/îriutiuur par l'atttato d'ais é
•iaitfre.
aU
it
HAR ( 486 )
mathémtiiquesy parmi lesquelles il com- ] bres î, S, 4, 6,
H4R
prenait l*arithaiétique , la géométrie, la
musique et TastroDomie. Ce sont les mê-
mes sciences dont plus tard Técole d*A-
lexandrie et les écoles du moyen-âge ont
composé le Quadrhium, La science des
nombres, objet des méditations habituel-
les de Pythagore, lui parut la clef de tou-
tes les connaissances; selon lui, les nom-
bres sont les éléments des choses, les prin-
cipes des êtres, qui ont été faits à leur
image. Les nombres jouent dans sa doc-
trine le même rôle que les idées dans
celle de Platon (voir Aristote, Méta^
phys, , 1. I). Au fond de cette théorie ,
qui veut que tout dans le monde soit dé-
riré des rapports mathématiques, il y a
cet aperçu vrai que tous les phénomènes
doivent se rapporter à un ordre de lois
constantes. Ne lisons-nous pas dans l'É-
criture même que Dieu a tout fait avec
poidsy nombre et mesure [Sagesse^ XI ,
31)? Ainsi, d'après les pythagoriciens,
par les rapports des nombres on peut
concevoir la substance des êtres ; par les
combinaisons numériques on peut déter-
miner Torigioe et la formation des cho-
ses. De là Tapplication des nombres à la
physique, a l'astronomie, à la psycholo-
gie, à la morale. Et c'est de la confusion
de trois ordres de phénomènes, ceux de
l'arithmétique , de la musique et de l'as-
tronomie, qu'est née la théorie de l'har-
monie des sphères.
D'abord , l'application des nombres à
l'astronomie était des plus naturelles : la
marche régulière des corps célestes, les lois
constantes auxquelles leurs mouvements
se montrent assujettis, ne peuvent être ex-
primées avec précision qu'à l'aide de la
science des nombres.
Leur application à la musique n'était
pas moins facile , d'abord parce que les
intervalles musicaux se mesurent par des
nombres; d'ailleurs une métaphore des
plus usuelles fut comme le point de jonc-
tion où se conclut cette alliance. On sait
que, dans cette enfance de l'esprit humain,
il suffit d'une métaphore, d'un mot à dou-
ble acception, pour fonder un s}-stème,
et l'histoire de la philosophie en fourni-
rait plus d'un exemple. Ainsi le mot hiir~
monte e%t génériqu^ment employé par les
prthagorickns pour déti^ntr les nom* , pion, fraymenl de k RéjHMîqaeétCt
qu'ils expriment des intervalles oobk
nants; il existe en outre une raisoo p
l'appliquer particulîèrenieDt an mmi
2 : c'est que l'intervalle représeolé
ce nombre, ou l'octave, est Dommé i(
cialement harmonie par Pythagore. C
ce que l'on voit par un passage de PU
laûs cité par Stobée {Eclog,^ 1. 1, p. 4<
et recueilli par Bœckh dans les firagaH
de PhiloUûs (n« 4). Selon les pytli^
riciens donc, tous les rapports du ■«
doivent être harmoniques ou symétrifi
ment ordonnés. Le monde étant rnap
d'éléments contraires, il doit y avoir
lien qui les unit : ce lien, c'est l'hanMi
Les Pythagoriciens disaient en ce «
que le nombre ou l'harmonie est le |ri
cipe de toutes choses, et que l'univeni
harmonie et nombre. Eu conséqueoet
leur idée de la perfection du nomhcci
ils supposaient qu'il y a dix planèta^
sont entre elles à une distance har«Qij
que. Mais ils avaient besoin d'une mcH
pour apprécier les rapports harmoniqMi
entraînés par leur amour pour la tÛi
rie musicale, ils croyaient avoir traJ
cette unité de mesure particulières
dans les rapports de l'octave. Aniow 4|
feu immobile, qu'ib plaçaient au cnH)
et à la surface du monde , circuleal U
dix planètes, savoir : le ciel des fiiei, h
cinq planètes, le soleil, la lune, la t«i
et l'antipode. La détermination des 'm
tervalles de c^ corps est soumise à la h
musicale , et de là résulte rharmonic A
sphères. Ils concevaient la vitesse à
planètes dans un rapport proportioii'
à leurs distances respectives ; et oo^*
tout corps régulier qui se meut rrgia'
rement fait entendre un son , il réstt^
de l'ensemble des mouvements célestes *
harmonie que nous n'entendons pas,
la raison que nous y sommes
mes dès notre naissance , et que
pouvons distinguer aucun son que
silence qui lui est opposé, ou bieu*eui^
parce que l'harmonie du tout ne p
être perçue par nos organes, à cauv^
la gravité des sons.
Le passage des anciens où ces M^
sont exposées de la nunièfe la plus tf
plictte se trouve dans le Songe de Sd
HÂR
m y reoToyons le lecteur. A-d.
DN lES DES ÉVANGILES.
\ ainsi les différents essais ten-
mcilier entre elles les diverses
ontenoes dans les Éyangiles.
res qae nous ont laissés les qua-
istes sur la Tie de Jésus-Christ
souvent des circonstances dif-
1 quelquefois même contradic-
occasion du même fait : très
ent déjà on a cherché à se ren-
de ces divergences , et à doo-
ifance et la vie publique de Je-
une histoire qui mit exacte-
nrd les quatreévangélistes.Nous
f en passant de ces essais à l'arti-
LB : nous devons les caractéri-
( positivement.
atthieu ayant été dbciple de
it , on a cru « non sans quelque
, qu'il avait dû raconter par
œnologique les événements de
eigneur, tant ceux dont il avait
lême le témoin oculaire que
ivaient eu lieu pendant qu*il
mpagnon ordinaire de Jésus,
pas sous ses yeux. Néanmoins
tardé k s'apercevoir que, tout
ant suivre un certain ordre
iqne (comp. UI, 13 ; VIII, 1;
XIX , etc.) , il réunit cepen-
sonvent des faits qui se sont
es paroles qui ont été pronon-
§poques différentes, par exem-
XIII. On a vu alors que cet
pouvait point servir comme
t harmonie des Évangiles, et on
itné saint Luc, parce que, dans
introduction qu'il a placée en
) évangile, ce disciple des ap6-
pressément (ch. I, 8) qu'il s'est
e raconter avec ordre (xaBt^ijç)
latifs à la vie de Jésus-Christ.
ré, en effet, que saint Luc assi-
véritable place à bien des faits
s que saint Matthieu avait ra-
is un autre ordre; qu'il indi-
soin les circonstances qui ont
telle ou telle parole de Jésus-
and l'autre évangéliste les pas-
nlence en réunissant à cer-
k certaines paroles les paroles
I qni présentaient une cer-
9gie ûrte les premiers (ce qui
( 487 ) HAR
se rapporte entre autres à une partie des
belles paroles réunies dans le Discours
de la montagne). Biais saint Luc lui-
même ne suit pas un ordre chronologi*
que rigoureux {voir ch. IV, 1. 14. 16.
3 1 . 88. 40. 42. etc.); il serait assez difficile
de préciser d'après lui les époques de la
vie de Jésus^^hrist, bien qu'il ne dbpose
pas les faits de préférence, comme saint
Matthieu, dans l'ordre des matières. Saint
Jean seul parait s'être proposé de suivre,
dans ses mémoires sur la vie publique de
Jésus-' Christ, le véritable ordre chrono-
logique des faits. Ainsi il parle d'abord
des fêtes auxquelles Jésus-Christ assista à
Jérusalem (U, 13; VI, 4; XIU, 1), fêtes
qui revenaient à des époques fixes de
l'année, et qui peuvent par conséquent
nous servir de jalons lorsqu'il s'agit de
préciser les époques. C'est encore saint
Jean qui dit à différentes reprises que
telle chose arriva le même jour on le
lendemain^ que tel événement arriva
avant ou après tel autre (I, 86. 44 ; II ,
1 , etc.) ; que lé miracle opéré par Jésus-
Christ aux noces de Cana (II, 11) était
le premier de ceux qu'il fit en Galilée, etc.
A prendre les choses superficiellement,
on peut donc s'imaginer que , pour don-
ner une bonne harmonie des évangiles ,
il faut prendre pour base l'évangile de
saint Jean et faire entrer dans le cadre
qu'il présente les faits racontés par les
autres évangélistes. Mais ici de nouvelles
difficultés se présentent. Saint Jean, non
moins que les autres apôtres, écrivait pour
des contemporains, et peut-être pour lui-
même, aimant à se rappeler ce qu'il avait
vu, ce qu'il avait entendu. Lorsqu'il parle
donc des fêtes auxquelles Jésus -Christ
assista à Jérusalem, il savait, lui, et sup-
posait aussi que ses lecteurs sauraient , si
c'était la fête de Pâques ou celle des Ra-
meaux, ou enfin telle autre; et il jugeait
inutile de s'exprimer toujours d'une ma-
nière catégorique sur des choses si sim-
ples. De là vient que saint Jean ne par-
lant d'une manière précise que de trois
fêtes de Pâques et nous laissant dans l'in-
certitude quant aux autres , on n'est pas
même d'accord sur le nombre de Pâques
célébrées à Jérusalem par Jésus-Christ,
quoiqu'on en admette assez généralement
tro».Uiie tutre difficttllé non moiliB fmiH
HAR
(488)
HAR
de, c^csl que saint Jean ne parle pour
ainsi dire qae d^événements dont les an-
tres évangélistes ne font presque pas men-
tion; en sorte qu'on est fort embarrassé
pour classer parmi les événements que lui-
même rapporte ceux qu'on trouve dans
saint Matthieu, dans saint Marc et saint
Luc. Ainsi, pour citer un exemple impor-
tant, passant sous silence Finstitution de
la sainte Gène, il parle d'un autre fait ar-
rivé probablement le même soir et dont
les autres évangélistes ne disent rien, sa-
voir : que Jésus -Christ lava les pieds
à ses apôtres pour leur recommander
la plus profonde humilité. On ne sait
donc pas si la sainte Cène a été instituée
avant, ou, comme il est plus probable,
après le lavement des pieds. Enfin, lors-
qu'ils racontent les mêmes événements,
les quatre évangélbtes diffèrent encore
tellement sur les détaib qu'il est ordi-
nairement impossible de dire au juste
comment les choses se sont passées. Pour
s*en convaincre, il suffit de comparer entre
elles les quatre relations de la mort et de
la résurrection de Jésus-Christ.
Toutes ces difficultés qui ont étrange-
ment tourmenté les savants, et dont se
sont prévalus tant d'ennemis du christia-
nisme , n'arrêteront cependant pas celui
qui lit les livres saints avec simplicité de
cœur et avec un amour sincère des vé-
rités religieuses. Sans rechercher ces lé-
gères différences pour en faire un repro-
che à la Bible , il ne les niera pas , car
l'évidence est U ; mais il se dira que ce
ne sont pas des détaib minutieux qui
font la base de la religion chrétienne ;
que les faits essentieb sont partout pré-
sentés identiquement; qu'il est indif-
férent de savoir si les circonstances ac-
cessoires se sont passées de telle ou telle
manière, et que toutes ces divergences
ne font rien contre le fait de la venue
de Jésus-Christ au monde , acte provi-
dentiel de la plus haute importance, au-
quel des milliers d'hommes ont d& et de-
vront encore leur salut.
Les essab qu'on a faits pour présenter
des harmonies des Évangiles remontent
au II* siècle après J.-C. Tatien , Théo-
phile d'Antiocbe furent les premiers qui
eotreprireot , à œ qu'il parait , de fon-
dre eostnblt ]m récits des quatre évan-
géUstes; leiurt ouvrages sont perdn
IV* siècle , Eusèbe de Césarée 6mm
tableau synoptique on il avait hk
trer les narrations contenues dans ^
évangiles , ou dans trob, ou dani4
ou enfin dans un seul. Saint A^
tin , de son o&té (dans son ouviifi
consensu EvangeÙorum , surtoot lit
rV) chercha à concilier les difién
tant apparentes que réelles qui su
entre les récits des évangélistes. I
les savants qui se sont occupés dt :
blables travaux pendant le aso]f«»
nous citerons Pierre Lombard, Tl
d'Aquin et Gerson. L'idée que ks i
gélbtes n'avaient pas voulu donm
tableau chronologique de la vie 4
sus avait prévalu jusqu'alors ; on o
qu'ib avaient raconté les faits è
près comme ib s'étaient présentés i
mémoire, et plutôt d'après un otà
matières. Du temps de la réfora»,
ques théologiens établirent, au oom
que chaque évangélbte avait sahi
dre chronologique le plus rifM
que les faits qui paraissaient être it
tés par ces divers auteurs à des ép
difTérentes avaient eu lien à plosîei
prises, et que toutes les circonsti
même celles qui se contredisent, de
être maintenues. Cette dernière 0|
a été développée dans les ouvrage
siander ( Harmonica evamgtUcm^
1537), de Jean Buisson ( Histot
harmonia evangeiicay 1S7I), et
d'antres encore. A la même époqw
vin admettait au contraire coasme
cipe de son ouvrage Harmonia ex M
Âfarcoy Lueà (Genève, 1S53;, qM
dre des matières est celui que les «
gélbtes se sont proposé de suivre,
tôt qu'un ordre chronologique rigM
et son hypothèse a été admise par G
( Concord, quatuor evttngelicor, u
Halberstadt, 1624), Bengel (Bk
Harmonie fier vier Epongelistem
bingue, 1766), etc. De nos joursi (
bach {Synopsis evangel. MattÂ.^à
etLucœ^ un4 cum iis Johannis p^
pis quœ omnino cum ceteronum <
gelisiarum narrationiims confer
suntj Halle, 1809) , de Wette al 1
{SynoptiSy Berlin, 1818) oal s
de» éditionf synoptiqMi dtt tarte.
HikR
(489)
HAR
liiik (Bntwurf einer neuen syn^
t Zusamïïnenstellttng der drei
fomgg.y GœU.y 1809), Kaiser
'\e sjnoptische Zusammenstel^
pier canonischen Evangg.yJivt^
1 8S8),Paaliis {Dos Leben JesUy
diage eimer reinen Geschiehte
istenlAumSy Heidelberg, 1 82 8),
Quatuor EvangeLTabuiœ syn-"
cDh.y 1829), et d*autres en-
hcfaé de concilier ces difTérentes
mtre elles. Enfia , toat récem-
>tnias8{2>âi Leben Jesuy 3* éd. ,
S8, tradocL fr. par M. Ullré,
}9 et 40, 4 vol. io-8<') a recher-
tcs Évan^es, avec beaucoup de
quelquefois avec peu de bonne
intradictions véritables ou ap*
pour faire de Jésus*Christ un
ique, et pour ébranler, en insîs-
es difTérences , la foi dont les
des évangélistes sont dignes,
elques difficultés de détail dont
t Timportance. Th. F.
IONIQUES (sons), -voy. Son.
[Aïs, HARNACHEMENT,
r de ces mots désigne les di-
rais que Ton adapte sur le
•nimaux domestiques, dans le
ipal de les gouverner et de leur
Bter le déplacement de la ré-
ioit par le tirage, soit par le
à dos. Quelques-unes de leurs
xessoires servent à préserver
es portent des effets de la tem-
et de la piqûre des insectes. Le
ot indique Faction de dbposer
eils et de les placer sur les ani-
Indt ou de somme,
arnais, est-il dit dans un excel-
ige, peuvent être considérés
s agents essentieb de relation
Boteors animés et les masses
vent déplacer, on, en d'autres
'■une les moyens d'application
\ Botrices animées à la résis-
leur est opposée. Aussi leur
I raisonnée et leur adaptation
ps des animaux est-elle d'une
ortance, puisqu'elle entre corn-
ie essentielle dans la solution
|iortant problème de mécani-
I donnée lajorce d'un moteur
} faire exécuter^avec le moins
de perte possible f le déplaeememi d'une
résistance, »
Les appareib sont divers, suivant l'ac-
tion qui leur est demandée. On peut, au
reste, les placer dans deux catégories : la
première renfermera ceux qui servent à
maintenir, à dompter et à gouverner ou
diriger les animaux domestiques, et dans
la seconde se trouveront ceux qui sont
les agents nécessaires entre l'objet à dé-
placer et les moteurs animés.
L'appareil de gouverne est pour les
chevaux , ânes et mulets, la bride^ avec
toutes ses pièces ; pour le buffle, et quel-
quefob pour le bœuf. Vanneau placé dana
la cloison nasale et mu par une longue
corde ; pour le chameau, le licou, etc.
La bride a trois parties principales : le
morSylsL monture et les guides ou rênes ^
Le mors est en fer ou en bob ; par sa
pression sur les barres, portions dégar-
nies de la mâchoire, il dompte ou gou-
verne l'animal. La monture supporte le
mors, le maintient ; et les rênes ou guides
lui impriment le mouvement et en ob-
tiennent l'effet demandé. Plus ou moins
d'élégance dans les hamab confectionnés
ne change rien à leur objet ni au résul-
tat obtenu, et dès lors nous n'avons pat
à nous occuper de ces différences.
Entre le moteur et le corps à déplacer,
il faut dbposer un intermédiaire : c'est
cet intermédiaire que nous nommerons
appareil de déplacement. Cette partie
importante du harnab est différente sui-
vant qu'on l'emploie au transport à dos
ou à la traction.
Dans le premier cas, ce n'est guère
qu'un coussin , établi suivant certaines
règles, destiné à préserver le dos de l'a-
nimal du contact de l'objet à transporter
et tout au plus à maintenir celui - ci
loin du sol. S'il sert à l'homme, on le
nomme selle (vo^*)» ^>9 ^^ contraire, il
supporte tout autre corps ou objet, il est
appelé bât {voy,). Ces parties du hamab
subissent de nombreuses variations de
forme, mab toutes peuvent se classer
ainsi que nous venons de l'indiquer.
Le déplacement par la traction s'ob-
tient au moyen de deux appareib pou-
vant agir en sens contraire ; et, en effet,
si le sens du mouvement est fréqneoM»
ment eo a^ant, il ctl iaMÎ tonfim oi «^
HAR
(490)
HAR
rière. Noas les dénommerons appareil de
tirage et appareil de recul. Le premier,
prenant son point d^appui, au moyen du
coiiiery sur la partie postérieure de l'en-
coture, en avant du poitrail , des épaules
et du garrot, se rattache à l'objet à mou-
voir par les iraiis faits en chaînes, en
cordes ou en cuir. Quelquefois on rem-
place le collier par une pièce de cuir,
longue et étroite, qui se nomme poitrail
et appuie sur la partie du corps dont elle
porte le nom. Le second appareil consiste
dans une large bande de peau tannée,
doublée et très forte, qui vient entourer
le haut des cuisses et qui offre ainsi un
nouveau point d*appui par lequel s'opère
le recul. Cette lanière, supportée par
quelques courroies, unie aussi an collier,
soit directement au moyen du surdos^
soit par l'intermédiaire d'une pièce que
noua décrirons tout à l'heure, se nomme
apoloire. Des traits de diverses matières
s'adaptent à cette partie du hamab, afin
qu'elle ait tout son effet , et souvent, de
même qu'au surdos, on y joint une crow
pi ère.
Les chevaux, ânes ou mulets attelés
seuls dans le brancard ou par couple au
timon d'une voiture è quatre roues, re-
vêtent ordinairement l'appareil de gou-
verne ou bride et l'appareil de déplace-
ment, composé du collier, des traits et
de l'avaloire. Les animaux placés en
avant de ceux-ci, non plus que ceux qui
sont attachés à un manège , ne portent
pas cette dernière pièce du harnais.
Lorsque la voiture est à deux roues,
il faut maintenir les brancards et les
empêcher de descendre ou de remonter.
Alors on place sur le dot des animaux
de trait une sorte de bât nommée sel^
lette^ qui porte une dossièrej large et
forte bande de cuir ou de fer et de cuir
destinée à recevoir, à droite et à gauche,
chacun des brancards, et à les fixer à la
hauteur désirée. Une ventrière^ opérant
dans un sens opposé, les empêche de s'é-
lever au-delà d'une certaine limite. Des
courroies rattachent cette sellette au col-
lier, à l'avaloire, et une d'elles, passant
sous le ventre, lui donne toute la fixité
nécessaire. Le cheval chargé de la sellette
s'appelle limonnierj et celui ou ceux qui
le précèdent o'ool ordinaireBail qoe la
bride, le collier et les traits, f^ An
Les chevaux de rivière on de
(voy,) portent une bride, un colli
traits fort courts et réunis en anri
une barre de bois. Une longue oo
rattache au bateau ou au traio flot
sur un d'eux est dbposé un ooost
reçoit le conducteur; à c6té du ool
porteur est une gaine renfermant i
teau bien affilé destiné à couper h
ou le câble, si les animaux étaient
nés dans l'eau.
Il est encore quelques harnais
soires, teb que licous pour attac
animaux à l'écurie, etu^çons p
dompter au manège* eompertmre
les abriter du froid, de la poussîè
l'humidité, et caparaçons pour I
server de la piqàre des insectes,
sert aussi de harnais pour les boen
vaches. F'oy, Joug.
Les harnais de travail doivent i
gers, solides et fort simples. Nous
lerons comme bien conçus ceux c
saœ, de la Suisse et de l'Angleterr
de luxe, pour lesqueb excellent i
vriers, seront établis suivant les
adoptées par la naode. Cependai
faudra jamais sacrifier la solidiu
grément et mettre ainsi en danga
des hommes. Les parties remboon
mandent une attention toute part»
et de toutes les pièces le collier est
difficile à bien faire et surtoat
ajuster.
Les ouvriers qui oonfectionn
harnais de travail se nomment i
lien; ceux des hamab de luxe, ;
(voy, ces mots). Avant le retoa
paix, en 1816, le oomaeroe fran
sellerie était fort restreint : il se !
à satbfaire les besoins de l'intéi
ne fournissait pas à l'exportatioi
aujourd'hui une grande quantité <
fabriqués sa Tsnd au dehors; il so
que année pour environ 700,001
ces produits. J^
HAR?fOIS, voy. Aunms.
HARO, voy, GLâmuE.
H AROLDy voy, GmxAvmH
QUÉRAirr.
HAROUlf AL Rascb» (c*«ft
le Justicier ), 34* khalife , et W I
dynastie des AlMMkki(«0f .)^ tal
HAR
(491)
HAR
et plus renommés de sa race, tant
lat et la ma^ifioencedeson règne
\T les hautes qualités qui le dis-
Qt personnellement. U fit pour la
e de Fislamisme ce que, à la
jioque , Charlemagne faisait pour
^igieuse et politique de TOcci-
:11e fut retendue et le nombre des
a que la conquête réunit à son
que, comptant pour peu de chose
e chrétien d'alors , les beaux-es-
i peuplaient la cour d^Haroun
lé d^avoir soumis à ses lois ia plus
partie de l'univers.
lei, en Médie, Tan 1 48 de rhég.(de
»d-6 ), Haroun signala sa jeunesse
iccès de deux expéditions dont le
iohammed-Mahdi, son père, lui
£é la direction ; dans la première,
63 de rbégire, il prit aux Grecs la
Mimalek ouSamalica, dans la pro-
Pont , et y fit un vaste bu tin ; dans
de , en 1 65 , il traversa la Bithy-
téte de 95,000 hommes, envahit
tore et vint menacer Constanti*
«'impératrice Irène ne crut pas
trop cher la paix en s'engageant
aa khalife un tribut annuel de
pièces d'or, c'est-à-dire environ
00 de notre monnaie.
•tour de cette deuxième expédi-
iroon, qui avait si bien mérité de
it proclamé à Bagdad successeur
1 de son frère aine, Mousa-al*
dnformément à la loi dès lors en
qui déférait l'autorité souveraine
X le plus âgé de sa race , pour
Deptre ne pût tomber en tutelle
biement d'un enfant. Bientôt la
rprit Mohammed-Mahdi sous la
IBS le Djordjan, où il comman-
«rsonne une armée ( 1 68 de l'hé-
ttdis que Moosa-al-Hady, qui y
le lieutenant à son père, poursui-
pédition commencée. Haroun, à
Ile de cet événement, s'empressa
^connaître l'autorité du nouveau
i Bagdad , et reçut au nom de son
serment des principaux chefs de
musulman.
le règne de Hady fut de courte
almu a l'excès de la considéra-
it la juste influence qu'Haroun
ofoiiet,! il avait secrèttsient or-
donné sa mort, quand, réduite à n'avoir
plus qu'un fils, la mère des deux princet
se résolut à délivrer le second et empoi-
sonna le khalife (an de l'hégire 170). La
joie publique éclata dans cet événement,
qui promettait au peuple une ère de pros>
périté et de grandeur par l'avènement
d'Haroun à l'autorité suprême.
Celui-ci commença par acquitter une
dette de reconnaissance en investissant
du second rang dans l'empire Giafar ou
Djafar ben Yahia le Barmécide {voy, ce
mot ), aux soins duquel avait été confiée
son enfance, et à qui il était redevable de
ses connaissances aussi étendues que va-
riées. Là ne s'arrêta point la faveur du
khalife : il sembla vouloir resserrer plus
étroitement les liens de son amitié et de sa
confiance en faisant épouser à ce sage et
digne ministre sa sœur chérie Abbassa ,
digne elle-même d'un trône par ses ta-
lents et ses vertus.
Mais une faveur si grande devait avoir
les plus cruels retours, toute justifiée
qu'elle fût par l'éclat des services que ren-
dit à l'état la famille des Barmeki , tirée de
l'obscurité par la haute fortune de son
chef.
Au milieu des fables puériles à l'aide
desquelles les historiens arabes ont ex-
pliqué le changement subit des disposi-
tions du maître envers l'austère Djafar et
la belle Abbassa , il est impossible aujouiv
d'hui de démêler la cause de leur disgrâce.
Ce fut sans doute le résultat d'une de ces
machinations de cour dont le secret ar-
rive rarement au tribunal de l'histoire ^.
Quoi qu'il en soit de la cause, le fait n'en
est pas moins resté comme une tache à la
mémoire d'Haroun al Raschid , et il pa-
rait qu'une clameur d'improbation, en
franchissant le seuil du palais, vint "ven-
ger les malheureux proscrits.
Avant de souiller sa gloire par l'ingra-
titude dont il a payé le dévouement et les
services des Barméddes, deux traits d'une
indigne perfidie avaient déshonoré déjà
la politique d'Haroun al Raschid. Par sa
date, le premier ne laisse malheureuse-
(*) A rarricU Barmicidis, on a cherché à
donner l'cxplicatioD de b diftgrâce de Djafar et
de ta famille; on a aoiai rapporté l*nne de» ver-
siona roiBaDeM|aet qne les aislorient arabes ont
4eaaétasaitt|iil. A.
HAR
(492)
HAR
ment pas intacte la responsabilité de son
grave précepteur : ce fut le stratagème
dont usa le jeune prince pour maîtriser
les déterminations de l'impératrice Irène,
en retenant captifs les trob principaux
conseillers qu'elle avait envoyés près de
lui pour négocier la paix (an de Thégire
166, de J.-C. 783). Ce fut en vue de
garantir l'intégralité de sa puissance reli-
gieuse et politique, et en même temps
pour mettre sa dynastie à l'abri des entre-
prises de la famille des Alides , qu'il com-
mit l'autre acte de déloyauté qu'on lui
reproche. Ce fait se rapporte à la sixième
année de son règne.
A cette époque , il est vrai , la faction
dévouée aux Alides, cette vieille dynastie
déchue pour ainsi dire avant d'avoir régné,
se trouvait réduiteà l'impuissanced'agiter
l'intérieur de l'empire, où la bonne admi-
nistration et le succès des armes d'Haroun
faisaient fleurir la prospérité publique.
Mais au loin se préparaient les ferments
d'une nouvelle et plus dangereuse révolte.
Yahia, alors le chef des Alides, que plus
d*un siècle de proscription n'avait point
découragés, s'était fait reconnaître comme
imam dans la province de Deîlem (Daila-
mah) , dans le Djordjan ; de toutes parts ses
adhérents tournaient vers ce point leurs
espérances et leurs vœux ( an de l'hégire
196, de J.-C. 772). Pour s'en rendre
maître et l'attirer sous sa main , Haroun
lui fait porter des paroles de paix par l'un
de ses officiers les plus considérables , l'in-
trépide Fadhly fils du barmécide Djafar
ben Yahia. Par l'entremise de ce négo-
ciateur , un sauf-conduit, écrit de la main
du khalife et visé par ses principaux mi-
nistres, est remisa l'imprudeut Yahia , et
à peine a-t-il été reçu au palais du kha-
life, que celui-ci le fait incarcérer et le
livre à des bourreaux.
Les sévices qu' Haroun exerça contre
la ville révoltée de Mossoul , dont il fit
abattre les murs et raser les fortifications,
achevèrent de comprimer les insurrec-
tions qui éclataient sans fin sur les divers
points d'un aussi vaste empire. Mais, du
reste, Haroun se montra appliqué sans j 809).
relâche à y répandre de plus en plus les
bienfaits d'une civilisation alors fort su-
périeure à celle du reste du monde.
Le goût des études philosopbiquesy H
surtout de la poésie, était dit 1
répandu dans l'empire de Bagdi
roun lui-même cultivait les
succès, et l'on assure qu'il avait <
naissances très étendues en hisi
littérature arabes'enrichit de trad
faites par son ordre, des che&-
des anciens Grecs ; et de graves
affirment que c'est soos son règn
inventée l'algèbre, opinion peu '
blable toutefois , et que l'article
Encyclopédie (T. I*'» p. 417) |
vir à rectifier. Voulant payer a
d'honneur à la grande renom
principal fondateur de la mooai
Francs, il lui envoya une ambai
fait époque dans nos annales dK]
et parmi les présents qu'il cbargi
ficiers d'offrir au monarque figi
clepsydre (vo)^.) d'un travail men
ainsi que des plants de fruits et
mes d'Orient , dont l'importatîofl
bienfait que lui dut-notre agricul
core dans l'enfance ( an de Théf
de J.-C. 793). For- CBAauMJ
Brave et fier autant qu'il étai
fique, Haroun tint à honneur
tier l'arrogante provocation qu'
lui adresser l'empereur grec Nioéj
à peine parvenu au trône et ava
en mesure de parer ses premie
Quatre invasions successives, d
desquelles il contraignit Tempci
payer rançon pour sa tête dan
pre capitale, furent le résultat
fanteries et du manque de foi
phore , auquel finalement Har
juré de ne plus accorder nitrèv
Il aurait mis sans peine à esé
projet, qui eût fait tomber Coa
pie six siècles plus tôt en la paii
musulmans , s'il n'en eût été dél
l'insurrection d'un de ses lieulci
le Khoraçan. Haroun , qui « i
mauvais état de sa santé, s*éti
marche à la tête d'une armée p
primer cette révolte, moamt
dans la 47* année de soo âft
de son règne, l'an de l'hégire 1
(*) On peel ra voir ■•
dans VÀrt 4ê Wrt/Ur fef 4afM, à1
kkmiiféi» é4it i»4*» a* fai^ t. T»
HAR ( 498 )
Mttra en plot gnnd honneur les
de risUmisme y ce prince s*était
, loi de faire chaque année le pè-
ie la Mecque, lorsqu'il n'en était
èché par de lointaines expédi-
en effet, il reflectua huit ou neuf
rapport des historiens arabes,
ent que , lorsqu'il ne le pouvait
odre, il y enroyait à sa place 300
qu'il habillait et défrayait de
t-méme déployait toujours la plus
la^ificence pendant ces voyages,
I desqueb il fit suspendre son tes-
I la Kaaba. Il y réglait ainsi sa
neutre ses trois fils :Amyn, l'ainé,
kré son successeur au khalifat ,
•or empire la S}Tie et l'Irak; l'a-
le Blamoun , le second et le suc-
trésomptif d'Amyn, se composait
la partie orientale de ses états; en-
ribuait à Motamen , le troisième,
Teh, les Tsaghour, TAwassim et
ie.
>m d'Haroun conserve encore en
ne célébrité populaire ; il n'en est
1 se représente plus fréquemment
contes arabes, et notamment dans
• ei une Nuits, P. C.
PAGOX, personnage célèbre
les chefs-d'œuvre du théâtre mo-
t qui est devenu la personnifica-
Tavarice. On dit : C'est un vrai
on; ce vieux Harpagon meurt
au milieu de son or. Ce nom ,
ement choisi , fut suggéré à Mo-
T un passage de la comédie de
otitulée jéuluiaria : Hei misero
dit Tavare ; aurum mihi intus
ifum est (Malheureux que je suis !
;ent m'a été volé) ! Il était d'ail-
al simple de le former d'après le
irocyoc ou ôé/atraÇ, rapace, voleur;
tôt avare désigne aussi bien celui
tcmel tourmentest le désir effré-
gmenter son bien que cet autre
«uédant uniquement pour possé-
garde avec inquiétude , et ne fer-
\ Vϕl de toute la nuit de peur
le vienne le voler. L'un ne songe
rquérir, l'autre est toujours en
i la crainte de perdre ce qu'il a ;
l'autre partagent ce sentiment ah-
'irtus /fost nummos, S.
IPALCS, vajr. DixosTBÉRX*j
HAR
HARPE , instrument de musique
monté avec des cordes de boyau que l'on
fait résonner en les pinçant, ou plutôt en
les accrochant avec le bout du doigt et
les lâchant immédiatement.
L'origine de la harpe se perd dans l'ob-
scurité des temps; mais il est certain que
parmi les instruments à cordes en usage
aujourd'hui c'est un des plus anciens. On
la voit figurer sur plusieurs monumenU
de rÉgypte , qui remontent à une haute
antiquité; et sa construction, de même
que ses ornements, prouve qu'elle a dà
être inventée longtemps avant l'époque
où ces peintures et ces bas-reliefs ont été
faits. Le corps de l'instrument, sa base
et sa partie supérieure ou console , ont
une grande ressemblance avec ces mêmes
parties de nos harpes; mais une singula-
rité s'y fait remarquer, c'est l'absence du
montant qui lie la tête à la base. On a
peine à comprendre comment un instru-
ment ainsi construit pouvait résister à la
traction des cordes et tenir l'accord.
La harpe a-t-elle été transmise de l'E-
gypte à la Grèce? De là a-t-elle passé
chez les Romains pour s'introduire chez
les peuples du Nord , où elle était très
répandue plus tard? Ces peuples au con-
traire l'auraient-ils eux-mêmes inventée
et propagée dans leurs invasions en pays
étrangers ? Voilà des questions importan-
tes, sans doute, mais qui, pour être trai-
tées à fond, nous entraîneraient hors des
limites imposées à cet article. Il suffira
de dire que les Grecs n'ont pas de mot
particulier pour désigner la harpe, et que
cet instrument, tel qu'on le voit chez les
Égyptiens, ne se trouve sur aucun des
monuments qui nous restent de la Grèce.
Chez les Romains, le mot harpa ne se
rencontre que dans un auteur du vi^ siè-
cle, Venanlius Fortunatus (lib. vii,
c. 87), et qui , en nommant cet instru-
ment , l'attribue aux nations barbares.
Romanutque Ifià» pltutdêt tibi Barbarus harpa.
En effet, chez les peuples septentrionaux
la harpe exbtait à une époque fort recu-
lée; plusieurs auteurs ont avancé qu'elle
était indigène de ces pays, assertion plus
probable que celle de Papias, qui en attri-
bue l'invcolion à un ancien peuple d'I-
talie nommé Arpes , pour expliquer Té-
HAR
(494)
HAR
tjmologie du mot har^ e.— - Qaoi qu^îl en
•oit de Torigine douteuse de rinstrument,
son usage se répandit peu à peu dans
toute FEurope , et au moyen*êge il était
devenu général. Depuis le x^ siècle jus-
qu'au XV*, la harpe fut Tinstrument le
plus estimé. Les rois , les princes et les
personnages les plus distingués se faisaient
un honneur d'apprendre à jouer de cet
instrument. Les ménestrels, les trouba-
dours en accompagnaient leur chant; il
était entre ks mains des dames, qui le fai-
saient également retentir aux accents de
leurs Toix. Un grand nombre de passages
des poètes de l'époque indiquée font men-
tion de la harpe, et les miniatures des
manuscrits nous en retracent la forme.
Elle était de dimension plus petite que
les nôtres ; le nombre des cordes variait
suivant la grandeur de l'instrument. Il
parait qu'au xiu* siècle les cordes se mon-
taient au nombre de 17, comme on le
voit dans une pièce de vers de Guillaume
de BAackau ou Mackault, intitulée leDici
de la harpe , où il compare sa mal tresse
à cet instrument et fait une allusion ga-
lante des vertus et des qualités de sa dame
aux cordes de la harpe. Le même poète
nous apprend la préférence qu'on don-
nait à la harpe sur tons les autres instru-
ments, en disant :
Mais la harp«, qai toat ioatrameat piMe,
Qaand Mgement bien en jooe et compauef
▲ la harpe partout telle renommée
Qu*aalre doacear à li n*ett comparée.
Lirlande, l'Écoase et le pays de Galles
ont toujours joui d'une grande célébrité
pour leurs joueurs de harpe; l'institution
des bardes (vojr.) favorisait beaucoup la
culture de cet instrument , en usage dans
ces pays depuis un temps immémorial.
Chez eux aussi b harpe tenait le premier
rang ; les Irlandais en avaient de quatre
espèces, de construction et de grandeur
différentes. Celle qu'on nomme commu-
nément harpe irlandaise est le clar^
sechf qui remonte à une antiquité si re-
culée qu'on la croit née dans le pays.
D'autres, au contraire, prétendent qu'elle
leur fut apportée, vers le iv* siècle, par les
Saxons, venus des bords de la Baltique et
qui ravagèrent les côtes des iles Britan-
niques et de la GauIc. On possède en-
core «iijounrhui ua monument curieux
et authentique de sa fomie : c*c«t li
d'O'Brien, roi dirlande, mort en
ApGès avoir passé par on grand a
de mains , elle tomba dans celles dH
triote irlandais nommé William G
bam, qui la déposa, en 178t, a«
de la Trinité à Dublin. Une dcaa
en a été donnée par Vallancey, d
Collectanea de rébus Hibemieis
^ La harpe irlandaise, restéedansk
état pendant plusieurs siècles, rei
XV* des améliorations noubles d^
suite nommé If ugent , qui résida
temps en Irlande.
On sait que la pièce principale d
armoiries de lirlande est une har
fut Henri VIII, qui , proclamé roi
pays, adopta ces armoiries.
La harpe, telle qu'elle était an
ques que nous venons de voir, p
suffire aux besoins de ceux qui s'c
valent. Mais lorsque, dans les
suivants, la musique fit dlmmeose
grès, cet instrument devenait nu
l'exécution, et il serait peut-être
dans l'oubli s'il n'avait subi une n
complète. C'est en Allemagne qu'c
tra dans la voie des progrès qa
poursuivie jusqu'à nos jours. Ea
un harpiste allemand nommé Ho<
cker, à Donauwœrth, inventa la pé
donna ainsi à la harpe un avantaf
elle avait complètement manqué j
là, nous voulons dire la faculté di
voir moduler convenablement. L
précieuse invention de cet artiste. Il
était très bornée dans ses ressonra
cordée diatoniquement dans le I
morceau que l'on voulait jouer, elk
fusait aux dièses et aux bémob,
pouvaient être produits qu'au iBOi
pouce que l'on pressait contre Pext
supérieure de la corde pour la hm
cir, ou au moyen de petits crociic
respoodant aux cordes et que Ton
nait vers celles-ci avec la main,
était fort gênant dans l'exécutioi
morceau. L'invention de Hochb
remédia à cet inconvénient. Sa ]
consistait en cinq leviers placés ék
le corps de Tinstrument et que Te
tant comprimait à l'aide de ses pied
leviers, par un certain mécanisme
saient tourner les crochets doot
HAE
(495)
fiAA
ft let eotda correspondantes. Ce
r cfltt , bien qu'imparfait encore,
1 pat î— ■»*■*■* ^ers le perfection-
de la liarpe; on y apporta ensaite
liîqntwpf, et la harpe ainsi con-
prit le nom de harpe à pédale
I '^'t'TFff^ de la harpe simple ou
haniipir. En 1730, un artiste de
ber^ noQkméVetter, porta le nom-
I levîen à sept.
e nouYelle harpe enl du saocis en
gne. Elle fiit introduite en France
f40; mais les harpistes français,
it detanl les difficultés de l'usa^
blés , continuèrent à se sorrir de
c simple. Ce ne fut que trente ans
ni que le neveu de Hochbrucker,
«nu se fixer à Paris, en 1770,
■aitre de harpe, fit valoir l'aTan-
i nouveau mécanjsme et opéra une
t eomplèla dans le jeu de cet in«
itL Hoc^brockcr eut de nomlNreux
et le goàt de la harpe s'éUnt ré-
lans toute la capitale, les artistes
\ se mirent à leur tour à la re-
I d'améliorations nouvelles. Con-
Bl Kaderman surtout y Touèrent
n particuliers. Ce dernier donna
mîsme des crochets toute la per-
dasrt il était susceptible. Mais le
était défcctuem : d'ahord il avait
(inient de tirer les cordes hors de
ÎDo perpendiculaire lorsque les
i agissaient sur elles pour les éle-
n deasi-lon , ce qui devait être
à raccord; puis, comme les cro-
npéraient que l'élévation d'un de-
p la harpe ne pouvait se prêter à
9 nmdulations et restait toujours
sous ce rapport. Pour arriver à
lat plus satiifaisani, il fallait ahan-
ce mécanisme et y substituer un
âpe de construction ; c'est ce
Consioeau : il inventa le
^Mt à béquilles,
vpe de Coosineau , fabriquée en
ivait un double rva% de pédales,
s pédiiri qui correspondaient à
■e corde étaient posées l'une sur
et Ton obtenait d'une corde le
Bel, le bémol et le dièse. Mais ces
, ootie nnoonvénient d'exiger des
aé|;ales pour la pression , préseo-
tn>p compliqué et de-
venaient embanrasBantes pour Texécutant.
Après trois années de recherches, Con-
sineau construisit une harpe avec une
mécanique plus simple , qui , au moyen
de sept pédales , produisait le même ef«
fet. Mous ne pouvons entrer ici dans tous
les détails de ce mécanisme ; il suffira de
dire que ce qu'on appelait béquilles était
deux dievalets mobiles , dont les mon-
tants se présentaient dans la situation
verticale, l'un tourné vers le haut, l'au-
tre vers le bas, lorsque la pédale était
levée, et dont les traverses, qui devaient
appuyer sur la corde par le mouvement
de la pédale, étaient à angle droit à la fob
par rapport à la console et par rapport
à \eua% montants. Quand on baissait la
pédale, on faisait faire à chaque béquille
environ un quart de tour; alors les tra-
verses rencontraient toutes deux la corde
et la pressaient l'une par-dessus, l'autre
par-dessous, d'avant en arrière, sans l'é-
carter sensiblement de la ligne verticale.
On conçoit que la harpe ainsi con-
struite devait avoir des avantages sur la
harpe à crochets. Malheureusement elle
avait le défaut de manquer de solidité.
Cousineau tenta plus tard d'autres essais;
il adopta l'idée singulière d'un aouteur ,
M. Ruelle, qui avait imaginé d'opérer le
changement des notes par des chevilles
mobiles, dont le mouvement se réglait
par le jeu des pédales. Cette harpe à che-
villes mécaniques tournantes figura à
l'exposition de 1806, ou Cousineau ob-
tint la médaille d'argent. Elle fut encore
exposée en 1819; mais bien que la même
récompense fût décernée à Fauteur, l'in-
strument trouva peu de partisans.
Tandis qu'en France on s*occupait à
perfectionner le mécanisme des pédales,
on essaya en Allemagne de construire des
harpes qui pussent s'en passer entière-
ment, sans le céder en rien aux autres
pour les ressources des modulations. Déjà
en 1787 un luthier de Berlin, nommé
Botbe, inventa une harpe chromatique ;
elle était de plus grande dimension que
les harpes ordinaires , et les cordes pro-
cédaient par demi -ton comme dans le
piano, se distinguant par la couleur
comme les touches du clavier. La multi-
plicité des cordes, d'ailleurs trop serrées,
et la nécessité d'adopter un autre doigté
HKA
(49B)
lUtt
«mpéchèreot le succès de oettè inventioD.
Elle fut reproduitey en 1 804 , par un doc-
teur allemand , nommé Pfranger , qui ne
fut pas plus heureux. La harpe à pédale
conserva la préférence, et c'est vers elle
que se tournaient les nourelles tentatÎTes
de perfectionnement. Toutes furent éclip-
sées par l'invention d'un homme dont
le génie brille d'un vif éclat dans l'his-
toire des instruments.
Sébastien Érard (vox.) s'était depuis
longtemps occupé de la harpe. En 1787,
il avait déjà substitué au mécanisme dé-
fectueux des crochets celui qu'on appelle
mécanisme à fourchettes^ fonctionnant
au moyen d'un disque armé de deux bou-
tons qui, par un mouvement de rotation,
saisit la corde dans la position naturelle
et la raccourcit de la quantité nécessaire
pour l'élever d'un demi-ton. BAais ce ne
fut qu'en 1794 que sa première harpe
ainsi construite parut à Londres, où il
avait établi une maison. En 1798, il l'in-
troduisit en France et y obtint un bre-
vet de quinze ans. Après l'expiration de
ce brevet , le mécanbme à fourchettes fut
imité par tous les facteurs de harpes,
dont plusieurs Tavaient combattu dans
l'origine. Érard augmenta le mérite de
ses harpes en perfectionnant la courbe de
la console de manière à donner une meil-
leure proportion au diapason , et il amé-
liora une foule de détails que nous pas-
sons ici sous silence. Tous ces travaux ne
furent que l'avant- coureur de la harpe à
double fnouvetnent ^ découverte ingé-
nieuse qui fit arriver rinstroment à la
perfection.
Dans cette harpe, chaque pédale fait
une double fonction pour élever à vo-
lonté chaque corde d'un demi- ton ou
d'un ton. Il y a deux fourcheUes sem-
blables à celles qu'Érard avait employées
dans ses harpes précédentes. Au premier
mouvement de la pédale, la première
fourchette saisit la corde et l'élève d'un
demi'ton; au second mouvement, la se-
conde fourchette agit et porte l'élévation
à un ton. Le relâchement de la corde
peut s'opérer ou successivement, ou d'un
seul coup.
La première harpe de ce genre fut
vendue à Londres en 1 8 1 1 ; elle eut uc
succès prodigieux. Importée en France
par l'intentcur, elle j «btmt It
accueil. En 1 81 &, elle fiil soumîwè r«i
men de l'Académie des Scienoet «I ^
l'Académie des Beaux-Arts remuer ^
firent sur elle un rapport très élaaii
auquel nous renvoyons ceux de nos l«
teurs qui voudraient avoir de plus aap|
renseignements sur ce oiécaiiisaM i^
nieux.
Après la mort de Sébasdeo Éf»|
en 1831, M. Pierre Érard a Ijm»
fabriquer des harpes sur le mèaie fà^
cipe. Il y a apporté plusieurs
nements de détails que nous avons
lés dans la Gazette musicale de Pt
1839, n» 32.
La harpe se trouve au
un état de perfection qu'il serait
de dépasser. Cependant les amai
ce bel instrument diminuent
menty et il semble être menacé d'un
don complet. Avant que le piano
porté au degré de perfection qu'il a
teint de nos jours , la harpe luttait
tageusement contre un rival qu'elle
passait pour la richesse de la
mais peu à peu le piano a envahi It
rain et a fini par occuper presque
place que la harpe devrait partager
lui. Car la harpe, qui, par ses nnana
sensibles, peut passer du son le plus
tant au plus léger murmure, ptuduJI
effets magiques que les toudies du
ne sauraient rendre; et si
devait dbparaltre du nombre de nos M
struments , il y aurait une lacuat f
rien ne pourrait remplir. Cboae élnMl
un instrument qui, dans un état dépj
rable d'imperfection, a joui de la v«fl
tomberait en désuétude an momciit ■■
où son mécanisme rendu le pins pal
possible ne laisse plus rien à
Espérons que cet abandon
et que la harpe , remise en foveor» K
prendra le rang qu'elle est appsiéa à ^
cuper dans nos concerts.
Quant aux Méthodes qui ont été fi
bliées pour cet instrument, il serait iâ
tile de citer les anciennes , devcMMS II
suffisantes aujourd'hui. On en trowi»!
surplus la nomenclature dans LkkMf
thaï, Diztonarîo e Biblio/^rnfia dtf
musica^ t. IV). Nous nous borneront I
à indiquer le Traité complet et raésmâ
prodnili
HàR
(497)
HAR
fêté pomr VemeigRememi des har-
m simple ei à double mouçementy
DenrgQS, et la Méthode de harpe à
\^le mtomwcmemt^ pur Bocfasa, oa-
pk q«*il ne Tant pas confoodre avec
F «aires métbodes des mêmes au-
^ G. £. A.
EKPB ÉOLIENNE, ou Harpe
u On a donné ce nom à un înstru-
kloa plotot appareil musical destiné
Maire des sons harmonieux, sans le
fÊmn d^iin artiste, par la seule action
NiBt. C'eal Éole {vny,) qui est le vir-
il : de là Pépithete jointe au nom de
ikiHncnly dont la forme, du reste, ne
imkie nullement à celle de la harpe.
ilout simplement une boite de bois
ijpa, longue dVnviron trois pieds,
i€tiiaole de 6 à 8 pouces, munie,
I la partie inférieure, d^une table
lie, sur laquelle passent 8 ou 10
boyau fixées aux extrémités de
cl reposant sur deux chevalets.
liamMT accordé toutes les cordes à Tu-
IB, oa fixe rinsimment contre une
|w cslr^ouTerte ou ailleurs, de ma-
p%B^Dll courant d'air assez intense
■e à frapper les cordes. Alors se pro-
\r wa phénomène des plus curieux.
kapd les cordes commencent à réson-
kraaâsson ; mab à mesure que le vent
|MBle,elles Cbnt entendre un charmant
\ét tous les sons de la gamme dia-
iceodants et descendants, de
ia ^ne des accords harmonieux , et
peeeemdo et decrescendo inimitables.
jjhamtion de la harpe éolienne a été
Ppie aa P. Kircber, qui en traite dans
Kk^sutrgéa , à la page 148. Mais long-
piavaat ce savant jésuite, on avait re»
||Bé reflet du vent sur les cordes so~
H^ Sans parler des Talmudbtes , qui
Itodnil que la harpe de David, frap-
\k amiaît par le vent du nord, ré-
Hi d^dle-méme, on peut citer Eusta-
^qai, dans son commentaire sur Ho-
P_p Ciil mention du phénomène dont
QH^ Ces! en lisant ce p&ssage que le
fei aagliii Pope fit revivre Tidée de
■kVf depuis longtemps tombée dans
PUL n la communiqua à un musicien
Ipiis nommé Oswald : celui-ci , après
BBOup d'emais infructueux, la réalisa
kWhear. On apporta ensuite quel-
Eêejehp. d. G. d. M. TomaXIII.
ques modifications à rinstroment, et
Koch, auteur d'un dictionnaire allemand
de musique, imagina une harpe éolienne
double, dont il donna la description dans
cet ouvrage.
Nous devons ajouter que la harpe éo-
lienne a fourni à Tacoustique des expé»
riences curieuses et importantes sur les
vibrations des cordes. On a vu avec éton*
nement qu'une même corde rend non»
seulement plusieurs sons successivement,
mais qu'elle produit à elle seule des ac-
cord:» composés ordinairement de la tierce
majeure , de la quinte juste et de l'oc*
tave , auxquelles vient se joindre quel*
quefois la septième mineure. C'est poiur
cette raison que toutes les cordes doivent
être accordée» à l'unisson, parce que sans
cela le mélange des accords de chaque
corde produirait des dissonances et une
confusion très désagréables.
L'idée toute naturelle d'appliquer' le
principe de la harpe éolienne à de non-
veaux instruments et d'en construire où le
vent ferait résonner des cordes au gré d'un
artiste est venue à plusieurs facteurs. L'es-
sai le plus remarquable de ce genre fut ce-
lui de J.-J. Schnell, qui fabriqua, en 1 789,
un grand piano dans lequel les cordes
étaient mises en vibration au moyen d'un
soufQet artificiel. Cet instrument, qu'il
nomma anémocorde (âtufioç , le vent ) ,
eut du succès pendant plusieurs années,
mais on ignore ce qu'il est devenu. Nous
en avons parlé avec détails dans la Ga-
zette musicale de Paris, 1836, n® 15.
Tout récemment, un luthier de Paris,
M. Isoard , s'est livré à des recherches
analogues sur lesquelles il présenta, en
1836, un mémoire à l'Académie, annon-
çant en même temps la construction d'un
violon éoUquCy c'est-à-dire dans lequel
l'action de Tarchet devait être remplacée
par celle du vent {voir la Gaz, mus. de
la même année, n^ 10). Ce violon n'a
pas encore été achevé ; mab en atten-
dant , M. Isoard nous a donné un autre
instrument basé sur le même principe,
et qu'il appelle éolicorde. On en a même
publié une méthode qui, du reste, ne
semble pas avoir servi à répandre cette
nouveauté. G. E. A.
HARPEGGIO, vof. AarioE.
HARPOCRATE. C'est le nom que
HAR
(498)
BAft
les (jrrecs ont donné à un dîea é^ptien.
Il était fiU d*Oiiris et d'Lis; celle-ci le
mit au monde après la mort de son mari,
à Fépoque de Tannée où fleurit le lotus.
Il était d*uoe complexion délicate , souf-
freteux et paralysé des membres. On le
représente assis sur un lotus en fleurs ,
tenant un doigt sur sa bouche : c^est pour-
quoi on en fit, dans la suite des temps, le
dieu du Silence. On lui offrait en sacri-
fices les pèches et les prémices des légu-
mes; à Bouto, en Égrpte, les Weillards
lui offraient du lait lorsqu^on célébrait sa
fête anniversaire; ensuite on promenait
processionnellement son effigie ridicule
et hideuse. A cette occasion, les prêtres se
peignaient le visage d*une sorte de fard
qu'ils regrattaient après la cérémonie,
pour le vendre comme médicament. Har-
pocrate a dû être le même Dieu que Bo-
nis (vof,). On est d'accord pour le re-
garder comme le symbole du soleil levant
ou printanier; c'est ce qu'indique sa
naissance, qui eut lieu au jour le plus
court de l'année.
A Rome, ainsi qu'en Grèce, on l'adora
comme le dieu du Silence ; son culte ,
défendu plusieurs fois , y fut toujours ré-
tabli. La figure d'Harpocrate, que Ton
portait gravée sur une pierre précieuse ,
dans les colliers et dans les anneaux, pas-
sait pour un talisman. Ce dieu a pour
attributs des crocodiles, des serpents, des
scorpions , des cerfs et des lions, comme
représentant la force vitale ; on lui con-
sacrait aussi les sphinx et les faucons. On
le représente debout dans un vaisseau en
bois, la tète surmontée d'un soleil et de
deux étoiles, et parfois tenant dans sa
main une branche de lotus et une corne
d'abondance, qui sont tous des symboles
du réveil de la nature, opéré par le soleil
du printemps ou du matin. On a des mé-
dailles de Trajan et d'autres empereurs ,
et des camées (voir le recueil de Stosch )
qui représentent ce dieu avec divers at-
tributs. R. Z.
HARPOCRATION (VAiEaius) a
vécu , suivant les uns , sous l'empereur
Verus (160 après J.-C); suivant les au-
tres, il était contemporain de Libanius
le sophiste (3âO après J.-C). Aucune
particularité de sa vie n'est connue ; on
Mît teolemeot que c'était un rhéteur
d'Alexandrie, un habile giimiMi
qu'il est l'auteur du lexique gi
mots employés particulièrement
dix grands orateurs d' Aihèoes (O
Auici), La première édition de e
dictionnaire est sortie des presscsi
en 1503, avec les scholies d'Ulpi
Démosthène. Maussac en a pobi
1614, une édition fort estimée, i
bonnes notes, une dissertation i
sur les lexiques grecs, etc. Toup a
beaucoup de passages d'Harpo
dans ses Emendationes in Suidam
Oxford, 1790. Ces travaux et d
ont rendu plus faciles les édit»
1834 et de 1833 , l'une et l'autn
lentes : Harpocrationis Lexètm
annotationibus inierpretum, etc.,
fort, 1824, t vol. in-8*; Harpot
et Mœrit , ex rec, /. Bekkeri^ 1
1833, 1 vol. in-8*. F
HARPOX. Le grappin d'ab
{voy,) fut longtemps appelé harpi
harpon^ nom qui lui venait du grec,
tenant le harpon est un grand javi
fer, emmsnché à une hampe de I
6 pieds environ, à laquelle est al
une corde fort longue. Ce javck
pointe triangulaire, acérée, traoe
comme celle d'une flèche. Les p4
se servent de cet instrument dai
chasses contre les gros poissons. 1
me du harpon, tel qu'il est aujooi
se remarque dans le sceau de la y
Fontarabie ( 1333), repréientant ■
leinière harponnant un cétacé. I
gue corde du harpon qge le Aa/JM
file quand il a blessé la baleine, c
nie à son extrémité d'une bonle <
d'indice aux pécheurs. Foj» B
[pèche tie la).
Au bout des vergues, on metti
core au commencement du xvii*
des harpons tranchants en fbn
pour couper les haubans et les ■
vres de l'ennemi au moment de I
dage. Ces harpons ou serpes sont i
rouroni par les documents génois
nitiensdes xiit*et xiv'sièries. A
HARPYE8 (du grec A6iricc,
de à cTrat C^, ravir\ monstres fabulci
le nombre est inconnu. Leurs po
rient dans les différents auteur» <
ont parlé. Hésiode, qui leur douM
BAR
(499)
HAR
(Tkéof^.y ▼. 366)» et pour
cctre, fiUe de TOcéan , ne les tp*
1 «ûxôftouc (eux beaux cheveux ).
y.) e>t leur lœur, et le poète let
A5A>.«i (U tempête) et OxirTrcrv (au
de). Tout ce qu^ilendit, c'est que
I et les oiseaux n'ont pas plus de
|tie leurs ailes, et que Tair est leur
e. Le grand peintre Homère ne
MS donné un coup de pinceau.
is, si Podarge, Tune d'elles, est
du plus aimable des vents, de
t {I/iade, XVI, 150), elles n'en
t pas moins l'épithète de chien^
^mpiler qu'on leur a donnée plus
i fonction qui leur est reconnue
Jjasée est d'enlever ceux que les
oient faire disparaître. Téléma-
r$$, , I, 34 1) et Eumée {Odyss.^
J) disent d'Uljrsse, dans un vers
inte : Mais aujourd'hui iesHar^
U enleoé honteusement, Péné-
^dfss,^ XX, 77) fait enlever par
fesles filles de Pandore. Hésiode,
^trabon (liv. VU), avait avancé
Barpyes ont transporté Phinée
mj% des Galactophages. C'est à
e que se rapporte le principal
le Thutoire fabuleuse des Har>
tsef épisode a des versions bien
es.
ts intéressante et la mieux suivie
d'Apollonius de Rhodes, au 3*
l'Expédition des Argonautes. Les
ordent sur les côtes de la Bithy-
demeurait Phinée, qui tenait
0 le don de prévoir l'avenir. Ju«
rite contre le devin qui révélait
!ts, le rendit aveugle, le con*
une éternelle vieillesse, et dé-
sontre lui les Harpyes, qui lui
Ht tous ses mets, ou qui les ren~
■mondes. A l'arrivée des Argo*
Phinée les conjure de le secou-
if et Zéthès, fils de Borée , veu-
traire le vieillard à ce supplice.
1 lui est servi : les Harpyes le dé-
t sont poursuivies par les ven-
t Phinée; ceux-ci allaient les
«r près des Iles Plotées , lorsque
Ji kûr bras, et jura qu'elles n'ap-
ieot plus de Phinée. Calais et
ïtoomèrent alors vers le vaisseau
aux Iles Plotées
le nom à^tles du Retour ou Sitopkades»
Les Harpyes durent se réfugier alors dans
une caverne de la Crète.
Apollodore, qui a principalement suivi
Apollonius dans ce quMl dit de Phinée
et des Harpyes, donne une autre fin à ces
monstres ailés. L^une d'elles, selon cet au-
teur, tomba dans le Tigrés, fleuve du Pé->
loponnèse, qui prit de là le nom de Har*
pys; l'autre s'enfuît à travers la Propon*
tide jusqu'aux lies Échinades, nommées
àe^VM Strophades* y parce que, arrivée
là, elle se retourna^ et tomba de lassitude
sur le rivage avec celui qui la poursuivait.
Virgile, fréquent imiuteur d'Apollo-
nius, ayant conduit la flotte d'Énée aux
Strophades, fait de ces Iles la demeure
des Harpyes, auxquelles il donne les traiu
d'une vierge ail^, un flux de matières
fétides, des mains crochues et le front
toujours pâle de la faim [Mneid,^ Œ,
315). Elles ravissent ou infectent les mets
desTroyens, et Céléno, l'une d'elles, fait
entendre du haut d'un rocher de sinis-
tres prédictions.
Il serait inutile de s'arrêter sur les au«
très descriptions des Harpyes par les poè-
tes. Les oreilles d'ours, les corps de vau-
tour et autres traits d'imagination n'ont
pas plus de valeur que les explications
ingénieuses qu'ont données de cette fable
les principaux mythographes. Leclercs'é-
tant efforcé de faire prendre les Harpyes
pour des sauterelles , l'abbé Banier ( La
Mythologie et les Fablet expliquées par
V histoire, t. VI, p. 404-410) a réfuté
cet avis; pour lui, les Harpyes sont des
corsaires qui désolaient les états de Phi-
née. Quant à nous, nous adopterions le
plus volontiers la conjecture d'après la«
quelle ces monstres ailés auraient été pour
les anciens, au moins primitivement, une
personnification de la violence de certains
vents; leur origine, leur parenté avec
Iris, le sens des noms divers qu'on leur
a donnés , confirment cette explication ,
qui, pour n'être pas la plus nouvelle, n'est
cependant pas la moins vraisemblable.
Harpye se dit figurément de tout ra-
visseur du bien d'autrui. et plus souvent
encore, familièrement, d'une femme aca-
riâtre et criarde : c'est une harpye. On
(*) Cependant les Strophades et les Échiasd^a
(iH>/.) étaient des groupes d'Hfi fort différents, 9^
HAR
(500)
ItAll
donne enfin ce nom| dans l*hiitoire na-
turelle, à un genre d*oiseaux de l'ordre
des acdpilres. J. T-v-s.
IIARRACH (comtes de). Cette fa-
mille, possessionnée en Bohême et en Au-
triche y est une des plus anciennes de
la monarchie autrichienne. On regarde
comme ion berceau Tantique château ,
depuis longtemps détruit , de Ruben ou
Rumby dans le cercle de Budweis (Bo-
hême), et ils figurent dans les documents
authentiques, sous le nom de Horach^ à
partir de 1373. On peut voir les mem-
bres les plus anciens de cette famille dans
V Encyclopédie auirichienne ; il parait
quVlle n'eut vraiment de TécUt que de-
puis le XVI* siècle. Charles de Harrach,
né en 1570, mort en 1638, fut le favori
de l'empereur Ferdinand II, qui lui con-
féra le titre de comte. EaifEST- Albert,
son fils aîné, né en 1 598, mort en 1 667,
ca4*dinalet successivement archevêque de
Prague et de Trente, se fit connaître dans
l'histoire des troubles de la Bohême.
FEaDiHAND-BoKAYERTUEE, né en 1637,
mort à Vienne en 1706, fit, comme am-
bassadeur impérial à la cour d'Espagne,
de vains eflbrts pour faire assurer la suc-
cession de la ligne autrichienne, et laissa
un ouvrage intitulé Mémoires et négo^
dations secrètes (La Haye, 1730, 3 vol.)
renfermant des détails curieux sur les
événements du règne de Charles II, de-
pub 1695. Le oomleALOTS-Locis-THO-
mas-Ratmond, fils de ce dernier, prit la
place de son père dans l'ambassade d'Es-
pagne ; mais ayant réussi encore moins
que lui , il protesta au nom de Léo-
pold I*' contre le testament de Charles II,
et^quitta Madrid en 1701, au mois de
janvier. Nommé, en 1738, vice- roi de
Maples , et, en 1 7 33, ministre des confé-
rences, il mourut à Vienne en 1743. don
fils, FaiDiEIC-AUG17STE-GBaVAlS-PEO-
TAis, avança de dignité en dignité jusqu'à
celle de gouverneur général des Pays-Bas ;
eomme minbtre desconférencesimpériales
il conclut la pais de Breslau, en 1743,
et mourut en 1749. Jeak-Josefh-Pki-
LIPPE, frère cadet de ce dernier, fut nom-
mé, en 1738, feldroaréchal général, plus
tard président du conseil aulique de
guerre, et mourut en 1764. D'autres
nembrét, hauts dignitaires , chevalien
de la ToisoB-d'Or, etc. , ont
jusqu'à nos jours cette famille, doalli
principaux majoraUsont Staoil, AscW
et Bruck sur la Leitha.
La ligne cadette de Bruck a doué|
jour à un bienfaiteur de rhomamté^ ^
renonça à la carrière brillante où sa «h
sance l'appelait pour se livrer wêm, éim^
par amour de la science et dans le hi
de venir au secours de ceux qui
ce fut CHAELEs^BoamoMix,
Harrach. Né à Vienne, le 11 mai lll
il étudia d'abord le droit el Tadi
tion, puis la médecine. Par la vi
son esprit, il fixa de bonne heure T
tion de Joseph II et des hommes ki
écUirés de son époque. Après la Mit
l'empereur, Ch.-Borromée se déoût
place de conseiller de la régence &
gue pour voyager et pour se livitr
tièrement à la médecine, sa sdeoes
rite. Il exécuta ce projet avec nas
persévérance, et acquit une eon
étendue de toutes les découvertes
nés faites dans la mé<lecioe et dtm
sciences naturelles. Reçu docteur, il
ça 35 ans gratuitement la médedaai
offrit à tous les affligés de corps et d*
sesconseib et les consolations de
Jouissant d'un revenu qui n'excédiil
6,000 florins d'argent, il renonça à
les plaisirs pour être en état d'
pauvres malades. Les services qu*il
à rhumanité souffrante pendant ks
nées désastreuses de 1805 et 180§9
Vienne et ses environs étaient
de malades et de blessés, appela sor
bienveillance de Napoléon,
les progrès de la médecine , le
Harrach ne resta pas étranger ponr
aux productions des arts et<ie la 6Mli|
ture. Sa maison était le reodcx-vwm J
hommes les plus éminents de Vîean% J
étrangers et des savants de tous les fÀ
attirés par ses vastes oonnaissanoBSyj
idées libérales, son esprit séaMllaal»j
mourut dans cette capitale le 1** sitdÉ
1839. Son portrait, peint, en 1S31»|I
AgricoU , a été gravé par Rabl.
C'est le frère cadet <ie os vrai aall
FEEDiKAUD-JosErn, comte de Hamd
né le 17 rs 1 763, qui est le
prini oe Liei iz, fem
no*
HAR
(601)
HAR
frédéric-GuilUame m (voy.),
xmclosioii de cette haute al-
re^t de &on royal gendre \ en
itre de conseiller privé actuel
ré de la grande croix de TAigle-
it à Dresde depuis cette époque,
à de Harrach est née à Vienne
1800, d'une mère protestante
-Christine-Sophie de Rayski ,
resde en 1830), et cette cir-
fut cause qu'elle fut élevée
uvent à Presbourg. Le roi de
li est un habitué des eaux de
t, dans cette ville, la connaia-
1 jeune et aimable comtesse.
ises qualités que rehaussait en-
;rande modestie, il la choisit
agne de sa vieillesse et Tépousa
voir conféré le titre de prin-
legnitz. Ce mariage eut lieu à
bourg le 9 novembre 1824, et
K , mais sans qu il en résultât
Le 25 mai 1826, la princesse
oir, de sa pleine et libre vo-
ein de TÉglise évangélique de
C. L, et £nc. autr,
[NGTON (comte de), voy.
et FOOTE.
INGTON (James). Ce célèbre
saquit , en 16 1 1 , à Upton ,
nté de Northampton , et fit
à Oxford. Il visita ensuite les
pays de TEurope , et, à son
.ngleterre, il embrassa le parti
•nt contre le roi Charles I^.
mpagné à Newcastle les dépu-
à ce dernier en 1 64 6, Charles,
comroandation, nomma Har-
:ntil homme de sa chambre,
position , on ne le vit jamais
principes républicains, mais
travailler à une réconciliation
i et le parlement. Cela ne suf-
cour, et il tomba en disgrâce.
1 domination de Cromwell , il
"é , et composa son célèbre
ceana (Londres, 1650). Dans
K>litique, dédié au protecteur,
e grande sensation et dont il
re une traduction française
Paru, 3 vol. in-8° ), il influa
Dt sur Fopinion publique des
larrington exposa sous une
p>rique Tidéal de sa répubU«
que, dont la durée el la perfection dé-
pendaient, selon lui, de l'équilibre dans
les biens de tous les citoyens; nuds ses
principes ne furent pas tous goûtés par
Cromwell et ses partisans; ib lui suscitè-
rent beaucoup de critiques et de que-
relles. Pour les faire mieux apprécier et les
répandre , Harrington fonda un club ou
une société de disputation, nommée Rota^
qui fut dissoute après la restauration des
Stuarts. Les écrits qu'il publia dans la
suite, sous le règne de CharlesP', le firent
enfermer à la Tour en 1661 , et, quoiqu'il
fût renvoyé absous du crime de haute-
trahison dont on l'accusait , il n'en resta
pas moins longtemps prisonnier dans l'Ile
de Saint -Nicolas .près de Plymouth , où
on l'avait envoyé pour éviter qu'il n'in«
voquât Tacte de Vhabeas corpus [voy.
l'article). Étant tombé malade à la suite
de ces mauvais traitements , il fut remis
en liberté, grâce à l'intercession de ses
parents , et mourut en 1677. C X*
Outre VOceana, on possède en frau»
çais de James Harrington les OEuvres
politiques , avec sa vie par Tolland ,
trad. fr. de Henry, Paris, 1789, 3 vol.
în-8**; et Jphorismes politiques ^ trad.
fr. (par Aubin) précédée d'une Notice
sur la vie et les ouvrages de l'auteur,
an lU, 1 vol. in-12.
Il ne faut pas confondre ce publiciste
avec le poète sir John Harrington , pre*
mier traducteur anglais de ï Orlando
Furioso , et auteur des Nugas antiquœ ,
néenl561, morten 1612. S.
HARRIS (James), neveu de lord
Shaftesbury, se rendit célèbre par ses
travaux philologiques ou linguistiques.
Né en 1709 à Close, dans le comté de
Salisbury, il commença ses études a Ox-
ford et fit son droit à Lincoln-Inn, dans
la ville de Londres. La mort de son père
l'ayant mis en possession d'une fortune
considérable , il abandonna la jurbpru*
dence et retourna dans sa province pour
s'adonner entièrement à la littérature
classique. Il débuta dans la carrière des
lettres par un ouvrage didactique dialo-
gué, intitulé Three treatises^ the first
concerning art , the second concerning
music , painting and poetry^ the third
concerning happiness (Trois traités, l'un
concernant l'art en général ^ l'autre U
HAR ' 502 )
musique, la peinture et la poésie , et le
troisième le bonheur j, Londres, 1744.
Il publia ensuite une grammaire philoso-
phique sous ce titre : Hermès^ ora phi^
hsnphical inquity conceming universal
gtammar(Htrmt5, ou Recherches phi-
losophiques sur la grammaire générale) ,
Londres, 1781, 4*édit., 1786 (traduct.
franc., parThurot, Paris, an IV, in-8*).
Harris avoue lui*méme que c^était la
Minerva de Sanctius qui , la première,
l'avait conduit à Tétude approfondie des
principes de la grammaire générale. Il
fixe les éléments du langage d*après les
lois de la logique et de la métaphysi-
que, et établit des comparaisons entre les
langues anciennes et modernes; mais
malheureusement il ignorait les anciens
dialectes des peuples du Nord. Indépen-
damment des sciences exactes , il s'occu-
pait particulièrement de musique. En
1 76 1 , le bourg de Christ -Church envoya
James Harris an parlement , où il siégea
jusqu'à sa mort, arrivée le 33 décembre
1780. Nommé, en 1763, lord de l'ami-
rauté, et, en 1763, lord trésorier, il dé-
posa, en 1765, cette dernière charge et
vécut sans fonctions publiques jusqu'en
1774, où il accepta la place de secrétaire
et de contrôleur de la reine. Ses Philo-
sophical Inquiries ( Recherches philo-
sophiques, en 3 vol., Londres, 1781)
ne parurent qu'après sa mort, et ren-
ferment une histoire de la critique et des
réflexions sur le goût de la littérature
ancienne et moderne, surtout dans le
moyen-ige (trad. fr., Histoire littéraire
du mnyen-éfge^ Paris, 1785, in- 13).
Son fils, sir James Harris, le célèbre
diplomate, qui fut créé, en 1788, baron,
et, en 1800, comte de Malmesbury et vi-
comte Fitz-Harris {vny, Malmesbuet),
donna une édition complète de ses Œu-
vrer, Londres, 1801, 3 vol. in -8^. CL,
Un autre Anglais du même nom, Mo-
sis Harris , était un entomologiste di;*-
tingué. Parmi ses nombreux ouvrages, ri-
chcment ornés de planches et presque
toujours publiés à la fois en anglais et en
français , nous citerons rAurélien , ou
Histoire naturelle des chenilles^ chry»
salfdfs , phalènes et papillons anglais^
avec les plantes thnt ils se nourrissent ,
^ic, Londret| 1794^ 1 toI. grand in-fol.
MAR
avec 44 pi. coloriées. La l"
l^Jurélien avait paru l'an 1766
glais seulement.
HARRISON(JoHir), inwo
chronomètres (voy,) ou mooti
rines exactes et portatives dont o
pour déterminer les longitudes (v»
quit, en 1693, à Foulby, dansl
d'York, où il apprit de son père
charpentier. La grande imperfec
montres porta Harrison , qui av
le génie de la mécanique , à inve
1736, un nouveau balancier. A]
voir adapté avec succès à deux
faites presque entièrement en
travailla depuis sans relâche &
tionner son invention {voy, H<
eie); enfin, en 1736, il tem
montre marine, dont il fit Thenn
dans un voyage à Lisbonne. En
la Société royale accorda a Har
médaille de Copley, comme prix
vention la plus utile. Une autre
marine confectionnée avec plus
titude encore, terminée en 17(
laquelle il donna le nom de timt
(garde- temps), fut emportée <
voyage à la Jamaïque, et marcbi
que HarrisoD put prétendre aa
30,000 liv. sterl. , fixé pour Hi
d'une montre marine. Il ne put
la seconde moitié du prix qu'c
John Harrison mourut en 1776;
vrage : Description conceming s
chanism as tvill afford a niet
mensuration oj time^ Londm
(dont il parut une traduction i
sous ce titre : Principe de la uk
Harrisfin^ avec les planches relat
le P. Pézenas , Avignon [Paris]
in-4®), laisse a désirer par rap]
forme; mais il ne faut pas oubli
jugeant qu'Harrison a%ait été |
toute éducation littéraire.
Quant à Thomas Harrison, I
juges de Charles I***, et qui fut
général major par le lon^ Parlefl
sait qu'il fut condamné à mort
restauration de Charles II, et
publiquement en 1660.
HARTLRY (Davi d> , naquit i
worth , le 30 août 1705. Il se <
d'abord à Tétat ecclésiastique, i
rété par des scrupules sur les tf
HàR
(503)
HAR
ituent la profession de foi de
nglkane, il tourna désormais
fforts Ters Tétude de la méde-
n*avajt été qu^un médecin lia-
>gre et charitable , tel quMl se
mr à toar à Newark, à Londres
y ion nom serait probablement
lais, doué d'un prodigieux savoir
assait toutes les branches de la
lie naturelle et spéculative, mé-
m profond quoique bizarre, son
nr l'origine des phénomènes in-
s suffira ]>our le sauver de Tou-
curs brochures et articles insé-
les recueils scientifiques de 1738
m faveur de l'inoculation , d'un
i»olvantde la pierre imaginé par
>iselle Stephens, etc., n'avaient
on intérêt de circonstance. Ce-
c^est à la suite d'un de ces pam-
5r Uthontriptico à /. Stephens
tvento , Leyde , 1 74 1 , et Bath ,
le l'on trouve sous forme d'ap-
et sous ce titre : Conjecturœ
de sensu y motu et idearum
one , la première exposition de
e psychologique qu'il développa
ans son grand ouvrage. Ce der-
tnlé Observations sur Vhomme^
misation^ ses devoirs et ses es-
r, 1749, 3 vol. in-8«, fut réim-
0 1791, par les soins de son fils,
notes et des additions traduites
sur allemand Pistorius, et un
r la vie de l'auteur. Ce livre a
lit en français , longtemps après
i autres , avec des notes expli-
eSicard (Paris, 1802, 2 vol.
Hartley prétend y expliquer
lomènes des idées, du raison-
, de la mémoire et de l'ima-
, par une certaine faculté de
1 qu'il attribue aux nerfs et au
Cette théorie réfutée par Ilaller,
t par Priestley, adoptée en par-
ris jours par le poète- métaphyal-
eridge [voy, ces noms), n'est pas
ilogie avec les doctrines moder-
ont cherché dans l'encéphale et
tystème nerveux, le siège des fa-
tel lectuel les. David Hartley mou-
ith le 28 août 1757.
ils y David Hartley, membre du
ot^ fut ravteor de la première
motion pour l'abolition du commerce des
esclaves. Il se fit aussi remarquer par son
opposition vigoureuse à la guerre entre
l'Angleterre et les colonies d'Amérique y
et fut l'un des plénipotentiaires chargés
de négocier la paix avec Franklin, à Paris.
Il est mort le 19 décembre 1813. R-t.
HARTillANN VON DER AUE ,
voy, AuK,
HARUSPICES, voy- Aeuspiczs.
HAR VEY (William) , médecin an-
glais, célèbre par la découverte de la cir-
culation du sang, phénomène ignoré od
du moins incomplètement connu avant
lui, naquit, le 2 avril 1578^, à Folkstone,
dans le comté de Kent, et mourut, le 8
juin 1658, à Hempstead , dans le comté
d'Essex, où il fut inhumé et où on lui
éleva un monument. Ses études médica-
les eurent lieu d'abord dans sa patrie ,
puis en Italie, où il se rendit après avoir
visité la France et l'Allemagne ; ce fut à
Padoue qu'il les termina, sous les auspices
du célèbre Fabrizio d'Acquapendente, et
qu'il prit le titre de docteur à l'âge de 24
ans; après quoi, il revint s'établir à Lon-
dres , et , s'étant fait recevoir au collège
des médecins de cette ville, il fut nommé
médecin de l'hôpital de Saint -Barthé-
lémy. Ce fut à la fois un observateur
plein de sagacité et un praticien remar-
quable. Il fut attaché à la personne de
Jacques I^'^ et de son successeur Char-
les V^ ^ qui tous deux l'honorèrent de
leur estime et de leur confiance, et aux-
quels il fut fidèlement dévoué. Il se livra
aussi à l'enseignement, et ce fut dans le
cours de ses leçons, en 1619, qu'il fit
CQnnattrepourla première fois sa décou-
verte de la circulation du sang, qui ne
fut publiée par la voie de l'impression
que neuf années plus tard [Exercitatio
anatomica de motu cordis et sanguin
nis in animalibus^ Francf.-sur-le-BI. ,
1628, in-4<*). On sait quelles contro-
verses souleva cette nouvelle scientifique,
et combien Harvey eut à souffrir. A ces
tribulations vinrent se joindre les mal-
heurs plus graves encore de la guerre ci*
(*) Ifoos troQTODS , dans VEncjrdopadia Bri-
tanniea, iSôg pour Tannée de la naissance, et
1657 gour Tanuée de la mort. Dana le C. L. ,
même date pour la mort, mais rS^S pour la
aaisiavco. 8. .
HAR ( 504 )
▼île. La maison du médecin favori du roi
fut pillée pendant qu*il accompagnait son
maître infortuné. Il supporta le tout avec
fermeté y se réfugiant dans la retraite et
daus Tétude. Cependant justice lui fut
rendue même de son vivant: en 1651, le
collège des médecins de Londres lui éri-
gea une statue dans la salle des Actes.
Uarvey refusa la présidence du collège,
et se démit même de ses fonctions de
professeur, après avoir fait don à l'éta*
blissement qu^il avait illustré d*une salle
d*as8emblée, d^une collection de livres ra-
res et d^instruments de chirurgie. Il avait
été quelque temps président du collège
de Mer ton.
Avant Harvey, les éléments de sa dé-
couverte, s*il est permis de s'exprimer ain-
si , avaient été déjà rassemblés : il eut la
gloire de les coordonner et de les démon-
trer d'une manière irrécusable. Michel
Servet, quelques années avant lui, avait
presque trouvé la même vérité, et Tavait
signalée dans un ouvrage étranger à la
médecine, il est vrai.
Les travaux d'Hanrey ne se bornèrent
point à cette découverte : la physiologie
tout entière fut Fobjet de ses recher-
ches. Il s'occupa particulièrement de la
génération des animaux , et le roi Char*
les, qui s'intéressait à ses travaux, fit met-
tre à sa disposition un certain nombre
de biches pleines pour qu'il pût les dis-
séquer. L'ouvrage très remarquable qu'il
publia sur celle matière est intitulé
Extrvikuiones de generaiione anima»
Uumy quitus accédant g uœdam departu^
de membntnis ti humoribus uteri et de
eonceptione^ Londres, 1651, in-4<*. Ces
deux écrits, auxquels il n'y aurait plus à
ajouter qu'un très petit nombre d'autres,
ont eu de nombreuses éditions et ont été
traduits en plusieurs langues. Les œuvres
complètes d'Harvey ont été publiées à
Londres en 1766, 2 vol. in-4«. F. R.
HARZou FoaÈT HKacviiiEifiiE [Her^
cjrniajtjrUti).Sou% et uom^ on désigne une
chaîne de montagnes isolée qui ne com-
munique que par le pays élevé d'Eichs-
feld avec la forêt deThuringe (t^/-)> ®^
qui, s'étendantdu nord-ouest au sud-est,
ou de Seesen jusqu'à Mansfeld, a, sur une
largeur moyenne de 4 milles géogr., envi-
ron IS milles àt longueur. Son étendue
HAR
est fixée par une ligne tirée à In
feld, Ermsleben, Gemrode,
bourg, Altenrode, Seesen,
Appenrode et Herigsdorf. i
Harz antérieur les hanleon
l'ouest et au sud en dehors de
La petite partie nord-ouest de
tagnes , et en même temps la p
est appelée Harz supérîrur^
la partie méridionale s'appelle
férieur. L'une est couverte de
l'autre, au contraire, de bob i
quoique moins élevée , elle est
et plus rocailleuse. La prioci|
mités du Harz sont : le Br
Blocksberg (vo^.), qui a S,49<
Heinrichshœhe { hauteur de 1
3, 168 pieds; le Bruchherg^ S,i
la Àchtermannshœhe ^ 3,706
petit/f'//i/ffr^/îl^(la petite Mon
ver), 3,682 pieds ; les Feuersi
res à feu), 3,680 pieds; le /f
3,667 pieds ; le KaltUnher\
pieds; et le RammeUberg^ 1,!
Le pays montagneux et boisé
plus de 64 milles carrés geogr. *
et 56,000 habitants, établis dan
plusieurs bourgs et villages, di
novre possède la plus grande
y trouve en abondance des bi
tières, des truffes, des planU
les et de la mousse d'Islande; <
excellents pâturages servent à i
troupeaux considérables. Oo i
que peu de blé , et presque «i
de l'avoine ; cependant dans le
rieur, on a commencé à se Uvn
culture. On n'y manque pna
de toutes espèces; mais ce a
culièrement les minéraux qu
la richesse de ce pays. Aussi
ci pale branche d^industrie des
du Ilarz consiste- t-el le dans 1
lion des mines d'argent, di
plomb, de cuivre, de xinc,
de manganèse , de vitriol , de
marbre, d*albâtre , etc. Quant
n'est que dans le Rammeûberf
a découvert un peu. A cause di
on y frappait autrefois des di
l'inscription : £jc aura Herej
On peut consulter sur !• Û
ses diverses curiosités, IcUea q»
ken y la Roastrappe , la grntU
HAS
(vof.), la vallée romtntiqae de
le bain <rAleiîs, etc., l'ouvrage de
Taschenbuch fiir Reisende
^iulf il ITars (Manuel des Voyageurs dans
rBan), 3« édit., Magdebourg, 1827, et
inn, das H'trzgfbirge^ etc. (les
da Harz), 2 yol., Darmstadt ,
C. £.
■ASARD, mot sans doute dérivé de
r; mot vague, qui n*ei prime rien de
liné y rien de clair, mais qui , jus-
it à cause de cela, est volontiers
ijé par rhomme pour désigner ce
S'il necoinprend pas, et pour s'éviter
pane d*en rechercher les causes secrè-
, les mystérieuses combinaisons.
^* La vie est si courte , si éphémère, en
iHqparaison de Téterniléy que la plu-
fat des événements et des phénomènes
Edle présente ne sont à nos yeux que
icîrooastances isolées, sans suite, sans
Csxioo apparente : aussi trouvons-
fort commode de les expliquer par
||i aenl mot, le hasard. Il est vrai que
pria n'explique rien du tout et qu'une
iBralledéfinition tombe devant le moin-
pe raisonnement; mais il est si pénible
liraiaooner et si agréable d'avoir recours
\(tm mou élastiques qui nous en évitent
Le hasard a eu des autels, il en a
encore. On s'est imaginé d'é-
' ainsi à la nécessité de reconnaître
pk Diea créateur, qu'il faut adorer sans
evoir comprendre son essence, et l'on
pat va qu'on ne faisait que substituer
■laom à un autre nom, une force aveu-
li, fatale, à une puissance intelligente;
jH ^i, en présence des découvertes de
kecienoe , des merveilles de Torganisa-
|l»et du développement de l'esprit hu-
Mb , était une flagrante absurdité. Mais
b adence elle-même a plus d'une fois
iSert l'exemple de cette étrange aberra-
fai, et prétendu attribuer à la seule ac>
im du hasard les admirables combinai-
taa des substances élémentaires. Cepen-
hMy comme pour donner un démenti à
'tions présomptueuses, elle avait
temps bien soin de ne procé-
br qu^avec ordre et méthode dans ses
Bckcârches sur les lois qui régissent l'u-
hcrs, et de signaler comme des inlelli-
sopérieures tous les hommes dont
( 505 ) HAS
le génie parvenait à surprendre le moin«
dre secret de ce prétendu hasard. Singu-
lière contradiction, qui prouve combien
est violent Tamour-proprc de l'homme !
Il s^irrile de ne pouvoir percer des mys-
tères au-dessus de sa portée, et préfère
les nier quoiqu'ils le cernent et le pres-
sent de toutes parts. Plutôt que de re-
connaître un Père sage et bon , auquel
il doit amour et reconnai5sance {yoy.
Dieu), il consent à se proclamer Tesclave
d^une tyrannie aveugle , d*uue fatalité
brutale % quMI peut maudire et accu-
ser de tous ses maux, dont il est souvent
lui-même l'auteur. Notre intelligence
bornée refuse obstinément de s'humilier
devant la supériorité d'une intelligence
sans limites.
Heureusement les sectateurs du hasard
ne sont plus nombreux ; ses autels ont été
renversés, et sa domination, devant la-
quelle s'inclinaient tous les dieux du
vieil Olympe, ne s'étend plus guère que
sur les détails de Texistence terrestre.
Dans la vie commune, on appelle ha-
sard tout événement imprévu , résultat
de circonstances diverses dont la combi-
naison échappe à notre esprit et s'est
faite sans la participation directe de notre
volonté. F€)y, Destin , Fatalité.
Quelquefois il arrive que ces combi-
naisons se renouvellent à certaines épo-
ques , ou font concorder certains évé-
nements entre lesquels il nous est im-
possible de découvrir aucune relation
quelconque. C'est ce qu'on appelle les
jeux du hasard; la superstition s'en est
souvent servie pour renforcer son em-
pire sur les esprits faibles. Ces concor-
dances bizarresont probablement enfanté
plus d'un préjugé , espèce de culte gros-
sier rendu au hasard par l'ignorance.
Sans dissiper entièrement l'obscurité de
ces mystérieuses combinaisons, les hautes
mathématiques ont essayé d^en peser les
chances diverses , et le calcul des proba-
bilités {voy,) est arrivé à des résultats fort
curieux; mais il n'a guère réussi qu'à
nombrer et classer les effets , sans pou-
voir remonter aux causes, dans le dédale
(*) Fors ou Son, De là le mot latin easmt
/ottuilut , et rexpreuioa française évéoemeot,
cas /orim'O chose arrivée /;rf«iir«iRenl, qaW ne
poarait pas préroir, lî,
ilAS
(ÔU6)
HAS
desquelles Pespritse perd trop facilement.
On dit aussi le hasardde ta naissance^
pour exprimer les circonstances incon-
nues qui ont fait naître un homme dans
telle ou telle classe de la société. Ici , en-
core, la souplesse et ^insignifiance du
mot hasard ont paru commodes pour
remplacer Pexplication d'un phénomène
mystérieux et impénétrable. J. Ch.
Jeux de hasard, voy. Jeux.
HASCHISCH, voy. Hachisch et As-
sassins.
HASE (Charles -Benoit) , Tun des
meilleurs hellénistes de cette époque,
naquit, le 1 1 mai 1 780, à Suiza, près de
NaumbourgfOÙson père était premier pas-
teur. Il fit ses premières études au gym-
nase de Weimaroù il eutBœttîger [voy,)
pour professeur. Ce fut pendant son sé-
jour aux universités dléna et de Helm-
fttedt que , d'après le conseil de son
parent , le théologien Henke ( voy, ) ,
il se décida à suivre la carrière des
études philologiques. En 1801 , il ar-
riva à Paris, spécialement recommandé à
Millin et à d'Ansse de Villoison. Ce der-
nier, qui conservait d'agréables souvenirs
d^un séjour momentané à Weimar, ac-
cueillit le jeune homme avec une bien-
veillance toute paternelle, et le présenta
au comte de Chuiseul-Gouffier qui venait
de terminer son ambassade de Constan-
tinople et son voyage en Grèce. L^ancien
ambassadeur le chargea de la publication
des Œuvres inédiles de Jean Lydus, dont
le manuscrit unique lui avait été donné
en Grèce par le prince I^forousi. Ce pre-
mier travail, plutôt ébauché alors que
vraiment commencé, décida de Tavenir
du jeune helléniste. Nommé, en 1805, à
la place modeste d'employé au départe-
ment des manuscrits grecs de la Biblio-
thèque impériale, il devint le collabora-
teur des hommes savants chargés de la
publication des Notices et Extraits; et,
en 1816, il fut appelé à l'École royale et
spéciale des langues orientales vivantes
comme professeur de paléographie grec-
que et de langue grecque moderne. Re^u
membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles- Lettres en 1824, à la place de
Bernardi, il fut nommé en 1828 cheva-
lier de la Légion-d'Uonneur, en 1830
frofeneur de laD^ae et de UtléraUire al-
leiàaudes à PÉcole Polytechnique, d i
succéda en 1833 à M. Gail, comme hai
des conservateurs-administrateurs dt I
Bibliothèque royale, ao département li
manuscrits. En 1837, il entreprit m
voyage littéraire en Grèce, et , peadiÉ
son séjour à Athènes , le roi Othoa lit
conféra la croix de Tordre du Saavffli
En 1839, il fut chargé avec MM. IUmI*
Rochette, Jomard , Jaubert, WalckeMi
et Dureau de Lamalle, de rédiger un rip
port sur les recherches géographîqMf|
historiques et archéologiques il entrepraÉ
dre dans PAfrique septentrionmle.Celi
pour lui roccasiond*un voyage en AlgM
où il visita Alger, Bougie, Philipperfl^
Bone, Blidah et une partie de TAtlii»
Les hautes études philologiques pm
qnes doivent à BI. Hase une très gnal
partie du progrès quVlles ont (ait i
France depuis 40 ans. Comme éditeor^
plusieurs ouvrages importants sauvés fi
lui de ToubLi et de la poussière des H
bliothèques, ce fut dans les Noiietti
Extraits qu*il commen^ ses tavaiN
publications, à partir de Tannée I8tt
Le t. VIII de cette collection contîest^
lui les trois articles suivants : 1* ?loll
sur Dracon de Stratonicée, auteur 4t%
traité sur les différentes sortes de fi
[Wtpl fiirptav; Touvrage complet de Dh
con fut publié plus tard par M. Hl
mann, Leipzig, 1813); 3* Notietfl
Thistoire de Léon Diacre, avec le M
grec et la traduction latine du G* litfi
8® Notice d*un ouvrage de TempAV
Manuel Paléologue intitulé EntrtùÊ^
avec un professeur mahométam. €
trois notices fqrent publiées à part M
le titre de Recueil de mémoires sar é
jérents manuscrits grecs de la BibU
thèqne impériale de France^ l"* |«ll
Paris, Impr. imp. , 1810, in-4*.
Dans le t. IX des Notices et Extnà
(Paris, 1813, il fit paraître une ood
de trois pièces satiriques imitées à»
Néi yomantie de Lucien ; le Timttrim
dialogua satirique, s*y trouve impril
tout entier pour la première fois, accM
pagné d*une traduction latine et defl
vantes notes écrites aussi en btia. 1
Dialogue des morts ou le Séjour i
Afazari aux enfers^ dont M. Hasei\
Tait donné qu^nne i nalyte , fol tapria
BAS
(507)
HAS
I par M. Boissonade dans le t. MI
fêedoia Grœca, En 1 827, enfin,
dans le t. XI des Notices
uts une analyse suivie de tous les
portants de Thistoire inédite de
ivie, composée en moldave par
MÊliu y et traduite en grec mo-
r Alexandre Amiras.
I ces notices de M. Hase se dis-
é^lement par une fine appré-
ittéraire, par une connaissance
phique très étendue, par un sa-
ologique et historique aussi varié
ood ; mais ces premiers travaux,
t si remarquables, ne sont pas
«su titre de M. Hase à Testime
énbtes. Aidé par la générosité
d - chancelier de Tempire de
le comte Nicolas Romanzof,
fé par les souscriptions du gou-
nt français et du gouvernement
, M. Hase a pu faire paraître,
y à Timprimerie royale de Paris,
applément à la collection Byzan-
r. j du Louvre, ThUtoire jusqu'a-
lite de Léon Diacre, dont il avait
JD livre seulement dans les No^
Extraits cités ci*dessus. Ce ma-
volume in-fol., qui contient en
usienrs auteurs inédits du même
ut reçu , à son apparition , avec
honneurs quMl méritait ; mais les
ires destina pour la Russie péri-
» un naufrage sur la mer Balti-
roonstance fatale qui rendit ce
très rare dans la librairie : aussi
re historien Niebuhr s'empressa-
rétmprimer Touvrage enrichi de
(pr de notes inédites de M. Hase ,
comprendre dans sa nouvelle
m des auteurs de Thistoire By*
, publiée à Bonn; Léon Diacre
iujourd*hui le t. IX (1828)
collection. Ce qui rend cet ou*
marquable , c^est moins son im-
e historique . que le relief que
» a su donner au texte en Téclair-
de tontes les lumières que lui
aient une immense érudition bis-
et une connaissance complète de
tje grecque, depuis Homère jus-
chute de Fempire de Constanti-
]Mm n'aTiit pas otiblié le legs phi-
lologique que lui avaient fait d'Anase d«
Yilloison et le comte de Choiseul-Gonf-
fier; il y revint vers Tannée 1820. Dès
1 8 1 2, M. J.-D. Fuss avait publié de Jean
Lydus, d'après le même manuscrit inédit,
Touvrage I)e ma^istratibus reipuhticœ
Romattœ lihri III ^ accompagné d*une
traduction latine et de notes critiques ,
dont M. Hase fit la préface, intitulée
Commentarius de J, L, Philatlelphcno
Lydo cjusque scriptis; morceau égale-
ment remarquable pour son importance
littéraire et par la pureté de la diction
latine. Il faut joindre à cette publication
les notes que Reuvens a insérées dans ses
Coilectanea litterarùt, Leyde, 1815,
et YEpistotû eritica publiée par M. J.-
D. Fuss à Bonn , 1821. Ce fut en
1823 que sortit des presses de Flmpri»
merie royale de Paris le Lydus de Os^
tends , avec un fragment du livre de
Mensibus. La restitution du texte grec
de Lydus devait être d'autant plus dilB»
cile pour 1^1. Hase que le manuscrit rap-
porté de Grèce avait séjourné pendant
de longues années dans un tonneau de
vin rouge , placé dans la cave d'un mo-
nastère habité par des cénobites peu sou-
cieux de conserver intacte leur biblio-
thèque. Dans ce séjour insolite, le pré-
cieux manuscrit s'était complètement al-
téré au commencement et à la fin. Aussi
ne connaissons -nous rien qui, dans la
philologie actuelle , soit comparable à la
restitution totale de ces pages si lacérées
et si pleines de lacunes.
Depuis cette époque, M. Hase participa
pendant plusieurs années à la rédaction
du Journal des Savants, En 1832, lors
de la mort de M. A bel Rémusat , il y fut
associé en qualité de collaborateur. La
part active qu'il prend , conjointement
avec MM. Guillaume et Louis Dindorf ,
à la nouvelle édition du Thésaurus lin^
guce Grœcœ de Henri Estienne, publiée
par MM. Didot {yoy^j^ à Paris , la em-
pêché jusqu'à présent de faire paraître,
comme suite de Léon le Diacre, l'histoire
inédite de Michel Psellus, et la chroni-
que, également inédite, de George Ha-
martolus.
Comme professeur de paléographie
grecque et de grec moderne, M. Hase
iut| par un enseignement aussi varié ipie
BAS
(508)
BAS
profond, sVntourer d*an auditoire choisi.
Il est sorti de son école plus d^un jeune
helléniste assis aujourd'hui sur les bancs
de riustitut ou au Paiais-Bourbon. En
même temps il s^efforçait , en sa qualité
de conservateur des manuscrits grecs de
la Bibliothèque royale, d*aider dans leurs
recherches et de diriger par d'utiles con-
aeils les Françab ou étrangers studieux
que ces inépuisables trésors ne ces-
sent d'attirer. Il serait trop long d*énu*
mérer ici les ouvrages de haute érudition
dédiés à M. Hase par la reconnaissance
des étrangers ou des nationaux aux suc-
cès desquek il avait ainsi contribué.
Avec tant d'admirateurs , il n'a pas eu
un seul ennemi : ce fait honore trop la
modestie de M. Hase pour qu'il ne soit pas
juste de le consigner ici comme un exem-
ple rare dans les circonstances au milieu
desquelles nous vivons. L. de S-r.
HASLI ( viULuLs DE ) , dans le canton
de Berne, en Suisse. C'est une des parties
les plus pittoresques de ce pays monta-
gneux et, par cette raison, très fréquenté
des voyageurs. En descendant des gla-
ciers des Alpes bernoises, la rivière d'Aar
traverse , jusqu'au lac de Brienz , une
haute vallée couverte de beaux pâturages
et dominée par les glaciers : cette vallée,
c'est celle de UasU. Elle est habitée par
une belle race d'hommes adonnés à la vie
pastorale et conservant encore quelques
coutumes simples et frugales des anciens
Helvétiens. Ils se nourrissent principale-
ment de laitage, de pommes de terre et de
fromages de leur façon. Tout le Hasli-
Thal renferme environ 5,500 âmes. Il n'y
a point de villes, point d'industrie dans
cette vallée; un simple village, celui de
Meyringeny en est le chef-lieu : situé sur
le montScheideck, il peut être aperçu des
diverses parties de la vallée. Des chalets
dispersés dans les pâturages des monta-
gnes servent de demeure à la plupart des
habitants , qui vivent avec leur bétail au
milieu d'une nature agreste, éprouvant
à peine le besoin de communiquer avec
le reste du monde. Il y a des Uasliens
qui ne connaissent de la terre que la val-
lée où ils ont reçu le jour, et où ils se
trouvent heureux. Des luttes et d'autres
jeux gymnastiques leur servent de diver-
tissements extraordinaires à certains jours
deTété; et, pour cet fîtes. Ici ka
des diverses parti*^ de la vallée •
nissenl dans de grandes prairies a
montagnes.
Une des beautés naturelles de 1
lée de Hasli consiste dans les en
formées par les torrents des gUdc
viennent grossir le cours de l'Aar.
est surtout celle deReichenbach, qi
mentée par le glacier de Rokenlawi
cend de roche en roche et se préd
deux reprises dans des ravins pra
L'Alpbach fait une chute moins on
rable. La rivière d'Aar elle-même
une belle cataracte auprès du viUi
Handeck. C'est en approchant des
ces de l'Aar que la vallée haute dt
prend un aspect sauvage et cerne
peuplée. En hiver , des ouragans <
vantables , accompagnés de la chut
normes avalanches, troublent quelq
les solitudes du Uasli. j
HASSEL ( Jeak-Geoece-Hs
l'un des plus savants géographes et i
ticiens contemporains , naquit, le \
cembre 1770, a Wolfenbûttel, c
père était conseiller consîstoriaL
avoir fait ses humanités an gjum
cette ville, il se rendit, en 1789, à
versité de Helmstedt , où, indèpci
ment du chroit, il étudia avec bes
de zèle l'histoire et la géographie,
buta par la Descripiion geograpkk
statistique des duchés de f^oi/en
et de ÉlanÂenbourg ( 3 vol.« Birvi
1 802 ) , qu'il publia en société a
bailli Bege, et par son Esquàse sa
que de tous ies états de l'Europe (2
Brunswic, 1805, in*fol.)« Haâsel s
cilia les bonnes'grâces du duc de 1
wic, qui lui accorda une petite pc
Après un court séjour à Nuremba
Gœttingue, il se rendit, sur Tinvitaf
Bertuch {vor,\ à Weimar, pour om
aux travaux littéraires du Comploî
dustrie. L'ancien ministre de Bnsi
comte de Wolfradt, ayant été noau
nistre de l'intérieur dans le rovas
Westphalic, conGa à Hassel,eo ;
la direction du bureau statistique,
plaça plus tard au ministère de Tin
lion et du culte. Après la disi&olttli
royaume de Westphalie, le gouvtm
de Brunswic le nomma pléuipola
tIAà
U ooncîlialîoii des affaires centrales
Wcstphalie, etTenvoya, en 1815, à
[kn pour réclamer les trésors littéraires
d'art du duché qui y avaient élé
n s'attendait à recueillir les
de la fiiTeur du duc Frédéric-
lorsqu*iI fut signalé à ce
loe, par la malTeillance, comme Pau*
d*iin mémoire, dans le Moniteur
^halien (1809), sur la retraite du
Alors Hassel se décida à retourner
Wcinar (1815); il y travailla pour
:h, eiy après la mort de ce dernier,
lUnna à publier les excellentes Ëphé'
géographiques. Déjà avant cette
collaborateur actif de TEncyclo-
E«rEr9ch et Gruber, il se chargea avec
iniiie MûUer de la seconde section
. ouvrage, qu'on a j ugé nécessaire de
trois sections afin d'en acti*
Ib publication. Après la mort de Mûl-
( en 1 827 ) , Hassel s'adjoignit le cou-
eedésiastique Hoffmann à léna,
Il poursuivait avec ardeur sa tâche ,
i*il mourut, le 18 janvier 1829, à
Pkmi le grand nombre de ses onvra-
lona écrits en allemand, nous devons
«uer particulièrement les suivants :
statistique de l'empire tVAu-^
(Nuremberg, 1807); Aperçu sta-
tue de f empire de Russie ( Nurem-
ilvg, 1S07 )i Aperçu géographique et
Êkisàque du royaume de ff^estphalie
fWcimar, 1 809); Manuel de lastatistîque
étt états de l'Europe (Weimar, 1812),
lièi bon livre, quia eu plusieurs éditions
Hfû est peut-être le plus substantiel de
m ouvrages ; Manuel général des états
ittEmrope pour 1 8 1 6 ( '4 vol., Weimar,
1I17«18), et Dictionnaire général de
^ognsphie et de statistique (2 vol . , Wei-
■», 1817-18 ). Hassel eut aussi la part
b plus importante au Manuel complet de
kgéngraphie moderne ( W ei mar, 1 8 1 9),
fifû publia en société de Gaspari, de
GiBuabich et de Gutsmuths ; nous ne ré*
yéicroos pas ce qui en a été dit à l'article
CansBiCB. Depuis 1824 et jusqu'à sa
, il publia en outre, en société de
amis, VA/manach généalogie
J far, historique et statisque , dont il pa-
lait encore maintenant tous les ans un
froa vol. in- 16. C L,
( 50* ) llAà
DASSIDES , voy, Almorades.
HAST (AaMESD'), du latin hasta^
lance , pique. C'est ainsi qu'au moyen-
âge, et jusqu'à ce que l'usage des armes à
feu eût prévalu dans les armées , on dé-
signait toute une variété d'armes offensi-
ves. En général, on comprenait sous la dé-
nomination d'armes d'hast toute arme
composée d'un fer tranchant ou aigu,
monté à Textrémité d'un bois léger sou-
vent très long, nommé hampe. Ainsi , la
pique, la lance, la sarisse, l'épieu, le ja-
velot, la falarique des anciens, la lance-
guaye ou archegaye , Tangon des Francs,
la zagaye du Maure africain , Tespontoo ,
le fauchard , la guisarme , la hallebarde,
la pertuisane, etc. , du moyen-âge, étaient
des armes d'hast. La lance pour la cava-
lerie , la baïonnette au bout du fusil pour
l'infanterie, la faux ou fauchard des pay-
sans insurgés, sont les seules armes d'hast
dont lesmodemes fassent usage. C.A.H.
HAST£NB£CK.Cebourgdelaprin-
cipauté de Kalenberg , dans le Hanovre,
est devenu célèbre par la bataille qui y fut,
livrée le 26 juillet 1757 et qui fut sui-
vie de la convention signée au couvent
de Seven. A l'approche des Français oom*
mandés par d*Estrées {voy.) , le duc de
Cumberland {voy,)y chef de l'armée an-
glo-hanovrienne, avait passé le Weser
pour se porter près d'Afferde, où son camp
se trouva faire front à Hastenbeck et à la
Lanke. Les Français traversèrent à leur
tour le Weser , et, après avoir délogé les
avant -postes anglais de Tllseberg, ils
campèrent sur les hauteurs voisines, près
de Grohnde. De cette manière, l'aile gau-
che des alliés se trouvait appuyée contre
les hauteurs peu escarpées de Vorenberg,
occupées par des chasseurs et par sept
bataillons de grenadiers, et encore dé-
fendues par une batterie. Une seconde
batterie de 18 canons avait été élevée en-
tre ces troupes et l'aile gauche de l'infante-
rie brunswickoise. Six canons avaient été
placés plus à droite, près de Hastenbeck,
et quatre pièces de douze devant l'aile
droite, sur le Siedelberg. Wisperode, der-
rière l'aile gauche, était occupé par 300
hommes, et la cavalerie était rangée en
seconde ligne derrière l'aile droite. Le
25 juillet, les Français avancèrent en plu-
sieurs colonnes, non pas pour attaquer ,
HàS
C«io)
BAS
nuis pour reconnaître les positions en-
nemies. Cependant le duc de Cumber-
land fit occuper Diersen , derrière Taile
gauche, par trois bataillons et deux esca-
drons auxquels se joignit encore, dans la
nuit, le détachement de W isperode. Uas*
tenheck était occupé par les piquets de
Farmée. A minuit, le maréchal d'£>lrées
envoya quatre brigades et Tinfanterie lé*
gère attaquer Taile gauche des alliés,
pourfaciliter à Tarmée les moyens de dé*
boucher dans la pUine. Elles réussirent à
prendre à revers les chasseurs ennemis ,
et menaçaient déjà les bataillons de gre-
nadiers, lorsque, attaquées par les trob
bataillons postés à Diersen, elles furent
culbutées et repoussées avec une perte de
33 canons. Sur ces entrefaites, Taile droite
de Tarmée française avait avancé et s*é-
tait emparée de la batterie sur Taile gau*
che des alliés, tandis que les grenadiers
de la garde française, entrés dans le vil-
lage de Uastenbeck en flammes, mar-
chaient contre les troupes postées der-
rière ce village. La perte de la batterie ,
le feu ardent à Textrémité de Taile gau-
che dont la véritable cause était ignorée,
engagèrent le duc de Cumberland à com-
mander la retraite, quoique le prince hé-
réditaire de Brunswic eût repris aux Fran-
çab la batterie perdue. Au même instant,
le maréchal d'Ëstrées apprit qu*une colon-
ne ennemie forte d'environ 9,000 hom-
mes marchait sur sa droite et le prenait
en flanc : il donna aussitôt Tordre à Tar-
mée de ne pas avancer et de faire ren-
trer Tartillerie dans les mêmes positions.
Les alliés purent donc sans obstacle pas-
ser de Tautre côté de la rivière de Uamel
et effectuer leur retraite vers Oldendorf
et Minden ; ils perdirent environ 3,000
hommes , tant en morts qu^en blessés et
prisonniers, tandis que la perte des Fran-
çais ne s^éleva qu*à la moitié de ce nom-
bre. C, L,
HASTINGS (bataills de) , livrée le
14 octobre 1066, par les Normands,
après leur descente sur la côte d'Angle-
terre, au roi saxon Uarold. f^of, Guil-
IiAUMB-LB-CoifQUéaAZIT.
UASTL\GS iWabbbn), fameux par
ion ruineux procès, et qu'il ne faut
point confondre avec son homonyme, le
était le fils d*an pasteur de
à Churchill, comté de Woroeslcr, i|
1732, élevé à Westminster aux 6||
d'un oncle, il fit ses études à Oxlbrd,g
partit, en 1749, |iour leslodcs-Ori^
talei, où il fut employé parla oo
Au Bengale, il étudia le persan , et se
au fait des intéi-éts anglats dans ce
11 servit dans l'aé-mée du colonel
(vox.}y qui faisait la conquête da
gale. En 1761, il eut une place dans Ti
ministration à Calcntta; mais quatre
plus tard, il retourna en Angleterre
se livrer tout entieraux sciences.!!
de solliciter une chaire de persan à
ford , lorsque le gouvememeot
informé de ses talents d*adaiin
le renvoya aux Indes, en qualité de
missaire à Madras. En 1771, il fat
mé gouverneur du Bengale, et, dc«B
plus tard, gouverneur général des
sessions anglaises dans Tlnde. F
les treize ans qu*il occupa ce posie i
porunt , il étendit la domination dt
Compagnie aux dépens des prioces
diens, commettant plus d'une fois et
actions criantes et violant sans
les lois éternelles de la justice. D'un
côté , les résultats heureux de son
nistration frappèrent tous les yeax;U
arts et les sciences trouvaient en Ini iM
protecteur éclairé. Grâce à lui, les
geurs Boyle et Tumer purent es
l'intérieur du pays. Les revenus dt Ij
Compagnie montèrent de 9 millionaA
livres sterling à 5 millions; et aussi loi||
temps que le ministère de lord NodÉj
protecteur de Warren, fut debout , I
proconiul de l'Inde semblait avoir
le brevet d'impunité et d'inlatllibilitè!
Mais après la chute du
North , U face des affaires changea
tement pour lui : Warren Uastings Al
rappelé ( 1 7 8 S) et accusé de coi
malversation, de mesures oppressives
l'exercice de sa charge, par les
orateurs du parlement , par Fob ,
dan , Burke. Ce dernier présenU, le 11
février 1786, à la chambre des Coommi
nés, un acte d'accusation ; en osai 1 7tl
Warren fut renvoyé devant U
des Pairs; enfin le 13 février 1788
mencèrent k VVestaûnsterhall les
Biarquisde Uai^tings (vo;". l'art, suivant), | d'un des plus célèbres procès dont It
ttAS
(611)
ttAS
ci politiques aient
é le toaTCoir. Warrea n*écbappa
nsofiBeaient que moyenDant une
latioo préiiminaire. Attaqué par
lœs de la tribune , il semblait de-
Dcomber; mais fort heureusement
i le procès traîna en longueur. Il
point oublier, d*ailleur&, que les
ntes attaques de l^Opposiiion con-
nren Uastiogi avaient pour prin-
otif le rejet de Vlndia^BUl (vo/.
90t les amis du gouverneur général
signalé les inconvénients. Warren
^ De désespéra nullement de sa
par un discours qui occupa trob
, il panriot à faire rejeter plu-
jiiels de ses accusateurs. Déjà ses
I» chantaient victoire , lorsque le
s Pitt lui-même descendit dans
ci soutint un des points de Tacte
itionqui imputait à Warren Has-
es cruautés esercées sur le rajah
ares. Au point de vue de la pô-
les procédés du gouverneur con-
ite-Singh (c*était le nom du rajah)
st facilement se justifier: ce prin-
Htieuz et cruel n*avait point exé-
élément les conventions contrac-
c la compagnie desIndes; soutenu
bégums ou princesses d^Oude
\ il avaitébranlé momentanément
té du gouvernement anglais; Bas-
ait dUns son droit en Fécrasant.
icridan , avec cet immense talent
reconnaît Fh'istoire parlemen-
sttaasa sophismes sur sophismes.
lit fait de Warren , si Taltention
«y fatiguée à la longue par d'in-
I4es séances y n*eîît été distraite
i par des événements politiques
vcs. On touchait à 1 789, car Tau-
les témoins, qu^il fallait chercher
de rinde , avait reculé constam-
ooodusion de ces débats. Le par-
absorbé par les affaires couran*
pouvait s*astreindre à siéger tous
teo cour de justice; le 15 avril
oo en était à la 120* séance,
icfaer à la fin. Dans ce long inter-
•pinion publique avait eu le temps
odifier; après le retour de lord
UiSy gouverneur de Tlnde, elle
me par se déclarer pour Warren,
ir doquel semblaient militer de
puissantes eonsidérations. « Warren Has*
tings , disait lord Comwallis , qui s*était
constitué son défenseur officieux en face
du public, nous a conservé nos possessions
dans les Indes- Orientales dans un mo-
ment critique , où la défection de TAmé-
rique semblait encourager toutes nos co-
lonies à suivre leur exemple. » Le témoi-
gnage impartial et généreux d^un officier
français, nommé Gentil, que Hastings
avait banni de Tlnde, et qui se prononça
néanmoinsen sa faveur, contribua encore
à ramener Topinion. Les choses en étaient
à ce point au commencement de 1795,
lorsque lord Thurlow fit la proposition
d'en venir à un appel nominal dans la
chambre haute. Le 13 avril 1795, Bas*
tings fut absous à la majorité des voix;
toutefois les frab du procès , qui se mon-
Uientà 71,080 liv.sterl.(l,777,075(r.),
restèrent à sa charge. Le gouvernement
avait dépensé, en outre , 100,000 livres.
Lacompagnie des Indes sVmpressa de ti-
rer d^embarras Warren Hastings en lui
faisant une pension de 4,000 liv. sterl.;
elle paya sur-le-champ 42,000 liv. à l'a-
vance, et lui fit un prêt de 50,000 livres.
Après ce procès, Warren Hastings s'é-
clipsa de la scène politique, et il mourut
presque oublié le 22 septembre 1818.
On croyait trouver de grandes richesses
dans son héritage; Timagination popu-
laire était encore frappée du souvenir des
choses précieuses qu'il avait jadis rappor-
tées de rinde , de ces fauteuils et de ces
lits en ivoire, de ce trône tout couvert
de diamants, digne siège d'un nabab;
mais l'attente du public fut trompée:
Warren mourut pauvre.
Quelque jugement qu'on porte sur sa
moralité, on ne saurait nier que ce fut
un homme heureusement doué. Il réu-
nissait des qualités qui semblent in-
compatibles, celles de l'homme de cabi-
net et de rhomme d'action. Ingénieur ,
architecte, poète, adminbtrateur, guer-
rier, Warren occupe une place éminente
dans la série des hommes d'état anglais
qui ont étendu et affermi l'empiredeleur
métropole sur les bords du Gange.
On a de lui dirférents ouvrages dont
nous citerons les suivants : Narrative oj
tlie laie transaction at BenareSy Cal-
cutta, 1782; Keptew of ihe staie oi
HÀS
(«12)
HAT
BènareSy Calcutta , 1786; The présent
State of the East^India^ Calcutta, 1786;
Speech in the high court of justice in
^estminsterhatly Lond., 1 79 1 . C £. m.
HASTINGS (FrakcisRawdoh-Has-
TiNCS, marquis de ), homme d*élat, issu
d^une fjimille anglaise établie en Irlande et
qui remonte jusqu*à Guillaume-le*Con-
quérant, naquit le 7 décembre 1754.
Très jeune encore, il se distingua dans la
guerre d'Amérique, sous le général Clin-
ton , dont il était Tadjudant général. En
1782, il retourna en Angleterre, où il
fut successivement élevé à la dignité de
pair du royaume et d*aide-de-camp du
roi. Héritier du comte de Uuntingdon ,
son oncle , il en prit le nom ; puis , à la
mort de son père (en 1793), il devint
comte DE MoiEA, et plus tard (7 décem-
bre 1816), marquis de Hastings. Il fit
partie de plusieurs expéditions entrepri-
ses par les émigrés français. En 1799, il
sV)pposa vivement* la réunion de Plrlande
avec TAngleterre. Quoique ami du prince
de Galles (George IV), il joua un rôle dans
le parti whig ; il vota en faveur de Tabo-
lition de la traite (1807) et de l'émanci-
pation catholique.
Mais le rôle marquant du marquis
de Hastings ne commença qu>n 1812.
Nommé à cette époque gouverneur géné-
ral de l'Inde, il illustra son administra-
tion par la guerre contre les Pindarees,
contre Scindiah , prince des Mahrattes ,
enfin par la soumission du Nepaul. Con-
stamment en opposition avec la politique
étroite de la Compagnie anglaise des In-
des, il fut rappelé en Angleterre en
1 822 , et une grande discussion s'engagea
entre ses partisans et ses adversaires. Le
principal grief de ces derniers roulait
sur la permission accordée par le gou-
verneur général à quelques agents subal-
ternes de faire des affaires de banque
avec les princes indiens : aui termes des
règlements de la Compagnie des Indes,
le marquis de Hastings n'aurait point dû
tolérer un semblable négoce. Il parvint
toutefois à se justifier pleinement devant
l'opinion publique, et fut nommé gou-
verneur de Malte eu 1824. Il mourut à
l'ancre devant Bajes, le 28 novembre
1826. C. L. m.
Le chef actuel de l'ancienne et illustre
famille de RawdoD-Ebitmgi,
peut voir la généalogie daoa le Po
anglais, est GEOECE-AuGusTB-Fiâi
marquis de Hastings , comte de Ran
vicomte Loudoun, baron de H«l
Hungerford, etc., etc. , oé eo 1 80S,e
a depuis 1882 un héritier mâle.
HATTI-CneRIP, ou plutôt 1
thi'Cherif^ est une déDominatîoa a
qui signifie écriture nnhle. A Comli
nople et dans tout l'empire Othoi
on entend par là noo-seulemeot la
très et billets écrits de la main ds
than et envoyés par lui à ses mÎMi
mais encore tout commandement dn
minute ou la principale copie, ra
dans les bureaux, porte au haut qad
mots de son écriture, comme, par ci
pie : QuHl soit fait en conséquence* ]
le corps de ces commandements, il n
pour l'ordinaire : « Ma volonté
étant que telle affaire soit ainsi
mon présent commandement, anni
solu que le destin, a émané et a été
coré de mon écriture sublime impéri
afin qu'il soit fait de la manière a
quée. » Au lieu de khatihi^ckerij^
emploie quelquefois les mois iêm
homayoun , c'est-à-dire écrit uraaai
te^ L'une et l'autre dénomioatiom
vent également à désigner, chez IcsO
mans, une espèce de paraphe conteaa
nom et les titres du sulthan et quel
r*) Cett ce oom qa*oa a fi«Mi»é, •«
i 1 «p^ce de àitfmn àm irérn^
àt
•ioa du prenirr j«»ar de V*m (de l*brgM
le tttltliaii Altdoul-Medjid au g read cnnej
ronrt auqael les mioitlre* oat téptamém k
qaet juurt de dutaare. Après avoir mrm
lectore de crtte rfpoate, le graa«l-«ei§«««
dit : ■ Dorroavaut notre inlralMMi Mipérii
de noa« rendre tolenBelIroie*», aa rooia
méat de fl»«qae anaée, au aiiliev d« «««a
le grand <*on»etl («e/.DiVAii), po«r «««Bal
goer notre M>ttveiainc aali*factMMi dn Im
aura été f«it, et vont aign^lrr Ira »eaaf«
je jngrrai ««onvenable de vont propaaw
Cette iinitati«»a d*nn naage efaMi daiia In
rontlilnlicmneU a »ttivi de prèa U peMa
du li«tti-4-bénf le pin» rraian|nal*le de« '
modernea, crlui da 3 novraibce iSl^ aaAi
lemeot pnblié daua la pUiae ém CaMwa
préaenre de lont lea prineipaea I»
de la Porte •OiltoMane et da rtM
qMr;liatti«(hénf qii*«in |»eMt regarder <
e»|Mrrr de rharle • • le Ini foadairatala «1
Bont feront i-on» ni re les dkpetHiwi à Ta
Otbomas (ea^Nirr). J. |
BàT
e<|BÎaepbeeàlal
Pacte. Ob
(SIS) lUT
a prciiia part à kncloM %W D«iiUii^^«
A k bataille é» JanUii Ml BoMne» U M
kit prisoraicr par TontMnafeuEi. Après U
paix «le Wcstphalie^ MekèUor coaaHMu»^
de rinnée i»péffkle qui était emxovée «ii
secours de k Pi>lof;iie contre CbaHe»«
Gostare; il termine sa glaneuse carri^
par la prise ck Cracovie, et il meurt k ta
janTÎer 16S8 à Powitsko« A dékutd^eu*
knts màk&y son frère FaiiMUic fut tcmi
héritier. L' d de ses desceodaols, FaANçoi&«
PHiLirFK-AjDaïKN, né k :i mai^ 1707,
fut élevé par k roi Frédéric II de Prusse
au rang de prince ^en 1741). Plus tard
(1748), Tempereur François lui conféra
la même di|(liité. Fendant la guerre de
Sept*AnS| le prince deHatxfeld fut en but«
te à de cruelles exactions; sa belle priuci«
pauté de Trachenberg en Silésie fut pillée
à diverses reprises, et lui-même, en 17â8,
fut emmené prisonnier par les Russes;
un bombardement détruisit son palais i
BresUu. Il mourut le 6 novembre 1779.
Le prince de Hatzfeld, qui a obtenu
quelque renom dans Phistoire contempo-
raine, est Feançois-Louis. Il naquit le
23 novembre 175G. 11 appartenait k la
branche de Wildenberg-Werther et por-
tait d*abord le titre de comte. Il succéda,
en 1802, à son frère Clkmknt-Auguiitk,
et hériu aussi, en 1 80 3 , de la principauté
de Trachenberg, qui a 160,000 habi-
tants sur une superficie de 6 milles carrés
géographiques et à laquelle est attaclié le
titre de prince. I/autre grand majorât de
k famille, appartenant à la seconde bran-
che de cette maison,Wildenberg»Schastt-
stein , dans k régence de CoblenC/ , n*a
que 1,640 habitants sur trois quarts de
m. c. géogr.
En 1806, k prince de Hatzfeld- Wil-
denberg-Werther se trouvait gouverneur
de Berlin au moment où cette capitale
était évacuée par les troupes prussiennes^
après la bataille d'Iéoa« Son beau-père^
k comte de SchulenlK>urg, lui avait remis
en ce moment latal k direction des af-
iaires, avec Tordre de rendre compte
au roi chaque matin des événements du
jour; oetle obligation devait touteCois res-
ter subordonnée aux circonstances éven-
tuelles. Le 24 octobre, k cinq lieures du
( àFacte BBêaae, liieB ipill n^ soit
mrqné de k mmm âm prince. Le
le est appdé en arabe èiamtéf en
^ogra et en persan misckoM ; ces
nttoas les trob k signification de
Ea Perse, sons k domination des
le psnpbe renfermait les noms de
■et, de son gendre Ali et de quel-
ans des descendants du prophète,
Isit en conséquence k nom de signe
Il est kit allusion à œ signe dans
dooDSDces émanées de ces princes,
le commencement d^une de ces or-
Dcei; c'est une espèce de passeport
lé sa célèbre voyageur Chardin :
que cette patente aura été parée,
née, ennoblie et animée du sceau
delesoleil en dignité, et qui révèle
des commandements du maître du
'y dès que le signe adorable, saint,
Bt et sans égal, y aura été apposé,
ni, etc. » On ne sera plus étonné
œk que certaines ordonnances
uurques persans aient porté le nom
auquel le monde doit obéir, R.
"ZFfiLD (FiUtILLEKT paurcKDE).
!ean auquel se rattache Forigine
famille allemande est situé sur les
s TEdder, dans le grand- duché
e. Au moyen-âge, il s'appelait
*Jdy Hatsiveli; il en est fait men-
s un bon nombre de documents
qoes. Au milieu du xrv* siècle, les
firent k guerre au comte Jean
B-Hadamar et aux Luxembour-
lis an kndgrave de Hesse, et sou-
: aacoès. En 1 388, Jean de Hatz-
laa Jultade Wildenberg, et réunit
lariage une vaste seigneurie à la
tedant k guerre de Trente- Ans,
BTons un FaAKçois de Hatzfeld
i k siège épiscopal de Bamberg;
m. de Hatzfeld commande un
00, se kit battre par le Suédois
Wittstock (1636), mais prend
rke près de Lemgo, où il met en
k comte paktin Charks-Louis
Hekhior allait s'emparer de k
Ik au moment où les suooès de
fiBroent de couvrir k Saie. £0 matin, c'est-à-dire, 6ept heures avant
est of^KMé à Guébriant {vor,); l'eatrée de Tai-fliée l^aja^aîse à Bedin^ k
fckp. d. G. d, M. Tome XUL ^^
tut}
(«
prince écrivit au major de Kneienbeck :
« Je ne sais rien d^officiel sur Farmée
française; je viens de lire une réquisition
adressée au magbtrat de Potsdam : diaprés
ce document, les Françab évaluent leurs
forces à 80,000 hommes; d^autres rap-
ports ne portent ce corps qu^à 50,000
hommes. Les chevaux de la cavalerie sont
très fatigués. » Cette lettre tomba entre
les mains de Napoléon : le 28 octobre, le
prince de Hatzfeld est arrêté et traité d*es-
pion.Sa femme se rend en hâte au château;
elle obtient une audience de Tempereur.
«Je vous établis juge vous-même, mada-
me, lui dit le monarque irrité ou affectant
de Tétre; si cette lettre est de votre mari,
il est justiciable d*un conseil de guerre. »
La princesse de UaUfeld, hors d'elle-mê-
me, se jette aux pieds de Tempereur. Alors
Napoléon lui remet la lettre. « Je n*ai
plus de preuves en main contre votre
mari, lui dit-il ; ramenez-le chez lui ; il
est libre. » Les Ûatteurs de Napoléon ont
fait de cette entrevue fort simple une
scène mélodramatique, et ont élevé jus-
qu'aux nues rincomparable clémence de
Fempereur. Mais le pardon qu'il accor-
da n'était-il pas un acte de justice? Le
prince de Hatzfeld n'avait fait qu'exécu-
ter à la lettre les ordres de son gou-
vernement, et aussi longtemps que les
Français n'occupaient point la capitale
de la Prusse, le gouverneur de la ville
n'avait do devoirs qu'envers son maître
et ne relevait que du quartier-général. Il
est fort douteux qu'un conseil de guerre
qui n'eût point été servile eût qualifié
d'espionnage cet acte d'obéissance.
Le prince de Hatzfeld prit son congé,
en 1807, avec le grade de lieutenant-
général. Plus tard, il fut employé dans
plusieurs missions diplomatiques ; en
181 3, il porta à Paris une lettre d'excuse
sur la capitulation du général d'Yorck.
Il fut successivement ministre de Prusse
dans les Pays-Bas et à Vienne , ville où
il mourut le 3 février 1827. L. S.
IIAUBA!V , mot qu'on trouve souvent
écrit auban^ haut-ban et même haut-
banc , et qui devrait s'écrire hoban , est
IVlai de côté du mât , la corde forte et
puissante (]ui assure ce mât contre les se-
cousses que lui donue le roulis du navire.
Ceae corde lie la tète du mât, l'entoure,
u) tau
lui fait un bandeaa , et cVtt de là 4
vient son nom , qu'on trouve di
poètes français des xu* et xiu* aièi
notamment dans lu fort curieux |
maritime d'iu des poèmes de Ti
Normand Waœ, expliqué par imni
le Mémoire n<> 3 de V Archéologie m
U y a des haubans simples, et oeux-
gamis à leur extrémité inférieure d
lies ou de caps de nnouton dans h
passent , sous forme de palans , i
qu'on appelle la rifie du hauban. Il
haubans composés d'un système
gués et de palans , et qu'on appelh
bans à bastaque; ceux-là sont €■
dans un grand nombre de petits ■
ils étaient fort en usage dans la i
de la Méditerranée , au moyen -âg
Vénitiens les nommaient chinali a
siècle; un siècle auparavant, les
leur donnaient le même nom, qu'il
valent quinali^ comme on le voî
les Documenté d^amore de Fra
Barberino. A Gênes, au xiu* sièi
haubans à élagues étaient nommé
dtle^ ainsi que le montrent les ■
passés entre saint Loub et les (
pour la croisade de 1270. Les F
çaux ont retenu ce nom , et ils dii
candclas. Les haubans des galères '
nommés sartiSy en italien tarte e
chie. Les petites corde» qu'on mal
zontalement d'un hauban à Tautn
y faire des échelons, se noaameat
chures.
Garnir un mât de baubaaa
le /uiubaner; mais ce mot est pm
Les haubans prennent le nom à
qu'ils appuient : grands hauhat
bans de grand mât), haubans de ■
haubans d'artimon , etc. A
HAUBERT, voy, Corrx os m
HAUBOLD (CnaÉTicif-TBioi
jurisconsulte célèbre par ses elfbfl
rattacher le droit moderne aux i
dont il était découlé , naquit à Oi
4 novembre 1766; son père ayi
nommé professeur de physique à I
ce fut dans cette ville qu*il &t si
mières études. Depuis 1781, il y
droit, et en 1 788 il fut re^u dodM
cessivement nommé professeur m
dinaire des antiquités de droit à
versité de Uipzig (1739^
fiAO
(515)
HAU
ruBO de Saxe (1791), et
même coor (1916), pro-
re du droil saion (l797),
i faculté de jurisprudence
[uième professeur de l^an-
on (1809), il améliora de
. position, mais en conser-
la chaire de professeur du
mourut le 14 mars 1834,
excès de travail,
î érudition de Uaubold et
icité lui ont assuré, comme
t comme écrivain, un nom
i ses ouvrages, écrits en
1 latin , nous devons sur-
ler les suivants : Linea^
ionum historicarum juris
me priifotiy Leipzig, 1 805,
ne nouvelle édition fut pu-
, après la mort de Fauteur,
rits, Leipzig, 1825; //i*
ris Romani Uterariœ ,
Institutionum jurh Rom.
7gmat. epitome , Leipzig,
, par Otto, 1825); Ma^
r£(/7t,Leipzig, 1 8 1 9 , in • 4^*;
oit saxon y Leipzig, 1820
Gûnther, 1829); /)or/r/-
'uin Uneamenta cum lacis
cig, 1820; puis les éditions
Bénévent , De dissension
rum , Leipzig, 182 1 ; de
liiquiiaium Roman, sjrn^
'ort, 1822. Dans ses nom*
ations, il se montre aussi
insultes les plus profonds;
lU à cette vaste érudition
'.hes les plus soutenues, par
inuel , par une exactitude
par la bibliothèque choisie
mée à force de sacrifices.
tscula academica furent
Wenck (Leipzig , 1825).
»eur , Haubold captivait
ss auditeurs; comme hom-
5 dbtingua par le patrio-
)ur et par Paccomplisse-
K de ses devoirs. Doué d*un
, toute sa conduite portait
e rare modestie et d'une
ropie. L'ordre et l'assi-
ortait au travail lui per-
lufBre à ses occupations
Sa bibliodlèqme était oomposée d^envi-
ron 1 0,000 volumes presque tous relatifs
à la science du droit; Fempereur Alezan*
dre Tacheta pour Tuniversité d'Abo, en
Finlande, où elle devint la proie des flam*
mes (1827). Il n'existe plus aujourd'hui
de cette riche collection de droit que
quelques manuscrits de Haubold et 1 16
ouvrages annotés de sa main qui avaient
été achetés par l'université de Dor-
pat. C. L.
H AUOWITZ ( CHaiÎTiCN - Hehki-
Charlbs , comte db ), minbtre prussien ,
né le 1 1 juin 1758 , en Silésie. On comp-
tait parmi ses ancêtres plus d'un nom iU
lustre : Jban de Haugwitz avait combattu
àLiegnitz, sous la bannière de Henri- le-
Pieux, contre les Tatars; un autre Jean
de Haugwitz avait défendu, en 1529, la
ville de Vienne contre les Turcs; Faïoié-
aiG-GoiLLAUXK de Haugwitz, le chance-
lier de Bohême, rendit, vers le milieu du
siècle dernier, l'Autriche indépendante
du tribut qu'elle avait payé jusqu'alors
aux puissances maritimes.
Le comte Chrétien-Henri, après avoir
terminé ses études , se maria avec une fille
du général Tauenzien , et fit avec elle un
voyage en Italie , pendant lequel il se lia
avec l'archiduc de Toscane, plus tard em*
pereursous le nom de Léopold U. Sur la
demande de ce souverain , Haugwitz fut
envoyé,enl 790, ministreplénipotentiaire
de Prusse à Vienne. Il avait d'abord dé-
cliné cet honneur, en opposant son inap-
titude, son peu d'expérience des affaires;
mais son gouvernement ne tint aucun
compte de ces objections. Il est certain,
toutefois , que Haugwitz ne défendit pas
toujours les intérêts de la Prusse comme
l'aurait fait un diplomate plus habile : il
suffit de rappeler la convention de Rei-
chenbach ( 1790) et le traité de Pillnitz
(1792), qui amenèrent la lutte sur les
Dords du Rhin et en Pologne.
Après la retraite du comte de Hertz*
berg {voy.)y Frédéric-Guillaume H ap-
pela le comte de Haugwitz au poste de
ministre des affaires étrangères qu'avait
occupé le comte de Schulenbourg, et lui
conféra la présidence du cabinet.C'està ce
moment (1794) que commence la carrière
brillante de Haugwitz; il fait de la Prusse
le centre de toutes les négociations poli*
HAD
(5I«)
HAD
tiques. Sons Frédério-Gnillauine m, il
rapproche de plus en plus la Prusse de la
France, et, par là, procure à sa patrie des
avantages considérables. Mais en 1803, au
moment où les Français , par Toccupa-
tlon du Hanovre, portaient atteinte à la
neutralité du nord de l'Allemagne, le
comte de Haugwitz se retira des affaires
et céda la place à Hardenberg ( voy. l'ar-
ticle). En 1 805, les Français violèrent la
neutralité du territoire d'Anspach ap-
partenant à la Prusse : la guerre entre
elle et la France semblait alors inévita-
ble ; mais la campagne heureuse de Na-
poléon sur le Danube arrêta l'explosion.
Le roi de Prusse se remit à traiter. Na-
poléon demanda avant tout d'être mis en
rapport avec un homme qui put le com-
prendre. Alors on songea à Haugwita ,
qui rentra aux affaires et se rendit à
Vienne peu de temps avant la bataille
d'Austerlitx. Après cette mémorable jour-
née , il parvint à conclure , au nom du
roi , une convention en vertu de laquelle
le Hanovre fut cédé par la France à la
Prusse; le même traité reconnaissait la
neutralité du nord de TAllemagne. Après
cette habile négociation , le portefeuille
des affaires étrangères passa de droit des
mains de Hardenberg dans celles de Haug-
witz; mais son système politique n'ob-
tint pas l'assentiment du peuple prussien.
En effet , la prise de possession amena
pour ce royaume une rupture avec TAn-
gleterre , sans que les relations avec la
France en devinssent beaucoup meil-
leures. Haugwitx se rendit comme média-
teur à Paris; mais cette tentative échoua :
des deux côtés on voulait la guerre.
Après la bataille d'Iéna, Haugwitz se re-
tira en Silésie ; son rôle politique était
décidément fini. Il vécut alternativement
à Vienne et en Italie ; il est mort à Ve-
nise le 9 février 1832. C. L. m.
HAUSER ( GASFAaD ). Aujourd'hui
même, l'origine, la vie et la mort de otten»
font trouvé de Nurenîberg présentent une
énigme insoluble. Placée dans un roman ,
une existence semblable à celle de Hauser
semblerait presque en dehors des limites
de la vraisemblance : dans le domaine des
laits positifs , c'est un ineiplicable mys-
tère.
Le 36 mai 1838, entre quatre tt cinq
heures du soir, un boorfwisa dt Na
beiig aperçut, non loin de
jeune paysan dont l'i
maladroite le frappa. Ce jeune ho
semblait ignorer Ica plus simples la
la sutique et de la démarche, ac ei
dant sa figure ne portait aucune i
d'ivrognerie. U tenait entre i
lettre adressée à un officier d'i
ment de cavalerie alors
Nuremberg. Le bourgeob, charitah
curieux, essaya d^eotamer une convt
tion avec le jeune homme. « D*oii te
vous? — DeRatisboone. «Tout estait
tamer une conversation plus loafi
plus suivie échoua. Il le conduisit à i
dresse de sa lettre. En entrant ém
maison de cet officier , le jeune hm
dit à un domestique : « Je veui sm I
cavalier comme mon père. » A toalti
tre question il répondit en dialedthi
rois : « Je ne sais pas. »
L'officier en question rentre à I
heures du soir ; mais il n'cat pas pkili
reux dans ses investigations; il as il
naît ni l'individu qu'on lui adreMt,!
main qui a tracé la lettre conçue en
termes : « De la frontière de Bavièn^lt
Je suis un panvre journalier, pèftêi
enfants. Ce garçon a été jeté sur Isa
de ma porte le 7 octobre 1812; je:
point fait de déclaration aux aniari
Cet enfant n'a jaouûs quitté ma mi
il ignore le nom de mon doasidle, l
que le mien. Je l'ai fait élever en \
chrétien; il sait lire et écrire; il Mt
cile , et veut devenir un cavalier eti
son père; je l'ai conduit hors de ma i
son , de nuit , jusqu'à Neumark. » 1
la lettre se trouvait un billet trad
caractères latins, et qu^on devait a
écrit de la main de la mère supposé
y était dit que cet enfant , né le 30 i
1 8 1 3, et baptisé sous le nom de Gaïf
était fils d*une pauvre créature al <
père de son vivant enrôlé daa
sixième régiment des cheveu -légers à
remberg.
A la salle de police où Ton tiomà
provisoirement le pauvre orphelôi
essaya vainement de le faire canoer;
quand on lui remit une plume, il éi
lisiblement ces mots : Guspard Um
Du reste, il plevmichail <
HAl]
(517)
HAU
Inimear, et prononçait quel-
inîoteUi^bles.
la donc à son signalement, à
»las attentif de sa personne,
fait, il aTait les épaules lar-
e bien prise; on lai trouva
s blanche , des mains et des
délicatesse remarquable. 11
iToir jamais porté de chaus-
sante de ses pieds était molle
urne de ses mains. Ses deux
Dt les traces de la vaccine ;
dt clair, son sourire gra-
tin; en pleurant, il faisait des
lésagréables. On lui présenta
irriture : il refusa tout, ex-
n sec et de Peau. On essaya de
er un peu de vin et des vian-
vomit tout , eut des coli-
I le vit couvert de sueur et
§té.
je les mains du magistrat ,
nfermé dans une chambre de
Huremberg ; mais le geôlier
i de le traiter avec le plus
lauser, dès ce moment, passa
nsis par terre , à jouer avec
'enfant. Quelques personnes
vinrent le voir; dans leur
il apprit à parler passable*
urguemestre Binder s'occupa
ement de lui, cherchant à
oile qui couvrait la vie anté-
étre singulier. Au bout de six
xMnmuoiqua le résultat de ses
is : Hauser avait été élevé
terrain , au pain et à Teau ,
ne qui jamais ne se montrait
qui changeait ses yètements
sa noiuriture pendant qu*il
pauvre enfant ne pouvait pas
dre commodément dans son
o; jamais il ne vit le soleil ou
rer jusqu^à lui. Son unique
:»nsisUit à jouer avec deux
nx de bois. Quelque temps
ilivrance , Thomme qui lui
soins (si Ton peut appeler
vices d*an bourreau) , s'était
souvent dans la geôle étroite;
lé quelques leçons d'écriture
lui avait enseigné à marcher,
le chargea sur ses épaules et
Ble avec loi ; mais quant à la
direction suivie par les deux voyageurs ,
Hauser était absolument incapable de
donner aucun renseignement précb. Il
n'avait point vu la figure de son geôlier,
quoique celui-ci ne fût point masqué;
mais , habitué à une soumission servile,
il n'avait point osé regarder en face son
conducteur.
Quel était donc cet enfant bizarre,
à demi sauvage, à demi idiot? le fils de
quelque noble dame, d'un prince ou d'un
prêtre? peut-être la victime d'une infâme
captation d'héritage? Ou bien n'était-ce
qu'un aventurier d'une espèce nouvelle,
un fourbe accompli , un chevalier d'in-
dustrie en herbe?... A toutes ces quer-
tions point de réponse satisfaisante ; les
données manquaient pour les éclaircir.
En attendant, la charité des habitants de
Nuremberg s'intéressa vivement en faveur
de Hauser, et, le 18 juillet 1828, on le
confia à un professeur de cette ville.
Dans les commencements, le pension-
naire montra une excessive envie de s'in-
struire. Son application était constante,
sa mémoire prodigieuse, ses sens d'une
finesse remarquable; mais toutes ces fa-
cultés et ces qualités allèrent en dimi-
nuant à mesure que s'étendait le cercle
de ses connaissances. Il montrait beau-
coup d'aptitude pour la calligraphie et le
dessin; le manège lui fit grand plaisir.
Quant à l'instruction religieuse , il n'y
comprenait mot, malgré quelques bro-
chures religieuses qu'on avait trouvées
sur lui en le fouillant lors de sa pre-
mière apparition à Nuremberg. Son aver-
sion pour les prêtres, auxquels il faut ad-
joindre les médecins, ne se démentit pas
un instant : dans les églises, il se seutait
mal à son aise. Peut-être le mystérieux
crépuscule qui règne dans les temples
gothiques lui rappelait-il le demi-jour
dans lequel il avait vécu plongé pendant
de longues années.
A tout prendre, ses progrès n'étaient
nullement remarquables. Il devint mala-
dif, et bientôt un nouvel incident vint
interrompre le cours de ses études et ra-
nimer la curiosité du public, déjà blasé
sur son compte. Le 17 octobre 1829, on
trouva le pauvre Gaspard Hauser étendu
dans la cave et baigné du sang qui dé-
coulait d'une forte blessure pratiquée sur
HAU ( 518 )
le front avec un coutetu. Cette blessure
n*était point mortelle; mais àm paroxys-
mes nerveux furent la suite de cette in-
fime tentative de meurtre. Après que
Hauser fut revenu à lui, il raconta qu^un
homme noir, semblable à un ramoneur,
lui avait donné, au moment ou lui, Hau-
ser, passait la tête hors d*un cabinet, un
coup violent sur le front; que ce coup
l'avait étendu par terre ; que, revenu à
lui, il avait voulu se rendre cbex la mère
de son professeur; mais que, saisi d'une
inexprimable frayeur, il s'était caché dans
la cave, où il avait de nouveau perdu
connaissance.
La police se mit en mouvement , sans
rien découvrir de positif sur l'auteur de
cet attentat. On transféra Hauser chex
le conseiller Biberach , où deux agents
de police le surveillèrent constamment.
Après quelques mois de séjour dans cette
maison, il se blessa lui-même par mala-
dresse en détachant du mur un pistolet
qui partit dans ce moment même. Plus
tard, le lieutenant prussien de Pirch, qui
revenait de Hongrie, s'entretint avec lui
et crut découvrir en lui la connaissance
de quelques phrases ma^jares. Ces cir-
constances firent renaître dans quelques
esprits des soupçons sur la véracité de
Hauser, lorsque sa mort tragique vint au
moins sauver l'honneur de cet être pré*
destiné à l'infortune. Dans les derniers
temps , lord Stanhope s'était intéressé à
lui et l'avait fait placer à Anspach dans
les bureaux d'un tribunal. Le H décem-
bre 1 833, un étranger vint à la rencontre
de Hauser, dans les rues d'Anspach , et
lui dit : « Je vous apporte des nouvelles
de lord Stanhope, et de plus des détails
sur votre origine. » Hauser lui ré-
pond : 1 Je n'ai pas le temps de vous
écouter dans ce moment, mais je vous
attendrai ce soir à trois heures dans le
Schlosfgttrten, •» L'étranger se rend à la
place convenue et présente quelques pa-
piers à Hauser; en même temps, il lui
donne un coup de poignard dans le côté
gauche. \jl pauvre victime trouve encore
des forces pour se traînera son domicile,
et suc(*ombe à sa blessure quelques jours
plus tard. Le meurtrier de Hauser n'est
pas encore connu; l'énigme de cette vie
êiitnd eocore une folullon.
MAU
Le lecteur pense bîeo qu'a
singulier a donné lien k bac
blicatîons dans cette Allemaj
écrit sur toutes choses et où
prime; on peut consulter la
Gaspard Hauser^ exempk
tentât à l'existence intei/ec,
être humain , par Fenerbacfa
1839 (cet ouvrage renferme t<
ainsi que leur critique impart
pard Hauser^ un aventurier^ \
(Berlin, 1880). Ce second o«
d'après une opinion préconç
valeur qu'autant que cette o
raltra admissible.
HAUSSE ET BAISSE, i
PUBLICS, Couas et Borasa.
HAUSSE-COL ou HAC!
On appelait ainsi, dans les au
mures, la partie supérieure de
qui entourait le cou et que rc
gorgerin [voy,). Lorsque le c
vait point de gorgerin , on e
gorge d'un col ou collet en 1
aussi hausse-cou. PlusUrd, lel
se chargeant d'ornements, s'étt
devant de la poitrine et devint \
la marque distinctive de diffère
Le hausse-col, qui de noi
partie de la tenue des officiel
terie, est un petit croissant do
dans son milieu les armes de 1
selées en argent. On porte le
suspendu au-dessous du cou,
de la poitrine; il est retenu
cordonnets en or qui s'atta
boutons des épaulettes.
Le hausse-ccI, dans l'infanl
marque distincti vedes officien
Les officiers mettent encore le
toutes les fob qu'ib ont ordre <
leur grande tenue.
HAUSSEZ ; N. LFXEacv
d'), Tun des derniers ministres
les X , naquit en 1778, à Net
Normandie, dans une familli
parlementaire. Il prit part ai
ments royalistes qui succêdi
guerre de la Vendée, et fut coi
les poursuites dirigées contn
des insurgés. Il figura ensuite
personnes compromises dans i
ration de Georges Cadoudal et
gni, mais ne fut point tradait <
HAtJ
(61»)
HAU
nonnit ae borna l exercer sur
nrmikiiee qui fit place à un
1^ de confiance assez remarqua-
h position ou il se trouvait pla-
t appelé aux fonctions de maire
le natale. A la seconde ResUura-
.(THanssex fuf.élu député de la
iférieure et vota constamment
ûoorité de la chambre de 1815.
,1e roi le nomma à la préfecture
irtement des Landes, d'où il
ccessivement à celles du Gard
de llsère (1820) et de la Gi-
I8JS . Les électeurs du pre-
ces départements le choisirent ,
j pour le représenter à la cham*
députés. Au mois d'août 1829,
(, qui, en 1826, Tarait nommé
r d'éut en senrice extraordi-
li confia le ministère de la ma-
r le refus de Tamiral de Rîgny,
lit pas Touln s'associer au cabi-
I. de Polignac. M. d'Haussez,
t suivi avec modération, mais
invariable constance, la ligne
kpie, signala son entrée au con-
ia vigueur pleine d'intelligence
lelle, contre les prévisions du
tîer de la marine, il organisa
uses préparatifs de Texpédition
vof. DcpERxi). L'habileté de
Btions excita l'admiration des
ïux-mémes, circonstance d'au-
i digne de remarque que per-
ignore combien ils étaient op-
cae expédition. M. d'Haussez
aime membre du dernier cabi-
harles X , les ordonnances du
:, dont il approuvait le principe,
le 28 dans les rangs des troupes
Juand la victoire se fut décidée
du peuple, il se rendit à Saint-
ne s'éloigna de Charles X que
s conseils cessèrent d'être utiles
ce. Griee an dévouement d'un
dens amis, il réussit, non sans
à arriver à Dieppe, d^où, après
heures d^une pénible et péril-
renée, il gagna les côtes d'An-
k la suite cTun assez long séjour
yaoBe-uni, M. d^Haussez par-
eeesivenient lltalie, le royaume
S bSoisse, rAllemagne, et cou-
énhn de ses obsemtioBS dans
les ouvrages suivants, dont les deux pre«
miers ont été plusieurs fois réimprimés
et traduits en angUis, en allemand et
en italien : 1^ La Grande '^Bretagne en
1833, 2e édit., Paris, 1834, 2 vol. in-8«;
2« Voyage dîun exilé , de Londres à
Napies et en Sicile^ etc., Paris, 1835 ,
2 vol. in-8®; V* Alpes et Danube^ ou
Suite du voyage d^un exilé y etc., Pa-
ris, 1837, 2 vol. in-8^. Les autres pu-
blications de M. d'Haussez appartien-
nent au temps de ses emplois adminis-
tratifs , qu'ils rappellent par leurs sujets.
M. d'Haussez, contumace dans le procès
des ministres , et condamné par arrêt de
la cour des pairs du 11 avril 1831, à une
détention perpétuelle, attend aujour-
d'hui à Genève la fin d'un exil qui ne
se prolonge, après l'amnistie, que par
suite de considérations personnelles à
M. d'Haussez et dont l'appréciation n'en-
tre pas dans notre objet. A. B-e.
HAUTBOIS, instrument èvent ainsi
nommé parce que dans l'ancien système
d'orchestration sa partie était habituelle-
ment écrite plus lïaut que celle des vio-
lons , ou parce qu'il servait à renforcer
leurs tons aigus. Le son du hautbois
s'obtient au moyen d'une anche dans la-
quelle souffle l'exécutant. Cette anche
se forme de deux lames de roseau , du
grain le plus fin, convenablement amin-
cies; à l'extrémité supérieure, elles sont
appliquées l'une contre l'autre , et , du
c6té opposé, fortement liées sur un fût de
cuivre qui s'implante dans le premier
corps de l'instrument. Le son de l'anche
est produit par la ligne d'air qui, sortant
de la bouche de l'exécutant, vient ra-
ser la surface du roseau et le fait vibrer
comme une corde dont le poids de l'at-
mosphère serait le poids tendant et qui
aurait la longueur du tuyau. Le haut-
bois , séparé de son anche, est formé de
trob pièces appelées corpSy qui s'ajustent
bout à bout de manière à former un ca-
nal continu en forme de tube graduelle-
ment évasé et terminé par une sorte d'en-
tonnoir, lequel laisse une libre issue aux
vibrations de l'air et prend dans les in-
struments à vent le nom de papillon.
Pour la fabrication du hautbob , on em-
ploie Tébène, le grenadiUe et phis com-
munément le boîs} anz exiréaitéf des
HAU
corps sont adaptées des viroles de métal^
d'ivoire ou de coroe, pour donner plus
de solidité à rinstniment. Sur la longueur
du tube, formé comme il vient d^étre
dît , sont percés, perpendiculairement à
Taxe du tube, les trous nécessaires pour
obtenir Téchelle semi- diatonique, la co-
lonne d'air se trouvant modifiée selon
que les trous sont ouverts ou fermés. Pen-
dant longtemps le hautbois n*a donné Té-
chelle chromatique que d'une manière
fort imparfaite ; mais les clefs, ajoutées à
l'instrument, et devenues d'un usage gé-
néral depuis une trentaine d'années , ne
lui ont plus rien laissé à désirer sous le
rapport de la justesse et lui ont procuré
la précieuse faculté d'exécuter dans tous
les modes; néanmoins, les tons moins
chargés d'accidents ont continué d'être
plus avantageux. Le nombre des clefs des
hautbois modemess'estsuccessivementac-
cru jusqu'à douze. Quelquefois on adapte
au corps supérieur un mécanisme, appelé
pompe ^ formé de deux tubes de cuivre
roulant l'un sur l'autre , au moyen du-
quel la longueur du canal peut être aug-
mentée de 20 millimètres, et l'instrument
baissé au-dessous de son diapason habi-
tuel : il y a des hautboïstes qui préfèrent
avoir des corps de rechange. Dans sa
situation ordinaire, la longueur totale
de l'instrument est de 6 décimètres.
Le hautbois n'a pas toujours existé
tel que nous venons de le décrire : il y
a un siècle et demi , on donnait ce nom
à toute une famille d'instruments formée
du hautbois ' dessus ^ qui avait huit
trous sans aucune clef; sa longueur était
de 66 centimètres; du tututbois-ténor y
qui avait 1 1 centimètres de plus, et du
hautbois • basse y qui avait onze trous,
dont quatre s'ouvraient au moyen de
clefs, et une longueur d'un mètre 66
centimètres. On faisait une dbtinction
pour le» hautbois de Poitou , qui re-
présentaient tout ce système , mais qui ,
se trouvant plus courts que les précé-
dents , fournissaient des tons plus aigus.
Il y avait en outre le hautbois de jorét
(en italien oboe piccolo), qui se retrouve
encore aujourd'hui , mais n'est plus ad-
mis dans l'orchestre : il sonnait l'octave
du hautbois moderne ; le hautbois d'a^
mour descendait, au contraire, une tierce
(520) HAU
plus bas. Enfin, un autre instnuMBtfi
par la nature de ses sons , se rattadi^
la famille des hautbois, était le
dont le tube, par suite d*ttiie dii
particulière des trous, représemailt|
développement d'un mètre 164 wH^
très, bien qu'il n'eût en apparence qMj
longueur de 137 milUmètrea. D ià
formé en barillet et se jouait avec usMÉj
che semblable à celle du hautbois. I^
vention du basson (voj.) a fait f^
l'usage du haut bois- basse et du ccnilt
mais dans l'orchestre moderne oo a cM
serve le hautbois-ténor sous le Boa^
cor anglais j on voce umana^ iMMiM
lien de l'instrument qui ne doH fmi
faire confondre avec la voix humaiiti^
l'orgue [voy. Oacn£). Le cor anglaîsi
la quinte au-dessous du hautbobi
pour obtenir des tons plus graves, ii
fit d'allonger convenablement le
celui-ci et de disposer la perce et lasINl
conformément à cette nouvelle loofMll
Dans la vue de le rendre plus couMil
on le courbe en arc de cercle. Le p>«H
est de forme ovoïde ; et le tube, cofli||
de petites rondelles d'érable que It ft
teur ajuste avec de la colle forte > va Al
quant peu à peu, sans aspérités îmériÉI
res ; le tout est ensuite recouvert M
enveloppe de cuir noird.
De nos jours , un de nos banthiii
les plus distingués , Henri Brod * » a f
sayé l'usage d'un hautbois b€uytùm;%
aussi fait de notables amélioratMMi I
cor anglais ; enfin, dans le bat d'àur a
tons graves du hautbob l'àpreté désafpl
ble qu'on leur reproche , il a, cTapiM
règles de l'acoustique, jugé utile d'util
ger l'instrument, en établissant sa
une tierce plus bas et en le faii
cendre jusqu'au Ut comme les
hautbois d'amour. De cette manicfttll
notes II/, rê^ tni ne se prennent plwl
près du pavillon et acquièrent bcsasH)
de douceur sans rien perdre de leur fM
le même artbte a ausai changé la podÉl
de quelques-unes des defr de Vwêêbi^
ment.
L'étendue du hautbob est de dcuxac
taves et cinq demi-tons, depub le piUM
(*) Ifé à Parit U i3 ima 1799. tl
la mkw ville le 6 •▼ni tt3^
HAU
(521)
HAU
▼Mon josquVu fa sur-aifu; on
Déme obtenir k 10/9 mais, dans l'or-
e, et même dans Tusage habituel,
t fait pas monter Tinstrument au-
la mi. \jt cor anglais représente le
ois à la quinte inférieure. La musi-
\ hautbois siéent sur la clef de sol^ et
« ceux qui jouent le cor anglais sont
oaire hautboïstes , on se sert de la
clef pour ce dernier; mais, dans la
ion, le compositeur dbpose la partie
- anglais sur la clef d*i/r, seconde H-
L4>o^emp6 on fit usage du hautbois
es orchestres, sans paraître en com-
Ire la nature et les facultés : ainsi
nblage des hautbois anciens, que
i¥ODs décrits plus haut, ne se faisait
entendre que pour doubler et ren-
r les parties d^instruments à cordes
es sons rauques et grossiers. Ce fut
aille parmesane des Besozzi qui fit
* <» f^ujE système. Gaetano Besozzi
ilit à Paris Ters le milieu du siècle
, et fut bientôt égalé et surpassé en
De par Sallentin, Gamier, Vogt,
, en Angleterre par Fischer , et par
er en Allemagne. Ces virtuoses ont
ocablement fixé la route dout, à
lir, tous les hautboïstes qui aspire-
aax applaudissements du public ne
»nt ploss^écarter.
I hautbois peuts^associer avantageu-
Bt avec tous les instruments et cou-
r avec eux ; tantôt il porte avec lui
\ d*aoe aimable et naïve gaité, tantôt
pire une douce mélancolie. Eu gé-
, les chants posés et peu chargés de
\ lui conviennent mieux que les
\ : cependant il peut encore pro-
\ de Teffet dans ce dernier cas; mais
MUe occasion , pour être goûté , il
être joué , sinon avec une per-
» absolue , au moins avec un talent
remarquable. Le doigté du haut-
n'est pas fort difficile : ce qui est
iaé, c^est de tirer de Tinstrument
belle qualité de sons ; c'est d'éviter,
e jouant, tout grincement, toute
sse. D faut que les sons soient pleins
len nourris et en même temps doux,
D quelque sorte veloutés; ils doivent,
los, être égaux entre eux, et rien n^ett
difficile pour Texécutant que de gou-
er l'anche de manière à conserver
l'expression convenable à la cantilène,
sans que l'égalité des sons en soit troublée.
Le répertoire musical du hautbois est
assez borné comparativement à celui de
la flûte et de la clarinette; toutefois, l'on
possède, pour l'étude de cet instrument,
plusieurs méthodes justement estimées.
La plus ancienne, due à Jean -Chrétien
Schickart, parut à Amsterdam en 1730 ;
Amand Yanderhagen, en 1798, et Fran-
çois Gamier, en 1800, en publièrent de
nouvelles à Paris; depub, Joseph Sellner
donna, en 182 4, à Vienne, sa Theoretisch'
praktische Hoboëschule^ traduiteen fran-
çais par Foucquier; Frédéric Chàlon,
qui, en 1816, avait fait graver à Paris
une Méthode pour le cor anglais^ en pu-
blia une , en 1826 , pour le hautbois à
neuf clefs; enfin, en 1828, Henri Brod,
déjà cité plus haut, donna, dans la même
ville, sa Grande méthode complète pour
le liautbois , la meilleure qui ait paru.
Tous ces travaux, quelque recomman-
dables qu'ils soient, ne paraissent pas
avoir inspiré aux amateurs le courage né-
cessaire pour surmonter les difficultés in-
hérentes à l'étude du hautbois. £n con-
séquence , il s'est trouvé des personnes
qui ont pensé qu'il valait mieux tourner
la question et modifier l'instrument de
manière à le rendre plus accessible. C'est
dans ce but qu'a été inventé Vharmoni-
phon de M. Paris, espèce de physharmo-
nica {voy,) dont les lames sont mises en
vibration par le souffle de l'exécutant au
moyen d'un porte-vent qui conduit Tair
au sommier. Déjà 15 ans auparavant,
M. Mieg avait inven^é à Madrid un ins-
trument à peu près semblable. Plusrécem*
ment, on a imaginé d'adapter au sommet
du hautbois ordinaire un appareil qui
évite à l'exécutant le soin si difficile de
gouverner l'anche avec les lèvres ; il lui
suffit alors de souffler dans un tube qui
contient une lame soumise aux vibrations
de l'air. On conçoit que de telles inven-
tions ne sont à employer qu'à défaut de
musiciens capables de jouer le hautbois
ordinaire. J. A. de L.
HAUT-BORD, voy. Boan et Vais-
seau.
HAUTE-CONTRE, vor. Voix.
HAUTE- ÉGLISE, vo/, Auglicah
et Église épisgopale.
HAU
(i22)
HAUTE-GAROlIflE, voy. Gaeoxt-
9R, et de même Haute-Loiez , Haute*
Maeve, Haute -Saône, Haute-Vienne,
voy, LoiEE, Maene, Saône et Vienne.
HAUTE-LISSE , voy. Lisse et Go-
BELINS.
HAUTEROCHE (Noël leBeeton,
sieur de), né à Paris , eo 1617, était fils
d*un huissier au parlement de cette Tille;
son père, qui avait de la fortune, lui fit
donner une éducation soignée. Il voulut
ensuite le marier et lui acheter une char-
ge de conseiller au Châtelet; nuûs, épris
de l'indépendance et du métier des armes,
le jeune homme se sauva de la maison
paternelle et alla chercher du service mi-
litaire en Espagne.
Une troupe de comédiens français, qui
était venue donner des représentations
dans la péninsule , se trouvait alors à Va-
lence: il s'y engagea, obtint du succès,
et bientôt devint lui-même le directeur
d*une autre troupe ambulante, avec la-
quelle il alla faire connaître à l'Allema-
gne les productions de notre littérature
dramatique naissante. Rentré dans sa pa-
trie , Hauteroche fut engagé d'abord au
théâtre du Marais, ensuite à celui de
l'hôtel de Bourgogne, où il remplit les
rôles de confidents tragiques et ceux dits
à manteau dans la comédie.
Mabson talent d'auteur dramatique ,
qu'il avait ignoré jusqu'alors, vint bien-
tôt éclipser ceux qu'il avait montrés com-
me acteur; une douzaine de comédies,
presque toutes accueillies avec une jusbe
faveur, fondèrent sa réputation littéraire.
Sans doute on y chercherait en vain ces
peintures de mœurs et de caractères , ces
leçons morales ressortant des sujets qui
brillent chez nos auteurs du premier rang ;
mais, en revanche, on y remarque une
grande entente de la scène, un dialogue
plein de gatté et de naturel , une action
conduite avec art et bien dénouée. Ces
divers genres de méritese trouvent surtout
dans t Esprit fnllft^ le Deuil ^ Cri s pin
m^drrin , et //• Cocher supf}osé. Ces qua-
tre pièces étaient encore au courant du
répertoire du Théâtre- Français à la fin
du dernier siècle; et tant qu*on ne de-
manda à la comédie que d'être comique,
elles furent mises au nombre de celles où
ce but était le mieux atteint.
HAU
Estimé pour sa probité et n
autant qu'aimé pour son doabl
Hauteroche fut un de ces acteur
auxquels le fierLoub XlVaccorc
seulement sa protection , mab
si enviée de sa familiarité ; il lui l
permis d'en faire confidence au
et, dans/<a Comédie sans Coméù
où il jouait sous son nom propr
bitait ces deux vers au sujet <
monarque :
n m*écoale parfob miMR q«« ••• c
Et riiabit que je porte eit un de le
Hauteroche avait passé sa 6<
lorsqu'il se retira du théâtre , c
longea sa longue carrière jusqu'c
époque où il mourut âgé de 90 1
théâtre, qui forme 3 volumes in-
plusieurs éditions; celle de 177:
gardée comme la meilleure.
HAUTES-ALPES (o^pai
des)*. Situé dans la région sod-
France et limitrophe des états
formé de parties des anciennes p
de Dauphiné et de Provence , il
limites : au nord, le département <
et la Savoie; à Test, encore la Sai
sud, le département des Basses-i
l'ouest, ceux de la Drôme et de V
tire soA nom de sa situation dans
tion la plus élevée des Alpes (voy
çaises dont les sommets le hérii
toutes parts. Parmi ceux qui y atl
la plus grande hauteur doivent éti
lés le pic des Écrinsou Arsines qui
mètres d'élévation au-dessus da
de la mer, et qu'on regarde om
plus haute montagne que présent
territoire. Viennent ensuite la 1
3,986 m.; le mont Vbo, 3,838
Rochebrune, 3,335 m. ; le '
3,180 m. et le Chabetron , 3,1
La pente générale des terres est a
ouest, vers le Rhône , où vont se
les eaux courantes du départemea
tagéesen deux bassins principaux,
de la Durance et de l'Isère , que
(*) Aa mut Ai.pit, on ■ drja doaaé i
■rtii-le ftttr re (Irparteineat ; m ôt m»« iat
ce, tartoat quand on le roaipare •««
coo<aerêe4 a toa« let antret départSMaMS
a détermiaéa a le repreadr* ici es toa»
romme aoat TaToiie aaooacé, à Ttri Dai
T. VII, p. 5; 3, daai la aofit. J
H\n
(«28)
H\U
( qoA le traTene. Les bas-
s déteiminent un grand
lées qo'arrosent le Drac,
les, le Guil et autres cours
insidérables ; la Durance ,
; département dans une
ron 132 kilom., y cause
plus grands ravages par ses
Le département ne pos-
tes sans importance, mais
uns présentent des parti-
quables : tel est par exem-
marais de Pelbautier, à Ja
lotte la moite tremblante^
! ronde d^environ dix mè-
e et d'épaisseur,
ure des Hautes-Alpes est
'hiver est long et rigou-
couvre le sol de plusieurs
: les deux tiers de Tannée;
cessive règne souvent en
[ui soufflent du nord sont
ds ravages ; le vent d'ouest,
dans toute cette partie
mène les pluies. Les af fec-
ire3 sont assez communes
ation ; le goitre se mani-
[uemment dans certaines
te, rhabitant de ces con-
énéral fort et vigoureux,
ite taille.
les du département recè-
es minérales variées : on y
rgent, le cuivre, le fer et
exploite le crbtal de ro-
, le porphyre, le granit, la
iphique, etc. Ces divers
lentent un grand nombre
ources minérales se trou-
urs points. Les flancs des
t couverts de vastes forêts
B sapins qu'habitent l'ours,
L et le grand aigle, parmi
>ces-y le chamois, la chèvre
e lièvre blanc, etc., parmi
es. Des pâturages se trou-
grande hauteur parmi ces
; là paissent d'innombra<«
transhumants,
otale du département est
:tares; sur ce nombre, en-
sont en culture, 83,000
)0 en forêts; le reste est
landes et des rochers. On
évalue à 6,000 le nombre de cfaevam et
mulets ; on compte, de plus, 1 0,000 ànet,
30,000 bêtes à cornes, 18,000 chèvres,
10,000 porcs et 140,000 moutons, non
compris les animaux transhumants. Le
produit annuel des terres labourables est
d'environ 600,000 hectolitres en céréales
et produits divers analogues; de 75,000 h.
en vins, et de 350,000 kilogr. de laines.
Le revenu territorial est porté à environ
5,500,000 fr. Le nombre des foires où
s'échangent les produits du sol est de 1 85,
occupant 283 jours. Le département est
traversé par 4 routes royales et l'on y
compte 19 routes départementales; ces
routes y présentent, avec les chemins yî-
cinaux, un développement de 2,517 ki-
lomètres.
La population s'élevait, d'après le der-
nier recensement officiel de 1836 , à
131,162 individus, chiffre le plus fai-
ble que présentent nos départements;
c'est 460 habitants par lieue carrée.
La population a gagné 18,662 habi-
tants depuis 1801. Le mouvement de
cette population a présenté, en 1835, les
résultats suivants : naissances, 4,413,
dont 2,227 masculines et 2,186 fémini-
nes : sur ce nombre, 188 illégitimes;
décès, 3,475, dont 1,721 masculins et
1,754 féminins; mariages, 1,050. Le
contingent annuel pour l'armée est de
325 jeunes soldats ; le nombre des indi-
vidus inscrits sur les contrôles de la garde
nationale est de 2 7 , 2 52 , dont 2 1 , 1 4 1 sur
les contrôles du service ordinaire. Parmi
toute la population, 412 citoyens seu-
lement jouissaient, en 1837, du droit
électoral et envoyaient deux députés à la
chambre. Remarquons que les Hautes-
Alpes sont celui de nos départements
qui compte le moins d'électeurs après la
Corse. Le nombre des cotes de contribu-
tion foncière était, en 1835, de 39,079;
en 1831 , le département a produit à
l'état , en impôts divers, une somme de
2,307,152 fr. 31 cent., et il en a reçu
4,647,628 fr. 79 c. Le département des
Hautes- Alpes est un de ceux où l'instruc-
tion élémentaire a fait, dans les dernières
années , les progrès les plus marqués ; en
1836, il n'y avait plus qu^une commune
ou réunion de communes qui n'eût pas
d'école primaire municipale; 10,699 élè«
H4U
(524)
HAU
YC9, on 1 sur 13 habitants , fréquentaient
les é€oles existantes. A la même époque,
on comptait dans le département 1 ac-
cusé sur 10,080 habitants, 1 suicide sur
18,737habiUnto,et 1 aliénésur 14,573.
L'institution des caisses d'épargnes n'y
avait pas encore pénétré en 1837.
Le département est divisé, sous le rap-
port adminbtratif , en trois arrondisse-
ments de sons- préfecture , qui ont pour
chef-lieu : 1® Gap^ qui est aussi le chef-
lieu du département, ville très ancienne,
aituéeau milieu des montagnes, à760 mè-
tres an-dessus du niveau de la mer, avec
environ 7,500 habitants; 3® Briançon,
ville très forte et Tune des ciels de la
France sur cette frontière , située sur la
rive droite du Clairet, et peuplée d'envi-
ron 3,000 habitants; 3** Embrun, l'an-
cienne Ebrodanum^ ville située sur la
rive droite de la Durance, avec une po-
pulation d'environ 3,000 individus. Le
département forme un diocèse épiscopal ,
dont le siège esta Gap; il appartient à la
7* division militaire, ayant son quartier-
général à Lyon ; les tribunaux sont du
ressort de la cour royale de Grenoble, et
les établissements scolaires de celui de
l'académie de Nîmes. P. A. D.
HAUTES-PYRÉNÉES, voy. Py-
HAUTESSE , titre très différent de
celui d^ altesse [voy,\ et qu'on donne ex-
clusivement au padichah ou grand-sei-
gneur des Othomans. Après tout, ces
nuances ne sont pas justifiées suffisam-
ment ; car on ne dit pas sa grandeur de
l'empereur de Russie , à qui ses sujets ,
dans la langue du pays , donnent pour-
tant cette qualification (iévovéUtchesivo),
Aussi bien que lui , et certes à plus juste
titre que le roi de Ul Grèce , l'empereur
turc peut être qualifié Sa Majesté, X.
HAUTE - TRAHISON, voy. Tra-
hison.
HAUTEUR, étendue d'un corps en
tant qu'il est haut ou élevé. En géométrie,
c'est la distance la plus courte du sommet
ou d'un point supérieur d'une figure ou
d'un corps quelconque à la ligne hori-
zontale; et conséquemment c'est une li-
gne perpendiculaire tirée du sommet
d'une figure ou d'un corps sur la ligne
horizontale ou lor la b«e de la figure ou
du corps. Ainsi, la hantenr é
d'une montagne, etc., est la
pendiculaire abaissée du soa
tour ou de la montagne sur h
rizontale. On appelle hauteur
gle la perpendiculaire menée
angles du triangle au c6té op
teur d'un parallélogramme, b
pendiculaire menée d'un poin
que de l'un des cotés du parall
sur le c6té opposé.
En optique, la hauteur est
par l'angle compris entre une
par le centre de l'œil, parallèi
zon , et un rayon viiuel qui
partie supérieure à l'œil.
En astronomie , la hauteur
sure point par des lignes droiu
des arcs de cercle; d'où il suit <
teur ou Vélévation d'un astre <
bre de degrés, de minutes et d
compris entre l'astre et l'horiz
sure des hauteurs est le fon
toute l'astronomie. On distinf
teur des astres en hauteurs ap
en hauteurs vraies : la /miti
d'un astre est sa distance de l'I
du centre de la terre, et la ht
parente est sa distance de Tli
de la surface de la terre ; celle
de l'autre en raison de la réfn
la rend plus grande, et de la
qui la fait paraître plus petit
L'arc compris entre l'hori
astre se mesure par l'angle que
l'horizon la droite menée de 1'
servateur à l'astre. Ainsi , loc
est au zénith , il est à la plus gi
teur; l'arc ou l'angle qui II
90 degrés.
Hauteur de l'équateur^ a
entre l'équateur et le point a
Tobservateur. Cette hauteur se
trouver la déclinaison {■voy,) |
teur du méridien ; elle peut :
directement en observant la |
et la plus petite hauteur du u
et en hiver. La moitié de la
entre ces deux observations c
gle que l'écliptique forme ai
teur.
Hauteur méridienne^ haut
très au moment où ib pasaeot
ridien. C*cst l'arc du néridk
HAO
(525)
HAU
tn «C rhoriaon. Cette hauteur
m fraude de tontes; elle sert à
a dédinaîsoii de l'astre. On Tob-
jomnThni avec nn quart de cercle
90f.) dont il faut connaître Fer-
les Térifications nécessaires,
aune hauteurs correspondantes
moyen desquelles on connaît le
da midi vrai, ainsi que l'heure du
hm astre an méridien. Ces astres
emeot élevés deux ou trois heures
ir passage an méridien et deux
btôres après. Ainsi, pour avoir
Kment le moment où un astre a
méridien, il suffit d'observer,
lojen d'une horloge à pendule,
où il s'est trouvé à une certaine
m montant, et avant son passa-
ridien , et d'observer ensuite le
il se trouve à une hauteur éga-
nendant, après son passage au
: le milieu entre ces deux in-
liorloge, sera l'heure que Thor-
|uait au moment où l'astre a été
léridien.
r que forme la direction de la
rhorizon de l'observateur se
iuieur de la lune. Cette hau-
mt nécessaire pour prendre la
en mer et pour diverses autres
ms. M. Etienne Séguin a ima-
ostrument avec lequel on peut
icilement la hauteur de la lune
( astres, et par suite la longitude
rr du pâle , arc compris entre
'éqnateur. S'il existait une étoile
pôle, il serait extrêmement fa-
mdre la hauteur du pôle ; mais
» qui est l'étoile la plus rappro-
»ôle, dans ce moment, en est
l'environ 1® 40'. Ainsi, pour
a hauteur du pôle , il faut ob-
nouvement de l'étoile polaire ,
lelle nuit, et prendre la hauteur
Dt où elle passe dans le méri-
nrsqu'elle est au-dessus du pôle,
elle est au-dessous. La moitié
ne de ces angles donne la hau-
61e au-dessus de l'horizon , et
lément est la distance à l'équa-
; hauteur du pôle,
r hauteur^ c'est mesurer le de-
évation du soleil sur l'horizon,
pour en déduire la latitude {vcy.) du lien*
Cette observation se fait ordinairement à
midi , lorsque le soleil est dans le méri-
dien du lieu de l'observation. On se sert
en mer, pour prendre hauteur, de plu-
sieurs instruments dont les principaux
sont V octant j le sextant j un quart de
réduction , etc.
Ayant la hauteur du soleil au-dessus
de l'horizon , daus son passage au méri*
dien ; connaissant d'ailleurs, par des ta-
bles, sa distance de l'équateur, le jour
de l'observation, on en déduit la distance
du lieu de l'observation à l'équateur, et par
conséquent la latitude du lieu.
On nomme hauteur atmosphérique la
hauteur présumée de la limite supérieure
de l'atmosphère qui environne la terre.
Toutes les fois qu'un corps se meut dans
un milieu, quelque peu résistant qu'il
soit, son mouvement en est altéré. L'ex-
périence a prouvé que le mouvement des
corps planétaires n'éprouve pas de dimi*
nution appréciable : donc le milieu dans
lequel ils se meuvent ne leur oppose pas
de résbtance sensible. L'air atmosphéri-
que opposant une résistance au mouve-
ment des corps, il s'ensuit que l'atmo-
sphère terrestre ne s'étend pas jusqu'aux
corps du système planétaire et qu'elle ne
s'élève même pas jusqu'à la lune. On fait
usage de différentes méthodes pour dé-
terminer la hauteur de l'atmosphère : \^
par la distance de la terre à laquelle se
trouvent quelques-unes des aurores bo-
réales que l'on aperçoit ; ^^ par la pres-
sion que l'air exerce sur la surface de la
terre estimée par la hauteur du mercure
dans le baromètre; 3<* par la forme appa-
rente de la voûte céleste ; 4® par la du-
rée du crépuscule.
En supposant que la courbure appa-
rente de la voûte céleste (vo/. Ciel) soit
concentrique à celle de la surface de la
terre , il en résulterait que la hauteur de
l'atmosphère serait le cinquième environ
du rayon de la terre. Par la méthode du
crépuscule, la hauteur de l'atmosphère
n'est que le dixième du rayon de la
terre : cette méthode donne donc une
hauteur moitié de la première. La diffé-
rence entre ces deux rapports provient de
ce que nous ne jugeons, par le crépuscu-
le, que la hauteur de l'atmosphère qui
HAtJ
(&26)
HâO
flom réflé^tlflsniyoïis cb lomi^ avez
ibrts pour être disUngnés; nom jugeons
cette hauteor betaooop trop baise. Par
la courbure de la voûte céleste, nous ju-
geons cette hauteur diaprés Paction que
produisent les rayons de la lumière pro-
venant de Tensemble de toutes les molé-
cules qui se trouvent dans chaque direc-
tion, et nous déduisons de la courbure
apparente une hauteur trop grande. Il
est probable que la hauteur vraie de l'at-
mosphère se trouve entre ces deux limi-
tes; on la porte de 15 à SO lieues envi-
ron. Foy, ÀTMosPHias.
La hauteur de la végétation est la
hauteur à laquelle les végétaux cessent de
croître. A partir d'une certaine hauteur,
on voit les arbres et les grandes plantes
diminuer de force et de croissance, jus-
qu'à 3,400 ou S,500 mètres au-de»us
du niveau de la mer, ce qui répond au
climat de 70^ de lat. : plus haut ils cessent
de croître et disparaissent. A partir de la
base des montagnes, l'ordre de croissance
des arbres est d'abord le chêne , puis le
hêtre, le frêne; ensuite le sapin, l'if; en-
fin le pin, le mélèze. Cet ordre est exacte-
ment celui de ,la décroissance des arbres
en avançant vers le pôle, où les derniers
arbres qui croissent sont les pins.
Les arbrisseaux succèdent aux arbres;
parmi les premiers on distingue le gené-
vrier, que l'on voit successivement dimi-
nuer de grandeur jusqu'à 3,900 mètres
d'élévation , ou il dbparatt. Les sous-ar-
brisseaux suivent les arbrisseaux; enfin
ceux-ci cessent de croître à leur tour et
sont remplacés par des herbes à racines
vivaces; la limite des neiges remplace alors
toute la verdure. Toutefois la neige cou-
vre aussi des plantes que l'on aperçoit ,
à de plus grandes hauteurs, lorsqu'elle se
fond et que la limite des neiges s'élève;
on voit sur la place que cette neige a re-
couverte pendant plusieurs années desuite
des plantes que l'action bienfaisante du
soleil fait développer.
Hauteur de fjuelques édifices. Comme
plusieurs édifices, remarquables par leur
hauteur au-dessus du sol, ont été mesu-
rés avec soin , nous les indiquerons ici ,
afin qu'on ait pour chacun des points fixes
de comparaison.
Pf usîeun de ces hauteurs , par exemple
cellct dea pyramide» d'ÉgypIii
mesurées par des opératioaa trig
triques, d'autres directcnent avec
sures étalons des différents paya.
Ces hauteurs sont :
La plus haute des pyrunidcid'
«ypt«
La tour de la cathédrale de Sin
bourg, au-dessus du pavé
La tour de Saint - Étîeoae ,
Vienne •
La coupole de Saint -Pierre
Rome
La tour deSaint-Paul, àLondn
Le dôme de Milan
La flèche des Invalides, à Pa^
Le sommet du Panthéon • . •
La balustrade de la tour Noti
Dame
La colonne de la place Vendôm
Hauteur des montagnes ^' é
du sommet des montagnes au-desi
ou de différents points donnés <
tion. C'est habituellement au ni
la mer que l'on rapporte la hani
montagnes; cependant il est des
stances dans lesquelles on est ol
les rapporter à une base donnée ,
ce qu'on ait pu déterminer exa
la hauteur de cette base au - d<
niveau de la mer. Alors U son
deux hauteurs donne celle de la
goe au-dessus du niveau de la ■
On peut prendre U hauteur di
tagnes de diverses manières : d^ali
un nivellement (vo)^.) continué d
de la montagne à son sommet. D
les manières de prendre la haa
montagnes, celle - ci est la plus
mais elle est aussi la plus ine&act
que la hauteur de la montagm
égale à la somme de tous les nive
qui ont été pris, est néce»aireroei
tée de toutes les erreurs ioévîn
chaque opération. Ou bien on
une base avec beauit>up d>xa
et l'on prend , à chaque extrénûl
gle formé par la base et la droite
de chaque station, au sommet de
(*) ^of, ce qne ooo« «toim dit ■« r
<:hcr ftur u pruportioa ealrc la toar
Éticone et c«Ue d« U cathédrale de Sn
Ce$t priacipalemeal tar eea moti «••
pa9i qo<* purtcot aut duale».
■Ail
(427)
HktJ
formé on
i et deux
peut coDflé-
V Mite opéralkn
iont on oonnail i
st dms lequel c
it, par une fonoule trigonomé^
trémement simple, oonnaitre les
res côtés, et par conséquent la
de chaque extrémité de la base
BU sommet de la montagne,
ermine aussi la hauteur des mon-
r le baromètre {vojr.)^ en obser-
deux stations extrêmes et dans
instant 1^ la hauteur du mercure
aromètre, 2^ la température.
ur des neiges f voy. au mot
ur des nuages y voy\ à l'article
A. DE G.
TEVILLE (famiixk de) , voy.
>, BoHSMOVDy Tahceèdb et Sl-
r-FOURNEAU, vor. Foum-
[*-RELIEF, voy. Bas«Rslief.
r-RHIN, vor* Rhixt.
r ( Riiii-JusT ) , célèbre miné-
naquit , le 28 féTrier 1743 , à
ty bourg de la Picardie ( dépar-
B rOise), où son père exerçait
ûon de tisserand. Une circon-
ignifianteen elle-même prépara
Haûy une tout autre destina-
assiduité aux offices de Téglise,
Tattirait un goût dominant pour
le , le fit remarquer par le prieur
jaye de Prémontrés, Toisine de
it. Quelques entretiens avec le
ni découvrit dans cet enfant une
âté, le déciArent à le confier
( de ses moines. Des progrès ra-
srent Tattention de ses maîtres
éritèrent leur bienveillance. Ils
ent à sa mère de conduire son
-b, afin d'y achever ses études,
ettant qu'à Taide de leurs recom-
»ns elle en trouverait assuré-
moyens. Après avoir réuni ses
cononûes, que devait épuiser le
t quelques semaines dans la capi-
t suivit ce conseil. Le résultat de
s démarches se borna d'abord à
me place d'enfant de chœur dans
églises du faubourg Sain t- An -
ik plus tard les moines de Sain t-
Morèrent à leur protégé une
boofse an eoUé^ de Navarre. Son ardeur
pour le travail lui concilia l'attachement
de ses professeurs. Ses études étant adie-
véesyon l'employa comme maître de quar*
tier, et, quand il eut pris ses degrés, il
obtint la régence de quatrième. Quelque
temps après, il entra au collège du cardinal
Lemoine en qualité de régent de seconde.
Sans avoir l'intention de s'adonner à
d'autres études que celles qui étaient
nécessaires à son emploi, il s'occupait
comme délassement de quelques expé-
riences de physique , et spécialement sur
l'électricité, goût que lui avaient inspiré
les leçons de Brisson , professeur au col-
lège de Navarre. Un des régents du col-
lège Lemoine, l'abbé L'Homond, devenu
son intime ami , s'occupait de la botani-
que et l'engagea à cultiver cette étude.
Haûy commença ses herborisations sous
sa direction , et les continua, pendant les
▼acances , avec un des moines de Saint-
Just, qui s'adonnait à cette partie de l'his-
toire naturelle. De retour à Paris , l'im-
mense collection du Jardin du Roi dé-
veloppa et agrandit ses idées.
, Ses promenades habituelles dans ce
jardin lui fournirent l'occasion de faire
un nouveau pas dans l'étude de la nature.
La curiosité l'entraina à la suite de la
foule qui se rendait à l'amphithéâtre de
Daubenton(vo/.), professeur de miné-
ralogie. Dès la première leçon , il aper-
çut les rapports de cette science avec son
inclination pour la physique ; il s'y livra
exclusivement, loin de prévoir, sans
doute , les développements dont il devait
l'enrichir.
Haûy, ayant remarqué la constance des
formes compliquées des fleurs, des fruits,
de toutes les parties des corps organisés,
soupçonna que les formes des minéraux,
bien plus simples et presque toutes géo-
métriques , devaient être déterminées par
des lois semblables. Le hasard confirma
ses prévisions. Occupé à examiner la ri-
che collection de minéralogie du maître
des comptes De France, son ami, il laisse
tomber un énorme groupe de spath cal-
caire cristallisé en prisme. En examinant
les faces des fragments, leurs angles et
leurs inclinaisons, Haûy s'aperçoit qu'ils
sont les mêmes que dans les spaths dont
les crbtaux présentent une autre forme;
UkV
(m)
BâO
U remarqua la confomiité dm diTorses
oouches avec le prisme qui leur sert de
DoyaUy fait déjà aperça par d'autres mi-
néralogistes y mais dont lui seal saisit les
conséquences; il obsenre que les variétés
qu'offre l'extérieur des cristaux sont lepro-
duitdes diverses manièresdontse groupent
les molécules. Voilà le principe delà cris-
tallisation reconnu ; oya doit le retrouver
dans les cristaux de toutes les substances :
des expériences subséquentes démontre-
ront ce fait. Malgré les plaisanteries d'en-
vieux qui le qualifient de cristalloclaste ,
il brise ses propres collections, reconnaît
partout une structure basée aur les mêmes
lois de cette fixité des formes géométri-
quementdéterminables ;il déduit la possi-
bilité de calculer d'avance les angles et
les lignes de toutes les faces secondaires ,
du moment où la molécule constituante
serait déterminée. L'étude approfondie
de la géométrie l'aida à prouver cette as-
sertion.
Désormais la classification rationnelle
desminérauxy jusque-là si difficile, si ar-
bitraire, s'opérera en prenant la cristalli-
sation pour base de la détermination djfs
espèces , et en ne s'en rapportant qu'avec
prudence à l'analyse chimique; propo-
sition développée dans un tableau compa-
ratif des résultats de la cristallographie et
de l'analyse chimique , relativement à la
classification des minéraux, publié en
1809. Foy, Cristallisation.
Les professeurs Daubenton et La Place,
auxquels Haùy avait donné communica-
tion de sa découverte, l'engagèrent à se
présenter à l'Académie des Sciences. Les
chaires de physique et de minéralogie
étant occupées, Uaûj fut nommé profes-
seur-adjoint de botanique au Jardin des
Plantes (13 février 1793). Invité par ses
confrères à leur expliquer sa nouvelle
théorie, il leur ouvrit un cours particulier,
et le modeste régent de seconde vit se
ranger dans son amphithéâtre les La-
grange , les FourcroY, toutes les sommi-
tés académiques.
Vingt années de professorat dans l'Uni-
versité donnaient à l'abbé Haûy le droit
à sa pension d'émérite; voulant consa-
crer tout son temps aux sciences , il la
demanda et l'obtint. Jointe au revenu
d'un médiocre bénéfice, cette peosioo
sofiiHÛt à pttné ans pins Uridi I
Mab sa position devint enonre Boii
reuse : toutes ces ressoaroeslai fur
levées par la Révolution , dont il i
tageait point les principes. Le re
serment alors exigé du clergé le
sit à la misère; il ne lui resta qui
lébrité, qui le signala, oomine t
savants de l'époque, à U rage dei
cuteurs. Les sicairet du pouvoir i
duisirent dans son domicile; ses
scrits furent sais», set coHections I
on le traîna dans la prison du séi
Saint-Firmin, et il était réservé à
faud, si l'intervention chaleore
M. Geoffroy Saint-Hilaire (vof.)
vait fait mettre en liberté.
De ce moment, il cessa d^étre c
aux vexations. Le gouvernement c
tionnel le nomma membre de la a
sion des poids et mesures ( 1 79S
professeur à l'école normale et c
vateur du cabinet des mines (171
fut au milieu de cette ricbe ed
que Haûy prépara le plus imporl
ses ouvrages, son Traité de Atiméf
publié en 1801. Malgré ses boa
travaux , l'abbé Haûy n'occupa la
de minéralogie ( 9 décembre 180!
la mort de Dolomieu ( voy. }, qi
succédé à Daubenton; et on lai
pour adjoint M. Brongniart (vejr»
plus tard , remplit les mêmes §am
Son premier soin fut d'augmenter I
lections du Muséum, d'en rèfovi
classification d'après les découv«i
centes. Il s'imposa le devoir dte
avec la même urbanité les savaofe
simples élèves qui visitaient le Muai
le trouvaient toujours disposé à wé
leurs questions.
L'abbé Haûy fut admb à riaati
sa première origine. Après le H
sèment du culte, Bonaparte le i
chanoine honoraire de Sotie- Du
dès la création de l'ordre, du lalà
Légion-d'Uonneur. En 1 80S, le f
consul le chargea d'écrire m Th
Physique à l'usage des coUégea,
accordant six mob pour œ travmfl
tre mob à peine étaient éoouléa,
présenta son ouvrage à Bonapar
sait que , pendant son exil à Tile 4
rcmpcreur occupait ses lotaîf» co i
HAU
^traité , et qa^ son retour il compU-
r«iteiir et le nomiiui officier de la
f Honnciir, Ikveor d*aiilaDtmieiix
cfa^elle ne pot commander à sa
et ne Tempécha pas d'appo-
vote né^tif à l'acte additionnel.
anz instances qui loi avaient
I frites, Haûj s'était borné à demander
tonte récompense la liberté d'aller
I jonrs auprès de sa famille , et
I petit emploi dans les finances pour le
de sa nièce* La première Restaura-
«iprima cet emploi ; la seconde dé-
Haûy de son ^rade d'officier de la
-d'Honneur et réduisit sa pension
, Cette rigueur non méritée frap-
I vieillard déjà peu aisé en raison des
I lui imposaitsa famille,et entre
son frère , revenu de Russie sans
d'eaistenoe et infirme (iM>^. l'art,
it). Heureusement la simplicité de
kfBÛts rendit notre savant minéralo-
sensible à ces coups qu'on
parlait. H trouva d'ailleurs quelque
dans les témoignages de vé-
I que lui donnèrent les souverains
lors de leur entrée dans Paris,
irai de Prusse y l'empereur de Russie,
Jean, s'empressèrent de le vi-
r; les grands -ducs vinrent entendre
>y et lui offrirent 600,000 fr.
i collection de minéraux; mais Haûy
^irfKrraît à la France qui , plus tard ,
peu digne de ce généreux pro-
,« laissant à l'Angleterre la gloire
iVifoir acquise.
rlhlyfsa santé délabrée et un âge déjà
^Haôypouvait encore espérer quel-
jovs; mais, par l'effet d*une chute
*Qa appartement, une fracture de la
S nÎYie d*un abcès dans l'articula-
»^^cidtde sa vie. En proie à desdou-
^il n'interrompit ni ses exer-
'^ piété, ni le travail nécessaire à une
^tion de son Traité tle Miné-
*> H De se montra inquiet que de
'^'^t élèves ses collaborateurs. Châ-
le prince royal de Danemark ,
û roi, lui apportait les conso-
Tamitié. U succomba enfin le 3
9 à l'âge de 79 ans*
iment de divers articles ou
dont l'abbé Haûv a enrichi le
( 629 ) HAU
séum d'histoire naturelle ^ le Journal
des Savants , V Encyclopédie méthodi-
que , etc. , etc. ( on en trouve la liste dé-
taillée dans Qaérard , La France litté^
raire ) > il a publié les ouvrages suivants :
Essai sur la théorie et la structure des
cristaux y Paris, 1784, in-8<»; Exposi^
tion raisonnée de la théorie de télectri-^
cité et du magnétisme y 1787, in-8^;
De la structure considérée comme ca»
ractère distinctif des minéraux^ 1793,
in-8**; Exposition abrégée de la théorie
de la structure des cristaux ^ 1793,
in-8<*; Traité de minéralogie j 1801,
4 vol. in-8^ et atlas in-4** (î« édit.,
1822-23); Tableau comparatif des ré-
sultats de la cristallographie etdeVana'^
fyse chimique y relativement à la classiji'*
cation des cristauxy 1802, in-8*'; Traité
élémentaire de physique y 1803,2 vol.
in.l2; 2«éd. 1806, 2 voL in-8*; JYaité
des caractères physiques des pierres
précieuses y 1817, 1 vol. în-8°; Traité
de cristallographie y 1822, 2 vol. in-8%
et atlas in-4*>. L. d. C.
HAUT (VALEimif}, frère puîné du
précédent, naquit comme lui à Saint-
Ju^t, en Picardie, le 13 novembre 1745.
Très jeune encore, il vint à Paris pour
y faire son éducation, et s'attacha de pré-
férence à l'étude des langues et de la cal-
ligraphie. Cet art, qu'il enseigna pendant
plusieurs années, lui ouvrit une carrière
plus avantageuse : Haûy obtint un emploi
dans les bureaux du ministère des alTai-
res étrangères en qualité de traducteur
des pièces officielles et de la correspon-
dance chiffrée.
Une idée lumineuse , dont la réalisa-
tion devait intéresser l'humanité, occupa
toutes les pensées de Haûy; elle lui fut
suggérée par l'observation d'un fait géné-
ralement connu, mais dont jusque-là
on n'avait point aperçu les conséquen-
ces, savoir : le développement de la fa-
culté du toucher au moyen de laquelle
les aveugles se rendent un compte exact
des objets qu'ils explorent par ce sens. Le
talent d'une célèbre pianiste , aveugle ,
M"' Paradis, venue de Vienne à Paris
en 1 783 ; la facilité, la promptitude, avec
laquelle cette artiste déchiffrait les notes
représentées par des épingles distribuées
£n
^^s Mines y\ts Annales du Mu- \ sur des pelotes; la justesse avec laquelle
^^^p. dL G. d. 3T, Tome XIH* %\
HAU ( 5S0 )
elle expliquait U géographie, à Taide de
cartes eo relief, imaginées par le célèbre
aveugle Weissembourg , de Manheim ,
éTeillèrentrattention de Haûy. Il rassem-
ble bientôt les renseignements biographi-
ques de quelques aveugles-nés connus
par les procédés ingénieux dont ib s*é-
talent servis, les compare aux moyens
analogues qu^il voyait journellement em-
ployés avec succès, et ces faits lui suffi-
sent pour conclure que , ce qu^avait fait
Tabbé de UÉpée (vojr.) pour les sourds-
muets, on pouvait le tenter pour les aveu-
gles , et obtenir pour eux les bases d^un
système complet d*éducation.
Déterminé à réaliser son projet , Va-
lentin Haûy se procure des lettres, des
chiffres en relief. Un aveugle dont Pis-
telligence pût seconder ses efforts deve-
nait indispensable pour ses premiers es-
sais : il le rencontra dans un mendiant ,
le jeune Lesueur, qui se tenait habituel-
lement à la porte de Téglise Saint-Ger-
main-des -Prés. Six mois d^étude suf-
firent à rélève pour apprendre à lire , à
calculer, à connaître quelques détails
géographiques et les principes élémen-
taires de la musique. Ce prompt succès
éveilla Fattention de T Académiedes Scien-
ces, devant laquelle Haûy fit lecture d^un
mémoire spécial. La commission chargée
de l'examen de cette méthode reconnut
que, s'il n'avait pas conçu Tidée première
de ce genre d'enseignement , il était exé-
cuteur d'un S3rstème complet d'instruc-
tion. Cédant à l'invitation qui lui fut
faite de présenter son élève et d'expliquer
sa méthode, le disciple et le maître par-
tagèrent l'admiration de la savante as-
semblée. Lesueur fut aussi présenté à la
Société philanthropique ; Bailly et le duc
de La Rochefoucault-Liancourt , qui en
faisaient partie, accueillirent la pensée du
professeur: on lui confia 13 élèves; les
fonds nécessaires lui furent alloués ; on
lui donna (1784) une maison située dans
lame Notre-Dame- des- Victoires, n® 18.
La cour voulut être témoin de cette
merveille : Haûy, avec ses élèves, fut man-
dé à Versailles (1786K On les retint au
château pendant quinze jours. I^urs
exercices attirèrent toutes les notabilités
de l'époque. L'admiration des courtisans
ne fut fB stérile : le roi prit Tétabli^se-
fiAtl
ment tous n protection, ordomu de f
les fonds nécessaires pour TédacatMi
130 élèves, accorda au professeur kll
de secrétaire-interprète du roi et dt f
mirauté de France pour les langocsa
glaise , allemande et hollandaise , H
nomma membre du bureau acadéaii
des écritures. Malgré tant d'éléaeMi
prospérité , l'institution des aveugles 4
destinée, comme tant d'autres ctabfi
ments utiles , à subir l'inOueDce é
tourmente révolutionnaire. En t7M
directoire du département de Paris d
da la réunion des jeunes aveugles i
les sourds-muets dans le couvent des
lestins, quai de l'Arsenal. Plus tard
décret de la Convention nationale on
na que l'établissement serait entra
aux frais du gouvernement , qu'oD y
mettrait 84 élèves , un par chaque
partement. Les deux institutions h
ensuite séparées (1794) : Tune fut pi
au séminaire Saint-Magloire , faub
Saint-Jacques , l'autre occupa la mê
de Sainte-Catherine, rue des Losbi
A ces mutations déjà si nuisibles vk
se joindre d'autres circonstances qui
parèrent la désorganisation presque <
plète d'une si précieuse institutioa
mésintelligence entre les directeurs,
capacité de Haûy comme administrai
compromirent bientôt Tin^tructioa
élèves. Alors, en vertu d'un arrlIÉ
consuls (an IX), les aveugles éîoà
furent transférés dans la maires
Quinze-Vingts, où étaient les avfi
mendiants. Cette réunion et les
qu'elle entraîna durèrent jusqu'en 1 <
Foy, Aveugles.
Pour reconnaître les services de G
on lui accorda , à titre d*indemnite
pension de 3,000 fr. sur les fonds A
tablissement. Il créa, à cette époi|ii«i
institution rue Sainte- A vo\e, sous 1^
de Muséum des aveugles. Son zèle
ré(*om pensé par aucun surci.'s; le &.
ragement, quelques chagrins do«
ques, le déterminèrent à quitter la P*
(1806). Accompagné d*un de ses c=
Fournier, il |>artit pour la Ru^^^ie. ^
plan qu'il tra<^a, un établi
créé à Berlin; et, confie aux «oiatf
directeur habile , il n'a cessé de pr"
rer. Irlande depuis longtemps à S
HAV
bsboorg pir Pimpéntrice-mère pour
bner une école sur le modèle de
edeFraooe, Haûy se rendît dans cette
laie. Sous sa direction, l'élève Four-
fat chargé de renseignement; les re-
ts oe répondirent point à son attente;
idant sa bonne volonté et son zèle
it appréciés par l'empereur Alexan-
qui le décora de Tordre de Saint-
mir. Fatigué par le travail y accablé
rmitésy Haûy revint en France dans
he 1817 , se retira chez son frère,
lorat à Paris le 18 mars 1822, âgé
r ans. A ses obsèques, célébrées à
•Médard, on exécuta une messe
osée par un de ses anciens élèves,
lentin Haûy a publié un Essai sur
cation des aveugles ^ dédié au Roi,
, 1786, in-4®; cet ouvrage, impri-
n relief, fut vendu au profit des
res aveugles. H fut traduit en 1795
aveugle Blakok. En 1800 parut le
eau Syllabaire, 1 vol. in-12. Durant
éjour en Russie, il écrivit un opus-
iii-8^ d'environ 100 pages d'impres-
, intitulé Méinoire historique abré^
tr les télégraphes , etc. , Saint-Pé-
toorg, 1810, in-8®, ouvrage peu
m et assez rare. L. d. C.
lAVAGE (deoit de), voy, Exica-
lAVANNE (la) , vojr, Cuba.
IAVERCAMP(Sigebert), un des
blogues les plus célèbres du XYiii*siè-
, nqait en 1683 à Utrecht , et passa
Pitode de la théologie à celle des lan-
B. Après avoir été plusieurs années
ûstre de l'Évangile , il fut appelé en
)1) Àla place de Gronove, à la chaire
» Uogue grecque à Leyde, et fut plus
™ •ossi chargé d'enseigner l'histoire et
lûquencc. Un voyage en Italie lui in-
^ du goût pour la science numismati-
•> qu'il enrichit en publiant le 7%^-
"^ àtorellianus (Amsterdam , 1734,
^^' in-fol.), continué par Wesseling
, •» 1752, 3 vol. in-fol.) , ainsi que
T^ autres ouvrages et catalogues de
"■"les. Parmi le grand nombre de ses
°^ philologiques, nous ne citerons
*? éditions de VApolo^eticus de
ttilieo (Leyde, 1718); de Lucrèce
•^^725^ 2 vol. in.4»);deFlave
f^ (4mst., 1726, 2 vol. în-fol.);
( 5âl > ÏIAV
d'Entrope (Leyde, 1729); de Paul Orose
{ibid,, 1738, in-40); de Salluste (Amst.,
1742, 2 vol. in-40), et de Censorin
(Leyde, 1743), éditions encore fort esti-
mée à cause de la correction des textes
et des traités ajoutés. Un ouvrage qui ne
jouit pas d'une moindre réputation est
son Sylloge scriptorum de linguœ grcP"
cœ pronunciatione (Leyde, 1736-1 740,
2 vol.), in-8». X.
HAVRE, du mot germanique Haffon
HavenyHaferiy qui entre par exemple dans
la composition de Kiobnhavn^ nom da-
nois de Copenhague, et qui signifie port
de mer. Foy, Haff, Avarie [havarie).
HAVRE (le) , autrefois Havre- de^
Grâce j le plus grand port de commerce de
France sur rOcéan,sous-préfecture,chef-
lieu d'arrondissement du département de
la Seine-Inférieure (vo/.); place forte
de trobième ordre ; préfecture maritime,
avec un tribunal de première instance et
de commerce; chambre et bourse de com-
merce; école d'hydrographie de première
classe ; arsenal maritime, etc. Cette ville,
à 22 1. à O. de Rouen et 52 ï O.-N.-O.
de Paris, est située sous 49<> 29' 16" lat.
N. et 2» 13' 45" long. O. Sa population
ûxe est de 25,618 habitants, auxquels il
faut ajouter une population flottante d'en-
viron 5,000 personnes.
Le Havre est une ville toute moderne.
Sur l'emplacement qu'elle occupe au-
jourd'hui, il n'existait, vers le milieu du
xv^ siècle, que deux tours, dont les Anglais
s'emparèrent sous Charles VU. Louis XII
fit augmenter ses fortifications vers 1509.
François I'', à qui elle dut les premiers
développements de sa grandeur maritime,
voulut lui donner le nom de Franciscopo-
lis, que fit bientôt oublier l'antique cha-
pelle^ dédiée à Notre-Dame -de-Grâce,
objet des vœux et des hommages des ma-
rins. L'enceinte de la ville s'agrandit sous
Henri H. La trahison l'ayant livrée à l'An-
gleterre, on sentit toute l'importance de sa
position à l'embouchure de la Seine; les
Français la reprirent 9 mois après (1563)
et augmentèrent encore ses fortifications.
Sous Louis XIV, la Compagnie des Indes
y établit le siège de son commerce et con-
tribua pour beaucoup à l'agrandissement
du Havre. Les Anglais le bombardèrent
en 1694, sans y faire de dommages no^-t
HAV
(582)
H4V
tab1es.Ce fat tons LoubXVI que les grands
travaax à peu près acheTés, mais iosaffi-
sants aujourd'hui , furent entrepris.
Le Havre est dans une situation très
agréable y sur la rive droite de la Seine,
au bord de TOcéan. Sa position est des
plus pittoresques : la ville est dominée par
le cap de la Uève et le coteau dlngou-
ville, qui s'élève en amphithéâtre^ couvert
d'habitations, et d'où l'on admire le ta-
bleau imposant de la ville entière, la rade
et la large embouchure de la Seine. Son
importance commerciale et maritime, l'a-
nimation incessante de son port, l'aspect
varié de ses bassins où flottent les pavil-
lons de toutes les nations, lui assignent
l'un des premiers rangs parmi les places
intéressantes du royaume. Dans ses envi-
rons se trouvent les belles vallées deGour-
nay, d'Écures et de Montivilliers, la ter-
rasse et le château d'Orchez, les falaises
d'Étretat; ils offrent de plus aux savants
et aux artistes les ruines d'Uarflenr , de
Tancarville , de Lillebonne et de Jumiè-
ges. Les maisons du Havre sont réguliè-
rement bâties, mais n'ont rien qui les dis-
tingue. La ville , ornée de fontaines pu-
bliques, est traversée du nord au midi
par la belle rue de Paris , la plus riche
et la plus commerçante ; elle aboutit aux
quais , d'où Ton aperçoit la mer au loin.
Ingouville n'est à proprement parler
qu'un faubourg du Havre, qu'il domine
et dont il n'est séparé que par les fortiB-
cations et une petite chaussée, rendez-
vous des promeneurs. Ce beau faubourg ,
qui s'agrandit tous les jours, possède
l'hospice du Havre, établissement fondé
par Henri U,en 1554, et qui fut trans-
porté à Ingouville vers 1 669 ; il renferme
annuellement one population moyenne
de 133 malades et 513 vieillards, enfants
ou infirmes. Le Havre offre peu de mo-
numents remarquables ; nous citerons
cependant l'église Notre-Dame, ache-
vée vers la fin du xvi* siècle; l'église
Saint-François, commencée en 1553 et
terminée en 1 68 1 ; la salle de spectacle,
située vit-à-vis du bassin duCommerce, sur
un des côtés de la belle place Louis XVI,
quadrilatère planté d'arbres et de gazon ;
enfin la tour de Françob I*^, d'un dia-
mètre de 2 G mètres et d'une hauteur de
il : cUe est surmontée d'un télégraphe
marin qui correspond avec odni i
Hève et qui transmet aux bâtimenu
rade les signaux du port dont elle dé
l'entrée. On remarque encore an E
l'ancienne citadelle , aujourd'hui f
tier militaire, renfermant ranenil(
peut contenir 25,000 fusils), le Io(h
du gouverneur, des magasins et huitc
de caserne , tous bâtis sur un plaa i
forme, entourant la place d'armes;
senal de la marine , construit en 1<
l'entrepôt général; U bibliothèqae
blique, contenant 15,000 voluae
maison où naquit Bernardin de S
Pierre; enfin la jetée du nord, bonUe
parapet et à l'extrémité de laqucUe
élevé un petit phare en granit.
Le port du Havre consi^e en
bassins, séparés les uns des autres
l'avant- port par quatre écluses. Si
jetée du sud est sitnée une grande è
dite la Floride, qui retient les eaa
hautes mers et sert à débUyer lentr
port. Outre les bassins, il exbte on
tite et une grande rade : la premièn
éloignée que d'une portée de cam
rivage , l'autre est a plus de deux I
en mer. I/e cap de la Hève , situé i
lieue de la ville, s'élève de 350 piec
viron an-dessus du niveau de la
Deux nouveaux phares y sont ^le>-és
vipon 50 pieds, et de leur plale^l
l'œil plonge à plus de 20 lieues ci
et découvre toute l'étendue de la oàl
^ridionale du golfe que forme à Toa
pointe de Barfleur. IJoe chaîne de n
produite par des récifs à peu près <
(;us, connue sous les noms de TUé
l'Éclat et de Hauts-de- la-Rade, t
du N.-E. au S.-O. sur une longue
1,500 nu'tres et une largeur de M
pied du promontoire de U Hève, do
faisait autrefois partie, et sépare U |
et la petite rade. La passe lituéi
ce banc et la terre est fréquenli
tous les bâtiments qui viennent «kl
et elle a plus d*une fob favorisé Ti
che des bâtiments ennemis.
Le port du Havre assèche à ton
marées, ou deux fois par jonr. Se
trée, qui n'a guère plus que la I
de quatre navires ordinaires, est I
par doux lonç^ues jetées. I^ hanti
l'caU| à la pleine mer, virit dans I
n\Y
(5SS)
HAV
sladiaqiie marée. Dans les plus hau-
iiairées» elle est de 30 pieds, et de 10
kl io petites mortea-eaax. Ce chenal
iMèitîr«Tant-porty qui assèche comme
I^Biis, par une droonsUDce toute par-
, cet avant- port garde son plein
trois heures y tandis que sur les
Ml eorironnants la mer commence à
lÉBoeadre dès qu'elle a atteint son ma-
■>■ d'élévation. C'est dans le bassin
r h Barre que s'ouvrent les portes de
■Mt-port. Ce bassin a la figure d'un
flagone allongé du S.-O. au N.-E., et
émte la forme d'une raquette dont
■nche se terminerait au pont For-
ï. Sa superficie est de 59,540 mètres
im. A l'ouest est le pont d'Angou-
K, placé sur l'embranchement du bas-
lée la Sarre avec celui d'Ingouville ou
iCoamieroe, qui court de Testa l'ouest,
■iôe l'Ile Saint-François , jusque sur
Mue de la Comédie. La superficie de
ItMÎn est de 56,000 mètres carrés
Il de longueur et 100 de largeur). Ces
tt bassins lurent terminés en 1 8 1 8. Le
landen bassin, creusé il y a plus d'un
le et réparé à diverses époques, est le
îu du Roi, ou Vieux bas^, séparé du
■i da Commerce par une écluse et
loot appelé le Pont-4-Bascule. Sa su-
icie n'est que de 13,800 mètres. Il
m du ?î.-0. au S.-E. un triangle al-
è dont le sommet aboutit à l'avant-
. Ces trois bassins pourraient rece-
ensemble environ 400 navires au
cours, et cependant les 150 ou 200
a contiennent le plus ordinairement
mat pcHir produire un encombrement
pleC. Au fond du bassin de la Barre ,
it, commence le canal Vauban, tracé
à-tnuros parallèlement au cours de
sue, mab en partie comblé ; ce canal
être déblayé pour offrir une place
petits navires.
.%ec one aussi étroite entrée , le port
lavre, ne suifit plus aujourd'hui aux
Ans de la navigation à la vapeur, qui
id de jour en jour plus de dévelop-
cot. Les grandi steamers sont forcés
'échouer dans l'avant-port, qui ne les
pas assez à l'abri des gros vents. Dans
rojet de loi sur les ports présenté aux
sbres en 1839, le gouvernement a
moiàt C millions pour le Havre. Us
seront consacrés à l'élargissement du bas-
sin Vauban , dans lequel les navires ne
pénétraient pas encore, et à la reconstruc-
tion d'un bassin à flot , dans la retenue
de la Floride, réservé particulièrement
aux bateaux à vapeur. Les portes de ce
bassin auront 2 1 mètres d'ouverture et
seront ainsi assez larges pour que les plus
grands navires à vapeur puissent aisé-
ment y passer.
Des services réguliers de bateaux à
vrfpeur mettent le Havre en rapport
continuel avec l'Angleterre , l'Ecosse ,
l'Irlande , la Hollande, Lisbonne , Ham-
bourg, Rotterdam, Elseneur , Copenha-
gue, Sûnt-Pétersbourg, etc. D'autres pa-
quebots entretiennent une communica-
tion régulière avec des points plus éloignés,
tels que New-York, Bahia, la Vera-Cruz
et la nouvelle-Orléans.
Le mouvement du port du Havre , le
plus considérable après celui de Marseille,
a été, en moyenne, pour les années 1 827-
1836, de 330,000 tonneaux (de 1,000
kilogr.), ainsi qu'il résulte d'un tableau
publié par le gouvernement. Ce tableau
offre un accroissement bien remarqua-
ble dans le mouvement de ce port qui ,
en 1827, était de 50,000 tonneaux au-
dessous de la movenne décennale, et
s'est élevé, en 1836, à 110,000 ton-
neaux au-dessus de cette même moyenne,
c'est-à-dire à 160,000 tonneaux de plus
qu'en 1827. Cet accroissement de 57 p.*^o
est proportionnellement le plus grand de
nos ports pendant cette période : celui
de Marseille n'est que de 54 p. y^o-
La proportion des navires français et
étrangers a été pendant cette période
décennale de 44 navires français contre
56 étrangers. Enfin sur le tonnage géné-
ral de la France, dont la moyenne est de
1,807,000 tonneaux, le Havre en a eu
330,000 ou 18 p. yo9 c'est-à-dire un
peu plus de ^. Le nombre des bâtiments
du commerce extérieur entrés au Havre
a été, en 1832, de 1,035, et celui des
bâtiments sortis (avec chargement) de
504. Les renseignements nous manquent
sur les autres années, les tableaux officiels
ne faisant connaître que le toni
Les principaux articles d'ex]
sont : les soieries, les indiei lea u ^
la quincaillerie^ l'a , i
HAV
(614)
HAX
les «rticlet de modesy les gUoet, les mea-
blesy les papiers de tenture , les instru-
ments d^art et de labour, les comestibles,
les vins, les liqueurs , les farioes, les sa-
laisons, les briques, les tuiles et quelques
objets de charpente ; ceux d'importation
sont : les cotons, les sucres, le café, le
riz , les drogueries, les épices, les indigos
et autres produits coloniaux , le thé , les
bois, etc. En 1833, ce commerce procura
à la douane une recette de 24,87 3, 1 3 6fr.;
à partir de 1834, rétablissement des en-
trepôts de Paris principalement , et de
ceux de Metz, de Mulhouse , d'Orléans,
mais dans une faible proportion , amena
une diminution marquée dans les pro-
duits de la douane du Havre, qui n'é-
taient plus que de 16,086,770 fr. en
1836;ilssontremontésà 18,123,993 fr.
en 1837, ce qui les laisse encore au-des-
sous de la moyenne décennale. Le Havre
sert d'entrepôt aux marchandises que la
France échange avec ses colonies. C'est
en grande partie par ce port que s'écou-
lent les denrées coloniales dans la métro-
pole et à l'étranger ; c'est aussi principa-
lement par le Havre que les colonies re-
çoivent les produits nationaux et étran-
gers. La pèche de la baleine a pris une
certaine importance depuis l'ordonnance
de 1 829, accordant des primes aux équi-
pages français. En 1838 , la marine na-
tionale comptait an Havre, pour ce ser-
vice, 48 navires de 400 à 600 tonneaux
chacun, montés collectivement par envi-
ron 1,500 marins d'élite, et important
annuellement 50,000 barils d'huile et une
quantité proportionnelle de fanons, équi-
valant à une somme de plus de 4 mil-
lions de fr. ; à la même époque, 3 bâti-
ments étaient occupés à la pèche de la
morue.
Le Havre a des fabriques de produits
chimiques, de chaises pour les colonies,
de faïence, d'amidon, d'huiles, etc. : la
confection des dentelles fait la principale
occupation des femmes de cette ville, qui
possède , en outre , une manufacture de
tabacs, des ralBneries de sucre, des tail-
landeries, tuileries et briqueteries, bras-
series et corderies, etc. Ses chantiers de
construction sont renommés ; mab la
main-d'œuvre élevé beaucoup le prix des
na rires qui eo lorltat. L. L«t.
HAVRE (ducs d'), var. Cmit.
HAVRESAC, de l'allemand B
sacAy sac à l'avoine^ vojr. Équiii
MILITAIRE.
HAXO (FaANçois-NicoLas-Bi
baron),lieutenantgénéral, patrdeF
inspecteur général des fortification
seiller d'éut, etc., naquit à Loi
(Meurthe) le 24 juin 1774. Ayant
son père à l'âge de huit ans, il f
voyé par sa mère, femme d*un esp
périeur, à Paris, où il fit ses étod
dbtinction au collège de Navarre,
mé, le 1*' septembre 1792, élèw
lieutenant à l*école dVtillerie li
lons-sur-lklame , il en sortit , le 1
suivant, lieutenant dans une ton
de mineurs; et lorsqu'en 1794 li
du génie parvint à enlever les mû
l'artillerie, le jeune Haxo cooi
quitter son arme et en fut dédo
par le grade de capitaine au co
génie. Il fit en cette qualité les caa
du Rhin, de 1794 et 1795. En 1
franchit avec l'armée de réserve I
Saint - Bernard , et on le charf
travaux du siège de ce fort de B
faillit faire échouer raudacteuae
prise du moderne Annibal. Haxo,
en 1801, après les combats de M
bano et de Caldiero, au grade de «
bataillon, séjourna pendant pi
années en Italie, s'occupant des fo
tions de la Rocca d'Anfo, de Mi
de Venise et surtout de Feschiera,
sidence habituelle. Les plans et ■
res qu'il présenta sur cette pUoe
le pouvoir de modifier une décii
l'empereur qui, approuvant les tdè
ses par Haxo, fit commencer des I
considérables autour de Peschiei
voulait d'abord faire
ne
d'une manière secondaire.
Haxo, envoyé en 1807 en 1^
améliora la défense de Constaolia
des Dardanelles. Rappelé, à la fin <
née, en Italie, en qualité desous-d
tat-major, près du général du |céos
selon p, on le trouve en 1 809 en Ei
chargé, au siège de Sarago^se, de I
ci pale attaque : il s'y fit remarque
tous par Sun intrépidité, ton sang
et la fécondité des ressources de i
prit. C'est à ce siège, dont Ti
BKL
(5S5)
HAY
le de eolooel, qo'îl jeta les pre-
ioMDts de sa réputation d*ha-
lienr. En 1810, il dirigea avec
nccès, sons les ordres de Sucbet,
K des siéfes de Lérida et de Me-
où il acquit le grade de gêné-
igade.
1 1 , le général Haxo, nommé
ant du génie de Tarmée d* Ai-
se rendit à Hambourg ; mais il
ire d* inspecter toutes les places
la Prusse et de la Pologne, où
1 des travaux considérables dV
»n. En décembre 1812, après la
désastreuse de Russie, il fut
lénéral de division (lieutenant
£n 1813, Tempereur le nomma
ir de Magdebourg; mais en juin
ela près de lui et lui confia le
ement du génie de la garde im-
près la bataille de Dresde, Haxo,
ir Napoléon près de Vandamme,
or assister à la malheureuse af-
i.ulm ;iH>/.); blessé, il tomba au
c Tennemi et ne rentra en Fran-
es la paix de 1814.
léral Haxo, après avoir accom-
I 1 8 1 5, le duc de Berry jusqn^à
•re, se hâta d'aller offrir ses ser-
»mpereur. « Comment donc, gé-
LO, lui dit Napoléon en le voyant,
Tmis des ordres signés de vous
lifier des positions contre moi et
ter des ponts a mon approche,
liiez donc m'empéchcr d'arriver
— Sire, répondit simplement le
je ne pouvais être à deux armées
« Après cette entrevue , Haxo
commandement du génie de la
périale et ne quitta pas Tempe-
dan t tonte la durée de la funeste
le Waterloo.
aérai Haxo, mis en non activité
[>nt'Jours,fut nommé,en 1816,
ir général et membre du comité
Bcations. La tâche de ce comité
nense : la plupart de nos an-
>laces, peu utiles sous l'empire
le l'extension du territoire fran-
ient été négligées et tombaient
s; nos frontières, mises à décou-
les traités de 1814 et 1815, ré-
it impérieusement un nouveau
défeosif. Haxoy passionné pour
son art, te livra, iTtc tout le défonement
que lui inspirait son patriotisme , à cet
utiles travaux; les fortifications de Bel-
fort, de Grenoble, de Besançon, de Dun-
kerque, de Saint-Omer et du fort l'É—
cluse, toutes érigées d'après les plans qu'il
présenta, sont là pour témoigner qu'Haxo
sut marcher avec gloire sur les traces de
Vauban et de Cormontaingne , et qu'il
fit faire de nouveaux progrès à l'art de
l'ingénieur. Le siège de la citadelle d'An-
vers (1833), malgré quelques critiques
peut-être fondées, rendit sa réputation
européenne.
Lorsque le comité des fortifications fut
chargé de présenter un plan pour forti-
fier Paris, le général Haxo combattit vi*
vement le système des forts détachés : il
voulait entourer la capitale d'une en-
ceinte continue; mais son avis ne pot
prévaloir.
Le général Haxo a écrit plusieurs mé-
moires très remarquables sur les fron-
tières de la France, sur la topographie
militaire, etc., etc., et il a laissé en por-
tefeuille, sous le titre ê^ Études j un nou-
veau système de fortifications, fruit de
ses longues méditations et de sa grande
expérience. Ce beau travail n'est point
destiné à la publicité. Le général Haxo
est mort à Paris, le 25 juin 1838, à la
suite d'une longue et douloureuse mala-
die. C. A. H.
HATDll (François- Joseph) naquit à
Rohrau, petit village des confins de l'Au-
triche et de la Hongrie , à 1 5 lieues de
Vienne, le 31 mars 1733. l\ futl'ainédes
vingt enfants de Mathias Haydn, qui exer^
çait l'état de charron, et de plus était sa-
cristain et organiste; sa mère avait été
cuisinière chez le seigneur du lieu. Les
dbpositions musicales du fils s'annoncè-
rent de bonne heure : les dimanches et
les jours de fête, Mathias se délassait des
travaux quotidiens en faisant de la mu-
sique avec sa femme qui avait quelque
talent pour le chant; il possédait lui-
même un assez beau ténor et savait pin-
cer de la harpe. Le petit Joseph , âgé de
cinq ans, voulut aussi faire sa partie,
et, ramassant du bob dans l'atelier, il en
figura un violon ; une baguette lui servit
d'archet. Un certain Franck, cousin de
la famille et maître d'école à Hainboorg,
HAY
(£S6)
HAT
M trouvant un jour présent à ce concert
de famille y remarqua Fexactîtude arec
laquelle Tenfant indiquait le rhythme par
Je mouvement de son archet; il oflrit de
se charger de son éducation, ce qui fut
accepté, et emmena Joseph, qui, pendant
les trois années qu'il passa chez ce maître,
apprit, outre la lecture et Técriture, les
éléments de la langue latine et de la
musique, et ne tarda pas à chanter et à
jouer de plusieurs instruments. Dans la
musique à orchestre qui se faisait quel-
quefois dans Fendroit, les jours de gran-
des fétts et lors de Farrivée du seigneur,
c'était lui qui blousait les timbales, et
dans la suite il se plaisait à le rappeler.
« Mais, ajoutait-il , j'étais encore plus
battu queje ne battais mon instrument, et
à l'école c'était presque tous les jours absti-
nence pour mes camarades et pour moi. »
Telle était la position de celui qui de-
vait rendre le nom de Haydn si célèbre,
lorsque Reuter, maître de chapelle de la
cathédrale de Vienne, faisant une tour-
née dans l'intention de recruter des voix
pour son église, passa par Uainbourg et
entendit Joseph qui déchiflra un mor-
ceau en sa présence avec une assurance
dont Reuter demeura pleinement satis-
fait. Il emmena à Vienne le petit écolier,
igé alors de huit ans. Celui-ci resta pen-
dant huit années enfant de chœur à Saint-
Étienne, et, comme le service de l'église
lui laissait beaucoup de temps, il l'em-
ployait à se rendre partout où l'on faisait
de la musique, ne se figurant pas de plus
grand plaisir que d'entendre chanter ou
jouer de quelque instrument. A treize ans,
ayant déjà fait quelques bagatelles, il
prétendit s'élever plus haut et composa
une messe : Reuter, à qui elle fut montrée,
ne daigna pas même y jeter les yeux et
dit à l'auteur qu'avant de songer à com-
poser il fallait apprendre à écrire. Ce
jugement sévère chagrina le jeune Haydn,
mais il en sentit la justesse. « Dans ce
temps-là, disait-il depuis en riant, je
croyais que plus le papier était noir, plus
la musique était belle. » Il aurait bien vou-
lu prendre des le^ns; mais aucuu maître
n'eu donnait sans être payé, et sa famille
était trop pauvre pour subvenir aux frais
de ce genre. Il prit une autre route et
demanda quelque argent à son père pour
fiure faire à set babils des léper
dispensables: le pauvre dûrr
pressa d'envoyer ce qu'il pot à
mais celui-ci, au lieu d'employc
pour l'usage annoncé , acheta i
ad Parnassum de Fux et U
Maure de chapelle de Mattb
furent les premiers traités don
lecture.
Cependant l'époque de la i
arrivée, et la belle voix de so|
pendant huit ans avait fait les
la cathédrale de Vienne n'exisU
fallut quitter la maîtrise, et cei
qui , dans les cas ordinaires
nonoée et convenue à l'avancx
pour Haydn de la manière la
lente et la plus fâcheuse, par si
espièglerie qui ne méritait pai
ment un traitement si rigoureux
musicien avait essayé une paû
seaux neufs sur la queue d'un c
marades qu'il avait coupée en i
derrière lui : pour expier ce i
dut sortir de la maîtrise au mo
vembre, à sept heures du soir, si
et presque sans vêtements. Il pi
erra toute la nuit en cet état.
demain, le hasard lui fit rena
pauvre perruquier nommé KeU
à l'église, avait souvent admin
voix. Ce brave homme n'avait |
sa femme et ses enfants, qu'une
au cinquième étage et une mao
sixième : il offrit celle-ci à Haj
que la table frugale de la famil
proposition fut acceptée avec ja
au moins de ne pas mourir de
chanteur en congé de réforme |
vrer tout entier à son goût poai
Outre les deux traités de Fax et
theson, il se mit à jouer les sonai
Bach, auxquelles il prit un plaii
» Assis à mon clavecin vermoul
il depuis, tremblant de froid et
de sommeil, je n'enviais pas le
monarques. »
Le talent d'Haydn ne tarda
procurer quelques occupations :
le violon dans une église, touchs
de la chapelle d'un seigneur au
chantait quelque temps après U
ténor à Saint - ï.tienne , enfia
quelques leçons de clavecin et «
HAY
elH|it aprasi il fit la connaissance
(■tue^ifai doDeoiait dans la mai-
HK où était le galetas du perm-
le poète italien choisit Haydn pour
àa leçons à une jeune personne
ait avec lui , et le présenta bien-
labassadenr de la république de
qui avait une maîtresse folle de
e et cbez laquelle s'était retiré le
t célèbre Porpora (wr.)* L'am-
■r étant allé, à ceUe époque, aux
i 3Aannersdor(^ alors à la mode,
lot cpie le maître napolitain et le
[ajdn fussent Tun et Tautre du
Celui-ci saisit cette occasion pour
nelques leçons de Porpora, et,
poir d'obtenir ses bonnes grâces,
n quelque sorte son laquais. Dès
, il se levait pour battre ses habits,
souliers et accommoder sa perro-
bord il ne reçut que des bourra-
prix de sa complaisance, car des
pnrticulierset une vie fort agitée
ai^ le caractère de Porpora;
«a quelques jours de patience, il
ir le chant et Faccompagnement
etls tels que pouvait les lui don-
des pères de cette sublime école
iae aujourd'hui si dégradée. Les
ie Porpora furent, à vrai dire, les
içons de composition que prit
et c*est à tort que l'on a prétendu
ivait reçu de J .-Séb. Bach (vo^.),
17S0, et avec lequel il n'a pu se
cr; de Wemer, qu'il n'a connu
|iie son talent était déjà formé, et
loore de Reuter, qui, par une (ai-
sot il n'y a que trop d'exemples,
lit avoir conçu de bonne heure
iflients de jalousie contre lui et
r brutalement expulsé de la mai-
i par cette cause.
: aknrs que Ton grava les premiè*
Inctions du jeune compositeur :
de petites pièces et des sonates
an qui ne lui procurèrent d au-
tage que de voir son nom écrit
>ntispice de Tœuvre ; on y recon-
léjà le cachet d*un talent dbtin*
s la position de Haydn ne s'en
MO améliorée. Enfin une com-
Than, charmée de ces petites
ions, voulut en connaître Tau-
( 587 ) HIY
sa protectrice, et bientôt fut imitée par
plusieurs dames de la coiur. Haydn put
enfin tenir un rang convenable ; lesman»
vais jours de TarUste étaient passés.
C'est de l'époque de l'amélioration du
sort de Haydn que date son premier oeu-
vre de quatuors dédiés au baron de Fûrn-
berg, pour lequel il les avait écrits, ainsi
que son premier œuvre de trios. Vers le
même temps, il composa une sérénade à
trois instruments qu'il alla exécuter sous
les fenêtres de l'arlequin Kiurtz ou Ciur-
zio, plus connu sous le nom de Bemar-
donc, directeur du théâtre delà Porte de
Carinthie. L'originalité de la composition
le frappa : il fit monter Haydn, qui re-
descendit avec un poème d'opéra-comi-
que, intitulé ie Diable boiteux^ dont la
musique fut faite en quelques jours et
obtint du succès. Pendant les années qui
suivirent, les productions instrumentales
de Haydn se succédèrent avec rapidité :
les principales sont des sonates de clave-
cin et de petites pièces à plusieurs in-
struments, musique alors connue sous les
noms de Partfùen ou casationes^ et fort
à la mode en ce temps. Cependant le
compositeur désirait trouver une posi-
tion stable, et, en 1759, il entra, en qua-
lité de second maître de chapelle, chez le
comte de Morzin. Ce fut pour l'orchestre
de ce seigneur qu'il écrivit ses premières
symphonies. Un jour que le prince Nico-
las Esterhazy, amateur passionné de mu-
sique, assistait au concert, il fut si frappé
de la beauté originale d'une de ces sym-
phonies qu'il pria le comte de lui céder
Haydn,qui devint son musicien de chant^
bre^ et plus tard fut le successeur de Wer^
ner, maître de chapelle du prince. Haydn
passa trente années au service du prince
Nicolas et de son fils du même nom
{voy. Estekhazt). Ce fut pour le pre-
mier, bon exécutant sur le baryton ou
violoncelle d'amour {voy, Yioloncsixe),
que notre compositeur écrivit beaucoup
de musique destinée à cet instrument
aujourd'hui hors d'usage. C'est aussi pour
l'orchestre du château d'Esterbazy qu'il
composa la plus grande partie de ses ou-
vrages; car ce ne fut qu'en 1784 que la
Loge olympique de Paris lui fit deman-
der des symphonies. Dans la petite ville
jons, Touii» eu cQuoaiire i au- aer aes sympoonies. i/aos i« pcuie viue
NÎt pour maître de chant, se fit | d'Eisenstadt^ à Esterhazy, et enfin à Vien-
HAY
(&38)
HAT
ne, où le prince condui»il plusienrt fois
Haydoy rien ne changeait les habitudes
régulières qu'il s*était imposées : il se le-
vait de bonne heure et travaillait jusqu'à
midi, heure de son dîner ; le reste de la
journée était employé au service du
prince ou en conversations avec quelques
amb. Cette assiduité quotidienne eipli*
que la quantité prodigieuse d'ouvrages
sortis de sa plume. Il jouissait d'un trai-
tement modique , mais suffisant pour ses
besoins. Entièrement dévoué à l'art, qu'il
aimait pour lui-même, il pouvait se li-
vrer sans inquiétude à un travail qu'il
chérissait : aussi dans sa vieillesse ne par-
lait - il jamais sans attendrissement du
temps qu'il avait passé chez le prince Ni-
colas.
Toutefois son existence n'arait pas été
exempte d'amertume. Lors de son séjour
chez le perruquier Keller, il s'était épris
d'une de ses filles et lui avait promis de
l'épouser lorsqu'il aurait une position : il
tint religieusement parole; mais cette fem-
me acariâtre fit le tourment de sa vie. Il
chercha des consolations auprès d'une
cantatrice, qui était comme lui, au service
du prince Esterha/y. Cette liaison n'était
pas faite pour apporter la paix dans son
ménage : il dut se séparer de sa femme,
avec laquelle, en cette occasion, il agit fort
généreusement.
Cependant la réputation de Haydn s'é-
tait depuis longtemps répandue en Eu-
rope, sans que lui-même s'en doutât. Dès
1766, ses premières symphonies avaient
été gravées à Paris et exécutées avec un
immense succès. En 1784, les directeurs
des concerts de la Loge olympique lui fi-
rent demander six symphonies écrites ex-
pressément pour leur usage. Cette de-
mande, la première qui lui vint du de-
hors, fut reçue avec joie, et Haydn com-
posa les six symphonies dites de la Ln^
olympi/jtte, les plus belles qu^il ait faites
jusqu'alors. L'année suivante, il écrivit
pour un chanoine de Cadix l'excellent
œuvre connu sous le nom des Srpt pa'^
rtilvs de Jêsus^l^hrist sur la croix. \jbl
mort de la cantatrice qu'il aimait lui fit
accepter les offres qu'on lui faisait de-
puis quelque temps pour se rendre à Lon-
dres. Il arriva dans cette ville en 1791 et
dirigea les vingt concerts dont le violo-
niste Salomon aTait fait Ti
dant le cours d'une année qu'il re
cette capitale, il écrivit set six
symphonies, des sonates de pian
verses autres compositions. Un
voyage qu'il fit en 1793 produis
dernièressymphonies,de la mosiq
piano et les accompagnements <
recueils d*airs écossais. Haydn
plus commencé à écrire un opéi
phée : onze morceaux de la |
étaient terminés, mais des diffia
tant élevées relativement au prii
théâtre où cette pièce devait éti
le compositeur ne voulut pas en
la solution, impatient qu'il étai
tourner en Allemagne. Dans son
il donna plusieurs concerts, et il
Eisenstadt en 1794. Il ne tarda |
mander sa retraite au prince Ei
et, ayant acheté une petite mai
jardin dans un des faubourgs an
il s'y retira. Ce fut dans ce séj<
composa ses derniers ouvrages, ei
ticulier les deux oratorios ou
cantates dont le baron Van Sfv
avait fourni les paroles. Haydn
ans, lorsqu'il commença la Cré
monde^ qui lui coûta deux u
travail. Cette belle com|K>sition,<
aux dépens de la société des a
sous la direction du compotiii
même, obtint le plus grand sim
quatre Saisons parurent un pc
de trois ans après ( 1 80 1 ), et , 1
rempli d'une infinité de beautés <
cet ouvrage parut inférieur au prt
l'on s'y aperçoit en efTet que Ica I
l'auteur ont diminué en ce qui i
l'invention des mélodies. Il n'éc
puis que son dernier œuvre, coi
trois quatuors;le troisième n*est pc
vc, et, au lieu du final, on lit un
musicale au-dessous de laquelle i
cées des paroles allemandes qui si
Mrs forces rn^oni abandon/^}
vieux et faible. Il lui arrivait
d'écrire cette phrase sur les cari
site qu*il envoyait à ses amis, m
plus du tout de chez lui. Quelq
siciens se persuadèrent que ea
mesures contenaient un canoa
tique et essayèrent d'en donner <
lions.
HAT
(5S9)
HAT
les dernières années de sa vie,
intes tourmentaient Haydn, celle
er malade et celle de manquer
: audsi acceptait-il avec joie les
ésents qui pouvaient contribuer
;er sa dépense; il était pourtant
lu besoin , possédant un capiui
3 80,000 fr., outre la pension que
t la famille Esterhazy. Mais ce
ra des alarmes bien plus vives au
fut Tinvasion de Tempire d^Au-
ir Parmée française, en 1809.
e cessait de s^informer de ce qui
t, puis courait à son piano et
d^une voix éteinte : Dieu sauve
urFrançoiilhe 10 mai, Tarmée
était à une demi- lieue du jar-
Saydn, et bientôt quatre obus
tomber près de sa maison; les
Destiques qui le servaient accou-
"es de lui , la terreur peinte sur le
'^ue craignez-vous ? s'écria le
leur, se ranimant tout à coup et
n elTort pour se lever de son
, que craignez-vous? Aucun
' ne peut arriver là ou est
A peine eut-il proféré ces pa*
'il fut saisi d'une agitation con-
et transporté dans son lit. Il
t de plus en plus jusqu'au 26
t cependant voulut encore se
irter à son piano, où par un
effort il chanta trois fois avec
: Dieu sauve V empereur Fran»
lis il tomba dans un assoupisse-
li dura jusqu'au 3 1 . Il s'éteignit
matin de ce jour et fut inhumé
npe dans le cimetière de Gum-
; il était âgé de 77 ans et 2 mois.
\ temps après, on célébra un ser-
nnel pour le repos de son âme à
et dans plusieurs autres villes, et
ervatoire de Paris exécuta une
mtate funèbre sur la mort de
composée par Cherubini (vo/.),
. d'années auparavant, avait été
le remettre entre ses mains la
t que cet établissement avait fait
m son honneur.
rre de Haydn, d'après une liste
Iressée lui-même de la musique
souvenait d'avoir composée de-
e de 18 ans jusqu'à celui de 73,
B let pièces suivantes : V* 118
symphonies pour orchestre; 3^ 1 6S pièoei
poiur le baryton; 8^ 50 divertissements à
5, 6, 7, 8 et 9 parties, pour divers in^
struments; 4^ 13 concertos pour violon,
violoncelle, contre-basse, cor, flûte et
clarinette; 5® 59 pièces poiur le clavecin
ou le piano, seul ou avec d'autres instru-
ments; 6^83 quatuors; 7° une quantité
de pièces de différents genres, teb que ca*
nons^ allemandes^ contredanses^ etc.;
8® 366 mélodies écossaises arrangées pour
piano; 9^ 1 9 messes et 1 2 grands morceaux
d'église ; 1 0<> 5 opéras allemands et 1 4 opé«
ras iuliens; 1 1^ 4 oratorios; 12<> 1 3 can*
tates à 3 et à 4, et plusieurs airs écrits en
diverses circonstances. Plusieurs de ces
ouvrages ont été publiés un grand nom-
bre de fois, tant en parties séparées qu'en
partition. La collection la plus complète
de quatuors est celle de Pleyel, gravée à
Paris il y a vingt ans.
11 faudrait entrer dans de longs détails
pour indiquer, même sommairement, tout
ce que ces compositions si nombreuses et
si variées renferment de beautés en tout
genre. Bornons-nous à faire connaître le
mérite vraiment caractéristique qui les
domine toutes : c*est une admirable net-
teté de pensée et de conduite, une déli-
cieuse naïveté d'expression, qui rend le
style de Haydn accessible à tous les audi-
teurs. Ses idées sont si claires et il les ex-
prime en termes si bien chobis que son
discours ne laisse aucune obscurité dans
l'esprit ; s'il ramène ces mêmes idées en
les embellissant de toutes les ressources
de la science, en les développant avec
une éloquence abondante et facile, le su-
jet principal a été si bien compris dès le
commencement que l'on ne trouve pas la
moindre difficulté à en saisir de même
les accessoires et à en embrasser l'en-
semble. Il semble que la sérénité d'âme
du compositeur se reflète dans ses ou-
vrages; l'existence douce et uniforme qu'il
a menée pendant trente ans a jeté sur
toutes ses compositions une aimable et
tranquille gaîlé. A l'exception des Sept
paroles^ il n'a écrit presque aucun mor-
ceau qui porte l'empreinte d'une tristesse
profonde ; il lui vient bien par moments
quelque impression fâcheuse dans l'es-
prit, mais elle s'efface immédiatement
pour faire place aux images hantes qu'il
HAY
(540)
HA.T
est habitué à envisager. La musique que
Uaydo a écrite ;>our Tégliae n^oITre à cet
égard aucune différence : comme on lui
en faiiait le reproche, il répondait que
ridée qu^il se faisait de Dieu le portait
par-dessus tout à la confiance, et que, le
regardant comme le meilleur des pères,
il ne pouvait sVmpécher de se livrer à la
joie que lui inspirait le plaisir d^appro-
cher en quelque sorte ce Dieu si bon et
de converser avec lui. Uavdn était en
effet pénétré de la plus tendre piété; sur
ses manuscrits on voit souvent en tète les
lettres!. M. J. (Jésus, Marie, Joseph) ou
ces paroles : In nomine Domini ou SoU
Deo gloria , et à la fin de tous les mor^
ceaux,Zii«i/)^o. Quand les idées lui man-
quaient, il récitait un Jve Maria^ puisse
remettaitau travail; il disait que ce moyen
lui avait toujours réussi. Haydn, en pré-
sence des grands, était retenu et silen-
cieux ; mais, dans la société de ses amis, il
parlait volontiers, et sa galté allait parfois
jusqu*à la bouffonnerie. Sa sensibilité
était extrême : lorsqu^il fut nommé cor-
respondant de rinstitut de France, il re-
çut cette nouvelle en fondant en larmes.
Une grande représentation de la Créa"
iio/i^ à laquelle il assbta et qu^il termina en
donnant sa bénédiction aux musiciens de
Torchestre , termina glorieusement sa
carrière musicale.
Beaucoup d*anecdotes controuvéessur
la vie et les ouvrages de Uavdn ont été
répandues au moment de sa mort, et on
est étonné quelles aient été adoptées par
des écrivains éclairés tels que Framery
et Lebreton, qui, dans leurs iVol/Vr/ sur
Joseph Ilafflfif publiées Tune et Tautre
à Paris en 1810, et dont Ignace Pleyel
avait fourni le principal fonds, en ont
recueilli un grand nombre de ce genre.
Dans la même année, A.-C. Dies, paysa-
giste distingué et ami de Haydn, et C.-A.
Griosinger avaient publié, le premier,
Haydn* s Bingraphie^ Vienne, in- H", et
le second Bto^raphtxche NtUizen nbcr
Joseph liaydn^ I^ipzig, in-8**. Os deux
pstiiuables opusi*ules ont été surpassés
dans Touvrage de Carpani intitulé : Le
Hardi ne^Oi vrro leiirre s alla vita e le ope*
re fiel célèbre maestro Ctusep//e Htirdn^
Milan, 1812, in-8''; 2* édition, Pacîoue,
iH:i$f io-8^y traduites en français et
données comme ooTrage original
pseudonyme César Bombet es
sous celui de Stendhal en 1817.
On en possède une autre tradod
M.Dominique Mondo, Paris, 1 83?
On peut accorder toute confiai
récits de Carpani , puisque Tau
avaient recueillis de la bouche de
lui-même.
Jeau-Mjchu. Haydn, frère de
né à Rohrau le 14 septembre 17:
dia d^abord chez son père les c
de la musique, la harpe et le «
entra comme enfant de chœur .
thédrale de Vienne, apprit la c
tion sous Reuter, et s'instruisit, j
core dans les ouvrages de Fux, de 1
de Bach et de Graun. 11 fut d'abc
tre de chapelle de Tévêque de Gi
dein, en Hongrie, puis de la ca
deSaUbourg, qu*il ne quitta plu
sa mort, arrivée le 10 août 18<
composé de la musique ioslrui
des opéras, des oratoiins, et so
la musique d'église. Sous i^ dem
port, Joseph Ha\dn con^idi^rail s
comme le plus grand «omposiu
y eût de son temps eu Allemagi
qui ont examiné les composition
scrites de Michel ne sont pas élo
souscrire % ce jugement. On nV
blié (|u'un fort petit nombre, c
ment depuis sa mort; car de son
s'était constamment refusé à lai:
ver ses ouvrages. J. A
HAYE (lai ^en hollandais H
mand Haa^^ abréviation de ê*
h âge y en latin Haga comitmsn
résidence du stathouder hérédil
Provinces-Unies, aujourd'hui œ
des Pays-Bas, est située dan» U
de Sud- Hollande, à une lieue c
du Nord, et compte plus de 53,0
tants, dont le plus grand nombr
tient à l'Église ri-forniéc. I^ \ ille
dans une position plus élevée et
séquent plus saine que la plu|Mi
très villes de la Hollande. £11
portes ni muratlles; ses ru» sont
l>ordces d'arbres. On regarde le
berf^ et le / 'oorhnut ct)mme ses pi
quartiers. Parmi le» raouumfiili
on range le château roval, doi
rieur toutefois n'a rien d^agrèd
lUkT
r
cour do sUlhooders, qu^habita
ii ph» tard le roi Loiiis*Napo-
lis oà liéftCBt actœlleiDeDt les
iMbfes do Élats-GéDéraox et
iTCDt en outre beaocoop de ba-
I palais da prince d^Orange et
e Frédéric; le Buitenhojj où
la galerie do tableaaxy et le
ms ( maison de Maurice) , qui
le cabinet ethnographique;
-Tille, où Ton conserre d'eicel-
la fonderie de canons,
1668; le théâtre et la pri-
es bâtiments consacrés an cnlte,
égliso hollandaiso réforméo
Fétre citéo : celle qni est appe-
^mde est surmontée d*une haute
gooe; puis Tancienne église ré-
aoçaîse, aujounThui consacrée
atboliqne. Lo juifs portugais et
» ont à La Haye de grando sy-
; lo luthériens y lo prtsbyté-
reaKMitrants et lo jansénbto
s oratoires. Bordée d*un côté
liarge canal toujours couTcrt
SX, de Tautre par un bois oon-
, la Tille est entourée de super-
icsy de rîanto maisons de cam>
de beaux jardins.
Bple maison de chasse do com-
ollande, bâtie an milieu d*un
se transformant dès Tan 1250
lais autour duquel Tinrent bien-
er d*autro maisons, donna ori-
▼ille de La HaTe. Au xti* siè-
derint la résidence do Etats-
I, do Etats de Hollande, du
er et do ambassadeurs; elle s*a-
nsensiblement dans le cours du
de , et fut , jusqu^an oommen-
in xnii*, le centre do négocia-
ilomatiqno lo plus importan-
■ospérité de La Haye souffrit
■eut par la révolution de 1 795 et
;ne du roi Louis-Napoléon , qui
( 541 ) hea;
sanœ royal nommé la Maison dans lé
Bois, qui renferme plusieurs tableaux
de prix. C Z.
HATTf , w>r- Haïti.
HAZARD, voy. Hasabd.
HEAR! Cette exclamation signiBe
écoutez ! Elle est d*usage en Angleterre
pour exprimer l'approbation qu'on donne
aux parolo d'un orateur. C'est un mot
de la langue. En France, quand on Teot
applaudir à un discours, on se sert d'un
mot italien, et l'on crie bravo! L'expres-
sion anglaise a quelque chose de plus
rationnel : elle approuve la chose qu'on
dit; l'exprosion italienne semble ap~
prouver celui qui parle. Mab il serait
puéril de chercher do nuanco entre
do mots qni , par le fait, se traduisent
exactement l'un par l'autre. Lo cris de
hearl hearî interrompent fréquemment
lo discours do orateurs parlementaires
quand ib sont l'exprosion fidèle et éner*
gique do opinions de leur parti. Pins
rarement qu'en France, lo murmura du
côté opposé viennent protoler contre
cette approbation. En général , chaque
parti se contente de soutenir lo siens
par so applaudissements, sans chercher
à troubler so anfagonisto par do inter-
pellations Tiolento; mab û ne faut pas
croire qu'il en soit toujours ainsi. La
règle, dans lo deux psys, est qu\>n ne
doit donner aucun signe d'approbation
ni d'improbation. Cette règle n'ot point
observée : c'est le sort de touto les lob
qui ne tiennent point compte do passions
humaines, et qui, exigeant trop, n'ob-
tiennent rien. G. L. L.
HEATHFIELD (u>ao), -voy. El-
LIOTT.
H BAUME on HEAUijnL (en allemand
Uelm'^ T9ny. Casque.
H ÉBÉ était une do ancienno diri-
nités grecquo, car Homère en parle
dans son Odyssée^ XI, 602. Fille de Ju-
piter et de Junoo, comme Mars et Ili-
tbye, elle servait d'ccbanson à son père.
la lo graocb collégo à Utrecht j le maître do dieux. On a dit «Xoèl le
Icrdam, jusqu'à ce que le retour
ed'Orange,en 1813,rendità la
ancien édaL
it dans le voisinage de La Haye
lie Seheveningen^ renommé par
de WKXy et un château de pûi-
Comte, Natalis Oimes, H, ô] que Ju-
non, ayant été invitée par Apollon à un
repas, y mangea do laitno sauvages, et
qu'elle con^t Hébé. On a dît aussi, et
Bayle Ta répété dans son article Ganj-
mèdcy qu'Uébéy s'étant laissé tomber en
fiËB ( 542 )
venant à boire aux dieux , laissa voir ce
que la pudeur veut qu^oo cache; qu*elle
en eut tant de honte qu^elle renonça à
ses fonctions, et fut dès lors remplacée par
Ganymède.Ces deux aventures, trop facé-
tieuses pour être d^origine grecque ou la-
tine, ont été puisées dans l'ouvrage de
Boccace , Geneahgiœ Deorum, Pindare
{^Nétn,lL^ etc.), Apollodore (II, 7), nous
apprennent qu*iiercule, du milieu des
flammes de son bûcher, fut transporté
dans le ciel , qu'il s'y réconcilia avec Ju-
non, et qu'il en obtint en mariage Hébé,
sa fille, mythe ingénieux qui nous montre
l'alliance de la jeunesse et de la force. Ils
eurent deux fils, Aleiiaris (le secoureur)
et Anikitos (rinvinciblej. Hébé avait à
Phliunte un temple avec droit d'asile, où
elle était adorée sous le nom de Dia et
de Ga/i/z/iff^/r, suivant Pausanias (II, 1 3),
ce qui a fait croire à des mythologues
qu'Ûébé et Ganymède [voy,) n'étaient
qu'une seule et même personnification de
la jeunesse et de la beauté dans l'éphèbe
et la jeune femme. A Rome, cette même
déesse, qui s'appelait Juventas, avait au
Capitole un temple où ceux qui dépo-
saient la robe prétexte [voy, Tooxj ve-
naient l'invoquer. Le célèbre Canova
(vo/.) a exécuté une statue d'Hébé en
marbre blanc, sous la figure d'une jeune
et belle fille, tenant une coupe qui rap-
pelle ses fonctions dans rOlympe. F. D.
HKBEL (jEAN-PiEaax), l'un des plus
admirables poètes populaires. Il naquit,
le 1 1 mai 1 700, dans un village du grand -
duché de Bade, voisin de la ville de
Schopfheim sur la Wiese ( cercle du
Haut-Rhin). Fils de parents pauvres, il
reçut cependant une instruction solide à
Lœrrach près de Bàle, puis au gymnase
de Carisruhe. Après avoir fait ses études
à Ërlangen, il devint successivement ré-
gent dans la première de ces deux villes,
puis professeur au gymnase de la se-
conde, pasteur, conseiller ecclésiastique
(1805S directeur du lycée (1808), et,
en 1 8 1 8,membre de la première chambre
des États de Bade, en vertu de son titre
de prélat. Il mourut, à Carbruhe, le 1 3
septembre 1826.
Par sa naissance, Hebel, dès sa jeu-
nene, avait été mêlé à la vie du peuple; il
CODOttt les cbacrins Ves touCTranoes et lea
HRB
plaisirs du peuple, et il s*eBp
joies et de ses tourmenta, soav«
res, pour en faire de la belle
poésie. Mais pour chanter, Hi
servit point du haut allemand
le naïf dialecte allémanique (;
parle encore de nos jours on
population répandue sur les c
la Forêt-Noire (vo/.), dans cet
mé par le Rhin , lorsqu'à Bile
brusquement de direction et si
vers le nord; heureux coin ai
semble créé tout exprès pou
naissance à la poésie idyllique
gage sonore de ses habitants
diphthongues multipliées et u
finales si retentissantes, convie
beaucoup mieux à des chanK
laires que le dialecte saxon, élr
ther au rang du langage écriL
fallu d'ailleurs de bien peu q
lecte allémanique, répandu avei
breuses variations en Alsace
Brisgau, en Suisse et en Sk)uafa
vint lui-même la langue domti
on se rappelle que les Minnesio
ont jeté dans ce moule leurs in
poétiques.
Quoi qu'il en soit, Hebel n'i
déroger en adoptant cet allei
tard comme fils légitime, et l
son adoption l'a bien servi. N
sitons pas à proclamer qu*il se
cile de trouver dans les littéra
dernes des vers populaires e
avec une simplicité aussi toi
aussi pittoresque, la vie intim
tisan et du laboureur; des ve
pandent dans les cabanes un
paix et de charité, Tamour du
la tempérance et de Tordre, les i
vrais et profonds d'amitié et d*i
ne dépassent jamais la ligne i
du devoir, enfin, aprt>s une vie
bien et de mal, respérance d'i
meilleur. Les p<iésiesallémaniq
mannische Gtdichtf^^ ont pat
première fois en 1808 à Cari
depuis, elles ont eu sept ii hui
sans compter les traductions (a:
lemand correct par SchafTnef
rardet , par Adrian , etc. Quo
ne soyons pas partisans d'un t
meut de ce genre, nota le cilo
BBB
(543)
HËft
1^ da retentiflsemeiit que Hebel a
leoillemagoe*.
fl/adtns les poésies allémaniques deux
■es bien distincts , quoique Tauleur
il pas fait cette dbtinction et qu'il ait
f ses vers dans le public sans aucun
d sur la destinée qai les attendait,
ne part ce sont des récits , des con-
empruntés ordinairement à quelque
ition populaire, et quelques mor-
izallégoriques; d'autre part,descbants
nnvement lyriques qui idéalisent quel-
incident de la yie rustique ou jour-
ère. Noos rangeons dans la première
( le poème en vers hexamètres inti-
die ff^iese. Wiese est le nom d'un
nr affluent du Rhin que le poêle, par
allégorie ingénieuse et pleine de vie, a
aibnné en jeune fille qui se jette amou-
iement dans les bras du géant sorti des
es ^. Ce poème est plein de fraîcheur
le poésie. Le sentiment de la belle
nre y réjouit le cœur du lecteur , et
baque vers les images les plus vraies ,
comparaisons les plus naïves, le sur-
aiBent et l'attachent. Pour bien ca-
elériser la tendance morale des poésies
t Hebel, citons un autre morceau in-
itié Die Vergœnglichkeit (la fragilité
bdioses humaines). Nous assistons à un
■lo^e entre un paysan et son fils. Les
ha interlocuteurs sont attardés sur la
iMcaupied du vieux château deRœtteln.
*¥^ notre maison sera-t-elle un jour
ce château? demande l'enfant. —
) notre maison sera un jour comme
*«»ite«a. Bâle, que tu connais si grande
*• Me, Bâle où habitent tant de ri-
•^ seigneurs, sera de même un jour; il
*"^tera qu'un tas de pierres... El un
"arrivera, lorsque sonnera la trom-
• ** jugement dernier, où le monde
^***« ne sera qu'un amas de décom-
f^ d'ossements. Ne pleure point,
^*, et marche droit devant le Sei-
• V'ois-tu ces étoiles? Ce sont les
^^ a fait qaelqaes esMÎs de tradoctioo en
* -fStscarhottele, le Cimetière de village et
^ ^ autres morceaux ont été très bien tra-
" ra»se par M. Jouk.of»k.u (vo/. ). Une
^^artie de ces poésies ont inéioe été tr<i-
^ ^^ bogue lettonne, par un pasteur cour-
^.^L H ngen berger. S.
^M A4n(t'i frosser ^ii«6,le grand gara du
villages du ciel. Si tu es bon , tu auras tt
demeiu^ étemelle dans un de ces villages,
où tu retrouveras ton grand-père et ta
mère, et, par la Voie Lactée, tu t'élèveras
vers une ville cachée à nos yeux, vers la
cité de Dieu! »Le dialogue tout entier
est écrit dans un style où la naïveté tou-
che de bien près au sublime ; c'est peut*
être le chef-d'œuvre de Hebel. Le Maire
de Schopfheim est un petit roman idyl-
lique, et la Fille de Riedliger en forme
la contre-partie. On y retrouve cette in-
génieuse allégorisalion de Hebel, qui n'a
rien de commun avec les froides person-
nifications des qualités, des vices, semées
dans plus d'un poème épique.
Parmi les morceaux lyriques, nous si-
gnalerons la Forge, Quel admirable ta-
bleau du travail et des heures fériées de ces
braves forgerons! Ailleurs, c'est une mère
préparant , la veille de Noèl , auprès du
berceau de son fils, la branche de sapin
transformée en arbre de Christ [Christ-
baum)f couronnée d'anges et de sucre-
ries, sans oublier la verge, symbole de
la loi ; ou bien, c'est encore une mère de
famille qui donne la portion de bouillie
d'avoine à chacun des enfants avant qu'ils
aillent à l'école, et qui leur dit en style
biblique le développement du grain dé-
posé dans un terrain fertile. Tantôt ce
sont des Paysannes au marché qui com-
parent leur position précaire, mais heu-
reuse, à celle des dames de la ville ; tan-
tôt des moissonneurs qui saluent P Étoile
du matin ; tantôt un paysan qui compare
son existence calme à celle du guerrier
avide de gloire , et à celle du banquier
qui porte la table de Pythagore écrite sur
son front , ou, pour nous servir de l'ex-
pression pittoresque, maisinlradubiblede
l'auteur : Et le livret , quelle horreur !
vous regarde à travers ses yeux.
Hebel est aussi inimitable dans la par-
tie descriptive de ses œuvres, parce qu'il
sait y répandre le même souffle de vie qui
anime ses paysans. Ainsi sa Matinée da
dimanche renferme la description d'une
belle matinée de printemps toute embellie
de rosée. Dans le Mois de Janvier^ Jan-
vier, comme un véritable Gascon, chante
lui-même les louanges de Thlver en regar-
dant à travers la lucarne d'une cabane.
Mais Hebel, noi|s aimons à le répéter^
HBB
(544)
est snrtout grand poéta kmqu^il parle à
tes paysans de leurs deroirs, de Dieu et
d*imniorta1ité.C*e8t làcequi constitae Pin-
contestable supériorité du poète allemand
lorsqu'on le compare à un poêle que
la France contemporaine a proclamé le
chansonnier populaire et national. Ce
dernier, dans un langage admirablement
précis et énergique y ne prêche que trop
souvent la haine des supériorités sociales;
il n*a que des railleries pour le culte éta-
bli y que des sarcasmes pour les princes ;
ses amours touchent quelquefois de très
prés à la débauche. Hebel, sans être pu-
ritain et rigoriste inflexible, demeure
constamment pur et chaste; il calme les
mauTaises passions, tout en ae portant le
défenseur des sentiments de fraternité
qui devraient animer tous les hommes;
en le lisant, les riches doivent aimer à
descendre , et les pauvres se croire moins
malheureux. Hcbel est plus qu'un poète
populaire, c'est un niveleur chrétien.
Indépendamment des poésies alléroa-
niques , Hebel est Tauteur d'un excellent
almanach populaire Vami domestique ou
le noupeau Calenilrier Rhénan ( Caris-
ruhe, 1808-18, 1 1 V. in-4<»; 3* éd., Stutt-
gart , 1827); du PetU trésor de Pami
rhénan (Scltatzkœstlein des rlteinlœn^
dischen Hausfreundes)^}ûï\nfga^ 1 8 1 1 ;
3* éd., Stuttgart, 1837; et des Histoires
bibliques j Stuttgart, 2 vol., 1824, mo-
dèles d'un récit simple, coloré et atta-
chant.
Les amis de la muse de Uebel ont élevé
à ce poète de la nature un modeste mo-
nument dans le parc du château grand-
ducal. Quelques vers bien choisis parmi
ceux de son recueil en disent plus à sa
louange que ne feraient les plus fastueuses
épitaphes. L. S.
HEBERT ftHÉBERTISTES fac-
TiOTf DES ). — Jacques - Réké Hébert ,
dit le Père Duchesne^ né à Alençon, en
1755, dans la condition la plus obscure,
vint fort jeune à Paris pour j chercher
fortune. Dépourvu de tous principes de
morale , il unissait à la bassesse des incli-
nations un certain génie pour Tintrigue.
D^abord oontnVletir de billets à la porte
du théâtre des Variétés, chassé pour cause
d*infidélité dans sa gestion, il devint en-
suite laquais, ne se conduisit pas mieux.
fut traité de la ménae
vivre d'escroqueries sur le
jusqu'à l'époque de la Révi
ques pamphlets , dits patri
rent alors son nom de l'oh
d'un extérieur agréable et
d'élocution assez correcte,
quelques succès de tribune «
et eut accès à celui des Jao
tain Lemaire, employé aux
dans l'intérêt de la royauté
nelle, fondé un petit jour
Père Duchesne, Les forme
laires de cet écrit lui avaie
vogue prononcée, et, pour
l'effet sur le peuple , les ja
nèrent de lui opposer, sous
une publication inspirée p
plus révolutionnaire. Hébe
gne de servir d'organe à ce i
Duchesne, On sait quel I
prêta , et quelle hideuse cél
cha bientôt au titre de oett«
nom de son rédacteur. Pai
violence des opinions et \
langage étaient, à cette époqi
les plus actifs d'influence i
tude. Répandu à profusion
pagnes et aux années, le Pi
y porta la démoralisation
surtout la chute du trèoe
royauté à la haine et aux i
laires. Aussi, au 10 août,
ra-t-il au premier rang pai
bres de la Commune insum
y remplit bientôt les fonctk
tut du procureur en titre
l'un des principaux agents <
du 2 septembre; on le vit
tous les mouvements anai
marquèrent le début de Test
nelle ( voy, Dastfoii , Gieo
arrestation, dans les premi
mai 1793, devint l'une de
du moins fournit un prêta
rection du 3 1 . Cependant il
tellement déconsidéré, qui
même, en réclaount dans la
la mise en liberté d'Hébert,
sa feuille n'était pas du m
Personne ne contestera que 1'
pie ne fiit un juge compél
Durhrsne,
Remis en liberté le 28
HEB
(646 y
HE6
nniiie eut tous les caractères de
• une couronne civique lui fut
■lis il refusa de U placer sur sa
le alla orner le buste de Brutus.
loore que, le 4 juin, après la vic-
• Commune sur la Convention ,
u avec force plusieurs proposi-
goinaires et fit prendre un ar-
déclarait mauvais citoyen qui-
vovoquerait à Tassassinat pour
idqne. Quelques jours plus tard,
DO réqubitoire plein de force
D attroupement de femmes cpii
lillé une voiture de savon , et
respect des propriétés. Voilà
ttres qui eussent pu recoroman-
moire, mais il ne tarda pas à
'. Le scandale des déclarations
I dont il remplissait son jour-
à loin que, vers la fin d^oc-
comité de surveillance du dé-
, de Paris crut devoir suspen-
nlation des numéros du Père
et les fit consigner à la poste ;
la dénonciation d^Hébert, les
»rirent un arrêté pour faire le-
:erdit, et le département obéit
ins. Quand l'assassinat juridi-
reuve de Louis XVI eut été ré-
euz, la Commune envoya au
nsieurs de ses membres, pour y
le jeune prince royal avec la
presse de tirer de ses réponses
'accusation contre la malbeu-
e. Hébert fut l'un de ces com-
interrogateurs, et l'histoire a
ivec horreur le souvenir des
|Q'il adressa au pauvre enfant;
l'histoire a recueilli avec ad-
ft réponse par laquelle l'héroî-
ie repoussa ces odieuses impu*
jy. Marie- AiCTOiirETTE ). Un
connu, c'est que Robespierre,
scène fut racontée par Vi latte
iner où se trouvaient avec eux
Saint-Just, fut tellement irrité
ratesse maladroite du Père Du"
te , brisant son assiette d'un
Hurchette, il s'écria : a Cet im-
'Hébert ! ce n'est pas assez
>it une Messaline, il faut qu'il
moore une Agrippine et qu'il
isse à son dernier moment un
x d'intérêt public! > ( Vilatte,
xlop. d, G. d. M. Tome XIIL
Causes secrètes de la répoluiion du 9
thennidor.)
Au procès de la reine succéda celui
des Girondins. Hébert se montra, devant
le tribunal, l'un de leurs plus éhontés ac-
cusateurs ; bien plus, à la suite de sa dé-
position , il se rendit aux Jacobins , et
les décida à se porter en masse à la Con^
vention, pour y demander le supplice
des illustres proscrits dans les 24 heures.
Passant, bientôt après, des saturnales du
meurtre aux orgies de l'impiété, Hé-
bert se montra, au 10 brumaire (an H),
le digne émule de Chaumette , dans les
profanations dont la cathédrale de Paris,
transformée en temple de la Raison, de-
vint le théâtre. Ces deux forcenés, se-
condés par Anacharsis Clootz ( vojr,) ,
firent alors de la tribune du club des
Cordeliers une chaire permanente d'a-
théisme ; mais cette J^te de laRaisoriy qui
marqua l'apogée de leur puissance et de
leurs succès , devint en même temps le
principe de leur chute. « La Commune
« et la Montagne avaient opéré la révo-
« lution du 31 mai contre la Gironde,
« et la Commune seule en avait profité.
« Le combat se trouvant en quelque sorte
« fini , la Commune aspira à dominer le
« comité , et la Montagne à ne pas l'être
« par lui. La faction municipale était le
« dernier terme de la révolution : oppo-
« sée de but au Comité de salut public,
«t elle voulait au lieu de la dictature con-
« ventionnelle la plus extrême démocra-
te tie locale , et au lieu de culte la con-
« sécration du matérialisme. L'anarchie
« politique et l'athéisme religieux, tels
« étaient les symboles de ce parti et le
«c moyen par lequel il prétendait établir
« sa propre domination. » (Mignet, His^
toire de la Réttolution française^ t. H. )
Telle était donc, à la fin de l'année
1793, la situation des partis : d'un côté,
les Montagnards de la Convention et les
Jacobins ; dans le camp opposé, la Com-
mune de Paris et les Cordeliers {voy.
tous ces mots), et, dans ce dernier club,
une scission ouverte entre ses anciens
chefs, Danton, Camille Desmoulins, Fa-
bre d'Églantine, Bazire, Legendre , etc. ,
et la faction des Hébertistes j qualifiés
â^ ultrà^révolutionnaires par leurs anta-
gonistesy qu'ib poursuivaient à leur tour
HËfi
{«4«)
mm
tous le nom de modérés on d^inJulgenùt.
Eu prenant les choses à ce point , This-
toire d*Hébert cesse d*étre distincte de
celle de son parti , et les faits qui lui sont
personneb trouyeront leur place dans le
récit qui nous reste à tracer des derniers
excès de ce parti et de sa chute.
Un fait à remarquer, c'est que, à Fex-
ception d*Anacharsis Clootz y pas un seul
député ne s'était rallié à cette faction.
Après le procureur de la Commune
Chaumette et son substitut Hébert, dont
le nom, comme le plus indigne, servait
d'enseigne au parti, les hommes qui y
figuraient en première ligne étaient Ron-
siu , Vincent et Momoro.
Ronsin (Charles-Philippe ) , avant la
Révolution poète dramatique, n'avait
jamais pu obtenir pour ses ouvrages les
honneurs de la représentation ; mais lors-
que rivresse révolutionnaire eut trans-
formé les Muses en Furies , l'auteur jus-
que • là dédaigné envahit à son tour la
scène aux bravos frénétiques d'un audi-
toire digne de lui *. Du théâtre, il trans-
porta la tragédie dans la société. Pour
premier exploit en ce genre, il avait, en
septembre 1792, répété àMeaux les mas-
sacres dans les prisons qui venaient d'en-
sanglanter Paru. Au mois d'avril 1793,
nommé adjoint du ministre de la guerre
Bouchotte, il fut bient6t après promu au
commandement de l'armée révolution-
naire. A ce titre , envoyé dans la Vendée,
il s'y montra le digne successeur de San-
terre et de Rossignol , et le digne précur-
seur de Carrier (voy.). Après avoir ra-
vagé la Vendée, il passa à Lyon avec son
armée, pour achever, de concert avec
CoUot d'Herbois (voy,) et autres pro-
consuls , la dévastation de cette malheu-
(*) Il faat cooTeoir qaMl y a qaeloae talent
<l« «tyle et aoe certaioe eatente dea elfeta de la
tcèoe daut let deux tragédies de Rooaia loti-
tolcet La Ligmê det/anatiqufiêt des tjrranê(f^t^i),
et Ârètaphiie, ou la rr^ofmtioH dêCjrrinê (i7()i>.
L'etprit démagogique qoi y règne n'eageodre
da aoÎQ» jamais la bassesse d'expression* et la
rigueur avec laquelle Roa^io,en tant qu'écrÎTaîu,
a été jugé par les biographes modernes , appro>
che de rinja«tiee. Son théâtre, publié en 1786,
I vol. in- la, contient : Séd«ein«, Bétmk* et Vplj»
Mèmf, habellede f 'a/ois , tragrdies, et le F Ut erm
ingrat, drame m ( acte rt eu vert libres, picres
non représentées. On a encore de lui: Vomit JTI/,
pH-ê du peuple, irmgedù éédiêÊ i k GmnU nmtio*
reuse ciii. De retour à Piris, 1
avec acclamations aux Cordelieni
à la Convention , Ronsin, à la tel
troupe de coupe -jarrets et d*!
mercenaires, se crut sérieusemcul
à jouer le rôle d'un Cromwell,
affecta les airs.
Vincent, jeune homme de 37 1
passions fougueuses , au langage
procédés violents, était secrétiir
rai du ministère de la guerre, 00
çait une omnipotence complète.
L'imprimeur Momoro futenvo]
le 1 0 août , en qiulité de comnii
pouvoir exécutif dan» les dépari
pour y activer la levée en masse,
tulait lui-même premier imprioM
République*. Sa femme, digne d*
leur sort , et douée d*une rare
contrainte par lui, jouait, dans
de l'athébmei le rôle de la déesse
et recevait sur l'autel de Notre
l'encens et les baisers lubriques d
mette et consorts.
Deux hommes encore, émin
leur position, se rattachaient à II
hébertiste , mab d'une manièn
apparente et surtout moins ad
ceux que nous venons de nomn
taient Piche et Bouchotte. Le
maire de Paris, espèce de purita
lutionnaire dont le renom de
figurait d'une manière dérisoir
bannière d'un parti décrié pour
moralité cynique; Bouchotte , Il
seur de Piche au minbtère de II
n'était qu'un docile manneqc
Ronsin , et surtout Vincent , fi
volonté mouvoir les ressorts. !
comédien Grammont, qui s'ètai
Théâtre- Fran^*ais, une sorte de
tion dans le rôle de Pierre - L
avant de jouer celui de général «
dans l'armée révolutionnaire; so
de 19 ans, et qui avait gagné I
lettes de lieutenant dans le
C) On a de Mosoro : Trmué àm fm
1 787 , in-8* a? ec 56 planches |
tiùont t/pofrmpkiqmet t 178^, i
planches I RHlêtiotu d'mm rÙÊfm
dêt cmhêt rt/ifienjr, peur têreét
fe/iMien dt M. Cmkke Sujets I7«*<» ■
iet Cmrdêlien , dont il a para dix :
18 jnin an 4 noAt 1791 ; llnMuat
■lenf 1 4ê Im fnarrv de & PViiif » el
•a ll.io.l*.
tIEB
(547)
IIEB
1 pied (le Téchafaud, la
voiture qui avait amené
supplice ; Mazuel , adju-
: rhomme d^exécution par
mesures acerbe» de Ron-
comme chefs subalternes
lontChaumetteet Hébert
;fs politiques, Ronsin le
icharsis Clootz l'apôtre.
Montagne et la Commu-
des Jacobins et des Cor-
^levé rapidement un nou-
destiné à remplacer tous
bsorbant leur influence,
r en lui seul toute la force
ipe révolutionnaire et du
qui en était issu après le
iveau pouvoir était le Co-
ublic (vo/.), et le Comité
c'était en réalité Robes-
ont l'esprit en réglait tous
j. Avant de se mettre ou-
at d'hostilité avec les deux
qu'il voulait abattre, ce
et rusé s'appliqua à fé-
rir les germes de division
ntre eux; et lorsque leur
éclater, elle le trouva prêt
r ruine réciproque. Voici
»re l'affaire s'engagea,
des commissaires que la
it envoyés dans les dépar -
lest pour essayer de ter-
! de la Vendée, se trou-
de la Sarthe. Ce député,
'avait joué à la Conven-
insignifiantet équivoque,
tasi- Girondin et quasi-
ransporté sur le théâtre
rivile, développa tout à
gîe et des moyens qu'on
pas en lui. Témoin de
atrocité que les soi-disant
rre , Rossignol et Ronsin
la conduite de cette guer-
pas à contrarier toutes
et à les dénoncer à la
lu comité. Malhcureusc-
, auprès duquel il avait
1 de cause , trouva eu lui
ion à ses vues, et il fut
té de cette disgrâce et
lotions, Philipeaux, à son
publia sur les circonstan-
ces de sa mission dans la Vendée cinc)
lettres où il foudroya le système jusque-
là mis à exécution dans ce malheureux
pays par les députés commissaires et par
la plupart des généraux.
Entre autres faits révélés par lui , fi-
gurait contre Ronsin l'accusation d'avoir
laissé écraser 43,000 républicains par
3,000 insurgés. La publication des lettres
de Philipeaux concourut aTec l'appari-
tion des derniers numéros du Vieux Cor^
délier. Fortifiés l'un par l'autre, ces
deux documents eurent dans l'opinion un
retentissement prodigieux , et , à l'égard
de tous les partis, mirent le feu aux pou-
dres. Alors Hébert, redoublant de vio-
lence, attaqua chaque jour dans sa feuille,
à la tribune des Cordeliers et à celle des
Jacobins, Philipeaux, Camille Desmou-
lins, Fabre d'Églantine, Bazire, Thuriot,
Bourdon de l'Oise et même Fréron (vo)^.),
qu'il qualifiait, aux Jacobins, d'ansio»
crate et de muscadin. Aussi, dès les der-
niers jours de novembre 1793, l'impru-
dence de ces provocations donna lieu au
bruit de l'arrestation d'Hébert, qui, s'a-
busant sur sa force, demandait en riant
s'il existait encore une commission des
douze * ?
La réponse à cette question était dans
l'existence du Comité de salut public,
composé aussi de douze membres, dont
le chef, Robespierre, préludait, dès le 1 5
frimaire (5 décembre 1793), à l'arresta-
tion d'Hébert et de ses principaux adhé-
rents, en les qualifiant de <t agents des puis-
sances étrangères, attaquant ouvertement
tous les cultes et encourageant secrète-
ment le fanatisme , tandis que , sans au-
cun intérêt, ils faisaient retentir la France
entière de leurs déclamations insensées ,
et osaient abuser du nom de la Conven-
tion nationale pour justifier les extrava-
gances réfléchies de l'aristocratie, dégui-
sée sous le manteau de la folie. »
Cette déclaration de guerre, loin d'in-
timider la faction hébertiste ne fit que sti-
muler son audace. Les satellites de l'armée
révolutionnaire, les meneurs du club des
Cordeliers affectaient de se montrer par-
tout, traînant avec fracas de grands sabres,
r*) Il a été quatUon de la coniiainâoB iêi ibasf
i Tart. GcROVoiirt.
HEB
(548)
HEB
et non moins effrayants par leurs propos
incendiaires c|ue par leur aspect sinistre.
Tandbque le Père Duchesne redoublait
d'invectives et de menaces, des placards,
injurieux pour la Convention, pour les
comités, provoquaient à la révolte contre
leur autorité. Les symptômes d'une crise
prochaine se manifestaient enfin de toutes
parts. Ronsin , Vincent et Maillard, di-
recteur des massacres en septembre 1 792,
et en dernier lieu commissaire à Lyon,
ayant été signalés à la Convention na«
tionale comme les principaux fauteurs
de ces excès, un décret d'arrestation fut
porté contre eux dans la séance du
27 frimaire (17 décembre). Quelques
jours après, pour contrebalancer Tel f et
de cette mesure, Hébert renouvela aux
Jacobins ses accusations contre la faction
des ine/u/gcniSf et il demanda qu'une
commission fût chargée de faire un rap-
port, après examen, sur les tîeux derniers
Dumm>s du f'iriix Corfiflier, Dans la
séance du 1(> nivÔM io janvier 1794',
Camille Desmoulins (r'*y.\ pour faire ap-
précier la moralité de son accusateur,
produisit des pièces authentiques des-
quelles il résultait que, dans le cou-
rant de Tannée 1793, Hébert avait reçu
de Boni hotte , sur 1rs fonds de l'rtat ,
183,000 fr. |H»ur r>00,000 exemplaires de
sonjourual, qui ncre%enaienl qu'il! 7,000
fr.Malprécelte aliénât ion démontrée vraie,
l'expulsion hors la soiiété, qui procédait
alors à Tépuration de ses membres, fut
prononct'o contre Camille Desmoulins et
Fabrc d'Églantine; et, toujours fidèle à
son système de proscription alternative
des partis contraires, le surlendemain,
Roliespierre, à la tribune des Jacobins,
revenant sur les pricfs allégiM-s par Phi-
lipeaux contre Ronsin et consorts, griefs
riui implif{uaient la responMbîlité du Co-
mité de salut public, dénonça l'existence
d'une faction de nouveaux Brissotins,
Cependant les Conleliers, émus do
l'arrestation de leun chefs, s'agitaient
pour obtenir leur mise en liberté. Après
qu'ils eurent échoué dans plusieurs ten-
tatives auprès de la Convention, un dé-
cret du 1 4 pluviôse (2 féracr) rapporU
enGn celui du 27 frimaire ; un mouve-
ment de générosité de Danton à l'é d
d'hommet (fnî déjà a*é(«iail d ■ i
ennemis, amena la décision qui nui î
leur captivité. Ils n'en pro&lcrvat i
pour travailler à leur \ engeance,
grands ferments de divisions eutû
entre les Jacobins et les Cordelien : i
circonstance assez futile vint leurdoia
une nouvelle activité. Vincent, qui, ji
qu'à son arrestation , n*avait poiat f
partie de la société des Jacobini, rboi
à s'y faire admettre aussitôt qu il coti
couvre la liberté; mais il y troati i
difficultés qui excitèrent au hîb i
Cordeliers une irritation bientôt pQi
jusqu'à la fureur. Le 24 venttVse, «1
tribune, Hébert, dans le di>coun Icf
virulent, renouvela ses attai|ucs t-oalr
faction des modérés ; Vincent riTali»]
lui de frénésie, et CarriiT, qui \t
dVfTrayer >antes de ses crimes, appl
dit aux exagérations de ces furit^i. !
moro reprocha à Hébert de n*«iscr, Jr
deux mois, dire la mérité. Roulaitirrr
cria : Parle ^ Itère Duche^ntl Pur\
ne crains rien! y nus stront^ n^u»
f?ères Duchés nés qui frapiienint! I
Hi'bert fit, du haut de la tribune, oi
pel à l'insurnvtion, et, sur sa motio
fut décidé que, jusqu'à ce i|ue la f»
des nouveaux ]iri«sotin««*iit t-ti* anei
la déclaration des Dnûts de ThumM
terait couverte d'un voile noir.
Trois jours après cette explonloo,
lot d'Uerboisy en tête d'une d«-pul.
dos Jacobins, se rendit aux Cc»nle
auxi{nels il %int offrir une sf>rif d'ai
tie, sous forme dr récom ilialioB.
Hébert istes na\ant trouvé, iii da
population, ni nn'nie dan^ la Cornu
lessympalhie^ résolut ion nain'!» •|a*il
taieot flattés d'exciter , inmnirnrai
s'int|uiétcr de leur situation : au»
avances simulres de Collnt furent
aiH'Ucillit^s avec transport. I.c so
d'une éternelle alliance entre li«s
scN'iétés fut S4*ellé du baÎM'rdt* Judi
baiser fraternel ; le voile qui couvi
déclaration des Droits fut dêrhb
bruit des acclamations, et U» laml
en furent remis à la dépulaiiDo, q
emporta aux Jacobins, comme ■■
phée de leur victoire sur 1rs CorA
Cette journée fat ponr ceux«ri
née de du] ] ur proaple
HEB ( 549 )
relation derail bientôt lor-
enr mine.
•s attendre. Six jours après
scène, le 23 yentôse (t3
fnst(vo/.), orateur du Co-
public, lut à la tribune de
I un long rapport, rempli
séologie mystique et révo-
ont il avait le secret et
formes nébuleuses, laissant
t ce qu^on voulait sans rien
précision, dissimulait mer-
le vague et le creux des ac-
les de Saint-Just, dirigées
oDtre les uUrà-révolution-
lient de loin les indulgents j
larer la perte de ceux > ci
, il disait des uns et des au~
'étraoger qui attise ces fac-
fait se déchirer par un jeu
;. u Aucun nom propre ne
ce rapport ; mab Hébert y
de manière à ne pouvoir
I. « Quoi! s^écriait Saint-
gouvernement serait hu-
oint d^étre la proie d^un
i a fait marchandise de sa
! sa conscience, et qui va-
iprit et le danger ses cou-
le UD reptile qui rampe au
)n, allez aux ateliers, allez
-es, allez labourer la terre !
oyen, à qui la tâche impo-
ranger est de troubler la
le et de corrompre tous les
\ dans les combats; vil ar-
imités, allez vous instruire
, parmi les défenseurs de la
is non ! vous nuirez pas ; Fé-
is attend. » Dans la nuit
e philippique, Chaumette,
nt, Momoro et Mazuel in-
stance, arrêtés à leur do-
lotiver Taccusation de corn-
tranger portée contre eux,
même temps le Prussien
!X>tz et le banquier hollan-
oly, Belge, diplomate, fib
Me de Kaunitz, et Pereira,
•i deux derniers, anciens
bi pcNnroir exéc 'TàT -
lOnadjoip i j^
C0tte et
HEB
et Fun des ennemw les plus acharnés des
Girondins.
Au peu de sensation que produisit oe
conp d^état, on pnt juger combien les
temps étaient cfaiangèi depuis les jours
qui avaient précédé le 3 1 mai. Alors il
avait suffi de Parrestation d^Hébert pour
soulever toutes les passions anarchiques.
La proscription de vingt-deux membres
de la représentation nationale avait para
à peine suffisante aux Jacobins et à la
Commune pour expier un pareil atten-
tat. Au mois de mars 1794, la même me»
sure, prise à Tégard du même magistrat
et étendue à une foule de ses complices,
ne trouvait que de dociles approbateurs
dans les membres de cette Commune qui
avait vaincu la Convention au 31 mai.
Le 1 9 mars, elle vint protester, par l'or-
gane de Pâche, de sa soumission et de
son dévouement à Pautorité représenta-
tive; et, pour prix de cet acte d'humi-
liante abnégation , le maire et ses collè-
gues furent gourmandes par Rûhl , qui
présidait rassemblée, sur la lenteur qu'ils
avaient apportée à remplir un devoir aussi
sacré.
Dès la veille, les Cordeliers, non moins
compromis et non moins découragés que
la Commune, s'étaient présentés aux Ja-
cobins pour jurer de nouveau le pacte
d'union arrêté entre eux quinze jours
auparavant. Mats Legendre et Tallien ,
dont les ultra-révolutionnaires avaient
fait des modérés, s'élevèrent avec hau-
teur contre la prétention des Cordeliers.
Robespierre s'y opposa au!«i avec force,
et, sur ses propositions, les Jacobins pri*
rent un arrêté par lequel ils déclaraient
tout commerce rompu entre eux et les
Cordeliers jusqu'à ce que ceux-ci eussent
chassé de leur sein tous les complices
d'Hébert. C'était un coup mortel porté
à cette société rivale, et elle ne s'en re-
leva pas.
Le 2 germinal an II (22 mars 1794)
commença, devant le tribunal révolu-
tionnaire, le procès des Hébertisles, an
nombre de vingt. Aux grieû énoncés
dans le rapport de Saint-Just, l'acte d'au*
cosation ajoutait celui d'avoir voulu in--
troduvre lajamine dansParis^ reproche
banal que se renvoyaient les partis op-
poséiy asab d'une immaise portée sur
IIËD
(
rcspi'il de la multilude. On leur impu-
tait surtout le projet de substituer à Tau-
torité conveutionnelle celle d^un trium-
virat composé d^UD g/and'juge, d*UD gé^
nériilissime et d*UD censeur. Ce projet
de subyersioD acquérait au moi os une
grande vraisemblance d*un passage du
Père Duchesney vP 269. Les moyens
d'exécution devaient être Tinvasion des
prisons par Tarmée révolutionnaire , un
nouveau massacre des détenus suspects,
et Farmement des détenus patriotes, qui,
par forme de représailles, seraient char-
gés d'égorger la Convention \ la saisie des
caisses publiques, Toccupation de la Com-
mune et de tous les po&les militaires.
Devant le tribunal, Hébert, Vincent
et Momoro perdirent toute Taudace qui
avait fait leur fortune révolutionnaire.
Ronsin, au contraire, conserva toute la
sienne, et Anacharsis Clootz montra une
assurance qui ne se démentit pas. Traité
plutôt comme un fripon que comme un
conspirateur, Hébert se vit reprocher ses
escroqueries et toutes les turpitudes de
ses premières années. Écrasé sous le poids
de tant d^infamie, il courbait la tête et
balbutiait des réponses insignifiantes. I^
troisième jour des débats, 4 germinal, un
arrêt de mort fut prononcé contre dix-
neuf accusés, et ces malheureux périrent
le jour de leur condamnation. Rousin et
Cloot/ soutinrent jusqu'au bout leur rôle
d'intrépidité. Conduit à l'échafaud au
milieu des insultes et des imprécations
d*une |K>puIace dont il avait corrompu
Tesprit et dépravé les mœurs, Hébert, à
demi mort, tombait à chaque instant en
détaillante. Pendant tout le trajet, on
criait autour de lui : Il est h en co"
Irre tiujnurd'hui^ ie />ère Duc/tesne! fa,
cof/uînf va êternuer au sac! etc.
La proscription du parti des enragés
fit d'alxjrd espérer que les rigueurs du
svsiriiie révolutionnaire allaient être sus-
pendues et remplacées par des mesures
avouées par la justice et la modération.
Cette erreur fut de peu de durée : dès le
20 mars, Robespierre la fit évanouir par
ces paroles adressées à la Convention :
« Il est vrai que nous sommes, comme on
« Ta dit ^Saint- Just, dans son rapport),
• pressés entre deux crimes; il est vrai
• qu*uiie faction qui voulait décliîrer b
&0 ) HEB
« patrie est près d'expirer;
« n^est point abattue : elle
« dans la chute de la premi
« pèce de triomphe. ** C'éta
la ruine prochaine du part
gents. En effet, Danton et se
Dahton) montèrent sur l'écl]
germinal, quatorze jours seul
les Hébertistes. Enfin , pour
stater l'intention de conibn
même sort les deux factions ri'
mette, Gramroont père et fi!
autres, i>érirent huit jours
ton. Par une combinaison
dérisoire, dans cette iroisièi
la proscription accola au i
veuve d'Hébert, ei-religieu
l'intéressante Lurile Duplos»
Camille Desmoulins*.
IIÉBR.UQUES • LAKcn
kature). Nous consacrons pk
tîcle au peuple appelé tantôt .
tôt Hébreuxinous v donnons I
de ces deux noms. Nous ne
donc pa& ici ce que le lecteui
ver à cet art. HhsaF.ix.
l** Langue hêbraïqur. Ces
che du tronc des langues séuiit
qui était la langue maternelle
des Juifs acineb; langue di
sont écrits leurs monuments
appelés TAncien - Testament
mination de /an^ue fn-hrat
rencontn* pas dans les fcrits
sacré ; même dans les li\ rt*s hi
ne s'est pas trouvé d*ocrasion
ployer. Mais on n*e>t pas foi
dure de là qu'elle fût alors eni
fait inconnue. Il e5t probable
lireux ne s'en servaient (|ui' pi
avw d\'uitres langue^. Si V
dansisaîe \l\,18 l'express
gtte de Cfin/tan^ ce nom l'st ei
pays et non au peuple. Dans qi
droits, on emploie Texpresuoc
(*) Outre h Pir^ Dmcktmt , toa
infAini* rrlpbnté, Hébert «««il pal
ra\$^i, ftur U xtritmhU pwrn Dmtktm
Èiati-Grmrraux^ l-8ij. 3 éd. ( U 4«
ia-4«, 3; p., tunii d« L'jtmi 黧 mI
Irg» &... pmtnatiamui ^i»pnf99 éâi
I :(J<>. in - r* ( PhU CmtimM df tmk
Stimam» prtekét dmmt fiii—jlttf < ~
■«nérasia-ê*! "
(tquinediMpiaptspréâtémeDt '
H de Im tribu de Jud», mais kU
ctUadn rojanmede Juda", d'a-
I «sage que tout le peuple hébren
H plu lard. On IrouTe bien dans
mn-Testament iSpalatl (S. Jean,
K,13;XVII,20i^por.,IX,ll;
e;Prolog. à Sirich) et sS/mU iii-
>iw,XXI,40;XXn,aiXXVI,
■nili'agit li, comme chez les Pi-
'Églbe, de la langue qui élait de-
'idiome vulgaire dans la Palestine,
amèenne ou syro - chaldéenne.
«èphe*" cependant, iîfoX-tàt Teut
Kien htbreu; le nom de langue
M employé pour la première fois
I traductions chaldéennes de la
t d^gne.l'ancien hébren par op-
i la lingne vulgaire. Enfin, c'est
sent que tes Juifs ont appliqué la
ution de langue assyrienne à la
lébralque dont l'écriture (carrée)
t assyrienne.
bcile d'établir le rapport de pa-
1 ae trouve la langue hébraïque
\ autres branches du tronc des
sémitiques : ce sont des langues
ta désigne ordinairement l'hé-
mme étant l'un des dialectes de la
sémitique, et les autres langues
I de la dernière, comme -des dis-
lis à l'hébreu par une étroile'pa-
I*b en y ri^ardant de près, on re-
qn'une telle classification est loin
rréprochable; car elle peut faire
[ue les langues sémitiques ne dif'
■as essentiellement entre elles, ce
erait pas eiacl. On doit admettre
H langues une afEnité du genre
qui existe entre les langues issues
a : le fran^is, l'italien, l'espa-
la patrie de l'hébreu. Cette lan-
Bs, mais Icnr était commune avec
■«s habitants du pays, les races
ma, les Phéniciens et à leurs
Ints, WCartbaginoU. U Genèse
t0).(<«tR«l>.CD
•Mplul 1« d<yx
S«Bt»l).XTIIl.
kXVI. II. 13.
■ir Ëvsld, Gtodu
■0lIlih.XIII.34
.«.dabbafas
(Wl) HEB
(XXXI, 47 } représente comme parlant
araméen les bmilles parentes des patriar-
ches du peuple hébren qui étaient restées
dans r^am ou Aramée : il deviendrait
dors probable que les Hébreux ont em-
prunté BOX Cananéens, après leur en-
trée en Palestine, un langage qui avait
bien du rapport avec le leur, sans être
tont-4-faitle même. Mais, dans la Genèse,
on rapporte souvent à des temps anté-
rieurs des institutions postérieures, «t il
pourrait en être de même dans ce pas-
sage. L'auteur, frappé de la difTérence
de la langue araméenne avec sa langue
maternelle, a pu s'imaginer que cette dif-
férence avait toujours existé. On ne peut
méconnaître cependant la concordance
dupbénicien avec l'hébreu; et cette con-
cordance s'explique, selon nous, par ce
fait que les Hébreux et les Cananéens s«
sont avancés de l'Âramée vers l'ouest, les
uns plus tôt, les autres plus tard. Du
siège originaire des peuples sémitiques,
ils ont apporté le fond de leur langua,
qu'ils ont développée et perfectionnée
ensuite dans leur nouvelle patrie. U. Ge-
senius a prouvé, avec son érudition ordi-
naire, que le cananéen ne difTère pas es-
sentiellement de l'hébreu. Les noms
propres cananéens mentionnés dans la
Bible sont évidemment hébreux , et
■."2
ne peut pas soutenir que les éaî^
vains bibliques les aient transformés et
hébraïsés, comme ils ont fait pour les
noms propres phéniciens que nous con-
naissons par d'autres voies. Les mots
phéniciens qu'on trouva sur tes inscrip-
tions DU chez les classiques anciens con-
duisent au même résultat : ils sont iden-
tiques avec les mots hébreux par la forme
et la signification, ou laissent voir au
moins un rapport d'afBnité très étroit.
Nulle part, dans l'Ancien -Testament, il
D''est question d'une différence entre le
langage des Hébreux et celui des Phé-
niciens, tandis que saint Augustin et
saint Jérôme en reconnaissent l'identité
dans les points les plus essentieb. La
signification de quelques mots indique
que la langue ne s'est complètement for-
mée qu'en Palestine : tel est le mot D*i
mer, qu'on prend pour dire ouest, (h
c'est en Palatine seulement que ks Hé-
breux iv«ieiit la iper à I'oikm.
HEB
(552)
HEB
Autrefob on regardait l'hébreu comme
la première et la plus andeuDe langue du
genre humain, et les Juifs croyaient qu'a-
vant la construction de la tour de Babel il
n^y en avait pas d^autre. Quiconque n*a~
doptaitpas cette opinion faisait au moins
remonter l'origine de l'hébreu à la confu-
sion des langues. On pouvait d'autant plus
naturellement admettre ces suppositions
que rhistoire garde lesilence sur ce point.
En comparant entre eux les documents
écrits qui nous restent dans toutes les
langues sémitiques connues, on ne peut
douter que ce ne soit la langue hébraïque
qui nous a transmis les documents les
plusanciens; et, dans les productions litté-
raires même les plus anciennes, Thébreu
se montre déjà comme une langue très
perfectionnée, qui devait avoir parcouru
différentes phases avant d'avoir pu servir
à ces productions. Les plus anciens livres
écrits en hébreu ne peuvent, il est vrai,
diaprés les recherches des critiques con-
temporains , remonter au-delà de la pé-
riode de David et de Salomon ; car on re-
nonce généralement à croire que Moïse ait
rédigé le Pentateuqne et que Torigine du
livre de Job soit antérieure à Moïse.
En dernière analyse, le caractère pro-
pre à rhébreu , comparé aux autres lan-
gues sémitiques, consiste en ce que, sous
le rapport lexicographique et gramma-
tical, il tient le milieu entre ces différen-
tes langues. Uhébreu a de la force et de
Fharmonie unies à une grande simplicité;
par un heureux mélange des voyelles et
des consonnes, sa prononciation est une
alternative de douceur et de force; la for-
mation des mots suit des règles fixes.
Quant à la nature des racines, nous
sommes réduits à de pures hypothèses.
Au premier coup d*œil, les racines pa-
raissent être de trois lettres, c'est-à-dire
de trois consonnes (i;rr6a trilittera). Ce-
pendant cela ne parait pas rigoureuse-
ment nécessaire et n^avoir pas toujours
eu lieu; car les mots les plus simples et
les plus ordinaires sont des monosyllables,
comme dans Taraméen, dialecte qui pa-
rait avoir conservé le plus fidèlement la
forme originaire du caractère sémitique.
Ensuite, il est certain que plusieurs mots à
trois consonnes n^étaient originairement
Ibrinés que de deu& consonnei essen-
tielles à la signification du moi;
sième ne s'y trouve ajoutée qu'ai
tellement. On voit là une régulant
ne s'attendait pas à rencontrer dai
fance d^une langue. Il est renai
que plusieurs de ces monosyllabl
ment des onomatopées (voy*), œ
dénote Tantiquité.
Dans les livres poétiques de la
et même dans les parties poétiques
nues dans les livres historiques, la
prend une forme particulière, et li
fication des mots n'est pas UnM
la même, pas plus que la consti
des phrases, etc. La plupart des p
larités de la diction poétique se tn
comme forme ordinaire, dans les 1
qui ont de Taffinité avec rhéhm
tout dans le syriaque ; ce qui provî
l'époque où les dUlTérentes brand
langues sémitiques n'étaient pas <
si fortement tranchées. La poésie
tionne les mots qui ont cessé cTè
usage dans le langage ordinaire.
Abchaïsmk.
La langue hébraïque a eu son i|
et son âge d'argent. Le premier i
qu'à Tépoque de Texil et offre da
ductions littéraires dans un lanfi(
de tout mélange; le second va jus(|ti^
tinclion de la langue. Le classeaci
âges des divers livres hébreui est dil
un écrivain du premier âge peut ai
une manière et un style qui lui ^
propres, et qui pouvaient le rapp
d'un écrivain de l'âge suivant , coa
écrivain du second âge pouvait, p
tude soutenue des classiques, les
imités avec bonheur. Une œrtaÎM
diessejointeà la pesanteur et un styl
sont généralement le caractère do
ductions du premier âge; la factbl
style coulant,distinguent celles du «
Le Pentateu(|ue, le livre des Jq(
livres de Samuel et des Rois . q«
confond ordinairement sous le til
quatre li\res des Rois), parmi lesou
historiques, appartiennent, à qu
morceaux près, au premier âge. L
de Josué parait appartenir à une é
rapprochée de l'exil, sinon à Teatl i
C'est à cette époque qu*il faut rap
indubitablement plusieurs psauna
(|ue les Proverbes et Job. Obadii
HEB
anîe et Jérémie sont contem-
m destmctioD de Tétat hébreu
lodonosor ; Ezéchiel, à rima-
tlente et souvent bizarre ou
est du temps de Texil.
est pas resté sans influence sur
es Hébreux ; peu à peu, ceux-
pproprié des expressions chal-
r leurs rapports avec les peu-
en desquels ils étaient retenus.
i retenus de Texil parlaient le
ien, qui éuit devenu leur lan-
lelle. L'hébreu devint la lan-
|ue et celle des savants; mais il
T lui-même quelques formes
s. Aussi les productions de cette
rient une empreinte de chai"
iosi l'hébreu du second à^ se
le celui du premier âge par la
de sa nature et par sa source
L*hébreo du premier âge est
nélange; celui du second a fait
nx emprunts à Tétranger. Il
i dans notre plan de citer des
Tappoi de notre proposition;
s seulement que le second âge
qui ne sont pas usités dans le
aflectionne certaines formes,
irsde phrase, une orthographe
cC une srntULe empruntée à
( 558 ) HEB
les protestants ontd'abordété rédigés en
hébreu; mab quand Tusage de la langue
grecque s'est étendu, ib ont été traduits.
Les Hébreux ayant habité un pays peu
étendu, leur langue n'a pas eu, comme
d'autres, différents dialectes. Des éru-
dits, tels que Eichhom, Dereser et Sa-
t hébreu qui a donné naiaaDce
talmndiqueet rabbiniqne. Là
est eBCore phs oorrompa,
hâqoe. D est plos coolant dans
L, qui est te thcoK du Talmod.
te Doovel hébreu
frîu
le livre dT*-
« a fiçe <r;
àftk lûaMCedcft
netius, ont bien cru en trouver, mais
sans citer des preuves à l'appui de cette
assertion. Ce qu'on a pris pour un dia-
lecte pourrait bien n'être qu'une expres-
sion du langage vulgaire ou familier et qui
n'était pas admise ordinairement dans le
style littéraire. Par la ponctuation ajou-
tée au texte, ces différences même ont
disparu. On voit par la Bible ( Juges f
Xn, 6) que les Éphraîmites ne pronon-
çaientpasle ch : ainsi ibdisaieotiS/^^/r//!
pour ChiboUth. Selon Néhémie (XID ,
23. 24 ) , la prononciation à Jérusalem
était ceUe d'Asdod; mab œ sont là moim
des dialectes que des pronondatioiis di->
Pour décider si l'hébreu est riche ou
pauvre, il ne faut pas oublier que toute
la langue n'est pas dans l'Anden-Tctta-
ment, quoique œ qui est perdu ue pa-
raisse pas très considérable. Dans le ûût,
le cercle d'idée» était borné chez le» Hé-
breux ; la philosophie et la culture sdeo-
tifique leur restêreot toujours étrangère».
Par les uoois propre», origîoaireiBeDt de»
noms appellatifr, oo peut découvrir plu»
cTune fonue gnusmaticale de» verbe» et
de» nom», et c'est aonveot la foruM primi-
tive de» dérivés dont oo œ coonall plu»
la racine. Le Cheîib wamà est digne «Tat-
teution : il donne pin» d'une forme que
le Arn'aCûtdisparaitre*. Les variante»
offirent peu de rcauMiras : eOcs ont moin»
pour obiet de oomervcr eC de pcrpétncr
le texte que d'en Cure diipaniire ce qni
est insolite et difficile. Les monnaie» jni-
vesL Trflranf de» légende» peu élcndnc»^
ne renferment àpen prés rien de ncnC
Dans les apocnphc» grcci de TAneim-
il V a qntiqncs mol» hékmmtf
lettres AJtmuncjy ce qui le»
a exobffiÊitïï'*
'iKfr, f et fartknl»»fHf<iM'<i4
Il Miwffcna, oflEne de» retMinme» Mhmi^
fnnr b cemnanmo^ do ^MuMë
.f*-
HEB ( 554 )
Iiébrea ; mais œ véritable ou aocien hé-
breu, il est difficile de toujours le dis-
tinguer du nouveau. Peu de chose a passé
des langues non sémitiques dans Phébreu ;
ce sont des mots égyptiens, persans et as*
syriens de Babylone; il est douteux qu*il
en ait aussi reçu du grec.
Le dé&ut de renseignements ne per-
met pas de déterminer quand Textinction
de Tanden hébreu a eu lieu. Voici le peu
de dates que nous avons sur cet objet.
Du tempe de Néhémie on pariait encore
la langue (Néh., XŒ, 3S) ; du temps des
Macchabées on Vécrivait encore : c*est ce
qu^indiquent les monnaies et le livre de
Daniel, qui est de cette période; mais in-
sensiblement elle disparut de la vie pu-
blique.
De là vient que le rédacteur des Pa^
raiipomènet^ qui n*écrivait pas avant le
tempe d*Alexandre-le-Grand , a souvent
mal compris des passages des livres histo-
riques, quoiqu*il flt partie du corps des
savants. Quand la domination s)'rienne
s*étendit sur la Palestine et que Taraméen
acquit une plus grande influence, la lan-
gue sainte périt tout-à-fait. Une fausse
explication du passage de Néhémie (VIII,
8) a donné lieu à Terreur de croire que
rhébreu est devenu une langue morte
depuis Fexil , opinion contredite par la
langue elle-même et par le témoignage
de Néhémie (XUI , 34 ).
Disons encore un mot de Thistoire des
études hébraïques. La connaissance de la
langue s*est d*abord transmise par tra-
dition ; on s'en occupa ensuite dans les
écoles. La philologie ne fut qu'un acces-
soire. Les Talmudistes et les Massoretes
(vor* TaLMUDet Massoeah) s'en occupè-
rent davantage, probablement pour avoir
appris à connaître par l'expérience l'uti-
lité qu'elle peut offrir. Les Juifs hellénistes
{voy, ce dernier mot) furent inférieurs
sous ce rapport à ceux dont la langue ma-
ternelle était l'araméen, comme le prouve
clairement la traduction des LXX. Par
le fait de l'existence de celle-ci, l'étude
de l'original cessa, et, avec elle, la con-
naissance de rhébreu. Josèphe et Philon
furent dresses faibles hébraîsants. Les pre-
miers écrivains chrétiens avouent eux-
mêmes leur ignorance dans cette langue.
Origcoe lui-même était très tu
HEB
sous ce rapport; saint Jértea
traire s'est beaucoup occupé \
de la langue hébraïque.
Au X* siècle commença
brillante pour l'hébreu. A H
Arabes, les Juifs s'occnpère&t
langue grammaticalement. Le
lurent lents. Les premieis gras
de quelque importance foret
Gaon (943), Juda Chiug ri04<
Ben Gannach, dans le xir stèd
lèbres commentateurs de la Bîl
et Aben Ezra (tw^.) furent <
grammairiens. Meis les grama
lexicographes les plus Importa]
les deux Kimchi. Abulwalid <
d'un ouvrage arabe sur les n
braîques.
Dans le xvi* siècle, les
commencèrent à s'occuper de
gie hébraïque , progrès anqn
forme a puissamment oontribw
mière grammaire hébraïque pi
un chrétien fut celle de Reuclil
sous le titre de Rudimenta iim^
braïcœ (Tûb., 1 506, in-fol.). M
lui , Conrad Pélican avait pubi
1 503) un ouvrage grammatical
iegendi et inteiUgemii Hebna
Reuchlin vint Sébastien Mûnsti
puis Jean Buxtorf (1609). N
consacré un article à ce dcn
l'ouvrage pour lequel nous le
nous ici, c'est son Thésaurus ^
ticus iinguœ sanctœ^ Bàle, 16<
En Italie, Sanctes Pagninos
grammaire hébraïque : ses Imst
Hebraïcarum L, IV parureal
1536, in-40. Mais c'est seules
le XVII* siècle qu'on commeaçi
per de l'étude des langues qi
rapport avec l'hébreu, et la
hébraïque a tiré un parti conm
cette étude comparative des la
premier qui s'en occupa fiât
Casile ou Castell {voy\ le c4
teur de V Heptagiottun , œ n
magni6que à la polyglotte de
puis Pococke et Samuel Bocha
ce diemier est immortel par ac
znicnn. Dans le xviii* siècle, T
landaise se forma sous Albert
(y*o/.). Si d'une part cette éc
tort de l'occuper trop
HEB
(566)
HEB
e, d^one aatre^ elle tira dans Té-
lé rhébreu toutes les autres bran-
lu tronc sémitique. Les Allemands
trent de cette école dont ils évi-
tes fautes : nous nommerons An-
anzy au commencement du xviii*
, les Michaêlis (voy.), N. -G.
sder, G.-Fr. Hezel, Hartmann, et
it Vater (voj.).Mais ce fut M.Guil-
Gesenius (vox-) qui marqua tout
ulièrement; il est le lexicographe le
refond, le pluséruditetleplus clair,
é de lui se distingue M. Georges-
-Auguste Ewald, Tun des sept pro-
n destitués deGœttingue {vojr. Ha-
:), et, depuis 1838, professeur des
es orientales à Tubingue. Sa Gram-
» critique de la langue héhraïqucy
en allemand comme celle du doc-
[jesenius, parut pour la première
D 1827 (Leipzig, in-80), et en 1838
tait déjà à sa 3* édition,
premier dictionnaire hébreu pu-
»ar un chrétien fut celui de Reuch-
ans les Rudimenta Hebraïca, Hot-
r a publié (Francf ., 1661) son Ety-
pciun orientale; Castellus a donné
lOD Lexiron heptaglotton (Londres,
) le parallèle des mots hébreux avec
ots correspondants dans les langues
nt de Taffinité avec Thébreu. J.-D.
•élis en a fait imprimer séparément
(lie hébraïque. Christ. Nolde a pu-
in dictionnaire spécial sur les par-
is. Les travaux lexicographiques les
importants sont ensuite le Lexicon
noie Hebr, et Chald. de Jean Si-
s (Halle, 1752, in-8»); lesSupple-
Ut ad lexica Hebraïca de J.-D. Mi-
lia (GoeU., 1792), et surtout les di-
dictionnaines de M. Gesenius, hé-
I et allemands ou hébreux et latins.
810etlSl2 parut la première édi-
de son dictionnaire hébreu - alle-
1, et la troisième en 1828. Les tra-
linguistiques ont fait faire dem-
ies progrès à cette étude. Son The-
us lifiguœ Hebraïcœj commencé en
) (Leipzig, in-4®), et qui nW pas
re terminé, réunit les divers avan-
> qu'offrent ses précédents travaux,
développe et complète,
a le voit, ce sont les Allemands qui
0 pins £dt pour l'étude de la langue
hébraïque. Les Juifs, dont le savoir, mê-
me lorsqu'il est réel, pèche par l'absence
de la base scientifique, sans laquelle il n'y a
pas de solidité pour l'édifice , ont peu con-
tribué à l'avancement de cette étude dans
les temps modernes. Après lesAbenEzra,
les Kimchi , le malheur des temps , l'a
même tellement fait décliner parmi eux
en France, en Allemagne et surtout en
Pologne , qu'à la fin du xvui" siècle un
Israélite sachant l'hébreu par principes
passait pour un homme rare. C'est l'école
du célèbre Mendelsohn qui a réveillé à
Berlin l'étude de cette langue. Wesely ,
Satnaw, Eichel et Bensew ont excité
partout une ardeur louable pour l'étude
de la langue hébraïque. Les commentai-
res , connus sous les noms de Biour^ qui
accompagnent les traductions allemandes
(en caractères hébreux) de la Bible; le re-
cueil intitulé le Collecteur^ et les livres
hébreux de Bensew et de Satnaw, ont
puissamment contribué à remettre en
honneur l'étude de leur langue sainte. Ce
mouvement s'est continué à Vienne, et
les presses de M. Ant. Schmidt ont pro-
duit de bons ouvrages en un hébreu très
pur. En France, les notes de la traduc-
tion de la Bible de M. Cahen et son Cours
de lecture hébraïque ont également fa-
vorisé cette étude; mais la philologie
orientale comparée n'entre pas pour
beaucoup dans les travaux des hébraï-
sants français.
Nous n*avons pas besoin d'expliquer ce
terme d^hébraïsantàoïïiikou% nous som-
mes déjà servis ; on le comprend par lui-
même et par son analogie avec les mots
helléniste, latiniste, etc. Mais en termi-
nant ce travail sur la langue hébraïque,
nous ajouterons quelques mots sur l'ecn-
ture hébraïque ou sur le genre de carac-
tères communs à cette langue et au chal-
déen {voy,). S^il est vrai, comme on le
suppose généralement , que ce soient les
Araméens qui ont inventé les caractères
d'écriture, il est évident que les Hébreux,
colonie partie de cette souche, ont dÀ re-
cevoir d'eux l'écriture. Si les Égyptiens
l'avaient inventée, ce qui est encore pro-
blématique, les Hébreux pourraient Ta-
voir reçue d'eux : ils étaient leurs voi-
sins. Cependant, à Tépoque des patriar-
cheS| nous ne trouvons pas encore de tra-
HEB ( 556 )
ces de récriture; on se servait d'autres
moyens pour conserver le souvenir des
événements importants : c'étaient des au-
tels, des monceaux de pierres et même
des arbres. On a cru voir les premiers in-
dices de récriture chez les Ilébreux pen-
dant leur séjour en Egypte.
Les Septante rendent par ypaiiiiarsU
le mot hébreu 0^1^ qu'on a employé
pour certains fonctionnaires. J.-D. Mi-
chaélis croit que ce sont des généalogistes,
mais peut-être étaient-ce plutôt des in-
specteurs : aussi la Vulgaie a traduit ce
mot par magistri. LePentateuque ne dit
rien de l'invention de l'écriture, mab il la
suppose, ainsi qu'on le voit clairement
par l'histoire de la législation mosaïque.
Les tables de la loi n'ont de sens que par
l'écriture. Quand on dit qu'elles étaient
écrites par le doigt de Dieu, c'est peut-
être une indication que l'écriture n'était
pas alors encore très répandue. On a d'a-
bord mis par écrit les lob; le Décalogue,
gravé sur des tables de pierre, est, sinon
le premier , du moins un des premiers
monuments de cet art chez les Hébreux. I
Les matériaux dont ib se servaient
pour écrire étaient de diverses espèces :
des tables de pierre , pub les métaux, le
bois ; pour former les lettres, on se ser-
vait d'un burin en fer. Ils avaient aussi
des matières plus molles pouvant se rou-
ler et qui étaient combustibles (Jérém.
XXXVI , 23 ). Josèphe croit que , pour
écrire la version des Septante, on a en-
voyé des rouleaux de parchemin à Pto-
lémée. Jérémie (ioco citato) parle d'un
couteau ou canif, et dans un autre en-
droit (VI, 18) il nomme l'encre (in)*
Il y a quatre sortes d'écriture en hé-
breu : Vécriture carrée^ Vérriture juive
des monnaies, la samaritaine et la rab^
binique, La première est tantôt avec,
tantôt sans points-voyelles. On pourrait
indiquer unecin(|uième, celle qui est or-
dinairement employée par les Israélites
dans les lettres : c^est une cursive plus
expédiée. On est fondé à croire que ces
différentes espèces dVcritures n^ont pas
existé simultanément, maÏA que Tune s*est
formée de l'autre. On ne sait rien de
positif sur Tépoque où s'est formée celle
<|ue nous employons; il est probable
HES
qu'elle n*a pas eu, dans le principe,:
forme qu'elle a adoptée succcsni
pour s'embellir. L'alphabet des Hc
ne se compose que de consonnei;
voyelles sont placées, comme on fût ^
les accents, au-dessus ou au-desioui(
lettres, et les Orientaux, en génénl,
négligent; mab les chrétiens en oal!
prévaloir l'usage dans les écoles. CcHi
particularité des langues sémitiqnei; 1«
est de même de la direction de droilii
gauche, qui se retrouve ausù dans
les autres langues sémitiques.
2« Littérature hébraïque. Un
de vue spécial recommaudr «vite lit
ture à notre attention : elle se
des documents de la religion et de lî
toire d'un peuple devenu très inl
sur la marche de la civilisation p«i
monothéisme (vof. ) qu'il a profcsaé. <
littérature a d'ailleurs une noble
cité; elle se dbtingue d'une manière i
avanUgeuse par une poésie forte et iihj
ginale, elle offre une grande richcHil|
renseignemenU historiques ; et, indépMi
damment de toutes cet considératîoos, dk
captive notre attention à un très haut^M
gré , parce que son commenoeoient Htf
monte jusqu'aux premiers âges de
toire. Aucune littérature n'empnnlti
sujets à une époque aussi reculée; <
que les recherches modernes aient
descendre de quelques siècles œ
mencement. Fautériorité
n*en
est ffl
moins restée à cette littérature sur
les autres de l'antiquité. Quand
sans prévention les plus anciens
des compositions hébraïques, on i
y méconnaître une certaine frakhenr É
jeunesse dont ils portent une imfiii>
profonde et ineffaçable. On attribôe him
généralement une antiquité presque uêêÉ
haute à la littérature indienne ; on lui M
corde même quelquefob le pas« to«i€i
rapport, sur la littérature hébraïque; «ri
cette opinion, mise en vogue par qoelqH
critiques et hbtoriens anglais dans !•■
engouement pour le monde indico« lofl
qu'à peine il était devenu acccsâbli
commence à baisser par suite des travsB
consciencieux des Allemands, édaircs pi
une critique tout-à-fait désintéressée, fi
effet , s'il est certain que les f'ed*u Mfl
proportionnellement plot
HEB
(557)
HHB
juyriges sanscrits, par exemple,
Is poèmes épiqaes de Ramayana
habhorata^ on ne saurait cepen-
r avec certitude l'époque où ces
t été recueillis et celle où ib ont
es. Cela éUnt, il serait difficile
er que la littérature hébraïque
jeune que les plus anciens mo'
de la littérature indienne. Celle
ois ne peut pas non plus dis-
ndenneté à la littérature hé-
quand même certaines inscrip-
aoises remonteraient au-delà du
le arant Jésus-Cbrist. On ne peut
re iiMlIquer de résultat certain
la littérature égyptienne, puis-
ue jour on fait des progrès dans
issance de cette littérature. Ce
I sait ne permet pas néanmoins
re que les écrits classiques de
remontent à plusieurs milliers
mTant Jésus -Christ (on avait
bord de 20,000 ans!}. Bien ne
|ae la littérature égyptienne soit
de rivaliser sous ce rapport avec
I Hébreux. Parmi les langues
rhébreu, il n'y en a pas davan-
puissent lui disputer Tantério-
în tout le monde est d'accord
tnt que l'antiquité classique des
des Romains est de beaucoup
u« à la littérature hébraïque.
« qui nous rend les monuments
s Hébreux si respectables, ce
\ seulement leur âge, c'est plus
eur contenu, leur destination et
e utilité dont ils sont, depuis un
>mbre de siècles, comme moyen
ion religieuse. C'est là un avan-
[]ue et qu'ils ne partagent avec
lire genre de compositions , pas
rec celles de l'antiquité classique,
térature hébraïque ou l'Ancien-
Dt (car elle est concentrée en lui)
imit les documents les plus an-
ir l'hbtoire et la géographie, non-
it du peuple qu'elle a surtout en
Is de tous les peuples qui étaient
IS ou en rapport quelconque avec
ilgré les lacunes et le caractère
peot Toir qoel parti la géographie tire
nble dea doooées bibliqne?, daDS Tex-
tTrage de Rosenmûller, Handbueh der
souvent mythique de cette géographie*
elle a pourtant un immense mérite, quand
on songe à quel point l'ethnographie,
l'histoire et la géographie les plus ancien-
nes sont obscures et confuses; et l'impor-
tance des documents hébreux se mani-
feste surtout quand on compare la pein-
ture qu'ils offrent du siècle auquel ils se
rapportent avec les documents contem-
porains dus à d'autres peuples.
Les documents hébreux nous offrent
le tableau de la vie publique et privée
d'une nation peu considérable à la vérité,
mais très originale, et qui a conservé son
originalité même après avoir perdu son
exbtence nationale. Rien de plus poétique
que le commencement de la littérature
hébraïque : c'est véritablement une idyl-
le, ce sont d'excellents tableaux de famille.
Quelle charmante peinture de la vie heu-
reuse du pasteur dans le Cantique des
cantiques I Le livre des Juges et une
partie du livre de Samuel offrent le
mouvement de la vie populaire d'un état
libre, mab encore dans l'enfance. Dans
toutes les parties de la Bible , Tinstnic-
tien se trouve liée aune lecture attachante.
L'époque postérieure à l'exil nous émeut
par de crueb malheurs et excite toute
notre compassion. Pour celui qui suit le
développement de l'humanité, les ouvra-
ges qui appartiennent à cette époque (Es«
dras et Néhémie) ont le plus vif intérêt.
La loi mosaïque présente l'idéal de la
constitution hébraïque ; c'est une théo-
cratie complète, modèle de la hiérarchie
chrétienne. J^es chefs du peuple, connus
sous le nom de prophètes {voy.)^ sont
pour les politiques et les psychologues des
figures du plus haut intérêt. Même dans
les compositions où l'écrivain n'a en vue
que l'hbtoire nationale, il fournit encore
d'excellents aperçus sur l'hbtoire, les
mœurs, les usages et les institutions des
principaux peuples de l'Asie, tels que les
Phéniciens (Cananéens), les Égyptiens, les
Assyriens, les Chaldéens et les Perses. Les
livres prophétiques méritent une atten-
tion toute particulière relativement à l'ar-
chéologie, rhbtoire et Tethnographie.
La littérature hébraïque nous fait con-
naître aussi la philosophie orientale. Un
des principaux problèmes qu'elle s'oc-
Aktrthmmkund^,ht\^., i8a3, t. MU. I cupe à résoudre ^ c'est la justification de
HËn
(558)
itBb
Dieu et la conciliation du libre arbitre
avec la nécessité absolue. L'homme d'O-
rient, dépourvu de la faculté d'obsenra-
tion qui caractérise les Occidentaux, n'a
pas été bien loin dans les sciences natu-
relles, et toutefois T Ancien -Testament
offre des renseignements utiles sur les
commencements et les progrès de cette
science '^. Mais il offre avant tout un fond
très riche d'idées religieuses et morales et
d'excellents préceptes pour la vie. Le
point de vue de l'Âncien-Testament n'a
pas encore la pureté du christianisme; il
n'est pas non plus exempt de supersti-
tion ; le bonheur extérieur est souvent
présenté comme un motif pour être sin>
cère, vertueux, pieux ; il y a souvent de
la partialité, et un mépris trop visible de
ce qui n'est pas hébreu se fait partout
sentir. Mais aussi ces documents ensei-
gnent le monothéisme à une époque où
le polythéisme voilait la vérité presque
partout. Les poètes les plus distingués de
nos jours ne sont pas en état d'égaler le
sublime des Psaumes. Quel plus beau mo-
dèle de piété et de résignation pourrait-
on trouver qu'Abraham , le patriarche?
et David même, dont souvent la conduite
a mérité des reproches, est un bel exem-
ple de piété, de soumission à la volonté
de Dieu.
Le rapport qui lie les documents chré-
tiens à ceux des Hébreux donnent d'ail-
leurs à ces derniers une importance ex-
trême. Le fondateur du christianisme
était Hébreu; il a reçu son éducation sous
l'influence de la littérature et de la reli-
gion hébraïques, et sa grande œuvre, l'a-
mélioration des hommes, a pu s'appuyer
sur la base qu'elles lui offraient.
On ne peut refuser à la littérature hé-
braïque une haute originalité, bien qu'elle
ne soit pas exempte de toute influence
étrangère ; la littérature d'aucun peuple
ne saurait re\'endiqucr au même degré
ce caractère. Nulle part il n'y a imi-
tation servile; THébreu a eu son type
particulier auquel il est resté fidèle. Ce
qu'il a emprunté, il l'a rendu sien en le
fondant habilement avec ses propres pro-
ductions, ou bien il l'a tellement changé
(*^ Foir encore Tonvragc déjà cité de Bosen-
pol fer, t IV (H i st oire n •»< utrUt \«\\'.\tyu«^ S
que l'emprunt a totalement pcrdn sa
leur étrangère. Ceci est égaleroenl
de la langue, des moran et de Te
Toutes les productions intellectneU
plupart pourtant d'un caractère pri
rapportent à l'institution mosaîqi
même sont engendrées par elle; cUi
moignent partout d'un entbousiasM
pour les choses divines , et Tinspir
des poètes, comme celle des propbHi
un effort continuel à s'élever vcn
fini. Nous trouvons là un cercle d*
tout -à -fait nouveau pour noas,
cartant entièrement de ce que
voyons à Tentour de nous. Enfin, U
simple des livres historiques, Télai
blime des compositions lyriques, a
de l'exagération des Orientaux en |
rai, cette poésie religieuse et sainte,
pareille, les discours nerveux des
phctes, ont un charme entraînant i
sous le rapport asthétique.
On ne peut déterminer le point 4
part des lettres hébraïques, car la al
moderne , appuyée sur une étude
fonde de la langue et de tout ledél
contenu de chaque livre, n*adaict
avec les anciens théologiens, que U
rature ait commencé avec Moïse oa
avantMoïse. Cependant, comme ro|
actuelle trouve encore des contradk
il serait à désirer qu*on soumit à um
vel examen cette question de To
mosaïque ou non mosaïque du Pea
que. Au reste, en supposant pnHn
le livre d^ Job n'est pas, comme <
cru, antérieur au temps de Moïse, <
les livres qui portent le nom de ced
ne sont pas son ouvrage, ce ne serai
jours qu'un résultat négatif qui a
terait aucune lumière sur la qucsci
savoir quand et par quoi la lîtltf
hébraïque a commencé. On a sans
mis par écrit des lois et de» ordooi
/c'est d'abord à cet objet et à des a
qu'on emploie Part d*êiTirv ; pi
venue la rédaction des gt^nèalugîea
quelles se rattachent in9en>îbleaM
notices historiques. Il est probable
a mb autsi de bonne heure par éc
chants populaires destiné» à ivlcbi
événements remarquables et hoac
pour la nation , et telle a peQt*él
l'origine de Phtstoriographie.
tÎËfi
(&À9)
HEâ
ttératore hébnîqae, si Ton envi-
nadère qu'elle traite , se renferme
s limites étroites ; la toi mosaïque
me et les principes sur lesquels la
itk>n hébraïque est fondée étaient
bstacle. Les relations avec Tétran-
ent interdites au peuple juif; les
et les arts ne pouvaient donc ,
I conditions les plus favorables ,
e une certaine hauteur ; les idées
ultipliaient et ne s'étendaient pas
r échange; les connaissances et
ntions étrangères étaîeut perdues
I Hébreux. Une autre cause se
dUns la situation particulière du
lébreu et dans ses destinées : la vie
nomade , puis agricole , les voya-
is des déserts arides, la situation
e sous les juges y n'offraient quel-
oarce qu'à l'histoire et à la poésie,
s et les sciences étaient trop peu
même sous les rob; toute la ci-
n juive était trop bornée pour
pût produire et développer une
ire savante ; et an moment où les
K auraient été en état de se livrer
encesy ils avaient déjà cessé de
DU corps de nation.
Sératnre hébraïque est donc poé~
L historique; mais dans l'une et
atre cat^;orie, ce sont la religion
ées morales qui dominent,
^t maintenant de caractériser plus
ièrement les deux classes d'où-
ZotDMoej dans le corps de la Bible
telle que nous la possédons , la
isiorique précède en général la
oétique, nous commencerons par
B n'a égard qu'à la critique bis-
et à l'exposition, on ne regardera
Drientaux en général, ni les Hé-
I particulier, pour de bons histo-
, fiint convenir néanmoins que les
n historiens hébreux ont certains
ss sur ceux des autres peuples
ent. En général , ils évitent de
dans l'extrême y tandis que les
?j abandonnent fréquemment.
breox n'ont ni le ton sec des
neors enregistrant les événements
9ÎX et sans ordre , ni le style
flé du rhéteur qui sacrifie le fond
es à la forme sous laquelle il veut
les présenter, tls se recommandent or-
dinairement par une exposition simple ,
noble, libre de tout embarras inutile,
en un mot, par une exposition antique;
seulement, pas plus que tous les autres
écrivains orientaux , ils n'ont pu se dé-
gager d'une croyance excessive aux mi-
racles qui s'évertue à mêler la Divinité
aux choses les plus simples et les plus
ordinaires de la vie. Dans la plus grande
partie de ces ouvrages, nous n'avons pas
devant nous l'histoire pure : dans pln«
sieurs , et surtout dans les plus anciens ,
ce sont des légendes populaires, des tra-
ditions qui ont passé de bouche en bou-
che avant d'avoir été fixées par l'écri-
ture, laquelle seule pouvait empêcher
une plus grande transformation ou mê-
me un obscurcissement , un oubli com-
plet. Dans ces derniers temps, où l'on a
fait faire des progrès si remarquables à
cette étude, on a donné avec assez de
raison le nom de mythes à de semblables
relations. On ne veut nullement dire par
là que les faits historiques aient été sciem-
ment falsifiés: on veut seulement désigner
par ce mot , autant qu'il est possible, une
espèce de récit, dont le rapporteur n'a
pas été témoin oculaire, où un fond de
vérité a reçu de la tradition orale toutes
sortes d'ornements , et avait déjà un ca-
ractère miraculeux et extraordinaire au
moment où l'historien l'a recueilli et in-
séré dans sa composition. Les relations
d'événements anciens sont généralement
dénuées de critique et offrent le miroir
du temps dans lequel ils ont eu lieu et
des opinions qui avaient com's à cette
époque. Plus un peuple ou un temps
manque de culture, moins on connaît
l'art d'arranger l'exposition des faits; on
ne s'est pas donné la peine de l'apprendre,
n'ayant à cela aucun intérêt : or il serait
injuste d'exiger d'un auteur et de sou
temps des conditions qu'il ne lui était
pas donné de remplir.
Les hbtoriens ont une manière de
voir particulière qu'on peut appeler
théocratique ; tous les événements his-
toriques sont ramenés immédiatement à
Dieu, a Nous voyons, dit M. deWette, un
plan net et ferme, réglant le gouverne-
ment de Dieu; plan auquel les événe-
ments sont subordonnés d'une maxxvbtv
HÉB
(560)
REft
plas ou moins conséquente. Nous, nous
recherchons les causes intermédiaires ;
là, on va droit à la cause finale des
choses : Jéhova est législateur , guide et
directeur. » Un peuple qui avait une na-
tionalité particulière, et dont la consti-
tution était une parfaite théocratie, devait
produire des historiens écrivant dans cet
esprit. D'après leur éducation, ces histo-
riens, qui faisaient partie intégrante de
la théocratie, soit comme prêtres, soit
comme prophètes, ne pouvaient avoir
d*autre point de vue; le peuple dont ils
racontaient les destinées , les héros dont
ils transmettaient les actions, n'en avaient
pas d'autre non plus.
Il est inutile de dire que cette ten-
dance, en écrivant l'histoire intérieure
du peuple ou son hbtoire extérieure,
devait faire représenter les événements
sous une face particulière qui n'est pas
toujours favorable à la connaissance exacte
des faits. Dès lors, il doit nous être permis
dereroplir une tâche que les historiens hé-
breux ont négligée, celle de présenter les
faits dans leurs relations naturelles, d'en
déduire les causes, soit physiques, soit
psychologiques, sans pourtant perdre de
vue les traces de la providence divine,
qui , comme partout dans l'histoire , se
montre particulièrement dans celle des
Hébreux. Quand le lien de la théocra-
tie se relâche par la dissolution de la
nation , ce point de vue s'affaiblit et se
perd peu à peu; la narration devient
plus historique, comme nous le voyons
dans Esdras et dans Néhémie. Toutefois
ceux d'entre les livres que nous appelons
apocryphes (vojr,) dont le contenu est
historique ne persévèrent pas dans cette
voie : il y a un pas rétrograde ; le point
de vue religieux et le point de vue histo-
rique se confondent de nouveau. « Si
Dieu, dit Bcrtholdt*, ne parle et ne com-
mande plus lui-même dans ces livres
comme dans les anciens ouvrages hbto-
riques, écrits avant l'exil ou composés
sur d'anciens documents écrits ou sur
des traditions, les événements sont au
moins généralement présentés comme ar-
rivant sous rintluence et la direction de
(*) Introdattion liûtorico-rrilique h rAncicn
rC au >uuveatt-TestaiDeut, t. 111, p. 75a.
Dieu. »Le livre des Juges (11,1^-1
que le point de vue théocratiqued
ques réflexions générales. Si d'an
vrages n'en font pas une meoti
expresse, il est certain que leur I
était la même et qu'ils rendaia
mage au même principe. Les ïh
toriques du canon (vojr,) de V
Testament forment un tout , ob
de cycle hbtorique de l'histoire i
non pas que toutes les destinées <
lion hébraïque, à travers les dîft
riodes de »on existence, y soieot
tées scrupuleuseswtnt ; non que
de la constitution, de U r^\\f^
sciences, en général de toute l'é
intellectuelle, religieuse et politîi
peuple, ses rapports avec les autn
soient consignées en déuil : tout
traire, elle offre des lacunes cousit
en plusieurs endroits les annales
complètes; mais cependant chai
prépare à la lecture du suivant,
son tour suppose le précédent; ei
pas de citations, des répétitions 1
en tiennent lieu. Le livre des Cb
(Paralipomènes) seul fait exccf
livre ne continue pas l'histoire
pète les livres de Samuel et des 1
si l'on aime mieux , les quatre I
Rois), mais dans un autre but et
plan différent. Partout c'est la m
tion, un langage presque le mAi
bablement parce que les autetn
de la même école historique, s*i
mis d'employer cette expression
en parlant de l'antiquité.
Voici la liste des livres histoi
l'Ancicn-Testament déjà caractéi
cet ouvrage k l'art. Bible : le
teuque ou les cinq livres dits di
le livre lie Josué^ le livre desJk
continue l'histoire depuis la mo
sué jusqu'à celle de Samson, le
Ruthy les livres de Samuel \ïm
Hébreux depuis le grand-prétre
qu'à la mort de David) et tUs A
toire du peuple jusqu'à l'exil)
par ceux qui les réunissent te
livres des Rois; pub les Chrom
Paralipomènv% répétition de
depuis la mort de Saûl ju»qii*m
Texil , Esdras et Nrhcmie (his
destinées de la nation ioméd
IIEB
(361)
HEft
êikmû retour dans sa patrie), et le livre
iÊUkr^ eofin, inférieur à tous les pré-
Hais et oontenant un événement du
1^ de' la domination persane. D'au-
B fifres encore de l'Ancien-Testament
ViamenC des morceaux historiques,
tout parmi ceux des propltètes , et ce
I Boos avons dit des livres historiques
en général s'applique à ces raor-
7n fidt singulier, c'est que tous les
is historiques de l'Ancien-Testamenty
L i{iie les protestants regardent com-
Mals canoniques, aussi bien que ceux
b rangent parmi lesapocryphes,soient
y à l'exception d'Êsdras et de
car la plus simple inspection
de Samuel^ des Rois et des
t9 fait assez voir qu'ils n'ont pas été
^ par ceux dont ils portent le nom,
lêoM les autres, tels que le Pentateu^
ci le livre de Josuéy ne paraissent
«voir Moïse et Josué pour auteurs ;
nm placé en tête du livre indique
IMMDt la personne principale dont il
t parlé. La crédibilité historique ou
liîcoticité des faits ne dépend donc
ici de l'autorité d'un homme. Gepen*
i les documents historiques parais-
, avoir été mis en œuvre sous la sur-
JMoe d'hommes instruits. Les pro>
IM se sont particulièrement occupés
Monographie, comme on le voit dans
historiques et par les rapports
qui existent entre ces livres et
mêmes. Les ouvrages d'histoire
Mot'- ils par hasard pris naissance
I les écoles des prophètes? Le dé-
àm renseignements ne permet ni de
ni de le nier, mais il est proba-
, dans ces écoles, on entretenait
ÉJefaisait le goût pour l'histoire na-
rie; Il est probable aussi qu'à l'ins-
rane académie de sciences histori-
ii œa écoles approuvaient et adop-
H les ouvrages historiques et les re-
■ondaient, ou au moins que tout se
il dans l'esprit propre à ces assem*
I. Ce n'est qu'après l'exil que les pré-
le sont aussi occupés d'histoire; mais
; eux il y avait une certaine partialité
rlesacerdoce, et l'amour du mcrveil-
se montre trop clairement dans leurs
On se convaincra de la vérité de
Eneyclop, d. G. d. M, Tome X m.
cette assertion en comparant le livre deà
Chroniques avec les livres de Samuel et
des Rois. Les ouvrages historiques étant
anonymes, il ne peut être question, com-
me nous l'avons dit, d'établir leur authen-
ticité par rapport à tel ou tel autre au-
teur : dès lors, tout ce qu'il importe le
plus de connaître, c'est l'époque de leur
rédaction, leur âge plus ou moins reculé.
Les plus anciens, c'est-à-dire le Penta^
teuque et les suivants jusqu'au livre dei^
Rois y paraissent avoir été rédigés dans la
période qui s'est écoulée depuis David
jusqu'à l'exil, et les faits qui s'y trouvent
relatés ont été puisés en partie dans la
tradition et en partie dans des monuments
écrits; toutefois il y a des passages qui
peuvent avoir été retouchés plus tard. £s-
dras et Néhémie sont d'une époque pos-
térieure à l'exil; XesXvrreAàtA Chroniques
et d*£sther sont des pi*oductions encore
plus récentes; quant aux apocryphes,
nous leur avons consacré un article sé-
paré.
Mais ce sont les écrits poétiques qui
forment la partie la plus brillante de la
littérature hébraïque : aussi ont-ils tou-
jours attiré l'attention, quoique ce soit à
l'époque actuelle surtout qu'il était ré-
servé de les apprécier à toute leur valeur.
D'abord ce fut le docteur Rob. Lowth
qui, dans son ouvrage intitulé : Prœlco-
tiones academicœ de sacra poesi He~
hrœorum (Oxford, 1753, in-4»*), ren-
dit sensible ce que cette poésie a de re-
marquable. Après Tévéque anglican, le
savant Suédois Ch. Aurivillius , traita
cette même question, mais un peu briè-
vement, dans une excellente dissertation
académique {^De Poesi hihlicd^ Upsal,
1758). Vint ensuite (1782) l'ouvrage
de Herder (vqf. ), Esprit de la poésie
hébraïque y et celui-ci a fait époque.
Poète lui-même, l'auteur a pénétré inti-
mement dans la poésie hébraïque; il a
dissipé les préventions qui s'étaient éle-
vées contre la littérature des Juifs et a su
inspirer un véritable enthousiasme poul-
ies productions lyriques de cette antique
littérature. Le livre de William Jones :
(*) Il en existe différentes éditions angluises
et allemandes : la dernière, depuis celles de J^
D. Michaelis, a été donnée par Roseuinùller ,
Leipx., iSi5» ia-8**.
HEB
(562)
UEB
Poeseos Asiaiicœ commentariurum ti-
bri f7 (Londres, 1774, in-8*), quoique
consacré à It poésie asiatique eo générai,
renferme aussi beaucoup de choses qui
s^appliquent parfaitement à la poésie hé-
braîque et peuvent servir à en donner
une idée juste. Un Allemand, Ch.-Benj.
Schmidt, a fait un bon extrait de ces tra-
vaux étendus. G.-W. Meyer et de Wette
ont répandu -l>eaucoup de jour sur la
même matière. Le dernier ouvrage est
celui de M. Saalschûtz ( Fon der Form
der hebrœiscUtn Poésie , nebst einer
Jbfumdlung iiàer die Masik der Ue-'
brœer^ Kjoenigsb., 18:26, in-8®); cet au-
teur traite principalement de la forme de
la poé&ie hébraïque, objet dont Tévéque
Lowth et Herder ne se sont pas assez oc-
cupés.
On a beaucoup écrit sur le mètre em-
ployé dans la poésie hébraïque. Se-
lon Philon , Moïse aurait déjà connu le
rbythme poétique. Selon Flave Josèphe,
les cantiques de Moïse (Exode ^ XV, et
Deui,^ XXXII) seraient en hesuunètres;
certaines hymnes de David en trîmètres
et en pentamètres. Eusèbe de Césarée et
saint Jérôme s*étendent aussi sur cet ob-
jet , et en général les plus anciens écri-
vains juifs ou chrétiens ont attribué une
métrique à la poésie des Hébreux; ils
nomment différentes espèœs de mètres,
et parlent de la quantité et de ce qui la
constitue. Les plus savants rabbins, teU
que Abarbanel ( voy, ), Tauteur du Sepher
Cosri , Aben Tybbon et Mendelssohn
pensent au contraire que la poésie hé-
braïque n^a pas de mètre et que c*est
un avantage pour elle de ne pas être en-
chaînée par les lois de la prosodie. Le fait
e»t qu^on n*en signale positivement au-
cun qu^il soit facile de reconnaître. Mais
pour cela elle ne manque pas de rhytb-
me, c*est-à-dire d'une coupe harmo-
nieuse; une certaine régularité dans la
cadence ou le nombre se retrouve dans
les plus beaux morceaux poétiques de la
bible. La forme extérieure n'était pas ce
qui occupait le plus les Hébreux : graves
comiae les Sémites en général, c'eit la
|>ensée qui les intéressait. De là ce pa-
rallélisme qu'on ne peut méconnaître
dans la |x>é»ie hébraïque, ce retour de la
même pensée sous une autre forme et
dans des expressions diffiêreolM
rallélisme hébreu, c'est une sym
membres du vers ou verset; œ
sons, des images qui revienoent
autre forme pour se faire penda
eux, et qui fortifient, relèvent 1
lui donnent tantôt plus d'êner|
tôt une plus touchante exprtssi
Les livres poétiques qui nou
des Hébreux, et sur lesquels oi
donné quelques détails à Tartici
se bornent, en ne comptant ni
prophétiques, ni les apocryphe
nant des passages poétiques, au
mes^ au livre de Job^ aux Pn^
V Ecclésiaste y au Cantique da
ques et aux LameniaUans de
Le livre de Job elVEcciésiaste ( i
ment seuls un ensemble : le» au
des anthologies; le livre des i
(voy,) en particulier est un n
poésies lyriques de toutes espèces
verbes sont un recueil de gnome
tences {iHjy. Gicomiqucs); U (
des Cantiques se compo&e d*id]
tiques, et les Ldiinentations ec
ferment cinq élégies qui peigoci
sort des Hébreux du temps de
La poésie lyrique s'est toujoun
pée avant les autres espèces de po
pendant de l'époque antérieur!
il ne reste que peu de morceaux
pour ainsi dire de la bouche d
et incorporés aux livres historiqi
tiquité juive nous présente dâi
inspirées qui chantent le bonh
nation : c'est Mirjam ou Maria
XV),c'esl Déborahv/i/^r#,\ ),c'
de Jephté (tbid,^ XI, 34; , etc.
morceaux très remarquables ne
core rien en comparaison de U r
la période suivante. Si Ton &*eQ r
aux suscripiions des psaumes, 1
d'entre eux seraient de Davi
moins de son temps. Quoiqu*oo
guère admettre l'exactitude d^
scriptions ^vo^. Psalmcs}, il n\
pas moins ce lait que David
poêle très fécond et que de soo
poésie était florissaute. Si immi
quelque chose de positif sur Va
poésie avant son temps ou ai
son règne , si les siècles uous •
c'uiicrvc au moiiu des di'lM-is, ,
HBB
^463)
HEB
loête et poète si fécond, ne serait
r nous im sujet d'étoni^emeDt. Il
aérait d'ailleurs par la grande in-
de i*école des prophètes, laquelle
« n*a été appréciée que de nos
ftalheureusement nous savons peu
ie sur cette école, et peut-être
I • t - on trouvé dans les passages
X, 5, et XIX, 19, 20, plus qu'ils
Qt réellement. Il en résulte que
es de Técole des prophètes s'oc-
it de musique; à cet art, ib joi-
sans doute le chant et la danse,
e cette circonstance ne soit pas
ent mentionnée dans les passages
■aïs U est évident que ces écoles
pour but de former des prophè*
tôt que des poètes. Ce que nous
lies rapports de David avec Sa-
Tant qu'il fût sacré et après, n'au*
•s à croire que David ait reçu son
on dans l'école des prophètes on
qu'il s'y soit perfectionné. Il est
iê que ce prince, frappé, pen-
l'il ^tait berger, do spectacle mag-
de la nature, sentit alors se ré*
en lui le génie poétique dont il
oé en naissant. Sescontemporairs
déjà fait des progrès dans la poé-
que ; l'époque des Juges avait été
de à la poésie en général, et le sa-
chhorn observe avec raison que de
poques sont poétiques sous tous les
. Insensiblement la poésie éten*
domaine, et si d'abord elle s'é-
iparée des événements guerriers ,
lit bientôt de ces limites étroites
bra également des impressions
y des sensations internes , comme
urnes en offrent des exemples si
siUL et si beaux. L'ingénieux apo-
le Jotbam , l'énigme de Samson,
out le chant de Déborah (vo/.),
sot non-seulement de grandes dis-
is poétiques , mais permettent de
que la poésie avait déjà fait de
progrès chez le peuple hébreu
t règne de David. Ce grand psaU
'est donc pas en quelque sorte un
e inattendu, il est comme la ûeur
te d'un arbre depuis longtemps
nx. Par son exemple il stimula ses
iporains et inspira les générations
es. D'après le livre des Chnwi-
queSy il se servit de la poésie et de la mti«*
sique pour vivifier et orner le culte; il
fut le fondateur d'un chœur réglé de
chanteurs d'où sortit dans U suite plus
d'un virtuose.
Après David et jusqu'à l'exil , ce fut
la poésie prophétique qui se fit particu*
lièrement remarquer {voy. Prophètes) ;
mais la poésie lyrique fut aussi très flo-
rissante. Si le fils et successeur du roi-
psalmiste, Salomon, se distingua surtout
dans le genre didactique , on voit cepen-
dant par un passage de la Bible (1 Rois^
y, 12) qu'il ne brilla pas moins dans la
poésie lyrique. Cependant nous n'avons
pas de lui des psaumes; il y en a bien
deux qui portent son nom, mais ib ap-
partiennent évidemment à une autre épo-
que.Les suscriptions des psaumes ne rap-
portent aucune de ces productions lyri-
ques au temps postérieur et jusqu'à l'exil;
mais plusieurs psaumes anonymes et mê-
me plusieurs de ceux qui portent des
noms d'auteurs paraissent néanmoins ap-
partenir à cette époque, et il ne faut pas
oublier d'ailleurs la prière d'Ézéchias
{haie, XXXVm, 10), celle d'Habacuc
(Hab.y III), et divers morceaux lyriques
dans les prophètes, qui prouveraient au
besoin que la poésie lyrique n'a pas été
négligée dans cet intervalle. Même dans
l'exil, loin du sol de la patrie, l'inspira-
tion lyrique s'est conservée; le talent des
Hébreux pour le chant a même été re-
marqué par les Babyloniens (Psaumes
CXXXVII,d). Avec les Hébreux réinté-
grés dans leur patrie la poésie rentra dans
U Terre-Sainte et servit à consoler les pau-
vres colons. Plusieurs des plus beaux psau-
mes sont de cette époque. On en a même
voulu attribuer plusieurs à la période des
Macchabées (vo/.); mais cela est inad-
missible. La poésie lyrique tomba de sa
hauteur comme la prophétie , et se plaça
presque au niveau de la prose, ainsi que
nous le voyons dans les passages lyriques
intercalés dans le livre de Daniel (par
exemple, IX, 4).
Quoique géo^lement ce soit la reli-
gion qui domine dans la poésie hébraï-
que, celle-ci néanmoins n'excluait pas
les poésies erotiques, témoin le Cantique
des Cantiques [Koheleth) , et, comme
de nos jours, les repns s'animaient par
(ici)
«àboir«(A.,T,19;XXIV,
10 ; AmoÉ, V, 5-6) ; mais quand le sen-
lîment éner^qne et pirai de la nation
mit fait place à ud esprit sombre et pro~
Hiqne, quand le* Hébreux se furent ha-
bitui» ■ se coDcentrer et se renfermer
dans un certain cercle d'idée*, alors dis-
parurent auni le* compo*ition» fraîche*
et animée* que l'amour avait inspirée*,
et avec les chants anacréontiques la poé-
sie elle-même expira dan* Israël.
Comme nous l'avons dit, la princi-
pale* ricbeaei lillérairea des Juifs sont
renfermée* dans l'Ancien -Testament.
Toutefbit ce recueil sacré ne nous tes a
pas toute* transmise* ; car plusieurs écrit*,
riiia dan* l'Ancien -Teatament mênie,
nous manquent , et plus d'un ouvrage
peut en outre avoir péri dan* le* mal-
heurs des temps. La grande ferveur qui,
dans celui des Macchabées, s'est manifes-
tée pour tout ce qui est ancien, permet
de croire néanmoins qu'on n'aura rien
néflifé de ce qui alon existait encore. Ce
qui s'est perdu sa rapporte en partie aux
Uvrca historiques et en partie aux livres
poéliques.On cite d'abord dan* l'Ancien-
Te*tament trois ouvrages poétique* : 1* le
Uare des gurrrts de Jehovah , c'est-à-
dire celles qui ont eu lieu dans le désert
d'Arabie (N-imb., XXI, 141; 3° le LtPie
dft lierai, contenant de* chants héroï-
ques a l'instar de VHamasa {voy.) des
Arabes; enfin 3° VÊtêgie de Jrrémie sur
la mort du roi Josias, dont il est question
3 f7j/Ttn.,XXXV, 35. Les ouvrages hts-
loriques qui, cita dans l'Ancien -Testa-
ment, ne nous sont pas parvenus,sont ru
nombre de ouïe; ce sont en général de*
annales, dont pluaieuf» compoiée* par de*
prophètes *.
La littérature hébraïque, *i élevée, A
remarquable, a dû, dan* *i>n ensemble et
dan* ses parties, être étudiée avec soin.
Tou* le* jour* on voit paraître de nou-
Tdles traductions de» difl^reats livre* bi-
blique* onde nouveauicommentaircs sur
leur texte. Noui avons parlé des princi-
paux travaux de ce genre aux aots Biit.K,
Ex^CKSE, et dans les notices sur an grand
nombre d'énjdil*;i>o
corc aai mots luTiikraiH'ATio!! et Tmim
I.OCIB. Tout le monde sait ceqve la MMMi
biblique doit aux dnm Calnel, wax U-
chard Simon , aux Bochart, ans Grali^
IX Michaëlis, aux Eichborn, ans Ro*^
lùller, aux De Wette (wor- ceanow]^
etc., et nous renvoi^otu aux oavnge* dâ
trois dernier* ceo< qui ae sauraient f**l
quel haut degré est arrivée en Alleaùpt
la critique biblique. Tune dci b«a»cta
le* plus remarquable* de l'éraditiM gi^
HKBRECX, nom de ca peupb i^
mlttque auquel l'axcelleDoe <fa te* livHi
saints et la protection touM spéciali A
Dieu, dont il se proclamait le peupb^
■ donné une si grande célébrité; pe^
dont les premiers ancêtres, originaôw A
la Mésopotsmie, s'établirent CDsnitc dia
le paj's de Canaan ou de la Palealiaa tf
qui, lui-même, s'y fixa solidement aprii
quelque* migration*. Les uns 1 1 ^«silsil
le nom d'Hébreux comme patronjai^l^
se fondant sur ce qoe parmi les aacéM
d'Abraham se trouve un homme ap^
itber ou Héber. D'autres, avec ptà* A
raison peut-être, lui donnent poor éQi
Bologie le mol ISy, au-delà, ca CaiMl
observer que le* Hébreux étaient veaB
d'au-delà de l'Euphrate. Ce qu'il v a é
certain, c'est que le* dtacendanta flp
braham sont appelé* Uéhreax par h
peuples principalement qui habitasN
eu'deçà de l'Euphrate, tcb qoe la FU
nicicns et les Égyptiens, et qu'ils aa ■
donnent ce nom à eux-mêmes qne |i
opposition aux nations étranger**. Bm
de là, ils s'appellent les enfitmi d'brmH
les liraélitet. Le ttom de Juils, CTVtl
XiAolIox, qui désigna d'abord le* »ad
enlant* de Juda, et plu* tard, aptâa I
révolte de Jéroboam, les habitaM* dl
royanme dont Jérusalem resta la <af(
taie, ne fut appliqué à la nation cMiii
qu'après l'exil.et il est facile desenn^
raison de cette généniiat ion, si l'on lanf
que la grande majorité de* lH«élitts, a^
ir M. S. tdlMB. (;>|Hn'nMri
HEB
(565)
HEB
faeb Cyms accorda la permission de re-
iMmerdans leur patrie^ était de la triba
irJnda.
Le ooap d*oeîl que nous allons jeter
■r rhîstoire des Hébreux s'arrêtera au
■ips de Tel il ou de Tanéantissement
e leur nationalité ; c'est ensuite au mot
*os qu'on aonnera la suite de Fhistoire
I peuple dlsraêl.
n n'est guère d'histoire plus inte-
state pour nous que la sienne. Ce
est pas c{ue les Hébreux se soient il-
Btrés par des conquêtes comme les Ro-
■ins, qa'ib aient excellé dans les scien-
m et ciains les arts comme les Grecs, qu'ils
mt étendu leur commerce jusqu'aux
naicres limites du monde connu comme
a Gartliaginoisy on enfin qu'ils aient at->
leur nom à quelque grande et utile
comme celle de l'écritiu^,
iple. Resserrés dans un petit
âm de T Asie (vojT' Palestike) , méprisés
a tons leurs iroisina, presque constam-
■■t courbés sons le joug de la servitude,
II anraîent passé inaperçus sur la terre
IMce précieux principe du monothéisme
pfik avaient en dépôt et qui faisait la
iK àt leur religion. C*est ce principe, et
t principe seul, qui les arendus un peu-
le célèlwe, à cause de l'influence qu'il a
ieroée sur les doctrines du christianisme
1 4a mabométisme, et, par suite, sur la
irifisation moderne tout entière.
S Doos sommes les élèves des Grecs et
In Romains pour tout ce qui tient à la
inératnre, aux sciences et aux arts, c'est
■x Hébreux que nous devons notre re-
l^on et nos institutions ecclésiastiques,
haïquoi donc jusqu'ici leur histoire a-t-
le été négligée? On aurait lieu de s'en
Ihaner si l'on ne savait de quelles dif-
hainés toutes particulières elle est héris-
ie. Une des plus grandes et des plus ir-
anédiables, c'est la pénurie de sources
Mbeatiques; car, à l'exception des li-
Nnde rÂnden-Testament, nous ne pos-
iiins absolument rien sur cette histoire.
Riwe Josèphe est plutôt un apologiste
fhm hislorien ; il présente le plus sou-
dai les laits sous un jour entièrement
bs. D n'a d*ailleurs pu puiser que dans
liarim -Testament ou dans une tradi-
im fort incertaine et qu'il était impos-
Ue d'édaircir sans une critique sévère
qui n'était point dans les habitudes de cet
historien. L'Ancien-Testament offre des
obstacles de plus d'un genre à quiconque
veut essayer d'en extraire une narration
d'événements positifs, indubitables. Ce
précieux et vénérable recueil est une col-
lection de traditions, de chants popu*
laires, de lois, d'inscriptions, souvent
pleine de lacunes, toujours insuffisante.
U n'est pas rare d'y trouver un même fait
raconté de deux manières toutes différen-
tes. D'autres fois, les documents man-
quent entièrement , et cela précisément
aux époques les plus importantes pour
l'histoire de la civilisation. Les événe-
ments ne sont presque jamais rapportés
par des témoins oculaires ou même con«
temporains, s'il est vrai , comme l'affir-
ment les plus savants théologiens protes»
tants, qu'aucun des livres historiques que
nous possédons encore ne remonte au-
delà du siècle de David (voy, littérature
H^beaIque). La chronologie n'est pas
moins inexacte; le plus souvent les dates
sont données en nombres itinds. Quel-
quefois le mot génénuion {voy,) est sy-
nonyme de siècle. En quelques endroits,
les faits sont évidemment intervertis. En-
fin l'Ancien -Testament tout entier est
fortement empreint des traits principaux
du caractère national, de ce sentiment re-
Ugieux qui tend à tout rapporter à Jého-
vah, de cet orgueil immodéré qui porte
les écrivains à glorifier sans cesse leurs
compatriotes aux dépens des nations
étrangères qu'ils abhorraient, et enfin
d*un amour excessif du merveilleux qui
leur fait adopter sans aucun examen les
choses les plus extraordinaires racontées
par la tradition populaire. Si les annales
des Hébreux sont si incomplètes, si ob-
scures et, à certains égards, si suspectes, y
a-t-il lieu de s'étonner que nous n'ayons
pas encore une bonne histoire de ce peu-
ple?
L'histoire des Hébreux se divise ordi-
nairement en trois périodes, d'après la
forme du gouvernement :
1^ Gouvernement patriarcal, depuis
Abraham jusqu'à Moïse, c'est-à-dire jn»>
qu'à l'an 1 500 avant Jésus-Christ;
2^ Gouvernement républicain, depnb
MoÎK jusqu'à Saûl, de Tan 1500 à 1100;
3 Gouvernement monarchique , de-
HEh ( 566 )
puii Safil jusqu à Twil , de Tan 1 100 à
588.
!»• Période. L'hîstoirc du peuple bé-
brea commence à Abraham (vor.)*> **
père des tribus Israélites, qui quitta Ur-
Gasdim on Ur des Chaldéens (Mésopo-
tamie), sa patrie, pour aller s'établir à
Haran, d*oii il partit encore, après la mort
de son père, à la tête d*une horde assez
nombreuse. Ix>t, son neveu, Taccompa-
HEB
i;nait; mais à peine furent-ils arrîfés
dans les plaines de Canaan quMIs se virent
réduits, par le grand nombre de leurs trou-
peaux, à se séparer. Isaac, fils d* Abraham,
continua d*errer dans la Palestine, mais
sans rompre toutefois les liens qui ratta-
chaient à la patrie de ses aïeux, où il alla
chercher une femme. Jacob , son second
fils, suivit son exemple ; mais Ésaû, moins
soucieux de la pureté de sa race, épousa
une Cananéenne. La Genèse dit expres-
sément que quelques-uns des enfants
de Jacob choisirent également leurs fem-
mes dans le pays qu*ib habitaient, et rien
ne tend a faire croire que les autres aient
entrepris un voyage enChaldée pour al-
ler s'y marier; ce qui semble prouver que
si les Hébreux témoignèrent par la suite
tant d'horreur pour toute alliance avec
les étrangers, ils avaient puisé ce senti-
ment parmi les Égyptiens qui égorgeaient
sans pitié les malheureux que la tempête
jetait sur leurs bords.
Si l'on veut admettre comme exacte la
chronologie de la Bible, on aura un es-
pace de J 1 5 ans depuis l'émigration d'A-
braham jusqu'à rétablissement de Jacob
(vo/.)et de sa famille en Egypte; et pen-
dant cette longue période, le seul évé-
nement important sous le rapport histo-
rique, c'est la vente de Joseph {vojr.) par
ses frères et son élévation à la dignité de
premier ministre à la cour des Pharaons.
Pendant 430 ans , les enfants dl^raél
(surnom de Jacob depuis son voyage en
Mév>potamic) errèrent en nomades dans
la Basse-ftpypte; mai* ces quatre siècles
de leur histoire sont couvert* d'une ob-
scurité complète. Tout ec que leurs an-
nales nous apprennent, c'est l'accroisse-
ment incroyable de la population, qui, de
V*) Ce qui précêil* appartieBt ■ l'âge mjthi-
qur. Tôt. jq«M AoAM. Evi, Caiv. B«Mll., Nfii^,
70 individus, s'éleva à 3,500,000
ainsi que les persécutions auxquelles
multiplication prodigieuse finit p
exposer. Ce silence est d'autant pi
grettable que le séjour des Hébrr
Egypte a dû leur être avantage»
plus d'un rapport. A. cette époque, î
taient pas entièrement étrangers au:
comme le prouvent les mythes de 11
de Babel et de l'Arche de fioé; l
trine du monothéisme, qu'ils profe
et qu'Abraham avait sans doute rei
ses pères % annoncerait même un
haut degré de culture intellectuel^
pendant, comme ils étaient encor
en arrière des Égyptiens pour tout
tient à la civilisation , ils ont d& é
en Egypte le cercle de leurs idées, a]
dre à connaître une foule d*arti
veaux. Surtout ils s'unirent entre c
des liens plus étroits pour résisti
moins de désavantage à leurs oppn
Mais si leur séjour dans ce pa\s le
utile sous plusieurs rapports, il lei
d'un autre côté en excitant chex
penchant à Tidolàtrie, en leur in
le go&t du luxe et de la bonne d
en faisant naître dans leurs cœurs <
timents serviles et cette pusillania
le temps n'a janiab entièrement dé
Dès qu'ils commencèrent à dev
doutables par leur nombre, les P
iyoy, Htxsos) voulurent, sui van
litique égyptienne , les forcer à
dans des villes. N'ayant pu y pan
eurent recours à des moyens plus
pour détourner le danger ; et le pe
breu était tombé dans un tel éta
thie qu'il lais^it égorger ses en£
songer à se soustraire à cette od»
rannie. Il fallut la puissante \oix <
(iK>7'.) pour le réveiller et Teutrai
de cette terre de servitude.
2"* Période, Celte période a
pelée a bon droit l'df^c h* nu
Israélites; c'est toute une suite i
(*) Prot-^rre, a cette ép<iqar, le ao
de« patnarrlif*^ nVtail-él eacorr . ■
qu'an partii ularUmr. Oo mïI qoe Vm\
liéWreii éloMm, Dieu, m uo plarirl, q
a eni|inrté In idoles de L^ban • rt q
d*Abraham on opfioae M»nTf«l lv« a«|
Mai* le pattiarcLa rr|;arda tan Dam
Trai Diru, conina le Dien nnti^nr tmàm
doctrine fut ensuite coaMctee par H*
heb
(567)
HEB
ms Hiermneax. Les dix plaies d^-
|te oootrmignent le Pharaon à consen-
iB déput des Hcbreux ; les eaux de la
r Roa^ se séparent pour leur livrer
et engloutissent Tannée égyp-
qni les poarsoiTait; la manne tombe
pour les nourrir dans le désert ;
de Moïse fait jaillir du roc une
qai les désaltère ; le serpent d^ai-
a frappe de mort les rebelles; Tàne de
bAm (voy.) parle ; le Jourdain suspend
I ooars devant Tarcbe sainte ; les murs
Jéricbo s^écroulent au son des trom*
Des sacrées; le soleil s'arrête à Tordre
Josoé (voy-) ; 1^ théophanies (vojr,^
Multiplient; JéhoTah combat pour son
■pie et loi suscite des libérateurs. Mais,
que Ton avance, le mythe fait
à Fhistoire. La conquête de la Pa-
, commencée par Moïse et Josué ,
au milieu d'alternatives de suc-
b et de revers. Les Hébreux renoncent
■I à peo à la vie nomade, adoptent des
■Mures fixes et consentent à cultiver la
ne. Le pays conquis est partagé entre
vdome tribus (voy, plus loin) ; la consti-
poUtique se modifie, et au gouver-
it patriarcal succède un gouverne-
aristocratique.
QoaBd nous parlons du gouvernement
itfriarcal , nous prenons ce mot dans
iKoepUon la plus large. Qui pourrait
iMteôdre, en effet, à trouver une consti-
tfioo politique régulière dans une horde
0aade ? Les patriarches gouvernaient
•■■le les che& de famille ou de tribu
{Hvement encore chez les Bédouins et
m autres Arabes. Leur pouvoir était ab-
■Ib : nous les voyons faire la guerre à
bvs vobîns ou conclure avec eux des
iKances ; nous les voyons fixer les jours
k ftte et ofDrir des sacrifices ; nous les
«Bjons exercer sur leurs enfants le droit
le vie et de mort. Ils étaient donc à la
kii chefs militaires, pontifes et juges.
Cet état de choses dut subsbter tant
fÊt la famille israélite ne compta qu'un
pBlit nombre d'individus. Mais quand
Aese fat considérablement accrue, il dut
léccMsirement se modifier. En Tabsence
il tout document positif, il est donc per-
■ii d*admettre que l'organisation par tri-
Insdate du séjour des Hébreux en Egypte;
II effectivement la légblation mosaïque
ne rétablît pas, elle la présuppose et
fonde la théocratie sur elle.
La base de l'organisation par tribus
était la famille. Chaque famille était gou*
vemée par un patriarche ou un ancien ,
et plusieurs familles réunies constituaient
la tribu sous les ordres d'un prince. H y
avait treize tribus qui portaient les noms
des onze fils de Jacob : Juda, Ruben, Si*
méon, Lévi , Dan, Nephthali , Aser, Is-
sachar, Zabulon, Benjamin , Gad , et des
deux fib de Joseph, Éphraîm etManassé,
que leur grand-père avait adoptés. La tri-
bu de Juda était à la tête de toutes les au-
tres; celle de Lévi , chargée spécialement
de veiller sur le tabernacle et de faire les
sacrifices prescrits par la loi, ne fut point
admise au partage du pays conquis; mab
on lui assigna 48 villes, dont six étaient
des lieux de refuge. C^était dans cette
tribu que devaient être chobis les grands-
prêtres successeurs d'Aaron f i;o/.ce nom).
Chaque tribu, partie intégrante de l'é-
tat, était néanmoins indépendante chez
elle, eu sorte que les Hébreux formaient
alors une république fédérative dont le
chef était Jéhovah lui-même. Ce souve-
rain invisible faisait connaître sa volonté
par les lieutenanU qu'il se choisissait. Le
premier fut Moïse , par l'organe duquel
il donna aux Israélites l'admirable légis-
lation du mont Sinaï. Fojr. ce nom, DM-
CALOGuz et Moïse.
Que cette légblation ait été Tœuvre
du seul Moïse ou qu'elle ait été complé-
tée par la suite, elle a pour but principal
d'assurer le règne exclusif du mono*
théisme. De là la défense faite aux Hé-
breux de s'allier aux peuples étrangers,
de là la proscription des habitants de la
terre de Canaan , de là encore toutes ces
dispositions qui nous semblent aujour-
d'hui attentatoires à la liberté, à la di-
gnité de l'homme, mais qui étaient si
nécessaires que sans elles les Hébreux se
seraient bientôt perdus dans les autres
nations. Le veau d'or élevé dans le dé-
sert avait été un utile enseignement pour
Moïse; malgré toutes ses précautions
néanmoins, le lien religieux, qui seul te-
nait les tribus unies, se relâcha aussitôt
après la mort de Josué , et le culte des
faux dieux se releva triomphant dans la
Palestine. Jéhovah irrité châtia son peu*
HEB
(568)
HEB
pie rebelle ( pour empranter les eipres-
sioDsde rAncieD>TesUment),etCbusainy
roi lie Mésopolamlc, le tint pencUuit huit
ans sous le joug.
Les enfants d*Israêl crièrent à TÉter-
nel, dit la Bible, et FÉtemel leur suscita
un libérateur dans la personne d^Otho-
niel, le premier des Juges (ifoy. ce mot).
Après lui , Ahod {vojr, Aod) et Som-
gar commandèrent avec gloire. Déborab
(vojr.) et Barac défirent l*armée de Jabin,
roi des Cananéens. Gédéon {vqy,) battit
les Madianites. Abimélec (voy.) périt en
voulant réprimer une révolte. L* Ancien-
Testament est muet sur Tobab et Jaîr ,
c|ui furent juges ensuite. Jepbté vainquit
les Ammonites et la tribu d'Épbraîm. Les
annales des Hébreux ne nous disent rien
ensuite d^Abesan, d'Abialon et d'Abdon,
mais elles parlent avec d*assez grands dé-
tails de la force prodigieuse de Samson ,
des malbeurs du grand- prêtre Héli et des
réformes de Samuel (vay» ces noms),
rbommequi, après MoÊse, a exercé le plus
d^influence sur le peuple bébreu.
Tels furent les Juges d'Israël. Il serait
difficile de dire si tous ont gouverné la
nation entière , ou si l'autorité de quel-
ques-uns d'entre eux a été reconnue seu*
lement par une partie des tribus. Ce qu'il
y a de certain, c'est que plusieurs vivaient
dans le même temps.
Mais de qui tenaient-ils leur autorité?
Ils étaient suscités par Dieu , nous dit la
Bible , ce qui signifie sans doute que la
conscience de leur force faisait leur droit.
Ce n'était pas le choix libre du peuple
qui créait les Juges; la vigueur corporelle,
le courage, la violence étaient les seuls
titres au pouvoir et les seuls ressorts du
gouvernement. Et comment en aurait- il
été autrement dans un état de trouble
et d'anarcbie tel que celui qui régnait
alors? Les Hébreux n'avaient point encore
adopté généralement des demeures fixes;
uue partie menait toujours une vie no-
made , surtout dans les belles plaines de
la Pérée (voy. Palkstik e) , dont les fo-
ré is et les cavernes offraient aussi un asile
assuré aux brigands. Les tribus, jalouses
les unes des autres, étaient presque con-
stamment en guerre , et cet état d'hosti-
lité les rendait incapables d'opposer une
résistance énergique aux attaques des
étrangers. Aux discordes
gnaient souvent les invasions de
voisins. L'incertitude la plus (àc
gnait sur toute espèce de droîl
sur le droit de propriété. Le i
même était abandonné au ha
théocratie (vojr.) avait dispam.
stitution civile n'avait pu s'afiei
plus que la constitution polît*
mœurs étaient aussi dépravées
vages et barbares. Sous ce rappt
toire de Jephté (vojr.) est fort
tive. Chef d'une bande de vole
pillards, il devient juge d'Isn
que personne ne songe à lui opj
ancien genre de vie comme i
d'exclusion , et il immole sa pr
pour accomplir un vœu imprut
Cette époque d'agitation et
ble n'était guère favorable à la es
sciences et des arts : aussi ne
aucun progrès, à l'exception en
sie , si l'on doit en juger par le '
de Déborab et par quelques aat
ments qui sont venus jusqu'à dc
que la poésie se plaît au milic«
ges et fleurit au souffle ardent des
s"* Période, Le dernier d«
Samuel , étant parvenu à établir
vemement régulier, le peuple
pas à en sentir tous les avantage
lorsqu'il vit les fils de ce grmiM
s'éloigner de la justice, selon Vei
biblique, il demanda qu'on lu
un roi, comme chez d'autres pa
monarchie était contraire à la loi
se. Samuel représenta vainement
gcrs de cette forme de gouven
obligé de céder au vœu populaii
saya au moins de poser certaÎM
au pouvoir royal. 11 dressa donc
pèce d'acte constitutionnel« d*ap
de Moïse. Saûl ()*''/.;» de la
Benjamin , homme sans influent
que, et sur lequel, sans doute p
même , tomba le choix du poo
obligé d'accepter les conditions
imposa, et le pacte fut déposé
sanctuaire.
Le nouveau roi affermit la o
sur sa tête par sa victoire sur h
lécites, a la suite de laquelle il fi
ncllement reconnu dans ane ai
du peuple , où Samuel déposa u
HEB
(569)
HEB
s la désuoion ne tarda pas à
tre ces deux hommes, et dès
l'aperçut que Saûl, pluséner-
ae Pavait prévu , cherchait à
de sa tutelle , il sacra David
Isaî, de la tribu de Juda, qui
t un nom par ses exploits,
règne agité , Saûl perdit la
combat contre les Philistins,
seul de ses fib qui lui survé-
le trône à David : celui-ci ne
d^abord que par sa propre tri-
lit son pouvoir sur les autres
le 7 ans, lorsque son compé-
é assassiné par les siens. Jé-
f.\ la ville des Jébusites, de-
ale de tout le royaume. Da-
t considérablement ses états
[uétes ; il en porta les limites
phrate et au golfe Arabique ;
te et la fin tragique de son fils
•o/. ) remplirent d^amertume
jours.
mort, le principe monarchi-
;jà pris un tel développement
ilement la couronne , d*élec-
était, devint héréditaire sans
mais que la royauté réunis-
ous les pouvoirs de Tétat, jus-
lir religieux. Au moins voyons-
, ainsi que son successeur ,
tcrifices et conduire des pro-
après la loi , tout ce qui oon-
ilte était dans les attributions
(vojr,) ; mais ce ne fut que
lus tard que ces derniers par-
Tacher à la royauté les attri-
dt elle s^était arbitrairement
(v(yjr,)j fils de David, lui suc-
règne fut le règne brillant
« oriental. Infidèle à la loi de
e craignit pas de conclure des
rec les états voisins, surtout
t, profitant des ports conquis
îre sur la mer Rouge , il en-
dsseaux dans Tocéan Indien
re part au riche commerce qui
A cette époque, où les Hé-
snt atteint à Tapogée de leur
où le gouvernement était ré-
liéi partout , où le temple de
s'élevait comme le centre de
ité israélite, il était moins né*
cessaire, saos doute, que dans les premiers
temps de leur établissement en Palestine,
d'éviter tout contact avec les nations
étrangères: on pourrait donc faire honneur
à Salomon de ses vues élevées si le peu-
ple avait réellement profité de ce com-
merce lucratif, qui, dans le fait, ne ser-
vait qu'à alimenter le luxe de la cour. La
capitale , il est vrai , s'enrichit du séjour
de cette cour brillante; mais les provin-
ces, accablées d'impôts, allaient en s'ap-
pauvrissant de jour en jour. I/introduc-
tion du culte des dieux étrangers prouve
que, si ce prince renonça au culte exclu-
sif de Jéhovah, ce fut parce qu'il n'appré-
ciait pas toute la sagesse des lois de Moïse
et qu'il ne prévoyait pas quelles suites
funestes aurait leur abandon. Son long
règne fut d'ailleurs paisible, à l'exception
d'une tentative de révolte faite par un de
ses généraux, l'Éphraîmite Jéroboam, et
de la défection de la Syrie, qui se consti-
tua en état indépendant.
Le mécontentement des provinces,
augmenté encore par l'imprudence de son
fils et successeur, Roboam, éclata bientôt
après sa mort. Jéroboam , rappelé d'É*
gyptc, où il s'était enfui, fut reconnu pour
roi par dix tribus et fonda le royaume
d'Israël (975 ans av. J.-C). Les tribus
de Juda et de Benjamin restèrent seules
fidèles à la race de David et formèrent le
royaume de Juda.
Dix - neuf rob se succédèrent sur le
trône d'Israël par des révolutions violen-
tes, avant que l'anarchie, la guerre civile,
la tyrannie des usurpateurs, le fanatisme
et la cruauté des factions livrassent le
royaume à l'étranger. Jéroboam établit
sa résidence à Sichem. Pour consolider
la divbion des deux royaumes et empê-
cher ses sujets de fréquenter le temple de
Jérusalem, il établit des sanctuaires à
Béthel et à Dan , et institua des prêtres
qui n'étaient pas de la tribu de Lévi.
La guerre acharnée que lui fit le roi de
Juda l'obligea à rechercher l'alliance du
roi d'Egypte Sésac. Son fils Nadab fut
assassiné après un an de règne par Baasa,
qui mit le royaume de Juda dans le plus
grand péril, et dont le fib Éla périt à son
tour sous les coups de Sinuî. L'armée op-
posa à l'usurpateur son général Amri, qui
bitit Samarie et en fit la capitale de s^
HËB (&
éUts [voj. Samahitaixs). Arhab (vo/.),
son fib, lai succéda. Il époiûa Jésabel
(voyAf fille du roi de Sidon, à la suite de
lac[ttelle le culte des divinités phénicien-
nes s^introduisit dans le royaume d^Israêl.
Vainqueur des Syriens dans une première
bataille , il succomba dans une seconde
(Pan 897), et eut pour successeurs ses fils
Ochosias et Joram qui maintinrent avec
les rois de Juda Talliance conclue par
leur père. Joram soumit les Moabites;
mats, moins heureux contre les Syriens,
il se vit assiégé dans sa capitale et réduit
par la famine aux dernières extrémités.
Il périt (883} sous les flèclies de Jéhu ,
son général , qui extermina toute sa fa-
mille , abolit le culte de Baal et mourut
après avoir perdu tout le pays au - delà
du Jourdain. Le règne de Joachas, son
fils, ne fut marqué que par des revers, et
le roi de Syrie était sur le point d*ache-
ver la conquête du royaume, lorsque Joas
le défit et lui enleva toutes les villes dont
îl s*était emparé. Ce prince belliqueux
vainquit également Amasias, roi de Juda,
pilla le temple de Jérusalem et mourut,
1*an 835 , après un règne signalé par de
brillants succès. Son fils Jéroboam II
poursuivit le cours de ses victoires; mais
à sa mort (784^ il y eut un interrègne de
douze ans , plein d*agitations et de trou-
bles, qui cessa par Tavénement au trône
de son tils Zacharias, le dernier roi de la
dynastie de Jéhu. Sellum Tassassina et fut
assa»iné un mois après par Manahem,
sous le règne duquel eut lieu la première
invasion des Assvriens, dont il se recon-
nut tributaire. Son fils Phacéia i Fékaîah^
fut tué par Phacée (Fekah\ qui périt à
son tour sous les coups d*Osée ; mais ce
dernier ne parvint à sVmparer du trône
(748*^ qu*après une anarchie de huit ans.
JPour s^afTranchir du tribut qu^il devait
payer aux Assyriens, il s^allia avec TÉ-
g}'pte. Salmanavr, irrité, marcha contre
lui, sVmpara de Samarie, et mit fin au
royaume d^Israêl en en transportant le«
habitants dans les montagnes de la Mé-
dic 722 ans av. J.-C).
I /histoire du rovaume de Juda offre
moins de révolutions soudaines et vio-
lentes. Vingt rois ,^tous de la maison de
David , ormpèrent successivement le
lr«>oe , H lliérédilé n*eat à souffrir que
;0) HEB
trois atteintes, Tune pw VwÊm
d'Athalie, les deux autres pw Vhm
tion de princes étrangers.
Après la division du royatiMg
boam continua de résider à Jén
Sous son règne déjà, le culte de J
fut presque abandonné pour ecJ
divinités étrangères. La guerre <
à Jéroboam ne fut pas heureuse
vit forcé dans sa capitale par Ta
roi dlsraél , Sésac , qui pilla les
du temple. La fortune fut plus fr
à son fils Abiam ou plutôt Abia, qi
quit Jéroboam dans une sanglû
taille et mourut après un règne d
ans (Pan 965). Pendant la minorti
sa, Tadoration des faux dieux se n
de plus en plus par les soins de H
mère d*Asa et r^nte du royauai
dès qu*il eut pris en main les ri
gouvernement, Asa sVmprosa é
verser les idoles. Attaqué par I
d*Israél et de Syrie , il aurait wm
sans doute sous leurs efforts réf
n*avait réussi a rompre leur alliaa
saphat , son fik , renon^ enfin t
espoir de remettre les dix tribus m
autorité : il comprit qu^une étroiti
serait plusutile aux deux royauna
guerre qui ne servait qu*à les afTi
qui devait finir par les livrer à VM
Il offrit donc la paix au roi d*fai
lui demanda pour son fik la mai
princesse Athalie (voy.). Sous le r
Joram , Tldumée se rendit indépe
Son fils, Ochosias, fut assassiné pa
-roi d'Israël, et toute la famille
massacrée par Athalie, qui s*en|
la couronne. Joas, le seul des fi
chosias qui eftt échappé à la mort,
placé sur le trône (877^ par le
pi^re Joîada, et périt assassiné
après s*étre reconnu tributaire di
Syrie. Amasias (Yy>r. AvAriàl \en
père. Il défit les l\domites; mais bi
le roi dlsraêl, il fut tué dans «ne
par ses propres sujets. 8 11 \ Osias<
rias, son fils, vainquit les Arabes I
monites et les Pliîli^tins, et mouml
de la lèpre. Joathan ou Jotham
avait associé au trône , vit reros
sous son règne les guerres avec les
Syrie et dlsraél , dont les sucrèa
rent Achas (voy.), son
ItEtt ( 57
secours de Tégfat-Phalasar (ou
ilésar), roi d'Assyrie. Ce prince
fer ses senrîces en lui iinpof>ant
dont Ezéchias (Hiskias) parvint
Mr. La destruction du royaume
yant mis celui de Juda en con-
édiat avec les terribles conque-
rrieos, Jérusalem les vit bientôt
ous ses murs ; mais le désastre de
l« Sennacbérib la sauva, et Ézé-
init en paix. Moins heureux que
assès, sous le long règne duquel
I) le culte de Jéhovah disparut
ent devant tes progrès toujours
s de ndoUtrie, fut fait prison -
Assarhaddon et emmené captif
ne. Rendu à la liberté quelque
irès , il s'efforça de réparer les
*i[ avait attirés sursdn peuple;
nouvel orage ne tarda pas à
«r. Holopbeme entra dans le
à la tète d'une puissante armée ,
inçait déjà sur Jérusalem , lors-
litn (^vojr.) mit un terme à
'*» sous les murs de Béthutîe.
fib de Manassès, fut tué, après
t règne. Sous Josias (642) on
le livre de la loi, perdu et ou-
ais longtemps , et Ton voulut
nite sa vigueur à la législation
i. Une réforme complète aurdt-
léché ou seulement retardé la
oo du royaume de Jada? Placé
puissantes monarchies de l'As-
de l'Egypte et sur le passage de
nées, il ne pouvait éviter son
ievait devenir la proie de l'une
'autre : aussi succomba-t-il au
choc. Néchao ou Nécos, roi d'É-
ant entré en Asie, Josias s'avança
eeraent à sa rencontre; mais il
imort dans la plaine de Meggid-
)• Son fils Joachas fut détrôné au
trois mois par le vainqueur de
y qui donna la couronne au frère
achim ou Éltakim, et lui imposa
it. Après la défaite du roi d'É-
e trilHit fut promis à celui d'As-
chonias ou Joachin fut transporté
itérieur de l'Asie avec les princi-
la nation, et Sédécias mis à sa
nais le nouveau roi ayant recher-
iance de l'Egypte, Nabuchodo-
Hfx») reparut une troisième fois
1)
HEB
devant Jérusalem (l'an 588), prit la ville
et la détruisit. Sédécias eut les yeux crevés
après avoir vu massacrer ses enfants, et
fut emmené à Babylone. Au lieu d'un
roi, le conquérant établit un gouverneur,
nommé Gédalja , sur ceux des Hébreux
qu'il n'avait pas jugé à propos de trans-
porter dans l'intérieur de l'Asie, et qui
se hâtèrent de s'enfuir en Egypte lors-
que ce gouverneur eut été tué dans une
révolte. C'est l'époque de l'exil à laquelle
cet article doit s'arrêter. F^oy, Juirs.
Les annales des Hébreux sont plus
complètes , plus détaillées , pour cette pé-
riode que pour les deux autres ; les dates
sont aussi données avec plus de précision
et d'exactitude , quoiqu'il soit encore dif-
ficile de mettre d'accord tes chronologies
des deux royaumes^. Ce progrès doit être
attribué sans aucun doute a l'usage qui
s'introduisit, vers la fin de la période pré-
cédente ou au commencement de celle-ci,
de consigner par écrit les événements
mémorables; jusqu'alors, ils ne s'étaient
transmis que par la tradition. Il ne paraît
pas, en effet, que l'écriture ait été connue
des patriarches. Quand ils voulaient con-
server le souvenir d'un événement, ils
plantaient un arbre ou plaçaient une
pierre à l'endroit où il s'était passé. Si
l'on ne peut nier que du temps de Moïse
l'art d'écrire n'était plus ignoré des Hé-
breux , on est forcé de reconnaître d'un
autre côté que le très petit nombre seu-
lement le possédait , et les matières lour^
des et volumineuses, telles que les tables
de pierre ou d'airain, dont ils se ser-
vaient, n'étaient pas propres à rendre
l'écriture populaire. Elle ne le devint pas
même dans cette période , malgré la dé-
couverte ou l'emprunt fait aux étrangers
de substances plus flexibles et plus com-
modes; aunM)ins ne possédons- nous au-
cun ouvrage qui n'ait été composé par les
prêtres et les prophètes.
Tout en présentant moins de lacunes,
moins d'obscurité, moins de mythes, les
annales du peuple hébreu ne peuvent
point encore être considérées comme une
histoire toujours certaine. On y cherche-
rait en vain une juste appréciation des
(*) Oo suit ici U ch/boologie dn Manuel de
Heeren , diffcreote eu tous points de «eilc de
l'Art de vérifier Us dates {i^ partie, t. If). S.
HEB
(572)
HEB
évéocmeots, des causes qui les ont pro-
duitSy des r^uUats qu*ils ont eus. Ce sont
donc plutôt de simples chroniques. Telles
qu*elles sont , cependant , elles peuvent,
comme on Ta fait voir dans l'article pré-
cédent, soutenir sans désavantage la com-
paraison avec ce que les peuples contem-
porains nous ont laissé de mieux.
Moïse avait voulu faire des Israélites
un peuple d'agriculteurs. Chaque Hébreu
devait posséder son champ et ne pouvait
l'aliéner. Cette mesure pleine de sagesse
avait eu les plus heureux résultats, et la
Palestine , ce pays sablonneux et aride
aujourd'hui, était d'une fertilité extrême.
D'un autre côté, en défendant toute rela-
tion avec les étrangers , le législateur
proscrivait d'avance la navigation et le
commerce. Ce fut en vain que Salomoo
et après lui Josaphat équipèrent des flot-
tes; tous leurs efforts échouèrent contre
l'aversion de leurs sujets pour les voyages
lointains. Ce manque de rapports avec
les nations voisines opposait de grands
obstacles au perfectionnement des arts :
aussi n'en firent- ils aucun, et lorsqu'on
construisit le temple de Jérusalem, on fut
obligé de faire venir des ouvriers phéni-
ciens. L'art militaire même, si nécessaire
à un peuple sans cesse en guerre, fut en-
tièrement négligé. David essaya vaine-
ment de faire de ses sujets une nation
guerrière; Amasias, Osias et Joalhan vou-
lurent, mab sans succès, perfectionner
la science des fortifications et la tactique:
le caractère national s'opposa à toutes
les tentatives de ces grands princes. Les
Hébreux n'étaient pas belliqueux ; ils ne
se distinguèrent jamais par leur bravoure.
Si quelquefois l'amour de la patrie alluma
dans leurs âmes une étincelle d'héroïsme,
ce ne fut qu'un feu brillant qui ne tarda
pas à s^éteindre. A leur répugnance pour
le métier des armes et à leur peu d'ha-
bileté dans l'art de la guerre , il faut
d'ailleurs ajouter leur caractère turbulent,
factieux, qui les poussait trop souvent aux
crimes les plus atroces, et alors on sera
peu surpris qu'ils aient été tant de fois en
proie à la guerre civile ou opprimés par
les étrangers.
Une question intéressante , mais diffi*
ci le à résoudre , c'^t celle de la popu-
lation de la Palestine a l'époque dont
ê
nous Tenons da parler. Les
positifs nous manquent ; les
fournies par le Pentateuqoe, les Chrpii^
ques et la plupart des livres
sont évidemment exagérées. Qui
par exemple, que David ait pu mettre
pied une armée de 1,300,000
Le livre de Josué et celui des Joçes ip»'
prochent peut-être de la Térité tm fm^
Unt l'armée à 40,000 combattaols, 0^
qui donnerait une popnlatioD d'iuiMf
200,000 âmes. 9
L'histoire des Hébreux a été écrilc
grec par Josèphe (vo^-)» Rot lin !9«ft
Ta racontée en français, et elle fait h m
jet de la première partie du Discoart tm
r histoire universelle {voy, Bossncr)^^
Elle a été traitée avec beaucoop de oi^
tique par plusieurs historiens allcaMnA|^
tels que les suivants : Woltmann [(Xm^
vres complètes , 1. 1*') ; Bastholm, HbÀ
toire des Juifs depuis la créatiom dh|
monde jusqu'à nos jours ( Leipd|^
1786, 8v. in-8«);Ditmar, ^fJforfriM
Israélites (BerUn, 1788, in-8«.; bM
nocl. Histoire du peuple juif depM
Abraham jusqu'à la destruction de 3m
rusalem (Leipzig, 1791, in-8«^;SclM
rer, Histoire des Israélites avant Jê$m
Christ d'après leurs lîprts sainU(Ltah^
iS0Z"^\S04);htOjCourssurthistoindk
re/af /////(Berlin, 1828, in-S»^. E. H-S.
HEBRIDES, lies a l'ouest de rti
cosse , entre 65 et 59** de latitude
On en compte près de 300 ; mais la
part ne sont que des Ilots stériles et ém
rochers recouverts d'un peu de tcnvs
aussi n'ont-elles guère d'habitants. Du
montagnes, des roches et des ■»»«» en-
lèvent à l'agriculture beaucoup de tctni^
même dans les lies principales. Au nslii
la terre produit peu sous œ climat
buleux, où les pluies et les tempêtes
fréquentes. Mais les terrains non cultiidl
offrent au bétail nombreux qu'on élèst
une pAture assez abondante. An fM
de produits de la terre on supplée par II
pèche et par la chasse qu*on fait Ml
oiseaux aquatiques ; ceux-ci nidirat «I
foule dans les rochers, et on les prcnl
avec les œufs |M>ur s*en nourrir. CHU
(*hasse est périlleuse puisqu'elle se bit à
l'aide de cordes qu'on suspend au kHi
des roches escarpées, dont le pied ^
HÈÈ
(578)
HEË
lar les dragues. Ce sont surtout les
Uitn (oa fous de bassan) et les
que Von prend de cette manière;
lâde la chair. Pendant le long bi-
» Hébrides y une mer houleuse in-
pt les communications des Iles avec
inent. Pauvres , sans commerce et
idostrie, les insulaires ont d'ail-
ca de relations avec TÉcosse con-
Je, à laquelle ils ne peuvent four-
le de la soude, du duvet et du
1. Les Ues appartiennent en grande
à la noblesse écossaise, qui fait
es propriétés par des fermiers dont
ilaires sont les tenanciers. Ceux-ci
Qt des cabanes bâties en pierres et
ttes de gazon , et vivent misérable-
C'est une race antique, mais dé-
t opprimée. Au moyen-âge, des pi-
iorvégiens leur imposèrent la loi ;
Normands ont succédé les lairds
is. Pour se soustraire à cette domi-
I beaucoup d'entre eux émigrent en
que. Toute la population des Hé-
,y compris les iles Westeru ou oc-
ales, peut se monter à 50,000 ha-
k Us parlent le gaélique {voy.) ; dans
M» Iles ce langage est entremêlé
CD norvégien ; des poésies ossiani-
e transmettent d'une génération à
u
plus grande des Hébrides, Lewis
ne ayant 12 lieues de long , n'a que
10 habitants , une petite ville appe-
Hvaway et de pauvres villages. L'Ile
léparéedu continent parle Pas-de-
et plus peuplée , dépend des Mao-
descendants ou successeurs des an-
diefs normands, dont on voit encore
OUL château situé sur le golfe Follart.
. quelques milliers de têtes de bétail
sUe exporte annuellement une par-
ky, entourée de falaises , est remar-
(t par des colonnades de trapp et
B vastes grottes remplies de stalacti-
zqnelles on arrive en bateau à l'aide
marée. Ces grottes sont pourtant
loélèbres que celle de Fingal {vojr,)^
nie de Stajfay qu'on peut regarder
le un immense assemblage de colon-
Haltiques recouvert d'un peu de ter-
De hautes montagnes pelées, parmi
elles s'élève le Ben -More , signalent
er nie basaltique de MuU habitée
par des pécheurs. U n'y a pas d'enchroSc
dans la Grande-Bretagne où il y ait autant
de bateaux de pêche qu'au village deTo-
bermory, dans cette île. Un détroit de 200
pieds sépare Mull de la petite lie d'£//pa,
où il y a une colonnade de basalte, lona
ou Icobnkill avait autrefois un évéché
catholique fondé par saint Colomban , et
un couvent ; plusieurs rois d'Ecosse, dlr-
lande et de Norvège, ont été enterrés
dans cette Ile, qui passait pour un séjour
sacré. La cathédrale et le couvent ont été
détruits par les premiers auteurs de la ré-
forme religieuse. Plus considérable, lia
ou Islay, peuplée de 1 0,000 âmes, a des
mines de cuivre et de fer; 111e n'en est
guère plus riche. C'était autrefois la rési-
dence des Mao-Donald, lords des tles ^
qui avaient un château-fort entouré d'uu
lac. Ils se faisaient sacrer par les évéques
d'Argyll, recevaient l'hommage de leurs
hommes liges dans une petite Ile du lac
Finlagan, et tenaient leurs prisonniers
dans un château affreux appelé Fruch-
lagan.
Quatre montagnes à cime arrondie, ap-
pelées Paps ofJura^ dominent l'Ile mon-
tagneuse de Jura , dont la c6te orientale
seule est habitée.
Knox , Johnson , Boswell et Buchanan
ont, dans le dernier siècle, visité les Hé-
brides et publié chacun une relation de
leur voyage. Parmi les auteurs qui, dans le
siècle actuel, ont fait paraître des descrip-
tions du même archipel , nous citerons
A.-L. Necker de Saussure, Voyage en
Ecosse et aux (les Hébrides ^ Genève,
1820, 3 vol. in-8°; et Maccumloch, Des^
cription oj the Western islandsy Edim-
bourg, 1819, 2 vol. in-4<>, avec un at-
las. D-G.
HÉBRON , une des plus anciennes
villes de la Palestine, résidence du roi
David avant qu'il lui préférât Jérusalem ,
et à cette époque cité pleine de luxe et de
magnificence , n'est plus aujourd'hui , au
rapport de M. Berggren , voyageur sué-
dois qui visita ces contrées en 1820,
qu'un misérable bourg habité par envi-
ron 4,000 Juifs et Turcs qui dolent les
environs par leurs brigandages. La su-
perbe église bâtie par la mère de Con-
stantin , Hélène , sur la |)lacc où doit avoir
été enseveli Abraham, s'est changée en
HEC
iine Boaquée dans Uqaelle lea seuls mu-
salmans ont accès. On montre encore le
tombeau du patriarche et ceux de plu-
sieurs membres de sa famille , tous ornés
de tentures de soie et de drap d'or que le
grand-seigneur lui-même fait renouveler
de temps en temps. C, L.
HÉCATE. Au temps d'Homère , la
Grèce ne connaissait pas encore cette di-
vinité. Hésiode la mentionne le premier
et déjà lui attribue un caractère mysti-
que. A Égine , on Tadorait secrètement
dans la célébration des mystères qu'Or-
phée de Thrace avait institués. U est donc
probable que le mythe d'Hécate avait
une origine étrangère. Cette déesse était ,
suivant les uns, fille du Titan Persée et
d* Astérie ou la Nuit; suivant d'autres, de
Jupiter et d'Astérie ou d'Arbtée , du Tar-
tare, de Jupiter et de Cérès, de Héré
( Junon) ou de Phérée. Héré l'aurait ap-
pelée Àngelos ( ange messager ), après l'a-
voir mise au monde. Hécate,ayant grandi,
vola du fard à sa mère pour le donner à
Europe. Pour échapper à la punition
qu'elle avait mérité«), elle s'enfuit chez
une nouvelle accouchée et se cacha en-
miite sous un linceul, ce qui la rendit
impure. Jupiter la purifia dans l'Achéron,
et de cette manière elle serait devenue
une déesse du Tartare , ou bien parce
qu'elle fut envoyée par Jupiter dans les
enfers, à l'effet d'y découvrir Proserpine
( Perséphone). Comme fille de Cérès, on
se la figurait très grande. Fille de Phé-
rée , on dit que sa mère , dès qu'elle lui
eut donné le jour, l'exposa dans un
carrefour (de là son nom de Trivia)\
les bergers de Pérès l'ayant trouvée là ,
ils rélevèrent. Elle fut la seule Titanide
qui secourut Jupiter : aussi ne fut-elle
pas précipitée dans le Tartare. Comme
déesse de la magie, des enchantements ,
etc. , on lui attribue un grand pouvoir.
Elle procure aux pécheurs une pèche
plus ou moins abondante; elle élève qui
elle veut , procure la victoire ou la défaite
dans les combats, dans les procès, etc.
Lorsque, plus tard, on attribua à la lune
une grande influence sur la terre , on la
confondit atec cet astre et on l'apiiela
Artémis infernale. Ensuite on lui donna
le nom de Mrné dans le ciel , celui d' Ar-
lémi-t !(ur la terre, et enfin «'elui d'Hécate
( 574 ) âBC
dans les enfers. Au détour d
on lui faisait des sacrifices qui
préférablement eo chiens wù
nètes célébraient tous les ai
mystérieuses en son honneur,
on lui sacrifiait des aliments (
sait dans les carrefours où II
les ramassaient pour s'en nouj
est représentée à triple faœ (
triformis) , avec une tête de <
tête de porc et une tête de cl
donna plus tard trob tètes àa
attributs furent des flambeau
gnards, des chiens, des serp
clefs , lesquelles indiquaient i
la gardienne des enfers. Sessti
posent ordinairement de trois
UÉCATÉE oE MiLET, V
nent de ces conteurs^ looi
plupart, qu'on appelle les lo
et qui formèrent la lente trai
poésie cyclique à l'histoire, ch
11 vit le jour, selon toute app
le milieu du vi* siècle avant
que où la grande école philo
sa ville natale avait déjà pris
vivait peut-être encore Thaïe
saient Anaximandre , Anaxii
récyde de Syros, où le vieux
Milet, à l'exemple de ce des
men^^ait à bégayer en prorte h
de l'Ion ie. Suidas le fait fli
que Denys le Milésien, son <
et son émule , dans la lxv*
ce qui s'accorde avec le rûle qi
Hérodote au temps de Tinsu
villes ioniennes contre Dar
Perse. Le fils d'Hégésaodre,
généalogie qu'il faisait remonli
et l'un des principaux de sa
déjà, à cette époque, acqub a
tion personnelle par les long
les vastes connaiasance» don
lent d'autres anciens. Il figu
ces titres, dan» le conseil ti
sous la présidence d'Aristagoi
et il V tenta vainement de d«
chefs de la révolte de leur
pnijet, en leur énumérant te
pies soumis au grand roi et Ica
tant l'étendue de sa puis!Jaoc<
le point princi|>al, il ticba d
faire prévaloir le plan de cui
semblait pouvoir lo mieux set
IftBC
(575)
HEC
«ijiBrés» ca I» remknl Budlres
. Ma» ce scoond am fut rejeté
premier, et riosuirection suivit
« LoffM|ue ensuite Arista^oras,
l partout des alliés , s*en vint
1 Sparte , et qu^il nût sous les
iHéomène cette « table d*airain
lUe était gravée la circonférence
e la terre, avec toute la mer et
knves , » pour lui montrer la
rionie à Suse, c^était sans doute
) qu'il tenait cette carte, per-
nent de celle que, le premier,
■ée Anaaimandre. On retrouve
idèle à la cause commune, quoi-
ars pen écouté, dans le nouveau
I, à rapproche de Tarmée victo*
I Perses, Aristagoras, faible de
t en délibération s'il fuirait avec
m Thrace, ou même jusqu*en
r; pour échapper plus sûrement
t du grand roi. Vainement en-
ferme et judicieux logographe
l'il (allait courir jusqu'au bout
es de la fortune, et se fortifier
position maritime, an voisinage
, pour y rentrer à la première
Arislagoras aima mieux s'en aU
lUement périr sur la côte de
tt des lors l'histoire se tait, avec
, sur les événements de la vie
L Qu'il ait suivi ou non Arista-
parait avoir prolongé son exis-
dant toute la durée de la guerre
et mêflM un peu au-delà, si l'on
Soldas, c'est-à-dire après les
de Platée et de Mycale, époque
it aToir été connu d'Uellanicus
Lesbos, né en 496, et de 12
M plus âgé qu'Hérodote. Il est
qœ, comme celui-ci, Uécatée
bi seconde période de sa vie à
résultats des voyages et des re-
cpii en avaient rempli la pre-
t qui l'avaient conduit depub
ÉfÔ^pte jusqu'à Sose, selon toute
e, et des bords occidentaux de la
uiée,à travers i'IUyrie, la Grèce
race, jusqu'au nord du Pont-
v tontes les côtes et dans toutes
ocopéesouTisitées par les Grecs,
nombreux et divers matériaux il
arts distinctes, l'une pour la géo-
l'aatre pour l'histoire, séparant
ainsi, le premier, si déjà Denys, son com->
patriote, ne loi en avait donné l'exemplcy
deux sciences qu'Uérodole rattacha dn
nouveau l'une à l'autre. Son ouvrage géo«
graphique, qui ne cessa pas de jouir d'un
grand crédit dans toute l'antiquité, était
intitulé Tour de la ierre ou Pénégèse^
c'est-à-dire Voyages ^ et divisé en deux
livres, l'un comprenant l'Europe, l'autre
l'Asie avec l'Egypte et la Libye, subdivi-
sés eux-mêmes en plusieurs sections, qui
sont souvent citées comme des livres à
part, surtout la Libye. Quelques anciens
ont suspecté Tautheuticité de la Périé^
géscy principalement sur la foi de Caili-
maque, qui l'attribuait à on autre Hé»
catée plus récent; mais elle avait trouvé
dans son disciple Ératostbèse (vo/.) un
défenseur d'une autorité bien supérieure
à la sienne, et les fragments assez con-
sidérables qui nous en restent viennent,
aujourd'hui encore, à l'appui du senti-
ment de ce dernier, puisqu'ils décèlent
une époque de l'histoire de la géographie
antérieure à Hérodote. Ératosthène, d^ail*
leurs, fondait son opinion vraiment cri-
tique sur la comparaison qu'il avait faite
de cet ouvrage avec l'autre écrit d'Hé-
catée, généralement reconnu comme au*
thentique, c'est-à-dire avec les Histoires
ou les Généalogies ; car, sous ce doubU
titre, on doit probablement voir une :>eule
et même composition, ainsi que l'indi-
quent cette expression l'autre écrite rap-
portée dans Strabon, le témoignage con-
forme de Suidas, et le caractère général
des ouvrages historiques de ce temps,
confirmé par le peu de fragments arrivés
jusqu'à nous de quatre livres au moins
que comprenaient les Géméalogies, il fout
toutefois, à voir en quelle estime la plu-
part des anciens tenaient les récits d'Hé«
catée, dont la Grèce formait le centre,
dont les générations des dieux et des hé*
ros donnaient le fil, qu'ib aient eu déjà
quelque chose de la véritable histoire ; et
l'auteur arait, certes, le sentiment de sa
supériorité sur ses devanciers, simples
compilateurs de traditions, lorsqu'il in*
scrivait en tête de son livre ces paroles
remarquables que Démétrius de Phaièrn
nous a conservées : « Voici ce que déclare
Hécatée de Milet : J'écrb les chose» diiea
ici sel9n qu'elles me semblent vraies; ca^
liEC ( 576 )
les récits des Hélices sont, à mon ayis,
aussi ridicules que multipliés. » Tel se
montrait, en effet, Hécatée, dans sa géo-
graphie comme' dans son histoire, cher-
chant, ainsi que les autres sages de l'Ion ie,
ses contemporains ou ses maîtres, à con-
cilier la foi traditionnelle avec Texpé-
rience, interprétant les mythes par la
raison, et donnant à la science la critique
pour moyen, la vérité pour but. Déjà ce-
pendant le sévère Heraclite {voy.) croyait
prouver, par l'exemple d'Hécatée, que la
science nVnseigne pas toujours le juge-
ment, Fassociant, il est vrai, dans ce re-
proche, à des hommes tels qu'Hésiode,
Pythagore et Xénophane. Plus tard, Hé-
rodote, s'élevant, au nom de l'expérience
et de la critique, contre les opinions géo-
graphiques ou autres des Ioniens , sem-
bla s'attaquer surtout à Hécatée, dont il
rapporte ailleurs, avec une sorte de oom -
plaisance, les prétentions généalogiques.
Il n'en était pas moins suspect, aux yeux
de quelques anciens, de lui avoir fait bon
nombre d'emprunts, et l'exception d'hon-
neur par laquelle il le nomme seul entre
tous ses prédécesseurs, les logographes,
renferme l'aveu implicite du mérite su-
périeur qu'il lui reconnaissait. Le reste
s'explique par la différence des époques,
par le progrès naturel du temps et des
idées, par la réaction de l'esprit grec,
s'avançant à sa maturité, contre tout ce
qui gardait l'empreinte d'un âge antérieur
sur son déclin. Et puis, si Hérodote a
reçu justement le titre de père de Vhis^
toire, peut- (Hre est-il également juste de
déférer à Hécatée celui de père tic* la
géographie. C'est lui, en eflet, qui, don-
nant à cette science son caractère et sa
forme propres , fraya la route à tous ces
auteurs àeffériodesy dtpcriégèsex^ de />r-
riplt'Sy qui, depuis Damastès de Sigéc, en
élaborèrent peu à peu les matériaux pour
Ératosthène et ses successeurs. Nul doute
que, comme écrivain, comme artisan de
style, de même que comme observateur et
comme hirttorien, Hérodote n'ait laissé
bien loin dcn-iôre lui son devancier. Et
pourtant les anciens rhéteurs, tout en
constatant l'infériorité d'ilécatce sous le
rapport de la forme, vantent encore la
clarté, In douceur, quehiuefois le charme
et la vivacité de son langage, peu apprêté
HfiC
d'aillenn» et où la aimplîcilé Mtiit
dialecte ionien n'armît subi mmotm m
lange.
Les fragments historiqnea dHéCi
de Milet ont été recueillit |iar M. €«•■
dana sa savante monographie istiliél
Historicorum GnecorumaniiqmiMÙm
rum fragmenta^ etc., reaferâmt,
outre, ceux de Charon de I ■mpMHW
de Xanthus de Lydie, Heidelbarg, IM
in-8^ Ils ont été reproduitaà la mùmi
fragmenU géographiques, beaucoap pi
importants, et dus en grande pailii
l'abréviateur d'Élienoe de Byzanoa, ék
un nouveau recueil de M. Klausea, \
en a judicieusement rapproché le pèri|
venu jusqu'à nous sous le nom de Scyl
deCaryaoda, Berlin, ]831,in-6*.0B«i
sultera encore avec fruit les Rcchacl
de l'abbé Sévin, dans le tome VI
moires de l'Académie des
et Belles-Lettres, et la diisarutiâ«
M. Ukert Sur la géographie d'Héttâ
et de Damastèsj en allemand, Waiai
1814, ainsi que V Histoire de$ emn
géographiques tles aaeiems^ etc., |
M. Reinganum, lena, 1839, 1'* p«|
p. 106 et surtout 139 et siût.
Il est fait mention chex les iMcii
de plusieurs autres écrivaûu da ■
d'Hécatée : !<> Hkcatke D'ÉEÉTaLU,c
par Plutarque comme un des hiaioffii
d'Alexandre, allégué en outre par Scfi
nus de Chios, si l'on admet nac ia|
nieuse restitution de son texte dueàli
manu, et celui-là même à qui CallÎMiq
parait avoir rapporté la Périégcaedal
lésien, puisqu'il le quali6ait d'imâmSÊm
T* Hécatée de Téos, hislortcB di
parle Strabon, beaucoup plus
car c'est très probablement le méi
le nom de : 3** Hfc.atée n'ÀBDias n
nie de Téos), qui vécut sous
et sous le premier des PtoléoiécSt qm f
employé par ces princes, et qui a été M
quemment confondu avec le %ieil UcHi
de Milet. Comme lui, il parait avoir ma
Thèbes d'Egypte, et il écrÎMl m fia
Sur la philosophie det Égyptiens^ piri
être même une histoire
principale de cette confusion. Gi
rien, philosophe, tmtorien à la fbasi
tant est qu'il ne taille pas distinpirr m
core Ir gramniairien-philusoplie pliam
Abc
(sn)
liEC
r
l^ktoiien plus aiicl61i)| il coin-
aatret ouvrages, parmi
Uion mythico-géographi-
Hfperiwréens^ ud traité Sur Ho-
r «f Hésiode^ etc. Mais le plus im-
HBt de beaucoup serait son Histoire
Jmifr^ dont Josèphe et Eusèbe, ainsi
, d'après Diodore de Sicile ,
oOBsenré de curieux fragments.
livrey dont l'authenticité a été atta-
r lafbi d'un passage d'Origène, par
Scaliger et d'autres grands criti-
■^ défeuda par Spencer, par Vitsius,
jours par Sainte-Croix, Hécatée
mirait, mieux qu'aucun autre,
L Grecs cette nation mystérieuse,
ses institutions, ses traditions
tontes choses dont ik eurent tant
et les Romains après eux, à se
juste idée. Il faut voir sur cet
et sur son auteur la monogra-
: HecakeiAbd.Eclogœsiwe
jUOf,,, cum notisJ, Scaligeri et
'ario perpétua Pétri Zorniiy
1730, in->12;et la première sec-
km de celle de M. Creuzer, que nous
HBi citée plus haut. G-k-t.
■ACATOMBE(cxaT0fi6Q, deexarov,
■l^ct poûcyhceuf). On appelait ainsi un
IBiifee de cent bœufs, ou de cent gén isses,
ii ém cent moutons , etc. , immolés en
d'une divinité. Ensuite ce mot,
de plus en plus de son étymolo-
||i^a pris la signification d'un sacrifice
, toujours du moins avec l'idée
de plusieurs victimes. Py-
qui ne voulait pas qu'on olTrit
diouL des victimes égorgées, et qui
i ■riait <iue devant des autek purs du
Mg dea animaux (Diog. Laért., YUI,
IL olfirit un jour cent petits bœufs de
lia pour hécatombe. Une fête célébrée
a nKMiaeur de Junon par les Argîens
là Éfîne, colonie d'Argos, s'appelait les
(rà cxarôftêota), parce que,
jour de cette fête, on offrait à
un sacrifice de cent bœufs, dont
était dbtribuée aux citoyens,
avait aussi institué un sacri-
iod du même nom, pour la pros-
crit/ villes qui florissaient an-
t sur son territoire (Strabon,
nHf 4, 11). Cest du grand nombre
ou sacrifices offerts dans
Eneyclop. d. G. d. M, Tome Xm.
le premier mois de l'année athénienne
que ce mois tirait le nom d^/técatom"
bœon. F. D.
HECHUiGEN, vor. Hohehzolleric.
HECLA, voy, Hexxa.
HECTIQUE (nivEE). Cet adjectif
grec est dérivé de c';^», IÇu, j'ai, je tiens.
On appelle hectique la fièvre lente, con-
tinue , avec des redoublements le soir et
des sueurs nocturnes, qui accompagne les
maladies de langueur ou de consomption;
la fièvre qu'on désignait autrefob sous le
nom d^étisie^ par corruption iThectisie.
Cette fièvre, qu'on regardait comme étant
la cause du dépérissement plus o« moins
rapide ou de la consomption contre la-
quelle on dirigeait des moyens de traite-
ment toujours infructueux, parait dé-
pendre de rinflammation chronique ou
de la dégénération tuberculeuse ou can-
céreuse d'un organe intérieur, et souvent
aussi de la résorption du pus et de son
transport dans les voies de la circulation.
La fièvre hectique n'est donc qu'un
symptôme accessoire, sans importance
pour établir le diagnostic ou le prognos-
tic de la maladie principale. En effet ,
quand elle se manifeste, la lésion de l'or-
gane intérieur est déjà assez avancée pour
qu'il n'y ait doute ni sur son exbtence,
ni sur sa nature.
Il y a des personnes qui admettent
l'existence d'une fièvre hectique essen-
tielle (fièvre lente nerveuse) , laquelle, sans
qu'il y ait aucun dérangement apprécia-
ble, mine et consume l'existence des per-
sonnes en proie à un chagrin profond et
concentré. L'anatomie pathologique mon-
tre ordinairement, en pareil cas , des af-
fections de poitrine dont la marche a été
occulte ou méconnue jusqu'au moment
de leur fatale terminaison. /^o/.Phtuisik
PULMONAIRE. F. R.
HECTOR, fils de Priam, roi de la
Troade, et d'Hécube, naquit vers l'an
1300 av. J.-C* Il épousa Andromaque
{voy.)f fille d'Éétion, roi de Thèbes en
Cilicie, et en eut un fils nommé d'abord
Scamandrios, puis Astyanax. Il y a peu
d'accord entre Thistoire et la poésie pour
tout ce qui concerne Hector et sa fa-
mille. Suivant la tradition historique, que
Dion Chrysostôme (De liio non capto^
(*) Ou plutôt laog. fV-H»ï»"ff»P-^4inote.
heC
(618)
IIBO
orat. XI) prétend nous avoir cooMrvéey
lorsque Paris, frère d^Htctor, eut légi-
timement épousé Hélène (voy,)^ fille de
Tyudare, les princes grecs, ses rivaux, unis
par la jalousie et la vengeance, se liguè-
rent sous le prétexte que la Grèce dont
une partie, le Péloponnèse, avait été pré-
cédemment conquise par le Lydien Pé~
lops, était menacée de prochaines inva*
sions par les fils de Priam. Une flotte
considérable débarqua Télite des héros
grecs sur les côtes de la Troade, et leurs
nombreuses troupes s*établirent dans un
camp retranché en vue de la ville de
Troie. Généralissime des armées troyen-
nés et alliées, Hector se signala par la
plus héroïque bravoure et tua dans
des combats singuliers Protésilas, Ajax,
Achille, etc. Hygin {Fab. 90) porte à 31
le nombre des héros grecs qui tombèrent
sous les coups d*Hector. Après de san-
glantes alternatives de succès et de revers,
les Grecs, décimés par la peste et la fami-
ne, désirèrent enfin la paix, non moins
que lesTroyens, qui, de leur côté, déplo-
raient la mortdeMemnon TÉgyptien, de
la reine des Amazones et de Paris, tombé
sous les flèches de Philoctète. Hector seul
s^opposait à cette paix qui sauvait Tar»
mée et la flotte des Grecs; mais elle n'en
fut pas moins conclue, sous le serment de
ne jamais porter la guerre, les uns en
Grèce, les autres en Asie. Après le dé-
part de Tarmée grecque, Hector fit épou-
ser la veuve de Paris, Hélène, à son frère
Déiphobe. Le vieux Priam mourut bien-
tôt après. Hector lui succéda, et, après un
long règne, après avoir soumis à sa do-
mination une grande partie de TAsie, il
termina sa carrière, laissant a son fils As-
tyanax un trône glorieux et d'illustres
exemples.
Teb sont les souvenirs historiques con-
servés par Dion ; mais la poésie a su don-
ner à ses fictions une autorité qui a pré-
valu sur l'histoire. Homère et les rhap-
sodes altérèrent , dit-on , la vérité des
faits , dans des vues toutes patriotiques.
Voulant empêcher les Grecs de redouter
les |>cuples d'Asie s'ib venaient a porter
chez eux la guerre, comme on le prévoyait
déjà, ils donnent toujours aux Grecs l'a-
vantage 'j et pour justifier leur agression
01 leur victoire I îU reprcâ«fiteot Vh'n
comme le nvisseur da Véfon
nélas et le yiolateur de Thosp
ce qui touche Hector, llliade <
épopées n'ont peut-être élevé
courage et ses exploits que pou
d'autant plus la gloire du hé
lien. D'après Homère et les pc
ques (vo/.), irrité contre Afu
les Grecs, Achille s'était reti
tente ; mais Patrode étant toa
coups d'Hector, il reparut pi
que jamais dans la plaine de
mola Hector aux mânes de soi
traîna, attaché par les pieds i
autour de la tombe de Patrod
Priam vint pendant la nuit j
pitié du vainqueur et racheti
de sou fils. Les Troyens lui fire
penses et touchantes funérai
la prise de Troie, Astyanax fi
du haut des murs de la ville,
d'Hector, devenue l'esclave (
chille, fut transportée en Épi
La poésie et l'histoire son
d'accord pour célébrer les vcri
et guerrières d'Hector, sa fidéli
sa piété filiale. On dit qu'apr
il fut honoré comme un d
Phrygie (Lucien, Deur. comcmy
par une singulière destinée , i
à ses autels, à ses temples, c'est
le détracteur de sa gloire , le
de son rival, qu'Hector doit s
Ulité.
UéCCBE, voy, Peiam.
UÉDÉRIC (Benjamiii ), i
QLE \^langtâe)y T. XIII, p. 67
UEDJAZ, c'est- è- dire
partage ou des degrés, une de
principales de l'Arabie [vof,]
au N. par le désert de Syrie, i
Nedjed, au S. par r Yemen ( vo)
à l'O. par la mer Rouge ou golf
dont il forme en majeure pi
orientale, et au N.-O. par I
est situé entre les 18* 40' et
lat. N., et les 30o 30' et 40* d
Sa longueur est d'environ 34'
N.-Ë. au S.-E., et sa largeu
de 60 I. de l'E. à l'O. Son no
jaz vient de ce que les plali
montagnes, ven le Nedjed, n
clinant vers la mer. Jadis on ti
nom par pays d«* pclerinage.
BED
( si«.)
HEt)
.tOÊfnàmMlBÊ trois andennes di*
im de b péninsule arabique, au N.-
^M rAnbîe-PéUée, au N.-E. dans
unbie-Déserte, au S. dans FArabie-
■RiiK,et la nature de son sol, à quel-
m aœptîons près, se ressent de ses
il pontioBs. n est couvert de roches
■Ùqnesoude porphyre dans la partie
^. oà sont les déserts de Sinal et de
•Tyh, les montagnes Haïras, dont une
kU ?a rejoindre le plateau du Ned-
U^t Taulre, FAkabah, s^étend vers
Ane de Suez , enfin les monts Horeb
Boti (vof .), si fameui dans la Bible et
UMipir des moines grecs, etc. Le reste
U^ est moins montagneux. On y
khUnrrahyqui^dans TouestjSe rat-
ht m montagnes dTemen , TArafat
Bde II Mecque, l^Uhed et l'Aer, près
MédÎDe. Le Hedjaz est moins fertile
^PTeaien; il est aussi moins cultivé
■M peuplé. Les rÎTières et les lacs
IWroseDt que pendant la saison] des
S et plusieurs de ces riTÎères ne par-
iMit pas jusqu'à la mer. La disette
i est cruelle pendant l'été : il n'y a
de bibles sources et des puits dont
iaecesse d'être saumâtre qu'à une cer-
^jvofondeur. Sur la côte, la chaleur
■fe est tempérée par le vent de mer.
^ le sol soit cultivé jusqu'à trois
te de la côte , il produit peu de
1^ et l^umes et même de dattes,
< de l'Egypte que le Hedjaz tire le
e riz et la plupart des articles néces-
à la nourriture ; mais le baume de
Dqne est une de ses productions. Les
■x qu'on y élève, ainsi qoe dans le
àf sont les plus beaux de l'Arabie.
le est bordée de corail couvert de
et la mer s'en éloigne chaque jour.
romre aussi un assez bon nombre de
le baies, de récib et de petites Iles.
Hedjaz est la contrée la plus célè-
s TArabie, et le Belad-el-Harem
nint) en est la partie la plus im-
ite, parce qu'il contient ia Mecque
dîne {voy. ces deux noms). Après
les, la principale de l'intérieur est
^ an, pied du Kharrah et à 1 2 lieues
la Mecque, dont elle est le jardin,
'iocipales places maritimes, en re-
nt depuis la frontière du Yemen,
SaK oaEI-liit| petit port avec une
baie «laos un pays montagneux ; Gon«
fonda, port de peu d'importance, dont
les murs sont en pierre et les maisons en
chaume ; Djedan ou Djezan, port et ile
avec une citadelle, dans la petite pro-
vince d'Abou-Arich et à une journée de
la capitale de ce nom. On récolte dans
les environs beaucoup de séné et de café.
Djiddahy dont le vrai nom est Djoddah,
port de la Mecque et l'une des places les
plus importantes du Hedjaz, est entourée
de murs; elle était la résidence d'un pa-
cha turc et aujourd'hui elle appartient à
Mohammed-Ali,qui y tient un gouverneur
et une garnison. Elle a des bazan, des
cafés, et ses habitants ont perdu leur fa*
natisme par la firéquentation des Euro-
péens, qui peuvent y circuler librement.
Rabagfa est la première station des pè-
lerins qui arrivent dans le Belad*el-
Harem. Yanbo est le nom de deux villes
à une lieue l'une de l'autre : la première,
nommée Yanbo -el-Bahr (de la mer),
dans une grande plaine, est le port de
Médine. Les frégates peuvent y mouiller,
mais l'entrée en est obstruée par des ro-
chers; elle est entourée de murs flanqués
de tours. Yanbo-el-Bfakhl (des palmiers),
au milieu des montagnes, abonde en eau
et en beaux jardins. Tor, autrefois port
célèbre, à peu de distance du mont Si-
naî, n'est plus qu'un rillage depuis que
Suez est devenu le grand marché de la
mer Rouge. Les navires y relâchent pour
y prendre de l'eau, celle de Tor étant
la meilleure de la côte.
La population du Hedjaz se compose
en majeure partie d'Arabes nomades et
sédentaires; on y trouve aussi des Ba-
nians, des Turcs et des Abyssins. Les ha-
bitants des côtes vivent de la pèche; ceux
de l'intérieur subsistent aux dépens des
pèlerins qui rienoent visiter les villes
saintes ; les autres sont des pâtres qui vi-
vent sous des huttes ou dans des caver-
nes. Les Bédouins [vny.) qui habitent la
côte orientale du golfe de Suez sont hu-
mains, hospitaliers , et point brigands \
On fsit remonter l'histoire du Hedjaz
jusque dans la plus haute antiquité. On
(*) Oo p«at consulter tor ce payt le Vojagt
en Arabie par BL Maurice Taœisier, Paris» 1840,
la Géographie de Bùschiog, t. XIII, et la Ceo-
fnphi9 bibiiqmê de Rosenmâller, t. IIT. S.
ItED
(&8Ô)
WËÙ
attribue la fondation de la Ifeeqne à
Djorhan , premier roi da Hedjaz y dont
la fille épouia Ismaêl, fib d'Abraham et
d*A^r. SiÛTant les traditions arabes ,
Ismaël aurait succédé au frère de sa femme
et aurait fondé avec Abraham le fameux
temple de la Kaabah à la Mecque. KJ-
dar, son second fib, et Hamal, son petit-
filsy derinrenty après lui, rob du Hedjaz,
dont la partie septentrionale et la partie
orientale furent ensuite divisées en plu-
sieurs petits états voisins de la Palestine
et de la Syrie, possédés par les Amaléci-
tes, les Edomites ou Iduméens, les Ma-
dianites et les Nabathéens. Les descen-
dants de Kidar formèrent, dans les par-
ties occidentale et méridionale du Hed-
jaz , une oligarchie qui fut spécialement
chargée du gouvernement de la Mecque
et de rintendance de la Kaabah, pendant
27 générations, jusqu'à Abd'al-Motalleb
et Abou-Taleb, l'aïeul et l'onde de Ma-
homet.
Le Hedjaz, déjà vénéré à cause de son
temple, le fut bien davantage lonqu'il
devint le berceau de la religion établie
par Mahomet. La Mecque, où le pro-
phète des musulmans était né, Yatreb,
qui lui avait donné asile et où il établit
le siège de sa puissance, et qui, pour cela,
reçut le nom de Medinat^al^Naby (ville
du prophète) ou simplement Médine, fu-
rent réputées villes saintes. Le Hedjaz,
soumb à cinq khalifes, successeurs immé-
diats de Mahomet, et résidence des trob
premiers, fut fréquemment en révolte
contre la domination des Ommeyades et
des Abbassides, qui, successivement usur-
pateurs du khalifat, en avaient transféré
le siège à Damas , en Syrie , pub à Bag-
dad, dans llrak ou Chaldée. Les descen-
dants d'Ali, cousin et gendre de Maho-
met par ses fib Haçan et Houœin, et les
ambitieux qui s'érigèrent en défenseurs
ou en vengeurs de cette illustre famille,
trouvèrent toujours dans les peuples du
Hedjaz des soldats dévoués jusqu'au Ct-
natbme, et des flots de sang y coulèrent
à diverMS époques, soit dans les combats,
soit par la main des bourreaux. Enfin,
lors de la décadence du khalifat et de
raffaiblissement de la dynastie abbasside,
l'empire musulman ayant été démembré.
Je tiedjaX| à Teiemple de la plupart des
autres provinces, foma wi état
qui a toujours été possédé par das
(descendants d'Ali). Le preiDcr,]
ben-Yousouf, entra dans la Meei
351 de l'hégire (865 de J.-C.),
mes à la main, y exerça dliorriblei
tés qui lui valurent le surnom d*^
Jah (le Sanguinaire), y leva dV
contributions, pilla le temple, i
Médine et Djiddah , égorgea 1,S€
rins, et fonda la dynastie des Okl
des, qui compta onze princes,
Hadji-Khalfah , ou plutôt sept,
Mouradgea-d'Ohsson. Elle fat
en 350 (961), suivant cdui-cî,
Carmathes, sectaires fameux et a
avaient pris la Mecque l'an 3 1 9 (
qui y établirent une autre braac
race d'Ali, les Beno-Moosaa, doi
et dernier prince, Choukonr»'
Maaly, fut un savant dbtingué, i
poète, qui protégea les lettres et 1
ces. Sa dynastie finit en 453 ( 10<
fut remplacée par celle des Hac
on Folaîiahides, qui, après avoû
le trône pendant 141 ans, so«s i
ces, en fut chassée, l'an 598 (19
les Catadahides, dont la postérili
encore, mab qui n'a régné qa*i
que. Une branche des Hache»
Mahannadcs, s'emparèrent de M
599 (1303) et la conservèrent
800 ans. Les princes de ces é
rarement grands, n'ont été la ph
des tyrans odieux on d^infsmes 1
fléaux de leurs sujets. Aussi k
ne conserva-t-il qu'une ooifan
pendance; il fut presque toajoi
de reconnaître la suzeraineté di
puissants voisins, teb que les m
bowaîdes et seldjoukidei, qui, si
ment , gouvernèrent l'empire ■
au nom de plusieurs khalifes
de Bagdad; les Fathimides, r
ces derniers, auxqoeb ib eoleiw
frique, l'Egypte et la Syrie; les
des, souverains aussi ck l*Égyp
Syrie, et conquérants du Yeasen
thans mamelouks , qui supplaarf
descendants de Saladin ; enfin
thans othomans, qui conquira
mamelouks l'l%gypte et la Syrie» «
Les chérib du Hedjaz, quoi
d'Ali par son fib Ha^n , nVfi
(581)
HEE
I le titre de khalifes, ni rempli
îooe tacrèci de rimamet : aussi
t la race des Catadahides Tint, le
, nodre bomma^ au sulthan et
fe d'Égrpte en 1464, et le 34*
ion fils au Caire pour y présenter
[*'les clefs de la Kaabah dans un
argent. Sous la domination otho-
t Hedjaz fut tranquille, et les ré-
s derinreot moins fréquentes
Gunille régnante. Au oommence-
i XVIII* siècle, une autre de ses
s, les Boumenides, panrint à la
neté de la Mecque; mais les gou*
I de Médine et de Djîddah étaient
. par le Grand-Seigneur, qui ne
■t pas de l'administration inté-
La discorde qui régnait entre le
baleb et son frère Abd-el-Mayn,
icilité aux Wahhabis (vox*) la
e de la Mecque et du Hedjaz en
[jhaleb, chassé par eux et rem-
ir son frère, fut rappelé Tannée
! par les habitants, qui avaient
la garnison des Wahhabis; mais
reprirent la Mecque en 1 806, et
y rentra après avoir fait la paix
K. Le vice- roi d'Egypte, Moham-
iy ayant déclaré la guerre à ces
I sectaires, vint à la Mecque en
t, se défiant de Ghaleb malgré sa
ion apparente, il le fit arrêter
as ses fils et les embarqua pour
l^où ils furent déportés à Saloni-
ils y moururent tous en 1818.
neveu de Ghaleb, fut nommé ché-
Mohamroed-Ali , qui, depuis la
tion des Wahhabis,estaujo«rd^hui
nble souverain du Hedjaz et de
t toute l'Arabie. H. A-d-t.
H>NISME, voX' AaisnppK, Eu-
[SMX et Deohtologix.
>VIGE, voy, Jagellov et Louis,
Hongrie et de Pologne.
KMSKERK, voy Hemsxerx.
ERE N ( Aerold - Heexann-
y célèbre professeur d^histoire à
rsité de Gœttingue , conseiller au-
commandeur de l'ordre des Guel-
Jbevalier de la Légion-d'Honueur
I 1837) et de l'ordre de l'Étoile-
s, membre ou associé étranger de
nrt des académies de l'Europe, et
loties de celle des Inscriptions et
Belles-Lettres (Institut de France ) , na-
quit le 35 octobre 1760 à Arbcrge&y
village près de Brème , où son père était
alors pastenr avant de le devenir au dôme
de cette ville même. Heeren entra au col-
lège en 1775; au bout de 4 ans, il alla
à l'université de Gœttingue pour y étu-
dier la théologie, à laquelle on le desti-
nait ; mais le hasard ou la curiosité Tayant
conduit au cours d'antiquités grecques
du célèbre Heyne, celui-ci sut tellement
captiver l'attention du jeune étudiant, qui
se sentait peu de goût pour la théologie , '
qu'il se décida bien vite à abandonner
l'exégèse pour les langues anciennes. En
suivant les leçons de Spittler, il apprit à
voir l'histoire en grand, et connut la
meilleure méthode à suivre dans cette
étude. Il allait accepter une place de
précepteur dans la Suisse italienne, lors-
que Heyne, voulant fixer auprès de lui
son jeune auditeur, l'engagea à entrer
dans la carrière académique. Docile à
ces directions , M. Heeren se fit recevoir
docteur le 29 mai 1784, et, pour acqué-
rir des titres qui lui permissent d'aspirer
à une place de professeur, il publia une
édition corrigée du rhéteur Ménandre»
sous ce titre : Menander rhetor^ de
Eneomiisj etc. (Gœlt., 1785). Cepen-
dant sa santé, altérée par le travail, et
une vie trop solitaire portèrent son es-
prit à la mélancolie : il sentit qu'il avait
besoin de voyager , et un legs modique
qu'il recueillit d'un grand'oncle lui en
offrit le moyen. Th.-Chr.Tych8en, un de
ses amis, revenu depuis peu d'Espagne,
lui ayant rapporté la collation d'un manu^
scrit de Stobée conservé à l'Escurial , il
se proposa de collationner les six ou sept
manuscrits de cet auteur ancien dissé-
minés en Espagne , en Allemagne , en
Italie , et d'en donner une édition. Parti
le 17 juillet 1785 de Gœttingue, il vi-
sita d'abord Augsbourg, Munich et Vien*
ne, puisse rendit à Trieste , s'arrêta aux
ruines d'Aquilée , et alla par terre à
Venise. Il passa par Padoue, Vérone et
Mantoue, pour arriver à Florence, où
la galerie et la bibliothèque de Médicis
lui donnèrent d'amples occupations. Le
Vatican possédait le manuscrit le plus
important de Stobée. Dans la ville pon-
tificale, il se lia avec le savant 2iOêga, qui
HEE
(682)
HEE
Tinitia aux tecreU de l'archéologie et
rîDtroduisit chez Borgia , doot le riche
musée et la Taste érudition contribuèrent
puissamment à IMnstruction de M. Hee-
ren. Sous le titre de Commentatio in
opus cœlatum Musœi Pio^Clementini
(Rome, 1786), il publia un mémoire sur
uu sarcophage que Winckelman avait
faussement annoncé comme représentant
le meurtre de Clytemnestre par Oreste.
Ne perdant pas de vue son principal but,
M. Heeren collationna en même temps un
manuscrit de Stobée qui lui fournit une
foule de variantes et de corrections. Après
sept mois de séjour, il quitta Rome pour
aller à Naples, où la bibliothèque al
Capo di Monte lui offrit deux manuscrits
des Echgœ, De là revenant à Rome , il
rencontra Gœthe; puis il se rendit par
Florence et Livoume à Milan et à Gènes,
et arriva en février 1787 à Paris, où il
passa deux mois et collationna un manu-
scrit de Stobée. En quittant la France, il
traversa la Hollande , vit à Leyde Ruhn-
kenius, et revint à Gœttingue au mois de
juin , après deux ans d'absence. Il reçut
alors le diplôme de professeur extraor-
dinaire de philosophie.
Des cours sur l'histoire des belles-
lettres , sur les antiquités romaines eC sur
Tacite et Salluste , remplirent ses deux
premières années académiques ; ce fut en
1 790 qu'il commença ses cours sur l'his-
toire ancienne. A la même époque, il en-
treprit, en société avec Tychsen, la Biblio'
thèque de Part et de la littérature chez
tes anciens. En 1 793, il publia le premier
▼olume de son édition de Stobée , et le
second, en 1794. Les deux derniers vo-
lumes, comprenant les Ethica^ parurent
en 1801. Abandonnant depuis la criti-
que philosophique , il réserva tout son
temps pour Thistoire. L'étude de Polybe
et d^autres historiens anciens lui mon-
tra Tantiquité sous le rapport nouveau
du commerce et de la constitution des
anciens états. Ce double point de vue
donna naissance à son grand ouvrage :
Idées sur la Politique et le Commerce
des principaux peuples dr l'Antiquité y
qu^il commença par T Afrique , et dont la
première partie parut en 1793. Deux
années d^études l'ayant familiarisé avec
|Y)rjcof , il donna, en 1796, le premier
volume relatif à l'Asie, qui, dam les éâ- >f
lions suivantes, devint la première palii *
de l'ouvrage. En 1806, il publia uac» I
conde édition de son travail entièrcM^ ' -
refondu,pour laquelle il pro6ta des fHuyh ji
immenses que les connaïasanoes géogi»» =*
phiques et ethnographiques avaient 6ii^ «
grâce à notre expédition d^Éfvpte , wm p
découvertes des voyageurs en Afrique, fe>i
la domination de l'Angleterre daâs li^
Indes. L'histoire reçut ainsi un agrandb* '•
sèment inattendu, et, surtout, elle gay^fi
prodigieusement en intérêt. Le iniiinihil }
fait allégué par hasard dans un texte
conque de l'antiquité devint, pour
dire , une révélation pour la sagadié 4i i
l'historien ; en rapprochant eotre eux «M ^
ces faits épars auxquels on n^avatt fmr
pensé jusque-là, celui-ci fit cooDaltre TiÊ^Ï
des sociétés anciennes, leur civilisatiin
et leurs relations entre elles. Griee à M
méthode de comparer et de rapprucfts'l
entre eux les auteurs anciens et les animal
modernes , M. Heeren parvint à écUf»»^^
cir les questions les plus dif&dles. Le
des explorations scientifiques se
gea dans l'université de Gœttingue, cl la i
voyageurs Seetzen , liomeoianD, Haal»* |
ton, Btu^hardt, fàrent ou des aaJiifi ji
ou des amis du savant professeur. Si !■ ^
Idées de celui-ci furent l'occasion «■ h |
cause de leurs voyages et de leurs déeos* ^
vertes, œs dernières à leur tour iaia^ i
rent utilement sur son ouvrage, qui te di» ^
veloppa à chaque nouvelle édition ; rék \
de 1815, où commencèrent les rechcr» n
ches sur les Grecs, forme plus du doukli ]
de la première. On y trouve aussi des ad» \
ditlons importantes sur llnde. Dans la 4* ■
et dernière édition, publiée en 1 8S6, ci
6 volumes, M. Heeren a consigné et aaa»
l)'sé les recherches de tous les écrivaiai
modernes, et les renseignements poiiÉi
sur les lieux mêmes par les derniers voya*
geurs, comme Cailliaud , Belioni , Rsr^
Porter, Niebuhr, Champollion et antrm
Aussi ce bel ouvrage, monument histori»
que dont l'Allemagne se glorifie, a-i-îl
été traduit deux fois en français, dc«i
fois en anglais , ainsi qu^en hollandais d
en russe. Quelques-unes de cys tradnc*
tionsyà cause des notes inédites que M. Her-
ren a bien voulu y joindre , peuvent étit
regardées en quelque sorte otmmtt drs
HBE
(583)
HEE
Histoire de la littérature classique au
mojren-égey réstiiné plein d'émditioD, où
le XV* siècle, époqae si f<koDde pour les
lettres et les arts, se déroule à nos yeux ,
comprend deux volumes. Ce respectable
doyen des historiens allemands, arrivé à
un âge où l'homme , après tant de tra*
vaux surtout , a le droit de se reposer ,
continue toujours la tâche laborieuse
qu'il s'est imposée. H célébra, le 39 mai
1834,1e 50* anniversaire de sa promotion
au doctorat, et, le 27 août 18S7, le ôO«
anniversaire de son professorat. Depuis
le commencement de ce siècle, une mul*
titude de savants et d'hommes d'état ont
honoré leur maître par leurs talents dans
les postes les plus éminents. Malgré ses
nombreuses occupations, le digne vieil-
lard trouve encore le temps de diriger
avec M. Uckert, professeur a Gœttingue,
la publication de V Histoire des princi^
paux états de l'Europe, excellente col-
lection, fort volumineuse déjà, et qui
parait chez le libraire Perthes à Gotha.
Chargé, depuis 1827, de la rédaction des
Publications savantes de Gœttingue ^
un des meilleurs et des plus anciens jour-
naux de critique que possède l'Allemagne
depub 1739, époque de sa fondation
{voy. Haixkk) , il continue toujours à s'ac-
quitter de cette tâche honorable. Tant de
travaux accumulés ont empêché M. Hee-
ren de compléter ses Idées sur la poU-
tique et le commerce et de donner le ta«
bleau des relations commerciales des Grecs
et des Romains. Des attaques récentes et
peu mesurées l'ont peut-être découragé
d^ailleurs. Il a trouvé des adversaires dans
MM. Schlesser, Bercht, Gervinus, et le
dernier surtout, dans ses Lettres histo^
riques'j s'est montré peu juste à l'égard
du vétéran de l'hbtoire critique, en ne
faisant pas la part du temps où il publia
ses travaux, ainsi que de celui où lui-même
a commencé les siens. Cependant plu-
sieurs mémoires particuliers sur le com-
merce de Palmvre, sur celui de Ceybn ,
sur l'intérieur de l'Himalaya, publia de-
puis 1826 par M. Heeren, prouvent qu'il
n'a jamab cessé de s'occuper d'une bran-
de son ouvrage .
99, M. Heeren succéda à Gat-
lualilé de professeur d'histoire,
■ipUssait déjà les fonctions. Em-
des lors le domaine historique
le son étendue , il s'attacha de
se à Tétnde des relations des états
I. Dédaignant de s'arrêter à la
es événements, il s'efforça d'en
les causes, de sabir les idées do-
de chaque siècle et le caractère
1 des hommes placés à la tête des
D lut conduit à examiner l'in-
kk commerce et des colonies sur
ïljc de ITurope , et publia , en
B Manuel historique du sjrstè"
fque des états de l'Europe et de
MÛeSf depuis la découverte des
les. Dix ans auparavant (1799),
nblié son Manuel sur l'histoire
', q[ui avait été accueilli avec
nr dont celui sur l'hbtoire mo-
ût à son tour ; tous les deux ont
its en françab et dans plusieurs
ngoes. Sans compter plusieurs
oos, le premier eut cinq édi-
qu'en 1830. A ces travaux il
ifare on cours sur Fhbtoire des
y dont M. Heeren détacha un
qui remporta, en 1 808, un prix
it de France '^. Cest en 1821
idémie des Inscriptions et Bel-
ss l'élut au nombre des asso-
i^crs, en remplacement de Wyt-
nt regarder comme modèles de
re ses deux Notices biographi-
Jean de MûlUr l^ipzig, 1810)
fjne (Gœttingue, 1813). Heyne
le beau-père de M. Heeren qui,
y avait épousé la 611e du célè-
ilogne. La dernière édition de
es hbtoriques (1821 - 1826) se
de 18 volumes : ses Idées en
■x; ses deux Manuels trob ; ses
rs historiques y qui renferment
§s fort intéressants , quatre ; son
■Cc«r de rct article aorait pa , parmi
Âoaa, BoauBcr la sieaae, si sa modes*
eét permis. Elle forme 6 toI. io>8**#
\o et aao. sqït. S. che de l'histoire dont il peut être regardé
mmrtm^umtmitM Ooisadês,tnà. de » ^^^ raison comme Ic créateur. Étranger
I par CharWsYillers, Paris, 1808, cfacs ; » . ^ 1 **, .#_ .• * ^
« Wirta. r^. k IVutide CaouADM. * •^^ ^ *^^ systemaUques qui ont
98S et nir. $. * séduit un grand nombre de ses oompe^
HEG ( 584 )
trîotes, il n*a raîflonDé qae diaprés les
faits, et c'est aux récits des voyageurs de
tous les temps qu^il a demandé les lu-
mières dont il avait besoin pour saisir ce
qu'il y a eu d'original dans le génie des
peuples anciens. Aujourd'hui méme,il est
encore Técrivain qui a émis le plus d'i-
dées neuves sur l'antiquité et qui a su al-
lier à une grande vigueur de raison une
profonde sagacité d'esprit. Les découver-
tes des derniers voyageurs qui ont décrit
les monuments dont les débris ont résisté
aux outrages du temps, ont justifié plei-
nement ses conjectures en apparence les
plus hardies. W. S.
HEGEL (Geoaobs-Guillaume-Fki^-
dérig), philosophe de premier ordre,
successeur de Kant et de Fichte, disciple
et émule de Schelling, rit le jour à Stutt-
gart le 27 août 1770. Après avoir reçu
une première éducation distinguée, il se
rendit à l'université de Tubingue pour j
étudier la philosophie et la théologie.
Entré au séminaire protestant, il fut pen-
dant quelque temps le compagnon de
chambre de Schelling, qui, bien que plus
jeune que lui de quelques années, le de-
vança dans la carrière et s'illustra long*
temps avant Hegel. Tous deux se livrè-
rent avec ardeur à l'étude des sciences
philosophiques, ranimées en Allemagne
et élevées à une hauteur inconnue jus-
qu'alors par Kant et par Fichte.
Hegel passa cinq années à l'université
de Tubingue. Après avoir obtenu le grade
de docteur en philosophie, désireux de
Toir le monde, il accepta les fonctions de
précepteur, d'abord en Suisse, puis à
Francfort. Au commencement du xix*
siècle, la mort de son père l'ayant mis
en possession d'un modique héritage, il
put suivre son ami Schelling à l'univer-
sité d'Iéna, qui, depuis plusieurs années,
était devenue le principal foyer de la
philosophie allemande, et où cet ami
venait de succéder à Fichte, qui lui-
même avait remplacé Reinhold. Déjà
M. de Schelling, après avoir, ainsi que
Hegel, suivi quelque temps le drapeau
de Fichte, avait arboré une bannière à
lui. Pendant plusieurs années, Hegel s'as-
socia à sa pensée.
Pour obtenir le droit de faire des cours
KBG
tine sur lei orbitei dci plaBèltt(Dlrflb^
bitis planetarum^ 1801), et bicBlétifÉl|
il publia, en allemand, loo prcMritf^'j
vrage philosophique : De la diffémÊ^
du système de Fic/ue et de eeU A
Schelling ÇLéiUL^ 1801), ouvrage das II»
quel il exaltait, aux dépens de Kant iftli
Fichte, la philosophie de soa ami,ais
lequel il s'unit pour la publicatioa El
Journal critique de la PhilasophieÇTi^
1802). Il y fit insérer entre aolies ai
dissertation intitulée : De la foi «f 4i
savoir j écrit qui renferme une crilipl
des systèmes de Kant, de Jaoobi si A
Fichte , présentés par Hegel coohm M
tant tous ensemble que des fermes dhtf
ses d'une philosophie purement sid^m
tive , c'est-à-dire qui porte UMit caâi
sur la nature et l'état du sujet pcMM
ou du moij et qui ne considère leie^M
que relativement à ce sujet , landis m
son ami et lui, partant de l*byp«N
se de l'identité de la pensée avec et fi
est , tendaient vers ooe philoeopkît il
jective.
Pendant son séjour à léna, Hegilil
quelques rapports avec S<:hiller et te
the. Ce dernier entrevit dès lors le fiil
du philosophe, à travers les fc
cises et grossières dont il était
veloppé. En 1806, le
Weimar nomma Hegel profc
pléant à la place de M. de
il ne put lui oflrir qu'un trèa faible MJ
tement. A cette époque, Hegel
çait à n'être plus satisfait de la
phie de ce dernier, et il songeait
opposer un système nouveau, originil,!
non pour le fond des idées, du moins M
le rapport de la méthode. Ce fet au hn
du canon d'Iéna qu'il termina m fk
noménologiede l'es prit y ouvrage qii à
vait servir d'introduction à sa wûmâ
philosophie, et qu'il appelait son «o^
de découvertes. 11 parut à Banbcff
1 807, comme première partie d^in as
veau Système de la seiemce^ titre m
prunté à Fichte, et qui indique qut é
surtout la méthode qui Poccupait.
Le malheur du temps, joint an wêM
ment de Timpossibilité de faire afi^rte
une philosophie qui ne se prodniiaiH
core qu'avec effort, engage* Hegel à fi
publics, Hegel écrivit une disserUtion la- | ter léna et à accepter à Basbvf 11 f
HEG
(585)
HEG
dVm joomal politique. Mais il
bientôt à cette oocapatîon , qui
— iifniîl pea à son ^nie , pour accepter
im Ibnctions de directeur da gymnase
il Norembergy qu'il remplit avec autant
ii talent que d'énergie.
, 0e 1807 à 1813, il traTaUla en silence
LiMider son système. La partie spécula-
IIm en parut enfin sous le titre de Logi^
pÊt {Logik des Seynsj des fF'esens und
itsBegriffs^ r^uremberg, 1813-1816,
I ^%A. în-8* )• L'effet que produisit cet
lanaf^e original, joint au souvenir de la
Blâto0séno/o^/> de Vesprit^ fit appeler
hmenr, en 1816 , à Tuniversité de Hei-
:, comme professeur de philoso-
L'indépendance nationale recon-
avait rendu la vie à la science et
pu fortes études. Hegel se rendit avec
IBpressement à cet appel. Le succès de
pB enseignement à Heidelberg et la pu--
liealion, dans cette ville, de VEncjrcla^
$idie des sciences philosophiques^ 1817,
fthevèrenC de le rendre célèbre dans toute
KlUeaiagne. Le gouvernement prussien
bmtn, en 18 1 8, à venir occuper à Berlin
I chaire illustrée par Fichte. Hegel put
hi» exposer sa pbilosophie sur un plus
WÊm théâtre; et depuis son arrivée à Ber»
■ y ai Ton excepte quelques voyages de
Sciréntion dans les vacances, sa vie n'offre
Ibs d'autres événements que le succès
■ijoaira croissant de ses leçons sur ton*
• IcB branches de la philosophie et la
■hlicniion de plusieurs ouvrages impor-
imls. n fit paraître successivement sa
^kiiosophie da droit [Grundlinien der
'kUasoplùe des /UrcA//, Berlin , 1821),
■BJL écUtions nouvelles de VEncyclopé^
te 9 le premier volume d'une seconde
iition de la Logique^ et divers articles
■BBarqoables insérés dans les Annales
Et ia critique scientifique^ fondées sous
Bft suBspices et destinées à appliquer sa
ihilnaophie à toutes les parties de la
tâence en jugeant tous les écrits de quel-
|Me importance d*après ses principes. Ses
foyages le conduisirent en 1 832 dans les
?ays-Bas,en 1824 àVienne, et en 1827
I Paris par Weimar. A Paris, M. Cousin
9Cy.) lui rendit l'hospitalité qu'il avait
Ptçiie de lui à Berlin. A Weimar, Gœthe
fnocneillit avec la distinction que le plus
irand poète de la nation devait au plus
grand philosophe de Tépoque. Les lettres
qu'il écrivit à sa femme pendant ces loin-
taines excursions sont remplies de sim«
plidté et de tendresse pour sa famille.
On est de plus frappé dans ces lettres
d'une certaine universalité d'apprécia-
tion des hommes et des choses, de la na^
ture et des ouvrages de l'art. Du point
de vue élevé où il s'est placé, le voya-
geur philosophe voit partout l'harmonie
dans le monde si varié qui passait sous
ses yeux ; il y trouve plus d'analogies que
de dissonances. Il était encore plein de
force lorsqu'en 1831 le choléra le choisit
pour une de ses victimes. Il mourut à
Berlin le 14 novembre, au 116* anni*
versaire de la mort de Leibnitz. Sa dé*
pouille mortelle repose a c6té de celle de
Fichte. Le jour de ses funérailles fut pour
lui un jour de triomphe. Si quelques-uns
de ses disciples le louèrent avec une exa-
gération ridicule, tous les parUs se réu-
nirent pour déplorer la grandeur de sa
perte. Cependant Hegel, non plus que
Fichte, ne fîit pas membre de l'Académie
des Sciences de Berlin.
De l'aveu même de ses admirateurs,
Hegel manquait en chaire et dans la con-
versation de cette facilité et de cette abon-
dance d'élocution qui peuvent être unies
quelquefois à un esprit médiocre, mab
qui ajoutent à l'ascendant du génie. Il y
a d'autant plus lieu de s'étonner de ses
succès. Il fallait donc qu'il y eût dans sa
philosophie et dans sa manière de la pré-
senter quelque chose de bien puissant
pour captiver les esprits à un si haut
point. Quiconque, dit M. Gans {voy.)
dans sa nécrologie de Hegel, avait une fois
pris goût à la profondeur et à la solidité
de ses leçons, était entraîné de plusen plus
et retenu pour jamais, comme dans un
cercle magique, par la force de ses raison-
nements et par l'originalité de ses inspi-
rations du moment. « Dans son commerce
intime, dit le même écrivain , la science
ne se montrait point; il n'aimait pas à
s'en parer; elle ne franchissait pas la salle
académique ou le cabinet. En le voyant
occupé de petits intérêts humains, cau-
sant gaiment et sans prétention, dans un
cercle d'amis, des choses les plus ordi-
naires de la vie, on ne se serait guère
douté quel rang élevé cet homme, en
HBG
( &86)
HBG
apparence si simple, occupait dans le
monde de la pensée. »
Aussitôt après sa mort plusieurs de ses
disciples se réunirent pour ériger à leur
maître un monument solide et durable
par la publication d'une édition complète
de ses œuvres en 17 tomes. Elle se com*
pose des ouvrages qui ont paru du vivant
de Fauteur et de ses leçons publiques sur
les diverses parties de la philosophie. Le
1. 1^*^ renferme quatre dissertations écri«
tes dans les années de son alliance avec
M. de Schelling ; le t. II reproduit la
Phénoménologie de l'esprit; les t. III,
rV et V donnent la Logique; les t. VI
et VII, qui doivent reproduire VEncy^
clopédie des sciences philosophiques
d*après l'édition de 1830, sont les seub
qui n'aient pas encore paru. Le t« VŒ
contient la Philosophie du droit avec
une préface de M. Gans. Les volumes
suivants, jusqu'au XV% oflrent les le-
çons sur la Philosophie de C histoire^ sur
V Esthétique^ sur la Pliilosophie de la re^
ligiony sur V Histoire de la philosophie.
Enfin les t. XVI et XVII se composent
de discours, d'articles de critique insérés
dans diverses feuilles périodiques^ et de la
correspondance.
La philosophie de Hegel est aujour-
d'hui dominante dans la patrie de Leib-
nitE et de Rant,en ce sens que' tout le
mouvement de la pensée allemande ac«
tuelle s'y rapporte, soit comme conti-
nuation et développement, soit comme
opposition ou comme modification. Elle
relève immédiatement de celle de Schel-
ling, et, par celle-ci, de la philosophie de
Fichte et de Kant. De même que Fichte
n'annonça d'abord d'autre prétention que
de donner à la philosophie de Kœuigs-
berg une forme systématique plus rigou-
reuse, de même Hegel admettait la phi-
losophie de Schelling comme vraie quant
au fond, mais comme défectueuse quant
à la méthode, et se donna la mission de
la perfectionner sous ce rapport; de telle
sorte que, selon lui, la philosophie défini-
tive et alMolue est résultée de la réunion
du fond tel qu'il a été reconnu par M. de
Schelling et de la forme telle qu'elle a été
établie par la dialectique de Hegel. Mais
on ne saurait, en matières philosophi-
ques, toucher à la forme sans en attein-
dre le fond, et de même cpie Fickn m
put réduire, sans la modifiîer, la tl
de Kant à un principe unique, à F;
vite libre et spontanée du jnoi, de
aussi Hegel n'a pu, sans l'altérer,
former le contenu de la philosoplMa èê
Schelling.
L'intelligenceda système de Hegd h^
pose la connaissance des révolutions de h
philosophie allemande depuis KanL b
grande question, la question foi
taie qui a surtout été agitée dans
niers temps, c'est la question de T
et de la réalité de nos idées, du rapport^
peut exister entre la faculté de oonnaibi^
ou la raison, et les objets perçus, ou la M
ture même des choses. Or, la oritîqMJ
laquelle Kant soumit la raison le eoÔM
sit à ce qu'on a appelé Vidéalisme cHë*
que ou transcendentaL Selon oe ep»
tème ( voy, Ravt ) , bien que nons m
puissions connaître que oe qui nons m
donné dans l'observation , les chota m
peuvent pas être connues de noiM irih
qu'elles sont en soi , mais telles qn^rih
nous apparaissent selon les formes de f»
prit, selon les principes de la raison, pris
cipes qui sont en nous prinûtivesBC^
à priori y et qui deviennent en même leap
les lois de la nature , puisqu'ils sont hl
lois et les conditions de toute expéricaci
Fichte (iM>r.)» Animé d'un sentiment Hè
vif de la personnalité et de la liberté, dl
plus loin. N'admettant oomnie réel ^
ce que nous connaissons im
savoir, le /moi, il nia la réalité des
extérieures, de tout ce qui n'est pas
du non-moi , et arriva ainsi à Vidim
lisme subjectif y qui explique tooles II
idées par la seule action dn sujet
et ne rétablit la croyance aux antres
tences que par la certitude immédiate é
la loi morale, et autant qu'il faut neem
sairement les reconnaître dans TintéH
decette loi. M. de Schelling vor.\ qui «ii
après, doué d*une imagination vive et pnii
santé, très instruit d'ailleurs dans lessden
ces physiques , n'adhéra pas longtemps!
cet idéalisme étroit, incapabled'expliqne
la beauté et la grandeur de la nature, la réi
lité du monde. Il lui opposa la philose
phie de Videntité^ système qui vent
cilier ensemble l'idéalisme et le réal
et qui repose sur lliypolliéM de 1*
HBG
(587)
HEG
i toat, de l'absence de toute
entre le sujet et l'objet , entre
réel et le monde idéal. Cette
e, appelée tour à tour idéa^
cil f et philosophie de la na^
qu^elle tm des idées aux cbo-
choses aux idées , suppose que
i y que d'une part Pabsolu ou
essence une et étemelle de ce
e manifeste éternellement dans
s universel ; que, d'un autre c6-
jse de cela même , la raison de
st la conscience de Dieu , que
ce est une sorte de microcosme
bentation de l'univers , que les
( lois de l'esprit sont les idées
s choses et les lois du monde,
inscience de ces idées et de ces
ïliquer par elles l'existence et
des choses, telle est, suivant
tlling, la vraie méthode philo-
la philosophie étant la science
a la connaissance des choses
es. La philosophie de Hegel a
bndement, le même point de
e ne diffère essentiellement de
helling que pour la méthode.
\ également sur l'hypothèse de
mais à la place de l'absolu di-
nprend dans une unité indif-
germes de toutes choses, de la
de l'esprit , et d'où émane éter-
l'organisme de l'univers, He-
idée y l'idée pleine, concrète ,
>nt le mouvement dans le temps
ion forme le monde. La phi«
B Hegel est Vidéalisme objec»
; sa méthode consiste à saisir,
idre, à suivre ce mouvement
cette évolution de l'idée con-
[ dialectique y et c'est pour cela
pie est identique avec cette par^
étaphysique qui , sous le nom
{, traite de l'être et de ses mo«
•
: un, et tout est pensée et rai*
est immobile et sans change*
i ne fut et rien ne sera, tout
itles métaphysiciens de l'école
sant du tout un et divin une
immuable , et niant la réalité
lènes. Selon Parménide,la pen*
sont identiques , et ce fut avec
I dit Hegel , que ce qu'on ap-
pelle philosopher commença véritable-
ment. Mais, ajoute- t-il, l'idée philoso-
phique se rencontre pour la première fois
sous la forme spéculative chez Heraclite.
« Il n'y a pas une seule proposition du phi-
losophe d'Éphèse , dit Hegel , que je n'aie
admise dans ma Logique. » Or, Heraclite
(vojr.) , au lieu de rechercher, comme les
autres Ioniens, un commencement, un
premier principe réel , une substance pri-
mitive et absolue dont les transformations
successives auraient produit l'univers, ne
voyant partout que vie et mouvement,
regarde le mouvement lui-même comme
éternel et n'en recherche plus que le suIh
stratum , le principe fondamental , dont
l'action constante produit le monde. Au
lieu de dire avec les Éléates : Tout est ,
ei rien ne fut ni ne sera y Heraclite di-
sait : Rien n'esta tout devient, La philo-
sophie d'Heraclite et celle de Spinoza ,
expliquées par Hegel , sont la meilleure
introduction à l'étude de la philosophie
de celui-ci. Heraclite, selon Platon, com-
parait les choses au cours d'un fleuve dont
les ondes se succèdent et se renouvellent
sans cesse, de sorte qu'il n'y a de réel que
le cours même. L'essentiel c'est \p mou-
vement universel des choses et non les
choses elles-mêmes. Le vrai, dit Hegel,
ce n'est pas P être y mais le devenir (que
le lecteur français nous passe ces infini-
tifs). Dans ce système, toutes les différen-
ces et toutes les oppositions ne sont que
des formes passagères et toujours renais-
santes d'un même principe, d'un tout
unique. Le mouvement qui produit ces
formes diverses , le déploiement progres-
sif de l'idée concrète ou de l'absolu , son
évolution,est ce que Hegel appelle Xepro^
ces. L'absolu est à la fois sujet et objet ,
pensée et matière , substance et mouve-
ment. L'objet est le sujet développé, et,
réciproquement, le sujet est le dévelop-
pement de l'objet. L'objet est Vautre ( al-
terum) du sujet, mais non un autre que
lui [aliud). Il y a une double évolution
de l'idée, un double procès; mab de
cette double évolution , pour ainsi dire
parallèle , de l'absolu résulte l'unité de
l'esprit et de l'univers.
On reproche à la philosophie de He-
gel de n'être que le panthéisme de Spi-
noza sous une autre forme, et il semble
HEG
(588)
HBG
en effet qu*il D*y ait pas de milieu entre
Tanité absolue et le dualisme (voy. cet
mots ). Ou tout est un , et cet un est Dieu,
se manifestant sous des formes diverses qui
ne sont qu'autant d'attributs et de mo-
des de la substance unique; ou bien, il y
a deux principes primitirement distincts
et opposés, et on retombe alors dans le
dualisme. Si donc la philosophie de He-
gel repose sur Tidéalisme et cherche à tout
expliquer par la double évolution de l'i-
dée absolue , n'est-ce pas le spinozisme
qu'elle reproduit , le spinozbme qui , en
supprimant l'individualité et la liberté
de l'homme , détruit toute moralité des
actions et l'espérance de l'immortalité
de l'âme. L'école de He^l se défend de
ce reproche en disant que l'identité des
deux cotés opposés du développement
doit être comprise de telle sorte qu'on ne
fasse pas abstraction de la différence, qui
est réelle et qui doit être considérée com-
me sortant éternellement de la substance
unique, sans devenir jamais réellement
dualisme. « Les adversaires de Spinoza,
dit Hegel ( dans ses Leçons sur l'histoire
de la philosophie), font semblant de
prendre en main la cause de Dieu ; mais
c'est leur propre cause à eux qu'ils plai-
dent. Dans le système de Spinoza, Dieu
est si bien qu*il est même seul ; il est l'u-
nité, la substance absolue et unique; le
monde , la nature n'est rien. Il y a trois
systèmes possibles quant à l'existence de
Dieu dans ses rapports avec les choses fi-
nies et avec nous-mêmes : dire que le fini
est la substance, que nous sommes et que
Dieu n'est pas, c'est l'athéisme; dire que
Dieu seul est , et que le fini n*est qu^une
vaine apparence, c'est moins proclamer
le panthéisme qu'un monothébmc ab-
solu. D'autres enfin, cherchant à conci-
lier ensemble le fini et l'infini , disent que
Dieu est et que nous aussi nous sommes.
Mais la raison ne peut être satisfaite de
cette espèce de compromis : elle éprouve
le besoin de reconnaître l'unité du fini et
de l'infini , d'échapper au dualisme tout
en laissant subsuter la différence, comme
émanant éternellement de la substance
unique. » « Du reste, continue Hegel, le
spinozisme est le commencement essentiel
de toute philosophie. Il faut commencer
par être spinostste ; il faut que TAme se
baigne dans la région éthéW
stance absolue y qui absorbe 1
regarde communément ooi
vrai. La substance absolue a
elle n'est pas toute la réalité
rite ; elle doit être considéré
tive, comme vivante, et paj
comme esprit. La snbstano
za est une abstraction , ce (j
dépendamment de toutes I
contingentes et phénoménak
arrive que par la destruction
Elle est le fondement de l'esf
abstraite , mab non sa base
lide , sa source vivante. Si I
cette substance, tout dév<
toute activité,etparconséqn«
ritualité, toute vie est impi
pour cela que l'école d'Élée i
vement. C'est un abîme où
s'engloutit, s'anéantit, et <
rien du tout. » L'idée abeol
au contraire, est une sour
jaillit incessamment l'existen
verselle. Sa vie, son action e
son essence, la vérité, le tôt
commun du système des Élé
lui de Spinoza , dit Hegel (
die , § 572 ) , c^est de ne s
que comme substance^ et
déterminer comme sujet el
prit.
Hegel admettait à la fois
connue du sensualisme : ilfi
rintelligence f/ui n*nit été
dans les sens^ et sa conversi
dans les sens qui n'ait été
ilans r intelligence. Il profea
ensemble le sensualisme et 1
mc,ridéalbmeet le réalisme.
losophie du droit ^ il a fori
tri ne de Tidentité de cette ou
ce fjui est réel est rationné
qui est rationnel est réel, D(
inintelligents n*ont voulu vo
formule appliquée à Thistoîi
litique quHin principe favoi
terne stationnaire et conserv
se préoccupait peu de ces
philosophie, toute fondée i
développement , reconnaiss
traire le progrès vers la lili
loi de rhumanité. Il n*enteo
dans cette formule qu'une ■
ma
(&89)
UEO
m.
!l aai
fpéeoktive. En diiaiit qne tout ce
lutiéel est ntioDnel , il n'entend pas
îféaUlé tout ce que d'ordinaire on re-
comme réel. Tous les esprits quel-
ipeacnltÎTéSy dit-il en interprétant
Wpiroles mal comprises, savent que
lOt l'être le plus réel y le seul yéri-
it réel, et qu'en général toute
est en partie phénoménale et
lyirtiesealement réalité. Le sentiment
ipliinilgaire refuse d'admettre comme
réalités des exbtences contingentes
[•DBtsealement possibles et qui pour-
tout aussi bien n'être pas. Ce qui
(, ce qui périt , dit-il ailleurs , n'est
réeL Les animaux respectent si peu
de certaines choses qu'ils les
it La réalité ne saurait être dévo-
Miis alors les animaux eux-mêmes
d peu réels, puisqu'ils se dévo-
;cMre eux. Les hommes à leur tour,
leoqM du moins, deviennent la proie
I II corruption; les astres s'éteignent
it. Ainsi , tout ce qui est
1 est sans réalité. Mais où
«t la réalité , puisqu'elle n'est ni
ks êtres contingents pris séparé-
9 m tout entière dans la substance
? La réalité est virtuellement, ou
, dans l'idée , actuellement
ion évolution, et la réalité absolue
*^lWe développée, et devenue sujet et
^Pfit La philosophie est la reproduc-
Ttféchie du mouvement de l'idée,
loyoi de la dialectique, et son der-
taie est de comprendre la vérité
. "^j de donner à l'esprit la conscience
r ^* ^ lui-même l'essence absolue.
2^ pliibsophie de Hegel est divisée en
^^^^ T^ Punies : 1** la science de la logique^
* science de l'idée pure, de l'idée
dans l'élément abstrait de la
fiOe commence aux faits de la
ce vulgaire, de la conscience na-
t réaliste, et va jusqu'au mo-
^^ la notion est reconnue pour être
en soi de Tobjet, l'unité vir-
^U sujet et de Tobjet. Elle se ter-
^ l^r la définition de l'idée comme
*^ vrai en soi et pour soi^ en puis-
^^^^ actuellement, l'unité absolue de
(Jl^^^n et de l'objet ; de l'idée qui peut
^isie comme la raison ^ comme le
et
^•3
t
v^-
objet, comme l'unité de Vidéal et
du réel, du Jini et de Vinfini, de VdnU
et du corps; comme la possibilité qui m
sa réalité en soi, comme ce dont la na-^
turc ne peut être conçue que comme
existant [Encyclopédie, § 313 et 31 4).
On voit que Hegel applique à Vidée la
définition que Spinoza donnait de la sub-
stance : Cujus essentia existentiam in-
volvit. Mais l'idée, ajoute Hegel, est es*
sentiellement procès, c'est-à-dire mou*
vement, action, vie, évolution. Elle est
essentiellement différente de la substance
immuable, immobile, identité abstraite
et en repos; elle est à la fois vie, connais-
sance, volonté. 3® La philosophie de la
nature , ou la science de l'idée devenue
nature, ou de l'idée dans son autre exis-
tence, dans son existence extérieure. La
nature est divine dans l'idée , mais non
en soi, car, telle qu'elle est, elle ne répond
pas à l'idée, elle est contingente et obéis-
sant à des lois nécessaires. Son caractère
propre est d'être posée, négative, ou,
comme disaient les anciens, un non sens.
Elle est à considérer comme un système
de degrés, de transformations continues,
dont l'une procède nécessairement de
l'autre; mais cette continuité, cette pro-
gression est dans l'idée qui est le fonde*
ment de la nature, et non dans la nature
même. Les métamorphoses ne sont que
dans l'idée ; il n'y a de métamorphose réelle
que dans l'individu vivant. La nature est
tout organique et pleine de vie; l'idée s'y
pose ce qu'elle est en soi, afin de s'élever
à l'état d'esprit; l'esprit est la vérité et la
fin de la nature, et la vraie réalité de l'i-
dée [Encyclop,, § 247-351). S» La;?A/-
losophie de Vesprit, ou la science de l'i-
dée revenue à elle-même, de l'idée de-
venue sujet. L'esprit, pour nous, suppose
la nature; mais il en est la vérité et par
là même le prius absolu : c'est l'idée de-
venue pour soi, l'absolu. Il se détermine
par sa manifestation, et, en se manifes-
tant, il pose, il crée la nature comme
sienne , comme son être , son monde.
L'absolu est l'esprit : arriver à cette dé-
finition supi-ême et la comprendre, voilà
quelle a été la tendance finale de toute
philosophie, la fin de toute l'histoire.
L'esprit est considéré d'abord comme
esprit subjectif, puis comme esprit ob^
jectif, enfin comme esprit absolu. Sous
ttSG
(590)
HBO
le premier titre, Hegel traite de Vâmey ob-
jet de V anthropologie ; de la conscience ^
objet de \dL phénoménologie de l'esprit^ et
de Vesprii comme sujet-objet de U psjr*
chologie. L*âme est la substance de l'es-
prity sa yirtualité. L'âme géuérale ne doit
pas être érigée en âme du monde, en su*
jet universel; elle n'existe réellement que
comme individualité, comme sujet indi-
viduel. Hegel distingue, dans l'anthropo-
logie, l'âme naturelle^ l'âme sensible et
l'âme réelle; dans la phénoménologie, il
traite de la conscience, de la conscience
de soi, de la raison ; dans la psychologie,
de l'esprit théorique, de l'esprit /^ra/ii^iie
et de l'esprit libre. Sous le titre de 1'^ j-
prit objectif, Hegel traite du droit, de la
moralité, et des mœurs (de la famille, de
la société et de l'étet). Enfin, sous la rubri*
que de Vesprii absolu, il traite de Vart ,
de la religion révélée et de la philosophie.
Ces indications générales sont tout ce
que nous pouvons donner ici sur une phi-
losophie que l'on doit considérer comme
l'essai le plus hardi qui ait été tenté par
la spéculation moderne pour expliquer
la grande énigme de l'esprit et de l'uni-
vers, notre but étant plutôt d'exciter la
curiosité que de la satisfaire. Nous allons
ajouter quelques-unes des vues princi-
pales de Hegel sur la philosophie de l'his-
toire et sur l'histoire de la philosophie ;
elles sont l'expression la plus claire de
son système.
L'école de Hegel définit l'histoire : le
développement de l'esprit universel dans
le temps; et cet esprit universel, c'est la
raison de Dieu se manifestant dans le
gouvernement général du monde. Dire
qu'une chose se développe, c'est dire
qu'elle devient actuellement ce qu'elle est
en germe, en puissance ; dire que l'esprit
se développe, se déploie, c'est donc dire
qu'il se réalise, qu'il devient ce qu^il est
virtuellement ; et comme l'esprit est es-
sentiellement actif, son développement
est action : il ne devient ce qu'il est que
par l'action. La philosophie de l'histoire,
dit Hegel, est l'histoire considérée avec
intelligence; elle prend les laits tels qu*ils
sont, et la seule pensée qu'elle y apporte,
c'est la pensée fort raisonnable sans doute
que la raison gouverne le monde. On
(rinsporto dans l'histoire la notion selon i
laquelle la raison est à la fois h
(ce sur quoi tout repose et pai
subsiste) , ^t la puissance imj
matière infinie de toute vie i
spirituelle, et la forme infime
phénomènes. On y suppose;, o
prouvé dans la philosophie, qi
se manifeste dans le monde, q
s'y manifeste et y règne en u
l'histoire justifie , en eiiet , oc
sition. Elle est la marche imt
nécessaire de l'esprit univers
esprit dont la nature en soi ei
une et la même, mais qui se<
se déroule pour ainsi dire, dam
du monde. La sagesse éteme
théâtre tout aussi bien Tesprit
ture. La philosophie de l'histc
vériteble théodicée. Le terraii
toire est l'esprit, et W
c'est la liberté, comme l'(
tière c'est la pesanteur. Tontes I
tés de l'esprit ne subsistent
liberté et ne tendent qu'à
L'histoire est le récit des vie
travers lesquelles l'esprit apj
connaître lui-même, à avoir
de sa liberté qui est son ca
Orientaux ignorent encore a
que l'homme est libre par cela i
est homme : ib n'attribuent lai
un seul, au despote. Les Gri
et Aristote eux-mêmes, ne i
comme libres que quelques-i
mettaient la légitimité de Fesc
sont les nations de race germi
les premières durent au chrisi
conscience que l'homme est lil
homme, que la liberté est la vÉ
ture de l'esprit; mais pour t
ce principe, admis en religion,
civile, à l'éUt, il a fallu de lo
nibles efforts dont la suocessîoi
toute rhistoire. L*hisU>ire naii
le progrès dans la conscience
berté : le monde oriental, le ■
et romain, le monde chrétien •
phases successives. Il y a cette
entre la marche de la nature <
développement humain, que I
rien de nouveau, tandis qui
soumis a la loi de la perfeciibi
progrès. Mais tandis que, dam
tout est harmonie et se proda
HE6
(5§1)
ttBÛ
domaine de Tesprit (attaché
I conscience et à la volonté
ressent chaque fois qu'à leur
nelle et prennent pour dé*
n'est que transitoire), il y a
irit contre lui-même, et son
mt est un travail pénible et
ibats. Trois degrés, trois pé-
aent ce travail : la première
mitif de Tesprit plongé dans
s sommeil et d'ignorance de
lans la seconde, il s'arrache à
atre dans la conscience de la
} cet affranchissement n'est
(Murtiel, imparfait ; c'est dans
période seulement que l'es-
conscience de lui-même et
jusqu'à la liberté générale. A
correspondent le despotisme
l'enfance de l'humanité, où
>i, l'obéissance, la confiance;
nique, avec son aristocratie et
ie, la jeunesse du monde;
un, l'âge viril; enfin le génie
, l'âge mûr, l'âge de la récon-
savoir, de la vérité, de la li-
fselle, etc., etc.
de Hegel sur l'histoire de la
sont peut-être plus propres
os faire pénétrer dans l'esprit
ime : en voici la substance.
I général est le développement
niversel dans le temps; l'his-
ne est le progrès dans la con-
a liberté, et l'histoire de la
est le progrès de la pensée
, le progrès de l'esprit dans
e qu'il est lui-même l'absolu,
eloppement hbtorique de la
st toujours la même vérité
idnîte sous des formes diver-
lemière philosophie n'en est
1ère forme , la forme la plus
us complète. « L'histoire de la
, dit Hegel , nous présente la
blés penseurs qui , par la rai-
nétré dans l'essence des cho-
iture et de l'esprit , dans l'es-
eu. La conscience rationnelle
an héritage, fruit des labeurs
om précédentes. Ce que nous
ilosophie, nous le devons à la
la tradition pleine de sève et
liUe à on puîssai it fleuve qui
s'enfle et grossit à mesure qu'il s'éloigne
de sa source. Cet héritage est le fond de
la pensée des générations nouvelles, sa
richesse intellectuelle ; mais en même
temps que cette succession est acceptée ,
elle est transformée et enrichie par l'es-
prit. » Chaque progrès , en ajoutant aux
connaissances déjà acquises, a sur elles
un effet rétroactif qui les modifie et les
épure. L'esprit philosophique est un;
dans sa marche à travers les siècles, toutes
ses directions, en apparence si diverses ,
tendent sans cesse à la même fin. Il s'a-
vance dans une progression non-inter-
rompue , se métamorphosant , mais tou-
jours identique au fond. Les faits qui
constituent l'histoire de la philosophie ne
se perpétuent pas seulement dans les ef-
fets qui en découlent , ils sont productifs
d'une autre manière encore : ik ont une
valeur présente, actuelle. Ensemble, ils
sont le déploiement du contenu de l'es-
prit , le système complet de la vérité ab-
solue qui ne se produit que par la pensée.
C'est l'évolution successive de l'idée con-
crète absolue ; et , dans ce mouvement
progressif de l'esprit pensant , tout se lie,
tout est unité. De là résulte que la phi-
losophie est identique à son histoire, qui
n'est autre chose que la pensée se dé-
veloppant dans sa totalité , le système qui
se produit dans le temps. « L'histoire de
la philosophie, dit Hegel, produit les de-
grés du développement sous la forme
d'une succession accidentelle, et de la
diversité des principes et des systèmes;
mais l'ouvrier de ce travail est le même
esprit vivant que sa nature porte à se
donner la conscience de ce qu'il est, et
qui , à mesure qu'un degré de son déve-
loppement est devenu l'objet de sa ré-
flexion , est déjà parvenu à un degré plus
élevé. L'hbtoire de la philosophie montre
dans les divers systèmes une seule et
même philosophie à différentes époques
de développement. Le dernier système
est le plus développé , le plus riche , le
plus concret. Ce même développement
de la pensée , qui est l'objet de l'histoire,
est représenté dans la philosophie elle-
même, mais délivré de la contingence his-
torique.» Diaprés cela, Hegel affirme que la
succession des systèmes dans l'histoire est
la même que la succession des diverM^
HEG (59
«lanières dont Tidét se détermine ; que
les principes fondamentaux des systèmes
qui apparaissent dans l'histoire sont les
divers degrés de Tidée logiquement dé-
terminée. Uétude de Phistoire de la
philosophie est donc Fétude de la philo-
sophie elle-même ; mais il faut y appor-
ter la connaissance de Vidée , de même
que, pour juger la moralité des actions, il
faut y appliquer la notion du juste. L'es-
prit pensant se développe nécessairement
dans le temps; il ne se développe inté-
gralement ni dans un individu, ni dans
un peuple, ni dans une époque, mais
dans l'humanité tout entière. Son déve-
loppement historique se fait avec une
nécessité rationnelle. Un individu qui au-
rait vécu depuis l'origine de la philoso-
phie , et qui aurait eu conscience de tous
les progrès successifs de l'esprit, sentirait
parfaitement cette nécessité; il n'aurait
abjuré aucune de ses précédentes cou*
viciions ; ses idées se seraient transformées
et complétées , mais non changées , et
elles offriraient à la fin une harmonie
d'éléments variés, sans dissonance. Les
vues de Hegel sur l'histoire de la philo-
sophie ont été résumées par lui-même
de la manière suivante : 1® Tout l'en-
semble de cette histoire a suivi une mar-
che rationnelle , nécessaire , progressive,
déterminée par la puissance de l'esprit ,
par la virtualité de l'idée. Tout système
qui n'est pas dans la forme absolument
identique au contenu de l'idée est tran-
sitoire; 2<* Chaque philosophie a été né-
cessaire, et l'est encore; nulle n'a péri.
Les principes de toutes les philosophicSy
considérés comme autant de degrés ou
de moments du développement total,
sont affirmativement conservés dans la
philosophie, La philosophie la plus ré-
cente est le résultat de tous les principes
antérieurs, et c'est dans ce sens que nulle
philosophie n'a été réfutée. Ce qui a été
réfuté , ce n'est pas le principe, mais seu-
lement la prétention de ce principe d'être
le dernier, la détermination absolue.
3® C*est donc sur les principes surtout
que de\Ta se porter l'attention de l'his-
torien de la pensée. Chaque principe a
dominé un certain temps et a déterminé
la forme sous laquelle on a considéré
i*univcrS| ou ce qu'on appelle un sys-
3) RBO
tème. 40 Enfin llûsloîre de bpl
phie , quoique 1 stoire , n*csl pat m
pour nous. Le contena de ses ai
ce sont les productions de la pcm
tionnelle , et, par cela mêoM , cUf
rien de périssable. C'est un nite
gressif de l'esprit , une prise de pei
successive de l'étemelle vérité.
Si maintenant, après noos être 1
idée sommaire de la philosophie di
nous lui demandons quelle solmi
donne aux questionsqui intéresseï
vivement l'humanité, ce que devi
dans ce système , l'exîstenoe d*a
juste et bon, l'individualité, la ]
nalité de l'homme, la liberté et II
lité de ses actions , son espéranc
autre vie, d'une meilleure destina
réponse sera difficile. Elle-même 1
pour très religieuse , et prétend <
tièrement d'accord avec le chr
me bien compris ; néanmoins 1
fait accuser d'être anti-chrétienw
théiste. Du sein même de Técole
élevé des voix qui déclarent 1
dogme de l'immortalité de l'âme
que d'autres disciples de Hegel le
ment de nouveau comme repoi
un fondement inébranlable. Hi
même n'a cessé de soutenir que
losophte avait absolument le màk
tenu que la religion , et qu'elle ■
ferait que dans la forme et le
Sans vouloir décider ici jnsqi
point et dans quel sens cette |w
est fondée , nous dirons qu'il noi
difficile que la théorie de Fidée
puisse échapper au reproche d
théisme ; et si ce reproche était h
personnalité de l'homme, avec
qui en dépend, serait en pérfl
idée absolue, qui est l'unité viril
toutes choses, dont l'évolution o
la pensée et le monde, et qui, à
dernier développement, dericB
universel , sujet absolu et infini, <
à la place de la Divinité , laqoetti
terait ainsi et n'aurait coosdenei
même que dans les sujets fins il
duek. Et comme, dans ce si
a de substance t|ue Tidée, cle
son développement , de réalité 1
que l'esprit qui en est la fin. Il
finis et individueb ne icnient #
tt£G
V
( &dS )
HÊG
Il dts
ijm
e
l
!«t de Tes-
m sobsUnce.
MTUlité de
ffâ suppose en die une snbstan*
Ile • une penoniuJité
iapérbable ? Ou,
k miiircnel n*étmit qu'uiie gêné-
lo^que des esprits finis,
et sans autre exi-
i|iie celles qu'il trouve dans les
H^ alorsoo n'échapperait au pan-
i|iie pour tomber dans l'athéisme^
e penonnalité ne serait sauTée
lépens de celle de Dieu lui*méme.
rme de Hegel semble ainsi flotter
BBZ abîmes , entre deux extrêmes,
ait inadmissibles. Dans tous les
■ondité parait gravement compro-
^ détruisant au fond tontes les
, qu'il considère, il est vrai,
reproduisant sans cesse dans le
it uniTcrsel , seule actualité, He-
t-il pas aussi la différence du
da mal et l'une des plus sûres ga-
d'une vie future ne se trouvent-
I uienacée. Si tout est évolution.
Ml d'un contenu donné, tout est
cient prédéterminé , et la liberté,
l'dle soit proclamée l'essence même
vit, devient nécessité pour les su-
ia; tout ce qu*ib croient être leur
|e, leur action propre , est alors
■CBt une partie db l'oeuvre univer-
■I effet de l'action étemelle de Tes-
fiuèral et absolu.
philosophie de Hegel n'est pas en-
linéralement comprise, parce qu'elle
■t pu encore exprimée avec une
■te clarté. Elle en est encore à s'é-
^ et à se présenter sous une forme
^. Au sein même de l'école qui
*>BQe de lui il y a division , dis-
' ^t progrès: il faut donc attendre,
i^ticr sur cette philosophie un der-
Sèment, qu'elle soit arrivée à son
On verra alors qu'au lieu d'être ,
^ «Ue le prétend , le système corn»
^haolu , elle n'aura été qu'un ef-
^ plus de l'esprit philosophique
^tpliquer l'univers par les idées,
^ra rendu le grand service d'avoir
^ Pidéalisme jusqu'à ses dernières li-
I et son résultat sera de faire revenir
kuon d'une voie dans laquelle elle
)uyelop. d. G. </. M. Tome XHI.
aura vainement cherché la vérité. J.W-iC«
HÉGÉMONIE (mot grec dérivé de
xrfifiù9 , conducteur, chef). Cest le com-
mandement ou plutôt la direction, U
suprématie, la conduite : ainsi Mercure,
conducteur des âmes, est qualifié de iyf»
fftôvcoc. Dans les fédérationsde l'antiquité,
il y en eut plusieurs dans lesquelles l'hé-
gémonie alternait d'une cité à l'autre; on
en trouve des exemples dans l'Élrurie ,
dans le Latium, et jusque dans la Gaule.
Le généralissime ne jouissait de son au-
torité que pour l'expédition qu'on en-
treprenait, sans pouvoir s'immiscer dans
l'administration intérieure des états qui se
soumettaient ainsi à sa direction. Héro-
dote emploie le mot hégémon tantôt pour
ra/, tantôt pour général^ tantôt enfin
pour ^^iiiîfr, qui montre le diemin. P. G-T.
Depub Thémistocle, ce mot eut, en
Grèce , une signification ^léciale, toute
politique, et marqua la prééminence d'un
état sur les autres. Sparte et Athènes se
sont disputé longtemps l'hégémonie en
Grèce : aucune des deux n'a pu la sou-
tenir à la longue. Thèbes même y pré-
tendit , dans le temps où elle eut deux
chefs tek que Pélopidas et Épaminondas;
mais ce fut pour cette république un court
moment de grtfbdeur, et bientôt rhégé-
monie de la Grèce devint le partage des
Macédoniens, jusque-là réputés Bar-
bares. S.
HÉGÉSIAS, voy. Ctcuqus {poé^
sie). — Outre le chantre de l'épopée cy-
prique, on distingue encore parmi les
hommes de ce nom qui occupent une
place dans l'histoire ancienne, deux sta-
tuaires, sans compter l'auteur du héroa
combattant ou gladiateur Borghèse , un
des chefs-d'œuvre du Musée royal * ; un
tyran d'Éphèse, protégé et maintenu par
Alexandre-le-Grand, et qui fut tué par
les patriotes Anaxagore , Codrus et Dio-
dore (Polyen, YI, 59); un philosophe de
Cyrène, surnommé Pisitfianate ou 1'^^-
vocat de la rnort^ qui enseignait que la
mort nous enlève, non pas des biens,
mais des maux, et le prouvait si éloquem-
ment que plusieurs de ses auditeurs se
suicidèrent (Cicéron, Tuscul. I, 34),
et que le roi Ptolémée I*' fut obligé de
(*) Aa mot Gladiatkur, il a été dit qae ion
nom était Jgaihiat} il faot lire Jfsias, S.
HEG
(594)
HBI
lui interdire FeDscignement de sa philo-
sophie et de Texiler; enfin ce fameux ora-
teur de la ville de Magnésie qui corrom-
pit Pélégante et simple diction des ora-
teurs attiques en y introduisant les ma-
nières brillantes et pompeuses du style
asiatique (asiaticum genus). Foy, Élo~
QUEircE. F. D.
HÉGÉSIPPE est un nom qui figure
avec distinction et qui se reproduit plu-
sieurs fois dans l'histoire. — Hégésippe,
que Denys d'Halicamasse (Jniiq, Rom,
1 , 49 et 72) mentionne comme un histo-
rien digne de foi, avait écrit les antiqui-
tés de Pallène , péninsule de Thrace , où
Énée se réfugia après la prise de Troie,
On pense qu'il vécut antérieurement au
siècle d'Alexandre. — Hégésippe, autre
historien , Juif converti de la moitié du
second siècle, devint évèque de Rome
vers l'année 177 et y mourut, sous l'em-
pereur Commode, vers 180. Il composa
des commentaires en cinq livres sur les
jéctes ecclésiastiques j depuis la Passion
de notre Seigneur jusqu'au temps où il
vivait : Eusèbe et Photius nous en ont
conservé des fragments infiniment pré-
cieux par les citations du Nouveau-Tes-
tament qui s'y trouvent et qui en consta-
tent l'authenticité. Son plan, qui n'aura
pas été inutile à Eusèbe , lui a peut-être
suggéré l'idée de son Histoire ecclésiasti-
que. — Ilégésippe de Tarente , surnom-
mé par Eschine, d'après sa manière de
porter ses cheveux, Crobxlus(U Toupet)y
est un poète delà moyenne oomédie(iM^.)
qui s'est fait applaudir sur le théâtre d'A-
thènes dans le iv* siècle avant notre ère.
Les huit épigrammes que l'Anthologie
grecque ( voy. Authologib ) nous a con-
servées sous le nom d'Hégésippe lui sont
généralement attribuées, ainsi que le
discours sur l'ilalonèse qui se trouve par-
roi les œuvres de Démosthène [Hegesip-
pi oratio de HalonesOy ab Jo, 7%. Fœ^
melioy Francfort, 1833, in-12). Le pe-
tit nombre de vers qui nous restent de
lui suffisent pour le classer parmi les
poètes les plus spirituels de l'antiquité, et
le discours sur THalonèse révèle un grand
citoyen qui , comme Démosthène , avait
compris l'intérêt national de la Grèce, et
le soutenait avec une éloqucnœ presque
égale à celle de ce prince des orateur». F. U.
Wk&aX {hedjra\
signifie fuite, et par lequel o
d'une manière spéciale la retr.
homet à Médine, lorsque U p
pouvant plus tenir tête à te
crut devoir abandonner la 1
ville natale, pour chercher ui
leurs. La fuite de Mahomet a
le cours de l'été de l'année
632, et elle a servi d'ère à to
tions musulmanes. Seulement
du prophète, donnant un efb
à la nouvelle ère, la fixèrent i
cément du mob de mohami
mois de l'ère musulmane, 1
mencement correspondait à
jeudi au vendredi 16 de ju
quand on veut mettre en rap|
née mahométane avec une i
tienne , il faut commencer pi
la première le nombre 633. 1
suffit pas : remuée musulmane
le cours de la lune, et elle es
quent plus courte de onut j
nôtre. Il résulte de là que, t
l'année mahométane comoM
époque différente par rappoc
que trente- trois années lun
sentent seulement trente-d
solaires. U existe des tableaux
dance des ères chrétienne el
dans V Artdevérîfinrlesdak
1. 1*', p. 148 et suiv., éd. in-
Tahlettes de Lenglct-DufresD
nÉGOt MÈNE, voy, lo
HEIBERG ^P»AaB-A«]
danois et publiciste, né ea Vi
dingborg, en Danemark, de|
végiens, avait, comme son \
Malte-Brun (vo^.), embrassé*
les intérêts politiques net de 1
française, et il écrivait dans 1
danois avec la liberté qu*il vi
nir pour toute la presse. Il y
satire personnelle, ce qui a
davantage l'autorité publiqoi
Les deux écrivains, dont Tefic
serait peut-être calmée plua
même, furent traités comoM
nels et bannis du royaume ^ 1 C
d^abandonner sa femme et i
Ueiberg, comme Malte-Brun,
France, espérant y trouver di
(|ue la patrie lui rrfiisAÎt. LNii
laiiwtre en AUemagne, en Hollande,
Mifiie el en Ruaûe, et traduisit pour
Wfarar les nouTelks et articles poli-
pEid» jonmanx étrangers; puis, au
n,ks oorrespondances particulières
kê iatmeptait. Beaucoup de ses ex*
hàt gazettes étrangères furent insérés
mk Mo/tiieuTy avec les notes qu'on y
ptfMtes dans le cabinet de Napoléon.
I ft h retraite en 1817, Heibôrgem-
^iiesloisirs à dci travaux de jouma-
ll, « fournit surtout à la Repue en cy-
Jféiique uo grand nombre d'articles
rb politique du Mord et sur la litté-
Ike danoise. H publia aussi quelques
labres politiques^ tdles qu'un Précis
llm^se et cnùque de la constitution
ikwnnoFthie danoise^ Paris, 1820;
Uettrex du» Norvégien de la -vieille
)is^ <m Examen des changements qui
Imtttta la constUution du royausne
\Jknègs^ P^ris, 1823. Ces lettres
NhUiI^ paru dans le journal anglais
; car Heibcrg coopérait aussi
jnnHnn étrangers. En même temps,
de la liberté de la presse in-
en Norvège pour faire paraître,
V pays même, ses réflexions sur les
^politiques. C'est ainsi qu'il publia
^^"■tiaiHand, 1817, en danois, des
***^miNMu sur la représentation na-
''*'*^ Norvège; anxquelles succéda,
22^1, à Ckriatiank, un écrit sur, ou
'^^^HHve, la peine de mort, dont il
'^^ l'abolition. A Drammen, dans
"■■^ pays, il fit imprimer une rela-
^/^t%lée Trois ans à Bergen ; enfin,
^^> il pnbliaà Cbrislianiases Erin-
^^ ^/minpoUtiskej selshabeligeog
*^ f^andel i Frmnkrige (Souvenirs
"^^ politique, sociale el littéraire en
'^X fmvrage où l'on trouve beaucoup
^^^Qtcs sur le ministère des affaires
U^ à l'époque oà Heiberg y était
^^ Cet ouvrage est encore empreint,
^^ ceux de sa jeunesse, d'un esprit
^ et quelquefois partial.
2^^baf^ a donné libre carrière à son
^ ***-- la satire ( nièces de
HËt ( 59,5 ) HEI
■k et l'autre pubUdsIe. Heiberg, en titre littéraire, et qui lui ont valu un sufr»
ri: fit se procurer, en 1803, une place ces honorable dans la littérature de son
m&Kieur au ministère des affaires pays (iH>r*^'//*DAHOisE,T.Vn,p. 517*).
; il accompagna, sous l'empire, I Ses deux opéras-comiques, La traversée
en Chine et L'entrée solennellcy dont la
musique a été composée par Schall et par
Schuke, ont eu du succès; il en est de
même de sa comédie de HecAingbom,
Dans la poésie lyrique, il fit paraître aussi
quelques essais, entre autres une traduc-
tion de l'ode de Churchill à l'indépen-
dance; essais qui prouvent que Heiberg
aurait pu se distinguer dans ce genre si la
politique ne l'avait détourné de la litté-
rature. Devenu aveugle, il acheva triste-
ment sa vie dans une profonde retraite à
Paris, en 1838.
Son fils Jkah-Louis, né à Copenhague
le 14 décembre 1791, et élevé à l'uni-
versité de cette capitale, y est deve-
nu directeur du théâtre , après avoir été
pendant quelques années lecteur à Pu-
niversité de Riel pour la langue da-
noise. S'étant familiarisé en France avec
le vauderiUe, il a introduit avec succès ce
genre étranger dans la littérature drama-
tique du Danemark, et il a publié une
théorie sur ce sujet **. Dans le grand nom-
bre de pièces qu'il a composées nous ci-
terons : Le roi Salomon et George le
chapelier^ Le Censeur et Panimal^ L'a^^
venture du parc de Rosenborg, Lepois^
son iTavril^ Le vingt-huit janvier ^ Les
inséparables , Le revenant de Krœge ,
Pouvoir et Ruse^ Le maître de langue.
Son drame , La prophétie de Tycho'-^
Brahéy joué en 1819, était une pièce de
circonstance. La musique de Kûhlau a
beaucoup contribué au succès de son
drame lyrique d^Elverhœi. Jean -Louis
Heiberg avait débuté dans b littérature
par une dissertation latine sur le théâtre
espagnol et sur Calderon^^. H a composé
au»i un roman : Un an à Copenhague^
des nouvelles et d'autres morceaux litté-
raires insérés en grande partie dans une
feuille publique qu'il a rédigée sous le
(*) Il fant lire yordingborf, a a Uea de Wi»
borg, lor la page citée, col. i, ligne x3. S.
^) Ce petit IiTre est intitnié Om Wt^de^iOen^
Da YaoderiUe, eonaidéré oomme genre de poé<-
fie dmaatiqoe, et da rang qa*il convient de loi
asùgner sur la scène danoise, Copenhague, i8'i6.
(***) Dt Pùtseos dramaticâr gtHMrt BispanicQ
^
pdmr la satire
pièces
qui oonstiti son
principal I «iÙMnclie, Copeahagne, 1817, in-8'.
HEI
(«86)
AËI
titre de la Poste volante de Copenho'^
gue^ 1 837 et années suivantes. En sa qua-
lité de professeur de langue et de littéra-
ture danoises, il avait fait paraître en al-
lemand, à Kiel, 1822 , un Thiitc des
formes grammaticales de cette langue,
traité dans lequel M. Ileiberg développe
tout un système philosophique sur la
grammaire en général , et particulière-
ment sur le danois. Ses œuvres poétiques
ont été réunies en 8 vol. in*8*, publiés
de 1833 à 1836. D-c.
HEIDEGGER (Chaeles-Guillaume
DE Heidegk, dit), général grec qui s'était
distingué comme artiste avant de se faire
un nom dans la guerre de Tindépendance
hellénique, naquit, en 1788, àSaaralbe,
dans la Lorraine allemande (Moselle),
et fut reçu , en 1801 , à Tacadémie mi-
litaire de Munich , où il fit des progrès
rapides ; il acquit surtout une grande ha«
biïetédans le dessin architectural et dans
le paysage. Nommé en 1805 lieutenant
d'artillerie, il assbta en 1806 à la cam-
pagne de Prusse, fit la guerre du Tyrol en
1809, et joignit, en 1810, comme volon-
taire, l'armée française en Espagne, d'où
il ne retourna dans son pays qu'en 1813.
Élevé au rang de major, il fut envoyé, en
1816, à SaUbourg comme membre de la
commission chargée de la délimitation
des frontières. Au milieu de sa vie er-
rante, son talent d'artiste prit un déve-
loppement indépendant de l'école, et
bientôt il apprit à saisir la nature d'une
manière vraie et animée, avec une grande
originalité. La nature si grandiose du
pays de Sakbourg ( voy, ) lui inspira ses
meilleures études de paysages, et, quoi-
qu'il ne se fût essayé, pour la première
fois, dans lapeintureà l'huile qu'en 1816,
il ne composa pas moins de 67 tableaux
jusqu'en 1825.
M. Heidegger était lieutenant-colonel
au service de la Bavière, lorsqu'il se sen-
tit un désir irrésistible d'aller en Grèce
s'associer à la lutte des Hellènes contre
leurs oppresseurs; il partit en 1826, muni
d'une permission spéciale et d'un congé
extraordinaire du roi. Il présida, jusqu'à
l'arrivée ducomteKapodistriasàNauplie,
la commission chargée de l'administration
des secours envoyés d'Europe. Au mois
âê février 1827| il prit part à l'expédi-
tion de âalamine qui tamjm de déè
l'acropole d'Athènes. Bientôt aprà
nomma chef de l'escadre qui se poi
tre Oropus, dans le canal de Nègr
et détruisit les principaux magai
Turcs. Kapodistrias ayant reconn
le colonel Heidegger un ferme i
pour son administration, lui ooa
1828, le commandement de Ni
auquel il joignit ensuite le gouvcn
militaire d'Argos et la haute iiis|
des revenus publics du golfe d
Après le retour de M. Fabvîer (v
France, le colonel bavarois fut a
chargé de l'organisation ultériei
taAiiAoSf fonction liée à la haute di
de l'école militaire centrale de ?
et de tous les établissements qui
tachent à l'armée.
L'excès du travail et le climat alli
la santé de M. de Heidegger ; il
forcé d'aller passer quelque temps
ne. Au bout de quelques mois , il
l'organisation des troupes regi
mais des accès de fièvre continueb
ddèrent, vers la fin de Tannée, à <
la Grèce. Longtemps retenu par d
constances pressantes , il ne pot
qu'au mois d'août 1 829 ; il se nm
les Iles Ioniennes en Italie, et, aprc
séjourné quelque temps à Rome, il;
le 9 juin 18S0,àMunich,où il vi
ses loisirs entièrement à la
composa plusieurs tableaux fbrt il
sants, s'esnya aussi dans la petntm
que, et exécuta pour la Gtfptotkèk
Munich {voy.) l'attelage de quatr
vaux du char de Hélioa. Les émàm
esquisses de M. de Heidegger poi
cachet du génie; mais ses tableaux à
peints depuis son retour de Grèi
bien inférieurs à set premières coi
tions. La Grèce en a très soavest
les sujets. Nommé colonel d*étatHBi
1 830, il fit partie pendant quck|«
(1832) de la commission chargée
riger les travaux de fortification a
stadt; mais l'élévation do prince Pp
Othon {yoy.)ét Bavière au trônedi
le ramena dans ce pays et lui asai|
sphère d'activité plusétendoe. Défi
bellan du roi de Bavière, il fut prc
grade de général grec , et appelé \
sein de la oowmitsinn qui poid
HEI
(597)
HEI
1 roi Othon était chargée de
tu DouTeaa royanme. C. X.
LBERG. La jolie ville de ce
be par une population indus-
•mmer^nte de 13,000 habi-
lusieurs centaines d^étudiants
» d'étrangers, est située pres-
mité septentrionale du grand-
ide ( cercle du Bas-Rhin ), sur
be du Nëbkar, an point même
trarscy qui traverse un pays
et fertile, vient aboutir à cette
sud de la ville s'élève le Kœ-
I nord , sur la rive droite du
Heiligenberg, avec les ruines
it, borne l'horizon. Le Neckar
Hissage entre ces deux chaînes
its coteaux , et la ville elle-
Duve encaissée entre les hau-
ionales et la rivière. Un pont
e 700 pieds de long unit les
Au-dessus des demeures mo-
ent l'église du Saint-Esprit, où
autrefois la célèbre bibliothè-
e, et l'église de Saint-Pierre,
lits visitent les tombeaux de
Sytburg , de Marquard Fre-
mpie Fulvie Morata. Mab le
ire de tous les voyageurs, c'est
. Jusqu'en 1720, Ueidelberg
résidence de l'électeur comte
Rhin : le palais de ce prince
lud la petite ville qui s*est peu
6e à l'ombre de ses murs pro-
ijourd'hui,ce château électoral
ble ; les Français le dé vastèren t
guerre du Palatlnat (depuis
1764, un orage affreux et des
udre complétèrent l'œuvre de
. Mais les restes du château de
forment les ruines les plus
, les plus pittoresques, les plus
lent conservées de l'Allema-
quaire y peut étudier à loisir
ites phases qu'a subies l'archi-
Miîs le XIV* jusqu'au xvii* siè-
lique et la renaissance offrent
r à la vue la forme ogivale et
( ornements architectoniques.
»mbreuses croisées, les tours,
: les créneaux de ces magnifi-
I soient éclairés par un beau
nai ou voilés par la brume
; que les cours, les terrasses
et les jardins modernes de cette demeure
autrefois si somptueuse soient solitaires
ou couverts de promeneurs indigènes et
étrangers, d'Anglais moroses et de joyeux
étudiants : dans toutes les saisons de l'an-
née, à toutes les heures du jour, cet édi-
fice unique présente un tableau à faire
tressaillir le peintre et le poète. Bfathis-
son (vojr.)y le chantre des ruines, y
crayonna son immortelle élégie : Aufden
Ruinen eines BergschlosseSjethxetk sou-
vent l'écho a murmuré depuis ses stro-
phes au pied de ces murs démantelés;
des milliers de voyageurs ont promené
leurs regards du château vers le pays si
gracieux et si varié qui lui sert de cadre.
En ces lieux, la beauté de la terre et la
masse gigantesque des débris s'allient à la
magie des souvenirs. Ce que le Colisée est
à Rome et à lltalie, le château de Hei-
delberg l'est à l'Allemagne. Dans le colos-
sal amphithéâtre de Vespasien, c'est l'an-
tiquité avec ses plaisirs barbares qui se
dresse devant notre imagination : ici, c'est
la brillante chevalerie, c'est le moyen-
âge poétique qui semble revivre dans ces
salles d'honneur et ces cours spacieuses.
Ébloui de cette merveille, à peine le voya-
geur jette-t-il encore un regard sur le fa-
meux tonneau de Heidelberg^ conservé
religieusement dans les caves du château,
et dont se glorifiaient les vieux princes
palatins, buveurs non moins intrépides
que braves guerriers*. Hélas! il est dépos-
sédé de sa vieille renommée : aujourd'hui,
la brasserie de Perkins-Barclay, à Lon-
dres, possède des tonneaux d'unecapacité
plus grande , et leurs vastes réservoirs se
remplissent d'ale journellement, tandis
que la tonne de Heldelberg est une ruine
comme le château de ses anciens maîtres.
La ville de Heidelberg, située à l'em-
branchement de plusieurs grandes routes,
fait un commerce considérable en huile,
tabac , graines de lin ; elle possède des fa-
briques; cependant elle est plus connue
dans le monde littéraire et scientifique
que dans le monde industriel. Son uni-
versité et sa bibliothèque forment , avec
(•) II peat contenir, dit-on, aSo fomirês d«
Tin, et il a longtemps lopporté inr son bondoa
une petite salle de bal. Il a remplacé, en 1729*
la fameuse tonne que les Français avaient vidée
et détraite en 16^.
HEl
(i98)
HEl
•on chdteauyses plus betax titres dt gloire.
L'unÎTersité de Ueidelberg, It plus
ancienne d* Allemagne après celle de Pra-
gue , a été fondée, en 1 386, par Télecteur
Rupert n. En 1 62 S, elle déclina après les
dévastations de Tilly (voy.)^ qui enleva sa
bibliothèque. Après la guerre de Trente-
Ans, elle se releva sous Télecteur Charles-
Louis, grâce à l'éclat que projetaient sur
elle les noms de Spanheim, de Freinshe-
mius, de Pufifendorf. Une nouvelle ère
commença pour cette antique institution,
en 1803 , lors de la cession de Heidel-
berg au grand-duc de Bade; Charles-
Frédéric y affecta des fonds considéra-
bles , et lui conféra le titre de Ruperto-
CaroUna, Des professeurs éminents il-
lustrèrent ses quatre fiicultés. L'Europe
savante nomme avec distinction les théo-
logiens Schwarz, Umbreit, Paulus, les
jurisconsultes Thibaut, Zacharis, Mit-
termsyer, Rau, le médecin Chelius, le
chimiste Gmelin , les historiens et philo-
logues Schlosser, Creuzer, Mohne , Bxr,
sans compter d'autres noms plus jeunes
qui paraissent avec éclat dans la carrière
de l'enseignement.
La bibliothèque de Heidelberg , au-
jourd'hui riche de 130,000 volumes, a
pris naissance à la fin du xiv* siècle ; la
bibliothèque du chancelier Conrad de
Gelynhausen ( 1 390 ) et un legs de Mar-
silius d'Ioghen (1396), premier recteur
de l'université , vinrent dès le principe
l'agrandir considérablement Elle s'enri-
chit encore dans la suite par les legs que
lui firent des évéques de Heidelberg et
plusieurs électeurs palatins ; Jean de Dal«
berg et Rodolphe Agricola y sjoutèrent
les riches collections qa'ib avaient for-
mées eui-mémes. Sous l'électeur Othon-
Henri, les manuscrits que ce prince avait
achetéi en Palestine tombèrent en psr-
tsge à ce fonds public déjà si considé-
rable. Sous Frédéricin, les bibliothèques
des couvents du Palatinat furent incor-
porées dans celle de Heidelberg; et elle
reçut encore divers legs ou dons. En
1030, elle contenait, outre un assez
grand nombre de livres imprimés d'une
valeur secondaire, 1,956 manuscrits la-
tins, 481 grecs, 389 hébreux, 846 al-
lemands, en tout 3,633 manuscrits,
fans compter osox tu bn^ (rao^jatie
dont le nombre est inconnu. Il
tait la le terme de sa prospérité,
chesses amoncelées depuis des sic
rent déclarées de bonne prise pti
néral Tilly ; Maximilieo de Bavièv
la bibliothèque de Heidelberg a
Grégoire XV, et Léon Allatius fat
de la conduire a Rome, où , som
de Bibliotheca Palatiiuty elle fbn
subdivision de la bibliothèque Yi
En 1797, les Français enlevèftnt
dernière , en vertu du traité de
Tolentino, 500 manuscrits cboii
cette occasion , et la bibliothèqo
Une perdit ain^ 38 manusa
1 8 1 5 , le pape ayant récupéré par
de Paris ses biens perdus, voulut
hommage à un principe qu*il ii
pour lui-même et ne pas légitii
exaction en jouissant des fnii)
autre : il rétrocéda donc à la non
bliothèque de Heidelberg, ave
manuscrits qui avaient fait le vc
Paris , tous les manuscrits en v
lemand, au nombre de 809, qi
Allatius avait transférés deux siî
paravantà Rome; il y ajouta, de
fameux Codex Palatinus , cool
paraphrase poétique des quatre \
par le moine Otfried ( voy, ) ; enl
tre manuscrits en latin conoenii
toire de l'université de Heidelbc
restitution partielle exerra um
inflnence sur l'étude de Pancîaa
rature allemande. A Rome, œ
scrits étaient ou inabordables, oa
peu profitables à des savants don
des ne suivaient point cette din
Heidelberg, où M. Wilken [voj,
mena , ils se retrouvèrent sur le
Ces émigrations bizarres, inat
donnent le commentaire le pi»
sant de ce vieux dicton : Hmk
jata Uhelli,
HEIN ( Pixaaa ), célèbre m
landais, naquit, en 1 578, a DelA
près de Rotterdam. Entré dans 1
comme simple matelot et passanl
les degrés, il s'éleva, en 1 633, pi
voure à la dignité de vice-amii
flotte des Indes-Orientales^ doal
(*) y^oir too Utt* : Bûtoùrw dm «M
Ucti4>ms d» IUiàMw§. Uddclk, ttl
msad.
BEI
(599)
HEI
€0 dieftai fut confié en 1 63 7 .
I innée, il battît les Espagnols
i da Brésil, leur enleva plu-
aux et ramena un riche butin
5. En 1628 y il prit, presque
^nty arec 31 vaisseaux, toute
otte d'argent des Espagnob,
sur montait à 12 millions,
r les marchandises précieuses
ait chargée. En récompense
ion d'éclat, Hein fut nommé
d ai 1629; mais il périt peu
près dans un combat contre
aux partis de Dunkerqne.
tuer sa mémoire, sa patrie lui
1 monument de marbre dans
glise de Delft. X.
^E[£if &i), littérateur allemand
in , est né à Dûsseldorf , en
idia le droit à Bonn, à Berlin
^e; puis il vécut altemati-
imbourg, à Berlin, à Munich,
30, année où il vint à Paris ;
i temps, il n'a guère quitté la
la France. Le nom de Henri
-es connu dans ce pays ; Tau-
Ime a eu soin de traduire une
i ouvrages dans notre langue,
igtemps il a été un actif col-
le la Revue des DeuxMon^
tournure de son esprit, il se
r beaucoup de sympathie et
le points de contact avec la
Ai que feu Bœrne et M. Gutz-
iréché à la Jeune Allemagne
le français.
contestera le rare talent de
Ju'on lise ses Reisebilder ou
[>oli tiques (il a été coUabora-
GazeUe d* Augsbourg) ^ ses
* la littérature et la philoso-
Lllemagne contemporaine ou
Ils artistiques : c'est partout et
le intarissable verve d'esprit,
Dt persiflage des hommes et
souvent une exquise sensibi-
it d'autant plus que l'auteur a
1 cacher, de peur d'être con~
la race des pleureurs fati-
M. Heine est coloriste; son
sque, animé, chaud,est le pro-
imagination ardente. BI. Heine
esprit rien de ce vague qu'on
ibîtaeUemeot aux penseur» et
aux écrivains allemands : chez lui, les idées
sont claires, nettes, précises, et cette clarté
s'est communiquée à son langage. Bien
de plus lucide, de plus dégagé que sa
prose, et œ n*est point là un mérite mé-
diocre dans la littérature allenumde.
L'ouvrage capital de M. Heine, et qui
a produit un véritable enthousiasme au-
delà du Bhin, est celui qu'il a intitulé
Reisebilder j Tableaux ou Esquisses de
voyage (Hamb., 1826-31, 4 vol. in-8«;
2* édit, 18S0-83). Cet engouement se
conçoit : l'auteur se montre auteur ai-
mable et gracieux , pétillant de galté ,
de moquerie, diarmant dans ses bou-
tades, impertinent, libertin tant soit peu,
mais sans firanchir néanmoins les bornes
de la décence; peintre de caractères,
de mœurs, de caricatures, de paysa-
ges ; homme du monde par instinct, étu-
diant mal appris par habitude. Il y a
dans M. Heine quelque chose de Sterne,
de Jean-Paul et de Voltaire; il tient à
l'auteur de Tristram Shandy et au créa-
teur de Titan par cet indéfinissable Air-
mour qui ne rit que du bout des lèvres,
ne pleure qu'à la dérobée, et passe, avec
la mobilité d'un enfant , des larmes au
rire. Mab notons en passant que chez
BL Heine le rire, et même le rire sardo*
nique, prédomine. Ainsi que Sterne et
Jean-Paul, il se platt à créer des person-
nages buriesques, étranges, exception-
neb, mab intéressants en raison même
de leur caractère bizarre et anguleux.
M. Heine a emprunté à Voltaire le fouet
du ridicule, cette arme irrésbtible, toute-
puissante , à l'aide de laquelle il firappe
impitoyablement à droite, à gauche,
sur tous les originaux que lui présente
la bonne Allemagne, où l'originalité des
caractères n'est pas encore tout -à- (ait
épuisée. Gare surtout aux professeurs
pédants et aux écoliers niab! M. Heine
a gardé rancune à la férule du gym-
nase et à l'ennui des cours universitai-
res. Gare aux romantiques, cerveaux fê-
lés , admirateurs outrés ou affectés de la
nature et du moyen-âge! Point de pitié
pour eux! Peintre goguenard, il fait la
charge, non le portrait de ses pauvres vic-
times. Malheur aussi aux hommes d'ar-
gent! M. Heine n'aime guère les ban-
(^oiers* De bit^ il n'aime pas gnod'cboM )
HEI
(600)
BEI
il n*aiine personne, si ce ji*eit pourtant la
jeune fille que le hasard place sur son
chemin, ou quelques souvenirs d^enfance,
ces passions ineffaçables et tenaces qui
nous suivent fort heureusement, malgré
nous, à travers tous les naufrages de la
TÎe. A tout prendre, M. Heine n*est sou-
vent qu'un épicurien aimable, un fau-
ne recouvert du frac moderne. Voyez,
par exemple, les esprits qui éprouvent
pour lui le plus de sympathie : c*est Gentz
(vo/.), Tépicurien par excellence; c'est
le prince Puckter-Muskau (yojr,)^ cet ad-
mirable viveur, qui se hâte, en arrivant à
Paris, de demander l'adresse de M. Heine.
Mais rAUemagne réservée et prude, mais
FAllemagne idéalbte et exaltée ne veut
point reconnaître la maîtrise de M. Heine;
elle lui reproche l'absence de cette convic-
tion, de cette foi ardente, qui fait le grand
poêle; elle lui dit avec amertume : Vous
ne marchez point vers un but sérieux ;
ni dans votre vie, ni dans vos écrits, vous
n'aspirez vers un idéal haut placé. Vous
êtes matérialiste; vous n'êtes point appelé
k devenir l'instituteur de votre nation,
qui, dans les plus mauvais temps, a su
conserver de nobles tendances, une phi-
losophie pure, désintéressée, spiritua-
liste, et la foi da ses pères. De quel droit
vous attaquez-vous aux gloires littéraires
\le votre pays, gloires légitimement ac-
quises, que vous traînez dans la boue
pour apprêter à rire à nos voisins d'outre-
Rhio ? et surtout, pourquoi vous êles-
vous fait frivole, vous, le fib d'un pays
sérieux?
La controverse avec M. Heine serait
trop facile; lui-même n'a sans doute
point pris au sérieux ses éloquentes bou-
tades contre l'ordre social et religieux ;
mais le mal qu'il aura produit, en raison
même de son talent, sur une génération
dont le cœur éuit tout prêt à recevoir
une pareille semence, est peut-être irré-
parable.
Mais si ces Uches défigurent les ou-
Trages de M. Heine , il faut signaler d'un
autre côté beaucoup de parties lumi-
neuses oà cet esprit original brille d'un
pur éclat , du Voyage an Brocken , par
exemple, selon nous son chef-d'œuvre.
Sur cette montagne cla«iquc, chantée
pw tous les poètes de l'Alleniagoe, mon-
tagne où Gœthe s'est aws en wê
souverain y M. Heine a troavé so
cueillir de nouveaux lauriers.
Dès 1 823,M. Heines'étaitfaHen
comme[poéte par un recueil devcn
1 83 3, par un intermède lyriqiie.l}i
recueil (Buch derUeder^ Hamb.,
reproduit, sauf quelques omwsin
deux premiers essais. Dans ce md
cueil se trouvent les poésies ék
premiers volumes des ReisebikL
vers lyriques de M. Heine,
produit d'un enthousiasme poi
blent toujours inspirés par l'air i
ou le souflle du printemps, tant i
délicats et frais. Écrits à propos d'à
d'un souvenir à demi eflacé, d'à
pression fugitive, ils flottent deva
prit du lecteur comme les fib de i
ge; ils résonnent à son oreille cm
son lointain d'une cloche
A ToretUe iocertain* apporté par le
En 1 833, il fit paraître deux tn
Almansor et Radrliff, Ces deux
ges dramatiques n'ont point eu ds
tissement.
Ses ouvrages en prose sont, os
Reisebilder^ les suivants : Kahià
Lettres sur la noblesse, adressées as
de Multke (Hamb., 18SO; Beitm
Geschichte der neuem schœmem
ratur in Deutschland^ ou Apei
la littérature allemande contêni
(Hamb., 1833, 3 vol.) : U JIa
Deux Mondes a reproduit en 11
ces aperçus; Franzœsisdie Zmsi
ou la France de 1881 à 1833 (1
1833). Les articles de correspo
que M. Heine a envoyés, de 1831 i
à la Gazette dAugsbourg^ et c|a^
bliés plus Urd sous ce titre de Fi
sische Zustœnde^ formeront toujo
des lectures les plus intéressantes si
mémorable époque.
S'il fallait résumer en peu de
caractère spécial du Ulent de M.
nous dirions qu'il appartient à cctl
d'esprits que Jean-Paul a nommés
croisés{Grister^Misehiin^r)^ pan
semblent issus de deux pays o« €
siècles différents. Fram^ par b
Allemand par le cœur, M. Beii
constamment appliqué à faire fé|
HEl
(601)
BEI
gauloises sur sa sensibilité ger^
, sans parvenir toutefois à étouf-
létement la dernière. Cette lutte
i a porté bonheur, puisqu'elle
son originalité. L. S.
ECCIUS ( Jkan-Thïophils ) ,
rai nom était Ueiitecke, juris*
et humaniste 9 naquit, le 11 sep-
681, à Eisenberg (duché d'Al-
) , étudia d'abord la théologie à
t à Leipzig , et puis le droit à
il fut nommé, en 1 7 1 3, profes-
lilosophie et, enl 720, professeur
En 1723, il fut appelé à Frane-
1727, il alla remplir la même
'"rancfort-sur-FOder. Étant re-
Ualle, en 1733, avec le titre de
' privé et en qualité de profes-
roit et de philosophie, il y mou-
août 1741.
;cius était un homme profondé-
é dans toutes les branches de la
ence , surtout dans le droit ro«-
bns le droit allemand, auxquek
>réparé par Fétude de la philo-
1 y joignait une connaissance
Dune des langues anciennes, des
i et de l'histoire universelle. Ses
qui se distinguent par leur or-
ne, par un latin pur, et qui tous
! nombreuses éditions, jouirent
I d'une autorité classique. De
e sont : Antiquitatumjiu Ro-»
iiustrantium syntagma^ Halle,
^ementajuris civilis sccundum
jisututionumy Amsterd., 1 7 25 ;
ijuris civilis secundwn ordi^
tdectarum^ Amsterd. , 1722 ;
Juris Romani et Germaniciy
33.— Son fib, jEAif-CHEÉTiKir-
.K Heineccius , éditeur de plu-
its de son père et de quelques
d'autres jurisconsultes, né en
aile, fut longtemps professeur à
e noble de Liegnitz; mais il se
la charge quelques années avant
qui eut lieu en 1791 à Sagan
CL.
fSE ( Jean - Jacques-Guil-
ittérateur allemand , né le 1 6 fé-
9 à Langewiesen , près d'Urne-
udia le droit à léna et fit en*
ijour à Erfurt d'où il se rendit à
dt. Gleim et Wieland dirigèrent
ses étude»- poétiques ; mais, dans le h\i ,-
Heinse appartient à cette classe d'écrivains
qui se forment dans le monde, au contact
des hommes, plutôt que par les livres.
Enthousiaste , doué d'une imagination
brûlante, il se passionna surtout pour
les arts. Les vues artistiques qu'il dé-
posa dans ses ouvrages se développèrent
d'abord dans la belle galerie de la ville
de Dûsseldorf, où Jacobi (voy-) l'avait
appelé, en 1776, pour coopérer à la ré-
daction d'un journal littéraire intitulé
PIris. Un séjour de trois ans en Italie
(1780-83) devint à la fois pour lui un
temps de délices et une période de tra-
vail, n avait débuté, en 1774, dans le
monde littéraire par des Épigrammes,
bientôt suivis (1773) par une traduction
de Pétrone, et par Latdion ou les Mys^
tères d'Eleusis (1773). Sous le beau ciel
de Rome , il prépara une traduction en
prose du Tasse et de l'Arioste, et médita
son chef-d'œuvre , Ardinghello , roman
qui servit de cadre à ses idées sur l'art ,
et qui reproduit, dans des tableaux brû-
lants, l'influence irrésistible que l'Italie a
exercée de tout temps sur les esprits poé-
tiques. Il en publia la f^ édition en 1787
(Leipz., 2 vol. in-8^). La lave des pas-
sions qui dévoraient le cœur et le sang de
Heinse est répandue sur ces pages; son
style est d'une admirable énergie , d'un
coloris brillant; mab les habitudes un
peu brutales de l'artiste tapageur, de l'é-
tudiant aux façons cavalières , se trahis-
sent malheureusement à chaque ligne.
Peut-être pardonnerait-on ce défaut en
faveur de l'espèce d'originalité qui en
résulte, si l'on ne respirait pas dans Ar-
dinghello ^ ainsi que dans les autres ou-
vrages de Heinse, l'air enivrant et dan-
gereux d*une sensualité toute païenne.
Wieland lui-même , qui certes n'était pas
rigoriste, s'effaroucha de la licence de son
élève et blâma cette débauche d'esprit.
Parmi les autres ouvrages de Heinse, nous
citerons encore Hildegard de Hohenthal
(Berlin, 1795-96, 2 vol.; nouv. édit.,
en 3 vol., 1804), et ses Lettres sur Vl--
talie^ publiées sous le titre ^Anasta-
xie (Francfort, 1803, 3 vol. in-8«). Ses
lettres particulières, remplies d'intérêt
et écrites avec tout le laisser-aller de son
caractère ^ sont en partie consignées dans
HEI
(602)
HEI
la correspondance de Gleiui, Heinse et
Mûller, publiée par Kœrte (Zurich, 1806-
1808, 2 vol.). lleinse est mort le 22
juin 1803, après avoir occupé, depuis son
retour déliai ie, la charge de bibliothé-
caire de Télecteur de Blayence. L. S.
HEINSIUS (Antoiite) , grand pen-
sionnaire de Hollande depuis 1689 jus-
qu'à sa mort, anrivée le 3 août 1720 , k
Tâge de 79 ans , était un des grands
hommes d*état du siècle de Louis XIV.
On sait quelle énergie il opposa à ce mo-
narque en 1 709 ; et Voltaire, dans le Siè~
de de Louis XIV^ le compare à un Spar-
tiate humiliant le roi de Perse. X.
HEINSIUS (Daniel), célèbre phi-
lologue néerlandais, naquit à Gand au
mois de mai 1580 ou 1582 , et apparte-
nait à une famille distinguée de cette
ville. Ses parents renvoyèrent à Leyde,
où il fit ses études classiques sous Sca-
liger , qui était alors professeur à cette
université. Dès l'âge de 18 ans,Heinsius
occupa la chaire de langue grecque ; il
succéda ensuite à son maître , enseigna
la politique et Phistoire, et devint histo*
riographe des Provinces-Unies. Enfin,
après une longue carrière pabiblement
consacrée à Tétude, il mourut le 25 fé-
vrier 1 655. — En lui le goût égalait Téru-
dition; on estime beaucoup ses vers hol-
landais, SCS discours latins et ses dis-
sertations historiques. Les livres anciens
qu*il a commentés et interprétés sont
5iaxime de Tyr ; la Poétique d'Aristote,
à laquelle il a ajouté un traité sur la tra-
gédie; Hésiode, Théocrite, Moschus,
Ovide et Sénèque le tragique. On fait
grand cas de ses remarques sur le Nou-
veau-Testament. U a publié aussi un
Éloge de TAne et autres facéties. Il y a
plus d'érudition que de poésie dans ses
vers grecs et latins. La république de
Venise le fit chevalier de Saint-Marc :
Gustave- Adolphe et Urbain VIII lui
donnèrent des manfues d'estime. Dans
les Mémoires de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres , l'ablié Batteux a
réfuté sa di>sertation qui tend à prouver
({ue le traité De Mun/lo n'est pas d*Aris-
tote. U y a un peu d'amertume dans ce
morceau, d'ailleurs fort érudit.
Nicolas , fils du précédent , aussi sa-
vini que Heinsiui le père, atquU à Leydc
le 29 juillet 1620 , et moanit à La liai*
le 7 octobre 1661. Il ToyagcA beanconp
en Angleterre, en France, en Suède. Liî,
il fut nommé résident près la rém
Christine, qui l'avait préoédemmeot en-
voyé en Italie pour y chercher des ■»>
nuscrits et des médailles. Nicolas Hcn-
sius avait un caractère doiUL et indoigtt
qui lui faisait beaucoup d'amis; il paat
dans sa patrie les dix demièret années di
sa vie. Ce savant avait une telle inttfli*
gence des poètes latins qu'oo peut le m»
garder comme le restaurateur d'OvMe,
de Silius Italicus, de Valerius Flacm,
de Claudien , etc. Il a donné anaî wm
excellente édition de Virgile. On adain
surtout les remarques qui composent Toe-
vrage intitulé Adversaria , lequel néM-
moins ne parut qu'en 1742 dans IcsédH
tions de Burmann. Comme son père, ?ii-
colas Heinsius fut bon poète en bolk^
dais et en latin. P. G-i.
HEINSIUS ( Onioir - Fainiaic-
Th^odoeb ) , l'un des fcemmairiens cl
lexicographes allemands les plus wtiali,
naquit à Tschernow, dans la N'osTfis»
Marche de Brandebourg. U donna d*t-
bord des lei^ons an collège de Frédérk*
Guillaume , a Berlin , et devint cnnili
professeur au gymnase dit de Beriim^Mi
(vo)^. Beelin), enfin maître de langoecl 4t
littérature allemande au Collège fnmrm
de la même ville , fonctions qu'il rcapft
encore présentement. M. Hetnsim f*ctf
fait connaître par de nombreux onvra^
allemands publiés à Berlin , et qui oal
été reproduits la plupart dans une HÙir
d'éditions. Nous citerons nominalcmeat
les suivants : Grammaire alUmumée^
1798-99, 3 vol. in-8*; Exîrtùt dm
traité d*Adelung sur le style aHemand ,
1800, et 2*édit., 1808; le Conseil litt
Allemands y 1800, et 6* édit. , I83S;
Nouvelle Grammaire allemande^ ISQl,
S vol., et 4« édit., 1822; La Lan^me al-
lemande théorique et pratique^ 1804, ft
10« édit., 1824 ; Teui ou Élémeati iie
toute l'vlocution alltmandej 5 vol., 1 W7-
1 2 : la dernière édition de cet oo^rafi â
paru de 1824 à 1825; Le Bois sacré Jet
Bardes^ 1808-10, 3 vol. , et dereicrr
édit., 1823-25, en 4 vol.; Indicûttv
de la langue et des mœurs aHemandes^
1817} enfin TiaiportaDt Dt€tioMimn
i
HEK
(603)
hbL
national de la langue allemande j Ha-
■OTre, 1818-22,4 gros toI. io-8^ X.
HEKXtA (mont), situé dans la partie
Béridionalc de llstande(îK)X.), à une forte
fieue de la câte , est le principal volcan
de cette lie, qui en compte au moins une
dizaine. Élevée d'environ 4,800 pieds ,
€elte montagne couverte de neige est
tttoarée de roches de lave, de bouches
volcaniques, et de petits lacs autour des-
qneb règne, comme sur toutes les colli-
nes, la plus grande stérilité. De sombres
loages couvrent ce paysage, qui présebte
im aspect propre à inspirer la tristesse.
(Latrefois le mont Hekla était sujet à des
imptioDs formidables : on voit un ancien
torrent de lave à 4 lieues au nord-est du
rolcan ; à la fin du xvii* siècle, il lança au
bin des tourbillons de cendres; depuis
1766 il est tranquille, mais il règne en-
core de la chaleur dans son intérieur.
A quelques lieues de là , le mont Kjia-
BtA a également répandu sur ses flancs
M à ta base des torrents de lave qui hé-
rinent maintenant les bords du lac My-
vala. Ses grandes éruptions ont cessé de-
pois 1724; mais au fond de son cratère
oo voit bouillonner une masse de liquide
épais et noir qui est poussé quelquefois
en Pair, sous la forme d'un jet ou d'une
colonne. D'autres cavités au pied du
Krabla sont autant de chaudières natu-
relles où bout également un liquide noir.
L'espace entre le Krabla et un volcan
voisin est tout imprégné de soufre , ou
|rfatût c'est du soufre pur couvert d'ef-
floresoences alumineuses. A travers ce
tas de soufre, la vapeur se fait jour. Une
montagne du voisinage est toute compo-
sée d'obsidienne, qui parait également
ooe production de ces volcans.
L'exemple d'autres volcans de l'ile
prouve que l'on ne peut compter sur
irar repos; le Rattlagiaa, par exemple,
dont les éruptions avaient cessé en 1756,
les a recommencées en 1823, en causant
de Tiolents tremblements de terre. Deux
ans auparavant , le Johul , ou volcan
d'Eyafialla , tranquille depuis un siècle ,
lan^ des flammes, des tourbillons de
funiée et de pierre; et Tannée suivante,
il sortit de la lave du pied de la monta*
gne. Vers cette époque, d'autres volcans
de nie forent en activité. Des sources
d'eau chaude jaillissent aux environs du
Krabla. D-c.
UELCOLOGIE ou Elcologix. Ce
nom a quelquefois été donné à la théo-
rie des plaies suppurantes, du grec eXxoc,
plaie, abcès fvo/. ce dernier mot).
HELbENBtJCU,v.HÉEos {livre des).
HÉLÈNE , la plus belle femme d'un
siècle où des déesses elles-mêmes se dis-
putaient le prix de la beauté et prenaient
un berger pour arbitre (vojr, Paris), ap-
partient moins à l'histoire qu'à la fable«
Issue du même œuf que Pollux, et, comme
lui, fille de Jupiter, Hélène eut pour mère
Léda , reine de Sparte et femme de Tyn-
dare. Sa beauté , céleste comme son ori-
gine, eut tant de renommée , dès son en-
fance , que Thésée l'enleva avant qu'elle
eut atteint sa dixième année. Ses frères ,
Castor et Pollux (vof, Dioscures), la
délivrèrent par la force des armes et la
ramenèrent à la cour de Tyndare. Une
tradition conservée par Pausanias (1. Il ,
ch. 22) nous apprend qu'elle eut une
fille de son ravisseur. Ce rapt de Thésée
ne fit qu'accroître la réputation de beauté
dont jouissait Hélène, et les princes de la
Grèce n'en mirent que plus d'ardeur à
briguer la main de cette jeune fille, l'or-
nement et la gloire de Sparte. Les plus
célèbres de ses prétendants étaient Ulysse,
Diomède, les deux Ajax, Podalire et Ma-
chaon, Patrocle, Ménélas. Alarmé d'un si
grand concours de jeunes princes, voyant
bien qu'il ne pourrait en préférer un
sans irriter tous les autres, Tyndare eut
recours à la sagacité d'Ulysse, qui lui con-
seilla de lier par un serment solennel tous
les prétendants, de leur faire jurer qu'ib
approuvei'aient le libre choix que ferait
sa fille, et s'uniraient au besoin pour dé-
fendre la cause et les droits de l'époux
choisi par elle. Après ce serment , Hé-
lène déclara sa préférence pour Ménélas
(vojr.) et l'épousa. Depuis trois ans elle
était unie à Ménélas, dont elle eut une
fille, Hermione, lorsque Paris vint à
Sparte pour y traiter du rachat d'Hé-
sione, sa sœur. H vit Hélène et l'aima.
Flattée de l'hommage d'un prince qui
avait été le juge de la beauté des déesses,
cette princesse quitta son époux , sa pa-
trie, son royaume, pour le suivre à Troie.
Méoélas et les Grecs l'ayant rédamée en
HEL ( 604 )
vain, une formidable expédition fut pré-
HEL
parée. Près de dix ans s^écoulèrent dans
les apprêts de cette guerre ; pendant dix
autres années, on combattit sous les murs
dllion. Cette guerre , la plus grande et
la plus terrible qu'on eût encore vue, est
devenue un des plus beaux attributs de
la gloire d'Hélène ; car il semble qu'elle
ne se faisait ni pour Paris , ni pour Mé-
Délas, mais pour décider une grande que-
relle entre les deux moitiés du monde ,
dont chacune croyait triompher de l'au-
tre en lui enlevant Hélène. Paris avant
été tué vers la neuvième année du siège,
Hélène épousa un autre fib de Priam ,
Déiphobe , qu'elle livra aux Grecs dans
la nuit fatale de la prise de Troie. Rame-
née dans la tente de son premier époux,
Ménélas la reprit , quoiqu'elle ne fût plui
jeune alors , penuadé qu'il valait mieux
être son dernier amant que le premier
de toute autre femme, et l'événement
prouva qu'il ne s'était pas trompe. Dans
les sanglantes catastrophes où périt la
race de Pélops (vojr,)y elle seule, en ef-
fet, le préserva de la ruine de sa maison,
et la fable ajoute qu'elle obtint de Jupi-
ter qu'il serait avec elle admis dans l'o-
lympe. Par elle aussi ses deux frères, Cas-
tor et Pollux, obtinrent de former la
constellation des Gémeaux, si propice aux
navigateurs. Sa patrie lui fut également
toujours chère; elle ne cessa jamais de
protéger Lacédémone, où son culte fut
établi, où on lui éleva un temple.
Les traditions , historiques ou fabu-
leuses, qui varient à l'infini , s'accordent
pour constater la puissance de ses char-
mes, l'amour et l'admiration qu'à tout
âge inspirait sa présence. Enlevée à dix
ans par Thésée , elle en avait au moins
quinze lorsque ses frères partirent pour
l'expédition de la Toison d'Or (1 350 ans
av. J.-C); vers la fin de la guerre de
Troie (1270 av. J.-C.*), elle avait donc
près de 80 ans, lorsque les vieillards s'é-
criaient encore en la voyant passer :
« Faut- il s'étonner que les Grecs et les
Troyens souffrent tant de maux pour une
femme d'une si parfaite beauté ! • ^Iliade
UI , 156.) Ce qu'on ne peut trop admi-
(*) Lm rhroBoIoçtttM rapportent d*ailleari
plut gcoér^eacot la prise de Troi« à TaDoéc
/ 18^ ëf, i.-C. ^«
rer, dit Isocrate , c'est «{u'ajant cq
d'amants elle les conserva tous; c*crt
qu'ayant été tant de fois mariée, eolefée,
dérobée à elle-même comme aux antra,
çlle ne fut jamais quittée, ayant so fix«
tous ses adorateurs sans se fixer jaonis ;
véritable mythe de la beauté pure , mm
impassible, et préoccupée cle sa poM
harmonieuse et de son geste, benrâM
d'être vue et encensée sur son piédestal,
et d'y recevoir les adorations cle tous ks
âges. F. D.
HÉLÈNE (sÀiirTB):^out œ que Fea
sait de l'origine de sainte Hélène, mère 4»
l'empereur Constantin {voy,) , c'est qac^
née dans une condition obscore, db
avait fixé par ses charmes naturels les r^
gards de Constance Chlore, qoî comasa*
dait les armées romaines en Anglelmt.
Il l'épousa et en eut Constantin. As»-
cié à l'empire par Diodétien , il la r^
pudia, en 292, pour la fille de Maxiaica
Hercule , qui lui donna trob antres ik
Rentrée dans la vie privée, Hélène fit voir,
par sa modestie et sa constance, qa'cAi
avait usé sans orgueil des honneurs qa'dlt
quittait sans f^lesse, et ne voulot jeair
de sa liberté que pour se relîticr k et
nouveaux engagements. L'exoellenle
cation qu'elle avait donnée à
préparait le jeune prince an dessein de h
Providence qui allait en faire le
empereur chrétien. Lorsqu'il fut
sur le tràne, après l'éclatante victoire qvH
remporta sur Maxence, il rappela Hélcas
à la cour, la proclama Auguste, et lui ft
rendre tous les honneurs dus à la asère èê
l'empereur. Non content de la faire rs-
pecter dans ses palais et dans ses camp», i
voulut qu'elle disposât comme elle Pen-
tendrait de l'argent de son épargne. Elle
ne fit usage de son crédit que pour ré-
pandre des bienfaits. Par la sagesse de «ci
vues et de ses conseils, elle prévint pi»
d'un orage politique que l'ambitioa et
les rivalités des autres princes du saaf
royal auraient pu susciter. Devenu auW
tre de tout l'Orient, Constantin , ayant
fait assembler, en 325, le concile général
de Nicée , écrivit à Macaire de Jérusaleoi
au sujet de la basilique qu'il voulait fair»
bâtir sur le mont Calvaire. Sainte
se chargea de l'exécution de ce pieux
vrage. Son lèle fut réconipeané par b
HEL
(605)
UÉt
dc€oa%erte de la croix ou le Seuveur ac-
QMnplit aon sacrifice et des instruments
de sa Fission. Après avoir satisfait à sa
déroCîon, Hélène quitta la Terre-Sainte
pour Tenir rejoindre Constantin à ^^ico-
aédîe. Parvenue à Tàge d'environ 80
as, avertie 9 dit Thistorien Théodoret,
fK une secrète langueur, que sa fin était
procbe , elle recueillit tout ce qui lui res-
tai de forces pour donner à l'empereur
na fils des instructions dignes d'une
•ère et d'une princesse chrétienne. £n*
fin , an milieu des consolations de la foi,
d'espérance et de mérites, elle alla
roir au ciel une couronne plus glo-
que celle que la mort lui ravissait.
On fixe sa mort au mois d'août 828. Son
fut rapporté à Rome , où ses obsè-
lorent célébrées avec une pompe
«Ltraordînaire, et déposé dans le tom-
htam des empereurs. M. N. S. G. t
MÉI^ÈNE, princesse deMecklenbourg-
Schwerin , duchesse d'Orléans, voy. Oa-
IJÉAVS (maison d'),
MÉLÈNE (ils Sainte-), voy, Saihte-
HÉUSRy mot qu'on dérive de l'an-
to haiej signifiant proprement tirer
m soif et qui, eo conséquence, a la même
origine que haier^ /laiage. Héler, c'est
donc tirer à soi avec ta voix, appeler. On
hcle nn bâtiment qui arrive dans un port
fmr lui demander son nom , sa prove-
mee , etc. ; on hèle à la mer un navire
qu'on y rencontre , pour avoir des nou-
velles, pour connaître les circonstances
de sa navigation ; dans les deux cas, celui
qui hèle fait ensuite raisonner^ et celui
qui répond, raisonne. F cure raisonner et
héler ne sont pas synonymes. Oh! du
navire! oh! est le cri de l'homme qui
hèle, qui vent attirer l'attention du bâti-
ment qu'il fera ensuite raisonner, f^oy.
PoaTE-Voix. A. J- L .
HELGOLAND (ils dx). Ce nom, sans
doute abrégé de HeUgolandy signifie pays
des saints. L'Ile est située dans la mer du
Nord, à environ 14 lieues des bouches
de l'Elbe, du Weser et de TEider. Elle
a 13,800 pieds de circuit, et elle est en-
tourée de quelques iles de sable ou du-
nes, et de différents écueib et récifs. Ce-
lui qu'on appelle le Moine ^ le plus con*
ûdérable de tous , l'environne immédia-
tement L^ile d'Helgoland est divisée ea
haute et basse terre : l'une a 4,200 pas de
circonférence et s'élève de 90 à 1 60 pieds
au-dessus du niveau de la mer, tandis
que l'autre n'a guère aujourd'hui qu'une
circonférence de 1,200 pas que la mer
rétrécit de plus en plus. Les lies de sable,
dont une tenait, il y a cent ans, à l'ile
même d'Helgoland , n'ont que deux cin-
quièmes de l'étendue de celle-ci, qui se
compose tout entière d'argile rouge durci,
dans lequel entre beaucoup d'oxyde de fer
et d'acide carbonate. Elle a deux ports, la
ville haute et la ville basse, et est habitée
par environ 2,500 habitants, qui sont de
vrais descendants des anciens Frisons
{voy.)y dont ils ont conservé entièrement
le langage et les coutumes. Leur prin-
cipale industrie consiste dans la pèche, et
ib font peu de commerce.
L'ile , défendue par quatre batteries,
appartenait autrefois aux Danob ; l'ami-
nd anglab Russel la leur ayant enlevée
en 1807, elle appartient, depub la paix
deKiel (1814), à l'Angleterre , qui ne
lui demande pas d'impôts et qui ne s'in-
quiète ni de sa constitution ni de son ad-
minbtration intérieure. Cette possession
est précieuse pour le gouvernement bri-
tannique , qui , établi ainsi non loin de
l'embouchure de l'Elbe et du Weser, ob-
serve de là l'Allemagne. La justice et la
police se font d'après les lob qui régissent
le Sleswig et le Holstein. Autrefob c'é-
tait le gouverneur qui jugeait militaire-
ment en dernière instance les affaires li-
tigieuses portées devant lui ; mab la sta-
tion militaire (700 hommes de troupes
anglaises) ayant été retirée en 1821, c'est
actuellement un magbtrat qui remplit
cette fonction. Depuis quelques années,
les bains de mer d'Helgoland, qui l'em-
portent sur tous les autres de la mer du
Nord et de la mer Baltique, ont com-
mencé à jouir d'une grande réputation,
ce qui leur a valu, surtout en 1834, la
vbite de beaucoup d'étrangers. — Foir
Decken, Untersuchungen iiber die Insel
Helgoland (Recherches sur l'ile d'Hel-
goland), Hanovre, 1826, et Lappenberg,
Ueber den ehmaligen Umfang und die
alte Geschic/iteHe/goiands(Sar l'ancien-
ne étendue et l'ancienne hbtoire d'Hel-
goland) , EUunb. ,1831. X.
HEL
(606)
HEL
HÉLI ou Éli y pontife isriélite , de
la race de Lévi, résidant à Silo où Josué
avait établi le tabernacle; il est appelé
souverain sacrificateur et juge en Lraêl.
Son histoire se rapporte à celle de Samuel
(voy,) ; il mourut à%é de 98 ans, t'étant
laissé tomber à la renverse en apprenant
la triple nouvelle de la défaite de son
peuple, de la perte de Tarche sainte
et de la mort de ses deux fils, prêtres in-
dignes dont sa faiblesse avait toléré les
débordements. S.
IIÉLIADES {Heliadœ). Les Grecs
appelaient ainsi, au masculin, les sept
fils du dieu Soleil, Hélioa [yoy,)^ qui les
engendra pendant que ses rayons brû-
lants pompaient Thumidité dans Hle de
Rhodes et assainissaient cette lie. Les Ué-
liades se distinguaient par leur esprit et
leurs connaissances, ils se livraient à Tas-
tronomie, perfectionnèrent Tarchitecture
navale et divisèrent les jours en heures.
L*un d*eux, Thenagès, éclipsa ses frères ,
ce qui leur inspira une vive jalousie et
leur fit prendre la résolution de le tuer.
Le bruit de ce meurtre s'étant répandu,
les coupables, à Texception de deux,s*en«
fuirent de Rhodes et se dispersèrent dans
les lies voisines. Leur sœur unique, Éleo-
tryone, mourut vierge et fut adorée com*
me demi-déesse par les Rhodiens.
Les Héliades, toutefois, sont plus con-
nues au féminin, et alors on les appelle
en latin, non plus HeUaila\ mais Helia^'
deSy filles de Ûélios et de la nymphe Mé-
rope ou Clymène. Elles étaient au nom-
bre de trois et s^appelaient Phaéthuse,
Lampétie et Phabé, noms grecs qui rap-
pellent tous Téclat des rayons du soleil.
Ovide raconte leur mort prématurée:
nous en réservons le récit pour l'article
de leur frère. Foy. PhaiLton. X.
HÉLIANTHE. Ce genre, qui fait par-
tie de la grande classe des synanthérécs
ou composées, renferme quelques espèces
précieuses dans Téconomie rurale et , de
plus, une foule de plantes d'ornement. La
physionomie originale qu'offrent les ca*
pitules fleuris de ces végétaux leur a fait
donner , dans la plupart des langues eu-
ropéennes, les noms de soleil ^ ou fleur
de soleil , idée reproduite dans la dési-
gnation scientifique de hélianthe, qui dé-
rive de rî^io» ^soleil) et de «vOo? (Oeur).
Les hélianthes se distlognoit p
caractères suivants : capitule radié;
lucre composé de plusieurs rmagi
folioles imbriquées, plus ou moi
courbées , inégales , débordaDt les
du disque; réceptacle convexe , ga
paillettes qui embrassent les fleuri;
du disque très nombreuses, régu
hermaphrodites; fleurs de la oon
liguliformes , stériles; ovaires cxwi]
latéralement; aigrette de deux pal
opposées , lancéolées, caduques. L
part des hélianthes sont des plante
bacées , en général vivaces, à feuiil
posées ou alternes, soit entières, soi
tées; les capitules sont terminaux,
solitaires, tantôt disposés eo panic
en corymbe. Les fleurs du disque
vent d'un pourpre brunâtre , couli
agréablement avec celles de la ooni
dont la couleur est d'un jaune p
moins vif.
Tout le monde connaît Vhéii'oMi
nucl {helianihus annuus ^ L.), ■
vulgairement soleil^ grand sole
tournesol y parce que les fleurs se
nentversle soleil, et aflfectent une
tion déterminée par son cours je
lier. Cette plante, originaire du J
est cultivée depuis longtemps e
rope, surtout pour l'ornement des ji
Ses graines font une excellente ooni
pour la volaille ; en Amérique, ell
vent même à celle de Thonme, d
beaucoup de contrées , on extrait
grasse (|u'elles contiennent : cctU
toutefois a le défaut de rancir pn
ment. L'écorce des tiges fournit i
lasse grossière; toute la plante a
bea*icoup de nitrc. L'espèce se dii
facilement à ses tiges élaiicèesy à s«
des feuilles cordiformes, ainsi q
capitules solitaires, inclines ven le
et atteignant quelquefois un pied <
mètre.ÙhrltantJte mulliflore : hriL
mulii/lorus , L/= , connu sous Ui
vulgaires de petit solt'ily ou suleii i
si fré(|uent dans les parterres, est in
de rAméri(|ue M>ptentrionale. Lf
namboitr {yoy,) est aussi une
d*hélianthe. Éc
HÉLIAXTHÈME, genre de
mille des cislacées (iHir.CisTixxn)
l'on distingue aux raractèm snivau
fiÈL
(607)
HEL
Uce de daq tépaks y dont deux extériean
tm petits; corolle de cinq pétales; éu-
■■Ms aosbrenses; capsale à trois Talves,
àiM seale lo^ , oa à trois loges iocom*
ilèieB, eootenant od nombre indéfini de
pwes; «mbryoD à radicale repliée sur
in cotylédons. Les tiges sont herbacées
it li^— iMiri; les flenrsy éphémères et ro-
■Béas y disposées en grappes simples.
Pinsimrr hélianthèmes se reoomman-
xwame plantes d'ornement, psr la
dorée de tenr floraison, ainsi que
fw réléfance de leur corolle. Ces plan*
las praspcrent dans les terrains les plus
«idea; Icnr port touffu les rend propres
4 faillir «les racailles artificielles et des
on bien à former des bordures. On
de préférence VhéliatUhème
{keliamihemwn vulgarCj L.) ,
indigène et assez fréquente dans
tbob et les prairies, mais dont la culto-
a obteaa quantité de Tariétés. Éd. Sp.
■ÉUAQCE. On nomme lever hélia-
«Tuii astre Tinstant où il sort des
da soleil (^sc), dont Téclat em-
de raperoeroir , et où il devient
le matin avant le lever de cet as-
, La eoncfaer hélîa<{ue s^entend du cou-
drai astre qni entre dans les rayons
dn soleil et devient invisible par la supé-
livilé de la lumière de ce dernier. Par
eppositioo, oo nomme lever ou coucher
tosmuqme le lever ou le coucher d'un as-
tse qui arrive en même temps que le le-
ver o« le covdier du soleil. Fojr. Le-
flE R CoocHxa. L. L-T.
HÉUCB (du grec IXcÇ , spirale, tor-
tillon , Trille de la vigne ou du lierre) , est
le nom que Ton donne aux petites volu-
tes q« semblent supporter la fleur du
chepitean («of .) corinthien. Les hélices
sont an nombre de huit dans ce chapi-
tmn; elles sa trouvent par paire sous
chaqoe fleur placée à la fsce échancrée
dn lailloir : aussi fiiot-il toujours, en sr-
ifcjjiailiiii , employer ce mot au plu-
riel. Les liéliees forment Textrémitié de
dena branches des camiieoies qui sortent
des iiffeties ; elles ne montent pas jus-
qa'a Tabaqne, mais s'arrêtent sous la lè-
vre da vase du chapiteau. On appelle hé'^
lices entreiarées celles dont les enroule-
nents se croisent ensemble, ainsi c|u'on le
loit dans le cbapilean des trois colonnes
du temple de Jupiter Stator, au Gampo*
Yacdno, à Rome; hélices évidées^ celles
qui sont à jour. On voit aussi , dans des
chapiteaux très riches, les hélices ornées
de feuilles légères en rinceaux; elles sont
aussi réunies quelquefois par un lien on
séparées par un petit fleuron. Au singu-
lier, ce mot s'applique encore à une es-
pèce d'escalier en vis désigné sous le nom
d'escalier en hélice ou hélicoîde. Foy.
Escalier. Art. D.
Dans la conchyliologie, l'hélice est un
coquillage à spire conoîde sppartenant à
la classe des univalves. S.
UÉLICON. Celte montagne, vulgai-
rement appelée Ucona ou Zagaroy est si-
tuée dans la partie occidentale de la Béo-
tie, à quatre lieues environ de l'extré-
mité du golfie de Corinthe. C'est avec le
mont Parnasse (im/.), qui en est à
près de dix lieues vers le nord-ouest , et
le Cythéron , qui en est à la même dis-
tance vers le sud-est, un des points les
plus culminants de la chaîne méridionale
des montagnes slsvo -helléniques. Son
élévation est de 1,400 mètres; la circon-
férence de sa base est a peu près celle du
Parnasse ; leurs sommets sont souvent
couverts de neige. L'Hélicon était re-
nommé pour b pureté de l'air, l'abon-
dance des eaux et la beauté des arbres.
De toutes les montagnes de la Grèce,
c'était la plus fertile; elle ne produisait
que des plantes embaumées et salutaires.
Après s'en être nourris, dit Pausanias
(IX, 218) , les serpents n'avaient plus de
venin. Hésiode, né au pied même de
l'Hélicon, dans le bourg d'Ascra, a placé
sur la cime de cette montagne le chœur
des Muses (iM>^.). « Là, dit-il (Théogon.
3), leurs pieds infatigables tracent les
gracieuses figures d'une danse pleine de
charmes, tandis qu'elles déploient l'har-
monie de leurs voix brillantes. » Sur les
pentes de l'Hélicon coulaient l'Hippo-
crène (vor*.), ou fontaine du Cheval, et la
source Aganippé. Cette Aganippé était
fille du Permesse, qui arrose encore la
vallée de l'Hélicon et se jette dans le lac
Copaîs. Près de ces fontaines étaient le
temple et le bois consacrés aux Muses.
On y voyait aussi leurs statues et celles
des plus célèbres poètes et musiciens , de
Tliamyris tenant une lyre brisée, d'Arioq
BEL
(dOB)
HKL
sur un dauphin, d'Orphée, d'Hésiode, ttc.
Des fêtes annuelles s'y célébraient en
l'honneur d'Apollon (ycy.) et des Musct,
et, dans ces fêtes, on se disputait les prix
de la musique et des vers. C'est ainsi que
la nature et les arts, les symboles de la
fable et les luttes du génie, ont concouru
par toutes leurs merveilles à embellir
cette montagne dont le nom seul réveille
encore les souvenirs et les enchantements
de la plus poétique mythologie. F. D.
HELIGOLAND, voy, Helgoland.
HÉLIO€BNTRIQUE (de iq^coc, to-
leil,et xryTpov,oentre). Pour éviter l'incon-
vénient du mouvement diurne de la terre
dans les observations astronomiques, on
avait eu l'idée de transporter, en imagi-
nation, le point d'observation de sa sur-
face à son centre (vof. Parallaxe) ; mais
il restait encore une cause d'embarras
dans la translation provenant du mou-
vement de la terre dans son orbite. On a
alors imaginé de rapporter, au moyen de
la parallaxe annuelle, qu'on peut aussi
appeler héUoceniriquey toutes les obser-
vations au centre du soleil , ou plutôt au
centre commun de gravité de cet astre et
des autres corps, liés à lui dans notre sys-
tème. De la vient la distinction entre le
lieu géocentrique (voy.) et le lieu hél iocen-
trique d'un corps céleste : la première dé-
nomination rapporte la situation de ce
corps dans l'espace à une sphère imagi-
naire, d'un rayon in6ni, qui a son centre
à celui de la terre ; la seconde a une sphère
semblable, mab concentrique avec le so-
leil. Ainsi, lorsque nous parlons des longi-
tudes et des latitudes héliocentriques des
corps célestes, nous supposons un specta-
teur placé dans le soleil , les rapportant,
par des cercles perpendiculairesau plan de
l'édiptique, au grand cercle marqué dans
les cieux par le prolongement indéfini de
ce plan. Le point, dans la concavité ima-
ginaire d'un ciel infini, auquel un spec-
tateur ainsi placé rapporterait la terre,
doit par conséquent être diamétralement
opposé à celui dans lequel un spectateur
sur notre globe rapporte le centre du so-
leil. L. L-T.
IIÉLIODORE. En U26, un soldat
de l'armée du margrave Casimir de Bran-
debourg , se trou\ant à Bude , en llon-
p*je, iorsqu^on pillait la bibliothèque du
roi Bfathîas Corvin {vcy.\ m
manuscrit richement relié «t Fn
U le vendit ensuite k ViiiencO|pa
qui le publia à Bâle, cfaei Hcm«gp
in-4<' de 343 pages, sooi k tim i
Uodori Jùstoriœ Mthiopieœ Itèné
nunquam antea in lucetn editi.
ces circonstances singulières qw
devons la première publicution da
grec d'Héliodore, rà ircpc Btwft
Xecpixlccav AcOcoircxeê, ou, suivMil j
r Histoire œthiopiqmed'Héiiodorm
tant des loyales amours de TkA
Thessalien^ et eie CkarieleayjEiki
ne. A la fin du x* et dernier livre, i
Hérodote au commencement de ao
toire, l'auteur des Êthiopiques se i
et nous apprend qu'il était d'Éfliè
Phénicie , fib de Théodose , et qui
pelait Héliodore. On croit génénl
qu'il était jeune lorsqu'il compon
man, vers l'an 390 de notre ère; €
il devint évéque de Trîcca, en lit
Nicéphore Calliste (^â/. mt/.,X1
rapporte que, la lecture de ce romm
été jugée dangereuse pour les mm
U jeunesse , on enjoignit à llélio4
supprimer son livre et de le jeter a
ou de renoncer à ses fonctions épâ
les , et qu'il préféra son roman à ao
ché. Cette historiette de Nicéplwr
a fourni à Lamonnoye cette jolâ
gramme :
Mttr«, fardeau lasMBt, disait HcliadM
raonis gnad bctoùi d*«ll«bor« »
Si, poar te conserTcr, je brélaia mmm •
Ma tête, à TaTeiiir, Mrs plaa huaaiéi
Four avoir ta produire an livre û chi
Qae poar avoir été mttrée.
cette historiette, dis- je , a été coa
ment réfutée par Vabis, par laa
Vavasseur et Petau, par Bayle, ete
en effet supposer un rigorÎMAe i|
comportaient pas les mœurs greo^
qui ne se comprendrait que de 1
des jansénbtes de Port-Royal : là»
man d'Héliodore était bien réel
une lecture prohibée. Le hasard fil
ber le roman grec de Theagèoe al i
clée entre les mains de Ractae. O
vorait, lorsque le sacristain Clandb
celot, qui le surprit dans oetia ladn
arracha le livre et le jeta au Cbb
cine trouva moven d*an avoir wi
HBL
plaira, qui eut le même sort, ce
à en acheter un troisième ;
n'en plus craindre la proscrip-
il rapprit par cœur, et le porta au
bdn en lui disant : « Vous pouvez
r encore celui-ci comme les autres. »
u de Racine fils , sur la vie de
ère y Lausanne, 1743, in-12, p.
Ex pourtant 9 austère Lancelot,
ien Héliodore est plus chaste et plus
6 qae ses devanciers et ses imita-
Quelle gracieuse modestie ! quelle
ir dans les amours de Théagène et
inridée I « Outre la religion chré-
'. dont l'auteur faisait profession ,
Bt, dit le pieux et docte Huet,
à propre vertu lui avait donné cet
lonnéteté qui éclate dans tout Tou-
» (Tmùé sur Forig, des Romans.)
être même l'auteur était-il trop ver-
pour avoir cette complète connais-
da cœur humain , cette science des
Da , par laquelle se distinguent les
Mâers modernes. Son principal mé-
it d'avoir imaginé un plan étendu ,
itqaé, de l'avoir développé avec in-
noe , d'avoir bien disposé ses épi-
, en un mot d'être parvenu à inté«
par l'agrément des détails , par
évu des incidents, et au moyen d'un
légant et pur, relevé par de char-
s réminiscences d'Homère et des
ues. Tout justiGe la prédilection de
e pour ce prince des romanciers
traduction du roman d'Héliodore
premier ouvrage de notre célèbre
t (vo^r.), Paris, 1 549 et 1 559, in-fol.
Blême traduction, revue et corrigée
L Trognon , dans le système qu'a-
Courier {voy* ) pour la révision
«igus , a reparu dans la collection
nanciersgrecset latins, Paris, 1 822.
f l'édition de Vincent Opsopœus ,
» six autres éditions du texte. L'a^
iemière et l'une des meilleures est
m bipontine due aux soins de Mit-
ick, Strasb., 1798. Celle que nous
■ à Coray, Paris, 1814, 2 vol.
^ est un des chefs - d'œuvre de la
9gie moderne. F. D.
UOOABALE (Va&ius Avitus
iras, dit), empere romain (218-
i J.-C.), sumomn le Sardanapale
leyelop, d. G. d, M. Tome Xm^
( «09 ) HBL
de Romci éuit fils du sénateur Variai
Marcellus et deSoaemis, fillede JuliaMaesa,
qui elle-même était sœur de l'impératrice
Julia Domna et fille de Bassianus, Syrien
et prêtre du Soleil. Héliogabale dut ce
surnom à la même dignité; car il en fut
revêtu à Émèse , ou l'avait emmené sa
mère quand il n'avait que onze ans et où
le soleil était adoré sous le ikom^Élaga^
bal. Lorsqu'il fut empereur, il voulut être
nommé Marc-Aurèle-Antonin. Les cé-
rémonies du temple d'Émèse étaient
magnifiques; le jeune prêtre joignait aux
grâces de l'enfance une beauté ravis-
sante; on pouvait le comparer, dit Hé-
rodien, aux plus belles représentations
de Bacchus. Les soldats campés près
d'Émèse accouraient en foule pour le
voir. L'amour qu'ib conservaient pour
la mémoire de Caracalla et leur haine
pour Macrin , entraient pour beaucoup
dans leur empressement. Son aïeule ne
rougit point de semer le bruit que non-
seulement il était parent, mais fils de Ca-
racalla. Elle répandit l'argent avec pro-
fusion et prodigua les promesses. Hélio-
gabale, vêtu comme s'habillait Caracalla,
fut reçu dans le camp avec enthousiasme
et salué empereur. Macrin dédaigna d'a-
bord ce mouvement, et, ne voulant pas
se mettre en campagne contre un enfant,
il envoya Julius Ûlpianus, préfet du pré-
toire, pour châtier les rebelles. L'expédi-
tion ne fut pas heureuse : les soldats dé-
fendirent leur camp avec vigueur, puis
appelèrent leurs camarades à la défection
en leur montrant Héliogabale, qu'ils ap-
pelaient Antonio ; enfin ils faisaient bril-
ler aux yeux des assiégeants l'argent qu'ils
avaient reçu de Maesa. Héliogabale parla
lui-même et confirma les promesses faites
en son nom. Alors les soldats d'Ulpianus
massacrèrent leurs chefs, à l'exception du
général, qui s'enfuit, et passèrent dans le
parti d'Héliogabale, lequel s'accrut de jour
en jour. Cependant un soldat avait dé-
couvert la retraite d'Ulpianus : il lui coupa
la tête, l'enveloppa, et cacheta le paquet
du sceau d'Ulpianus lui-même, puis l'ap-
porta à Macrin, disant que c'était la tête
d'Héliogabale. Pendant qu'on ouvrait le
paquet, il disparut.
Ce fut ain^i que Macrin connut la dé-
fection de ses troupes : il se retira à An-
30
HEL
(ÔIO)
fitL
tioche, où il fat encore abandooDé de
ceux qui l*aTaient fluÎTÎ. Cependant il par-
vint à réunir une armée. Sur les lettres
de cet empereur, Héliogabale fut déclaré
ennemi public par le sénat; sa mère et
son aïeule furent enveloppées dans la
même proscription. Lorsque Macrin eut
rassemblé toutes ses forces, il marcha
contre Héliogabale ; celui-ci, de son c6té,
s'avança jusqu'à dii-huit milles d'An-
tioche. Il sut s'emparer d'un poste im-
portant, et rangea bien son armée ; mais
il avait affaire à de vieux soldats, et déjà
les prétoriens de Macrin avaient enfoncé
ses rangs. Alors on vit Maesa et Soaemis
descendre de leurs chars et retenir les
fbyards par leurs exhortations et leurs
larmes. Héliogabale combattit vaillam-
ment; une nouvelle défection effraya
Macrin, qui eut la lâcheté d'abandonner
le champ de bataille ; les prétoriens eux-
mêmes finirent par se rendre. Macrin pé-
rit dans sa fuite.
Héliogabale, en écrivant au sénat, pro-
diguait les plus magnifiques promesses;
mais il s'attribua, sans décret du sénat,
tous les titres de la puissance impériale.
Il substitua son nom à celui de Macrin,
dans les fastes, pour le dernier consulat.
A Nicomédie , il tua de sa main Gannys,
instituteur de son enfance et l'un des ins-
truments de sa fortune; il fit périr, dans
l'Orient, les principaux amis de Macrin,
et fit exécuter à Rome de semblables mas-
sacres. Plusieurs conspirations se tramè-
rent alors contre Héliogabale. Cet em-
pereur donna dans tous les excès du
luxe; il affectait de s'habiller en prêtre
du Soleil et célébrait publiquement les
fêtes de son dieu chéri; il se fit peindre
ainsi et ordonna que ce portrait fût placé
dans la salle du sénat pour que chacun,
en entrant, lui offrit de l'encens. Quand
il vint à Rome , Maesa entra avec lui au
sénat et vota comme un membre de ce
corps. Soapmis eut un sénat de femmes
sur le mont Quirinal, et cette grave com-
pagnie s^occupa cl\)bjets de toilette, de cé-
rémonial et de distinctions à établir entre
Im voitures. Hrliogabale, cependant,
confisquait toii^ l<*s cultes et tous le^ objets
révérés nu profit du dieu qu^il servait.
On prétfud iju*il *e fit circoncire, et «pril
€Ui jnéioe U pcMCC dç h* faire eiuiU(|ue|
à la manière des prêtres de Cybèk
gnant la cruauté à la saperstitioii
immoler des enfants pour scrutar
nir dans leurs entrailles. En ne
quatre ans, il épousa quatre Chbi
seconde était vestale et se nommait
lia Severa : Payant quittée pour un
sième et plus tard une quatrième, il
encore à elle. Ensuite il imagini
marier comme femme, voulut être
impératrice et fit des ouvrages en
Hiéroclès, son mari, acquit un f
supérieur à celui de l'empereur lui
et vendit toutes les places. Héliogal
était tellement soumis qu'il se lais«
tre par lui. Il adopta son cousin A
le chargea des afiaires humaines p
qu'il vaquait au culte du Soleil,
donna qu'il fût appelé Alexani
voulut ensuite l'initier à ses dan
ses débauches. Le rhéteur Lamprii
mis à mort pour s'y être opposé ; 1
le jurisconsulte, fut disgracié. Ilélii
contrarié chercha à se défaire de
adoptif par le poison ; puis il env
prétoriens pour le tuer, ce qui oca
une grande sédition. Une feinte r
liation fut suivie de nouvelles eml
L'empereur avait une si grande pi
le sénat ne proclamât son coosii
ordonna à tous les sénateurs de
Rome à l'instant. Étant allé mm
il voulut faire arrêter «eux qui V
re<;u froidement ou qui faisaient
leur enthousiasme pour le jeuDC
Un combat s'engagea : Héliogmba
fuit ; mais , découvert dans son i
fut tué avec sa mère , après avoii
moins de quatre ans, l'an 222 d
ère. P.
HELIONkTRE, AsTaoMâi
MicaoMKTaa objectif (de Cai^
dêa"n;p, astre, txixpovf petit, et fUrt
sure), instrument d*astronomie foi
deux objectifs ou deux moitiés <
tifs et un seul oculaire 'v*»jr. Lu
Il est destiné à mesurer plus e%m
qu'avec les micvomètres [\*<*jr.^ on
les diamètres du soleil et des pla
les petites distances apparentes <
corps célestes.
L'effet du roicnimètre objectif
à donner deux Iunf*ttrs dans i
tuyau et avec ui| Kul oculaire, L
1^
HEL (61
il k Imiette ?i en dlmliniaiit de Tobjec-
if à rocalftin y otk on peut le rétrécir à
nlooté. D'ayant pas besoin d'un grand
ÛÊÊÊp dans cet instrument.
QÛind on vent mesurer le diamètre du
ttâ, on approche les deux verres jus-
11% œ que les deux images du soleil, for-
ftéei pmr chaque objectif, se touchent,
4ms récftrtement des deux objectifs, éva-
kê en secondes comme dans les autres
I, donne la distance des deux
des verres, c'est-à-dire le diamè-
du soleil; car cet écartement des ob-
st toujours égal au diamètre de
qui se forme à leur foyer.
Li*inTention de l'héliomètre, faite par
en 1747 1 fut appliquée en An-
sax télescopes ; mais ce fut d'une
on peu différente. Elle consiste
on objectif en deux parties
que l'on fait mouvoir en sens con-
et que l'on place à l'extrémité d'un
Short et Dollond furent les
qui en firent construire, et ils
attribuent l'invention primitive à un
Anglais nommé Savery. L. L-t.
■ÉUOPOLtS (ville du Soleil) . C'est
g;rec d'une antique cité égyptienne
on trouve l'emplacement au nord-
«t du grand Caire. Il est probable que
le noai primitif d'Uéliopolis était Oa,
fai signifie soleil dans l'ancienne langue
lUplienne. C'est ainsi qu'elle est dési-
l^ée dans le texte hébreu de la Bible^.Les
Arabca ÎMnomoÈientMedinet'ech'ChamSj
tt qui signifie encore ville du soleil.
D'après cela, on ne peut guère douter
la ville d'Héliopolis n'ait été consa-
au culte du soleil ; mais voilà à peu
tout œ que nous en savons. Héîio-
polit est une de ces villes mystérieuses
qai semblent avoir eu une existence à
part dans le monde antique , une exis-
lOMe toute de solitude et de pensée |
qai n'a laissé aucune trace dans les an-
■dci de l'histoire.
D sérail difficile, d'après l'inspection
de remplacement où futHéliopolîs, de se
(*) DuM U Gmhê (XLI, 45) et dans VExodt
ri,li}. DansÉxéchiel (XXX, 17), ce nom prend
n fmnme d« Awmt 1 ce sont , en hébreu , avec les
■laes consonoei, d'antres Toyelles. Jérémie
(lUII, i3) appelle U méaie Tilie Betk Ckêmis,
laîsoif du Soleil. S.
1) HEL
faire une idée exacte de la physioilotntê
et de l'aspect architectural de cette cité.
Avec des ruines, l'imagination peut quel-
quefois reconstruire une ville; mais ce
qui reste d'Héliopolis ne mérite pas mé*
me le nom de ruines : ce ne sont que des
décombres, des monticules de terreau
mélangé de fragments de poteries. A l'é-
poque de l'expédition française enÉgypte,
l'enceinte de l'ancienne Héliopolb était
encore très reconnaissable. MM. Lancret
et Dubois rapportent que cette enceinte
était construite en briques d'une assez
grande dimension; qu'elle avait 4 à 5 mè«
très de hauteur sur 1 8 à 20 d'épaisseur,
et que l'espace qu'elle renfermait était
d'environ 1,400 mètres de long sur 1,000
mètres de large. A en juger par son épais-
seur, on pouvait présumer qu'elle servait
de digue pour maintenir les eaux de l'i-
nondation qui couvrent aujourd'hui une
grande partie de l'emplacement; car cette
enceinte n'existe plus, et les briques ont
servi à élever un mur de clôture aux jar-
dins qu'Ibrahim-Pacha a fait planter non
loin de là.
Le seul monument qui existe en en-
tier sur cet emplacement est un obélis-
que. Ce monolithe ne diffère point de
ceux de la Haute-Egypte. Sa hauteur est
de 20 mètres 27 centimètres; ses quatre
faces ont 1 mètre 80 centimètres de lar-
geur à la base, et 1 mètre 17 centimètres
à l'extrémité supérieure. Trois de ces fa-
ces présentent les mêmes hiéroglyphes,
et la quatrième n'offre que de légères
différences. Ces hiéroglyphes sont par-
faitement conservés dans la partie supé-
rieure de l'obélisque, mais fort dégradés
depuis le milieu jusqu'à la base. Lié mo-
nolithe porte les marques de tentative^
faites pour le renverser. Un des angles
de la partie qui est enterrée a été brisé
et enlevé, probablement afin de voir s'il
n'existait pas quelque trésor caché au
pied de l'obélisque.
n y avait à Héliopolis un temple oà
chaque année on célébrait, en l'honneur
du soleil , une fête qui était la qua-
trième dans l'ordre des fêtes religieuses,
de l'Egypte. On y nourrissait le bœuf
Mnévis, symbole du soleil ; il y était, com-
me le bœuf Apis à Memphis, l'objet d'un
culte particulier.C'est «lU^n dwD« ^ Vsxn^
HËL
pie que le Phénix («Ure symbole allégo-
rique du soleil) prenant son vol de TO-
rient, après une vie de 1461 ans, venait
mourir sur un bûcher de myrrhe et d*en-
cens, et renaître de ses cendres. Cette fa-
ble ingénieuse indiquait le retour de la
période astronomique de 1461 ans, nom-
mée année de Thot^ au bout de laquelle
Tannée vague des Égyptiens de S 65 jours,
s*accordant avec Tannée astronomique de
365 jours 6 heures, devait ramener le
même aspect du soleil dans sa course zo-
diacale et le retour des saisons aux mêmes
époques de l'année. Foy. Aithée, T. I*',
p. 784.
Dès Torigine de la monarchie égyp-
tienne, Héliopolb figure parmi les villes
les plus importantes. C'est là que Joseph,
fils de Jacob, épouse Aseneth, fille de
Potiphérah *, nom qui signifie, dansTan-
cienne langue égyptienne , grand- prêtre
du soleil. Pendant leur séjour en Egypte,
les Hébreux sont employés à des travaux
de construction à Héliopolis. Conservant
leur nationalité au milieu du peuple
égyptien, ils avaient paru redoutables au
gouvernement, qui cherchait à les sub-
juguer par les travaux de Tindustrie. Sous
le règne deSésostris, Héliopolis était déjà
un des boulevards de TÉgypte. Ce roi fit
construire une muraille qui s'étendait de
Péluse à Héliopolis, afin de s'opposer aux
courses des Arabes et des Syriens. Le
collège des prêtres d'IIéliopolis, et ceux
de Thèbes et de Memphis, étaient les
seub qui envoyassent des députés à la
cour suprême des Trente , siégeant à
Thèbes. C'est surtout dans le collège des
prêtres d'Héliopolis que les étrangers ve-
naient étudier l'astronomie, la philoso-
phie et l'histoire. Sous Auguste, Stra-
bon (XVII, 1), qui visita cette ville, rap-
porte que le temps, qui élève et renversa
les empires, entraînait Héliopolis vers sa
ruine. Ses places étaient désertes; ses
édifices présentaient partout des traces
de la fureur de Cambyse , qui se plut à
renverser les monuments les plus pré-
cieux et à outrager jusqu'aux tombeaux.
Cependant Tobservatoire oùEudoxe avait
•étudié les mouvements des corps célestes
existait toujours, et l'on montra au voya-
(*) Q«*il B« Uat pM coafoadrc «Ttc son aa-
ctca flullrt Patlphar. i*
C612) ^ HRL
geur romain les appartaMou q« ^
astronome et son maître Platoa véi^
occupés.
Quelques géographetoot pcoié, dyi>
un passage de Ptolémée, qu^ aeikléfli
autre ville du nom d'Héliopolit, et il» \
placent dans le Delta. Mais ce qu'il y «^ V
certain, c'est que la cité célèbre doat f*» L
lent la Bible, Hérodote, Dîodoft,Slil« Y
bon, etc., était située hors du Dchi,clHr 'g
l'emplacement où s'élève FobéliMjiie ftt» ^
sin du village de Matarieh. ^
Sur la bataille d'Hélîopolis, Uvréck» .
mars 1 800, voy. l'art. KxiaEm. A.C-i4b 'L
HÉLIOS (H^ioc), dleadu solea,«^^
dans la mythologie grecque, fib d^y»
périon et de Thefa, frère d^Éoa ctdeSé*^
léné. Il habite, avec Éos, sa rnapitM
fidèle, l'Océan an-deU de U ColcUk|
Suivant , dans les cîeux , une ilimliiii
oblique, il se rend des portes dn wtA.
tin vers celles du soir, et, après
rafraîchi ses coursiers dans rC)oéaa,M
char d'or le ramène avec U rapidiléAi
vents le long des rivet sepieoi
les, dans la Colchide, où il baigne
coursiers dans l'étang du solcO, cl
la nuit au sein de sa famille. Des anM^
plus modernes lui asaigoeot aoM s]
palais à l'extrémité de IXkctdcnt, oùlj
se nourrit, ainsi que ses coursiers, d*aa»
broisie , avant d'entreprendre le v«3«p
le long des rives du Nord. Il voit tout •
qui se passe : aussi affirmait-oo qull cttk :
prophète, ce qui a fait que les poêtfs r»*
mains ont confondu Hélios avec ApoIlM»
Descendant de U race <les Titans ;»of.)i
il porte souvent lui-même ce nom. \m
culte d'Hélios éUit très répanda, «( I
avait beaucoup de temples et de tfain%
à Corinthe, à Argos, à TréMie , à Éfii»
nuis surtout à Rhodes, où on lui ofinfc
tous les ans en sacrifice un attel^ di
quatre chevaux que l'on précipitait
la mer. En outre, on lui sacrifiait
nairement des agneaux blancs. Parmi Iv
animaui, les chevaux, les loapa, les csfi
et les aigles lai étaient consacrés. Il«l
représenté souvent sous U figure d^
jeune homme sans barbe, la télc envi-
ronnée de rayons. Quelquefois on le
assis sur son char, attelé de quatre
vaui. foy. AroLLOsi.
Les vUltt d'Héliopoik en
HEL (C13)
iàuiKL) et CD É^rpte {voy. Fart.
iem' loi fuient consacrées. C X.
iLIOSCOPB (de 9>xoc, soleU, et
(ô, regarder) , instrument dont on
ft pour obserter le soleil sans fati-
h TOT.
' abte deux sortes dliélioscopes : avec
m on regarde directement le soleil;
.*les antres on en re^it l'image dans
' diambre obacore.
Jims les premiers instruments, on se
. de Terres colorés, soit à rocnlaire,
: à Tobjectif. A 'défaut de Terres co-
Ci, on peut faire usage de glaces que
ft enduit d'une couche mince de noir
en les passant au-dessus de la
d*nne bougie, d'une dianddle ou
Le choix des Terres colorés n'est pas
liiflérent : le Tert et le rouge, qui ne
passer que des rayons de ces cou*
ooC TsTantage de diminuer la cou-
lominense qui borde les objets dans
ordinaires, à cause des rayons
cpi'dles séparent , et l'image du
cp est mieux terminée. Entre ces
CDuleon , le Tert est préférable ,
jpVBe <|u'3 fatigue moins l'oeil. Cepen-
I^Mt 3 est difficile de se serrir de Terres
«iinrés en Tert, ou même autrement, à
'■■-• de firrégulariié de ces sortes de
et des nombreuses stries qulb
t et qui produisent de l'obscu-
iSêL Od préfère donc ordinairement les
ont fait usage
béUoscope aTec lequel on dirigeait
da soleil dans une chambre obs-
Ky où on la recerait sur du papier ou
on Terre dépoli : alors on pouTsit
directement cette image à la
Miple, ou la regarder aTec des Ter-
ptMsisBants pour mieux en distin-
toos les détaib. Scheiner a reçu H-
âa soleil dans une chambre obs-
pour en obserTer les taches , et il a
pour cet objet, d'une lunette
Herelius, dans sa Seleno^
pmpkia (Prolegom.y page 98), décrit
rhéliosoope en forme de porte -toîx , dont
aenri pour obsenrer à
i éclipse de soleil. Ces
d'nei» jpes deriennent précieux
de M objets que l'on Toit, ta-
HEL
dies du soleil, on antre chose. A. db G.
HÉLIOSTATE (de li^coc, soleil, et
iQ orarcxq, sdl. ri^^j la science de la
balance, de l'équilibre), lunette astrono-
mique munie d'un mécanisme d^horloge-
rie qui lui fait suiTre le mouTcment du
solril et permet d'obserrer les astres
comme si le monde était immobile. L. L-t.
HÉLIOTROPE. Ce nom, composé
de îHko», soleil, et de tosWw, je tourne,
et qui, chez les anciens, désignait un ca-
dran solaire, semblerait indiquer que les
plantes auxquelles il appartient, ou du
moins quelques parties de ces plantes,
affectent une direction déterminée par
le cours journalier du soleil. En effet,
Pline, Dioscoride, et d'autres naturalis-
tes grecs ou latins, ont parlé d'un hélio-
trope, plante dont les fleurs se tournent
constamment Ters l'astre du jour ( voy.
Héuanthe). Toutefob, les botanistes
modernes n'ont pu deviner à quel genre
doit se rapporter l'héliotrope des anciens ;
il est certain seulement que ce ne sau-
rait être à celui qui fait le sujet de cet
article, et qui d'ailleurs n'a aucun droit
au nom qu'il porte.
Le genre héliotrope appartient à la fa-
mille des borraginées, et il offre les ca-
ractères dbtinctifs suivants : calice quin-
quéfide; corolle en forme d'entonnoir,
ayant un limbe presque plane et divisé en
5 lobes dont chacun alterne avec une dent
ou un pli; firuit à nucules cohérentes étant
jeunes. La seule espèce intéressante est
Vhéliotrope du Pérou (heliotropium Pe^
rupianumylj,) ; c'est celle que la délicieuse
odeur de ses fleurs fait si généralement
cultiver comme plante d'agrément, et
qu'on désigne communément par le nom
d'héliotrope, sans autre épithète.
La plante connue sous le nom vulgaire
d^héliotrope d*hiper n'appartient point
à ce genre : c'est le tassilago fragrans
des botanbtes, qui croit dans les mon-
tagnes de l'Europe méridionale. Ses fleurs
exhalent une légère odeur de vanille , et
elles se développent dès la fin de l'hiver,
ou même durant l'hiver, lorsque la plante
est tenue dans un endroit tempéré. £o. Sp.
HÉLIOTROPE, instrument astro-
nomique, voy, Gauss.
HKLIiADE, vc^*. HeliInks, GaicK
elLlYADIX.
liliL ( 6
UELLAMCUS de Lcsbot est un de
ces écrivains qui, avec Hécatéa de Milet,
Phérécyde dt Lérot, etc., ont les premiers
rédigé en prose les traditions et les faits
hbtoriques , qu*à ce titre on appelle /o-
^ographes ( voy» Hécatéb), et qui ont
marqué le passade de Tépopée à rhistoi«
re. S'é à Mitylène au commencement du
V* siècle avant notre ère, il écrivit quel-
ques années après Phérécyde et Héôttée,
vers 460 y et devança d*une quinzaine
d'années Hérodote, le père de Thistoire.
Son atné de 1 3 ans , il mourut un peu
avant lui , dans sa 8S* année (411 ans
avant J.-C.). Nous n'avons des ouvrages
d'Hellanicus que des fragments dans les
historiens et les mythographes, daus les
scoliastes, etc. Us ont été recueillis par
Sturxy Leipzig, 1787 et 1826, in-8<>.
C'est là tout ce qui reste de ses hbtoi«
res particulières de chaque peuple et de
chaque cité, intitulées : Égyptiaques^
JrgoUques^ BéoitaqueSf Troû/ucsy etc.
Hellanicus , pour classer ses récits dans
un ordre chronologique , se servit du
catalogue des prétresses de Junon à Ar-
gos, déposé au temple de Sic}'one, et l'on
a remarqué que c*est la première trace
de la chronologie dans Thistoire. Aujour-
d'hui, et à défaut de monuments, la prin-
cipale gloire de ce logographe est d'avoir
été un des précurseurs de ces grands his>
torieni qui ont illustré la Grèce et la
dernière moitié du siède inauguré par
ses ouvrages. F. D.
HBLLÉ, voy, Phrtxus et Helles-
|K)!fT.
HELLÉBORÉES, voy. Elléboeb,
Aconit, etc.
IIBI.LEN, fils de Deucalion (vor.) ,
père d'Éolus, de Dorus et de Xuthus
( voy. l'art, suivante
HELLÈNES, bans un sens général ,
ce mot désigne tous les Grecs; mais il n'en
était pas ainsi dans la haute antiquité.
On a cité, à Tarticle Doeiens, le passage
dMlérodote où il distingue bien entre les
Pélasgrs et les Hellènes. Ceux-ci , soos
Deucalion, habitaient la Phthiotide;Thes-
salie ), etfSous Dorus, filsd'IIellen, l'Hys-
tiaeotidc, aux environs de TOssa et de
' rOlympe. Hérodote ajoute que les Hel-
lènes ont toujours conservé leur langue.
Peu à peu les Pelasges se foodirent «voc
14) HEL
les Hellènes, lait qui s'éuît accoapl
longtemps avant la guerre de Troie. ۥ
pendant ce fut dans U aoîle aeulwM
que tous les Grecs prirent ce nom. Ol
sait qu'il y eut trois princlpalct fanacki
helléniques : les Éoliens, les Dorica^ Il
Ioniens, toutes ayant leurs noms de dm
fiU et d'un petit-fib d'Uellen, loi-^a
fils de Deucalion et de PyrriiE. Dc«a
lion est, en général, oouîdéré oumm
ayant civilisé les Pélasgcs. Il est évidn
qu'Hérodote compte permi les Hdia
nés les peuples soumis à Dcncelioe,
Hellen et à leurs successeurs, et q«^
regarde comme ayant cessé d'être baïki
res tous ceux qui ont adopté leur la^H
soit en Thrace , soit sur U côte é^KmÊ.
tandis que l'on qualifie de méiamgét m
de semi'barbares ceux qui ont cuwmi
l'ancienne langue avec la nouvelle, pa
eiemple dans le nord de la Grèce , m
Épire et en Macédoine. Cest rcpindl
en Épire qu'Aristote fixe U patrie pÂ
milive des Hellènes proprement dits, ë
notamment à Dodone. La chroniqoc 4i
Paros met à la téu de la race bells»
que Deucalion et ses fils, Ampbîctyoe g
Hellen. Deucalion avait parmi ses «jrii
un peuple appelé Cnvci. Aristote ditfH
les Hellènes re^*ureiit le nom de Gnm
( r/}«îxoî ) quand ils balMtaient lesjse»
mets de TÉpire; ce non était pêlai^g^M
et c'est ainsi qu'il passa cbei le» RcMBaia
et chez les Occidentaux , qui s'en scninÉ
toujours pour désigner tous les Grecs. U
tradition dit que Deucalion cooqeil II
Thessalie, où il fut suivi de Talae de «
fils, Hellen, tandis que Araphidi
régner sur l'Attique, U Locride^ et
aux Tbermopyles le tribunal des A
tyons (vity.). Le nom du pays, iMim
était alors celui d*une ville bâtie celi
Pharule et Mélitée. Ce fut ensoitc ■
petit canton de la Thessalie coMpri» ^
tre le Pénée et rAsi>|ke. Plus tard, U Le
cride, TEubée, FAttique y furent ^on
tées. Enfin , dans Homère , les boms 4
Hellas et d' Argos réunis embraaaeat lotf
la Grixe. Les colonies d*l>rieaL, cdUsd
Cccrops,de Cadmus,de Pélop^^ae aarlctei
aux Pélatges et aux Hellt-nca. Tout pn
nait peu à peu un caractère Mien if
puisque cette nation avait, coowiekaBi
mainiy rhalutadede ootefaaoriivMilii
HEL
msÊnX à chaqae peaple ton
diTidoeUe. Les Éoliens furent
dlènes qui, les premiers, se
ma loin. Eolns , le plus âgé
ellen, régna après son père,
)on]s et Xuthus furent obli-
cher d*aQtres souTerainetés.
ses descendants formèrent de
tablissementsdont nous avons
irs ( voj. plos haut, p. 1 8, art.
lumération. H se mêla à ces
s Lélèges, des Curetés, des
ss H jantes, des Lapithes; et,
les Éoliens se trouYèrent en
Dédiât avec les compagnons
. On conçoit donc que de ces
t résulté un dialecte particu-
nt de celui des Ioniens et de
»riens. Au temps de la guerre
!S Hellènes-Éoliens étaient la
nte de la Grèce centrale, dans
t compris le midi de la Tbes-
le plus jeune des fib d'Hellen,
s mythes, Fauteur de la race
au* il eut pour fils Ion et
>ii sont Tenus les Ioniens et
. Xuthus, chassé de sa patrie
fonlu s'emparer de tous les
DU père, fonda quatre villes
œ, où il avait épousé Creuse,
Érechthée {var-)' D'autres
li font conquérir aussi le Pé-
mais il parait que cette con-
lieu que quand les Ioniens
6s de TAttique par les fils d'É-
Mitefois, Ion eut une grande
r l'Attique, et les quatre tri-
es eurent les noms de ses fils.
ne se mêlèrent qu'avec les
leur dialecte accueillit aussi
e mots étrangers. On peut
■s divers établisMments ce qui
article GaicE (page 18).
sns ou descendants d'Acharas,
II. Raoul-Rochette et à Cla-
mplement en rapport d'affi-
Ioniens. On veutqu'Achams,
los , fuyant l'Attique à cause
e, soit venud*abord en Laco-
illèrent à Argos, où ils épou-
filles de Danaûset donnèrent
I le nom d'Achéens. Il y a
a confusion et d'anachronis-
(615) HEL
mes dans tout ceci : aussi Gatier penae-^
t-41 qu'il s'agit, dans le texte de Pausanias,
d'un Adixus plus ancien et d'origine pé-»
lasgique. Nation guerrière, les Achèens
s'étaient étroitement unis aux Pélopi-
des, sous lesquels, très probablement, ib
formaient la caste des guerriers. Après U
conquête de la Laconie par les Doriens,
les Achéens s'établirent dans le pays qui,
jusque-la avait été appelé lonie, et qui
prit d'eux le nom d'Achaîe. Hérodote
parle de cette expulsion des Ioniens, qui
allèrent en Asie fonder douze villes.
Les Doriens furent toujours les enne-
mis des autres Hellènes * ; sous Horus, fils
d'Hellen , ils occupèrent les régions de
l'Ossa et de l'Olympe appelées ^xli^rofix,
d'où ib furent chassés par les Cadmiens.
Du Pinde , ib allèrent dans la Dryopie
et enfin dans le Péloponnèse (iwy . Do-
aiEVs, T. Vm, p. 435 ). L'admbsion
des Héraclides daïis le royaume d'.£gi-
mius , l'adoption de Hyllos , fib d'Her-
cule, par œ roi, voisin du mont OEta^,
le partage de cette tribu dorienne en
Dymanes, Pamphiles et Hylléens, sont des
faits que l'histoire voudrait en vain arra-
cher à la mythologie. De concert avec les
Doriens, les Héraclides (vqx.) firent in-
vasion dans le Péloponnèse ; ib s'en-
tendirent avec les Éoliens , et bientôt la
Locride, l'Eubée, la Béotie prirent un
caractère dorien. La conquête s'affermit
en Élide, en Laconie, en Arcadie, dans
l'Argolide , à Corinthe ; l'élément éolien
et l'élément achéen disparurent. La Crète
aussi fut dorienne au moyen d'une colo-
nie amenée par Teutamus, fib de Dorus.
Il y eut une multitude de colonies dans
l'ouest, à Corcyre, en Sicile, etc.
U faut voir, sur les Hellènes, les ouvra-
ges étonnants d'érudition et de sagacité
publiés par M. Ottfiried Mûller , l'un in-
titulé Orchomène et Us Minyensy l'au-
tre Les Doriens, On trouve dans ce der-
nier une excellente table chronologique
des migrations de ces peuples et de leur
hUtoire; mab les études sur ce sujet ne se-
ront pas complètes si l'on ne se pénètre
bien de U lecture du chapitre V de VHei»
(*) Vtj. rczplieatiofi qu'on donne de ee fait
à 1 art. DoBXUis. S.
(*^ rocr sw ce point, Mauo, SpmHm^X. !*%
^44. 1»
HEL
(816)
IlEL
las de Rroae, intitulé Géographie his"
torique et politique de la Grèce. P. G*t .
HELLÉNISME. Ce mot , dériTé da
nom des Hellènesy a été employé par les
Grecs eux-mêmes pour désigner la cul-
ture intellectuelle de cette brillante na-
tion y Féléganoe de ses mœurs , la pureté
de son langage. Il était opposé au mot
barbarisme (^ap^apca/ioc)» consacré à
signaler les manières et les locutions
étrangères. Foy, Gebcqub [langue).
Dans un sens moins général, les héllé-
nismes sont des façons de parler exclusi-
Tement propres à la langue des Hellènes,et
qui, s'éloignant de la syntaxe générale,
ne pourraient trouTer de formes corres-
pondantes dans les autres langues. Ce
sont les idiotbmes grecs, comme les gal-
licismes sont les idiotbmes français.
Les grammairiens latins ont donné à
ce mot une acception plus restreinte en-
core : ils Font appliqué spécialement à
certains emprunts que les Romains ayaient
faits à la syntaxe grecque. Ces imitations,
a»ez fréquentes dans quelques auteurs ,
ont été considérées comme des figures de
construction. Cet emploi du mot heUé"
nisme étant le plus habituel, on nous per-
mettra quelques détails.
Les rapports d'origine qui rattachent
l'Italie à la Grèce, les relations non in-
terrompues qui s'établirent entre les deux
pays, depuis la chute de la Macédoine et
de la ligue Achéenne, favorisèrent les im-
portations d'héllénismes dans la langue
des vainqueurs. C'étaient des Grecs qui
enseignaient aux Romains U grammaire,
l'éloquence, la philosophie; les hautes
destinées de la république étaient racon-
tées par les hbtoriens grecs, chantées par
des poètes grecs; les pères même de la
poésie latine, Livius Andronicus, Nae-
Tius, Ennios, appartenaient à la Grande-
Grèce (voy.). Dans tontes les bonnes fa-
milles, les esclaves grecs jouissaient d'une
confiance entière comme médecins,' com-
me instituteurs, comme amis; enfin les
jeunes Romains allaient compléter leur
éducation aux écoles d'Athènes; ils s'exer-
çaient dans la langue de Démosthène et
de Sophocle avant de s'exercer dans leur
langue maternelle.
Ces Grecs qui parlaient latio , et ces
Latins qui pirUîenl grec, popularisèrent
à Rome, sans les y natnraliier tom
une multitude d'idiotiames hell
On en trouve dans tous lea écri
surtout dans les poètes. U suffit
Catulle et Horace pour renooi
ces étrangetés de style , qui ooi
avec les allures habituelles de 1
latine, et qui occupent une place
tante dans les bonnes grammaire
Il n'entre point dans notre cm
profondir cette matière et de ■
les exemples de ces diverses sort
lénismes. Bornons-nous à renan
le plus firéquent est celui qn'oo
sous le nom d^attraction^ et q«
à attirer un mot au cas de aos o
En voici des exemples :
litam f «Ml ^amris tgm $um. (Fl
pour : iste quem....
Jl^mi lUêt iiUi 0i$ê bMtis. (■
pour : se esse beatas.
Smtit mtdiùs dcUptot m A««<m. (
pour : se delapsum.
Toutes les langues modemea '
nent des héllénismes; celles qui
du latin doivent en offrir le pi
nombre. Outre ceux que ooln
roman tenait de son origine ■
sait que les Français en rapporti
croisades, qui les mirent scaveM
tact avec les Grecs. On en iro
les historiens des guerres saûM
tard, les commentateurs et vnèm
XVI* siècle , par suite de leur o
habituel avec les auteurs
locutions helléniques ; Amyot , ]
Ronsard et leurs émules en §âm
Henri Estienne a composé as |
fort curieux De la confonmiié
gage français açec le grec ; et
sujet d'un chapitre qui numcfiM
meilleures grammaires. D est, i
grands écrivains, une foule d*«a
et de tours qui ne s'expliquent
leur source grecque. Ainsi Rnc
struit le verbe admirer avec la <
tion il, âayjfiâÇ^ f( :
J'admiraU il MatbM, dépovillaaft I
ÀTait po de um drmr aaraoatcr F
Et ai de Uat de maas !• tomnâm iv
De q««lqot ombre de bits poeeal
Uar. (ÀtkmUt^ adt lU* ■
L.
HEL
(617)
HEL
-■EUiÉllISTES.On a donné ce nom
K ooloiisîiii& qui te rendirent en Egypte
la destruction dn royaume de Juda,
Fan 600 avant J.-C.^ et dont le
s^aocrut tellement par les non*
arrÎTanU qu'Alexandre, pour peu-
k nouTdle TÎlle, attira dam Alezan-
érîe^ Tan 336 avant J.-G., ou que Ptolé-
métj fib deLaguSy y fit amener après lui,
CB*aii temps d'Auguste on comptait en
Egypte près d'un million de Juifs. Le mé-
dn caractère national juif et égyp-
ÛDsi que l'influence de la langue et de
k philosophie grecques, donna naissance
à «B jaàaSsmc grécisant qui reçut, de son
prédominant , le nom d'hellé-
(vof • AusxAirDan). Les doctrines
de Pyùiagore et de Platon s'y confon-
daient de la manière la plus étonnante
avec l'orientalisme , que l'Egypte surtout
avait réduit en système, et qui se montre
cocore dans les doctrines mystiques dn
pKMticisme {voy, ce mot). Le plus remar-
quable des philosophes judéo-helléubtes
te Philoo (vo^.), et le monument le plus
important de l'autorité qu'avaient les juifs
#Aleuaidrie dans les lettres, c'est la tra-
ém iiiin grecque de l'Ancien-Testament,
appelée oïdinîdrement la version des Sep-
n a été parlé à l'article de la langue
GmmoQm, (p. 54, col. l''®) du dialecte
particulier de cette langue dans lecpiel ,
la Septante, a été écrit aussi le Nou-
i-Testament, et qu'on a par cette rai-
appelé le dialecte ecclésiastique. X.
MEULER ou plutôt Djklixe, petite
d'Allemagne et de Suisse , qui ,
sa valeur, correspond, à peu de chose
, à Tobole grecque , ou à la moitié
dNin denier toumob. La première mon-
■aie de cette espèce fut frappée en argent.
Fan 1334, k Hall (voy.)^ dans le pays de
Wortemberg , et portait d'un c6té l'em»
preinte d'une main. Plus tard, on frappa
aoBH de ces monnaies en cuivre, que l'on
appela des heller rouges pour les dbtin-
gner des blancs qui étaient en argent. Sept
livres des premiers valaient quatre florins;
et, de mènie qu'en Angleterre on compte
par livres sterling, on comptait autrefois,
dans certaines parties de l'Allemagne, par
livres de heller. Maintenant il n'y a plus
qne des heller en cuivre, qui valent un
demi-denier. Dans les pays de Hesse, 13
heller font un blanc [albus) , 1 6 un gros,
356 un florin de convention, 384 un écu
et 812 un écu species. En Autriche, le
gros vaut 24, et le florin de convention
480 heller. En Suisse, sa valeur varie
presque de canton à canton ; mab en gé-
néral un batze {yoy.) vaut 82 heller, un
franc 320, et un florin 480. C. X.
HELLESPONT, c'est-à-dire mer
(irovroc) de Hellé. Hellé, comme on sait,
était la sœur de Phryzus, fib d'Athamas
[voy.) et de Néphélé, laquelle préserva
ses enfants de la fureur d'Ino en les con-
fiant au bélier d'or. Ce bélier, pour les
porter en Colchide [voy» AaGOirACTBs),
traversa le détroit qui y conduit depub
l'Archipel. La, Hellé, qui se soutenait
mal, fut noyée dans les flots, et c'est ainsi
qu'elle donna son nom à ce détroit qui
sépare l'Europe de l'Asie. Aujourd'hui
l'Hellespont porte le nom de détroit des
Dardanelles. (Nous en avons amplement
traité à ce dernier mot. ) Ses deux rives
étaient bordées de collines^ de villes et de
villages. Là se trouvait la ville de Lamp-
saque avec ses beaux vignobles ; la viUe
de Sestos en Europe et celle d'Abydos en
Asie , toutes deux célèbres par le poème
de Musée sur les amours d'Héro et de
Léandre {voy,) ; l'embouchure de la mer
Egée, immortalisée par la victoire de Ly-
sandre sur la flotte athénienne ( THtf,
JEgospotamos). Le détroit n'avait ici
que sept stades de largeur, et Xerxès
passa en cet endroit, par un double pont,
d'Asie en Thrace. Lord Byron , en allant
d'Europe en Asie, traversa ce détroit à la
nage, le 3 juillet 1810, en une heure et
dix minutes. Le lieutenant anglabEcken-
head en fit autant. X.
HELMINTHOLITHE (mot à mot,
pierre-ver ou ver pétrifié, du grec l/9oc»
la pierre, et nfi(vc>-v^oc,lever), pétrifi-
cation dont nous avons parlé au mot Bi-
LEVIflTE.
HELMINTHOLOGIE. Ce mot, dé-
rivé du grec, et dont la racine principale
iXfinÇy ver, est composée avec Jioyoc, dis-
cours, traité, désignait autrefob la science
qui traitait de l'hbtoire naturelle des
animaux compris par Linné sous le nom
de vers (vojr. l'article). Aujourd'hui que
cette grande division artificielle dn no«
HEl. (6
mencUteur suédois a été fractionnée en
sroopes naturels , le mot helmintkologie
ne s^applique plus qu'à la partie de la
zoologie relative aux vers qui naissent ou
vivent dans diverses parties du corps àt%
animaux supérieurs. Foy, Vxas intes-
tinaux. C. L-a.
HBLBIOBÎT, voy. Van Hblmont.
HBLMSTKDT, ville du district de
Scbœning dans le duché de Brunswicy
près de la frontière prussienne , avec une
population de 6,400 habitants et un
conmerce assez considérable , est surtout
célèbre par son ancienne université. Fon*
dée, en 1575, par le duc Jules, cette uni-
versité était une des écoles les plus re-
nommées de FAllemagne avant la fonda*
tîon de celle de Gcettingue. Elle reçut
une organisation toute nouvelle du duc
Charles, et prit alors le nom de JiUia-
Carvlina. Fermée, le 10 décembre 1809,
sous le règne de Jérôme Napoléon , lors-
que Helmstedt appartenait au royaume
de Westphalie, elle ne fut pas rouverte à
la paix. Les bâtiments considérables, dits
JuUumy où se donnaient les cours, sont
occupés actuellement par le tribunal du
district et par le gymnase. On peut voiries
ouvrages allemands de Kunhard, Pièces
relatives à l'histoire de l'université de
Hebnstedt (Helmstedt, 1 797), et de Lud-
wig , Histoire et description de lu ville
de Helmstedt ( fW., 1 82 1 ). C. X.
IIÉLOISB. Ce nom est du petit nom-
bre de ceux dont le temps n'a point af-
faibli la renommée, et déjà il a traversé
plus de huit siècles , conservant Tempire
le plus durable , mais le plus rare, celui
des grands souvenirs. Héloîse, « cette no*
« ble créature qui aima comme sainte
« Thérèse, écrivit quelquefois comme Sé-
c nèque , et dont la grâce devait être ir-
« résntible, puisqu'elle charma saint Ber-
« nard lui*mcme*, » naquit, selon toute
apparence, à Paris, Fan 1 101, et mourut
au Paraclet, selon le calendrier ou nécro-
loge de cette abbaye, le 1 7 mai 1 1 64 , à
Tâge de 63 ans. Etait-elle nièce ou fille
naturelle du chanoine de Notre-Dame
Fulbert, ou 611e naturelle d'un autre cha-
noine nommé Jean ? Tenait-elle, enfin ,
(*) Voir IVloqoeate et «■▼aoU iotrodortion
de M. Victor Couua aax OBarrri imééHu é'A*
18)
HEL
par le sang ou par lesallinen, à b
son des Montmoreocy? Cet dii
nions ont été émisca;
res sont sans autorité historique,
qu'Hélolse est dite mièct de FulkeH fm
Abélard dans le rédt qn^il m fiûl deai
calamitétfifixloWa cakimitaimm)^ cft pr
l'ancien adendrier du Paradet qui, iif»
portant la mort du chanoîne Fnifacft, li
dit oncle d'Héloîse {HeUusœ a9msÊcmki\
Papire Maison rapportiez dam ae» ftnwln
(I. m), qu*Héloise fut égaleweat céli-
bre par sa science et par m beauté. Ah^
lard se contente de dire qa^cUe n'écat
pas au dernier rang par tea altrails [mtm
infima)^ mais qu^ella n'avait point d*é>
gale pour le savoir; oe qui p'anturkait ps
Bayle à imprimer qu^Héloiee était ImdL
Abélard nous apprend qaVUe fut él^
vée au couvent d^Argenteoil, où Ton en-
seignait alors aux femmea les langns
savantes et les lettrée divines cl hoMÎ
nés, comme nécessaîrea pour rinIclligBHi
des livres saints. Elle était bîcnjcMt
encore (adoleseentuià) quand Abcbrdk
vit et Taima. Alors il avait hii-slae M i
87 ans. Et si, jusque-b, il n'était pei«l
descendu des hauteurs de la phiinanphii,
quoique sa renommée Teùl élevé ■ haal,
dit-il, qu'aucune femme n'eût voola lai
résister, il faut reconnaître rinvinciblt
ascendant de celle qui le fit sobil
passer, des soins eadusib de sa gloire <
les écoles, à Toubli de son oiguail H d»
ses triomphes ; en aorte que la nultie dr
plusieurs milliers de disciples devint lont
à coup l'esdave d'une fenine.
Qui ne connaît les longncs infortSMi
des deux amants? I>ans cet omiay, à
l'article AaÉLâao , on a déià donné mr
elles des détails puisés aua sotircca, c'est-
à-dire dans le r^it même qu'a fait Abé-
lard de rhistoire de ses calamités. Nons
n'en retracerons donc pas ici le tableau,
nuis nous reprendrons rhistoire de la vie
d'IIéloîie à Tépoque où Abélard^ avant
de s'enfermer dans le cloître de Saint*
Denis , voulut enlever aos« Hëloôe an
monde, en commandant et recevant ksî-
méme ses vœux étemeb dans le convent
d'Argenteuil.
Après de nouvelles agitaliona dans a
vie monastique , après sa oondaMnalioa
•0 coodle die SoÎMons (11)1), art*
HEL
(619)
HKL
«a FwMict, et aoo électk» d'abbé
Ae Sftmt-GUibi, Abéhrd apprend, au
food de la Bretasoey que Suger, abbé
et Sûot-Denift, revendiquant d'anciens
droit» «le aon monastère sur celui d'Ar*
dont Héloîse était derenue
eapolsé les religieuses qui se
tamt dispersées. Il accourt, recueille dans
k Finraciet Héloîse et ses compagnes;
1^ dcHUtion qu'il leur &it de ce monas-
approuTée par le pape ; il repart
pour son affreux désert.
Le Pnndet érigé en abbaye, Héloîse
m csl la piemicre abbesse ( 1 1 30}.Le cou-
émit pauvre, sans revenus : Héloîse
laide pas à obitnir , par l'intérêt gé-
qn^elle inspire, dâ terres données et
atet considérables. Lesévéques, dit
Abélaid, Tappekient leur fille, les abbés
>, les laïques leur mère; et « dans
d^one année, ajoute-t41, les biens
■ 4m nsonaitère reçurent plus d^aocroisse»
t i^BDt que je n'eusse pu lui en procurer
• s j*j étais resté un siècle tout entier. >
DÎK ans s'étaient écoulés depuis la
il—iiafinn des deux amants , lorsqu'A-
Ubnl écrivit dans une lettre à un ami,
qaH ne m>!iiPM* pas, l'histoire de ses ca-
iftéa. Une copie de cette lettre tomba
les mains d'Héloîse et fit éclater,
sepfcmière énergie, une passion que
I^BSlérité du cloître et le temps avaient
M fiûre croire, sinon éteinte , du moins
^■■KiU^ eC qui n'était que comprimée.
EUe écrivit à Abélard deux lettres où
romltatkm de cet amour, surtout dans la
secomie, va jusqu'à Fégarement, et dont
^ipe et Cobrdeau n'ont donné qu'une
bien pAle et infidèle imitation. Ces deux
loegoea lettres , celle d'Abélard à un
ami, et ses réponses glaciales à l'épouse
du Christ [spomsœ ChrisU) , contenant,
sartoot les cleux dernières, d'amples dis-
scrtatkMH sur l'origine et les règles de la
vie monastique, sont les seuls monuments
qui aient été conservés des
d'Héloîse et d'Abélard; tout le
resteesl perdu. Nousn''avons, ni les lettres
savantes cpie les deux amants s'écrivaient
avant leur liaison et dont il est fait men-
tion dans l'Histoire des calamités; ni les
lettres qu'ils durent s'écrire pendant leur
iéparation, lorsque Héloîse alla cacher
sa grossesse et aire ses couches dam le
boof dn Pilais en Bretagne; ni edlat
des <leax amants, quand, devenus secret
tement époux, ils convinrent, pour em-
pédicr la divulgation d'un mariage qui ,
dit M™^ Guixot, « était une dégrâidatioa
inouïe pour un dere, un chanoine, bril-
lant de toutes les gloires théologiques, en
route pour arriver à toutes les dignités de
rÉglise, » de ne plus se voir ; ce qui eut
lieu jusqu'à la catastrophe. U ne resta
également aucune des nombreuses chan-
sons, sans doute en langue vulgaire, dans
lesquelles Abélard exaltait ses amours au
temps rapide de leur bonheur, et dont
Héloîse dit que, chantées dans les car*
refours de Paris et dans toute la France,
elles a\-aient rendu son nom célèbre dans
l'univers ; et l'on doit encore regretter la
perte de toutes les poésies latines com-
posées par Héloîse, et qui lui avaient as-
signé la première place parmi les poètes
du XII* siècle \
Abélard venait souvent , du fond de
son désert sauvage, visiter le Paraclet ,
où il avait aussi recueilli et où moururent
sa mère Lucie, et ses deux nièces, Agathe
et Agnès. On trouve dans le recueil de
ses œuvres, 33 sermons prêches, la plu-
part du moins, devant Héloîse et ses com-
pagnes; les constitutions qu'il rédigea
pour le Paraclet, et qui sont la premièra
et plus ancienne règle fiûte pour des com-
munautés de femmes; plusieurs savantes
lettres adressées aux compagnes d^Hé-
loîse , et dans lesquelles il les exhorte à
suivre l'exemple àt leur abbesse dans le
culture des langues hébraïque et grec-
que. Quant aux écrits qui nous sont
restés d'Héloîse, outre les trois lettres à
Abélard, dont la dernière est un traité
remarquable sur la vie monastique , on
a des règlements pour le Paraclet, 41
problèmes philosophico - théologiques
adressés à Abélard , qui intitula ses ré-
ponses Solutions; mais ces Solutions ne
sont pas toujours satisfaisantes ; enfin on
a encore d'Héloîse deux lettres écrites à
Pierre- le- Vénérable.
Ce fut par une longue lettre que ce bon
et paternel abbé deCluny voulut appren-
dre à Héloîse la mort d'Abélard (2 1 avril
(*) S«lon le témoigiiagc de Hognet M étel , de
ToBl, auteur coBtemporain, cilé par Mabilloe
dsat toB édilioo des Ofia^vfs de i|iat Bcniarfl,
HEL
(620)
HEL
1 142) au monastère de Saint-Marcel, où
il Tavait eovoyé pour rétablir , dans uo
air plus pur et plus doux, une vie bri-
sée par tant d'orages. Il lui envoyait,
dans cette lettre, une magnifique épitaphe
qu'il venait de composer pour son mari,
et lui donnait à elle-même des éloges
qu'elle eût mieux sentis dans un autre
moment. « Vous avez, écrivait-il, non-
« seulement vaincu et surpassé en savoir
« toutes les femmes, mais vous avez aussi
« surpassé presque tous les hommes (pêne
« viros universos superasti) , » et il l'ap-
pelle « femme vraiment philosophe {verè
« philosophica muiier), »
Hélolse répondit au vénérable abbé ,
et le pria de lui envoyer le corps de son
époux; mab les moines de Saint-Marcel
voulaient le conserver. Six ou sept mois
s'écoulèrent, et enfin l'abbé de Cluny,
s'étant rendu dans ce monastère soumis
à sa juridiction, profita du sommeil des
religieux pour enlever furtivement (/tf r-
lî/if), comme il l'écrit lui-même, le corps
d'Abélard, qu'il fit sur-le-champ trans-
porter au Paraclet. Il y vint lui-même
célébrer l'office des morts, et, à la prière
d'Héloise, il donna, écrivit et signa, pour
être suspendue au tombeau d'Abélard,
suivant l'usage alors introduit, une abso-
lution générale de tous ses péchés. Ce
tombeau, HéloTse le fit élever dans une
chapelle appelée le petit Moustier^ qui
éuit dans le cloître; et U, toutes les nuits,
pendant 21 ans qu'elle vécut encore, elle
alla s'agenouiller, gémir et prier, avec une
constance qui étonne et qu'on ne peut
qu'admirer.
Hélofse mourut le 17 mai 1164 , au
même âge qu'avait atteint Abélard , 63
ans ; elle est inscrite dans un vieux calen-
drier français du Paraclet, en ces termes :
HiLOÎssE, mère et première abbesse
de céans ^ eie doctrine et de religion
très resplendissante. On lit dans de
vieilles chroniques qu'Héloîse, sentant
sa fin approcher, ordonna que son corps
fût enseveli avec celui de son époux ;
qu'en conséquence le cercueil d'Abélard
fut ouvert, et que le mort, élevant ses bras,
rc^t la morte , l'embrassa et la serra sur
son sein. On doit remarquer qu'un char-
treux , historien d'Abélard et d'Héloise,
dom Genraiaei aocten abbé de la Trappe,
loin de révoquer en doate ce pradift,
cite , comme en ayant rapporté de p^
reils, Tertullien et Grégoire de Tovs, cl
ajoute : « AbéUrd fit connaître qoe H"
« mour est plus fort que la mort , pu»
« que, dans leurs personnes, il ne liîtps
« éteint par la mort même. »
Pendant sa vie, Hélolse n'avait point
perdu de vue son fils AstraUbe (Abéiwi
l'appelle Jstrolabe) , qui avnit embcMsi
l'état ecclésiastique, et qui lorvécnt a mm
père, comme on le voit par le
nécrologique du Paracitt et par b
respondance d'Héloise avec l'abbé d»
Cluny. « Souvenez - vous , lui écrivail-
« elle , de votre Astralabe ( jâstrmtmki
« vestri ) et obtenez-lai quelqM pré»
« bende. » Et l'abbé répondait : • Ji
« m'emploierai volontiers pour piuci»
« un bénéfice dans quelque granide églin
« k votre Astralabe, qui , per mon at-
« tachement pour vous, est ansai le mim
« [vestrtque causd nostro ^ ). •
Saint Bernard (vojx,)^ qui avait po«>
suivi Abélard comme héréliqiie, énll
venu admirer Héloîm dans son ParadtC
Le pape Innocent II, qui avait conds— é
Abélard, adressa deux brels à HéloiN.
Elle reçut des lettres ou des boUes^ dt
cinq autres papes (Lace, Eogène, Anas-
tase, Adrien et Alexandtre). Elle était m
correspondance avec des évêqocs et ém
abbés. Elle lisait les livres mints en gmc
et en hébreu ; et, pendant plusieurs sieda^
les religieuses du Paraclet bonorèreal
dignement la mémoire de leur premièfs
et savante abbesse en célébrant, lom
les ans , le jour de U Penteo&le , Votêm
divin dans la langue grecque , dont die
avait donné le goût à ses andenaes com-
pagnes qui en conservèrent renseigne-
ment. Cet exemple n'eût pa être imité
dans aucun des nombreux monaslèrmqm
couvraient la France, si ce n'est à Seint-
Denis.
Les tombes célèbres ont
révolutions. En 1497, le
(*) On îgaor* Tépoqve ém la mort ila ftli
<l*HèloiM , «C voiU toet c« q«*oe «ait d« w vw.
(**) Une de C9% balles Ini.accor^Mi U pn«ii«c«
qoVUe avait •ollicité, et qoe d*«utrevinooAM(*
re« avaient pen loagé à demander, d'eoterrer
frmtuittmmt les paavrot dans le daniiiie éa
Paraclet
HEL
oHermait kd cendres des deux amants
t trmosféi^ du petit Moustier dans la
■■■mA* église de Tabbaye; mais alors
ne piété sévère Toulut séparer ce que la
lort «Tmit réuni. Les ossements d^Abé-
crd et ceux d*Héloîse furent mis dans
eux tombes placées aux deux côtés du
bcear. Eln 1 630, Marie de La Rochefou-
■nid, 23*abbesse, fit transporter les
r— ^ tombes dans la chapelle de la Tri-
ihé.
En 1792, leParaclet allait être Tén-
ia*; les restes d*Abélard et d'Héloîse
mvDt transférés dans Téglise de Nogent-
nr-Seîne. Sept ans s'étaient écoulés, lors-
ine, le 16 février 1800, le ministre de
nntérienr (Lucien Bonaparte) ordonna
leur translation au Musée des monuments
français (aujourd'hui Fécole des Beaux-
Arts). Les deux corps reposaient alors
Aans un cercueil de plomb , mais séparés
par une lame de même métal. Le direc-
teur du Musée (Alexandre Lenoir) alla
hiî-mème à Nogent chercher ce cercueil.
n reçut aussi en don la première tombe
en pierre dans laquelle A bélard avait été
iDhnmé au monastère de Saint-Marcel.
Pendant les premières années de la Révo-
lution , cette tombe avait servi d'auge dans
mie ferme. Cet antique monument et le
cercueil en plomb renfermant les cendres
des deux amants furent seuls portés à Pa-
ris, et Alexandre Lenoir les plaça dans le
jardin de son musée, sous le couvert d'une
petite chapelle qu'il fit construire, dans le
style du xii^ siècle , avec des débris de
pierres architecturales trouvées à Saint-
Denis, au Paraclet et ailleurs. Cette cha-
pelle n*est donc point l'ancien tombeau
du Paraclet. Les figures couchées d'Abé-
lard et d'Héloîse ne sont pas plus authen-
tiques : Lenoir nous apprend que, n'ayant
pu se procurer des types sûrs de ces
( 621 ) HEË
le masque d'Héloîse; mais ce qui est ao^
thentique dans cette chapelle monumen-
tale, qui, après la destruction du Musée,
a été transportée au cimetière du père
La Chaise, c'est la pierre creusée de Saint-
Marcel, premier tombeau d'Abélard, re^*
té longtemps orphelin , et dans lequel ,
dit encore Alexandre Lenoir , « j'ai dé-
posé moi-même les ossements des célè-
bres amants du xii^ siècle. » Et cela
suffit pour justifier l'intérêt mémorable ,
unique dans l'histoire, qui se rattache à
un tombeau , les couronnes et les fleurs
dont il est toujours couvert, et l'espèce de
culte que les âmes tendres rendent, de-
puis tant de siècles, à l'immortel souve-
nir des deux amants*^. Y-ve.
HÉLOTES, voy. Ilotes.
HELSINGFORS, chef- lieu de la
grande-principauté de Finlande {voy,) et
siège de son sénat particulier ; ville qui ,
en 1810, n'avait encore que 3,534 hab.»
et qui en compte maintenant environ
10,000. Fondée par Gustave Wasa, en
1550, elle est remarquable surtout par
Tuniversité finlandaise que le gouverne-
ment russe y a fait transférer en 1828 ,
après l'incendie d*Abo [voy.) qui con-
suma les bâtiments où longtemps elle
avait été établie. Cette université réunis-
sait, en 1835, 455 étudiants.
Helsingforsest situé sur une langue de
terre assez large qui porte le nom d'Est-
naes Skaten, et dont la saillie vers le golfe
de Finlande forme deux petits ports assez
commodes. La vieille ville, bâtie en bois,
n'a que des rues étroites ; mais près d'elle
s'élève maintenant une ville nouvelle sur
un terrain qu*on obtient en comblant des
personnages
il fit mouler leur tête de
mort; que, d'après ces moules, le sta-
tuaire de Seine composa les deux figures.
La statue de femme qu'on voit couchée à
côté d'Abélard est , dit encore Alexandre
Lenoir, une figure de femme sculptée de
ce temps-là^ à laquelle J'ai Jait mettre
(*) Il fat acheté par le célèbre artiste drama-
tique Monrel et derint ensaice la propriété do
géaéral Pajol. Le Paraclet est maiateoant ime
manafacture de taillanderie.
(*) ypir la Dêseriplion du Musit dês monumentt
frunçais , par Alexandre Lenoir, 6' édit, i8oi«
in-8^ S la Notice historiqut (du même) surim «ê-
pulturê d'Hêloîst et d'Abélard^ x8x5, in-8*; les
ooTraget de dom Gervaise et de Fr.-C. Turlot*
indiqués à la fin de l'art. Abélard ; un volume
de Tautanr de cette notice, intitulé : Abèlmrd ei
HèloUe^leurs amours, leurs malheurs et leurs ouvra»
ges, 1 834, in-8^; la larante notice de MuxQnizot,
terminée par M. Guizot et qui précède la der*
nière traduction des Lettrés d'Abélard et d'Hiloî"
se, par M. Oddoul, 1839, a vol. gr. in-8*'; enfin
la très remarquable Introduction dont M. Victor
Cousin a fait précéder la publication des (Xu'
vres inédites d'Abélard, comprenant, avec le fa-
meux traité intitulé Sic et Non, des gloses sur
Porphyre, Aristote, Bocice, etc., Paris, Impr.
roy., x836, in-4? d'environ goo pages.
ËËL
(602)
ItËL
f fbfondeurs et en faisant sauter des ro-
chers.
Cette Tille n*est pas la seule qui perpé-
tue le nom des Helsiii es , vieux peuple
gothique dont les descendants parlent un
dialecte Scandinave qui se rapproche bien
moins du suédois que du norvégien et de
VvAKadà\»(Sch\aszeTyNordischeGeschich'
te y p. 471). Le Helsingland (Heisin^
gia ) d*où sont partis les colons qui ont
porté la civilisation en Finlande, est une
province fort pittoresque de la Suède
septentrionale qui baigne à Test le golfe
Bothnique {voy,\ ; mais, quoique très an-
ciennement suédoise , cette province ap-
partenait d^abord à la Norvège, et fit
longtemps cause commune avec les Nor-
végiens. La ville suédoise de Helsingborg^
en Scanie, sur le Sund, et la ville da-
noise à^Helsingœr {voy, Elsenf.ue) qui
est située vis-à-vis , dans Hle de Seeland,
rappellent également le nom des HeU
sings. J. II. S.
HELVÉTtE, HELVÉTIENS, voy.
Suisse et Gaulois. Un travail bon à con-
sulter sur les premiers habitants de cette
contrée est celui de M. Escher, inséré, au
mot Helvetiiy dan» PEncyclopédie alle-
mande d*Ersch et Gruber.
HELVÉTIQUE ( confedéeation ) ,
voy, Suisse.
HELVÉTIQUE (confessioit). C'est
le nom qu'on donne à la seconde expo-
sition de leur foi que firent les églises
réformées de la Suisse, en 1566 ; exposi-
tion qui reçut Tapprobation formelle de
la plupart des autres églises réformées ,
et que quelques-unes d'entre elles adop-
tèrent même comme livre symbolique,
/'o/. ce dernier mot.
La réformation, ayant été l'œuvre du
libre examen, devait naturellement se
modifier selon certaines circonstances lo-
cales, résultant du caractère propre à
chacune des nations qui Tembrassaient
ou des opinions particulières des hommes
qui en furent les promoteurs {voy. Con-
fessions). Aussi prit-elle une physionomie
différente en Allemagne et en Suisse, où
les premiers mouvements de la réforme
eurent lieu simultanément.Quoiquc d'ac-
cord sur presque tous les points, Luther
et Zwingle se divisèrent sur Tarticle de la
uiait Ccue, et tous les eCl'on» «\ui Cmvua
tentés pour les concilier écIiouèrent.T<Ni»
tefois, l'inflexibilité avec laquelle ces deux
réformateursptrsévérèrent dans leursopi»
nions respectives ne fut probablemôik
pas la seule cause qui empédia les deiE
nations de se réunir complètement daH
une foi commune. On peut croire que b
susceptibilité des Suisses pour tout ce qm
pouvait compromettre la conservation de
leur indépendance politique, Donvellt-
ment reconquise, contribua pour quel-
que chose à la séparation. C*ea le senti-
ment qui perce dans la réponse qulh
firent au sénat et à la ville libre de Stna-
bourg. Ceux-ci les ayant engagés à en-
voyer des députés à la dicte d^Aug^MMVg
de 1530 , les Suisses, fidèles à leur »yw
tème de ne reconnaître à l'Empereur ni i
l'f)mpire aucun droit sur eux, s^y refuse*
rent. Zwingle se contenta d'envoyer en
son privé nom à l'empereur Charles-QuiiC
une profession de foi. Cet écrit, qui n*cit
jamais une autorité publique , mais qv
fait connaître la foi des églises suiaio, à
cette époque, avait été précédé et fut sain
de diverses publications où sont exposées
les doctrines professées dans les églises dt
THelvétie. C'est dans ces écrits qu*il fiai
étudier les progrès et le développcaMnC
des doctrines religieuses au sein de ces
églises, jusqu*à ce qu'elles vinrent se for-
muler dans l'exposé complet arrête ca
1 566. Le premier de tous fut une insirac»
tion rédigée en allemand par Zwingle, d
adressée par le magistrat aux ecclésiasti-
ques du canton pour les diriger dans ren-
seignement et la prédication de la «enté
évangélique (26 novembre 1523 > Une
députation de 1 1 cantons, qui vint à Za*
rich pour faire des représentations sur les
nouveautés qui se prêchaient dans ccUe
ville, provoqua un second écrit ^auau en
allemand), qui peut être envisage comme
une véritable profession de foi. Il avait
pour titre : Réponse des ifuigtsirnts de
Zurich aux 11 cantons sur qmeUjme*
articles de foi ^21 man 1524;. Il con-
tribua puissamment aux progrès de la rv'-
forme dans le canton, et la messe fat
définitivement abolie. Dans la senuinc
sainte de 1525, la Cène fut pour la pre-
mière fois célébrée selon le nouveau rit.
Au nombre de ces professions de foi ou us
rati^vn>ii% cQi*vrf Ivt du IIhmS rédigées
HKL
{6ii)
ÉbL
m oottféinnice |>abUqae qui eut Uea
fte eH 1638, et dont renseignement
eacrit dans ce canton par le magis-
tous les ecclésiastiques. L'une de
àèaes traite particulièrement de la
lee réelle, qui y est positivement
e. A Pannée 1 580 appartient la con-
n de foi que le réformateur adressa
opereor et dont nous avons parlé.
531 y peu de temps avant sa mort,
aidnnsa une autre à François 1^ ,
le France. Comme ce prince par
k|iie se montrait alors favorable aux
mes de la Suisse, Zwingle Toulut
ter de cette circonstance pour com-
e les doctrines de TÉglise romaine
•tifier la réformation des calomnies
elle était Tobjet. Cet ouvrage, pu-
en 1636, en latin '^, avec une tra-
ioti allemande par Bullinger et Léon
i y obtint une grande autorité dans
ise de Zurich. C'est dans cet ouvrage
■e trouve ce célèbre passage, qui at-
à Zwingle de si amers reproches, et
t aocwser de naturalisme : « Là (au-
ès de Dieu) tu verras Hercule, Thé-
Sy Socrate, Aristide, Antigone, Numa,
mille, les Catons, les Scipions; là lu
yUTeras tes ancêtres qui ont marché
-bas dans la foi. En un mot, tous
I hommes vertueux , toutes les âmes
intes, tous les cœurs croyants, qui ont
6 et qui seront dans le monde depuis
n origine jusqu'à sa destruction , tu
I Terras un jour auprès de Dieu. »
ies disputes sur l'article de la sainte
e, la crainte qu'il n'y eût encore dans
onseil de secrets partisans du pape ,
i besoin de repousser certaines accu-
ms, firent prendre aux réformés de
) la résolution de proclamer une con-
on de foi qui fût obligatoire pour
I les citoyens du canton. Cet exposé
eor doctrine , après avoir été adopté
les ecclésiastiques et juré par les
libres du conseil et par les citoyens
ôutes les corporations, fut proaamé
1 janvier 1534 : c'est ce qù^on ap-
t la première confession de Bâle,
B confession et les thèses de la dis-
ition de Berne, ainsi que l'instruction
I Jd CtoUuh R, Imp, Gtrmanim, eomitia
uUt c^tbrantem, /idêi Buldrjrchi ZuihgUi ra-
:ari«;h,36p. iii-4^ S.
du magfetrht dé 2urich de 1 533^ sont les
seules professions de foi qui, dans les
églises réformées de la Suisse, aient été
publiées par lés gouvernements comme
lois de l'état ; celles qui suivirent ne pa-
rurent qu'au nom des églises.
Cependant , après avoir été pendant
longtemps sans confession de foi commU«
ne, et la guerre de 1531 (voy. ZwiwcLk)
ayant presque entièrement rompii les fki-
bles liens qui les unissaient , les églises
réformées de la Suisse sentirent le besoiu
de se rapprocher et de rédiger en com-
mun une confession de foi. Ce fut à l'oc-
casion des tentatives de Bucer pour réu-
nir les Suisses avec Luther. Bucer {voy,)
leur paraissant disposé à trop céder, elles
jugèrent nécessaire de faire connaître
leurs vrais principes. Quelque utile que
leur eût été une liaison plus intime avec
les protestants d'Allemagne après l'issue
malheureuse de la guerre de 1 53 1 avec les
cantons catholiques, ces églises ne songè-
rent cependant jamais à acheter cet avan-
tage par le sacrifice de leurs opinions.
Elles voulurent en même temps tenir
prête une confession de foi pour un con-
cile libre qu'on se flattait alors de voir
convoquer. Telle fut l'origine de la pre-
mière confession helvétique y ou deuxiè-
me de Bdle^ rédigée par Bullinger, Gry-
nseus et Myconius , et qui fut signée à
Bâle , en 1536 , par les envoyés des
villes de Zurich , de Bâle, de Berne , de
Schaffhouse , de Saint-Gall, de Bienne
et de Mulhausen. Cette confession con-
stitua ainsi une église réformée helvé-
tique.
Cependant les églises de l'Allemagne
et de la Suisse avaient cessé de disputer
sur la sainte Cène, et, sans être précisé-
ment tombées d'accord, elles vivaient
dans une harmonie fraternelle, lorsque
Luther, en 1544 , ralluma la dispute par
la publication de sa Brève confession de
foi sur l'article de la sainte Cène, Quoi-
que Luther n'eût pu entraîner de nou-
veau les théologiens de son église dans
cette polémique, le clergé de Zurich crut
devoir répondre à cet écrit , et, l'année
suivante, il publia un exposé de sa doc-
trine sur la sainte Cène , dans lequel il
soutenait les opinions de Zwingle et d'C£-
colampade {voy.y Cet exposé, quire^ut
BEL
(024)
r«pprobatk>n da conseil «t da clergé de
Berne, eat, jusqu'à la confession de 1 566,
une certaine autorité dans les églises de
Zurich y de Berne et de Schaffhouse.
Enfin les rapports dans lesqueb Calvin
(voy,) entra avec les églises réformées
allemandes de la Suisse, amenèrent la
publication d*un autre écrit, également
important pour la connaissance des doc-
trines religieuses de ces églises. Ce fut
œlui qui parut à Zurich, sans date, mais
probablement en 1549, sous ce titre:
Consensio mutua in re sacramentariâ
minittrorum Tigurinœ ecclesiœ et />.
Jo, Calvini y c'est-à-dire Accord €Us
ministres de Véglise de Zurich avec
Jean Calvin sur l'article de la sainte
Cène* Cet écrit s*aocorde au fond avec
la déclaration de foi de 1545 , sans ce-
pendant s'exprimer en termes aussi clairs
et aussi positifs.
Cependant, avec toutes ces confessions
de foi , les églises réformées de la Suisse,
au milieu du xvi* siècle , n'avaient point
encore de système complet, qui embrassât
toutes les parties de la doctrine religieu-
se. La confession de 1 536 était peu à peu
tombée en oubli; celle de Zurich, de 1545,
avait conservé une plus grande autorité ,
maii elle n'était point reconnue comme
livre symbolique. Zurich, dirigée par Bul-
linger , Genève et U Suisse française do-
minées par Calvin, Berne, sous l'influence
de Bucer et de ses ministres vaudois , ja-
louse de l'autorité des théologiens des au-
tres villes. Bile surtout, où Sulzer, qui
inclinait vers le luthéranisme et exerçait
un grand ascendant, marchaient chacune
sous sa propre bannière. Ce n'est pas qu'au
milieu des disputes sur le dogme de la
présence réelle, le vœu de voir établir en-
tre les églises réformées un lien commun
ne se fût de plus en plus manifesté dans
les diverses contrées de la Suisse. Néan-
moins, Bullinger, malgré la considération
générale dont il était environné, n'eût pas
réussi à réaliser ce vœu , si une circon-
stance favorable ne fût venue aplanir
inopinément les obstacles et faciliter l'ac-
complissement de cette œuvre. L'empe-
reur Mazimilien II avait convoqué à Augs-
bourg une diète qui s'assembU le 2 S
mars 1 566, et dans laquelle on devait ré-
gler les affaires de religion. Une partie
des luthériens, poassés par Wk sàk
gle et imitant Tintoléffaiioe de Bc
voulaient pas Iqu'on admit des c|
contraires aux leurs, et travaiUaîti
faire condamner dans un syBodt|
des luthériens d'Allemagne. Oa c
que la haine dont ce parti se m
animé ne portât les princes proHi
exclure de la paix de religîos Fé
paUtin, Frédéric m, qui s'était (
pour la doctrine des réformatewi
sur l'article de la sainte Cène. A
de novembre 1565, ce prince c
Bullinger sur la conduite qu'il de
nir à la diète, à l'égard de TEmpe
l'engagea à rédiger une profrssioi
pour réfuter les calomnies qu'oo
dait contre les protestants et moot
cord qui existait entre un si grui
bre d'églises de l'Allemagne, de 1
et de la France. Pendant nne p
exerça de grands ravages, en 1 50
linger avait écrit une eonfessioa
assez développée, qu'il avait joial
testament, dans l'intention qu'dk
mise en même tempe aux "^^grtti
succombait à ce fléau. Il Tenvoj
lecteur. Théodore de Bèxc {itay
posa alors à ceux de Zurich de pi
une confession de (bi en rtria
accueillirent cette ouverture et <
dèrent qu'on prit pour base Icor
sion de foi de 1 545, en expriasea
sir qu'on tint à Berne une coa
où l'on conviendrait des modifie
y apporter. Mais les magistrata A
et de Zurich refusèrent segcmc» t
ner leur approbation à œ projet
férence. Pendant que les théotof
Zurich, de Berne et de Genève
nuaient à correspondre entre ci
terminer cette affaire, l'éledeor
répondit qu'il était si content di
de Bullinger, que, si l'auteur y ooa
il le ferait traduire et imprimer i
mand. Ceux de Berne et de Zori
posèrent alors qu'on adoptât oifl
fession de foi, qu'on l'adreasâty i
à l'Empereur, comme l'électeur It
mais à tous les fidèles, et
nom des théologiens et des
annonçant que c'était avec la pcn
nuis non pas au nom du gonven
parce qu'on voulait sii
iBL ( en )
'^^trine Kfne (lans le églisa d e
|*^IMB impeser une règle de foi.
"» (OM k vœn que Bèze, au nom
lc(lc6etiè*e,etlejég1uesdeFrui.
^*a(ol de leur càté une confession
lu, le 1 6 féTTier, Bèze accourut à
où l'on coiucDtit facilemeot à ce
laiDÛtres de Geucve souscrivis-
nufiasioD de Bulliu^er. Quant
es de France, on jagea plus sage
édigcassent séparément une cou-
e foi, où elles fervent connaitrp
laient d'accord arec les ^liscâ
Me. Berne ayant donné son ts-
I, Gnalter, gendre de Zwingle.
a Schanbouse , à Bâie et k
« pour solliciter leur accession.
«int-Gall et d'autres églises fu-
tée* par lettres. Il j eut un
■Mot général à accéder à cette
xeplé il Bile, où l'inQuence de
' opposa. Néanmoins, après ss
ix de Bâie se réunirenl aux an-
9, et le nom de cette ville se
■Bs l'édition de la Confession
e de 1644. On n'avait point
ministres de Nearcfajitel, parce
ùgnait de mettre la mésintejli-
re eux et leur souverain, le duc
erille. Comme Ils s'en plaigni-
lard, en alléguant leurs fran-
i De permettaient point au prince
En prescrire en matière de re-
in noms furent ajoutés a ta se-
tion de la Confession de foi hel-
lî parut en liiCS. Pendant ces
ins, on travailla activement à
m de cette confession , dont
s le 13 mars 1566, envoyer des
ta à l'électeur palatin et au
deHesse*. Bu Ilinger avait lui>
luit en alleound l'original la-
sn fit une traduction frao^abe,
> U tnaa do ijrDode de Donlm
■ cspril étroil cl d'aicluioa, cl dt
lS;S, rat J.-H. fltiddcncr, profi
•lo^ à ZDri<:b: elle l^t Imprim
1714, et Ggnn li>agl(ni|ii parioi I
•1 c» tilrc : Farmmiairt Ju caui
USL
qui fut imprimée ■ Genève en 16M*.
Dès le mois de septembre de la même
année, 41 ministres d'Ecosse, an nom-
bre desquels était Jean Knox (vvj-.),
écrivirent à Bèze une lettre où ils don-
naient leur entière approbation à la con-
fession helvétique. Les églises de France
firent, à diverses reprises, la mCme décla-
ration, et notamment au synode de La
Rochelle, eu 1 &7 1 . Ceteiemple fut imité
par un grand nombre d'ecclésiastiques
aaglais. Déjà, en 1567, une partie des
églises de Pologne avaient signé cette con-
fenioQ de foi. Un grand oombre d'antre*
les imitèrent ensuite, cl toutes ensemble
la présentèrent solennellement an roi Si-
gismond II, en 1673, et à Etienne Ba-
thori, en 1578. Le clergé réformé de
Hongrie la signa dans un synode tenu a
DeLreczin, en 1567.
La Confession helvétique a été jnsqn'a
nos jours le livre symbolique des églises
réformées de la Suisse. Elle vient d'éir«
abolie dans le canton de Vaud, où le
grand conseil, en volant , dan* sa séance
du 1 1 décembre 1839, une nouvelle loi
ecclésiastique, a retranché de la lormule
du serment de consécration le pavage qui
mentionnait cette confession.
La Confcsion de foi helvétique s'at^-
corde sur la plupart des points avec celle
d'Augsbourg {vqjr.] et avec la doctrine de
C«lvin{»or. . Elle ne reconnaît pourjuge
en matière de foi que la parole de Dieu, et
pose pour principe d'inlerpréution que
l'Ecriture sainte soit expliquée par elle-
même. Tout en enseignant que le péché,
par l'obscurcissement de l'inlelligence
restreint la liberté de l'bomme pour lé
bien, elle ne va pas ausi loin que Luther,
(jui ôte à peu près entièrement le libre
arbitre à la volonté humaine en ce qui
concerne l'accomplissement des comman-
dements de Dieu. Elle proscrit toute es-
pèce de représcnutîon de Dieu, de Jé-
ais-Christ et des saints, tandis que les
lulhériens ne condamnent pas 1^ images
de Jésus-Christ et des personnages de
l'histoire sainte. Elle eosugne la prédes-
tination (yor. ce mot et Gbacm), que U
confession d'Augsbourgn'admet pas, mais
ea termes moins absolus que Calvin, et en
• pablié na* non-
etop. 4. G. d. M. Tome XUL
SEL
(636)
HML
nUénuant la rigaear de ce dogme par des
propositions qui écartent les conséquen-
ces impossibles à admettre auxquelles con-
duit cependant le calvinisme. Comme Lu-
ther et Calvin, elle ne reconnaît que deux
sacrements, le baptême et la sainte Cène;
mais elle ne voit dans cette dernière
qu'une cérémonie commémorative du
sacrifice de Jésus-Christ, et dans le pain
et le vin que de simples symboles de
son corps et de son sang. Elle s^écarte en
ce point de la confession d'Augsbourg,
qui enseigne la présence réelle, et de la
doctrine de Calvin, qui, tout en recon-
naissant que le pain et le vin ne changent
point , admet une opération surnaturelle
de TEsprit-Saint dans la sainte Cène. En-
fin, elle reçoit , sur Tincamation de Je-
sus-Chrbt, ce qui est enseigné dans les
symboles de Nicée , de Constantinople ,
d*Éphèse et de Chalcédoine. R. C.
HËLTÉTIUS (Claude-Adeien) na-
quit à Parb, en 1715, d'une famille ori-
ginaire du Palatinat% et qui se réfugia
en Hollande à la suite des persécutions
qu'elle essuya au temps de la réforme. Le
père d'Helvétius, auteur de plusieurs ou-
Trages,était1e premier médecin de la reine
Marie Lesczinska et un des membres les
plus distingués de TAcadémie des Scien-
ces de Paris. Son fib avait à peine atteint
sa cinquième année qu'on lui donna un
précepteur, qui, prudemment, borna ses
soins à entretenir le goût inné chez son
élève pour le travail. Plus tard , il entra
chez les Jésuitesau collège Louis-le-Grand;
mais , soit que le pédantisme et la sé-
vérité de ses régents l'irritassent, soit que
le genre d'études auxquelles on l'appli-
quait lui déplût, il prit le travail en dé-
goût et manifesta le désir d'embrasser la
carrière des armes. De ce moment, il ne
donna plus que des preuves de médio-
crité et ne laissa pres(|ue aucune espé-
rance. Ce ne fut (|u*en rhétorique qu'il
commença à se distinguer. Le P. Porce,
régent de cette clause, (|ui avait acqub le
(*) A regard de f«tt«> origiar, qae le nom
d« \jk fiimille, »ant dout« latinité de rallrmind
SiAiMi/s«r,t«*mMera|*p«»rt(>raU Sau«a,oDtr«MiTe
deux T«rfioDi fort diffrrfDtefd.ini drnx ntitiri*!
•uriir«aa<*étrr« do ffrrairr-|>éoêraKqiii, djiit la
Biographie uniter\t'l*,se %uivi*at cepr'iJjnt sur
la niéfB# page, mait proTienotBl d« deux a a-
leurf différtnlt. S.
tact de connattre la mesure d*e9|
caractère des élèves, mit cette
stance à profit. Il s'attacha soi
par ses complaisances, Taida
études en lisant avec lui les aul
ciens et modernes, en lui en dév
les beautés ou en lui en signalai
fauts. Les éloges, les encouragei
ses maîtres, ses succès, l'émul
soutinrent, l'animèrent, et bieot
et conserva jusqu'à la fin de si
un rang distingué parmi ses ca
La nature lui avait prodigué
tages physiques : îl crut devob
tiver. Il s'adonna à tous les cxerc
près à développer les forces et le
spécialement aux armes et à la <
acquit, dans ce dernier art, un s
talent que , sous le nom et le m
Javillier, danseur de l'Opéra,
dans un ballet et fut couvert d
dissements. Recherché dans li
et libre d'en goûter tous les pli
femmes se chargiTent de pcrfi
son éducation ; une duchesae p
certaine comtesse qui s'était fiii
firent bientôt de lui un hoa
mode.
Mais Helvétius n'avait poiol
tune à espérer de sa famille. So
destinait aux finances, voie la
pour parvenir à l'opulence et p
son fils le moyen de satisfaire
elTréné pour les plaisirs. Il Tear
chez M. d'Armancourt, son ooc
nel, directeur des fermes à Cati
tius acquit bientôt ce que doit i
financier, quoiqu'il s'occupât pi
tératiuv et de philosofiliie qm
culs, et plus encore des femoH
philosophie.
Depuis longtemps le roi di
pour lui au cardinal de Fleunr i
de fermier général ; mais le cardi
le père du candidat a\att en
disgrâce, s'y refusa, sous le pr«
le prott^ de S. M. était tm
jeune. Il obtint cependant e
n'ayant effectivement encore qa
Naturellement généreux et c
Helvétius emplfiya une partie <
mes revenus de sa place, non |
ment à la dissipation et aux plai
à faire des heureux. A peine sod
ttEL
(621)
HËL
1 9t9al recherché 1» société des
( les plus distiDf;iiés dmns les let«>
» que Baffbn, Montesquieu, Fon-
IHIftnTaux et Saurin. Ces deux
i étaient dans une position très
e : à Ton il fit une pension de
r., et à Tautre une de 3,000 fr.
nnaissance d^un grand nombre
enreux a déroilé plus d^une fois
bits qu^il arait eu soin de cacher
roile du ni}3tère.
ilieu de sa carrière dissipée, Hel-
it subitement assailli par l'idée de
m nom et de marcher de pair avec
s du siècle. Maupertuis venait de
k la mode Tétude de la géomé-
iongtemps il fut de bon ton pour
nés d^admettre des géomètres à
tits soupers. Dans Tespoir d^ob-
i entrées chez les grandes dames
or, Helvétius aborde une science
; mab bientôt le courage Taban-
Ébloui par la renommée de Vol-
forme le projet d^essayer de la
telle fut Toriginedeson poème sur
rar. Mais, quoique encouragé par
ly auquel il soumit son œuvre, il
avis d*amis moins complaisants, se
■stice et condamna son poème à
roir le jour. Cet ouvrage, publié
res après la mort de son auteur
n'obtint aucun succès. Pourra-
Boius partager la renommée de
de L'Esprit des lois? Dans l'cs-
parvenir, Helvétius compose un
iHé de philosophie (1749), qui
nsn publié qu'en 179S, avec ses
osthumes, sous le titre de Juge^
r r Esprit des lois. Sous la forme
pelle il a été extrait de ses ma-
, il offre 1 60 réflexions morales
iques, fragments ou Ton ne re*
point ce cachet paradoxal dont
prânts les autres ouvrages d'Hel-
ft qui se recommandent par Télé-
les pensées, la finesse des obser-
, la grandeur des vues, la pru-
. la modération dans Tapplication
rincipes.
levoirs de sa place lui imposaient
des mesures rigoureuses qui ré-
nt à la bonté de son coeur. La
é d'obtenir justice et les égards
K mlbeoreux le dégoâta de cet
office, n oon^ut te projet de donner sa
démission et de se retirer dans une d^
terres qu'il avait achetées. Pour ne pas
contrarier son père, il acheta la charge
de maltre-d'hôtel de la reine; mids il
comprit que la cour ne lui convenait pas
plus que les finances, quoiqu'il n'eût ^k
se louer des bontés de Marie Lesczinska.
Cette place, n'exigeant pas de lui un sé-
jour habituel à Par», ne changea en rien
sa détermination. Avant de la mettre à
exécution, il épousa M^^* de Ugneville,
nièce de M™^ de Graffigny (vo)^.), jeune
femme assez jolie, sans fortune, sans in-
struction, mais douée de beaucoup d'es-
prit naturel. Anssitôt après, il partit pour
sa terre de Yoré, dans le Perche (1751).
Son séjour dans ce domaine mit un
terme à bien des misères. On a dit qu'en
cela il ne disait qu'obéir à la soif de la
célébrité ; mais il y aurait plus de justice
à lui tenir compte du bien qu'il a fiiit.
Sept années après son départ (au mois
d'août 1758) parut, sous le voile de l'a-
nonyme, son premier ouvrage philoso-
phique , le fameux livre De l'Esprit ( 1
vol. în-4<*, réimprimé en 3 vol. in-8^
et en 3 vol. in- 13 ) , livre qui , après le
Système de la nature^ du baron d'Hol-
bach, a fait le plus de bruit , occasionné
le plus de scandale.
Rien, dans Helvétius, n'avait semblé
promettre à la philosophie du xvm* siè-
cle un de ses plus ardents défenseurs;
mais, jaloux de se faire remarquer à tout
prix, il lui fallait suivre le torrent et
marcher en aveugle sur la route tracée.
Une fois engagé dans la voie , rétrogra-
der fut impossible ; il fit plus qu'il ne s'é-
tait pronus.
Son livre est l'exposé de toutes les
opinions recueillies par lui dans les con-
versations des hommes du jour et rédui-
tes alors en système*. Rien n'y retrace
le caractère d'un génie créateur ; il n'y
a de neuf et de piquant, dans ce vaste
tableau, que son ordonnance et son co-
loris harmonieux. Aussi le livre De l'Es^
prit ne dut- il sa célébrité qu'aux persé-
cutions qu'il souleva contre Helvétius,
qui, dans l'intérêt bien entendu de sa
(*) M"* de Graffigny dkait qve le livre />e
V Esprit n'^uit composé ^ae des baUjoresde son
ulon.
HEL
(628)
HEL
gloire, eût dû, comme l'a dit BufTon,
« faire un bail de plus dans les fermes et
« un livre de moins. »
Dans ce livre sont soulevées de nou-
veau toutes les questions de morale, de
psychologie et de politique. Les deux
théories les plus saillantes de Touvrage
sont Tégalité des organisations et le prin-
cipe d^intérét personnel donné pour base
à la morale. Afin de développer ces deux
paradoxes, mis en discussion bien avant
lui, Tauteur définit les noms donnés à
Tesprit depuis le génie jusqu^au bon sens,
espèce de métaphysique littéraire dans
laquelle il montre une rare sagacité. Puis,
après avoir signalé la différence entre
l'âme et Fesprit, il conclut de cette spé-
cieuse distinction que tous les hommes
communément bien organisés tiennent
de la nature une aptitude égale ; que Tin-
égalité actuelle, apparente, entre tous les
sujets, ne prouve pas leur inégale apti-
tude à avoir de Tesprit ; que l'organisation
physique, la finesse ou la grossièreté des
sens, le climat et autres causes de ce genre
ne sont pour rien dans les dispositions et
les qualités de l'esprit ; que partout, dans
toutes les conditions, l'homme est doué
de la puissance physique de s'élever aux
plus hautes idées par la seule puissance
des passions; qu'en un mot, la nature a
fait les hommes égaux : l'éducation seule
les distingue.
Jusque-là, ce nous semble, Helvétius
ne pouvait être accusé que de soutenir
une proposition démentie par les faits
que constate une expérience journalière.
Il y a plus : en niant, et à tort, l'influence
de l'organisation physique sur les facul-
tés intellectuelles, il ne pouvait encourir
le reproche de défendre le matérialisme
enseigné par son école; il était stricte-
ment à l'abri de toute censure. Mais,
bientôt entraîné par les conséquences de
ses principes, il assigna l'intérêt person-
nel comme l'unique mobile des jugements
et des actions des hommes, comme le seul
fondement de la politique, des lois et des
mœurs. Le vice et la vertu ne sont plus
que des termes de convention ; tous les
actes humains sont moraux, du moment
où ils satisfont à l'intérêt de chacun. L'a-
nalyse qu'il donne des vertus, des préju-
gés, des passions, est riche en vérités de
détail remarquables par leur ii
ce, en observations que la dartrf
cision du style, rendent eoo
piquantes; mais partout et toajc
térêt privé vient se placer coaui
verain et unique mobile.
En résumé, nous sommes ai
reprocher à l'auteur de mettre
tualité de l'âme au nombre à
thèses, d'insinuer partout le mal
en réduisant les facultés de l'âiw
sibilité physique , de saper la n
sa base en ne définissant pas
telle qu'elle doit l'être pour b
des actions , et en ne considérai
bité, la justice et autres vertus q
de purs effets de la sensibilité
et de l'égoîsme.
Helvétius n'attacha pas son i
livre ; mais, ne voulant pas ih
publier furtivement, il demanc
vilégeau chancelier , qui chargea
sure Tercier, membre de TAca
Inscriptions. Ce savant auteoi
moires politiques employés à
tion du Dauphin était loin ôt
les opinions du philo*K>phe. To
ne vit dans son œuvre qu*un jei
et, dans la persuasion qu>n raû
format le livre ne serait lu qo
certaine classe d*hommes as«
pour le juger , il donna une ap
pure et simple.
Une fois rois au jour, le livn
prit reçut un accueil sévère, n
part des amis de l'auteur. Tur
fon et d^autres reculèrent devai
positions paradoxales. •• Ce lifi
« d'esprit, disait le roi de Pnis
n me persuader ni me convainc
taire le combattit, mais sans o
les bornes de la modération; J.
seau Tattaqua avec Tarme da
La Harpe en voulut faire ud«
sérieuse et détaillée.
Soit 4]u'il n'eût cherché m
que la gloire de soutenir des
avec esprit, sans donner son adi
maximes énoncées dans son 1
qu'il n*en eût pas apprécié les o
ces, Helvétius avait, sans méi
cuiie, fait hommage de son c
famille royale et aux courtisan
en faveur. On l'accueillit
HEL
(639)
HEL
^ Vorage ^laU. Le Dauphin
^ti); la lutte dut s'engager. La
ii<lQe de Fauteur eût pu peut-
^er grâce auprès du pouvoir; sa
KMiTiit encore ne pas blesser la
i*ao grand nombre de courti-
s ses maximes politiques porte-
p. Erronées, dangereuses sous
rapports, d*nn autre côté elles
jent d*énormes abus; elles dé-
les droits des peuples, les inté-
liberté; elles appelaient enfin
nés sociales pour lesquelles les
iaient pas encore mûrs. Il fal-
mer tant de franchise et d*au-
ons ajoutons à cela les circon-
>litiques, les haines de parti;
ons rappelons qu'oubliant leur
réciproque , les disciples de
de Jansénius se réunirent pour
ce livre comme une œuvre sa-
Dous comprendrons les pour-
t Tauteur fut Pobjet.
instances de sa mère et du chan-
Ivétins signe une rétractation :
tve insuffisante; il en souscrit
es : elles ne sont point admises,
une censure le livre; un arrêt
révoque le privilège; la cour
lance ses anathèmes; enfin le
termine le procès : le livre est
février 1759). Helvétius se dé-
charge de maitre-d'hôtel de la
cier perdit sa place au dépar-
es affaires étrangères ; néan-
roi le nomma directeur de sa
dance secrète.
ces rigueurs firent la réputation
'e V Esprit, II fut traduit en An-
n Allemagne, même en Italie ;
en Russie, il fut prôné et re-
rec enthousiasme. Voltaire, qui
tiqué, invita Tauteur à se réfu-
de lui si sa sûreté était mè-
re inquiété davantage, Helvé-
dans sa terre de Voré, parta-
lemps entre Tétude et les plai-
chasse. Il voyagea en Angle-
4), en Prusse (1765); partout
eiili avec distinction et trouva
prêts à lui donner Thospiulité
poursuites,
préparé^ depuis la oondamiia-
tion du livre De P Esprit ^ on second oa-
▼rage, De r Hommes de ses facultés in-
tellectuelles et de son éducation. Afin
de ne pas compromettre sa tranquillité ,
il imagina, assure-t-on, de faire publier à
Nuremberg une traduction allemande de
son œuvre, comme composition origina-
le; cependant elle n'a jamais été impri-
mée; il se proposait aussi de le cacher
sous le masque d'une traduction anglaise.
L'ouvrage ne paruten français qu'en 1772
(Londres^, 2 vol. in-8^), après la mort
de l'auteur. Ce traité n'est que la suite du
livre De V Esprit; ce sont les mêmes idées
plus largement développées et avec tou-
tes leurs conséquences. Partout éclate
l'orgueil froissé de l'auteur; il essaie de
justifier ses opinions premières, les étend
à l'éducation de l'homme et à la police
des gouvememoits. Cet ouvrage fit moins
de bruit que le premier, quoique plus
hardi et plus hostile. En effet, Helvétius
ne craignait pas de soutenir que l'esprit
religieux est destructif de tout esprit lé-
gislatif; qu'une religion universelle ne
devait être autre chose que la meilleure
législation possible; que tonte religion
est nécessairement r^icide et intolé-
rante, parce qu'elle veut toujours régner
sur les rois et sur les peuples; que jamab
l'homme n'agit d'après ses croyances re-
ligieuses, mais conformément à son avan-
tage personnel. Sur l'éducation morale
de l'homme, Helvétius présente quelques
vues qui méritent un mûr examen ; mais
en général l'esprit irréligieux qui entache
cet ouvrage, les conséquences pratiques
qui en découlent, le rangent au nombre
des écrits les plus pernicieux.
Nous ne parlerons pas du Vrai sens
du Système de la nature y production
publiée comme œuvre posthume d'Hel-
vétius (Londres, 1774). Dans l'intérêt de
sa réputation , il est à désirer qu'il soit
permis de croire, avec quelques bibliogra-
phes , que ce monstrueux ouvrage n'ap-
partient pas à cet écrivain.
Helvétius mourut le 26 décembre
1771, laissant deux filles, dont l'une
P p*apris M. Qoérard (La Frajict Uttênûrê)^
il fat imprimé en Hollande p^ les soins d'an
prince (Dmitri?) Galitsyne; Téditton de Lon-
dres de 1773 et X776 fat aiiisi imprimée à La
Haye. S.
HEM
(«10)
HEM
épousa le comte de Meao el rentre le
comie d'Andlao.
Ses œuvres complètes parurent k Lîége
en 1774, 4 roi. in-8®; puis à Londres,
1777y 2 vol. in-4o; enfin à Paris, 1794,
6 vol. in-8»; 1796, 14 vol. in-18, etc.
On doit à Saint- Lambert un Essai sur
la vie et les ouvrages d'Hehéiius^ que
Ton avait d^abord attribué à Duclos.
M"* Helvétius, dont nous avons déjà
fait mention, était née, en 17 19, au cbâ*
teau de Ligneville en Lorraine, et avait
eu vingt et um frères ou sœurs. Cette
femme eicellente , et qui avait passion*
nément aimé son mari , lui survécut. Sa
maison devint un point de réunion pour
les hommes et les femmes les plus distin»
gués de Tépoque. Elle mourut le 12 août
1800. L. D. C.
liBMANS(Fiucni-DomoTHiB), fem-
me poète d*un talent éminent, naquit à
Liverpool le 35 septembre 1794. Son
père, M. Browne, était Irlandais et tenait
à une femille noble ; sa mère, née Alle-
mande, passait pour une descendante de
la noble famille vénitienne des Veniero.
M^^ Browne avait déjà fait résonner les
cordes de sa lyre, lorsqu'elle épousa
M. Hemans, capitaine dans Tarmée an-
glaise. Sa vie s*écoula tranquillement au-
près du foyer domestique; elle joub-
sait de Tamitié de W. Scott, de lord By-
ron, et elle entretenait des relations avec
toutes les célébrités de TAngleterre. Bel-
fe, spirituelle, aimable, pleine de ta-
lents et de vertus, sa vie ne fut qu^un long
jour couronné de bonheur et d^amîtié.
Rlle mourut en Irlande le 16 mai 1835.
On lui doit une foule de poésies fugitives
dont le premier recueil parut en 1 808
et le second en 1812, sous le titre de
Domestic a/frctions; pub deux poèmes,
The Sceptic ( 1820' et Thefortst Sanc*
tuary (1825); de belles ballades, des
hymnes religieux , pleins de foi ( Hymns
on te Works of nature ^ 1833; St-enes
and hymns of Itfe and other religtous
pnems ^ 1834; Hymns for childhord^
1834 < ; un poème dramatique, The Ves^
pers of Palerme^ dont le succès fut fort
contesté , et un grand nombre d*autres
inspirations d*une muse facile et d*un
caractère élevé. Des sentiments pleins de
iMCurd, une piété sincm, une
tion harmonieoM et det imagm Wî
et gracieuses , font le mérite de c^
vrages, que la sœur de l^uteor fil
réunir en une édition complèle
and fForks ofF. />. Hemans^ io
1839, 7 vol. in.l2. Avant cette \
en fait partie, on avait de H. -T. Cl
Memorials qfnùstress Hemuuu^ «
lustrations oj ker literarycharaen
her private corrtspondemce , Lo
1836, 2 vol. inS*. 1
HÉMATÉMÈSB, voy. Hii
OIE.
HÉMATITB, nom tiré do gi
ftaririif ) et qui a été donné par les
minéralogbtes à un minerai de Ce
tat d'oxyde, à cause de sa coulc«
q«i rappelle celle du sang. PUi
servi du même mot pour désîg
oxyde. Au moyeo-ige , ce mlnéi
employé dans la médecine : lea pi
lui supposaient la vertu d*anrêli
morragie. Dans des ouvrages q«i
point anciens, tek que le Traité
néralogie d'Haûy, la dénominal
fer ojydé hématite est donnée i
oxydé concrétionné.
On distingue deux sortes d*liéa
rhématite rtmge et Théniatite
Toutes les deux sont des subslaw
melonnécs. La première est un fer
rouge, connu aussi sous le nom i
guime : on en feit des brumssok
donner le brillant à Por dont on
la porcelaine [vqy, Bai'?ris«Eua^
crayons rouges pour dessiner; la i
est un oxyde de fer brun appelé i
montée^ et dont certaines variéi
après des préparations diverws, ^
sous les noms de terre ff Italie^ t
d'Omhre et de rouge de Pfums€*
HÉMATOSE (du grec k'm ,
nitif -«ro» , saog^ est la convcr
sang artériel des liquides connus
noms de chyle, de hmphe et <
veineux {vny, ces mots\ Elle a po
le parenchyme pulmonaire. Klle
parée par le mélange des trob I
pKis haut indiqués dans la «en»
davière gauche, la veine cave sup
le côté droit du cwur , Partère
naire et ses divbions. Le princip
de ce travail préparatoire est èvîdi
le vaotricttle droit àa coNur. G* i
(6»i)
HEM
te el les nombmues ooloones
girninant ses parois qui for-
Uk; Teiocux, le chyle et U iym-
t pénétrer réctproquement, de
I former, arant leur arrivée aux
, un liquide à peu près homo-
int au rôle du foie , considéré
ne annexe des organes respira-
*n a été suffisamment parlé aux
f, et FccTt's. L*air est nécessaire
action de Thématose : on peut
t s^en convaincre en ouvrant
i sur un animal vivant, et en
mt de temps en tcBps son cou,
re à empêcher et il permettre al-
nent Tentrée de Tair dans ses
. Dans le premier cas, on verra
ette artère du sang veineux sem-
elui qui, de toutes les parties du
ient se faire vivifier dans les or-
»iratoires; dans le second, ce sera
artériel, c^est-à-dire propre à
r la nutrition des organes. Les
aquatiques, aussi bien que les
terrestres, ne peuvent se passer
s poissons sont asphyxiés dans
rée d^air par rébullition, abso-
>mme un mammifère ou un oi-
gé dans le vide ou dans une at-
! autre que celle qui environne
terrestre. En effet, le prot-
izote , seul parmi tous les autres
eux , parait susceptible d'ope-
inguification pendant quelque
aant à Toxygène pur, bien qu'il
•ntré que lui seul est actif dans la
«1 et que Tazote n'y concourt
mitiger son action, il n'est nul-
ropre à l'accomplissement de la
dont il est ici question, en rai-
K de sa trop grande énergie,
itose parait essentiellement con-
ine combinaison chimique opé*
l'oxygèoe de l'air et le carbone
eineux ; peut-être aussi en une
son de ce même oxygène avec
ogène fourni par le sang vei-
>ù résulterait de l'eau; enfin en
rption d^azote. La première ac-
e qui a lieu entre Toxygène de
carbone du sang veineux , est
« : 1® par la quantité de carbone,
ande dans le sang artériel que
lo^ veineux^ 3® par la dispari-
tion d'ttiM oerlaine quantité d'oxygène
dans l'air qui a déjà servi à la respiration;
3<> par la présence d'acide carbonique
dans œ même air chassé des poumons;
4^ par l'élévation de température que
! prend le sang veineux en traversant les
I poumons, phénomène qui demeure inex*
I plicable, si on ne peut l'attribuer au déve*
loppement de calorique que fournirait la
réaction chimique dont il est ici question ;
6® par la couleur rutilante , caractéristi-
que du sang hématose, que prend du sang
veineux agité dans un flacon avec de Tair,
ou mieux encore de l'oxygène pur; 6** en-
fin par le développement d'acide carbo-
nique, qui , dans cette expérience , rem-
place à peu près le volume d'oxygène dis-
paru.
On ignore malheareuaenient l'endroit
précis où se forme l'acide carbonique.
Les uns disent que c'est uniquement dans
les poumons, les autres dans le oerde
circulatoire; la plupart pensent que cette
production a lieu à la fois dans les pou*
mous et dans les vaisseaux sanguins.
Le changement de couleur du sang,
qui est le signe de l'hématose , est aussi
un mystère. On a bien dit qu'il dépen-
dait de l'oxydation du fer contenu dans
le sang , mais cette hypothèse a été ren-
versée par M. Berzélius , qui a démontré
que les combinaisons supposées d'albu-
mine et de fer ne sauraient donner nais*
sance à la couleur rouge du sang.
La quantité d'oxygène employée à vi-
vifier le sang veineux serait de 1 3 par-
ties sur 18, suivant Meniiès; de trois à
quatre centièmes, suivant MM. Gay-
Lussac et Davy. Godwin l'évalue à onze
centièmes ; MM. Desprez et Dulong le ré-
duisent a environ deux ou trois centiè-
mes : ces derniers résultats paraissent les
plus exacts.
La grande quantité de vapeur d'eau
chassée dans l'expiration avait donné à
penser qu'elle résultait d'une combinai-
son chimique, opérée dans les poumons,
entre l'oxygène de l'air et de l'hydrogène
fourni par le sang veineux. Cette hypo-
thèse ingénieuse rendait raison du sur-
plus de chaleur du sang que n'explique
pas la formation de l'acide carbonique.
Mais l'expérience démontre que la trans-
piration pulmonaire continue lors même
HfiM ( <S2 ) HEM
qnePair respiré ne contient pasd*o%ygène; I semi-circulaire, tel qa*il
et on peut augmenter à Tolonté la quantité
de vapeur ainsi exhalée , en injectant de
Teau dans les veines d'un animal vivant.
Enfin y pour ce qui est de la disparition
d'une certaine quantité d'azote dans Pair
expiré, elle varie beaucoup et suivant
une multitude de circonstances. Les phy-
siologistes ont admis , les uns, que ce gaz
ne faisait qu'entrer et sortir du corps en
quantités toujours égales, et que les dif-
férences entre l'absorption et l'exhalation
n'étaient qu'apparentes et momentanées,
et finissaient par se compenser; d'autres
croient que l'azote fournit des éléments
de nutrition an sang. Ces derniers s'ap-
puient sur l'impossibilité où sont les ani-
maux exclusivement herbivores de pro-
curer autrement à leur sang les principes
azotés qui en font la base. Voy, Saitg,
CiEcuLATioif, Respiration. G. L-r.
HÉMATURIE, voy. Hémorragie.
IIÉMÉROCALLIS, genre de la fa-
mille des liliacées, que caractérisent un
périanthe en forme d'entonnoir, à limbe
divisé en 6 segments plus ou moins iné-
gaux; 6 étamines déchirées, redressées
au sommet; un style filiforme terminé
par un stigmate tronqué ou à 3 lobes;
une capsule à 3 loges renfermant cha-
cune plusieurs graines globuleuses. Les
hémérocallb sont des plantes vivaces, à
racines tubéreuses, à tiges nues, à feuilles
seasiles et pliées en forme de gouttière
carénée. Les fleurs, odorantes et assez
semblables à celles des Ib, sont disposées
en panicule terminale. Le nom du genre
(dérivé de lôpc/sa, jour, et xâX>of, beau)
fait allusion à la durée éphémère de ces
fleurs.
L'hémérocallbjaune(/i^m«ror/i///i;/2(i-
vQy L.) et l'hémérocallb fauve ( hemero-
callisjulva^ L.), connus sous les noms de
lis asphodèle^ Us jonquille et belle^de^
/our^ se cultivent fréquemment dans les
parterres. Foy, Convolvulacées. Ed. Sp.
HÉMÉRODROME, mot grec com-
posé de r,fiip9Lf le jour, et o/sauccv, cou-
rir, Soô/Ao;, la course. Foj. Coureur.
IIEMICRANIE, mot par lequel on
remplace celui de migraine , également
formé { maU d'une manière irrégulière }
de mi^^semi; et crâne. Fojr, Céphalalgie.
•I demi-cerclei espace
tro
le chœur d'une église ou entre
bnne et un amphithéâtre. Le
dont on a fait un mot firmnçai
principal élément le mot xOxXac
cercle, composé avec ifit^ mbféi
-nfiwrjy semi (à demi, à moitié).
HÉMIPTÈRES, mot formé
irrrpov, plume, aile, et de ifUf
été parlé dans l'article précédei
s'est servi de ce mot pour dés
ordre d'insectes dont Fabridna ;
pub les rhyngotes^ et qued'autv
trement dissous ou scindé, pa
renfermait des genres difEcilâa
ensemble. Latreille a (ait des Im
le 6* ordre dans sa classificatioi
sectes. Voy, ce mot.
HÉMISPHÈRE, mot dont
logie s'explique par ce qui a été
l'article Hémicycle, est, en géoi
moitié d'une sphère coupée par
qui passe par son centre {iHfy, !
En astronomie, c'est la moitié de
re. Tous les grands cercles, ayaot
centre que le globe, le partagent
hémbphères : l'horizon {voy,) p
globe en deux hémbphères, W
rieur, qui est éclairé, lautre l
qui est dans l'ombre ; le méridic
le partage en hémbphère oricii
hcmbphère occidental ; eufio 1*
le coupe en hémbphère austral <
dional,versle pôle antarctique,!
misphère boréal ou septentriooa
pôle arctique. Foy. Globe.
Hémisphère de Magdeboui
Pneumatique (machine). ]
HÉMISTICHE, mot empr
grec et formé de ari;irof , ligne, n
q/Aco'v (adjectif qu'on a expliqué
cle Hémicycle), signifie un de
un vers scindé en deux par le
et par ce qu'on appelle la césm
ce mot et Alex^ndrix.
OlMerres VkimiUtek* et rrdoaCcs !*<
Qu*un repo» noiforme attocbc ■■pf
Que votre phrate heoieose et clàit
rendue.
Soit taotôt lemiuée et tantôt •■ap<
Ceftt le secret de Tart .... (BocLi
HEMLING ou Hemmusci
ouJka»), peintre d'histoire
nous manquons de tous
biographiques. Est-il né à Daai
HEM
s^Rm^es, comme on le croît assez géné-
Jeineiit, oa à G>nstancey selon le dire
s «{uelques savants modernes? son nom
Mr4ï Térîtablement Memlingy comme
affirme M. le dcKrtearWaagen, directeur
t \êl ^lerîe royale de Berlin ? Ce sont des
qa*îl n'est guère possible de déter-
positirement^ On ignore égale-
nt TaDiiée de la naissance et de la
lie cet artiste; on sait seulement
s'il florissait au temps de la bataille de
taocy (1477) y que Roger de Bruges fut
m Battre, et qu'il ne donna pas la pré-
SpCDoe, oomme cet élève de Jean Van
tycky à la pratique de la peinture à
hoile. M. Sulpice Boisserée, ce collée-
air éclairé des productions des écoles
rimitîveSy acconle à Hemling la pre-
aière place après Van Eyck, à qui même
t ne donne la préférence que par res-
nct pour le chef de l'école néerlandaise.
I J. Sdiopenhauer, dans son livre sur
. Van Eyck et ses élèves, reconnaît à
iemling on dessin moins byzantin, c'est-
i^dire plus correct, plus noble que celui
le Van Eyck; et aux deux artistes une
iéaM force, une même richesse d'in-
«ntion, une même naïveté d'expression
t ime beauté originale dans les airs de
êle qui n'a rien de l'antique ni d'aucune
■Ire école. Les principaux ouvrages de
ieading se voient à Thôpiul de Saint-
|nB de Bruges, où ses dérèglements le
Mtxrent de se réfugier. Dans celui qui
eprësente la Nativité^ il s'est peint lui-
■éoie passant la tête à travers une fené-
ne. Ce tableau est signé de sa main et
bté de 1479. La galerie de Berlin pos-
èdede lui deux tableaux capiUux zI^'m/i
I&Wi/ en croiXyUux pieds duquel sont la
icrge, saint Jean, les saintes femmes, le
ipitaine converti et deux soldats : le fond
ffinc un riche paysageoù l'onvoit le retour
D Calvaire à Jérusalem ; 2<> un tableau
HDposé de deux parties, dont l'une recou-
rait l'autre, ayant pour sujets l'Jnnon*
dation et la Sibylle de Tibur montrant
l'empereur romain Auguste la Vierge
larie sur un trône, tenant l'enfant Jésus,
iqaels s'aperçoivent à travers une croi-
(*) M. Salpice Boisserée, dans on article flcm-
»/, dont il ett Taoteor, contredit formelIemeDt
mx qai Ycalrat diaager le oom do peintre, et I
pliqM rorigiae de leur crrear. 5. '
( 63S ) HEM
sée : l'empereor encense Marie ; à ses c6lés
sont trob personnages de sa suite. Un des
beaux tableaux d'Hemling, de la galerie
Boisserée, est le Saint Jean^Bapiiste ac~
compagne de saint Christophe et des trob
rois mages. Au Musée du Louvre est un
tableau d'autel divisé ai trois comparti-
ments : celui du milieu représente Saint
Christophe portant l'enfant Jésus et
ayant à ses côtés saint Benoit et saint Gil-
les ; les deux autres, qui lui servaient de
volets, montrent l'un sainte Barbe^ de-
bout, avec une femme et ses filles à ge-
noux ; l'autre saint Guillaume^ avec un
homme aussi à genoux, accompagné de
ses deux fils. Comme on voit, c'est une
espèce de tableau votif, bien symétrique-
ment composé, où le donateur et la do-
natrice et leurs enfants des deux sexes
sont placés sous la protection de leurs
saints patrons. L. C. S.
On a encore de Hemling d'admirables
miniatures dans des missels et autres livres
liturgiques, entre autres celui qui se con-
serve à Venise , dans la bibliothèque de
Saint-Marc, et le missel dit de Marie de
Médicis, que nous avons vu à Saint-Pé-
tersbourg, mais qui peut-être n'y est pas
resté. S.
HEMOMANCIB, Doy, DivnrATioir.
HÉMOPTYSIE, voy. l'art, suivant.
HÉMORRAGIE (çLifioàpayCa, de
atfia, sang, et piîyvu/xc, je romps), nom
général par lequel on désigne l'écoule-
ment du sang, soit par la division acci-
dentelle des vaisseaux qui le contiennent,
soit par leur érosion spontanée ; ou bien
encore par une simple exhalation qui s'o-
père à leurs extrémités ou même au tra-
vers de leurs parois. Le sang peut ainsi
s'échapper de toutes les parties du corps;
néanmoins, c'est principalement des mem-
branes nuiqueuses qu*il a plus commu-
nément coutume de sortir, dans le sai-
gnement du nez, le crachement, le vo-
missement de sang, etc. On nomme hé-
moiragie traumatique (de rpavuM, ,
plaie) celle qui succède à la blessure de
quelque gros vaisseau artériel ou veineux,
et hémorragie spontanée, celle dont les
causes ne se présentent pas d'elles-mêmes
à l'observateur.
L'histoire des hémorragies tranmati-
qoes se peut ûûre en quelques mots. Si
liEH
(684)
HEM
c'est une artère qui est blessée, on sait
quVile ne peut point se cicatriser, à rai-
son (le la nature de son tissu; qu^il faut
en provoquer Fobl itération, ce qu^on ob-
tient au moyen de la ligature ou de la
torsion, moyens dont le résultat est i^adhé-
rence des parois artérielles entre elles et la
suspension du couredu sang dans le point
de la ligature. Les détaib de ces phéno-
mènes et de ces opérations se trouvent
aux articles Aetsees, AiiÉvaisME, Li-
GATUEE. Si c'est par une veine que le
sang s'écoule d'une manière inquiétante,
la compression suffit toujours pour s'en
rendre maître.
Les hémorragies spontanées ou par ex-
halation constituent une classe de maladies
nombreuse et qui a plusieurs analogies
frappantes avec 1 inâammation (voy,). En
effet, des deux côtés se prétentent des phé«
nomènes de congestion sanguine; mais la
cause intime a également échappé aux
investigations des observateurs, qui ont été
obligés de se borner à des théories plus
ou moins plausibles.
Les causes prédisposantes sont toutes
celles de l'inflammation, tant en général
qu'en particulier; car, de même que l'in-
flammation, l'hémorragie peut être le
résultat d'un état général d^ l'économie
ou d'un mouvement particulier qui porte
le sang vers tel ou tel organe. Certaines
prédispositions sont spéciales pour cer-
taines hémorragies, ainsi t|u'on le verra
dans les parties de cet article qui traite-
ront en détail de chacune d'elles. D'ail-
leurs rhémorragie peut être atffuè ou
r/ironît/ue, continue ou bien intermU^
tente y enfin active ou passive, comme on
le dit vulgairement, c'est-à-dire plus ou
moins ainximpagnée de signes de réac-
tinn. Dans certains cas d'hémorragies pas-
sives, il semble mi^me que le saKg, ayant
perdu sa consîistanre normale, s'échappe
des e&trémités vasculaires inhabiles à le
retenir.
Les symptômes sont des plus évidents,
au moins dans la majorité des cas, puis-
que le sang est rejeté au <lchors ; et il ne
peut guère y avoir de doute que sur le
point précis d\)ii il part. Quelquefois ce-
pendant le sang reste enfermé, soit dans
la cavité d*un \isi-ere, soit même dans les
iolersticcs ck son liMU^ et peut s*y accu-
muler sans qu'un médeda peu caipérî-
mente s'aperçoive de aa préiëiice; nuisi
y a des symptômes généraux qui ne per-
mettent guère de se tromper.
En général y les hémorragies aâ|M
sont précédées par des tymptôoKs di
congestion dans les parties qui voat et ^
être le siège, et qui consistent dans «
sentiment de chaleur plus ou moins doa-
loureuse, avec gonflement et pulsatioa.
En même temps existent d*oniinaire da .
signes généraux de plénitude sangoiM.
Enfin le sang s'écoule avec plus ou moias
d'abondance et d'activité; une dêtcMi
s'opère, et un soulagement notable en ot
presque toujours la conséquence. Mais
quelquefois aussi les choses vont au-dck
d'une juste mesure, et alors on ^oit sor»
venir la pâleur, rafiaiblissement et la
syncope, suites d'une évacuation sangoias
trop abondante, dont la mort même a dé
plus d'une fois le résultai définitif.
Les hémorragies soot quelquefois in»
termittentes; elles oui d'ailleurs une gran-
de tendance à affecter la forme périodi-
que et à se perpétuer ainsi, de manière à
constituer dans l'économie une sorte ds
fonction nouvelle, dont le dérangemcal
ou l'interruption sont , avec raison , aïs
au nombre des causes les plus fréquenisi
des maladies inflammatoires. C*est par k
voie des hémorragies que s'opèrent fr^
quemment les crises (vox*)» pbéoooKM
si important dans la solution des mab-
die».
On peut presque toujours considefer
ces pertes de sang comme mériiant de
l'attention; souvent même on doit ea
porter un fâcheux pronostic; mais c'est
une chose rare néanmoins que de «oir
succomber les malades aux bémorrsfin
elles-mêmes, si ce n'est à celles qui suc-
cèdent à l'accouchement.
Pres(]ue toutes les parties du corp
peuvent de\enir le siège d'efïusiuRs san-
guines ; cependant il en est où ces acn«
dents sont extrêmement rares , la peso ,
par exemple ) , et ceux-ci , alors , ne »-
runt point décrits ici ; elles sont m (rr-
néral supplémentaires du flux mentriiel
, iHfY, Mft.NNTEi'ATio5). Ijn rapport» qui
exiiktent entre Théinorragie et TinlUni*
mation sont trop évidents pour qu'il n«
soit pas luturel de penser que le traite-
HBH
(6S5)
HEM
■est doit aToir au moins beaucoup d^a-
mId^. En «ffety dan» rbémorragie, U
£ût primitif et essentiel, c'est la pléthore
nnçuine et la congestion locale (vay,
CosGBsnov et PL^THoas), et c'est à mo-
difier ce (ait que doivent tendre tous les
rfbrta. Nous reviendrons sur ce point en
parlant d'une manière spéciale des diffé-
reates hémorragies en particulier.
ÉnsTAXis* ou EUMoaaAGis nasale,
Migmarunt de nez, la plus commune, com-
me la plus bénigne des hémorragies. Elle
oty dans le plus grand nombre des cas,
■oins une maladie qu'un effort salutaire
de la nature, qui, par une évacuation sus-
dlée à propos, met fia à une surabon-
dance die sang, et rétablit l'équilibre dans
récooomie. Quelquefob aussi, cependant,
on la voit, par sa durée et par la quan-
filé de sang qu'elle jette hors des vais-
mraa, compromettre gravement la vie
des malades et réclamer les secours les
pins prompts et les plus énergiques.
La jeunesse, le tempérament sanguin
d la pléthore, quelle qu'en soit la cause,
t à cette hémorragie, dont les
occasionnelles ou déterminantes
t l'impression du soleil sur la tête, ou
chaleur considérable, les veilles, les
étndes prolongées, les exercices violents,
les stimulants internes, enfin tout ce qui
cicile directement la membrane du nez,
comme les vapeurs Acres, le tabac, les
eoops, les chutes, etc.
L'éruption du sang est précédée des
srmplômesd'unecoogestion sanguine vers
la tète, laquelle devient lourde, chaude ,
tendue et douloureuse. Le malade éprouve
des vertiges et des éblouissemenis; ses yeux
sont sensibles à la lumière, injectés et
larmovants; il survient de la chaleur, du
pmBemeut et de la tension dans les na-
rines (plus ordinairement dans l'une des
deux); enfin un sang rouge-verroeil , et
qui se coagule fiicilement, s'écoule goutte
à goutte avec plus ou moins d'abondance
ci de rapidité. Un soulagement marqué
accompagne cette évacuation, qui , dans
le plus grand nombre des cas, s'arrête
«Telle-même. Quelquefob aussi l'hémor-
ragie nasale survient chez des sujets épui-
aés et aflaiblis : elle n*est point alors pré-
(*) Ce Bot grec est le soUtantif de cirtoro-
(fcvy tomber goattft à gooUcsar^Mlqac rhotc*
cédée des symptômes en quelque sorte in*
flammatoires que nous venons de décrire ;
le sang qu'elle fournit est peu consistant et
d'une couleur foncée. Loin de soulager le
malade, elle l'aflaiblit encore davantage;
enfin elle ne s'arrête guère que par les
secours de l'art. C'est en pareil cas que
les hémorragies sont qatAiûée» passives.
Cette affection, ordinairement, est peu
grave et de courte durée ; néanmoins on
la voit durer quelquefois assez long-
temps , non pas de suite , mab en se re-
nouvelant à des intervalles plus ou moins
rapprochés. Quelquefob elle peut avoir
des retours périodiques, surtout chez les
personnes du sexe , et suppléer chez elles
le fiux menstruel auquel elles sont assujet-
ties. Il est fréquent de la voir constituer
la crise des înfiammations aiguës avec
pléthore , et les terminer d'une manière
favorable et spontanée. Au contraire, dans
les cas où les forces sont en défaut , elle
peut avoir des conséquences fâcheuses,
et même lorsqu'une évacuation sangnine
serait indiquée, l'hémorragie excessive
peut avoir des dangers.
Le traitement de l'épistaxb est nul dans
le plus grand nombre des cas, puisque
cette hémorragie, utile à l'économie,
s'arrête quand le but d'évacuation est at-
teint. Mais lorsqu'on juge convenable de
la supprimer , il faut exposer le malade à
l'air frab et le faire tenir dans une po-
sition verticale, pour éviter l'abord trop
considérable du sang vers la tête; en
même temps, on appliquera des linges
trempés dans l'eau fraîche , pure ou vi-
naigrée, sur le front, sur les tempes, au-
tour du nez , et même sur les cuisses , et
on ne négligera pas les boissons fraîches
et même glacées. L'usage populaire de
placer une clef entre les deux épaules n'est
qu'une manière extrêmement incomplète
et insuf^nte de faire agir le froid. A
ces moyens on pourra joindre l'immer-
sion des pieds et des mains dans l'eàu
chaude animée avec de la moutarde , du
sel ou du savon noir. Il est bien rare que
l'hémorragie résbte à ces moyens, et,
quand il en est ainsi , on &it renifler au
malade une solution d'alun. Enfin on aura
recours au tamponnemtniy opération as-
sez difficile, et qui consiste à faire péné-
trer par l'arrière- bouche un tampon de
HEM
(6S6)
HEM
cliarpie attaché à un fil qui sort par la
narine, et avec lequel on lie fortement
un autre tampon. De celte manière, l'ou-
▼erture antérieure et postérieure des fos-
ses nasales se trouvant bouchée , le sang
qui s*y accumule est bientôt solidifié , et
l'hémorragie est maîtrisée. Quant à la
saignée, conseillée cependant par les au*
teurs , il est bien rare qu'elle soit utile.
£n effet , si le sujet a une surabondance
de sang, autant vaut qu'elle s'échappe
par cette voie que par une autre ; l'hé-
morragie s'arrêtera spontanément quand
l'équilibre sera rétabli, sans qu'on ait be-
soin de la saignée. Si, au contraire, la perte
du sang est immodérée, il y a plus de
danger que d'avantage à en soustraire une
nouvelle quantité. L'épistaxis habituelle
indiquant une disposition à la pléthore ,
on y remédiera par quelques évacuations
sanguines, mais surtout par un régime
propre à diminuer et la quantité du sang
et ses qualités irritantes, ainsi que par les
pratiques propres à en déterminer une
répartition plus régulière.
H£moptysie ou Hémoeragie pulmo*
KAiEE , plus connue sous le nom de cra-
chement de sang (en grec ac/xa , composé
avec le verbe irrvccv , cracher). C'est Té*
ooulement de sang qui a lieu par la mem-
brane muqueuse qui revêt l'intérieur des
bronches, et qui est rendu par l'expec-
toration {vojr, ce mot). Nous n'avons pas
à nous occuper ici de l'hémorragie fort
grave qui résulte de la lésion mécanique
du poumon, ni de celle que produisent
les obstacles à la circula tioq, et qui peut
être assimilée à la première : ce sont des
hémorragies de cause externe.
Comme la plupart des flux sanguins
des membranes muqueuses, l'hémoptysie
reconnaît pour causes tout ce qui déter-
mine une fluxion inflammatoire dans ces
membranes. Il en est cependant qui sem-
blent lui être plus spécialement affectées,
et, sans parler d'une prédisposition signa-
lée par ï'étroitesse de la poitrine , on ob-
serve que l'adolescence et la jeunesse , la
coïncidence d'une maladie du cœur, le
sexe féminin et l'état de grossesse sont
les conditions les plus favorables à son
développement. Les causes occa:»ionnelles
sont : toutes les violences extérieures
riefx:éet sur U poitrine; TiDspiration de
vapeurs acres et caostiques , les efloiti
soutenus ou violents des organes de h
respiration et de la voix ; la pléthore ac-
cidentelle produite par le retrancbemnl
d'un membre principal , ou la sapprcs»
sion d'une hémorragie habituelle, telle
que les règles, les hémorroïdes, ou mrae
l'hémorragie nasale.
L'hémoptysie est quelquefois précédée
de symptômes qui en signalent l'appro-
che : ceux d'abord qui appartiennent à
la pléthore en général , puis ceux , phs
caractéristiques, qui se manifestent vcn
le cœur et le poumon. Telles sont les pal-
pitations, la toux, une gêne plus ou moim
marquée de la respiration , des douWsrs
entre les épaules , un sentiment de cha-
leur , de bouillonnement et de pesanicv
dans la poitrine , en même temps qu'on
chatouillement dans le larynx et <lam les
bronches , avec un goût de sang dan* la
bouche. Après quelques efTorts de toux,
le malade crache un sang rouge et ver-
meil, mêlé de quelques mucosités ; quel-
quefois il croit vomir, tant le sang afllue
avec violence. Souvent aussi le crache-
ment du sang survient d'une manière iDo>
pinée et sans être accompagné de sym-
ptômes généraux. L'hémorragie, après
avoir duré quelques minutes, s'anêle
spontanément ou par les secours de Fart;
mais il n'est pas rare de la voir rccoa-
mencer une ou plusieurs fois ; elle pcat
même se prolonger beaucoup par des ré-
cidives réitérées.
Bien rarement l'hémoptysie est aari
grave pour entraîner immédiatement la
perte des malades; mais ce nVn est pas
moins une maladie sérieuse, et dont le
danger réside dans Tirritation perma-
nente qui lui succède et qui, trop sou-
vent, se lie avec le développement plusoa
moins obscur de la phthisie pulmonaire.
Elle est généralement moins sérieuse rhei
les femmes , chez lesquelles elle se pré-
sente comme hémorragie supplémen-
taire, chez les sujets robustes et dont U
poitrine est bien conformée, et lonqu*rllr
dépend de causes chimiques ou mécani-
ques bien évidentes. Mais dans tous les
cas , à raison de la délicatesse du pou-
mon et de l'importance de la fonction
qu'il doit remplir , cette maladie mchtt
une attention toute particulière.
HEM
(687)
HEH
Le traitODent de l'hémoptysie aiguë
it être énergique et prompt : on corn-
noerm par pratiquer, suivant le besoin,
e ou plusieurs saignées générales. La
pée locale est trop lente dans ses ef-
i; elle n*est applicable qu'aux cas où ,
émorragie étant chronique et peu con-
érable, on a tout le loisir nécessaire
or y remédier : alors on applique avec
mtage des sangsues ou des ventouses
rifiées à la poitrine, aux parties sexuel-
ou à Tanus. La diète la plus absolue ,
repos parfait du corps et de Tesprit ,
lituation verticale du tronc, une tem-
rature plutôt fraîche que chaude , des
issons adoucissantes données froides et
fme à la glace, quand Thémorragie a
âsté aux évacuations sanguines conve-
blement employées, tels sont les agents
. traitement rationnel. Dans des cas
ives, on a tenté avec succès les applica-
4» froides sur la poitrine, moyen chan-
iz, et qui peut avoir de grands incon-
nients s*il était mis en œuvre sans
écaution. Les irritants appliqués aux
trémitét sont plus avantageux y mais ils
it besoin, pour être complètement effi-
œs, d'être précédés de saignées suf fi-
lles ; ou bien, il faut que Thémorragie
. été assez considérable pour qu'on n'ait
craindre de réaction. Les astrin-
s a
Dis donnés à l'intérieur demandent à
ne adminbtrés avec beaucoup de pru*
nce par les motifs que nous avons allé-
lés en parlant des applications froides.
Comme la plupart des hémorragies ,
He qui nous occupe est fort sujette aux
cidives , et les personnes qui en auront
le fo» éprouvé les atteintes devront,
mr t'en préserver, prendre les précau-
H» et suivre exactement le régime qui
oviennent aux inflammations chroni-
les des organes de la respiration.
H£MAT£]fisE^, vomissement de sang.
eue maladie, que plusieurs auteurs ont
;alement décrite sous le nom de meia^
M y parce que le sang vomi avait une
»aleur noire , est beaucoup moins com-
nne que les précédentes. £n effet , on
i doit pas confondre les divers vomisse-
(^ C«t too jours It mot grec ai/** , «ang ,
apoM ici arec fysaicL, envie de Tomir, mot
nné <le tuitt, vomo , aiiui qa*oo V» dit aa
9t Emétiqubs. s.
ments de sang dont la matière peut être
du sang provenant du nez ou du pou-
mon , et qui aurait été avalé, avec la vé-
ritable hématémèse ou hémorragie de la
membrane muqueuse de l'estomac.
Outre les causes générales des hémor-
ragies, les impressions irritantes por-
tées sur l'estomac, les coups, les chutes
sur la région épigastrique , les substances
vénéneuses, l'immersion brusque des pieds
et des mains dans l'eau froide, la suppres-
sion d'une hémorragie habituelle ou de
la transpiration, peuvent amener un vo-
missement de sang.
Aux symptômes généraux qui précè-
dent ou accompagnent les hémorragies se
joignent, dans l'espèce, une douleur pro-
fonde, un sentiment d'oppression dans la
région de l'estomac, avec chaleur et sen-
sibilité à la pression, goût de sang à la bou-
che; quelquefois des syncopes, deséblouis-
sements, des vertiges, des tintements d'o-
reilles et la décoloration de la face. Bien-
tôt après, le sang est vomi seul ou mêlé à
des substances alimentaires plus ou moins
digérées, tantôt liquide, tantôt coagulé,
mais d'une couleur généralement foncée.
Le plus souvent il arrive qu'une certaine
quantité de sang, plus ou moins altéré,
passe dans le canal intestinal et finit par
être ex puisée avec les selles, dans lesquelles
il est plus ou moins reconnaissable.
Quelquefois l'hémorragie peut avoir
lieu sans avoir été annoncée par aucun
signe précurseur : alors elle est ordinaire-
ment peu considérable. Il est d'ailleurs as-
sez facile de distinguer cette maladie d'avec
le vomissement du sang qui aurait été
avalé, venant du nez ou de la gorge, et
qui aurait ensuite été rejeté au dehors.
La durée de l'hématémèse est très va-
riable , de même que la quantité du sang
versé est très difficile à apprécier. Au
reste , il est bien rare que cette maladie
prenne des formes très graves et soit im-
médiatement suivie de la mort. On a
moins à la craindre quand elle se montre
sous la forme aiguë que quand elle est
chronique et fréquemment renouvelée,
quoique chaque fois en petite quantité.
Dans ce cas, en effet, elle est presque tou-
jours symptoroatique d'une ulcération
occupant l'estomac, et ayant détruit quel-
ques vaisseaux d'un certain volume.
asM
(6S8)
BBM
Le traitement diffh^ peu de celui des
autres hémorragies : il coosiste dans l^em-
ploi des saignées, tant générales que loca*
les, des boissons tempérantes, acidulées,
fraîches et même glacées , de quelques
astringents administrés avec prudence,
et de révulsifs plus ou moins énergiques
placés aux extrémités. Quand l'hémor-
ragie dépend de Tingestion de substances
vénéneuses ou de corps susceptibles de
blesser les parois de Testomac, on se
conduira comme dans rempoisonnement
ou dans la gastrite chronique. Knfin ,
quand le sang vomi provient d'ailleurs
que de Testomac, il est pre8(]ue superflu
de dire quMl faudra en rechercher et en
tarir la source.
Hémokroîdks , Flux nKBfoaaoînAL
(a^Ojio'otCi au plur. aé^op&oi^cf , à sous-
entendre ^/.cCsç, veines; de a7pa , sang
et ûîmj je coule) , nom vulgaire de Tlic-
morragie qui a lieu à la partie tout - à-
fait inférieure du canal digestif et qui
présente certaines particularités impor-
tantes à étudier. Il e^t rare que les intes-
tins grêles et les gros intestins exhalent
du sang lorsque leur membrane muqueuse
est intacte; cela n*a guère lieu que par
les ulcérations qui se manifestent dans la
fièvre typhoïde , laquelle est fort grave.
Le-llux hémorroîdal consiste dans une
exhalation sanguine s^opcrant par la
membrane muqueuse du rectum , qui
présente quelquefois aux environs de Ta-
nus, en dedans ou en dehors , de pe-
tites tumeurs formées par des vaisseaux
sanguins dilatés. Ces tumeurs , appelées
hémomudalrs ou, par abréviation , /i^-
morroïdesy sont distinguées en externes
et en internes^ en sèches et en flnentesy
etc. Cette définition suffît pour distinguer
le flux hémorroîdal de toute évacuation
par les voies inférieures d'un sang venu
d'ailleurs. Ajoutons que c^tsX. une maladie
seulement dans le ras où ce flux devient
excessif; dans la plupart des cas, c'est un
phénomène salutain*, et qui, dans lei ma-
ladies, constitue souvent une crise favo-
rable. Plus souvent qu'aucune autn; hé-
morragie, on voit celle-ci affecter des
retours périodiques plus ou moins régu-
liers.
Assez rare dans la première période
de h vie, le llui hémorroîdal semble être
raptntge de Tige adulte; il s'allie d'or*
dinaire à un tempérament sanguin et «
une constitution robuste, et ses caosn In
plus fréquentes sont : une noarritaiv \TVf
abondante et trop excitante, jointe an dé-
faut d^exercice; Thabitude de rester aiù,
surtout sur des sièges mous et chiné;
Tabus du cidre, du vin, des liqneun spi-
ritueuses , du café et des stimulants àt
tout genre. La constipation habituelle, U
grossesse , la suppression accidentelle oa
la cessation complète du flux menstrorl,
les purgatifs acres, et spécialement Talon,
qui semble exercer une action partirulim
sur les vaisseaux sanguins du bassin , In
secousses de l'équitatiôn , la marche for-
cée, sont les circonstances qui en favori-
sent l'apparition. Cependant cette mala-
die est souvent commune chez les eem
de cabinet ou chez ceux qui exercent ooe
profession sédentaire.
Dans les hémorroïdes, les prélimi*
naires de l'hémorragie peuvent être re-
gardés comme la maladie, à bien plus jottf
titre que l'hémorragie elle-même. Fjb
effet, elle est toujours précédée, surtout
chez ceux qui ont un flux abondant , par
des symptômes de pléthore et de confe«.
tion locale. Tels sont une pesanteur dam
le dos , dans les reins , dans les cuisses ;
des urines rares, des envies fréquente»
d'aller à la garde-robe, de la déman|:rai-
son , de la chaleur au fondement , et
queltjuefois même Texcrétion , par cette
voie, de quelques mucosités hlanchilrr«.
La bouche est sèche, le ventre est trnda
et un peu douloureux ; il se dé^vloppe
aussi, dans quelques circonstances, un lé-
ger mouvement de fièvre. Enfin rêcoule-
ment du sang a lieu ; il peut être plm
ou moins abondant , et même sr borner
à quelques gouttes de sang qui envelop-
pent les matières fécales, l n soulagemoi
immédiat et très marqué suci'ède à cetir
hémorragie, si mince qu'elle soit, t\
d'ailleurs elle s'arrête presque lonjnsn
d'elle-même quand le trop plein, p^^ar
ainsi dire, est évacué. On ne s*est jama»
]M>iit-être trouvé dans l'obligation d'ar-
rêter directement un flux bémorroîdil
devenu exce>sif et compromettant la «le
du malade, comme cela s*est %u iHrn fie-
quemment pour les autres hémorragie*.
I^e flux hémorroîdal peol ne st mon*
HfiM
(689)
HEM
er qu'une fois ou qu'an petit nombre de
B dans le cours de la yie ; mais plus
dinairement il a lieu d'une manière
iriodiquey et l'on Toît quelques hommes
présenter presque régulièrement cha-
le mois, comme les règles chez les fem-
es. Cette dernière excrétion même,
ant cessé chez celles-ci, est, dans quel-
les cas, remplacée par les hémorroïdes.
Ainsi qu^il a été dit précédemment , il
t rare qu'elles constituent une maladie,
au contraire elles semblent exercer sur
iconomîe une influence salutaire : aussi
vr suppression est la cause d'un assez
and nombre de maladies pour que les
dividus ayant un flux hémorroîdal pé-
odique s'observent, sous ce rapport,
'ec autant de soin que le font les per-
unes du sexe à l'égard de l'éTacuation
enstruelle.
Cette opinion est heureusement ré-
mdue dans le monde ; les personnes af-
ctées d'hémorroïdes les considèrent
oins comme une maladie que comme
ne incommodité légère qui les met à
ibri de lésions plus graves et qu'il serait
mgereux de guérir. Aussi tes médecins
»nt-ils plus souvent consultés pour re-
lédier aux accidents résultant de leur
ippresaion qu'à leur flux immodéré. Dans
i dernier cas, toutefois, quels sont les
loyens qu'il conviendrait de mettre en
sage ? Les lavements froids , faits avec
ne décoction d'écorce de grenade , de
bêne, avec une solution d'extrait desa-
nme , quelques bains locaux du même
sore, suffiraient pour arrêter le flux san-
lin s'il venait à sortir des limites conve-
ables.
Si l'on voulait guérir sans inconvénient
s hémorroïdes (car toute maladie, lors-
a'elle n'est pas essentiellement incura-
le, peut être guérie sans danger, moyen-
ant certaines précautions) , il faudrait,
ans la plupart des cas, changer de régime
t employer quelques saignées générales,
aer de boissons rafraîchissantes, et ap-
orter un soin extrême à éviter la consti-
ation; mais beaucoup de gens aiment
lieux garder une incommodité générale-
lent supportable que de se soumettre
ox lob de rhygiènc. Voilà pourquoi le
oz hémorroîdal est presque toujours in-
nrable.
Pins sonvent peut-être on a besoin de
rappeler cette hémorragie , surtout lors-
qu'avec sa suppression a coïncidé le dé-
veloppement de quelque maladie plus ou
moins grave. Le moyen le plus sûr alors,
celui par lequel on imite le mieux le pro-
cédé de la nature , consiste dans l'appo-
sition de quelques sangsues à l'anus; après
quoi, l'on fera prendre aux malades quel-
ques fumigations et des bains de siège les
plus chauds qu'on pourra les supporter;
on les fera avec des liquides un peu ex-
citants , tels qu'une infusion de fleurs de
sureau animée de vinaigre; on pourra
également administrer quelques lavements
excitants , et l'on se trouvera bien de l'u-
sage intérieur des préparations d'aloès.
Quant aux petites tumeurs , globuleu-
ses ou pédiculées, qui se forment à la
marge de l'anus ou à la partie intérieure
au-dessus même du sphincter, et que les
gens du monde désignent plus particu-
lièrement sous le nom d'hémorroïdes ,
on les observe souvent , il est vrai , mais
non d'une manière constante , chez les
personnes atteintes de flux hémorroîdal.
Elles consistent dans une masse de petits
vaisseaux sanguins dilatés, enveloppés par
un repli de la membrane muqueuse. A
l'époque où l'hémorragie est imminente,
ces tumeurs se gonflent, et, devenant dou-
loureuses , occasionnent beaucoup d'in-
commodité aux malades. Celles qui sont
internes , poussées au dehors dans les ef-
forts de la défécation , ont souvent beau-
coup de peine à rentrer, et deviennent
alors le siège d'une inflammation aiguë ,
suite de l'étranglement, laquelle peut
amener des abcès et même des gangrènes.
Beaucoup de fistules à l'anus (voy.) ne
reconnaissent pas d'autre cause.
Dans l'intervalle des mouvements hé-
morragiques ou après la guérison , ces
tumeurs se flétrissent et même disparais-
sent complètement ; mais quelquefois on
les voit persister et devenir incommodes
par leur volume, ou même durcir et
prendre un aspect squirrheux. Dans ce
cas, il faut s'en débarrasser, au moyen
d'une opération chirurgicale peu doulou-
reuse et sans danger.
Hématurie, hémorragie des voies uri-
naires ou pissement de sang (oùpéta , pis-
ser). Cette hémorragie, beaucoup pins
(«40)
rtre qae les précédentes^ est signalée par
l'expulsion, à travers le canal de rurètre,
d'une certaine quantité de sang liquide
plus ou moins coagulé. Le sang peut
venir, soit des reins, soit de la vessie, soit
du canal de l'urètre lui-même. Le trai-
tement étant semblable dans les trois
cas , il n'y a aucun inconvénient à les
rassembler ici.
Toute lésion mécanique des voies uri*
naires peut produire l'héouturie; mais,
dans ce cas, c'est une hémorragie trau-
matique dont nous n'avons pas à nous oc-
cuper. L'hématurie par exhalation suc-
cède à l'abus des diurétiques trop actifs,
des cantharides, de la térébenthine, des
purgatifs acres, à la suppression de quel-
que autre flux sanguin naturel ou acci-
dentel. Elle est plus commune chez les
hommes que chez les femmes, dans l'âge
adulte et dans la vieillesse qu'aux autres
époques de la vie.
Le piflsement de sang peut être précédé
de signes tant généraux que locaux de
congestion et de pléthore; quelquefois
aussi l'émission du sang en est le premier
et presque le seul symptôme. Néanmoins,
dans bien des cas, on peut distinguer la
source d'où provient le sang versé au de-
hors: s'il vient du rein, le malade éprouve,
dans la région occupée par cet organe,
un sentiment de chaleur qui se prolonge
dans le bas ventre, et qui, ordinairement
borné à un seul côté, s'accompagne, chez
l'homme, de la rétraction du testicule
correspondant. Quand le sang est versé
dans la vessie elle-même, il sort, comme
dans le cas précédent, plus ou moins mêlé
à l'urine , et il y a des douleurs dans cet
organe ainsi que dans son canal excréteur,
avec un sentiment d*ardeur dans ce canal
et dans l'anus, et des épreintcs au col de
la veisie et au fondement. EnGn , quand
rhémorragie vient seulement des parois
de Turètre, le sang est rejeté au dehors sans
mélange d'urine, et sans même qu'il y ait
de besoin d*uriner; une douleur plus ou
moins intense dans un des points du ca-
nal indique le point par où se fait l'hé-
morragie.
I /hématurie est en général une mala-
die passagère ; on Tavue cependant quel-
(|iift'(ii4 étiv |HTit)ili(|ue, mais rarement
les jours du malade, à moina qa*3
joigne quelque complîcatkMU Ce!
résulte d'une lésion mécankioe i
grave et guérit facilement, à moi
la blessure^n'ait entraîné de grand
ordres.
Le traitement doit être actif,
qu'il y a de l'inconvénient à Uli
journer dans la vessie un liquide m
tible de former des caillots dUE
expulser et pouvant devenir le no
calculs urinaires : aussi devra-C-fl
des saignées générales et locales, p
bains et des applications réfrigéi
tâcher de suspendre l'écoulemenl di
Quand l'hémorragie se présente i
forme chronique, on lui applique i
tement de l'inflammation chronî«
la vessie. Quant aux médicamenti
seillés comme spécifiques, et qui se
astringents connus d'ailleurs, Icw
priétés nesont rien moins que oonsi
aussi n'y a-t-on souvent reconi
comme à des moyens propres à §m
gner du temps, lorsque le traiteoM
diqué plus haut n'est pas assez imi
tement suivi de succès.
HÉMoaaACiE uTKaiif b, MsrmoAi
MÉNOEaAGiE des auteurs (de pnyw
romps,composé, dans le premier tmo
[inrpaf matrice, et dans le
firivtÇf les règles), \ulgai
ou perte de sang. C'est ainsi <|tt*c
signe tout écoulement du sang aya
par l'utérus, soit aux époques
truelles, mais dans une mesure eai
la quantité normale de cette évaci
soit dans toute autre ciroonstanc
effet, cette différence dans Têpoq
l'apparition ne saurait être une i
suffisante pour multiplier les espèo
Les causes prédisposantes sont II
pérament sanguin et nerveux, Vm
cence, une trop grande irritabili
l'utérus, une nourriture trop a
lente, la chaleur, le printemps, V
vescence de ce qu'on nomme \m U
rament, surtout alors qu'elle eat
primée. Pour causes déterminathi
reconnaît toutes celles qui agînai
rectemeut sur Tapparcil génital :
par exemple , rinlUmmation chra
île la matrice, l'état de g
, . -- - — I — — j — , , ,,
e/fe cit asjf/ grave pour compromettre I couches, l'abus du café, du ihé i
HEM
(64i)
HEM
rakals en général, les excès énenranU
ttmt genre, les médicaments appelé»
■116, lesemmenagogues(iM>x. ces mots)
sloyés sans mesure, l'usage intempestif
injections chaudes, un exercice violent
ied , les secousses d'une voiture mal
pendue et plus encore celles que pro*
e l'équitation, enfin les accès de colère
de toute autre passion fougueuse, etc.
!ies symptômes précurseurs de Thé-
rragie utérine différent à peine de
I qui précèdent chaque époque mens-
ellê, et qui signalent une congestion
lie ; ils dbparaissent dès que le sang a
meocé à couler. Ce flux, d'ailleurs,
it se manifester tout d'un coup et sans
ir été annoncé par rien.
>tte hémorragie montre une grande
waition a se renouveler et à se per-
■er soos forme périodique ; dans quel-
t cas même, elle a présenté des inter-
lenees assez bien déterminées pour
DO ait pu employer avec succès le
■qaina. Elle devient rarement assez
ndante, hors le temps des couches,
ir occasionner immédiatement la mort;
s, en se prolongeant et en se renou-
ât, elle peut amener un épuisement
I oa moins rapide. D'ailleurs on sait
œs perles de sang fréquentes sont
iCDi le symptôme d'une affection or-
iqœ de l'utérus ; comme elles précè-
t ordinairement cette maladie, on a
croire qu'elles en étaient la cause ;
i il est bien démontré qu'elles n'en
: qa*une conséquence , et qu'elles se
itrent surtout à l'époque où des ulcé*
tMWTiennent mettre à découvert et per-
T des vaisseaux sanguins volumineux.
L'hémorragie des nouvelles accou»
et {voy. Accouchements) provient de
qu'après le décollement partiel ou
iplei du placenta, au moyen de l'ac-
cfaement à terme ou prématuré, Tu-
■^ oe revenant pas sur lui-même, laisse
Bta les orifices vasculaires qui com-
BÎqiiaient avec les cotylédons placeo-
ea. Alors le sang s'échappe avec abon-
lœ et rapidité comme d'artères ou-
tes, et on voit les malades s^éteindre
linéiques minutes, si Ton n*est pas as-
heureux pour retenir la vie qui ste-
ppe avec le sang, dans toute la force
rexpression. Souvent le danger est
Mnryrlop, d, G. d, M. Tomf XIIÎ.
d'autant plus grave que" l'hémorragie
peut avoir lieu dans la cavité même de
l'utérus , son orifice se trouvant fermé et
rien ne s'écoulant au dehors. C'est oe
qu'on connaît sous le nom de perte in^
terne. Dans ce cas, la malade peut expi-
rer sans que les personnes qui l'assbtent
s'en doutent.
Cette espèce d'hémorragie présente
un des cas les plus graves et les plus dif-
ficiles de la pratique des accouchements
qui demande tant de prudence, de sang-
froid et d'énergie. Solliciter les contrac-
tions utérines, après avoir débarrassé l'u-
térus des corps étrangers qui peuvent
empêcher son retour sur lui-même (cail-
lots, fragments de placenta), comprimer
l'aorte ventrale sur la saillie sacro-verté-
brale pour empêcher le sang d'afQuer au
bassin , telles sont les indications que le
chirurgien doit s'empresser de remplir au
plus tôt. C'est aussi dans des cas de ce
genre qu'on a eu recours, avec un plein
succès, à la pratique de la transfusion du
sang humain.
Dans les pertes ordinaires, le traite-
ment doit commencer par l'étoignement
des causes tant prédisposantes que dé-
terminantes. Le moyen le plus sûr est la
saignée du bras , qui réussit surtout chez
les femmes robustes et pléthoriques,
quand l'hémorragie est active et qu'elle
s'accompagne de symptômes généraux et
locaux très prononcés. En même temps,
on doit se conduire de manière à ralen-
tir autant que possible la circulation.
Pour cela, il convient de tenir la malade
dans une atmosphère fraîche, couchée
sur un matelas de crin , et à peine cou-
verte ; de lui donner des boissons froides
acidulées , et de ta tenir à une diète sé-
vère. Quand, malgré cela, l'écoulement
sanguin continue, on a recours à l'appli-
cation de compresses imbibéesd^eau froide
ou de vinaigre sur te ventre et sur les
cuisses, à l'immersion des mains dans l'eau
froide, à des lavements avec ce même li-
quide, enfin à Tapposition de ventouses
sèches ou scarifiées sur les mamelles , sur
les bras et entre les deux épaules.
Dans tes pertes chroniques liées aux
inflammations chroniques ou aux désor-
ganisations profondes de la matrice , les
narcotiques en cataplasmes et en injec-
HEM ( 643 )
lions sont d^an grand avantage, de même
que Tapplication directe des astringents
sur les surfaces qui laissent écouler le
sang, et le tamponnemeat dans les cas où
il y a un danger imminent. Il est bien en-
tendu qu'il y a lieu de remédier ensuite
aux accidents inflammatoires qui peuvent
succéder à Femploi de ces moyens.
On doit, après avoir pourvu aux indi-
cations suscitées par un danger pressant ,
tâcher de prévenir le retour ultérieur
des pertes , ce à quoi Ton parvient par le
repos complet , par un régime doux et
tempérant et par l'emploi de quelque
évacuation sanguine artificielle, quand
des symptômes de pléthore ou de con-
gestion locale viennent à se manifester.
L'abstinence de tout excitant et l'usage
habituel des émollientset des narcotiques,
sous toutes les formes, complètent ce trai-
tement préservatif. le médecin aura sur-
tout à constater Tétat local des organes, et
à tenir compte de Tâge , des antécédente
et des dispositions individuelles, pour
établir sur des bases certaines un traite-
ment tant préservatif que curatif. F. R.
HÉMORROÏDES, voy. Tart. pré-
cédent.
HEMSRBRR ou Heevskeik (Mae-
TiN Van Vken, ditl, peintre hollandab,
né en 1 498, à Hemskerk, dont le nom lui
est resté, et mort à Harlem en 1574, s'est
fait, dans sa patrie, une réputation que le
temps a respectée. Elève de Schoor^, il
imita si bien la manière de son maître
que celui-ci, par jalousie, le chassa de
ton école. Martin alors partit pour Rome,
où il médita les ouvrages de Michel-Ange
et exécuta cette suite précieuse de dessins
d'après les statues, les basHreliefs antiques,
les vues des monuments de Rome, dont
Mariette avait recueilli tout un volume. Il
en rapporta une exécution plus savante,
mais plus sèche et plus tranchée que celle
de son maître Schooreel , et conséquem-
ment moins attrayante. Selon Lairesse ,
son goût de dessin , facile et raisonné ,
mérite d'être étudié à cause de la fermeté
et de la pureté des contour». Vasari vante
beaucoup une suite de {teintures en gri*
saille dans laquelle Van Veen, qu*il nom-
me Martin 7V/^rjrc»», a représenté l'entrée
de Tcmpcreur Charles -Quint a Rome.
hn ouvrages les plus renommés de Hems*
REM
kerk loiit : un Saint Lue rnssis^ peig
In Vierge^ qui le fit recevoir, es 1
dans la confrérie des peintres de Har
wfi Ciuist au maître-autel de la gr
église d'Alcmaer; la Satire de M*
contre les dieuXy et Mars et f^é/ms
pris par Fulcain. Son chef-d^CMii
une Bacchanale qui a été graver.
sieurs anciens graveurs ont travailb
près Van Veen ; son œuvre dépassi
pièces. Lui-même a gravé à Teau-I
mais ses estampes sont plus rei-ha
à cause de leur rareté que pour len
rite. Les douze pièces reprede«lai
batailles et faits mémorables de Ch
Quint, qu'on lui attribue assec géa
ment, ont été exécutées, d'après sa:
sins, par Théodore Coonnhaert, m
celle où François l" est fait prito
qui estdela main de Corn. Bos. L.'
HEMSTBRHUYS (TiBàEE , r
plus grands critiques du wiiii i
naquit à Groningue, dans la pr
de ce nom, le l*' février 1683. SIn
François HemUerhuya, médecin c
gué et ami éclairé des lettres, culth
soin les heureuses dispositions qw
lustre savant annonça de bonne
Dès l'âge de 1 4 ans, le jeune Ua
huvs était entré à l'aniversité et
ningue. Jean Bemoulli, dont il s«r
leçons, et qui n'eut pas de peine i
ner tout ce qu'il serait un jour, s*i
particulièrement à lui : sous cet
maître, Hemsterhu^p fit des progrèi
pides dans les mathématiques et I
losophie qu'il se plaça bient«>t au pi
rang de ses élèves. Après avoir
que temps ii l'univemité de G
il se rendit à Levde, où Tattirait 11
tation de Perixonlus, qui v enieîgi
belles - lettres et surtout Phiuoii
cienne avec un succès inconnu juK]
A Levde, llenisterhuvs eut bienl
l'attention des curateurs de Tacai
qui le charg(-rent du soin de mci
ordre les manuscrits de la biblîot
Après ce choix , trt*s flatteur pe
si jeune homme, personne ne don
que Hemsterhuys ne succédât à J
novius dans la chaire de litiératun
que qu'il occupait; roaisGronoviv
des intrigues tinrent mettre obsl*
bonnes dispositions des cnralears
HEM
(848)
Hem
t b diftire fàt donnée k Haver-
» nom). En 1704, à peine â|;é
, HeiBslerfauys fut appelé à Am~
oar y professer les mathémati-
philosophie; mais ii ne se laissa
mer par ces nouvelles occupa-
i culture des lettres anciennes. U
jBsterdam J. Broekhuys, Berg-
er, avec lesqueb il se lia d^une
litié. Ce fut peu après son arrî-
ette Tille que, sur rinWtation de
vqjr.}, il se chargea de terminer
in lexique de Pollux, que Le-
lit commencée, sans aroir pu la
an-delii du VIU« lirre. L'édi-
t en 1 706 et mérita au jeune
s suffrages des savants. Biais des
'il rc^t de Bentley {voy,)^ et
telles ce grand critique corrigeait
passages des poètes comiques ci-
'ollux , passages que n^avait pas
Dent corrigés Hemsterhuys, vin-
itôt troubler la satisfaction que
causée ce premier succès. Un
découragement sVmpara de lui ;
moment de renoncer à ses études
f et, pendant deux mois entiers,
«s ouvrir un auteur grec U finit
Il par reprendre courage, et com-
il n^était pas raisonnable de se
omparer, lui noriœ, à un criti-
i exercé, aussi consommé que
D résolut donc de refaire son
n philologique. Bentley fut le
[a*il se proposa. Il se mit à relire
écrivains grecs en commençant
us ancien, pour arriver, en sui*
Ire des temps, jusqu^au plus mo-
lisait toujours la plume à la main,
(Mit ce qui pouvait servir a éclair-
ngue, rbistoire, la philosophie,
rs, les usages de Tantiquité. Cet
lui fit anuisser les trésors d'éru-
i*il répandit plus tard avec tant
inee dans ses différentes prodnc-
loi donna de la langue grecque
nnaissaDce intime et profonde
l surpassa tous ceux qui Tavaient
D ne se borna pas, comme le fai-
nesque tous les savants de son
lire les poètes, les orateurs, les
s, les grammairiens; mais, imi-
smple des savants qui avaient il-
ipoqne de la renaissance, il fit
entrer dans le cercle de ses lecHires ki
phikMophes, les mathématicieDS et les as-
tronomes. U joignit à toutes ces études
celle des monuments de l'art antique,
qu'il regardait comme nécemaire non-seu-
lement pour arriver à une intelligence
plus parfaite des anciens auteurs, mais
encore pour se former au sentiment du
beau. Toutefob, il considéra constam-
ment la connaissance approfondie de la
langue comme le fondenîent nécessaire de
toutes les autres connaissances. 11 intro-
duisit dans l'étude de la langue grecque
une méthode fondée sur l'analogie, et qui
consbtait à ramener chaque mot à ses
éléments primitifs et à partir de là pour
en observer les modifications, les trans-
formations successives. Cette méthode.
qui fut développée encore par son élève,
Valckenaer, et par Lennep, n'a pas été ac-
cueillie par le reste de l'Europe savante
avec la fiiveur qu'elle avait obtenue en
Hollande, ou même aujourd'hui elle a
beaucoup perdu de son crédit. Mais le
grand, le durable senrice que rendit
Hemsterhuys aux écoles de son pays, ce
fut d'y remettre en honneur l'^de du
grec, trop négligée avant lui. Juste Lipse
(vox.\ qui avait professé les belles-lettres
à Leyde peu après la fondation de l'uni-
versité, n'avait pas craint de dire que la
connaissance du grec pouvait faire hon-
neur à un savant, mais qu'elle ne lui était
pas nécessaire ; et peut-être cette doc-
trine aurait-elle prévalu, si Joseph Sca-
liger, qui lui succéda, n'était venu fonder
en Hollande, par son exemple autant que
par ses leçons, l'étroite alliance des lettres
grecques et latines. Les Grotius, les Hein-
sius, les Gronovius, les Gnevius {iff^jr,
tous ces noms), marchèrent dans la même
voie; mais après ces habiles critiques,
l'étude du grec fut, sinon entièrement
abandonnée, du moins fort négligée, et,
pour retenir les muses grecques près de
s'enfuir, comme dit Ruhnkeniua, élève eC
panégyriste d'Hemsterhuys , il ne fallait
rien moins qu'un autre Scaliger. La EU>I-
lande le trouva dans Heauterhuys; et œ
fiit sans doute grâce à l'heureuse révolution
qu'il opéra dans les études, que ce pays
dut de ressaisir le sceptre de la critique
classique, qu'il conserva pendant tout le
dernier sièda.
HEM ( 644 )
En 1717, lleroilerhuys avait été ap-
pelé d* Amsterdam à Franeker comme
professeur de grec et d'histoire natio-
nale; en 1740, il passa avec la même
qualité à l'université de Leyde. Il mou-
rut dans cette dernière ville, le 7 avril
1766. Il était parvenu à sa 82* année,
conservant jusqu'au dernier moment toute
la vigueur de son esprit. Sa mémoire seule
s'était afTaiblie vers la fin de sa vie.
On a d'Hemsterhuvs : 1<* la continua-
lion de l'édition de Pollux, commencée
par Lederlin, et dont il a soigné les trois
derniers livres seulement; 2<* un choix de
dialogues de Lucien, avec des notes excel-
lentes, qui ont été souvent réimprimées
et dont la première édition est de 1708;
8^ une édition des œuvres complètes de
Lucien, dont il n'a soigné que le tiers à
peu près, la lenteur qu'il mettait dans son
travail avant forcé les Wetstein à s'adres-p
ser à Reitzius, qui termina l'édition d'une
manière peu digne d'un commencement
dû à Hemsterhuys; 4^ le Piutus d'Aris-
tophane (1744) avec les scholies et des
notes ; 5^ des notes sur Xénophon d'É-
phèse dans les Miscellaneœ OùserpaH'o-
nés; 6<* six harangues pour des solennités
académiques, publiées par Valckenaer en
1 7 84 . Le cadre, admettant là plus de con-
tinuilé dans les développements du style,
fait mieux apprécier l'élégance de l'ex-
pression latine sous la plume d'Htm -
sterhu)'s; 7^ de savantes notes dans le
Thomas Magister de Bernard, dans THe*
sychius d'Alberti, dans le Callimaque
d'Emestî , dans le Properce de Bur-
mann.
Son fils, FRANÇOIS Hemsterhuys, lui-
même philologue et archéologue distin-
gué, né à Groningue en 1 720, et mort à
La Haye en 1790, après avoir publié en
langue francise de nombreui écrits, se
proposait de léguer à la bibliothèque pu-
blique de Leyde ses |>apiers et ses recueils,
et il avait autorisé Ruhnkenius à l'an-
noncer publiquement dans l'éloge que ce-
lui-ci a consacré à son illustre maître*;
mais, soit que ces papiers aient été détruits
ou qu*ils aient été dispersés, il n'a pas été
possible de les retrouver, etlabibliothè-
HBN
(•) Il t^r.i qimt'on de ce rh^'f-ircr-itre de
êtt!e,frêi modèle da geare , t Ttrt Ht- m re t a i rt.
que de Leyde s'est vue privée de ce prr^
cieux trésor. E. n. S.
HÉMUS [Hœmus)y haote montapr
de la Thrace, qui fiiît partie de lacbaiar
du Balkan (voy\)y et que ron coafeié
quelquefois avec elle. L'Hémus est, à fvo-
prement parler, le Grand- Balkan on PÊ*
mineh-Dagh. Parmi les anciens, Poa-
ponius Mêla (II, 3, 1,) en a donné ow
description intéressante. S.
HKNAULT ( CHAELSs-JsiLir.FaàS-
çois). Il serait difficile de troa^er un se-
cond exemple d'une carrière aii»i con-
stamment heureuse que celle de ce ■■-
gistrat-auteur. Né à Pans en 168S, avec
une constitution délicate qui ne Peapè-
cha pas de devenir plus qu'octogénairrv
Hénault était fils d'un riche fermier ^
néral. Il passa quelques années dans b
congrégation de TOratoire, où son fsoAl
et ses dispositions pour les lettres fnrcnt^
dit-on, encouragés par le célèbre !!»•
sillon. Rentré dans le monde pour
per une place de président an
de Paris, que lui avait achetée son pcn^
et quoiqu'il eût plus étudié la Htlératnm
que les lois, un sens droit, bcaocoop ér
jugement et de tact suppléèrent, daas ces
graves fonctions, à ce qui pouvait \m
manquer sous ce dernier rapport.
Couronné, à 22 ans, par T Académie-
Française pour son poème de L'Homme
inutile^ le jeune prisiiient était nn dei
hommes à la mode de la grande sociélé,
l'un des ornements de la cour qœ tfoaii
à Sceaux la ducheme du Maine. Ce fal
là qu'il se lia avec Voltaire, dont les ia-
génieuses flatteries lui créèrent une re-
nommée littéraire bien au-dessus de ton
mérite; là aussi il connut M"^* Doëef-
fand (voy,)y dont il fut d*abord Famaat
et dont il resta ensuite l'ami.
A la même époque, le président Hé-
nault avait adopté comme protège pnblâr.
comme collaborateur secret, Tanteur dr»-
matique Fuzelier. Ils composèrent en-
semble, pour leThéâtre-Franrab, nw
Cornélie vestaU ^ tragédie fort menr-
trière, où tous les personnages pcr»-
saient, à Teiception de l>omitien, rt
quelques petits actes, entre autres /'Oni-
cle de Delphes. Suivant Tusage de rr»
associations, les chutes restait nt pour \t
compte de Fuielier, el les suc««^ l^r-
IlEN
(64S)
HËN
aieni, dans ropioion publique, le lot de
ipnient protecteur. Il en recueillît le
oit lorsqu'eo 1723 il obtint le fauteuil
adémique vacant par la mort du car-
mal Dubois.
Quoique homme de plaisirs, auteur de
ieœs de théâtre et même de chansons
otiqnes et épicuriennes , Uénault cap-
lellement la faveur de la dévote et aus-
re Marie Lesczinska qu'il fut nommé,
BS rien débourser, surintendant de la
aison de lareioe, charge qui, avant lui,
lait été payée 300,000 livres. Comblé
ïs dons de la fortune, il sut en jouir en
otroDome spirituel : ce fut alors que
NBmencèrent chez lui ces soupers celé-
rés par Voltaire, réunion de gens du
oode, de littérateurs et de femmes ai-
ables, à laquelle il ne cessa de présider
squ^à sa mort.
Toutefob , ces voluptés pabibles, qui
raient succédé à des plaisirs plus vifs,
endormirent point son ambition litté*
«e. Déjà, dansson essai dramatico-his-
cîqoe intitulé François 11^ qui n'est
n sans quelque mérite, mais qui eût
saaandé une plume plus ferme que la
Booe, Hénault avait pris nos annales
Nir sujet de ses travaux. L*abbé Boudot
i donna, dit-on, Tidée de Futile etsub-
intiel ouvrage qui estson meilleur titre
no de la postérité. Au milieu d'erreurs
d*anadironismes fréquents, et malgré
ae partialité condamnable qui tait ou
icose toutes les fautes du pouvoir, le
^ompel Abrégé chronologique de i'/tiS"
\ire de France^ publié pour la première
ik en 1 744, 1 vol. in-4% renferme des
artraits bien tracés, des observations
«urquables, de fines et judicieuses ap-
réciations.
La vogue de cet Abrégé fut prodi*
ieuse^ il est vrai que Tauteur en soigna la
^nssite et en multiplia les éditions de
ns les formats avec un savoir-faire tout-
-lait digne de notre siècle d'industrie.
i nVn publia pas moins de huit, de 1 744
1768, sans rectifier dans aucune des
lexactitudes qui, pour la plupart, étaient
olontaires*.
(*) De oot jours même, VAhrigi da président
léâaalt a été souvent reproduit : les dernières
dîtioM sont celle de M. 1« baron Walckenaèr et
lette d« BL Miduad. S.
Le président Hénault avait eu, dans sa
cinquantième année, quelque velléité de
se livrer à la dévotion ; ce fut alors que,
préparant une confession générale, il dit
ce mot ingénieux : « On ne se trouve JO'^
« mais si riche que quand on démé^
« nage. «D'autre part, d'Argenson, à qui
l'on annonçait que le président voulait se
mettre bien avec Dieu, avait répondu, fi-
dèle à sa causticité : ^Jele crois; Dieu
« est en assez bonne place pour cela, »
Il parait, du reste, que cette conversion eut
peu de suite, ou du moins qu'elle changea
peu de chose aux habitudes du converti.
Membre de deux Académies (car celle
des Inscriptions l'avait , plus justement
que l'autre, accueilli dans son sein); nom-
mé, après la mort de la reine, surinten-
dant de la maison de la Dauphine ; cu-
mulant la richesse et les honneurs, les
agréments de la vie et la considération,
le président Hénault jouit de cette con-
stante félicité jusqu'à son décès,qui eutlieu
en 1770; il était âgé de 85 ans. M. G.
HENDÉCAGONE (de fyosxa, onze,
et yuytflc, angle), que l'on écrit aussi im-
proprement <?/i£^c/7^o/ié',est te nom qu'on
donne, en géométrie, au polygone de onze
côtés ou de onze angles, f^oy, Figuhe et
POLYGOICB. L. L-T.
HENDÉCASYLLABE, de Mtx9L,
onze , et vMXkoL^n » syllabe , est un terme
de prosodie qui désigne un vers dans le-
quel onze syllabes se combinent et for-
ment un trochée , un spondée , un dac-
tyle et deux trochées, comme dans le vers
saphique :
Jâm si I tîs ter | ris ni?ïs | âtquê | dîrlê
ou un spondée , un dactyle et trob tro-
chées , comme dans le vers phaleuce :
Itûiiqùain | dîvltl | âsdë | ôs r5 | gâvif.
Le premier emploi du vers saphique est
attribué à Sapho (iio/.), et Phalèque
passe pour l'inventeur du vers dit pha-
leuce [phalœcium et phaleuciutn). Le
vers saphique est plus spécialement con*
sacré à l'ode ; il s'arrange en strophes for-
mées de trois vers semblables que termine
un petit vers adonique d'un dactyle et
d'un spondée. Le vers phaleuce ne se
combine pas avec d'autres vers : il mar-
che seul, et d'une allure vive, élégante ,
qui convient très bien à h poésie légjère^
(MO)
rare que les précédeotes, est signalée par
l'expoUion, à travers le canal de Furètrey
d'une certaine quantité de sang liquide
plus ou moins coagulé. Le sang peut
venir, soit des reins, soit de la vessity soit
du canal de l'urètre lui-même. Le trai>
tement étant semblable dans les trois
cas , il n'y a aucun inconvénient à les
rassembler ici.
Toute lésion mécanique des voies uri-
naires peut produire rhématurie; mais,
dans ce cas, c'est une hémorragie trau-
matique dont nous n'avons pas à nous oc-
cuper. L'hématurie par exhalation suc-
cède k l'abus des diurétiques trop actifs,
des cantharides, de la térébenthine, des
purgatif Acres, à la suppression de quel-
que autre flux sanguin naturel ou acci-
dentel. Elle est plus commune chez les
hommes que chez les femmes, dans l'âge
adulte et dans la vieillesse qu'aux autres
époques de la vie.
Le pissement de sang peut être précédé
de signes tant généraux que locaux de
congestion et de pléthore; quelquefois
aussi l'émission du sang en est le premier
et presque le seul symptôme. Néanmoins,
dans bien des cas, on peut distinguer la
source d'où provient le sang verse au de-
hors: s'il vient du rein, le malade éprouve,
dans la région occupée par cet organe,
un sentiment de chalenr qui se prolonge
dans le bas ventre, et qui, ordinairement
borné à un seul cùté, s'accompagne, chez
l'homme, de la rétraction du testicule
correspondant. Quand le sang est versé
dans la vessie elle-même, il sort, comme
dans le cas précédent, plus ou moins mêlé
à l'urine , et il y a des douleurs dans cet
organe ainsi que dans son canal excréteur,
avec un sentiment d*ardeur dans ce canal
et dans l'anus, et des épreintes au col de
la vessie et au fondement. Enfin , quand
Thémorragie vient seulement des parois
de Turètre, le sang est rejeté au dehors sans
mélange d'urine, et ban» même qu*it y ait
de besoin d'uriner; une douleur plus ou
moins intense dans un des points du ca-
nal indique le point par où se fait Thé-
morra^sie.
L^liématurie est en général une mala-
die paungi're ; on Ta vue cependant queU
c|ii«*toi« êtit* p4*rio(lii|uo, mais rarement
les jours du malade, à moint i
joigne quelque oompUcatioa.
résulte d'une lésion mécanîqi
grave et guérit facilement, à i
la blessure^n'ait entraîné de fi
ordres.
Le traitement doit être ac
qu'il y a de l'inconvénient à
joumer dans la vessie un liqok
tible de former des caillots <
expulser et pou vaut devenir li
calculs urinaires : aussi devr»
des saignées générales et locak
bains et des applications réfi
tâcher de suspendre l'écoulemei
Quand l'hémorragie se prêta
forme chronique, on lui applii
tement de l'inflammation chr
la vessie. Quant aux médicaoi
seillés comme spécifiques, et qi
astringents connus d'ailleurs, i
priétés nesont rien moins quec
aussi n'y a-t-on souvent re
comme à des moyens propret )
gncr du temps, lorsque le trait
diqué plus haut n'est pas assez
tement suivi de succès.
HfiMoaaAGiK UTt'aiif B, Mni
Mknoaaacie des auteun (de ^
rompsycomposé, dans le premîtr
pirpa, matrice, et dans le sea
^nvcc, les règles), vulgaireaa
ou perte de sang. C'est ainiî q
signe tout écoulement du sang i
par l'utérus, soit aux époqm
truelles, mais dans une meson*
la quantité normale de cette ém
soit dans toute autre cirooMli
efTet, cette différence dans T^
l'apparition ne saurait être m
suifisante pour multiplier les fli|
Les causes prédisposantes soM
pérament sanguin et nervesi,!
cence, une trop grande iiritdl
Tutérus, une nourriture trtf
lente, la chaleur, le prinleapi^
vescence de ce (|u'on nomma II
rament, surtout alors qu'clk i
primée. Pour causes détenaÎMl
reconnaît toutes celles qui ifH
ret'temciit sur Tappareil génîiri
par exemple, riiillammatiood
lie la matriiT, Tetat de p
I — --.- I — I — , , fc-
tilt 4'it av»e/. graxc ^mr compromettre I couches, Tabus du café, du m
HEM
(6*1)
HEM
m général, les excès énenranU
ire, les médicaments appelé»
emmenagogues(iK>x. ces mots)
Ds mesure, l'usage intempestif
is chaudes, un exercice violent
secousses d^une voiture mal
\i plus encore celles que pro-
ition, enfin les accès de colère
autre passion fougueuse, etc.
)tômes précurseurs de Thé-
térine diffèrent à peine de
ïcèdent chaque époque mens-
|ui signalent une congestion
isparaissent dès que le sang a
I couler. Ce flux, d'ailleurs,
lifester tout d'un coup et sans
nonce par rien,
norragie montre une grande
i se renoureler et à se per-
forme périodique ; dans quel-
ne, elle a présenté des inter-
Bsez bien déterminées pour
»u employer avec succès le
Elle devient rarement assez
hors le temps des couches,
nner immédiatement la mort;
prolongeant et en se renou-
peut amener un épuisement
ns rapide. D'ailleurs on sait
*tes de sang fréquentes sont
rmptome d'une affection or-
l'utérus ; comme elles précè-
irement cette maladie, on a
uVUes en étaient la cause ;
bien démontré qu'elles n'en
conséquence , et qu'elles se
rtout à Tépoque où des ulcé-
lent mettre à découvert et per-
aeaux sanguins volumineux,
ragie des nouvelles accou*
IccoucHEMEiTTs) provicut de
le décollement partiel ou
placenta, au moyen de l'ac-
à terme ou prématuré, Tu-
enant pas sur lui-même, laisse
rifices vasculaires qui com-
L avec les cotylédons placeo-
le sang s'échappe avec abon-
pidité comme d'artères ou-
1 voit les malades s'éteindre
minutes, si Ton n*est pas as-
pour retenir la vie qui s*é-
le sang, dans toute la force
on. Souvent le danger est
p. d. G, d, M. Tnmf XIIÎ.
d'autant plus grave que** l'hémorragie
peut avoir lieu dans la cavité même de
l'utérus y son orifice se trouvant fermé et
rien ne s'écoulant au dehors. C'est ce
qu'on connaît sous le nom de perte in^
terne. Dans ce cas, la malade peut expi-
rer sans que les personnes qui l'atostent
s'en doutent.
Cette espèce d'hémorragie présente
un des cas les plus graves et les plus dif-
ficiles de la pratique des accouchements
qui demande tant de prudence, de sang-
froid et d'énergie. Solliciter les contrac-
tions utérines, après avoir débarrassé l'u-
térus des corps étrangers qui peuvent
empêcher son retour sur lui-même (cail-
lots, fragments de placenta), comprimer
l'aorte ventrale sur la saillie sacro-verté-
brale pour empêcher le sang d'afBuer au
bassin , telles sont les indications que le
chirurgien doit s'empresser de remplir au
plus tôt. C'est aussi dans des cas de ce
genre qu'on a eu recours, avec on plein
succès, à la pratique de la transfusion da
sang humain.
Dans les pertes ordinaires, le traite-
ment doit oommeneer par l'éloignement
des causes tant prédisposantes que dé-
terminantes. Le moyen le plus sûr est la
saignée du bras , qui réussit surtout chez
les femmes robustes et pléthoriques,
quand l'hémorragie est active et qu'elle
s'accompagne de symptômes généraux et
locaux très prononcés. En même temps,
on doit se conduire de manière à ralen-
tir autant que possible la circulation.
Pour cela, il convient de tenir la malade
dans une atmosphère fraîche, couchée
sur un matelas de crin , et à peine cou-
verte ; de lui donner des boissons froides
acidulées , et de la tenir à une diète sé-
vère. Quand, malgré cela, l'écoulement
sanguin continue, on a recours à l'appli-
cation de compresses i mbi béesd'eau froide
ou de vinaigre sur le ventre et sur les
cuisses, à l'immersion des mains dans l'eau
froide, à des lavements avec ce même li-
quide, enfin à l'apposition de ventouses
sèches ou scarifiées sur les mamelles , sur
les bras et entre les deux épaules.
Dans les pertes chroniques liées aux
inflammations chroniques ou aux désor-
ganisations profondes de la matrice , les
narcotiques en cataplasmes et en injec-
HEM
(642)
REM
lions sont d'an grand avantage, de même
que Fapplication directe des astringents
•ur les surfaces qui laissent écouler le
sang, et le tamponnement dans les cas où
il y a uo danger imminent. Il est bien en-
tendu qu'il y a lieu de remédier ensuite
aux accidents inflammatoires qui peuvent
succéder à Pemploi de ces moyens.
On doit, après avoir pourvu aux indi-
cations suscitées par un danger pressant ,
tâcher de prévenir le retour ultérieur
des pertes , ce à quoi Ton parvient par le
repos complet , par un régime doux et
tempérant et par IVmploi de quelque
évacuation sanguine artificielle, quand
des symptômes de pléthore ou de con-
gestion locale viennent à se manifester.
L'abstinence de tout excitant et l'usage
habituel desémollientsetdes narcotiques,
sous toutes les formes, complètent ce trai-
tement préservatif. le médecin aura sur-
tout à constater Tétat local des organes, et
à tenir compte de Tàge , des antécédents
et des dispositions individuelles, pour
établir sur des bases certaines un traite-
ment tant préservatif que curatif. F. R.
HÉMORROÏDES, vof- l'ut, pré-
cédent.
HEMSKBRR ou Hekvskeik (Mae-
TIN Van Vken, dit^, peintre hoilandab,
né en 1498, à Hemskerk, dont le nom lui
est resté, et mort à Harlem en 1574, s*est
fait, dans sa patrie, une réputation que le
temps a respectée. Élève de Schoor^, il
imita si bien la manière de son maître
que celui-ci, par jalousie, le chassa de
son école. Martin alors partit pour Rome,
où il médita les ouvrage» de Michel-Ange
et exécuta cette suite précieuse de dessins
diaprés les statues, les bas-reliefs antiques,
les vues des monuments de Rome, dont
Mariette avait recueilli tout un volume. Il
en rapporta une exécution plus savante,
mais plus sèche et plus tranchée que celle
de son maître Schooreel , et conséquem-
ment moins attrayante. Selon Lairesse ,
son goût de dessin , facile et raisonné ,
mérit«* «rétre étudié à cause de la fermeté
et de la pureté des contours. Vasari vante
lM*auf*oup une suite de |)eintures en gri*
saille dans laquelle Van Veen, qu*il iioin-
nie Martin Tetfrsci*^ a représenté rentrée
de Tcmpereur (iharUi- Quint à Rome.
Les ouvrages les plusTWioiiiméi de Hems-
kerk aont : un Saint Lue mssis^ f
tn Vierge^ qui le fit recevoir, e
dans la confrérie des peintres de I
wt Christ au maître -autel de la
église d'Alcmaer; la Satirr de
contre les dieuXy et Mars et #V-
pris par Fulcain. Son chef-d^o
une Bacchanale qui a été gra«
sieurs anciens graveurs ont travi
près Van Veen ; son œuvre dép
pièces. Lui-même a gravé à Tel
mail ses estampes sont plus rei
à cause de leur rareté que pour
rite. Les douze pièces représeï
batailles et faits mémorables de
Quint, qu^on lui attribue assca |
ment, ont été exécutées, d*aprà
sins, par Théodore Coomhacrt
celle où François I^ est fait pi
qui est de la main de Corn. Bos.
HEMSTBRHUYSrTiBiEB
plus grands critiques du xvii
naquit à Groningue, dans U
de ce nom, le V février 168 S. I
FrançoM Hemsterhuys, médeci
gué et ami éclairé des lettres, en
soin les heureuses dispositions t
lustre savant annonça de bon
Dès Page de 1 4 ans, le jeune
huvs était entré à Taniversité
w
ningue. Jean Berooulli, dont il
leçons, et qui n*eut pas de pcii
ner tout ce qu*il serait un jour,
particulièrement à lui : sous i
maître, Hemsterhu^p fit des pro
pides dans les mathématiques «
losophie qu'il se plaça bientttC •
rang de ses élèves. Après avoir p
que temps à Tunivenité de G
il se rendit ii Leyde, où Tattirmi
tation de Perizonius, qui y eus
belles - lettres et surtciut lliis
cicnnc a\ec un succès inconnu
A Levilc, llcni^terhuvs eut bi
Tattention Ats curateurs de T
qui le chargèrent du s«)in de
ordre les manuscrits de la bib
Apre* ce choix , trî-s flatteur
si jeune homme, personne ne <
que Hemsterhu\s ne succedit
noviu^ dan» la chaire dr littéra
que (|u*il occupait; maisGroac
des intrigiio \inrent mettre ol
bonnes dispositions des curale
HEM
(843)
ttEM
aMiémîe et la chaire fat donnée à Haver-
camp (v. ce nom). En 1704, à peine â|;é
Ae 19 ans, Hemsterhuys fut appelé à Am»
rtcrdam pour y professer les mathémati-
fBca et la philosophie; mais il ne se laissa
pas détourner par ces nouvelles occupa-
tions de la culture des lettres anciennes. Il
tiooTa à Amsterdam J. Broekhuys, Berg-
br, Kûster, avec lesqueb il se lia d^une
ficroite amitié. Ce fut peu après son arri-
iée dans cette ville que, sur l'invitation de
Stamus (vof .)y il se chargea de terminer
Tédition du lexique de Potlux, que Le-
dvUn avait commencée, sans avoir pu la
Bowlnire au-delà du VIU« livre. Uédi-
Im parut en 1706 et mérita au jeune
édîteur les suffrages dessavants. Biais des
lettres qu'il reçut de Bentley (voj.), et
dios lesquelles ce grand critique corrigeait
phwieors passages des poètes comiques ci-
lés par Pollux , passages que n'avait pas
ktareasement corrigés Hemsterhuys, vin-
not bientàt troubler la satisfaction que
ki avait causée ce premier succès. Un
frofbnd découragement s'empara de lui ;
fl fat au moment de renoncer à ses études
llvorilea, et, pendant deux mois entiers,
i n'oM pas ouvrir un auteur grec. Il finit
eqiendant par reprendre courage, et com-
prit qu'il n'était pas raisonnable de se
loir comparer, lui novice, à un criti-
anssi exercé, aussi consommé que
Bentley. Il résolut donc de refaire son
Éducation philologique. Bentley fut le
qu'il se proposa. Il se mit à relire
les écrivains grecs en commençant
le plus ancien, pour arriver, en sui-
it l'ordre des temps, jusqu'au plus mo-
u 11 lisait toujours la plume à la main,
tout ce qui pouvait servir à éclair-
eir la langue, l'histoire, la philosophie,
les moeurs, les usages de l'antiquité. Cet
iBCrcîoe lui fit amasser les trésors d'éru-
fitioo qu'il répandit plus tard avec tant
Abondance dans ses différentes produc-
et lui donna de la langue grecque
connaissance intime et profonde
oh il surpassa tous ceux qui l'avaient
précédé. Il ne se borna pas, comme le fai-
■dent presque tous les savants de son
ieaips, à lire les poètes, les orateurs, les
Iteoriens, les grammairiens; mais, imi<-
luit l'evemple des savants qui avaient il-
hilré l'époque de la renaissance , il fit
entrer dans le cercle de ses lectures les
philosophes, les mathématiciens et les as-
tronomes. Il joignit à toutes ces études
celle des monuments de l'art antique,
qu'il regardait comme nécessaire non-seu-
lement pour arriver à une intelligence
plus parfaite des anciens auteurs, mais
encore pour se former au sentiment du
beau. Toutefob, il considéra constam-
ment la connaissance approfondie de la
langue comme le fondement nécessaire de
toutes les autres connaissances. Il intro-
duisit dans l'étude de la langue grecque
une méthode fondée sur l'analogie, et qui
consistait à ramener chaque mot à ses
éléments primitifs et à partir de là pour
en observer les modifications, les trans-
formations successives. Cette méthode,
qui fut développée encore par son élève,
Vaickenaer, et par Lennep, n'a pas été ac-
cueillie par le reste de l'Europe savante
avec la faveur qu'elle avait obtenue en
Hollande, où même aujourd'hui elle a
beaucoup perdu de son crédit. Mais le
grand, le durable service que rendit
Hemsterhuys aux écoles de son pays, ce
fut d'y remettre en honneur l'étude du
grec, trop négligée avant lui. Juste Lipse
(v^/0' ^"' ^^^'^ professé les belles-lettres
à Leyde peu après la fondation de l'uni-
versité, n'avait pas craint de dire que la
connaissance du grec pouvait faire hon-
neur à un savant, mab qu'elle ne lui était
pas nécessaire ; et peut-être cette doc-
trine aurait-elle prévalu, si Joseph Sca-
liger, qui lui succéda, n'était venu fonder
en Hollande, par son exemple autant que
par ses leçons, l'étroite alliance des lettres
grecques et latines. Les Grotius, les Hein-
sius, les Gronovius, les Grsevius (voy»
tons ces noms), marchèrent dans la même
voie; mais après ces habiles critiques,
l'étude du grec fut, sinon entièrement
abandonnée, du moins fort négligée, et,
pour retenir les muses grecques près de
s'enfuir, comme dit Ruhnkenius, élève et
panégyriste d'Hemsterhuys , il ne fallait
rien moins qu'un autre Scaliger. La Hol-
lande le trouva dans Hemsterhuys ; et ce
futsans doute grâceà l'heureuse révolution
qu'il opéra dans les études, que ce pays
dut de ressaisir le sceptre de la critique
classique, qu'il conserva pendant tout le
dernier siècle.
HEM ( 644 )
En 17l7y lleroilerhuys avait été ap-
pelé d^Amsterdam à Franeker comme
profeaseur de grec et d'histoire natio*
nale; en 1740, il passa avec la même
qualité à TuniTersité de Leyde. Il mou-
rut dans cette dernière ville, le 7 avril
1766. Il était parvenu à sa 82* année,
conservant jusqu'au dernier moment toute
la vigueur de son esprit. Sa mémoire seule
s'était afPaiblie vers la fin de sa vie.
On a d'Hemsterhuvs : P la continua-
lion de l'édition de Pollux, commencée
par Lederlin, et dont il a soigné les trois
derniers livres seulement; 2" un choix de
dialogues de Lucien, avec des notes excel-
lentes, qui ont été souvent réimprimées
et dont la première édition est de 1708;
8^ une édition des œuvres complètes de
Lucien, dont il n'a soigné que le tiers à
peu près, la lenteur qu'il mettait dans son
travail avant forcé les Wetstein à s'adres-p
ser a Reitzius, qui termina l'édition d'une
manière peu digne d'un commencement
dû à Hemsterhuys; 4^ le Piuius d'Aris-
tophane (1744) avec les scholies et des
notes ; 5" des notes sur Xénophon d'É-
phèse dans les Miscellaneœ Oùserpatio-
nés; 6^ six harangues pour des solennités
académiques, publiées par Valckenaer en
1 7 84 . Le cadre, admettant là plus de con-
tinuilé dans les développements du style,
fait mieux apprécier l'élégance de l'ex-
pression latine sous la plume d'Htm -
sterhuys; 7<* de savantes notes dans le
Thomas Bfagister de Bernard, dans THe*
sychius d'Alberti, dans le Callimaque
d'Emesti , dans le Properce de Bur-
mann.
Son fils, François Hemsterhuys, lui-
même philologue et archéologue distin-
gué, né il Groningue en 1 720, et mort à
La Haye en 1790, après avoir publié en
langue française de nombreui écrits, se
proposait de léguer à la bibliothèque pu-
blique de Leyde ses papiers et ses recueils,
et il avait autorisé Ruhnkenius à l'an-
noncer publiquement dans l'éloge f|ue ce-
lui-ci a consacré à son illustre maître*;
mais, soit que ces papiers aient été détruits
ou qu'ils aient été dispersés, il n'a pas été
possible de les retrouver, etlabibliothè-
HBN
(*) Il i^ra qimiion de re rhff-trœ'iTre d«
êty f r^rrai modèle da geare » t Ttrt Hi: s if s ta i v».
que de Leyde s*esl vue privée de ce prr«
cieux trésor. E. n. S.
HÉMUS [Hœmms)^ haote montagae
de la Thrace, qui fait partie de la chaiae
du Balkan (voy.)^ et que Ton confoeé
quelquefois avec elle. L'Hémus est, a pro-
prement parler, leGrand-Balkan on FÊ-
mineh-Dagh. Parmi les anciens, Po»-
ponius Mêla (H, 3, 1 ,) en a donaê ow
description intéressante. S.
HKNAULT ( CHAaLEs-JKaN-FaAV-
çois). Il serait difficile de trouver oo se-
cond exemple d'une carrière ami con-
stamment heureuse que celle de ce ■■•
gistrat-auteur. Né à Paris en 168S, avtc
une constitution délicate qui be l'enpé-
cha pas de devenir plus qu'octogénaire,
Hénault était fils d'un riche fermier ^
néral. Il passa quelques années dan» b
congrégation de rOrstoire, où ton fsoAl
et ses dispositions pour les lettres fwcnt,
dit-on, encouragés par le célèbre
sillon. Rentré dans le monde pour
per une place de président an
de Paris, que lui avait achetée son
et quoiqu'il eût plus étudié la littérîtvt
que les lois, un sens droit, beaoconp dr
jugement et de tact suppléèrent, danses
graves fonctions, à ce qui pouvait y
manquer sous ce dernier rapport.
Couronné, à 33 ans, par TAcadéM-
Française pour son poème de L'Homm
inutile^ le jeune président était no dn
hommes a la mode de la grande
l'un des ornements de la coar qne
à Sceaux la duchesse du Maine. Ce ta
là qu'il se lia avec Voltaire, dont les ia-
génieuses flatteries lui créèrent uneit*
nommée littéraire bien au-deasni de wm
mérite ; là aussi il connut M'
fand {voy,\ dont il fut d'abord l'i
et dont il resta ensuite l'ami.
A la même époque, le président Hé-
nault avait adopté comme protégé poMit,
comme collaborateur secret, Tautenr en*
matique Fuzelier. Ils composèrent ca-
semble, pour le Théâtre-Francab, «t
Cornélie vestale ^ tragédie fort mfar*
trière, où tous les personnages pcfii-
saient, à l'exception de Domitiea, rt
quelques petits actes, entre autres /'Om*
de de Delphes. Suivant Tubage de c»
associations, les chuti^s restait nt poor It
compte de Fuielier, et les su«.«rf l«r*
I
UEN
(64S)
HËN
biient, dans ropioion publique, le lot de
'opulent protecteur. U en recueillît le
mit lorsqu*en 1723 il obtint le fauteuil
leadémique vacant par la mort du car-
linal Dubois.
Quoique homme de plaisirs, auteur de
pièces de théâtre et même de chansons
erotiques et épicuriennes , Uénault cap-
a tellement la ûiTeur de la dérote et aus-
ère Marie Lesczinska' qu*il fut nommé ,
ans rien débourser, surintendant de la
■aison de la reine, charge qui, avant lui,
liait été payée 300,000 livres. Comblé
les dons de la fortune, il sut en jouir en
pstroDome spirituel : ce fut alors que
commencèrent chez lui ces soupers célé-
brés par Voltaire, réunion de gens du
■onde, de littérateurs et de femmes ai-
■ables, à laquelle il ne cessa de présider
jvqa'à sa mort.
Toutefois , ces voluptés pabibles, qui
iraient succédé à des plaisirs plus vifs,
i*eodormirent point son ambition litté-
lire. Déjà, dans son essai dramatico-his-
iirii|iie intitulé François lly qui n*est
■a aaas quelque mérite, mais qui eût
ndé une plume plus ferme que la
Hénault avait pris nos annales
our sujet de ses travaux. L*abbé Boudot
li donna, dit-on, Tidée de Futile etsub-
antiel ouvrage qui est son meilleur titre
m de la postérité. Au milieu d'erreurs
L d*aoachroniames fréquents, et malgré
■e partialité condamnable qui tait ou
■cnse toutes les fautes du pouvoir, le
fompel Abrégé chronologique de VhiS"
vre de France^ publié pour la première
nia en 1744, 1 vol. in-4% renferme des
«Htraits bien tracés, des observations
aBiarquables, de unes et judicieuses ap*
véciations.
La vogue de cet Abrégé fut prodi-
gieuse) il est vrai que Tauteur en soigna la
teisite et en multiplia les éditions de
0BS les formats avec un savoir-faire tout-
i-4ait digne de notre siècle dMndustrie.
1 nVn publia pas moins de huit, de 1 744
I 1768, sans rectifier dans aucune des
inexactitudes qui, pour la plupart, étaient
volontaires \
(*) De oot jours même, VAhrigi da président
léàsalt a été «oiiTeiit reproduit : les dernières
Uàùumà soat eelle de M. 1« baron Walckenaër et
celle d« Bf. Miduad. S.
Le président Hénault avait eu, dans sa
cinquantième année, quelque velléité de
se livrer à la dévotion ; ce fut alors que,
préparant une confession générale, il dit
ce mot ingénieux : a On ne se trouve ja'^
« mais si riche que quand on démé"
« nage, » D*autre part, d*Argenson, à qui
Ton annonçait que le président voulait se
mettre bien avec Dieu, avait répondu, fi-
dèle à sa causticité : tiJe le crois; Dieu
« est en assez bonne place pour cela, »
Il parait, du reste, que cette conversion eut
peu de suite, ou du moins qu'elle changea
peu de chose aux habitudes du converti.
Membre de deux Académies (car celle
des Inscriptions l'avait, plus justement
que l'autre, accueilli dans son sein) ; nom-
mé, après la mort de la reine, surinten-
dant de la maison de la Dauphine ; cu-
mulant la richesse et les honneurs, les
agréments de la vie et la considération,
le président Hénault jouit de cette con-
stante félicité jusqu'à son décès,qui eut lieu
en 1770; il était âgé de 85 ans. M. O.
HENDÉCAGONE (de fyosxa, onze,
et yuytflc, angle), que l'on écrit aussi \m^
propremeniendécagonejest le nom qu'on
donne, en géométrie, au polygone de onze
côtés ou de onze angles. F'oy, Figuhe et
POLYGOICB. L. L-T.
DENDÉCASYLLABE, de hhxa,
onze , et aiùla^n » syllabe , est un terme
de prosodie qui désigne un vers dans le-
quel onze syllabes se combinent et for-
ment un trochée , un spondée , un dac-
tyle et deux trochées, comme dans le vers
saphique :
Jim si I tîs ter | rîs nivïs | âtquê | dîrlê
ou un spondée , un dactyle et trois tro-
chées , comme dans le vers phaleuce :
nûiiqûam | dîvltl | âsdë | ôs r6 | giv^.
Le premier emploi du vers saphique est
attribué à Sapho (iio/.), et Phalèque
passe pour l'inventeur du vers dit pha-
leuce [phalœcium et phaleuciutn). Le
vers saphique est plus spécialement con*
sacré à l'ode ; il s'arrange en strophes for-
mées de trois vers semblables que termine
un petit vers adonique d'un dactyle et
d'un spondée. Le vers phaleuce ne se
combine pas avec d'autres vers : il mar-
che seul, et d'une allure vive, élégante,
qui convient très bien à la poésie légèrei
HëN ( 646 )
à répigramme ; son rhythme unit la sim-
plicité , la grâce, au seo liment. Martial ,
Catulle ont fait un délicieux usage de cette
sorte de vers que, par excellence, on ap-
pelle hendécasyllabe. F. D.
IIENGIST ET UORSA , deux frè-
res saxons, jadis célèbres parmi leurs
compatriotes de la Germanie et de Pile
Britannique par leur force corporelle et
Tancienneté de leur race , dont Torigine
se rattachait directement à Odin. Ce fut
en 449 que les Bretons (voy,) appelèrent
pour la première fois les Saxons à leur
secours contre les attaques des Scots et
des Pietés. C'était une occasion trop fa-
vorable de mettre à exécution les projets
que les Saxons nourrissaient depuis long-
temps sur cette belle ile, pour qu'ils n'ac-
ceptassent pas avec empressement cette
invitation. Hengist et Horsa se mirent à
la tète des guerriers, débarquèrent à Tem-
bouchure de la Tamise, attaquèrent les
ennemis des Bretons, et les battirent près
de Stamford. Comme la victoire ne leur
avait pas coûté de grands efforts , ils s'i-
maginèrent qu'ils soumettraient avec plus
de facilité encore une nation qui n'avait
pas su résister à d'aussi faibles ennemis.
Ils envoyèrent donc des messagers aux au-
tres Saxons pour leur vanter la fertilité
du pays et pour leur promettre une vic-
toire aussi aisée que certaine (voy, An-
glo-Saxons). Dès qu'ils eurent re^i des
renforts, ils cherchèrent querelle aux
Bretons, sous le prétexte qu'ils ne leur
donnaient pas la récompense promise et
qu'ils ne pourvoyaient pas à leur entre-
tien comme ils s'y étaient engagés; puis
ils jetèrent le masque , s'allièrent avec les
Pietés et les Scots, et attaquèrent ceux
qui avaient eu l'imprudence de les appe-
ler dans leur pays. Les Bretons prirent
les armes , déposèrent leur roi Vortiger,
que ses vices et le pernicieux conseil qu'il
leur avait donné avaient rendu odieux
à tous , et placèrent sur le trône son fils
Vortimer. La guerre fut faite de part et
d'autre avec acharnement. Les Anglo-
Saxons pénétrèrent en vainqueurs dans
l'intérieur de l'ile, exercèrent toutes sor-
tes de cruautés , et réduisirent enfin les
Bretons à courber la tète sous le joug.
Hengist, quiavaitperduaon frère Uorsa
i /« bataille d'E^Usaford, ixijQurd'bui
HËN
Ailaford, fonda le royaume de Reni, qiî
comprenait les comti'^s actueb de Reul,
Middiesex, Essex et Surrey. Il étahlii«
résidence à Cantorbéry , et mourut ««it
488. Son frère Octa et son neveu Ebiai,
qu'il avait fait venir auprès de lui, s'eia»
blirent dans le Northuniberland. Pis-
sieurs chefs saxons les suivirent par h
suite, et fondèrent les sept royaumes dt
l'Heptarchie (vnr. ce mot). ' C. L
UENKE (HEifai.PHiuppE.Co5aAii>,
savant théologien protestant, naquit à
Hehien, dans le duché de Bmnswic, le S
juillet 1752. Il perdit de bonne heure m
père , qui était pasteur ; mais son appli*
cation et ses talents lui firent bientôt troo*
ver de puissants protecteurs. Il débat»
dans la carrière littéraire par une tra-
duction de Quintilien, et il allait accep-
ter une place de professeur au gymsait
de Saint-Martin, à Bmnswic, lôrsqall
fut nommé, en 1778, professeur extraor-
dinaire de théologie à l'université d'Hels-
stedt (voy,) , aujourd'hui supprimée. Sa
parole vive, libre, énergique, lui attira
bientôt un nombreux auditoire. Il poa
la base de sa réputation par la publica*
tîon de son Histoire de i'Égiise t. I*,
Bmnswic, 1788), qui a été terminée p«
Vater, à Kœnigsberg (5« édît., 9 vol. ia-
8», 1818-33 '. Cet ouvrage, véntable
trésor d'émdition et de critique , est me
preuve irréfragable des vastes connais*
sances et du libéralisme des opinions di
son auteur ; mais il est trop systémati-
que, les faits y sont dbpos dans un or-
dre trop artificiel, et, quoique écrit poor
les académies et les écoles, il nW nnlle*
ment propre à être mb entre les mains dr
la jeunesse. Ce livre manque d*ailleun dr
proportion, les deux premiers voluna
arrivant jusqu'à la réforme du x\*sircl(
et sept autres volumes ayant été nem*
saires pour les trois siècles suivants. Cx*
sept volumes , Vater , pour rétablir ont
juste proportion, les a réunis en un seul,
publié en 1823.
Henke était ennemi de ce dogmatisne
qui impose la foi et défend tout eianm.
Lorsque parut Tédit de religion en Pru«ie,
il se chargera d'apprécier dans la Btblry-
ihrque allemande tous les ouvrages qw
furent publiés k cette cKxasion , et n*kbr*
alu pas à se déclarer hiytiiit Twii
HEN
(647)
HEN
de ces aiticlet. Dans sa patrie même , le
|itojet qae l^on avait d^introduire une
iMNiTekle liturgie, et qu^on abandonoa eo-
soile, Tentraina, comme rédacteur de
VEusebÈOy dans de vives et pénibles dis-
La dogmatique de Henke [Lineamenta
imttitutionum fidei christ. hisL crii, ,
1793) est écrite dmns un latin classique, et
fenrnit une nouvelle preuve de son éru-
ditioo historique et théologique. Dans les
dernières années de sa vie, il a rendu des
acwiees réels à Texégèse par la publica-
tion du Magasin de philosophie religieuse
et du Musée de Thistoire de PÉglise, Tun
et Tautre en allemand. Comme prédica-
il se distinguait par Ténergie. Ses
ions avaient souvent quelque chose
ds roide , car il avait le travail difficile ;
■ais ils étaient pleins de science , de lo-
gique et de raison. Son discours sur le
eooroDDement de Napoléon (1807), qui
lété traduit par Ch. de Villers, a fait du
Ivoit dans le temps par sa franchise.
Heoke fut successivement premier pro-
toÊcar de théologie, directeur du sémi«
aaire des prédicateurs, abbé de Kœ-
ftigsliitter (c'est de là qu'il est toujours
désigiié j^bt Henke), surintendant géné-
ral et vice -président du consistoire de
Wolfenbuttel. En 1807, il fut envoyé en
dépatation à Paris pour prêter serment
de fidélité au roi de Westphalie et aux
États assemblés à Gassel en 1808. Il re-
tooms malade chez lui , et mourut le 2
Bai 1809. CL. m.
HENNEBERG (comté d*). Ce com-
té, qui depub 1810 avait rang de prin-
dpsuté et qui a été partagé en 1815,
fusait autrefois partie du cercle de Fran-
conie ; il confinait avec la Hesse, la Thu-
ringe, les territoires de Fulde, et de
Wurzbourg, et comprenait, sur 34 milles
carr. géogr., plus de 105,000 habitants.
En 1583, la famille des comtes de Hen-
iieberg, qui descendaient vraisemblable-
ment des anciens comtes [Graufp^averî)
de Grabfelde, étant venue à s'éteindre,
ses possessions passèrent aux diverses li-
gnes de Saxe qui les possédèrent d'abord
en commun, mais qui, en 1 660, les parta-
gèrent entre elles, après en avoir cédé une
partie à Hesse-Caasel; et la part échue à
rékdoratde Stxe^ les bailliages de Schleu-
singen, de Suhla, etc. , tombèrent en 1 8 1 5
au pouvoir de la Prusse. Weimar en pos-
sède les trois bailliages d'Ilmenau, d'Ost-
heim et de Kaltennordheim ; le reste
appartient à la maison saxonne de Mei-
ningen - Hildburghausen. On voit en-
core près du village de Massfeld les
ruines de l'ancien château d'Henneberg,
qui, détruit en 1515 dans la guerre des
paysans, ne fut pas relevé depuis. C. L .
UBNNEQUIN (AirToiirE-Louis-MA-
rie), avocat célèbre de la Cour royale
de Paris et membre de la Chambre des
députés , naquit à Monceau, tout près de
Paris, le 22 avril 1786. Sa famille éuit
originaire de la Lorraine, que son père
avait quittée pour s'établir dans la capi-
tale et y exercer la profession de notaire.
Lui-même y commença son cours de
droit, dans ce qu'on appelait alors /'£/-
niversité de jurisprudence. Ses progrès
ne furent pas moins rapides qu'ils ne l'a-
vaient été dans les langues anciennes.
Mais à cette époque-là, le mérite et la va-
leur s'étaient donné rendez-vous sous la
tente : le jeune Hennequin y fut poussé
comme Unt d'autres. « Il s'en allait, dit
M. Nettement, de champ de bataille en
champ de bataille, rêvant au milieu de
la gloire militaire la gloire du barreau...
Le voyez-vous, le futur avocat, parta-
geant son temps entre l'étude et la guerre,
ne pillant en Allemagne que la sagesse
des jurisconsultes?.. Le voyez- vous lisant
Montesquieu , et , tandis que Bonaparte
arrêtait le sinet à la page de la grandeur,
tournant déjà celle de la décadence?... »
A l'époque de la paix de Tilsitt, conclue
le 7 juillet 1807, Hennequin était sous-
lieutenant au 8^ régiment d'artillerie. Il
quitta l'armée quelque temps après, et^
fidèle à sa vocation, il vint reprendre
(1813) sa place sur les bancs de l'école
de droit. Bientôt il fut reçu avocat.
Son goût de l'ordre, ses principes gra-
ves, ses convictions positives et réfléchies,
une grande rectitude de sens et une logi-
que parfaite, joints à une élocution facile
le menèrent rapidement à la réputation^
Après la restauration des Bourbons
les lois relatives aux émigrés, en donnan|
lieu à de nombreux procès , fournirent
aux avocats en renom de belles occasion^
de faire briller leur éloquence. En 1817
HEN
(648)
HEN
M. Hennfquîn plaida avec éclat dans
plusieurs causes de ce genre, surtout dans
les affaires Mirepoix et Dudaux, qui eu-
rent beaucoup de retentissement. I^
mêine année, il fut Tun des signataires de
la consultation en faveur de MM. Comtt
et Dunoyer, ayant pour objet de légiti-
mer la censure exercée par eux sur les
actes du gouvernement. En 1 81 8, il plai-
da son premier procès politique, dans la
cause de M. Fiévée (vo/.), qui avait été
traduit en police correctionnelle pour
quelques passages de sa Correspondance
politique et administrative. Les efTorts
de Favocat ne furent point couronnés de
succès : son client fut condamné ; mais
voici quel jugement ce dernier, qui ne
prodiguait pas les éloges, porta lui-même
sur son défenseur : « M. Henuequin, écri-
vait-il, a plaidé la cause de la liberté de la
presse et la mienne avec un talent qui a fixé
tous les suffrages... J*étais dans une admi-
ration que je ne puis vous exprimer... »
Nous passerons sous silence plusieurs
autres de ses plaidoyers, celui contre la
Tontine, ceux en faveur du commandant
Bérard, de la ville de Liège, réclamant le
coeur de Grétry (vo/.), etc., qui se trou-
vent tous dans les Annales du barreau
français. M. Hennequin, catholique et
royaliste, écrivit, en 1834, des mémoires
contre l'Anglais Douglas-Loveday, dont
une institutrice avait porté la fille, qu'elle
refusait aux embrassements de son père,
à abjurer sa foi. Il défendit, en 1836, le
journal PÉtoile, plaida contre les héri-
tiers La Chalotais, et en 1831, pour la
maison de Rohan, dans le célèbre procès
au sujet de la succession du prince de
Condé contre le jeune duc d'Aumale, lé-
gataire universel.
Cependant, à Pexception de quelques
procès politiques, M. Hennequin, sous la
Restauration, était resté étranger à la lutte
des partis; mais, voué depuis longtemps
à la cause de la légitimité, il lui resu fi-
dèle dans l'adversité lorsque la révolution
des trois jours eut détruit Tœuvre del 8 1 5.
Il la défendit à la fois au barreau et à la
tribune législative. Sans parler de ses nom-
breux plaidoyers pour la défense des jour-
naux royalistes, on sait que ce fut lui qui
défendit M. de Peyronnet {voy,) devant
/« Chambre des pairs, lortdu fameux pro-
cès des ministres (décembre 1830*:. Ea
1 832 , les tentatives dlnsurrcctioiifla prin
d'armes de la Vendée, les projets da as-
vire sarde le Carlo^Alberto{voy,%W9Ai\
le complot de la rue des Pronvaira à
Paris, etc., multiplièrent les travaux yam
M. Hennequin. Il défendit MM. deKcr*
gorlay et de Saint-Priest, et M"«de G«î-
gny, rhôtesse courageuse de M"** b de*
chesse de Berry; celle-ci elle-inèBe rap-
pela auprès d'elle à Blaye pour être sœ
conseil et son défenseur, et on le vit Umrk
tour à Rennes, à Chartres, à Bloia, à Paris
à Montbrison, etc., combattre et sou^cat
triompher. Bientôt Tavocat se translbraa
en homme politique : élu député, en
1834, dans le 3* collège de LUIeNord ,
M. Hennequin vint prendre place an pa-
lais Bourbon près des Fitz-Jaoïes et des
Berryer (vo^. ces noms). A la chambre,
cependant, il resta encore avocat, en»
déclarant surtout le défenseur du droit
commun et de la légalité contre IV
tion et le droit passager. Il monta
ment à la tribune ; mais lon(]u*îl y pa»
raissait, il y était écouté avec attentioe.
« M. Hennequin, a dit Timon (vujr. Coa*
« mevin), est quelquefois vésitablcmol
« orateur, orateur de cette éloquence <|Bi
« parle à la conscience, oniteor plein et
« substance, de science et de fbree^ sor-
« tout lorsqu'il s'exerce sor des malicrs
« purement législatives. »
En 1 839, M. Hennequin entra, comw
M. Berryer et les autres députes légiti-
mistes, dans la fameuse coalition qui laitt
en faveur du gouvernement parlcmca-
taire. Il fut réélu à Lille le 4 oun h
cette année, comme il l'avait été le S no-
vembre 1837; mais les orages suscite»!
cette époque par l'ambition penonorUr
de quelques membres de la Chambre det
députés ne permirent pas à cette anen*
blée de s'occuper des affaires dn pa}v
L'avènement du ministère du 13 ati
1839 {voy, Soult) prépara la foMcm «in
partis que devait consommer celai tiu
l'^mars, comme lui sorti du centre pu*
che. M. Henne(|uin ne \\% pas ra«rae«
ment de ce dernier, contre lequel il »e
serait sans doute tourné avec tout \r paru
légitimiste , malgré les rapports d^anti:?
que la coalition avait fonnés entre mv
IJne cruelle maUdie TéloignA de la cham*
H£N
(C49)
UEN
««, et il BMNinityviTement regretté de ses
•Uc^iies, le 10 février 1840 , à uo âge
!■! permeitait encore d^attendre de lui
le loD^ aenrioes.
Les opinions politiques de M. Henne-
fÊÊn ne doirent pas nous empêcher de
noKlre hommage à son honorable carac-
km. Ses adversaires aiment à reconnai-
bre que , si nul ne défendit la légitimité
■fcc un désintéressement plus loyal et
plos consciencieux , nul aussi n*a jamais
■oins que lui rarié dans son amour de
b patrie; toujours Tillégalité trouva en
hn on énergique antagoniste , et la cause
le la loi un défenseur intelligent autant
qne coorageux.
II. Hennequin, élu membre de la
chambre de discipline de l'ordre des avo-
cats en 1817 et en 1821, n'a pas cessé
depuis lors d'en faire partie. En 1825, il
commença, à la Société des bonnes lettres,
■■ cours de droit civil qui réunit toutes
les notabilités du barreau et de la presse.
Ostre ses mémoires, M. Uennequin a pu-
Uié une savante dissertation sur le Ré'^
^me des hypothèques ( 1 822, in-8°) , une
brochure sur le DiporcCj un Choix de
Ki Plaidoyers y précédé d^une notice par
ILTaUlandier (1 824, in-8<»),et son Traité
4e tégislation^ ouvrage remarquable qui
■alheoreusement reste inachevé.
A la suite de cette notice sur l'un des
bres les plus distingués du barreau
, nous devons une mention à son
n germain , M. Joseph-Framçois-
SaBaimi. Hennequin, né à GerbéviUiers,
CD Lorraine (Meurthe), en 1775, et fib
l'on avocat distingué du parlement de
Elancy, qui, en 1778, vint se fixer à Pa-
riii entra, lors de la première réquisition
[1 793}, dans le corps de la marine, y ren-
fie iTutilcs services, et fut successivement
iide-commissaire et commissaire en chef
iTeMaidre. U assista à plusieurs combats et
pnrconrat les deux hémisphères sur les
faiiseaax de l'état. Appelé dans les bu-
reaux du ministère de la marine ! en
1809, il y arriva au poste de chef de bu-
reau et prit sa retraite en 1838. — Les
fonctions administratives de M. Hen-
nequin ne lont pas empêché de cultiver
les lettres avec am< ur. On lui doit divers
iMvrages, dont nov itérons les suivants :
I* Esprit de f Encyclopédie ou Recueil
des articles les plus intéressants de VEn*
cyclopédie en ce qui concerne l'iûstoirey
la morale y la littérature et la plUloso^
phie^ etc. (Paris, 1822-23, 15 vol. in*
goj . 2o Essai sur la vie et les campa^
gnes du bailli de Sujfren ( 1 824 , in-
8") ; 3<* une Nouvelle traduction ilu Mi^
nistrede ^ûA<:/f<r/4l825,in.8*'); 4»un
Dictionnaire de maximes (1 828, in-8®).
La marine et ses principaux héros l'ont
particulièrement occupé : il a consacré
des notices à ces derniers dans la Galerie
des Contemporains y dans la Galerie jran^
çaiscy dans V Encyclopédie des Gens du
Monde y etc. Parmi celles qui figurent
dans le dernier de ces ouvrages, nous ci-
terons surtout Degrés, Duguay-Trouih,
DuQnxsHE, DuPERiiÉ, Flibustiers, etc.
Beaucoup d'autres hommes notables,
de diverses familles ont honoré le nom
d'Hennequin à diverses époques : Ay-
mar, évéque de Rennes, dévoué à la Li-
gue, mort en 1596; Jacques, chanoine
de Troyes, savant docteur en Sorbonne,
mort en 1660; Claude, chanoine de Pa-
ris, auteur de plusieurs ouvrages de théo-
logie, et frère du précédent, etc. A l'épo-
que contemporaine apfiprtiennent le lieu-
tenant général baron Hennequin, mort
en 1832, et le peintre d'histoire qui, en
1802, concourut avec Gros (voy.) pour
le Combat de Nazareth^ et, en Tan VUI,
exposa un autre tableau , Oreste tour^
mente par les Furies, Depuis la Restau-
ration , ce peintre a vécu dans la Belgi-
que. E. P-C-T.
HÉNOCH. Les livres de l'Ancien-
Testament font mention de quatre diffé-
rents personnages portant le nom d'H^
noch ou plutôt Chanoch; ce sont : 1^ le
fils aîné de Caîn {Genèse^ IV, 17); 2<* un
fils de Madian (G<;/i.,XXV,4); 3'' le fib
aîné de Ruben (Gen.y XLVI) ; 4^ enfin
le fils de Jared et père de Mathusala. Ce
dernier Hénoch est important à cause des
traditions que l'antiquité a rattachées à
son nom. U est dit dans la Genèse (V, 24),
qu'après avoir vécu dans la crainte de
Dieu il fut enlevé, et qu'i7 ne fut plus
(sur la terre). En ne se servant pas de
l'expression il mourut^ comme pour les
autres patriarches, l'auteur semble dire
qu'Hénoch ne mourut pas comme les au-
tres hommes (^ Hebr.flU^ 5), mais qu'il
HEN (6
passa immédiatement dans une meilleure
vie, comme Élie (2 HotSj II, 3, suiv.).
Un homme qui avait vécu dans Tinti-
mité de Dieu, comme Hénoch, devait
posséder de vastes connaissances et avoir
fait toute espèce de découvertes. Voilà
pourquoi l'ancienne tradition juive lui
attribuait Tinvention de Talphabet, de
Tarithmétique et de Tastronomie; voilà
pourquoi elle le considérait comme le
premier auteur et lui attribuait plusieurs
ouvrages. Parmi ceux-ci, le fameux /iV/v
d* Hénoch mérite de fixer un instant no-
tre attention.
Après avoir développé Thistoire des
Juifs jusqu'au temps des Macchabée»,
peut-être même jusqu'à une époque plus
éloignée , Pauteur termine ce travail par
la naissance de Noé ; puis il parle de la
mine des impies dans une dizaine de
chapitres, et du déluge dans plusieurs en-
droits. On voit quel désordre règne dans
son livre. La confusion est telle que quel*
ques savants ont pensé qu'il fallait attri-
buer ce désordre, non à l'auteur , mais à
celui qui aurait rassemblé pèle-méle des
fragments épars, attribués à Uénoch,
pour en faire un ensemble.
D'après le titre de l'ouvrage, les visions
cfu'il renferme étaient dues aux anges,
parce que le patriarche était un homme
juste et marchant dans la crainte de Dieu.
Il est envoyé auprès des anges déchus,
qui ont séduit les filles des hommes et
amené le mallieur sur la terre, afin de
leur annoncer leur punition. En songe, il
se voit transporté dans le ciel, où il arrive
auprès d'un mur de cristal qui entoure
un palais également en cristal. Les parois
et le plancher sont de même nature ; le
toit ressemble à des étoiles en mouve-
ment , et des chérubins de feu se mêlent
aux éclairs. A cette vue , Hénoch, sai&i,
tombe sur son visage tremblant et hors
de lui-même ^ch. XIV, lO-IS). Bientôt
il voit le trône de Dieu : un être grand
et majestueux y e^t assis; ses vêtements
•ont plus brillants que le soleil et plus
blancs que la neige; aucun ange ne sau-
rait pénétrer juivqu'à lui pour voir sa
face; nul mortel ne saurait le regar-
der; un feu l'enveloppe, et personne d'en-
tre toutes lesmyriad<*sf|ui l'entourent ne
/leut 9*ij>prochcr d« lui. Il o'a jamais be-
50 ) HEN
soin de délibérer avec qui que ce toit;
cependant il est entouré de m illien et
saints qui ne le quittent ni jour ni mvA
(V, 17-24). Ces passages et bien d'aaUfi
encore rappellent les visionade Daniel et
plusieurs chapitres de TApocalypse. Col
de la ressemblance avec ces livres, nr»
tout avec le premier^ que ptuaieiir» »-
vants ont cm pouvoir coDclore que aociv
auteur leur a dû, sinoo tonte Tidée ds
son poème, du moins la majeure partit
des images dont il l'a chargé.
Uénoch (XVII, 5 et suiv.) parvicatcu*
suite auprès des sombres montagnes qai
produisent l'hiver, auprès des sourrcs da
fleuves, des cavernes qui renferment les
vents, et jusqu'aux extrémités delà tcne,
à l'endroit où le firmament s^abaisw mr
elle. Il voit sept étoiles semblables à d*ia-
menses montagnes de feu : ce sont des es-
prits déchus qui s'étaient révoltés ronirt
Dieu; près de là, il trouve les anges qv
ont séduit les fillesdes hommes et qui at-
tendent leur jugement; plus loin, il ca-
tend la voix d'Abel qui crie encore ta
ciel et qui accusera son meurtrier jnsqal
ce qu'il n'y ait plus de descendants di
Caîn sur la terre ; puis il arrive aapni
de l'arbre de la sagesse, dont le firnit t
tenté le premier couple, contrairencaC
à la volonté de Dieu. Viennent ensuite ck
XXXVII, suiv.) trois paraboles, ~n«f
l'auteur les appelle , et qu'on appelIcTait
mieux discours poétiques, mais dontnoai
ne pouvons donner ici l'analyse.
La seconde partie du livre n*eat ym
moins riche en idées poétiques , dégagrei
de cette enflure qu'on ne trouve que trof
souvent chez le» poètes orientaux. Les ta>
bleaux sont tracés à grands traits, les ac^
cemoires sont négligés; les transitions «oal
brusques, inattendues, quelquefob dans.
Certains passages nous rappellent les plu»
beaux morceaux de la poésie romantique:
aussi ne pouvons- nous souscrire an ;••
gement qu'un savant illustre, M. de Sarv,
a porté sur ce livre en disant qu'il oC
difficile de rien trouver de plus ridirak
et de plus ennuyeux , si Ton excepte I0
livres des Sabéens.
Ce livre apocryphe (car il n*a jamais
été admis dans le canon de TAncsea-
Teitamenl, si ce n'est par les rkrHie»
d'Ethiopie), était connu et fort «stime d«
HEN
ps de Jésus-Christ, comme le proaTe
«■ pssBi^ de saint Jade (Ép.yyers» 14
et IS), où Tautear de cette épitre sV
k des personnes qui en admettaient
riospitation divine. Plusieors pè-
de l'Église font mention de cet écrit,
et Tertollien, qui en parle dans différents
punies de sesonvrages, attribue an Saint-
Esprit les prophéties qui y sont conte*
■■es; saint Jéràme le compte parmi les
sûtes ÉGritures,quoiqu'il le nomme apo-
cryphe; saintAosustin, au contraire, tout
mattrilioant à Hénoch de Téri tables pro-
pbéties, parce que Vépttre de saint Jade
k dit, nie cependant formellement Tau-
AcDticité de ce livre (ZV civ.Dei^ XV, 24;
XVUI, 38). Avant lui, Origène, en répon-
4uit aox objections de Celse, s*était pro-
aoocé dans le même sens. L'opinion de
ttiat Aogastin,probablement admise dans
depuis ce père, parait avoir été la
de la perte du texte original et de
oe qo''oD oVn a retrouvé une traduction
plète qu*en 1773 (le fragment le
étendu qui ait été conservé par les
se trouve dans différents passa-
de la chronographie du S3mcelle). A
époque , le voyageur anglab Bruce
apporta en Europe trois exemplaires de
la version éthiopienne du livre d'Hénoch,
et de DOS jours un de ses compatriotes,
Bicfa. Laurence, en a publié la première
traduction complète (Oxford, 1 82 1 ), dont
la première partie a été traduite en alle-
par Hoffman (léna, 1833); la se-
Ta été sur un manuscrit éthiopien
rapporté tout réceamieot de TAfrique
par le voyageur Rûppell. Avant Bruce, on
n'avait que les fragments réunis par Fa-
lirîcîtts dans le Codex pseudepigr. Fet* -
TeMi. (Hambourg, 1722, p. 160, suiv.).
s recJierches modernes ont établi
beaucoup de vraisemblance que Tau-
, qui se sert de préférence du feu
symbole, parait avoir vécu au mi-
fieu de Sabéens ou de Ghèbres, peut-être
dans les environs du Pont-Euxin. Son
bot était probablement de relever Tes-
prît abattu de ses compatriotes par des
peintures brillantes du bonheur des jus-
tes et de la ruine des impies; peut-être
aussi n*a-t-il cherché, dans son poème,
qu\Em champ pour donner un libre essor
ans rêves de son imagination. Ce qui pa-
( est ) HEN
ralt eertain, c'est qu'il n'était pas chré-
tien comme l'ont cru certains savants;
car, dans ce cas, on trouverait chez lui
bien plus d*allusions à la religion chré-
tienne et à l'histoire de Jésus-Christ, sur-
tout dans les passages où il est question
du Messie (XL VI, 1, suiv.; LI, 4; LXI,
1, suiv., etc.). Presque toutes ses idées
religieuses paraissent au contraire pui-
sées dans l'Ancien-Testament , ou dans
les autres religions de l'Orient. Tous les
noms qu'il donne aux anges sont aussi
d'origine hébraïque et attestent que l'au-
teur était Juif. Cependant le texte grec ,
tel que les anciens Tout conservé, peut
très bien être le texte original du livre : il
est plus pur que celui d'une grande par-
tie des livres du Nouveau -Testament.
Quant à l'époque où le livre d'Hénoch
fut écrit, elle est très incertaine , mab à
coup sûr très ancienne. Sur l'intégrité du
texte et sur tout ce qui se rapporte à cette
question, on peut consulter l'ouvrage
Enoch resitiuiui jOran attempt to se^
paraiefrom the bocks of Enoch the book
quoted bf S.Judey Londres, 1836-38.
Quant à la version éthiopienne, nous
croyons que c'est effectivement une tra-
duction de l'ancien livre d'Hénoch : tous
les passages cités par les pères de l'Église
et par le Syncelle s'y retrouvent, et les
différents manuscrits rapportés en Eu-
rope avant ou après Bruce, et par œ
voyageur lui-même, sont conformes en-
tre eux pour le texte, quoiqu'ib diffèrent
pour la division en chapitres. La biblio-
thèque du Vatican possède, à ce qu'il pa-
rait, le plus ancien de ces manuscrits.
Le livre dont nous venons de parier ne
doit pas être confondu avec le Itpre d'Hé-
noch sur ramitiéy traduit de l'hébreu
par M. Pichard (Paris, 1838), ouvrage
rabbinique qui n'est pas attribué à Hé-
noch comme auteur, mais où le nom
d'Hénoch est cité en tête de ceux de plu-
sieurs autres philosophes. L'auteur pa-
rait être Rabbi Moïse Séfardy ou Pierre
Alphonse, mort en 1110; il l'a composé
d'après les proverbes, les allégories et les
fables des philosophes arabes les plus es-
timés. U en existe trois versions en lan-
gue romane, dont Tune, en vers, a été im-
primée en 1760 par Barbazan et en 1808
par Méon ^ une autre, également en vers, a
HEN
(652)
HEir
été publiée par la société des bibliophiles
en 1824, et la troisième, en prose, aux
frais de la même société, en 1834 (p. 50
et 5 1 de Tintroduction de l'ouTrage du
jeune savant cité plus haut et qui récem-
mentri839]aétéenlevéauxlettres).TH.F.
IIÈNOTIQUE ou ÉifOTiQUE, Evûrc-
xov^, Èdtt d'union publié Tan 482 de Tère
chrétienne par Tempereur Zenon, à la
sollicitation de Pierre Monge , patriar-
che d'Aleiandrie , et d'Acace , patriar-
che de Constantinople. L'empereur com-
mence par exposer les suites déplorables
de la division au sujet du concile de Chai-
cédoine [voy.)y et la nécessité d'y mettre
un terme par la réunion des églises. Arri-
vant ensuite aux moyens de faire cesser
la division, il manifeste ainsi sa doctrine :
a Nous ne recevons d'autre symbole que
celui de Nicée , confirmé à Constantino-
ple et suivi à Éphèse. Nous recevons
aussi les douze chapitres de Cyrille , et
nous confessons que Notre Seigneur Je-
sus-Chrbt, Dieu, fils unique de Dieu,
qui s'est incarné en vérité , consubstan-
tiel au Père selon sa divinité, et consub-
stantiel à nous selon son humanité, le
même qui est descendu et s'est incarné
du Saint-Esprit et de la vierge Marie,
mère de Dieu, est un seul fils et non
deux. Nous disons que c'est le même fils
de Dieu qui a fait des miracles et qui a
souffert volontairement en sa chair. Nous
ne recevrons aucunement ceux qui divi-
sent ou confondent les natures ou admet-
tent une simple apparence d'incarnation;
mais nous anathématisons quiconque
croit ou a cru autre chose, à Chalcédoi-
ne ou en quelque concile que ce soit,
principalement Nestorius et Eutychès.
Réunissez - vous donc à TÉglise notre
mère spirituelle , étant dans les mêmes
sentiments que nous. »
L'Énoticon , non-seulement n'admet-
tait pas le concile de Chalcédoine au même
rang que ceux de Nicée, de Constanti-
nople et d'Éphèse (vor. Coîi<:ilrs\ mais
il semblait même lui attribuer des erreurs :
aussi fut -il rejeté |>ar le pa|>e Simpliciuset
par un grand nombre de prélats. Au lieu
de rapprocher les esprits, il augmenta la
division. Les uns le blâmèrent parce qu'il
[*) Ut tvsM, faois verbe fufmv <i« i', un.
allait trop loin , les autres lui
rent de ne pas aller assez loin. Les a»
tholiques ne pouvaient se départir de la
souscription aux décisions du concile ia
Chalcédoine, les eutychiens aaraieat %oa-
lu que la doctrine de leur maître fût épar-
gnée : il se trouva donc trois partis ^
se haïssaient mortellement. Zenon finit pv
protéger ouvertement les eutychiens, son
successeur Anastase en fit de même; mi
Justin qui succéda à Anastase, et Jnrtî*
nien qui vint après oelni-ci, protégerai
les catholiques partisans du rondkii
Chalcédoine. Ainsi s'anéantit le souvcm
de l'Énoticon, qui n^avait produit pfm
du mal. J. L.
HENRI ou HE!raT I-VII, rob on em-
pereurs d'Allemagne , appartenant an
maisons de Saxe, de Franoonie on »-
lique , de Souabe et de Luxembonrg, €l
dont le dernier mourut en 131 S.
Henei I*' r Oiseleur^ en allemand d^
rogler ou der Finkler (en lalin amceps^
ainsi surnommé parce que les envojéi
des princes allemands qui venaient hi
annoncer son élection l'avaient tromi
dans une aire d'oiseleur, régna de 919 à
936, et fut le premier roi d'Àllcai^
de la maison de Saxe. Fils d^Otbon ni>
lustre, duc de Saxe , à qui déjà la digaili
royale avait été ofTerte, en 913 , et ^
l'avait refusée, il naquit en 876 , et de-
vint , après la mort de son père , naltii
des duchés de Saxe et de Thuringe. Li
roi Conrad I*"' lui en dbputa la
sion , et lui fit la guerre; mais il
dans son entreprise. Voyant approchera
fin , Conrad recommanda lui-nêmc Mt
rival aux princes allemands, coamc h
plus digne de le remplacer et comm
rhomme le plus capable de rétablir Tof^
dre dans le royaume. En con^rqueact,
Henri fut élu à Friular, Tan 919.
Dès son avènement, il eut à combann
des troubles au dedans et des cnocai
au dehors; mais il étoufTa les unseï trio»
pha des autres par son ascendant, m
sages mesures et par sa bravoure. Le
ducs de Souabe et de Bavière durent s
soumettre. Quant à la Ix>rraine, deu
chée de TAllemagne par les Franc» orô
dentaux, il la réunit de nou^ean à TEai
pire (923), et lui donna un duc pua
gouverneur. Pirndant les troubles qui dl
HEN
(653)
HEN
«olaîmt rAIIemagney les Hodgrois y
it soaTent fkit des iovasions , sans
beaiiGoap de résisUnce, et lui
imposé an tribat annuel. Depuis,
«o chef bon^b ayant été fait prisonnier,
Knrî lui rendit la liberté sans rançon, et
obdnl par là, en 924, un armistice de neuf
«■s y sans payer de tribut. Dan3 cet in>
«erralle , il réforma la tactique militaire
de sa nation , eierça las troupes, et donna
aartoat une autre or(;anisation à la cava-
lerie , qui , chargée d*armures pesantes ,
■iWait pu tenir contre la cavalerie légère
èm Hongrob; il fit aussi mieux fortifier les
filles iléjà existantes et entourer de murs
Itt places ouvertes. Sur neuf seigneurs et
IcMnines libres qui habitaient la campagne,
^ fat tenu de venir demeurer dans ces
vffleSy et d^y avoir pour ceux qui restaient
QD diehors des logements tout prêts en
cas cToDe attaque ennemie , et de garder
les provisions et vivres apportées desalen-
Ésaûrs. Henri transféra aussi dans les villes
loaiies les assemblées du peuple où Ton
iélibérait sur les affaires publiques. De
Dette manière, il se forma peu à peu un
:, à qui TAllemagne, ainsi que
pays, dut principalement sa ci-
^isation ; car les villes donnèrent asile»
JKK métiers, et bientôt les fabriques, les
manafactures et le commerce concouru-
ffeot pour les enrichir.
£o s^occupant ainsi de l'organisation
de ^Allemagne , Henri TOise-
ne négligea pas d'assurer les (ron-
de son royaume sur d'autres points.
Four empêcher les incursions des Nor-
ou des Danois, il alla porter la
chez eux , et il étendit par là les
limites de l'Allemagne au-delà de l'Ei-
der jusqu'au Sleswic, où, après avoir
ibndé une colonie saxonne, il établit,
en 931 , un margrave. Il soumit en-
suite les Hévelles dont le Havel porte
le nom, et d'autres tribus sla-
du pays de Brandebourg (926-
^), ainsi que les Daleminzes du pays
de Misnie, alliés constants des Hongrois
(727), les Milziens dans la Lusace (928),
ainsi que les Bohèmes; institua les mar-
graviats de Misnie et de la Saxe sep-
tentrionale, qui formèrent plus tard le
Brandebourg. Lorsque l'armbtice de 9
ré, il refusa le tribut réclamé : alors lés
Hongrois entrèrent avec deux années en
Allemagne par la Thuringe et la Saxe.
Henri les défit totalement en 934, près
de Merscbourg qu'ils assiégeaient. Cette
victoire célèbre qui 6ta pendant long-
temps aux Hongrois toute idée de faire
de nouvelles invasions en Allemagne, fut
le fruit de ses réformes dans la tactique
militaire et de l'autorité qu'il exerçait sur
les Allemands jaloux de prêter aide et
assistance à un prince dont ils reconnais-
saient toutes les brillantes qualités. Henri
était sur le point d'aller en Italie pour se
faire couronner empereur à Rome , lors-
que la mort vint déjouer ce projet. Il
mourut, en 936, à Memleben, et fut en-
terré à Qaediinbourg dans la cathédrale
fondée par lui.
Son fils et successeur Othon I*' (voy.)
marcha sur ses traces et continua l'œu-
vre qu'il avait commencée.
Hekei h , dit ie Boiteux et aussi le
Saint y régna de 1002 à 1024, d'abord
sous le titre de roi, et sous celui d*em-
pereur depuis 1014, année dans laquelle
Benoit VIU le couronna à Rome. Il était
né en 972 et succéda à son père, en 995,
dans le duché de Bavière. A la mort de
l'empereur Othon III , de la maison de
Saxe , il se trouva être son plus proche
agnat , et il réussit à se faire élire, mais
sous certaines conditions. Son règne fut
glorieux : il battit les Polonais, donna
un duc à la Bohême, soutint le pape
contre les Byzantins , fit la conquête de
la Fouille et céda une portion du terri-
toire aux Normands, ses auxiliaires dans
cette guerre. Très dévaué au pape, il lui
fit de grandes concessions, et comme il
fonda aussi des évêchés et des chapitres,
comme il contribua à la conversion des
Hongrois en donnant sa sœur Gbèle pour
femme au roi Etienne {voy. ), qui se fit
baptiser, il fut canonisé, et l'Église célèbre
sa fête le 12 juillet. Henri II mourut,
sans laisser d'enfants, en 1024. S.
Henri IU, dit le Noir y le Barbu et
aussi le PieuXy fils de l'empereur Con-
rad II, de la maison salique ou de Fran-
conie {yoyj)^ régna, après lui, de 1039 à
1056.11 était né, l'an 1 0 1 7 , à Osterbeck
dans le pays de Gucldre. Du vivant de
ans conclu avec les Hongrois fut cxpi- | son père, en t027, il avait déjà reçu le
tIEN ( 654 )
titre de roi d'Allemagne. La natare et
réducation lui avaient donné les talents
et le caractère nécessaires pour régner en
souverain absolu, et il sut toujours tenir
rÉglise sous sa dépendance. LÀ première
fois qu'il passa les Alpes, en 1046, il
destitua trois papes, et en intronisa un
nouveau dans la personne de Clément II ;
ce fut des mains de ce dernier qu*il re-
çut la couronne impériale. Henri III
consolida tellement son influence sur l'é-
lection de l'évéque de Rome , que, tant
qu'il vécut, les Romains se conformè-
rent sons ce rapport entièrement à ses
volontés. Son ascendant n'était pas moins
assuré sur tout le clergé de son em-
pire. Sans son consentement, aucune
charge ecclésiastique supérieure ne pou-
vait être conférée, et personne n^aurait osé
disposer des biens de l'Église. Quant à
tes barons et à ses vassaux, il leur faisait
sentir son bras de fer en les tenant sous
le joug le plus absolu. Pour maintenir
■on autorité dans les duchés et les comtés,
ou il en investissait quelques seigneurs,
ou bien il les laissait vacants selon son
bon plaisir, voulant peu à peu détruire
dans les esprits cette idée que les ducs
étaient nécessaires pour gouverner le peu-
ple allemand, et rendre celui-ci favora-
ble à son projet de transformer TAl-
lemagne en une monarchie dépendante
seulement du roi. Il régna tout-à-fait ar-
bitrairement, mais il montra dans toutes
ses entreprises du courage et de la fer-
meté. Henri III finit par s^aliéner tous les
États de son empire; toutefois le clergé
lui donna le surnom de Pieux , à cause
Ai sou attachement presque superstitieux
aux prati(iues religieuses, ({ui n*était peut-
être qu*une fausse dévotion. Il mourut ,
en 1056, à Botfeld, près de Blanken-
bourg, après avoir fait élire, trois ans au-
paravant, son fils pour son successeur.
Ce fut Hknri IV, dont le nom devint
si fameux dans l'histoire de la lutte en-
tre Tempire et le sacerdoce, et qui régna
de lOôGà 1106. >éle 11 nov. 1050, il
n'avait «|ue cinq ans à la mort de son |>ère
Henri IH. Placé d'abord sous la tutelle de
•a mère Açnw, le jeune prince y fut bien-
tôt soustrait par la ruse de rarchevéque de
Cologne Hannon , tpii , sous prétexte de
lui faire faire une promenade en bateau
HEN
sur le Rhin, l'emmena à Cologae. Hi» .
non, de concert avec les archevéqaa 4i r
Mayence et de Brème, s'empara aion ék f
gouvernement de l'Empire. A Tige dr U ^
ans, Henri prit, à la diète de Gotkr, la I
rênes de TéUt; mais rinfloenoe que Tv- ^
A
chevêque de Brème {voy. AnaLBiaT)
exer^it sur lui, et les princtpct foncMi
qu'il lui incalquait, excitèrent bieolic
un vif mécontentemeot. Ce mécootmi»
ment éclata surtout en Saxe, où Hem
s'était livré à beaucoup d^actei de
lence, en retirant un grand
de franchises accordées par aes prédéns»
seurs, et où, pour dompter les Saieai,
il élevait partout des châtcnnx dont b
garnisons écrasaient le pays. Les Saxos
se réunirent aux habitants de la Thonafi
opprimés comme eax, et leors
trances sérieuses avant été
avec mépris, ils prirent les ai
sèrent Henri de la Saxe, détmisireat mm \^
grande partie des cbâlenux qv*il avife \
construits, et le forcèrent de soicriw i f
un accommodement, où Ton conviai è fi-
la démolition des châteaux, entre
de la Harzbourg. Mais les édifices
tigus à ce fort, ainsi que Tèglbe, ilevaMl
être respectés. Cependant cette dcraicK
ayant aussi été saccagée par «ne treap I
de séditieux, Henri IV dénon^ les Satoai
comme sacrilèges auprès du pape, à ^ '.
il fournit de cette manière roccnsioe du*
tervenir en qualité de juge. Les Saïaai
offrirent toute espèce de répara tioas, ■«
Henri vint les surprendre à rimpro«iflk
avec une armée considérable, et les iits-
qua. Tan 1075, près de LangensaUaar
rUnstrutt, où ils essuyèrent nne grsair
défaite. Henri fit prisonniers toas Iran
princes et leurs nobles, les envoya iato
d*aulres pays, et traita le peuple en vain-
queur irrité. Les Saxon«, réduits à l'ft*
trémité, en appelèrent à leur tour au paft,
et op|KMèrent aux plaintes de Henri l««n
propres griefs contre ce prince. Leunr^
clamations étaient appuyrcH par celle» ir
différentes ctmtrées de l'Empire.
Grégoire VII (iir»r.^, qui remarpMii
depuis longtemps les dëportemenls «hi
jeune roi d* Allemagne , crut que le wk*^
ment d*agir était arrivé, et pmfiu K«-
bilement des circonstance» poar au^niMv-
1er Tautorité du Saint-Siège. Il
HËN
(655)
ItEN
peine d^excommimicfttion, de
ipamitre à Rome devant un concile
justifier (1076). Henri IV fit si
attention aox menaces du pape qu*il
an contraire les évéqnes assem-
yés par son ordre à Wonns à se sous-
baire à Fobéissance qu^ik devaient au
ckef de TÉglise. Alors Grégoire excom-
Mmia {vof. p. 101) le roi, qui, ayant
par sa conduite amassé les haines contre
lu , se vit bientôt atMindonné de tout
le monde et en danger de perdre la cou-
Dttus cet embarras, il dut se déci-
à aller en Italie pour prier le pape de
Texcommunication fulminée contre
in. U rencontra Grégoire à Canosse dans
b pu js de Modène, près de Reggio, dans
■B cliàtean-fort de la comtesse Mathilde
le Toscane, amie de Grégoire VII, et chez
M|aelle celui-ci s'était retiré pour sa pro-
ire sûreté. Pendant trois jours consécu-
ifc, Henri parut en costume de pénitent
la oour du château, sans réussir à se
admettre en présence du pontife ; et
fiit que sous les conditions les plus
qu'il obtint enfin son pardon. La
oondiiite arrogante du pape produbit
■i effet contraire à ce qu'il s'en était pro-
■iib Les grands d'Italie, depuis longtemps
■èeontents de Grégoire VU, vinrent of-
frir leur assistance au roi déchu.
Cependant les princes allemands avaient,
àrinstigationdupape, éluroi (en 1077),
àForchheim, le duc Rodolphe de Souabe.
-i retourna en Allemagne, et fut assez
pour vaincre son rival, qui perdit
la vie dans la mêlée (en 1 080). Les autres
compétiteurs que le pouvoir sacerdotal
•t hâta d'opposer à Henri, Hermann
de Luxembourg, et Eckbert, margrave
de Thuringe, réussirent encore moins à
le détrôner. Grégoire Vil, poussant plus
loin ses prétentions, enleva aux rois d'AI-
;oe le droit de donner l'investiture
évèques, et lan^ de nouveau les
Ibndres de l'Église contre Henri; mais
celol-ci le fit lui-même destituer comme
hérétique et sorcier au concile de Brixen
(Tyrol), en 1080, par les évèqoes alle-
aundset italiens. L'année suivante, Henri
alla en Italie à la tête d'une armée pour
se venger de Grégoire, qui s'enferma dans
le fort Saint-Ange et qui, après s'être
réfugié chez les Normands de la Calabre
(voy. GuiscAmn), mourut à Saleme ,
en 108^. Henri IV, maître de Rome ,
se fit couronner empereur par le pape
Clément UI nommé par son crédit.
Cependant, en Allemagne, Conrad,
fib aine de Henri , s'étant joint aux mé-
contents , marcha contre son père ; mab
il ne put se maintenir, et, abandonné de
ses partisans, il mourut en 1 101 à Flo-
rence. A la demande pressante de Hen-
ri IV, les princes d'Allemagne désignèrent
pour lui succéder son second fib Henri.
Mab fib non moins dénaturé que l'antre,
celui-ci se révolta à son tour contre son
père, le fit prisonnier en 1 1 OS, et le força
ensuite à Ingelheim de déposer son anto-
rité. Henri IV fit une dernière tentative
pour reparaître sur la scène; mab aban-
donné de tous, il passa le Rhin et se réfu-
gia à Liège. Le peuple était prêt à prendre
sa défense, lorsqu'il apprit sa mort arrivée
le 7 août 1106. Henri termina ses jours
dans une grande indigence, et, comme il
était encore sous le poids de l'excommu-
nication, il ne fut enterré solennellement
à Spire que cinq ans après.
Ce prince fougueux , bien doué de la
nature, mab perverti dans sa jeunesse
par la mauvaise éducation que lui donna
un prêtre indigne, causa lui-même ses
malheurs par son caractère opiniâtre et
inflexible. Capitaine dbtingué, aussi brave
qu'audacieux, Henri IV, vainqueur en
6i batailles, aurait exercé sur l' Alle-
magne une grande influence s'il n'avait
pas eu pour adversaire un homme vive-
ment épris de sa mission et dont rien ne
pouvait faire fléchir la ferme et puissante
volonté.
Henri V, fils de Henri IV, régna de
1106 à 1125. Il élaitnéen 1081. Malgré
sa conduite dénaturée envers son père, il
dut aux menées du pape Pascal II d'être
proclamé roi d'Allemagne à Mayence en
1 1 06, du vivant même de ce prince ; mab
à peine fut-il monté sur le trône qu'il
s'éleva contre les prétentions de la cour
de Rome, et cela précisément au sujet de
l'investiture des évêques d'Allemagne :
aussi la lutte recommença-t-elle aussitôt.
En 1111, Henri épousa Mathilde, fille du
roi d'Angleterre Henri I«% et la riche dot
de cette princesse lui procura les moyens
de traverser les Alpes pour se faire cou-
HEN
(656)
HBII
ronnér empereur à Rome. Cependant Pas-
cal n'ayant voulu sacrer Henri V qu'à la
oondition qu'il lui concéderait formelle*
ment les droits déjà réclamés par Gré-
goire VU, et les évèques ne songeant qu'à
envenimer la querelle, Henri résolut d'en
finir par un coup d'éclat. Il fit enlever le
pape sur les marches de l'autel pendant
qu'il disait la messe, et massacrer dans les
rues de Rome tous ceux qui lui résbtaient
ainsi qu'à ses troupes. Après une captivité
de deux mois, Pascal céda. Henri Y fut
couronné empereur sans conditions, et
obtint la permission de faire ensevelir les
ossements de son père en terre consacrée.
Mais des troubles en Allemagne ayant
rappelé Henri d'Italie, et l'ayant obligé
de combattre, avec le duc dU Soiube, con-
tre Lothaire, duc de Saxe, le pontife pro-
voqua de nouveau contre lui la révolte
dans la péninsule et parmi les princes al-
lemands de l'Empire, déclarant n'avoir
cédé qu'à la violence dans la paix qu'il
avaitconclueavecl'Empereur. Cette lutte,
entretenue particulièrement par l'arche-
vêque de Mayence et par l'évéque de
Wurzbourg, désola l'Allemagne pendant
deux ans. Henri V retourna en Italie, et
força Pascal à se réfugier dans la Pouille.
Après la mort de ce ^ape, arrivée bien-
tôt après, les cardinaux élurent Gélase H.
Henri, mécontent de ce choix, fit élire de
■on côté l'archevêque de Braga, Bourdin,
sous le nom de Grégoire VUI (voy.), Gé-
lase alla à Vienne, y réunit un concile, et
excommunia Henri. Son successeur, Ca-
lixte II, renouvela cette excommunication
au concile de Reims. Ces circonstances,
jointes aux révoltes fréquentes des grands
de l'Empire, forcèrent enfin Henri de cé-
der. Il signa, en 1122, le concordat de
Worms, par lequel il renonçait au droit
d'investir les évéques de l'anneau et de la
crosse, et abandonna à toutes les églises
le choix de leurs prélats; mais les élec-
tions des évéques et des abbés de Tem-
pire allemand devaient se faire en pré-
sence de TFlinpereur , et ces prélats de-
vaient recevoir de lui l'investiture de leurs
possessions et de leur autorité séculière.
Pour occuper au dehors seâ vassaux tur-
bulents, llriiri rliorriia un prétexte pour
faire In guerre ii la France ; ni«-ii.H avant
qu'il put mettre ce Y»to'^K-d c\éculion, la
mort le surprit àUtrecht le If M
Henri V, après s'être moalrt i
vais fils, fut un roi sans éMigi
foi et sans religion. Sous soa wi{
vassaux et feudauires de la ce
se rendirent indépendants, et, pe
blesse, le fractionnement politiqa
tional de l'Allemagne se trouva po
dire sanctionné pour tous les I
venir. Henri V fut le dernier n
race des empereurs de la maison d
conie (voy,). Il eut pour Miecew
thaire de la maison de Saxe, ^
de 1125 à 1137, et la conrou
ensuite sur la tête de Conrad III (d
à 1152) et de Frédéric I*' B«è
tous deux de la maison de Sooifc
HOHENSTAITFFEH et FaKU^EIC.
Henei VI, qui régna de 1 iMi
appartenait à la même maison,éli
Barberousse et de Béatrice de Bn
Il naquit en 1165, fut courowii
Romains dès 1 169, et fut chaifèi
vemement de l'Empire pendaatf
de son père qui, comme on sait,
la Croisade. Célestin IH poaa la ei
impériale sur la tête de Henri VI,«
une tentative que l'Emperear É
époque contre Naples et la Sicili<
mais réussit trois ans après et U
ce royaume. Ce fut lui qui reliHl
nier Richard Cœur-de*Lioo (t
lui manqua de parole, mêaM i|
avoir extorqué une forte rançoa.i
ma duc de Souabe son ttin 1
(1192); et celui-ci étantmort,illi
pour successeur son autre firèm, Il
auquel il céda aussi la T
l'héritage de la comtesse
il prit la croix et mena une
mande en Sicile, où il devait s^
pour la Palestine; mais son
plutôt d'assurer la soumi»aoo été
et il mourut à Messine en 1 197.
Hf.nei VII, qui régna de IMIi
était fils de Henri II , comte dtl
l>ourg , et fut appelé au trône Itl
vembre 1 308 , après la OKirt £Êi
et un interrègne de 7 mois. Ctfl
rite d'être remarqué, c*est qnsti
verain fut le premier empMftf ■
par le collège seul des priDcotfM
sans le concours des autres CiaftAI
pire. Ce fut surtout par la
HEU
(657)
H£N
dément V que Henri l'emporta
coDcurrenty Charles de Valois,
lîtôl après son ayénement, Henri re-
la eomme un deToir de poursuivre les
rtriers d'Albert V : Jean de Souabe,
Mmmé le Parricide y fut mis au ban
ITmpire et périt bientôt après; les
«I furent exécutés. En mariant son
letn avec l'héritière de Bohême, Hen-
H assura ce royaume à sa famille, au
inent du duc Henri de Carinthie ,
ritier le plus proche. Il fit ensuite une
kdilion en Italie , soumit le Milanais
Wf^ le 1 1 janvier 1311, l'archevêque
lacer sur sa tête la couronne de fer
ii Lombardic. Une révolution ayant
té dans la Haute-Italie, il l'étoufla par
«te des armes, prit Crémone, Lodi et
cia, marcha contre Rome,occupée par
loupes de Naples, et où les Orsini et
lolonne étaient en guerre ouverte.
i s*empara de force de la ville, et y
toronné, le 2 9 juin 1313, empereur
m par trois cardinaux dans l'église
dnt-Jean de Latran, tandis qu'on se
it el qu'on pillait encore dans quel-
quartiers de la ville pontificale. Il
Dsaite au ban de l'Empire le roi Ro-
de Naples, se porta contre Florence
loques, et menaça leurs habitants de
Wt s'ils ne se soumettaient pas de
is ils se défendirent avec courage,
i VU, qui marcha alors contre
M y mourut subitement à Buoncon-
I, le 24 août 1313, empoisonné
•être , comme on l'a prétendu , au
u d'une hostie que lui présenta un
ncain. Cependant le fils de Hen-
I, le roi Jean de Bohême , déclara,
us après, par un document formel
m dominicains ne s'étaient pas ren-
mipables de ce crime. Immédiate-
après la mort de Henri VH , son
i fut excommunié par Clément Y,
proscription prononcée contre Rô-
le Naples fut levée. Après un in-
pe de 14 mois , Louis IV ou le Ba-
anooéda à Henri VH, le dernier
mur d'Allemagne qui porta ce
CL.
'MWLl , rois de France. Il y en a eu
idans l'intervalle de 1031 à 1610.
qu'on a qualifié de Henri Y n'a
comme roi
par une fraction peu nombreuse du parti
ïégitimbte , qui n'est lui-, même qu'une
faible minorité au sein de k nation fran-
çaise. Nous nous sommes expliqués sur
ce point à l'art. Bordeaux (duc de),
Henri I^', fils de Robert tt petit-fils
de Hugues Capct, régna de 1031 à 1060.
Il en a été suffisamment parlé à Tart.
Capétiens (T. lY, p. 679). Foj. aussi
Anne de Russie (femme de Henri I^). S.
Henri U naquit à Saint-Germain-en-
Laye, le 31 mars 1518. Il était fils de
Françob V^ et de Claude de France. Son
avènement à la couronne (1547) eut
pour résultat immédiat un brusque chan-
gement dans la direction et le personnel
des ministères. Dans les dernières années
du règne de Françob I^'', tout s'était fait
par les ordres et sous Tinfluence d'une
favorite, la duchesse d'Etampes. Celle-
ci et ses ministres furent congédiés et
firent place à Diane de Poitiers (voy,)^
duchesse de Yalentinob, et à ses créatures;
les affaires furent alors conduites avec
plus de promptitude et de fermeté.
Le premier soin de Henri H fut de
risiter ses provinces et de connaître par
ses yeux le véritable état du royaume.
Henri possédait quelque chose des bril-
lantes qualités de son père, sa bravoure
chevaleresque et jusqu'à ses faiblesses * :
aussi cette tournée en son royaume de
France lui acquit une grande popularité.
U en avait besoin, si l'on songe qu'il avait
à lutter à la fois contre l'ascendant encore
si redoutable de Charles-Quint,et à com-
primer des ambitions toujours remuantes
autour de lui. En 1549, la guerre est dé-
clarée à l'Angleterre qui refusait de livrer
Boulogne, dont elle avai t consenti la remise
dans un traité signé sous François I*'; et,
après quelques actes d'hostilité , Boulo-
gne est rendue à la France. Mais, en 1551,
une guerre plus sérieuse s'engage en
Italie. Henri U réclamait et voulait ar-
racher au pape les duchés de Parme et
de Plaisance. Le pape invoque le seoouis
de Charles-Quint , et Henri II fait avai-
cer simultanément , dans le Piémont d le
Parmesan , ses armées conduites par «eux
habiles généraux , le duc de Brissar et le
maréchal de Termes. Malgré leurs bril-
(*) Il avait surtout les défaotf de
^été reconnu comme roi, smon | çoi't'l»'. fo/. Frahce,T. XI,p.54o.
Ençjrchp. d. G. d. M, TomeXHI. 4^
Fran-
S.
uen
(658)
tau
lanto succès, comme la guerre n'ayait
pas encore été déclarée eutre le pape et
TEmpereur , ils s'arrêtent et consentent
à une suspension d'armes. Mais la ligue
des princes protestants, menacés par
Charles-Quint dans leurs croyances reli-
gieuses, donne aussitôt à cette guerre un
nouvel intérêt , un champ plus étendu.
Henri se déclare le protecteur de la ligue,
marche au-devant des princes, prend
(1552) Toul, Metz et Verdun, chefs-lieux
des évêchés de ce nom , et s'empare du
duché de Luxembourg , conquête qui
fut bientôt compromise et perdue par
les fautes de son fils , le duc d'Orléans.
Abandonné tout4-fait par ses alliés qui
traitent séparément avec TEmpereur,
Henri est réduit à lutter seul contre toutes
les forces de Charles- Quint. A la tête de
son armée , Charles met le siège devant
Metz,place mal fortifiéealors,maisqui était
défend «le par François de Guise {vojr»)
avec l'élite de la noblesse française. Grâce
à sa bravoure, à son habileté, l'Empereur
est forcé de lever le siège, et, de dépit,
va piller la Picardie et détruire de fond
en comble la ville de Térouanne. En re-
présailles de ces cruautés, les Français
mettent à feu et à sang le Brabant , le
Hainaut et le Cambrésis. Une rencontre
a lieu sous les murs de Renti , où les
Impériaux sont de nouveau battus. £n
Italie , l'armée française était moins heu-
reuse. MaIgH les efforts de Montluc et son
habile défense de Sienne, elle avait perdu
la Toscane, et ses communications étaient
interceptées : toutefois les deux partis
étaient tellement épuisés, qu'à défaut
d'une paix dont le^ prétentions du pape
entravaient la conclusion , une trêve de
5 ans fut signée à Bruxelles, le 5 février
1556. Mabdéjà vers Tannée 1557, après
l'abdication et la retraite de Charles-
Quint , la guerre recommençait contre
Philippe II , allié aux Farnèse et au duc
de Toscane et à la reine d* Angleterre
Marie , qu'il avait épousée. François de
Guise commandait en Italie, mais Tin-
sufi^nce de ses ressources ne lui permet-
tait^^ d*agir efRoacement. En Picardie,
le vieux connétable de Montmorenry
sVtaitbvanré et de>ait faire lever le siège
de Saini- Quentin , que pressait vive-
ment le duc de Savoie, Emmanuel-Phi-
libert. Sous les mors de octtt vil
bataille fut livrée dont Tissoe fi
plétement désastreuse à la France
Elle fit des perles considérabi
gentilshommes les plus illustres
d'Enghien, le comte de Montpi
le maréchal de Saint-André, ]
blessés ou faits prisonniers. Les
n'avaient pas perdu cent hoB
Charles-Quint, à la nouvelle
victoire , demanda &i les Espagi
talent pas à Paris. Aussitôt oe
d'Italie, pour réparer les fautes <
connétable, François de Guise,
remet le commandement des am
le titre de lieutenant général da i
Le duc de Guise marche en Pia
siège Calais et s'en empare en
prend Guines et la fortere»^ d
et, en moins d*un mob, au ■
l'hiver le plus rigoureux , il ex|
tièrement l'armée anglaise ; tand
leurs, en Piémont, en Lorraine,
Brissac, le duc de Nevers et le :
de Termes se maintenaient avi
tage. Mais peu après la prise é
kerque, celui-ci perd la ba
Gravelines (13 juillet 1558i. Ce
ment détermine Henri H et PI
à la paix qui , après de longues
lions, fut signée à Cateau-C
(vof.), le 3 avril 1559. CalM
Metz et Verdun, restaient à la
Deux mariages durent cimeni
paix, Tun entre Philippe II et Ê
fille du roi, Tautre entre Ma
sa sœur, et le duc de Savoie,
milieu des fêtes qu*occasionna la
tion de ces deux mariages, qu^Ua
blessé à mort, dans un tournoi d
Saint-Antoine, par la lance do i
Montgommeri, capitaine de la gai
saise. Ce prince mourut des soi
blessure, le 10 juillet 1559: il
de 4 1 ans et en avait réi^nè très
Hknri III, duc d'Anjou, le I
fils de Henri II et de Catherine
dicis ( voy. ) , roi de Pologne et di
naquit à Fontainebleau, le 19
bre lôôl . Le duc d*\iijou était
de sa mère dont Tinlluence avi
plus complètement sur lui qtt
frères. Elevé, comme eux, à i
école, dans toute la licence
HEN
(659)
fiËft
fait de mœurs et de gouver-
ista peu, par sa nature, à cette
l'annonçait pourtant avec des
antes : il avait le propos pi-
ive conception, que sa mère
à rintrigue, et un goût fort
la guerre. Il était plein de
esse; Catherine aimait à Top-
le roi Charles IX, pour con-
ener par la crainte un carac-
IX qui lui échappait souvent,
mrt du connétable de Mont-
atherine, pour éviter que
elque autre chef influent ne
Tarmée, mit à sa tète le duc
ravait que seize ans. Sa pre-
igne fut marquée par deux
oplètes. Les batailles jusque
restées à peu près indécises
iioliques et les protestants,
et Montcontour (1569), as-
premiers un avantage écla*
aut assurément renvoyer le
meuraux maréchaux de Cos-
innes, qui dirigèrent le duc
ipitaines consommés; mab le
emporta du moins avec une
i lui valut une grande po-
int son cheval tué sous lui à
*; il fallut le retenir pour
le s'élancer à la poursuite de
:ue, et ce fut peut-être une
issa aux ennemis le temfis de
leurs débris et de réparei*
La gloire du duc d'Anjou dut
ige au roi, son frère, et lui-
ix faite avec les protestants
de son côté, avec jalousie,
la faveur passer du c6té de
mit vaincus. Il continua de
nspirations de sa mère. Il as-
i de la Saint-Barthélémy, au
t décidé le massacre des chefs
[Catherine dirigea sa conduite
énement. S'il faut en croire
ses à son médecin Thiron, ils
é dans l'hésitation cette nuit
tri ne s'y vante pas du moics
I main à l'œuvre<x>mme son
1 accuse cependant. Le pre-
e mousquet les fit presque
Is envoyèrent Tordre au duc
tout suspendre. Mais Coli-
mort; et la grande entre-
prise à laquelle^ dit- il , « nont n'avioiié
jusqu'alors guère bien pensé, » commen-
çait sur tous les points. « Ainsi retour-
nâmes, ajoute-t-il, à notre première dé-
libération , et peu après nota laissâmes
suivre le fil et le ooun de l'entreprise et
de l'exécution. »
Catherine négocia, l'année suivante,
pour faire élire son fils au trône de Polo-
gne ; elle y travailla avec ardeur et réus-
sit (1573). Quand la nouvelle en vint à
la cour de France, le prince assiégeait La
Rochelle où le protestantisme s'était con-
centré. Il eut hâte d'en finir, donna
brusquement plusieurs attaques inutiles ,
y perdit 34,000 hommes , et faillit être
tué d'un coup de mousquet qui traversa
sa fraise. Pressé de partir, il aima mieux
traiter avec désavantage que de laisser à
un autre le commandement.
Le nouveau roi de Pologne fut vite
désenchanté de cette couronne qu'il avait
été si impatient de saisir. L'humeur in-
dépendante et rude de la noblesse polo-
naise trouvait à redire à toutes ses habi«
tudes. La vue du vainqueur de Montcon-
tour y avait un peu surpris sans doute :
sa paresse , ses langueurs, ses caresses de
femme à ses favoris, scandalisèrent une
cour qui n'était pour lut qu'un camp
de barbares. Il eût mieux aimé , disait-il,
vivre prisonnier en France que maître
en Pologne : aussi la mort de son frère
Charles IX survint à point pour le ren-
dre à ce pays et à cette cour qu'il lui fal-
lait. A peine en eut-il reçu la nouvelle,
qu'il s'évada au milieu de la nuit pour
s'épargner les retards et les formalités
d*un arrangement ; et, sans prendre nul
souci de l'état où Éon départ laissait la
Pologne , qui se trouvait à la veille d'une
gueire avec les Turcs, il gagna à bride
abattue les terres de l'Empereur, serré de
fort près par un gros de cavaliers en-
voyés à sa poursuite. Il gagna Vienne et
Venise où il s'arrêta trois mois dans les
plaisirs , malgré les instances de sa mère.
Le premier acte du gouvernement de
Henri IQ fut de faire de nouveau la
guerre aux protestants et de retourner à
la politique, un instant vacillante, qui
avait frappé le coup de la Saint-Birthé«
lemy. Le parti ne s'était pas complète^
ment relevé depuis : ses grtnéei notabU
HËpr
(6«0)
HËif
Utés avaient disparu. Le roi cle Navarre,
dont le oom e6t pu rallier les restes du
parti f était toujours prisonoier à la
cour ; mais an événement subit changea
la situatioa des protestants. Il y avait
dans le catholicisme un parti modéré,
plus porté à considérer le côté politique
des af&ires qu'à faire triompher exclu-
sivement Tintérêt religieux. Ce parti
qu'on désigne du nom de politique ^ et
qui obéissait à l'influence de quelques
hautes ambitions mécontentes, se déta-
cha de la cour et porta son alliance aux
protestants.
Henri III , en mettant le pied dans le
royaume et au sortir des (Heê vénitiennes,
se persuada qu'il n'y avait qu'à déployer
an luxeexagâré de dehors religieux, qu'à
donner dans le rafBnement de dévotion
des confréries, pour compenser le scan*
dale de ses orgies et balancer la popula-
rité de Guise. Il ne s'y épargna pas; mais
ce double excès ne lui rapporta que haine
et mépris de tous côtés. Les processions de
Saint-Germain -l'Auxerrob où il se mon-
trait couvert d^un sac , le chapelet et le
cilice à la main , ne lui firent pas par-
donner par la foule les mascarades et les
profanes mystères du Louvre. Il perdait
ses peines « à aller à pied , dit le Journal
de l'Étoile , par les églises de Paris , te-
nant en sa main de grosses patenôtres ,
ks disant et marmottant par les rues ; on
disoit que ce faisoit-il par le conseil de sa
mère, afin de faire croire au peuple qu'il
étoit fort dévot et catholique. » On cria
à l'hypocrisie. Trahis par les politiques ,
dégoûtés du roi , les catholiques ardents
prirent en main la défense de leur cause,
et formèrent la Ligue. Voy. ce mot.
Dans cette situation, Henri UI recou-
rut aux États -Généraux qu'il convoqua à
Blois (1 576), espérant y faire réussir une
politique plus traitable et y retremper
l'autorité royale qu'il avait compromise.
Mais les États nommés sous l'influence
de la Ligue ne se laiisèrent séduire ni par
(es manières ni par son langage; il se
trouva en face de toutes les défiances de
la «ation catholique : la plupart de ses
denuDdes y furent rtpoussées, il se vit
réduit, pour retenir l'apparence du pou-
voir qui échappait de ses mains, à se
daciirer lai-mème chef de la Ligue. Dans
l'impossibilité de poonaiiTe la gocntf
il fallut traiter encore une fob avec }m
huguenots. On leur fit , par la paix i»
Bergerac, les plus larges conœaaioiis qAi
eussent obtenues jusqu'alors. Ce a^élak
point là le vœu des États-Généraux éoÊt
les cahiers portaient : umejtjy eiuRckf
dans ie royaume.
Ainsi Henri HI se trouvait preMé cM»
deux factions puissantes et pasajonnéa ;
la royauté, placée en dehors, tentait wm
conciliation qui devenait plus imponUt
que jamais; il pensa les aflaiblir et altf*
rer à lui les plus ambitieux en créiil
l'ordre du Saint-Esprit ( 1&78) : il n*avrir '
guère de son côté que des annes de er ■
genre, les dons, les faveurs dont 0 ê^ '■
posait. Biais ceux dont il triomphait yv '
ces moyens n'étaient pas toujours let fin ^
redoutables , et toutes ces oonquétei aV \
taient pas des plus sûres. Sa politiqntv *
trouva plus d'une foisen «léfant. IléBoa* ^
(1575) Louise de Vaudemont, la
sine des Guise qu'il rapprocha du tïïkm
sans les gagner davantage au roi. Henri Jt
Guise {voy.)y l'àme de la Ligne,
chaque jour plus popnlaire ef plu
saut. La cour en était à craindre la
complète des protestants qni
les forces de l'autre parti : aussi de«x frf*
ses d'armes qui suivirent celle de ISTl
et la guerre des Amoureux en IM
se terminèrent par des arrangcmali
(paix de Fleix, 1580). Henri UI néeodi
de nouveau pour faire épouser à ÉGi^
beth d'Angleterre son frère le duc d*ân*
jou (d'Alen^n), et se débarrasser dt M
intrigues qui compliquaient
embarras. Il n'osa accepter
les Pays-Bas qui s'offraient à lui, de
de fournir à l'Espagne un prétexte dt
l'attaquer ; mais il donna les nains à h
tentative qu'y fit son frère, dont renne*
prise avorta. Entraîné par la Ligne, 1
accéda au traité de NeoKmrs qu'elle U
imposa : c'était la guerre encore ; il
prendre de nouveau les armes 1 1585
Le duc d'Anjou venait de
(1584) : Henri lU n'ayant pas d'enfi
le roi de Navarre devenait Phériticr et \k
couronne, et la Ligue s*agita plus fbrtqw
jamais. Henri mit sur pied quatre tagf^
d'armée ( 1 586\ espérant lasser I1i
guerroyante de la Ligue ca T
HEN
(661)
H£N
^ds de U guerre. Les taxes te multi-
yfièrent k rinfini. Joyeuse , Tun des mi-
pÊoms du roi, attaqua le roi de Navarre à
GoQtras (vay,) et y perdit la bataille et
k TÎe (1S87). La Ligue s'en prenait au
ni de tons ses revers; on cria de toutes
fttls qu^il trahissait la cause ; ce fut contre
kd un redoublement de prédications fu-
likiodes et de pamphlets sanglants. La
I^œ appela à grands cris le duc de Guise
fû s^élait éloigné : il revint à Paris en
kivuit lea défenses du roi. Henri s'alar-
iMi et fit entrer des troupes. Mais le peu*
ife ooorat aux armes, tendit les cbaines
«traTers les rues(ii. BAaaiCADEs) et Henri
i«ot <iue le temps de monter à cheval
« de fuir (1588). U gagna Chartres, tan-
fia ^pae sa mère endormait le duc de Guise
une conférence qu'elle traînait en
'• Cette fuite dérangeait les pro-
du duc qui espérait se saisir à la fois
le la personne du roi et de toutes les
da gouvernement. Sa sœur, la du-
de Montpensier, montrait les ci-
d'or qui devaient faire à Valois sa
couronne, celle de moine. Mais
tirant de leurs mains , Henri rede-
jt pins redoutable : aussi le duc de
SmiiÊty bien que fortifiant la Ligue et pro-
it de tons cotés le mouvement de
crut devoir compter avec lui pour
la Moment. H protesta de sa soumission
it loi envoya proposer un accord. Henri
ynma ses projets de vengeance (il avait
6it serment, en se retournant vers Paris,
den*y rentrer que par la brè<:he) ; il con-
k tout et Mgna Védit tP Union. U
kptait sur les Etats-Généraux que la
exigeait sans délai. Il les réunit à
mais la faction, comme lui,attendait
tovt de cette assemblée, et avec plus de
le royaume n'envoya que des li-
Le roi, contrecarré dans toutes
demandes, admonesté, rudoyé par les
ordres comme à Penvi, imputait
font an duc de Guise. Il avait quitté sa
vie firivole; il était devenu sérieux et
Sa haine pour le duc s'irritait
par l'impuissance où il était d'en
fcire liante et bonne justice. Il n'y
await qu'une manière de le frapper , et la
lémlation seule lui avait manqué en plus
ision. U lui parut enfin que
haine pooMée à bout servirait bî^
sa politique, et il fit massacrer le duc
(voy. Guise) par ses gardes, à la porte
de son cabinet. Mais l^événement trom-
pa ses espérances , s'il avait cru tuer la
Ligue avec son chef : Paris lai répondit
par un acte de déchéance , et la Fran-
ce catholique le rejeta. Les protestants
alors s'offrirent à lui : il hésita long-
temps avant d'accepter leurs secours : les
ligueurs déjà rappelaient hérétique ; c'é-
tait donner gain de cause à leur révolte.
Enfin il vit le roi de Navarre, s'entendit
avec lui , appela des Suisses, et les deux
rois marchèrent sur Paris. Ib avaient
40,000 hommes; l'attaque était formi-
dable et prompte. La Ligue allait inévi*
tablement succomber, quand elle eut re-
cours à l'expédient tragique que Valois
lui-même lui avait enseigné. Le domini-
cain Jacques Clément (vojr,) Talla poi-
gnarder à son quartier de Saint-Cloud ,
en lui remettant des lettres ; il expira le
l*' mai 1589. Ce fut comme le contre .
coup du meurtre de Blois.
La maison de Valois s'éteignît avec ce
prince. N'espérant pas d'héritiers, il eut
peu de souci de ce que deviendraient
après lui la royauté et l'état. U avait grand
goût, dit sa sœur Marguerite, à la lec-
ture de Machiavel. On peut le croire , et
sa mère était en état d'y joindre un com-
mentaire à son usage. Mais si sa vie eut
un plan tracé, si ses mœurs furent le ré-
sultat de sa politique, si sa honteuse mol-
lesse ne fut qu'un voile jeté sur des des-
seins sérieux, il prit une voie assurément
peu sûre, la plus propre à le perdre dans
l'opinion qui était une puissance alors, à
déshonorer la fin d'une dynastie et à rui-
ner la royauté.
Hehei FV, roi de Navarre, en montant
sur le trône de France, l'an 1589, derint
le chef d'une nouvelle dynastie, dont il a
été longuement parié à l'art. BouaaoHS.
Henri , fils d'Antoine de Bourbon et
de Jeanne d'Albret {vojr.) , naquit k Pau
le 13 décembre 1553, et fut élevé
dans le château de Coarasse, au milieu
des montagnes du Béam , dans toute la
rudesse et la liberté des autres enfants.
Son grand-père, Henri d'Albret (mort
en 1555), l'avait recommandé ainsi; on
dit même qu'il avait voulu que la fille
aooouchftt en chantant | afin qu'elle ne
HEN
{m)
HEIf
lui fit pu un enfant pleureur et rechi"
gné» Le jeune prince fut amené à Pa-
ris dans Tannée 1561 ; mais sa mère re-
prit le chemin de son petit royaume à la
mort de son mari (1562). C'était nn en-
fant d'une vive intelligence , mab que sa
pétulance naturelleetractivité vagabonde
à laquelle on Tavait livré, rendaient inca-
pable d'étude et d'application. Sa mère,
calviniste austère , comprit sa vocation ,
et le condubit, dès 1669, au milieu de
Farmée protestante. La troisième guerre
religieuse commençait : il fut témoin des
batailles de Jamac et de Montcontour» et
y signala, selon quelques écrits, avec une
précoce intelligence de la guerre, les fautes
du prince de Condé,son oncle, et du vieux
Coligny; il avait alors 15 ans. Le parti,
épuisé par ses défaites, gagna le Midi et
s'y releva par une petite guerre active.
Le jeune prince fit avec succès cette guerre
de détail , de petits sièges et de coups
de main. Sa bravoure, sa pénétration
prompte, promirent un chef plus capable 1
de ramener la fortune. La paix de Saint-
Germain finit la campagne en 1570. Le
prince se retira dans le Béarn. La réconci-
liation apparente des partb amena bientôt
son mariage avec Marguerite de Valob,
soeur de Charies IX. Les protestants, après
plusieurs paix aussitôt défaites que con-
clues, se livrèrent en aveugles aux illusions
de toute sorte que cette alliance leur per-
mettait. Coligny (voy,) se croyait maître
de l'esprit de Charles IX. Appelés à Paris
par les fttes nuptiales du prince de Béarn,
ib pensaient y prendre aux affaires une
grande part d'influence. La Saint-Bar-
thélémy (vny,) les surprit; la fête à peine
terminée, Henri, enfermé dans le Lou-
vre, entendit les cris des siens qu'on égor-
geait autour de lui. On délibérait dans
la chambre du roi , son beau- frère , si
on le livrerait, comme eux tous, aux
bourreaux. Charles IX se le fit amener au
|>oint du jour avec son cousin , le jeune
llenri de Condé {voy.). • La mort ou la
messe ! » leur cria-t-il en fureur, et leur
montrant un monceau de corps. Ils choi-
sirent le dernier parti , et , pour sauver
leur vie, sacrifièrent leur religion ; mais ,
en face de ce péril imminent, on dit que ce
ne fut pas le roi de Navarre qui fit la
plut longue et la plus viv« résisUnce.
Retenu captif et surveillé de fort
il réussit, grâce à son esprit délié,
humeur sociable et enjouée, à viv
grande intimité avec tous ces prinoM
nant volontiers sa part dans lem
et dans leurs intrigues. Il se lia pins i
tement surtout avec les Guise, au |
dit d'Aubigné, « qn'ib couchoient
voient et mangeoient ensemble ; C
de même leurs mascarades, ballets c
rouseb. » Catherine de Médicb^voy
son parti ordinaire des défauts do
ce : elle attaqua par ses côtés fiûii
corruptibles ce naturel généreux ; d
toura le mari de sa fille de tous ces ]
corrupteurs qu'on dressait aux p
ses fils, et le roi de Navarre n'y ré
guère: il s'abandonna k tous les cm
de cette atmosphère viciée et y laisi
soudre jusqu'à ses sentiments dlioi
tolérant que les désordres de sa f
répondissent assez publiquemeal
siens. C'est à cette triste école qu*
rapporter ces incurables goûts de )
terie, cette sensualité effrénée qui 1
séda toujours et qui troubla bon
ment cette haute exbtence.
Henri suivit à contre-coeur le âm
jou (voy. Henei III) au siège de l
chelle, où on voulait le faire
dTinstrument à la ruinede son andc
(157 3).Les protestants reprirent le
en 1576, et le prince, las de sa vie
poussé par son courage et par Tarn
s'évada de la cour et rentra dans i
cien parti, dont il pouvait craindn
autre ne saisit le commandement, l
rement de politique de la reine
qui souhaitait la guerre p«)ur r
son influence, avait favorisé sa fa
roi de Navarre alla tenir sa petite
Nérac, selon les traditions du Loi
avait d'abord résidé ii Agen , ville
licence de ses («Ites lui fil perdn
guerre de 1577 cAt écrasa.* le par
lestant; mais Catherine, qui ne
la guerre que i pour avoir des afTa
non pour en sortir, > selon le •
historien , Tarréta a tem|H, fit a
une nouvelle paix et alla v tsiier se
drc à Nérac, avec sa fille Marguer
deux reines nouèrent mille inlrîgi
tour de lui. Catherine détachait,
sous ses yeux, les chefs inflocnls
HEN
ftrti; elle employait à cela refsaîm de
faMncs dont elle était entourée. Au mi-
iea d^on bal que lai doonait Calherine,
liBéamab apprit la perte d'une ville dont
Im îotrignes de la vieille reine avaient ga<-
pé le foavemeur : il quitta le bal sans
Irait, réunît ses gentilshommes et alla
i^parer d^une autre place dans la nuit.
li guerre qui suivit ( 1 580) y et que Ton
4éiigne du nom de guerre ties JmoureuXy
ait le parti huguenot à deui doigts de sa
^crte. LHofatigable bravoure, l'activité ,
Avlinct militaire que Henri de Navarre y
iéplo3ra, le sauvèrent encore une fois. Par-
^ les' faits d'armes les plus audacieux de
BB temps, on citera surtout la prise de Ca-
Ueori se précipita dans la ville, lui
: assailli de toutes parts, sous une
Uréle de pierres et de tuiles, il combattait,
tioaaé à une boutique, les pieds en sang
et ooavert de contusions. Les siens le
Mppliaîent de faire retraite; la garnison
■cnait de recevoir des renforts : a Non,
ito4l, une retraite hors de cette ville sera
bbIIb de mon âme hors de mon corps. » Il
■• fut maître de la ville qu'après cinq
joars de pareils combats, où il eut à faire
li siège de chaque maison.
Après quelques années de lassitude, la
recommença en 1584. Henri, in-
 dans Nérac par toutes les forces de
Hsyeoiie, enfonce les lignes ennemies,
Rprend en courant les villes qu'il avait
perdues, et se dirige sur La Rochelle avec
M petite armée de 3,000 hommes enri-
loo. D se porte au-devant des troupes que
FAIIemagne lui envoie; mais Tune des ar-
royales , commandée par Joyeuse ,
jette à sa rencontre et Tarréte à Cou-
Ivfrf» ce nom). Une victoire com-
plète, dont il fut redevable à ses bonnes
disposîtions, fit sa réputation comme gé*
Béral; il avait fait d'ailleurs, et comme
loajoors, son métier de soldat. Au mo-
it d'engager l'action il dit, s'adressait t
princes ses cousins : «Vous êtes Bour-
bons; mais, vive Dieu! je vous montrerai
que je suis votre aîné. » Quelques-uns
voulant le couvrir, il s'écria : « A quar-
tier, je vous prie, ne m'offusquez pas ! »
liais la victoire de Coutras ne fut pas
chaudement poursuivie; cette armée de
bognenots se débanda. Henri avait hâte
de revoir le filidi| où l'attirait le plaisir^
( €63 ) HEN
et d'utiliser sa gloire récente pour des
conquêtes d'une autre sorte. Les gentils-
hommes, sans paie le plus souvent, haras-
sés de fatigue et de besoin , regagnaient
leurs châteaux au plus vite : à peine en
obtenait-on une campagne; toul« opéra-
tion sérieuse était interrompue. Bourbon,
de son c6té, n'osait pousser à bout Hen-
ri lU, qui bientôt, forcé par la Ligue,
s'enfuit de Paris ( voy. BAaaiCADEs et
Guise), et n'eut plus pour ressource que
d'aller se joindre à son beau-frère. Les
souvenirs de la Saint-Barthélémy s'effa-
cèrent devant une situation où l'intérêt
présent rapprochait les deux rois : ils réu-
nirent leurs forces et marchèrent sur Pa-
ris. La mort du duc d'Anjou (Alençon),
frère de Henri UI, venait d'ouvrir au roi
de Navarre la perspective du trône de
France : en se faisant le vengeur de la
majesté royale , en prenant en main le
droit du trône, en s'installant ainsi au
cœur du royaume, il allait se trouver plus
à même de recueillir ce grand héritage ,
qui ne tarda pas à lui échoir. Henri de
Valois, quand il fut près d'expirer, dési-
gna Henri de Bourbon comme son suc-
cesseur et exhorta les siens à le reconnaî-
tre. Mab le pape l'avait excommunié. La
Ligue se fortifiait de jour en jour et cou-
vrait le royaume; elle avait ses chefs, son
gouvernement organisé; sa confiance s'é-
tait relevée, l'exaltation était portée jus-
qu'à l'ivresse par le succès du coup qu'elle
avait frappé. Des divisions de toutes sor-
tes éclatèrent autour du Béarnab; les chefs
de l'armée royale refusaient pour la plu-
part de reconnaître un prince hérétique.
« On les voyoit, dit d'Aubigné, comme
gens forcenés, enfonçant leurs chapeaux,
se jetant par terre, fermant les poings,
complotant, se touchant la main, for-
mant des vœux , des promesses dont on
oyoit pour conclusion : « Plutôt mourir
de mille morts I » Ils déclarèrent enfin
au roi de Navarre qu'ils ne le reconnaî-
traient roi de France qu'après sa conver-
sion. On pourrait attribuer moins peut-
être à sa conscience religieuse qu'à sa
fierté naturelle et à son honneur blessé la
noble résbtance qu'il opposa: « Me pren-
dre à la gorge, leur dit-il, sur le premier
pas de mon avènement et à une heure si
dangereuse! Auriez- vous donc plus agréa-
UEN
(664)
HBN
ble un roi sans Dieu? Tappelle de yos ju-
gements àTOUs-mémeSy messieurs; et ceux
qui ne pourront prendre une plus mûre
délibération, je leur baille congé libre-
ment pour aller chercher leur salaire sous
des maîtres insolents. J*anrai parmi les ca-
tholiqves ceux qui aiment la France et
l'honneur. » Il s'engagea cependant à se
faire instruire dans la religion romaine,
à la maintenir dans tout le royaume, etc.
Cette déclaration, aidée de concessions
ou de magnifiques promesses dont il ache-
ta la plupart de ces chefs ambitieux, lui
gagna une partie de Tarmée catholique;
mais les protestants conçurent des crain-
tes; neuf bataillons se détachèrent de lui.
Il était aisé de prédire, en effet, où con-
duirait ce premier engagement.
L'autorité royale, après de si lentes et
si laborieuses conquêtes, était exposée à
tout perdre en un instant : ce qu'elle
arait gagné sous les Valois ne semblait
pas devoir leur surrivre. Ce grand travail
de l'unité de la France se trouTait exposé
à périr dans la crise. Comme la <Jiute des
Carlovingiens , celle des Valois pouvait
livrer la France morcelée à une nouvelle
féodalité. C'est là ce que rêvaient sans
doute ces gentilshommes protestants ou
catholiques, chacun tirant à soi rilles ou
provinces, avec l'espoir de s'y fiure indé«
pendants sous un roi qui courait la for-
tune au milieu d'eux. Henri lui-même
délibéra de se retirer au-delà de la Loire,
de s'en tenir au midi, abandonnant à la
Lign« la France du nord. Des 40,000
hommes qui assiégeaient Paris, 10,000 à
peine étaient à lui : il attendait cependant
un secours d'Angleterra, et, pour le join-
dre, il descendit en Normandie. Mayenne
l'y poursuivit avec 30,000 hommes, se
fiîisant fort de l'investir et de ne lui lais-
ser pour ressource , disait- il , que de se
rendre ou de sauter dans la mer. Henri,
sûrement retranché et occupant le châ-
teau d'Arqués (wt^,) , repoussa ses atta-
ques et lui fit essuyer des pertes qui le
décidèrent à s'éloigner. Avec un corps an-
gkis de 4,000 hommes qui venait de dé-
barquer, Henri osa reprendre Toffensive
et marcha sur Paris ; il espérait, grâce à
quelques intelligences,qu'un coup de main
suffirait pour l'en rendre maître; mais il
ne f^émsît qu'à pccndre les (aubourfs; il
lui fallut se retirer à l'approchede 1
ne. Le cours de aes opérations éli
cesse arrêté par le manque d'arg
qui le réduisait à un système de
qui menaçait de ne pas avancer be
ses affaires. Comme aes genlibli
faisaient la guerre à peu près à la
pens, ils ne restaient à l'armée qoeq
mois, prenant congé sitôt que lei
sources étaient épuisées pour aile
cher dans leun maisons de quoi 1
à une nouvelle campagne.
Henri , en s*éloignant de Paris,
porté de nouveau sur la Nom
40 places tombèrent en son pam
poussait avec vigueur le siège de ]
quand Mayenne se mit en marche
teignit au bord de l'Eure, auprès di
dlvry (vor-)' CeUe baUille ^ Ui
l'ceuvre capiule de la YÎe militaiie <
ri IV, celle où il apporta le plus i
Yoyance et de sang-froid, sans s'é|
au fort de l'action, gardant le oam
du commandement au miliea
prouesses de chevalier. L'alloctitk
fit à ses troupes est assez oélèfara :
compagnons , si vous courez aujoi
ma fortune, je coun aussi la vô
veux vaincre ou mourir avec >o«
dez bien vos rangs, je voua prie; ai 1
leur du combat vous les fait quilla
sez aussitôt au ralliement : c'est k {
la bataille ; tous le ferea entre ci
arbres que tous voyea là-haut à
droite. Et si vous perdes vos «mi
cornettes et guidons , ne perdex |h
vue mon panache blanc : voas le ti
rea toujoun au chemin de ITio—
de la victoire. > Ayant péDétré lea d
de l'ennemi au oioment de la baia
changea en uu quart d*heure lea
sitions de son armée. La journée fi
pillée chaudement; Mayenne et It
d'Egmont s'y comportèrent avec %
et le roi, enveloppé par un
avait traversé , &illit y périr.
Cette victoire lui livrait Fuw,
portant par une marebe rapide. Iji ]
dit rÉtoile, effrayée et déniooté* 4
points, lui en eût ouvert les portai
l'indiscipline de sa petite armée ^
dait après chaque victoire , oc la 1
plus maître du lendemato; il jufa
pradeot de t'usurer dea ptooat ^
HEM
œpter routes et rivières pourmettre
us derant Paris. On conuait assez
ticularités principales de ce siège et
errible famine qui Faccompagna.
itqua tre iiiois,rexaltation religieuse
cette population exténuée, ré-
brouter l'herbe des fossés, à dé-
es animaux immondes et à faire
Q avec les os des morts. La ville
de vivres que pour cinq semaines;
! jour on voyait de ces spectres af*
s^élancer du haut des murailles,
une résistance inattendue. Henri
pas au spectacle de tant de maux :
a passer , contre Favis de son
y ceux qui demandaient à sortir,
ra-t-il donc, disait-il, que ce soit
i les nourrisse? U ne faut point que
3it un cimetière ; je ue veux point
sur des morts. » La compassion
les troupes, qui firent passer des
par*dessus les murailles. Ce gêné-
ibli des lois de la guerre et de Fin-
lu siège devait plus tard porter
tsen lui ramenant bien des cœurs;
alimenta la résistance qui touchait
erme et fit échouer Tentreprise en
at au duc de Parme et à Mayenne
• d^arriver . A leur approche, Henri
la, de peur d'être pris entre deux
A ville une fois délivrée et pour-
vivres pour longtemps, le duc de
refusa la bataille et se retira. Henri
icba encore de la capitale et tenta
elle deux coupsde main sans succès.
û tout le fruit de cette laborieuse
lui échappait en un moment. L'is-
lon entreprise redevenait plusdou-
u'au premier jour. Les divisions se
liaient autour de lui, le découra-
t Tatteignit lui-même : il se trouva
dit Sully, « en de grandes fâche-
perplexités, à cause du grand éslat
ireox succès de ses ennemis. » Jus-
, il n'avait pas fallu moins que ses
*ces d'esprit, la franche gaité de son
r, l'impulsion de sa bravoure et sa
lœ sereine dans sa fortune au mi-
I ses détresses, pour arrêter k cha-
s la dissolution de son parti. Il lui
joomer encore les grandes opéra-
t les coups décisifs ; il recommença
re de sièges et de petits combats à
reofbrts de prouesses et d'avent«-
( 665 ) H£N
res. Mais que faire avec une telle pénurie
de moyens devant la Ligue ranimée? Le
pape faisait marcher une armée contre
lui. Il s'adressa alors avec de plus vives
instances aux étrangers et négocia près
de tous les protestants d'Europe (quelques
états catholiques l'avaient même recon-
nu). Ce qu'il lui fallait avant tout, c'était
une armée permanente et docile. H ob-
tint des renforts et investit Rouen avec
40,000 hommes. Mais l'habile et valeu-
reuse défense du gouverneur Villars, et
le retour des Espagnols de Flandre, firent
manquer l'entreprise. Vainement le roi
s'élança, avec une poignée de gentils-
hommes, à la rencontre de toute une ar-
mée; il faillit payer cher cet audacieux
coup de tète : il fut blessé près d'Au-
maie et ne sortit de la mêlée qu'à grand'
peine. Cette faute, dont il convenait du
reste et qu'il appelait l'erreur d'AumalCy
lui valut un mot sévère du duc de Parme :
« Je croyais, dit le grand tacticien, trou-
ver un général, et je n'ai vu qu'un ca-
pitaine de chevau- légers. » Henri s'en
vengea cependant, et manœuvra si bien
qu'il enferma l'Espagnol au bord de la
Seine; mais Alexandre Farnèse {voy,) j
répondit par une retraite savante et se
tira, comme par enchantement, des mains
de Henri, qui déclara cette fuite plus glo-
rieuse que le gain de deux batailles. '
Paris, au milieu de ces événements, se
déchirait en factions. Le fractionnement
anarchique qui travaillait la Ligue tendait
à la dissoudre et avançait les affaires du
roi plus que les succès balancés de ses
armes. Mayenne avait été obligé de frap-
per la faction violente et radicale des
Seize. Al. Farnèse était allé mourir dans
les Pays-Bas d'une blessure qu'il avait
reçue en France. Les catholiques modé-
rés aspiraient de plus en plus vers l'ordre
et la réconciliation. Mais la conversion
de Henri IV en était la condition inévita-
ble : il l'avait compris d'abord, et n'atten-
dait que l'heure de consommer l'acte avec
sûreté comme avec honneur. On peut
assurément, sans méconnaître en lui fout
sentiment religieux, comme on l'a fait,
admettre que son esprit ouvert, sympa-
thique, incliné aux sentiments populai-
res, sa nature ardente et pleine d'effu-
sion, convenaient mal à l'austérité pro*
HEN
(666)
HEN
t»UDte.D*aillears l'exemple de ses parents
qu^il avait tu changer de culte, ses rap-
ports continuels avec des gens de toute
secte avaient dû le rendre accommodant
quant aux formes et aux particularités
religieuses. Il se décida donc à faire ,
comme il disait assez lestement, le saut
périlleux. Il fit une trêve avec Mayenne,
se rendit k Saint-Denb , entendit quel-
ques conférences au préalable ^ et abjura.
C'était là un coup mortel porté à la Li-
gue; il enlevait tout prétexte à la rébel-
lion des masses. Restaient les ambitions ,
et il fallut bon gré mal gré capituler avec
chacune; Henri eut à subir, dans plus d'un
cas, de dures conditions, non moins oné-
reuses à ses coffres vides que préjudi*
ciables au pouvoir royal. Le comte de
Brissac, à qui Mayenne avait confié Pa-
ris, songea à traiter pendant qu'il en était
temps encore : il endormit la garnison
espagnole et ce qui restait de ligueurs
intraitables, et, de concert avec le prévôt
et les écbevins, livra une des portes pen-
dant la nuit. L'occupation de la Tille se
fit sans bruit et presque sans résistance;
le temps était noir et pluvieux, et ce ne
fut qu'au jour que les habitants surent l'é-
vénement de la nuit (S3 mars 1593). En
entrant au Louvre, qu'il n'avait pas revu
depuis vingt ans, Henri s'écriait dans
son transport : « Je suis si enivré d'aise
de me voir où je suis, que je ne sais ni ce
qu'on me dit, ni ce que je dis. Il n'y a
rien de l'homme en ceci ; c'est une œu-
vre de Dieu. » La réussite tenait du mi-
racle en effet , car la tentative était pé-
rilleuse ; la Ligue avait sur pied de quoi
opposer une résistance terrible et faire
tourner la partie contre ce joueur si
hardi. Les Espagnols firent leurs condi-
tions; on les laissa sortir. Le roi les alla
voir défiler de la porte Saint-Denb, et
leur dît en leur rendant le salut : « Adieu,
messieurs, recommandez-moi bien à votre
maître; allez-vous-en, à la bonne heure,
mais n'y revenez plus! » Le soir, il fit sa
partie de cartes au Louvre avec la du-
chesse de Montpensicr, celte swur des
Guise, l'héroïne de tous les grands coups
de la Ligue, qui avait peut- être cherché
pour le Béarnais un autre Jacques Clé-
ment. C'était, comme on voit , la politi-
que condliitrice pnidi|iièQ mis T«Mric-
tion. Cependant Mayenne tenût «.«^^ ,
les Espagnob s'étaient réunb à lai; h
Champagne et la Picardie restaient dais
leurs mains. L'Espagne ne aeoablait pM
tendre à la paix. Il fallat de nouvcaa m
mettre en campagne. Le jenne dac deGoin
{voy,) livra Reims et se soumît. La PicH^
die fut rapidement enlevée. Prenant et
vive force d'un c6té, négociant d'an antie
tout à la fob, Henri fit recnler Majpcnae
jusque dans son goavnrneient de Boor-
gogne, où il ne se maintenait qne par li
terreur. « Il avait résola, dit Sally, de k
réduire dans son gouvernement de Boor-
gogne, d'en obtenir la cession da roi
d'Espagne, et de la faire ériger en rovm-
me. » C'était l'Espagne qui sons son non
continuait la guerre. Le connétable de Ci^
tille descendit du Piémont pour se joindre
à lui : ie roi de France se jeta à sa ren-
contre avec 1 ,500 hommes, et recommen-
ça à Fontaine-Françoise terremr ttAm-
maie; il donnait volontiers dans ces ^
rieuses rechutes. Il entraîna eent cavalien
sur d'épab escadrons qu'il enfonça. L'Es-
pagnol, étourdi du choc, se retira et laim
la Bourgogne au roi. Mab Undb qa*i]
acquérait une province, une antre échip>
pait de ses mains. Le goovernem des
Pays-Bays, passant la frontière, avait
fondu à l'improvbte sur la Picardie. Ham,
Doullens et d'autres plaees forent em-
portées après des combats meurtriers^ Ls
Bretagne et le Languedoc restaient cncorv
à soumettre. La Ligue pouvait se réveiller,
car le Saint-Siège n'avait pas pardonoe.
C'était une rigueur impolitiqoe et qui,
trop prolongée, pouvait enlever la France,
comme l'Angleterre, à la conuminion rrn
maine. L'Italie avait besoin que la France
balançât la puissance espagnole : c*ert la
ce que Rome finit par comprendre , et
l'absolution fut accordée. Mavenne, ta
plus mal avec les Espagnob et ne tarhant
plus vers quel appui se tourner, fol trop
heureux de vendre assez cher encore ce
qui s'échappait de ses mains. Mab U
guerre déclarée à TEspagne donnait de
vives inquiétudes; ses succès continoaient
en Picardie; La Fère, Cala» venaient de
succomber. Le royaume était épuise; rV
tait partout un désordre Inouï; le peu-
ple écrasé ne payait plus, tous les rev«DO»
poblics étaient grevés de poMioas. La
HEN
(667)
HEN
mpttdlé des ligneim ftTait absorbé 37
Billions; on en devait le double aux
étrangen. Le roi lui-même manquait sou-
lent du nécessaire, et la guerre était arrê-
tée fiiute d'argent. Henri écrivait à Suily,
pendant le siège de La Fère : « Je n'ai
pas quasi un cbev«l sur lequel je puisse
combattre, ni un bamois complet que je
puisse endosser ; mes chemises sont toutes
décbirécs, mes pourpoints troués au cou-
de ; ma marmite est souvent renversée, et
depuis deux jours je dtne et soupe ches
les uns et chez les autres. » Henri, dans sa
détresse, recourut au remède ordinaire
des cas désespérés : il réunit à Rouen une
assemblée d'États. C'était de nouveaux im-
pôts qa'ils*agissait.Le roi y parla,en termes
pleins de franchise et d'effusion , de son
grand désir de rendre la paix à l'état, in-
irita rassemblée k délibérer en toute li-
berté 9 « la priant seulement d'avoir pour
principal but le rétablissement du royau-
me et de la dignité royale en son entier,
la paix et le repos public , la décharge
et soulagement du peuple. » Des mesures
d*ordre et d'administration furent arrêtées
sons l'inspiration de Sully (vo^.) qui prit
b haute main sur les affaires de Tinté*
rieur. Après une dernière campagne du
roi en Picardie, marquée surtout par la
reprise d'Amiens, la paix fut signée avec
rEspagne, et le traité de Vervins (1598)
▼int clore cette longue période de guerres
religieuses qui laissait à sa suite tant de
mines à relever.
Mais le brave et spirituel prince, avec
les habitudes que la guerre et le plaisir
lui avaient faites, avait-il de quoi faire
face à cette œuvre de patience et d'ap-
plication? Non, peut-être; mais son heu-
reux instinct le servit bien. Il sut mettre
la main sur l'homme le mieux approprié
cpii fiit jamais à de telles situations; il
chercha dans Sully ce qui lui manquait
encore à lui-même, et ce fut la plus
merveilleuse des chances de sa vie, celle
qui fit l'étonnante prospérité de son rè-
gne et sa vraie gloire à lui. C'était une
guerre d'une nouvelle sorte qui restait à
fiiire, guerre infatigable à tant d'abus
ruineux, aux rapines, au désordre uni-
versel; c'était un terrain nouveau où le
vainqueur divry eût trébuché à chaque
pas. Il j fidlait les hautes lumières^ l'or-
dre, la probité inexorable de son ami.
Sully raviva tout, commerce, agriculture,
finances, toutes les sources des revenus,
taries ou détournées des coffres de l'état.
Sans vouloir prédire de point en point ce
que fût devenu Henri IV sans le secoura
d'un tel homme, on peut pressentir une
partie des fautes où le devaient conduire
ses faiblesses galantes, ce besoin incura-
ble de plaisir qui le poursuivait à travera
les perplexités de sa vie militaire. Maisl'in-
fluence de Sully balança toujours ses pen-
chants; il les modéra du moins, sauva le
roi de plus d'une chute, et peut-être de cet
affaissement total où tomba son prédéces-
seur, qui avait été brave et spirituel aussi.
Henri IV se forma aux affsires à l'école
de ce grand travailleur. On aime à lire
dans les Économies royales ce que Sully
rapporte de leurs fréquentescontroverses,
de ces tête-à-tête prolongés où ces deux
hommes, si préoccupés du bonheur et de
l'accrobsement de l'état , disputaient de
tout ce qui tient à la fortune publique,
commerce, finances, manufactures, cré«
dit, et arrêtaient les bases de la véritable
administration. Le débat le plus curieux
qui s'y rencontre roule sur la question des
manufactures, sur .l'introduction des fa-
briques de soie et des objets de luxe. Le
prince, avec ses goûts de magnificence,
de cour brillante et de fêtes, était fort en-
clin à favoriser ce genre de production,
dont l'austère Sully voyait avant tout l'in-
fluence funeste sur les mœurs. L'indu-
strie agricole avait ses préférences : il en
défendait la cause avec une conviction
opiniâtre et embarrassante; il fallut ce-
pendant transiger, comme dans d'autres
occasions , avec les penchants du roi. La
culture du mûrier, des fabriques d'étoffes
d'or et d'argent, de tapisseries, de gisces
dans le goût de Venise, s'introduisirent
dans le royaume; un canal joignit la Loire
k la Seine; des ponts, des places, des tra-
vaux de tout genre , métamorphosèrent
Paris en quelques années.Uo ambassadeur
d'Espagne, qui avait vu cette ville pendant
la Ligue , s'émerveillait du changement :
« C'est qu'alors le père de famille n'y était
pas, répondit le roi, et aujourd'hui qu'il
a soin de ses enfants, ils prospèrent. »
Les relations de la France au dehors
seressentirentpromptementdeoette pros-
HEN
(668)
HËIf
pérîté. Son influence redevint souveraine
en Europe ; son intervention mit fin à la
guerre des Pays-Bas et de I^Espagne. La
France, si longtemps et si complètement
annulée au dehors, y retrouva Fautorité
morale qu^elle avait perdue depuis saint
Louis.
Une rapide et courte campagne contre
le duc de Savoie, que le roi fiten personne,
avait valu à la France la Bresse et le Bu-
gey (1600); son union avec Marie de
Médicis {vnjr,J ranima Tinfluence fran-
çaise en Italie : il n^avait pas eu d'enfants
de Marguerite de Valois et vivait séparé
d'elle depuis 15 ans.
Cependant toutes les résistances n'é-
taient pas vaincues; l'ordre moral n'était
pas si prompt à rétablir que la paix exté-
rieure ; un vieux levain de la Ligue fer-
mentait encore dans une partie du peuple
et du clergé. Ce que le roi avait accordé aux
protestants par Fédit de Nantes (1598),
liberté de conscience, égalité de charges
et d'honneurs, des places de sûreté, etc.,
entretenait une opposition haineuse par-
mi les catholiques ardents; ils élevaient
des doutes sur sa sincérité religieuse ; ils
lui prêtaient des arrière-pensées et l'in-
tention de rétablir le culte protestant. Des
attentats répétés menaçaient sa vie {voy.
Jean Chastel); des complots, suscités par
d'autres passions, se formaient autour de
lui ; plusieurs de ses anciens compagnons
d'armes rêvaient encore aux petites sou-
verainetés qu'ils avaient cru saisir un in-
stant. Pour obtenir un lambeau dans le
démembrement du royaume, Biron(i>o)^.)
traita avec l'étranger. Henri ne voulait
qu'un repentir pour faire grâce, mais
l'orgueil du coupable le révolta : il céda
à la nécessité de faire un exemple , et il
ordonna d'exécuter l'arrêt (1602).
Cependant, au travers de ces embar-
ras cuisants, Henri poursuivait l'œuvre
capitale de son règne; il avait dans sa
lète le plus vaste des projets. Il en faut
croire Sully à cet égard, te dépositaire de
sa pensée, et qui seul en devait faire con-
fidence à l'avenir*. Ce n'était pas moins
qu'une refonte complète du système po-
litique de l'Europe, la tentative d'un équi-
libre nouveau. Les dangers que la maison
d'Autriche avait fait courir à deux reprises
(*)£coMomi4S rv/aUi, éd. PctiioC, t. lX«p. iS.
à l'existence de tous les états cbrélicas ft*é>
taient point oubliés; on l'avait vue arri-
ver bien près de la monarchie europée»*
ne. Henri lY opposait an partage niieex
pondéré de l'Europe, unie en gouverne-
ment fédéral, sous le nom de rrpmiM"
que chrétienne y aux progrès de la Tur-
quie conquérante non moins qu'aux eoia*
hissements possibles de la maison d'Autri-
che. Son système divisait l'Europe en U
grands états ou dominations^ dont ciaq
monarchies héréditaires, six électives et
quatre républiques. Un conseil suprême,
sénat de la république chrétienne^ omh
posé de quatre mandataires par état, de-
vait connaître de tous les grieis, de toe-
tes les atteintes portées au droit des gem,
prononcer entre les parties el pcéventr
toute rupture. Cette vaste et neave ooa-
ception, dont il nous faut abandonner le»
détails, en remarquant toutefois que lla-
venteur s'y montre fort désântérôsé poor
sa pjirt, faut^il la reléguer an rang do
utopies, en compagnie de la paix pcr^
péiuelle? Peut-on hasarder de diie ce
qu'elle avait de réalisable en ce temps,
et ce qui serait advenu de l^Eorope, si
profondément modifiée? C'est là un pro-
blème que l'événement seul était apte k
résoudre. Notons en pavant, à Thon-
neur de ce gigantesque projet, que Sulh,
rhomme des affaires , le sévère prati-
cien, l'esprit le moins rêveur, le moins
aventureux qui fût jamais, le prend an
sérieux, en le rapportant, et dut y apport
ter sa part d'invention et de travail. Henri
l'avait fait goûter en secret à ses allies,
Venise, le pape, plusieurs princes d* Al-
lemagne, qui tous bénéficiaient à cette
croisade contre l'Autriche.Tout était pré-
paré pour cette grande enl reprise; 40,000
hommes étaient sur pied prêts à partir K
soldés pour trois mob; 50 millions étaient
en réserve, toutes les pUces garnies. In
prétexte s'offrait pour commencer U guer-
re. L'Autriche fut servie à point et sauve*
pcut-éire par le coup tragique qui finit
les jours du roi.
Les moindres détails de cette catastro-
phe intéressent profondément. Voici com-
me rÉtoile le rapporte dans son Jomrmal:
« Le vendredi, 1 4 du moisde bmI 1610,
jour triste et fatal pour la Francse, le roy,
sur les dix heures du matin , lut
HEN
(669)
HËN
toUmeMeaaxFeaîllaiits: âuretoar, il
e retira dans son cabinet , où le duc de
reodôme , son fils naturel , qu'il aimoit
wty Tint lui dire qu'un nommé La
trosse, qui fiusoit profession d'astrolo-
ie, lui aToit dit que la constellation sous
ftcpelle S. M. étoit née le menaçoit d'un
rand danger ce jour-là : ainsi, qu'il
'«▼ertit de se bien garder. A quoi le roy
époodit en riant à M. de Vendôme :
La Brosse est un Tieil matois qui a envie
d'avoir de votre argent, et vous un jeune
fol de le croire. Nos jours sont comptés
devant Dieu. » Et sur ce, le duc deVen-
lôme fut avertir la reine, qui pria le roy
le ne pas sortir du Louvre le reste du
oor. A quoi il fit la même réponse.
« Après le diné, le roy s'est mis sur son lit
KHir dormir; mais ne pouvant recevoir
le sommeil , il s'est levé triste , inquiet
si rêveur, et a promené dans sa chambre
loclque temps , et s'est jeté derechef sur
e lit. Biais , ne pouvant dormir encore ,
1 s'est levé , et a demandé à l'exempt des
pBides quelle heure il étoit ! L'exempt lui
1 répondu qu'il étoit quatre heures, et a
lit : « Sire , je vois Y. M. triste et toute
pensive; il vandroit mieux prendre un
peu l'air : cela la réjouiroit. » — « C'est
bien diL £h bien, faites apprêter mon
carrosse : j'irai à l'Arsenal voir le duc
de Sully , qui est indisposé , et qui se
baigne aujourd'hui. »
« Le carrosse étant prêt, il est sorti du
Louvre accompagné du duc de Blontba-
ton , du duc d'Espemon , du maréchal
le Lavardin, Roquelaure, La Force,
Hardieau , et Liancourt premier écuyer.
Ko même temps , il chargea le sieur de
VHrjj capitaine de ses gardes, d'aller au
pnlais faire diligenter les apprêts qui s'y
Gûsoient pour l'entrée de la reine, et fit
iemenrer ses gardes au Louvre. De façon
({ne le roy ne fut suivi que d'un petit
nombre de gentilshommes à cheval et
quelques valets de pied. Le carrosse étoit
malheureusement ouvert de chaque por-
tière , parce qu'il faisoit beau temps, et
tfÊte le roy vouloit voir en passant les pré-
paratib qu'on faisoit dans la ville. Son
carroa» entnnt de la rue Saint-Honoré
ians celle de la Ferronnerie, trouva d'un
D&lé on chariot chargé de vin, et de l'au*
Ire côté on autre chargé de foin, lesquek
faisoient embarras : il fut contraint de s'ar«*
rêter, à cause que la rue est fort étroite, par
les boutiques qui sont bâties contre la mu-
raille du cimetière des Saints-Innocents.
« Dans cet embarras, une grande partie
des valets de pied passa dans le cimetière
pour courir plus à l'aise et devancer le
carrosse du roy au bout de ladite rue.
Des deux seuls valets de pied qui avoient
suivi le carrosse , l'un s'avança pour dé-
tourner cet embarras , et l'autre s'abaissa
pour renouer sa jarretière, lorsqu'un
scélérat sorti des enfers , appelé Françob
Ravaillac , natif d'Angoulêmc , qui avoit
eu le temps , pendant cet embuxas , de
remarquer le côté où étoit le roy, monte
sur la roue dudit carrosse, et, d'un cou-
teau tranchant des deux côtés, lui porte
un coup entre la seconde et la troisième
côte , un peu au-dessus du cœur , qui a
fait que le roy s'est écrié : « Je sub blés-
« se I » Mais le scélérat, sans s'effrayer, a
redoublé, et l'a frappé d'un second coup
dans le cœur , dont le roy est mort sans
avoir pu jeter qu'un grand soupir. Ce
second a été suivi d'un troisième, tant le
parricide était animé contre son roy, mais
qui n'a porté que dans la manche du duc
de Montbazon.
« Chose surprenante ! nul des seigneurs
qui étoient dans le carrosse n'a vu frap-
per le roy, et si ce monstre d'enfer eût
jeté son couteau, on n'eût scu à qui s'en
prendre. Mais il s'est tenu là comme pour
se faire voir et pour se glorifier du plus
grand des assassinats ! »
La mort de Henri IV consterna la
France et l'Europe; la douleur, dans
Paris , alla jusqu'au délire ; plusieurs en
moururent ou en perdirent la raison. Ou
commença à le connaître alors, comme il
l'avait prédit. Il faut en rabattre, sûre-
ment, des reproches faits par les protes-
tants à Henri de s'être montré ingrat,
égoïste et gascon. Il y eut sans doute des
promesses oubliées, des ruptures indivi-
duelles où le prince ne fut pas sans torts,
d'inévitables refroidissements; mais la
masse du parti , l'édit de Nantes (vay,)
en fait foi, eut affaire à un vieil ami, li-
béral et reconnaissant, aux dépens même
de sa popularité.
Une contradiction assez tranchante s'at-
tache en ce temps-ci à la plupart des idées
HËfC
qoe U tradition historique a coDtacréeSi
et il nous semble quVUe est allée jusqu'à
l'iDJustioe à Fégard de Eieori IV et deSulty .
Laissons du moins au premier, à côté de
ses défauts^ les magnifiques vertus que
le sévère d*Aubigoé leur oppose. Ses glo-
rieuses batailles le placent au moins à la
tète des chevaliers ; son amour du peu-
ple, ses travaux utiles , ses grandes vues
politiques le maintiennent au premier
rang des rois. Am. R-b.
HENRI , rois d'Angleterre. Il y en a
eu huit de ce nom, depuis le Normand
Henri I'' jusqu'à Henri VUI, le farouche
réformateur , de la maison de Tudor.
Hkhei l*', dit Beauclerc [ciericus) ,
3"^ fils de Guillaume • le - Conquérant
{yoy.)j naquit en 1068. Guillaume- le-
Roux, son frère et son prédécesseur, ayant
été tué par accident à la chasse (1 100) ,
Henri profita de l'absence de Robert,
duc de Normandie, son frère aine, qui
était alors à la croisade , pour s'emparer
de la couronne. Cette usurpation ne ren-
contra point d'obstacles; et pour la faire
accepter, Henri affecta, dans les com*
menoements de son règne , une conduite
populaire. Il mit le clergé dans ses inté-
rêts , en renonçant au droit de régale ,
c'est-à-dire à l'usufruit des bénéfices va-
cants ; le peuple, en abolissant la loi ty-
rannique du couvre^feu {voy,), 11 donna
une charte, qui ne contient guère qu'une
remise de certaines charges féodales, mab
qui n'en est pas moins considérée comme
un des premiers monuments des libertés
anglaises. Henri voulut encore, en épou-
sant solennellement la princesse Mathilde,
nièce d'Edgar Atheling, se créer un non*
veau titre aux yeux de la nation , à qui
le souvenir des monarques saxons était
toujours cher.
Sur ces entrefaites, Robert, étant re-
venu de la croisade, réclama le trône qui
lui appartenait par droit de naissance.
Nais il transigea facilement, moyennant
une pension qui lui fut assurée, et se re-
tira dans son duché de Normandie. Le
gouvernement de cette province éuit en-
core au-dessus des forces de ce prince
incapable. Henri , habile à profiter des
circonstances, se rendit bientôt maître
de la Normandie et de la personne de
•00 frhn. Cette nouvelle uiur^iion l'en-
( m ) itBIf
traîna dana des goerrea av«c le roi dt
France et les comtes d'Anjou ci de Fla»>
dre, guerres qui, après des succès divai,
se terminèrent par des aooouimodeaMsIk
Henri était enfin en posseiMon tranqniUi ,
de l'Angleterre et de la Normandie, lors- '
qu'un malheur domestique vînt travcncr
tout à coup ses prospérités : son fils, égé
de 1 8 ans, périt dans un naufrage. Henri
fut tellement affecté de œtle perte, qa'i
partir de ce moment on ne vit j
dit-on, un sourire sur ses lèvres. Il
rut quelque temps après , en 1 1 34, à
Saint-Denis-le-Formenty dans la Nor^
mandie ; il était âgé da 67 ans, et en avait
régné 86.
En protégeant les sciences , Henri I*
mérita le surnom de beamclerc. On lai
doit l'établissement de l'uniformité im
poids et mesures en Angleterre. Quant
au code publié sous le titre de l^fts
Henrici /, il n'a évidemment été rédigé
qu'après sa mort. Henri aimait
nément la chasse et les femmes , et cot
beaucoup d'enfanis illégitimes. Il
fait reconnaître comme héritière de
étals sa fille Mathilde, mariée en
des noces à Geoffroi Plantagenet ,
d'Anjou {voy. T. I«», p. 770^.
HBKai H, qui régna de 1 1S4 à 1 189,
était isAi de ce mariage et né an Mans en
1 133. Après la mort de Henri I*, son
neveu Etienne de Rlois (fib d'une fille
de Guillanme-le-Conquérant) s'était éu-
bli sur le trône d'Angleterre au M^^pris
des droits de la prinoeaae Mathilde. Ap*
pelé par les voeux de la nalioo » le jcunt
Henri passa en Angleterre et for^ ÉUcnnt
de souscrire un traité par lequel la ré-
version de la couronne lui fut assurée.
Etienne mourut environ un an aprèa» eu
1 1S4, f€ Henri monta sur le trône.
Son premier soin fut d'opérer des ré-
formes et de ressaisir les priviléfcs arra-
chés par les barons et le clergé à la fai-
blesse et aux besoins de ses
seurs. Des chartes accordées , ou
vendues à plusieurs villes, fondaient, dans
le même temps, des libertés populaires
qui s'élevaient en oppoaitîon à la puis-
sance de l'aristocratie.
Henri II possédait la Normandie couune
héritage de sa mère; il tenait, du chef de
son p^9 rAnjoUy le Ifnîan, b T
QEN
(671)
âEN
niliie ; sa femmeÉléonore ('Vox.),divorcée
de Loub YII, roi de France, lui avait
apporté la Guienne, le Poitou, la Sain-
toD^y TAuvergoe et leurs dépendances :
c'était environ le tiers de la France ; et
ficnriyjoignitencore la Bretagne, comme
tnteur de son 3°^* fils qu'il avait marié à
rhéritière de ce duché. Le voisinage d'un
iel Tassai devait nécessairement éveiller
la jalousie de Louis VU : il en résulta
cntr« ces deux monarques des hostilités
qui n'étaient que le prélude des guerres
dont la France fut si longtemps le théâ-
tre. Cependant, en Angleterre même,
on nouvel ennemi bravait la puissance
de Henri. A peine devenu archevêque de
Canlorbéry par la faveur du roi, Thomas
Becketse constitua le champion des pri-
vilèges du clergé et de la suprématie pon-
tificale. Une assemblée des nobles et des
prélats, réunie à Clarendon en 1 1 64, con-
firma les prétentions de la couronne et
arrêta en outre une série de résolutions
auxquelles Becket lui-même souscrivit. Le
pape ayant cassé ces décisions, Becket
s'empressa de se rétracter, et poussa Tin-
aolence jusqu'à braver le monarque dans
ion propre palais. On connaît la fin tra-
gique de œ prêtre intrigant (yoy. Bec*
xxt). Henri fut consterné en apprenant
la catastrophe : Becket était désormais
an martyr. Des ambassadeurs furent en-
voyés au pape pour justifier le roi de
toute participation à ce crime ; et , afin
de donner le diange à l'attention publi-
que, il entreprit une expédition contre
rirlande, ou plutôt il alla prendre pos-
KMion de cette belle lie qui venait d'être
soumise par une poignée d'aventuriers
anglais, et qui, depuis, est demeurée une
dépendance de la couronne d'Angleterre.
Henri, jusqu'alors heureux dans ses
entreprises, se vit tout à coup assailli par
des troubles domestiques. De nombreu-
ses galanteries, en bannissant la paix de
ton intérieur , avaient énervé son auto-
rité paternelle. Ses enfants , excités par
leur mère Éléonore, soutenus par les ba-
rons mécontents, prirent les armes. Dans
ces circonstances , le monarque crut de-
iroir donner à l'opinion, et peut-être
aussi à sa conscience, une satbfaction
pour le meurtre de Becket, qui avait déjà
re^ les honueurs de la canonisation. Il
entra pieds nus dans la ville de Gantor*
béry, jeûna, fit pénitence devant la châsse
du nouveau saint, et reçut le fouet de la
main des chanoines. Cette expiation lui
ramena les esprits ; sa prudence et ses ta-
lents achevèrent la soumission des rebel-
les. Mab d'autres chagrins attendaient
ses vieux jours. Richard (Cœur- de-Lion),
devenu , par la mort de son frère aine ,
héritier présomptif de la couronne, se li-
gua contre son père avec le roi de France;
et Henri, moins heureux cette fois, se
vit forcé de souscrire à un traité qui
lui imposait de dures conditions. Les
revers n'avaient point abattu sa con-
stance ; mab en lisant sur la Ibte des ba-
rons qui avaient conspiré contre lui le
nom de Jean (Sans-Terre), son fils chéri,
Henri H sentit son cœur se briser. Il
maudit ses enfants dénaturés; et bientôt,
en proie à une fièvre violente, il mourut
en 1 1 89 au château de C binon (Indre-et-
Loire), âgé de 56 ans, dont il avait ré-
gné 35.
Henri H, chef de la maison royale des
Plantagenets, fut sous tous les rapports le
monarque le plus dbtingué de son temps.
C'est à lui que l'Angleterre est redeva-
ble de l'excellente institution des assises
ambulantes. Les amours de Henri avec
la belle Rosemonde Clifford, qui périt au
château deWoodstock, victime,dit-on, des
fureurs jalouses de la reine outragée (vojr»
Éléghoee), forment le sujet d'une vieille
tradition populaire qui a été exploitée au
théâtre * et dans le roman historique.
Henri HI, fib de Jean-Sans-Terre
et petit -fib de Henri II, n'avait que
neuf ans lorsqu'il succéda à son père en
1216 (iléUit né le l^** octobre 1206).
Le comte de Pembroke, chargé de la ré-
gence pendant sa minorité , sut, au mi-
lieu de circonstances difficiles, mainte-
nir l'autorité du jeune roi ; mab il mourut
trop tôt. Les Anglais perdirent une par-
tie de leurs possessions en France : Henri,
défait par saint Louis au pont de Taille-
bourg (1242), se vit contraint de repas-
ser en Angleterre. Ces guerres désastreu-
ses épuisaient les ressources du pays;
{*) En Angleterre , Paii»soo et Adisson ont
traité ce sujet. On conoatt la tragédie française
Roiemondê de M. Brifaot et U tragédie allc«
mande de Théod. Kœrner.
liEH
(672)
HfiH
Henri lai-même, à une cerUîiie époqae,
se vit obligé de vendre josqa^à son ar-
genterie et ses bijoux ; il ne sVn jeta pas
moins dans une folle expédition contre la
Sicile, où il voulait établir son second fîk.
Dans ce but, il fit un emprunt au pape,
lui hypothéqua son royaume, et s*en ga-
gea ainsi dans d^inextricahles embarras.
Les nobles, indignés de Tineptie de ce
prince qui livrait PAngleterre aux étran-
gers, se coalisèrent sous la conduite de
son beau-frère, Simon de Montfort, comte
de Leicester; et Ilcnri dut, à Fouverture
du parlement d^Oxford (1260), accepter
la nomination d^une commission de 24
barons, chargés de faire les réformes né*
cessaires dans le gouvernement. Mais il
n^avait cédé qu'à la nécessité , se réser-
vant d'en appeler aux armes. Sept an-
nées de révolutions et de guerre civile
suivirent, dont les événements sont assez
confus. Henri fut vaincu et fait prison-
nier à la bataille de Lewes. Leicester
changea la forme du gouvernement, et ,
voulant s'appuyer sur un nouveau pou-
voir, convoqua au parlement de 1264
les députés des bourgs et cités : c'est là
Torigine de la véritable représentation
du peuple en Angleterre. La victoire d'E-
ve:iham, remportée par leprince Edouard,
remit le roi en possession de son autorité.
Henri HI mourut à Westminster en
1272, après un ri'gne de 56 ans, Tun des
plus longs de l'histoire d* Angleterre. Ce
fut un prince sans talents et sans vertus.
Il confirma la (grande charte et donna en
outre celle r/^x/)rt'V S' niaisses serments fu-
rent toujours subordonnés à son intérêt.
Il avait épousé, en 1236, Éléonore de
Provence, et eut pour successeur son fils
aine , Edouard I''. for. Tarticle.
Hruri I\\ né en 1367, et d'abord
comte de Derbv , était fils de Jean-de-
Gand , duc de Lancaster, trobièmc fils
dT.douard III (voy, son article \ Après
avoir pris part aux troubles qui signa-
lèrent les premières années du règne
de Richard II {voy.) , il alla combattre
les Infidèlt^s en Lithuanie. Crôé à son re-
tour dur de llercford, il se distingua par
un /èUr M.*r\ilp, et ne rougit point de dé-
noncer en plein parlement le duc de Nor-
folk |K)ur certains pnipos S('*ditieux te-
niM (l.ins ri'punchement d*un entretien
confidentiel. Un démenti ayant proi»*
que un défi, le roi Richard «ila la don
champions , et , en l'ahaenoe dn dnc h
Hereford, an mépris de la prnmfM , 8
confisqua les biens dévolus à et
par la mort de son père. Indigné de
déloyauté, et voulant mettre à profit le
contentement de la nation, U
que dans le Yorkshire avce une Mil»4i
60 personnes seulement. Le coale è^
Northumberland se joint à Ini, et cnpa
de jours il est à la tête d^une année. Bî»
chard II , abandonné des siens, se
entre les mains de son rival, qni le
enfermer à la Tour, et l'oblige à
son abdication. Le parlement dépow fi^
digne Richard , et proclame le dnc è^
Hereford sous le nom de Henri IV . 1 391)^
Les titres que faisait Taloir le iiimw
roi étaient au moins contestables; wm
la révolution qui le porta au trâne IM
un acte national qui légitima ms droîik
Ce fut Forigine de la grande IntI» «■
tre les maisons d*York et de
entre la Rose blanche et la Rose
lutte qui devait, pendant un siècle, i
der l'Angleterre de sang.
La mort de Richard II ,
sa prison , fut un signal de troubles il
de conspirations. Le comte de N
berland, qui avait puissamment
hué à mettre la couronne sur la télr et
Henri, se révolte; son fils Henri
cy ( llotspur) s'avance sur
à la tête d'une armée. Henri vole à
rencontre : après un engagement
trier, son étoile l'emporte « et la mort éi
Hotspur lui livre la victoire ^ 1 4 0S\ Henri
pardonna au comte de Northnmbcriaai;
et, après avoir rétabli U tranqnîlliil,
chercha, mais vainement, à refagncruM
popularité compromise pnr des actes dk
rigueur commis dans U premièfv partit
de son ri-gne. Il voulut auMÎ , dans «■
intérêt, fomenter les troubles de U Fi
et entretenir la division entre les î\
d'Orléans et de Bourgogne ( voy.
1.1» VI) qui s'y disputaient le
mais il ne recueillit aucun fruit
intrigues. Il était sujet à des attaqua dV
pilepsie, |)endant lesquelles il perdrii
connaissance : c^ fut une de cesattafMi
qui l'emporta le 20 mars f 4 1 3 , à Pàp
de 46 ans.
HEU
rmi V, fib atné de Henri IV, suc-
•on père en 1 4 1 3. Ce prince, qae
penre nous (ait sî bien connaître ,
1S88» et élevé à l'université d'Os-
■▼mit manifesté de bonne heure les
fis brillantes qui le distinguèrent
vtL Blessé à Shrewsbury, d'un coup
be an visage, il n'en avait pas moins
iné à faire des prodiges de valeur :
sus après, il soumettait les Gallois
6s. Cependant ce jeune prince, à
B père avait confié la présidence du
Jy se jeta tout à coup dans d'étran-
arts, que, du reste, la tradition a
Itre eiagérés. Plongé dans une at-
lère crapuleuse , entouré de quel-
misérables associés à ses ignobles
(vojr. Falstaff) , ses passe-temps
taient à détrousser les voyageurs et
mettre toute sorte d'actes illégaux,
ima cet oubli de lui-même jusqu'à
*r en pleine cour le chief- justice
igné : il est vrai qu'il fut immédia*
t arrêté sur l'ordre de ce courageux
trat. Une pareille conduite n'était
on heureux augure. Mais à peine
V fut- il monté sur le trône, qu'un
ement aussi complet que subit s'o*
m lai. Il réunit ses anciens compa-
cte débauche , leur fit part de ses
■ODS de réforme personnelle, les ex-
à rîmiter, pub les exclut de sa pré-
en leur laissant des marques de sa
isité. En même temps, il donnait sa
Dce à des minbtres qui la méritaient;
>f- justice Gascoigne recevait des té-
lages publics de sa satbfaction.
r ces entrelaites, une émeute reli-
ty conduite par lord Cobham, me-
a tranquillité de la capitale : Henri
d dt nuit dans les champs de Saint-
y où les conjurés s'étaient donné
»-voos ; il fond sur eux à la tête de
rdes, s'empare des meneurs, et fait
tter les plus coupables. Cependant
ait un plus vaste théâtre à l'ambi-
In jeune monarque. Il fait deman-
I main de la princesse Catherine de
De ; mab cette demande est accom*
ht de prétentions telles, que la Fran-
Mite affaiblie qu'elle était, ne put y
1er. Henri débarque sur la plage du
e, à la tête d'environ 50,000 com-
nts, et met le siège devant Harfleur.
\ticyclop, d, G. d, M. Tome XIII.
( 678 ) BEII
Une dystenterie, occasionnée par les fati-
gues et la chaleur, enlève les deux tiers
de son armée : c'est alors qu'il commence
sa retraite sur Calais. Tout à coup , des
hauteurs de Blangy, il découvre l'armée
française, trob fob plus nombreuse que
la sienne, rangée en bataille dans la plaine
d'Axincourt {voy.)y et lui barrant entiè-
rement le passage. La position était criti-
que; mab le courage de Henri V fut à la
hauteur des droonstances. D'habiles dis-
positions lui donnèrent l'avantage du ter-
rain : les archers anglab mirent le désor-
dre dans la cavalerie firançaise, et celle-ci
se renversa sur la seconde ligne. U s'en-
suivit une confusion qui ne permit pas de
rétablir le combat. Le carnage fut affreux;
l'éUte de la noblesse firançaise se fit tuer
dans cette fatale journée, où le monarque
anglab déploya personnellement une rare
intrépidité (35 octobre 1415). La bataille
était gagnée, lorsque Henri, inquiet d'une
alerte donnée sur ses derrières, envoya
l'ordre de massacrer les prisonniers, or-
dre barbare et qui fut trop tardivement
révoqué. Cependant, épuisé par sa vic-
toire même , il se hâte de gagner Calab
et de repasser en Angleterre pour y cher-
cher de l'argent et une armée. Il négo-
cie en même temps avec les Bourgui-
gnons {vcf.) ; et, à la faveur de ces intelli-
gences, il achève, dans une seconde inva-
sion (1418), la conquête de la Norman-
die. Bientôt il conclut avec l'infUme Isa-
beau de Barière le traité de Troyes , qui
lui donne la main de Catherine, fille de
Charlesyi,avec laFrancepourdot(1420^.
Maître du gouvernement, il établit sa cour
au Louvre , et y déploie une arrogance
et un faste qui insultaient aux misères du
vieux roi. Le Dauphin, déshérité, avait
soulevé la noblesse : Henri court cher-
cher des renforts en Angleterre, et con-
traint son adversaire à se retirer derrière
la Loire. Il était alors au comble de la
fortune et dans toute la vigueur de l'âge,
lorsqu'il fut atUqué d'une fistule, qui,
par l'igoorauce des médecins, devint la
cause de sa mort. Il expira au château de
Vincennes en 1422, à l'âge de 34 ans.
L'éclat de ses succès, ton caractère franc,
intrépide, généreux, lui conquirent l'a-
mour des Anglais; mab son ambition leur
préparait bien des revers.
HEN ( 674 )
Hcif ai VI, né ea 1 4S 1 , n'âYtit pas en-
core un an lorsqu'il succéda à son père
Heori V, et fut proclamé roi de France
et d'Angleterre, sous la tutelle du duc de
Bedford (voy.) , son oncle. La puissance
anglaise semblait se consolider en Fran-
ce , lorsque l'apparition de Jeanne d'Arc
(voy. PuGELLB D'OauUifs) changea tout
à coup la face des choses. Charles VII
reconquit une partie de son royaume, et
se fit sacrer à Reims. C'est en vain que le
duc de Bedford {voy.) fit venir et sacrer le
jeune Heori à Notre-Dame (1430). Le
charme était rompu ; et, au bout de quel-
ques années, la ville de Calais restait seule
aux Anglais. Une trêve fut alors conclue,
et Henri VI épousa (1440) ftlarguerite
d'Anjou , fille de René , roi nominal de
Sicile.
Cependant Richard, duc d^fork, qui
appartenait à une branche de la descen-
dance d'Edouard HI, plus rapprochée
d'un degré de la souche commune que
la branche alors régnante, profite de l'in-
capacité et de la faiblesse naturelle du roi
pour faire valoir ses titres. Cette faiblesse
était dégénérée en une sorte d'imbécillité:
le duc d'York, après avoir excité secrète-
ment l'insurrection de Jean Cade, se fait
déclarer protecteur du royaume (1454).
Henri , se réveillant de cette espèce de
léthargie intellectuelle , fut surpris de se
trouver dépouillé de son autorité. Le duc
d'York, expulsé du conseil, lève des trou*
pes. Marguerite arme de son côté et traîne
son pusillanime époux en campagne. Hen-
ri, défait à Saint- Albans (1455), tombe
entre Ict mains de son rival. Marguerite
lève de nouvelles troupes ; Henri, enlevé
de Londres, assiste à la bataille de Nor-
thampton( 1 460),oili il est fait de nouveau
prisonnier. La reine rassemble une troi-
sième armée ; et la bataille de Wakefield
(31 décembre 1 460), dans laquelle le duc
d'York est tué, semble enfin fixer la for-
tune en sa faveur. Mais Edouard, fils aîné
de Richard , succède aux prétentions de
son père. Warwick, l'âme de ce parti,
était encore à la tète d'une armée, et rete-
nait à sa suite le roi captif. Marguerite
lui livre la deuxième bataille de Saint-
Albans (1461 \ remporte la victoire, et
rend à Henri la liberté et son autorité.
Cependant Warwick, maître de Londres,
REN
y fait prodamer le jeane doc dTork,
sous le nom d'Edouard IV (vo^. . Mar-
guerite a levé dans le nord une Dou^dlt
armée : défaite dans la sanglante jouraéi
de Towton , elle s'enfuit en Fxosse inc
son époux. C'est en vain qu'elle veut tn-
ter encore le sort des arme» : la baïailk
d'Hexham achève de dbperser les roim
de son parti. Le malheureux Henri, Cûl
prisonnier, est traîné igoominieuscmeil
à Londres et enfermé à la Toar. Il y Ua-
gnissait dans l'oubli, lorsque, au bout dr
quelques années,Édouard se brouille av«
Warwick. Celui-ci tire Henri VI de a
prison et le fait remonter sur ce trte
glissant (1 470). Edouard eaC déclaré tr^
tre et usurpateur. Mmu il reparaît après
quelques mois d'absence ; Londres y
ouvre ses portes; et Henri , joaef pMitf
de la fortune , est encore une fob am«
ché du trône pour retomber dans sa pri-
son. L'intrépide Marguerite livre la ha-
Uille de Tewkesbury (1471^ et toahc
avec son fils entre les mains d*Édoiiârl
Alors on jugea sans doute qu'il était XtmfÊ '
de se débarrasser de ce fantôme de roi qai
s'appelait Henri. Il est certain du moim
qu'il ne survécut que peu de joan à ^
cette dernière défaite, et Topinion pa-
blique accusa le duc de Glocester r^r.
RiCHAED III) de l'avoir assassiné. Aima (-
nit Henri VI, à l'âge de 50 ans. Son rr^Mi
marqué par toutes les calamités de h
guerre civile , n'avait été qu'une longm
minorité. Quant à son énergique épome,
qui avait vu massacrer son fils som is
yeux, Louis XI la racheta de la captivité
moyennant 50,000 couronnes, et Marp»-
rite d'Anjou mourut en France Tan 1 4(iS.
Hsif ai VII, qui régna de 1 485 à 1 509,
était fils d'Edmond Tudor r^r. , coait
de Richmond, et de Marguerite Beaufort.
Il naquit en 1458. Représentant, para
mère, d'une branche bâtarde de la nui-
son de Lancaster, il avait dA, aprc» la
fatale journée de Tewkesbury, c herrkfr
un asile en France. Une première tent^
tive faite par lui, en 1483, ê«*boua, eC 3
se vit contraint de regagner la Bretagne.
Mais , environ deux ans aprr» , imtimîc
des haines qu'avait soulevées Richard II!
{vof, ) et soutenu par la cour de Fraaoi,
qui lui donna 3,000 hommes, il **rm*
barque à Ronfleur et aborde à Milfbrrf^
1
«
flËfl
i y dau le pays de Galles, d'où il
BTÎgiiiaire. Sâ amb preDoent les
et loi amènent bientôt 6,000 hom-
>pendant Rickard III marche à sa
lire : les denx rivaux se trouvent
bence à Bosworth, et la grande
les deux Roses est terminée par la
i et la nKNt de Richard, le 33 août
L*armée victorieuse proclama Hen-
sar le champ de bataille. C'était là
âlleur titre. La lassitude, Tépuise*
Textinction des grandes familles ,
weol d'aplanir les obstacles : le par-
I reconnut les droits de Henri ou
sanctionna sa possession ; et , à sa
ation,le nouveau monarque épousa
5tb, fille d'Edouard IV, union qui
idit pour toujours les intérêts des
is d'York et de Lancaster.
iri Vil connaissait toute la puissance
* ; les embarras financiers avaient
Mié plus que toute autre cause aux
es de ses prédécesseurs: il s'appli-
irtont à remédier à ce mal , et la
mlion des biens des partisans de
d lui offrit une première ressource
s'empara avec avidité. Cependant
isnmulait pas assez son antipathie
s partisans de la maison d'York;
t porté sur le trône les passions
b(£ de parti. D^un autre côté , le
( haines politiques n'était pas en-
teint; le préjugé populaire était
en faveur de la maison d'York. Il
Ita des troubles. Henri avait à peine
hé d'une rébellion dans l'ouest ,
Imposteur, nommé Lambert Sim*
b d'un boulanger, cbessé par un
dX>xford, se fit passer pour le
ie Warwick, neveu d'Edouard FV.
eo vain que le roi fit voir publi-
ât le véritable Warwick, qui était
é à la Tour : les mécontents se
ot à œ drapeau, les Irlandabcru-
ccasion favorable pour secouer le
t il fallut en venir aux mains. Les
I lurent dbpersés après un enga-
menrtrier à Stoke, dans le comté
tûigham. Simnel, fait prisonnier,
né au roi, qui, ne voyant en lui
bjet de mépris,se contenta de l'en-
aos ses caiisines remplir les fonc-
* marmiton. Des i ndes le ven-
ph» eIScaoenient i coupables ;
( 6t5 ) REK
œ système de rapines fiscales coBuneii*
çait à se développer. Henri n'ayant pas
su empêcher le mariage de Charles VU!
avec Anne de Bretagne, mariage qui don-
nait cette province à la maison de Fran-
ce, l'esprit national le for^ à (aire la
guerre. Biais, aux yeux de Henri VU, la
question se résolvait en argent. Ce fut
pour lui une occasion de renouveler l'a-
bus de ces contributions forcées, dérisoi-
rementappeléesfteAapo/eACtfi, quiavaient
été abolies sous son prédécesseur : la per-
ception de cet impôt serrit de prétexte à
d'odieuses extorsions. Henri débarqua
enfin à Calab; mab, ayant conclu un
traité qui lui assurait de» avantages pé-
cuniaires, il se retira. Le mécontentement
s'en accrut, et, dans ce même temps , un
nouvel appât fut jeté à la crédulité publi-
que. PerkinsWarbeck, fikd'un juif d'An-
vers, avait quelque ressemblance avec
Edouard IV.La vieille duchesse douairière
de Bourgogne, sœur de ce monarque, qui
ne cherchait qu'à susciter des embarras
à Henri, instruisit ce jeune homme à
jouer le rôle du duc d'York, assassiné à
la Tour avec son frère Edouard V (vo^.),
et le reconnut publiquemenL Ce nouvel
imposteur avait de l'intelligence, de l'es-
prit, des manières dbtinguées, tout ce
qu'il fallait pour séduire. Beaucoup de
seigneurs mécontents se mirent secrète-
ment en rapport avec lui; une corres-
pondance active s'établit entre l'Angle-
terre et la Flandre , où éuit le quartier-
général du prétendant. Cependant Henri
VU suivait de l'œil tous les mouvements
de ses ennemb : ses émissaires parvinrent
à se rendre maîtres de leurs secrets ; et
lorsqu'il eut en mains tous les fib du com-
plot, il fit tout à coup arrêter et condam-
ner les principaux meneurs : plusieurs
furent exécutés, et les confiscations vin-
rent encore grossir le trésor royal. Per-
kins, ayant échoué en Angleterre, se jeta
en Ecosse, pub en Irlande, d'où il osa
faire une descente dans le comté de Cor-
nouailles, où il prit le titre de Richard IV.
Il était déjà à la tête de 7,000 hommes,
lorsqu'à la nouvelle de l'approche de
Henri, ses partisans l'abandonnèrent. Ré-
duit à se livrer à la merd du roi , Per-
kins fut conduit à Londres, promené par
les rues, an milieu des huées de la ço\^ii^
HEN
lace, puii enfermé k la Tour. On lui fit
signer une relation détaillée de ta vie , à
laquelle on donna toute la publicité pos-
sible : toutefois, cette prétendue confes-
sion n*éclaircit point tous les doutes, et il
y a encore aujourd'hui des personnes dont
Fopinion n'est pas bien arrêtée sur le
fond de cette affaire. Quoi qu'il en soit,
Perkins, s'étant évadé de sa prison, fut
repris, puis pendu, sur une accusation de
complot , dans laquelle on enveloppa le
comte de Warwick, qui fut décapité.
Cette double exécution, motivée jusqu'à
un certain point par le succès facile et les
graves conséquences de ces impostures,
débarrassa Henri de tout concurrent,
et le résultat de deux conspirations fut
de l'affermir sur son trône; on n'osa plus
remuer contre un prince vigilant, ferme
et sévère.
Arrivé au plus haut degré de puis-
sance, Henri Vil, qu'on avait pu croire
jusque-là économe par goût et par néces-
sité, donna libre carrière à son avarice j
qui s'était accrue avec l'âge. Les amendes,
la vente des charges, le trafic des grâces,
les expédients fiscaux les plus honteux ,
furent mis en usage avec une sordide ini*
quité : Henri tenait, dit-on, un registre
secret du produit des confiscations, et
laissa à son successeur un trésor de près
de 2 millions sterling.Cependant le déclin
graduel de sa santé annonçait sa fin pro-
chaine : il mourut au château de Rich-
mond, d'une goutte dégénérée en phthi-
sie, le 22 avril 1509; il était âgé de 53
ans, et en avait régné 24.
Henri VH, malgré cette avarice qui
ternit ses belles qualités, sut gouverner
avec habileté et sagesse. Élevé au trù-
ne dans des circonstances difficiles, il
rétablit l'ordre et consolida l'autorité
royale : vers la fin de son règne, les lois
avaient repris la force qu'elles avaient
perdue au milieu des troubles civils, la
condition politique du peuple s'était amé-
liorée, le commerce et ta civilisation com*
nien«;aient à se développer; en un mot,
Henri VU laissa l'Angleterre tranquille,
puissante et respectée.
Hknri VIII, second fils de Henri VII,
succéda à son père le 22 avril 1509. Il
était né le 28 juin 1 49 1 , cl avait rrru le
titre de prince deGaUe&en 1^02, ay^ros
( 676 ) HER
la mort de ton frère Arthur. La Dttiot}
fatiguée du despotisme fiscal de Hean VH,
accneillit avec joie raTénemeat dW
prince de 1 8 am plein d^cspéraoce.
Henri se trouvait à la tète d'une
formidable, et la guerre contre la Fi
était toujours populaireenAngletcrTe. Ea-
cité d'abord par Ferdinand-le-Catkoli-
que, qui voulait reconquérir la Nawie,
puis par le pape, qui avait à cœorde se dé-
barrasser des Français en Iulie, le jcan
monarque réclame de Louis XII les pr^
vinces qui avaient jadis apparteiui à TAb*
gleterre. Bientôt il paMe sur le coati*
nent avec 50,000 hommes, remporte m
stérile avantage dans la journée de Gai*
negate ou des Éperons ( 1 5 1 3;, et
ses conquêtes à la prise de T
de Toumay. Il s'aperçoit alors qa'3 a
été joué par ses alliés , qui ont fait
paix séparée, et il conclut an traité
le roi de France. De retour en Angle»
t
u
i
1^
î
terre, Henri donne sa ixMifiaiice et bna
toute l'administration des
mas Wolsey (voy,) , qui, à force de
plesse, avait su gagner ses bonnes grkcs :
le favori prend un empire absolu sur saa
maître, et en fait l'instrument doctkde
son ambition personnelle. Il eidte d'a-
bord son amour- propre contre Frsa*
çois I*', vainqueur à lîarignan. BmIôC,
gagné par des présents, il entame avfc m
même Fran^b I*' des négodatîom ^jâ
amènent entre les deux monarqncs aat
entrevue prêt de Guines , célèbre som Ir
nom de Camp du drap d'ttr (v«^/.'. l'at
magnificence inouïe fut déplov<
tournobet des fôtesqui durèrent 1
et les deux princes ne se séparèrent qa'i
près des protestations d'amitié qoi dr-
vaient être bientôt onbliéea.
Cependant la réformatioo avait édur
en Allemagne. Henri , qui , stiivaat b
mode du temps, avait été élevé dam la
subtilités de l'école, et qui se piqaMl
d'être un grand théologien, vonhit fnk»
ter de cette occasion pour faire connsltit
au monde ses talents. Il daigna doae
descendre dans la lice , et fit publier Ir
traité De septem Sitrramemiis , cx^f^
Martinum iMthrrum , herrsiarck'* %
pfr iliuxtrùstmHtn pnncipem H^mn»
cum VUly 1521. On suppose qoe l>
cardinal Wolsey eut (|iMlqiwr part à c«t
kl
1
t
\
\
\
HËN
(677)
HEN
«QTrage * , âuquf ther (voy. ) répli*
4|iM. très Tertemeni. ^uoi qu'il en soit ,
le lÎTre envoyé à Rome excita l'admira.
tion du pape et de tout le sacré collège :
liéon Xy à qui il était dédié, s'empressa
de décerner au royal auteur le titre de
Défenseur de la foi. Henri, flatté de ces
èlot^es, entra dans la ligue formée entre
le pepe et l'Empereur contre le roi de
Frmnce. Biais les trésors légués par son
père étaient déjà dissipés; il fallut arra-
cher des subsides aux communes, renou-
ireler l'abus des bénévolences , avoir re-
cours à des exactions inouïes jusqu'alors.
Wolsej, chargé de diriger toutes ces me-
tares , empêchait les murmures du peu-
ple d'arriver jusqu'à son maître , endor-
si dans les plaisirs. Mécontent de TEm-
pereur , qui n'avait pas tenu certains
engagements secrets pris à son égard , il
darma Henri sur les suites de la victoire
de PaTÎe et sur la prépondérance mena-
fttite qu'elle donnait à ce prince. Henri
ne crut donc pouvoir mieux faire que
de se réconcilier avec François P% et il
at désista même de toutes prétentions sur
h France.
Henri VllI, selon le tœu de son père,
ivait épousé Catherine d'Aragon , veuve
àm son frère aine et tante de Charles-
(^oint. Cette union avec une princesse
lirtingaée par ses vertus durait depuis
lÎK-haît ans , lorsque tout à coup le roi
'éprit d'une passion violente pour Anne
loleyn {voy, Booleh), l'une des filles
ITlioiinear de la reine. Mais Anne Boleyn
Bt résister , et Henri vit bientôt que le
seul pourrait le mettre en pos-
>o de l'objet de ses désirs. Alors d'é-
scrupules s'élevèrent dans son es-
oit. U écrivit au pape Clément VH, qui
ni avait de grandes obligations , lui ex-
loaa que sa conscience lui reprochait d'a-
mr vécu si longtemps en état d'inceste
tvec la veuve de son frère , et le pria de
^évoquer la bulle de son prédécesseur ,
pii lui avait permis d'épouser Catherine.
Le pape , qui voulait ménager à la fois
3enri et Charles-Quint , fut fort embar-
(*) D*aotret, comme par exemple Dnpin,
wt regardé Jean Fi«her, évéque de Rocbester,
Wflune en éUnt TaDtenr. Ce yénérable prélat
fat créé cardioal ea x535; mais la même «onée
Baeri YIU It fit eondanuisr à mort. $.
rassé, et cherchait à gagner du temps;
tandis que le roi, appelant la théologie à
l'aide de sa passion , composait des mé-
moires , invoquait l'autorité du Lévi ti-
que , consultait les docteurs et les uni-
versités. Enfin le pape , réconcilié avec
l'£mpereur,évoque l'affaire à Rome. Hen-
ri , furieux, fait tomber sa colère sur son
ministre, qui, embarrassé lui-même en-
tre le roi et le pape , avait affecté de res-
ter neutre : le cardinal Wolsey , soudai-
nement disgracié, est remplacé dans la fa-
veur royale par Thomas Cranmer {voy,).
Pressé par sa maîtresse, soutenu par le
clergé , et maître du parlement , Henri
veut mettre un terme à cette honteuse
comédie : il épouse secrètement Anne Bo-
leyn. Bientôt Cranmer, promu à l'arche-
vêché de Cantorbéry, prononce l'annula-
tion de son mariage avec Catherine;
Anne Boleyn , déjà enceinte , est solen-
nellement reconnue. La rupture avec
Rome était ainsi consommée, et la nation,
impatiente du joug papal, avait applaudi.
Mais un joug plus rude allait s'ape-
santir sur elle. Henri, qui s'était déjà fait
donner le titre de protecteur et chef su-
prême de l'église d'Angleterre, se pose à
son tour en souverain pontife, et prétend
dominer toutes les consciences. Un des-
potisme sans exemple se déploie : le chan-
celier Thomas Morus {voy.) et le vénérable
évêque Fisher sont décapités pour avoir
refusé de reconnaître lasuprématieroyale.
Cette suprématie ne suffisait déjà pas : les
biens du clergé tentaient la cupidité du
monarque , qui en voulait d'ailleurs aux
moines. Sous le vain prétexte d'abus qui
furent exagérés , il s'empara de tous les
revenus des monastères, et leurs dépouil-
les enrichirent ceux dont il voulait payer
les bassesses ou acheter le silence. Enfin,
enivré par la flatterie et par l'incroyable
servilité des parlements, Henri crut pou-
voir faire une religion à sa fantaisie. Une
nouvelle profession de foi fut imposée au
clergé ; et la loi des six articles, plus con-
nue sous le nom du Statut de sang,
prononça la peine de mort contre tous
ceux qui tiendraient à certains dogmes.
Malheureusement l'orthodoxie royale
était aussi capricieuse que l'esprit du
maître : on ne sut bientôt plus ce qu'on
devait, ce qu'oa pouvait croire; car telle
I1£N
(«78)
HEN
était la latitude de ces lois d'intolérance,
que toutes les opinions se trouvaient
compromises. Les prisons se remplirent,
les bûchers s^aliumèrent; papistes et pro-
testants, accouplés sur la claie, furent
Irainés ensemble au supplice.
Cependant Henri s'était lassé d'Anne
Bolejn : accusée d'adultère , privée de
défenseur , cette infortunée , qui n'aviit
eu que les faiblesses d'une femme vaine,
fut condamnée k être brûlée vive ou dé*
capitée, selon le bon plaisir du roi. Il eut
Toidieuse précaution de faire prononcer
ie divorce avant l'exécution, afin de ren-
dre sa fille Elisabeth {vojr.) bâtarde : la
tète de la reine tomba alors sous la ha-
che du bourreau; et le lendemain, Jeanne
Seymour, une de ses demoiselles d'hon-
neur, entrait dans la couche royale.
Cette nouvelle reine mourut au bout de
17 mois. Henri, sur la foi d'un portrait
d*Holbein, prend pour quatrième femme
la princesse Anne de C lèves. Il s'en dé-
goûte bientôt, et la répudie sans façon
pour épouser Catherine Howard, nièce
du duc de Norfolk, comme Anne Boleyn.
Ce fut à cette occasion qu'il osa dire à
son clergé qu'il n'avait pas donné son
consentement intérieur à son mariage
avec Anne de Clèves : les bornes de la
honte étaient franchies depub longtemps.
Le ministre et favori Thomas Cromwell,
négociateur de cette malencontreuse al-
liance, fut déclaré coupable d'hérésie et
de trahison, et exécuté. Cependant le
bonheur que Henri se promettait de son
cinquième hymen fut de courte durée :
Catherine, accusée tout à coup d'avoir
eu certaines intrigues avant son nuriage,
fut condamnée à mort et livrée au bour-
reau. Une sixième femme osa cependant
accepter le périlleux honneur de parta-
ger la couche du monarque : ce fut Cathe -
ri ne Parr, veuve de lord Latimer. Elle sut
gouverner assez bien ce tyran ombra-
geux ; mais il lui fallut une adresse plus
que commune pour se mettre à Tabri de
ses sanglants caprices.
La politique extérieure des dernières
années de Henri VIfl fut aussi variable
que celle des premières années de son
règne. Il se rapprocha de François I**^ ,
parce qu'il voulait entreprendre la guerre
contre TÉcoite : ptût, ^SSxns de ce qoe
œ prince n'avait point rooipa avec h *=
pape, il s'allia avec Charles-Quint, dehs^ ka
qua en France (1544), et s'arrèua^
avoir pris Boulogne et aMiégé vaineant
Montreuil. Il avait compris qg'il tiataJ
lait dans l'intérêt de son allié. Les Frai^ M
çais, dans la campagne suivante, envil^ «r
rent a leur tour l'ADgleterre , et b ^ u
termina cette guerre Inutile. Henri nV ^i
vait pas ralenti pour cdn aou eeuvrs è m
persécution, ni oeiBéd*eacroer sur lesesa» ic
sciences une tyrannie d'autant ph» ial»- 'Il
lérable qu*il traitait la reKgioB aussi es* p
valièrement que ses femmes. Il défiait I
la lecture de la Bible, que lui- même snit k
fait traduire , et publia des traités nfi- a
gieux pour l'instmctiott de set snjcta. Si ii
volonté faisait les lois; il voulut |em«t
que ses ordonnances eumeot force de lé-
vélation. En même tempa, il contiam m
exactions, altéra les monnaies et dépodh
les églises : il avait déjà arradié de II
châsse de mint Thoama m
qu^il portait au doigt.
Cependant des infirmités
par sa corpulence et un ulcère à Vwmh
ses jambes avaient tellement augmenléli
violence de son caractère ifu'on a*oMat
plus Taborder. L'âge Bravait fiût d*ifl«
leurs qu'irriter m soif de sauf. La final
ce règne est encore souillée pur te couda»-
nation inique et l'exécution du romlt di
Surrey , jeune bomae d*un
compïi, qui avait eu le malheur d*
lessoupçons jaloux du tyran .Celui-ci
bientôt rendre compte de tant de
Tontes sm souffrancm physiques s
accrues; hors d'état de ae mouiuif, 1
ressemblait à une béte féroce eucbaiuce :
de cruel, il était devenu fbricui. Il aaau-
rut enfin le 38 janvier f S47 ; il avait U
ans, et en avait régné 98. Il laiwa trou
enfants, qui régnèrent aprèa lui, fidouvd
VI, fils de Jeanne Seymour, Marie , VÊê
de Catherine d'Aragon, et Itlimbetk, Oi
d*Anne Boleyn. Fof. les trou aitides.
Les Anglais contemporains u^oal fm
en général bien apprécié Heori VIII : di
furent séduits par quelques qualités «-
perficielles et populaires, et par le* prr-
miers succès de son règne; Hcari «et
surtout à leurs yeux rimmeme meria
d'avoir été l'instrument fortuit de la r*-
forme. La postérité 1*8 JH* plai
HEN
(67t)
REN
[enri fat au-dessous du rôle qu'il
ipelé à jouer. Dans soo |;ouTer -
, coBiiiie dans sa famille, comme
relifioD, il ne saÎTit que Timpul-
ses passions sanguinaires. En un
pour nous senrir des expressions
iTant hbtorien anglais (M. Hal-
I placeest marquée parmi ces mons-
iénnx de f innocence, que là co-
ciel a quelqoefob suscités, et que
été des hommes a soufferts \ A. B.
HEI , surnommé le Nopigateur^
portugais, naquit à Porto le 4
S94, et re^it le titre de duc de
II était fibde Jean I*», roi dePor-
et de Philippine de Lancaster. Ce
prince oommen^i de bonne heure
kdes classiques : nous en avons U
i dans Taris qu'il donna à son pcre
xpédition de Geuta. Le discours
t à cette occasion est plein de sou-
dassiques : il rappelle l'histoire d'A-
tre et de Darius ; il parle du passage
pes par Annibal, des campagnes de
et développe avec une grande sa-
Pimportanoe militaire que la prise
9oU aurait pour le Portugal. U
toidié profondément l'histoire an-
i. n avait puisé dans les écrits des
igioois, des Grecs et des Romains
ma nombre de notions géographi-
« de faits qui agirent sur son ima-
Mi et préparèrent les plans qu'il
la plus tard. La lecture qu'il fit aussi
oyages de Marco Polo , et la con-
Me <|u'il eut par la fiimense carte
m frère, l'infant don Pedro, avait
tée de ses voyages et dans laquelle
ivait déjà marquée, à ce qu'«n pré-
la o6te maritime de P Afrique avec
p de Bonne-Espérance*, n'eurent
le influence moindre sur l'esprit du
B. Les mathématiques, l'astronomie
géographie étaient les sciences qu'il
le plus étudiées et approfondies. Les
«Ton des plus savants chroniqueurs
■iporains^ attestent que le prince
Mait rien de ce que les hommes les
F0ir R3>eiro dos Santos, Mem. kùLmhr^
t mmtkÊmmtintt p9ftuguesê$, t. VITl des
a* Litt. de TAesd. R. des Scienc. de Lîs-
r, p. i4^*
Asvara, Ckromiqme de teco«f «^ de (hm-
4S3Xi Us. iaédit.
plus savants du moyen-âge savaient de
la géographie systématique des Hébreux,
des Grecs et des Romains. Nous devons
ajouter an nombre des influences qui
agirent sur son imagination celle du my-
the nestorien du fameux Prêtée can des
Indes*,
Nourri de ces connaissances, imbu de
ces traditions, qu'il augmentait encore
chaque jour , le prince suivit le roi son
père à la campagne de Ceuta en 1415.
Après le débarquement, il fut un des pre-
miers à attaquer et à combattre les Maures,
n commanda la flotte à son retour et il
eut le projet de prendre Gibraltar, pro-
jet qui révèle les grandes vues du gouver»
nement de cette époque, mais qu'une tem-
pête empédia Henri de réaliser .Comme les
Maures continuaient d'assiéger Ceuta, le
prince fut de nouveau envoyé en Afirique.
Fondant sur les ennemb , il les tailla en
pièces et délivra la place. H alla pour la
trobième fob en Afrique le 33 août 1 437,
prit Tétuan (33 septembre) et se présenta
avec l'armée devantTanger. H fit des pro-
diges de valeur contre les années réunies
des Maures, fortes de plus de 100,000
hommes. Cabrai, son capitaine des gardes,
fut tué à ses o6tés avec 5,000 hommes.
Cette affaire malheureuse força le prince
d'accepter les conditions onéreuses pro-
posées par les Maures. Quelques nobles
et l'infant Ferdinand {voy,) restèrent en
otages. A Ceuta, où le prince Henri s'é-
tait rendu après avoir fiût partir l'armée
pour le Portugal, il reçut l'ordre du roi
de revenir lui-même , et il alla habiter
la retraite quil avait choiâe dans les Al-
garves.
Ce fut pendant son long séjour en
Afirique que le prince, mettant à profit ses
vastes études , prit des informations près
des Maures du Sahara et d'autres, sur la
richesse et la situation de ces régions, sur
leur étendue et sur la côte maritime de
l'Afrique. La sagacité de l'infant lui fit
penser à la possibilité de trouver un pts«
sage maritime de l'Europe aux Indes-
Orientales. Dès lors il mit tout en ceuvre
dans l'espoir d'acquérir au Portugal de
nouvelles possessions et d'étendre ses re-
lations oommerciales.Ponr mener à bonne
O léâLi st UilaaMa, llf. If csp. I.
HEN
(680)
HKN
fin cetteeiitreprite,îUllAi'établir à Sagres,
ville qu*il avait fondée sur le cap Saint*
Vioceot* et d*oîi il pouvait surveiller les
préparatifs. Afin d'avoir des pilotes et des
mariniers instruits, il invita, sous pro-
messe de récompense, ceux même des pays
étrangers à venir le joindre. En 1438, il
fit venir en Portugal Jacques de MaU
lorque, qui était devenu célèbre par ses
connaissances dans les sciences nautiques,
afin de les enseigner en public àSagres'^^
et même, avant Tarrivée de ce savant, le
prince avait fait donation (1481) à l'u«
niversité de Lisbonne du palais qu'il
possédait dans cette capitale pour y faire
enseigner, au profit de Fart nautique,
raritbmétique , la géométrie et d'autres
scienoes^^.Enméme temps,Henris'entou-
rait de Persans, d'Éthiopiens et d'Arabes
qui, pour la plupart, avaient traversé les
déserts de Sahara avec les caravanes^**. Il
les questionnait sur l'intérieur de l'Afri-
que et sur d'autres pays. Il envoyait suc-
cessivement des expéditions <x>mmandées
par des marins habiles auxqueb il don-
nait des instructions écrites et des cartes
marines. Les vaisseaux portaient le dra-
peau du prince. Par ses soins, les marins
portugais reconnurent, en 1 4 1 9, les c6tes
de l'Afrique ,70 lieues au-delà du cap
Noun,que jusque-là personne,dit-on,n'a-
vait pu doubler**^*. L'année suivante,
(*) Aiorua, Ckrotùqmt dt la owif ■•!« dé Gai»
(**) Atarara ooot appread daot aa Chroni-
3ae laédita qoe le prince e«t eo vae d*auirer
ans le port de la ville qa*il fondait tona les
▼ais««an« qoi venaient des Échellea dn Levant
et de la Méditerranée par TAtlantiqne, ou qoi
7 allaient, ce nuaTcan point de relâche étant
plut favorable que Cadix, en ce §ena que les na-
vires pouvaient meUre à la voile avec tout lea
vents, prendre des pilotes et faire des provi-
sions, il noua apprend encore la particalarité
curieuse qoe la république de Gènes, considé»
rant la grande importance de cette fondation,
offrit au prince une forte somme pour en faire
racquiiition.
(***) Barroa^Déead. I , paitim t Gawlido Losi-
tano, yidm do Infmmê don Btnri^ut,
(****) Axurara, Cbron. inédite.
(*****} Chacun redoutait les dangers dont la
tradition menaçait feux qui le doubleraient, ^etr
Al>raliam Peritâol, /imarer. jr««di,édit.de Hyde
{SjntmgwM ditstrt., I, lai). Les historiens por-
tugais Galvam , Faria y Sousa et d'autres affir-
ment que les Portugais doublèrent ce cap en
i4f9 ; mais Goes fite cet événement à Tannée
J4f 5. D«p«iSt oa • prouvé q<M Im aavifitioas
Porto-Santo fut découvert*. D
put voir rile de Madère, où la pri
voya immécUatement des ooloi
fit planter des vignes de Grèet,
tées de l'Ile de Chypre, et des <
sucre qu'il fit venir de Sidie. D ]
vit ses découvertes en 1 423 ; G
nés doubla le cap Boîador. Di
née suivante, les marins portngi
sèrent leur reconnaissance ja
angra ou pla^ dos Rubios. Eo
envoya une expédition aux Cam
Eannes et Baldaya poussèrent I
couvertes à 70 lieues au-delà di
terme qu'il avait précédemmcsl
Dans les deux voyages, on pénén
1 20 lieues au-delà du cap Noun. 1
les marins portugais arrivèrent f
baie formée par la terre ferme ci
déserts de la Libye**. Us impo
nom d*angra dos Caoalios à cet
Baldaya, dans l'année 14S6, €
50 lieues de cotes de plus jmqi
qu'il nomma du Galée. Dans 11
de cette année à 1438 , il n^ c
d'expéditions, à cause de la c
de Tanger, où Henri dut se rem
que par suite des déM>rdres son
la mort du roi Edouard, qui q
toute la sollicitude du prince v«
faires de l'état. Mais les expéd
les découvertes reprirent leur €c
l'année 1441. AntamGon^lvai
Tristam arrivèrent jusqu'au por
valleiro et jusqu'au cap Blanc*
années après ( 1 443), dans un an
ge, ib apportèrent de cas parafM t
de quantité de poudre d*or. Lt |
alors appeler cet endroit Rio dû i
Dans ce voyage, Tristam da C«
portugaises au-delà dn rapNo«n, an K
mencer au temps dn priore Henri, cm
croyait géoéralensmt, avaient an enaS
raeocé avant i336. (^e*r les Mens. «
Roj. des Sdenc. de Lisbonne, t Tl.]
(*) Les bittoriens et les géograplM
pas d*accord sur Tannée de oette du
Cadamosto dit qu'elle eut lie« ea i4i
Brun, en 141 7>
(**) Axurara , dans sa Chroniqan
donne des détails très cnrienx sur c
dition.
(•••) Barros Décnd. I, liv. 1. rap. <
(****)Les marin» portngaia savaical 4
delà dn iiie do Oiro on ne voyait plan
moatét tar des cba»eaaa. # ecr ▲;
Ma.
HBiN
(681)
U£N
couvrit les iles d'Arguîm» <^Ue das Gar*
gv» et one autre de celles du cap Vert.
Ce marin reconnut la c6te jusqu^à là
Sierra Leona. Le prince voyant alors que
Ma efforts étaient couronnés de succès,
•eœpla roffre que le corps municipal de
k ville de Lagos lui fit d'équiper à ses
frais six caravelles. Cette expédition se
dirigea d*abord sur File das Garças, en-
■Bite vers celle de la Nar et autres envi-
■onnanles. En 1444, Vicente de Lagos
et Cadamosto allèrent jusqu'à la Gambie.
L'expédition qui eut lieu l'année sui-
Taate sons le commandement de GoDçalo
deSÎBtn fut malheureuse. Ce navigateur
fin tué, avec sept des siens, à 7 lieues au-
ddà du Rio do Oiro. Alors le prince y
£t construire une forteresse, et il en-
leva Nuno Tristam et Denu Femandez
m
avec des instructions pour établir des re-
ktioDS commerciales avec les naturels. Ces
jnrins reconnurent le pays, le cap Vert et
niedeTider. Cadamosto et Noie reconnû-
tes iles du cap Vert, passèrent la ri*
Rha, qu'on appelle maioteuant Cd-
lansoy et poursuivirent jusqu'au cap
Vcnelho. En 1446, Nuno TrisUm alla
joiqu'an Rio Grande et même à 20 lieues
m-^T** de ce fleuve, qui fut appelé de son
MMi, à cause de la mort de ce mario.
Vers la même époque, Alvaro Feroandez
découvrit, dans divers voyages, le Cabo
dos Motos ^ et reconnut plus de 100
lieues au-delà du cap Vert, ainsi que
rcaabouchnre d'une ririère qu'il appela
la Tabitéj et situé à 20 lieues au-delà de
celle de Nuno Tristam.
Aioai, jusqu'à cette année (1446), 51
caravelles avaient été expédiées par le
prince vers ces parages, et avaient décou-
vert 450 lieues au-delà du capNoun. Ces
découvertes et les points reconnus étaient
iosmédialeaient marqués dans les cartes
■antiques par ordre de l'infant.
eut le bonheur de voir réus-
plans et d'en recueillir les fruits.
Triomphant de l'ignorance et de l'envie
déchaînées contre lui, et répondant aux
déclamations par les faits les plus signifi-
catifi^ il choisit, d'après les usages cheva-
leresques du moyen-âge, la devise qu'il
justifia si bien par ses hauts faits : Ta-
lent de bien jaire. Dans sa maison, il
■lontra la somptuosité d'un souverain et
étalait beaucoup de luxe dans les grandes
solennités nationales. En 1452, à l'oc-
casion des fêtes du mariage de la prin*
cesse Éléonore avec l'empereur Frédé-
ric m, Henri se présenta avec une
extrême magnificence dans les tournois
dont il fut le directeur. Il accompagna
le roi Alphonse V, son neveu, à la prise
d'Alcacer Céguer ; mais dans l'année 1458
il était déjà de retour dans sa ville de
Sagres.
Ce grand homme termina sa belle et
glorieuse carrière le 13 novembre 1460,
dans sa résidence aux Algarves, et ses restes
mortels furent transportés au Panthéon
royal du monastère da Batalha, Sur son
tombeau , on voit la statue en pied du
prince, la tête ceinte delà couronneroyale.
En face on lit sa devise. Dans le frontis-
pice on remarque en relief trois écus-
sons : le premier présente les armes du
Portugal unies à celles du prince, et dans
les angles des fleurs de lis; le second,
le collier de l'ordre de la Jarretière avec
la devise ; Bon ni soit qui mal y pense;
et le troisième, la croix de l'ordre, du
Christ dont il était le huitième grand-
maître"^. L'Europe lui dut la connais-
sance d'une partie considérable de l'A-
frique occidentale , et le Portugal l'im-
pulsion qu'il donna aux sciences et aux
grandes découvertes effectuées plus tard
par le génie des marins célèbres élevés
d'après les principes de l'école qu'il avait
fondée. La renommée du prince Henri
était telle que le pape, l'empereur d'Al-
lemagne, les rois de Castille et d'Angle-
terre l'invitèrent souvent à venir prendre
le commandement de leurs armées *\
Plusieurs écrivains de son temps ont
écrit l'histoire des découvertes effectuées
par son ordre. Le savant bibliographe
Barboza prétend que le prince lui-même
composa une histoire de ses découvertes.
Quoi qu'il en soit, toujours est-il qu'Al-
caforado écrivit une relation de la dé-
couverte de l'tle de Madère^^. Alphonse
Cerveira composa aussi une histoire de
ses découvertes. Cet ouvrage est perdu ;
néanmoins la plus grande partie nous en a
été conservée dans la fameuse Chronique
(*) Voir les estampes de Vouvrage de Mnrpby.
(**) yoir Azurara, Chron. Ms.
(*^ Cet ouTrage a été trtdiût en fnoçaif ,
HEN
de la conquête de Guinée , par Azura-
ra '^. Le lecteur enfin qui voudra con-
naître les détails de Thistoire des décou-
vertes de ce prince , devra consulter le
grand historien Barros et Candido Lu-
•itano (Fida do injante don Henrique)^
ouvrage dont il existe une traduction
française par Fabbé Coumand (1781), 2
vol. in-H. V. DE S-T-M.
HENRI dit le Lion , duc de Saxe de
1139 à 1 195, est le prince allemand le
plus remarquable du xii* siècle. Né Tan
1129, il était fils de Henri-le-Superbe
(vo/. Guelfes, p. 222), et, par sa mère,
il était petit- fils du roi d* Allemagne Lo«
thaire. Son père étant mort empoison-
né en 1139, sa mère, Gertrude, et sa
grand^mère, Richenza, gouvernèrent la
Saxe pendant sa minorité ; quant aux fiefs
héréditaires de Bavière, ils furent admi-
nistrés par Guelfe, son oncle paternel.
Lorsqu^en 1146 Henri eut saisi lui-
même les rênes de Tétat , il réclama de
Tempereur Conrad, à la diète de Franc-
fort, tout le duché de Bavière enlevé k
son père. Cette réclamation étant restée
infructueuse, il prit les armes de concert
avec son oncle Guelfe; mais les mesures
énergiques de Conrad Tempêchèrent d'en-
trer en Bavière. Après la mort de cet em-
pereur, la Bavière lui fut rendue (1 154)
par son cousin, Tempereur Frédéric V,
Alors ses possessions s'étendaient de la
mer du Nord et de la mer Baltique jus-
qu'à la mer Adriatique. L'Ostphalie et la
Westphalie, avec Engern et l'ancien du-
ché de Saxe, du Rhin à l'Elbe, reconnais-
saient son autorité. La plus grande partie
de la Bavière lui appartenait aussi comme
fief héréditaire, et, pour les domaines
guelfes au-delà des monts, les vassaux
d'Italie lui prêtèrent foi et hommage en
1157. Henri chargea le comte palatin
Othon de Witteisbach du gouvernement
de la Bavière, pour consacrer tous ses
soins au duché de Saxe.
Ayant forcé les évêques dans les pays
conquis de se faire investir par lui de
l'anneau et de la crosse, il s'attira laur
haine; mais ils durent se soumettre. Ce-
(*) Cette chrooIqQe contemporaine, dont la
dccuaTerte e«t dne a M. F. Deni«, te troofe aoE
Mu, df la MbUothè({«« di roi| à Paris.
( 683 ) HEN
pendant , loos la direction de rardwvè*
que de Brème, Hartwig, il m fom
contre lui, en 1 166, une ligue k laqarii
prirent part les évêques de MagJeboifc
d'HalbersUdt et de HildesbeÎM , b
margraves de Thuringe et de Erwêi
bourg. Henri, qui marcliut eoetre Is
Yénèdes révoltÀ, se ictoonM avriltt
contre les alliés; il oocape Bftee, fril
Oldenbourg d^aasauty et déjooa kt pfa»
des prélau et princes coeliaéa avaat qe'k
fussent en mesure de lee nettre à cié»
cution. C'est vers cette époque qe*il •
sépara de sa première feaoïe, et qal
épousa en secondes noces Mathîlde, liBi
du roi Henri H d*Angleterre. BicMét
après, il entreprit une ezpéditioo ei P^
lestine.
Pendant son absence, ses ennemba'f-
Ulent pas restés oisife, et Frédéric BaiW»
rousse avait lui-même profité du brait
de sa mort pour s'emperer des ptsM
fortes de la Saxe. Malgré ses justes soep»
çons contre la bonne foi de I^Empcftnr,
Henri le suivit, avec des troupes nea»
breuses, dans sa cinquième expédilisB
au-delà des Alpes ; mais il le quitta ai
siège d'Alexandrie, malgré
stances.
Cet abandon fit perdre à I
près de Legnano, une bataille coôtrs ki
villes d'Italie, et le força de condmt
un traité désavantageux . L'Empereur té-
moigna hautement son mécontcntemat
contre le duc de Saxe à la diète de Spirs.
en 1 178, et aussitôt les anciens cnneflii
de Henri se levèrent de tontes parti, lur-
tout lorsque, cité snocessivencnt an
diètes de Ratisbonne, de Magdebowf tt
de Goslar, il ne comparut à aucvne. Alsn
il fut mis au ban de l'Empire et déclaré
déchu de tous ses fiefs. Cette sentence te
ex écntée;les ennemb de Henri pertagèrtal
entre eux sa dépouille. Otbon de l^it-
telsbach (voy.) obtint le duché de Ba-
vière, Bernard d'Ascagne {vojr. ce hriI et
Anralt) la Saxe, l'archevêque de Csb-
gne Engern et la Westphalie sons le titre
d'un duché. Les autres archevêqw et
évêques reçurent quelques portions de-
Uchées. Quant à TOstphalie, bien al-
lodial de Henri, on ne pouvait la h» en*
lever par un décret d'Empire. Heari
prit de noottitt Im mrmm. hmâa Im
VI
HEN
(68S)
HEN
ipfli de Cologne prèi de Hallerfeldey
les agreaseon de rOstphaUe, et
Ci prisonnier Téréque d'Halberstadt. Il
LÎI fini par triompher de tous ses en-
ib s^il ne s*éuit pas brouillé avec le
Ile Adolphe de Holstein en lai refn-
Il lea prisonniers faits à Hallerfelde.
Xi^Emperenr entra en Saie avec Tannée
Mpériale, et Ton fixa au Tassaux de
Henri on délai dans lequel ils auraient à
abuidonner ses bannières, sous peine
d*étre mis eux-mêmes au ban de TEmpire.
Henri fut forcé de se réfugier à Lubeck.
Bmnswic seul lui resta attaché et fut
vainement assiégé par Tévèque de Colo*
gne. A la fin (1182), pour ne pas tout
perdre , Henri demanda grâce à l*Em«
perror à Erfurt; mab tout ce qu'il put
obtenir de lui, ce fut que ses pays héré-
ditaires, le Brunswic et le Lunebourg, lui
aéraient laissés. Un exil de trois ans lui
fui imposé : il se rendit avec sa famille
en Angleterre; mais Tarchevéque de Co-
logne s*étant brouillé avec TEmpereur,
rengagea à revenir. Henri trouva tout dans
b pins grande confusion, et, ne voulant
pas V ajouter encore,ilvécut,depuis 1 184,
tranquillement à Brunswic; Frédéric,
qui ne se fiait pas à lui, exigea qu'il le sui-
vit en Palestine ou qu'il alUt encore pas-
ler trob ans en Angleterre. Henri prit
ee dernier parti (1188); mais après la
Bort de sa femme à Brunswic , on man-
qua à la promesse qu'on lui avait faite
de ne pas toucher à ses biens allodiaux ,
et il se tînt alors pour dégagé de sa pa-
role. Il revint à Stade en 1 189. Reçu à
bras ouverts par son ancien ennemi, l'ar-
cfaevéque de Brème, qui, dans ce mo-
ment, avait besoin de lui, et rejoint par
plusieurs de ses fidèles vassaux,!! mitbien-
tAt en déroute les Danois et les troupes de
Dithmarsen. Il s'empara de Hambourg,de
Plœn etdltzehoe, prit d'assaut Bardewiek
[vajr. HâVOvmE), qui avait refusé de se
rendre, et qu'il détruisit presque en en-
tier, à Pexception de la cathédrale, sur
les murs de laquelle il fit placer l'image
en lîon vengeur, avec cette inscription :
« FeMtigia ieonis, » Lubeck et Lunebourg
ne tardèrent pas a se rendre; mab à la
bataille de Segebourg contre Adolphe de
Dassel, gouverneur du Hobtein, Henri
ij« une défidte. Le roi Heari ; que
Frédéric Barberouase avait laissé en Al-
lemagne comme administrateur de l'Em-
pire, se joignit aux évéques d'Hildes«
heim et d'Halberstadt pour assiéger
Brunswic jusqu'à ce qu'une convocation^
conclue en 1 1 90 par l'influence des ar-
chevêques de Mavence et de Cologne,
suspendit les hostilités. Cependant cette
paix ne fut pas de longue durée; elle ne
derint définitive que lors du mariage de
Henri, fib aîné de Henri- le-Lion , avec
Agnès, héritière du comte palatin du
Rhin, Conrad, frère de Frédéric Barbey-
rousse.
Henri-le-Lion mourut à Bmnswic en
1 195, et fut enterré dans la cathédrale
de cette rille, oik l'on voit encore son
tombeau. Il fut pieux, brave, généreux
et d'une activité infatigable, mab en même
temps opiniâtre et passionné. Ce qui le
place surtout au-dessus de son siècle,
c'est qu'il s'efforça de répandre dans ses
états le commerce, l'industrie et l'aisance,
de seconder les arts et de favoriser les étu-
des. Il ne se laissa jamab abattre par son
mauvais destin et chercha toujours à s'en
rendre maître. Il eut pour successeur son
fib Henri-le-Bel. — Le lecteur consul-
tera sur ce prince l'ouvrage de Bcettiger :
Ueinrich derLœtve^Herzog der Saehsen
und Baiern; ein biographischer Ver^
such (Henri-le-Lion, duc de Saxe et de
Bavière; essai biographique) , Hanovre,
1819. C. L.
HE!VRI (LEPaiHCE\FaÉoÉaic-HE!f«
ai-Louis, frère du roi de Prusse Frédé-
ric H, naquit à Berlin en 1726, et resta,
comme son frère/ presque sans éducation
jusqu'à la mort de leur père, Frédéric-
Guilbume I^*". Queb que fussent les ta-
lents qu'il déploya dans la suite, il con-
sen'a néanmoins une certaine gaucherie
et de la difficulté à s'exprimer. Il fit sa
première campagne en 1 742, avec legrade
de colonel, dans l'armée qui, sous les or-
dres du roi et du maréchal Schwerin, en-
tra en Moravie , et il assbta à la bataille
de Czasiau. En 1 7 44,il défendit avec suc-
cès la ville de Tabor en Bohême; mab il
se signala surtout, le 4 juin 1745, à la ba-
taille de Hohenfriedberg. Ap«^ la paix de
Dresde, il se rendit à Potsdam , où il se
livra avec le plus grand zèle à des études
Bérieuses, Le cercle d'hommes supérieurs
HEN
(684)
HEN
que 80Q frère avait réunis autour de lui,
coDtribua à faire prendre l'esior à son
esprit, et son caractère même se déve-
loppa de la manière la plus avantageuse.
En 1 752, son frère le maria avec la prin-
cesse Wilheimine de Uesse-Cassel, lui fit
construire un palais à Berlin, et lui donna
le domaine et le château de Rheinsberg,
qu'il avait lui-même habité.
La guerre de Sept- Ans offrit au prince
Henri Foccasion d'appliquer les théories
qu*il avait étudiées avec soin pendant
la paix. Son courage inébranlable, son
coup d'œil ferme et sûr décidèrent la vic-
toire à Prague. Après la bataille de Ross»
bach, où il fut blessé, il obtint le com-
mandement des troupes qui stationnaient
aux environs de Leipzig; mais, placé bien-
tôt après à la tête de la seconde armée, il
dirigea avec son frère les événements de
cette guerre, où il joua le principal rôle
après le roi. En 1 758, ayant, avec 25,000
hommes, à couvrir la Saxe contre un en-
nemi bien supérieur, il sut arrêter les
progrès de ce dernier par des manœuvres
habiles et par de petits combats, et gagner
assez de temps pour que le roi pût venir à
son secours après avoir réalisé ses projets.
Il ouvrit la brillante campagne de 1759.
Il entra en Bohême, détruisit les maga-
sins des Autrichiens, marcha ensuite con-
tre l'armée impériale en Franconie, où il
se comporta de même, et, après la défaite
de Kunnersdorf(vc^.), il sut, par de faux
mouvements, tenir les armées russe et au-
trichienne en échec jusqu'à ce que le roi,
son frère, eût réparé ses pertes. En 1 760,
il tint tête aux Russes avec 40,000 hom-
mes,secourutBreslau après plusieurs mar-
ches habiles, et montra la supériorité de
son talent en atteignant son but sans se
laisser engager dans une affaire décisive
qui aurait pu tourner contre lui. La cam-
pagne de 1761 fut moins brillante, car
le prince était réduit à la défensive par
la faiblesse de son armée. Celle de 1762,
il l'ouvrit par quelques attaques bien com-
binées où il repoussa lesAutrichiens; mais,
ayant une ligne trop étendue à défendre,
il eut des échecs à déplorer. Néanmoins
Tattaque, ainsi que la prise du camp de
Freiberg et la victoire qu*il y remporta
le 29 octobre, contribuèrent beaucoup à
fiDeoer la paîi.
LorM]u*enfin elle eat été ooBcbaà B»
bertsbourg, le prince Henri traMfaimli
château de Rheinsberg en un véritaUi
temple des muses. Cependant sa tfi|
grande confiance dans des personnes qn
en étaient indignes détruisît son hnnh—
domestique en le forçant à une séparatin
d'avec son épouse. La part qu'il prit, è^
rant son séjour à SuPétersbourg ^m^),
aux négociations sur le partage de la Ma*
gne lui valut la réputation d'un diploaHs
habile; le grand acte de violence qui mk
entre elles les trois grandes puiasanceséi
Nord par le lien de la complicité ta m
partie son ouvrage ( v. HEaTzaaao >. ïkm
la guerre de la succession de Bavicre,HMri
entra subitement, à la télé de 90,Mi
hommes, en Saxe, le l*' juillet 177i,t^
l'électeur s'étant joint à lui , pénclii m
Bohême; mais le manque de provinm
le força de battre en retraite , et la
de Teschen (1779) mit fin à la gncniu
Frédéric-Guillaume II, sncccssevdi
Frédéric- le*Grand , éloigna son
des affaires, ce qui fit naître dans T
du prince l'idée de se retirer en Fnmm\
mais les troubles intérieurs auxqucAsa
pays était alors livré le firent
à ce projet. Occupé à cultiver les
ces et les arts, il vécut depuis, jusqu'à m
mort, à Rheinsberg, la guerre contn II
France étant contraire à ses opinions. Li
prince mourut le 3 août 1802. Il ciiMi
en français une Fie privée^ pubUqme êk
militaire du prince Henri de Pnum
(Paris, 1809), dont Fauteur anonyat
doit avoir joui de toute la confiance di
prince . C, L,
HENRI f, roi d'Haïti, prit ce m«
en se faisant sacrer au Cap, <lans Tannés
1811, après avoir eu le titre de pién*
dent et de généralissime de TéCat <f Hsiî
sous celui deCuaisTOPHE qu*a% aient ren-
du fameux les actes de brmvonre et dt
cruauté de cet ancien esclave noir, dnml
la guerre d*extermination qui ti inifnf ■
en un état indépendant la colonie firin*
çaise de Saint-Domingue. Foy. H un.
Christophe était né , ea U€7, éim
nie de la Grenade, Tune dUa^^tot
et avait commencé par porter mHHmi
comme simple soldat, dans la gUOTt et
l'indépendance américaine. L^adivilèt
l'intelligeoce et Taudioe i|Q*il déploya
(685)
HER
riannwtion cfe Snat-DoBiDgiie y
1790, bd valorent dPabonl le com-
fPmie Cûble bande dlioBi-
de WÊ, couleur. Cette bande l'aocrut
de tenps à raison de U <x>nfiance
it ans însorgés l'eipérience
m/L le caractère résolu de Chrîstopbey de
SdËe aorte que Toussaint -LouTerture
(«9f .) fit de lui Pun des généraux de son
rcD^t les plus grands senriœs à ce
rinsuifeetion,et bientôt il acquit
d'iaportance pour que kconunan-
du Cap lui fût confié, lorsqu'il
! préparer à &ire tête à Fexpédi-
foraâidable qu'amenait de France le
Lederc (1803). Christophe op-
en effet, une résbtance très tî^ou-
aa débarquement des Français, et,
"il se TÎt obligé de céder au nom-
ke, il incendia la Tille et alb rejoindre
ToumaintF-Loaiferture avec les restes de
Pins tard, Christophe réunit ses forces
^crilet de Dessalines (vo^.), pour ne pas
CMipraniettre le salut <x>mmun par des
dnidons dont les Français étaient prêts
à profiter; il concourut efficacement à
ste expulsion de Tile.
Sam tour Tint de régner quand Deasa-
tomba; procUmé président et gé-
■talissiaK, il parodia une couTOcation
iPÉuUs-Généraux pour se faire décerner
Fantorité absolue, et il y réussît après
ivoir refoulé dans le Port-au-Prince le
Péthion, chef du parti rcpubli-
Du même temps date rétablisse-
ment du trône de Henri I**" et Térection
de la petite république du Port-au-Prin-
ce. Celle-ci ne put que gagner en forces
tont ce qu'allait perdre suocessiTcment
de considération et de popularité le nou-
roi qui, par un incroyable vertige,
autour de lui le plus grotesque
équipage de titres nobiliaires et de hautes
dignités Eninéd'unsotorgneil,il méditait
une attaque décisive contre le petit état
indépendant qui faisait ombre sur soa
diadème, quand la nouvelle des événe-
ments de France, en 1814, paralysa ses
beiliqncnx projets. Cependant, en 1818,
après la mort du prudent Péthion, il
vcmlot mettre la main sur cette partie de
nie qu'il regardait comme un démem-
brement de ai couronne; mais il
lien de Panden dévoneaaent de
soldats, et eut la honte d'échouer con-
tre les troupes républicaines conunan-
dées par le nouveau président (voy.
Botul).
Bientôt après, une insurrection éclata
parmi b garnison de Saint-Marc et se ré-
pandit avec rapidité dans le peuple et
dans l'armée; en vain le roi Henri, aban-
donné à la fois par tous les flatteurs qu'il
avait gorgés de richesses et d'oripeaux,
retrouva toute son ancienne énergie pour
lutter contre l'écroulement de son trône.
Résolu il ne pas lui survivre, il se donna
la mort (6 octobre 1 820); et le même jour
éclaira le massacre du prince royal, son
fik, dans le fort Henri, où il s'était réfu-
gié avec de rares débris de la cour qui
eurent le même sort. La veuve de Chris*
tophe et ses deux filles furent endbar-
quées pour l'Europe. P. C. j
HENRI (oaDXE de Sâiht-), en Saxe.
Fondé en 1736 par Auguste UI, roi de
Pologne et électeur de Saxe, cet ordie
était la récompense particulièrement de -
tinée aux officiers mxons cpii se distin-
gueraient par des actions d'éclat. Renou-
velé deux fois, en 1768 et en 1796, il fut
définitivement constitué en 1829. Dca
grand'croix, des commandeurs de !■* et
de 2* classe, et des chevaliers, composent
cet ordre, auquel est annexée une 5*
classe pour les sous-offiders et soldats.
La décoration de l'ordre de Saint-
Henri est attachée à un ruban bleu moiré,
liséré jaune citrin*, elle consiste en une
croix d'or, émaillée sur les bords d'un filet
blanc, anglée de rameaux de rue et sur-
montée de la couronne royale; l'écusson
du centre est chargé de l'inuige de saint
Henri, debout, cuirassé et revêtu des ha-
bits impériaux [voy, Henei H, d'Alle-
magne); les noms de Frédéric^ Auçuste
et les mots Virtuti in hello forment la
légende. Les grand'croix et les comraan*
deurs ajoutent ii leur décoration l'étoile
de l'ordre sur le côté gauche. C'^ de G.
HENRICIEIVS, sectaires ainsi nom-
més de leur chef Henri Hermite, de Tou-
louse, disciple de Pierre de Bruys. Voy,
ce nom et Albigeois.
HENRIETTE -Maxis de France,
fille de Henri IV, née à Parb en 1G09,
HEN
(686)
iiE»
mnée en 1625 à Charles I*', roi d*Aii-
gleterre, et morte à Chaillot, après la res-
tauratioQ de son fils, le 10 septembre
1669; prÎDcease célèbre par ses Terlusy
par ses malheurs et par Toraison funèbre
que Bossuet prononça eu son honneur.
Foy. Chaelis I*'. Z.
HENRIETTE -AvHS d* Angleterre ,
fille de la précédente et de Charles I*',
née le 1 6 juin 1 644 à Exeter, où sa mal-
heureuse mère s'était réfugiée, mariée en
1661 à Philippe de France, duc d'Or-
léans, frère de Louis XIV, et morte su-
bitement, ayant à peine 36 ans, le 29 juin
1670.
Elle était Tomement et Tidole de la
cour, aimée et <x>nsuhée par le roi, en-
tourée de tout ce qui peut flatter la va-
nité. Bossuet, dans son oraison funèbre,
exprime la soudaineté de la mort de
cette princesse par ces mois : Madame
se meurt! madame est morte! Foy. Oa*
Liâiis. Z.
HENRION dbPâhsxt (PIKaa■-P4U^
baron), premier président de la Cour de
cassation et célèbre jurisconsulte fran-
çais, naquit à Tréveray, près de Ligoy,
en Lorraine (aujourd'hui département de
la Meuse), le 28 mars 1742. Son père oc-
cupait une charge de magistrature dans
sa province. Après avoir terminé ses étu-
des au collège de Ligny, le jeune Uenrion
fit son droit à Pont-à-Mousson et vint
ensuite à Paiis, où il arriva au mois de
novembre 1762. Reçu avocat le 10 mars
1 7 63, il fut inscrit sur le tableau en 1 767 ,
ayant accompli le stage de quatre années
qui était alors exigé par les règlements de
Tordre dans lequel il entrait. Il prit le
nom de Pansey d'une terre qui appar-
tenait à sa iamille, pour être distingué de
son frère puiné, HenriondeSaint-Amand,
qui fut avocat au conseil avant la Révo-
lution, et qui mourut à l'âge de 85 ans,
deux jours avant celui dont nous esquis-
sons la vie.
Uenrion s'adonna de préférence à l'é-
tude du droit féodal, qui, alors, pouvait
devenir une source de fortune et de cé-
lébrité pour un jurisconsulte laborieux
et patient Dumoulin (v'/.) devint en
quelque sorte le guide du jeune feu-
diste ; il en prononça l'éloge dans la con-
féitooe des avocats, et il publia, en 1 77S,
une aiialyM tris sob mtMe êm TViM
des fiefs (1 vol. «•) de cet illain
jurisconsulte. Ce sa il oufiay pli|i
Henrion à la tète des avocats qui avaisi
voué leur vie à cette spécîalîlé diftah^
et il fut consulté dans les phv ymàm
affaires où des questions de drait fiaàl
étaient agitées.
De plus, la publicatioii du TrmÊéém
fiefs servit à montrer la noble indépsa*
dance de Henrion. En effet, le
était alors exilé et reaiplaoé
commission connue sons le
que de parlement Mmupeom, U<
qui avait , comme presque tout le hairma, ■
embrassé la cause des magîstnits disgn*
dés par la cour, refusa, malgré de piCN '
santés suggestions, de dédier son euftifi I
au chancelier, et il voulut an coutraiit
le publier sous les ansptoeto de Mole dt
Champlàtreux, fib du premier pfcsîdtl
du parlement exilé. Dans son épèlrs àk*
dicatoire il lui disait : « Voua posséfa,
monsieur, les deux avantages que Fou
estime le plus aujourd'hui, la naissaMe
et la fortune. Cependant le sage ne veui
comptera pour quelque chose que lors-
que vous aurez une grandeur qui veui
sera personnelle : celle de vos aicîui n*flsl
point à vous... » La censure
pas l'impreMÎon de cette dédicace, et
croyons qu'elle n'existe impriaaée
aucun des exemplaires de roavrage. Apii
le rappel do parlement, en 1774, Hen-
rion prononça Téloge de Mathieu Mole
dans la conférence des avocats, il avait
occupé les loisirs que lui laiaaa cet exil
par. la composition de l'éloge de Ta^
bé Pluche , qui fut publié dans la G«»
lerie jramçaise.
Parmi les causes qui fireol le pies
d'honneur à Henrion de Pansey dans a
carrière d'avocat consultant (car il crt
douteux qu'il ait jamais plaide), il fsel
citer celle d'un pauvre nègre
Roch, réclamant sa liberté contre
ouUtre qui l'avait amené en Fruoce; et le
procès que le célèbre dramaturge Mer-
cier soutint contre la Comédie- Français,
qui refusait de jouer Tune de ses pièces
et d'entendre la lecture d*une autre. Le
mémoire publié par Henrion dans cette
cause obtint un grand auooès dans le
monde littéraire et lui vifait lea éloges de
HEN
(887)
HEN
Harpt êuu ton Coan de iHtemiure.
deux morceaux ont été réimprimés
les Éloges de Damoulia et de Ma-
Mole dans le t. YI (2« partie) des
^MMoies du biUTtau.
En 1 789y Heorion, qui avait déjà four-
wk «a Répertoire de Jurisprudence les
principaux articles de droit féodal, pu-
Ua les deux premiers volumes d'un grand
«avmge sur le même sujet, et quMl inti-
tula Dissertations féodales (2 vol. in-4<*) .
Lea événements qui survinrent peu après
U ajunt fait penser, ainsi qu'à son li-
braire, que « livre perdait toute son
importance par Tabolition de la féodali-
téylci deux volumes furent mis au pilon,
€C le f«te de Pouvrage a été perdu. Le
pea d'exemplaires qui existent de ces Dis-
sertations fait regretter que la publica-
tion n*cn ait pas été continuée, car la
partie biatorique a conservé un grand
intérêc.
Après que les anciennes institutions
jodicieires eurent été détruites par la
Bévointion, Henrion se retira à Joinville.
n s*y croyait oublié, lorsqu'il fut nommé
CB Tan rV (1796), probablement sur la
désignation de ses anciens confrères Mer-
lin et Treilbard, administrateur du dé-
partement de la Haute-Marne. Il se fit
remarquer dans cette place par une im-
partialité et une modération trop rares
en œs temps difficiles. Au mois de ger-
ainal anVIII ( 1 800)> sénat Télut mem-
bre de la Cour de cassation, et il en de-
vint Tnn des présidents en février 1809.
Placé dans le premier corps judiciaire
de la France, Henrion ne tarda pas à
■lontrer toute la science dont il était
doué. Ce fut alors qu'il composa son traité
De la compétence des juges de paix
(1 vol. in-8^) qui obtint un si grand suc-
cès et qui offre l'alliance trop peu com-
mune d'un style plein d'élégance et de
dignité mêlé à la profonde doctrine du
jurisconsulte. Cet ouvrage est parvenu à
sa 10* édition; il a été traduit en allemand
et en italien. Le traité de Henrion sur
rjiutonté judiciaire (S* édit., 2 vol.
in-8*) accrut encore sa réputation et ré-
pandit de vives lumières sur l'bistoire du
droit français et de nos anciennes insti-
tutions juridiques. Napoléon, si juste ap-
préciateur du mérite des bommes qui
poavaieat jelar de l'éclat snraoo gmifer*
nement, nomma Henrion conseiller d'é-
tat et baron de l'empire. Il n'avait pour-
tant acheté ces faveurs par aucun acte
de complaisance. L'indépendance de son
caractère, tempérée par une extrême
bienveillance, ne s'était jamais démentie.
Nous en rapporterons un exemple remar-
quable. Un jour l'empereur, voulant faire
adopter par la Cour de cassation une ju-
risprudence favorable à l'extension du
fisc, envoya à Henrion un négociateur
chargé de lui faire connaître sa volonté
à cet égard. « Dites à Sa Majesté, répon-
dit le vertueux magistrat, qu'il vaut mieux
que son fisc perde un million, que de voir
la considération dont jouit la Cour de cas-
sation diminuée par une injustice »
En 1814, le gouvernement provisoire
confia les sceaux à Henrion de Pansey ,
qui, pendant son trop court ministère ,
répara quelques injustices.
Ce fut peu après la ResUuration que
Henrion de Pansey publia deux courtes
dissertations sur le Jury et sur la Pairie
en France, Il mit aussi au jour des ou-
vrages plus importants sur le Pouvoir
municipal [Z* édit., 1 vol. in-8«), les
Biens communaux (3* édit. , 1 vol. in-
8») et sur les Assemblées nationales (l*
édit. , 21 vol. in-8»).
Lorsque la place de premier président
de la Cour de cassation devint vacante en
1828, par le décès de M. de Sèze {voy.),
l'opinion publique y appela Henrion de
Pansey, et le gouvernement s'empressa de
ratifier un vœu si légitime. Malgré son
grand âge et une cécité presque absolue,
il ne cessa de remplir ses fonctions que
lorsqu'une longue maladie vint l'atteindre
et le conduire au tombaau, le 23 avril
1829.
Henrion de Pansey ne fut pas seule-
ment un grand magbtrat, un savant
jurisconsulte, un écrivain distingué, il
peut être aussi compté parmi les hom-
mes les plus spirituels de son temps. Pour
quiconque ne l'a pas connu particuliè-
rement, il serait impossible de se for-
mer une juste idée de la grâce et de la
fraîcheur de son esprit , de l'aménité de
son caractère, de sa conversation vive
et enjouée. Ses saillies pleines de sel , sa
touchante boncé , cet air patriarcal qo^
HEN
(6B8)
HBN
tikspifait te Mftpect y rendalant M société
on ne peut plus attriyaote. Chaque soir,
dans son salon » des hommes d'état , des
magistrats y des gens de lettres , des avo-
cats ^ entouraient le bon vieillard et ve-
naient recueillir avec empressement et
bonheur Finstruction et le charme qu*on
trouvait toujours dans son entretien. De
tels hommes sont trop rares, et- leur sou-
venir laisse des traces inelTaçables dans
Tesprit de ceux qui ont eu l'avantage de
vivre dans leur intimité. A. T-a.
HBNRIOT (FaAHçois), un des plus
ardents <x>ryphées du parti révolution-
naire, naquit de parents pauvres, en 1 7 6 1 ,
à Nanterre près Paris. Il quitta de bonne
heure son village et vint chercher dans la
capitale des moyens d'existence, sans se
montrer bien scrupuleux relativement à
la nature de ces moyens. Son éducation
ne lui ofTrant pas d'autre perspective que
la domesticité , il entra au service d'un
procureur au parlement de Paris, qui le
chassa de sa maison. Il échappa à la pro-
fonde misère qui l'accablait en obtenant
un emploi de commis aux barrières de
Paris. Dans la nuit du 12 au 13 juillet
1789, il commença sa carrière politique
en donnant la main aux révolutionnaires
qui vinrent incendier les barrières et en
désertant le poste confié à sa surveilUnce.
Cette conduite lui mérita son expulsion.
I^ police le reçut ensuite parmi ses es-
pions; il exerça son métier pendant quel-
que temps et le plus souvent sous le tra-
vestissement d'un empirique , mais plu-
sieurs vols qu'il commit le conduisirent
dans la prison de Bicétre. Mis en liberté
dans les premiers mois de 1792, il se
mêla à la foule des plus obscurs séditieux
pour cacher son ignoble existence, et ne
vécut que du salaire alloué à ces brigands.
Dans la sanglante journée du 10 août
(vojr.) , il reparut sur l'horizon. Les as-
sassins des 3 et S septembre le virent à
leur tête, dirigeant les massacres commb
dans les prisons des Carmes, de la Force,
du séminaire Saint- Firmin. La commune
de Paris, en reconnaissance des services
d'Henriot , le nomma chef de la force
armée de la section des Sans-Culottes.
Le destinant à l'exécution des attentats
prémédités contre la représentation na-
Ijonalf , elle le chargea auMi du com-
mandement provisoire de la glidi ■Mit.
nale de Paris, la veilte da 31 mai 1791.
Il eut la plus grande part anz
de cette journée. Accompagné des
dits dont se imposait son état-MÎor,l
vint, avant le jour, prendre position m
le terre-plain du Pont-Neof. Le caMt
d'alarme réunit sur la place de Grèit éi
nombreux attroupements : il se ma à
leur tête et fait cerner le lien des séaaea
de la Convention. Dans l'espoir d*ea m*
poser aux insurgés, les représentanbprè»
cédés de leur président , Hérault de Sé>
chelles, s'avancent vers le peuple : il sdh
d'un regard du chef des révoltés poer la
maintenir immobiles et s»*t"»stJ«y 4 1^
locution du président. « Le people a'crt
« pas ici, s'écrie Henriot, pour coloiàt
« des phrases; ce sont des victimes qel
« lui faut! » En vain Hénnilt de SéchellB
donne aux soldats Tordre de saisir le le*
belle. « Vous ne sortirez pas d*ici, >^^p^«
« le commandant,que vous n*ayci livié Isi
« 22 députés proscrits (vof.GiBoamm]^
« et que la commission des Doiiie ne soîl
« supprimée. » Le commandant tcrmios
cette audacieuse allocution en nrdnnniBl
aux canonniers de se ranger k Umn pîèosK
il est obéi. Aussitôt, à la tète de ceaslcmras,
la baïonnette en avant, on se précipîsemr
les députés, on les refoule «tans h salk.
Henriot, accompagné de Marat et d'oK
centaine de forcenés, pénètre dans Fce-
ceinte, ordonne à rassemblée de délibé-
rer sur-le-champ, et, au nom du pcnpir,
il arrache k la majorité de rassrmhWr k
décret d'arrestation contre les Giroodias
frappés de proscription. Le commande-
ment définitif de la garde natiooale fui b
récompense de ce succès. Oo vit Hcurioi*
jusqu'au 9 thermidor, prêter nuin-lbrte
à l'exécution des jugements rendes psr
le tribunal révolutionnaire de Paris. Lr
jour même qui devait mettre fin an règne
des bourreaux , il fit encore oondnirr à
l'échafand une cinquantaine de mnilsm
nés. Sur ces entrefaites, Robespierre, doat
il avait servi le despotisme aanguinsin
depub le 31 mai, venait d'être enlevé ée
la prison du Luxembourg et conduit s
l'Hôtel-de- Ville. De retour de soi
dition, Henriot, instruit de ce qui
sait, vole au secours de son oollcgne ; msif
bientcVt arrt^té par la gendarmerie , il m
I
.3
a
■
I
il
I
EB3H
(««»)
UEN
sondait gaiTOIté anoomité de laConven-
ioo. Au miliea du désordre qui aooom-
ngne œCle scène, le président du tribu-
■1 révolutionnaire, Coffinhal, penrîent à
Rwper les cordes avec lesquelles on Ta-
rait lié, et le fait évader. Henriot se lance
■r un cheval, s^enfuit, rencontre une
aoBpagnie de canonniers, la conduit au
iea des séances, ordonne de pointer les
pièces sur rassemblée; il eût commandé
ie Icn, s*il n*eût craint de n'être pas
abéL Bientôt s'est formé un parti formi-
dable; Henriot va se voir investi : il s*ef-
iraie, se retire avec ses canonniers et se
dirige vers rHètel-de-Yille où on gardait
Eobespicrre. L'ivresse et la peur qu'an-
■onoe sa tenue sur son dieval irritent
eoBire lui ses libérateurs; CofEnhal lui
Rproche d'avoir tout perdu par son inep-
tis, et, voyant qu'on ne peut plus tirer
parti de cet homme, il le saisit et le lance
pir une fenêtre de la Maison-Commune,
d'où il tombe dans un égouL Quelques
heures après, on le retira du cloaque où
il s'était blotti, on le transporta à la Con-
ciergerie, et le lendemain, 10 thermidor,
il fut mené à l'échaiaud avec Robes-
pierre, Saint- Just, Dumas, Coffîuhal et
d'antres collègues. L. d. C.
BENRIQUEL, voy- Dupoht.
HENRY, rois de France, d'Angleterre,
de., voy, Hkhei.
HEKRY (Pateicil), un des fonda-
teurs les plus actifs de l'indépendance de
rAmérique du Nord, naquit le 29 mai
1736 dans le comté de Hanovre, colonie
de Virginie, et fut d'abord commis chez
un marchand. Après avoir échoué dans
diverses entreprises, il se livra, à 25 ans,
à l'élude du droit, et débuta bientôt
après comme avocat, sans être bien fort
sur la procédure. Il eut pendant quelques
Mi"^*« à lutter contre le besoin ; mais un
procès important entre le clergé et l'as-
flemblée législative de Virginie sur le trai-
Icment des pasteurs lui fournit la pre-
occasion de déployer les facultés de
esprit, et bientôt il passa pour l'avo-
cat le plus distingué. Il fit briller son élo-
quence en 1 764, à l'occasion d'une élec-
licHi contestée; et en 1 765j il futlui-même
élu membre de la chambre des représen-
tants, avec la mission expresse de former
une opposition contre l'acte anglais du
Eme^ylop. d. G. d. M. Tome XHI.
timbre. Ayantattendu en vain quNin ri(»«
port fût fait sur ce sujet par un membre
plus expérimenté et plus ancien, et voyant
qu'il ne restait plus que trois jours de sea-
sion, il présenta à l'assemblée, au mots de
mai, sa célèbre motion contre cet acte. En
motivant sa demande, il s'écria au milieu
des débats les plus violents : a César eut
son Bnitiis, Charles I*' son Cromwell, et
George IH... » L'orateur de la chambre
l'interrompit en prononçant les mots de
Haute-trahison ! trois fois répétés, et ce cri
partit en même temps de tous les points
de la salle. Sans perdre contenance et je-
tant un regard plein de feu sur l'orateur,
Henry reprit avec énergie : « Qu'il pro-
fite de leur exemple I Si c'est là de la
baute-trahison, je m'en rapporte à vous. »
De ce jour, Henry devint l'idole du
peuple; on l'honora comme un des prin-
cipaux défenseurs de la liberté des co-
lonies. U resta membre de la chambre des
représentants jusqu'à la fin de la révolu-
tion, siégea dans tous les comités impor-
tants et fut député au premier congrès
général qui s'assembla à Philadelphie le
4 septembre 1 774. Lorsqu'il apprit qu'on
se battait dans la Nouvelle- Angleterre ,
Henry rassembla des volontaires, et força
le gouverneur royal de Virginie de ren-
dre les provisions de poudre enlevées des
magasins publics. Il prit part à toutes les
mesures propres à renverser l'autorité
royale, et fut appelé, en 1775, au com-
mandement de toutes les forces armées
pour la défense de la Virginie; mais il se
démit bientôt de cette charge, pensant
qu'il pourrait mieux servir sa patrie dans
les conseib que dans les combats. Il fut
nommé premier gouverneur de l'état de
Virginie , et, en excitant l'esprit natio-
nal, il rendit de grands services pen-
dant la guerre de l'Indépendance. Des
élections successives le maintinrent dans
ce poste juJS)u'en 1779, où, d'après la
constitution, il n'était plus rééligible im-
médiatement. Mais il servit la cause na-
tionale comme membre de l'assemblée
législative, jusqu'à ce qu'il lût de nouveau
nommé gouverneur de Virginie, après la
fin de la guerre. Il déposa sa charge en
1 786, et, à la fin de la même année, il fut
élu député de l'assemblée convoquée à
Philadelphie, pour modifier la constitu-
HBP
(690)
HBP
lion dûê Éuts-Uois. Cependant il n^ac-
cepU pas cette mission , parce que Tin-
•uffiaance de sa fortune l'obligeait de se
consacrer tout entier à son état d'avocat,
qui, pendant les six années suivantes, lui
procura un revenu considérable. Enfin y
il reparut sur la scène publique comme
membre de l'assemblée chargée de se pro-
noncer sur le système fédéral; et, quoiqu'il
combattit avec une éloquence victorieuse
quelques articles du projet de lot qui lui
paraissaient attentatoires à la liberté du
peuple, il n'en reconnut pas moins les
avantages de ce système et se rangea sin-
cèrement sous la bannière des fédéralistes.
En 1794, P. Henry renonça a sa clientèle
d'avocat ; ayant encore une fois été nom-
mé gouverneur, en 1706 , il déclina ce
choix, et mourut le 6 juin 1797, laissant
quinze enfants, à qui il légua une fortune
considérable. Né orateur, il tut tirer parti
avec une grande adresse des talents dont
la nature l'avait richement doté. Comme
homme politique, il se distingua par sa
perspicacité et par son audace. Halgré sa
connaissance incomplète des bases scien-
tifiques du droit, lacune que le génie ne
sulBt pas à<x>mbler , il se montra avocat ex-
cellent, et surtout défenseur habile dans
les causes pénales plaidées devant le jury.
Dans le» relations domestiques et sociales,
il sut se concilier l'affection et l'estime,
quoique la gravité empreinte sur ses traits
mâles semblât repousiter l'intimité, yoir
•ur lui, W. Wirt, Life of Patrick Henry,
Philadelphie, 1817. Enc, amer, m,
HEPATIQUE (cAN%L, aaTÈas,
BILE, etc. ), voy. Foie, Bile, etc. Ce
mot est dérivé du grec «Trap, -aroci foie.
HÉPATITE, inflammation du foie
{yoy. ) , d*après Téty mologie i nd iquée dans
Fart, précédent. C'est une maladie plus
commune à l'état chronique qu'à l'état
aigu, où elle est aussi moins grave et plus
curable.
L'hépatite Ai^n^ est plus fréquente chez
l'homme que chez la femme, chez l'adulte
que chez l'enfant et Tadolesuent. En effet,
l'intempérance, principalement dans l'u-
sage des boissons spiritueuses, de même
que TeKcès des travaux de cabinet, pa-
rainent y disposer d'une manière parti-
culiere. Il eu est de même des climats
brûlanlf ou dit taîtoiM très chandea, et
géoéralement de tout ce qui ptat
les organes digestiCi. On reconnaît
cette maladie des causes directes, i
les chutes sur les pieds, sur les gem
le siège , les plaies de tète , surtat
fracture du crâne, les coups sur la
du foie, et à plus forte raison les
pénétrantes de cet organe, de nèi
la présence de calcub biliaires dan
sicule du fiel ou dans les canaux qt
duisent la bile.
Après quelques symptômes gét
tek que du malaise, du frisson, il
nifeste une douleur plus ou moia
dans le côté droit au-dessous du
des côtes, douleur qui s'étend jusq
paule et jusqu'au cou du même ci
augmente par la pression, par la
vements, par les efforts de la retpi
Si l'on palpe la région du foie, on :
organe, qui, dans l'état sain, oe
pas les côtes, former une saillîi
souvent jusqu'à plusieurs pooci
nausées, des vomissements et, d
grand nombre de cas, la jaunisse
sont des symptômes qui se lient à
tite. Cette maladie se montre prcec
jours accompagnée de fièvre oosi
d'une irritation plus ou moins inti
parties de l'appareil digestif.
La marche est assez générale*
pide; elle se termine alors soit |
solution, soit par des abcès qui t
se faire jour au dehors, mais soaw
beaucoup de difficulté , à rai«OB
paisseur des parties. Souvent a«
inflammation passe à l'état cbn
ou bien elle affecte , dès le délia
marche occulte et insidieuse, d*aul
funeste qu*on n'en soup<^^nne pasi
gers. Dans toute circonstance. Il
doit être considérée comme une t
sérieux et importante; il faut cid
triompher d*une manière prompte
plète, faute de quoi il reste dans I
de petits noyaux partiels d^iiillani
chronique, capables d'amener plqi
dégénération, c*est-à-dire une de
dies connues dans le monde «ous
A^obstrtutions et que les meJeo
pellent squirrhe ou c>incer tiaf%^
Cette affection , qui tantôt »
spontanément et tantôt succède à
tite aigu?, s'annonce par les tîga
IIB
inuBchés
■tiy <|iii, dans les p
■ours, et ne derieni ii
le quand U maladie deja ancienne
pave. D'aillears on remarquera qa*eUe
t Tient en général que chez des sujets
on certain âge et chez lesqueb des ma-
dies diverses et iréquentcs des diffé-
ates portions de Tappareil digestif lui
it, en quelque sorte, préparé les voies,
es signes consistent d^abord dans des
onleurs plus ou moins vives et aiguës ,
lais passagères, qui se manifestent dans
i région du foie, et auxquelles se joint,
a bout d'un certain temps, un dépéris-
sant plus ou moins rapide, avec dé-
lagement des fonctions cÛgestives et gon-
cflient du foie, qui se fait sentir au-
SBBos des côtes, inégal, dur et bosselé,
ine jaunisse plus ou moins foncée se lie
oor Tordinaire à la maladie qui nous
ocape, ainsi qu'une hydropisie du Ussu
cUnlaire occupant les membres infé-
, de même qu'un épanchement se*
dans la cavité du péritoine.
L'ouverture des cadavres fait déoou-
rir à la suite de l'hépatite aiguë un gon-
lonent plus ou moins considérable du
lie, avec ramollissement de son tissu, et
wvcnt des collections de pus dans di-
enes portions de l'organe. Quelques cas
nt montré le foie tout entier converti
Mune en un vaste foyer purulent. On
vave aussi dans les parties voisines des
de l'inflammation qui s'y est pro-
de proche en proche. Après l'in-
iBunation chronique et la dégéoération
présentent des transformations de tissu,
B» masses squirrhenses, tuberculeuses,
B» kystes remplis de matière semblable
In gélatine, à l'albumine, à la graisse,
sa épanchements de sang, des masses
etc. ; phénomènes qui font
nir combien de lésions diverses peut
rodolre le groupe de symptômes dési-
ttéa tous le nom d'obstruction au foie.
Le traitement de l'hépatite aiguë ne
îIRre point de celui des autres phlegma-
ea des organes parenchymateux. Les sai-
Bées générales et locales, les cataplas-
les, les bains, les boissons émollientes,
s lavements de même nature, sont les
myens principaux dont on peut atten-
de du succès. Les narcotiques et autres
joits aooetaoires trouveroot également
( 691 ) HEP
plaoe dans les caa dÎTcrs qui pentent te
présenter. Les mêmes ressources, maia
dans d'autres proportions, seront applica-
bles soit à l'hépatite chronique^ mab en-
core curable, soit à la désorganisation da
foie, dont la guérison ne peut plus être
espérée. Mab même dans ce dernier cas,
un traitement palliatif bien conçu et sa-
gement exécuté peut procurer au malade
un état supportable et prolonger son
exbteuce. F. R.
HÉPATOSCOPIB, iH>r. DnriHATioH
(T. Vm, p. 331 et 332).
HÉPHESTION, voy. ÉraxsnoN.
HEPTAGONE (de cirrà, sept, et y»-
via, angle), nom que l'on donne, en géo-
métrie, aux figures de sept côtés on de
sept angles. Fojr. Fiomix et Poltgohb.
HEPTARCHIB (de inrà^ sept, et
àpx«9 ■^S'^jy ensemble de sept petits
états. C'est le nom adopté par les histo-
riens anglab pour désigner les établisse-
ments suooessi& formés par les Saxons ,
les Angles et les Jutes, sur le sol de la
Grande-Bretagne, et la période de 373
ans qui s'écoula entre la fondation du
premier de ces royaumes, par Hengist, et
leur réunion sous Egbert. Le nom d'oc*
tarehie serait plus juste , puisqu'il y eut
en réalité huit états coexbtanis. Nous al-
lons les énumérer dans l'ordre chronolo-
gique, en ne nous attachant qu'aux prin-
cipaux ûùts de leur histoire confitse et
sanglante, « aussi peu digne, dit Milton,
d'être retracée en détail que les combats
des milans et des corbeaux. »
On a vu au mot Ahclo-Saxoits com*
ment ces peuples se répandirent succes-
sivement sur divers points du sol breton.
A mesure qu'ib y arrivaient , ib y for-
maient des établissements isolés qu*ib se
hâtaient d'ériger en royaumes ; mab le
plus souvent ces rob improvisés tenaient
le sceptre d'une main et le glaive de l'au-
tre.
Le premier de ces royaumes fut ce-
lui de Kent^ fondé par Hengbt {voy.) en
455. Parmi ses descendants, Éthelbert
mérite d'être nommé , moins pour avoir
conqub le trône de Merde, qu'il résigna
ensuite, que comme l'auteur des plus an-
ciennes lob que l'on ait conservées en
Angleterre. La famille royale de Kent s'é-
teignit après la mort d'Alric, en 794. Un
HEP ( 602 )
rejeton îllégitimey Baldred, en fut le der-
nier soBTerain. — Sussex. iEUa y débar-
qua avec tes trois fils , en 477, et prit le
titre de roi en 491. Ce royaume ne joua
qu*un rôle secondaire dans THeptarchie,
et fut absorbé, un siècle après, par celui
que nous allons nommer. — }Vessex, Ce
territoire, plus étendu que les autres, of-
frit aussi plus de résistance à la conquête.
Cerdic y débarqua en 495; mais, forcé
d'appeler à son aide d'autres chefs saxons,
et même de tirer des secours de l'Allema-
gne, il ne fut couronné roi qu'en 519.
Ce fut contre lui que guerroya le célèbre
Arthur ou Arthus (voj.), ce champion à
demi fabuleux de l'indépendance bre-
tonne. Parmi les successeurs de Cerdic,
on remarque Kynegils, qui embrassa le
christianbme à la sollicitation d'Oswald,
roi du Northumberland , dont il avait
épousé la fille ; Ceodwalla, le conquérant
du royaume de Sussex, qui, sur ses vieux
jours, prb d'un accès de dévotion, fit un
pèlerinage à Rome, où il fut baptisé par
Sergius II ; Ina , roi guerrier et législa-
teur, dont le règne de 87 ans serait le
filus glorieux de THeptarchie , si Egbert
vo/.), l'un de ses successeurs, n'avait sur
lui l'avantage de l'avoir rangée tout en-
tière sous ses lois.
Une bande composée de diverses peu-
plades teutoniques arriva en 52 7, et fonda
les trois royaumes d^Essex , A^Estanglie
et de Mercie à des épociues qu'il est dif-
ficile de déterminer d'une manière pré-
cise. L'histoire du premier ne présente
rien de particulièrement renurquable.
Sigebert, roi d'EsUnglie (G36), fut élevé
en France, et fonda l'université de Cam-
bridge , ou plutôt quelques écoles en cet
endroit. Ofîa , roi de Mercie , réunit ce
royaume au sien en 792. Le royaume de
Mercie, fondé par Créda vers 584, fut le
plus étendu de l'ileptarchie. Penda, ty-
ran sanguinaire , ayant été vaincu et tué
par Oswy, frère d'Oswald, roi du Nor-
thumberland, son fib régna ensuite sous
la protection d'Oswy , dont il épousa la
fille. Après lui , Offa montra des talents
dignes du trône , où la violence l'avait
élevé. Il fit la guerre aux provinces de
Wessex, de Rent, et surtout aux Bretons,
qui, vainqueui-s d'abord, finirent par re-
conoaitre set lois. Ce v^ince correspon-
BBP
daît avec Charlemagne, et £l qaelifMt ^
efforts pour civiliser ses sujets grooint. in
Le meurtre d'Éthelbert, roi d'EMMglIr, P
est une tache pour sa mémoire. Tooi mi U
descendants périrent miaérmbleflMDt.
Northumberland, Cette province qii*«
ne compte ordinairement que pour la
royaume, en forma deux le plus sou^cat
Dès l'époque de la conquête (547 , \àk
s'établit dans le nord, qu'on appela Ba»
nicie^ et ^Ua, dans le sud, Doaaè
Deïrie, Réunis sous Adelfrid , qui avait
chassé de la Deïrie son frère Edwio, pds
sous ce dernier, qui, avec l'aide de RtA-
wald, roi des Estangles, ruMsiiittnr Add-
frid la province entière, les deoz ciab
forent de nouveau divisée aprà la
d'Edwin, puis unis définitivement
Oswald (634). Le dernier roi du !^-
thumberiand fut Éthelbert, dont la mort
violente plongea dans ranarchie ce pois-
sant royaume , et lui fit partager le tort
des autres états soumis par Egbert en 82$.
Plusieurs causes avaient contriboé à
cette prédominance du roi de >Veaei;
mais il faut mettre au premier rang It
défaut d'héritiers mâles dans to«s les an-
tres royaumes de l'Heptardùe. Le
tianisme introduit dans la plupart de
états par les femmes avait sai
contribué à l'adoucissemeot des
mais la ferveur mal ente^ae des prineB
néophytes avait fait antaut de vide dma
les races royales que la barbarie qni bi
portait à s'égorger les uns les autres^ Db
rois et onie reines se retirèrent dans fai
cloîtres. Un grand nombre abando— r ji
rent leurs étals pour faire le pèlerînagi I
de Rome. D'autres s'imposaient, quoi-
que mariés, le vceu de «dinsteté. Dt h
cette vacance générale des trônes de THcy*
tarchie, qui servit si bien les ptvytO
d'Egbert-le-Grand.
La période obscure que nous vcnoa
de parcourir a ûdt naître deux quesiiooi
graves, mal édaircies par les hîoiorim.
!• Y eut-il un lien fédéral eutiv la di-
vers éuta de l'HepUrchie ? Il est pnMie
que chacun d'eux avait son ivàicmii^
mot (assemblée des hommes libre»* ir-
paré; mab la nécessité de résister wa
(*) yef. k Vêtt Gaàjioi-BatTAGVa. T. ttl.
p. 7^1. >
HEP
(60S)
HBR
Sieioiis, leurs ennemis communs, dut
«mener plus d*nne fois les peuplades oon*
qoérantes à délibérer de concert sur les
mojeoB de <x>nsenrer leurs conquêtes , et
les chefs de THepUrchie à concentrer le
commandement dans les mains d'un seul
d'entre eux reconnu le plus capable. Ainsi
pot s'introduire par degrés l'idée d'un
i;ou¥emementunique. Mais, 2^ cette unité
de gouvernement n'exista-t*elle pas en
effet avant Egbert? Nous avons cité les
noms des rois qui obtinrent sur les au-
tres provinces l'ascendant que donne la
victoire ou le génie ; mais nous repous-
sons le système adopté par quelques his-
toriens anglais modernes , et qui fait de
eet ascendant purement moral ou mo-
mentané une souveraineté positive , dé-
signée par le titre saxon de breitpalda.
Ces auteurs comptent avant Egbert sept
hretfvaidas , dont ils font de véritables
monarques de la Grande-Bretagne , de
même que nos anciens chroniqueurs élè-
vent à la dignité de rois de France les
diefs obscurs des Francs qui précédè-
rent Clovis sur quelques points de notre
territoire. Le mot même de bretwaldoy
inconnu à Bède, à Alfred, à tous les au*
leurs contemporains, a été emprunté par
les écrivains modernes à un passage isolé
d'une chronique saxonne, pour désigner
in état de choses purement imaginaire.
Non-seulement il n'y eut rien de sembla-
ble jusqu'à Egbert, mais encore ce prince
Jai«ménie établit , non pas la monarchie
d'Angleterre, mais seulement la prédo*
aânance de son royaume héréditaire sur
tous les autres. Ni lui ni ses cinq succes-
seurs immédiats ne prirent d'autre titre
que celui de rois de Wessex. De leur
côté, les princes de Northomberland et
de Wessex conservèrent le titre de rois ,
et, jusque sous le règne d'Alfred, nous les
voyons réclamer leur indépendance. Ainsi
les dénominations politiques et les divi-
sions territoriales que l'invasion saxonne
avait établies ne s'effacèrent complète-
ment que devant l'invasion danoise.
On peut consulter sur cette époque la
Chronique saxonne , publiée par Gib-
son , à Oiford , en 1692 , in-4* ; V His-
toire des Anglo- Saxons y par Sharon
Tumer, Londres, 1807, 2 vol. in-4°;
^fio les ouvrages récents de sir Francis
Palgrave, sur la période anglo-saxonne ,
dont l'un a été traduit en français par
Al. Licquet, Rouen, 1886, in-S^. R-Y.
HÉRACLIDE de Pont ou le Ponti-
QUE, fils d'Eutiphron,naquitdans la ville
d'Héraclée du royaume de Pont (Asie-
Mineure). Il vint, vers l'année 357 avant
J.-C, étudier à Athènes, où il suivit les
leçons de Speusippe, des pythagoriciens,
et en dernier lieu d'Aristote. Comme il
était riche et fastueux, et chargé de beau-
coup d'embonpoint, les Athéniens, au lieu
de l'appeler le Pontique^ du nom de sa
patrie, l'appelaient plaisamment le Pom-
pique (de TroairiQ, pompe, faste). Ses ou-
vrages jouissaient d'une grande estime.
C'étaient desdialogues moraux,des disser*
tations de physique, des traités de gram-
maire et de rhétorique , sur l'âge d'Ho<«
mère et d'Hésiode, du devoir de l'orateur
ou Protagoras^ etc. Tous ces ouvrages
sont perdus. Il ne reste quelques frag-
ments que de son traité des ConsiitiUions
(nspl 7ro).er((ûv), qui, dans l'état du moins
où il se trouve, parait, quant à la portée
politique, n'approcher que de bien loin
des ouvrages du même genre d'Aris-
tote. Mais, sous le rapport du style, le
savant Coray reconnaît dans ces frag-
ments la touche des bons écrivains de
la grande époque littéraire de la Grèce.
Il parait qu'Héraclide ne fut pas un
homme politique en spéculation seule-
ment, mais qu'il mit en pratique, avec une
grande énergie , les principes de liberté
qu'il avait puis^ dans l'étude des légis-
lations de la Grèce. On dit qu'il délivra
sa patrie et tua lui-même le tyran qui
l'opprimait. Malheureusement la fin de sa
vie pourrait faire croire que ce fut plus par
ambition que par patriotisme. Dans une
famine, en effet, on envoya consulter l'o-
racle. Héraclide corrompit la prêtresse,
qui répondit que le fléau cesserait, dès
qu'on aurait décerné une couronne d'or
à Héraclide, en s'engageant à l'honorer
comme un dieu après sa mort. Héraclide
fut effectivement couronné en plein théâ-
tre, mais il mourut au milieu de son
triomphe d'une attaque d'apoplexie à la-
quelle son embonpoint le prédisposait.
On découvrit ensuite qu'il avait suborné
l'oracle, et sa mémoire en est restée a ja-
mais flétrie. Coray, dans son Prodrome
H£R
(696)
HER
qui onl élevé leur dîne par la médita'^
tion pussent seuls pénétrer sa pensée.
Aristotc, toutefois, et, après lai,Déinétriiis
de Phalère, ont attribué en partie cette
olMcurité célèbre des écrits d'Heraclite à
la nature informe de la prose primitive
dont ce philosophe fut un des premiers à
se servir, et qui en rendait la ponctuation
presque impossible, tant la phrase en était
peu construite et arrêtée. On voit par là
que le livre d'Heraclite était écrit en
prose. L'auteur Tavait, dit-on, déposé
dans le temple de Diane à Éphèse ; il en
fut tiré par Cratès selon les uns, par Eu*
ripide, le tragique, selon les autres, et il
fut mis en vers par Scy thinus. Quoique
toute l'antiquité l'ait connu et qu'il ait
eu de nombreux commentateurs, on ne
s'accorde pas sur le titre qu'il portait,
probablement parce que l'auteur r^e lui
en avait pas donné, et que , traitant de
toutes choses selon l'esprit de la philoso*
phie primitive, chacun avait pu l'intitu-
ler à sa fantaisie. On ne peut douter ce-
pendant que la physique n'y dominât,
comme l'indique le surnom de Physicien
donné par les Grecs au philosophe d'É«
phèse. Quoi qu'il en soit, l'existence de ce
livre donne beaucoup d'authenticité aux
nombreux témoignages des auteurs an-
ciens sur les idées d'Heraclite; et, en com-
mentant et suppléant par ces témoignages
les fragments de l'écrit original parvenus
jusqu'à nous, on peut, avec quelque cer-
titude, reconstruire le système de ce phi*
losophe. Nous n'eu reproduirons ici que
les traits principaux.
Le feu, selon Heraclite, est le premier
principe des choses; mais ce feu n'est
point le feu matériel que nous voyons :
c'est un feu invisible et plus subtil, dont
le feu visible n'est , comme toute chose,
qu'une manifestation et tout au plus la
forme la moins grossière. Ce principe
étant une force ou une cause, son es*
sence est d'agir ; et, comme hors de lui il
n'y a rien, son action ne peut être que
son propre développement. C'est pour-
quoi Heraclite suppose le fea vivant ani-
mé d'un désir qui le pousse incessam-
ment à se manifester, c'est-à-dire à pren-
dre une forme déterminée d'existence, et,
quand il en a pris une, à la quitter pour
00 revêtir ane autre, et ainsi de suite
éternellement Cette
repos et sans terme du premier
est la création même, et de là trais
séquences principales : le première, qm
la création n'a point de but, ce qo*Bè-
raciile exprimait en disent que Jmpiltr
s* amuse en créant le monde; la Hccaéi,
qu'elle n'est qu'un phéoomèoe, «ne as-
nifestation, une apparence, la seule dMm
réelle étant le principe invisible qa'db
manifeste ; la troisième enfin, que ce phé-
nomène se transformant sans ceae pv
l'éternelle activité du principe, to«t if»
vient et rien n'ej/ dans l'uni ven qneeom
voyons; qu'ainsi, cemme le disent Ans»
tote et Platon, tout, pour Hérédité, en «
n'est pas, tout passe, tout coale, toet e'et
qu'une jforme vaine qui disparait d^
quand nous commençons à la misir, wkm
qu'Heraclite a rendu lui-même éocrfî-
quement dans ces sentences célèbres, qm
personne ne peut descendre demxjok
dans le même fleuve ; que noms j des»
cendons et rCy tlescendons pas^ que m*mi
y sommes et n^y sommes pas.
Cette conception du monde pence,!
restait à déterminer le mode sekm Icqeri
s'opèrent, et la loi selon laquelle se mr»
cèdent , ces transformationa du yumim
principe qui le constituent. Void àctf
égard ce qu'on peut entreroir des hàm
très obscures d'Heraclite. Selon loi, le îm^
à son état de pureté, occupe la régiae b
plus élevée de l'mpaoe, et tend, pv m
nature, à y rester ; mats le besoin de cbm*
gement le détermine à descencfac, et t
mesure qu'il le fait, son mouvement,d'eBi
part, derient de plus en plus lent, et m
nature, de l'autre, perd de pins en plm h
sa pureté, eo sorte qu'il
tour à tour en feu, en eau, en terre, h
moins en moins mobile sous ce» U
de plus en plus grossières. Arrivé au
de cette voie descendante, le monv<
en sens opposé commence : le feu
et repasse en sens inverse par les fc
et les degrés de vitesse qu'il a parcom»
pour y repasser de nouveeu cm dcscoh
dant, et ainsi de suite. Toute réfkm, lœK
point même de l'espace est <iooc le tbcé*
tre d'un double mouvement et d*aae doe-
ble transformation opérés en sens ooe-
traire par le feu qui remonte et le im
qui descend. De Téquilibre de
HËR
(697)
HER
souTements nait l'harmonie universelle;
el de là les phrases célèbres d'Heraclite :
tout vient des contraires; l'hannonie est
ie résultat de l'opposition ; le combat est
le père rie tout; et ses reproches à Ho-
mère d'avoir souhaité la fin des que-
relies des hommes et de celles des dieux y
c'est-à-dire la paix, par laquelle tout pé-
rirait. De là aussi ses maximes que la
uèême chose est bonne et mauvaise^
jeune et vieille^ vivante et mortCy éveil'
iée et endormicy toute existence phéno-
ménale enfermant les contraires d'où elle
Par cette théorie, Heraclite expliquait
grossièrement quelques-uns des phéno-
mènes qui semblent le plus inconciliables
avec son hypothèse d'un éternel mouve-
■ent; par exemple, la constance et l'uni-
Ibrmité des phénomènes généraux de la
nature dans chaque région de l'espace ;
les différents degrés de consistance et de
nobilité de la terre, de l'eau, de l'air et
de la lumière, et jusqu'à l'inertie et à la
mort apparente des corps inorganisés.
Ces lois, du reste, el l'ordre de choses qui
co résulte et qui est le monde , n'étaient
eux-mêmes à ses yeux qu'un phénomène
passager. En eflet, le même désir de chan-
gement, qui pousse le feu à parcourir in-
cemamment les innombrables formes de
bi voie descendante et ascendante y doit
le pousser à échapper un jour à ce sys-
tème de métamorphoses, qui n'est, lui
nssi, qu'une forme. L'ordre de choses
ictuel aboutira donc nécessairement à on
neftour complet de la force à son principe,
c*est-à-dire au degré le plus élevé et le
plus pur de la vie, c'est-à-dire au feu.
Le jour ou cette conversion du tout en
fea s'opérera, sera le dernier du monde
•ctael, qui périra ainsi dans un embrU"
rement général. Mais ce retour de la
force à son principe sera lui-même pas-
Kger. Une nouvelle création, soumise à
de nouvelles lob, lui succédera pour pé-
rir à son tour et faire place à une autre,
et ainsi de suite.
Quoique cette doctrine de Vembrase^
ment de Vunivers ait été contestée par
Schleiermacher, il semble d'autant plus
difficile de se refuser aux témoignages qui
Tattribuent à Heraclite qu'elle est la con-
péqueDce rigoureuse et dernière de sa
conception du monde, et qu'il y a même
des traces qu'Heraclite aurait circonscrit
dans des périodes déterminées ces grandes
révolutions.
Telle fut, dans ses traits les plus géné-
raux, la physique du philosophe d'É-
phèse, singulier mélange de spéculations
purement rationnelles et tout éléatiques
sur le principe des choses, et d'explica-
tions empiriques et tout ioniennes des
phénomènes de la nature par ces spécu-
lations. C'est en effet là le trait caracté-
ristique de la physique d'Heraclite. Avant
lui, l'école ionienne s'était partagée sur le
problème de l'origine des choses, les uns
concevant le monde comme le dévelop-
pement varié d'un seul principe primitif
et vivant, les autres l'expliquant par une
infinité d'éléments primitivement mêlés,
et dont tout ce qui existe a été formé par
voie de séparation et d'agrégation. Hera-
clite adopta la première hypothèse, qui
avait été celle de Thaïes et d'Anaximène,
et, sous ce rapport,il est l'héritier légitime
et le continuateur de ces deux philoso-
phes; mais il s'en sépara presque immé-
diatement par une différence capitale.
Thaïes et Anaximène avaient cherché le
premier principe parmi les éléments réels
que présente le monde visible, s'attachant
uniquement à démêler celui qui se prê-
tait le mieux à l'hypothèse que tous les
autres n'en sont qu'une transformation.
Heraclite, au contraire, nie que rien de
ce que nous voyons puisse être ce pre-
mier principe; il le déclare étranger au
monde visible et le place au-delà, dans
une sphère que l'observation n'atteint pas.
Par là, les spéculations d'Heraclite sur le
premier principe se trouvent tout à coup
dégagées des entraves que la nature con-
nue de l'eau et de l'air avait imposées aux
spéculations de Thaïes et d' Anaximène.
L'observation ne sait rien de son prin-
cipe : il peut donc, comme les éléates, le
créer à sa fantaisie et tel que la logique
le veut pour satisfaire à l'idée de l'être
unique, source de toute vie et cause de
toute existence. Heraclite a marché har-
diment dans cette voie, et elle l'a conduit
à quelques-uns des résultats de la doc-
trine éléatique; mais il ne s'y est point
entièrement laissé aller : sa nature io-
nienne a fait résistance; il s'est «ouvenii
HBR
(698)
HBR
an inonde réel, et, en dépit de la logique,
il a Toulu le retrouver et l'expliquer.
Cette lutte entre rélément éléatique ou
à priori qui domine et Télément ionien
ou empirique qui résjste , constitue l'o-
riginalité de la doctrine d'Heraclite, et
c'est par là qu'elle occupe une place re-
marquable et distincte dans le dévelop-
pement de la philosophie grecque pri-
mitive.
Mais cette place lui est due k un autre
titre encore. Jusque-là les philosophes
ne s'étaient occupés que du problème
physique. Heraclite associa le premier à*
la solution de ce problème une solution
conséquente du problème logique et du
problème moral. Sa doctrine développa
donc et décomposa la science primitive;
elle contient les premiers linéameifts d'une
logique et d^lne morale. Il nous reste à
la faire connaître sous ces deux nouveaux
rapports.
Le monde visible n'étant qu'un phé-
nomène qui, dans son ensemble comme
dans ses détails, devient et n'est pas, il
ne saurait être l'objet de la science ; car
il n'y a point de science possible de ce
qui passe, de ce qui est dans un écoule-
ment et une transformation perpétuels.
La science n'a donc qu'un seul objet
légitime, le principe invisible et ses lois,
l'univers ne contenant que cela de perma-
nent et de réel. Ce principe, qui est Dieu,
est partout, car tout phénomène est une
de ses formes; mais il est partout caché à
nos sens qui n'atteignent que le sensible
et dont les perceptions, par conséquent,
n'ont rien de scientifique. Et toutefois
sans nos sens nous ne le connaîtrions pas,
car c'est par eux que notre âme est mise
en communication avec lui. En effet , le
feu éternel est en même temps la raison
étemelle; et, comme il est la substance
commune de tout ce que nous voyons, la
raison éternelle pénètre et existe partout
avec lui. Mais les choses de ce monde,
étant de purs phénomènes, y sont insen-
sibles et ne peuvent la comprendre; no-
tre âme seule a ce privilège, parce qu'é-
tant une étincelle échappée du feu vi-
vant, elle participe à la fois à sa réalité et
à sa rationtlité. Mais semblable au char-
bon qui a beMtin d'être en oommunica-
tioo iTcc l*tir pour rtitwr lUam el qai
s'éteint quand on l'enferme,
emprisonnée dans une enveloppe gros-
sière, ne peut comprendre qu'en rertHl
en communication avec la raison oa It
feu étemel qui remplît tont. Cette
munication a lieu par lei leni qui
les canaux par lesquels rame respire h
raison, comme elle respire la vie par It
bouche. Aussi tont ce qui interoeplecrtli
communication, le sommeil , la snrdilé,
la cécité, suspend ou émoosie la ratima»
lité en nous. Il y a aussi des âmes nsta-
rellement plus rationnelles que d'antres,
parce qu'elles sont d'une essence phs
pure ou enfermées dans une matière moim
grossière, ce qui explique le mot d*Hé-
raclite que les âmes les plus sèches
sont les meilleures, La notion sensible,
telle que les sens la reçoivent , conticaC
donc deux éléments : l'un extéricor cC
particulier, le seul que les sens taiMneat
et qui, ne représentant qu'une forme pas-
sagère et sans réalité, n'a aucune vérité;
l'antre caché et universel,qui échappe an
sens, mais que l'âme par sa nature ration*
nelle est capable de comprendre, et qa
représente ce qui est tous tout phéno-
mène , le principe invisible et ses kk
Toute vérité, toute science est
dernier élément, et les âmea sont d*
plus éclairées qu'elles le dégagent davan-
tage et le sabisseot plus nettement. Or, •
l'on veut faire attention que la diose rt*
présentée par cet élément est une et im-
muable, tandis que la chose représentée
par rélément sensible est in6nimcnt md-
tiple et changeante, on comprendra v^
la partie rationnelle de la connaisBanee ,
la seule qui ait de la vérité, estananla
seule qui puisse être commune à tom la
hommes, la partie sensible ou empîriqet
devant nécessairement vartcr de Tna i
Tautre. Il suffit donc qu'une opinion sait
commune à tous les hommes pour qu'i
soit démontré qu'elle est vraie; car ceîk»-
là seules peuvent devenir communes à
tous qui représentent l'immuable , le ra-
tionnel, l'universel, c'est-à-dire qui
vraies ; les autres restent inévitablement
particulières et variables d*un homme à
un autre. Tel est le critenum remarquable
assigné par Heraclite à la vérité, S,}04
ans avant Spinoza. Nous avons prèdsé et
dépouillé de set format gyhnHq— <C
HSR
twm c& point toinent de ta philo*
; mais il se révèle avec éTidence
9 formes mêmes, et le témoignage
plicite de Sextos le rend inoontes*
qu'on peat entrevoir de la morale
idite est beaucoup moins considé-
quoique tout aussi conséquent à sa
[ue et par là également caractéris-
De même qu'il n'y a qu'un prin-
|ui est Dieu, il n'y a qu'une loi, qui
loi divine, celle selon laquelle tout
duit et s'ordonne dans ce monde
menai. Cette loi est inflexible
e elle est une; la sagesse consiste à
naître, le bonheur à s'y subordon-
; k s'y soumettre complètement;
contentement est le souverain bien,
i*y a de contentement vrai et pos-
our l'homme que dans la connais-
que tout arrive en vertu d'une loi
"selle et dans la soumission à cette
*lui qui sait cette loi n'ignore pas
sut naissant des contraires, le mal
isi nécessaire que le bien : il ne s'en
5 donc ni ne s'en plaint. La pre-
des vertus c'est la résignation , le
Murde des vices, l'orgueil ; la science
Pune et guérit de l'autre.La soumis-
la loi politique suit naturellement
te morale ; cette loi doit ressembler
i divine : elle est donc d'autant plus
[qu'elle concentre davantage le pou-
^t ce qu'il y a de meilleur pour une
h c'est d'obéir à un seul. — On voit
. haine d'Heraclite pour la démo*
était conséquente à ses idées mo-
comme ses idées morales l'étaient
doctrines logiques et physiques,
conséquence est extrêmement re-
table ; mais ce qui Test davantage
e retrouver dans une si haute anti-
et si près du berceau de la pensée
die ébauche de la philosophie de
ea.
trouvera Xe^ fragments d'Heraclite
llb et savamment commentés par
trm9ic\itTyà^ïïs\eMusé€(le la scien-
' anciensy t. I", partie 3*. T. J.
RACLIUS, empereur romain et
e dynastie, né l'an 575, mort en
^oy, Btzahtin ( empire ) , T. IV,
RALDIQUE (aet). D y a trois es-
( 699 ) HER
pèoei d'amioiries {voy.) , odlet d'un in-
dividu, celles d'une famille et celles d'un
pays. On a vu , à l'article Blasoh , que
ces signes dbtinctifii ne remontent pas, à
vrai dire, au-delà du temps des croisades.
Dès les temps les plus reculés, toutefois,
les guerriers peignaient différentes ima-
ges sur leurs boucliers et sur leurs cas-
ques. Ainsi , dans le DeutéronomCy nous
lisons qu'il fut ordonné aux enfants d'Is»
raêl de camper chacun sous sa bannière,
selon la maison de ses pères. Les poètes
grecs et romains parlent de peintures et
de ciselures sur les boucliers et les cas-
ques; et ces symboles étaient même hé-
réditaires, comme Xénophon nous l'ap»
prend en disant que les rob de Médie
portaient un aigle d'or sur leurs boucliers.
Nous lisons dans Suétone que Domitien
avait pour armoiries une birbe d'or , et
dans Tacite, que les anciens Germains re-
connaissaient leurs boucliers aux couleurs
dont ils étaient peints , et marchaient au
combat sous des enseignes.
Malgré ces traces d'armoiries dans
l'antiquité, la science héraldique ne com-
mença véritablement qu'avec la cheval^
rie, comme il est facile de le prouver. D'a-
bord on n'a encore trouvé aucune pierre
sépulcrale ni aucun monument avec
des armoiries antérieur au xi* siècle. A
ce qu'on a dit, au mot Blason, relative-
ment à la France, nous ajouterons qu'en
Allemagne le plus ancien tombeau qui
en soit orné est celui d'un certain Wahr-
mund, comte de Wasserburg, dans l'é-
glise de Saint'Emmeran , à Ratbbonne,
avec cette inscription : Jnno Domini
MX. Le premier pape , que l'on sache
avoir porté des armoiries, fut Boni-
face VÛI, qui gouverna l'Église de 1294
à 1303. Les armes desjiapes précédents
sont de pures inventions modernes. Avant
le XIII* siècle, on ne trouve sur les mon-
naies aucune espèce d'armes. Le mot
blason lui-même est une autre preuve
que les armoiries ne remontent pas au-
delà de la chevalerie , pubqu'il vient très
vraisemblablement de Tallemand blasen^
sonner du cor ou de la trompette : cha-
que fobqa'nn nouveau chevalier paraissait
dans la lice, le hérault(iM>/.)devait sonner
de la trompette et expliquer les armoi-
ries de son bouclier, chacun se présent
HER
(700)
HBR
tant la yisière baissée. Cet usage fit don-
ner à la connaiisance que le hérault
(Heroldy Herald) devait posséder des dif-
férentes armoiries , le nom ^héraldique
(en allemand Heraldiky en anglais heral-
dry) ; et comme il sonnait ensuite de la
trompette, les Allemands dirent qu'il
trompettait les armoiries. Des Allemands,
cet usage passa aux Français; car il est hors
de doute qu'il y a eu des tournois en Alle-
magne bien avant qu'il y en eût en France.
Mais les Françab les perfectionnèrent^
ainsi que l'art héraldique; pour eux, le
mot blasonnerne signifiait pas seulement
expliquer les armoiries, mais aussi les
vanter^. Le français étant devenu le lan-
gage de la cour d'Angleterre, après la
conquête des Normands, le blason an-
glab conserva un grand nombre d'expres-
sions françaises , tandis qu'au contraire ,
la science héraldique, en Allemagne, n'em-
ployait que des mots purement allemands.
Mais pour connaître exactement l'ori-
gine des armoiries ; il n'y a pas de meil-
leur moyen que d*en considérer les diffé-
rentes parties. C'est ce qu'on a fait au mot
BLASON,etnousajouteronsseulement quel-
ques observations. Les couleurs de l'écus-
son viennent de Thabitude qu'avaient les
anciens Germains de peindre leurs bou-
cliers en différentes couleurs; cet usage
avait été sanctionné, dans les tournois du
moyen-âge, par l'obligation où étaient
les chevaliers de porter les couleurs de la
dame dont ils s'étaient déclarés les cham-
pions. Peu à peu l'écuason fut aussi di-
visé en plusieurs parties. Un chevalier ,
en effet, pouvait servir à la fois plusieurs
dames : il fallait donc qu'il portât
leurs couleurs , et son écusson s'écartela
en plusieurs champs. A la fin du xi*
siècle, lorsque la jeunesse belliqueuse de
l'Kdrope se précipita à la conquête de la
Terre-Sainte, l'usage des armoiries devint
beaucoup plus nécessaire et plus général.
Afin de distinguer les nations , les corps
de troupes, les compagnies et les familles,
les souverains et les capitaines leur choi-
sirent des symboles, qui tantôt rappe-
laient une action d^éclat ou les événe-
ments de la campagne, tantôt annon-
çaient la dignité du chef, tantôt n'étaient
(*) Eo t^en serraot par dêritioo, oo ■ donne
i <■• mot le Mot dt bUiacr, médire.
qu'on produit de la fantaisie oo c
prioe. C'est ainsi que les mangra
Brandebourg, de la maison d'A»
avaient sur l'écusson on aigle roug
un champ d'argent, écusson qu*
l'Ours portait déjà dans le xii*
Les margraves de Bavière , et mêmi
ques branches des maisons de L
bourg et de Bohême , avaient les
armes. Mais lorsque le margrmv
Brandebourg échut à la famille d
henzollern, celle-ci prit Fécu cai
gent et noir (sable) du margraviat^
1466, l'électeur Frédéric II y a]
sceptre , en sa qualité d*archi - chi
lan. Le roi de Pologne, suzerain t
ché de Prusse, accorda TAigle-^
ce duché aux deux princes de Bi
bourg- Anspach , Albert et Geor
1526, qui en furent les premiers i
ses vasstfux. Cet exemple prouve
science héraldique est intimemeni
l'histoire et à la généalogie {vo
qu'elles s'expliquent l'une par l'ai
Beaucoup d'ouvrages sur la :
héraldique portent le titre d'jém
c'est-à-dire de généalogie des Cui
armoiries. Les premiers qui aia
(et c'est en France que cette scia
d'abord cultivée) avaient pour auti
héraults d'armes : sousPhilippe-i
il est fait mention d'un li>Te de «
dont le roi accepta la dédicace,
trouve ensuite cité celui de Le Bi
roi d'armes de Charles MI. L'Jri
Batailles y par Honoré Bonncr»
1481, in- fol., est le premier qui
imprimé; depuis, il y a eu un gram
bre d'auteurs héraldiques : Philibc
net , Gilbert de Varennes , Loovi
liol, Wilson de la Colombière, J
Laboureur, P. Palliot, L. Scfoi
surtout le jésuite Menestrier, ■
1 7 05, et à qui Ton dut une foule Û
ges sur cette matière, comme U H
méthode raisonnée du BUisomy t
Blason justifié , etc. Sous Tempin
parut un Armimal général ^ pol
llenriSimon,Paris,l8l2-13,t.Ic
fol. , avec 140 planches. En Aile
Gattercr publia une Esquisse itk
que ^Gtr itiog., 1 7 G6 et 1 7 7 3 , et i
raldique pratique (Nuremberg ,
et Siebmacher, un H^appemkm
Itfiii
(701)
HER
innorial complet (nowr. éd., 6 toI. avec
■pplém. , 1 772 et tuiv. , iD-fol.).M.Bernd
it paraître un autre ouvrage allemand
Édtolé Diplomatique générale de V en-
semble de la science héraldique (Bonn,
1831 , 3 vol. m-8»). C. X. et S.
HÉRAT, 7>oy. Khoraçan.
HÉRAULT'^. Ce mot, pris dans un
KDS général, indique des attributions
lont Torigine remonte aux temps les plus
reculés. On en trouve des exemples chez
les anciens poètes grecs, et particulière-
nent dans Homère. Les héraults étaient
nssi employés à Rome, dès le temps des
rob, avec les mêmes attributions que
dans les républiques de la Grèce. Ils rem-
plissaient diverses fonctions civiles et re-
ligieuses; ils avaient un rôle dans les fêtes
et jeux publics ; ils étaient surtout char-
gés de signifier les déclarations de guerre
{yoy, Féciaux); et, dans ces diverses fonc-
tions, leur personne était toujours re-
{irdée comme inviolable et sacrée.
Chez les peuples modernes, l'institu-
tion des héraults (plus habituellement
ippclés héraults d'armes) y évidemment
mitée des anciens, appartient à une épo-
|ae fort éloignée de nous. On a prétendu
a faire remonter jusqu'à Charlemagne;
I est du moins certain qu'il y avait des
léraults sous saint Louis, et même un
lea avant. Leur costume, qui a faible-
nent varié depuis cette époque, était ca-
icitérisé par une cotte sans manches, dite
lepuis cotte d'armes (voy.\ descendant
i peine aux genoux , en velours violet ,
chargée de fleurs de lis d'or devant et
n paraît que, dès cette époque, les hé-
■anlts étaient classés, comme ils l'ont été
iepuis , en trois ordres distincts : le roi
farmesy qui était le chef, jouissait de
lombreux privilèges; venaient ensuite les
ïéraults proprement dits ; puis Xespour^
xmvants d'armes qui étaient de simples
mmuméraires. Sous les derniers Valob,
le nombre de ces ofBciers était de trente.
Le roi d'armes portait le nom de Mont'-^
^oie-Saint- Denys y cri de guerre des rois
(^ L'étymologi* de ce mot, d*origtne germa-
■kpie {Htrold)^ est incertaine : il paratt ae com-
poser de deax mots, dont le premier peot être
^•r, Herr, aeigoear, ou Heer, armée, on Ehr,
bonneor, et Vautre hold, eDclio , fidèle , ou old,
tii, Tîeux. S. I placé les abeiilej par des fleurs da li»;
de France; les autres héraults recevaient
des noms de provinces : Normandie^
Guyenne y etc. [voir dans Froissart,
Monstrelet, etc.). Il en était de même
dans la plupart des autres contrées de
l'Europe.
Les fonctions des héraults d'armes, du
XIV* siècle au xvi* , étaient nombreuses
et importantes. Ils s'occupaient de tout ce
qui avait rapport à l'art héraldique {vof.)y
auquel ils ont donné leur nom ; ils assis-
taient aux cérémonies des mariages, da
couronnement et de la sépulture des rois;
ib allaient porter, comme chez les an-
ciens, les déclarations de guerre; ils ré-
glaient les formalités des tournois et des
combats à outrance, faisaient les som-
mations aux commandants des villes assié-
gées, etc.
En Angleterre, où cette institution
s'est conservée telle qu'elle était sous Éli-
sabeth,les héraults ont pour chef legrand-
maréchal du royaume (aujourd'hui le duc
de Suffolk). Parmi les trob héraults im-
médiatement sous ses ordres et qui por-
tent le titre de rois d'armes (kings cf
arms) , il y en a un qui est appelé garter
(jarretière), parce qu'il est spécialement
attaché au service de cet ordre de cheva-
lerie et chargé d'en porter les insignes aux
souverains étrangers. Ces officiers , qui
jouissent d'une assez grande considéra-
tion, et dont le riche costume est encore
exactement celui du temps de Henri VIII,
sont chargés de tout ce qui regarde les
preuves de noblesse, les généalogies, les
titres accordés par le roi; ib font par-
tie de tous les cortèges royaux , assbtent
aux cérémonies funèbres, à l'ouverture
du Parlement , etc.
En France, cette institution n'a pas
duré aussi longtemps. On trouve, dans
l'hbtoire des guerres de Flandre sous
Louis Xni (année 1634), que ce prince
fit signifier un cartel au cardinal-infant,
gouverneur de cette province pour l'Es-
pagne, et qu'il l'envoya par un hérault :
c'est le dernier exemple d'un pareil fait
dans nos annales. Sous l'empire, nous
avons encore revu des héraults d'armes,
vêtus de cottes de velours bleu, chargées
d'abeilles d'or, et de même sous la Res-
tauration, où l'on avait seulement rem*
HER
(702)
mail œ ii*étiit plus qa'ane Ttine imitt»
tion de rantiqne va^f^^ qui paraît d'ail-
lenrt aToir été toat«à-fait abandonné de-
puis 1830. C.N. A.
HÉRAULT ( DiPAETBMENT DE l' ).
Situé dans la région du sud et formé d'une
partie de l'ancien Languedoc, il a pour
limites au nord les départements de l'A-
Teyronet du Gard , à l'est le département
du Gard et la Méditerranée, au sud la
Méditerranée et le département de l'Aude,
et à l'ouest celui du Tarn. Il est ainsi
l'un de nos départements maritimes. Les
montagnes principales du département
appartiennent à la chaîne des Cévennes
et sont situées dans la partie occidentale ;
celles de TËspinousa et de Larsac, qui
offrent les sommets les plus élevés, ont de
12 à 1300 mètres de hauteur; quelquet-
unes présentent des traces volcaniques.
L'inclinaison générale du sol est au sud et
au sud-est, c*est-à-dire à la mer, qui re-
çoit directement les eaux de son cours
principal, THéaauLT, auquel il emprunte
son nom. Cette rivière ou plutôt ce petit
fleuve a environ S 6 lieues de développe-
ment dans le département. Ses affluents
sont nombreux, mais peu considérables,
l'Orb, la Livron, la Mosson, et d'autres
encore de moindre importance, sont au-
tant de cours d'eau qui ont pour la plu-
part leur embouchure dans les lagunes
qui occupent la côte dans une assez grande
étendue. De la limite orientale, en effet,
juM|u*à Agde, le rivage offre une suite
d'étangs salés que sépare de la mer une
plage étroite, coupée çà et là par des bras
appelés graus. Les plus considérables de
ces étangs sont ceui de Mauguio, de Pé-
rois, de Maguelone, de Thau, etc. Leur
longueur totale est de 68,000 mètres;
leur largeur varie de 1 ,000 à 5,000 mètres,
et ils occupent une superficie totale d'en-
viron 14,000 hectares. D*autres étangs
semblables sont à Tettrémité occiden-
tale du rivage, parmi lesquels celui de
Vendres est le plus vaste. De bons ports
■e trouvent , du reste , sur cette côte
ainsi découpée : dans le nombre , il faut
citer surtout Agde et Cette qui ont une
grande im|>ortance commerciale.
La température est génértlement chau-
de dans l'Hérault ; la limite moyenne du
f fcerroomètre est 4- ^ ^** Réaumur pour la
ploa grande dialeor , et «— S* poor la |4«
grand froid. On évalue la quantité d*«i
qui tombe annuellement à 3ô oa 30 ycm-
ces. Parmi les courants d^airqni touffcn
périodiquement dans cea contrées, il
remarquer le vent du nord appelé I»-
montanay le vent du nord-ouest on
gisiral qui rafraîchit la températorei et
les vents marins qui, en général, ont ki
mêmes propriétés sur réoonoanie aniaik
que le sirocco de Naples, c*cst-ii-diR
causent une sorte de langueur eni
de toute activité laborieuse. En
le climat du département doit être
sidéré comme un des plus favorisés, tf
ce n'est pas sans raison que les penonati
affectées de maladies chroniques opiniâ-
tres y vont chercher fréquemment ■■
adoucissement à leurs maux.
Le règne animal ne préaeote annne
espèce remarquable. Le sanglier cf le
cerf sont devenus fort rares dans les boif ;
le loup noir est encore au contraire isMi
commun. On prend sur la côte le phoqnc,
le cachalot , et même quelquefois la ha*
leine; les étangs alimentent une pèck
abondante , dont on évalue le prodnit i
75,000 quintauK, représentant une<
d'environ 545,000 fr.; les oiaeeni
tiques y sont aussi nombreax et variés.
Le département est assea riche en ai*
néraux ; il présente des indices de miûÊm
dW et de plomb argentiicre, et de mfr»
cure; celles de fer, de cuivre et de honAt
y sont en exploitation ; des carricro di
beau marbre, d'albâtre, d^argile à po*
tier, etc., y deviennent la source d'aaf
richesse industrielle qui mérite d*être «•
gnalée ; toutefois c'est Pagricnltnre qii
est la principale source de bien-êtra
Sur 624,362 hecUres, étendue totale,
on comptait, en 1834, 156,566 hert
en terres labourables, 8,537 en prêt,
103,682 en vignes et 77,644 en bois; h
récolte annuelle est, approximativcacnt,
en céréales et parmentières de 1 millioa
d'hectolitres, et en vins de S millions. L»
froment est de bonne qualité, asais le mI
n*en produit pas la quantité néccHairr t
la consommation des habitants; le» vim
sont très estimés ; on cite surtout dans le
nombre ceux de Saint-Georges, de Fme-
tignan et de Lunel. A ces cultures, il fant
ajouter celle du marier qui ai
ttER
(70^
HER
raml «t donne Heu àunepcodnclion d'en-
iron230,000 kilogr. detoie. L'olivier, le
renadieT) le figuier croiasent eiusi sur
mqa€ tout les poiuU du territoire. Les
àtnrages en prairies artificielles sont très
tendus, et l'on y élève des moutons
ont U chair est exquise et dont la laine
»me un produit annuel d'environ
^00,000 kilogrammes. L'éducation des
beilles est aussi fort bien entendue; elle
lonne lieu à une exportation en cire qui
ipprocfae de la valeur de 1 million de fr.
jedépartement renferme environ 10,000
:lievanxet 15,000 bètes à cornes (race
Mmne); on évalue le revenu territorial
1 31,500,000 fir. : un commerce impor-
tant est alimenté par ces produits divers.
Le nombre des foires est de 95 remplis*
lut 308 journées; outre les moyens de
RMununication que présentent les cours
d*eatt nalureb, nous devons mentionner
il canal du Languedoc qui traverse le
iépertement dans une étendue de 66,000
iàrcs et Tient y aboutir à la mer par
tomg de Thau. D'autres canaux secon-
bires font participer la contrée aux avan-
i§ea qui résultent de cette belle voie.
•pt routes royales et dix-sept routes dé-
nrtementales coupent le département
noa tous les sens. Ces routes présen-
lient avec les chemins vicinaux, en 1 8 3 7,
A développement de 5,817 kilomètres.
et chemin de fer de Cette à Montpellier
9iig de 37,500 mètres est venu, dans ces
lemîères années, ajouter à tous ces nom-
«eox moyens de communication.
La population totale du département
«ait, en 1836, de 357, 846 individus, pré-
entant 1,132 habitants par lieue carrée.
}eCle population a gagné, del801àl836,
(3,397 individus ou près d^un tiers. On
i compté, en 1835, 1 1 ,240 naissances ,
avoir : 5,654 masculines et 5,586 fémi-
lînes; sur le nombre total, 581 naissan-
ses Ulégitimes; 9,992 décès, dont 5,047
nasculins et 4,945 féminins, et 8,025
■nriages. Le nombre des citoyens inscrits
■r le registre de la garde nationale est
b 44,956, dont 19,599 sur le contrôle
ht service ordinaire. Le contingent an-
mel est de 922 jeunes soldats. Le nom-
»ni des cotes foncières était, en 1835, de
115,048, présentant sur 1815 un excé-
bot de 17,785^ sor le nombre total des
GonCrihmbkB, 8,609 étaient «»w..«p,
1837, sur les listes électorales. Le nom*
bre des députés du département est de 6.
En 1831,ila payé à l'eut 12,3 12,8 19 fr.
95 c, et en a reçu 9,988,319 fr. 69 c.
U est comprb dans la 9® division mili*
taire, dont le chef-lieu est à Montpellier,
et fait partie du ressort d'une cour royale
et d'une académie universitaire qui si^
gent dans la même ville; il forme le dio-
cèse d'un évêché érigé au vi^ siècle. Les
cultes protestant et israélite y ont plu-
sieurs églises. Indépendamment des éta-
blissements scientifiques que renferme
Montpellier, chaque chef-lieu d'arron-
dissement possède une société d'agricul-
ture. Sous le rapport de l'instruction pri-
maire, le département ne comptait plus,
en 1836, que 18 communes ou réunions
de communes qui ne fussent pas pourvues
d'écoles primaires municipales. Le nom-
bre des élèves qui fréquentaient les écoles
exbtantes était de 81,908, ou 1 sur 11
habitants environ. Le nombre des accu-
sés était, en la même année, de 74, ou 1
sur 4,836 individus; celui des suicides
de 17, celui des aliénés de 154.0n y comp-
tait, en 1837, trois caisses d*épargnes.
Le département est, sous le rapport
administratif, divisé en 834 communes,
dont 35 chefs-lieux de canton et 4 ar-
rondissements de sous-préfecture, qui ont
pour chef-lieu , savoir : l^ Montpellier
\voy,)y chef-lieu du département. Dans
le même arrondissement se trouvent Cette
[voy,);s\\\efouàée^T\ja%iW^\Vtl^riàe
mer important, le seul du golfe du Lion
où les navires puissent avoir en tout temps
un sûr abri, avec 10,600 habitants, et
Lunel, petite ville située sur le canal du
même nom, qu'elle donne aussi à un vin
renommé, avec 6,000 habitants; 2<* Bé-
ziers, Julia Biterra^ des Romains, ville
dont l'histoire mentionne les fréquents dé-
sastres dans les guerres civiles et religieu-
ses du Midi. Elle est admirablement située*
sur la rive gauche de l'Orb, à peu de
distance du canal du Languedoc, et peu-
plée d'environ 17,000 habitants. Dans le
même arrondissement se trouvent Agde,
ville ancienne et port situé vers l'embou-
(*) On rappelle encore dans le Midi cet an-
cien proTorbe : Si Deut in terris , vtlUt habitart
Biturris (1« nom «st ici nn ploriel, Biiemt'^,
UËR
(704)
HER
churft de rHérault, avec 8,000 liabiUnts,
et Pézénan , situé près de la rive droite
du même fleuve, et oîk l'on compte un
nombre à peu près égal d'habitants;
3® Lodève , l'ancienne iMteva^ peuplée
d'environ 10,000 habitants; 4<> Saint-
Pons-de-Tomiers, petite ville agréable-
ment située y où l'on compte environ
6,500 âmes. P. A. D.
HÉRAULT DE SÉCHELLES (^U-
rib-Jean ) naquit à Paris, en 1 760, d'une
famille ancienne et honorable, originaire
de la Normandie. Son grand -père avait
été lieutenant général de police, inten-
dant de la ville de Paris et conseiller d'é*
tat. Son père, colonel du régiment de
Rouergue, était mort à la bataille de
Minden (1759), avant la naissance de
l'enfant. Celui-ci dut l'honorable posi*
tion sociale à laquelle il fut élevé dès son
début dans le monde, à ses avantages phy-
siques, à sa fortune et aussi au genre d'es-
prit, en vogue à cette époque, dont la
nature l'avait richement pourvu. Encore
très jeune, il fut présenté à la cour et
recommandé à la duchesse de Polignac,
favorite de la reine. Dès l'&ge de 20
ans, nommé avocat du roi au Chàte-
let, il justifia la bienveillance de sa pro-
tectrice en déployant un talent remar*
quablc. Quelques causes d'un haut inté-
rêt, et entre autres la défense d'une
mère victime de l'ingratitude de sa fille,
furent pour lui autant d'occasions de faire
briller son éloquence et de montrer la
noblesse de son caractère, la générosité
de son cœur. Ses succès au barreau et la
protection de la reine le conduisirent à
une des fonctions les plus honorables de
la magistrature, celle d'avocat général à
la cour du pariement de Paris, place qu'il
occupait encore au moment où éclata la
révolution.
Partisan d'une réforme gouvernemen-
tale, dont déjà il avait énergiquement
soutenu les principes contre Dambray
{vity.)^ membre du parlement, Hérault
de Séchelles ne pouvait qu'accueillir avec
enthousiasme ra\cnir que semblait pro-
mettre la révolution àceu\ qui n'en pu-
rent prévoir toutes les conséquences. Il
se rangea sou^ le drapeau des patrio-
tes, le 14 juillet I7H9, et déploya au-
tant décourage que de sang-froid lors de
la prise de la Bastille. Ptede iHiptapèi
lorsque l'on réorganisa les trilMUMn , I
fut nommé commissaire da loî pièi I
tribunal de cassation. Porté à l'AsMaMè
législative par le corpe éledonl de PIm
(septembre 1 79 1), il laîan ignorar ^hI
que temps quelle serait sa marche poi
tique. Après avoir voté le rapport de I
loi en vertu de laquelle le
l'assemblée nationale, dans ata
nications avec le roi, ne devait plos
ner à ce prince le titre de Majesté, tm I
vit se ranger presque aosaitôc
des oppresseurs de la oour et des
très, voter la guerre contre V\
et, dans le courant de la m
fit créer un tribunal spécial, rcmplaoéy a
1793, par le tribunal révolatMNUuivt.
Président de l'Assemblée Icgisklivi^j
iiit élu membre de la Convention par J
département de la Loire, et arriva hmm
tôt à la présidence de cette nonvelia as
semblée. Il abandonna tour k toor le pHl
des Feuillants et des Girondins («er..iv i
finit par se ranger sous rétendanl de 1
fiiction des Jacobins. Il prit une part dé
active aui événements du 10 août, cC^tf
tribuant aux royalistes les désordres et k
malheurs de cette journée, il demaeé
qu'ib fussent jugés par un tribunal wf^
cial.
Envoyé en mission, avec deoi de ■
collègues, dans le département dn Mort
Blanc pour entamer des nêgociatioaaé
paix avec les puissances étrangères, I
procès de Louis XVI fut en
son alisence. Hérault de SécfaaUes
son vote pour la condjunnation, sansdéi
terminer le genre de peine applieablii
l'accusé, ayant consenti à la
des mots à mort quVaigea le
tant Grégoire \yoy.\ membre de û mtai
commission.
De retour de sa mission, il na rsil
pas étranger à la Intte élevée cnlie ft
Montagne et la Gironde. Ardent
de la faction des sectionnaiics, il fil
tituer la comminion des Donae ( wor. fil
aoNns), et occupa le fauteuil dlie la prt
sidence lors de la proscription da 3 1 ^
En récompense de son lèle, Ucnnll É
élu membre du Comité de salut
Réélu président de la Convi
figura au premier rang dans la fcte
HER
1706)
HBB
k 9 le 10 août, sur la place de la Bas-
Ile y pour U présentation de la consti-
tMHi an peuple Jûrançais. Il avait prb
■e grande part à la rédaction de cet
ne e€ «nût été rapporteur de la com-
■MOD nommée à cet efiet. Dans les séan-
m du Comité de salut public , il pro-
Bnit les mesures les plus tyranniques,
iUes que le désarmement des suspects ,
annulation de leurs passeports et autres
des arbitraires de ce genre. Ses discours
laient empreints d*un cynisme bien peu
n barmonie avec Téducation soignée
11^ avait reçue et dont ses écrits anté-
iaon à la révolution avaient porté Fem-
wânte; c*est à cette occasion que Lava-
», son ancien ami , lui écrivit qu'il ne
MNivait s'eipliquer comment un homme
ibeé si baut par sa naissance et son édu-
itîony par ses talents et l'aménité de
n moBfiirSy se fût fait le complice de
laelqnessnbalternes grossiers et stupides.
fiénolt lut cette lettre au Comité, et dit :
Ces gens- là pe comprennent pas notre
poeition.»Pen de temps après, il parti t en
pour les départements du Mont-
et du Haut-Rbin. On peut juger
t la conduite d'un commissaire quiécri-
ik : « J'ai semé des guillotines sur ma
rome , et je trouve que cela produit de
bons effets. »
Malgré tant de preuves non équivoques
I aon fanatique dévouement à la cause
(«ofaitionnaire, Hérault fut accusé d'en-
dmîr des relations avec les ennemis de
i lérolation , Proly et Dubuisson , d'à-
lîr an de concert avec Dumouriez, Phi-
ppe Egalité et ses fils. On le signala en-
we comme complice du vol desdiamants;
afin on l'accusa de servir et de trahir tour
tour les royalistes et les révolutionnaires
slon Teiigence de ses propres intérêts,
a «Pleureuse éloquence de Bentabole
tde C<mtbon qui , en son absence , dé-
mdirent sa cause, le talent qu'il déploya
'il se défendit lui-même à son re-
', le 19 mars 1794, ne purent con-
Torage. On l'arrêta sous le prétexte
Savoir donné asile à uu émigré, et il fut
ié dans la prison du Luxembourg. Ro-
qui craignait l'insuffisance du
de l'arrestation de Hérault , et qui
rait à se vosger de lui , à cause des hou-
onrs qœ le peuple lui avait rendus le
Bncyehp. d.G.d. M. Tome XTII.
jour de la fête de la Bastille, le signait
comme complice de la conspiration our-
die par Danton , Camille Desmoulins et
autres , et l'envoya devant le tribunal ré-
volutionnaire qui , après des débats con-
tinués pendant trois jours, le condamna
à la peine capitale ainsi que ses collègues.
L'indifférence avec laquelle il entendit
son arrêt, la sérénité et le sang-froid qu'il
montra sur i'échafaud décèlent un grand
courage dont il avait fait preuve en plu-
sieurs circonstances. Il mourut à l'âge de
34 ans.
On a dit de Hérault de Séchelles qu'il
n'aimait pas le sang et qu'à l'aspect des
tombereaux qui portaient les condamnés
au supplice, il s'était écrié plus d'une
fois qu'il ne se montrait sur leur pas-
sage, « que pour voir l'agonie de la Ré-
« publique et pour apprendre à mourir.»
Cela prouve seulement qu'il pouvait en-
trevoir les suites inévitables du despo-
tisme révolutionnaire. Peut-être appré-
cia-t-ii plus tard les conséquences de ce
principe émis par lui-même à la tribune :
« La force de la raison et la force du peu-
« pie sont une même chose ! »
Hérault de Séchelles a publié plusieurs
ouvrages, et entre autres, V Eloge de
Sugery abbé de Saint'^ Denis ^ Paris,
1779; une Fisite à Buffon^ 1 785, réim-
primée en 1802 sous le titre de Voyage
à Montbar; un Rapport sur la Consti^
îution de 1 793; X^Tfiéorie de F ambition^
1802, publiée et annotée par M. de Sai-
gnes ; production qui repose sur un maté-
rialisme absolu, mais où l'auteur a dissé-
miné quelques aperçus profonds. L. d. C.
HÉRAUT, voy. Hérault.
HERBACÉ. Ce mot s'applique aux
parties molles, vertes et flexibles des plan-
tes; parties qui sont riches en chromule
ou matière verte, et abreuvées par une
grande quantité de sucs aqueux. Si l'on
dit d'une plante qu'elle est herbacée , on
exprime ainsi qu'elle réunit toutes les
qualités de l'herbe; mais ce n'est pas
sous ce point de vue que nous allons
considérer ce mot : nous parlerons plus
loin des plantes herbacées [voy. Herbe).
Quel que soit le rang assigné à une plante,
herbe ou arbre, on doit la regarder comme
essentiellement formée de parties molles
et de parties solides; dans les premières
ttER
{106)
REft
abonde le tbsu cellulaire , dans les der-
nières le tissu vasculaire. De ces deux lia*
sus combinés résultent les organes, et du
jeu de ces organes la Tie.
Plus le rôle des organes est important)
et plus il entre de tissu cellulaire dans
leur structure intime. C'est pourquoi il
abonde dans les parties vertes des plan-
tes, ou, en d*autres termes, dans les par-
ties herbacées : là se passent les princi-
paux phénomènes de la vie de nutrition.
L'absorption des gaz et des fluides aqueux,
leur décomposition , Félaboration de la
sève,la formation desprincipesimmédiats,
tous ces grands actes physiologiques s'exé-
cutent dans les parties herbacées : d'où
il résulte naturellement que plus une
plante en possède , plus son développe-
ment est rapide.
On ne peut comprendre la vie végé-
tale sans parties herbacées : aussi n'est-
il point de plante phanérogame, c'est-à-
dire à reproduction sexuelle apparente ,
qui n'en présente plus ou moins. Les
feuilles ont ce caractère au plus haut de-
gré; la tige des herbes et les jeunes pous-
ses des arbres le revêtent souvent d'une
manière presque aussi marquée. Le calice
et Tovaire, les jeunes fruits, surtout quand
ils sont destinés à devenir déhiscents à
leur maturité, sont aussi de nature her-
bacée. La racine placée hors de l'influence
de la lumière n'est jamais verte , et les
tiges ligneuses en vieillissant perdent cette
couleur qu'elles avaient à Tépoque de leur
premier développement.
Les parties herbacées des plantes n'ont
qu'une courte durée. Si la plante tout
entière en est formée, feuilles et tiges dis-
paraîtront bieniôt (exemple, les herbes);
si la plante est ligneuse, la tige penbte,
mais les feuilles tombent , tantôt annuel-
lement , comme cela arrive à la plupart
des arbres européens , tantôt à des épo-
ques indéterminées, comme on sait qu'il
advient aux arbres à feuilles persistantes
de tous les climats.
Toutes les parties actives du végétal
étant herbacées, et toutes les parties nou*
velles avant ce caractère , il est naturel
d'établir en théorie que chaque année le
résultat de la germination des graines, et
celui du développement des bourgeons
au dei ImlbeS) est de donner naissance à
des plantes herbittéet, on, m
aime, à des herbes dont les unes ont en
tiges simples et périssables , et les aotm
des tiges composées et vivaœs. Noi» di-
sons composées, parce que tous les au il
se forme dans les arbres noe tige qoi m
moule, à l'intérieur du tronc, sur les tifts
précédentes; les feuilles tombent, asis
la zone ligneuse persbte et ajoote à b
masse totale do végétal. Le fait est iicile
à constater, car si l'on examine la coupe
horizontale d'un tronc déjà vieux, sa
s'assure bientôt qu'il est constitué dTuiie
foule de cercles concentriques , qui de-
viennent de plus en plus considérables
quand on s'approche de la eirconllémee.
Chaque zone est le résultat de la véftéia-
tion d'une année , et Von pent ahni cal-
culer l'âge de l'arbre qui a servi à faira
l'expérience.
Ainsi, quand, au printemps, les ym
se portent sur un riant pajsage, où ks
plantes semblent se plaire à varier lem
formes, leurs dimensions et leur aspect,
ils ne découvrent que des herbes à exin
tence fugitive : les unes humbles dam Inr
port et en communication avec le sol pv
une tige annuelle; les autres, pim os
moins élevées, se balançant avec grice m
sommet d'unctige puissante, mille fois n*
mifiée , dont la durée doit lasaer le trap
et se compter souvent par des siècles.
Plus on s'avance des pôles vcn ki
tropiques , plus la nature a de tendaare
à remplacer les parties herbacées nar an
parties ligneuses. Dans la llaute-Rgvptrt
en Syrie, au Sénégal, en Arabie, an Cap»
les végétaux n'ont ordinairement qatée
petites feuilles, quelquefois même ihca
sont totalement privés, et il n'existe d'au*
très surfaces herbacées que la tige. Us
rameaux avortent et se changent ea ep*-
nés dures et acérées ; une teinte grisitrr
remplace cette couleur verte si riaote f(
qui plaît tant à l'œil ; tout devint roidr,
tortueux, sans souplesse. C'est que Tfir*
ment ligneux a remplacé les partie» bfr-
bacées. Mais que la chaleur soit awiai
vive et le sol plus favorable, alon ^
développement s'opère avec une trr«
grande facilité , les parties molles et ks
parties solides s'équilibrent, et cette
harmonie parfaite donne aux plante» bdc
grâce incomparable. Telle est la naont
c
a
m
I
I-
HER
(tôt)
HER
«éftele dant les régioiu tempéréet de
rEmope : rien n^est plus beau que not
; et pourtant, injustes que nous
y qui de nous n*a rêvé les terres
loîouinea et ne s^est transporté par la
pensée sous des deux étrangers? A. F.
HBRBAOB , voy, Peaiaics y Four-
MAOB , Four. On appelle herbagers ceux
^ s^occapent d'engraisser, dans des prés
^*on ne fiiucbe pas, en Normandie, dans
le BcrrTy etc., des bestiaux de race bo-
X.
HER B ART (JEAH-FaiDiéEic), pro-
ir de philosophie à l'université de
Goettingue, occupe un des premiers rangs
pvmi les penseurs de l'Allemagne ac-
iMlle. Né à Oldenbourg, en 1776, il ter-
BÎDa ses études à l'université dléna, oik
i s'attacha d*abord à Fichte; mais il ne
tarda pas à quitter ce maitre pour suivre
avec indépendance la voie de sa propre
pensée. Appelé à Berne comme précep*
leur, et admis dans la familiarité de Pes-
taknzi, Uerbart débuta par des écrits pé-
dagogiques. Sa Pédagogique générale ^
déduite du buidel'éducaiion{Gœiiinfaey
IM6), révélait un esprit à la fois sage et
•rîginal. Dans l'introduction, l'auteur
apprécie les systèmes d^éducation si op-
posés de Rousseau et de Locke , et voici
en qoi résulte pour lui de leur examen :
Pélève de la nature selon le premier sera
Malbenreux dans le monde, et l'élève du
tteood ne sera qu'un esclave des conven-
tioDs sociales. L'éducation toute conven-
timinelle tend à faire durer les maux du
présent; et vouloir former les hommes
selon la nature, c'est rouvrir pour eux
In série des maux du passé. Ce qu'à tout
iastant de sa durée l'humanité peut faire
de plus utile, c'est d'offrir à la nouvelle
géoération le résumé de tout ce qu'elle
a senti, tenté et pensé. C'est diaprés ce
principe que M. Herbart veut que soit
dirigée l'éducation de la jeunesse. Il borne
In tâche de l'instituteur à interpréter Fex-
périence de l'humanité ; l'éducation et
rinstruction doivent concourir au même
bot et se rapporter l'une à l'autre.
Nommé successivement professeur k
Gcettingue ( 1805 ) et îi Kœaigsberg
(1809), enfin, rappelé à Gœttingue en
1833, M. Herbart ne publia qu'à de longs
fatnr f ailes les divenes parties de son sys*
tème, cC ne réussit que lentement à for«
mer une école dont le siège est princi-
palement à Gœttingue et à Leipzig.
Parmi ses nombreux ouvrages, nous re-
marquons les suivants, tous écrits en al-
lemand, mais dont nous nous bornons à
donner les titres en français : Philoso^
phie pratique générale ^ Gœtt., 1808;
De mon opposition à la philosophie du
joury Kœnigsb., 1814; Za Psychologie^
fondée sur l'expérience , sur la méta^
physique et sur les mathématiques y ib.y
1824, 2 vol.; Métaphysique générale y
avec les éléments de la philosophie de la
nature, ibid.y 1828, 2 vol. in-8®; Exa^
men analytique du droit et de la mo"
raie y Gœii. y 1836.
M. Herbart a surtout cultivé la psycho-
logie, qu'il prétend fonder sur le calcul.
Il publia, en 1 822, un écrit intitulé : De
la nécessité d'appliquer les mathéma^
tiques à la psychologie y et un autre : De
Attentionis mensura causixque pritna»
riis psychologiœ,., principia statica et
meclianica exemple illustrata; et il vient
de faire paraître une première livraison
de ses Recherches psychologiqueSyGœXX.y
1839. Enfin, il a exposé sa philosophie
d'une manière plus populaire dans une
Introduction à la philosophie (Gœtt. ,
1813, 4« édit. , 1834) , dans un Abrégé
de la psychologie ( ibid, , 1^ 1 5 , 2* éd. ,
1834) et dans un Précis encyclopédique
de la philosophie, considérée sous le
point de vue pratique (Kœnigsb., 1831).
Une discussion assez vive s'est récem-
ment élevée en Allemagne sur la place
qu'il convient d'assigner à ce penseur
dans le grand mouvement philosophique
qui date de la critique de Rant. Tandis
que les organes de l'école de Hegel ne
voient dans la philosophie de AL Herbart
qu'un épisode sans intérêt, ou la queue
traînante d'un système vieilli, d'autres la
proclament indépendante, originale et
digne de toute l'attention du monde phi-
losophique; d'autres enfin y reconnais-
sent une opposition légitime et nécessaire
à la philosophie dominante. Fojr. Hegel
et SCHELLINO.
D^accord avec un des disciples de
M. Herbart \ nous le considérons comme
(*) M. Drobi«ch, Beitreege sur Orùntirung
ûher Btrbartt S/sttm , Leipz., 1S34.
HER
ayant continué, dans un autre aens que
Fichte, les travaux de Rant ; comme le
principal représentant de cette direction
philosophique qui, tout en reconnaissant
d^une part des limites infranchissables y
laisse espérer d'un autre côté une exten-
sion indéfinie du savoir. M. Uerbart relève
historiquement de Kant, sans être de son
école. Son système forme opposition à
toutes les doctrines philosophiques qui
ont dominé en Allemagne depuis Pavé-
nement de Fichte. L'ancien dogmatisme
avait été vaincu par la critique, et le réa-
lisme vulgaire était devenu la proie facile
de la philosophie sceptique et idéaliste.
Mais le scepticisme n'est qu'un moyen
pour arriver à la vérité, et l'idéalisme, en
s'exagérant lui-même, doit ramener l'es-
prit à un réalisme {vojr, ces mots) éclairé.
Ce retour au réalisme par TidéalUme est la
pensée déterminante de la philosophie de
M. Herbart. Il eut l'ambition de revenir
en quelque sorte sur l'œuvre de Kant et
de la continuer dans un autre esprit.
Dans son opposition à la philosophie
dominante, M. Ilerbart s'en sépare d'a-
bord d'une manière tranchée par la mé-
thode qui lui est propre. Ainsi, d'a-
près M. de Schelling et Hegel, la vé-
rité philosophique se manifeste diverse-
ment selon la diversité des points de vue
et des principes, et elle ne se produit
tout entière que graduellement, tendant
sans cesse à un contenu plus complet et
à une forme plus parfaite : au lieu d'envi-
sager de cette manière la vérité, celle-ci,
d'après M. Herbart, est toujours la même
au fond et dans la forme. Pour toute ques-
tion il n'y a, selon lui, qu'une seule solu-
tion absolument juste; le savoir philoso-
phique est susceptible d'un accroissement
indéfini, mais ce qui en est une fois éta-
bli est valable pour tous les temps et
pour toutes les intelligences.
Par une conséquence naturelle de cette
manière de voir, M. Herbart, au lieu de
rattacher sa philosophie à celle de ses
prédécesseurs, s'applique avant tout à
bien saisir et à formuler nettement les
questions fondamentales, et à en pour-
suivre avec indépendance la solution ri-
goureuse, ne reconnaissant d'autre point
de départ que les notions données na-
torellemcDt et nmeiiéct à leur origine.
( 708 ) HBR
Par là même raison, renoiiçiiitàctlit
prétention que, depuis Fichte, la phikit»»
phie allemande n'a cessé d'élever, la pr^
tention de déduire toute la science d*an
principe unique, M. Herbart veut qet
chacune de ses parties soit traitée à part,
fondée sur sa propre base. Il admet aae
pluralité de principes ooordoaoés enHe
eux. Il laisse à chaque science, et Mémt à
chaque question, sa sphère propre, H
traite chacune selon sa nature. Rien n'em-
pêchera après cela de réunir les résaltals
obtenus en un système unique : noirt
philosophe se repose, quanta cette nnité^
sur l'unité naturelle de la raison.
La philosophie n'a pas, selon M. Her-
bert, un objet exclusif. Son fondcscnt
c'est Vexpérience, et son objet est d'ai-
der, de développer et de rectiier cent
expérience par la pensée mécessairtj d*a
examiner et déterminer la valeur par b
réflexion : la philosophie est Vélûiora"
tion des notions données {die Bearêft^
tung der Begrijfe),
Le premier devoir de la réflexion ctf
de rendre les notions claires et dîstiociss :
ce travail est l'objet de la logique. Or fl f
a des notions données dans rexpéricnct
qui, à mesure qu'elles sont élaborées, m
montrent de plus en plus pleines de etn-
tradictions. De là pour la réflexion le é^
voir de les rectifier, de les aiodificrci
les complétant par des éléments non-
veaux que fournit la pensée : tel est Tob-
jet de la métaphysique ^ qui, en taat
qu'elle porte sur les notions les plus gé-
nérales, est ontologie y et qui, daa^ ses ap-
plications spéciales, devient psyckolngte,
philosophie de la nature et théologt.
Ensemble, les sciences métapbyMqwi f«r>
ment la philosophie théorique»
Reste une dernière classe de notions
qui se distinguent des idées aétaplmi*
ques en ce qu'elles sont d'une éiidinrr
immédiate et accompagnées dans Tasprit
d'un jugement d'approbation cm dl»-
probation. La science de ces notions c*crt
Vesthétique^ qui, dans ce système, cmi-
prend la morale et V esthétique propre-
ment dite, et constitue la philosoph't
pratique. Dans son application aux fûts,
l'esthétique donne lieu à une série dt
théories d'art qui enseignent ce qu'il imsl
faire pour produire œ qui plait. Pw«i
HER
(709)
H£R
illcsy il en est une dont les préceptes ont
ie caractère de la nécessité et s'imposent
Bomme autant de devoirs : c'est la morale.
Pour ce qui est de savoir comment le
ingénient esthétique détermine la volonté
Bt produit la conscience morale, ainsi
que le goût, cette question est du do-
maine de la psychologie, qui elle-même
dépend de la méUphysique.
La métaphysique et l'esthétique ne peu-
vent s'occuper que de notions données
ou résultant logiquement des données de
l'eipérienoe : tout le reste est factice et
gratuit. Les notions ou les jugements qui
peuvent servir de points de départ au
travail philosophique sont des principes.
Les principes doivent avoir le double ca-
ractère d'être primitifs et de renfermer
d'autres propositions : la manière d'en
déduire ces propositions c'est la méthode,
La méthode générale est donnée dans la
logique. Les principes et les méthodes
spéciales se déterminent et s'éclairent
mutuellement, et forment ensemble les
conditions premières du savoir philoso-
phique.
Selon M. Herbart, la psychologie ne
peut servir ni de base, ni même de pré-
liminaire à la philosophie. La psychologie
expérimentale a besoin d'être modifiée
par la métaphysique. Il rejette la plura-
lité des facultés de l'âme et les compare
■nx êtres fabuleux de la mythologie, qui
•e dissipent comme des fantômes au grand
jour de la vérité.
Le doute concernant l'autorité du sens
oommun ou de l'expérience est le com-
mencement de toute philosophie. Pour
s'engager sans péril dans ce mouvement
de la pensée né du doute, il faut se pla-
cer sur le sol inébranlable des idées mo-
ndes. La réflexion sceptique, qui frappe
d'incertitude les croyances vulgaires, est
de deux degrés. Celle du degré inférieur
doute que les choses soient réellement
telles qu'elles nous apparaissent; celle du
degré supérieur met en question l'exis-
tence même des choses. Ce doute menace
de frapper de nullité toute notre expé-
rience de la nature et de nous-mêmes : il
peut aller jusqu'à s'attaquer aux opéra-
tions de la pensée et mettre en question la
légitimité de l'induction, sur laquelle
pose tout le syatàme de l'expérieDce.
Tous ces doutes font comprendre la né-
cessité de la philosophie. Pour les vaincre,
la métaphysique devra rétablir le fait que
les formes de nos perceptions sont vé^
ritablement données avec elles, £t puis-
qu'il se trouve que les notions fonda-
mentales de l'expérience, quoique réelle-
ment données, sont néanmoins pleines
de contradictions, la métaphysique, par
cela même qu'elle corrige ces notions en
les modifiant, étend notre savoir au-delà
de ce qui est donné dans l'expérience.
Pour être apte à former un système ,
il faut ou ignorer le doute on l'avoir
vaincu. On professe l'empirisme dans le
premier cas, le rationalisme dans le se-
cond. Le premier s'en rapporte aveuglé-
ment à l'expérience, et, supposant à l'âme
et à la nature autant de forces qu'on a
observé de classes de phénomènes , il se
persuade faussement que ces forces sont
données avec les phénomènes. Ainsi l'em-
piriste est rationaliste sans le savoir. Le
véritable rationaliste ne méprise pas l'ex-
périence ; mais il la rectifie et l'apprécie
à sa juste valeur.
Les doutes soulevés par la réflexion
contre la certitude de l'expérience, font
connaître les vrais problèmes de la mé-
taphysique. Ceux qui portent sur la réa-
lité de la connaissance sensible sont con-
firmés par la spéculation, qui établit sans
peine que la vraie nature des choses ne
tombe passons lessens.Ceux, au contraire,
qui concernent les formes de l'expérience,
s'évanouissent à l'examen : ces formes sont
toutes sauvées , parce qu'elles sont toutes
également compromises et qu'elles ap-
paraissent d'une manière si déterminée
qu'il ne dépend pas de la pensée d'y rien
changer; mais il est également impossible
d'accepter les notions de ces formes telles
qu'elles sont données , et de les rejeter :
il faut donc les modifier par la pensée y
et c'est là le problème général de la mé-
taphysique.
La métaphysique générale , selon
M. Herbart y insiste d'abord sur l'igno-
rance où nous laissent les sens quant à la
nature réelle des corps , sur l'impossibi-
lité logique de les concevoir à la fois
comme des unités réelles et comme occu^
pant une place dans le temps et dans l'es-
pace , comme des grandeurs finies corn-*
UËH (710)
posées d'une multitude infinie de parties,
comme des réalités qui , par leur infinie
divisibilité , se perdent dans Tinfiniment
petit. Elle insiste ensuite sur Tabsurdité
de la notion du changement ^ et enfin
sur les contradictions que renferme la no-
tion du moij qui se présente également
comme à la fois un et multiple^ notion
qui , envisagée de près , est une percep-
tion sans objet per^u. Ce sont là des con-
tradictions qui prouvent que cette notion
du moij loin de pouvoir servir de base
à tout savoir, a besoin elle-même d'être
modifiée par la pensée.
La métaphysique s'occupe d'une ma-
nière toute spéciale de la notion du chan*
gement. Pour en démontrer l'absurdité,
M. Herbert établit ce qu'il appelle le /rr-
lemme du mouvement. Le changement
ne peut s'expliquer que de trois manières.
Il a lieu, ou par une cause eiterne, ou par
une cause interne, ou bien il est sans
cause , c'est-à-dire absolu. Or les trois
systèmes , celui d'une causalité indéfinie,
celui de la liberté et celui du mouvement
absolu , présentent des difficultés égale-
ment inextricables : donc il n'y a pas de
changement réel. Pour sortir de là , il faut
admettre une autre espèce de causalité
externe que celle de l'expérience, et cette
autre causalité résultera de la vraie doc-
trine de Tétre ou de l'ontologie, qui rec-
tifie les notions de matière , de divisibi-
lité, de substance, et qui servira ainsi de
fondement à la psyi*hologie et à la phi-
losophie de la nature.
L'absurdité de la divisibilité infinie de
la matière et de la notion du changement
conduit nécessairement à l'idée des étrts
simples , qu'il ne faut pas concevoir
comme des atomes , lesquels sont encore
de la matière , mais comme des monades
d^une qualité simple, sans opposition in*
terne , différentes les unes des autres et
indépendantes des conditions de temps
et d*espace. Ces êtres simples sont doués
primitivement de forces qui leur sont
propres et agissent les uns sur les autres
selop leur nature diverse. Ceux de même
nature se repoussent ; ceux qui sont con-
traires entre eux s'attirent et tendent à
s'unir sans se confondre. Troublés dans
leur exbtence par la pression de leurs
conxnkm , les êlrei timptoi, «a ^ léiii-
H£R
tant, font des efioru pour m
ce qu'ils sont : de là cette tbéoriedcspnw
turbations et des efforts de comsenm^
tion des êtres simples qui oonstitoe Ton»
tologie de M. Herbert, et qai s*appliq«
également à la philosophie de la natopi
et à la psychologie. Du jen de leur près»
sion et de leur résistance résultent tom
les mouvements et toute* les apparenesi
qui constituent lemonile phénooiéoal.OiK
la même manière, da jea des pereeptiom
simples dans la conseteooe résultent Him
les mouvements de l'âme, tooa les phé-
nomènes internes.
La psychologie et la philosophie de la
nature ont chacune une partie syntkéti*
que et une partie amaijtiqme. Dans la
première sont posés les principes, il
dans la seconde l'expérience est eipli*
quée d'après ces principes, de telle lofli
que les faits servent de preuve à la spé-
culation.
Toutes nos idées sont unies dans um
même conscience : il faut donc les rap-
porter à un être unique , qui est riac,
être simple parce qu'il est réel, iamor
tel parce qu'il est simple. C'est une ao-
nade douée de la qualité simple de ptr»
cevoir, ou de la faculté représentative II
vis représenta tiva de Leiboila ).
Les idées, en se pénétrant les unes hi
autres, s'entrechoquent on se sospendtsl
quand elles sont opposées entre elles, si
se réunisMut en une seule et même farct
quand elles sont analogues. Les \fàtm
ainsi suspendues ou empêchées tendent à
se rétablir dans leur indépendance : es
là ce qu'on appelle la faculté dmppè^
tion^ la volonté, qui n'est pas une flKvIté
particulière , mais une conséquence de h
suspension des idées. H y ■ cette anaktfit
entre la psychologie de M . Herbert et rrlk
de Condillac que les deux philosophes n-
pliquent toute la vie intellectuelle et mo-
raie par un fait unique : celui-ci par h
seule sensation , celui-là par le seul jm
des idées.
Les idées étant considérées comme da
forces opposées qui se balancent , il s*eo*
suit que la partie métaphysique de b
psychologie doit renfermei une stutt^m
et une mécanique de l'esprit , et qne b
calcul est nécessaire pour etpliqMr bs
yhéaomènei de h
HER (71
Dans ce système, les différentes facul-
tés de Tame ne sont que des chefs sous
lesquels oo a classé les phénomènes in-
leroes ; les idées seules sont essentielles ,
«t de leur action réciproque résultent les
«ntiments et les désirs. Si les sentiments
cl les désirs sont si souvent contraires
entre eux , ce n'est pas qu'il y ait dans
Fâme deux principes ennemis, l'un con-
seillant le bien , l'autre portant au mal ;
c'est parce que les idées, au lieu de se
présenter à l'esprit une à une ou unifor-
Bément liées entre elles, s'offrent par
masses diverses , et que chacune de ces
Basses porte avec elle ses désirs et ses
KBtiments particuliers.
Une des différences les plus générales
foi exbtent entre ces diverses masses d'i-
dées provient de ce que les unes sont
plus anciennes, les autres plus récentes,
tant pour l'individu que pour l'espèce.
Le progrès de l'intelligence et de la mo-
valité a sa source dans l'action des an-
ciennes masses de pensées sur les non-
irelles. La raison qui dislingue l'homme
de la brute et de l'homme sauvage , c'est
la réflexion , le discernement des motifs.
Elle est tour à tour pensée logique , fa-
culté de r absolu et raison pratique,
Noos n'insisterons pas sur tout ce que
cette psychologie offre de prise à la cri-
tique. Si, d'un côté, elle est très favorable
an dogme de l'immortalité de l'âme, d'un
antre, elle l'est fort peu à la liberté mo-
rale. La raison n'y est qu'un fait psycho-
logique , et la liberté est acquise comme
la raison. Un homme n'est libre qu'au-
tant qu'il a du caractère, et il n'a du ca-
ractère qu'autant qu'il y a en lui des
massesd'idées décidément prédominantes.
La philosophie de la nature, selon
M. Herbart, repose sur la théorie des
perturbations elàes conservations de soi.
En général, deux êtres, en se pénétrant,
sont mis dans un état interne déterminé.
Après s'éfre pénétrés en vertu de leur
mouvement propre, ils se repoussent en
partie, et ne demeurent en repos, c'est--
à-dire dans un état déterminé, que lors-
que l'attraction et la répulsion sont en
équilibre. De l'action réciproque des élé-
ments simples naissent les premières mo-
lécules. Pour s'agrandir, celles-ci n'ont
besoio que d'être eiitoiiréet d'éléments
l ) HER
de la première espèce, qui y pénétreront
encore autant que le permettra l'équilibre
de l'action et de la réaction. Si, après cela,
on jette par la pensée cette masse au mi-
lieu d'éléments de la seconde espèce , on
concevra qu'elle s'agrandira encore de la
même manière. Telle est l'origine de la
matière.
Qu'on se représente le nombre des êtres
simples comme très grand, et, de plus, en-
tre leurs qualités simples des oppositions
très variée, les unes plus faibles, les autres
plus fortes : il en résultera que les êtres
qui se sont le plus fortement opposés se
condenseront à un haut degré, tandb que
ceux qui ne forment avec tous les autres
que des oppositions faibles et inégales
ne contracteront que des liaisons lâches
et diffuses. De cette façon, il naîtra, dans
l'espace, des masses isolées très denses et
fort distantes, et les intervalles seront
remplis par des matières plus subtiles.
La place nous manque pour montrer
ici comment M. Herbart explique par les
principes de la métaphysique les faits gé-
néraux de la physique. Un exemple ou
deux suffiront pour en donner au moins
une idée. Ces faits sont de deux classes ,
selon que, pour les expliquer, il faut re-
courir ou non à une matière subtile. A
la première classe appartiennent tous les
effets qui paraissent produits à distance,
et tous les phénomènes des corps fluides,
de la chaleur, de la lumière, de l'électri-
cité; à la seconde, les phénomènes de la
cohésion, de l'élasticité des solides, de la
cristallisation. Lorsque deux êtres simples
de même nature en ont pénétré un troi-
sième d'une autre espèce, ils forment une
ligne droite dont l'être différent occu-
pera le milieu ; car les êtres pareils évitent
de se pénétrer et se repoussent dans des di-
rections opposées. La combinaison de trob
éléments différents produit un triangle,
et quatre, pour se lier, ont besoin d'un
espace matériel. Il y aura donc des corps
agrégés par lignes, d'autres par couches
superposées, d'autres par petites masses.
Rien de plus curieux que l'explication
que M. Herbart donne de la chaleur, de
la lumière, des couleurs, de l'aimant , de
rélectricité ; mais il est impossible de la
présenter ici, même en abrégé.
' M. Horbart traite à part des phénio-
HËR (7
mènes de U vie. Selon sa biologie^ la vie
des corps organiques aurait ponr prin-
cipe, outre la nature particulière des êtres
simples qui les composent, les suspens
lions internes produites en eux par des
mouvements opposés» Nous avons bien
peur que, même après cette théorie, la vie
nVn continue pas moins d'être un pro-
fond mystère. M. Herk>art le reconnaît
lui-même. « A mesure qu'on avance ici ,
dit-il , la vie devient plus incompréhen-
sible. La végétation en soi n'a rien de
merveilleux; mais la rose et le chêne sont
pleins de merveilles. On peut concevoir
la formation des infusoireset des polypes,
comme celle de la moisissure et des li-
chens ; mais avec les insectes le monde se
manifeste comme création ; l'insecte s'ex-
plique encore mieux que le quadrupède:
celui-ci n'est plus on simple mécanisme
animé. Quant à l'homme, la physiologie,
impuissante à eipliquer la vie morale, est
obligée de s'humilier devant la religion,
qui seule peut rendre compte de ces faits
merveilleux. »
M. Herbart ne traite pas spédaleroent
de la religion : il la rattache à tontes les
parties de la philosophie; elle intervient
partout où la science nous fait dé&ut. On
doit savoir gré à ce philosophe d'avoir
rétabli dans toute sa force la preuve phy-
aîco-théologique, qui résulte du cours de
la nature considérée sons le point de vue
de la convenance. Ce qui prouve que cette
idée de convenance n'est pas une simple
loi de l'esprit transportée dans le monde,
comme le suppose l'idéalisme, c'est qu'elle
ne trouve pas son application partout.
L'idéalisme vaincu, la conviction qui voit
dans les causes finales le doigt de Dieit re-
prend toute sa force; et cette foi en Dieu
est bien près du savoir : elle est aussi ceiv
taine que la croyance que nous avons que
les formes humaines qui nous entourent
sont des hommes comme nous. La religion
est surtout sentiment, humilité, respect ,
el il importe peu à ce sentiment que nous
ayons de Dieu une notion plus ou moins
exacte : il suffit à notre reconnaissance
de voir en lui Fauteur de notre nature
raisonnable, à notre respect de le conce-
voir Gomine vu être îmmenaKa^ii&bUmA,
io/ini.
U AQiii r«M(e i dîm ^uà «Ml à& U
12 ) HER
raie et de la potitiqne de M. HcrhtfL Oa
a vu qu'il comprend canabb sons It
même point de vue l'cstbétiqn» et b ■»-
raie , d'après une maniera de voir aaci
familière aux ancieasy mais r^fnte pv
le langage qui distingue esMBlîcilamatt 11
bonté de la beauté, ce que Toa appron«t
de ce qui platt. Du reste la ^crto nepad
rien à être revétœ de beauté : paria aian,
elle paraîtra plusattrayanla q«t loffiqn'db
est précédée, ooaune dans la s^rstcam dt
Kant, des sommationa «***"^tt de Vm^
pératif catégorique. Les précspf dt Is
morale et de Tart sont fondée aar les idt»»
modèles du beau et dn bon doat aal ai
saurait méconnaître Tantorilé. Ces iétn
sont fomiées sur des rapporta; bs idia
morales, en particnliery aar des rappsra
de volonté. Elles sont an nooibre de da%
savoir : l'idée de Uberté irnSême^ on Tac»
cord de la volonté avce le jogernsnt, H-
dée dt perfection f l'idée de héem^Mumte^
l'idée de droite et celle àtjmstiee on ie-
çuité. Tons ces prindpaa aont
primitif, égalenwnt
tituer la vraie
sonnable. Les idées de periectîon, it-
mour, de droit et d'éqvité doifcat i«
combiner et se pénétrer : aasaaible,clB
fournissent la matière de fidée vidi a
soi de la liberté.
La politique de M. Herbart ait sape «i
libérale : elle tient one aorte de milin
entre l'aristocratie et la d^f ■ nii S
l'on applique à l'éUt Tidée dn dnat,
l'eut doit être déasoeratiqne, car ér
cette idée se dédoit dirrct—wt b dof*
me de la souveraineté dm peopla. Si ca»
suite on lui applique les idées de hisa-
vaillance et de perlection, ealoa laïqnii»
les le bot de la sodélé ml b pina fiaad
bien«étre et b plus grande cnltnre ia*
tellectnelb possibles, b dirertiaa snprr-
me devra appartenir anx phm babibt tt
aux meilleurs. « La sciesea ém
nemeot, dit notra philnaopjw ,
te , en repoussant avec fsimati ba exi-
gences violentes du jcNur , k aatisbirr dr
plus en pins aux vcettx nefrah et Ifgi-
times, nés des vrais besoins de b
humaine, et à offrir à cas voeoi
régulier et permanent de sa
J. Whi.
k
■
\
HEll ( 7
sont pas ligneuses y et dont les tiges pé-
rissent chaque année, sont des lierbes.
Parmi elles, il en est d'annuelles, de
biaannuelleset de Tivaces; désignations qui
toutefois ne sont pas rigoureuses, car on
dit cfu'une plante vit un an , quand elle
se développe, se féconde, et meurt en une
saison. Souvent il suffit de quelques se-
maines pour accomplir toutes les phases
de cette courte eiistence; souvent aussi
il laut plusieurs mois. Une plante qui
germe en automne, et qui fleurit au prin-
temps y est bisannuelle ; pourtant sa du-
rée n'a pas été beaucoup plus longue que
celle de certaines herbes annuelles. Les
cultivateurs, suivant qu'ils varient l'é-
poque des semailles, font du froment
une plante annuelle ou une plante bisan-
nuelle, etc.
Les plantes vivaces herbacées perdent
leur tige chaque année, et il se forme sur
le collet de la racine un bourgeon qui
devient, l'année suivante, l'origine de la
nouvelle tige : c'est ce qu'on nomme une
touche f et cette souche est un véritable
tronc souterrain, qui a reçu le nom de
rhizome. Quand les plantes herbacées vi-
vaces sont bulbeuses, elles donnent nais-
sance à des cayeux , tantôt en haut, tan-
tôt en bas, et tantôt sur les côtés du bulbe.
Ces cayeux deviennent l'origine de nou-
velles plantes en se détachant de la plante*
■ière, qui néanmoins continue à vivre
«près cette sorte de parturition ou d'ac-
couchement.
Les graminées (voy, ) sont, de toutes les
plantes, celles auxquelles le nom d^ herbe
parait é|re le plus convenablement ap-
pliqué. Elles sont molles, flexibles, et
M nombreuses que certaines régions du
globe en sont couvertes. L'homme , qui
décide de l'importance des productions
naturelles par le parti qu'il en tire, a
donné le nom de mauvaises herbes aux
végétaux dont il ne se sert point, ce qui ne
veut pas dire qu'ib ne servent pas à une
Ibule d'animaux. C'est une mauvaise
herbe , dans le sens vulgaire , que la lai-
clie arénaire [earex arenaria , L.) , qui
fixe le sable des dunes et qui soutient les
«lignes hollandaises : c'est au contraire
une herbe merveilleuse que la nicotiane
qui crée un plaisir aux dépens de la santé!
Le§ berbiê eoat les noamcci du genre
13) HER
humain. Le blé, le maïs, le sorgho, le
riz, les ignames, la patate, la solanée par-
mentière, le pois, le haricot, la fève, sont
des herbes; le lin, le chanvre, le coton ,
avec lesquels on fabrique de merveilleux
tissus ; l'indigo et la garance, qui servent
à les revêtir de brillantes couleurs, la
canne à sucre, la betterave, les oléifères,
sont des herbes; le pavot, le plus puis-
sant des remèdes, puisqu'il calme les dou-
leurs que l'art ne peut guérir , la fraise
d'Europe, l'ananas des terres tropicales,
auxquelles on doit les meilleurs fruits
que l'on connaisse, sont des herbes. Mais
lors même que ces sortes de plantes n'au-
raient pas toutes une utilité réelle, de
combien de jouissances ne sont-elles pas
la source ! Les tapis de verdure qui en-
cadrent le lit de nos rivières et qui bor-
dent le rivage des mers , ceux qui s'éten-
dent sur le penchant des monts et qui
s'élèvent jusque vers la limite des nei-
ges étemelles, sont presque exclusive-
ment formés d'herbes. Elles revêtent par-
tout la triste nudité du sol et charment
l'œil, qui ne peut se lasser d^ les contem-
pler. Foy, Pâturage , Pbai&ie , Gazon ,
Boulingrin , etc.
Les herbes sont en Europe bien plus
nombreuses que les arbres : aussi le nom
de botanique {vojr*)j donné à l'étude des
plantes, est-il formé du mot grec jSorovigy
herbe, et du mot latin herba vient res
herbaria. Le nom d^herboriste^ le verbe
herboriser j les mots herborisation et her^
bier(voY, ces mots), ont la même origine.
Les plantes ligneuses prédominent dans
les pays tropicaux; pourtant les pampas
du Chili, et beaucoup de parties du Bré-
sil, sont presque exclusivement couvertes
d'herbes : c'est à elles que les grands pâ-
turages du nord de l'Europe et les step-
pes (voy.) de Tatarie doivent leur dé-
solante uniformité. Dans ces régions, le
règne animal se trouve presque en entier
représenté par dts herbivores (voy,) et par
des insectes. Les oiseaux granivores se plai-
sent à y vivre ; mais les carnassiers et lei
rapaces , quoiqu'ils trouvent une abon-
dsinte nourriture dans ces pâturages na«
turels , s*en éloignent ordinairement, ou
n'y viennent que fort rarement.
Avant (\ue\%TioinAii^\>Kc^\^\»sk>s!^^
eût été dè^BàtmmtaDX ^afc» >\» ^^^»»3«»
HER (71
herbacées (vojr, ce mot) éUient désignées
par des ooms qui rappelaient leurs pro*
priétés. C'est ainsi que Ton connaissait
Vherbe au chantre y ainsi nommée parce
qu'elle calme la toux,dit-on,et rend la voix
plus nette ; Vherbe au charpentier ^ répu-
tée vulnéraire ; Vherbe aux verrues j aux
vers, à la paralysie yàVesqutnancie^ etc.
Ces noms sont encore ceux que le vul-
gaire adopte , et la médecine domestique
n*en a point d*autres. C'était surtout avec
des herbes que les anciens faisaient leurs
couronnes (vof.); les modernea, moins
près de la nature , ont des rubans et des
cordons. Néanmoins , quand il s'agit de
récompenser un naturaliste, on immor-
talise son nom en le donnant à une plante.
C*est ainsi que des herbes , humbles dans
leur port, ont reçu et transmettent à
notre souvenir des noms glorieux. A. F.
HERBELOT ( Barthélémy d' ) ,
célèbre orientaliste, naquit à Paris le 4
décembre 1 625, au sein d'une famille dis-
tinguée. A peine eut-il achevé ses études
classiques, qu'il s'appliqua à celle de l'ara-
be , de l'hébreu et des autres langues sé-
mitiques, ainsi que du persan. Quelques
années après, il alla en Italie, dans l'espoir
de s'y perfectionner en conversant avec
les Orientaux qui alQuaient alors dans set
ports. Il acquit à Rome l'estime des savants
Hobtenius et AUatius ainsi que des car-
dinaux Barberini et Grimaldi. Revena
en France, en 1656, avec ce dernier qui
était archevêque d'Aix, il fut envoyé par
lui à Marseille, au-devant de la reine
Christine de Suède, qui sut apprécier
son érudition. De retour à Paris, il fut
admis chez le surintendant Fouquet, qui
lui assura une pension de 1 ,500 livres.
Malgré son attachement pour ce ministre
disgracié, il obtint de Louis XIV une
charge de secrétaire - interprète du roi
pour les langues orientales. Dans un se-
cond voyage qu'il fit en Italie, il reçut
partout les témoignages d'estime les plus
honorables; et le grand-duc de Toscane,
Ferdinand II, qu'il rencontra à Livour-
ne, fut si satisfait de ses entreliens qu'il
lui fit promettre de venir à Florence.
Arrivé dans cette ville, en 1 666, d'Her*
beiot fut conduit dans uue imÂsoi^ t\-
chemeiit meublée, que Vcm mix % «^ ^w*
4) HER
couverts, délicatement servie et
ture à la livrée du prince. Une biblio-
thèque ayant été mise eu vente à Fie»
rence, le grand-duc le chargen d*y cboîar
les meilleurs manuscrits oricotanx il
d'en fixer les prix ; puis il les acheta ai
en fit présent à l'homme qu'il croyait
le plus capable d'en faire usofe. Apti
une absence de plusieurs années, d'il»»
belot ne put résister aux ÎDStaaccs ds
Colbert; mais le grand -duc Côae m
ne consentit à le laisser partir qn^apîi
avoir vu les ordres du ministre qui le
rappelaient en France. Le roi s'enUe»
tint plusieurs fois avec ce savant, dosbli
sa pension et le nomma à la chair» dt
syriaque, vacante au collège de Fraaci
par la mort de Pierre d'Auvergne. D*Hc^
belot termina à Paris son grand onvrif^
la Bibliothèque orientale, dont il s'oc-
cupait depuis plusieurs années. H Taiaft
d'abord composée en arabe, et illa m»
duisit ensuite en français ; mais il m^wA
pas la satisfaction de la publier. Il aMO-
rut à Paris, le 8 décembre 1695,
une courte maladie.
Ce aavant n'était pas moins
mandable par aa modestie et ses gnililÉ
morales que par son érudition. La Ji»
bliothèque orientale on Déctianmmm
unipersely contenant généralement êêêê
ce qui regarde la connaissante étt
peuples de f Orient ^ etc., ne panl
qu'en 1697, in-fol., avec une ééékam
au roi par l'éditeur Edmond d'Herbe-
lot de Molainville, frère de l'auteur, et m
long discours en forme de préfi
Antoine Galland (vojr,\ qui avait
dirigé cette édition , à laquelle il
un supplément. La Bibliothèque
taie de d'Herbelot est un des deux
peux ouvrages écrits en français sur
matière. On ne peut lui comparar qat
V Histoire générale des Huns^ par es
Guignes (voy»\ qui l'a quelquefois
ou abrégé, surtout à l'occasion de
nés dynasties turques qui ont réipé
l'Asie occidentale et en Ég3rple. D
fâcheux que d'Herbelot n'ait p«
la dernière main à un ouvrage qui ha
avait coûté tant de recherches et de tia*
vail^ et qui, malgré les erreurs qu*eu f
T«aicmi!ct^^ xDo^^ ws^ T^^tîlioaa, m
HER
(715)
HER
le réputation méritée. Go y
raduction abrégée de TimiDense
e littéraire turque de Hadji-
it des extraits nombreux d'une
iteurs arabes, turcs et persans
rit sur Thutoire, la géographie,
I, les mœurs et usages des na-
)rient, principalement de celles
ïumises à Tblamisme. Les im-
s que nous avons signalées
été corrigées dans l*édition de
:, 1776, in-fol., qui n*est guè-
réimpression de la première ,
édition donnée par Desessarts,
)2, 6 vol. in-8o, n'est qu'un
usage des gens du monde. L'é-
'incipalement supprimé les di-
nenclatures de bibliographie
L'édition de La Haye, 1777-
ol. in-4*^, est la meilleure et la
ilète; mais on n'y trouve pas
rectifications nécessaires, quoi-
n tien ne un assez grand nom-
itions et d'améliorations im-
par Schultens et Reiske. Le
, entièrement neuf, renferme
potions sur la Chine j une His-
1 TartariCy par le P. Visdelou;
ire sur le monument de la re-
étienncj trouvé à Sigan^FoUy
ription de la Chine , par le
de plus, un Recueil de paroles
les et de maximes des Orien-
Galland; une Table générale
Tes, et les additions et correc-
trois premiers volumes. Ces
parties ont été réimprimées
suite à l'édition de Maêstricht.
)t avait composé deux autres
qui n'ont jamais vu le jour et
restés entre les mains de son
/inthologie qui contenait tout
savant n'avait pu faire entrer
ibliothèque orientale; un jDic-
arabe^ persan^ turc et latin^
formé trois vol. in- fol. D'Her-
L écrit, à Florence, un catalogue
des manuscrits orientaux de la
|ue palatine : ce catalogue, qui
ient que la quatrième partie,
I latin, et augmenté par l'abbé
, a été inaéré dans le tome III
mitâtes litierariœ de Schul-
H. A-D-T.
HERBERSTEIN (SioisMoim, ba^
ron de), seigneur de Neiperg et de Gue*
ienbag, homme d'état distingué et histo*
rien, naquit en 1486, au château de Wip-
pach, dans la Carniole. Il étudia le droit,
mab choisit ensuite l'état militaire, et ae
signala dans la guerre contre les Turcs.
L'Empereur le nomma commandant de la
cavalerie de la Carniole, lui accorda le titra
de conseiller auliquc, et le chargea de plu-
sieurs missions importantes , eutre autrea
en Russie. Dans la suite , il fut nommé
conseiller privé et président du collège
des finances; mais il se retira des affaires
en 1 556, et mourut le 38 mars 1566.
Herberstein fit deux fois le voyage de
Moscou, en 1517 et en 1526, et l'ou-
vrage qu'il publia sur la Russie est encore
aujourd'hui d'une très grande valeur. Il
Tintitula Rerum Moscoviticarum com^
mentariiy et la fit imprimer, vers 1 549, à
Vienne. Cette première édition latine est
très rare; elle fut suivie de celle d'Gporin,
à Baie, en 1551. L'auteur traduisit lui*
même sa relation en allemand (Vienne ,
1557, petit in-fol.). Cet excellent ou-
vrage annonça dans Herberstein un pro«
fond esprit d'observation. Il en publia
encore quelques autrea qui ont moins
d'importance. Son autobiographie, qui ,
imprimée pour la première fois en 1 805,
a Rude, dans le recueil de Kovachich,
ne va pas au-delà de 1545, a été d'un
grand secours au savant M. F. d'Ade*
lung, à Saint-Pétersbourg, pour son in-
téressante biographie de Herberstein, for*
mant un vol. de 513 pag. in-8<* (St.-Pé-
tersboarg, 1818). S.
HERBIER (herbarium). Gn donne
le nom d'herbier aux collections de plan-
tes sèches disposées d'après un ordre mé-
thodique, et destinées à l'étude de la bo-
tanique. Il n'est pas juste, suivant nous,
d'étendre cette désignation aux ouvrages
iconographiques que quelques auteurs
ont nommés herbiers artificiels. Il existe
des herbiers spéciaux et des herbiers gé-
néraux. Les herbiers spécianx ne ren«
ferment que des plantes d'une localité
déterminée; les herbiers généraux 'sont
formés de végétaux récoltés sur tons les
points du globe.
Linné écr\vaAt)N«x%Va;i»ii^VI^<^^a;^
Mm Viei\Àcir ^Dùx^ iaia c««\Tt^\v>\»'^
HËR
grand qu'on t(ki vu : or le nombre des es-
pèces qu'il possédait n'excédait pas 8,000;
aujourd'hui, on compte en France au
moins dix herbiers de 30,000 espèces, et
3 ou 3 collections de ce genre dépassent
30,000. Les collections de M. Delessert,
à Paris, et celles de M. deCandolle {voy,)^
à Genève, sont encore plus considérables;
les herbiers généraux des musées des gran-
des capitales, et notamment ceux de Pa-
ris et de Vienne, renferment vraisembla-
blement 50,000 espèces de plantes : c'est
presque la moitié des plantes connues.
La formation de ces sortes de collec-
tions est facile. Quand les plantes sont
convenablement desséchées et que tou-
tes leurs parties ont été suffisamment éta-
lées à l'aide d'une médiocre compression,
il ne s'agit plus que de les disposer sur
des feuilles de papier portant l'indication
du nom et de la patrie. On adopte, pour
la nomenclature y un auteur estimé, et
l'on note soigneusement les particularités
qui peuvent ajouter à l'importance de la
plante récolta, et servir à l'étude ; après
quoi, on la met en son rang à c6té des es-
pèces de mémegenre; et toutce genre à côté
des genres de même famille. Foy. ce mot.
Si la formation d'un herbier est facile,
la conservation, en revanche, ne l'est pas.
n faut lutter sans cesse contre les insectes
qui attaquent les plantes, et qui sont
d'autant plus dangereux qu'ils dévorent
toujours les parties florales. Rien ne leur
échappe : les plantes acres (les renonca-
laoées , par exemple) , les plantes amères
telles que les gentianées), les aromatiques
telles que les ombellifères), leur plaisent
également. On a essayé, pour écarter ces
petits animaux, du camphre , du bois de
quassia amaray du mercure doux : rien
n'a réussi complètement, si ce n'est la
dissolution du sublimé-corrosif dans l'al-
cool. Encore avons nous vu des plantes,
qui n'en avaient pas été complètement
imbibées, être partiellement dévorées.
IX semblerait que ces insectes des-
tructeurs ont une sorte d*instinct qui
leur fait éviter les matières nuisibles, à
moins qu'on ne veuille supposer que
la vue subtile dont ib sont doués leur
montre les molécules du ^\»ou ^ et leur
permet de les laisser înUcVes. Xxk \Ki'
eomief qui m ae aerreni fi* tt^^
i:
(716) HER
es- I ment de leur herbier peuvent très
le conserver en comprimant les plates
et les papiers qui les reflfcraeat cetie
deux cartons, et en les mettant dans «m
boite à coulisse , qui ne laisse point pè*
nétrer la lumière. Mab les personnes
qui veulent économiser le temps et avoir
sous la main leur herbier dans des casci^
sont forcées de le conserver à l'aide de
sublimé-corrosif. Quand oo peet renfer-
mer son herbier dans un lieu sec, froid et
obscur , on est plus sûr de le
intact que quand on l'expose à la h
dans un lieu chaud. La durée d'un
hier, placé dans des circonstaiiees lave-
râbles à sa conservation est
née. L'herbier de Toumefort, qui
ferme des plantes récoltées depuis un né»
de et demi; celui de Gaspard Banhia,
qui date de plus de deux siècles( le pre-
mier conservé au Musée de Paris, et k
second à celui de Bàle), sont encore dsm
le meilleur état. Lorsque les plasiessoal
conservées depuis longtemps, ellaa se dé-
colorent, jaunissent, mais cooscrvmt
leurs formes : cette vieillesse les rend pcai*
que inattaquables aux insectes.
L'utilité des herbiers est iasmenst.
Linné a dit , dans sa Philosophie hotm^
niqucy que, pour reconnaître les plaaiH,
les figures valaient mieux que las deKrip-
tions, mab que les herbiers
mieux que les figures.
Peu de personnes savent qae
tous les grands ouvrages botanîqQCs œt
été faits sur des plantes sècWs. Ces d«-
sins , que reproduit si fidflaieint la gra-
vure , ont été faits en gramie partie wm
des collections sèches. Le génie da émà»
nateur, aidé des notes du botaniste, reW
souvent avec le plus rare bonbciir la soe-
plesse aux organes qui l'ont penksa, et
donne aux végétaux dessinés cette appa-
rence de fraîcheur qu'ib avaient étant
vivants , et que la dessiccation leur avsst
enlevée. C'est ainsi que sont devesms cé-
lèbres les Redouté, les Turpin, les Faî-
teau et une foule d'autres artistes fran-
cs. A. F.
HBRBIVOBES, nom formé des deux
mots latins herba et vorare , et servsat
à désigner, non-aettlemeot les animant
q^\\K^raXKtX tnoAMt V% db«val et le bœnl,
mMakVnoak ^a»k «Dicm% ogn^^nic^tak'
HER
(717)
HER
et qui trouYent leur Doorriture
I fraiti ou les graines , les raciDes
iges y U sève ou les sécrétions des
. n est ntd que quelques mots
X (frugivores y granivores , etc.)
créés pour désigner quelques grou-
aimaux, d'après la partie des plan-
constitue leur alimentatiou babi-
Mais , outre que ce travail est on
t plus incomplet y il serait encore
ire y fût-il même accompli , de
ndre toutes ces dénominations se-
■es sous un titre commun, qui
te au naturaliste de tracer en grand
s caractéristiques de l'organisation
hage^ par opposition à Torgani-
%oophage* En effet, les modifi-
d'organisation que nécessite, dans
nal herbivore, l'habitude de vivre
s portion de végétaux, plutôt que
e autre, ne constituent que de
I nuances. Le mot herbivore n'est
>mme on pourrait facilement le
l'antithèse de celui de carnassier
Les noms de carnassiers , de car^
r et d'insectivores , outre leur si-
tion vulgaire, désignent encore des
s zoologiques. Appliqués à la classe
immiferes, ils indiquent le troi-
irdre de ces animaux ; la troisième
deuxième famille de cet ordre
I classification de Cuvier.
parties du corps des animaux qui
Dt le plus nettement le régime vé-
ont : le système dentaire; la con-
ion des mâchoires; la longueur
lionnelle du cou et des membres ;
cture des doigts et des extrémités
mbres; enfin, le plus ou moins de
nr, d'ampleur et d'épaisseur des
!s portions du canal alimentaire.
, pour citer un exemple , les
molaires sont à couronnes tout-à-
fttes , dans les mammifères qui vi-
le substances végétales présentant
'ésistance; à couronnes tubercu-
et mousses, c'est-à-dire garnies
Uies peu marquées (comme dans
ne et dans les quadrumanes) , dans
eux qui sont destinés à vivre de
Cf itv, manger, est compote, daoi le pre-
ot» avec 9UTCV, la plaote, et danf le te-
'ec ^Mcy, l'être riwant. . S.
fruits ; les canines manquent, ou sont pea
saillantes (vo^.Dxnts), dans tous ces ani-
maux ; leurs mâchoires sont mues par des
muscles de vigueur ordinaire, qui n'élar-
gissent pas sensiblement la tète sur les
côtés; leurs branches sont allongées, et,
par conséquent, offrent à la résistance,
des bras de levier étendus; enfin, leur
articulation, au lieu de ne permettre
que des mouvements verticaux , en per-
met aussi de latéraux , et d'avant en ar-
rière, ou vice versd. Dans ces mê-
mes animaux , à l'exception de ceux qui
ont des mains, les membres antérieurs
sont juste de la longueur nécessaire pour
que la bouche arrive commodément au
sol. Les doigts sont enveloppés d'ongles
épais et gros. Enfin , dans ceux qui ont
des mains , comme dans ceux qui en sont
dépourvus, l'intestin est fort long, et l'es-
tomac acquiert une grande amplitude ,
surtout dans sa partie gauche : il devient
même multiple, comme dans les rumi-
nants. Ces modifications du canal ali-
mentaire tiennent y et à la petite quan-
tité de particules assimilatrices que ren-
ferment les substances végétales, et à la
difficulté de les séparer de la masse où
elles sont engagées; conditions qui de-
mandent que l'aliment soit copieux et
séjourne longtemps dans le tube modifi-
cateur. C'est pour concourir au même
résultat que les fibres musculaires y sont
plusénergiquesetencouchesplusépaisses.
Dans les oiseaux , ce sont l'acuité et la
force du bec et des ongles, qui, avec l'es-
tomac, fournissent les meilleurs caractè-
res. Dans les poissons herbivores, le nom- -
bre des dents et la force des mâchoires
sont peu considérables. Chez les insectes,
le régime se reconnaît surtout à la bou-
che, qui, chez les phytophages, offre, ou
bien une trompe pour la succion du
suc des fleurs, dépourvue dans son inté-
rieur de toute espèce de piquants, ou
bien des mandibules et des mâchoires de
force médiocre; à moins cependant qu'el-
les n'aient d'autres usages que la préhen-
sion des aliments ou leur mastication. II
faut noter aussi que l'inspection du canal
alimentaire pourrait ici souvent induire
en erreur. En effet, il est un grand nom-
bre d'insecles cam^A&x^t^ o^v qVC\«^vmxw
canal aVimenVaÀte Vi^smoc^u^ \Xm& V\tv^
HER
(718)
m»
que certains insectes phytophages. Il est
Trai cependant que l'on Toit aussi fré-
quemment le canal alimentaire s'allon-
ger ou diminuer, sous les divers états que
présentent les insectes dans leurs meta*
morphoses, suivant que le régime est vé-
gétal ou animal. C. L-a.
HERBORISATION. G'estainsiqu'on
appelle les promenades pendant lesquelles
on se livre à la recherche des plantes. C'est
tout à la fob une étude et un plaisir, un
exercice salutaire et une savante occupa-
tion. Apprendre la botanique dans les
livres et analyser les plantes dans un jar-
din , c'est se priver d'une grande jouis-
sance et rétrécir volontairement le cercle
immense au milieu duquel marchent
émerveillés les vrais amis de la nature.
Quand on herborise , on étudie la phy-
sionomie des plantes dans leur lieu natal,
et c'est alors seulement qu'elles se parent
de tous leurs charmes. Les harmonies vé-
gétales sont inconnues aux personnes qui
n'ont point herborisé. Les rapports qui
unissent les plantes aux animaux, parti-
culièrement aux insectes, ceux non moins
curieux qui les lient aux minéraux con-
sidérés dans leurs gisements, ne peuvent
firapperles botanistes sédentaires; ils con-
naîtront des plantes, mais ils ne connaî-
tront point le règne végétal.
Quiconque herborise pour se faire une
collection doit se munir d'une boite en
fer-blanc, fermant à l'aide d'un couvercle
et présentant à l'extrémité une petite ré-
serve, également fermée, pour y mettre les
plantes délicates. Il faut que la botte à
herboriser ne soit pas peinte , ou qu'elle
soit peinte en blanc, afin que les rayons
lumineux soient réfléchis et que la tem-
pérature de la botte s'élève le moins pos-
sible. Une houlette pour arracher les
plantes avec leur racine, une serpette
pour couper les branches des arbrisseaux
dont on veut s'emparer , une loupe pour
faire d(.*s déterminations sur lieu, un ca-
nif pour faciliter les analyses , un auteur
pour se servir de mémorandum ou de
guide : voilà tout l'attirail du botaniste
en herborisation, dans le centre ou le
midi de l'Europe. Mais s^il faut hcrbori-
jcr sous les tropi<\ues ou dn\% de* t^%\oTk%
noo civilisées, ou \nen Wm dw VxWt^^
alors ntile de se nnnir «Time boMsole,
d'une canne avec épieu et barotnètre, éi
papier gris^ de planchettes, et même dn
petit appareil à dessécher les plantes cC
qu'on nomme une coquette. Cet appani
consiste en deux planches percées d*nK
grande quantité de irons et unies font
elles par deux toiles cbires, qnoiqis
fortes , qui peuvent servir à la eomprf»-
sion des plantes , an moyen de cordom
disposés comme le lacet d*on corset et
pouvant, comme lui, se serrer. Il faai «
munir d'une petite fiole d'aauBoniaqw,
afin de neutraliser les effets de la BMfsart
des animaux venimeux. En général, «•
doit beaucoup récolter et pc« étnditr.
L'étude et la médiutlon venlent le silns
du cabinet; les yenx sont trop ocmpâ
pour que l'esprii^ soit tranquille. Mail •
peine est-on rentré dans le calme que Is
souvenirs arrivent en foule : peu de nota
sont alors nécessaires pour reooouneocfr
par la pensée l'herborisation avee loat»
ses particularités.
Ici devraient être indiquées les règle à
suivre pour récolter les plantes; Bib
nous ne parlerons que des principales, tl
fiiut récolter les spécimen on échantil-
lons avec les fleurs et avec les firuits; ks
cueillir près du collet de la racine avet la
feuilles radicales, et même avec les racina
si la chose est praticable. Il est utile de
prendre les individus miles et femelln« «
la plante est dioîque , c*est-à-dire n le
fleurs mâles et les fleurs femelles se troa-
vent sur des pieds différents. On doit
noter la nature du terrain, et même, dim
les grandes herborisations, Pélévatîott de
ce terrain au-dessus du niveau de la mer.
Si les fruits sont caducs, on les recocine
séparément , et l'on peut se servir de pa-
pier pour protéger les fleurs délicat»,
même avant de songer à les mettre le-
cher. Aussitôt que la course e^t termisep,
on procède à la dessiccation en se servant
des moyens que l'on trouve à sa dispou-
tion. Il faut les comprimer quand flirt
sont étalées dans le papier gris non colle
qu'on doit renouveler souvent ; mais cfttf
compression doit être graduée.
Lm herborisations autour de nos gran-
desvillesou dans leschalnesde nmalagnrt
dAYt%.t^c)t^ ^^MÙAMt ^»^ d'AUemagnr»
le bagage devient p\tt» com^W^voLë. W «al \ ioTiV*fk%%iAn^, wl
HER
(719)
HBR
déUdeoses ezcursions. Les poètes
i complu à en parler^ et leur douce
le n*a rendu qu'imparfaitement en-
e qu'on y goûte de plabir. Mais les
rîsations faites sous les pôles , dans
ïDtagnes inhabitées de FAltaî ou
imalaya , au milieu des sables brû-
le la Haute-Egypte, de TAbyssinie,
$yrie ou du Sénégal , les explora-
entreprises à travers les marais mal*
le Cayenne y celles qui s'exécutent
lieu des forêts vierges du Nouveau*
e ou sur les rives de ses grands fleu-
>nt toujours aussi pénibles que pé-
•es. Tel botanbte à peine signalé à
innaissance du monde savant, a dé-
dans ses courses plus de courage et
olution peut-être que le guerrier
li dans vingt combats. Toumefort
né ont failli périr en herborisant, le
er dans les Pyrénées, le second près
I Nord. Commerson , Dombey et une
l'autres hommes illustres sont morts
igue ou par suite d'accidents, suites
ftbies de courses entreprises avec un
ge qui trop souvent surpassait leurs
. On ne se souvient guère, en admi-
los serres ou en parcourant nos jar-
i quels hommes leur plus riche pa-
1 peut-être coûté la vie. Ainsi , une
rîsation est un doux passe- temps
e entreprise périlleuse : dans le pre-
on trouve toujours du plaisir, dans
9nde, on peut trouver en outre la
qui résulte des dangers affrontés
ourage. A. F.
JiBORISTE. On appelle ainsi les
mes qui se livrent à la conservation
commerce des plantes médicinales,
dans les grandes villes seulement
3n a fait une spécialité de l'herbo-
e qui, ailleurs, n'est qu'une dépen-
de la pharmacie. A Paris, les hèr-
es sont assujettis à un examen, après
ib reçoivent un diplôme qui ga-
leur capacité, et aux visites d'une
bsion, composée de médecins et de
aciens, qui est chargée de consta-
at et la qualité de leurs marchan-
srboriste achète d'ordinaire les
i à des gens qui vont les recueillir
s bob et las champs; il y a des jar-
quise cooMêcreat à cette culture.
Une partie de la grande HaUe à Paris est
réservée à ce commerce qui est fort
considérable. Ces plantes sont livrées aux
herborbtes fraîches ou à l'état de dessic-
cation. La connaissance exacte des plan-
tes leur est nécessaire pour pouvoir bien
distinguer celles qui leur sont présentées
ou qu'ib recueillent eux-mêmes; des er-
reurs funestes ont souvent montré que
l'examen n'était pas assez sévère. Ils doi-
vent savoir encore les moyens de dessicca-
tion et de conservation.
Aux termes de la loi, les herborbtes
ne doivent vendre que des substances vé-
gétales indigènes. Le débit de tout médi-
cament exotique et de toute préparation
pharmaceutique leur est interdit : cela
n'empêche pas qu'ib ne préparent des tisa-
nes et autres médicaments d'une manière
plus ou moins clandestine, et qu'ib ne don-
nent des consultations chaque jour aux
pauvres gens qui espèrent trouver chez
eux meilleur marché que chez les phar-
maciens. F. R.
HERGCLAIfUH , voy* Pompai et
Fouilles (T. XI, p. S55).
HERCULE. Sous ce nom célèbre on
a tellement confondu les fictions et les
faits positifs, la réalité et le symbole, qu'il
est bien difficile de démêler ce qui vient
de la mythologie de ce qui appartient à
l'hbtoire. Nous essaierons cependant de
dégager la vie du héros des traditions
gréco-orientales qui Tenveloppent et l'al-
tèrent; pub, après avoir montré dans
Hercule un prince guerrier et réforma-
teur, répandant au loin les bienfaits de la
civilisation , nous suivrons le dieu Her-
cule dans sa carrière miraculeuse, et nous
résumerons les fables étrangères et indi-
gènes accumulées sur son compte ; enfin
nous indiquerons les sources et le sens
général du mythe contenu dans cette
merveilleuse légende.
Lesdi verses tribus helléniques, ces peu-
plades rudes et guerrières, commençaient
à disputer l'empire de la Grèce aux Pé-
lasges et aux autres conquérants asiati-
ques, lorsqu'un enfant naquit, prédestiné
à soutenir la cause des colons orientaux
contre les tentatives d'indépendance des
anciens habitants, à protéger la civilisa-
tion ëlran^è.T« coii\x« V^V^«x\^x\&. t^^^x^-
( 730 ) UER
d'iodépeDdaiice agîuit le Pélopoiiaiw :
le retoar d'Hercnle calma pmmpfffU
cette fermenUtioD. Quand toat 6it reairè
dans Tordre, il repana en Asie pour cké-
tier Laomédon : Troie fut priie, cl le roi
mis à mort. Ensuite , le héros aveots-
reux parconrut TAlrique septentrioaale,
TEspagne, la Gaule, Flialie, proiegaat
les faibles, punissant les oppresseur^ re-
dressant les torts, abolissant les sacrilicf»
humains, laissant partout d^impcrisiabWs
monuments de sa force et de sa géoerosite .
De retour de ses longs voyages, il epoua
Déjanire (voy.) , et continua, jusqu'à la
HER
av- J.-C.). n descendait deDtnaûs (vor.)
dont on rapporte Torigine à FÉgypte.
Le royal héritage de cette fiunille avait
été partagé entre les fils de Persée : Àlcée
régnait à Tirynthe, Électryon à Bildée,
et Sthénélus à Mycènes. Amphitryon ,
fib d'Alcée, ayant succédé à son père, eut
le malheur de tuer involontairement son
oncle Électryon, au moment même où il
allait épouser Alcmène , sa fille. Afin de
se purifier de ce meurtre , comme Fexi-
geait une loi orphique, il se retira à Thè-
bcs en Béotie, avec Alcmène, qui ne
craignit point, en s'unissant a lui, de
s^associer à une infortune non méritée.
Sthénélus profita lâchement de l'absence
de son neveu pour usurper ses états. Ce
fut pendant cet exil expiatoire qu'Amphi-
tryon eut d* Alcmène un fib, d'abord nom-
mé Alcée, comme son aïeul, et qui plus
tard reçut le surnom d*Béraciès(dtipa et
xkiaçj gloire de Junon, gloire de Tair ou
du ciel; ou de £^ et x)toc> gloire de la
terre; ou encore de ipaxo x^oc, il a
remporté de la gloire), dont les Romains
ont fait Hercles ou Hercules.
De bonne heure , le jeune Alcide dé«
ploya ses qualités héroïques. De concert
avec son père, il rendit de grands services
aux Thébains, et leur paya glorieusement
le prix de leur hospiulité. Après la mort
d'Amphitryon, il se fit restituer ses éuts
par Eurysthée, fib et successeur de Sthé*
nélus. Cependant, il resu dans une sorte
de vassclage , bien qu'il appartint à la
branche ainée de la famille régnante :
aussi la plupart de ses expéditions furent-
elles entreprises par l'ordre et pour le
compte d'Ëuryslhée, qui fut pour lui
comme une espèce de suzerain. Ses nom-
breux exploits acquirent une telle renom-
mée à Hercule, que, selon une tradition,
les Argonautes le chobirent pour chef.
Mab , pendant la traversée , ses compa-
gnons d'armes , séduiu par les intrigues
de Jason, l'abandonnèrent sur les cotes de
la Mysie. Le héros profita de sa présence
dans l'Asie-Mineure pour y réprimer des
violences et rafTermir des trônes ébranlés.
Pour prix de se$ bienfaits n'ayant recueilli
que l'ingratitude de Laomédon (voy.)» >l
remit à un autre temps sa vengeance, et
rentra cîans la Grèce pat UlVirace, ^vi'\\
purgea de tes tyrans- Vn besom fjbutoX \ ^^wrat ^>)AVa^\xx vtiax^^mù^X^mvK^t.
mort, à soutenir la domination chaacr-
lante de la fomille de Danaûs. Après s«oir
rendu d'immenses services à la cÎTiliu-
tion, par la destruction des animaux nui-
sibles, le dessèchement des maran , l'ei-
tension du commerce, la fondation <k
plusieurs cérémonies religieuses et pol»-
tiques, il finit malheureusement sa labo-
rieuse carrière , victime de la jalousie ^
sa femme.
Voilà le fond sur lequel les poèto
grecs de tous les âges, depub Hésiode et
Homère jusqu'aux Alexandrins, ont ibraie
l'interminable tissu des aventures dt
l'Hercule thébain , fib de Jupiter. Ik Iv
ont attribué tant de voyages, de conquê-
tes et de faits prodigieux , que , sans te-
nir compte de l'invraisemblance des évé-
nements, dix vies comme la sienne n'y
auraient pu suffire. Nous n'entreprea-
drons pas de mettre de l'ordre dans cet
amas de récits incohérents, empruntes
aux compositions épiques, cycliques, ly-
riques et dramatiques de dix siècles, el
aux traditions religieuses de vingt peu-
ples. S'efforce qui voudra de trouver nae
succession chronologique et des itioermi*
res bien suivb au sein d*un tel chaos :
pour nous, nous croyons devoir nous
borner a résumer succinctement cette mi-
raculeuse histoire.
Par une ruse, que les poètes oomiquci
ont renduecélèbre ^Plaute, Ampktirytm\
Jupiter derint père du jeune Alcide. Ja-
mab la jalousie de Junoo ne se mani-
festa avec autant de violence que contre
cet enfant : elle le persécuta, mrmc a^ant
qu'il eût vu le jour, en retardant sa nats-
wxicA^«.V^u accélérant celle d'Earvflhev,
x
ENCYCLOPÉDIE
DBS
GENS DU MONDE.
TOME TREIZIÈME.
IPmfihiw purtjkv
MM.
flU&«
TAlLLAHDIEa. . . .
Traye&s (à Cicd) .
ViEILLABD
A. T-a.
J.T-v-s.
P. A. V.
VlLLSHATB
Walc&shabe (le bftrdb)
WiLLM (à Strasboorg) .
J.W
:i
•t
A:
Les lettres C L, indiqueot qu*uo article est traduit dn ConversaUoms^Lexieom m ^
de son supplément intitulé Conpersaiions-Lexicon der Gegenwart^ W plas s«- ki
vent avec des modifications ijn,), Ene. amer, signifie Encfciopédie wmérinim, ^
Enfin la signature Enc, autr. se rapporte à V EneyelopédU natiomaie aainektam. ^
16
!-
l
[
HEH
(721)
HEll
criai dfis è0ÊK qui naltrtit le premier.
Hcrcole était encore au bcmaa, lors-
^'il étooffa dcQX serpents y que Timpi-
tojable déesse enroyait poor le faire pé-
. n ne tarda pas à se distinguer par sa
y sa force et son intelligence. Les
les plus habiles, Antolycos, Eu-
Tjtmy Enmolpasy Castor, PoUux, Chiron,
Hlubdamante, lui enseignèrent le manie-
iMnt des armes, les sciences, les beaox-
aota^ la sagesse.La yie active s*oaTrait de-
it loi, quand deox divinités se présen-
poor lui servir de guides; le demi-
nliésita pas longtemps : aux séduc-
de la Volupté il piéféra les rudes
de la Vertu. Dès lors, Eurysthée
et Jimoa ne lui laissent plus de trêve, et
aèsMent de périb la route qui doit le con-
dnire an ciel. D tue le lion de Némée, Thy-
dre de Leme, la biche aux pieds d'airain
et les monstrueux oiseaux du lac Stym-
phale ; il prend vivants le sanglier d*É-
rymanthe et le taureau de Crète. Busiris,
roi d*Égypte, et Diomède, roi de Thrace,
reçoivent la juste punition de leurs cri-
mes. Pour nettoyer les étables d'Augias*,
le héros détourne le cours de l'Alphée et
du Pénée. Il triomphe d*Érix, du fleuve
▲chéloâs, des géants Albion, Bergion,
Antée; enlève les pommes d*or du jar-
din des Hespéricles (vcy.) ; soutient le ciel
sur ses épaules, pour soubger Atla^ défai t
les Amazones; parcourt l'Inde en con-
quérant; brise les chaînes de diamant de
Prométhée, après avoir tué le vautour
qui dévorait ses entrailles renaissantes;
eochaine Cerbère, le traîne à la lumière,
et ramène, des demeures infomales, Al-
œste et Thésée ; s'empare de Troie et la
détruit; institue les jeux olympiques;
dompte les Centaures, taille en pièces les
Lapithet, immole le triple Géryon (iHfjr,
(*) Aagias, oa Asgéat, roi cTÉliile, avait Xooo
à coraca daas M» établet et avait négligé
de les ftf ira nettoyer qae cette ea-
panit alora aa - desaos dea forces ha*
De là cette locatioa : C« Maf Wrt faM^
bt itmUet â'Jugims, appUqaée à an lien
aMlpropreté on eneoadiré d*or*
de ponaaîèra. Harcole te chargea de
• et nettoya les établet en y faisant
Ica caax réaniea de PAIphée et dn Pé-
Àngtas lai a jaat ensnite refnté la pm
il ravagea rÉUde, prit la ville, tna la
rai et la pinpart de tct fik, à Pexceptloa de Phi»
léa nnTiart aie nf ara anr I0 trônai. S.
£ne/c/op. d. G. ri. M. Tome XIÎI.
ce nom et tous les précédents), êii Em
pagne, Tinlame Cacus* , en lulle; fonde
des villes en Asie , en Europe , en Afri-
que. Véritable chevalier errant du monda
primitif, arrivé au terme de ses courses
héroïques, il joint la Méditerranée à TO-
céan, en séparant les montagnes de Calpé
et d'Abyla , qui conserveront à jamab le
nom de Colonnes d'Hercule.
Contre une puissance qui commandait
ainsi à la nature , les dieux mêmes n'é-
taient pas en sûreté. Hercule menaça
Apollon de ses flèches redoutables qu'il
avait plongées dans le venin de Thydre ; il
en blessa Junon et Pluton ; il lutta sans
désavantage, aux jeux olympiques , con-
tre Jupiter en personne. Pu* une sorte
de compensation , il vint an secours de
rOlympe assiégé par les Géants, écrasa
leur sacrilège audace, et ramena dans le
céleste séjour les immorteb que l'épou-
vante en avait chassés.**
Une si haute vertu fut souillée par bien
des faiblesses : le nombre des exploits
amoureux d'Aldde égale au moins celui
de ses faits héroïques. Sa céldbrité , à cet
égard, fot telle que le nœud de la cein-
ture virginale a été nommé nœud ttHer^
cule*^. Le nouvel époux , en dénouant ,
la premièro nuit de ses noces, ce nœud
qu'Hercule avait tant de fois délié, priait
(*) Ce géant, fils de Y aleain, qni habitait ane
carême da aMmt ÀTcatia « exerçait en Italie
dliorriblea brigandages. Pendant le toninieil
d*Hereale, il lai vola qttelqnea*nna dea bœafa
de Gérjoo qa'il raaenait en Grèce { et» poar
troaaper le béroa, il les fit aurefaer à rccalona
jnaqne dans mmi antre, en les tiraat par la qneoe.
Maia les MagÎMeaients dea bcenft Toléa firent
décoaTrir cet antre à Hercale, qni en fendit la
confertora, y pénétra, et tna le aM>nstre d*nji
coap de auMna , après ana Intt» éponvanta-
We. S.
(**) Harenle ent songent affaira ana géanta.
L'an des plas forU était Alcyonée, fils de U
Terre. Celni-d ayant enlevé les Ineafs sacrée
d*Ér7tlne, Hercale le poarsaiTit et le terrassa;
Mais en touchant la sol aMtemel, le géant reprit
des forces à chaque fois , si bien qa*il fallnt le
transporter hors de soa pays natal, la Pallêne,
ponr en Tenir à boat^-^a a déjà parlé d'Antée,
antre géaat, également fils de la Terre (Gca)
et de If eptane. Il régnait en Libye , et for^t
tons les Yoyagears qui a bordaient dana son paya
à latter avec lai, puis les égorgeait. Hercnle an
pat se rendre Battre de Ini qn*an raalavantloia
de terre et en Tétonfiant ainaL S.
(***) À l'art. CamuBB db viaomn, nn ea«
pUqne diCfttMaaMalt VonfgcMa 4a «Mua \m^«
tina. ^«
HER
Jupiter de rendre son mariage aussi fé-
cond que l*avaient été ceux du héros thé-
halo. Il serait difficile, en effet, de nom-
brer ses femmes, ses maîtresses et ses en*
fants. Nous rappellerons seulement les
cinquante filles de Thespius , qu'il rendit
toutes mères en cinquante nuits, suivant
les uns, en une seule, suivant les autres;
Omphale, reine de Lydie, qui lui fit
prendre le costume et les molles habitu-
des des femmes de sa cour voluptueuse ;
Mégare, qu'il tua avec ses enfants dans
un accès de frénésie, dont il fut frappé
par Junon ; enfin , la jeune lole , cause
innocente de sa mort. Déjanire , jalouse
de la passion qu'il avait conçue pour cette
aimable enfant , voulant ramener l'infi-
dèle, eut recours à une tunique, que
le perfide Nessus, en expiant son inconti-
nence, lui avait donnée comme un moyen
infaillible de faire naître ou renaître l'a-
mour. Blessé à mort par une flèche d'Her-
cule, le centaure avait trempé cette robe
fatale dans son sang , déjii tout pénétré
du poi^n de l'hydre leméen. La prin-
œàse l'envoie à son époux prêt à faire
un sacrifice sur le promontoire de Gê-
née ; il s'en revêt : aussitôt set entrail-
les sont en proie à un feu dévorant. Vaincu
par SCS atroces douleurs , il se livre d'a-
bord à d'effroyables emportements; mais
bientôt sa force d'âme prend le dessus :
il sent que sa mission terrestre est ac-
complie, et se fait transporter an som-
met de rOËta. Là , montant avec séré-
nité sur le bûcher qu'il a préparé lui-
même, il ordonne à son ami Philoctète
(voy.) d'y mettre le feu. La flamme ne
consume que sa dé|x>uille mortelle : cette
substance pure, éthérée, incorruptible,
((u'il avait re<^*ue de son divin père, s'é-
lève aux célestes demeures, ou les dieux
s'empressent de la recevoir. Junon même
dépose sa haine, et donne en mariage au
nouvel olympien sa fille Hebé {vajr,)^
dont il partagera l'éternelle jeunesse.
Les plus judicieux critiques de l'anti-
quité, chotiués des invraisemblances de
cette interminable légende (nous l'avons
réduite de moitié), es»ayèrent de l'expli -
qiuT on admettant plusieurs Hercules.
L'ï diH'te Varrou en compte ju!i<|u'a 44.
Diudore en reconnaît trob : le premier,
égyptien ; le second, crétots; le troisièmei
( m ) BEft
thébain. CicéroncD diatiogiieûfiV Nàk
Dcor.j m, 16) : 1» le fils du pkuaaàci
Jupiter et de U nymphe Lysithoè, qâ
combattit contre Apollon ; S* rUafoli
égyptien, fib du Nil, à qui Ton attribas la
caractères phrygiens; S<* le crélob, ^
fut un des Dactyles (voy,) îdécos; 4*k
tyrien , fils d'un second Jupiter et dt b
nymphe Astéria : il fut , dit-oa , pcft h
Carthage; 6« l'indien, nommé Wm\
&* l'Hercule vulgaire, né d'AlcmcMtt
d'un troUième Jupiter.
Arrien et Diodk>re parlent d*nne divi-
nité indienne qui avait presque tons I»
attributs de l'Alcide grec , au point ^
les soldats d'Alexandre crurent fwmm
leur dieu national, le céleste aïeul de Ion
rois. Quinte -Curce et Joalin font •■■
mention decet Hercule, qui, au rapporta
Mégasthène, avait régné sur les bordtéi
Gange après Bacchus. Son vériubb «m,
selon Hésychius, était Donamtê, ll.Cn^
zer croit le reconnaître dans Bamui^ bfil-
lante incarnation de Vischnou. Quant ai
Bei de Cicéron, il appartient à la Syrit,
et non ii l'Inde, foy. Bu. et Baal.
Les hbtoriens d'Alexandre retroavan
encore le même dieu chez les PhcniciMSi
Hérodote avait déjà va sea temples à Tvt
et à Thasoa : il affirme que son
était antérieur de bien dâ siècles
naissance d'Alcmène. Les Ty riens le
maient Melkarth (vo;*.; , ou roi
Le mot Héraclès est peut-être lui-
phénicien et signifie vojrageur «m
merçantf symbole de ce peuple aavi|a*
leur qui jetait sur tous les rivagH wm
idées , ses marchandises, aea dicnx.
Néanmoins, si l'on en croit Uctodoli^
ce nescrait pas aux Ty riens, maiaaux Égyp-
tiens, que les Grecs auraient e«pnnlt b
nom et le culte d'Uéraclèa. Le vieil his-
torien fait ob>erver que, |>ar son pcrt ri
par sa mère , le héro* tîiêbaio est don-
blement originaire des bords du Nil
Plutarque nous apprend (|u'une i
tion trouvée sur le tombeau d'Ak
à Haliarte, ne put être dérhifliree qw
par un prêtre égyptien , ce qui confinM
l'observation d'Hérodote. .M. Cmua
n'élève aucun doute sur l'origine qt«f"
tienne du mythe d'Hercule. AWide «àq,
force) serait, d'après ce savant, b fiii
d*Ammon (imi.); celui que le» mythol»
HER
nomment Sem^ Som ou Djom^
*cfttȈ-dire une personnification du so-
nt prinlanier, et Pun des douze grands
lieux du second ordre, comme l'atteste
acore le père de Thistoire. En général,
M Hercules de tous les pays offrent des
«pports frappants avec Tastre du jour ,
A la légende grecque, en particulier,
B^est, dans presque toute son étendue,
pi'un symbole astronomique. Le fils
Ï^Alcmène ressemble, en plus d*un point,
k ses frères Apollon et Bacchus : il porte
partout la fécondité et la civiliàation ; il
dessèche les marais, purge la terre des
■lîasmes et des monstres, et parcourt sa
carrière bienfaisante en traversant douze
traTaux allégoriques , dans lesquels Por-
phyre Toyait avec raison les douze signes
da zodiaque. Fof, Soleil.
Il est de fait que les Grecs ont cru re-
trouTer leur Hercule, dans tous les pays
qu'ils ont parcourus, soos les traits du
Candaule lydien , du Baal de Syrie , du
Meikarth de Tyr, du Djom égyptien, du
Rama hindou, de FOgmios gaulois, de
l'Hercttles ou Hercole italien, dont il
serait possible que le nom, dérivé de Herr^
■laltre, ou Heer^ armée, n'eût qu'un
rapport fortuit avec celui de l'Héraclès
théhaiu. Faut-il en conclure que les Grecs
ont porté leur demi-dieu chez tous ces
peuples, ou qu'ils ont emprunté à cha-
cun d'eux une partie des traits dont ik ont
formé cette grande figure? jjfi l'un , ni
Tautre. Mous croyons, avec Hérodote,
qu'on doit distinguer un Hercule -dieu,
dont le culte vient d'Orient , et un Her-
cule-héros, issu, à Thèbes , d'une bran-
che de la famille de Persée. Seulement
les poètes et les mythographes auront at-
tribué à l'homme les merveilles que l'on
laoootait du dieu. Ainsi , le prince grec
aura grandi en force, en courage, en gé-
nie, au point de devenir le type de la
perfection humaine, l'idéal de l'héroïsme.
Selon ses habitudes, Tesprit grec a ré-
duit les proportions du mythe asiatique.
IVéaomoinsson Hercule n*est plus un être
réel : c'est un symbole, dont il est facile
de percer la transparence allégorique;
oo y reconnaît la vie humaine avec ses
peines, ses luttes et ses espérances d'im-
■KMlalité. Emblème de U civilisation
grecque portant au loin ses bienfaits, il
( 723 ) HëU
dompte Une nature rebelle , réprime les
brigandages, bâtit des cités, multiplie les
relations commerciales, et, pour conser-
ver le cachet de l'humanité , mêle à tant
de grandeur de déplorables faiblesses.
Mais le fils de Jupiter se purifie par sa
mort , et son bâcher nous donne cette
dernière leçon , que la Tertu est le che-
min du ciel. Tels sont les hauts enseigne-
ments qui nous paraissent ressortir des
monuments divers que l'art grec a con-
sacrés à Hercule. Ce sont des poèmes, des
statues , des bas-i*eliefs , des mosaïques ,
des pierres gravées, des vases peints*. Le
héros y est ordinairement représenté sous
les traits d'un homme fortement consti-
tué, appuyé sur une massue, et revêtu de
la peau d'un lion. Parfois il est armé d'un
arc et d'un carquois. On le représente
tantôt barbu, tantôt sans barbe. Sa tête
est quelquefob couronnée de peuplier
blanc. Nulle part sa grandeur surhumaine
n'est plus fortement empreinte que dans
les TrachinienneSy de Sophocle, et dans
V Hercule Farnèse^ à Naples, chef-d'œu-
vre de l'Athénien Glycon. C'est bien là
le type de la force unie à l'intelligence et
à la beauté ! c'est bien là l'Hercule que
Plotin et Proclus, à l'exemple de Platon,
considéraient comme une personnifica-
tion de la vertu pratique! L. D-c-o.
HERCULE (astr.). C'est le nom d'une
constellation boréale des anciens, qui
renferme 29 étoiles dans le catalogue de
Ptolémée, 38 dans celui de Tycho-Bra-
hé, et 113 dans le Catalogue britanni-
que. L.
HERCULE (coLONiTES d') , voy. le
premier art. Hescule et Gissaltas.
HERCULE (noeud o'), voy. le pre-
mier art. Heecule, Bandelettes et Cein-
ture DE VIRGINITÉ.
HERCYNIENNE(FORiT),i;oj^.HAaz.
HERDER (Jean Godkfroi de), lit-
térateur et théologien allemand célèbre,
naquit, le 25 août 1744, à Mohrungen,
petite ville de la Prusse orientale. Fils
d'un pauvre maître d'école, qui ne lui
permettait que la lecture de la Bible et
d'un volume de cantiques, le jeune Her-
der, poussé par le besoin irréiistible des
hautes intelligences, lisait et travaillait à
(■) ^oir HagtB, De HeremHi laborihut, Kaniiiib..
1827. ia-a*, ^^^'
riEii
(724)
HEB
h tlërobcc. Homère fut une de ses pi*c-
inières lectures; et des larmes mouillè-
rent le YÎsage de cet enfant précoce, lors-
qu'il en irint aux vers où le vieux poète
compare les générations des hommes aux
feuilles de Tautomne. De bonne heure il
fut prb d'une ophthalmie grave; mab
cette maladie lui fit connaître le chirur-
gien d'un régiment de la garde russe qui,
après avoir pris part à la guerre de Sept-
Ans, s'arrêta, sur son retour en Russie,
dans la petite ville natale de Herder.
Le chirurgien s'intéressa bien vite à
son jeune patient, et offrit de lui faire
étudier la chirurgie à Kœnigsberg et à
Saint-Pétersbourg. Herder accepte, sans
trop réfléchir ; mais il n*e8t pas sitôt ar-
rivé dans la vieille capitale de la Prusse,
qu'il déserte sa nouvelle étude pour se
livrer à celle de la théologie, qui l'atti-
rait de préférence ; et, pour vivre à peu
de frais, il 9e nourrit de pain sec. Kant,
sans être arrivé à l'apogée de son immense
renommée philosophique, exerçait déjà
un grand ascendant sur les étudiants de
Kœnigsberg : Herder n'y échappa point
complètement, quoiqu'il ne fût jamais le
partisan des idées kantiennes. Un autre
homme fort original, Hamann {vojr,),
eut plus d'influence que le grand philo-
sophe sur les études de Herder en lui
faisant connaître la littérature anglaise.
£n 17G4, le jeune théologien se rendit
à Riga où il eut une place d'instituteur
à l'école du Dôme; et comme il fut, peu
après, appelé à Saint-Pétersbourg où on
désirait l'attacher à l'école luthérienne de
l'église Saint -Pierre, le magistrat de
Riga, pour le fixer dans sa ville, créa
une place de prédicateur dans les fau-
bourgs , afin que Herder la réunit à celle
d'instituteur.
C'est à Riga qu'il publia les premiers
fruits de ses travaux littéraires, les Frng-
menti sur la nouvelle littérature al^
lemande^ 1767, et les Fotéts critiques^
1769. Mais le besoin de voir le monde et
d'étudier l'art dans le Midi le décidèrent
bientôt à se démettre de ses fonctions.
Il s'embarque pour la France (1769);
son àme impressionnable s'ouvre au grand
•pectac'le de la mer : U compose en route
f^nn charmant indvè sut Ossiun et les
chants îles anciens j>eMplc«^ t\ ^
barque à Nantes. A Paris , il vît les
cyclopédistes, pour IcKjaeb il n'cal wm*
cune sympathie. Là sa répaUtioD rvt-
sante le fit choisir pooraocooipagBer daw
ses voyages le jeune prince de Uoktcni-
Eutin. Entre Anvers et Aoiitanlaa i
fit naufrage, et, après cette éprem,
il rejoignit le prince à Kiel (1770). 0
allait voir l'Iulie, lorsqu'à Strasbourg soa
ophthalmie se montra avce plus de gra-
vité. Pendant le séjour forcé qu'il fit éam
cette ville, il se lia avec Goethe, et oom-
posa son ouvrage Sur rorigime des Uuh
gués (Berlin, 1772). Une autre pbot m
Urda pas à se présenter: en 1771,Hcniar
fut appelé comme prédicatenr à b pctik
cour de Bûckebonrg , cba le ooaie dr
Schaumbourg-Lippe, qui «Tait
Pombal en Portugal. C'était on
distingué, mais qui avait usé sa vie dam
le frottement avec les bomaes et aV>
cordait aux meillenres intentions, aas
tendances les plus fénérenaes, aniaai
cliance de succès. Herder ae sentait plas
attiré vers la comtesse, feaame pîeost et
d'un caractère aimant, qni apprécint
pleinement l'âme noble et génénnse à»
Herder. Celui-ci composa dana la petite
ville de Bûckebourg son ouvrage ci^îlal,
les Idées sur ia philosophie de tàismirt
de l'humanité f qui, souvent
mées depuis, commencèrent à paraître
1784,àRiga.Nousyreviendronsphisloîa.
Ce fut encore à Bûckebonrg qu'il renaît
ses Folkslieder ou Stimmem der FœUter
(Voix des peuples), admirable collectiaa
de ces polies primitivea poor leaqneBv
il obtint un droit de cité dana la répnbfi>
que des lettres. L'Acadéaue de Berlin M
décerna, vers le même tempa, le prix penr
ses traités : Sur l'origine des iei^sKr
et Sur les cotises de la ewrmpHom dm
goût. Et, comme poor coorooner tant
et de si brillants succès, one onion avtc
one jeune personne de Damstadt bî fil
connaître à cette époqoe le» déima de la
vie domestique, les seuls qoNni koame
de la trempe religienae de Herder poo-
▼ait ambitionner.
Après la mort de la eooHeasa dt
Schaumbourg , |lepois longtemps aflai-
blie par une malinlie de langoeor, Hcrdv»
\c\^\ tC <&\aÀV^>9i& t^Kauo à Bûrkeboorg par
HKR
(725)
HER
î, occupa d'abord (17 75) une chaire
de tfaéolo^e à Goettiogue, et ensuite. Té-
kcteor de HanoTre ayant mis des condi-
tioBs àsa Dominationy les fonctions d^in-
ipectefirecclésiastique(5i//7er-£>i/r/ii/<-ii/}, ,
de conseiller consbtorial et de prcdica-
tear de la cotu- à Weimar (1776). Dès
lorssoD nom brilla d'un vif éclat dans le
cercle de littérateurs que la duchesse Amé-
lie réunissait autour d'elle {vcy. à Part.
GoETu). En 1788 et 1789, il visiu, à la
snîte de cette spirituelle princesse, Rome
et l^talie; mais il en fut médiocrement
éniii, soit que son esprit n'eût déjà plus
assez d'élasticité et de jeunesse pour
saffire à ces nouTclles impressions, soit
4|Be le Tif amour qu'il portait à sa famille
le rendit indifiérent à toute autre jouis-
Weimar se souviendra longtemps en-
de l'heureuse influence que Uerder
y eier^ comme inspecteur des écoles,
comme président du consistoire, comme
prédicateur et comme fondateur de plus
dî*iin établissement utile. Mais son corps
me pouvait snf&re à l'activité dévorante de
aoB esprit : il passa les dernières années
de sa vie à lutter contre les mala-
dies* et sQooomba le 18 décembre 1803.
L'électenr de Bavière lui avait conféré
na diplôme de noblesse dont Herder n'a
poinC besoin aux yeux de la postérité.
Voici queb sont ses titres de gloire
plus réels que des parchemins.
Pendant quarante ans, il a puissam-
■WBt agi sur les lettres et la religion en
Allemagne. Comme théologien, il a sur-
tout le mérite d'avoir donné une forte
impulsion à l'exégèse. Comme philoso-
phe, sans être précisément l'auteur d'un
système, il a cependant marqué en seouuit
dans SCS nombreux ouvrages des trésors
d'observations sur les hommes et la na-
tsre des choses. Comme philologue, il a
recommandé de sa voix toute- puissante
les classiques grecs, en démontrant com-
■eat ib développaient à la fois toutes les
&cnllés du jeune homme qui les accepte
pour guides et pour modèles. Il a purifié
lego&i allemand comme critique; il a ar-
rmché k l'oubli plus d'une page de la
vieille littérature allemande; il a poussé
tonte une génération dans l'élude de l'art,
fèw^mé pios d'tme iaspintion poétique^
fait battre des milliers de cœurs- pour les
sentiments nobles et généreux. Certes ,
c'est là une existence dignement remplie:
aussi le duc de Weimar a-t-il fait in-
scrire sur son tombeau les paroles signi-
ficatives de lÀchty Liebcy l^ben (lumière,
charité, vie) , car l'âme de Uerder était
en effet un foyer de lumière, de charité
et de vie intellectuelle.
Les ouvrages de Herder, dans l'édition
complète publiée par les soins de Heyne,
de Jean de Mûller et de son frère Geor-
ges Mûller (Tubingue, 1806-1810, 45
vol. in-8^, et 1827, 60 vol. in- 18), for-
ment trois sériesdistinctes, savoir: 1^ écrits
sur la philosophie de l'histoire, 7? écrits
sur la religion et la théologie, 3^ écrits
sur les beaux-arts et la littérature.
A la première série appartient son chef-
d'œuvre, les Idées sur la philosophie de
rhisioircy traduit en françab par H. Qui-
net, avec une pré&ce remarquable (Pa-
ris, 1 826-27, 3 vol. in-S"*). Dès son jeune
âge, un semblable travail avait formé
le rêve de ses jours et de ses nuits ; pres-
que toutes ses études avaient pris cette
direction; de bonne heure il avait cher-
ché la loi de l'hbtoire, non par des in-
ductions métaphysiques, mais par la voie
de l'étude des faits. Dans son ouvrage,
il parcourt toutes les branches de la ci-
vilisation, la philosophie, la religion, la
jurisprudence, le commerce, l'industrie,
la poésie, l'art, sous toutes les zones, à
tous les âges; partout il montre sous
quelles conditions les hommes se déve-
loppent, et le résultat auquel il arrive,
c'est que notre développement, la véri-
table destination de l'homme, est un idéal
intellectuel et moral, qu'il désigne par le
nom très significatif de HumaniiœL Her-
der est humanitaire par excellence; son
ouvrage est, selon l'expression de M. Cou-
sin, un ^rand monument élevé h Vidée
du progrès perpétuel de Clmmanité en
tout sens, L'hbtoire des arts et de la lit-
térature y est admirablement traitée; les
poésies primitives, les chants populaires
y sont très bien expliquées comme mo-
numents aussi fidèles que brillants de
l'hbtoire des peuples. Herder ajoute une
grande importance au théâtre de Thb-
toire; dans son 1\xt«^ Va%<to^ra^ViVft.^>Q.^-
sique Joue uu tôXe mist^^.'^i^^ ^''a^
IIëR
(7Î6)
HER
autre c6té, son système est peu favorable
à la liberté et à la puissance de rhomroe,
qu*il regarde comme Técolier passif de
la nature; et, pour rendre compte de
certains développements de la civilisa-
tion, il a recours à des explications mys-
tiques, au lieu de les rapporter à l'éner-
gie de Tesprit humain. Herder admet un
progrès continuel dans l'humanité ; mais
îl en détermine mal les lois générales et
point du tout les lois particulières^. Mal-
gré ces défauts, son ouvrage vivra. Herder
se place à côté de Bossuet et de Vico, qui
tous deux n'ont tenu compte que d'un
seul élément de civilisation, tandis que
Herder les a embrassés tous.
Son ouvrage sur les ruines de Perse-
polis ne donne que de brillantes hypo-
thèses , mais point de résultats ; ses dia-
logues sur Spinoza et sur Shafteshury
renferment une appréciation aussi saine
que large de ces philosophes. Les évé^
nements et les caractères du xviii* siè*
de sont empruntés à VÀdrastèCy recueil
périodique, publié par Herder (Leipz. ,
1801-1804, 6 vol. in-8«), et qu'il
destinait , comme l'indique son titre , à
mesurer dans les balances de la justice
les réputations usurpées on les gloires
méconnues ; les Lettres pour hâter le pro-
grès humanitaire [Briefe zitr Befœrde'
rungder HumanitœtyKifgtif 1798-97)
rentrent dans le grand programme que
Herder s'appliquait à remplir et à expli-
quer. Le Sophron (1810) consiste en un
recueil d'admirables discours prononcés
par Herder dans les écoles, en face de ces
enfants et de cette jeunesse qu'il s'eflbr-
çait de lancer dans la voie du progrès
et de l'amélioration morale. Une série
d'ouvrages philosophiques, tels que la
Métacritiqne de ta Critffpte de la raison
pure (I799\ Caiiigone et Sur le Su"
hlime ( 1800 ;, sont dirigés contre Kant,
avec le système duquel Herder s'était
complètement brouillé sur la fin de sa
vie.
Parmi ses ouvrages théologiques, celui
Sur Cesprit de la poésie hébraïque oc-
cupe sans contredit le premier rang (l"
édition , Dessin , 1 783 ; S* éd. , avec des
additions de Jusl\,Le\pt.\%^ \%1S^1^.V
(•) » oir V. CoustB« iMi^iwi*»^ ««fc Comrt 4a
pkihfpkit.
Il opéra une révolution dam le
savant , en jetant un nouveau jour fv
les systèmes religieux de rOrient II ci
a été parlé à l'article de la littératvt
hébraïque. L'ouvrage de Herder sur la
Documents les plus anciens de la rœt
humai ne exciUide même nne^ iraleatept^
lémique. On l'accusa de goostîdflDe(9.\
uniquement parce qu'il présenta a ver i»
partialité ce remarquable système qu'a rc> :
construit de nosjours un de Dossavantscel-
laborateurs. Son Introduction à la p^ •
sic hébraïque f son analyse du Cantiqoe des '
cantiques [Lieder der Uebe) , son Traiif '
sur l'élégie hébraïque ^ appartiennent k
la même catégorie. Les Sermons et Ib
Homélies prononcés à Bûckebourg et à
Weimar n'ont été rédigés qu*après coop;
car Herder parlait d'abondance oo«h
saint Chrvsostôme et saint Basile; il était
éloquent parce qu'il était convaincu, sis-
pie parce qu'il parlait au peuple, à des ia>
telligences qu'il s'agit non pas d'éblooir,
roab d*éclairer. Son traité sur Ir Fib êe
Dieu^ sauveur du monde^ diaprés fi-
vangile de saint Jean (I796\ porte
l'empreinte indélébile de ta belle in»;
on peut dire que, sons plut d*an np»
port,elle avait de la parenté avec celle da
disciple chéri de Jésus-Christ.
Rien de plus riche, de plus varié qar
la série de ses ouvrages sur la littératBit
et les arts. Cest ici que vienoeot se pb-
cer en première ligne les fWx des peu-
pleSf publiées d'abord (Leiptig, 177^'
sous le titre de Volkslieder^ et dont doo»
avons parlé à l'article Cvâ5ts ron lu*
EEs; les Romances du Cid ItO}), tra-
duites avec cette touche fière et \éprt
qui ne laisse preM{ue point retgrellcr l'o-
riginal ; ses gracieuses L^endrs^ ses Pj*
rabnles^ ses Paramythies^ suites de ses
inspirations chrétiennes , hébraîqaes oa
grecques ; ses pièces dramatiques , teOts
que La maison tTÀdmète^ .4riane^ Pr^
méthécy etc., etc., essab manques leloa
nous; ses cantates, ses hymnes cbretiras
ses poésies lyriques, riches de nobIf«
pensées , mab un peu flasques de (bme ;
sa belle traduction des odes de Baldr, Je
cet Horace chrétien du xvii* siècle; oae
\ «nasse d'articles littéraires; ses Fragments
SUT la UlVèraluTa aUrman<lr^ qui rra*
HER
(727)
HER
l0t poêles allemands et ceux de Tanti*
^ité grecque ou romaÎDe; ses Foféts
eritiqmes{Kniis€he H^œldery 1769), ou
considérations sar Taesthétique , ouvrage
qui renferme une spirituelle analyse du
Laocoon de Lessing et des écrits de Win-
kelmann ; son traité sur Ossian; ses tra-
ductions d*une partie de rAnthoIogie
grecque , d*une partie d'Horace, de Pin-
dare, de Perse; ses remarques un peu
mordantes sur les littératures anglaise et
française au commencement du xviii*
aècle ; ses traités sur P Influence des bel-
ies-ietlres et des sciences y sur l* In-
fluence de ia poésie , sur celle de Vim-
primeriey sur les Causes de la corrup^
tion du goût y sans compter une foule
d'autres traités littéraires, artistiques,
Ihéologiques, philologiques, historiques,
dont la simple nomenclature remplirait
plus d^nne colonne de ces pages. Et certes,
il suffit de parcourir la liste incomplète
que nous venons de donner, et de songer
combien il a fallu d'études préliminaires,
de combinaisons, de sagacité, d'abon-
dance d'idées, pour produire cette longue
•érie d'ouvrages qui , presque tous , ont
csercé une grande action sur l' Allema-
gne, et dont quelques-uns, tels que
les Idées j ont pris place aujourd'hui
dans toutes les littératures européennes,
pour ne plus s'étonner que la reconnais-
sance de ses compatriotes ait placé son
nom immédiatement après les grands
noms de Gœthe, de Schiller, de Jean de
Mûller, quoique au fait, il n'ait point
été un génie créateur. Herder a plutôt
fût l'office d'une abeille littéraire, qui
▼a récoltant son miel partout où elle
trouve des fieurs, jusqu'au fond de l'O-
rient, dans les vallées du Cachemyr, dans
les bois de rosiers de Chiraz, sur le mont
Hymette et sur les sept collines , dans les
savaijes et les steppes, et qui finit par
construire avec ce précieux butin une
mcbe immense dans le tronc du vieux
chêne germanique^. L. S.
HÉRÉDITÉ (du latin hœreditas**).
(*) Le lerteor eonsoltera aTec frait et intérêt
les Sompenirt de /« vitf de Herder, éi*rits par sa
iemmB M^rie-Caruline, née FUchiland, Statt-
gart, iSao, 9 Tol. in-8^; et Dœring, Fie de Ber»
der, Weimar, f8a3; Tao et Taotre onvrage en
allemand.
(^J Seloa qa'oa éifit hmrts of ktrês, on fait
On nomme ainsi l'ensemble des droits,
tant actifs que passif , qu'une personne
laisse au moment de^sa mort; c'est ce
qu'on désignait autrefois par le vieux
mot français hoirie {voyj).
Lorsque des idées saines sur la pro-
priété eurent succédé à la possession pré-
caire qui devait exister à l'origine des
sociétés humaines, les lois civiles inter-
vinrent pour régler la transmission des
biens qu'un père de famille laisserait au
moment de son décès. Par une fiction
fondée sur la nécessité de garantir contre
toute attaque brutale et illégitime la
masse des droits appartenant à un indi-
vidu pendant le cours de sa vie , et d'en
assurer la possession à ses héritiers ou
successeurs , il fut établi qu'il n'y aurait
pas interruption dans la propriété , et
que ceux qui représenteraient le défunt
seraient saisis de l'universalité de ses
droits à l'instant même de sa mort. C'est
ce qu'exprime avec une rare énergie la
vieille et célèbre maxime : Le mort sai-
sit le vif. Aussi appel le- t-on saisine
la possession instantanée de tous les droits
qui composent une hérédité. Néanmoins,
comme il peut arriver que l'héritier
ait intérêt à répudier l'hérédité, pour
n'être pas tenu de ses dettes et charges ^
on lui laisse la faculté d'y renoncer ; s'il
accepte, il y a ce qu'on appelle en droit
adition ^hérédité. L'action par laquelle
une personne qui se prétend héritière,
forme sa demande juridique , se nomme
pétition d'hérédité. Nous renvoyons, au
surplus, au mot SuccEssioir, pour tout
ce qui concerne la pratique suivie dans
cette importante matière.
Les biens meubles et immeubles ne
devinrent pas seuls transmissibles par
voie héréditaire, mais encore certains
droits incorporels, des privilèges, et jus-
qu'à des fonctions publiques.
Lorsque les bénéfices et les fiefs , de
viagers qu'ils étaient d'abord , devinrent
héréditaires [voy» FéouALiTÉ) , tons les
privilèges qui y étaient attachèi passèrent
également a leurs possestseurs. Toutefob,
dans la vue de conserver ou d'accroître
la puissance de ces possesseurs , les aînés
dériver ce root latin de htereo, je sois attaihé à,
je lien^ à ^ ou de Kiru» » mAVt^, \ vf . -^^^^xV^â^
UER
(718)
HER
leols succédèrent «as fiels. La monarchM
elle-même qai, saiveotMézerai, segou"
cernait comme un grand fief y fat aussi
héréditaire^. D*abord partagée eotre les
fils des rois , elle ne tarda pas à dereuir
le patrimoine exclusif de leur plus proche
héritier mâle. Ufèérédité de la couronne
est^ruQ des plus anciens et des plus ioé«
branlables principes de la monarchie
française.
Dans Tantiquité , les républiques n*a-
▼aient point de fonctions héréditaires;
cette transmissibilité des emplois publics,
par droit de naissance^mble de tout temps
avoir été le propre des gouTernements
monarchiques. On ne peut pas dire , en
effet, que le patriciat chez les Romains**
et la noblesse de caste , dans quelques
autres états , aient conféré à ceux qui se
trouvaient dans cette position pririlégiée
des attributions de la nature de celles
qui constituent les fonctions publiques.
La pairie féodale fut, au contraire, ac-
compagnée de certaines prérogatives qui
donnaient héréditairement à ceux qui en
étaient revêtus une véritable délégation
de la puissance souveraine. C'est ainsi que
les pairs du royaume étaient législateurs
et juges par droit de naissance, puisqu'ils
avaient leur entrée dans les assembléâ des
États-Généraux et dans les Pariements.
Les grands-officiers de la couronne
parvinrent aussi à conserver leurs pré-
rogatives par voie héréditaire. Char-
kmagnc, il est vrai, fut assez puissant
pour réduire les effets de cette usurpa-
tion aristocratique; mais ses faibles suc-
cesseurs ne tardèrent pas à laisser rétablir
ce désordre. Un capitulaire de Charles-
le-Chauve de Tannée 877, rapporté par
Baluze (t. II, p. 269), prouve d'une ma-
nière incontestable que la dignité de
comte, avec les prérogatives qui y étaient
(*) Sor niérédité drt rott de la première nce,
<>o peut ronsoltrr let Mcainiret de Tabbé de
'Verlot et de Poaremagnr, iouf ré« anx tomea IV,
VI et VIII do Rertteil de rAcadémie dtt laa-
criptioD* et Bellea-Lettres.
{**) «Let patrieieni o'avalent place dans le té-
»at et oe poAtédaieot let chargea que par l*élee-
tion da rc»i oa do peaple; lenr priTÎlége se ré*
doitait donc à être répmlit hûhilet à toccéder à
cet places, qnand le roi oo le \>eaple let y ap-
pellera jt. • Àicoiirt wr rktttoira al U çam»tT%a« \ ,
mtmt de / «nctemic Beint, t. U, v.6t,V;nV»^ ^-;%k% \
3 vol. ia*i3.
jointes, se tranmettait àm pcra an fils,
et que Tinvestiture royale n*ètnît ph» dis
lors qu'une formalité pqrctot bwi
nale. Lorsque les rois tentèrcat de dé-
pouiller les héritiers des officîert
seurs de prérogatives fôodniea , il y
résistance à main armée, et de là
souvent ces nombreuses gaciret privée
{voy.) qui ensanglantent let
pages de notre histoire.
Des charges et offices
vib devinrent aussi par la anîte hér^di
Uires. FrançoU T' créa la vénalité ds
ces offices, et ses suoceasears, tomam lai
par besoin d'argent, angnwmèranC en-
core ces abus.
Nous avons dit, à l'article Gmman-
MSKT, que, dans les monardiies, lliérêdîlé
de la couronne, est souvent nne ^nantis
contre les désordres qu'entraîne leié-
gime électif. L'histoire de Franee nom
montre cependant que lea nûnorîlis dn
rois ont presque toujoors été des occa»
sions de troubles sérieu cl niAae dt
guerres ciriles.
Noua croyons que le droit da iocesi
sion, en matière de fonctions pnbliqnsi,
ne peut s'étendre qu'an trône, et
pour prévenir les désaatit
parables des régences, il
ble que ce droit d'bérédké iost appn}é
sur des institutions forteaMnt organirtM
Quant à la pairie, deux principns dilft-
rents ont prévalu à cet égaitl en Fi
et en Angleterre. Dana ce
l'hérédité est encore regardée
hérente à l'institution. H en est de
dans ceux qui adaMttenC des
l'ordre de la noblesse entre en
des principaux éléments. Quant à i
nous ne pouvons adaMttre qne lea
tlons de législateur et de ju^a
transmissibles par droit de
XuTt , et ces fonctions iont encore le
ractère propre de la pairie dana
organisation politique actuelle. On sait,
du reste , que cette grave question ÉM
agitée avec une grande solennité dans la
Chambres françaises en 18S9. Celle des
députés, après la discussion la pins ap-
profondie, repoussa l'hérédité de la
à une très forte majorité (314 votant
'^QMNItV ^nM& V^f^M»^ ^WH^^M^ \)iar»
HEK
(729)
HER
:ours sur t histoire ttniperselle que, chez
les Égyptiens 9 la loi assignait à chacun
RDA emploi^ qui se perpétuait de père en
îis (vor. Castes) ; et, comme il fait an
;nuid éloge de la législation de ce peuple.
Ml est conduit à penser qu^il approuTait
également cette partie de son organisa-
ion politique. On se demande alors com-
neot un aussi vaste génie a pu approuver
m état de choses qui , s'il eût réellement
xisté , eût éteint toute espèce d'émula-
ion dans le cœur des citoyens et arrêté
es progrès des sciences et des arts. Mous
tommes loin, en effet, d'être toujours pro-
ires à la profession de nos aïeux ; et un
KMnme d'esprit et de sens disait, en pai^
aat de cette approhatioh donnée par
Boasoet à la législation des Égyptiens :
Soii père était-il donc évéque et prédis
uttemr du roi? A. T-m.
HÉRÉDITÉ DES MALADIES,
Haladiss HiaioiTAiaxs. C'est une ques-
JoB sérieuse et qui se présente souvent
lans le monde que celle de l'hérédité des
■aladies. Lorsqu'une personne vient à
occomber, on cherche à découvrir, par
l'eaamen anatomique , la nature du mal
|ai a terminé ses jours, afin d'en préser-
rer ses descendants ou même ses colleté-
ans. On semble croire que les maladies,
onnant un désastreux héritage, peuvent
rapper plusieurs générations successives,
■arquées comme d'un sceau fatal. Cette
ipinioa est-elle fondée? T a-t-il des
leraonnes prédestinées en quelque sorte
i telle ou telle maladie? L'art possède-
-il les moyens de reconnaître et de chan*
^ ces pr^iispositions qui datent du pre-
BÎer instant de notre existence? Nous
ssaieroos d'édairdr ces diverses ques-
ioos, ainsi que celles qui s'y rattachent.
Les auteurs anciens et modernes s'ac-
ordeot sur ce point que, par la voie de
i génération, se transmet, sinon le germe
le certaines maladies, du moins une ap-
itode particulière, une prédisposition en
crtn de laquelle telle personne en sera
&C ou tard et inévitablement affectée.
lette manière de voir s'appuie sur une
ouïe d'observations de maladies et de
ibénomènes physiologiques relati£i soit à
'homme soit aux animaux. La statistique
ieot aussi fournir son contingent en fa-
0ar de Pbérédilé des maJfdieSy qu'on
cherche ensuite à expliquer d'une manière
plus ou moins plausible , mab qu'on ad-
met généralement comme prouvée.
Il n'est douteux pour personne que les
dispositions de structure extérieure ana-
logues chez les différents membres d'une
même famille, que les traits de ressem-
blance .frappante qui exbtent entre le^
enfants et ceux auxquels ils doivent le jour
peuvent, et doivent même, s*accompagner
de dispositions intérieures semblables, et
par conséquent des mêmes probabilités, si
l'on peut ainsi dire, de maladie on de
santé, n est donc naturel de penser qu'à
raison de son origine, telle personne est
plus particulièrement exposée à tel genre
de maladies : aussi la phthisie pulmonaire,
le cancer, l'épilepsie, l'aliénation mentale
sont-elles, entre autres, des maladies qu'on
a coutume de regarder comme hérédi-
taires.
Laissant de c6té de stériles discussions,
nous dirons que , l'hérédité des maladies
fût-elle moins prouvée, il n'y aurait aucun
inconvénient, bien plus, il y aurait même
de l'avantage à en admettre l'hypothèse,
afin de diriger l'éducation des enfants dans
un sens opposé à des prédispositions ma-
ladives, d'autant plus puissantes qu'elles
seraient plus profondes et plus anciennes.
Cette considération fondamentale devrait
se représenter à l'esprit dans les circon-
stances importantes de la vie, comme le
choix d'une profession ou d'une résidence,
et à l'époque encore plus grave où il est
question d'une alliance. On sait quelle est
l'influence du croisement des races dans
les espèces animales; et les hits ne man-
quent pas, même dans l'espèce humaine,
pour prouver qu'on pourrait exercer une
puissante modification sur les générations
suivantes, si l'on avait le bon esprit de
consulter les instincts et les penchants
naturels plutôt que les calcub de l'ava-
rice ou de l'ambition.
Il ne faut pascependant que l'opinion de
l'hérédité suscite, comme on le voit trop
souvent, de folles et funestes inquiétudes^
soit chez les sujets atteints eux-mêmes
de prédispositions héréditaires, soit chcx
les personnes chargées de leur éducation.
Trop souvent il arrive que pour combat-
tre telle disposition (ifibftuae^ o^ «.tl ^-
Teloppe une d\aintei)Lt.YORSQX ^y^ka^^^
HBR
(780)
HER
m*b DOn moins préjudiciable k cet éqni*
Ubre parfait que tous les efforts de la
médecine et de la philosophie doiyent at-
teindre et maintenir. Medio tutissimus
ibis.
Dans les maladies, la considération de
l'hérédité sous le rapport des causes con-
duira nécessairement à garantir le sujet
de Paction des causes prédisposantes et
déterminantes, puisqu*on lui connaît une
aptitude toute spéciale à en ressentir Tim-
pression.
Les maladies héréditaires se dévelop-
pant avec rapidité et atteignant promp-
tement le maximum de leur intensité, on
doit être attentif à la première apparition
des symptômes, surtout lorsqu'ils se ma-
nifestent versTépoqueoik ils se sont mon-
trés chez les ascendants. Les moindres
phénomènes prennent alors de l'impor-
tance, et il faut en quelque sorte les sur-
prendre dans leur germe.
Toutes les fou qu'une maladie aigué
se prolongera au-delà du terme ordinaire
et résistera aux moyens de traitement con-
renables, qu'elle passera à Tétat chronique
sans motif évident, l'idée de l'hérédité
devra toujours se présenter au médecin.
Les maladies héréditaires ont des ca-
ractères spéciaux , une marche , une du-
rée, une terminaison particulières, une
tendance notable aux rechutes et aux ré-
cidives. On doit tenir compte de tout
cela, se garantissant néanmoins des idées
exclusives et préconçues.
Il n'est pas douteux que les affections
héréditaires sont tout à la fois plus lon-
gues, plus opiniâtres et plus difBciles à
guérir; cependant il n'y a pas lieu de les
considérer toujours comme incurables et,
d'après cette idée, de les abandonner à
leur éventualité naturelle. Il faut tou-
jours craindre de voir les maladies spon-
tanées prendre la forme de celles aux-
quelles on est héréditairement prédisposé,
et d'ailleurs, dans le prognostic, on devra
toujours tenir compte du degré de pa-
renté des personnes affectées primitive-
ment dans la famille.
I>es dispositions héréditaires peuvent et
doivent être activement combattues dans
les familles etdans\es\nd\V\du&^cax V%ti%- ^ ^^ v« |r«. .«^«.«^...^ »«.»», — <w«
ture ne fait pas loujouts d'e\U-tiAmt\»\ t^<\wi\it^\«n:\\vi^>i!asoîn
l'exemple contribaent autaiitqae kti
semblances intimes d'organca à pcrpéla9
les maladies, et tel n'a hérité de la goatle
de son père qu'en héritant à la Iîm ée
ses richesses et de son inteaupéraoee.
Les moyens de prévenir les »»«tv>ffi
héréditaires sont pour la plopart dn rc^
sort de l'hygiène, dont TacUon est Irait
et sans résultats immédiats très appa-
rents. Les médicaments an contraire, ft
les opérations chirurgicalea aaxqoelki
le public accorde nne grande importaoct,
parce qu'il croit par la temhicr an plai
vite et se débarrasser de aoirn qw lai
pèsent, ont bien pea d'elBcadlé coaln
des dispositions organiqoca priasiliva d
profondes.
Nous ne saurions entrer id daas Pei-
position détaillée des agents on piolet éa
traitement préservatif de chaque mais-
die, et nous renvoyons aux articles spé-
ciaux.
Une foisdéveloppéea, les maladies hé-
réditaires demandent encore phis qoc les
antres de l'activité, de la vigilanœ et de
la prudence. Il faut les épier à levr dé-
but, les suivre dans levrs progrèa, ne lâ-
cher prise, si l'on peut ainsi dire, qee
quand elles sont vaincoet, et ae tenir en-
core sur ses gardes après, de pcor qn'aymt
laissé quelques germes cachet dbns nos
organes , ces maladies ne reparaissent aa
bout d'un temps pins on moins long.
Rien de particulier d'ailletirs dans la na-
ture des moyens à employer contre ellrt.
Au reste, l'étude des maladies hérédi-
taires bien comprise amènerait de beai
et salutaires résuluti. En effet, Pheat
peut et doit, telle est la volonté de Dîf«,
lutter avec le mal, en dépit da sang hé-
réditaire qui brûle set veines, en dépit
des circonstances ennemies au milieu dt»-
quelles il se trouve jeté. S*il sncRMabe
malgré ses efforts sincères, la poinaane
dispensatrice lui en tient compte eacpre,
en ne permettant pas qu'ib aoéeal per*
dus pour l'espèce humaine. Aussi, grâre
aux progrès de la science, voyoui auui
partout où elle pénètre s'aniélic»rer h
santé publique et s'accroître la darèe
moyenne de la vie. Quel serait k lenat
de ce perfectionnement, si chaque géoe-
t^ ^CTX\k \UUH>MJL1> \
HBR
(181)
HER
HÉRÉSIE. Ce nom n'artit rien d*in-
jorieiiz dans TorigiDe. Hérésie (en grec
oXpsvtç) signifie le choix , puis ce qu'on
«choisi, une doctrine^une école, un parti.
Dans le Nouveau-TesUment, ce mot est
employé pour désigner \aL secte des Pha-
risiens et celle des Sadducéens, et pour ex-
primer les partis en général (1 Cor., XI,
19), sans défayeur. Toutefois, le mot
hérétique^ dans le seul passage du Nou-
Teau> Testament où il se présente (Tit.
ni, 10), emporte évidemment un blâme :
Épite l'homme hérétique! Les Pères de
l*Église ont ensuite opposé cette qualifi-
cation à celle di orthodoxe et de eatholi"
que^ et elle est devenue synonyme de sec^
taire j s*excluant ou exclu de TÉglise, de la
communauté àtajidèles (voyO^MaisA^M-
tique n*est pas pour cela synonyme d'</i-
fidèle. Dans Téglise chrétienne (à laquelle
du reste les autres cultes rendent la pa-
reille sous ce rapport), on appelle infî'^
dèles ceux qui sont nés en dehors du
christianbme, et apostats (i;q^.)ceux qui
ontreniéla religion chrétienne. Schisma^
tique implique encore une idée différen-
te : on réserve cette dénomination pour
ceux qui, sans toujours différer par le
dogme de Féglise dominante, s'en sont
néanmoins séparés {voy. Schisme). Dans
le principe, le christianisme était une hé-
résie aux yeux des Juifs, en tant qu'il s'é-
loignait des doctrines et du culte du ju-
daïsme; mais lorsqu'il se lut séparé for-
mellement de ce dernier, lorsqu'il eut
trouvé des sectateurs même parmi les
païens, lorsqu'il eut posé des principes
essentiellement différents de ceux du ju-
daïsme, et qu'il se fut constitué en église
indépendante, les chrétiens ne purent
pi us être appelés hérétiques par les Juifs,
et réciproquement. Les païens et les ma-
hométans ne sont pas davantage des hé-
rétiques pour les chrétiens.
Bfab dans la chrétienté elle-même, la
distinction entre les orthodoxes et les hé^
rétiques se fit , dès que la tendance de
l'Église vers l'unité de la foi eut acqub
partout un degré d'énergie assez consi-
dérable. La controverse s'établit entre la
majorité fidèle à certaines doctrines trans-
mises, on qui adoptait celles qu'on venait
d'ériger en articles de foi {voy. Oetho-
doxie), et Im miaorité rebeUe a ces déci-
sioBS BOinreOes, on qui renonçait à dat
dogmes anciens. Le parti valnca fut dé*
claré hérétique (voy. NAZAaiKKS, Ébio-
KITES , NOTATIENS , GnOSTICISME, MoH-
TANISTES, MaKICHEEHS, SaBELUAKISME ,
DONATISTES, AaiANISXE, PÉLAGIANISIIE ,
MoNOPHTSiTBS, Nestoeiens, etc.,'etc.).
Les hérésiarques ou chefs des sectes dissi-
dentes furent simplement frappés d'ex-
communication {voy,^ tant que le christia-
nisme n'était pas la religion de l'État ;
mais depuis Constantin , l'autorité tem*
porelle prit fait et cause pour l'Église,
et, outre l'excommunication qui dépen*
dait des évêques , les hérétiques encou-
rurent le bannissement et la perte de leurs
droits civils; pour empêcher la propa*
gation de leurs doctrines , on condamna
aussi leurs livres aux flammes. La peine
de mort leur fut appliquée pour la pr&-
' mière fois parle synode deTrèves,l'an 385,
dans la personne de Priscillien. Jusqu'à
l'établissement de l'inquisition (voy,)^
les condamnations à mort prononcées par
les évêques ne purent être exécutées
qu'avec le concours du pouvoir séculier;
maisdepub lecomroencementduxiii'siè»
cle, on établit, dans presque tous les pays
de la chrétienté, des inquisiteurs revêtus
d'une autorité absolue qui ne tardèrent
pas à se rendre formidables par les excès
qu'ils commirent. Les croisades, condui-
tes par Simon deMonifort contre les Al-
bigeois( vo/.oe mot),n'étaientautre chose,
évidemment, qu'une guerre civile entre-
prise dans le but d'exterminer les héré-
tiques. Depuis, le clergé romain n'a cessé
de pousser à de telles guerres d'extermi-
nation. Du XIII* au XVI* siècle, la Fran-
ce, l'Espagne et Tltalie furent désolées
parles persécutions religieuses. Encore au
xvn*, le premier pays perdit ses habitants
les plus industrieux par le fanatisme in*
tolérant des confesseurs de Louis XIV.
Les inquisiteurs sévirent avec non moins
de fureur en Allemagne. Le premier
d'entre eux,G>nrad deMarbourg, répan-
dit la terreur sur les bords du Rhin, de
1914al2SS: cependant ils n'y firent ja-
mais autant de victimes que dans l'onest
et le midi de l'Europe, quoiqu'il y ait
aussi quelques exemples d'exécutions
d'hérétiques OTdofiiif«& \!%x ^«^ "^^Vn
! a\\emands«
HEH
(782)
HER
La distinction entre les orthodoxes et
les hérétiques, et par conséquent les per^
•écutions, ne demeurèrent pas étrangères
à Féglise protestante. Au zvi* siècle, Ser-
Yet (vojr,) fut brûlé à Genève pour crime
d'hérésie ; et Féglise anglicane, sans dres«
•er de bûchers, regarda aussi comme hé-
rétiques les dissidents (vcjr,) et les fit
priver de leurs droits civils ou au moins
politiques.
Hérétique se traduit en allemand par
le mot Keizery exclusivement propre à
cette langue. Ce mot a une origine his-
torique : suivant les uns, il provient de
la secte hérétique des Cathares {yoy,);
suivant les autres, il se rapporte aux
Khasars (vc^.), peuple qui domina sur
la côte septentrionale de la mer Noire
aux XII* et XIII* siècles, et qu'on regarda
comme adonné ou au judaïsme ou à quel-
que hérésie chrétienne.
Aujourd'hui, si la civilisation, en nous
apprenant à estimer la valeur religieuse
d'un homme d'après sa conduite et non
plus d'après ses opinions, a semé partout
des principes de tolérance ; si les héréti-
ques ne sont plus menacés du bûcher, ni
même du bannissement, on n'accorde
pas encore cependant en tous lieux le li-
bre exercice de leur culte, et ceux qui ,
plus ou moins ouvertement, attaquent
l'imité de l'Église sont encore exposés,
dans certains pays , à des vexations in-
tolérables, sinon à la rigueur même des
lois. J. H. S.
HÉRISSON (erinaceus). Ce petit
mammifère, de l'ordre des carnassiers
{vof.)^ famille des insectipores , doit son
nom aux piquants raides et acérés qui
hérissent, comme autant d'épines, la sur-
face de son dos, présentant ainsi une ar-
mure inattaquable à l'ennemi prêt à fon-
dre sur lui. Ces piquants ne sont autre
chose qu'une modification des poiU, qui,
au lieu de rester flexibles et soyeux,
comme chez les autres mammifères, gros-
sissent et prennent la dureté de la corne ;
défense précieuse pour un animal que
la nature n'a doué ni d'asMz de force
pour la lutte , ni d'assez d'agilité pour la
cnlière de set mitcles, flécfaÔHBt laiéte
et les pattes sous le ventre, et s^envdof-
pant de sa peau comme d'un -fcyfttfMi^
il ne présente à son adversaire qa*aot
boule protégée par ces piquants, qiû ic
hérissent et s'entrecroisent dans tons les
sens. Plus rusé que les autres , le reascd,
embusqué patiemment, attend pour m
jeter sur sa proie le moment où la fittip»
la force à se dérouler, et à livrer à son
ennemi le défaut de son armure.
Le hérisson commun (E. emropœm\
de 8 à 9 pouces de longoenr, à fbrmss
épaisses, bas sur jambes, titin cinq doî|b
armés d'ongles fouisseurs à tons les pieds,
une queue courte, un mosean pointa,
de petites oreilles arrondies ; sa déamr-
che est lente. Se tenant pendant le joar
dans les haies et dans les
il
la nuit pour aller à la rechcrcbe des in-
sectes et des fruits , qui composent sa
nourriture habituelle, quoiqu'il monlrt
aussi beaucoup de voracité pour la chair.
En hiver, il s'engourdit et ne qnitle pas
son trou; sa portée est de tron à scfl
petits, sur lesqueb on ne distingue, à la
naissance, que l'extrémité des épines. Une
autre espèce, qui habite depuis le nocd
de la mer Caspienne jusqu'en Egypte, m
distingue du hérisson d*£nrope par la
longueur de ses oreilles : c^est Verinmeems
auritus.
On se servait autrefob de la pemidecai
animaux, garnie de ses piqoanta, comme
d'une carde, pour peigner le dbanvie.
Leur chair n'est pas employée. C S-tx.
Le nom de hérisson^ étendu à d'anties
mamaûfères , tels que les tanrec, le
drac, et même le ccendon , a été
appliqué à divers poissona, dont le corps
est hérissé de piquants, tels qne diodens,
tétrodons et balistes, à des coquilles db
divers genres, particulièrement à des aui-
rex, Réaumur appelle hérisson blanc h
larve d'une coccinelle qui se nourrit de
pucerons. Les oursins sont vulgairemcat
appelés fiérissons de tner. Foj. Ovasor
et ÉcHi5oomaxES. C. L-a.
HÉRISTALL on HEasTAL(nom d^n
gros bourg , sur la Meuse , non kmi db
Liège ), voy, PÉriir et CamuiTnicms.
HÉRITAGE. Ordinairement ce
fuite , et qui n'a pas non plus , comme
plusieurs espèces voîûues, riostinct de se
o^er une retraite înaccessMe «i *» «««• \ ^Wv^^tfc^\x>«at.5îar
ni*. Mnia,griceauiiad\s^\wifai>i-\^«^«^^^««^'\^
f
U£R
(78S)
UEll
* désespères. Maiiy dans lelao-
roit, il s'applique à toote espèce
>le réel constituaDt une proprié-
e une maison, un fonds de terre,
lomme héritages y parce qu'ils
tire partie d'unehérédité (l'or.),
aurtes générales du Hainaut ap«
lériiages masures les biens ru-
lesquels on avait élevé des bâti-
labitation. £. R.
TIER. C'est celui qui, à la mort
"sonne , succède à tous ses droits
i toutes ses obligations. Ce mot
latin hères fait de heruSj mai*
riétaire : Feteres enim heredes
inis appellabantf dit Justinien
' heredum quaiitaie et différent
Quelques-unes de nos ancien-
imes, notamment les Chartes gé-
n Hainaut (chap. 117), se ser-
distinctement des mots héritier
étaire.
>eUe héritier légitime^ ou ab in^
elui qui succède en vertu de la
»n de la loi ; héritier institué ,
est nommé par la volonté du
héritier présomptifs le parent
inve au degré le plus proche, et
cette raison, est présumé de*
héritier; héritier apparent^ ce-
n'étant pas héritier véritable ,
comme tel d'une succession, et
m en dispose comme si elle lui
lit réellement; héritier pur et
«lui qui a accepté purement et
!nt une succession ; enfin, héri-
ficiaircy celui qui ne l'a accep-
DUS bénéfice d'inventaire,
tcoessions s'ouvrent par la mort
et par la mort civile. Tous les
t alors transmis immédiatement,
lie force de la loi , aux héritiers
. Cette transmission est appelée
Voy. HiaÉDiTÉ.
Ure capable de succéder, il faut
1 moment de l'ouverture de la
Q , car celui qui n'existe pas ne
t saisi de quelque chose. L'en-
n'est pas né, mais qui est conçu
oque , est capable de succéder ;
t cette capacité est éventuelle et
i la condition qu'il naîtra via-
habHis)y celui qui ne naît point
ust r^té n'être jamais né. Il
est en tmtrë tiéceasaire , pour fooeédef /
d'avoir la jouissance des droits civils^
ainsi celui qui est mort dvilement est iiH
capable de recueillir une suoœssion.Quant
à l'étranger (vo/.), il ne peut succéder ea
France que conformément aux règles qui
sont indiquées à l'art. Aubaive. Enfin, le
Code civil désigne (art. 797) trob classes
d'indiridus qu'il déclare indignes de suc*
céder. Fojr, ExHiaÉDATioir.
Il est de principe général qu'on ne peut
réunir les qualités d'héritier et de dona-
taire ou lé^taire. Le Code a fait cesser
sur ce point la diversité que présentaient
nos anciennes coutumes. Il impose à tout
héritier l'obligation de rapporter ce qu'il
a reçu dn défunt, et lui interdit de récla-
mer les legs qui lui ont été faits. Toute-
fois, lorsque la disposition est faite ex»
pressément par prédput et hors part, le
donataire ou légataire est dispensé du
rapport, mais seulement jusqu'à concur-
rence de la portion disponible (art. 843,
844 j. Dans tous les cas, il peut d'ail->
leurs, en renonçant à la succession , re-
tenir , toujours jusqu'à concurrence de
la portion disponible, les biens qui lui ont
été donnés ou légués.
La saisine, qui s'opère de plein droit,
au moment de l'ouverture de la succes-
sion , est toujours subordonnée à Tac-
ceptation de l'habile à succéder. En
France, on n'a jamais reconnu d'héri-
tiers nécessaires y et la règle nul n'est
héritier qui ne veut était observée, même
dans les provinces régies par la loi ro-
maine. On n'acquiert donc véritablement
le titre et les droits d'héritier que par
l'acceptation de la succession. Cette ac-
ceptation peut être pure et simple, ou
sous bénéfice d'inventaire. Dans le pre-
mier cas, rhéritier est tenu de tontes les
dettes et charges de la succession , quelle
qu'en soit l'importance; dans le second,
il n'est obligé d'acquitter le passif que jus-
qu'à concurrence de la valeur des biens.
Foy, BiNincE n'iirvEirTAiaB. E. R.
HERMAIf, voy. HEaiiAiiir.
HERMAIfARIC, ou Eumio
(comme l'appelle Ammien Marcellin), le
plus célèbre des rois goths, né vers l'an
970 de J.-C., au sein de la noble famille
des Amales {yoy. ), succéda à Gébérvc
dans un i^e dèyi vivnnb. K. vs^.%^xa!-
B£R
(TI4)
mtiit à la oouroDne, le rojfiQiiiêdet Goths
ivojr. ) s'étendait depuis rembouchure
u Danube jusqu'aux monts Karpathes :
il en recula, par ses conquêtes, les limites
jusqu'au Don, à la Theiss, au Danube et
à la Baltique. Après avoir, en effet, réuni
sous son autorité plusieurs peuplades go-
thiques indépendantes, il tourna ses armes
contre les Héniles (vojr.) que leur agilité
et leur habileté dans le maniement des
armes avaient rendus fameux, et contre les
Vendes ou Vénèdes qui étaient plus re-
doutables par leur nombre que par leur
courage. Ces deux peuples soumis, il at«
taqua les .£striens ou Esthiens (vojr.) qui
habitaient sur les rivages de l'Océan ger*
nunique et les contraignit à subir le
même sort; puis se portant à l'autre ex-
trémité de l'Europe, il subjuga les Roxo-
lans et un grand nombre de tribus scy-
thiques dont les noms mêmes sont igno-
rés de nos jours, mais qui erraient vrai-
semblablement entre le Don et la mer
Baltique.
Il parait qu'Hermanaric se boraa à
forcer ces différents peuples à reconnaître
sa suieraineté et qu'il leur laissa du reste
leurs rois particuliers et leur forme de
gouvernement, en sorte qu'on ne peut le
regarder que comme le chef d*une con-
fédération puissante. Selon Jomandès,
toutes les peuplades germaniques et scy-
thiques reconnaissaient son autorité. Il y
a sans doute de l'exagération dans cette
asMrlion de rhistorien des Goths , mais
ce qui est incontestable, c'est qu'il éleva
sa nation k un degré de puiisance qu'elle
n'a plus atteint depuis.
Le vieux roi était malade d'une bles-
sure que lui avaient faite, dans une ten-
tative d'assassinat, deux frères indignés
de la mort cruelle de leur sceur, écartelée
par les ordres d'Hermanaric en punition
de la trahison de son mari , lorsque Ba-
lamir se présenta sur les frontières de son
empire à la tête de ses hordes de Huns.
Craignant de perdre en un instant la
gloire qu'il avait acquise dans sa longue
vie , il te précipita sur son épée , Tan
S76, et prévint ainsi , par une mort vo-
lontaire, U honte d*une défaite qu*il re-
doutait. Son successeur Wilhimer ouWi-
mentdans une bataille, tandla <|a1
mund, fils d'Hermanaric, se son
à eux avec une partie des GotliSL E
HRRMANDAD (la saihtb)
institution ou confrérie (grrmamt
là le nom) date du xvi* siècle. L*4
de sainte qui la fait distinguer d
fréries plus anciennes dont elle él
sorte dHmitation , la (ait aosaî i
confondre avec l^nquisition on n
au moins comme une de ses dépcn
On en a fait connaître le but an ■
•OEANCEs (T. n, p. 439). Elle ne t
tait jamais en mouvement qm
qu'un délit ou un crime avait éléc
Elle se composait d*un certain i
d'officiers de police armés et répar
les différents districts du roym
Castille, qui devaient veiller surU
sûreté des routes hors des vîlk
était sous les ordres du conseil de i
et il lui était sévèrement défend
rêter personne dans Tintérieur de
Elle était à résidence fixe à To
Ciudad-Rodrigo et à TaUverm.
HERMANN, en Utin Armim
nom teutonique, dont la signifies
homme de guerre^ guerrier^ a été
dans la personne du fils de Ségi
Sigmar, prince des Chérusques («
Tan 18 av. J.-C. Parmi les oioy<
ployés par les Romains pour s^asm
béissance des Germains, il fkul <
l'usage de faire élever à Rome Ici
principaux habitants de ce pays : H
y passa ses premières années ; il fî
dans Tordre deschevaliers, et daaa
d'Auguste avec le grade d^officicr J
liusVarus ayant été envoyé daosa
il Ty suivit, feignit un grand dévov
la cause de Rome, approuva en ap|
toutes les mesures prises par legéâ
main, mais fomenta en secret la séd
était facile d*y pousser les Gcrm
profitant du mécontentement
causé par les administrations ■
et par les exactions des gens de k
publicaios ; il sVntendit avec Icsc
diverses peuplades, et tandis que
tien régnait dans la Pannonie «|
Dalmatie, Hermano, de son côté, 1
de petits soulèvements partiels poe
althar opposa aux Uuna uuft HavAaiint V Nvt^i d«iéminer ses troupes. ]
HER ( Ïâ5 ) HER
rn^ da Ehiiiy dans les régions de l^lbe mondemi fils qui fut élevéàRAVenncHer-
et du Weser. Varus, comptaot sur le cod-
cours et TarrÎTée des troupes auxiliaires^
marcha jusque Ters les sources de la
lippe et s'eogagea dans les forêts de
Teutobourg. Arminius alors apparut sur
les derrières de Tannée, non plus pour la
seconder, mais en ennemi terrible qui
Msae subitement des protestations du dé-
Yoaement à la défection. En vain Ségeste,
prince des Cartes, avait averti Varus :
rien n'égalait Taveuglement de ce chef.
Pendant la nuit qui précéda Fattaque, Se*
geste avait renouvelé ses avertissements.
U était irrité contre Hermann, qui avait
colevé sa fille promise à un autre : c^é-
tait, dit Tacite, le gendre odieux d'un
beau- père ennemi. Au milieu des ténèbres,
les Romains furent assaillis. C'était l'élite
de l'armée ; ib résbtèreot avec intrépi-
dité. Une tempête horrible vint accroître
les difficultés de leur situation ; ils furent
obligés d'abandonner leur camp et de se
retirer sur une hauteur où ils furent at-
taqués avec une nouvelle furie. Pen-
dant trois jours entiers, les Romains sou-
tinrent l'effort du nombre ; enfin Varus,
blessé et sans espoir d'échapper à ses vain-
queurs, se perça de son épée, comme s'é-
tait tué son père à la bataille de Philippes;
beaucoup de Romains l'imitèrent, d'au-
tres aimèrent mieux chercher la mort dans
le combat; il survécut fort peu de pri-
•onniers. Non content du massacre de
trou légions, Hermann les fit sacrifier
comme victimes humaines ou périr par
les supplices. Les plus grandes cruautés
furent exercées sur les jurisconsultes : aux
uns on arracha la langue, aux autres on
coupa les mains.
Les données géographiques sur le lieu
de U bataille ont fait penser aux savants
qu'elle avait eu lieu près de Detmold : on
a beaucoup disserté sur ce sujet.
Hermann, vainqueur, détruisit tous les
forts des Romains. Les discussions entre
S^^te et lui continuèrent. Assiégé par
ton gendre, Ségeste appela Germani-
cns (vojr,) à son secours ; celui-ci le dé-
§agem et fit beaucoup de prisonniers, en-
tre autres Thusnelda, femme de Hermann,
fiUe de Ségeste. Tacite fait un magnifique
tableau de la noble attitude de cette
femme; elle était enceinte et eUe mit au
mann n'en fut que plus animé à la guerre;
il appelait tout le peuple aux armes par
ses énergiques discours. Germanicus alors
marcha vers le lieu où avait été massacrée
l'armée romaine et rendit les derniers de-
voirs aux ossements blanchis des guer-
riers. Cette campagne fut brillante pour
les Romains. Dans la suivante, Inguioma-
rus, l'onde de Hermann, se joignit à lui :
c'était un guerrier célèbre; mais ils furent
vaincus après avoir remporté quelques
avantages. Une autre attaque du camp ne
fut pas plus heureuse : Inguiomarus y
fut grièvement blessé et ses troupes tail-
lées en pièces. Plus tard, les Germains et
les Romains étant en présence sur les
bords du Weser , Hermann demanda un
entretien avec son frère Flavius, qui,
comme lui , avait été élevé à Rome. Cet
entretien eut lieu d'une rive à l'autre en
langue latine, mais les efforts du Germain
ne purent ébranler la foi de son frère.
Il s'en fallut de peu qu'ils n'en vinssent
aux mains, malgré le fleuve qui les sépa-
rait. U fallut retenir Flavius. L'armée
passa le Weser ; le lieu de la bataille est
appelé Idistavisus par Tacite : on croit
que c'est Vegesack , à quatre lieues au-
dessous de Brème. Elle fut terrible, et il
ne manqua rien à la déroute des Ger-
maius(ran 16de J.-C).
Mais, à peine délivrés de Germanicus
par la haine de Tibère, ils se divisèrent
entre eux. Inguiomarus , ne voulant pas
obéir à son neveu, prit parti pour Maro-
boduus, roi des Marcomans , et antago-
niste de celui-ci. Hermann vainquit (Pan
17), dans une sanglante bataille,Marobo-
duus, qui fut obligé de fuir d'abord dans
l'intérieur de ses états, puis en Italie. Ta-
cite nous dit [AnnaL^ U , 88) que Her-
mann, le libérateur de sa patrie , vou-
lut s'emparer du pouvoir suprême, qu'il
combattit avec des chances diverses, et
qu'il fut tué par les siens à l'âge de 37
ans. L'historien ajoute : On le chante en-
core chez les peuples barbares, mab il est
ignoré des Grecs qui n'admirent qu'eux-
mêmes. KIopstock lui a consacré sa belle
composition intitulée Hermanssc/ilacht,
Il exbte aussi une tragédie italienne d'Ar-
minius, par Hipp. Pindemonte. P. G-y.
(ÎEtt
(7je)
M£A
iW 1 lOS à 1915, et oomte'palatlndeSaze
i la place de Henri-^le-Lion (voy,) mis
au ban de TEmpire. Ce prince qui con-
tribua à faire proclamer empereur Fré-
déric II ( vof, ) figure parmi les minnc'^
singer {vojr,)^ et exerça une grande in-
fluence sur les premiers développements
de la poésie en Allemagne. C'est sous son
règne et dans sa résidence qu'eut lieu ,
l'an 1 207, le concours poétique fameux
sous le nom de guerre de la fF'artbourg
{yoy, ce nom). S.
HERMANN (Jean-Jacques-Godb-
PEOi), célèbre belléniste allemand, naquit
à Leipzig, le 28 novembre 1772. Son
père occupait dans cette ville une place
importante dans la magistrature. Ses pro-
fesseurs , Ilgen , Reiz , Emesti et Beck
(vo^.), développèrent de bonne heure en
lui le penchant pour les études de Tan-
tiquité classique. Cependant il était des-
tiné à la jurisprudence. Après avoir étu-
dié à Leipzig, il alla soutenir à léna , en
1793, sa thèse de droit. En 1794, il fut
autorisé à ouvrir des cours de littérature
ancienne à l'université de sa ville natale,
où, en 1798, il fut nommé professeur
extraordinaire. En 1803, il obtint la
chaire d'éloquence, qu'il quitta, en 1 809,
pour celle de poétique. M. Hermann est
membre correspondant de l'Institut de
France (Académie des Inscriptions et
Belles -Lettres), et membre assodé de
presque toutes les sociétés savantes de
l'Europe.
Comme helléniste, il a été simultané-
ment le réformateur de la métrique et de
la grammaire grecque, éditeur habile
d'une suite importante de poètes grecs,
sur le texte desquels il a exercé sa critique
conjecturale , en même temps qu'il leur
appliquait ses principes de métrique.
U exposa ces derniers d'abord dans
l'ouvrage intitulé De metris poetarum
grœcorum et romanorum^ publié en
1796, et qui fut suivi, en 1798, d*un
Manuel de métrique écrit en allemand.
En 1816, il compléta ces deux travaux
préliminaires par la publication de ses
Elementa doctrinœ meîricœ^ dont il
publia, en 1818, un abrégé intitulé £/?/-
iome doctrinœ inetriccr. Ces doctrines
métriques de M. lUrmann ^ c^o\c\v^^^
fttiaent dans Vorîfîne so\ifiù«es % Ac^ coiw
tesUtSoilt ptirtielles, otti pri'ndh^ i
minent aujourd'hui dans toos les
des poètes grecs.
Comme grammairien, M.
publia, en 1801, son ouvrage iV
dandd ratione grofcw grmmumÊtiem^
dont le premier Uvre oonticBt VwÊÊkjm
des lettres et de raoceotaatMMi frecqae,
et dont le second traita dca parties di
discours envisagées sous la poist de vas
élémentaire et analytique : la sacosd va»
lume, qui n'a pas paru, «ferait nniHiair
la syntaxe. A la fin du 1 "'vol«Hie(pi^.2$l
et suiv.) se trouvent quatre fi agt ali et
grammairiens grecs inédits, qai oot tacwn
aujourd'hui une grande Talînv. Ca livit
de M. Hermann réforma dam tmtfa TEo-
rope les principes de la gramanire pic»
que, et, en France spéciaiemaot, il eicrça
la plus heureuse influciioa sor la MÊé*
thoiie grecque de M. Bumoaf (vo«r m
préface de la 1^ édition).
Ses nombreuses occupations ayaat wm»
péché M. Hermann de pcd>liar «ne sya-
taxe grecque, il fit paraître, an I8#2,
une nouvelle édition du traité da Vigiv
De prœcipuis grœcœ dieiiamis idùiù»
misy avec les notes de Hoogevaea^deZeaaa
et les siennes. Il réimpriaM
en I823j^avec des additioa
blés, et le fit imprimer uoa
fois, e» 1834. Les notes de M.
sur Vigier sont devenues des lors «a àm
plus importants ouvrages sur la syata»
grecque, et le livra étant écrit aa Istia
s'est répandu partout, a été impriaépla*
sieurs fois en Angleterre, eC sa tnwveaa*
jourd'hui dans les mains àt %/omek ccai
qui s'occupent sérieuseaMnt de grac «a
France.
Comme éditeur des poiCct giaei,
M. Hermann préluda à âne éditiaa eo»*
plète d'Eschyle et d'Euripide par des Ob-
servations critiques, écrites en latia et pa-
bliées en 1798. Son édition dca Emmt^
nides d'Eschyle, texte grec seni, cacrifi
d'après les lob de la métrique, saivil dt
près et parut en 1799. La ■«!■» année,!
fit paraître les Nuées rl^AristnpUni. mit
grec, commentaire latin, suivi des i
anciennes, et précédé d'une iul
Cet ouvrage, refait en totalité, lut
Yrvi&i^«ci\%\<\.Eu ISOO, il publia
cube èTVj^^^vtv^^MkwsMANk^nS&iikéa
.\
HER
(7S7)
HËR
^iraott et de Wakc6eld. La ménie aonée,
I donna, à Tnnge de les élèves, le Tn-
uummiu de PUate, texte latin accentué.
En 1809, il donna nue re-
nonrelle de la Poétique d'Ans-
loie avec nne tradnction latine, un corn-
\ et de nombreaz excursus théo-
etbistoricpies. En 180S, partirent
ta» Orphiea^ qoi loi valorent une violente
BriUqne de J.-H. Yoss {'wnr ses Kii*
lùehe Blœîmr^ 1. 1, pag. 954 à 364). Les
Wysmmes homériques parurent en 1806.
Aptèa cette dernière publication, M. Her-
— nn a'oocnpa d'Euripide, et fit paraître,
an t StO ^VBereule Juriemx; en 1811,
lea Siippùéintes ; en 1 829, la Médée avec
lea noiei «PEImsley; en 1893, les Bac»
B 1824, VAlceste avec les
de Monk; en 1827, VIon; et de-
il a commencé une édition complète
dTEnripide qui n'est pas encore achevée,
mais dont chaque pièce se vend séparé*
Erfnidt étant mort avant d'avoir ter-
la petite édition de Sophocle,
in U continua,etSophoclecom-
plec, en 7 volumes, parut de 1823 à 182S.
Is^Miigone est aujourd'hui à sa 3« édi-
tion, VOBdipe roi et le Pfàloctèîe sont à
lai*. Depuis 1827, M. Hermanp a réuni
dans nne collection très volumineuse, in-
tîmléa Opuscukty ses dissertations acadé-
■i^loei et les grands morceaux de critique
pkHoiofiqne insérés dans les divers re-
itifiques et littéraires de l'Ai-
La tendance de M. Hermann est beau-
eonp moins esthétique que grammaticale
et crîtique. Fondateur des études gram^
maliralfs en Allemagne, il s'est mb à la
tète d'une nombreuse école è laquelle on
a souvent reproché de négliger les con-
archéologiques et historiques
pour l'intelligence complète
des testes grecs. Comme appréciateur
de rart dms les compositions antiques,
^palqncs-uns de ses adversaires ne lui
ont paa trouvé cette finesse de goût et
de tact nécessaire pour bien apprécier et
amaljBer les chefs-d'œuvre des anciens.
¥if et emporté <f critiques qu'il
faimit des travaui les o ora
M. Herasann s'es :ité < qi
6k Yoa mpportMit ae^ et
£^ejrc/op. d, G. fl AI, Tome XIIÎ.
l'âpreté de la polémique. Néanmoins la
gloire de M. Hermann reste intacte, et
nous faisons des vœux, dans l'intérêt des
hautes études, pour qu'il puisse conti-
nuer encore longtemps ses utiles travaux
et ajouter de nouveaux titres à ceux qu'il
s'est créés par la liste déjà nombreuse de
ses excellentes publications. L. db S-a.
HERMANNSTAPT, vof- Trahstl-
VAHIX.
HERMAPHRODISME, réunion
des deux sexes (personnifiés par les noms
d'Hermès et d'Aphrodite) sur un même
indiridu. Cette disposition plus ou moins
réelle, plus ou moins complète, se ren-
contre dans une certaine classe d'ani-
maux; elle est encore l'attribut d'un
grand nombre de plantes. Chex l'hoaune
et les autres êtres qui se rapprochent le
plus de la perfection de l'organisme, cette
disposition est toujours anormale, et
n'ofire jamab un caractère assex tranché
pour qu'il soit permis de reconnaître
l'hermaphrodisme, dans la stricte accep-
tion de ce mot.
n en est de l'hermaphrodisme oonraie
de toutes les autres monstruosités, qui ne
sont souvent que la persistance de l'une
des phases transitoires de l'organisation
foetale. L'appareil géoiul se composant
d'un nombre déterminé de parties, qui
est le même chei le mâle et la femelle, et
qui se correspondent, il existe entre ces
organes un rapport en vertu duquel cha-
cune des parties sexuelles du mâle a son
analogue dans une des parties sexuelles
de la femelle. Il peut donc s'opérer un
changement, ou simplement une modifi-
cation, dans le développement de ces par-
ties : de là l'hermaphrodisme avec on
sans excès; sans excès ^ si le développe-
ment n'est que modifié, ou difiGÎrênt
dans le sexe auquel ces parties appartien-
nent; avec excès y s'il y a augmentation
du nombre normal des parties , par ad-
dition d'organes mâles aux organes fe-
melles correspondants, ou réciproque-
ment. L'examen exact des cas d'herma-
phrodisme qui se présentent de nos jours
a fait constamment reconnaître des vices
de conformation, dont l'apparence a pa
tromper des observateurs superficiels on
prévenus. Les sujets en c^iMSJdKMi ^^^^^c-
j tenûenl exc\na^v«iiiien\. \ V^xi ^«^ ^«kl
HER
(««)
fiœa
•exes; quelques-uns même n'offraient,
sous le rapport de Tappareil génital ,
qu*une organisation incomplète.
Dans les animaux, on distingue deux
aortes d'hermaphrodisme. Nous recon-
naissons la première dans ceux qui réu-
nissent les deux sexes, mab sans pouvoir
se féconder eux-mêmes; la seconde se
. présente chez ceux qui, réunissant aussi
le double appareil génital, n'ont pas be-
soin de rinlermédiaire d'un autre indi-
vidu pour être fécondés. A ces derniers
appartiennent les coquilles bivalves, les
buitres, les moules, etc.; les multivalves,
les oursins, les asidies , etc. Leur repro-
duction se fait par des œu&, sans le con-
cours de plusieurs individus : mâles et
femelles en même temps , ils se fécondent
eux-mêmes à Tépoque du frai. Les co-
quilles univalves, telles que les limaçons,
les limaces, etc., réunissent aussi les
deux sexes sur un même individu ; mais
la disposition des organes mâles et fe-
melles est telle que ces animaux ne peu-
vent se féconder seuls. Ainsi les organes
mâles sont placés sur une moitié latérale
du corps, et les organes femelles sur Tau-
tre : deux individus s'approchent et, ré-
ciproquement, fécondent et sont fécon*
dés. Cette organisation se rencontre
également chez quelques insectes lépi-
doptères et chez quelques poissons.
Parmi les insectes, les sexes sont géné-
ralement séparés. Quelques femelles peu-
vent cependant produire sans Tinterven-
tion du mâle : tels sont les pucerons fe-
melles qui n'ont qu'un aexe, et qui , en
certains temps de Tannée, poudrât sans
accouplement plusieurs générations d'in-
dividus féconds; phénomène qui autorise-
rait à croire que le mâle féconde non-seu-
lement sa femelle, mais encore les indi*
vidus qui en doivent naître.
La complète séparation des sexes sur
des individus mâles et femelles est une
loi générale dont la nature s'écarte d'au-
tant moins qu'on s'élève plus haut dans
l'échelle progressive des organisations les
plus parfaites, jusqu'à l'homme. Chez les
êtres soumis à cette loi, l'hermaphrodisme
bi- sexuel ne peut jamais être parfait : cer-
taines dispositions or^niques s'y oppo-
sent. L'tp|MureU mà\« nt v«^v %cxv>^^^t
k*>
•on déve&oppMM»! içià'eft t^M^MMA ^jw*- \ W^«o.
que entièrement l'appareil àa
posé, et vice versd. Si Ton d I
existent, il y a toi\joun developp
incomplet de l'un des deux. U se
ici que des organes intérieura di
coexistence est possible; car Tcû
simultanée des organes externes esl
impossibilité absolue. Ainû ne om
rons pas comme hermaphrodites qn
individus de l'espèce humaine qui pi
tent un développement aocrmal di
taines parties de l'appareil génital
prétendus hermaphrodites ne pcnv
féconder ni être fécondés ; s*ib m
pas absolument inaptes à l'une i
fonctions, ils ne rempliront que 1
en rapport avec le sexe vraiment •
loppéet nornuilement conformé cki
Ne croyons donc pas à ce que dit
d'un peuple amdntgyne qui caisl
Afrique, au-delà du désert de Sa
déplorons l'ignorance des légistes m
qui condamnaient les hermaphrod
la peine de mort , et la cruauté dn
qui, sous le consulat de Claudiua l
fit noyer en pleine mer un herma)
dite pour conjurer la colère des <
N'a-t-on pas vu, dans l'Europe moi
la loi condamner au fouet, an fen,
qui, n'ayant pas fait choix d'un
jouissaient des privilèges des dcm
Ecosse, on les enterrait %iCi.
Le parlement de Paru a rends à
rets aussi ridicules et non moins k
res : témoin , sous Louis XI , ie |
d'un moine convaincu d*avoir fait |
de maternité % celui de la supêriei
monastère des Filles -Dieu de Cki
condamnée au feu pour avoir rcnp
près de ses soeura un rôle qui m
prouver une double puissance.
Si, mathématiquement parlant, I
maphrodisme pariait est impossibb
l'homme et chez tous les vertebn
s'accouplent, rhermaphrodisme pi
logique , la faculté de féconder et
fécondé , peut être départi aux ver
qui ne s'accouplent pas : tels an
poissons ; il en est de même des anm
L'hermaphrodisme est, comme
l'avons dit, un attribut du règne vi
A l'exception des plantes dioiqna
VQ&xtikw^^VxM^voîques : elles rém
UÈ
(789)
HËR
, les plantes powinies d*aii senl
'jdf sur le même iodividn, reprenoeot
organes da sexe qui leur manque : le
lil reparaît chez les fleurs mâles , les
mines dans les fleurs femelles ; l'ab*
ice de ces organes est souvent due à
rortement.
U est bon de remarquer que les ani-
nx hermaphrodites se rapprochent
inooup des Tégétaui: : ainsi les zoo-
ftes 9 les polypes se reproduisent par
irgeons. A mesure que nous remontons
lielle des étrss , nous finissons par ne
s rencontrer Thermaphrodisme , sauf
dques exceptions monstrueuses,
routefois, œ qui de prime abord
la parait une monstruosité annonee ,
is eertains cas, la sage prévoyance de
nature. Elle réunit en effet les deux
es dans des êtres privés de la faculté
omotive, privés de sens, ou réduits
r leur peu de sensibilité à la vie vé-
atîve : tels sont les êtres organisés dont
forme est circulaire , les mollusques
"bines et généralement tous ceux dont
organes ne sont pas symétriques. Il
lit donc nécessaire que ces êtres fussent
nés de la faculté de se reproduire eux-
loies. JL. D. vj»
Depuis Polyclèsy de nombreux si -
aires grecs , pour flatter le sensualis
I leur nation, ont consacré leur d» n
«présenter des hermaphrodites ^ le plus
uvent mollement étendus sur une cou-
le. Il nous en reste plusieurs, dont les
os célèbres sont ceux de la villa Bor-
lèae , de la galerie royale de Florence
deVelletri. Le Musée du Louvre pos-
de un Hermaphrodite couché de U villa
irgbèse, véritable chef-d'œuvre de
Aoe, et un autre qui en parait être une
ûtation. S.
HERMAS. Un des plus anciens mo-
naents de notre Église chrétienne est
livre connu sous le nom de Pasteur
Hermas. Quel en est fauteur et Tori-
tte? quel en est objet et le caractère?
BB questions n'ont pas cessé d'exercer la
itique. On conjecture, sans trop de cer-
nde, que l'Hermas, dont ce livre porte
nom, est le même dont saint Paul fait
ention dans son épttre aux Romains
CVI, 1 4); il fut,dit-on,élevé au sacerdoce.
glise de Roaé tous le pontifical de iatht
Clément, vers l'an 97 de J.-€. Cette opi*
nion, qui recule l'antiquité du Pasteur
jusqu'à la fin du i*' siècle, est combattue
par les preuves nombreuses qui ne la por-
tent pas au-delà du ii* siècle. Il est évident
que son objet est la réfiitation du mon*
tanisme; qu'il ne saurait <ionc remonter
plus haut que la 5« ou 6* année du règne
d'Antonin-le-Pieux , correspondante à
l'an 149 ou 148 de l'ère chrétienne. On
s'est également partagé sur l'autorité de
ce livre. Le plus ancien auteur qui en ait
parlé est saint Irénée : œ père n'en cite
qu'un seul passage, sans se prononcer sur
la confiance qu'il donne à l'ouvrage. Après
ce témoignage, on allègue ceux de saint
Clément d'Alexandrie, d'Origène, de saint
Atbanase et d'Eusèbe, qui tous se rédui-
sent à le recommander comme utile, mais
ne l'admettent point au nombre des li-
vres canoniques. Bien que les Latins sem-
blent lui être plus favorables que les
Grecs , il serait difficile de tirer aucun
argument des éloges qu'ils lui accordent.
Tertullien, d'abord plus modéré dans son
opinion à cet égard, finit par un juge-
ment sévère qui le met en contradic-
tion avec lui-même, et dont l'expression
manifestée avec l'énergie qui lui est or-
dinaire, laisse croire à de l'emportement.
Le Pasteur d'Hermas se divise en trois
Kvres, dont le premier contient des vi-
sions ou apologues au nombre de quatre
composant autant de chapitres, le second
des préceptes, le troisième des similitudes
ou emblèmes. U n'y a rien de remarqua-
ble dans le premier, que la comparaison
de l'Église avec une tour dont la struc-
ture ne sera achevée qu'à la fin des siècles,
et dontles élus forment les véritables pier-
res; longue allégorie qui elle-même n'offre
rien d'intéressant. Après l'avoir, ce sem-
ble, épuisée, dans ce livre, l'auteur y re-
vient encore dans le troisième avec une
égale diffusion. Le second s'ouvre par un
prologue qui raconte l'occasion et expose
le sujet de l'ouvrage, «t Un jour, y est-il dit,
« que j'étais dans ma maison, à la suite
« de la prière, j'y vis entrer un homme
« d'un visage vénérable, en habit de pas-
« teur. n s'assit près de moi en me di-
« sant : Je msVe i^«aaj»ix ^^VvDkSg^^^Xv
ikft no ^/Hifoci/Niaz rangs dans l'É- y « pèiùtieaoe^iq^V^wA^^^^i^V':^*)^*^^
HER
(740)
« â été conûé. Écris les préceptes que je
• vab te dicter, et sois-y fidèle. »
Ces préceptes sont au nombre de douze,
et portent sur les principaux devoirs de
la morale. Cest là que le montanisme
est démasqué. Le trobième livre est beau-
coup plus important. Uange y exborte
Hermas au mépris du monde, au désir du
ciel, à la prière, aux bonnes œuvres, sur-
tout a Faumône, au jeûne, à la pureté du
corps et à la pénitence; mais il y mêle en-
core des inexactitudes palpables sur le
dogme. Le pieux et savant abbé Dnguet y
a découvert les germes des hérésies qui
ont agité rÉglise durant les siècles subsé-
quents. « L'auteur parait, dit-il, n*en>
« tendre ni la trinité ni Tincamation.
« Il favorise Terreur qui fut depuis celle
« d'Apollinaire, celle des Nestoriens, celle
« des Axiens, en mettant Jésus-Christ au
« nombre des créatures, et un très grand
« nombre d'autres erreurs qui suivent de
« ses paroles, sans peut-être qu'il y ait
« pensé , ne paraissant en rien théolo-
« gien. » Ces reproches, auxquels on n'a
répondu que faiblement, n'empêchent
pas que le livre du Pasteur ne doive être
regardé comme un monument précieux,
tant pour son ancienneté que pour l'es-
prit évangélique dont il est empreint.
On a perdu l'original grec ; il n'en reste
qu'une version latine traduite en français
par Le Gras, prêtre de l'Oratoire, et in-
sérée, dans le t. IV de la Bible in-fol. de
Sacy, parmi les apocryphes. M. N. S. G.t
HEBMÉNEUTIQUE. C'est l'art de
l'interprétation et le développement des
principes qui doivent la diriger. Le mot
est dérivé d'un verbe grec qui se ren-
contre souvent dans le texte original du
Nouveau - Testament , i^pgvcvccv, tra-
duire, interpréter, et qui est dérivé lui-
même du nom d'Hermès , dieu des scien-
ces et interprète universel. L'herméneu-
tique, qui se borne à établir le vrai sens
des textes, surtout sacrés, qui apprend a
les traduire exactement d'une langue dans
uneautre, est une branche derexégèse(v.)
dont l'acception est plus vaste, puisqu'elle
cherche à expliquer le fond des choses
aussi bien que les mots qui servent à les
exprimer. Les d«uiL mots ne sont guère
tcm^mn^
féreooe de celai
nous renvoyons le lecteur,
jurisprudence, le mot kermémemUqmi
également employé, pour désiRBcr Fin-
terprélation des sources du droit
HERMÈS, vor. Mxmcumx.
grec du dieu se dionne aussi à des
statues ou des gaines sarmontécs du
de Mercure. Aidbiade, oomhw oo Ta la
dans son article, fut aocnaé cTavoîr mu-
tilé ou fait mutiler, dans aoe mbc , lom
les Hermès des mes d'AtbèDcs. Lm Tew
mes des Romains reasemMeBt ixaaceif
a ces Hermès des Grecs. S.
Hkehks TmiSMiGiSTB. C'csl le Thoik
ou Mercure égyptien, pqrionpay Ua-
leux qu'on regardait conuBe l'iavenltar
de toutes les scieocea. On lui attrihusit
l'invention du langage, de l'alphabet et
de l'écriture; il passait pour avoir traeé
sur des colonnes des ioscriptioas <
gue sacrée, traduites plus tard «t
gnées dans des livres qui furent dépesis
dans le sanctuaire des tonplea. M. J»-
mard [Descript. de l'Egypte^ L I; Am»
tiq.<f ch. V, p. 34), eo décrivant on hss-
relief du temple d'Edibo, VJpoUtimpù'
Us Magna des anciens, parle d'une re-
préientation d'Hermès traçant des Infie
glyphes; sa main a achevé la 43* eoloane.
On lui rapportait aussi l'invention de h
géométrie, de l'arithasétique, de Tasbo-
nomie, de la médecine, l*institntioo de h
religion et des pompes sacrées, i
nastique, de la danse et de In
enfin de l'architecture, de la scnlpcnved
de la peinture. On le regardait coaime k
législateur de l'Egypte et aon hieefci-
teur par Tintroduction de la onlmie et
l'olirier. On lui faisait honnew de dé-
couvertes fort postérieuraa À l'épe^ac
supposée de son apparition sur la imc;
on lui attribuait tous les
ments successifs de l'astrooo«îe,
autres l'établissemeot de l'année
de 866 jours, substituée à l'i
née lunaire. Dans le systi
mique de l'Egypte, le nom de Tbolli dé-
signait le premier okms de Tannée.
En Egypte, tous les onvinges laiatifis
la religion et aux sdenoes portaient k
nom de Thoth ou d*Uennca. Cca limi
en usage que dan» U ihèoVo^vt \ \otv\^W \ tn?i^*txN»ix^ ^^AMiaires du savoir, «on-
HER
(741)
HER
Cieos, restaient éternellement fennés à la
moltitade; on les lui montrait en grande
pompe dans les cérémonies religieuseSy
mais ils ne s'ovTraient jamais pour elle.
D'après un passage de Clément d'A-
lexandrie (Strom.^ 1. VI), deux des livres
i'Hermès renfermaient les hymnes des
dieux et les règles pour la conduite du
roi ; quatre autres étaient relatifs à Tas-
trologie : l'un traitait de Tordonnance
des étoiles fixes, un second des conjonc-
tions et des illuminations du soleil et de
la lune, les deux autres du lever des as*
tres; enfin dix livres sacerdotaux, pro-
prement dits, traitaient des lois, des dieux
et de toute la discipline du sacerdoce. Les
termes mêmes de Clément d'Alexandrie
supposent qu'il y avait un bien plus grand
nombre de livres hermétiques ^ et, en ef-
let, on en trouve bien d'autres cités dans
les auteurs; il en est qui en comptent
jusqu'à 20,000. Quant aux 36,525 dont
parle Jamblique (De Mysi, jEgypt,)^
nombre analogue à celui des années de
Ja grande période sacrée de l'Egypte,
M. Gœrres suppose que ce devaient être
des vers ou des distiques.
Tout ce qui précède nous autorise suf-
fisamment à conclure que l'Hermès Tris-
aiégiste était une personnification du sa-
cerdoce égyptien. L'ordre des prêtres,
dans lequel s'effaçait toute individualité,
se plaisait à confondre les travaux de tous
sous un nom unique, symbole de la puis-
sance sacerdotale. C'est en ce sens qu'Her-
était le confident des dieux, leur
r, l'interprète de leurs décrets, le
conducteur des âmes, etc.
Selon Champèllion jeune, dans son
Panthéon Égyptien^ Hermès Trismé-
gîste est représenté avec une tête d*é-
pervier comme Horus. L'ibis lui était
oonsacré, ainsi qu'à la lune. On en donne
des raisons différentes : d'après les uns,
c^est parce qu'Hermès a mesuré la crue
du Nil, et que l'ibis, à l'époque de l'inon-
dation, dévore les serpents et les insectes
qui infestent les bords du fleuve; selon
d'autres, l'ibis était consacré à Hermès,
dieu de la raison, parce qu'on trouvait
une ressemblance entre sa conformation
et celle du cœur, organe dans lequel
ks Égyptiens plaçaient le siège de la
Quant au turnom de Trismégrsfe^ ou
trou fob très grand, il parait lui avoir
été donné en vue des découvertes nom*
breusesqui lui étaient attribuées. Cepen*
dant, dans l'édition des livres d^Hermès
Trismégiste, donnée par François de
Foix, comte de Caudale, assisté du jeune
Scaliger, ce nom est interprété comme
désignant à la fois la triple qualité de
philosophe, de prêtre et de roi.
Sous un autre point de vue, dans le
sens mystique, Thoth ou l'Hermès égyp-
tien était le symbole de l'intelligence di-
vine ; c'était la pensée incarnée, le Verbe
vivant : c'est le type primitif du Logos de
Platon, et du Ferbe chrétien. Cette pre-
mière ébauche d'une conception qui joua
ensuite un si grand rôle dans l'histoire
des doctrines religieuses, fut développée
surtout par les Alexandrins. Sans doute
quand les hommes se mirent pour la pre-
mière fob à réfléchir sur l'origine du
langage, ils furent saisis d'admiration ; la
parole, identifiée avec la pensée^ ne fut
plus seulement la manifestation de l'in-
telligence humaine , elle devint une ma-
nifestation de l'intelligence divine, qui
créa le monde par la parole : le Verbe fut
l'agent de la création, l'incarnation même
de la Divinité.
Pour revenir aux livres d'Hermès, il
arriva une époque où le besoin se fit
sentir parmi les Grecs de connaître les
productions originales de la littérature
égyptienne : ce besoin coïncide avec les
emprunts que les néoplatoniciens d'A-
lexandrie firent aux doctrines de l'Orient.
C'est sous les Ptolémées que l'on com-
mença à traduire en grec un certain nom-
bre de productions des nations étran-
gères, ce qui se continua pendant les
premiers siècles du christianisme. La
même curiosité qui avait fait traduire en
grec les livres sacrés des Hébreux, dut se
porter aussi vers les livres mystérieux de
l'Egypte. On peut donc regarder comme
suffisamment établi ce fait, qu'un certain
nombre des livres qui portaient le nom
d'Hermès Trismégiste, passèrent alors
dans la langue grecque.
Quant à l'authenticité des fragments
qui nous restent de ces traductions, c'est
un point plua do\x\ft\nL. Oxv^ %^ws^<^ «sx
I la in(in« o^ totii\\iiiûtv(Vfiib»>w^^
HER
(742)
HER
tindus écrits dX)rphéey âm Zoroastre, de
Pythagore, etc. Plus le nom d^Hermès
Trismégbte était en yénération, plus la
tentation dut être grande de le soumet*
tre aux mêmes travestissements. Et il est
vrai de dire que les fragments qui nous
restent sous son nom offrent beaucoup de
ressemblance et d'analogie avec les écrits
de ce tempsy soit des gnostiques, soit des
néoplatoniciens d'Alexandrie; on y re-
trouve les mêmes dogmes, les mêmes sym-
boksy les mêmes aberrations mystiques.
Toutefois, en admettant les altérations de
plus d*un genre que durent subir les li-
vres hermétiques, il y a lieu de croire que
tout n*y est pas complètement suppcûé.
S'il fallait citer des autorités compétentes
en cette, matière, sans parler de saint Au-
gusUn (até de Dieu, 1. VIII, c. 36), qui
ne balance pas à en reconnaître Pauthen-
ticité, nous avons entendu Champollion
jeune émettre l'opinion formelle que les
livres d'Hermès Trismégiste renfermaient
réellement la vieille doctrine égyptienne,
dont on peut retrouver quelques traces
sur les hiéroglyphes qui couvrent les mo-
numents de rÉgypte. Déplus, si l'on exa-
mine ces fragments eux-mêmes, on y dé-
couvre une théologie assez en accord avec
les doctrines exposées par Platon dans
son Ttmée, doctrines qui tranchent tout-
à-fait avec celles des autres écoles de la
Grèce, et que Ton supposait pour cela
avoir été puisées par lui dans les temples
de TEgypte, lorsqu'il alla consulter ses
prêtres. Quant a la forme, ces fragments
sont écrits dans un grec barbare, assujetti
continuellement à une marche étrangère,
où on sent Tefiort du traducteur qui suit
les mots plutôt que le sens.
Voici rindication des livres d'Hermès
qui nous sont parvenus : 1* le plus célè-
bre est le Pœmander , ou De la nature
des choses et de la création du monde,
en forme de dialogues; il est aussi cité
tous ce titre. De la puissance et de la
sagesse divine ; 3® Âsdépius, dialogue
entre Hermès et son disciple, sur Dieu,
l'homme et l'univers : il n'existe plus que
dans une traduction latine attribuée à
Apulée; 3® latromathematica, art de
pff^êsager IHssoe des miUdies ^t V«& m%-
tre; 4^ I>e repoluiionihms maiépttaùim,
sur la manière de tirer lea horoscope :
il n'existe qu'en latin; 6* Jphorumet
d^ Hermès, propositions aatroiogiqnes, ca
latin, traduites de l'arabe, du tcaps éc
Mainfroi, roi de Sicile.
• Outre le Pœmander que nous avom
en grec, Stobée a conserré des fiagtli
des cinq ouvrages soivaBtB d^Hermèi:
!• J son fils, ou à Tat^ on à JsdépsMs;
3* A Amman , sur téeonomie untper^
selle; 8* La Vierge du ifBOjid^(lib), db-
logue entre Isis et son fib Homs s«r Ton-
gine du monde; 4* Aphrodite ou Véav:
il parait que cet ouvrage traitait de b gé»
nération ; G* Du Destin, en Kf'^wwff"^
Le traité intitulé Pœmander parak
avoir été apporté en Occident |>ar on aoi*
ne, Léonard de Pbtoie, qui Hutitab 1k
la puissance et de la sagesse de Dieu ; 1
l'apporta le premier de Macédoine à FW>*
rence, et le remit a Côme de Médicb qâ
le fit traduire par Plein. La premicrréd»>
tion du texte grec est due à Adrien Tov^
neboeuf (Tumebus) , qui le pabtia avec
la traduction |de Marsile Ficin , Parii,
1554,in-4«. A-d.
On en possède une tradoction fraa-
çaise presque aussi ancienne : Deux ù^
près de Mercure TVisrnégtste, tun de k
puissance et sapience de Dieu, tautn
de la ifolonté de Dieu , trad. par G. tb
Preau, Paris , 1557, ou mène 154f, ia*
8^. Plus tard , parurent Le Pymmmder^
trad, et eomm,, par Fr. de Foyx de Caa-
dale, Bordeaux, 1574, m-8^, et 1579,
in-fol. , et Trois anciens traités de la
philosophie naturelle: 1° Les septrhur
pitres dorés, etc., par Hermès Tnsme^
giste , etc. , trad. par G. Joly et F. Hab«i,
Paris , 1636, tn-8^ D'autres tradnctîoei
sont en latin et en anglais. S.
HERMÈS (GEoacKs), fbndatcar, as
sein du catholicbme allemand, d'est
école nouvelle qui compte de nomhmci
partisans dans tout leclergé dcaétats pnsi-
siens, naquit le 33 avril 1775, à Drcycr»
walde , peth village situé dans les bndci
de l'ancienne principauté de Mnmier , à
S lienes du Rhin. Sei parents, paavrei,
mab honnêtes paysans, n'avaient d'antiv
ambition pour leur fib que de le voàr um
thématiques, c'esl-a-dite ^t V^V%V AfA\Vs«*«s^îà.'n!t\ft^«».^ts5^^^ hû
planète». U tfw !•«• ^^ ^^ ^ >À-\Niû«t^^wûk>fcOtt^^\taDte^^Vîi*.
HER
(748.)
HEa
({iié en lui du tal«iil, les décida à
ni fiûre embrasser la carrière des études,
!t il se chargea lui-même de lui donner
"iBStraclion nécessaire pour qu^il put en-
aa gymnase de la vÛle voisine. Là, le
Hermès montra un grand penchant
MMur la dialectique et pour les mathéma-
kfiies. La vie monotone d*un pays de
nndes contribua sans doute à faire pren-
Ire cette direction à son esprit , en agis-
mnt peu sur son imagination. En 1793,
il passa à Facadémie de Munster pour
temûoer ses études préparatoires. Son
BSprit raisonneur et philosophique s'exer*
{uîl dès lors perpétuellement sur les idées
de I>iea, de révélation, d^immortalité ; la
■mple foi n*était plus pour lui une suf-
finote base de ces vérités. Le vif intérêt
qae ces questions lui inspiraient le dé-
Icrmina a embrasser la théologie; car
c'csl d'elle qu'il devait attendre la s •
tÎDO de ses doutes. D espérait tro
cette solution dans les le^ns de ses ] >•
fe8sean;maisqueb furent son étonnei t
et sa douleur lorsqu'il entendit oeux< ,
pas entrer dans Fexamen des pr
de l'existenoe de Dieu, mais condam-
la seule idée de demander des preu-
de csette existence ! Les livres de théo-
logie qu'il put se procurer ne lui offrirent
pas davantage de quoi satisfaire les be-
soins de son esprit. Dès lors, réduit à ses
propres moyens, il n'en mit que plus
d'ardeur à recherdier cette certitude dont
tait le besoin , et qui , en matière
il
leligieuse, est le premier des biens pour
tous les hommes. U résolut de ne rien
admettre comme certain que ce qu'il
aurait trouvé tel avec l'unique secours
de sa raison, et de manière qu'il ne pour-
rait plus le révoquer en doute. C'était
£ûre abstraction de tout ce qu'il avait
appris, de tout ce qu'il croyait ou devait
croire, et se mettre à la recherche d'un
premier principe qui lui servit de point
de départ pour arriver , par l'enchaine-
ment successif des &its et des idées, à
quelque résultat cer^tain sur l'existence
de Dieu et sur toutes les vérités religieu-
aes qui s'y rattachent. Il s'agissait donc
de se créer un système è lai : l'étude de
la philosophie, surtout celle des systè-
mes de Kant et de Fichte, y avait pré-
pmrésoa esprii, U y tnrêÙb^ Afec iw
zèle et une application qui surmontaient
tout obstacle, tant que dura le cours de
ses études théologiques , et il ne diioon-
tinua point de s'occuper du problème
auquel sa vie était consacrée , lorsque ,
après avoir reçu les ordres, il fut nommé
professeur au gymnase de Munster (en
1798).
Le premier fruit de ses travaux fut un
écrit où il essaya de rendre compte de ses
Btcherckes sur la vérité intérieure du
ckristiauisme (1805) , et oà il ébaucha
les premiers traits de son système. Deux
années après (1807), Hermès fut appelé
a la chaire dogmatique, à la faculté de
théologie de Munster. Ses leçons enlevè-
rent les suffrages de tous ses auditeurs,
qu'entraînait son élocution claire et pré-
cise et la force de raisonnement avec la-
quelle, en partant de la première et de
la plus simple notion que fournit l'esprit
humain , il procédait de vérité en vérité
à travers tous les labyrinthes du doute,
pour construire, uniquement avec le se-
cours de la raison, l'édifice complet de la
doctrine de l'église catholique. Cette mé-
thode anal3rtique lui paraissait seule pro-
pre a conduire au but. Rien en théologie,
dit-il, n'est plus contraire aux besoins de
la science que de vouloir imposer par au-
torité et traiter comme une simple af-
faire de mémoire les vérités qu'il 6iut
au contraire faire trouver à l'esprit lui-
même, si elles doivent lui paraiire évi-
dentes.
Tel était le bat de son enseignement,
et c'était aussi celui de l'ouvrage dont il
fit paraître le premier volume en 1819,
sous le titre à^IntroduetioR philosophie
que à la théologie chrétienne catholique.
La même année encore, il fut appelé à
l'université de Bonn, récemment fondée,
pour y occuper la même chaire qu'à
Munster. Un égal succès y couronna son
enseignement. Cependant Hermès s'oc-
cupait sans relâche de la suite de son ou-
vrage, qui devait embrasser tout l'en-
semble de la théologie systématique. Mais
bientôt des maladies vinrent interrompre
un travail qui épuisait ses forces par les
longues veilles qu'il lui imposait. Le se-
eond volume , ou la première partie de
Vlntroduclian poiiCcvc^^T^VtA V%M\
ce Cul «aiUKuttNpwi^»\\À^dQctw « b^^ax
HËR
(744)
HER
qa^il eàt terminé roantge, Hermès mou*
mt 9 le 36 mai 1881. Uo de ses disciples,
M* Achlerfeldty professeurs Bonn, com-
mença en 1834 la publication delà Dog*
matique chrétienne catholique d*Uer-
mè^ mais les événements qui survinrent
Tinterrompirent avant qu^elle fût ache-
vée : il n'en parut que deux volumes et
une partie du troisième.
Le problème qu'Hermès s'est posé
dans ces différents ouvrages, était d'exa-
miner s'il est possible de démontrer d'une
manière sûre la vérité du christianisme
comme révélation divine. Mais pour ar-
river à ce but, il fallait avant tout se ren-
<lre compte si, en général, on pouvait dé-
montrer avec certitude la vérité et la
réalité d'une chose quelconque. A cet
effet, il fixe d'abord l'idée de la vérité, et
il recherche ensuite les différentes voies
qui peuvent conduire à déterminer avec
certitude la vérité de nos jugements et de
nos connaissances; il trouve finalement
qu'il n'y en a que deux : 1* la raison
théorique, en tant qu'elle nous force
à tenir pour vrai un jugement qujB nous
portons, et 3® la raison pratique, qui
nous conduit, avec nécessité, à admet-
tre la vérité de ce jugement. Ces princi-
pes posés, il s'agissait d'en 6iire l'ap-
plication pour voir si, par ces deux che-
mins, la raison peut nous donner la cer-
titude de l'existence et des attributions
de Dieu, et celle de la réalité , de la vé-
rité, d'une révélation divine et surnatu-
relle. Après avoir résolu ces questions ,
qui font le sujet de V introduction phito^
4ophiquey Hermès passe è Vintroduction
positîpe qui a pour but de prouver que
nous possédons cette révélation divine
dans la doctrine chrétienne catholique.
C'est ce qu'il se proposait de faire en éta-
blissant, par des preuves tant hbtoriques
que théoriques, la vérité extérieure et la
vérité intérieure des sources de cette doc-
trine, de la Bible, de la tradition, et du
ministère infaillible de l'Église. Mais il
ne put achever qu'une petite partie de
cette tâche qui devait aboutir a prouver
finalement , d'une manière irrécusable ,
la vérité exclusive du christianisme ca-
tholique. Le bat, eu&a, deUDognuil/qntf
ilytiqne, à TexaiMo de 1» trente ci-
térieure et intérieure des dogmes dt Vt»
glise romaine.
Arriver à la foi par le moyen delarv-
son , tel est donc le principe fondamcaïaj
du système d'Hermèa. Son point étàtfm
c'est le doute : faire abstraction de teel,
pour parvenir à n'admettre et À ne kair
pour vrai que ce qu'il peut pitmvcr aw
une certitude fondée sur lea lois
de l'esprit humain, voilà le
lequel il a voulu arrivera In
de la doctrine catholique. In aeni qai
lui parût praticable. Mais oatte miihoili
du professeur de Bonn n'est point eâk
de l'Église, qui, partant de rantnrilé é-
vine et se fondant sur elle« impose la foi,
une foi aveugle et absolue ; elle n'neoorét
pas a la raison le droit on le pouvoir ds
sanctionner ses dogmes *• Dana le catho-
licisme il n'y a de science qne par la foi**;
et cette foi ne repose qne snr Tanioriie
de l'Église^. Hermès, il est vrai, ne in-
fuse pas de se soumettra à cette aniarilé,
mais il veut préalablement In prouver s
ses propres yeux ; et, pour lelnira, il choi-
sit, comme point de départ, nnseeptia»-
meahsolu.L'ÉglisepouvaitHelle permettre
que^ sous le prétexte de coneoiider loa
autorité, on commençât par la réiogatr
en doute, par la récuser, poor ne lecoe-
naître d'abord d'antra aniorité qne edic
de la raison?
Cependant la lutte ne devint vive qeV
près la mort du fondateur de Téoslr,
et encore n'obtint-elle nne impottaa»
réelle que lorsque les enncmêa de tàer*
mésiamisme eurent réussi à y mâler !•
Saint-Siège lui-même. Ce lui en ISli
qu'un bref du pape rini condamner le
principes d'Hermès et mettra sm se-
vrages à V index, La bulle reproche so
professeur allemand de s*élre laie» ca-
traloer dans la voie ténèbre née de Fcr^
d'Hermès était de |Hrocèd«r,\ou^crai%%>i\ ^^uJ«rà»i
moyen de U rMwm» «fc î«tVi^«*^^«^\^»^«*^^
(*) Dnu , cMi jmuà bm irtrfjyg, mm dÎMM /••
ilicMi êcnUmmém, wr— f— ffiia— «t «aaMa pr>
^uirtmdmm mohis ^rof «Mil, êêd immmÊtmèétm/étm.
(CatocbiMB. roMan. P. II, c ii , fmmêL 1.)
(**) Mxiterim f •« im MactJ Ott Mtthtm mat
•en'.... émimrmUim €ii*^, mtmg JUê
iilmUrmtm» mm uUà rtiêÊukmi cm
g§r€ poitL (Ibid. c. X, f . tS).
(^^ Cfo vfTw Mvmtgttim mm
HER
(746)
HER
leur, eo fiÛMnl da doute U btae de toute
Diéditation théolof;ique, et en érigeant en
principe que U raison est la règle suprè-
ne. Tunique moyen par lequel Thonime
poiase acquérir la connaissance des vérités
■imaturelles. Le bref énumère ensuite
BDOore une série d'erreurs de détail con«
lenues dans les écrits d'Hermès, sans du
reste déterminer explicitement en quoi
eoDsistaient cet erreurs qu^il se borne à
signaler et à condamner*.
Cette bulle était comme un coup de
ibu<ire qui brille dans un ciel serein. Les
Hermésiens qui , à l'exemple de leur maî-
tre, «Taient cruserrir l'Église en la défen-
dant avec les armes de la raison, n'avaient
pas même songé a la possibilité d'une tdle
condanmation. Ils avaient soutenu leur
système avec force et courage; le nombre
de ses partisans parmi tout le clergé de
la Prusse croissait de jour en jour; des
disciples sortis de la nouvelle école occu-
paient la plupart des chaires dans les fa*
cultes et les séminaires catholiques du
royaume; plusieurs évèques étaient favo-
rables au parti : il ne lui manquait plus
que de répandre encore ses principes dans
ks autres états de l'Allemagne, où jus-
qu'alors ib avaient trouvé peu de reten-
tissement.
Les Hermésiens, représentés par les
c:befs de l'école , prirent le parti de se
soumettre au bref et promirent de renon-
<3er à l'usage des livres condamnés. Mais
en même temps ib crurent pouvoir de-
mander au Saint-Siège des éclaircisse-
ments sur les doctrines qu'il réprouvait,
puisque d'un côté , dans la bulle , l'on
avait attribué à leur maître des doctrines
qu'aucun de ses disciples ne lui avait en-
core connues, et que, par conséquent, il
fallait que ses livres eussent été mal com-
pris à Rome ; et puisque, de l'autre, il leur
paraissait impossible que la condamna-
tion s'étendît sur tout ce que contenaient
lesouvnges d'Hermès, qui renfermaient
tous ka dogmes mêmes de l'Église. Il fallait
(*)!!• para depoit no vol a me intitiilé : DU
Hêrmetitehm Lthnm in Bnug aufdU pœptdiehê
TêrurÛuilMHg dênelbên urhu»dlieh dargtsUUt ,
x837, daiu lequel , poor cheqoe erreor qne le
bref reprodie à Hernèt, on donne det patMget
tirée de tes oovragee. Mais Ponrrage étant ano-
donc, disaient-ils, qu'on signalât expres-
sément ce qu'on en repoussait, afin qvfil
n'y eût aucune incertitude à cet é^urd
parmi ceux qui avaient adhéré à ces doc-
trines. En d'autres termes, on voulait ob-
tenir la révision du procès d'Hermès, ou
du moins une déclaration explicite de
toutes les erreurs que la cour de Rome
lui reprochait.
Sur ces entrefaites, un nouvel arche-
vêque, M. Droste de Vischering , monta
sur le siège de Cologne, et prit aussitôt
des mesures énergiques pour combattre
et étouffer l'hermésianisme dans son dio-
cèse. Il adressa au clergé de la rille de Bonn
une instruction pour agir en ce sens par
la voie du confessionnal; il publia dix-
huit thèses dirigées contre la doctrine ré-
prouvée, et exigea que tous les prêtres
de son ressort y souscrivissent; enfin il
refusa de donner , pour le semestre aca-
démique qui allait commencer (Pâques
1887), son approbation à aucun cours
annoncé par les professeurs hermésiens
de la faculté de théologie de Bonn , et il
défendit en même temps aux étudiants
logés dans le pensionnat théologique at-
taché à cette faculté de firéquenter ces
cours. Mais ces rigueurs ne firent que
compliquer l'état des affaires; le gouver-
nement prussien jugea que l'archevêque
avait outrepassé ses droits et riolé ceux
de l'état : il annula ces mesures, et, d'au-
tres griefs encore étant tenus se joindre
à celui-ci, le roi crut devoir s'assurer de
la personne de M. de Droste et l'écarter
de l'administration de son diocèse. Fojr.
YiSGHEaiHG et GaiGOiax XVI.
Les Hermésiens, de leur côté, ne res-
tèrent pas inactifs. Deux d'entre eux, les
professeurs Braun et Elvenich, allèrent à
Rome pour chercher à obtenir un nouvel
examen des ouvrages d'Hermès; mais ils
trouvèrent le Saint-Siège inexorable. Ib
demandèrent qu'on leur donnât du moins
les moyens de se purger eux-mêmes des
soupçons qui s'étaient élevés contre leur
orthodoxie en leur proposant une pro-
fession de foi qui énonçât la doctrine de
l'Église sur les points condamnés , pour
qu'ib pussent y souscrire : on refusa. Us
essayèrent un dernier moyen, et rédigè-
rent eiix.-mêiD!ttunA \iâ\<^ y^^*"^^'^'SF^^^^
■vaM,noDf ne pooron* dire loiqo a qoel degré I , • s ^ * x^«. ^.^
HttiVmprmmam dmidé^ de la coor de Rome. \ q?» ^ P«Ç^ «)^ xaf^^w» WkVwt t*«*
HER
(746)
HER
pondît que raflaire était jugée, et que
pour être justifiés, ils n^avaient qu'à se
•oumettre purement et simplement à ce
jugement. C'était trop exiger. Les Her*
mésiens, tout en déclarant condamner
les doctrines que le pape avait condam*
nées, nièrent obstinément que ces doc*
trines appartinssent à leur maître, et voilà
où en est maintenant la question touchant
rhermésUnisme.
U existe un grand nombre d'écrits sur
ce débat théologique fort curieux, et qui
en rappelle un autre entre l'évéque ac-
tuel dis Strasbourg et l'un des prêtres de
Sun diocèse, avec cette différence toute*
Ibis que là c'était l'évéque qui revendi-
quait les droits de la raison, et l'homme
à système qui refusait de les reconnaître.
Outre les ouvrages qu'on a cités dans le
cours de cet article, nous signalerons lea
suivants comme les plus importants dans
cette affaire : la biographie d'Hermès, par
le prof. Esser, intitulée : Dcmkschrijt
au/ G, Hermès j 1883; plusieurs articles
dans le journal herm^ien Zeitschrift
fur Phiiosophie und kathoUsehe Theo^
logiCy publié par cinq professeurs de
l'université de Bonn; EÏvenich, Aeta
Uermesiana^ 1886; Braun et EÏvenich ;
Acia Romanay 1888; enfin un article
très intéressant et fait en connaissance
de cause, VHermésiamsmey a paru dans
le Semeur y journal religieux, t. Vil,
ï^ 14. En. C-z.
HERMÉSIAlllSME,i>or. l'art, pré.
cèdent.
HERMÉTIQUE (scishcb). C'était
un des noms de l'alchimie (voy.) qui
avait pour principal objet la recherche
de la pierre philosophale, ou le secret de
la transmutation des métaux en or. L'al-
chimie a été appelée science hermétique,
parce qu'on la supposait originaire d'E-
gypte, et l'on prétendait que les pré-
ceptes en étaient tracés sur les oolounes
d'Hermès. Hermès Trismégiste (voy.)
passa donc pour l'auteur de cette science,
comme de tant d'autres dont on lui fai-
sait hooneur. On lui attribuait un grand
nombre d'ouvrages d'alchimie et de ma-
gie, et il nous est parvenu sous son nom
quelques traités relatifs à ces matières. En
voici les titres : Les sept sceaux itHer^
met TrùméguHj en UUn > La Tubk d'é-
meraudey recette d^Herièa poof kiiedt
l'or, trouvée par Sara, femme cTAbra^a
dans le tombeau d'Hermès, mr k ment
Hébron; Teintures ckimiqmes; on traité
sur les vertus magiques et -*^r^tff ém
pierres précieuses, des phuitea et desani»
maux. Quelques-uns de ces livres parais-
sent avoir été traduits de Parabe^ dans Is
cours du moyen-âge.
Nous croyons superAa de
dre davantage ici; b
ouvrages de Conring (De henmeL
cin. libr. if^, Helmstedt, 1 669, Ui-4*) cC
de Lenglet du Fresnoy ( Histoire de k
phiiosophie hentiétiqueJLa Haye, 1 743\
ainsi qu'aux mots Mâon , sciences Oc>
GULTBS et ÀLCHIMIB , CtC A-D.
HERMINE (musêela herminem^ \^\
mammifère du genre putois (voy.X, r^
marqnable par la beauté, la finesse et b
douceur de son pelage d'hiter qui est en-
tièrement blanc, à l'exeepcion de Textré»
mité de la queue qui reste ooir en toels
saison. C'est un exemple à ajouter à quel-
ques autres, du peu d'influence qn'excrte
le froid sur cette dernière conlëttr ches
les animaux. L'hermine, eo été, se mmmm
roselet; on dirait une autre espèce. Ea
effet, le corps est alors brun, sauf le vca-
tre qui est jaune clair et la mâdwwrs in*
férieure qui est blanche. L'hennioe hs-
bite les parties septentrionales du ooe-
veau, mais surtout de l'ancien continent,
qui la possè<le aussi dans ses régions tem-
pérées. Son corpsest long de neof ponces
six lignes, non compris la q«>eue, qai
peut en avoir trois et demi. Ses BMcun
sont fort sanguinaires. Elle vit ordinst*
rement de souris, de rats, de mnlo(^ ds
taupes et d'oeufs qu*elle va dénicher «ar
les arbres. Elle approche rareoMnt, dit*
on, des maisons, et s*attaqne alors aux ba-
bitanlB des basses-cours et des coloaihîcr».
Elle ne tombe pas l'hiver en léthargie.
On sait que son pelage, très recherché
comme fourrure, est un
meroe important et fort cher. Il est d*
tant plus blanc qu'il vient d'un pays plus
froid. C. L-a.
On sait que l'hermine sert ponr les
manteaux royaux, pour ceux des princes
et des grands dignitaires dans divers pays;
les pain de France portaient , a%aat la
révobuîoadeiaSO^k
UER
(747)
HER
dans let grandes oocasiont. L'hermine fi-
gure aussi dans les armoiries, et spéciale-
ment dans oelle de l'ancienne proYince
de Bretagne , comme dans celles de ses
smciens dacs. S.
HERMIONE , fille de Mars et d'A-
plirodite et femme de Cadmos, comme il a
été dit à 1'art.HAaMoifix; car lesdeux noms
désignent la même personne. Si nous en
parlons id, c'est pour dire un mot du col-
lier d'Hermione , funeste présent de noces
àt la déesse à sa fille, ou, suivant d'autres
auteurs, de Vulcain, mari outragé qui
▼oulut se senrir de ce don fatal pour
▼ouer à d'étemeb malheurs le fruit adul-
tère des amours de son épouse et de Mars.
Le sort infortuné qui poursuivit Her*
mione s'attacha aussi aux autres posses-
seurs de ce magnifique collier tant envié,
et pour lesqueb il était comme un gage
assuré de malheurs. Sémélé et Argée res-
sentirent les effets de sa pernicieuse vertu ;
il séduisit ensuite Ériphyle à laquelle Po-
l3mice l'avait offert, et causa la mort du
devin Amphiaraûs, et, par suite, le par-
ricide d'Alcméon (110^. ces noms) qui tua
Ériphjfle. Suspendu, plus tard, au temple
de Minerve à Delphes, il n'avait rien per-
du de sa dangereuse puissance : le tyran
Pbayllus, voulant séduire la femme d'A-
riston, général des Thessaliens de l'OEta,
s'empara de ce joyau pour en faire pré-
li à son amante, qui avait mis ses fa*
à ce prix; mais bientôt son fib,
tombé en démence, mit le feu à la mai-
aoo où elle se trouvait et avec laquelle
elle fut réduite en cendres. X.
HERMIONE, iH>r. HsLiNE et Mii«
HERMIONS et HERMONDOU*
IWS. Pline et Tacite ont appelé du nom
de Hermiofu ou Herminans les peuples
de la Germanie centrale, doUt, suivant le
premier de ces auteurs , les Suèves , les
Hermondoures, les Celtes et les Chérus-
ques faisaient partie. Les Hermondoures
en particulier necommencèrent à être con-
nus des Romains que peu d'années seule-
ment avant J.-C. L'histoire fait ensuite
mention d'eux à différentes époques :
l'an 19 de J.-G. , où ils chassèrent le
prince des Goths, Catualda, qui s'était
imposé comme maître aux Marcomans en
Bohémcy l'an ôl ^ où ils combattirent
▼icioriensement le roi des Quades, Van«*
nius, qui, d'accord avec les Romaiasy
voulait fonder un royaume indépendaat
des Suèves, entre les fleuves de March ci
de Waag; l'an 68, lorsqu'ils eurent des
contestations à cause des salines sur la
Saale de Franconie; enfin l'an 1 53, lors-
qu'ib combattirent les Romains dans la
guerre des Maroomans. Depuis ce temps,
leur nom disparait. Cependant M. Man-
nert a rendu probable l'opinion, qu'à
partir de cette époque ils abandonnèrent
les deux premières syllabes de leur nom,
pour s'appeler Doutes [Thurones) ou
Thuringiens. C L,
HERMITE, HERMITA6E, voy.
EaMrrB, Ermitagb.
HERMOQËNE, nom d'un architecte
ancien célèbre qui perfectionna l'ordre
ionique et rédigea des ouvrages sur cet
objet. C'est aussi le nom d'un philosophe
africain du second siècle de J.-C. dont
Tertullien a réfuté Vhérésie qui fut adop-
tée par les Hermogéniens, et suivant U*
quelle la matière serait, comme Dieu, éter-
nelle. Enfin, l'auteur du Codex Hermo^
genianus^ et de plusieurs autres ouvrages
de droit dont le Digeste nous a conservé
des fragments, s'appelait également Her-
mogène et vécut vers l'an 336 de J.-C. X.
HERNIE. La hernie consiste dans le
déplacement d'un viscère ou organe in-
térieur qui, sortant de la cavité qu'il
occupe , par une ouverture naturelle ou
accidentelle, vient faire saillie au dehors.
Ainsi , à la suite d'une plaie de la tête ou
d'une carie des os du crâne , une por-
tion du cerveau se montre à l'extérieur ;
de même, l'œil peut être poussé en avant
par une tumeur développée au fond de
l'orbite; de même aussi, Tutérus peut
descendre et former une saillie visible
au dehors, et le poumon, dans quel-
ques circonstances, sort, partiellement au
moins , de la cavité qui le contient. Bfais
le nom de hernie^ que, dans le mon-
de, on remplace presque toujours par
celui de descente ^ et plus exactement
peut-être par le mot à^ effort ^ s'applique
plus spécialement à des tumeurs formées
par le déplacement des viscères contenus
dans l'abdomen, et à leur sortie, soit
par des canaux qui donnent passage à des
Taisaeauz ou à des oerlsy soit par dei
HËK
(748)
HER
écartementi , des éraillements, et même
dei déchirures des muscles qui forment
lii parou du bas-Tentre , mais toujours
sDUsIapeau.
Les hernies sont infiniment plus com-
munes chez les hommes que chez les
femmes y qui sont §;énéralement soustrai-
tes aux traraux pénibles et entraînant
de grandes contractions musculaires.
Bien quelles puissent paraître à tontes
les époques de la yie , on est plus par-
ticulièrement exposé aux hernies dans
Fenfance , dans la jeunesse, et vers la fin
de l'âge adulte. Les personnes qui se li-
Trent à des professions fatigantes, ou qui,
par de vaines bravades, font de grands
efforts, y sont plus particulièrement ex-
posées. On obsô^ve fréquemment des her-
nies chez les nouveau- nés, sans qu'on
puisse s'expliquer l'origine de ces affec-
tions congéniales; mais le plus souvent
elles sont acquises et succèdent à des
pressions, à des coups , des chutes , des
efforts violents qui , poussant les viscères
dans les ouvertures susceptibles de leur
donner passage , les dilatent d'une ma-
nière plus ou moins complète et rapide.
Tous les points du bas-ventre , même
sa paroi supérieure, peuvent donner pas-
sage à des tumeurs de ce genre. On cite
des cas, rares à la vérité, dans lesquels
la plus grande partie des viscères ab-
dominaux a fait en quelque sorte ir-
ruption dans la poitrine, à travers le
diaphragme. Plus ordinairement les her-
nies se manifestent à la partie anté-
rieure et inférieure de l'abdomen , région
ou les parois minces et fibreuses sont
percées d'ouvertures par lesquelles pas-
sent des vaisseaux , des nerfs , des liga-
ments, et qui présentent moins de résis-
tance que les autres points de la cavité.
Les points où se montrent le plus souvent
les hernies sont l'aine, le pli de la cuisse,
le nombril , la ligne blanche , la partie
interne et supérieure de la cuisse, sa par-
tie supérieure et postérieure, le vagin
chez la femme, et le péri née chez l'homme.
]>es noms bizarres et trop variés pour
être vraiment signiBcatifs ont été don-
nés anx honies suivant les régions qu'elles
occupent, la forme q^'eV\<ft affectent et
nom de hubonocèU donné à ce qu'on ap>
pelle aujourd'hui hernie imguimale; cefan
à^omphaiocèle ou exomphaie^ par le-
quel on désigne la hernie qaî sort par
l'ouverture du nombril ; ceux é^emêFrfy-
cèle et ^épiphcèie qui font connaître
la présence de l'intestin on de l'épiplooa
dans la tumeur*. On appelait ém non
pittoresque et d'ailleurs exact cT^penim-
tion l'écartement des fibres de k ligac
blanche, sorte de couture nponévrociqnt
s'étendant du crenx de l'estomac jnsqnlni
bas-ventre, écartement par lequel tons In
intestins ont pu s'échapper ipielqnclbis.
Tous les viscères contenus dans TalH
domen, excepté le dnodênnin, le pan-
créas et les reins , peuvent oontrifancr a
la formation des hernies; mais tons ne st
déplacent pas avec la même iacîUté. Les
intestins grêles et l'épiploon , espèce ds
prolongement graisseux et membrancm,
sont les parties qui , dans la grande an-
jorité des cas, forment lea tnmenrs hcr^
niaires.
Voici comment se fait nne hernie. A
la suite d'un effort violent, et dans Icqad
tous les viscères se trouvent coaspriaés
en tous sens par la contraction ainmlta*
née des muscles qui forment les peroîi
abdominales, une portion d'intestin oa
d'épiploon s'engage dans une onvcrton
qu'elle commence à dilater un pea; àt
nouveaux efforts agrandissent l'orifice
et y poussent une plus grande masK et
parties molles; et si l'acddent a lica,
comme cela se voit trop souvent, dna
des gens peu soigneux de leur santé , oa
ne peut dire à quel point s*arrêtera le
désordre. D'abord les parties mobiles sor>
tent et rentrent librement; nuùs, pfan
tard , elles contractent des adhérencm
soit entre elles, soit avec les parois de
sac : la hernie derient alors Irrédnctible,
c'est-a-dire qu'elle ne peut plus rentrer;
et lorsqu'à cela viennent se joindre des
obstacles à la circulation des matières ,
des accidents graves se manifestent.
Le plus ordinairement, les hernies st
développent lentement et par degrés,
(') Le pr«mi«r de cm den bmm mI
lequel le» Grert détigmaieat raffecûsa qse !«•
^Qm»\«ft «^i^lèrvat AeniM. U •• coapeif éc
lei parties qu'elles penvenl conVenÀt àua \ ^4^t^^«B,^^x%, vf«KM»«fiL^^ 4% f^^»^» «"«^
Jeur catilé. Noua dicrm tau% w.\m\% \ x>*^^ '^
HER
(749)
HER
sans mémo que les malades en aient la
conscience ; quelquefois cependant on les
Yoit survenir tout d^un coup, et attein-
dre de suite un assez haut degré de dé-
Ycloppement. On reconnaît un commen-
cement de hernie, lorsqu^en plaçant les
doigts sur l'un des points où elles ont
coutume de se former, et en faisant tous-
ser les malades, on sent une impulsion
plus ou moins manifeste et une tumeur
qui sort et rentre suivant la position.
D'abord la hernie a peu de volume; mais
lorsqu'elle n'est pas réduite et contenue,
elles'accroit rapidement et finit par ame-
ner des coliques et des douleurs. De la
grosseur d'une noisette, ces tumeurs peu-
vent aller (tant est grande l'ignorance et
l'incurie de quelques personnes !) jusqu'à
celle des deux poings et même de la tête
d'un adulte. On a vu des hernies de la
ligne blanche ( éventrations ) contenir
dans leur cavité la totalité des organes
abdominaux, et former une sorte de sac
tombant jusque sur les genoux.
Une fois développée, la hernie pré-
sente une tumeur plus ou moins volu-
mineuse, sur la nature de laquelle le
nége qu'elle occupe fournit déjà un do-
cument utile, mais non suffisant pour
faire éviter de la confondre avec des ané-
vrysmes ou des abcès développés dans
les mêmes localités. Elle est indolente,
sans changement de couleur à la peau ,
qui conserve sa mobilité et la faculté
d'être soulevée; elle est d'ailleurs immo-
bile à sa base, mais elle rentre d'elle-
même ou sous la plus légère pression
quand le malade est couché , pour repa-
nitre quand il se lève de nouveau. Quand
la hernie est formée par l'intestin , la tu-
meur est arrondie, molle, globuleuse,
tendue, élastique; elle se réduit facile-
ment et fait entendre eu rentrant une
sorte de gargouillement : lorsqu'au con-
traire elle est formée par l'épiploon , elle
est molle , pâteuse, inégale; elle rentre
lentement et sans bruit. Il importe, dans
la pratique, de bien distinguer les hernies
entre elles, et surtout de les isoler des
affections avec lesquelles elles peuvent
être confondues.
L'anatomie pathologique montre que
les parties hemiées contractent souvent
des adhérences entre elles ou avec les
parois du sac , à la suite d'inflammation»
(voy.) auxquelles succèdent quelquelwa
des épanchemenU. Elle fait voir aussi qae
le sac est formé par le péritoine qui form»
un rétrécissement appelé collet , et qui
est recouvert d'une couche de tissu cel-
lulaire ; la peau en forme la dernière en-
veloppe.
Une hernie, considérée en elle-même,
n'est pas une maladie grave , et l'on voit
des personnes qui en sont affectées, pous»
ser très loin leur carrière. Lorsque , dès
son apparition, elle est réduite et main-
tenue au moyen d'un bandage {voy») ap-
proprié , elle constitue à peine une in-
commodité ; seulement il faut s'assujettir
à porter toujours l'appareil contentif,sous
peine de voir survenir de graves acci-
dents. Chez les jeunes sujets, on peut
espérer d'obtenir une guérison complète
par ce moyen , mais les adultes ne peu-
vent guère y compter. Dans ces derniers
temps, on a proposé pour la cure radi-
cale des hernies une opération qui con-
siste à provoquer dans les parois du canal
ou dans les bords de l'ouverture par où
sortent les parties , une inflammation
adhésive suivie de l'oblitération : ces ten-
tatives ont été suivies de succès. En gé-
néral, plus une hernie est ancienne, vo-
lumineuse et difficile à réduire, plus
elle doit inspirer d'inquiétude et récla-
mer de précaution.
Le danger des hernies de toute espèce
consiste dans leur étranglement^ accident
grave et qui, négligé, peut devenir mor^
tel. Le premier degré de l'étranglement
est Vengouenient, On peut le définir un
état dans lequel les parties comprises
dans la hernie sont comprimées au point
qu'elles ne peuvent plus être remises à
leur place et que le cours des matières
y est suspendu. Les causes de l'étrangle-
ment sont en général des efforts analogues
à ceux qui ont déterminé la hernie elle-
gpême : les symptômes sont faciles à re-
connaître. Lorsque, chez un individu
ayant une hernie, on observe une douleur
plus ou moins vive, et se rapportant à
l'ouverture par laquelle les parties sont
sorties de la cavité abdominale, quand
la tumeur est dure, teudue et doulou-
reuse , quand la ^eau doutelU «s1\«k»v^-
verle rou^vl, «X^^AaiTkdL^XvaxHvtT^v^KSk'OM»:-
itBn
(TM)
lIKft
iCmM des Tomissements fr^mt!i, on |
dot tant d'abord pemer qa'il v\htc un i
énn^ement. Cette préMinption bientôt |
« change en certitude m le milaiU' %otiiit
les matièrts fécales, «'Il sunieDi du ht*
qoet, une douleur très ijve dani t<iul le
vratra, avec dureté du pouls, lolf ii)f\-
linguible, vomisiementa dod inlrrmm-
pw et altération profonde des tr.-iiC'. A
cet état oragenz niccMe ud calnir pailjit
lorsque la hernie est réduite. Blnl''qiinnd
le malade n'iat paa secouni, on i<ili am-'i
venir un soulagement complet aii>iu«l ne
croit pas l'homme eipérimenté, (;ir cV^t
leprtaaged'une fin prochaine. Ai i!--! jh'IiiI
de retard dans l'emploi deï miivrii-- it'^
traitement! car quelques heures ■.uIIÎm'iiI
pour amener la mort. QuelquefLli i i-pm-
daot le malade échappe à cetic- (uiifv:if'
terminaison. La gangrène qni Irappc Iri
tumeur oDTre une roîeaua maliiM" cK-n-
tenaes et fait cesser l'étranglemi'nt ; iii:mj
c'est au prii d'une infirmité déiiDilIsntr,
à laquelle cependant l'art a irouv<^ le
noyen de remédier quelqnefals. l'oy.
Alto» C01TT«E ItÀTUBB.
L« trailemenl des hernies irni!«i!ili; n
les nfduire tout d'abord, c'est->i-(lire à
faire rentrerdatwIeTentrelesparlips qol
en sont sorties, et à maintenir iNxichi^p,
•Q mojen d'un bandage, l'ouvrrlure qui
leur a donné passage. Quand I» hernie
est récente, il est presque toujours licile
d'opérer la réduction. Pour cela, il ttiilii
de faire coucher le malade sur un phm
horizontal, la tête soutenue pat uti «rriU
1er, les cuisses et les jsmba IpRiTCMirni
fléchies, pour mettre les muscles du vi'ti tir
dans le plus grand reliihemeni |"wiW.\
et d'embrasser la tumeur a*ec la p.iinnr
de Ib main, en même temps que, swcc 1rs
doigta, on repousse peu à peu Im psrlies
hemiéesdans lica»it*dnhBs-ieriLri\ llii
éviter intanl que poauble tout cflôtt tw>
Iciit.
Dans l'étrang)enwnt,la Téditctîaa,qini-
que difficile , est possible encore , et des
succès vraiment inattendus ont eoBro— I
lu persévérance Intelligenle. Les baias
prolongés pendant plusieurs benro, ■!••
rciat lesquelles on exerçml dea lentatïvss
de réduction, la aaignée.leaémollient*, la
Ifliatifs , sont Ica moven* qu'on emploi*^
jtiuju'lccqa'uneévtdenteni
LV
dage provisoire que l'on doit j-eiupl:
au plus t&t par un bandage bien con<ir
qui doit être porté sans interru|>ti'>n. ■
peine d'accidents sérieui. On a dli >
raison qu'une personne affectée df I;
nie devait s« passer de chemin pi'
que de bandage.
Vtt personnes »R»c\t» 4e tttve
ÊTBiil* doivent, p»t »ou» \«» »«^«« ¥*-
•Ibto, «Hr««BW U libertt *» "««^
]ii^ration , que nous ne décrîroDs pas a
ililall et qui présente qnriqnes dïfEcnl-
UM, consiste i inciser le sac herniaire H
.> débrider, c'esl-i-dire à élargir, axe
lin bistouri boalonné, l'anncan, c'est-â-
djre l'orifice fibreux qui serrait les par-
II». Il devient alors eiti4men>ent fadk
'le replacer les intestins et tous les or-
f.ines qui peuvent être sortis; après qooi,
l'un panse la plaie qui, dans Ica coadî-
lions ordinaires , fuéril aisii facile-
ment. F. R.
ni^RO n-LÉAICDBE. Héro, >Nar
et belle prétrcase de Vénus, habitait Set-
I:is, Bui bords de l'Bellespout , du rùU
<t<i l'Europe. Léandre vivait dans Aby-
dns, sur II cAle d'Aùe. Il voit Hén s b
fi'le d'Adonis, s'enBamme 1 soa aimiti.
El nnl U«lAl goAlv, H (ood d'aatast
La lupréB* bonbcar ds pliin M d'fllv M^.
Or , pour aller voir sa «NlUvase . U
nuit il paNailàla nage TUdleapont, m-
ji t de 87Â pas. Un flambeau que la pré-
liesse tenait allumé sur U tour dirifiail
' ilte course aventureuse. Le* tcnis et l«
l'mpéle arrêtèrent CCS rendea~vouiamoa-
I i:ax, et, après sept jours d'attente. L'an-
dre impatient se jette daiu le* Ilots, bcaw
Jeur menace, et nage vers >oa amante.
Mais le flambeau, messager de \cnn),
''éteint sous la colère d'iùtle, et Léandir,
t-;;aré dans l'orage qui anuuac le» icnr-
lires et brise se forces, va périr sur la
I ive de Sestos. Héro ne peut survivre à
tu perte, et, se précipitant du hant de U
Sar la xi* i* Uiadrv t\\u «Wai npinr .
\ni^«k ttc V*ai la* «vpant.
^ fa»mfc'w**'"Jsaa t.tn-wtei. <'m«tBaa>
I Sar
HER
(tSl)
HElt
la mémoire et dans le cœur des écrÎTains :
âtraboDy Martial, Lucain , Silius, Stace ,
Pompooius Mêla, Servius, Antipater de
Macédoine , rappellent dans lenrs oavra«
ges cette doable mort si pathétique.
Des médailles ont aussi conservé cette
histoire touchante : celles de Caracalla
et d* Alexandre Sévère représentent Léan-
dre précédé d'un Amour , dont le flam*
beau diri^ le périlleux voyage. D'autres
médailles et camées montrent Léandre
sous les traits d'un beau jeune homme y
dont les floti amers mouillent la longue
chevelure.
Ce sujet gracieux devait encore de*
mander à la lyre des vers inspirés et de
douces larmes : plusieurs poètes Font
traité. Musée le Grammairien l'emporte
sur ses rivaux , bien que son poème, écrit
sur la fin du iv* siècle, se ressente un peu
de la décadence des lettres ; mais si quel-
quefois sa pensée ou son expression man-
que de naturel, le poème, en général, a,
dans le plan , de l'intérêt et de l'unité ;
dans la pensée de la grâce jointe à l'éner-
gie, dans le style de l'harmonie et la cou-
leur locale. Citons, pour seul exemple,
ce passage où la prétresse arrive dans le
temple de Vénus :
Aa sein da temple, Héro marche arec ma-
jesté,
La p odeur adoocit réeUt de m beenté :
Telle Phébé s'arance, et, timide conrrière.
Sons Targent de ton roile embellit sa carrière.
De toa Mia la rongear colore le satin :
Cest la roaeqal s^oo^re aoz baisers da matin ;
Mais on peindra les lis et la pourpre de Flore,
Sans peindre Tincarnat dont Héro se colore.
Vénos, ne vante pins tes orgoeilleax appas!
5à trois Grâces aaas cesse accompagnent tea
Chaque soaris d*Héro fait éclore une grice
Et tons les coeurs charmés snirent sa noble
traça.
A de plut bellea maint, non, jamait lea mor-
tels
I9e donnèrent le soin d^encenter tet autelt.
Mitsée inspira le gentil Bernard dans
les plus heureux détaib qui parent son
poème de Phrosine et Mélidor^ etLe-
franc de Pompignan lui doit le sujet
d'une tragédie lyrique en cinq actes. Les
savants La Porte du Tbeil et Gail Font
traduit en prose ; l'abbé de Coumand et
M. Denne- Baron l'ont imité en vers : le
travail de ce dernier l'emporte par l'été-
IPivee </a sff le et i'Iotérét des notes. Mail
il faut loajonrs en revenir à Musée loI*
même, parce qu'il a souvent conservé dioa
son poème un doux reflet de cette anti-
que lumière des arts, dont le flambeat
sacré, allumé par le dieu du goût, de<*
vrait brûler à jamais sur l'autel des Mu-
ses • M— LL— T.
HÉRODE, nom patronymique d'une
famille iduméenne qui enleva à celle des
Macchabées le gouvernement de la Pales-
tine, et dont plusieurs membres ont ac-
quis de la célébrité dans les temps qui
ont précédé ou suivi immédiatement la
naissance de Jésus-Christ.
Le premier et le plus illustre de tous
fut Héeodb le Grande second fils de cet
Antipater qui sut s'emparer d'une auto-
rité absolue sous le faible Hyrcan II. Ses
talents précoces et son audacieux courage
lui firent obtenir de son père , à l'âge de
16 ans, le gouvernement de la Galilée;
et il ne tarda pas à se montrer digne de
ce choix par la destruction d'une bande
formidable de brigands qui désol&it tous
les environs. Ce senrice ne put lui faire
pardonner par les Jui& son origine étran-
gère. Jaloux de sa gloire, ib osèrent l'ac-
cuser d'avoir soustrait au jugement du
sanhédrin les brigands qu'il avait vain-
cus; mais leurs plaintes ne purent lui
nuire : il obtint, au contraire, la Célésy-
rie et le pays de Samarie à la suite d'une
entrevue qu'il eut à Damas avec Sextus
César. La faveur de Cassius lui valut la
Syrie et le commandement supérieur de
l'armée et de la flotte. Quelque temps
après , un parti de mécontents ayant ap-
pelé Antîgone, neveu d'Uyrcan, et l'ayant
mis à sa tète , Ilérode marcha contre ce
compétiteur, le défit, et entra triomphant
dans Jérusalem , oà il fut re^u avec en-
thousiasme. Cependant, Cassius ayant
succombé et Marc-Antoine étant arrivé
en Bithynie, le sanhédrin crut le moment
favorable pourrenouvelerses accusation^
mais l'or et les caresses d'ilérode rendi-
rent le triumvir sottrd à toutes les plain-
tes. Une seconde teutative du parti pa-
trioteéchotia également contre la déclara-
tion formelle du faible Hyrcan lui-même,
que les princes iduméens étaient seuls ca-
pables de gouverner les J uils. Antoine ac*
HEU
(752)
HER
oôrÀ doQC à Hérode et à son frère elné
PbiMél U dignité de tétrarques^ et donna
ai premier la Jadée proprement dite.
Hérode I*' ne jouit pas longtemps du
.'epos que sa valeur et son habileté lui
avaient procuré. Antigone reparut sur la
scène et s*empara de Jérusalem avec le
secours des Parthes. Obligé de fuir, Hé-
rode se retira en Idumée, pub en Egypte,
d*où il partit pour Rome. Antoine l*y
reçut avec distinction et lui fit décerner
par le sénat le titre de roi. Il débarqua à
Ptolémais; un secours de deux légions ,
que lui accorda Antoine , lui permit de
réduire lei Galiléens révoltés , de battre
PappuSy lieutenant d' Antigone, et de re-
paraître devant les murs de Jérusalem ,
dont la reddition mit fin au pouvoir des
Asmonéens (yoy. BIâcchabées). Lorsque
la guerre éclata entre Octave et Antoine,
le roi de Judée resta fidèle à son protec-
teur; mais, après la bataille d*Actium,
il alla trouver le vainqueur, a Rhodes, et
lui avoua franchement ses rapports avec
son euneoii. Cette noble conduite lui va-
lut Tamitié d^Octave , qui lyouta à ses
états la Trachonite, FAuranite et la Ba-
tanée {voy, Palkstiice).
Libre alors de suivre son goût pour la
magnificence, il s^appliqua à donner à
son règne tout Féclat possible. Il récom-
pensa ses amis et ses partisans avec une
libéralité vraiment royale. Il fonda les
villes d*Hérodion , de Sébaste , de Césa-
rée, de Gabala , etc. ; il en ceignit d*au-
tres de murs; il les orna de temples, de
statues, de portiques, de théâtres. Si
ces embellissements portaient un cachet
étranger trop fortement empreint pour
plaire aux Juifs , Tédification d*un tem-
ple magnifique à Jérusalem était bien
propre à exciter leur enthousiasme, et
Tadmirable conduite d' Hérode , dans un
moment où la Judée était en proie à tou-
tes les horreurs de la famine et de la peste,
aurait dû les porter à lui savoir au moins
quelque gré de ses efforts pour gagner
leur affection.
Cependant les historiens de cette na-
tion peignent ce roi sous les couleurs
les plus sombres, et FÉvangile lui impute
Je massacre des Innocents. On ne peut
nier qu'il nVu commis desacX» At Vj-
fiiume, qu'il ne te soU soui\\4 mèm^ à* \ xo^H % KxwvÀt»..
plnsknrt crimes; doué de grandi la]
plein d'une ambition dévorante,
marché toujours droit à son but , u
laisser arrêter par des scrupules <l«
science. Mais la nature lui eût-elle d
un cœur plus tendre, les rudes expë
cet de sa jeunesse, les trahisons et la
ingraUtttde dont il vit payer ses biei
auraient seub suffi pour Tendon
pour remplir son âme de soupçon
qui prouve d'ailleurs qn^Hérode i
pas un monstre, comme on Ta trop
té , c'est Tamitié qui le liait à Kp
à Octave et à tant d'autres Romai
lustres ; car on ne peut admettre qo
térét seul ou la politique en aient
les ncMids. On ne doit pas oubliai
que le roi iduméen ne nous est guèr
nu que par les rédts des historîcH
En montant sur le trône , il ri
Doris, sa première femme , qui hi
donné un fib nommé Antipater,
épouser Mariamne, petite-fille di
can U, dont la beauté raviaaanli
ternie par un caractère ambitieux,
deux et jaloux . Il en eut trois fils, A
dre, Aristobule et Hérode : ced
mourut jeune encore à Rome. Ma
avait un frère, Aristobule, à qui
gnité de grand-prétre revenait de
mais Hérode, se souciant peu de i
Asmonéen revêtu d'une charge wm
portante, la donna à un hooMM
naissance obscure. Irritée de csttn
re commandée par la politique, A
dra , mère de Mariamne et d'AÎriil
envoya à Marc-Antoine les portE
ses deux enfants, en le priant de k
corder sa protection. Hérode am
dent de céder. Cepen<lant les ia
de la mère et la popularité du tt
bientôt excité ses craintes, il fit pi
crètement son beau- frère. Alexaodi
lut intéresser Cléopàtre à sa venf
mais les caresses de la reine d*ÉcS
qui la possession de la Judée ooi
beaucoup, furent impuissanf
rhabileté d*Hérode , dont Ti
sa femme était toujours au
en dépit de sa froideur envers M
heureusement C ypris, mère d'Biv
Salomé, sa sa*ur, réussirent à nih
\i\^ya&\^ eu Wv yarUnt des portra
X
(768)
HBR
Hérôde donna ordre, toriqu'il par-
pour Rhodes y de mettre à mort Ma-
nne s^il perdait la vie ; il ne voulait
qu'elle passât dans les bras d'un au-
époux. Son confident trahit son se-
Convaincu que des relations coupa-
avec sa femme lui avaient seules
cette audace, il les fit mourir tous
mais il en eut de si violents re-
mords qu'il en devint frénétique. Alexan-
^ étt et Aristobule, tous deux à la flear
^ de Pige , tous deux pleins de force et
^ ^orgueil , osèrent blâmer hautement la
^ conduite de leur père, qui crut sage
*• tion de rappeler Duris et Antipater, afin
'^ d^oir on rival à leur opposer. Circon-
* non par Antipater, il donna même,
' après de longues hésitations , l'ordre de
' liire périr les fils de Mariamne, et, du
"^ eooientement d'Auguste, déclara Anti-
* {«ter héritier du trône de Judée. Ce n'é-
* Utt pas assez pour satisfaire l'ambition
* «iéfflenirée de ce jeune monstre, qui our-
^ dit une conspiration contre son père;
^ tmia elle fut découverte. Antipater fut
^ iecé dans les fers et mis à mort à la suite
d'une vaine tentative de fuite. Hérode ne
iui survécut que de cinq jours. U avait
régné 37 ans.
Après la mort de Mariamne , il avait
^poiué une autre femme de même nom,
^ «gcoeasivement cinq autres, qui lui
avaient donné six fils, dont trois régnè-
iient : Archélaûs, roi de Judée, Hérode
Antipas, tétrarque de la Pérée et de la
Galilée, et Hérode Philippe, tétrarque
de la Gaulonite , de la Trachonite et de
laBatanée.
HiaoDE A&CHiLÀi7s montra d'abord
les dispositions les plus favorables pour
la nation juive ; mais une révolte l'obli-
gea à recourir aux moyens de rigueur ,
et la rébellion fut noyée dans des flots
de sang. Les Juifs portèrent leurs plain-
tes aux pieds de l'empereur Auguste,
qui dépouilla Archélaûs du titre de roi,
et loi donna celui à^ethnarque. Plein de 1
ressentiment contre ses sujets, Archélaûs
ae permit différents actes arbitraires et
tyranniques qui motivèrent de nouvelles
plaintes. Auguste l'exhoru à revenir à la
justice, et, irrité de la réponse qu'il en
reçut, il l'exila dans les Gaules, à Vienne,
où il termloM sa vie.
J^fcjrclop. d. G. d. M, Tome XHT.
Mécontent du testament de i6ft pèf«^
Héaonx Ahtipas se rendit à Rome, par
les conseils de sa tante Salomé, pour
faire valoir ses droits à la couronne. Mais
tout ce qu'il obtint ce fut qu'Auguste ne
donnât à Archélaûs que le titre d'ethnar-
que au lieu de celui de roi , sans dimi-
nuer en rien, du reste, Fétendue de ses
possessions. Le sort d'Hérode Antipas ne
fut pas plus heureux que celui de son
frère aine. Mécontent de voir son neveu
Agrippa I*' revêtu par Caligula de ce titre
de roi qu'il ambitionnait sans pouvoir
l'obtenir, il s'embarqua pour Rome, à
l'instigation d'Hérodias, sa femme, si
connue pour avoir été cause de la mort
de saint Jean-BapUste; mais une accusa-
tion de son neveu le fit condamner à un
exil perpétuel , à Lyon. Il parvint à s'é-
chapper dans la suite, et alla mourir de
chagrin en Espagne. Sa femme avait cou-
rageusement partagé sa mauvaise fortune.
Antipas aimait la magnificence autant
que son père. Il bâtit Tibérias, entoura
de mursSepphoris et Béthavamphta, qu'il
appela Livias en l'honneur de la femme
d'Auguste. Les évangélistes, Josèphe et les
rabbins le peignent comme un débau-
ché, un tyran et un hypocrite, sans ta-
lent et sans énergie. C'est à son tribunal
que Ponce-Pilate, voulant se réconcilier
avec lui, crut devoir renvoyer Jésus.
HÉaoDE Philippe, le meilleur et le
plus modeste des fib d'Hérode, suivit
les exemples de son père et de ses frères en
embellissant les villes de son territoire ,
entre autres Bethzaîda, qu'il éleva au rang
de ville, en l'appelant Julias, et Panéas,
qu'il nomma Césarée. Il rendit surtout
des services par l'établissement d'une
cour de justice ambulante. Il mourut
après un règne paisible de 37 ans, sans
laisser de postérité. Sa tétrarchie, réunie
d'abord à la Syrie , passa plus tard sous
la domination d' Agrippa I^''.
Cet AcaiPPA , qui portait aussi le nom
d'Hérode^ était fils d'Aristobule, qu'Hé-
rode-le-Grand avait eu de Mariamne. Il
avait été élevé à Rome avec Claude , qui
fut empereur , et avec Drusus, fib de Ti-
bère. Les dettes considérables qu'il con-
tracta pour se maintenir en faveur à la
cour l'obligèrent à se sauver en Idumée.
Il étaU &ar \e i^uil di^ i&ft,v\x^>s3k\Kc\&.^^x
HER
ilU)
le suicide à sa misérable existence , lors-
que sa femme lui obliat d^Hérode Antipas
le titre d^édile et des secours pécuniaires.
MaisAntipas, dans un moment d'ivresse,
lui ayant reproché ses bienfaits, Agrippa
se retira en Syrie, d'où le chassèrent
bientôt les calomnies de son propre frère.
Il retourna à Rome, et gagna la faveur de
Tibère, qui le nomma gouverneur du
jeune Caligiila. L'étroite amitié qui s'é-
tablit entre le disciple et le maître jointe
à une imprudence de ce dernier le fit
jeter dans un cachot, d*oii Caligula le
tira six mois après. Le nouvel empereur
lui ceignit la tête du diadème, lui donna
les tétrarchies de Philippe et de Lysa-
nias, et lui fit don d*une chaîne d'or
d'un poids égal à celui des fers qu'il avait
portés. Agrippa la suspendit dans le
temple de Jérusalem, en souvenir de son
ancienne misère. Ses états s'agrandirent
plus tard de ceux d'Antipas. Claude, son
ami d'enfance, l'accabla d'honneun, et
réunît sous son sceptre tout le royaume
du premier Hérode. D'un caractère doux
et aimable. Agrippa fit beaucoup, pen-
dant un règne trop court , pour la pros-
périté de ses états. On pourrait lui repro-
cher seulement sa condescendance exces-
sive pour les Juifs, qui le chérissaient
d'ailleurs. Fidèle aux traditions de sa fa-
mille , il orna Béryte d'un théâtre , d'un
amphithéâtre, de bains et de portiques.
Il se proposait aussi d'entourer Jérusa-
lem d'une enceinte de murailles plus for-
tes; mais Claude s'y opposa. Il mourut
à Césarée, 44 ans après J.-€.
Il avait fait obtenir, par son crédit au-
près de l'empereur Claude, la principauté
de Chalets, dans le Liban, à son frère aîné
Héroor, qui, après sa mort, fut revêtu
de la dignité de grand-prêtre. Cet Hé-
rode avait épousé sa nièce Bérénice, que
notre tragique Racine a mise sur la scène.
Lorsque Agrippa I*' mourut , son fils
Hr.aoDB AoaiPPA II n'avait que 17 ans.
Claude l'aurait néanmoins nommé suc-
cesseur de son père , si ses conseillers ne
lui avaient représenté qu'il fallait un
homme et non un enfant pour gouverner
un peuple aussi turbulent que les Juifii.
La Judée Tede\\nl donc ^twvfvce ro-
de Chalcii, \ Uqadie Claade ajouta, qicU
que temps apr^ l'ancienne télrarchie 4b
Philippe. Néron augmenta eocoie m
possessions de troia villes «t de quatont
villages.
Le reste de la Judée, mainteaiie comm
province romaine, était en proie à iioei|î-
tation extrême qu'entretesaicot les eIa^-
tions desgouvemears.Toot bîsailprénfv
une catastrophe prochaiiie. En vaûi Agrîp>
p« essaya- t-il de détouracr l'orale; m
vain voulut-il se porter médiatciir : sacoe-
duite souvent scandaleuse cl aea actes ty-
ranniques n*6uient pas propret à lui pp
gner la confiance de» Jaifr. Aoan se vit-
il insulté publiquement y et obligé cefia
de se jeter dans les bras des RoasaÎML U
assista au siège et à la prÎM de Jérvsakei.
La guerre terminée, il fut revêtu de b
dignité de préteur, et dès lors il gou-
verna ses petit! états an aein d*OBe paix
profonde. Il mourut dans do égr trn
avancé , la troisième année du règne de
Trajan. Ce fut le dernier prince de la b-
miile d'Hérode. Son souvenir loi sone-
eut dans les beaux édifices dont il ne-
bellit entre autres la Césarée de Pbilippef
ville è laquelle il donna, par ednlatioa ,
le nom de Néronias. £. H-c
HÉRODIEN , né à Alexandrie es
Egypte, remplit des fonctions pnbUqns
au commencement du m* tiède de ne-
tre ère, et , selon toutes les eppamns,
séjourna longtemps à Rome et dam \n
différentes provinces de l*f pin
des afTaires et parvenu à un Age
il composa en grec une bistoire des em-
pereurs romains en huit livres, depeb k
mort de Marc-Aurèle, arrivée le 17 min
180, jusqu'à l'an 3S8, on le jennr Cter-
dien fut proclamé Auguste par le prêt
prétorienne. Ainsi son ouvrage eon-
prend tout l'espace de tenip pendwr
lequel régnèrent Commode, Pertinat,
Didius Julîanus, Septime Sévère, Can*
calla, Macrin, Êlagabale, Alexandre $«•
vère, Maximin, les deux Gordien, Isl-
bin et Maxime. De tons les wstenrs
et grecs qui ont retraoé
détail les événen^nls de
de près de 60 ans , Uérodien, les éeh-
vains de l'hbtoire Auguste et Dion Ca»»
inaine. Cinq «n» pVu» UiA c«^w*»aV ,\ft\ *» «kx'W wàik <!^
HER
(755)
HEt\
Xiphnin et souvent incomplets, ne con-
duisent-ils que jusqu'au consulat de Dion
toi-même, aous Alexandre Sévère, Tan
339. L'ouvrage d'Hérodien, contempo-
rain et quelquefois témoin oculaire , est
donc pour nous d'une grande impor-
tance, malgré les défauts de Tauteur qui
•ont ceux des rhéteurs grecs de son siècle :
peu d'étendue dans let idées, peu d'é-
nergie dans les sentiments, une tendance
constante à lacriâer tout aux formes du
style. Souvent, au lieu de faits précis, cet
ouvrage n'offre que des idées générales sur
les révolutions des empire», sur les vertus
et les vices, idées que l'auteur, à la manière
des anciens, place et développe dans des
discours qui n'ont jamais été prononcés,
et même quelquefois dans des lettres qui
n'ont point été écrites. En plus d'un en-
droit, Hérodien semble manquer d'ordre
et d'exactitude, surtout quant aux dates;
il néglige entièrement les détails géogra-
phiques, d'où il résulte que ses récits
des expéditions àailitaires des Romains
près des limites de l'empire ou en dehors
sont incomplets et obscurs. Sa véracité
comme historien a été jugée fort diflé-
remment. Tandis que beaucoup de cri-
tiques modernes vantent sa candeur et
son impartialité, quelques autres, se ran-
geant de l'avis de Jules Capitolin, dans
lliîstoire d'Auguste, l'accusent demalveii-
envers l'empereur Alexandre Se-
mais tous sont d'accord sur la
fMivalé classique de son langage qui est
clair, d'une élégante simplicité, et où
l'oD reconnaît souvent une imitation
heureuse de Thucydide. Aussi Photius
qui y dans sa Bibliothèque, est pour la
plupart des auteurs un juge fort sévère,
lone-t-il sans réserve la diction d^Uéro-
dieo, les formes attachantes de son style,
•t il lui accorde, sous ce rapport, un
rang très honorable parmi les historiens.
L'ouvrage d'Hérodien a été publié
pour la première fois, en grec, par Aide
l'ancien, à Venise, 1503, in- fol., avec
les Helléniques de Xénophon. Parmi le
g;rand nombre d'éditions qui ont paru
depuis, on regarde comme la plus com-
plète celle d'Irmisch, Leipzig, 1789-
1805, 5 vol. in-8<>; les éditions les plus
correctes sont celles de F.-A. Wolf, Halle,
i79i, m^% et de tf. Imm. fiekkeri
Berlin, 1836, in-8<>. Il existe de l'histoire
d'Hérodien une version latine faite par
Ange PoHtien, d'après les ordres d'In-
nocent Vin , publiée pour la première
fois à Rome, en 1493; elle est remar-
quable par l'élégance du style ; toutefois
on lui préfère celle d'Etienne Bergler
comme plus conforme au texte grec. La
traduction française de l'abbé Mongault
fut publiée en 1700, 1 vol. in>8o, et
réimprimée en 1745, in- 12*. H.
HÉRODOTE, surnommé le Père de
rhistoircy naquit à Halicarnasse , ville
originairement dorienne, de Carie, au
temps de la guerre des Grecs contre les
Perses , dont il devait , mieux qu'aucun
autre écrivain , immortaliser le souvenir.
Il put connaître quelques-uns des acteurs
de cette grande lutte , comme on le voit
par le récit plein d'intérêt que lui fit
Thersandre d'Orchomène, et qu'il rap-
porte au neuvième livre de ses Histoires.
Sa naissance est fixée d'une manière pré-
cise sur l'autorité de Pamphila , contem-
poraine de Néron , à la première année
de la Lxxiv* olympiade , qui répond à
l'an 484 avant J.-G. On cite les noms de
son père et de sa mère , Lyxès ou Lyxas,
et Dryo ou Rhoio , son frère Théodore ,
et parmi ses parents le célèbre poète épi-
que Panyasis, qui, plus âgé que lui,
eut peut-être quelque influence sur son
éducation. Rien du reste n'est parvenu
jusqu'à nous ni sur sa famille, appar*
tenant aux plus notables d'Halicamasse ,
ni sur les études qui occupèrent ses pre-
mières années, ni sur les circonstances
qui favorisèrent le développement de son
génie. Nourri des poésies d'Homère ,
comme tous les Grecs bien élevés, il est
à croire que la lecture des ouvrages des lo-
gographes ioniens, et particulièrement de
ceux d'Hécatée de Milet(vo/.), qu'il cite
plus d'une fois, contribua à lui révéler
sa vocation hbtorique. Mais les ensei-
gnements les plus féconds lui vinrent de
l'expérience, des voyages qu'à l'exemple
de son prédécesseur il entreprit dès sa
jeunesse pour s'enquérir des hommes et
des choses , du présent et du passé ; ils
lui vinrent de l'impression des grands
(*)'$ar HÉsoDiBir le Grammairien , fils d*A*
T. XIW, p. 4s, ^
HER
{1M)
DBR
événements acoomplii de ion temps ,
presque sous ses yeux y et qui donnèrent
à Tesprit grec un essor nouveau dans
toutes les directions. Déjà, sans doute, il
avait visité une partie de TAsie y s'il est
▼rai quMl commença à écrire à Samos ,
quand la tyrannie de Lygdamis , oppres-
seur de sa patrie et de sa famille, l'eut for-
cé, selon Suidas, à y chercher un asile. Il
se naturalisa en quelque sorte dans cette
ville ionienne pour laquelle il témoigne
une prédilection marquée, et il en fit
peut-être le centre des excursions et des
recherches qui furent le prélude de ses
premiers essais. Suivant le même biogra*
phe , il revint au bout d'un certain temps
à Halicamaase et y prit une part active
à l'expulsion de Lygdamis; mais, tombé
pour cette cause ou pour une autre dans
la disgrâce de ses concitoyens , il émigra
de nouveau, et probablement ne revit
jamab sa ville natale. Après une deuxiè-
me ou une troisième période de voyages,
on le trouve dans la Grèce propre , qu'il
semble même ne plus avoir quittée que
passagèrement, si ce n'est pour la Grande-
Grèce, embrassant ainsi , dans ses domi-
ciles successifs, les trob parties de la
Hellade, comme dans ses explorations
lointaines les trois régions du monde
alors connu. Il fit, selon toute apparence,
un séjour assez prolongé à Athènes, et
ce fut là , tout nous l'atteste, son second
établissement hors de sa patrie, son se-
cond centre d'activité et de recherches ,
la seconde phase de ses travaux hbtori-
ques, et, si nous l'osons dire, la trans-
formation définitive de son génie. Devenu
Ionien à Samos, au moins par le langage,
à Athènes il devint Athénien par l'es-
prit.
sans
d'appartenir par l'âme
et les sentiments à la Grèce entière dont
il fut l'organe le plus impartial, com-
me le miroir le plus fidèle et le plus
complet pour son époque. Tel est, selon
nous, le sens général, et peut-être le
seul vrai de ces traditions ou de ces anec-
dotes, accréditées principalement dans
la basse antiquité, sur les lectures pu-
bliques qu'Hérodote aurait faites de ses
Histoires à Olympie, à Athènes , à Co-
rinthe, peut-être aussi à Thèbes. De ces
récits, le plus expressif et le plus invrai-
sraiblable à U fois , tu moins dans ses
circonstances, est celui que nous d*
à Lucien , et qui nous représente FI
rien venu d'Haï icamasse , son oovr
U main , cherchant le meilleur m
de le produire , et saisissant l'oec
des jenx olympiques pour le chi
comme un rhapsode devant la Grec
semblée, et conquérir ainsi d'on
coup la renomma universelle à
à ses neuf Muses y décorées de ce
sur place. D'autres, pour rendre la
encore plus dramatique , y font û
le jeune Thucydide, dont les lame
néreuses auraient révélé à Hérodol
futur émule. Mais cette circonstanoc
velle, en donnant une date au récit
fait que mieux ressortir l'invraisembl
Si Thucydide avait alors 1 S ans , I
dote en aurait eu moins de trente, «
ne saurait admettre qu'à cet âge i
composé un livre dont les matérîai
pouvaient être encore à beaocoa|i
recueillis. D'ailleurs ce livre porte <
les preuves d'une rédaction infioi
plus récente et postérieure même i
poque assignée par Eusèbe à une
lecture que l'auteur en aurait faite d
les Athéniens, 445 ans avant noCn
et pour laquelle il aurait re^u oa
compense de 1 0 talents. Si cette lec
la plus probable du reste et la
torisée, eut lieu, elle ne put,
que les autres, porter sur les Hii
dans leur ensemble et telles que ao
avons, mais seulement sur une éb
ou sur une des portions déjà exéi
de ce grand monument littéraire. I
dote, sans parler de l'Asie- Mincw
lui est familière, et d'une portion
Haute-Asie, qu'il reconnut au nola
qu'à Babylone vers le sud , au nof^
qu'à laGolchide,devait avoir visité dj
tout le théâtre de la guerre médiqi
Grèce , en Macédoine , en Thrace ,
les Iles; il avait étudié sur le tem
marches de Xenès', celles même di
rius, dont il avait pu , grâce au rnmi
et aux souvenirs des Grecs du I
Euxin, suivre la trace jusque éêê
déserts de la Scythie. On conjectnr
core, avec une certaine apparence d
rite, qu'il voyagea dans celte mvstéi
Egypte, sur laquelle il répandit ta
lumièresy et dans les partie»
HER
(757)
HËR
Libye et de TAnbie durant Tin tenralle des
dix années écoulées de 454 à 444, et qu'il
wrint à Athènes en parcourant les càtes
àt la Palestine, de la Phénicie et de la Sy-
rie. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il se trou-
vait dans cette ville lorsque les Athéniens
résolurent de fonder la colonie de Thu-
rium près des ruines de l'infortunée Sy-
karis y la première année de la Lxxxrv*
olympiade (444 avant J.-C). Hérodote,
({ai avait alors 40 ans, s'associa, ainsi que
Lysias, depuis le célèbre orateur, à cette
expédition, déterminé sans doute par le
désir de connaître les villes grecques de
ritalie encore si florissantes, et d'obtenir
sur cette contrée et sur les pays et les peu-
ples de rOcddent des lumières qui lui
manquaient.Thurium devint pour lui une
seconde patrie, si bien qu'il est assez sou*
vent appelé ic Thunân. Tout porte à
croire qu'il passa dans la paix de cette
jeooe cité , loin des orages politiques qui
Ibodirent bientôt sur la Grèce, le reste
de ses jours, se permettant seulement
de courtes excursions dans les villes voi-
sises, peut-être en Sicile, et très proba-
Uement à Athènes, qu'il dut revoir au
iBoins une fois après la défection des
Thuriens en 4 1 3 , qui ramena également
Lysias. Ce fut à Thurium , et depuis son
établissement dans la Grande - Grèce ,
qu'il rédigea réellement, lentement, ses
Histoires, comme Pline le savait, et com-
me le prouve la mention assez fréquente
qu'il y fait d'événements postérieurs à
cette époque y et dont quelques-uns por-
tent jusqu'à l'année 408 avant J.-C.
D'autres indices montrent que l'historien
écrivait en Italie; d'autres qu'il fut té-
moin , mais témoin éloigné, des malheurs
et des désastres de la guerre du Pélopon-
nèse. U parait donc avoir employé la se-
conde moitié de sa vie, prolongée vrai-
semblablement jusque vers la fin de cette
guerre, et pendant 30 à 40 ans, à éla-
borer les matériaux qu'il avait amassés
dans la première, qu'il ne cessa pas
d'augmenter depuis; à revoir, à lier, à
refondre dans un grand ensemble les ré-
cits plus ou moins détachés, plus ou
moins imparfaits, par lesquels il avait
dès longtemps préludé à son œuvre dé-
finitive : encore toutes les parties n'en
ûirent-ellcs pas également terminées^ et
la mort paratt-elle l'avoir surpris avant
qu'il y eût mis la dernière main , qu'il
eût pu tenir toutes les promesses que l'on
y trouve. C'était au surplus une tradition
d'accord avec ces idées, que l'ouvrage
d'Hérodote, composé ainsi successivement
durant use longue suite d'années , et
sans cesse remanié, était demeuré in-
complet; qu'il l'avait légué comme son
plus précieux trésor à un jeune Thessa-
lien , son ami , en le chargeant de le pu-
blier. Suidas dit qu'il mourut à Thurium,
et qu'il fut enseveli sur la place publique
de cette ville dont il s'était fait citoyen.
Etienne de Byzance ou son abréviateur,
et le scoliaste d'Aristophane, nous ont
conservé une inscription en deux disti-
ques , qui aurait été gravée sur son tom-
beau , et qui , en rappelant le nom de
son père et celui de sa seconde patrie ,
avec la simple mention de son origine
dorienne , semble constater le fait capi-
tal de sa métamorphose ionienne et at-
tique. D'autres voulaient qu'il fût mort
à Pella en Macédoine, sans doute dans
une visite à la cour polie d'Archélaûs, ce
qui paraît provenir d'une confusion ;
d'autres, le rapprochant ici encore de
Thucydide, parlent d'un tombeau que
lui auraient élevé les Athéniens parmi
les Monuments de Cimon , et qui , s'il
exista, ne put être qu'un cénotaphe,
témoignage de leur reconnaissance aussi
bien que de leur admiration.
Voilà tout ce que l'antiquité nous ap-
prend sur la vie et la mort d'Hérodote ,
tout ce que nous fournissent de plus po-
sitif et de plus vraisemblable à cet égard
les inductions tirées de ce livre qui fut la
pensée , l'occupation directe ou indi-
recte de son existence entière, qui fait
aujourd'hui encore la gloire de son nom.
Disciple des vieux conteurs d'Ionie, mais
disciple supérieur à ses maîtres, et par
son génie propre et par l'époque où il
Tint, par ce développement nouveau de
l'esprit grec qui résulta des guerres mé-
diques et qu'il représente un des pre-
miers, de bonne heure il s'aperçut de ce
qui manquait à ses devanciers , pour le
fond comme pour la forme, pour la cri-
tique comme pour le récit des faits, pour
les idées comme pour l'ordonnance et le
style de la composition. Sa Tocatîoiiy
UËR
(758)
HfiR
vraiment hiatorique, grandit et se déter*»
mina dans le cours de ces longs voyages
qu*il entreprit pour tn satisfaire le pre*
mier besoin, surtout dans ces temps^là ,
celui de voir et de s*enc|aénr par soi-
même, de puiser aux sources de toute
sorte , observations et recherches immé-
diates, communications des lettrés, entre*
tiens avec les témoins ou les acteurs des
événements, les dépositaires des traditions
et des dires quelconques. Son jugement
si pénétrant, si sûr, si élevé, se fortifia,
s'étendit, non-seulement par les compa-
raisons multipliées que lui fournirent ses
excursions lointaines, par le spectacle
de tant de scènes et de mœurs diver-
ses, par réchange de tant d'idées, mais
plus encore peut-être par le séjour
prolongé qu'il fit dans la Grèce d'Eu-
rope, principalement à Athènes, qui
devenait à cette époque le foyer com-
mun des arts et des lumières. La , celui
qui , sous d*autres influences, ou quel-
ques années plus tôt, n'aurait été, selon
toute apparence, qu'un successeur émi-
nent d'Hécatée deMilet,un rival heureux
d'Hellanicusde Lesbos (vojr, ces noms), et
le premier des logograplies,devint un his-
torien. La, dut lui apparaître, dans son
unité et dans sa grandeur à la fois, l'œu-
vre d'art à laquelle il n'avait fait encore
que préluder, et qu'il lui fut donné
d'exécuter à loisir pendant sa longue re-
traite de Thurium. Les anciens histo-
riens grecs, remarque justement Denys
d'iialicamasse, s'étaient bornés à racon-
ter les événements de leur pays ou des
pays étrangers, peuple par peuple et ville
par ville, sans aucune liaison : Hérodote
fit faire un grand pas à l'histoire, en for-
mant un tout d'une multitude de faits di-
vers qui s'étaient passés tant en Europe
qu'en Asie. Et le lien de ce tout, pou-
vons-nous ajouter,il le chercha, non pas
comme les plus avancés des logographes,
non pas comme Hécatée, digne à d'autres
égards d'être nommé son précurseur, dans
le fil traditionnel des généalogies; il le
chercha dans une idée, dans l'idée aussi
profonde que vraie, aussi dramatique que
fiopulaire, de la vieille querelle de l'O-
rîetit et de TOccidenl. Par là^ tandis que
ter l'épopée héroïque et fabuleuse,
avec Us cycliques, il créa, lui,
de son temps, avec un plein soccès, aat
épopée nouvelle, réelle et vivante; 1
éleva le récit en proee à la haatcor de la
poésie. Il fut aux logograpbca, tes pré-
décesseurs, quelques-uns oiéiDe eacoit
ses contemporains, ce qu'Hooière avait
été aux antiques aèdet, ce qu'il hi a
Hésiode.
Les anciens et les modernes ont été
frappés sous divers points de vue et
cette analogie entre rcenvre d*HoBcvi
et celle d'Hérodote : elle est dans le fond
de l'idée, elle est dans la forme génêrak
de la composition, elle est dans lié cane>
tère même du sujet, et jusque dam la
combinaison aussi neuve que aevanle
du langage. Il y a, du reste, entre INui
et l'autre toute la distance de Timagina»
tlon qui se plait dans un monde id^l, s
la réflexion qui s*empare de la réalité;
tout l'intervalle qui sépare la jeunesK
enthousiaste et pleine de foi de la as-
turité naïve encore, mab déjà riche d'o^
servation et d'expérience. Homèrechants,
Hérodote écrivit; tousdenx animés d^oae
même inspiration , d'une méow pensée
à la fois nationale et poétique, tons dnit
s'adressant à la Grèce entière pour la f^
rifier dans son passé, pour lui plaire H
pour l'instruire; mais tous deux plarh
en quelque sorte aux extrémités oppoam
de cette grande carrière de dvilisatioo
spontanée et d'art créateur, que la Grèrr
parcourut depuis la guerre de Troie jot-
qu'au siècle de Péridès. Aussi Unt^-
dote, tout en donnant au récit en piriee
la forme la plus large et la plus belle ,
cette forme qui Ta fait qualifier dlmme-
rique par les anciens eux-mêmes, cmi-
somme-t-il, au fond, le divorre de llii»-
toire avec la poésie, tranche-t-il le ncrwl
qui jusque-là avait plus ou moins tma
les logographes dans la dépendance det
poètes cycliques. S'il s'enfonce
dans l'antiquité demi-fabuleuse; s'il
à recueillir, à rappeler les traditions, les
oracles, les légendes sacerdotales <Ni po-
pulaires ; s'il mêle à ses récits la descrip-
tion des lieux, la recherche des orici>
nés; s'il ne se refuse aucune dipreasiMn ;
ton oncle Panyasis, se Irom^isA ^fe^o- \ i^^ «ii ^^i^>\\vv\ «mqm^ oeuvre de logo-
<IU0, avait Uulè viànsiauiX ^ ttmwÀ- \
^^^cy&^^iwi^^t^yiiMityMaL^^-
HER
(759)
HER
il est aa élément qui, chei lai , domine
tous les autres, l'enquête raisonnée sur le
f ou Vhistoirey au sens primitif du
Cherchant toajoors et partout la
irérité, distinguant soigneusement ce qu'il
m y/Uj ce qu'il sait par luinnème et ce
qu'il doit à des informations étrangè-
res, n'affirmant que ce qu'il croit,
et laissant le reste au jugement de ses
lecteurs, il fait aussi œuTre de criti-
que, et il demeure historien alors même
que le terrain de l'histoire semble lui
Manquer. Ce terrain d'ailleurs est beau-
enup plus solide pour lui que pour la
plupart de ses devanciers, de ceux du
■oins qui, comme Hécatée, avaient pré-
tendu traiter l'histoire générale. Au lieu
de prendre son point de départ dans un
passé reculé, dans la tradition, pour des-
cendre de là au présent, c'est au voisi-
nage du présent qu'Hérodote s'établit
pour y rattacher de proche en proche,
et en remontant, comme nous dirions,
du connu à l'inconnu, tout ce qui, dans
les temps anciens, dans les vieux souve-
nirs, lui parait important et digne d'in-
térêt. Et cela encore, il le doit à son siècle
autant peut-être, qu'à son propre géuie;
à ce siècle qui fût celui de Socrate et
qui, en toutes choses, commençait à sub-
stituer l'expérience à la foi et l'observa-
tion à l'hypothèse. Pénétré de cet esprit
nouveau , de cet esprit pratique et posi-
tif, qui déjà perce en lui, qui dominera
bientôt chez Thucydide, Hérodote envi-
sagea le passé dans sa relation avec le pré-
sent, les peuples étrangers, les Barbares,
dans leur contact avec les Grecs, la terre
elle-même dans ses rapports avec les hom-
mes, n est loin, toutefois, d'être, comme
Thucydide, un historien déjà purement
politique , uniquement préoccupé des
choses de son temps, des intérêts de son
pays, et appliquant toute sa science des
affaires, toute la profondeur de son ju-
gement, toute la vigueur de son éloquence
un peu sophistique, à la narration déve-
loppée et raisonnée d'un seul et même
grand fait. Si la méthode d'Hérodote est
moins sévère, moins rigoureusement his-
torique, on peut dire aussi que sa sphère
est plus large et sa portée plus haute.
Venu entre les guerres médiques, où la
Péloponnèse, où elle commença à se dé-
chirer de ses propres mains, il n'eut pas
à hésiter sur le choix de son sujet; mais
tout grand, tout varié qu'était en soi ce
sujet, il l'étendit, il l'agrandit encore, en
l'élevant jusqu'à cette conception, qui,
nous le répétons , donne à ses Histoires
leur unité véritable, d'une lutte immémo-
riale et fatale de l'Orient et de l'Occident,
des Grecs et des Barbares. Par là, il fit
entrer dans son cadre tout ce qu'il savait
des uns et des autres, tout ce qu'il avait
appris, dans ses voyages et dans ses ex-
plorations de tout genre , sur les peuples
et sur les pays qui, de près ou de loin, par-
ticipèrent à cette lutte, et sur ceux même
qui n'y forent pas mêlés. Ne s'arrêtant
point aux causes prochaines des événe-
ments, mais doué d'une rare intelligence
des causes éloignées, et pressentant cet
enchaînement «upérieur des choses hu-
maines qui, comme dit Bossuet, de toutes
les histoires forme une seule histoire, il
trouva dans l'étendue de son esprit autant
que dans sa vaste érudition, autant que
dans son inspiration d'artiste et d'écri-
vain de génie, les moyens de réaliser cette
sorte d'épopée historique qui, si elle n'est
pas l'histoire universelle, en est au moins
un magnifique prélude.
Il nous serait facile, si c'était ici le lien, de
justifier cette manière de considérer l'ceu-
vre d'Hérodote, dans son double r^tpport
avec oe qui la précède et ce qui la suit,
et dans la pensée même qui a présidé à
son exécution, par une analyse détaillée
des neuf livres dans lesquels elle se divise,
et auxquels le sentiment si sûr des Grecs,
s'emparant de cette division , plus ou
moins récente, a imposé les noms des
neuf Muses. On y verrait que si la guerre
des Hellènes avec les Perses, dominateurs
de l'Orient, vainqueurs des Lydiens, des
Babyloniens, des Mèdes, de l'Egypte, de
la Thrace et de la Macédoine, mais s'en
allant échouer dans les sables brûlants
de la Libye et dans les déserts glacés des
Scythes, avant de se briser contre la Grèce
pauvre et libre; on y verrait que si ce
grand débat est bien, quoi qu'on en ait
dit, le sujet principal et comme le pivot
de toute la composition, autour de ce
pivot tourne, en c^uelc^ue faqon^le moude^
• - fj ' t f I » % V — h 1 1
Grèce êrait Yêiacu VAsie^, et la ^erre du \ t«l (|ue VauVcocVe ^ft\^iwim\V|VSw ^"^
HER
(7«0)
HER
voulait le raconter et le décrire à ses com-
patriotes. De là cette large place donnée
par lui à la géographie et à Tethnogra-
phie à côté de Thistoire proprement dite;
de laces digi*essions mal à propos quali6èea
d'épisodes, qu'il se reproche quelquefois,
et qui , en effet , ne semblent avoir pour
but que d'étaler des connaissances nouvel-
les ou de charmer par des détails curieux.
Les quatre premiers livres ne sont, à bien
des égards, qu'une vaste introduction aux
cinq derniers, qui contiennent le récit de
la guerre dlonie et des expéditions diri-
gées successivement contre les Grecs par
Darius et Xerxès. C'est dans ceux-là que
le logographe parait souvent vouloir pren-
dre le pas sur l'historien, tellement que
Ton est fondé à en supposer la rédaction
antérieure à celle des autres. Mais le lien
qui les unit à ceux-ci, dans une élabo-
ration définitive, n'en est pas moins pres-
que toujours manifeste; et si quelque
chose nous frappe dans l'ouvrage d'Hé-
rodote, entre toutes ses éminentes qua*
lités, c'est précisément ce besoin d'unité
en même temps que de variété, qui lui
fait rattacher au hkit hbtorique des des-
criptions de pays ou de mœurs, et même
des dissertations scientifiques et philoso-
phiques, que l'on serait tenté, partout
ailleurs, de regarder comme des hors«
d'œuvre. Voilà pourquoi, loin de suivre
l'exemple de son prédécesseur Hécatée
de Milet, qui avait séparé la géographie
de rhistoire et les avait traitées chacune
à part, il les réunit de nouveau l'une à
Tautre, rétrogradant ainsi peut -être au
point de vue de la méthode et de la ri-
gueur logique, mais, au point de vue de
Part , rendant à l'hUtoire l'universalité
du récit épique, et donnant du reste à la
géographie de précieuses compensations :
car, non-seulement il agrandit en Europe,
en Asie, en Libye surtout, le champ des
connaissances positives, maisen renversant
les barrières qu'avaient élevées autour de
la science naissante les préjugés popu-
laires ou systématiques, en substituant
aux vaines théories des Ioniens l'esprit
d'observation et d'expérience, il ouvrit
une voie plus sûre aux découvertes nou-
velies.
Sios nous étendre davanla^ vox Na
d'en canctériser brièveiBCBt Tcxécatioa,
et de faire ressortir ks aiérilea de ce itf k
•
qui, non moins que l'ordoosaBee de k
composition, a valu à Héroclote le Mir-
nom d'homérique. Si nous avons pu dirt
que, sous ce dernier rapport, ea orgsoi-
sant la logographie, en ranimant 4*08
souille d'art, il a formé entre l'épopée d
l'histoire une alliance nicrveîlicQse ,
pouvons ajouter que sa manière,
qu'elle tienne encore, à quelques égar^
de celle des logograpbes, fait la trami-
tion du récit épique au récit hîitoriqne,
et de la poésie à la prose. On y
presque partout, imhi pas Timitation, i
l'inspiration d'Homère. Même cûne,
même simplicité, même abondance, aa
peu diffuse quelquefois, mais taajoan
pleine de naturel et d'harmonie; mèmt
grâce naïve, -même vivacité pitloresqur
dans les descriptions comme dans les nar-
rations. Quoique le but de Thistoire soit
encore et par-dessus tout, chez Hérodoicv
de raconter et de peindre; qQoiqn*il ju^e
rarement et se livre peu aux réAeiîoM
générales, pourtant la vie înléricav éo
honunes qu'il met en scène, leurs oKAifr,
les causes des événements, se révèlent par
le mouvement même et par la vérité di
récit. Il y sème, dans ce dessein, des dii-
oours, plus souvent encore des dialogua;
mais ses discours ne resseasblent poiat
aux harangues étudiées de Thucydide :
comme ses dialogues, ils sont la stmpk
exposition des faits, avec leurs princifMi
et leurs conséquences; ib en contienarfit
la moralité et quelquefois la philosophie
C'est ce qu'il faut dire aussi des seolco-
ces, qui se rencontrent çà et là, tantôt pa-
rement morales et pratiques, tantôt ea*
preintes de cette teinte religiettse« nun
mélancolique, où les idées de la &tslitf
et de la providence se font en quelque
sorte équilibre, et qui est, diepub HooRn-
jusqu'à Sophocle, un dei traits les plu*
saillants des premiers génies de la G m «.
Le mélange de tous ces éléments donne a
la narration d'Hérodote uo caractère a U
fois épique et dramatique. Tout vit dsns
ses tableaux, tout y est en action, tout >
reproduit la nature avec fidélité et a«fi
énergie. Pour tout dire en an omiC, c'ra
X^SiiWTDAx&itvdftuiifié avec la pensée de
HER (76
tioD> et fitr le double seDtiment de Tidéal
€t da réel 9 principe de la vraie beauté
dans les arts.
La diction d^Hérodote est tout- à- fait
en rapport avec les qualités générales de
son exposition. Elle n'a plus la sécheresse
et l'indigence, le défaut d'harmonie et d'é-
clat, reprochés à celle de la plupart des
logographes, serviles imitateurs des cycli-
ques (voy.)', elle en garde la naïveté et
la couleur antique. Elle s'est renouvelée,
du reste, à la source homérique, ou plu-
tôt Hérodote, tout en s'inspirant d'Ho-
mère, ici comme ailleurs, a été, comme
lui, le créateur de sa propre langue. Par
une combinaison savante du dialecte épi-
que ou de Tancien ionien avec le dialecte
attique, tel que les poètes athéniens et
surtout les auteurs dramatiques avaient
commencé à le fixer, il donna au récit
historique un organe plus riche , plus
souple et plus ferme. C'est là ce que veut
dire le rhéteur Hermogène , quand il
oppose le dialecte mixte d'Hérodote à
l'ionisme pur d'Hécatée. D'ailleurs il
ne (aut pas beaucoup plus demander à
l'on qu'à l'autre, soit la structure logi*
que du discours, soit la symétrie des pé-
riodes; la prose n'en est point encore là.
fiée depuis un siècle seulement, sous l'in-
fluence de la poésie, écrite dans le lan*
gage de l'épopée, elle en a conservé l'al-
lure; elle suit encore la phrase et le
rhythme poétiques. Toutefois , Denys
d'Halicarnasse vante l'art d'Hérodote
dans l'enchaînement comme dans le choix
des mots, et trouve dans son style la force
unie à la grâce; une foule d'autres an-
ciens en célèbrent à l'envi la douceur, la
mélodie, la majestueuse simplicité. Quand
Winckelmann l'a comparé à l'ancien
style de la sculpture grecque, qui manque
de rondeur, peut-être n'a-t-il pas assez
tenu compte de tous ces caractères, en
se préoccupant trop d'un seul. Nous
sommes plutôt tenté de voir dans ce dé-
veloppement calme, grave, harmonieux
de la prose d'Hérodote, aussi bien que de
son récit, le pendant des bas-reliefs con-
temporains du Parthénon.
Les anciens qui ont exalté de concert
la forme de l'ouvrage d'Hérodote, ne
sont pas à beaucoup près aussi unanimes
^r Je foad; l'auteur a été^ k cet égard ,
1)
HER
l'objet d'autant de critiques que d'éloges,
tour à tour taxé de partialité et d'igno-
rance , d'imposture et de crédulité. La
gloire de ce grand observateur, de ce
grand peintre de la nature et des hom-
mes, qui fut, au contraire, un des plus
nobles caractères, des esprits les plus
éclairés, les plus fermes de son temps,
est d'avoir soulevé contre lui , même de
son vivant, les traits de la médiocrité et
de l'envie, de s'être vu, à toutes les épo-
ques, en butte à des attaques passionnées
ou superficielles. Sa gloire non moins
réelle est d'avoir été toujours mieux
compris, mieux apprécié, à mesure que
s'est étendue la sphère de l'expérience en
géographie, en physique, en histoire na-
turelle, à mesure que la critique des faits
ou des idées a fait un pas en avant dans la
science de l'histoire. Tout au plus pour-
rait-on lui reprocher aujourd'hui une
foi trop implicite dans la tradition, sur-
tout quand elle lui vient de l'Egypte ,
une sorte de parti pris de rapporter à
cette contrée dont les merveilles l'avaient
séduit, l'origine de presque toutes les in-
stitutions civiles et religieuses de la Grèce.
Encore ces reproches sont-ils purement
relatifs, tellement que les idées systéma-
tiques d'Hérodote, sous ce rapport, ont
longtemps compté parmi ses découvertes.
Les apologistes, du reste, ne lui ont pas
plus manqué que les détracteurs, depuis
la renaissance des lettres, à commencer,
quant aux premiers, par Joseph Scaliger et
par notre Henri Estienne {Traité prépa^
ratif à l'apologie pourHérodote jGenèyef
1566), à finir par les auteurs de la grande
Description française de l'Egypte, et par
la plupart des voyageurs modernes en
Orient. Leséruditsqui ont jugéleplussai-
nement Hérodote, qui ont disserté le plus
savamment sur sa vie et ses œUvres, sans
parler du président Bouhier, de Wesse-
ling, de Larcher, son traducteur, da
baron de Sainte- Croix, à la tête de son
Examen critique des historiens d'A»
lexandrey et de quelques écrivains fran-
çab plus récents, sont : Creuzer, Die his'^
torische Kunst der Griechen , Leipzig ,
1803; Dahlmann, Herodot; aus seinem
Bûche sein Leben^ Altona^ 1823; Heyae,
De Herodoti vitd et itineribus^ Berlin^
t W6-, 3ae||er, Duput^tiones HerodoV^^
HER
(762)
HER
eluœ^ Gœtting. y 1 828 ; Hand , dans la
grande EDcyclopédie allemaDde d'Ersch
et Gruber; Baehr, qui a profité de. tous
les travaux antérieurs, à la fia de son
édition d'Hérodote , terminée à Leipzig,
en 1835, 4 gros toI urnes in-8®. Dans
cette édition, la plus riche surtout en an-
notations historiques (dont beaucoup sont
dues aux communications de M. Greuzer,
ou empruntées à ses Commentationes He»
rodoteœ^ part. I, Leipzig, 1819), le texte
est celui de Gaisford, publié à Oxford
et à Leipzig, en 1 834, avec une ample col-
lection de variantes et un choix de notes
deWesselingydeValckeoaer et de Schweig-
haeuser, auxquels sont dues les deux édi-
tions antérieures les plus importantes,
celle de Schweighseuser (1816 et années
auiv., 6 tomes en 13 vol. in-8***), accom-
pagnéed*uni>x/co/i Herodoteum ( 1 834,
3 vol. in-8**j qui est à lui seul un excel-
lent ouvrage. La première place à càté
de ces grands travaux philologiques sur
Hérodote appartient à la traduction fran-
çaise de Larcher, non pas tant par elle-
même que pour les remarques historiques
et critiques, Tessai sur la chronologie
d'Hérodote et la table géographique qui
raccompagnent (1786; nouvelle édit.,
Paris, 1803 etsuiv., 9 tom. in-8<'). Une
seconde version française est celle de
M. le général Miot, membre de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles-Lettres
(Paris, 1833, 3 vol. in-8o), qui se dis-
tingue par un plus grand caractère de
fidélité et par d'utiles éclaircissements
sur les faits et sur les choses. Nous ne
saurions nous dispenser, en terminant,
de mentionner et la tentative hardie de
Courier, pour reproduire, dans ce style
dont il avait le secret, mais qui n'est rien
moins que naïf, la naïveté de celui d'Hé-
rodote, et les recherches de Rennell, de
Heeren, de Bredow, de Volney, de Nie-
buhr {voy, ces noms) , d'autres encore ,
qui ont jeté tant de jour sur la géogra-
phie et la chronologie d'Hérodote.
Indépendamment du père de Phistoire,
on trouve cités dans l'antiquité dix per-
sonnages au moins du nom d'IlKaoDOTE,
en comptant celui dont il parle dans son
livre Vin, et que l'on a eonjecCnré, bm
sans preuves, devoir être on de tes pa-
rents. Nous nous bornerons à rappcltr
le frère de Démocrita «t le aaitra de
Sextus Empiricus, que quelquca-nnaoei
confondu avec le médecin Hénxiotedoat
parle Galien. Faut-il y ajouter le com-
pilateur de la Fie d'Eomère^ écrite en
dialecte ionique, el aouvent jointe au
éditions d'Homère et de lliislorien Hé-
rodote, sous le nom de œ dernier? Oa
bien ce biographe n'eal-il qu'on pteodcH
nyme, qui aura cherché à faire petr ton
œuvre, curieuse d'ailleora, à Tabri de et
grand nom? Cest la seole qocstion ter
laquelle on paisse être diviaé aojoord*hei,
quoique des andena aient avancé, et qae
plusieurs modernes n*aient pas oraial
d'admettre que ce pastiche cpii, dans
le fond et dans la forme , fait dbparalc
avec les Histoires y est l'ouvrage du méae
auteur. G-k-t.
HÉROIDE, épitre en vers, composée
tous le nom de quelque héroa oo per-
sonnage fameux. Gette définition, que
nous empruntons au Dictionnaire de
l'Académie, n'est peut-être pas tool-à-
fait exacte. Il n'est, en effet, point abso-
lument nécessaire que l'béroîde soit com-
posée sous le nom d'an personnage 6-
meux, et il ne suffit pas non pins qu'ona
épitre le soit pour mériter ce titre. Ce
qui constitue l'hérolde, c'est plot^ la
nature du sujet qui doit être grave, triste,
tenir à la fois du genre de l'épopée ce
de l'élégie. L'béroTde eslen qoelque sorte
une tragédie soos forme d^épltre. L'action
dramatique est dans la pensée ; le redt
remplace le dialogue, et l'imagination da
lecteur doit être asseï vivement frappée
pour reconstruire en elle-oiêaie le draine
dont on ne lui offre qu'une iouge, pour
suppléer à l'évidence du spectacle et se
représenter les divers personnages d Câ-
pres les impressions d'un seul. Ainsi que
le dit Marmontel : « Le poète est lui-mê-
me le décorateur et le machiniste ; non-
seulement il doit retracer <lans sca vcn
le lieu de la scène, mais le tableau, le
mouvement, la pantomime de Taction,
en un mot, tout ce qui tomberait
les sens si le poème était dramatique.
roMu ooti. e que ao«» ^oavavTetot^ %u ct\^\.T^\^;^^ %^^x.X«^ ^ (kisanl parler I un
HER ( 763 )
T celui qui joue le rôle le plus im-
Dt, et lui faire exprimer tous les
nents qui s^y rattachent, résumer
i tout Tintérét ainsi que toutes les
quences de Faction.
!St un genre de composition s4vère
(ige un beau talent de poète et une
e puissance de style. Il demande à
Taité avec une supériorité réelle;
oe supporte pas la médiocrité. Aussi
nbre des héroîdes que notre litté-
s a conservées est-il fort restreint,
ettres d'Héloîse et d'Abeilard ont
i a Beauchamps, Golardeau et Do-
sujet de plusieurs héroîdes , dont
ues-unes sont très remarquables,
e en a laissé une fort belle dans
ttTTe de l'abbé de Rancé. L*épitre
Idon à Énée par Gilbert peut en-
être citée avec éloge. Mais c'est à
irès là tout ce que ce genre de poé-
produit dans la littérature fran-
y qui Ta plus particulièrement
é. Depuis longtemps il est aban-
è. Nos écrivains modernes, en s'af-
bissant des règles que Tancienne
|ue avait cru devoir imposer au gé-
ont en même temps renoncé à la
Il des modes didactiques employés
fois. Ode , élégie , héroîde , dithy-
HER
e, stances, tout cela s'est mêlé,
i ensemble dans la méditation ou
inte, seule forme sous laquelle le
semble pouvoir aujourd'hui ex-
ir ses pensées. Aussi, sauf quelques
exceptions , en est- il résulté une
t monotone, qui, si l'on n'y prend
, deviendra fatale à la poésie. J. Gh.
faOIQUE (âge), voy- Hiaos.
iROISMfi, qualité de l'âme, dont
nifestation suppose toujours l'exi-
s d'un fait éclatant et mémorable ,
l'on appelle un trait dliéroïsme*
, quoique le principe de cette vertu
lans le caractère, pour se faire re-
litre, elle a besoin d'être développée
action. Un autre sens peut être at-
§ au mot héroïsmey'Q^x exprime alors
ertu portée au plus haut degré au-
elle puisse atteindre; mais, pris
ses diverses acceptions, ce mot fait
ors naître l'idée de l'accomplisse-
d'un fait ou d'une suite de faits,
Ulmki Ja f^ruadeur d^àmCf la fermeté
de caractère, le mépris du danger et l'en-
thousiasme du devoir.
Quoique le nom de héros (voj.) soit,
assez abusivement peut-être, donné de
préférence aux hommes qui illustrent
leur nom par de grands exploits , la va-
leur militaire n'est pas , selon nous , l'é-
lément essentiel de l'héroïsme véritable,
et la confiance sublime d'Alexandre en-
vers le médecin Philippe mérite encore
plus d'être ainsi qualifiée que le courage
guerrier du vainqueur d'Issus et d'Ar-
bêles. Si Auguste a jamais mérité le titre
de héros, c'est moins aussi par sa victoire
d'Actium que par sa clémence envers
Cinna.
Quelques exemples reddront plus sen-
sible l'autre acception que nous avons
attachée au mot d'héroïsme, comme ex-
primant une vertu quelconque portée à
son comble. Ainsi, dans l'antiquité fabu-
leuse et historique, Antigone, Comélie,
Éponine; de nos jours, M^ de Sombreuil,
Loizerolles^et M"**deLa vergne^nous sem-
blent offrir des modèles héroïques d'à*
mour filial, paternel ou conjugal. Zopyre
chez les anciens, Strafford et Malesherbes
chez les modernes (v, ces noms), ne sont-
ils pas des exemples de fidélité et de dé-
vouement élevés jusqu'à Théroïsme le plus
sublime? Le devoir civique n'a-t-il pas
ses héros et ses martyrs dans Régulus,
Thomas Morus (voy.) et dans Duranti*^,
comme le devoir militaire dans d'Assas
(vo^r.) et dans Desilles^**? Qui pourrait
(*) Cest ce noble père qni répondit poor ton
fils dormant à Tappel de lliaissier du tribunal
révo1ationnaire,et le saura en montant lni*méme
tar réchafaud, le 8 thermidor an II. Jean-Simon-
ÀTed de Loixerollet était nn ancien conseiller
do roi et lieutenant général du bailliage de l*ar-
tillerie à TArsenal de Paris. S.
(**) Femme du commandant de Longwj, lors
de la prise de cette place par les Prussiens en
1799. LsTergne ajant été, pour ce fait, con-
damné à mort, par le tribunal réTolotionnaire
le ICC arril 1794* m femme âgée de a6 ans, pour
ne point lui surrirre, s'écria : Fir« le roil dan»
Tenceinte même du tribunal. Elle fut, le même
jour, conduite à réchafaud avec son mari.
(***j Premier président du parlement de Tou-
louse sons Henri III, fidèle à son «ourerain , et
qni résista aux instances des ligueurs. Il fat
tué d'un coup d'arquebuse le lofeVrier xSSg. S.
(****) Gentilhomme breton qui, le 3i aoàt
1790, fut massacré à Nancj, assis sur la lumière
d'an canon oà il s'élait éVmuc ^nx «vEwi^ÀKbftx Vk»
HEK
(764)
UER
méconnaître dans Charles Borromée,
Belsunce et Viocent de Paul (voy. ces
noms) , rhéroîsme de Vhumanité et de la
charité chrétienne? Enfin , la vie et la
mort de Jeanne d'Arc (voy"' Puckllk
d'Oeléans) ne noos offrent-elles pas le
tableau de tous les genres d'héroïsme, éle-
vés au plus haut degré? P. A. V.
H ÉROLD ( Louis - Joseph -Fehoi-
vakd) naquit à Paris le 28 janvier 1791.
Son pcre, bon professeur de piano et au-
teur de quelques œuvres de musique in-
strumentale , ne destinait point son fib à
suivre la même carrière. La première
éducation de celui-ci fut toute littéraire,
et il n'apprit d'abord la musique que com-
me on l'apprend dans les pensions ; tou*
tefois ses progrès dans la lecture musicale
et sur le piano furent plus rapides que
ceux de tous ses camarades. Ces heureu-
ses dispositions purent bientôt se déve-
lopper librement par suite de la mort
priématurée de son père , qui lui permit
de s'adonner tout entier à l'art pour le-
quel la suite montra qu'il était réelle-
ment né. Reçu au conservatoire de Paris,
dans la classe de piano de M. Adam , il
remporta le prix en 1810; une singula-
rité de ce succès, c'est qu'il avait lui-
même composé la sonate de concours.
Après avoir étudié l'harmonie sous Ca-
tel, il entra, en 1811, dans la classe de
Méhul , et au bout d'un an et demi de
travail , il fut en état de concourir pour
le grand prix qu'il remporta dVmblée,
quoiqu'il n*eùt employé à terminer sa
composition qu'un tiers du tempsaccordé.
lie voyage de Rome et l'existence assurée
que procure, pour quatre années,aux lau-
réats l'honneur d'avoir été couronné , ne
sont trop souvent pour les artistes qu'un
motif de contracter des habitudes de pa-
resse et de dissipation : il n'en fut pas ainsi
pour Hérold. Déjà il avait composé à Pa-
ris plusieurs pièces pour le piano ; outre
diverses scènes lyriques, il écrivit à Rome
des quatuors et des symphonies, et enfin,
dans une excursion qu^il fit à Naples , il
arrangea lui-même en opéra la jolie co-
qot cUient re«tét dant robêUtaoce et qae le
narqoit de Bouille faitait marcber coutre les
premièret. Un moment aaparavant, Detillet t*é
tait jeté au-devant de U l>oncbe d*noe grotte
pièce d'artillerie chargée à nitraille, et en avait
été arraché. i>
médie d*Alez. Daval , La JewÊ€S9e 4e
Henri F y la fit mettre eo vers italicm ,
et en composa la musique qui obtint an
grand succès. C'était le premier exemple
d'un opéra écrit à tapies par on mu»i-
cien français.
Cependant la quantité considérable de
musique de piano qui lui était passée loa»
les yeux lui avait inspiré un vif désir de
voyager en Allemagne ; il voalait aussi en-
tendre les compositions des grands nai-
tres de ce pays exécutées consciencieiKe-
ment et diaprés la véritable tradition.^Ial-
heureusement l'état politique de TEn-
rope s'opposait à l'exécution de ce projet;
mais Hérold ne put résister à Tidée qui
le tourmentait : il le rendit de Veiiîie à
Vienne , seul, sans passeport, voyagesat
la nuit et se cachant le jour y évitant les
grandes routes couvertes de troupes
étrangères, le perdant en des chemin»
détournés et coiurant à chaifiie instsnt
le risque d'être pris pour un espion d
traité comme tel. Il ne pot rester en Al-
lemagne autant qu'il l'eût désiré ; mab
son but était à peu près atteint , et de
plus il avait été accueilli, encouragé par
Salieri et par Hummel. Il revint à Paris,
plein de jeunesse et d'activité , et tour»
mente par un besoin de produire qui ne
trouva d'abord à se faire jour que dans
des productions itistrumentalesqu^il ooai-
posait avec une étonnante facilité. Il joua
plusieurs fois en public ses conoertos de
piano qui furent fort goûtés ; mais son
intention était surtout de travailler pour
le théâtre dont on sait combien les abords
sont difficiles : ce fut Texcelleat Boiel-
dieu qui se chargea de les aplanir en pro-
posant à Hérold de composer <le moitié
avec lui un opéra de circonstance dont
il avait été chargé. Les morceaux que fit
pour cet ouvrage le jeune compositeur,
ayant fait connaître et apprécier son ta-
lent, il obtint un poème en 3 actes, H
1rs Rosières furent repi^ésentées an coa^
mencement de 1817. Daiu la même an-
née paitit la Clochette y qui obtint ua
grand succès. Il n'en dut pas moins at-
tendre 18 mois avant de retrouver on
nouveau poôme qui, nVtant en rien fa-
vorable à la musique, ne réussit point;
il en fut de même de plusieurs autres
pièces qu'il écrivit jusqu'en 1830, cl
HER
(765)
HER
«hns lesquelles on trouve d*exceUeiiles par-
ties que la froideur des libretti empêcha
de remarquer. Découragé par le mauvais
accueil fait à ses compositions dramati-
ques, Hérold resta trou ans dans une sorte
de silence , n'écrivant que des pièces de
piano ordinairement en forme de /an-
taisies sur des thèmes de Rossini ; il trou-
vait avec raison un tel travail au-des-
sous de lui y et ne pouvait parler sans
rire de la vogue de ces morceaux qu'il
nommait sa monnaie courante,
A cette époque, il était entré, en qua-
lité de pianbte accompagnateur, au Théâ-
tre-Italien , et chaque soir il accompa-
gnait les beaux ouvrages de Rossini dont
il admirait et appréciait la brillante ima-
gination. Il pensa que, pour obtenir des
succès, il fallait, dans Fétat de l'opinion,
imiter d'une manière plus ou moins
exacte les formes rossiniennes, et ce fut
dans cet esprit qu'il écrivit plusieurs ou-
vrages de 1823 à 1826. En cette dernière
année, il reprit son propre genre, épuré
et embelli par l'expérience et par les
tentatives qu'il avait faites jusqu'alors.
Marie oflrit à l'exquise sensibilité d'Hé-
rold l'occasion de s'épancher avec abon*
dance. Le prodigieux succès qu'obtint
cette pièce fixa son véritable genre, dont
il perfectionna de plus en plus les parties
accessoires dans les années qui suivirent,
jusqu'à ce qu'il donnât Zampa (1831)
et le Pré aux Clercs (1832), ouvrages
dans lesquels sa musique offrit la réunion
des qualités les plus solides et les plus
brillantes. Quelque temps avant la re-
présentation de Marie , Hérold avait
échangé sa place d'accompagnateur con-
tre celle de chef des chœurs à l'Opéra ; il
écrivit pour cette scène la musique de
plusieurs ballets : c'est au théâtre même,
dans ses moments perdus, qu'il faisait ce
travail.
Les derniers ouvrages d'Hérold qui se
succédèrent avec une grande rapidité,
joints aux travaux qu'exigeait son em-
ploi , épuisèrent sa santé qui avait tou-
jours été délicate. Une maladie de poi-
trine se déclara et fit des progrès ef-
frayants ; il se mourait pendant la pre-
mière représentation du Pre'aox Clercs ^
et l'immense succès de cet ouvrage ne
Il allait être nommé membre de llnstitoly
lorsqu'il mourut, le 19 janvier 18SSy
aux Thèmes , près Paris.
Hérold avait beaucoup d'amis qa*il
conserva toujours : sa conversation était
vive et spirituelle; plein de modestie et
de simplicité dans ses relations, il sut,
dans l'emploi assez difficile de chef des
chœurs, se faire chérir de tous par sa
bonté et son impartialité. H composait
avec une prodigieuse facilité, le plus sou-
vent en se promenant, écrivant quelque-
fois ses idées sur de petits morceaux de
papier; puis, avec le produit des pro-
menades du jour, il faisait pendant la
nuit plusieurs morceaux avec accompa-
gnement d'orchestre. Ses manuscrits of-
frent peu de ratures, souvent aucune.
Quand ses amis lui témoignaient la crainte
que son extrême fécondité et l'application
qu'il en faisait à des ballets ou à des œu-
vres de piano ne nuisit au succès de ses
ouvrages futurs : Au contraire j disait-il,
plus j'écris et plus les idées me vien-^
nent. La courte carrière d'Hérold n'a
pas cessé d'être progressive; l'existence
de l'homme fut tranchée au moment où
le talent de l'artiste semblait avoir acquis
tout son développement, et ne plus de-
voir, pendant longtemps, enfanter que
des chefs-d'œuvre.
Hérold a donné, de 1816 a 1832, au
théâtre de l'Opéra-Comique, sept pièces
en 3 actes, et huit en 1 acte; au grand
Opéra le petit acte de VAsthénie^ et cinq
ballets dont trois en 3 actes; il avait
donné, en 1815, un opéra en 2 actes, à
IN'aples, au théâtre del Fonda. Il a, en
outre , contribué pour une part plus ou
moins considérable à 5 autres opéras, et
commencé Ludovic^ terminé par M. Ha-
levy, et représenté avec succès après la
mort du premier auteur. Ses productions
instrumentales se composent de 2 svm-
phonies, de 3 quatuors et de 57 œuvres
de musique pour le piano. J. A. de L.
HERON (ardea) y genre nombreux
d'oiseaux qui appartiennent, parleur con-
formation et par leurs mœurs, à l'ordre
des échassiers (vo/.], et par un bec long,
comprimé, fendu jusqu'aux yeux, à la
famille des eultrirostres. Un long cou, des
tarses grêles, élevés, terminés par des
pat malbeoreusement lui rejudre la vie. I doigts allongés et armés d'ongles acérés,
RER
(î««)
HER
•chèrent de caractériser ce genre de bi -
pèdea. Ils perchent sur des arbres élevés,
à peu de distance des rivières ou des lacs,
où ils détruisent beaucoup de poisson.
On les voit, soutenus sur leurs longues
jambes , comme sur des échasses, passer
des heures entières le cou replié sur la
poitrine, et la tête entre les épaules, dans
une immobilité apathique qui ressemble
à de la stupidité; ils n'en sortent que pour
saisir leur proie, sur laquelle ils lancent
avec rapidité leur long bec pointu. Pen-
dant leur vol, plus élevé que rapide , ils
renversent la tête sur le dos , et étendent
les jambes en arrière. Ils vivent solitaires,
rarement par couples, dans les deux con-
tinents. On les divise en plusieurs sec-
tions : les hérons proprement dits , les
butors y les bihoreaux et les erabiers;
mab il règne beaucoup d'incertitude,
parmi les ornithologistes, sur le classement
de ces différents groupes. Nous nous con-
tenterons donc de mentionner ici les hé-
rons proprement dits, qui ont le cou
grêle et garni inférieurement de longues
plumes pendantes.
C'est d'abord le héron commun , ou
héron huppé de Buffon [ardea major) ^
qui se rencontre en France et dans plu-
sieurs autres contrées de l'Europe et de
l'Asie. Il a 2 pieds 1 0 pouces de longueur
de l'extrémité du bec à celle de la queue;
il est gris bleuâtre, avec le devant du
cou blanc, et porte une huppe noire a
l'occiput. Jadis les grands prenaient plai-
sir à le faire chasser par le faucon , quoi-
que sa chair n'ait rien d'agréable. C'est
ensuite le héron aigrette [ardea egretta)^
entièrement blanc en Europe, où l'on
en rencontre deux variétés, le grand et
le petit, moindre de moitié; il a sur le bas
du dos des plumes longues et effilées qui
servent à la parure des femmes. Enfin le
héron pourpré [ardea purpurea) a le cou
orné, à sa partie inférieure, de plumes
flottantes d'un beau blanc pourpré. On
a consacré un article particulier au butor
(voy, ce mot). C. S-tk.
IIÉRON (fontaiite et bullb de),
VOy, FoîfTAlIfK DE COMPRESSION.
UÉROPIllLE de Chalcédoine, dont
le nom est resté k une ^parXÀ^ Olw cetNtiM \ t>
(torctUar HeropkiU)^ loadii^ ^fit%Vu^\
90$ avmnl J.-C., une *ico\« «iniWwBà» % V
Alexandrie. Foy. Ahatomtk, T. F»,
p. 680. s.
HÉROS, Age ■ÏRoÎQirs. Hésiode,
dans son poème des Œuvres et Joun
(vers 156-172), nous apprend qu*ain
âges d'or et d'argent succéda l'âge d'ai-
rain , et qu'ensuite la terre fut babiiét
par une autre race, plus juste et plot
vaillante, celle des héros, demi-dieQx qii
ont précédé dans la carrière de la tic
la race actuelle des hommes , cinquièse
âge du monde on siède de far. Ces hé-
ros, ajoute le poète d'Ascm, périrent,
les uns sous les murs de Thèbes, en se
dUpuUnt l'héritage d'OEdipe, les an-
tres , sous les murs de Troie , en coei*
battant pour la belle Hélène. Mais ti»
ne descendirent pas chez les morts , dit
encore Hésiode : quelqnes*ans fiuvM
transportés au-delà de l'Océan, dans da
lies où ils jouissaient d*an bonheur mm
mélange; d'autres furent m^me adiab au
honneurs de l'Olympe, parmi les immor-
tels. Voy, Ages.
L'âge héroïque s'étend depub Inachus
jusqu'au retour des Héraclides (iv>^.\ dr
l'an 1800 à l'an 1 190 av. J.-C. Pendant
ces six siècles, l'œuvre de la civilisatioB
grecque s'élabora peu à peu : Inachos f(
Phoronée, rois pasteurs, enseignèrent wax
peuplades de l'Argolide l'art d'élever de
troupeaux; Cécrops importa dans PAt-
tique la culture de l'olivier et quelqocs
principes de légblation ; Cadmos intro-
dubit , dit-on , les lettres phénicieooe
dans la Béotie; Hercule, Thésée, détnii-
sirent les brigands qui infestaient les dé-
filés et les bob de la Grèce; Linns, Or-
phée, Amphion {^voy, tous ces nnmi .
adoucirent, par la musiqne et les arts, \t%
mœurs sauvages de leurs compatriotes;
Jason et les Argonautes ouvrirent de noo-
velles voies au commerce et à la naviga-
tion ; Théras, Nélée, Évandre, chefs d*a-
ventureuses colonies, étendirent les rria-
tions et la puissance des méfmpol»;
Agamemnon, Achille, Nestor, L'Ivite,
apprirent à la Grèce à ne point redouter
les forces de l'Asie. L'œnvre de tons ces
héros concourut à la prospérité Intnre de
la Grèce , et ib furent comme les prè>
oit^urs de sa civilisation et de sa gloîre.
HBR
(Ul)
HER
leur soiiTeiûr qu'elle hbnora tonjoura
avec une véDération profonde: témoio le
temple magnifique que les Athéniens éle»
▼èrent à Thésée et qui est encore debout ;
à Érechthée , un de leurs anciens rob ;
aux héros éponymes^ c'est-à-dire qui
donnèrent leurs noms aux dix tribus d'A-
thènes : ils eurent tous des autels et des
panégyries.
Les Marathoniens donnèrent encore le
nom de héros aux Grecs qui périrent dans
leurs plaines en défendant leur patrie
contre les Perses (490 ans avant J.-C.)»
et les honorèrent du même culte que Ma-
rathon, le héros éponyme de leur bour*
gade (PansanîaSy Âttique, 32).
Par la suite, surtout au siècle d'Auguste
et plus tard , le mot héros ( iqpuc) 9 dé-
pouillé en partie de sa signification ho-
mérique, s'employa fréquemment conune
synonyme de fiaxapinoç^ défunt, trépassé,
principalement dans les inscriptions fu-
néraires. De là, le mot inp&otf en latin he^
rounty n'a plus signifié qu'un tombeau*.
Suivant Vico, le célèbre auteur de la
Science nouvelle^ il y a trois sortes de na-
ture : 1® une nature divine, poétique ou
créatrice; 2® une nature héroïque ; 3<* une
nature humaine et intelligente ; et à ces na*
tures correspondent le droit divin, le droit
héroïque, le droit humain , ou les gou-
Yemements théocratique, aristocratique,
démocratique ou monarchique; et les
nations, malgré la variété infinie de leurs
DMBurs , tournent , sans en sortir jamais ,
dans ce cercle des trois âges, divin , hé-
roïque et humain. Maîtrisée par les illu-
sions de l'imagination, la première na-
ture, en effet, anima, divinisa les êtres
mal6riels selon l'idée qu'elle se formait
des dieux. Cet âge fut celui des poètes
théologiens, les plus anciens sages du pa-
ganisme, qui, inspirant une terreur pro-
fonde des dieux , parvinrent à dompter
la fanmche indépendance des premiers
hommes ; ce fut aussi l'âge des oracles et
des théocraties. La seconde nature fut
héroïque : les héros se l'attribuaient eux-
mêmes, comme un privilège de leur di-
vine origine. Rapportant tout à l'action
des dieux, ils se tenaient pour fils de Ju-
piter, et, par cette noblesse naturelle, ils
a
inspiraient une religieuse confiance
ceux qui , pour échapper à l'anarchie et
au brigandage , se réfugiaient dans leurs
asiles et se plaçaient sous le patronage de
leur force et de leur courage. Les mœurs
de cette seconde époque furent celles
d'hommes irritables et susceptibles sur
le point d'honneur, tel qu'on nous re-
présente Achille. Le droit héroïque est
celui de la force, mais de la force maîtri-
sée d'avance par la religion qui seule peut
la contenir dans le devoir, lorsque les
lois humaines n'exbtent pas encore. La
Providence voulut que les premiers peu-
ples, naturellement fiers et féroces, trou-
vassent dans leur croyance religieuse un
motif de se soumettre à la force, et
qu'incapables encore de raison , ils ju-
geassent du droit par le succès, de la rai-
son par la fortune. Ce droit fut la base
des gouvernements héroïques ou aristo-
cratiques, c'est-à-dire des plus forts, des
optimales en Italie, des Héracltdes en
Grèce, des Curetés en Crète, en Asie, etc.
L'âge de la chevalerie (vo/.), chez nous,
répond à l'âge héroïque de la Grèce :
mêmes fraternités d'armes, comme celles
d'Achille et de Patrocle, de Thésée et de
Pyrithoûs, d'Oreste et de Pylade; même
culte de la beauté, Ariane, Hélène, An-
dromède ; dans les gouvernements, mêmes
institutions féodales, etc. [voir la Phi-
losophie de V histoire de Vico, liv. IV). Le
troisième âge fut celui de la nature hu-
maine , intelligente , et, par cela même,
modérée, bienveillante : elle reconnaît
pour lois la conscience, la raison, le de-
voir.
C'est à la poésie, en général, et parti-
culièrement aux poètes cycliques et aux
homérides que les héros de la Grèce ont
dû leur impérissable illustration. Par elle,
leur gloire s'est perpétuée d'âge en âge et
a grandi avec les siècles ( major è Ion -
ginquo reverentia\ de telle sorte que les
Achille, les Hector, sont devenus les hé-
ros par excellence, qu'on leur a comparé
les grands hommes de toutes les époques,
et que le plusinsigne honneur qu^on ait pu
leur décerner, le titre le plus glorieux que
l'admiration et la flatterie aient pu trou-
ver pour les Alexandre, les César, les Na-
r? Po-rl. .^«ficrioo .od«e d. mot. 1 ï«^^5»*^t^*^***^^^«,^'^^*'^S::^
HER
(768)
HER
Hfldenhuch. C'est le nom d'une colleo
tionde poèmes allemands, composés dans
le xiii^ou le xiY* siècle, dont le sujet, se-
mi-fabuleux, semi-historique, est placé
dans les temps d'Attila et de Théodoric
[Dietrich), La plus (;rande partie de ces
poésies ont été retravaillées et surtout
tronquées au xv* siècle, dans le texte de
Gaspard de Roan (^n 1472), texte qui
a servi de fondement à toutes les ancien-
nes éditions* du Heltlenbuch, De nos
jours, Tinfatigable M. Von der Hagen, qui
a fouillé dans tous les sens les origines
de la littérature allemande, a donné, de
concert avec M. Primisser, une édition
complète du Heldenbuch dans sa forme
primitive **.
Si les Nibelungen {voy,) présentent
un magnifique ensemble ^ une véritable
épopée formée avec les fragments de
poèmes plus anciens, le Heldenbuchy an
contraire, n'offre que le triste spectacle
de la décomposition du cycle germani-
que, qui, après avoir un court instant
produit de beaux fruits, retombe dans
sa rudesse primitive et se laisse presque
étouffer par Tinvasion des cycles étran-
gers (carlovingien et breton).
En abordant la série des poèmes qui
forment le contenu du HeUlenbuchj
nous rencontrons d'abord celui sur les
Aïeux de Théodoric et $a Julie chez les
Huns***'. M. Gervinus croit devoir placer
ce poème dans le xiv* siècle ; mais il en
recherche Torigine au moins dans le xiii*:
sous sa forme actuelle , ce serait donc
un travail de seconde main. L'auteur
parait avoir adopté pour modèle le cé-
lèbre Godefroi de Strasbourg {vox,)\
mais il y a entre eux toute la distance
qui sépare un lourd et ennuyeux imita-
teur d'un talent éminent.
La Bataille deRai»enne [Die Raben»
schlarht), dans sa forme actuelle, appar-
tient aussi au xiv* siècle; mais les plaintes
(*) La i** a para en 1490; la a* à Aogtbourg
•n 1 491; la 3* à Hagoeoaa en iSog.
(**) Das HêldenhucH m dêr Unprachê, Berlin ,
1830-34, a vol. iu'^", M. Von <Jrr Hngen avait
rotameacé parla palilication de quelques frag-
nentt du Utldtnbuck , dont il avait modernisé
le langage.
(***) L*;tuteur»e nomme lui«méme Henri POi-
fteleur. foir la colle>-tion de Von der Hagen et
iViinis«er.
du poète for les mœurs de son tattps in-
diquent assez que la forme primitif* re*
monte au ziii*. La manière du pote
est prétentieuse, rintérèl à pcA prci
nul. La Mort d' A If art peat être ran-
gée sur la même ligne que les deux pfé-
cédents poèmes; c'est, d'après M. Gu3-
lanme Grimm, une imitatioo de la Ivtl»
du fib d'Attila avec Vitigès dans b ba-
taille de Ravenne. Dans Otmit (dont Po-
rigine remonte à la fin du xm* siècle'^ la
figure du nain Albéric captive ibiteacBC
Inattention du lecteur; on a troavé quel-
que analogie entre ce poème et VObértm
de Wieland. Dans le fVolfdieînck àt
la même époque qu*0£/i//),on trouve n
caractère éminemment germaoiqœ : le
fond du poème c'est la fidélité des vas-
saux envers leur suzerain et l'attacëe-
ment du suzerain à ses vassaux, ca va
mot la religion puissante du lieo léodaL
X^ gnome Laurin^ faussement attri-
bué à Henri d'Ofterdingen(iM>;r.); Sigt'
not, Eckcy la Cour d'Attila à fForms^
appartiennent à une époque où le goàt
se corrompait de plus en plus ( xv« siècle :
rien n'égale souvent la trivialité, les finti-
dieuses redites de ces poèoses, qui tom
retiennent le lecteur dans le mcôde do
géants et des nains.
Le Jardin des Roses ne doit potot être
confondu avec ces productions informes.
Son origine remonte évideouBcot pim
baut, et il n*a point admis, ocMBme les
précédents poèmes, des éléments étran-
gers. Il vise surtout à un effet oomiquc,
et se trouve avoir par là quelque analo-
gie avec certains poèmes du cycle carlo-
vingien.
Dans tous les poèmes du ffeidem^
buck, on reconnaît, comme nous Tavons
déjà remarqué, la décomposition <le Fé-
popée allensande ; au lieu que, dans To-
ngine, les rhapsodies populaires êtairot
coordonnées et avaient formé on tonC
(Nibelungen^ Gudrun)^ ce ne sont plus^
ici, que des rhapsodies détachées, tristai
fragments d'un vaste ensemble. Le J7W^
denbuch de Gaspard Von der Roen en
Van Roan forme l'un des points cxtrl-
mes de cette décomposition matérielle.
Gaspard tire gloire des réductions qn*il
fait subir aux vieux poèmes : c*cst chei fau
un parti pris; il 7 met quelque adrcme,cC
HER
Ton est autoriaé à croire que, dans les
siècles précédents déjà, on avait traité les
anciens récits poétiques d'une façon non
nx>ins caTalière. Le Jardin des Roses
et ie Géant Sigenot ont été peu altérés
par Gaspard; mais dans son fVolfdie-»
trich il ne reste que 333 strophes des 700
strophes primitives; dans Théodoric et
tes Compagnons*^ 408 strophes quUl
tvait sous la main ont été réduites au
nombre de 130; un manuscrit plus an-
cien en contient au-delà de mille. L. S.
HÉROSTRATEy nom fameux de
cet Éphésien qui, pour faire parvenir
soD nom à la postérité, conçut et exé-
cuta rborrible forfait d'incendier le su-
perbe temple de Diane, situé entre la
▼ille et le port, et qui faisait la gloire
d*Épbèse [voy,). Il expia son crime par
le supplice le plus affreux; et, pour
▼ouer Hérostrate à un oubli éternel , les
Ioniens décrétèrent la mort contre qui-
conque prononcerait jamais son nom.
Ce fut précisément ce décret qui con-
serva son nom à l'histoire. Depuis, on
stigmatise un dévastateur, un incendiaire,
en l'appelant un Hérostrate.
La nuit même de l'incendie du temple
d*Éphèse vit naître Alexandre-le-Grand.
yoj. l'article. X.
HERPÉTOLOGIE, voy. £&piTo-
LOGIK.
HERRERA (HKRNAimo de) , poète
e^Hignol du xvi^ siècle, surnommé par
ses contemporains el Divine ^ naquit à
Séville vers l'an 1516. Il savait très bien
le grec, le Utin , l'italien , le français , et
passait pour un profond théologien; mais
il cultiva de préférence la poésie, et fut
un des premiers poètes de sa nation.
Quoiqu'il eût reçu les ordres à l'âge de
30 ans, tous ses vers sont adressés à une
noble dame de l'Andalousie, qu'il célé-
bra sous divers noms; mais son amour
fut aussi pur que celui de Pétrarque ,
qu'il cherchait à imiter en suivant les
traces de Boscan et de Garcilaso. Her-
rera mourut au lieu de sa naissance, vers
1 595. La collection de ses poésies, inti-
tulée Obras en verso de Hemando de
Herrera^ publiée par Fr. Pacheco, un
de ses admirateurs, parut à Séville, en
(*) Ce noëme portait, dans sa forme primitive, 1
le titre de Conifral ercc le» dragons, l
f t
dragOHt
L G. d,M. TomeXni.
(769) HER
1582, in-4'^; une autre édition donnée
par Gabr. Ramos Vejerano, dans la même
ville, en 1619, in-4<*, devenue rare, con-
tient des sonnets, des odes et des élégies
pleins de feu, d'esprit, de grâce et d'ex-
pression ; mab son style manque de cor-
rection. Herrera est encore auteur de la
Relacion de la guerra de Chipre y ba^
talia de Lepanto^ Séville, 1572; Fida
y muerte de Tomas Moroy ib.y 1592,
traduit du latin de Stapleton; enfin il
donna une édition des poèmes de Garci-
laso de la Vega, avec d'intéressantes notes,
Séville, 1580, in-8**. Foy, Espagnole
(//«.), T. X, p. 82. L. L-T.
HERRERA (François), surnommé
le FieuXf célèbre peintre espagnol, né
en 1576, mort à Madrid en 1650. Fojr.
EsPAcnpLE (école).
HERRERA t Tordesiixas (Anto-
nio de) , historien espagnol , fils de Ro-
drigo de Tordesillas et d'Agnès de Her-
rera, naquit à Guellar de Ségovie, en 1 559
(d'autres disent 1549, et d'autres 1565).
Suivant une coutume de son pays, il prit
le nom de sa mère. Après avoir achevé
ses études, il partit pour l'Italie encore
adolescent, et devint secrétaire de Vespa*
sien de Gonzague, frère du duc de Man-
toue, avec lequel il revint en Espagne
lorsque Gonzague obtint la vice-royauté
de Navarre et de Valence. Ce dernier
l'ayant recommandé à Philippe II dans
son testament, le roi d'Espagne nomma
Herrera coronista mayor de las Indias
et lui accorda une pension considérable.
Il fut maintenu dans ce titre par Phi-
lippe ni et par Philippe lY, et mourut à
Madrid, le 29 mars 1625, peu de temps
après avoir été appelé à faire partie du
conseil du roi. Tous ses livres sont écrits
en espagnol. Son principal ouvrage est in-
titulé : Historia gênerai de las Hechos
de los Castellanos en las islas y tierra
jenne delmar Oceano (1" éd., Madrid
1601-1615, 4 vol. in-fol.; la meilleure
est celle de A. Gonz. de Barda, avec
des continuations, Madrid, 1728-30,
4 vol. in-fol.). Cette histoire, divisée en
huit décades et dédiée à Philippe III ,
comprend l'époque de 1472 à 1553.
« De tous les auteurs espagnols, dit Ro-
bertson, Herrera est celui qui nous a
donné le récit le plus exact et le plut
HER
drconsUncié de la conquête du Mexique
et des autres événemeots d'Amérique. »
Nie. de La Coste avait entrepris de tra-
duire Herrera en français; mais la mort
ne lui a permis d'achever que les deux
premières décades (Paris, 1660-1671,
S vol. in-4<*). Parmi les autres ouvrages
de Herrera nous citerons : Historia del
mundoy en el reynado del rey D. Phe^
lipe 11 y 1554-98 (Valladolid, 1606,
3 vol. in-fol.); Commentarios de los he^
chos EspaiioUs , Franceses y Fenecia"
nos en Italia, 1381-1559 (Madrid,
1634, in-fol.); et Historia de Portugal
y conquista de las islas de los Jçores^
1583 r 1583 (Madrid, 1591, in-4«), etc.
Le style de Herrera est assex pur; quel-
ques-uns de ses ooTrages sont devenus
rares. L. L-t.
HBRRBROS (don Maitosl Bebt^n
DS LOS ), le poète espa^ol le plus popu-
laire peut-être, est né à Quel , dans la
province de Logrono, au mois de décem-
bre 1 800. U reçut sa première éducation
à Madrid, et servit, de 1814 à 1823 , en
qualité de volontario distinguido. Il ob-
tint ensuite une place dans le département
des finances , et fut nommé successive-
ment secrétaire de Tintendanoe de Xativa
et de celle de Valence ; mab dans quelque
position qu*il se trouvât, il ne cessa jamab
de défendre la cause de la liberté à la tri-
bune ou sur le champ de bataille. Lors
du rétablissement du pouvoir absolu, il
dut naturellement se retirer des afTairet
publiques, et, pendant onxe ans, il s'oc-
cupa exclusivement dVtudes littéraires
et de travaux dramatiques. Ce ne fut
qu*en 1834 que le gouvernement lui ren-
dit, sans qu*il le demandât, une place
dans Tadministration civile de la province
de Madrid.
U n'avait que 17 ans, lorsqu'il écrivit
A la vejez virurlas , comédie en trois
actes, qui fut représentée, en 1824, avec
un tel succès, malgré les défauts insépa-
rables de toute première œuvre drama-
tique, que dès lors il se consacra avec un
redoublement d'ardeur à la carrière du
théâtre. Sa longue inaction involontaire
lui permit de se livrer tout entier à son
fenîil ; et i\ en proftu %\ ViVtiv <\u^ ^ daas
( 770 ) HER
130 pièces, dont la plupart mt été k^^
rablement accueillies, ooD-seale«eatflv
les théâtres de Madrid, nab jusque «ar
les tréteaux des villages : ausai lot Hc^
reros est-il Tauteur favori du p«biic
Parmi ses pièees origioalei, preMfae looia
écrites en vers, nous citerons las cemédia
Los dos SobrinoSySl ImgeMoOfjé Madnà
me vuehoy La falsa iltutradom^ Mof^
cela o à eual de los tresT Um Tertem
en discordia , Un nopîo paru Im ninm •
la casa de Huespedes^ El komhre fd»,
Todo es farsa en esta uusntèù , Arka-
ques à los vicios^ La redaccion de êê
periodicoy El poeêa y la bene/Scimdm;
le drame Elena et la tragédie MÊéwope, B
a publié en outre an petit Tolamtdi
Poesias smelias (Madrid, 1 8S 1 ), et pla-
sieurs satires : Contra el fnror JiUfms
nicoy o mas bien contra los qme êtsprt»
cion el teatro espahol (1818) ; Contre
los hombros en defensa de ios mmgeret
(1839); JS:/ Carnaval {i%t%)\ Conem k
mania contagiosa de eseribir pam d
publico{iSZZ);LaHypoerrsia{tS%4'\
Contra los abmsos y despropossêos ta-
troducidos en el arte de la deeUumaàm
teatral (1894) ; Recuerdos de nn batte
de mascaras y cmento en verso (1894 ,
sans parler d'un nombre considérable
d'articles de joumaax sur la litlératare
et les mœurs , de pièces de vers insérés
dans des écrits périodiqaeai de ■Mrceaai
de circonstance, etc.
Toutca les poésies de Braloa en las
Herreros se dbtingnent par une dîciiea
pleine de grâce et d'énergie à la fois, et fte
une versification si harnMoieQse cl aorteal
si facile, qu'on serait tenté de croire que
les vers ne lui coûtent pas plus <le peine
que la prose. Si son habileté IccMqatf
annonce déjà qu'il est né poète , le co-
mique des situations , la peiotnre fidèle
des caractères qui dégénèrent rarenwnt
en caricatures, la vivacité du dialogne et
l'esprit qui y brille, la fine ironie et k
sel vraiment espagnol de tes satires qoi
rappellent plutôt l'élégance dn coortnan
Horace que la verve acérée , rindigna-
tion amère et brAlante de Juvénal , loat
tend à confirmer sa vocation poétiqne.
Ses LetrillaSy moins acerbes qoe relies dr
rintervtUe, U com^oia, T«voutWo\i\x%-\ ^^j8«H%à«i^^^«^5«vj»Cbntre«ufqner
duîsit du fVtncmV» el d« V\U\Vfti^ ^\w^\ v" '^^^ ^p«cii«»^T*î^iiri^ ^^^^!«^
ouTnerSy les fabricants et les artistes de
Herrohut exportent au loin une foule
d'objets confectionnés avec le plus grand
soin, oomme des toiles, du papier, des ou-
vrages vernissés, du cuir et des chan-
delles. C. L,
HERSCHEL (Wiluav ouGvillau-
■s), illustre astronome qui ouvrit une
route nouvelle dans la science des astres,
eo découvrit plusieurs Ignorés jusqu'à
lui, et recula toutes les limites du spec-
tacle des cieux.
n naquit le 15 novembre f 738, à Hano-
vre, k Pd§e de 19 nos, doué d'une tmagî-
HER ( 71
bonhomie w alideuse qui rendent ce genre
de poésies légères si cher aux Espagnols.
Cependant son élément est, avant tout,
la comédie et la satire : il s'y meut avec
liberté , avec originalité , avec indépen-
dance, tandis que dans la tragédie, dans
le genre sentimental, il ne s'élève pas au-
dcams du médiocre. En tout cas, il est
de beaucoup supérieur, dans la comédie,
i Moratin (vo^.), celui de ses prédéces-
seurs immédiats qui s'est acquis le plus
de réputation, aiéme à l'étranger. Un
ami d'Herreroe, don Eugène de Ochoa, a
pabbé un choix de ses comédies dans
son 7}ssoro dei teatro espanoi [Paris,
1 8S0), et P.- J. Wolff a donné des mor-
eennx de ses poésies lyriques et satiriques
dans la Fhresêa de rimas modemas cas^
téiiéutosy L n. X.
HEERHAim, vajr. Heamahh.
■EERliHUT, premier et principal
établissement des frères Moraves (voy,) ,
aat un village de 900 habitants, situé
entre Lœbaa et Zittau, dans la Haute-
Losace saxonne, sur le revers méridio>
Bal du Hutberg, qui lui a donné son
noBB. Ce (ut le 17 juin t7)3 que Chris-
tian David abattit le premier arbre qui
servit à la construction de ses maisons ,
sur le terrain que le comte de Zinzendorf
(vo)^.) aTait cédé à ses coreligionnaires.
La position deHerrnhut est charmante; on
ne pouvait choisir une retraite plus conve-
nable pour des gens pieux et tranquilles.
Les habitations , parmi lesquelles se dis-
tinguent la maison des frères et celle des
Meurs, sont propres et agréables, ceux
ipi'elles abritent sont pleins de droiture
et d'innocence; chec les plus pauvres
régnent l'ordre et la propreté. Les
n
HER
nation rive et d'un esprit élevé, il n'é^
tait encore que simple musicien dans les
gardes hanovriennes. Son père, habile
maître de musique, avait donné sa pro-
fession à cinq de ses fils. Le second,
Guillaume, ayant montré le plus de dé-
positions, re^ut aussi une éducation plus
soignée; mais la nécessité de se créer des
moyens d'existence et de contribuer à
ceux d'une famille chargée de sept en-
fants, lui avait fait interrompre trop tôt
ses études commencées. Il quitta Hanovre
vers la fin de 1757, et se rendit en An-
gleterre où les arts lui offraient un meil-
leur sort.
n résida successivement à Durham, à
Halifax et à Bath. Ayant été nommé di-
recteur de la musique de la chapelle , il
se trouva dans une position assez avanta-
geuse , et du c6té de la fortune tous ses
vœux étaient satbfaits. Mais une force
intérieure l'entraînait à de plus hautes
destinées : il devait un jour étendre le
domaine des sciences.
L'étude approfondie de son art le con-
duisit par degrés à celle de la géométrie,
puis à la connaifisance de Tastronomie
théorique. Sabi d'admiration et comme
transporté dans un monde nouveau, il
désira vivement de contempler ces phé-
nomènes célestes dont l'intelligence hu-
maine avait pu découvrir les lois. C'est
alors qu'il entreprit de construire des
télescopes et d'en perfectionner l'usage.
Ses premières découvertes astronomiques,
qui datent de 1776, furent suivies d'une
découverte mémorable, celle de la pla-
nète qui porta longtemps son nom et qui
fut ensuite nommée Uranus. Herschel
l'avait appelée Georgium sidus; les An-
glais lui ont conservé ce nom. rof. Pla-
nâtes.
La grande réputation du musicien
étranger, ses travaux astronomiques, la
perfection de ses instruments inspirèrent
au roi George HI une admiration telle
qu'il voulut l'avoir auprès de lui. Ce fut
dans la belle retraite que ce prince
lui donna à Slough , près de Windsor ,
qu'Herschel s'éublit avec sa famille;
c'est là qu'un si grand nombre de voya-
geurs allèrent le visiter, et qu'il termina
sa longue et \\\\m\t^ caTT\«.t^.\jtx«v^\\i-
téressaU Ve\\em<cn\\ V^\i\fts ^i» t^5^«çâa^
HER
(77J)
tiEtI
qu'il voulut souvent augmenter les dé-
penses proposées, a6n que rien ne bor-
nât la perfection et les dimensions des
instruments.
Herschel avait appelé auprès de lui un
de ses frères, très exercé dans la mécani-
que théorique et pratique, pour diriger
les ateliers. Sasœur,Caroline, acquit aussi
des connaissances fort étendues dans les
mathématiques et dans l'astronomie. Elle
aidait son frère dans ses calcub et rédi-
geait ses observations ; on lui doit la dé-
couverte de plusieurs comètes : aucun
astronome n'a eu pour le seconder de
coopérateur plus intelligent et plus fidèle.
Herschel reconnut qu'en exerçant
l'œil par degrés on le rend beaucoup plus
sensible à l'impression d'une lumière fai-
ble, et, par là, il put amplifier les ima-
ges des objets fort au-delà des limites où
les autres observateurs s'étaient arrêtés.
Voulant agrandir le pouvoir des instru-
ments astronomiques, et considérant
moins les conditions propres à faciliter
leur usage que celles qui devaient aug-
menter la force optique, il construisit un
télescope (vo^.) d'une dimension extraor-
dinaire. Il faut se représenter un tube de
fer, long de 13 mètres, ayant 1™.3 de
diamètre , suspendu au-dessous d'un as-
semblage de mâts inclinés et que plu-
sieurs machines font mouvoir dans tous
les sens. Le système entier est mobile au-
tour d'un axe vertical, et décrit une cir-
conférence d'un diamètre égal à la lon-
gueur de l'instrument. Un miroir métal-
lique, très poli, pesant environ deux
milliers de livres, est introduit dans le
tube, et, lorsque l'instrument est tourné
vers le ciel, ce miroir réfléchit l'image
éclatante des astres. L'observateur est
lui-même transporté avec le tube selon
toutes les directions, car il se place dans
un siège attaché à l'extrémité supérieure ;
les objets qu'il observe sont derrière lui,
il en considère les images réfléchies.
Ce fut à l'aide de cet instrument gi-
gantesque qu'Herscbel découvrit deux
nouveauxsatellîtes de Saturne(i>o^.).Au-
cun astronome n'avait pu encoreacquérir
une connaissance aussi complète et aussi
distincte des phénomènes du ciel. Par
exemple, on cessait toujours d'apercevoir
i*anneâu dt Saturne au moiu«ul où sou
plan était dirigé yen la terre; maïs \â
faible lumière que le «sontoor étroit de
l'anneau nous réfléchit encore et qui pa-
rait comme une ligne droite laminense,
suffisait à Herschel. Une observatioo en-
tièrement nouvelle et très importante fat
celle des points remarqoablâ de la sur-
face de l'anneau de Satome : Hersckel eu
conclut que ce satellite, d'une forme sîn»
gulière, tourne sur lui-même autour d*na
axe perpendiculaire à son plan; et il bs^
sura la durée de ce mouvement de rota-
tion qui est de dix lieues enviroo.
Herschel concluait d'une longue soile
d'observations attentives faites avec des
télescopes puissants, que la iomière n'é-
mane pas du corps même du soleil, mm
des nuages brillants et pboapborcsccals
qui naissent et se développent dans l'atmo-
sphère de cet astre. Il pensa que cet un-
mense océan de lumière est agité violesi-
ment dans toute sa profondeur ; que locv
qu'il s'entr'ouvre, nous apercevons ou b
masse solide , moins lomiDeuse et peut-
être même opaque, ou ses cavités volca-
niques, et que telle est l'origiae de cts
taches noires et variables qui se nsontmt
sur le disque du soleil, f^ojr, Soucn..
En étudiant la nature de cet astre, qm
était devenu pour lui un objet habitâd
de méditations, Herschel, employait dss
verres diversement colorés pour afibiblir
l'éclat de la lumière. U eut ainsi dss
occasions multipliées d'obaenrcr jusqu'à
quel point l'interposition de œa verres
modifiait la lumière ou la chaleur. H nV
tait pas dans la nature de son esprit da
s'arrêter à des remarques supcrficiellcB»
Il entreprit donc une suite dV
variées, et la physique géoérale fut
chie de bits nouveaux et importauts que
les observations ultérieures ont pleiiît
ment confirmés. On avait entrevu depuia
longtemps que les rayons séparés par la
prisme, et qui forment le spectre solaire
ivqx*.), ne possèdent pas au même degré la
acuité d'échauffer les oorpa tcrrtires : les
expériences d'Herschel sur le mémiÊ sujet,
non-seulement donnèrent une solntiou
complète de la question, mais ooaduisi*
rent à des résultats entièrement nou*
veaux. Il mesura avec précision les ef-
fets tbf rmoroétriques des sept rayons iné-
galement réfrangibles, et reconnut que
HER
(773)
HER
les ««yons ronges conlienaent senb plus
de chaleur que tous les antres. L'impres-
sion sur le thermomètre diminue rapi-
dement, depuis les rayons rouges jus-
qu'aux rayons violets placés à l'autre
extrémité. Il vit ensuite que l'effet ther-
mométrique subsiste au-delà des rayons
rouges, dans l'espace obscur voisin du
qpectre; et ce fut même dans cette partie
non éclairée et sur le prolongement de
l'axe qu'il trouva le point où la chaleur
«st la plus forte. Il se proposa encore
d'examiner quels sont les rayons qui pos-
sèdent au plus haut degré la faculté d'ë-
claîrer les objets, et trouva, par un genre
particulier d'expérience, que cette pro-
{iriété appartient aux rayons jaunes, et
qu'elle décroit assez rapidement à partir
de ces rayons brillants jusqu'à l'une et à
l'autre extrémité du spectre.
Herschel classa ensuite les étoiles. Il
rangea dans une première classe celles
qu'il nomme isolées , c'est-à-dire celles
qui sont séparées des autres par de grands
intervalles et ne paraissent point sujettes
à une action mutuelle dont l'effet soit
appréciable. Il considéra ensuite les étoiles
doubles on triples et les assemblages si-
déraux plus composés. Ce sont des sys-
tèmes de corps lumineux évidemment
rapprochés et retenus par une cause sub-
sistante et qui se meuvent ensemble au-
tour d'un centre commun. De là, Her-
flchel passa à la description des nébuleuses,
oa de ces taches lactées et confuses irré-
gulièrement disséminées dans l'étendue
des cieux. Il a principalement observé la
voie lactée, qu'il regarde comme une seule
nébuleuse formée de plusieurs millions
d'étoiles. Il en voyait plus de cinquante
mille qui traversaient en une heure le
champ de son télescope. Il distingua par-
mi les nébuleuses celles que des télesco-
pes puissants résolvent en une multitude
d'étoiles séparées, celles où l'on remarque
un ou plusieurs centres brillants, et celles
qu'il nomma planétaires ^ d'une forme
sphérique mieux terminée et d'un éclat
plus homogène. Ses catalogues contien-
nent pins de deux mille nébuleuses, les
unes semblables à la voie lactée, d'autres
ouvertes à leur milieu et de figure annu-
laire, la plupart sous les formes les plut
dÎTerses et Us plus irrégnlières. Enfin, il
fit une multitude d'observations sur les
étoiles colorées, rouges, bleues, vertes, on
qui offrent les nuances de ces couleurs, et
principalement sur les étoiles doubles et
multiples. Voy, Étoiles , Nébuleu-
ses, etc.
Tels sont en abrégé les grands tra-
vaux d'Herschel et ses principaux titres
de gloire. Les beaux-arts l'introduisirent
dans le sanctuaire des sciences, après qu'il
eut courageusement lutté contre la for-
tune. Il n'a été donné à aucun homme
de faire connaître aux autres autant d'as-
tres nouveaux : aussi son nom, confié aux
sciences reconnaissantes, est-il à jamais
préservé de l'oubli.
Herschel légua à son fils ces immenses
registres écrits et conservés par son ad-
mirable sœur, où sont déposés, depuis
1776, les observations et les expériences
de ce grand homme. Il mourut, le 25
août 1822, dans sa retraite de Slough ,
dans la 84^ année de son âge, sans in-
firmités et sans douleur. H était membre
de la Société royale de Londres et de la
plupart des académies de l'Europe. En
1786, l'université d'Oxford lui avait con-
féré le titre de docteur ès-lois, honneur
dont elle n'a jamais été prodigue. En
1816, il avait été nommé chevalier de
l'ordre des Guelphes, et en 1820, élu
président de la Société astronomique de
Londres. A. de G.
Toutes les observations et découvertes
de W. Herschel sont consignées dans des
mémoires Imprimés en anglais dans les
Philosophical Transactions de la Société
royale de Londres. Nous nous bornerons
à rappeler ici les principaux : Observa-
tions sur la rotation des planètes autour
de leurs axes y 1781 ; Mémoire sur une
comète observée le IZ mars 1781 : on
sait que cette comète était la nouvelle
planète Uranus, id,; Catalogue d^étoi»
les doubles y triples^ quadruples et muU
tipleSj id, ; Sur le mouvement propre du
soleil et du système solaire ^ avec un exa-
men des divers changements sun^enus
dans la position des étoiles fixes depuis
Plamsteady 1783 ; des Catalogues de
nouvelles nébuleuses et groupes d'étoi^
leSf 1786; Méthode pour observer les
changements qui arrivent aux étoiles
fixes, avec quelques retnarques sur ta
HER
(776)
HER
M. Henrîquel-Dapont (iM>y.).Ce ubieaa,
où le héros du Nord est représenté éten-
dant ses mains sur l'assemblée des États
et lui donnant sa bénédiction après avoir
fait donner lecture de son testament, est
peut-être le chef-d'œuvre de M. Hersent
et lui valut la croix de la Légion-d*Hon»
neur. En 1822, Rulh et Booz et les
portraits de M™* la marquise de Cler-
mont -Tonnerre, de M. le marquis de
Rivière , de MM. Joseph et Casimir Pé-
rier ouvrirent à M. Hersent les portes
de rinstitut. Le charmant tableau de
Rmth et Booz fut gravé par M. Alexan*
dre Tardieu. En 1824, les Religieux
de l'hospice du Saint - Gotliard don^
nant des secours aux familles dépouil^
lées parles brigands^ tableau acheté par
le roi pour le musée du Luxembourg ; les
beaux portraits du prince de Carignan ,
du duc de Richelieu et du marquis
de Clermont-Tonnerre le firent nommer
officier de la Légion - d'Honneur. En
1827, il exposa un portrait en pied de
Henri IV, et en 1831 , celui de Louis-
Philippe P'. Depuis cette époque, on
n'a plus rien vu de M. Hersentau Louvre.
Ce peintre, qui a aussi été nommé mem-
bre de l'Académie royale de Berlin, est
professeur à l'École des Beaux-Aria de
Paris.
M*"* Hersent (Lomss MAuninT), fem-
me du précédent et fille du géomètre
Mauduit, est née en 1784; elle a exposé
au Musée plusieurs bons tableaux parmi
lesquels on remarque Sainte Fineent de
Paul , Henriette de France , Fisite de
Sully à la reine après la mort de
Henri /f , et Louis XIF bénissant son
arrière^petii'Jils ; ces deux derniers ta-
bleaux sont au Musée du Luxembourg.
M*"^ Hersent est élève de M. Meynier, et
a obtenu sous son premier nom deux mé-
dailles d'or en 1817 et en 1819. E. B-s.
IIERTHA. Ce nom qui, ainsi écrit,
repose peut-être sur une fausse leçon du
texte de Tacite (Germania^ 40), a pré-
valu dans la mythologie germanique;
quelques-uns l'écrivent Aerthas ou Aer^
tha^ et il correspond à VAirtha des
Goths , à VEorthe des Anglo-Saxons et
à l'ancien allemand Erda ( aujourd'hui
Jird€y terre). Quoi qu'il en soit, Hertha
OU Aertha était adorée commt créatrice^
mère et consenratrioe par les iCsticM,
les Longobards, les Angles et beanco^p
d'autres tribus germaniques éiablies as-
delà de l'Elbe , dans les cimroas de h
Warne et sur les rivages de la Baltiqac.
Les peuples Scandinaves appelaîat
cette déesse Jord; suivant eux, die était
fille de la Nuit et d'Anar, sœur de Da-
gur ou du Jour, da o6lé maternel;
épouse d'Odin et mère de Thor on da
dieu du tonnerre; c'était probabicmcat
la même personne que Frigga ( voy.
Fréta). Son culte tenait à la cnj%met
qu'elle s'intéressait au sort des boue,
qu'elle les dirigeait et les TÎaitait à cer-
taines époques. Au rapport de Tadte,
c'était dans un bois sacré d*OBe Ne de
l'Océan que se trouvait le cbar qoi bi
était consacré : il était couvert d'un ta-
pis qu'un prêtre était aenl en droit de
toucher; lui seul amti savait quand k
déesse se plaçait dans ce cbar : il rac-
compagnait alors avec tous les signes da
respect, quand, traînée par des ^éiiiae,
elle parcourait les pays soumis à sa kâ.
Lorsque cela avait lieu , les fêtes
mençaient, les guerres privées
on serrait les armes ; tous les peuples qsi
adoraient Hertha se réoonciliaîent entre
eux et rien ne troublait leur profaudelra»-
quillité. Le prêtre attaché au service de
la déesse la ramenait dans le bois sacre
lorsqu'elle demandait à retourver dam
sa patrie céleste. Le cbar , avec le tafis
qui recouvrait la déesse, était emuile
plongé dans le lac du bob sacré pour v
être Uvé par des esclaves <|ui, apfès avoir
rempli leur tâche, étaient engloutis par
ces flots mystérieux.
Depuis le xvii* siède, des savants, leli
que Micrslius, Cluverus et Sclivnirtx ont
prétendu que ce sanctuaire fie Hertha
était établi dans Hle de Rûgco, dan»
le bois de Stubnitz. On voit eu effct dam
ce lieu un rempart de terre circulaire
[borgwat) élevé dans quelques endroit*
de 80 à 100 coudées, et 4 c6té de c«
rempart un lac (borgsee) : de là le nom
de kerthabonrg , qu'on lui donne sou-
vent aujourd'hui. L'opinion fie ces ém-
dits est plausible ; mais les imlicaes qui bu-
litent en sa faveur sout trop vagues ce se
retrouvent dans difS6rentes Iles, ce qai
fiût que d'autrm érudits O0i truumiorti It
U£R
(777)
HËR
UBdtoMnàt Heriha à Uelgoland, ou en
ZéUnde, ou dans une ile suédoise; car
il est fort douteux que Tacite, par Tex*
preaaîon d' Oceoiucj, ait voulu désigner
la mer Baltique. Quant au rempart de
Rûgen, on en trouve beaucoup de sem*
Uables soit dans cette Ile même, soit en
Poméranie , et ce sont probablement les
fortifications desVénèdes. roir Grumbke,
Darstellung der Insel Riïgen (Descrip«
tfoo de 111e de Rûgen), Berlin, 1829; et
Barth, Uertha, etc. (Hertha et la religion
de Tantique Mère du monde dans l'Al-
lemagne ancienne) , Augsbourg, 1 828.
Plusieurs géographes allemands, com-
me par exemple MM. Berghaus et Uoff»
mann , ont donné Hertha pour titre à
leurs publications géographiques, pério-
diques ou en corps d'ouvrage. C. L,
llERTZBERGouHERZBBaG(EwALD-
Fainxaic, comte de), ministre de cabi-
net prussien, né le 2 septembre 1725 à
Lottin y dans la Poméranie ultérieure ,
fut un des plus grands diplomates de son
temps. Déjà, en quittant l'université de
Halle, il fit pressentir quel Ulent il dé«
pfoirait dans cette carrière par une dis-
sertation écrite en allemand sur le droit
public de Brandebourg, et dont le cabi-
net ne permit pas l'impression. Obligé de
choisir un autre sujet, il fit l'hbtoire des
réunions des princes électeurs, et ce nou-
▼eau travail, jointau premier,]e fit attacher
au département des affaires étrangères et
adjoindre, en qualité de secrétaire, à la
légation par laquelle se faisait représen-
ter l'électeur de Brandebourg à la diète
électorale qui devait donner un nouvel
empereur à l'Allemagne. En 1 742,Frédé-
ric-le-Grand, ayant reconnu son talent,
le nomma conseiller de légation. Bientôt
après, Hertzberg, écrivit un mémoire sur
ia première population de la Marche de
Brandebourgs qui, couronné par l'Acadé-
mie des sciences de Berlin, le fit recevoir
membre de cette compagnie et nommer
conseiller privé de légation. Chargé en-
suite d'une partie des expéditions secrè-
tes au ministère des affaires étrangères,
il assista aux séances ordinaires de ce
collège. C'est à cette époque qu'il écrivit
son Histoire de l'ancienne marine de
Brandebourgs de Sélecteur Frédéric-
GuiUaume^k^Grandy et de la Compa-
gnie africaine^ comme aussi des pos»
sessions du Brandebourg sur la côte
d'Afrique s vendues par le roi Frédéric'-
Guillaume , en 1720 , aux Hollandais,
Les dépêches des cours d'Autriche et de
Saxe que les Prussiens surprirent dans
les archives de Dresde fournirent au jeune
diplomate, en 1756, les matériaux pour
composer dans huit jours son célèbre Mé-
moire raisonné^ publié en latin, en alle-
mand et en français, et qui avait pour
but de justifier l'invasion prussienne en
Saxe. Bientôt après, la charge de premier
conseiller privé ou de secrétaire d'état
aux affaires étrangères lui fut confiée.
Le traité de paix avec la Russie et la
Suède, en 1762, fut son ouvrage; et, l'an-
née suivante, la conclusion de la paix de
Hubertsbourg lui valut le poste d'un
second ministre d'état et de cabinet, et
de la bouche du roi cet éloge : « Vous
avez fait la paix, comme j'ai fait la guerre,
un contre plusieurs. »
Le nom de Hertzberg est lié au pre-
mier partage de la Pologne, en 1772.
Il est permis de croire que cet acte de
violence se serait effectué sans la partici-
pation de la Prusse, si cette puissance avait
refusé d'y donner les mains '^. Hertzberg
le comprit aussi bien que le roi lui-mê-
me. On ne peut nier que la Prusse occi-
dentale ne îikt devenue alors essentielle-
ment nécessaire pour la défense de la
Prusse. Aussi personne ne fut-il plus zélé
que Hertzberg pour prouver d'une ma-
nière irréfutable les ( prétendus ) droits
de Frédéric n sur cette province, et pour
favoriser la réussite de ses projets. Les
notes qui furent échangées relativement
à la succession de Bavière et le traité de
(*) Ifous ne Toyons pas sor quoi te fonde
cette supposition. Ce n*est pas l*Aotriefae qui
poussait an partage, et la Russie n*eo avait pat
besoin, puisqu'elle dominait en Pologne. Ce fut
sans doute elle qui y donna lien, par les inquié-
tudes que sa domination exclusive inspirait aux
deux antres puissances; mais la Prusse était la
plus intéressée des trois au partage : il devait
donner à son territoire la continuité qui lui
manquait et la fortifier d*autant que la Russie
s'agrandissait. Aussi ce fut elle qui fit les pre-
mières ouvertures : le prince Henri lâcha le mot
dans un de ses entretiens avec rimpératrice.
L'occupation d*nn district par les Autrichiens
devint le prétexte dont on se servit en inii-
nnant ce projet au cabinet de Vienne. Voj, Po-
LOGHB et Hurai (priace). J. H. S.
HER ( 780 )
sîque à Tâge de quatre ans, sous la direc-
tion de ton père; et à huit ans, il exécutait
déjà un morceau de Hummel, qui lui va«
lut tous les suffrages des amateurs et des
artistes. Une chose extraordinaire c*est
que ce jeune pianiste, doué d*uue intelli-
gence précoce et d^une sensibilité exquise,
avait tant de faiblesse dans la main gau-
che qu'il ne pouvait jamais faire marcher
ensemble ses deux mains sur le clavier.
Pourtant il ne désespéra point , et à force
d'études pénibles, non sur le piano, mais
sur le violon, où la main gauche fonc-
tionne surtout , il détruisit son vice de
constitution, rétablit l'équilibre, et se
donna ce que la nature avait paru lui
refuser. Quelque temps après , il partit
pour Coblentz avec son maître d'harmo-
nie, le savant organbte Hûnten. Arrivé
à Paris, en 1817, il se fit recevoir au
Conservatoire , entra en lice , quoique
souflrant, et remporta le grand prix. La
même année , il débuta an Théâtre-Ita-
lien , dans le concert de M™^ Catalani ,
malgré son extrême jeunesse, et fut vive-
ment applaudi. Deux ans après, il s'es-
saya à la composition, et produisit divers
morceaux savants et d'une originalité
telle qu'ils firent une vive sensation dans
le monde musical. L'arrivée en France
de M. Moschélès donna une nouvelle im-
pulsion aux idées du jeune homme. Au
départ de ce grand pianiste, il fit pa-
raître une fantaisie nouvelle et devenue
populaire, sur le motif de Ma Fan^
cheite est charmante. M. Henri Herz
s'était lié de bonne heure avec le célèbre
violoniste Lafond {yoy,)\ leurs goûts,
leurs jugements, leurs pensées sur l'art
étaient les mêmes. Aussi voyagèrent - ib
souvent ensemble comme deux pèlerins
nouveaux, faisant connaître au dehors
les progrès de l'art musical en France. En
1831, ils vbitèrent l'Allemagne, et en
1834, l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande.
Au mois de juillet 1839, ils partirent pour
l'étranger , recevoir encore une fois des
applaudissements et descouronnes, quand
la diligence dans laquelle ils étaient versa.
M. Herz en fut quitte pour quelques
contusions; mais le malheureux Lafond
eut le crâne brisé. A peu près à la même
époque , M. Herz publia une excellente
Méthode de piano, <\ui fut acceptée
HER
avec reconnaissance par le public pov
l'étude de cet instrument.
M. Herz n'en est pas aeolement on
excellent maître , mais aussi on factcor
habile. Frappé, comme tous Icsexécu*
tants, des défauts qui existaient dan»
la fabrication des anciens pianoa, il avaii
résolu d'y mettre un terme ei s'était a*-
socié pour cela avec on facteur imcUi-
gent, M. Klepfer. Ensemble, ib fireat
de nombreux essais, et, à l'exposttioa dt
l'industrie française de 1839, la fi^trifat
de M. Herz se fit remarquer par ses pia-
nos à queues, plus chantanfa, plus pîems
que les autres. Il perfectioiina aussi k
clavier en adoptant le syatèflK anglais,
afin de rendre les attaques plus prompt»
et plus sûres. H ne s'en tint pat là, et don-
na de l'extension au clavier ordinaire ca
lui faisant comporter sept octaves com-
plètes.
M. Henri Herz est l'inventeur du Bat'
tyliorty instrument qui devait servir à
donner plus d'étendue à la main, à délier
et à fortifier les doigts, et à rendre le jca
plus égal et plus barman ienx.
Le nombre des compositîoiis de M.
Henri Herz est décent vingt-quatre en-
viron. Ce sont lies variation^, dm rondos,
des introductions, des fantaisies, des di-
vertissements, des exerdoea, des vabcs,
des concertos, des nocturnes, des dnosct
trios, des marches, des galopa et des ain
variés pour divers instruments.
On en doit aussi de fort remarquabbs
à M. Jacquss Herz, frère aîné de Henri,
et, comme lui, non moins habile cxécn-
tant que compositeur distingué, £. B-s.
UERZÉGOVINB. C'est la nom
d'une ancienne province dn royanmc de
Croatie, incorporée, en 1 336, à la Bosnie,
mais qui, élevée par l'empereor Frédé-
ric in au rang de duché , fut dostnée en
fief à la famille deCoasac ou de Uianich.
Dans d'anciens documents, THcrze^ovint
figure souvent comme duché de Sainle-
Sabe ( ducatuf saneiœ Sabœ ) , d*apr«s
une sainte enterrée , à ce qu'on dit , dans
les limites de ce duché. Réunie de non-
veau à la Bosnie, après la eonqnète de
Mahomet U , par la paix de Carlovitt
(1699), l'Herzégovine, à Texoeption de
la ville de Castel-Kuovo et d^nn petit
possédé dap«b 168S par las \è>
HBS
(781)
H£S
nitlensy et qui appartient aujourd'hui au
royaume autrichien de Dalmatie , devint
un sandjak turc, aous le nom de Herse k^
et forma la partie sud-ouest de l'eyaleth
de Bosnie. La capitale de THerzégovine,
M(%star^ sur la Narenta, a 9,000 habi-
tants, et est renommée par ses fabriques
d'armes blanches. C L,
HÉSIODE , dont le nom doit être
pris, comme celui d'Homère ( voy, ) ,
dans un sens tantôt individuel et tantôt
collectif y fut à la fois le chef et le
représentant de la seconde des deux
grandes écoles de poésie épique , qui se
partagèrent le domaine entier de l'es-
prit chez les Grecs, depuis la fondation
des colonies éolo - ioniennes en Asie-
Mineure et la prédominance des Do-
riens dans la Grèce d'Europe , jus-
qu'à l'ère des olympiades et à l'organi-
sation définitive de la nation hellénique.
Homère, s'emparant de la meilleure part
des traditions héroïques, et renouvelant,
sous le beau ciel de l'Ionie, les chants
hbtoriques des aèdes achéens, en avait
fait sortir la véritable épopée. Hésiode,
recueillant les légendes d'un caractère re-
ligieux ou moral, spéculatif ou pratique,
dèi longtemps élaborées par les fils des
Muses , par les vieux chantres sacrés de
l'Olympe et de l'Hélicon , leur imposa
«ette forme nouvelle de l'épopée ionienne,
et en fit comme le catéchisme poétique
et populaire des Hellènes. Homme de ré-
flexion encore plus que d'inspiration, et
préoccupé du présent non moins que du
passé, ou plutôt mettant le passé au ser-
vice du présent pour Tinstruire et pour
l'améliorer, Hésiode n'a pas négligé,
comme Homère, de nous parler de sa
personne, des particularités de sa vie et
de son temps. Nous savons par lui-même
(et non pas seulement, ainsi qu'on l'a pré-
tendu, par quelqu'un de ses premiers dis-
ciples, interpolateur de ses ouvrages)
que son père vint de Cyme ou Cume, en
Ëolide , chercher en Béotie le bien-être
qu'il n'avait pu trouver dans sa patrie
asiatique. Il s'établit à Ascra, sur le ter-
ritoire de Thespies , non loin de THéli-
eon; et ce fut là, selon toute apparence,
que naquit Hésiode, si souvent nommé
le poète (P Ascra. Livré avec les siens
ton peu favorisé du ciel , l'introduction
de la Théogonie f d'accord avec bs
OEuvres et JourSj nous le dépeint pais*
sant ses brebis au pied de la montagne ^
lorsqu'il reçut des Muses la branche de
laurier, symbole de sa mission poétique.
Plus tard , engagé avec son frère Penès,
après la mort de leur père, dans un pro-
cès au sujet de leur commun héritage, il
le perdit devant ces juges corrompus ^
devant ces « rois, mangeurs de présents, »
dont il se vengea en flétrissant leurs
voies tortueuses , et bien mieux encore ,
en faisant de ce débat de famille l'occa-
sion de ces exhortations au travail, à l'or-
dre, à la justice , qui , dans la personne
de son firère, s'adressaient à tous ses con-
temporains, et qui sont l'objet principal
du poème des Œuvres. On veut, mais
sur des indices peu sûrs ou même imagi-
naires, qu'il ait composé ce poème i Or-
chomène, où il se serait retiré , ayant
prb Ascra en dégoût : ce qui est certain,
c'est que les Orchoméniens montraient
son tombeau dans leurs murs , mais en
avouant qu'ils y avaient recueilli ses os-
sements apportés d' Ascra, ruinée par les
Thespiens , ou qu'ib les avaient fait ve*
nir de Naupacte en Locride, sur l'ordre
de la Pythie , pour délivrer leur ville de
la peste par la possession de ce dépôt sa-
cré. Quoi qu'il en soit, c'était un pro*
verbe chez les Grecs que la longue vieil-
lesse d'Hésiode; c'était une tradition que
sa double sépulture ; et , pour le monu-
ment érigé en son honneur sur la place
publique d'Orchomène , Pindare avait ,
dit -on, composé une inscription que
nous avons encore, où il est célébré
comme ayant joui d'une double jeunesse,
comme ayant obtenu deux tombeaux,
comme ayant enseigné la mesure de la sa-
gesse humaine.
De cette espèce d'auréole dont fut en-
vironnée de bonne heure la mémoire
d'Hésiode, de ce prix singulier attaché à
ses restes, aussi bien que des détaib d'une
légende mythique sur la mort violente
qu'il aurait trouvée dans les environs de
Naupacte, on a conclu, non sans quelque
vraisemblance, quoique sans preuve po-
sitive, qu'il aurait été vénéré à titre de
héros en Béotie et en Locride, de même
aux soins de l'agriculture , dans ce can- | qu'Homère l'était à Chios. Il est sûr au
HBS ( tl2 )
■Kiiiii qns les provÎDces de la Grèce en*
i«péenne, sans doute aussi la Pboeide et
rfiubéa, furent le théâtre sur lequel fleu-
rît et se développa, dans toutes ses va-o
riétéSi le c;enre de poésie dont il passe
pour avoir été la créateur : lui-même il
nous raconte, dans les Œuvres et Jours,
qu*il aurait une seiila fob firanchî la mer,
pour aller d'Anlis à Chalds en Eubée,
prendre part aux jeux solenneb , tenus
dans cette ville par les fils d'Amphida*
aas à Tocoasion des funérailles de leur
père } quMl y remporta le prix du chant,
consistantes un trépied, consacré par lui,
plus tard, aux Muses héliooniades, dans le
lieu même où elles l'avaient visité de leur
première inspiration. Ce récit, déjà sus*
pect an soi, fut orné, dans la suite, de
ciroonstances de plus en plus fabuleuses,
et devint à la fin la petit roman de la
basse antiquité, que nous avons sous le
titre de Combat tPHomèK et d'Hésiode.
S'il y a quelque chose d'historique dans
cette lutte supposée entre les deux illu^
très maîtres de l'épopée grecque, c'est le
contraste, non moins réel que l'affinité,
des deux genres poétiques qu'ib repré«
sentent; c'est tout an plus, comme on
l'a conjecturé, la rivalité des deux écoles
qui procédèrent de l'un et de l'autre, ri-
valité oà l'avantage put demeuror parfois
aux rhapsodes hésiodiques. Que, du reste,
Homère et Hésiode aient été contempo*
rains, qu'ib aient appartenu à la même
famille, et que leur commune généalogie
remonte jusqu'à Orphée ou jusqu'à tel au-
tre des chantres mythiques de la Thrace,
c'est ce qu'on ne peut admettre qu'à titre
de rapprochements plus ou moins hasar*
dés, nullement de traditions authentiques.
L'antiquité en était, comme nous , ré-
duite à des inductions et à des hypothèses
sur Tépoque où avaient paru les deux
premiers poètes dont elle eût conservé les
ouvrages; et le nombre de ces ouvrages,
mb successivement sur leur compte, les
dates évidemment dilTérentes qu'ib por-
taient en eux-mêmes, les matériaux non
moins divers qui s'y trouvaient employés,
ne laissaient pas que de compliquer bâiu-
coup la question. De là, Hésiode tantôt
plus ancien, tantôt plus récent qu'Ho-
mère, aussi bien que son contemporain ;
ào là; son exMtence recuVèe '^usiq^'au x\i*
BUS
avant Botfa ère, ou
qu'au vn*; de là, par exemple, ftésirhcm,
le poételyriqned'fiimère, donné pour isa
fib. Hérodote, prenant nna sone de mi-
lieu, mab nommant enonre Hésiode afsm
Homère, les phMse l'un et l'aaUre qnaUt
cents années avant sa naissanoe, c'esl^-
dire au commencement da ix* aiède. Ln
critiques d'Alexandrie crurant, aa con-
traire, avoir de bonnes raîsoaa pnnr mal»
tre entre enx mn assex long inlcrvaila, st
fondant principalement sur In
son, dans le fond et dans la
plus anciens et des pli
parmi les poèmes qui leur étaient attri-
bués. Ib remontèrent Homère d*nnsiàds
ou davantage, et rapprochèrent Hésiods
de l'ère des olympiades , déclarant
dates et leurs originea, oonséqnemm
lejrs patries, aussi différentes que les
ractèresde leur poésie aux joox dmi
naisseurs.
Tout dans les ouvreges qni no«s ssnt
parvenus sous le nom d'flésîoda, à oonh
mencer par les OEmwree et Jomrs^ laphn
aniorisé, semble venir à l'appui de oetii
opinion, bien qu'elle puisse à la rîgnenr
se concilier avec celle d'Hérodote, en os
sens qu'Homère et Hésiode rtprémniint,
dans ce qu'ib ont de eonunnn, on aed
et même grand dévelof^pement delapoé>
aie grecque, encore exclusivement épi-
que, et dans leurs difTémiees, ImphaMS
distinctes et les divers théâtres de ce dé>
veloppement: en lonie, l'épopée bépujqns
on historique, en Béotie l'épopée
et didactique. Le chanlre d*Ascra,
le poème que nous venons de citar, b
seul que ses compatriotes vouloaseBl
connaître pour aon œuvra, se place
demment à une plus grande
qu'Homère ne fait de Pige des héros,
devenus chcs Hésiode des demi émnx ;
il déplore la fatalité qui l'a jeté au milira
du cinquième âge du asonde, âge de cri-
mes et de misères, où l'on croit entitinit
les symptômes de la crise politique qui
suirit les bouleversements de l'invasion
dorienne, et qui, du x* au Tni* aièrl%
transforma en aristocraties la* plupart des
petites nsonarchîes quasi- f^kidalei de la
Grèce héroïque. La vie civile est ici beau-
coup plus avancée, et le peuple y tient
une place déjà plus impcntanta; V tin^
Hfig
ni)
HE9
on-
X.
ni\ y «4 0B hotmeury aoitoot le traTail
des champt, et le bat principal da poêle
•tl de le £Ure prévaloir comme la oon-
ditioa même da Thomme sur la terre.
Qui plus eety le secret de cette coaditioa
est recherché jusque dans l'origine du
mal cachée sous le voile transparent du
Imeas mjthe de Prométhée et de Pan-
doc« ; et là se montre, aussi bien qi
la MKoeisioo descinq à§cs, aussi bi n i
dans la doctrine des démons qui sy
tache y un degré d'abstraction et de
aéimlisation mythologique encore
an à Homère. C'est même cette |
nouvelle de la néœmité du travaii,
dée sor ces dogmes non moins nou
développés an début du poêrae, cpii
donne l'espèce d'unité» grossière ]
être dans la forme, mais réelle quant aux
idées, que si souvent on lui a refusée»
faute de la comprendre, fiiule de s'être
mis an point de vue du poète et de son
époque } c'est cette peniée dominante,
partout reproduite dûis les exhortations
^'Hésiode adressa à son frère, cpii fait
le lien de tous ces conseils moraux, poli-t
tiques, économiques, dont se csompose la
plus grande partie de l'ouTrage, et où se
déronlcy avec un grand charma d'énergi-
que naïveté, le tableau des moeurs et
de l'esprit du temps. Parmi ces Comitils
«i cm Exhortations , nom sous lequel
Im anciens désignent fréquemment le
poème entier, ainsi que sous celui da
Sentenemsy ont trouvé place un certain
nombre de proverbes, fruits vénérables
de l'expérience des siècles, qu'Hésiode
avait recueillis, et dont quelques -uns
leasontaieot jusqu'à l'âge héroîqu . L'a-
pologue , cette leçon figurée de m-
gesse antique, n'y pouvait pas man-
quer : aussi en était-il considéré comme
le premier auteur. A la suite des OPn-
prej, titre qui semble s'appliquer d'une
■mnière plus spéciale aux préceptes re-
ktifii à l'agriculture et à la navigation,
beancoup moins prisée par le poète béo-
tien, viennent les Jours y sorte de calen-
drier religieux, qui en était une annexe
naturelle, et* où l'on a soupçonné, sans
preuves suffisantes, une addition posté-
rieure, telle au reste que la composition
primitive parait en avoir reçu plusieurs
«ntraiy subsistaiilm ou non. De ce nom-
bre est bien certainement le petit hymne
à Jupiter, que nous y lisons encore et qui
lui sert de proème. U n'existait poiat
dans le rieil exemplaire gravé sur des la*
mes de plomb et à demi eiTacé, qui fut
montré à Pausanias par les Béotiens de
l'Hélicon, et les plus habiles critiques de
l'antiquité n'hésitaient pas à le rejeter.
Nous avons déjà dit, d'après le même
Pausanias, que les compatriotm d'Hé*
siode tenaient le poème des OEupres et
Jours conune le seul des nombreux et
divers ouvrages réunis sous son nom qui
fût réellement de lui. Et, dans le fait, la
Théogonie^ quoiqu'elle hû soit attribuée
de concert par tous les anciens philoso*
phes, depuis Xénophane et Pythagore
jusqu'à Platon et Aristote; quoique Hé«
rodote l'ait manifmtement en vue quanci
il assigne à Hésiode une date commune
avec Homère; quoiqua enfin les chefs de
l'école critique d'Alexandrie, les Zéno-
dote, les Aristophane, les Aristarqne, y
aient reconnu un « caractère hèûodi-
que, » ce qui déjà n'est plus aussi positif)
la Théogonie, étudiée en ella-méme, ré«
vêle des indices de postériorité, non-
seulement par rapport à Homère, mais
encore par rapport à l'auteur des ÛEu<r
vres et Jours. Sans doute la longue in-
vocation aux Muses, qui en est le pré«
I lude, rattache les <leux poèmes l'un à
l'autre et semble indiquer un seul et
même auteur; mais cette invocation,
quand même il faudrait, malgré ses in-
terpolations évidentes, malgré le désor-
dre réel ou apparent qui y règne, la re-
garder comme une introduction néces-
saire à la Théogonie, ne saurait avoir plus
d'autorité que cette dernière. Or, celle-
ci, qui est le côté religieux et spéculatif
de la poésie hésiodique dans son ensem-
ble, tout comme les Œuvres en sont le
coté moral et pratique, porte à un bien
plus haut degré l'etiprit d'abstraction et
da généralisation mythologique que nons
y avons remarqué. Elle réduit en un sys-
tème poétiquement ordonné, mais déjà
presque philosophiquement élaboré, les
généalogies divines, jusque-là plus on
moins éparses, que les prêtres ou les poè-
tes, y compris Homère, avaient d'âge en
âge imposées aux Grecs comme les ar-
ticles de foi de leur religion; elle lf« surw
UËS
(784)
HBS
monte dSine cosmogonie où les premiers
philosophes de U Grèce, les physiciens
d*Ionie depuis Thaïes, allèrent justement
chercher la base de leurs théories sur l'o-
rigine du monde; elle les soumet à une
conception fondamentale qui fait la vé-
ritable unité de Pouvrage, qui en donne
le plan, qui en domine les principaux
développements. Nous avons démontré
ailleurs cette unité que Ton a vainement
contestée, et la réalité, la grandeur toute
épique de Tordonnance de la Théogo-
nie^. « De quelques ténèbres, avons-nous
dit, que soit environnée Forigine de ce
poème, comme celle de l'épopée grecque
en général; quelque nombreuses altéra-
tions qu'il ait eu à souffrir dans le cours
de sa transmission, si longue et si diverse,-
jnsqu'à nos jours, il nous semble qu'une
analyse vraiment critique peut, aujour-
d'hui encore, faire ressortir en lui tous
les caractères de l'unité primitive de con-
ception et de composition; il nous sem-
ble que sons cette forme, en apparence
incohérente et mutilée en réalité, qui
porte la double trace des ravages du temps
et de l'inâdélité des hommes, existent un
enchainement intérieur, une organisation
du fond, en un mot, une pensée créatrice
qui domine l'ensemble , rattache entre
elles, par un lien nécessaire, les parties de
l'ouvrage, et y révèle la main d'un poète.
La Théogonie, avons-nous dit encore,
était, au vi^ siècle, devant les yeux des
sages de l'Ionie et de la Grande-Grèce,
comme au \* devant ceux de Pindare,
d'Eschyle et d'Hérodote; elle y éuit dans
son ensemble, à titre de corps de doctrine
et de symbole révéré des croyances hé-
réditaires, à un état en6n qui ne pou-
vait être essentiellement différent de ce-
lui où les Alexandrins la trouvèrent.
Ceux-ci reconnurent sans doute, dans
les copies qu'ils collationnèrent pour
leurs recensions nouvelles, bien des dispa-
rates, des doubles emplois, des incohé-
rences de détail, résultat inévitable d'une
transmission orale prolongée, de l'ab-
sence de toute critique chez les premiers
rédacteurs, et de la fidélité même avec
laquelle ib remplirent leur mission. Les
(•) f'otr la di^tertatioo iatitalre Dt la Théo"
g»nir Wnettcdt, Vat\v iV.îi, in-H«.
grammairiens d'Alexandrie eurart It dé*
faut contraire ; mab quelques cflbsfe
qu'ils aient fiûts pour polir le lixtc éê
la Théogonie, rien ne prouTe qn'ib m
aient modifié la oontextnre générale, pm
plus que ne l'avaient inventée avant cax
les Diascé vastes des Pisistratklea.Tcl qall
nous est parvenu, poli de noovem aprà
le siècle d'Auguste, pnb oorrompn, ma-
tilé, bouleversé même en c|aelqnes p«-
ties, à travers les tempa cTifnonnoe et
jusqu'au x* siècle de notre ère, U y raie
encore, dans le fond et du» la
avec toutes ces altérations pi
récentes, d'assex frappants indices d^a-
tiquité, une disposition aaaes siaple,
une couleur assez naive, poor qneccs ca-
ractères réunis expli<|nent à la fois la
systèmes modernes et ks contradictiont
sérieuses auxquelles ils
donner lieu de nos jonrs. »
Nous avons reproduit
dont on peut chercher lea développe-
ments et les preuves dans la dimtniiiin
d'où elles sont tirées, parce c|n'eUes s'ap-
pliquent également, du motna en grande
partie, aux Œuvres ri Jomn^ et qn*cUci
déterminent le point de vue aons Icqari
nous avons été amenés pmr noa éCndss à
envisager les monuments primitif de Fè-
popée grecque. Nous noos en cxpliqnc»
rons d'une manière plus compléta, qnand
nous aurons à traiter d'Homcre et dei
Homérides (vo^^.)* ^ raste, loat en dé-
clarant que la Thé^pmie ^
son état actuel, représasiU à
l'essor le plus élevé, le Irait le pins lîeaa,
de l'école de poésie didactique à laqncUe
elle appartient, nous ne lui
qu'une authenticité
celle de l'Odyaée , par ex<
vis de llliade. Nous ne la
du maltra lui-même , mais du pins
nent, du mieux inspiré de ses disctplea.
Elle nous parait d'une époqim plus ré-
cente que le poème rapporté sans débatà
Hésiode ; et si l'on soutenait, ainsi qu*on
a pu le faira avec quelque scmlilint de
v^té, qu'entra ce poèiM et ks grandes
épopées homériques, il y a dilBrence
d'écoles plutôt que de dates , de lieux
plutôt que de temps, et qu'après tout
Hésiode peut bien être aussi ancica
qu'Homère , nous répondrions que c«t
HJ
sîode ne smnit • me façon être
hd de la Théogoi , à co dérer le
ogres des idées, aes ces de
Ht genre qui s'y déconrre , notami ot
s connaissances géographiques; à con-
lérer la couleur du style et l'imitation
idente , tantôt de certains passage les
lurrts et Jours , tels que le myth de
indore, tantôt et plus souvent des or-
es de la poésie homérique. A plus orte
ison refuserions-nous au vieux m itre
Ascra ces continuations , ces anne:
le la Théogonie reçut aussi bien que les
Sorres, et où, plus tard encore , Técole
Il procéda de lui, se produisit sons un
sîsième aspect, sous un aspect mythique
historique à la fois, compilant de toute
irt les généalogies, les légende des
ïTos , pour les placer à la suite des gé-
ialogies et des légendes des dieux. Nous
»alons parler surtout de cette épopée ,
1 plutôt de cette espèce de chronique
•roîque, célèbre dans l'antiquité , mais
Tdue aujourd'hui , sauf un petit nom-
-e de fragments, et qu'on trouve citée
squ'au V* siècle de notre ère, sous les
MBS divers de Catalogue des jemmes
s mères des héros), de Grandes Eœées
i cause d'une formnle qui s'y répétait
5 récit en récit ) , ou de Généalogies
rrotqaes ; car ces différents noms sem~
lent désigner un même corps d'ouvrage,
àne étendue plus considérable qu'au-
m des autres poèmes hésiodiques , et
istribué en cinq livres, qui furent peut-
re des chants originairement distincts,
a tradition les attribuait en masse à
;ésîode; mais la critique y reconnut
ns peine des signes nombreux de pos-
riorité , même relativement à la Théo-
mie, bien qu'ils semblent y tenir au-
«rdlini encore par la dernière partie,
iDs doute ajoutée après coup, de celle-ci.
e fragment le plus considérable lies
Grandes Eœées fut détaché, on ne
tit à quelle époque, pour servir d'intro-
BCtion au petit poème parvenu jusqu'à
DOS avec le titre de Bouclier d'Hercule^
noiqne la description de ce bouclier ne
lit qu'un accessoire du combat d'Her*
ile et de Cycnus, qui en est le véritable
ijet. Ce petit poème, du moins avec cet
sccasoire , imitation ingénieuse , mais
icente,de la description du bouclier
Eneyehp, d, G. d. M, Tome XIII.
( 786 ) HES
d'Achille dans lUiade, ne samiut, mal-
gré le sentiment d'Apollonius de Rliodesy
passer pour une œuvre hésiodique, an
même titre que les Noces de Céyx , la
Descente de Thésée aux enfers^ VEpi»
thalame de Thétis et de Pélée^ qui pa-
raissent avoir été autant d'épisodes de
la Héroogonie. D'autres ouvrages perdus
également furent encore mis sur le
compte d'Hésiode , mais avec moins d'u-
nanimité que les précédents : ce sont
VJEgimius^ hbtoire mythique de la na-
tion dorienne, attribuée aussi à Cercops
de Bfilet, la Mélampodie, distincte d'un
poème divinatoire et d'un poème astro»
nomique ou astrologique, et souvent
citée sans nom d'auteur ; les Conseils de
Chiron à Achille , etc. , ces dernières
productions tout au plus dans la manière
générale de l'école hésiodique, et se rat-
tachant plutôt à l'école orphique qui la
continua. Kay, Oeph^.
Les éditions les plus importantes des
poèmes d'Hésiode, sans parler des an-
ciennes, sont celles de Grapvius, Amster-
dam, 1667, in-8*; de Th. Robinson ,
Oxford, 1734 , in-4<>, reproduite par
Loesner, Leipzig, 1778, in-8<*; de Th.
Gabford dans son recueil des Poetœ
grœci minores, tom. I, réimprimé à
Leipzig, en 1823, avec toutes les scho*
lies et de nombreuses variantes ; de Bois-
sonade, dans la Sflloge poetarum grœ^
corum, tom. XI, Paris, 1834, io-18;
deGœttling, Gotha et Erfurt, 1831,
in-8^. Il faut citer encore les éditions
spéciales des OEuvres et Jours, par
Lanzi, Flor. , 1 808, et par Spohn, Leipz.,
1819, in-8''; de la Théogonie, par Fr.«
A. Wolf, Halle, 1783, in-8o; du Bou^
ciier, par Heinrich , BresUu, 1803,
in-8** ; et la collection précieuse des
Fragments , par Lehmann , De Hesiodi
Carm. perd,, part. I, 1828. Quant
aux questions historiques et littéraires
concernant Hésiode , son époque et aes
ouvrages , les écrits qui ont le plus con-
tribué à les éclairer, et dont nous avons
fait notre profit, sont ceux de Heyne et
de Yoss, de Creuzer et de Hermann , de
Fr. Thiersch, de Twesten, é^. Mûller,
de Welcker, de KJausen, de Nitzsch
(les quatre derniers plus ou moins dans
notre point de vue , auquel semble re-
50
ttES
(186)
tIES
vena à bien des égards Herminn lui-
même , avec sa grande autorité , dans le
60 vol. de ses Opuscules). Ajoutons les
utiles recherches critiques de Mûttzel
De Emendat, Theogon, , t833, et de
Lehrs, Qtiœst. Epicœ^ 1837. G-f-t.
HÉSIONE9 voy, liAOïiiBON et Her-
cule.
UESPÉRIDES. Les Hespérides
étaient de belles nymphes occidentales ^
filles d'Uespénis (le soir ou la nuit), et
qu*Apollodore appelle Églé y Érythie y
FestaeiAréthusey tandis que Diodore les
confond avec les sept Atlantides ou filles
d'Atlas (vo/.). Elles étaient préposées à
la garde des pommes d'or d'un jardin
inaccessible et mystérieux, délicieuse oasis
confiée à la garde d'un dragon on ser-
pent monstrueux , n«mmé Ladon, de la
race de Typhon , et ne dormant jamais.
Un des travaux d'Hercule {yoy,) fut de
rapporter à Eurysthée des pommes d'or
des Hespérides. Étant parvenu à décou-
vrir la situation du jardin qui cachait ce
trésor , il tua le serpent aux cent têtes, et
cueillit les fruits d'or, témoignage de sa
victoire. Les filles d'Hespérus, au déses-
poir, furent métamorphosées en arbre
(Apollonius, Argon, , IV, t. 4000). Des
mythologues prétendent que les Hespéri-
des étaient une peuplade d'Occident, qui
avait de grands troupeaux , et que c'est
l'ambiguïté du mot fxn^ov, signifiant un
mouton et une pomme (Varron , de Re
/L , n , 1,6 : aurea mala , id est^ ca*
preas et opej)^ qui avait donné lieu au
mythe des Hespérides. Pline et Solin veu-
lent que le serpent signifie un bras de
mer dont les sinuosités entouraient et pro-
tégeaient leurs prairies ou jardin. Hésiode
place ce jardin au-delà de l'Océan; Apol-
lodore près du mont Atlas; les uns dans la
Cyrénaîque, les autres dans l'île de Gades
ou Gadira (Cadix), d'autres enfin dans les
lies des Hespérides [Hesperidum insulœ)y
qu'on croit être les lies du cap Vert {yoy,
FoETUHÉEs). La mythologie, qui est re-
montée de la terre aux cieux, nous mon-
tre encore , au solstice d'été , la constel-
lation d'Hercule descendant vers les ré-
gions occidentales (l'Hespérie), et foulant
à aei pieds le dragon polaire ; dans l'une
de ses mains est sa massue , et dans l'an-
Cre an rtoiMU chargé du fruit des Hes-
pérides, attributs qui canctériiCBt la
force du soleil solstitîal, et qui préatgeat
la fertilité de la terre et l'abondance <ki
récoltes. F. D.
HESPÉRIE, pap du couchant, voj.
EsPAGifE et Italie.
UESPÉRUS, étoile du soir, voy.
VÉinjs (astron.).
HESS (Jean- Jacques) , prédicateur
protestant non moins distingué par loa
caractère et ses mœurs que par ses la-
lents, naquit en 1741 à Zoricb, où il
fit ses études sous la direction de Brci-
tinger, Bodmer, Lavater et Ziaamcnnaaa.
Il y fut nommé diacre en 1 7 7 7 , et ea 1 7 9^
premier prédicateur et aniistes on dovca
du clergé du canton de Zurich ; il y ona-
rut le 34 mai 1828.
Formé à l'école de rantiquité et de h
philosophie de Wolf , Hess débuta dam
la carrière littéraire par une Histoire da
trois dernières années de la we de Jéswt
(Zurich,! 772,3 vol.). L'évéqueMûnIer fil
de cet ouvrage la base dea entreliens t^
gieux qu'il eut avec Stniensée(vox.) avaal
son exécution, et ce dernier s'exprima de la
manière la plus avantageuse sor l'excel-
lence du livre, auquel cette circoostaDce
donna une grande vogue. HeM publia
ensuite sucoessiveinent un ouvrage Sur ie
royaume de Dieu (1774), une HiskHre
des apôtres de Jésus et de Umrs éents
(1775, 13 vol.), et une Histoire des
IsraéUtes (1776 à 178S, 13 voL). D«a>
tous ces ouvrages, écrits en langue alle-
mande, l'auteur (ait remarquer, dans la
continuité des révélations divion, l'edn-
cation progressive du genre hunain par
Dieu lui-même et le plan qu'il a anivi
pour fonder et afièrmir soo royaiuae. Li
raison lui faisant sentir la nécaiMté d'une
révélation , Hess l'admit sans héàlar. D
resta ferme dans cette conviction, non
qu'il cessât de travailler à s'instruira, non
qu'il î^l aveuglé par des pr^ugés , mai»
parce que là et non ailleiirs se trouvait
pour lui la vérité. Aussi ses écrits evrem»
ils le plus grand succès : m^nwr aujoni^
d*hui, ib sont beaucoup lus a
Hess ne fut pas moins goûté
prédicateur , quoiqu'il nVùt pas la bril-
lante éloquence de Lavater. De 1781 à
1 800 , il fit imprimer deux recueils dt
•et fermons, Tun en 5 décades, Pantreca
HES
(187)
HES
S ▼olaina. Hess s'acquitta avec nne grande
bal>îleté des devoirs que lai imposait sa
doable charge jusqu'au jubilé de la ré-
Ibmiatîoo en 1819. Le jour même de
cette fête, il reçut le diplôme de docteur
de trou facultés de th^logie , et monta
en chaire pour la dernière fois. Depuis ,
H ae renferma dans ses fonctions d'a/i-
iistes y qu'il remplit à l'aide de quelques
eodésîastiques moins âgés que Ini^ Tous
lea écrits de cet homme savant et pieux
(MBt été imprimés à Zurich; tous ont en
plusieurs éditions, et on les a réunis en 23
volumes , sous le titre d'OEuvre biblique
étBitas{Hess'sehes Bibelwerk), CL.
H ESSE (maison de). Elle doit son
nom à cette partie de la Thuringe qui
lai fut donn^ en apanage au xiu* siè-
cle , et qui elle-même devait le sien aux
Hassii (Hessois), dont nous avons vu l'o-
rigiae à l'article Cattss. Dès le temps de
Charlemagne,l'histoire fait mention d'une
Hassia; depuis ce temps, jusque vers
1 1 30, les Hessois furent gouvernés par
des seigneurs et des comtes presque tous
appelés Wemer ou Gison. La fille et uni-
que héritière de Gison IV porta , en se
■Muriant, les possessions de sa maison dans
celle de Thuringe {voy,) ; mais, en 1 268,
la Heme fut séparée du landgraviat de ce
■cm , et eut dès lors ses propres land-
graves, dont la division en deux lignes ne
date que de l'année 1567.
Ces deux lignes sont celles de Hesse-
Cassel et de Hesse-Darmstadt; elles sont
encore aujourd'hui en possession de deux
états souverains faisant partie de la Con-
fedération germanique {voj, l'article) et
dont il aéra traité dans les deux arti-
cles suivants. Une troisième ligne , celle
de Hesse-Hombourg (i^of .), se détacha,
en 1596, de celle de Hesse-DarmstadL
En 1806, cette troisième ligne perdit sa
souveraineté territoriale ; mais elle la re-
couvra dix ans après.
D'antres lignes , qui ne sont pas son*
veraines, mais auxquelles le titre de iand»
grope-ead aussi resté affecté, sont sorties
de celle de Hesse-Cassel. Elles sont apa-
■âgées et ont le droit , en vertu de Tart.
63 de la constitution de l'électorat, d'en-
woyer chacune un prince de leur famille,
«i un représentant muni de leurs pleins
fonvoifs, à l'assemblée des États, Tious
devons dire un mot de chacune de ces
lignes cadettes.
La première, celle de Hxsse-Roten-
Bonac , est aujourd'hui éteinte. Elle fut
fondée, en 1677, par Ernest, le dernier
des fils du landgrave Maurice (iK>x. Hessb-
Cassbl), qui embrassa la religion catho-
lique que professèrent tous ses descen-
dants. Comme sa famille était , jusqu'en
1754, en possession de la forteresse au-
jourd'hui détruite de Rheinfeb (r^ence
prussienne de Coblentz) , elle portait
alors le nom de Hesse-BÀeinfels^Iloeen'
bourg, qu'elle abrégea depuis cette épo-
que. Son apanage se composait de ce
qu'on appelle le quart de Rotenbourg ,
avec 60,000 habitants. Outre les revenus
de cette principauté, qui relevait de l'é-
lectorat, et de celle de Ratibor, en Silé-
sie, récemment acquise et que cette
ligne possédait, avec d'autres terres, sous
la suzeraineté de la Prusse, elle tirait
de Hesse-Casael un revenu annuel de
83,500 florins, et de la Prusse une rente
de 30,000 florins, en dédommagement
de ses anciennes possessions sur la rive
gauche du Rhin. La nouvelle constitution
de Hesse-Cassel ayant été mise en vigueur
sans qu*on eût consulté le dernier land-
grave, Victor- Amédée, né le 2 septembre
1779, mort le 12 nov. 1834, quoiqu'il
prétendit avoir un avis à émettre d'après
d'anciens contrats de famille, ce prince
repoussa toutes les tentatives qu*ou a fai-
tes pour l'engager à y acquiescer. Sa mort
donna lieu à de graves discussions, quant
à son riche héritage, d'une paîrt entre l'é-
lectorat (auquel, à défaut d'héritier mâle
de la ligne de Hesse- Rotenbourg, le
quart de Rotenbourg devait retourner )
et la fille du dernier landgrave, ainsi
que la maison de Hesse-Philippsthal ; de
l'autre, entre l'électeur et la chambre des
États , laquelle revendiqua pour le Tré-
sor public des revenus que le premier dé-
sirait réserver pour sa cassette particu-
lière et son domaine privé.
La seconde ligne collatérale de celle
de Hesse-Cassel est la ligne de Hbssb-
Phuippsthal, fondée, en 1 685, par Phi-
lippe , 6* fils du landgrave Guillaume VI
{vojr, Hessb-Gassbl). Les deui fils de ce
prince furent les fondateurs des lignes de
Hesse PhiUppstkaUx àMesse- Philippin
HES
(788)
HBS
thal''Barchfeldy qui appartiennent tou-
tes deux à Téglise réformée. La première
fait sa résidence dans le bourg de Kreuz-
berg ou Philîppstbal , sur la Werra ; la
seconde à Barchfeld , également sur la
Werra, dans la province de Fulde. Le
landgrave actuel de Hesse-Philippsthal
est, depub 1816, — Ernest Constantin,
né le 8 août 1 7 7 1 . Il a deux fils. Ses trois
frères se sont distingués sur le champ de
bataille : Tun, Charles, fut tué, en 1792,
près de Francfort; l'autre, Frédéric, com-
battit avec gloire dans les armées de Tim-
pératrice Catherine II , et le troisième ,
Gustave, qui mourut en 1816, se rendit
célèbre par la brillante défense de Gaête.
Le landgrave de Hesse - Philippsthal-
Barchfeld est Charles-Auguste-Philippe-
Louis, né le 27 juin 1784, et qui hérita
du titre en 1803. Il a quatre fib. Ses
frères aussi ont inscrit leurs noms dans
les fastes militaires : Tun, Guillaume, né
en 1786, était major général au service
du Danemark; l'autre, Ernest, né en
1789, était, jusqu'en 1836, lieutenant
général dans l'armée russe; depuis 1837,
il est au service du Hanovre avec le grade
de général de la cavalerie, qu'il reçut de
l'empereur de Russie en prenant sa re-
traite.
Enfin deux lignes collatérales plus ré-
centes, et d'une plus proche parenté avec
la ligne électorale dont elles paraissent
destinées à recueillir Théritage, sont celles
des deux landgraves apanages Charles et
Frédéric de Hesse-Cassel , frères putnét
du landgrave Guillaume IX, qui devine
électeur sous le nom de Guillaume I^*^.
Le landgrave Charles, mort en 1836 , a
en pour héritier Frédéric, feldmaréchal
au service du Danemark et gouverneur
lies duchés de Sleswig et de Hobtein.
Ce landgrave actuel est né en 1771. Le
landgrave Frédéric est mort en 1837;
son fib Guillaume , né en 1 787 , est gé-
néral-major danob et gouverneur de
Copenhague. Il est le beau- frère, par sa
femme, du roi de Danemark actuel, et
son fib, né en 1820, est regardé comme
le futur héritier pr^mptif de Félecto-
rat. J. H. S.
HESSE-CASSEL ou Hesse ïlbc-
TOHALE, en allemand Kurhessen^ le ber-
ceau et le point de départ de la famille
qui gonveme let trob élati dont on a
parlé dans l'article précédent.
\^ Géographie et statistiqtte. L*élcc-
torat de Hesse -Cassel est sîtné cotre
26» 11' et 28» 13' de longitude cs^ et
entre 49» 56' et 52» 26' de latitndenord.
Il est borné au nord par le Hanovre, à Tôt
par la province prussienne die Saxe, le
grand-duché de Saxe-Weimar et b Ba-
vière, au sud par le grand-diiché de Heac^
Darmstadt et la Bavière , enfin à Pooett
encore par Hesse -Dannsladt, par b
principauté de Waldeck , et la province
prussienne de Westphalie. Le comté àt
Schaumbourg et le district de Smalkade
(Schmalkalden), plus à Tert, sont senb
enclavés entre des lerritoirea étrangen.
La position de l'électorat an centre de
r Allemagne, entre le nord et le sud, qui
le rend l'intermédiaire naturel entre os
deux parties, lui a donné de tout tempi
sur les afîaires intériearet de l'empire nae
influence plus grande qu^on n'eût dû le
supposer d'après le peu d'étendue de ton
territoire. Il a 208 milles carrés géogr.
de superficie, et environ 644,000 habi-
tants dont la grande majorité profesc b
religion luthérienne on la réformée ces
deux cultes sont fondus, depuis 1 8 1 8, en
un seul, VÉgUse évangélique)^ Cepen-
dant on compte dans l'électorat 1 10,000
catholiques, 8,300 juifs et 260 menno-
nites. Son territoire est, en majeure partie,
montagneux ; environ les deux tiers sont
couverts de forêts. Le climat y est un pca
rude, moins toutefob dans les environs
de Hanau et d'Isenbourg. La Fnlda, b
Werra, le Weser, le Mein, la Lehn, IXd-
der, le Diemel, le Schwalm et le Wctier
sont les principaux fleuves et rivièm qni
baignent la Hesse. On y cultive le labêc,
les céréales, les légumes, surtout les fruits
et le lin qui y sont d'une excellente <|aa-
lilé^ la vigne seulement dans le midi.
Le pays produit en grande quantité d«
sel, des charbons de terre et du bois; oe
y trouve aussi du fer, un peu de cuivre,
de l'alun, du vitriol, de la terre à poterie
excellente, du plâtre, de la chaux et da
grès. Les toiles, les tuiles et la faience
en sont les principaux produits indns-
trieb. Le commerce retire beaucoup dV
vantages du transit des marchandîset de
Francfort*tur-le-Meln vers le nord de
IlES
PAllemaçne et des marchandises expé-
diées de Brème et des autres villes anséa-
tiques dans les états méridioDaux.
Sous le rapport administratif, Félec-
torat est divisé en quatre provinces qui
portent le nom de Haute et Basse-Hesse^
Fulda et Hanau. Chacune d^elies a une
adminbtration à part. La plus haute cour
jodiciaire est le tribunal supérieur d^ap-
pel de Cassel. Les tribunaux supérieurs de
Cas8el,Marbourg,FuldeyHanau etRinleln
forment la seconde instance; les tribunaux
cmntonnaux et les bailliages de justice le
premier degré de juridiction. Les affaires
iMxJésiastiques sont dirigées par trois con-
sistoires et par un évéque catholique qui
réside à Fulde. Les principaux établisse-
ments d^instruction publique sont l'uni-
▼ersité de Marbourg, Cbndée en 1527,
par Philippe le Magnanime avec les
produits des couvents et des biens ecclé-
siastiques sécularisés, sept gymnases, trou
écoles normales pour les instituteurs, deux
académies de dessin et de peinture, deux
écoles forestières, une école de cadets et
un grand nombre d'écoles primaires. Les
revenus de Télectorat peuvent s'élever à
environ 3,1 70,000 écus; les dépenses or-
dinaires, à 2,880,000 écus, auxquelles il
£iut ajouter environ 365,000 écus de
dépenses extraordinaires. La moitié des
revenus de la maison électorale est réunie
aa Trésor , en vertu de la convention de
183 1 ; Tautre moitié est à la libre disposi-
tion de Télecteur. Lesdomainesappartien-
nent à l'état qui, en retour, sert au prince
une liste civile annuelle de 392,000 écus.
Les postes sont, par un traité passé le
1^ juillet 1816 avec le prince de la Tour
et Taxis, affermées pour la somme de
40,000 écus par an. Tout homme en état
de porter lesarmes peut être jusqu'à 50 ans
astreint au senrice militaire. Le contin-
gent fédéral est de 5,679 hommes qui
appartiennent au 9* corps d'armée, et, en
comptant la réserve, de 7,572 hommes.
Dans le petit conseil ou assemblée or-
dinaire de la diète, l'électorat occupe la
huitième place , et il a trob voix dans
l'assemblée générale. Les rapports de la
famille des princes de Hesse ont été fixés
par la loi (Sioats^und Hausgesetz) du
4 mars 1817. Il y a dans le pays trois
ordres : rordre/H>tf r la Feriu mUHaire^
( T89 ) HES
et celui du Lion d'or, fondés par le land-
grave Frédéric II, le premier en 1769,
le deuxième en 1770, et celui du Casque
de fer, institué en 1814 par Télecteur
Guillaume I^'*.
Un article séparé sera consacré à la
capitale de l'électorat, au mot Kassel ; on
y joindra une courte description du beau
parc de JfUhelmS'-Ilœhe, Nous avons
déjà fait mention de l'université de Mar-
bourg; Hanau et Fulde forment l'objet
d'articles particuliers.
2<* Histoire. Dans l'article précédent,
nous avons dit que la Hesse se sépara de
la Thuringe (vojr,) vers le milieu du xm«
siècle. C'est un descendant de Charle-
magne (par la ligne masculine et la ligne
féminine) , le fils d'un duc de Brabant et
d'une fille du landgrave de Thuringe,
Henri I**" l'Enfant y qui a ouvert la série
de ses princes à elle propres. L'empereur
Adolphe de Nassau , en 1292 , déclara le
landgrave Henri prince d'£mpire , lui et
ses successeurs, et son pays un fief immé-
diat de la couronne impériale. Henri éta-
blit sa résidence à Cassel et y bâtit un
château. Ses descendants régnèrent suc-
cessivement soit sur la Hesse entière, soit
sur l'une de ses parties, la Hesse-Supé-
rieure ou la Hesse-Inférieure : Cassel éuit
le chef- lieu de celle-ci, Marbourg de
celle-là. Le comté de Katzenellenbogen,
dans le nom duquel s'est conservé celui
des Cattes (G?///, Melibocus\ fut joint à
la Hesse par le mariage du landgrave
Henri HI, qui régna de 1458 à 1483.
Philippe le Magnanime y* à qui nous
consacrerons une notice , reçut de son
père Guillaume H, qui survécut à Guil-
laume ni et hérita de sa part, la Hesse
tout entière, en 1509, et il la gouverna
jusqu'en 1567. C'est lui qui fonda l'uni-
versité de Marbourg. Mais il divisa de
nouveau ses états en quatre parts : Guil-
laume IV eut Cassel et la moitié de tout
l'héritage ; Louis El le Testateur^ qu'on
appelle quelquefois Louis IV, eut un
quart du tout avec Marbourg; et le qua-
trième quart fut partagé entre Philippe II
qui eut Rheinfels et George I*' dont
Darmstadt devint la résidence. Mais Phi-
lippe H étant mort en 1 58 8, et Louis HI en
1604 , il ne resta plus que deux lignes ,
celles de Gaasel et de Dannstadt.
HlilS
(790)
HES
La branche de Gaasel , Tainée de la
maison de Uesse, fut donc fondée par
Guillaume IV, ou le Sage^ fils aîné de
Philippe le Magnanime, Après aroir
régné de 1567 à 1592, il eut poursuo-
ce9seur le landgrave Maurice le Savant^
qui abdiqua en 1 627, et laissa le gou-
vernement à son fils Guillaume V le Con-
stant, Ce prince, en 1628, établit pour
sa race le droit de primogéniture; il prit,
dans la guerre de Trente- Ans, parti pour
la Suède, et mourut dans le bannisse-
ment en 1637. Son fils mineur, Guil-
laume YI le JustCy resta jusqu'en 1 650
tous la tutelle de sa mère, Amélie-Eli-
sabeth, comtesse de Hanau, qui obtint
en dédommagement des malheurs de la
guerre Tabbaye de Hersfeld et la majeure
partie ducomtédeSchaumbourgyaTecFu-
Diversité de Rinteln, fondée en 1621, et
réunie en 1 809 à celle de Marbourg. Guil-
laume VI, mort en 1 663, eut pour succes-
seur sou fils Guillaume VII, qui mourut en
1 67 0, à l'âge de 1 9 ans. Son frère Charles
lui succéda sous la tutelle de sa mère, et
régna jusqu'en 1730. Après la guerre de
Trente- Ans, les troupes hesfoises,à la solde
d*autres puissances continentales, prirent
part à presque toutes les guerres d'Eu-
rope et de Turquie. Cette traite des blancs,
qui devint dès lors familière aux princes
de liesse, et fut la source de leurs im-
menses richesses, améliora, il est vrai, les
finances , mais non le bien-être du pays.
\a cour de Cassel ne tarda pas à devenir
brillante ; le prince allia sa famille à des
puissances étrangères, et ouvrit, en 1 7 20,
les voies au trône de Suède à son fils
Frédéric, devenu l'époux d'Ulrique Éléo-
nore, sccur de Charles XII. A la mort
de son père, en 1730, le roi Frédéric I*'
fit gouverner le landgraviat par son frère,
et, comme il mourut sans enfants en 1 75 1 ,
le régent lui succéda sous le nom de
Guillaume VIII. Il prit part comme allié
des Anglais à la guerre de Sept-Ans, qui
fit l)eaucoup d'honneur aux soldats hes-
sois, mais beaucoup de mal au pays, et
mourut en 1760. Son fils Frédéric II,
qui avait embrassé la foi catholique, tint
une cour très brillante, augmenta son
armée et vendit ses régiments aux An*
glais pour servir dans la guerre d'Amé-
r;(jue. De 1U76 à \Q&4) c« Itafic rap-
porta a la Heise, pour 33,000
mes, 31,276,778 écus. Frédéric
en 1785, et eut pour mccwaenr le laad»
grave Guillaume IX qui, depuia 1760,
avait déjà été comte, puîa prince de Ha-
nau (iHTX.) , nouvelle acqaiaitioo de li
Hesse. Ce landgrave avait été élevé toosb
direction de sa mère, fille de Geor^B H,
roi d'Angleterre, dans les prindpei di
culte réformé. Non oootent de fournir It
contingent qu'il devait en Teitn des km «k
l'Empire, Guillaume prit part, vmmt
allié de la Grande-Bretagne, à la gnon
de la révolution française; cependant,
conjointement avec la Pmsae, il sonxri-
vit à la paix de Bâie, en 1795. ComM
indemnité de la perte de aei
transrhénanes avec environ 3,500
tants, il obtint en 1808 plusieurs vilio
et bailliages qui avaient fait partie de IV
lectorat de Mayenoe. Élevé, le 3d nove»*
bre de la même année , à la dignité d'é-
lecteur, il prit le nom de Guillaume I**.
Le 8 octobre 1806, il conclut avec Na-
poléon un traité qui reconnut la nca*
tralité de son pays; mais elle ne fut poiat
respectée lorsque Napoléon eut à com-
battre la Prusse, puisMmce avec laquelle
l'électeur était intimement lié, d^une part
par des liens de famille et de l'autre par
le poste de feldmaréchal qu*il en aiait
accepté. Dès le l*' novembre, le minirtiv
français à Caaiel déclara que les troupes
de l'empereur allaient prendre pnsifMiaa
du pays. Le même jour. Casse! fut occupé
et l'électorat incorporé au royaume de
Westpbalie. Guillaume I*' ne reCouma
dans ses états qu'après une ahernce de
six ans, le 31 novembre 1818. A la paii
de 18 14, il lui frllut céder plusieurs en-
claves; mais il s'arrondit par l'acquisi-
tion de la majeure partie du duclhé de
Fulde {yoy,\ Il y eut a son retour beau-
coup de difficultés : ses habitu<lcs de mo-
narchie absolue , son attachement pour
l'ancien état de choses, son opiniâtreté à
en défendre les restes ou à en rétablir
les usages, n'étaient plus en rapport avec
les nouveaux besoins; et il lallut toute son
énergie , toute son activité , aa sévère ju^
tice et l'abord facile que chacun de
jets trouvait près de lui , pour lui
pardonner sa résistance contre Teiprit
du siècle , ainsi que ton catrèflie duivlé.
HES
(7»1)
HES
B ne Toalut reconnaître aucun des actes
da ^uvemement intérimaire. U aurait
désiré rétablir Tempire germanique, et,
ne réussissant pas à se faire proclamer
roi des Cattes, il refusa de renoncer à
ton titre d'électeur qui n'avait plus de
aens et auquel il joignit cependant ceux
de grand-duc de Fulde et de prince d'I-
aenbonrg, ainsi que la qualification d*al-
tcase royale. L'organisation d'une assem-
blée d'Etats fut pour lui une nouvelle
ooDtrariété à laquelle il ae résigna de fort
mauvaise grâce. Guillaume P' mourut
le 37 février 1821, et eut pour succes-
seur son fils Guillaume II, dont la liai-
son avec la comtesse de Lessonitz'* (d'a-
bord nommée comtesse de Reichenbacb)
eut pour l'électorat des suites si impor-
tantes.
La fermentation produite par la re-
traite de l'électrice et du prince électoral ,
son fib, par les difficultés que rencontrait
l'établissement de la constitution d'États,
par des actes arbitraires nombreux et la
défiance que l'électeur marquait à son
peuple, s*accrut à un tel point que, le 9
septembre 1830, il y eut un soulèvement
qui nécessita l'armement de la bourgeoisie
afin d'assurer le succès légal de la ré-
forme contre l'insurrection du peuple.
Depuis Henri l'Enfant, ce fut pour la pre-
mière fois que Cassel fîit le théâtre de
semblables événements. L'électeur revint
à la hâte, avec son fib, de Carbbad, où il
s'était réconcilié avec lui. Le 15 septem-
bre, il accorda au conseil municipal de
Cassel sa demande, soutenue par une pé-
tition de 1 ,400 signatures, de faire publier
enfin la constitution depub si longtemps
promise. L'édit d'organisation du 39
juin 1831 n'avait fait que multiplier les
rouages supérieurs et les dépenses de l'é-
tat, qu'à enlever toutes les garanties , et à
faire des employés de tous grades des
instruments passifs entre les mains des
fonctionnaires plus élevés. Par une or-
donnance du 19 septembre 1830, l'élec-
teur convoqua pour le 16 octobre les
anciens États hessob ; car la Hesse en
possédait depub le xin® siècle qui se te-
naient alternativement dans le landgra-
(*) Titre emprunté à on domaine qne l*élec-
tenr acheta pour elle en Morarie. Avant d*étre
la mattreate «le Guillaume , elle avait porté le
pool de MO* Ortlepp. S.
viat de Uesse- Cassel et dans celui de
Hesse-DarmstadL On présenta un projet
qui, après avoir été discuté tant dans
l'assemblée qu'en comité et en présence
des commissaires du prince fut signé le 3
janvier 1831. Ce fut une joie générale
dans le pays lorsque, le 9, fut promul-
guée la constitution qui rendait à la Hesse
son assemblée d'États; mesure qui, du
reste, n'était que l'exécution d'une pro-
messe tardive faite par l'électeur Guil-
laume I^'* à son retour dans son pays en
1813, lequel, dans le traité d'accession du
3 décembre, s'était engagé vb-à-vis des
puissances alliées à rétablir les États teb
qu'ib avaient exbté en 1805, en suppri-
mant seulement les privilèges en matière
d'impôts. Ces anciens États, à la vérité,
avaient été réunis le 1^ mars 1815, et
encore une fob le 15 février 1816, et
l'électeur avait chargé quatre des fonc-
tionnaires les plus élevés de préparer un
projet de constitution cpii fut commu-
niqué aux États ; après quelques modi-
fications, on avait même été d'accord
sur la rédaction; mais l'électeur avait
tout à coup changé d'avis , et , depub , il
n'avait plus été question de constitution.
Quelque temps après, il fut bien encore
rendu une loi de famille dans laquelle on
inséra quelques-unes des dispositions du
projet du 4 mars 1817; mais les États
ne furent plus convoqués, et des lob im-
portantes, même financières, furent ren-
dues sans leur assentiment et sous la
forme de simples ordonnances.
La promulgation de \i constitution
du 9 janvier répandit d'autant plus de
joie dans la Hesse électorale que le même
jour fut témoin d'une réconciliation pu-
blique entre l'électeur et l'électrice qui
était revenue à Cassel après cinq ans d'ab-
sence. Mab le retour de la comtesse de
Lessonitz, le 11, amena de nouveaux
troubles, à la suite desqueb cette dernière
quitta Cassel en toute hâte. Alors l'élec-
teur transporta sa résidence à Hanau. Une
députation des États et du conseil munici-
pal de Cassel ayant fait une démarche,
le 30 août, pour représenter au prince la
nécessité de sa présence au centre du
gouvernement , il aima mieux renoncer
à celui-ci qu'à la femme dont il était de-
puis longtemps dominé y il confia la ré-
UES
(192)
HES
gence au prince électoral qui dès lors
ajouta à sod titre celui de co-régent (Kur-
prinz untl Mitregent). Celte résolution
fut, le 30 septembre 1831, régularisée
par une loi, et le l*' octobre le prince
prit la régence. Toutefois de nouvelles
causes amenèrent encore de la fermenta-
tion et de nouveaux troubles, notamment
le 7 décembre 1831. L^accession de
l^électorat au système de douanes prus-
siennes (1832 ) ne s^efTectua pas non
plus sans difficultés.
La constitution hessoise , si elle était
observée religieusement, et si les états de
la Confédération germanique n'étaient
pas enchaînés dans leur libre développe-
ment par une puissance supérieure ,
pourrait être regardée comme une des
meilleures : elle accorde plus de liberté
que les autres constitutions allemandes,
et les rapports des différents pouvoirs
sont réglés de la manière la plus conve-
nable. Les États, réunis en une chambre
unique, se composent de 52 membres, et
cette assemblée doit être convoquée au
moins une fois dans chaque période trien-
nale. La première diète, d'après la con-
stitution nouvelle , s'ouvrit le 1 1 avril
1831. Malheureusement l'union entre le
souverain et les États ne dura pas long-
temps. La^aison du prince avec la femme
qu'il créa comtesse de Schaumbourg
{voy. FaiDÉBJC-GuiLiAUXB , T. XI,
p. 661), la loi sur les gardes civiques et
sur le budget de la guerre furent des cau-
ses de dissentiment. Toutefois, les années
1831 et 1832 ne s'écoulèrent pas sans
que les États eussent voté plusieurs lois
importantes ; mais le prince ayant refusé
sa sanction à quelques autres , l'assemblée
fut dissoute le 26 juillet 1832. Dans la 2«
session qui s'ouvrit le 25 janvier 1833,
on vit reparaître presque tous les députés
de l'Opposition. Il y eut de nouveaux et
de violents débats entre le ministère et les
États, et la résistance du ministre Has-
senpflug (de mai 1832 au mois d'août
1837), contre diverses mesures constitu-
tionnelles , donna lieu à une accusation
formelle contre lui. La prorogation des
États n'empêcha pas qu'elle ne fût repro-
duite, et de nouvelles discussions s'élevè-
rent sur le budget de la guerre. Cette ses-
êiouj dàni UqueUe on rriâl dkxtx^ V^-
mancipation des jui&, finit le 3 1 octobre.
La suivante fut ouverte le 30 novembre,
mais l'assemblée ne commença réelle-
ment ses travaux que le 20 février 1834.
Après plusieurs débats, tonjonurs à roc-
casion du budget de la guerre, qui fail-
lirent amener une dissolution , les Étab
adoptèrent une loi sur l'instmctioo po-
pulaire (10 septembre 1834), et une loi
communale depuis longtemps TxvcflKot
demandée.
La mort du landgrave de Hc»e-Ko-
tenbourg {yoy.)ytn 1834, donna lien à
de nouveaux dissentiments entre la ooo-
ronne et les États , à cause des grandes
propriétés foncières que laissa ce prince,
et qui lui avaient été assignées, par le
pays , comme apanage. Les sessions de b
8* période financière (23 nov. 1836,
10 mars 1888) furent orageuses, et b
dissolution fut encore une fois pronon-
cée. De nouvelles assemblées ae réani*
rent le 28 avril 1838 et le 35 doy. 1839,
sans qu'on vit beaucoup plus cTaccord
entre les représentants du peuple et le
gouvernement. Cependant les finances de
la Hesse se sont évidemment amélioréei,
et ce paysa fait de grands progrès dans ton-
tes les branches. D*après le demiei budget,
les recettes étaient de 3,490,000 écns, et
les dépenses seulement de 8,462,000.
L'éveil est donné à l'esprit poblic , et il
ne perdra jamais de vue, sans doute, la
modération qui , unie à la
finit toujours par assurer le
au bon droit. L. N.
HESSE -DARMSTAirr (cmA^n-
DUCHK ob), à l'ouest et au sod de Télec*
torat, en-deçà et au-delà du Metn et Ja
Rhin.
1 ® Géographie et staiistiqme. Le grand-
duché de Hesse- Darmstadt , entre le 25*
33' et le 27» 20' de long, est, et le 51*
20' et le 49» 1 5' de Ut. N. , est sêpre
en deux par le territoire de La rille libre
de Francfort , joint à celui du conté de
Hanau , qui fait partie de la Hesse élccio-
rale. La partie méridionale, c'est-à-dire
les provinces de Starkenboarg et de U
Hesse rhénane , est bornée par la Basie-
Franconie, le cercle bavarois du Mets-
Inférieur , le grand-duché de Bade , la
Bavière rhénane , la Prusse rhénane ,
, KiaMLO, Francfort et U Heve électorale.
HëS
La partie septentrionale, ou la province
de Hesse-Supérieure ( Oberhessen) , a
pour limites la Hesse électorale, Franc-
fort, Hease-Hombourg et les provinces
prussiennes da Bas-Rhin et de Westpha-
lie. Quelques antres parcelles sont encla-
▼ées dans les frontières du Wurtemberg ,
de Pïassau et de Waldeck. La superficie
du grand-duché est de 177 milles carr.
géogr., dont 54 pour Starkenbourg,
7*4 pour la Hesse - Supérieure et 25
pour la Hesse rhénane. Le sol pré-
sente dans sa configuration d'assez gran-
des variations; il est plat sur la rive,
droite du Rhin, dans la Wetteravie, qui
a 1 8 milles carr. géogr. de superficie, et
sur la rive gauche du Mein; mêlé de
collines dans la Hesse rhénane , et en-
fin, dans le reste, coupé par différentes
chaînes du Taunus, de l'Odenwald, du
Vogekberg, du Westerwald et du Mont-
Tonnerre. Au N.-O. de Giessen, le Hin-
terland a quelques points assez élevés
entre le pied occidental de TOdenwald
et la plaine du Rhin. La Bergstrassc^ qui
a déjà été commencée du temps des Ro-
mains, conduit de Darmstadt à Heidel-
berg. Le fleuve principal est le Rhin, qui
divise le grand-duché en deux parties
inégales, et reçoit, aux frontières, le Mein
et la Nahe. Le Neckar touche la partie la
plus méridionale du pays, qui est en outre
baigné par la Lahn, laFulda, leSchwalm
et FEdder. Le climat, bien que différent
suivant les hauteurs, est généralement
agréable, surtout dans les vallées du Rhin
et du Mein. Les produits principaux sont,
avec les animaux domestiques ordinaires,
le gibier, le poisson et les abeilles, le blé,
surtout dans les contrées du Rhin et du
Mein et dans la* Wetteravie, les pommes
de terre, le vin, spécialement dans la
Hesse rhénane ( le Nierenstein , le Lau-
benheim et le Liebfrauenmilch , des en-
virons de Worms) , le lin , notamment
dans la Hesse-Supérieure, le chanvre, le
tabac, le millet, le maïs et le pavot dans
Starkenbourg, les graines oléagineuses
dans la Hesse rhénane, les fruits dans les
trois provinces. Il y a des forêts, surtout
dans les parties montagneuses de Star-
kenbourg et de la Hesse-Supérieure, qui
offrent une étendue de 1,062,946 arpents
de bois; tandis que la Hesse rhénane n'en
( 793 ) HES
compte que 1 1 ,000. On y trouve encore
du fer, du cuivre, du grès, de la terre ^
poterie, du sel, des charbons, de la tourbe
et quelques eaux minérales. Le nombre
des habitants est, diaprés le recensement
de 1831, de 736,930, dont 263,660
pour Starkenbourg, 276,343 pour la
Hesse-Supérieure, et 196,927 pour la
Hesse rhénane; ce qui fait en moyenne^
par mille carré, 4,816. Outre 66 villes ,
dont la plus grande est Mayence (31,588
hab.); puis Darmstadt (25,200), et en-
suite Worms, Offenbach et Giessen [voy,
ces noms), cette population vit dans 49
bourgs et 1,060 villages. Les habitants
sont tous d^origine allemande , à l'excep-
tion de 2,400 Français et Vaudois, et de
23,000 jui&. La fusion des luthériens et
des réformés, qui avait eu lieu, en 1822,
pour la Hesse rhénane, s'est dernièrement
étendue aux deux autres provinces^ H n'y
a plus aujourd'hui que VÉglise évangé'^
lique chrétienne. On compte 526,000
individus de cette confession, 186,000
catholiques, 1,300 mennonites et quel-
ques illuminés. Outre l'agriculture , l'é-
lève des bestiaux et la culture de la vi-
gne qui sont les principales industries du
pays , on trouve encore des fabriques de
bonneterie, de toiles, de flanelle et de
drap. Le siège principal de l'industrie
est Offenbach , qui, le 5 février 1829,
obtint le droit de tenir deux foires an-
nuelles. Mayence fait le commerce de
transit et d'expédition. Il y a aussi des
tanneries importantes, surtout dans l'O-
denwald. Le Rhin, le Mein et de bonnes
l'ouïes entretiennent partout un com-
merce assez actif.
Pour les sciences et Tinstruction du
peuple on a beaucoup fait, surtout dans
les derniers temps. Le premier institut
scientifique est l'université de Giessen
{voy.). Toutefois nous devons dire qu'elle
a beaucoup perdu, et que le nombre des
étudiants y est sensiblement diminué,
en partie par suite des causes communes
à toutes les petites universités alleman-
des, en partie par suite du système po-
litique suivi de 1817 4 1834. Pendant
l'hiver de 1 838, on n'y comptait pas plus
de 289 étudiants. Le grand-duché pos-
sède en outre deux écoles normales pri-
maires ^ l'une catholique à Bensheim,
HES
( 794 )
HES
l'autre évangélique à Friedberg , à la-
quelle on a réuoi un institut pour les
sourds - muets. Il y a des gymnases à
Darmstadt, Giessen, Mayenoe, Bûdingen,
Bensbeim et Worms ; des écoles d'arts et
métiers à Darmstadt, Michelstadt, OfTen-
bach et Mayence; une école forestière et
une école militaire. 1 23,33 i enfants fré-
quentent les écoles élémentaires.
Le grand-duché appartient à la Con-
fédération germanique, à laquelle il four-
nit un contingent de 6,195 hommes,
faisant partie du 8* corps d'armée. Il oc-
cupe dans rassemblée fédérale ordinaire
la 9* place, et a 3 Toix dans rassemblée
générale. La forme du gouTemement est
celle d'une monarchie constitutionnelle,
avec deux chambres qui se réunissent
tous les trois ans. La première se com-
pose des princes de la maison grand-
ducale, des chefs des familles média-
tisées et du chef de la famille de Riede-
sel, de l'évéque catholique, d'un prélat
protestant nommé à vie, du chancelier
de l'université de Giessen, et de dix ci*
toyens au plus, que le prince peut nom-
mer membres à vie. Six députés des pro-
priétaires de biens nobles, qui doivent
payer 800 florins d'imp6ts directs, 10
des villes, 8 1 des districts électoraux qui
doivent payer 100 florins, forment la se-
conde chambre. Les élections se font a
trois degrés. Le ministère d'état a trois
départements^ celui des a£Ddres étran-
gères et de la maison grand-dscale, celai
de l'intérieur et de la justice, et odai des
finances. Le département de la guerre
est sous la direction d'an président; oa
conseiller des écoles et le consistoire m-
périeur dirigent l'instruction publique cl
les cultes. Ce qu'il y a de plus dîéfec-
tuenx, c'est la législation. Pîon-seok-
ment il n'existe pas de code féoéral, mais
il est peu de pays, même en AUemagne,
où on rencontre une plus grande diver-
sité, un mélange plus confus de tous Ws
droits possibles. Les tribunaux de villes,
de cantons et de paix forment la pre-
mière instance; les chancelleries de jus-
tice, les tribunaux de cour et le tribunal
militaire de Mayence la seconde ; le tri-
bunal supérieur d'appel la troiaièflM. De
tribunal supérieur de Blayenc*
pourvoit devant la cour de
Dans la province du Rhin, la procédoie
est orale et publique. Le tribunal et
Cercle y tient des assises trimestrielles.
La force miUtsire était, il n'y a pas long-
temps, de 9,479 hommes, maïs cmi doit
la réduire aux proportions du contingent
Le grand-duc porte le titre de grand-
duc de Hesse et du Rhin, et reçoit la
qualification d'altesse royale. Le grand-
duc héréditaire a le même titre. Le seul
ordre du pays est celui de Louis, fondé
en 180 7, et divisé en cinq damna. L. N.
3® Hisioùre, Voy. au oui
du Tome suivant.
nu DB LA DBUXIImB » ABTXB DU TOMB TBBDOiMB^
Table
:S MATIÈRES GOITTENDES DANS LE TOHE TREIZIÈME.
(Jeinne).
1
GroMAte.ivr.lMract
Grai(moDD.). i7f
(Thoma.).
3
Da-pfcb*.
Gr«a (buoD). IIS
1
136
Groi-beo, iSs
liai (le latca).
4
Gren»iUe(torf),
111
1 («ini).
*
1
Gri*.
Grtillkw, «y.Fwiofc
IBS
GtDH-BwmfbtUilhd*).! S4
Groue. 181
e'(«fosr., >Uti«l.,
OrwMt
IM
.loir*).
1
GretM-Grte».
141
:(.!.. d<).
41
Grftrr.
14)
nirl.
4a
Gnuch.
GroMÎ. IS»
,ue (>.^h;i«ct.ie).
41
GreoM.
IBO
GroMièratf. Ifl
lae (^|j.e), «jy.
Gr*M.
Grouularito. IBl
■mule.
Grère (art mil.).
141
GrolefeDd. IH
[w (langue).
■9
Grej(JiDe),wy.Giiy.
GroIew{ae«. IH
BT
Grey (loid).
141
Grelint. IH
11
Ghbeatinl.
Groiiei, et GTMte du
lue>maJ.:rn,.î(lan-
Gribolédof.
Chien. 197
e«tlitWraluro).
TS
Griefi.
IBB
.-Uni(,»>r.UiiioD
Gri».
IBS
Groupe. aos
SebÎMM.
Grie.bacb(e.>id.),Mr.
Groan,«ij',F»riBe.
•S
Forél-Noir».
Graber. t03
mrich.
• S
Grieibacb (J.-J.).
IBO
Grne (h. n.). «es
r«. Greffier.
•s
Griffe, (..Oo^eeiSerw.
Gme (mdc.). a04
r« (culture).
Griffoo.
ISO
Gnierio. BOB
Fe iDimile.
• T
Grigdtn.wr.Dràmaet
eoii, voj. Fen gré-
S<Tigi>«.
« F.t»4>- ^^
>li.
Grillage.
iso
GniithniaM. SiB
oiK (ulni) de H«-
GrilloD.
181
Grume. loa
IBl
Gnuie. «07
Dii«<>aiDllcJeNj<>t
tas
Grajirei, c. GniiiiM.
wre(»iir.i]deToi.n..Bi
GrinuJdi (fam.).
1«4
GrTpbina. ««7
ûre [- XVI, pape.
SS
Grrmt
IBB
oire« palrlarcbe d
Grimn (birmi).
laa
«■UnliDOpIe.
14>
Grimm ht* frèMa).
«BT
Tictoda.
oire ;f.'le de uml)
IIB
GrimoddeURejiiitn.
oire (Henri,. bM).
IIB
IBB
Gn>det. Bio
orien (cbaal et ril)
ll>
<ae
Gnadiina. 9ii
fiwald.
l«l
ia«
Gnardarni,.>.Gaid>fni.
m
GrimteL
110
Gaarini. bis
io. ~r. CoTd*g-.
Grippe.
ITO
Gnarino, p. FivoriBM.
•che {lin de).
Gritailla.
170
lade (rojaDiBe d«).
I9>
GrUi («>*.).
ITI
Gu«pr«. vof. Dogbtl.
iade[bol.),.'. Gre-
6riioi<*{caDloadei).
m
Goa.ulla,™r. Panne et
Mlier.
GriTe.
IT4
GoMgM.
,ade(.rtmil.).
191
GriToi«(|e.N).
174
Gaaiteali. ais
lade (NonTelle-).
lai
GraeDiDfD«,c.Pi;^aM
••dier (bol.).
114
qneetCortei.
MdMr (art mil.)-
Grog.
178
Godin. BiB
GrolMD (tel).
Gmt. aifl
lier.
134
GraicmOa).
lis
GiièbR*,»7.GUI>ro.
79«
TABLE DES MATIÈRES.
GuJbmDt.
l'io
Guillon (*T*qM).
lie
Habitude.
GoMn.
Gullb.ir...
lis
Hab.boarg(Mi«Nlde).
Guelfe (miiMDdei).
li„;„..iTà{\V].
■ Bl
H«:he J'aroi».
GueirM (ordre do}.
»■
GaimanTe,>vr.Maln-
Macheite, vor. Jcmm.
Guelfci cl Gibelin».
1»
c^.
H«:hiKh.
Guément, .«r- Rduui-
Gnimbarde.
111
Hadji.
GunioD.
««•
Guinwnd de LaTooche
Goipe.
Guin*e (géogr.).
19S
bie.
Guinée (moD».).
116
II«»a^Mr.lUa.a.
Goerilb.
«31
Guinée (Nouvelle-).
• •B
Ibcndel.
Gujri a(Pierre-M>KisH
.131
H.rr.
Gu^rm (Paulin).
ISB
<Uî,wj-.Lûui. XI
HafTaer.
Guériion.
t3«
Franc-Archer elÊpe
Hafii.
'GuemMcf, «y. Jonej
roni (journée de).
Hagedon.
Guemati'tUn villa.
isa
GuipuicM,™;-.Baique»
U>ffi>i."!rA«(«.
G«tm (en gteinl).
(proïintn).
Goerw dr. intern.).
GoiicinUBoberl).
GMrre (Wpùt géaénl
Guijcliardl.
Bsa
HaldouU.
d.U).
GuUe [rut.de«).
soo
Haie.
Guerr«pri.««.
Guftare.
SOT
U.itl.n(da},.'.FiMC>.
Gt>en« Mcic«.
Gaint (M.).
30B
Hainaol.
Gonclin.xor.DnGoe»-
Goiwl{M-').
316
Haine, PwaioMkaiMB-
dia.
Guliita».
fCt.
Guet
1B4
GuiUTel-lV.
HaîU.
BB4
Gutcnberg.
Hahrm el Hakia.
Gueule (binon).
ISS
Gnllier.
330
Halage.
GucuM, wy. Fonte,
GullirèrM.
331
UlIbertUdU
Forge. Fourneto.
Gujr, «y. Go».
Gueui, Gutuidemcr.
ISS
Gujane.
Halep. wr- Alep.
Gui (bol.).
IBS
GoTOo(M-).
Hal.r v,.,,Z).
Gd.vor. U.iBn=n.
31*
Hal ■ ^..| ;,.:).
Cuid'Arrt/o.K.Arflio.
Guieral.
11. .. ie),»!r.
Goiaoe.ivf. GoTtae.
Guimao M.
341
L,«ndre. '^
Gniberl.
■ ■•
Gjiè..
34S
Halicarnaia>,«>r. Carie
Golbn; , voy. Falaiie.
Gjlippe, «ir. Sjraoue.
et Doriena.
Guicherdia.
Gyainue.
143
Halki, wr. Calieie.
Goicbe, nw. Gramoal.
S4e
Hall. HaUe, UaUei>,
Gnide, ei »n« de*
S4a
Hallore*.
Gnide..
• SS
HaltaK.
Gnide (le).
IfO
Gynfcée.
341
Goidon.
t«l
GTp.*le.
346
Gaienne,
let
Gn-e.
>«•
Halle.
Guigna, (de).
■es
GTn>a.ancie,>«r.DWi-
Halledbrudela).
CullJ.elGuiU-lUII.
1B4
naiiMi.
Halle (UniMcnilé de).
Gyulij (ceore).
SBO
HalW (dœlew).
dAogM.
■ SB
Iljilt>-l.;.rdc.
GoiIl*i>ine(Fr«d«rk)l«
H.
Hallrr (Albert de).
roi d» Faji-B».
«TS
H.
Hallrr[LMitdc).
Gn>llat.me l", roi d^
Hairlem. ^. UaHeoi.
Hallej.
Wurl^mberg.
1*0
Habacuc.
sas
Hallitr, >w. Filn.
Gmltiumc J II, de
Matea.-Co,jm..
3S4
Hallom, ^. UaU,
HetM-Ois^r).
ISI
H4l>«cli.«y. Abiiii-
Halle.
Die,tiondar, GallM
HalluciuliMU.
1*1
Ile.
Hala.
G<>ill»>me.deBr<uu»lo
Habileté.
W
Halurtin.
Wollfnl«ill.-l.
lit
Uai>iliemeot,™r- Vê-
Hamac.
Cuil'Jume (^rdfv nili-
lement , Co*ume ,
Uirt de).
it\
„^"'"-«, „
phe..
GoiltauDedeTjT.
GutUelmitM.
Cuj
tt4\BaUAiâM><
V
TASLE DES HATliltBS:
Ibniui, vcyr. Filet.
"►
UaniK et Balwe, foy.
moDica.
Fonda publie*, Conra
«7
Simouic (mjlh.).
4T*
et BooTM.
H4iaU<;b(r«re<]e).
418
Harmonie (mu».).
Bimbau^.
«IB
Harmonie (pbilos.).
483
Haus«i (baron d-).
Himeçon, voy. Ligne,
Harmonie (rhitor.).
Haalboii.
Hamilcar, f. Amilcar.
Harmonie des SpU-r«9.
4fiB
Haul-boid.f. Bordel
Hamilloa (fimilte).
M5
Harmonie)d^sÉvansiIe..4g7
Vaiueao.
HamilloD (cDmle d*).
HauIe-tonlre,tf.Voii.
Hamilloa (ladj).
Son.
lUiiie-t%y<»e.vax.Àa-
HunmepCJ.di).
Hanrait, Hamarbcrnent. 488
glicaQclÉgli««pûi-
HuniDoa oa Ajnoao, f.
Darooi», voj. Armure
wpale.
AmmoD.
Haro, vor- Ciamcur.
IIaule-Gattinne,Haule-
4)*
Loire, Haoïe-Marne.
le-Cooqnérut.
IlaulC'SaAae, llaate-
Haimm al BaMbid.
480
Vifnae, >'. Garonne,
Hamiter.
■«»
Han>4gOD.
488
Loire, Marne, SaûDC,
Haoak* , voy. Moravie
Barpata», ¥or. DëwM-
Vienne.
}l3Dau(principgu1c>,T>l1e
tbène.
Hante-line, ^. LiiM
ctUlilUede).
419
Harpe.
403
eiGobeiin..
HirbaniC5..oj-.H»nifi-
Harpe Mieooe.
49T
Haulerothe.
Harpeggio, v. Arpige
U3ulïs-Alpe«(-I^p,dei).
B>DcbM,.'<>r. B«»in.
Harpoerale.
487
llaule»-Pïrt;née.,.'.Pï.
Hande), «r- Il^Ddel.
Harpocntlion.
488
renée..
Hangnnd (combat d').
413
Harpon.
4BS
Hauteue.
HaoiBla (wcle des).
Hari^ei.
408
Uaale-trahlna , ver.
Hao-lifl.
Harrach (ooiDtet de).
■00
Trabiion.
HaoneloD.
Hauteur,
Haoaibal.i^.AiiDibal
ir.SlaDhopeetFoote
HautsTille (fam. de). .'.
aannoo.
436
HarriDgioo (Janet).
SOI
GDisaird,Babémoad,
Hanovre [rojannie de).
438
Harri,.
801
Tanerède et Sicile.
Har>o.te [WUe).
448
BOt
H.icH-fourncuu, voy.
Hano,™ (NouT.au-), ^
Haniey.
EOt
Fourneau.
BrelagnelNouTelle-)
Hartmann, tm. Aae.
Baul-rellef, v^. Bat-
Hante, vvy. Anséali-
Harn>picu,M>r.Ani«-
relief.
q«« (Tilles).
pice».
Raui-BhiD,»»-. Rhin.
H3i.;Sach>..-^^. Sacbt
Har«,.
803
Haûj (fWnMual).
IlûDiusa, l'nr. Suudaa e
Han.
S04
Haùj (Valentin).
Gaia««.
HaunL
805
Ha«ge (droit de), «r.
Haacbkb, «y. Hacbicb
Exécuteur.
HaraDgoe.
449
et Aiuaiina.
Hûvannc(la; ^o^.Cuba,
Harai.
451
Haie.
H.v«cJp.'
HaTOTori (f»m. de).
4SS
H*<li (TalUa lie).
508
Haire,«7.Haff.
417
HaMel.
808
HaTre (le).
HauLdet, m^. Alm».
Ha.ré(dncid'),.'.Cror.
hadei.
Haneuc , my. Ëquipe-
Hardoain.
Ha.t (anaia d^.
800
menl militaire.
Hardy.
488
Hajtenbeck.
SOS
Haxo (général).
Ba.«m.
483
Hailiaga (bat. de).
Hajdo.
Hareng.
468
Haiiiogi (Wvrea).
Haje (la).
Haifreavc«(Jamc>).vo)>
HaiiinEt (maniai) de).
819
Hajti, vor. Haïti.
Filage.
Halli-cl,erif el Hatti-
Haiard, «y. Hasard.
Haricot.
487
■ 1)
tftar/
Harirt.
487
Haiïfi-M (fam. et prin-
HealbSeld (lord), vcy.
Hariii.
488
ce de).
813
EUIott.
Harlaj [ram. de).
4sg
Banbn.
314
Heanme, «jr- Ca«iue.
Harlen.
470
Haubert , MT. C«tt« <1«
H*bë.
Harmattan.
471
maille..
Hebel.
Harmodio) et ArîM».
BaoboU.
818
gitOD.
478
HangwiU.
»\*
471
II>»er(G8.I.l«).
»«
198
Wate.
HfcaUe d« Milet.
Hfcalomtw.
Beehiogen.tVf-.Hohen-
loller.
Hccla, vay, Hckli.
H«liqae (Birrc].
Hector.
lUcube , uaf, Priun.
HédJric , voy. Gnoqiw
Bedjai.
Hé^teoLime, i^. Ari»-
lippc, Endéoioaiian
ei EWonialogia.
Hed*tgc, avr- J«E«nan «t
Loui* 1" (d'Anjoa),
Heemikerk, vmr. Haù-
kerk.
H^gfiiioDie.
H^iM.
H^ipp..
Hfgire.
U^fcmmènc , twf . IgDo-
Heiberg (pin cl Bl*}.
Hcintiui (AdI.),
Heiiuioi (Du. rt Nie.).
H«iu*l>u (O.-F^T.).
BekU et KnbU.
Haloolosie.
NeldenÉuch , r. Bint
(liTre dci).
HéMae (uiole).
HiMae, wr- OrUan*.
Hétène , mf . Saiole-
Héleac
Qéler.
lletsDUad(Ue<)«].
um.
IVIi»tb«.
H^liiDilièma.
■Mitalud.Mir.Hdt»-
•tSÈtS t>ËS HA.TliRKS.
H^IiodoK, 10 S
Hrliogibale. gos
HJIi<Knèlre,* <io
BJIiopolii. SI)
Hélioi. •!■
Hjliousope. eis
R^liMMte. ei>
Hèlioirepe. ai>
HrliotroÎM, tof. GacNC.
Hellade, vpf. HElIèDM,
Grèce «1 Livadie.
Hdlaaicii*. 614
Uellé, vor. Pbirio* «l
nell'^Uc'-cs , fiy. EIU-
Hdlen.iw;-. Hcllrn?!.
Hellèoei. tu
HetréDi>a& aie
HrtlAiiitei. atT
Helter (nooD.). StT
Hellaponl. tn
HelmiDlholithe. SIT
Helminlhologîe, <1T
Hclmont, >i^. VuHd-
Helmiledl (oni*. d"). ait
Hjloïia. 418
HttalM , vojr. Itotn.
Hel*iDfronetB«lNDp, aai
Hcliéiie. tit
HeMiiqae (coofMàv-
IIi'Iti'ii^uc {maltÊtiao.), M
tiiaaxoT'itfVtif. Hhùof
ngie.
lUm^rodroiBa,
'.Coa-
Hén icraiiie,tv}'.Up)ui -
lilgie.
Btaicjdt. «SI
Hem i|i lire*. 6 SI
Héoiiiph^. «SI
H Jn illicite. a 19
Hcmling. asl
HJmomude, Mrr- Di-
Hànopljiie, rey, Bi-
Hémomgio. 631
Himomiâet, vojr. Qt>
H«Mkerk, SSi
fl^miU (OMNIl). Il
Hi^Diuli (pr^iil.). (.
U'i\-ifttir\\ii-t. t.
HcDgût ei flom. •
Hnike. «
HeODcbeif (oDHtéd^. •
HcDacqniB (l'nocU cl
Héaoeb. •
Hiootîqae. a
Bcari I- VII,«Dp. d'An . •
Beori I-IV, n«b de
France. a
vni, Rû
i A„.
Hi r ^ . ^iicnr. i
HeqriliLîoa. a
Heari (le prince}. a
Heori I-, d'Hiîti. i
Henri (onlre de SÛal-). a
Hearicinii. a
Hearietle de Fraaoe. I
Henrieiie d'AaglMene. (
HearioDdePaawf. I
Ihnri'juf l.iiM . L>ilpODt.
H-nrj,.r3-.Hrnn.
Ucnrj (Patrjtl). I
U^MtiqoF, i^y, F<Ne,
Bile, elc.
H^pilile. a
B^toKopie, MIT', Dt-
TiaiiioB.
H JpheclioD,tV7- . Éphca •
BpptagDD*. (
Heplarehie. c
Wnclide de Pool. •
Uéndidet. t
H^racliui. t
Uéndiiu. t
H^Idiqoe (tri). t
BéT»t, vor. ILbortOB.
Hérmnlt/ ^ y
B«null (d*p. de r;. î
Binait de S4cbclle*. i
Hfraul, Kir. Hénnll.
HerUrf. T
Herluee, Hertngerf. i
Herturt r
MerL«. t
Herbelol (d"). i
Herbenieio. t
Betbier. t
HerbJToree. i
Herboniaiioo. ?
Herinriile. 7
HercalaflDB, iwc . ^t».
péi ri l-oaillM,
TABLE DES MATIÈRSS.
Hercole (astr.).
Hercule (coloonet d*),
vof, Hercole et Gi-
braltar.
Hercule (nœud d'), voy.
Hercule, Bandelettes
et Ceinture de virgi-
nité.
Hercynienne (forêt), 9.
Harz.
Herder.
Hérédité.
Hérédité des maladies.
Hérésie.
Hérisson.
Hérisull, vof. Pépin et
Carlovingiens.
Héritage.
Héritier.
Herman^f^.Hermann .
Hermanaric.
Hermandad (la sainte).
Hermaon (^rminius),
Hermann, de Tburinge.
Hermaon (J.-J-.G.).
Hennanostadl, tf.TrUk-
sylvaoie.
Hermaphrodisme, Her-
maphrodites.
Hermas.
P^
P^
793
Herménentiqne.
Hermès,et HermèsTris-
740
mégiste.
740
Hermès (Gorges).
749
Hermésianisme , voy.
Hermès.
Hermétique (science) •
746
Hermine.
746
Hermione (collier d*).
747
Hermione, voj, Hélène
79S
et Ménélas.
717
Hermiont et Hennon-
799
doures.
747
731
Herm i te , Hermitage ,
739
y. Ermite, Ermitage.
Hermogène.
747
Hernie.
747
739
Héro et Léandre.
750
733
Hérode (las).
751
Hérodten.
754
733
Hérodote.
755
734
Héroîde.
769
734
Hérofqne (âge) , voy.
733
Héros.
736
Héroïsme,
763
Hérold.
764
Héron (h. n.).
765
Héron (fontaine et bulle
737
de), t^. Fontaine de
739
oompresaion.
7M
Hérophile. 766
Héros , Age héroïque. 766
Héros (livre des). 767
Hérostrate. 769
Herpétologie , voy. Er-
pétologie.
Herrera (le. poète). 760
Herrora (le peiotro). 760
Herrera (l'historien). 769
Herreros (Breton delos).770
Herrraann»!'. Hermann.
Hermhut. 771
Herschel(pèraetfils). 771
Herse. 775
Hersent. 775
Hertha. 776
Hertzberg (conte de). 777
Hers (frères). 779
Heraégovine. 780
Hésiode. 761
Hésione,!^. Laomé-
don et Hercule.
Hespérides. 786
Uespérie, h^oy, Espagne
et lulie.
Hespérus, voy. Vénus.
Hess. 786
Hesse (maison de)« 787
Hesse-Gassel. 788
Hesse-DarmstadU 799
FIW DB &A TABU 1>IS MATlÙllS OU TOllB nUlliMI.
ADDITIONS Et ERRATA.
Toux XIIL
Pag. 60, col. ft, ligne i^ mm ttnt de Tbétyt, /tMs Téthyi. U ne font pat confondre cette àét
arae Thétit, antre déeste maritioM.
p. 106, col. f , ligne 47, a« ii— de qn*il fant rapporter Toriglne dea Gnelfca , lû«> ^1
faudrait rapporter Vorigine, sana donte bien pina andenne, dea Gnrifaf.
p. aie, col. «, ligne Sa, ea /tta dt 1775, Iwta 1758.
p. a36, col. I, ligne 8, mjomin ans tableanx de H. Panlin Gnérin /« ff«pe« m Egj^ da
Salon de 1899.
p. a8d, col. a, lyeatoa à la fin de Tart GvnxBMOiOT qne ce général est aort à Bade, an
BMda de mars dernier (1840).
p. 3 18, col. 9, ligne xo, nn lim de t. I-IT, Uu» 6 toI. in-8* arec atlas. Cet onvrage TÎtnC
en effet d*étre terminé,
p. 319, col. X. M. Gniaot était à peine arrivé en Angleterre, où Tattendait nn •ccnctl kii*
lant et où il devait faire prenre de grande feraaeté, qn*il reçnt la Bonrelle de sa lé^
leetion à Lisienx (nuuv x84o).
p. 370, col. ly ligne 27, rmfês e§t moit notamment snr la barpe, alors fort lîmitce et (srt
peu cultiTée.
p. 47a, coL x, note, ligne 3, nn lien dt detcendanta de l'historien , ffscs descendants et
Pisistrate.
p. 5o8, col. I. Il fant ajouter à la notice snr H. Haae que, d«na VEmejrci0p0di» det G^mt et
Momdê, les articles Athbitbb, CnAicon>Ti.K, CnnrAMua, CovaTAmH PonmTao-
GBiriTE, DucAa {MUhêl), Étxkhvb db Btsuicb , Hbrodxbv, sont daa à c« êmnmi
helléniste,
p. 6ao, col. a, ligne a5, au lieu de vttriqua enaaé, lises v^ttriqmê eeala (sens circonfleset
p. 648 , coL a , ligne x4, «a /«sa de combattre et souvent trioaipher , /«ara conshnttre il
triompher,
p. 649, col. X, ligue 3o, an /mu de qui mslhenrensement reste inachevé, iitt* d«nt le se-
cond volume, qui le complète , est sous presse et sera mis an jour par l#s socns et»
fils de M. Hennequin, dont Tun est avocat et s*est fait connaître par diverses pa-
blications.
/
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t-heo Irom tb« BnUdii^
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1