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Full text of "Elementarbuch des gesprochenen Französisch. Ergäzungsheft"

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Lar'.ür 


Beyer  Franz  and  Pas&y,  Paul 

i^leiffentarbuch  des  gesprochenen 
Französisch;  Ergänzung sheft, 
Bearb.  von  Beyer. 


Ergänziingslieft 


zu 


Beyer -Passy, 
Elementarbuch  des  gesprochenen 


Bearbeitet 


Franz  Beyer. 


Cöthen. 

Otto    Schulze   Verlag. 


1893. 


Ml 


l 


Ergänziiugsheft 


zu 


Beyer-Passy, 
Elementarbuch  des  gesprochenen  Französisch. 


Bearbeitet 


Franz  Beyer. 


Cütlien. 

Otto  Schulze  Verlag. 
1893. 


Vorwort. 

Das  vorliegende  "^Ergänzimgsheff  bedarf  nicht, 
wie  das  *^Eleraentarbucli',  eines  ausgiebigen  Vorwortes. 
Die  bestimmung  des  werkcliens  ist  einfach:  es  soll 
dem  anfänger,  besonders  dem  strebsamen  selbst- 
lerner,  ein  zuverlässiger  führer  sein.  In  der  That 
ist  nicht  einzusehen,  wie  der  mit  diesem  Werkzeug 
ausgestattete  schüler  —  geht  er  sonst  mit  ernst  und 
einiger  Intelligenz  an  sein  Studium  —  bei  der  durch- 
arbeitung  der  texte  des  El.-B.s  noch  straucheln  soll, 
nachdem  in  vorliegender  arbeit  alles  geschehen  ist. 
jede  irgendwie  nennenswerte  Schwierigkeit,  welche 
jene  darbieten,  zu  beseitigen,  abgesehen  davon,  dass 
bereits  grammatik  und  glossar  wesentliche  hilfsmittel 
bilden. 

Da  mir  für  keinen  der  orthograpJiieiQxie,  eine 
handschriftliche  oder  gedruckte  vorläge  zur  Ver- 
fügung stand,  so  musste  ich  mich  der  wenig  an- 
regenden mühe  unterziehen,  sämtliche  stücke  selbst 
in  die  gebräuchliche  rechtschrift  umzuschreiben;  diese 


IV 


gelegenheit  jedoch  war  mir  willkommen,  um  nicht 
allein  hie  und  da  kurze,  zum  besseren  Verständnis 
des  Sprachgebrauchs  dienende  bemerkungen  ein- 
zuschalten, sondern  auch,  um  durch  einstellen  der 
Seitenzahlen  des  El.-B.s  dem  lerner  die  nachschlage- 
und  Vergleichsarbeit  möglichst  zu  erleichtern.  Selbst 
die  seitliche  zeilennumerirung  der  lauttexte  wurde 
in  beschränkter  weise  eingefügt.  Gewöhnlich  ge- 
schah dies  von  zehn  zu  zehn,  beim  letzten  stück 
(nr.  42)  jedoch,  aus  naheliegendem  gründe,  von  fünf 
zu  fünf. 

Hinsichtlich  des  Kommentars  sei  dem  anfänger 
das  genaue  Studium  sämtlicher  bemerkungen  und  das 
besonders  einigehende  derjenigen  der  ersten  dreissig 
stücke  dringend  anempfohlen,  weil  diese  meist  das 
Verständnis  für  das  folgende  enthalten ,  vor  allem 
auch  für  die  zahlreichen  fragen;  denn  im  Interesse 
des  lernenden  wurde  eben  nicht  immer  erJdärt,  son- 
dern es  wurde  auch  versucht,  ihn  für  die  sache 
unmittelbar  zu  erwärmen  und  ihn  zu  eigener  thätig- 
keit  anzuregen.  Bei  einer  aufmerksamen  durchnähme 
des  kommentars  wird  man  finden,  dass  die  methode 
der  erklärung  sich  allmählich  katechetisch  zuspitzt, 
am  ausgeprägtesten  im  letzten  texte.  Ich  hoffe,  dass 
der  strebsame  lerner  an  dieser  gemeinsamen  arbeit 
mit  seinem   führer  freude   haben  wird,  und  ich  bin 


überzeugt,  dass  eine  solche  arbeit  für  iliu  nur  frucbt- 
bringencl  sein  kann. 

Der  zweckdienlichen  klarheit  und  deutlichkeit  in 
der  Verwendung  des  typographischen  materials  wurde 
besondere  Sorgfalt  gewidmet. 

Für  form  und  Inhalt  des  vorliegenden  wxrkchens 
fällt  mir  allein  die  Verantwortlichkeit  zu,  obschon 
ich  natürlich  nicht  an  die  ausarbeitung  desselben 
herangegangen  bin,  ohne  mich  zuvor  mit  meinem 
mitarbeiter  am  "Elementarbuch''^  P.  Passy,  ins  ein- 
vernehmen gesetzt  zu  haben. 

Der  sachkundigen  kiitik  bin  ich  für  fördernde 
bemerkungen  irgendwelcher  art  zum  voraus  auf- 
richtig dankbar. 

München  (äuss,  Maximiliansstr.  3), 
im  august   1892. 

Franz  Beyer. 


Inlialtsverzeiclmis. 


I.  Texte  in  rechtschreibung. 


Seite 

1. 

La  classe  . 

3 

17 

2. 

Les   quatre 

joints 

IS 

caidinaux  .     . 

5 

19 

3. 

Ma  chambre 

G 

20 

4. 

Les  fleurs 

7 

21 

5. 

Le  patinage 

8 

6. 

Noel  .     .     . 

9 
11 

22 

7. 

La  foire     . 

23 

8. 

Un  bon  gare 

on     . 

12 

24 

9. 

Egare  dans  la  foret 

13 

25 

10. 

Les  abeilles 

, 

13 

11. 

Une  meprise 

.     . 

15 

26 

12. 

Les  lettres 

. 

16 

27 

13. 

Louise  et  son 

lapin 

IG 

28 

14. 

Le  coq  et  le  renard 

18 

15. 

Le  mangeur  d'hom- 

29 

mes    . 

19 

IG. 

Les    t'acteurs 

alles 

21 

30 

Seite 

Histoire  de  Beta  .  22 
Du  pareil  au  meme  26 
Le  lievre  du  Gascon  2  6 
Le  charlatan  ...  27 
Les  cornellles  et  les 

pigeons 29 

L'Enfant  prodigue  3 1 
Jesus  et  Taveugle  .  33 
Un  pari  ....  37 
Les  chanteurs  de 
Bournois  ....  42 
L'enfant  gate  .  .52 
Les  jours  ....  52 
La  semaine  du  pa- 

resseux 53 

La      chanson      des 
bateaux      .    .     .    .    53 
Devinette  ....    54 


VIII 


Seite 

3 1 .  Les       enfants       et 
l'oiseau 54 

32.  Les  rimes      ...  56 

33.  La  petite  hiiondelle  50 

34.  Anne    de   Bretagne  58 

35.  La  dot  d'Auvergne  59 

36.  L'arbre  de  Noel    .  60 

37.  Chanson  de  NoeL  61 


Seite 

38.  L'hirondeUe  ...    62 

39.  Le     prisonnier    de 
Nantes 64 

40.  A    cheval    sur    un 
elephant    ....    64 

41.  Notre  äne     .     .    .65 

42.  L'ecole       buisson- 
nlere 68 


II.  Kommentar. 


Erster  teil: 
Texte  in  rechtschreibung. 


Beyer,  Ergänznngaheft. 


[1]  1   (un). 

LA  CLASSE. 

Nous  voici  en  classe.     Chaqiie  ecolier  est  ä  son 
banc  avec  un  petit  pupitre  devant  liii.     Les  eleves 
ont  des  eahiers  de  papier  blanc  et  des  crayons  ou  5 
des  plumes  pour  ecrire  dessus.    Les  petits  ont  seule- 
ment  des  ardoises  et  des  crayons  d'ardoise. 

Le  maitre  est  assis  sur  iine  chaise.     Derriere  la 
chaise  du  maitre,  il  y  a  un  tableau  noir.    On  ecrit 
(10    sur  le  tableau  noir  avec  de  la  craie.    La  craie  10 
est  blanche  comme  le  papier. 

Voilä  le  maitre.     En  rangs,  silence! 

La  classe  commence.    C'est  aujourd'hui  la  lecon 
de  francais.     Nous  allons  apprendre  une  fable. 

—  Pierre,  viens  par  ici.    Ecoute  bien  ce  que  je  15 
dis,  repete  chaque  mot,  et  puis  ecris-le  sur  le  tableau 
noir.     C'etait  sur  la  tourelle  ....  va! 


Anm.  Die  in  den  fussnoten  immer  wiederkehrenden 
Wörter  laUma,  vit,  u  sind  in  herkömmlicher  rechtschrei- 
bung  =  lentement,  vite,   ou. 

1* 


—     4     — 

[ä]  J'etais  sur  la  tour  .... 

—  Non,  non,  ce  n'est  pas  cela  (ca),  je  n'ai  pas 
dit  cela  du  tout;  tu  n'as  pas  fait  attention.  Jean, 
qu'est-ce  que  j'ai  dit? 

5        —  Cetait  sur  la  tourelle. 

—  Oui,  c'est  cela!     Entends-tu,  Pierre? 

—  Oui,  monsieur:  c'etait  sur  la  tourelle. 

—  A  la  bonne  heure,  c'est  tres  bien,  cette  fois-ci. 
Maintenant,  ecris-le.  —  Qu'est-ce  que  tu  fais!   Est-il 

10  nigaud,  ce  garfon-lä,  il  prend  la  craie  dans  sa  main 
gauche  au  lieu  de  la  droite!  (10)  Non,  non,  mon 
eher  ami,  il  ne  faut  pas  ecrire  comme  cela. 

Bon.      Maintenant  Paul,    tu  vas    lire    les   deux 
preniiers  vers,  mais  tres  haut! 
15        —  C'etait  sur  la  tourelle 
D'un  vieux  clocher  bruni; 
La  petite 

—  Assez,  assez,  cela  suffit.     Henri,  continue. 

—  On  vient  de  sonner,   monsieur;  la  lecon  est 
20  finie. 

—  C'est  bon;  vous  pouvez  fermer  vos  livres  et 
sortir  de  classe.     Au  revoir! 

—  (20)  Au  revoir,  monsieur. 


—     o     — 

[3]  2   (deux). 

LES  QUATRE  POINTS  CARDINAUX. 

Vous  entendez  parier  du  nord,  du  sud,  de  Test 
et  de  l'ouest  de  la  terre;  je  m'en  vais  vous  expliquer 
ce  que  cela  veut  dire.  5 

Si  vous  vous  levez  de  bonne  heure  le  matin,  et 
si  vous  regardez  le  cöte  du  ciel  oü  on  voit  paraitre 
la  kimiere,  au  moment  oü  la  nuit  disparait,  vous 
venez  le  soleil  se  lever.  Ce  c6te-lä,  c'est  Vesi; 
nous  disons  (10)  que  le  soleil  se  leve  ä  lest.  10 

A  midi,  regardez  du  cote  oü  le  soleil  brille; 
c'est  le  sud. 

Tournez-vous,  de  facon  k  regarder  du  cöte  oppose ; 
c'est  le  fiord. 

Quand  la  nuit  vient,  et  que  le  jour  commence  15 
ä  baisser,   regardez  du  cöte  oü  le   soleil  se  couche: 
c'est  Vouest,  qui  est  en  face  de  Test. 
Nord 


Ouest 


Est 


Sud  20 

[4]  Vous  voyez  donc  que  le  soleil  se  leve  ä 
Fest;  qu'ä  midi  il  est  au  sud;  et  quil  se  couche 
ä  l'ouest. 


—     6     — 

On  ne  voit  jaraais  le  soleil  au  nord  dans  notre 
pays:  .ä  peine  il  arrive  ä  Touest  (au  sud-ouest  en 
hiver,  au  nord-ouest  en  ete),  il  se  couche;  alors, 
la  nuit  vient,  et  nous  ne  voyons  plus  le  soleil, 
öjusqu'au  moment  oü  il  se  leve  ä  l'est  le  lende- 
main  matin. 

Mais  pendant  que  nous  ne  voyons  pas  le  soleil, 
on  le  voit  dans  d'autres  parties  de  la  terre.  La  il 
fait  jour  (10)  quand  il  fait  noir  ici,  et  il  fait  nuit 
loquand  nous  avons  le  jour;  de  sorte  que  les  enfants 
de  ces  pays-lä  vont  se  coucher  äu  moment  oü  vous 
vous  levez. 

3  (trois). 
MA  CHAMBRE. 
15        Ma  chambre   me   seit   ä  la   fois   de   chambre   k 
coucher  et  de  salle  d'etude. 

Elle  est  au  premier  etage,    de   sorte  que  je  n'ai 
pas  ä  monter  tres  haut  pour  y  arriver. 

Ma  chambre  est  assez  grande  et  presque  carree; 
20  les  murs  sont  peints  en  rouge. 

[5]    Le   matin  je   peux    (puis)   voir   le   soleil   se 

lever,   car  ma  fenetre  est  ä  Test.     La  porte  est  du 

cote  oppose,  ä  l'ouest.     Mon  lit  est  au  sud;  il  n'est 

pas  tres  grand  ni  tres  beau,  mais  j'y  dors  bien  tout 

25  de  meme. 


—     7     — 

«Le  lit  est  ime  bonne  chose, 

Si  on  n'y  dort  pas,  on  s'y  repose.» 

Au  nord  est  le  bureau  sur   lequel  je  travaille. 
Au-dessus   du    bureau,    contre   le  mur,    il  y  a  une 
etagere  (10)  oü  je  mets  mes  livres.      J'aime  beau-5 
coup  les  livres,   et  quand  j'ai  le  temps,  je  lis  pour 
m'amuser  et  pour  m'instruire. 

Sur  mon  bureau,  il  y  a  tout  ce  qu'il  faut  pour 
travailler:  un  porte-plume  avQC  une  plume  dedans, 
de  Tencre  noire,  des  crayons,  du  papier.  Quand  jeio 
veux  ecrire,  je  prends  une  feuille  de  papier  blanc, 
je  trempe  ma  plume  dans  l'encre,  et  j  ecris  avec  ma 
plume  sur  mon  papier. 

Le  soir  quand  jai  fini  de  travailler,  je  ferme 
ma  porte  ä  clef  pour  empecher  d'entrer  dans  ma  15 
chambre  (20),  je  ferme  mes  volets  pour  empecher 
le  jour  de  me  reveiller,  je  me  deshabille  et  je  me 
couche.  J'espere  bien  dormir  jusqu'ä  demain  matin. 
Bonsoir ! 

[6]  4  (quatre).  20 

LES  FLEURS. 

J'aime  beaucoup  les  fleurs!  Les  fleurs  poussent 
dans  les  champs.  Au  printemps,  il  y  a  beaucoup  de 
fleurs  dans  les  champs.  II  y  en  a  de  toutes  les 
Couleurs ;  il  y  a  des  paquerettes  et  des   marguerites  25 


blanches,  des  boutons  cVor  et  des  coucous  jaunes, 
des  primeveres  jaunes,  roses  et  blanches.  —  II  y  a 
aussi  des  fleurs  dans  les  bois;  des  violettes,  (10)  des 
pervenches,  des  anemones.  —  Dans  les  jardins,  on 
5  cultive  d'autres  fleurs,  surtout  les  roses  qui  sentent 
si  bon.  —  Les  arbres  fruitiers  aussi  se  couvrent  de 
fleurs  au  printemps ;  avant  meme  d'avoir  des  feuilles, 
les  pechers,  les  abricotiers,  les  pommiers  sont  tous 
couverts   de  fleurs    blanches    comme    la    neige,    ou 

10  blanches  et  roses.  Plus  tard,  ces  fleurs-lä  tombent, 
il  ne  reste  plus  qu'un  tout  petit  bouton  qui  grossit 
peu  ä  peu  et  finit  par  devenir  un  fruit,  une  peche, 
un  abricot,  une  pomme.  Encore  plus  tard,  (20)  les 
fruits  murissent,  et  on  peut  les  manger.     Les  fleurs 

15  sont  bien  jolies  et  les  fruits  sont  bien  bons.  C'est 
Dieu  qui  nous  donne  les  fleurs  et  les  fruits. 

[7]  5   (cinq). 

LE  PATIN AGE. 

«Comme  il  fait  froid  ce   matin»,  dit  Paul;   «il 

2ogele   ä  dix  degres.     Nous  allons   pouvoir   patiner ». 

—  «Tant  mieux»,  repond  Andre;  «prenons  vite  nos 

patins,   et  allons   chercher  Pierre,  Jean  et  Louise». 

Et  tous  ensemble  ils  vont  au  Bois  de  Boulogne 

patiner  sur  le  grand  lac.     La,  Pierre  et  Andre  qui 


—     9     — 

patinent  le  mieux,  donnent  la  main  ä  .leur  petite 
soeur.  Paul  et  Jean  (10)  n'ont  pas  encoie  beaucoup 
patine;  aussi  ils  se  jettent  par  terra  tres  souvent. 
Mais  cela  leur  est  bien  egal  de  se  jeter  par  terre;  ils 
rient  meme  beaucoup  chaque  fois  qu'ils  tombent.  5 
Ils  ont  raison,  car  on  apprend  vite  quand  on  n'a  pas 
peur  de  se  faire  du  mal.  —  Attention !  voilä  Pierre 
qui  se  met  ä  faire  un  huit,  en  dehors.  Cela  va 
tres  bien;  un  rond  sur  chaque  pied.  Andre  veut 
faire  comme  lui ;  mais  patatras !  le  voilä  par  terre.  10 
Tout  le  monde  rit  de  bon  coeur ;  Andre  se  releve, 
et  se  remet  ä  essayer.  Allons,  tu  apprendras  vite, 
mon  gargon,    (20,  si  tu  y  vas  d'aussi  bon  coeur! 

Ah   oui,   c'est  vraiment  un  joli    amusement,    le 
patinage.  15 

[8]  6  (six). 

NOEL. 

C'est  demain  le  jour  de  Noel.  Quelle  chance, 
quel  bonheur!  C'est  le  jour  des  enfants,  la  fete 
des  petits.  Ont-ils  lair  joyeux,  tous  les  enfants!  20 
C'est  qu'ils  pensent  au  bei  arbre  de  Noel  qu'ils  vont 
avoir,  aux  cadeaux  qu'on  va  leur  faire,  aux  jours 
de  congc.  C'est  un  bon  temps,  la  fete  de  Noel. 
On  oublie  les  vieilles  disputes,  (10)  tout  le  monde 


—     10     — 

est  bons  amis,  on  s'aime  les  uns  les  autres,  encoie 
plus  qu'  avant.  —  Pourquoi  donc  est-ce  qu'on  fete 
le  jour  de  Noel?  Vous  le  savez  bien,  n'est-ce  pas? 
Vous   savez  que  Notre   Seigneur  a  voulu  venir  sur 

öla  terre,  comme  un  petit  enfant,  il  y  a  bien  long- 
temps.  Cela  a  fait  la  premiere  fete  de  Noel,  quand 
les  bergers,  avertis  par  les  anges,  sont  venus  ado- 
rer  l'enfant  Jesus  dans  l'etable.  —  Et  pourquoi 
donc  Jesus   a-t-il  voulu  venir,  comme  un  petit  en- 

10  fant  pauvre ,  dans  ce  monde  qu'il  avait  fait  lui- 
meme?  (20)  C'est  pour  nous  sauver;  poui  apprendre 
aux  enfants,  et  aux  grandes  personnes  aussi,  ä  aimer 
Dieu  et  ä  s'aimer  les  uns  les  autres,  par  son  exemple; 
car  lui,  [9]  il  a  toujours  ete  sage  et  bon.     Et  c'est 

islui  qui  nous  donne  ce  beau  jour.  Eh  bien,  soyons 
donc  heureux  et  contents  le  jour  de  Noel;  et  tächons 
de  rendre  les  autres  contents,  tous,  meme  les  pauvres 
petits  malheureux. 

Aliens,  amusez-vous  bien,  mes  enfants,  pendant 

2ocette  belle  fete;  je  vous  le  souhaite  de  tout  mon 
coeur.  Et  pendant  que  j'y  suis,  je  vous  souhaite 
aussi  une  bonne  et  heureuse  annee  pour  launee 
prochaine. 

(10)  Noel  blanc,  Paques  vertes; 

25  Noel  vert,  Paques  blanches. 


—   11   — 

7  (sept). 

LA  FOIRE. 

As-tu  Jamals  vu  une  foire?  II  y  en  a  une  tous 
les  ans  dans  notre  village.  Au  mois  de  juillet,  on 
voit  venir  de  tous  les  cötes  beaucoup  de  grandess 
voitures  qui  ressemblent  ä  des  wagons  de  chemin 
de  fer.  Dedans  il  y  a  des  familles  de  bohemiens: 
elles  y  vivent  comme  dans  ,des  maisons.  [10]  Us 
vont  tous  sur  la  grande  place,  et  lä  ils  construisent 
des  baraques  oü  ils  montrent  toutes  sortes  de  choses  lo 
curieuses:  des  betes  feroces,  des  chiens  savants,  des 
hommes  qui  fönt  des  tours  de  force,  etc.  C'est  tres 
dröle  de  voir  tout  cela.  —  Un  jour,  dans  une  foire, 
on  entendait  un  homme  qui  criait:  «Entrez,  messi- 
eurs,  entrez,  mesdames!  pour  dix  Centimes,  deux  15 
sous,  vous  allez  voir  un  animal  extraordinaire.  C'est 
un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat;  (10)  il  a  la 
tete  d'un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat ;  il  a  les 
yeux  d'un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat;  il  a  les 
oreilles  d'un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat;  il  a2o 
le  museau  d'un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat;  il 
ä  les  dents  d'un  chat,  la  bouche  d'un  chat,  les  griffes 
d'un  chat,  mais  ce  n'est  pas  un  chat;  il  ressemble 
ä  un  chat  comme  deux'gouttes  d'eau,  mais  ce  n'est 
pas   un   chat.     Qui   veut   voir  cet  animal   curieux?  25 


—     12     — 

Dix  Centimes,  deux  sous,  messieurs  et  dames !  Entre?, 
s'il  vous  plait,  cela  ne  coüte  que  dix  Centimes,  deux 
sous  seulement ! » 

On  entrait  pour  voir  ce  que  c'etait;  et  savez-vous 
5(20)  ce  qu'on  voyait?     Uevinez  un  peu!  .  .  .  C'etait 
une  chatte. 

[11]  8  (huit). 

UN  BON  GARgON. 

Un  matin  de  printemps,  le  petit  Charles  ctait 
loparti  de  bonne  heure  pour  les  champs.  II  marchait 
d'un  pas  alerte,  en  sifflotant  gaiement,  comme  on 
fait  quand  on  n'a  pas  de  soucis.  Tout  ä  coup  le 
voilä  qui  s'arrete.  II  a  entendu  pres  de  lui  un 
petit  cri  plaintif;  il  regarde  ä  ses  pieds  et  il  voit, 
15  dans  l'herbe  encore  toute  trempee  de  rosee,  un  petit 
oiseau  sans  plumes,  grelottant  de  froid  (10)  et  de 
frayeur.  Le  pauvre  petit  ctait  tombe  de  son  nid, 
place  il  deux  pas  de  lü,  dans  le  buisson  d'epines 
blanches.  —  Charles,  tout  emu  de  pitie,  prend 
2oroiseau  dans  sa  main  et  le  rechaufFe  un  instant; 
puis  il  allonge  son  bras  ä  travers  le  buisson,  et 
doucement,  bien  doucement,  il  remet  l'oiseau  dans 
son  nid,  k  cote  de  ses  petits  freies.  «Va»,  dit-il, 
«pauvre  petit,   ne  crie  plus.     Ta  mere  qui   te  croit 


—     13     — 

perdu,  sera  bien  heureuse  en  revenant».  —  Et 
Charles,  pressant  le  pas,  s'en  va  le  coeur  joyeux. 
(20)  Car  il  n'y  a  rien  qui  rend(e)  aussi  heureux  que 
d'etre  bon,  meme  pour  un  petit  oiseau. 

[12]  9  (neuf). 

EGARE  DANS  LA  FORET. 

La  semaine  passee,  Jean  s'est  egare  dans  la  foret; 
il  etait  midi.  Croyez-vous  qu'il  a  pleure  comme  un 
petit  sot?  Non.  —  II  savait  que  la  foret  se  trouve 
au  sud  du  village.  Donc,  pour  retourner  au  village,  lo 
il  faut  aller  au  nord.  Pour  aller  au  nord,  quand 
il  est  midi,  on  na  qu'ä  marcher  dans  la  direction 
de  son  ombre. 

(10)  Jean  avait  appris  tout  cela  dans  son  livre 
de  lecture.     11  a  suivi  bravement  son   ombre.     Au  15 
bovit  dun  quart  d'heure,  il  a  vu  le  clocher  de  1  eglise 
qui  se  dressait  devant  lui.   —  Vous  pensez  s'il  est 
content  et  fier  d'avoir  ete  attentif  en  classe! 

10   (dix). 

LES  ABEILLES.  20 

Les  abeilles  ressemblent  aux  mouches,  mais  elles 
ont  un  aiguillon,   et   elles   piquent  tres  fort  quand 


—     14     — 

elles  sont  en  colere;  elles  ne  piquent  pas  quand 
on  les  laisse  tranquilles.  Elles  habitent  dans  une 
espece  (20)  de  maison  qu'on  appelle  une  ruche,  — 
Les  abeilles  se  reposent  tout  l'hiver  dans  leur  ruche. 
5  Mais  l'ete  elles  travaillent  [13]  beaucoup;  elles  vo- 
lent  de  fleur  en  fleur  pour  amasser  du  miel,  c'est 
lä  leur  travail.  Le  miel  et  sucre  est  tres  bon  ä 
manger. 

Un  jour  le  pere  de  Jules  lui  dit:    «Julot,  n'ap- 

loproche  pas  de  la  ruche,  et  surtout  ne  taquine  pas 
les  abeilles;  tu  sais  qu'elles  piquent  fort.»  —  «Oui, 
oui,  papa,  je  sais  bien;  il  n'y  a  pas  de  danger.»  — 
Mais  Julot  est  tres  etourdi;  il  oublie  ce  que  papa 
lui  a  dit,   et  il  s'en  va  jouer  ä  la  balle  pres  de  la 

15  ruche.  Tout  ä  coup,  (10)  sa  balle  tombe  en  plein 
sur  la  ruche.  Oh ,  comme  les  abeilles  sont  en  co- 
lere! Les  voilä  qui  sortent  de  la  ruche  en  bour- 
donnant  et  qui  se  jettent  sur  Jules,  et  qui  se  met- 
tent   ä  le   piquer.  —  Le   pauvre  Julot  ne  sait  plus 

20  oü  se  fourrer.  II  se  met  ä  courir  vers  la  maison 
en  criant  et  en  pleurant.  Heureusement,  sa  mere 
l'entend;  eile  ouvre  la  porte,  Jules  entre,  et  sa 
mere  referrae  bien  vite  la  porte.  Presque  toutes 
les   abeilles   restent   dehors,  mais  le  pauvre  Jules  a 

25ete  bien  pique.  Sa  mere  lave  ses  piqures  avec  du 
vinaigre;  mais  il  soufFre  beaucoup,  et  sa  figure  (20) 


—     15     — 

restera  longtemps  enflee.  —  Je  crois  qu'il  se  meiiera 
des  abeilles  une  autre  fois. 
Dommage  rend  sage. 

[14]  11    (onze). 

UNE  MEPRISE.  s 

Un  jour  un  paysan  poitait  un  panier  de  poites 
au  chäteau  dun  grand  seigneur.  II  arrive  au  chä- 
teau ,  et  sur  Tescaliei  il  rencqntre  deux  singes  qui 
etaient  habilles  comme  des  enfants ;  meme  ils  avaient 
de  tres  beaux  habits  tout  brodes  d'or,  avec  un  cha-io 
peau  sur  la  tele  et  une  petite  epee  aux  cötes.  Le 
paysan,  en  les  voyant,  ote  respectueusement  (10) 
son  chapeau.  Voilä  les  singes  qui  s'appiochent  du 
panier,  —  c'est  tres  gourmand,  les  singes  — ,  et  qui 
se  mettent  ä  prendre  les  poires  et  ä  les  manger.  is 
Le  paysan  ne  dit  rien  et  se  laisse  prendre  une 
grande  partie  de  ses  poires.  Puis  il  monte  chez  le 
seigneur.  «Monseigneur»,  qu'il  lui  dit,  «voilä  les 
poires  qu'on  m'a  commandees».  —  «Eh  bien»,  dit 
le  seigneur,  (rmais  ton  panier  est  ä  moitie  vide;20 
pourquoi  est-ce  que  tu  ne  las  pas  rempli?»  —  «11 
etait  bien  plein,  monseigneur»,  dit  le  brave  homme; 
(20)  «mais  sur  l'escalier  j'ai  rencontre  vos  deuxfiJs; 
[15]  ces  messieurs  ont  trouve  les  poires  ix  leur  goüt, 
et  je  nai  pas  ose  leur  refuser».  25 


—     16     — 

1 2   (douze) . 

LES  LETTRES. 

Ce  n'est  pas  tres  difficile  d'apprendre  k  lire  le 
fran^ais,  quand  les  mots  sont  ecrits  comme  on  les 
ödit.  Pour  ecrire  le  francais  comme  on  le  parle,  il 
faut  trente-sept  lettres,  Une  partie  de  ces  lettres 
s'appelle  des  voyelles.  11  y  a  en  francais  seize 
voyelles:  u,  o,  o,  a;  a,  s,  e,  (10)  i;  oe,  0.,  yj  5,  a, 
£,  de;  a. 

10  Les  autres  sont  des  consonnes.  II  y  a  en  francais 
vingt  et  une  consonnes:  p,  b,  t,  d,  k,  g;  m,  n,  n; 
1;  r;  n,  w,  f,  v,  s,  z,  J,  3,  j,  h. 

Avec   ces   trente-sept   lettres-lä,    on  peut    ecrire 
tous  les  mots  de  la  langue.     Maintenant  que  nous 

15  les  connaissons  toutes,  nous  savons  lire  le  francais. 
Nous  ne  pouvons  pas  encore  lire  dans  tous  les  livres; 
mais  nous  pouvons  lire  tout  ce  qui  est  ecrit  comme 
on  parle.  Le  reste  viendra  apres,  cela  ne  sera  pas 
bien  long. 

20  [16]  13  (treize). 

LOUISE  ET  SON  LAPIN. 
Je  connais  une  gentille  petite  fille  qui  s'appelle 
Louise.     Sa  maman  lui  a  donne  un  joli  petit  lapin. 
II  est  encore  tout  petit,  mais  dejä  tres  malin;  aussi 


—     17     — 

on  l'appelle  Finot,  maitre  Finot.  Comme  la  petite 
Louise  ne  sait  pas  encore  marcher,  sa  maman 
l'asseoit  souvent  au  milieu  de  la  chambre  avec  ses 
joujoux;  mais  le  joujou  que  la  petite  Louise  (10) 
aime  le  mieux,  c'est  maitre  Finot.  5 

La  mere  de  Louise  lui  donne  une  carotte ,  ou 
une  croüte  de  pain,  pour  quelle  la  donne  elle-meme 
ä  son  lapin,  et  Finot,  qui  n'est  pas  bete,  accourt  en 
secouant  ses  longues  oreilles.'  —  Alors  commence 
une  grande  partie.  La  petite  Louise  laisse  Finot  10 
grignoter  un  moment  la  carotte  ou  la  croute  de 
pain;  puis  vite  eile  la  lui  retire.  Finot  s'approche, 
frotte  doucement  son  nez  contre  Louise,  qui  lui 
redonne  ä  manger;  et  pendant  qu'il  est  bien  occupe, 
eile  cherche  (20)  ä  lui  attraper  ses  grandes  oreilles;  15 
mais  pst!  maitre  Finot,  qui  n'est  pas  bete,  fait  un 
saut  de  cote,  et  la  petite  Louise  n'attrape  que  du 
vent.  [17]  Ensuite  Louise  se  penche  sur  Finot  pour 
attraper  son  cou;  mais  il  se  retire,  et  paf!  c'est  la 
petite  Louise  qui  roule  par  terre.  20 

Du  reste,  maitre  Finot  comprend  tres  bien  la  plai- 
santerie,  et  jamais  il  ne  se  fache;  seulement,  quand 
Louise  est  arrivee  ä  lui  tirer  une  de  ses  oreilles,  il 
fait  semblant  de  lui  mordiller  les  doigts.  En  revanche, 
eile  ne  se  gene  pas  pour  lui  lancer  un  coup  de  pied  25 
avec  son  pied  nu ,    tout  juste  sur   le   bout  du   nez ; 

Beyer,  Ergänzungsfaeft.  2 


—     18     — 

et  Finot  se  sauve  au  grand  galop.  (10)  L'instant 
cVapres,  le  voilä  qui  levient,  et  saute  autour  d'elle 
en  signe  d'amitie,  et  la  petite  Louise  se  raet  ä  rire 
aux  eclats.  —  C'est  vraiment  un  plaisir  de  les  voir 
5  ensemble.  Ils  sont  aussi  gais ,  aussi  gentils  Tun 
que  l'autre;  jamais  ils  n'en  ont  assez.  Et  c'est 
jolinient  commode  pour  la  maman  de  Louise  de 
pouvoir  laisser  sa  petite  fille  jouer  par  terre  des 
heures  entieres. 

14   (quatorze). 

10 

LE  COQ  ET  LE  RENARD. 

Un  jeune  coq,  perche  dans  un  arbre  sur  une 
brauche  elevee,  chantait  si  fort,  qu'un  lenard,  pas- 
sant  par  lä,  l'a  entendu.  II  accourt  bien  vite  et  dit 
au  coq:.  [18]   «Comment  cela  (ca)  va-t-il,  mon  eher 

isami?  Voilä  bien  longtemps  que  je  ne  t'ai  vu!»  — 
«Merci»,  dit  le  coq;  «cela  va  aussi  bien  que  pos- 
sible».  —  «Alors  descends  bien  vite  de  l'arbre,  je 
ten  prie,  pour  que  je  t'embrasse.»  —  «Non,  merci,» 
dit  le  coq;   «j'ai   entendu   dire   k   mon  pere   que   le 

2orenaTd  il  n'aime  rien  tant  que  la  chair  de  coq,  et 
qu'il  n'en  a  pas  plus  tot  vu  un  qu'il  veut  le  manger.» 
—  (10)  «Bah,  bah!  enfant!»  dit  le  renard;  «il  n'y  a 
pas  un  mot  de  vrai  dans  ce  que  t'a  dit  ton  pere; 
car  justement  tous  les  animaux  viennent  de  conclure 


—     19     — 

une  paix  perpetuelle».  —  «Vraiment»,  dit  le  coq, 
«c'est-il  possible?  Je  suis  bien  content  d'apprendre 
cette  nouvelle.»  Et  en  disant  ces  mots,  il  allonge 
le  cou  comme  s'il  voyait  quelque  chose  dans  le 
lointain.  «Mais  qu'est-ce  que  tu  regardes  donc  pars 
lä?»  dit  le  renard.  —  «Oh,  ce  n'est  rien;  une  meute 
de  chiens  courants  qui  viennent  par  ici  et  qui  ont 
l'air  de  lutter  de  vitesse.»  (20)  «Hein?  une  meute 
de  chiens  courants?  Alors  il  est  grand  temps  que 
je  decampe.»  —  «Decamper,  pourquoi?  En  temps  lo 
de  paix?»  [19]  —  «Ah  oui,  mais  il  y  a  dix  ä 
parier  contre  un  que  ces  vilains  roquets  n'ont  pas 
encore  entendu  parier  du  traite!» 

Et  lä-dessus,   maitre  renaid  prend  ses  jambes  ä 
son  cou.  15 

15  (quinze). 

LE  MANGEUR  D'HOMMES. 

'Un  jour,  deux  petits  garcons  qui  demeuraient  ä 
la  ville,  et  qui  sappelaient  Richard  et  Gustave,  se 
sont  perdus  dans  une  foret  tres  epaisse.  A  la  fin2o 
ils  ont  trouve  une  auberge  (lOj  au  milieu  de  la 
foret,  et  ils  sont  entres  pour  y  passer  la  nuit.  A 
rainuit,  voilä  qu'ils  entendent  parier  dans  la  chambre 
da  cüte.  Gustave  ne  dormait  pas.  Le  voilä  qui 
reveille   son   frere;    ils   vont   se  mettre    pres    de   la25 

2* 


—     20     — 

porte,  et  ils  entendent  l'aubergiste  qiii  clisait  ä  sa 
femme:  «Ma  chere,  demain  matin  tu  vas  mettre  la 
grande  chaudiere  sur  le  feu,  je  m'en  vais  tiier  nos 
deux  petits  dröles  de  la  ville.» 

5  C'est  pour  le  coup  qu'ils  ont  eu  peur,  les  deux 
pauvies  enfants!  Le  petit  Richard,  qui  etait  tres 
poltron,  dit:  «Nous  sommes  perdus!  Cet  homme-lä 
est  un  mangeur  d'hommes!  (20)  II  y  a  des  mangeurs 
d'hommes,   je   Tai  lu  dans   mon   Rohinson.y>  —  Le 

10 petit  Gustave,  qui  n'etait  pas  tout  ä  fait  aussi 
peureux,  dit:  «II  faut  nous  sauver  par  la  fenetre, 
viens.»  II  va  ä  la  fenetre,  [20]  il  ouvre  tout  douce- 
ment,  et  saute  en  bas;  ce  n'etait  pas  tres  dangereux, 
car  la  chambre  etait  au  rez-de-chaussee.     Kichard 

15  saute  apres. 

Mais  voilä  qu'ils  s'aper^oivent  que  la  porte  de 
la  cour  est  fermee;  pas  moyen  d'en  sortir!  Ils 
cherchent  partout  un  refuge;  enfin  ils  trouvent  une 
etable.     Gustave  ouvre  la  porte;  deux  grosses  betes 

2onoires  sortent  en  grognant  et  selancent  dans  la  cour; 
les  deux  petits  garcons,  tremblant  comme  des  feuil- 
les,  y  entrent  ä  leur  place  et  y  passent  le  restant 
de  la  nuit. 

(10)  Le  matin,  voilä  l'aubergiste  qui   sort  dans 

25  la  cour,  un  grand  couteau  ä  la  main.  II  va  droit 
ä  l'etable  et  ouvre  la  porte  en  disant:  «Allons,  mes 


—     21     — 

petits  droles,  sortez ;  votre  derniere  heure  est  venue.» 
Les  deux  enfants  poussent  des  cris  lamentables  et 
le  prient  ä  genoux  de  ne  pas  les  tuer.  L'aubergiste, 
tout  etonne,  leur  dit:  cQuest-ce  que  vous  faites 
donc  ici?  Qu'est-ce  que  vous  me  contez?  Moivouss 
tuer?  Est-ce  que  vous  me  prenez  pour  un  mangeur 
d'hommes?«  —  «Mais  oui,  monsieur, «  dit  Richaid, 
i'vous  avez  dit  (20)  ä  votre  femme  cette  nuit:  '^De- 
main,  je  tuerai  les  deux  petits  droles  de  la  ville\)) 

Alois  l'aubergiste  part  dun  grand  eclat  de  rire  10 
et  dit:  «Je  parlais  de  mes  deux  cochons;  je  les 
appelle  [21]  mes  petits  droles  de  la  ville,  parce  que 
je  les  ai  achetes  ä  la  ville.  —  Allons,  venez  vite 
dejeüner  et  vous  debarbouiller ;  ensuite  je  vous 
montrerai  le  chemin  pour  rentrer  chez  vos  parents.  15 
Une  autre  fois,   vous  necouterez  plus  aux   portes!» 

1 6   (seize) . 
LES  FACTEURS  AILES. 
Parmi  les  oiseaux  emigrants,  c'est-ä-dire  voyageurs, 
il  y  en  a  un  dont  on  a  trouve  moyen  d'utiliser  (10)  20 
les  voyages.    Cest  le  pigeon.     On  sait  que  tous  les 
oiseaux  sont  tres  tendrement  attaches  ä  leurs  petits. 
Quand    les    pigeonneaux    viennent    declore,    si    on 
emmene  le  pere,  il  revient  a  son  nid,  meme  s'il  faut 
qu'il  vole  tres,  tres  loin.  25 


—     22     — 

Pendant  le  siege  de  Paris,  il  y  a  vingt(-deux) 
ans,  les  pigeons  ont  remplace  les  facteurs  de  la  poste 
aux  lettres.  La  ville  etait  entouree  d'ennemis  qui 
n'y  laissaient   entrer  personne:   on   ne  savait  pas  ce 

5  qui  se  passait  au  dehors.  On  ne  pouvait  en  sortir 
qu'en  ballon,  en  employant  comme  les  oiseaux  le 
chemin  de  l'air.  —  (20)  Ceux  qui  echappaient  comme 
cela,  emportaient  avec  eux  des  pigeons  qui  avaient 
des  petits.     Ils   les  emmenaient  jusqu'  k  cinquante, 

10  ceht  Heues  et  meme  davantage.  Puis  ils  les  lächaient, 
[22]  apres  leur  avoir  attache  sous  laile  un  billet 
contenant  des  nouvelles  utiles  pour  les  gens  de  Paris. 
Alors  le  pigeon  partait  comme  une  fleche  et  revenait 
tout  droit  ä  son  nid.    On  guettait  son  retour,  on  le 

15  debarrassait  de  la  lettre  qu'il  portait  et  on  le  laissait 
avec  sa  famille,  en  attendant  un  autre  voyage. 

Depuis,  on  a  dresse  des  pigeons  qui  portent  des 
lettres  de  la  meme  maniere,  sans  qu'on  ait  besoin 
de  les  prendre  au  moment  oü  ils  ont  des  petits. 

20        (10)  Voilä  des  oiseaux  bien  utiles ! 

17   (dix-sept). 
HISTOIRE  DE  BETA. 
(Conte  bearnais.) 
II   y    avait    une    fois    un    garcon    qui    etait   tres 
25 stupide;  aussi  on  l'appelait  Beta.     U  ne  passait  pas 


23 


un  jour  Sans  faire  au  moins  une  ou  deux  betises. 
Un  jour,  sa  mere  lui  dit:  «Beta,  tu  vas  aller  ä  la 
foire  nous  acheter  un  cochon.  Choisis-le  bien  gras, 
et  marchande-le  (20)  pour  ne  pas  le  payer  trop  eher.» 

—  «N'aie  pas  peur,   maman,   je  ferai  attention,  va.»  5 
Beta  s'en  va  ä  la  ville  acheter  le  cochon.    II  le 

choisit  [23]  bien  gras,  il  le  marchande  longtemps 
pour  ne  pas  le  payer  trop  eher  et  puis  il  lui  dit: 
« Maintenant,  cochon,  sois  bien  sage,  et  va-t'en  ä  la 
maison  sans  t'arreter».  Le  cochon  repond  par  un  10 
grognement  «ron,  ron»,  comnie  s'il  disait  *^oui',  et 
Beta  s'en  va  se  promener  dans  la  ville  pour  voir  ce 
qu'il  y  avait  de  neuf.  Le  soir  quand  il  arrive  ä 
la  maison,  il  dit  k  sa  mere:  (10)  «Eh  bien,  le  cochon 
il  est  bon,  hein?» —  «Oü  est-il  donc,  ton  cochon?»  15 

—  «Est-ce  qu'il  n'est  pas  encore  arrive?»  —  «Com- 
ment  arrive?    Qui  donc  est-ce  qui  devait  Tamener?« 

—  «Personne,  mais  je  lui  avais  dit  d'etre  bien  sage 
et  de  venir  ici  tout  droit  sans  s'arreter;  et  il  m'avait 
dit  que  oui.»  —  «Aliens  bon»,  dit  la  mere,  «voilä20 
notre  cochon  perdu !  Tu  ne  pouvais  donc  pas  l'attacher 
par  une  patte  et  le  chasser  devant  toi  avec  une 
"baguette?»  —  (20)  «Une  autre  fois,  maman,  je  le 
ferai.» 

Quelques  jours  apres,  la  mere  l'envoie  k  la  ville  25 
acheter   un  trepied  pour   mettre   la   marmite   dessus 


—     24     — 

pour  faire  cuire  la  soupe.  Beta  s'en  va  ä  la  ville, 
il  achete  son  trepied  et  puis  il  se  rappeile  ce  que  sa 
mere  [24]  lui  avait  dit  qu'il  aurait  du  attacher  le 
cochon  par  une  patte,  et  le  chasser  devant  lui  avec 

.-iune  baguette.  II  attache  donc  son  trepied  par  un 
pied,  et  il  se  met  ä  le  toucher  avec  son  bäton  pour 
le  faire  avancer,  Naturellement,  le  trepied  ne  bougeait 
pas.  Alors  Beta  tape  plus  fort,  et  ä  la  iin  il  casse 
le  trepied. 

10  Le  voilä  bien  ennuye.  11  rentre  ä  la  maison, 
et  il  dit  ä  sa  mere:  «Maman,  j'ai  fait  comme  tu 
m'avais  dit,  (10)  j'ai  attache  le  trepied  par  une  patte, 
et  j'ai  täche  de  le  chasser  devant  moi  avec  mon 
bäton.      Mais   il   n'a  pas   voulu   marcher;    alors  j'ai 

15  tape  plus  fort,  et  il  s'est  casse.»  —  «Ah,  mon  pauvre 
garcon !  Tu  n'en  fais  jamais  d'autres !  Tu  ne  pouvais 
pas  pendre  le  trepied  derriere  ton  dos,  et  le  porter 
comme  cela?»  —  «Une  autre  fois,  maman,  je  le 
ferai.» 

20  Un  peu  apres,  sa  mere  lui  dit:  «Va  ä  la  ville 
nous  acheter  un  paquet  de  chandelles  (20)  de  suif». 
II  s'en  va  ä  la  ville,  il  achete  un  paquet  de  chan- 
delles, et  il  se  rappelle  ce  que  sa  mere  lui  avait  dit 
qu'il  aurait   du   porter   le   trepied    derriere    son  dos. 

25 II  prend  donc  son  paquet  de  chandelles,  et  il  le 
pend  derriere  son  dos.     [25]  Justement   ce  jour-lä. 


—     25     — 

il  faisait  tres  chaucl,  et  le  soleil  donnait  en  plein 
sur  le  dos  de  Beta.  —  Naturellement  quand  il  est 
arrive  ä  la  maison,  il  n'avait  plus  que  les  meches 
deriiere  le  dos,  et  tous  ses  habits  etaient  pleins  de 
graisse.  «Que  tu  es  donc  stupide!»  lui  dit  sa  mere,  5 
«tu  ne  sais  donc  pas  que  le  suif  fond  tres  facilement? 
Au  lieu  de  les  mettre  au  soleil,  il  fallait  les  tremper 
dans  l'eau  quand  tu  trouvais  un  ruisseau.  ou  les 
faire  rafraichir  par  le  vent,  (l'O)  quand  tu  es  arrive 
au  haut  de  la  cöte.»  —  «Une  autre  fois,  maman,  je  lo 
le  ferai.» 

Quelques  jours  apres,  sa  mere  Tenvoie  ä  la  Anlle 
acheter  du  sei  pour  saler  le  nouveau  eochon  qu'on 
avait  achete,    et  des  plumes   pour  faire  un  edredon. 
Quand  Beta  arrive  au  haut  de  la  cöte,  il  se  rappelleis 
que    sa    mere    lui    avait    dit    qu'il    aurait    du    faire 
rafraichir  ses   chandelles   au  vent:    il   s'arrete  donc, 
il  ouvre  son  sac  de  plumes,   et  il  les  etale  bien  au 
vent.     Justenient  ce  jour-lä,  il  y  avait  beaucoup  de 
vent;  (20)   et  voilä  toutes  les  plumes  qui  s'envolent.  20 
(fBon»,    se   dit   Beta,    «j'ai   du   faire   une    betise.     II 
faut  que  je  fasse  bien  attention  ä  mon  sei  mainte- 
riant;    sans  cela,   je  m'en  vais  etre  gronde.»     Et  il 
redescend  la  cöte  avec  le  sac  de  plumes  vide  dans 
une  main,  et  le  sei  dans  l'autre.    En  bas  de  la  cöte,  25 
il  y  avait  un  ruisseau.     [26]   «Maman   m'a   dit   que 


26 


j'aurais  du  tremper  raes  chandelles  dans  l'eau»,  se  dit 
Beta  ...  et  il  trempe  son  paquet  de  sei  dans  l'eau, 
Naturellement,  en  arrivant  ä  la  maison,  il  n'avait 
pas  plus  de  sei  que  de  plumes.  Pour  le  coup,  sa 
5  mere  a  perdu  patience,  et  depuis,  eile  ne  lui  .a  plus 
fait  faire  des  comraissions. 

18   (dix-huit). 
DU  PAREIL  AU  MEME. 

Napoleon  III    (trois),    alors   empereur  de  France, 

10  causait  un  jour  avec  sa  femme,  l'imperatrice  Eugenie. 

Comme   eile  parlait  un  peu  etourdiment,    son  mari 

lui  dit  par  maniere  de  plaisanterie:   «Savez-vous  bien, 

madame,    la  difFerence  qu'il  y  a  entre  un  miroir  et 

vous?»  —   «Non»,    repond-elle.    —    «Eh   bien,    ma 

15  chere,  la  difference  c'est  qu'un  miroir  reßecJiit  et  que 

vous   ne  refiechissez   pas.»  —  «Et  vous,    monsieur», 

dit  vivement  Eugenie,  «savez-vous  la  difference  qu'il 

y   a   entre   un   miroir    et   vous-meme?»  —  «Non», 

repond    ä   son    tour   Napoleon.      (20)    —   «Eh   bien, 

2omon  ami,  c'est  que  le  miroir  est  plus  joo//.» 

[27]  19   (dix-neuf). 

LE  LIEVRE  DU  GASCON. 
Un    Marseillais   se  promenait   un    jour   avec   un 
Gascon    ä   quelque    distance   d'Amiens.      Voilä   que 


—     27     — 

tout  a  coup  un  gros  lievre  deboule  presque  dans  les 
jambes  du  Marseillais.  ccLe  gros  lievre!»  s'ecrie 
celui-ci.  —  «Gros  lievre,  c'est  vrai»,  dit  le  Gascon, 
«mais  pas  aussi  gros  qu'iin  certain  lievre  que  j'ai 
vu  l'annee  derniere.»  —  (10)  «Ah!  et  comment  etait-s 
il?»  —  «Comme  un  cheval,  pour  le  moins.» 

Le   Marseillais   sourit   dans   sa   barbe    et   ne   dit 
i'ien;   mais  apres  un  moment:    «A  propos,  mon  bon, 
nous  allons  passer  sur  le  pont  de  la  Somme,   et  on 
dit  que   la  riviere   noie  infailliblement  le  menteur.))io 
Le  voisin   de   la  Garonne   se  gratte  la  tete,    et  peu 
apres:   «A  y  bien  reflechir,  il  etait  comme  un  veau, 
(20)  mon  lievre.»    Le  Marseillais  se  tait  encore;  mais 
comme  on  arrivait  k  une  riviere,  le  Gascon  a  cru  que 
c'etait  la  Somme.     «Et  peut-etre  etait-il  comme  un  15 
mouton»  qu'il  dit.    [28]  La  riviere  passee,  l'habitant 
de  Marseille  dit:  «Cette  fois  voilä  la  Somme.»  —  «Apres 
tout»,  dit  le  Gascon,  «j'ai  bien  reflechi,  et  mon  lievre, 
ä  ce  que  je  vois,   etait  ä  peu  pres  comme   celui  de 
tout  ä  l'heure.»  —  «Et  moi,  je  te  dis,  mon  eher,  que  20 
la  riviere  n'est  pas  plus  terrible  que  la  Garonne.» 

20   (vingt). 
LE  CHARLATAN. 
A  force  de  cris,  de  parades  et  de  grosses  caisses, 
un  charlatan  meridional  avait  rassemble  sur  la  place  25 


—     28     — 

publique  assez  de  nigauds  pour  esperer  une  bonne 
recette.  II  disait  qu'il  enseignerait,  seance  tenante, 
le  moyen  de  se  precipiter  des  tours  de  Notre-Dame 
de  Paris,  (15)  sans  mal  ni  douleur.  —  «Oui,  mes- 
ssieurs»,  s'ecrie-t-il,  «vous  saurez  mon  secret  et  vous 
le  saurez  gratis.  *^Mais',  me  direz-vous,  "^pourquoi 
est-ce  que  tu  viens,  sans  aucun  interet,  livrer  ton 
secret  ä  tout  le  monde^?  —  Pourquoi,  messieurs? 
C'est  que  l'amour  (20)  de  Thumanite   m'y   entraine; 

10  car  avec  la  poudre  merveilleuse  que  voici,  plus  de 
mal  de  dents ;  [29]  et  cette  poudre  vous  servira  en- 
core  pour  vous  nettoyer  et  vous  assainir  la  bouche. 
Je  ne  la  vends  pas  non  plus,  ma  poudre,  je  la  donne: 
il  ne  vous  en  coütera  rien  que  la  bagatelle  de  deux 

15S0US,  faible  indemnite  destinee  aux  braves  gens  qui 
me  secondent.  Allons,  messieurs  et  dames,  faites- 
vous  servir;  nous  sommes  ä  vos  ordres.» 

Et   quand  les   petites   boites   ont   ete  remplacees 
par    de   gros    sous,    et   qu'il    n'y    a    plus    moyen    de 

20  pousser  ä  la  consommation ,  un  compere  se  plaint 
quon  la  trompe,  (10)  car  on  n'a  pas  indique  le 
moyen  de  se  jeter  en  bas  des  tours  de  Notre-Dame. 
cOui,  oui,  c'est  cela  que  nous  voulons  savoir»,  s'ecrient 
les   acquereurs  de  la  poudre,   «dites-nous  cela.»  — 

25  «Rien  de  plus  simple,»  dit  serieusement  le  charlatan. 
«Vous  vous  jetez  bravement  la  tote   la  premiere,  et 


—     29    — 

vous  etes  certains  cl'arriver  en  bas  .  ,  .  .  Seiilement, 
attention  ä  une  chose :  quand  vous  serez  ä  un  metre 
ou  un  metre  cinquante  de  votre  point  de  depart, 
soutenez-vous  pendant  cinq  secondes,  et  vous  ne 
vous  ferez  aucun  mal,  je  vous  en  donne  mon  billet!»5 

[30]  21    (vingt  et  un). 

LES  CORNEILLES  ET  LES  PIGEONS. 

Quand  l'hiver  est  tres  froid,  les  animaux  sauvages 
ont  de  la  peine  ä  vivxe,  et  ils  sont  souvent  obliges 
de    changer    leurs    habitudes    pour    ne   pas   mourir.  lo 
Les   lapins   et  les   chevreuils,    qui  vivent  dans    les 
bois,    mangent   l'ecorce  des   arbres,   parce   quils  ne 
peuvent    plus    trouver    d'herbes.      Les    loups    vont 
quelquefois  jusque  dans   les  villages,   chercher   des 
charognes.     Les  canards  n  ont  plus  d'eau  pour  nager  15 
(10)   et  pour  pecher  des  poissons,  parce  que  tout  est 
gele,  et  ils  emigrent  vers  le  sud ;  on  les  voit  passer 
en  grandes  bandes,  et  s'arreter  partout  oii  ils  trouvent 
de   l'eau.     Les   corneilles,   qui  vivent  generalement 
dans   les   bois   et   dans   les  champs,   vont  ä  la  ville2o 
chercher  ä  manger  dans  les  tas  d'ordures  et  sur  le 
furnier. 

Cette  annee,  il  en  est  venu  beaueoup  s'installer 
dans  les  grands    arbres    du  Jardin    des   Plantes,   ä 


—     30    — 

Paris.  Le  Jardin  des  Plantes  n'est  pas  du  tout  un 
jardin  oü  il  n'y  a  que  des  plantes;  il  y  a  aussi 
beaucoup  d'animaux  (20)  de  toutes  les  especes:  des 
betes  feroces,  des  oiseaux,  des  serpents,  etc.     Natu- 

srellement,  on  donne  ä  manger  ä  toutes  ces  betes, 
et  les  corneilles  vont  voler  ce  qu'on  leur  donne. 
Cela  arrive  tous  les  ans.  [31]  Mais  cette  annee, 
comme  elles  avaient  tres  faim,  elles  se  sont  meme 
mis(es)    ä  tuer   les   pigeons    domestiques   du  Jardin 

10  des  Plantes,  pour  les  manger.  Elles  attaquent  surtout 
une  espece  de  pigeons  qui  ont  une  grosse  queue  et 
qui  ne  peuvent  pas  bien  voler  ä  cause  de  cela.  Des 
qu'elles  en  voient  un  poser  par  terre  ou  sur  un  toit, 
elles  fondent  dessus  de  toute  leur  vitesse,  elles  lui 

löcassent  la  tete  ä  coups  de  bec,  et  quand  elles  l'ont 
tue,  elles  l'emportent  sur  leurs  arbres  pour  le  manger. 
Elles  mangent  tout,  sauf  les  plumes,  (10)  le  bec  et 
les  pattes.  Dans  vine  seule  matinee,  elles  ont  tue 
cinq  pigeons. 

20  Les  gardiens  ne  peuvent  pas  arriver  ä  tuer  les 
corneilles,  car  elles  sont  tres  intelligentes  et  elles 
voient  tres  bien  quand  on  les  observe,  et  quand  on 
peut  leur  faire  du  mal.  Elles  se  laissent  approcher 
de   tres   pres,   si   on   n'est  pas  arme;  et  si  on  a  un 

asfusil,  elles  s'envolent  bien  avant  qu'on  soitäportee! 
On  a  ete  oblige  d'enfermer  les  pigeons  qui  restaient, 


—     31     — 

dans  leur  pigeonnier;  sans  cela.  les  corneilles  auraient 
fini  par  les  manger  tous.  —  20  Du  reste,  il  n"y  a 
rien  d'etonnant  ä  ce  que  les  corneilles  attaquent  les 
pigeons,  car  elles  se  defendent  tres  bien  quand  alles 
sont  attaquees  par  des  oiseaux  de  proie,  des  emouchets  5 
ou  meme  des  buses.  Et  quoiqiie  les  buses  soient 
tres  grosses,  tres  bien  armees.  tres  fortes,  et  quelles 
volent  plus  vite  32]  que  les  corneilles,  il  arrive 
quelquefois  qu'une  buse  soit  tuee  par  une  bände  de 
corneilles.  10 

Cest  ties  amüsant  de  regaider  ces  batailles.  On 
voit  les  buses  et  les  corneilles  qiii  fondent  les  unes 
sur  les  autres  ä  tour  de  role,  qui  sevitent,  qui 
passent  les  unes  par-dessus  les  autres,  et  tout  le 
temps  les  corneilles  poussent  une  espece  de  tfjeto^  15 
tfjev:.  —  Cest  tout  de  meme  dommage  que  Ihiver 
ait  oblige  les  corneilles  ä  devenir  oiseaux  de  proie : 
10)  car  peut-etre  quelles  garderont  l'habitude  de 
manger  des  oiseaux  meme  en  ete;  et  les  petits 
oiseaux  ont  dejä  bien  assez  d'ennemis  comme  cela.  20 

22  (vingt-deux) . 

LENFANT  PRODIGUE. 

Un   homme   avait   deux  fils.     P^t   le    plus  jeune 
des  deux  dit  ä  son  pere:  «Pere,  donne-moi  la   part 


—     32     — 

de  bien  qui  me  revient.»  Et  le  pere  leur  a  partage 
son  bien.  Et  pas  longtemps  apres,  le  plus  jeune  fils, 
ayant  tout  (20)  rassemble,  s'est  en  alle  (s  en  est  alle) 
dans  un  pays   eloigne;    et  lä,   il  a  dissipe  son  bien 

5  en  vivant  dans  la  debauche.  —  Quand  il  a  eu 
tout  depense,  il  est  venu  une  grande  famine  dans 
ce  pays-lä,  et  il  a  commence  ä  etre  dans  le  besoin. 
[33]  Et  il  est  alle  s'engager  au  Service  d'un  citoyen 
de  ce  pays-lä,  qui  l'a  envoye  dans  ses  champs  paitre 

10  les  cochons.  Et  il  aurait  bien  voulu  se  rassasier 
des  gousses  que  les  cochons  mangeaient;  et  personne 
ne  lui  en  donnait.  —  Alors  etant  rentre  en  lui- 
meme,  il  se  dit:  «Combien  de  journaliers  chez  mon 
peie  ont  du  pain  plus  qu'il  ne  leur  en  faut,  et  moi 

löici,  je  meurs  de  faim!  (10)  Je  m'en  vais  me  lever, 
et  je  vais  m'en  aller  vers  mon  pere,  et  je  lui  dirai: 
'Pere,  j'ai  peche  contre  le  ciel  et  contre  toi;  je  ne 
suis  plus  digne  d'etre  appele  ton  fils;  traite-moi 
comme  un  de  tes  journaliers'.» 

20  Et  il  s'est  leve,  et  il  s'est  en  alle  (il  s'en  est  alle) 
vers  son  pere.  Et  comme  il  etait  encore  loin,  son 
pere  l'a  vu,  et  il  a  ete  touche  de  pitie ;  et  courant 
ä  sa  rencontre,  il  s'est  jete  ä  son  cou  et  l'a  embrasse. 
Mais   le   fils  lui  a  dit:    «Pere,  j'ai  peche  contre  le 

25  ciel  et  contre  toi ;  je  ne  suis  plus  digne  d'etre  appele 
ton    fils.»      (20)    Mais    le    pere    a    dit   ä   ses    gens: 


—     33     — 

«Apportez  la  plus  belle  robe  et  mettez-la  lui;  et  met- 
tez-lui  une  bague  au  doigt  et  des  souliers  au  pied; 
et  amenez  le  veau  gras  et  tuez-le;  et  mangeons  et 
rejouissons-nous ;  [o4j  car  mon  fils  que  voilä  etait 
mort.  et  il  est  revenu  ä  la  vie;  il  etait  perdu,  et  il  5 
est  retrouve.»  — 

Et  ils  se  sont  mis  ä  se  rejouir. 

23   (vingt-trois) . 

JESUS  ET  L'AVEUGLE. 

En  passant,  Jesus  a  vu  un  homme  aveugle  de  10 
naissance.  Et  ses  disciples  lui  ont  demande:  «Maitre, 
qui  est-ce  qui  a  peche,  cet  homme-ci  ou  ses  parents, 
pour  qu'il  soit  ne  aveugle?  (10)  Jesus  a  repondu: 
«Ce  n'est  pas  que  cet  homme-ci  ait  peche,  ni  ses 
parents;  mais  c'est  pour  que  les  ceuvres  de  Dieu  15 
soient  manifestees  en  lui.  II  faut  que  je  fasse  les 
Oeuvres  de  celui  qui  m'a  envoye  pendant  qu'il  fait 
jour;  la  nuit  vient,  oü  personne  ne  peut  travailler. 
Pendant  que  je  suis  dans  le  monde,  je  suis  la  lumiere 
du  monde.«  20 

Apres  avoir  dit  cela,  il  a  crache  par  terra,  et  il 
a  fait  de  la  boue  avec  la  salive,  et  il  lui  a  applique 
la  boue  sur  les  yeux,  et  il  lui  a  dit:  «Va  te  laver 
(20)  au  bassin  de  Siloam»  [oti  Siloe,  cela  veut  dire 

Beyer,  Ergänzungsbeft.  3 


—     34     — 

^envoye).  [35]  L'autre  il  est  alle  et  il  s'est  lave, 
et  il  est  revenu  en  y  voyant  clair.  Alois  le  voisin,  et 
ceux  qui  l'avaient  vu  aupaiavant  quand  il  mendiait, 
ils  se  sont  mis  ä  se  dire:  «Est-ce  que  ce  n'est  pas 

5celui-lä  qui  etait  assis  ä  mendier?»  II  y  en  avait 
qui  disaient:  «C'est  lui»;  d'autres  qui  disaient:  «Non, 
mais  il  lui  ressemble.»  Lui  disait:  «Cest  moi.» 
Alors  ils  lui  ont  dit:  «Comment  est-ce  que  tes  yeux 
ont  ete  ouverts?»   (10)  Uarepondu:  «L'homme  qu'on 

10  appelle  Jesus  a  fait  de  la  boue,  et  il  m'en  a  enduit 
les  yeux,  et  il  m'a  dit:  *^Va  ä  Siloam  et  lave-toi'; 
alors  j'y  suis  alle,  je  me  suis  lave,  et  j'y  ai  vu  clair», 
Ils  lui  ont  dit:  «Oü  est-il,  celui-lä?»  II  dit:  «Je 
ne  sais  pas.» 

15  Ils  menent  donc  vers  le  pharisien  cet  hemme  qui 
avait  ete  aveugle.  (Or,  c  etait  le  sabbat,  le  jour  oü 
Jesus  avait  fait  de  la  boue  et  lui  avait  ouvert  les  yeux.) 
Alors  les  pharisiens  aussi  lui  ont  redemande,  comment 
(20)    il   avait  vu    clair.      Et    lui   leur  a  dit:    «11  m'(i- 

20  mis  de  la  boue  sur  les  yeux,  et  je  rae  suis  lav6,  et 
j'y  vois.»  Alors  quelques-uns  des  pharisiens  ont  dit: 
«Cet  homme-lä  n'est  pas  un  homme  de  Dieu,  puisqu'il 
ne  respecte  pas  le  sabbat.»  [36]  D'autres  ont  dit: 
«Comment  un  homme  pecheur  peut-il  faire  de  tels 

25miracles?«  Et  il  y  avait  de  la  division  parmi  eux. 
Alors  ils  ont  redit  ä  l'aveugle:    «Toi,  qu'est-ce  que 


—     35     — 

tu  dis  de  lui,  de  ce  qu'il  t'a  ouvert  les  yeux?»    Et 
il  a  dit:  «C'est  un  prophete.» 

Eh  bien,  les  juifs  ils  n'ont  pas  voulii  croiie  ce 
qu'on  disait  de  lui,  qu'il  avait  ete  aveugle  et  qu'il 
avait  revu,  jusqu'ä  ce  qu'ils  ont  eu  fait  venir  les  5 
parents  de  cet  homme;  et  ils  les  ont  questionnes, 
en  disant :  « Celui-ci,  est-ce  que  c'est  bien  10)  votre 
fils,  que  vous  dites  ne  aveugle?  Comment  donc 
est-ce  quil  y  voit  maintenant?»  Ses  parents  out 
repondu  et  ils  ont  dit:  «Nous  savons  bien  que  c'est  10 
notre  fils,  et  qu'il  est  ne  aveugle;  mais  comment 
est-ce  qu'il  y  voit,  nous  n'en  savons  rien,  ou  qui 
lui  a  ouvert  les  yeux,  nous  n'en  savons  rien. 
Questionnez- le  lui-meme,  il  a  de  Tage,  il  parlera 
pour  lui-meme.»  Ses  parents  ont  dit  cela,  parceis 
qu'ils  avaient  peur  des  juifs;  car  les  juifs  etaient 
dejä  convenus  que  si  quelqu'un  reconnaissait  Jesus 
comme  le  Christ,  il  serait  mis  dehors  (20)  de  la 
synagogue;  c'est  pour  cela  que  ses  parents  ont  dit: 
«II  a  de  l'äge,  questionnez-le  lui-meme.»  20 

Alors  ils  ont  rappele  une  deuxicme  fois  Ihomme 
qui  avait  ete  aveugle,  et  ils  lui  ont  dit:  «Donne  gloire 
[37]  ä  Dieu;  nous  avons  reconnu  que  cet  homme-lä 
est  un  pecheur.»  Alors  lui  leur  a  repondu:  «Si  c'est 
un  pecheur,  je  n'en  sais  rien;  je  sais  bien  une  chose,  25 
c'est  que  j'etais  aveugle  et  que  maintenant  j'y  vois.» 

a* 


36 


Alors  ils  lui  ont  dit>  «Qu'est-ce  qu'il  t'a  fait?  Com- 
ment  t'a-t-il  ouvert  les  yeux?»  II  leur  a  repondu:  «Je 
vous  Vai  dejä  dit  et  vous  n'avez  pas  ecoute;  pourquoi 
voulez-vous  l'entendre   encore  une  fois?     Et-ce  que 

5  vous  voulez  aussi  devenir  ses  disciples?»  Ils  se  sont 
mis  (10)  ä  rinjurier  et  ä  dire:  «C'est  toi  qui  es  son 
disciple;  mais  nous,  nous  sommes  disciples  de  Moise. 
Nous  savons  que  Dieu  a  parle  ä  Mo'ise;  mais  celui-ci, 
nous  ne  savons  pas  d'oü  il  vient.» 

10  L'homme  a  repondu  et  leur  a  dit:  «C'est  bien  cela 
qui  est  etonnant,  que  vous  ne  savez  pas  d'oü  il  vient,  et 
il  m'a  ouvert  les  yeux!  Nous  savons  que  Dieu  n'exauce 
pas  les  pecheurs;  mais  si  quelqu'un  adore  Dieu  et  fait 
sa  volonte,  c'est  celui-lä  que  Dieu  entend.    Jamais  on 

15  n'a  entendu  dire  que  quelqu'un  a  ouvert  les  yeux  (20) 
d'un  aveugle-ne.  Si  cet  homme-ci  n'etait  pas  de  Dieu, 
il  ne  pourrait  rien  faire.»  Ils  ont  repondu  et  ils  lui 
ont  dit:  »Tu  es  ne  tout  entier  dans  le  peche,  toi,  et 
tu  nous  fais  la  lecon?»     Et  ils  l'ont  mis  dehors. 

20  [38]  Jesus  a  appris  qu'on  l'avait  mis  dehors;  et 
l'ayant  rencontre,  il  lui  a  dit:  «Crois-tu  au  Fils  de 
Dieu?»  Cet  homme-lä  a  repondu  et  il  a  dit:  «Et 
qui  est-ce,  Seigneur,  pour  que  je  croie  en  lui?»  Et 
Jesus  a  dit:    «Tu  la  vu,   et  celui  qui  te  parle,  c'est 

25  Lui.  Alors  il  a  dit:  «Je  crois,  Seigneur.»  —  Et  il 
s'est  prosterne  devant  lui. 


37 


24  (vingt-quatre). 

UN  PARI. 

Conte   bearnais.' 

Aretes  est  un  tres  gentil  petit  village  de  la  vallee 
de  Baretous,  dans  les  Pyreuees.  II  est  sitiie  dans  5 
une  petite  plaine  piesque  plate,  et  tres  bien  cultivee, 
autour  de  laquelle  s'elevent  d'aboid  des  collines,  piiis 
des  montagnes  de  plus  en  plus  hautes,  du  moins 
vers  le  sud  et  Test.  Sur  plusieuis  de  ces  collines, 
il  y  a  des  traces  de  fortifications;  ce  ne  sont  que  10 
des  talus  en  terre,  qui  rendent  le  haut  de  la  colline 
plus  facile  (20)  ä  defendre,  mais  on  voit  bien  tout 
de  meme  que  cela  a  ete  fait  par  les  hommes. 

Sur  le  contie-fort  d'une  de  ces  collines  forti- 
fiees,  il  y  a  vme  vieille  maison  tres  bien  construite,  15 
[39  i  avec  des  gros  murs;  une  espece  de  petit 
chäteau.  C'est  une  ferme  pourtant,  et  dapres  ce 
qu'on  en  raconte,  cela  parait  avoir  ete  une  ferme 
depuis  longtemps ;  car  les  vieux  disent  que  cette 
maison  a  ete  habitee  autrefois  par  un  paysan  qui  20 
sappelait  Regle.  Regle  a  laisse  son  nom  ä  la  maison, 
et  les  deux  Regles,  Ihomme  et  la  maison,  sont  deve- 
nus  tout  ä  fait  legendaires. 

Ainsi,  on  disait  dans  le  pays  que  celui  qui  sou- 
leverait   l'escalier    de   Regle,    aurait   de   la   chance;25 


—     38     — 

mais  personne  (10)  n'osait  le  soulever.  Un  jour 
pourtant,  trois  jeunes  gens  d'Aretes,  un  futur  poete 
bearnais,  le  proprietaire  de  Regle,  et  un  autre,  se 
sont  associes  par  un  contrat  ecrit  et  fait  en  triple, 
5  dont  chacun  a  garde  une  copie,  pour  chercher  le 
tresor  qu'on  supposait  enteire  sous  l'escalier  de  Regle, 
et  se  le  paitager.  Ils  vont  k  la  maison,  ils  enlevent 
l'escalier;  ils  creusent,  ils  creusent  encoxe,  ils  creu- 
sent  tovijours.    Pourtant  ils  etaient  un  peu  inquiets, 

10  tant  il  y  avait  de  mystcre  dans  tout  ce  qui  touchait 
ä  Regle.  Ils  continuent  ä  creuser,  ä  creuser.  (20) 
Tout  d'un  coup,  ils  donnent  un  coup  de  pioche,  et 
ils  arrivent  ä  du  charbon.  Alors  (je  ne  sais  pas 
s'ils   ont  cru  qu'ils  allaient  tomber  dans   Fenfer  ou 

isquoi),  mais  la  peur  les  a  pris;  et  ils  ont  file  d'une 
traite  jusqu'ä  Aretes.  Ce  n'etait  pourtant  pas  bien 
effrayant. 

Maintenant,    Regle   est   habitee  par   une   bonne 
vieille,  qui  y  est  bien  dans  son  milieu:  car  s'il  y  a 

20  [40]  beaucoup  de  legendes  sur  sa  maison,  eile  les 
sait  toutes  et  eile  les  raconte  d'une  facon  char- 
mante; et  eile  a  l'air  heureuse  de  les  raconter.  En 
voici  une  sur  son  ancien  predecesseur,  le  riebe  paysan 
Regle. 

25  Un  jour,  le  Roi  et  Regle  causaient  ensemble. 
«Moi»,    disait   le   roi,    «j'ai    les    quatre    plus    beaux 


—     39     — 

chandeliers  du  raonde.j)  —  «Ma  foi«,  repond  Regle, 
(des  miens  ne  sont  pas  mal  non  plus,  et  ma  femme 
me  fait  une  cuisine  (10)  qui  en  vaut  bien  d'autres.»  — 
«Pas  la  mienne  toujours.  Je  suis  bien  sür  qu'il  y  a 
autant  de  difference  entre  mon  maitre-queux  (cuisinier  5 
en  chef)  et  ta  femme,  qu'entre  mes  tresors,  et  les 
tiens.»  —  «Eh  bien,»  dit  Regle,  «paiions.  Je  parie 
que  ni  votre  diner,  ni  vos  chandeliers,  ni  vos  tresors 
ne  valent  les  miens.»  —  '«Tu  te  moques  de  moi, 
mais  cela  ne  fait  rien,  je  t'apprendrai,  va.»  Et  ilsio 
se  retirent  chez  eux  pour  preparer  (20)  leur  diner 
et  le  reste. 

Le  roi,    il  avait  pris   la  chose  au  serieux;   et  il 
faisait  apporter   tout   Tor,    tout   l'argent,   toutes   les 
richesses,   qu'il   avait    dans   ses    chateaux.      [41]    II 15 
envoyait  partout  ses  serviteurs  chercher  les  mets  les 
plus  delicats:  des  animaux  gras,  des  poissons  rares, 
des  fruits  des  Indes.    Regle  lui,  il  avait  l'air  de  ne 
s'occuper  que  de  ses  champs.     II  passait   son  temps 
ä  charger  du  furnier;  il  allait  en  chercher  dans  tous 20 
les  environs,  et  on  le  voyait  passer  et  repasser  avec 
des   grandes   charretees,   qu'il  allait   dccharger   dans 
sa  cour.    Elle  en  etait  dejä  tout  encombree,  et  on  se 
demandait  s'il  voulait  enterrer  sa  maison  (10)   sous 
le   fumier.  —   Au   bout    de   quelques  jours,    Regle 25 
recoit   du  roi  une   invitation   ä   diner.     C  etait,    ma 


40 


foi,  un  vrai  diner  de  roi.  La  salle  ä  manger  etait 
une  piece  süperbe,  doree,  tendue  d  etofFes  tres  riches, 
et  ornee  des  portraits  des  ancetres  du  roi.  II  y 
avait  beaucoup  de  lumiere;  la  table  etait  admirable- 

5inent  servie;  les  couverts  etaient  d'or  et  d'argent; 
et  sur  les  quatre  coins  de  la  table,  il  y  avait  quatre 
süperbes  chandeliers,  le  chef  d'oeuvre  (20)  du  meilleur 
orfevre  de  ce  temps-lä.  —  «Eh  ben,  Regle,»  dit  le 
roi,  «qu'est-ce  que  tu  penses  de  mes  chandeliers!»  — 

10  «Tres  beaux,»  dit  Regle. 

On  commence  ä  diner;  c'etait  la  cuisine  la  plus 
recherchee  qu'on  puisse  imaginer.  Et  il  y  avait  des 
plats,  des  plats,  des  plats,  cela  n'en  finissait  pas! 
[43]  «Eh  ben,  Regle,»  dit  le  roi,  «qu'est-ce  que  tu 

15 en  dis,  hein!  de  mon  diner?»  —  «Tres  bon»,  dit 
Regle.  —  II  faisait  bien  un  peu  chaud  dans  la  salle, 
et  on  n'y  respirait  pas  tres  ä  son  aise,  parce  qu'il  y 
avait  beaucoup  de  monde.  Et  puis  c'etait  bien  long. 
Enfin,  on  se  leve  de  table,  et  le  roi  conduit  Regle 

20  dans  la  chambre  oii  il  gardait  ses  trcsors.  II  y  en 
avait,  il  y  en  avait,  c'etait  quelque  chose  (10)  de 
fabuleux :  des  boites  d'or  et  d'argent,  des  statues  en  or 
avec  des  habits  en  argent,  des  lingots  d'or  et  d'argent; 
toute  la  chambre  en  etait  pleine.     «Eh  ben,  Regle, 

25as-tu  toujours  envie  de  tenir  ton  pari?»  —  «Demain, 
sire,  si  vous  etes  libre,  je  vous  attendrai  ä  diner.» 


^     41     — 

Le  lendemain,  le  roi  arrive,  et  on  se  met  ä  table. 
Pour  un  paysan,  Regle  avait  bien  fait  les  choses. 
La  table  etait  servie  dans  la  foret,  sous  les  grands 
arbres,  (20)  et  au  travers  des  feuilles,  on  apercevait 
les  etoiles  et  la  lune.  Un  joli  ruisseau  clair,  frais,  5 
delicieux,  tombait  d'un  roch  er  en  petites  cascades, 
et  passait  ensuite  tout  k  cote  du  roi.  II  n'avait 
qu'ä  se  baisser  pour  en  prendre.  Tout  autour  il  y 
avait  des  fleurs  süperbes,  et  elles  se  detachaient  en 
clair  sur  le  dessous  sombre  de  la  foret,  car  elles  10 
etaient  eclairees  brillamment  [43]  par  quatre  chande- 
liers;  et  ces  chandeliers,  c'etaient  les  quatre  fils  de 
Regle,  les  quatre  plus  beaux  garcons  du  pays  qui 
tenaient  chacun  une  torche  ä  la  main.  «Eh  bien, 
sire,  qu'est-ce  que  vous  pensez  de  mes  chandeliers?»  15 
—  »Tu  as  gagne,))  dit  le  roi.  —  On  commence  ä 
diner.  Tout  etait  excellent.  Regle  avait  la  meilleure 
basse-cour,  et  les  meilleures  vaches  de  tout  le 
royaume.  Et  il  servait  des  oeufs,  et  du  lait,  et  du 
beurre,  et  du  fromage,  comme  le  roi  (10)  dans  sa2o 
ville  n'en  avait  jamais  mange.  Et  il  servait  les 
truites  du  petit  ruisseau,  et  les  fraises  des  mon- 
tägnes,  qui  sont  si  parfumees. 

Le  roi,    qui   etait    habitue   aux   plats  recherchcs 
de  son   maitre-queux,   se   regalait.     Et  puis  il  etait  25 
enchante  de  cette  sallc  ä  manger  si  grandiose,   oü 


—     42     — 

l'air  etait  si  pur,  si  frais,  apres  la  chaleur  accablante 
de  la  journee;  et  il  ne  pouvait  pas  se  lasser,  tout 
en  se  lechant  les  moustaches,  de  regarder  ces  fleurs 
brillantes,   et  ces  gros  troncs  sombres,  et  ces  dessous 

smysterieux,  et  ces  quatre  beaux  hommes  (20)  qui 
tenaient  les  torches.  —  «Eh  bien,  sire  ...»  —  «Tu 
as  gagne,»  dit  le  roi. 

On   se  leve  de  table,   et  Regle  conduit  le  roi  ä 
une  des  fenetres  hautes   de   sa  maison.     De  lä,   on 

lovoyait  les  montagnes  de  furnier  qui  remplissaient  la 
cour.  [44]  «Sire«,  dit  Regle,  «je  suis  un  paysan, 
et  c'est  la  terre  qui  nie  fait  vivre.  Pour  moi,  l'argent 
et  l'or,  c'est  le  furnier.»  —  «Tu  es  un  homme  d'esprit, 
Regle.     Tu  as  gagne  en  tout.» 

15  25   (vingt-cinq) . 

LES  CHANTEURS  DE  BOURNOIS. 

(Conte  franc-coratois.) 
L'annee  du  grand  hiver,  quelques  jours  avant 
Noel,  il  faisait  un  froid  de  loup.  Les  gens  de 
2oBournois,  n'osant  pas  sortir,  passaient  leur  temps 
autour  du  feu  ä  causer  du  mauvais  temps;  ils  etaient 
tous  trös  inquiets,  car  la  recolte  avait  ete  mauvaise, 
l'hiver  avait  commence  de  bonne  heure,  tout  faisait 
prevoir  que  le  vilain  temps  devait  durer  longtemps, 


—     43     — 

et  ces  pauvres  gens  navaient  plus  (15)  grand'chose 
dans  leur  grenier.  Broteau  surtout  n'avait  presque 
plus  rien  pour  nourrir  ses  deux  änes,  Baptiste  et 
Remmelet;  il  se  voyait  sur  le  point  de  les  laisser 
mourir  de  faim,  parce  qu'il  ne  fallait  pas  songer  äs 
aller  emprunter  chez  les  autres  par  ce  temps  de 
misere.  (20)  Apres  avoir  bien  reflechi  sur  la  maniere 
de  s'en  tirer,  il  a  fini  par  se  dccider.  [45]  (fAh 
bah»,  dit-il,  «le  sentiment  ne  nourrit  pas,  Baptiste 
est  use,  il  ne  peut  plus  aller  ä  Salins  chercher  le  lo 
sei,  nous  sommes  trop  loin  de  Lyon,  ici  personne 
n'en  donnerait  un  sou,  allons,  mettons-le  dehors,  il 
ira  ronger  ou  perir  oü  il  pourra,  cela  fait  que  je 
pourrai  peut-etre  nourrir  Remmelet  jusqu'au  bon 
temps,  en  economisant.»  Lä-dessus,  le  voilä  quii5 
detache  le  pauvre  bourriquot  et  qui  Temmene  perdre 
au  milieu  du  bois. 

Mais  aussitöt  que  Broteau  la  eu  quitte,  au  Heu 
(10)  de  se  desoler,  Baptiste  il  se  met  k  danser  d'aise. 
Pourquoi?  C'est  qu'il  venait  de  tirer  de  sa  grosse  20 
tete  d'äne  un  plan  magnifique.  Depuis  quelque 
temps,  il  entendait  les  gens  dire  qu'on  demandait 
des  chanteurs  pour  chanter  les  nocls  bourguignons 
ä  Besancon.  « C'est  bien  sur  qu'il  n'y  a  pas  un 
pour  chanter  comme  moi»,  qu'il  dit.  «je  m'en  vas25 
chanter   noel   ä  S^-Jean;  vive  la   gaiete.»     A  peine 


—     44     — 

avait-il  fait  deux  pas,  que  le  voilä  qiii  rencontre 
Mirot,  le  chien  de  Perset.  La  paurvre  bete  braillait 
au  pied  d'un  buisson  comme  si  on  l'avait  tue. 
(20)  «Qu'est-ce  que  tu  as  donc,  mon  ami,«  lui  dit 
sBaptiste,  «qu'est-ce  que  tu  fais  ä  brailler  si  fort?« 
—  «J'ai  qu'il  faut  que  je  creve  ici  au  milieu  des 
neiges;  apres  m'avoir  roue  de  coups,  Perset  m'a  jete 
[46]  au  milieu  du  chemin,  parce  que  je  ne  peux 
plus  attraper  les  lievres  auxquels  il  donne  des  billets 

10  de  sante.»  —  « Aliens,  leve-toi  et  suis-moi,  il  n'y  a 
pas  de  mal  sans  remede.  Tu  as  une  belle  voix, 
cela  vaut  de  Tor,  viens  avec  moi  chanter  les  noels 
ä  Besancon,  tu  auras  bientöt  des  os  ä  ronger  avec 
de   la  viande   autoiir.»     Le   pauvre  Mirot,    qui  etait 

isresigne  ä  perir,  ne  demandait  pas  mieux;  il  se  leve 
donc  tout  console  (10)  et  se  met  k  suivre  l'ane.  — 
Arrives  un  peu  plus  loin,  ils  rencontrent  croque- 
souris,  la  chatte  de  Babette,  qui  pleurait  ä  chaudes 
larmes,    en    grelottant    au   pied   d'un   buisson.      Le 

20  chien  qui  etait  dejä  ragaillardi,  en  songeant  ä  ce 
que  l'äne  lui  avait  promis,  s'en  va  taper  sur  l'epaule 
de  la  chatte.  «Eh  ben,  croque-souris»,  qu'il  lui  dit, 
«toi  aussi  tu  as  du  chagrin.  Qu'est-ce  qu'il  y  a?  Je 
suis  sür  que  tu  as  laisse  (se)  sauver  les  petits  lievres, 

25 comme  moi  j'ai  manque  (30)  d'attraper  les  gros,  et 
qu  on  t "a  envoyc  mourir  sur  les  routes  pour  t'apprendre 


—     45     — 

ä  vi  vre.»  —  «En  eiFet,  depuis  quelque  temps,  Babette 
ne  faisait  rien  que  de  me  secouer;  eile  disait  qiie 
j'attachais  des  grelots  [4/]  ä  la  queue  des  souris 
pour  me  sauver  dans  la  cuisine,  quand  je  les  entendais 
dans  le  grenier;  eile  voulait  m'acheter  des  lunettess 
pour  que  je  voie  les  souris  manger  dans  mon  ecuelle. 
Et  puis  toutes  les  fois  que  je  voulais  me  chauffer 
sous  le  fourneau,  eile  m'envoyait  un  coup  de  bäton; 
ce  matin  eile  a  dit  qu'elle  me  noierait,  si  je  rentrais; 
cela  fait  que  je  vas  me  laisser  mourir  ici.»  —  «Allons,  lo 
allons,  leve-toi,  ma  fille,»  lui  dit  le  chien,  «tu  vas 
venir  avec  nous,  nous  avons  ete  secoues  (10)  comme 
toi  tous  les  deux.  Mais  voici  Baptiste  qui  a  trouve 
un  metier  qui  va  tous  nous  ''requinquer\  suis -nous, 
tu  ne  vas  pas  tarder  ä  avoir  de  la  viande  tant  que  i5 
tu  en  voudras;  nous  allons  chanter  les  matines  ä 
Besancon,  tu  as  une  belle  voix,  tu  ne  seras  pas 
de  trop.» 

La  pauvre  chatte  n'en  demandait  pas  tant  pour 
etre  d^cidee;  eile  serait  bien  allee  au  diable  pour  20 
ne  pas  retomber  sous  le  baton  de  Babette ;  eile  s'est 
donc  mis(e)  en  route  aussi.  Ils  arrivent  ä  Vitres,  et 
les  voila  qui  voient  reveille-matin,  le  vieux  coq  de 
Pierrot,  tout  deplume,  (20)  qui  se  sauvait  dans  les 
haies  en  piaillant  comme  si  on  avait  voulu  lui  tordre25 
le  cou.     La  chatte,    qui  avait   de  bonnes  jambes,  a 


—     46     — 

couru  apres  lui.  «Et  qu'est-ce  que  tu  fais  ä  crier 
si  fort,  reveille-matin »  qu'elle  lui  dit,  «est-ce  que  la 
casserole  est  prete  pour  te  faire  cuire?»  —  «Si  eile 
n'est  pas  prete,  il  ne  s'en  manque  guere,  [48]  et  si 
5  je  ne  veux  pas  etre  tue,  il  est  temps  que  je  me  sauve. 
Depuis  ce  mauvais  temps,  toutes  les  fois  que  je  me 
mets  ä  chanter,  cet  animal  de  Pierrot  il  me  tombe 
dessus  ä  coups  de  balai,  il  me  dit  que  je  me  moque 
de  lui  en   annoncant   le   beau  temps,    et  puis  qu'il 

lofait  toujours  vilain;  tout  ä  l'heure,  il  m'a  arrach^ 
la  moitie  des  plumes,  et  puis  il  m'a  dit  qu'il  me 
tuerait  ce  soir;  mais  il  ne  me  tient  pas  encore,  je 
ne  veux  plus  rentrer.»  —  «Tu  feras  joliment  bien, 
surtout  que  tu  as  une  belle  (10)  occasion.  Ecoute,  voici 

isBaptiste  qui  nous  emmene  avec  hii  chanter  noel  ä 

Besangen ;  viens  avec  nous,  nous  allons  etre  bien  rcQus 

par  l'archeveque,  nous  allons  nous  goberger,    Viens; 

avec  une  voix  comme  la  tienne,  on  ne  risque  rien.» 

Le  coq  a  rarrange  ses  deux  ou  trois  plumes,  et 

20 puis  il  s'est  mis  en  route  avec  les  autres.  «Ce  coup- 
ci,  notre  plan  va  marcher,»  dit  Baptiste;  «ä  tous  les 
quatre,  nous  allons  faire  une  musique  comme  on 
n'en  a  jamais  entendu  ä  S*-Jean ;  nous  sommes  sürs 
de    notre    affaire,   (20)    depechons-nous  d'aller.»  — 

25  Les  voilä  donc  partis  pour  Besancon.  Mais  si  fort 
qu'ils   ont   pu   marcher,    ils    n'ont   pas  pu  arriver  ce 


—     47     — 

jour-lä;  la  nuit  les  a  surpris  au  Bois  de  Chaux. 
«Mes  amis,»  leur  dit  Baptiste,  qui  etait  le  chef  et 
le  plus  malin  de  la  bände,  «il  n'y  a  pas  moyen 
d'aller  plus  loin  aujourd'hui,  nous  arriverons  trop 
tard  [49]  pour  nous  presenter ;  nous  n'avons  pas  un  5 
sou  pour  aller  ä  l'auberge,  il  nous  faut  coucher  ici. 
Voici  justement  un  gros  chene;  moi  et  puis  Mirot, 
nous  nous  mettrons  dessous,  la  chatte  grimpera  dans 
les  branches,  et  puis  toi,  reveille-matin,  tu  te  mettras 
tout  au  faite.  Tu  as  Thabitude  de  veiller,  tu  nous  10 
avertiras,  s'il  vient  quelqu'un.» 

Sitöt   dit,    sitöt   fait;    les    voilä   qui  se  couchent. 
Mais  au   bout   d'un   petit  moment,   voilä  le  coq  qui 
les  appelle  tout  doucement:    «Reveillez-vous»,   qu'il 
leur    dit,    (10)    «j'apercois   lä-bas  au  milieu  du  bois  15 
une  maisonnette  oü  il  y  a  une  chandelle  d'allumee; 
je  suis  sür  que  c'est  une   baraque   de   charbonniers, 
allons    demander    ä    coucher,    nous    serons    mieux 
qu'ici.»  —  «Sans  compter»,  dit  l'äne,  aquil  ne  faut 
pas  nous  enrouer,  et  puis  qu'ici  nous  pourrions  bien  20 
ramasser  des  rhumes:  pourtant  il  ne  faut  pas   aller 
trop  vite,  crainte  de  malheur.     II  faut  que  la  chatte 
aille   tout    doucement    ä   la  fenetre  voir  un  peu  ce 
que  c'est.»   —   La   chatte  s'en   va   voir.      Un   petit 
moment  apres,   (20)  la  voilä  qui  revient.     « Eh  ben »,  25 
qu'ils  lui  disent,  «qu'est-ce  que  tu  as  vu?«  —  «J'ai 


48 


vu  que  c'est  bien  en  efFet  une  cabane  de  cliarbonniers, 
mais  il  y  a  dedans  une  bände  de  voleurs  qui  se 
preparent  ä  faire  un  bon  repas ;  ils  chargent  la  table 
de  toutes  sortes  de  bonnes  choses;  je  n'ai  rien  pu 
5  faire  [50]  que  de  sentir  l'odeur  du  fricot»,  dit-elle 
en  soufFrant  de  regret.  —  «II  n'y  a  pas  une  minute 
k  perdre«,  dit  Baptiste;  (tpuisque  la  table  est  mise, 
il  ne  faut  pas  laisser  refroidir  la  sauce;  allons,  suivez- 
moi,  j'ai  une  idee». 

10  C'est  bon,  les  voilä  qui  suivent  l'äne,  en  marchant 
ä  pas  de  loup  jusqu'au  pied  de  la  fenetre.  Arrives 
lä,  Tane  leur  explique  ce  qu'il  faut  faire,  en  leur 
parlant  ä  loreille.  Alors  voilä  Mirot  qui  raonte  sur 
Baptiste,  (10)  la  chatte  sur  Mirot,  et  puis   reveille- 

ismatin  sur  la  chatte.  Tout  ä  coup,  voila  que  Baptiste, 
qui  s'etait  dresse  sur  ses  pieds  de  derriere,  abat  ses 
pieds  de  devant  contra  la  fenetre,  qui  vole  en  cent 
mille  morceaux;  et  puis  en  meme  temps  que  la 
fenetre  tombait,   ils   se  mettent  toutes  les  quatre  ä 

2obrailler  de  toutes  leurs  forces;  et  le  coq,  d'un  bon 
coup  d'aile,  eteint  la  lumiere.  —  Je  vous  laisse  ä 
penser  ce  que  les  voleurs  ont  eu  peur!  Ils  se  sont 
vite  mis  ä  deguerpir  en  criant  comme  des  pendus; 
ils  croyaient  que  tous   les   diables  d'enfer  venaient 

25d'entrer  (20)  dans  la  cabane.  Ils  ont  file  sans  se 
retourner  jusque  bien  loin  dans  la  foret,  tandis  que 


—     49     — 

les  quatre  chanteurs  ils  se  tordaient  de  riie.  «Eh 
ben,  mes  amis,»  dit  Baptiste  en  se  rengorgeant, 
«qu'est-ce  que  vous  en  dites  de  mon  idee?  C'est" 
reussi,  j'espere.  Aliens,  mettons-nous  vite  ä  table, 
attaquons,  et  ä  la  sante  de  nos  cuisiniers ! »  5 

[51]  Les  trois  autres  n'en  revenaient  pas,  mais 
tout  de  meme  ils  se  sont  mis  ä  table.  Quelle  noce, 
mes  enfants !  Jamals  ils  n'avaient  tant  eu  ä  manger, 
et  surtout  du  si  bon!  Ils  s'en  donnaient,  ils  s'en 
entonnaient,  c'etait  un  plaisir  de  les  voir.  Enfin,  10 
pleins  comme  des  oeufs,  heureux  comme  des  princes, 
apres  avoir  bien  chante  au  dessert,  ils  sont  alles  se 
coucher,  chacun  de  son  cote,  et  ils  se  sont  endormis 
comme  des  bienheureux. 

Pourtant  les   voleurs   n'etaient   pas   si   loin   (10)  15 
qu'on  l'avait  cru.     Apres  avoir  couru  quelque  temps, 
ils  setaient  arretes  tout  essouffles,   ils  avaient  com- 
mence    ä    se    retourner,   ä  regarder   du   cote   de    la 
cabane,   et  ils  s'etaient  mis  ä  causer  de  ce  qui  leur 
etait  arrive.     Ils  ont  fini  par  trouver   qu'ils   avaient  20 
eu  tort  de   se   sauver    sans   savoir    de   quoi,    qu'ils 
auraient   du   etre  plus  braves    et    regarder    ce    que 
c'etait,      Le    plus   hardi   de  la   bände   surtout   s'en 
voulait  de  s'etre  sauve ;  il  a  fini  par  dire  qu'il  voulait 
aller  voir  ce  qu'il   y    avait    dans    la    cabane.      Les  25 
autres  ils  ne  demandaient  pas  mieux.    Le  voilä  donc 

Beyer,  Ergänzungsbeft.  ^ 


—     50     — 

(20)  qui  s'en  vient  tout  doucement  en  baissant  le  dos 
et  en  se  glissant  derriere  les  arbres,  jusqu'ä  la  ca- 
bane.  II  ne  voit  pas  de  lumiere,  rien ;  ma  foi,  il 
se   risque,   il   entre ,    son  grand  couteau  ä  la  main. 

5  Une  fois  entre ,  comme  il  n'y  voyait  pas  clair ,  il 
allait  se  mettre  ä  battre  le  briquet  pour  allumer  une 
chandelle,  quand  voilä  qu'il  aper9oit  comme  deiix 
charbons  mal  eteints  [5ä]  ä  l'endroit  de  la  cheminee. 
11  remet  son  briquet  dans  sa  poche  et  se  baisse  pour 

loprendre  le  charbon.  Mais  au  moment  de  mettre  la 
main  dessus,  le  voilä  qui  se  releve  en  poussant  un 
cri  terrible ;  il  avait  la  figure  dechiree  comme  avec 
des  griffes! 

Alors    il    ne    pense    plus    qua    se   sauver,   et  il 

15  s'elance  vers  la  porte ;  mais  au  moment  de  l'enjamber, 
tout  d'un  coup  il  se  sent  laboure  les  jambes  comme 
avec  des  broches  de  fer.  Criant  et  hurlant,  il  saute 
dans  la  cour,  et  voilä  qu'il  re^oit  (10)  dans  le  dos 
un  coup  de  massue  qui  lui  fait  craquer  tous  les  os; 

20  et  en  meme  temps  une  voix  percante  lui  retentit 
dans  les  oreilles  et  tourne  autour  de  lui,  si  bien 
qu'il  finit  d'en  perdre  la  tete.  —  Vous  pensez  si  nos 
quatre  comperes  riaient  de  bon  coeur  en  le  voyant 
filer!      Enfin,    ä  moitie  mort,   il   arrive  pres  de  ses 

25camarades,  qui  l'attendaient  avec  impatience.  Mais 
quelle  tete  ils  ont  fait  quand  ils  Tont  vu  tout  d^chire ! 


—     51     — 

«Sauvons-nous  vite»,  leur  dit-il,  «tous  les  demons 
d'enfer  sont  dans  la  cabane ;  regardez  dans  quel  etat 
ils  m'ont  mis.  (20)  Sauvons-nous,  et  puis  ne  revenons 
Jamals  par  ici!»  —  Les  voleurs  n'en  ont  pas  demande 
plus  long,  dautant  plus  qu'ils  n'etaient  pas  bien  5 
remis  de  leur  frayeur  de  tout  ä  Iheure;  ils  ont 
pris  leurs  jambes  ä  leur  cou,  et  ils  se  sont  sauves 
si  loin,  qu'ils  ne  sont  jamais  revenus. 

[53]  Le  lendemain  matin,  quand  les  chanteurs 
se  sont  reveilles  et  qu'il  s'est  agi  de  partir,  cela  leur  10 
faisait  mal  au  coeur  ä  tous  de  quitter  la  maisonnette 
oü  ils  avaient  si  bien  dormi.  C'est  encore  Baptiste 
qui  a  trouve  le  remede.  «Mes  amis,»  qu'il  leur  dit, 
«il  vaut  mieux  tenir  que  de  courir,  nous  sommes 
bien  ici,  restons-y.  C'est  bien  sür  qu'on  va  regretter  15 
ä  Besancon  de  ne  pas  nous  avoir ;  mais,  ma  foi,  ils 
feront  comme  ils  pourront,  nous  pourrons  aussi  bien 
chanter  ici,  et  puis  nous  vivrons  ä  notre  idee.«  (10) 
Les  trois  autres,  qui  avaient  plus  envie  de  se  go- 
berger  que  de  chanter,  ne  demandaient  pas  mieux  20 
que  de  rester  lä.  Cela  fait  qu'ils  ont  monte  menage 
au  milieu  des  bois,  et  ils  ont  vecu  lä  longtemps, 
heureux  comme  des  rois  dans  leurs  palais;  mais 
cela  a  etc  un  malheur  pour  la  musique! 


4» 


—     52     — 

26  (vingt-six). 

L'ENFANT  GATE. 

Enfant  gäte, 

Veux-tu  du  päte? 
5  T^on,  maman,  il  est  trop  sale. 

Veux-tu  du  roti? 

Non,  maman,  il  est  trop  cuit. 

Veux-tu  de  la  salade? 

Non,  maman,  eile  est  trop  fade. 
10    [54]  Veux-tu  du  pain? 

Non,  maman,  le  pain  ne  vaut  rien. 

Enfant  gäte,  tu  ne  veux  rien  manger, 

Enfant  gäte,  tu  seras  fouette. 

27  (vingt-sept). 

15  LES  JOURS. 

Bonjour,  lundi; 
Comment  va  mardi? 
Tres  bien,  tnercredi; 
Je  viens  de  la  pait  de  jeudi 
20  Dire  ä  vendredri 

Qu'il  se  prepare  samedi 

Pour  aller  ä  l'eglise  dimanche. 


—    53    — 

28  (vingt-huit). 
LA  SEMAINE  DU  PARESSEUX. 

Lundi,  mardi,  fete; 

Mercredi,  peut-etre; 

Jeudi,  la  Saint-Nicolas ;  5 

Vendredi,  on  ne  travaille  pas ; 

Samedi,  il  faut  se  reposer ; 

Dimanche,  on  va  se  promener. 

[55]  29   (vingt-neuf). 

LA  CHANSON  DES  BATEAUX.  10 

Voici  une  chanson  qu'on  chante  quelquefois  pour 
s'amuser : 

L'enfant. 
Papa,  les  petits  bateaux 
Qui  vont  sur  l'eau,  15 

Ont-ils  des  jambes? 

Le  papa. 
Mais  oui,  mon  petit  beta, 
S'ils  n'en  avaient  pas, 
Ils  ne  marcheraient  pas.  20 


Est-ce  que  c'est  vrai  ce  qu'elle  dit,  cette  chanson-lä? 
Oh  nou,   les   bateaux   marchent,  mais  pas  avec  des 


—     54     — 

jambes;  ils  marchent  avec  des  rames  ou  des  volles. 
Les  voitures  aussi  marchent,  et  elles  n'ont  pas  de 
jambes;  elles  marchent  avec  des  roues. 

30  (trente). 
5  DEVINETTE. 

Je  suis  dans  les  airs; 
On  m'attend  sur  la  terre 
Quand  gronde  le  tonnerre 
Quand  brille  les  eclairs. 
10         [56]  L'ete  je  suis  toute  liquide. 
L'hiver,  blanche  et  solide, 
Et  dans  toute  saison 
La  meilleure  boisson.  {'nvd^^) 

31    (trente  et  un). 

15  LES  ENFANTS  ET  L'OISEAU. 

1.  Les  e?ifa7its.  —  Enfin  nous  te  tenons, 
Petit  petit  oiseau; 
Enfin  nous  te  tenons, 
Et  nous  te  garderons. 

20  2,  L' oiseau.  —  Dieu  m'a  fait  pour  voler, 

Gentils  gentils  enfants; 


—     55     — 

Dieu  m'a  fait  pour  voler, 
Laissez-moi  m'en  aller. 

3.  Les  enfants.  —  Non.   nous  te  donnerons, 
Petit  petit  oiseau, 
Non,  nous  te  donnerons  5 

Biscuits,  Sucre  et  bonbons. 

[57]  4.  Uoiseau.  —  Ce  qui  doit  me  nourrir, 
Gentils'gentils  enfants, 
Ce  qui  doit  me  nourrir, 
Aux  champs  seuls  peut  venir.      10 

5.  T,es  enfants.  —  Nous  te  donnerons  encore, 

Petit  petit  oiseau, 

Nous  te  donnerons  encore 

Une  belle  cage  ä  fil  d'or. 

6.  L'oiseau.  —  La  plus  jolie  maison.  15 

Gentils  gentils  enfants, 

La  plus  jolie  maison, 

Pour  moi  n'est  qu'une  prison. 

7.  Les  enfants.  —  Tu  dis  la  veritc, 

Petit  petit  oiseau,  20 

Tu  dis  la  verite, 
Reprends  ta  liberte. 


—     56     — 

32  (trente-deux). 

LES  RIMES. 

(Cherchez   les    rimes    convenables    dans   la   liste 
suivante:   pain,   vin,    grain,    bien,    chien,  gardien, 
spoulain,  poussin,  raisin,  main,  rien.) 
Dans  la  vigne  pousse  le  — , 
Dont  plus  tard  on  fera  du  — . 
[58]  Dans  les  champs  on  coupe  le  — , 
Dont  le  boulanger  va  faire  du  — . 
10  Quand  je  rencontre  quelqu'un  que  j'aime  — , 

Je  lui  donne  tout  de  suite  une  poignee  de  — . 
Tout  ce  qu'on  fait,  il  faut  le  faire  — ; 
Chose  faite  ä  moitie  ne  vaut  — . 
Les  jeunes  chevaux  s'appellent  — , 
15  Les  jeunes  poulets  s'appellent  — . 

Quel  est  le  plus  fidele  — ? 
Vous  le  connaissez  tous;  c'est  le  — . 

33  (trente-trois). 

LA  PETITE  HIRONDELLE. 

20  C'^tait  sur  la  tourelle 

D'un  vieux  clocher  bruni. 
La  petite  hirondelle 
Etait  au  bord  du  nid. 


—     57     — 

«Couiage!»  dit  sa  mere, 
«Ouvre  ton  eile  au  vent, 
Ouvre-la  tout  entiere, 
Et  telance  en  avant.» 

[59]  Mais  rhirondelle  hesite  & 

Et  dit:  «C'est  bien  profond; 
Mon  aile  est  trop  petite.» 
Sa  mere  lui  repond: 

«Quand  je  me  suis  jetee 

Du  haut  de  notre  toit,  lo 

Le  ton  Dieu  m'a  portee, 

Petite  comme  toi.» 

L'hirondelle  legere 
(10)  Omn-e  son  aile  au  vent, 

L'ouvre  bien  tout  entiere,  is 

Et  s'elance  en  avant. 

Elle  vole,  6  surprise! 

Elle  ne  craint  plus  lien. 

Tout  autour  de  l'eglise, 

Comme  eile  vole  donc  bien!  20 

Et  sa  mere  avec  eile 
De  tout  son  coeur  chantait 
Sa  chanson  d'hirondelle 
Au  Dieu  qui  l'a  portait. 


—     58     — 

[60]  34   (trentre-quatre) . 

ANNE  DE  BRETAGNE. 

1 .  C'etait  Anne  de  Bretagne,  avec  des  sabots  [deuxfois], 
Revenant  de  ses  domaines,  en  sabots,  mirlitontaine, 

5       Ah,  ah,  ah!     vivent  les  sabots  de  bois! 

2.  Revenant  de  ses  domaines,  avec  des  sabots  [2fois), 
Entouree  de  chätelaines,  en  sabots,  etc. 

3.  Entouree  de  chätelaines,  avec  des  sabots  [2  fois), 
Yoilä  qu'ä  la  Porte  de  Rennes,  en  sabots,  etc. 

10  4.  Voilä  qu'ä  la  Porte  de  Rennes,  avec   des  sabots 
(2  fois), 
Viennent  trois  braves   capitaines,   en  sabots,  etc. 

5.  Viennent  trois  braves  capitaines,  avec  des  sabots 

{2  fois), 
15       Portant  un  pied  de  verveine,  en  sabots,  etc. 

6.  Portant  un  pied  de  verveine,  avec  des  sabots  [2 fois), 
«Sil  fleurit,  tu  seras  reine,»  en  sabots,  etc. 

7.  (cS'il  fleurit,  tu  seras  reine,»  avec  des  sabots  [2  fois), 
Elle  a  fleuri,  la  verveine,  en  sabots,  etc. 

[61]  8.  Elle  a  fleuri,  la  verveine,  avec  des  sabots  {2  fois), 
Anne   de   France   a  ete   reine,   en   sabots,  mirli- 
tontaine. 
Ah,  ah,  ah!  vivent  les  sabots  de  bois! 


—     59     — 

35   (trente-cinq). 

LA  DOT  D'AUVERGNE. 

Pour  dot,  ma  femme  a  trois  sous, 

Moi  deux,  pas  davantage 

Pour  monter  notre  petit  menage!  5 

Helas,  comment  donc  ferons-nous? 

(10)     Cinq  sous,   cinq  sous! 

Pour  monter  notre  menage! 

Cinq  sous,  cinq  sous! 

Comment  donc  ferons-nous?  10 

Eh  bien!  nous  acheterons 
Un  petit  pot  pour  soupiere, 
Avec  la  meme  cuillere 
Tous  les  deux  nous  mangerons. 

Eh  bien!  nous  vendrons  de  Teau  15 

Qu'on  trouve  ä  la  riviere; 
Tous  les  deux  ä  la  timonniere 
Nous  trainerons  notre  tonneau. 

[6ä]    Puis  le  dimanche,  au  saint  lieu 

Nous  irons  faire  notre  priere:  20 

A  l'eglise  sur  la  pierre 
Gratis  on  peut  prier  Dieu. 

Et  s'il  nous  vient  des  enfants, 

Quand  nous  n'aurions  rien  que  des  filles; 


—     60     — 

Pourvu  qu'elles  soient  gentilles, 
Nous  leur  dirons  ä  vingt  ans : 

«Mes  enfants,  voilä  cinq  sous 
(10)     Pour  monier  votre  menage; 
5  Avec  cela,  quand  on  est  sage, 

On  trouve  toujours  un  epoux. 

Cinq  sous!  cinq  sous! 
Pour  monter  votre  menage! 
Cinq  sous!  cinq  sous! 
10  Allez  chercher  un  epoux.» 

36   (trente-six) . 

L'ARBRE  DE  NOEL. 

Mon  beau  sapin,  roi  des  forets, 
Que  j'aime  ta  verdure! 
15  Quand  par  l'hiver  bois  et  guerets 

[63]      Sont  depouilles  de  leur  attrait, 
Mon  beau  sapin,  roi  des  forets, 
Tu  gardes  ta  parure. 

Toi  que  Noel  a  plante  chez  nous 
20  Au  Saint  Anniversaire, 

Mon  beau  sapin,  comme  ils  sont  doux, 
Et  tes  bonbons  et  tes  joujoux, 
Toi  que  Noel  a  plante  chez  nous 
Par  les  mains  de  ma  mere. 


—     61     — 

(10)  Mon  beau  sapin,  tes  verts  soramets 

Et  leur  fidele  ombrage 

De  la  foi  qui  ne  ment  jamais, 

De  la  constance  et  de  la  paix, 

Mon  beau  sapin,  tes  veits  sommets  5 

Sont  bien  la  douce  image. 

37   (trente-sept) . 

CHANSON  DE  NOEL. 

D'oü  viens-tu,  berger, 

D'oü  viens-tu?  —  10 

[64]  Je  viens  de  l'etable 
De  m'y  promener: 
J'ai  vu  un  miracle 
La  nuit  arriver. 

Qu'as-tu  vu,  berger,  15 

Qu'as-tu  vu?  — 
J'ai  vu  dans  la  creche 
Un  petit  enfant, 
Sur  la  paille  fraiche 
(10)   Mis  bien  tendrement.  20 

Rien  de  plus,  berger, 
Rien  de  plus?  — 
Sainte-Marie,  sa  mere, 
Qui  lui  donne  du  lait, 


—     62     — 

Saint-Joseph,  son  pere, 
Qui  tremble  de  froid. 

Rien  de  plus,  berger? 
Rien  de  plus?  — 
5  •  II  y  a  le  boeuf  et  1  ane 

Qui  sont  par-devant, 
Avec  leur  haieine 
Qui  rechauffe  l'enfant. 

[65]   Rien  de  plus,  berger, 
10  Rien  de  plus?  — 

II  y  a  trois  petits  anges, 
Descendus  du  ciel, 
Qui  chantent  les  louanges 
Du  Pere  eternel. 

IS  '38   (trente  -  huit) . 

L'HIRONDELLE. 

«Ah,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 
Disait  l'hirondelle ; 
«Ah,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 
20  L'oiseau,  qu'as-tu  vu? 

«J'ai  vu  les  enfants 
Parcourir  les  champs; 
J'ai  vu  tout  verdir, 
J'ai  vu  tout  fleurir.» 


—     63     — 

(cAh,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 

Nous  repetait-elle ; 

«Ah,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 

Dis  donc,  qu"as-tu  vu? 

«J'ai  vu  les  oiseaux  5 

Doubler  leurs  berceaux 

Du  leger  coton 

Des  fleurs  en  chaton.« 

[66 j  «Ah,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 

Chante  l'hirondelle ;  '  10 

«Ah,  j'ai  vu,  j'ai  vu!» 

Eh  bien!  qu'as-tu  vu? 

«J'ai  vu  les  deserts, 

J'ai  passe  la  mer; 

J'ai  tout  vu  dans  l'air  15 

Excepte  l'hiver.» 

«Moi,  je  n'ai  rien  vu,» 

Dis-je  ä  l'hirondelle; 

«Moi,  je  nai  rien  vu; 

Pauvre  et  depourvu,  20 

Je  ne  suis  qu'un  enfant 

Encore  ignorant. 

Mais  j'espere  un  jour 

Savoir  k  mon  tour.» 


—     64     — 

39  (trente-neuf). 
LE  PRISONNIER  DE  NANTES. 
Dans  les  prisons  de  Nantes, 
Laime  laoume,  laime  laoume, 
5  Dans  les  prisons  de  Nantes, 

II  y  avait  un  prisonnier, 
II  y  avait  un  prisonnier. 

[67]  II  ne  voyait  personne 
Que  la  fille  du  geolier. 

10  Elle  lui  portait  ä  boire, 

A  boire  et  ä  manger! 

Elle  lui  portait  des  chemises 
Quand  il  voulait  se  changer. 

Un  jour  il  lui  demande 
15  La  clef  pour  s'en  aller. 

Et  quand  il  fut  dehors, 
II  s'est  rais  ä  chanter. 

Dans  les  prisons  de  Nantes, 
Laime  laoume,  etc. 

20  40  (quarante). 

A  CHEVAL  SUE  UN  ELEPHANT. 
A  cheval  sur  un  elephant, 
Cela  trompe,  cela  trompe, 


—     65     — 

A  cheval  sur  un  elephant. 
Cela  trompe  joliment. 

A  cheval  sur  deux  elephants, 
Cela  trompe,  etc. 

A  cheval  sur  trois  elephants,  etc.  5 

[68]  A  cheval  sur  quatre  elephants,  etc. 

(Cette   chanson   doit  se  chanter   en  marchant,   ä 
plusieurs.   Le  premier  chante  seul  le  premier  couplet; 
les   deux  premiers,  le  deuxieme,  les  trois  premiers, 
le  troisieme,    et   ainsi  de  suite,   jusqua  ce  que  toutio 
le  monde  ensemble  chante  le  dernier.) 

41    (quarante  et  un). 
XOTRE  ÄNE. 
Notre  äne,  notre  äne, 

A  bien  mal  ä  sa  tete;  15 

Madame  lui  a  fait  faire 
Un  bonnet  pour  sa  tete  {trois  fois), 
Et  des  souliers  lilas  lala, 
Et  des  souliers  lilas. 

Notre  äne,  notre  äne,  20 

A  bien  mal  ä  ses  yeux; 

Madame  lui  a  fait  faire 

Une  paire  de  lunettes  bleues  [deux  fois) ; 

Beyer,  Ergänznngsheft.  5 


—     66     — 

Un  bonnet  pour  sa  tete; 
Et  des  souliers  lilas,  etc. 

Notre  äne,  notre  ane, 
A  bien  mal  aux  oreilles; 
5  [69]  Madame  lui  a  fait  faire 

Des  jolis  boucles  d'oreilles  [2  fois); 
Une  paire  de  lunettes  bleues; 
Un  bonnet  pour  sa  tete,  etc. 

Notre  äne,  notre  ane, 
10  A  bien  mal  ä  son  nez; 

Madame  lui  a  fait  faire 
Un  pince-nez  en  papier,  etc. 

Notre  äne,  notre  äne, 
(10)    A  bien  mal  ä  ses  dents; 
15  Madame  lui  a  fait  faire 

Un  rätelier  d'argent. 

Notre  äne,  notre  äne, 
A  bien  mal  ä  son  cou; 
Madame  lui  a  fait  faire 
20  Un  joli  tour  de  cou. 

Notre  äne,  notre  äne, 
A  bien  mal  aux  epaules; 
Madame  lui  a  fait  faire 
(20)    Un  petit  caraco  jaune. 


—    67     — 

Notie  ane,  notre  äne, 
A  mal  ä  l'estomac; 
Madame  lui  a  fait  faire 
Une  tasse  de  chocolat. 

[70]  Notre  äne,  notre  äne,  5 

A  bien  mal  ä  son  ventre; 
Madame  lui  a  fait  faire 
Une  salade  ä  l'orange. 

Notre  äne,  notre  äne, 

A  bien  mal  ä  ses  cuisses;  lo 

Madame  lui  a  fait  faire 

Une  culotte  ä  la  suisse. 

Notre  äne,  notre  äne, 
(10)    A  bien  mal  ä  ses  genoux; 

Madame  lui  a  fait  faire  is 

Deux  petits  coussinets  doux. 

Notre  äne,  notre  äne, 
A  bien  mal  aux  mollets; 
Madame  lui  a  fait  faire 
Une  paire  de  bas  violets;  20 

Une  paire  de  bas  violets; 
Deux  petits  coussinets  doux; 
Une  culotte  ä  la  suisse; 
(20)    Une*  salade  ü  l'orange; 


—     68     — 

Une  tasse  de  chocolat; 
Un  petit  caraco  jaune; 
Un  joli  tour  de  cou; 
Un  rätelier  d'argent; 
5  [71]   Un  pince-nez  en  papier; 

Des  jolis  boucles  d'oreilles; 
Une  paire  de  lunettes  bleues; 
Un  bonnet  pour  sa  tete; 
Et  des  souliers  lilas  lala, 
10  Et  des  souliers  lilas. 

42  (quarante-deux) . 
L'ECOLE  BUISSONNIEEE. 

(La   scene  se   passe  sur   une   place   de   village. 
Jean   (10)  qui  lisait,    assis    sur    un  banc,    se  leve  ä 
isTamvee  de  Pierre.) 

Jean  a  6te  souffrant  pendant  la  nuit,  parce  qu'il 
avait  mange  trop  de  cerises.  Sa  maman,  qui  a  peur 
de  le  voir  malade,  a  dit  qu'il  n'irait  pas  ä  l'ecole. 
Bien  qu'il  ne  soufFre  plus,  il  n'y  va  pas  tout  de 
2omeme,  (15)  «parce  qu'il  pourrait  encore  etre  malade.» 
Pierre  etait  charge  de  porter  une  lettre  au  village 
voisin;  mais  il  a  rencontre  le  destinataire  au  sortir 
de  son  village!  II  ne  va  pourtant  pas  ä  l'ecole, 
(c parce  qu'il  devrait  etre  sur  la  route  de  Citry.»    Du 


—    69    — 

reste,  il  aime  bien  mieux  profiter  de  sa  matinee  (20) 
pour  aller  dans  le  bois  de  Mery  .  .  .  «parce  quil  y 
connait  un  nid!» 

C'est  si  amüsant  de  jouer  avec  les  petits  oiseaux 
qu'on  a  deniches!     On  les  attache  par  la   patte,  ons 
leur  coupe   les   ailes,   on   les  fait  sauter  et  faire  la 
culbute  en  les  poussant  par  la  queue.     Et  puis,   il 
n'y    a   rien   de    dröle   comme   de  voir   la   fureiir   du 
pere  et  de  la  mere  1*^]  quand  ils  ne  trouvent   plus 
leurs    petits!    —   L'idee   est   si   seduisante   que  Jeanio 
ne    resiste   pas  au  desir  d'accompagner  Pierre  dans 
son  expedition.     II  va  donc  pour  poser  le  livre  qii'il 
lisait.  «Quel  beau  livre,»  dit  Pierre.  (5)  Pas  seulement 
beau,  il  est  aussi  bien  amüsant,   et  justement  Jean 
il   lisait   une    histoire    qui    lui   donnait   la   chair   de  is 
poule.  —  « Conte-la-moi, »  dit  Pierre. 

Jean.  —  II  s'agit  d'un  petit  garcon  Jacques,  qu'un 
saltimbanque    a    enleve    et    qui    l'emmene    dans    sa 
voiture.     Le  petit  Jacques  (10)  pense  bien  k  sauter 
par  la  portiere ;  mais  pour  plus  de  sürete,  le  saltira-  20 
banque  l'a  attache  *^par  la  patte',  comme  il  dit. 

Pierre.  —  La  patte! 

J.  —  La  nuit  venue,  quand  toute  la  troupe  a 
gagne  le  bois  et  soupe  en  plein  air,  le  chef  detache 
petit  Jacques  (15)  et  le  fait  descendre.   «Mon  garcon,»  25 


—     70     — 

qu'il  lui  dit,  (fj'ai  besoin  d'un  clown;»  ils  appellent 
comme  ca  .  .  .  . 

P.   —   Je  sais   bien;    un    gaillard    qui   fait   des 
tours  de  force  et  porte  des  poids  de  cent  kilos  sur 
5  l'estomac ! 

J.  —  Juste.  «J'ai  donc  besoin  d'un  clown,» 
qu'il  lui  dit,  (20)  «vu  que  le  deinier  que  j'avais, 
s'est  casse  les  reins  en  faisant  le  'saut  perilleux'; 
c'est  toi  qui  le  lemplaceras.»  —  «Mais  je  ne  sais  pas 
10  faire  le  saut  perilleux, »  crie  petit  Jacques,  qui  ne 
tient  pas  du  tout  ä  se  casser  les  reins.  —  «Aussi 
je  vas  te  l'apprendre,»  repond  le  grand  brigand; 
«je  t'ai  pris  jeune  expres,  et  d'ici  ä  un  mois,  tu 
sauras  le  metier.»  —  «Un  mois,»  (25)  s'ecrie  le 
ispauvre  petit,  «mais.  vous  n'allez  donc  pas  me  ramener 
ä  mes  parents?»  — -  «Jamais, »  reprend  le  scelerat 
[73]  de  sa  grosse  voix  enrouee.  —  «Alors  je  me 
sauverai»,  dit  petit  Jacques. 

P.  —  Quelle  betise!  il  aurait  du  filer  sans  rien 
20  dire. 

J.  —  «Ah,  tu  te  sauveras?  B(i)en,  on  aura  l'oeil 
sur  toi,  (6)  mon  gars,  et  la  nuit  .  .  .  tiens,  tu  vois 
bien  cette  cage  de  fer?» 

P.   [trouble).  —  Une  cage? 
25        J.   —  «J'y    enfermais   mon    lion    qui    est    mort, 
comme   mon   clown  —  tous  mes  animaux   meurent 


—     71     — 

cette  annee  —  B(i)en,  c'est  toi  que  j'y  mettrai  toutes 
les  nuits.  En  attendant,  tu  vas  commencer  les 
exercices,  (10)  et  d'abord  tu  vas  me  faire  la  culbute.» 

P,  —  La  culbute! 

/.  —  Et  lä-dessus,   il  vous  le  flanque  par  terre,  5 
ä  quatre  pattes,  et  d'un  coup  de  pied,  il  lui  fait  faire 
une  culbute,  puis  deux,  puis  trois. 

(15)  P.  —  Ah! 

J.   —  Mais   comme    il    sapercoit  que  les  longs 
cheveux  du  petit  Jacques  fe  genent,  il  les  lui  coupe,  10 
en  lui  en  arrachant  meme  une  poignee. 

P.  —  Assez,  Jean! 

/.  —  Pendant  ce  temps-lä,  le   pere  et  la   mere 
du  petit  Jacques  sont  revenus  (20)  ä  la  maison,  et 
tu  penses,  s'ils  sont  desoles  de  ne  pas   retrouver  le  15 
pauvre  petit. 

P.  [vivement]  —  Mais  tais-toi  donc! 

/.  —  Qu'est-ce  qu'il  y  a? 

P.  —  Tu  ne  vois  donc  pas  que  l'histoire  que  tu 
me  racontes  lä  (25),  c'est  la  notre?  que  ce  brigand2o 
de  saltimbanque ,  c'est  moi,  c'est  toi?  que  le  petit 
Jacques,  c'est  les  pauvies  petites  fauvettes  [74]  que 
nous  vouKons  voler  ä  leurs  parents  pour  les  attacher 
par  les  pattes,  leur  arracher  les  plumes,  les  forcer 
ä  faire  la  culbute  et  les  mettre  en  cage?  25 

J.  —  C'est  vrai;  je  n'y  avais  pas  pense! 


72 


(5)  P.  —  Jean,  je  n'ai  plus  envie  d'aller  les 
denicher. 

/.  —  Moi  non  plus. 

P.  —  Nous  ferions  peut-etre  mieux  de  retourner 
sä  l'ecole. 

J.  —  D'autant  plus  que  je  n'ai  vraiment  plus 
mal  au  venire. 

P.  —  Et  qu'en  travaillant  bien,  nous  gagnerons, 
peut-etre,  (10)  ä  la  distribution  des  prix,  un  beau 
lolivre,  comme  celui  de  ton  freie. 

/.  —  Allons  d  l'ecole,  mon  Pierre. 

P.  Bras  dessus,  bras  dessous,  petit  Jean. 

[Ils  sortent  en  courant.) 


Zweiter  teil: 

Kommentar  zu  den  lauttexten. 


Allgemeines  zur  lautschrift  des  Elementarbuchs. 

Um  sich  mit  der  von  uns  gebrauchten  lautschrift 
bekannt  zu  machen,  genügen  ein  paar  stunden.  Die 
verwendeten  zeichen  sind  meist  die  des  römischen 
alphabets ;  die  wenigen  unbekannten  sind  leicht  zu  5 
erlernen.  Eine  beschreibung  der  lautwerte  findet 
sich  gramm.  §§  15fF. ;  tabellen  der  lautzeichen,  s.  15, 
85,  89,  173.  Die  orthographischen  entsprechungen 
ergeben  sich  bereits  aus  einem  vergleich  von  El.-B. 
nr.  13  mit  13^'%  ein  ungleich  ausgiebigeres  hilfs- 10 
mittel  bieten  in  dieser  hinsieht  natürlich  die  recht- 
schrifttexte.  Gleichwohl  sind  bereits  zahlreiche 
wünsche  an  uns  ergangen,  man  möge  zur  ersteti 
orientirung  eine  liste  der  verwendeten  phonetischen 
zeichen,  nebst  je  einem  den  texten  entnommenen  15 
rechtschriftlichen  äquivalent  beifügen,  was  nach- 
stehend geschieht: 


20 


p 

joas 

k 

qudtXxe 

N 

sei^weur 

b 

Z>as 

g 

^ai 

1 

/ä 

t 

^as 

m 

mon 

r 

rarae 

d 

f/ent 

n 

won 

^ 

\u\ 

—     76 


w 

voix 

u 

lowp 

0 

few 

f 

/ille 

o 

chose 

y 

e<ne 

V 

z)ie 

D 

coq 

a 

une  lefon 

s 

50t 

a 

lä-bas 

0 

tow 

z 

maison 

a 

li-bas 

a 

iani 

/ 

clfaX 

£ 

chme 

£ 

\in 

3 

yambe 

e 

cie 

de 

un 

j 

\eiller 

i 

f^n^ 

h 

Äaut 

oe 

se^^l 

10  Länge  wird  bezeichnet  durch  (:)  nach  vokal 
oder  konsonant;  z.  b.  k(e:r^  coeur;  "3;s/W€,  jamais; 
nach  druck  durch  (')  vor  dem  lautzeichen ,  mit 
welchem  die  betonte  silbe  beginnt;  z.  b.  me:'z5, 
maison.     Stimmtonhöhe  bezw.  -Wechsel   bleibt  un- 

15  bezeichnet.    Vgl.  gramm.  §§  8  fF. 

Eiiizell)emerkungeii  zu  den  lauttexten. 

1,  4)  pypit;  besser  -pid,  weil  t  vor  d  =  dd  (an- 
gleichung).  ha!je-t;  t  =  da,  angleichung  vor  stimm- 
losen (hier  p),  wie  später  in  den  texten  hunderte 
20  von  malen.  Der  anfänger  wolle  diese  assimilirten 
formen  genau  beachten  und  jede  einzelne  zu  er- 
klären versuchen.     Vgl.  grammatik  §  47. 

9)  ij-3^;  e  vorkonsonantische  form  für  theoretisches 
il;   sprechfranzösisch  ganz   allgemein,      10)   sy-l  für 


—     77     — 

syr-l  t-,  zur  Vermeidung  von  konsonantenhäufung. 
Vgl.  fussnote  2  und  gramm.  §  36.  —  a^t^h  ch; 
besser  a.vEg  dd.  Wo  immei  auslautender  stimmloser 
mit  anlautendem  stimmhaften  verschlusslaut  zu- 
sammentrifft, tritt  angleichung  ein.  Dieselbe  ist 5 
in  den  texten  regelmässig  durchgeführt,  nur  zu- 
weilen übersehen  worden,  wie  hier.  In  all  solchen 
fällen  wolle  man  selbst  bessern.  15)  ekut;  vgl. 
vorige  bemerkung. 

2,  2)  s-£  p«,  :^-epa;  äusserst  häufige  auslassungio 
der  Verneinungspartikel  ?i{d).     5)   h-e:  sa-\  gegen  die 
regel    [gramm.   IS^),    auslautender   vokal   (weil   be- 
tont)   lang.      Infolge   des    ungewöhnhchen    nach- 
drucks  und  der  Stimmhebung  wird  länger  auf  dem 
vokal,   als  dem  silbenträger,  verweilt.    Weitere  bei-  la 
spiele  später  noch  oft.    Man  suche  selbst!    Vgl.  z.  b. 
gleich  7)  s-£  'tre:  bj'e.    6)   wi-msje;  msje  für  m^sjo, 
weil  m-  sich  an  ivi  anlehnt.     8)  'Ice;    der  schwache 
vokal  9  wird  betont   zu  oe.     Gramtn.   31   a.  e.  — 
fe  =/£,    schwesterformen.      11)   Vgl.    'ml:tn&   mit2u 
oben  7)  met'nä;  dazu  bem.  ä,  5.     17)    vji   ^(=  ch] 
*'soeben^     S.  glossar.  —  msj'e ;  vgl.  6)  — ßni  *^aus\ 
20)   Vgl.   hier   mosj'o   mit  6)  u.    17).     Warum  hier 
nicht  auch  msjet     (S.  bem.   1,  10).  — 

^  Bei  Zitaten  aus  der  grammatik   sind    immer  die  §§ 
gemeint. 


—   78':  — 

3,  4)  Nicht  d-la,  tsr!  Warum  nicht?  —  m-ävs 
für  ve  =  futur;  sehr  kolloquial.  Gramm.  148  u. 
154  a.  e.  —  esplike  f.  eks.  Vgl.  zu  1,  10.  6)  e  n 
vu  rgä.r'de;  die  offizielle  grammatik  würde  erwarten 

5 lassen:  "^et  que  vous  ^egardiez^  7)  uj,  nicht  u  l-j, 
das  als  gesprächsfranzösisch  veraltet  ist.  8)  Be- 
merke die  länge  in  VE:re,  9)  in  di:zj,  13)  opo:ze! 
\h)  kä  .  .  .  e  kd  (für  kä),  bekannte  grammatische  er- 
scheinung.  1 7)  kj,  vorvokalige  nbf.  für  (unbetontes)  ki. 

10  Vgl.  4,  7  w  =  u.  —  Für  äfa^  besser  -fä^z,  weil  vor 
anlautendem  d,  das  immer  stimmhaft  gebildet 
wird,    notwendig   stimmtonangleichung    [s-d  =  z-d) 

.     eintritt. 

4,  7)  w   wo'  =  u.    Vgl.  zu  3,  17.    9)  o{:]t  nbf. 
15  z.  o:tr{9).  —  Warum  hier  d-la  U:r,  oben  o,  4  aber 

dd  la.  te:7'?  [Gramm.  34  ff.)  —  11  u.  12)  vZ-s 
kufe,  *^s.chlafen,  zu  bett  gehen';  vu-vu-l've  *^ihr  steht 
auf  (in  der  früb),  während  oben  5)  i-s  kuf  =  "^sie 
(d.    sonne)    geht    unter',    1)    sd    h:v  =  'geht    auf. 

20 15)  yS.'Ä  verkürzte  nbf.  iüx  fä:hr{d).  Warum  ver- 
kürzte form  gebraucht?  Vgl.  damit  gleich  nachher 
fähr  a.  Warum  der  qviantitätswechsel  [ä:  —  ä)?  — 
Akzentfrage!  17)  Bem.  den  Vokalwechsel  der  'ge- 
bundenen'   männl.     form :    prdmje ,    aber   pramjer-. 

25 18)  y  vorvokalische  nbf.  f.  i.  Vgl.  zu  4,  7  u. 
3,  17. 


—    79    — 

5,  1)  f  pe;  f  assimilirte  form  vor  stimmlosen, 
=  5(e).  8  u.  9)  Bern,  die  akzentverschiebung  in 
'hy.ro  —  hy.'ro.  Weshalb  wohl  dieser  Wechsel'?  Vgl. 
auch  10)  'bo:ku!  13  Wohlgemerkt:  'portd'phjm,  wo 
man  in  deutschen  landen  gax  zu  leicht  geneigt  ist,  5 
portplym  auszusprechen.  Studire  nochmals  sorgfältig 
u.  präge  dir  ein  gramm.  39.  —  13  u.  1-1)  Warum 
ü:krd  'mca,:r,  nicht  ä:kr,  wie  oben  9)  kötro-l  'my:r, 
nicht  kotr?  S,  gramm.  39,  16)  Aber  hier  ä:kr. 
Warum?  18)  kä  3-e  ß'ni-t  trwvaje  Svenn  ich  mit  10 
arbeiten  fertig  bin^  20)  pur  ä'pe:fe-l  '•yiir  .  .  .  \tm 
zu  verhindern,  dass  das  tageslicht  .  .  .^. 

U,  6 — 8)  'ptt:krEt,  'mä.rgrit ,  'kuku,  'primve:r  — 
gegen  die  französische  akzentregel  hier  der  nach- 
druck  auf  der  ersten  silbe,  weil  die  begriife  neu  15 
eintreten  und  hervorgehoben  werden  sollen.  11)  Vgl. 
die  beiden  lautlich  interessanten  formen  o:trd  u. 
(anm.  2)  ot.  13)  Zwei  formen:  a^rhrd  fr.  und 
die  hier  gegebene ,  wofür  aber  genauer  a^ip  fr.  zu 
stehen  hat.  17)  resta  phj ;  gramm.  39.  18)  Bern.  20 
gro-.si  wegen  nachdruck  u.  dauer!  —  'fmi  par  = 
''schliesslich\  21 — 22)  s-e  'dje  ki  nu  'don  .  .  .  'Gott 
schenkt  uns'  .  .  .    oder  auch:  "^Gott  ist  es,  der"  .  .  .). 

7,  5.    Bem.  wieder  'tu:,  auslautender  vokal  lang, 
weil  starktonig.     7)  i  vj;  eine  eigentümlichkeit  des  25 
gespr.  französ.  ist  die  häufig  gebrauchte  Wiederholung 


—     80     — 

des  Subjekts  durch  ein  persönliches  fiirwort.  In  den 
texten  lässt  sich  diese  sprechart  überaus  zahlreich 
nachweisen.  9)  ter,  nicht  Ice-.r^  weil  unbetont.  — 
Warum  pdtit,  nicht  ptit?  10)  z  =  s{9);  angleichung 
5  vor  stimmhaftem  Schleifer.  Gramm.  47.  16)  'trs: 
hje,  zu  Ä,  51  17)  pa^ta-'tr^  '^plum(p)s'!  (da  liegt  er). 
19)  t-ä^prädra, ;  t  =  "^du^,  eine  in  freier,  gemütlicher 
rede  vielgebrauchte  verkürzte  form  f.  ty.  20)  si  ty 
i  'viä-  d-o:si  hö  'kce:r  Svenn  du  so  beherzt  daran  (ins 

10 zeug)  gehst'.     (Oben  18:  d-hj  koß:r  'herzlich^) 

o,  5)  f^.t;  besser,  weil  lautlich  genauer  fE:d. 
Warum?  5  u.  6)  ot-i  'l-t:r  .  .  .  pa-.s  Vie  fröhlich 
alle  kinder  aussehen!  Nun  ja,  sie  denken  [eben] 
{oder:  sie  denken  nämlich)'.     7)  vij  a!vwa,:r  "^kriegen 

15  (bekommen)  sollen  (werden)'.  8)  hö  tä  "^schöne  zeit'. 
10)  Bem.  £  (sing.)  böza-'mi  eigentl.  plur.,  aber  hier 
als  sing,  gebraucht:  "^gutfreund'.  11)  plys  starke 
form  z.  schwach  /)/y.  12)  sk  =  ssk{9),  einfache  ein- 
leitung    bezw.    Umschreibung    der    frage.      'Warum 

20  feiert  man  .  .  .'?  15)  Genauer:  'bje:  hjl.  'ZI)  grcct; 
kurz  a,  weil  unbetont,  t  angleichung  vor  p. 

9,  3)  Zwei  formen:  dj  u.  d\j[:)k,  *^also,  daher'. 
Warum  hier  die  vollere  form?  Warum  lang?  4)  tu:s 
'alle';  starke  form  zu  tu  (le'z-om).     5)  pof  Wm'  = 

^hpo:vr{d);  y,  weil  angleichung  vor  p,  o  obschon  be- 
tont   doch    nicht    lang,    weil    vor    stimmloser 


—    81     — 

konsonanz,  vor  welcher  mundvokale  gewöhn- 
lich nicht  lang  erscheinen.  7)  Genauer  sed  bei; 
ebenso  stcEd.  8)  ^  =  k[d) ;  angleichung  vor  stimm- 
haftem Schleifer  (5).  10)  Lautrichtiger:  pa:g  vert, 
pci-.g  hlaf.  14)  5aw£  'jemals'.  15)  iiod  f.  not.  18)  5 
also  f977il  hier,  nicht  /);«6,  wie  sonst  gewöhnlich. 
Weshalb?     [Gramm.  39.) 

10,  2)  mdtr9,  nicht  mj:tr.  Grund?  —  sord  f. 
sort.  4)  turd9fors ;  gramm.  39.  7)  'cctre!  8)  'di: 
safim,  'de:  sie.  Betont,  vokal  lang.  9)  £5^;-  Vgl.  10 
zu  O,  4  [espl-)  XL  1,  10.  9  u.  S.)  pa  ce,  nicht  ^a;^  ce. 
Vgl.  das  ganze  kapitel  'bindung',  gramm.  32  ff.  All- 
gemein sei  nur  bemerkt,  dass  in  freier,  auch  gebil- 
deter, französischer  rede  beträchtlich  Aveniger  'ge- 
bunden' wird,  als  in  unserem  schulfranzösisch.  Die  15 
häufigen  bindungen  machen  auf  das  ohr  des  fran- 
zosen  den  eindruck  des  pedantischen,  geschraubten, 
steifen.     16)  st-animaJ,  echt  kolloquial. 

11,  3)  mä^tl-t  prl'iü  =  matt  dd ;  angleichung. 
—  Infolge  der  voraufgegangenen  bemerkungen  wird  20 
nun  vorausgesetzt,  dass  sich  der  anfäuger  mit  den 
weiter  vorkommenden  —  sehr  zahlreichen  —  an- 
gleichungen  abzufinden  vermag;  auch  mit  solchen 
fällen,  wo  es  übersehen  wurde,  die  assimilation  laut- 
schriftlich zum  ausdruck  zu  bringen,  wie  z.  b.  gleich  25 
unten  11,  20:  d-tt  h'j,  für  d-ed.    Es  werden  daher 

Beyer,  Ergänznngsheft.  6 


—     82     — 

nur  noch  solche  erwähnt  werden,  die  ein  besonderes 
lautliches  Interesse  oder  besondere  Schwierigkeiten 
bieten.  6)  tuta'ku  .  .  .  s-a^'r^t  "^da  plötzlich  bleibt  er 
stehen\  9)  püt-wa'zo^  vgl.  'bindung',  grumm.  32  iF. 
5 15)  Versuche  zu  erklären  'dusma^  'bjl:  clus'ma  (ak- 
zent  u.  quantität).  18)  'hjln-m'ro-.z;  vgl.  gramm. 
33,  g.    20)  J-n-  'rjl  =  theoretischem  il  n-i  a  rj's. 

1/w,  6)   0  stjd  dy  "^südlich  vom\     7)   do:Jc  druckf. 
f.  do:k.     Warum  wohl  hier  die  vollere  form  [do:k)^ 

10  obschon  vor  konsonanz  stehend?  —  i  fo  s/e,   nicht 

fot  ale;  vgl.  bem.  z.   10,  9  fbindung'  betr.).    8)  m- 

a-k-a  *^braucht   man   nur   zu'.      10)    avE-apri;   man 

Avürde    avEt-apri   erwarten.      Vgl.    bem.    z.    10,  9. 

11)  de  'ka:r  'ein  viertel';  aber  kar'dmir,  weil  kar  an 

15 unbetonter  stelle,  deshalb  an  dauer  verlierend. 
13)  mi  pa:se  *^ihr  könnt  euch  denken';  im  gespr. 
frz.  oft  in  diesem  sinne  gebraucht.  18)  Bemerke: 
il  pik,  aber  b-71  pik  'pa.  19)  Muss  heissen  espez 
dd  .  .,  wie  70,  21   ta:z  do. 

20  lo,  5)  'syrtu,  akzentverschiebung,  daher  hervor- 
hebung  des  begrifFes!  Der  vater  warnt  mit  dem 
finget.  6  u.  7)  «w  'wipa'pa  .  .  .  da^ey),  frei:  ja  doch, 
papa,  ich  weiss  schon;  so  dumm  bin  ich  nicht'  oder: 
"^ich   werde  mich   hüten';    *^ fällt  mir   nicht  ein'  [die 

25bienen  zu  necken].  Nämlich:  j'-a  pa-d  da:'^e  \kd-f 
ta'kin    se   be:i   'lä]!      11)    Nach    den    schulmässigen 


—    83     — 

begriffen  von  "^bindung'  würde  man  entschieden  er- 
warten sot-a  kole.-r !  11 — 12)  b  via.  .  .  .  syr  3?//, 
e  .  .  .  "^da  kommen  sie  nun  aus  dem  stocke  hervor- 
gesummt, werfen  sich  auf  Jul.  und'  ...  13)  ii-s 
fu're  'wohin  er  sich  flüchten  (verstecken)  soll'.  5 
15)  u:v  'öffnet',  verk.  nbf.  f.  u:vr[d].  17)  rest9  de'o.-r! 
Gramm.  39. 

14,  5)  kj  =  ki;  vgl.  bem.  z.  o,  17.  Warum 
unten  10)  u.  11)  nicht  auch.^y.^  (Prüfe  das  auf  kj\ 
ki  folgende  wort!]  8)  yn  pdtit,  in  rascher,  natür- 10 
licher  Sprechweise  dafür  auch  Um  tit.  S.  dazu 
gramm.  48,  11)  'Die  äffen  sind  nämlich  .  .  .' 
15)  k-i  hii  'di  (f.  li[i  dit-i),  eine  von  den  puristen  u. 
Zunftgrammatikern  verpönte,  in  natürlicher  Sprech- 
weise aber  überaus  häufig  gebrauchte  wendung.  15 
17,  18)  'Nun?  .  .  .  dein  korb  ist  ja  [me]  halb  leer!' 
18)  skd  verkürzt  f.  eskd. 

15,  13)  h  absichtlich  kursio.  Grund:  s.  gramm.  22. 
14)  Bemerke  die  form  htrd  [gegen  oben  7)   htr  u. 
8)  ht]  und  erkläre  sie !     19)  sra  'wird  .  .  .  dauern'.  20 
—  hjl  'sehr'. 

lu,  8)  asicä.  'setzt',  nbf.  asje.  10;  lo  mje  'am 
meisten'.  13,  14)  aJm.r  a-shva  .  .  .  'kommt  herbei 
(gehüpft)  und  schüttelt'  ...  14  u.  20)  lo.-gz  or6:j, 
grcf.dz  orf.:j ;  hier  notwendig  'bindung'.  S.^ramw.  33, b.  25 

6* 


—    84    — 

15)  a^'h:r  .  .  .  par'ti  "^nun  geht  eine  grosse  geschichte 
los'  ("^beginnt  ein  grosses  vergnügen'). 

17,  8)    "'oyst,'  überstark    betont,    =    deutschem 
starkbetontem   wort    f gerade  auf  die  nasenspitze'). 

5  10)  Id  via-  ki-r'üje  "^da  kommt  er  wieder\  13)  'ple:'zi:r; 
beachte  den  doppelten  nachdruck:  der  begriff  wird 
deutlich  hervorgehoben  f s  ist  ein  wahres  ver- 
gnügen .  .  .;  's  ist  wirklich  eine  freu  de  .  .  / 
14)  Wegen  sj  osi  (f.  s5t  osi)  s.  gramm.  33,  j.  Vgl. 
10 auch  15)  ^  ase.  23)  l-a  atä'dy  *^ihn  hürte\  Für 
das  dem  gespr.  nordfranzös.  so  gut  wie  unbekannte 
*^passe  defini'  (histor.  perfekt;  gramm.  152]  steht  ge- 
wöhnlich das  perfekt,  zuweilen  auch  das  imperfekt. 

18,  1,  2)  Frei:  Vie  geht's,  lieber  freund?  Recht 
15  lange   nicht  (mehr)    gesehen'!     4)  /  t-a  'pri  'bitte'. 

7)  a  mö  'pE-.r  '^meinen  vater'!  8,  9)  e  k-i  .  .  . 
mä:'5e  'und  dass,  wenn  er  kaum  einen  gesehen  hat, 
er  ihn  auch  schon  (auf)fressen  will'.  10)  ba  'ba! 
'a:fa  'ach  was,  kinderei!  (lächerlich!)'    11)  Bemerke 

20  das  idiomatische  do  in  mo-d  vre  ('kein  wort  wahr  etc.') 
14)  a.prc(:t  =  apra:d{r).  16)  Man  beachte:  in  rech t- 
schreibung,  elision:  's'il';  in  der  lautsprache,  grad 
umgekehrt:  si  i!  —  kekjo-.z  oder  kük9'fo:z,  nicht 
aber  unser  schulmässiges  (u.  missbräuchliches)  kelkfo.z. 

25  20)  e?  'wie'?!  ('was  sagst  du'?!)  22)  purkwa  sa? 
'Warum  denn'? 


—    85    — 

19,  4)  ms:tr9-r'na^:r  'meister  Reinecke*.  11)  vtvala 
drückt  oft,  wie  hier,  den  begriff  des  plötzlich  ein- 
tretenden, unvorhergesehenen  aus  fda  hören  sie 
[plötzlich]'  .  .  .).  15)  das  weibl.  adj.  z.  grä  sonst 
gra-.d;  hier  aber  kurz,  weil  unbetont  (vgl.  hra^v  'om,5 
om  'bra:v),  und  t,  weil  angleichung.  —  Wegen  sy-lfe 
s.  zu  1,  10.  16)  5-m-aoE  'ich  werde,  will*  (vgl. 
gramm.  154).  17)  Bern,  die  verkürzte  form  povz 
f.  po.vrdz.  18)  pol'trö  "^furchtsam*,  "hasenfuss*  = 
(21)  poe're.  31)  Wegen  des  vokalschwundes  in  lo 
ttafe  oder  t:äfe  'ganz*,  'gänzlich*  =  tutaft  vgl. 
gramm.  45.  Der  seh  wund  wird  dadurch  erleichtert, 
dass  t  sich  an  vorhergehenden  vokal  anlehnen 
kann. 

äO,  1,  6,  12)  Vgl.  und  versuche  zu  erklären  die  i5 
interessanten  drei  formen  uf^  u:v^  u-.vvd  'öffnet*.    Die 
bisherigen  bemerkungen  geben   dem  anfänger  dazu 
die  mittel  an  die  hand.     4)  pa  mica'Jl  'unmöglich*, 
'nicht   möglich*.      6)    Beachte    die    akzentuirung    'de 
'gro:s  'be:t  'mca:r!     Alle  vier   begriffe   werden   her- 20 
vorgehoben;  die  kinder  waren  erstaunt  und  in  furcht 
versetzt.     11)    w  gra  ku'to  .   .   .  %nit  einem  grossen 
m.*  .  .  .    13)  Vgl.  vod  mit  20)  vot.    16)  dJ  ist.    Man 
sollte  dj{:)k  erwarten  (vgl.  oben  «7,  3) ;  doch  schwankt 
der  vorvokalige  gebrauch  von  dj':)/c.    15)  u.  17)  (>/e rib 
20)  tg:'re  (fut.  z.  ty,  tt/e  'töten';.    Wegen  des  wechseis 


86 


von  y  zu  ?/  vgl.   gramm.   125.     22)   pa-r  d-o    etc. 
"^blicht  in  helles  lachen  aus'. 

21,   1)  pBskd   f.  parskd,    um    die   häufung    von 
konsonanz   zu  vermeiden   —   ein  ausgeprägter   zug 

öder  frz.  Umgangssprache.  3)  motrs're^  nicht  die 
unmittelbare  zukunft  [m-a)vE  vu  mö:'tre,  weil  eben 
noch  nicht  unmittelbar  bevorstehend  (vgl.  '^äh/if'). 
9,  10)  djt  .  .  .  vwaja-:^  frei:  'dessen  wanderflüge 
man   zu   verwerten   gelernt    hat'.      11)    Nicht   -mat 

ioafaj'e!  Vgl.  grmnm.  33,  g,  anm.  1.  13)  si  i;  s.  z. 
18,  16.  —  Beachte  'trE:  trs!  16)  le:se  druckf.  f. 
h.ss.     17)  s-ki  "^was'. 

ä2,   2)  pa:'ri;   die  in  Deutschland  gebräuch- 
liche ausspräche  dürfte  />f?'n  (also  kurz)  sein.  5)  avsk 

is'^bei'.  8)  do  *^auf'.  15)  o'd  *^daher  .  .  auch'.  —  i-n 
pa.-SE  'er  verlebte,  verbrachte,  brachte  .  .  .  zu'.  16)  sa 
""ohne  dass  er'.  18)  ty  va-a'le  .  .  .  ""du  gehst  jetzt 
gleich'  ...  —  nuz  af'te  "^und  kaufst  uns'.  19,  20) 
Beachte   Im-lcß-l.    Warum?     21)  frei:  'sei  nur  un- 

20  besorgt,  m.,  will  schon  (va!^)  aufpassen  (acht  geben)'. 
Äo,   1)  719  'pa  'nicht',  vor  mfin.  gewöhnlich  zu- 
sammenstehend.    3)  vata  a   la  me:'zj  '^geh.  heim. 
7)   'noef  scherzhaft   u.  kolloquial  f.  nu'vo.     10)  'Na, 
das  Schwein  ist  doch  gut,  was?'    11)  lo ;  gramm.  37. 

25  12)  Die  frage  drückt  erstaunen  aus;  daher  mit  Esh{o) 
eingeleitet.      13)   komZi   ari-.ve?    'Wie  so  denn'?!'  — 


—     87     — 

Eigenartig  ist  hier  die  stimmbewegung  im  französ. : 
homä  wird  mit  hohem,  ari-.'oe  mit  tiefem  ton 
gesprochen.  Das  Intervall  ist  ziemlich  beträchtlich. 
14'  Beachte  rm:-'^;  vokal  lang,  weil  von  stimm- 
haftem Schleifer  gefolgt.  16)  h-ioi,  wo  für  uns  kx> 
überflüssig.  17)  alö  'ho  etwa  =  unserem:  "^nun  ja, 
da  hat  man's!^  21)  Beachte  die  interessante  form 
kE(j.  23)  fer;  sonst  fn-.r,  aber  hier  kurz,  weil  an 
unbetonter  stelle.  Vgl.  <w4,  4  'j't:r  a^va'se!  —  fsr 
'hili:r  'kochen'.  '  lo 

24,  1)  f/^,  lautl.  von  der  präpos.  (dem  art.)  dy 
nur  durch  die  betonung  verschieden.  3)  pa/r  'an\ 
6)  t  'plyzaply  'fo:r  'immer  stärker\  7)  Frei:  'das  ist 
ihm  nun  recht  fatal'.  14)  ty  .  .  .  'd-o:tr  'du  machst's 
doch  immer  so!'  15)  dErJE:r  'auf.  18)  oe  pe  a'prEVo 
'kurz  darauf,  'dann'.     22)   s-kd  'was'. 

25,  1)  Ändere  s  in  z;  warum?  2)  don^  hier: 
'schien'.  8)  matr  'aussetzen'.  9)  Jeit  rafre:fi:r  'an- 
frischen'. 10)  0  'ho-d  Ja.  'ko:t  'oben  auf  der  höhe'.  — 
Uo:t  sf.  hügel,  anhöhe,  (bergjhang.  Die  aufnähme  20 
des  Wortes  ins  glossar  ist  übersehen  worden.  18) 
Ändere  sak  in  sag;  vgl.  24.  21)  'Hm  .  .  .  ich 
muss  (werde  wohl)  eine  d.  gemacht  haben!' 

(wi),   5)  i  n-ace  .  .  .  ply7n  'hatte  er  ebensowenig 
salz    als   federn    (weder    s.   noch    f.)'.    —   pur   lo   kwi:, 
'diesmal'.      Sinn:    'da    verlor    aber    (endlich)    seine 


mutter'  ...  9)  Etwa:  Vie  du  mir,  so  ich  dir^; 
(Vurst  'rüber,  wurst  'nübei').  13)  pa^^'  ma!nj(,:r  dd 
plezatri  'scherzweise'.  16)  Leider  geht  das  hübsche 
Wortspiel  durch  die  Übersetzung  verloren!  Auch 
5 unten  21).  Man  kann  hier  zur  not  noch  sagen: 
*^nun,  der  Spiegel  ist  nicht  so  ungeschliffen'. 
17)  mcesje  oder  mdsjo,  nicht  aber  iiusje,  wie  bei  uns 
gewöhnlich  ausgesprochen. 

27,  6,  7)  Beachte  'gro:  u.  gro.    Was  ist  darüber 
10  zu  bemerken,  wenn   man   sich    auf  den   Standpunkt 

der  beiden  sprechenden  stellt?  14)  mö  ho  "^mein 
lieber'.  Vgl.  l  hö  dje  'der  liebe  Gott'.  15)  In 
Deutschland  ist  bekanntlich  nur  die  schulaussprache 
niva,  gebräuchlich.  19)  a^  i  hje  refle:fi:r  Venn  ich 
ismir's  recht  überlege'.  22)  a;  druckf.  f.  s.  23)  p'Udr; 
vgl.  glossar. 

28,  1)  la  rwJE:r  j)a:se^  absol.  partizipialsatz:  *^als 
(nachdem)  der  fluss  überschritten  war'.  3)  apre  'tu 
etwa^  =  unserem:   "^ach,    nu(n)  ja'.     6)   Korrigire  in 

i\imwa-f.  7)  Beachte  U'rip  aus  tsribl,  tsrib  [gramm.  35) 
und  angleichung.  16)  ni  hier:  '^oder',  Aveil  ein  nega- 
tiver begriff  [sä]  voraufgeht.  17)  'gra:'ti:s.  Bemerke 
die  doppelte  betonung.  Der  marktschreier  will  sagen: 
'und  noch  obendrein  umsonst'  (kostenlos).    20)  dd 

25 'zu'.  —  m-i  atre:n  'bringt  mich,  bestimmt  mich  dazu . 
20,  21)  avEk  .  .  .  vivasi  'mit  dem  wunderbaren  pulver 


—     So- 
da';   der    Schwindler    hält's   dem   publikum   vor    die 
nase.     31)  "^(da  gibts)   kein  zahnweh  mehr';    f.  j-a 
ply,  theoretisch:  il  n-i  a.  ply. 

29,  3)  5-/s  'don  '^ich  (ver)schenk  es'.  —  ä  un- 
übersetzt.  5)  Ändere /g^  in /«c?.  Grund?  9)  tropeh 
'hintergangen'.  10)  Beachte  f'te.  15)  *^Mit  dem 
köpfe  zuerst'.  16,  17)  atüsjj  a  ijn  fo:z  auf  eins 
aufgepasst!'  feins  ist  zu  beachten').  17)  Warum 
meir  .  .  .  inst?  18)  Beachte  die  hübsche  angleich- 
ung  'zgj-.d  aus  s{d)gj:d;  rechtschreibung:  '^seconde(s)'.  lo 
19)  ^-cuz  .  .  .  li'Je!  frei:  "^das  kann  ich  euch  schrift- 
lich geben'. 

oO,  7)  pce:f  =  pce:v  z.  puv.  8)  kekftva ;  was 
oben  lo,  16  bei  kekfo.z  bemerkt  wurde,  gilt  auch 
hier.  10)  3/e,  nicht  etwa  39/e  oder  gar  ^ele,  wie  15 
man  bei  uns  nicht  selten  aussprechen  hört.  12)  hü:d 
"^schwärm'.  14)  du  "^auf.  15)  da  'in,  aus'.  16)  «7- 
an-e  vny  ho:ku  'sind  (deren,  ihrer)  viele  gekommen'. 
22)  vj  vo'le,  einfach:  'stehlen  (weg)'.  —  leer;  die 
tiere  des  •^arde  de  pla:t  sind  natürlich  gemeint.        -m 

31,  1)  Genauer  avE  'frs:  ft.  4,  5)  Offenbar  ist 
die  unter  dem  namen  'hühnerschwänze'  bekannte 
taubenart  gemeint,  die  infolge  ihres  schweren  fluges 
allerdings  den  raubvögeln  leicht  zum  opfer  fällt. 
5,  13  u.  17)  vwaj,  sivaj;  unsere  gewöhnl.  schulaus-25 
spräche  cwa,   sica.    Vgl.  zu  ä7,  15.     7)  da  'hU  leer 


—    90    — 

mtes  "^eiligst,  schleunigst'.  —  a.  "^mit'.  8)  Beachte 
a,rhr9.  16,  17)  'bjen-avä  .  .  .  por'te  "^lange  bevor  man 
auf  schussweite  herangekommen  ist'.  18)  7'esfe  *^noch 
da  waren'.     20)  a^  s-kd  'dabei,  dass'. 

5  oä,  3)  bata:j\ä.m-pie.  5)  a  tur  cid  Vo.-/ Vechsel- 
weise,  abwechselnd'.  8)  tut'mem  [do'ma^f]  hier  etwa 
=  unserem  "^(eigentlich)  doch  (recht)  schade'.  11,  12) 
e  le  ptiz-  .  .  .  ho7nsa  "^und  die  kleinen  vögel  haben 
ohnehin  (oder  "^so';  koms'al]  schon  [vollauf]  feinde 
10  genug'.  —  14)  "^Der  verlorene  söhn'.  Vgl.  das  bibel- 
kapitel.  17)  rvjl  "^zukommt'.  20)  Bemerke:  s-iii- 
änalel  Buchsprachc:  's'en  est  alle'.  22)  a  y  depäise^ 
für  schulmässiges  a  d.  So  oft  im  sprechfranzösisch.  — 
ü  sächlich,  unübersetzt. 

15  oo,  6)  'Als  er  nun  in  sich  gegangen  war'. 
12)  ^  =  d[9).  21)  mt.'te  la  'lyi  legt  es  ihm  an'. 
Das  zweite  7nete  entsprechend  anders  zu  geben. 

34,  5)  Vgl.  das  betr.  bibelkapitel.  6)  avceg; 
vgl.    diese   form   mit   9)    avcegl  u.   «7,  20)    avmgh. 

20  9)  pur  Ä-(a)  'dass';  kann  auch  mit  'weil',  'da  ja'  ge- 
geben werden.  11)  pur  hd  'damit'.  11)  u.  13)  zweimal 
(S:vr9.  Warum  diese  form?  Vgl.  damit  unten  anm.  3 
cß.vl  17)  Also  apr^  avicar,  nicht  aprez-.  Vgl.  die 
'bindungs'paragraphen   der  gramm.    (32  ff.)    und  die 

25  früheren  bemerkungen  über  bindung.     19)  'va-t  la've 


—     91     — 

"^geh  und  wasche  dich'.     20    hast  '^brunnen\  —  sa 
ce  di:r  ""das  heisst'. 

35,  2)  i  für  uns  überflüssig.    4)  i-s  sZ  .  .  .    Vgl. 
zu  7,  7.    4,  5)  Erstaunte  frage;  daher  mit  esks  ein- 
geleitet.   5)  *^der  da  sass  und  bettelte?'  8)  esJc9.    S.  zu  5 
4,  5).     14)  ?6-  =  u.     Gramm.  37.     22)  Beachte  die 
interessante  form  kegzä.  23)  respektQ !  Erkläre  selbst. 

oh,  4)  dd-s  k  f  dar  über,)  dass'.    S)   j  y  kolloquial 
f.    5.       14)    nu    n-a    savj    'rjl    ""wissen    wir    nicht'. 
Idiomat.  ausdruck.     Anderes  beispiel:  —  'u-ska  mj  io 
fa'po?  —  5  n-c    se    'rjl    (Veiss    nicht').      16)    il-a 
'd-l-a:^  *^er  ist  alt  genug'. 

37,  3)  'Weiss  ich  nicht'.  Vgl.  zu  36,  14. 
4)  s-E-g  .  .  .  e-k;  g  =  k.  Erkläre  erst  die  formen; 
dann  vgl.  gramm.  47.  11)  Andere  di'sip  in  -'üh\h 
und  vgl.  diese  form  mit  9)  u.  10)  di'sipl.  13)  d-u  i; 
man  kann  auch  in  d-ic  i  ändern,  Gramm.  37.  Vgl. 
3o,  14.  15  Man  würde  nach  der  offiziellen  gramm. 
den  konjunktiv  erwarten  können.  23)  Frei:  'und 
du  willst  uns  da  moral  predigen'?  2u 

38,  11)   Ändere    in   kj:d.     16)  d9  .  .  .  'hod  'die 
immer  höher  werden'. 

o«7,  1)   de    'gro   my:r.    wo  man    nach   der  schul- 
mässigen  grammatik  do  erwarten  könnte.    So  oft  im 
gespr.  frz.    4)  le  vjo  'die  alten  leute'.    14)  'Den  manis 
.  .  .    vergraben   glaubte'.      16,    \1]   Erkläre   die   drei 


^     92     — 

bemerkenswerten  formen  krQ:z,  krez,  kros  (erste  lang, 
zweite  nicht,  dritte  angeglichen;  warum?).  20)  ari:v  a 
"^treffen   (kommen)  auf. 

40,  2)  €  =  d.  —  Frei:   "^und   sie  ist  glücklich, 
5 wenn    etc.'.      8)    ma-  fwa   "^na'!      11)    tu'T,u:r   hier: 

'jedenfalls'.  16)  *^Den  meinigen  gleichkommen'. 
18)  Frei:  "^Wart  nur  [va)^  ich  will  dir's  schon  zeigen!' 
21)  pri  0  se'rje  *^ernst  genommen'.  22)  vze  be- 
merkenswerte angleicheform  =  f9ze,  z.  f£:z.  — 
10  e  vzE-apor'te  *^er  (der  könig)  Hess  herbeibringen'. 

41,  5)  a  *^ damit,  dass  er';  oder  "^mit'  (und  subst.). 

13)  ma  fwa  hier  =  vrema,  "^wirklich,    in  der  that'. 

14)  pjss  'gemach'.  19)  Bem.  das  lange  und  be- 
tonte s  in  'x.-ypetp  (angl. !).     Sie  waren  herrlich,   die 

isleuchter  (kandelaber) !  Vgl.  ebenso  y;ec?03;üra.  21)  Der 
könig  zeigt  sich  dem  bauer  gegenüber  familiär  und 
braucht  daher  das  gemütliche  e'bl  f.  ei^'e.  —  Vgl. 
mit  einander  die  formen  reg,  regl,  regh.  25,  26)  Be- 
achte:   de  pla,   de:  pla,  de:  pla.     Die  stimnie   hebt 

20  sich  dabei  immer  mehr.  —  Länge  von  e: ! 

42,  1,  2)  ä  di  d{9)  .  .  .  eine  in  sorgfältigem 
buchfranzösisch  gewöhnlich  verpönte  konstruktion 
(indem  ä  da  fallen  muss),  aber  kolloquial  sehr  ge- 
bräuchlich.    9,   10)  'Da  gab's  welche,   das  war  was 

25  fabelhaftes !'  [fahuU  AxxxcM.  i.  fahijU).  11)  Drüben 
41,    14)   pjts^    E  kurz;    hier   t.-,    weil   6-   durch    an- 


—     93     — 

gleichung  zu  z  geworden.  Vgl.  gramm.  13  a.  e. 
24)  i  etc.  *^er  brauchte  sich  nur  zu  bücken'.  25) 
Warum  syperb,  nicht  syperb? 

4:0,  4)  Im  gegensatz  zum  könig,  der  den  ge- 
mütlichen ton  anschlägt  und  (vgl.  zu  41,  21)  e'beh 
braucht,  zeigt  sich  der  bauer  respektvoll  und  ge- 
braucht die  gewähltere  form  ebje.  8)  de'z-cef.  Die 
offizielle  giamm.  will  de'z-o ;  man  hört  jedoch  (»/'un- 
gemein oft,  jedenfalls  immer  in  gewissen  stehenden 
ausdrücken,  wie  z.  b.  cb  sä  d-cef,  '^hundert  eier\  lo 
16)  a.'ha:bl(x:i.  Bern,  die  ausspräche.  In  Deutsch- 
land pflegt  man  aku'bläd  zu  sprechen.  17)  tut  .  .  . 
mus'taf  'und  dabei  leckte  er  sich  den  (schnurr)bart\ 
21)  rsgl  wiederholt  sein  hier  fein  zugespitztes  e'bji 
si:r  .  .  ,     24)  Natürlich  Jw:d.  15 

44:,  6)  'Die  kirchensänger  v.  Bournois'.  B.  ist 
ein  nahe  der  schweizer  grenze  gelegenes  dorf  der 
freigrafschaft  Burgund  (Franche-Comte) .  —  Vgl.  mit 
dem  köstlich  naiven  stück  die  entsprechende  deutsche 
erzählung  «Die  Bremer  stadtmusikanten».  — 20 
Vor  langen  jähren  erschienen  einmal  in  den  'Mün- 
chener Fliegenden'  wundernette,  urdrollige  illustra- 
tionen,  die  genau  auf  die  vorliegende  geschichte 
passen.  Sie  waren  in  Paul  Konewkascher  art  ge- 
halten :  Silhouettenfiguren.  Vielleicht  sind  sie  noch  25 
erhältlich.       12)    kolloquialer    und    freier:    a,vE-ete. 


—     94    — 

15)  {n9  .  .  .  phj)  grä'fo'.z  '(nicht  mehr)  vier.  18,  19) 
i-n  . .  .  s5:'2,e  "^man  durfte  nicht  daran  denken'.  21)  de 
s-ä  ti:re,  frei:  *^s.  aus  der  üblen  läge  zu  befreien'. 
45,  5(  w  .  .  .  M,  verschieden  in  der  bedeutung! 
5 —  sa-  fe  etc.  *^da  kann  ich  so  vielleicht'  ...  6)  ^ä 
'jahreszeit'.  —  an  ekonomi:zä  Venn  ich  sparsam 
wirtschafte'.  11,  12)  s-e  k-i  .  .  .  maNifik  "^er  hat 
nämlich  aus  seinem  dicken  eselsschädel  soeben  einen 
herrlichen    plan    herausgeholt'.      11)    Beachte    ted; 

10 die  einzelform  ist  te:t.  Was  ist  zu  bemerken? 
13)  dmädE  'such(t)e,  brauch(t)e'.  15)  pur  .  .  .  *^der 
wie  ich  singt'.  —  m-ava^  gemütliche  und  ein  wenig 
vulgäre  nbf.  f.  m-ave.  17)  k-h  vlä-  .  .  .  *^da  be- 
gegnet er  dem'  .  .  .     20)  t  =  ty.     21)  Aus  welchem 

15 gründe  steht  hier  die  form  kes  f.  keskd'^ 

4ö,  2)  okel  etc.  iron. ;  wörtlich:  "^denen  er  ge- 
sundheitsatteste  ausstellt'  =  die  er  (auf  der  jagd) 
nicht  trifft,  fehlt.  4)  ha-tist  (der  esel)  spricht  immer 
im    tone    des    gemütlichen    kumpans;    daher    stets 

20  die  volkstümliche  form  (vorvokalig)  t  f.  ty.  9)  nd- 
dma-.de  pa  'mje  '(dem  armen  M.)  war's  gerade  recht'. 
17)  Auch  hier  das  gemütliche  e'bl.  19)  le:se{-s) 
so:ve  'durchbrennen  (entwischen)  lassen'.  21)  Ob- 
schon  vor  vokal,  doch  nicht  ä-pra-.dv,  wie  sonst  ge- 

25  wohnlich.  Auch  Mirot  (der  hund)  lässt  sich  gehen 
und  will  nicht  gewählt  sprechen. 


—    95    — 

47,  4)  da  "^aus'.  —  epi  f.  e/>?/e.  Auch  hier  die 
rein  volkstümlichen  formen,  epi  oft  nur  =  '^und\ 
7)  5S  fe  kd  '^deshalb\  —  üS  =  ve.  15)  pa  'tc 
*^(gar)  nicht  soviel',  20)  ki-s  so've  *^der  sich  verkroch, 
flüchtete'.  21  In  langsamer  ausspräche:  to7-dra-lf, 
ku.  26)  i-?i  s-ä  mag  'gE:r  "^da  fehlt  nicht  viel  dran.' 
—  mag  =  mcck.  Angleichung  und  kürze.  Warum 
letztere? 

48,  4  Ändere  mok  z.  mog.  5,  ^  fe  *^ist  es'. 
9)  'da  thust  du  ganz  wohl  daran'  ^'^da  bist  du  ganz  lo 
gescheidt').  12)  Beachte  ai-fove.-k  u.  14)  riska. 
[Gramm.  39).  17)  s-ku  si  "diesmal'.  —  mar'fe  hier: 
gelingen.  18)  Vir  alle  vier'.  19)  Bern,  "s.y.r  ('s 
fest  artikulirt!)  =  *^(wir  sind  unserer  sache)  ganz 
sicher  und  gewiss'.  22)  "Aber  so  tapfer  sie  auch  15 
marschirten'. 

4",  3;  epi  "und'.  11)  Bem.  das  idiomatische  dd) 
in  fZiüUl  d-aly'me.  15)  ra^mase  de  'rym  "schnupfen 
auflesen'.    16)  krl:d  =  krs:t;  s.  glossar. 

50,  6)  s-E  hö  {s-£  mit  tiefton,  bj  mit  hochton 20 
gesprochen)  =  etwa  unserm  "also  gut'  fdie  sache 
ist  gut'.  12)  pje-d  dd'va  "vorderfüsse ,  -hufe'. 
15)  "aus  allen  kräften  leibeskräften)  zu  brüllen'.  — 
d-&  'bö  ku  d-sl  "mit  kräftigem  flügelschlage'.  17)  s-ka 
(iron.)  "ob'.  18  pccdy  hier:  "besessene'.  24)  k£g;2r> 
hier  nicht  =  kelka,  sondern   keska.      S.  glossar.  — 


—    96    — 

ä  .  .  .  da;  s.  bem.  z.  42,  1,2).      25)    a^ta^ko   'lasst 
uns  zulangen'. 

Ol,  2)  kel  'nos,  mez-ä:'fä!  "^Welches  fest,  kinder'! 

3)   dy  si   ho  %o   was    gutes'.      12)    dy ;    s.    glossar. 

5 15)   dd    'kwa,  =  purkwa.      20)    s-ä    vj'e    'tu  dus'mä 

'komt  ganz  sachte  daher'.     22)  mafwa,  i-s'risk  '(ei) 

nun  ja,   er  wagt's,  nimmt  sich  ein  herz'. 

5ä,   5)    aveg ^    nicht    avek.      8)    hro'^    =    hrof. 
13)  vu'p&:se  5^  ihr  könnt  euch  denken,  dass.    16)  ted 

10  hier  =  *^augen'.  17)  deßire  druckf.  f.  defi:re. 
20)  par  ist  hierher.  21)  n{9)  ...  ply  'lö  'nicht 
weiter'.  22)  t-.hplys^  s.  glossar.  23)  vgl.  unser: 
'die  beine  auf  die  achsel  nehmen'. 

^^1  2)  s-si-a'^i  'sich  darum  handelte.   8)  ma'fwa 

15  hier  etwa:  'lieber  Gott!  je  nun!  ach  was!'  (weg- 
werfend). —  i  frö  —  imrj  'die  mögen  sich  richten, 
wie  sie  können'.     12)  sa  fe  'daher',  'deshalb  . 

o4,  4)  'Du   sollst  die  rute   kriegen'.      12)   k-i-s 
'er  soll  sich'. 

20  55,  6)  pa'pa.  Das  erste  (unbetonte)  a  dieses 
Wortes  erscheint  im  heutigen  landesfranzösisch  ge- 
wöhnlich etwas  getrübt.  Der  vokal  bildet  einen 
eigenen  typus,  erinnert  aber  sonst  stark  an  9  und 
ist  wie  dieses  ein  flüchtiges  element,  das  in  rascher 

2r)  rede  leicht  schwindet.  Vgl.  z.  b.  oben  p.  lo, 
anm.  2:    tci-ppa.     10)  ie.-^a  hier  natürlich  nicht  wie 


07 


oben  in  nr.  17  gemeint,  sondern  im  sinne  der  naiven, 
kindlichen  einfalt.  14)  Beachte:  'pa  betont.  16)  Das 
erste  d  kann  bei  der  Übersetzung  fortfallen. 

56,  7 — 10)  tdnö  ^  pdti,  td  ^  ga,rddrj.  —  Warum 
wir  in  den  gedichten  die  natürlichen  Sprech- 5 
formen  des  Umgangs  nicht  immer  streng  durch- 
führen konnten,  sondern  hin  und  wieder  mehr  the- 
oretische formen  passiren  lassen  mussten,  darüber 
vgl.  Vorwort  z.  *^Elementarbuch\  In  den  anmer- 
kungen  (s.  5i)  ff.)  ist  jedoch  häufig  auf  die  Sprech-  10 
weise  des  täglichen  Verkehrs  hingewiesen.  7  u.  9) 
'Endlich  haben  wir  dich'.  8  u.  12)  Bem.  pati 
pdtit,  3ä:fi  ^ädi^.  13)  Nach  vo'le  muss  komma 
stehen. 

57,  4)  üam.r  hier  ""gedeihen,  wachsen'.   5)  donrjz- i^ 
ako:r  verglichen  mit  anm.  2 :    donrö  ako:r.     In  der 
poesie   ist   die  bindung  —   neben   der   Verwendung 
der  notwendig  und  überall  gebundenen  sprechformen 
(vgl.  ptit   tca'zo ,    '^atiz   äfä)    —  mehr    theoretisch, 
und  dies  gewöhnlich  um  so  mehr,  je  erhabener  die 20 
poetische  spräche  ist.     12)  *^Ist  für  mich  nur  (nichts 
als)'  ...  —  pur  'mioa^  etc.,  Umstellung  (inversion)  des 
gewöhnlichen  satzbaues,  wie  in  der  poesie  so  häufig. 
16)  'Da  hast  du  deine  freiheit  wieder?'    21,  \t)  Die 
passenden  reimwörter  des  Stückes  nr.   32    sind   der  ih 
Reihe  nach  re.ct,  vä. 

Beyer,  Ergänzangsheft.  7 


—    98    — 

58,  1 — 10)  grl,  pl,  bjl,  ml,  hj's,  rjl.  puU^pusl^ 
gwrdjl^  fjl.  7)  Warum  /»«o  statt  7«)o.^  Aus  rhyth- 
mischen gründen?  12  u.  15)  ptit^  natürliche  sprach- 
weise, pdtit,  poetische  form,  zum  singen  eingerichtet. 
5 18,  19)  'u:vrd.  Weshalb  hier  nicht  u:f  und  m.«?, 
wie  früher  öfters? 

oJ,  5)  5?/^  "Tfd'te,  sprechform  st[i-f'te.  13)  Hier: 
"^o  wunder!'  17,  18)  Inversion.  Welches  würde  der 
regelmässige  prosabau  sein? 

10  oO,  2)  a:n  1)  esel,  2)  Anna.  Bekanntlich  wird 
bei  uns  nr.  2  a,n  gesprochen.  9)  Beachte  portd-d 
'ren;  nicht  etwa  allein  poetische,  sondern  auch 
sprechform.  Vgl.  gramni.  39.  15)  Also  die  kol- 
loquiale  form  si  i,   f.  theoretisches  s-il^   auch  hier. 

15  Ol,  9)  "^Ach,  Avie  sollen  wir's  denn  (nur)  machen?' 
*^Was  sollen  wir  denn   (nur)   thun?' 

0(W,  5)  i  vje  dez-ajä,  eine  auch  im  gesp.  frz. 
häufige  konstruktion.  i  grammat.  Subjekt  (sächl.), 
rjl  prädikat,  im  singul.,    zugleich  bezüglich  auf  ein 

20  logisches  (persönl.)  Subjekt  im  plural  [dez 
ccfä).  Vgl.  das  bekannte  (^)  j-a^  de  3«,  was  gram- 
matisch genau  dasselbe  ist.  6,  7)  'Hätten  wir  auch 
nichts  als  m.,  wenn  sie  nur'  etc.  8)  Nach  a  muss 
doppelpunkt  oder  komma  stehen.    16)  ale  ferfe  %eht 

25  hin  und  sucht  (euch)'. 


—     99     — 

Oo,  7)  e  .  .  .  e.  ""sowohl ...  als  auch^;  "^nicht  nur  .  .  . 
sondern  auch'.  Oder  auch:  das  erste  e  unübersetzt, 
das  zweite  einfach  *^und^  zu  geben.  12,  mu  "^tiügt'. 
10 — 15)  Den  inveitirten  satzbau  der  Strophe  3  richtig 
zu  stellen,  dürfte  dem  anfänger  vielleicht  einiges 
Schwierigkeit  bereiten.  Es  ist  zu  konstruiren:  mj 
ho  sä.'pi^  te  v'e:r  so'niE  e  .  .  .  sj  'bjl  la-  dus  i'ma-:'^ 
do  IcL  fwa  ki  etc.  Das  zweite  mö  ho  sapl  .  .  .  so'iyie 
ist  dann  nichts  als  eine  zu  gesanglichen  zwecken 
gebrauchte,  in  parenthese  zu  denkende  Wiederholung,  lo 
die  zum  übrigen  in  keiner  grammatischen  beziehung 
mehr  steht. 

o4,  3,  4)  Satzbau!  10)  Beachte:  ta:dr9ma.  Auch 
Sprech  form!  13,  15)  h  — frioa.  In  der  volks- 
poesie  wird  es  mit  dem  reim  nicht  so  streng  ge-  is 
halten,  wie  in  der  höheren.  Übrigens  wird  diese 
fä:sj-d  'nicd  auch  von  dem  volke  in  der  provinz 
gesungen,  und  die  provinzielle  ausspräche  -u's.  für 
gemeinfranzösisch  -icu  [-wa]  ist  sehr  häufig  an- 
zutreffen. Dann  reimt  aber  auch  h  und  (provinzielles)  20 
fnct . 

60,  9  u.  ff.)  *^Ei,  was  ich   (alles)  gesehen  habe!' 
20)  Bem.  dj.k,  nicht  dj. 

60,  6)  ^Ich   flog   übers  meer^.     10)  5'd)  di,   aber 
dt:^.     di,   i  auslautend:    daher    gramm.    13)   kurz;  25 
di:'^.    i    inlautend,    denn    5    gehört    mit    zur    silbe, 


100 


zudem  betont  und  vor  stimmhaftem  reibelaut  stehend ; 
daher  [gramm.  13  a.  e.)  lang.  9,  11)  *^Ich  habe 
nichts  gesehen'.  —  Beachte  auch  das  durch  be- 
tonung  lange  'rji:  16)  samva^.r  hier:  "^etwas  wissen\ 
5  Di,  13  u.  14  iF.)  Bern.:  fval,  sprechform,  fdval^ 
poetische  (singform). 

08,  2)  fu'.sj  druckf.  f.  fä-.sö.     18)  Ist  lynet  ganz 
lautrichtig? 

69,  8)  ce  druckf.  f.  ä. 

10  70,  2  u.  4)  vä:tr  —  orci:^.  Echte  volkspoesie! 
Das  volk  singt  gern;  nun  aber  lassen  sich  auch 
schlechte  reime  gut  singen,  wenn  nur  herz  und  seel' 
beim  gesang  ist.  16)  ia,  eigentlich  frauenstrümpfe. 
Jedenfalls  lange  (wadenstrümpfe),  denn  solche  braucht 

15  der  arme  bresthafte  esel,  um  seine  kranken  "^mole 
zu  schonen.  (Die  kurzen  männersocken  sind  frz. 
Jo:Stt.) 

<1,  2)  Nach  .ort:j  Semikolon. 

7  iF.)  Nr.  42  ist  das  lautlich  interessanteste,  aber 

20  für  den  anfänger  auch  schwierigste  stück,  da  nur 
lautkomplexe  ("^Sprechtakte']  ohne  worttrennung  ge- 
geben sind;  doch  wird  die  Schwierigkeit  der  Ver- 
arbeitung ganz  "wesentlich  erleichtert  durch  einen 
vergleich  mit   dem  entsprechenden   orthographietext 

25  (Erg.-II.,  I.  teil,  nr.  42).  Freilich  sollte  der  lernende 
zu    diesem    bequemen    hilfsmittel    nicht    sofort, 


—     101     — 

sondern  immer  erst  dann  seine  Zuflucht  nehmen, 
wenn  er  trotz  ehrlicher  mühe  sich  auf  dem  für 
ihn  neuen  arbeitsfelde  nicht  weiter  zurechtzufinden 
vermag.  Er  wird  so  in  der  richtigen  erkenntnis  der 
wahren  sprechformen  durch  möglichst  eigene,  selb-  5 
ständige  arbeit  sehr  viel  rascher,  jedenfalls  sicherer 
vorwärts  kommen  ^vgl.  auch  das  Vorwort  zum 
'El.-B/). 

Hat   der  anfänger   die    bisherigen   bemerkungen, 
namentlich  die  lautlicher  natur,  sorgfältig  studirt,  lo 
so    wird   und   muss    er,    zugleich   von    dem    glossar 
Tinterstüzt,    sich   in   dem  vorliegenden   lauttexte  zu- 
rechtfinden.    Es  wird  daher  auch  zu  diesem  stücke 
ein  fortlaufender,  vorzugsweise  erklärender  kommentar 
nicht  mehr,  wie  zu  den  früheren,  gegeben,  sondern  1 5 
vielmehr    der    sehr   fruchtbare   text    dem   lernenden, 
im  interesse  seiner  fürderung,  zu  möglichster  selbst- 
prüfung  überlassen.    Um  ihm  diese  zu  erleichtern, 
Averden  hie   und  da,    an    besonders  beachtenswerten 
punkten,  geeignete  fragen   gestellt.     Lautliche  odeiio 
andere   Schwierigkeiten,    die    der    anfänger    voraus- 
sichtlich nicht  überwinden   kann,   werden  natürlich 
auch  hier  erklärt. 

7)   kä^rad'de  ^   aus   karü:]t    de.      Ist    dann    unten 
18)   a.  e.  rut  [da  etc.)  richtig?  —  Beachte  die(satz-)25 
akzente,    die   für   die   sprachliche    beherrschung  des 


102 


ganzen  Stückes  sehr  wichtig  sind!  10)  -tpJE:r. 
Warum  können  denn  hier  drei  konsonanten  (ohne 
vermittlungsvokal  o)  zusammenstehen  (Vgl.  gramm. 
39  a.  a.)?  12)  trotsriiz.  Hier  wieder  drei  konso- 
snanten!  19)  Warum  'hjl:  hier  lang,  während  z.  b. 
in  vuz-ed  bjl  'bü  "^sie  sind  sehr  liebenswürdig'  der 
silbenvokal  kurz  ist?  22)  Der  anfänger  wird  ver- 
gebens das  wort  'zd  aufsuchen ;  vielmehr  muss  er  .  .  .? 
(Vgl.  gramm.  11,   12,  bes.  12  a.  e.).     '^^)  jarjkd'drod 

10 'es  gibt  nichts  lustigeres'  (*^es  ist  nichts  so  spasshaft'). 

<«,  3)   iva  .  .  .  li.f  'er    legt   also   das   buch   fort 

(weg)'.     4)  Warum  ho:  lang?     5)  ilto'si  =  il-et-o/si 

(wegen  des  vokalschwundes  vgl.  gramm.   44  u.  45). 

6)  3«  i  Ii:ze.    Was  ist  über  das  i  zu  sagen?    8)  Nicht 

\b^äk,  wie  man  in  Deutschland  auszusprechen  pflegt! 
13)  la^  nf/i-v'/iy,  absol.  partizipialkonstruktion ;  ""nach 
einbruch  der  nacht'  ("^als  die  nacht  herangekommen 
war'j.  —  Merke  ga:'xe ;  bei  uns  pflegt  man  ga-'A'e 
auszusprechen.      14)    Warum    wäre   die    sonst    sehr 

20 gute  form  pti  hier  unfranzösisch?  15)  Gekürzte 
freie  sprechform  de'm-.d  für  -f/r,  obschon  am  ende 
des  Satzes.  16)  iz-apsl  kom'sa  .  .  .  *^sie  (die  leute) 
nennen  so'  .  ,  .,  besser:  *^so  nennt  man'  (einen  kerl, 
welcher  etc.,  will  er  sagen).     17)  f-se  'hjl  *^ich  weiss 

i'^schort.  19)  'oyst  ""so  ist's';  'ganz  recht'.  20)  ä-vza 
'als    er  .  .  .  machte'.   —    Aus   welcher   form    ist  vzü 


—     103     — • 

entstanden?  (Im  zweifelsfalle  s.  glossar).  21  Wie 
wurde  fse'pa  ganz  langsam  gesprochen  und  in  mehr 
theoretischer  form  lauten  müssen?  23)  Warum  ist 
Vei  in  ca-tlaprciid)  in  zweifacher  hinsieht  bemerkens- 
wert ?  24)  'Und  binnen  einem  monat  sollst  du  das  5 
handwerk  kennen'.  —  Wie  ist  die  länge  im  zweiten 
öe:   [mied]  zu  erklären? 

73,  3)  In   loi'E'dy  [fi'le]  ist   irgendwo   ein    vokal 
geschwunden.     W^elcher?  und    wo?      Was   bedeutet 
die   gruppe  ?   (Versuch    es  zu   finden ,   ehe    du    den  lo 
Orthographietext   vergleichst.    —    Auch    das    glossar 
gibt  aufschluss!)     4)  Der  Seiltänzer  ist  ein  mann  des 
niedern    volkes;    daher   hi    f.     e)bjt.      8)  Kannst  du 
st[-ane)    erklären?      9)    Eine    interessante    form    ist 
kmä:se.     Vgl.  darüber  d.  glossar.  —  Was  soll  denn  15 
zegzer'sis   sein?!      Zur   erklärung  vgl.  bem.   71,  22. 
—    Es    ist    ausser   kmase    auch    noch    ein    vokal- 
schwund  [e]  in  der  zeile  (9) .  W^odenn?  17)  [Zweite 
hälfte]:  *^indem  er  ihm  sogar  ein  bündel  (eine  hand- 
voll)    ausreisst\     Das  zweite    ün   bleibt   unübersetzt.  2ü 
20;   Wie  wurde  in  früheren  fällen  das  pü:s  oft  über- 
setzt?     (Im   zweifelsfalle    s.  auch  glossar).     25)  Wo 
in    der   zeile    kann    ein   konsonant   lautrichtiger  ge- 
ändert werden  ?    Wie  viele  angleichungen  sind  darin 
vorhanden?     26)    tit?"^     Ein   sonderbares  w'ort!  — 25 
Erklärung:  glossar  u.  gramm.  44. 


—     104     — 

74,  3)  rntt  Iß  'ka:z)\  freie  sprechform  f.  m^tr  ä. 
—  So  sagt  das  volk  häufig  kaf  cc'fä  für  kafr,  u.  a 
Die  Volkssprache  hat  das  sichtliche  bestreben,  sich 
der  häufung  von  konsonanz  möglichst  zu  entledigen. 

5  7)  Erkläre  die  hübsche  form  piet.  Warum  denn 
unten  (9)  ptstr'^  8)  Weshalb  ist  die  form  t:äplys 
sehr  beachtenswert?  Im  bedarfsfalle  vgl.  glossar  u. 
gramm.  45).  10)  Erkläre  die  form  li:f^  die  dir  wohl 
keinerlei  Schwierigkeit  mehr  bereiten  wird!  —  5y?V 

loheisst  (die)  'folge'  ^es  findet  sich  nicht  im  glossar!]. 
Das  gibt  ja  einen  unsinn!  Wie  ist  zu  erklären? 
(Teile  richtig!)  — 


Druck  von  Breitkopf  &  Härtel  in  Leipzig. 


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