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Full text of "Essai d'une restitution de travaux perdus d'Apollonius sur les quantités irrationnelles, d'aprés des indications tirées d'un manuscrit arabe"

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ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 


DE 


TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS 

SUR  LES  QUANTITÉS  IRRATIONNELLES. 


EXTRAIT  DU  TOME  XIV 

DES   MEMOIRES  PRESENTES  PAR  DIVERS  SAVANTS  À  L'ACADEMIE  DES  SCIENCES 


DE  L'INSTITUT  IMPERIAL  DE  FRANCE. 


V. 


ESSAI   D'UNE  RESTITUTION 


DE 


TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONILS 


SUR  LES  QUANTITÉS  IRRATIONNELLES, 


D'APRÈS  DES  INDICATIONS  TIREES  D'UN  MANUSCRIT  ARABE, 


PAR  M.  F.  WOEPCKE. 


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PARIS. 

IMPRIMERIE  IMPÉRIALE. 


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MONSIEUR  ADOLPHE  TRENDELENBURG, 


SECRETAIRE   PERPETUEL  DE  L'ACADEMIE  ROYALE   DES   SCIENCES   DE  BERLIN, 


PROFESSEDR  DE  PHILOSOPHIE 


X   L'UNIVERSITÉ  ROYALE  DE   BERLIN,    ETC. 


HOMMAGE  RESPECTUEUX  DE  L'AUTEUR. 


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ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 


DE 


TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS 

SUR  LES  QUANTITÉS  IRRATIONNELLES, 

D'APRÈS  DES  INDICATIONS  TIRÉES  D'UN  MANUSCRIT  ARABE. 


DES  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS  SUR  LES   QUANTITES  IRRATIONNELLES, 
ET  DU  COMMENTAIRE  GREC  DU  DIXIEME  LIVRE  D'EUCLIDE  QUI  EN  CONTIENT  LA  NOTCIE. 

S  1. 

Ce  que  les  mathématiques  grecques  ont  produit  de  plus  élevé 
est  représenté  par  trois  noms,  ceux  d'Archimède,  d'Apollonius  et 
de  Diophante. 

Mais  tandis  qu'Archimède  brille  par  l'universalité  de  son  gé- 
nie, Diophante  et  Apollonius  sont  admirés  surtout  pour  avoir 
amené  à  un  haut  degré  de  perfection  des  branches  spéciales  des 
mathématiques,  celui-là  l'algèbre  indéterminée,  celui-ci  la  géo- 
métrie. 

C'était,  d'ailleurs,  relativement  à  Apollonius,  le  jugement  des 
anciens  eux-mêmes,  qui  l'appelaient  le  géomètre  par  excellence, 
le  Grand  Géomètre  ^  Aussi  les  ouvrages  de  cet  illustre  mathémati- 
cien, soit  ceux  qui  nous  ont  été  conservés,  soit  ceux  dont  nous  ne 

'  Voir  le  Commentaire  du  premier  livre  des  Coniques  par  Eutocius,  p.  9  de  l'é- 
dition d'Oxford  des  Coniques  d'Apollonius. 


^. 


2  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

connaissons  l'existence  que  par  des  citations,  montrent,  en  effet, 

que  c'est  la  géométrie  qu'il  a  cultivée  de  préférence. 

Le  plus  important  de  ces  ouvrages  est  son  grand  Traité  des 
Coniques.  Les  quatre  premiers  livres  seuls  de  ce  traité  ont  été 
conservés  dans  l'original  grec.  Le  cinquième,  sixième  et  septième 
livre,  qui  contiennent  les  découvertes  les  plus  précieuses  que  nous 
ait  laissées  la  géométrie  grecque ,  furent  traduits  en  latin  d'après 
des  traductions  et  des  extraits  arabes.  Enfin,  le  huitième  et  der- 
nier livre  fut  restitué  par  Halley,  dans  sa  magnifique  édition  des 
Coniques,  publiée  à  Oxford,  en  1710,  d'après  les  indications  don- 
nées par  Pappus^ 

Les  ouvrages  d'Apollonius  intitulés  :  De  la  Section  de  raison  ^,  De 
la  Section  de  l'espace.  De  la  Section  déterminée.  Des  Contacts,  Des 
Inclinaisons^,  Des  Lieux  plans,  sur  lesquels  nous  trouvons  des  no- 

*  Il  paraît  que  le  huitième  livre  avait  péri  de  bonne  heure,  mais  que  cependant 
les  mathématiciens  arabes,  qui  allèrent  en  Grèce  rechercher  les  monuments  de  la 
science  grecque  qui  se  perdaient  dans  la  décadence  du  Bas-Empire,  en  trouvèrent 
encore  quelques  propositions  qu'ils  eurent  soin  de  joindre  à  leurs  traductions  des 
sept  premiers  livres.  C'est  ce  qui  résulte  du  passage  suivant  du  Qilâh  Alfihnst,  ms. 
n°  4i36,  ancien  fonds  arabe  de  la  Bibliothèque  impériale,  t.  II,  fol.  1 1 1  v. 

JLiCût  ^^1  iOuUJt  isiUil  (j^  oUij  t^jJl^  ^\jJl  iji  ^JJ  os>bjÀ.^j^t 

«Et  les  Banoû  Moûçâ  ont  dit  que  le  traité  (des  Coniques)  consistait  en  huit  li- 
vre», dont  il  n'existe  que  sept  et  une  partie  du  huitième.  Les  qualre  premiers  livres 
furent  traduits  sous  la  direction  de  Ahmed  Éen  Moûçâ  par  Helâl  Ben  Abî  Helâl  Al- 
.  himçî ,  et  les  trois  derniers  par  Thâbit  Ben  Korrah  Alharrânî  ;  et  ce  qui  s'y  trouve 

^  ^  "^  "T*  .  •  .  joi"t  du  huitième  livre,  ce  sont  quatre  propositions.  » 

^  */        ,^    r   r*'/^  '  Cet  ouvrage  d'Apollonius  fut  également  traduit  en  latin  par  Halley,  d'après  une 

**^       .  traduction  arabe  découverte  dans  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  Bodléienne  par 

\  *^'  N^  'tl^^    C  Ed.  Bernard.  (Voir  Apollonii  PergaRi  De  Sectione  rationis  libri  duo,  etc.  opéra  et  studio 

^  Edmundi  Halley ,  Oxonii ,  1 706 ,  in-S" ,  préface.  )  >  ■  n  v  > 

Le  traité  des  Inclinaisons  est  aussi  cité  par  Marinus  dans  son  Introduction  aulxs 
\     r  Données  d'Euclide.  (Voir  l'édition  d'Oxford  des  Œuvres  d'Euclide,  p.  453.)  Au  même 

TV  S   —  \      -^     /-V>  endroit,  Marinus  cite  encore  un  autre  ouvrage  d'Apollonius,  intitulé  Traité  um- 

"■     l     \7  verset. 


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DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  S 

tices  assez  étendues  chez  Pappus\  traitent  tous  de  sujets  pure- 
ment géométriques^.  C'est  aussi  par  la  géométrie  qu'Apollonius 
résolut  le  problème  des  stations  et  des  rétrogradations  des  planètes, 
solution  rapportée  par  Ptolémée^,  et  qui  constitue,  comme  on 
sait,  une  belle  question  de  maxinmm.  Les  sujets  de  deux  autres 
ouvrages,  l'un  siu*  le  Dodécaèdre  et  l'Icosaèdre  inscrits  à  une  même 
sphère  mentionné  par  Hypsiclès'^,  et  l'autre  sur  la  Vis  d'Archimède 
(Uept  Tov  KoyXiov)  cité  par  Proclus^,  ne  furent  traités  sans  doute 
par  Apollonius  que  géométriquement. 

Cependant,  si  Apollonius  était  avant  tout  géomètre ,  il  ne  l'était 
pourtant  pas  exclusivement.  Un  fragment  du  second  livre  des  collec- 
tions mathématiques  de  Pappus,  découvert  et  publié  par  Wallis*^, 
contient  des  extraits  d'un  ouvrage  d'Apollonius,  qui  avait  pour  but 
de  faciliter  le  calcul  de  très-grands  nombres;  et  les  principes  éta- 
blis dans  cet  ouvrage  paraissent  avoir  été  mis  en  pratique  par 
Apollonius  dans  un  autre  ouvrage ,  cité  par  Eutocius  '',  et  dans  le- 
quel il  détermina  le  rapport  de  la  circonférence  au  rayon  du  cercle 
avec  une  plus  grande  précision  que  cela  n'avait  été  fait  par  Archi- 
mède.  Ce  sont  donc  là  des  travaux  et  des  découvertes  arithmé- 
tiques qui  ajoutent  à  la  gloire  du  grand  géomètre. 

'  Voir  la  préface  du  VIP  livre  des  Collections  mathématiques  de  Pappus,  p.  2^0  et 
suiv.  de  l'édition  de  Bologne,  1660,  in-folio  ;  et  p.  i  à  XLiv  de  l'édition  ci-dessus 
citée  de  l'ouvrage  De  sectione  rationis  faite  par  Hallcy. 

*  Ces  ouvrages  d'Apollonius,  les  Coniques,  et  quelques  autres  traités  d'Euclide, 
d'Aristée  et  d'Ératosthènes ,  formaient,  d'après  Pappus,  hc.  cit.,  le  Lieu  résola  ou 
l'analyse  géométrique  des  anciens.  Cependant ,  il  paraît  qu'Apollonius  avait  écrit, 
en  outre,  un  traité  spécial  du  Lieu  résolu,  qui  est  cité  par  Eutocius.  (Voir  l'édition 
d'Oxford  des  Coniques  d'Apollonius,  p.  1 1,  et  comparer  Wallis,  Opéra,  t.  II,  p,  274.) 

'  Voir  Almaqeste,  liv.  XII,  chap.  i. 

*  Voir  la  prélace  du  XIV*  livre  des  Eléments  d'Euclide,  édition  d'Oxford,  p.  43i. 
^  Voir  le  II"  livre  du  Commentaire  du  l"  livre  des  Eléments  d'Euclide,  p.  29,  1.  20, 

de  l'édition  de  Bâle,  i533,  iu-fol. 

*^  Pappi  Alexandrini  Fragmentum  secundi  libri  malhematicœ  collectionis ,  edidit  Joh. 
Wallis,  Oxoniae,  1688,  in-8'';  et  Johannis  Wallis  Opéra,  Oxoniae,  1699,  in-folio, 
vol.  III,  p,  596-614. 

'  VoirArchimède,  édit.  d'Oxford,  p.  216.  Wallis  {Opéra,  t.  III,  p.  699,  note  e) 
et  après  lui  Halley  (préface  de  son  édition  des  Coniques,  dernière  page)  paraissent 
avoir  été  disposés  à  considérer  ces  deux  ouvrages  comme  un  seul  et  même  ouvrage. 


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ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 


S  2. 


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Mais  ce  qui  sans  doute  paraîtra  digne  d'attention,  c'est  que 
dans  la  traduction  arabe  d'un  commentaire  grec  sur  le  dixième 
livre  d'Euclide,  commentaire  dont  le  texte  grec  ne  nous  est  pas 
parvenu,  je  viens  de  trouver  la  preuve  qu'Apollonius  s'est  occupé 
aussi  des  quantités  irrationnelles,  et  qu'il  a  apporté  dans  ses  re- 
cherches sur  cette  matière  la  puissance  de  génie  qui  caractérise 
cet  esprit  éminent. 

Euclide  avait  considéré  trois  espèces  d'irrationnelles,  produites 
respectivement  au  moyen  de  la  proportion,  de  l'addition  et  de  la 
soustraction.  Il  avait  démontré  que  le  premier  de  ces  trois  modes 
de  génération  donne  lieu  à  une  infinité  d'irrationnelles;  mais,  en 
réalité,  il  ne  s'était  occupé  que  d'une  seule  irrationnelle  produite 
par  ce  moyen,  et  de  douze  autres,  dont  six  étaient  formées  par 
addition,  et  six  par  soustraction.  On  peut  caractériser,  en  général, 
ce  nombre  très-restreint  d'irrationnelles,  qui  avait  été  l'objet  des 
travaux  d'Euclide,  comme  irrationnelles  binômes  et  du  second  degré. 

Apollonius  dépassa  des  limites  aussi  étroites  et  ouvrit  à  la  théo- 
rie des  irrationnelles  un  nouvel  et  vaste  horizon.  Aux  douze  irra- 
tionnelles formées  au  moyen  de  l'addition  et  de  la  soustraction, 
il  ajouta  les  innombrables  espèces  des  irrationnelles  polynômes,  et 
pour  les  irrationnelles  formées  au  moyen  de  la  proportion,  il  s'é- 
leva à  la  conception  des  médiates  supérieures,  qui  sont  représentées 
par  la  racine  d'un  degré  quelconque  d'un  produit  de  certaines 
puissances  de  deux  rationnelles  ou  irrationnelles  quelconques. 

Ces  nouvelles  irrationnelles,  dont  le  nombre  était  infiniment 
de  fois  infini,  furent  appelées  inordonnées,  par  opposition  aux  treize 
irrationnelles  d'Euclide,  dont  le  nombre  et  la  génération  étaient 
parfaitement  définis,  et  que,  pour  cette  raison,  on  désignait  par 
le  nom  d'irrationnelles  ordonnées. 

Les  mots  grecs  qui  correspondent  à  ces  deux  termes  sont  évi- 
demment ôltolxtos  et  TBTCcyfxévos.  Ce  qui  m'en  donne  la  certitude , 
ce  sont  plusieurs  passages  de  l'Introduction  aux  Données  d'Eu- 


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DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  5 

clide  par  Marinus\  et  principalement  celui  que  je  transcris  ici. 
Sa  conformité  avec  les  renseignements  nouveaux  que  je  tire  du 
manuscrit  arabe  est  une  preuve  précieuse  de  leur  authenticité. 

OvTCt)  Se  è)(si  xolÏ  zspos  t6  prj'vov  xolI  cikoyov  t6  TeTCLyfxévov 
Te  holI  ccTCiKTOv  '  xoivcûvoxjvTai  yoLp  dXXïiXols  'csoXkcL'/ri ^  kolI  Stevv- 
voye  Tov  eiprjlJ'évov  rpéirov.  Oùok  yàp  tolvtol  è^icroL^et  aXXyjXa,  ovS' 
hepov  Tou  érépov  èc/ll  TjgepiXrjT^i^ov,  rj  yap  en.  Svo  ôvofjiOLTWVy  xai 
OLi  oijTos  xaTeiXvfJ-^évai  akoyot  TezaLy\kévon  [lév  ehiv,  ovKéii  Se  xai 
pVTCci,  Kcci  ô  Trjs  SictpiéTpov  TSpos  rrjv  'usXevpoLv  toO  tst pcty^jvov. 

«  Voici  quelle  est  la  relation  entre  le  rationnel  et  l'irrationnel 
d'une  part,  et  l'ordonné  et  l'inordonné  de  l'autre.  Ils  ont  des  points 
communs  sous  beaucoup  de  rapports,  tandis  qu'ils  diffèrent  entre 
eux  de  la  manière  qu'on  vient  de  dire.  Ils  ne  sont  ni  les  équivalents 
les  uns  des  autres,  ni  compris  les  uns  dans  les  autres,  car  la  droite 
de  deux  noms  et  les  irrationnelles  ainsi  conçues  sont  ordonnées,  mais 
non  pas  rationnelles,  de  même  que  le  rapport  de  la  diagonale  au 
côté  du  carré ,  etc.  » 

S  3. 

La  source  à  laquelle  j'ai  puisé  la  connaissance  de  ces  travaux 
d'Apollonius,  dont  jusqu'à  présent  la  trace  même  avait  été  perdue, 
est,  comme  je  viens  de  le  dire,  la  traduction  arabe  d'un  com- 
mentaire grec  sur  le  dixième  livre  d'Euclide. 

Cette  traduction,  dont  l'auteur  est  Aboù  Othmân  le  Damascène^, 
se  trouve  dans  le  ms.  n"  962.  2  (supplément  arabe  de  la  Biblio- 
thèque impériale),  dont  elle  occupe  vingt  feuillets  depuis  fol.  2  3  v'' 
jusqu'à  fol.  4  2  v°.  La  copie  en  a  été  faite  par  Ahmed  Ben  Moham- 
med Ben  Abd  Aldjalîl  Alsidjzî,  excellent  géomètre  lui-même,  et 
dont  j'ai  fait  connaître  un  ouvrage  dans  les  extraits  ajoutés  à  la 

'  Voir  Euclide,  édit.  d'Oxford,  p.  453  à  ASg.  Comparer  Proclus,  IIl'  livre  du 
Commentaire  du  I"  livre  des  Eléments  d'Euclide,  p.  60,  1.  7  en  rem.  et  suiv.  de  l'édi- 
tion de  Bàle. 

*  Voir  VVenrich ,  De  Aactorum  grœcorum  versionibus  et  commentariis  syriacis,  arabi- 
cisj  armeniacis,  persicis(jue ,  Lipsiae,  18A2,  p.  xxviii  et  p.  34;  et  Garlz,  De  Interpre- 
tibus  et  explanatoribus  Euclidis  arabicis,  Halse,  i823,  p.  17, 


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V  ^ 


6  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

fin  de  la  traduction  de  l'algèbre  d'Omar  Alkhayyâmî^  Cette  copie 
fut  terminée  à  Chîrâz,  au  mois  de  Djoumâdâ  premier  de  l'an  358 
de  l'hégire  (mars-avril  969  de  notre  ère)^. 

^  L'Algèbre  d'Omar  Alkhay y âmî,  publiée,  traduite  et  accompagnée  d'extraits  de 
manuscrits  inédits;  par  F.Wœpcke;  Paris,  i85i,  p.  1 17  et  suiv. 

*  Une  description  de  ce  manuscrit,  qui  se  trouve  dans  le  catalogue  manuscrit 
du  supplément  arabe  rédigé  par  M.  Reinaud,  était  de  nature  à  fixer  l'attention  des 
personnes  qui  s'occupent  de  recherches  sur  l'histoire  des  mathématiques.  Dans  cette 
note,  M.  Reinaud  fait  connaître  les  litres  de  six  traités,  occupant  les  quarante-deux 
premiers  feuillets  du  volume.  Je  crois  faire  une  chose  utile  en  donnant  ci -après 
une  énumération  détaillée  de  tous  les  traités  et  fragments  de  traités  contenus  dans 
ce  manuscrit.  Cette  énumération  peut,  je  crois,  offrir  un  véritable  intérêt  pour 
l'histoire  des  mathématiques ,  tant  à  cause  du  nombre  et  de  l'importance  de  ces 
traités,  qu'à  cause  de  l'époque  très  -  ancienne  ejt  bien  constatée  où  les  copies  ren- 
fermées dans  ce  volume  ont  été  faites. 

Voici,  dans  l'ordre  du  manuscrit,  la  liste  exacte  des  titres  de  ces  pièces  : 

1°  (Verso  du  premier  feuillet  non  numéroté  et  fol.  1  r°  à  18  v°.) 

Traité  d'Ibrâhîm  Ben  Sinân  sur  la  méthode  de  l'analyse  et  de  la  synthèse 
dans  les  problèmes  géométriques. 

Copié  par  Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl,  à  Chîrâz,  au  mois 
de  rabîa  second  de  l'an  358  (février-mars  969  de  notre  ère). 

2°  (Fol.  19  r'  à  ai  t\) 

Traité  sur  les  centres  de  cercles  qui  se  touchent,  situés  sur  des  lignes 
(données) ,  d'après  la  méthode  de  l'analyse,  parWîdjan  Ben  Wastam,  connu 
sous  le  nom  d'Aboû  Sahl  Alkoûhî  *. 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe  J^»©^l .) 

*     3"  (Fol.  21  v°à  22  vM.  11.) 

Traité  d'Euclide  sur  le  levier  **. 

'  Une  analyse  succincte  de  ce  traité  a  été  donnée  dans  r^ij^fcre  rf'Omar  ^ifc/fayjâmf,  p.  55,  1.  22  et 
suiv.  de  la  traduction  française. 

**  Ce  traité  a  été  publié  dans  le  Journal  asiatiqut,  ctkiçrde aeptembrfr-octobre  1 85 1 ,  p.  a ao  et  suiv. 


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DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  f  I 

>il  est  ici  de  la  plus  giande  importance  de  connaître  le  nom  et 
l'époque  de  la  vie  de  l'auteur  de  ce  commentaire  grec.  Pour  cette 

4"  (Fol.  33  \\  1.  13  â»3  rM.  G.) 

Traité  d'Arcliimède  sur  la  pesanteur  et  la  légèreté*. 

5*  (Fol.  23v'à3ir\)  "^"'^ 

Premier  liv,re  du  traité  de  B.los  sur  les  quantités  rationnelles  et  sourdes 
dont  il  est  fait  mention  dans  le  dixième  livre  de  l'ouvrage  d'Euclide  sur  les 
Eléments,  traduit  par  Aboù  Olhmân,  le  Damascène. 

i  l_i^^i  45UI  /d-wtltj  iOlajii!  -UàftiJI  ^  jjjb  c->ly^>  (j^  J^iij  AiUil 

6"  (Fol.  3i  v"à  Aav'.) 

Second  livre  du  Gimmen taire  du  dixième  livre  des  Éléments  d'Euclide. 

(Date  de  la  copie  :  Chîrâz,  au  mois  de  djoumâdà  premier  de  l'an  358, 
— "'      mars-avril  969.)  *'^  '■'-' 

7»  ^Fol.  A3  r"  à  47  V.) 

Sur  la  signification  du  dixième  livre  (d'Euclide). 

8°  (Fol.  48  r-à  5ov».) 

Traité  sur  la  manière  de  mener  deux  lignes  issues  d'un  point  et  renfer- 
mant un  angle  donné,  d'après  la  méthode  de  l'analyse,  par  Wîdjan  Ben  Was- 
lam,  connu  sous  le  nom  d'Aboû  Salil  Alkoûhî". 

,.K-A-A_â^Jt  ^'^jla^  iL^ySx^  ^-J^j  (J"^  ^lâAJ  (j^  (^jv^âl  ^K*^^  <->U^b 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 

9*  (Fol.  5i  r°à  52  r'.)  _gb 

Sur  l'objet  et  le  contenu  des  Éléments  d'Euclide.  "^ 

10°  (Fol.  52  v-à  53  v',  1.  10.) 

Lettre  d'Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl  sur  la  solution  d'un 

Ce  sont  tes  énoncés  des  propositions  du  I"  livre  et  de  la  1"  proposition  du  II*  livre  du  traité  d'Archi- 
mède  ,  De  lis  quœ  in  humido  vehuntur.  (Voir  Archimède ,  ddit.  d'Oxford  ,  p.  333  et  suiv.  )  , 

**  Une  analyse  succinte  de  ce  traité  a  été  donnée  dans  l'Algèbre  d'Omar  Alkhayyâmi,  p.  55,  i.  7  en  rem. 
et  suiv.  de  la  traduction  française.  '*{^ 


8  >;!!    ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

raison,  j'ai  rassemblé  plusieurs  passages  relatifs  à  cet  auteur,  ex- 
traits de  divers  manuscrits  arabes,  et  au  moyen  desquels  je  crois 

problème,  tiré  de  l'ouvrage  de  Yoûhanna  Ben  Yoûçouf ,  et  relatif  à  la  division 
d'une  ligne  droite  en  deux  parties  égales,  et  révélation  de  l'erreur  de  Yoû- 
hanna à  ce  sujet, 

11°  (Fol.  53  V,  1.  iià55v\) 

Traité  d'Euclidesur  la  division  (des  figures  planes)'. 

12"  (Fol.  56  r'.) 

Fragment  relatif  à  un  sujet  astronomique. 

i3°.  (Fol.  56  v'àôgrM.  17.) 

.oJij       Traité  deThâbît  (Ben  Korrah)  sur  la  retardation  du  mouvement  dans  la 
jj  :       sphère  des  signes  et  sur  son  accélération  suivant  les  points  de  l'excentrique 
où  se  trouve  le  (corps  en)  mouvement. 

ySjX\  ^j^  iiUiil    (:^.  l^  yy3  CS^I 

i4°  (Fol.  ^grM.  i8à6orM.  8.) 

Fragment  relatif  à  la  théorie  du  mouvement  de  la  lune. 
(Date  de  la  copie  :  Chîrâz,  le  dernier  jeudi  du  mois  de  rabia  second  de 
l'an  359  de  l'hégire,  10  mars  970.) 

15"  (Fol.  6Qv"à  75  v".) 

Traité  d'Aboûl  Haçan  Thâbit  Ben  Korrah,  le  Sabéen,  sur  la  composition 
des  rapports. 

Ce  traité  est  divisé  en  trois  chapitres ,  qui  occupent  respectivement  une 
page  et  demie,  treize  pages  et  demie,  et  seize  pages, 

(Date  de  la  copie  :  Chîrâz ,  à  la  fin  du  mois  de  djoumâdâ  second  de  l'an  Sôg , 
mai  970.) 

16"  (Fol.  76  r"à78  r".) 

Lettre  sur  le  calcul  des  racines  sourdes ,  adressée  par  Mohammed  Ben  Abd 
Alazîz  Alhâchimî  (^y^cil^l  j-^î  «X-**  ^^  «X:^  )  à  l'émir  Aboùl  Fadhl 
'  Djafar  Ben  Almoqtafî  (  JJcXXl  ç^  jJlxs»-  J^miâ}]  y3\). 

*  Une  traduction  de  ce  traité  a  été  publiée  dans  le  Journal  osioti^ue ,  cahier  de  septembre-octobre  1 85 1 , 
p.  233  et  suiv. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  ^ 

pouvoir  résoudre  ces  deux  questions  d'une  manière  assez  satis- 
faisante, quelque  difTicile  qu'il  soit  de  restituer  avec  exactitude 

17'  (FoLySv-àSovM.  5.). 

Lettre  d'Alfadhl  Ben  Hâtim  Alnaîrîzî  sur  l'azimut  de  ia  Kiblah. 

18"  (Fol.SovM.  Getsuiv.) 

Additions  à  quelques  propositions  du  dixième  livre  (d'Euclide) ,  existant  en 
langue  grecque,  et  traduites  par  Nazhîf  Ben  Yaman ,  le  médecin*. 

jj  iibj^l  (J-*  ju^j-Jl  i  «X^^  Itf  <,.».Ala.m  QdÇ  fjj  v-àaLîj  A}sJij  U  I«Xjû 

19»  (Fol,  81  r"  à  86  r».) 

Fragment,  manquant  de  commencement,  relatif  à  la  formation  des  triangles 
rectangles  en  nombres  rationnels  ou  entiers. 

2o'  (Fol.  86  v' à  92  V'.) 

Lettre  du  chaïkh  Aboû  Djafar  Mohammed  Ben  Alhoçaïn  à  Aboû  Moham- 
med Abdallah  Ben  Ali,  le  calculateur,  sur  la  formation  des  triangles  rectan- 
gles ayant  des  côtés  rationnels ,  et  sur  l'utilité  qu'offre  leur  connaissance. 

i  ïLxjUDj  ^iL-«iJ|  kJx±ùX\  lljj^l  iùiUJ!  c^UaÂil  >Uô)  i  ^*»é\ 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 

21'  (Fol.  93  v\) 

Fragment  relatif  à  un  sujet  astronomique. 

aa'  (Fol.  93  v"  à  96  t\  1.  8.) 

Recelte  d'une  médecine  universelle  avec  manière  de  s'en  servir.  —  Au  mi- 
lieu de  ce  morceau,  on  trouve  intercalées  (fol.  9/4  v")  les  observations  de  quel- 
ques conjonctions  qui  ont  été  citées  et  traduites  par  M.  Caussin,  dans  son 
Mémoire  sur  les  tables  d'ibn  Yoûnis  {Notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  du  Roi,  t  VII,  p.  238). 

aS"  (Fol.  95  rM.  9  et  suiv.) 

Sur  la  manière  de  prendre  les  heures  égales  sur  le  dos  de  l'astrolabe. 

*  Ce  sont  deux  démonstrations,  l'une  de  la  i"  et  l'autre  de  la  6*  proposition  du  dixième  livre  d'Eu- 
dide.  La  première  est  la  première  des  deux  démonstrations  de  la  \"  proposition  qui  se  trouvent  dans  l'édi- 
tion d'Oxford.  La  seconde  n'est  pas  essentiellement  différente  de  la  i  "  des  deux  démonstrations  de  la 
6*  proposition  qu'on  trouve  dans  la  même  édition.  (Comparer  ci-après  au  n"  3i  ,  et  un  passage  dji  Tdrtkh 
Alhoqamâ  rapporté  par  Casiri ,  1. 1 ,  p.  3/io ,  col.  a,  1.    i i  et  suiv.  et  p.  34i  ,1.  aa  et  suiv.) 


10  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

des  noms  grecs,  autrement  inconnus,  d'après  la  transcription  si 

imparfaite  des  manuscrits  arabes,  et  au  milieu  des  leçons  souvent 

iW  (Fol.  95  v"  à  122  r'.) 

Traité  de  Thâbit  Ben  Korrah  sur  la  mesure  des  corps  paraboliques. 

A-Ajlsm  c:>L<U(kasî  RoAm^  «j  ijA  yj  <i:i«oUl  (aJUU)      ^_^ 

(Date  de  la  copie  :  Chîrâz,  samedi  22  de  rabîa  premier  de  l'afi  358, 
i3  février  969.) 

25°  (Fol.  122  v°à  i3Av°,  1.  i3.) 

Traité  de  Thâbit  Ben  Korrah  sur  la  mesure  de  la  parabole. 

,a.6°  (Fol.  i34  v»,  1.  a  à  i36  v»,  1.  A.) 

Traité  d'ibrâhîm  Ben  Sinân  sur  la  mesure  de  la  parabole. 

(Date  de  la  copie:  Chîrâz,  au  mois  d'ardabehicht  de  l'an  338  d'Yezde- 
djird,  avril-mai  969  de  notre  ère.) 

2f  (Fol.  i36  v",  1.  5  à  137  T\) , 

Lettre  d'Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl  à  Aboû  AU  Nazhîf  Ben 
Yaman,  le  médecin,  sur  la  construction  d'un  triangle  acutangle  au  moyen 
de  deux  lignes  droites  inégales. 

(Date  de  la  copie  :  le  jeudi,  dî-bâder  du  mois  d'abân  de  l'an  339  d'Yez- 
dedjird,  27  octobre  970.) 

28°  (Fol.  137  v"  à  139  r°.) 

Lettre  d'Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Àldjalil  au  chaïkh  Aboùl  Ho- 
çaïn  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalil  sur  les  sections  produites  dans  les  para- 
boloïdes  et  hyperboloïdes  de  révolution. 

(Date  de  la  copie  :  le  lundi,  râm-rôz  du  mois  de  bahmen  de  l'an  34o 
d' Yezdedj ird,  12  février  972.) 

29"  (Fol.  139  v°à  i4ov°.) 

Mémoire  d'Alalâ  Ben  Sahl  sur  les  propriétés  des  trois  sections  (coniques). 

J._4-*M  0j  ^:i\j»ll  ^!j.isJVwwt  iCÂXxil  t^Jlîî  (jo'^jJ*-  é 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  11 

fautives  et  contradictoires  produites  par  la  négligence  des  co- 
pistes. 

30"  (Fol.  i4i  r'à  i5ov*.) 

Traité  sur  la  construction  de  l'astrolabe  appelé  Almobthakh,  d'après  Aboû 
Djafar  Ahmed  Ben  Abdallah. 

-  3r  (Fol.  i5i  v"  à  i56vM.  ii.) 

Traité  d'Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl  sur  les  solutions  de 
divers  problèmes  que  lui  avaient  proposés  plusieurs  géomètres  de  Chîrâz. 

32»  (Fol.  i56  vM.  12,  à  i6o  t\  1.  4.) 

Traité  de  Thâbit  Ben  Korrah  sur  (le  théorème)  que  deux  droites  menées 
de  manière  à  renfermer  (avec  une  troisième)  moins  de  deux  angles  droits 
se  rencontrent. 

[(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.  Date  de  la  copie  :  le  mercredi, 
37  du  mois  de  rabîa  second  de  l'an  SBg,  9  mars  970.) 

33°  (Fol.  160  r",  1.  5  et  suiv.) 

Une  construction  de  la  trisectiop  de  l'angle. 

34°  (Fol.  161  r».)  f. 

Fragment  relatif  à  la  théorie  des  quantités  irrationnelles,  reproduisant, 
A  quelques  légères  modifications  près,  les  propositions  7  et  8,  et  une  partie 
du  corollaire  de  la  proposition  9  du  X*  livre  d'Euciide,  telles  qu'elles  se 
trouvent  dans  l'édition  d'Oxford.  Ce  fragment  paraît  être  la  suite  du  n"  18. 

35»  (Fol.  161  v°.) 

Problèmes  intéressants  et  beaux  sur  les  nombres. 

36°  (Fol.  16a  r'à  i64r°,  1.  12.) 

Le  traité  d'Hypsiclès  sur  les  ascensions ,  traduit  par  Ishàk  Ben  Honaïn  et 
revu  par  Thâbit  Ben  Konah. 


12  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

i*'  Ms.  n°  9Ô2.  2,  suppl.  arabe,  fol.  28  v°. 

Titre  du  premier  livre  de  ce  commentaire  : 

s 

37»  (Fol.  i64rM.  i3à  170  vM.  11.) 

Lettre  d'Aboûl  Haçan  Thâbit  Ben  Korrah  sur  la  figure  de  la  section  [al- 
katha). 

38°  (Fol.  170  v°,  1. 12  à  180  v°,  1.  7.) 

Traité  d'Aboûl  Haçan  Thâbit  Ben  Korrah  sur  la  manière  de  trouver  des 
nombres  amiables  d'après  une  méthode  facile**. 

'ây^M*^  AjlâKJLî  :>t<X£^|   ^j.^^\   «j   éj^i  0j  0<^b  (jM*^  ^\   1^1   ^lliU 

(Date  de  la  copie  :  Chîrâz,  à  la  fin  du  mois  de  khordâd  de  l'an  338  d'Yez- 
dedjird,  juin  969.) 

39""  (Fol.  180  vM  8  à  181V',  1.  3.) 

Fragment  d'un  commentaire  d'Almâhâni  sur  le  dixième  livre  d'Euclide. 

4o»  (Fol.  181  v°,  l.kkib.) 

Démonstration  d'une  proposition  de  géométrie. 

Al"  (Fol.  181  v°,  1.  16  à  187  v\  1.  12.) 

Exposé  du  calcul  des  apotomes  et  çl,es  droites  de  deux  noms. 
(Date  de  la  copie  :  Chîrâz,  à  la  fin  du  mois  de  chabân  de  l'an  358  de 
l'hégire,  juillet  969.) 

Aa"  (Fol.  187  rM.  i3  à  188  t\) 

Discussion  de  la  proposition  que  toute  quantité  continue  est  divisible  à 
l'infini. 

43°  (Fol.  188  v"ài9ir°.) 

Traité  d'Aboûl  Haçan  Thâbit  Ben  Korrah  adressé  à  Ibn  Wahab  sur  la 

*  Ce  titre  se  trouve  répété  de  la  même  manière  dans  la  table  placée  à  la  fin  du  volume  ;  mais  il  serait 
plus  correct  d'écrire  ijSjSi ,  sans  article. 

**  Une  analyse  de  ce  traité  a  été  publiée  dans  le  Journal  asiatique,  cahier  d'octobre -novembre  1862  , 
p.  ^30  et  suiv. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  13 

manière  de  parvenir  à  trouver  la  construclion  des  problèmes  géométri- 
ques. 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 

M'  (Fol.  191  v°.) 

Fragment  du  Commentaire  d'Eutocius  sur  la  2*  proposition  du  second 
livre  de  la  sphère  et  du  cylindre  d'Archimède,  traduit  par  Thâbit  Ben  Kor- 
rah  *. 

45°  (Fol.  192  v»  à  195  r'.) 

Trisection  de  l'angle  rectiligne ,  par  Thâbit  Ben  Korrah  Alharrânî. 

iyi  /o  c:a,jU'  i^jumo  iù^UMJC>«  >«UMJi{  AÂÀju  (jviasl  Xc^jOLmJLI  iù^lyl  iUwJ» 

46-  (Fol.  195  V'' à  198  r».} 

Traité  d'Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl  sur  la  mesure  des 
sphères  au  moyen  des  sphères. 

47"  (Fol.  198  v»  à  199  r°.) 

Sur  la  construction  des  deux  moyennes  proportionnelles  par  la  méthode 
de  la  géométrie  fixe",  par  le  chaïkh  Aboù  Djafar  Mohammed  Ben  Alhoçaïn. 

iL^M«X-À^{  (j-^>^  ij-*  a.aamUa^  iuJl^Jw»  ^^j\Ia^  (^j  (jvjftà*.  g|^,<^^î  i 

A8°  (Fol.  199  v°  à  2o3  \\) 

Traité  de  Yoùhannâ  Ben  Yoùçouf  Ben  Alharth  sur  les  quantités  ration- 
nelles et  irrationnelles. 

(Collationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 

*  Comparer  VAhjèhre  d'Omar  Alkhayyâmî ,  p.  xiii  de  la  préface,  2*  note. 

**  Comparer,  relativement  à  cette  expression,  l'Algèbre  d'Omar  Alkhayyâmî ,  p.  1  ao. 


14  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

«Premier  livre  du  traité  d&B.loiS^y  sur  les  quantités  ration- 

49°  (Fol.  2o4  r'à  2i5  r°.) 

Lettre  du  chaïkh  Aboù  Djafar  Mohammed  Ben  Alhoçaïn  à  Abdallah  Ben 
Alî,  le  calculateur,  sur  la  démonstration  d'une  certaine  propriété  des  nom- 
bres ,  suivie  d'une  lettre  du  même  au  même  sur  la  construction  des  triangles 
rectangles  en  nombres  rationnels. 

^5JL-%&ilî  iUikJai  l.ljj>iî  iùfUJi 
(CoUationné  avec  le  manuscrit  autographe.) 

5o°  (Fol.  2i5  v-à  216  v°.) 

Table  des  traités  contenus  dans  ce  volume. 

Dans  cette  table ,  les  numéros  qui  précèdent  sont  classés  dans  l'ordre 
t  suivant  : 

1,  2 ,  3,  5,  6,  7,  8,  10,  11,  22,  23,  24,  2  5,  26,  27^  28,  a 9,  3o, 
3i,  32,  19  (?),  20,  i3,  là,  i5,  17,  16,  18,  35,  36,  37,  38,  39, 
42 ,  A3 ,  M ,  45 ,  46 ,  47,  48 ,  49 

La  table  est  signée  de  la  date  du  1 1  moharram  de  l'an  667,  8  jan- 
vier 1259  de  notre  ère. 
51°  (Fol.  217  r'à  219  y".) 

Diverses  propositions  relatives  à  la  théorie  des  quantités  irrationnelles. 

Le  volume  entier  se  compose  de  deux  cent  vingt  feuillets,  dont  le  premier  non 
numéroté.  Le  verso  du  folio  160  et  le  recto  du  folio  192  sont  laissés  en  blanc.  Plu- 
sieurs parties  du  manuscrit  ont  été  évidemment  déplacées  lorsqu'il  a  reçu  sa  reliure 
actuelle.  Les  cent  quatre-vingt-douze  premiers  feuillets  du  volume  présentent  une 
seule  et  même  écriture.  Ainsi  que  l'attestent  les  postscriptum  ci-dessus  mentionnés, 
cette  partie  a  été  écrite  à  Chîrâz,  principalement  pendant  les  années  969  et  970  de 
notre  ère ,  par  le  géomètre  Ahmed  Ben  Mohammed  Ben  Abd  Aldjalîl  Alsidjzî ,  qui 
formait  probablement  ce  recueil  pour  son  propre  usage.  Depuis  le  folio  192  v"  à 
216  v°,  on  trouve  une  ou  plutôt  plusieurs  écritures,  di£férentes  de  celle  de  la  pre- 
mière partie  du  volume,  mais  qui,  cependant,  en  quelques  endroits,  ressemblent 
beaucoup  à  cette  dernière  écriture.  Les  trois  derniers  feuillets,  217  à  219,  sont 
d'une  écriture  complètement  différente.  On  aura  remarqué  que  plusieurs  des  copies 
contenues  dans  ce  volume  ont  été  coUationnées  avec  les  manuscrits  autographes 
des  auteurs ,  ainsi  qu'il  résulte  des  notes  finales  que  j'ai  reproduites  dans  l'énumé- 
ration  ci-dessus.  Cette  circonstance  ne  peut  qu'ajouter  à  la  valeur  du  manuscrit. 

M.  Caussin,  en  citant  les  observations  astronomiques  mentionnées  ci-dessus  (n"  22), 
ajoute  que  ce  manuscrit  a  été  rapporté  d'Egypte  par  M,  Reiche,  un  de  ses  anciens 
disciples. 

^  Je  marque  par  un  point  les  places  des  voyelles  brèves  qui  ne  sont  pas  exprimées 
dans  l'écriture  ordinaire  des  manuscrits  arabes. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  15 

nelle»  et  irrationnelles  qui  forment  le  sujet  du  dixième  livre  du 
Traité  d'Euclidc  sur  les  Eléments.  Traduit  par  Aboû  Othmân  le 
Damascène.  » 

2°  Même  ms.  fol.  3 1  v". 

Titre  du  second  livre  de  ce  commentaire  : 

a  Second  livre  du  commentaire  du  dixième  livre  du  Traité  d'Eu- 
clide  sur  les  Eléments.  » 

3°  Même  ms.  fol.  4^2  v**,  à  la  fin  du  second  livre: 

«  Fin  du  second  livre,  et  fin  du  commentaire  du  dixième  livre 
du  Traité  d'Euclide.  Traduit  par  Aboû  Othmân  le  Damascène.  » 

4°  Même  ms.  fol.  2  1 5  v°. 

Titres  du  premier  et  du  second  livre  répétés  dans  la  table  des 
ouvrages  contenus  dans  le  manuscrit  : 

X-ajLaJI  j(HJlI!  7    ^<xJLi>^!  LjLiS^y*  s^L*Jî  jiUii  <^  UJi 

«  l^.°  Le  premier  livre  du  traité  de  B .  los  sur  les  quantités  ra- 
tionnelles et  iirationnelles  qui  forment  le  sujet  du  dixième  livre 
du  Traité  d'Euclide.  5°  Le  second  livre  du  commentaire  du  dixième 
livre  du  Traité  d'Euclide.  » 

5^  Ms.  du  Târîkh  Allioqamâ.  Suppl.  arabe,  n°  672,  page  56 
(à  l'article  Euclide). 

U** — à-^  Xo*«i^>J>  (jMy^  i}^j^  Sjjùi\jkJ\  ixilili  ^jJ*  c:aj|^ 


«M^ 


16  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

«  J'ai  vu  un  commentaire  du  dixième  livre  par  un  Grec  ancien 
nommé  B .  lis.  » 

Le  même  passage  est  reproduit  par  Casiri,  t.  I,  p.  3^2 ,  de  la 
manière  suivante  : 

{jtt^-JiSji^  SyMUlJi  ^UII  r/^  ^^^)j 

«  J'ai  vu  un  commentaire  du  dixième  livre  par  B .  lis.  » 
6°  Même  ms.  p.  76. 

^jUJLjLo  ^.xJlï!  L^\jf(j%  5-M.LsJl  i^Uli -x-w^  (4r*^^ 

<iB.n,s  le  Roûmî^  était  versé  dans  la  science  des  mathéma- 
tiques, et  possédait  de  vastes  connaissances  en  géométrie.  Il  vécut 
à  Alexandrie,  et  son  temps  est  postérieur  au  temps  de  Claude  Pto- 
lémée.  De  ses  ouvrages  (nous  citons)  le  commentaire  du  traité  de 
Ptolémée  sur  le  planisphère,  traduit  en  arahe  par  Thâbit  (Ben 
Korrah);  puis,  le  commentaire  du  dixième  livre  du  Traité  d'Euclide, 
en  deux  livres.  » 

7"  Ms.  du  Qitâh  Alfihrist.  Ancien  fonds  arabe,  n"  Ai36,  t.  II, 
fol.  1 1 4  v°. 

^  B .l.s  le  Roûmî.  Ouvrages  de  cet  auteur  :  Commentaire  du 
traité  de  Ptolémée  sur  le  planisphère,  traduit  en  arabe  par  Thâbit 
(Ben  Korrah).  Commentaire  du  dixième  livre  d'Euclide,  en  deux  li- 
vres. M 

^  Les  auteurs  arabes  désignent  par  Roâmî  un  Grec  du  Bas-Empire, 


•i^ 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  17 

En  rapprochant  entre  elles  les  diverses  leçons  du  nom  en  ques- 
tion, présentées  par  tous  ces  passages,  je  suis  disposé  à  croire  que 
ce  nom  était  Valens,  en  grec  BàA>75,  ce  qui,  en  arabe,  devait  se 

transcrire  par  (jj*,jJb ,  ou  aussi  seulement  par  iJuJô  ;  car  nous 

trouvons,  dans  les  écrits  arabes,  des  exemples  nombreux  de  ce 
dernier  mode  de  transcription,  à  commencer  par  le  nom  d'Eu- 
clide  (EvkXsîSïjs)  même,  qui  n'est  jamais  rendu  par  y*o«>oJiJ>*i  , 
mais  toujours  par  ^j^i^X^Xi^i  ou  ^^jjii! .  Il  ne  serait  pas  impos- 
sible que  ce  Valens  ne  fût  le  même  que  l'astrologue  Vettius  Valens, 
'  sur  lequel  on  trouve  une  notice  assez  étendue  dans  la  Bibliothèque 
grecque  de  Fabricius^ 

Relativement  aux  circonstances  de  la  vie  de  notre  commenta- 
teur, le  passage  ci -dessus  extrait  du  manuscrit  du  Târikh  Alho- 
qamâ  est  suffisamment  explicite.  Les  expressions  de  ce  passage 
pourraient  faire  croire  un  moment  qu'il  se  rapporte  à  Pappus, 

dont  le  nom  aurait  été  rendu  en  arabe  par  (j**^ ,  ce  qui ,  par 
l'inadvertance  des  copivStes,  aurait  été  changé  en  (j**Jo.  Mais  dans 
un  passage  du  ms.  902.  2  suppl.  arabe,  où  il  est  indubitable- 
ment question  de  Pappus,  le  nom  de  ce  géomètre  est  écrit  ^jjL^, 
ce  qui  suffit  pour  faire  abandonner  cette  supposition,  peu  admis- 
sible at^ssi  sous  d'autres  rapports. 

Quant  au  commentaire  même,  un  examen  sérieux  de  cet  ou- 
vrage met  hors  de  toute  question  qu'il  est  d'origine  grecque.  Mal- 
heureusement, les  bornes  de  ce  mémoire  ne  me  permettent  pas 
d'en  fournir  les  preuves  en  faisant  connaître  le  contenu  de  ce  com- 
mentaire d'une  manière  plus  détaillée;  mais,  du  moins,  j'en  don- 
nerai ci-dessous^  une  analyse  rapide,  qu'on  ne  parcourra  peut-être 
pas  sans  intérêt. 

11  est  vrai  que  le  premier  livre  de  ce  commentaire,  rempli  presque 
entièrement  de  spéculations  métaphysiques  sur  les  quantités  irra- 

'   Edition  de  Harles ,  Hambourg ,  1796,  vol.  IV,  p.  i4A  et  suiv. 

*  Voir  l'édition  ci-dessus  citée  de  V Algèbre  d'Omar  Alkhayyâmî ,  préface,  p.  Xni. 


Voir  SS  19  et  20. 


3 


## 


18  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

tionnelles,  ne  peut  intéresser  que  médiocrement  les  géomètres; 
mais  le  second  livre  est  d'une  importance  réelle  pour  l'histoire 
des  mathématiques,  attendu  qu'il  contient  plusieurs  beaux  théo- 
rèmes, relatifs  aux  quantités  irrationnelles,  qu'on  ne  trouve  pas 
dans  les  Eléments  d'Euclide ,  et  qu'il  traite  cette  théorie  à  un  point 
de  vue  plus  général  et  plus  élevé  que  ne  le  fait  l'auteur  des  Elé- 
ments. 

On  remarquera,  sous  ce  rapport,  les  numéros  5 ,  9  à  i  2  ,  1 4  et 
1 5  de  l'analyse  du  second  livre  de  ce  commentaire. 

Enfin,  ce  qui  mérite  surtout  de  fixer  l'attention  des  géomètres, 
ce  sont  les  notices  sur  les  travaux  perdus  d'Apollonius,  contenues 
dans  les  passages  dont  on  trouve  ci-dessous  le  texte  et  la  traduction. 

Avant  de  passer  à  l'interprétation  de  ces  passages,  j'ai  cru  de- 
voir faire  connaître  au  lecteur,  par  un  résumé  succinct,  le  sujet 
et  le  but  du  dixième  livre  d'Euclide,  seul  écrit  grec  sur  les  quan- 
tités irrationnelles  qu'on  ait  connu  jusqu'à  présent,  et  sans  une 
intelligence  approfondie  duquel  il  est  impossible  de  comprendre  le 
sens  et  d'apprécier  la  portée  des  passages  en  question  qui  forment 
le  sujet  du  présent  mémoire. 

DES  LIGNES  IRRATIONNELLES  TRAITEES  PAR  EUCLIDE. 
S  4. 

Les  lignes  irrationnelles  traitées  par  Euclide  sont  au  nombre 
de  treize. 

Il  les  définit,  les  construit  et  en  démontre  les  propriétés. 

Rien,  certes,  n'est  plus  beau  ni  plus  parfait  que  l'ordre  et  le 
parallélisme  des  hexades  du  dixième  livre  ;  c'est  là  surtout  que 
brille  de  tout  son  éclat  le  génie  profondément  systématique  de 
l'auteur  des  Eléments.  Mais,  pour  faire  saisir  au  lecteur  d'un  seul 
coup  d'œil  l'aperçu  général  de  la  théorie  d'Euclide,  nécessaire  pour 
l'intelligence  des  conjectures  suivantes  sur  les  travaux  d'Apollo- 
nius, je  ne  peux  pas  suivre  la  méthode  purement  et  strictement 
synthétique  du  géomètre  ancien. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  19 

D'un  côté,  il  sera  indispensable  de  faire  ressortir  surtout  la  rai- 
son déterminante  du  nombre  des  genres  d'irrationnelles  exposés. 
D'un  autre  côté,  lorsque  Euclide  détermine  des  couj)les  de  lignes 
qui  doivent  servir  ensuite  à  la  construction  des  irrationnelles,  et 
qui  jouissent  de  diverses  propriétés,  il  faudra  montrer  comment 
quelques-unes  de  ces  propriétés  découlent  naturellement  des  au- 
tres, tandis  qu'Euclide  se  contente  d'en  démontrer  la  coexistence. 
Car,  généralement,  deux  quantités  (et  les  lignes  ne  représentent 
ici  que  des  quantités)  sont  déterminées  par  deux  conditions  aux- 
quelles elles  doivent  satisfaire.  Si  donc  elles  satisfont  à  plus  de 
deux  conditions,  l'esprit  éprouve  le  besoin  de  distinguer  les  pro- 
priétés essentielles  d'avec  les  autres ,  et  de  se  rendre  compte  de  la 
manière  dont  celles-ci  se  rattachent  aux  premières. 

C'est  pourquoi  j'ai  tâché  de  suivre  une  marche  plus  analytique 
dans  l'exposé  que  l'on  trouve  ci-après.  Je  me  suis  efforcé  en  même 
temps  d'y  reproduire ,  dans  le  plus  court  espace  possible ,  le  contenu 
essentiel  du  dixième  livre  d'Euclide.  D'ailleurs,  je  fais  observer 
que  je  ne  me  propose  pas  tant  de  donner  une  analyse  détaillée 
de  ce  livre,  que  de  faire  connaître  quels  genres  et  quelles  espèces 
d'irrationnelles  ont  été  traitées  par  Euclide,  et  quelles  sont  les 
propriétés  qu'il  en  a  connues. 

Avant  d'entrer  en  matière,  il  faut  que  j'explique  encore  en 
quelques  mots  l'usage  qu'Euclide  fait  du  mot  rationnel,  parce  qu'il 
donne  à  ce  terme  une  signification  plus  large  que  nous  ne  faisons 
aujourd'hui.  C'est  qu'il  appelle  rationnelles  aussi  les  lignes  dont  les 
carrés  seulement  sont  rationnels,  et  qui  s'expriment,  en  consé- 
quence, par  des  racines  carrées.  La  ligne  rationnelle  d'Euclide  a 
donc  les  deux  formes  m  et  s/m.  Au  contraire,  comme  selon  les  idées 
des  anciens  on  ne  saurait  former  le  carré  d'un  espace,  la  surface  ra- 
tionnelle est  chez  Euclide  uniquement  de  la  forme  m,  tandis  que 
\/m,  comme  expression  d'un  espace,  désigne  fespace  médial,  qui 
est  un  espace  irrationnel.  Je  me  conformerai,  dans  ce  qui  suit,  à 
la  terminologie  d'Euclide,  pour  ne  pas  trop  embrouiller  les  énon- 
cés des  définitions  que  je  dois  donner  d'après  lui.  Toutes  les  fois 


20  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

que  j'emploierai  le  mot  rationnel  dans  son  acception  moderne, 
j'aurai  soin  d'en  avertir  le  lecteur.  Je  fais  observer  encore  que  je 
désignerai  par  m,  m',  n,  n',  p,  q,  etc.,  des  quantités  rationnelles 
dans  l'acception  moderne  de  ce  mot,  et  qui  ne  sont  pas  des  carrés, 
à  moins  que  cela  ne  soit  dit  expressément. 


I. 

s  5.. 

Si  deux  droites  commensurables  en  puissance  seulement  com- 
prennent un  rectangle  rationnel,  ces  droites  sont  nécessairement 
médiales;  si  elles  comprennent  un  rectangle  médial,  elles  peu- 
vent être  médiales  ou  rationnelles  ^ 

Dans  le  premier  cas ,  on  aura 


donc 

x=\frv/m         y  =  \J-j^  ^. 

Dans  le  second  cas,  on  aura 

x^  :y^  =.m  x  .  y  =  n  \fn\ 

'  D'un  autre  côté,  si  deux  droites  commensurables  en  puissance  seulement  sont 
rationnelles,  elles  comprennent  nécessairement  un  rectangle  médial;  si  elles  sont 
médiales ,  elles  peuvent  comprendre  un  rectangle  rationnel  ou  médial. 

*  La  construction  d'Euclide  (X,  28)  est  ramenée  à  son  expression  algébrique 
lorsqu'on  pose  les  lignes  a  et  jS  de  cette  construction  respectivement  égales  à  sj p 
et  y/n  ,  où  l'une  des  deux  quantités  p,  n,  peut  être  un  carré,  et  l'on  trouve 


'>■*'   ■  y  =  \Jnp 

P 
c'est  ce  qu'on  obtient  en  posant  dans  nos  formules  m  =  — .  itu'.vî-- 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  21 

donc 


Ces  dernières  formules  représentent,  en  général,  des  quantités 
médiales;  mais,  dans  les  cas  de  m  =  n\  ou  de  m  =— ,  on  cura 


X 

ou 

X 


n  y  =z\f^\ 


formules  qui  présentent  l'expression  générale  ^  de  deux  quantités 
rationnelles  et  commensurables  en  puissance. 
Ceci  donne  lieu  à  trois  cas  : 

1  °  Deux  droites  rationnelles  commensurables  en  puissance  seu- 
lement et  comprenant  un  rectangle  médial  : 

La  moyenne  géométrique  entre  deux  lignes  de  cette  espèce  est 

la  médiale; 
Leur  somme  est  la  droite  de  deux  noms; 
Leur  différence  est  Vapotome. 

2°  Deux  droites  médiales  commensurables  en  puissance  seule- 
ment et  comprenant  un  rectangle  rationnel  : 

La  somme  de  deux  lignes  de  cette  espèce  est  la  première  de 
deux  médiales; 

*  Ici,  on  posera  dans  la  construction  d'Euclide  (X,  29)  a=z\/q^  ^  =  y'p  ,  y  r= 
y^n^,  où  l'une  des  trois  quantités  q,  p,  n'  peut  être  un  carré ,  et  l'on  trouve 


p  — 

c'est  ce  qu'on  obtient  en  posant  dans  nos  formules  mz=  —  ei  n:=\/q 

p 
*  On  peut  encore  poser  n  =-;  alors  on  aura  respectivement 

y/p         et  y/n", 

puis 

n  et  y/n'. 


se  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

Leur  différence  est  le  premier  apotome  de  la  médiale. 
3°  Deux  droites  médiales  commensurables  en  puissance  seu- 
lement et  comprenant  un  rectangle  médial  : 

La  somme  de  deux  lignes  de  cette  espèce  est  la  seconde  de  deux 

médiales; 
Leur  différence  est  le  second  apotome  de  la  médiale.         • 

IL 

S  6. 

Pour  trouver  deux  droites  dont  la  somme  des  carrés  ainsi  que 
ie  rectangle  compris  sous  elles  doivent  satisfaire  à  certaines  con- 
diyons,  posons 

X*  H-  J*  =  S  ^  '  y  =  ^  ' 

il  suit 


^  =  V — --^—     y  =  \ 1 

Maintenant,  si  la  somme  des  carrés  doit  être  rationnelle  et  le 
rectangle  médial,  on  posera 

S  =  m  R  =  n\Jn 

et  l'on  aura 


x=\l ^— j  =  V ^ K 


'  Euclide  (X,  3A)  pose  a§  =  p,  ^y  =       ^"^        (voir  X,  3i  ) ,  où  </'  -h  r^  n'est 
pas  un  carré,  et  trouve  ensuite  y  9^  ■+-  ''* 


AZ-i^H — — — j        ,^?=\/ 


c'est  ce  qu'on  obtient  en  posant  dans  nos  formules  m  =  p^,  n  =  — ,  «' 


2  (f'-^r' 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  23 

Si  la  somme  des  carrés  doit  être  médiale  et  le  rectangle  ra- 
tionnel, on  posera 

S  ==  m  \Jrn  R  ==n; 

et  l'on  aura 

/m  \./m!  -+-  1/  ni"  rn  —  4  n'  »    /m  v/m  —  v/rn"  m!  —  4  n*    , 

x^y-j v_ y  =  \/-^ ^^ ^ 

Si  la  somme  des  carrés  doit  être  médiale,  et  le  rectangle  médial 
et  incommensurable  avec  la  somme  des  carrés,  on  posera 


m 


dm'  Rz=n  y//?. 


011  m  \Jm'  et  nyn*  désignent  des  espaces  incommensurables  entre 
eux,  et  Ton  aura 


x=\l j  =  V ^— 


En  formant  le  quotient  — ,  on  obtient 


S"—  2m-^S\JS'—  kR^ 


2  R' 


P  —  9 


'  Euclidë  (X,  35)  pose  a|S  =\/;,  (p-^  y),  jSy  = — L 1 —  (voir  X,  Sa),  où 


\/p{p-<i)^ 
l'une  des  deux  quantités  p,  q,  peut  être  un  carré,  et  trouve  ensuite 


p—(f 


c'est  ce  qu'on  obtient  en  posant  dans  nos  formules  m  =  \fp ,  m'  =p  —  q,n  = 

*  Euclide  (X,  36)  pose  (tp==\/JZ\  ^y  =  XÎZEÏiZ  (voir  X,  33) ,  où  l'une  des 

y  pm 
trois  quantités  p ,  q ,  m',  ou  même  m'  et  q  simultanément,  peuvent  être  de»  carrés; 
puis  il  trouve  -  ,    -  ,v 

c'est  ce  qu'on  obtient  en  posant  dans  nos  formules  m  =  y^)  n^±»5\  n!^&hi'  (p — q). 


24  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

ou,  en  désignant  le  quotient  —  par  Q, 

d'après  les  suppositions  faites  dans  les  cas  considérés  ci-dessus, 
Q  sera  irrationnel  et  Q*  rationnel  (dans  l'acception  moderne  de  ce 
terme),  et,  à  moins  que  Q^  ne  satisfasse  à  l'équation  indéterminée 

le  quotient  —  sera  irrationnel. 

En  général,  x  et  y  seront  donc,  dans  les  cas  ci-dessus,  deux 
droites  incommensurables  en  puissance,  tandis  que,  dans  le  para^ 
graphe  précédent,  on  considérait  trois  couples  de  droites  commen- 
surables  en  puissance. 

De  là  trois  autres  combinaisons  : 

4°  Deux  droites  incommensurables  en  puissance ,  dont  la  somme 
des  carrés  est  rationnelle ,  tandis  que  le  rectangle  compris  sous  elles 
est  médial  : 

La  somme  de  deux  lignes  de  cette  espèce  est  la  majeure; 
Leur  différence  est  la  mineure. 
5°  Deux  droites  incommensurables  en  puissance ,  dont  la  somme 
des  carrés  est  médiale,  tandis  que  le  rectangle  compris  sous  elles 
est  rationnel  :        s?^-'-  «e  =^ 

La  somme  de  deux  lignes  de  cette  espèce  est  celle  qui  peut 

une  rationnelle  et  une  médiale; 
Leur  différence  est  la  droite  qui  fait  avec  une  surface  ration- 
nelle un  tout  médial. 
6°  Deux  droites  incommensurables  en  puissance ,  dont  la  somme 
des  carrés  est  médiale,  tandis  que  le  rectangle  compris  sous  elles 
est  également  médial,  mais  incommensurable  avec  la  somme  de 
leurs  carrés  : 

La  somme  de  deux  lignes  de  cette  espèce  est  celle  qui  peut 
;^^_ .      deux  médiales; 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  25 

Leur  différence  est  la  droite  (/ai  fait  avec  une  surface  médiale 
an  tout  médial. 

in. 

s  7. 

Si  l'on  a  deux  droites  x,  y,  commensurables  en  puissance  seu- 
lement, de  sorte  que 

a^  :y*z=n, 
il  s'ensuit 

x'^  :  (x^ — y^)  =  n  :  (n  —  i); 

c'est-à-dire  que  le  carré  de  x  surpassera  le  carré  de  y  du  carré 
d'une  droite  commensurable  en  puissance  avec  x;  mais  lorsque  n 

est  de  la  forme  — — ,  on  voit  aisément  que  le  carré  de  x  surpassera 

le  carré  de  y  du  carré  d'une  droite  commensurable  en  longueur 
avec  x. 

La  droite  de  deux  noms  et  Vapotome  étant  de  la  forme  x  dzy,  où 
X  et  y  représentent  deux  droites  rationnelles  commensurables 
en  puissance  seulement,  on  pourra  donc,  en  supposant  toujours 
x'^y,  distinguer  deux  cas 


1°  -r-:.  =  ^'       o^       x:y=n:\/n'  —  i  , 

2°  — i  =  n        ou        X  :  y  =  yn  :  v/rë- —  i . 

Puis,  comme  x  et  y  sont  rationnels  et  commensurables  en 
puissance ,  et  qu'on  suppose  x  ^  y,  on  pourra  distinguer,  dans 
chacun  de  ces  deux  cas,  trois  subdivisions,  selon  que  x  et  y  sont 
respectivement  de  la  forme 

m        et        ym' 

ou  K/m       et  m' 

\/m       et        yW. 


ou 


■^- 


26  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

On  obtient  de  cette  manière  : 
dans  le  premier  cas 


.   x  =  n 


y  =  \/n'— 


x=    ,  y  =  m 


n\Jm 

S 
dans  le  second  cas 


n  y  m!  /     r 


m\/n—: 


5°  a;  =       ^  y=m 

\/n—  1 


6°  a;  =  \//i       y  =  y/n  —  1. 

En  combinant  les  a^  et  j  de  ces  six  numéros  par  addition  et 
par  soustraction,  on  obtient  respectivement  la  première,  seconde, 
troisième,  quatrième,  cinquième,  sixième  de  deux  noms,  et  le  premier, 
second,  troisième,  quatrième,  cinquième,  sixième  apotome^. 

'  Substitutions  à  faire  pour  ramener  à  nos  formules  les  constructions  d'Euclide. 

1°  Prop.  Ag-  el  =  n,a^=f,y^  =  q^. 

Prop.  86.  pYj  =  n,  sh^=p^,  zl  =  q^. 


/         ^ 
La  formule  d'Euclide  n  ±  V  /  «' 

se  ramène  à  la  nôtre  lorsqu'on  pose  p  =^nq.  "    ,  , 

2*  Prop.  5o.  |r;  =  m',  a/3  =  ;^^  ^y  =  q^ . 

Prop.  87.  yr}  =  m\le^r^,  sl=^q^. 

m  n 
La  formule  d'Euclide  —  '  ±  m 

se  ramène  à  la  nôtre  lorsqu'on  pose  7=1. 

3°  Prop.  5i.  a^  =  n\  ^y  =  p\h  =  q,£^  r. 

Prop.  88.  jSy  =  n»,  |3S  =  p^  e  =  9,  a  =  r. 


4M:t- 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS. 


27 


IV. 

S  8. 

Après  avoir  terminé  les  constructions  précédentes,  Euclide  dé- 
montre que  les  racines  carrées  des  six  droites  de  deux  noms  et 
des  six  apotomes  sont  respectivement  les  six  irrationnelles  formées 
par  addition  et  les  six  irrationnelles  formées  par  soustraction  sui- 
vant l'ordre ,  et  réciproquement  que  ces  douze  irrationnelles  ont 
pour  carrés  les  six  droites  de  deux  noms  et  les  six  apotomes  sui- 
vant l'ordre. 

11  démontre,  ensuite,  que  toute  ligne  commensurable  à  une 

La  formule  d'Euclide  ' 


\q            V        q             y^F^rpV            9  V  9 

se  ramené  a  la  notre  lorsqu  on  pose  p  =  i , =  m 


4°  Prop.  52. 
Prop.  89. 

La  formule  d'Euciide 


a.y  =  p,  y§  =  q,  sl=-rn. 
e|=p,  |S=ç,  ^Y)=^m. 


m  ±  m 


\  p-hq 


se  ramène  à  la  nôlre  lorsqu'on  pose  9  =  1 ,  p  -+-  1  =  n. 
5'  Prop.  53.  lr}^m\  ay  =  p,  yf  =  q. 


Prop.  90. 
La  formule  d'Euclide 


yrj  =  m',  |e  =  p ,  |8  =  q. 


±m' 


se  ramène  à  la  nôtre  lorsqu'on  pose  7  =  1 ,  p  -+-  1  =^ 
6"  Prop.  5A.  OLy  =  j),  y^=q,  l  =  s,  e  =  t 


Prop.  91. 
La  formule  d'Euclide 


yh=^pj  /3S  =  <3f,  s  =  s,  a  =  r. 


se  ramène  à  la  nôtre  lorsqu'on  pose  r=  1,  q=  i,  s=  1,  p-H  1  =n. 


4. 


..-  **■ 


'/ 


28  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

des  irrationnelles  est  une  irrationnelle  du  même  genre  et  de  la 
même  espèce  que  la  ligne  à  laquelle  elle  est  commensurable ,  et 
que  les  lignes  irrationnelles  proposées  dans  ce  qui  précède  sont 
toutes  essentiellement  différentes  entre  elles. 

Suivent  encore  :  une  autre  méthode  de  construction  de  ces  ir- 
rationnelles; puis  quelques  théorèmes  énonçant  diverses  consé- 
quences de  la  vérité  mathématique  que  le  produit  de  {\/^  -f-v/^) 
en  (ya  —  yb)  est  rationnel;  enfin,  la  démonstration  que  la  diago- 
nale et  le  côté  d'un  carré  sont  incommensurables  en  longueur. 

L'avant- dernière  proposition  du  dixième  livre  mérite  encore 
d'être  particulièrement  remarquée;  en  voici  l'énoncé: 

«  H  résulte  d'une  médiale  une  infinité  d'irrationnelles,  dont  au- 
cune n'est  la  même  qu'aucune  de  celles  qui  la  précèdent.  » 

Euclide  prend  ici  la  moyenne  proportionnelle  y  entre  une  mé- 
diale et  une  rationnelle,  puis  la  moyenne  S  entre  y  et  la  même 
rationnelle,   et   ainsi    de   suite.  Les  irrationnelles    qu'il   obtient 

sont    donc    successivement    de    la    forme    yr\/m,    \  r\/r\/m , 

\l r\/ r\/r\/m,  etc.  c'est-à-dire  de  la  forme  \n,  \/p,  yq,  etc. 


TEXTE  DES  PASSAGES  DU  MANUSCRIT  ARABE  RELATIFS  AUX  TRAVAUX  PERDUS 
D'APOLLONIUS  SUR  LES  QUANTITES  IRRATIONNELLES. 

S  9. 

I. 

^«>yJLiji  «^U^=3  (y%  ïJu\jL^\  'J^\jù,\  j  (SjuJU)  ^i  (Fol.  23  \\) 

s-  ^ 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  29 

\c^jj  ^Ls:^  (j*.LjJi  4>jj^l  j^  JUi  «-«  ijl^  JUU  ^^-Tg^jJi  L^ 

««yjtjj  t4.^-^^l  X-oL^  J^-?^^  ^«>^  ^^  i>iàl*  Cr*^  U-*-^  ^  t5^^ 

j^j— *!:?  L^JLsLj  S)  jvjlji  <Xj^aï  <>sAai  Aib  j*».XJliJj!  Ulà  ^LàJll 
jVkoJI^  aJîLâ^  ^j.-^aij  l»>^«>s^.  ^^^^  O^^lî  <i)ijJUMÎ  ^fi  L^jto^ 

n. 

sGi  JUskLiïUw!^  la-jwjJll  LÀ  ^^  ijiû  ^^JU^   (Fol.  29  r°  à  3o  ^^) 
XçgJUij  u^-AJyJi  j  /♦^i  LjJaii  ,;^  O**^^  ^  cU^i  J  «Xih.1 


\ 


30  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

!i  «.pjtfUwJ  ^^i  liLJij  OS-iaii  ^^«>s^  (^  A^wJcH  ^^  Lku^jJU 
.iLJi>  (Jv^  Xjt^ij  LjJa^  XaJlS'  Lkiwi  ^i  <J]><XSrr  «XiJ  (^j-if  OS^^^ 

jUa^  J^  A^  (jJîJ^  i^«^i  ^jljûj^i  AjUjcîjJ&  [l-koi]  'JSjXjié^ 

^;«^C  (J,\  sj^'àj^j  X-*"^!^  ^^-^  Jvi^b  (ji  UXf  ùsi  Jo  (25s{;Ju6mO 
C5S'  4N.<L)u»<wfl  c5S-»^  «XoS?  ^— *>*  <Xâfcb  (jî  1^»^^  «Xi  ^D  ij)  ^W-' 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.      •  31 

U^jL*  ^^^  £LA^  (^Î^^  C3S^^^  lt»  «>^^i^  «Xt*  ^•^^^^J-^'^ 

aJJUîJI  ^^  ^,»^==->^!  iOé'  Lii  %jj4  j*-»oi  C5S^  c5Sy^  CH*^  lT 

Ly^Jft^  XxXS'  ^^^XJL^  jUli  ]iS^  (Joli  JJi^jJUu  U^  Ajuuc?  ^j-^\ 
jvjçiUJI  ^  <>s^!j  ,Ji^>E^  L^>Ofc!  *y^^  ci  ^^^^»;-*-*^  XJa-wj^ 

jwiTi  f-^  j«--^î  U^^  (^^i  t*ô^l5  k*«^  ^Wl  y^j  J^^l 


32  •  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

j\  JjSJi  Lwjli  J^AoÀJoo^i  J^^oÀjdi  iaii  >^  (^.s>^  kib  ]d^£>^]j 

JojJail  ^1  jUll  JJi>  (J^  LJuo  jUi  UJUi  iii  blà  Xa^^Ij  A^Jlàj 
^^aiaiJJL  ^î  L^ail  ^^  (>^|^  I4À./0  <X£*.|j  J^ij^J  &^  Jf-M  tfjJ) 

jj.-ujLii  yi  ^;>  CT  ^^^^^  ^Sj^ih^^jù^  ^uji  yi  uj  j^ïyi}\ 

«yUI  ^  A  I^Liw* -À.!  LLâ.  yi  viU;>  ^  Jj.>aÀil  ^jJajdi  Lii  ^^ 
AJLÉ^  JyuoijJb  ^!  ^  ^3  u^ucT^b  JjJl  ^  )L  ijy>y^\  Và\  i^yXf 

5<X^  jLLob  -^^  <«»^!  ^W*  (««^^  (JJ^  (J^  XsXi^^  Jj.AaÂll 
ia->Lwj>î  ïù^y^  S-X^3  j3  ej^jwitUjJi  «wÂib  O^  J^  CT  <ij^^ 

III. 


]';yji^j\^\f  j^\  aliû  ^  Aim3  ^]  JjiJu  (^>J\  (Foi. 


3iv°.] 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  33 

^5^^  L^i  ^«X-jJbji^  W^-^^  A.  i  k^U  A.A..WJ  Juu  (i!  1^jus.mJ>^ 


r3^  X  ,»  h  aâU 
Jc^  jjJcTl*^!  J>v^  (ji  Uil^  Ucft  Uaj»!  Ld^  y3^   (Foi  .42  v».) 


.      « 


.vi 


« 


.**»? 


V^«: 


34  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

O    ^^— A— ^L-JLJL^  [wçè]- l^lyO  XjUÛULLo  jJLC  8«XC  (i)Ji>  (y* 


TRADUCTION  DES  PASSAGES  DU  MANOSCRIT  ARABE  RELATIFS  AUr  TRAVAUX- PERDUS 
D'APOLLONIUS  SUR  LES  QUANTITES  IRRATIONNELLES. 

I. 

S  10. 

«  Le  but  du  dixième  livre  du  traité  d'Euclide  sur  les  Eléments 
est  l'examen  des  quantités  commensurables  et  incommensurables, 
rationnelles  et  irrationnelles. 

«  Cette  théorie  prit  naissance  dans  l'école  de  Pythagore.  Elle  fut 
considérablement  développée  par  Théétète  l'Athénien,  qui  fit 
preuve,  dans  cette  partie  des  mathématiques,  et  dans  d'autres, 
d'une  sagacité  qui  lui  a  valu  une  juste  admiration; En  outre,  il  était 
un  des  hommes  les  plus  heureusement  doués,  et  s'adonnait,  avec 
ufie  noble  ardeur,  à  la  recherche  des  vérités  contenues  dans  ces 
sciences,  comme  Platon  lui  en  donne  le  témoignage  dans  l'ou- 
vrage qu'il  intitula  d'après  son  nom^  Quant  aux  distinctions  exactes 
des  susdites  quantités,  et  aux  démonstrations  rigoureuses  des  pro- 
positions auxquelles  cette  théorie  donne  lieu,  je  crois  qu'elles  fu- 
rent établies  principalement  par  ce  mathématicien;  et,  plus  tard, 
le  grand ^  Apollonius,  dont  le  génie  atteignit  au  plus  haut  degré 
de  supériorité  dans  les  mathématiques,  ajouta  à  ces  découvertes 
d'admirables  théories  après  bien  des  efforts  et  de  travaux. 

«  Car  Théétète  avait  distingué  les  puissances  commensurables 
en  longueur  d'avec  les  incommensurables^,  et  avait  divisé  les  es- 

'  ^  Voir  Platon,  Théétète,  page  i43»  E  et  suiv,  de  l^édition  d'Etienne. 
*  Comparer  le  passage  d'Eutocius,  cité  page  i. 

'  C'est-à-dire  qu'il  avait  distingué  les  surfaces  planes  suivant -que  les  côtés  des 
carrés  auxquels  elles  sont  égales  (ou,  d'après  la  terminologie  des  anciens,  «suivant 


"% 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  lia 

pèces  très-connues  des  lignes  irrationnelles  d'après  les  diiîérentes 
médiélées,  assignant  la  médiale  à  la  géométrie,  la  droite  de  deux 
noms  à  rarithmélique,  et  l'apotonie  à  rharmonie\  comme  cela 
est  rapporté  et  raconté  par  Eudèmo  le  Péfipatéticien^. 

«  Quant  à  Euclide,  il  se  proposa  de  donner  des  règles  rigou- 
reuses qu'il  établit  relativement  à  la  commensurabilité  et  à  l'in- 
commensurabilité en  général;  il  précisa  les  définitions  et  les  dis- 
tinctions des  quantités  rationnelles  et  irrationnelles,  il  exposa  un 

que  les  lignes,  les  longueurs  qui  peuvent  ces  surfaces»)  sont  commensurables  ou 
incommensurables.  —  Comparer  Théétète,  p.  \lxq,  D  et  suiv. 

'  Dans  le  second  livre  de  son  commentaire  (fol.  36 ,  reclo  et  suiv.  du  ms.  arabe) , 
l'auteur  donne  à  celle  découverte  de  Théétète  des  développements  ultérieurs,  et  dé- 
montre que  toutes  les  irrationnelles  formées  par  addition  peuvent  être  construites 
au  moyen  de  la  pfoportion  arithmétique ,  et  toutes  les  irrationnelles  formées  par 
soustraction  au  moyen  de  la  proportion  harmonique. 

Quant  à  la  médiale,  on  a  vu  ci-dessus  (S  5)  qu'elle  est  la  moyenne  géométrique 
entre  deux  lignes  rationnelles  commensurables  en  puissance  seulement. 

Quant  aux  irrationnelles  formées  par  addition ,  on  sait  que ,  si  i  est  la  moyenne 

x-\-y 
arithmétique  entre  x  et  y,  on  a  i  = .  En  donnant  donc  k  x  ai  y  successive- 
ment les  valeurs  développées  ci-dessus  (SS  5  à  7),  on  obtient  les  irrationnelles  for- 
mées par  addition. 

Quant  aux  irrationnelles  formées  par  soustraction,  on  sait  que,  si  i  est  la  moyenne 

harmonique  entre  x  et  y,  on  a  i  = .  En  donnant  à  a;  et  j  les  valeurs  ci-dessus , 

x-+-y 

on  aura  au  numérateur  un  espace  rationnel  ou  médial ,  et  au  dénominateur  succes- 
sivement les  différentes  irrationnelles  formées  par  addition.  Or  l'auteur  démontre,  ^ 
dans  le  second  livre  de  son  commentaire,  un  très-beau  théorème,  qui  est  la  géné- 
ralisation des  propositions  1 13  à  1 15  du  dixième  livre  d'Euclide,  à  savoir  que,  si  un  %^ 
espace  rationnel  ou  médial  est  compris  sous  deux  droites,  dont  l'une  est  une  des 
irrationnelles  formées  par  addition,  l'autre  droite  sera  l'irrationnelle  correspondante 
formée  par  soustraction  (voir  ci-dessous,  S  20,  n"  11  et  12).  Il  en  résulte  que 

2  a;  y 
notre  ligne  i  = représentera  successivement  les   irrationnelles  formées  par  «^ 

soustraction ,  lorsqu'on  donne  successivement  à  a:  et  j  les  valeurs  ci-dessus  déve- 
loppées. '♦ 

^  Voir  Proclus,  Commentaire  du  premier  livre  des  Eléments  d'Euclide,  édition  de 
Bàle,  i533,  p.  35,  1.  7;  p.  92 ,  1.  1 1  ;  p.  99,  1.  28.  —  Le  Commentaire  d'Eutocius, 
p.  aoA  de  l'édition  d'Oxford  des  Œuvres  d'Arckimède.  —  Fabricii  Bibliollieca  Grœca, 
W  édition,  Hambourg,  1793,  vol.  111,  p.  464  et  492. 

5.  *  ^#        êfe* 


J 


4'^ 


JmM 


36  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

grand  nombre  d'ordres  des  quantités  irrationnelles,  et,  en  dernier 

lieu,  il  démontra  clairement  toute  leur  étendue ^ 

«  Enfin ,  Apollonius  distingua  les  espèces  des  irrationnelles  or- 
données, et  découvrit  la  science  des  quantités  appelées  (irration- 
nelles) inordonnées,  dont  il  produisit  un  très-grand  nombre  par 
des  méthodes  exactes.  » 

II. 

s  n, 

n  Apre*  s'être  occupé  de  l'examen  et  de  la  construction  de  la 
ligne  médiale,  et  après  avoir  consacré  (aux  sujets  précédemment 
mentionnés)  une  partie  considérable  (du  dixième  livre),  Euclide 
commence  la  discussion  des  lignes  irrationnelles  formées  par  com- 
position et  par  division^,  en  faisant  l'application  de  ses  recherches 
antérieures  sur  la  commensurabilité  et  l'incommensurabilité;  car 
la  commensurabilité  et  l'incommensurabilité  existent  aussi  dans 
les  lignes  formées  par  addition  et  par  soustraction^. 

«  La  droite  de  deux  noms  est  la  première  des  lignes  formées 
par  addition,  parce  qu'elle  est  la  ligne  qui  a  le  plus  d'affinité  avec 
la  ligne  rationnelle;  car  elle  est  composée  de  deux  lignes  ration- 
nelles commensurables  en  puissance.  De  même,  l'apotome  est  la 
première  des  lignes  formées  par  soustraction,  parce  qu'on  la 
forme  en  retranchant  d'une  ligne  rationnelle  une  ligne  rationnelle, 


'  Par  celte  dernière  observation,  l'auteur  fait  allusion  à  la  proposition  116  du 
dixième  livre. 

*  Telle  est  la  signiilcation  littérale  des  deux  mots  arabes  employés  dans  le  texte; 
je  me  servirai  dans  ]a  suite  des  termes  addition  et  soustraction,  pour  éviler  des 
malentendus. 

^  En  efièt,  on  a  vu  ci-dessus  (S§  5  et  6)  que  les  deux  parties  constitulives ,  a;  et 
y,  de  chaque  irrationnelle  sont  commensurables  ou  incommensurables  en  puissance  ; 
en  outre,  les  lignes  irrationnelles  elles-mêmes  sont  commensurables  ou  incommen- 
surables enlre  elles,  selon  qu'elles  sont  de  même  espèce  ou  d'espèces  différentes 
(voir  Euclide,  Eléments,  X,  propositions  67  à  71  et  loA  à  108). 


m 


':#' 


■*'• 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  37 

commensurable  en  pulssanceà  la  ligne  entière.  Car  nous  construi- 
sons la  ligne  médiale  en  prenant  un  côté  rationnel  et  une  diago- 
nale proposée  \  et  en  trouvant  la  moyenne  proportionnelle  entre 
ces  deux  lignes;  nous  construisons  la  droite  de  deux  noms  en 
ajoutant  le  côté  à  la  diagonale ,  et  nous  construisons  l'apotome  en 
retranchant  le  côté  de  la  diagonale. 

«  Il  faut  aussi  qu'on  sache  que ,  non-seulement  lorsqu'on  joint  en- 
semble deux  lignes  rationnelles  et  commensuraLles  en  puissance, 
on  obtient  la  droite  de  deux  noms,  mais  que  trois  ou  quatre 
lignes  produisent  d'une  manière  analogue  la  môme  chose.  Dans  le 
premier  cas,  on  obtient  la  droite  de  trois  noms,  puisque  la  ligne 
entière  est  irrationnelle;  et,  dans  le  second  cas,  on  obtient  la 
droite  de  quatre  noms,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  l'infini.  La  dé- 
monstration [de  l'irratibnnalité]  de  la  ligne  composée  de  trois  lignes 
rationnelles  et  commensurables  en  puissance  est  exactement  la 
môme  que  la  démonstration  relative  à  la  combinaison  de  deux 
bgnes  ^. 

«  Mais  il  faut  recommencer  encore  et  dire  que  nous  pouvons, 
non-seidement  prendre  une  seule  ligne  moyenne  entre  deux  lignes 
commensurables  en  puissance,  mais  que  nous  pouvons  en  prendre 
trois  ou  quatre,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  l'infini ,  puisque  nous 


'  C'est-à-dire,  en  construisant  un  carré  sur  une  diagonale  qui  est  la  ligne  pro- 
posée comme  rationnelle  (voir  Euclide,  Eléments,  X,  déf.  5),  carré  dont  le  côté 
sera  rationnel,  mais  commensurable  en  puissance  seulement  avec  la  diagonale  (voir 
ibid.  prop.  117).  De  celte  façon,  on  obtient  deux  droites  rationnelles  commensu- 
rables en  puissance  seulement,  c'est-à-dire  les  deux  éléments  nécessaires  à  la  cons- 
truction de  la  médiale,  de  la  droite  de  deux  noms,  et  de  l'apotome  (voir  ci-dessus, 
S  5). 

Je  fais  observer  que  le  mot  arabe  qui  a  été  traduit  par  diagonale,  signifie  aussi 
diamètre.  Or,  soit  AB  la  droite  proposée  comme  rationnelle,  et  prenons  sur  AB 
la  partie  AC  rationnelle  et  commensurable  en  puissance  seulement  kAB.  Si  l'on 
décrit  sur  AB  comme  diamètre  un  demi-cercle,  et  si  l'on  élève  au  point  C  une  per- 
pendiculaire à  AB  qui  coupe  le  demi-cercle  en  D,  AD==\/AB.AC sera  la  médiale, 
AB-\-AC  la  droite  de  deux  noms,  et  BC=AB — AC  l'apotome.  Ce  serait  là  une 
autre  manière  d'interpréter  les  expressions  un  peu  vagues  du  texte. 

'  Voir  Euclide,  Éléments,  X,  proposition  87,  et  ci-dessous,  p.  hi  et  42- 


I  o 


H^Y^i^ 


f 


-|op+fi^7^(«f 


^  j^'\<l^'\l«t~ 


~  e 


-"7 


P^> 


7^t^V^ 


-'  ^ 


'^-'^^ 


38  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

pouvons  prendre  entre  deux  lignes  droites  données  quelconques 

autant  de  lignes  que  nous  voulons,  en  proportion  continuel 

«  Et^,  de  même,  dans  les  lignes  formées  par  addition,  nous  pou- 
vons ,  non-seidement  construire  la  droite  de  deux  noms ,  mais  nous 
pouvons  aussi  construire  celle  de  trois  noms^  ainsi  que  la  première* 

'  Si ,  entre  deux  lignes  données ,  A-  et  k' ,  on  prend  m  moyennes  proportionnelles , 
de  sorte  que  : 

fe  :  Zi  =  il  :  ij  =  ij  :  Z,  = =  i„_i  •  lm  =  L-  k', 

on  trouve  facilement  qu'on  a 


et 


l  =1 


l  k'   =1 


k. 


puis,  en  éliminant  /„^,  entre  ces  deux  équations,  on  trouve 


l  =h  .  k' 


ou 


Lorsque  A:  et  k'  sont  deux  lignes  rationnelles  commensurables  en  puissance  seu- 

lement ,  h  sera  de  la  forme  y^a"-*-^-".  b"  .  —  Relativement  à  la  manière  dont  les  an- 
ciens trouvaient  un  nombre  donné  de  moyennes  proportionnelles  entre  deux  droites 
données,  voyez  Archimède,  édition  d'Oxford,  p.  iA4  et  suiv. 

^  Comme  le  passage  qui  commence  ici  doit  servir  de  base  à  une  partie  des  con- 
jectures que  j'aurai  à  faire  par  la  suite  sur  la  nature  des  quantités  irrationnelles 
traitées  par  Apollonius,  et  que,  par  conséquent,  il  m'importe  de  le  faire  connaître 
au  lecteur  aussi  exactement  q'ie  possible ,  j'en  fais  suivre  ici  une  traduction  latine 
littérale  : 

«  Ac  simiiiter  in  iis  quae  fiunt  per  compositionem ,  non  solum  licet  nobis  efficere 
«  lineam  ex  binis  tantum  nominibus ,  sed  etiam  licet  nobis  efficere  eam  quae  est  ex 
«  ternis  nominibus,  et  eam  quae  est  ex  ternis  mediis,  primam  et  secundam,  et  eam 
«  quae  est  ex  ternis  lineis  rectis  incommensurabilibus  potentia ,  quarum  una  efficit 
«  cum  unaquaque  duarum  (reliquarum)  summam  quadrati  productam  ex  ambabus 
«  rationalem  et  rectangulum  quod  fit  ex  ambabus  médium ,  ita  ut  évadai  major 
«  composita  ex  ternis  lineis.  Et  simili  ratione  evadit  linea  quae  potest  rationale  ac 
«médium  (composita)  ex  ternis  lineis,  et  eodem  modo  ea  quae  potest  bina  média.  » 

^  Voir  ci-dessous,  p.  4i  et  ^2. 

*  Voir  ci-dessous,  p.  A 2  et  43. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  39 

et  la  seconde^  de  trois  médiales;  puis,  la  ligne  composée  de  trois 
droites  incommensurables  en  puissance  et  telles  que  l'une  d'elles 
donne  avec  chacune  des  deux  autres  une  somme  des  carrés  ration- 
nelle, tandis  que  le  rectangle  compris  sous  les  deux  lignes  est  médial, 
de  sorte  qu'il  en  résulte  une  majeure  composée  de  trois  lignes^. 

'='5'"      "-</-,       '=\l7T' 

x^  :  y  =  a         x"  :  z'  =  ab  y*  :  z*  =  b 

*  x*  H-/'  =  a  a;*  -4-  z»  =  6  yzs=.\J c 


Ou  bien 


aH-6  l/b  —  ay 

-=Y/(t-«)î-c±.yy(iz:^)Vo  . 

jrz  ==  y/c. 

ai' -{- y*=  a  a;' -j-  z*  =  6  *7  =  y^ 

/ 


Hl^yN^Vfc^/^. 


ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 


<? 


Et,  d'une  manière  analogue,  on  obtient  la  droite  qui  peut  une 


<x/o 


0<3O 


0  /< 


^=VFvt^  ^=V;-v/f^  -\Hînf 


>0 


? 


•^^X    ZL    ■^'  .       médial.  On  pourrait  aussi  tirer  de  3°  et  4° 


On  obtient  des  formules  tout  à  fait  analogues  à  ces  dernières,  en  remplaçant 

xy  =  \Jc  par  xz  =  \Jc. 

Si  l'on  voulait  interpréter  le  texte  de  façon  à  y  voir  énoncé  les  équations  sui- 
vantes : 


3°  xy  =  \/c  W  xz  =  \Jd 

ces  conditions  seraient  incompatibles  ;  car,  de  i°,  2°  et  3°,  il  suit,  comme  on  vient 


c  ,  ce  qui  n'est  pas  un  espace 


xr^  [y^ — z^)=-c  —  d         ou  j'  —  2*  =  - 


c  —  d 


}h     J^ 


Irm 


et  l'on  aurait  en  même  temps 
donc 


ic^-^y  =r  a; 
c  —  d 


xr  -\-  z^  =  a 


a  fa^ 

2        V   à 


ce  qui  n'est  pas  un  espace  rationnel. 


'to 


I  Je-^  7  -^l 


1^ 


b 


%■% 


i<^ 


fl  0  0  »  o 


•K     _v 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  41 

rationnelle  et  une  m édi aie,  composée  de  trois  droites \  et  de  même 
celle  qui  peut  deux  médiales^. 

«  Car,  supposons  trois  lignes  rationnelles  commensurables  en 
puissance  seulement.  La  ligne  composée  de  deux  de  ces  lignes,  à 
savoir  la  droite  de  deux  noms,  est  irrationnelle,  et,  en  consé- 
quence, l'espace  compris  sous  cette  ligne  et  sous  la  ligne  restante 
est  irrationnel ,  et,  de  même,  le  double  de  l'espace  compris  sous 
ces  deux  lignes  sera  irrationnel.  Donc,  le  carré  de  la  ligne  entière, 

Si  l'on  déduit  les  expressions  pour  x,  y,  z  des  trois  conditions 

X*  -'r  y"^  =  a  ^y  =  y^  ^^  =  V  ^  » 


_^^_±jEEFÎ^s[ZJÏIL^sj 


a  ±  yV— 46  ai  y' a'  —  4  6 

el  (x -^- y -i- zY  ==  a -+- 2  \  \/b -\-\/ c  \ -\ \  2  \/b~c -+■  c  \  . 

a  ±  y/a»— 4  b 

* 

Cette  combinaison  produit  une  ligne  composée  x  -}-y  -^  z  dont  le  carré  ne  con- 
tient plus  des  racines  de  racines,  tandis  que  les  combinaisons  précédentes  ont 
l'inconvénient  de  conduire  à  des  lignes  dont  le  carré  contient  encore  des  racines  d'ex- 
pressions irrationnelles.  C'est  pourquoi  je  ne  suis  pas  éloigné  de  croire  que  la  com- 
binaison a;*  -h- j^  =  a ,  xy  =^  y't ,  a;  z  =  \J c  est  réellement  celle  qui  avait  été  adoptée 
par  Apollonius,  dans  sa  généralisation  des  théories  d'Euclide.  Il  est  vrai  que  notre 
texte  s'oppose  à  cette  supposition ,  parce  qu'il  parle  expressément  de  «  la  somme 
des  carrés  de  l'une  de  ces  lignes  avec  chacune  des  deux  autres;  »  mais,  dans  ce  qui 
suit,  j'aurai  l'occasion  de  faire  remarquer  que  l'auteur  ne  paraît  pas  avoir  toujours 
mis  un  très-grand  soin  à  reproduire  avec  une  exactitude  rigoureuse  les  énoncés  des 
généralisations  dont  il  donne  ici  une  indication  rapide.  (Voir  la  deuxième  note  de 
la  page  Aa  et  S  17.) 

'  x*  -f-  j*  =  \^ a  x*  -f-  î*  =  \Jh  X  y=  c 


;-- 


c< 


a  i  lu 

je    (0^ 


$      Id^    ^oO 


8v 

'^^     If 

^0 


/r 


42  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

composée  de  trois  lignes,  est  irrationnel,  et,  conséquemment,  la 
ligne  est  irrationnelle,  et  on  l'appelle  droite  de  trois  noms^ 
-    «  Et,  si  l'on  a  quatre  lignes  commensurables  en  puissance ,  comme 
nous  l'avons  dit,  le  procédé  sera  exactement  le  même;  et  on  trai- 
tera les  lignes  suivantes  d'une  manière  analogue. 

«  Qu'on  ait  ensuite  trois  lignes  médiales  commensurables  en 
puissance ,  et  dont  l'une  comprenne  avec  chacune  des  deux  autres 
un  rectangle  rationnel^;  alors  la  droite  composée  des  deux  lignes 
est  irrationnelle  et  s'appelle  la  première  de  deux  médiales;  la  ligne 
restante  est  médiale ,  et  l'espace  compris  sous  ces  deux  lignes  est 

'  [\fa-{-\Jh  -Jr-\/c]^=^[\Ja-^\/h]^-^  2  \\Ja-h\Jh\\Jc -\- c  ,  où  l'une  des  trois 
quantités  a,  h,  c  peut  être  un  carré.  —  Cette  démonstration  n'est  pas  tout  à  fait  ri- 
goureuse. Quant  au  terme  a  j  \Ja  ■+■  \Jh  \\Jc ,  il  est  égal  à  la  somme  des  deux  espaces 
médiaux  \Jk  ac  -\-  \//i  bc,  et,  par  une  démonstration  analogue  à  celle  de  la  27°  pro- 
position du  X'  livre  d'Euclide,  on  prouvera  que  la  somme  de  deux  espaces  mé- 
diaux est  irrationnelle.  D'un  autre  côté,  on  a  démontré  (X,  87)  que  le  carré 
(t/^-l-i/ï)*  est  irrationnel.  Mais  il  n'est  pas  généralement  vrai  que  la  somme  de 
deux  espaces  irrationnels  soit  irrationnelle.  11  reste  donc  à  démontrer  que  la  somme 
formée  des  deux  espaces  irrationnels  (i/^_|_i^)*  et  2  !  v/a -+- \/6  |  \/c  6t  de  l'es- 
pace rationnel  c,  est  irrationnelle. 

^  Ces  deux  conditions  sont  incompatibles;  car,  supposons  Irois  lignes,  x,  y,  z, 
dont  l'une,  x,  comprenne  avec  chacune  des  deux  autres  un  rectangle  rationnel; 
on  aura  xy  =  m ,  xz  =  n\  donc  j  :  z  =  m  ;  n ;  c'est-à-dire ,  j  et  2:  ne  seront  plus 
commensurables  en  puissance  seulement,  mais  aussi  en  longueur.  Il  faut  donc  recti- 
fier l'énoncé  du  texte  de  la  manière  suivante  :  «  Qu'on  ait  trois  lignes  médiales , 
dont  l'une  soit  commensurable  avec  les  deux  autres  en  puissance  seulement,  et 
dont  la  même  comprenne  avec  chacune  des  deux  autres  un  rectangle  rationnel,  etc.  » 
On  aura  alors  : 


xy=h 


s/a. 
x:z=x:{py)= 

P 

X  z  =^x  .  (pj)  =  p  b 


donc 


et 


'=V/^    .=\/-i    .=,Y^± 

X  -+-y  -\-  z)^  =  [x  -\-  j)^  -^  2  [x  -{- y)  z  -{-  z^. 


Des  trois  termes  de  cette  dernière  somme,  le  premier  est  irrationnel  (X,  38); 
le  second  se  compose  de  l'espace  2  x  z  qui  est  rationnel,  et  de  l'espace  2  y  z  qui 


Q 


i 


-y^  -f^î- 


€> 


y} 


P- 


ty 


i 


r 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  k'S 

irrationnel.  Conséquemment,  le  carré  de  la  ligne  entière  est  irra- 
tionnel. Le  reste  des  autres  lignes  se  trouve  dans  les  mêmes  cir- 
constances. Les  lignes  composées  s'étendent  donc  jusqu'à  l'infini 
dans  toutes  les  espèces  formées  au  moyen  de  l'addition. 

«  De  même,  il  n'est  pas  nécessaire  que,  dans  les  lignes  irration- 
nelles formées  au  moyen  de  la  soustraction,  nous  nous  bornions 
à  n'y  faire  qu'une  seule  soustraction,  de  manière  à  obtenir  l'apo- 
tome,  ou  le  premier  apotome  de  la  médiale,  ou  le  second  apo- 
tome  de  la  médiale,  ou  la  mineure^  ou  la  droite  qui  fait  avec  une 
surface  rationnelle  un  tout  médial,  ou  celle  qui  fait  avec  une  sur- 
face médiale  un  tout  médial;  mais  nous  pourrons  y  effectuer  deux 
ou  trois  ou  quatre  soustractions. 

«  Lorsque  nous  faisons  cela,  nous  démontrons,  d'une  manière 
analogue  à  ce  qui  précède,  que  les  lignes  restantes  sont  irration- 
nelles, et  que  chacime  d'elles  est  une  des  lignes  formées  par  sous- 
traction. C'est-à-dire  que,  si  d'une  ligne  rationnelle  nous  retran- 
chons une  autre  ligne  rationnelle  commensurable  à  la  ligne  entière 
en  puissance ,  nous  obtenons  pour  ligne  restante  un  apotome  ;  et 
si  nous  retranchons  de  cette  ligne  retranchée  et  rationnelle,  qu'Eu- 
clide  appelle  la  congruente  (-nypocrapiuio^otio-a),  une  autre  ligne  ra- 
tionnelle qui  lui  est  commensurable  en  puissance,  nous  obtenons, 
comme  partie  restante,  un  apotome:  de  même  que,  si  nous  re- 
tranchons de  la  ligne  rationnelle  et  retranchée  de  cette  ligne  une 
autre  ligne  qui  lui  est  commensurable  en  puissance,  le  reste  est 
un  apotome  ^  Il  en  est  de  même  pour  la  soustraction  des  autres 
lignes. 

est  irrationnel;  le  troisième  est  le  carré  d'une  ligne  médiale,  et,  par  conséquent, 
irrationnel.  On  obtient  en  définitive 


/  b    (  I 

x-^y-^-t  =  \/—::)  a  -+-(/> -i-i)M^-26(/)-i-i). 

^  \/o.[  ) 

*  C'est-à-dire  que  si  l'on  forme  successivement  les  différences  y/â — \/b  ,y/t —  \/c  , 
y/c — \/d,  etc.,  toutes  ces  expressions  représenteront  des  apotomes.  On  se  serait 
attendu ,  sans  doute ,  à  voir  l'auteur  former  et  discuter  les  expressions  suivantes  : 

(v/â— ^6)— V^,  Kv/^  — v/6>  — v/^l— v/d,  etc. 

6. 


^^^ 


t 


o  o 


^  ^^l    t>.y 


kk  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 


V  y      ^'  "  ^  ^^^  donc  alors  impossible  de  s'arrêter,  soit  dans  les  lignes 


bs' 


u  ^5         formées  par  addition,  soit  dans  celles  formées  par  soustraction; 

CVp  i-S^Çil  '^^  D M     S-K     "^^^^  ^^  procède  à  l'infini,  dans  celles-là,  en  ajoutant,  et  dans 

V  /    )    -/     celles-ci,  en  ôtant  la  ligne  retranchée.  Et,  naturellement,  l'infinité 

^  \         1  XTo  ^^®  quantités  irrationnelles  se  manifeste  par  des  procédés  tels  que 

-^  les  précédents,  vu  que  la  proportion  continue  ne  s'arrête  pas  à 

un  nombre  déterminé  pour  les  médiales,  que  l'addition  n'a  pas  de 

fin  pour  les  lignes  formées  par  addition,  et  que  la  soustraction 

n'arrive  pas  non  plus  à  un  terme  quelconque.  » 

III. 

S  12. 

«  Voici  maintenant,  en  peu  de  mots,  ce  qu'il  faut  qu'on  sache 
au  sujet  de  Mordre  des  irrationnelles. 

«  En  premier  lieu,  Euclide  nous  a  donné  (la  théorie  de)  celles 
d'entre  elles  qui  sont  ordonnées  et  homogènes  aux  rationnelles  ;  car 
les  irrationnelles  se  divisent  premièrement  en  inordonnées ,  c'est-à- 
dire  celles  qui  tiennent  de  la  matière  qu'on  appelle  corruptible, 
et  qui  s'étendent  à  l'infini;  et,  secondement,  en  ordonnées,  cpii 
forment  le  sujet  limité  d'une  science,  et  qui  sont  aux  inordonnées 
comme  les  rationnelles  sont  aux  irrationnelles  ordonnées.  Or  Eu- 
clide s'occupa  seulement  des  ordonnées  qui  sont  homogènes  aux 
rationnelles,  et  qui  ne  s'en  éloignent  pas  considérablement;  en- 
suite Apollonius  s'occupa  des  inordonnées,  entre  lesquelles  et  les 
rationnelles  la  distance  est  très-grande. 

«  En  second  lieu,  il  faut  qu'on  sache  que  les  irrationnelles  sont 
produites  de  trois  manières  :  au  moyen  de  la  proportionnalité,  au 
moyen  de  la  composition  (addition),  ou  au  moyen  de  la  division 
(soustraction),  et  pas  d'une  autre  manière  du  tout,  hormis  ces 
trois  manières;  car  les  inordonnées  ne  sont  dérivées  des  ordonnées 
qu'au  moyen  de  ces  méthodes.  Or  Euclide  n'a  trouvé  qu'une 
seule  ligne  irrationnelle  au  moyen  de  la  proportionnalité,  six  au 
moyen  de  la  composition,  et  six  au  moyen  de  la  division;  et  à 
ceci  se  borne  le  nombre  entier  des  irrationnelles  ordonnées.  » 


\>2>^ 


OA-,^v^    .      ,       ^  -\ 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  45 

IV. 

S  13. 

«  Nous  avons  aussi  acquis  une  connaissance  suffisante  de  ce  que 
le  nombre  des  irrationnelles  est  grand,  ou  plutôt  infini;  c'est-à- 
dire  le  nombre  des  irrationnelles  formées  par  addition  et  par 
soustraction,  et  de  la  ligne  niédiale  elle-même,  ainsi  que  le  dé- 
montra Euclide,  attendu  qu'il  énonça  que  de  la  ligne  médiale  il 
résulte  d'autres  lignes  irrationnelles  infinies  en  nombre  par  rap- 
port à  fespècddes  lignes  précédemment  décrites^;  mais,  si  de  la 
ligne  médiale  on  déduit  mie  infinité  de  lignes,  que  dira-t-on  au 
sujet  de  celles  qu'on  déduit  des  autres  lignes  irrationnelles  suivant 
Tordre  ou  en  négligeant  l'ordre  ?  Il  est  évident  pour  chacun  qu'on 
peut  dire  qu'il  en  résulte  un  nombre  de  lignes  infiniment  de  fois 
infini.  » 


ESSAI  D'UNE  RESTITUTION  CONJECTURALE  DES  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS 
SUR  LES  QUANTITÉS  IRRATIONNELLES. 

I. 

S  14. 

Avant  d'esquisser  l'essai  d'une  restitution  conjecturale  des  dé- 
veloppements donnés  par  Apollonius  à  la  théorie  des  quantités 
irrationnelles,  développements  qui  doivent  avoir  consisté  essen- 
tiellement dans  une  généralisation  de  la  théorie  d'Euclide,  il  sera 
nécessaire  de  jeter  encore  un  coup  d'œil  sur  les  traits  généraux 
et  sur  les  points  essentiels  des  constructions  de  ce  dernier  géo- 
mètre. 


'  C'est-à-dire,  il  en  résulte  une  infinité  d'irrationnelles,  dont  aucune  n'est  de  la 
même  espèce  qu'aucune  de  celles  qui  la  précèdent.  [Eléments,  X,  1 16.)  — Toutes 
ces  lignes  ont  la  forme  de  la  médiale,  ce  sont  des  médiates  d'ordres  supérieurs. 
Notre  auteur  peut  donc  dire  avec  raison  que  le  nombre  des  médiates  est  infini, 
aussi  bien  quo-celui  des  irrationnelles  formées  par  addition  et  par  soustraction. 


46  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

Comme  d'un  côté  les  noms  donnés  par  Euclide  aux  différentes 
espèces  d'irrationnelles  sont  en  partie  d'une  longueur  gênante,  et 
que,  d'un  autre  côté,  les  remarques  que  j'aurai  à  faire  porteront 
toujours  à  la  fois  sur  l'espèce  formée  par  addition  et  sur  l'espèce 
correspondante  formée  par  soustraction,  je  désignerai,  dans  la 
suite,  les  irrationnelles  construites  dans  les  propositions  87  et  7^, 
38  et  76,  89  et  76,  4o  et  77,  4i  et  78,  4^2  et  79  du  X^  livre, 
respectivement  comme  la  l'^^  2%  3%  4%  5%  6®  irrationnelle  d'Eu- 
clide. 

Pour  toutes  ces  lignes,  le  but  constant  des  démonstrations 
d'Euclide  est  de  prouver  que  chacune  d'elles  peut  un  espace  qui 
n'est  ni  rationnel,  ni  médial.  Or  l'espace  que  peut  la  ligne  a;  :±zy, 
c'est  l'expression 

x^  -\- y*  dz  2  xy     =     S  ±  2  R, 

si  nous  désignons  par  S  la  somme  des  carrés  des  deux  éléments 

de  la  ligne,  et  par  R  le  rectangle  compris  sous  eux; 

donc 

X  dtiyz=  y/5±2~fî . 

Euclide  ne  définit  d'une  manière  positive  que  deux  genres  d'es- 
paces, l'espace  rationnel  et  l'espace  médial.  Ces  deux  genres  d'es- 
paces donnent  lieu  à  quatre  combinaisons  pour  la  nature  de  la 
somme  S  àz  2  R: 

1**  S  rationnel  et  R  rationnel  ; 

2°  S  rationnel  et  R  médial  ; 

3°  S  médial      et  R  rationnel  ; 

4^**  S  médial     et  jR  médial. 

La  première  combinaison  doit  être  rejetée,  parce  qu'elle  ren- 
drait la  somme  S  zh  2  R  rationnelle  ;  et  la  quatrième  doit  être  as- 
sujettie à  la  condition  que  SetR  soient  incommensurables,  parce 
que  sans  cela  la  somme  S  dz  2  R  serait  médiale. 

On  exclut  les  cas  inadmissibles  par  une  seule  condition  géné- 
rale ,  en  demandant  que  SetR  soient  incommensurable»  entre  eux. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  «7 

De  cette  manière ,  on  aura 


x'  -f-  j'  =  a  ary  =  \Jh 


3 


_.  /a-t-v/a»— 4  6      ,      4   U  —  sf^ 

ce  qui  est  la  4"  irrationnelle  d'Euclide. 

2**  X»  -H  /  =^  y/a  xy  =  b 


^±j=V^^ — ^1 ±  V^^ — 1 ' 

ce  qui  est  la  5^  irrationnelle  d'Euclide. 

^-1-  ^v/â-f-v/a-4  6    _^        /^â-v/a-4i_ 

ce  qui  est  la  6^  irrationnelle  d^Euclide. 

Les  combinaisons  possibles  sous  les  circonstances  données  étant 
ainsi  épuisées,  on  se  demande  naturellement  d'où  viennent  main- 
tenant les  trois  premières  irrationnelles  d'Euclide. 

Or  celles-ci  ne  sont,  en  effet,  que  des  cas  particuliers  des  trois 
dernières,  spécifiés  par  la  condition  que  les  deux  éléments  x  et 
y  doivent  être  commensurables  en  puissance,  ce  qui  est  compa- 
tible avec  la  condition  que  les  espaces  S  Qi  R  soient  incommen- 
surables; car  de 

on  tire  H 

[x^  H-/)  '.ocy:=[m  -\-n)  :  yJrm^. 

'  Naturellement,  l'inverse  n'a  pas  lieu.  De  [x^  H-  y*)  :  xy  =  i/m on  lire  a^  i^^aa 

j — .  Dans  les  trois  cas  généraux  [x^  -t-J'*)*  sera  une  quantité  rationnelle, 

mais  y*  sera  irrationnel  (dans  l'acception  moderrte  de  ce  terme).  Au  contraire,  dans 
les  trois  cas  particuliers  où  y  est  une  droite  rationnelle  ou  médiale  (S  5),  y*  est 
eEFecliveraent  rationnel  (dans  l'acception  moderne  de  ce  terme). 


48  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

Aussi  nous  avions  remarqué  ci-dessus  (S  6)  que  la  commensu- 
rabilité  en  puissance  des  éléments  x  ety  est  cette  exception  à  leur 
incommensurabilité ,  qui  a  lieu  dans  le  cas  particulier  où  l'expres- 
sion Q*  —  4  Q^  est  le  carré  d'une  quantité  rationnelle.  Or,  Q  n'é- 

tant  autre  chose  que  le  quotient —^  de  —  =  —,  il  suit  effec- 

)   . 

Nous  n'avons  donc  qu'à  faire  (a;*  -h  J*)  :  xy  ==  [m  ~{- n)  :  \/mn, 
pour  dériver  des  trois  dernières  irrationnelles  d'Euclide  les  trois 
premières  suivant  l'ordre. 

Pour  cela,  nous  posons, 

1°  a  =  m-h-  n        b  ■=mn; 

ces  valeurs,  substituées  dans  l'expression  de  la  à^  irrationnelle, 
donnent 

X  d-  y:=  \frn  rt  \Jn; 

ce  qiii  est  la  ij*  irrationnelle  d'Euclide. 

2**  a-=[m-\-nfmn        b  =  mn; 

ces  valeurs,  substituées  dans  l'expression  de  la  5^  irrationnelle, 
donnent 


X  àzy=:  y  m  \/mn  dz  \n  K/mn; 
ce  qui  est  la  2^  irrationnelle  d'Euclide. 

3°  a  =  m-hn        b  = 


m-i-  n 


ces  valeurs,  substituées  dans  l'expression  de  la  6^  irrationnelle, 
donnent 


m 


X  zh  y  =  sj  =b  i/       "      ; 

ce  qui  est  la  3^  irrationnelle  d'Euclide. 


-lij> 


DE  TRAVAUX!  PE>i\DU  S  DA'POLLOMUS.  4ft] 

IL 

Voici'  ruaintenaint  les'  définitions  et  la  disciïssion  des  irration-  ^ 

nelles  généralisées  que  je  suppose  avoir  formé  le  sujet  des  tra- 
vaux d'Apollonius. 

1°  La  somme  de  n  droites  rationnelles  commensarables  en  puissance 
seulement,  et  comprenant  deux  à  deux  un  rectangle  médial  : 

\7a-{-\/b^-h\/c~\-\/d-^-  ..... 

L'espace  qme  peut  cette  ligne  ^  la  forme  suivante  : 

a-^b-h-c^-dlp'\f'!^':4: 

-f- 2  |y/a6 -}- y/ac -+- y/ôrf-f- . . . -f-y/ôc -f- y/6rf-+- . .  .-f-y/crf 

2"^  La  somme  de  n  droites  médiales,  dont  l'une  est  commensurable 
avec  toutes  les  autres  en  puissance  seulement,  et  dont  la  même  com- 
prend avec  chacune  des  autres  un  rectangle  rationnel:     ^ 

.  /        7=  /7F         -      foc*  fâë 

yaWm  -f-  W—  -h \/l=  -h'  V-7=  -^ ; 

-f-  ^  yf  \/^  V  y/m         .     V  0n 

L'espace  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante  : 

-^  \m-h{b-hc-hd-j- Y\-h2a{b-hc-h-d-^ ). 

3°  La  somme  de  n  droites  médiales  commensarables  en  puissance 
seulement,  et  comprenant  deux  à  deux  un  rectangle  médial  : 

V/a \Jm  -+-  sjb \Jm  -+-  sjc  sJrH  -+-  \Jd\Jm  -\- 

L'espace  qjie  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante,î^~^=^~ 
j  a  -I-  6  H-  c  -\-Â  -i-  . . , .  .  -H . 

+  2  (sjâb+sjâc+yjâd-]-.  .'.'^\fbc-^\fbd+ . .  .  +\/cd-\- . . .  )  j  \Jm. 


>« 


%  ^ 


# 


50  -       ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

On  voit  que  cette  ligne  n'est  autre  chose  que  la  première  irra- 
tionnelle généralisée  multipliée  par^m,  en  sorte  que  la  première  est 
ce  cas  particulier  de  la  troisième  qui  a  lieu  lorsque  m  est  le  carré 
w^  *  ou  le  carré  du  carré  d'une  quantité  rationnelle.  C'est  ce  que  nous 

avions  déjà  remarqué  ci-dessus  (§  5),  car  on  a 


■#. 


sâ       ^ 


et,  dans  le  cas  de  m  =  n\  ou  de  m  =  — ,  mn'  sera  le  carré  d'une 
quantité  rationnelle. 

Ix^  La  somme  de  n  droites  dont  l'une  est  incommensurable  avec  toutes 

H  les  autres,  et  dont  la  même  donne,  avec  une  des  autres,  une  somme 

f..  des  carrés  rationnelle,  et  comprend  avec  chacune  des  autres  un  rectangle 

»  médiat:  v\/-f  ju  /-  bsjw-; 


ce 


a 


a  s 


sj  a^  —  Ixh  ^  a  ±  y'  a'  —  4  6 


û.  ±  \/  a'  —  kh 


^^  L'esjpacè  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante i'^*^''  "^  ^    ^' 

]     , 

A* 


a  dsz  y'- a"  —  4  6 


v/6 -f- v/ç -h  \/d 


5°  La  somme  de  n  droites  dont  l'une  est  incommensurable  avec  toutes 
les,  autres j,  et  dont  la  même  d^nne,  avec  une  dév  autres,  une  somme  des 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  51 

carrés  médiate ,  et  comprend  avec  chacune  des  autres  un  rectangle  ra- 
tionnel : 

a'-t-(3*  =  Y/â,  oi^  =  b,ay==c,OLS=d,,  ,  .  ^  .  .  . 
QL-{-^-hy  -\-S-+- = 


^  1  '  i  AT  -f-  »  /« /.  hi  ' 


2  c 


.  /       Td^    ~ 

-f- V-7= —  -f- 

L'espace  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  vsuivante  : 

2  \b-i-c-\-d-\-  ,  .  .  \-h\/â-\- 
-h— —  )o.blc-^-d-i- )-^[c-\-d-h )M. 

6°  La  somme,  de  n  droites  dont  Fane  est  incommensurable  avec 
toutes  les  autres,  et  dont  la  même  donne,  avec  une  des  autres,  une 
somme  des  carrés  médiate,  et  comprend  avec  chacune  des  autres  un 
rectangle  médiat: 

a'-h|S»  =  y^,  a^  =  )Jb,  ay  =  \/c,  aS=\/d, 

QL-^-^-h-y-hS-h = 

.  I       7~d 

-f- Vt= —  -+-  —  v 

L'espace  que  peut  cette  ligne  est  de  la  forme 

y/â-h-2  \\fb-\'\Jc-^\/d.r\- I  H- 

7- 


% 


*  m 


r 


■#    * 


52  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

Gomme  ci-dessus,  les  trois  premières  irrationnelles  sont  des 
cas  particuliers  des  trois  dernières,  ce  qu'on  démontre  au  moyen 
des  mêmes  substitutions. 

Lorsque  dans  4°  on  a 

a  =  m-{-  n  b  =  mn, 

on  obtiendra  i  - 

~  ~  T 


Lorsque  dans  5°  on  a 

a  :=  [m -}- nY  mn  b  =  mn  , 

on  obtiendra 

Oi~h^-{-y-h-S-+- .  =\/m  \/mn-hJ-^-^J~^-{ 

'  V    m  t/mn  V    m  v/mn 


V  m  y/mn 


i/mn  V  m  y  i 


m  y  mn 

^^^  Lorsque  dans  6°  on  a 


\<i. ,w  i.- 


a  =  m  -{-  n 
on  obtiendra 


"+ V^\A^ -t- V?V^ 


m  -4-n 


m  -\-  n. 


io\  uf  Oi)  fao  9flsil  9il90  ÎJJ' 

S  16.    ^  J^ 


Je  vais  maintenant  faire  suivre  encore  une  autre"  conjecture  sur 
les  formes  de  la  4^  5^  et  6^  irre^tionneile  généralisées,  mais  qui, 
cependant,  me  paraît  moins  probable.  \  |\ 


■* 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  53 

l\°  La  somme  de  n  droites  incommensurables ,  dont  l'une  comprend, 
avec  une  des  autres,  un  rectangle  médial,  et  donne  avec  chacune  des 
autres  une  somme  des  carrés  rationnelle. 

a'-{-^'=^a,a^=\/b,  a'-{-y'==c,  a'-^S»  =  d, 

fa±T/^^TÏ     ,     .    /  a  zt  Ja'—XT  ^   /  a  ±  v/a'— aÏ 

=v — — — »-v« — — ^v« — -, — >- 

+Y/7irïi^^+ 

L'espace  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante  : 

a-\-c-]-d-^ — [n — 2) ^ i-2^b-\- 

-1-2  \)JcÇ>—<p'-h\/d(p  —  (f>'-+- 

-hyjac  —  (a-\-c)(p-h(p'  -+-  \Jad  —  (a  -+- d)  <p -h  Ç>' -h .  .  . 
-i-\/cd--{c-hd)(p-h<p'-^ -h j, 


ou 


5°  La  somme  de  n  droites  incommensurables ,  dont  l'une  comprend, 
avec  une  des  autres,  un  rectangle  rationnel,  et  donne  avec  chacune  des 
autres  une  somme  des  carrés  médiale. 

a»-t-(3^  =  y/â,a^=:6,a»-f-y«  =  y/c,a»-f-^=y/3, 

aH-|3-i-y-h^-h — 


54  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

L'espace  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante  : 

^+^c^-v/S-^^ -(n-2)  ^l±^lEB^2b-^ 

4-\/Y/a^-(y^  +  y^)x+x'-»-V/v/«t^-(\/«+V^)x  +  X*+--- 
-+-  V/v/c5  —  {\/c-h\Jd)  X  -4-  X^  H- -+- t' 

où       X  =  ^±V/F^^  et     pe^_(;-è^)±Vf^- 

6°  La  somme  de  n  droites  incommensurables,  dont  l'une  comprend, 
avec  une  des  autres,  un  rectangle  mèdial,  et  donne  avec  chacune  des 
autres  une  somme  des  carrés  médiate. 

a -H  |3 -f- y -I- ^ -+- = 

L'espace  que  peut  cette  ligne  a  la  forme  suivante  : 

\/â-+-V^-f-V^-i- —  (w  — 2)X^^-^-^— ^-f-  2  \Jh-\- 

-f-2  \sj\jc-^  —  -^'  +- V/\/Sif— ^^-4- 

-|-\/y/^— (y^-t-Y/S)^-|-;f/^-H H- |, 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  55 

Voici ,,  enfin  ♦  une  troisième  combinaison  que  je  considérerais 
comme  la  plus  probable  de  toutes,  si  elle  s'accordait  parfaitement) 
avec  la  lettre  du  passage  ci-dessus  (p.  695  et  696)  relatif  à  la 
majeure  composée  de  trois  éléments.  On  demandera  qu'il  soit 

OL'~i-^'-hy'-hS'-h =i4, 

a^  =  B,  ay=zC,  a.Sz=D, 

et,  si  l'on  pose 

j?»_4_C»-f-/)*H- ^=(T, 

on  aura 

^     .  2  '  >    A±\J  A^  —  lia  ^    A±\J  A*  —  \a 


,=/ 


A±\/  A^—  k  <t' 

La  ligne  aH-fS-j-y-H-^H- représentera  successive- 
ment la  4^,  5^,  6*^, irrationnelle,  selon  qu'on  donne  à  A,  B,  C, 

D, les  valeurs  a,  ub,  k/c,  \/d,  ...  ou  y/a,  b,  c,  d,.  .  .  ou 

\/a,  v/6,\/c,\/5, Puis,  dans  les  cas  particuliers  où  l'on  aura 

respectivement  a  =  m  -\-  n  et  cr  =  mn,  ou  a  =  [m  -4-  n)*.  mn 

mw)',  OU  a  =zm-{-n  et  cr  = ,  les  trois  dernières  irra- 

'  m  -f-n 

tionnelles   se   transformeront    dans   les   trois  premières  suivant 
l'ordre. 

S  17. 

Quant  aux  irrationnelles  d'Apollonius,  formées  au  moyen  de  la 
soustraction,  elles  ne  peuvent  avoir  été  que  :  ou  bien,  d'après  notre 
texte ,  des  lignes  de  la  forme  a  — 13 ,  jS  —  y,  y  —  S,  etc.  ;  ou  bien , 
ce  qui  paraît  plus  probable,  des  lignes  de  la  forme 

({{o^-P)-y)-S)- 

OÙ  a,  p,  y,  s,  ...  .  représentent  les  expressions  développées  dans 
ce  qui  précède. 


56  ^'''    ESSAI  D'UNE.  RESTITUTION 

Si  certaines  expressions  de  notre  texte  pouvaient  induire  quel- 
que lecteur  à  croire  que  les  conditions  générales  pour  la  forma- 
tion des  lignes  a —  |3,  jS  —  y,  y  —  §,  etc.,  étaient  les  suivantes 

OL'  -h  ^'  =  A  oi^  =  A, 

etc., 

où  A,  B,  C,  .  .  .  Al,  Bi,  Cl  .  .  .  sont  de  la  forme  m  ou  y  m;  je 
fais  observer  qu'on  ne  peut  satisfaire  à  ces  conditions  que  dans 
des  cas  particuliers,  attendu  qu'il  y  a  plus  de  conditions  à  rem- 
plir que  de  lignes  à  déterminer. 

III. 

S  18. 

Les  généralisations  des  paragraphes  précédents  se  rapportant 
au  nombre  des  termes;  on  y  remplace  les  irrationnelles  binômes 
^  d'Euclide  par  des  irrationnelles  polynômes. 

Il  reste  maintenant  une  autre  généralisation  à  faire,  qui  con- 
cerne le  degré  des  irrationnelles,  attendu  qu'on  peut  désigner  en 
général  les  irrationnelles  traitées  par  Euclide,  même  celles  dis- 
cutées dans  la  proposition  116  du  X^  livre,  comme  irrationnelles 
du  second  degré. 

Mais  si  l'on  voulait  appliquer  cette  généralisation  aux  irration- 
nelles polynômes  considérées  dans  les  paragraphes  précédents, 
on  obtiendrait,  pour  les  conditions  qui  servent  à  déterminer  les 
éléments  de  ces  irrationnelles,  des  systèmes  d'équations  du  troi- 
sième degré  ou  de  degrés  supérieurs  à  plusieurs  inconnues^;  et, 
comme  tout  ce  à  quoi  les  mathématiques  grecques  se  sont  élevées 

*  En  outre,  cette  généralisation  présupposerait  la  connaissance  du  développe- 
ment de  l'expression  lei-^^-+-y-+-h-\ )",  et  ce  développement  ne  présenterait 

plus  d'une  manière  simple  et  naturelle  les  conditions  qui  doivent  servir  à  la  déter- 
mination des  éléments  a ,  |S ,  y,  8 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  57 

en  fait  de  résolutions  d'équations  supérieures  se  borne,  d'après 
nos  connaissances  actuelles,  à  la  construction  géométrique  de 
quelques  cas  particuliers  d'équations  du  troisième  et  du  quatrième 
degré,  il  n'y  a  pas  lieu  de  croire  que  la  construction  d'irrationnelles 
polynômes  de  degrés  supérieurs  ait  été  tentée  par  Apollonius. 

Mais  les  anciens  possédaient  des  procédés  pour  trouver  méca- 
niquement la  racine  de  l'équation  binôme  d'un  degré  quelconque, 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  pour  trouver  un  nombre  donné  de 
moyennes  proportionnelles  entre  deux  droites  données  ;  et  il  ré- 
sulte de  ce  que  rapporte  notre  auteur,  qu'ils  n'ont  pas  manqué 
d'en  profiter  pour  considérer  des  irrationnelles  de  degrés  supé- 
rieurs. 

Nous  avons  vu  ci-dessus  (p.  696)  que  ces  irrationnelles  étaient 
de  la  forme 


Or,  comme  on  peut  varier  à  l'infini  les  valeurs  des  deux  nombres 
entiers  (!x  et  r,  et  comme  pour  les  deux  éléments  yl  et  iî  on  peut 
prendre,  soit  deux  rationnelles,  soit  une  rationnelle  et  une  des 
innombrables  irrationnelles,  considérées  sous  leur  forme  générale 
dans  les  paragraphes  précédents,  soit  deux  quelconques  de  ces 
irrationnelles,  soit  enfin  les  irrationnelles  qui  résultent  de  ces 
substitutions  mêmes,  on  voit  que  notre  auteur  est  parfaitement  en 
droit  de  dire  que  le  nombre  des  irrationnelles  qu'on  peut  cons- 
truire d'après  les  indications  précédemment  données  par  lui,  est 
«  infiniment  de  fois  infini.  » 


ANALYSE  DU  COMMENTAIRE  DE  VALENS  SUR  LE  DIXIEME  LIVRE 
DES  ÉLÉMENTS  D'EUCLIDE, 

PREMIER    LITRE. 
S    19. 

1 .   Esquisse  historique  du  développement  successif  de  la  théorie 

8 


58  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

des  quantités  irrationnelles  chez  les  Grecs  ^  —  Fol.  23  V 
du  manuscrit  arabe. 

2.  Du  fini  et  de  l'infini  comme  principes  de  la  commensurabi- 

lité  et  de  l'incommensurabilité.  —  Fol.  2  3  v**  à  24  r°. 

3.  Aperçu  de  l'arrangement  des  propositions  du  dixième  livre. 

—  Fol.  24  r°  à  24  v°. 

4.  Différence  du  rapport  de  deux  quantités  finies  en  général, 

d'avec  celui  de  deux  quantités  commensurables ,  et  celui 
de  deux  quantités  rationnelles.  —  Fol.  2l\.  V^  k  2  0  v". 

5.  De  la  triade  comme  principe  des  quantités  irrationnelles.  — 

Fol.  2  5  v°. 

6.  Examen  comparé  de  la  théorie  de  Théétète  et  de  celle  d'Eu- 

clide  sur  les  quantités  commensurables  en  longueur  et  en 
puissance ,  ou  en  puissance  seulement.  —  Fol.  2  5  v°  à  2  6  V. 

7.  De  l'existence  réelle  des  quantités  incommensurables  dans 

les  choses  matérielles.  —  Fol.  26  v°. 

8.  Des  principes  métaphysiques  (Dieu  et  la  matière)  de  la  com- 

mensurabilité  et  de  l'incommensurabilité.  —  Fol.  26  v°  à 
27  r°. 

9.  Que  les  lignes  rationnelles  existent  par  convention  et  non  pas 

naturellement.  Qu'il  existe  des  lignes  rationnelles  commen- 
surables en  longueur  et  cependant  incommensurables  en 
longueur  à  la  ligne  proposée  comme  rationnelle.  — -  Foi.  2  7 
r°  à  2  8  r°. 

1  o.  Différence  des  opinions  de  Platon  et  d'Euclide  sur  la  défini- 
tion des  lignes  rationnelles.  Classification  des  lignes  ration- 
nelles. —  Fol.  28  r°  à  28  V. 

1  1 .  De  l'espace  médial  et  de  la  ligne  médiale.  —  Fol.  28  v°  à 
29  r**. 

12.  Des  irrationnelles  formées  par  addition  et  par  soustraction, 
et  des  développements  dont  la  théorie  d'Euclide  est  sus- 
ceptible 2.  —  Fol.  29  r°  à  3o  r''. 

'   Voir  ci-dessus ,  p.  34  et  suiv. 
'  Voir  ci-dessus,  p.  36  et  suiv. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  59 

i3.  Division  du  dixième  livre  en  treize  sections,  et  indication 
sommaire  du  contenu  de  cljacune  de  ces  sections.  —  Fol. 
3o  r**  à  3  I  r". 


SECOND    LIVRE. 
S    20. 


1.  De  l'ordre  des  irrationnelles  ^  — De  la  relation  qui  existe 

entre  les  irrationnelles  et  les  espaces  qu  elles  peuvent.  — 
Fol.  3  1  v°. 

2 .  De  la  nature  d'un  rectangle  compris  sous  deux  droites ,  selon 

que  ces  droites  sont  rationnelles  ou  irrationnelles,  et  com- 
mensurables  en  longueur,  ou  en  puissance,  ou  incommen- 
surables. —  Fol.  3  1  v°  à  3  2  r°. 

3.  Des  irrationnelles  formées  par  addition.  Examen  des  diffé- 

rents cas  que  présente  la  composition  de  deux  droites, 
selon  que  ces  droites  sont  commensurables  en  longueur, 
ou  en  puissance,  ou  incommensurables,  et  selon  que,  dans 
chacun  des  deux  derniers  cas,  la  somme  de  leurs  carrés  est 
rationnelle,  et  le  rectangle  compris  sous  elles  médial,  ou 
la  somme  des  carrés  médiale  et  le  rectangle  rationnel,  ou 
la  somme  des  carrés  et  le  rectangle  tous  les  deux  médiaux. 

—  Foi.  32  r°à33r°. 

4  Pourquoi  Euclide,  dans  le  cas  où  les  deux  éléments  sont 
commensurables  en  puissance,  les  désigne,  suivant  leur 
espèce,  comme  rationnels  ou  médiaux,  tandis  qu'il  ne  le 
fait  pas  lorsque  les  deux  éléments  sont  incommensurables. 

—  Fol.  33  r°. 

5.  Théorème.  Lorsque  deux  lignes  sont  commensurables  en 
puissance,  et  que  la  somme  de  leurs  carrés  est  rationnelle 
ou  médiale,  les  deux  lignes  seront  rationnelles  ou  mé- 
diales;  si  elles   sont  incommensurables,   la  même  chose 

Voir  ci-dessus,  p.  l\lx, 

8. 


#* 


60  ESSAI  D'UNE  RESTITUTION 

n'aura  plus  lieu  \  Démonstration  de  ce  théorème.  — 
Fol.  33  v«  à  34  r°. 

6.  Des  irrationnelles  formées  par  soustraction.  Leur  affinité  avec 

les  irrationnelles  formées  par  addition.  —  Fol.  3A  r*'. 

7 .  Comme  les  irrationnelles  formées  par  addition  tiennent  leurs 

noms  de  la  composition  des  espaces  qu'elles  peuvent,  de 
même,  les  irrationnelles  formées  par  soustraction  tiennent 
les  leurs  de  la  division  (soustraction)  des  mêmes  espaces^. 
Examen  des  six  cas  analogues  à  ceux  du  n**  3.  Génération 
des  irrationnelles  formées  par  soustraction  au  moyen  de 
deux  espaces  donnés.  —  Fol.  34  r°  à  35  r". 

8.  Génération  des  irrationnelles  formées  par  addition  ou  par 

soustraction,  au  moyen  d'un  espace  rationnel  et  d'un  es- 
pace médial,  ou  de  deux  espaces  médiaux' qu'on  combine 
par  addition  ou  par  soustraction ,  et  dont  le  plus  petit  ^  est 
compris  sous  deux  lignes,  soit  commensurables,  soit  in- 
commensurables en  puissance,  et  qui,  ensemble,  peuvent 
le  plus  grand*.  Cela  donne  lieu  à  douze  cas,  correspondant 
aux  douze  irrationnelles.  —  Fol.  35  r°  à  36  r°. 

'  Posons  X  :  y  =  r       ,  a;*  -h  y*  =  5       ;  on  aura 


—\Ji^      'sl^ 


Lorsque  a?  et  y  sont  commensurables  en  puissance,  r*  est  rationnel  dans  l'accep- 
tion moderne  de  ce  terme,  et,  comme  la  ligne  qui  peut  un  espace  rationnel  ou 
médial  est  elle-même  rationnelle  ou  médiale,  a;  et  j  seront,  en  même  temps  que 
s,  rationnels  ou  médiaux.  Lorsque,  au  contraire,  a;  et  j  sont  incommensuredjles  en 
puissance,  r*  sera  iri'ationnel,  et,  par  conséquent,  x  ci  y  seront  des  lignes  irra- 
tionnelles. 

*  Si  le  carré  d'une  irrationnelle  formée  par  addition  s'exprime  par  S  -+-  2  jR  ^ 
celui  de  l'irrationnelle  correspondante  formée  par  soustraction  s'exprime  par 
S— 2/î. 

^  2  JR;  car  on  a  toujours  a;^  -t-  j^  >  2  xy. 

*  Telles  sont  les  expressions  employées  à  plusieurs  reprises  dans  le  texte;  pour 
parler  plus  exactement ,  il  faut  dire  que  la  somme  des  carrés  des  deux  droites  qui 
comprennent  la  moitié  de  l'espace  mineur  est  égale  à  l'espace  majeur. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  61 

9.  De  la  relation  qui  existe  entre  les  trois  genres  d'irrationnelles 
et  les  trois  genres  de  proportions.  Génération  de  la  médiale 
au  moyen  de  la  proportion  géométrique ,  et  des  irration- 
nelles formées  par  addition  au  moyen  de  la  proportion 
arithmétique.  —  Fol.  36  r'^à  36  v". 

10.  Génération  des  irrationnelles  formées  par  soustraction,  au 
moyen  de  la  proportion  harmonique  ^  —  Fol.  36  v°  à  3  7  V*. 

1  I .  Théorème.  Lorsqu'un  espace  rationnel  est  compris  sous  deux 
droites,  dont  l'une  est  une  des  irrationnelles  formées  par 
addition,  l'autre  droite  sera  l'irrationnelle  correspondante 
formée  par  soustraction.  Démonstration  de  ce  théorème. 
—  Fol.  37  v°  à  38  v°. 

1  2.  Démonstration  du  même  théorème  pour  un  espace  médial  ^. 
Fol.  38  v«. 


'  Voir  ci-dessus,  p.  35. 
*  En  posant 


E 


x-hj 


on  aura 


E 

X  V  = 

af—f 
«■+''=  (73:7)' f'^^*' 

Tant  que  E  est  un  espace  rationnel  ou  médial,  et  que  x-^y  représente  une  des 

E? 


/      E     y 

irrationnelles  formées  par  addition ,  1  — •  I  =  — - 

\x  — j  /         [x  ■ 


sera  un 


facteur  rationnel,  dans  l'acception  moderne  de  ce  terme.  La  somme  et  le  rapport 
des  carrés  des  deux  éléments  constitutifs ,  ainsi  que  le  produit  de  ces  deux  éléments , 
c'est-à-dire  les  expressions  qui,  comme  nous  l'avons  vu  ci-dessus  (SS  5  et  6),  dé- 
cident de  la  nature  de  l'irrationnelle  composée  de  ces  deux  éléments ,  ne  change- 
ront donc  pas  de  nature,  lorsque  de  a;  et  j  on  passe  à  S  et  >;.  En  conséquence. 
$  —  r]  sera  une  irrationnelle  de  la  même  espèce  que  x  —  y;  c .  9  .  /.  d. 


62  ESSAI  DUNE  RESTITUTION 

i3.  Des  six  droites  de  deux  noms  et  des  six  apotomes;  et  des 
relations  qui  existent  entre  les  six  droites  de  deux  noms 
et  les  six  irrationnelles  formées  par  addition  d'un  côté,  et 
entre  les  six  apotomes  et  les  six  irrationnelles  formées  par 
soustraction  de  l'autre  côté.  —  Fol.  Sg  r°  à  89  v°. 

ik-  Théorème.  Le  carré  d'une  quelconque  des  six  irrationnelles 
formées  par  addition,  appliqué  à  une  médiale,  fait  une 
largeur  qui  est  la  première  ou  la  seconde  de  deux  mé- 
diales.  Démonstration  de  ce  théorème.  —  Fol.  89  v**  à 
4i  r°. 

i5.  Théorème.  Le  carré  d'une  quelconque  des  six  irrationnelles 
formées  par  soustraction,  appliqué  à  une  médiale,  fait  une 
largeur  qui  est  le  premier  ou  le  second  apotome  de  la 
médiale.  Démonstration  de  ce  théorème  ^  —  Fol.  4^1  r*^ 
à  [\i  r°. 

16.  Remarque  sur  l'application  du  carré  de  la  médiale  aux  irra- 
tionnelles formées  par  addition  et  par  soustraction  (voir 
n*'  12);  et  sur  l'application  des  carrés  des  irrationnelles  for- 

*  En  posant 


on  aura 


[x^yY 

==   H±v 

> 

Sjm 

v  =  - 

2xjr 

e:v'  = 

[x'-^f 
{2xyY 

T 

.,:_  (-' 

-t-/)  •  (2 

xj) 

\/m 

Il  résulte  de  ces  formules  que ,  tant  que  x  et  y  représentent  les  deux  éléments 
constitutifs  d'une  des  douze  irrationnelles  formées  par  addition  et  par  soustraction, 
$  et  j;  sont  deux  médiales  commensurables  en  puissance  seulement,  et  comprenant 
un  rectangle  rationnel  ou  médial.  Conséquemment,  ^  ±  v  représentera  toujours, 
soit  une  première  ou  une  seconde  de  deux  médiales ,  soit  un  premier  ou  un  second 
apotome  de  la  médiale  (voir  S  5)  c .  q  ./•  d. 


DE  TRAVAUX  PERDUS  D'APOLLONIUS.  63 

mées  par  addition  aux  irrationnelles  formées  par  soustrac- 
tion ,  et  réciproquement.  L'auteur  dit  que  la  discussion  des 
largeurs  produites  par  ces  dernières  applications  donne  lieu 
à  une  foule  de  propositions  et  de  théorèmes.  —  Coup 
d'oeil  jeté  sur  l'inflnité  des  irrationnelles  ^  —  En  se  servant 
des  théories  exposées,  on  peut  s'occuper  du  problème  sui- 
vant :  «  Une  rationnelle  ou  une  médiale  et  une  irrationnelle 
étant  données,  trouver  la  moyenne  ou  la  troisième  propor- 
tionnelle. »  —  Fol.  ^2  V**. 
Voir  p.  45. 


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