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Full text of "Essai sur l'histoire naturelle des corallines : et d'autres productions marines du même genre, qu'on trouve communément sur les côtes de la Grande-Bretagne et d'Irlande : auquel on a joint une description d'un grand polype de mer, pris auprès du pole arctique, par des pêcheurs de baleine, pendant l'été de 1753"

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Ellen B. Wells 


In Memory of 


JOHN WEST WELLS 


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… A 13: 


OS AI 


L'HISTOIRE NATURELLE 


D E 5 


CORALLINES, 


BED PALUSE'R ES 


PRODUCTIONS MARINES # 


DU MÊME GENRE, NAT 
EN ee 
QU'ON TROUVE COMMUNEMENT SUR LES COTES 
DE LA 


GRANDE.-BRETAGKE er DIRLANDE; 
AUQUEL ON A JOINT 
ONE D'ES CRIP TION 
DAU :N 


-CRAND POLYPE DE MER, 


Pris auprès du PoLE ARCTIQUE, par des PÉCHEURS de 
| BALEINE, pendant l'Eté de 1753. 


Pr ALR 
Dr CON CELL IÉE.S, 
MEMBRE DE LA SOCIETÉ ROTALE. 


Mi RADUIIS DE 'ELANGELOIS. 
HSSESVSESSÉ 


EL #4 H A4 MF, 


REP EERRE DE 'HOND'E, 
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F1250 | A 


SA MAJESTÉ 
ME à ReEuL NE 
ME S UE D E 


MaAabDame, 


 UELQUE diftance qu'il y ait de moi jufqu'au 
Trône où VÔTRE MAJESTÉ a fait monter 
avec Elle toutes Îles Vertus & toutes les Gra- 
ces, on fait trop que de ce haut faite des 
Grandeurs Humaines Vous daignez jetter des régards de 
Protection fur les Sciences, pour que j’apprehende d’être 
taxé de temérité en mettant à Vos pieds lOuvrage que 
jofe confacrer à Vôtre Nom. 

UN1E à lAugufte Monarque, qui vous a donné la main 
pour faire Je bonheur & les délices d’une Nation éclairée, 
la fupériorité de Vos Lumières, un goût décidé pour le 
Beau, & l’amour que vous portez aux Connoiflances uti- 


les, Vous ont fi fort élevée au deflus des frivoles amu- 
Xk 
2 


femens 


IV E P I. NP 


femens d’une oifiveté faftueufe, qu’on eft für de ne Vous 


pas déplaire, en Vous invitant à Vous délafler au sé 
cle inftruif des Merveilles de la Nature. 

PENDANT que la Suéde, qui fe glorifñie d’honorer 
en Vôtre Perfonne une Reine Philofophe, admire Vôtre 
Magnificence & Vôtre Choix dans la riche Colle&ion 
des Curiofités Naturelles, dont le Cabinet de VÔTRE 
MajesTé eft compofé, toute l’Europe fait que ce Cabi- 
net et comme un Sanétuaire des Mufes, fur lefquelles 
Vous préfidés avec autant de Difcernement que de Gran- 
deur. 

CEST-LA, que. fous Vos yeux & à Vôtre imitation, 
s’eft formé le Prince Royal, dont les Connoïffances, & 
les Vertus, fi fupérieures à fon âge, font la joie de la 
Nation, & l’étonnement de tous les Peuples. De-là, par 
Vôtre apui, mais plus encore par Vôtre exemple, Vous 
avez fcù mériter aux Sciences & aux Beaux Arts d’être 
deformais embellis par les mains d’un Sexe, que le pre- 
jugé en éloignoit. De-là, Vos attentions s'étendent de 
l'intérieur du Royaume jufques dans les Païs Etrangers à 
tout ce qui peut nourrir ou faciliter l'amour & l’étude 
des Lettres parmi Vos fujets. Je dois aux nobles vûës 
de VÔTRE MAJESTÉ en ce genre le bonheur inefti- 
mable, dont je me glorifie, d’avoir été honoré d’un de 


fes Régards. 
P IN- 


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RS. Éd Le 


mr PI M ET À El vV 
INCAPABLE de m'élever au rang des Sçavans, tout ce 
que je peux faire dans ma profeflion eft de contribuer à 
repandre leurs Richefles Litteraires fous une forme qui en 
aflortifle le mérite, & de m’approprier , en ce fens, celles 
que jai lieu de croire qui feront les mieux recües du 
Public. 

S1 je dois m’en rapporter aux Connoifleurs, lEflai fur 
PHifloire Naturelle des Corallines, &c., qu'une plume habile 
a traduit en François à ma prière, eft digne à plus d’un 
Titre, de pañler fous les yeux de VOTRE MAJESTÉ. 

CEST un Syftême d’une nouvelle Clafle d’Etres juf- 
qu’à prefent inconnus. L’Auteur, déja célébre par d’au- 
tres Ouvrages, qui lui ont fait un nom diftingué entre 
les Naturalifes, y a décidé par les Obfervations les blus 
intéreflantes & les plus exa@tes, la queftion fi long-tems 
débatue fur la formation des Coraux, des Millepores, des 
Eponges, & d’autres femblables Produétions Marines. Des- 
ormais on ne verra dans ces prétendues Plantes que les 
Demeures fubtiles d’une multitude d'Animaux, ou plutôt 
qu'un Nouveau Monde, peuplé par des millions d'Habi- 
tans, aufh remarquables par la diverfité de leurs formes, 
que par la fingularité de leurs procedés induftrieux pour 
leur confervation. En repréfentant leurs Demeures dans 
un ordre méthodique, par des Figures auffi élegantes qu’ex- 
aûtes, Mr. E//is les a montrés eux mêmes tels que le Mi- 

13 crofcope 


VI EP. CUFERONR 


crofcope les découvre à des yeux tant foit peu faits aux 
Obfervations de ce Genre. Il a accompagné ces Figures 
d’Explications fimples, courtes, claires, telles qu’on peut 
les attendre d'un Philofophe qui ne parle que pour inftrui- 
re, fans chercher à furprendre par un vain éclat de paroles, 
ou à briller par des conjeétures plus ingénieufes que folides. 

Si VÔTRE MAJESTÉ en juge de la forte, rien ne 
manquera à la gloire de l'Auteur. Son Ouvrage, marqué du 
Sceau de Vôtre approbation Royale, pañlera fürement à 
la Poftérite, & je m’applaudirai toute ma vie d’avoir été 
aflez heureux pour ne pas déplaire à une fi grande Reine, 
en Vous préfentant cet ÆEffai comme un Hommage, que 
m’a infpiré lAdmiration Refpeëtueufe avec laquelle je fuis 


NT AD AM ES 


DE VOTRE MAJESTÉ, 


Le très-bumble, très-obeïfflant € 
très-foumis Serviteur, 


P. DE HON'E 
À la Has 20 Mars 
1750 


AVER- 


sise sisisissSiasSisseee 
5 COS CEE LACDES OCDE NC CO) ] 
SSSSSSSSSSSSSSESSSSSSSSSESSS 


ARPER DIS S EME NT 


LP R AIRE 


Algré les progrès qu'on a fait jujqw'a préfent dans l'HisToï- 
RE NATURELLE, Ÿ/ reftoit cependant une Claf]e de Corps. 
Jur lefquels les Sentimens étoient encore partagés; je veux parler 
de ces Produions Marines, qui font le fujet de cet Ouvrage. On 
difputoit fi on devoit les ranger au nombre des Produttions Ani- 
males, ou fi elles n'étoient que de fimples Végetaux ; l'autorité 
de Mr. De Reaumur, f? refpettable pour tous les Naturalis- 
tes, avoit fait impreffion fur ceux qui admirent le goût €> la jufte[- 
fe; qui carattérifent tout ce qui fort de [a plume; après la Décou- 
verte des Polypes d'eau douce par Mr. Trembley, € les Obfer- 
vations de Mr. Juffieu, cet Iluffre Sçavant n'a pas béfité à 
regarder comme l'Ouvrage d’Animaux , plufieurs de ces Corps 
Marins , que les Botanilles regardoient comme des Plantes. Mais 
parmi ces derniers, il y en a encore , qui ont de la peine à re- 
noncer à un bien, qui Jemble leur appartenir à fi jufte titre. 

Cet Ouvrage de Mr. Ellis diffipera leurs fcrupules; il ef? rem- 
pli de tant d'Obfervations exattes &ÿ curieufes, Eÿ qui prouvent fi 
clairement que les Corallines, es Kératophytes, € la plüpart 
des autres Corps qui y font décrits, font des domiciles de différens 
Animaux , que les plus incrédules feront obligés d'en convenir. 

L'Auteur ne fait que rapporter ce qu'il «a vé, ES le détail 
qu’il en donne prouve qu'il a bien vi. La feule chofe qui pourroit 
arréter le Lecteur, eft ce qu'il dit fur la Coralline repréfentée 
dans la Planche XIX. Fig. À. I a cru avoir obfervé que les 

Polypes 


VC 
Che 


vyy AVERTISSEMENT pu LIBRAIRE 


LT 
Polypes qui y habitent, Je changent en petits Limagçons à Coquilles. 
Quoique l'Hiftoire Naturelle nous fourniffle plufieurs Métamorpho- 
Jes auffi étonnantes que celle-là; cependant il y a quelques perfonnes 
qui foupçonnent que M. Ellis pourroit bien avoir pris pour de pe- 
tits Coquillages, les Oeufs des Polypes dont il s'agit. Awerti de 
ce foupçon, Mr. Ellis a examiné la chofe de nouveau; mais 
juiqu'à prejent il n'a rien découvert qui ait dé le faire changer 
d'idée. Si dans la fuite il fait là-deffus quelqu'autre Obfervation, 
il eft trop ami de la vérité, pour ne pas la communiquer d'abord 
au Public. 

C'eft à Mr. le Profeffeur Allamand que je dois la fatisfaltion 
que j'ai de publier cet intéreffant Ouvrage: je l'ai entrepris à [a 
recommandation; € méme il a bien voulu me procurer un Traduc- 
teur, qui fut au fait des Matières dont il s'agit: il a de plus 
eu la bonté de revoir les dernières épreuves de chaque feuille, 
auffi exatlement que Jes occupations ont pi le lui permettre; ainfi 
je me flatte que cette Edition répondra parfaitement à lOriginal, 
tant par la fidélité de la Traduition, que par fes Planches, qui 
font celles-là même que Mr. Ellis a fait graver pour fon Edition: 
Angloile, €ÿ qu'il m'a cedées. 

F'oze méme dire que mon Edition a un avantage par deffus TO- 
riginal; c'eft une Explication détaillée & très intérefflante de la 
Planche XX XVIII, que Mr. Ellis a donnée dans une Lettre qu'il 
a écrite 4 Mr. Aïlamand ; € dont celui-ci a permis qu'on fit 
ufage dans cette Traduilion. 


La Planche, qui eft à la Tête de cet Ouvrage, repréfente des 
Groupes de différentes Corallines, que la Mer a laïflé à decou- 
yert dans une baffle Marée. 


TR A- 


EME NON ONE OC) 
ü re È PRE NTI NT IT) 
ER Er 


TRADUCTION 


DES 


DESCRIPTIONS LATINES, 
qui fe trouvent à la tête de 


CHAQUE ARTICLE DE CET OUVRAGE. 


ENT NTTS 


G Ce CODES COD-COIO- CODE CHD-SIECED ES 
CORALLINES VÉSICULEUSES. 


N°5x : FR Véficuleufe, dont les branches font placées ça-Eÿ-là don, 
vement, avec des denticules oppolées & CARRE: dont les bouches font 
ouvertes €ÿ crénelées. Planche I. | pag. 17 


N°. 2 Coralline marine en forme de Sapin, ou de Mouffe de Mer, &  fMbla- 
| ble aux feuilles de la Fougère, Ia. 18 


N°. 3. Coralline, dont les branches font en petit nombre, € les denticules pla- 
cées alternativement , S qui porte des Vélicules ridées transverfalement. Plan- 
che IL. 19 


N°. 4. Coralline Jemblable à de la Moufje, €ÿ dont la Tige eft environnée de plu- | 


Jieurs petites branches touffues, avec des denticules placées alternativement. 
Ii. 20 


N°. 5. Coralline en forme de Cyprès, dont les denticules émouffées ne font pas 
placées dans un ordre exaêtement alierne; on voit fortir de Ja Tige plufieurs 
petites branches; Jes Véficules Jont garnies de deux pointes. Planche III. 

21 


écho | Nc. G. 


”: 
# 


x 
N°. 


INC: 


N°. 


Nr. Coralline, re[femblant aux antennes d'une Ecrevifle de Mer, & Coralline | 


N°. 


AE 


TABLE DES MATIERES. 
6. Coralline trainante € en forme de mon , qui a des pédicules fort dits, 


ES des denticules oppotes. Id. ibid. - 


7. Petite Cole à pannache, avec des denticules, bash tendres € 


oppolées, € des Véficules qui refJemblent 4 des Fleurs de Lis, ou de Pomme 
de Grénade, épanouïes. Planche 1V. 22 


. 8. Petite Coralline rampante, qui n'a qu'un petit nombre de branches ES des 


denticules jointes enfemble par paires, ou deux à deux. Planche V. 23 


. 0. Coralline Véficuleufe, ayant une Tige roide, dentelée, € finiffant en une 


touffe de branches fourchues au Jommet , avec 3 dentieules couchées de plat 
Jur les branches. ‘Id. 24 


. 10. Coralline droite & pannache, avec des denticules couchées de plat fur les 


branches, 3 qui refemble à la Scolopendre, ou au Polypode. Planche VI. 
25 


. 11. Coralline en forme de mouffe, dont les touffes € les branches font cour- 


bées en forme de faucille. Planche VII. 26 


. 12. Coralline garnie de plumes €ÿ de coffes, dont les denticules reffemblent 


aux fleurs du Muguet. Planche VII. . 27 


13. Coralline, ayant des branches à pannaches , faites en forme de faucille, € 


reffemblantes aux plumes de la queuë d'un Phaifan, avec des houpes Jur [a | 
. Tige. Planche VIII. 28 


remplie de branches capillaires. Planche IX. . 29 
15. Coralline droite tubuleufe, ayant [es petites branches difpolées en forme 
d'une Arrête de Harang. Planche X. 32 


16. Coralline hériffée de oies, ES articulée comme un jonc , avec de petites 
branches papas, qui fortent aherar AE de chaque fointure. Planche 


‘XL MRSE 2 
. 17. Coralline gélatineufe blanche, femblable a l'Algue, appellée Conferva, 


avec des articulations tendres €S transparentes. Planche XI. 85 


. 18. Coralline, qui a une Tige articube , trainante ; femblable à du fil, € imi- 


tant la nature de la corne, € qui porte des Véficules avec des pédicules tors 
eux Articulations des branches. Planche XII. 37 


N°. 19. 


à. 


; 1 / 
; Le 


TÂBLE DES MATÉERES  wr 


N°. 19. Petite. Coralline rampante:, avec des pédicules nouëux € articulés , € dont 
les Véficules font placées alternativement aux articulations. Planche XII. 
# 1 # | | ibid. 
N°. 2o. Coralline avec des branches, qui portent des Véficules faites en forme de 
cloche, dont les pédicules capillaires ES tors de difpolés comme ceux de 

la Préle. Planche XIII. 30 


N°. or. Petite Coralline grimpante, qui porte des Véficules faites en forme de Cloche ; 
Jur le fommet de Jes pédicules longs; déliés, & tors. Planche XIV. 40 


N°. 20. Coralline qui ef? la plus petite de toutes, € dont les V. ef cules font quel- 


quefois dispofées en forme de branches ARE » € quelquefois ferrées les unes 
contre les autres, comme une grappe de raifins. Planche XIIL. AI 


-INe. 29. Petite Coralline rampante, avec des denticules alternes, formées comme les 
Vaïfjeaux féminaux de la Luzerne. Planche XV. 42 


Ne. 24. Petite Coralline grimpante, avec un pédicule articulé, €ÿ dont les Ve 4 2! 
cules font tellement arrangées fur chaque articulation , # ‘elles reffemblent à: 
la Flutte du Dieu Pan. Planche XV. 


} 2 3 
Ne. 25. Petite Coralline rampante, avec des Wéficules ovales, adhérentes aux 
branches, comme une grappe de raïfins. Planche XV. à ibid. 


N°, 26. Petite Coralline rampante Jour un Fucus, en forme de Cufeute: elle fr 

» garnie debranches déliées, placées à l'oppoñite les unes des autres. Aux join- 

tures de Jes branches on voit de petites Ve Gex ne en groupes.  Plan- 
che XIV. 


44 

CORALLINES TUBULEUSE S. 
Ne. 1. #7 \Oralline dE ridée comme le conduit de la refpiration. Planche 
XVEL 45 


No. 2: Coralline tubuleufe, femblable aux tuyaux d’Avoine. Planche XVI. 46 


N°. 3. Coralline tubuleufe, garnie de branches qui font torfes comme une vis, près 


de leur apr dans la tige. Planche XVI & XVIL | 47 
ns ou 
cal COR- 


xx] TABLE DES MATIERES. AT 


CORALLINES CELLULEUSES. 


Ne. r. Oralline celluleufe droite, avec pluficurs touffes de branches fort ten- 
dres € garnies de plumes. Planche XVILL. 48 


Coralline, qui porte des Limagons, de l'Amérique, € de la Mer Méditer- 
ranée; avec les Seltions perpendiculaires & transuerfales des Cellules en B en 
C. Planche XIX. 50 


N°. 2. Corailine celluleufe droite, qui a des branches garnies de plumes, avec des 
petits globules teftacées à leurs Jommets, ES des figures femblables à des têtes 
d'Oifeaux, placées fur les côtés de Jes cellules. Planche XX. 5£ 


N°. 3. Coralline celluleufe rampante, avec de petits tubes femblables à des racines, 
qui Jortent de différents côtés de ces ramifications trainantes, par lesquelles 
elle s'attache aux Fucus, € aux coquilles. Quelques unes de ces branches 
font garnies çà-Eÿ-là de crochets. Planche XX. : 52 


Ne. 4. Coralline celluleufe rampante, avec des branches pierreufes & caffantes, 
ES des Cellules, dont les côtés font angulaires. Planche XX. | 53 


Là 


Ne. 5. Coralline celluleufe, petite, droite, ES garnie de branches, avec des Cel- 
lules en forme d’entonnoir , unies à la bale, mais Jaillantes alternativement aw 
Jfommet ; €ÿ qui ont de fort grandes ouvertures, dont le baur eft environné de 
poils Jemblables aux cils des paupières. Planche XX. ibid. 


Ne. 6. Coralline celluleufe de couleur d'yvoire, dont les ramifications font déliées, 
d'un tiffu caffant, ES qui porte des Véficules, avec des Cellules d'une forme 


tubuleufe, un peu courbées, presque oppofées les unes aux autres, Ë jointes 
enfemble. Planche XXI. 54 


N°. 7. Coralline celluleufe, €? molle, qui a un très grand nombre de branches, € 
des articulations faites en forme de Cotte de maille. Planche XXI. 55 


N°. 8. Petite Coralline celluleufe, avec des branches compoées de cellules applaties 
É rangées par paires, 3 qui reffemble aux petites coffes de’ læ Plante &p= 
pellée Bourfe à Berger. Planche XXII. 126 


No. 0. Coralline celluleufe très petite avec des branches courbées comme une faucil- 


le, €ÿ compofée de cellules fi Ne qui ont la forme d'une Corne de Taureau. 
Planche XXII. 57 . 


No, 10. Coralline celluleufe très petite, avec des branches cruftacées, courbées com- 
me une faucille, € compofées de cellules fimples , qui ont la forme de corne de 
Chêures, €ÿ qui portent des Wéficules. Planche XXI. ibid. 

N°, z1. 


K ii AR 
À | | 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


Àe. 


MWELE DES MATIERES xriy 


xt. Coralline celluleufe très petite, qui s'élève de deffus un Tube, ES qui eff 
compofée de cellules fimples ; qui ont chacune la forme d'un var Planche 
XXII. 58 


DR Res ARTICULÉES. 


ka ( Oralline articulée, dont les articulations font longues, cylindriques 
E pierreufes, qui Je partagent en deux à méfure qu'elles s'étendent, qui ont 


leurs Jurfaces couvertes de tous côtés de cellules faites en lofanges, €ÿ qui font 


jointes enfemble par de petits tubes membraneux & pliants. Planche XXIII. 


Co 
2. Coralline Angloife, ou Coraline blanche commune. Planche XXIV. 
| 62 
3. Coralline Angloife déliée €S trainante, avec de courtes articulations. Plan- 
che XXIV. 63 


_ 


. 4. Coralline Angloife droite, avec des branches garnies de. panaches tOUjFUS , 


terminées en forme de rie avec des articulations applaties Jur les côtés. 


Planche XXIV. ibid. 


- 5. Coralline d'une couleur rougeâtre, avec des branches femblables à des Che- 


veux fins, ES qui Je partagent tuñjours de deux en deux. Planche XXIV. 
| 2 


. 6. Petite Coralline blanche, avec des branches qui Je par tagent en deux, € 


des articulations en forme de cornes, croilJant Jur un petit Fucus rond. Plan- 


che XXIV. Si 


7. Coralline partagée -en deux , avec des touffes épailfes, droites comme la 
crête d'un Oifeau, portant des Véficules femblables à des grains de Jémen- 
ce, €? trouvée croiffant fur un petit Fucus rond. Planche XXIV. ibid. 


. 8. Coralline blanche qui porte des fémences, € qui Je termine par des che- 


veux trés fins. Planche XXIV. 66 
9. Petite Coralline, avec de courtes plumes blanches comme de la neige, 
croiffant fur un petit Fucus rond. Planche XXIV. ibid, 
Deux efpèces de Corallines articulées de la Jamaïque , appellées Opuntia ma- 
rina, 04 Figue des Indes. Planche XXV. 67 


have 
M à. 


XIV 


- XXV. 6 : 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


TABLE DES MATIERES 
Rofaire blanc, ou Coralline à grains de Chapelet de la Jamaïque.  Plänché 


Coralline tubuleufe Ë partagée en ee de l'Ifle de Wight, avec des tuber- 


PRET 


#. 


cules qui couvrent Ja Jurface. Planche XXVII. 69 


KERATOPHYTES. 


Eratophyte à panache de Sardagne, appellé Plume de Mer. Planche 


XXVI. 75 
Kératophyte à réfeau, appellé Eventail de Venus.. Planche XXIV. 76 
Kératophyte rouge, fpongieux. Planche XX VI. 79 
1. Xératophyte déploïé comme un Eventail, € couvert d'une écorce pleine de 
Verruës. Planche XX VII. 82 
2. Kératophyte partagé en deux, dont la tige €? les branches Jont un peu 
applaties. Planche XXVII. | 83 

E SE SATR ES, 
I. Scare millepore à feuilles tendres ES étroites, coupées par le bout, €? 


couvertes des deux côtés de cellules oblongues, placées alternative- 


ment. Planche XX VIII. +190 


. 2. Efcare fpongieufe, ES garnie de feuilles, couverte des deux côtés de cel- 


lules voutées ; placées alternativement. Planche XXIX. LS) 


. 3. Efcäre millepore, pierreufe, € garnie de Feuilles qui Je joignent enfem- 


ble irrégulièrement de côté € d'autre, € dont les deux Juperficies font com- 
pojes de cellules ovales. * Planche XXX. 86 


Corail poreux appellé par Imperatus Cornes de Cerf. Planche XXX.. 87 
Cellules fpongieufes ovales, qui croiffent Jur un Fucus. Planche XXX. ibid. 


Eftare pierreufe d'Imperatus, remplie de trous comme un filet. Planche 
XXV. ibid. 


4. Efcare millepore, fpongieufe, € garnie de feuilles, compofée de cellules. 
en forme d'un cone renverfé, € dont les ouvertures font environnées dé Che- 


veux. Planche XXXI. . 88 

© Cellules des Infeétes communs de Mer, environnant. un. Fucus, Planche 
XXXL. ibid, 
ve Cel- 


(TABLE DES MATIERES. rés 
€ellules des Infeües de Mer communs, repréfentées groffies au Microfcope 


für la Jurface d’un large Fucus. Planche XXIX. 89 


ne 


La Polype de ces cellules. Plan che XXIX. ibid. 


5. Efcare appellée Millepore Angloife 4 grains de Jable, ou Coite de mail- 
n marine d'Imperatus. Planche XXV. ibid. 


6. Petite Efcare millepore cruftacée, avec des lue en forme de tubes, de 


. couleur d'un pourpre pâle, placées en rangs prefque égaux € parallèles. Plan- 


Ne. 


Ne. 


Ne. 


EE 


N°. 


; Ne. 


che XX VII. 


90 
7. Efcare millepore pierreufe, remplie de trous comme une pierre-ponce. Plan- 
che XX VII. Ë 4 ibid. 


FORAULXANCLOIS 


E Etit Corail Anglois garni de branches, € prefque auffi dur que de la 
pierre. Planche XX VII. DI 


2. Corail calcaire, €5 dont la forme reffemble à celle de l'Hépatique. Plan- 
che XXVIL. ibid. 


EPONGES. 


Er Angloile à branches. Planch#XXXII. 95 

. 2. Eponge Jemblable à la Mie de pain. Planche XVI. ibid. 
AMC YO NS. 

I. Lcyon avec des lobes Jemblables aux poumons. Planche XVII. 

| 97 

2. 175 d’une fubftance molle , € dont la furface eft toute parfemée d'étoi- 

les. Planche XXXIL. 08 


3. Alcyon qui confi lle. en plufieurs petites Fun jointes enfemble. Plan- 
che XXXII. , 99 . 


Buccin de Virginie en formede Bouteille, ainfi nommé par le Doëteur Lifter. 
Planche XXXIIL. 100 


ibid. 


N°. 4. 


Cordon de Matrices, ou Ouaires de Buccin de Pratt Planche XXXIIL. 


xvJ TABLE DÉS MATIERES. 
N°. 4. Alcyon, ou Coupe de Mer. Planche XXXII. 


Ne. 5. Alcyon appellé, par Mr. Ray, Fucus /pongieux, à nœuds. 102 
AUTRES SUBSTANCES MARINES. 


Ucus de Mer femblable à une Plume de Cog-d'Inde. Planche XXXIIT. 
| 103 
Corail eh fabloneux €5 tubuleux. Planche XXXVL. , 19% 


Coralline Tubuleufe de Malthe, avec Jes Scolopendres, armées de deux bras 
ou griffes, qui Jont garnies d'un double rang de Plumes. PlancheXXXIV. 


107 
Une piéce du Corail commun , rouge € pierreux de La Méditerranée. Plan- 
che XXXV. 108 
Une pièce du Corail blanc tubuleux d'Italie. Planche XXXV. ibid. 


Polvpe de Mer , trouvé près du Pole, confiftant en plufieurs corps , qui ont cha- . 
cun huit bras ou huit griffes, €S qui étant joints enfemble à une bafe commu- 
ne, font Joûtenus par une tige offeufe & fort longue. Planche XXXVHI. 


110 
De la manière dont les Animaux des Corallines Veficuleufes Je multiplient. 
Planche XXXVIIL % IIS 
Microfcope. Planche XXXIX. 124 


Fin de la Table des Matiéres. 


FA UTES À CORRIGER: 


Pag. 50. en marge, au haut de la page, die Planche XIX, Fig. a. A. 

— 92. lign. 18. ce Corail, lifez, de ce Corail. 

—— 93. lign. 28. leur, lifez, leurs. 

—— 97. marge au haut dé la page, ajodtez, Planche XVII. Fig. b. B. 

—— 100. jen 8 9. de la Nouvelle- York en Virginie » lifez, Ace la Nouvelle-Tork, jufqu’à 
a Virginie. 

—— Ibid. lign. ee. qu'lis, ir qu'ils. 

102. lign. 20. là, lifez, | a, 

108. lign. 2. ou, lifez, où. 

—— 110. lign. 30. de, lez du, 

—— 111. lign. 14. fa, lilez, fa. 

—— 112, lign, 6. ou, ifez, où, 


f 
es | | 


IN. 


SSSSSSSSSSSSSISSISSSSSSSSSISIS: 
ë HD CRD CHE CD ECHEC DIE CRD ACT De q 
SSSSSSSSSSSSES: SS SESSSSSSSSSS 


INTRODUCTION, 


) 


É AT je ne faurois rien de mieux, que 
 d’expofer ici les raifons qui m’ont engagé dans 
Ë les Recherches qui en font le fujet, les diff- 

cultés que jy ai rencontrées, & les différens fuc- 
cès que jy ai eu. 


VERS la fin de 1751. je reçus une curieufe Collettion de 
Plantes Marines & de Corallines, de PIfle d'Angefey, fituée 
au Nord du Païs de Galles, & une autre de Dublin. Pour 
conferver quelques unes des plus rares de ces Plantes, celles 
furtout qui f diftinguoient par la beauté de leurs couleurs, je 
les éténdis fur du papier dans l'eau, en développant avec 
foin les filamens fubtils de leurs ramifications, fuivant la mé- 
thode de Mr. Burtner, célébre Botanifte de ae a qui je 
fuis redevable de plufeurs autres pratiques nÉRruts dans la 
Botanique. 2 


APRÈS que ces Plantes furent féchées, je les appliquai 
fur des planches minces , couvertes d’une feuille de papier 
blanc, de façon qu’elles formoient une forte de Païfage, où 
elles s’élevoient fur un fond varié par fa forme & par fes cou- 
leurs, & formé fur-tout par deux ou trois efpeces différentes 
dÉpañqe: ou de Moufes de Mer. 


Mox Ami, Mr. le Dr. Hales, voiant un jour avec claifie 
_ cette forte de Tableaux chez moi, voulut que jen fiffe de pa- 
reils pour S. À. R. Madame la Princelle Douairière de Galles, 

A afin 


. 


re INTRODUCTION. di. 
afin que les jeunes Princefles fes Filles s’amufaffent en les i- 
mitant; & pour cela il me pria de raflembler toutes les difle- 
rentes efpèces de ces Plantes qui fe trouvent fur nos Côtes; ce 
que je fis, fécondé par Mr. George Shelvocke, Sécrétaire au 
Bureau Général des Poftes, & par quelques uns dé mes amis 
en /rlande. | 


ExsuITE M. Æales me procura l'honneur de préfenter 
moi-même quelques-uns de ces Tableaux à Son Alteffe Royale, 
qui les reçüt avec cette bonté dont elle accompagne tout ce 
qu'Elle fait. 


LA grande variété de ces Plantes que je reçus alors, me dé- 
termina à en féparer les différentes efpèces, & à les ranger 
dans les Claffes auxquelles elles appartiennent. En cela je 
pris pour guide le favant Ray, qui dans fon Ouvrage intitulé 
Synopfi s Stirpium Britannicarum , a-traité, mieux à mon a- 
vis qu'aucun autre Auteur, de ces Droduétions Marines, auffi 
bien que des Plantes originaires de la Grande-Bretagne, & de 
lZrlande. 


Pour diftinsuer plus exactement leurs caraétères propres, 
j crus devoir les examiner au Microfcope ; & avec ce fe- 
cours je découvris bientôt, qu’elles ne différoient pas moins 
entrelles par leur forme, que par la nature de leur compofi- 
tion: celle-ci me parut telle dans plufeurs, que je fus plus por- 
té à les ranger parmi les Productions Animales, qu’a les rap- 
porter au Règne Vésetal. 


CELA me détermina à les féparer des autres, & à ranger 
toutes ces Produétions Marines en trois Clafes. 


LA première comprenoit celles qui étoient manifeftement | 
des Nids ou des Cellules d’Animaux. 


LA 


INTRODUCTION. : 


+: LA feconde étoit compofée de ces Corallines, dont la forme 
& les fines ramifications, tout-a-fait reflemblantes à celles des 
Végétaux, me les firent prendre rhsgs pour de véritables cf 
tes Marines. | et 


ENFIN ; je rangeai dans la Dos. les Corallines à afticu- 
- lations pierreufes & les Keraïophytes, qui me paroïfloient te- 

nir, de la nature des Corps rangés dans les deux premières 
Claffes. 


Jeus l'honneur de préfenter à la Société Royale, au mois 
de Juin 1732, cette Collettion ainfi difpofée dans quatre 
Tableaux, que jaccompagnai d’une Differtation, où je dé- 
crivois ce qu’ils contenoient , comme. je le croiois dans ce 
tems-l. 


JéTois déja convaincu par mes propres obfervations que 
plufieurs de ces Corps, que jufqu’a préfent les Naturaliftes a- 
voient pris pour des Plantes Marines, n’étoient en effet que 
des Productions Animales; plufieurs de ceux qui étoient dans 
VAffemblée fortifiérent les doutes que j'avois fur les autres, que 
je n’avois pas ofé reftituer au Règne Animal. 


met déterminer ce qu’il en falloit penfer, je ne trouvai 
point de meilleur expédient que d’aller examiner ces Corps 
fur les lieux où ils fe trouvent; & pour cela j je me rendis au 
mois d’Août 1752. dans l’Îfle de Sheppey , près des Côtes 
de Kent, accompagné de Mr: Brooking , habile Deflinateur, 
qui voulut bien fe charger de faire les deffeins dont j'aurois be; 
foin. Là, à l’aide d’un Microscope fait par Mr. Cuff, & que 
j'avois rendu propre à l’ufage auquel je le deftinois, j'eus. oc- 
cafion d'examiner dans l’eau même de la Mer ces Corallines, 
dont l’origine me paroifloit encore équivoque ; mais bientôt 
mes doutes furent diflipés; je fus pleinement convaincu que 
ces prétendues Plantes n’étoient autre chofe que des d'A 
À 2 ; "À 


4 INTRODUCTION. 
d'Animaux, que je vis vivans, & qui faifoient fortir des Cel- 
lules, où ils étoient renfermés ,une forte d'organes femblables à 


LA première Coralline que j ’obfervai fut celle qui eft repré: 
fentée dans la Planche IL. Ne. 3. Ce que jy remarquai de vi 


= 


de petites branches ou à des filamens ; ces Animaux, dont ledo- 
micile étoit fixé fur des Coquilles d'Huitres, de Moules , Où 
fur quelqu’autre Corps, étoient du nombre de ceux qui nefe 
donnent aucun mouvement pour changer de demeure. 


vant fe voit en A. groffi au Microfcope. Cette découverte, | 


jointe à quelques autres obfervations que je fis en même tems, 
m’engagea à faire retirer des mains de la Société le Mémoire 


que je lui avois remis; & je réfolus de poufler plus loin mes : 


recherches la-deffus ; tant pour: ma propre fatisfaétion , que 
pour fournir à ceux qui étoient encore dans le doute, TS 
preuves propres à les convaincre. 


AU commencement de Juin 1754. jengageai Mr. Ebret, 


connu de tous les Botaniftes de l'Europe, par fes beaux def- 
eins de Plantes & de Fleurs, à m’accompagner jusqu'aux C6: 
tes de la Mer près de Brigthelmflone, en Suflex, pour y def 
finer au naturel tout ce que le Microfcope nous feroit découvrir 
de remarquable dans ces Corallines. Je remis enfuite la Relation 
de ce Voyage, avec les deffeins que j'avois fait faire, à la So- 
ciété Royale, qui honora le tout de fon approbation. En- 


tr'autres Corallines que nous vimes dans cet endroit, fut cel- 


le qui eft repréfentée avec fes fines ramifications ééndues dans 
la Planche IX. N°. 14. # En C. eft une de fes branches, telle 
que nous la vimes dans Peau avec le Microfcope, & où pa- 
roiffent les Polypes dont elle eft chargée, renfermés en pere 
dans leurs Cellules d'où ils font fortir leurs bras. 


Nous eümes auñfi le plaifr de voir en mouvement les Co: | 


rallines dont.les Polypes font contenus dans des efpèces de 
gobelets, foutenus par un long pédicule, compofé. d’an- 


| neaux»s 


AN TR D \D (UC TT © N. 5 


heaux, ou fait en forme de vis. (Voyez Planche XIL Fig. C.) 
Au milieu de ce pédicule, qui étoit transparent, nous pou- 
vions aifément “is un ASE fort délié qui partoit du 
corps de PAnimal. 


EN obfervant cette Coralline, nous aclotvries par ha: 
_zard ces Polypes qui diftribuent leurs Cellules fur des Æucus, 
ou autres Corps Marins. On voit la figure de ces Cellules 
Planche XXIX. D. & l’Animal dans fa Cellule en D. r. 


Ex différens endroits de ces Corallines , il y a de petits 
Corps, qui vus au Microfcope paroiïflent comme autant de 
Véficules. Jen avois ignoré jufqu’alors lufage; mais je dé- 
couvris dans ce Voyage que c’étoient des Matrices ou des Ha- 
bitations de jeunes Polypes qui fortoient du Corps de leur 
Mère, comme ceux d’eau douce, avec cette feule différence, 
c’eft que le Corps de nos Polypes Marins eft à l’abri fous cette 
couverture véficulaire. Ces Véficules paroïffent en différentes 
faifons de Pannée, fuivant qu’elles fe trouvent fur des Corallines 
de différentes efpèces, &enfuite elles tombent comme les fleurs 
ou les femences des Plantes. Cela a fait que quelques Natura. 
liftes, qui n’ont pas eu occafion d’y voir les Animaux vivans, 
Ont cru que c’étoient réëllement des femences de Plantes; & 
jétois dans la même idée, lorfque je remis en 1752. mon 
Mémoire à la Société Royale; je m’y étois appliqué à ren- 
dre fenfible la grande refflemblance qu'il y a entre ces Véficu- 
les, & les denticulations de quelques unes de ces Corallines, 
& entre les feuilles déntelées de quelques efpèces de Mouffes 
terreftres, particuliérement de celles qui font connues des Bo- 
- taniftes fous les noms de A & Bryum. On voit une de 
ces Corallines Planch. IT. B. & une autre Planch. V. B. 


. QuELQUuESs Auteurs, pour n’avoir pas examiné ces Co- 
rallines animées dans l’eau de la Mer, qui eft leur élément 
Re ; font tombés dans une autre erreur: ils ont cru que 

A 3. ces 


a INTRO D'UNCITTON A 


ces Véficules étoient uniquement des ampoules flottantes qui 
foutiennent les Corallines fur l’eau, & refflemblent à celles de 
l'Acinaire & du Chêne de Mer. | "7 


Ox voit deux de ces Véficules, avec les Polypes qu'elles 
contiennent, groflies au Microfcope, au milieu de la Figure 
A. de la Planche V. 


CEST avec raïfon qu’on donne le nom de denticulées à 
ces Corallines, leurs Véficules reflemblent tout-a-fait à des 
dents, placées à l’oppofite l’une de l’autre fur les côtés des 
tiges ou des branches. 


LEs grands Polypes qui y habitent font joints par un filet 
délié à la partie charnue, ‘qui occupe le milieu de toute la Co- 
ralline. 


QuEeLzQuEsrois ces Animaux paroiflent entortillés en 
rond dans leurs Véficules: cela arrive lorfqu'ils font encore 
dans l’état d'Embryons; on en voit de tels dans la Planche XI. 
C. À mefure qu’ils groffiffent, & qu’ils approchent, fi je puis 
parler ainfi,de la maturité, le fommet dela Véficule commen- 
ce à s'ouvrir, l’Animal s’avance en dehors, & déployant fes 
bras cherche de côté & d’autre de quoi fe nourrir; mais au 
moindre mouvement qui fe fait autour de lui, il fe contrate 
promptement, & fe retire au fond de fa Véficule qui fe refer- 
me en même tems. î 


Des Véficules de quelques efpèces de Corallines, ont un 
petit couvercle élaftique, qui en ferme l'entrée, dès que l’A- 
nimal s’eft retiré au fond: on en voit une de ce genre dans la 


Planche IIL. B. 


Quaxp ces Polypes à Véficules font parvenus à leur ma- 
turité, ils tombent, & la pluspart des Véficules difparoiflent 
avec EUX, 

Dans 


E — 


LA TR O\D TIC TU ON. - 


_ Daxs quelques Corallines à Cellules , remarquables par la 
beauté de leur ramification, j’obfervai que les petits Polypes qui 
y habitent, acquéroient une couverture teftacée, ou une Co-. 
quille femblable à celle des petits Limaçons. Voiez Planche 
XVIIL Fig. E. & B. & Planche XIX. Fig. A. 


. Ces petits Poiflons à Coquilles, scroffiffent fans doute, & 
lorfqu’ils ont acquis toute leur grandeur, il eft apparent qu’ils 
dépofent fur des Pierres, des Coquillages, ou fur des Plantes, 
ces Matrices ou Ovaires, qui fe développant & s'étendant avec 
le tems, prennent une forme di reflemblante à celle des 
Plantes, qu’au premier coup d’œil on les croit être des Plan- 
tes réëlles, Voiez la Planche XXXIIL Fig. à. 


Pour m'inftruire mieux encore fur la nature de cette ef 
pèce de Corps, prefque inconnue jufqu’à préfent, je fis en 
Août 1754. un Voyage fur les Côtes Septentrionales du Com- 
té de Kent, accompagné de Mr. Oeder, Docteur en Médecine 
& Botanifte du Roi de Dannemarc. 


À Wbitffable ÿemploiai quelques Pécheurs à me raffembler 
toutes les différentes efpèces de ces Productions Marines qu’ils 
pourroient trouver. Hntre plufieurs autres chofes ils m’ap- 
portérent divers Corps irréguliers, de fubftance charnue, atta- 
chés à des Coquillages, & qu’ils appellent Orteils de Morts. 
Ray Les décrit dans fa Synophis, & les nomme Æ/cyonium ramo- 
fodigitatum molle aflericis undiquaque ornatum. On en voit une 
petite pièce repréfentée de grandeur naturelle dans la Plan- 
che XXXIL Fig. a, & une partie de la même piéce grof- 
fie au Microfcope Fig. A. 


. JE les reçus dans un fçeau rempli d’eau de Mer; & je les 
laïffai tranquilles, jufqu’a - ce que les Polypes renfermés 
dans leurs cellules étoilées, où ils étoient fixés par leurs 
queués, fe fuflent étendus; alors les rétirant brufquement de 

Peau 


NN = 


a 


8 INTRODUCTION. 


l’eau falée & les plongeant dans de l’efprit de vin, ‘il yleut 
plufieurs de ces Animaux qui moururent fans avoir le tems de 
fe contracter, & de fe retirer dans leurs cellules. Par-là je 
parvins à conferver ces petits Animaux, de même que ceux 
"de plufieurs autres Produétions Marines, dans leur forme na- 


turelle. Ce moyen me réüffit fur-tout avec cette efpèce d’AI- 


cyon qui reffemble aux lobes des Poumons, & que les Pé- 
cheurs appellent Figue de Mer, parce qu x] renferme plu- 
fieurs grains jaunes allez femblables à des fémences. On en 
voit un reprefenté dans la Planche XVIL. Fig. 4. Sa furface 
extérieure, vüe au Microfcope, me parut parfemée de 
| petites étoiles, repréfentées dans la même Planche Fig. 


BIG, D. 


CE fut alors auffi que j’obfervai, pour la première fois, des 
Animaux vivans dans cette efpèce de Coralline qui eft repré- 
fentée dans la Planche XI. Fig. A. dans celle que fa fisure 
fait appeller Epine de Harang ; voiez Planche X. Fig. A. 
& dans les Corallines à ramifications tubuleufes, dont on voit 
la Figure, groffie au Microfcope, dans la Planche XVII. Fig. A. 
Ce fut là encore que je remarquai des Animaux fur la Coral- 
line à cellules, qui fe trouve groffie auffi au Microfcope, dans 
la Planche XX. Fig.C. À mon rétour à Londres, je trouvai la 
pluspart de ces Polypes fort bien confervés dans l’efprit de 
vin où je les avois mis, quoiqu’ils y fuffent entaflés avec divers 
autres Corps plus folides, tels que des Etoiles de Mer, & des 
Alcyons adhérans à des Coquilles, 


M'étant ainfi convaincu que la méthode de tremper les Co- | 


rallines dans l’efprit de vin, les conferve avec leurs Animaux, 
fans aucune altération ; je crois faire plaifir aux Naturäliftes 
en la décrivant plus amplement; s'ils la fuivent ils pourront 
faire venir des différentes Côtes de la Mer, les Corallines & 
les autres Produétions Marines dont ils voudront connoître les 


habitans, fans étre obligés d'aller les examiner fur les lieux. 
Les 


INTRODUCTION 2.9 


… Les Corallines les plus variées fe trouvent fur les Rochers, 
ou fur les bancs d'Huitres, qui ont été négligés pendant quel- 
que tems, au moins c’eft-là où je les ai vü le plus fouvent en 
petits buiffons. Dès que les Pêcheurs ont pris des Huitres qui en 
{ont chargées, il faut qu’ils les mettent promptement dans un 
fçeau rempli d’eau de Mer, car les Animaux, qui y habitent, font 
fi tendres qu'ils ne s’auroient être un moment dans l'air fans fe 
rider ; après quoi on doit les tranfporter fur le rivage, & les 
détacher avec des pinces de deflus les Coquilles, pour les 
plonger doucement dans un baflin rempli d’eau de Mer bien 
pure. Au bout d’une heure, ou peut-être même en moins 
de tems, une loupe d'environ deux pouces de foyer fait voir 
Ja Plante toute hériflée de Polypes, qui revenus de la violence 
qu’on leur a faite, commencent à étendre leurs bras. Alors on 
faifit brufquement ceux qu'on voit vivans, & on les plonge 
au moment même dans un vafe rempli d’efprit de‘vin, qu'on 
doit avoir à fes côtés; par-la on Ôôte la vie à ces Animaux, fans 
leur laiffer le tems de fe contraéter. Des flaccons remplis de . 
diverfes Produétions Marines, ainfi raflemblées, peuvent être 
envoyés à quelque diftance que ce foit, fans que la figure des 
 Polypes en foit en aucune façon dérangée. 


ON peut encore emploier cette autre méthode. Placez les 
Huitres chargées de Corallines, dans un grand Vafe deterre ou 
de bois, avec autant d’eau qu'il en faut pour couvrir les Co- 
_ rallines, & pas davantage. Laïflez le tout en repos pendant 
une heure; alors verfez doucement fur les bords du vafe, au- 
tant d’eau bouillante qu'il y a d’eau froide. Celà fait, Ôôtez 
promptement les Corallines de deflus les Coquilles, & mettez 
les dans des flaccons remplis d’efprit de vin. Si enfuite vous 
voulez les examiner, il faut féparer les différentes efpèces, & 
Îles mettre à part dans des bouteilles de Cryftal remplies d’un 
efprit de vin bien clair, mais qui ne foit pas plus fort que de la 
bonne eau de vie: ces bouteilles doivent être longues & avoir 

| B PF 'UNE 


_d# INTRODUCTION 


une large ouverture, &ilne faut pas que leur Diamètre ex: 


cède la longueur du foier de la loupe avec laquelle vous vous 


propofez de faire vos obfervations. Quand ces bouteilles font 


bouchées de façon : à empêcher l’évaporation, cette méthode . 


eît la meilleure qu’on puifle füivre, pour conferver ces Plan- 
tes animées, de manière qu’en les voyant, les plus incrédules 


ne peuvent fe méprendre fur leur Nature & fur leur Origine. : 


Iz eft bon cependant d’avertir ici, qu’il faut faire ces {or- 


tes de Collections en été ; car pendant l’hiver ces Animal- 


cules font ordinairement contraëtés & engourdis par le : 


froid. 


LEs obfervations que javois faites fur les Corallines véfi- 


culeufes , & à cellules, me donnérent les premières idées 


qui m'ont fait connoître la formation des Kératophytes. Dé- 
couverte qui me fit d'autant plus de plaïfir, qu’encore à 
préfent cette Claffe de Corps eft rangée, par les plus exaûts 
Naturaliftes, parmi les Végetaux, mais couverts ou incruf- 


tés accidentellement en difflérens endroits, comme plufeurs 


autres Plantes, de nids de divers Infeétes qui 1e LR 
propres. 


ON trouve dans les Cabinets des Curieux quelques efpé- 
ces de ces Kératophytes , qui ont tant de rapport avec quel 
ques-unes de nos Corallines véficuleufes à. larges denticules, 
qu’il n’eft guères poflible de les rapporter à différentes Claffes, 
On en voit un repréfenté dans la Planche XXVL Fig. S.  w 


QUANT aux Kérarophytes des autres efpèces, je trouve 
qu'ils reflemblent aux Corallines véficuleufes, & aux Co- 


rallines à cellules, en des chofes fi eflentielles, que jenne ” 


doute point que fi celles-ci appartiennent au Règne Animal, 
comme les obfervations que j'ai faites jufqu’à préfent me L. 
perfuadent, les Kératophytes n'y appartiennent auffi. 


DANOTLR O DUC TN ON :Y or 


Qu'on fe donne la peine de comparer ces Corps enfem: - 
ble, & d'examiner attentivement la fuite des petits tuyaux 
qui fe changent infenfiblement en ramifications celluleufes, 
dans les Kératophytes, & qu’on confidére en même-tems la 
_ftruéture de cette Coralline véficuleufe, nommée Arrête de 
Harancg, & réprefentée dans la Planche X. Fig. 4. alors je 
crois pouvoir aflurer qu’on fera de mon opinion. 


CE qui fait ici de la peine aux Naturaliftes, ceft cette 
fubftance, qui approche fi fort du bois ou de la corne, dont 
une partie du tronc & des branches des Xérarophytes eft com- 
pofée; comment en expliquer la formation, fi l’on ne fuppofe 
pas que ces Corps font des Végetaux? 


Mais au milieu de mes obfervations, je reçus heureufe- 
d'Amérique, un très beau Kératophyte,. de Pefpèce de ceux 
qu'on nomme Eventail de Mer; on en voit une partie dans 
la Planche XX VI. Fis. C, O, D, K. Ce Kérarophyre, come 
me on le verra par la deféripéon que jen donne, démontre 
_ chirement que des Animaux, du genre des Polypes, font les 
Architeétes de cette croute liyméufes ou femblable à la corne, 
de même que de la croute calcaire qui couvre une nombreufe 
Colonie d’Infeétes. | 


Les Æfcarres, que jai rangées dans la Claffe qui fuit celle 
des Kératophytes, méritent qu’on les obferve encore avec foin. 
Il femble que quelques unes ne font autre chofe que des Matri- 
ces ou des Ovaires de certaines efpèces de Poiflons à coquil- 
les, qu’on a quelque raifon de croire appartenir à la Claffe 
des Bivalves. Je n’oferois cependant rien affirmer la-deflus, à 
caufe de l’ignorance où nous fommes fur l’origine des Coquilla- 
ges. Cette matière eft encore fi obfcure, que jufqu’à préfent 
nous ne connoïfflons pas même la formation des Coquillages bi- 
cg les plus communs, tels que font les Moules, les Pé- 

* B'2 | ton- 


LIN URR 
12 °° L'N T RO! DNONCNP PIN 


toncles, & les Huitres. Plufeurs de ces Produétions informes | 
de la Mer, qu’on nomme Æ#/cyons, ne méritent pas moins nô* 
tre attention. Si nous pouvions examiner ces Corps en diffés 
rentes faïfons, je fuis perfuadé que nôtre curiofité feroit amz 
E fatisfaite par les nouvelles découvertes que nous 
erions. 


CoMME dans la fuite de cet Ouvrage j'aurai fouvent oc- 
cafion de parler de Polypes, il eft à propos d’en donner 
ici une lesère Defcription en faveur de ceux qui ne con- 
noïflent pas encore ces Infeétes. Pour cela je ne puis rien faire 
de mieux que de décrire les Polypes d’eau douce, dont 
Mr. Trembley, Membre de la Société Royale, nous a fait 
connoitre les finguliéres propriétés. 


OX en voit un dans la Planche XX VIIL Fig. C. En y jet- 
tant les yeux, il fera aifé de comprendre ce que je veux 
dire lorfque je parle des Polypes de Mer, de leurs bras, 
de leurs griffes &c. 


LE Polype d’eau douce eft doncun Animal de la figure d’un. 
Ver, & d’une fubftance aufli molle que les cornes des Li- 
maçons communs. 


PAR une des extrémités de fon corps, il eft adhérent , 
comme par un fuççoir, aux Plantes aquatiques, ou à d’au- 
tres Corps. Son autre extrémité , qui eft fa tête, eft envi- 
ronnée de plufieurs filets ou bras, placés comme autant de 
rayons autour d’un centre. Ce centre eft fa bouche; & ces 
bras flexibles, & capables d’une extention confiderable, lui 
fervent à faifir des petits Vers, ou d’autres Infeétes aquati- 
ques , & à les porter à fa bouche. Souvent on lui en voit 
avaller , qui font plus gros que lui, aufli at'il à un dégréé- 


minent la propriété de dilater fa bouche beaucoup plus à 
pro- 


INTRODUCTION. 15 
proportion qu’ aucun autre Animal. Après que fon eftomac 
a fait la digeftion de ce qu'il a mangé ; il rejette par fa 
bouche ce qui ne fauroit plus fervir à fa nourriture ; & il 


na pas d'autre ouverture vifible, pour donner iflue à fes ex- 
crémens. 


Au bout de quelques jours , fon corps paroit hériffé de 
petits boutons où mammelons, qui font de jeunes Poly- 
pes qui commencent à poufler. A méfure qu’ils grandiflent, 
‘6n voit fortir de la circonférence de leur tête des fibres ou 
des filets déliés, femblables aux bras de celui à qui ils doi- 
vent la naiffance ; aufli s’en fervent-ils bientôt au même ufa- 
ge, en les emploiant à fe procurer de la nourriture. Quand 
ils ont acquis toute leur grandeur ils pouflent à leur tour, 
de la même manière, d’autres jeunes Polypes, qui fortent 
aufli de leurs Corps. Aüïnfi le même Animal fe fubdivife en 
plufeurs ramifications , qui font autant de générations diffé- 
rentes, unies en même tems à la même fouche, & difpo- 
- fées comme on les voit dans la Planche que j'ai citée Fig. C. 
Quand un de ces jeunes âttrape quelque nourriture, elle ne 
fert pas uniquement pour lui, mais encore pour toute la fa- 
mille: ce qu’il mange paffant dans le Corps de tous les au- 
tres, contribue aufli à les nourrir tous. 


Ux Polype d’eau douce reffemble donc à une plante char- 
gée de branches, ou compofée de plufieurs Corps dont cha- 
qu'un à cette propriété finguliére ; c’eft que fi on le coupe 
en deux, la partie qu'on en détache devient un Animal 
complet; en fe fixant fur une bafe, elle poufle en peu de 
tems des bras rangés en cercle comme ceux du Polype à 
qui il doit le jour; fa bouche fe forme dans le centre; il pro- 
duit une nombreufe famille; en un mot, à tous égards, il eft 
un Animal auf parfait que celui dont il a été féparé. 


B 3 fr A 


14 INTRODUCTIOM 


À en juger par les découvertes qui ont été faites j 
préfent fur les Polypes Marins, on eft autorifé à dire que ces 
Animaux, quoique différens pour la forme de ceux d'eau dou: 
ce, fe nourriflent, croiïflent & multiplient de la même maniére, 
Au moins ai-je fouvent obfervé que quand j'en coupois :quelque 
partie, pour la mieux confiderer, bientôt elle me donnoit des 
preuves que non feulement il y reftoit un principe de vie, mais 
qu’encore elle avoit la faculté de croitre & de De + tr 


dérablement. 


2) ls (ou: Ve. 


| | D'UNE NOUVELLE | 
_ Cages NATURELLE 
D E è 
CORALLINES 
Êcc. E&c. 
SDS CSC CODE COENE CEE 
CMS PLUT. RÉ : 1 


Des Corallines er Général, px ATTA 


ZA OUR me te plus intelligible , en parlant Due 
S différentes Produétions Marines, qui font le fujet 
CES de cet Ouvrage, je me vois en quelque façon obli- 
=Zi4é gé de me conformer au langage de ceux, qui les re- 
gardant comme des Plantes Marines, les ont ran- 
gées fous certaines clafles , adoptées par les Botaniftes. Je 
fuivrai donc l’ordre qu'a fuivi Ray, & je les diviferai en Co- 
raux, en Corallines, en Kératophytes, en Efcarres, en Eponges 
& en Æcyons. Maïs en déterminant les différentes efpèces, je 
ferai plus attention à la reffemblance que je trouverai entre les 
tiflus de ces differens Corps, & entre les Animaux qui y habi- 
tent, qu'a leur forme extérieure, que les Botaniftes confidérent 
* uniquement. 


Ex fuivant cette Méthode, je devrois commencer par la de. 
fcription des Coraux. Mais comme on en trouve très peu fur 
les 


16 ©  CHMAPNTRENT NS 


les Côtes d'Angleterre & d'Irlande, & que leur compofition 
eft fi compliquée, qu’on auroit peine à comprendre ce que j'en 
dirois, fi jene faifois pas précéder la defcription des Corps plus 
fimples; je commencerai par les Corallines. Par ce mot j'entens 
des Produ&tions Marines , qui ont la forme de Plantes, & qui 
font compofées de plufieurs branches minces, & fubdivifées en 
fines ramifications. Elles reflemblent à quelques efpèces de 
Mouffes; auffi les Botaniftes les ont-ils rangées dans la même 
. Cle. 


ELLES différent des véritables Plantes Marines par leur tif 
fu, auffi bien que par leur dureté, & par les principes que la 
Chymie entire. Dans les Plantes Marines, qui méritent véri- 
tablement ce nom, telles que les Æ/gues, les Fucus &c., la Dif 
tillation ne fait découvrir que peu ou point de fel volatil; au 
lieu que les Corallines en donnent une très grande quantité: 
quand on les brule il s’en exhale une odeur femblable à celle 
de la corne, & des autres fubftances animales. Cela feul fuf 
fit pour prouver que ces Corps mappartiennent pas tout-à-fait 
au Règne Végetal, malgré la conformité de leur forme avec : 
celle des Plantes. 


Pour fuivre quelque méthode, dans la Defcription que nous 
allons donner de ces Corallines , nous les diftinguerons en véficu- 
leufes, en tubuleufes, en “HN en & en Corallines compofées 
de diverfes articulations. Linnæus a compris toutes ces diflé- 
rentes efpèces fous le nom de Sertularia, dans la Claffe quil 
a formée des Corps, qui par leur Fi igure, reflemblent au Corail. 

AVANT que d'aller plus loin, il eft à propos de remarquer 
ici que les Defcriptions, que je donne dans cet Ouvrage, font 
faites la pluspart d'après des Corallines qui m'ont été appor- 
tées de loin; quoique je n'aye rien épargné pour en avoir de 
fraiches, & pour les examiner fur les bords mêmes 15 la ne 
toutes les fois que j'en ai eu l’occafon. 


Les 


ÉUN 


Des Corallines 2% Général, 1% 


+. Les Corallines véficuleufes fe diftinguent par leur fubftan- 
ce, qui approche de celle de la corne, & par des brancha- 
ges qui font autant de tuyaux, difpofés de façon, qu’ils paroif: 
ent foriner une très jolie Plante. La pluspart de ces Coralli- 
nes ont leurs branches dentelées, comme les feuilles des Mouf- 
fs. Dans certaine faifon de l’année on les trouve chargées de 
petits Corps d’une forme determinée, & femblables à de peti- 
tes Vellies, qui tirent leur origine de différentes parties de la 
tige & des branches; chaque différente efpèce a des Véficules 
d'une figure particulière. Quand elles font féches, leur cou: 
leur eft pour l'ordinaire jaunâtre, ou d’un brun pâle. 


S1 on les plonge dans l’eau, elles reprennent la forme qu’el- 
. les avotent dans la Mer, & fe rempliffent bientôt d'humidité, 
_ ce qui leur donne une couleur d’ambre à demi transparente, 
& les rend fort élaftiques. On les trouve adhérentes aux ro- 
chers, aux coquilles, & aux fucus, par des petits tuyaux qui 
reflemblent à des racines. Mifes dans le Vinaigre, elles n’y cau- 
fent aucune chervefcence. 


Gb) ER) GES) CHE) CEE) 
BR TR 2E5: LL 
Des Corallines Jéficuleufes. 


N°. 1. {Orallina veficulata fparfim € alternatim ramofe, 
- denticulis oppa vis cylindricis ,oribus crenatis , patulis. 
Tamaris de Mer. 


Cette Coralline a été prife dans une eau fort profonde, près 
de lle de Durkey, à l'entrée de la rade de Dublin. Ses bran- 
ches font placées affez irréculièérement, mais cependant alter- 
nativément de diflérens côtés. Son tiflu reffemble à celui de 
lacorne, &efttransparent. Ses denticules font grandes, cylindri- 

ques; 


Planche }, 
Fig. a. À. 


Planche I, 
Fig, b. B. 


18 CHAPITRE IL 


ques, ouvertes, & oppofées les unes aux autres, & chaque 
paire paroit attachée au fommet de celle qui eft au deffous.  ! 


La forme des Véficules approche un peu de celle d’un cœur; 
elles ont à leur fommet un petit tube, qu’on pourroit com- 
parer au tronc de l’Aorte ou de la Veine cave. On en voit 
une, groflie au Microscope, en A. 


N°. 1. Fig. à. eft une partie de cette même Coralline, de 
grandeur naturelle. En A. les denticules font repréfentées 


telles qu'on les voit avec le cinquième verre du Microfcope 
fimple de Æifon. 


N°. 2. Corallina Marina Abietis forma. Tournef. J. R.H. 


S7L: 


Mufcus Maitnus Filicis folio. H. Ox. Vol. IL. p. 65. Bi 
9. Fio. E 
Sapin de Mer. 


CETTE Coralline s'attache aux Huitres, aux Moules; 


& à d’autres Corps, par une racine tubuleufe & ridée, qui 


forme diverfes tiges roides, creufes, & d’une fubftance fem- 
blable à celle de la corne: cette tige poufle alternative- 
ment, de côté & d'autre, des branches régulières , qui la 


font reflembler à un petit En, ou fuivant d’autres, à une 


plante de Fougère; parce que ces branches s'étendent fuivant 
une direétion femblable à celle des feuilles de cette pentes é 

SES denticules alternent de côté & d’autre, & ont une ou- 
verture étroite. On obferve, en différens endroits de cette 
Coralline, des Véficules ovales qui partent de la tige, avec lin- 
térieur de laquelle elles communiquent, par une petite ou- 
verture qui eft au fond de chaque Véficule. Leur cou sé 
treffit près du fommet comme celui d’une cruche. Sur quel 


ques unes de ces Corallines, cueillies au mois d'Avril, jai ob 


fervé des reftes d’Animalcules femblables à des Polypes, fixés 
«Up Par 


.… Des Corallines Péficuleufes. 19 


par leur queué à Pintérieur du cou des Véficules, comme on 
les voit en B., où l’on a repréfenté un de ces Polypes mort, 
ortant hors de fa Véficule. Plufieurs de ces Corallines font 
rougeâtres , quoique prefque toutes les autres foïent d’un 
jaune terni ou brunes. Souvent on en trouve qui font rem- 

lies de petites Coquilles en limaçon blanches, femblables 
a des petites cornes d’Ammon, & d’autres qui font char- 


gées d’une efpèce de petites Corallines, en forme de cloches, : 


qu’on décrira dans la fuite. 


LA Figure à repréfente cette Côralline dans fa grandeur 
naturelle, fixée fur une coquille de Moule. En B, on en 
voit une partie groflie au Microfcope. 


N°. 3. Corallina minus ramofa alterna vice denticulata, len- 
ticulis lineis transverfis externe firiatis. KR, $S. de 95: N°19 
Coralline à grandes dentelures. 


IL y a deux efpèces de ces Corallines; les unes croit 
fort droit; les autres font plus branchues, & pouflent un jet 
plus oblique. 


LA première efpèce fe trouve en très grande quantité fur 
. des Huïitres près de Queenborough dans l'Île de Scheppey. 


CEs Corallines ont peu de branches: leur tige eft mince, & 


contournée en forme de vis entre les denticules: ces denticu- 


les font grandes; leur figure approche de celle d’une cruche, 
& elles font placées alternativement fur les côtés oppoñés. 
Aïant fait pêcher plufieurs de ces Corallines à Queenborough, 
je les tins pendant quelque tems dans un vafe rempli d’eau de 
Mer, & enfuite j'y vis avec le Microfcope un Polype qui oc- 
 cupoit tout l’intérieur de chaque Coralline, & chaque denti- 
cule étoit remplie par une partie de l’Animal, qui fe terminoit 
en une toufle de bras ou de griffes aufli déliées que des che- 
veux, & qui fe remuoient de côté & d’autré, avec beaucoup 

C2 de 


P'anche Il, 


Dig. a, À. b, 
B. 


Planche IT, 
Fig. «,C 


Do DL | 
“ 


M :: CHAPITRE IL 


de vitefle. Voyez la Fig. À., où jai fait repréfenter une Vé. 
ficule vuë avec le même Microfcope > afin qu’on puifle juger 


de fa grandeur par rapport aux denticules. L’Animal qu’elle 
- contenoit étoit mort. Ut. 


LA Fig. 4, offre une Coquille de Moule, avec plufeurs 
jets de cette Coralline, tels qu’on les trouve ordinairement 
Une petite pièce d’un de ces jets, ayant été mife dans un 


verre de montre rempli d’eau de Mer, malgré fa féparation 


du refte du Corps, on en vit fortir au bout de cinq minu- 
tes des bras où filets qui cherchoient quelque proie en fe 
mouvant de différens côtés. 


L'AUTRE efpèce de ces Corallines, qui a plus de rami- 
fications, & croit plus obliquement, fe voit de grandeur na- 
turelle en #, & groflie au Microfcope en B. Ses denticules 
font plus féparées, & leur bouche eft plus large: Les Véficu- 
les de l’une & de l’autre efpèce font ridées. 


N°. 4. Corallina Muftofa alterna vice denticulata , ramulis 
in creberrima capillamenta fparfis. KR. S. N°. 17. pag. 36. 
Queuë d'Ecureuil. 


Carre belle efpèce de Corallines à plumes eft très com- 
mune fur toutes les Côtes, qui font à l’Eft de Sheernefs, dans 
Ville de Scheppey, au rapport des Pécheurs, qui les trou- 
vent en très grande quantité fur les Huitres, particulière- 
ment fur celles qu'ils appellent Huitres de rocher. 


Ezzes pouflent un jet fort droit, chargé d’une touffe é 
paifle de branches dont les denticules alternent de côté & 


d'autre ; ces branches environnent la tige depuis fa racine 
jufqu’à fon fommet, & y font placées en fiirale, comme fur 
les pas d’une vis. On en voit une de crandeur naturelle en 


8. Quoique les denticules foient difiribuécs par paires, elles 


ne 


mnt 


Des Corallines Féficuleufes. or 


ne font pas exactement oppofées l’une à l'autre: elles font 
pointuës, & tant foit peu contournées en dedans, comme 
les cornes d’un Taureau. La Fig. C., qui les repréfente 
groflies au Microfcope, en donnera une juite. idée. Leurs 
Véficules font évafées, & fouvent on les trouve vuides & 
 tranfparentes: mais au Printems on les apporte remplies d’u- 
ne fubftance vifqueufe & jaurâtre, qui, à en juger par fa ref 
femblance avec ce qu’on trouve dans les Véficules des autres 
Corallines qui font mieux connues, doit être un Animal 
mort. 


N°. 5. Corallina Cupreffi forma, denticulis obtufis, paululum Planche nt 
alternis, ramulis in exigua © rariora capillamenta fpàrfs ; Fig, a. À, 
Veficuiis bidentibus. | 

Cyprès de Mer. 

Cerre Corailine fe trouve dans les eaux profondes, le 
long des Côtes feptentrionales de l'Angleterre & de lfrlan- 
de: Elle reffemble beaucoup à celle que nous venons de dé- 
crire, & n’en difére qu’en ce que fes denticules font émouf 
fées, qu’elles ne font pas recourbées, comme celles de la 
précédente, mais droites, & qu'elles font plus étroitement 
unies à lun des côtés de la tige. 


Ses branches font aufli plus longues & plus déliées, & 
la tige du milieu plus groffe. On en voit une repréfentée 
de grandeur naturelle, dans la Planche III. N°. 5. Fig. a. 
Chaque Véficule a au fommet deux pointes aiguës, & con- 
tient la même efpèce de fubftance que la précédente. La 
Fig. À. en repréfente une petite branche groflie au Microf- 


cope, avec fes Véficules, & un Polype mort qui sy trou- 
ve attaché. 


N°. 6. Corallina Mufcofa denticulata procumbens, caule te- Planche ur 
_huiffimo denticellis ex adverfo fitis. R. S. p. 36. N°. 13. Fig. b. B. 
 Cheveu de Mer. 
C 8 CET- 


LA | ) 


Planche IV, 
Fig. a. A, 


22 | C H ASP BIT 'RIE KT. 


CETTE Coralline, dont la forme eft très belle & très ré 
gulière, eft compofée de branches longues & trainantes , qui : 
ont des dents fort aiguës, & placées par paires, exaétement 
oppofées les unes aux autres : chaque paire femble étre 
jointe à celle qui la fuit: fes petites branches croiflent par 
toufles, comme une poignée de cheveux. Elle eft repréfen: 
tée au naturel N°. 6. Fis. #. Ses Véficules font fort gran: 
des & tranfparentes, elles ont des couvercles réguliers; & le 
tout ne reflemble pas mal à un Vafe de porcelaine. 


La Fig. B. en repréfente une branche avec fes Véhicules, 
oroflies au Microfcope. 64 


LE couvercle des Véficules de cette efpèce reffemble, par 
fa figure, à celui de ces Moufles de terre, qu’on appelle 
Hypnum & Bryum. 


N°. 7. Corallina pumila pennata, denticulis teneris, albis & 
oppofitis; Veficulis, florem lilii, vel mali purice, Je expanden- 
1em referentibus. : 

Coralline à Fleur de Lis ou de Pomme de Grenade. 


CETTE belle Coralline fe trouve fouvent fur le Cypres 
de Mer, décrit N°. 5. Elle l’embrafle avec fes petits tubes, 
& poule de-là des branches, garnies de petites denticules op- 


pofées les unes autres, d’une forme cylindrique, & qui sa 


faiflent par le haut à mefure qu’elles fe féchent. 


OK en voit quelques unes, N°. 7. Fig. a. Elles y font re- 
préfentées de grandeur naturelle, & croiflant fur une autre 
Coralline. 


DE toutes les efpèces de Corallines, il n’y en a point qui 


reflemble plus à une fleur, que celle-ci: fes Véficules, groflies 


au Microfcope, ont la figure d’une fleur de Lis ou de Pomme 
de Grenade, qui commence à s’ouvrir. se 
A 


1 Des Cofallines Véficulenfes. ré 23 


* LA Fig. À. eft une petite branche de cette Coralline, grof- 
fe au Microfcope, avec fes belles Véficules. 


EN examinant cette même branche repréfentée en B., & 
groflie aufli au Microfcope, on remarque que les ramifications 
de cette Coralline fe terminent quelquefois par de petits tu- 
beés contournés irrégulièrement, & peu différens de ceux 
qu’elles ont à leur origine. | ‘ 
JAI Vu à Brighthelmjtone plufieurs Corallines de cette efpèce, 
qui poufloient un jet droit, fur les coquilles d'Huitres auxquelles 
elles étoient adhérentes. On nous les apporta toutes fraiches, 
au moment même qu’on venoit de les tirer de la Mer. J'en 
pris une très petite branche, avec fes Véficules, & Payant 
mife dans de Peau de Mer, je découvris bientôt, à laide 
* de mon Microfcope , que l'Animal renfermé dans la branche 
étoit en vie, & qu'il déploioit fes petites criffes hors de 
fes denticules: mais le corps même de lAnimal reftoit con- 
traété dans fa Véficule, & ne paroïifloit pas fe mouvoir. 


CETTE branche eft repréfentée, dans la Fig. C., vuë au 
Microfcope. Mais les bras qui étoient repliés dans les Vé- 
ficules de la branche, Fig. A., font deploiés dans la Fig. C. 


N°. 8. Corallina pumila repens minus ramofa, denticellis 
bijugis. KR. S. N°. 19. p. 37. 


Chéne de Mer. 


CETTE petite Coralline rampante s’éleve çà-&-là par des pe- 
tits filamens wbuleux, qui couvrent la furface du Fucus appellé 
Chène de Mer, à feuilles larges & dentelées. On en trou- 
ve en quantité fr les Côtes près de Sheernefs dans l'Ile de 


Sheppey. Cette même Coralline fe trouve aufli quelquefois 
rampante fur le Fucus à cofles. 


LEs 


Planche V. 


Fig. a, À. 


Planche V. 


Fig. b. B. 


24 “CHAPITRE IL 


LES denticules font émouflées à leur ouverture, & diftri: 


buées par paires exaétement oppofées les unes aux autres; 
Chaque paire femble étre jointe à celle qui la fuit. Les 
Véficules font prefque globuleufes & fouvent ridées où par- 
femées de fillons qui fe croifent. 


ELLE eft repréfentée au naturel, Fig. a. N°. 8., & ram. 
pante fur le Fucus Chène de Mer. Dass la Fig. À. de 
‘la-même Planche, on en voit une branche avec fes Véfi- 
cules groflies au Microfcope. 


PENDANT que jétois fur les Côtes de Suffex à Bright. 


belmflone, je découvris pour la première fois, les Polypes 
vivans dans les Véficules des Corallines dentelées, & fur- 
tout dans celles-ci. Ces Animaux font beaucoup plus grands 
dans les Véficules que ceux qui fe trouvent dans les denti- 
cules. Ils pouffent ou croiflent irrégulièrement ça-&-là, avec 
leurs Véficules, des côtés de la tige & des branches. 


ON voit aifément, par le moyen du Microfcope, qu’ils 
font unis au Corps du Polype dont ils tirent leur origine, 
Ce dernier paroïit n'être qu’une fuite de chaïinons de petits 


Polypes rangés par paires jointes les unes aux autres par un 


filet charnu, qui pañle par le milieu de la Coralline. 


Nous vimes que les petits Polypes de cette efpèce dé 
ployoient leurs crifles, pour attrapper leur proye, tout com- 
me ceux des Corallines Véficuleufes. 


ILs font repréfentés, Fig. À., tels qu'on les voit au Microf- 
cope, lorfqu'on les examine tout frais. 


N°. 9. Corallina Veficulata, caule angulato rigido, ramis den- 

Je J'hipatis & bifurcatis, terminantibus, denticulis cauli appref 

Jis. Fucus ÆEquifeti facie, Oftree Tefle adnafcens. Sibbald. 

Scot. I. L. 1. p. 56. Tab. 12. RS. N°47. p.50. | 
TT 


CET. 


LR 1 2 


pris qe, gsm 


Des Corallines P' éficuleufes. | 25 


Crerre Coralline s'élève de deflus des petits tubes dont | 


la fubftance approche de celle de la corne, & qu’on trouve 
fortement attachés fur les Coquilles de Mer. 


SA tige eft droite, ferme, & couverte de nœuds, qui termi- 
nent les angles alternativement oppoñés les uns aux autres, & 


. qui femblent être les extrémités d’autant de branches rompuës. 


é 


y. 


LE fommet de la tige eft ordinairement couvert d’une touffe 
épaifle de branches fort courtes & ferrées, les unes contre les 
autres. On la voit repréfentée de grandeur naturelle, N°. 9 
Fig. b. 


Les branches ont à chaque divifion deux pointes ou deux 
efpèces de cornes. Les denticules font fi étroitement appli- 


quées aux branches, qu’on peut à peine les diftinguer fans Mi- 


crofcope: Mais par le moyen de cet inftrument, on remar- 
que que chaque denticule a, comme la pluspart des autres, 
un petit trou à fon fommet. 


Les Véficules font placées au fond des branches, & paroif- 
fent être d’une figure ovale: Elles ont Fou la pluspart un 
petit couvercle à leur fommet. 


Ox les trouve le long des Côtes d’£coffe, & au Nord de 
l'Angleterre ; ; fur-tout aux environs de Scarborough où on leur 


a donné le nom de Goupillon. 


La Fis. B. repréfente une partie d’une branche profs au 
Microfcope, avec fes Véficules. 


N°. 10. Corallina erecta pennata, denticulis alternis cauli ap- 


 preffis, Lonchitis vel Polypodii facie. 


Scolopendre ou Polypode de Mer. 


CETTE Coralline, qui eft droite & d’une fubftance fem- 
D blable 


Planche VI, 
Fig a, A. 


Planche VII. 


Fig. a. A, 


_ rochers, & aux coquilles fur lefquelles on la trouve, par dé 


 & qui s’avancent tant foit peu en dehors. La tige principale « 


26. CHAPITRE IL na, 
blable à celle de la corne, a deux rangées de branches dr . 


fe 
tes, creufes, un peu applaties, & placées fur la tige du mi-« 
lieu, à l’oppofite les unes des autres. Ses branches pouflent- 
de côté & d'autre, comme de petites plumes parallèles, fem- 
blables aux feuilles du Polypode. Chacune eft garnie de 
deux rangs de denticules oppofées les unes aux autres, &“ 
qui font tellement enfoncées dans la branche, qu'elles fem: w 
blent en faire partie, à leurs fommets près, qui font ouverts 
eft nouée de diftance en diftance comme un jonc. 
ELLE eft repréfentée de grandeur naturelle N°. 10. Fig. & ” 
On en voit une partie sroflie au Microfcope, Fig. A. de la 
même Planche. | | 


JE n’ai encore reçu aucune Coralline de cette efpèce avec 
fes Véficules, en affez bon état, pour que je puifle lés décri: 
re. Celle dont je parle à été trouvée depuis peu par des ” 
Pécheurs près de la Rade de Dublin, parmi plufeurs autres 
productions marines. 


N°. 11. Corallina Mufcofa pennata ramulis € capillamens 
tis falcatis R. S. N°. 16., p. 36. | "E 2 
Coralline à Faucille. | “ 


Cerre belle Coralline, garnie de plumes, eft attachée aux 
| 
petits tubes ridés: Elle pouffe de là des tiges droites, on- « 
dées, & environnées dans toute leur hauteur de branches 
pannachées. Ces branches ont à leurs plus petites divifions ! 
des rangs de denticules diftribuées fur le côté, qui, à méfure J 
qu’elles fe fèchent, fe recourbent en dedans, & prennent ainfi 
la forme d’une faucille, patrie EN 


Cerre Coralline eft repréfentée au naturel, Fig. 4, N°11. 
| | Les 


Des Corallines Péfculeufes. | _£? 


2 LEs Véficules font prefque d’une figure ovale renver: 
fée: Elles font larges par le bas, mais elles vont en s’étrécif. 
fant jufqu’au fommet, où fe trouve leur ouverture: Quelques 
unes de ces Véficules paroïfloient avoir au fond, une efpèce 
de Calyce comme celui d'une fleur: La pluspart ( de celles que 
jai examinées ne laifloient pas d’avoir, quoique féches, une 
fübftance vifqueufe de couleur d'Orange, qui paroifloit étre 


de la même nature que ce qui étoit contenu dans le refte de 
k Coralline. 


LA Fi. A. repréfente une partie d’une branche, avec fes 


petites ramifications faites en faucille , & fes Véficules groffies 
au Microfcope. 


CETTE Coralline, qu’on trouve fur le bord de la Mer dans 
plufieurs endroits de la Grande Brétagne , ft fur tout très 
commune fur Les Côtes de Kerr, à de Sheernefs, dans 
l'ifle de  Scheppey. 


N°. 12. Corallina pennata € filiquata, denticulis farem | le- 
 Jium convallium referentibus. 

Pinnaria marina Imperati. Bocc. 257. N°. 6. 

_ Coralline à Coffes. 


_CerTre Coralline fe trouve fur les Moules, & fur d’autres 
coquilles, auxquelles elle eft attachée par les petits tubes qui 
lui fervent de racines: Elle poule de-là de petites branches 
femblables à des plumes, qui fe recourbent en fe féchart, 
&prennent la forme d’une faucille: Les Denticules font ran- 
gées fur le côté intérieur , & grolles au For tere , Clles 

reflemblent au Muguet. 


. Carre Coralline £ trouve auffi fur les tiges du Æucus à 
Cols , qu’elle environne avec fes racines tubuleufes , mais 
D 2 fans 


Planche VIL 
Fig. b, B, 


28 CHAPITRE IL 


fans sy attacher, comme on le voit N°. 12. Fig. 6. pe ele et 
repréfentée de grandeur naturelle. “Sa 


ON voit s'élever fur les branches, de petites Coffes, ge 
nies de plufieurs côtés nouëufes. Je remarquai, en les exa- 
minant au Microfcope, que quelques unes d’entr’elles conte- 
noient de petits corps détachés comme des grains de femen- 
ce: Mais après avoir difféqué la membrane déliée, qui fert d’en- 
veloppe à ces Coffes tranfparentes, j’examinai foigneufement, 
& en me fervant des plus forts Microfcopes, ce qu’elles ren- 
fermoient; il me parüt que le tout étoit de la même natu- 


| re que ce qui fe trouve dans les Véficules des autres Corallines. 


pee VIT. 
Fig. a, À. 


La Fig. B., repréfente les Cofles & les Denticules, telles 
qu’on les voit au Microfcope. 


CETTE Coralline fe trouve fur plufieurs Côtes de ce 


Royaume: celle que je viens de décrire avec fes Cofles, fut 


trouvée par des Pécheurs fur k Côte d’/rlande, près de 
Dublin. 


N°. 13. Corallina pennata € falcata, pennas caude Phafic a- 
ni referens caule gibbofo. 

Corallina fruticofa pennata. Barr. Palma Mit Barrel. 
Icon. 1292. n. 2. 


Queuë de Phaïfan. 


CerTrTe Coralline, qui eft très rare, croit à la hauteur de 


10. OU 12. pouces. Sa racine confife en une toufle irrégu- 
lière de tubes très déliés, & qui à l'œil fimple paroiffent | 
être un morceau d’eponge. Plufieurs de ces petits tubes s'é 


levant enfemble forment, en s’uniffant étroitement, une tige 
ornée de cannelures & de denticules très belles, que le Mi 


crofcope y fait découvrir. Le dos de cette tige eft garni de plu: w 


_ fieurs petits jets réguliers faits en formé d’arcade, placés à des 


diftances prefque égales ,applatis & un peu creux versle milieu. 4 
CET- 


. 

| 
. 
: 
| 
| 
: 
! 
: 


© Des Corallines Véficuleufes.. 29 


 CeTre Coralline eft repréfentée au naturel, avec fes ra- 
_cines fpongieufes. N°, 13. Fig. as 


La tige principale eft pärfemée de ramifications , & fes 
branches font à Pannaches tournées du même côté; & en 
fe féchant, elles fe recourbent, & prennent la forme d’une. 
faucille. 


Les Dnticules qui reflemblent à des gobelets à bords 
unis, font fixées dans des alveoles, & placées toutes du même 
côté, les unes fur les autres, ayant leurs ouvertures ou leurs 

bouches tournées vers le haut. 


LA Fig. AÀ., repréfente une partie de la tige, groffie au 
Microfcope, & lon y voit la figure & la pofition de fes 
Denticules. 


CETTE belle Coralline, dans laquelle on n’a encore dé- 
couvert aucune Véficule, m'a été apportée par des Pécheurs 
de Dublin, qui lavoient tirée de la Mer, ra eft fort pro- 
fonde le long des Côtes de cette Ville, 


N°. 14. Corallina Afiaci Corniculorum æmula. K.S. N°. 

10. pag. 34. & 
Corallina ramofa cirris obfira. R.S. N°. 11. pag. 35. 
Antennes d'Ecrévifle, ou Barbe de Mer. 


CEs deux Corallines, quoique diftinguées en deux efpé- 
ces par Mr. Rey, n’en font cependant qu’une. 


CeTTE diflindion vient probablement de ce que leur 
forme varie, à méfure qu’elles changent d'état. 


LA première paroit être compofée extérieurement, d’un 
bout à l’autre, de jointures révulièrement placées comme les 
Antennes d’une Ecrévifle de Mer, ou plustot comme les Ver- 
| D té- 


er, 


Planche 1X, 


Fig. a, À. 


5 : C'H AÏP IVT RUE UT. 
tébres des Poiflons; chaque articulation eft environnée dé pe- 
tites branches capillaires, qui, groflies au Microfcope > ont 


la figure d’une faucille, dont la courbure eft tournée vers 


la principale tige. Leur côté intérieur eft’ garni de Lun 
alvéoles diftribués régulièrement, qui foutiennent des. 
ticules ouvertes, faites en forme de gobelets, & fi délicates, 


qu'on ne peut guëres les découvrir que dans les Corallines 


qui font encore fraiches. 


ENTRE les branches capillaires, nous avons remarqué fur 
quelques Corallines, des petites Véficules ovales , fixées fur des 
pédicules, avec une ouverture placée un peu à côté du fom- 


met, & tournée vers la tige du milieu; & dans la pluspart 


nous avons vü une fubftance jaunâtre, femblable à celle qu’on 
trouve dans les Véficules des autres efpèces. La tige entière, 
les branches, & les pédicules paroifloient creux, & avoir 


communication avec les Véficules, même dans ces Corallines. 


que nous trouvions fur le rivage: Il eft donc apparent que 
leau peut y pañler librement, fans que rien l’arrête, 


LES racines de ces deux efpèces de Corallines font com: 
pofées, tout comme celle qui a été décrite dans l’Article-pré- 
cédent, de tubes fpongieux très déliés, & entremélés irréou- 
lièrement les uns dans les autres ; mais après les avoir fépa- 
rés de la partie inferieure de la tige, nous découvrimes qu’ils 


en fortoient régulièrement, & qu'ils étoient diftribués autour : 


des jointures, de la même manière que les branches ENS 


hors des articulations de la tige. k sh. 
LA Coralline qui fait le fujet de cet Article, fe trouve : re- 


préfentée de grandeur naturelle, Fig. a,: Mais nous en avons 
fouvent vü, qui étoient trois fois aufli grandes que celle-ci. 


LA Fig. À, repréfente une partie de l’une des tiges grollie g" 


au Microfcope ; afin de rendre fenfble la forme des Véfcu- 
les, & la difpoftion des branches. 


L4 


Des Corallines V'éficuleufes. peu 
"Ox voit, Fig. B, la partie inférieure de l'une des tiges, & 
la manière dont les petits tubes qui lui fervent de racines s'y 


infinuent. 


Quoique Mr. Ray diftingue ces deux Corallines en deux 
efpèces, je crois cependant qu’elles n’en forment qu’une, & 
que toute la différence qui s'y trouve, c’eft que l’une étant 
plus jeune & moins avancée, l’autre poufle déja des bran- 

ches, & a fes ramifications capillaires plus longues que Pautre. 


PENDANT que jétois fur les Côtes de Suffex , je trouvai 
cette Coralline adherente à une coquille d'Huitre, & en très 
bon état: L’Animal qu’elle contenoit étoit vivant. 


_JFeus l'honneur, au mois de Juin paflé, d’en préfenter une 
Defcription à la Société Royale, & d'y joindre un très beau 
deflein fait fur les lieux, par Mr. Æbrer. 


La Figure #. N°. 14, repréfente une de ces Corallines fé- 
_ ches: celles que nous examinames dans de l’eau falée, fur le 
bord de la Mer, avoient les petites fibres, dont leurs bran- 
ches étoient garnies, plus étendues ou plus faillantes, & fem- 
blables à autant de petites plumes. 


LA Fig. C., repréfente une de ces petites fibres, ou peti- 


tes branches faites en faucille, & groffie au Microfcope. On 
y voit auffi l’Animal déployant fes griffes hors dès Denticu- 
les. Quoique cette petite branche paroiffe compofée de dif 
férentes articulations, cependant la partie charnue de PAni- 
mal, qui eft ici exprimée par le côté le plus obfcur de la Figu- 
re, pafle fans interruption à travers toutes ces jointures, com- 
me dans tout-autre petit Polype. 


Pour deffiner la Fig. C., nous nous fommes fervis du qua- 
, trième verre du Microfcope de W/fon, & du fixiéme pour 
repréfenter en A. les branches faites en faucille, 
TRE ; N°, 


Planche X. 


32 CHAPITRE IL. é: 
N°. 15. Corallina ereüa, tubulofa, pennata, balecis dire FR 
facie. l 
_Corallina fcrupofa, pennata, cauliculis crafi ufculis rigidis 
R.S. N°. LS SO: 
Arrète de Hareng. 


Cerre Coralline fe trouve fouvent attachée aux Huitres, 
qu’on apporte à Londres pendant l’'Hyver. 


ELLE poufle un jet haut de fix à huit pouces, droit, fer: 
me, mais très fragile, lorfqu’il eft fec. La tige eft compo- 
fée d’un grand nombre de petits tubes, qui s’élévent prefque 
parallélement les uns aux autres; dans quelques-unes 
jen ai compté au de-la de cent fur une coupe tranfverfa- 
le. Ces derniers paroiflent fortir d’un grand nombre d’au- 
tres tubes de la même forte, & entrelacés irrégulièrement 
lun dans l’autre, comme un morceau d’éponge. Ils font com- 
me autant de racines qui foutiennent la Coralline fur les Co- 
quilles d’'Huitres, auxquelles ils font attachés. 


« 


CETTE Coralline sroffit par la jonétion de ces racines tu- 
buleufes qui s’'élévent tout autour d’elles, & dont les dernie- 
res s’attachent fortement à la furface extérieure de celles 
qui les ont précédées. Quand elles ont fini leur crue, elles 
changent de figure, & prennent celle d’une branche, qui 
fait avec la tige un angle réculier de 45. degrès. Quoique 
ces branches foient alternativement oppofées les unes aux 
autres , cependant leurs diftances font fi bien proportionnées, 
qu’on les prendroit à la première vuë pour une Arrête de 
Hareng. Les alvéoles qu’on trouve fur ces branches font auffi 
placés alternativement. Ù FRE 


[ES 


Jy découvris pendant que jétois à Æ/hitffable, au mois 
d’Août dernier, des Denticules tranfparentes, fort délicates, 


& d’une figure cylindrique. Elles Par ouE être doubles, 
C d > 


e 


. 


d’une fubftance qui paroït étre fpongieufe & élaftique, cepen- 
Fr bi 


… Des Corallines Féfculeufes. 42 


c'elt-à-dire rangées l’une au-deflus de l'autre, & renfetmoient 
des Polypes qui étoient attachés, par leur partie inférieure, à 
une fubftance déliée & charnue, de la même nature que 
PAnimal même, & qui pañloit vifiblement par le milieu des 
branches, & des tubes de la tige. 


Jar reçù quelques Corallines, de cette efpèce, qui avoient 
été trouvées au mois d'Avril: leurs branches de côté étoient 
couvertes de plufeurs rangs réguliers de Véficules droites, & 


remplies pour la pluspart d’une fubftance de couleur jaune, 


&. femblable à celle de plufieurs autres Véficules. Lorfque 
la Coralline eft dans cet état, les Pêcheurs difent qu’elle eft 
en fleur. 


_ LA Fisure de ces Véficules eft un Ovale irrégulier. On 
y découvre un tube qui fort du pédicule, & qui d’un côté 
s'éleve un peu au deflus de chaque Véficule, à laquelle ce 
tube, qui eft ouvert à fon fommet, paroït étroitement attaché. 


rte Coralline reflemble beaucoup en petit à quelques- 
unes de ces Plumes de Mer, ou Kératophytes d'Amérique, qui 
croiflent en forme de Panaches, & font revêtuës d’une crou- 
te compofée de rangs réguliers de cellules, qui fervent de 
domicile à de petits Animaux, & qui font placées le long 
des bords des branches. 


OX peut fe former une idée de la formation de ces Co- 
raux, compofés de tubes qui fe rempliffent d’une matière pier- 
reufe, à méfure que fe retirent les Animaux qui y demeu- 


rent, en faifant attention à la manière dont le tronc & les 


branches de cette Coralline groffifflent. On voit s’élever tout 
autour de petits tubes qui fe fuccèdent continuellement, & 


- qui s’attachent fortement les uns aux autres. On obferve, de 


même, que quoique les tiges de cette Coralline foient formées 


dant 


3 —” 


Planche XI, 


»4 CHAPITRE IL 


dant les tubes intérieurs deviennent fermes, : opaques, & 
caffans , pendant que les tubes extérieurs & plus récens 
font encore minces, tendres & tranfparens. 


CETTE Coralline, eft repréfentée dans fon état naturel, 
avec la touffe de fes racines fpongieufes, Fig. 4. N°. rs. 


LA Fio. À., eft un petit Rejetton groffi au Microfcope. On 
y voit les tubes dont il eft compofé, la forme de fes Veices 
& les Polypes contenus dans les Denticules. | 


LA Fis. C., repréfente le même Rejetton avec les LR 
les placés alternativement, & dans lefquelles font fixées les 
tendres & doubles Denticules qui contiennent les Polypes. 


On voit Fig. B., les petits tubes d’une partie de la tige , 
groffie au Microfcopé, mais un peu moins. 


N°. 16. Corallina fetacea, inflar arundinis geniculata, capil. 
lamentis fingulis unicuique geniculo aliernatim difpofitis. 

An Fucoides fetaceum tenuiffime alatum? RS. N°.6. p. 38. 

An Fucoides fetis minimis indivifis ma R. S. N°. 7. p. 39- 

Coralline à Soyes. 


CETTE petite Coralline , qui reffemble à des foyes très 
rudes, croit fur des coquilles de Moule, & fur d’autres Corps 
marins. Celles qu’on trouve féches ie le bord de la Mer 
font toutes tournées du même côté, tout comme ces autres 


petites Corallines pr d’après nature fur une ET 
le de Moule, au N°. 


EN examinant au MÉRS une des tiges de cette Co- 
ralline, elle parüt être compofée d’articulations comme .un 
Jonc. Voyez la Fig. A. De la partie fupérieure de ces join- 
tures s’élevent de petites branches capillaires, placées alternati- 
vement, les unes par rapport aux autres. Ces branches fom 


elles mêmes aufli formées de différentes articulations: Celles-, 


ci 


+ 


? Des Corallines F#ficuleufes. 35 
ci ont à leur partie fupérieure des alvéoles, qui foûtiennent 
de pettes Denticules en forme de gobelets, dans lefquelles 
je découvris des Polypes: femblables à ceux que j'ai décrits 
en parlant de la Coralline à Antennes d'Ecrevifle de Mer. Ils 
font repréfentés en À. On y voit auf les Véficules qui, dans 
. les Corallines féches, paroïflent être faites en forme d'Olive. 
Jen ai vù une à Brighthelmfione dont l’Animal venoit de fe 
contracter: fon fommet dentelé la fait refflembler à une Cou- 
ronne. Elle eft repréfentée dans la même Figure au deffous 
des autres Véficules. Je trouvai dernièrement à Æ’hitflable une 
tres belle Coralline de cette efpèce. Voyez la Fig. a, où elle 
eft repréfentée de grandeur naturelle, fur une coquille de Moule. 


” 


NES T7. Corallina confervoides gelatinofa alba, geniculis craf. 


Jiufculis pellucidis. KR. S. p. 34. N°. 7. 
* Coralline à Soye. 


CerrTe Coralline, qui eft très belle, fine & tranfparente, 
eft attachée aux piérres & aux autres productions qu'on trou 


ve au fond de la Mer, par plufieurs petits flaments tubuleux, 
& femblables à de la belle foye. 


Ces filaments forment par leur réünion la tige d’où par- 
tent plufieurs ramifications longues & déliées, & qui s'élèvent 
en faifant des zigzag, ou des angles de côté & d'autre. Du 
fommet de ces angles fortent d’autres petites branches qui fe 


Æubdivifent toüjours en deux autres. Le Microfcope y fait dé- 


couvrir d’un côté une rangée detrous, dont chacun eft envi- 
ronné d’un rebord. Ces trous font toüjours placés plus près 


les uns des autres, à mefure que les branches déviennent plus . 


petites, ce qu’elles continuent de faire jufqu’à leur extrémité. 
La Fig. 5. N°. 17. met fous les yeux cette Coralline, repré: 
fentée exactement & dans toutes fes proportions: On en voit 
_une petite branche, grofie au Microfcope en B., & les filaments 

. E 2: | Fr tue 


Planche XL 
Mig, b. B. 


6 CH ASP UPITIRTE MOT, 
tubuleux qui font repréfentés adhérens à une rie, Fig: d., # 
font groffis au Microfcope en D. 


Les Véficules font faites en Ovale, & ouvertes par le haut; 
mais elles font fi petites, fi minces, & fi délicates, qu'il ft 
très difficile de les conferver. 


JE reçûs au mois de Septembre 1753. quelates Corallités 
de cette efpèce, dans de l’eau falée: Elles étoient fraiches, & 
avoient été prifes près de l'Embouchure de /4 Tamife. 
découvris que chaque petit trou avoit une Véficule, qui con: 
tenoit un Polype à huit bras. Voyez Fig. B. En examinant 
au Microfcope une branche de cette Coralline, que javois 
mife dans le verre d’une montre, plein d’eau de Mer, je 
vis clairement que la partie intérieure & creufe de la Coral- 
line entière, étoit remplie de la fubftance du Polype princi- 
pal: Elle paroïfloit être tendre & gélatineufe ; & pour peu 
que les jeunes Polypes s’étendiffent ou fe contractaflent, l’im- 
preflion fe communiquoit vifiblement à cette fubftance déli- 
cate & charnue, à laquelle chacun de ces derniers étoit atta- 
ché par fa partie inférieure, ou par fa queuë. | 


LA Fig. C. repréfente une partie d’une branche qui m’eft 
pas encore développée; les bouts en font ronds, & les Po- 
lypes renfermés dans leurs Véficules n’étoient pas encore 
parvenus à leur point de maturité. Ils étoient plus petits & 
plus ferrés à mefure qu ils approchoient des extrémités des 
jeunes branches. 


LE mouvement des inteflins des jeunes Polypes fut toù- 
jours trés fenfible, tant que l’eau ne fe corrompit point; mais 
alors les Véficules & les Polypes fe féchèrent, tout comme 
les fleurs d’un Arbre qui font fanées. Quoique la fubftance 
du Polype principal parut remplir toute la cavité de la bran: 
che dont je viens de parler, cependant dès que l'eau ne pût 
plus la conferver, elle devint fur le champ fi ridée, qu’elle 
n'étoit prefque plus vifible. N°. 18. 


| 
\ | 
à 


. Des Clics Véficuleufes. M 37 


» N°..18. Corallina procumbens caule corneo, longo, fliformi; 
articulato, Veficulis, ramorum axillis, pedunculis contortis, in- 
Jidentibus. 

WHil de Mer. 


Les tiges de cette Coralline font déliées, féxibles, & fou- 
ples comme du fil. Ælles ont des Articulations environnées 
de petits Anneaux, d’où s'élèvent de petits pédicules tour- 
nés comme des vis, & qui foûtiennent des Véficules de fi- 
oure ovale, dont les unes font un peu ouvertes au fommet, 
& les autres le font entièrement. Cette Coralline fe trouve 
en grande quantité fur les Côtes Sud-Oueft de l'Angleterre, 
& comme fes Articulations font formées d’une matière élafti- 
que, elle eft par-là admirablement bien appropriée pour ré- 
fifter à la violence des vagues. Ses Véficules étant auffi pla- 
cées fur des pédicules faits en forme de vis, cédent aifement 
à leflort des ondes, fans en être endommagées. 


… Ces Corallines font repréfentées de grandeur naturelle, 
N°. 18. Fig. a. 


LA Fig. À. eft la partie d’une branche, srofie au Microf- 
cope. 


N°. 19. Corallina minor repens, caule nodofo, articulato, & 
Veficulis alternis inftructo. 


Coralline à Fils noûüés. 


CETTE Coralline rampante, fe trouve ordinairement ad- 
hérente au Fucus à Cofles, d’où elle poufle des branches 
tendres & ondovyantes, de la longueur d’un pouce: Elles 
font garnies de petites Articulations qui paroiffent noùées par 
le haut, & fur lefquelles les Véficules font placées en ordre 
alterne. Ces Véficules, dont la figure refflemble à celle d’u- 

E 3 ne 


| 


"Planche XIL 


Planche XI 
Fig. b. B. 


38 CH AP TIRE. IL 


ne jarré à huile, avec un cou, font foûtenuës nt best dar 
cules faits en forme de. vis. F4 | PAR TD 

J'A1 lieu de croire que cette Coralline n’eft pas rare le 
long de nos Côtes, puifque celle dont il s'agit ici a été trous 
vée à Douvrés, & qu'on m'en a: erivoyé dernièrement de 
ÆHarwich quelques autres de la même efpèce. 


LA Fig. b. N°. 19. a été deflinée d’après une petite pièce 
du - Fucus à Cofles, chargée de à REG de ces Corallines 
qui y croillent. 


+ 


Ox en voit une petite branche, groflie au Microfcope 4 
Fig. B. 


JE reçüs, au mois de Septembre 1753., quelques Corallines 
de cette efpèce,. toutes fraiches ; & mifes dans de l'eawde 
Mer: jy découvris, à l’aide du Microfcope, la forme & le 
mouvement du Polype qui en occupoit l’intérieur, & jen 
pù fuivre le corps principal dans toute l'étendue de 1a Co- 
ralline , qui étoit ondoyante. Le tout eft repréfenté de 
grandeur naturelle Fig. c., & groffi au Microfcope Fig. C. 
Feûs occafon au mois de Juin de l’année fuivante; perdant 
que j'étois a Brigbthelmfione, de voir cétte même Coralline 
dans un état plus parfait; jai eu l'honneur d’en préfenter 
une defcription à la Société Royale, & dy nee un très 
beau deffein fait par Mr. Æbrer. 


Les Véficules font faites en forme de gobelets , où les 
principales parties des Polypes fe trouvent placées: Nous 
les avons vù déployant leurs grifles pour chercher leur pro- 
ye: Nous avons remarqué en même-tems, qu'ils pouvoient 
mouvoir à leur gré leurs gobelets, avec leurs pédicules faits 
en maniere de vis, & que ce mouvement fe commuñiquoit. 
à tout le tronc du Polype contenu dans l'intérieur de lat 

L \ ce, 


? Des Cofallines Féficuleu fes 30 


ge, ou dans un étui fait d’üne fubftance f£emblable à celle de | 


la corne; car tous ces petits Polypes paroiflent n'être qu’au- 
tant de bras du grand Polype, & ne faire qu'un tout avec lui. 


N°. 20. Corailina ramofe, ramis fingulis Equifetiformibus, 
in Jummis Capillamentis contortis © verticillatim “dijpaf bis, 
… Veficulas campaniformes gerens. 


Prêle ou Coralline avec des gobelets, faits en forme de 
Cloche. 


Monsieur Brownrigg , Médecin célébre & Membre de 
la Société Royale, trouva cette belle Coralline, fur les Cô- 
tes près de hitehaven, dans la Province de Cumberland: 
- Vüe au Microfcope elle paroit avoir une ftruéture plus fin- 
oulière qu'aucune de celles que nous avons déja décrites. 


CETTE Coralline confifte en différentes branches ; dont 
chacune eft compofée de plufeurs petits tubes étroitement 
. unis, & qui à de certaines diftances égales pouflent de peti- 
tes tiges capillaires femblables à une Vis. Chacune d’elles 
foutient un gobelet fait en forme de Cloche,  & dont les 
bords font dentelés.. Ces gobelets font tous placés & fitués 
de la même manière, ce qui fait que.toute cette Coralline 
 reffemble beaucoup à la Plante appellée Æguifetum ou Prêle. 
Les tiges capillaires font touraées comme un chändelier, où 
comme les bras d’un luftre. 


- 


LA Figure 4, N°. 20., repréfente cette Coralline, telle que 
je l’ai reçüe. 


Ox voit Fig. À. une partie d’une des branches, oroffie au 
Microfcope ; on y découvre cinq tubes qui compofent la 


tige, & cinq pédicules à vis, garnis la pluspart de leurs ci 
Jets placés : a des hauteurs PTE 


7E.. N°28 


Planche XIII, 
Fig. a. À. 


Planche XIV. 
Fig. a. À. 


49 CHAPITRE ET 


N°. 21. Corallina minima Jcandens, Veficulas campanifonmes 
in fummo caule lineari contorto gerens. Gi 


Petite Coralline grimpante, à gobelets en forme de. Clo- 


che. 


Carre Coralline, qui eft d’une extrême petitefle;, s’éle- 


ve fur ces petits tubes irréguliers qui s’attachent aux'autres 
Corallines, & fur-tout à la Coralline à faucille, & qui-s’en- 
tortillent autour d'elles. 


CETTE tige tubuleufe en poufle d’autres extrêmement 
petites & torfes, qui foütiennent des gobelets à' bords den: 
telés, & faits en forme de Cloche. Nous avons découvert, 


par le moyen du Microfcope, au fond de chaqué gobelet, 


à l'endroit où il s'attache au pédicule, de très petits globu- 


les, ou petites bulles, telles que celles qui fe voyent quelque- 
fois dans des verres à boire.  J’eüs le plaifir à Brighrhelm- 
fione , au mois de Juin 1754., de voir les Polypes de cette 
Coralline, qui déployoient leurs griffes, & remuoient -leurs 
tiges. On en voit un au haut de la Figure À., grofli au 
Microfcope: Ils font repréfentés de grandeur naturelle, & 
adhérens à la Coralline à faucille. Fig. a, N°. 27. | 


CETTE forte de Polypes a une très grande affinité avec 
les Animaux à Cloche, adhérents à la Lentille d’eau, ou 
Lenfpaluftris, décrite par Mr. Lewenboeck, qui en a donné 
une Figure, dans les Zran/fations Philofophiques, N°. 283. 
205., & 337; Toute la différence qui s'y trouve, ceft que 
ceux dont nous parlons font beaucoup plus gros. 


DAxSs le genre de cette Coralline rampante, ou Coralli- 
ne à Cloche, il y en a une autre efpèce qui eit adhérente 


fur le Sapin de Mer, & qui différe de celle que nous ve-. 


nons de décrire, en ce que celle-là a fes pédicules tors 


‘ beaucoup plus courts, & ae fes gobelets {ont d’une figure 


PA 


- 


… Des Corallines Jé/ culeufes. AX 


#4 cllogrée , &.n’ont pas les bords dentelés. Elle eft re- 
_ préfentée de grandeur naturelle Fig. b, N°. 21. & grolñe aù 
Microfcope. Fig. B. 


N°. 22. Corailina omnium minima, Weficulis nunc ramo- 


Jim, nunc racematim, denfe difpañitis. 


Coralline à Polypes en Bouquets. 


_ DE toutes les efpèces de Corallines, celle-ci eft la plus pe- 


tite: Le quatrième Verre du Microfcope fimple de lon, 
ne la sroflit pas davantage qu’elle ne left dans les Figures 


Be & C. . Elle eft repréfentée L. grandeur naturelle en b, 
Ho CnC, 22. 


PENDANT que jétois occupé à examiner attentivement au 
Microfcope, quelques autres Produétions Marines, je décou- 
vris Un amas rond de Globules tranfparents, & attachés 


a la branche de l’une de ces Corallines; Voyez Fig. C. Je 


fus enfuite fort furpris de voir ces Globules fe relever fubi- 
tement, fe déployer, & prendre la Figure d’une Plante, fem- 
blable à celle qui eft repréfentée en B, avec des branches 


Planche XIII. 
Fig. b. B, c,C, 


réculières, &c des pédicules qui portoient des Véficules fai 


tes en forme de poires. Chaque Véficule, avec le Polype 
qu’elle contenoit, paroïfloit fe mouvoir indépendamment des 
autres; je remarquai que chaqu’un d'eux étoit fort occupé 
à chercher fa proye, aufli loin que la longueur de fon pé- 
dicule le lui permettoit. Après avoir joui de ce fpeacle, 
pendant un péu moins d’une minute, j'eùs un nouveau fujet 
détonnement en voyant que tous ces Polypes, comme fi on 
leur en eùt donné le fignal, & d’un commun confentement, 
fe repliérent tous à la fois, & prirent la figure d’une Meure, 
où d’une grappe de Raïfins. Voyÿez Fio. C. Ils reftérent pen- 
dant quelques fecondes dans cet état, ils s’étendirent enfuite 
tout comme auparavant, & ce jeu alternatif d’expanfon & 
F 


ra) 
2 


Planche XV, 


Fig. & A. 


42 CHAPITRE IL 


ge contraction dura pendant tout le tems que je les exe 


Mminai. . 


CETTE efpèce de Polype paroit refflembler à ceux que 
Mr. Zrembley a décrit, fous le nom de Polypes en bou- 
quets: Mais ceux-ci vivent dans l’eau douce, & ceux-là dans 
Veau de Mer. | ‘ ] 

N°. 23. Corallina exigua repens, denticulis aliernis frudtés 
medice cochleate æmulis. 


Luzerne. 


CETTE petite maïs belle Coralline à été trouvée ram- 


pante fur cette efpèce de Fucus à feuilles étroites, que Mr: 
Ray nomme, #uci télam lineain  fericeamve. textura fua 
emulantis aliera Jpecies anguflior. R.S. pag. 43. N’. 10. 


Les racines tubuleufes irrégulières & rampantes, par léf 
quelles cette Coralline s'attache au Fucus dont nous venons 


de parler, pouflent de petites pointes où branches sarnies de 


Denticules alternes très bien cannelées, & femblables aux Vaif 
feaux féminaux de la Luzerne. 


La Fig. a, N°.23. repréfente cette Coralline de An 


naturelle, & rampante fur le Fucus, qu’on vient de nommer” 


LA Fig. À, eft une repréféntation des tubes rampants avec 
les Dent icules, & une Véficule groflie au Microfcope. Ce ne 
fut qu'au mois de Juin de l’année-1754, pendant que jétois 
à Brighthelmfione, que je découvris les Véficules de cette Co- 
ralline: jufqu’alors je les avois confondues avec les Denticu: 
les, dont elles différent très peu, &' feulement par les trois 
dents placées à l’ouverture qu’elles ont chacune : à leur fommet. 
Cette Véficule & voit, ÉTÉ À. 


+ 


Des Corallines Féficuleufes. | | 43 


N°. 2%. Corallina exigua, Caule geniculato, , fcandens, Ve- 
r culis ex sr geniculo fic difpofitis, ui Syringam Panis ! 
referent. 

Fucoides Lendigerum capillamentis cufcutæ inflar implexis. 
R.S. pag. 30. N°. 3. 

Coralline à Lentes. 


CETTE Coralline, qui eft extrêmement petite & grimpan- 
te, s'attache aux Æucus, & aux autres Produétions Marines, 
par des tûyaux très menus, qui lui fervent de racines: Telle 
éft fa ftru@ure, qu'au moyen de fes articulations , elle monte 
le long des autres Corallines & des Æucus, autour defquels 
elle s’entortille, tout comme l’'Epithyme fait autour des autres 


Plantes. sr cft repréfentée de grandeur naturelle, Fi. b. 
N°. 24. 


Planche XV. 
Tig. b.B. 


Ris Véficules paroïflent ue des rangs de Denticules, &. 


font placées à l'extrémité de chaque jointure, dans un ordre 


fi régulier , que groflies au Microfcope, elles ont la figuré 


de la flute du Dieu Pan. Voyez la Fig. B. 


Par emprunté le nom de Lente, que je donne à cette Co- 
ralline, de Mr. Ray, qui lPappelle Fucoides qui porte des 
Lentes. On peut s’en faire une idée.en jettant les yeux fur la 
Fig. b, où elle eft repréfentée de grandeur naturelle, & où l’on 
voit les Véficules jointes étroitement entr’elles, en forme de 


petites taches , difperfées parmi les branches capillaires & ir- 
. régulières. 


n° clin minima repens, V oh culis Ovatis, uvaru 
infor, ramulis adherentibus. 
Coralline à Raïfins. 


CETTE Coralline, qui eft très petite, rampe fur ce Fr à 
. feuilles larges, que Ray nomme Fucus telam lineam fericeam- 
ve textura fua æmulans; K.S. pag. 42. N°. 0. 


Planche XV. 
Eig. « C. 


2 ÉLDET 


# Planche 2 XIV. 


l'ig. Ce 


44 C H. AP. POPORVE TEE 


EtLE poufle des grappes de Véficules en plufeurs endroitsde. 
fon tube: Chaque Véficule a une tache noire femblable au 
frai des Grenouilles; ou plutôt, sroflies au Microfcope; elles 
paroïflent être comme une grappe de Raïfins à figuré ovale, 
tranfparants, & bien murs, avec leurs pepins au milieu. Voy: 
ez, Fig. C. La Coralline même eft repréfentée de grandeur 
naturelle, & rampante fur le Fucus, à feuilles larges; Hig.c.. 
N°assi 


CoMME jétois occupé, au mois de Septembre1753, à 
examiner au Microfcope, plufieurs Produ@ions Marines que 
javois reçües toutes fraiches, de la Mer, je fus fort fur- 
pris de voir que ces Raïfins étoient un amas de Polypes, 
armés chacun de huit oriffes, qu’ils remuoient avec beau- 
coup de vivacité, pour attrapper leur proye. A mefure que 
ces petits Animaux mouroient, ils fe contraétoient au fond 
_de leurs Véficules qui fe refermoient par le haut: ce que 
“mous avions pris pour une tache, étoit les inteftins du Poly. 
pe, remplis encore de la nourriture qu'il avoit prife. 


LA Fis. D. repréfente ces Polypes s'étendant hors Fe leurs 
Véficules, & groffis au Microfcope : Ils font placés fur la 
même branche, où l’on en voit d’autres en C, qui font 
morts, & qui ont la figure de Raïfins. 


N°. 26. Corallina cufcute forma, minima, ramofa, repens, 
ramulis oppoñtis, Veficulis minuriffimis ovatis confertis, genicu- 
lis ramulorum infidentibus. 

Coralline rampante, en forme de Cure 


EN examinant au Microfcope cette Coralline, qui eft très 
déliée & rampante, on trouve qu’elle reflemble à la Cufcu- 


te; elle s'étend fur le Fucus à Cofles, d’où elle poufle des. ré 


ramifications extrêmement déliées , & oppofées les unes aux 
autres. Où 


* Goute du Lin, Cufute, 


Des Corallines Tubuleufes. 45 


On voit, Fi. c, N°. 26, la véritable forme de cette Coral- 
Line rampante fur le Fucus. 


Nous avons découvert, à l’aide du Microfcope, fes Véf- 
cules qui font petites, De, & qui pour la pluspart croif- 
fent ferrées lune contre l’autre, aux jointures des branches. 


La Fig. C. repréfente une branche groflie au Microfcope. * | 


Co D CHE CD CEREDCHDÉIECENATECEIEE 
MP PT RE II 
Des Corallines Tubuleufes. 


’APELLE Corallines Tubuleufes, ces Corallines qui confi- 
ftent en tubes fimples, qui croiflent appliqués les uns aux 
- autres, ou celles qui étant garnies de branches, ne font com- 
pofées que de tubeS fans Denticules ni Véficules. La fab- 
ffance de celles-ci, eft. comme celle des précédentes, une ef 
pèce de corne élaftique; & comme elles encore, elles repren- 
nent leur première forme, lorfqu’on les met dans l’eau, après 
qu’elles ont été féches pendant quelque tems. Klles s'élèvent 
de même que celles de la claffe précédente, hors de plufieurs 
petits tubes Vermiculaires, qui vont en s’élargiffant tant foit 
peu, à mefure qu'ils croiflent en hauteur. Quelques-uns pa- 
roïflent couverts de, rides comme le conduit de la refpira- 
tion, & les autres reflemblent aux inteftins de petits Ani- 
maux. | 


| 
"4 


> N°. 1. Corallina tubularia laringi fimilis. 
“ An Fucus Dealenfis fiflulofus laringi fimilise RS. pag. Fe Rss 
F Coralline Tubuleufe ridée comme la Trachée-Artère. 


CETTE Coralline, qui s'attache aux autres Corps Marins 


; ; 


Planche XVI. 


lig.le, 


-amufant. On voit au fommet de chaque tuyan un Polype 


46 CHAPITRE. IL 


& fouvent à la quille des Vaïfleaux, fe trouve en grande - 
quantité dans la mer, près de l'embouchure de Tamife. 
Elle ma été envoyée pre de l’eau de mer; fes Animaux é-- 
toient vivans , & dans cet état elle préfente un fpectaële très 


d’un rouge craroifi auffi éclatant que celui du Lis'de Guern- 
fey. Tous ces Animalcules étendoient leurs griffes en mêmé M 
tems, & les remuoient.avec une agilité furprenante. 


QuELQUES-uNS de ces tubes font repréfentés de Er | 
naturelle, His: ÿ. e- | 


N°. 2. Corallina tubularia calamos avenaceos referens. " Æ 
dianti aurei minimi facie planta marina. RS. p. 3x. | 
Coralline Tubuleufe, femblable aux tuyaux d’Avoine. 


DE toutes les efpèces de Corallines tubuleufes que produit 
l'Angleterre, celle-ci eft la plus grande ; c’eft la même que” | 
celle que Mr. Yaffieu a trouvée fur les Côtes de Normam 
die, & dont il a donné une defcription, de même que de | 
fes Polypes. Elle à pour bafe de petits corps Vermiculaires, « 
dont plufieurs s’entrelaffant les uns dans les autres, refflemblent 
aux inteftins de petits Ahimaux: Elle poufle enfité des tu- 
bes diftinéts, longs de cinq à fix pouces, & remplis d’une li. 
queur épaifle & rougeätre. C’eft à leur fommet que fe trou 
vent les Polypes ornés de crêtes garnies de plumes. Ces tu-. 
bes reffemblent dans les Corallines féches, à des tuyaux d'A 
voine, ou pour mieux dire , à des brins de paille d’Avoine, . 
dont on a’ coupé les pts 


\ 


CES PR PPS TE EE PE SO 


LA Fig. c. eft une repréfentation au naturel de cette Coral- 
line, avec c fès Polypes. 


CS} 
LA 


© Des Corallines su ubuleufes. 47 


N°. 3. Corallina tubularia gracilis & ramofe, axillis ramu- 
lorum contortis. 
An Fucus fiflulofus nudus, Jetas erinaceas emulans 2R.S. pag. 30. 
Coralline tubuleufe à petites rami£ications. 


CETTE Coralline tubuleufe & ue ; fe‘trouve fouvent 
fur les Huitres, & fur d’autres#Produétions Marines. 


PENDANT que j'étois à ÆZ’Dirfiable fur les Côtes de Kenr, 
au mots d'Août 1754, je trouvai parmi plufeurs autres Co- 
rallines, celle qui eft décrite avec fes Polypes vivans, Fig. a. 
Planche XVIL Je la deffinai fur le champ à l’aide du Microf 
cope. La Fig. À. en eft une jufte repréfentation: On y voit 
tous fes petits Animalcules qui s'étendent en différens fens, 
& fuivant les direétions qu’ils prennent, lorfqu’on les met dans 
un verre plein d’eau de mer. 


CerT exemple nous fournit ut démonitration claire, que 
les belles Corallines à ramifications, décrites au commence- 
ment de cet Ouvrage, font fabriquées par les petits Animaux 
mêmes, qui y logent. En partant de la Coralline qui fait le 
fujet: de cet article,: & qui eft la plus fimple de toutes, nous 
pouvons fuivre toutes les autres, à travers la varieté infinie de 
leurs formes , & gemonter r jufqu” à la plus parfaite de toute l’efpèce. 


REMARQUONS encore que le Polype de cette Coralline ref- 
femble beaucoup; par fes ramifications, au Polype d’eau douce; 
_ décrit par Mr. Trembley. Mais la Nature deftinant le pre- 
mier_à vivre dans un élément aufli agité que la Mer, & aufü 
- peuplé d’ennemis de tout ordre, a pourvü à fa confervation, en 
le fixant par fa bafe, fur des bre folides, & en lui donnait 
une envéloppe d’une matière dure & femblable à de la corne: 
Précautions inutil.s pour l'autre Polype, qui, vivant dans les 
eaux trarquilles des étangs & des foflés, fe trouve par-la fufi- 
famment à couvert de tous ces accidents. ré 


CHA- 


Planche 


VI. XVII, 


Fig. a. 
sprnRe 
JIL. 


ne is, 


A. 


Planche 
XVIII. 


Fig. a. À, 


48 CHAPITRE ÉV. 


Cp CE) CEE: soscreneecasen : 


ai 1 


CHA Pie SRE ES 
. Des Corallines Celluleufes. 


| Corallines Celluleufes font des Corps Marins, fembla- 
bles à de petites Plantes, qu’on trouve attachés fur lés 


coquillages, fur les Fucus , &c. & formés d’une matière eruf 


tacée, caffante & tranfparente: Ces Corallines groflies au 
Microfcope paroiflent - être des Cellules très minces, où logent 
de petits Animaux joints enfemble, & qui, par leur arrange- 
ment & par la variété de leurs formes, refflemblent à des bran- 


ches. Toutes les Corallines de cette efpèce fermentent avec 


les Acides. 


N°. Corallina celliferg, eretta, ramoji ia ma, tenerrimas 


(x A 
Corallina pumila, eretta ramofior. RK.S. pag. 37. N°. 20. 
Coralline à Duvet. 


gi 
1 


CerTre Coralline reffemble fi peu dans fon origine à ce 


qu’elle eft, lorfqu’elle eft parvenué à fa perfe@ion, qu’au pre: 


mier coup d'œil on feroit tenté d’en faire deux efpèces dif: 
férentes. 


ELLE eft repréfentée, N°. r. Fig. a. 2., telle qu’elle eft dans 
fa première origine, c’eft-à-dire toute nuë, fans duvet, & fes 
Cellules fermées. C’eft dans cet état qu’elle eft décrite dans 
l'Æortus Siccus de Buddle, & dans la Colle&ion de feu Mr. 
Hans Sloane, fous le nom de Fucus minimus, birfurus PERS 
berbaceis fimilis. D. Doody. R. S. pag. 330. 


Mars lorfque la Coralline eft parvenuë à fa perfedtion, ces: - 


tiges tubuleufes s’élèvent en forme de belles plantes à branches, 
garnies de Duvet, & très bien arrangées l’une au deflus de l’au- 
| _ tre, 


©: Des Corallines Cé/uleufes. - 


tre, comme on le voit Figure a, N°. 1. Ces branches vuës 


au Mictofcope paroiflent être fubdivifées en deux, & chaque 


divifion eft compofée de deux rangs de Cellules demi-cylin- 


- driques, jointes enfemble par des articulations & appliquées 


alternativement, les unes aux autres par leurs côtés, avec 
Jeurs bouches ou leurs ouvertures toutes tournées du même 


fens: Chaque Cellule a à fon fommet une pointe aigue, fail- 
Jante, & une tache noire au milieu. Jai vü d’autres Corallines 
dont les Cellules étoient furmontées par de petits globules 


| teftacés. 


LA Fig. À. eft une repréfentation des petits tubes groffis au 


-  Microfcope, & pénétrans dans les Cellules fermées, dont la 
_ tige eft compofée: cette tige en s’élevant fe partage en bran- 


ches fourchues, & garnies de Cellules ouvertes, dans lefquel- 
les fe trouvent ces taches noires dont on vient Le parler. On 
voit en B. les globules teftacés qui font au fommet de cha- 
que Cellule. Pour mettre fous les yeux l’intérieur creux des 
Cellules, on a repréfenté en C, une branche coupée tranfver- 
falement. D, repréfente la fection perpendiculaire de trois Cel- 


lules, & la fituation des taches noires qui y font contenues. 


.CEs taches ne font que les Polypes morts, ou les reftes des 


» Animalcules auxquels ces Cellules ont fervi de demeure. Ceft 


a ot an Gb dis + © D rm) vus É R 


ce dont je fus bien convaincu dans le dernier Voyage, que je 
fis fur nos Côtes: car ayant examiné cette Coralline, avec 
fes Polypes vivans, dans de l’eau de Mer, tels qu'ils font 
repréfentés en E., j'y trouvai, quelque-tems après, ces petits A- 
nimaux contraétés & fans vie, & fous la forme de ces taches 
noires dont il s’agit ici. 


: LE changement de ces Polypes, qui fe métamorphofent en 
Corps teftacés, m'ouvrit une nouvelle fcène de merveilles, 
que je n’aurois pas même apperçuës, à caufe de la petitelle 
de ces Coquillages, fans un préfent que je reçüs de ue 

1e Ft O- 


RTS ER 
7 


al 
er 


| hi 2 PU ALTO 
50 CHAP ITRE av. “° 
_ Corallines de cette efpèce, qui me furent envo rées d” 
que, par Mr. Co/linfon, Membre de la Société R 
les examinant foigneufement au Microfcope j 
ment qu’elles n’étoient que les nids joints ble 


Matrices de certains Animaux teftacés, femblables à 
maçons, ou à des Nérites. 2: 0 , gs iv SAC 


Jeus l'honneur au mois de Mars de l’année 1753» d ER 
préfenter une defcription à la Société Royale. Si on prend 
la peine d'examiner ces petits Limaçons, on ne pourra pas 
douter qu’ils ne foient des Animaux parfaits, & que cette 
belle Coralline branchue, ne foit principalement deftinée à 
fervir de logement à ces petites Créatures. fou a 
difficile de conçevoir, de qu’elle manière elles per 
leur efpèce: On peut cependant fuppofer par analogie @ 
ces petits Animaux grofliffent, & acquièrent la faculté de 
répandre leur frai, par toute la Coralline , de la même nr 
nière que le Buccinum de la Nouvelle-Tork, le fait dans fes 
Matrices, qui refflemblent à de longues toufles de Houblon. 
Voyez. Planche XXKXIIT. Fig a, at @bit "6e Ke 


KE 
RCE: 


ON peut encore Nora que Animal teftacé parvenu 
à fa perfection, dépofe fes Oeufs ; que ceux-ci fe changent 
en Polypes Vermiculaires, qui après s'être fixés eux-mé te 
fur quelque Produétion Marine, s'élèvent & pouflent des br 
ches de petits Polypes contenus dans leurs Cellules, enñde 
ble rangs, & placées alternativement l’une par rapport à 
tre ; & qu’enfin chaque petit Polype a fa Cellule propres 
feparée de celles des autres, par une cloifon rs j 
qu'il eft affermi par un ligament umbilical. 


CEST en obfervant les petits Polypes dans cet état | 
nous avons remarqué qu’ils fe changent en Animalcules 

cés, & attachés à leurs Cellules. par un ligament umb ilical, 
jufqu’è-ce qu'ils puiffent pourvoir eux-mêmes à leur fubfi fifance. D 


{ 


Des Corällines Cauteufés. gr 


+ Comme nous n'avons pas eu fouvent occafon de les exa- 
ini près des Côtes, nous n'avons pas pu diftinguer fi ce 


.  Jigament dépend du Polype principal, comme cela a lieu dans 


fous, 


tr inédite tbe M « LL Le, 
; ‘ 
1) 


la Coralline Véficuleufe. Voyez Planche V. Fig. À. où les 
jeunes Polypes tiennent enfemble par un filet tendre & char- 
nu, qui pañle par le milieu des branches. 


© Ne. 2. Corallina cellifera ereta, ramofa € plumofs, fphe- 
és teffaceas, Jumma parte, aviumque capitum formas, a la- 
tere Cellularum, gerens. 
_ Coralline à tête d’Oifeau. 


Cerre belle Coralline Celluleufe s'élève fur de petits tu- 
bes, qui forment en s’'uniflant des branches de Cellules demi- 


cylindriques, placées en deux rangs, & garnies d’Articula- 


tions qui entrent les unes dans les autres. Elles ont toutes 
leur ouverture tournée du même côté. En examinant ces 
Cellules au Microfcope, nous découvrimes que chacune d’el- 
les avoit, au dehors, la figure d’une tête d’Oifeau à bec cro- 
chu, & fort ouvert, dont nous ignorons encore l'ufage, par- 
ceque nous n'avons pas encore vù cette efpèce de Coralline 
ere dans l'Elément qui lui eft propre. 


_ Les Globules, ou petites figures teftacées, font prefque les 
mêmes que celles de l’efpèce précédente. Cette Coralline eft 
cafflante comme du Mere: 


EL eft repréfentée en-a, telle qu’on la trouve commu- 
nément. Celle qui nous a fervi de modéle nous fut envoyée 
parmi plufieurs autres Produétions Marines, trouvées à la rade 


de Dublin. 


LA Fig. A, repréfente une branche avec fes petits tuyaux d 
fes Cellules & fes autres parties, groflies au Microfcope. 


G 2, | Nos. 


| 


n S 


Planche XX. 


L'ig a. À 


Planche XX, 
Fig. b. B. 


fe plier librement en tous fens, & cèder à la viol 


#  CHAPITREMNT 


N°. 3. Corallina cellifera minor, repens, ramofa, tübülis | 
levibus, interdum hamofs, Jparfim difpofitis Jucis 1e lifque a 
ligata. on LEE Fab 

Mufcus Coralloides pumilus, ramofus.  Dood. Apper aix 
R. S. pag. 330. à RU RES 

Coralline rampante. : rer 48 SA n' 


DE toutes les efpèces de Corallines Celluleufes, celle-ci ele 
la plus commune; elle s'attache à la plépart des Corps ae 
trouve au fond de la Mer. É | 


Les branches fe Rs conftamment en deux, àme- 
fure qu’elles s'étendent: Les Cellules reffemblent à des co- 
nes renverfés; leurs ouvertures font rondes, toutes tournées 
du même fens, & pour l'ordinaire défenduës par de petites 
épines. Les Cellules s'élèvent en deux rangs joints entr'eux, 
de manière qu’elles font alternativement oppolées les unes S 
aux autres, | As 4 


À 


CETTE Coralline eft répétés; sroflie au Microfcope, 
Fig. B. Ses Cellules étoient pleines de taches noires, qui, 
comme je lai déja remarqué, ne font autre chofe que des 
Polypes morts. D'autres Corallines avoient au fommet e 
chacune de leurs Cellules, de petits Globules teftacés. 


font repréfentées, groflies au Microfcope, en E, tiennent 
lune à lautre par quelques tuyaux fouples & courts, qui. fer- 
vent aux branches, comme autant de pivots > pour RTE 


| 
LES jointures placées aux angles des ramifications, "& at 
1 


un à chaque rang de Cellules ; ils font fi parfaitement joints # 
aux branches, qu’ils femblent fe perdre infenfiblement dans les hy 


| 
Ondes. Ces pivots paroiffent confifter en deux tubes courts # “ 
Cellules de chacune de ces branches. F 31 Fra : 


CETTE Coralline différe de la ED des autres dans LR | 


\ 


à 
+ 
10: 
» 1 
e2 


Des Corällinès Celluleufes, 55 


fituation de fes racines tubuleufes, qui paroiffent fortir, com- 
-me dans les Plantes qui rampent, de différens côtés de leurs 
. ramifications trainantes. Lorfqu'on examine-au Microfcope 
ces petits tubes radicaux, on en trouve quelques-uns qui font 
remplis de crochets; pour afflermir d'autant mieux la Coral- 


line, lorfqu’elle s'attache à des Corps mous & fpongieux. 
_ Les crochets de l’un de ces tubes font repréfentés, Fig. F., & 


la Coralline fe voit de grandeur naturelle, Fig. b, N°. 3. 


Cerre Coralline mife dans du Vinaigre fermente avec 
beaucoup de violence, jufqu’à-ce que l'enveloppe pierreufe, 
ou femblable au Corail, foit entiérement difloute; les Cel- 
lules, qui confervent encore leur figure, paroïffent alors faites 
d’une membrane mince. & pliable, telle que celle des pivots 
& des racines: de-forte que les racines, les pivots & les 
Cellules femblent n’être que la continuation d’une feule & mé- 
me membrane tubuleufe, mais modifiée en différentes formes. 


N°. 4. Corallina cellifera minor, repens, ramofa, € fcru- 


pofa , Cellulis alternis a latere angulatis. 


Coralline pierreufe rampante. 


CeTrE Coralline diffère de la précédente, en ce que fes 
Cellules ont des côtés angulaires , & que la matière dont elle 
eft compofée eft plus pierreufe, & plus caflante.. 


Poservai à Ramsgate, au mois d’Août 1754, les Poly- 
pes dans leurs Cellules, tels qu'ils font repréfentés Fig. C., où 


_ lon voit groflie au Microfcope une branche de la Coralline, 


deffinée de grandeur naturelle > Fig. c. N°. 4. 


N°.s. Corallina cellifera minima, erecta, ramofa, Cellulis in- 
fundibuli- formibus, bañi conjundis, oribus patentiffimis, 4 
ciliatis , € alternatim prominentibus. 

.… Coralline à Cils. 


G 3 . Cri 


n. DR 


Planche XX, 
Fig. c, C. 


Planche XX, 
Fig, d, D. 


LU 


Planche 
XXI. 


_ Fig. a, A. 


4 CHAPITRE AV. 
CETTE Coralline,: qui cft tres petite, a po jf raci 


fieurs petits tubes qui fe réüniflent, & pouffent des! brar hes 
compofées de Cellules, qui ont la figure d’un entonnoïr,& 
qui, placées dans un ordre alterne, s’uniflent étroitement de 
côté par le bas. Leur ouverture eft fort large; & la partie 
fupérieure, qui eft plus faillante, eft garnie de petits poils 
femblables aux cils des Paupières. ‘ Leurs bafes font étroites, 

& femblent être articulées ; & fi on les examine avec atren 
tion, on y découvre de petits cheveux blancs, qui paroïflent 24 
traverfer le milieu de chaque branche, B où les Cellules fe 
joignent. On voit au haut de ces Cellules, de petits Corps . 
teftacés, qui refflemblent en quelque manière au fommet dt 
cafque.  Quelques-unes ont fur les côtés de ‘petites figures 
femblables à des têtes d’oifeaux, telles, à peu-près, que celles 
dont j'ai parlé en décrivant la feconde Coralline Celluleufe. 


RS 102 | | os Me 


Cerre Coralline, qui eft repréfentée groffie au Microf. 
cope Fig. D., & de grandeur naturelle en d. N°.5., ef 
plus téndre, & la plus délicate de toutes celles de cette ef É 
pèce. AT laut A "Mate 


A. HR di 3 Led 
N°. 6. Corallina cellifera minima, fragilis, ramofa, € F2 | 
ficulifera, colore éburneo, Cellulis tubiformibus conjundis pau 
lum arcuatis, © \fere oppojiris. 1h33 170 1148 ÉHOSRS 
Coralline à toufle, couleur-d'yvoire, =. + um 


IL paroit que cetté Coralline bien examinée au Microfco- 
pe, a pour bafe de petits globules comprimés, & dépoiés 
fur un Fucus. On découvre, au centre de chacun de ces glo: 
bules, un petit trou, d’où s'élèvent des tubes fort déliés, qui 
forment enfuite des branches garnies d’un double rang de Ce. ” 

que F à TT, P 4 sie do Le LA “ 
lules tubuleufes, prefque oppofées l’une à l'autre, & jo 4 
enfemble de côté; mais un peu féparées à leur fommet. . Ces. 


branches pouflent latéralement çà & là, de petites Véficules”, » 


: 0 


creufes, fort fragiles, & remplies de petites ”t 


Ve 


= 
EX 


Val 


Des Corallines Celluleufes. 5s 


_ avons découvert un petit tuyau joint à l’un des côtés de ces 


ee Le donc 2e 


. Dotle ait: “dé us 


gs ME 


æ”., 
* 


Véficules, & qui fans doute leur tient lieu d'ouverture. La 
Coralline, dont nous parlons, a une orande affinité avec la 


clafle des-Corallines Véficuleufes ;- car en ayant examiné 


dernièrement, fur les Côtes, quelques-unes de cette ef 
pèce, nous y avons trouvé des Polypes morts dans leurs 
Véficules : Cependant comme elles font d'une nature pier- 


 reufe & caflante, que leurs Cellules font marquées de taches 
noires, & que leurs branches font jointes par de petits pi- 


vots tubuleux, nous avons crû pour toutes ces raions devoir 
les rapporter ici. 


La Fig. a. N°. 6. repréfenté cette Coralline au naturel, & 


croiffant für un morceau de Fucus. 


Ox en voit une branche groffie au Microfcope, Fig. À, & 
s’élevant de deflus le Fucus. 


N°. 7. Corallina cellifera ra ue 212 ma, geniculis ad lo- 
rice formam accedentibus. 

Mufcus Coralloides mollis, elatior, ramofiffimus, App. RS. 
pag- 330. 

Corallina geniculata mollis, internodiis rotundis mm 
nofiras, Pluck. Mant. 56. 

Coralline à Cotte de maille. 


| CETTE Coralline, qui poufle des ramifications plus touf. 
fues que les autres, confifte en plufieurs branches longues, 
brillantes, molles, gliffantes, 8 formées de Cellules articu- 


. lées, placées par paires, &. adoflées l’une contre l’autre. Les 


ouvertures de chaque Cellule font obliques, près du fommet, 
& tournées dans un fens oppofé, de-forte que la paire entié- 


Planche 
XXI. 
Fig. b. B. 


re a la figure d’une Cotte de maille, ou d’un Corps de jup- 


pe; les ouvertures de celui-ci, pour pañler les bras, reffemblent 


à Fentrée des Cellules. Les Articulations, où les doubles 


Cel- 
| 


» CR 


Planche 
XXII. 
Fig. À. a, 


56 CHAPI TRE DV. 


Cellules fortent infenfiblement des petits tuyaux par lef 
la Coralline. s'attache œ se bafe; fséné certain es faifons 


ar 

CETTE Corailihe eft Ge abondante Je ét OS : 
lle de Sheppeÿ ; on la trouve fouvent rampante furl w 
ralline à foye, dont on a parlé hs à haut, a &s s’entortilla 
tour d’elle, 


La Fig b, N°. TL repréfente cette Coralline au ni 
celle qu’on vient de décrire n’eft qu’une petite ‘par 
Coralline même, telle qu’on la trouve ordinairement. 


LA Fig. B, eft le deflein fait au Microfcope « d'une p 
branche, qui fort des petits tubes. | | je 58 
N°. 8. Corallina cellifera minima, runs Cellulis c 
Ji îs, oppoñtis, filiculæ bur fe Lys ER es à 
- Bourfe : à Bctoër!l 


_Cerre Coralline, d'un beau gris à Delttes attac 
Fucus par de petits rs : Elle poufle enfuite des ( 
les plates, larges par le haut, étroités par le:bas,  & 
bles aux gouflets d’une tablette. Ces Cellules font p 
dos-à-dos, & par paires, l’une au deflus de. ns &z 
foütenuës par un tube fort délié, qui femble 
milieu de toutes les branches de la Coralline.… 


Les CE font ouvertes à leurs fo nt 
unes font marquées de taches noires. à a D 
de plufieurs de ces Cellules, une fl fe emblable 
te Pipe, qui paroit être attachée par fon petit bo 
qui traverfe toute 14, Coralline. Ne CA hot 


SUIVANT quelques-uns la paire de ces C 
ce aux Coffes de cette efpèce de. 


.: "#0 


Des Corallines CeZ/üleufes. 57 


appelle Burfa Pafloris ; mais d’autres trouvent qu’elle a la 
figure des Vaifleaux féminaux de la Véronique. 


LA Fig. a, N°. 8. repréfnte quelques branches de gran 
deur naturelle, & rampantes fur la tige d’un Fucus. 


Ox voit Fig. À. une branche avec fes petits tubes, grof 


fie par le cinquième Verre du Microfcope fimple de Wifon. 


N°. o. Corallina cellifera minutiffima; ramofa, © falcata, 


Cellulis Jimplicibus, Tauri cornu facie invicem infertis. 
Coralline à Cornes de Taureau. ; 


CEST ici une des plus petites Corallines qu’on trouve: 
Elle s'élève hors de petits tuyaux qui croiflent fur le Fucus, & 
forme enfuite des branches faites en faucilles, & compofées 
d’un fimple rang de Cellules, qui, groffies au Microfcope, ref- 
femblent aux cornes He d'un Taureau. Ces Cellules 
font placées au fommet lune de l’autre. Les branches d’en 
haut croiflent fur la partie antérieure de l’entrée de la Cel- 
lule, où lon voit un cheveu court & roide, qui paroit étre 
le commencement d’une autre branche. Les ouvertures font 
placées fur le devant de la partie fupérieure de chaque Cel- 
lule, & environnées d’un bord mince & circulaire: Ces 
Cellules font faites d’une fubftance, qui paroït être celle d’u- 
ne belle écaille tranfparente, ou refflemblante au Corail. 


LA Fig. b. N°. 9. repréfente cette petite Coralline, de oran- 


 deur naturelle, & adhérente à un Fucus. 


Ox voit en B, les tubes & les ramifications des Cellules, 


» faites en forme É faucilles, & sroflies par le cinquième ver- 


RAS. 


F re du Microfcope de Wilfon. 


N. 10. Corallina cellifera, minutiffima, re ARE crufaz 
a, Cellulis Capricorniformibus fimplicibus, Veficulas gerens. 
Coralline à Cornes de Chèvre. 


H | CET: 


| 


Planche 
XXII 
l'ig. b. B. 


P'anche XXI, 
Fig, c. C, 


Planche 
XXI. 
l'ig. €. C: 


58 CHAPITRE IV. 1 


CETTE à Coralliné capillaire confifte en branches, qui n'ont 
qu'un feul rang de Cellules, faites comme les cornes renver- 
fées d'une Chèvre, & placées l’une au deflus de l'autre. Cha- 
que Cellule a à fon fommet une petite ouverture circulaire, 
tournée en dedans, & fur le dos de laquelle s'élève un che- 
veu droit, placé près de l'endroit où la Cellule AA HERTS 
s’infére dans celle qui eft au deffous. 


CETTE Coralline a des Véficules de figure ovale, & mar- 
quées de taches ou de points, comme la Coralline Celluleufe 
décrite N°.6., & un petit tube au dos. 


Ex Le eft repréfentée au naturel, Fig. c. N°. 10, & adhé- 
rentea un Jucus. | 


LA Fig. C. met fous les yeux la Coralline entière, avec fes 
Véficules, & fes tubes articulés, le tout groffi par le cinquie- 
me Verre du Microfcope de W1fon. 


Les Véficules de cette Coralline lui donnent une grande 
affinité, avec la fixième de cette Claffe. Il ny a de différence 
qu’en ce que celle dont il s’agit ici, n’a qu’un feul rang de 
Cellules, d’où l’on voit fortir de petits cheveux, au lieu qu’el- 
les font diftribuées par paires dans l’autre Coralline. 


N°. 11. Corallina anguiformis minutifima, non ramofa. 
Coralline à forme de Serpent. 


LA forme de cette Coralline eft fingulière : Elle fort d’un . 
Tube irrégulier, qu’on trouve rampant fur le Fucoides purpu: 
reum eleganter plumofum, KR. S. pag. 38. 


CE Tube irrégulier, & qui va en ferpentant, à dans fa partie | 
la plus large, de très petits trous, d’où l’on voit fortir çà & là | 
de petites figures teftacées, blanches , creufes, & parfaite- : 
ment reflemblantes à un ferpent fans machoire inférieure; 3 lou | 
verture des Cellules en tient la place. san 


a 


- Des ‘Corallines Arribulées, } 59 

La Figse, N°. 17: repréfente cette Coralline de srindeur 
naturelle, -& environnant la tige du Ævcus. Mais on la voit 
en C, groflie par le quatrième Verte du Microfcope de F'iljon: 


LE Corps entier de la Cellule à forme de Serpent, & srof. 
fi par le fecond Verre du Microfcope de Wufon, fe voit Fig. 
D. Il paroit avoir une Articulation au milieu, & être fait d’An- 
neaux parallèles entreux. 


coppasees cemeggE D ED coppappe Dapepnuepge 
2 2 2 PE a A ARE à D NE 
Des Corällines Articulées. À 


ES Corallines, que nous avons décrites dans rs Cha- 

pitres précédents, tirent leur originé d’un où de plufeurs 
tuyaux, creux, flexibles, & formés d’une fubflance qui tient 
de la nature de la corne: Après s'être élevées uniformément, 
elle f terminent en branches qui confiftent ou en tubes fim 
ples, ou garnis de Denticules ou de Véficules, ou des unes 
& des autres en mêmetemps, ou de rangs de Cellules jointes 
enfemble; c’eft-à-dire que ces Corallinés conviennnent entr’el- 
les à de certains égards, & différent à d’autres. La même 
remarque a lieu par rapport aux Corallines Articulées: Quoi- 
que leurs formes extérieures & leur ftruéture foient différen- 
tes, cependant elles font deftinées , comme toutes les autres 
efpèces de Corallines, à la même fin & aux mêmes ufages, 
je veux dire à fervir de demeure à différentes fortes de Po- 
Eee. ? 


EN examinant avec attention cette Coralline au Microfco- 
pe, on voit qu’elle confifte en petits morceaux d’une matière 
pierreufe, ou crétacée & caffante, dont la furface eft couver- 
te de pores ou de Cellules, Ces morceaux pierreux, ou ces 

LE H 2 ; | PIAMEE 


| 


LES 


6 CHAPITRE WV. 


Articulations font unies l’une à l’autre par une membrane ru- 
de & pliante, faite d’une infinité de petits tubes de la même 
nature, & joints étroitement enfemble. | 


Le Vinaigre diffout en peu de tems la partie pierreufe ou 
crétacée, & laifle en entier l’autre partie, qui non feulement 
forme les ligaments dont font compolées les Articulations 
pliantes, mais qui fert encore de fondement aux Cellules des 
Articulations pierreufes. 


me N°. 1. Corallina articulata dichotoma, internodiis fabcylin- k 
re a,  dricis, cellulis rhomboideis, omnino tedtis » © de membra- 


naceis exiguis, colligatis. 
Corallina fiflulofa fragilis crafior. J. B. 3. rx. R. Hift. 65. 
Mujcus coralloides polygonoides falicorni folio major. Bar.. 
Ic. 1275: N° 
Corallina “Auto fa fragilis, internodiis pralongis levibugs, al. 
bis » Jarciminum modo catenatis.  Pluck. Phytog. PI. XXVL | 
Fig. 2. È 2 
Bugle Coralline, ou Confoude moyenne. 


IL y a deux fortes a Corallines de cette cfpèce, l’une qui 
eft plus petite que celle dont il s’agit ici, & qui n’en différe 
que par le diamétre de fes branches, eft appellée par les Bo- 
taniftes de ces deux noms. 


Corallina fiflulofa, fragilis fubtilior. J. B. 3. 817. R. Hit. 66. 
Mufcus polygonoides falicorniæ folio minor, Jeu he: Pas 
Icon. 1275. N°. 8. 


Cerre belle Coralline pierreufe fort de buffets pee 
tranfparens & membraneux, dont elle eft compofée , & 
qui forment des Articulations cylindriques. : Ces Articula- 
tions confiftent en Cellulés piérreufes, faites en lofanges, 
qui ont chacune une ouverture, & qui couvrent toute la 
furface de la nn 

LA 


& tt 


mr 


Des Corallines Articulées. OA 


LA di Coralline Bugle eft Hppéientée de grandeur 
paturelle, Fig. a., N°, x. 


Ox en voit une br Fig. À., croffie au Microfcope,; 
pour rendre fenfible la forme extérieure des tubes, des Ar- 
ticulations, & des Cellules. B, eft un morceau d’une des Ar- 
ticulations plus groflie, & qui a été expofée à l'air: On y 
voit clairement la forme de l’ouverture des Cellules.  C, eft 
une Section tranfverfale de ce même morceau, & met fous 
les yeux la figure intérieure, & la difpofition des Cellules. 


Les Articulations de la Coralline , { partagent conftam- 
ment en deux, & font unies l’une à l’autre par de courts tu- 
bes, de la même nature que ceux dont ils ont pris leur 
origine. 


CES tubes font extrêmement pliants dans l’eau; & c’eft ce 
qui fait qu'ils cédent fi aifément & fans fe cafler, à toutes 
les agitations de la Mer. 


Les Cellules ne font pas. toüjours faites en inner 
Quelquefois elles font voutées au fommet, comme en D. El- 
les ont d'autrefois la figure d’un Cerceuil comme quelques- 
unes des Cellules fupérieures repréfentées en B. 


Lorsque cette Coralline a été expofée pendant quelque- 
tems fur le rivage, elle devient blanche & fort dure; la fé- 
paration des Cellules devient aufli plus mince, & plus vifible,. 
comme on le voit Fig. B. | 


Quorque les Corallines d’écrites dans les Articles fui 
vants, différent en grandeur, dans la forme de leurs Cellu- 
les, dans leurs racines tubuleufes, & à quelques autres é- 
gards, cependant comme la définition générale de cette efpe- 
ce de Coralline leur convient à toutes, & qu’elles paroif- 
fent fe fuivre dans l’ordre de la Nature, jai cru devoir les 
rapporter toutes à une feule & même Clafle. Je dois auf 

H 3 aver- 


} 


LAS 


Planche 
XXIV. 
Fig. a. A. 


1 hi \ 


62 CHAPITRE .V. 


avertir que pour pouvoir mieux appercevoir les pores ou les 


L 


Cellules des Corallines de cette Claffe ,. il faut les examiner 


immédiatement aprés qu’on les a tirées de la Mer, parceque 


fi on tarde plus long-tems, elles fe féchent, la matière créta- 


cée fe reflerre, & joint tellement les pores. de la furface, 
qu’on ne peut plus diftinguer celle-ci d'avec une fuperficie 
polie, à moins que de fe fervir des plus forts Microfcopes, ; 


N°. 2. Corallina Anglica. K. S. pag. 33. N°7. 
Corallina alba officinarum. Park. _. 
Coralline commune. 


CETTE Coralline eft sdUétenie aux rochers & aux co: 
quilles, par des-jointures pierreufes, qui, à mefure qu’elles 
s'élèvent, s’uniflent à d’autres par des tubes extrêmement dé: 
liés, & qu’on peut appercevoir avec un Microfcope ordinaire, 
& même à l'œil fimple, lorfqu’on a la vüe bonne. Lestiges 
en s'étendant, pouflent des deux côtés des branches oppo- 
fées les unes aux autres, qui les font reflembler à des pana- 
ches, & qui font articulées de la même manière. Les join- 
tures de cette efpèce reflemblent à la partie fupérieure d’un 
cone renverlé, mais un peu applati. Toute la furface eft cou- 
verte de très petites Cellules rondes, & fémblables à des po- 


_ res. Voyez les Figures B. & B. r., où elles font repréfentées 


groffies par le plus fort Microfcope, de même que la Section 
tranfverfale, en B. 2. 


LA Fig. a, N°. 2. eft une repréfentation de cette Coralli: 
ne, telle qu’elle fut trouvée croiffant fur un rocher. 


S1 l’on met une branche de cette Coralline dans du Vinai- 


ocre, fes Cellules, & toute la furface crétacée font bien -tôt - 


difloutes, & laiflent à découvert des rangées de ramifications 
déliées, qui paroïflent avoir eu une communication avec cha- 
cune de ces Cellules. Voyez Fig. À. 


On 


Des Corallines Articulées. 63 


ON apperçoit fur quelques-unes de ces Corallines de peti- 
tes figures, femblables à ces Vaifleaux féminaux, qu’on voit 
‘fouvent aux extrémités des branches: on en trouve auffi qui 
font placées fur les côtés. La Fis. A, les repréfente groflies 
au Microfcope. 


LE Vinaigre dans lequel on trempa ces branches, les ren- 
dit toutes molles, & fit fortir des boutons qui fe trouvent 
aux bouts, & fur les côtés de ces branches, de petites figures 
faites en forme de vis. Elles font groffies au Microfcope en 
A.1, mais on les a repréfentées en A. 2, en employant des 
Verres qui groflifloient davantage. 


CEs Corallines font fouvent de difiérentes couleurs: Il y 
en a de rouges, de vertes, de cendrées, & de blanches; mais 
elles ont toutes ceci de commun, c’eft que fi on les laïffe long- 
tems fur le rivage expofées au Soleil & à l'air, elles devien- 
nent blanches. 


N°. 3. Corallina Ænglica procumbens, fgmentis Hotédss 
Coralline Angloife déliée & trainante. 


Cerre Coralline femble n'être qu'une varieté de la pre- 
mière qui poufle des jets roides, droits, & à grandes Articula- 
tions, au lieu que les branches de celle-ci font pendantes & fort 
déliées, & n’ont que de petites Articulations. Voyez N°. 3. 
Sa couleur paroit varier, fuivant la fituation dans laquelle 
on la trouve. DAS 


N°. 4. Corallina Anglica erecta, ramulis denfe pennatis, lan- 


ceole formé terminantibus, fegmeniis ge NU latus paulu: 
um compreffis. 

Corallina fquammata.  Parkin. 1206. 

Coralline Angloife droite, à têtes en forme de Jane, & à 
Articulations plates. 


JAI reçu cette Coralline de Ludgvan, dans la Province de 
Cor- 


Planche 
XIV. 


HerNS 


Planche 
V. 
Fig. & C, 


Planche 
X XIV. 
lig. e, E, 


6, C H AËP TATURE AC 


Cornouaille. Elle m'a été envoyée par Mr. Guillaume Bor- 
lafe, Membre de la Société Royale, qui a eu la bonté de me 
procurer plufieurs autres Productions Marines. 


ELLE eft ordinairement d’un verd pâle; couleur qu'on 
doit peut-être attribuer au grand nombre de mines de cuivre 
qui font fur les Côtes de Cornouaille, tout comme la terre 
ochreufe, près de Æarwich, donne à quelques Corallines, de 
la feconde efpèce, une couleur d'Orange. La Fig. N°. 42 re- 
préfente cette Coralline dans fa forme naturelle. 


ON 2 repréfenté Fig. C. une branche sroflie au Microfco- 
pe, afin de faire voir la forme des Articulations. La matie- 


re crétacée avoit été diffoute dans du Vinaigre. On découvre 


fur chaque jointure différentes fuites de ramifications, qui con- 
duifent aux Cellules de la furface. C’eft ce que nous ferons 
voir pleinement dans la fuite, par des exemples que nous four- 
niront quelques Produétions Marines, qui nous ont été en- 
voyées des Pays étrangers, & qui font de la même nature 
que celles-ci. 


- N°. 5. Corallina ramulis dichotomis, teneris, capillaribus, 
€ rubentibus. 

Corallina rubens, five Mufeus marinus rubens. Park. 1206. 

Coralline rouge femblable : à des Cheveux. 


CETTE Coralline croffie au Microfcope paroit poufler des . 
branches, qui fe partagent toüjours en deux, & qui confiftent 
en Articulations longues & cylindriques, & unies par de très 
petits tubes. On peut voir aifément, lorfque le Vinaigre en 
a diflout la partie pierreufe, les fines ramifications fibreufes 
qui répondent aux petits pores qui fe trouvent fur la furface 
de cette Coralline, comme fur celle de l’article précédent. 


ELLE eft repréfentée de grandeur naturelle N°... Fig. e. 
La Fig. E. eft une branche de cette Coralline groilie au Mi 
crofcope. a ; | 


LÉ 


Des Corallines ÆArriculées. 6; 


. N°. 6. Corallina alba exigua,-ramulis dichôtomis Jrgrmentis 
corniculatis , Jucis minimis teretibus adnafcens. 
 Coralline blanche à Articulations déliées. 


Cerre Coralline différe de la précédente, en ce que fes 


branches font plus fortes, & plus épaifles, & que le fommet 


_ des Articulations inférieures, eft diverfifié par deux pointes 


faillantes, & femblables à des cornes. 


_ La Fig. d. repréfente une touffe de cette Coralline croiffant 
fur un Fucus. 


ON voit en D. la manière dont elle croit, de même que 


les Articulations inférieures en forme de cornes. 


N°. 7 . Corallina dichotoma, capillis denfis, criflatis , Es 
phoris, Er minimis teretibus adnaftens. 
 Corallina criflata minima. Barrell. pag. 1328. 
Mujcus coralloïdes criflatus. Bar. Icon. 1296. N°. 2 
Coralline à crête de Coq. À 


LEs branches de cette Coralline, de même que celles des 
précédentes, {6 partagent par paires, ou de deux en deux ; elle 
pouile des toufles rondes femblables à la crête ou à la houppe 
qu'on voit fur la tête de quelques Oifeaux, & compoñées 
d’un certain nombre de branches deployées en ie d’éventail, 
& couchées de plat lune fur l’autre. Il y en a qui font d’un 


Planche 
XXIV. 
Fig. d. D, 


Planche 
XXIV. 


Fig. f. F. 


très beau rouge, les autres font vertes avec un bord blanc. 


CETTE Coralline croit ordinairement fur un ÆFucus rond & 
délié. Le Microfcope fait découvrir fur la partie fupérieure des 
branches, quelques petites Véficules, du fommet desquelles 
on voit fortir deux autres branches, qui commencent à pouffer. 
Il femble donc que ces Véficules foient deftinées à frs dap- 
pui & de foûtien à la Coralline, 


ELLE eft reprefentée de orandeur naturelle Fio. f. N°. 7. 


ù 


La 


Planche 
à, 0€ (AVS 


Fig. g. G. 


Fig, b. H. 


66 CHAPITRE WY. TRE 


.LA Fig. F. eft une branche os au Microfcope, sis À 
Véficules. | DRUT, “e 


N°. 8. Corallina alba fpermophoros, capillis tenuiffimis. 

Corallina mufcofa, feu Mufcus Marinus tenui capillo EAP 
phoros.  Mor. Hift. Ox. Part. IL. pag. 65x. S. 15. T. Ds 9. 

Coralline à Semence. $ 


EN examinant au Microfcope cette Coralline, qui eft ve 
che & très déliée, on y découvre de petites Véficules en for- 


me de Vaifleaux féminaux, qui femblent la foûtenir dans  : 


l'eau. On voit s'élever fur chaque Véficule deux cheveux 
fins, d’où fortent encore d’autres Véficules, qui pourfent elles 
mêmes deux nouveaux cheveux fins & pointus, qui termi- 
nent cette belle Coralline. Elle paroit avoir beaucoup d’affi- 


_nité avec la Coralline à crête, de l'Article précédent ; quoi- 


que d’ailleurs elles différent aflez dans leur forme extérieure, . 
pour qu’on foit en droit d’en faire deux efpèces diftinctes. 


ON n'a pu trouver, après l'examen les plus exaét, aucune 
ouverture aux Véficules. 


_ CETTE Coralline eft repréfentée au naturel N°. 8. Fig. o.. 
quoique fes toufles foient ordinairement plus remplies. 


LA Fis. G, eft une petite branche avec un double rang de 
Véficules; le tout groffi au Microfcope. 


N°. 09. Corallina plumofa nivea, uso minimo , tereti adnas- 
cens. 
Coralline cotonnée & He comme de È neige. 


Monsieur Borlafe m’ayant envoyé de Penzance dans la 
Province de Cornouaille, quelques Corallines rares, jy trou- 
vai celle dont-il s'agit-ici, adhérente à un Fucus. Comme elle 
eft très menue, je la pris d'abord pour le duvet blanc de 
quelques plumes ; mais après l'avoir examinée, je trouvai : 

que 


ds . # S j 
à ë 

\ / 

. 

148 


Des Cotallines arbculées: ; 67 


- 


que “Cétoit une Gba Articulée, & que fes j jointures, uñies 
par de petits tubes, ne le cédoient en tien à celles de la plus 
grande efpèce. £ 


Ezze eft repréfentée de grandeur parurelle, & adhérente 
fur un morceau de Fucus. Fig. b. N°. 9 


ON voit en H. plufeurs parties de cette Coralline, atta- 
chées par de petits Globules aux fibres du Ævcus. Ces Glo: 
bules pouffent trois ou quatre Articulations cylindriques. 
Le tout eft grofli au Microfcope. Ces Globules & ces Ar- 
ticulations font encore plus groffis en El. r., toute la furface 
y paroïit couverte de petits quarrés creux. 


Remarques Jur quelques Corallines Articulées de 
la Jamaïque. 


Mox deffein en plaçant ici ces Obrvations, eft de faite 
connoitre la manière dont la Nature opére, dans les Pays 
plus chauds que le nôtre, & de mettre dans un plus grand 
jour la ftruture admirable des Corallines de nos propres 
Climats. J'ai déja remarqué que nos Corallines Articulées, à 
l'exception de la premiére, font fi denfes, & que leur für. 
” face eft fi unie, qu’on peut.à peine en découvrir les pores, 
par le fecours du Microfcope. 


Mars les Corallines des hs Otcdnris ont généretei 
ment d'un tiflu plus lâche : leurs Cellules, faites en forme de 
pores, & répandues for toute la furface, fe voyent aifément 
à l'œil fimple, de même que » tubes qui uniflent les Arti- 
culations. 


Toere : par 1 moyen ail My se 6n a diffous la ma. 
tière crétacée, on apperçoit, à l'aide du Microfcope, les tu- 
bes faits en forme de gonds ou de pivots, qui fe divifent en 
ramifications, lefquelles s'étendent fur les fuperficies plates de 

J ?) “chaque 


Planche 
XXV. 
Fig. a. b, c. 


68 CHAPITRE VW. 


chaque Articulation, & fe terminent par des petites coupes, | 


qui, jointes enfemble par les côtés, repréfentent au naturel les _ 
gâteaux des abeilles : chaque coupe a au fond un petititrou, . 
par lequel elle communique avec un petit tube particulier de 
lune des coupes des moindres branches; & le fommet de cha- 
cune de ces coupes, répond à un pore de la furface crétacée, 


Les Fig. a, & b., repréfentent deux efpèces de ces Coral- 
lines, de grandeur naturelle. 


Les pores de l'une des Articulations de la era Up font 
groflis au Microfcope. Fig. À. 


La Pis Ar repréfente les ramifications régulières, &t ter- 
minées par les furfaces plates, des petites coupes jointes enfem- 
ble, en forme d’un rayon de miel, après que l’on a diffous 
par le moyen du Vinaigre la matière crétacée de PArticulation 
de la Fig, À": 


. Ox voiten B. & B. r., les Articulations, & les tubes ramifiés 


des plus petites efpèces de la Fig. b. Elles y font repréfentées 
groffies au Microfcope, & dépouillées de leur furface crétacée: 


JE joindrai ici, à caufe de fa fingularité, une troifième efpè- 
ce de Coralline Articulée. Il femble que c’eft la Corallina fiflulo- 
Ja Famaïcenfis candida, cum internodiüis breviffimis, € quafñ file 
trajedis, de Plukenet. Je l’appellerai Rofaire, ou Coralline 
à grains de Chapelet de la ÿamaïque. Voyez Fig. & 


LA Fig. C. repréfente un des grains grofli au Microfcope; : ; au 


bas de la même Figure on a repréfenté le grain le plus pro: 


che ouvert, afin d’en découvrir le tube; & l’on y voit des 
rangs réguliers de petits tuyaux, qui partant du milieu du 
tube, dont la fubitance tient de la nature de la corne, péné- 
_trent à travers la matiere crétacée, jufqu’aux Seti % É fur- 
face. Voyez 5. 


Ÿ LS 


Des Corallines Articulées. 69 R 


. Les té femblables à une touffe de cheveux, repréfen- 
tés en C., & qui fe trouvent au fommet de chaque branche, 
paroiffent être les ramifications, qui sn au premier 
grain qui fe formera. | 


LoRrsQUE la partie crétacée a été diffoute dans du Vinai- 
gre, on trouve plufieurs petits corps femblables à des femen- 
ces, & difperfés parmi les Cellules, qui font faites en forme 
de cœur. Voyez Fig. C. 1. 


IL y a enfin une autre Produ@ion Marine, qui approche 
beaucoup, par la manière dont elle croit, des Corallines Arti- 
culées. Elles m'a été envoyée parmi plufieurs autres curiofi- 
tés, trouvées fur les Côtes de l’ffe de Wighr. Nue au Mi- 
crofcope, elle paroit tubuleufe , & différente de tout ce que 
nos Côtes m'ont. offert jufqu’a préfent : Je lai appelée à 


Corallina tubulata jenera, dichoroma, € puffulofa. 
Coralline tubuleufe à double divifion. 


ExAMINÉE au Microfcope, on la trouve remplie de verrues 
& de puftules, qui ont chacune une petite tache au milieu. Elle 
paroïit être tranfparente comme de la corne. Chaque paire 
d'Articulations, ou de branches, s’infére au fommet de l’Arti- 
culation ou de la branche qui eft immédiatement au deflous, 
de la même maniere que dans quelques unes des plus petites 
Corallines Articulées que nous venons de décrire. 


UNE petite partie de cette Coralline eft repréfentée de 
grandeur naturelle, Fig. b. 


à 


OX en voit un autre petit morceau groff au Microfcope, 
Fig. B. 


Ho CEE 
BV 


13 CHA: 


Planche 
XXVII. 
l'ig. b. B, 


» (CHAPITRE WL j 
ACHETE) D 0 Cats Des Ce: He) | | 
CHAPITRE Ve 
Des Kératophyres. AL 


HATRRES avoir parlé des Corallines , l'ordre naturel exige 
que nous nous attachions à décrire les Arbrifleaux de ” 
Mer, ou Frutices coralloïdes, appellés par les N aturaliftes, 
Lithopbyres , Lithoxyles, où Kératophytes. Ces différents noms 
fervent à donner une idée de leur compofition, qui au pre- 
mier coup d'œil paroit confifter en une fubftance qui tient 
en pàrtie de la nature du bois, ou de la corne, & en partie 
de celle de la pierre. Ces matières s'y trouvent “difpofées dif … 
férement les unes par rapport aux autres. 


LEUR forme reffemble généralement à celle des Arbri£ 
feaux ; ils ont des bafes en forme de racines, par lefquelles'ils 
adhérent à quelques Corps folides dans l’Ocean; on y remar- 
que une tige ou un tronc, & des branches qui différent : 
dans leurs difpofitions > Dans les uns ces branches font plus . 
diftinétes, & font fubdivifées en de petits rameaux feparés; 
au lieu que les autres ont leurs petites ramifications telleme 
_entrelaffées qu’elles forment une efpéce de filet. C’eft cette 
diverfité de leur figure qui leur a fait donner, par ceux qui 
en ont fait des colleétions, les noms d’Eventails de Mer, de 
Plumes de Mer, & d’autres femblables, qui ont du PES | 
avec leurs formes extérieures. | 


COMME je n’ai pas deflein d'écrire un Traité complet fur 
ce fujet, je me contenterai de remarquer que la plüpart de 
ces Kératophytes, parvenus à leur point de perfeétion, offrent | 
à un obfervateur attentif, les particularités fuivantes. A 


PREMIÉREMENT, une forte de bafe ou de racine ligneu- 
fe, qui eft toüjours ou adhérente à quelque corps folide, tels 
| ( que 


À > * 


Des Kérarophyre. UT 


que des Rochers, des Coraix, de grandes Coquilles &c., ou 


qui du moins laiffe des traces, qui font voir qu ‘elle va été 
attachée. 


Carre ba patoit confifter en fibres longitudinaires, fi 
étroitement ferrées les unes avec les autres, par leurs côtés, 
qu’on ne peut les féparer fans eflort. Ces fibres s’élévent 
de la circonférence de la bafe, jufqu’àa la tige, où elles ont 
la même fituation. En fe fervant de bons Verres, on peut fe 


convaincre que ce même tiflu fe conferve jufqu aux extré- 
mités des branches, & l’on découvre en même tems, que 


ces fibres, que l’on avoit prifes pour telles à l’œil fimple, 


LU 


font rééllement de petits tuyaux, dont tout l’Arbriffeau eft 
compoié, mais qui font applatis & retrécis. 


-S1 on coupe transverfalement le tronc, ou quelque sroffe 
branche de ces Kérarophytes, & qu’on les examine avec at 


tention, l’on fdécouvre clairement le cours de ces tubes 


longitudinaux ; & l’on apperçoit en même tems, qu’ils font 
placés en rond autour du centre du tronc, à peu près de 
la même manière que ces annaux circulaires qui fe forment 
dans le bois, mais avec cette différence, que les premiers ne 
fe touchent pas de fi près que ceux-ci, & qu'il paroit vifi- 
blement qu’ils font appliqués Pun au die de l’autre, & fou- 
vent avec quelque matière hétérogéne entre deux. 


LA partie que nous venons de décrire eft ce que quelques 
Naturaliftes appellent la partie ligneufe des Kérarophytes ; les 
autres la défignent par un nom qui fait connoitre qu'elle ref- 


femble à de la corne, parce qu’elle en a l’odeur lors qu’on la 
brule, 


; 7 noue + 
LES particularités que nous venons de détailler, fe trou- 
vent prefque uniformément, dans toutes les efpèces de Kéra- 
tophytes, quelques buts qu’elles foient d’ailleurs par leur 
| ) ; . gran- 


12 CHAPITRE LS 


grandeur, leur figure, & leurs autres qualités extéri 
Toutes paroiffent avoir la même ftruéture, & la mn “à en 1 
tire les mêmes principes. vil 


LA partie qui imite le bois ou la corne, eft revêteé d’une 
efpèce d’écorce pierreufe ou calcaire, qui couvre le son ss 
les branches, jufqu'aux extrémités. 


CETTE écorce calcaire eft fort mince à l’origine du tronc; 
mais elle devient plus épaiffe à mefure que les branches 
avancent: En général cette enveloppe eft à proportion beau- 
coup plus épaifle dans les plus jeunes fibres, fi même elle ne 
left pas réëllement. Cette matière calcaire répand auffi, lors 
qu’on la brule, une odeur femblable à celle des Corps Marins 
qui approchent de la nature de la corne. Dans plufeurs for: . 
tes de Kératophyres, cette écorce examinée attentivement, mé: 
me à l’œil fimple, préfente des ordres réguliers de pores ou 
de cellules; mais vüe au Microfcope elle paroit conftamment 
être un corps organifé, un afflemblage régulier de cellules, fem- 
blables a celles dans lefquelles des animaux ont été formés, où 
dans lefquelles ils ont vécu, & non une concretion fortuite, 
& faite de matières étrangéres, telle que celle qui couvre la : 
moufle & d'autre végétaux, qui ont été accidentellement in « 
cruftés dans des eaux pétrifiantes. | 


st 


Quoique la plüpart des Æérarophytes, lors qu'ils font 
en état de perfettion, foient couverts de cette écorce calcai- “ 
re, On en trouve pourtant fouvent qui n’en ont point dutout. « 
Il n’en faut cependant pas conclurre que ces derniers ayent été 
formés de cette manière; puis qu’il eft plus que probable, 
qu’ils ont été dépouillés de leurs enveloppes, par la vio: 
lence des ondes, ou par quelques autres accidens , qui leur ont « 
enlevé une partie, qui ne paroit pas étre moins eflentielle à 
ces Corps, que l'écorce l’eft aux arbres. (C’eft pour m'avoir 
pas fait cette refléxion, que les Botaniftes fe font ici trouvés 

em- 
( 


Des Kératoghytès. |! © 73 


embarallés, & que Boerhaave lui même à été engagé à:divifer 
les Kératophytes en deux Clafles, dont l’une comprend ceux 
qui ont l'enveloppe .calcaire, & qu’il appelle Tiano Kérato- 
phyta, & l’autre ceux qui en font dépouillés, ce qui arrive fa- 
cilement près des Côtes: Il donne à ces dernières le nom fim- 
* ple de Kératophyta. vi ID | 


Quoique les Obfervations que nous venons de rapporter 
{oient aflez fortes, pour prouver que les Arbriffleaux de Mer 
font la fabrique d’un Animal, cependant comme il y a encore 
plufieurs perfonnes qui n’en font pas bien convaincues, nous 
croyons devoir, par cette raifon, entrer dans un examen plus 
exaét & plus détaillé, de la nature de ces Corps Marins. 


CEux qui peu avancés dans leur cruë, n’ont encore quetrois 
” ouquatre pouces de haut, reffemblent à un petit jet d’une Plan- 
te calcaire. Si on les difféque longitudinairement, & qu’on les 
examine avec attention, on y trouve au centre un Tube délié 
qui imite la corne, & qui contient une matière blanchâtre, com- 
me de la moëlle; d’autres Tubes très petits lui font attachés, 
lenvironnent, & le couvrent tout entier d’un bout à l’autre. 


Dans les Kératopbytes plus avancés, ces petits Tubes cal- 
caires pouflent, à l’endroit où les branches fortent, de peti- 
tes Cellules d’Animaux, du genre des Polypes, & chacune 
avec une ouverture. Ces Cellules font difpofées le long des 
branches, & toùjours avec une certaine régularité exatement 
appropriée à chaque efpèce particulière: plufieurs Naturalif 
tes les ont confondues avec les nids des Infeétes qu’on trou- 
ve fur les Plantes; mais ce qui auroit dù les détromper, 
c’eft que ceux ci font placés au hazard, ça & la, & fans au- 
cun ordre , au lieu que les autres ont précifément la même 
forme & le même arrangément, qu’on obferve dans les Cel- 
lules des Corallines. On a vü les Animaux de ces Cellules 
s'étendre eux mêmes pour chercher leur nourriture, & les ma- 
K tériaux 

] 


“4 CHAPITRE VL 
tériaux, qui leur fervent à former ces logements, dont la ftruc: » 


ture eft fi admirable. C’eft ce ques les Obfervations cure À 
mettront encore dans un plus grand jour. 


#“: 


IL eft rare que les Infeétes, qui bâtiflent leurs nids PR | 
Plantes, & qui vivent de leurs feuilles, en couvrent toute - 
l'écorce depuis le pied du tronc, jufqu'au bout des bran- | 
ches: fuppofons cependant que celà arrive, on m’accordera 
auffi que perfonne n'a jamais vü aucune Plante, qui étant 
ainfi toute incruftée de Cellules d’Infectes , continuât néan: | 
moins de végéter & de fleurir. J'avouëé que les véritables 
Plantes Marines, & il y en a un grand nombre de différentes { 
efpéces, font aufli fujettes à être attaquées par des Inf@tes 
de Mer, qui y font leurs nids, que les Plantes de Terre : mais | 
on remarque aufli que dans ce cas là, les premières ontlémé- « 
me fort que celles-ci, je veux dire qu’elles Mr | & ! 
meurent enfin. 


L'Epine de Hareno, de Planche X. Fig. a., reflemble 
à ces Kératophytes dans fa manière de croitre ferrée, excep: 
té l’incruftation. Elle reflemble en petit à cette efpéce de 
Coralline à pannache, connue dans les Îndes - Occidentales, 
fous le nom de Plume de Mer. 


Mais pour faire mieux voir. grande affinité qu'il ya, 
entre la ftru@ure de ces Kératophytes à pannache, & celle ! 
des Corallines Véficuleufés, garnies de Denticules, je joindrai | 
ici une courte defcription d'une belle Coralline de Sardagne, | 
appcllée Plume de Mer, que je trouvai dernièrement parmi 
les Collections de Meflieurs Baker & Pond, Membres de Ti 1 
Société Royale. 


Ces belles Productions Marines ont environ un pied de 
haut: les petits rejettons font oppoñés alternativement l’un: à 
l'autre, dans un ordre réoulier, & fitués de chaque côté de |! 

: | | . ) ; la « 
{ 


Des Kérarophytes, 11 7: 5, 


. la principale tige. Ils font garnis de petites grappes compo- 
fées pour l'ordinaire de trois tubercules ; placés à égale di- 
fance, autour de la tige. Groffis au Mirofcope ils reffem- 
blent aux boutons des Arbres fruitiers. Le Kératoohyte, qui 
fait le fujet de cette defcription, étoit fec, & le fommet de 
fes tubercules étoit courbé du côté de la tige dé la branche 
qui les portoit. 


Toure la furface étoit couverte, comme le nt la plè- 
paït des Corps de cette Claffe, d’une fubftance calcaire, 


La Fig. S. Planche XXVI. repréfente une ‘des ramifica- 
tions, avec la principale tige, qui eft droite; On voit aifé- 
ment qu’elle reffemble beaucoup par EX forme » à celle du Sa- . 
pin de Mer, Planche I. Fig. b. 


On voit en T. deux de ces rejettons groffis au Microfco- 
: pe » AVEC leurs petits tubercules. 


LA matière calcaire de l’un de ces rejettons ayant été dif. 
foute dans une liqueur acide, & les deux tubercules placés 
fur fes côtés, étant ainfi dépouillés de leur enveloppe, nous 
y découvrimes clairement deux Polypes avec leurs griffes 
contratées, Voyez Fig. V. Nous remarquäâmes aufli qu’ils 
étoient unis lun & l’autre, au corps de l’Animal principal, 
par un filet délié & SENTE qui fortoit de la partie infé- 
_rieure de chacun d’eux. Ce filet charnu, qui conftitue le cen- 
tre de la tige, ou du corps de l'Animeal principal, pañoit 
par le “milieu des tiges & des branches du Kératophyte; & 
nous pümes fans peine en fuivre le cours > lors que lécor- 
ce calcaire en eüt été Ôtée. | 


: Nous découvrimes de la ‘même manière les Polypes, 
inferés par paires dans les tiges charnues & centrales Fe 
k Coralline Véficuleufe, N°. 7 . Planche IV. Fig. C: & N°. 
Planche V. Fic. A. 
# K 2 À JAï 


76 CHAPITRE VI 


J'AI a@uellement fous les yeux quelques Kérafophytess « 
qui prouvent que les cercles, faits d’une matière qui imite la 
corne, & qui environnent & compofent la tige & les bran- 
ches, font l'ouvrage d’Animaux.  C’eft en particulier ce que 
met hors de tout doute, un de ces Kératophytes, ou Even 
tails de mer, appellés par Linnæus, Flabellum Veneris:, Vo- 
yez Planche XXVI. Fig. A. Ce Kératophyte avoit-eu une 
des principales tiges de fes branches, comme on le voit en 
B. rompuë par quelque accident, les deux bouts cafés a- 
voient été retenus l’un près de l’autre, par les petites bran- 
ches de côtés, & faites en forme de réfeau. Voyez Fig. D: 


LES Animaux, qui tachoient de s'élever le long du tronc 
Fig. K., en fuivant le cours de leurs tubes, n’eürent pas 
plütot rencontré l’obftacle que mettoit à leur chemin la tige 
rompuë, qu'ils fe détournérent, & s’avançant vers D. le 
long des ramifications réticulaires, couvrirent tout l’efpace 
vuide de leur matière calcaire, & femblable à de la corne. 
On a Ôôté les tuyaux calcaires, de la partie obfcure de la 
Figure, près de D, afin de faire voir que les parties qui font 
deflous , dont la fubftance imite la corne, & qui ont toù- 
jours la forme extérieure de tuyaux, ont pris le même 
cours, & fuivi la même direétion, que les tubes caca qui 
leur ont fuccédé, & qui les ont couverts. 

Les Animaux firent enfuite un petit detour, pour, gagner 
le bout rompu de la partie fupérieure de la tige de cette 
branche, le long de laquelle ils continuérent de s’avancer, 
comme à l’ordinaire, jufqu’aux plus fines ramifications. 


.. LA Fig. E. repréfente nu tubes calcaires, groflis au Mi. +» 
croscope. On les a coupés de l'écorce du tronc, près de » 
la Fig. L. Les parties dont cette. matière calcaire eft com- 


pofée, font tellement sroflies au Microscope, qu’on peut dif 
i tins 
( | 


Des Ktratophytes 77 


tinouer leur fisure particulière, qui ne reffemble pas “mal à 
celle du Corail rouge. 


On voit Fig. F. & I. un petit rejetton oroffi au Micros- 
cope; on lavoit pris fur le fommet du Kérarophyre Fig. O. 


La Fig. G. repréfente une petite ramification de ce rejet- 
ton, dépouillée de fa füurface calcaire, qu’on avoit enlevée 
aufli mince qu’on avoit pu, afin de découvrir les trois tubes 
qui fe trouvent précifement fous cette furface: Ces tu- 
bes avoient aux deux côtés de petits trous, come fi les A- 
. nimaux avoient eu communication avec les deux rangs de 
Cellules placées fur les côtés. Après avoir coupé une fecon. 
de tranche fort mince, nous découvrimes le tube fait d’une 
fübftance qui imite la corne, & placé au milieu du rejetton, 
& les deux rangs de Cellules. Le tout eft repréfenté fur les 
 ramifications oppofées Kio. H. 


Nous vimes clairement que chaque Cellule avoit un pe- 
tit Polype. Ils font repréfentés de grandeur naturelle en N, 
& leur forme eft groflie au Microscope en M... Ce Kérato- 
phyie avoit été apporté depuis pew, des Zndes-Orccidentales;. 
les Animaux quoique contraétés étoient cependant très vifi- 
bles. Les Polypes s'étendent par les trous obfcurs qui font 
fur les côtés de la tige, & de la branche inférieure de ce 
rejetton groffi au Mifcroscope. Voyez F. & I. 


LA Fig. L eft la partie inférieure coupée obliquement, 
pour faire voir Les cavités des tubes & des Cellules. 


Le bout du tube applati, & fait d’une fubftance qui imite 
la corne, occupe le centre de la Seétion. Les petites bran:- 
ches réticulées de ce Kérarophyre," font encore plus compri- 
mées; & vües de front, leur bord mince fe trouve alors tour- 
né du côté du fheétateur., 

K 3 ON 


7 


7 CHAPITRE VL 


Ox a repréfenté en K. la Seëtion horizontale de’ 
grande branche. ‘On y voit les différents rejettons circulai- 
res faits de tubes contrattés; ils reflemblent dans cet état aux 

cercles annulaires du bois. 


LE même Kératophyte, où Eventail de Mer, nous fournit | 
une autre preuve bien remarquable que cette partie des 
branches, faite d’une matière qui imite la corne, eit formée 
par les Animaux qui l’habitent. F 


LA 
CE Kératophyte paroit avoit été arrêté dans fa cruë, par M 
quelque roc qui fe trouvoit au deflus, ou par quelqu’autre « 
accident. Il femble qu’une partie de fes branches fupérieures | 
ait été coupée horizontalement, en C, & que ce foit là cequia | 
obligé les Animaux de rebrouffer , en fuivant la même rou- | 
te qu'ils avoient prife. Aufli trouve-t’on plufeurs des der: 
nières Cellules qu’ils avoient formées, couvertes d’une ma 
tière calcaire irr éguliérement répandue. Cette confufion (2 | 
fait appercevoir auffi loin qu’on peut fuivre la trace des Ani- 
maux, à leur retour; & fi l’on enléve cette matière cali + | 
on trouve que la fubftance, qui imite la corne, & qu’ils ont 
dépofée en revenant, a rempli la plépart des places vuides 
du réfeau. ‘ 


_ OUTRE ce Kératophyte, dont la tige & les branches font 1 
faites d’une fubftance qui tient de la nature du bois, & de" 
celle de la corne, jen ai trouvé dernièrement un autre 
dans la Collection de Mr. Co/linfon Membre de la Société | 
Royale. Il avoit été apporté de la Caroline Méridionale. © | 
Son intérieur conffte en un tiffu fpongieux, & toute fa M 
fubftance eft auf légére que du Liége. | 
Sa furface extérieure eft compofée d’une matiére fiable | 
& farineufe, de la couleur du rouge de plomb, & peu‘dif 
férente de l’enveloppe du Corail rouge ordinaire, teliquil 
eft lors qu’on nous lapporte d’abord après qu’on la péché, 
( mais , 


Des Kératophytes. 49 


_ mais elle eft plus rémplié de petits trous en forme d’étoiles. 


La matière qui compofe les Cellules, qui font placées .im- 
médiatement au deflous, eft un peu ténace, mais elle eft en- 
core plus compatte intérieurement, & confifte en une fub- 
ftance fpongieufe, d’un rouge pâle. 


"LA furface des principales tiges eft environnée de tubes 
parallèles, dont on peut fuivre le cours, tout le long des 
branches, jufqu’a-ce qu'ils fe changent infenfiblement en rangs 
de Cellules. C'eft ce qui fe voit aufli dans quelques Co- 
tallmes Celluleufes. 


LA Fig. P. Planche XXVI, repréfente un petit morceau de 
ce Kératophyie fpongieux, dans fa proportion naturelle. 


LA Fis. Q. eft une partie du fommet de l'une des bran- 


…ches, coupée perpendiculairement par le milieu, pour faire 


voir la fituation des Cellules. Ces rangs de Cellules envi- 
ronnent les jeunes branches de tous côtés; & la matière fpon- 
gieufe qui el entredeux paroit au Microscope remplie dé, c Car 


_vités tubuleufes & irrégulières. 


-_Nouwus n'avons encore vü aucune efpèce de Kératophytes, 
dans laquelle l'intérieur fpongieux foit aufli intimément uni 


_à l'écorce celluleufe, qu’il left dans celle-ci. 


ON 2 repréfenté Fig. KR. la Settion horizontale de la mé- 
me branche, afin de mettre fous les yeux les différents 
rangs de Cellules, qui en environnent le centre fpongieux. 


- J'AI remarqué dans quelques Kératophytes à pannache, ou 
Plume de Mer, que lors qu’ils étoient morts en tout, ou en 
partie, le Polype qui vit dans cette efpèce de Corail, qu’on ap- 
pelle Milepore , en incrufte les branches mortes, d'une ma- 
fière coralline & blanchâtre. Plufeurs perfonnes, . faute d’a- 


voir examiné cette croute avec allez d'attention, sy font. 


trom- 
5] 


. 


“XF aR 


8 CHAPITRE VL 


trompées, & l'ont prife pour une incruftation calcaire, RUE 
que c'en foit une pierreufe. Cependant, outre la différence | 
des matériaux dont ces enveloppes font compofées, il eft en- 4 
core bien aifé de diftinguer l’arrangement très exact ide l'in M 
cruftation naturelle, de l'irrégularité du Corail. a LEP 


A cette Obfervation ajoütons en une autre, qui la fuit natu- 
rellement ; c’eft que nous n’avons jamais trouvé deux ‘diflé- 
rentes fortes d’incruftations calcaires fur une feule & même 
efpèce de Kératophyte. Ten ai cependant vü trois différen- 
tes fortes, qui étoient adhérentes à une pièce de Corail de 
Roche, fur laquelle on voyoit aufli une partie d’un Kérato- 
phyte mort, qui étoit incrufté du même Corail. 


LES particules de cette écorce font d’une figure particulié- " 
re dans chaque efpèce, & pénétrent fouvent profondément 
jufques dans le dernier rang des tubes. Ces tuyaux coniti= « 
tuent la furface intérieure; & comme leurs parties calcaires ont 
été mélées, avec les parties glutineufes de l’Animal, ce mé- 
lange fait que leur fubftance tient de la nature du bois, ou 
de celle de la corne. 


OX ne trouve fur cette efpèce de Produétions Marines, « 
ni écorce, ni membrane, ni enfin aucune autre enveloppe « 
extérieure, excepté cette couverture calcaire & celluleufe; * 
ce qui prouve qu’elle leur eft naturelle. 


S1 on examine avec foin les Sections perpendiculaires & 

obliques des Arbres, & des Arbrifleaux, ou même des'ti: 
. ges des Plantes Marines , on trouve que les Vaiffeaux longi- 
tudinaires de la partie ligneufe, font toüjours unis enfemble; 
par des fibres latérales, ou qu'ils ont des tuyaux placés 
fur leurs côtés. Cependant quelque exattes recherches. que 
nous ayons faites, avec le Microscope, nous n’avons jamais 
pù découvrir parmi les Vaifleaux de ces Kératophytes, ni par- 

mi 


{ 


Des Kératophytes. 81 


mi leurs Tubes applatis & longitudinaires aucune de ces fi- 
bres qui fervent de liens, ni aucun des Tubes qui portant de 
la moëlle, s'étendent jufqu’à la circonference ; d’où il fem- 
ble qu’on en puifle conclure, que la vifcofité que ces Ani- 
* maux répandent, eft la principale caufe de ce que ces Tubes 
font fi étroitement unis entr'eux, & cela d'autant plus que 
ces Tubes, fur tout lors qu’ils font bien fecs, forment dans 
quelques Kératophytes des plus chauds Climats, un Corps 
- beaucoup plus dur que le bois. | 


.. Le Corail rouge & pierreux de la Méditerranée, & Îles 
Kbratophytes, fe refflemblent beaucoup dans leur tiflu, & 
dans les principes que la Chymie tire de l’un & de l’autre. 
Il eft vrai que le premier a fes ramifications fort courtes, & 
que fes Tubes fe changent en pierre, & non en corne. Mais 

à ces deux légéres différences près, tout nous donne lieu de 
croire que ces deux Corps font peu éloignés l’un de l'autre, 
dans la grande échelle de la Nature; le cours de leurs Tu- 
bes, la manière dont ils en augmentent la circonférence, de 

- même que celle des branches, leur furface rude, friable, & 
femblable à de l'écorce, de même que les ouvertures à étoi- 

_- les.des Cellules, nous en donnent cette idée. 


Ox voit fouvent des Kérarophyres réticulaires dont les 
Animaux, en s’avançant le long des tiges & des branches, 
rencontrent en leur chemin de petites Coquilles, & d’autres 
Corps étrangers, par deflus lefquels ils forment leurs Tubes, 
où ils fe trouvent renfermés. : 


CEST à peu près aufli ce qui arrive aux Animaux qui 
forment le Corail rouge; on trouve fouvent que leurs Tubes 
environnent un grand nombre de Corps différens. 


COMME on découvre dans plufieurs Piantes Marines, je 
parle de celles dont la végétation n’eit pas conteftée, une 


forte 
fy 


Planche 
XXVIL 
Tig. a, 


82 CH AP MERE VI 


forte de Vaifleaux féminaux, il femble qu’on en détroit” 
trouver aufli d’aflez vifibles, fur les plus grands Kératophy- 
tes, fur ceux par exemple des Côtes de Vorwégue, où nous 
favons de bonne part qu’on en a vù qui avoient jufqu’à fize 
pieds de long. Je ne crois cependant pas que perfonne y 
ait jamais remarqué la moindre difpofition à porter du fruit, 
à moins qu'on ne prit pour tel, ce qui paroit fur léurécor- 
ce celluleufe: Mais l’obfervation & plufieurs expériences dé- 
montrent clairement, que, ce que cette écorce nous offre, a 
une beaucoup plus grande refflemblance à l’ouvrage d’un Ani- 


mal. Enfin les expériences Chymiques qu’on a faites fur les : 


Kératophytes, font une forte preuve, qui, au défaut même de 
toute autre démonitration, devroit toüjours nous convaincre 
qu’ils appartiennent au Rèone Animal. Il fuffira d’en rap- 
porter une feule; c’eft la grande quantité de fels volatils 
qu'on en tire, & la forte odeur d’Huitres rôties qu’elles ré- 
pandent, lors qu’on les brule. 


Nous avons encore pù trouver fur nos Côtes , que deux 


cfpèces de Keratophytes, & qui encore font affez rares. La 
première eft. 


N°. 1. Kératophyton Elabelliforme, cortice verrucofo obduc- 
tu... RS Dana 
Eventail de Mer à Verrués. 


CE Kératophyre trouvé fur les Côtes de Cornouaille, dt 3 


couvert His croute remplie de petits Tubercules femblables 


a des Verruës. : Cette enveloppe extérieure étant diffloute. 


dans du Vinaigre , laïfle voir à découvert des <PoIBES con- 
tradtés, & armés de huit oriffes. 


Ox voit Fig. a. Ne. 1. , un petit rejetton de ce Kératopby- 


je. L'une des Verruës eft repréfentée de deux manières diffé- 
rentes, & groffie au Microfcope. Fig. À. & À. 1. , 


| 
| 
| 
| 


Des Kéraïrophytes. 83 
LA Fie. À. 2., repréfente le Polype tel qu'il parüt, lors 
_que la matière crétacée eût été difloute. Les particules, dont 


lincruftation eft compofée, fe Mie groffies au Microfcope. 
ie CASA 


N°. 2. Kératophyton dichotomum , caule € ramulis leviter 
compreffis. K. S. pag. 32. 
Saule de Mer. 


_ CE Xfratophyte a été trouvé fur les Côtes près de Mr- 
gate; Nous en avons recù depuis peu quelques autres d’/r- 
lande. 


{ 


On voit fur les deux bords des branches plattes, des 
rangs réguliers de petites Cellules, qui s’élévent fur la partie 
calcaire. Elles ont chacune un petit trou qui en fait l'entrée. 


LA Fig. g. N°. 2., repréfente un petit rejetton de ce Ké- 
ratophyte , Ps fa proportion naturelle. 


HSE CE CLID)- COMTE CONTES 
oo Du R bee-Vii-l. 
Des Efcares. | 


UOIQUE les Æfcares appartiennent proprement a la 
Claffe des Willepores , cependant comme jai fuivi gé- 
néralement la méthode de Ray, je m'en tiendrai au nom 
qu'il leur a donné, & jy joindrai des Defcriptions, qui met- 


Plarchs 
XXVIL. 
lig. g. 


tront aifément les Naturaliftes en état de les rapporter à la 


place qui leur convient. 


_ LA marque cara@tèriftique des Æfcares , fuivant cet Au- 


teur, eft que leur furface refflemble à une Toile fur le mé- 


tir: vüe au Microfcope, elle en donne l'idée par l'arrange- 
L ment 


84 CHAPITRE. VIL 
ment de très petites Cellules, dont fa furface eft parfemée. 


LA grande refflemblance qu'ont avec les feuilles des Plan- 
tes, les deux premières Æfcares que nous allons décrire, æ 
engagé les Botaniftes à les ranger parmi les Fucus. 


| N°. 1. Efthara foliacea, millepora, tenera anguflior, folio- 
Planche is quafi abfciffis, € Cellulis oblongis alternis utrinque inflrutta. 
A Fucus marinus, fcrupofus, albidus, anguftior, extrémitatibus 
quafi abfcifiis. H. Ox. IT. pag. 646. K. S. pag. 43. 
Efcare à feuilles étroites. 


LA Nature, qui ne faute pas brufquement d’une Clafle à 
une autre, a fuivi ici le même ordre, d’une manière bien di- 
gne d’attention, en pañlant de la Claffe des Kératophytes à 
la première efpèce de celle des Æftares. On voit que dans 
ces dernières, les rangs de Cellules continuent de fortir 
de petits Tubes, qui s’uniflent enfemble & forment une ie 
de tige. 


CELLe-ci en s'élevant fe partage en feuilles étroites, & 
compofées de rangs réguliers de Cellules, faites en forme de 
Quarrés oblongs: placées alternativement lune près de l’au- 
tre, & oppofées à celles qui fe trouvent en pareil nombre 
de l’autre côté de la feuille, elles reffemblent par-là à un Ra- 
yon de miel. On voit fortir de ces feuilles d’autres ramifica- 
tions toüjours plus petites, & garnies elles mêmes de feuilles: 
Il y en a plufieurs, qui paroïflent être jointes enfemble à leur 
partie inférieure, par de petits Tubes, comme dans les Coral- 
lines: de cette manière, elles peuvent fe plier & fe mouvoir 
librement dans Peau. ï 


LA Fig. a N°. r. repréfente cette Coralline au naturel. On. 
en voit deux feuilles, avec leurs petits Tubes, & leurs Cel- 
lules, groffies au Microscope Fig. A. 


iQ L’UNE 


OR UT NU CPE 


Des Efcares. : | 85 


L'unNE de ces feuilles eft reprefentée en B, coupée trans- 
verfalement, pour faire voir la féparation & pes forme intérieu- 
re des Cellules. 


N°. 3. Æfchara foliaces, ue , fpongiofa, Cellulis ar- 
ee aliernis utrinque inftrulta. 

 Fucus telam lineam, fericeamve, texiura fua emulans. KR. 

: S. N° 9. pag. 42. 

Efcare à feuilles larges. 


CerrTe Coralline, lors qu’on vient de Ïa tirer de la Mer, 
eft d’un tiflu mou & fpongieux , & répand une forte odeur 
de Poïflon ; mais fi on la laïfle pendant quelque tems fur le 
rivagé, elle devient ferme & femblable à de la corne, com- 
me de certaines feuilles faänées. Ses deux furfaces examinées 
au Microfcope paroïflent être couvertes de Cellules placées 
fur une Membrane déliée, qui leur fert comme de bafe & 
qu’il eft aifé de découvrir, en coupant transverfalement un 
morceau de la Coralline. 


LA forme des Cellules eft très remarquable; elles font tou- 
_tes voutées au fommet; mais par le bas elles fe retréciflent un 
peudes deux côtés, pour faire place aux voutes des deux Cel- 
lules voifines, de-forte que par cette fingulière conftruétion, il 


ny a point d'efpace perdu. Chaque Cellule à fon entrée 


placée immédiatement au deflous de fa voute, & fes parois 
font défenduës par des épines. j 


MR. Yuffieu, célébre Naturalifte » ayant découvert dans cet- 
te Coralline de petits Polypes, qui s’étendoient hors des 


Cellules, en donna une Defcription dans les Mémoires dé 


_ PAcademie des Sciences, de l’année 1742. 


IL n’y à que peu de tems, qu’examinant quelques Æféares 


de Li des dont je parle, je découvris à lentrée de plufieurs 
L 3 de 


Planche 
XXIX. 


Fig. a. À, 


86 CHARBEPRE VIL 


de leurs Cellules, ‘un petit ce teftacé, femblable à une 
Coquille bivalve. . 


Ox voit une de ces Cellules, avec la Coquille qui y eft ren- 
fermée, sroflie au Microfcope en E. Elle eft de la couleur 
de l'Ambre, & fi transparente qu’on peut voir, au travers, l’A- 
nimal mort qu'elle contient, & qui eft ici marqué par une 

_ tache noire. 


LA Fig. a, N°. 2. repréfente au naturel, une branche de 
cette Coralline, avec les feuilles. | 


UN morceau d’une feuille eft repréfenté en À, groffi au 
Microfcope, pour faire voir la forme extérieure & la difpo- 
fition des Cellules. 


LA Fig. B. eft le deffein d'une feuille coupée transverfäle: 
ment, & met fous les yeux les difflérens compartimens des 
Cellules. 


ON voit un fimple rang de ces mémes Cellules en C, 
rampantes fur un Pvcus; on y voit aufli les Cellules de cet 
Infecte de Mer, iqui eft fi commun le long de nos Côtes, 
qu'il en infeête tous les Corps Marins. 


Planche N°. 9. Æfthara foliacea, millepora, lapidea, extremitatibus 
XX À binc inde irregulariter coalescentibus, utraque fuperficie ex Cel: 


lulis ovatis conftans. sul 
Efchara retiformis. K. S. pag. 31. Reticulum Marinum. T. 
B. IIL. 800. | 
Grallire pierreufe à feuilles. Dire 


CETTE Millepore pierreufe fut trouvée au mois d'Avril 
1953, adhérente à une Coquille d'Huitre, fur les Côtes Occi- 
dentales de l’Âfle de Wighr. Lors que nous la reçümes,. les 

. Infeëtes étoient morts, mais vifibles dans leurs Cellules, 


La 


Des. Efcares. 2 | 85 


LA Fig. a. N°. 3., en eft un deffein exaét, & qui la pee 
fente croiffant fur une petite Coquille d'Éluite. 


LA Fig. A. eft un morceau de la furface ; groffi au Mi 
crofcope, pour faire voir les entrées des Cellules. 


Ox en voit une fe@ion transverfale en B., & une je 
culaire en C., qui met fous les yeux la (orme intérieure, & les 
compartimens des Cellules, groffies au Microfcope. 


LA Fic. b., eft la repréfentation d'un morceau de Corail 
Italien, qui reffemble aux cornes d’un Cerf, & qui eft ap- 
pellé par /mperatus , Porus Cervinus. Nous en donnons ici 
le deffein, afin de faire voir, qu’examiné au Microfcope fous 
différents points de vües, la forme extérieure & intérieure 
des Cellules, eft exaétement la même que celle de la Coral- 
line dont il s'agit ici. 


LA Fig. d., eft repréfentée groflie au Miudiinse en D. 
On y voit un morceau de ce Corail Italien, environnant un 


Fucus, & fes Cellules formées de la même manière que cel- 


les de nôtre Coralline, mais faites d’une matière plus molle. 
Leurs entrées font défenduës par des épines; & comme elles 
font d’un tiffu fpongicux, leur furface eft aufi plus pleine, 
& plus arrondie que celle des Corallines pierreufes. Ces der- 
nières, qui, lors qu’on les tire de la Mer, font enflées & ron- 
des, s’affaflérent prefque jufqu’à aie plattes, à mefure 
quelles fe féchérent. 


LA Coralline qui je viens de décrire eft appellée par Ray, Ef 
chara retiformis, & a été confondue avec une belle Mi//epo- 
re, dot par cette raïfon, je crois devoir donner ici la De- 
fcripion. C’eft le Retepora Efchara Marina à Imperatus, 
pag. 630. | | 


ELLE croit far des Coquilles & fur des Rochers, fur les 
Côtes 


Fig. B. 


Fig. d. D. 


Planche 
XXV., 
Fig. d, D, 


.. Planche 
XXXI. 
Tig a. À, 


88 CHAPITRE VIL 
Côtes d'Italie: Elle a la forme de feuilles irrégulières , &. 


très fouvent celle d'une coupe, ou d’un verre à boire, à 


bords irréguliers. Voyez Fig. d. 


ELLE confifte en une combinaifon de Cellules d’Infeétes, 
& toute fa fubftance eft percée régulièrement d’outre en ou- 
tre, de plufieurs trous, qui la font reflembler à un filet. Les 


efpaces, qui fe trouvent entre les trous, du côté intérieur du . 


Corail, font remplis des petites chiées des Cellules des In- 
fetes. Le tout f voit grofli au Microfcope. Fig. D. 


LE dos, ou la partie de deffous du Corail, eft auffi grof 
fie en F., pour faire voir que les Cellules n’ont point d’ou- 
verture de ce côté là. 


N°. 4. Efchara millepora, foliacea € fpongiofa, Celllis, 
Coni inverfi Jormé, oribus fetaceis. 
Coralline à feuilles, fpongieufe & irrégulière. 


- LA Coralline de ces Infeétes fi communs dans la Mer, dont : 


la plüpart des Corps Marins font tout couverts, prend quel- 
quefois la figure d’une feuille, comme la Coralline de Article 
précédent; mais on n’y remarque ni la même réoularité, ni 
le même ordre dans la difpofition des Cellules. 


LA Fig. a, N°. 4. repréfente au naturel, cette Coralline. 


fpongieufe & irréguliere, dont on voit une partie groflie au 
Microfcope Fig. A. 


LA Fig. b, fait voir la manière dont ces Infectes environ. 
nent quelques Fucus, & les enveloppent avec leurs Cellules. 


CEsT ce qui a donné lieu à plufieurs habiles Naturaliftes 
de croire que les Kératopbytes étoient de la même nature, je 
veux dire qu'ils n’étoient que de fimples Plantes Marines, 
fur lefquelles plufeurs différentes efpèces d’Infetes de Mer 
faifoient leurs nids calcaires. Mais nous nous fommes déja af 

fez 


Des Efcares. | . 9 


Lez étendus fur cette matière, & nous croyons avoir fuffifam- 
ment refuté les faufles idées qu’on s’etoit faites de la forma- 
tion des Kérarophytes. 


LA Fic. D. repréfente quelques Cellules de la même efpé- 
. ce d’Infeétes de Mer communs: elles font groffies au Microf- 
cope, & adhèrentes au même Fucus, que les Cellules voutées 
de la feconde Æftare, ou de la Willepore à feuilles: Mais la 
matière dont ces dernières font formées eft d’une nature plus 
ferme. Ce Fucus a été tiré de la Mer, ‘à une grande profon- 
deur, près de Fa/mourb; il paroit plus uni & plus blanc, que 
celui que nous avons actuellement fous les ot & il n’a 
point de cheveux. 


PENDANT que jétois à Brighthelmftone, j'eus occafon 


Planche 


de voir lAnimal qui loge dans ces Cellules. C’eft un Poly- 


pe à douze crifles, renfermé dans un petit Tube, au milieu 
de la Cellule, comme on le voit repréfenté & grofi au Mi: 
crofcope, Fig. D. 1., Planche XXIX. . Ces Animaux, des 
qu’on les trouble, fe retirent dans leurs Tubes, ou dans leurs 
étuis, qui fe ferment fur eux, & ils s'enfoncent avec eux 
dans leurs Cellules. | 


Pi: Ejcbara millepora arenofa Anglica. K. S. pag. 31. 
… Lorica marina Imperati. 688. 
Millepore Angloiïfe à grains de fable. 


CETTE Production marine paroitau Microfcope comme un 
amas de Sable, uni par la matière visqueufe de quelques In- 
fectes de Mer. Sa furface eft plate, mince, & remplie de pe- 
tites cavités, qui ont été habitées par les Infeétes. 


Ox en voit une partie reprefentée de Brandeur naturelle, 
de e. 


M MAIN? 6: 


Planche 
XXV. 
Bige, 


Planche 
XXVIL. 
Fig. e. E. 


Planche 
XXVII. 
Fig. f. F, 


95 . CHAPITRE VIL Des Efrares. 


MAL à d LÉ 
Li 
- : 

R 


N°. 6. Efchara millepora, minima, cruflacea, dilute purptu | 


rea, Cellulis tubiformibus, ordine fere æquali, & parellelodif. 


pofitis. 
Petite Efcare pourpre. 


CETTE Incruftation ft compofée de rangs circulaires, de 
tuyaux très petits & presque parallèles, d’un pourpre pâle, 
& moitié transparent: elle s’attache autour des tiges du Æ# 
cus, & aux Corallines à denticules. ; 


Eve eft repréfentée au naturel, Fig. e, N°. 3. & oroîlie 


[ 


au Microfcope en E. C’eft proprement la Tubulaire de Lin: 


nœus, 


N°. 7. Efchara millepora lapidea, inflar pumicis, porofa. 
Efcare poreufe. 


CETTE Incruftation pierreufe fe trouve fouvent fur la Co- 
ralline à faucille: elle confifté en des maffes irrégulières, qui 


reflemblent à du fable blanc, dont les grains font fortement -. 


colés enfemble; mais vue au Microfcope, elle femble: confi- 
fter en un nombre infini de petites Cellules rondes, placées 
confufément, & dont chacune paroïit avoir fon entrée -circu- 


laire au dehors, de forte qu’en l’éxaminant au Microfcope, : 


on trouve qu’elle refflemble à la pierre-ponce. 


LA Fio. f, N°. 4. repréfente la grandeur naturelle des Cel- 


 lules, qui font grofies au Microfcope en F. Mais l’Incrufta- 


tion même eft fouvent plus grande que la partie sroflie en F. 


CA} A CE) 
SACS Ju 


CHA: 


+ 


CHAPITRE VIIL Des Coraux Anglois. 


TE AP Ldleie die WIR 
| Des Coraux Anglois. 


E commence ce Chapitre par la définition que Ray donne 

| du Corail dans fa Synopfis : c’eft une efpéce de Plante 

prefque pierreufe, dont les branches reffemblent à celles d’un 
Arbriffleau fans feuilles, & qui n’a point de pores vifibles. 


N°. s. Corallium purmilum album, fere. lapideum, ramofum. 
Corallium albun pumilum noftras. KR. S. pag. 32. 
-Îfis. Linnæi Genera. 974. 


Ce Corail confifte en ramifications courtes & irrégulières, 
qui paroïflent être calcaires au dehors, & dont la fubftance 
eft pierreufe. Voyez Fig. c. N°. 1. Mais lors qu’on Fexami- 
ne avec un Microfcope qui groffit beaucoup, on le trouve 


plein de petits pores, tels à peu près quércenx de la Fig. B. 
Planche XXIV. 


Ex pêche de ce Corail eft fort abondante près de Æa/- 
mouth. Les Habitans s’en fervent avec fuccès pour engraifler 
leurs Terres. Voyez les obfervations que Ray a faites fur ce 
Corail dans fa Synopfs. J'en ai reçu depuis peu qui étoit 
d'un pourpre pâle, ou d’un rouge livide; on l’avoit trouvé 
dans les filets de quelques Pêcheurs de Harangs, près de Je de 
Man: On m'en a auffi envoyé d’/rlande, de la même efpé- 
ce, & qui reflemble à une grappe de très petits raifins, d’une 


couleur blanchätre. 
N°. ©. Corallium cretaceum lichenoides. 


Corallium maritimum calcariis rupibus adnascens.  Mor. H 
Ox. IL pag. 651. 


Corail calcaire, & dont la forme reflemble à celle de ‘at 
patique. 
M 2 CET- 


où 
A à 


Pianche 
XXVIL 


: Fig. C. 


Planche 
XXVII. 


” Fig, d. D. 


92 L'eC HA PL PUR EX 


CETTE Incruftation calcaire s’attache aux Rochers, &aux 
Coquilles, & fe trouve en grande quantité fur les Côtes de 
Cornouaille. Si on examine bien foigneufement la furface 
de ce Corail, elle paroit remplie de petits pores, qui devien- . 
nent prefque imperceptibles, lors qu'ils ont été quelque tems . 
hors de la Mer. En ayant rompu un petit morceau, que 
je plaçai fous le Microfcope, j'y d’écouvris fur les cotés, 
plufieurs étages de Cellules, feparées les unes des autres, . 
comme elles font repréfentées en D. 


S1 on met un morceau de ce Corail dans du Vinaïgre, fa 
partie calcaire fe diffoud dabord, & les féparations, aufli bien 
que les Cellules, deviennent très vifibles: Mais la partie mem- 
braneufe refte dans fon entier, ce qui donne lieu de croire 
qu’elle eft de la formation d’un Animal. 


. La Fic. d. N°. 2., repréfente un morceau de ce Corail, ad- 
hérent à une de ces coquilles qu'on nomme Zepas, où Oeil 
de Bouc. Nous avons fouvent trouvé de legéres Incrufta- 
tions ce Corail, fur les petites branches de cette efpèce d’Al- 
gue qui croit fur les rochers, & qui eft connue des Botanif- 
tes fous le nom de Conferva, de même que fur la furface de 
quelques Fucus larges & minces. 


CD CEE CEE) CREED 
CEA PL OR RES 
Des Eponges. 


O' croyoit déjà du temps d’Ariftote, que les Eponges ap- 
partenoient au Règne Animal. (C’eft ce Philofophe lui 
+ Hifloria 4 même qui nous l’apprend. * ,,Plufieurs perfonnes, nous dit- 
V'Gn. re. »il, étoient dans l’idée que les Eponges font fufceptibles de 
» fentiment, & qu’elles fe contraétent , lors qu’on veut les ar: 

Ta 


Des Eponges. 93 


;, racher. Mais Ariftote rejetta cette opinion, & fut fuivi 
en cela par la plüpart de fes Seétateurs. Il paroit cependant 
aflez probable que les premiers qui eurent cette idée, y fu- 
rent conduits par une forte d’expérience: s'il eft vrai en effet 
que les Æponges foient ledomicile, & la fabrique de Polypes, ou 
d'Animalcules. d’un ordre particulier, on ne peut pas douter 
que tant de milliers de petits Animaux, qui fe retirent fubi- 
tement, & tous à la fois, dans leurs trous, à l’approche du 
danger, ne faflent éprouver à la main, qui veut arracher tou- 
te la Colonie du lieu où elle eft fixée, une réfiftance, d’une 
nature bien différente de l’impreflion, que feroit fur elle un 
corps inanimé. 


_ Les efpèces d'Eponges qu'on trouve fur nos propres Cô- 
tes, font en petit nombre, & pour la plüpart fort petites, & 
fort délicates. IL eft rare d’en voir qui n’ayent pas été fepa- 
rées depuis long-tems, du lieu où elles croifloient, & pour 
lordinaire leur Organifation eft beaucoup endommagée. 


CELA eft caufe que je ne fuis pas en état de donner 
une defcription fatisfaifante, de la ftruéture & des ufages 
des différentes parties de cette Clafle de Corps marins; 
quoique jaye d’ailleurs examiné avec la dernière attention la 
plus part de ceux que nos Côtes nous offrent, outre un 
grand nombre d’efpèces différentes, que j'ai trouvées dans les 
Cabinets des perfonnes de ma connoïffance. Il n’y a guères 
que ceux, qui vivent près des lieux où croiffent les Eponges, 
& qui ont le temps & l’habileté neceflaires pour les obfer- 
ver, lors qu’elles font encore fraiches, qui puiflent bien nous 
mettre au fait de leur nature & de leur proprietés. Si Fon 
choiïfit une Eponge qui ait de grandes ramifications bien dif 
tinctes, & qu’on en éxamine avec foin un petit morceau au 
Microfcope, on trouve qu’elle fort de plufeurs petits Tubes, 
qui, en s'étendant & en s’élévant, pouflent des branches de 
coté, dans toutes fortes de direétions. Ces branches s’entre- 

M 3 : laf- 


Lt UNE 


o4 CHAPITRE IX. 


laffent l’une dans l’autre, s’uniflent enfemble, & forment ainf 
un réfeau compofé, qui pénétre dans tout l’intérieur de la 
mañle.. Les extrémités des derniers rejettons, préfentent a 
lobfervateur de petites ouvertures placées au bout de leurs 
fibres; & fi l’on fuit ces fibres, depuis leur ouverture jufqu'à 
leur racine, on trouve une fubftance molle & blanchatre, 
qui remplit la partie intérieure & creufe de toute les ramifi- 


cations par toute l’Eponge. Ces ramifications reflemblent 


beaucoup à une corde de boyau, de couleur jaunâtre, & fer- 


vent fans doute de logement à des Animaux d’une clafle par. : 


ticulière. J'avoue que nous n’y avons encore pu diftinguer 
ni Véficules, ni Cellules, n’y découvrir aucune autre efpèce 
d’organifation, que celle d’un Tube creux, qui, par fes différen- 
tes inflexions, forme un grand nombre de figures très variées ; 
les unes ont des branches, femblables à celles des Coraux; 
les autres s’élargiflent comme des Champignons; celles ci font 
droites & d’une circonférence égale dans toute leur hauteur, 
comme une Colonne; celles là font larges au fommet, étroites 
par le bas, & creufes comme un entonnoir, avec des cavités 
régulières, des entrées, ou des ouvertures, qui font à peu- 
près les mêmes, dans toutes les Eponges de la même efpe. 
ce. Cependant les principes que la Chymie tire des Epon- 
ges en général, & leur grande refflemblance avec plufieurs 
autres Clafles de Produétions marines, qui font inconteftable- 
ment de la fabrique d’un Animal, nous autorifent fuffifam- 
ment, ce femble, à les regarder aufli comme telles, & à 
les rapporter au Règne Animal. Si nous ne pouvons pas en 
donner une defcription aufli detaillée, que celles que nous 
avons faites des autres Productions marines, c’eft, comme nous 
l'avons déjà remarqué, parce que nous n'avons pas encore 
été à même d'examiner des Éponges fraiches. 


DE toutes les efpèces d’Eponges, qu’on trouve le longide R 


nos Cotes, je n’en decrirai ici que deux: je n’ai pas pù me 
pro- 


mate eat. 


Des Eponges. 95 


bases les autres en aflez bon état, pour en pouvoir par- 
_ 


N°. 1. Spongia ramofa Britrannica. Park. 1304. R S. pag. 
20. N°. 
once Angloife à branches. 


Les Ramifications fibreufes de cette Enter font extré- 
mement fines, tendres, & transparentes, d’un jaune pâle, & 
forment un très beau tiflu. Les branches s’élévent irréguliè- 
rement, mais perpendiculairement; elles s’entrelaflent fouvent 
les unes dans les autres, & font un peu applaties le long des 
bords des cotés. A de certaines diftances régulières, on y 
voit de petits trous ronds, femblables à ceux des Toiles 
d’'Araignées. 


LA Fig. f. repréfente au naturel une branche d’une Eponge 
d'Angleterre; les ouvertures des cavités, qui font le long des 
bords, fe voyent en g. 


LA Fig. F. eft un morceau du fommet AE cette Eponge, 
groflie au Microfcope. 


N°. 2. Spongia medullam panis referens. 

Acyonium ramofum molle, medulle panis intus fimile. RS, 
pag. 31. : 

Eponge femblable à la Mie de pain. 


CETTE Eponge eft d’une figure très irrégulière, & d’u- 
ne couleur blanchâtre; elle croit fouvent autour des Fucus & 
des Corallines. Toute fa furface eft parfemée de petits trous 
qui fe voyent à l'œil fimple; mais en l’examinant au Microf- 
cope, on trouve que les intervales, qui font entre ces trous, 
font eux mêmes remplis d’autres trous très petits, chacun 
desquels a une entrée ronde & régulière, & femble être com- 


pofé de petits paquets de fibres deliées & transparentes, qui. 


fe 


Planche 
XXXIL. 
Fig. f. F, 


Planche XVL 
Fig. d, 


06 C H AÏPINTRE X à 


fe croifent les unes les autres; comme fi c’étoit louvrage.de « 
quelque Animal. Ces fibres, ou, comme on pouroit les appel- 
ler, ces petits dards, font fi fins & fi aigus, qu’ils affeétent la 
peau, comme ces fortes de plantes, qui excitent une déman-. 
geaifon à ceux qui les touchent, 


LA Fig. d, repréfente au naturel un morceau de cette Æ- 
ponge; que l’on trouve ordinairement garnie de branches. Le 
petit morceau Fic. d. 1, eft grofli au Microfcope en D). x, 
& fait voir de quelle manière les paquets de petits dards font 
difpofés, pour former les petits trous, dont toute la furface 

eft couverte, 


C. A P I TRE 
Des Alcyons. 


PS Ælcyons fuivent les Eponges dans l'ouvrage de Ray. 
Cet Auteur les appelle une forte de plante qui croit 
dans l’eau, & qui comme les Champignons a différentes figu- 
res, & diférentes fortes d’enveloppes ; les uns ont une peau 
craveleufe, elle eft calleufe dans d’autres: Ils différent aufli 
dans leur fubftance intérieure; elle eft fpongieufe dans quel- 
ques efpèces, & charnue dans d’autres. 


Cefalpin croyoit que cette Clafle de Corps marins étoit 
compofée de l’écume de la mer, différemment modifiée & 
colorée, & qu'ils croifloient fur les rochers, de la même ma- 
nière que les Eponges. | 


Nous ne les confidérerons à préfent que comme des Pro- 
duétions marines, qu’on n’a encore pu rapporter à aucune au- 
tre Claffe, & qui font principalement deftinées à fervir de. 
nids & de matrices a des Animaux de mer. 


Nr 


cn Des Aloybns. || | 1187 


N°. z. Alcyonium pulmonis inflar lobarum. 
An Pulino marinus alier Rondeletii 132.2 K.S. pag. 31. N°. a, 
Fioue de Mer. 


CET Æ/cyon, qui eft d’une couleur d'olive foncée, & d’u- - 
- ne fubftance charnue, répand une odeur fort défagréable, 
lors qu’on l’ouvre. Ileft plein en dedans de petites particu: 
les jaunâtres, qui lui ont fait donner le nom de Figue de Mer, 
par les Pêcheurs de qui je l'ai reçu, avec plufieurs autres Pro- 
duétions de cette efpèce, pendant que j'étois a /hireflable. Je 
me hâtai de le plonger dans de lefprit de vin, pour l’empé- 
cher de fe contratter, afin que je pufle l’examiner en détail. 


IL eft reprefenté de grandeur naturelle. Fig. b. 


Ex léxaminant au Microfcope, je trouvai que toute fa fur- 
face étoit couverte de petites étoiles à fix rayons, qui reflem- 
bloient à de petits Polypes armés de fix griffes. C’eft ce 
qu’on peut voir dans le morceau qui eft repréfenté grofli en C. 


_ APRÈS l'avoir ouvert, j'ai trouvé que fon intérieur con- 
fiftoit en un grand nombre de petits facs de couleur jaunä- 
tre, & remplis d’une liqueur limpide & vifqueufe ; on vo- 
yoit au milieu un petit conduit, qui, paîant par le centre de 
chaque étoile, aboutifloit à leur fommet. C’eft dans cet état 
qu'il eft repréfenté grofli au Microfcope. Fig. B. 


EN examinant avec attention Pun de ces facs, jai décou- 
vert dans ce conduit intérieur , plufeurs figures régulières, 
femblables à des Coquilles, & placées l’une fur l’autre. 


ELLeEs font repréfentées en D. groflies au Microfcope. 
Mais ignore encore fi, ce qui étoit renfermé dans ce tuyau, 
étoit la nouriture de lAnimal, contenue dans fon inteitin, ou 
fon eftomac, ou fi c’étoit fon Ovaire. 


N MN 2 


Planche 
XXXII. 
Fig. a. A. 


CE CHAPITRE X. 


N°. 2. Alcyonium ramofo-digitatum molle, afleriscis ündi- 
quaque ornatum. R. S. pag. 31. N°. 2. | 
Main ou Orteils de mort. 


CEsT là le nom que les Pécheurs ont donné à cette Pro- 
duétion marine, dont la figure eft fi extraordinaire: ils la 
trouvent fouvent dans leurs filets, lors qu’ils font occupés à 
la pêche des poiflons plats. Elle eft fort commune fur les 
Côtes de Kent. 


LA Fisure a, en eft une repréfentation faite exatement 
d’après nature. L’Alcyon qui m’a fervi pour cela, étoit at: 
taché, comme la figure le repréfente, à une Coquille d’'Hui- 
tre; & comme on me l’a envoyé tout frais, dans de l’eau de 
Mer, j'ai été par là en état de l’examiner avec foin. 


JE remarquai d’abord après l'avoir reçu, que fa furfacé 
étoit remplie de petits mammelons, qui avoient, chacun à fon 
fommet, une étoile à huit pointes. L’ayant enfuite laïflé re: 
pofer quelque tems dans de l’eau falée, je vis fortir de cha- 
que petite étoile, un Polype à huit griffes, qui eft repréfen- 
té, & groffi au Microfcope, en À. 


EN examinant l’un de ces Polypes, avec un verre qui 
oroffit un peu plus les objets, jobfervai que chaque grifle 
avoit des deux côtés des rangs de fibres courtes & déliées, 


telles que le duvet dont les femences de quelques Végetaux . 


font garnies. Voyez Fig. À. 2. 


JAï remarqué dans le Corail pierreux, trouvé fur le riva- 
ge près de la Nouvelle Tork quelque chofe de fort appro- 


chant de cette efpèce de Corail charnu. On voit un mor-. 
ceau du premier Corail repréfenté en A. 1. Une des étoiles 


cit repréfentée un peu groflie au Microfcope en À. 3., afin 
de faire voir les marques que laiffe la même forte de peti- 
: tes 


Des Alcÿonss. 0 c09 


tes fibrés, ou de grifles, dans les rayons de cette figure à 6. 
toile. Lorsque Peau éommença à fe corrompre, les Animaux 
du Corail charnu moururent, & toute la fubftance rèpandit 
une odeur cadavereufe. L'ayant enfuite fait fécher, elle fe 
contraéta & devint légère comme de l'Eponge. 


Ne. 3. ne » Jeu Veficaria marina. J. Bauhin. 
Savonnettes de Mer. 


. CETTE Produétion marine eft compofée de petites Vef 
fies jaunes, rondes, applaties, jointes enfemble en forme de 
boule, & fort rudes au toucher. On en trouve fouvent fur 
le bord de la Mer, & les Matelots s’en fervent en guife de 
favon pour fe laver les mains. 


Planche 
XXXII. 
Fig. b. B. 


AYANT difflequé quelques unes de ces Veffies, .j'ai trouvé : 


qu’elles étoient les Ovaires, ou les Matrices du Buccin com- 
mun; chaque Matrice diftinéte eft environ de la groffeur de 
la moitié d’un grand pois, & contient plufieurs embryons de 
poiflons à coquilles, qui, à mefure qu’ils grandiffent ,. éten- 
dent leur enveloppe >» & forcent une porte en forme de Val- 
vule, qui eft placée fur le bord antérieur de cette petite 
Veffie ; ils s’'échappent par là, & ROUE VAR enfuite eux 
mêmes a leur fubfiftence. 


La Fig. b. M EN une de ces boules de ERP na- 
turelle. 


Ox voit enb., une des Matrices repréfentée ouverte, afin 
de faire voir la grandeur naturelle de l'embryon qui y eft 
contenu. | 


CETTE même Matrice eft un peu sroflie au Microfcope 
en B. avec une Valvule fur le devant. 


LES précautions admirables de la Nature, dans la Produc- 
N 2 tion 


Planche 
XXXIII. 


Fig. a, A. 


100 CHAPITRE X. 


tion de quelques Poiflons a Coquilles de cette efpèce, fe 
voyent d’une manière encore plus frappante dans cette forte 
de Buccinum, qui eft appellé par Lifler 


Buccinum ampullatum clavicula fulcata, una parte cujufque 
orbis in planum compreffa. Lifter, Planche 878. & 870. | 


D'AUTRES l’appellent la Figue, ou la Tour de Babel. 


ON trouve cet Alcyon en grande quantité, fur quelques 
Côtes de l'Amérique Septentrionale, & particulièrement fur 
le rivage de la Nouvelle-Tork en Wirginie. 


Les Ovaires ou Matrices font d’une figure ovale & applatie; 
quelques unes ont la forme de cette coquille, connue fous le 
nom de Patelle, où Oeil de Bouc, ‘mais elles font plus PRES 
vers le fommet. 


UX ligament rude & pliant joint ces dernières par un cô- 
té, & fi près l’une de l’autre, qu’elles paroïflent étre cou- 
chées les unes fur les autres. La porte en forme de voute, 
par laquelle les petits fortent pour fe retirer dans la Mer, 
lors qu'ils font en état de pourvoir à leur fubfiftence, eft 
placée fur le bord antérieur de ces Véficules, & oppofée au 
côté par lequel elles font unies enfemble. 


La Valvule, qui couvre cette porte, eft faite avec un art 
admirable pour garantir les petits Animaux contre l’eau ‘de 
la Mer, jufqu'a ce qu’ils puiflent s’y expofer fans rifque. 
Pendant qu’ils font renfermés dans les Ovaires , ils font cou- 
verts d’une matière visqueufe, qui reflemble au blanc d'œufs, 
& qui fans doute leur fert d’aliment. ; 


1 
Sr nous examinons attentivement ces Ovaires ainfi réunis, 
nous ferons tentés de croire, qu'ils croiflent, de même que 
les Animaux qu’lis renferment , après qu'ils font fortis des 
coquillages auxquels ils doivent la naïflance ; car ils font 
|. opus 


Des Ælcyons. 107 


trop grands pour avoir jamais pù être contenus dans le corps 
d'aucun Buccin. Au premier coup d'œil, on les prendroit 
pour quelque chofe qui appartient au Règne Végétal: ils 
ne reflemblent pas mal aux vaifleaux féminaux du Charme, 


LA Fig. a. repréfente un de ces cordons, de Matrices de 
Buccin de Vi irginie , de moyenne grandeur. Il paroit qu'il 
avoit été attaché à quelque rocher, ou à quelqu’autre corps 
folide , par la partie fupérieure du ligament. Les Ovaires 
qui y font placés font d’abord petits, mais ils vont toüjours 
en groffiffant jufqu’au milieu. Ils diminuent enfuite jufqu'a 
l’autre bout du ligament, où ils confervent à peine la figure 
d'Ovaires & ne font plus enfin que des corps informes. 


LA Fic. a. r. met fous les yeux les petits coquillages, de 
grandeur naturelle, & contenus dans un Ovaire, fur le de- 
vant duquel on voit la petite Valvule fermée. Fig. a. 2. 


LA Fig. b. eft la repréfentation du Buccin que Lifier ap- 
pelle Buccinum ampullatum, & qui avoit été apporté de la 
Virginie. 


_ Nc 4. Ælcyonium, feu Cyatbus marinus. 
Coupe de Mer. 


Ces petits Corps marins, faits en forme de Coupe, fe trou- 
vent fur les Côtes de ?’1fle de Scheppey , dans la Province de 
Kent. On en voit plufeurs enfemble, qui font attachés de- 
bout à des pierres, & à des coquilles. Au fortir de la 
Mer, ils font d’un beau jaune, moitié transparents, & confi- 
ftent en une fubftance rude au toucher, & qui imite la COr- 


ne. Ils renferment une matière visqueufe, & plufieurs fe- 


mences de couleur d’oranges, ou des particules qui reflem- 
blent a des œufs, {& qui font placées au haut de chaque 
Coupe. Le tout eft repréfenté groffi au Microfcope. Fig. C. 
& de grandeur naturelle en c. 

N 3 JE 


Planche 
XXXII. 
Fig. ç. C, 


Planche 
XKXII. 
Fig. d. D. 


_— CHAPITRE X 


JE trouvai à Ramsgate au mois d'Août de l’année r754. quel: 


ques Coupes marines de cette efpèce. En ayant levé le cou: 


vercle qui eft au fommet, jedécouvris, à l’aide du Microfcope; . 


qu’elles étoient remplies de petits Pétoncles parfaitement bien 
formés. Ils font repréfentés de grandeur naturelle en c., & 


un peu groflis en C. On peut donc regarder ces Coupes de 


Mer, comme les Ovaires des Pétoncles. 


Ox prie ceux, qui cultivent l’'Hiftoire Naturelle, d'oblerver 


fur les Côtes, s'ils ne pouroïent point découvrir au fommet 
dé chacune de ces Coupes quelque petit Animal de l'efpéce 
des Polypes. Ce qui nous engage à leur faire cette prière, 
c’eft que nous avons déjà trouvé quelque chofe d'approchant 
à cela, dans la Figue de Mer, ou dans le premier Æ/cyon de 
cette Clafle. Voyez Fig. D. Planche XVII. 


N°.5. Ælcyonium, feu Fucus nodofus & fpongiofus: KR. s. N'4: 
pa2” 49: 

Alcyon à nœuds. | 

LA Figure de cet Alcyon eft fort irrégulière. Il confifte en 
une fubftance gluante & de couleur jaune. On le trouve ad- 
hérent à là plupart des Productions marines fur les Côtes de 


Kent, & particulièrement près de l’Ifle de Sheppey; où il don- 


ne beaucoup de peine au Pécheurs, dont il embaraffe les filets. 


Le Fis. D. repréfente un Alcyon coupé tranfverfalement, 
& plein de petites tâches régulières, que le Microfcope y fait 
découvrir. D’autres Alcyons, que jai examiné depuis, m'ont 
paru être remplis de petites figures régulières & ovales, tel- 
les que celles de la Fig. D. Planche XXX. 


JE regarde actuellement: cet Alcyon, qui mérite bien qu’on 
bohérire avec plus d’exaétitude, comme étant le frai de quel: 


que efpéce nombreufe de Poiffons à Coquille. Je joindrai ici 
la Defcription d’une belle Produétion marine, dont la figure 


paroit 


© Des Alcyons. 103 
faioit très née lors qu'on lexamine au Microfcope. 


. Elle a tout l'air d’une plante, & peut-être que c’en eft une. 
On lui a donné le nom de 


 Fucus maritimus, TRE pennas réferens. EH. Ox. IT. 
pag. 645. T 8. £ 7. 

- Fungus auricularis. Cæf. Ej. Pis. 368. IL RS. N° 14. p. 43- 

Plume de Cog-d'Inde. Dales Hift. of Harwich. 


Comme elle reffemble a l’Agaric bigaré, c’eft peut-être 
ce qui fait qu'on la confidére comme un Champignon de 
Mer. Elle eft droite, mince & plate, & a plufeurs feuilles 
qui fortent de la même Tige. 


ELLE eft repréfentée au naturel Fig. c., 


Ses Racines vües au-Microfcope femblent être divifées en de 
petits Tubes tranfparents, & faits de plufieurs articulations éga- 
les & oblongues, dont chacune contient une fubftance molle. ; 


Planche 
XXXIIL 
Dig. c. 


ON voit en e., un petit morceau de la racine x dont une 


partie eft repréfentée groffie au Microfcope Fis, E. 


LA Tige plate, & les feuilles larges & minces, ne font 
que la continuation des Tubes articulés, qui s'élévent à 
côté l’un de l’autre, & croiflent en fe joignant, de manière 
que les articulations fe trouvent placées alternativement l’une 
par rapport à l’autre. Voyez la Fig. D., qui repréfente une 
partie d’une feuille groffie au Microfcope; mais elle eft repré- 
fentée de grandeur naturelle en d. 


LA furface entière de chaque feuille paroït être couverte 
d'un pellicule extrémement mince & blanchâtre, qui porte les 
impreffions des petites articulations régulières, & faites en quar- 
rés longs. 

# 
Les lignes ombrées & courbes qui, fe voyent en ©, à une 


di- 


Planche 
XXXVI 


Fig. À. B. C; 


104 CHAPITRE XL 


dixième de' pouce l’une de l'autre, font remplies de particules 
brunes, & femblables a des grains de femences. Ces grains 
en muriffant rompent les membranes minces & blanches qui 
les couvrent, & qui en fe retirant laiflent ces corps ronds à 
découvert & prets à tomber, tels qu’on les voit en D. 


LorsQu'OnN les éxamine avec un Microfcope qui gros- 
fit d'avantage , ils paroïffent reflembler a des pepins de rai- 
fin, enfermés de tous côtés, excepté à la bafe, dans une fub- 
flance visqueufe & tranfparente. Voyez Fig. EF. 


RCE) CHE CHDCEGEDACEDRGECHDANLECEDEE M 


C H A: us RENE 


_ Des Coraux Tubuleux. 


JE me refte à parler dans ce Chapitre de quelques autres . 


corps marins que le hazard m’a préfentés. Je commen- 
cerai par décrire une Mañle de Sable irreguliére, qui paroit 
avoir été cimentée par une efpéce particulière de Vers de 
Mer. Je lui donne lé nom de 


Tubularia arenofa Anglica. 
Corail Anglois fabloneux & tubuleux. 


_ ON en trouve fouvent d’aflez grands morceaux fur les Cô- 
tes près de Tarmouih, lorfque la marée eft baffle, & près de 
Dieppe en France. Ceft de cette dernière Ville qu'eft venu 
la piéce qu’on voit reprefentée de grandeur naturelle en A. 
On l’avoit apporté à Mr. Emanuel Mendez da Cofla, Mem- 
bre de la Société Royale, qui a eu la bonté de me l'envoyer. 
Toute cette Maffe avoit fix pouces de long, cinq de large, 
& trois d’épais. Elle étoit d’une couleur de fable foncé, d’un 


tiflu caffant, plutôt légère que pefante, poreufe de tous cô- 
tés 


. 
| 
: 
LE 


Des Coräux :Tubuleux: 103 


tés, mais dans quelques «endroits. on appércevoit quelques ou- 
vertures particulières. D LE tds 


LA partie fupérieure de la Mañle, qui eft repréfentée de 
front en À., eft d’une fabrique très fingulière. 


ON peut la comparer à plufieurs petits entonnoirs un peu 
aplatis, placés obliquement l’un fur l'autre, & fi près, que 
le bord fupérieur de chaque entonnoir eft caché par le bord 
inferieur de celui qui eft au deflus. Ils font placés fi obli- 
quement , qu’on voit fans peine le trou qui eft au fond, & 
qu'on peut. regarder comme le tuyau de lentonnoir. Ces 
Tubes pénétrent depuis le fond de l’entonnoir jufqu’à environ 
la moitié de la profondeur de la Mafle fabloneufe, non en 
droite ligne, ni par tout d’un même diamétre, mais en fer- 
Eire , & ils ont plus ou moins de calibre ou de profon- 
deur, à proportion de la grandeur de l’Animal qui loge dans 
chaque entonnoir. Ces Tubes paroiffent ouverts, felon leur 
longueur ; dans la feétion perpendiculaire repréfentée en B. B. 
Mais leurs différents calibres fe voyent en C., où ils font 
compéestransyctfalement:s: à: 0 : be 


ON remarque fur la Lits part des Cellules un petit cou- 
vercle de fable, que les Animaux forment vraifemblable- 
ment pour leur propre fureté & pour leur défenfe, lors que 
quittant la partie ouverte de l’entonnoir , ils fe retirent dans 
le tuyau. 


CEs Tubes, comme nous l'avons déja remarqué plus haut, 
n’ont pas la même dimenfion, & ne font pas non plus toù- 
jours droits. Mais ils ont tous ceci de commun, c'eft qu’ils 
font fermés par le bas, les Animaux rempliflant la partie 
qu’ils laïflent derrière eux, à mefure qu'ils s’avancent, par 
une appofition continuelle de particules fablonneufes, & col- 
lées enfemble par la matière glutineufe, qui fort de leurs Corps. 


O LE 


106 CHAPITRE:xXL 


: Lx Microfcope fait découvrir dans les Architeëtes de’ ces 
Habitations contigues, plufieurs chofes dignes d’être remar 
quées, Ils font repréfentés de grandeur naturelle Fig. a.b., 
& groffis au Microfcope, Fig. c. d. . On voit par ces deux 
dernières figures que ces FREE mL JS au LEnrS des 
Scolopendres. 


LA tête (e. f.) confie en trois rangs ds de plis 
plates, fermes, & d'un beau poli » femblable à celui de la 
perle. L’Animal peut les mouvoir à fon gré, en différentes | 
directions, & pour différens ufages. La fente longitudinaire, 2 
qui fépare ces trois rangs, ft la bouche , vers laquelle Je 
rang le plus intérieur eft-incliné. Chaque rang de plumes eft 
divifé en deux parties, & eft mù par différents mufcles. 


LEés deux mulcles du ‘rang extérieur font ji 
fous lui, & paroïffleht être inferés dans le devant du cou. 
Ses plumes font crochués aux extrémités, & placées à cha- 
que divifion , comme fi elles fe tournoient pour rencontrer 
les autres de front. La partie fupérieure du corps a fix 
pieds, trois de chaque côté. Ils reffemblent à des nageoires, 
& font compolés chacun de fix plumes, en forme de rame. . 


Les petits pieds placés for chaque côté, jufqu'a la queue; 
font compofés de toufles de petites plumes fort aigues & bril- 
fantes. 


Ox voit au centre du corps, une molécule ronde, qui ft ! 
Le la matrice, ou l’Ovaire de PAnimal. 


* Defériprion d'une CORALLINE TUBULEUSE de. Malthe. LE 


Come les Polypes ne font pas les feuls Animaux > Qué 
conftruifent des Corallines Tubuleufes, j'ai cru qu’on ne feroit 
pas faché de trouver ici Ja défcription de quelques T ubes 
Curieux , faits par des Animaux différents. Ceux qui font 4 | 

pr | 


IT Dés Cordix Tébuleut 16? 


préfentés Planche XXXIV. ontété appattés de l'Île de Mai: 
tbe, dans de lefprit de: vin, &:ceft Mr. Colinfon, 
Membre de la Société Royale, qui a eu la bonté de me les 
hate Je les ai appellés | 


brain Tubularia Melitenfis , Scope, rentaculis duo 
| si duplicato-pennatis infiructis. 

+ An Penicilla marina? 
= Coralline Tubuleufe de Malrbe. 


Lors que j'eus tiré, les Tubes, & les, Animaux de cette 
Colline, hors de l’efprit de vin, dans lequel ils avoient été 
confervés.,, jy découvris. un petit fac glaireux, dans lequel 
les bafes, ou les racines, de plufeurs-de ces Tubes étoient in: 
férées. Vo LE d. 


CEs Tubes, qui. font faits par je: ne mêmes qui y 
font renfefmés, augmentent en diamètre par degrés, : a mefu- 
re qu'ils croiflent- en hauteur.  :L’enveloppe extérieure, des 
Tubes eft couverte de _rayes circulaires, & compofée d’une 
matière, qui reflemble à de la terre de couleur de-cendre, 
différemment ombragée & liée par un fort ciment. La mem- 
brane intérieure, qui eft très étroitement attachée à l'extérieur 
re, eft faite dune fubftance dure, & transparente comme; de 
la corne , mais dont la furface eft très lifle. La cavité du 
Fube eft parfaitement ronde , quoique lAnimal quiy fait fa 
demeure, & qui eft de l'ebèce -des: Sinialalr do" réflemble 
ün peu par fa forme à! une:Sangfue: étendue. & applatie: H 
paroit par les. marques de-fes pieds, qu'on voit à l'intérieurs 
qu’il peut fe tourner librement de tous côtés, fe lever, sé 
tendre, ou fe retirer, comme il lui plait, foit pour.attraper {à 
prove, foit pour la rétire- en fureté, Jorsqu'il l'a faïfie. 


: CÉTTÉ Scolopendre: a deux: bras où deux ire FTe- 
marquabls ; le bras ET beaucoup plus. &ränd que IE 


ne : 


Planche 
XXXIV. 


 Fig,a. bde. 


: Planche 
XXXV. 
Fig, a. c. 


1099 CHAPITRE XL 1 


droit; ils font l’un & l'autre garnis d’un double rang de plus 
mes, comme on le voit Fig. C.; ou ils font repréfentés groflis 
au Microfcope. 


CET Animal a plus de 150. pieds de chaque côté. Le 
deffein que jen ai donné Planche XXXIV. me difpenfe d’en- 
trer dans un plus grand détail. . On voit en b. le ventre de 
lAnimal , de grandeur naturelle, & pendant hors du Tube. 
Il eft groffi au Microfcope en B. La Fig. a. repréfente le 
derrière de la tête de l’Animal dans fon Tube. A. eft le dos » 
de lAnimal un peu srofli. La Fig. e. repréfente l’intérieur 
du Tube, avec les ombres des couches couleur de cen- 
dre, qu’on voit à travers la membrane intérieure, qui eft auffi 
transparente que de la corne. 


Remarques Jur la formation du Cost ROUGE, € 
de ce efpèces de CORAIL BLANC. 


PILE con rouge de la Mediterranée, fi bien connu dans 
ce Pays, paroit être formé d’une fuite de petits Tubes, dont 
plufieurs-croiffent enfemble, & pouffent des branches en dif 
férents fens ; ce qui fait que ce Corail reffemble au tronc, 
ou aux branches courtes, de quelques arbriffeaux de Mer pè- 
trifiés. ; 


Jar aétuellement devant moi quelques Coraux, dans lef 
quels on voit plufieurs petits Tubes, qui rampent enfemble, 
pour ainfi dire, fur des morceaux de Corail blanc, & qui * 
varient leurs HN CHORE > fuivant les vobftacles qu ils trouvent | 
en chemin. 6) | | 


Ces petits Tubes font bte & contrattés, & fans Le 
que la même chofe à lieu dans les principales branches. Les 
premiers étant compolés d’une matière crétacée, & mélée a- 
vec la fubftance vifqueufe de l'Animal, fe contraétent & de: 

vien 


Des Coraux Tubuleux. 109 


viennent folides, à mefure que leurs habitans les abandon- 
nent ; c’eft-a-dire, que les différentes particules dont ils font 
compofés, s'attirent fortement les unes les autres, & devien- 
_ nent dures comme du ciment, fait de matières Animales. Le 
Corail récent eft couvert d’une fubftance rouge & farineufe, 
qui femble en être l'écorce. Lors qu’on lexamine avec foin, 
on trouve fur fa furface plufieurs cavités en forme d'étoiles. 
Voyez Fig. a. 


L'ENVELOPPE farineufe étant lives on découvre que 
les étoiles ont une communication avec les Tubes qui font 
au deffous. Les pointes des branches préfentent des marques 
évidentes du bout de ces Tubes, comme on le voit Fig. cç. 


ENFix la dernière envéloppe, compofée d’une fuite de pe- 
tits Tubes qui fe font élevés, & qui ont environné le Corail, 
eft d’une couleur jaunâtre, & ces petits Tubes ne font pas fo- 
lides, comme ceux qui font plus en dedans. Les Pécheurs de 
Corail les trouvent pleins d’un jus laiteux, qui n’eft autre cho- 
fe que le corps tendre de l’Animal. 


L 


Les cavités en forme d’étoiles recoivent fans doute cette 
fioure des grifles de certains Polypes, qu’il eft naturel de re- 
garder comme les Architectes & les habitans de ces belles Ha- 
bitations. 


LA fubftance farineufe & de couleur d’écarlate, qui couvre 
la furface, eft repréfentée en AÀ., sroffie par le verre le plus 
fort du Microfcope de Æilfon; on y voit en même tems les 
figures des croix creufes & combinées enfemble, dont les ha- 
bitans de ce Corail tirent fans doute de grands avantages, foit 
pour eux mêmes , foit pour leur logement ; quoique nous 
ignorions < encore  l'ufage qu ils en peuvent faire. 


- CE que nous avons dit plus haut de la tige & des bran- 
ches de la Coralline, nommée Epine de Harang, & qui eft 
O 3 res 


Plarche 
XXX VII 


LIO CHAPITRE XL 


repréfentée Planche X, avec fes petits Tubes gré au 
crofcope » Fig. B, eft très propre à repandre du jour fursla 
manière dont le Corail croit, par une fucceflion conflan- 
te de Tubes qui s’élevent, environnent le tronc, & pouf: 
fent enfuite des branches. Mais comme cette Coralline eft 
compofée d’une matière légère, fpongieufe & élaflique, les 
cavités ne fe ferment pas; mais la tige fe durcit, & refte en 
même tems poreufe & ligneufe comme un jonc. Quoiqu'il 
foit dangereux, en matière de Phyfique, de tirer des confe-. 
quences, générales de Phénoménes particuliers, cependant le 
tiflu du petit Corail blanc, repréfenté dans fa forme & dans 
fa grandeur naturelle en b, a tant de conformité avee ce 
que de la Nature opère , dans la formation des Corps Ma- 
rins, qui font le fujet de cet Ouvrage, qu’on féroit tenté pref- 
que de croire, que les Coraux pierreux font-faits pout la pl- 
part de la même manière, c’eft-à-dire, qu'ils font compofés de 
Tubes formés par des Animaux de l’efpèce des Polypes. - ! 
Le Corail, que je viens de décrire, eft très bien repréfénté 
& groffi au Microfcope en B. On y peut fuivre le cours des 
Tubes, depuis la bafe fur la partie extérieure des branches; & 


‘dans l’intérieur leurs ouvertures ne font pas moins vifibles. 


C'Esr le Docteur Fothergill qui m'a fait préfent du Co: 
rail qui fait le fujet de cet article, de même que du Corail 
rouge. C’eft lui encore, qui non feulement m’a procuré l’oeca- 
fion d'examiner plufieurs Eponges rares, plufieurs-Coraux, & 
plufieurs Lithophytes, mais qui a encore eu la Done de m'ai- 
der dans cet Ouvrage. 


DESCRIPTION 


dun Poivre DE MER EN BOUQUET, trouvé dans la. 
Mer du Nord, près de Pole. 


EE donnerai à cet Animal extraordinaire fete 


Des Coraux Tubuleux. T1 


prement à celui-ci. Æydra Marina Ardtica, corporibus multis 
ofitentaculis , bah conjunéis, € Jcapo prelongo offeo, fufier- 
tatis. : 


” VE La i Bit repréfenter en petit en a, afin de Fr une 
idée claire de fa figure, lors qu'il eft dans l'eau. | 


| # fa pris dans l'été de 1753 > par leSr. Adrianz, Capitaine du 

Vaifleau Britannia, employé PRIE pêche de la Baleine. Cet 
Animal & trouva attaché à fa fonde à 236 braffes de profon. 
deur, à à 70 dégrès de Latitude Nord, à 80 Miles des Côtes de 
Groenland. 


SA partie mobi confifte en 23 Gains de Polypes, atta- 
chés par leurs queues à une bafe commune, de façon qu’ils 
forment un feul Animal. 11 ft repréfenté de grandeur natu- 
relle, avec une partie de fa tige étendue, Fig. A. 


LA Fig. B. le repréfente dans l'état où je le recus, avec fes 
griffes étendues, après qu'il eut été trempé dans l’eau. Pen- 
dant tout le terns que je l'éxaminai il exhala une odeur ran- 
ce, femblable 2 celle du Poiffon fec & près de fe corrom- 
pre; il avoit une couleur de fer rouillé, | 


LA fon transverfale Fi is. F. met fous les yeux la fitua- 
tion de fes différents Corps, dont dix occupent le cercle ex- 
terieur, neuf celui qui fuit, -&c quatre de :centre:n 


_ LE même : Capitaine prit en même tems un autre de ces Po- 
lypes en Bouquet avec trente Corps unis enfemble. Mais ayant 
_ été bleffé un peu au deffous de la jonétion de ces Corps, cet 
accident Pavoit tellement defiguré, qu'il noffroit plus aux 
yeux qu'une male informe. 


4 SUIVANT le rapport de cet Officier, lors que Animal | 
fut près de la gris de Feau, les di , dont il eft compo- 
té, 


112 CHAPITRE XI 


fe, étoient étendus, & reffembloient à un bouquet fait de es 
brillantes, jaunes, & en forme d'étoiles. Voyez Fig. A. " 


CHAQUE Polype diftinét a huit griffes ou bras, chic 
desquels eft garni des deux cotés, de rangs de fibres qui pa- 
_roiflent faire les fonétions de doigts. La bouche, qui eft pla- 

cée au centre des bras, à l'endroit ou ils S'unifestane 1 deux. 
lévres droites & dentelées. 


AYANT diflequé un de ces Corps felon fa longueur, vie 
Fig. G, j'y ai decouvert plufieurs petites particules femblables 
à des femences, qui étoient contenues dans les cavités celluleu- 
fes d’un mufcle fort & ridé, qui compofoit toute la longueur 
intérieure. Ces particules font repréfentées de grandeur natu- 
relle en 1; mais, groflies au Microfcope, elles paroiflent ron- 
des & applates, telles qu’on les voit en L. Peut-être’ qu’elles 
font le frai de Animal. 


DE la bafe mufculeufe & dentelée, où les Boire font unis, 
repréfentée par la partie inférieure N. de la Fig. B, fort une 
membrane creufe en forme de veflie. Voyez Fig. M. | 


CETTE membrane, longue de deux ou trois pouces, et 
retenue dans un état de tenfion, par le fommet delié, vou- 
té & entortillé de la tige offeufe, qui eft auffi inferée au 
milieu de la même bafe mufculaire & dentelée. S- 


CETTE veflie paroit être deftinée au même ufage, que cel- 
les qui fe trouvent dans les poiflons qui nagent, je veux dire, 
que c’eft par fon moyen que l’Animal s’éléve ou s'enfonce 
dans la Mer, à fon sré: elle lui fert encore comme de canal, 
pour conduire les materiaux, que ces différents corps ramaf 
fent, & qui leur font néceflaires pour la défenfe & l’accroif 
fine de leur longue tige offeufe; partie qui paroit étre de la 
dernière importance pour la confervation & le bien-être d’un 
Animal fi extraordinaire, & fi compofé. 

Si 


. Dés Coraix Tubuleuxs 11% 


… Sr.oû fuit le cours de cette membrane, où de cette veffie; 
en defcendant, on verra qu’elle s'attache à la tige en l’envi- 
ronnant, qu’elle en devient comme une pellicule qui la couvre 

dans toute fa longueur, jufqu’au bout, où elle fe termine en 

un cartilage. 


LA tige eft blanche comme de lyvoire, & quarrée, avec 
des rainures de chaque côté. Mince à fon origine, elle va en 
groffiffant jufqu’à un quart de pouce quarré, fur plus de fix 
pieds de long, mais à la diftance de quatre ou cinq pouces de 
la bafe, elle commence à fe contraéter ; & finit en pointe. 
Voyez Fig. E. 


CETTE partie eft couverte F cartilage jaune, tirant fur 
le brun. Elle eft repréfentée ouverte, afin de faire voir que 
la partie offeufe, ou qui reflemble à de lyvoire, finit au mi- 
lieu. 


* LA Fig. D. repréfente le bas de la tige, là où la membra- 
ne, ou pellicule, commence à devenir Cartilagineufe. La 
même Fig. repréfente au naturel la bafe de la tige, qui eft 
ouverte en L. 


On voit en I, une petite partie de la pellicule, qui a été 
arrachée de deffus k tige.,:.° 


-_ La Fig. C, repréfente une partie de la tige, qui a été tor- 
_ due apparemment, lors qu’elle étoit plus jeune & plus tendre. 


LA Fig. H. eft une feétion transverfale de la tige, groffe 
au Microfcope; afin de faire voir les différentes lames en for- 
me de demi-cercle, enfermées les unes dans les autres, & for- 
mant différents compartiments. - 


JE voulus couper une tranche de la tige, mais jéprouvai 
k même refiftance que fi elle avoit été en partie de pierre & 
en 


#4 CHAPITRE XL Des Coraix Tubuleux. 
en partie d’yvoire. Un morceau que jen jettai pe 
_ rendit le même fon qu’auroit fait üñe pipe, | 

UNE tranche fort mince, que j'en coupai avec pain & | 
que je mis dans du vinaigre, fermenta avec violence. . Aprés 
avoir changé le vinaigre deux ou trois fois, je trouvai que la 
matière crétacée ou pierreufe étoit difloute, & qu'il métoit 
refté que les membranes, qui enveloppent les petites larness 
d’où je conclus que la tige tenoit autant de la nature du 


Corail, que de celle de Pos ou de Pyvoire. 1 «x 


2 Lu 5 
On voiten K fa figure d'un Éncrinus ou ps Lopid june 1 
e » 4 


qui n’eft peut-être que les dépouilles pétrifiées d 

dont nous parlons. Je me rapporte à cet égard au jugemènt 
de ceux qui s'attachent à l'étude des Foffiles; je ne robe 
pendant pâs qu’ils ayent encore rien avancé de ge pro 

fur cé fujet. tt . 


Jar confulté Rofinus ; Auteur Allemand, qui a publié à 
Hambourg ; ün traité qui roule particulièrement fur ce cæ « 
fieux Foflile, dont il a en même tems donné un. fort béau 
defléin: toute la différence que jy ai trouvée ét, qu'un En. 
crinus eft plutôt une forte d’Etoile de Mer, avec une tige ou 
uñe qüeué articulée; & qué les rayons de l'Etoile, at lieu d’a- 
voir des griffes, comme nôtre Polype, font sarnis intérieuré- 
ment de plufieurs rangs de fibres articulées » CE nat fait que ‘ 
chaque rayon reflemble à une broffe. 


br 96 y 
ÎL me femble donc que nôtre POSE cf d'un tout autre 
serré, & qu'il a été jufqu'a prefent abfolument inconnu. 


EC DRE “à 


Æ,, — - .} 


CHAPITRE XII taS 
DOPPPTHOOPPOODOOHhDODPEBBDES | 
RER PULL ER “KIT 


De la manière dont les Animaux des Corallines Véficuleufes fe 
multiplient, avec quelques autres découvertes Microf. 
copiques, faites au mois de Juin 1755. 


8 Ru remarqué dans l’Introduétion, qui eft au commencement 
de cet Effaï, que ceux, qui avoient pris les Corallines Vé- 
ficuleufes pour des Végetaux, avoient affigné, & même avec . 
quelque apparence de raifon, différents ufages aux Véficules, 

ou pctites ampoules qu’on y trouve. Si par exemple on exa- 
mine avec foin les vaifleaux féminaux de quelques efpèces de 
Moules terreftres, & particulièrement de celles que les Bo- 
taniftes nomment Æ/ypnum & Bryum, on y trouvera une 
grande reflemblance avec ces Véficules. D’autres Näturalif- 


tes ont cru, qu’elles étoient deftinées à foùtenir dans l’eau 
leurs tendres ramifications, comme les petits globules creux, 


qui font fixés fur de petits pédicules, & placés le long des 
branches de l’'Acina re, (efpèce de Fucus, qu’on trouve enfi 


grañde quantité dans les Pays chauds, que baigne / Ocean 


Ailantique;) où comme les ampoules du Chêne de Mer de 
nos propres Côtes. Mais comme les petites ampoules des 
Corallimes ont généralement une ouverture au fommet, il eft 
clair qu’elles ne font pas propres à cet ufage. 


_CoMME j'étois occupé au mois de Juin 1754, à bles 
à Brighthelmfione dans la Province de Suffex, quelques Produc- 
tions marines de cette clafle, je découvris que les Véficules 
de la Corallme appellée Chêne de Mer, Planche V. Fig. 
À, étoient habitées par une efpèce de grands Polypes, qui 
partoient du corps charnu, qui occupoit le milieu de la tige 


- droite, & des branches, & qui paroïfloient ne faire qu’un 


tout avec lui; mais cette découverte me caufa plus de furpri- 
&, qu’elle ne me donna de fatisfa@ion. - 
P 2 L'ÉTÉ 


116 CHAPITRE XIL 


L'ÉTÉ de l’année fuivante, j'obfervai fur les Côtes de Sufex; À 
conjointément avec Mr. le Dr. Sch/offer d'Urrechr, &. Mr, à 


4 


ÆEbret, que le grand Polype de la Coralline à grandes den- 


ticules alternes , Planche IT. Fig. B, avoit déchargé, fon 


Ovaire, qui étoit plein de petits oeufs joints enfemble, & 
renfermés dans une membrane mince. Cet Ovaire pendoit 
encore à l'ouverture du Véficule, tel qu'il eft repréfenté, . £ 
oroffi au Microfcope, Planche XXXVIIL Fig. A. Mais on 

voit de grandeur naturelle Fig. 1. (Cette découverte nous 
fit efpérer, que nous trouverions quelques autres Corallines 
de cette efpèce, qui contiendroient dans leurs Véficules quel- 


ques grands Polypes, avant qu'ils euflent pondu. Mais. 


toutes nos recherches à cet égard furent inutiles. Cepen- 
dant, en examinant au Microfcope plufieurs fortes de Co- 


rallines, nous en trouvâmes une de l’efpèce nommée Fil de - 
LA 


Mer, voiez N°. 18. Planche XIT Fig. À & C, & repréfen- 


tée premièrement de grandeur naturelle, Planche XXXVWIIL 


Fig. 3, & groflie enfuite au Microfcope Fig. B. KR. C. Elle 


avoit plufeurs Véficules, dont quelques-unes contenoient 


des oeufs attachés à un cordon umbilical, comme en C. 
Nous vimes diftinétement, à travers la petite ampoule trans- 
parente, que ce cordon tiroit fon origine de la partie char- 
nue de la principale tige de la Coralline, & qu'il y étoit 
inféré. Nous découvrimes dans d’autres Véficules, que ces 
œufs commençoient à s’animer; ils nous parurent être évi- 
demment de jeunes Polypes vivants, qui déployoient dans un 


ordre circulaire, les griffes qui partoient de leurs têtes, com- 


me dans les autres Polypes, 


Is font repréfentés. en B, s'étendant hors de leurs Véficu- 


les par le moyen du cordon umbilical. Pendant que nous | 


étions occupés à les examiner, nous en vimes quelques-unsy 


qui s'étant detachés, tombérent au fond du verre plein deau; 


où nous les avions mis; ils commencérent enfuite à fe mous 
voir, 


/ 


Oëbfervations Mifcellanées. | rs 


voir, & à s'étendre, de la même manière que les Polypes 
d’eau douce, 


- JE dois avertir a que jufqu’a Pie javois Hole Cou- 


pes de cette efpèce de Coralline, qui eft repréfentée Planche 


XIII. & XIV. N°. 20 & 21, pour des Véficules: mais en com- 
parant les Fig. B. KR. C. avec la Fig. A. Planche XXXVIIT, 
il paroit qu'elles fervent aux mêmes ufages que les Denticules, 


Nous avons découvert dans une autre Gordhne: Véfice 
leuf ; repréfentée Planche XI. Fig. a & A, mais plus particuliè- 
rement Planche XXXVIIL. Fig. 4, & sroflie au Microfcope 


_ Fig. D. &T., une fuite de Véficules régulières, placées alter- 


nativement, qui fortoient de la tige principale, à linfertion 
des branches capillaires. Nous avons pù voir clairement, que 
ces Véficules étoient remplies de petits Oeufs. : 


AYANT examiné au Microfcope cette Coralline mifé 
dans de l’eau de Mer, tout l’intérieur, de même que celui de 
fes racines & de fes branches, lequel eft marqué dans la Fig. 
par une ligne ponétuée, nous a paru évidemment être animé, 


Cest là tout ce que nous avions à dire fur la manière 
dont les Animaux des Corallines Véficuleufes fe multiplient, 
Les autres Fig. de la Planche XXXVIIT, qu'il nous refte à 


expliquer, fe rapportent à d’autres Obfervations mifcellanées, 


que nous allons détailler. 


LA Fig. 2. repréfente un de ces Vers à Coquilles tubuleu- 
fes, qu’on trouve en grand nombre fur nos Côtes, adhérents 
a d’autres Coquillages, & fouvent aufli réünis en maffes, com- 
pofées de leurs propres Coquilles. La Fig. S. eft l’Animal 
qui y fait fa demeure, & qui paroit être de lefpèce des Sco- 
lopendres. Il a deux bras, qui ont chacun plufeurs griffes, 
garnies de franges aux côtés fupérieurs, Près de l'infertion 
ACT | | P 3 du 


Pianche 


XXXVIE, 


L LV Te 
Sa sésheur-"is 180 
. AT 


118 CHAPNTRE XIL 


du bras gauche, on voit s'élever ‘une figure ferblabts ue 
trompette droite, dont tout le bord eft dentelé. + ;, « 


Au côté oppolé, elt une petite figure tubuleufe & x droi- 
te, un peu gonflée, & pointue près du fommet.… La partie” 


renfermée dans la Coquille reffemble à une Sangfueétendue; 


mais ce qui augmente la beauté de cet Animal, c’eft que @ à 


couleur a tout l'éclat de la plus belle écarlate qu’il foit poils 
ble d'imaginer. Ce Poiflon à Coquille tubuleufe, a beaucoup 
d'affinité avec les Corallines tubuleufes , décrites PI. XVL 
XXXIV. & XXXVL. FIN 


LA Fig. V. eft une repréfentation, groffie. au Microfcope, 
d'une partie de la Fig. 6. On y voit, de quelle” 


petits Poiypes contenus dans les pr de la Corailine 


a faucille. PL 'VIL Fig. a. & A., paroïflent vivants dans l'eau 
de Mer, lors qu’ils êtendent Br bras. Ils font tous unis à 


la fubftañce charnue, qui remplit les Tubes, dans me ces 


denticules font inférées. | 
va 
EN examinant cette Coralline, nous ré d 


petits Polypes rouges & charnus , d’une forme fingulière, &. 


qui étoient adhérents, chacun par une tige, au côté he à 
che Fig. 6. à 


Izs font encore plus grands que la Fig. 5. ne Li repréfen- 
té. Mais ils font un peu groffis au Microfcope. Fi ig. E Fe & 
lun d’eux l’eft beaucoup en F. Dee: 


‘ ' | +8 
L'ANIMAL peut à fon gré étendre ou contraéter cette. ef 


pèce de rayons, qui partent de la circonférence, & qui font 
marqués par des points; il peut les faire fortir hors des rayons 
du centre, ou les y rétirer. Ces derniers rayons (OR ainfi 


_ comme autant d’étuis des premiers. NS 
k 


CE n'eft au refte que par hazard que ces is ‘tole 


vent 


DD PEN SO SRE LA 


| 
# 
- 
ê 
à 


+ Obfervations Mifcellanées.  ‘iro- 
vent adhérents aux Corallines Véficuleufes, avec lefquelles 
ils n’ont d’äilleur$ fien de commun, & nous n’en avons fait 
_ici mention, qu'à caufe de la fingularité de leur forme. 


LA Fig: > # repréfente une Coralline Celluleufe bien remar- 
quable: c’eft celle qu'on appelle à têtes d'Oifeaux, à caufe 
des petites figures, femblables à des têtes d’Oifeaux, qui font 
placées fur les côtés des Cellules extérieures: Elle diffère de 
celle; qui eft reprefentée PI. XX. N°2. Fig. a. & AÀ., ence 
qu'elle a plus de rangs de Cellules jointes enfemble, que ces 
Corallines n’en ont communement. 


CES rangs de Cellules ne font dinéemene qu'au nom 
-bre de deux. Les Fig. I. K. L. repréfentent fous trois af 
petts différents ces têtes d'Oifeaux, que nous vimes, pendant 
tout JE tems que nous les obfervämes, fe léver & fe baïffer, 
ouvrir & fermer leurs bouches, par intervalles. 


Ces Poiypés fe retirent dans leurs Cellules, & en foftent 
avec une vitefle incroyable. Ils font repréfentés exaétement 
dans ce premier état de contraction en N., mais on les voit 
étendus hors de leurs Cellules en M. La Fig. G. repréfente 
le devant d’un morceau de cette Coralline avec quelques uns 
de fes Polypes dans leurs Cellalés, tels que nous les vimes au 
-Microfcope. 


La Fig. H. eft le dos de cette même Coralline ; on y voit 
les queuës des Polypes : à travers leurs couvertures transpa- 
rentes. 


_ La Fig. 8. eft une efpèce d’Efcare, mince comme du papier; 

fes feuilles fe terminent au fommet, en forme de hache. Nous 
Pavons trouvée adhérente à la Coquille d’un grand Pétoncle; 
& nous l'avons appellée Mouffe de papier, & en Latin, Efcha- 
ra papyracea, utrinque cellifera, Jumimitatibus Jecuris aciei in- 
Jar truncatis. 


ON 


M CONCLUSION. 


ON en voit. une partie groffie au Microfcope en O., afgll 1 
faire voir les Figures des Polypes dans leurs Cellules. : == « 


LA Fig. P. eft la fetion transverfale des Cellules des deux 
furfaces, avec la paroi mitoyenne qui les [ep comme dans 
_les rayons de miel. ge. LTAUR 


CONCLUSION. UE 


Jar préfenté à mes Leëteurs dans cet Effai, un détail æ 
conftancié de ce que j'ai trouvé de plus remarquable dans les « 
Corallines; j'y ai joint une Defcription fidelle de leurs prince 
pales efpèces; & des Animaux qui y font leurs domiciles, & 
qui font inconteftablement du genre des Polypes. Ce ne füt | 
d’abord que par hazard que je m'’attachai à les étudier ; des 4 
découvertes inattendues excitérent enfuite & foûtinrent ma cu- 
riofité. La nature de mes occupations ne m'ayant pas per: | 
mis d'y confacrer tout mon tems, jai crù devoir du moins 
emploier mes heures de Joifir, : à examiner des objets, qui, tout 
petits qu’ils font en eux mêmes, font cependant aufli admira- | 
bles qu’amufants. Indépendimment des autres avantages que 
Jai retiré de mes recherches, elles m'ont encore procuré le \ 
bonheur de faire connoïiffance & de me lier d’amitié avec plu- 
fieurs perfonnes, qui font également honneur à leur Patrie & à 
l'Humanité; & je me fais un devoir d’avouer ici que jai puifé 
_ dans leur converfation de grands fecours pour la compofition 
de cet Ouvrage. J'y ai évité les conje@tures autant qu’il m’a 
été poffible; & fi je m'en fuis permis quelques unes, ç'a été 
moins dans le deffein de faire recevoir mes idées à mes Lec- 
teurs, que d'engager CEUX, qui font en état de le faire, àles 
refuter ou à les établir. CNE 


1 
| 
| 


Le. 


JAVOUË cependant que je fuis fort porté. à croire que L 

plüpart de ces Corps Marins, que leurs figures ont fait pre 

dre jufau” à préfent pour des Arbrifleaux, des Plantes, | 4 
Mot 


CONCLUSION. 121 


Moules de Mer, font non-feulement le domicile d’Animaux, 
mais qu’ils font encore leur ouvrage, & qu'ils fervent à leur 
confervation, leur défenfe, leur propagation; en un mot qu’ils 
ont les mêmes ufages, que les Gâteaux & les Cellules que les 
Abeilles, & d’autres Infe&es, fe conftruifent. 


S1 toutes les différentes efpèces de Corallines, decrites dans 
cet Ouvrage, ne font pas de ce genre, il y en a au moins 
plufieurs qui en font inconteftablement. En vain m’objette- . 
roit-on, qu'il eft prefque incroyable que des Animaux d’un 
tiflu fi mou, fi peu capable de refifter à la plus lécére im- 
preflion, tels que font tous les Polypes connus jufqu’à pré- 
fent, puiflent cependant fe conftruire des habitations d’une 
matière fi unie, fi dure, & fi peu poreufe qu’elle eft fufcepti- 
ble du plus parfait 2 Les Huitres & tous les Poiffons à 
Coquilles, ne font-ils pas dans le même cas? La folidité & la 
dureté prefque inaltérables de leurs écailles, font elles moins 
étonnantes que le Corail rouge, par exemple, dont la fermeté 
égale celle de la pierre ? Cependant ces Coquilles font fabri- 
quées par les Animaux les plus mous, .& qui ont le moins 
de confiftence ; de même que les Coraux, & les Corallines 
pierreufes font conftruites par les Polypes. - 


Plufieurs de ces Corallines femblent confifter en un feul 
Tube, qui contient un feul Polype mère. Chaque branche, 
que la Coralline poufle, contient un jeune Polype * né du 
prémier, qui en dépend, & qui eft néanmoins capable de 
produire fon femblable, en pouffant une nouvelle branche; & 
ainfi de fuite, auffi loin que les loix prefcrites à chaque efpé- 
ce, le leur permettent. . D’autres Corallines confiftent en plu- 
fieurs pareils Tubes unis, qui croiflent, s’élévent enfemble, 
& qui, placés côte-a-côte l’un de l’autre, forment un cercle au- 
tour des Tubes qui ont été abandonnés par les Polypes qui 
_ les ont produits. Ces derniers deviennent ainfi la bafe & le 

foûtien du logement de leurs petits; & ceux-ci ferviront auffi 
à 


2 CONCLUSION. 
à leur tour de fondement à la génération qui les. füivra, 


Ces Tubes reftent vuides dans quelques Corallines, mais 
la Section fait au moins découvrir les Veftiges des cavités 
applaties; c’eft ce qui fe voit dans plufieurs Xératophytes: Au 
lieu que dans plufieurs Coraux pierreux, ces trous font fi exac- 
tement remplis, qu’ils ne laïflent aucune trace de cavités 
tubuleufes, excepté au dehors; il eft même très probable que = 
. celles-ci aufoient aufli été également effacées par une nouvel 
le Colonie, files Coraux étoient reftés plus long-tems dans : 
la Mer. | 


ON trouvera peut-être qu’il ÿ a de la précipitation à conclu: : 
re, que non-feulement les Corps qu’on vient de decrire dans. 
cet Effai, font l'ouvrage d’Animaux, mais encore qué ces 
Corps plus compaéts, connus fous le nom de Pierres étoilées, 

ceux que leur figure a fait appeller Cerebrites, les Champignons 
pétrifiés, & autres femblables, qu’on nous apporte de différents 
endroits des /ndes- Orientales & Occidentales ; ont la même 
origine. fl y a cependant une préfomption bien forte en fa 
veur de cette opinion; c’eft que dans tous les Climats les plus 
chauds , la Mer près de fes bords, & par tout où on a pù 
faire des Obfervatiors, eft tellement remplie de différentes « 
fortes d’Animaux, qu’il n’y a aucun Corps inanimé qui puifle » 
y refter long-tems fans que quelque efpèce s’en empare. Dans 
ces Pays, la quille des vaifleaux, les rochers, les pierres, 
en un mot tout-ce qui eft inanimé, eft d’abord couvert d’üné 
infinité de domiciles d’Animaux. Les branches mêmes des 
Végetaux vivants, qui pendent dans l’eau, font immiédiate- « 
ment chargées du frai de différents Animaux, & de Poiffons 
à Coquille de plufieurs fortes. Ces derniers eux-mêmes, lors 
qu'ils font affoiblis pat l’âge, deviennent le fondement d'une 
nouvelle Colonie d'Animaux, contre les attaques desquels ils 
ne peuvent plus fe défendre. 


« 


Si 


y 


CONCLUSION. | 28 


Srlawie animale eft donc répandué avec tant de profufon, 
que ni les Corps inanimés, ni les Végetaux qui ont encore 
toutes leurs forces, ni les Animaux eux-mêmes lors que leur 
vieueur naturelle eft diminuée, ne peuvent être à couvert de 
pareilles ufurpations, peut-on croire que les Corps, dont nous 
parlons, en fuflent aufli exempts que nous trouvons qu’ils le 
font, s'ils étoient abfolument inanimés? En un mot, n'y eüt- 
il point d'autre raifon pour appuyer le fentiment que nous 
venons d'avancer , cette confidération feule fufiroit pour le 
rendre plus que probable; c’eft que les Polypes, qui habitent 
les Corallines, les Coraux, les-Pierres étoilées, les Cérébrites 
&c., peuvent fe défendre contre les attaques Fa leurs ennemis, 
auff long-tems qu'ils confervent toute leur vigueur: mais 
lors qu xls font affoiblis par l'âge, ou par quelqu’autre acci- 
dent, ils ont alors le même fort que tous les autres Corps ina- 
nimés qui font dans la Mer, je veux dire, qu’ils font obligés 
de céder à une force fupérieure, & de frvie de fondement 
à une nouvelle Colonie plus puiflante & plus heureufe. 


Ces Découvertes ne paroitront peut-être pas affez impor- 
tantes, pour mériter toute la peine qu’elles m'ont couté. 
Quelque jugement que d’autres en portent, je me trouve bien 
dédommagé du tems que j'ai donné à ces Recherches: elles 
m'ont ouvert de nouvelles fcénes de Merveilles étonnantes, 
én me faifant voir la variété & le nombre infini des Animaux, 
‘dont toute la Nature eft peuplée. Il fe peut auffi que les faits, 
que j'ai rapportés dans cet Ouvrage , & quelles exemples que 

jy ai produits d’Animaux, là où jamais on n’en avoit foup- 
| çonné, piqueront la curiofité de plufieurs de mes Lecteurs, EG. 
leur feront goûter la même fatisfaétion , & le même plaifir 
que j'ai reflenti dans la contemplation: de ces objets. Mes E£ 
fais pourront encore animer ceux, qui ont plus de génie & de 
pénétration, à poufler plus loin ces Recherches, & à en ti- 
rer de nouvelles preuves, (fuppofé que nous men ebffions 

| 2 pas 


124 C O NICLUS1 ON. 0 


pas déja de fuffifantes,) que tout ce que cet Univers renfe 

me de bon & de parfait, eft l'ouvrage d’un feul Etre, infini … 
ment fage, tout puiffant & tout bon. Nous en devons enfin 
retirer tous cette leçon, c’eft que fi des créatures, qui occu- 


pent un rang fi bas dans la grande échelle de la Nature, font 
cependant douées de facultés qui les mettent en état de rem- 
plir parfaitement le but pour lequel elles ont été faites, nous, 
qui fommes fi fort élevés au deflus d’elles, nous nous devons 
à nous mêmes, & nous devons à nôtre Créateur, une appli- 
cation conftante à acquérir ce degré de perfection, auquel les 
facultés, dont nous fommes enrichis, nous mettent en état 
d'atteindre, 


Ph BTS PDT 


DE SC R 1 PF Ft ON 
D, LU 
MICROSCOPE AQUATIQUE 


DE M CU FF 


Dont on s’eft fervi pour fa're les Obfervations contenues dans 
cet Ouvrage. 


A. Pie de cuivre, qui fert de foûtien à tout Ie Mi- 


crofcope. 
B. Bras, terminé par un Anneau. 


C. Verre plat, fur lequel on met les objets; il y a une tâche 
noire, fur laquelle on place les objets opâques. Ce verre 
s’ajufte dans une rainure de Anneau, B. 


D. Verge de cuivre cylindrique, qui f peut hauffer & baif 
fer, pour trouver le foïer de La Lentille avec laquelle on 


obferve, 
| E. Bran- 


: 


RE, 


E. 


_DESCRIPT. pu MICROSCOPE. 125 


Branche de cuivre où l’on fixe à vis la Lentille, & qui et 
mobile, de façon qu'on peut promener cette Lentille fur 
tous les points du verre C. 


Lentille Microfcopique, enchaflée au milieu d'un . 
concave d'argent. 


Autre Lentille femblable, mais qui groffit plus que la pré- 
cédente. 


Bras terminé par un demi cercle. 


. Miroir concave, deftiné à refléchir la lumière vers en 


haut, & mobile fur deux Pivôts, fixés aux deux extrémi- 
tés du demi cercle H. 


Boëte qui renferme tout l’appareil du Microfcope, & 
fur le couvercle de laquelle on fixe à vis le Pilier A. 


Verge de fer mobile dans une couliffe ;. une de fes extré- 
mités fe termine en pointe, & l’autre eft armée d’une pin- 
ce, pour faifir les objets qu'on veut examiner. On la 
place dans le trou qu’on voit à côté de l’Anneau B. 


Verre concave, tel que celui d’une Montre, qu’on em- 


ploie au lieu de verre plat C., lorfqu’on veut obferver 
des objets dans l’eau. 


Petit Cylindre d’yvoire, noirci d’un côté, & blanc de 


Vautre, pour y placer les objets opâques. On le fixe à 


l'extrémité pointuë de la verge L. 


-Pinces dont on fe fert pour faifir les objets. 


Pinceau avec lequel on nettoye les verres. 


Q3 MÉMNEATA: 


“YA 
”" 
L: , 


CATALOGUE be LIVRES 


Qu'on trouve: 


CHez PIERRE DE HONDT. - 


N° Tugsaurus Juris Civilis & Canonici, in 

quo junétim exhibentur varia & rariflima opti- 
morum Interpretum, imprimis Hifpanorum & Gal- 
lorum , Opéra: utrumque Jus ex humanioribus 
Litteris , ac veteris Ævi Monumentis, illuftran- 
tia;, ex mufæo G. Meermanni, TCti & Syndici Ro- 
terodamenfis. VII. vol. Hagæ Com. 1751. fol. 

Idem Liber, charta majori. VII. vol. folio, 

Nouveau Diétionaire Hiltorique & Critique, pour 
fervir de Supplement ou de Continuation, au Dic- 
tionaire Hiftorique & Critique de Mr. Pierre Bayle, 
par Monfieur Paques George de Chauffepié , à la 
Haye 1751. à 1756. 4 vol. fol. 

Hiltoire Naturelle Générale & Particulière avec la 
Defcription du Cabinet du Roi ,tpar Mis. "Buffon 
& d’Aubenton, 3 vol. 4to, avec des Figures gra- 
vées par VANDER ScHLEY. Cet Ouvragecontient 
entre autres, l'Hiftoire & la Théorie de la Ter- 
re— La Formation des Planetes— La Produétion 
des Couches ou Lits de Terre— Les Coquilles 
& les autres Prodnétions dela Mer, qu'on trou- 
ve dans l’intérieur de la Terre— Les inégalités de 
la furface de la Terre— Les Tleuves, les Mers, & 
les Lacs— Le Flux & le Reflux,— Les inégalitez 
du fond de la Mer, & Les Courans— Les Vents Ré- 
glez— Les Vents {rréguliers, les Ouragans, les 
Lrompes & quelques autres Phénomènes, caufez 


par l’Âgitation.de la Mer & de l’Air— Les Volcans . 


& les Tremblemens de Terre— Les Ifles nouvel- 
les, les Cavernes, les  l'entes. perpendiculaires— 
L'Effet des Pluyes, les Marécages, les Bois Soùû- 
terrains, les Eaux Soûterraines— Les changemens 
des Terres ‘en Mers, &'de Mers en Terres— 
L’Hiftoire Naturelle des Animaux, & ceile de 
l'Homme. Les Tomes IV. & V. de cet Ouvrage, 
qui font fous Preffe, contiendront des Pièces qui 
ne fe trouvent pas dans l'Edition de Paris, & paroi- 
tront inceffamment. Quoiqu'on.les. exécute,avec 
toute la propreté pofhvle, on pourra pourtant les 
avoir à un tiers moins.que l'Edition de Paris. 

Le même Livre en Grand Papier. 

Effai fur l’Hiftoire Naturelle des Corallines, & d’au-” 
tres Produétions Marines du même Genre, qu’on 
trouve communement fur les Côtes de la Grande- 
Bretagne & d’Irlande ; auquel on-a joint une De- 
fcription d'un Grand Polype de Mer, pris auprès 
du Pole Arétique , par des Pêcheurs-de Baleine, 
pendant l'Eté de 1753. par Ÿean Eilis, Membre de 
la Societé Royale. Traduit de l'Anglois. 1756. 4°. 

Le même Livre en Grand Papier, dont 
les Eflampes font très proprement & très exaéte- 
ment enluminées d’après Nature. 4to. 

Effai fur Hifioire Naturelle de la Mer Adriatique, 
traduite de l'Italien de Mr. Donati, Profefieur à 
Turin, avec des Figures, 4to, Sous Preffe, 


, 
a da HAYE 


Hiftoire Naturelle des Oifeaux, par M. Æ Albin 
gi les bye FA à la Haye 1750, 3 
vol, in 4to., fur du Papier Royal, avec. 

300. PAL ; de CN ir 
6 même Ouvrage, peint en Mi - 
vec les Couleurs du Plumage PA nee tri is 
tirées d’après Nature. ; 
Hiftoire Générale des Voyages, ou Nouvelle Col: 
leétion de toutes les Rélations des Voyages par 
Mer & par Terre, qui ont été publiées jufques 
à préfent dans les différentes Langues de toutes 
les Nations connuës. à la Haye 1747.fuiv, a 


quantité de belles Cartes Géographiques, & d'E- : 


lampes, gravées par ‘. vander Schley, Elè 
diftingué du icélébre Pi Je Romain. XL. vol. 
4to. NB. Cette Edition eft infiniment plus am- 
ple, plus exa&e & plus vraie que celle de Paris ; 
& on fe donne tous les foins poffibles pour la 
rendre de plus en plus intéreffante & magnifique. 
Hiftoire Générale de l’Augutte Maifon d'Autriche, 
coûtenant une Defcription exaéte de tous fes Em- 
pereurs, Rois, Ducs, Archiducs, & autres Prin- 
ces, tant Ecclefiaftiques que Séculiers ; l'Acqui= 
fition de tous leurs Royaumes, Principautez, & 


Pays Héréditaires ; leurs Guerres, “raitez de 


Paix, Alliances, & Mariages; avec tous les Por- 


traits des Princes qui font parvenustàW'âge de ! 


Majorité, Brux. 1744. 3 wol. in fol. 

Carte Topographique des Villes de Londres & de 
Weftminfter, du Bourg de Soutwark ,:&tde leurs 
Environs; levée très exaétement fur leé Lieux, 
par ean Rocque. Londres 1746. en XVI. gran- 
des Feuilles. ’ is 

Le Plan de Paris & de fes l'auxbourgs, avec fes En- 
virons; où fe trouve le détail des Villages, Chi- 
teaux, grands Chemins & autres; des Fauteurs , 
des Bois, Vignes, Champs, & Prez, levé par Mr. 
RoufJel, Capitaine Ingénieur du Roi, &uréduitifur 
la même ÆEchelle de celui de Londres, par F. 
Rocque. Lond. 1747. en VIL grandes Feüilles. 

Le Vitruve Danois, contenant lés Plans, les Elé- 
vations , :& les Profils des 1principaux * Bâtimens 
du Royaume de Dannemarc, aufli bien que des 
Provinces Allemandes, dependantes dufRoi, avec 
une courte Defcription de chaque Bâtiment en par- 
ticulier; par Monfieur le Colonel de Thurab, ]n- 
tendant des Bâtimens du Roi, &c./!Coppenha- 
gue 1745—1749. 2 vol. grand Fol., avec quan- 
tité de magnifiques Eftampes. : 


Defcription circonftantiée de la Réfidence Royale | 


& Capitale de Coppenhague, avec une Explication 


de toutes les Chofes dignes de remarque, que 


renferme de nos jours cette grande Ville; par Mr. 
le Colonel 
avec CX, Eftampes, ° 


burab, à Coppenhague 1748. in 4to., 
De. 


> 


, 
1 


CA PALOGUÉE 57 LIVRES 


De l'Attaque & de la Défenfe des Places, par le 

Maréchal de Vauban à la Haye 1742. 2 vol. 
* to. avec de belles Planches. CE Ur 

Hiltoire des XVII. Provinces des Pays-Bas, depuis 
l’'Abdication de lPEmpereur Cbarles V. en 1555. 
jufqu'à la Paix de Baden, par Mr. van Loon. à la 
Haye 1736. 5 vol. avec plus de ,000 Medailles. 

Eiffoire de Charl:s XII Roi de Suéde, par Mr. de 
Nordberg. Haye 1748 4 vol. 4to. NB. Comme 
on a débité tant de Contrevéritez fur le chapitre 
de ce grand Prince, on a eu foin de munir cette 
Edition de plus de 200 Pièces Originales, qui, en 
detruifant ce que certains Auteurs mal informés 
ont eu l’imprudence d'avancer dans leurs Ecrits, 
confirment en même temps les Faits les plus im- 
portants de cette Hiltoire. 

le même Livre en grand Papier. 

Les Avantures de Don 
gures, par Coypel, Picurile Romain, & autres ha- 
biles Maîtres, avec les Exolications des XXXI. 
Planches de cette magnifique Colleétion , tirées de 
POriginal Efpagnol de Miguel de Cervantes, À la 
Haye 1746. in 4to. 

le même Livre. In Folio, 

La Bibliothèque Univerfelle, Choifie, Ancienne & 
Moderne, par le célébre Mr. Le Clerc. 83 vol. 

in 129. ? 

La Bibliothèque Brittannique, ou Hiftoire des Ou- 
vrages dés Savans de la Grande-Bretagne, par une 
Société de Gens de Lettres à Londres. À la Haye 
1734., & fuiv. 50 parties. in 8vo. 

Lettres, Mémoires & Négociations de Mr. le Com- 

_ . te d’Éffrades, tant en qualité d'Ambaffadeur de S. 

M. T. C. en Italie, en Angleterre, & en Hollan- 
de, que comme Ambaffadeur Plénipotentiaire à la 

Paix de Nimègue, conjointement avec Mr. Co/- 
bert, & le Comte d’Avaux, avec les Réponfes du 
Roi & du Sécrétaire d'Etat ; Ouvrage où font com- 
pris l'Achät de Dunkerque, & plufieurs@utres cho: 
fes intéreffantes. Nouvelle Edition, dans laquel- 
le on a rétabli tout ce qui avoit été fupprimé dans 
les précédentes. Londres 1743. 9 vol. in 120. 

Mémoires du Comte de Guiche, concernant les Pro- 
vinces-Unies des Pays-Bas, depuis 1665. jufqu’au 
15. de Juin 1672. Ouvrage qui fert de preuve & 
de confirmation aux Lettres & Négociations de 
Mr. le Comte d'Éffrades, & aux Mémoires de Mr. 

… d'Aubery. À la Haye 1744. in 12°. 

Hiltoire du Syflême des l'inances, fous la Minorité 

_ de Louis XV. avecun Abrégé de la Vie du Duc Ré- 
gent , & de celle du Sr. Law Haye 1734.6 vol. 12°. 

Le Masque de Fer, ou les Avantures iürprenantes 
du Pére & du Fils. Haye r747. 6 vol. 12°. 

Médailles dé Grand & de Moyen Bronze du Cabinet 
de la Reine Chrilfine de Suéde, gravées aufli dé- 
licatement qu'exaétement d’après les Originaux, 
par P. Santes Bartolo, avec un Comrentaire de 
M. Havercamp, Lat. & Franc. Haye 174r. fol. 

—-— le même Livre, en grand Papier. 

Une magnifique Mappemonde en une grande Feuil. 
les d’une Compofition d'autant plus curieufe & 


—— 


uichotte, repréfentées en Fi- 


nouvelle, que les Mappemondes ordinaires, repré- 
fentant le Globe Terreftre coupé Ën deux Parties, 
renfermées chacune dans un Cercle, tous les Mé- 
ridiens & les Parallèles à l'Équateur y font auffi 

. marquez par des Lignes Courbes ; au lieu que dans 
cette nouvelle Mappemonde, qui du Globe faie 
un Cylindre, les cerclés de la Sphère y paroiffent 
en Lignes droites, & dégagent la Géographie de 
la gêne où ellé a toüjours été dans ces fortes 
de Cartes, On a fait entrer dans cette Carte ce 
que nous avons aujourd’hui de plus certain, & 
entièrement conforme aux Obfervations Aftrono- 
miques tant fur la Ruffie, la Siberie, la Tartarie, 
& la Chine, que fur l'Amérique, qui, dans cette 
Carte, fe trouve confiderablement raprochée de 
l’Afie. Les Changemens & les Augmentations, qui 
fe trouvent dans les Parties féptentrionale & me- 
ridionale de l’Amérique font fi confiderables, 
qu’elle peut pafñler pour nouvellement découver- : 

. te: par Mr. Belin. 

——— La même Carte en grand Papier. 

La même fur du TafFetas Blanc. 

Remarques Hiftoriques, Critiques, & Philofophi- 
ques fur le Nouv. Teftam., par Mr. Beaujobre le 
Pére. Haye 1742. 2 vol. 4to. 

Thréfor des Antiquitez de la Couronne de France, 
réprefentées en Figures d’après les Originaux, en 
Pierre, en Or, en Argent, en Cuivre, en Peintu- 
re, Sculpture, Gravure, &c. Haye 1745. 2 vol. 
fol. avec plus de 300 Eftampes. 

———— Le même Livre, en grand Papier. 

Hiftoire de la Peinture & de la Sculpture, par Mr. 
Richardfon Pére & Fils. Amft. 1728, 3 vol. 8vo, 

La Vie d’Elizabetb, Reine d'Angleterre, nouvelle 
Edition, augmentée du véritable Caraétère d’Els- 
zabetb & de fes Favoris. Haye 1741. 2 vol. 12°. 

Le Grand Théatre Sacré du Duché de Braband, 
contenant la Defcription de l’Eglife Métropoli- 
taine de Malines, & de toutes les autres Eglifes 
Cathédrales, Collégiales, & Paroïfiales; des Ab- 
bayes, Prévôtez, Prieurez, & Couvens d’'Hom- 
mes, & de Femmes; les Vies des Evêques; la 
fuite des Prévôts, Doyens, Archi-Diacres, Ab- 
bez, Abbeffes, Prieurs, &'Prieures; les Tom- 
bes, Cabinets d’Armes, Epitaphes, Iufcriptions, 
&c. à la Haye 1736. 4 vol. avec quantité d’E- 
ftampes. à 

Difcours Hiftoriques, Critiques, Théologiques & 
Moraux, fur les Evénemens les plus mémorables 
de l’Ancien & du Nouveau Teftament, par Mrs. 
Saurin, Roques & Beaulobre; avec les belles Eftam- 
pes de Mr. Hoet, Houbraken, & Picart. à la 
Hoye, 6 vol.‘in folio, [ur du Papier Median. 

——— Jur du Papier Royal. 

——— fur du Papier Superroyal. 

—— Les Volumes feparés de cet Ouvrage, fur du 
Papier Imperial, Superroyal, Royal & Median. 
Recueil d’Eftampes qui réprefentent les Evênemens 
les plus Mémorables de l’Ancien & du Nouveau 
Feftament, par Mr, Hoet, Houbraken, & Picart , 
Jur du Papier Royal, 


eu 


Hiftoire 


Le 


CATALOGUE »e LIVRES. | 4 


Hiftoire d'Angleterre, par Mr. de Rapin Thoiras. 
10 vol. 4to. ® 

— de Lorraine, par le R. P. Don Calmet, 
Nouvelle Edition confidérablement augmentée, 
5 vol. avec des Figures. folio. 

Atlas de la Hollande Ancienne, & de fa véritable fi- 
tuation, telle qu’elle étoit fous la Domination des 
anciens Empereurs, Rois, Ducs & Comtes, re- 
préfentée en IX. Cartes Géographiques. à la Haye 
1745. fol. \ 

L’Avocat du Diable, ou Mémoires Hiftoriques_& 
Critiques fur la Vie & la Légende du Pape Gre- 
goire VII. 1743. 3 vol. 12°. 

Chronique des Rois d'Angleterre, écrite dans le Style 
des Anciens Hiftoriens Juifs, par Nathan Ben Sad- 
di, Prêtre de cette Nation. Londr. 1743. 8vo. 

Las Differtationes Ecclefafticas de el Marquez de 
Agropoli y Mondexar. Lisboa 1747. 2 vol. fol. 

Délices de la Grande-Bretagne; fes Antiquitez, Pro- 
vinces, Villes, Bourgs, Montagnes, Rivières, 
Ports de Mer, Bains, KFortereiles, Abbayes, 
Eglifes, Academies, Colléges, Bibliothèques, 
Palais, Maifons de Campagne, par ]. Beeuerel. 
Leiden 1727. 8 vol. 8vo. 

Examen du Pyrrhonifme Ancien & Moderne, par 
Mr. de Croufaz: ou Refutation du Pyrrhonifme, 
qui régne dans le Diétionaire & dans les Oeuvres 
de Bayle, à la Haye 1734. fol. grand Papier. 

La Guerre Séraphique, ou Hiftoire des Périls qu’a 
courus la Barbe des Capucins par les violentes 
Attaques des Cordeliers: avec un Difcours fur 
l'Infcription qui fe trouve au Portail de l’Eglife 
de Rheims Dec Homini € Beato Francisco utrique 
Crucifixo. Haye 1739. 12°. 

Hiftoire de la Papefle Jeanne, par Mr. Spanbeim. à 
la Haye 1736. 2 vol. fig. 8vo. 

Lettres Critiques & Philofophiques, par Mademoi- 
felle Cochois, avec les réponfes du Marq. d’A4r. 
gens. à la Haye 1743. 12°. 

Mèmoires pour fervir à l'Hiftoire de l’Efprit & du 
Cœur, par le Marq. d’Ærgens, & par Mademoi- 
felle Cochois. à la Haye 1744. 8vo. 

Métallurgie, ou l’Art de tirer & de purifier les Mé- 
taux, avec les Differtations les plus rares fur les 
Mines & les Opérations Métalliques. à la Haye 
1751. 2 vol. 12°. 

Traité de la Peinture & de la Sculpture par Mr. Ri- 
chardfon Pére & Fils. Amit. 1728. 3 Vol. 8vo. 


Hiftoire des Triumvirats, depuis la Mort de Catili. 


-n1, jufque celle de Céfar; depuis celle de Cé- 
far, jufqu’à celle de Brutus; depuis celle de Bru- 
tus, jufqu’à celle d'Antoine, par Larrey. à la Haye 
1746. 4 vol. 129. ; 1 * 
Hiftoire de la Vie & des Ouvrages de François Ba- 
-con avec les Portraits de Fr. Bacon, & de Rob. 
Walpole, à la Haye 1735. 
-Pharfamon, ou les Nouvelles Folies Romanesques, 
par Mr. de Marivaux, a la Haye 1736. 2 vol. 
Paylan Gentilhomme, ou, les Avantures de Mr. 


EU AI AN Re Gi 


Ranfau, & fon Voyage aux lies Jumelles, a la 
Haye 1735. di ni ff 

Roderic & Mitra, ou le Demon & la D ne 
mariés, Nouvelle Hifiorique, Hebraïque & Mo- 
rale. a Demonopolis 1745. 2 vol, 12v0, N du 

Le Sens Literal de l’Ecriture Sainte defendu con- | 
tre les principales Objeétions des Antifcripturai- 

..res & des Incredules Modernes par Stakhoufe: 
avec une Differtation fur les Demoniaques. Haye 

- 1741. 3 vol. late | 

Confolation Philofophique de Boece : nouvelle 
Traduétion, avec la -Vie de l'Auteur, des Re- 
marques Hiltoriques & Critiques ; & une Dedicace 
Maçonnique, par un Frere Maçon, Membre de 
l'Academie Royale des Sciences de Berlin. a la 
Haye 1744. 2 vol. 8vo. 

Replique des Commiffaires Anglois au Memoire des 
Commifliaires François, concernant la Nouvelle 
Ecoffe, ou, l’Acadie: avec une Carte enluminée 
de la Nouvelle Ecoffe, & du Cap Breton, de mé- 

. me que des Parties adjacentes de la Nouvelle 
Angleterre & du Canada, a la Haye 1756. 8vo. 

La Carte du Sufdit Ouvrage fe vend 

aufi Separement. 

La Conduite des François par raport à la Nouvelle- 
Ecoffe; depuis le premieg Etabliffement de cette : 
Colonie, jufques à nos jours: Ouvrage où l’on ex- 
pote la foibleffe des Argumens dont ils fe fervent 
pour éluder la force du Traité d'Utrecht, & pour 
juftifier leurs Procèdez illegitimes. 8vo. 

Réponfe à la Lettre inferée dans la Gazette d'Utreche 
du 8 Sept. 1755. avec des Remarques fur la Dis- « 
cuffion fommaire fur les Anciennes Limites de l'A- 
cadie. 8vo. g 4 

Lettre du Duc de Newcaftle, écrite par ordre de Sa 
Majefté, à Mr. Michell, Sécretaire d’Ambaflade 
de S. M. Pruflienne, en Réponfea l’Expoftion des 
Motifs du Roi de Pruffe, & au Mémoire & autres 
Papiers remis par ledit Sr. Micbell au Ducde New- 
caftle au fujet des Saifies faites en Silefie. 8vo. 

Jof. Em. Minianæ de Bello Ruftico Valentino, libri 
tres, five, Hittoria de Ingreflu Auftriacorum Foe- 
deratorumque in Regnum Valentiæ:ex Bibliotheca # 
Georgii Majanfii. Hage Comitum 1752 8vo. … 

L. Seétani, Q. Filii, de tota Græculoruin hujus Æta- 
tis Litteratura, Sermones quatuor; accefflere ad 
eorum Defenfionem Quintus & Sextus. Hage 
Com. 1752. 8vo. 'h 

Guill. Ferrarii de Rebus Geftis Eugenii, Principis & . 

Sabaudia, Bello Pannonico, Libri LL. Hag 
Com. 1749. 8vo. . | 

Joh. Chriftop. Struchtmeyeri, Theologia Mythica, 
five, de Orgine Tartari & Elyfi libri quinque: 
quibus oftenditur, Fabulas Gentilium de Düis, . 
eorundemque Ritus Sacros, unice deduci & ex 
plicari debere ex Religione Primi Orbis, My- « 
fteriifque Sacro San@is de Deo uno &trino, Chr. 
to, Spiritu Santo, & Regno Dei inter homines. 
Hage Com. 1753. 8vo. 2/3 


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