1
MINISTERE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE
DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES
EXPOSITION INIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1900
■*«8«J
r . r
RAPPORT GENERAL ADMINISTRATIF
ET TECHNIQUE
PAR
M. ALFRED PICARD
MEMBRE DE L'INSTITDT, PRÉSIDENT DE SECTION kV CONSEIL D'ETAT
COMMISSAIRE GÉNÉRAL
TOME CINQUIÈME
PARIS
IMPRIMERIE NATIOIVALE
MGMIII
^M'
EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DE iîlOO
À PARIS
RAPPORT GÉNÉRAL ADMINISTRATIF
ET TECHNIQUE
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTERE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE
DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES
EXPOSITION INIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1900
A PARIS
o*<}— —
r r
RAPPORT GENERAL ADMINISTRATIF
ET TECHNIQUE
PAR
M. ALFRED PICARD
MEMBRE DE L'INSTITDT , PRESIDENT DE SECTION AD CONSEIL D'ETAT
COMMISSAIRE GÉNÉRAL
TOME CINQUIÈME
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MCMin
UBH?
SIXIÈME PARTIE
ADMISSION ET INSTALLATION DES OEUVRES
ET PRODUITS
À L'EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1900
CATALOGUES — RÉCOMPENSES
(Suite)
1
IMriiIULlUb >AtIU>iLL.
SIXIEME PARTIE.
ADMISSION ET INSTALLATION DES OEUVRES
ET PRODUITS
À L'EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1900.
CATALOGUES. — RÉCOMPENSES.
(Suite.)
CHAPITRE IX.
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DE L'INSTALLATION
DES SECTIONS ÉTRANGÈRES
DANS LES GALERIES GÉNÉRALES.
1. Observation préliminaire. — Je ne saurais, sans y consacrer
des volumes, décrire avec détails les installations si diverses et si
intéressantes des sections étrangères dans les palais édifiés par l'Ad-
ministration française. C'est, d'ailleurs, une tâche qui incombe aux
commissaires généraux des Etats partici()ants et qu'ils peuvent seuls
remplir complètement au moyen des archives de leurs services. Mon
rôle, plus modeste et plus restreint, doit se borner à des aperçus
d'ensemble, à l'indication de quelques traits caractéristicpies, suffi-
sants pour faire apprécier la nature et l'étendue des en"orts accomplis
[)ar la plupart des nations.
2. Allemagne. — i . Groupes I cl III. {^Education et enseignement. In-
struments et procèdes ge'ne'raux des lettres, des sciences et des arts.) —
L'Allemagne n'exposait que dans l'une des classes du groupe I, celle
de l'enseignenjent agricole. D'autre part, l'imprimerie, la photo-
graphie, la gravure, la librairie avaient une partie des salons (bi
jtalais impi-rial au <puii dOi'say. Néanmoins la section alh'uumde
à SECTIONS ETKANGEHES.
tenait une assez large place clans le palais de l'Education et de l'En-
seignement, où figuraient de magnifi(|ues presses à imprimer, des in-
struments de précision, des instruments de chirurgie, des instruments
de musique, etc.
Cette section occupait au rez-de-chaussée et à l'étage des espaces
mis en communication par un escalier. Sans importance au rez-de-
chaussée, la décoration en prenait, au contraire, à l'étage, dont elle
enveloppait les galeries par des arcatures de hois découpé, peintes
dans un ton violet.
û. Groupe II. (^OIùuuTs d'art.) — Dans le grand palais des Champs-
Elysées, l'Allemagne disposait, pour son exposition des heaux-arts,
d'une galerie au rez-de-chaussée et de quatre salons à l'étage.
Tout l'effort décoratif s'était concentré sur ces salons, qui conte-
naient la peinture et quelques morceaux de sculpture. La commission
allemande avait adopté le style archaïque néo-grec et romain ou
Renaissance, qui est la curiosité de ses rr maisons d'artistes», surtout
de celle de Munich. Des colonnes ayant l'apparence du marbre, des
frises en staff peint et doré, des tapis épais, des cimaises pleines,
enfin des dais masquant les vélums et ne laissant tomber la lumière
que par les côtés donnaient l'impression de quelque riche galerie
privée, plutôt que d'une salle d'exposition.
Un certain nombre de statuettes égayaient la monotonie des pein-
tures, La verdure d'arbustes taillés en boule mettait une note fraîche
entre les vastes cartons des architectes, dans la galerie du rez-de-
chaussée.
Sauf quelques œuvres qui avaient pris place aux salons de l'étage,
la sculpture se répartissait dans les jardins, ainsi que sur la galerie-
balcon et un palier de l'escalier sud du grand hall, également con-
sacrés à la gravure et aux dessins.
3. Groupes IV et V. [Matériel et procédés généraux de la mécanique.
Electricité.) — Le commissariat général d'Allemagne avait su utiliser
de la manière la plus heureuse l'emplacement qui lui était attribué
au fond du hall de rélectricilé, du côté de l'avenue de Suffren.
w
Eh
Ë
<
p:
D
O
S
o
<
<
&:
a;
E-
H
H
ta
<
ta
<
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GÉNÉRALES. 5
Par l'habile groupement de ses puissantes machines, par l'aspect
imposant du pont électrique qui enjambait toute la largeur du hall,
par un arrangement réussi au premier étage, où le balcon et la
grande verrière enrichie de vitraux d'une énergique coloration for-
maient un fond aux groupes électrogènes, l'Allemagne montrait le
])arli décoratif qu'il est possible de tirer d'organes en apparence
étrangers aux recherches d'aspect et d'harmonie.
Des installalions soignées existaient aussi à l'étage dans la partie
centrale du palais de l'Electricité.
h. Groupe VI. (^Génie civil; moyens de transport.^ — Au rez-de-
chaussée du ])alais du Génie civil et des Moyens de transport, la
section allemande attirait de loin les visiteurs par une exposition
monumentale d'organes divers pour appareils de locomotion, heureu-
sement encadrés dans des rinceaux de fer forgé. Suivant une pratique
à peu près générale dans toute l'étendue des espaces affectés à l'Alle-
magne, un carrelage recouvrait et ornait le sol.
La navigation allemande occupait également une assez vaste sur-
face au rez-de-chaussée bas du palais spécial de la classe 3 3 ; ici , le
décor empruntait son principal élément aux trophées d'avirons,
d'agrès, de bouées et de drapeaux. Elle avait, de plus, à proximité
de ce palais, un pavillon dont la description sommaire sera donnée
plus loin.
Enfin, il convient de rap[)eler que l'Allemagne, comme beaucou|»
d'autres pays, comptait d'importantes annexes au bois de Vincennes,
notamment pour le matériel des chemins de 1er, les automobiles, les
cvcles,
5. Groupes VU et A. (^Afrricullure. Aliments.^ — Désireuse d'ac-
croître la surface qui lui avait été réservée dans le palais de l'Agri-
culture et des Aliments, l'Allemagne y éleva une élégante construc-
tion terminée en hémicycle à ses deux extrémités et présentant un
premier étage, dont la majeure partie était aménagée en terrasse.
L'ensemble, étudié dans un style logique et moderne, avec le même
soin scrupuleux que les autres installations allemandes, donnait une
6 SECTIONS ETRANGERES.
note générale de boiseries blanches rehaussées par des feuillages
tendres et des fruits d'or. Quelques tentures vertes couvraient les
panneaux.
6. Groupe VIII. (^HoitHultnre et arhoricuUurc .) — Groupe IX. (Forêts,
chasse, pêche, cueillettes.^ — Je réunis ces deux groupes en un para-
graphe unique, parce que la section allemande ne présentait, ni dans
l'un, ni dans l'autre, aucune décoration de quelque importance et n'y
occupait, d'ailleurs, que des espaces restreints.
y. Groupe XL (Mines; métallurgie.^ — Au rez-de-chaussée du palais
des Mines et de la Métallurgie, une façade monumentale en fer forgé,
faite d'entrelacs légers et de fleurs, constituait un décor architectural,
artistique en même temps que sévère, derrière lequel se groupaient
des produits absolument remarquables de l'industrie métallurgique
allemande.
L'exposition se continuait à l'étage dans un cadre d'élégantes
vitrines en simili-acajou rehaussé d'or.
8. Groupes XII et XV. (Décoration et mobilier des édifices publics et
des habitations. Industries diverses.^ — D'après les plans de 1 Aduii-
nistration française, le palais médian de l'Esplanade des Invalides,
côté Fabert, comportait, à chacune de ses extrémités, un grand esca-
lier décoré avec une extrême sobriété. L'Autriche, qui occupait l'extré-
mité vers la Seine, transforma entièrement l'escalier correspondant,
afin de l'adapter au caractère de sa section et de créer un ensemble
harmonieux. Quant à l'Allemagne, qui avait reçu l'autre extrémité
de la nef, elle supprima l'escalier et lui en substitua deux autres
moins importants, mais plus intimes et d'une physionomie toute diffé-
rente.
Cette modification profonde des dispositions initiales permit au
commissariat général allemand de composer un fond de décor ma-
jestueux : au rez-de-chaussée, une sorte de cour d'honneur, entourée
de balustrades, surélevée de quelques marches et ornée de fontaines,
de plantes, d'une superbe pièce de ïer forgé (un aigle terrassant nu
Pnot. Larger
ALLEMAGNE - DÉCORATION ET MOBILIER DES ÉDIFICES; INDUSTRIES DIVERSES
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 7
dragon), ainsi que de deux grandes statues équestres; à l'étage, der-
rière un garde-corps avec tronçons en fer d'une extrême délicatesse,
une vaste peinture murale, apothéose de l'art décoratif.
Du vestibule d'honneur partait une galerie en voûte surbaissée,
aux parois de marbre et de bronze, aux mosaïques de pierre et de
verre, à l'allure mystique et religieuse, éveillant l'impression de l'en-
trée dans un temple de l'art.
A droite et à gauche, en arrière-plan, se trouvaient les deux esca-
liers à révolution et à volées droites, l'un tout en bois sculpté avec
motifs de chasse, l'autre en marbre éclairé par des vitraux d'une
intensité remarquable.
Le couloir faisant suite au vestibule d'honneur était accoté de deux
salles d'un style moderne. Il donnait accès à l'exposition des porce-
laines, dont l'éclat lumineux produisait un contraste voulu avec la
demi-obscurité de la galerie.
Toutes les salles d'exposition rayonnaient autour du vestibule. Aidé
par un artiste de goût très sûr, M. Hoffacher, le commissaire général
d'Allemagne avait aménagé ces salles de telle sorte qu'elles contri-
buassent à mettre en valeur les objets exposés; il s'était, d'ailleurs,
attaché à exclure et à reporter dans l'annexe des quinconces tout ce
qui ne présentait pas un caractère vraiment décoratif. Parmi les
pièces, je citerai les suivantes, à titre d'exemple : salle de la colonie
des artistes de Darmstadt, salle des mariages de l'hôtel de ville de
Carlsruhe, chambres de marqueterie de Stuttgart et de Heidolberg,
chambre de chasse, etc. Tout, jusqu'aux poupées de Sonnenberg et
aux jouets de Nuremberg, retenait l'attention par la vigueur et sou-
vent par le succès de l'effort accompli.
De l'ensemble se dégageait une impression de force et de puis-
sance.
9. Groupe XllI. {Fils, tissus, vêtements.^ — Au rez-de-chaussée du
palais des Fils, Tissus, Vêtements, la section allemande était entourée
d'une magnifique grille monumentale, que rehaussaient des inscrus-
tations de verre coloré et qui constituait un chef-dœuvre de ferron-
nerie. Des carreaux couvraient le sol.
8 SECTIONS ETRANGERES.
A l'étage, se développait une suite de salons fort riches, où l'or
mariait sa tonalité somptueuse à celle de l'acajou. Ces salons, ornés
de statues et de plantes vertes, abritaient dans leurs vitrines des spé-
cimens nombreux et choisis de velours, de soieries, de dentelles, etc.
1 0. Groupe XIV. {Indmlrio chimique.) — L'exposition organisée par
lAHemagne au rez-de-chaussée du palais de l'Industrie chimicpie était
digne du merveilleux développement qu'a pris cette industrie chez
nos voisins. Elle avait le mérite d'être présentée sous un aspect at-
trayant, malgré son caractère sévère et largement scientifique.
Une passerelle de l'étage devant surplomber l'axe transversal de
cette exposition, le commissaire général d'Allemagne demanda et
obtint le dédoublement de l'ouvrage en deux, situés l'un à l'avant,
l'autre à l'arrière, de façon à encadrer la section. Il utilisa les points
d'appui sur la voie centrale pour accentuer les deux grandes entrées,
(jui reçurent un aménagement et une ornementation jjarticulièrement
heureux.
Au milieu de l'emplacement s'élevait le pavillon de la parfumerie,
charmant édicuie d'allure très moderne, avec deux grandes figures de
femme aux mains pleines de fleurs, des feuillages symboliques, des
peintures décoratives et des vitraux; ce pavillon était entouré de tapis
et d'un décor d'orangers en caisse.
Ici encore, l'acajou et l'or unissaient leurs tons dans l'ameuble-
ment, pour lequel les exposants avaient conservé une entière liberté.
Parmi les objets qui concouraient à caractériser la section , on peut
citer une gigantesque machine à .papier, ainsi qu'un monument en
sel gemme et bronze.
1 1. Groupe XVIII. (Arme'es de terre et de mer.) — Dans le palais
des Armées de terre et de mer, l'exposition de l'Allemagne se répar-
tissait entre le rez-de-chaussée haut, affecté à la partie contempo-
raine, et l'étage, consacré à la partie rétrospective.
Aux deux étages, le commissariat général allemand avait su trans-
former et enrichir l'aspect très simple du palais, en décorant de
peintures un escalier droit d'assez vastes dimensions, en ornant les
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GÉNÉRALES. 9
balustrades, en couvrant d'écussons hardiment colorés et de motifs
empruntés aux armes de guerre les poutres maîtresses des plafonds
ainsi que les murs, en garnissant les baies de vitraux d'une allégorie
et d une tonalité puissantes^''.
La grande attraction était surtout à l'étage où, dans de vastes vi-
trines d'une simplicité voulue, se voyaient, sur des manneipiins très
artistiques, les uniformes des armées allemandes depuis 200 ans.
Ce musée rétrospectif, organisé par les ministères de la guerre des
royaunies qui constituent l'Empire actuel, était méthodiquement classé
et très bien présenté. Les personnages avaient été exécutés d'après
les esquisses des peintres Knôtel. Braun, Muller, et modelés par
M. Werner, sculpteur.
13. Classes lu (^appareils et procédas du chmiJJ'age et de la venlila-
tioii), 111 ijvygil'ne^ et 112 (^assistance publique^. — Pour ces trois
classes, l'Allemagne avait un emplacement à l'étage du palais de
l'Agriculture et des Aliments. Les objets élaient distribués dans une
sé]-ie de salles sans intérêt décoratif spécial.
3. Andorre. — Les installations d'Andorre ne sont mentionnées ici
que pour mémoire. Toute l'exposition de ce petit pays tenait en une
vitrine placée dans le palais de rAgriculture et des Aliments.
4. Autriche. — 1 . Groupes I et III. (^Education et enseignement. In-
struments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts.) —
M. IJaumann, architecte en chef du commissariat général d'Autriche,
avait étudié avec grand soin l'installation de sa section dans les
groupes I et III. Sur la façade du compartiment attribué à cette sec-
lion couraient des tentures aux couleurs mortes, fleuries de passemen-
teries. De dislance en dislance, des cariatides légères encadraient les
portes et mariaient heureusement leur polvchromie au ton des étoffes.
'"' il n'est pas sans intc'rét do signalei' lover plus ou moins la couleur par in» frol-
nn procédé spécial de peinture en gi'isaille tis, de manière à produii-e des clairs, enfin
appli<[ué à certaines fenêtres. Ce procédé à souligner le dessin par un sertissage au
consiste à pncliei' toute la surface, puis à en- trait.
10 SECTIONS ETRANGERES.
La clarté du jour supérieur était tamisée par de clairs vélums, tendus
au-dessus des douze salons oii se trouvait groupée l'exposition autri-
chienne. Aucune initiative n'avait été laissée aux exposants.
2. Groupe II. (^Œuvres d'art.) — L'Autriche possédait trois salles à
l'étage du grand palais des Champs-Elysées pour les œuvres de pein-
ture et une salle au rez-de-chaussée pour l'architecture. Comme plu-
sieurs autres nations, elle avait couvert une partie de la galerie-balcon
d'étage.
Ici encore se rencontrait et partout, d'ailleurs, se retrouvera dans
la section autrichienne un souci remarquable de décoration sobre, élé-
gante et appropriée aux objets exposés. De grands panneaux aux tons
éteints isolaient les toiles et les mettaient en valeur; le décor était
localisé aux chambranles des portes. L'un des salons avait été réservé
à la grande société libre de Vienne rrla Sécession», qui supprima les
cimaises et accrocha, au moyen de cordelières, de même que dans une
galerie privée , un petit nombre de tableaux très choisis et largement
séparés les uns des autres.
3. Groupes IV et V. {Matériel et procédés généraux de la mécanique.
Electricité.) — Les groupes de la mécanique et de l'électricité ne
comportaient que fort peu de décoration. C'est à peine si j'ai à signa-
ler un petit arc de fer forgé portant le mot rr Autriche».
[i. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.) — Cette partie de
la section autrichienne comptait sans aucun doute parmi les plus
ingénieusement décorées. Elle avait été installée sous la direction de
M. Otto Wagner, architecte viennois.
Les espaces étaient répartis en boxes par des cloisons tendues d'étoffes
vertes rayées verticalement, avec frise de couronnement en application
de tissu. Ces cloisons servaient de fond aux documents graphiques. Du
côté des circulations, les boxes se trouvaient délimités par une balus-
trade extrêmement originale, faite d'arcs en bois découpé et tourné,
ainsi que de cordelières qui formaient remplissage suivant une très
habile disposition. Les visiteurs accédaient aux boxes par des portes de
o
(.0
S
-Si
>-■
O
>
6
S
O
O
S
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. II
même style surmontées d'écussons en étoffe, avec inscriptions rap-
portées.
En dehors du palais du Génie civil et des Moyens de transport,
l'Autriche occupait un espace, d'ailleurs peu étendu, au rez-de-chaus-
sée haut du palais de la Navigation de commerce. Ses installations
dans ce dernier édifice n'appellent aucune indication particulière.
5. Groupes VII et .1. (^Agricultui'e. Aliments.) — L'emplacement
qu'occupait l'Autriche au rez-de-chaussée du palais de l'Agriculture
et des Aliments avait ses quatre angles marqués par de hautes stèles
à bas-reliefs, que surmontaient des statues allégoriques du plus bel
effet. Au centre était le groupe du sculpteur J, Benk, Jo Fortune
arrosant l' Agriculture d'une pluie d'or.
Toute cette section présentait une décoration gracieuse, composée
de berceaux et de gloriettes avec cloisons à jour, dont les motifs
d'ornementation étaient empruntés aux feuillages de la vigne et de
la betterave.
6. Groupe VIII. (^Horticullxire et arboriculture.) — Des cloisons laté-
rales en étoffe soutachée de sobres galons, suivant des dessins de style
moderne, limitaient le compartiment attribué à la section autrichienne
dans la grande serre la plus proche du pont de l'Aima; leur soubas-
sement était fait d'une rangée d'arbustes; au fond, quatre ifs enca-
draient le motif principal; les tentures, les panneaux et les potiches
avaient une tonalité générale lie de vin. Un tapis simple, mais coû-
teux, couvrait le sol.
C'est dans ce bel encadrement, dû à M. l'architecte Otto Wagner,
que des aquarelles, des estampes, des photogra|)hies faisaient con-
naître l'histoire et la physionomie actuelle des jardins impériaux.
y. Groupe IX. (Forêts, chasse, pêche, cueillettes.) — La section fores-
tière autrichienne était extrêmement intéressante au point de vue des
objets dont elle se composait. Mais, en ce qui concerne son aménage-
ment matériel, je ne vois à signaler qu'une curieuse décoration sym-
boli(|ue en bois de cerf et de chamois.
12 SECTIONS ETRANGEP.ES.
8. Groupe XL [Mines; me'talluigie.J — Dans ce groupe, la décora-
tion était presque nulle. L'intérêt se concentrait sur les objets exposés,
notamment sur le grand étambot construit par les usines de Skoda, à
Pilsen, pour le navire DeutschJand^^\ et sur un autel en sel gemme,
imitation du maître-autel de la chapelle Saint-Antoine des mines de
Wieliczka, en Galicie.
g. Groupes XII et XV. (Bécoraiion et mobilier des e'difices publics et des
habitations. Industries diverses.) — Aucune des branches de l'exposition
autrichienne n'a été négligée. Toutes étaient empreintes d'une note
d'art originale; toutes affirmaient le souci d'une présentation com-
plète, riche, intéressante. Mais l'Autriche a certainement donné le
maximum de son effort dans les groupes XII et XV, qui comprenaient
plus particulièrement la décoration.
Le public y admirait l'élégante souplesse et l'irréprochable simpli-
cité à laquelle M. Baumann et ses collaborateurs avaient su arriver
dans leur recherche de formes nouvelles , alors qu'en des mains inha-
biles, inexpérimentées ou trop révolutionnaires, cette recherche abou-
tit si souvent à la complication, au chaos. Il semblait que les artistes
viennois fussent parvenus du premier coup à éviter les tâtonnements
et à trouver d'excellentes formules.
Dès l'origine, le commissariat général d'Autriche, à qui avait été
attribuée l'extrémité du palais médian , côté Fabert , la plus voisine de
la Seine, avait compris la nécessité manifeste d'utiliser tout le fond du
hall pour y créer un ensemble dont les éléments concourraient har-
monieusement à l'effet général. Il assuma la charge de la construction
d'un escalier monumental, remplaçant celui que devait établir l'Ad-
ministration française, et en fit une œuvre qui, par son allure, par
ses rampes en passementerie, par ses poteaux d'angle surmontés
d'élégantes statuettes de femme en cuivre martelé, séduisait le visiteur
au seuil même de la section. Au premier étage, cet escalier, couronné
par le buste en cuivre repoussé de l'Empereur, débouchait à l'entrée
d'une rr salle d'honneur :? qui s'ouvrait dans toute la largeur du hall,
<'' Une porte spéciale a dû être ouverte dans le mur de façade du palais pour l'introducliou
de eet t^tambot.
>
w
I— I
H
co
D.
Q
3
co
w
o
w
Q
a;
o
S
g
<
o
o
■a
Q
a
o
Eh
<
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GÉNÉRALES. 13
et où le blanc, le vert sombre et le noir s'unissaient délicieusement,
relevés par les tons plus brillants des statuettes et des bas-reliets en
cuivre. Des orangers taillés se distribuaient çà et là. C'était l'exposition
organisée par le Musée impérial et royal autrichien d'art et d'industrie.
On y voyait l'exposition rétrospective d'art industriel autrichien au
XIX* siècle, avec toutes les étapes du développement et de l'évolution
de cet art entre 1800 et 1900.
Autour de la salle d'honneur, plusieurs salles de moindres dimen-
sions contenaient des intérieurs créés par les écoles professionnelles
industrielles d'Autriche. Ces intérieurs n'étaient, du reste, que des
copies très réussies : chambre dite de Marie-Thérèse au château im-
périal de Schœnbrunn; salon de style Empire du palais occupé par le
Ministère de l'instruction publique et des cultes, à Vienne; etc.
Puis venaient les expositions suivantes : école d'art industriel du
musée d'art et d'industrie; école impériale et royale d'art industriel
de Prague (travail très caractéristique du bois naturel); ensemble de
l'art industriel galicien (très fouillé, très gai et très coloré); ensemble
des industriels viennois (note très moderne, meubles en acajou teinté
de vert, lambris et menuiseries incrustés de roses en nacre, haut des
tentures et plafond en satin de Chine décoré d'applications); industrie
salzbourgeoise (copie d'une salle de la forteresse de Hohensalzbourg);
industrie styrienne.
Les copies de choses anciennes attestaient une minutie et une
exactitude extrêmes. Quant aux recherches d'art personnel et moderne,
elles nmntraient une claire intelligence des besoins à satisfaire et des
matériaux à employer, une élégante liberté de dessin, un souci con-
stant de l'harmonie dans les couleurs; les œuvres produites étaient
absolument supérieures.
10. Groupe \III. (jFîVs, tissus, vêlements.) — Au rez-de-chaussée,
la section autrichienne (laine et soie) offrait un aspect presque somp-
tueux. Une grande grille heureusement forgée entourait une vaste
verrière de M. Cari Geyling, de Vienne, qui dominait la porte d'entrée
et se développait en écran sur une partie de la façade.
M. Baumann avait installé, à l'étage, trois salons de décoration
U SECTIONS ETRANGERES.
variée pour les expositions collectives des industries du coton, du lin
et du chanvre en Autriche, ainsi que pour celle de la laine en Mo-
ravie, en Silésie et en Bohême. Ces salons étaient délimités par de
grandes vitrines d'un style moderne , qui se composaient de montants-
pilastres et de frises en planches découpées ; les bois peints en vert et
vernis donnaient lillusion du laqué. Les vitrines de chaque salle por-
taient un décor de motifs spéciaux : pour le coton, la fleur du coton-
nier; pour le lin et le chanvre, la tige de la plante; pour la laine, ce
textile. D'immenses têtes de béliers constituaient un très heureux
amortissement des pilastres dans le salon de la laine.
1 1 . Groupe XIV. (^Industrie chimique.) — Convaincu quaucun pro-
gramme, aucune matière ne doit rebuter un véritable artiste,
M. Baumann avait su présenter la section autrichienne du groupe XIV
dans un cadre fort intéressant. Trois salons étaient respectivement
afifectés à Tmdustrie chimique proprement dite, au cuir, à la fabrica-
tion du papier. Le second et le troisième méritent en particulier
d'être signalés. Dans le salon du cuir, des frises de paysages indus-
triels juxtaposés éveillaient une gracieuse impression d'art; les vi-
trines, faites de bois dont le ton s'harmonisait avec celui des objets
exposés, avaient leurs panneaux inférieurs en cuir tressé et leurs
glaces encadrées de filets et de torsades également en cuir. Au fond
do la troisième salle, trois figures de femmes, représentant les Arts,
le Commerce, la Science, se groupaient près d une machine que ma-
nœuvrait un ouvrier et d'où le papier allait sortir.
1-2. Groupe XVI. {^Economie sociale. Hygiène, assistance pithlique.)
— Il n y avait que peu ou pas de décoration pour les difterentes par-
ties constitutives de ce groupe, ce qui n'empêchait pas d'y rencontrer
des vitrines sobres et soignées. Les stations balnéaires possédaient
chacune un panneau spécial d'étoffe sur lequel se détachaient des vues
photographiques ou des aquarelles; les panneaux successifs étaient
séparés par des pylônes avec bas-reliefs.
i3. Groupe AI//. (^Colonisatiun.) — Bien (juo dépourvue de colo-
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GÉNÉRALES. 15
nies, l'Autriche exposait au Trocadéro des produits d'exportation
Laménagement de l'espace occupé n'appelle aucune explication.
1^. Groupe XVIII. (^Armées de terre et de mer.^ — Ce groupe,
notamment dans la classe de l'artillerie, ne comportait que peu
de décoration. Néanmoins, il convient de signaler des vitrines tort
jolies, qui contenaient une admirable collection de fusils exposée par
le chevalier de Mannlicher et qui entouraient les trois faces d'un
salon.
5. Belgique. — Beaucoup de puissances avaient pris le parti d'en-
velopper, pour chaque groupe, leur section dans un cadre qui la dis-
tinguât bien des sections voisines et qui caractérisât le pays d'origine
des objets exposés; tantôt ce cadre était à peu près complètement uni-
forme d'un groupe à l'autre, tantôt il comportait un motif dominant
présenté avec des modalités diverses suivant les groupes, tantôt en-
core il n'offrait dunité que par le style; ici la décoration présentait
une allure moderne, là elle empruntait ses éléments à l'art national
classique. La Belgique ne s'était point imposé pareille règle générale;
elle avait surtout cherché l'effet décoratif dans l'aménagement des ex-
positions particulières et renoncé à toute unité de style. Aussi sullira-
t-il de très courtes indications sur quelques groupes.
Dans les groupes I et III (éducation et enseignement; matériel et
procédés généraux des lettres, des sciences et des arts), les vitrines
et les bibliothèques, d'allure classique, en bois peint et staff, compo-
saient un ensemble harmonieux.
Entièrement placée au rez-de-chaussée, l'exposition du groupe II
(œuvres d'art) occupait, immédiatement à gauche de l'entrée princi-
pale du palais, deux salles dans les boxes de la piste et deux salles dans
la galerie voisine; le commissariat belge avait, eu outre, utilisé pour
la plus grande partie de la sculpture la petite salle curviligne termi-
nant les boxes du côté de sa section. Les salons étaient décorés avec
simplicité.
La section des groupes VII et X (agriculture; aliments) se trouvait
entourée d'un |torliquc Renaissance, dont les parties pleines portaient
16 SECTIONS ETRANGERES.
les inscriptions, tandis que les parties ouvertes donnaient accès aux
salles d'exposition. Des motifs empruntés aux attributs de la brasserie
ornaient le tympan de la grande entrée qui précédait le comparti-
ment des bières belges ; au-dessus se voyaient les armes du royaume ;
à droite et à gauche, des statues symbolisaient k Commerce et
l'Agriculture.
Pour le groupe IX (forêts, chasse, pèche, cueillettes), la décora-
tion était fournie par les produits du groupe.
Au groupe XI (mines et métallurgie), les exposants de l'étage se
trouvaient encadrés dans un pavillon, avec panneaux et chambranles
en fer forgé. Des toiles représentaient les vues des principales mines
du pays.
Dans les groupes XII et XV (décoration et mobilier des édifices
puljlics et des habitations; industries diverses), les exposants partici-
paient à l'ensemble décoratif : les marbriers, par d'heureuses dispo-
sitions de leurs colonnes et de leurs vases; les tapissiers, par leurs
tentures; etc.
Il en était de même du groupe XIV (industrie chimique], traité en
style moderne. Les vitrines et les meubles y avaient été disposés de
manière à former une sorte de salon décoratif. On remarquait, à
l'étage, la grande vitrine de la collectivité des tabacs.
6. Bulgarie. — En dehors de son palais spécial du quai des Na-
tions, la Bulgarie n'avait d'exposition qu'au groupe des œuvres d'art,
dans le grand palais des Champs-Elysées.
Je me borne à mentionner pour ordre cette exposition limitée à une
superficie de 60 mètres carrés.
7. Danemark. — Dans le groupe des oeuvres d'art, le Danemark
avait eu recours, pour la décoration de ses deux salles du rez-de-
chaussée, à un ton bleu et à des motifs de lignes simples qui rappe-
laient la belle sobriété des céramiques de Copenhague.
En général, dans les autres groupes, les sections danoises étaient
encadrées dun portique en menuiserie, de style sévère, peint en
blanc. pour\a d'une balustrade de même ton et réveillé seulement à
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 17
la partie supérieure par des motifs de feuillage doré. Deux pylônes
limitaient ce portique.
Le thème général comportait une variante remarquable pour les
groupes VII et X (agriculture; aliments), où l'emplacement se prê-
tait à une décoration plus importante et qui correspondaient à des
branches de production dont le commissaire général danois voulait
souligner le rôle dans son pays. Ici, le portique ordinaire se compli-
quait de linteaux légèrement cintrés; l'entrée principale était accotée
de deux taureaux, grandeur nature, très bien modelés; sur le pan-
neau du fond avait été appliqué un frais paysage danois; les autres
panneaux portaient, dans un fond jaune pâle, des feuilles de trèfle
vertes et roses.
Très caractéristique par sa simplicité, Tencadrement des sections
danoises ne Tétait pas moins par sa belle allure et par une unité suffi-
sante pour que le visiteur s'habituât rapidement à reconnaître ces
sections du premier coup d'œil.
Bien que tout à fait spéciale , la participation du Danemark à l'ex-
position du groupe XVII (colonisation) mérite d'être particulièrement
mentionnée. Elle comprenait les productions principales du Groen-
land, de l'Islande et de l'archipel des Féroë. Le décor était surtout
constitué par les objets exposés, par des reproductions parfaites à
petite échelle d'habitations et d'habitants, par des toiles rapidement
brossées et figurant les côtes avec des vols d'oiseaux.
8. Espagne. — Les salles aff'ectées aux œuvres d'art espagnoles
étaient, partie au rez-de-chaussée, partie à l'étage. Elles présentaient
une tenture de ton neutre, avec un tapis vert et rouge.
Généralement, l'Espagne avait borné la décoration, dans les autres
groupes, à des trophées de drapeaux et à queh[ues draperies aux
couleurs nationales. Celte simplicité voulue souffrait cependant deux
exceptions : l'une pour les groupes VII et X (agriculture; aliments),
l'autre poin- le groupe XIII (fils, tissus, vêtements).
Dans les groupes VII et X, l'Espagne tenait à affirmer hautement
1 importance qu'elle attache à ses produits agricoles et particulière-
ment à ses vins. L'emplacement dont elle disposait dans le palais de
s
tUl'niUtllIL %AT1U)ALC.
18 SECTIONS ETRANGERES.
l'Agriculture et des Aliments était indiqué de loin aux visiteurs par
une porte monumentaie d'environ i 5 mètres de hauteur, reproduisant
l'arc de Grenade dit rr Porte du Vin v : cet arc est une exquise com-
position mauresque, toute brodée d'arabesques bleues et vertes sur
faïence.
La zone concédée à l'Espagne pour son exposition du groupe XIII
(fils, tissus, vêtements) était limitée, du côté de la voie de circula-
tion, par une série d'arcades sur colonnes torses, en bois et plâtre.
De ces arcades, celle du milieu, formant porte d'entrée, avait été co-
piée sur la porte de la Salle des Cent, à Barcelone, et rappelait ainsi
le rang de la Catalogne parmi les régions où se pratiquent les indus-
tries textiles. Pour les autres arcades, M. Urioste y Velada, architecte
général du gouvernement, s'était inspiré d'un cloître remarquable
appartenant au palais des ducs de l'Infantado de Guadalajara; il
avait substitué aux écussons originaux les armes des provinces
espagnoles.
9. États-Unis. — Dans presque tous les groupes qui appelaient
une décoration spéciale, les Etats-Unis ont pris comme thème des
colonnades d'ordres divers. Je vais en citer quelques exemples.
1 . Groupes 1 et IH. (^Education et enseignement. Matériel et procédés
généraux des lettres, des sciences et des arts.') — Les espaces occupés par
les Etats-Unis dans les groupes I et III se répartissaient entre le rez-
de-chaussée et l'étage. Au rez-de-chaussée, ils s'annonçaient par un
portique à colonnes ioniques.
g . Groupe II. ( Œuvres d'art.) — Dans le grand palais des Champs-
Elysées, les Etats-Unis disposaient de cinq salles à l'étage et d'une
sixième au rez-de-chaussée. Les murs étaient tendus d'étoffe vert clair,
avec frise conforme au modèle de la section française, sauf l'inscrip-
tion des cartouches; un tapis brun clair couvrait le sol; dans les
pièces principales se trouvaient des meubles de velours vert. Sur la
galerie -balcon de l'étage, affectée aux dessins, aux gravures et à
l'architecture, des arbustes verts, de petites sculptures et des vitrines
mêff^^2 ^
1 WiM^
Phot. Lévy et se3 fiis
ESPAGNE. — AGRICULTURE, ALIMENTS
Phoi. Lévy et ses fils
ISPAGNE. — FILS, TISSUS, VÊTEMENTS
■a
l-H
o
a;
H
O
a
-a
3
D
(/)
Eh
<
£-1
■a
I— (
O
J
<
Eh
D
I
<
Eh
•H
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. l'J
contenant les miniatures ainsi que les médailles, formaient un
agréable décor,
3. Groupes IV et V. (^Matériel et procédés généraux de la mécanique.
Electricité.^ — II n'y avait pas de décoration au rez-de-chaussée. Les
surfaces du premier étage, plus spécialement consacrées à l'électri-
cité, étaient encloses dans une enceinte d'arcades et de colonnes dé-
gagées d'ordre corinthien. Des ampoules électriques constellaient ce
décor en plâtre.
h. Groupe M. (^Génie civil; moyens de transport.') — En ce qui con-
cerne le groupe VI, seule la classe 33 (matériel de la navigation de
commerce) appelle une mention. La marine marchande des Etats-
Unis disposait, au rez-de-chaussée bas du palais de la classe 33, d'un
emplacement que décoraient des arcades avec colonnes à chapiteau
composite, surmontées d'une frise dont le sujet était relatif à la navi-
gation maritime.
5. Groupes MI et X. (^Agriculture. Aliments.) — Dans le palais de
l'Agi'iculture et des Aliments, la section des Etats-Unis était entourée
d'une série d'arcades rustiques couvertes en tuiles à leur sommet. Au
milieu se trouvait une porte monumentale accotée de a pylônes tra-
[)us (|ue surmontait l'aigle nationale. De part et d'autre, le public
voyait les cloches de la Liberté, reproduction des fameuses cloches de
San Francisco qui sonnèrent la révolte contre l'Angleterre.
G. Groupe XL (Mines; métallurgie.) — (Test [)eut-élre dans ce
groupe que la décoration était le plus brillante et avait le plus de
tenue. Le long de la grande voie de circulation s'élevait une façade
en portique, avec colonnes de l)ronze, de marbre, de porphyre et de
granité, d'un aspect très riche: des panneaux et des ornements ouvra-
gés en fer garnissaient ce portitpic, dont la frise avait été constituée
par les médailles des Etats et couronnée de boules en cuivre pur. Du
dejiors, les visiteurs a|)ercevaient, à travers la clôture ajourée, d'ad-
mirables colhîctions de minéraux aux couleurs les plus vai'iées.
"20 SECTIONS ETRANGERES.
7. Groupes XII et XV. (^Décoration et mobilier des édifices publics et des
habitations. Industries diverses.) — A l'Esplanade des Invalides, dans le
palais du Mobilier et des Industries diverses, la section américaine se
divisait en ilôts dont chacun était enveloppé d'un portique. Ajourés et
très ouvragés, les portiques comportaient des colonnes, des pilastres
et un entablement qui formaient une ordonnance d'aspect Renais-
sance. Peints en blanc, ils avaient reçu des dorures dans les enroule-
ments de feuilles de laurier autour des colonnes et sur les chapiteaux.
Au-dessus de l'entablement, des vélums aux couleurs du drapeau
américain couvraient les voies de circulation. Les exposants se lo-
geaient dans les îlots sans décoration spéciale d'ensemble. Le sol de la
voie principale était revêtu en mosaïque.
Au centre, sous la passerelle de jonction des galeries du premier
étage, le commissariat général des Etats-Unis avait établi trois salons,
dont le plafond était voûté et dont les murs présentaient des ouver-
tures donnant prétexte à diverses expositions de vitraux et d'appareils
électriques. Des mosaïques recouvraient les murs et le sol. Le salon du
milieu servait de passage.
Contre la section britannique, celle des Etats-Unis s'accusait par
une porte blanche à vaste arcalure, surmontée d'un aigle aux ailes
déployées et portant l'écusson national. Une peinture allégorique
décorait les tympans de la porte.
8. Groupe XIII. (^Fils, tissus, vêtements.) — La section américaine
des fils, tissus, vêtements, était décorée d'un portique en bois d'aca-
jou, avec ornements en bronze.
40. Grande-Bretagne. — Fidèle à son esprit pratique et désireuse
de ne point engager de dépenses élevées pour la décoration de ses
emplacements dans les galeries générales, la Grande-Bretagne avait
fait établir et maroufler sur les murs ou sur les cloisons des prin-
cipaux groupes une quantité considérable de toiles peintes, dont la
composition uniforme consistait en grands fleurons vert foncé se
détachant sur un fond vert gris clair. Ces toiles donnaient une
note sinq)le, mais assez caractéristique, qui, dans tous les cas, per-
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 21
mettait de reconnaître facilement ies expositions britanniques et
qui fournissait un cadre convenable aux installations variées des
exposants.
Certains groupes faisaient exception et avaient une décoration plus
recherchée.
Au grand palais des Champs-Elysées, des épines d'une hauteur de
3 mètres environ divisaient en quatre salles la longue galerie occupée
par l'Angleterre à l'étage. Des tentures rouges, la peinture en noir
appliquée sur les cimaises, le linoléum brun qui recouvrait le sol,
imprimaient à la section un caractère de correcte opulence. Les pas-
tels, aquarelles et gravures étaient installés sur la galerie-balcon,
pourvue d'un vélum. Quelques petites sculptures ornaient cette ga-
lerie et les salles.
Dans les groupes VII et X (agriculture; aliments), des mesures
avaient été prises pour que ies exposants concourussent à un effet
d'ensemble par leurs vitrines ou leurs boxes, que séparaient des mo-
tifs décoratifs en métal.
Pour les groupes XII et XV (décoration et mobilier des édifices pu-
blics et des habitations; industries diverses), chacun des principaux
exposants s'était ingénié à présenter un tout architectural : l'un avait
établi une façade en céramique de style moderne; tel autre montrait
une suite de pièces d'habitation, dont les lignes d'architecture se
rattachant au style anglais étaient d'un heureux effet. Quelques
industriels, notamment dans le corps de bâtiment de la rue Saint-
Dominique, se contentaient de hautes vitrines.
14. Hongrie. — i . Groupes I el III. (^Educalion et enseignement. Instru-
ments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts.^ — Dans
ces groupes, la section hongroise, répartie entre le rez-de-chaussée
et l'étage, était entourée d'un portique moderne en bois et plâtre,
orné d'oiseaux, de feuillages et de fleurs, aux couleurs atténuées sur
un fond clair. Bien que les formes fussent un peu indécises, l'en-
semble répondait à une pensée bien arrêtée et donnait l'impression
d'un soin scrupuleux. Des vitrines en tubes de fer contenaient les
objets exposés.
22 SECTIONS ETRANGERES.
a. Groupe II. (^Œuvres (Fart.) — Les salles réservées à l'exposition
des œuvres d'art hongroises dans le grand palais des Champs-Elysées
furent tendues de velours, avec quelques emblèmes. Un salon spécial
contenait les œuvres des artistes croates et slavons.
3. Groupes IV et V. [Matériel et procédés généraux de la mécanique.
Electricité.) — Pour la mécanique et l'électricité, la section hongroise
était entourée d'un portique en fer, remarquable par son élégance et
sa finesse. Des cloisons donnant sur les chemins de circulation furent
établies en bois de chêne, avec applications de cuivre et do broderies.
Ici, comme dans tous les autres groupes, s'affirmait la volonté d'une
présentation soignée et artistique.
fi. Groupe VI. (^Génie civil; moyens de transport.) — Dans le
groupe VI , se développait un portique en bois d'aspect robuste , pré-
sentant, en son centre, une porte de grandes dimensions. Cette porte
se composait essentiellement d'une proue de navire, accotée de deux
grandes figures marines d'une réelle allure.
5. Groupes VII et X. (^Agriculture. Aliments.) — La section hon-
groise de l'agriculture et des aliments avait été admirablement amé-
nagée. Située sous la galerie d'étage longeant l'avenue de La Motte-
Picquet, elle était limitée vers le hall de 1 15 mètres par une façade
de 7"" 5o de hauteur, comprenant 3 grandes travées ouvertes avec
encadrement d'ornementations très souples, très élégantes, d'un ton
général orange, qui se répétaient sur les murs, sur les poteaux des
fermes et dans la partie basse des balcons de l'étage. L'un des carac-
tères de la décoration consistait dans l'habile emploi du procédé de
superposition des planches découpées à profils différents. MM. Bâlint
et Jâmbor avaient pris pour motif principal la grappe de raisin et les
courges entourées d'un feuillage très simple.
Tout l'aménagement intérieur des salles correspondait à ce parti
décoratif. Non seulement les branches les plus importantes de pro-
duction, comme celle des vins, mais aussi les industries les moins
considérables, avaient donné lieu à des arrangements fort soignés et
03
a
Eh
W
J
a
o
X
O
•a
o.
w
<
O
co
H
•ta
o
te
2
O
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 23
fort pittoresques. Des vues représentaient les principales régions agri-
coles. Entre autres curiosités, on remarquait le somptueux salon des
fabricants de sucre, avec la statue de la rrHungariari flanquée d'un
petit garçon et d'une petite fille qui symbolisaient la Culture de la
betterave et l'Industrie du sucre.
6. Groupe VIII. (Horticulture et arboriculture.^ — Dans le groupe
de l'horticulture, l'exposition hongroise était heureusement encadrée
d'un portique léger en treillage coloré.
y. Groupe IX. {Forêts, chasse, fiche, cueillettes.^ — Ici encore, j'ai
à signaler un portique, mais approprié, comme toujours, au groupe.
Ce portique, fait de bois bruts, était décoré par des massacres de
cerfs et d'élans, ainsi que par des trophées d'armes de chasse. Il ser-
vait de premier plan à un vaste diorama, ingénieusement disposé,
qui figurait un vallon boisé et rocheux où se rencontraient des échan-
tillons nombreux de la flore et de la faune du pays.
8. Groupe XL {Mines; métallurgie.) — Avec l'exposition des
groupes VII et X , celle du groupe XI était l'une des mieux comprises
et des plus artistement entendues au point de vue décoratif. Elle
comprenait deux parties distinctes : d'un côté, les mines; de l'autre,
la métallurgie.
L'exposition des mines avait une façade au centre de laquelle un
mineur produisait une explosion de dynamite : les blocs se dislo-
quaient et laissaient échapper une figure allégorique de femme.
A droite et à gauche de ce motif médian , deux porti([ues à profil de
galerie boisée se reliaient à deux motifs latéraux qui comportaient
aussi des figures. Ingénieusement composé, ce décor se distinguait
par une robuste sobriété d'exécution.
Quant à l'exposition de la métallurgie , elle était annoncée par une
grille monumentale et par des trophées de roues, de bandages, d'en-
clumes, etc. A l'arrière se trouvaient des vitrines très simples, mais
bien étudiées, en fer et glaces. L'intérêt décoratif se concentrait prin-
cipalement sur un grand panneau de fond, meublé d'échantillons de
24 SECTIONS ETRANGERES.
la métallurgie hongroise, oii dominaient des réseaux et dessins faits
au moyen de fils variés. On remarquait aussi, vers le milieu des es-
paces occupés, un groupe d'ouvriers travaillant autour d'une forge
dont la fumée était habilement figurée par une masse de fils très
ténus formés en flocons,
g. Groupes XII et XV. {Décoration et mobilier des édifices puhJics et des
habitations. Industries diverses."! — Dans les groupes XII et XV, la sec-
tion hongroise souffrait du voisinage de la section autrichienne. Ce-
pendant le souci de la présentation n'y était pas moindre que pour les
autres groupes. Un portique souple et riche s'alignait sous les galeries
de l'étage, donnant des façades aux alvéoles qui contenaient diffé-
rentes expositions importantes; fait en staff coloré, ce portique avait
pour ornements des fleurs et des feuillages très stylisés.
10. Groupe XIII. {Fils, tissus, vêtements.^ — Au groupe des fils,
tissus, vêtements, les architectes avaient marié le bois découpé et le
staff. Les compartiments d'exposition étaient disposés suivant un plan
rayonnant; au-devant de ces compartiments s'élevaient des arcatures
très étudiées et fort heureusement ajourées, d'un style moderne
simple et élégant.
Sur la voie de circulation de 5 mètres, un portique fermant la sec-
tion se composait de doubles arcades dont les soubassements étaient
faits de hauts reliefs comprenant des figures humaines coloriées. Des
vitrines encastrées dans l'ensemble présentaient aux passagers de la
voie centrale une collection d'objets de choix.
1 1. Groupe XIV. {Industrie chimique.^ — L'aménagement compor-
tait des vitrines en fer et glaces, reliées entre elles par de légères ar*
catures. De place en place, des niches arrondies abritaient quelcjues
divans de repos.
1 2. Gi'oupe XVI . {Economie sociale.^ — Dans ce groupe, la Hongrie
était une des rares puissances qui eût étudié une décoration. Elle
avait adopté une composition en arcade ajourée, faite de bois découpé
Eh
Z
H
g
en
D
ce
63
S
CD
O
X
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 25
et peint, avec rehauts de stafF, dont la queue oceUée du paon for-
mait le motif principal.
i3. Groupe XVIII. (^Armées de terre et de mer.) — Même au
groupe XVIII, la Hongrie avait groupé son exposition dans un en-
semble décoratif important. Une colonnade meublée de feuillages
entourait une statue équestre de TEmpereur-Roi; des figures répar-
ties entre les colonnes portaient les uniformes de l'armée hongroise.
L'ornementation se complétait par des trophées d'armes et de dra-
peaux.
là. Clauses 1 k (^chauffage et ventilation), 111 (^hyfiu-ne) et 112 (^assis-
tance publique). — Ces classes, installées au premier étage de l'an-
cienne galerie des Machines de 1889, avaient un portique analogue
à ceux des autres groupes, mais plus simple.
12. Italie. — Les seules indications intéressantes en ce qui con-
cerne les installations de l'Italie dans les galeries générales sont les
suivantes.
Pour les groupes I et III (éducation et enseignement; matériel et
procédés généraux des lettres, des sciences et des arts), le commissa-
riat général italien avait fait établir un ensemble de vitrines blanches
d'un style classique, qu'il mettait à la disposition des exposants.
Au grand palais des Champs-Elysées (groupe II, œuvres d'art),
les emplacements de la section italienne se répartissaient entre le
rez-de-chaussée et l'étage; la galerie-balcon avait été transformée en
salle de tableaux. L'installation, en tons chauds, n'offrait pas de par-
ticularité spéciale.
La situation était la même pour le groupe VI (génie civil et moyens
de transport) que pour les groupes I et III.
Dans les groupes VII et X (agriculture et aliments), un portique
en bois sculpté et doré délimitait la section. A l'un des angles, se
trouvait un comptoir de dégustation. Des étagères garnies de bou-
teilles complétaient l'ensemble décoratif.
Les groupes XII et XV (décoration et mobilier des édifices publics
26 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
et des habitations; industries diverses) ne comportaient pas de déco-
ration d'ensemble. Chaque exposant s'était installé suivant son goût et
sa fantaisie.
Enfin les principaux exposants du groupe XIII (fils, tissus, vête-
ments) avaient établi de grandes vitrines décoratives de style italien,
en fer forgé ; les couronnements très ouvragés de ces vitrines se profi-
laient au-dessus de l'étage.
13. Japon. — Le Japon exposait dans les groupes I-III, II, VII-
X. VIII, IX, XI, XII-XV, XIII, XIV, et dans la réunion des classes Ik,
111, 112.
Ses trois salles d'œuvres d'art, au premier étage du grand palais
des Champs-Elysées, étaient drapées d'une étoffe grise s'harmonisant
avec la délicatesse des kakémonos de la vieille école aussi bien qu'avec
la finesse des ouvrages dus aux artistes qui suivent les enseignements
européens. Dans l'un des salons, de grandes vitrines murales conte-
naient des œuvres gracieuses de sculpture sur bois ou sur ivoire.
Pour les groupes industriels, tout l'intérêt de la section japonaise
résidait dans la valeur souvent exceptionnelle des objets. Il semblait
que le commissariat général eût voulu faire ressortir davantage cette
valeur par l'extrême simplicité de la distribution, de la décoration et
du mobilier. Partout un plan clair, sans recherche ni complication;
partout des vitrines en métal ou en bois, sobres et dépourvues de
sculptures.
Tel était le cas, notamment, pour les deux branches de produits
qui recueillirent un si grand succès : la céramique et les broderies
sur soie.
A peine est-il besoin d'ajouter que la simplicité n'excluait jamais
l'élégance ni la note d'art.
14. République de Libéria. — La République de Libéria n'avait
qu'une vitrine, placée dans le palais de l'Agriculture et des Aliments.
15. Luxembourg. — Les industries les plus importantes du
Luxemboui'g se rattachent aux mines et à la métallurgie. Aussi le
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. '21
Grand-Duché exposait-il dans le groupe XI. Ce groupe était, d'ail-
leurs, le seul pour lequel il eût dérogé à la concentration de ses pro-
duits en un palais unique, établi sur le quai des Nations.
Au point de vue décoratif, la section luxembourgeoise de la métal-
lurgie ne comportait aucune pariicularité appelant ici des indications
spéciales.
16. Mexique. — En dehors du palais spécial où il avait concentré
ses produits et ([ui était situé sur le quai d'Orsay, immédiatement en
aval du pont de l'Aima, le Mexique n'exposait (jue dans le groupe VIII
(horticulture et arboriculture). Cette exposition ne comportait pas de
décoration.
17. Monaco. — La situation de la principauté de Monaco était la
même que celle du Mexique. Cette principauté avait groupé ses pro-
duits dans un palais établi sur le quai des Nations et ne possédait
d'exposition hors de ce palais que dans le groupe de l'horticulture.
18. Norvège. — Le commissariat général de Norvège est certai-
nement l'un de ceux qui ont fait les plus grands efforts pour présenter
leurs sections dans un cadre étudié avec soin et convenablement ap-
proprié. Il a, d'ailleurs, réussi à atteindre son but et à réaliser une
oeuvre satisfaisante au point de vue de l'art.
On rencontrait des expositions norvégiennes dans les groupes I et
m, II, IV et V, VII et X, XI, XII et XV, XIV, XVIIL
Aux Champs-Elysées, la Norvège disposait d'une grande salle sur
la piste; elle l'accrut quelque peu en se servant d'un espace libre à la
base de l'escalier voisin. Une étoffe d'un ton rosé très fin couvrait les
parois.
Presque partout, dans les autres groupes, la décoration était en
bois sculpté et comprenait des portiques, des balustrades, des vi-
trines , des sièges ; quoique assez rustique de facture et un peu rigide ,
la sculpture n'en présentait pas moins de la richesse et un caractère
fort artistique; la plupart des engravures, teintées en vert ou en
rouge, s'enlevaient vigoureusement sur le ton naturel très clair du
28 SECTIONS ETRANGERES.
bois. Dans les groupes IV et V (matériel et procédés généraux de la
mécanique; électricité), la décoration d'encadrement était constituée
en fer forgé, avec remplissages en rinceaux simples et élégants.
D'une manière générale , les mâts portaient à leur partie supérieure
les couleurs norvégiennes.
r
19. Orange. — L'Etat libre d'Orange exposait dans le palais de
l'Economie sociale, à la classe 104 (grande et petite culture; syndi-
cats agricoles; crédit agricole). Il occupait un panneau, dont l'autre
face appartenait à la Russie. Son installation extrêmement restreinte
n'appelle ici aucun renseignement.
20. Pays-Bas. — Les Pays-Bas avaient des emplacements dans
les galeries générales affectées aux groupes I-III, II, IV-V, VI, VII-
X, VIII, IX. XI, XII-XV, XIII. XIV, XVI, à la classe 33 et à la réunion
des classes 74, 111, 112.
Ils disposaient, au rez-de-chaussée du grand palais des Champs-
Elysées, de trois salles, dont deux dans les boxes de la piste. Leurs
salles de peinture étaient pourvues d'une tenture d'un ton délicat et
chaud, ainsi que d'épais tapis.
Dans tous les autres groupes, les produits néerlandais étaient éga-
lement présentés au public avec un soin extrême et un très grand
souci de leur mise en valeur. Généralement, les espaces occupés
avaient pour entourage un portique et des balustrades en bois, peints
blanc crème et décorés de passementeries; peu ou pas de sculpture,
mais de la menuiserie simple, judicieuse, élégante et vraiment artis-
tique.
Une mention spéciale est due à l'exposition des chemins de fer
hollandais dans le groupe VI. Le petit pavillon rectangulaire abritant
cette exposition présentait une sobriété de lignes très marquée; mais,
à l'intérieur de même qu'à l'extérieur, ses quatre faces étaient revê-
tues d'une décoration particulièrement intéressante. Cette décoration
se composait de l'armature en bois des panneaux, accentuée par des
filets et des peintures, et de remplissages oii les cartes géographiques,
les inscriptions, les paysages, les figures en costume des provinces.
H
o
(X
s
<
p
M
z
o
o
-ta
O
<
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 29
avaient été stylisés au point de vue du dessin et de la couleur. L'en-
semble offrait un aspect coloré, attrayant, expressif, et constituait un
véritable enseignement pour les décorateurs.
Il y a lieu de signaler aussi, dans le palais de rÉconomie sociale,
une petite salle très coquette, garnie de meubles simples et intéres-
sants.
24. Perse. — Bien qu'ayant en principe groupé son exposition
dans un pavillon spécial, quai des Nations, la Perse disposait d'un
espace, d'ailleurs restreint, dans le palais des Fils, Tissus, Vêtements,
où elle exposait principalement des tapis. L'intérêt décoratif de l'in-
stallation se limitait à une façade en arcade polychrome de style
persan.
22. PortugaL — Aux Champs-Elysées, les œuvres d'art du Por-
tugal occupaient une salle des boxes et une salle voisine obtenue par
la couverture du passage faisant suite à la grande porte latérale du
Cours-la-Reine. Le salon principal était garni d'une tenture de ton
rouge ardent; le second contenait une statue de la Douleur, qui avait
été dressée sur des gradins et qui prenait une singulière importance
décorative, grâce à l'éclairage spécial de cette galerie improvisée.
Le commissariat général portugais avait réparti dans la plupart
des autres groupes où exposaient ses nationaux des vitrines d'un mo-
dèle unique, faites en bois naturel tourné et conçues suivant le style
du pays.
Pour les groupes VII et X (agriculture et aliments), la section
était délimitée par une clôture en treillage, qu'ornaient des feuilles
de vigne et des raisins artificiels. Au centre s'élevaient des tonnelles,
sous lesquelles avait lieu la dégustation des vins du Portugal.
23. Roumanie. — Une grande partie de lexposition roumaine
était concentrée dans le palais de la rue des Nations. Cependant
les galeries générales contenaient certaines branches de cette exposi-
tion : tel était le cas pour les groupes U (œuvres dart), VI (génie
civil et moyens de transport), VII et X (agriculture et aliments),
30 SECTIONS ETRANGERES.
IX (forêts, chasse, pêche, cueillettes), XIII (fils, tissus, vêtements),
XIV (industrie chimique).
Les emplacements ainsi attribués à la Roumanie avaient été enve-
loppés de portiques en bois et staff, qu'allégeaient et qu'égayaient les
couleurs vives des fleurs peintes sur les panneaux de remplissage.
Aux groupes VII et X, la décoration se caractérisait par des toitures
de chaume très chaudement colorées et par des grappes de maïs.
24. Russie. — i . Groupes I et II f. (^Education et enseignement. In-
struments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts.^ — Dans
ces deux groupes, la section russe présentait une série de petits salons
d'une tonalité brun rouge, garnis de tables et de bureaux en chêne.
Aux piliers et aux murs étaient accrochés des trophées de duapeaux
encadrant les armes de la Russie.
2 . Groupe II. ( Œuvres d'art. ) — Abstraction faite de la Finlande ,
la Russie avait, au centre des annexes de la piste, deux salles pour la
peinture et une pour les ouvrages du grand sculpteur Antokolsky;
celle-ci, richement décorée de tentures bleues, était dominée par une
importante représentation de l'Empereur Alexandre III. Les artistes
finlandais occupaient trois salles dans les galeries du rez-de-chaussée.
3. GroupesIVet V. (^Matériel et procédés généraux de la mécanique. Elec-
tricité.) — Les installations de ces groupes ne comportaient pas de
décoration spéciale, intéressante à mentionner.
k. Groupe VI. (^Génie civil; moyens de transport.) — Une suite de
boxes formant salons et peints dans un ton brun rouge assez soutenu
contenaient des modèles de ponts ou dautres ouvrages d'art, des
plans, de nombreuses cartes, des photographies (jui concouraient à la
décoration des murs. Ici encore, le commissariat général avait disposé
des trophées de drapeaux encadrant les armes de l'Empire.
5. Groupes VII et X. (^Agriculture. Aliments.) — Le lotissement était
constitué par de grands stands garnis de \ilrines et de motifs décora-
co
H
et:
>
S
Eh
to
D
Q
2;
O
Q
■W
co
o
m
o
Eh
W
a
o
%
et;
o
o
■a
Q
►—I
co
co
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 31
tifs en styie russe ou abritant des produits agricoles. Deux de ces îlots
s'ouvraient sur la voie de circulation par un grand portique en bois
naturel rehaussé de rouge et d'or. Contre la salle des Fêtes se trou-
vait une grotte décorative dont la silhouette se découpait sur un
panorama.
6. Groupe IX. (Forêts, chasse, pêche, cueillettes.) — Une décoration
générale avait été organisée dans la section russe de ce groupe au
moyen des produits forestiers ainsi que des produits de la chasse et de
la pêche. Sur la voie de circulation, l'entrée s'accusait par un portique
décoratif en bois.
y. Groupe XI. i^Mines; métallurgie.) — Au rez-de-chaussée du palais
des Mines et de la Métallurgie, la section était délimitée, sur la voie
de circulation, par une série de motifs qui empruntaient leurs élé-
ments à différents produits métallurgiques. Des colonnes volumi-
neuses composées de tubes et de pièces diverses en fer ou en acier
marquaient l'entrée centrale.
8. Groupes XII et XV. (^Décoration et mobilier des édijices publics et des
habitations. Industries diverses.) — L'initiative des exposants avait
réussi à faire un bel ensemble décoratif, notamment dans la partie du
rez-de-chaussée faisant face à la section belge. Les vitrines et les motifs
étaient tous en style russe.
9. Groupe XIII. (^Fils, tissm, vêtements.) — Dans le groupe XIII, le
commissariat général russe avait aménagé une suite ininterrompue de
vitrines en bordure sur les voies de circulation. Ces vitrines, entière-
ment garnies de glaces et portant une frise avec simple moulure de
couronnement, se rattachaient à un modèle uniforme.
10. Groupe XVI. (^Economie sociale.) — A côté des salles de sta-
tistique, la Russie avait reconstitué lune des pièces d'une maison
consacrée aux œuvres de bienfaisance (salle de dégustation de thé,
intérieur de style russe, meubles en pitcb-pin).
32 SECTIONS ETRANGERES.
1 1 . Groupe XVIII. (^Armées de terre et de mer. ) — Au rez-ile-cliaussée
bas, les principaux éléments décoratifs étaient un portique formé de
rames et d'objets appartenant à la marine, une cabine de navire,
une dunette sur laquelle se trouvaient exposés des modèles de bateaux
et divers objets relevant de la marine militaire.
Des vitrines basses en bois noir, avec pieds tournés, garnissaient
le rez-de-chaussée haut.
Le commissariat général russe avait dû serrer son lotissement. Les
chemins étaient délimités par des potelets et des cordons.
25. Serbie. — En dehors de son pavillon du (juai dOrsay, la Serbie
n'exposait qu'au grand palais des Champs-Elysées, oii elle occupait, à
l'étage, une petite salle et une tranche de la galerie-balcon. La déco-
ration ne présentait aucune particularité utile à signaler.
26. Suède. — La Suède exposait dans les galeries générales des"
groupes I-llI. II, IV-V, VU-X, IX, XI, XII-XV, XIII . XIV. XVI, ainsi
que dans la réunion des classes 74, 111. 112. Elle avait fait des
efforts considi'rables de décoration et généralement réussi à donner
une note d'art très intéressante.
Aux Champs-Elysées, la section suédoise disposait de deux salles,
l'une dans les boxes, l'autre dans la galeiie voisine. Des sièges très
simples et confortables, dessinés par M. Zorn, imprimaient une allure
particulière à sa décoration de ton clair et frais. Parmi les peintures, se
voyait le portrait du Roi.
Dans les groupes I et III (éducation et enseignement; matériel et
procédés généraux des lettres, des sciences et des arts), se trouvait un
ensemble harmonieux de vitrines et de panneaux. On remarquait
notamment des banquettes sculptées aux angles. Des frises portaient
les inscriptions et de nombreux étendards ornaient la section.
L'emplacement occupé dans les groupes VII et X (agriculture et
aliments) formait un enclos au milieu duquel s'élevait une petite con-
struction rustique. Cette construction, faite de bois découpé, était
peinte de vives couleurs et décorée de sculptures naïves; ses pignons
constituaient des motifs d'angle , supportés par de gros balustres tournés.
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 33
Dans le groupe IX (forêts , chasse , pêche , cueillettes) , la section , bien
aménagée au rez-de-chatissée haut, était ornée de balustrades en bois
ot comprenait d'heureux dioramas, dont le meilleur représentait une
gorge boisée très lumineuse ; des troncs de sapin , placés au premier plan
de ce diorama, s'enlevaient en sombre sur la clarté du fond.
Les mines et la métallurgie contribuent puissamment à la fortune
du pays. Aussi la Suède avait-elle tenu à se présenter brillamment dans
le groupe XI. Sa section y était annoncée par une façade monumentale
formant portique, avec une grande porte centrale composée d'une
arcade entre deux pylônes élevés; cette façade exécutée par la société de
Stora Kopparbergs Bergslag, d'après les plans deM. Lilljekvist, archi-
tecte des installations, avait pour éléments des fers laminés, des roues
dentées , des scies circulaires , etc.
Dans les groupes XII et XV (décoration et mobilier des édifices
publics et des habitations; industries diverses), se succédaient des
boxes, le long desquels courait une frise de coloration claire, surmontée
d'un léger auvent de ton vert en bois; aux extrémités des cloisons,
l'auvent se relevait et se terminait par un dragon constituant gar-
gouille.
Pour le groupe XIII (fils, tissus, vêtements), la section suédoise
n'avait (ju'une faible superficie, mais se présentait très heureusement.
Elle était entourée d'un portique en bois ajouré, que décoraient des
têtes d'animaux et des pelleteries. Un diorama de M. Tirén représentait
des rennes attaqués par des gloutons, sous la morsure desquels ils suc-
combaient.
Le groupe XIV (industrie chimi([ue) comportait une décoration très
simple en bois peint, avec guirlandes de fleurs et couronnes.
27. Suisse. — La Suisse n'avait |)as édifié de pavillon national
comme la plu[)art des autres pays. Son exposition était entièrement
ré|)artie dans les galeries générales des groupes I-IIl, II, IV-V, VI,
VII-X, XII-XV, XIII, XIV, XVI.
r
1 . Groupes I et III. {^Efhicahon et enseignement. Instruments et procédés
généraux des lettres, des sciences et des fl/7s.) — Les vitrines et les cloi-
V. .T
U SECTIONS ETUANGKRKS.
sons formaient un ensemble soigneusement étudié, de style composite,
où se retrouvaient les ornementations contournées de l'architecture
allemande du xvii" siècle. Elles avaient un soubassement en bois sculpté ;
leurs angles et leurs frontons étaient marqués par des motifs en relief
et des écussons. Cette décoration dans des teintes sobres, de la couleur
du bois naturel, risquait d'être trop uniforme; l'architecte la releva
par une porte en forme d'arc léger, placée à l'intersection des chemins
de circulation générale, appuyée d'hommes d'armes en costume d'an-
ciens suisses et surmontée de l'écusson fédéral. Le noyer sculpté et le
stalf étaient les seuls matériaux mis en œuvre.
3 . Groupe II. ( Œuvres d'art. ) — Une frise décorative , des tentures
en étoffe vieux rose ou gris ardoise , des tapis appropriés , des rideaux ,
quelques meubles et des plantes vertes ornaient les salons de la Suisse
dans le grand palais des Champs-Elysées. Ces salons étaient situés au
rez-de-chaussée, sur la piste et dans la galerie voisine.
3. Groupes IV el V. (Matériel et procédés généraux de la mécanique.
Ëlectricilé. ) — Ces groupes ne comportaient pour ainsi dire pas de déco-
ration. L'effet résultait surtout de la vue des superbes machines envoyées
par la Suisse et fort habilement installées.
h. Groupe VI. i^Génie civil; moyens de transport.) — Trois portes en
forme d'arc, semblables à celle des groupes I et III, étaient disposées
au croisement des chemins de grande circulation et reliées par des
motifs qui constituaient avec eux une sorte de portique largement ouvert
et imposant par ses dimensions. En outre, de distance en distance, le
h)ng de la voie centrale, se dressaient des colonnes ornées portant à leur
sommet les écussons nationaux.
5. Groupes VII et X. {^Agriculture. Aliments.) — Le commissariat
général suisse avait apporté un soin tout particulier à la décoration
dans ces groupes et tiré un excellent parti de l'emplacement dont il
disposait au fond de la nef, contre l'avenue de Suffren. Devant l'escalier
en fer à double dépari conduisant du rez-de-chaussée à l'étage, M. l'ar-
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 35
chitecte Bouvier édifia une façade en bois découpé et ajouré. Sur une
assise solide faite de piliers en bois plein et rappelant les arcades mas-
sives des vieilles villes de la Suisse reposait une galerie à jour, sur-
montée d'un large porche en foi'me de toit à la bernoise que soutenaient
des griffons; la voûte intérieure de ce porche et ses plafonds étaient
décorés d'écussons et de rosaces en couleur, avec entrelacement de
fleurs et de guirlandes; une couverture en tuiles aux: tons éteints portait
un beffroi flanqué de deux minces clochetons; çà et là des flammes do
couleur jetaient une note vive et gaie.
A ce motif principal s'attachait une galerie longeant toute la section
et soutenue par des piliers en bois, que décorait un ensemblede sculp-
tures, de pyrogravures, de peintures et de bandes en papier cloi-
sonné. Entre ces piliers s'ouvraient alternativement les salons et les
chemins transversaux. Chacun des salons était surmonté d'une sorte de
coupole, dont les nervures se reliaient par des toiles peintes trans-
parentes.
Ce décor d'un sentiment très fin produisait une impression saisissante
de fraîcheur et de belle simplicité rustique.
6. Groupes XII et XV. {Décoralion et mobilier des édifices publics et des
Inibilalions. Industries diverses.^ — L'emplacement attribué à la Suisse
dans ces groupes était particulièrement favorable à une décoration
brillante; il comprenait un hall carré du palais antérieur de l'Esplanade,
côté Fabert, entouré de tous côtés par des galeries et traversé par deux
grandes voies de circulation à angle droit.
M. l'architecte Bouvier plaça dans les angles de ces deux voies quatre
vitrines symétriques , au-dessus des(pielles il éleva un dôme léger s'y ratlii-
chant par une série de colonnes et d'arcs avec colonnettes étagées. Le
dôme était formé de nervures en bois, reliées deux à deux au moyen de
toiles peintes transparentes, de manière à donner alternativement une
ouverture libre et une ouverture tendue d'étofte; un clocheton central
le surmontait; il se trouvait entouré de quatre clochetons moins hauts
d'où retoml)aient des flammes rouges et blanches, ainsi que des câbles
et des glands aux mêmes couleurs. Tout ce décor avait été établi en bois
naturel loiirn*' et sciilplé; des j)einliires gaies relevaient les parties
36 SECTIONS ETRANGERES.
constituant plafond au-dessus des vitrines. Celles-ci avaient leurs sou-
bassements ornés de sculptures et de petites colonnettes, et leurs glaces
réunies par des baguettes en nickel.
C'est là qu'était installée l'exposition incomparable de l'horlogerie
suisse. Des grilles assuraient, pendant la nuit, la sécurité de cette expo-
sition.
Les autres parties des groupes XII et XV n'appelaient qu'une dé-
coration beaucoup plus simple, car elles comprenaient des objets
décoratifs par eux-mêmes. Je me borne à signaler le salon exécuté par
l'école de sculpture de Brienz pour le nouveau palais fédéral ; ce salon ,
véritable œuvre d'art, avait ses parois et son plafond en bois sculpté.
y. Groupe XIII. (^FUs, tissus, vêlements.^ — Les espaces affectés à la
Suisse dans le groupe XIII se répartissaient entre le rez-de-chaussée et
l'étage.
Au rez-de-chaussée prirent place les machines et appareils. Une
façade très ouverte fut élevée le long du chemin de circulation générale;
elle se composait d'une frise légère en menuiserie ajourée et de minces
colonnettes; tenue dans des tons très clairs, cette décoration était relevée
par les couleurs vives des écussons nationaux. Dans le centre, se trou-
vait une porte en arc surmontée des armoiries fédérales. Des mains
courantes en acier poli reliaient les colonnes. Quelques trophées de
drapeaux se fixaient à la galerie de l'étage, au-dessous de laquelle
courait une bordure en toile peinte.
A l'étage , les vitrines contenant les soieries se composaient de glaces
reliées par des armatures en fer et reposaient sur un soubassement en
menuiserie; elles étaient couronnées par une très légère décoration en
serrurerie martelée, sorte de coupole à jour; les parties métalliques
avaient été vernies en ton blanc laiteux, avec rehauts de filets dorés.
Quant au pavillon de la broderie, il affectait la forme d'un portique;
son ossature en bois couleur vert d'eau était agrémentée d'ornements et
d'un fronton sculptés.
8. Groupe XIV. {^Industrie chimique.^ — Ce grouj)e ne présentait
pas d'élément d(''coralif. sur lequel il v ait lieu dinsislor ici.
h:
m
O
o
et;
o
X
ca
Eh
n
o
Eh
w
pa
•-H
j
o
ta
>
-a
ce:
o
I— t
t/j
INSTALLATIONS DANS LES GALERIES GENERALES. 37
c). Groupe XVI. {^Economie sociale. j — Tout se bornait, dans ce
{'jTOupe, à des parois tendues d'étoffes et ornées à leur sommet de sculp-
tures ainsi que d'écussons.
10. Classes 7â {^chauffage et ventilation) et 111 (Jiyffime^. — Ici
encore, la décoration était sans importance.
28. Turquie. — La Turtjuie exposait dans les galeries générales
des groupes VII et X (agriculture et aliments) et du groupe XVIII
(armées de terre et de mer). Mais elle n'y avait pas établi de décoration
d'ensemble, présentant (|uelque intérêt artistique.
38 SECTIONS ETRANGERES.
CHAPITRE X.
PALAIS ET PAVILLONS SPÉCIAUX DES SECTIONS ÉTRANGÈRES.
S l". Enceinte urbaine.
1. Observation préliminaire. — Il appartient spécialement à
les commissaires généraux étrangers de consacrer des descrip-
tions détaillées aux travaux de leurs sections respectives, notamment
aux palais ou pavillons élevés, soit par leurs soins, soit par ceux de
leurs nationaux. Je me bornerai à une revue très rapide et très som-
maire de ces palais ou pavillons; je n'en dirai que ce qui est nécessaire
poui' ne point laisser de lacunes dans le tableau d'ensemble de l'Expo-
sition et pour rendre un juste bommage aux efforts des pays (|ui ont
participé à la manifestation de i 900.
2. Allemagne. — 1 . Palais impénal. — Le palais impérial alle-
mand, situé sur le quai des Nations, entre le pavillon de la Norvège et
le palais de l'Espagne , constituait une œuvre tout à fait remarquable
à des titres divers. Son style se rattachait plus particulièrement à la
Renaissance allemande des xv*' et xvf siècles.
Ce palais, d'une superficie de yia""! 5o, se composait d'un rez-de-
chaussée, au niveau de la plate-forme du quai des Nations, et d'un pre-
mier étage auquel conduisait un escalier intérieur monumental. Un
perron de grande hauteur reliait l'entrée principale de la rue des
Nations au sol de cette rue, placée sensiblement en contre-bas de la
plate-forme du quai.
L'escalier, en marbre de Ravière, avec du fer admirablement forgé
dans ses rampes, était orné d'importantes compositions décoratives en
mosaïque, ainsi que de fresques. Il prenait jour sur la rue des Nations
par une vaste baie, close de vitraux. On peut le considérer comme
a
o
en
<
Kl
H
Q
<
D
ïi^*IÎ:
S
o
I— I
Eh
<
Q
<;
D
ïrar-'r'
i
S
■
I n ,.-11 ^ ^ ,
ci'%.^llî
'CM*'
4
œ
2
O
en
<;
s
CQ
K
O
<
4J.
n
Phot. Mathieu
QUAI DES NATIONS
Effets de nuit
Fhot. Laraer
PALATS IMPÉRIAL DE L'ALLEMAGNE
(Quai des Nations)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 39
l'élément intérieur le plus artistique et le plus moderne de la con-
struction.
Au rez-de-chaussée, la cage d'escalier formant vestibule et conte-
nant le buste en marbre de l'Empereur était enveloppée de salles
affectées à une exposition du livre (exposition d'imprimerie, de pho-
tographie, d'arts graphicpies , de librairie; salon de lecture). Celle cpii
prolongeait le vestibule vers la Seine renfermait deux grandes pein-
tures relatives aux villes d'édition , Mayence et Leipzig. Le chêne et le
velours vert fournissaient une décoration à la fois sévère et riche.
A l'étage se trouvaient encore quelques petites salles d'exposition
(librairie; économie sociale), puis, en façade sur le fleuve, la reconsti-
tution d'une fidélité parfaite de salons appartenant aux châteaux de
Postdam ou de Sans-Souci. Ces salons encadraient merveilleusement
les collections artistiques que l'Empereur avait eu la délicate attention
d'envoyer à Paris, en l'honneur de l'école française, et où figuraient
d'inestimables chefs-d'œuvre de Lancret, Pater, Chardin, Walteau,
Boucher, Coypel, de Troy, Vanloo, Houdon. Dans la salle centrale,
l'emploi de l'argent au lieu de l'or, pour la décoration, donnait une
note très inattendue.
Extérieurement, le regard se fixait d'abord sur la tour, dont la flèche
élevait à yS mètres au-dessus de la Seine sa silhouette hai-die, fine
et élancée. Cette tour occupait l'angle nord-est du palais, c'est-à-dire
l'angle amont, vers le fleuve; elle était construite sur plan carré dans sa
partie inférieure et sur plan octogonal dans sa partie supérieure. Ses
murs ne comportaient, au rez-de-chaussée, que de petites fenêtres;
l'étage s'agrémentait de baies en saillie, de balcons en encorbellement;
plus haut, deux cadrans immenses, dont un avec des hérauts
d'armes, conduisaient au couronnement de la partie (piadrangulaire.
Quatre tourelles d'angle surmontées de clochetons formaient ce
couronnement et entouraient, à la base, la partie octogonale suppor-
tant la flèche; celle-ci était couverte en cuivre vert et avait des ai'êtes
dorées qui convergeaient vers une volumineuse girouette, également
revêtue d'or.
De part et d'autre de la tour, deux hauts pignons couverts en tuiles
rouges formaient façade vers la Seine et vers le pavillon de la Norvège.
40 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
Ces deux façades étaient percées à l'étage dune vaste baie en trois
parties, accotée de baies plus petites. La façade, côté Seine, s'ouvrait
au rez-de-cbaussée sur la plate-forme du quai, par une grande porte
cintrée au-dessus de laquelle courait un balcon orné de statues; elle
se complétait par un campanile trapu aux toits en gradins. Dans la
façade est, on remarquait, décorant la fenêtre principale, les statues
de la Fortune et du Travail.
Sur la rue des Nations, deux pavillons d'angle encadraient un per-
ron à double révolution flanqué de colonnes. Un fronton découpé ter-
minait la façade.
Enfin la façade ouest, tournée vers le palais de l'Espagne, se mon-
trait peu mouvementée; elle portait des guirlandes de roses peintes.
Des peintures flamboyantes, accompagnées de devises, jetaient leur
tonalité chaude en divers points de l'édifice.
Il convient de mentionner aussi deux grands candélabres en bronze
posés après l'ouverture de l'Exposition et adossés au garde-corps de la
plate-forme.
Le palais impérial était, pour la plus large j)art. construit en char-
pente de bois et revêtements de plâtre: seule, la charpente de la tour
avait été établie en fer. Sur les combles régnait une couverture en
tuiles rouges et, exceptionnellement, en cuivre oxydé pour la tour.
Ce n'est un secret pour personne que l'Empereur avait choisi lui-
même le projet qui serait mis à exécution. M. Johannes Radke fut
désigné comme architecte. Les entrepreneurs étaient MM. Philipp
Holzmann et C'^, de Francfort-sur-le-Mein ; le peintre décorateur
des façades, M. Bohland, de Berlin; l'inspirateur des devises. M, le
docteur Heinrich Vierordt, de Carlsruhe.
Dans le sous-sol du palais avait pris place un restaurant, qui comptait
parmi les plus artistement décorés de l'Exposition. M. Bruno Moehring,
architecte, s'était attaché à y réaliser une ornementation riche, calme
et puissante.
Cet établissement comprenait une grande salle, une salle réservée
et une terrasse vers la Seine. Dans la grande salle dominaient le
blanc et l'or, unis au vert cru des feuillages cpii envelo])j)aient les
O
a-,
M
O
O
H
Q
O
H
<
O
•—I
>
o
<:
a
w
<
J
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. à\
glaces et les baies, ainsi qu'au brun des boiseries; sur les murs s éten-
daient des fresques mythologiques. Des boiseries claires égayaient la
j)etite salle.
2. Pavillons divers. — L'Allemagne possédait, dans l'enceinte
urbaine, trois pavillons annexes d'exposition : un pour les groupes IV
et V (matériel et pi'océdés généraux de la mécanique; électricité),
contre l'avenue de Suffren; un pour la classe 33 (matériel de la navi-
gation de commerce), quai d'Orsay en amont du pont d'Iéna; un pour
les groupes XII et XV (décoration et mobilier des édilices publics et
des habitations; industries diverses), au milieu des quinconces de
l'Esplanade, côté Fabert.
De ces trois pavillons, le premier, auquel avait été affectée une
surface de 1,1 4o mètres carrés, était une construction en fer et
plâtre à deux étages, bien appropriée à son rôle, mais n'offrant, ni
au point de vue de sa structure, ni au point de vue de sa décoration,
aucune particularité qui appelle ici des explications.
Plus en vue, le pavillon de la classe 33 (36o ""') présentait un réel
intérêt architectural. Etabli sur les plans de M. George Thielen, archi-
tecte, il attirait de loin l'attention du visiteur par son phare blanc
cerclé de rouge et surmonté d'une lanterne très simple. Ce phare,
imité d'un modèle sis à l'embouchure du Weser, donnait, au-dessus
du bruit des foules, la sensation d'une mer grise, de dunes et de
vents. Au pourtour, des habitacles peints en blanc, des toitures très
jdates, complétaient l'évocation. Dans son ensemble, l'édifice attestait
la sollicitude de l'Allemagne pour sa marine marchande. Les arma-
teurs et constructeurs de navires de Hambourg et de Brème y avaient
organisé une exposition soignée, abondante en documents et en mo-
dèles de navires, qui se résumait en une sphère colossale déjà cou-
verte par le lacis chaque jour plus serré des lignes allemandes.
Quant au troisième pavillon (8o3'"i), il devait d'abord présenter
une certaine iuiportance. Mais le commissariat général allemand,
concentrant ses efforts sur la partie du palais général voisin qui lui
avait été affectée, simplifia notablement le projet initial. Le bâtiment
de style Renaissance comprenall : 1" un ]»elif ch)ître. dont les arcades
42 SECTIONS ETRANGERES.
tournaient entre les arbres des quinconces et qui abritait l'horlogerie:
2° à rextrémité de ce cloître, une chapelle où figuraient les orne-
ments d'église et l'orfèvrerie sacrée. Il offrait une silhouette mouve-
mentée et agréable.
3. Autriche. — i . Palais impérial. — Le palais de l'Autriche , situé
sur le quai des Nations entre celui des Etats-Unis et le pavillon de
Bosnie-Herzégovine, avait été construit sur les plans de M. le conseiller
Baumann, architecte en chef du commissariat général autrichien: il
se rattachait au style baroque du temps de Fischer d'Erlach ( lySo).
Cet édifice, auquel avait été affectée une surface de y ly""! ^5, pré-
sentait une toiture à la Mansart, avec dôme ovoïde sur l'angle, et
empruntait ses motifs architectoniques au manège d'hiver, l'un des
bâtiments de la Hofburg, ainsi qu'à l'ancienne université de Vienne.
Vers la Seine, un portique à doubles colonnes supportait un élégant
balcon, sur lequel s'ouvrait une vaste baie, rehaussée de rinceaux et
d'astragales; cette baie était surmontée d'un écusson en pierre, avec
l'aigle d'Autriche et les initiales de l'Empereur; deux fontaines, où se
jouaient des amours enfants et des dauphins, ornaient très heureuse-
ment la façade. Des groupes équestres dus au sculpteur Théodore
Friedl se dressaient, de part et d'autre du palais, au-dessus du garde-
corps de la plate-forme.
Toute la décoration venait d'Autriche. Malgré la variété des édi-
fices auxquels avaient été empruntés ses éléments, elle formait un
ensemble bien harmonieux.
Dans le sous-sol se trouvaient une succursale de la Wiener Lander-
hank et une élégante brasserie; au-dessus, deux étages de salles. grou-
pées autour d'un escalier monumental.
Le rez-de-chaussée comprenait : i° du côté de la Seine et vers
l'aval, une salle de réception dite crimpériale», destinée à l'archiduc
protecteur François Ferdinand, ainsi qu'aux personnages de la Cour,
et somptueusement aménagée, avec une magnifique cheminée en
marbre polychrome et des vitraux d'une réelle originalité: 2° une
exposition de la presse, avec salle de lecture; 3" dans une galerie du
fond, parallèle à la Seine, une exposition collective des eaux miné-
Phot. Constant Robert
PALAIS IMPÉRIAL DE L'AUTRICHE
(Quai des Nations)
Phot. Cor.sunt Robert
AUTRICHE — CHATEAU TYROLIEN
(Champ de Mars)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. /i3
raies et des stations balnéaires, une exposition des postes et télé-
graphes, puis une amorce de l'exposition de Vienne; 4" en retour à
l'amont, le développement de cette exposition viennoise, organisée par
M. Cari Neyreder, architecte.
A l'étage étaient une exposition ethnographique de la Dalmatie,
une exposition artistique de maîtres bohémiens et polonais, un salon
de réception du commissaire général.
Le superbe escalier desservant l'étage reproduisait celui du palais
du prince Eugène à Vienne. Sur la rampe très fouillée, couraient de
petits enfants. Au sommet, un médaillon faisant face à la poite d'en-
ti'ée portait l'elligie de l'Empereur Fi'ançois Joseph I", par M. Otlimar
Schimkewitz; il était soutenu par deux femmes ailées aux lignes
harmonieuses: par-dessus, un petit ange tenait la couronne impé-
riale.
Faites en pans de bois et plâtre, les façades étaient légèrement
teintées de gris. Sur ce fond se détachaient la couleur verte des toi-
tures de cuivre et celle des orangers i-angés au pied des murs.
3. Cliâtcau tyrolien. — Placé au pied de la Tour de 3oo mètres,
le Château tyrolien occupait une» surface de a 5 'a mètres carrés envi-
l'on. Son établissement était dû à l'initiative des comités spéciaux du
JNord-Tyrol et du Sud-Tyrol, réunis à Innsbruck et à Bozen. Il fut
construit sur le modèle des petits châteaux de la vallée d'Eppan,
d'a[)rès les plans de M. le conseiller Jean Deininger.
L'édifice se distinguait par l'absence des exagérations architectu-
rales que les artistes évitent si difficilement, ([uand ils ont à résumer
un slyh; entier dans une construction restreinte. C'était une sobre et
simple bâtisse carrée en pans de bois et en plâtre, comportant un
étage de soubassement avec cave, un rez-de-chaussée surélevé et un
premier étage. Aux angles s'accrochaient quatre tourelles en encoi--
bellement avec de larges baies ornées de vitraux peints. Sur la façade
principale orientée vers la Seine, une autre grande tourelle formait un
balcon couvert, rappelant les loggias italiennes, et recevait le perron
d'accès du rez-de-chaussée; à la même façade avait été appliquée une
belle enseigne en fer forgé cfà la graj)pe de raisin:?. La couverture
hli SECTIONS ETRANGERES.
on luiles et (juelques peintures disséminées sur les murs donnaient la
note de couleur nécessaire.
A l'étage de soubassement, se trouvaient une exposition et une dé-
gustation des vins tyi'oliens.
Le rez-de-chaussée était alEfecté à des reproductions de la « chambre
ff des Princes » du château de Velthurn (xvi^ siècle), d'une salle du châ-
teau de Reiffenstein (xv^ siècle) et d'un portail gothique de Haut-Salz-
burg (xv* siècle), reproductions exécutées dans les ateliers des écoles
[)rofessionnelles d'Innsbruck, de Bozen et de Salzburg par les soins
du Ministère de l'instruction publique.
Au premier étage, avait pris place une exposition de meubles et
d'objets divers en bois, notamment la reproduction d'une chambre de
paysans tyroliens et une chapelle avec vitraux provenant de la verrerie
de Wilten.
Ça et là, des tableaux figuraient les plus beaux sites du Tyrol.
3. Pavillon annexe du groupe IX. (^Forêts, chasse, pêche, cueillettes.)
— L'Autriche possédait, à l'extrémité aval du palais des Forêts, un
pavillon de chasse occupant une surface de 65 mètres carrés environ,
y compris le petit parterre adjacent.
Cette construction tout en bois avait un rez-de-chaussée et un
étage lambrissé. Le caractère des façades en bois apparent, peint
de couleurs gaies, s'harmonisait bien avec celui de la décoration
intérieure, faite également de bois naturel rehaussé par des cou-
leurs.
4. Belgique. — i. Palais royal. — Sur l'emplacement qui lui était
attribué vers le milieu du quai des Nations, entre la Grande-Bretagne
et la Norvège, le gouvernement belge avait édifié un superbe palais,
reproduction en vraie grandeur de l'hôtel de ville d'Audenardp(690°"<).
Ce palais se trouvait en bordure, non seulement du fleuve, mais
aussi, dans le sens perpendiculaire, d'une place où les visiteurs pou-
vaient prendre le recul nécessaire.
Grâce à la perfection des moulages et à la bonne coloration du
plâtre, le public éprouvait une illusion complète et croyait être en
PALAIS ROYAL DE LA BELGIQUE
(Quai des Nations)
a;
D
M
2
-H
S
3
a
<
K
Q
<
o
<
<
0.
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 45
présence du chef-d'œuvre même de l'architecte van Peede, construit
de lôaS à i53o dans ie style ogival flamboyant.
La façade principale regardait la place. Elle avait pour base un
portique de sept arcades ogivales supportant un balcon. Au milieu,
s'élevait une tour sculptée de ho mètres de hauteur, que surmontait
un guerrier du moyen âge tenant haut la bannière des Flandres et
qu'ornait une horloge à carillon avec chiffres d'or. Les hautes toitures ,
les pierres fouillées comme de l'ivoire, les sveltes et gracieuses colon-
nettes, les niches et leurs charmantes statuettes, les clochetons à
flèche, etc. , tout formait un ensemble élégant et harmonieux, éveillant
l'impression d'une vraie dentelle.
Au rez-de-chaussée, la distribution intérieure comprenait trois
pièces. La première était affectée au service de la presse belge; elle
servait aussi de salon de lecture et de correspondance. Dans les deux
autres, la Belgique montrait sous des formes diverses ses beautés
pittoresques et ses attractions.
Les salons groupés à l'étage reproduisaient notamment la salle des
échevins d'Audenarde. Ces salons, consacrés aux réceptions, conte-
naient des objets assez bien choisis pour donner, malgré leur petit
nombre, une idée générale de l'art flamand : des tapisseries, des
coffres sculptés et peints d'origine espagnole, un tableau d'autel à
cinq volets, une châsse de saint Antoine et de saint Nicolas, un tableau
de Rubens. On remarquait la haute cheminée de l'hôtel de ville
d'Audenarde en bois sculpté et les trois belles statues qui la décorent.
Dans un espace disponible du côté de la rue des Nations, la Bel-
gique avait aussi restitué avec plus ou moins d'exactitude quehjues
maisons flamandes.
En sous-sol, des arcades trapues très simples abritaient un cabaret
flamand.
La majeure partie de l'édifice était en béton armé du système
Hennebi(|ue. Des staffs sur pan de bois constituaient les façades.
Cette construction a fait le plus grand honneur aux architectes,
MM. Acker et Maukels de Bruxelles.
2. Pavillons divers. — La Belgique avait deux pavillons annexes
/(G SECTIONS ETRANGERES.
d'exposition : i" à l'Esplanade des Invalides, sous les quinconces,
côté Fabert, un pavillon en bois peint dépendant du groupe Vil
(agriculture) et consacré à la laiterie, avec dégustation des produits
non susceptibles de se conserver (i5o°"i); 9° sur le quai d'Orsay, en
arrière du palais des Armées de terre et de nier, un pavillon rectan-
gulaire à rez-de-chaussée, dépendant des classes 51 (armes de
chasse) et 116 (armement et matériel de l'artillerie), où les armu-
riers de Liège exposaient leurs armes de guerre et, en même temps,
leurs armes de chasse, quand -ils se livraient à la double fabrication
(9 3o""i).
A l'extérieur, cette dernière construction portait des frises repré-
sentant diverses scènes dans lesquelles le décorateur avait tiré parti
des armes à feu et qu'entouraient des oi'uements au pochoir, faits de
parties d'armes démontées'''.
5. Bosnie-Herzégovine. — Placé sur le (|uai des Nations entre
les palais de l'Autriche et de la Hongrie, le pavillon de la Bosnie-
Herzégovine, auquel avait été afTectée une surface de 7ia""i5o, se
distinguait des précédents en ce que toute l'exposition de ce pays inté-
ressant y était concentrée.
Sans être luxueux, ce pavillon aux lignes plutôt sobres, mais au
caractère pittoresque, comptait parmi les plus réussis. Avec son don-
jon des antiques luttes contre les invasions turques, ses fenêtres
treillissées, ses moucharabys, il rappelait les manoirs bosniaques,
sauf le percement des murs qui, autrefois clos, sont aujourd'hui pour-
vus de vastes ouvertures et ornés d'élégants balcons. La silhouette,
les détails, les jolies loggias, les sculptures en bois du pays, les
plantes grimpant le long des murs blancs et se nuu'iant aux char-
pentes colorées, tout donnait à la construction une grâce agreste et
charmante.
A droite et à gauche de la porte d'entrée, se trouvaient : i" un
harem de Sarajevo, décoré d'incomparables boiseries et d'un plafond
orientai sculpté et doré; a" un intérieur bosniacjue moderne. Le sur-
''' Un troisième p;i\ili(m, aliritiint l'exposition payante de la Maternité belge, est réservé
pour le ilia])ilre des constructions édifiées par les concessionnaires.
-hot. A. L
PAVILLON DS LA BOSNIB-HERZÉGOVINE
Intérieur
Phot. Largor
PALAIS DE LA BULGARIE
(Rue des Nations)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 47
plus du rez-de-chaussée était occupé par une immense salle, qu'enve-
loppaient des frises où le grand artiste Mucha avait retracé avec beau-
coup de talent l'histoire symbolique de la Bosnie. Au fond, un beau
panorama, dû à M. Kaufmann, de Vienne, montrait la capitale
Sarajevo, ses tours, ses dômes, ses minarets, ses jardins, éclairés par
les rayons d'une chaude lumière; des mannequins situés au premier
plan formaient transition avec la foule peinte et donnaient l'illusion
de la vie. Deux vues représentaient les chutes de la Pliva et les
sources de la Bouna. Dans ce cadre étaient plus spécialement réunis
les produits des ateliers de l'Etat et de l'école d'art décoratif de Sara-
jevo, ainsi que des collections ethnographiques et archéologiques. On
y voyait des ouvriers et des ouvrières tisser des tapis, broder des
tissus de soie, damasquiner des objets de métal, travailler le bois, etc.
Le premier étage abritait surtout les expositions des départements
de l'instruction publique, des travaux publics, de l'agriculture.
Outre une exposition forestière et minière, le sous-sol contenait un
restaurant bosniaque.
Le projet du pavillon a été élaboré au Département des travaux
publics à Sarajevo; ses éléments étaient empruntés à des maisons
particulières et à des mosquées locales. M. Panek, architecte, et
M. Markovic, inspecteur-architecte, se sont admirablement acquittés
de leur mission.
Dans son ensemble, la construction fut établie en pans de bois et
plâtre; elle portait une couverture en tuiles romaines; les menuiseries
venaient du pays.
6. Bulgarie. — Le palais de la Bulgarie était situé sur la seconde
ligne des palais et pavillons étrangers, le long de la rue des Nations,
entre le pavillon de la Finlande et le palais de la Roumanie. Une sur-
face de 35o mètres carrés lui avait été affectée.
MM. Saladin et de Sevelinges, architectes, chargés de la construc-
tion, cherchèrent à réaliser un style original qui, sans exclure les
réminiscences, différât nettement du style des pays voisins.
Le bâtiment s'ouvrait par une grande porte centrale, de style
byzantin modernisé, (jue llancpiaient deu\ pylônes légers, sortes de
48 SECTIONS ETRANGERES.
minarets coiffés de clochetons. Départ et d'autre, se développaient les
murs, largement percés et calés, à leurs extrémités, par d'autres py-
lônes que surmontaient une lanterne à jour et un clocheton. Les
pylônes, les colonnettes, les encadrements des baies, etc., tranchaient
par leur blancheur sur le fond rose des murs. Des bouquets et des
guirlandes de fleurs, spécialement de roses, ainsi que des nœuds de
ruban fournissaient le thème principal d'une décoration très fraîche
et très gaie, convenant bien à la terre de prédilection des rosiers.
Un escalier intérieur en pitch-pin conduisait du rez-de-chaussée aux
galeries de l'étage faites en bois de même essence. Il menait notam-
ment à un beau salon princier, où le souverain avait fait disposer
quelques spécimens remarquables de ses collections particulières.
L'édifice était construit en pans de bois et plâtre.
7. Chine. — La section chinoise groupée au Trocadéro était
admirablement présentée par M. Gh. Vapereau, commissaire général,
avec la collaboration de M. Masson-Détourbet, architecte.
Une porte monumentale donnait accès à celle section, qui com-
])ortait trois pavillons dans la partie inférieure, un grand et haut
palais dans la partie supérieure, et des boutiques échelonnées le
long du palais du Trocadéro. Au milieu de l'emplacement concédé
(3,4oo'"i), un frais ruisseau courait parmi les rochers et avait ses
rives garnies de plantes exoti(jues.
La porte monumentale reproduisait avec une extrême fidélité un
arc de triomphe du temple de Confucius à Pékin. Cet arc de triomphe,
dont il existe également deux exemplaires à i5 kilomètres de Pékin,
l'un dans le temple du Dieu couché, l'autre dans le parc de Chasse, a
sa base en marbre blanc et ses ornements en céramique de deux
couleurs, jaune et vert.
Celui des pavillons que le visiteur rencontrait dabord après avoir
franchi la porte monumentale était la copie de l'un des six pavillons
placés en ligne, dont l'ensemble constitue le palais impérial de Pékin.
Au pourtour, se développait une véranda aux colonnes rouges, à la
balustrade verte, à la toiture en tuiles tubulaires de ton jaune. En ar-
rière de la véranda émergeait la toiture du pavillon, jaune comme la
a.
o
D
o
O
O
W
I-)
0.
s
ÎH
D
Q
H
X
a,
5-
O
S
Eh
tù
Q
O
a:
<
g
5
o
H
>— I
O
<
H
O
S
O
ij
>
<;
w
o
Phot. Ch. Vaperoau
CHINE. — PAVILLON DES PORCELAINES ANCIENNES
(Trocadéro)
Fliot. Ch. Vaparoau
CHINE. — PAVILLON DE LA PORCELAINE MODERNE
(Trocadéro)
Pbot. Ch. Vapereau
CHINE. — GRAND PALAIS
(Trocadôro)
Phot. Ch. Vapereau
CHINE. — BOUTIQUES
I^Trocadéro)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 49
précédente. Ce jeu de toitures , le contraste des couleurs , l'application de
corbelets en bois sculpté et ajouré, imprimaient au bâtiment un aspect
extérieur des plus oi-iginau\. Intéiieurement, la décoration oUrait
beaucoup de richesse : au plafond, les [>outres restaient apparentes,
étaient peintes en rouge et formaient un (piadrillage régulier; dans
chaque caisson se trouvaient des ornements dorés, faits de rosaces et
de dragons.
Le grand palais représentait Tune des neuf portes qui trouent l'en-
ceinte fortifiée de Pékin. Au bas, était un pan de muraille massif,
fait de briques grises et percé de trois baies; sur ce soubassement
s'élevaient quatre étages, au\ toitures successives en tuiles tubu-
laires émaillées de jaune et de verl. La hauteur de l'éditice attei-
gnait 2 2 mètres. Un grand escalier extérieur rappelait, par ses py-
lônes, celui du lemple du Dragon noir et, par la disposition de ses
marches que séparaient des dalles sculptées, ceux des sépultures im-
périales (mausolées des Ming); au premier étage, il donnait accès à
l'exposition chinoise et à une vaste terrasse.
Près de ce palais, un pont reliait la Chine à la Russie. C'est là (jue
s'arrêtaient les voyageurs du train transsibérien pour prendre un repas
au restaurant chinois.
Dans leur ensemble, les constructions occupaient 1,128 mètres
carrés.
Le gros œuvre des bâtiments a été exécuté en bois et staff.
A en juger par la scrupuleuse pureté du style des constructions,
par la fidèle exactitude de leurs sculptures et de leur décor, il sem-
blait que la Chine en eût amené à graiuls frais du Céleste Empire les
éléments constitutifs, ou du moins les eut fait préparer sur place par
des artistes et des ouvriers indigènes. L'illusion était complète, non
seulement pour les européens connaissant le mieux la Chine, mais
pour les chinois eux-mêmes. Pourtant tout, jusqu'au moindre détail,
avait été confié à des artistes et à des ouvriers français. Le fait esl
intéressant à relater comme un nouveau témoignage des facultés
d'adaptation de nos artisans. Une très large part du succès revient,
d'ailleurs, à M. Vapereau. qui a [)assé trente ans à Pékin et qui était
muni de tous les documents nécessaires.
■ ■l11Ul.lilb >AIIU\aLB.
50 SECTIONS ETRANGERES.
8. Corée. — Un emplacement de y 60 mètres carrés avait été
réservé à la Corée, le long de l'avenue de Suffren. Le représentant du
gouvernement coréen y fit élever une construction gracieuse et ori-
ginale, dans le style le plus pur de l'Extrême-Orient.
Cette construction de 820 mètres carrés, entièrement en bois
peint, avec large toiture en tuiles, avait ses charpentes dorées et très
colorées; elle présentait les angles relevés caractéristiques de l'ar-
chitecture locale. Le porche reproduisait une porte d'habitation de
Séoul.
Lintérieur était inspiré d'une des salles d'audience du vieux palais
impérial à Séoul; des drapeaux de soie anciens tapissaient les murs.
Au pourtour du pavillon régnait une galerie avec balustrades à
L'architecte fut M. Ferret, qui avait en même temps le titre do
commissaire général adjoint de la Corée à l'Exposition.
9. Danemark. — 1 . Pavillon royal. — Le Danemark avait un pa-
villon olHciel, à lorigine, près du pont des Invalides, de la seconde
ligne des palais et pavillons étrangers du quai d'Orsay.
Ce pavillon, auquel avait été affectée une surface de 172 mètres
carrés, fut établi au moyen de souscriptions privées. Ses éléments
arrivèrent à Paris, après un premier montage d'essai sur le territoire
(hinois.
Il reproduisait une maison bourgeoise du Jutland au xvn" siècle,
c'est-à-dire à une époque de brillante renaissance pour l'architecture
danoise. Sur les murs en brique blanchis à la chaux se dessinaient,
avec leur teinte brune, les robustes charpentes ouvragées et sculptées:
les fenêtres étaient garnies de verrières, aux carreaux minuscules
qu'encadraient des filets de plomb; des tulles rouges couvraient les
toits élancés. Une jolie tourelle en bols, couverte d'un dôme en forme
de bulbe, décorait l'un des angles de l'édifice et en complétait le
pittoresque.
A l'Intérieur, il n'y avait pas d'exposition proprement dite. Le pa-
villon servait à pou près exclusivement de Heu de réunion pour la
société danoise. Il coDiporlalt un hall conlral et des galeries latérales
-H
•M
O
O V
'-' c
S S
O ^
iJ o
J "
PAVTItOM ROYAL DU DA^'^'"
(Rue des Nations)
Phot. L. Baachet
PALAIS DE L'EQUATEUR
(Champ de Mars)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 51
desservant diverses pièces. L'ameublement était du style moderne
danois.
L'architecte de cette belle construction fut M. Koch.
3. Pavillon annexe des groupes XII et XV. — Un pavillon annexe de
la section danoise, pour les groupes XII et XV, avait été établi dans
les quinconces de l'Esplanade des Invalides, côté Fabert. Il couvrait
ig'î mètres carrés. Je le signale simplement pour mémoire, car il
n'offrait que peu d'intérêt décoratif.
40. Equateur. — L'exposition de la République de l'Equateur était
groupée dans un coquet pavillon de style Louis XV élevé au pied de
la Tour de 3oo mètres vers l'Ouest.
Ce pavillon, de i6ïî mètres de superficie, comportait un rez-de-
chaussée, un étage et une terrasse. Il était formé d'un corps de bâti-
ment princi|>al rectangulaire et d'un escalier latéral sur [)lan carré
(|ui constituait une tour avec dôme.
Destinée à être démontée après l'Exposition, transportée en Amé-
rique et rétablie sur le territoire de l'Equateur pour y servir de bi-
bliothèque publique, la construction avait été faite en pans de fer
avec garnissage de stuc ou de plâtre imitant le marbre. Une aire en
ciment, imitant de même le marbre, couvrait le sol.
La façade principale, orientée vers la Seine, s'ouvrait par une
grande baie meublée d'un vitrail symbolisant la République d(>
l'Equateur. A droite et à gauche, les visiteurs voyaient les bustes de
deux illustres écrivains : le poète Olmedo, chantre de l'indépendance
du pays, et le grand prosateur Montai vo.
M. Billa fut l'architecte de la sediou.
41. Espagne. — i. Palais royal. — L'Espagne avait reçu au (juai
des Nations un emplacement de premier rang d'une superficie de
776""' bo, entre l'Allemagne et Monaco. Elle y édifia un palais re-
mai-quable par la noblesse, la majesté et l'élégance de son archi-
tecture.
Ce [>alais, du à M. larchilecte eu chef Liiostc \ Vehubi. se ratla-
52 SECTIONS ETRANGERES.
chait au style de la Renaissance espagnole et présentait une merveil-
leuse harmonie malgré la variété des éléments de la composition.
Formé d'un rez-de-chaussée et d'un étage, il se déveloj)pait de part
et d'autre d'une sorte de patio, d'une cage d'escalier monumentale, et
se terminait en terrasse. A l'angle nord-est, une tour carrée sous
laquelle passait la circulation supérieure du bord de l'eau dépassait
de deux étages le niveau général; aux trois autres angles, mais sans
la même saillie sur l'alignement des façades , se dressaient trois autres
tours plus basses d'un étage que la précédente. Les balustrades de
couronnement du palais se découpaient en dentelles blanches sur le
ciel.
D'une manière générale, la décoration des façades se composait à
chaque étage d'un ordre complet avec piédestaux, colonnes dégagées,
pilastres et contre-pilastres. Les baies étaient le plus souvent cintrées
et parfois rectangulaires. Toutes les parties apparentes du palais
avaient été recouvertes de moulages directement pris sur des monu-
ments espagnols et très habilement mariés : les riches couronnements
de la grande tour provenaient du palais des comtes de Monterey; les
détails de la façade principale sur la Seine, de l'université d'Alcala:
d'autres éléments, de l'Alcazar à Tolède ou de l'université de Sala-
manque. L architecte en chef s était arrêté à une coloration d'un blanc
doré rappelant les tons chauds que prend la pierre espagnole sous
l'action séculaire du soleil.
Intérieurement, des arcades entouraient la cage de l'escalier au
rez-de-chaussée et à l'étage.
Les murs des salles et les plafonds en bois étaient très sobrement
décorés. Cette simjjlicité disparaissait et se justifiait même devant l'in-
comparable décor des 87 tapisseries anciennes de la couronne d'Es-
j)agne, qu'avait bien voulu prêter S. M. la Reine Régente et qu il était
impossible de voir sans éprouver une indicible impression d art. Le
duc de Sesto et le comte de Valencia de Don Juan exposaient eux-mêmes
des tapisseries et des tentures de haute valeur.
Figuraient également dans le palais des pièces d'armures de l'Ar-
meria royale de Madrid, ainsi que des armes et autres objets d'art
appartenant à divcis particuliers, notamment l'armure de Boabdil, 1
e
<
a,
H V
^ 2
o s
<; 'o
O 3
<
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. TiS
dernier roi maure de Grenade, envoyée par M"'' la marquise de
Viana.
En sous-sol, au niveau de la berge basse du fleuve, était installé
un restaurant espagnol ffLa Feria^*.
Toute la construction avait été établie en pans de bois et plâtre.
9. Pavillons divers. — La section espagnole avait divers pavillons
annexes d'exposition :
i" Deux, pour les groupes IV et V (matériel et procédés généraux
(le la mécanique; électricité), le long de l'avenue de SufFren (yag^i);
ii° Un troisième, pour la classe 57 (produits de la boulangerie el
de la pâtisserie), contre la même avenue (2o6""ï);
3" Un quatrième, pour la classe 62 (boissons diverses), dans le
parc du Trocadéro (âS""!);
4" Un cinquième, pour le groupe XI (mines; métallurgie), dans
les quinconces de l'Esplanade des Invalides, côté Fabert (88°"J).
Ces constructions très simples n'appellent guère d'explication spé-
ciale. Les plus l'emarquées étaient le troisième, àiihiscnilene. espagnole,
et le quatrième, dit cidrerie espagnole.
Etabli en pans de bois et plâtre, le bâtiment de la biscuiterie se
rattachait au style hispano-mauresque. Des tons voyants, principa-
lement rouges, rehaussaient le fond d'un ton pierre de ses murs. Un
dôme complétait sa silhouette assez heureuse.
Quant à la cidrerie, placée au-dessus de la grande avenue trans-
versale du Trocadéro, près des colonies portugaises, elle consistait en
un kiosque avec ossature en fer soutenant des bouteilles de divers
modèles, parties pleines en bois peintes de tons vifs et couverture en
zinc.
42. États-Unis. — i . Palais officiel. — Alors que la plupart des
Etats conviés à l'Exposition de 1900 cherchaient à reproduire quelque
chef-d'œuvre caractéristique de leur architecture nationale, à synthé-
tiser une ou plusieurs périodes brillantes de leur art, les Etats-Unis
d'Amérique devaient à leur jeunesse de ne point avoir la même res-
source. Encore étroitement tributaires des écoles étrangères, ils choi-
54 SECTIONS ETRANGERES.
sirent, pour leur palais officiel, comme ils l'avaient déjà fait pour le
palais de l'administration à l'exposition de Chicago, une sorte de pan-
théon rappelant l'époque classique du xvii" siècle en Europe.
A la différence, aussi, de beaucoup d'autres pays, ils n'utilisèrent
leur palais ni pour des expositions proprement dites, ni pour des
musées artistiques, ni pour des collections ethnographiques, mais en
firent un simple lieu de réunion, un club, où leurs nationaux pou-
vaient s'assembler, écrire leur correspondance, retrouver pour ainsi
dire leur Jiome.
Situé entre les palais de la Turquie et de l'Autriche, le monu-
ment des Etats-Unis, assis sur un robuste soubassement à bos-
sages, élevait bien haut sa coupole dans les airs et dominait fièrement
la masse blanche des édifices environnants. Il se composait d'un vaste
hall central couvert par un dôme et de galeries étagées enveloppant
ce hall.
La façade sur la Seine était précédée d'un portique dégagé, sous
lequel passait la circulation haute du quai. Quatre colonnes corin-
thiennes flanquaient ce portique, surmonté d'un quadrige, le char du
Progrès conduit par la Liberté, que guidaient deux enfants symbolisant
l'un le progrès intellectuel, l'autre le progrès physique. En bordure du
quai haut et dans l'axe de l'arcade se trouvait la statue équestre de
George Washington.
Plus simples, les trois autres façades accusaient les baies des gale-
ries intérieures et avaient pour couronnement un fronton.
Sur chacun des quatre pylônes d'angle, un aigle aux ailes déployées
maintenait un écusson aux couleurs nationales.
Au-dessus du sommet des façades montait le tambour du dôme,
percé de 2 4 baies et relié par k grands motifs, d'une part aux pylônes,
d'autre part aux nervures de la coupole. Celle-ci était striée de cais-
sons et portait un cinquième aigle posé sur une sphère terrestre à
5i" 5o du sol de la berge.
Les salles réparties autour du hall comprenaient : i° au rez-de-
chaussée, des salons de réception, un bureau d'informations, un bu-
reau de l'office postal américain, un bureau de banque, une salle de
correspondance: y?" au |>remier étage, les salles dos États et une pièce
>i«r
Nsurdain frères, Phot.
PALAIS DES ETATS-UNIS
(Quai des Nations)
Phot. Eugène Pirou
ÉTATS-UNIS. - PAVILLON DE LA TYPOG.HAPHIE (Esplanade des Invalides)
Vue extérieure
Phol. Eugène Pirou
ÉTATS-UNIS. - PAVILLON DE LA TYPOGRAPHIE
Intérieur
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 50
pour la toilette; 3° au second étage, le cabinet du commissaire gé-
néral, une salle à manger, deux salons de repos et de conversation;
li° au troisième étage, une salle pour la chambre de commerce amé-
ricaine de Paris, une salle de jury, un salon de repos et de conver-
sation, une salle pour le congrès des femmes. Deux escaliers en dia-
gonale et deux ascenseurs desservaient les différents étages. Sauf des
peintures allégoriques sous la coupole, la décoration intéi'ieure ne
présentait aucune particularité utile à signaler.
En sous-sol, était installé un restaurant américain.
La surface occupée atteignait 821 mètres carrés.
MM. Coolidge et Morin-Goustiaux furent les architectes du palais
des Etats-Unis, qu'ils construisirent en bois et plâtre.
2. Pavillons divers. — Les Etats-Unis avaient, dans l'enceinte
urbaine, quatre pavillons annexes d'exposition : un pour la classe 11
(typographie), au milieu des quinconces de lEsplanade des In-
valides, côté Fabert; un pour la classe 33 (matériel de la navi-
gation de commerce), au quai d'Orsay, en amont du pont d'Iéna; un
troisième pour les groupes VII et X (agriculture; aliments), contre
l'avenue de Suffren; un quatrième pour le groupe IX (forêts), au
quai d'Orsay, près du palais des Forêts, de la Chasse, de la Pêche et
des Cueillettes.
De ces quatre pavillons, le premier (980°"!), où s'imprimait le
New-Yorh Times, comportait des galeries perpendiculaires les unes
aux autres, séparées pjir de vigoureux piliers circulaires qui envelop-
paient les arbres de l'Esplanade et couvertes par des voûtes d'arêtes
largement vitrées. La division intérieure se traduisait extérieurement
en arcades portant sur des colonnes; ces arcades étaient vitrées dans
le cintre et pleines au-dessous.
Le pavillon du matériel de la navigation de commerce des Etats-
Unis (4oo°"i), placé entre celui de l'Allemagne et le pavillon de la
chambre de commerce de Paris , avait été établi comme le précédent
en plâtre et bois. Il était sur plan carré et ne présentait qu'un rez-de-
chaussée couvert en terrasse. Par sa masse, sa porte surbaissée, ses
forts bossages, ses échauguettes, ce pavillon offrait l'aspect d'un ou-
56 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
vrage de fortification. Les Etats-Unis y avaient installé nn bureau mé-
téorologique.
Situé en face du pignon Sufl'ren de l'ancienne galerie des Ma-
chines de 1889, avec laquelle il communiquait par une passerelle au
niveau du premier étage, le pavillon annexe des groupes VII et X
(Boo"^) était principalement affecté au matériel agricole. Il avait en
plan la forme d'un rectangle à deux pans coupés et comprenait trois
étages (rez-de-chaussée, premier étage de même étendue, second
étage plus restreint avec terrasse extérieure). Ici encore, le hois ol |(^
plâtre constituaient les éléments essentiels de la construction.
Enfin, le pavillon annexe des forêts (207°"!), entièrement fait en
bois à peine équarris et très légèrement étayé par quelques murs
grossiers, était parfaitement approprié à sa destination. Il portait la
pensée vers les solitudes neigeuses des territoires du Nord et vers les
blockhaus des chasseurs de fourrures.
13. Grande-Bretagne. — 1 . Pavillon roi/nl. — Une surface de
7i2°"i5o avait été attribuée à la Grande-Bretagne, vers le milieu du
quai des Nations, entre la Hongrie et la Belgique. Le commissariat
général britannique y édifia un palais de 554 mètres carrés, sur le-
quel il concentra la plus large part de son effort décoratif. Du reste
l'emplacement était très favorable, puisqu'il se trouvait non seulement
en bordure sur le quai des Nations, mais aussi en contact avec une
vaste place, dont le palais de la Belgique occupait l'autre face, et que
deux des façades devaient être ainsi parfaitement dégagées.
Les autoi'ités britanniques décidèrent que le palais se rattacherait
au style Jacques I" et que le manoir typique de Kingston-House à
Bradford-sur-Avon , l'une des plus belles œuvres de l'architecture an-
glaise au xvn" siècle, servirait de base à la composition. M. Edwin
Lutyens, architecte du commissariat général, s'acquitta de sa tâche
avec beaucoup de talent. Pour certaines parties intérieures, il s'in-
spira de quelques autres châteaux et reproduisit notamment la Carloon
gallery de Knole-House.
Bien proportionné, l'édifice comprenait un rez-de-chaussée et un
étage, La composition des façades présentait trois pignons juxtaposés;
Phot. Eug. Pirou
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DE LA NAVIGATION DE COMMERCE
(Qu:ii d'Orsay)
Phot. Eug. Pirou
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DES FORÊTS
(Quai d'Orsay)
S
o
<
H
PC
DP
à
Q
s
<;
fi;
o
Q
J
<
O
o
>
<
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 57
du côté de la Seine, trois corps de bow-windows embrassant les deux
étages montaient en avant des pignons. Au-dessus de la construction
était une couverture de pierres, que surmontaient de hautes chemi-
nées accouplées en briques. Un ton général de pierre avait été apj)li-
qué sur les murs.
A l'intérieur, les salles se succédaient autour d'un grand escalier
d'honneur très sobre et meublé de peintures.
La distribution du rez-de-chaussée était la suivante: hall d'entrée,
bibliothèque, salon, petit salon, salle à jnanger. Au premier étage, le
visiteur rencontrait une grande galerie, inv cabinet de porcelaines,
des chambres à coucher, une salle de bains.
Les salles principales offraient une extrême analogie d'aspect :
haute cheminée sculptée, enrichie de marbres de couleur sur un
ensemble blanc; plafond très blanc et très ouvragé; murs simplement
tendus et servant de fond à quelques toiles d'une immense valeur:
fenêtres avec mises en plomb peu colorées. Deux ou trois salles avaient
été meublées dans le goût anglais moderne, c'est-à-dire pourvues
d'un mobilier laissant à désirer au point de vue de la légèreté et de
la grâce, mais très confortable.
Des chefs-d'œuvre de peinture garnissaient le pavillon. Ils por-
taient les signatures de Reynolds, Gainsborough, Romney, Hoppner,
Raeburn, Hogarth, Turner, Constable, Morland, Bonington, Opie,
Lawrence, etc.
Burne-Jones était également représenté par de superbes tapis-
series.
Désirant prendre le maximum de garantie pour la sauvegarde de
ces richesses artistiques, M. Lutyens avait exclusivement employé
l'acier, le ciment et le plâtre dans la masse de la construction.
9 . Pavillon annexe des groupes IV et XII. — Ce pavillon de 3 6 mè-
tres carrés, construit par MM. Hartley et Sugden dans les quin-
conces de l'Esplanade des Invalides, côté Fabert, était un simple abri
en bois, avec couverture en zinc, sans cloisonnement intérieur, pour
des chaudières et appareils de chauffage. Sa décoration, peu abon-
dante et sans intérêt, consistait en staff rapjiorfé.
58 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
3. Pavillon annexe de la classe 33. — Installé par la Pemnsular and
oriental Company, le petit pavillon anglais de la navigation de com-
merce s'élevait sur le quai d'Orsay immédiatement en amont de ce-
lui de l'Allemagne.
Ce pavillon, auquel avait été affecté une surface de 363 mètres
carrés, n'avait qu'un rez-de-chaussée et ne comportait qu'une salle
avec quatre alvéoles. Extérieurement, quatre frontons surbaissés accu-
saient la division intérieure; ces frontons, quatre petites coupoles
d'angle et une coupole centrale de plus grandes dimensions animaient
la silhouette de la construction. Les formes générales, la présence
d'une frise heureusement stylisée, le ton d'un blanc chaud donné à
l'ensemble du bâtiment, tout dénotait le souci d'une décoration inté-
ressante.
Les objets exposés consistaient en modèles de navires, graphiques,
photographies, etc.
U. Pavillons annexes des groupes Vil et.X. — La Grande-Bretagne
avait, soit dans les quinconces de l'Esplanade des Invalides, côté
Fabert, soit au Champ de Mars, contre l'avenue de SufFren, trois
petits bâtiments annexes pour des expositions relevant de la classe ^0
(produits agricoles alimentaires d'origine animale), de la classe 59
(sucre et produits de la confiserie), de la classe 62 (boissons
diverses).
De ces constructions, la première, affectée à une laiterie, avec
dégustation de lait et de pâtisserie, présentait une certaine origi-
nalité. Elle comportait une galerie couverte en bois peint de couleur
sombre ; la couverture était en tuiles.
La seconde , consacrée à une dégustation de confiserie et de pâtis-
serie anglaises, n'offrait rien de remarquable au point de vue de la
décoration. Etablie en métal, bois et plâtre, elle attirait l'attention
par les couleurs voyantes des fers et des bois.
Quant à la troisième, elle consistait en un simple kiosque octo-
gonal où se débitait de la bière. L'édicule, en bois et vitrage, se
terminait par un dôme recouvert de zinc; une teinte d'ocre jaune et
un vernis avaient été appliqués sur les bois.
a
a
Z
S
<
M s
S s
o s
j H
o '~'
o
co
Q
a.
PALAIS ET PAVILLONS SPÉCIAUX. 59
Les surfaces couvertes étaient de a ^ i mètres carrés à l'Esplanade
des Invalides et de 179 mètres carrés au Champ de Mars.
5. Pavillon annexe du groupe XVIII. — Ce pavillon d'une su-
perficie de 990 mètres carrés, établi en arrière du palais des Armées
de terre et de mer, entre les pavillons analogues de la Russie et
de la Belgique, abritait l'exposition de MM. Vickers sons et Maxim
(matériel d'artillerie et bouches à feu pour les armées de terre et
de mer).
Sa toiture rappelait plus ou moins fidèlement la forme d'un pont
de croiseur cuirassé. La façade et les portes étaient décorées de canons
et d'obus.
6. Palais des colonies britanniques. — Un emplacement de 1 ,690 mè-
tres carrés avait été attribué à la Grande-Bretagne poui- l'installation
de ses colonies au Trocadéro.
Les pays se rattachant à l'empire colonial britannique qui partici-
pèrent effectivement à l'Exposition furent les Indes anglaises, Ceylan,
le Canada, l'île Maurice, l'Australie occidentale. Un ensemble de con-
structions, fort imposant par ses propoHions, abritait l'exposition de
ces divers pays.
Cet ensemble se divisait en deux parties principales : un palais des
Indes, élevé le long du quai Debilly; un palais dit des colonies, placé
en arrière du précédent dont le séparait une avenue parallèle à la
Seine. -
Le palais des Indes était de style hindou. Sur la façade principale,
un escalier en marbre vert donnait accès à une porte monumentale
encadrée par deux tours circulaires; de part et d'autre de cette porte
se développaient des galeries à colonnettes élégantes. La décoration
extérieure comprenait de nombreux motifs de sculpture empruntés,
à l'aide de moulages, aux édifices les plus curieux de l'Inde. Dès l'en-
trée, le visiteur remanjuait les balustrades artistiques en bois du
grand escalier, dont les sculptures, exécutées au ciseau et au marteau
par des artistes birmans, représentaient des entrelacs d'arabesques
alternant avec des groupes de personnages finement ciselés. D'un côté
60 SECTIONS ETRANGERES.
du grand escalier s'ouvrait une cour, dite cour impériale, avec un
trophée en bois sculpté; de l'autre côté, était une seconde cour réservée
aux expositions particulières; des galeries d'étage complétaient les
surfaces nécessaires.
Sur la droite du palais, en regardant le Trocadéro, se trouvait
l'exposition de Ceylan.
Le palais dit des colonies, affecté principalement au Canada et,
pour le surplus, à l'Australie occidentale ainsi qu'à l'île Maurice,
n'avait pas de style défini,
14. Grèce. — L'exposition de la Grèce était concentrée dans un
beau pavillon du quai des Nations, entre les édifices analogues de la
Suède et de la Serbie.
Ce pavillon, étudié et construit par M. Lucien Magne, architecte,
occupait une superficie de iSa mètres carrés. Il était inspiré des plus
beaux modèles de l'architecture byzantine.
Le plan comportait une grande salle en forme de croix grecque,
dont la partie centrale portait une coupole octogonale reposant sur
des trompes de fer ouvré. Quatre salles secondaires, avec coupoles
plus petites, remplissaient les angles entre les branches de la croix.
Des portiques, disposés contre les faces amont et aval, facilitaient
la circulation. L'entrée principale se trouvait du côté opposé à la
Seine ; elle était précédée d un porche , dont les portes latérales
donnaient accès à deux terrasses et de là aux portiques. Une salle
pentagonale se détachait en saillie dans l'axe de la façade contiguë au
fleuve.
Bien que fait en matériaux définitifs, le pavillon ne pesait pas plus
de 1 5 G tonnes et ne dépassait point les limites de poids compatibles
avec la solidité de la couverture du chemin de fer des Moulineaux.
Les éléments de la construction avaient d'ailleurs été étudiés et
choisis de telle sorte que le pavillon fût entièrement démontable et
pût être transporté en Grèce après l'Exposition.
Bâti sur un soubassement de meulière, l'édifice avait une ossature
apparente en fer, dont l'élégance et les ingénieux arrangements
attestaient Ihabileté de l'architecte. Les murs, de o^So d'épaisseur,
a
o
-a
a:
o
<
O
<
O
Pi .
<
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 61
étaient montés en pièces de céramique partiellement émaiiiées, qui
formaient des assises de couleur alternativement rose et bleu tur-
quoise. Pour les portiques, la charpente en bois de teck reposait
sur des coionnettes en marbre de Carrare ou en onyx d'Algérie. La
couverture se composait de tuiles creuses rosées.
La salle pentagonale ayant vue sur la Seine était décorée de vitraux
blancs dont le plomb dessinait des branches de vigne, d'eucalyptus,
de ricin, etc. Un effet très brillant avait été obtenu par l'emploi du
verre opalin pour les fleurs, du verre martelé pour les feuilles et du
verre transparent pour les fonds.
45. Guatemala. — Le Guatemala avait un petit pavillon de
i5o mètres carrés, le long de l'avenue de Suffren, à l'arrière du pa-
lais de l'Enseignement.
Ce pavillon, principalement affecté à une exposition et à une dé-
gustation de café, consistait en un chalet de bois peint aux couleur»
nationales (blanc et bleu).
Un vélum entourant le pavillon abritait une surface supplémentaù*e
de 100 mètres carrés environ.
16. Hongrie. — i . Palais royaL — Quoique exposant dans tous
les groupes, la Hongrie avait tenu à avoir, quai des Nations, un em-
placement de première ligne pour y élever un palais officiel ou royal.
Un espace de 760 mètres carrés lui fut attribué.
Lors de l'exposition nationale du Millénaire organisée à Budapes't
en 1896, la Hongrie avait recueilli un grand succès par l'habile re-
constitution d'un certain nombre de ses monuments historiques. Elle
renouvela l'expérience à Paris en 1900 sous une forme différente,
[)ar l'association dans un édifice unique de motifs remarquables em-
pruntés aux chefs-d'œuvre les plus divers de l'architecture religieuse
ou civile, et le succès ne fut pas moindre grâce au talent des auteurs
du projet, MM.Zoltan Bâlint et Louis Jâmbor, architectes, et à la sur-
veillance éclairée de M. Camille Fittler, architecte en chef, directeur
de l'école des arts décoratifs à Budapest.
Du côté de ht rue des Natu>ns, c'est-à-dnc thi ciM/' ()p|)()sé à hi
62 SECTIONS ETRANGERES.
Seine, la façade était de style roman et empruntait ses éléments à
réglise de l'abbaye de Jaâk, dont elle reproduisait notamment le
superbe portail.
Vers la Seine , la façade se rattachait au style gothique. Elle com-
prenait : au centre, un morceau du château de Vajda-Hunyad, avec
des contreforts et des échauguettes polygonales: à l'aval, la gracieuse
chapelle de Szepes-Csûlôrtôkhely. A l'amont, se dressait la puissante
tour de l'église du château fort de Kôrmôez-bânya, qui montait à
ko mètres et dont la saillie couvrait la circulation supérieure du bord
de l'eau.
Dans l'aile amont , de style Renaissance , on retrouvait les arcades
de 1 hôtel de ville de Lôcse, les bizarres crénelures de la maison Râ-
koczy à Eperjes, les fenêtres de l'hôtel de ville de Bârtfa, puis la
chapelle de Saint-Michel de Kassa, qui allait rejoindre la tour.
Enfin l'aile aval ne comportait que deux motifs : la fidèle imi-
tation de la maison Klobusiczky à Eperjes et celle de la tourelle de
l'église serbe orthodoxe de Budapest. Ces motifs représentaient le
style baroque de Hongrie dans deux phases successives de son déve-
loppement.
Gomme la décoration extérieure, la décoration intérieure du palais
était autant que possible empruntée aux monuments hongrois des
diverses époques, de manière à fournir un cadre approprié aux in-
comparables collections historiques et artistiques dont l'édifice devait
être garni.
Le vestd)ule de style roman, dans lequel les visiteurs pénétraient
par la rue des Nations, avait été décoré de motifs appartenant à
l'époque et de fresques du siv"" siècle. Il abritait, de même que le
couloir, des spécimens de la sculpture hongroise (moulages en plâtre
de monuments funéraires et de sculptures religieuses).
Ce vestibule conduisait à un cloître intérieur roman, dont 1 un des
côtés était occupé par un escalier inspiré, en partie de celui du châ-
teau de Keresd des comtes Bethlen, en partie de celui de l'hôtel de
ville de Bârtfa.
Au rez-de-chaussée se succédaient les salles suivantes : i" salle
l'eproduisant le plafond en bois de la basili(|uo l'omanc do Pécs et
IJQlt
J
Naurdein frères, Phot.
PALAIS ROYAL DE LA HONGRIE
(Quai das Nations)
Phot. Larger
Façade sur la rue des Nations
Phot. A. Liébert
Vestihvile
Phot. Bardy
Salle des armes
PALAIS ROYAL DE LA HONGRIE
PALAIS ET PAVILLONS SPÉCIAUX. 63
contenant le tombeau d'un cavalier païen de Tôrtel (ix"' siècle), ainsi
(jue la série des types d'armes et d'objets d'équipement depuis les
Huns jusqu'au xv' siècle, des collections de monnaies hongroises de-
puis saint Etienne jusqu'au xix" siècle, et des monnaies de Transyl-
vanie; 9° salle décorée de motifs pris à l'entrée principale de l'hôtel
de ville Pozsony, avec une reproduction en galvanoplastie du sarco-
phage de saint Siméon , un reliquaire du dôme d'Esztergom (œuvre
byzantine à émail cloisonné du xf siècle), des manuscrits, des ar-
moriaux peints; 3" salle dite des armes, reproduction de la salle
des chevaliers du château de Vajda-Hunyad, renfermant de nombreux
objets militaires où s'accusaient alternativement l'induence de l'Occi-
dent et celle do l'Orient; k° chapelle de Gsûtôrtôkhely, dont le plafond
était orné d'une reproduction des fresques de l'église de Martyancz
et au milieu do laquelle se trouvait l'autel à volées sculpté en bois
de l'église de Kâposztafalu ; 5° pièce ayant son plafond emprunté à
l'église protestante de Magyar-Dâlya et consacrée à une exposition
d'objets intéressant la vie des pâtres et pêcheurs hongrois; 6° salle
continuant la même exposition.
Revenu au vestibule, le visiteur gravissait l'escalier dont le mur por-
tait des peintures du xvf siècle. Il arrivait ainsi au premier étage com-
plètement décoré dans le goût de la Renaissance et en style baroque.
Tout d'abord se présentaient trois salles renfermant des monuments
de la dynastie des Habsbourg : i° pièce figurant un détail de l'église^
orthodoxe de Miskolcz: a" salle décorée par des moulages en stuc de
la maison Turcsânyi de Resztorczebanya; 3° pièce reproduisant la
décoration d'une partie de la salle des trésors du château de Fraknô.
C'est là qu'étaient groupés d'admirables objets de culte (orfèvrerie
et argenterie, reli({uaires d'ivoire ou d'ébène, vêtements sacerdo-
taux, etc.), des produits de l'art civil, des médailles. Ensuite venait
la salle de Transylvanie, affectant les formes de la salle Renaissance
du château de Kerosd et abritant de riches trésors, qui remontaient à
l'époque des princes do Transylvanie. La pièce suivante reproduisait
une partie du célèbre plafond de Maksa; elle avait reçu une inesti-
mable collection d'ancious livres hongrois. Deux autres salles, la pre-
mière empruntée au château île Kopcsény (^xvin'' siècle), la seconde
6i SKCTIONS ETRANGERES.
ayant pour décor le plafond de l'hôtel de ville de Kônnôcz et certains
détails sculptés du donjon de Sârospatak, continuaient l'exposition
des trésors d'églises. Enfin le visiteur parvenait à la salle des Hus-
sards et y assistait à la glorification de cette arme, dont la Hongi'ie
fut le berceau : la salle, moyen âge, avait un plafond à pendentifs
gothiques agrémentés de motifs hongrois; vers la Seine, des fresques
imitaient celles de la salle d'or du château de Vajda-Hunyad : une
toile de M. Paul Vâgô, représentant l'histoire des hussards hongrois à
travers les siècles, couvrait le mur opposé au lleuve: etc.
En sous-sol, avait été installé un restaurant hongrois d(uit la déco-
ration s'harmonisait avec celle du palais.
Le gros œuvre de la construction était en charpente de bois, plâtre
et métal déployé,
a. Pavillons divers. — Indépendamment de son ev[)osition très
brillante dans le palais des Forets, de la Chasse, de la Pèche et des
Cueillettes, la Hongrie avait entre ce palais et le Champ de Mars
une annexe extérieure du groupe IX. La construction, entièrement en
chêne, était constituée par des bois en grume et par des bois débités,
notamment des madriers et des planches; malgré les ditlicultés inhé-
rentes à la nature des matériaux, elle présentait une silhouette assez
découpée. Sa superficie atteignait 2 i y mètres carrés.
Une autre annexe de i4o mètres carrés, se rattachant aux groupes
XII et XV, existait sous les quinconces de l'Esplanade des Invalides,
côté Fabert. Ses cloisonnements extérieurs avaient pour élément es-
sentiel des pans de fer en tubes étirés, qui supportaient des panneaux
de métal déployé hourdés en plâtre. La couverture était en zinc. Sur
cliaque face, trois grandes baies circulaires éclairaient l'intérieur; les
vitraux garnissant ces baies figuraient des paons très stylisés.
47. Italie. — 1. Pahis royal. — Quoiqu'elle exj)0sât dans les pa-
lais généraux, notamment dans ceux de la décoration et du mobilier
des édifices publics et des habitations, l'Italie avait tenu à oi-ganiser
nue exposition distincte d'art industriel. Elle reçut à cet elfet un
nia}>nili(jue enq)lacenien[ d'une superficie de 1.859 mètres carrés, à
fno-.. r:,T3
Pno;.
PALAIS ROYAL DE LA HONGRIE
Salle des Hussards
w
H
-«
o
M
H
Q
S
O
I— I
>
a
2
o
s
o
<
Eh
Q a
■:? »
9 s
^ a
CD —^
<
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 65
l'origine niêiiie du quai des Nations, immédialernent on aval du ponl
des Invalides, et y construisit un palais qui ne mesurait pas moins de
65 mètres de long sur 98" 5 o de large.
Ce palais, de rare élégance, offrait l'aspect d'une immense basi-
llcpie, empruntant les motifs de sou architecture à l'art gothiijui;
italien en même temps qu'à la Renaissance, et faisait le plus grand
honneur à ses architectes, MM. le comte Ceppi, Gilodi et le comte
Sa 1 va do ri.
Au milieu de chacune des façades s'ouvrait une vaste haie, rappe-
lant la porte délia Garta du palais des Doges à Venise. Cette baie
comportait une gigantesque ogive appuyée sur deux forts piliers, que
couronnaient des pinacles octogonaux et que décoraient des moulures,
des statues, des pinacles secondaires, etc. Au-dessous de l'ogivo, toute
une série de rosaces venaient reposer sur une arcature ogivale avec
trèfles : un balcon courant à la base de cette arcature surmontait
une porte à linteau droit, accotée de deux ouvertures plus petites. Lin
grand pignon réunissait les deux piliers en contre-haut de l'ogive; ce
pignon avait une crête feuillagée et recevait, à son sommet, un
groupe de figures ; son tympan était rempli par un champ de mo-
saïque, sur lequel se détachait l'écusson héraldique de la maison di'
Savoie.
De part et d'autre de la grande baie, se succédaient sur les façades
longitudinales trois travées séparées par des piles à pinacles et compor-
tant : au rez-dé-chaussée , des baies ogivales jumelées; à l'étage, des
baies circulaires à trèfle. La partie supérieure du mur était en retraite;
elle présentait également des jours et avait pour couronnement des
nierions chantournés.
A cha.que angle, le grand motif central se ré[)était, mais réduit et
simplili(''. soit avec une porte, soit avec des fenêtres au rez-de-
chaussée.
Une coupole en bronze doré, reproduisant la coupole majeure de
l'église de Saint-Marc, se dressait au milieu de l'édifice et portait à
^16 mètres au-dessus du sol un aigle aux ailes déployées. Des coupoles
analogues, de moindre diamètre, couvraient les angles de l'édifice.
Sous les dais des pilastres et au sommet des [lignons avaient pris
U I- It I U t 11 1 1. \ A T I U > .1 1. 1. .
66 SECTIONS ETRANGERES.
place (le nombreuses statues, moulées sur les chefs-d'œuvre de l'art
italien. Dans les façades se voyaient aussi les bustes de grands hommes
italiens (Michel-Ange, le Titien, Léonard de Vinci, le Dante, etc.).
Des frises de mosaïque à fond d'or tournaient autour du monument;
les murailles de remplissage étaient décorées par des dessins de bri-
ques roses et blanches.
Intérieurement, le palais comprenait un hall central correspondant
à la coupole, deux halls latéraux, des galeries à étage enveloppant
ces halls et par suite l'édifice lui-même. Un escalier monumental,
placé contre la façade aval, reliait le rez-de-chaussée à l'étage.
La coupole avait sa calotte dorée et ses pendentifs peints à fresque
de motifs aux tons clairs sur fond bleu. A rez-de-chaussée, les ga-
leries latérales étaient ornées de plafonds aux poutres saillantes enlu-
minés d'iris et de marguerites; à l'étage, ces galeries ap})araissaient
comme tendues de velours rouge. Des vitraux chatoyants égayaient
la nef.
Faite en bois et plâtre, la construction fut extrêmement intéres-
sante par les très faibles dimensions des pièces constitutives de la
charpente et par la rusticité des assemblages. Il y avait là de quoi
inspirer au premier abord quelques craintes pour la stabilité, craintes
dénuées, du reste, de fondement, car, en employant des pièces d'équar-
rissage réduit , sauf à les multiplier, les architectes italiens s'étaient
bornés à l'application d'un système que la pénurie des bois de fort
équarrissage impose souvent dans leur pays.
Le palais abritait une brillante exposition de l'art industriel italien :
dentelles, broderies, verrerie, céramique, ciselure, etc. En sous-sol,
derrière des arcades surbaissées et trapues, se trouvaient une expo-
sition et une dégustation de vins.
2. Pavillons (Uvcrs. — L'Italie possédait deux pavillons annexes
d'exposition : l'un , contre lavenue de Suflfren , pour les groupes IV,
V el XI: l'autre, au milieu des quinconces de l'Esplanade des Inva-
lides, côté Fabert, pour les groupes XIII, XIV et XV.
De ces deux pavillons, le ]»remier se raccordait à l'annexe alle-
mande des groupes IV et V. Il était également étal)li en fer et plâtre
PALAIS ROYAL DE L'ITALIE
Intérieur
-A
d|A
^
c-i.^^
■-#"
^—mé
Mff}.
-.,<r
o 5
o
< 2
o
<
<
Oh
O
2
O
<
O
J
p. ■§
f^ s
•J
<
■a
(X
<
0.
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 67
ol ne présentait, ni dans sa structure, ni dans sa décoration, aucune
particularité utile à signaler. (Surface : 600°"'.)
Le second, en bois et plâtre avec couverture en ardoises, n'offrait
aucun intérêt architectural. (Surface : 3-}o""'.
48. Japon. — 1 . Palais des arts rétrospcctijs. — Outre ses expo-
sitions dans les palais généraux, le Japon avait au Trocadéro,à l'angle
du quai Debilly et de la rue de Magdebourg, un groupe de construc-
tions fort intéressantes : palais des arts rétrospectifs, pavillon à thé,
pavillon à saké, serre, bazar (MM. Régnier et Petitgrand, architectes).
Ces constructions pittoresques couvraient 979 mètres carrés; elles se
j'épartissaient autour d'un jardin délicieux, bordé d'une haie de
bambous, pourvu d'un lac minuscule et offrant, autant que possible,
par son tracé comme par sa végétation, l'aspect des beaux jardins
japonais.
jj'éditice le plus important était un palais de 3 00 mètres carrés de
superficie, (-tabli vers l'extrémité ouest de la concession japonaise et
affecté à une merveilleuse exposition rétrospective de l'art japonais. 11
l'eproduisait Hdèlement l'un des plus curieux spécimens de l'architec-
ture du Japon, le temple de Kondô, qui se trouve dans la commu-
nauté bouddhique d'Horieu-ji, près de Nara, ancienne capitale de
l'Empire, et qui fut achevé à la fin du vi'' siècle de notre ère.
Ce palais comportait deux étages, y compris le rez-de-chaussée, et
avait une toiture à deux échelons, dont l'un au-dessus du premier
étage et l'autre au-dessus de la saillie du rez-de-chaussée par rapport
à l'étage. Des balcons tournaient autour du bâtiment aux deux étages.
La construction était en pans de bois, laqués de rouge. Sur les quatre
laces, des sculptures représentaient l'Olympe du Japon, montraient
des déesses se livrant aux plaisirs de la musique ; l'entourage des fe-
nêtres s'agrémentait d'oiseaux du paradis aux longues queues épanouies
en arabesijues. Un large escalier conduisait à trois portes de bronze
doré que surmontaient des panneaux ornés de fleurs de lotus; le même
motif de décor se retrouvait dans la balustrade du rez-de-chaussée.
Les toits étaient en tuiles imiiricpiées et vernissées très sombres.
Intérieurement, le palais contenait au rez-de-chaussée mie grande
68 SECTIONS ETRANGERES.
salie aux tons d'or, enveloppée d'un rang de galeries à colonnes et
abritant d'incomparables chefs-d'œuvre de l'art ancien (sculptures,
bronzes, laques, etc), fjui provenaient des trésors impériaux ou des
collections de grands seigneurs japonais. Un escalier reliait le rez-de-
chaussée à l'étage, où il n'existait qu'une salle plus spécialement ré-
servée aux kakémonos (panneaux décoratifs ou tableaux peints sur
soie).
Les japonais s'en sont entièrement remis à l'habileté et au goût de
nos artistes et de nos ouvriers pour l'exécution du palais; mais ils leur
ont donné des maquettes établies au Japon d'aj)rès des documents his-
toriques, ainsi que des plans et des dessins minutieux.
9. Pavillons divers du Trocadéro. — Le pavillon à thé appartenait
au syndicat des exposants. Il couvrait environ 160 mètres carrés et
avait un étage sur la plus grande partie de son étendue.
Quant au pavillon à saké, à la serre et au bazar, ils mesuraient
respectivement 70 mètres carrés, 120 mètres carrés et 622 mètres
carrés.
Bien qu'ayant l'allure japonaise, ces constructions étaient loin de
présenter le même caractère et le même intérêt que le palais de l'expo-
sition artistique rétrospective.
3. Pavillons de l'Esplanade des Invalides. — Le Japon avait aussi
dans les quinconces de l'Esplanade des Invalides, côté Fabert, des
édicules d'iuie superficie de 79 mètres carrés. Mais ces édicules très
simples n'offraient rien de saillant au point de vue décoratif.
19. Luxembourg. — Pres(|ue toute l'exposition du Luxembourg
était groupée quai d'Orsay, dans un palais de seconde ligne, entre
les pavillons de la Perse et de la Finlande.
Ce palais, dû à M. l'architecte Vaudoyer, reproduisait une partie
de l'ancien hôtel de ville de Luxembourg, qui est devenu le palais
grand-ducal et qui remonte à la fin du xvi* siècle. Il se lattachait
donc au style de la Renaissance flamande.
L'édilice coiiM'ail une superhcie de '1 1 i mèlrcs carn's. Il se coin-
Phol. S. Gaillard
PALAIS IMPÉRIAL DU JAPON
(Trocadéro)
PAVILLON ET JARDIN DU JAPON
(Trocadéro)
PALAIS DU LUXEMBOURG
(Ruo des Nations)
Phot. L. Saachet
PAVILLON DJ MAROC
(Champ do MarsJ
(I
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. G9
posait d'une grande galerie à étage et de den\ pavillons extrêmes for-
mant vestibules. Ces pavillons, à combles très élevés et à bautes
fenêtres, étaient, l'un précédé d'un élégant perron, l'autre flanqué
Tune jolie tourelle en encorbellement et coiffé d'un petit belfroi. Le
rez-de-chaussée et l'étage se reliaient par un escalier établi dans la
tourelle.
Faite en pans de bois et en plâtre teinté imitant la pierre , la con-
struction portait une couverture en ardoises.
Intéiieurement, la décoration restait dans une note d'extrême sim-
plicité.
20. Maroc. — La section marocaine, installée au Champ de Mars
près du pilier sud de la Tour de 3oo mètres, comprenait deux
parties distinctes : i" un pavdlon impérial abritant l'exposition pro-
prement dite; 2° des annexes (boutiques, restaurant, etc.). Elle oc-
cupait une superficie de 85o mètres carrés.
Intérieurement, le pavillon impérial reproduisait l'un des kiosques
des anciens palais de Fez. On y retrouvait les plafonds peints et dorés,
les stucs découpés à jour de l'architecture arabe. La porte d'entrée
extérieure avait été faite d'après celle de Mansour el Heuldj àMécpiinez
et la porte intérieure, d'après celle de la mosquée des Andalous à
Fez. Un minaret de Tétuan dominait l'édifice.
Quant aux bâtiments annexes, également inspirés par l'architec-
ture marocaine, ils offraient une grande simplicité.
L'architecte de la section était M. Saladin.
21. Mexique. — Le palais du Mexique s'étendait au-dessus de la
tranchée du chemin de fer des Moulineaux, immédiatement à l'aval
du pont de l'Aima. Il avait une longueur de 60 mètres, une largeur
de 2 4 mètres et une superficie de 1 ,3 1 5 mètres carrés.
/Vu lieu de faire revivre cette fois comme en 1889 l'architecture
aztè([ue si robuste et si imposante, le gouvernement mexicain s'était
rattaché au style néo-grec, qui est aujourd'hui celui de la plupart des
construclions modernes du pays. L'édifice fut, d'ailleurs, admirablc-
nienl éhidié et construit par M. l'architecte Anza.
70 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
Composé d'une partie médiane reclangulaire et de deux demi-
rotondes extrêmes, le palais avait sa façade principale tournée vers la
Seine : cette façade, blanche et rose, s'ouvrait par une grande loggia
de neuf arcades qui produisait le plus heureux effet. Du côté opposé,
c'est-à-dire vers la voie de circulation du quai haut, régnait un por-
tique plus étroit, précédé d'un large perron. La toiture en verre était
habilement dissimulée par une haute frise dentelée courant autour de
l'édifice.
Intérieurement, une galerie d'étage se développait sur le périmètre
du grand hall; elle avait pour appuis de légères colonnes corinthiennes.
Sur cette galerie, se greffaient une suite de niches cintrées; des niches
correspondantes, mais rectangulaires, existaient au rez-de-chaussée.
L'une des rotondes contenait un salon luxueux de réception de style
Empire et un salon des beaux-arts; la deuxième renfermait l'escalier
d'honneur conduisant à l'étage et présentait un plafond fait de voûtes
peintes en rose, avec colonnes blanches de support.
Toute la décoration intérieure était élégante et agréable.
Le bâtiment avait une carcasse en bois consolidée par du for et
hourdée de plâtre. Sa décoration était en staff.
22. Monaco. — Le palais monégasque, où avait été réunie l'expo-
sition de la Principauté, se trouvait au premiei' rang des palais et pa-
villons du (juai des Nations, entre ceux de i'Es[)agne et de la Suède.
11 couvrait une superficie de y3o mètres carrés.
Ce bel édifice, dont les plans ont été étudiés par MM. les archi-
tectes Médecin et Marquet, et les travaux exécutés sous la direction de
M. Teissier, était inspiré du palais princier de Monaco. Il comprenait:
1° un corps de bâtiment principal, à rez-de-chaussée et étage, avec
cour centrale couverte au niveau du plafond de l'étage; a" en saillie
vers la Seine, une haute tour carrée sous laquelle passait la circu-
lation publique du quai haut.
Le corps de bâtiment principal , établi dans le style de la Renais-
sance italienne, avait sa grande entrée ouverte perpendiculairement
au fleuve, sur une place ménagée entre les palais de l'Espagne et de
Monaco. Pour les quatre façades, le rez-de-chaussée était à bossages et
X
3 o
Q S
1
Neurdein trèrea, Phot.
PALAIS DE MONACO
(Quai des Nations)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 71
ne présentait que peu d'ouvertures. A l'étage, la façade d'entrée com-
portait une loggia à cinq arcades, encadrée par deux pavillons que sur-
montaient des belvédères avec couverture en tuiles rouges; les autres
façades offraient de grandes baies munies de balustrades ; toutes avaient
des corniches saillantes et des frises très colorées. Sauf les belvédères,
le palais était couvert en terrasse. Eblouissants de blancheur, ses murs
semblaient imprégnés du chaud soleil de la Côte d'azur. Au-dessus de
la porte se voyaient les armes des Grimaldi (écusson défendu par deux
robustes moines, l'épée à la main); sous la loggia, des fresques ita-
liennes racontaient les travaux d'Hercule.
A l'intérieur, le rez-de-chaussée contenait des salles d'exposition
pour les produits de la principauté et un magnifique parterre fleuri
dans l'atrium central. Les galeries de l'étage étaient réservées aux ad-
mirables collections scientifiques du Prince.
Par son allure sombre, la tour féodale du xiii'' siècle formait un
violent contraste avec la gaieté du bâtiment principal. Haute de plus
de lio mètres au-dessus de la berge, elle montait ses murs rustiques
jusqu'aux mâchicoulis des terrasses supérieures, que couronnait un
donjon carré à créneaux mauresques. Sur ce donjon flottait le pavillon
de la dynastie. Un salon de repos était aménagé pour le Prince au
niveau de l'étage du palais.
Autour de l'édifice, des palmiers et autres végétaux se détachaient
en vert sur les murs blancs.
Dans le sous-sol étaient installés un diorama de la côte monégasque
et un cinématographe.
La construction se composait de bois, de plâtre et de staff.
23. Nicaragua. — Je mentionne pour ordre le Nicaragua qui
occupait une petite surface au rez-de-chaussée du pavillon de
l'Equateur.
24. Norvège. — Placé au premier rang sur le quai des Nations,
entre les palais de la Belgi(jue et de l'Allemagne, le pavillon norvégien
y occupait une surface de yia""! 5o.
Construit tout en bois, il reproduisait le type des riches chalets du
72 SECTIONS ETRANGERES.
pays et constituait un très houreux exemple d'archifecture sincère, ap-
propriée aux besoins et aux matériaux du pays.
Intérieurement, lédifice comprenait un vaste hall médian et des
galeries de pourtour à étage, avec balustrades en bois découpé. Un
grand escalier dirigé suivant Taxe perpendiculaire à la Seine condui-
sait du rez-de-chaussée à l'étage. Vers le fleuve, de petites salles étaient
alTeclées au commissariat général norvégien et à des expositions parti-
culières.
Le pavillon enjambait par une galerie cintrée et largement ouverte
vers le fleuve la circulation haute du bord de feau. Un élégant balcon
couvert s'avançait, à l'étage, en encorbellement sur la Seine. Des jeux
de toitures, les unes perpendiculaires, les autres parallèles à la direc-
tion de la Seine, et un clocheton élancé donnaient à la silhouette de la
variété et de l'animation. Les murs étaient abrités par un robage à clins
et les toits couverts en bardeaux de sapin. Quant à la peinture, elle
comportait deux tons, l'un rouge, l'autre vert, auxquels un mélange
bleuté imprimait un caractère très original. Le plancher haut du rez-
de-chaussée s'accusait par une frise de bois sculpté sur un motif de
poissons, d'une véritable richesse et d'une grande allure;
Dans le sous-sol, avait été installé un restaurant norvégien.
Le chalet était venu tout fait de Norvège, après y avoir subi un
premier montage. Il faisait le plus grand honneur à son architecte,
M. Sinding Larsen.
Parmi les objets quil abritait, je citerai des engins de pèche, des
pelleteries, des collections d'oiseaux, des huiles de foie de morue, des
documents sur l'exploitation des forêts, des articles relatifs aux sports,
des tableaux ou dessins concernant la vie norvégienne et, par-dessus
tout, des souvenirs de l'expédition entreprise vers le pôle nord par le
célèl)re explorateur Nansen.
25. Pays-Bas. — Les Pays-Bas avaient établi au Trocadéro, pour
les Indes néerlandaises, trois constructions extrêmement intéressantes.
Ces constructions, situées à l'Est du bassin, entre la grande voie trans-
versale et l'Asie russe, occupaient trois des côtés d'un rectangle, dont
le quatrième côté restait ouvert sur la voie publi(|ue et ipii j)résentait
Pnot. Largsr
PAVILLON- DE LA NORVEGE
(Quai des Nations)
<
Q
S
<;
j
cr;
63
-g g-
S .(0
o I
s tu
p
<
r-hot. Constant Robert
PALAIS DES INDES NÉERLANDAISES. — INTÉRIEUR
Phot. M. Buoquet
PAVILLON DES INDES NÉERLANDAISES
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 73
deux terrasses successives à des niveaux difFéreiils; elles couvraient
1,200 mètres carrés. Des murs chargés de sculptures soutenaient les
terrasses, que meublaient des statues bouddhiques et des animaux fan-
tastiques.
Au fond se trouvait un temple tout en pierre au parvis du(|upl con-
duisait un escalier monumental. Il reproduisait le cloître bouddhiipio,
vihâra, connu sous le nom de Ohandi Sari, avec un grand nombre de
bas-reliefs du Bôrô-Boudour figurant des scènes de la vie du Bouddha
et diverses statues prises notamment dans le musée de la société des
arts et des sciences de Batavia ou dans la collection nationale de Leyde.
Ghandi Sari n'est plus qu'une ruine; le déblaiement d'un autre temple
du même style, Ghandi Plaosan, a heureusement permis la reconstitu-
tion des parties disparues. La fidélité avec laquelle le gouvernement
des Pays-Bas entendait réaliser la restitution de Ghandi Sari a exigé
des opérations préliminaires laborieuses et délicates , la préparation île
dessins minutieusement étudiés (ces dessins ont été faits par les soins
de M. Melville de Dyogyakarta), puis la confection de moulages pour
les ornements intérieurs et extérieurs (M. von Saher, directeur de
l'école d'art industriel et architecte de la section coloniale, est allé
prendre lui-même ces moulages). Quelques légères modifications ont
dû être apportées au modèle : il a fallu pratiquer dans le mur de fond
une porte de sûreté, fermer des baies latérales pour disposer à leur
emplacement des statues et des reliefs, supprimer la division en étages
dans l'intérêt de la ventilation.
Soumis de même à quelques changements nécessaires, les deux
autres bâtiments étaient construits dans le style de l'Ouest de Sumatra.
Le gouvernement néerlandais avait pris pour modèles les habitations
pittoresques, sculptées et polychromées, des malais des Hauts-Pays de
Padang, mais en corrigeant leur défaut de largeur et d'éclairage. Eu
égard à la pente du terrain, le pavillon sud comportait un haut sou-
bassement dont les architectes s'étaient efforcés de mettre l'ornemen-
tation en harmonie avec le style général des édifices. Les parois étaient
en bois merveilleusement fouillé; les toitures très élevées, couvertes
d'idjock, relevaient en éperons aigus leurs pignons, que bordaient des
bourrelets cerclés de métal. A l'intérieur du pavillon nord, des sculp-
là SECTIONS ETRANGERES.
tures hindou-javanaises soulignaient le sens de la décoration moderne
dans le pays: pour le pavillon sud, au contraire, l'ornementation s'in-
spirait du passé, donnant, on doit le reconnaître, plus d'harmonie de
coloration et d'arrangement.
Le pavillon nord contenait des modèles de fortifications dans les
colonies néerlandaises, de matériel pour campement, d'hôpitaux mili-
taires, d'établissements de la marine, etc., ainsi qu'une belle collection
de cartes et de photographies ; un salon de lecture y avait été en outre
installé. Quant au pavillon sud, il renfermait: les expositions ethnogra-
])hique, minéralogique et agricole des diverses possessions néerlan-
daises; des dieux hindous sous forme de grandes statues richement
décorées; des collections remarquables de marionnettes; etc.
Ici, comme dans toutes les autres branches de l'exposition des Pays-
Bas, le commissariat général néerlandais avait déployé un soin, un
goiit artistique , un souci de belle et méthodique présentation, que ré-
compensait le plus franc succès.
Parmi les collaborateurs de M. le baron Michiels van Verduynen qui
ont spécialement concouru à l'édification du groupe colonial , il y a lieu
de signaler : AI. Hooyer, lieutenant-colonel en retraite de l'armée des
Indes néerlandaises, délégué au groupe XVII; M. von Saher, précé-
demment cité; M. Schill, architecte de la section coloniale; M. R. Bou-
wens van der Boyen, architecte-conseil.
26. Pérou. — Le Pérou avait son pavillon sur la seconde ligne du
quai des Nations, entre ceux du Portugal et de la Perse; il y occupait
une superficie de 2^5 mètres carrés.
M. Gaillard , architecte chargé des études et de la construction , s'était
inspiré de la Renaissance espagnole, dont les édifices péruviens offrent
de si nombreux spécimens.
Le bâtiment comprenait un rez-de-chaussée et un étage, légèrement
en retraite sur les façades longitudinales. Son entrée principale était
dans l'axe, sur la rue des Nations; en face se développait un escalier
d'honneur conduisant à l'étage. Aux deux extrémités, montaient deux
hautes tours quadrangulaires avec escaliers intérieurs. Une coupole
centrale servait de lanterne pour l'escalier d'honneur et concourait
?hot. Larcer
PAVILLON DU PEROU
(Rue des Nations)
Phot. E. Gaillard
PAVILLON DE LA PERSE
(Rue des Nations)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 75
à ]'(^clairage. Des frises en inosaï(|ue, des inscriptions, des faïences
égayaient l'aspect extérieur, (|ui présentait, d'ailleurs, une ornemen-
tation al)ondante. La couverture était en terrasse.
Contre la façade tournée vers le pont des Invalides, se trouvait un
pavillon de même style, ne comportant qu'un étage et destiné à la
dégustation.
Suivant le programme arrêté par le gouvei-nement péruvien, la
construction avait été faite en vue d'un démontage et d'une l'éédification
ultérieure à Lima. L'ossature était en fer; sur cette ossature se fixaient
des dalles de pierre factice, n'ayant autant que possible qu'une faible
épaisseur et hourdées en plâtre.
27. Perse. — Entre le pavillon précédent et celui du Luxembourg,
s'élevait en seconde ligne, sur le quai d'Orsay, le pavillon foi-t intéres-
sant de la Perse.
M. Mériat, architecte, s'était inspiré d'un des monuments les j)lus
remarquables d'Ispahan, «le Collège de la mère du Sultan Hussein»,
construit en 1710.
Le pavillon, à plan rectangulaire, comportait un rez-de-chaussée,
un étage et une terrasse. Sa superficie était de 385 mètres carrés. Il
s'ouvrait, à l'extrémité côté de l'Aima, par une haute porte d'honneur
en ogive lancéolée qu'entourait une large frise formant tableau el
(juliabi liaient des carreaux de faïence offrant les couleurs chères aux
décorateurs persans : bleu d'outremer, bleu turquoise, vert et orange'*'.
Derrière l'arc se creusait une voûte en cul-de-four, à stalactites super-
posées. Les autres façades présentaient une ornementation analogue
à celle de la façade d'entrée. Sur la terrasse, deux édieules reprodui-
saient le fameux pavillon des ào colonnes d'Isjiahan.
Au rez-de-chaussée étaient un salon d'honneur, spécialement orga-
nisé à l'intention de S. M. le Shah de Perse, puis trois grandes salles
et deux salles secondaires d'exposition. Le premier étage abritait un
théâtre persan. Un stand avait été installé sur la terrasse.
Parmi les vitraux garnissant les baies de l'édifice, deux appelaient
''' Ces fan'oaiix vonaioni de l'usine de MM. Millier ol C'" h îvi-v.
70 SECTIONS ETRANGERES.
plus particulièrement l'attention des visiteurs : l'un figurait le Lion
persan, l'autre portait des vers en l'honneur de la France et de Paris.
Le pavillon était relié à la plate-forme mobile,
28. Portugal. — i . Pavillon royal. — Le pavillon royal du Portugal,
situé en deuxième ligne dans la rue des Nations entre ceu\ du Dane-
mark et du Pérou, occupait une superficie de ^oo mètres carrés. Il
était spécialement affecté à une exposition du groupe des forêts, de la
chasse et de la pêche, ainsi que des groupes de la mécanique et de
rindustrie chimique.
Très simple , le bâtiment n'avait qu'un rez-de-chaussée , sauf dans
la partie amont où existait un étage pour le service du commissariat
général.
A la base, l'édifice était orné de cordages el d'anneaux. Des écus-
sons décoraient extérieurement les murs. Au sommet, courait une frise
composée de motifs empruntés à la pêche et à la chasse (poissons,
lièvres, écureuils). Par-dessus les baies principales, des inscriptions
rappelaient les grandes provinces du royaume. Un trottoir de petits
cailloux blancs exécuté par des ouvriers portugais faisait connaître
un mode de pavage usité dans les villes.
La salle d'entrée , vers le pont des Invalides , contenait six panneaux
peints par M. Vaz et représentant les six ports de pêche les plus im-
portants.
Faite en bois, plâtre et staff, la construction était peinte de couleurs
claires et couverte en tuiles.
Devant le pavillon, contre la rue des Nations, se trouvaient des blocs
de marbre servant de bancs.
M. Monteiro avait été chargé des études et des travaux comme archi-
tecte en chef
2. Palais (les colonies. — Les colonies portugaises avaient un bel
emplacement, dans la partie est du Trocadéro, au Nord de la grande
voie transversale et près de la rue de Magdebourg.
Parmi les constructions qui leur étaient affectées, une seule présen-
tait de l'importance. Elle consistait en un édifice carré à quatre façades
<
o
D
Eh
O
Al S-
a
D .2
P S
<i. (D
>H Tl
O O
«^ 5
s "
O
>
<
Fhot. L.îj'cof
PALAIS ROYAL DE LA ROUMANIE
(Rue des Nations)
PALAIS ET PAVlLLOiNlS SPECIAUX. 77
à j»eii près semblables, pourvues chacune d'une immense baie cintrée.
Une coupole couronnait le palais. L'accès avait lieu par un perron
contigu à la voie transversale. Au sommet de la façade d'entrée se trou-
vait un groupe dû à M. Costa, statuaire, et composé de deuv femmes
(jui symbolisaient les colonies portugaises soutenant l'écusson aux armes
royales. Des frises peintes entouraient les arcs des façades.
Intérieurement, le pavillon comprenait un hall et une galerie de
])ourtour k étage, reliée au rez-de-chaussée par deux escaliers circu-
laires. La coupole était décorée d'allégories peintes par M. Vaz et
retraçant les conquêtes de la navigation portugaise.
Les constructions, en bois et plâtre, couvraient une surface de
896 mètres carrés.
29. Roumanie. — Le palais de la Roumanie était à l'extrémité, côté
lie l'Aima, du deuxième rang des palais ou pavillons étrangers consti-
tuant le (puù et la rue des Nations. Il couvrait une surface de 55o mètres
carrés.
M. l'architecte Formigé, chargé de la rédaction des projets, puis de
leur exécution, s'était inspiré des trois chefs-d'œuvre suivants de l'art
by/antin : la cathédrale de Gurtea de Arges, l'église des trois Hié-
rar(jues d'Iassi et le monastère d'Horezu.
L'édifice comportait deux étages reliés par un grand escalier mé-
dian. Il était formé d'un hall central couronné par une coupole, de
deux ailes, de deux pavillons extrêmes avec clochetons et légers camj)a-
niles en torsade. Le hall, avec sa coupole de 3o mètres de hauteur,
reproduisait le pronaos du monastère d'Horezu ; les clochetons d'extré-
mité avaient été empruntés à la cathédrale de Curtea de Arges; la
porte principale constituait une copie du porche de l'église d'Horezu ; les
fenêtres latérales imitaient celles de l'église Stavropoleos de Bucharest;
enfin l'église de Gurtea de Arges avait fourni l'arc de grand tympan
de la façade principale, et celle des trois Hiéranjues d'Iassi, le sujet de
la frise. Des rinceaux et des cabochons dorés ornaient les coupoles.
L'ensemble, très coloré, très brillant, réunissait les types de l'architec-
ture byzantine-roumaine des xvi" et xvii'' siècles, si vivante, si pimpante,
si renuinjuable |>ar son luxe oriental de décoration.
78 SECTIONS ETRANGERES.
Une grande partie de l'exposition de la Roumanie était concentrée
dans le palais de la rue des Nations. Les objets qui y avaient pris place
se rattachaient aux groupes suivants : éducation et enseignement ; in-
struments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts;
matériel et procédés généraux de la mécanique ; électricité : génie civil
et moyens de transport; mines et métallurgie; décoration et mobilier
des édifices publics et des habitations ; industrie chimique ; industries
diverses; économie sociale, hygiène, assistance publique; armées de
terre et de mer. Parmi les exposants, l'administration des domaines de
la Couronne se classait au premier rang. Le public admirait aussi un
énorme bloc sphérique de sel gemme, provenant des mines exploitées
par l'Etat.
A l'exposition contem|)oraine se joignait une exposition rétrospective
el historique : résultats des Touilles et travaux de M. Tocilesco, direc-
teur du Musée national ; objets de la section ecclésiasti([ue du musée
national des antiquités de Bucharest; etc. Le Trésor de Petroasa, en or
massif enrichi de pierreries, qui aurait appartenu à Alaric, roi des
Wisigoths, était exposé au musée du Louvre, salle des bijoux.
30. Russie. — i. Palais impérial du Trocadéro. — Ce vaste palais
était situé dans la partie est et au sommet des pentes du Trocadéro. Il
avait sa façade principale contre l'avenue longeant le bassin. Sa masse
blanche et ses hautes tours aux toits couverts de tuiles multicolores do-
minaient la colline, éveillaient une impression saisissante de puissance
et présentaient la silhouette la plus pittoresque qu'il fut possible d'ima-
giner.
L'éminent architecte en chef de la section russe, M. Robert Meltzer,
avait fait une véritable synthèse des plus anciens monuments et des
plus beaux motifs de décoration du pays, en s'inspirant surtout de l'ar-
chitecture byzantine romaine du Kremlin. Au nom de M. Meltzer doit
être associé celui de M. Korovine, artiste j)eintre de grand talent, dont
les œuvres ornaient l'intérieur de la construction.
Dans son ensemble, le palais était principalement destiné à 1 exposi-
tion des objets et des j)roduits caractérisant la vie économique et sociale
du Nord de la Russie d Europe, du Caucase, de l'Asie centrale el de lu
<
Q
— . o
a: i
-H -—
<
eu
ça
l-H
W
D
a:
<:
j
H
O
<
•a
<:
<:
eu
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 79
Sibérie. Il n'occupait pas moins de 3,45 o mètres carrés, non compris
les cours.
A gauche du vestibule desservi par la grande porte d'entrée, se
trouvait un salon réservé pour la réception des membres de la famille
impériale. Ce salon, richement décoré et meublé dans le style propre
aux anciennes demeures des boyards russes, rappelait sur ses voûtes
surbaissées les ornements de la célèbre Granovitaïa Palata de Moscou.
Au delà du vestibule, le visiteur traversait un jardin avec terrasse
où un excellent orchestre, la fanfare du Kremlin, exécutait les oeuvres
des meilleurs compositeurs russes.
Puis, il arrivait à la salle de l'Asie centrale par une grande porte
toute garnie de cérami([ue. Les panneaux de cette salle représentaient
un bazar de Samarcande, un marché de chevaux, un café asiatique et
le système d'irrigation des rizières. Elle était ornée dans le style persan,
avec des faïences bleues aux éclatants reflets. Une carte en relief du
Turkestan et des meubles en tapis dOrient se groupaient près d'une
fontaine placée au fond de la salle.
La première porte de gauche donnait accès à l'exposition des docu-
ments concernant la construction du chemin de fer transsibérien. Cette
exposition se répartissait entre trois salles contiguës, dont deux afl'eclées
aux travaux de la voie ferrée et la troisième consacrée aux grandes
entreprises auxiliaires que poursuit en Sibérie le comité du chemin de
fer transsibérien.
Au fond , une petite salle isolée contenait des collections relatives à
la vie et aux mœurs des peuplades Ostiaques et Samoïèdes, ainsi qu'un
modèle du cours de l'Obi.
Des salles du Transsibérien, un escalier conduisait à l'étage, où était
un panorama de M. Piasselski, représentant les paysages de Sibérie le
long du chemin de fer. Ici avaient lieu des séances de projections pho-
tographiques en couleurs, destinées à vulgariser les vues prises en
Sibérie par ordre du Ministre des voies et communications.
La seconde porte de gauche prati([uée dans la salle de l'Asie cen-
trale menait à la salle de l'Extrême-Nord, c'est-à-dire des pays situés
entre le gouvernement d'Arkhangel et le Nord-Est extrême de la Sibérie.
Entièrement décorée de fourrures blanches (cerfs et ours polaires),
80 SECTIONS ETRANGERES.
celto dernière salle renfermait, en son centre, une huile ostuujue. Sur
les murs, une intéressante décoration picturale nionti'ait le soleil de
minuit, la Nouvelle Zemlia, les villages de pêcheurs, les troupeaux
de loutres.
Après avoir jeté un coup d'oeil sur un petit jardin où se voyait une
yourte ou tente en feutre des Kirghises, le visiteur passait dans la
salle de la Sibérie, dont le centre était occupé par les collections du
cabinet de S. M. l'Empereur et au fond de laquelle une grotte abritait
la série des pierres précieuses de l'Oural. Les panneaux de cette salle
et d'une petite salle voisine renfermant les instruments et les produits
de la pêche figuraient des mines d'or, des forêts vierges sibériennes,
les rives du Yénisseï, la mer Polaire, les îles de Commandor. Un esca-
lier permettait de monter à l'étage où était installé im diorama de
M. Gervex, le couronnement du tsar jMcoIas II.
Revenu à l'Asie centrale, le public pénétrait dans la salle d'exposition
de la compagnie Nobel; il y voyait le panorama des industries de Bakou
et le temple des adorateurs du feu par le peintre Schilder.
A droite de l'entrée de l'Asie centrale était la salle du Caucase.
Des figures de Tcherkesses avaient été placées aux deux côtés de la
porte. Au centre de la salle se trouvait un panorama de la chaîne
du Caucase. L'un des murs portait un paysage de M. Korovine et du
baron Klodt.
Du jardin intérieur, aussi bien que d'un escalier accolé à la façade
sud, le visiteur arrivait aux salles du pavillon des Apanages, qui con-
stituent la fortune particulière de la famille impériale.
A la partie supérieure des espaces attribués au palais russe, la com-
pagnie des wagons-lits avait installé un panorama du chemin de fer
transsibérien. Confortablement assis dans des voitures luxueuses, les
visiteurs voyaient défiler devant enx la toile de ce panorama brossée
par MM. Jambon et Bailly et, grâce à un ingénieux mécanisme, éprou-
vaient l'illusion complète d'un voyage de Moscou à Pékin en une demi-
heure.
Toutes les constructions du palais étaient en bois et staff. On sait
l'habileté proverbiale des charpentiers russes ; une nombreuse équipe
dOuvriers avait été amenée de Russie pour l'exécution des travaux.
5 s
l'u. us i:t i'wii.lons spéciaux. 81
J'ai déjà signalé la silhouette très niouvemeiitée de rédifice. Il ne
comportait pas moins de cin([ tours ou clochers, faits en général de
pyramides quadrangulaires superposées, cpie reliaient des murailles à
créneaux. L'une de ces tours, montant à 66 mètres, était munie de
cloches provenant de la fabrique Samguine. De grandes surfaces nues
formaient une heureuse opposition avec quelques parties très décorées,
telles (jue les entrées.
lAMisemble était admiiahle el digne de l'Empire russe.
Adossé ati)v murailles du Kremlin et faisant face au palais du Troca-
déro, se développait un village russe, édifié en bois aux couleurs vives,
d'aitrès les dessins de M. Korovine.
Ce village abritait une exposition très remarquable des produits
de la petite industrie rurale, organisée par un comité spécial, sous
le haut patronage de S. A. I. la grande-duchesse Elisabeth Feodo-
rovna.
Dans une petite église, imitée des anciennes églises en bois du Nord
de la Russie, avaient été réunis des objets du culte orthodoxe, œuvres
d'ouvriers ruraux, de moines et de religieuses.
La pièce contiguë reproduisait une habitation de boyards russes
au xvn'' siècle. Elle lenfermait une collection de dentelles, broderies,
vaisselles, meubles anciens.
Une galerie, affectée aux produits les plus rudimentaires, à ceux
(|ui se rencontrent sur les marchés de l'intérieur (coutellerie, vaisselle,
objets en bois, vêtements, harnais, etc.), conduisait à une autre salle
où étaient exposés, entre autres, des objets confectionnés parles pay-
.sans d'après les modèles d'artistes russes.
Enliu une pièce spéciale avait été atlribuc'e aux travaux exécutés
dans les ouvroirs russes, dont le comité est placé sous le haut palro-
luige de S. M. Ilmpératrice.
Les parois des divei's pavillons élaienl en Ironcs darbres sciés, pri'-
sentant vers l'extéi-ieur leur face demi-ronde et débordant aux angles,
suivant la mode russe.
3. l\itulloii (le J(i Finhindc. — La Fiidandc avail un pavillon en
rwcniwrnir VATio<tii.f.
82 SECTIONS ËTKANGEUES.
seconde ligne sur le quai des Nations, entre ceux du Luveinbourg cl
de la Bulgai'ie.
Ce petit édifice ne uiesiirail pas plus de /loo nièti'es carrés. Sou ori-
ginalité sans recherche et le caractère rationnel de ses dispositions lui va-
lurent un vif succès artistique. Par son architecture, il rapj)elait dans une
certaine mesure les vieilles églises et les habitations rustupies du pays;
mais ses ornements syniboli(|ues étaient de style purement moderne.
Il ne comportait qu'un rez-de-chaussée, si ce n'est sur une petite
étendue à l'une des extrémités. Sa forme générale en plan était celle
d'un rectangle terminé par un demi-cercle. Pour i-eprendi'e la compa-
raison avec une église, on pouvait le considérer comme composé d'une
nef, d'un transept et d'une abside.
Le mur, de faible hauteur, présentait, sous l'avancée de la couver-
ture, des baies carrées contournant l'abside. Au-dessus, s'élevait un
toit formé de deux pans à 45 degrés, arrondi sur l'abside, partielle-
ment vitré et couvert, pour le surplus, par des bardeaux de chêne en
écailles imbriquées; les poteaux montants de la charpente traversaient
la couverture et constituaient des épis décoratifs; une crête ajourée
surmontait le faîtage. Le transept était accusé par deux pignons latéraux
et l'entrée correspondante par une grande arcade en plein cintre à
redans sculptés. Sur la croisée du transept se dressait une tour octogo-
nale à base carrée; cette tour, au galbe agréable, avait ses huit faces
surmontées de gables à jour, dont chacun portait mi soleil aux rayons
gladiolés; elle se terminait par une flèche légère; quatre ours gris,
placés aux angles du soubassement carré, veillaient à sa défense. Un
clocheton couronnait le pignon d extrémité de la nef. Parmi les éléments
de la décoration extérieure, il y a lieu de signalei" encore d'énormes
pommes de pin et des grenouilles disposées entre les consoles de la toi-
ture comme des emblèmes de la situation du pays dont les lacs et les
marécages occupent une grande partie.
A l'intérieur, M. Axel Gallen, artiste peintre finlandais, avait décoré
la coupole centrale de fresques qui représentaient des scènes tirées du
kaleœala, l'épopée nationale de la Finlande. Divers bas-reliefs sculptés
[»ar M. Halonen étaient consacrés à la vie des paysans. La décoration se
complétait par des panneaux peints dus à différents artistes. MM. Edcl-
Phot. Laryc
PAVILLON DE LA FINLANDE
(Ru9 d93 Nations)
PALAIS KT PWILLONS SPECIAL \. 83
l'oit, Blomstedt, Eiickeii, (ichliail. Halouen, Rissauen, cl M"'" Soldaii
Brololt.
Sous la coupole, se trouvail une vitrine supportée par uue assise de
marbre et contenant le bolide de Hjurbole, qui est tombé près de Borjia
le 12 mars 1899. Le pavillon altritail (Faillcurs une exposition abon-
dante et habilement disposée (insiruclion publi(|ue, ai'cbéologie, géo-
grapbie, beaux-arts, arts industriels, industries manuelles, photogra-
phie, tourisme, ponts et chaussées, chemins de Ter. pilotage et phares,
ajji'icullure, horticulture, forets, pèche, etc.).
MM. Lindgren et Saarinen ont été les architectes du pavillou. dont
les uHirs ('laienl en pans de bois et librocorlchoina.
3. Pavillons divers. — Onlre le palais impérial du Trocadéro et
le ]»avillon de la Finlande, la Russie avait un assez gi'and nombre
d ainiexes daus les parcs et jardins :
Groupe 111. pa\illon de la météorologie (quinconces, côté Fabert,
de l'Esplanade des Invalides) ;
Groupes VII et X, pavillons du grain et de la meunerie (quinconces,
côté Fabert, de l'Esplanade des Invalides);
Groupe X, pavillon du thé (quinconces, côté Fabert, de l'Esplauade
des Invalides);
Groupe X, pavillon de la régie des boissons (Ghamp de Mars, à
rOuest de la tour de 3oo mètres);
GroiqjeXV. |)avillon (\\i caoutchouc (Ghamp de Mars, contre l'avenue
de Sullreu ) :
Groupe XVI, pavillon des institutions de l'Impératrice Marie (quin-
conces, côté Fabert, de l'Esplanade des Invalides);
Grouj)eXVin, pavillon desarnu^es de terre et de mer (((uai d'Orsay).
Dans l'enseudjle, les annexes de rEsj)lanade des Invalides couvraient
();î4 mètres carrés.
Gonsacré à l'observaloii-e central physi(|ue de l'Empereur iXicolas F'',
le pavillon de la météorologie était une petite construction en bois,
bâtie sur plan à peu près reclangidaire. V luu des angles s'élevait une
tour en charpente, dont la plate-lbrme portait les instruuu'uts météoro-
logupu's.
G.
84 SECTIONS ETRANGERES.
D'ordre secondaire, les pavillons du grain, de la meunerie et du
thé, n'appellent pas d'indication au point de vue architectural. Le
premier abritait une exposition organisée par le Département du
commerce et des manufactures; il contenait des échantillons et des
résultats d'analyse de céréales, ainsi que des documents relatifs à
l'exportation des grains russes. Dans le second, l'Association nationale
des meuniers russes près le Ministre des finances à Saint-Pétersbourg
exposait des farines et faisait déguster du pain. Quant au dernier, il
avait été installé par un propriétaire de plantations.
Beaucoup plus important, le pavillon de la régie des boissons,
édifié par M. l'architecte Zeidler, membre de l'Académie impériale
des beaux-arts, était affecté à l'administration du monopole de la
vente des spiritueux; il avait pour objet de faire connaître la grande
réforme due à l'initiative de l'Empereur Alexandre III et achevée sous
l'Empereur Nicolas II, dans un but de lutte contre l'alcoolisme. L'édi-
fice, très riche, très surchargé de décoration, couvrait une surface
de 36o mètres carrés. Au-dessus d'un soubassement robuste et sail-
lant, s'élevaient les façades percées de nombreuses baies en plein
cintre, qu'encadraient des colonnes et que surmontaient des pinacles,
avec des crêtes ajourées et des clochetons aux angles. Dans la partie
centrale, les murs prenaient plus de hauteur et formaient une sorte
de tour carrée, ouverte par deux vastes baies d'une ornementation
opulente. Le plan offrait la forme d'un rectangle, étendu par une pe-
tite annexe. Cette construction, en bois et plâtre, se rattachait au style
byzantin. Le public y voyait les appareils de contrôle, de rectification
et de mise en bouteille employés par la régie, ainsi qu'un débit mo-
dèle, où il pouvait se procurer des échantillons d'alcool.
Elevé par une société russo-américaine, le pavillon du caoutchouc
(5io°"i) se composait d'une salle centrale et de trois absides, dont
une circulaire et deux polygonales. Un dôme phallique très élevé,
décoré de l'aigle russe et accoté de quatre dômes beaucoup plus petits,
surmontait la salle centrale. Les murs en bois et plâtre portaient une
couverture en tuiles de bois. Une ornementation polychrome d'esprit
byzantin agrémentait l'édifice. A l'intérieur, un panorama et un dio-
rama représentaient la récolte du caoutchouc dans une forêt vierge.
La;-.je:
RUSSIE. — PAVILLON DE LA RÉGIE DES BOISSONS
(Champ de Mars)
Phot. Ed. Obin
PAVILLON DE SAINT-MARIN
(Chaœp de Mars)
i
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 85
Le pavillon des institutions de l'Impératrice Marie contenait l'expo-
sition des établissements d'éducation et de bienfaisance fondés en mé-
moire de cette souveraine, femme de Paul I"''. H comprenait une grande
salle, deux galeries latérales et deux porches. La construction, en
bois, avait ses parois en rondins superposés et chevauchés aux angles;
elle était surmontée d'un clocher de style moscovite.
Enfin le pavillon annexe du groupe des armées de terre et de mer
complétait l'exposition russe organisée dans les galeries générales de
ce groupe. Il renfermait les objets exposés par l'artillerie, l'état-major
et les écoles militaires. Le bâtiment comprenait une sorte de vestibule
hexagonal flan([ué de deux contreforts à ^i 5" sur l'axe longitudinal,
puis une succession de trois salles réunies entre elles. Au-dessus des
contreforts et aux angles opposés de la salle médiane s'élevaient des
campaniles ajourés; un clocheton de plus grandes proportions sur-
montait la première salle. La construction en charpente revêtue de
planches à clins, sans offrir beaucoup d'intérêt décoratif, attestait une
fois de plus l'habileté des charpentiers russes. Sa superficie était de
35o mètres carrés.
31. Saint-Marin. — La République de Saint-Marin avait groupé
son exposition dans un coquet pavillon d'une superficie de loo mètres
carrés, édifie'" près du [)ilier est de la Tour de 3oo mètres par M. Ma-
rius Toudoire. architecte.
Ce pavillon, de style florentin, reproduisait en réduction le palais
du Conseil souverain de la République, situé à Saint-Marin sur la
place du Pianello. 11 présentait en plan une forme à peu près carrée
et avait une couverture en terrasse; ses façades étaient couronnées de
mâchicoulis avec écussons et de créneaux; à l'angle sud-est s'élevait
une tour également surmontée de mâchicoulis et crénelée, sur la<[uelle
lloftait l'étendard de la République. L'entrée [)rincipale, ouverte dans
la façade sud, était constituée par un portique à trois baies ogivales
géminées, au-dessus desquelles courait une galerie ajourée de six baies
li'ilobées; entre les portes et cette galerie, des écussons ornaient la
muraille. Dans l'axe de la façade postérieure étaient une porte ogivale
de sortie et, par-dessus, deux baies trilobées.
80 SECTIONS ETRANGERES.
La construction, du système Cottancin, avait été faito en carroaux
cérami(|ues perforés et armés de fils de fer.
32. Salvador. — - La Répultli(|ue de Salvadoi' ne possédait pas de
pavdlon spécial, mais occupait une surface de im mètres carrés dans
le palais du Mexique.
33. Serbie. — Sauf pour le groupe des œuvres d'art, l'exposition
de la Serbie se ti'ouvait réunie dans un fort beau palais, placé en
premier rang sur le quai des Nations contre le pont de l'Aima.
Cet édifice, dû à M. A. Baudry. architecte, occupait une surface
de Bq/i mètres carrés. H se composait d'un corps de bàtiuKMit prin-
cipal sur plan carré et, en avant de ce corps de bâtiment vers l'Es!,
d'un portique avec perron ainsi que de deux galeries latérales.
A défaut d'architecture civile caractéristiipie dans le pays, l'archi-
tecte s'était inspiré du stvle religieux serbo-bvzantin , empruntant ses
motifs aux monastères de Stoudenitsa. Jitscha et Kalenilcli.
Pour le corps principal, les murs simulaient des assises alternantes
de briques roses et de pierres grises; ils étaient percés, à la partie
supérieure, de baies en demi-cercle avec meneaux et portaient, en
leur milieu, des frontons circulaii'es. Une grande coupole centrale
surélevée et (piatre petites coupoles d'angle surmontaient l'édilice; ces
coupoles, de couleur vert-cuivre, avaient des flèches dorées.
Les galeries juxtaposées au j)ortique comportaient des arcades en
plein cintre sur colonnes à chapiteaux sculptés, les unes lisses, les
autres torses; à leiu' base courait un balcon ajouré; des aral>esqu(»s
agrémentaient leurs archivoltes. Quant au porti([ue, précédé (fuu
large perron, il comprenait une grande arcade à doubles colonnes
flanquée de deux arcades semblables à celles des fjaleries ; un air
également en ])lein cintre, de plus grand diamètre, et un |)elil dôme
dominaient l'arcade médiane; entre les deux arcs, se vovaient les
armes serbes. Le portique et les galeries étaient couverts en liiih^s.
Quelques faïences vertes ornaient h^s façades.
Dans l'ensemble, la construction se mariait harmouiciiseuiciil a\ec
le |»avillon voisin élevé j)ar la Grèce.
i..'=N>— i_-!!Mj'Z
■9-'
K
«î ^_^
.J .2
Q S
-. ta
<; Ta
O §
i
<
55
D
S
i^ a.
q s
ri a.
>
<:
Cl.
PALAIS ET PAVILLONS SPÉCLVUX. 87
La décoration intérieure se rattachai I au style serbo-byzantin et
présentait des fresques brillantes.
Tous le gros œuvre était en charpente de bois et métal déployé.
Dans l'une des galeries latérales avait été organisé un musée ethno-
gra|>hi(|ue reproduisant des scènes de la vie nalionale serbe. Un res-
taurant occupait le sous-sol.
34. Siain. — Les constructions spéciales élevées par le Siam élaienl
situées au Cliani]) de Mars, près du pilier nord de la Tour de
3 00 mètres.
Elles comprenaient deux pavillons réunis par une passerelle ( nu
pavillon royal d'exposition et im bàliinent à l'usage de restaurant) et
couvraient une surface de yoo mètres carrés.
Rien (pu' différents de forme et d'aspect, ces pavillons se ratta-
chaient l'un et l'autre à l'art khmer. Ils étaient d'un style charmant;
leur silhouette restait harmonieuse, malgré sa complication; la grande
richesse de leur décoration, la finesse de leurs ornements, la |)iiis-
sance de leur coloration où se mêlaient le rouge, le bleu et l'or, tout
fixait et captivait l'attention des visiteurs.
Le pavillon le ]>lus im[)oitant, c'est-à-dire le pavillon royal, se
com|)()sait de deux corps de bâtiment à angle droit reliés par un vaste
porche sur lecjuel ils s'ouvraient tous deux.Piécédé d'un large perron
de pierre, qu'ornaient les lions du Siam, le porche était dominé par
un immense toit de pagode aux arêtes dentelées et retroussées, établi
à la rencontre des deux corps de bâtiment; un hardi clocheton de
forme conique surmontait ce toit et montait à 3o mètres de hauteur;
les corniches dorées portaient les sept couronnes de la royauté sianu)ise.
Au-dessus des bâtiments se développaient des toitures faites d'échelons
super|)osés, dont l'ampleur et la pente augmentaient de la base au
sommet ; l(>ur couverture en tuiles vernissées présentait de fortes saillies
soutenues par des consoles. Une annexe moins haute, couronnée d'un
second clocheton, terminait l'un des bâtiments. Des poinçons ainsi (|ue
des ci'èles à joui, peuplées de monstres peints et dorés, contribuaient à
mouvementer et à égayer la silhouette.
Plus siuiplc. le second pavillon, envidoppé d'un portique en partie
88 SECTIONS ETH ANC ERES.
circulaire, s'harmonisait néanmoins avec le précédent et avait un
caractère analogue.
La passerelle de jonction, à laquelle aboutissaient deu\ escaliers,
était conçue dans le même style.
M. Chastel, architecle, avait été chargé de la rédaction des projets
et de l'exécution des travaux.
35. République Sud-Africaine. — La Républi(pie Sud-Africaine
avait organisé une exposition très importante. Cette exposition, située
au Trocadéro près de la grande voie transversale entre les Indes néer-
landaises et l'aquaiium, ne couvrait pas moins de 890 mètres carrés.
Elle eut un vif succès, non seulement en raison de sa haute valeur,
mais aussi par suite des circonstances douloureuses (|ue traversait la
République et qui cependant laissaient intacte sa foi robuste en l'avenir.
Réparties sur les divers points de l'emplacement concédé, les in-
stallations comprenaient : un pavillon principal affecté à l'exposition
tl'ensemble du Transvaal; une ferme boer avec annexe; une exploi-
tation de mines d'or et deux pavillons consacrés au traitement des
minerais; une pyramide figurant le volume de l'or extrait des mines
du Rand.
Le pavillon principal. |)lacé près de la voie transversale et construit
siii' pion carré de i3™^o de côté, avait sa façade d'honneur tournée
vers le pont d'Iéna. Son architecture rappelait le style hollandais. \\
comprenait un hall central et une galerie de pourtour à étage ; deux esca-
liers en tourelle, faisant saillie sur le bâtiment et disposés aux angles de
la lacade postérieure, reliaient le rez-de-chaussée et l'étage. La grande
entrée, à laquelle conduisait un penon, s'accusait par un porche sur-
monté d un balcon et d'un fronton circulaire; les balcons se répétaient
sur les façades latérales. Des toitures saillantes à consoles surmontaient
l'édifice; celle du hall, très surélevée, avait la forme d'un tronc de
pyramide et portait un léger campanile, au sommet duquel flottait le
drapeau de la République. Les murs étaient en pans de bois et rem-
plissage de plâtre, la couverture en ardoises, les motifs décoratifs en
staffouenzinc; les façades intérieures et extérieures avaient été peintes
à l'huile avec rehauts d'or à la feuille.
M tir
PAVILLON DE LA RÉPUBLIQUE SUD-AFRICAi:iE
(Trocadéro)
FERME BOER
(Trocadéro)
PALAIS KT PAVILLONS SPECIAUX. 89
Malgré ses dimensions restreintes, la ferme boer attirait d'innom-
hrables visiteurs : elle caractérisait bien, en effet, les mœurs de la
vieille population religieuse, patiente, brave, tenace, des pasteurs du
Transvaal. L'humble construction, couverte en chaume, comprenait
cin(j pièces : une salle à manger, une cuisine avec four et trois cham-
bres, dont une pouvait servir de réduit ou d'écurie pour les chevaux.
Elle avait ses murs en brique creuse hourdée de plâtre, avec crépi
teinté en rouge à l'extérieur et en jaune à l'intérieur. La charpente de
la toiture était en bois brut et demeurait apparente dans le bâtiment.
L'anne.ve de la ferme, établie en pans de bois hourdés de plâtras et
de plâtre, avait reçu une couverture en ardoises sur charpente de bois
apparente, un enduit extérieur semblable à celui (h' la ferme et un
enduit intérieur en plâtre.
Pour l'exposition minière, le gouvernement avait l'ait appel au
concours de l'industrie privée. Cette exposition était due à la colla-
boration du Département des mines et de la Chambre des mines de
la Républi(jue, qui supportait les frais d'installation et de fonctionne-
ment. La partie souterraine comprenait : i° un modèle des installations
de surface et des travaux du sous-sol; 2° une série de galeries don-
nant en abrégé l'ensemble des organes essentiels d'une mine. Quant à
l'usine, elle se composait de deux pavillons affectés : l'un, au concassage
du minerai, au bocardage, à ramalgamation, à la cyanuration; l'autre,
au laboratoire et à la fonderie. Le public assistait à toutes les opérations
principales que comporte le traitement des minerais dor; 800 tonnes
de ces minerais avaient été amenées du Transvaal. Des cartes et des
modèles se voyaient en outre dans le pavillon du bocardage. La con-
struction des deux bâtiments offrait une grande analogie avec celle du
pavillon principal; leur charpente restait apparente intérieurement;
leur couverture en ardoises de zinc était surmontée d'un lanterneau viti'é.
Montée sur un soubassement en blocage de minerai d'or, la pyra-
mide présentait une structure fort siuqjlc : ossature en chai-pente et
revêtement en plâtre doré à la feuille.
L'architecte de Texposition du Transvaal était M. Heubès.
36. Suéde. — 1. Pavillon royal. — Le pavillon royal de Suède se
90 SECTIONS ETRANGERES.
Iroiivait au premier rang sur le quai des Nalions, entre les édiliees
de la principauté de Monaco et de la Grèce; il couvrait une surface
de 586 mètres carrés.
Pour la circonstance, la Suède, désireuse de donner aux visiteurs
une impression d'élégance et de gaieté festoyante, avait transformé
son architecture nationale, essentiellement simple et soumise aux né-
cessités du climat. Sans abandonner les matériaux du pays, M. Boberg,
architecte, s'était ingénié à alléger la construction, à la trouer, à en
mouvementer la silhouette.
Établi sur plan rectangulaire, le pavillon comprenait une grande
salle octogonale entourée d'une série de salles plus petites. L'entrée
principale était du côté de la Seine; un perron conduisait à un vesti-
bide et, de là. à la salle octogonale. Au-dessus du vestibule s'élevait
une immense touren charpente, surmontée de quatre tourelles d'angle
el d'une tourelle centrale plus importante; un escalier intérieur en
spirale permettait d'accéder au sommet de cette tour, qui dominait de
plus de 3o mètres la circulation haute du bord de l'eau. La salle
octogonale était couverte d'un dôme à huit pans, couronné par une
lanterne ajourée. Une petite tourelle avec horloge agrémentait en
outre la façade latérale aval. Deux passerelles placées à des niveaux
différents reliaient la grande tour à la lanterne du dôme et à la pe-
tite tour latérale. Vers le fleuve, une terrasse d'étage portée par de
robustes colonnes et couverte par une sorte de dais à profil arqué
aboutissait à un balcon en encorbellement. Des mâts avec drapeaux,
des câbles couverts de flammes aux couleurs nationales, des guirlandes
et des couronnes de feuillages concouraient à rornementation exté-
rieure. Toute la construction était en bois de Suède; la couverture
elle-même se composait de bai'deaux posés en écailles. Le brun, le
jaune, le rouge et le vert mariaient leurs couleurs.
Cet ensemble, si touffu, si original, éveillait l'étonnement, niais
charmait l'œil par sa vie et son caractère de fête.
Dans la salle octogonale, les oi-ganisateurs avaient réuni les pro-
duits du Sloyd, c'est-à-dire tous ces objets usuels à la fabrication des-
quels les paysans et même la classe bourgeoise consacrent les longues
soirées de lliiver. et où le bois joue un si grand rôle. On y vo\ail aussi
Phot. E. Le Deiey
PAVILLON ROYAL DE LA SUEDE
(Quai des Nations)
a:
o
H
<
<
a
'.0
o
o
ta Q.
o B
a
s ô
o "-
J
>
<;
p.
Q
•a
n
co
PALAIS ET PAVILLONS SPLCLAUX. 91
(les engins de canotage et de pilotage. Au fond était une salle de ré-
ception, meublée dans le style moderne d'après les dessins de M. Bo-
herg et contenant une vue du château royal de Stockholm peinte par
le prince Eugène de Suède, ainsi que des tapisseries tissées par la So-
ciété des amis des travaux manuels. A droite et à gauche de ce salon .
deux dioramas du peintre Tirén excitaient l'admiration des visiteurs :
l'un représentait une nuit d'hiver en Laponie, à loo kilomètres au
Nord du cercle polaire, avec un troupeau de rennes gardé pai- lui
petit berger et. au loin, une aurore boréale projetant ses lueurs écla-
tantes; l'autre figurait la ville de Stockholm dans une nuil de la
Saint-Jean , au milieu de cette lumière grisâti-e qui n'est ni le crépus-
cule ni l'aube et dont Théophile Gautier chanta merveilleusement
lindicihle poésie. Dans d'autres salles, le public assistait au travail
d'artisans en costume national, notamment de dentellières et de
hrodeuses. Plus loin, des photographies lui montraient les sites les
|>lus pittoresques du sol suédois. Un téléphone leliant le pavillon
aux diverses expositions de la Suède dans les palais de l'Exposi-
tion constituait en quelque sorte le témoin de l'immense développe-
ment pris par les communications téléphoniques dans le royaume de
Suède.
Deux petites pièces avaient été aménagées au pi-emier étage, du
côté du lleuve.
Le sous-sol était utilisé pour un restaurant.
9. Pnrillon annexe du groupe Vil. — La société anonyme Separator
(le Stockholm (machine à écrémer le hiit ) avait, entre le palais
de l'Agriculture et l'avenue de SullVeii . un petit pavillon en bois,
d'une excellente architecture, occupant ime superficie de 178 mètres
(•arr(''s.
Celte consti'iiction. remarqiiahh» par- son caractère et sa grâce
naïve, se composait d'une i-otonde et d'une partie rectangulaire. La
toiture de la rotonde, extrêmement haute, comprenait une partie
siqîérieiu-e coni(|ue, une partie cylin(li'i(pu? vitn^e et une pai'tie in-
lérieure curviligne d(\sceu(lant assez bas pour abriter une jjalerie
e\léi-ipure (|ui ceinturait le bâtiment.
92 SECTIONS ETRANGERES.
37. Suisse. — La Suisse n'avait pas de pavillon national comme
la plupart des autres pays. Mais elle édifia, à frais communs avec un
certain nombre de ses exposants, un chalet où ceux-ci pouvaient faire
déguster leurs produits (bière, vins, liqueurs diverses, bitter, lait,
chocolat, conserves et potages, fromages, confiseries, biscuits).
Situé dans le parc bas du Champ de Mars, côté de l'avenue de
La Bourdonnais, ce chalet, dont l'étude avait été confiée à M. Mever,
architecte du commissariat général suisse, réunissait l'élégance, la
gaieté et l'originalité. Il se composait d"un rez-de-chaussée surélevé
et d'un étage : deux terrasses longeaient les façades ouest et sud; des
balcons à létage abritaient par leur saillie ces terrasses et un perron
accolé à la façade est. Un escalier extérieur, placé à Tune des extré-
mités de la terrasse ouest, reliait le rez-de-chaussée à létage. La
surface couverte était de 190 mètres carrés.
Au rez-de-chaussée, se trouvait une grande salle de c) mètres sur
11 mètres; à l'étage, une autre salle, de c) mètres sur lâ^ôo. Ces
deux salles étaient décorées de sculptures, de peintures et d'écussons
nationaux; tous les détails, même ceux des lustres électriques en forme
dap[)liques disposés entre les écussons, avaient été minutieusement
étudiés. Une sorte de tourelle polygonale, à fangie sud-est, contenait
des dépendances.
Deux toitures perpendiculaires, 1 une à deux pans rectilignes. l'autre
à deux pans brisés, surmontaient le chalet en avant duquel elles for-
maient de larges saillies supportées par des consoles. Un clocheton
élancé complétait la silhouette.
La façade ouest était ornée sous l'avant-toit d'écussons cantonaux,
de peintures et de pyrogravures; la façade sud offrait deux balcons
superposés. Toutes les balustrades des balcons ainsi (|ui' les colonnes
d'aj)pui avaient été faites en bois tourné et sculpté.
38. Turquie. — La Turquie avait reçu, pour \ l'Icvci' iiii palais
impérial, un eniplacemenl de 710 mètres carrés situé au premier
rang du (juai des Nations, entre les palais de l'Italie et des Etats-
Unis.
M. René Dubuisson, architecte , chargé de la construction, s'acquitta
i
i
-f:ï]\v
hm H
- - - II. . . . fïV „ ^ (Tfc.
t-i - --
ÎMÉMI
Neurdein frôrea, Phot.
PALAIS IMPÉRIAL DE LA TURQUIE
(Quai des Nations)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 93
(lo sa tâche avec beaucoup de talent. Bien que n'ayant pu parfaire
entièrement son œuvre, il n'en montra pas moins au\ visiteurs un
très bel édifice, inspiré des meilleurs spécimens de l'architecture otto-
mane et attestant ses qualités d'artiste.
Cet édifice, véritable palais, établi sur plan rectangulaire, s'avan-
çait jusqu'à la limite extérieure de la circulation haute du bord de
l'eau, qu'il couvrait d'un immense porche ogival.
Une grande tour d'angle à balcons, surmontée d'un belvédère et
d'une coupole, flanquait le porche vers l'amont, c'est-à-dire vers le
pont des Invalides. La voie haute du bord de l'eau passait sous la tour
et le porche, dont elle franchissait les murs par des baies en ogive.
Le bâtiment comportait plusieurs étages éclairés par des baies, les
unes rectangulaires, les autres ogivales. Il se terminait en terrasse,
mais présentait cependant une grande coupole centrale et des coupoles
latérales plus petites. Ces coupoles, comme celle de la tour, étaient
aplaties et se retroussaient à leur base poui' rejoindre des corniches
saillantes et festonnées : il y a là une caractéristique de l'art turc, un
trait qui le distingue de l'art arabe.
D'une manière générale, les murs étaient blancs; mais des éléments
de céramique au\ couleurs chatoyantes venaient ronqjre luniformité
de leur ton, notamment dans les frises, dans les archivoltes des baies
ogivales et dans le tympan du porche.
Au fond de ce porche , un cloisonnement de très heureux effet rem-
[ilissait la zone située au-dessus du niveau des pieds-droits.
Toute la construction était en bois et plâtre.
En sous-sol avait été installé un restaurant. Au rez-de-chaussée et
aux étages se trouvaient des expositions , des boutiques et des attrac-
tions, qui ne répondaient pas complètement aux espérances des orga-
nisateurs.
S 2. Annexe dc bois de Vincennes.
1. Allemagne. — i. Classe 21 {^appareils divers de la me'ca nique gé-
nérale). — L'Allemagne avait, sur la rive nord-ouest du lac, en un
emplacement de bi2 mètres carrés, une très intéressante exposition
94 SECTIOINS ETRANGERES.
de matériel de sauvetage. Cette exposition (pompes, échelles, postes
de secours, ambulances, etc.) était abritée par un bâtiment rectan-
gulaire en maçonnerie de plâtre, avec comble en charpente à deux
\ersants et couverture en bâches imperméables d'un ton vert clair.
Une corniche crénelée ornait les faces latérales. A l'entrée principale
s'élevait un porche, flanqué d'une tour de cinq étages; des appareils
spéciaux et des échelles pour sauvetage en cas d'incendie avaient été
adaptés aux croisées des fenêtres ouvertes dans les quatre faces de la
loui'. La vaste salle d'exposition recevait le jour par la transparence
de la couverture.
2. Classe 32 immatériel des chemins (h fer et tramways). — A la
classe 32 se rattachait le pavillon de M. Julius Rûtgers, pour le créo-
sotage des bois de chemins de fer. C'était une élégante construction
en bois de 38o mètres carrés, dont les toits couverts de toile vert
clair, se détachaient sur le fond plus sombre des massifs de verdure.
A l'intérieur se trouvaient des ateliers de créosotage; au dehors, des
échantillons de produits ayant été déjà mis en usage.
3. Classe 106 [hahitations ouvrières). — Le iMinislAre ro\ul prus-
sien de la guerre exposait un gi'oupe de deux habitations jumelles
(loi ""ij. cl l'usine de matières colorantes de Hœchst-sur-le-Mein une
habitation isolée (68 ""i).
De ces trois maisons, les deux |)remières étaient en charpente de
bois apparent et peint, avec remplissage par des parois doubles de
carreaux de plâtre. Formés d'éléments d un fort équarrissage. les
pans des laces du rez-de-chaussée jjortaient un comble habitable
qu'éclairaient des lucarnes.
Quant à la maison isolée, elle a\;iit un rez-de-chaussée l'Icx/' de
(pudques marches, un étage et un grenier.
Dans l'ensemble, les constructions présentaient, au milieu de la
verdure environnante, un aspect aimable et souriant. L'architecture
avait été soignée plus (pudle ne l'est d'habitude pour les bâtiments
de l'espèce.
Vn jaî'din clos \\{' lrcill;i;;c cntoiirail les ii'ois habitations: il com-
ALLEMAGNS. — PAVILLON DU MATÉRIEL DS SAUVETAGE
(Bois de Vincenn93
Phot. E. Gaillard
ALLEMAGNE. — PAVILLON DE M. RUTGSR3 (CréoaotagB des bois)
(Bois de Vinoennes)
ALLEMAGNE. — :JAIS0NS OUVRIÈRES
(Bois da Vinoennes)
Pho*.. £. Giilhrd
AUTRICH3. .
MAÎSCM D2 CONVALESCENCE POUR OUVRIERS, da M. Krupp
(Eois da Vinoennes)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 95
prenait des dépendances, notamment une buanderie. La superficie
totale occupée atteignait 864 mètres carrés.
2. Autriche. — i . Classe 32 [ matériel des chemins de fer et Iramivays ).
— Au Sud du faisceau d'aiguillages desservant labri du matériel des
chemins de for, l'Autriche occupait 2,3 5 a mètres carrés. Dans h'
centre d'un rectangle allongé se dressait le pavillon de MM. Siemens
et Halske.
Ce pavillon de lyi mètres carrés, en partie octogonal et en partie
rectangulaire, ne comprenait (juiin rez-de-chaussée surélevé de
(juelques marches et représentait un poste de manœuvre de signaux
ou autres appareils à distance. Il était construit en maçonnerie légère
de plâtre. Les visiteurs le traversaient par un chemin aboutissant à
deux portes opposées et y voyaient diverses installations en fonction-
nement.
Autour du pasillon se répartissaient les signaux et autres appareils
manœuvres de 1 intérieur.
•2. Classe 112 (^assislance publique). — M. Krupp exposait une
maison de convalescence pour ouvriers, sur laquelle n'a cessé de se
fixer l'attention du public. Cette maison, voisine du groupe des habi-
tations ouvrières dont la séparait seulement la route circulaire du
Lac. avait une façade de 36 mètres de lonp;ueur et occupait une
superficie de 216 mètres carrés. Faite entièrement en sapin, à la
manière des chalets de montagne, elle ne comportait qu'un rez-de-
chaussée avec soubassement de deux mètres. Un large perron, placé
dans l'axe de la façade, conduisait à un préau régnant de bout en
bout et pourvu, entre les points d'appui de la charpente, d'une balus-
trade en bois découpé. Sur le fond de ce préau s'ouvraient les cham-
bres de convalescence , desservies par un couloir intérieur adossé à la
façade ])ostérieure. Dans la partie médiane se trouvaient une grande
salle commune et derrière, en annexe, les pièces de service ainsi que
l'escalier du grenier. Une couverture en lamelles de sapin, à deux
versants, couronnait le pavillon. L'ameublement sinq)le. mais agréable,
concourait avec les garnitures de plantes et de fleurs fixées au balcon
<J6 SECTIONS ETRANGERES.
(In préau à revèlir le clialol (ruii caractère de gaieté conforme à sa
destination.
Bien qu'exécntée par des ouvriers n'ayant pas ]a pratique de ce j>eni-e
de travaux, la construction a été acquise pour l'asile de Gharenton.
3. Belgique. — i. Clause 55 (^matériel el procédés des industries ali-
menlaires). — Sur un emplacement de 120 mètres carrés, entre la
rive sud-ouest du lac Daumesnil et la route circulaire, la Belgi(|ue
montrait une boulangerie mécanique du sytème Schweitzer. Le pavillon .
en charpente légère et maçonnerie de plâtre, ne comprenait qu'une
vaste salle accessible au public, où s'effectuaient toutes les opérations
relatives à la fabrication et à la cuisson du pain. En annexe, avait été
installé un moteur à pétrole. La façade voisine de la route circulaire
présentait comme décor une vieille roue de moulin tournant dans une
petite pièce d'eau.
L'établissement débitait le pain fabriqué aux visiteurs et avait pour
clients la plupart des restaurateurs de l'annexe.
9. Classe 106 (habitatinns ouvrih-es). — Primitivement, la Bel-
gicpie devait édifier toute une cité ouvrière. J^e projet initial subit
des réductions; néanmoins la partie du j)rogramme mise à exécution
comprit encore cinq habitations, dont quatre accouplées deux à deux.
Dans l'ensemble, la surface occupée atteignait 720 mètres carrés et
la surface couverte. 980 mètres carrés. Les constructions, faites en
bri(jues, avaient un étage sur rez-de-chaussée; toutes étaient supposées
établies entre murs mitoyens. A l'une d'elles se trouvaient annexés un
modèle de grange et des types de dépendances pour exploitation rurale.
4. Espagne. — Classe 36 (^matériel et. procédés de la viticullarej et
classe 75 (appareils et procédés créclairage non électrique^ — Sur la rive
sud-ouest du lac Daumesnil, en face du bâtiment des Chemins de fer,
se trouvait un vaste hangar en charpente d'une longueur de 3o mè-
tres et d'une largeur de 20 mètres, construit par le commissariat
général espagnol. Ce hangar était couvert par un comble à deux
pentes en ardoises et clos par une palissade en planches découpées,
ii%:>
BELGIQUE. — MAISONS OUVRIÈRES (Bois de Vincennea)
i-iiot., iug. rtrou
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DES MACHINES-OUTILS (Bois da Vinoennes)
Phot. Eug. Pirou
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DES BICYCLES (Bois de Vinoennes)
I'\l. \IS ET PAVILLONS SPECIAUX. 97
non joinlives. Piiniili\('iuonL dosliné à de nombreuses e\[»osilions
ajincolcs.il n'abritait on l'ait qu'une j)etile exposition de viticulture et
quelques appareils à acétylène.
5. États-Unis. — i . Classe 22 {ininchmes-outthy — L'une des in-
stallations les plus importantes de l'annexe du bois de Vincennes était
celle dos niacbines-outils exposées parles Etats-Unis d'Amérique. Com-
posé d'une nef centrale de io5 mètres de longueur, de deux bas
côtés et d'annexés, le bâtiment ne couvrait pas moins de 4,828 mè-
tres carrés.
Ce bâtiment avait sa carcasse en fer, sa couverture en carton bi-
tumé, ses cloisonnements extérieurs en carreaux de plâtre. Il recevait
la lumière par des vitrages disposés tant au sommet du cloisonnement
des bas côtés que sur les faces latérales de la nef, au-dessus des ram-
pants de ces bas côtés. Le chemin central du hall portait une voie de
manutention l'accordée avec l'embranchement du chemin de fer de
Vincennes. Sur les piliers des fermes avait été installé un pont roulant
électrique destiné à la mise en place et, plus tard, à l'enlèvement
des machines-outils. L'énergie était fournie par des générateurs Morrin
Glimax placés en annexe et par des machines à vapeur, à échappement
libre, montées dans l'un des bas côtés. Tout l'outillage fonctionnait
journellement sous les yeux des visiteurs.
9. Classe 30 (^cycles). — Un pavillon des bicycles américains avait
été édifié dans l'angle de la route des Glacières et de la route du Bac;
il y occupait 54o mètres carrés. Construit on charpente légère et
maçonnerie ik^ plâtre, avec façades agrémentées de sculptures en
staff, le bâtiment comprenait : 1" une vaste salle couverte en berceau
et accessible par un perron adossé à la façade principale; 9° deux
salles latérales de moindre étendue, surmontées d'une terrasse et
pourvues de portes dans les pignons. L'intérieur était aménagé en
stands et contenait, oiilro l'exposition contemporaine, une exposition
rétrospective du cycle.
3. (Classe 3ô {iiiak'rii'l el ijrocc'drs des c.vploilalions rurales). — Un
tHrniHcniE sixionAir..
98 SECTIONS ETRANGERES.
paviilon construit dans le même système que le précédent, au bord
de la route du Bac, était affecté à l'exposition des machines agricoles
Mac Cormick. Il avait une forme rectangulaire, couvrait 980 mètres
carrés et comportait un étage en galerie. Le public entrait par une
porte ouverte dans le pignon contigu à la route du Bac; il voyait tout
un ensemble de machines en mouvement, ainsi que de modèles ré-
duits d'exploitations et d'installations agricoles.
h. Classes à9 et 50 [matériel, procédés et produits des exploitations vl
des industries Jorestièresy — A l'Est du lac Daumesnil, près de l'em-
placement des concours d'animaux, les Etats-Unis avaient édifié une
grande construction de 60 mètres sur 20 mètres, dont le but était de
montrer les emplois divers du bois. Des auvents et un campanile cen-
tral donnaient au pavillon une silhouette mouvementée. Les fermes
américaines affectaient un profil ogival; les parois se composaienl
d'échantillons de bois rustique ou travaillé. Dans l'ensemble, le parti
et l'exécution présentaient un réel intérêt.
5. Classe 51 (^armes de chassey — Placé non loin du bâtiment des
machines-outils américaines, le stand de MM. Smith et Wesson n'of-
frait pas de particularité remarquable. La construction (y^"'!) était
en bois, plâtras et plâtre, avec revêtement intérieur en tôle. On n'y
tirait qu'au revolver.
6. Grande-Bretagne. — 1. Classe 35 (^matériel et procédés des exploi-
tations ruralesy — Le Canada groupait dans un pavillon de 4oo mè-
tres carrés une très belle exposition d'instruments agricoles. Ce pa-
villon établi en charpente légère et couvert en tôle avait ses quatre
faces entièrement vitrées. Il ne contenait qu'une vaste salle surélevée
de quelques marches et accessible par les quatre côtés. Le long de la
façade principale, un auvent abritait des machines n'ayant point pris
place à l'intérieur du bâtiment.
2. Classe 106 (^hohitations ouvrières). — Une maison ouvrière de
la société Lever brothers (1 1 o'"t 00) se faisait remarquer par son origi-
Pr.ot. Eugène Pire _
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DES MACHINES AGRICOLES MAC CORMICK
(Bois de Vincennes)
Phot. A
ÉTATS-UNIS. — PAVILLON DES BOIS
(Bois de Vincennes)
Phot. E. Gaillard
CANADA — PAVILLON DES INSTRUMENTS AGRICOLES
(Bois de Vincennes)
Phot. E, Gaillard
GRANDE-BRETAGNE — MAISON OUVRIÈRE DE LA SOCIÉTÉ LEVER BROTHERS
(Bois de Vincennes)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 99
nalité et sa coquetterie. Elle avait l'aspect d'un cottage de plage nor-
mande. Sur un rez-de-chaussée en briques apportées d'Angleterre,
s'élevait un étage aux pignons en pans de bois apparents, avec rem-
plissage de plâtre teinté et crépi; la couverture en tuiles était ornée
de hauts coffres de cheminées en briques moulurées et décorées.
L'aménagement et la distribution des pièces cadraient avec l'élégance
de la façade. Une courette dallée en briques, contenant une remise à
charbon et une buanderie, et un mur de clôture également en briques
complétaient l'ensemble, qui occupait environ 120 mètres carrés'*'.
7. Grèce. — Classe 30 l^r(irrosscri<' et eharronnage, automobiles et
cycles). — Le pavillon établi par la Grèce pour y exposer de la carros-
serie ainsi que divers objets encombrants, et parliellement utilisé à
l'usage de restaurant, avait une surface totale de 100 mètres carrés.
Il était en charpente de bois ap|)arento et démontable, avec remplis-
sage en bii(pies de Bourgogne et couverture en tuiles creuses de
Gironde.
8. Italie. — Classe 3'2 (^mate'riol des chemins de jer et tramways). —
Les annexes de la section italienne pour la classe 3 2 comprenaient
plusieurs constructions élevées au Sud-Est du bâtiment des Chemins
de fer et en prolongement des voies affectées à l'Italie dans ce bâti-
ment. Ces constructions d'une surface de i,352 mètres carrés se
trouvaient ainsi près de la l'oute des Glacières.
Tout d'abord, c'était un pavillon-hangar d'une longueur de 65 mè-
tres et d'une largeur de 5 mètres, en charpente apparente, largement
ouvert sur ses quatre faces et communicjuaut avec les galeries prin-
cipales par une porte semblable à celles du pignon nord-ouest des
galeries; il abritait une exposition de matériel roulant de ["Admitique.
Puis venait un pavillon de la Médilerraiive en maçonnerie de plâtre,
constitué par un corps central octogonal, avec dôme décoré, et par
deux bas côtés, avec couverture en terrasse. L'intérieur était aménagé
''' La Grande-Bretagne exposait aussi, mais lanes, (lileywi'iY/o;i //«m/iArcys. Cette loiislriic-
cn dehors du groupement des habitations ou- lion démontable était faite de lubes d'acier et
vrières, une petite conslnu-tion de 5o mètres de lôle cindulir.
7-
100 SECTIONS ÉTRANGÈRES.
en salons, où la société exposait des photographies et des statistiques
de son réseau. A larrière-plan se présentaient un abri en charpente,
relié aux voies ferrées par aiguille et contenant du matériel roulant,
ainsi qu'une autre construction dans laquelle étaient exposés des
signaux.
9. Norvège. — Classe 35 (^matériel et procédés des exploitations ru-
rales). — La Norvège, qui n'avait pas d'exposition dans les galeries
communes du bois de Vincennes, occupa 96 mètres carrés à lOuest
du parc des automobiles, pour une élégante construction en bois
sculpté et découpé, couverte de toile. Cette construction abritait une
machine à poser les tuyaux de drainage. Les deux faces latérales
étaient ornées intérieurement de panneaux peints, représentant en
perspective panoramique les travaux préparatoires de la pose et le
travail exécuté par la machine; quant aux deux autres façades, elles
présentaient des baies pour l'entrée et la sortie du public.
10. Roumanie. — Classe 63 (^exploitation des mines, minières et
carrières). — La Roumanie ne possédait au bois de Vincennes (ju'un
pavillon, celui des pétroles. Ce pavillon, de 3 80 mètres carrés, édifié
dans le triangle compris entre le garage des automobiles, le bâtiment
des machines motrices diverses et celui de l'acétylène, était en char-
pente de bois apparente et remplissage de plâtre. Il se composait :
1° d'une grande salle circulaire de 90 mètres de diamètre; 2" d'un
porche avec tour en charpente semljlable aux tours de forage des puits
d'extraction. Primitivement, la salle circulaire devait recevoir un pano-
rama des centres roumains d'extraction du pétrole; en fait, elle al)rita,
comme le porche, des échantillons de produits ou de sous-produits,
des dessins et des photographies.
41. Suisse. — 1. Classe âO (produits agricoles alimentaires d'ori-
gine animaby — Une tente de 3i2 mètres carrés abritait les produits
de la laiterie suisse, sur la rive nord du lac Daumesnil. Cette tente,
couverte et close au moyen de bâches vertes, comportait une char-
pente en bois décoré.
ITALIE, — PAVILLON DES CHEMINS DS FSR DS LA MEDITERRANEE
ROUMANIE. — PAVILLON DES PÉTROLES
SUISSE. — T3NTS DE L'EXPOSITION LAITIÈRE
(Bois da Vincennes)
Phot. E. Gaillard
SUISSE.
JCHARD ET C-
(Bois da Vmeennes)
PALAIS ET PAVILLONS SPECIAUX. 101
9. Classe 106 (^habitations ouvrières). — MM. Russ-Suchard et C'*
présentaient une maison de 1 1 8 mètres carrés , construite en briques
apparentes de o" a a et couverte en tuiles mécaniques sur un comble
à deux pentes. La maison ainsi édifiée comprenait deux habitations
jumelles et symétriques, à rez-de-chaussée, étage et grenier. Ces ha-
bitations étaient pourvues de buanderies et enveloppées, chacune,
d'un jardin potager.
102 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
CHAPITRE XL
TRUTS CARACTÉRISTIQUES DE L'INSTALTATION
DES EXPOSITIOIVS RÉTROSPECTIVES"'.
1. Exposition centennale des beaux-arts. — Le programme que
M. Molinier soumit à la commission supérieure des expositions rétro-
spectives des beaux-arts et des arts décoratifs, d'accord avec le Com-
missaire général, prévoyait les dispositions suivantes, au sujet de
l'exposition centennale des beaux-arts : rrAu point de vue de la pein-
er ture et de la sculpture, les éléments de cette exposition seront pris
ff parmi les œuvres ayant Cguré aux salons annuels. Les organisateurs,
irtout en faisant leur choix sans aucun parti pris d'école, devront, au-
"lant que possible et d'une façon absolument égale, tenir la balance
rentre certaines admirations excessives ou certains dénigrements sys-
''tématiques que la postérité n'a pas ratifiés. Ce n'est qu'en accomplis-
rsant très impartialement cette sélection qu'on pourra présenter au
'•public la physionomie réelle, au point de vue du développement
"artisti([ue, de chacune des époques choisies pour faire partie de Tex-
ff position. — Après un premier dépouillement très étendu de chacun
rrdes livrets des salons, il conviendra de se rendre compte quelles
ffsont, parmi les oeuvres retenues dans ce premier travail, celles qu'il
rr serait matériellement possible de se faire prêter pour les faire figurer
rrà l'exposition. Puis il faudra choisir parmi ces morceaux ceux (jui
rf seront définitivement admis. — Ici une remarque sïmpose, surtout
rr au sujet de tableaux , qui , par essence , tiennent une place déternii-
rrnée sur laquelle il n'est possible d'opérer aucune réduction; les
rr sculptures dans une exposition peuvent être plus ou moins serrées,
'"' Ce chapitre n'a trait qu'aux expositions partie de leurs palais et pavillons ont fait pré-
rétrospectives comprises dans le cadre régie- cédemment l'objet d'indications sommaires
menlaire de l'Exposition. Les musées dont (supra, pages 89 et suivantes),
cei'laines puissances avaient garni tout ou
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 103
ffiiiais les tableaux réclament un nombre de mètres courants de mu-
er railles correspondant à leurs dimensions respectives. On est donc,
«pour apprécier Tétendue qu'il faudra attribuer à chaijue épo([ue,
cf obligé d'avoir égard au nombre de tableaux qui représenteront cba-
fcune de ces époques. Or, depuis le commencement du siècle, la pro-
rrduction de la peinture a suivi, au point de vue de la quantité, une
p: marche ascensionnelle très sensible, dont, dans une certaine mesure
rrau moins, il faudra tenir compte, au point de vue de l'espace à
rr attribuer à chacune des cinq périodes de l'exposition centennale. —
ft D'après le nombre des œuvres qui figurent respectivement dans les
rr salons du commencement de notre siècle et dans les salons de i8yo
rk 1889, on peut dire que les salons du Premier Empire sont, vis-à-
rrvis des salons de la Troisième Républi([ue, dans la proportion de un
«à cinq. Il faudra, dans une certaine mesure, tenir compte de l'impor-
K tance de certaines périodes de transformation artistique pour lesquelles
«•il est légitime, si l'on veut exposer d'une façon complète aux yeux
rrdu public les tentatives ou les recherches d'artistes, ou mieux d'un
rrart cherchant sa voie, de multiplier le nombre des exemples. —
rrSans vouloir dès maintenant déterminer d'une façon exacte la sur-
rr face qui devra être attribuée à chacune des cinq périodes de la pein-
rr ture (on ne saura exactement à quoi s'en tenir sur ce point que le
rrdéj)ouillement des divers catalogues une fois terminé, et il faudra
rrsans doute alors procéder à de nombreuses éliminations), on peut
rr supposer que , s'il faut deux salles pour offrir un aperçu de l'histoire
rrdo la peinture sous le règne de Napoléon I", il en faudra trois pour
rr montrer la peinture à l'époque de la Restauration, quatre pour le
rr règne de Louis-Philippe, cinq pour le Second Empire et cinq pour la
rr Troisième R('[)ublique. Mais c'est là un maximum et il est probable
rr qu'avec un nombre bien moindre de salles on pourra offrir une syn-
rr thèse parfaite de la peinture au xix^ siècle jusqu'en 1889. — La
rr sculpture devant prendre place surtout dans les escaliers et dans le
rrhall central, il n'est pas nécessaire de s'inquiéter d'elle pour le
rr moment. — Cette exposition de peinture et de sculpture sera com-
rrplétée par des collections qui, en fait, la rattacheront à l'exposition
rr rétrospective organisée dans le petit Palais et compléteront Thistoire
104 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
ffde toutes les manifestations de i'arl français depuis les origines. Entre
rr chacune des salies ou des séries de salles consacrées à chacune des
rrcinq périodes de l'histoire de la peinture au xix^ siècle, on créera des
ff salons de repos, dans lesquels on présentera au public d'abord la
ff restitution, au point de vue du mobilier et de l'aménagement inté-
<r rieur, d'une ou plusieurs pièces d'habitation du Premier Empire, de
ffla Restauration, etc., puis des séries aussi complètes que possible des
cf objets d'art industriel. — Autant des restitutions de ce genre sont
cf périlleuses et presque impossibles pour les siècles passés , autant on
r: peut les produire parfaites pour notre siècle; mais il est évident que,
ffplus la date de ces restitutions sera récente, moins on leur devra
rr donner de développement : il importera de montrer plus de spécimens
ffde l'art du Premier Empire, même de la Restauration, que de l'art
ff industriel du règne de Louis-Philippe ou des périodes qui l'ont suivi
ff jusqu'en 1889. Ces restitutions trop étendues, les objets de ces der-
ffuières époques trop nombreux n'offriraient qu'un intérêt médiocre
ff parce que le public y verrait davantage ce qu'il lui est donné de voir
ff tous les jours. II conviendra cependant d'apporter un soin tout par-
ff ticulier dans le choix des restitutions à faire pour la période s'éten-
ffdant de i8yo à 1889, pour tâcher de montrer ce qui a pu être
ffcréé d'original pendant cette période et pour faire voir, s'il se peut,
ffle style et les tendances d'une époque si voisine de nous. — Ces
tf salons de repos, ces salles contenant des restitutions des ameuble-
rinents ou des collections d'objets d'art industriel viendront, bien
rr entendu, s'intercaler entre chacune des cinq époques de la peinture
ff du siècle , ou , au besoin , se développeront parallèlement à ces époques.
ffDe la sorte, le visiteur pourra se faire rapidement une idée complète
ffde chacune de ces cinq périodes, aussi bien au point de vue de la
r peinture, de la sculpture, que des arts décoratifs.»
Ce programme, que je caressais dès le début des études de l'Expo-
sition, se heurta en pratique, comme toutes les conceptions humaines,
contre une suite de difficultés, dont les plus graves furent l'étendue
des espaces réclamés par les artistes vivants et le retard aj>porté au
vote des crédits nécessaires. Si sa réalisation ne put être complète, si
l'évocation intégrale de la peinture depuis 1800 devint impraticable.
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 105
si cette évocation fit place, suivant l'expression du savant et habile
organisateur, M. Roger Marx, à un compromis entre l'exposition his-
torique et le groupement de chefs-d'œuvre, il n'en subsista pas moins
une admirable manifesta lion.
L'école française était assez riche pour qu'il fût possible d'éviter les
redites, d'écarter rigoureusement les œuvres déjà montrées en 1889.
M. Molinier et M. Roger Marx se firent de cette élimination préalable
une règle absolue. Ils mirent à contribution les riches galeries pari-
siennes. Les musées et les amateurs de province leur fournirent un
contingent remarquable: à cet égard, l'exposition centennale de 1900
fut éminemment décentralisatrice; elle apprit à connaître plus d'un
artiste provincial et ])ermit de mieux suivre les évolutions successives
de l'art français, de démêler plus clairement les anneaux de la chaîne
qui relie le présent au passé; par ses révélations, elle aviva et rajeu-
nit le prestige de l'école française.
Un grand développement fut donné à la section des dessins; les
locaux s'y prêtaient merveilleusement, (^ette section offrit à l'admira-
tion des visiteurs, non seulement des improvisations prenant en quelque
sorte sur le vif la pensée de leurs auteurs, mais aussi des composi-
tions et des expressions d'un fini incomparable.
La section de la sculpture apparut plus instructive encore que celle
de la peinture. Elle tira de l'ombre des œuvres magistrales, injusl<'-
ment méconnues ou perdues dans l'oubli.
Groupée dans des vitrines, la petite sculpture remplissait à côté
de la grande sculpture le même oflice que les esquisses et les dessins
à côté de la peinture.
La section des médailles était abondamment pourvue et répondait
bien aux aspirations de notre époque, si favorable aux j)roductions
dans cette branche charmante de l'art.
En ce qui concerne la gravure, le fait dominant était l'essai d'une
première e\[)osition d'ensemble de la gravure sur bois.
Conçue dans le même esprit que les autres, la section darchitecture
constituait avant tout un hommage aux créations originales.
La section de l'ameublement contenait d'inestimables trésors. Certes,
106 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
l'union avec les autres œuvres n'avait pu être aussi intime que je
l'eusse souhaité pour l'affirmation de l'unité de l'art. Elle n'en existait
pas moins. Rompant avec les précédents des expositions universelles
antérieures, l'Administration avait ménagé aux artisans une place
près des peintres et des sculpteurs, ouvert un horizon plus large sur
l'idéal des diverses périodes du siècle.
Voici, à titre documentaire, un tableau numérique comparatif des
ouvrages dont se composèrent les expositions centennales de 1889 et
de iqoo :
1889. 1900.
Tableaux 662 682
Dessins 558 -ok
Miniatures ■y 6 5o
Sculptures i4o 44 1
Me'dailles 129 217
Projets d'architecture 876 i-j'à
Gravures et lithographies 465 533
Objets d'art n 278
Parmi les établissements et les collectionneurs qui ont contribué le
plus puissamment au succès de l'exposition centennale des beaux-
arts par leurs prêts généreux , il n'est que juste de citer :
Les palais de Compiègne, de Fontainebleau et de Versailles;
La ville de Paris;
La cathédrale de Montauban et l'église de Nantiia ;
Les musées d'Angers, d'Avignon, de Bordeaux, de Cambrai, de Dijon, de Langres,
de Lille, de Marseille, de Montauban, de Montpellier, de Nantes, d'Orléans, de
Reims , de Rouen , de Troyes , de Valenciennes , etc. ;
MM. Jules Reer, H. Reraidi, Bessonneau, Reurdeley, Rlot, Ronnat, A. Cahen,
Chassériau, Decourcelle, Deutsch (de la Meiu-the), Doistau, Doiiop de Monchy,
Gh. Ephrussi; M"' Esnault-Pelterie; MM. Fenaille, R. Franck, Gallimard, Giliihert,
Groult, A. et G. Joliet, Klotz, Leblanc-Rarbedienne, Lutz, Maciet, Mannheim,
L. Mante, Moreau-Nélaton , Pellerin, A. et H. Rouart, Sarlin, Strauss, Vasnier,
Vever, Viau, etc.
Sur l'exposition se greffèrent d'intéressantes conférences par :
MM. Roger Marx, inspecteur général des musées des départements (conférence
générale);
Léonce Bénédite, conservateur du musée du Lu.\enibourg (paysage);
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 107
MM. Henri Bouchot, conservateur de la bibliothèque Nationale (histoire et genre) ;
André Michel, conservateur au musée du Louvre (sculpture du xix° siècle).
2. Exposition rétrospective de l'art français. — Cette exposition,
la plus belle qui ait jamais eu lieu, devait constituer un tableau his-
torique de tous les arts mineurs sur le sol français, depuis les origines
de la Gaule jusqu'à 1800.
Eu égard au plan du petit palais des Champs-Elysées, les organi-
sateurs se demandèrent, d'abord, s'il ne serait pas possible d'adopter
un double classement par époque et par espèce, analogue à celui qui
avait été tenté pour l'histoire du travail en 1867 et permettant aux
visiteurs, soit d'étudier le développement d'une seule branche de l'art
à travers les âges en parcourant les salles dans le sens d'un rayon,
soit d'apprécier l'état de l'art sous toutes ses formes à une même
époque en suivant un itinéraire parallèle au périmètre de l'édifice.
Des objections graves conduisirent à abandonner ce programme très
séduisant. D'une part, s'il paraissait réalisable dans la partie semi-
circulaire du palais, les grandes galeries rectilignes contiguës à la
façade principale s'y adaptaient beaucoup moins. D'autre part, la
galerie semi-circulaire intérieure ne communiquait pas avec la galerie
périphén([ue par des baies assez nombreuses. En outre, et ce fut
l'obstacle capital, les différentes branches de l'art ne remontent pas
à la même date; elles ne comportent, non plus, ni les mêmes phases
caractéristiques, ni, à plus forte raison, la même proportionnalité de
développement.
Deux méthodes restaient : celle du classement chronologique réunis-
sant les arts mineurs d'une époque; celle du classement par espèce.
La première a été appliquée dans la plupart des expositions rétrospec-
tives; la seconde est celle des musées. Cette dernière a prévalu à la
suite d'études attentives : entre autres mérites, elle présente l'avantage
de moins disloquer les collections particulières, qui tendent aujour-
d'hui à se spécialiser.
Un instant, la pensée était venue de compléter l'enseignement de
l'exposition rétrospective par quelques restitutions d'ensemble où
eussent été associés des objets de nature différente, mais de même
108 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
époque. Eile fut presque immédiatement écartée en raison de ses
écuoils pour les époques anciennes et des échecs auxquels avaient
abouti les tentatives antérieures.
A propos de ladmission, j'ai indiqué les divisions maîtresses du
grand musée temporaire installé au petit Palais. Il est inutile d'y
revenir.
La sélection à laquelle procédèrent MM. Molinier et Frantz Marcou ,
inspecteur général des monuments historiques , fut extrêmement rigou-
reuse. Sans négliger la période préhistorique, ils la restreignirent au
rôle d'une préface obligatoire. Aucune pièce ne fut, en principe, ad-
mise, si elle n'était originale; cependant il fallut consentir des excep-
tions à la règle pour la numismatique et la sigillographie, accepter
la reproduction galvanoplastique des monnaies gauloises et françaises
d'après les types du cabinet des médailles, ainsi que la reproduction
en cire teintée des sceaux de France d'après les originaux conservés
aux archives nationales.
Les sources auxquelles puisa l'exposition rétrospective de l'art fran-
çais furent les suivantes :
Etablissements publics nationaux (garde-meuble national; palais de Compiègne,
de Fontainebleau, de Pau, de Trianon, de Versailles; bililiothèques Nationale, Ma-
zarine, Sainte-Geneviève; école nationale des beaux-arts; Imprimerie nationale;
Ministère de l'intérieur; musée d'artilierie);
Etablissements publics départementaux ou communaux (musées; bibliothèques;
hôpitaux de Besançon et Tonnerre; Hôtels-Dieu de Reims et de Noyon; lycée de
Reims; hôtel de ville de Marseille; société archéologique de Touraine; comité
archéologique de Senhs ; société des lettres , sciences et arts de l'Aveyron ; préfecture
de Tours);
Fabriques des cathédrales et églises paroissiales;
Collections particulières de Paris , des départements et de l'étranger.
Voici la liste des musées et bibliothèques de province, ainsi que
des fabriques qui concoururent à l'œuvre de 1900 :
1 . Musées. — Abbeville (musée municipal et musée Boucher de Perthes), Agen,
Aix, Albi, Alençon, Amiens, Angers (musée Saint-Jean et musée de l'hôtel Pincé),
Arras, Avignon (musée Calvet), Beaune, Bordeaux (musée d'armes), Bourges,
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 109
Gahors, Calais, Carcassonne , Cambrai, Chalon-sur-Saône, Chàlons-sur-Marne,
Chambéry, Chartres, Château-Gonlier, Cbâteanroux, Cherbourg, Clerniont-
Ferrand, Compiègne, Dax, Dieppe, Dijon, Dôle, Douai, Draguignan, Duii-
kerquc, Grenoble, Guéret, Langres, Laval, Lille, Limoges (musée national
Dubouché), Lisieux, Lons-le-Saunier, Màcon, Le Mans, Marseille, Melun, Mon-
targis, Montpelher, Moulins, Narbonne, Nevers, Orléans (musée historique), Pau,
Péronne, Perpignan, Le Puy, Reims, Rennes, Roanne, La Roche-sur- Yon , La
Rochelle, Rouen (musée des antiquités de la Seine -Inférieure), Saint-Etienne,
Saintes, Saint-Lô, Saint-Omer. Semur, Tarbes, Toulouse (musée des Augustins et
musée Saint-Raymond), Tours, Valence, Valenciennes, Vienne, Vire, Villeneuve-
lès-Avignon.
9. Bibliothèques. — Abbeville, Agen, Alençon, Amiens, Angers, Arras, Autun,
Avranches, Beaune, Besançon, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Bourg, Cambrai,
Chalon-sur-Saône, Châlons-sur-Marne, Ghaumont, Clermont-Ferrand, Dijon,
Dôle, Douai, Epernay, Epinal, Evreux, Grenoble, Le Havre, Laon, Limoges,
Marseille, Montpellier, Orléans, Périgueux, Perpignan, Rennes, Saint-Omer,
Saint-Quentin, Semur, Sens, Valenciennes, Verdun, Vesoul.
3. Calliédrales et églises paroissiales. — Diocèses : Agen (église de Lamontjoie);
Aix (cathédrale d'Aix; églises Saint-Trophime et de la Major à Arles); Alhi (cathé-
drale d'Albi; église de Labessière); Amiens (cathédrale d'Amiens; église Saint-
Jacques et couvent des UrsuUnes à Amiens; églises de Béhen, de Gueschart, de
Longpré-les-Corps-Saints, de Pont-Remy, de Saint-Riquier, de Vergies, de Saint-
Wulfran à Abbeville); Angers (cathédrale d'Angers; églises de Béhuard, Saint-
Pierre à Saumur, Notre-Dame-de-Nantilly à Saumur); Arras (cathédrale d'Arras;
grand séminaire et couvent des Augustines à Arras; églises d'Aire-sur-la-Lys ,
d'Avesnes-le-Comte , de Comblain-Ciiàtelain, de Courrières, de Fauquembergues);
Auch (cathédrale d'Auch; église de Lombez); Autun (cathédrale d'Autun; grand
séminaire d'Autun; églises Saint-Vincent et Saint-Pierre à Chalon-sur-Saône);
Avignon (cathédrale d'Avignon; église Notre-Dame d'Apt); Bayeux (cathédrale de
Bayeux; églises Saint-Patrice à Bayeux et Sainte-Catherine à Ronfleur); Bayonnc
(éghse d'Ahetze); Beauvais (cathédrale de Beauvais; églises Saint-Etienne de Beau-
vais, de Broyés, de Chambly, de Coudray-Saint-Germer, de Noroy, de Noyon);
Besançon (cathédrale et évêché de Besançon); Blois (églises de la Celette, de
Thenay et de Trôo); Bordeaux (cathédrale de Bordeaux); Bourges (couvent des
Carmélites à Bourges; éghses de Mareuil, de Méhun-sur-Yèvre , d'Orval, de Sa-
vigny-en-Scptaine); Cahors (cathédrale de Cahors; église de Lunegarde-la-Bastide);
Cambrai (églises de Bourbourg, de Bousbecques, de Crespin, de La Bassée, de
Mauheuge, de Sainghin, de Saint-Nicolas à Valenciennes, de Wallers-en-Fagne);
Carcassonne (éghse Saint-Just à Narbonne); Chàlons (cathédrale de Châlons);
Chambéry (cathédrale de Chambéry); Chartres (cathédrale de Chartres; églises
110 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
Saint-Pierre à Chartres et de Coulombs); Clermont (évêché de Ciermont; églises
d'Issoire et de Saint-Nectaire); Coutances (églises du Mesnil-Amand et de Saint-
Jean-des Baisants); Dijon (églises Notre-Dame de Beaune, d'Auxonne, de Pidigny,
de Bouvres, de Buffey-lès-Echirey); Evreux (cathédrale d'Evreux; églises Saint-
Taurin à Évreux et d'Ézy); Gap (églises de Chorges et Notre-Dame-d'Emhrun);
Grenoble (cathédrale de Grenoble; églises de Saint- Antoine, de Saint-Maurice
à Vienne); Langres (cathédrale de Langres; églises de Doidevant- le -Château
et d'Isômes); Laval (égUses Saint- Jean à Ghâteau-Gontier, d'Evron et d'Har-
danges); Limoges (cathédrale de Limoges; églises d'Ambazac, d'Arnac-la-Poste , de
Banize, de Bellac, de Bussière-Poitewne, de Cussac, du Dorât, de Laurière, de
Linard-Malval , de Mailhac, du Moutier-d'Ahun , de Nexon, de Saint-Léger-Ma-
gnazeix, de Saint-Léonard, de Saint- Priest-Taurion , de Saint-Junien, de Saint-
Georges-des-Landes , de SoUgnac); Luçon (églises d'Aizenay, des Epesses, de
Fontenay-le-Comte, des Landes-Genusson , de Notre-Dame-de-Biez , de Saint-Jean-
des-Monts, de Saint-Martin-Lars-en-Tiffauges , de Saint- Philbert de Bouaine, de
Saint-Urbain, de Treize-Septiers); Lyon (cathédrale de Lyon; église de Saint-
Bambert-sur-Loire); le Mans (cathédrale du Mans; église de la Couture au Mans);
Meaux (évêché de Meaux; éghses de Nantouillet, de Saint-Ayoul à Provins, de
Becloses, d'Ussy); Mende (cathédrale de Mende); Montpellier ^égUse Saint-
Martin -de- Londres) ; Mouhns (cathédrale de Mouhns ; église de Gannat) ;
Nancy (cathédrale de Nancy; église de Saint-Nicolas-du-Port); Nevers (éghse de
Varzy); Nice (cathédrale de Nice; églises Saint-Augustin à Nice, d'Auribeau, de
Biot, de Lantosque, de Lucéram, de Sainl-Martin-^'ésubie, de Saint-Paul-du-Var,
de Valdeblore); Nîmes (éghse de Villeneuve-lès-A\ignon); Orléans (évêché d'Or-
léans; éghses de Germigny- des -Prés et de Saint -Benoît -sur- Loire); Périgueux
(église de Chancelade); Perpignan (églises de CatUar, de La Llagonne, de Palau-
del-Vidre, de Prunet); Poitiers (cathédrale de Poitiers; églises Notre-Dame-la-
Grande à Poitiers et de Saint-Jouin-de-Marnes); le Puy (cathédrale du Puy;
églises de Brioude et de Lavoute-Chilhac); Quimper (éghses de La Forêt-Foues-
nant, de Gouesnach, de la Martyre, de Plougasnou); Beùns (cathédrale de Beims;
grand séminaire de Beims; églises Saint-André, Saint-Jacques, Saint- Bemi, à
Beims; églises de Berru, de Blanchefosse, de Bogny, de Mairy et de Murtin);
Bennes (églises des Iffs, de Montreuil-le-Gast, de Saint-Georges de Chesné, de
Saint-Marc -sur-Couesnon , de Saint-Médard-sur-lUe , de Vitré; séminaire de Saint-
Méen); Bodez (évêché de Bodez; éghses de Conques, de Flaujac, de Marcillac, de
Najac, de Namiale); Bouen (cathédrale de Bouen ; églises Sainl-Bomain à Bouen et
de Caudebec-en-Caux) ; Saint-Brieuc (églises de Louannec, de Plounez, de Plou-
rach, de Quemperven, de Saint-Paule); Saint-Claude (éghse de Saint-Lucipin);
Saint-Dié (église de Moyenmoutier); Saint-Flour (églises d'AUy, de Brageac, de
Maurs, de Saint-Mary-le-Gros, du Vigcan): Sens (cathédrale de Sens; ancienne
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 111
cathédrale d'Auxerre; églises de Nailly et de Pontigny); Soissons (cathédrale d^
Soissons);Tarbes (églises de Saint-Savin et de Sarrancolin); Tarentaise (cathédrale
de Moutiers); Toulouse (église de wSaint-Bertrand de Cominges); Tours (cathédrale
de Tours; églises Saint-Saturnin et Saint-Symphorien à Tours; couvent du Refuge
à Tours; couvent des dames de Notre-Dame de Bourgueil; églises de Beaulieu-
lès-Loches, de Bueil, de Charentilly, de Chédigny, de Saint-Etienne de Chinon,
de Saint-Laurent-de-Lin , de Sainte-Maure, de Saint- Paterne, de Sublaines); Troyes
(cathédrale de Troyes; églises Saint-Nicolas à Troyes, d'Auxon, Saint-Maclou à
Bar-sur-Aube , de Brienne-le-Ghâteau, de Jaucourt, de Pont-Sainte-Marie, de
RosnaY, de Saint-André-lès-Troyes, de Villemaur, dUnienville); Tulle (églises
Saint-Martin à Brive, d'Auhazine, de Beaulieu, de Chamberet, de Darnets, de
Gimel, de Laguenne, de Laval, de Masseret, de Noailles, d'Orhac-de-Bar, de
Saint-Bonnet-Avalouze , de Sainte-Fortunade, de Saint-Hilaire-Foissac, de Saint-
Merd-de-Lapleau, de Saint-Pautaléon de Lapleau, de Soudeilles, de Vigeois);
Vannes (cathédrale de Vannes; église de Saint-Gildas); Verdun (évèché de Verdun;
éghses Saint-Etienne à Bar-le-Duc, de Damvillers, de Juvigny, de Rouvres, Saint-
Etienne à Saint-Mihiel, de Souilly); Versailles (églises de Bruyères, de Gassicourt,
de Lévy-Saint-Nom , de Saint-Cyr, de Taverny).
Ces listes n'ayant pas été insérées au catalogue, il était juste de
les reproduire ici, pour rendre un légilinie lionmiage aii\ établisse-
ments qui ont prêté si gracieusement leur concours à l'exposition
rétrospective de l'art français.
Parmi les pièces qui ont Ilguré à cette exposition, quelques-unes
méritent une mention particulière en raison de leur importance, de
leur valeur artistique ou de leur rareté :
1. Ivoires. — Diptyque consulaire (M. S. Bardac); vierges (M. Martin Le Roy,
M. Oppenheini de Cologne, église de Villeneuve-lès-Avignon); annonciations
(M. Garnier, M. Chalandon).
2. Céramique. — Poteries gallo-romaines (M. le docteur Plicque); faïences de
Saint-Porchaire (M. le baron Alphonse de Rothschild, M. le baron Gustave de
Rothschild, M. Alfred André, M. Mannheim, M. le baron Oppenheim); faïences
(M. Papillon, M. Perrot); porcelaines de Sèvres (M"' Grandjean, M. le baron
Henri de Rothschild).
3. Orfèvrerie. — Trésor de l'église de Conques (Aveyron) et spécialement grande
statue d'or de sainte Foy; calice et évangéliaire de saint Gauzelin (cathédrale de
Nancy); calice de saint Rémi (cathédrale de Reims); ciboire (cathédrale de Sens);
châsse de saint Aignan (cathédrale de Chartres); châsse de saint Taurin (église
11-2 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
Saint-Taurin à Évreux); chasses émaillées (églises d'Ambazac, de Clianibeiel , de
Gimel, de Bellac, de Sarrancolin, d'Apt); chefs de sainte Fortunade et de saiiil
Ferréoi (Nexon); reliquaires (églises d'Arnac-la-Poste , de Château-Ponsac , de Jaii-
court); Baiser de paix (cathédrale de Nice); pièces diverses (MM. Martin Le Roy,
Chandon de Briaiiles, Corroyer, S. Bardac).
h. Joaillerie. — Bijoux barbares (M. Boulangera Péronne); boîtes, tabatières
et étuis (M. Franck, M"" la baronne James de Rothschild, M. le marquis de Thuisy);
montres (M. Garnier).
5. Emaux peints. — Série des douze apôtres (église Saint-Père à Chartres):
portraits et plaques (M. Cottereau, M. Maurice Kann, M. Mannheim, M. Porgès.
M. le baron Alphonse de Rothschild, M. le baron Edmond de Rothschild); gobelet
(M. Thiwalt, à Cologne).
6. Ameublement. ■ — Armoire sculptée par Hugues Sarabm (M™ la marquise
Arconati-Msconti); dressoirs (M. Ghabrières-Arlès); commodes de Boulle (biblio-
thèque Mazarine); médailliers (bibliothèque Nationale); armoires par Ch. (Pressent
(M. Chappey); régulateur de Ph. Caffieri (M""" de Saint-Georges).
■y. Tapisseries. — • Pièces de l'Apocalypse (cathédrale d'Angers); parements
d'autels (cathédrale de Sens); Bal des Ardents (église Notre-Danie-de-Nantilly , à
Saumur); tentures du roi Clovis et de Ihistoire de la Vierge (cathédrale de Reims);
vie de saint Rémi (église Saint-Remi, à Reims); histoire du Christ et de la Vierge
(cathédrale d'Aix); histoire des rois des Gaules (cathédrale de Beauvais); tenture
des sujets de la fable, d'après Boucher (mobilier national).
8. Peinture. — Couronnement de la Vierge, par Charenton (musée de Ville-
neuve-lès-Avignon); Buisson ardent, par Nicolas Froment (cathédrale d'Aix);
triptyque du Couronnement de la Vierge (cathédrale de Moulins); triptyques du
Crucifiement et de l'Adoration des bergers, par Jean Bellegambe (cathédrale
d'Arras).
g. Sculpture. - — Portes en bois (cathédrale du Puy); vierge, par Germain
Pilon (('glise de la Couture, au Mans); escarpolette, par (ilodion (M"'" la baronne
James de Rolhschild); buste de Falconet, par lui-même (M. Donop de Momln ):
groupe des trois Grâces, par Falconet (M. le comte Isaac de Camondo).
De Jiiêine que l'exposition centennalo des beaux-arts, l'Exposition
rétrospective de l'art français a donné lieu à quelques conférences
faites par :
MM. Salomon Reinach, membre de l'Institut (époque gallo-romaine);
Migeon, conservateur adjoint au musée du Louvre (dinanderie et bronze);
Molinier, conservateur au musée du Louvre (ivoire);
Raymond KoechHn (céramique);
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 113
MiNL Frantz Marcou, inspecteur général des monuments historiques (trésors
d'églises) ;
G. Soulier (tapisseries);
Molinier (meubles).
3. Musées centennaux des produits industriels ou agricoles et
des objets autres que les œuvres d'art. — i . Observation prélimi-
naire. — Los musées centennaux ont constitué l'un des éléments les
plus Ijiillants en même temps que l'un des foyers d'enseignement
les plus féconds de lExposition. Jalonnant par des repères habilement
choisis l'évolution de l'activité nationale au cours du siècle et quel-
(piefois même depuis une époque plus lointaine, organisés pour la
plupart avec une science consommée et un goiît irréprochable, ils
retenaient l'altention du visiteur, le charmaient, concouraient puissam-
ment à son éducation et à son instruction, lui montraient les anneaux
successifs de la chaîne ininterrompue qui relie les générations entre
elles, l'éclairaient sur la solidarité des efforts de l'homme à travers le
temps, développaient sa foi en l'avenir et son courage.
11 y a eu là une belle et grande œuvre, faisant honneur à tous
ceux qui y ont participé, aux membres des comités d'organisation,
aux collectionneurs, aux fonctionnaires du Commissariat général
spécialement chargés du service et, en particulier, à M. François
Carnot.
Je me reprocherais de ne pas jeter un coup d'œil rapide sur les
divers musées, de ne point en rappeler les traits caractéristiques
essentiels.
9. Groupe I. (^Education et enseignement.^ — Le musée centennal
des trois classes 1, :2 et 3 (éducation de l'enfant et enseignement
primaire; enseignement secondaire; enseignement supérieur) était
dans 1 une des galeries de l'étage affectées au groupe L Quatre cloi-
sons formaient une salle très allongée où le public pénétrait par
quatre portes disposées symétriquement deux à deux. Cette salle
n'avait comme mobilier que deux vitrines, l'une isolée dans la partie
centrale, l'autre placée à une extrémité. Les surfaces murales, d'un
grand développement, avaient été entièrement recouvertes, tant à
H
lUPKlUEnii: «ITIOViLK.
lU EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
l'intérieur qu'à l'extérieur, de gravures, d'affiches, de caricatures, etc.,
relatives à renseignement.
Méthodiquement classés, les objets se répartissaient en cinq divi-
sions :
1° Livres et brochures sur l'enseignement avant 1889;
2° Monographies d'établissements d'enseignement, et en particulier
de lycées, collèges et écoles;
3" Documents imprimés ou manuscrits sur l'histoire de l'ensei-
gnement et des divers établissements rattachés aux trois classes;
li° Estampes et dessins représentant différentes scènes d'enseigne-
ment, vues d'établissements, costumes, etc.;
5° Portraits d'éducateurs et d'organisateurs de l'enseignement.
Un panneau extérieur, au Nord-Est, avait été attribué aux maisons
d'éducation de la Légion d'honneur, qui y installèrent elles-mêmes
leur exposition.
Eu égard à l'ordre de rangement des objets , les trois classes avaient
pu rester séparées, sauf pour les portraits des éducateurs, réunis sur
la cloison est à l'intérieur de la salle.
Le Ministère de l'instruction publique tenait naturellement la plus
large place. Parmi les principaux concours, il y a lieu de citer ceux
des établissements suivants : universités de Paris, de Besançon, de
Caen, de Montpellier, de Toulouse; facultés des lettres, des sciences,
de droit et de médecine; école normale supérieure; lycées et collèges;
maisons de la Légion d'honneur, qui firent une exposition particuliè-
rement intéressante et donnèrent une série très remarquée de por-
traits de surintendantes.
Juxtaposé au musée des classes J, 2 et 3, celui de la classe 5
(enseignement spécial agricole) comportait deux épis sur tables.
Il avait comme exposants l'institut agronomique, les écoles natio-
nales d'agriculture de Grignon et de Rennes, l'ancienne école d'agri-
culture de la Saulsaie (Ain), l'école nationale d'horticulture de Ver-
sailles, l'école nationale des eaux et forêts, les écoles vétérinaires
d'Alfort, de Lyon et de Toulouse, l'école pratique d'agriculture de
Saint-Bon (Haute-Marne).
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 115
Les plans, tableaux, cartes, étaient appendus aux parois. Quant
aux ouvrages anciens, ils avaient pris place dans de petites vitrines
plates généralement fournies par les écoles.
3. Groupe III. (^Instruments el procédés généraux des lettres, des sciences
et des arts.) — Tout le musée du groupe III, moins la classe 18
(matériel de l'art théâtral), était groupé dans la salle octogonale du
palais de l'Enseignement, au rez-de-chaussée et au premier étage.
J'en ai déjà décrit l'installation générale (voir tome IV, page i o5). Il ne
me reste qu'à donner quehjues indications de détail sur l'aménagement
des différentes classes. Ces indications peuvent se résumer ainsi :
11. Typographie ; impressions Rez-de-chaussée, près Deux grandes blbliolhèques ; un certain
diverses. de l'escalier. nombre de vitrines biisses; deux vastes
parois mumies pour les gravures et les li-
thographies. — Installation de presses an-
ciennes dans Tespaoe laissé libre par les
vitrinos.
12. Photographie Premier étage Deux grandes bibliothèques; deux vitrines
basses; cloisons tapissées de photographies
et de gravures.
13. Librairie, éditions musi- Rez-de-chaussée (moitié Deux vitrines-bibliothèques hautes; quatre
cales. Reliure. Journaux. de la salle). vitrines basses.
Affiches.
!i. Caries et appareils de Premier étage Quatre grandes cloisons portant les cartes;
géo;;raphio et de cos- vilrinesbassespouries volumes et aulresob-
mographie. Topogra- jets de petites dimensions; vitrine spéciale
phie. isolée pour une sphère en argent; globes
prêtés par l'Observatoire do Paris.
13. Instruments de précision. Rez-de-chaussée Po:m' les instruments de précision : trois vi-
Monnaies el médailles. Irines hautes, deux vitrines plus petites,
un niàt avec ses cordages portant un té-
lémètre de l'amiral Courbet. — Pour lis
moimaies et médailles : un balancier an-
cien el une vitrine de médailles avec bu-
reau de vente, des vitrines alTeclées à la
numismatique.
16. Médecine el chirurgie. . . Premier étage Trois vilrines horizontales et deux vitrines
hautes, séparées par des cloisons auxquelles
étaient Oxées des gravures el les vitrines
de l'école dentaire de Paris.
17. Instruments de musique. Premier élage Deut estrades pour les grands instruments;
deux vitrines hautes à double face pour la
lutherie; [)iusieurs vitrines basses et des
cloisons pour les inslrumeuts de cuivre et
les gravures.
La classe 11 avait fourni : i" une série, autant que possible con-
tinue, de spécimens d'impressions typographiques, de la fin du xv"^ siècle
jusqu'à la seconde moitié du xix" siècle; 2" des épreuves do gravure
116 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
sur bois et en taille douce; 3° des épreuves de lithographie ; k" quelques
pièces de matériel; 5" des ouvrages et documents relatifs aux divers
modes d'impression.
Pour la classe 12, il y a lieu de mentionner spécialement les
instruments et images concernant l'histoire de la chronophotographie
(M. le docteur Marey, membre de l'Institut), ainsi que les appareils
et épreuves de Daguerre (Société française de photographie).
L'exposition de la classe 13 était peut-être la plus importante du
groupe par l'intérêt et la valeur des objets exposés, surtout dans les
sections des reliures et des manuscrits; aussi a-t-elle recueilli le succès
le plus mérité. On y voyait, par exemple, l'évangéliaire dit de Cliar-
lemagne (bibliothèque d'Abbeville), une belle série de volumes illus-
trés modernes avec dessins originaux (divers), de superbes reliures
(M. Gruel).
Dans le domaine de la classe 1 ^ , je mentionnerai la collection des
cartes anciennes de la Corse (prince Roland Bonaparte), une collec-
tion de plans originaux de Paris (M. E. Mareuse), une sphère en
argent (M. Le Provost de Launay).
En ce qui concerne la classe 15, on peut citer le microscope du
roi Stanislas (lycée de Nancy), puis une collection de monnaies et
jetons du département de Seine-et-Marne (M. Madoulé).
La classe 16 contenait une suite d'instruments de chirurgie de tous
les âges (M. le docteur Hamonic).
Quant à la classe 17, la plus abondamment fournie au point de
vue du nombre des objets, elle plaçait sous les yeux du public un cla-
vecin du XVII® siècle (marquis de Sartiges) et une harpe de Marie-
Antoinette par Cousineau (M. Jacquot).
Le musée du groupe III a été visité minutieusement par diverses
associations de savants ou d'érudits (congrès international des biblio-
thécaires, société archéologique rrLe vieux papier», etc.). Plusieurs
publications lui ont été consacrées : «La chirurgie et la médecine
ff d'autrefois», par M. le docteur Hamonic; un article du Monde musi-
cal, par MM. René Savoye fils, Eugène de Bricqueville et Albert Jac-
quot, sur les instruments de musique; (tLe musée centennal de la
ff reliure», par M. Gaston Duval, dans le bulletin du bibliophile.
o
CI.
■a
O
D
CC
Ci
a
w
O
X
<
H
Eh
S
TRAITS CARACTERISTIQUES DES INSTALLATIONS. 117
Séparé de l'ensemble du groupe par l'exposition française contem-
poraine de la classe 15, le musée de la classe 18 (matériel de l'art
théâtral) était éclairé à la lumière électrique, de manière à donner
aux objets leur apparence de la scène.
L'emplacement assez restreint de ce musée se divisait en quatre
parties isolées par des cloisons de bois. Dans l'un des compartiments
était reconstituée la chambre de M"" Mars, avec le mobilier donné
à la célèbre artiste par Napoléon l" (M. Loyer); deux autres com-
partiments renfermaient des gravures, dessins, tableaux, relatifs
à l'art théâtral, et des maquettes de décors; des vitrines contenant
les poupées costumées de la bibliothèque de l'Opéra avaient pris place
dans le quatrième.
h. Groupe IV. {MdU'riel et procédés généraux de la mécanique.^ —
Situé au premier étage du palais de la Mécanique, côté La Bourdon-
nais, contre le grand hall de l'Electricité, le musée du groupe IV
comportait un cloisonnement de ceinture, formant une salle isolée du
reste de la galerie, et un certain nombre de vitrines.
Au cloisonnement avaient été fixés les dessins, les gravures, les
photographies, qui constituaient la majeure partie des objets exposés.
Les vitrines renfermaient principalement des modèles de machines.
Le classement avait été effectué avec une méthode parfaite. Il pré-
sentait six divisions : mécanique rationnelle; machines motrices; trans-
mission du travail; machines élévatoires et machines de compression;
mesure des quantités mécaniques; divers.
Avec son obligeance habituelle, l'administration du Conservatoire
national des arts et métiers s'était prêtée de très bonne grâce à de
larges prélèvements sur ses collections. Des photographies préparées
par les soins du comité comblaient les lacunes des modèles ou des
dessins originaux et complétaient un ensemble permettant au public
d'apprécier rapidement les progrès de la mécanique française au
xix" siècle.
Innombrables étaient les objets d'un haut intérêt. Même réduite
aux plus remarquables, la liste serait trop longue. Je me borne à
citer, comme ayant plus parliculièrement fixé la curiosité des visi-
118 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
teurs, le tour de Louis XVI, appartenant au Conservatoire national
des arts et métiers.
Le musée du groupe IV avait fait l'objet d'un catalogue spécial,
précédé de notices intéressantes par MM. Walckenaer, Huguet, Mas-
son et Tresca.
5. Groupe V. (^Electricité.) — Le musée du groupe de l'électricité
était installé au premier étage du palais de ce groupe. Il se trouvait
dans un salon entouré d'un cloisonnement; son ameublement se com-
posait de grandes vitrines, les unes adossées aux cloisons de pourtour,
les autres isolées.
Soigneusement classés, les objets se répartissaient en deux divi-
sions principales : appareils et matériel; livres, manuscrits et auto-
graphes. La première catégorie comprenait, d'ailleurs, un certain
nombre de subdivisions : électrostatique; télégraphie; téléphonie;
électro-chimie; appareils de mesure; magnétisme et électro-magné-
tisme; électro-dynamique; appareils divers.
La plupart des instruments avaient été prêtés par les administra-
tions de l'Etat ou par des établissements d'enseignement : Sous-Secré-
tariat des postes et des télégraphes. Conservatoire national des arts
et métiers. Collège de France, école nationale des ponts et chaussées,
école centrale des arts et manufactures, muséum d'histoire naturelle,
laboratoires de l'école normale supérieure et de la faculté de méde-
cine, direction des phares, lycées Henri IV et Louis-le-Grand. Grâce
à ces bienveillants concours, il fut possible de retracer l'histoire de
lélectricité , depuis ses débuts jusqu'à son épanouissement actuel.
Entre autres éléments remarquables, le musée comptait une pré-
cieuse collection d'autographes de physiciens illustres des xvni'^ et
xix^ siècles.
6. Groupe VI. (Génie civil. Moyens de transport.) — Les musées
centennaux du groupe VI formaient plusieurs sections séparées maté-
riellement les unes des autres :
1° Musées des classes 28 (matériaux, matériel et procédés du
génie civil) et 29 (modèles, plans et dessins de travaux publics).
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 119
placés i'un à côté de l'autre au premier étage du palais du Génie
civil;
2° Musées des classes 30 (carrosserie et charronnage, automo-
biles et cycles), 31 (sellerie et bourrellerie), 32 (matériel des che-
mins de fer et des tramways), 34 (aérostation), groupés au rez-de-
chaussée du même palais, dans sa partie médiane;
3° Musée de la classe 33 (matériel de la navigation de commerce),
installé au rez-de-chaussée bas du palais de la Navigation et ayant
une sorte d'annexé dans le pavillon des Messageries maritimes.
Pour la classe 28, tout se bornait à trois parois murales d'une lar-
geur de 6 mètres environ, portant des cadres.
Mieux pourvue, la classe 29 avait un long cloisonnement à trois
branches, couvert de dessins et de gravures, ainsi que trois tables
chargées de modèles. Le classement bien ordonné divisait ainsi les
objets : navigation intérieure, travaux des villes et expositions d'in-
dustriels, ports maritimes, routes et ponts, chemins de fer. Grâce aux
envois des ingénieurs, le contingent du Ministère des travaux publics
représentait les quatre cinquièmes du musée de la classe 29.
Très vastes, les musées des classes 30 et 31 disposaient de quatre
estrades pour les carrosses, chaises à porteurs, traîneaax, etc., et de
six vitrines murales, pour la carrosserie et la sellerie. Ces vitrines
étaient séparées par des cloisons fournissant une vaste surface aux
gravures et dessins ayant trait à l'histoire des moyens de transport.
Des mains courantes soutenues par des potelets assuraient aux estrades
une protection efficace.
Afin d'augmenter fintérêt des musées, les organisateurs avaient eu
la pensée fort heureuse d'entourer les pièces les plus importantes dune
mise en scène extrêmement pittores'que : la litière prêtée par M. le
vicomte de Cholet était attelée de deux mules; les grands carrosses de
gala appartenant à M. Hamburger et au prince Murât avaient chacun
deux chevaux harnachés, un cocher et deux larpiais en costume de
l'époque; la vinaigrette de M. le comte G. de Kergorlay était traînée
par un valet; la chaise de M""" de Saint-Léger avait ses deux
120 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
porteurs; sous un escalier voisin, deu\ clievau\ portaient la litière de
M. le comte de Contades. Les accessoires, fournis par M. Valle, car-
tonnier, contribuèrent largement au succès ininterrompu que le public
fit à l'exposition rétrospective des classes 30 et 31.
Les vitrines abritaient notamment : des harnais de gala du Second
Empire; des uniformes de veneur; des collections de mors, bossettes,
brides, étriers; des documents bibliographiques.
Indépendamment des objets déjà cités, un traîneau de Marie-Antoi-
nette (comte Potocki) et une selle de la princesse Pauline Borghèse
(duc d'Albufera) méritent encore une mention spéciale.
L'essor imprimé aux voyages par le progrès des chemins de fer,
par le cyclisme et par Fautomobilisme a tellement fait pénétrer le
goût du tourisme dans tous les rangs de la société que l'exposition du
groupe VI appelait naturellement un parallèle entre les instruments
de transport dont se servaient nos pères et ceux dont nous disposons
aujourd'hui. M. Manceaux Duchemin formula l'idée de cette compa-
raison et sut la réaliser d'une manière brillante, sans le secours d'au-
cun comité, en organisant, à cet elîet, un musée «des voyages et du
ff tourisme 11. La classe 32 le chargea, d'ailleurs, d'installer conjointe-
ment avec ce musée celui du matériel des chemins de fer. Ainsi fut
créé un ensemble formé de trois parties : voitures de voyage, véloci-
pédie, chemins de fer.
Comme pour les classes 30 et 31, 1 exposition des anciennes voi-
tures fournissait le thème de scènes d'un effet très heureux. La chaise
de poste de 1789 prêtée par le musée du Trocadéro était attelée d'un
cheval et deux voyageurs en costume du temps y avaient pris place.
Plus loin, on voyait une scène de départ en 1897, autour de la
grande berline appartenant à M. Felber : la voiture avec ses deux
chevaux allait partir; un officier portant l'uniforme de la Restauration
donnait ses ordres au postillon avant de monter dans l'intérieur déjà
occupé par une voyageuse.
Une vitrine double renfermait la série des pièces relatives aux
postes, qui avaient été empruntées au Sous-Secrétariat d'Etat.
Dans une autre vitrine et sur une vaste table, s'accumulaient les
modèles, les coffres de voyage, etc.
o
p.
<
H
O
a
H
o
M
fd
O
<
S
S
Eh
S
H
O
H
■H
ra
D
THAITS CARACTERISTIQUES DES INSTALLATIONS. 121
L'histoire de la véiocipédie se déroulait de|»uis ses origines pour
aboutir à l'automobilisme.
Poursuivant sa visite, le public rencontrait la locomotive Invicia
construite par Stephenson en i83i pour le chemin de fer de Gante r-
bury, ainsi qu'une machine de la compagnie de l'Ouest remontant à
i8^i3, avec son personnel en costume reconstitué d'après des gravures
d'alors. Une vitrine contenait des modèles de locomotives. Deux grandes
surfaces murales avaient été couvertes de dessins et de caricatures sur
le matériel des voies ferrées.
A côté des carrosses de gala et des chemins de fer se trouvait
l'exposition rétrospective de l'aérostation. Cette exposition comportait
trois grandes vitrines doubles et des surfaces murales réservées aux
gravures, caricatures et dessins. Ses organisateurs avaient obtenu la
précieuse collection de M. Gaston Tissandier (éventails, bonbon-
nières, montres, bijoux, etc.) et recueilli de nombreux souvenirs
aérostatiques du siège de Paris en 1870. Au-dessus du musée planait
un grand appareil d'aviation Ader.
Dans la classe 33 étaient exposés sous vitrines des modèles de ga-
lères anciennes, de grands et petits caboteurs, de bateaux de course
ou de plaisance, de transports maritimes parmi lesquels le Parapiuiy,
sectionné de manière à faire voir les aménagements intérieurs. Le
musée du Louvre avait apporté un contingent d'une valeur inesti-
mable.
Sur des parois murales se déroulaient : 1" la magnili(|ue collection
de gravures anciennes appartenant à M. Arman de Gaillavet et rela-
tives aux ports maritimes ainsi (ju'à la marine; a° la très curieuse
série de pièces prêtées par M. Hartmann.
La Compagnie des messageries maritimes montrait dans son pa-
villon spécial des spécimens de bateaux et de machines, mettant en
lumière l'augmentation progressive de la puissance de ses navires,
depuis l'origine jusqu'à nos jours.
7. Groupe VII. (^Agricullurc.^ — ■ Les expositions antérieures n'a-
vaient offert que peu de documents historiques sur les procédés et
122 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
l'outillage de ragriculturc. Organiser à cet égard un musée bien
pourvti, c'était tout à la fois faire œuvre nouvelle et répondre au pro-
gramme de l'Exposition de 1900. L'Administration et lés comités s'y
employèrent avec ardeur et dépassèrent même la limite du siècle pour
remonter beaucoup plus loin dans le passé.
Dans le chapitre des installations générales (architecture), j'ai déjà
décrit sommairement le cadre pittoresque de l'exposition rétrospec-
tive agricole. Il me faut y revenir avec un peu plus de détails.
Ce cadre consistait en un véritable hameau de constructions rus-
tiques reconstituées d'après des spécimens anciens qui subsistent encore
sur divers points du territoire (Aisne, Tarn-et-Garonne, Yonne, etc.).
Au milieu de pelouses gazonnées, de plantations d'arbres et d'arbustes,
s'élevaient une ferme, une grange, une laiterie, plusieurs hangars.
Un pigeonnier garni de pigeons et d'hirondelles dominait l'ensemble.
Les plantations étaient semées de ruches.
Des groupes de mannecjuins représentaient différentes scènes et
animaient le village. Ce décor comprenait une scène de vendange de
la basse Bourgogne (cinq personnages, pressoirs, cuves), une scène
du Languedoc (barallier ou porteur de vin), une scène de la Ca-
margue (gardien de taureaux, à cheval), une scène des Landes
(berger sur des échasses), une scène de forge et de batteuse, une
scène de laiterie normande. A l'entrée, un mannequin figurait le
garde champêtre de la commune de Montmartre en costume du temps
et avec une plaque authentique.
Treize vitrines murales ou isolées se répartissaient entre les divers
bâtiments. Ces vitrines, faites pour la plupart dans des meubles
anciens à panneaux sculptés, s'harmonisaient avec le cadre général.
Elles contenaient des livres, des documents, des gravures, des instru-
ments œnologiques, des collections de tasses à vin, des fers à cheval,
des instruments de vétérinaire, etc.
Les surfaces murales étaient ornées de trophées d'outils et garnies
de rayons, sur lesquels se distribuaient des objets nombreux : instru-
ments de mensuration; modèles réduits de charrues et de charrettes;
vases en cuivre, en étain, en faïence, en bois, etc.; bouteilles de
toutes sortes; vases à traire; barattes; marques à beurre; moules
Mk'^i
i
Phot. L. Baschet
MUSÉE CENTENNAL DE L'AGRICULTURE ET DES ALIMENTS
Vas d'ensemble
Phot. Constant Robert
MUSÉE CENTENNAL DE L'AiîRICULTURE ET DES ALIMENTS
Intérieur d'un rrtvj^lon
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. l'23
et presses à fromage; broies à chanvre; fuseaux, quenouilles,
rouets; etc.
Un grenier ouvert laissait voir pittoresquement arrangés des cribles,
des corbeilles, des instruments pour textiles.
Partout étaient accrochés de vieux harnais, des bâts, des mors,
des étriers, des jougs, des têtières à plaques pour mulets, des gre-
lots, des clochettes, des sonnailles, des muselières, etc.
Les murs portaient également une très belle série de gravures et
d'affiches concernant des ordonnances royales.
Sous les hangars ou granges avaient été disposés des araires et des
charrues.
La classification des objets était la suivante : i° agriculture géné-
rale (instruments aratoires anciens, outils manuels; instruments de
transport; récipients pour produits agricoles); 2° viticulture et œno-
logie (outils manuels, instruments viticoles, ustensiles œnologiques);
3° cultures diverses (outils manuels; outillage pour le cidre; ou-
tillage pour les oléagineux; outillage pour cueillettes; cultures maraî-
chères; horticulture); k° élevage (outillage pour les races chevaline,
asine, etc.; outillage pour les races bovine, ovine, caprine, porcine;
outillage pour les animaux de basse-cour; outillage pour l'apiculture;
outillage pour la sériciculture; médecine vétérinaire); 5° laiterie et
fromagerie (outillage de laiterie; outillage de fromagerie); 6° in-
dustries agricoles (meunerie; distillerie; vinaigrerie; textiles; vanne-
rie); 7° objets et installations à l'usage des cultivateurs (récipients
portatifs pour aliments et boissons; ustensiles divers; instruments de
mensuration; préservation contre les parasites et les animaux nui-
sibles; constructions rurales); 8" documents historiques (outils agri-
coles antiques; iconographie; documents sur les agronomes célèbres).
Des spécimens ou fac-similés des outils agricoles antiques depuis
les périodes barbares jusqu'à la période gauloise purent être fournis
par les musées et les collections particulières. L'épo(|ue romaine avait
comme témoins les outils qu'ont mis à jour les fouilles pratiquées sur
différents points de la France. Pour le moyen âge, des moulages de
scul[)tures ornant nos cathédrales et consacrées aux travaux des
champs faisaient connaître les outils, les méthodes, les costumes
12'j EXPOSITIONS RETUOSPKCTIVES.
rurauv de l'époque; ils se complétaient par des documents, des usten-
siles, des instruments primitifs tels qu'araires et herses, dont l'emploi
a persisté dans quelques hameaux isolés. Les périodes suivantes étaient
représentées par de nomhreuses pièces tirées des anciennes pro-
vinces.
Un groupement fort curieux réunissait les derniers modèles encore
suhsistants des anciens pressoirs à vin, cidre ou huile, des vieux
alambics, des moulins à bras, etc.
Parmi les objets les plus intéressants, il convient de citer les sui-
vants : pressoirs de M. Mabille; collection de vis de pressoir, prêtée
par M. Saint-René Taillandier; instruments œnologiques de M. Du-
jardin; tasses à vin en argent, cuivre, écaille, étain, bois et faïence,
de MM. Roger, Bonnemère, Fiévet, Couton, Garnot et de la Société
des courtiers gourmets; outils divers de MM. Landrin, Artu, Faucon,
Destriché; modèles de pressoirs, de mesures et de bouteilles, appar-
tenant à M. Chandon de Briailles; collections des musées de Tournus,
Douai, Péronne, ainsi que de plusieurs sociétés scientifiques (Arca-
chon, Beaune, etc.); séries des écoles vétérinaires d'Alfort, de Lyon
et de Toulouse; collections des écoles d'agriculture de Grignon et de
Rennes; objets provenant d'écoles pratiques d'agriculture et de fermes-
écoles; forge du xvii'' siècle, de M. le baron de Ladoucette.
Soigneusement étudiée dans tous ses détails, parfaitement coor-
donnée, largement pourvue d'étiquettes claires et précises, l'exposi-
tion rétrospective agricole a bien rempli son but d'enseignement et
recueilli un légitime succès.
8. Groupe Vllî. {Horticalliifc et (irborirnlhirp.) — Lo groupe YllI
avait fait élever, entre le petit palais des Cham|)s-Elysées et le pont
Alexandre III, à l'entrée de l'avenue conduisant vers la porte de la
Concorde, un petit kiostjue rustique à étage, spécialement affecte' au
musée centennal de l'horticulture.
Tous les objets compris dans ce musée se rattachaient à l'une des
quatre catégories suivantes :
1 " Livres relatifs à l'horticulture générale et aux diverses branches
qui en dépendent;
TRAITS CARACTÉRISTIQUKS DES INSTALLATIONS. 125
2° Portraits de jardiniers, d'amateurs, de botanistes, et dessins
relatifs à l'horticulture;
3° Instruments en usage dans la pratique horticole;
^° Art des jardins.
C'est l'arboriculture fruitière qui avait surtout alimenté la section
des livres.
La série des portraits offrait de quoi satisfaire la curiosité la plus
exigeante. Quant aux dessins autres que les plans de jardins, ils
étaient relativement nombreux.
Dans la section des instruments horticoles, deux lots méritent
d'être particulièrement signalés : l'un prêté par M. Gustave Chevalier,
de Montreuil-sous-Bois; l'autre appartenant à la Société nationale
d'horticulture de France.
Les documents exposés fournissaient d'utiles renseignements sur
l'art des jardins à travers les âges et montraient les évolutions succes-
sives qui ont préparé le mariage des deux anciens styles, régulier et
paysager.
Une place avait été réservée à l'herbier de Jean-Jacques Rousseau ,
sur lequel comptait le comité d'installation. Mais le propriétaire de
cette relique précieuse a refusé, au dernier moment, de s'en des-
saisir.
9. Groupe I\. (^Forêts, chasse, pêches, cueiUetles.^ — Ni la classe 49
(matériel et procédés des exploitations et des industries forestières),
ni la classe 52 (produits de la chasse) n'avaient organisé de musée
centennal.
Les classes 50 (produits des exploitations et des industries fores-
tières), 53 (engins, instruments et |)roduits de la pêche; aquiculture)
et 54 (engins, instruments et produits des cueillettes) formaient uu
premier groupement près de l'entrée principale du palais des Forêts.
Pour la classe 50, les organisateurs n'avaient réuni que des gra-
vures concernant l'histoire du chauffage au bois. Le musée très res-
treint se bornait à quelques cadres (collection Hartmann).
La classe 53 exposait de vieux bateaux et engins de pêche, d'an-
ciens instruments et des gravures. Elle disposait de tables et de pan-
126 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
neaux. Son principal contingent venait des villes de Boulogne-sur-
Mer et des Sables-d'Olonne.
Beaucoup plus important, le musée de la classe 5^ comprenait :
des vases pour la conservation des simples, des instruments pour leur
récolte; une vieille herboristerie; des dessins et aquarelles; des her-
biers; la collection Barla de l'école supérieure de pharmacie de Paris
(reproductions en plâtre des types de champignons, exécutées en
grandeur naturelle et coloriées, i85o-i88o). Au nombre des expo-
sants étaient la société mycologique de France, MM. de Bosredon,
Heudier, Camus, Boudier, Lepinois et Desprez.
Le musée spécial de la classe 51 (armes de chasse) était situé au
premier étage du palais des Forêts dans un salon incorporé à la
classe et entouré de vitrines à double face. Il présentait de véritables
richesses mises en valeur avec un goût ])arfait.
Grâce à ses démarches et à ses relations, M. Fauré-Le Page avait
pu obtenir de nombreuses armes historiques et notamment faire de
larges emprunts aux musées impériaux de Bussie. C'est ainsi que
figuraient dans le musée des armes magnifiques ayant appartenu à
Napoléon I", au prince Eugène de Beauharnais , au roi Murât. Indé-
pendamment des musées impériaux de Bussie, il y a lieu de citer
parmi les propriétaires des objets exposés : L. L. A. A. les grands
ducs Wladimir et Alexis, le duc de Chartres, le prince Auguste de
Saxe-Cobourg-Gotha, les ducs Nicolas et Georges de Leuchtenberg;
le prince Lwoff; M. Bertherand de Chacenay (collection de M. le gé-
néral comte de Lignières); M. le comte de Montaigu; le prince de
Wagram; M. Beubell; M. Doistau; M. Fauré-Le Page; M. Gastinne
Benette; M. Nouvelle; le musée municipal d'art et d'industrie de Saint-
Etienne; etc.
Sur le côté se trouvait une collection très complète d'objets relatifs
à la fauconnerie et de boutons d'équipage de chasse.
10. Groupe X. (^Aliments.) — Le musée cenlennal du groupe X,
combiné avec celui du groupe VU (agriculture), n'appelle ici aucune
indication de détail.
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 127
Une exposition rétrospective des produits alimentaires aurait été
fort difficile à organiser et n'eût présenté qu'un médiocre intérêt.
Aussi l'Administration prit-elle le parti de reconstituer les locaux où
se préparaient et se vendaient jadis ces produits.
Ainsi furent construits trois bâtiments consacrés à une boulangerie
avec fournil, à une épicerie-droguerie et à une confiserie, enfin à
une distillerie. Sur la demande du Préfet de police et pour donner
satisfaction aux plaintes d'exposants de la section contemporaine, il
fallut, au dernier moment, enlever l'édicule de la distillerie et trans-
porter l'installation dans le bâtiment de l'épicerie convenablement
remanié.
11. Groupe XI. {Mines ; méUtUurgio .^ — Les musées des trois
classes 63 (exploitation des mines, minières et carrières), 6^
(grosse métallurgie) et 65 (petite métallurgie) formaient un en-
semble au premier étage du palais des Mines et de la Métallurgie,
entre le grand hall et les escaliers monumentaux.
Pour la classe 63, une grande vitrine renfermait des modèles
d'exploitation d'anciennes houillères; une vitrine de petites dimen-
sions était affectée à la numismatique des mines (jetons donnés en
payement aux ouvriers, médailles, jetons de présence, etc.).
La classe 64 exposait sur quatre surfaces murales riconogra[)hie
historique de la métallurgie, notamment 33 portraits de fondateurs
de l'industrie française, et des dessins relatifs à la fabrication des
métaux jusqu'en i88g. MM. Chappée avaient deux vitrines. En face
d'une de ces vitrines, l'ancienne horloge de la Bastille, prêtée par la
Société des métaux, occupait un des balcons donnant sur le hall du
rez-de-chaussée.
Quant au musée de la classe 65, aménagé en partie dans des'
vitrines et en partie à découvert, il était tout à fait remarquable,
grâce au concours gracieux et empressé de collectionneurs tels que
MM. Le Secq des Tournelles, D'Allemagne, Doistau, Guérin, etc. Il
embrassait la ferronnerie, la fonte, la dinanderie, la cuivrerie, le
bronze, l'étain, le plomb, etc. La multiplicité des objets et le faible
délai dont disposaient les organisateurs ne permirent pas le classe-
128 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
ment par époques; il fallut affecter un emplacement spécial à chaque
collectionneur, tout en groupant les collections de même nature; les
pièces les plus importantes et les plus décoratives furent, d'ailleurs,
réservées et réunies en des ensembles artistiques signalant le musée
à l'attention du public. A titre de curiosité, on peut citer une clef de
la Bastille (M. Lacoste).
1 9 . Groupe XII. (Décoralmi cl mobilier dos cdljtces publics et des habi-
1(1 lions.) -Classe 97 du groupe AV. (^Bronze, fonte el ferronnerie d'art; mé-
taux repousses.) — Les classes 66 (décoration fixe des édifices publics
et des habitations), 69 (meubles), 70 (tapis, tapisseries et autres
tissus d'ameublement), 71 (décoration mobile et ouvrages du ta-
pissier), 97 (bronze, fonte et ferronnerie d'art; métaux repoussés),
avaient un musée commun au centre du palais médian de l'Esplanade,
coté Constantine. Ce musée contenait d'inestimables richesses et
constituait une attraction exceptionnelle.
Huit pièces étaient consacrées à la reconslilulion dun salon
Louis XVI, d'une chambre à coucher de la Révolution, d'un atrium
du Directoire, d'un salon du Premier Empire, d'une chambre à cou-
cher Empire (ameublement donné par Napoléon I" à Talma), d'un
cabinet de travail Restauration, d'une chambre à coucher Louis-
Philippe, d'un salon Napoléon IIL Tout y avait été reproduit et amé-
nagé avec une science parfaite, avec une fidélité scrupuleuse, avec un
sentiment irréprochable de la réalité. Les visiteurs éprouvaient une
impression saisissante. Il semblait que ces pièces eussent conservé
leur vie d'autrefois et que leurs habitants fussent sur le point d'appa-
raître.
Dans les galeries voisines, s'accumulaient des meubles d'une valeur
historique ou artistique inappréciable. Tels, le bureau et le secrétaire
de la reine Marie-Antoinette (M. d'Andiran); le trône de Napo-
léon I", son fauteuil de bureau, le berceau du roi de Rome (mobilier
national); la toilette de l'Impératrice Joséphine (princesse Lucien
Murât); le berceau du duc de Bordeaux, l'ameublement de la chambre
à coucher du roi Louis-Philippe (sauf le lit), le bureau fracturé lors
du sac des Tuileries (mobilier national); des meubles récompensés
MUSÉES CEKTENNAUZ DES MINES ET DE LA MÉTALLURGIE
^H^^^^^-!~^HPiR^^^^^^^HHi^l
■^É^iiiâ^yBriyHIUI
Hi I .\iij^[
-^ _. I^^^W j^^ï WTfwy ITTTr tTTT '■■■• ""t^ ^WL «^ J^^^^^^^^^J
HÉ^^^^^S
*^^^^b il 1 IIIi'jI^I
^^^^^HilJlH r^
iJlyy^l
MCSÊE CENTENNAL DU MOBILIER
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 129
par un grand prix aux expositions universelles de Paris et de Londres
(maisons Christofle et Barbedienne).
La classe 71 avait, en outre, un musée spécial des fêtes de la
rue, dans le même palais, au sommet du grand escalier d angle vers
la Seine. Ce musée, compromis par divers incidents, n'en présentait
pas moins un véritable intérêt, grâce à Thabileté et à l'activité du
service, qui avait dû se charger de son achèvement. On y remarquait
un grand nondjre de plans et de maquettes, représentant des en-
sembles de décoration pidilique et d'illuminations, exécutés depuis
une soixantaine d'années (MM. Belloir et Ruggieri).
Toutes les autres classes du groupe XII avaient des musées spé-
ciaux.
Pour la classe 67 (vitraux), l'exposition rétrospective était placée
dans l'épi de la rue de l'Université, côté Constantine, dont elle occu-
pait partiellement le premier étage. Un espace libre ménagé dans la
partie médiane de la galerie fournissait le complément de surface
nécessaire avec l'éclairage voulu. Le musée ne comptait pas moins de
36o verrières formant une série historique complète des types du
vitrail en France; presque tous les spécimens de la période ancienne
(xif au xvi" siècle) venaient d'églises classées.
La classe 68 (papiers peints) présentait une exposition très in-
téressante sur riiisloire du papier de tenture murale à partir de la
seconde moitié du xvui'' siècle. Cette exposition placée à l'étage du
palais médian de l'Esplanade, coté Constantine, contre l'avenue. cen-
trale, avait été surtout constituée au moyen de la collection de
M. FoUol, qui comprenait des modèles de toutes les fabrications
depuis Réveillon (i 789). Des bois et des rouleaux d'impression, ainsi
que des échantillons particulièrement précieux, se trouvaient sous
vitrine.
D'abord prévu au rez-de-chaussée du palais antérieur de l'Esplanade
des Invalides, côté Fabert, le musée centennal de la classe 72 (céra-
mique) fut reporté à l'étage, au sommet de l'escalier voisin de la
Seine. Des vitrines murales garnissaient la salle sur trois côtés, le
quatrième ne pouvant être utilisé par suite de l'existence d'une trémie
130 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
pour léclairage du rez-de-chaussée; (juelques vitrines plates abri-
taient les objets les plus remarquables. Le musée occupait également
une petite pièce en avancée sur la terrasse. Au milieu des très belles
collections dont il était composé, on distinguait une soupière dite de
la Légion dhonueur aux attributs impériaux (M. le baron dHuart),
des faïences de Sarreguemines remontant à l'époque du Premier Em-
pire (M. le baron d'Huart), des échantillons nombreux de porcelaines
fabriquées dans la région parisienne (Saint-Gloud, Clignancourt, etc.).
Installé, comme le précédent, à l'étage du palais antérieur de
l'Esplanade, côté Fabert, le musée de la classe 73 (cristaux, verre-
rie) disposait d'une petite pièce en saillie sur la terrasse. Le comité
avait établi des vitrines en pan coupé dans les angles de cette pièce
et une grande vitrine à gradins au centre. Parmi les objets exposés,
il y a lieu de citer un tableau représentant la coulée d'une glace à
Saint-Gobain devant la duchesse d'Angoulème (compagnie des glaces
de Saint-Gobain), une intéressante collection de verreries rouennaises
(M. G. Le Breton) et les spécimens des productions successives de la
maison Galle, de i85o à 1889.
Le musée de la classe Ik (appareils et procédés du chauffage et
de la ventilation) se trouvait au rez-de-chaussée haut de l'aile est du
palais des Armées de terre et de mer, dans un élégant salon Louis XV
auquel un escalier donnait directement accès du quai d'Orsay. Deux
vitrines centrales à gradins abritaient les pièces fragiles. Autour du
salon courait une marche où avaient pris place les grosses pièces
de chauffage. Sur les murs étaient groupés, en deux collections, des
couvercles de bassinoires; on y voyait aussi des spécimens curieux de
pelles et de pincettes. Je me borne à mentionner un poêle Renais-
sance en fonte (M. St. Dervillé), un poêle Louis XV en fer forgé
(M. H. D'Allemagne), une enveloppe de poêle Louis XVI (M. Fr.
Carnot), un poêle en faïence remontant aux premières années du
xix" siècle (M. Huillard).
Enfin le musée de la classe 75 (appareils et procédés d'éclairage
non électrique) ou musée du luminaire était au rez-de-chaussée de
l'épi construit sur la rue de l'Université, côté Gonstantine. Le mobilier
se composait de vitrines et de gradins tapissés; des pièces nom-
TRAITS CAllAGTÉRISTIQLUilS DES INSTALLATIONS. 131
breuses, telles que lustres, lanternes, etc., avaient été suspendues à
la charpente. Il eût été impossible de souhaiter des séries plus abon-
dantes et plus complètes pour retracer les transformations successives
des appareils d'éclairage. De remarquables chandeliers gothiques
(M. Hochon), des collections curieuses de mouchettes (M. FoUot) et
d'éteignoirs (M. Michon), ainsi que les premiers essais de Carcel
(M. H. D'Allemagne) s'imposaient spécialement à l'attention des visi-
teurs.
i3. Groupi- Mil. (Fils, tissus, vêtements.) — Le cadre des musées
du groupe XllI a été précédemment décrit. H ne me reste qu'à fournir
(Hielques indications spéciales à ces musées.
Ceux de la classe 76 (matériel et procédés de la filature et de la
corderie), de la classe 77 (matériel et procédés de la fabrication des
tissus), de la classe 78 (matériel et procédés du blanchiment, de la
teinture, de Fimpression et de l'apprêt des matières textiles à leurs
divers états), de la classe 79 (matériel et procédés de la couture et
de la fabrication de l'habillement), de la classe 80 (fils et tissus de
coton), de la classe 81 (fils et tissus de lin, de chanvre; produits de
la corderie), de la classe 82 (fils et tissus de laine) n'avaient qu'une
étendue restreinte et se trouvaient au premier étage du palais des
Fils, Tissus, Vêtements.
Les classes 76 et 77 exposaient : des dessins, gravures et images
coloriées fournissant un aperçu des anciens métiers, et notamment du
filage ainsi que du tissage domestique; une bibliothèque technique,
comprenant en [)articulier les ouvrages classiques de Michel Alcan, le
créateur de la technologie des industries textiles; des souvenirs de
Jacquard.
Pour la classe 78, le comité avait réuni des planches de cuivre
gravées, des types de cotons imprimés, des dessins, etc.
Dans le musée de la classe 79, le public voyait des machines à
coudre, des machines à broder, des machines à fraiser, des métiers,
des dévidoirs, du matériel de cordonnerie, des arçons, des ma-
ni(jues, etc.
Deux grandes vitrines, garnies de glaces des (b'u\ côti's cl all'ectées
9-
132 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
à la classe 80, contenaient : un portrait de Jacquard tissé sur soie;
le portrait d'Oberkampf, la croix de la Légion d'honneur remise par
Napoléon I" à l'illustre créateur de l'impression sur tissus; des souve-
nirs relatifs à l'ancienne manufacture de Jouy; des échantillons nom-
breux de vieilles étoffes unies, d'indiennes, de tissus brodés, etc.;
des images, estampes, documents, ayant trait au commerce et à l'in-
dustrie des cotons (M. G. Hartmann).
La classe 81 montrait des portraits et statuettes do Philippe de
Girard, des types de fils ou de tissus de lin ou de chanvre, un grand
nombre de services damassés, de draps, de serviettes, ainsi que des
collections d'images ou de documents sur l'industrie du lin et de
la corderie (M. Hartmann].
Quant à la classe 82, son exposition rétrospective était constituée
en majeure partie par des échantillons de tissus anciens, réunis en
albums ou groupés dans des cadres.
Le musée de la classe 83 (soies et tissus de soie) occupait les bas
côtés et une partie du grand hall, au rez-de-chaussée du palais des
Fils, Tissus, Vêtements. Il se développait de part et d'autre du large
passage conduisant de la porte Rapp aux jardins intérieurs de l'Expo-
sition. Sa superficie était considérable. De vastes surfaces murales et
plusieurs vitrines latérales lui avaient été réservées. Il comprenait
d'importantes tapisseries, des collections d'étoffes anciennes, des do-
cuments et des dessins relatifs à l'histoire des tissus décorés; le garde-
meuble avait prêté des pièces nombreuses de soieries, de damas; le
musée des tissus de Lyon s'était empressé d'ouvrir le trésor de ses
inestimables richesses et de fournir des spécimens de la production
lyonnaise depuis le milieu du xvni" siècle. Une très curieuse reconsti-
tution du trône de Charles X avec ses brocarts de style mérite d'être
spécialement mentionnée; elle appartient au garde-meuble.
Toute la partie centrale du grand hall, dont la classe 83 occupait
les bas côtés, avait été réservée à la classe 84 (dentelles, broderies
et passementeries). Le musée de cette dernière classe était l'un des
deux plus importants du groupe. Des cloisons servant de fond aux
vitrines le séparaient de celui de la classe 83. En bordure du passage
MUoÈES CENTENNAUX DES SOISRIES, DENTELLES ET BRODERIES
La Fhotograph-.L^
MUSÉE CÏNTENNAL DO COSTUME
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 133
médian, furent établis quatre planchers surélevés recouverts de tapis,
garnis de cordelières, mais accessibles au public, et destinés à rece-
voir des vitrines plates pour les dentelles; aux anj>les de la salle, ces
planchers étaient limités par des vitrines hautes pour les pièces de
grandes dimensions. Les collections de chasubles, do dalmatiques et
d'autres ornements d'église étaient concentrées dans la partie ouest
du salon. Eu égard à la nature spéciale des produits exposés, il fallut
sortir quelque peu du xix" siècle et de la production nationale; afin
de rendre plus claire et plus intelligible l'histoire des (h'utelles fran-
çaises, l'Administration et le comité durent remonter au delà de
1800 et faire certains emprunts à la fabrication étrangère. A peine
ai-je besoin de dire le succès qu'eut le musée de la classe 8A, surtout
auprès de l'élément féminin : les pièces admirables y abondaient; je
citerai des suites de broderies prêtées par M. Hochon et M. le comte
Lair, ainsi que des dentelles de provenances diverses appartenant à
MM"""' Gasimir-Perier, Porgès, Verdé-Delisle.
Dès l'origine, le costume et ses accessoires parurent si intimement
solidaires que l'Administration, d'accord avec les comités, décida de
réunir en un emplacement commun les expositions rétrospectives de
la classe 85 (industries de la confection et de la couture pour hommes,
femmes et enfants) et de la classe 86 (industries diverses du vête-
ment). Cet emplacement faisait suite à celui des musées de la classe 83
et de la classe 8A, au Nord desquels il était situé; il se trouvait ainsi
entre les expositions contemporaines françaises des classes 85 et 86.
Le musée disposait de vingt-quatre vitrines affectant des formes di-
verses et appropriées à la nature des pièces qui devaient y prendre
place. De ces vitrines, douze garnissaient les murs de la salle;
quelques-unes d'entre elles, en bordure de l'exposition contempo-
raine, avaient deux faces de glaces, de manière à laisser passer la
lumière et à ne pas isoler les deux expositions. Les douze autres vi-
trines, plus basses, se répartissaient au milieu de la salle et abritaient
les collections spéciales d'accessoires du costume. Pendant toute la
durée de l'Exposition, laflluence fut considérable dans le musée cen-
tennal du costume; grâce à la situation choisie et à l'intérêt des
objets exposés, ce musée ne cessa d'être l'une des parties les plus
134 EXPOSITIONS P.ETROSPECTIVES.
fréquentées de la section Irançaise au Champ de Mars; ies classes
voisines en bénéficièrent largement. Rien de plus attrayant que cette
histoire de l'habillement retracée' par époque et par province, que ces
costumes de gala de l'ancien musée des Souverains, que ces souvenirs
de Napoléon I" et de ses frères, de Joséphine, de Marie-Louise, de
l'impératrice Eugénie, de la duchesse de Berry, de Lucile Desmou-
lins, de Talleyrand, etc. La belle collection d'éventails de M. Duchet
mérite aussi une mention spéciale.
là. Groupe \IV. {Jnduslne chimique.) — La classe 87 (arts chi-
miques et pharmacie) avait, au rez-de-chaussée du palais de lln-
dustrie chimique, l'un des musées les plus beaux et les plus savam-
ment ordonnés. Grâce aux laboratoires de la faculté des sciences,
de l'école normale supérieure, de l'école polvtechnique, du muséum
d'histoire naturelle, etc., grâce aussi aux grands établissements in-
dustriels, les organisateurs avaient pu élever un véritable monu-
ment à la gloire des chimistes français du siècle, accumuler les
reliques des hommes illustres qui ont tant fait pour la science et pour
le pays. Les appareils et instruments ayant appartenu à ces savants
étaient religieusement rangés et classés dans de vastes vitrines, avec
les spécimens des produits sortis de leurs laboratoires. Une place
d'honneur avait été réservée à l'immortel Lavoisier.
Placé au rez-de-chaussée du palais de l'Industrie chimique, le
musée de la classe 88 (fabrication du papier) était fort intéressant
et avait une décoration très soignée. Les documents exposés se
rattachaient à quatre catégories : histoire générale du papier; histoire
du papier en France; matériel des anciennes papeteries d'Europe et
ses transformations; filigranes. Une carte murale indiquait le pre-
mier lieu de fabrication du papier dans chaque pays; la production
ancienne était représentée par de nombreux échantillons; nos pre-
mières papeteries se rappelaient par des notices, des actes, des gra-
vures, des types de papier; on voyait d'anciens arrêts du Conseil
d'Etat sur la papeterie; une carte montrait la répartition des fabri([ues
en l'an ii. L'exposition contenait diverses pièces curieuses relatives au
matériel, notamment une série de tableaux peints par M. Joseph
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 135
Girard, d'après de vieilles gravures, sur la trituration des chiffons,
la fabrication de la feuille, le collage du papier, le triage et le polis-
sage à la pierre ou à la dent de loup, le glaçage au marteau. Des
dessins de la machine Robert avaient été copiés sur les originaux de
l'inventeur.
Egalement installée au rez-de-chaussée du palais, l'exposition
rétrospective de la classe 89 (cuirs et peaux) avait un cadre bien en
harmonie avec la nature des objets qui la composaient. Tout le décor
de la salie était en cuir repoussé. La majeure partie de cette exposi-
tion avait été constituée par une collection de chaussures fabriquées
à diverses époques et appartenant à M. Jeandron-Ferry, qui depuis en
a fait don au musée de Cluny.
Très éloigné du précédent, le musée centennal de la classe 90
(parfumerie) se trouvait juxtaposé à l'exposition contemporaine de
cette classe , au rez-de-chaussée du palais des Fils , Tissus , Vêtements.
Il occupait deux galeries couvertes, à droite et à gauche de l'entrée
principale du vaste salon décoré par M. Frantz-Jourdain. C'est la
charmante collection de M. Victor KIotz (maison Pinaud) qui formait
le fond du musée. Les objets exposés, précieux accessoires de toilette
(fines porcelaines du xviif siècle, nécessaires ornés de pierreries,
vases à parfums, boîtes, flacons, etc.) furent placés dans des vitrines
et dans des armoires vitrées garnies de velours rouge; chaque pièce
était mise en valeur et disposée sur une monture de caractère appro-
prié; des ouvriers spéciaux avaient été chargés de ce minutieux tra-
vail. Quelques estampes s'imposaient aussi à la curiosité des visiteurs.
La classe 91 (manufactures de tabacs et d'allumettes chimiques)
eut un petit musée centennal au Champ de Mars, dans le pavillon
spécial des Manufactures de l'Etat. Ce musée comprenait surtout des
séries de pipes, un bel ensemble de râpes à tabac, des accessoires
pour fumeurs : il y a lieu de signaler en j)articulier la collection de
pl|)es appartenant à M. le baron de Watteville.
i5. Groupe XV (^industries diverses^, moins la classe 97 (bronze,
fonte et ferronnerie d'art; métaux repoussés). — Installé au premier
étage du palais médian de rEsj)lanade des Invalides, côté Constan-
136 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
tine, l'exposition rétrospective do la papeterie fut hautement et juste-
ment appréciée. Son aménagement était extrêmement original. Dési-
reux de faire revivre une ancienne boutique de papetier remontant à
la fin du xviii'' ou au commencement du xix" siècle, les organisateurs
en avaient confié l'étude à M. Sorel, architecte. M. Chaperon, artiste
peintre, exécuta la décoration, d'un effet très pittoresque. L'intérieur
reproduisait le magasin d'un sieur Gazet, papetier dans la rue Fey-
deau à l'époque du Premier Empire, avec son ameublement, ses
presses, son matériel pour la fabrication des registres et des enve-
loppes. Au pourtour et au milieu de la salle, des vitrines-pupitres
renfermaient les collections remises au comité. En outre, le musée
disposait d'une double rangée de vitrines dans une longue galerie voi-
sine, dont les murs étaient réservés aux modèles de papiers peints
exposés par M. Follot, classe 68. Parmi les personnes qui apportèrent
le concours le plus précieux à la formation du musée, je dois signaler
M. Georges Salomon (collection merveilleuse de livres minuscules,
dans une vitrine ayant la forme d'un gros volume). M"'' la vicomtesse
Savigny de Moncorps (précieuse série d'almanachs), M. Georges Mar-
teau (collection très remarquée de cartes à jouer).
La classe 93 (coutellerie) avait son exposition rétrospective au rez-
de-chaussée du palais de fond de l'Esplanade, côté Constantine, près
de l'escalier conduisant à la classe de l'horlogerie. Deux grandes vi-
trines en croix de Saint-André contenaient, l'une la coutellerie des
siècles passés jusqu'au xviif inclusivement, l'autre la coutellerie des
cent dernières années. Sur les flancs de l'escalier, deux autres vitrines
abritaient la partie iconographique. Enfin deux vitrines de forme
carrée étaient affectées la première au travail de la coutellerie, la
seconde à la parure de la femme. On remarquait une collection d'en-
seignes de couteliers ayant tenu boutique à Paris et à Langres, des
séries historiques de couteaux, de la bijouterie et divers objets en
acier taillé. MM. Le Secq des Tournelles, Marmuse et Cardeilhac mé-
ritent dètre cités ici pour le grand nombre des pièces de valeur qu'ils
ont bien voulu prêter.
Au rez-de-chaussée de la galerie de jonction entre le palais mé-
dian et le palais de fond de TEsplanade, côté Constantine, près de
TRAITS CARACTERISTIQUES DES INSTALLATIONS. 137
la bijoutorie, se trouvait le musée de la classe 94 (orfèvrerie). Ce
musée constituait un ensemble du plus haut intérêt, de beaucoup le
plus important au point de vue de la valeur des collections. Il était
organisé dans un élégant salon vert d'eau, entouré de vitrines mu-
rales et garni en son milieu de vitrines isolées. On y remarquait une
superbe collection de boîtes d'émail (M. Chappey), un cabinet d'ama-
teur d'art (M. Corroyer), un service d'argenterie ancienne (M"" Burat,
M. Ephrussi), un surtout de table (M""" la duchesse do Luynes), des
boites et bonbonnières anciennes (M'"'' Boin), etc. Le comité avait
préparé une section de gravures et de modèles; il comptait y faire
figurer une série de documents relatifs au couronnement de Charles X,
des dessins de Viollet-le-Duc appartenant à M. Poussielgue, des gra-
vures fort instructives; malheureusement, la place fit défaut et l'œuvre
d'enseignement poursuivie par les organisateurs ne put être aussi
complète qu'ils l'eussent désiré.
Le musée de la classe 95 (joaillerie et bijouterie) était au rez-de-
chaussée du palais de fond de lEsplanade, côté Gonslantine, près de
la rue de Grenelle. Trois vitrines hautes et une vitrine plate isolée
contenaient les objets exposés. Ceux qui ont visité avec quelque soin
ce musée se rappellent les objets admirables dont il était constitué,
par exemple des séries superbes de bagues et bijoux anciens (M'"'^^Dal-
lemagne), le livre de prières de M""" la duchesse de Chartres dû à
M. Froment-Meurice père, etc. W""" Froment-Meurice, M""" Gattiker.
M"" Lucy Petit avaient confié à l'Administration des pièces nom-
breuses et d'un grand prix. Trois pièces appartenant au duc de
Chartres offraient un intérêt exceptionnel pour Ihistoire de la bijou-
terie à l'époque romantique.
Placé à l'étage du palais de fond de l'Esplanade, côté Constantine,
près de l'escalier, le musée centennal de la classe 96 (horlogerie)
comprenait quatre grands cor[)s de vitrines à double face, destinées
à recevoir les horloges, et un certain nombre de vitrines basses pour
les montres ou autres objets de petites dimensions. Il comptait aussi
plusieurs pièces isolées sur des socles. Enfin les organisateurs avaient
utilisé le palier de l'escalier en y disposant ingénieusement d'autres
pièces volumineuses avec quelques gravures et dessins se rapportant
138 EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
à l'horlogerie. Parmi les généreux collectionneurs ayant concouru à
la formation du musée, il est juste de citer M. Georgi, M. et M""" Oli-
vier, M. Charles Rohlol, M. Garnier, M. Planchon, M. Leleu, etc.
Au même étage, mais dans le palais antérieur, à proximité des
manufactures nationales, se plaçait le musée de la classe 98 (bros-
serie, maroquinerie, tabletterie et vannerie). Les objets, d'une très
grande variété, étaient groupés par collections d'exposants et disposés,
pour la plupart, sur les tablettes de vitrines hautes à pans coupés et
à double face, ornées de bronze doré et enveloppant une sorte de
rotonde du style Empire, dont l'intérieur constituait un élégant salon
de repos. Deux vitrines basses, encadrant la rotonde à droite et à
gauche, complétaient l'installation. M. H. D'Allemagne et M. Dutilleul
se distinguaient par leur imjjortante contribution au musée : ce der-
nier exposant montrait de beaux ivoires du xvi'' et du xvii" siècle; la
collection litargi([ue de M. l'abbé Gounelle se recommandait égale-
ment à l'attention du public.
De création récente, l'industrie du caoutchouc et de la gutta-
percha (classe 99) ne pouvait avoir qu'une exposition rétrospective
modeste. Cependant, elle mettait bien en lumière ses progrès depuis
un demi-siècle. Installé au premier étage du palais médian des Inva-
lides, côté Constantine, le musée avait deux grandes vitrines, l'une
isolée et de forme hexagonale, l'autre adossée à un mur. On y voyait
les premiers essais de coulage du caoutchouc ainsi qu'une empreinte
humaine (société industrielle des téléphones).
Le musée de la classe 100 (bimbeloterie), l'un des plus appréciés,
se trouvait dans l'épi de la rue Saint-Dominique, côté Constantine,
au premier étage, où il occupait trois corps de vitrines murales, une
vitrine plate isolée et plusieurs tables. Parmi beaucoup d'objets
attrayants, je mentionnerai une série de poupées anciennes (M"" Mi-
chou et Bruck; M. D'Allemagne), ainsi qu'une cuisine en bronze doré
et porcelaine de Saxe faite par Caflieri pour le Dauphin (Louis XVI)
et prêtée par M'"'' Lelong.
1 6. Groupe XVI. (^Economie sociale. Hygiène, assistance publique.) —
Le groupe XVI, abstraction faite de l'hygiène et de lassistance pu-
TRAITS CARACTERISTIQUES DES INSTALLATIONS. 139
l)lique, ne présentait qu'un musée très restreint. Ce musée, établi au
rez-de-chaussée du palais de l'Economie sociale et des Congrès, était
limité à des diagranmies ou tableaux portant sur les questions sui-
vantes : patronages au cours du siècle; mouvement des salaires et
évolution du coût de la vie ; nombre des syndicats ouvriers et de leurs
membres; syndicats agricoles; opérations des caisses d'épargne ordi-
naires et de la caisse d'épargne postale; mutualité; retraites; assu-
rances sur la vie ; recensements professionnels de la population ; pro-
grès de l'instruction publique.
Il n'y avait pas à proprement parler de musée centennal dans la
classe 111 (hygiène). A l'entrée de cette classe (palais de IHygiène
et des Armées de terre et de mer) se trouvait une grande salle octo-
gonale, appelée salon Pasteur et consacrée à l'œuvre de l'illustre
savant. Le centre du salon était réservé au buste de Pasteur couronné
par l'humanité reconnaissante. Autour de ce beau monument, dû au
ciseau de M. Paul Dubois, se développaient des vitrines basses où les
organisateurs avaient disposé les instruments et représenté les décou-
vertes du maître immortel; des inscriptions nmrales rappelaient les
dates de ces découvertes. D'autres vitrines, adossées aux parois du
salon, étaient affectées aux travaux des élèves de Pasteur, notamment
à ceux de M. Roux sur la diphtérie et de M. Calmette sur les venins.
Plusieurs puissances étrangères, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique,
lltalie, les Pays-Bas, la Suisse s'étaient jointes à la France pour glori-
fier Pasteur et l'hygiène. L'Allemagne en particulier avait des documents
d'un haut intérêt sur les maladies épidémiques, sur la prophylaxie,
sur l'organisation a<lministrative de l'hygiène, sur l'accroissement de
la population, ainsi qu'une remarquable maquette des bâtiments
affectés au service de l'administration sanitaire impériale; la Suisse
se distinguait également par une exposition tout à fait intéressante.
Dans une petite salle contiguë au salon principal, le Ministère de
I intérieur montrait diff(>rentes statistiques concernant l'hygiène de la
France. La tonalité générale du salon était vert d'eau et or; le mobilier
avait été établi dans le style Louis XVI modernisé.
Séparée, comme la classe 111, de l'ensemble du groupe XVI et
placée au premier étage de l'ancienne galerie des Machines de 1889,
liÔ
EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
la classe 112 (assistance publique) possédait un musée distinct. Ce
musée comprenait deux tronçons, l'un au sommet de l'escalier d'hon-
neur reliant la salle des Fêtes à l'étage, l'autre au milieu de la classe.
Son mobilier consistait en vitrines, gradins, etc. Il comportait des
reconstitutions intéressantes de salles d'hôpitaux et de crèches, ainsi
qu'une collection de tours pour l'abandon des enfants.
17. Renseignements statistiques sur les musées centennmix. — Le ta-
bleau suivant donne, abstraction faite du salon Pasteur et de ses
annexes, quelques renseignements statistiques sur les musées cen-
tennaux :
I.
III.
IV.
V.
VI.
VII.
Vlll.
IX.
X.
XI.
XII.
XIII.
XIV.
XV.
XVI.
DESIGNATION DES GROITES.
Éducation et enseignement
Instrumenls et procédés généraux dos
lettres, des sciences et des aris
Matériel et procédés généraux de la méca-
nique
Electricité
Génie civik Moyens de Iransport
Agriculture
Horticulture et arboriculture
Forêts. Chasse. Pèche. Cueillelles
Aliments
Mines. Métallurgie
Décoration et mobilier des édilices publics
et des habitations
Fils, tissus, vêtements
Industrie chimique
Industries diverses
Economie sociale. Hygiène, assistance pu-
blique
ToTACX.
NOMBRE
des
CLASSES
ayant eu
10
1 1
5
9
98
ilos
MISÉES.
1
1
3
8
10
5
ÎO
63
(les
EXPO-
SANTS.
^9
870
»9
59
3a3
993
iG
G7
3.j
^9
li-jfi
807
i63
398
56
3,593
des
OBJETS
EXPOSÉS.
l,23o
10,600
i6o
620
3,645
3,5oo
.'120
1,420
53o
4,260
r.,63o
7,43o
4,35o
i5,5a5
1,200
60,825
EVALUATIO?!
DES OBJETS
BSPOSSS.
francs.
1,734,566
133,799
634,386
94,956
11,960
986,605
25,201
477,898
3,174,484
1,337,897
8o,aa5
5,393, 4o8
60,677
i4, 088.847
La classe 97 (bronze, funle et fiTroiiuerie d"nit; mélaus repousses) était comprise dans l'un des musées du groupe \1I.
Il Y a lieu de remarquer que l'évaluation reproduite au tableau
précédent et faite en vue de l'assurance contre le vol est certainement
très inférieure à la réalité. Sans parler du groupe IV pour lequel les
TRAITS CARAGTÉRISTtQUKS DES INSTALLATIONS. 141
organisateurs s'étaient abstenus do réclamer le bénéfice de lassu-
rancc, beaucoup d'objets appartenant à l'Etat n'avaient fait l'objet
d'aucune déclaration de valeur ou n'avaient été déclarés que pour des
valeurs modiques d'inventaire. Une nuijoration de 3 à 4 millions
s'imposerait pour l'estimation exacte des musées.
i8. Rapports sur les rmisées centennaux. — Jamais le public n'avait
vu, jamais sans doute il ne reverra groupées pareilles collections de
documents artistiques et historiques sur les manifestations de l'activité
humaine sous toutes ses formes. La trace du dur labeur des comités
ne devait pas disparaître avec les palais de l'Exposition. Il convenait
d'en fixer le souvenir par des rapports qui constitueraient à la fois un
honunage aux organisateurs, un témoignage de reconnaissance envers
les généreux collectionneurs ayant concouru à la formation des musées
et un monument du plus haut intérêt pour l'étude de l'évolution
intellectuelle ou matérielle au cours du xix" siècle.
Sur la demande de l'Administration et avec son concours financier,
les comités d'installation ont bien voulu rédiger ces rapports et les
illustrer de nombreuses gravures. Il y a là une suite de fascicules ou de
véritables livres, dont l'ensemble présente une inestimable valeur.
Bien qu'encore incomplète, la publication est déjà fort avancée et
comprend, à la fin de 1902, les rapports suivants :
1
GROCPES,
CLASSES 01! PARTIES DE CLASSE.
COMPOSITION DES RAPPORTS.
AUTEDRS DES RAPPORTS.
Cla-ises 1 , 2 et 3. Education et en-
Comité du groupe I.
(M. Pellisson, rapporteui'.)
M. Paul Delalain.
M. le colonel Laussedat.
M. le D' Mabeï.
M. H. Beli».
Comité d'installation.
M. G. Marcel.
M. H. Sakriau.
M. le colonel Ladssedat.
Comité d'installation. (MiM. le
comte DE Gramont et le gé-
néral Peigné, rapporteurs.)
Classe 11. Typographie; impres-
sions diverses
Notices et catalogue. .
Méiropholograpliie. —
Chronopliotographie. —
Introduction
Notice.
Notice.
Classe 12. Pliotofiraphie
Classe 13. Librairie; éditions musi-
cales. Reliure. Journaux. Afliches.
Classe lA. Cartes et appareils de
géographie et de cosmographie.
Notices et catalogue
Introduction
Notice et catalogue
Classe 15. Instruments de précision.
Inlrodiiclion
Catalogue
lh'2
EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
GROUPES ,
CLASSES OU PARTIES DE CLASSE.
Classe 15. Monnaips et médailles..
Classe 16. iMédecine et chirur-
giP
Classe 29. Modèles, plans et dessins
de travaux publics
Classes 30, 31 et 32. Moyens de ^
tr.insporl
COMPOSITION DES RAPPORTS.
Introduction et catalogue ....
Notice et catalogue sommaire.
Rapport et catalogue
Notice
Carrosserie
Chaises à porteurs , mors ,
étriers , bossettes
Selles et brides
Classes 36 et 60. Viticulture .
Groupe VIII. Horticulture .
Classe 51. Armes de chasse
Classes 66,69, 70, 71, 97. Dë-
coralion des éclilices; mobilier;
bronze et ferronnerie d'art
Classe 67. Vitraux
Classe 68. Papiers pcinis
Classe li. ChanOage et venti-
lation
Chisse 75. Eclairage non électri-
que
Classes 76 et 77. Filature, cor-
derie , lissage
Clnsse 70. Coulure et fabrication de
l'habillement
Classe 80. Fils et tissus de co-
ton
Classe 81. Fils et tissus de lin, de
chanvre , cic
Classe 87. Aris chimiques et phar-
macie
Sellerie
Moyens de transport depuis le
xv° siècle
Voyages, tourisme et chemins
de fer
Catalogue
Rapport
Annexe sur l'exposition con-
temporaine des vins et eaux-
de-vie au point de vue ar-
chitectural
Notices
Catalogue
Notice et calalo;;iio
Classe 88. Fabrication du papier. .
Classe 89. Cuirs et peaux
Rapport
Catalogne
Rapport
Notice et catalogue.
Rapport
Rapport et catalogue .
Notice
Notice
Notice et catalogue.
Notice
Catalogue
Classe 93. Coutellerie
Classe 90. Horlogerie
Classe 99. Caoulcbouc et gutla-
percha. Objets de voyage et de
campement
Classe 100. Jouets
Notices sur les chimistes depuis
La voisier
Introduction
Catalogue
Catalogue annoté
Rapport et catalogue.. . ,
Rapport ,
Notice.. .
Rapport .
ADTEDRS DES RAPPORTS.
M. H. SAnniAi'.
M. le D' TiFFiED.
M. Delocbe.
M. M. Rixio.
M. G. Kellner.
M. Ch. de L'Écluse.
M. le comte M. de Cossé-
Rbissac.
MM. E. REBNABDet RODCWART.
M. H. Poincelet.
M. Manceabx-Dlchemin.
Comité d'installation.
M. Saint-René Taillandier.
M. LÉONARD.
MM. Hariot et C. Marcel.
Comilé du groupe VIII.
Comité d'installation.
M. Le Corbeiller.
Comité d'installation.
M. Lucien Magse.
M. F. Follot.
M. d'Antbonaï.
M. H. D'Allemagne.
M. Ed. Simon.
Comité d'inslallation.
Comilé d'installation.
M. E. WlDMER.
Comité d'installation.
Divers.
M. Blancbet.
Comilé d'inslallation.
Comité d'installation.
(M. Peltereau, rapporteur.)
MM. Marmuse et Page.
M. Planchon.
M. Chapel.
M. H. D'Allemagbe.
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. 1A3
Six autres rapports paraîtront incessamment :
Classe 12 (photographie), suite, par M. Davanne, avec le concours de
M. Bucquet;
Classe 17 (instruments de musique), par M. Jacquot;
Classe 18 (matériel de l'art théâtral), par M. Reynaud;
Groupe IV (matériel et procédés généraux de la mécanique), par MM. Ch. Bour-
don, HuGUET, Masson, Tresca et Walckenaer;
Classe 65 (petite métallurgie), par MM. H. D'Allemagne, Domergce, Larivière
et L. Magne;
Classe 83 (soies et tissus de soie), par MM. Chabrières et Cox.
Enfin, sont en préparation les rapports relatifs aux groupes V (élec-
tricité), VII (agriculture), X (aliments), et aux classes 33 (matériel
de la navigation de commerce), 34 (aérostation), 53 (pêche, aqui-
culture), bh (cueillettes), 73 (cristaux, verrerie), 82 (fils et tisus de
laine), 84 (dentelles, broderies, passementeries), 85 et 86 (industries
du vêtement), 112 (assistance publique).
4, Exposition rétrospective des armées de terre et de mer. —
1. Section française. — L'exposition rétrospective française des armées
de terre et de mer fut une œuvre de haute valeur artistique. Ce fut
aussi et surtout une œuvre éminemment patriotique. Elle évoquait
avec une étonnante intensité l'image des faits les plus glorieux de
notre histoire, ressuscitait les héros connus ou inconnus du temps
passé, exaltait leurs vertus militaires, rappelait la grandiose épopée
de leurs faits d'armes, avivait le culte de la patrie. Après l'avoir par-
courue, les visiteurs, invinciblement émus, se sentaient plus de fierté
dans l'âme, plus de noblesse dans les sentiments; ils comprenaient
mieux que la grandeur de l'homme est faite de désintéressement,
d'abnégation, de courage, de dévouement au pays, de sacrifices allant
jusqu'à celui de la vie elle-même pour l'honneur du drapeau. L'Ad-
ministration ne saurait témoigner trop de reconnaissance aux colla-
borateurs généreux qui, sous la présidence de M. Détaille et de M. le
général de la Noë, ont prodigué, pendant plusieurs mois, leur temps,
leur science et leur talent, dans la préparation d'un pareil spectacle
et d'une pareille leçon.
ilià EXPOSITIONS RETROSPECTIVES.
Placée au premier étage du palais des Armées de terre et de
mer, Texposition rétrospective y occupait plusieurs salles de vastes
dimensions. Ces salles avaient l'austère simplicité qui convient si
bien aux sanctuaires. L'attention se concentrait ainsi tout entière sur
les objets exposés : était-il, d'ailleurs, possible de rêver plus beau et
plus noble décor? Quelques tapisseries, des harnais de guerre et des
panoplies ornaient les murs'''; l'ameublement consistait en vitrines
murales, vitrines à quatre faces, vitrines basses, tables, socles, etc.
L'exposition comportait les divisions suivantes :
1. Tableaux, bustes et documents. (Epoque antérieure à Louis XIV, depuis
Charles VII. — Siècle de Louis XIV. — xviu'' siècle. — Révolution. — Empire,
Napoléon : batailles et scènes diverses: maréchaux de l'Empire; généraux et officiers.
— Restauration. — Gouvernement de Juillet. — Second Empire.)
9. Souvenirs historiques, drapeaux, armes, effets et équipements, (xvi" siècle;
siècle de Louis XIV; xvnf siècle. — Epoque de la Révolution et de l'Empire.
— : Epoque moderne : Restauration; Gouvernement de Juillet; Second Empire.)
3. Restitutions des corps de troupes, figures grandeur naturelle. (Grenadier à
cheval de la garde royale, i8i8. — Chef d'escadron de cuirassiers de la garde
royale, 1826. — Hussard du 8" régiment, i8/i5. — Chasseur achevai, i845.
— Carabinier, i8/i5. — Dragon, 18/1 5. — Lancier, i845. — Trompette des
cuirassiers de la garde, 1867. — Sapeur des dragons de la garde, 1867. —
Trompette des guides de la garde, 1867. — Pièce d'artillerie de 4, du régiment
à cheval de la garde, 1867, avec son chef de pièce et un trompette. — Le maré-
chal Rugeaud en grande tenue. — Grenadier de la garde, i855. — ^ oltigeur
de la garde, i85.5. — Sapeur de la gendarmerie de la garde. — Sapeur d'infan-
terie de ligne. — Soldat d'infanterie, i855. — Soldat d'infanterie légère, i835.
— Soldat d'mfanterie, 1827. — Chasseur à pied, i8/i5. — Clairon des chas-
seurs à pied de la garde, 1867. — Tambour-major du 17° léger, 18/13. — Offi-
cier de carabinier, à pied, 18 lia. — Sapeur du génie avec le pot en tête et la cui-
rasse de sape , 1 8 5 5 . ) '-'
Il n'y avait pas moins de 1,169 numéros.
Les organisateurs ont pu, grâce à leur autorité et à leur situation
personnelles, obtenir le prêt de nombreux et précieux objets appar-
''' Naguère encore, l'une de ces tapisseries ser\ait de bàclic pour une pompe à incendie dans
la région du Nord. — '^' Ces restitutions sont indique'es dans l'ordre d'inscription au catalogue.
Kl
Q
bl
w
o
ta
•ta
5-
<
a
O
O
a
O
et;
Ph
-H
O
O
TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES INSTALLATIONS. U5
tenant à des collections publiques ou privées. Parmi les administra-
tions ou établissements auxquels ils se sont adressés avec succès, je
citerai :
Le Ministère de la guerre; le musée de l'arniée;
Los musées des villes suivantes : Agen, Arras, Auriliac, Autun, Bar-lo-L)ue,
Besançon, Calais, Cambrai, Chartres, Châteauroux, P]vian, Grenoble, Laon,
Lièg(! (Belgique), Nancy, Nantes, Neucliàtel (Suisse), Nîmes, Perpignan, Poitiers,
Pont-de-Vaux , Rennes, Rouen, Salins, Sens, Toul, Toulouse (Saint-Raymond),
Tours, Troyes, Valenciennes, Versailles;
Les villes ou communes de Brive, Dijon, Guilleville, Longeville, Mézières,
Rennes, Toulouse, Vitry-le-François ;
L't'cole nationale des beaux-arts ;
L'école des beaux-arts de Toulouse ;
Le cercle de l'Union artistique.
Quant au\ collectionneurs parliculiers, la liste en serait beaucoup
trop longue. Ils m'excuseront de ne leur adresser ici que des remer-
ciements anonymes.
Un hommage est également dû aux artistes qui ont concouru à la
restitution des types militaires : M. Tourgueneff (sculpture des che-
vaux), Pompon (sculpture des têtes, sauf celle du maréchal Bugeaud),
Berstramm (sculpture de la tête du maréchal Bugeaud), Busson,
Rouffet, Ghartier et Grammont (peinture des têtes et des mains, sous
la direction de M. Détaille).
2. Sections élrangcres. — Deux puissances étrangères seulement,
TAIlemagne et la Russie, participaient à l'exposition rétrospective des
armées de terre et de mer.
La première que les visiteurs reucontraieut à la sortie de la section
IVanoaise était la Russie. Elle se bornait à montrer un petit nondjn;
d'armes et d'autres objets provenant de son musée d'artillerie : canons
en fer se chargeant par la culasse (xv'' et xvn'' siècles); canon en cuivre
rayé, se chargeant par la culasse (xvii'' siècle); fusils d'artillerie de
forteresse (xv" et xvif siècles); pertuisanes (xv»*" siècle); berdichs
(xvi'' et xvii*^ siècles); épieux de guerre; haches d'armes: haljillement
10
un niumiii. xATiONAie.
146 EXPOSITIONS RÉTROSPECTIVES.
(le canonnier sur mannequin (xvif siècle); photographies de canons
et d'armes, dont le musée possède les originaux.
Au delà de la section russe, l'Allemagne disposait d'une grande
salle, située à l'extrémité du palais, côté léna, et communiquant par
un escalier avec l'exposition contemporaine allemande du rez-de-
chaussée. Cette salle recevait le jour supérieur d'un plafond vitré au-
dessous duquel avait été tendu un vélum; elle était, en outre, éclairée
par une vaste baie verticale qui formait fond de galerie et dont le
vitrail représentait une tête de Méduse encadrée de rayons ainsi que
de glaives. L'exposition, limitée à l'histoire des uniformes de l'armée
allemande, comprenait 83 figures de cire, grandeur naturelle, ré-
parties en cinq groupes dans des vitrines richement sculptées et très
ornementées: i" groupe, 1680-1789; 2" groupe, iyAo-1807;
3*" groupe, 1808-1 8/12; /i" groupe, 18 43- 1862; 5'' groupe, maison
militaire des souverains de Prusse, de Bavière et de Wurtemberg, à
partir de 17 y 5. Choisis par les ministres de la guerre de Prusse, de
Bavière, de Saxe et de Wurtemberg, les types constituant chacun des
groupes présentaient une fidélité de reproduction aussi grande que
possible. L'une des figures appelait spécialement l'attention du public :
celle d'un colosse de la garde du roi Frédéric-le-Grand. Trois peintres
d'histoire, MM. Knôtel, Braun et MuUer avaient fait les esquisses;
les figures étaient de M. Werner, sculpteur; les cartouches et autres
ornements des vitrines sortaient également des mains d'un sculpteur,
M. Lessing.
CONCOURS D'ANIMAUX. 147
CHAPITRE XII.
CONCOURS D'ANIMAUX REPRODUCTEURS.
4. Observation préliminaire. — Deux concours internationaux
d animaux vivants ont eu lieu à l'annexe du bois de Vincennes : Tun
du 7 au 18 juin 1900, pour les animaux reproducteurs des espèces
bovine, ovine, porcine, et les animaux de basse-cour; l'autre du 2 au
10 septembre, pour les animaux reproducteurs des espèces chevaline
et asine. Une superficie de 1 2 hectares, 9 environ leur était réservée.
Ces concours avaient fait l'objet de règlements arrêtés de concert
par le Ministre de l'agriculture et le Ministre du commerce, de l'in-
dustrie, des postes et des télégraphes, les 3i mai 1899 ^^ *9 j*'^"
vier, 20 mars, 5 avril, 28 mai 1900, en ce qui concernait le pre-
mier concours, et les 16 juin 1899, 19 janvier 1900, 27 mars
1900, en ce qui concernait le second. (Pièces annexes n"' 90 et 91.)
J'ai précédemment analysé les dispositions réglementaires essen-
tielles relatives à l'admission et à l'installation. Sans y revenir, il con-
vient d'entrer dans quelques détails au sujet de l'organisation et des
résultats de chaque concours.
2. Concours d'animaux reproducteurs des espèces bovine,
ovine, porcine, et d'animaux de basse-cour'l — 1. Classi/ication.
— La classification fixée par le règlement était la suivante :
ESPÈCE BOVINE.
I. Animaa\ nés ou élevés à l'étranger, amenés ou importés en France et appar-
tenant, soit à des étrangers, soit à des français. — 1° Race Durham à courtes
cornes; a" race Hereford; 3° race Devon; k" race Sussex; 5° race Red Poil (Suf-
foUi); 6° races Aherdeen et Angus; 7° race Galloway; 8° races Kerry et Dexter;
'"' M. DE LAPPARENT, itispccleiu' général de l",i,oiicultiir.', cumiiiissiiii'i'gi'iK'i;!! du ((iiuoliis.
us CONCOURS D'ANIMAUX.
9° race Jersey; 10° race Guernesey; 11° races anglaises diverses; 12° race hollan-
daise; iS" race des polders et des terrains bas de la mer du Nord; ik" races du
littoral de la mer Baltique; l'o" races allemandes; 16° races suisses tachetées;
17° races suisses brunes; 18° races suisses de montagne; 19" races autrichiennes et
austro-alpines; 90° races des steppes des pays danubiens et de la Russie; 2 1° races
russes non comprises dans les ik' et 2 0° catégories ; 22° races italiennes; 28° races
espagnoles et portugaises; 26° races diverses non comprises dans les catégories
précédentes. — Bandes de vaches laitières (en lait).
II. Animaux de races, soit françaises, soit étrangères, nés et élevés en
France. — 1° Race normande; 2° race flamande; 3° race charolaise et nivernaise;
4° race limousine; 5° race de Salers; 6° race garonnaise; 7° race bazadaise; 8° race
gasconne à muqueuses totalement noires; 9° race gasconne à muqueuses noires au-
réolées; 10° races parthenaise, nantaise, vendéenne et marchoise; 11° race man-
celle; 12° races d'Aubrac et d'Angles; 1 3° race tarentaise ; 1 4° races montbéliarde et
d'Abondance; i5° races du Villard-de-Lans et du Mézenc; 16° race fémehne;
17" race vosgienne et analogues; 1 8° races béarnaise, basquaise, urt et analogues;
19° race de Lourdes; 90° races d'Aure et de Saint-Girons; 21° race bretonne;
22° races françaises pures autres que celles déjà désignées; 28° races algériennes et
tunisiennes ; 2 k° races des pays de protectorat autres que la Tunisie et des colonies
françaises; 26° race Durham; 26° race hollandaise; 27" races suisses tachetées;
28° races suisses brunes; 29° race jersiaise; 3o° races étrangères diverses;
3 r croisements Durham. — Bandes de vaches laitières (en lait).
ESPÈCE OVINE.
I. Animaux mâles et animaux femelles de races étrangères, nés et élevés à
l'étranger, amenés ou importés en France, et appartenant soit à des étrangers, soit
à des français. — 1° Races mérinos; 2° races southdown; 3° race leicester; /i° race
cotswold; 5° race lincoln; 6° race oxfordshire-down ; 7° race shropshire; 8° races
hampshire-down et sufïolks; 9° races diverses de montagne et des pays de landes;
1 0° races des plaines basses et des polders; 1 1° races diverses à laine longue;
1 2° races diverses à laine courte.
II. Animaux mâles et animaux femelles de races, soit étrangères, soit françaises,
nés et élevés en France. — 1° Race mérinos de Rambouillet; 2° races mérinos de
l'Ile-de-France et de la Champagne; 3" races mérinos de la région méditerranéenne
et des Pyrénées; 4° races françaises à laine longue; 5° race berrichonne du Cher;
6° race berrichonne de l'Indre; 7° races du Larzac, des Causses, de l'Aveyron, de
Lacaune et de la Montagne-Noire; race des Causses du Lot; 8° race lauraguaise;
9° race de la Charmoise; 10° race dishley-mérinos ; 11° races françaises des pays
de plaine; 1 2° races françaises des pays de montagne; i3° races étrangères à laine
CONCOURS D'ANIMAUX. 149
longue; 1 4° races étrangères à laine demi-longue; 1 5" races étrangères à laine
courte.
ESPÈCE PORCINE.
I. Animaa\ mâles et animaux femelles de races étrangères, nés et élevés à
l'étranger, amenés ou importés en France et appartenant, soit à des étrangers, soit
à des français. — i° Races blanches de grande taille des îles britanni(jues ; 9° races
blanches de petite taille des lies britanniques; 3° race berkshire; h° autres races
noires des îles britanniques; 5° race tamworths; 6° races italiennes; 7° races étran-
gères diverses non désignées ci-dessus.
II. Animaux mâles et animaitx femelles de races soit étrangères, soit françaises,
nés et élevés en France. — 1° Race craonnaise; 9° race normande; 3° races limou-
sine et périgourdine ; à" races françaises pures autres que celles désignées ci-dessus
et croisements entre races françaises; 5° races étrangères pures ou croisées entre
elles ; 6° croisements divers entre races françaises et races étrangères.
ANIMAUX DE BASSE-COCR ÉTRANGERS ET FRANÇAIS.
I. Coqs, poules, pintades. — 1° Race de Crèvecœur; 9° race de Houdan;
3" race de La Flèche; h" race du Mans; 5° race de Mantes; 6° race de Faverolles:
7° race de Gournay; 8° race coucou de Rennes; g" race du Gâtinais; 10° race de
Rarbezieux; 1 1° race noire de la Bresse; 1 ?i° races blanche et grise de la Bresse;
1 3" race de courtes pattes; là" races françaises diverses non désignées ci-dossus;
i5° race cochinchinoise fauve; 16° race cochinchinoise perdrix; iy° races corhin-
ciiinoises diverses; 18° race brahmapoutra herminée; ig° races brahmapoutra di-
verses; 9 0° race dorking argentée; 9 i° races dorking diverses; 99° race espagnole;
9 3° races andalouse, de Minorqueetd'Ancône; 9 4° race de Langsham; 9 5° race de
Padoue argentée; 96° races de Padoue diverses; 9 y" race hollandaise; 98° race
de Hambourg pailletée et noire; 99° race de Campine à crête simple; 30° race
de Campine à crête triple; 3i° race de grands combattants; 39° race coucou de
Malines; 33° races malaise et Indian Game; 34° race Plymouth-Rock ; 35° race
Wyandotte; 36° races Leghorn, Yokohama, Phénix et analogues; 3y° grandes races
étrangères diverses non dénommées ci-dessus; 38° races de Bantam dorée, argentée
et citronnée; 89° race de combattants anglais; 4 0° race de Nangasaki; 4 1" race
nègre; 49° petites races étrangères diverses non désignées ci-dessus; 43° race de
Brackel et race des combattants de Bruges; tik" pintades.
II. Dindons. — 1° Dindons noirs; 9° dindons blancs; 3° dindons bronzés;
li° dindons de races diverses.
III. Oies. — 1" Oies de Toulouse; 2° oies de races diverses.
IV. Canards. — 1° Canards de Rouen; 2° canards d'Aylesbury; 3° canards de
150 CONCOURS D'ANIMAUX.
l'Inde ou de Barbarie; h° canards du Labrador; 5° canards de Pékin; 6° canards de
races diverses; canards de Merchtem.
V. Pigeons. — a. Races comestibles. — i° Romains; 9° montaubans; 3° bizets;
W mondains; 5° races poule, maltaise et de Modène; 6° races voyageuses; 7" races
diverses; 8° bagadais; 9° carriers; 10° dragons. — h. Races dites de volière. —
r Capucins; a° boulants; 3° cravatés orientaux; h" polonais; .5" queue de paon;
6° cravatés; 7° races diverses; 8° rinslagers et carneaux; 9° hirondelles; 10° tété
maurins; 1 1° étourneaux.
VI. Lapins. — 1° Lapins béliers; 9° lapins communs; 3" lapins russes; ù° lapins
à fourrure ou argentés; 5° lapins angoras ou de peigne; 6" lapins géants des Flan-
dres; 7° lapins japonais.
VII. Autruches.
2 . Mesures administralives diverses prises en faveur du concours. —
Des dispositions libérales furent prises en vue de faciliter la partici-
pation étrangère au concours.
En 1900, l'importation du bétail de la plupart des pays était pro-
hibée pour des motifs sanitaires. L'entrée, sur le territoire français,
des animaux destinés au concours fut néanmoins autorisée, à charge
d'une quarantaine d'observation sous la surveillance d'un vétérinaire
désigné par le Ministre de l'agriculture. Cette quarantaine devait pré-
server notre bétail de toute contamination.
Les animaux introduits furent exemptés du droit de visite sanitaire ,
étant entendu que le montant de ce droit s'ajouterait à la taxe doua-
nière, dans le cas où les animaux resteraient en France après l'Ex-
position.
Une immunité douanière complète était accordée aux animaux nés
sur notre territoire, soit en cours de route, soit pendant la durée du
concours.
La formalité du plombage des vvagons, qui ne présente aucun in-
convénient pour les parcours très restreints, aurait pu avoir les plus
fâcheuses conséquences en ce qui concernait le transport des animaux
venant de l'étranger : elle eût rendu impossible l'enlèvement des
fumiers et constitué un obstacle à la traite des vaches ainsi qu'à l'en-
fourragement et à l'abreuvement des animaux. Cette formalité fut
remplacée par un certificat signalétique du vétérinaire français qui
surveillait la quarantaine.
CONCOURS D'ANIMAUX. 151
En outre, les animaux étaient envoyés directement et sans trans-
bordement à la gare spéciale de l'annexe du bois de Vincennes.
D'autres mesures profitaient à la fois aux exposants français et
étrangers.
C'est ainsi que l'administration avait procédé à une adjudication
pour la fourniture des pailles de litière (dont elle assumait la charge),
pour la vente des fourrages ou matièi^es diverses d'alimentation du
bétail et pour l'enlèvement des fumiers. L'adjudicataire, M. Grandin,
était tenu de vendre, aux prix du marché, les produits qui lui seraient
demandés par les exposants, ceux-ci demeurant d'ailleurs libres de
s'approvisionner comme ils l'entendraient.
Un service médical fonctionnait à titre gratuit, par les soins de la
Société philomathique; un médecin et deux infirmiers étaient présents
de 6 heures du matin à 7 heures du soir.
M. Moussu, professeur à l'école vétérinaire d'Alfort, assurait le
service vétérinaire. Il avait sous ses ordres 10 élèves de h^ année
de l'école. Une permanence était organisée la nuit. Le nombre des
animaux malades fut, du reste, très restreint.
3. Inslallations générales faites par h Département de l' agriculture ^^\
— Les installations générales faites par le Département de l'agricul-
ture se répartissaient dans le triangle compris entre l'avenue Dau-
mesnil, le chemin de grande communication n" 38 et l'avenue des
Tribunes. Deux entrées principales y donnaient accès : l'une en face
de la rue Alphand; l'autre au carrefour de la Demi-Lune. Le plan,
assez irrégulier, était commandé par la distribution des bosquets et
même des arbres isolés, qui tous demeurèrent intacts.
Ces installations comprenaient: des stalles pour l'espèce bovine:
des parcs pour les espèces ovine et porcine; des cages pour les vo-
lailles, lapins, etc.; des pavillons et bureaux pour les commissariats
et les services du concours.
Elles avaient été prévues de manière à pouvoir contenir 3, 1 1 3 tètes
i" M. A. GHANCEL,a.Thiteote.
152 CONCOURS D'ANIMAUX.
de bétail: 9,1 46 bovidés (1,768 animaux de provenance française
et 383 animaux de provenance étrangère); 65 1 ovidés (5i3 fran-
çais et i38 étrangers); 3 16 suidés (a/i8 français et 68 étran-
gers).
Les bâtiments étaient couverts et non clos. Il y avait deux sortes de
logements pour les bovidés : les uns à deux rangées, présentant une
largeur de 8 mètres; les autres à rangée simple, dune largeur de
Il m. 5o. Les bâtiments destinés aux ovins et aux porcins comportaient
une largeur uniforme de 6 mètres. Quant aux animaux de basse-cour,
ils avaient été réunis dans la région centrale de l'exposition; la route
Aimable, en particulier, se trouvait bordée de cages. Les espaces
ménagés entre les bâtiments permettaient de nombreux et vastes
Au centre, sur un point culminant, était le commissariat général
du concours; dans chaque section, son commissariat spécial.
Convenablement dissimulés, les abris affectés aux fourrages avaient
un accès facile sur les voies carrossables.
Le lazaret occupait un emplacement bien isolé; il resta, d'ailleurs,
pour ainsi dire sans usage. Près des entrées, l'administration avait
aménagé des bacs de désinfection.
Des postes distants de 60 mètres au maximum recevaient l'eau de
la Mai-ne. Les robinets de prise avaient le pas exigé par le service de
défense contre l'incendie. Une série de puisards recueillait le trop-
plein des bacs en surcharge sur ces robinets.
L'éclairage général était assuré au moyen de lampes à huile.
Une clôture en fer enveloppait l'enceinte.
M. Lapeyrère, entrepreneur, s'était rendu adjudicataire des con-
structions.
II. Jugement et résultats du concours. — Le concours international
danimaux reproducteurs des espèce bovine, ovine, porcine, et d'ani-
maux de basse-cour a été absolument remarquable. Il y a lieu de
mentionner spécialement la belle représentation de l'espèce bovine,
qui comptait 9,2 4 1 numéros; ce chiffre eût encore été plus considé-
rable, si les mesures sanitaires rigoureuses prises en vue d'éviter la
CONCOURS D'ANIMAUX.
153
contamination du bétail exposé n'avaient empêché un certain nombre
d'éleveurs de prendre part au concours.
Outre les prix usuels, le règlement avait, pour la première fois en
France, institué des prix de championnat qui devaient être décernés
au meilleur animal de race pure dans chaque catégorie de mâles et
chaque catégorie de femelles. Ces prix consistaient en médailles d'or,
grand module.
Le nombre des récompenses a été le suivant :
DÉSIGNATIOiV DES CLASSKS.
NOMBRE DES UÉCOMPÉNSES.
FnANCE.
ÉmANi.En.
E>SE1ICI.1Î.
Première classe. Espùce bovine
Deuxième classe. Espèce ovine
783
25.5
10 5
5oi
50
a'i
2
:7'.
839
379
107
675
Quatrième classe. Animaux de basse-coiir
i.Oi'i
25G
1,900
Les résultats du concours ont fait Tobjot d'un compte rendu rédigé
par M. Meuault, inspecteur général de l'agriculture, et inséré au
Journal officiel (n°* des 4, 6, 8, 11, i3 et 1^ septembre 1900).
Pour ne point sortir du cadre de ce rapport, je me bornerai a quelques
faits caractéristiques consignés dans le compte rendu de M. Menaull.
Des lacunes regrettables existaient dans la division des animaux
de l'espèce bovine nés et élevés à l'étranger. La législation sanitaii'o
anglaise interdisant l'entrée des animaux vivants, nos voisins d'Outrc-
Manche s'étaient vus dans l'impossibilité de nous envoyer leurs plus
beaux types qui, une fois soilis de la (irande-Bretagne, n'auraient
[)u y retourner. D'autre part, les exposants suisses n'avaient pas voulu
accepter la condition de quarantaine imposée par l'administration
française. Enfln l'Autriche et divers autres pays s'étaient abstenus,
reculant devant des frais qui ne pouvaient être compensés par l'ou-
verlure de débouchés en France.
Parmi les spécimens les plus remarqués, il convient de citer :
1" des sujets superbes appartenant à la race hollandaise, ainsi qu'cà
154 CONCOURS D'ANIMAUX.
la race des polders et des terrains bas de la mer du Nord (taureaux
et vaches laitières), qu'avait réunis avec le plus grand soin une com-
mission des Pays-Bas; 9° des animaux de races italiennes, notamment
des romagnols dont les visiteurs admiraient la taille élevée et la
bonne conformation, et qui joignaient à la puissance pour le travail
une finesse suffisante pour la boucherie.
Les constatations relatives aux animaux de l'espèce bovine nés et
élevés en France peuvent se résumer comme il suit :
1° Race normande. — Cette magnifique race, qui fournit des vaches
laitières de premier ordre et d'excellents bœufs de boucherie, était très
largement représentée.
9° Race flamande. — Le public voyait de beaux spécimens d'une
race nécessairement cantonnée dans la région du Nord , mais donnant
des vaches laitières particulièrement appréciées par les laitiers de
Paris et par les agriculteurs qui fabriquent des fromages de Brie.
3° Race charolaise et nivernaise. — C'est l'une des premières races
françaises de travail et de boucherie ; elle se distingue par son pelage
blanc. Ses grands progrès depuis ko ans s'affirmaient une fois de plus.
Les animaux sont de forte taille; les bœufs ont, dans la région de
Paris et du Nord, la faveur de la culture qui les emploie d'abord pour
ses travaux, puis les vend, au bout de a ou 3 ans, à la boucherie,
après les avoir engraissés avec des pulpes de sucrerie ou de distillerie.
k° Race limousine. — Les limousins sont de couleur froment; sou-
mis à une sévère et intelligente sélection , surtout en vue de la bou-
cherie, ils jouissent aujourd'hui d'une réputation méritée pour la valeur
et la précocité de la viande.
5" Race de Salers. — Ici encore, le progrès est considérable depuis
3o ans. Jadis à peau dure, à ossature développée, la race manquait
de finesse, d'aptitude à l'engraissement, et les vaches étaient mé-
diocres laitières. Maintenant les sujets se montrent plus précoces,
offrent une meilleure conformation; les femelles sont meilleures lai-
tières; si la finesse laisse toujours à désirer, la raison en est dans la
rudesse du climat, que seuls des animaux rustiques peuvent supporter.
6° Race garonnaise. — Principalement aptes au travail, les ga-
CONCOURS D'ANIMAUX. 155
rennais aflirmaient néanmoins le développement de leurs qualités
comme bêtes de boucherie. Ils engraissent facilement et ont un ren-
dement en viande très satisfaisant.
7" Race bazadaise. — Plus petits, mais plus vils et plus alertes
que les garonnais, les bazadais, à robe grise miroitée, sont doués
d'aptitudes analogues et attestent des progrès similaires.
8" Races gasconnes à muqueuses noires et à muqueuses auréolées.
— Ces deux races avaient de beaux représentants. De sérieux efforts
ont été faits pour leur amélioration. Les animaux, de couleur gris
blaireau , sont extrêmement résistants dans les travaux de la campagne ;
cette résistance est une compensation de la médiocrité des vaches
laitières.
9° Races parthenaise, nantaise, vendéenne et marchoise. — Les
animaux exposés se rattachaient presque exclusivement à la race par-
thenaise. Généralement, la peau des parthenais manque de finesse;
mais ils sont très rustiques et très travailleurs. Le lait, peu abondant,
est riche et contient une forte proportion de beurre.
lo'' Races d'Aubrac et d'Angles. — La race d'Aubrac a un pelage
variant du gris au fauve, avec extrémités de teinte noir légèrement lavé.
Très apte au travail, elle a été notablement améliorée au point de vue
de la finesse, de la précocilé, de l'engraissement. Comme pour les
Saiers, les conditions de milieu font obstacle à des progrès plus
marqués.
11° Race tarentaise. — La robe du mâle est gris blaireau; celle de
la femelle, froment. Justement réputée pour les qualités laitières des
vaches, la race tarentaise avait des représentants bien sélectionnés.
19° Races montbéliarde et d'Abondance. — La race monlbéliarde,
pie rouge, s'est considérablement perfectionnée depuis i5 ans. Son
aire géographique s'accroît sans cesse. De grande taille, les bœufs sont
bons travailleurs et s'engraissent facilement; les vaches laitières ont
un renom légitime.
i3° Races du Villard de Lans et du Mezenc. — C'est la première
race qui avait fourni presque tous les animaux exposés. La robe est
froment foncé. Chez les bons sujets, la conformation offre de la régu-
larité ; les vaches sont assez bonnes laitières.
156 CONCOURS D'ANIMAUX.
ik° Race fémeline. — Enserrée entre la charolaise et la niont-
holiarde, cette race tend à disparaître. Les animaux, froment très
clair, sont fins, mais délicats; la femelle est bonne laitière.
ib" Races d'Aure et de Saint-Girons. — Les races à robe grise
d'Aure et de Saint-Girons ont des qualités laitières très appréciées.
Des types soigneusement choisis permettaient d'en bien juger le ca-
ractère.
16° Race bretonne. — Très nombreux, les spécimens de la race
bretonne ont recueilli un vif succès. Ces petits animaux, sobres et rus-
tiques, vivent dans les pâturages pauvres des landes bretonnes. Eu
égard à leur faible taille et à leur élégance, ils sont recherchés pour
les châteaux. La viande des bœufs est très fine et les vaches donnent
un lait fort riche en matière grasse.
1 7° Race Durham. — Malgré les désistements dus à une épidémie
de fièvre aphteuse, la race Durham était représentée d'une manière
remarquable, et les visiteurs pouvaient constater que notre élevage
ne le cède en rien à l'élevage anglais, avec lequel il est capable de
rivaliser sur les marchés étrangers comme sur le marché national.
18° Race hollandaise. — Les départements du Nord avaient en-
voyé d'excellents sujets de race hollandaise.
19° Races suisses tachetées. — Pour ces races également, mais
surtout pour la race pie rouge, nos éleveurs montraient beaucoup de
très bons spécimens.
9 0° Randes de vaches laitières. — Dans la catégorie des bandes de
vaches laitières, les races flamande et normande tenaient le premier
rang.
En ce qui concerne l'espèce ovine, il convient de signaler, parmi
les animaux de race étrangère nés et élevés à l'étranger, des spéci-
mens très remarqués de la race southdown, si appréciée pour la
boucherie et de la race shropshire qui, tout en se rapprochant beau-
coup de la précédente, a la taille plus élevée, le squelette plus fort
et la laine moins fine.
La division des animaux de races étrangères ou françaises nés et
élevés en France donnait lieu aux observations suivantes :
CONCOURS D'ANIMAUX. 157
1° Race mérinos de Rambouillet. — Les sujets exposés repré-
sentaient admirablement la race de Rambouillet, toujours aussi estimée
par les éleveurs de moutons à laine extra-fine.
9° Races mérinos de l'Ile-de-France, de la Bourgogne et de la Cham-
pagne. — Ces mérinos ont été améliorés au point de vue de la viande;
en revanche, leur laine est un peu sacrifiée.
3° Race mérinos de la région méditerranéenne et des Pyrénées. —
La population ovine de la région des Pyrénées et de la Crau est nom-
breuse; mais elle laisse encore à désirer, par suite du régime inhérent
au milieu dans lequel elle vit.
4° Races françaises à laine longue. — Artésiens, normands, [)i-
cards, etc., les animaux de cette catégorie ne sont, à proprement par-
ler, que des variétés d'une même race, dont la précocité et les qualités
lainières ont reçu de notables améliorations.
5° Race berrichonne du Cher. — Les berrichons du Cher constituent
le produit de croisements successifs avec des mérinos d'abord, pour
lamélioration de la laine, et ensuite avec des variétés anglaises, pour
le développement de la viande et l'accroissement de la précocité. Ils
atteignent aisément un poids de Go kilogrammes à l'âge de 8 ou
10 mois.
6° Race berrichonne de l'Indre. — Après avoir essayé le système
des croisements, les éleveurs de l'Indre l'ont abandonné. Aujourd'hui,
ils recourent uniquement à la sélection pour améliorer leurs troupeaux.
Le type est beaucoup plus pur que dans le Cher.
7" Races du Larzac et des Causses du Lot. — L'exposition com-
prenait des représentants de ces deux races, dont la première donne
(lu lait employé dans le fromage de Roquefort, tandis que la seconde
fournit une viande estimée.
8° Race lauraguaise. — Elle s'exploite le plus souvent pour la pro-
duction de la viande et quelquefois pour celle du lait. Par suite d'an-
ciens croisements avec des béliers mérinos, la laine est belle et tassée.
9° Race charmoise. — Cette race a été créée par le croisement de
béliers new-kent avec des brebis provenant du mélange de quatre sangs
français : berrichon, solognot, tourangeau et mérinos. Le charmois est
de petite taille ; mais la boucherie apprécie au plus haut degré sa con-
158 CONCOURS D'ANIMAUX.
formation, son rendement et la délicatesse de sa viande. On constate
un accroissement continu du nombre des troupeaux.
10° Dishleys-mérinos. — Comme l'indique leur nom, les dishleys-
mérinos sont dus au croisement des dishleys avec des mérinos. Ils ont
de la taille et de la précocité. Les échantillons exposés étaient fort
beaux.
1 1° Races françaises des pays de montagne. — Bien que leur con-
formation générale soit encore imparfaite , les bêtes de ces provenances
fournissent dans la plupart des cas une viande fine et recherchée.
12° Races étrangères à laine longue. — Dans cette catégorie figu-
raient des dishleys ne le cédant en rien à leurs congénères anglais.
1 3° Races étrangères à laine demi-longue et à laine courte. — On
remarquait : parmi les moutons de races étrangères à laine demi-
longue , de beaux shropshires et de remarquables oxforddowns ; parmi
ceux à laine courte, des souhtdowns très réussis.
Dans la division des porcs de races étrangères nés et élevés à
l'étranger, une mention spéciale est due à la race blanche yorkshire,
obtenue par le croisement de l'ancienne population porcine du comté
d'York et des régions voisines avec des porcs asiatiques. Cette race,
aujourd'hui parfaitement fix:ée, constitue l'une des meilleures qui
existent et la plus répandue.
Parmi les porcs nés et élevés en France, figuraient de remar-
quables sujets, notamment: des représentants de la race craonnaise,
regardée comme la meilleure du territoire français; des normands,
présentant le type bien caractérisé de la race celtique; des limou-
sins d'excellente conformation; de beaux craonnais-bourbonnais; des
yorkshires aussi bien conformés que les porcs anglais; des animaux
obtenus par le croisement de la race yorkshire avec les races fran-
çaises.
L'exposition des animaux de basse-cour présentait un admirable
ensemble.
11 m'est impossible de l'étudier ici par le menu. Mais je dois noter
les succès de l'Allemagne dans la division consacrée aux pigeons, en
CONCOURS D'ANIMAUX. 159
exprimant le regret que les éleveurs anglais, réputés à juste titre,
n'aient pas également pris une large part au concours.
3. Concours d'animaux reproducteurs des espèces chevaline et
asine*''. — i. Classification. — Voici quelle était la classification :
I. Races de pur sang (animaux de toutes nationalités). — i° Pur sang arabe
(étalons âgés de 3 ans et au-dessus; juments âgées de 3 ans et au-dessus); 2° pur
sang anglais (même division); 3° pur sang anglo-arabe (même division).
II. Races barbe, Orloff-Roslopcliine et de Streletz. — i° Race barbe (étalons
âgés de 3 ans et au-dessus; juments âgées de 3 ans et au-dessus); 2° race OrlolT-
Rostopchine (même division); 3° race de Streletz (même division).
III. Races trotteuses. — i° Races françaises (étalons âgés de 3 ans et au-dessus:
juments âgées de 3 ans et au-dessus); a°races d'Amérique (même division); 3''races
de Russie (même division).
IV. Races dites de demi-sang. — Races françaises. — i° Espèces de demi-sang
arabe qualifié (étalons âgés de 3 ans et au-dessus; pouliches âgées de 3 ans; ju-
ments poulinières âgées de k ans et au-dessus); 2° espèces de demi-sang arabe
non qualifié (même division); 3° espèces de demi-sang du Nord, de l'Ouest, du
Centre et analogues (même division, avec subdivision suivant que les animaux
avaient moins de i"" 60 de tadle ou atteignaient cette hauteur); k° espèces pos-
tières (même division, sans subdivision).
Races étrangères. — 1" Races anglaises (Hackney) (étalons âgés de 3 ans et
au-dessus; juments âgées de 3 ans et au-dessus); 2° races anglaises (Cleveland)
(même division); 3° races d'Allemagne, Prusse orientale (juments âgées de 3 ans
et au-dessus); 4" races d'Allemagne, Hanovre, Holstein, Mecklenibourg; 5° races
d'Allemagne, Oldenbourg, Frise orientale (étalons âgés de 3 ans et au-dessus;
juments âgées de 3 ans et au-dessus); 6° races d'Autriche et de Hongrie (même
division, avec subdivision suivant que la taille était inférieure à i" 60 ou atteignait
ce chiffre); 7° races d'Amérique (mêmes division et subdivision); 8° races de-
Russie, chevaux de steppes (étalons âgés de 3 ans et au-dessus; juments âgées de
3 ans et au-dessus); 9° races de Russie, chevaux de demi-sang (même division).
Races diverses de denii-sang de toutes nationalités non encore dénommées
(étalons âgés de 3 ans et au-dessus, avec subdivision suivant que la taille était in-
férieure à 1" 60 ou atteignait ce chiffre; juments âgées de 3 ans et au-dessus,
avec la même subdivision).
V. Poneys. — 1° Races françaises (étalons âgés de 3 ans et au-dessus, avec
'"' M. PLAZEN, dii'ecleui- des haras, commissaire géuéral du coik-diii's.
160 CONCOURS D'ANIMAUX.
subdivision suivant que la taille était inférieun; à i™ 35 ou atteignait ce chiffre,
sans dépasser i"" ia ; juments âgées de 3 ans et au-dessus, avec la même subdivi-
sion); 2° races étrangères (mêmes division et subdivision).
VI. Races de trait. — Races françaises. — i° Race percheronne et ses dérivées
(poulains entiers âgés de deux ans; pouliches âgées de a ans; étalons âgés de
3 ans; pouliches âgées de 3 ans; étalons âgés de 4 ans et au-dessus; juments pou-
linières âgées de 4 ans et au-dessus); 2° race boulonnaise et ses dérivées (même
division); 3° race bretonne et ses dérivées (même division); h" race ardennaise et
ses dérivées (même division).
Races étrangères. — i° Race belge et ses dérivées (poulains entiers âgés de 2 ans,
pouliches âgées de 2 ans, étalons âgés de 3 ans, pouliches âgées de 3 ans, étalons
âgés de 4 ans et au-dessus, juments poulinières âgées de 4 ans et au-dessus, avec
subdivision des étalons suivant que leur taille était inférieure à 1"' 63 ou atteignait
ce chiffre); 2" races anglaises shire-horse (même division, sans subdivision);
3° races anglaises clydesdale (même division, sans subdivision); 4° races anglaises
suffolk (même division, sans subdivision); 5° races d'Allemagne, Scbleswig et
pays Rhénans (étalons âgés de 3 ans et au-dessus; juments âgées de 3 ans et
au-dessus).
Races diverses de trait de toutes nationalités non comprises dans les précédentes
sections (poulains entiers âgés de 9 ans; pouliches âgées de 2 ans; étalons âgés
de 3 ans; pouliches âgées de 3 ans; étalons âgés de 4 ans et au-dessus; juments
poulinières âgées de 4 ans et au-dessus).
Race mulassière (étalons de trait âgés de 3 ans et au-dessus; juments poulinières
de trait âgées de 3 ans et au-dessus).
VII. Espèce asine (baudets-étalons, âgés de 4 ans et au-dessus; ânesses âgées
de 4 ans et au-dessus).
VIII. Mules et mulets (animaux de toute nationalité). — Mules et mulets de
3 et 4 ans.
9. Mesures administratives diverses prises en faveur du concours. —
Gomme pour le concours des espèces bovine, ovine et porcine. 1 ad-
ministration prit des mesures libérales afin de faciliter la participation
étrangère au concours des espèces clievaline et asine. Elle autorisa
notanmient l'introduction des animaux en France longtemps avant
le concours, pour permettre de les présenter en meilleur état : cette
autorisation était accordée moyennant consignation des droits de
douane, qui devaient être ultérieurement remboursés à la sortie, sur
la production d'un certificat du vétérinaire sanitaire préposé à la visite
lors de lentrée.
<
sa
s
j
<
o
w
O
-a
0-
co
H
co S
H §
I S
O a
o
o.
H
A
X
D
<
2:
<
Q
w
.2 3
n O
I 8
<
CONCOURS D'ANIMAUX. 161
L'administration procéda aussi à une adjudication pour la fourni-
ture du foin, de la paille, de l'avoine, de la farine d'orge, du son, et
pour l'enlèvement des fumiers. Aucun monopole n'était, d'ailleurs, con-
féré à l'adjudicataire, M. Dard: les exposants pouvaient, à leur gré,
s'approvisionner en dehors du concours, à charge de n'avoir aucun
dépôt dans l'enceinte. L'entrepreneur était tenu de faire enlever,
chaque matin, les fumiers et de veiller à la propreté générale.
Tous les concurrents avaient droit, gratuitement, à la première
litière, que leur livrait l'administration.
Un service médical et un service vétérinaire fonctionnaient dans
les conditions précédemment indiquées.
3. Installa tions générales faites par le Déparlement de l' agriculture ^^\
— Ces installations comprenaient ko écuries, y compris l'infirmerie,
ainsi que des bâtiments pour le commissariat général du concours,
pour 6 commissariats de section, pour les 3 commissariats du service
sanitaire et du service vétérinaire, pour a dortoirs de palefreniers,
pour h abris à fourrages , pour le poste de pompiers et pour le poste
des ouvriers en permanence. Il faut y ajouter une tribune d'honneur
édifiée en regard du champ de courses et affectée aux opérations du
jury. Une piste, offrant un parcours de 5oo mètres, servait à la pré-
sentation des animaux.
Les bâtiments, construits en bois de sapin ignifugé, étaient cou-
verts et clos; ils comportaient des boxes et des stalles, les boxes devant
recevoir les juments poulinières , les animaux les plus précieux et ceux
qui ne pouvaient être attachés en stalles. Partout avalent été mé-
nagés des dégagements bien compris; grâce à l'importance du cube
d'air réservé aux animaux et à la nature sablonneuse du sol, pas un
cas d'indisposition grave ne se produisit.
De nombreuses prises d'eau étaient établies dans les bâtiments.
A l'intérieur des locaux, l'administration assurait l'éclairage
au moyen do lampes à pétrole. Extérieurement se répartissaient
100 lampes à alcool du système Denayrouse.
'') M. A. CHANCEL, aichitecle.
lMI>niUt.ll;C "lATlUXAlC.
162
CONCOURS D'ANIMAUX.
L'adjudication des travaux eut lieu au profit de la société ouvrière
rrLes Charpentiers de Paris 55.
U. Jugement et résultats du concours. — Le concours international
d'animaux reproducteurs des espèces chevaline et asine réunit
1,21 4 sujets: pour la France, 8^7 (y compris 62 sujets envoyés par
les haras français et ne concourant dans aucune catégorie); pour
l'étranger, 867.
Aux prix usuels s'ajoutaient des prix de championnat. Les chevaux
appartenant aux gouvernements ne concouraient pas pour les primes ;
mais des médailles ou diplômes pouvaient néanmoins leur être ac-
cordés.
Le nombre des récompenses a été le suivant :
DÉSIG-VATIO.N DES CATÉGOKIES.
NOMBRE DES RÉCOJIPENSES.
FRANCE.
ÉTRANGEli.
ENSEMBLE.
Première calégorie. Races de pur sang
32
1 1
38
970
3
i58
8
(5
//
l3
6
13
75
3
99
II
II
1 0
i5
17
4o
345
h
•j57
8
6
10
Deuxième calégorie. Riices barbe , Orloff-Rostopchine et de
Streletz
Troisième catégorie. Races trotteuses
Quatrième catégorie. Races dites de demi-saiig
Cinquième catégorie. Poneys
Sixième catégorie. Races de trait
Huitième calégorie. Mules et mulets
Prix extraordinaires décernés aux gouvernements étrangers.
Totaux
5i5
317
7H3
M. d'Agnel de Bourbon, directeur du dépôt d'étalons de Compiègne,
a rendu compte des résultats du concours dans un rapport très complet.
En son ensemble, l'exposition du bois de Vincennes a été la plus
importante manifestation du genre qui eût encore eu lieu. Elle dépas-
sait ses devancières, sinon par le nombre des animaux, du moins par
la variété des races, par la sélection des sujets, par l'enseignement
qui se dégageait du concours.
Les progrès considérables réalisés par l'élevage français et dus à la
g S
B
H
K
<:
>
a
O
o
-w
eu
co
Q i
«
D
O S
— . o
•-' ci
Q o;
O
CL
<
<
D
o
o
o
o
CONCOURS D'ANIMAUX. 163
loi de 187/1 s'y révélaient d'une manière plus manifeste que jamais.
On y voyait nettement les transformations apportées à certaines races
pour satisfaire aux nécessités de la vie moderne. Ce qui caractérisait
spécialement le cheval de 1900, c'était l'accroissement certain de son
activité.
1" Races de pur sang. — Dans la section des étalons de pur sang
arabe, on ne rencontrait guère qu'un animal vraiment remarquable,
appartenant au gouvernement royal hongrois. Le lot des juments était
supérieur à celui des étalons; en tête et avant l'élevage national se
plaçaient trois juments de Russie, de Hongrie et d'Arabie.
Mal renseignés sur l'organisation du concours, la plupart des pro-
priétaires français avaient reculé devant l'envoi de leurs pur sang anglais
à l'annexe du bois de Vincennes. Cette branche si intéressante et si
importante de notre production n'était pas représentée comme elle
eût mérité de l'être. Néanmoins, dans la section des étalons de même
que dans la section des juments , la première prime échut à un cheval
français; les animaux ainsi récompensés gagnèrent en outre les cham-
pionnats des races de pur sang.
En ce qui concerne les pur sang anglo-arabes, les éleveurs de la
région du Sud-Ouest avaient reculé en trop grand nombre devant la
dislance. Mais l'ensemble était satisfaisant et comprenait quelques
sujets de très beau type, avec de la taille, de l'ampleur et de la dis-
tinction. Le lot des Hautes-Pyrénées se faisait remarquer par son ho-
mogénéité, sa densité de tissus, sa puissance musculaire.
â" Races dérivées de l'arabe. — La race barbe ne comptait que
(juelques spécimens venant d'El Madher (province de Gonstanline).
Plus intéressante était la section des Orloff-Rostopchine, créée par
la fusion des deux races Orloff et Rostopchine, (jui elles-mêmes sont
issues de croisements avec le pur sang arabe et le pur sang anglais.
Il y avait là des chevaux de selle superbes, envoyés par la Russie.
Les chevaux de la race de Streletz, de robe gris clair, sont dérivés
de l'arabe et en conservent le type; grâce à quelques infusions de sang
anglais, ils ont pris plus de taille et d'ampleur, mais en gardant le
cachet oriental, avec une grande encolure bien dirigée, une tête fine
16/i CONCOURS D'ANIMAUX.
et expressive, des lignes longues, des membres fournis. Ceux qui figu-
raient au bois de Vincennes constituaient l'une des parties les plus
admirées de l'exposition russe.
3° Races trotteuses. — L'intérêt se concentrait principalement sur
les trotteuses de races françaises. Il est juste cependant de signaler les
célèbres Orloff, obtenus par le croisement d'étalons orientaux et de
juments danoises, hollandaises ou anglaises.
Comparés aux produits étrangers, nos trotteurs se montrent su-
périeurs, au point de vue de l'esthétique, et mieux construits en che-
vaux de selle. Le mérite de la belle exposition française de 1900
revient à la Normandie, avec un léger appoint de la Vendée.
li° Races de demi-sang. — La quatrième catégorie , réservée aux
races de demi-sang françaises et étrangères, était la plus abondamment
fournie et, de beaucoup, la plus intéressante.
Dans les sections françaises des demi-sang arabes qualifiés, le
succès a été surtout pour les femelles et, en particulier, pour les pou-
linières, qui représentaient bien l'admirable race du Sud-Ouest, ré-
sistante, harmonieuse, pleine de sang et de distinction.
Venaient ensuite les espèces de demi-sang arabe non qualifié,
avec de jolis étalons, élégants, forts, de conformation très régulière
et d'action facile.
Les sections affectées aux espèces de demi-sang du Nord, de l'Ouest,
du Centre de la France, avaient réuni un lot exceptionnellemonl
abondant d'animaux de grande valeur. Elles mettaient en lumière les
immenses progrès de ces dernières années dans le sens de la confor-
mation, de l'énergie, de l'action et de la densité des tissus : ces
progrès sont dus, non seulement aux encouragements ofi"erts à l'in-
dustrie chevaline, mais surtout à l'intelligente sélection que les éle-
veurs font parmi les trotteurs et grâce à laquelle ont été créées les
incomparables écuries des départements de l'Ouest, notamment de la
Basse-Normandie. Si les nations étrangères ont produit des races
dérivées de l'arabe qui peuvent rivaliser avec les nôtres, il n'en est
pas de même pour les races se rapprochant, par leur modèle et leurs
aptitudes, de nos anglo-normands majestueux, doués d'action, hauts
par devant, profonds dans la poitrine, longs dans les hanches. Le
I ^
<;
•g
g
<
ixl
o
co
W
O
-H
a
W
co
Q
H
o
D
Q
O
Ci
et
H
X
D
<
<
Q
co
cd
D
O
O
z
o
o
••'tW
1 ^^y^ ^^IbSS^'
ta
a
;4
C/J
Dî
<:
c
o
^
W
w
H
S
J
<
>
X
o
M
H
O
ft.
t/1
c
W
<9
a
>
c/)
S
o;
13
D
(D
Ed
73
H
en
O
n
CJ
Q
(C
O
A
a.
H
eC
X
D
<;
"=:
•—)
Z
<
^ ,
n
m
CO
o
fC,
D
©
r)
f)
O
z
*-
o
C)
o
C
r-)
Tl
m
>^
a
a
<
o
w
CONCOURS D'ANIMAUX. 165
département de l'Orne a pris la tête au concours; à sa suite était le
Calvados.
Complétant la division des races de demi-sang françaises, les es-
pèces postières montraient sous un jour très favorable la production
de la Bretagne et spécialement du Finistère. Entre autres races, celle
de demi-sang hacknev a contribué largement à doter les postiers des
caractères spéciaux et des qualités qui les signalent. Ces animaux ont
acquis de l'homogénéité; ils sont amples, marchent bien et possèdent
une rusticité n'excluant pas la distinction.
Dans la division des races de demi-sang étrangères, une mentioA
spéciale revient aux hackneys, dont le représentant a triomphé au
championnat des demi-sang étrangers et au championnat international.
Les étalons primés, d'une conformation distinguée et harmonieuse,
étaient relevés d'avant-main, près de terre, très musclés par derrière,
quelquefois un peu négligés dans la ligne de dessus, mais remar-
qualjles par l'extraordinaire hauteur de leurs mouvements.
Les Cleveland représentaient le type de carrossier qui fut très en
vogue, il y a une trentaine d'années, et qui est aujourd'hui délaissé.
Nos chevaux normands répondent mieux aux besoins actuels.
Se rendant avec empressement à l'appel qui lui était venu de la France,
l'empire d'Allemagne avait organisé une exposition de nombreux
demi-sang. Les juments de la Prusse orientale se montraient seules
conformées pour le service de selle, les familles du Hanovre, du
Holstein, du Mecklembourg, d'Oldenbourg et de la Frise orientale
étant uniquement carrossières. Séduisants, réguliers, fortement char-
pentés, ayant du sang, les chevaux de la Prusse orientale constituent
sans contredit un excellent type pour la cavalerie; pourtant ils ont
le garrot peu saillant, la poitrine faiblement descendue, le rein pas
très musclé, les lignes de l'arrière-main restreintes, et semblent man-
quer d'élévation dans les allures ; nos races françaises fournissent au
moins l'équivalent. Quant aux chevaux des autres provenances alle-
mandes, ils représentaient assez bien l'ancien carrossier normand;
plusieurs avaient des allures admirées à juste titre.
La Hongrie exposait les meilleurs sujets de ses célèbres haras. Ces
sujets étaient des descendants d'étalons anglais, arabes ou normands.
IfiC) CONCOURS D'ANIMAUX.
Les demi-sang arabes, pour la plupart de robe alezane, avaient le
corps puissant et bien proportionné, la tête fine, lœil ouvert, l'en-
colure convenablement sortie, le dessus généralement bon, la mem-
brure solide et l'action relevée. D'un type plus étendu et plus déve-
loppé, les demi-sang anglais, à la robe foncée, donnaient davantage
l'idée d'animaux pouvant porter du poids; des retours fréquents au
sang pur leur assuraient de la distinction. Quant aux demi-sang issus
d'un étalon normand, ils lappelaient d'une manière frappante leur
origine. Les évolutions de cet ensemble de chevaux montés par dha-
biles cavaliers constituaient un spectacle admirable et montraient liien
que la Hongrie est, par excellence, le pays de production du cheval
de selle.
Quelques juments russes appartenant à la race des steppes se fai-
saient remarquer par leur vigueur, leur rusticité, leur amplem", leur
solide charpente, la vigueur de leurs membres et les qualités de leur
dessus.
En ce qui touche les races diverses de demi-sang, il convient de
signaler les progrès du cheval hollandais, qui accuse plus de sang,
a rencolure mieux faite, s'est relevé du dos, présente des membres
plus forts et possède une action plus étendue. Ces modifications ré-
sultent de croisements.
5° Races de trait. — Sous l'influence des demandes d'acheteurs
américains, les éleveurs du Perche se sont attachés durant plusieurs
années à grossir la race percheronne et à en rendre la robe plus foncée.
Le résultat n'a pas été heureux. Néanmoins l'exposition comprenait
de bons lots d'Eure-et-Loir, ainsi que de l'Orne.
Au contraire, les éleveurs du Boulonnais ont fait de louables efforts
pour conserver à leurs animaux les caractères traditionnels, bien que
ce respect du passé entraînât le maintien de la robe gris clair actuel-
lement en défaveur. Sans être aussi fournie qu'il eût été désirable , la
section comptait des chevaux possédant un grand cachet de race,
joignant l'ampleur à la distinction, doués de bonnes allures, ayant
des dessus courts et soutenus, présentant une exceptionnelle qualité
de tissus.
La race bretonne témoignait de perfectionnements sérieux. Tout en
i S
» — ■— I
"> S3
© ^^
a
<;
>
m
X
o
co
H
O
-«
Ci-
ra
ra
M
Q
ra
D
H ■
Eh
O
D
P
O
p5
ft.
w
D
<:
<
Q
ra
2 D
£ O
■Q O
à S
S o
^ o
Q^
(D
O
55
<
u
fo
g
<
>
O
M
W
O
c
-a
"3
p^
(S
co
<D
W
O
w
Q,
w
M
p
1
co
(i;
'm'
D
a
'3
H
o
•»
D
2
o
4->
g
O
T3
rt
ta
0-
o
H
o
o;
a
!«!
D
<
S
t— 1
a
<
o
w
rt
D
"Oï
O
&
O
s
a
2
q
o
o
CONCOURS D'ANIMAUX. 167
péchant quelquefois par le dessus et par les membres au-dessous des
genoux, elle réunissait l'ampleur à une certaine distinction, à de
Itonnes allures et à un modèle harmonieux.
Ce sont les propriétaires helges qui ont recueilli à peu près tous
les succès pour la race ardennaise. Tandis que cette race disparaissait
de notre pays, oii l'administration des haras cherche à la reconstituer,
les éleveurs belges s'appliquaient à la garder avec un soin jaloux,
procédaient à une sélection rigoureuse et généralisaient ainsi chez eux
des animaux remarquablement puissants et près de terre, trempés
dans leurs membres, durs dans leurs sabots, légers et énergiques en
action.
Dans la division des races étrangères, la Belgique occupait la pre-
mière place par le nombre des sujets et l'intérêt de l'exposition. Les
primes aux meilleurs étalons et l'exclusion des mâles qui ne sont pas
considérés comme capables d'améliorer la production ont permis de
grands progrès. Certes, la race belge est moins active, moins trempée
que nos races percheronne etboulonnaise; mais elle apparaît régulière
dans sa conformation, bien dirigée dans lavant-main, puissante et
membrée; ses allures se sont perfectionnées.
Le shire-horse atteint des proportions extraordinaires, sans se dé-
former. Il ne peut être utilisé qu'à l'allure du pas pour tirer de loui'ds
fardeaux.
En Allemagne, les chevaux de trait dérivent des races flamandes.
Ceux du Schleswig, habituellement bai plus ou moins foncé , ont l'aspect
de gros carrossiers communs. Les autres, d'apparence lymphatique et
de robe souvent lavée, manquent de caractère propre; ils ont du poids et
des membres assez larges; leur action n'est pas énergique.
Parmi les spécimens de races diverses, il sullil de mentionner les
poneys de Finlande, très énergiques et très rapides en action, et les
animaux autrichiens de race norique, bien doués au point de vue de
la taille et de l'ampleur générale.
6" La catégorie de l'espèce asine mettait en relief la production du
département des Deux-Sèvres, qui donne des animaux remarquables
]>ar la taille et le développement. Ces animaux servent à produire le
mulet.
168 CONCOURS D'ANIMAUX.
7" Enfin dans la catégorie des mulets, dont le Poitou tire une des
sources de sa richesse, des spécimens très réussis excitaient l'admi-
ration du public.
5. Vente aux enchères publiques. — Une vente aux enchères pu-
bliques à laquelle pouvaient participer tous les animaux exposés a eu
lieu à la fin du concours. Ses résultats ne semblent pas avoir été con-
sidérables, les transactions importantes s'étant faites à l'amiable pen-
dant la durée de l'exposition des animaux.
4. Dépenses du Département de l'agriculture pour les concours
d'animaux. — Les dépenses du Ministère de l'agriculture pour les
deux concours d'animaux ont été les suivantes :
1° Espèces bovine, ovine, porcine, et animaux de basse-cour :
Construction et installation 304,970*^ 68'
Prix et médailles 355,593 00
Entretien, gariliennage, police, litièro 16,600 00
Remise en état du terrain 20,000 00
Total 697,168 68
2° Espèces chevaline et asine.
Construction et installation 795,000*^ 00''
Prix et médailles 5 9 3, 000 00
Gardiennage, police 8,000 00
Etalons de l'Etat 20,000 00
Total i,3i6,ooo 00
Total général 9,o63,i63 68
Une partie des dépenses afférentes au concours des espèces cheva-
line et asine a été couverte au moyen des fonds du pari mutuel, par
suite de la suppression des concours régionaux.
CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSES. 1G9
CHAPITRE XIII.
CATALOGUES DES OEUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS.
1. Catalogue général officieL — i. Recours à rindustvie privre pour
la publicalion. — L'article 7 4 du Règlement général de l'Exposition
posait le principe de la publication, en langue française, d'rrun cata-
fflogue méthodique et complet des œuvres et produits de toutes les
«nations, avec indication du nom des exposants et des places oc-
ffcupées dans les palais, parcs ou jardins».
Y avait-il lieu do confier la publication à l'industrie privée et de con-
céder le monopole de la vente à un entrepreneur, ou de recourir à
l'Imprimerie nationale et de réserver la vente à l'Administration?
Les deux systèmes avaient été appliqués, le premier en i855, 1867
et 1889, le second en 1878.
Comme en 1889, le Commissaire général et le Ministre du com-
merce crurent prudent d'écarter la régie et de faire appel à l'industrie
privée, dont l'intervention devait alléger la tâche déjà si lourde de
l'Administration et paraissait susceptible d'apporter un élément de
recette. Dès lors, une adjudication publique s'imposait.
2. Insertion, en tête du catalogue de chaque classe, d'une notice histo-
rique et statistique sur les branches de la production française se rattachant
à cette classe. — Revenant à une pratique suivie en 1867 et 1878,
puis abandonnée en 1889, le Commissaire général résolut d'insérer,
en tête du catalogue de chaipie classe, une notice historicpie et statis-
ti([ue sur les branches de la production française se rattachant à cette
classe. Sans faire double emploi avec les rapports ultérieurs du jury
international des récompenses, l'ensemble des notices devait constituer
un bref et intéressant exposé de l'activité nationale. Etendu au monde
entier, le travail eût présenté plus d'intérêt encore; mais son ampleur
170 CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS.
aurait été excessive et. d'ailleurs, il était matériellement impossible
(le lui donner des bases assez précises.
L'Administration s'adressa, pour la rédaction des notices, aux bu-
reaux des comités d'admission et arrêta le cadre suivant :
1. Historique sommaire des branches de production comprises dans lu classe,
(irands faits survenus depuis le commencement du siècle.
2. Etat général actuel de la production. Faits principaux constates depuis i S8(j.
3. Principaux centres de production.
^. Nature, origine et prix des matières premières.
5. Précis des méthodes de prochiction. Outillage. Comparaison entre la France
et l'étranger. Conditions du travail : salaires, grèves, noudjre des ouvriers et des
patrons.
6. Principaux centres de consommation. Prix sur les divers marchés.
y. Commerce des produits. Statistique décennale. Exportation, importation,
transit.
8. Observations spéciales.
c). Résultats du recensement professionnel de i8()6 : nombre des personnes
employées; nombre des établissements où travaillaient plus de 5 personnes; répar-
tition de ces établissements d'après le nombre des personnes occupées (6 à 5o,
5i à 5oo, plus de 5oo); départements ayant le plus nombreux personnel et pro-
portion de ce personnel à l'elïectif total de la France.
Il n'y avait là, bien entendu, qu'un canevas devant subir, le cas
échéant, les modifications nécessaires pour l'approprier au caractère
particulier des classes.
C'est ainsi que la nature des œuvres relevant du groupe de l'éco-
nomie sociale motiva, dès le début, la variante ci-après : i" historique
sommaire des principales institutions; grands faits survenus depuis
le commencement du siècle; 2° état général actuel des institutions;
changements remarquables depuis 1889. La notice contenait, rela-
tivement à chaque institution, les chiffres statistiques les plus im-
portants, les moyens de proj)agande et les lois votées, les obstacles
rencontrés, les résultats obtenus, des comparaisons entre la France et
l'étranger, des observations diverses.
Après leur rédaction par les comités, les notices ont été l'objet
d'une revision au Commissariat général. Elles formaient plus de
1200 pages in-octavo, imprimées en petits caractères.
CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS. 171
3. Cahier des charges de l entreprise. — Voici quelles étaient les
clauses principales du cahier des charges, approuvé le y juillet iSyg
par le Ministre du commerce. (Pièce annexe n° 99.)
L'article premier définissait la publication.
Etaient formellement exceptés de l'adjudication : 1° les catalogues
spéciaux publiés par les sections étrangères, fussent-ils en langue
française; 2° la liste officielle des exposants récompensés. (Art. 9.)
Le catalogue devait comprendre : 1° un volume par grou|)e de la
classification, sauf division ou réunion éventuellement autorisée par
le Commissaire général; 2° des fascicules distincts pour les exposi-
tions spéciales organisées par l'Administration et pour les concours
temporaires. Des fascicules de classe et des fascicules de groupe
limités à l'exposition centennale pouvaient être publiés par l'adjudica-
taire. (Art. 3.)
En tête de chaque volume de groupe se plaçaient un plan général
de l'Exposition (une ou plusieurs feuilles), un plan particulier du
groupe, la nomenclature sommaire des dLx-huit groupes et des 121
classes avec indication des volumes correspondants. Puis venaient, en
ce qui concerne chacune des classes : 1° la notice historique; 2" le
catalogue de l'exposition rétrospective; 3° celui des produits de la
section contemporaine française par ordre alphabétique des noms
d'exposants; k° celui des sections étrangères contemporaines par ordre
alphabéti(pie des noms de pays et, pour chaque pays, par ordre al-
phabétique des noms d'exposants. A la fin devait se trouver une table
alphabéti([ue des exposants, sans indication autre (pie la pagination.
L'adjudicataire avait la faculté de publier une table générale des
matières renfermées dans l'ensemble des volumes. Des décisions ulté-
rieures du Commissaire général devaient fixer le contenu des fas-
cicules consacrés aux expositions spéciales et au\ concours temporaires.
(Art. h.)
L'article 5 assignait aux volumes et fascicules le format in-8° écu,
qui se prête bien à l'insertion dans une poche. Il fixait, d'une manière
détaillée, les caractères typographiques à mettre en œuvre.
Des dispositions précises, inscrites à l'article 6, réglaient la qualité
du papier.
172 CATALOGUES DES OEUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS.
Les exposants des groupes autres que celui des œuvres d'art avaient
droit gratuitement à deux lignes pleines ou à trois lignes pleines, si
les deux premières ne suffisaient pas, pour Tinscription de leur nom
ou de leur raison sociale , de leur adresse , de leur numéro au catalogue ,
et pour la dénomination sommaire des produits exposés par eux, avec
indication du lieu où étaient placés ces produits. Un même exposant
pouvait exercer ce droit dans chacune des classes auxquelles il parti-
cipait. Les expositions collectives figuraient au catalogue suivant les
mêmes règles que les expositions individuelles; toutefois, pour les ex-
positions plurinominales, renonciation de la collectivité était suivie
d'une liste alphabétique des participants, puis de la nomenclature des
produits exposés, nomenclature à laquelle deux lignes devaient être
consacrées gratuitement. Dans le groupe des œuvres d'art, chaque
exposant avait droit : i° à deux ou trois lignes pour l'indication de ses
nom et prénoms, de son lieu de naissance, de ses maîtres et de ses
récompenses aux salons annuels de Paris; 2° à une ou deux lignes
pour la dénomination sommaire des œuvres exposées. (Art. 7.)
Aux termes de l'article 8, l'adjudicataire pouvait, moyennant 2 5 fr.
par ligne, ajouter de 1 c\ 6 lignes supplémentaires, complétant la
nomenclature des objets exposés et relatant, sous la responsabilité de
l'exposant, les récompenses obtenues par ce dernier dans les précé-
dentes expositions universelles internationales d'un caractère officiel,
mais sans aucune appréciation des mérites artisti({ues, industriels ou
commerciaux de 1 intéressé, non plus que de la qualité des produits
exposés. Les lignes supplémentaires non utilisées par certains exposants
dans la limite du nomi)re maximum de 6 se répartissaient entre les
autres, jusqu'à concurrence de h au plus. Dix lignes supplémentaires
étaient dues gratuitement aux administrations de l'Etat Irançais et aux
grandes villes de France.
Eu égard au caractère officiel du catalogue, l'Administration avait
jugé indispensable d'interdire toute publicité à l'intérieur et à l'ex-
térieur des volumes. L'adjudicataire recevait, par contre, la faculté
de publier, de vendre ou de distribuer gratuitement dans les enceintes
de l'Exposition un ou plusieurs volumes d'annonces, illustrés ou non,
et ne contenant pas de listes d'exposants; un monopole lui était même
CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSES. 173
concédé à cet égard; il devait, d';iilleurs, soumettre le texte des an-
nonces à la direction générale de l'exploitation, investie du droit de
refuser ce qui lui paraîtrait contraire au bon ordre ou aux prescrip-
tions du cahier des charges. Malgré son privilège, l'entrepreneur ne
pouvait s'opposer ni aux autorisations de publicité par voie d affiches
murales, de stores, de vitraux, de tableaux points, etc., que le Com-
missaire général délivrerait en vertu de l'article io5 du Règlement,
ni à la distribution par les exposants ou concessionnaires de prospectus,
dessins, plans, notices, catalogues, etc., concernant leurs produits
ou leur outillage, ni à l'insertion d'annonces dans les publications,
périodiques ou non, dont la vente serait autorisée à l'intérieur des
enceintes. (Art. 9.)
L'article 10 permettait à l'adjudicataire de publier, en langue
française, après entente avec l'Administration sur la redevance due
au budget de l'Exposition et sur le prix de vente, un catalogue illustré
des œuvres d'art (section centennale et section contemporaine) et un
catalogue semblable des objets constituant l'exposition rétrospective
de l'art français ; toute reproduction des œuvres d'art restait subordonnée
à l'assentiment écrit de l'auteur ou de ses ayants droit. Deux mois au
plus après l'ouverture de l'Exposition, l'entrepreneur pouvait, sans
redevance spéciale , publier une deuxième édition du catalogue officiel
contenant, hors texte, dans les limites et aux conditions déterminées
par l'article 70 (ht Règlement général, des photogravures qui don-
neraient, soit les vues intérieures ou extérieures des palais et pavillons,
soit les vues des parcs et jardins, soit l'image des objets figurant aux
expositions rétrospectives; ces photogravures devaient être préalable-
ment soumises à l'Administration et ne reproduire aucune exposition
particulière contemporaine. Le Commissariat général se réservait le
droit d autoriser la publication et la vente : 1° d'ouvrages spéciaux,
illustrés ou non, consacrés à l'exposition centennale des œuvres d'art
et à l'exposition rétrospective de l'art français; 2° de [)hotographies
ou d'autres reproductions consacrées aux vues intérieures ou exté-
rieures des palais et pavillons, ainsi qu'aux vues des parcs et jardins;
3'' de photographies ou autres reproductions des œuvres d'art et des
objets figurant dans les expositions contemporaines et rétrospectives.
174 CATALOGUES DES OEUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS.
Par l'article i 2 , rAdministration prenait l'engagement de remettre
à l'adjudicataire les notices de classe et les listes d'exposants avant
le i" février iqoo, date exceptionnellement reportée au 1" mars pour
le groupe des œuvres d'art et pour l'exposition rétrospective de l'art
français.
De son côté, l'adjudicataire contractait l'obligation, sous peine
d'amende, de tenir prêts à être vendus huit jours au plus tard avant
l'ouverture de l'Exposition 1,000 exemplaires de chacun des volumes.
Le prix de vente des volumes de groupe devait être réglé d'accord avec
l'Administration, dans la limite d'un maximum de 3 francs; celui des
fascicules de classe ne pouvait dépasser 1 franc; enfin l'Administration
se réservait la fixation du prix des catalogues spéciaux. (Art. i3.)
L'entrepreneur était tenu de fournir gratuitement au Conmiissariat
général 5oo exemplaires du catalogue complet, ainsi que 100 fas-
cicules de chaipie classe destinés aux opérations du jury, interfoliés
et contenant les noms supplémentaires qui seraient indiqués par l'Ad-
ministration du 1" février au 16 avril. Ces fascicules devaient être
livrés quinze jours au plus après l'ouverture de lExposition. (Art. 1 A.)
En exécution de l'article 1 5 , l'adjudicataire s'engageait à demander
l'agrément de l'Administration pour le personnel préposé à la vente
du catalogue dans les enceintes. La direction générale de l'exploita-
tion déterminait l'emplacement des kiosques et des tables de vente.
Eventuellement, l'adjudicataire pouvait être autorisé, sans privilège,
à vendre dans ces kiosques et sur ces tables des publications pério-
di(jues ou non périodiques.
Toute suspension de la vente du catalogue, par suite d'insuffisance
des approvisionnements, rendait l'entrepreneur passible d'une amende.
(Art. 16.)
L'adjudication portait sur le montant d'une redevance forfaitaire.
(Art. 17.) ^ _ .
Conformément à l'article 18, les personnes désirant prendre part à
l'adjudication devaient présenter une demande sur papier timbré et
y joindre les justifications d'usage.
Une commission nommée par le Commissaire général arrêtait la
liste des concurrents admis. (Art. 19.)
CATALOGUES DES OEUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS. 175
Elle recevait ensuite les soumissions _ en séance publique et pro-
clamait adjudicataire l'auteur de l'offre la plus avantageuse, si cette
offre dépassait le minimum fixé par le Commissaire général et indiqué
dans un pli cacheté. L'adjudication ne devenait définitive qu'après
approbation du Commissaire général ou du Ministre, en cas de pro-
testation. (Art. 28.)
Un cautionnement définitif" de 5o,ooo francs était imposé à l'ad-
judicataire. (Art. 2/1.)
Celui-ci ne pouvait, sous peine de déchéance, céder tout ou partie
de son entreprise sans le consentement exprès et écrit de l'Admi-
nistration. (Art. 26.)
Avant toute action contentieuse, les litiges entre l'Administration
et l'adjudicataire devaient être soumis à un jury de trois membres,
dont l'un désigné par le Commissaire général, un second par l'adju-
dicataire et le troisième par les deux premiers. La décision de ce jury
n'était obligatoire que si les deux parties l'acceptaient. (Art. 28.)
li'entrepreneur se soumettait au décret du fi août 1896, portant
Hègiement général de l'Exposition, et aux règlements spéciaux in-
tervenus ou à intervenir pour son exécution. (Art. 29.)
4. Adjudication. — Un arrêté du Commissaire général, en date
du 10 juillet 1899, constitua ainsi la commission chargée de pro-
céder à l'adjudication : président, le directeur général de l'exploi-
tation; membres, le directeur général adjoint, le directeur des finances
de rExj)osition, le secrétaire général, le secrétaire de la direction
générale de l'exploitation, le délégué au service général de la section
l'rançaise, le président des comités de la classe 1 1 (typographie), le
président des comités de la classe 13 (librairie), le chef du catalogue.
L'adjudication eut lieu le 2 août 1899. Trois concurrents for-
mulèrent des offres. La plus avantageuse de ces offres émanait de la
société anonyme des imprimeries Lemercier, qui fut déclarée adju-
dicataire moyennant un prix de 453,ooo francs.
Peu après, le 28 août 1899, intervint un acte d'association entre
la société des imprimeries Lemercier et la société en nom collectif
L. Danel, ayant son siège social à Lille. M. Danel était rinq)rimeur
176 CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSES.
(lu catalogue de 1889 et avait concouru à l'adjudication du 2 août.
L association fut acceptée, le 3i août, par le Commissaire général.
5. Impression et publication. — Conformément aux prévisions du
cahier des charges, les dix-huit groupes de la classification ont, en gé-
néral, fait chacun l'objet d'un volume distinct. Seuls, les groupes Vil
(agriculture) et X (aliments) comptaient trop d'exposants pour se
prêter à l'application de la règle; il a fallu leur consacrer k volumes,
savoir :
Un volume pour les classes 35, 37, 39, 40, 41 et 42 du groupe VII;
Un volume pour les classes 36 (matériel et procédés de la viti-
culture) et 60 (vins et eaux-de-vie de vin), qui se trouvaient ainsi réunies
au catalogue comme elles Tétaient matériellement dans les galeries;
Un volume pour la classe 38 (agronomie; statistique agricole) ;
Un volume pour les classes du groupe X autres que la classe 60.
Le nombre des volumes correspondants aux 18 groupes s'est, dès
lors, élevé à 20.
Deux autres volumes ont été affectés, l'un à l'exposition rétrospec-
tive de l'art français , l'autre à l'exposition centennale des œuvres d'art.
Il y a lieu d'y ajouter une plaquette pour l'exposition rétrospective
internationale des armées de terre et de mer, et 2 4 fascicules ou pla-
quettes pour les concours temporaires.
Usant de la faculté que lui conférait son cahier des charges, l'adju-
dicataire a publié une série de volumes annexes, avec annonces,
intitulés : monographies des grandes industries du monde.
L'impression a exigé l'emploi du personnel et du matériel suivants :
35 ouvriers fondeurs (pendant deux mois), 62 compositeurs (pendant
6 mois), 124 relieurs (pendant deux mois), i5 machines à fondre
les caractères, 46, 000 kilogrammes de caractères, 55, 000 kilo-
grammes de papier, 58 presses mécaniques (pendant 4 mois).
Eu égard aux longs délais que nécessitait la réunion des objets
devant constituer les musées centennaux, l'Administration s'est vue
contrainte d'exclure ces musées du catalogue.
Désirant simplifier la tâche de ladjudicataire, elle a consenti à la
CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSES. 177
suppression de la table alphabétique des exposants, qui devait terminer
chaque volume de groupe.
Pour le surplus, le catalogue était conforme au cahier des charges.
Chacun des volumes de groupe comprenait en tête un plan d'en-
semble et sept plans spéciaux : Champs-Elysées; ensemble des rives
de la Seine; rives, entre l'extrémité amont de l'Exposition et le pont
de l'Aima; rives, entre le pont de l'Aima et l'extrémité aval de l'Ex-
position; Esplanade des Invalides; Trocadéro; Champ de Mars. Les
plans des Champs-Elysées, de l'Esplanade, du Trocadéro et du Champ
de Mars avaient été quadrillés, et les carrés du quadrillage repérés
au moyen de lettres au sommet et à la base des plans, ainsi que de
numéros contre les marges. Ces dispositions permettaient d'indiquer,
d'une manière assez précise, la place occupée par chaque exposant
français ou étranger : le nom et la désignation des produits étaient
suivis de mentions telles que : PI. 5. — Il 6 ou Pav. (pavillon]. PI. a.
Les volumes, du format in-S" écu, avaient les coins arrondis. Ils
portaient une couverture lithographiée en couleurs, dont le dessin,
dû au pinceau de M. Chartran, représentait la République tenant,
d'une main, le drapeau tricolore et, de l'autre, un rameau.
Sous réserve de la dérogation au cahier des charges admise pour
les musées centennaux, l'Administration a strictement observé les
dates assignées à la remise des notices et des listes d'exposants. Con-
trairement à ce qui s'était produit lors de la plupart des expositions
antérieures, elle avait pu fournir des listes complètes, avec le concours
des comités d'admission, du délégué des colonies et pays de pro-
tectorat, et des commissaires généraux étrangers.
Malgré le puissant outillage et la louable activité des chefs de l'im-
primerie Danel, la mise en vente du catalogue et la livraison des
fascicules de classe destinés au jurv international ont subi quelque
retard.
Le prix des volumes était uniformément de 3 francs. Celui des
fascicules de concours temporaires variait de o fr. 2 o à i franc.
2 1 kiosques (dont i au bois de Vincennes) et 70 tables avaient été
affectés à la vente.
la
lui-rturniE \ATiollALI.
178 CATALOGUES DES ŒUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS.
Au catalogue olFiciel proprement dit, se sont joints trois intéressants
catalogues illustrés :
Exposition rétrospective de l'art français ;
Exposition centennale des œuvres d'art;
Exposition décennale des œuvres d'art.
Ces volumes spéciaux étaient imprimés par la société Lemercier et
édités par M. Baschet.
2. Catalogues spéciaux des sections étrangères. — Aux ternies
de l'article 7 0 du Règlement général, chaque nation avait le droit
d'imprimer et de publier à ses frais, risques et périls, un catalogue
spécial des produits exposés dans sa section. L'Admmistration devait
réglementer la vente des catalogues de cette nature dans Tenceinte
de l'Exposition et percevoir une redevance à son proGt.
Par un arrêté du ii novembre 1899, le Ministre du commerce,
de l'industrie, des postes et des télégraphes fixa la redevance au taux
presque nominal de 100 francs.
Quelques jours plus tard, le l'y novembre, intervint un arrêté du
Commissaire général portant règlement détaillé pour la publication
et la vente des catalogues spéciaux édités par les commissions étran-
gères. (Pièce annexe n" 98.)
La publication pouvait avoir lieu, soit en langue française, soit en
langue étrangère, soit à la fois en langue française et en une ou plu-
sieurs autres langues. (Art. 2.)
En exécution de l'article 3 , les matières devaient être ordonnées
conformément à la division en groupes et en classes de la classifi-
cation générale. Le nombre des lignes affectées à cha(jue exposant dans
chacune des classes où il aurait été admis était limité à 10, sauf ad-
dition de deux lignes dans le groupe des œuvres d'art, pour la déno-
mination sommaire des œuvres exposées.
Les inscriptions autorisées comprenaient le nom ou la raison sociale
de iexposant, son adresse, la nomenclature des objets exposés, les
récompenses obtenues dans les précédentes expositions universelles
internationales dun caractère officiel. Elles ne pouvaient servir, sous
CATALOGUES DES OEIVUES ET PRODUITS EXPOSES. 179
aucun prétexte, à donner une appréciation des mérites artistiques,
industriels ou commerciaux de l'exposant, ni de la qualité des produits.
(Art. k.)
Toute insertion de réclames et d'annonces demeurait interdite. Il
en était de même des insertions qui eussent porté atteinte au privilège
de l'adjudicataire du catalogue général ofticiel. Mais les commissions
étrangères avaient la faculté de joindre à la liste des exposants une
ou plusieurs notices sur l'histoire et la situation économique, indus-
trielle, agricole et artistique de leur pays. (Art. 5.)
En principe, la vente n'était autorisée que dans les emplacements
l'égulièrement attribués à chaque nation. Toutefois, elle pouvait éga-
lement, après entente des intéressés avec l'adjudicataire du catalogue
général officiel, avoir lieu dans les kiosques et sur les tables de cet
adjudicataire. (Ai't. 6.)
Les catalogues spéciaux devaient être, soit distribués gratuitement
soit vendus à un prix ne dépassant pas le prix de revient. (Art. y.)
Un grand nombre de commissariats généraux étrangers profitèrent
de la faculté qui leur était conférée.
Les catalogues spéciaux ainsi publiés furent les suivants :
i" En langue française : Autriche ( i a volumes), Belgique, Bosnie-
Herzégovine, Bulgarie, Chine. Guatemala, Hongrie. Italie, Japon.
Libéria, Mexique, Monaco, Norvège. Pays-Bas, Portugal, Boumanie,
Russie, Suède, Suisse;
3° Dans la langue nationale de la section : Espagne, Grande-
Bretagne ;
3" Dans la langue nationale de la section et en langue française :
Allemagne;, Autriche, Etats-Unis.
Outre les catalogues, beaucoup de commissions éditèrent des pu-
blications relatives à leur pays. Quelques-unes de ces publications sont
très importantes et offrent le plus vif intérêt documentaire.
180 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
CHAPITRE XIV.
JUGEMENT DES OEUVRES ET PRODUITS EXPOSÉS. — RÉCOMPENSES.
RAPPORTS DU JURY.
1. Constitution du jury international des récompenses. — i . Jurys
de classe. — Le décret du h août 189/1 portant Règlement général
pour l'Exposition universelle de 1900 contenait des dispositions précises
et détaillées sur l'organisation du jury international, sur ses opéra-
lions et sur l'attribution des récompenses. Ces dispositions ayant été
rappelées et commentées dans la première partie de mon rapport, il
ue me reste à donner ici que des renseignements sommaires au sujet
de leur application.
Pour l'ensemble des classes, le nombre total des jurés titulaires
s'est élevé à 1,819, chiffre qui, eu égard aux expositions collectives
et aux concours temporaires, a paru satisfaire à la règle de proportion-
nalité avec le nombre des exposants posée par l'article 77 du Rè-
glement général. Quant au nombre total des jurés suppléants, il était
de 5i6 et n'atteignait, dès lors, pas le tiers du nombre des jurés
titulaires.
La répartition des jurés entre les diverses classes a eu pour base le
nombre des exposants , les surfaces occupées et la variété des branches
de production comprises dans ces classes. En moyenne, il y avait par
classe 1 5 jurés titulaires et (i jurés suppléants. La classe le plus lar-
gement pourvue était celle des vins et eaux-de-vie de vin (n" 60), qui
comptait y 9 titulaires et 1 9 suppléants ; la classe le moins bien dotée
était celle de Fhygiène et du matériel sanitaire des armées de terre et
de mer (n° 121), qui ne comptait que Ix titulaires sans suppléants.
Des négociations avaient dû être engagées avec les commissaires
généraux étrangers pour la distribution des sièges de jurés entre la
France et les différents pays participants. Ces négociations laborieuses,
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
181
mais toujours empreintes d'un esprit d'irréprochable impartialité et de
cordiale courtoisie, aboutirent aux résultats suivants :
1. RÉPARTITION ENTRE LA FRANCE ET LES PAYS ETRANGERS.
CATÉGORIES DE JDIIÉS.
FRANCE.
ÉTRANGER.
TOTADX.
1,138
994
l,â29
691
232
1,819
5i6
Jurés suppléants
Totaux
9i:<
3,335
2. REPARTITION ENTRE LES DIVERS PAYS ETRANGERS.
M IMBUE DKS JDRES
DESIGNATION DES ETATS.
Allemagne
Andorre
Aulriclie
Belgique
Bosnie-Herzégovine. . . .
Bulgarie
Chine
Corée
Danemark
Eqiinteur
Espagne
Etats-Unis
Grande-Bretagne
Gi èce
Guatemala
Hongrie
Italie
Japon
Libéria
Luxembourg
Maroc
A reporter. .
72
1
35
44
3
1
i3
7
>9
73
68
7
3
34
35
33
1
4
453
18
i3
i4
2
2
6
3
5
21
95
4
3
16
2
1 47
90
1
48
58
5
10
3
2
»9
10
24
9^
93
1 1
4
5o
44
26
1
h
(joo
DESIGNATION DES ETATS.
Report
Mexique
Monaco
Nicaragua
Norvège
Orange
Pays-Bas
Pérou
Perse
Portugal
Roumanie
Bussie
Saint-Marin
Salvador
Serbie
Siam
Sud-Africaine (République'
Suède
Suisse
Turquie
Totaux
NO.MBKE DES JCRES
S
g
453
1 3
3
2
1 1
1
25
7
1
i5
'7
69
1
9
(>
.")
3
16
38
691
147
5
3
3
3
II
6
5
3
7
1
90
II
9
h
600
17
5
4
i4
1
3i
13
3
23
18
89
1
4
10
6
3
30
'18
5
918
182
JURY INTERNATIONAL.
RECOMPENSES.
Choisis dans les catégories de personnes énumérées à l'article 7 y
du Règlement général, les jurés français titulaires ou suppléants ont
été nommés : 1° par décrets du 18 avril et du 1" mai 1900, pour le
groupe de l'horticulture dont les concours temporaires s'ouvraient
le 18 avril; 2° par décret du 1 5 mai 1900, pour les autres groupes.
Des décrets ultérieurs du 2 2 mai et du 2 2 juin apportèrent quelques
additions à la liste primitive.
Pour les pays étrangers, la désignation a été faite par les commis-
saires généraux des divers Etats, qui, d'ailleurs, avaient eu soin de sou-
ujeltre au directeur général de l'exploitation les titres des candidats.
Aux termes de l'article 7 y du Règlement, chaque jury de classe
avait à élire son bureau ; le président et le vice-président devaient être
de nationalités différentes , l'un français , l'autre étranger. 6 présidences
et 1 1 5 vice-présidences ont été ainsi attribuées aux pays participants :
DESIGNATION DES ETATS.
Allemagne
Aulriche
Belffique ,
Bosnie-Herzégovine ,
Danemark
Espagne
Etats-Unis
Equateur
Grande-Bretagne. .
Hongrie
A reporter.
17
10
9
1
5
5
la
10
5
70
DÉSKiNATION DES ÉTATS.
Report.
Italie
Norvège. .
Pays-Bas. .
Portugal. .
Roumanie.
Russie . . .
Serbie . . .
Suède . . .
Suisse. . . .
ToTALX.
Sauf pour la classe 3 (enseignement supérieur; institutions scien-
tifiques), les rapporteurs étaient français; exceptionnellement, le jury
de la classe 3 avait élu un délégué des Etats-Unis. Quant aux secré-
taires, ils appartenaient sans exception à l'élément français.
La séance d'élection avait lieu, pour chaque jury, sous la pré-
sidence du directeur général de l'exploitation, assisté du directeui'
général adjoint.
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
Voici la liste nominative des présidents :
183
NUMÉROS
des
CLASSES.
2
4
5
7
S
9
10
11
12
15
16
17
18
19
20
21
22
23
n
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
DESIGNATION SOMMAIRE DES CLASSES.
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
Enseignement spécial artistique
Enseignement spécial agricole
Enseignement spécial industriel et commercial. . . .
Peintures. Cartons. Dessins
Gravure et lithographie
Sculpture et gravure en médailles
Architecture
Typographie
Photographie
Librairie
Géographie, cosmographie, topographie
Itistrumenis de préci.sion
Médecine et chirurgie
Instruments de musiipie
Matériel de l'art théàlral :
Machines à vapeur
Machines moirices diverses
Appareils divers de la mécanique
Machines-outils
Production et utilisation mécaniques de i'électricilé.
Electro-chimie
Eclairage électrique
Télégraphie et téléphonie
Applications diverses de i'électricilé
Matériaux, matériel et procédés du génie civil. . . .
Modèles, plans et dessins de travaux publics
Carrosserie, charronnnge, automobiles, cycles. . . .
Sellerie et bourrellerie
Matériel des chemins île fer et tramways
Matériel de la navigation de commerce
Aérostalion
Matériel des exploitations rurales
Matériel de la viticulture
Matériel des industries agricoles
Agronomie
Produits agricoles alimentaires d'origine végétale. .
Produits agricoles alinienlaires d'origine animale. .
Produits agricoles non alimentaires
Insectes utiles ou nuisibles
Matériel de l'horliciilture
NOMS DES PRÉSIDENTS.
M. Léon BoDRGEois.
M. ScHWARTz (Russie).
M. BORNET.
M. Chipiez.
M. RlSLER.
M. Bouquet.
M. Gérôhe.
M. Beraldi.
M. Guillaume.
M. Vauoreuer.
M. CuAHEROT.
M. Davanne.
M. Belin.
M. Bouquet de la Gbïe.
M. le colonel Laussedat.
M. le D' Pinard.
M. Lyom.
M. Gailharo.
M. HinscH.
M. PrâJil (Suisse).
M. LÉAUTÉ.
M. Bariquamd.
M. le colonel Tuhrettim (Suisse).
M. Moissan.
M. Fontaine.
M. Raymond.
M. d'Arsonval.
M. Guillotin.
M. GuiLLAIN.
M. Cottenet.
M. Savot.
M. Lethier.
M. A. Lefèvre-Pontalis.
M. Decauville.
M. Lavalard.
M. VlALA.
M. RONNA.
M. Tisserand.
M. .loNNART.
M. Legludic.
M. J. Develle.
M. Priiheux.
M. ViGER.
184
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
NUMÉROS
(les
CLISSES.
44
45
46
47
48
40
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
DÉSIGNATION SOMMAIKE DES CLASSES.
Plantes potagères '
Arbres fruitiers et fruils
Arbres, arbustes, plantes et fleurs d'ornement.
Plantes de serre
Graines, semences et planis de l'iiorticulture. .
Matériel des exploitations forestières
Produite des exploitations forestières
Armes de chasse
Produits de la chasse
Pèche
Cueiileltes
Matériel des industiies alimenlalres
Produits farineux
Boulangerie et pâtisserie
Conserves de viande, etc
Sucre, confiserie, condiments
Vins et eaux-de-vie de vin
Sirops, liqueurs, spiritueux
Boissons diverses
Mines, minières et carrières
Grosse métallurgie
Petite métallurgie
Décoration fixe des édifices
Vitraux
Papiers peints
Meubles
Tapis, tapisseries, etc
Décoration mobile et ouvrages du tapissier.
Céramique
Cristaux et verrerie
Chauffage et ventilation
Éclairage non électrique
Matériel de la filature et de la corderie. . . .
Matériel de la fabrication des tissus
Matériel du blanchiment, de la teinture, etc
Matériel de la couture et de riiabillenient. .
Fils et tissus de coton
Fils et tissus de liu, de chanvre, etc
Fils et tissus de laine
Soies et tissus de soie
Dentelles, broderies, passementeries
Confection et couture
Industries diverses du vêtement
Arts chimiques et pharmacie
Fabrication du papier
Cuirs et peaux
NOMS DliS PlUiSlUENTS.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M
M
M
M
M
M
NlOLET.
Baltet.
Lévèqoe.
DOIN.
MOSSAT.
ZcRLlNDEN.
OuVBÉ.
FiunK-LE Page.
Goï.
GEnVILLE-RÉACIIE.
le D' Dubois.
Boire.
Waï.
Con?iET.
Ch. PnEVET.
MlCHEBEZ.
Kesteb.
ClISENIEB.
Bebtrand-Oser.
Darcï.
le baron be ^ERïo.
Pinard.
Georges Berger.
Magne.
GiLLOU.
Cheïrie.
Ch. Legrand.
FbaSTZ JorBDAIN.
Hache.
L. Appebt.
PlET.
, Bengei..
. FoLGEIRnl..
. Denis.
. Lederliv.
. Hattin.
. PoNNIBR.
. Saim.
. Baisan.
. Chabrières.
. Ancelot.
. WoRTII.
. MuZEÏ.
Troost.
Laboche-Joi bert.
. PfllLlAIN.
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
185
NtJMEllOS
des
CLASSES.
90
91
92
93
9/1
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
110
117
118
119
120
121
DÉSIGNATION SOMMAIRE DES CLASSES.
Parfumerie
Ttibacs et .illumettes chimiques
Papeterie
Coulellerii'
Orfèvrerie
Joaillerie et bijouterie
Horlogerie
Bronze, fonte, ferronnerie d'art
Brosserie, maroquinerie, elc
Industrie du caoulcliouc. Campement
Bimbeloterie
Apprentissage; protection de l'enfance ouvrière. . .
Rémunération du travail. Participation aux bénéfices.
Industrie. Associations coopératives. Syndicats
Culture. Syndicats. Crédit agricole
Sécurité des ateliers, réglementation du travail. . . .
Habitations ouvrières
Sociétés coopératives do consommation
Institutions pour le développement intellectuel et
moral des ouvriers
Institutions de prévoyance
Initiative publique ou priiée en vue du Iden-être
dos citoyens
Hygiène
Assistance publique
Procédés de colonisation
Matériel colonial
Produits destinés à icxportalion dans les colonies .
Armement et matériel de l'artillerie
Génie militaire
Génie maritime
Cartographie, hydrographie , ctc
Services administratifs des armées
Hygiène et matériel sanitaire des armées
NOMS DES PRESIDENTS.
M. PnoT.
M. BnilNET.
M. Pdtois.
M. CAnDEILHAC.
M. BoiILDET.
M. Accnc.
Jl. RODANET.
M. TlIlÉBAlT.
jM. Dupont.
M. SniBEii.
M. CuAUVI\.
M. DE Rafkalovicii (Russio).
M. Maihiéjoi i.s.
M. RlBOT.
M. Sébline.
M. LiVDER.
M. Jules SlEGFBlED.
M. LoURTlES.
M. A. Lehov Reaui.iei'.
M. Cheïssov.
M. L. Aucoc.
M. le D' Bbohabdel.
M. MoNOB.
M. Sememoff (Russie).
M. Saivt-(jeiimai\.
SI. Le Mïre de Vilers.
M. le général de la Noê.
M. Rarbier.
M. Hu.N.
M. le lieutenant-colonel Kintze
( Allomagne).
M. l'intendant général Sniov.
M. le D' Vailivbd.
Profitant de la faculté que leur donnait l'article y y du Règlement,
59 jurys de classe s'adjoignirent des experts, généralement pris en
dehors des membres du jury international. Ces experts étaient au
nombre de 4o3, dont 87^ français et 29 étrangers. La classe 60
(vins et eaux-de-vie de vin) en comptait, à elle seule, i3o, dont
19 4 français, et la classe 61 (sirops et liqueurs; spiritueux divers;
alcools d'industrie), 89, tous français.
186
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
Très peu de jurys se réunirent, conformément aux. prévisions de
l'article 77 du Règlement, pour l'examen et le jugement en commun
d'objets déterminés.
2. Jurys de groupe. — Conformément à larticle 78 du Règlement
général, les jurys de groupe devaient avoir un président, deux ou trois
vice-présidents et un secrétaire nommés par décret. Le nombre des
vice-présidences fut uniformément fixé à trois, afin de permettre, dans
chaque groupe, une répartition égale des sièges de président ou de
vice-président entre la France et l'étranger. A titre exceptionnel,
l'élément étranger reçut les trois vice-présidences des groupes ]I
(œuvres d'art) et XIII (fils, tissus, vêtements).
La désignation des présidents ou vice-présidents étrangers exigea de
longs pourparlers avec les commissaires généraux des divers pays. Il
fallait ne choisir que des personnes s'imposant par leur autorité re-
connue , donner la préférence dans chacun des groupes aux nationalités
dont les expositions présentaient le plus d'importance, maintenir un
juste équilibre entre les différents Etats, veiller à ce que les principaux
pays eussent tous au moins un représentant dans ces hautes fonctions
(|ui donnaient accès au Jury supérieur.
A la date du 29 juin 1900, fut signé le décret de nomination. Les
tableaux suivants indiquent la part faite aux Etats étrangers :
TABLEAU PAR GROUPES.
DESIGNATION DES GROUPES.
I. Éducation el enseignement
I I . OEiivre.s d'art
III. Insirumenfs et procédés généraux des
leltres, des sciences el des arts
IV. Matériol el procédés généraux de la mé-
canique
V. Éleclricilé
VI. Génie civil. Moyens de transport
VII. Agriculture
VIII. Horticulture et arboricullure
IX. Forêts. Chasse. Pèclie. Cueillettes
X. Aliments
PRÉSIDENCE.
États-Unis.
Allemagne
VICE-PRESIDENCES.
Portugal, Italie.
Italie, Pays-Bas, Grande-Bretagne.
Grande-Bretagne.
Belgique.
Étals-Unis, Suisse.
Autriche, Belgique.
Russie, Allemagne.
Japon, Luxembourg.
Etals-Unis, Hongrie.
Russie , Espagne.
JURY INTERNATIONAL.
RECOMPENSES.
187
DESIGNATION DES GllOUPES.
XI. Minos. Mélallur{;ie
XII. Décoralioii et muiiilier des édifices pu-
blics et des habitations
XIII. Fils, tissus, vêlements
XIV. Induslrie chimique
XV. Industrii'S diverses
XVI. Economie sociale. Hygiène, assistance
publique
X\ II. Colonisation
XVIII. Armées de terre el de mer
l'nESIDENCE.
Allemagne.
Suisse.
Russie.
VICE-PRESIDENCES.
Hongrie, Suéde.
Autriche, Norvège.
Italie, Grande-Bretagne, Espagne.
Grande-Bretagne.
Allemagne.
Russie, Etals-Unis.
Portugal, Danemark.
Roumanie.
TABLEAU PAR PAYS.
DÉSIGNATION DES PAYS.
PBKSIDENCES.
VICE-
PnÉSIDENCES.
DÉSIGNATION DES PAYS.
PBÉSIDE'ÏCES.
ncE-
PIIÉSIDENCES.
2
//
//
//
II
1
//
II
II
II
•2
9
2
1
2
3
h
2
3
Report ....
3
//
//
II
II
2 2
1
1
1
2
3
//
//
1
Autriche
Belrnnue
Norvèp'e
Pays-Bas
Esnaf^ne
Portugal
États-Unis
Grande-Brelagne
Hongrie
Suède
Italie
Suisse
TOTAOX. . .
Total cÉNÉnAL .
Japon
;î l
A reporter. .
:!
22
. 1
H n'est que juste de rappeler les noms des hommes dévoués qui ont
présidé les jurys de groupe :
NUMEROS
des
GROUPES.
1....
H. . . .
III...
IV...
V
VI...
VII. . .
VIH..
IX...
NOMS DES PRESIDENTS.
M. Léon Bourgeois.
M. Bonnat.
M. le professeur Gobe (Etats-Unis).
iM. Hartmanx (Allemagne).
M. Mascart.
M. GuiLLAIN.
M. Tisserand.
M. Tbuffaut.
M. Goï.
NUMEROS
des
NOMS DES PRESIDENTS.
GROUPES.
X
M. Ch. Prevet.
XI
M. IUtos de la «loi pillière.
\I1
M. Georges Beiiger.
XIH. ...
M. Balsan.
XIV....
M. le docleur Wnr (Allemagne).
XV
W. le colonel Pkhbet (Suisse).
XVI....
M. Jules Siegfried.
XVII . . .
M. DiSLÈRE.
XVIH. ..
M. le contre-amiral DE SzELENor (Russie).
188 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
3 . Jury supérieur. — Aux termes de l'article 7 9 du Règlement gé-
néral , le Jury supérieur avait pour président d'honneur le Ministre du
commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, et pour vice-
présidents d'honneur le Ministre de l'instruction publique et des beaux-
arts, le Ministre de l'agriculture et le Commissaire général. En fai-
saient partie de droit : les présidents et vice-présidents des jurys de
groupe; les commissaires généraux des pays comptant plus de 5oo ex-
posants inscrits au catalogue; les membres du Comité supérieur
de revision; les directeurs généraux; les directeurs et le secrétaire
général de l'Exposition; le directeur des beaux-arts; le directeur de
l'agriculture ; le délégué des colonies et pays de protectorat. Un décret
ultérieur devait fixer la composition définitive du Jury supérieur et
désigner les membres de son bureau.
Parmi les membres de droit énumérés à l'article 79 du Règle-
ment général figuraient les commissaires généraux des pays suivants
qui avaient plus de 5oo exposants inscrits : Allemagne, Autriche,
Belgique , Bulgarie , Equateur, Espagne , Etats-Unis , Grande-Bretagne ,
Grèce, Hongrie, Italie, Japon, Mexique, Portugal, Roumanie, Russie,
Suisse.
JjC décret complémentaire prévu par le Règlement général intervint
le 22 juin 1900. Il constituait ainsi le bureau du Jury supérieur :
Président M. Léon Bourgeois, député, ancien président du Conseil des
ministres ;
Vice-prhidenU : MM. Magnin, vice-président du Sénat, gouverneur honoraire de la
Banque de France, ancien Ministre des finances, président
du Comité supérieur de revision ;
Ayn4rd, vice -président de ta Chambre des députés, ancien
président de la chambre de commerce de Lyon, vice-pré-
sident du Comité supérieur de revision ;
PoiRRiER, sénateur, ancien président de la chambre de com-
merce de Paris, vice-président du Comité supérieur de
revision ;
lÎERTUELOT, séuatcur, ancien Ministre des affaires étrangères
et de l'instruction publique et des beaux-arts, secrétaire
perpétuel de l'Académie des sciences;
Guillaume, membre de l'Académie française et de l'Académie
des beaux-arts, directeur de l'école de France à Rome;
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
189
Secrétaires : MM. le secrétaire de la direction générale de l'exploitation;
le délégué au service général des sections étrangères;
le délégué au service général de la section française;
Claude Lafontaine, banquier, membre-trésorier de lacbambre de
commerce de Paris, secrétaire du Comité supérieur de revi-
sion;
SoHiER, juge au tribunal de commerce de la Seine, secrétaire
du Comité supérieur de revision.
Ce décret appelait, en outre, à siéger dans le Jury supérieur de
hautes personnalités françaises ou étrangères , ainsi que plusieurs fonc-
tionnaires de l'Exposition. Etaient notamment désignés les commis-
saires généraux de la Bosnie-Herzégovine, de la Chine, du Danemark,
de Monaco, de la Norvège, des Pays-Bas, du Pérou, de la Serbie et de
la Suède, pays qui, sans compter 5oo exposants inscrits au catalogue,
avaient néanmoins organisé des expositions comparables à celles
d'autres pays remplissant la condition réglementaire.
Les commissaires généraux des Etats-Unis, de la Hongrie et de
l'Italie, empêchés d'assister aux séances, furent remplacés par les
commissaires généraux adjoints de ces Etats, en vertu d'un décret
du 2 août igoo.
Finalement, le Jury supérieur comprenait i8/i membres, dont
117 français et 67 étrangers.
Les sièges attribués aux étrangers se répartissaient comme il suit :
DÉSIGiVATlON
DES PATS.
NOMBRE.
DÉSIGNATION'
DES PAVS.
NOMBRE.
DIÎSIGNATION
DES PAYS.
NOMBRE.
Allemagne
Autriche
Belgique
Bosnie-Herzégovine .
Bulgarie
5
8
3
I
1
1
3
1
3
ÉtaU-Unis
Grande-Bretagne ....
Grèce
Hongrie
Italie
Japon
fi
5
3
4
3
1
1
)
Norvège
Pavs-lias
Pérou
Portugal
Roumanie
2
1
3
3
6
1
9
3
Chine
Danemark
Equateur
Russio
Luxembourg
Serbie
Suède
190 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
Un arrêté du Ministre du commerce, en date du 2 août 1900,
avait, d'ailleurs, attaché au Jury supérieur dix secrétaires adminis-
tratifs pris dans le personnel de l'Exposition.
2. Opérations du jury international des récompenses. — 1 . Jurys
de classe. — Antérieurement à l'élection des bureaux, les membres des
jurys de classe lurent réunis, le 28 mai 1900, dans la salle des fêtes
du Trocadéro, en une première assemblée plénière. La séance était
présidée par M. Millerand, Ministre du commerce, de l'industrie, des
postes et télégraphes, aux côtés de qui avaient pris place : M. Leygues,
Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts; M. Jean Dupuy.
Ministre de l'agriculture; le Commissaire général. A la suite d'un dis-
cours de bienvenue prononcé par le Ministre du commerce, le Com-
missaire général lut et commenta brièvement les articles du Règle-
ment qui avaient trait à l'organisation du jury international, à ses
opérations, à l'attribution des récompenses; confiant dans la haute
compétence des jurés, dans leur absolue impartialité, dans la cordiale
entente des représentants de toutes les nationalités, dans la fidélité do
l'élément français aux vieilles traditions hospitalières et chevaleresques
du pays, il remercia les membres de l'assemblée de l'éclatant service
qu'ils allaient rendre à l'humanité et les pria de se mettre immédia-
tement à l'œuvre , en commençant par l'élection des présidents , vice-
présidents, rapporteurs et secrétaires.
Dans chaque classe, aussitôt après l'élection du bureau, le président
prit la direction des travaux et le jury régla en toute liberté la marche
de ses opérations.
L'Administration avait eu soin de distribuer des exemplaires mtci-
foliés du catalogue, sur lesquels les jurés pouvaient inscrire leurs notes
en regard des noms d'exposants.
Tous les exposants étaient régulièrement convoqués aux visites du
jury, soit par voie d'affiches apposées dans l'enceinte des classes, soit
par voie d'avis individuels. Les commissaires généraux étrangers re-
cevaient également un avis du président ou des jurés de leur natio-
nalité.
Chacun des jurés cotait les produits suivant une échelle numérique
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. l'Jt
uniforme qu'avait indiquée la direction générale de l'exploitation et
dont les degrés correspondaient à la mention honorable, à la médaille
de bronze, à la médaille d'argent, à la médaille d'or et au grand prix.
La proposition de récompense s'établissait d'après la moyenne des
cotes attribuées par les divers membres du jury.
Les jurés suppléants assistaient aux opérations, pour être en mesure
de prendre utilement, le cas échéant, la place des jurés titulaires
absents.
Des procès-verbaux minutieux étaient tenus par les secrétaires.
Après l'achèvement de l'examen des objets exposés, les jurys de
classe dressèrent chacun et firent parvenir à la direction générale
de l'exploitation, conformément à l'article 81 du Règlement général :
1° une liste des exposants mis hors concours par application de
l'article 89; 3° une liste, par ordre de mérite et sans distinction de
nationalité, des récompenses qu'ils proposaient de décerner aux
exposants; 3° une liste semblable à la précédente pour les collabo-
rateurs, ingénieurs, contremaîtres et ouvriers, qui s'étaient particuliè-
rement distingués dans la production d'objets remarquables figurant
à l'Exposition. La liste des propositions de récompenses en faveur
des exposants reproduisait les cotes moyennes servant de base à ces
propositions.
Il est à peine besoin de dire combien la tâche des jurys fut
laborieuse et ingrate, surtout dans certaines classes où le nombre des
t>xposants atteignait un chilfre exceptionnellement élevé.
Le Règlement général fixait le 3o juin comme terme extrême pour
la remise des listes à l'Administration. Ce terme fut dépassé en fait,
malgré les pressantes instances de la direction générale de l'exploi-
tation.
Au fur et à mesure de la réception des listes, des copies en étaient
faites d'urgence et envoyées, d'une part aux présidents des jurys de
groupe, d'autre part à l'imprimerie du Journal Qjjfi.ciel qui pouvait ainsi
[)réparer sans retard la publication du palmarès pour le jour de la
distribution solennelle des récompenses.
Les travaux des jurys de classe se sont accomplis sans incident
sérieux. Deux faits seulement méritent d'être relatés.
192 JURY INTERNATIONAL. - RECOMPENSES.
Certaines indiscrétions ayant été commises, le Commissaire général
a dû rappeler les prescriptions formelles de l'article 85 du Règle-
ment général, qui exigeait, à tous les degrés, le secret le plus rigou-
reax sur les délibérations du jury international.
Dans le groupe des œuvres d'art, qui tient à ses traditions et qui a
toujours eu des immunités, les jurys ont décidé de ne point accorder
de récompenses aux artistes, quand ces récompenses devraient être
inférieures à celles de 1889, et leur détermination a été sanctionnée
par le Jury supérieur.
9. Jurys de groupe — Aux. termes de l'article 82 du Règlement
général, la mission des jurys de groupe consistait à reviser les listes
préparées par les jurys de classe, pour assurer autant que possible
l'unité et l'harmonie dans l'attribution des récompenses. Ils devaient
s'adjoindre successivement les jurys des diverses classes et délibérer
avec eux des questions concernant ces classes.
Par une circulaire du 2 juillet 1900, les directeurs généraux de
l'exploitation leur rappelèrent les dispositions réglementaires et préci-
sèrent les points sur lesquels leur attention paraissait devoir princi-
palement se porter. Suivant les indications de cette circulaire, il con-
venait que les jurys de groupe prissent comme base de leurs travaux
l'ordre de classement établi par les jurys de classe à la suite d'études
détaillées et avec des garanties incontestées de compétence. Ce point
de départ admis, les jurys de groupe avaient à réparer les omissions
involontaires commises dans l'examen des produits, à statuer sur les
litiges entre des classes de leur groupe pour l'attribution du jugement
d'objets déterminés, à poursuivre un accord avec les autres jurys de
groupe intéressés quand les jurys de classe en compétition ne relève-
raient pas tous deux de leur juridiction, à corriger les excès d'indul-
gence ou de rigueur des jurys de classe dans l'application de l'échelle
des récompenses, à unifier la jurisprudence sur la solution donnée
aux questions de principe, à revoir soigneusement les mises hors
concours.
Grâce à ces instructions, grâce aussi au petit nombre des réclama-
tions dont ils furent saisis, les jurys de groupe purent mener assez
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 193
rapidement leurs opérations et remettre les listes revisées à la direction
générale de l'exploitation avant le 3i juillet, date déterminée par le
Règlement.
3. Jury supérieur. — Dès le 3 août, le Jury supérieur tint une pre-
mière séance d'inauguration sous la présidence de M. Millerand, Mi-
nistre du commerce, assisté de M. Leygues, Ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts, de M. Jean Dupuy, Ministre de l'agricul-
ture, et du Commissaire général. Après une allocution de M. Millerand
et des explications du Commissaire général sur le mandat dévolu au Jury
supérieur, M. Léon Bourgeois prit la présidence elTective et l'assemblée
délibéra aussitôt relativement à la procédure qu'elle aurait à suivre
pour aboutir dans le moindre délai. Eu égard à l'impossibilité d'un
examen de détail en réunion plénière, le Jury supérieur confia cet
examen à une commission prise dans son sein et comprenant : i° les
membres du bureau; 2° les dix-huit présidents des jurys de groupe,
avec faculté de remplacement par l'un des vice-présidents dans le cas
d'absence; 3° le Commissaire général et les directeurs généraux de
l'exploitation; li° les délégués des beaux-arts, de l'agriculture, des
colonies et pays de protectorat. Nettement circonscrite, la tâche de la
commission avait un caractère purement préparatoire; les décisions
définitives demeuraient réservées au Jury supérieur réuni de nouveau
en séance plénière.
La commission ainsi constituée ne tint pas moins de i6 longues
séances, pendant lesquelles M. Léon Bourgeois ne cessa de prodiguer
son merveilleux talent, son admirable souplesse d'esprit, sa claire
vision de l'impartiale justice, ses incomparables qualités de concilia-
teur.
Elle adopta d'abord les règles suivantes pour l'ordre de ses tra-
vaux :
1° Les délibérations du jury international étant secrètes et les pro-
positions des jurys de classe ou des jurys de groupe ne pouvant, dès
lors, être réputées connues des intéressés, une fin de non-recevoir serait
opposée aux réclamations des exposants qui auraient pour objet, soit
le relèvement de leur récompense, soit l'abaisscMuent des récompenses
rUI'KlMtltlB XLTtONlLB.
194 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
de producteurs concurrents. Seules, les demandes de modifications
introduites par un membre du Jury supérieur bénéficieraient de la
recevabilité.
2° Chacun des présidents de groupe procéderait à une étude préa-
lable des réclamations concernant les classes de son groupe et pré-
senterait ensuite un rapport verbal à la commission qui statuerait.
Au besoin, les présidents s'entoureraient des personnes compétentes
dont le concours leur paraîtrait nécessaire.
Eventuellement, pour les objets ayant un caractère mixte, les pré-
sidents de deux groupes travailleraient en commun et formeraient, s'il
en était besoin, des comités mixtes'^'.
3° En ce qui concernait spécialement les étrangers, chaque pré-
sident de groupe se mettrait personnellement en rapport avec les
commissaires généraux des pays intéressés pour l'étude des récla-
mations.
Ultérieurement, les commissaires généraux étrangers seraient ap-
pelés à tour de rôle devant la commission et invités à s'expliquer sur
celles des réclamations concernant leurs nationaux au sujet desquelles
ils croiraient devoir insister.
li° Certains jurys de classe ou de groupe semblant s'être montrés
beaucoup plus larges que les autres au point de vue du nombre et du
degré des récompenses, le Commissariat général signalerait les écarts
et, après avoir entendu les présidents des jurys de groupe, la com-
mission, tout en y apportant une extrême prudence, aviserait aux
moyens d'établir un juste éijuilibre entre les classes.
5° Les listes relatives aux collaborateurs n'ayant pu être toujours
dressées avec la même maturité que les listes relatives aux exposants,
il appartiendrait, le cas échéant, aux présidents de groupe de sou-
mettre à la commission des propositions complémentaires.
A propos de l'examen au fond des listes préparées par les jurys de
''' L'exemple le plus caractéristique d'ap- penses proposées pour la classe 115 (produits
plication de cette règle a été la révision en spéciaux destinés à l'exportation dans les
commun pai' les présidents des groupes X colonies),
(aliments) et XVII (colonisation) des réconi-
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 195
c
classe et de groupe, la commission eut à résoudre différentes questions
de principe et à adopter des solutions générales. L'exposé de ces solu-
tions trouvera plus naturellement sa place dans le paragraphe con-
sacré aux récompenses.
La commission n'épargna ni son temps, ni son labeur. Toutes
les réclamations recevables, toutes les observations auxquelles don-
naient lieu les listes furent, de sa part, l'objet dune discussion atten-
tive.
Bien que résolue à ne modifier qu'exceptionnellement les décisions
des jurys de classe approuvées par les jurys de groupe, elle y apporta
néanmoins les rectifications que commandait la justice.
Sa bienveillance à l'égard des étrangers ne se lassa pas un seul
instant. Elle sut tenir un compte équitable de l'éloignement des pays
d'origine, des diflicultés qu'avaient rencontrées les exposants des con-
trées lointaines pour développer leur exposition et mettre complète-
m^t en lumière leurs facultés productrices.
Des motifs analogues l'amenèrent à être très large vis-à-vis de nos
colonies.
L'une des parties les plus lourdes de sa tâche fut l'appréciation des
produits qui avaient échappé aux jurys de classe et de groupe par
suite de circonstances telles que leur non-inscription au catalogue ou
leur dispersion en dehors des galeries générales.
Il V a lieu de signaler aussi d'assez nombreuses décisions concer-
nant des questions de classement pour lesquelles les comités de groupe
ne s'étaient pas mis d'accord.
Dans une seconde séance plénière tenue au palais des Congrès le
1 3 août, le Jury su[)érieur, après avoir entendu un rapport très précis
de M. Léon Bourgeois, ratifia l'œuvre de la commission et sanctionna
notamment d'une manière expresse toutes les résolutions de principe
qui lui étaient soumises, en les complétant sur quelques points d'im-
portance secondaire. Il inveslit, en outre, la commission des pouvoirs
les plus étendus pour prononcer, dans le sens de ces résolutions, au
suj(;t des difficultés susceptibles de surgir encore ultérieurement. Enfin,
avant de se séparer, il rendit, d'accord avec le Commissaire général,
un hommage mérité à son président.
i3.
196 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
La commission continua à siéger du i 3 au 1 7 août. Puis elle se
sépara, à son tour, après avoir institué : 1° une sous-commission
comprenant le président du Jury supérieur et cinq présidents de jurys
de groupe, pour corriger les erreurs matérielles qui viendraient à se
révéler, et, spécialement, pour statuer sur les réclamations d'exposants
non jugés; 9° une délégation formée de deux présidents et du direc-
teur de Tagriculture pour arrêter, conformément à l'article 98 du
Règlement général, la liste des récompenses méritées par les expo-
sants du groupe de l'horticulture qui, ayant participé d'une manière
suivie aux concours temporaires de ce groupe, pourraient être consi-
dérés comme des exposants permanents.
Grâce à l'activité exceptionnelle imprimée aux travaux du Jury
su[)érieur, la distribution solennelle des récompenses put avoir
lieu le 18 août, c'est-à-dire près d'un mois et demi plus tôt qu'en
1889. Il sera rendu compte de cette cérémonie dans un autre cha-
pitre.
En même temps, le Journal officiel publiait une première édition
du palmarès.
Des réclamations nouvelles devaient nécessairement se produire,
quand furent ainsi connues les décisions du jury international. La
sous-commission les examina toutes avec la plus extrême conscience,
mais en se maintenant dans les limites de son mandat; elle répara les
erreurs matérielles dûment constatées et combla, en particulier, pour
les collaborateurs, des omissions regrettables tenant à ce qu'en dépit
des efforts de l'Administration beaucoup d'exposants avaient négligé de
faire des propositions en temps utile. Cette revision dernière exigea
un assez long délai, à l'expiration duquel la liste officielle des récom-
penses put être définitivement arrêtée et publiée par l'Administration,
en conformité de l'article 87 du Règlement général.
6. Insignes du jury. — Les membres du jury international des ré-
compenses devaient recevoir un insigne attestant leur qualité. Cet in-
signe, dû au talent de M. L. Bottée, artiste graveur, et fourni par
M. Aucoc agissant comme président de la chambre syndicale de la
bijouterie, mesurait ko millimètres de hauteur et 3 3 millimètres de
INSIGNES DU JURY
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 197
largeur ; il avait la forme d'une plaquette demi-circulaire au sommet
et rectangulaire à la base; un bouton d'attache permettait de l'adapter
à la boutonnière.
M. Bottée avait choisi le thème suivant : assise sur un siège an-
tique, une femme à demi drapée tenait, d'une main, la trompette de
la renommée et, de l'autre, une palme de récompense; à la partie in-
férieure, un cartouche soutenu par l'égide de Minerve, emblème de
la sagesse, portait le mot Jury; au sommet, un flambeau ailé, symbole
du progrès, éclairait de ses rayons la date de 1900.
L'insigne était en argent doré pour tous les membres du jury, sans
distinction entre le Jury supérieur et les jurys de groupe ou de classe.
3. Récompenses. — 1 . Rappel de la nature des récompenses. — Ad-
jonction d'une médaille aux diplômes. — Les récompenses aux exposants
de la section contemporaine et à leurs collaborateurs étaient, en vertu
de l'article 88 du Règlement général, décernées sous forme de
diplômes signés par le Ministre du commerce, de l'industrie, des
postes et des télégraphes, et par le Commissaire général : diplômes
de grand prix, diplômes de médaille d'or, diplômes de médaille
d'argent, diplômes de médaille de bronze, diplômes de mention
honorable*''.
Comme en 1889, le Ministre décida, sur la proposition du Com-
missaire général, radjonction d'une médaille nominative en bronze à
tous les diplômes autres que ceux de mention honorable, et cette
mesure fut très favorablement accueillie par les intéressés : en effet,
la médaille est le signe le plus usuel des distinctions obtenues dans
les expositions; elle s'insère dans les médailliers qui ornent les cabinets
des industriels ou les salles de vente ; elle se prête aisément aux re-
productions en fac-similé sur les papiers de commerce. Les titulaires
de grands prix ou de médailles d'or recevaient d'ailleurs la faculté de
faire frapper par l'administration des monnaies et médailles, avec l'au-
torisation du Commissariat général, un exemplaire en or ou en vermeil
de la médaille, les frais de cette frappe restant entièrement à leur
'■' Un diplôme analogue parut devoir être délivr(i aux exposants hors concours.
108 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
charge '^' ; les titulaires de médailles d'argent pouvaient obtenir dans
les mêmes conditions un exemplaire en argent.
Une seule médaille était délivrée pour les expositions collec-
tives.
2. Règles générales diverses adoptées par le Jury supérieur pour Vatlri-
bution des récompenses. — Le Règlement général du k août 1896
édictait des dispositions très précises pour l'attribution des récom-
penses. Néanmoins le Jury supérieur eut à résoudre des questions
d'interprétation et à poser certaines règles générales complémentaires,
qu'il importe de rappeler sommairement.
En ce qui concerne la mise hors concours, l'article 89 du Règle-
ment excluait des récompenses les exposants ayant accepté les fonc-
tions de juré, soit comme titulaires, soit comme suppléants. Cette
exclusion s'appliquait aux sociétés exposantes représentées dans le
jury par un administrateur ou par un agent faisant partie de
leur personnel permanent. Exceptionnellement, les administrations
publiques concouraient aux récompenses, alors même que le mandat
de juré aurait été attribué à l'un de leurs fonctionnaires. Les exposants
adjoints au jury en qualité d'experts étaient également mis hors
concours par l'article 90, mais seulement pour la classe où ils au-
raient opéré.
L'application littérale de l'article 89 eût suscité de graves diffi-
cultés pour le recrutement des jurys de l'économie sociale. Des hom-
mes profondément versés dans les questions économiques, qu'il était
désirable de faire entrer dans ces jurys, auraient sans aucun doute
refusé afin de ne pas mettre hors concours leurs expositions person-
nelles ou celles de leurs sociétés dans d'autres classes; souvent d'ail-
leurs, l'Administration se fût gardée elle-même de les nommer, pour
ne point décapiter la liste des hautes récompenses de la section fran-
çaise. Eu égard au caractère spécial du groupe de l'économie sociale,
à l'objet philanthropique et désintéressé de la plupart des institutions
figurant à ce groupe, le Commissariat général et ensuite le Jury supé-
'"' Les expnsaiit^ liurs concours avaient la iniMiie faculté.
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES. 199
rieur pensèrent respecter l'article 8c), au moins dans son esprit, en
assimilant au cas particulier la condition des jurés à celle des experts,
c'est-à-dire en limitant la mise hors concours à la classe de l'éco-
nomie sociale pour laquelle ces jurés auraient accepté leur nomi-
nation, soit comme titulaires, soit comme suppléants. Réciproquement,
les jurés des classes industrielles ou agricoles furent admis à con-
courir dans les classes de l'économie sociale.
Des raisons du même ordre déterminèrent le Jury supérieur à faire
bénéficier du régime des administrations publiques et à maintenir
par suite dans le concours aux récompenses diverses associations
ou institutions d'un caractère purement artistique, scientifique ou
philanthropique, bien qu'elles fussent représentées au sein du
jury international : je citerai, à titre d'exemples, l'Union centrale
des Arts décoratifs , le Laboratoire central et l'Ecole supérieure
d'électricité, la Société biblique protestante. La compagnie univer-
selle du canal maritime de Suez parut aussi présenter un intérêt
général assez caractérisé pour jouir du traitement des administrations
publiques.
Le Jury supérieur décida : i" que la mise hors concours des jurés
les rendait inaptes à recevoir non seulement des récompenses d'expo-
sants, mais aussi des récompenses personnelles de collaborateurs;
9" que la faculté de concourir aux récompenses de cette dernière
catégorie restait entière pour leurs agents.
Il exclut de la distribution des récompenses les journaux représentés
dans le jury par un de leurs rédacteurs permanents.
En ce qui concerne l'attribution des récompenses d'exposants, les
règles de principe explicitement formulées ou du moins appliquées
par le Jury supérieur furent les suivantes :
i" Lorsque plusieurs services d'un ministère exposaient dans la
même classe, la récompense était attribuée au ministère; mais ces
services devaient être énumérés au diplôme et en recevoir un dupli-
cata.
9° Sauf le cas de déchéance dûment constatée par le jury, les ré-
compenses décernées aux exposants ne pouvaient être inférieures à
200 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
celies qu'ils avaient obtenues aux expositions universelles internatio-
nales antérieures.
3° Aucun exposant en faillite n'était récompensé.
La liquidation judiciaire n'entraînait pas d'incapacité au point de
vue des récompenses.
\° En cas de décès d'un exposant, la récompense subsistait et le
diplôme devait être délivré aux héritiers.
5" Quand une maison était passée entre d'autres mains, la récom-
pense apppartenait au titulaire du certificat d'admission, à moins que
le changement ne fût antérieur à l'ouverture de l'Exposition et n'eût
été notifié en temps utile à l'Administration.
6° Lorsque des collectivités plurinominales, figurant comme telles
à leur demande d'admission et au catalogue , avaient été examinées et
récompensées en cette qualité par le jury, leurs membres ne pou-
vaient recevoir de récompenses individuelles pour la même expo-
sition.
y" Ne devaient être considérés comme exposants ni les concession-
naires, ni les personnes ayant coopéré à leur œuvre. Il appartiendrait
au Ministre de les faire juger par un jury particulier et de leur
décerner des récompenses spéciales.
8" La qualité d'exposant était refusée aux fournisseurs des vi-
trines.
Enfin les décisions de principe concernant l'attribution des récom-
penses de collaborateurs se résument ainsi :
1° Les directeurs des maisons ou institutions récompensées ne
pouvaient prétendre à une récompense personnelle distincte.
9° En raison du caractère individuel des récompenses de collabo-
rateurs, il n'y avait pas lieu d'en décerner aux services d'un établis-
sement.
3° N'étaient pas regardés comme des collaborateurs, au sens du
Règlement général, les représentants des exposants, non plus que les
industriels chargés de l'installation matérielle des expositions. Cette
qualité appartenait exclusivement aux personnes ayant coopéré à la
création des objets exposés.
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES. 201
6° Les architectes et les décorateurs des classes ou des sections
étrangères pouvaient recevoir, dans la classe 29, des récompenses en
■qualité de collaborateurs des comités d'installation ou des commis-
sariats généraux étrangers, qui concouraient dans la même classe aux
récompenses d'exposants.
5° L'incapacité des exposants faillis n'entraînait pas celle de leurs
collaborateurs.
6° En règle générale, les collaborateurs ne devaient recevoir qu'une
récompense de degré inférieur à celui de la récompense obtenue par
l'exposant. Néanmoins, dans le cas de mérites tout à fait exceptionnels
reconnus par le jury, il pouvait y avoir égalité. Le Jury supérieur
admettait aussi Tégalité pour les collaborateurs des œuvres de bien-
faisance figurant au groupe de l'économie sociale.
3. Statistique sommaire des récompenses iVexposants. — Le volume
dannexes joint à ce rapport contient un état détaillé faisant connaître
la répartition des récompenses d'exposants par nature, par classe et
par pays. Ici, je dois me borner à mettre en lumière des faits d'un
caractère général.
Voici d'abord un tableau donnant le nombre des récompenses de
toute nature obtenues dans chaque groupe par la France et par l'en-
semble des pays étrangers, ainsi" que le rapport de ce nombre à celui
des exposants''' :
DÉSIGNATION DES GROUPES.
NOMBRE
DBS RÉCOMPENSES.
RAl'POliT
DO NOMBRE DES RÉCOMPENSES
au nombre des exposants.
FRATtCK
el
colonies.
BTBANGBR.
ENSEUHLE.
FBiSCG
et
rolonii's.
ÉTBAnCEB.
ENSEMBLE.
Groupe 1. Édiicalion et enseigneniPiil .
Groupe 11. OEuvres d'art
3.295
1,094
i,r55
i,5i.-)
A,/i5o
3,609
p. 100.
58
69
p. 100.
64
5.
p. 100.
60
58
A reporlfr
Û,3S9
3,670
7,(1,59
'■' Dans ce tableau et dans le suivant, quel- de la section française et au catalogue d'une
qucs récompenses de'cornoes à des exposants section étrangère ont éti' portées à la colonne
(jui figiu-aient eu même temps au catdogue Ltian^er.
202
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
DESIGNATION DES GROUPES.
Report
Groupe III. Instruments et procédés
,'»énéraui des lettres , des sciences et
des arts
Groupe IV. Matériel et procédés géné-
raux de la mécanique
Groupe V. Éleclricilé
Groupe VI. Génie civil. Moyens de
transport
Groupe VII. Agriculture
Groupe VIII. Hoilictillure et arboricul-
ture
Groupe IX. Forêts. Chasse. Pèche.
Cueillettes
Groupe X. Alimenl';
Groupe XI. Mines. Métallurgio
Groupe .XII. Décoration et mobilier
des édifices publics et des habita-
tions
Groupe XIU. Fils, tissus, vèlemeuts. .
Groupe XIV. Industrie chimique
Groupe XV. Industries diverses
Groupe XVI. Economie sociale. Hy-
giène, assistance publique
Groupe XVII. Colonisation
Groupe XVIII. Années de terre et de
mer
TOTACX ET MOTESNES. . . .
NOMBRE
DES BÉCOIIPENSES.
et
colonies.
4,389
1,297
446
362
1,387
1,594
58a
5 I 2
.'i,482
563
1,016
1,439
746
1,169
2,200
377
328
23,619
2,670
1,735
478
293
938
2,682
478
771
3,235
970
1,528
9,178
1,1 15
i,6o3
1,390
1 1 1
162
32, 286
7,009
3,o33
934
55'i
3,175
4,3a6
1,060
1,283
8,717
1,533
2,544
3,607
1,861
2,762
3,590
488
490
45,905
RAPPORT
DU NOMBRE DES RÉC0SIPE>SES
au nombre des exposants.
FRiRCB
et
colonies.
p. 100.
5i
61
G 2
52
70
60
61
72
64
78
70
80
65
45
74
62
55
42
42
39
43
''9
56
3i
53
56
54
58
.■)6
67
5o
53
53
49
5i
43
54
53
59
39
56
63
60
06
61
48
65
55
En 1889, le rapport du nombre des récompenses au nombre des
exposants avait été de 56 p. 100 pour la France, de 56 p. 100 pour
l'étranger et de 55 p. 100 pour l'ensemble.
Ainsi, la proportion d'ensemble est restée la même. Mais la part de
la section française a bénéficié d'une notable augmentation, tandis
que celle des sections étrangères subissait une diminution corrélative,
malgré le vif désir du jury de se montrer libéral envers les hôtes de la
France.
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
203
Les récompenses se sont réparties de la manière suivante, au point
de vue de leur nature :
CATÉr.oniES
DE RKCOMPENSES.
DES
NOMBRE
RÉCOMPENSES.
IUPPOUT
AU NOMBRE DES EXPOSANTS.
RAPPORT
AU NOMBRE TOTAL
des récompenses.
FRANCE
Cl
ctiloriii's.
tTRASCBR.
BKSKUBLE.
VHiRCB
et
colonies.
RTBANOBB.
SnSEUBLE.
FRANCS
et
ColoDiL-S.
BTRANCBB.
BBSByBLB.
Grands prix
Médailles d'or
Médailles d'argent. . .
Médailles de bronze. .
Mentions honorables .
Totaux
1,390
4,34 5
7,175
6,536
4,378
1,761
4,644
6,1 55
5,582
4,1 44
3,1 56
8,889
i3,33o
ia,io8
8,42 2
p. 1,000.
36
1 1 1
188
171
1 12
p. 1,000.
39
1 o4
137
125
93
p. 1,000.
38
107
161
i46
101
p. 1,000.
59
180
3o4
376
181
p. 1,000.
80
208
376
35o
186
p. 1,000.
<^9
1 94
290
2(14
i83
28,619
93,286
4 j,go.i
617
4 98
553
1,000
1,000
1,000
Comme le montre ce tableau, la proportion du nombre des grands
prix au nombre des exposants, dans l'ensemble des sections étrangères,
a été légèrement plus élevée que dans la section française. L'avantage
des étrangers s'est même étendu aux médailles d'or, sinon pour le rap-
port entre le nombre de ces médailles et celui des exposants, du moins
au point de vue de la répartition des récompenses entre les diverses
catégories. Il ne pouvait en être autrement : d'une part, en effel,
les sections étrangères comptaient beaucoup plus d'expositions collec-
tives que la section française et les expositions de cette nature sont tou-
jours jugées avec une bienveillance particulière ; d'autre part, le jury,
voulant donner un témoignage public de reconnaissance à tous les
Etats qui avaient accepté l'invitation de la République française, a
prodigué les hautes récompenses en faveur de leurs administra-
tions.
Pour la France de même que pour l'étranger, la proportion du
nombre des grands prix et des médailles d'or au nombre total des
récompenses, dont je signalais déjà l'augmentation continue dans mon
rapport sur l'exposition de 1889, s'est encore accrue. Cet accroisse-
ment résulte, non seulement des largesses du jury qui n'est plus retenu
par des considérations de dépense comme au temps où les récompenses
supérieures se délivraient sous forme de médailles en métal précieux.
20i
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
mais aussi de la perfection des produits exposés et de la sélection que
laflluence des demandes d admission a permis de réaliser en 1900.
Si, au lieu dVnvisager le bloc des sections étrangères, on distingue
les divers Etats participants, le nombre de récompenses des différentes
catégories et la proportion de ce nombre, soit à celui des exposants,
soit au nombre total des récompenses, se cbiffrent ainsi :
DESIGNATIOA'
^ilemagoe
Aniiorre
Aulriclie
Hci,jic[ue
Busnie-Herzégovine
lîulgarie
Chine
Coivc
D^Dimark
Kqtialeur
Kspagoe
Élats-Unis
Granile-Brdagne
Grèce
(Guatemala
Hongrie
Italie
Japon
Libéria
Luxembourg'
Maroc
Mexique ■
Monaco
Nicaragua
Norvège
Pays-Bas
Pérou
Perse
Portiif^al
Roumanie
Ru'.sie
Sainl-.Mariu
Sahador
Serbie
Siam
Sutl-Africaioe (HépubL)..
SuèJe
Suisse
Turquie
Section inlernalionalef'L .
Evposilions simultanées ii
la section française et
à une section étrangère
ou à deux sections étran-
gères
TOTADX
X 0 y\ B B E
DKS RKCOMPEVSKS.
B A P P 0 n T
AU NOMBRE DES EXPOSANTS.
100
io3
'9
h
39
931
195
8
5
8S
i3a
3G
I
5
3
34
h
5
iS
39
5
39
38
•193
ï 3
0%
S °
E
Z ~
s _o
^
5^6
611
358
318
1
1
399
3,3
.67
«06
218
363
■37
So
i3
3ti
35
36
1q
Gi
88
90
9
0
i3
10
3
10
5
3
38
63
6a
47
4i
7'
97
i48
i3/i
190
911
.47
503
73a
599
34,
4 48
548
43i
943
56
108
9'
87
3o
36
38
90
355
370
373
961
430
548
549
36S
i3G
36.T
/iSS
383
3
1
D
1
i4
16
7
3
6
8
1
1
10a
333
33»
347
6
7
8
9
34
34
3. S
i4
85
'1'
j-J
59
108
S6
'i5
43
3ii
5o
48
'7
4
3
4
I
iltli
3i9
4i3
4i4
200
338
^■97
i56
lllÇ)
474
37S
9 Go
II
19
10
9
■7
33
'9
l5
34
59
63
53
5
9
1
6
0
3
3
85
6-
4q
36
ii4
1D7
1/16
86
11
7
11
'7
1
1
4
3
3
3
»
4,64 '1
6.i55
5,583
4,i'.'i
,983
9
875
810
139
993
38
097
3,379
1,865
35o
"9
i,35i
9,017
1 ,3o7
'9
1 ,o3,S
34
ii5
3S8
3i4
166
13
i,33i
1,039
1,754
35
90
'9
965
5()i
Pour mille exposants.
99,986
39
3U3
997
i33
81
i43
i43
,.
310
300
i53
97
iGi
i85
97
37^
99
'97
365
85
106
i53
i56
64
35
99
7'
3-ï
85
43
95
1 13
,90
■87
■ 43
63
toi
i38
910
88
190
i38
96
74
q5
7»
45
i4o
173
i35
76
86
i65
1,39
i33
.93
■>3i
•79
13S
lih
ii3
79
,34
1 -D
175
118
64
19J
399
180
100
DO
9b0
5q
303
939
loi
43
3,6
491
53
53
39
64
9:1
100
qS
1 ID
i3i
i4S
96JÏ
960
9,9
loq
iS3
loq
119
'^7
9 38
iqo
99
95
97
i3j
i3o
73
3,
94
3i
8
46
101
i3i
i3i
89
t. 10
l39
69
l39
1 hq
"9
83
74
999
i85
167
Uo
373
157
19'l
83
"7
l59
i3o
193
346
"
38
399
1 1 1
74
1 1 1
9»
100
1 ,0
81
i3o
179
,66
98
S3
53
83
n8
56
5G
933
1 1 1
io4
.37
195
93
786
386
801
573
977
5o6
370
186
686
397
41:6
3i3
584
536
763
4i o
644
6,',
5'jo
653
1,000
398
557
898
691
G93
449
9^
439
456
553
648
736
5l9
7''9
»93
138
38:i
889
498
RAPPORT
AU »OMBnE TOTAL
des récompenses.
Pour mille récompenses
196
375
3o8
181
5ou
5oo
(.
ii4
363
3,3
,91
137
981
333
169
"Â
101
909
37,
16S
909
3.),
36
337
l33
343
45
,36
455
= 77
7*'
.67
378
373
3o
119
191
36,
4i
1S8
367
397
93
337
3o5
939
io5
94o
994
33,
33
160
3o9
960
49
939
3o3
935
65
.89
978
375
60
908
979
379
38
io4
903
373
100
900
100
5oo
1 1 1
3i,
3:,6
,56
i58
3,6
^19)
53
33
98
31&
830
ii8
176
9o6
935
43
39G
996
9 43
63
995
967
18,
lr.9
344
974
,43
3o
917
3oi
3S9
333
3 5o
333
39
1 ,0
3 4o
3,0
37
194
338
989
i'ir
989
370
91b
ii4
3'i3
986
56
191
37,
3l3
38
,63
949
«97
2;)0
950
45o
963
3, G
,58
io5
loG
331
953
,85
io3
= o3
980
960
98
916
187
316
5oi.
63
69
350
667
167
167
So
308
976
35o
99
»79
3a8
363
,36
907
399
307
i43
,3o
3 ',9
,68
,93
189
399
100
u
334
s65
199
9o5
,37
,63
83
957
169
954
5o
,58
i36
i53
333
135
186
''' Etals non représentés officieliemeiit et bureaux internationaux
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
205
II. Statistique sommaire des récompenses de collaborateurs. — Il a été
accordé 26,922 récompenses de collaborateurs. En 1889, le nombre
correspondant n'était que de 6,971. D'accord avec l'Administration, le
jury a considéré comme un devoir de justice l'attribution d'un large
contingent de distinctions au\ ingénieurs, contremaîtres et ouvriers
dont le talent ou l'habileté s'affirmaient par le mérite des objets ex-
posés.
Le tableau suivant donne la répartition de ce contingent entre les
différents groupes pour la France et pour l'ensemble des pays étran-
gers*'' :
DÉSIGNATION DES GROUPES.
Groupe 1. Éducation et enseignemenl
Groupe II. OEuvres d'art
Groupe III. Instruments et procédés généraux des lettres,
de? sciences et des arls
Groupe IV. Matériel et procédés généraux de la mécanique .
Groupe V. Electricité
Groupe VI. Génie civil. Moyens de transport
Groupe VII. Agriculture
Groupe VIII. Horticulture et arboriculture
Groupe IX. Forêts. Chasse. Pèche. Cueillettes
Groupe X. Aliments
Groupe XI. Mines. Motaliurgle
Groupe Xil. Décoration et mobilier des édilices publics et des
habitations
Groupe XIII. Fils, tissus, vêtements
Groupe XIV. Industrie chimique
Groupe XV. Industries di\ erses
Groupe XVI. Economie sociale. Hygiène, assistance pu-
blique
Groupe XVII. Colonisation
Groupe XVIII. Armées de terre et de mer
TOTACX
NOMBliE DES UECOMPEiVSES.
FRANCE
ET COLONIES.
I ,oo5
1,0-2 1
5i5
303
1,8S9
260
386
1,116
i,iii
8'io
1,5 1 1
».9''9
17,488
,-21
593
98S
■2 1 1
1,0^3
379
96
343
974
47a
409
i,'ii5
387
368
.37.
70
356
7,434
1,433
3,1 l4
8o3
574
3,965
1,134
356
636
933
1,588
1,553
4,344
1,127
1,879
9,330
394
900
34,939
Voici, d'autre part, comment les récompenses de collaborateurs
'"' Dans ce tableau, quelques récompenses
décernées à des collaborateurs d'exposants
qui figui'aient en même temps au catalogue
de la section française et au catalogue d'une
section étrangère ont été portées à la colonne
Elraiiger.
206 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
se sont partagées entre les diverses catégories et les pays partici-
pants :
DESIGNATION DES PAYS.
France
étranger.
AUemagoe
Autriche
Belgique
Bosnie-Herzégovine
Bulgarie
Chine
Corée
Danemark
Equateur
Espagne
Etats-Unis
Grande-Bretagne
Grèce
Guatemala
Hongrie
Halle
Japon
Luxembourg
Mexique
Monaco
Nicaragua
Norvège
Pays-Bas
Pérou
Perse
Portugal
Boumanie
Russie
Saint-Marin
Serbie
Siam
Sud-Africaine (Répuhliqu")
Suède
Suisse
Turquie
Expositions simultanées à la section fran-
çaise et à une section étrangère ou
à deux sections étrangères
ToTADX pour les pays étrangers.
Totaux généraux
GBAiNDS
pan.
ika
96
5
10
1
3
A
i3
88
NOMBRE DES RECOMPENSES.
380
ItDAILLES
D'On.
3,667
l63
138
i64
i3
5
iti
9
7'
1
1
ilio
iS'J
17
7
i4
4
II
2 3
38
36
27
b
4
16
()9
1,483
4,i4o
medailles
o'ib6b;<t.
5,83a
32 1
933
290
9G
9
5
3i
186
i46
1
1(1
294
195
43
3
9 3
37
2
1
65
95
5oo
32
87
4
3,678
8,5io
MEDAILLES
DB BBONZB.
5,793
175
309
16
1
1
97
3
39
209
188
I
II
221
l42
55
9
1 1
II
II
hx
8
i4
366
i3
2
1
2 4
3i
3
9,095
MENTIONS
DOROBIBLBS.
3,o65
74
109
i5
93
II
18
67
95
167
1 95
1 1
II
i3
II
II
'7
5
II
II
80
I
161
1,090
7.887
'1,100
17,488
74 1
635
868
7»
i5
79
1 9
87
6l9
5o5
3
1 1
829
099
198
12
61
5
1
197
80
3
1
2 35
7»
,261
3
•'3
33
1 o
79
,89
7,434
24,923
RECOMPENSES.
207
JURY INTERNATIONAL.
4. Jugement des concours temporaires. — i . Concours tempo-
raires des groupes de ragriculture, de lliorlicuUure et des aliments;
concours de la ramie. — La plupart des concours temporaires étaient
rattachés à des classes et jugés en conséquence par le jury interna-
tional des récompenses, suivant les dispositions du Règlement général
que j'ai relatées dans la première partie de ce rapport.
Deux jurys spéciaux ont dû être constitués par arrêtés du Commis-
saire général en date des 26 septembre et U octobre 1900, l'un pour
le concours des appareils et procédés de traitement ainsi que des
produits delà ramie, l'autre pour le concours des houblons qui relevait
de deux classes (classe 39, produits agricoles alimentaires d'origine
végétale, et classe M , produits agricoles non alimentaires). Le premier
comprenait 28 membres, dont i5 français et 8 étrangers; le second,
1 1 membres, dont 8 français et 3 étrangers.
Les récompenses consistaient en certificats de diplômes d'honneur,
de premier prix, de deuxième prix, de troisième prix ou de mention,
signés par le Commissaire général. Il en a été décerné 3,781 .
Elles se sont réparties comme l'indique le tableau suivant entre la
France et l'ensemble des pays étrangers, pour chaque concours ou
groupe de concours :
DESIGNATION DES CONCODRS.
Concours des raisins de cuve (classe 36)
Concours des houblons (classes 39 et 41 )
Concours des produits de l'industrie laitière (classe 40). . . .
Concours des produits de l'apiculture (classe 42)
Concours divers de l'borticulture (classes 43 à 48)
Concours des produits de la cuisine et de la fliarculerie
(classe 58)
Concours des appareils et procédés de Iraitenient, ainsi que
des produits de la ramie
Totaux
NOMBRE DES liECOiM PEN SES.
36
30
363
i8
3,l8l
8 a
3
2,703
3
i54
4io
9
491
1,078
38
/ / ■'
27
3,67a
94
3
3,781
Le second tableau ci-après fait connaître le nombre des récom-
208 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
penses de diverses catégories attribuées à chaque pays pour l'ensemble
des concours :
DÉSlGJiATION DES PAYS.
France
lùranger.
Allemagne
Autiiclio
Belgique
Bulgarie
Danemark
Espagne
Élats-Unis
GranJe-Brolagne
Grèce
Hongrie
Italie
Japon
Luxembourg
Monaco
Pays-Bas
Russie
Suède
Suisse
ToTADx pour les pays étrangers,
Totaux GÉsénAiï
DIPLOMES
D'IIOBNBUR.
28
NOM BUE DES RECOMPENSES.
PREMIERS
PRl\.
i,3o8
33
35
107
4o
1/1
5rî
398
1.706
DElXltMES
800
67
/.8
3o
1 1 3
a
i3
32
TROISIEMES
PEU.
387
1.237
38o
33
99
4
'7
1
35
192
672
58
ri
18
«7
ili
1
a38
2,703
ia3
t I 2
a
3
a
a 80
46
2
a
22
t
1 1
5
33
1 10
2
1 56
1,078
3,781
2. Concours d'animaux reproducteurs. — Pour le concours des es-
pèces bovine, ovine, porcine, et des animaux de basse-cour, le Ministre
de l'agriculture a, conformément à l'arrêté du 3i mai 1899 . nommé
quatre jurys internationaux, le premier connaissant de l'espèce bo-
vine, le second de l'espèce ovine, le troisième de l'espèce porcine et
le quatrième des animaux de basse-cour. Ces jurys se divisaient en
sections ou sous-sections; dans chaque section ou sous-section, un
membre élu par les exposants présents était adjoint aux membres
désignés par le Ministre. L'arrêté ministériel du 3i mai 1899 conte-
nait, d'ailleurs, des dispositions spéciales au sujet de la formation
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 209
des jurys appelés à décerner les prix de championnat et les prix
d'honneur.
Aux termes de l'arrêté du 97 mars 1900, le jury du concours des
espèces chevaline et asine était nommé par le Ministre de l'agriculture.
Chaque pays étranger exposant 1 o chevaux au moins avait droit à un
ou deux jurés suivant que le nombre des chevaux exposés se trouvait
compris entre 10 et 19 inclusivement ou atteignait 20; les commis-
saires généraux des nations intéressées présentaient des listes de clas-
sement par ordre de préférence , qui servaient de base au choix de ces
ji'ï'é«.
Les concours d'animaux n'ayant fait l'objet d'aucun rapport des
jurys, j'ai dû leur consacrer un chapitre spécial, relativement détaillé,
et indiquer les récompenses obtenues par les exposants français ou
étrangers. Je me borne à rappeler ici le nombre total de ces récom-
penses :
Concours des espèces bovine, ovine, porcine, et des animaux de Lasse-cour :
i()00 (France, 1,6/1/i; étran<;er, 956).
Concours des espèces chevaline et asine : 7.33 (France, 5i5; étranger, 217).
5. Jugement du concours pour le meilleur appareil de sauvetage
dans le cas de sinistre en mer. — Gonformémont aux articles 5 et
suivants du règlement arrêté le 11 décembre 1899 par le Commis-
raire général de l'Exposition d'accord avec le commissaire général des
Etats-Unis, le concours pour le meilleur appareil de sauvetage dans le
cas de sinistre en mer (fondation des héritières d'Anthony PoUok) a été
jugé par le jury international , suivant les règles édictées par le Règle-
ment général de l'Exposition. Il était considéré comme une annexe de
la classe 33 (matériel de la navigation de commerce).
Le jury avait le droit de prescrire des essais aux frais des concur-
rents.
Dans l'appréciation de la valeur des appareils, il devait tenir
compte, non seulement de leur mérite au point de vue de la conser-
vation de la vie une fois l'appareil à l'eau . mais encore , s'il s'agissait
d'appareils exigeant l'assistance de sauveteurs, de la facilité, de la
T- il,
* im-milEItlE KATIOXAtK.
210 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
promptitude et de la sûreté avec lestjuelles l'appareil était manœuvré
et lancé hors du navire, de son poids hors d'eau, de l'espace qu'il occu-
pait à bord, de sa capacité, de son aménagement pour recevoir les
naufragés et pourvoir à leur subsistance, de ses conditions de naviga-
bilité, de sa résistance, de la dépense d'acquisition et d'entretien, etc.
L'intégralité du prix pouvait être attribuée à l'auteur du meilleur
appareil, si l'invention paraissait au jury avoir une valeur et une im-
portance justifiant cette récompense. En cas de présentation d'ap-
pareils d'une égale valeur par plusieurs concurrents, le jury avait la
faculté de partager le prix. Il restait libre de ne pas décerner de j)rix,
si aucun des appareils soumis à son jugement ne lui en semblait digne;
mais alors le règlement lui conférait le pouvoir d'indemniser les
concurrents dans la mesure qu'il arbitrerait.
Après avoir pris l'avis des héritières de M. Anthony Poilok, afin de
bien s'assurer de leurs intentions, le jury écarta : i" les appareils ne
pouvant être utilisés que pour des sauvetages individuels; 2° les flot-
teurs qu'il fallait gonfler ou attacher, les radeaux démontables ou con-
struits de manière à ne flotter qu'au moment où leau les atteignait en
envahissant le navire ; 3° les moyens destinés à produire le calme sur
la mer, ces moyens n'offrant qu'un secours très relatif et d'une courte
durée.
Malgré le nombre considérable des appareils, modèles et projets
admis au concours, le jury n'en trouva aucun qui méritât l'attribution
intégrale du prix ; il ne put davantage procéder à la répartition éven-
tuellement prévue par le règlement. Mais il décida l'allocation d'une
indemnité en faveur de M. Roper (de Londres) et fixa le montant de
cette indemnité à 10,000 francs.
6. Diplômes commémoratifs. — Des diplômes commémoratifs.
signés par le Ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des
télégraphes, et par le Commissaire général, pouvaient être décernés
aux personnes qui auraient prèle leur concours pour les expositions
rétrospectives, ainsi qu'aux fonctionnaires ou agents de l'Exposition,
aux membres des comités ou commissions et aux jurés. (Art. 9^ du
Règlement général.)
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. '211
Conformément à la proposition du Commissaire général, le Ministre
décida l'adjonction aux diplômes d'une plaquette sans nom.
A titre exceptionnel, des diplômes furent délivrés sans plaquette ou
des plaquettes sans diplôme.
Les catégories de titulaires ont été les suivantes :
Président de la Répobiicjue ;
Ministres ;
Secrétariat général et maison militaire de la Présidence ;
Fonctionnaires et agents du Ministère du commerce, de l'industrie, des postes
et des télégraphes ;
Commission préparatoire et Commission supérieure de l'Exposition ;
Fonctionnaires et agents du Commissariat général de l'Exposition ;
Fonctionnaires et agents des délégations aux ljeau\-arts, à l'agriculture, nux
colonies et pays de protectorat ;
Personnel des commissariats géiiéraiLV étrangers ;
Comités techniques et commissions consultatives, siégeant auprès du Conmiis-
saire général (protection contre l'incendie, machines, électricité, contentieux,
Commission supérieure de la presse française ;
Commission supérieure des expositions rétrospectives des beaux-arts et des arts
décoratifs ;
Comités départementaux (y compris le comité central algérien]; comités d'ad-
mission ; comités d'installation ;
Commission de l'exposition rétrospective des armées de terre et de mer ;
Comité de l'exposition des monuments historiques ;
Architectes et ingénieurs des classes ;
Jury international des récompenses; experts adjoints au jury;
Commission supériem-e, comités de section et bureaux des commissions d'orga-
nisation des congrès ;
Commission supérieure, comités spéciaux, comités d'organisation et jm-ys des
concours d'exercices physiques et de sports;
Comités et jurys des concours temporaires;
Comités des auditions musicales ;
Collectionneurs ayant apporté leur concours aux expositions rétrospectives;
Fonctionnaires de divers ministères ;
Fonctionnaires algériens; fonctionn;iires et comités locaux des colonies ;
Fonctionnaires et agents de la Préfecture de la Seine et de la Préfecture de
police ;
212 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
Presse française ou étrangère ;
Agents du chemin de fer électrique et du trottoir roulant de l'Exposition ;
Agents des compagnies de chemins de fer de l'Ouest et de l'Est ;
Fonctionnaires et agents de l'administration des monnaies et médailles, de i'Im-
primerie nationale ;
Chefs de musicjues militaires ;
Artistes ayant concouru aux fêtes ;
Divers.
7. Dessin, gravure et impression du diplôme des récompenses
et du diplôme commémoratif. — 11 avait été décidé que le diplôme
des récompenses" et le diplôme commémoratif seraient identiques sauf
les écritures. Voici quelles furent les mesures prises pour le dessin, la
gravure et l'impression du type unique.
1. Concours pour le dessin du diplôme. — De même qu'en 1889, le
dessin du diplôme fit l'objet d'un concours à deux: degrés, en confor-
mité d'un arrêté ministériel du 8 mai 1899. (Pièce annexe n" 9/1.)
Toute latitude était laissée aux artistes pour la composition de leur
sujet. Le dessin devait mesurer o m. 55 sur 0 m. dli et encadrer une
réserve qui, sans affecter nécessairement une forme régulière, présen-
tât une surface libre minimum de o m. 3 o de longueur et 0 m. 1 5 de
hauteur.
Au premier degré, les concurrents avaient à fournir, avant le
1 5 juin, une esquisse de grandeur d'exécution, en y joignant une en-
veloppe cachetée, qui contiendrait le nom et l'adresse de l'auteur, et
qui serait revêtue extérieurement d'une devise ou d'un signe également
apposés sur l'esquisse. Le règlement prescrivait une exposition publique
des projets du 18 au 2 5 juin et portait que, pendant cette exposition,
le jury désignerait cinq esquisses, dont les auteurs seraient admis au
concours du deuxième degré.
Le concours du second degré consistait dans l'exécution complète et
définitive, en vue de la reproduction par la gravure en taille-douce,
des esquisses retenues au premier degré. Cette fois encore, il y avait
exposition publique, du 2 4 septembre au 1" octobre, terme avant
lequel serait rendu le jugement définitif.
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 213
Placé sous la présidence du Ministre et la vice-présidence du Com-
missaire général, le jury comprenait : i° les directeurs généraux, les
directeurs, le secrétaire général et l'architecte en chef des installations
de l'Exposition; 2" le directeur des beaux-arts, le conservateur des
estampes de la Bibliollièque nationale, le président de la Société des
artistes français et le président de la Société nationale des beaux-arts ;
3" huit membres élus par les concurrents. L'élection des jurés de cette
dernière catégorie devait avoir lieu au scrutin secret, dans une assem-
blée tenue sous la présidence du Commissaire général, assisté des
directeurs généraux et du secrétaire général. Aucun des concurrents
n'était éligible. Nul ne pouvait être élu au premier tour, s'il ne réunis-
sait : 1" la majorité absolue des suffrages exprimés; 2° un nombre
de suffrages égal au quart du nombre des concurrents. Au deuxième
tour, la majorité relative suffisait. En cas d'égalité de suffrages, le
plus âgé était élu. Le programme admettait le vote par correspon-
dance.
Un prix de 10,000 francs était accordé, pour toute allocation, à
l'artiste classé le premier au second degré , et son oeuvre devait être
exécutée. Ce prix forfaitaire attribuait à l'Administration la propriété
exclusive du dessin.
Chacun des quatre autres concurrents du second degré avait droit à
une indemnité de 1,000 francs.
L'Administration gardait sa liberté complète pour la désignation du
graveur. Toutefois, l'artiste dont le dessin aurait été adopté, devait
présenter, à titre d'indication, une liste de trois graveurs.
Par arrêté du 27 mai 1899, le Commissaire général régla les dis-
positions de détail relatives à l'élection partielle du jury. (Pièce annexe
n-gS.)
IjCS électeurs présents à la séance devaient produire le récépissé de
leur esquisse et les électeurs votant par correspondance, envoyer leur
bulletin sous deux enveloppes : i" une enveloppe intérieure fermée,
portant en suscription le signe ou la devise de l'esquisse ; 2° une enve-
loppe extérieure à l'adresse du Commissaire général. De ces deux en-
veloppes, la première était ouverte publiquement au cours de la
21/) JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
séance. En cas de deuxième tour, les électeurs présents pouvaient
seuls prendre part au vote.
Tout concurrent élu avait l'obligation d'en prévenir immédiate-
ment le Commissaire général , sans faire connaître le signe ou la devise
de son esquisse. Les candidats ayant obtenu le plus de voix après les
élus prenaient la place des inéligibles. A défaut d'avis, les esquisses
des concurrents élus étaient exclues du concours.
La séance d'élection eut lieu le 16 juin 1899. Furent élus
MM. Luc-Olivier Merson, Mayeux, Roty, Bouguereau, Grasset, Bon-
nal, Chéret,J.-J. Lefebvre.
Cent douze artistes participèrent au concours du premier degré.
L'Administration exposa leurs esquisses à l'étage de l'ancienne galerie
des Machines.
Dans sa réunion du 19 juin, le jury élimina d'abord 76 projets
comme trop insuffisants. Une seconde sélection ne laissa plus en pré-
sence que 17 esquisses, sur lesquelles le jury retint celles de
MM. Besnard et Vaudoyer (^' , Camille Boignard, D. Maillart, Michel
Lançon et Rosset-Granger. M. Luc-Olivier Merson, choisi par ses col-
lègues pour remplir les fonctions de rapporteur, remit au Commissaire
général, le 8 juillet, un rapport dans lequel il exprimait le vœu que
le dessin définitivement adopté fût d'une facture très précise et très
définie, ce qui n'obligeait pas à la sécheresse des contours, à la dureté
de l'effet, et n'excluait ni la grâce du rendu, ni le charme du modelé.
Au second degré, l'exposition des dessins eut lieu dans les locaux
du Commissariat général. Réuni le 98 septembre, le jury se pro-
nonça en faveur du projet de M. Boignard ; M. Bonnat rendit compte
do cette décision dans un rapport, qui concluait à demander au lauréat
(juelques légères modifications.
Le dessin de M. Boignard symbolisait le travail , la force , la pensée
et l'idéal.
Avec son obligeance inlassable, M. Bonnat voulut bien suivre les
retouches apportées à ce dessin et ensuite la gravure de la planche.
■'' M. Vaiidoyer l'ftnoaça plus tard à sa collaboration.
ta
M
S
ca
a
§
o
o
S
O
j
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES. 215
2. Gravure du diplôme. — M. Adrien Didier, l'un des trois artistes
indiqués par M. Boignard, fut chargé de reproduire le dessin par la
gravure au burin.
Aux termes du marché conclu, le i5 décembre 1899, entre le
Commissaire général et M. Didier, ce graveur s'engageait à livrer la
planche, le 3o juin 1900. La fourniture de la planche originale et
plus tard de deux planches obtenues par les procédés galvanoplas-
tiques lui était payée 20,000 francs. Ce prix donnait à l'Adminis-
tration la propriété exclusive de l'œuvre d'art.
En fait, le travail ne put être achevé qu'au commencement du
mois d'août 1901.
3. Impression en taille- douce du diplâme. — Pour l'impression du
diplôme, l'Administration fut conduite à ouvrir un concours entre les
imprimeurs en taille- douce français. (Arrêté du Commissaire géné-
ral, en date du 7 août 1900, pièce annexe n° 96.) L'entreprise
comprenait : 1° la fourniture des planches supplémentaires obtenues
par la galvanoplastie; 2" la gravure sur les planches de l'inscription
rr République française. — Ministère du commerce, de l'industrie,
rrdes postes et des télégraphes. — Exposition universelle de 1900.
« — Le jury international des récompenses décerne un diplôme
«de (ou Diplôme commémoratif) 55 , et celle de la signature
du Ministre ainsi que du Commissaire général; 3" la fourniture
du papier (vélin de cuve à la forme, de fabrication française), me-
surant o'"75xo"°58 et portant en filigrane, dans la pâte, les
mots «Exposition universelle, Paiis, igoon; li° le tirage en taille-
douce; 5" l'impression typographique du nom, de la qualité, de
l'adresse et de la nationalité des titulaires, et celle de la classe et du
groupe.
Les concurrents devaient présenter une demande d'admission fai-
sant connaître leurs nom, prénoms, domicile, lieu et date de nais-
sance, en y joignant : t° une pièce établissant leur nationalité;
2° leur patente d'imprimeur en taille-douce; 3° un écbanlillon du
papier proposé; 6° une épreuve des principales gravures au burin
imprimées dans leurs ateliers depuis dix ans. Pour les sociétés et pour
2ir) JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
les associations d'ouvriers français, lo projjranime imposait, en outre,
les justifications complémentaires usuelles. En même temps que la
demande d'admission, les concurrents avaient à remettre une soumis-
sion sur papier timbré déterminant le prix des planches galvanoplas-
tiques, celui des autres fournitures et travaux, enfin le nombre des
exemplaires qui seraient livrés mensuellement.
Un jury nommé par le Commissaire général arrêtait la liste des
concurrents admis, puis ouvrait les soumissions en séance publique et
désignait enfin l'imprimeur chargé de la commande.
A la suite du concours, un marché devait être passé entre l'Admi-
nistration et Timprimeur choisi.
En cas de contestation, l'adjudicataire s'engageait à accepter, avant
l'introduction de toute instance, l'appréciation d'un comité de trois
membres, dont l'un désigné par lui, le second par le Commissaire
général et le troisième par les deux premiers. La décision de ce comité
ne devenait obligatoire que si les deux parties l'acceptaient.
Un arrêté du Commissaire général, en date du 21 août 1900,
composa ainsi le jury : président, le directeur général de l'exploita-
tion; membres, le directeur général adjoint, le directeur de l'archi-
tecture, le directeur des finances, le secrétaire général, M. Bonnat,
M. Achille Jacquet, le président du Cercle de la librairie, le conserva-
teur des estampes à la Bibliothèque nationale. M. Didier et M. Boi-
gnard.
Sur (juatre demandes d'admission, une seule put être accueillie,
celle de M. Porcabeuf.
Le Commissaire général passa avec cet imprimeur, le 9 y septembre
1900, un marché qui reproduisait les dispositions essentielles du
programme et qui fixait :
A 4o ou 4 2 kilogrammes le poids de la rame de papier;
A 2 fr. 3o ie prix de l'exemplaire, avec addition de 55 francs par mille exem-
plaires pour l'aciérage des planches en cours de tirage et pour passe typographique
ou taille-douce;
A ioo francs le prix de chaque planche supplémentaire;
A 12,000, lo nombre moyen des exemplaLres livrés mensuellement quand toutes
les planches seraient sous presse.
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 217
Grâce à l'activité déployée par M. Porcabeuf, le tirage se fit rapi-
ilement et la livraison, qui ne comprenait pas moins de i 20,000 di-
]>lômes, n'exigea guère plus de deux mois (12 novembre 1901 au
18 janvier 1902). Il n'avait pas fallu moins de trente-six planches
galvanoplastiques supplémentaires.
Au fur et à mesure de leur réce])tion, les diplômes étaient mis sur
rouleau et expédiés par le Commissariat général.
8. Impression des certificats de récompenses pour les concours
temporaires des groupes de l'agriculture, de l'horticulture, des ali-
ments, et pour le concours de la raraie. — Les certificats de récom-
penses à ces concours temporaires ont été imprimés sur papier bristol
de 0" 6 5 5 X o" 5 0 . Ils portent l'inscription cf République française. —
tf Ministère du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes.
rr — Exposition universelle de 1900. — Le jury international du
cf concours temporaire de décerne un », le nom du titu-
laire, la désignation des produits, l'indication de la classe et du
groupe, celle de la nationalité et la signature du Commissaire géné-
ral. Un cadre de feuillages enveloppe la partie affectée à ces inscrip-
tions.
C'est l'Imprimerie nationale qui a fourni le papier et procédé au
tirage.
9. Gravure et frappe de la médaille des récompenses et de la
plaquette commémorative. — 1 . McdaiUe des récompenses. — D'ac-
cord avec l'administration des beaux-arts, le Département du com-
merce confia à M. Ghaplain la gravure de la médaille des récom-
penses. Un marché, conclu entre le Commissaire général et cet éminent
artiste le h août 1899, reçut, à la date du k septembre, l'approba-
tion ministérielle.
Le module de la médaille était fi\(' à 63 millimètres.
M. Chaplain prenait l'engagement de livrer à la Monnaie, le
3o juin 1900, les instruments terminés, trempés et prêts à être em-
ployés pour la frappe, savoir : un poinçon de la face, un poinçon du
revers, deux coins d'ébauche de la face, deux coins d'ébauche du re-
218 JURY INTERNATIONAL. - RÉCOMPENSES.
vers, Jeux viroles de monnayage si les coins étaient décolletés. Le prix
de ces fournitures avait été arrêté à 10,000 francs, somme imputable
sur le budget des beauv-arts.
L'artiste devait soumettre aussitôt que possible une maquette au
Commissaire général et au directeur des beaux-arts. 11 était entendu
que la composition ménagerait au revers une réserve suffisante pour
l'encastrement dans le coin d'un goujon d'acier destiné à frapper en
relief le nom du titulaire de cbaque médaille.
Aux termes du marché, M. Chaplain s'engageait également : 1° à
livrer, au prix àe lioo francs l'un, les coins supplémentaires de la face
ou du revers que nécessiteraient les besoins de la frappe*''; 2° à effec-
tuer, au prix de 2 francs la pièce, quel que fût le nombre des lettres
de chaque inscription, la gravure et la fourniture des goujons d'acier
pour la frappe en relief du nom des titulaires.
L'administration des beaux -arts recevait la propriété exclusive
de l'œuvre d'art et des instruments originaux; elle se réservait rigou-
reusement le droit de reproduction. Une exception était cependant
stipulée au profit de M. Chaplain pour les clichés et les galvanos qui
lui seraient commandés par les exposants titulaires d'une médaille :
redoutant des indiscrétions et des reproductions imparfaites avant la
frappe et la livraison des premiers exemplaires, l'artiste avait de-
mandé cette exception, avec l'appui de l'administration des beaux-
arts; la dérogation consentie en sa faveur présentait, d'ailleurs,
un caractère exclusivement personnel et ne pouvait être cédée à un
tiers.
Aujourd'hui, la médaille de M. Chaplain est entre trop de mains
pour qu'il soit nécessaire d'en dire la robuste et calme beauté. La
face porte une tête de la République, coiffée du bonnet phrygien et
adossée à un chêne dont les rameaux lui font une couronne; dans le
lointain, apparaissent la Seine, la Sainte -Cha[)elle. Notre-Dame; en
exergue, sont inscrits les mots rr République française 51. Quant au re-
vers, il est consacré à la glorification du travail et du progrès, sous la
forme d'un artisan qui tient un flambeau et qu'élève dans les airs
''' Le nombre des coins supplémentaires do lace ou de revers s'est élevt' à .^6 (17 coins de
face et 19 coins de revers).
A^. ■'*'
/J
Rêver:
MÉDAILLE DES RÉCOMPENSES, par M. Chaplain
^^kte
i
Revers
PLAQUETTE COMMÈMORATIVE. par M. Roiy
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES. 219
une femme ailée, ayant à ia main une palme et une couronne de
laurier; les figures semblent planer au-dessus de l'avenue nouvelle,
vue du pont Alexandre III; au pourtour de la composition court
l'exergue rr Exposition universelle internationale. — i 900 ^^ ; à la partie
inférieure, se trouve un cartouche recevant, en relief, le nom du
titulaire.
La médaille a été frappée en bronze par l'administration des mon-
naies. Elle revient à ^ fr. 5o, non compris récrin ni les dépenses de
la gravure et des coins. Ce prix se décompose ainsi : 2 francs pour le
goujon; 2 fr. 5o, pour le métal et la frappe.
Un marché spécial, relatif à la fourniture des écrins, est inter-
venu avec M. Brézina, gainier à Paris. Ces écrins ont coûté : o fr. 80
l'un, pour les grands prix et les médailles d'or; 0 fr. 3o, pour les
médailles d'argent et de bronze.
Aussitôt que les médailles étaient livrées par la Monnaie, le Com-
missariat général les envoyait aux intéressés.
Comme je l'ai déjà indiqué, les exposants qui avaient obtenu pour
eux ou pour leurs collaborateurs, soit un diplôme de grand prix, soit
un diplôme de médaille d'or, ont eu la faculté de faire frapper, à leur
frais, des médailles d'or ou de vermeil*''; la frappe d'une médaille d'ar-
gent a été, de même, autorisée en faveur des titulaires de diplômes
corres|)on(lant à cette médaille. Voici le prix des médailles ainsi frap-
pées en métal fin par l'administration des monnaies :
Médaille d'or, au titre de 916 millièmes et du poids approximatif
de ?!oo grammes, environ y 1 0 francs;
MédaiHe de vermeil, environ 37 francs;
Médaille d'argent, au titre de g5o millièmes et du poids approxi-
matif de i3o grammes, environ 22 francs.
2. Plnquetle commémorntive . — M. Rolv s'est chargé de la pla-
quette commémorative; le marché du 2I1 août 1899 entre le Commis-
saire général et l'artiste, approuvé le 9 septembre par le Ministre,
est analogue à celui qui avait été conclu avec M. Chaplain, sauf sup-
''' Les exposants hoi-s concours ont eu la même faculté.
220 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
])ression de la clause relative à la fourniture des goujons et attribu-
tion, sans réserve, à l'administration des beaux-arts du droit de repro-
duction.
La plaquette a une forme rectangulaire ; elle mesure 5 o millimètres
de hauteur et 3o millimètres de largeur. Rien de plus charmant et
de plus poétique que la composition. Sur l'avers, une femme symbo-
lisant le \ix* siècle s'affaisse au pied d'un chêne et va laisser tomber
de ses mains défaillantes le flambeau du progrès, quand un génie
adolescent figurant le xx" siècle accourt et saisit ce flambeau; à la
partie supérieure, sont gravés, en relief, les deux dates 1801-1900
et, en creux, les mots rr Lumen venturis tradit moritura perenne-.
Sur le revers, la plaquette porte une branche de laurier et un bou-
quet de roses soutenus par des nuages, une fine perspective de l'ave-
nue Alexandre III montrant la silhouette des palais et le dôme des
Invalides, enfin l'inscription rr Exposition universelle internationale
rrde 1900. — Paris».
Frappée en bronze par l'administration des monnaies, la plaquette
commémora tive a été ensuite argentée et patinée par M. Doppler. Son
prix de revient, non compris la gravure, les coins'*' et l'écrin, est de
1 fr. 60, se décomposant ainsi : métal et frappe, 1 fr. 10; argen-
ture et patine, o fr. 5o.
M. Brézina a fourni les écrins au prix de 0 fr. ^o.
Exceptionnellement, quelques exemplaires ont été frappés en or
pour le Président de la République et pour les souverains ayant visité
l'Exposition ou y ayant participé personnellement. L'Administration a
fait hommage d'exemplaires en argent aux ministres, au personnel
supérieur de l'Exposition, aux commissaires généraux étrangers, au
bureau du Jury supérieur, aux présidents des jurys de groupe, etc. Ces
exemplaires portaient le nom du titulaire gravé en creux; ils étaient
renfermés dans des écrins plus riches. Le prix des plaquettes en or
était de 235 francs environ et celui des plaquettes en argent, de
7 francs.
Le nombre total des exemplaires délivrés a atteint 3 0,0 00.
'"' Le nombre des coins supplémentaires a été de 11 (5 coins de face et 6 coins de revers).
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 221
10. Promotions et nominations dans la Légion d'honneur. —
Une première loi du y avril igoo avait autorisé le Gouvernement à
faire, dans l'ordre national de la Légion d'honneur, rcen faveur des
rt artistes, des agriculteurs, des industriels et de leurs collaborateurs,
rr contremaîtres et ouvriers français, et autres personnes qui se seraient
ffle plus exceptionnellement distingués à l'Exposition», des nomina-
tions et promotions dont le nombre ne pourrait dépasser i grand-croix,
5 croix de grand officier, ao croix de commandeur, i34 croix d'offi-
cier et 5^10 croix de chevalier, soit en totalité 700 promotions ou
nominations. A la suite d'un accord entre le Ministre du commerce, le
Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, et le Ministre de
l'agriculture , ces croix furent ainsi réparties :
Ministère du commerce : 1 jjrand-croLx , k grands oHiciers, 16 commandeurs,
110 officiers et /120 chevaliers;
Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts : 1 grand officier, 3 com-
mandeurs, iti officiers et 6 1 chevaliers;
Ministère de l'agriculture : 1 commandeur, 10 officiers et 5 y chevaliers.
Par une seconde loi du 1 1 juillet 1900. le Ministère de l'instruc-
tion publique et des beaux- arts obtint un contingent supplémentaire
de 2 grands-croix, 5 grands officiers, 5 commandeurs, 10 officiers,
ko chevaliers, et le Ministère des affaires étrangères une dotation de
1 commandeur, 3 officiers, 20 chevaliers.
Enûn une dernière loi du 27 novembre 1900 y ajouta :
Pour le Ministère du commerce, a grands officiers, 5 commandeurs, 65 offi-
ciers, i5o chevaliers;
Pour \e Ministère de l'instruction pubH(|ue et des beaux-arts, 1 graad-croix,
5 grands olficiers, 8 commandeurs, 3o olhciers, Go chevaliers;
Pour le Ministère de l'agriculture, 3 commandeurs, 10 officiers, 3o chevaliers;
Pour le Ministère des affaires étrangères, 4 officiers, 20 chevaliers.
Ces dernières croix étaient exclusivement réservées aux français
résidant à l'étranger.
222
JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
En résumé, le contingent de chacun des départements ministériels
intéressés s'établit comme il suit :
DÉSIGNATION DES MINISTÈRES.
NOMBRE DES CROIX. |
GRANDS-
CBOU.
GRANDS
OFFICIEBS.
COM-
MAXDECBS.
OFFICIERS.
CHK-
TALIERS.
TOTAUX.
Commerce, industrie, postes et télé-
1
//
6
1 1
II
Ql
l(j
4
1
175
54
30
7
570
161
89
4o
345
ii3
48
Inslruclion publique et beaux-aris . . .
Affaires étrangères
TOTADX
!i
17
4a
356
8G0
'i>79
Le 12 avril, à la veille de Tinauguration, le Gouvernement a fait
une première série de promotions et nominations, d'ailleurs peu nom-
breuses, en faveur des fonctionnaires, artistes, constructeurs et autres
personnes qui avaient le plus activement participé au\ travaux ou à
l'organisation de 1 Exposition.
Ainsi que j'en avais exprimé le vœu dans mon rapport sur l'exposi-
tion de 1889. le mouvement le plus important a eu lieu les 16 et
1 7 août, de manière à paraître au Journal officiel le jour de la distri-
bution des récompenses.
D'autres mouvements se sont échelonnés à des dates diverses.
Un grand nombre de croix ont été, en outre, décernées au titre
étranger.
11. Médailles d'honneur des ouvriers collaborateurs de l'Expo-
sition. — Dès l'ouverture des chantiers, j'avais pensé qu'un gouver-
nement démocratique comme celui de la République française de-
vait, par des récompenses spéciales, donner un témoignage manifeste
de sa sollicitude aux contremaîtres et ouvriers qui allaient collaborer
d'une manière si active à la grande manifestation de la fin du siècle.
Ma conviction ne tarda pas à se fortifier. Beaucoup de travailleurs se
faisaient remarquer par leur application, leur endurance, leur ingé-
niosité; presque tous comprenaient le caractère hautement patrio-
1:1 l'I III Mil I l'Il \\( MM
MiMsriul. III iiiMMiiiii, III riMiisiiiii m s niMiv n m s iki ki.b iriiKs
EXPOSITION UNTYER.'^ELLE ÏNTERKATIOîïALE DE 1900.
M Kl) \ILLK I) MON m: l 15
DKS (HMtlKKS (;«»l,l. \|{(H! \ïl l lis l)i: LIA l'OSI IIOS.
■ /uf /fi Afy^,p.tf/t' ,. 'At f !• tht,'i/fff^> ifrM'/o*/ f/r //.§&. Mff N •/. 1.,- • .
f il fr /in r*/ i/ii If tiini li^ft '/ 'nri^ft iM'ui-'fmr/ t/tf /.»' »• f M^f- if^ht
ld/*y-Ar/fr // . /r*
■///f • IOi>(<aill>* rboiiih'iir 'v r/r/>w//rMu lA .w/ ft///t/-i-rfif*f'i' *■/ / f j.tJtft.tt/tiitt t/f ji/fi-
>.V "lUn^Jir .\i C<N «\tT, .V T'V.N.^Iii. .
m6
i
i
m
m
m
■T y^ ' ,-.'.T ' v » V » '.' .»- -
"~* — *y — • —
.©■<-><->^4. <;';)■<& ^^:-J). <0);.<;;J. iji^ iSP <^>. <>) JL <:> <•> <■> <■>> ^>,
DIPLOME DE MÉDAILLE D'HONNEUR DES OUVRIERS
.<■> <a
"IG
^^^^^
Faca Revers
MÉD.'LILLE D'HONNEUR DES OUVRIERS, par M. Chaplain
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 223
tique de la tâche à laquelle ils concouraient. L'année 1899 et les
premiers mois de 1900 devaient constituer pour eux une véritable
campagne avec ses dures fatigues et ses dangers. Je proposai donc
l'institulion d'une médaille d'honneur, qui serait décernée aux plus
méritants.
M. Paul Delombre, Ministre du commerce, voulut bien partager
mes vues et provoquer un décret du 9 juin 1899, qui les consa-
crait. (Pièce annexe n° 97.)
Aux termes de ce décret, des médailles d'honneur en argent pou-
vaient être décernées par le Ministre du commerce, de l'industrie , des
postes et des télégraphes, sur la proposition du Commissaire général,
aux contremaîtres et ouvriers français, qui auraient été occupés pen-
dant plus de six mois consécutifs aux travaux de l'Exposition, qui y
seraient restés attachés sans interruption jusqu'à l'achèvement de
l'entreprise dont ils dépendaient et qui s'y seraient particulièrement
distingués par leurs services.
La condition de durée d'emploi ne s'appliquait pas aux ouvriers
victimes d'accidents graves.
Afin de bien marquer toute la valeur qu'il attachait à la nouvelle
distinction, le Gouvernement se réservait de la conférer également,
mais seulement à titre exceptionnel et par décret, aux membres du
personnel de l'Administration, comme récompense toute spéciale de
leurs services.
Les mesures de détail relatives à la nouvelle médaille étaient ren-
voyées à un arrêté ministériel.
Cet arrêté, signé de M. Millerand, intervint le 18 novembre 1899.
(Pièce annexe n" 98.)
Il fixait à 3o millimètres le module des médailles et décidait qu'elles
recevraient : sur la face, une composition allégorique représentant la
glorification du travail, avec l'exergue rr Exposition universelle de
«1900»; sur le revers, les mots rr La République française aux ou-
frvriers collaborateurs de l'Exposition», ainsi que le nom et la pro-
fession du titulaire.
Les titulaires étaient autorisés à porter la médaille suspendue à un
224 JURY INTERNATIONAL. — RÉCOMPENSES.
ruban trie lore dont les rayures seraient disposées en diagonale. Un
diplôme devait, en outre, leur être délivré.
Des indigènes attachés à l'exposition coloniale avaient fait preuve
d'un grand dévouement à la France. 11 parut juste et politique de les
assimiler aux contremaîtres et ouvriers, de leur attribuer la médaille
d'honneur qu'ils emporteraient pieusement dans leur pays comme un
morceau du drapeau national.
Cette assimilation fut consacrée par décret du 3 5 septembre
1900.
Le Commissaire général passa avec M. Chaplain, pour la gravure
de la médaille, un marché le 3o septembre 1899, (jue le Ministre
du commerce approuva le 1 8 octobre de la même année.
Ce marché était semblable à celui dont la médaille des récom-
penses avait fait l'objet. Toutefois, il réduisait : à 3,ooo francs le
prix de l'œuvre et des instruments originaux; à i5o francs, celui
des coins supplémentaires. L'Administration retenait, d'ailleurs, sans
aucune restriction, le droit de reproduction.
La médaille d'honneur a pour face une réduction du revers de la
médaille des récompenses, sauf : 1° suppression de la réserve af-
fectée au nom de l'exposant et remplacement de cette réserve par
l'écusson de la ville de Paris; 2° modification légère dans la vue du
pont Alexandre lïl et des nouveaux palais. Au revers, deux palmes en-
veloppent le nom du titulaire, gravé sous l'exergue : rfLa République
ff française aux ouvriers collaborateurs de l'Exposition».
De même que la médaille des récompenses et la plaquette com-
mémorative, la médaille d'honneur des contremaîtres et ouvriers est
sortie des presses de la Monnaie. Le ruban a été fourni par MM. Ar-
thus Bertrand et Béranger.
Le nombre des médailles décernées par le Gouvernement s'est élevé
à 4,900 environ, dont 271 pour les indigènes coloniaux.
Conformément aux prévisions de l'acte institutif, un décret du
ik avril 1900 a accordé la médaille au Commissaire général, aux
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 2-25
directeurs généraux et directeurs, au secrétaire général, à l'ingénieur
en chef des ponts et passerelles, au chef du contentieux, ainsi qu'aux
délégués des heaux-arts, de l'agriculture, des colonies et pays de pro-
tectorat.
Toutes les médailles, à l'exception de celles du personnel supérieur,
ont été accompagnées d'un diplôme imprimé, revêtu de la signature
autographe du Ministre et du Commissaire général.
M. Millerand a tenu à remettre lui-même la première série de
médailles. Celles des indigènes coloniaux ont été remises par le Com-
missaire général assisté de M. Charles-lioux, délégué des colonies et
pays de protectorat, qui avait organisé, à cet effet, une cérémonie
solennelle.
42. Rapports du jury international. — i . Introduction aux rapports
du jury. — Les rapporls particuliers des jurys de classe sont devenus
si nombreux et ont pris un tel développement que les spécialistes
seuls peuvent les consulter utilement et que les vues d'ensemble s'y
perdent dans la profusion des détails. Il a donc paru nécessaire de les
faire précéder d'une introduction qui les synthétise et en dégage la
philosophie.
A la suite de l'exposition universelle de 1889, j'avais été seul
chargé de cette introduction. Cette fois, la tâche était si vaste et si
lourde que, sur ma proposition, le Ministre du commerce l'a divisée
ainsi :
Lettres et arls : M. Larroumei, soLivluire perpétuel de l'Acad('mie des heau.x-
ai'ts, remplacé ultérieurement par M. I^iard, membre de Fliislitut, conseiller d'Etat,
directeur de l'enseignement supérieur, pour les lettres, et par M. Bénédite, con-
servateur du musée national du Luxembourg, pour les arts;
Sciences : M. Emile Picard, membre de l'Institut, professeur à l'université de
Paris ;
Industrie : M. Micbel Lévy, UKMiibre (1(> l'inslilul, inspecteur géné-rul des mines,
directeur du service delà carte géologicpie détaillée de la France;
Agriculture, horticulture et aliments : M. Grandeau, inspecteur général des sta-
tions agronomiques;
Economie sociale : M. Gide, professeur h la faculté de droit de Paris;
Colonisation : M. Paul Dislère, président de section au Conseil d'Elat.
1 .1
226 JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
Quand l'inlroduction sera terminée, le Commissaire général rédi-
gera une préface.
9. Rnpporls parlicuUers (les classes. — Conformément aux disposi-
tions du Règlement général, les jurys de classe ont élu leurs rappor-
teurs. Plusieurs de ces rapporteurs étant décédés ou ayant été atteints
de maladies graves avant l'achèvement de leur travail, il a fallu les
remplacer. L'un des rapports a été transféré au secrétaire de la classe.
Enfin, pour quelques-uns, le rapporteur titulaire a eu recours à des
collaborateurs.
Voici la liste définitive des rapporteurs :
NDMIillOS
lies
CLASSES.
2
3
h
5
()
7
S
0
10
11
12
l.-i
l/i
15
10
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
DESIGN \TIO^ SOMMAIRE DES CLASSES.
NOMS DES RAPPORTEURS.
Enseignement pnniaire . .
Enseignement secondaire .
Enseignement supérieur.
Enseignement spécial artislii|iic
Enseignement spécial agricole
Enseignement spécial industriel ci coinmiT ial. . . ■
Peintures. Cartons. Dessins
(iravnre et litliograpliic
Sculpture et gravure en médailles
.\rchitecture
Typographie
Pliotogrnphie
Librairie
Géographie, cosuiographie, lopogcipli'o
Instruments de précision
Médecine el cliirurgie
Instrumenls de musique
Matériel de l'art tliéàlral
Machines à vapeur
Machines motrices diverses
Appareils divers de la mécanique
Machines-oulils
Production el utilisation mécaniques de l'élcctricilé.
Electro-chimie
Eclairage électrique
Télégraphie et téléphonie
Applications diverses de l'électricité
Malériaux, matériel et procédés du
('enie civil
Modèles, plans et dessins de travaux publics.
M. Lkdlanc.
M. LE.«ONiMEn.
M. Taïmii.
M. Paul Cous.
M. Dadat.
M. Jacquemart.
M. DuBUFE.
M. Geffboï.
M. André MiciiEt.
M. Pascal.
M. LAUcnE.
M. Vidal.
M. Maingdet.
M. HÉiuiD.
M. Pellat.
M. le D' TuFFiEn.
M. DE BnlCQUEVlLLE.
M. Retnacd.
M. Walckenaep..
M. FinVINUAC.
M. Masson.
M. le commandant Masselom.
M. HoSPlTALIEB.
M. Becquebel.
M. Jaket.
M. Seligmann-Lui.
M. CiiAPEnoN.
M. Dedbav.
MM. DE Dabtein et Cuoisv.
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES.
2-27
NUMEIIOS
(les
30
DliSIONATlOV SOMMAIUK DES CLASSES.
;îi
32
33
U
35
3(i
37
38
3!)
40
M
42
43
/i/i
45
40
47
4 S
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
(iO
01
02
03
04
05
00
07
OS
69
70
71
72
73
74
75
('nrrosseric, charronnage, aulonioljiles. cycles.. . .
Sellerie et bourrellerie ,
Matérii'l dos chemins de fer et tramways
Matériel di? la navigation de commerce ,
Aérosl.ition
Matériel des exploitalions rurale':
Matériel de la viticulture
Malériol di's industries agricoles
Agronomie
Produits agricoles alimentaires d'origine végclale. ,
Produits agricoles alimentairrs d'origine animale.
Produits agricoles non alimentaires
Insectes utiles ou nuisibles
Matériel de l'Iiorticultur.^
Plantes polagères
Arbres fruitiers et fruits
Arbres, arbustes, plantes et fleurs d'ornement. . ,
PI Mites de serre
Gi'.iiiies, scinences ol plants de l'horticultiir •. . . ,
Miilériel des exploitations forestières
Produits des expluilatinns forestières
Armes de cliassc
Produits de la cbasse
Pècbe
Cueillettes
Matériel des industries alimentaires
Produits farineux
Bonlangcrie et pâtisserie
Conseives de viande, etc
Sucres, conGserie, condimenls
Vins et eanx-de-vie de vin
Sirops, liqueurs, spiritueux
Boissons diverses
Mines, minières et carrières ,
• irosse métallurgie ,
Pelile mélallurgie
Décoration fixe des édifircs
Vitraux ,
Papiers peints
Meubles
Tapis, tapisseries, etc
Décoration mobile et ouvrages du tapissier ,
Céramique
(Cristaux et verrerie
ChanDTage et veutilalio:i
Kclairage non électrique
NOMS DES liAPI'OIlTEORS.
MM. FonESTItn, (À)TTE\KT, DE CuAS"
seliiup-Laubat, Boïei-Japv.
M. Lasve.
AI. Sai.omo\.
MM.EsTIEn, DECAlLLAVETCtCl.AVAUD
M. le commandant Revaiu).
MM. HlDIEM, LaVALARD et JoiLlE.
M. Saint -René TAitLAxoiEn.
M. LlNOET.
M. GuANDEAO.
M. Hélot.
M. RiPEnT.
AI. Heczé.
M. le D' HtNVKficï.
M. CuAiinÉ.
M. Delaiiate.
M. Leroy.
M. Martinet.
M. Mamtin.
M. DE ViLMoniv.
M. BiRRlER.
M. VOELCKEL.
M. Gastinne-Renette.
M. Revillon.
MM. Perrier et Falco.
M. CoiBRE.
MM. DiRiM, Fleurent et Rauot.
M. l'iEllNACLT-DESnOZIERS.
M. Estieb.
M. RiJDEL.
M. Derode.
M. Le Socrd.
M. Requier.
M. DuMESSIL.
M. DE CURIÈRES DE CASTEL^AU.
M. LoDIN.
M. DcERÈNE.
M. Arsène Alexandre.
M. Daumont-Tolrnel.
M. Petitjean.
M. Pol-Nevei'X.
M. Leoorgne.
M. Jeanselhe,
M. Voi;t.
M. lloiTVRT.
M. h'Anthonai.
M. LlCJI VUIE.
228
JURY INTERNATI0N.4L.
RECOMPENSES.
NUMÉROS
des
CLASSES.
DÉSIGNATIOX SOMMAIRE DES CLASSES.
.NOMS DES RAPPOr.TEUIiS.
76
77
78
7 y
80
81
82
83
84
85
8()
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
m
112
IL)
114
115
116
117
118
119
120
121
Matériel de la filature et de la corderie
AL Imbs.
Al. Danzeb.
AL Prud'homme.
Al. Stasse.
AL Déciielette.
Al. Falciieir.
AL AIabteau.
Alatériel du Uancliiineiil, de la teinture, elc
Matériel de la couture cl de Piialiiliemenl
Fils et tissus de coton
Fils et tissus de lin de chanvre, etc
Dentelles, broderies, passemenleries
Coiifeclion eL coulure
AL Hénon.
Al. Storch.
AIAL lÏAÏEM et AloRTltR.
AL Haller.
Al. Blancuet.
M. Peltereau.
AL PiVER.
AL Bardot.
Al. Blancan.
AL Tu INET.
AL ARMAND-CALLIAT,puisAl.BoLILIIET.
Fabrication du papier
Parfumerit'
Coulellerii^
Joaillerie et biioulcne
Al. SoifFLOT.
AL BORREL.
M. Vian.
AI. Amson.
M. CuAPEL.
AL Léo Clabetie.
Al. Dlbassier.
Al. Trombert.
AL Fontaine.
AI. E. Cdetallisr.
AL Sabatieb.
AI. AI. Leçon.
AI. AIabilleau.
AL E.-O. Lami.
M. AIabie.
AI. \VoRUS.
Hoiiogerio
Brosserie, maroquinerie, elc
Industrie du caoutchouc. Campement
Apprentissage, protection de Tenfance ouvrière, . - .
Rémunération du travail. Participation aux bénéGce?.
Industrie. Associations coopératives. Syndicats
Culture. Syndicats. Crédit agricole
Sécurité des ati^liers, réglementation du travail. . .
Habitations ouvrières
Développement inlellecluel et moral des ouvriers.. .
Institutions de prévoyance
Initiative publique ou privée en vue du bicn-élre
des cilovens . ...
AI. le D' A.-J. Martin.
AI. AIoruiER.
AL^Deloncle.
AL de TnAZ.
.AI. Gacuet.
AI. le lieutenant-colonel Gillot.
AI. le commandant Boulanue:i.
Al. PoLLABa.
AI. NORBERG.
AI. Barbier.
M. le D' iiRALL.
Procédés de colonisation
Matériel colonial
Produits destinés à Texporlaliou dans les colonies. .
Armement et matériel de rarlillerie
Génie militaire
Cartographie , hydrographie , etc
Services administratifs des années
Hygiène et matériel sanitaire des armées
JURY INTERNATIONAL. — RECOMPENSES. 229
Les rapports des jurys de classe ont été imprimés ot tirés à
i,5oo exemplaires par l'Imprimerie nationale. Ils devaient, autant
que possible, être réunis par séries correspondant aux groupes de la
classification; mais, pour certains groupes, leur importance a néces-
sité deux ou trois volumes. Le nombre total des volumes est de 38,
représentant environ 20,000 pages.
Ces volumes sont en vente, au prix de revient, abstraction faite de
la composition, mais avec majoration d'un tiers (5 p. 100 du prix
fort pour droit de vente à Tlmprimerie nationale et 30 p. 100 pour
remises aux libraires).
FI.^ DU TOME CINQUIEME.
TAHLE DES MATIEUES.
SIXIEME PARTIE.
ADMISSION ET INSTALLATION DES OEUVRES
ET PRODUITS
À L'EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DR 1900.
CATALOGUES. — RÉCOMPENSES.
(Suite.)
Pages.
CiiAi'iTnE I\. — Traits fiARACTKRisTiijDES de l'installation des sections étrangères dans
LES GALERIES GÉNÉRALES 3
1. 01)servation pro'liminaiiv .3
2. Allemagne 3
1. Groupes I et III. (Education et enseignement. Instruments et prorAlés
généraux des lettres , des sciences et des arts. ) 3
2. Groupe II. (OEuvres d'art.) 'i
3. Groupes IV et V. (Matëriel et procédés généraux de la mécanique. Elec-
tricité. ) U
h. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.^ .S
5. Groupes VII et X. (Agriculture. Aliments.) 5
G. Groupe VIII. (Horticultiu-e et arboriculture.) — Groupe IX. (Forèls.
chasse, pèche, cueillettes.) 6
7. Groupe XI. (Mines; méhdlurgie. ) (i
8. Groupes XII et XV. (Di'coralion et moliilier des édiflces pu))lics et des
habitations. Industries diverses.) " 6
9. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) -j
10. Groupe XIV. (Industrie chimique.) 8
1 1 . Groupe XVIII. (Armées de terre et de mer. ) 8
19. Classes Ih (appareils et procédés du chauffage et de la venlilalion),
m (hygiène) et 112 (assistance publique) 9
3. Andorre 9
!i. Autriclie 9
1. Groupes I et III. (Education et enseignement. Instruments l't ])rocédés
généraux des lettres, des sciences et des arts.) 9
a. Ciioiipi' 11. (OEuvres d'ail.) 10
532 TABLE DES MATIERES.
(JiiAPiTr.E IX. — Traits carvctéristiqies de l'installation des sixtions étrangères dans
LES GALERIES UIÎMÎRALES. (Suite.)
3. Groupes IV et V. (Matériel et procédés généraux de la mécanique. Elec-
tricité. ) 10
li. Groupe VI. (Génie civil : moyens de transport.) lo
5. Groupes VII et X. ( Agricultiu-e. Aliments.) 1 1
6. Groupe VIII. (Horticulture et arboriculture.) 1 1
7. Groupe IX. (Forêts, chasse, pêche, cueillettes.) 11
8. Groupe XI. (Mines; métallui'gie.) 19
9. Groupes XII et XV. (Décoration et mobilier des édifices publics et des
habitations. Industries diverses. ) 12
10. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) i3
1 1. Groupe XIV. (Industrie chimique. ) 1 i
19. Groupe XVI. (Economie sociale. Hygiène, assistance publique.) i4
1 3. Groupe XVII. (Colonisation.) 1 â
1 h. Groupe XVIII. (Armées de terre et de mer.) i5
5. Belgique 1 5
6. Bulgarie 1 6-
7. Danemark 16
8. Espagne 17
9. États-Unis 18
1. Groupes I et III. (Éducation et enseignement. Matériel et procédés géné-
raux des lettres, des sciences et des ai-ts.) 18
a. Groupe II. (OEuvres d'art.) 18
3. Groupes IV et V. (Matériel et procédés généraux de la mécanique. Elec-
tricité.) 19
h. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.) 19
!). Groupes VII et X. (Agriculture. Aliments.) 19
6. Groupe XI. (Mines; métallurgie.) 19
7. Groupes XII el XV. (Décoration et mobilier des édifices publics et des
habitations. Industries diverses.) 20
8. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) 90
1 0. Grande-Bretagne 90
11. Hongrie ai
1. Groupes I et IH. (Éducation et enseignement. Instruments et procédés
généraux des lettres , des sciences et des arts. ) . 91
2. Groupe II. (OEuvres d'art.) 29
3. Groupes IV et V. (Matériel et procédés généraux i\t' la iiii'cani(pie. Elec-
tricité. ) 2 9
h. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.). 99
5. Groupes VII et X. (Agriculture. Aliments.) 99
TABLE DES MATIERES. 233
CnAPiTEE IX. — Traits caractéristiques de l'installation des sections ÉTRANcÈnEs dans
LES GALERIES fiKNIîRALES. (Suite.)
6. Gi'oiipe VIII. (Hoiticullure el ai-ljoricultiii'e.) û3
7. Groupe IX. (Forêts, chasse, pêche, cueillettes.) 28
8. Groupe XI. (Miiies; mcHalIurgie. ) 28
9. Groupes XII et XV. (Di^coration et mobilier des édifices publics et des
iiabitations. Industries diverses.) ai
10. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) 2^1
1 1 . Groupe XIV. (Industrie chimique.) ai
) 2. Groupe XVI. (Economie sociale.) si
1 .3. Groupe XVIll. (Armées de terre et de mer.) 25
iti. Classes 7i (chauffage et ventilation), 111 (hygiène) et 112 (assistance
publicpie.) 25
12. Italie 25
13. Japon a6
li. République de Libéria a6
1 5. Luxembourg a6
16. Mexique 97
1 7. Monaco 27
18. Norvège 27
19. Orange 28
20. Pays-Bas 28
21. Perse 29
22. Portugal 29
23. Roumanie 29
2i. Russie 3o
1. Groupes I et III. (Education et enseignement. Instruments et procédés
généraux des lettres, des sciences et des arts.) 3o
2. Groupe IL (OEuvres d'art.) 3o
3. Groupes IV et V. (Matériel et procédés généraux de la mécanique. Elec-
tricité.) • 3o
li. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.) 3o
5. Groupes VII et X. (Agriculture. Aliments.) 3o
6. Groupe IX. (Forêts, chasse, pêche, cueillettes.) 3i
7. Groupe XI. (Mines; métallurgie.) 3i
8. Groupes XII et XV. (Décoi'ation et mobilier des édifices publics et des
habitations. Industries diverses.) 3t
9. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) 3i
10. Groupe XVI. (Économie sociale.) 3i
1 1. Groupe XVIII. (Armées de terre et de ni.T.) Sa
25. Serbie 82
nii TABLE DES MATIERES.
Chapitre IX. — Traits caractéristiques de l'installation des sections étrangères dans
LES galeries générales. (Suite.)
26. Suède -59
27. Suisse 33
1. Groupes I et III. (Education et enseignement. Instiiunents et procédés
généraux des lettres, des sciences et des arts.) 33
2. Groupe II. (Œuvres d'art.) 34
3. Groupes IV et V. (Matériel et procédés généraux de la mécanicpie. Elec-
tricité.) 34
II. Groupe VI. (Génie civil; moyens de transport.) 34
5. Groupes VII et X. (Agriculture. Aliments.) 34
6. Groupes XII et XV. (Décoration et mobilier des édifices publics et des
habitations. Industries diverses.) 35
7. Groupe XIII. (Fils, tissus, vêtements.) 36
8. Groupe XIV. (Industrie chimique.) 36
9. Groupe XVI. (Economie sociale.) Sy
10. Classes 74 (chauffage et ventilation) et 11 1 (hygiène) 3 7
28. Turquie 37
Chapitre X. — Palais et pavillons spéciaux des sections étrangères 38
S 1". Enceinte urbaine 38
1 . Observation préliminaire 38
2. Allemagne 38
1 . Palais impérial 38
2. Pavillons divers ai
3. Autriche ^2
1 . Palais impérial 42
9 . Château tyrohen 43
3. Pavillon annexe du groupe IX 44
4. Belgique • '' ^
1. Palais royal 44
2. Pavillons divers , ^5
5. Bosnie-Herzégovine 46
6. Bulgarie 1*7
7. Chine ^8
8. Corée 5o
9. Danemark 5o
1 . Pavillon royal 5o
2. Pavillon annexe des groupes XII et XV 5 1
1 0. Équateiu- 5 1
1 1 . Espagne 5 1
TABLE DES MATIERES. 235
Chapitre X. — Palais et pavillons spécudxdes sections étrangères. (Suite.)
1 . Palais royal 5 )
2 . Pavillons divers 5.3
12. États-Unis 53
1 . Palais officiel 53
2. Pavillons divers 55
1 3. Grande-Bretagne 5()
1 . Pavillon royal 5f)
9. Pavillon annexe des groupes IV et XII 67
3. Pavillon annexe de la classe 33 58
4. Pavillons annexes des groupes VII et X 58
5. Pavillon annexe du groupe XVIII 5()
6. Palais des colonies britanniques 5()
i /i . Grèce 60
1 5. Guatemala 61
1 6. Hongrie fi 1
1 . Palais royal (j 1
9. Pavillons divers 6li
17. Italie fi/i
1 . Palais royal () '1
2. Pavillons divers ■ t)6
18. Japon 67
1 . Palais des arts rétrospectds G7
9. Pavillons divers du Trocadéro 08
3. Pavillons de l'Esplanade des Invalides (58
19. Luxembourg (18
20. Mai-oc 69
21 . Mexique (5 ;)
22. Monaco 70
23. Nicaragua 71
24. Norvège 71
25. Pays-Bas 72
26. Pérou 74
27. Perse 75
28. Portugal 7C
1 . Pavillon royal 76
9 . Palais des colonies 76
29. Roumanie 77
30. Russie 78
1 . Palais impérial du Trocad(M'o 78
-236 TABLE DES MATIERES.
Chapitre X. — Palais et pavillons spécudx des sections étrangères. (Suite.)
9. Pavillon de la Finlaude 81
3. Pavilloas divers 83
31. Saiat-Maiin 85
32. Salvador 86
33. Serbie 86
35i. Siam 87
35. République Sud-Africaine 88
36. Suède 89
1 . Pavillon royal 89
9. Pavillon annexe du groupe VII 91
37. Suisse 92
38. Turquie 9a
S 2. Atmewe du bois de Vincennes gS
1 . Allemagne 93
1. Classe 21 (appai-eils divers de la mécanique générale) 98
■?.. Classe 32 (matériel des chemins de fer et ti-amways) 9/1
3. Classe 106 (habitations ouvrières) 9/1
2. Autriche 96
1. Classe 32 (matériel des chemins de fer et tramways) 96
2. Classe 112 (assistance publi(pie) 9.^
3. Relgique 96
1. Classe 55 (matériel et procédés des industries alimentaii-es) 96
a. Classe 106 (habitations ouvrières) 96
/(. Espagne 96
Classe 36 (matériel et procédés de la vàticulture) et classe 75 (appareils
et procédés d'éclaù-age non électrique) 96
5. Etats-Unis 97
1 . Classe 22 (machines-outils) 97
a. Classe 30 (cycles) 97
3. Classe 35 (matériel et procédés des exploitations rurales) 97
h. Classes [i9 et 50 (matériel, procédés et produits des exploitations et des
industries forestières) 98
5. Classe 51 (armes de chasse) 98
6. Grande-Bretagne 98
1. Classe 35 (matériel et procédés des exploitations rurales) 98
a. Classe 106 (habitations ouvrières) 98
7. Grèce 99
Classe 30 (carrosserie et eiiarronnage , automobiles et cycles) 99
TABLE DES MATIERES. 237
Chapitre X. — Palais et pavillons spéciaux des sections étrangèues. (Suiic.)
8. Italie ()9
Classe 32 (matériel des chemins do fer et tramways) 99
y. Norvège 100
Classe 35 (mate'riel et proce'dés des exploitations rurales) 100
10. Roumanie 100
Classe 63 (exploitation des mines, minières et carrières) 1 00
H. Suisse 100
1. Classe 40 (produits agricoles alimentaires d'origine animale) 100
a. Classe lOG (habitations ouvrières) 101
Chapitre XL — Traits caractéristiqdes de l'installation des expositions rétrospectives. 10a
1. Exposition centennale des beaux-arts 10a
2. Exposition re'trospective de l'art français 1 07
3. Musées centennaux des produits industriels ou agricoles et des objets autres que
les œuvres d'ai-t 1 1 3
1 . Observation préliminaire 1 1 3
2. Groupe I. (Education et enseignement.) 1 1 3
3. Groupe III. (Instruments et procédés généraux des lettres, des sci.:nces
et des arts. ) 1 1 5
li. Groupe IV. (Matériel et procédés généiaiix de la m('canique.) 117
5. Groupe V. (Electricité.) 118
6. Groupe VI. (Génie civil. Moyens de transport.) 118
7. Groupe VIL ( Agriculture. ) 121
8. Groupe VIII. (Horticulliu'e et ai'boricidlure.) lai
(). Groupe IX. (Forêts, chasse, pèche, cueillettes.) 1 a5
10. Groupe X. (Aliments.) i aO
1 1. Groupe XL (Mines; métallurgie.) 1 27
12. Groupe XII. (Décoration et mobilier des édifices publics et (h's habita-
tions.) - Classe 97 du groupe XV. (Bronze, fonte et ferronnerie
d'art; métaux repoussés. ) 128
i3. Groupe XIII. (Fils, tissus, vètemenls.) i3i
1 1l. Groupe XIV. (Industrie chimique.) i34
i5. Groupe XV. (Industries diverses), moins la classj 1)7 (bronze, fonte et
ferronnerie d'art; métaux repoussés.) i35
iG. Groupe XVI. (Économie sociale. Hygiène, assistance publique.) i38
17. Renseignements statistiques sur les musées centennaux i io
1 8. Rapports sur les musées centennaux i i 1
11. Exposition rétrospective des arm('es de terre et de mer i/i3
1 . Section française 1 '1 3
2. Sections étrangères 16
•238 TABLE DES MATIERES.
CuAPiTRE XII. — Concours dammadx nEPRODOCTEi rs i iy
1. Observation préliminaire 1^7
2. Concours d'animaux reproducteurs des espèces bovine, ovine, porcine, et d'ani-
maux de basse-cour i '17
1 . Classification 1 i 7
2. Mesures administratives diverses prises en l'avem- du concouis lôo
3. Installations générales faites par le Département de l'agricidture 1 5 1
i. Jugement et résidtats du concours 1 5 a
3. Concours d'animaitx reproducteurs des espèces chevaline et asine lôi)
1 . Classification 169
a. Mesui-es administratives diverses prises en faveur du concours 1 (io
3. Installations générales faites par le Département de l"agricultm-e 161
k. Jugement et résidtats du concours 163
5. Vente aux enchères publiques 168
U. Dépenses du Dépai-tement de ragricidtm'e pom- les coucom's d'auimaux 168
CiiAriTRE XIII. — Catalogues des oeuvres et produis exposés 1C9
1 . CataloijTie général officiel 1 0<j
1 . Recoiu-s à l'industrie privée pour la pulilication 169
9. Insertion, en tête du catalogue de chaque classe, d'une notice liislorique
et statistique sur les branches de la production française se rattachant
à cette classe 169
3. Caliier des charges de l'eulroprise 1
Ix. Adjudication 176
5. Impression et publication 176
2. Catalogues spéciaux des sections étrangères 178
ClUPIIRE WS . JdGEUENT des OECVRES et PRODl ITS EXPOSES. RÉCOMPENSES. RAPPORTS
DE JCRV 1 So
1. Conslitulion du jury international des récompenses 180
1 . Jm-ys de classe 180
2. Jurys de groupe 1 80
3. Jm'v supérieur 188
2. Opérations du jury international des récompenses 190
1 . Jurys de classe 190
9. Jurys de groupe 199
3. Jury supérieur 198
h. Insignes du jury 1 gO
3. Récompenses Kjy
I . Rappel de la uatui-e des récompenses. — Adjonction dune médaille aux
iliplômes 1 (|t
TABLE DES MATIERES. 239
CHil'lTRE XIV. ^ JdGEMENT DES OEUVBES ET PBODOITS EXPOSES. RÉCOMPENSES. RAPPORTS
DU JURV. (Suite.)
9. Règles gën<^rales diverses adoptées par le Jury supérieur pour l'allriLu-
tion des récompenses i y8
3. Statistique sommaire des récompenses d'exposants aoi
à. Statistique sommaire des récompenses de collaborateurs ao5
li. Jugement des concours tempoi'aires 307
1. Concouis temjioraires des gioupus do l^agricullure. de l'iiorlicullure et
des aliments; concours de la ramie 207
a. Concours d'animaux reproducteurs ao8
5. Jugement du concours pour le meillciu' ajtpareil de sauvetage dans le cas de
sinistre en mer aog
(i. Diplômes conimémoraUls 2 1 o
7. Dessin, graviu'e et impression du diplôme des récompenses et du diplôme
commémoratif aia
1. Concours pour le dessin du diplôme ai a
2. Graviu'e du diplôme 2 1 5
3. Impression en taiJle-douce du diplôme 2i5
8. Impression des certificats de récompenses pour les concours temporaires des
groupes de l'agriculture, de l'horticulture, des aliments, et pour le concoui's
de la ramie 217
9. Gravure et fi'appe de l:i médaille des n'comp.'Mses et de la plaquelle comiin'nio-
rative 217
1 . Médaille des récompenses 217
2 . Plaquette commémorative 219
10. Pi'oniotions et nominations dans la Légion d'honneur 221
11. Médailles d'honneur des ouvriers collaborateurs de l'Exposilioii 922
li2. Rapports du jury international aaâ
1. Introduction aux rapports du jiny aa5
2. Rapports particuliers des classes 2 26
TABLE DES PLANCHES.
TlUITS CAl'.ACTÉKISTIQUES DIÎ l'iNSTALLATION DES SECTIONS ÉTRANGÈHES DANS LES GALERIES
GÉNÉRALES.
Allemagne.
l'ogcs.
^Agnciillure. Aliments (Allemagne et autres pays) 4-5
y Décoration et mobilier des édifices. Industries diverses (i-y
Auhiclie.
^ Génie civil et moyens de transport i o - 1 1
^ Décoration et mobilier des édilices. Industries diverses i 2-1 iî
Espagne.
Agricultiu'e. Aliments )
_., . , 18-10
tils, tissus, vêtements \
Ktats-Unis.
y hlectricite i îi- 1 <(
y Mines et métallurgie 1 8- 1 <)
Hongrie.
y Forêts, chasse, pèche, cueillettes aa-aS
/Fils, tissus, vêtements a'i-a.5
Pays-Bas.
^ Génie civil et moyens de transport a8-a()
Russie.
Décoration et mobilier des édifices. Industries diverses :5o-3i
Suisse.
■^ Orfèvrerie, joadlerie et bijouterie, horlogerie Sti-Sy
Palais et pavillons spéciaux des sections étrangères.
% 1". Enceinte urbaine,
y Quai dos Nations''' (t . ^p. .' 38-89
"' 4 planches.
ï. iG
tupRiutnii K^rio^iLK.
2Zi2 TABLE DES PLANCHES.
Palais et pavillons spéciacï des sections étrangères. ( Suite.)
AUeniagne.
Palais impérial (quai des Nations) 38-39
/ y Pavillon de la navigation de commerce (quai d'Orsay) ho-h\
Autriche.
Palais impérial (quai des Nations) 4'i-43
. Château tyrolien (Champ de Mars) /i-3-43
Beigicpip.
Palais royal ' Vue extérieure 44-45
(quai des Nations). ( Intérieur ■ 44-4S
Bosnie-HerzégONine.
Pavillon ( ^'^^ extérieure 46-47
(quai des Nations). | Intérieiu- 46-47
Bulgai'ie.
Palais (rue des Nations) 46-4/
Chine.
Arc de triomphe du temple de Confucius à Pékin (Trocadéro) 48-49
Pavillon de la soierie (Trocadéro) 48-49
Pavillon des porcelaines anciennes (Trocadéro) )
Pavillon de la porcelaine moderne (Trocadéro) )
Grand palais (Trocadéro) 48-49
Boutiques (Trocadéro) 48-49
Corée.
Pavillon (Champ de Mars) 5o- 5 1
Danemark.
Pavillon royal (rue des Nations) 5o-5i
Equatem-.
- Palais (Champ de Mars) 5o-5 1
Espagne.
Palais royal (quai des Nations] 5q-53
États-Unis.
Palais (quai des Nations) 54-55
Pavillon de la typographie (Esplanade des Invalides) 54-55
Pavillon de la navigation de commerce (quai d'Orsay) )
( • 1 56—57
' \ Pavillon des forêts (quai d'Orsay) )
TABLE DES PLANCHES.
2Â3
Paiais et pavillons spéciaux des sections étrangères. (Suite.)
Grando-Bi'etagne.
Pavillon royal (quai des Nations)
Palais des colonies britanniques (Trocadf^ro)
Grèce.
Palais royal (quai des Nations)
Hongrie.
Palais royal
( quai des Nation:
•Façade sur la Seine
''açade siu- la rue des Nations.
Vestibule
Salle des Armes
Salle des Hussards
Pavillon des forêts (quai d'Orsay)
Italie.
^ Palais royal ( Vue extérieure . . . . . . . ,
(quai des Nations), j Intérieur^ 2>. ^A. ... .
Japon.
Paiais impérial et jiavillons (Trocadéro)
'Palais impérial
- Pavillon et jardin
Luxembourg.
Palais (rue des Nations)
Maroc.
Pavillon ((jliamp de Mars)
Mexique.
Palais (quai d'Orsay)
Monaco.
Palais (quai des Nations)
Norvège.
Pavillon (quai des Nations)
Pays-Bas.
^'^ i Vue extérieui-e .
Palais des Indes
néerlandaises
(Trocadéro). ( Intérieur
Pavillon des Indes néerlandaises (Trocadéro).
56-57
58-59
()o-6i
6-2-63
62-63
64-65
6/1-65
64-65
66-67
66-67
68-69
68-69
68-69
70-71
70-71
72-73
73-73
73-73
(1)
3 plaïu-lics.
•Jii TABLE DES PLANCHES.
Palais et i'avilloss spéciaox des sections étrangères. (Suite. )
Pérou.
Paviiloii (rue des Nations) l'''!^
Persp.
Pavillon (rue des Nations) 7 ''-70
Portugal.
Pavillon royal (rue des Nations"! 76-77
Roumanie.
Palais royal (rue des Nations) 1^~11
Russie.
Palais imiiérial i Vue e.Mtérieuiv 78-79
(Trocadéro). ) Intérieur 78-79
Village russe (Trocadéro) 80-8 1
Pavillon de la Finlande (rue des Nations) 82-88
Pavillon de la régie des boissons (Champ de Mars) 8^i-85
Saint-Marin .
Pavillon (Champ de Mars) 84-85
Serbie.
Palais royal (quai des Nations) 8C-87
Siaiïi.
Pavillon (Champ de Mars) 8O-87
République Sud-Afiicaine.
Pavillon (Trocadéro)
Ferme boer (Trocadéro)
Suède.
88-8y
Pavillon royal (quai des Nations) 90-91
Pavillon de la société Separator (Champ de Mars) 90-91
Suisse,
Chalet suisse (Champ de MiU's) • 92-9^
Tiu(|uie.
Palais impérial (quai des Nations) 9"2-9'^
TABLE DES PLANCHES.
Palais i:ï pavillons spécud.v des sections étrangères. (Suite.)
S 2. Annexe du bots de Viiiceniies.
Allemague.
Pavillon du matériel de sauvetage
Pavillou de M. Riitgers (créosotage des bois)
Maisons nuvrif'res
■2'i.-.
Autriclie.
Maison de convalescence pour ouvriers, de M. Krupp.
Belgique.
Taisons nnvi'ièrps
Etats-Unis.
Pavillon des machines-outils
Pavillon des bicycles
Pavillon des machines agricoles Mac Cormick
Pavillon des bois
Canada.
avillon des instruments agricoles
Grande-Bretagne.
Maison ouvrière de la société Lever brothers
Italie.
Pavillon des chemins de fer de la Méditerranée
Roumanie.
Pavillou lies pétroles
Suisse.
^Tente de l'exposition laitière
^ Maison ouvrière de MM. Russ-Suchard et (î "
9 4-9 fi
9*^-97
9^-9<t
98-99
100-iot
Traits caractéristiqies deî l'installation des expositions rétrospectives.
Musées centenuaux des instruments et j)rocedés généraux des lettres.
sciences et arts'" 1^. .JjHL .-. 1 iC-i 17
Musée centennal des moyens de transport 1 a 0-1 a 1
Musée centennal de l'agricultiu-e et des aliments laa-ia)?
Musées centennaux des mines et de la métallurgie
Musée anitennal du niobiliei
1 aS-iag
'" 2 planches.
246 TABLE DES PLANCHES.
TlUITS CABACTKRISTIQKES DE l'iKSTALLATION DES EXPOSITIONS RETROSPECTIVES. (Suite.)
rMusées centennaux des soieries, dentelles et broderies
, Musée eentennal du costume
Salon Pasteur
Exposition rétrospective des aimées de terre et de mer
CoKCODRS d'animaij.\ repboddctedbs des espèces chevaline et asine.
Tribune d'iionnenr.
Races
lie |)iir sang.
Races
trotteuses.
Races
de demi-sang.
Races
de trait.
i Hongiie (arabe) .
• Tur(piie (arabe) .
[ France (anglais),
i France
Races
de trait.
( Suite. )
Etats-Unis
Russie
/ France (anglo-normand)
I Angleterre (hackney)
Allemagne (Oldenbourg)
Hongrie (anglo-normand). . . .
Russie (demi-sang des steppes).
France (trait-perciieron)
France (trait-bretou)
Belgique (trait-ardennais). . . .
i Belgique (postiers)
■. Belgique (shire-horse)
( Allemagne (Schleswig)
13-2-1 33
i38-i39
i'i4-i'.5
160-161
162-163
i64-i65
i64-i65
166-167
166-167
Espèce asine France (Deux-Sèvres)
Jdby. — Récompenses.
Insignes du jui-y
Diplôme de récompense
/Médaille des récompenses, par M. Clia|ilaiu
^Plaquette commémoralive , par M. Roly
plôme de médaille d'honnem- des ouvriers
Médaille d'honneur des ouvriers, par M. (lliaplaiu.
196-197
a 1 4-9 1 5
918-919
299-993
p
r\
Y CENTER LIBRARY