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Full text of "Exposition universelle internationale de 1900 à Paris. Rapport général administratif et technique"

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MINISTERE  DU   COMMERCE,   DE  L'INDUSTRIE 
DES  POSTES  ET  DES  TÉLÉGRAPHES 


EXPOSITION  INIVERSELLE  INTERNATIONALE  DE  1900 


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RAPPORT  GENERAL  ADMINISTRATIF 

ET  TECHNIQUE 


PAR 


M.  ALFRED  PICARD 

MEMBRE  DE  L'INSTITDT,  PRÉSIDENT  DE  SECTION  kV  CONSEIL  D'ETAT 
COMMISSAIRE  GÉNÉRAL 


TOME  CINQUIÈME 


PARIS 

IMPRIMERIE   NATIOIVALE 


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EXPOSITION    UNIVERSELLE  INTERNATIONALE   DE  iîlOO 

À    PARIS 


RAPPORT    GÉNÉRAL    ADMINISTRATIF 
ET    TECHNIQUE 


RÉPUBLIQUE    FRANÇAISE 


MINISTERE   DU   COMMERCE,    DE   L'INDUSTRIE 
DES  POSTES  ET  DES  TÉLÉGRAPHES 


EXPOSITION  INIVERSELLE  INTERNATIONALE  DE  1900 


A    PARIS 

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RAPPORT  GENERAL  ADMINISTRATIF 

ET   TECHNIQUE 


PAR 


M.   ALFRED   PICARD 

MEMBRE  DE  L'INSTITDT ,  PRESIDENT  DE  SECTION  AD  CONSEIL  D'ETAT 
COMMISSAIRE  GÉNÉRAL 


TOME   CINQUIÈME 


PARIS 
IMPRIMERIE   NATIONALE 


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SIXIÈME  PARTIE 

ADMISSION  ET  INSTALLATION  DES  OEUVRES 

ET  PRODUITS 

À   L'EXPOSITION   UNIVERSELLE   INTERNATIONALE  DE    1900 

CATALOGUES  —  RÉCOMPENSES 

(Suite) 


1 

IMriiIULlUb     >AtIU>iLL. 


SIXIEME  PARTIE. 


ADMISSION  ET  INSTALLATION  DES   OEUVRES 

ET  PRODUITS 

À   L'EXPOSITION   UNIVERSELLE   INTERNATIONALE  DE    1900. 

CATALOGUES.  —  RÉCOMPENSES. 


(Suite.) 


CHAPITRE  IX. 

TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DE  L'INSTALLATION 

DES  SECTIONS  ÉTRANGÈRES 

DANS  LES  GALERIES  GÉNÉRALES. 

1.  Observation  préliminaire.  —  Je  ne  saurais,  sans  y  consacrer 
des  volumes,  décrire  avec  détails  les  installations  si  diverses  et  si 
intéressantes  des  sections  étrangères  dans  les  palais  édifiés  par  l'Ad- 
ministration française.  C'est,  d'ailleurs,  une  tâche  qui  incombe  aux 
commissaires  généraux  des  Etats  partici()ants  et  qu'ils  peuvent  seuls 
remplir  complètement  au  moyen  des  archives  de  leurs  services.  Mon 
rôle,  plus  modeste  et  plus  restreint,  doit  se  borner  à  des  aperçus 
d'ensemble,  à  l'indication  de  quelques  traits  caractéristicpies,  suffi- 
sants pour  faire  apprécier  la  nature  et  l'étendue  des  en"orts  accomplis 
[)ar  la  plupart  des  nations. 

2.  Allemagne.  —  i .  Groupes  I  cl  III.  {^Education  et  enseignement.  In- 
struments et  procèdes  ge'ne'raux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.)  — 
L'Allemagne  n'exposait  que  dans  l'une  des  classes  du  groupe  I,  celle 
de  l'enseignenjent  agricole.  D'autre  part,  l'imprimerie,  la  photo- 
graphie, la  gravure,  la  librairie  avaient  une  partie  des  salons  (bi 
jtalais   impi-rial  au  <puii   dOi'say.  Néanmoins    la    section    alh'uumde 


à  SECTIONS  ETKANGEHES. 

tenait  une  assez  large  place  clans  le  palais  de  l'Education  et  de  l'En- 
seignement, où  figuraient  de  magnifi(|ues  presses  à  imprimer,  des  in- 
struments de  précision,  des  instruments  de  chirurgie,  des  instruments 
de  musique,  etc. 

Cette  section  occupait  au  rez-de-chaussée  et  à  l'étage  des  espaces 
mis  en  communication  par  un  escalier.  Sans  importance  au  rez-de- 
chaussée,  la  décoration  en  prenait,  au  contraire,  à  l'étage,  dont  elle 
enveloppait  les  galeries  par  des  arcatures  de  hois  découpé,  peintes 
dans  un  ton  violet. 

û.  Groupe  II.  (^OIùuuTs  d'art.)  —  Dans  le  grand  palais  des  Champs- 
Elysées,  l'Allemagne  disposait,  pour  son  exposition  des  heaux-arts, 
d'une  galerie  au  rez-de-chaussée  et  de  quatre  salons  à  l'étage. 

Tout  l'effort  décoratif  s'était  concentré  sur  ces  salons,  qui  conte- 
naient la  peinture  et  quelques  morceaux  de  sculpture.  La  commission 
allemande  avait  adopté  le  style  archaïque  néo-grec  et  romain  ou 
Renaissance,  qui  est  la  curiosité  de  ses  rr maisons  d'artistes»,  surtout 
de  celle  de  Munich.  Des  colonnes  ayant  l'apparence  du  marbre,  des 
frises  en  staff  peint  et  doré,  des  tapis  épais,  des  cimaises  pleines, 
enfin  des  dais  masquant  les  vélums  et  ne  laissant  tomber  la  lumière 
que  par  les  côtés  donnaient  l'impression  de  quelque  riche  galerie 
privée,  plutôt  que  d'une  salle  d'exposition. 

Un  certain  nombre  de  statuettes  égayaient  la  monotonie  des  pein- 
tures, La  verdure  d'arbustes  taillés  en  boule  mettait  une  note  fraîche 
entre  les  vastes  cartons  des  architectes,  dans  la  galerie  du  rez-de- 
chaussée. 

Sauf  quelques  œuvres  qui  avaient  pris  place  aux  salons  de  l'étage, 
la  sculpture  se  répartissait  dans  les  jardins,  ainsi  que  sur  la  galerie- 
balcon  et  un  palier  de  l'escalier  sud  du  grand  hall,  également  con- 
sacrés à  la  gravure  et  aux  dessins. 

3.  Groupes  IV  et  V.  [Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique. 
Electricité.)  —  Le  commissariat  général  d'Allemagne  avait  su  utiliser 
de  la  manière  la  plus  heureuse  l'emplacement  qui  lui  était  attribué 
au  fond  du  hall  de  rélectricilé,  du  côté  de  l'avenue  de  Suffren. 


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INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES   GÉNÉRALES.  5 

Par  l'habile  groupement  de  ses  puissantes  machines,  par  l'aspect 
imposant  du  pont  électrique  qui  enjambait  toute  la  largeur  du  hall, 
par  un  arrangement  réussi  au  premier  étage,  où  le  balcon  et  la 
grande  verrière  enrichie  de  vitraux  d'une  énergique  coloration  for- 
maient un  fond  aux  groupes  électrogènes,  l'Allemagne  montrait  le 
])arli  décoratif  qu'il  est  possible  de  tirer  d'organes  en  apparence 
étrangers  aux  recherches  d'aspect  et  d'harmonie. 

Des  installalions  soignées  existaient  aussi  à  l'étage  dans  la  partie 
centrale  du  palais  de  l'Electricité. 

h.  Groupe  VI.  (^Génie  civil;  moyens  de  transport.^  —  Au  rez-de- 
chaussée  du  ])alais  du  Génie  civil  et  des  Moyens  de  transport,  la 
section  allemande  attirait  de  loin  les  visiteurs  par  une  exposition 
monumentale  d'organes  divers  pour  appareils  de  locomotion,  heureu- 
sement encadrés  dans  des  rinceaux  de  fer  forgé.  Suivant  une  pratique 
à  peu  près  générale  dans  toute  l'étendue  des  espaces  affectés  à  l'Alle- 
magne, un  carrelage  recouvrait  et  ornait  le  sol. 

La  navigation  allemande  occupait  également  une  assez  vaste  sur- 
face au  rez-de-chaussée  bas  du  palais  spécial  de  la  classe  3  3  ;  ici ,  le 
décor  empruntait  son  principal  élément  aux  trophées  d'avirons, 
d'agrès,  de  bouées  et  de  drapeaux.  Elle  avait,  de  plus,  à  proximité 
de  ce  palais,  un  pavillon  dont  la  description  sommaire  sera  donnée 
plus  loin. 

Enfin,  il  convient  de  rap[)eler  que  l'Allemagne,  comme  beaucou|» 
d'autres  pays,  comptait  d'importantes  annexes  au  bois  de  Vincennes, 
notamment  pour  le  matériel  des  chemins  de  1er,  les  automobiles,  les 
cvcles, 

5.  Groupes  VU  et  A.  (^Afrricullure.  Aliments.^  —  Désireuse  d'ac- 
croître la  surface  qui  lui  avait  été  réservée  dans  le  palais  de  l'Agri- 
culture et  des  Aliments,  l'Allemagne  y  éleva  une  élégante  construc- 
tion terminée  en  hémicycle  à  ses  deux  extrémités  et  présentant  un 
premier  étage,  dont  la  majeure  partie  était  aménagée  en  terrasse. 
L'ensemble,  étudié  dans  un  style  logique  et  moderne,  avec  le  même 
soin  scrupuleux  que  les  autres  installations  allemandes,  donnait  une 


6  SECTIONS  ETRANGERES. 

note  générale  de  boiseries  blanches  rehaussées  par  des  feuillages 
tendres  et  des  fruits  d'or.  Quelques  tentures  vertes  couvraient  les 
panneaux. 

6.  Groupe  VIII.  (^HoitHultnre  et  arhoricuUurc .) —  Groupe IX.  (Forêts, 
chasse,  pêche,  cueillettes.^  —  Je  réunis  ces  deux  groupes  en  un  para- 
graphe unique,  parce  que  la  section  allemande  ne  présentait,  ni  dans 
l'un,  ni  dans  l'autre,  aucune  décoration  de  quelque  importance  et  n'y 
occupait,  d'ailleurs,  que  des  espaces  restreints. 

y.  Groupe  XL  (Mines;  métallurgie.^ —  Au  rez-de-chaussée  du  palais 
des  Mines  et  de  la  Métallurgie,  une  façade  monumentale  en  fer  forgé, 
faite  d'entrelacs  légers  et  de  fleurs,  constituait  un  décor  architectural, 
artistique  en  même  temps  que  sévère,  derrière  lequel  se  groupaient 
des  produits  absolument  remarquables  de  l'industrie  métallurgique 
allemande. 

L'exposition  se  continuait  à  l'étage  dans  un  cadre  d'élégantes 
vitrines  en  simili-acajou  rehaussé  d'or. 

8.  Groupes  XII  et  XV.  (Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et 
des  habitations.  Industries  diverses.^  —  D'après  les  plans  de  1  Aduii- 
nistration  française,  le  palais  médian  de  l'Esplanade  des  Invalides, 
côté  Fabert,  comportait,  à  chacune  de  ses  extrémités,  un  grand  esca- 
lier décoré  avec  une  extrême  sobriété.  L'Autriche,  qui  occupait  l'extré- 
mité vers  la  Seine,  transforma  entièrement  l'escalier  correspondant, 
afin  de  l'adapter  au  caractère  de  sa  section  et  de  créer  un  ensemble 
harmonieux.  Quant  à  l'Allemagne,  qui  avait  reçu  l'autre  extrémité 
de  la  nef,  elle  supprima  l'escalier  et  lui  en  substitua  deux  autres 
moins  importants,  mais  plus  intimes  et  d'une  physionomie  toute  diffé- 
rente. 

Cette  modification  profonde  des  dispositions  initiales  permit  au 
commissariat  général  allemand  de  composer  un  fond  de  décor  ma- 
jestueux :  au  rez-de-chaussée,  une  sorte  de  cour  d'honneur,  entourée 
de  balustrades,  surélevée  de  quelques  marches  et  ornée  de  fontaines, 
de  plantes,  d'une  superbe  pièce  de  ïer  forgé  (un  aigle  terrassant  nu 


Pnot.  Larger 

ALLEMAGNE  -  DÉCORATION  ET  MOBILIER  DES  ÉDIFICES;  INDUSTRIES  DIVERSES 


INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES  GENERALES.  7 

dragon),  ainsi  que  de  deux  grandes  statues  équestres;  à  l'étage,  der- 
rière un  garde-corps  avec  tronçons  en  fer  d'une  extrême  délicatesse, 
une  vaste  peinture  murale,  apothéose  de  l'art  décoratif. 

Du  vestibule  d'honneur  partait  une  galerie  en  voûte  surbaissée, 
aux  parois  de  marbre  et  de  bronze,  aux  mosaïques  de  pierre  et  de 
verre,  à  l'allure  mystique  et  religieuse,  éveillant  l'impression  de  l'en- 
trée dans  un  temple  de  l'art. 

A  droite  et  à  gauche,  en  arrière-plan,  se  trouvaient  les  deux  esca- 
liers à  révolution  et  à  volées  droites,  l'un  tout  en  bois  sculpté  avec 
motifs  de  chasse,  l'autre  en  marbre  éclairé  par  des  vitraux  d'une 
intensité  remarquable. 

Le  couloir  faisant  suite  au  vestibule  d'honneur  était  accoté  de  deux 
salles  d'un  style  moderne.  Il  donnait  accès  à  l'exposition  des  porce- 
laines, dont  l'éclat  lumineux  produisait  un  contraste  voulu  avec  la 
demi-obscurité  de  la  galerie. 

Toutes  les  salles  d'exposition  rayonnaient  autour  du  vestibule.  Aidé 
par  un  artiste  de  goût  très  sûr,  M.  Hoffacher,  le  commissaire  général 
d'Allemagne  avait  aménagé  ces  salles  de  telle  sorte  qu'elles  contri- 
buassent à  mettre  en  valeur  les  objets  exposés;  il  s'était,  d'ailleurs, 
attaché  à  exclure  et  à  reporter  dans  l'annexe  des  quinconces  tout  ce 
qui  ne  présentait  pas  un  caractère  vraiment  décoratif.  Parmi  les 
pièces,  je  citerai  les  suivantes,  à  titre  d'exemple  :  salle  de  la  colonie 
des  artistes  de  Darmstadt,  salle  des  mariages  de  l'hôtel  de  ville  de 
Carlsruhe,  chambres  de  marqueterie  de  Stuttgart  et  de  Heidolberg, 
chambre  de  chasse,  etc.  Tout,  jusqu'aux  poupées  de  Sonnenberg  et 
aux  jouets  de  Nuremberg,  retenait  l'attention  par  la  vigueur  et  sou- 
vent par  le  succès  de  l'effort  accompli. 

De  l'ensemble  se  dégageait  une  impression  de  force  et  de  puis- 
sance. 

9.  Groupe  XllI.  {Fils,  tissus,  vêtements.^  —  Au  rez-de-chaussée  du 
palais  des  Fils,  Tissus,  Vêtements,  la  section  allemande  était  entourée 
d'une  magnifique  grille  monumentale,  que  rehaussaient  des  inscrus- 
tations  de  verre  coloré  et  qui  constituait  un  chef-dœuvre  de  ferron- 
nerie. Des  carreaux  couvraient  le  sol. 


8  SECTIONS  ETRANGERES. 

A  l'étage,  se  développait  une  suite  de  salons  fort  riches,  où  l'or 
mariait  sa  tonalité  somptueuse  à  celle  de  l'acajou.  Ces  salons,  ornés 
de  statues  et  de  plantes  vertes,  abritaient  dans  leurs  vitrines  des  spé- 
cimens nombreux  et  choisis  de  velours,  de  soieries,  de  dentelles,  etc. 

1  0.  Groupe  XIV.  {Indmlrio  chimique.)  —  L'exposition  organisée  par 
lAHemagne  au  rez-de-chaussée  du  palais  de  l'Industrie  chimicpie  était 
digne  du  merveilleux  développement  qu'a  pris  cette  industrie  chez 
nos  voisins.  Elle  avait  le  mérite  d'être  présentée  sous  un  aspect  at- 
trayant, malgré  son  caractère  sévère  et  largement  scientifique. 

Une  passerelle  de  l'étage  devant  surplomber  l'axe  transversal  de 
cette  exposition,  le  commissaire  général  d'Allemagne  demanda  et 
obtint  le  dédoublement  de  l'ouvrage  en  deux,  situés  l'un  à  l'avant, 
l'autre  à  l'arrière,  de  façon  à  encadrer  la  section.  Il  utilisa  les  points 
d'appui  sur  la  voie  centrale  pour  accentuer  les  deux  grandes  entrées, 
(jui  reçurent  un  aménagement  et  une  ornementation  jjarticulièrement 
heureux. 

Au  milieu  de  l'emplacement  s'élevait  le  pavillon  de  la  parfumerie, 
charmant  édicuie  d'allure  très  moderne,  avec  deux  grandes  figures  de 
femme  aux  mains  pleines  de  fleurs,  des  feuillages  symboliques,  des 
peintures  décoratives  et  des  vitraux;  ce  pavillon  était  entouré  de  tapis 
et  d'un  décor  d'orangers  en  caisse. 

Ici  encore,  l'acajou  et  l'or  unissaient  leurs  tons  dans  l'ameuble- 
ment, pour  lequel  les  exposants  avaient  conservé  une  entière  liberté. 

Parmi  les  objets  qui  concouraient  à  caractériser  la  section ,  on  peut 
citer  une  gigantesque  machine  à  .papier,  ainsi  qu'un  monument  en 
sel  gemme  et  bronze. 

1  1.  Groupe  XVIII.  (Arme'es  de  terre  et  de  mer.)  —  Dans  le  palais 
des  Armées  de  terre  et  de  mer,  l'exposition  de  l'Allemagne  se  répar- 
tissait  entre  le  rez-de-chaussée  haut,  affecté  à  la  partie  contempo- 
raine, et  l'étage,  consacré  à  la  partie  rétrospective. 

Aux  deux  étages,  le  commissariat  général  allemand  avait  su  trans- 
former et  enrichir  l'aspect  très  simple  du  palais,  en  décorant  de 
peintures  un  escalier  droit  d'assez  vastes  dimensions,  en  ornant  les 


INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES  GÉNÉRALES.  9 

balustrades,  en  couvrant  d'écussons  hardiment  colorés  et  de  motifs 
empruntés  aux  armes  de  guerre  les  poutres  maîtresses  des  plafonds 
ainsi  que  les  murs,  en  garnissant  les  baies  de  vitraux  d'une  allégorie 
et  d  une  tonalité  puissantes^''. 

La  grande  attraction  était  surtout  à  l'étage  où,  dans  de  vastes  vi- 
trines d'une  simplicité  voulue,  se  voyaient,  sur  des  manneipiins  très 
artistiques,  les  uniformes  des  armées  allemandes  depuis  200  ans. 
Ce  musée  rétrospectif,  organisé  par  les  ministères  de  la  guerre  des 
royaunies  qui  constituent  l'Empire  actuel,  était  méthodiquement  classé 
et  très  bien  présenté.  Les  personnages  avaient  été  exécutés  d'après 
les  esquisses  des  peintres  Knôtel.  Braun,  Muller,  et  modelés  par 
M.  Werner,  sculpteur. 

13.  Classes  lu  (^appareils  et  procédas  du  chmiJJ'age  et  de  la  venlila- 
tioii),  111  ijvygil'ne^  et  112  (^assistance  publique^.  —  Pour  ces  trois 
classes,  l'Allemagne  avait  un  emplacement  à  l'étage  du  palais  de 
l'Agriculture  et  des  Aliments.  Les  objets  élaient  distribués  dans  une 
sé]-ie  de  salles  sans  intérêt  décoratif  spécial. 

3.  Andorre.  —  Les  installations  d'Andorre  ne  sont  mentionnées  ici 
que  pour  mémoire.  Toute  l'exposition  de  ce  petit  pays  tenait  en  une 
vitrine  placée  dans  le  palais  de  rAgriculture  et  des  Aliments. 

4.  Autriche.  —  1 .  Groupes  I  et  III.  (^Education  et  enseignement.  In- 
struments et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.)  — 
M.  IJaumann,  architecte  en  chef  du  commissariat  général  d'Autriche, 
avait  étudié  avec  grand  soin  l'installation  de  sa  section  dans  les 
groupes  I  et  III.  Sur  la  façade  du  compartiment  attribué  à  cette  sec- 
lion  couraient  des  tentures  aux  couleurs  mortes,  fleuries  de  passemen- 
teries. De  dislance  en  dislance,  des  cariatides  légères  encadraient  les 
portes  et  mariaient  heureusement  leur  polvchromie  au  ton  des  étoffes. 

'"'  il    n'est    pas  sans   intc'rét   do    signalei'  lover  plus  ou  moins  la  couleur  par  in»  frol- 

nn  procédé  spécial  de  peinture  en  gi'isaille  tis,  de  manière  à  produii-e  des  clairs,  enfin 

appli<[ué    à    certaines  fenêtres.   Ce   procédé  à  souligner  le  dessin  par  un  sertissage  au 

consiste  à  pncliei'  toute  la  surface,  puis  à  en-  trait. 


10  SECTIONS  ETRANGERES. 

La  clarté  du  jour  supérieur  était  tamisée  par  de  clairs  vélums,  tendus 
au-dessus  des  douze  salons  oii  se  trouvait  groupée  l'exposition  autri- 
chienne. Aucune  initiative  n'avait  été  laissée  aux  exposants. 

2.  Groupe  II.  (^Œuvres  d'art.)  —  L'Autriche  possédait  trois  salles  à 
l'étage  du  grand  palais  des  Champs-Elysées  pour  les  œuvres  de  pein- 
ture et  une  salle  au  rez-de-chaussée  pour  l'architecture.  Comme  plu- 
sieurs autres  nations,  elle  avait  couvert  une  partie  de  la  galerie-balcon 
d'étage. 

Ici  encore  se  rencontrait  et  partout,  d'ailleurs,  se  retrouvera  dans 
la  section  autrichienne  un  souci  remarquable  de  décoration  sobre,  élé- 
gante et  appropriée  aux  objets  exposés.  De  grands  panneaux  aux  tons 
éteints  isolaient  les  toiles  et  les  mettaient  en  valeur;  le  décor  était 
localisé  aux  chambranles  des  portes.  L'un  des  salons  avait  été  réservé 
à  la  grande  société  libre  de  Vienne  rrla  Sécession»,  qui  supprima  les 
cimaises  et  accrocha,  au  moyen  de  cordelières,  de  même  que  dans  une 
galerie  privée ,  un  petit  nombre  de  tableaux  très  choisis  et  largement 
séparés  les  uns  des  autres. 

3.  Groupes  IV  et  V.  {Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique. 
Electricité.)  —  Les  groupes  de  la  mécanique  et  de  l'électricité  ne 
comportaient  que  fort  peu  de  décoration.  C'est  à  peine  si  j'ai  à  signa- 
ler un  petit  arc  de  fer  forgé  portant  le  mot  rr Autriche». 

[i.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.)  —  Cette  partie  de 
la  section  autrichienne  comptait  sans  aucun  doute  parmi  les  plus 
ingénieusement  décorées.  Elle  avait  été  installée  sous  la  direction  de 
M.  Otto  Wagner,  architecte  viennois. 

Les  espaces  étaient  répartis  en  boxes  par  des  cloisons  tendues  d'étoffes 
vertes  rayées  verticalement,  avec  frise  de  couronnement  en  application 
de  tissu.  Ces  cloisons  servaient  de  fond  aux  documents  graphiques.  Du 
côté  des  circulations,  les  boxes  se  trouvaient  délimités  par  une  balus- 
trade extrêmement  originale,  faite  d'arcs  en  bois  découpé  et  tourné, 
ainsi  que  de  cordelières  qui  formaient  remplissage  suivant  une  très 
habile  disposition.  Les  visiteurs  accédaient  aux  boxes  par  des  portes  de 


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INSTALLATIONS   DANS  LES   GALERIES  GENERALES.  II 

même  style  surmontées  d'écussons  en  étoffe,  avec  inscriptions  rap- 
portées. 

En  dehors  du  palais  du  Génie  civil  et  des  Moyens  de  transport, 
l'Autriche  occupait  un  espace,  d'ailleurs  peu  étendu,  au  rez-de-chaus- 
sée haut  du  palais  de  la  Navigation  de  commerce.  Ses  installations 
dans  ce  dernier  édifice  n'appellent  aucune  indication  particulière. 

5.  Groupes  VII  et  .1.  (^Agricultui'e.  Aliments.)  —  L'emplacement 
qu'occupait  l'Autriche  au  rez-de-chaussée  du  palais  de  l'Agriculture 
et  des  Aliments  avait  ses  quatre  angles  marqués  par  de  hautes  stèles 
à  bas-reliefs,  que  surmontaient  des  statues  allégoriques  du  plus  bel 
effet.  Au  centre  était  le  groupe  du  sculpteur  J,  Benk,  Jo  Fortune 
arrosant  l' Agriculture  d'une  pluie  d'or. 

Toute  cette  section  présentait  une  décoration  gracieuse,  composée 
de  berceaux  et  de  gloriettes  avec  cloisons  à  jour,  dont  les  motifs 
d'ornementation  étaient  empruntés  aux  feuillages  de  la  vigne  et  de 
la  betterave. 

6.  Groupe  VIII.  (^Horticullxire  et  arboriculture.)  —  Des  cloisons  laté- 
rales en  étoffe  soutachée  de  sobres  galons,  suivant  des  dessins  de  style 
moderne,  limitaient  le  compartiment  attribué  à  la  section  autrichienne 
dans  la  grande  serre  la  plus  proche  du  pont  de  l'Aima;  leur  soubas- 
sement était  fait  d'une  rangée  d'arbustes;  au  fond,  quatre  ifs  enca- 
draient le  motif  principal;  les  tentures,  les  panneaux  et  les  potiches 
avaient  une  tonalité  générale  lie  de  vin.  Un  tapis  simple,  mais  coû- 
teux, couvrait  le  sol. 

C'est  dans  ce  bel  encadrement,  dû  à  M.  l'architecte  Otto  Wagner, 
que  des  aquarelles,  des  estampes,  des  photogra|)hies  faisaient  con- 
naître l'histoire  et  la  physionomie  actuelle  des  jardins  impériaux. 

y.  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.)  —  La  section  fores- 
tière autrichienne  était  extrêmement  intéressante  au  point  de  vue  des 
objets  dont  elle  se  composait.  Mais,  en  ce  qui  concerne  son  aménage- 
ment matériel,  je  ne  vois  à  signaler  qu'une  curieuse  décoration  sym- 
boli(|ue  en  bois  de  cerf  et  de  chamois. 


12  SECTIONS  ETRANGEP.ES. 

8.  Groupe  XL  [Mines;  me'talluigie.J —  Dans  ce  groupe,  la  décora- 
tion était  presque  nulle.  L'intérêt  se  concentrait  sur  les  objets  exposés, 
notamment  sur  le  grand  étambot  construit  par  les  usines  de  Skoda,  à 
Pilsen,  pour  le  navire  DeutschJand^^\  et  sur  un  autel  en  sel  gemme, 
imitation  du  maître-autel  de  la  chapelle  Saint-Antoine  des  mines  de 
Wieliczka,  en  Galicie. 

g.  Groupes  XII  et  XV.  (Bécoraiion  et  mobilier  des  e'difices publics  et  des 
habitations.  Industries  diverses.)  —  Aucune  des  branches  de  l'exposition 
autrichienne  n'a  été  négligée.  Toutes  étaient  empreintes  d'une  note 
d'art  originale;  toutes  affirmaient  le  souci  d'une  présentation  com- 
plète, riche,  intéressante.  Mais  l'Autriche  a  certainement  donné  le 
maximum  de  son  effort  dans  les  groupes  XII  et  XV,  qui  comprenaient 
plus  particulièrement  la  décoration. 

Le  public  y  admirait  l'élégante  souplesse  et  l'irréprochable  simpli- 
cité à  laquelle  M.  Baumann  et  ses  collaborateurs  avaient  su  arriver 
dans  leur  recherche  de  formes  nouvelles ,  alors  qu'en  des  mains  inha- 
biles, inexpérimentées  ou  trop  révolutionnaires,  cette  recherche  abou- 
tit si  souvent  à  la  complication,  au  chaos.  Il  semblait  que  les  artistes 
viennois  fussent  parvenus  du  premier  coup  à  éviter  les  tâtonnements 
et  à  trouver  d'excellentes  formules. 

Dès  l'origine,  le  commissariat  général  d'Autriche,  à  qui  avait  été 
attribuée  l'extrémité  du  palais  médian ,  côté  Fabert ,  la  plus  voisine  de 
la  Seine,  avait  compris  la  nécessité  manifeste  d'utiliser  tout  le  fond  du 
hall  pour  y  créer  un  ensemble  dont  les  éléments  concourraient  har- 
monieusement à  l'effet  général.  Il  assuma  la  charge  de  la  construction 
d'un  escalier  monumental,  remplaçant  celui  que  devait  établir  l'Ad- 
ministration française,  et  en  fit  une  œuvre  qui,  par  son  allure,  par 
ses  rampes  en  passementerie,  par  ses  poteaux  d'angle  surmontés 
d'élégantes  statuettes  de  femme  en  cuivre  martelé,  séduisait  le  visiteur 
au  seuil  même  de  la  section.  Au  premier  étage,  cet  escalier,  couronné 
par  le  buste  en  cuivre  repoussé  de  l'Empereur,  débouchait  à  l'entrée 
d'une  rr salle  d'honneur :?  qui  s'ouvrait  dans  toute  la  largeur  du  hall, 

<''  Une  porte  spéciale  a  dû  être  ouverte  dans  le  mur  de  façade  du  palais  pour  l'introducliou 
de  eet  t^tambot. 


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INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GÉNÉRALES.  13 

et  où  le  blanc,  le  vert  sombre  et  le  noir  s'unissaient  délicieusement, 
relevés  par  les  tons  plus  brillants  des  statuettes  et  des  bas-reliets  en 
cuivre.  Des  orangers  taillés  se  distribuaient  çà  et  là.  C'était  l'exposition 
organisée  par  le  Musée  impérial  et  royal  autrichien  d'art  et  d'industrie. 
On  y  voyait  l'exposition  rétrospective  d'art  industriel  autrichien  au 
XIX*  siècle,  avec  toutes  les  étapes  du  développement  et  de  l'évolution 
de  cet  art  entre  1800  et  1900. 

Autour  de  la  salle  d'honneur,  plusieurs  salles  de  moindres  dimen- 
sions contenaient  des  intérieurs  créés  par  les  écoles  professionnelles 
industrielles  d'Autriche.  Ces  intérieurs  n'étaient,  du  reste,  que  des 
copies  très  réussies  :  chambre  dite  de  Marie-Thérèse  au  château  im- 
périal de  Schœnbrunn;  salon  de  style  Empire  du  palais  occupé  par  le 
Ministère  de  l'instruction  publique  et  des  cultes,  à  Vienne;  etc. 

Puis  venaient  les  expositions  suivantes  :  école  d'art  industriel  du 
musée  d'art  et  d'industrie;  école  impériale  et  royale  d'art  industriel 
de  Prague  (travail  très  caractéristique  du  bois  naturel);  ensemble  de 
l'art  industriel  galicien  (très  fouillé,  très  gai  et  très  coloré);  ensemble 
des  industriels  viennois  (note  très  moderne,  meubles  en  acajou  teinté 
de  vert,  lambris  et  menuiseries  incrustés  de  roses  en  nacre,  haut  des 
tentures  et  plafond  en  satin  de  Chine  décoré  d'applications);  industrie 
salzbourgeoise  (copie  d'une  salle  de  la  forteresse  de  Hohensalzbourg); 
industrie  styrienne. 

Les  copies  de  choses  anciennes  attestaient  une  minutie  et  une 
exactitude  extrêmes.  Quant  aux  recherches  d'art  personnel  et  moderne, 
elles  nmntraient  une  claire  intelligence  des  besoins  à  satisfaire  et  des 
matériaux  à  employer,  une  élégante  liberté  de  dessin,  un  souci  con- 
stant de  l'harmonie  dans  les  couleurs;  les  œuvres  produites  étaient 
absolument  supérieures. 

10.  Groupe  \III.  (jFîVs,  tissus,  vêlements.)  —  Au  rez-de-chaussée, 
la  section  autrichienne  (laine  et  soie)  offrait  un  aspect  presque  somp- 
tueux. Une  grande  grille  heureusement  forgée  entourait  une  vaste 
verrière  de  M.  Cari  Geyling,  de  Vienne,  qui  dominait  la  porte  d'entrée 
et  se  développait  en  écran  sur  une  partie  de  la  façade. 

M.  Baumann  avait  installé,  à  l'étage,  trois  salons  de  décoration 


U  SECTIONS  ETRANGERES. 

variée  pour  les  expositions  collectives  des  industries  du  coton,  du  lin 
et  du  chanvre  en  Autriche,  ainsi  que  pour  celle  de  la  laine  en  Mo- 
ravie, en  Silésie  et  en  Bohême.  Ces  salons  étaient  délimités  par  de 
grandes  vitrines  d'un  style  moderne ,  qui  se  composaient  de  montants- 
pilastres  et  de  frises  en  planches  découpées  ;  les  bois  peints  en  vert  et 
vernis  donnaient  lillusion  du  laqué.  Les  vitrines  de  chaque  salle  por- 
taient un  décor  de  motifs  spéciaux  :  pour  le  coton,  la  fleur  du  coton- 
nier; pour  le  lin  et  le  chanvre,  la  tige  de  la  plante;  pour  la  laine,  ce 
textile.  D'immenses  têtes  de  béliers  constituaient  un  très  heureux 
amortissement  des  pilastres  dans  le  salon  de  la  laine. 

1 1 .  Groupe  XIV.  (^Industrie  chimique.)  —  Convaincu  quaucun  pro- 
gramme, aucune  matière  ne  doit  rebuter  un  véritable  artiste, 
M.  Baumann  avait  su  présenter  la  section  autrichienne  du  groupe  XIV 
dans  un  cadre  fort  intéressant.  Trois  salons  étaient  respectivement 
afifectés  à  Tmdustrie  chimique  proprement  dite,  au  cuir,  à  la  fabrica- 
tion du  papier.  Le  second  et  le  troisième  méritent  en  particulier 
d'être  signalés.  Dans  le  salon  du  cuir,  des  frises  de  paysages  indus- 
triels juxtaposés  éveillaient  une  gracieuse  impression  d'art;  les  vi- 
trines, faites  de  bois  dont  le  ton  s'harmonisait  avec  celui  des  objets 
exposés,  avaient  leurs  panneaux  inférieurs  en  cuir  tressé  et  leurs 
glaces  encadrées  de  filets  et  de  torsades  également  en  cuir.  Au  fond 
do  la  troisième  salle,  trois  figures  de  femmes,  représentant  les  Arts, 
le  Commerce,  la  Science,  se  groupaient  près  d  une  machine  que  ma- 
nœuvrait un  ouvrier  et  d'où  le  papier  allait  sortir. 

1-2.  Groupe  XVI.  {^Economie  sociale.  Hygiène,  assistance  pithlique.) 
—  Il  n  y  avait  que  peu  ou  pas  de  décoration  pour  les  difterentes  par- 
ties constitutives  de  ce  groupe,  ce  qui  n'empêchait  pas  d'y  rencontrer 
des  vitrines  sobres  et  soignées.  Les  stations  balnéaires  possédaient 
chacune  un  panneau  spécial  d'étoffe  sur  lequel  se  détachaient  des  vues 
photographiques  ou  des  aquarelles;  les  panneaux  successifs  étaient 
séparés  par  des  pylônes  avec  bas-reliefs. 

i3.    Groupe  AI//.  (^Colonisatiun.) —  Bien  (juo  dépourvue  de  colo- 


INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GÉNÉRALES.  15 

nies,  l'Autriche  exposait  au  Trocadéro   des   produits   d'exportation 
Laménagement  de  l'espace  occupé  n'appelle  aucune  explication. 

1^.  Groupe  XVIII.  (^Armées  de  terre  et  de  mer.^  —  Ce  groupe, 
notamment  dans  la  classe  de  l'artillerie,  ne  comportait  que  peu 
de  décoration.  Néanmoins,  il  convient  de  signaler  des  vitrines  tort 
jolies,  qui  contenaient  une  admirable  collection  de  fusils  exposée  par 
le  chevalier  de  Mannlicher  et  qui  entouraient  les  trois  faces  d'un 
salon. 

5.  Belgique.  —  Beaucoup  de  puissances  avaient  pris  le  parti  d'en- 
velopper, pour  chaque  groupe,  leur  section  dans  un  cadre  qui  la  dis- 
tinguât bien  des  sections  voisines  et  qui  caractérisât  le  pays  d'origine 
des  objets  exposés;  tantôt  ce  cadre  était  à  peu  près  complètement  uni- 
forme d'un  groupe  à  l'autre,  tantôt  il  comportait  un  motif  dominant 
présenté  avec  des  modalités  diverses  suivant  les  groupes,  tantôt  en- 
core il  n'offrait  dunité  que  par  le  style;  ici  la  décoration  présentait 
une  allure  moderne,  là  elle  empruntait  ses  éléments  à  l'art  national 
classique.  La  Belgique  ne  s'était  point  imposé  pareille  règle  générale; 
elle  avait  surtout  cherché  l'effet  décoratif  dans  l'aménagement  des  ex- 
positions particulières  et  renoncé  à  toute  unité  de  style.  Aussi  sullira- 
t-il  de  très  courtes  indications  sur  quelques  groupes. 

Dans  les  groupes  I  et  III  (éducation  et  enseignement;  matériel  et 
procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts),  les  vitrines 
et  les  bibliothèques,  d'allure  classique,  en  bois  peint  et  staff,  compo- 
saient un  ensemble  harmonieux. 

Entièrement  placée  au  rez-de-chaussée,  l'exposition  du  groupe  II 
(œuvres  d'art)  occupait,  immédiatement  à  gauche  de  l'entrée  princi- 
pale du  palais,  deux  salles  dans  les  boxes  de  la  piste  et  deux  salles  dans 
la  galerie  voisine;  le  commissariat  belge  avait,  eu  outre,  utilisé  pour 
la  plus  grande  partie  de  la  sculpture  la  petite  salle  curviligne  termi- 
nant les  boxes  du  côté  de  sa  section.  Les  salons  étaient  décorés  avec 
simplicité. 

La  section  des  groupes  VII  et  X  (agriculture;  aliments)  se  trouvait 
entourée  d'un  |torliquc  Renaissance,  dont  les  parties  pleines  portaient 


16  SECTIONS  ETRANGERES. 

les  inscriptions,  tandis  que  les  parties  ouvertes  donnaient  accès  aux 
salles  d'exposition.  Des  motifs  empruntés  aux  attributs  de  la  brasserie 
ornaient  le  tympan  de  la  grande  entrée  qui  précédait  le  comparti- 
ment des  bières  belges  ;  au-dessus  se  voyaient  les  armes  du  royaume  ; 
à  droite  et  à  gauche,  des  statues  symbolisaient  k  Commerce  et 
l'Agriculture. 

Pour  le  groupe  IX  (forêts,  chasse,  pèche,  cueillettes),  la  décora- 
tion était  fournie  par  les  produits  du  groupe. 

Au  groupe  XI  (mines  et  métallurgie),  les  exposants  de  l'étage  se 
trouvaient  encadrés  dans  un  pavillon,  avec  panneaux  et  chambranles 
en  fer  forgé.  Des  toiles  représentaient  les  vues  des  principales  mines 
du  pays. 

Dans  les  groupes  XII  et  XV  (décoration  et  mobilier  des  édifices 
puljlics  et  des  habitations;  industries  diverses),  les  exposants  partici- 
paient à  l'ensemble  décoratif  :  les  marbriers,  par  d'heureuses  dispo- 
sitions de  leurs  colonnes  et  de  leurs  vases;  les  tapissiers,  par  leurs 
tentures;  etc. 

Il  en  était  de  même  du  groupe  XIV  (industrie  chimique],  traité  en 
style  moderne.  Les  vitrines  et  les  meubles  y  avaient  été  disposés  de 
manière  à  former  une  sorte  de  salon  décoratif.  On  remarquait,  à 
l'étage,  la  grande  vitrine  de  la  collectivité  des  tabacs. 

6.  Bulgarie.  —  En  dehors  de  son  palais  spécial  du  quai  des  Na- 
tions, la  Bulgarie  n'avait  d'exposition  qu'au  groupe  des  œuvres  d'art, 
dans  le  grand  palais  des  Champs-Elysées. 

Je  me  borne  à  mentionner  pour  ordre  cette  exposition  limitée  à  une 
superficie  de  60  mètres  carrés. 

7.  Danemark.  —  Dans  le  groupe  des  oeuvres  d'art,  le  Danemark 
avait  eu  recours,  pour  la  décoration  de  ses  deux  salles  du  rez-de- 
chaussée,  à  un  ton  bleu  et  à  des  motifs  de  lignes  simples  qui  rappe- 
laient la  belle  sobriété  des  céramiques  de  Copenhague. 

En  général,  dans  les  autres  groupes,  les  sections  danoises  étaient 
encadrées  dun  portique  en  menuiserie,  de  style  sévère,  peint  en 
blanc.  pour\a  d'une  balustrade  de  même  ton  et  réveillé  seulement  à 


INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES  GENERALES.  17 

la  partie  supérieure  par  des  motifs  de  feuillage  doré.  Deux  pylônes 
limitaient  ce  portique. 

Le  thème  général  comportait  une  variante  remarquable  pour  les 
groupes  VII  et  X  (agriculture;  aliments),  où  l'emplacement  se  prê- 
tait à  une  décoration  plus  importante  et  qui  correspondaient  à  des 
branches  de  production  dont  le  commissaire  général  danois  voulait 
souligner  le  rôle  dans  son  pays.  Ici,  le  portique  ordinaire  se  compli- 
quait de  linteaux  légèrement  cintrés;  l'entrée  principale  était  accotée 
de  deux  taureaux,  grandeur  nature,  très  bien  modelés;  sur  le  pan- 
neau du  fond  avait  été  appliqué  un  frais  paysage  danois;  les  autres 
panneaux  portaient,  dans  un  fond  jaune  pâle,  des  feuilles  de  trèfle 
vertes  et  roses. 

Très  caractéristique  par  sa  simplicité,  Tencadrement  des  sections 
danoises  ne  Tétait  pas  moins  par  sa  belle  allure  et  par  une  unité  suffi- 
sante pour  que  le  visiteur  s'habituât  rapidement  à  reconnaître  ces 
sections  du  premier  coup  d'œil. 

Bien  que  tout  à  fait  spéciale ,  la  participation  du  Danemark  à  l'ex- 
position du  groupe  XVII  (colonisation)  mérite  d'être  particulièrement 
mentionnée.  Elle  comprenait  les  productions  principales  du  Groen- 
land, de  l'Islande  et  de  l'archipel  des  Féroë.  Le  décor  était  surtout 
constitué  par  les  objets  exposés,  par  des  reproductions  parfaites  à 
petite  échelle  d'habitations  et  d'habitants,  par  des  toiles  rapidement 
brossées  et  figurant  les  côtes  avec  des  vols  d'oiseaux. 

8.  Espagne.  —  Les  salles  aff'ectées  aux  œuvres  d'art  espagnoles 
étaient,  partie  au  rez-de-chaussée,  partie  à  l'étage.  Elles  présentaient 
une  tenture  de  ton  neutre,  avec  un  tapis  vert  et  rouge. 

Généralement,  l'Espagne  avait  borné  la  décoration,  dans  les  autres 
groupes,  à  des  trophées  de  drapeaux  et  à  queh[ues  draperies  aux 
couleurs  nationales.  Celte  simplicité  voulue  souffrait  cependant  deux 
exceptions  :  l'une  pour  les  groupes  VII  et  X  (agriculture;  aliments), 
l'autre  poin-  le  groupe  XIII  (fils,  tissus,  vêtements). 

Dans  les  groupes  VII  et  X,  l'Espagne  tenait  à  affirmer  hautement 
1  importance  qu'elle  attache  à  ses  produits  agricoles  et  particulière- 
ment à  ses  vins.  L'emplacement  dont  elle  disposait  dans  le  palais  de 


s 

tUl'niUtllIL     %AT1U)ALC. 


18  SECTIONS  ETRANGERES. 

l'Agriculture  et  des  Aliments  était  indiqué  de  loin  aux  visiteurs  par 
une  porte  monumentaie  d'environ  i  5  mètres  de  hauteur,  reproduisant 
l'arc  de  Grenade  dit  rr  Porte  du  Vin  v  :  cet  arc  est  une  exquise  com- 
position mauresque,  toute  brodée  d'arabesques  bleues  et  vertes  sur 
faïence. 

La  zone  concédée  à  l'Espagne  pour  son  exposition  du  groupe  XIII 
(fils,  tissus,  vêtements)  était  limitée,  du  côté  de  la  voie  de  circula- 
tion, par  une  série  d'arcades  sur  colonnes  torses,  en  bois  et  plâtre. 
De  ces  arcades,  celle  du  milieu,  formant  porte  d'entrée,  avait  été  co- 
piée sur  la  porte  de  la  Salle  des  Cent,  à  Barcelone,  et  rappelait  ainsi 
le  rang  de  la  Catalogne  parmi  les  régions  où  se  pratiquent  les  indus- 
tries textiles.  Pour  les  autres  arcades,  M.  Urioste  y  Velada,  architecte 
général  du  gouvernement,  s'était  inspiré  d'un  cloître  remarquable 
appartenant  au  palais  des  ducs  de  l'Infantado  de  Guadalajara;  il 
avait  substitué  aux  écussons  originaux  les  armes  des  provinces 
espagnoles. 

9.  États-Unis.  —  Dans  presque  tous  les  groupes  qui  appelaient 
une  décoration  spéciale,  les  Etats-Unis  ont  pris  comme  thème  des 
colonnades  d'ordres  divers.  Je  vais  en  citer  quelques  exemples. 

1 .  Groupes  1  et  IH.  (^Education  et  enseignement.  Matériel  et  procédés 
généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.')  —  Les  espaces  occupés  par 
les  Etats-Unis  dans  les  groupes  I  et  III  se  répartissaient  entre  le  rez- 
de-chaussée  et  l'étage.  Au  rez-de-chaussée,  ils  s'annonçaient  par  un 
portique  à  colonnes  ioniques. 

g .  Groupe  II.  (  Œuvres  d'art.)  —  Dans  le  grand  palais  des  Champs- 
Elysées,  les  Etats-Unis  disposaient  de  cinq  salles  à  l'étage  et  d'une 
sixième  au  rez-de-chaussée.  Les  murs  étaient  tendus  d'étoffe  vert  clair, 
avec  frise  conforme  au  modèle  de  la  section  française,  sauf  l'inscrip- 
tion des  cartouches;  un  tapis  brun  clair  couvrait  le  sol;  dans  les 
pièces  principales  se  trouvaient  des  meubles  de  velours  vert.  Sur  la 
galerie -balcon  de  l'étage,  affectée  aux  dessins,  aux  gravures  et  à 
l'architecture,  des  arbustes  verts,  de  petites  sculptures  et  des  vitrines 


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Phot.  Lévy  et  se3  fiis 

ESPAGNE.  —  AGRICULTURE,  ALIMENTS 


Phoi.  Lévy  et  ses  fils 


ISPAGNE.  —  FILS,  TISSUS,  VÊTEMENTS 


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INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GENERALES.  l'J 

contenant   les    miniatures   ainsi   que   les    médailles,    formaient    un 
agréable  décor, 

3.  Groupes  IV  et  V.  (^Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique. 
Electricité.^  —  II  n'y  avait  pas  de  décoration  au  rez-de-chaussée.  Les 
surfaces  du  premier  étage,  plus  spécialement  consacrées  à  l'électri- 
cité, étaient  encloses  dans  une  enceinte  d'arcades  et  de  colonnes  dé- 
gagées d'ordre  corinthien.  Des  ampoules  électriques  constellaient  ce 
décor  en  plâtre. 

h.  Groupe  M.  (^Génie  civil;  moyens  de  transport.')  —  En  ce  qui  con- 
cerne le  groupe  VI,  seule  la  classe  33  (matériel  de  la  navigation  de 
commerce)  appelle  une  mention.  La  marine  marchande  des  Etats- 
Unis  disposait,  au  rez-de-chaussée  bas  du  palais  de  la  classe  33,  d'un 
emplacement  que  décoraient  des  arcades  avec  colonnes  à  chapiteau 
composite,  surmontées  d'une  frise  dont  le  sujet  était  relatif  à  la  navi- 
gation maritime. 

5.  Groupes  MI  et  X.  (^Agriculture.  Aliments.)  —  Dans  le  palais  de 
l'Agi'iculture  et  des  Aliments,  la  section  des  Etats-Unis  était  entourée 
d'une  série  d'arcades  rustiques  couvertes  en  tuiles  à  leur  sommet.  Au 
milieu  se  trouvait  une  porte  monumentale  accotée  de  a  pylônes  tra- 
[)us  (|ue  surmontait  l'aigle  nationale.  De  part  et  d'autre,  le  public 
voyait  les  cloches  de  la  Liberté,  reproduction  des  fameuses  cloches  de 
San  Francisco  qui  sonnèrent  la  révolte  contre  l'Angleterre. 

G.  Groupe  XL  (Mines;  métallurgie.)  —  (Test  [)eut-élre  dans  ce 
groupe  que  la  décoration  était  le  plus  brillante  et  avait  le  plus  de 
tenue.  Le  long  de  la  grande  voie  de  circulation  s'élevait  une  façade 
en  portique,  avec  colonnes  de  l)ronze,  de  marbre,  de  porphyre  et  de 
granité,  d'un  aspect  très  riche:  des  panneaux  et  des  ornements  ouvra- 
gés en  fer  garnissaient  ce  portitpic,  dont  la  frise  avait  été  constituée 
par  les  médailles  des  Etats  et  couronnée  de  boules  en  cuivre  pur.  Du 
dejiors,  les  visiteurs  a|)ercevaient,  à  travers  la  clôture  ajourée,  d'ad- 
mirables colhîctions  de  minéraux  aux  couleurs  les  plus  vai'iées. 


"20  SECTIONS  ETRANGERES. 

7.  Groupes  XII  et  XV.  (^Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 
habitations.  Industries  diverses.)  —  A  l'Esplanade  des  Invalides,  dans  le 
palais  du  Mobilier  et  des  Industries  diverses,  la  section  américaine  se 
divisait  en  ilôts  dont  chacun  était  enveloppé  d'un  portique.  Ajourés  et 
très  ouvragés,  les  portiques  comportaient  des  colonnes,  des  pilastres 
et  un  entablement  qui  formaient  une  ordonnance  d'aspect  Renais- 
sance. Peints  en  blanc,  ils  avaient  reçu  des  dorures  dans  les  enroule- 
ments de  feuilles  de  laurier  autour  des  colonnes  et  sur  les  chapiteaux. 
Au-dessus  de  l'entablement,  des  vélums  aux  couleurs  du  drapeau 
américain  couvraient  les  voies  de  circulation.  Les  exposants  se  lo- 
geaient dans  les  îlots  sans  décoration  spéciale  d'ensemble.  Le  sol  de  la 
voie  principale  était  revêtu  en  mosaïque. 

Au  centre,  sous  la  passerelle  de  jonction  des  galeries  du  premier 
étage,  le  commissariat  général  des  Etats-Unis  avait  établi  trois  salons, 
dont  le  plafond  était  voûté  et  dont  les  murs  présentaient  des  ouver- 
tures donnant  prétexte  à  diverses  expositions  de  vitraux  et  d'appareils 
électriques.  Des  mosaïques  recouvraient  les  murs  et  le  sol.  Le  salon  du 
milieu  servait  de  passage. 

Contre  la  section  britannique,  celle  des  Etats-Unis  s'accusait  par 
une  porte  blanche  à  vaste  arcalure,  surmontée  d'un  aigle  aux  ailes 
déployées  et  portant  l'écusson  national.  Une  peinture  allégorique 
décorait  les  tympans  de  la  porte. 

8.  Groupe  XIII.  (^Fils,  tissus,  vêtements.)  —  La  section  américaine 
des  fils,  tissus,  vêtements,  était  décorée  d'un  portique  en  bois  d'aca- 
jou, avec  ornements  en  bronze. 

40.  Grande-Bretagne.  —  Fidèle  à  son  esprit  pratique  et  désireuse 
de  ne  point  engager  de  dépenses  élevées  pour  la  décoration  de  ses 
emplacements  dans  les  galeries  générales,  la  Grande-Bretagne  avait 
fait  établir  et  maroufler  sur  les  murs  ou  sur  les  cloisons  des  prin- 
cipaux groupes  une  quantité  considérable  de  toiles  peintes,  dont  la 
composition  uniforme  consistait  en  grands  fleurons  vert  foncé  se 
détachant  sur  un  fond  vert  gris  clair.  Ces  toiles  donnaient  une 
note  sinq)le,  mais  assez  caractéristique,  qui,  dans  tous  les  cas,  per- 


INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES   GENERALES.  21 

mettait  de  reconnaître  facilement  ies  expositions  britanniques  et 
qui  fournissait  un  cadre  convenable  aux  installations  variées  des 
exposants. 

Certains  groupes  faisaient  exception  et  avaient  une  décoration  plus 
recherchée. 

Au  grand  palais  des  Champs-Elysées,  des  épines  d'une  hauteur  de 
3  mètres  environ  divisaient  en  quatre  salles  la  longue  galerie  occupée 
par  l'Angleterre  à  l'étage.  Des  tentures  rouges,  la  peinture  en  noir 
appliquée  sur  les  cimaises,  le  linoléum  brun  qui  recouvrait  le  sol, 
imprimaient  à  la  section  un  caractère  de  correcte  opulence.  Les  pas- 
tels, aquarelles  et  gravures  étaient  installés  sur  la  galerie-balcon, 
pourvue  d'un  vélum.  Quelques  petites  sculptures  ornaient  cette  ga- 
lerie et  les  salles. 

Dans  les  groupes  VII  et  X  (agriculture;  aliments),  des  mesures 
avaient  été  prises  pour  que  ies  exposants  concourussent  à  un  effet 
d'ensemble  par  leurs  vitrines  ou  leurs  boxes,  que  séparaient  des  mo- 
tifs décoratifs  en  métal. 

Pour  les  groupes  XII  et  XV  (décoration  et  mobilier  des  édifices  pu- 
blics et  des  habitations;  industries  diverses),  chacun  des  principaux 
exposants  s'était  ingénié  à  présenter  un  tout  architectural  :  l'un  avait 
établi  une  façade  en  céramique  de  style  moderne;  tel  autre  montrait 
une  suite  de  pièces  d'habitation,  dont  les  lignes  d'architecture  se 
rattachant  au  style  anglais  étaient  d'un  heureux  effet.  Quelques 
industriels,  notamment  dans  le  corps  de  bâtiment  de  la  rue  Saint- 
Dominique,  se  contentaient  de  hautes  vitrines. 

14.  Hongrie.  —  i .  Groupes I el  III.  (^Educalion  et  enseignement.  Instru- 
ments et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.^  —  Dans 
ces  groupes,  la  section  hongroise,  répartie  entre  le  rez-de-chaussée 
et  l'étage,  était  entourée  d'un  portique  moderne  en  bois  et  plâtre, 
orné  d'oiseaux,  de  feuillages  et  de  fleurs,  aux  couleurs  atténuées  sur 
un  fond  clair.  Bien  que  les  formes  fussent  un  peu  indécises,  l'en- 
semble répondait  à  une  pensée  bien  arrêtée  et  donnait  l'impression 
d'un  soin  scrupuleux.  Des  vitrines  en  tubes  de  fer  contenaient  les 
objets  exposés. 


22  SECTIONS  ETRANGERES. 

a.  Groupe  II.  (^Œuvres  (Fart.)  —  Les  salles  réservées  à  l'exposition 
des  œuvres  d'art  hongroises  dans  le  grand  palais  des  Champs-Elysées 
furent  tendues  de  velours,  avec  quelques  emblèmes.  Un  salon  spécial 
contenait  les  œuvres  des  artistes  croates  et  slavons. 

3.  Groupes  IV  et  V.  [Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique. 
Electricité.)  —  Pour  la  mécanique  et  l'électricité,  la  section  hongroise 
était  entourée  d'un  portique  en  fer,  remarquable  par  son  élégance  et 
sa  finesse.  Des  cloisons  donnant  sur  les  chemins  de  circulation  furent 
établies  en  bois  de  chêne,  avec  applications  de  cuivre  et  do  broderies. 
Ici,  comme  dans  tous  les  autres  groupes,  s'affirmait  la  volonté  d'une 
présentation  soignée  et  artistique. 

fi.  Groupe  VI.  (^Génie  civil;  moyens  de  transport.)  —  Dans  le 
groupe  VI ,  se  développait  un  portique  en  bois  d'aspect  robuste ,  pré- 
sentant, en  son  centre,  une  porte  de  grandes  dimensions.  Cette  porte 
se  composait  essentiellement  d'une  proue  de  navire,  accotée  de  deux 
grandes  figures  marines  d'une  réelle  allure. 

5.  Groupes  VII  et  X.  (^Agriculture.  Aliments.)  —  La  section  hon- 
groise de  l'agriculture  et  des  aliments  avait  été  admirablement  amé- 
nagée. Située  sous  la  galerie  d'étage  longeant  l'avenue  de  La  Motte- 
Picquet,  elle  était  limitée  vers  le  hall  de  1 15  mètres  par  une  façade 
de  7""  5o  de  hauteur,  comprenant  3  grandes  travées  ouvertes  avec 
encadrement  d'ornementations  très  souples,  très  élégantes,  d'un  ton 
général  orange,  qui  se  répétaient  sur  les  murs,  sur  les  poteaux  des 
fermes  et  dans  la  partie  basse  des  balcons  de  l'étage.  L'un  des  carac- 
tères de  la  décoration  consistait  dans  l'habile  emploi  du  procédé  de 
superposition  des  planches  découpées  à  profils  différents.  MM.  Bâlint 
et  Jâmbor  avaient  pris  pour  motif  principal  la  grappe  de  raisin  et  les 
courges  entourées  d'un  feuillage  très  simple. 

Tout  l'aménagement  intérieur  des  salles  correspondait  à  ce  parti 
décoratif.  Non  seulement  les  branches  les  plus  importantes  de  pro- 
duction, comme  celle  des  vins,  mais  aussi  les  industries  les  moins 
considérables,  avaient  donné  lieu  à  des  arrangements  fort  soignés  et 


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INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GENERALES.  23 

fort  pittoresques.  Des  vues  représentaient  les  principales  régions  agri- 
coles. Entre  autres  curiosités,  on  remarquait  le  somptueux  salon  des 
fabricants  de  sucre,  avec  la  statue  de  la  rrHungariari  flanquée  d'un 
petit  garçon  et  d'une  petite  fille  qui  symbolisaient  la  Culture  de  la 
betterave  et  l'Industrie  du  sucre. 

6.  Groupe  VIII.  (Horticulture  et  arboriculture.^  —  Dans  le  groupe 
de  l'horticulture,  l'exposition  hongroise  était  heureusement  encadrée 
d'un  portique  léger  en  treillage  coloré. 

y.  Groupe  IX.  {Forêts,  chasse,  fiche,  cueillettes.^  —  Ici  encore,  j'ai 
à  signaler  un  portique,  mais  approprié,  comme  toujours,  au  groupe. 
Ce  portique,  fait  de  bois  bruts,  était  décoré  par  des  massacres  de 
cerfs  et  d'élans,  ainsi  que  par  des  trophées  d'armes  de  chasse.  Il  ser- 
vait de  premier  plan  à  un  vaste  diorama,  ingénieusement  disposé, 
qui  figurait  un  vallon  boisé  et  rocheux  où  se  rencontraient  des  échan- 
tillons nombreux  de  la  flore  et  de  la  faune  du  pays. 

8.  Groupe  XL  {Mines;  métallurgie.)  —  Avec  l'exposition  des 
groupes  VII  et  X ,  celle  du  groupe  XI  était  l'une  des  mieux  comprises 
et  des  plus  artistement  entendues  au  point  de  vue  décoratif.  Elle 
comprenait  deux  parties  distinctes  :  d'un  côté,  les  mines;  de  l'autre, 
la  métallurgie. 

L'exposition  des  mines  avait  une  façade  au  centre  de  laquelle  un 
mineur  produisait  une  explosion  de  dynamite  :  les  blocs  se  dislo- 
quaient et  laissaient  échapper  une  figure  allégorique  de  femme. 
A  droite  et  à  gauche  de  ce  motif  médian ,  deux  porti([ues  à  profil  de 
galerie  boisée  se  reliaient  à  deux  motifs  latéraux  qui  comportaient 
aussi  des  figures.  Ingénieusement  composé,  ce  décor  se  distinguait 
par  une  robuste  sobriété  d'exécution. 

Quant  à  l'exposition  de  la  métallurgie ,  elle  était  annoncée  par  une 
grille  monumentale  et  par  des  trophées  de  roues,  de  bandages,  d'en- 
clumes, etc.  A  l'arrière  se  trouvaient  des  vitrines  très  simples,  mais 
bien  étudiées,  en  fer  et  glaces.  L'intérêt  décoratif  se  concentrait  prin- 
cipalement sur  un  grand  panneau  de  fond,  meublé  d'échantillons  de 


24  SECTIONS  ETRANGERES. 

la  métallurgie  hongroise,  oii  dominaient  des  réseaux  et  dessins  faits 
au  moyen  de  fils  variés.  On  remarquait  aussi,  vers  le  milieu  des  es- 
paces occupés,  un  groupe  d'ouvriers  travaillant  autour  d'une  forge 
dont  la  fumée  était  habilement  figurée  par  une  masse  de  fils  très 
ténus  formés  en  flocons, 

g.  Groupes  XII  et  XV.  {Décoration  et  mobilier  des  édifices  puhJics  et  des 
habitations.  Industries  diverses."!  —  Dans  les  groupes  XII  et  XV,  la  sec- 
tion hongroise  souffrait  du  voisinage  de  la  section  autrichienne.  Ce- 
pendant le  souci  de  la  présentation  n'y  était  pas  moindre  que  pour  les 
autres  groupes.  Un  portique  souple  et  riche  s'alignait  sous  les  galeries 
de  l'étage,  donnant  des  façades  aux  alvéoles  qui  contenaient  diffé- 
rentes expositions  importantes;  fait  en  staff  coloré,  ce  portique  avait 
pour  ornements  des  fleurs  et  des  feuillages  très  stylisés. 

10.  Groupe  XIII.  {Fils,  tissus,  vêtements.^  —  Au  groupe  des  fils, 
tissus,  vêtements,  les  architectes  avaient  marié  le  bois  découpé  et  le 
staff.  Les  compartiments  d'exposition  étaient  disposés  suivant  un  plan 
rayonnant;  au-devant  de  ces  compartiments  s'élevaient  des  arcatures 
très  étudiées  et  fort  heureusement  ajourées,  d'un  style  moderne 
simple  et  élégant. 

Sur  la  voie  de  circulation  de  5  mètres,  un  portique  fermant  la  sec- 
tion se  composait  de  doubles  arcades  dont  les  soubassements  étaient 
faits  de  hauts  reliefs  comprenant  des  figures  humaines  coloriées.  Des 
vitrines  encastrées  dans  l'ensemble  présentaient  aux  passagers  de  la 
voie  centrale  une  collection  d'objets  de  choix. 

1 1.  Groupe  XIV.  {Industrie  chimique.^  —  L'aménagement  compor- 
tait des  vitrines  en  fer  et  glaces,  reliées  entre  elles  par  de  légères  ar* 
catures.  De  place  en  place,  des  niches  arrondies  abritaient  quelcjues 
divans  de  repos. 

1  2.  Gi'oupe  XVI .  {Economie  sociale.^  —  Dans  ce  groupe,  la  Hongrie 
était  une  des  rares  puissances  qui  eût  étudié  une  décoration.  Elle 
avait  adopté  une  composition  en  arcade  ajourée,  faite  de  bois  découpé 


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INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES  GENERALES.  25 

et  peint,  avec  rehauts  de  stafF,  dont  la  queue  oceUée  du  paon  for- 
mait le  motif  principal. 

i3.  Groupe  XVIII.  (^Armées  de  terre  et  de  mer.)  —  Même  au 
groupe  XVIII,  la  Hongrie  avait  groupé  son  exposition  dans  un  en- 
semble décoratif  important.  Une  colonnade  meublée  de  feuillages 
entourait  une  statue  équestre  de  TEmpereur-Roi;  des  figures  répar- 
ties entre  les  colonnes  portaient  les  uniformes  de  l'armée  hongroise. 
L'ornementation  se  complétait  par  des  trophées  d'armes  et  de  dra- 
peaux. 

là.  Clauses  1  k  (^chauffage  et  ventilation),  111  (^hyfiu-ne)  et  112  (^assis- 
tance publique).  —  Ces  classes,  installées  au  premier  étage  de  l'an- 
cienne galerie  des  Machines  de  1889,  avaient  un  portique  analogue 
à  ceux  des  autres  groupes,  mais  plus  simple. 

12.  Italie.  —  Les  seules  indications  intéressantes  en  ce  qui  con- 
cerne les  installations  de  l'Italie  dans  les  galeries  générales  sont  les 
suivantes. 

Pour  les  groupes  I  et  III  (éducation  et  enseignement;  matériel  et 
procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts),  le  commissa- 
riat général  italien  avait  fait  établir  un  ensemble  de  vitrines  blanches 
d'un  style  classique,  qu'il  mettait  à  la  disposition  des  exposants. 

Au  grand  palais  des  Champs-Elysées  (groupe  II,  œuvres  d'art), 
les  emplacements  de  la  section  italienne  se  répartissaient  entre  le 
rez-de-chaussée  et  l'étage;  la  galerie-balcon  avait  été  transformée  en 
salle  de  tableaux.  L'installation,  en  tons  chauds,  n'offrait  pas  de  par- 
ticularité spéciale. 

La  situation  était  la  même  pour  le  groupe  VI  (génie  civil  et  moyens 
de  transport)  que  pour  les  groupes  I  et  III. 

Dans  les  groupes  VII  et  X  (agriculture  et  aliments),  un  portique 
en  bois  sculpté  et  doré  délimitait  la  section.  A  l'un  des  angles,  se 
trouvait  un  comptoir  de  dégustation.  Des  étagères  garnies  de  bou- 
teilles complétaient  l'ensemble  décoratif. 

Les  groupes  XII  et  XV  (décoration  et  mobilier  des  édifices  publics 


26  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

et  des  habitations;  industries  diverses)  ne  comportaient  pas  de  déco- 
ration d'ensemble.  Chaque  exposant  s'était  installé  suivant  son  goût  et 
sa  fantaisie. 

Enfin  les  principaux  exposants  du  groupe  XIII  (fils,  tissus,  vête- 
ments) avaient  établi  de  grandes  vitrines  décoratives  de  style  italien, 
en  fer  forgé  ;  les  couronnements  très  ouvragés  de  ces  vitrines  se  profi- 
laient au-dessus  de  l'étage. 

13.  Japon.  —  Le  Japon  exposait  dans  les  groupes  I-III,  II,  VII- 
X.  VIII,  IX,  XI,  XII-XV,  XIII,  XIV,  et  dans  la  réunion  des  classes  Ik, 
111,  112. 

Ses  trois  salles  d'œuvres  d'art,  au  premier  étage  du  grand  palais 
des  Champs-Elysées,  étaient  drapées  d'une  étoffe  grise  s'harmonisant 
avec  la  délicatesse  des  kakémonos  de  la  vieille  école  aussi  bien  qu'avec 
la  finesse  des  ouvrages  dus  aux  artistes  qui  suivent  les  enseignements 
européens.  Dans  l'un  des  salons,  de  grandes  vitrines  murales  conte- 
naient des  œuvres  gracieuses  de  sculpture  sur  bois  ou  sur  ivoire. 

Pour  les  groupes  industriels,  tout  l'intérêt  de  la  section  japonaise 
résidait  dans  la  valeur  souvent  exceptionnelle  des  objets.  Il  semblait 
que  le  commissariat  général  eût  voulu  faire  ressortir  davantage  cette 
valeur  par  l'extrême  simplicité  de  la  distribution,  de  la  décoration  et 
du  mobilier.  Partout  un  plan  clair,  sans  recherche  ni  complication; 
partout  des  vitrines  en  métal  ou  en  bois,  sobres  et  dépourvues  de 
sculptures. 

Tel  était  le  cas,  notamment,  pour  les  deux  branches  de  produits 
qui  recueillirent  un  si  grand  succès  :  la  céramique  et  les  broderies 
sur  soie. 

A  peine  est-il  besoin  d'ajouter  que  la  simplicité  n'excluait  jamais 
l'élégance  ni  la  note  d'art. 

14.  République  de  Libéria.  —  La  République  de  Libéria  n'avait 
qu'une  vitrine,  placée  dans  le  palais  de  l'Agriculture  et  des  Aliments. 

15.  Luxembourg.  —  Les  industries  les  plus  importantes  du 
Luxemboui'g  se  rattachent  aux  mines  et  à  la  métallurgie.  Aussi  le 


INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GENERALES.  '21 

Grand-Duché  exposait-il  dans  le  groupe  XI.  Ce  groupe  était,  d'ail- 
leurs, le  seul  pour  lequel  il  eût  dérogé  à  la  concentration  de  ses  pro- 
duits en  un  palais  unique,  établi  sur  le  quai  des  Nations. 

Au  point  de  vue  décoratif,  la  section  luxembourgeoise  de  la  métal- 
lurgie ne  comportait  aucune  pariicularité  appelant  ici  des  indications 
spéciales. 

16.  Mexique.  —  En  dehors  du  palais  spécial  où  il  avait  concentré 
ses  produits  et  ([ui  était  situé  sur  le  quai  d'Orsay,  immédiatement  en 
aval  du  pont  de  l'Aima,  le  Mexique  n'exposait  (jue  dans  le  groupe  VIII 
(horticulture  et  arboriculture).  Cette  exposition  ne  comportait  pas  de 
décoration. 

17.  Monaco.  —  La  situation  de  la  principauté  de  Monaco  était  la 
même  que  celle  du  Mexique.  Cette  principauté  avait  groupé  ses  pro- 
duits dans  un  palais  établi  sur  le  quai  des  Nations  et  ne  possédait 
d'exposition  hors  de  ce  palais  que  dans  le  groupe  de  l'horticulture. 

18.  Norvège.  —  Le  commissariat  général  de  Norvège  est  certai- 
nement l'un  de  ceux  qui  ont  fait  les  plus  grands  efforts  pour  présenter 
leurs  sections  dans  un  cadre  étudié  avec  soin  et  convenablement  ap- 
proprié. Il  a,  d'ailleurs,  réussi  à  atteindre  son  but  et  à  réaliser  une 
oeuvre  satisfaisante  au  point  de  vue  de  l'art. 

On  rencontrait  des  expositions  norvégiennes  dans  les  groupes  I  et 
m,  II,  IV  et  V,  VII  et  X,  XI,  XII  et  XV,  XIV,  XVIIL 

Aux  Champs-Elysées,  la  Norvège  disposait  d'une  grande  salle  sur 
la  piste;  elle  l'accrut  quelque  peu  en  se  servant  d'un  espace  libre  à  la 
base  de  l'escalier  voisin.  Une  étoffe  d'un  ton  rosé  très  fin  couvrait  les 
parois. 

Presque  partout,  dans  les  autres  groupes,  la  décoration  était  en 
bois  sculpté  et  comprenait  des  portiques,  des  balustrades,  des  vi- 
trines ,  des  sièges  ;  quoique  assez  rustique  de  facture  et  un  peu  rigide , 
la  sculpture  n'en  présentait  pas  moins  de  la  richesse  et  un  caractère 
fort  artistique;  la  plupart  des  engravures,  teintées  en  vert  ou  en 
rouge,  s'enlevaient  vigoureusement  sur  le  ton  naturel  très  clair  du 


28  SECTIONS  ETRANGERES. 

bois.  Dans  les  groupes  IV  et  V  (matériel  et  procédés  généraux  de  la 
mécanique;  électricité),  la  décoration  d'encadrement  était  constituée 
en  fer  forgé,  avec  remplissages  en  rinceaux  simples  et  élégants. 

D'une  manière  générale ,  les  mâts  portaient  à  leur  partie  supérieure 
les  couleurs  norvégiennes. 

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19.  Orange.  —  L'Etat  libre  d'Orange  exposait  dans  le  palais  de 
l'Economie  sociale,  à  la  classe  104  (grande  et  petite  culture;  syndi- 
cats agricoles;  crédit  agricole).  Il  occupait  un  panneau,  dont  l'autre 
face  appartenait  à  la  Russie.  Son  installation  extrêmement  restreinte 
n'appelle  ici  aucun  renseignement. 

20.  Pays-Bas.  —  Les  Pays-Bas  avaient  des  emplacements  dans 
les  galeries  générales  affectées  aux  groupes  I-III,  II,  IV-V,  VI,  VII- 
X,  VIII,  IX.  XI,  XII-XV,  XIII.  XIV,  XVI,  à  la  classe  33  et  à  la  réunion 
des  classes  74,  111,  112. 

Ils  disposaient,  au  rez-de-chaussée  du  grand  palais  des  Champs- 
Elysées,  de  trois  salles,  dont  deux  dans  les  boxes  de  la  piste.  Leurs 
salles  de  peinture  étaient  pourvues  d'une  tenture  d'un  ton  délicat  et 
chaud,  ainsi  que  d'épais  tapis. 

Dans  tous  les  autres  groupes,  les  produits  néerlandais  étaient  éga- 
lement présentés  au  public  avec  un  soin  extrême  et  un  très  grand 
souci  de  leur  mise  en  valeur.  Généralement,  les  espaces  occupés 
avaient  pour  entourage  un  portique  et  des  balustrades  en  bois,  peints 
blanc  crème  et  décorés  de  passementeries;  peu  ou  pas  de  sculpture, 
mais  de  la  menuiserie  simple,  judicieuse,  élégante  et  vraiment  artis- 
tique. 

Une  mention  spéciale  est  due  à  l'exposition  des  chemins  de  fer 
hollandais  dans  le  groupe  VI.  Le  petit  pavillon  rectangulaire  abritant 
cette  exposition  présentait  une  sobriété  de  lignes  très  marquée;  mais, 
à  l'intérieur  de  même  qu'à  l'extérieur,  ses  quatre  faces  étaient  revê- 
tues d'une  décoration  particulièrement  intéressante.  Cette  décoration 
se  composait  de  l'armature  en  bois  des  panneaux,  accentuée  par  des 
filets  et  des  peintures,  et  de  remplissages  oii  les  cartes  géographiques, 
les  inscriptions,  les  paysages,  les  figures  en  costume  des  provinces. 


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INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES   GENERALES.  29 

avaient  été  stylisés  au  point  de  vue  du  dessin  et  de  la  couleur.  L'en- 
semble offrait  un  aspect  coloré,  attrayant,  expressif,  et  constituait  un 
véritable  enseignement  pour  les  décorateurs. 

Il  y  a  lieu  de  signaler  aussi,  dans  le  palais  de  rÉconomie  sociale, 
une  petite  salle  très  coquette,  garnie  de  meubles  simples  et  intéres- 
sants. 

24.  Perse.  —  Bien  qu'ayant  en  principe  groupé  son  exposition 
dans  un  pavillon  spécial,  quai  des  Nations,  la  Perse  disposait  d'un 
espace,  d'ailleurs  restreint,  dans  le  palais  des  Fils,  Tissus,  Vêtements, 
où  elle  exposait  principalement  des  tapis.  L'intérêt  décoratif  de  l'in- 
stallation se  limitait  à  une  façade  en  arcade  polychrome  de  style 
persan. 

22.  PortugaL  —  Aux  Champs-Elysées,  les  œuvres  d'art  du  Por- 
tugal occupaient  une  salle  des  boxes  et  une  salle  voisine  obtenue  par 
la  couverture  du  passage  faisant  suite  à  la  grande  porte  latérale  du 
Cours-la-Reine.  Le  salon  principal  était  garni  d'une  tenture  de  ton 
rouge  ardent;  le  second  contenait  une  statue  de  la  Douleur,  qui  avait 
été  dressée  sur  des  gradins  et  qui  prenait  une  singulière  importance 
décorative,  grâce  à  l'éclairage  spécial  de  cette  galerie  improvisée. 

Le  commissariat  général  portugais  avait  réparti  dans  la  plupart 
des  autres  groupes  où  exposaient  ses  nationaux  des  vitrines  d'un  mo- 
dèle unique,  faites  en  bois  naturel  tourné  et  conçues  suivant  le  style 
du  pays. 

Pour  les  groupes  VII  et  X  (agriculture  et  aliments),  la  section 
était  délimitée  par  une  clôture  en  treillage,  qu'ornaient  des  feuilles 
de  vigne  et  des  raisins  artificiels.  Au  centre  s'élevaient  des  tonnelles, 
sous  lesquelles  avait  lieu  la  dégustation  des  vins  du  Portugal. 

23.  Roumanie.  —  Une  grande  partie  de  lexposition  roumaine 
était  concentrée  dans  le  palais  de  la  rue  des  Nations.  Cependant 
les  galeries  générales  contenaient  certaines  branches  de  cette  exposi- 
tion :  tel  était  le  cas  pour  les  groupes  U  (œuvres  dart),  VI  (génie 
civil  et  moyens  de  transport),  VII  et  X  (agriculture  et  aliments), 


30  SECTIONS  ETRANGERES. 

IX  (forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes),  XIII  (fils,  tissus,  vêtements), 
XIV  (industrie  chimique). 

Les  emplacements  ainsi  attribués  à  la  Roumanie  avaient  été  enve- 
loppés de  portiques  en  bois  et  staff,  qu'allégeaient  et  qu'égayaient  les 
couleurs  vives  des  fleurs  peintes  sur  les  panneaux  de  remplissage. 

Aux  groupes  VII  et  X,  la  décoration  se  caractérisait  par  des  toitures 
de  chaume  très  chaudement  colorées  et  par  des  grappes  de  maïs. 

24.  Russie.  —  i .  Groupes  I  et  II f.  (^Education  et  enseignement.  In- 
struments et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.^  —  Dans 
ces  deux  groupes,  la  section  russe  présentait  une  série  de  petits  salons 
d'une  tonalité  brun  rouge,  garnis  de  tables  et  de  bureaux  en  chêne. 
Aux  piliers  et  aux  murs  étaient  accrochés  des  trophées  de  duapeaux 
encadrant  les  armes  de  la  Russie. 

2 .  Groupe  II.  (  Œuvres  d'art.  )  —  Abstraction  faite  de  la  Finlande , 
la  Russie  avait,  au  centre  des  annexes  de  la  piste,  deux  salles  pour  la 
peinture  et  une  pour  les  ouvrages  du  grand  sculpteur  Antokolsky; 
celle-ci,  richement  décorée  de  tentures  bleues,  était  dominée  par  une 
importante  représentation  de  l'Empereur  Alexandre  III.  Les  artistes 
finlandais  occupaient  trois  salles  dans  les  galeries  du  rez-de-chaussée. 

3.  GroupesIVet  V.  (^Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.  Elec- 
tricité.) —  Les  installations  de  ces  groupes  ne  comportaient  pas  de 
décoration  spéciale,  intéressante  à  mentionner. 

k.  Groupe  VI.  (^Génie  civil;  moyens  de  transport.)  —  Une  suite  de 
boxes  formant  salons  et  peints  dans  un  ton  brun  rouge  assez  soutenu 
contenaient  des  modèles  de  ponts  ou  dautres  ouvrages  d'art,  des 
plans,  de  nombreuses  cartes,  des  photographies  (jui  concouraient  à  la 
décoration  des  murs.  Ici  encore,  le  commissariat  général  avait  disposé 
des  trophées  de  drapeaux  encadrant  les  armes  de  l'Empire. 

5.  Groupes  VII  et  X.  (^Agriculture.  Aliments.)  — Le  lotissement  était 
constitué  par  de  grands  stands  garnis  de  \ilrines  et  de  motifs  décora- 


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INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GENERALES.  31 

tifs  en  styie  russe  ou  abritant  des  produits  agricoles.  Deux  de  ces  îlots 
s'ouvraient  sur  la  voie  de  circulation  par  un  grand  portique  en  bois 
naturel  rehaussé  de  rouge  et  d'or.  Contre  la  salle  des  Fêtes  se  trou- 
vait une  grotte  décorative  dont  la  silhouette  se  découpait  sur  un 
panorama. 

6.  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.)  —  Une  décoration 
générale  avait  été  organisée  dans  la  section  russe  de  ce  groupe  au 
moyen  des  produits  forestiers  ainsi  que  des  produits  de  la  chasse  et  de 
la  pêche.  Sur  la  voie  de  circulation,  l'entrée  s'accusait  par  un  portique 
décoratif  en  bois. 

y.  Groupe  XI.  i^Mines;  métallurgie.)  —  Au  rez-de-chaussée  du  palais 
des  Mines  et  de  la  Métallurgie,  la  section  était  délimitée,  sur  la  voie 
de  circulation,  par  une  série  de  motifs  qui  empruntaient  leurs  élé- 
ments à  différents  produits  métallurgiques.  Des  colonnes  volumi- 
neuses composées  de  tubes  et  de  pièces  diverses  en  fer  ou  en  acier 
marquaient  l'entrée  centrale. 

8.  Groupes  XII  et  XV.  (^Décoration  et  mobilier  des  édijices  publics  et  des 
habitations.  Industries  diverses.)  —  L'initiative  des  exposants  avait 
réussi  à  faire  un  bel  ensemble  décoratif,  notamment  dans  la  partie  du 
rez-de-chaussée  faisant  face  à  la  section  belge.  Les  vitrines  et  les  motifs 
étaient  tous  en  style  russe. 

9.  Groupe  XIII.  (^Fils,  tissm,  vêtements.)  —  Dans  le  groupe  XIII,  le 
commissariat  général  russe  avait  aménagé  une  suite  ininterrompue  de 
vitrines  en  bordure  sur  les  voies  de  circulation.  Ces  vitrines,  entière- 
ment garnies  de  glaces  et  portant  une  frise  avec  simple  moulure  de 
couronnement,  se  rattachaient  à  un  modèle  uniforme. 

10.  Groupe  XVI.  (^Economie  sociale.)  —  A  côté  des  salles  de  sta- 
tistique, la  Russie  avait  reconstitué  lune  des  pièces  d'une  maison 
consacrée  aux  œuvres  de  bienfaisance  (salle  de  dégustation  de  thé, 
intérieur  de  style  russe,  meubles  en  pitcb-pin). 


32  SECTIONS  ETRANGERES. 

1  1 .  Groupe  XVIII.  (^Armées  de  terre  et  de  mer.  )  —  Au  rez-ile-cliaussée 
bas,  les  principaux  éléments  décoratifs  étaient  un  portique  formé  de 
rames  et  d'objets  appartenant  à  la  marine,  une  cabine  de  navire, 
une  dunette  sur  laquelle  se  trouvaient  exposés  des  modèles  de  bateaux 
et  divers  objets  relevant  de  la  marine  militaire. 

Des  vitrines  basses  en  bois  noir,  avec  pieds  tournés,  garnissaient 
le  rez-de-chaussée  haut. 

Le  commissariat  général  russe  avait  dû  serrer  son  lotissement.  Les 
chemins  étaient  délimités  par  des  potelets  et  des  cordons. 

25.  Serbie.  —  En  dehors  de  son  pavillon  du  (juai  dOrsay,  la  Serbie 
n'exposait  qu'au  grand  palais  des  Champs-Elysées,  oii  elle  occupait,  à 
l'étage,  une  petite  salle  et  une  tranche  de  la  galerie-balcon.  La  déco- 
ration ne  présentait  aucune  particularité  utile  à  signaler. 

26.  Suède.  —  La  Suède  exposait  dans  les  galeries  générales  des" 
groupes  I-llI.  II,  IV-V,  VU-X,  IX,  XI,  XII-XV,  XIII .  XIV.  XVI,  ainsi 
que  dans  la  réunion  des  classes  74,  111.  112.  Elle  avait  fait  des 
efforts  considi'rables  de  décoration  et  généralement  réussi  à  donner 
une  note  d'art  très  intéressante. 

Aux  Champs-Elysées,  la  section  suédoise  disposait  de  deux  salles, 
l'une  dans  les  boxes,  l'autre  dans  la  galeiie  voisine.  Des  sièges  très 
simples  et  confortables,  dessinés  par  M.  Zorn,  imprimaient  une  allure 
particulière  à  sa  décoration  de  ton  clair  et  frais.  Parmi  les  peintures,  se 
voyait  le  portrait  du  Roi. 

Dans  les  groupes  I  et  III  (éducation  et  enseignement;  matériel  et 
procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts),  se  trouvait  un 
ensemble  harmonieux  de  vitrines  et  de  panneaux.  On  remarquait 
notamment  des  banquettes  sculptées  aux  angles.  Des  frises  portaient 
les  inscriptions  et  de  nombreux  étendards  ornaient  la  section. 

L'emplacement  occupé  dans  les  groupes  VII  et  X  (agriculture  et 
aliments)  formait  un  enclos  au  milieu  duquel  s'élevait  une  petite  con- 
struction rustique.  Cette  construction,  faite  de  bois  découpé,  était 
peinte  de  vives  couleurs  et  décorée  de  sculptures  naïves;  ses  pignons 
constituaient  des  motifs  d'angle ,  supportés  par  de  gros  balustres  tournés. 


INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES   GENERALES.  33 

Dans  le  groupe  IX  (forêts ,  chasse ,  pêche ,  cueillettes) ,  la  section ,  bien 
aménagée  au  rez-de-chatissée  haut,  était  ornée  de  balustrades  en  bois 
ot  comprenait  d'heureux  dioramas,  dont  le  meilleur  représentait  une 
gorge  boisée  très  lumineuse  ;  des  troncs  de  sapin ,  placés  au  premier  plan 
de  ce  diorama,  s'enlevaient  en  sombre  sur  la  clarté  du  fond. 

Les  mines  et  la  métallurgie  contribuent  puissamment  à  la  fortune 
du  pays.  Aussi  la  Suède  avait-elle  tenu  à  se  présenter  brillamment  dans 
le  groupe  XI.  Sa  section  y  était  annoncée  par  une  façade  monumentale 
formant  portique,  avec  une  grande  porte  centrale  composée  d'une 
arcade  entre  deux  pylônes  élevés;  cette  façade  exécutée  par  la  société  de 
Stora  Kopparbergs  Bergslag,  d'après  les  plans  deM.  Lilljekvist,  archi- 
tecte des  installations,  avait  pour  éléments  des  fers  laminés,  des  roues 
dentées ,  des  scies  circulaires ,  etc. 

Dans  les  groupes  XII  et  XV  (décoration  et  mobilier  des  édifices 
publics  et  des  habitations;  industries  diverses),  se  succédaient  des 
boxes,  le  long  desquels  courait  une  frise  de  coloration  claire,  surmontée 
d'un  léger  auvent  de  ton  vert  en  bois;  aux  extrémités  des  cloisons, 
l'auvent  se  relevait  et  se  terminait  par  un  dragon  constituant  gar- 


gouille. 


Pour  le  groupe  XIII  (fils,  tissus,  vêtements),  la  section  suédoise 
n'avait  (ju'une  faible  superficie,  mais  se  présentait  très  heureusement. 
Elle  était  entourée  d'un  portique  en  bois  ajouré,  que  décoraient  des 
têtes  d'animaux  et  des  pelleteries.  Un  diorama  de  M.  Tirén  représentait 
des  rennes  attaqués  par  des  gloutons,  sous  la  morsure  desquels  ils  suc- 
combaient. 

Le  groupe  XIV  (industrie  chimi([ue)  comportait  une  décoration  très 
simple  en  bois  peint,  avec  guirlandes  de  fleurs  et  couronnes. 

27.  Suisse.  —  La  Suisse  n'avait  |)as  édifié  de  pavillon  national 
comme  la  plu[)art  des  autres  pays.  Son  exposition  était  entièrement 
ré|)artie  dans  les  galeries  générales  des  groupes  I-IIl,  II,  IV-V,  VI, 
VII-X,  XII-XV,  XIII,  XIV,  XVI. 

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1 .  Groupes  I  et  III.  {^Efhicahon  et  enseignement.  Instruments  et  procédés 
généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  fl/7s.)  —  Les  vitrines  et  les  cloi- 

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U  SECTIONS  ETUANGKRKS. 

sons  formaient  un  ensemble  soigneusement  étudié,  de  style  composite, 
où  se  retrouvaient  les  ornementations  contournées  de  l'architecture 
allemande  du  xvii"  siècle.  Elles  avaient  un  soubassement  en  bois  sculpté  ; 
leurs  angles  et  leurs  frontons  étaient  marqués  par  des  motifs  en  relief 
et  des  écussons.  Cette  décoration  dans  des  teintes  sobres,  de  la  couleur 
du  bois  naturel,  risquait  d'être  trop  uniforme;  l'architecte  la  releva 
par  une  porte  en  forme  d'arc  léger,  placée  à  l'intersection  des  chemins 
de  circulation  générale,  appuyée  d'hommes  d'armes  en  costume  d'an- 
ciens suisses  et  surmontée  de  l'écusson  fédéral.  Le  noyer  sculpté  et  le 
stalf  étaient  les  seuls  matériaux  mis  en  œuvre. 

3 .  Groupe  II.  (  Œuvres  d'art.  )  —  Une  frise  décorative ,  des  tentures 
en  étoffe  vieux  rose  ou  gris  ardoise ,  des  tapis  appropriés ,  des  rideaux , 
quelques  meubles  et  des  plantes  vertes  ornaient  les  salons  de  la  Suisse 
dans  le  grand  palais  des  Champs-Elysées.  Ces  salons  étaient  situés  au 
rez-de-chaussée,  sur  la  piste  et  dans  la  galerie  voisine. 

3.  Groupes  IV  el  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique. 
Ëlectricilé.  )  —  Ces  groupes  ne  comportaient  pour  ainsi  dire  pas  de  déco- 
ration. L'effet  résultait  surtout  de  la  vue  des  superbes  machines  envoyées 
par  la  Suisse  et  fort  habilement  installées. 

h.  Groupe  VI.  i^Génie  civil;  moyens  de  transport.)  —  Trois  portes  en 
forme  d'arc,  semblables  à  celle  des  groupes  I  et  III,  étaient  disposées 
au  croisement  des  chemins  de  grande  circulation  et  reliées  par  des 
motifs  qui  constituaient  avec  eux  une  sorte  de  portique  largement  ouvert 
et  imposant  par  ses  dimensions.  En  outre,  de  distance  en  distance,  le 
h)ng  de  la  voie  centrale,  se  dressaient  des  colonnes  ornées  portant  à  leur 
sommet  les  écussons  nationaux. 

5.  Groupes  VII  et  X.  {^Agriculture.  Aliments.)  —  Le  commissariat 
général  suisse  avait  apporté  un  soin  tout  particulier  à  la  décoration 
dans  ces  groupes  et  tiré  un  excellent  parti  de  l'emplacement  dont  il 
disposait  au  fond  de  la  nef,  contre  l'avenue  de  Suffren.  Devant  l'escalier 
en  fer  à  double  dépari  conduisant  du  rez-de-chaussée  à  l'étage,  M.  l'ar- 


INSTALLATIONS  DANS  LES  GALERIES   GENERALES.  35 

chitecte  Bouvier  édifia  une  façade  en  bois  découpé  et  ajouré.  Sur  une 
assise  solide  faite  de  piliers  en  bois  plein  et  rappelant  les  arcades  mas- 
sives des  vieilles  villes  de  la  Suisse  reposait  une  galerie  à  jour,  sur- 
montée d'un  large  porche  en  foi'me  de  toit  à  la  bernoise  que  soutenaient 
des  griffons;  la  voûte  intérieure  de  ce  porche  et  ses  plafonds  étaient 
décorés  d'écussons  et  de  rosaces  en  couleur,  avec  entrelacement  de 
fleurs  et  de  guirlandes;  une  couverture  en  tuiles  aux:  tons  éteints  portait 
un  beffroi  flanqué  de  deux  minces  clochetons;  çà  et  là  des  flammes  do 
couleur  jetaient  une  note  vive  et  gaie. 

A  ce  motif  principal  s'attachait  une  galerie  longeant  toute  la  section 
et  soutenue  par  des  piliers  en  bois,  que  décorait  un  ensemblede  sculp- 
tures, de  pyrogravures,  de  peintures  et  de  bandes  en  papier  cloi- 
sonné. Entre  ces  piliers  s'ouvraient  alternativement  les  salons  et  les 
chemins  transversaux.  Chacun  des  salons  était  surmonté  d'une  sorte  de 
coupole,  dont  les  nervures  se  reliaient  par  des  toiles  peintes  trans- 
parentes. 

Ce  décor  d'un  sentiment  très  fin  produisait  une  impression  saisissante 
de  fraîcheur  et  de  belle  simplicité  rustique. 

6.  Groupes  XII  et  XV.  {Décoralion  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 
Inibilalions.  Industries  diverses.^  — L'emplacement  attribué  à  la  Suisse 
dans  ces  groupes  était  particulièrement  favorable  à  une  décoration 
brillante;  il  comprenait  un  hall  carré  du  palais  antérieur  de  l'Esplanade, 
côté  Fabert,  entouré  de  tous  côtés  par  des  galeries  et  traversé  par  deux 
grandes  voies  de  circulation  à  angle  droit. 

M.  l'architecte  Bouvier  plaça  dans  les  angles  de  ces  deux  voies  quatre 
vitrines  symétriques ,  au-dessus  des(pielles  il  éleva  un  dôme  léger  s'y  ratlii- 
chant  par  une  série  de  colonnes  et  d'arcs  avec  colonnettes  étagées.  Le 
dôme  était  formé  de  nervures  en  bois,  reliées  deux  à  deux  au  moyen  de 
toiles  peintes  transparentes,  de  manière  à  donner  alternativement  une 
ouverture  libre  et  une  ouverture  tendue  d'étofte;  un  clocheton  central 
le  surmontait;  il  se  trouvait  entouré  de  quatre  clochetons  moins  hauts 
d'où  retoml)aient  des  flammes  rouges  et  blanches,  ainsi  que  des  câbles 
et  des  glands  aux  mêmes  couleurs.  Tout  ce  décor  avait  été  établi  en  bois 
naturel   loiirn*'  et  sciilplé;  des  j)einliires  gaies  relevaient  les  parties 


36  SECTIONS  ETRANGERES. 

constituant  plafond  au-dessus  des  vitrines.  Celles-ci  avaient  leurs  sou- 
bassements ornés  de  sculptures  et  de  petites  colonnettes,  et  leurs  glaces 
réunies  par  des  baguettes  en  nickel. 

C'est  là  qu'était  installée  l'exposition  incomparable  de  l'horlogerie 
suisse.  Des  grilles  assuraient,  pendant  la  nuit,  la  sécurité  de  cette  expo- 
sition. 

Les  autres  parties  des  groupes  XII  et  XV  n'appelaient  qu'une  dé- 
coration beaucoup  plus  simple,  car  elles  comprenaient  des  objets 
décoratifs  par  eux-mêmes.  Je  me  borne  à  signaler  le  salon  exécuté  par 
l'école  de  sculpture  de  Brienz  pour  le  nouveau  palais  fédéral  ;  ce  salon , 
véritable  œuvre  d'art,  avait  ses  parois  et  son  plafond  en  bois  sculpté. 

y.  Groupe  XIII.  (^FUs,  tissus,  vêlements.^  —  Les  espaces  affectés  à  la 
Suisse  dans  le  groupe  XIII  se  répartissaient  entre  le  rez-de-chaussée  et 
l'étage. 

Au  rez-de-chaussée  prirent  place  les  machines  et  appareils.  Une 
façade  très  ouverte  fut  élevée  le  long  du  chemin  de  circulation  générale; 
elle  se  composait  d'une  frise  légère  en  menuiserie  ajourée  et  de  minces 
colonnettes;  tenue  dans  des  tons  très  clairs,  cette  décoration  était  relevée 
par  les  couleurs  vives  des  écussons  nationaux.  Dans  le  centre,  se  trou- 
vait une  porte  en  arc  surmontée  des  armoiries  fédérales.  Des  mains 
courantes  en  acier  poli  reliaient  les  colonnes.  Quelques  trophées  de 
drapeaux  se  fixaient  à  la  galerie  de  l'étage,  au-dessous  de  laquelle 
courait  une  bordure  en  toile  peinte. 

A  l'étage ,  les  vitrines  contenant  les  soieries  se  composaient  de  glaces 
reliées  par  des  armatures  en  fer  et  reposaient  sur  un  soubassement  en 
menuiserie;  elles  étaient  couronnées  par  une  très  légère  décoration  en 
serrurerie  martelée,  sorte  de  coupole  à  jour;  les  parties  métalliques 
avaient  été  vernies  en  ton  blanc  laiteux,  avec  rehauts  de  filets  dorés. 
Quant  au  pavillon  de  la  broderie,  il  affectait  la  forme  d'un  portique; 
son  ossature  en  bois  couleur  vert  d'eau  était  agrémentée  d'ornements  et 
d'un  fronton  sculptés. 

8.  Groupe  XIV.  {^Industrie  chimique.^  —  Ce  grouj)e  ne  présentait 
pas  d'élément  d(''coralif.  sur  lequel  il  v  ait  lieu  dinsislor  ici. 


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INSTALLATIONS  DANS  LES   GALERIES   GENERALES.  37 

c).  Groupe  XVI.  {^Economie  sociale. j  —  Tout  se  bornait,  dans  ce 
{'jTOupe,  à  des  parois  tendues  d'étoffes  et  ornées  à  leur  sommet  de  sculp- 
tures ainsi  que  d'écussons. 

10.  Classes  7â  {^chauffage  et  ventilation)  et  111  (Jiyffime^.  —  Ici 
encore,  la  décoration  était  sans  importance. 

28.  Turquie.  —  La  Turtjuie  exposait  dans  les  galeries  générales 
des  groupes  VII  et  X  (agriculture  et  aliments)  et  du  groupe  XVIII 
(armées  de  terre  et  de  mer).  Mais  elle  n'y  avait  pas  établi  de  décoration 
d'ensemble,  présentant  (|uelque  intérêt  artistique. 


38  SECTIONS  ETRANGERES. 


CHAPITRE  X. 

PALAIS  ET  PAVILLONS  SPÉCIAUX  DES  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 


S  l".   Enceinte  urbaine. 

1.  Observation  préliminaire.  —  Il  appartient  spécialement  à 
les  commissaires  généraux  étrangers  de  consacrer  des  descrip- 
tions détaillées  aux  travaux  de  leurs  sections  respectives,  notamment 
aux  palais  ou  pavillons  élevés,  soit  par  leurs  soins,  soit  par  ceux  de 
leurs  nationaux.  Je  me  bornerai  à  une  revue  très  rapide  et  très  som- 
maire de  ces  palais  ou  pavillons;  je  n'en  dirai  que  ce  qui  est  nécessaire 
poui'  ne  point  laisser  de  lacunes  dans  le  tableau  d'ensemble  de  l'Expo- 
sition et  pour  rendre  un  juste  bommage  aux  efforts  des  pays  (|ui  ont 
participé  à  la  manifestation  de  i  900. 

2.  Allemagne.  —  1 .  Palais  impénal.  —  Le  palais  impérial  alle- 
mand, situé  sur  le  quai  des  Nations,  entre  le  pavillon  de  la  Norvège  et 
le  palais  de  l'Espagne ,  constituait  une  œuvre  tout  à  fait  remarquable 
à  des  titres  divers.  Son  style  se  rattachait  plus  particulièrement  à  la 
Renaissance  allemande  des  xv*'  et  xvf  siècles. 

Ce  palais,  d'une  superficie  de  yia""!  5o,  se  composait  d'un  rez-de- 
chaussée,  au  niveau  de  la  plate-forme  du  quai  des  Nations,  et  d'un  pre- 
mier étage  auquel  conduisait  un  escalier  intérieur  monumental.  Un 
perron  de  grande  hauteur  reliait  l'entrée  principale  de  la  rue  des 
Nations  au  sol  de  cette  rue,  placée  sensiblement  en  contre-bas  de  la 
plate-forme  du  quai. 

L'escalier,  en  marbre  de  Ravière,  avec  du  fer  admirablement  forgé 
dans  ses  rampes,  était  orné  d'importantes  compositions  décoratives  en 
mosaïque,  ainsi  que  de  fresques.  Il  prenait  jour  sur  la  rue  des  Nations 
par  une  vaste  baie,  close  de  vitraux.  On  peut  le  considérer  comme 


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QUAI  DES   NATIONS 
Effets  de  nuit 


Fhot.   Laraer 


PALATS  IMPÉRIAL  DE  L'ALLEMAGNE 
(Quai  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  39 

l'élément  intérieur  le  plus  artistique  et  le  plus  moderne  de  la  con- 
struction. 

Au  rez-de-chaussée,  la  cage  d'escalier  formant  vestibule  et  conte- 
nant le  buste  en  marbre  de  l'Empereur  était  enveloppée  de  salles 
affectées  à  une  exposition  du  livre  (exposition  d'imprimerie,  de  pho- 
tographie, d'arts  graphicpies ,  de  librairie;  salon  de  lecture).  Celle  cpii 
prolongeait  le  vestibule  vers  la  Seine  renfermait  deux  grandes  pein- 
tures relatives  aux  villes  d'édition ,  Mayence  et  Leipzig.  Le  chêne  et  le 
velours  vert  fournissaient  une  décoration  à  la  fois  sévère  et  riche. 

A  l'étage  se  trouvaient  encore  quelques  petites  salles  d'exposition 
(librairie;  économie  sociale),  puis,  en  façade  sur  le  fleuve,  la  reconsti- 
tution d'une  fidélité  parfaite  de  salons  appartenant  aux  châteaux  de 
Postdam  ou  de  Sans-Souci.  Ces  salons  encadraient  merveilleusement 
les  collections  artistiques  que  l'Empereur  avait  eu  la  délicate  attention 
d'envoyer  à  Paris,  en  l'honneur  de  l'école  française,  et  où  figuraient 
d'inestimables  chefs-d'œuvre  de  Lancret,  Pater,  Chardin,  Walteau, 
Boucher,  Coypel,  de  Troy,  Vanloo,  Houdon.  Dans  la  salle  centrale, 
l'emploi  de  l'argent  au  lieu  de  l'or,  pour  la  décoration,  donnait  une 
note  très  inattendue. 

Extérieurement,  le  regard  se  fixait  d'abord  sur  la  tour,  dont  la  flèche 
élevait  à  yS  mètres  au-dessus  de  la  Seine  sa  silhouette  hai-die,  fine 
et  élancée.  Cette  tour  occupait  l'angle  nord-est  du  palais,  c'est-à-dire 
l'angle  amont,  vers  le  fleuve;  elle  était  construite  sur  plan  carré  dans  sa 
partie  inférieure  et  sur  plan  octogonal  dans  sa  partie  supérieure.  Ses 
murs  ne  comportaient,  au  rez-de-chaussée,  que  de  petites  fenêtres; 
l'étage  s'agrémentait  de  baies  en  saillie,  de  balcons  en  encorbellement; 
plus  haut,  deux  cadrans  immenses,  dont  un  avec  des  hérauts 
d'armes,  conduisaient  au  couronnement  de  la  partie  (piadrangulaire. 
Quatre  tourelles  d'angle  surmontées  de  clochetons  formaient  ce 
couronnement  et  entouraient,  à  la  base,  la  partie  octogonale  suppor- 
tant la  flèche;  celle-ci  était  couverte  en  cuivre  vert  et  avait  des  ai'êtes 
dorées  qui  convergeaient  vers  une  volumineuse  girouette,  également 
revêtue  d'or. 

De  part  et  d'autre  de  la  tour,  deux  hauts  pignons  couverts  en  tuiles 
rouges  formaient  façade  vers  la  Seine  et  vers  le  pavillon  de  la  Norvège. 


40  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

Ces  deux  façades  étaient  percées  à  l'étage  dune  vaste  baie  en  trois 
parties,  accotée  de  baies  plus  petites.  La  façade,  côté  Seine,  s'ouvrait 
au  rez-de-cbaussée  sur  la  plate-forme  du  quai,  par  une  grande  porte 
cintrée  au-dessus  de  laquelle  courait  un  balcon  orné  de  statues;  elle 
se  complétait  par  un  campanile  trapu  aux  toits  en  gradins.  Dans  la 
façade  est,  on  remarquait,  décorant  la  fenêtre  principale,  les  statues 
de  la  Fortune  et  du  Travail. 

Sur  la  rue  des  Nations,  deux  pavillons  d'angle  encadraient  un  per- 
ron à  double  révolution  flanqué  de  colonnes.  Un  fronton  découpé  ter- 
minait la  façade. 

Enfin  la  façade  ouest,  tournée  vers  le  palais  de  l'Espagne,  se  mon- 
trait peu  mouvementée;  elle  portait  des  guirlandes  de  roses  peintes. 

Des  peintures  flamboyantes,  accompagnées  de  devises,  jetaient  leur 
tonalité  chaude  en  divers  points  de  l'édifice. 

Il  convient  de  mentionner  aussi  deux  grands  candélabres  en  bronze 
posés  après  l'ouverture  de  l'Exposition  et  adossés  au  garde-corps  de  la 
plate-forme. 

Le  palais  impérial  était,  pour  la  plus  large  j)art.  construit  en  char- 
pente de  bois  et  revêtements  de  plâtre:  seule,  la  charpente  de  la  tour 
avait  été  établie  en  fer.  Sur  les  combles  régnait  une  couverture  en 
tuiles  rouges  et,  exceptionnellement,  en  cuivre  oxydé  pour  la  tour. 

Ce  n'est  un  secret  pour  personne  que  l'Empereur  avait  choisi  lui- 
même  le  projet  qui  serait  mis  à  exécution.  M.  Johannes  Radke  fut 
désigné  comme  architecte.  Les  entrepreneurs  étaient  MM.  Philipp 
Holzmann  et  C'^,  de  Francfort-sur-le-Mein  ;  le  peintre  décorateur 
des  façades,  M.  Bohland,  de  Berlin;  l'inspirateur  des  devises.  M,  le 
docteur  Heinrich  Vierordt,  de  Carlsruhe. 

Dans  le  sous-sol  du  palais  avait  pris  place  un  restaurant,  qui  comptait 
parmi  les  plus  artistement  décorés  de  l'Exposition.  M.  Bruno  Moehring, 
architecte,  s'était  attaché  à  y  réaliser  une  ornementation  riche,  calme 
et  puissante. 

Cet  établissement  comprenait  une  grande  salle,  une  salle  réservée 
et  une  terrasse  vers  la  Seine.  Dans  la  grande  salle  dominaient  le 
blanc  et  l'or,   unis  au  vert  cru  des  feuillages  cpii   envelo])j)aient   les 


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glaces  et  les  baies,  ainsi  qu'au  brun  des  boiseries;  sur  les  murs  s  éten- 
daient des  fresques  mythologiques.  Des  boiseries  claires  égayaient  la 
j)etite  salle. 

2.  Pavillons  divers.  —  L'Allemagne  possédait,  dans  l'enceinte 
urbaine,  trois  pavillons  annexes  d'exposition  :  un  pour  les  groupes  IV 
et  V  (matériel  et  pi'océdés  généraux  de  la  mécanique;  électricité), 
contre  l'avenue  de  Suffren;  un  pour  la  classe  33  (matériel  de  la  navi- 
gation de  commerce),  quai  d'Orsay  en  amont  du  pont  d'Iéna;  un  pour 
les  groupes  XII  et  XV  (décoration  et  mobilier  des  édilices  publics  et 
des  habitations;  industries  diverses),  au  milieu  des  quinconces  de 
l'Esplanade,  côté  Fabert. 

De  ces  trois  pavillons,  le  premier,  auquel  avait  été  affectée  une 
surface  de  1,1 4o  mètres  carrés,  était  une  construction  en  fer  et 
plâtre  à  deux  étages,  bien  appropriée  à  son  rôle,  mais  n'offrant,  ni 
au  point  de  vue  de  sa  structure,  ni  au  point  de  vue  de  sa  décoration, 
aucune  particularité  qui  appelle  ici  des  explications. 

Plus  en  vue,  le  pavillon  de  la  classe  33  (36o  ""')  présentait  un  réel 
intérêt  architectural.  Etabli  sur  les  plans  de  M.  George  Thielen,  archi- 
tecte, il  attirait  de  loin  l'attention  du  visiteur  par  son  phare  blanc 
cerclé  de  rouge  et  surmonté  d'une  lanterne  très  simple.  Ce  phare, 
imité  d'un  modèle  sis  à  l'embouchure  du  Weser,  donnait,  au-dessus 
du  bruit  des  foules,  la  sensation  d'une  mer  grise,  de  dunes  et  de 
vents.  Au  pourtour,  des  habitacles  peints  en  blanc,  des  toitures  très 
jdates,  complétaient  l'évocation.  Dans  son  ensemble,  l'édifice  attestait 
la  sollicitude  de  l'Allemagne  pour  sa  marine  marchande.  Les  arma- 
teurs et  constructeurs  de  navires  de  Hambourg  et  de  Brème  y  avaient 
organisé  une  exposition  soignée,  abondante  en  documents  et  en  mo- 
dèles de  navires,  qui  se  résumait  en  une  sphère  colossale  déjà  cou- 
verte par  le  lacis  chaque  jour  plus  serré  des  lignes  allemandes. 

Quant  au  troisième  pavillon  (8o3'"i),  il  devait  d'abord  présenter 
une  certaine  iuiportance.  Mais  le  commissariat  général  allemand, 
concentrant  ses  efforts  sur  la  partie  du  palais  général  voisin  qui  lui 
avait  été  affectée,  simplifia  notablement  le  projet  initial.  Le  bâtiment 
de  style  Renaissance  comprenall  :  1"  un  ]»elif  ch)ître.  dont  les  arcades 


42  SECTIONS  ETRANGERES. 

tournaient  entre  les  arbres  des  quinconces  et  qui  abritait  l'horlogerie: 
2°  à  rextrémité  de  ce  cloître,  une  chapelle  où  figuraient  les  orne- 
ments d'église  et  l'orfèvrerie  sacrée.  Il  offrait  une  silhouette  mouve- 
mentée et  agréable. 

3.  Autriche.  —  i .  Palais  impérial.  —  Le  palais  de  l'Autriche ,  situé 
sur  le  quai  des  Nations  entre  celui  des  Etats-Unis  et  le  pavillon  de 
Bosnie-Herzégovine,  avait  été  construit  sur  les  plans  de  M.  le  conseiller 
Baumann,  architecte  en  chef  du  commissariat  général  autrichien:  il 
se  rattachait  au  style  baroque  du  temps  de  Fischer  d'Erlach  (  lySo). 

Cet  édifice,  auquel  avait  été  affectée  une  surface  de  y  ly""!  ^5,  pré- 
sentait une  toiture  à  la  Mansart,  avec  dôme  ovoïde  sur  l'angle,  et 
empruntait  ses  motifs  architectoniques  au  manège  d'hiver,  l'un  des 
bâtiments  de  la  Hofburg,  ainsi  qu'à  l'ancienne  université  de  Vienne. 
Vers  la  Seine,  un  portique  à  doubles  colonnes  supportait  un  élégant 
balcon,  sur  lequel  s'ouvrait  une  vaste  baie,  rehaussée  de  rinceaux  et 
d'astragales;  cette  baie  était  surmontée  d'un  écusson  en  pierre,  avec 
l'aigle  d'Autriche  et  les  initiales  de  l'Empereur;  deux  fontaines,  où  se 
jouaient  des  amours  enfants  et  des  dauphins,  ornaient  très  heureuse- 
ment la  façade.  Des  groupes  équestres  dus  au  sculpteur  Théodore 
Friedl  se  dressaient,  de  part  et  d'autre  du  palais,  au-dessus  du  garde- 
corps  de  la  plate-forme. 

Toute  la  décoration  venait  d'Autriche.  Malgré  la  variété  des  édi- 
fices auxquels  avaient  été  empruntés  ses  éléments,  elle  formait  un 
ensemble  bien  harmonieux. 

Dans  le  sous-sol  se  trouvaient  une  succursale  de  la  Wiener  Lander- 
hank  et  une  élégante  brasserie;  au-dessus,  deux  étages  de  salles. grou- 
pées autour  d'un  escalier  monumental. 

Le  rez-de-chaussée  comprenait  :  i°  du  côté  de  la  Seine  et  vers 
l'aval,  une  salle  de  réception  dite  crimpériale»,  destinée  à  l'archiduc 
protecteur  François  Ferdinand,  ainsi  qu'aux  personnages  de  la  Cour, 
et  somptueusement  aménagée,  avec  une  magnifique  cheminée  en 
marbre  polychrome  et  des  vitraux  d'une  réelle  originalité:  2°  une 
exposition  de  la  presse,  avec  salle  de  lecture;  3"  dans  une  galerie  du 
fond,  parallèle  à  la  Seine,  une  exposition  collective  des  eaux  miné- 


Phot.  Constant  Robert 

PALAIS  IMPÉRIAL  DE  L'AUTRICHE 
(Quai  des  Nations) 


Phot.  Cor.sunt  Robert 


AUTRICHE  —  CHATEAU  TYROLIEN 
(Champ  de  Mars) 


PALAIS  ET   PAVILLONS  SPECIAUX.  /i3 

raies  et  des  stations  balnéaires,  une  exposition  des  postes  et  télé- 
graphes, puis  une  amorce  de  l'exposition  de  Vienne;  4"  en  retour  à 
l'amont,  le  développement  de  cette  exposition  viennoise,  organisée  par 
M.  Cari  Neyreder,  architecte. 

A  l'étage  étaient  une  exposition  ethnographique  de  la  Dalmatie, 
une  exposition  artistique  de  maîtres  bohémiens  et  polonais,  un  salon 
de  réception  du  commissaire  général. 

Le  superbe  escalier  desservant  l'étage  reproduisait  celui  du  palais 
du  prince  Eugène  à  Vienne.  Sur  la  rampe  très  fouillée,  couraient  de 
petits  enfants.  Au  sommet,  un  médaillon  faisant  face  à  la  poite  d'en- 
ti'ée  portait  l'elligie  de  l'Empereur  Fi'ançois  Joseph  I",  par  M.  Otlimar 
Schimkewitz;  il  était  soutenu  par  deux  femmes  ailées  aux  lignes 
harmonieuses:  par-dessus,  un  petit  ange  tenait  la  couronne  impé- 
riale. 

Faites  en  pans  de  bois  et  plâtre,  les  façades  étaient  légèrement 
teintées  de  gris.  Sur  ce  fond  se  détachaient  la  couleur  verte  des  toi- 
tures de  cuivre  et  celle  des  orangers  i-angés  au  pied  des  murs. 

3.  Cliâtcau  tyrolien.  —  Placé  au  pied  de  la  Tour  de  3oo  mètres, 
le  Château  tyrolien  occupait  une»  surface  de  a  5 'a  mètres  carrés  envi- 
l'on.  Son  établissement  était  dû  à  l'initiative  des  comités  spéciaux  du 
JNord-Tyrol  et  du  Sud-Tyrol,  réunis  à  Innsbruck  et  à  Bozen.  Il  fut 
construit  sur  le  modèle  des  petits  châteaux  de  la  vallée  d'Eppan, 
d'a[)rès  les  plans  de  M.  le  conseiller  Jean  Deininger. 

L'édifice  se  distinguait  par  l'absence  des  exagérations  architectu- 
rales que  les  artistes  évitent  si  difficilement,  ([uand  ils  ont  à  résumer 
un  slyh;  entier  dans  une  construction  restreinte.  C'était  une  sobre  et 
simple  bâtisse  carrée  en  pans  de  bois  et  en  plâtre,  comportant  un 
étage  de  soubassement  avec  cave,  un  rez-de-chaussée  surélevé  et  un 
premier  étage.  Aux  angles  s'accrochaient  quatre  tourelles  en  encoi-- 
bellement  avec  de  larges  baies  ornées  de  vitraux  peints.  Sur  la  façade 
principale  orientée  vers  la  Seine,  une  autre  grande  tourelle  formait  un 
balcon  couvert,  rappelant  les  loggias  italiennes,  et  recevait  le  perron 
d'accès  du  rez-de-chaussée;  à  la  même  façade  avait  été  appliquée  une 
belle  enseigne  en  fer  forgé  cfà  la  graj)pe  de  raisin:?.  La  couverture 


hli  SECTIONS  ETRANGERES. 

on  luiles  et  (juelques  peintures  disséminées  sur  les  murs  donnaient  la 
note  de  couleur  nécessaire. 

A  l'étage  de  soubassement,  se  trouvaient  une  exposition  et  une  dé- 
gustation des  vins  tyi'oliens. 

Le  rez-de-chaussée  était  alEfecté  à  des  reproductions  de  la  «  chambre 
ff  des  Princes  »  du  château  de  Velthurn  (xvi^  siècle),  d'une  salle  du  châ- 
teau de  Reiffenstein  (xv^  siècle)  et  d'un  portail  gothique  de  Haut-Salz- 
burg  (xv*  siècle),  reproductions  exécutées  dans  les  ateliers  des  écoles 
[)rofessionnelles  d'Innsbruck,  de  Bozen  et  de  Salzburg  par  les  soins 
du  Ministère  de  l'instruction  publique. 

Au  premier  étage,  avait  pris  place  une  exposition  de  meubles  et 
d'objets  divers  en  bois,  notamment  la  reproduction  d'une  chambre  de 
paysans  tyroliens  et  une  chapelle  avec  vitraux  provenant  de  la  verrerie 
de  Wilten. 

Ça  et  là,  des  tableaux  figuraient  les  plus  beaux  sites  du  Tyrol. 

3.  Pavillon  annexe  du  groupe  IX.  (^Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.) 
—  L'Autriche  possédait,  à  l'extrémité  aval  du  palais  des  Forêts,  un 
pavillon  de  chasse  occupant  une  surface  de  65  mètres  carrés  environ, 
y  compris  le  petit  parterre  adjacent. 

Cette  construction  tout  en  bois  avait  un  rez-de-chaussée  et  un 
étage  lambrissé.  Le  caractère  des  façades  en  bois  apparent,  peint 
de  couleurs  gaies,  s'harmonisait  bien  avec  celui  de  la  décoration 
intérieure,  faite  également  de  bois  naturel  rehaussé  par  des  cou- 
leurs. 

4.  Belgique. —  i.  Palais  royal.  —  Sur  l'emplacement  qui  lui  était 
attribué  vers  le  milieu  du  quai  des  Nations,  entre  la  Grande-Bretagne 
et  la  Norvège,  le  gouvernement  belge  avait  édifié  un  superbe  palais, 
reproduction  en  vraie  grandeur  de  l'hôtel  de  ville  d'Audenardp(690°"<). 
Ce  palais  se  trouvait  en  bordure,  non  seulement  du  fleuve,  mais 
aussi,  dans  le  sens  perpendiculaire,  d'une  place  où  les  visiteurs  pou- 
vaient prendre  le  recul  nécessaire. 

Grâce  à  la  perfection  des  moulages  et  à  la  bonne  coloration  du 
plâtre,  le  public  éprouvait  une  illusion  complète  et  croyait  être  en 


PALAIS  ROYAL  DE  LA  BELGIQUE 
(Quai  des  Nations) 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  45 

présence  du  chef-d'œuvre  même  de  l'architecte  van  Peede,  construit 
de  lôaS  à  i53o  dans  ie  style  ogival  flamboyant. 

La  façade  principale  regardait  la  place.  Elle  avait  pour  base  un 
portique  de  sept  arcades  ogivales  supportant  un  balcon.  Au  milieu, 
s'élevait  une  tour  sculptée  de  ho  mètres  de  hauteur,  que  surmontait 
un  guerrier  du  moyen  âge  tenant  haut  la  bannière  des  Flandres  et 
qu'ornait  une  horloge  à  carillon  avec  chiffres  d'or.  Les  hautes  toitures , 
les  pierres  fouillées  comme  de  l'ivoire,  les  sveltes  et  gracieuses  colon- 
nettes,  les  niches  et  leurs  charmantes  statuettes,  les  clochetons  à 
flèche,  etc. ,  tout  formait  un  ensemble  élégant  et  harmonieux,  éveillant 
l'impression  d'une  vraie  dentelle. 

Au  rez-de-chaussée,  la  distribution  intérieure  comprenait  trois 
pièces.  La  première  était  affectée  au  service  de  la  presse  belge;  elle 
servait  aussi  de  salon  de  lecture  et  de  correspondance.  Dans  les  deux 
autres,  la  Belgique  montrait  sous  des  formes  diverses  ses  beautés 
pittoresques  et  ses  attractions. 

Les  salons  groupés  à  l'étage  reproduisaient  notamment  la  salle  des 
échevins  d'Audenarde.  Ces  salons,  consacrés  aux  réceptions,  conte- 
naient des  objets  assez  bien  choisis  pour  donner,  malgré  leur  petit 
nombre,  une  idée  générale  de  l'art  flamand  :  des  tapisseries,  des 
coffres  sculptés  et  peints  d'origine  espagnole,  un  tableau  d'autel  à 
cinq  volets,  une  châsse  de  saint  Antoine  et  de  saint  Nicolas,  un  tableau 
de  Rubens.  On  remarquait  la  haute  cheminée  de  l'hôtel  de  ville 
d'Audenarde  en  bois  sculpté  et  les  trois  belles  statues  qui  la  décorent. 

Dans  un  espace  disponible  du  côté  de  la  rue  des  Nations,  la  Bel- 
gique avait  aussi  restitué  avec  plus  ou  moins  d'exactitude  quehjues 
maisons  flamandes. 

En  sous-sol,  des  arcades  trapues  très  simples  abritaient  un  cabaret 
flamand. 

La  majeure  partie  de  l'édifice  était  en  béton  armé  du  système 
Hennebi(|ue.  Des  staffs  sur  pan  de  bois  constituaient  les  façades. 

Cette  construction  a  fait  le  plus  grand  honneur  aux  architectes, 
MM.  Acker  et  Maukels  de  Bruxelles. 

2.  Pavillons  divers.  —  La  Belgique  avait  deux  pavillons  annexes 


/(G  SECTIONS  ETRANGERES. 

d'exposition  :  i"  à  l'Esplanade  des  Invalides,  sous  les  quinconces, 
côté  Fabert,  un  pavillon  en  bois  peint  dépendant  du  groupe  Vil 
(agriculture)  et  consacré  à  la  laiterie,  avec  dégustation  des  produits 
non  susceptibles  de  se  conserver  (i5o°"i);  9°  sur  le  quai  d'Orsay,  en 
arrière  du  palais  des  Armées  de  terre  et  de  nier,  un  pavillon  rectan- 
gulaire à  rez-de-chaussée,  dépendant  des  classes  51  (armes  de 
chasse)  et  116  (armement  et  matériel  de  l'artillerie),  où  les  armu- 
riers de  Liège  exposaient  leurs  armes  de  guerre  et,  en  même  temps, 
leurs  armes  de  chasse,  quand -ils  se  livraient  à  la  double  fabrication 
(9  3o""i). 

A  l'extérieur,  cette  dernière  construction  portait  des  frises  repré- 
sentant diverses  scènes  dans  lesquelles  le  décorateur  avait  tiré  parti 
des  armes  à  feu  et  qu'entouraient  des  oi'uements  au  pochoir,  faits  de 
parties  d'armes  démontées'''. 

5.  Bosnie-Herzégovine.  —  Placé  sur  le  (|uai  des  Nations  entre 
les  palais  de  l'Autriche  et  de  la  Hongrie,  le  pavillon  de  la  Bosnie- 
Herzégovine,  auquel  avait  été  afTectée  une  surface  de  7ia""i5o,  se 
distinguait  des  précédents  en  ce  que  toute  l'exposition  de  ce  pays  inté- 
ressant y  était  concentrée. 

Sans  être  luxueux,  ce  pavillon  aux  lignes  plutôt  sobres,  mais  au 
caractère  pittoresque,  comptait  parmi  les  plus  réussis.  Avec  son  don- 
jon des  antiques  luttes  contre  les  invasions  turques,  ses  fenêtres 
treillissées,  ses  moucharabys,  il  rappelait  les  manoirs  bosniaques, 
sauf  le  percement  des  murs  qui,  autrefois  clos,  sont  aujourd'hui  pour- 
vus de  vastes  ouvertures  et  ornés  d'élégants  balcons.  La  silhouette, 
les  détails,  les  jolies  loggias,  les  sculptures  en  bois  du  pays,  les 
plantes  grimpant  le  long  des  murs  blancs  et  se  nuu'iant  aux  char- 
pentes colorées,  tout  donnait  à  la  construction  une  grâce  agreste  et 
charmante. 

A  droite  et  à  gauche  de  la  porte  d'entrée,  se  trouvaient  :  i"  un 
harem  de  Sarajevo,  décoré  d'incomparables  boiseries  et  d'un  plafond 
orientai  sculpté  et  doré;  a"  un  intérieur  bosniacjue  moderne.  Le  sur- 

'''  Un  troisième  p;i\ili(m,  aliritiint  l'exposition  payante  de  la  Maternité  belge,  est  réservé 
pour  le  ilia])ilre  des  constructions  édifiées  par  les  concessionnaires. 


-hot.  A.   L 


PAVILLON  DS  LA  BOSNIB-HERZÉGOVINE 
Intérieur 


Phot.  Largor 


PALAIS  DE  LA  BULGARIE 
(Rue  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  47 

plus  du  rez-de-chaussée  était  occupé  par  une  immense  salle,  qu'enve- 
loppaient des  frises  où  le  grand  artiste  Mucha  avait  retracé  avec  beau- 
coup de  talent  l'histoire  symbolique  de  la  Bosnie.  Au  fond,  un  beau 
panorama,  dû  à  M.  Kaufmann,  de  Vienne,  montrait  la  capitale 
Sarajevo,  ses  tours,  ses  dômes,  ses  minarets,  ses  jardins,  éclairés  par 
les  rayons  d'une  chaude  lumière;  des  mannequins  situés  au  premier 
plan  formaient  transition  avec  la  foule  peinte  et  donnaient  l'illusion 
de  la  vie.  Deux  vues  représentaient  les  chutes  de  la  Pliva  et  les 
sources  de  la  Bouna.  Dans  ce  cadre  étaient  plus  spécialement  réunis 
les  produits  des  ateliers  de  l'Etat  et  de  l'école  d'art  décoratif  de  Sara- 
jevo, ainsi  que  des  collections  ethnographiques  et  archéologiques.  On 
y  voyait  des  ouvriers  et  des  ouvrières  tisser  des  tapis,  broder  des 
tissus  de  soie,  damasquiner  des  objets  de  métal,  travailler  le  bois,  etc. 

Le  premier  étage  abritait  surtout  les  expositions  des  départements 
de  l'instruction  publique,  des  travaux  publics,  de  l'agriculture. 

Outre  une  exposition  forestière  et  minière,  le  sous-sol  contenait  un 
restaurant  bosniaque. 

Le  projet  du  pavillon  a  été  élaboré  au  Département  des  travaux 
publics  à  Sarajevo;  ses  éléments  étaient  empruntés  à  des  maisons 
particulières  et  à  des  mosquées  locales.  M.  Panek,  architecte,  et 
M.  Markovic,  inspecteur-architecte,  se  sont  admirablement  acquittés 
de  leur  mission. 

Dans  son  ensemble,  la  construction  fut  établie  en  pans  de  bois  et 
plâtre;  elle  portait  une  couverture  en  tuiles  romaines;  les  menuiseries 
venaient  du  pays. 

6.  Bulgarie.  —  Le  palais  de  la  Bulgarie  était  situé  sur  la  seconde 
ligne  des  palais  et  pavillons  étrangers,  le  long  de  la  rue  des  Nations, 
entre  le  pavillon  de  la  Finlande  et  le  palais  de  la  Roumanie.  Une  sur- 
face de  35o  mètres  carrés  lui  avait  été  affectée. 

MM.  Saladin  et  de  Sevelinges,  architectes,  chargés  de  la  construc- 
tion, cherchèrent  à  réaliser  un  style  original  qui,  sans  exclure  les 
réminiscences,  différât  nettement  du  style  des  pays  voisins. 

Le  bâtiment  s'ouvrait  par  une  grande  porte  centrale,  de  style 
byzantin  modernisé,  (jue  llancpiaient  deu\  pylônes  légers,  sortes  de 


48  SECTIONS  ETRANGERES. 

minarets  coiffés  de  clochetons.  Départ  et  d'autre,  se  développaient  les 
murs,  largement  percés  et  calés,  à  leurs  extrémités,  par  d'autres  py- 
lônes que  surmontaient  une  lanterne  à  jour  et  un  clocheton.  Les 
pylônes,  les  colonnettes,  les  encadrements  des  baies,  etc.,  tranchaient 
par  leur  blancheur  sur  le  fond  rose  des  murs.  Des  bouquets  et  des 
guirlandes  de  fleurs,  spécialement  de  roses,  ainsi  que  des  nœuds  de 
ruban  fournissaient  le  thème  principal  d'une  décoration  très  fraîche 
et  très  gaie,  convenant  bien  à  la  terre  de  prédilection  des  rosiers. 

Un  escalier  intérieur  en  pitch-pin  conduisait  du  rez-de-chaussée  aux 
galeries  de  l'étage  faites  en  bois  de  même  essence.  Il  menait  notam- 
ment à  un  beau  salon  princier,  où  le  souverain  avait  fait  disposer 
quelques  spécimens  remarquables  de  ses  collections  particulières. 

L'édifice  était  construit  en  pans  de  bois  et  plâtre. 

7.  Chine.  —  La  section  chinoise  groupée  au  Trocadéro  était 
admirablement  présentée  par  M.  Gh.  Vapereau,  commissaire  général, 
avec  la  collaboration  de  M.  Masson-Détourbet,  architecte. 

Une  porte  monumentale  donnait  accès  à  celle  section,  qui  com- 
])ortait  trois  pavillons  dans  la  partie  inférieure,  un  grand  et  haut 
palais  dans  la  partie  supérieure,  et  des  boutiques  échelonnées  le 
long  du  palais  du  Trocadéro.  Au  milieu  de  l'emplacement  concédé 
(3,4oo'"i),  un  frais  ruisseau  courait  parmi  les  rochers  et  avait  ses 
rives  garnies  de  plantes  exoti(jues. 

La  porte  monumentale  reproduisait  avec  une  extrême  fidélité  un 
arc  de  triomphe  du  temple  de  Confucius  à  Pékin.  Cet  arc  de  triomphe, 
dont  il  existe  également  deux  exemplaires  à  i5  kilomètres  de  Pékin, 
l'un  dans  le  temple  du  Dieu  couché,  l'autre  dans  le  parc  de  Chasse,  a 
sa  base  en  marbre  blanc  et  ses  ornements  en  céramique  de  deux 
couleurs,  jaune  et  vert. 

Celui  des  pavillons  que  le  visiteur  rencontrait  dabord  après  avoir 
franchi  la  porte  monumentale  était  la  copie  de  l'un  des  six  pavillons 
placés  en  ligne,  dont  l'ensemble  constitue  le  palais  impérial  de  Pékin. 
Au  pourtour,  se  développait  une  véranda  aux  colonnes  rouges,  à  la 
balustrade  verte,  à  la  toiture  en  tuiles  tubulaires  de  ton  jaune.  En  ar- 
rière de  la  véranda  émergeait  la  toiture  du  pavillon,  jaune  comme  la 


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Phot.  Ch.  Vaperoau 

CHINE.  —  PAVILLON  DES  PORCELAINES  ANCIENNES 
(Trocadéro) 


Fliot.  Ch.  Vaparoau 

CHINE.  —  PAVILLON  DE  LA  PORCELAINE  MODERNE 
(Trocadéro) 


Pbot.  Ch.  Vapereau 


CHINE.  —  GRAND  PALAIS 
(Trocadôro) 


Phot.  Ch.  Vapereau 


CHINE.  —  BOUTIQUES 
I^Trocadéro) 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  49 

précédente.  Ce  jeu  de  toitures ,  le  contraste  des  couleurs ,  l'application  de 
corbelets  en  bois  sculpté  et  ajouré,  imprimaient  au  bâtiment  un  aspect 
extérieur  des  plus  oi-iginau\.  Intéiieurement,  la  décoration  oUrait 
beaucoup  de  richesse  :  au  plafond,  les  [>outres  restaient  apparentes, 
étaient  peintes  en  rouge  et  formaient  un  (piadrillage  régulier;  dans 
chaque  caisson  se  trouvaient  des  ornements  dorés,  faits  de  rosaces  et 
de  dragons. 

Le  grand  palais  représentait  Tune  des  neuf  portes  qui  trouent  l'en- 
ceinte fortifiée  de  Pékin.  Au  bas,  était  un  pan  de  muraille  massif, 
fait  de  briques  grises  et  percé  de  trois  baies;  sur  ce  soubassement 
s'élevaient  quatre  étages,  au\  toitures  successives  en  tuiles  tubu- 
laires  émaillées  de  jaune  et  de  verl.  La  hauteur  de  l'éditice  attei- 
gnait 2  2  mètres.  Un  grand  escalier  extérieur  rappelait,  par  ses  py- 
lônes, celui  du  lemple  du  Dragon  noir  et,  par  la  disposition  de  ses 
marches  que  séparaient  des  dalles  sculptées,  ceux  des  sépultures  im- 
périales (mausolées  des  Ming);  au  premier  étage,  il  donnait  accès  à 
l'exposition  chinoise  et  à  une  vaste  terrasse. 

Près  de  ce  palais,  un  pont  reliait  la  Chine  à  la  Russie.  C'est  là  (jue 
s'arrêtaient  les  voyageurs  du  train  transsibérien  pour  prendre  un  repas 
au  restaurant  chinois. 

Dans  leur  ensemble,  les  constructions  occupaient  1,128  mètres 
carrés. 

Le  gros  œuvre  des  bâtiments  a  été  exécuté  en  bois  et  staff. 

A  en  juger  par  la  scrupuleuse  pureté  du  style  des  constructions, 
par  la  fidèle  exactitude  de  leurs  sculptures  et  de  leur  décor,  il  sem- 
blait que  la  Chine  en  eût  amené  à  graiuls  frais  du  Céleste  Empire  les 
éléments  constitutifs,  ou  du  moins  les  eut  fait  préparer  sur  place  par 
des  artistes  et  des  ouvriers  indigènes.  L'illusion  était  complète,  non 
seulement  pour  les  européens  connaissant  le  mieux  la  Chine,  mais 
pour  les  chinois  eux-mêmes.  Pourtant  tout,  jusqu'au  moindre  détail, 
avait  été  confié  à  des  artistes  et  à  des  ouvriers  français.  Le  fait  esl 
intéressant  à  relater  comme  un  nouveau  témoignage  des  facultés 
d'adaptation  de  nos  artisans.  Une  très  large  part  du  succès  revient, 
d'ailleurs,  à  M.  Vapereau.  qui  a  [)assé  trente  ans  à  Pékin  et  qui  était 
muni  de  tous  les  documents  nécessaires. 


■  ■l11Ul.lilb    >AIIU\aLB. 


50  SECTIONS  ETRANGERES. 

8.  Corée.  —  Un  emplacement  de  y 60  mètres  carrés  avait  été 
réservé  à  la  Corée,  le  long  de  l'avenue  de  Suffren.  Le  représentant  du 
gouvernement  coréen  y  fit  élever  une  construction  gracieuse  et  ori- 
ginale, dans  le  style  le  plus  pur  de  l'Extrême-Orient. 

Cette  construction  de  820  mètres  carrés,  entièrement  en  bois 
peint,  avec  large  toiture  en  tuiles,  avait  ses  charpentes  dorées  et  très 
colorées;  elle  présentait  les  angles  relevés  caractéristiques  de  l'ar- 
chitecture locale.  Le  porche  reproduisait  une  porte  d'habitation  de 
Séoul. 

Lintérieur  était  inspiré  d'une  des  salles  d'audience  du  vieux  palais 
impérial  à  Séoul;  des  drapeaux  de  soie  anciens  tapissaient  les  murs. 

Au  pourtour  du  pavillon  régnait  une  galerie  avec  balustrades  à 

L'architecte  fut  M.  Ferret,  qui  avait  en  même  temps  le  titre  do 
commissaire  général  adjoint  de  la  Corée  à  l'Exposition. 

9.  Danemark.  —  1 .  Pavillon  royal.  —  Le  Danemark  avait  un  pa- 
villon olHciel,  à  lorigine,  près  du  pont  des  Invalides,  de  la  seconde 
ligne  des  palais  et  pavillons  étrangers  du  quai  d'Orsay. 

Ce  pavillon,  auquel  avait  été  affectée  une  surface  de  172  mètres 
carrés,  fut  établi  au  moyen  de  souscriptions  privées.  Ses  éléments 
arrivèrent  à  Paris,  après  un  premier  montage  d'essai  sur  le  territoire 
(hinois. 

Il  reproduisait  une  maison  bourgeoise  du  Jutland  au  xvn"  siècle, 
c'est-à-dire  à  une  époque  de  brillante  renaissance  pour  l'architecture 
danoise.  Sur  les  murs  en  brique  blanchis  à  la  chaux  se  dessinaient, 
avec  leur  teinte  brune,  les  robustes  charpentes  ouvragées  et  sculptées: 
les  fenêtres  étaient  garnies  de  verrières,  aux  carreaux  minuscules 
qu'encadraient  des  filets  de  plomb;  des  tulles  rouges  couvraient  les 
toits  élancés.  Une  jolie  tourelle  en  bols,  couverte  d'un  dôme  en  forme 
de  bulbe,  décorait  l'un  des  angles  de  l'édifice  et  en  complétait  le 
pittoresque. 

A  l'Intérieur,  il  n'y  avait  pas  d'exposition  proprement  dite.  Le  pa- 
villon servait  à  pou  près  exclusivement  de  Heu  de  réunion  pour  la 
société  danoise.  Il  coDiporlalt  un  hall  conlral  et  des  galeries  latérales 


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PAVTItOM  ROYAL  DU  DA^'^'" 
(Rue  des  Nations) 


Phot.  L.  Baachet 


PALAIS   DE  L'EQUATEUR 
(Champ  de  Mars) 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  51 

desservant  diverses  pièces.   L'ameublement  était  du  style  moderne 
danois. 

L'architecte  de  cette  belle  construction  fut  M.  Koch. 

3.  Pavillon  annexe  des  groupes  XII  et  XV.  —  Un  pavillon  annexe  de 
la  section  danoise,  pour  les  groupes  XII  et  XV,  avait  été  établi  dans 
les  quinconces  de  l'Esplanade  des  Invalides,  côté  Fabert.  Il  couvrait 
ig'î  mètres  carrés.  Je  le  signale  simplement  pour  mémoire,  car  il 
n'offrait  que  peu  d'intérêt  décoratif. 

40.  Equateur.  —  L'exposition  de  la  République  de  l'Equateur  était 
groupée  dans  un  coquet  pavillon  de  style  Louis  XV  élevé  au  pied  de 
la  Tour  de  3oo  mètres  vers  l'Ouest. 

Ce  pavillon,  de  i6ïî  mètres  de  superficie,  comportait  un  rez-de- 
chaussée,  un  étage  et  une  terrasse.  Il  était  formé  d'un  corps  de  bâti- 
ment princi|>al  rectangulaire  et  d'un  escalier  latéral  sur  [)lan  carré 
(|ui  constituait  une  tour  avec  dôme. 

Destinée  à  être  démontée  après  l'Exposition,  transportée  en  Amé- 
rique et  rétablie  sur  le  territoire  de  l'Equateur  pour  y  servir  de  bi- 
bliothèque publique,  la  construction  avait  été  faite  en  pans  de  fer 
avec  garnissage  de  stuc  ou  de  plâtre  imitant  le  marbre.  Une  aire  en 
ciment,  imitant  de  même  le  marbre,  couvrait  le  sol. 

La  façade  principale,  orientée  vers  la  Seine,  s'ouvrait  par  une 
grande  baie  meublée  d'un  vitrail  symbolisant  la  République  d(> 
l'Equateur.  A  droite  et  à  gauche,  les  visiteurs  voyaient  les  bustes  de 
deux  illustres  écrivains  :  le  poète  Olmedo,  chantre  de  l'indépendance 
du  pays,  et  le  grand  prosateur  Montai vo. 

M.  Billa  fut  l'architecte  de  la  sediou. 

41.  Espagne.  —  i.  Palais  royal.  —  L'Espagne  avait  reçu  au  (juai 
des  Nations  un  emplacement  de  premier  rang  d'une  superficie  de 
776""' bo,  entre  l'Allemagne  et  Monaco.  Elle  y  édifia  un  palais  re- 
mai-quable  par  la  noblesse,  la  majesté  et  l'élégance  de  son  archi- 
tecture. 

Ce  [>alais,  du  à  M.  larchilecte  eu  chef  Liiostc  \  Vehubi.  se  ratla- 


52  SECTIONS  ETRANGERES. 

chait  au  style  de  la  Renaissance  espagnole  et  présentait  une  merveil- 
leuse harmonie  malgré  la  variété  des  éléments  de  la  composition. 
Formé  d'un  rez-de-chaussée  et  d'un  étage,  il  se  déveloj)pait  de  part 
et  d'autre  d'une  sorte  de  patio,  d'une  cage  d'escalier  monumentale,  et 
se  terminait  en  terrasse.  A  l'angle  nord-est,  une  tour  carrée  sous 
laquelle  passait  la  circulation  supérieure  du  bord  de  l'eau  dépassait 
de  deux  étages  le  niveau  général;  aux  trois  autres  angles,  mais  sans 
la  même  saillie  sur  l'alignement  des  façades ,  se  dressaient  trois  autres 
tours  plus  basses  d'un  étage  que  la  précédente.  Les  balustrades  de 
couronnement  du  palais  se  découpaient  en  dentelles  blanches  sur  le 
ciel. 

D'une  manière  générale,  la  décoration  des  façades  se  composait  à 
chaque  étage  d'un  ordre  complet  avec  piédestaux,  colonnes  dégagées, 
pilastres  et  contre-pilastres.  Les  baies  étaient  le  plus  souvent  cintrées 
et  parfois  rectangulaires.  Toutes  les  parties  apparentes  du  palais 
avaient  été  recouvertes  de  moulages  directement  pris  sur  des  monu- 
ments espagnols  et  très  habilement  mariés  :  les  riches  couronnements 
de  la  grande  tour  provenaient  du  palais  des  comtes  de  Monterey;  les 
détails  de  la  façade  principale  sur  la  Seine,  de  l'université  d'Alcala: 
d'autres  éléments,  de  l'Alcazar  à  Tolède  ou  de  l'université  de  Sala- 
manque.  L  architecte  en  chef  s  était  arrêté  à  une  coloration  d'un  blanc 
doré  rappelant  les  tons  chauds  que  prend  la  pierre  espagnole  sous 
l'action  séculaire  du  soleil. 

Intérieurement,  des  arcades  entouraient  la  cage  de  l'escalier  au 
rez-de-chaussée  et  à  l'étage. 

Les  murs  des  salles  et  les  plafonds  en  bois  étaient  très  sobrement 
décorés.  Cette  simjjlicité  disparaissait  et  se  justifiait  même  devant  l'in- 
comparable décor  des  87  tapisseries  anciennes  de  la  couronne  d'Es- 
j)agne,  qu'avait  bien  voulu  prêter  S.  M.  la  Reine  Régente  et  qu  il  était 
impossible  de  voir  sans  éprouver  une  indicible  impression  d  art.  Le 
duc  de  Sesto  et  le  comte  de  Valencia  de  Don  Juan  exposaient  eux-mêmes 
des  tapisseries  et  des  tentures  de  haute  valeur. 

Figuraient  également  dans  le  palais  des  pièces  d'armures  de  l'Ar- 
meria  royale  de  Madrid,  ainsi  que  des  armes  et  autres  objets  d'art 
appartenant  à  divcis  particuliers,  notamment  l'armure  de  Boabdil,  1 


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PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  TiS 

dernier  roi  maure  de  Grenade,  envoyée  par  M"''  la  marquise  de 
Viana. 

En  sous-sol,  au  niveau  de  la  berge  basse  du  fleuve,  était  installé 
un  restaurant  espagnol  ffLa  Feria^*. 

Toute  la  construction  avait  été  établie  en  pans  de  bois  et  plâtre. 

9.  Pavillons  divers.  —  La  section  espagnole  avait  divers  pavillons 
annexes  d'exposition  : 

i"  Deux,  pour  les  groupes  IV  et  V  (matériel  et  procédés  généraux 
(le  la  mécanique;  électricité),  le  long  de  l'avenue  de  SufFren  (yag^i); 

ii°  Un  troisième,  pour  la  classe  57  (produits  de  la  boulangerie  el 
de  la  pâtisserie),  contre  la  même  avenue  (2o6""ï); 

3"  Un  quatrième,  pour  la  classe  62  (boissons  diverses),  dans  le 
parc  du  Trocadéro  (âS""!); 

4"  Un  cinquième,  pour  le  groupe  XI  (mines;  métallurgie),  dans 
les  quinconces  de  l'Esplanade  des  Invalides,  côté  Fabert  (88°"J). 

Ces  constructions  très  simples  n'appellent  guère  d'explication  spé- 
ciale. Les  plus  l'emarquées  étaient  le  troisième,  àiihiscnilene.  espagnole, 
et  le  quatrième,  dit  cidrerie  espagnole. 

Etabli  en  pans  de  bois  et  plâtre,  le  bâtiment  de  la  biscuiterie  se 
rattachait  au  style  hispano-mauresque.  Des  tons  voyants,  principa- 
lement rouges,  rehaussaient  le  fond  d'un  ton  pierre  de  ses  murs.  Un 
dôme  complétait  sa  silhouette  assez  heureuse. 

Quant  à  la  cidrerie,  placée  au-dessus  de  la  grande  avenue  trans- 
versale du  Trocadéro,  près  des  colonies  portugaises,  elle  consistait  en 
un  kiosque  avec  ossature  en  fer  soutenant  des  bouteilles  de  divers 
modèles,  parties  pleines  en  bois  peintes  de  tons  vifs  et  couverture  en 
zinc. 

42.  États-Unis.  —  i .  Palais  officiel.  —  Alors  que  la  plupart  des 
Etats  conviés  à  l'Exposition  de  1900  cherchaient  à  reproduire  quelque 
chef-d'œuvre  caractéristique  de  leur  architecture  nationale,  à  synthé- 
tiser une  ou  plusieurs  périodes  brillantes  de  leur  art,  les  Etats-Unis 
d'Amérique  devaient  à  leur  jeunesse  de  ne  point  avoir  la  même  res- 
source. Encore  étroitement  tributaires  des  écoles  étrangères,  ils  choi- 


54  SECTIONS  ETRANGERES. 

sirent,  pour  leur  palais  officiel,  comme  ils  l'avaient  déjà  fait  pour  le 
palais  de  l'administration  à  l'exposition  de  Chicago,  une  sorte  de  pan- 
théon rappelant  l'époque  classique  du  xvii"  siècle  en  Europe. 

A  la  différence,  aussi,  de  beaucoup  d'autres  pays,  ils  n'utilisèrent 
leur  palais  ni  pour  des  expositions  proprement  dites,  ni  pour  des 
musées  artistiques,  ni  pour  des  collections  ethnographiques,  mais  en 
firent  un  simple  lieu  de  réunion,  un  club,  où  leurs  nationaux  pou- 
vaient s'assembler,  écrire  leur  correspondance,  retrouver  pour  ainsi 
dire  leur  Jiome. 

Situé  entre  les  palais  de  la  Turquie  et  de  l'Autriche,  le  monu- 
ment des  Etats-Unis,  assis  sur  un  robuste  soubassement  à  bos- 
sages, élevait  bien  haut  sa  coupole  dans  les  airs  et  dominait  fièrement 
la  masse  blanche  des  édifices  environnants.  Il  se  composait  d'un  vaste 
hall  central  couvert  par  un  dôme  et  de  galeries  étagées  enveloppant 
ce  hall. 

La  façade  sur  la  Seine  était  précédée  d'un  portique  dégagé,  sous 
lequel  passait  la  circulation  haute  du  quai.  Quatre  colonnes  corin- 
thiennes flanquaient  ce  portique,  surmonté  d'un  quadrige,  le  char  du 
Progrès  conduit  par  la  Liberté,  que  guidaient  deux  enfants  symbolisant 
l'un  le  progrès  intellectuel,  l'autre  le  progrès  physique.  En  bordure  du 
quai  haut  et  dans  l'axe  de  l'arcade  se  trouvait  la  statue  équestre  de 
George  Washington. 

Plus  simples,  les  trois  autres  façades  accusaient  les  baies  des  gale- 
ries intérieures  et  avaient  pour  couronnement  un  fronton. 

Sur  chacun  des  quatre  pylônes  d'angle,  un  aigle  aux  ailes  déployées 
maintenait  un  écusson  aux  couleurs  nationales. 

Au-dessus  du  sommet  des  façades  montait  le  tambour  du  dôme, 
percé  de  2  4  baies  et  relié  par  k  grands  motifs,  d'une  part  aux  pylônes, 
d'autre  part  aux  nervures  de  la  coupole.  Celle-ci  était  striée  de  cais- 
sons et  portait  un  cinquième  aigle  posé  sur  une  sphère  terrestre  à 
5i"  5o  du  sol  de  la  berge. 

Les  salles  réparties  autour  du  hall  comprenaient  :  i°  au  rez-de- 
chaussée,  des  salons  de  réception,  un  bureau  d'informations,  un  bu- 
reau de  l'office  postal  américain,  un  bureau  de  banque,  une  salle  de 
correspondance:  y?"  au  |>remier  étage,  les  salles  dos  États  et  une  pièce 


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Nsurdain  frères,  Phot. 


PALAIS  DES  ETATS-UNIS 
(Quai  des  Nations) 


Phot.  Eugène  Pirou 


ÉTATS-UNIS.  -   PAVILLON  DE  LA  TYPOG.HAPHIE  (Esplanade  des  Invalides) 

Vue  extérieure 


Phol.  Eugène  Pirou 


ÉTATS-UNIS.    -    PAVILLON  DE  LA  TYPOGRAPHIE 
Intérieur 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  50 

pour  la  toilette;  3°  au  second  étage,  le  cabinet  du  commissaire  gé- 
néral, une  salle  à  manger,  deux  salons  de  repos  et  de  conversation; 
li°  au  troisième  étage,  une  salle  pour  la  chambre  de  commerce  amé- 
ricaine de  Paris,  une  salle  de  jury,  un  salon  de  repos  et  de  conver- 
sation, une  salle  pour  le  congrès  des  femmes.  Deux  escaliers  en  dia- 
gonale et  deux  ascenseurs  desservaient  les  différents  étages.  Sauf  des 
peintures  allégoriques  sous  la  coupole,  la  décoration  intéi'ieure  ne 
présentait  aucune  particularité  utile  à  signaler. 

En  sous-sol,  était  installé  un  restaurant  américain. 

La  surface  occupée  atteignait  821  mètres  carrés. 

MM.  Coolidge  et  Morin-Goustiaux  furent  les  architectes  du  palais 
des  Etats-Unis,  qu'ils  construisirent  en  bois  et  plâtre. 

2.  Pavillons  divers.  —  Les  Etats-Unis  avaient,  dans  l'enceinte 
urbaine,  quatre  pavillons  annexes  d'exposition  :  un  pour  la  classe  11 
(typographie),  au  milieu  des  quinconces  de  lEsplanade  des  In- 
valides, côté  Fabert;  un  pour  la  classe  33  (matériel  de  la  navi- 
gation de  commerce),  au  quai  d'Orsay,  en  amont  du  pont  d'Iéna;  un 
troisième  pour  les  groupes  VII  et  X  (agriculture;  aliments),  contre 
l'avenue  de  Suffren;  un  quatrième  pour  le  groupe  IX  (forêts),  au 
quai  d'Orsay,  près  du  palais  des  Forêts,  de  la  Chasse,  de  la  Pêche  et 
des  Cueillettes. 

De  ces  quatre  pavillons,  le  premier  (980°"!),  où  s'imprimait  le 
New-Yorh  Times,  comportait  des  galeries  perpendiculaires  les  unes 
aux  autres,  séparées  pjir  de  vigoureux  piliers  circulaires  qui  envelop- 
paient les  arbres  de  l'Esplanade  et  couvertes  par  des  voûtes  d'arêtes 
largement  vitrées.  La  division  intérieure  se  traduisait  extérieurement 
en  arcades  portant  sur  des  colonnes;  ces  arcades  étaient  vitrées  dans 
le  cintre  et  pleines  au-dessous. 

Le  pavillon  du  matériel  de  la  navigation  de  commerce  des  Etats- 
Unis  (4oo°"i),  placé  entre  celui  de  l'Allemagne  et  le  pavillon  de  la 
chambre  de  commerce  de  Paris ,  avait  été  établi  comme  le  précédent 
en  plâtre  et  bois.  Il  était  sur  plan  carré  et  ne  présentait  qu'un  rez-de- 
chaussée  couvert  en  terrasse.  Par  sa  masse,  sa  porte  surbaissée,  ses 
forts  bossages,  ses  échauguettes,  ce  pavillon  offrait  l'aspect  d'un  ou- 


56  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

vrage  de  fortification.  Les  Etats-Unis  y  avaient  installé  nn  bureau  mé- 
téorologique. 

Situé  en  face  du  pignon  Sufl'ren  de  l'ancienne  galerie  des  Ma- 
chines de  1889,  avec  laquelle  il  communiquait  par  une  passerelle  au 
niveau  du  premier  étage,  le  pavillon  annexe  des  groupes  VII  et  X 
(Boo"^)  était  principalement  affecté  au  matériel  agricole.  Il  avait  en 
plan  la  forme  d'un  rectangle  à  deux  pans  coupés  et  comprenait  trois 
étages  (rez-de-chaussée,  premier  étage  de  même  étendue,  second 
étage  plus  restreint  avec  terrasse  extérieure).  Ici  encore,  le  hois  ol  |(^ 
plâtre  constituaient  les  éléments  essentiels  de  la  construction. 

Enfin,  le  pavillon  annexe  des  forêts  (207°"!),  entièrement  fait  en 
bois  à  peine  équarris  et  très  légèrement  étayé  par  quelques  murs 
grossiers,  était  parfaitement  approprié  à  sa  destination.  Il  portait  la 
pensée  vers  les  solitudes  neigeuses  des  territoires  du  Nord  et  vers  les 
blockhaus  des  chasseurs  de  fourrures. 

13.  Grande-Bretagne.  —  1 .  Pavillon  roi/nl.  —  Une  surface  de 
7i2°"i5o  avait  été  attribuée  à  la  Grande-Bretagne,  vers  le  milieu  du 
quai  des  Nations,  entre  la  Hongrie  et  la  Belgique.  Le  commissariat 
général  britannique  y  édifia  un  palais  de  554  mètres  carrés,  sur  le- 
quel il  concentra  la  plus  large  part  de  son  effort  décoratif.  Du  reste 
l'emplacement  était  très  favorable,  puisqu'il  se  trouvait  non  seulement 
en  bordure  sur  le  quai  des  Nations,  mais  aussi  en  contact  avec  une 
vaste  place,  dont  le  palais  de  la  Belgique  occupait  l'autre  face,  et  que 
deux  des  façades  devaient  être  ainsi  parfaitement  dégagées. 

Les  autoi'ités  britanniques  décidèrent  que  le  palais  se  rattacherait 
au  style  Jacques  I"  et  que  le  manoir  typique  de  Kingston-House  à 
Bradford-sur-Avon ,  l'une  des  plus  belles  œuvres  de  l'architecture  an- 
glaise au  xvn"  siècle,  servirait  de  base  à  la  composition.  M.  Edwin 
Lutyens,  architecte  du  commissariat  général,  s'acquitta  de  sa  tâche 
avec  beaucoup  de  talent.  Pour  certaines  parties  intérieures,  il  s'in- 
spira de  quelques  autres  châteaux  et  reproduisit  notamment  la  Carloon 
gallery  de  Knole-House. 

Bien  proportionné,  l'édifice  comprenait  un  rez-de-chaussée  et  un 
étage,  La  composition  des  façades  présentait  trois  pignons  juxtaposés; 


Phot.  Eug.  Pirou 

ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DE  LA  NAVIGATION  DE  COMMERCE 
(Qu:ii  d'Orsay) 


Phot.  Eug.  Pirou 


ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DES  FORÊTS 
(Quai  d'Orsay) 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  57 

du  côté  de  la  Seine,  trois  corps  de  bow-windows  embrassant  les  deux 
étages  montaient  en  avant  des  pignons.  Au-dessus  de  la  construction 
était  une  couverture  de  pierres,  que  surmontaient  de  hautes  chemi- 
nées accouplées  en  briques.  Un  ton  général  de  pierre  avait  été  apj)li- 
qué  sur  les  murs. 

A  l'intérieur,  les  salles  se  succédaient  autour  d'un  grand  escalier 
d'honneur  très  sobre  et  meublé  de  peintures. 

La  distribution  du  rez-de-chaussée  était  la  suivante:  hall  d'entrée, 
bibliothèque,  salon,  petit  salon,  salle  à  jnanger.  Au  premier  étage,  le 
visiteur  rencontrait  une  grande  galerie,  inv  cabinet  de  porcelaines, 
des  chambres  à  coucher,  une  salle  de  bains. 

Les  salles  principales  offraient  une  extrême  analogie  d'aspect  : 
haute  cheminée  sculptée,  enrichie  de  marbres  de  couleur  sur  un 
ensemble  blanc;  plafond  très  blanc  et  très  ouvragé;  murs  simplement 
tendus  et  servant  de  fond  à  quelques  toiles  d'une  immense  valeur: 
fenêtres  avec  mises  en  plomb  peu  colorées.  Deux  ou  trois  salles  avaient 
été  meublées  dans  le  goût  anglais  moderne,  c'est-à-dire  pourvues 
d'un  mobilier  laissant  à  désirer  au  point  de  vue  de  la  légèreté  et  de 
la  grâce,  mais  très  confortable. 

Des  chefs-d'œuvre  de  peinture  garnissaient  le  pavillon.  Ils  por- 
taient les  signatures  de  Reynolds,  Gainsborough,  Romney,  Hoppner, 
Raeburn,  Hogarth,  Turner,  Constable,  Morland,  Bonington,  Opie, 
Lawrence,  etc. 

Burne-Jones  était  également  représenté  par  de  superbes  tapis- 
series. 

Désirant  prendre  le  maximum  de  garantie  pour  la  sauvegarde  de 
ces  richesses  artistiques,  M.  Lutyens  avait  exclusivement  employé 
l'acier,  le  ciment  et  le  plâtre  dans  la  masse  de  la  construction. 

9 .  Pavillon  annexe  des  groupes  IV  et  XII.  —  Ce  pavillon  de  3  6  mè- 
tres carrés,  construit  par  MM.  Hartley  et  Sugden  dans  les  quin- 
conces de  l'Esplanade  des  Invalides,  côté  Fabert,  était  un  simple  abri 
en  bois,  avec  couverture  en  zinc,  sans  cloisonnement  intérieur,  pour 
des  chaudières  et  appareils  de  chauffage.  Sa  décoration,  peu  abon- 
dante et  sans  intérêt,  consistait  en  staff  rapjiorfé. 


58  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

3.  Pavillon  annexe  de  la  classe  33.  —  Installé  par  la  Pemnsular  and 
oriental  Company,  le  petit  pavillon  anglais  de  la  navigation  de  com- 
merce s'élevait  sur  le  quai  d'Orsay  immédiatement  en  amont  de  ce- 
lui de  l'Allemagne. 

Ce  pavillon,  auquel  avait  été  affecté  une  surface  de  363  mètres 
carrés,  n'avait  qu'un  rez-de-chaussée  et  ne  comportait  qu'une  salle 
avec  quatre  alvéoles.  Extérieurement,  quatre  frontons  surbaissés  accu- 
saient la  division  intérieure;  ces  frontons,  quatre  petites  coupoles 
d'angle  et  une  coupole  centrale  de  plus  grandes  dimensions  animaient 
la  silhouette  de  la  construction.  Les  formes  générales,  la  présence 
d'une  frise  heureusement  stylisée,  le  ton  d'un  blanc  chaud  donné  à 
l'ensemble  du  bâtiment,  tout  dénotait  le  souci  d'une  décoration  inté- 
ressante. 

Les  objets  exposés  consistaient  en  modèles  de  navires,  graphiques, 
photographies,  etc. 

U.  Pavillons  annexes  des  groupes  Vil  et.X.  —  La  Grande-Bretagne 
avait,  soit  dans  les  quinconces  de  l'Esplanade  des  Invalides,  côté 
Fabert,  soit  au  Champ  de  Mars,  contre  l'avenue  de  SufFren,  trois 
petits  bâtiments  annexes  pour  des  expositions  relevant  de  la  classe  ^0 
(produits  agricoles  alimentaires  d'origine  animale),  de  la  classe  59 
(sucre  et  produits  de  la  confiserie),  de  la  classe  62  (boissons 
diverses). 

De  ces  constructions,  la  première,  affectée  à  une  laiterie,  avec 
dégustation  de  lait  et  de  pâtisserie,  présentait  une  certaine  origi- 
nalité. Elle  comportait  une  galerie  couverte  en  bois  peint  de  couleur 
sombre  ;  la  couverture  était  en  tuiles. 

La  seconde ,  consacrée  à  une  dégustation  de  confiserie  et  de  pâtis- 
serie anglaises,  n'offrait  rien  de  remarquable  au  point  de  vue  de  la 
décoration.  Etablie  en  métal,  bois  et  plâtre,  elle  attirait  l'attention 
par  les  couleurs  voyantes  des  fers  et  des  bois. 

Quant  à  la  troisième,  elle  consistait  en  un  simple  kiosque  octo- 
gonal où  se  débitait  de  la  bière.  L'édicule,  en  bois  et  vitrage,  se 
terminait  par  un  dôme  recouvert  de  zinc;  une  teinte  d'ocre  jaune  et 
un  vernis  avaient  été  appliqués  sur  les  bois. 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPÉCIAUX.  59 

Les  surfaces  couvertes  étaient  de  a  ^  i  mètres  carrés  à  l'Esplanade 
des  Invalides  et  de  179  mètres  carrés  au  Champ  de  Mars. 

5.  Pavillon  annexe  du  groupe  XVIII.  —  Ce  pavillon  d'une  su- 
perficie de  990  mètres  carrés,  établi  en  arrière  du  palais  des  Armées 
de  terre  et  de  mer,  entre  les  pavillons  analogues  de  la  Russie  et 
de  la  Belgique,  abritait  l'exposition  de  MM.  Vickers  sons  et  Maxim 
(matériel  d'artillerie  et  bouches  à  feu  pour  les  armées  de  terre  et 
de  mer). 

Sa  toiture  rappelait  plus  ou  moins  fidèlement  la  forme  d'un  pont 
de  croiseur  cuirassé.  La  façade  et  les  portes  étaient  décorées  de  canons 
et  d'obus. 

6.  Palais  des  colonies  britanniques.  — Un  emplacement  de  1 ,690  mè- 
tres carrés  avait  été  attribué  à  la  Grande-Bretagne  poui-  l'installation 
de  ses  colonies  au  Trocadéro. 

Les  pays  se  rattachant  à  l'empire  colonial  britannique  qui  partici- 
pèrent effectivement  à  l'Exposition  furent  les  Indes  anglaises,  Ceylan, 
le  Canada,  l'île  Maurice,  l'Australie  occidentale.  Un  ensemble  de  con- 
structions, fort  imposant  par  ses  propoHions,  abritait  l'exposition  de 
ces  divers  pays. 

Cet  ensemble  se  divisait  en  deux  parties  principales  :  un  palais  des 
Indes,  élevé  le  long  du  quai  Debilly;  un  palais  dit  des  colonies,  placé 
en  arrière  du  précédent  dont  le  séparait  une  avenue  parallèle  à  la 
Seine.  - 

Le  palais  des  Indes  était  de  style  hindou.  Sur  la  façade  principale, 
un  escalier  en  marbre  vert  donnait  accès  à  une  porte  monumentale 
encadrée  par  deux  tours  circulaires;  de  part  et  d'autre  de  cette  porte 
se  développaient  des  galeries  à  colonnettes  élégantes.  La  décoration 
extérieure  comprenait  de  nombreux  motifs  de  sculpture  empruntés, 
à  l'aide  de  moulages,  aux  édifices  les  plus  curieux  de  l'Inde.  Dès  l'en- 
trée, le  visiteur  remanjuait  les  balustrades  artistiques  en  bois  du 
grand  escalier,  dont  les  sculptures,  exécutées  au  ciseau  et  au  marteau 
par  des  artistes  birmans,  représentaient  des  entrelacs  d'arabesques 
alternant  avec  des  groupes  de  personnages  finement  ciselés.  D'un  côté 


60  SECTIONS  ETRANGERES. 

du  grand  escalier  s'ouvrait  une  cour,  dite  cour  impériale,  avec  un 
trophée  en  bois  sculpté;  de  l'autre  côté,  était  une  seconde  cour  réservée 
aux  expositions  particulières;  des  galeries  d'étage  complétaient  les 
surfaces  nécessaires. 

Sur  la  droite  du  palais,  en  regardant  le  Trocadéro,  se  trouvait 
l'exposition  de  Ceylan. 

Le  palais  dit  des  colonies,  affecté  principalement  au  Canada  et, 
pour  le  surplus,  à  l'Australie  occidentale  ainsi  qu'à  l'île  Maurice, 
n'avait  pas  de  style  défini, 

14.  Grèce.  —  L'exposition  de  la  Grèce  était  concentrée  dans  un 
beau  pavillon  du  quai  des  Nations,  entre  les  édifices  analogues  de  la 
Suède  et  de  la  Serbie. 

Ce  pavillon,  étudié  et  construit  par  M.  Lucien  Magne,  architecte, 
occupait  une  superficie  de  iSa  mètres  carrés.  Il  était  inspiré  des  plus 
beaux  modèles  de  l'architecture  byzantine. 

Le  plan  comportait  une  grande  salle  en  forme  de  croix  grecque, 
dont  la  partie  centrale  portait  une  coupole  octogonale  reposant  sur 
des  trompes  de  fer  ouvré.  Quatre  salles  secondaires,  avec  coupoles 
plus  petites,  remplissaient  les  angles  entre  les  branches  de  la  croix. 
Des  portiques,  disposés  contre  les  faces  amont  et  aval,  facilitaient 
la  circulation.  L'entrée  principale  se  trouvait  du  côté  opposé  à  la 
Seine  ;  elle  était  précédée  d  un  porche ,  dont  les  portes  latérales 
donnaient  accès  à  deux  terrasses  et  de  là  aux  portiques.  Une  salle 
pentagonale  se  détachait  en  saillie  dans  l'axe  de  la  façade  contiguë  au 
fleuve. 

Bien  que  fait  en  matériaux  définitifs,  le  pavillon  ne  pesait  pas  plus 
de  1 5  G  tonnes  et  ne  dépassait  point  les  limites  de  poids  compatibles 
avec  la  solidité  de  la  couverture  du  chemin  de  fer  des  Moulineaux. 
Les  éléments  de  la  construction  avaient  d'ailleurs  été  étudiés  et 
choisis  de  telle  sorte  que  le  pavillon  fût  entièrement  démontable  et 
pût  être  transporté  en  Grèce  après  l'Exposition. 

Bâti  sur  un  soubassement  de  meulière,  l'édifice  avait  une  ossature 
apparente  en  fer,  dont  l'élégance  et  les  ingénieux  arrangements 
attestaient  Ihabileté  de  l'architecte.  Les  murs,  de  o^So  d'épaisseur, 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  61 

étaient  montés  en  pièces  de  céramique  partiellement  émaiiiées,  qui 
formaient  des  assises  de  couleur  alternativement  rose  et  bleu  tur- 
quoise. Pour  les  portiques,  la  charpente  en  bois  de  teck  reposait 
sur  des  coionnettes  en  marbre  de  Carrare  ou  en  onyx  d'Algérie.  La 
couverture  se  composait  de  tuiles  creuses  rosées. 

La  salle  pentagonale  ayant  vue  sur  la  Seine  était  décorée  de  vitraux 
blancs  dont  le  plomb  dessinait  des  branches  de  vigne,  d'eucalyptus, 
de  ricin,  etc.  Un  effet  très  brillant  avait  été  obtenu  par  l'emploi  du 
verre  opalin  pour  les  fleurs,  du  verre  martelé  pour  les  feuilles  et  du 
verre  transparent  pour  les  fonds. 

45.  Guatemala.  —  Le  Guatemala  avait  un  petit  pavillon  de 
i5o  mètres  carrés,  le  long  de  l'avenue  de  Suffren,  à  l'arrière  du  pa- 
lais de  l'Enseignement. 

Ce  pavillon,  principalement  affecté  à  une  exposition  et  à  une  dé- 
gustation de  café,  consistait  en  un  chalet  de  bois  peint  aux  couleur» 
nationales  (blanc  et  bleu). 

Un  vélum  entourant  le  pavillon  abritait  une  surface  supplémentaù*e 
de  100  mètres  carrés  environ. 

16.  Hongrie.  —  i .  Palais  royaL  —  Quoique  exposant  dans  tous 
les  groupes,  la  Hongrie  avait  tenu  à  avoir,  quai  des  Nations,  un  em- 
placement de  première  ligne  pour  y  élever  un  palais  officiel  ou  royal. 
Un  espace  de  760  mètres  carrés  lui  fut  attribué. 

Lors  de  l'exposition  nationale  du  Millénaire  organisée  à  Budapes't 
en  1896,  la  Hongrie  avait  recueilli  un  grand  succès  par  l'habile  re- 
constitution d'un  certain  nombre  de  ses  monuments  historiques.  Elle 
renouvela  l'expérience  à  Paris  en  1900  sous  une  forme  différente, 
[)ar  l'association  dans  un  édifice  unique  de  motifs  remarquables  em- 
pruntés aux  chefs-d'œuvre  les  plus  divers  de  l'architecture  religieuse 
ou  civile,  et  le  succès  ne  fut  pas  moindre  grâce  au  talent  des  auteurs 
du  projet,  MM.Zoltan  Bâlint  et  Louis  Jâmbor,  architectes,  et  à  la  sur- 
veillance éclairée  de  M.  Camille  Fittler,  architecte  en  chef,  directeur 
de  l'école  des  arts  décoratifs  à  Budapest. 

Du   côté  de  ht  rue  des  Natu>ns,  c'est-à-dnc  thi   ciM/'  ()p|)()sé  à  hi 


62  SECTIONS  ETRANGERES. 

Seine,  la  façade  était  de  style  roman  et  empruntait  ses  éléments  à 
réglise  de  l'abbaye  de  Jaâk,  dont  elle  reproduisait  notamment  le 
superbe  portail. 

Vers  la  Seine ,  la  façade  se  rattachait  au  style  gothique.  Elle  com- 
prenait :  au  centre,  un  morceau  du  château  de  Vajda-Hunyad,  avec 
des  contreforts  et  des  échauguettes  polygonales:  à  l'aval,  la  gracieuse 
chapelle  de  Szepes-Csûlôrtôkhely.  A  l'amont,  se  dressait  la  puissante 
tour  de  l'église  du  château  fort  de  Kôrmôez-bânya,  qui  montait  à 
ko  mètres  et  dont  la  saillie  couvrait  la  circulation  supérieure  du  bord 
de  l'eau. 

Dans  l'aile  amont ,  de  style  Renaissance ,  on  retrouvait  les  arcades 
de  1  hôtel  de  ville  de  Lôcse,  les  bizarres  crénelures  de  la  maison  Râ- 
koczy  à  Eperjes,  les  fenêtres  de  l'hôtel  de  ville  de  Bârtfa,  puis  la 
chapelle  de  Saint-Michel  de  Kassa,  qui  allait  rejoindre  la  tour. 

Enfin  l'aile  aval  ne  comportait  que  deux  motifs  :  la  fidèle  imi- 
tation de  la  maison  Klobusiczky  à  Eperjes  et  celle  de  la  tourelle  de 
l'église  serbe  orthodoxe  de  Budapest.  Ces  motifs  représentaient  le 
style  baroque  de  Hongrie  dans  deux  phases  successives  de  son  déve- 
loppement. 

Gomme  la  décoration  extérieure,  la  décoration  intérieure  du  palais 
était  autant  que  possible  empruntée  aux  monuments  hongrois  des 
diverses  époques,  de  manière  à  fournir  un  cadre  approprié  aux  in- 
comparables collections  historiques  et  artistiques  dont  l'édifice  devait 
être  garni. 

Le  vestd)ule  de  style  roman,  dans  lequel  les  visiteurs  pénétraient 
par  la  rue  des  Nations,  avait  été  décoré  de  motifs  appartenant  à 
l'époque  et  de  fresques  du  siv""  siècle.  Il  abritait,  de  même  que  le 
couloir,  des  spécimens  de  la  sculpture  hongroise  (moulages  en  plâtre 
de  monuments  funéraires  et  de  sculptures  religieuses). 

Ce  vestibule  conduisait  à  un  cloître  intérieur  roman,  dont  1  un  des 
côtés  était  occupé  par  un  escalier  inspiré,  en  partie  de  celui  du  châ- 
teau de  Keresd  des  comtes  Bethlen,  en  partie  de  celui  de  l'hôtel  de 
ville  de  Bârtfa. 

Au  rez-de-chaussée  se  succédaient  les  salles  suivantes  :  i"  salle 
l'eproduisant  le  plafond  en  bois  de  la  basili(|uo  l'omanc   do  Pécs  et 


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Naurdein  frères,  Phot. 


PALAIS  ROYAL  DE  LA  HONGRIE 
(Quai  das  Nations) 


Phot.  Larger 


Façade  sur  la  rue  des  Nations 


Phot.  A.  Liébert 


Vestihvile 


Phot.  Bardy 

Salle  des  armes 

PALAIS  ROYAL  DE  LA  HONGRIE 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPÉCIAUX.  63 

contenant  le  tombeau  d'un  cavalier  païen  de  Tôrtel  (ix"'  siècle),  ainsi 
(jue  la  série  des  types  d'armes  et  d'objets  d'équipement  depuis  les 
Huns  jusqu'au  xv'  siècle,  des  collections  de  monnaies  hongroises  de- 
puis saint  Etienne  jusqu'au  xix"  siècle,  et  des  monnaies  de  Transyl- 
vanie; 9°  salle  décorée  de  motifs  pris  à  l'entrée  principale  de  l'hôtel 
de  ville  Pozsony,  avec  une  reproduction  en  galvanoplastie  du  sarco- 
phage de  saint  Siméon ,  un  reliquaire  du  dôme  d'Esztergom  (œuvre 
byzantine  à  émail  cloisonné  du  xf  siècle),  des  manuscrits,  des  ar- 
moriaux  peints;  3"  salle  dite  des  armes,  reproduction  de  la  salle 
des  chevaliers  du  château  de  Vajda-Hunyad,  renfermant  de  nombreux 
objets  militaires  où  s'accusaient  alternativement  l'induence  de  l'Occi- 
dent et  celle  do  l'Orient;  k°  chapelle  de  Gsûtôrtôkhely,  dont  le  plafond 
était  orné  d'une  reproduction  des  fresques  de  l'église  de  Martyancz 
et  au  milieu  do  laquelle  se  trouvait  l'autel  à  volées  sculpté  en  bois 
de  l'église  de  Kâposztafalu  ;  5°  pièce  ayant  son  plafond  emprunté  à 
l'église  protestante  de  Magyar-Dâlya  et  consacrée  à  une  exposition 
d'objets  intéressant  la  vie  des  pâtres  et  pêcheurs  hongrois;  6°  salle 
continuant  la  même  exposition. 

Revenu  au  vestibule,  le  visiteur  gravissait  l'escalier  dont  le  mur  por- 
tait des  peintures  du  xvf  siècle.  Il  arrivait  ainsi  au  premier  étage  com- 
plètement décoré  dans  le  goût  de  la  Renaissance  et  en  style  baroque. 
Tout  d'abord  se  présentaient  trois  salles  renfermant  des  monuments 
de  la  dynastie  des  Habsbourg  :  i°  pièce  figurant  un  détail  de  l'église^ 
orthodoxe  de  Miskolcz:  a"  salle  décorée  par  des  moulages  en  stuc  de 
la  maison  Turcsânyi  de  Resztorczebanya;  3°  pièce  reproduisant  la 
décoration  d'une  partie  de  la  salle  des  trésors  du  château  de  Fraknô. 
C'est  là  qu'étaient  groupés  d'admirables  objets  de  culte  (orfèvrerie 
et  argenterie,  reli({uaires  d'ivoire  ou  d'ébène,  vêtements  sacerdo- 
taux, etc.),  des  produits  de  l'art  civil,  des  médailles.  Ensuite  venait 
la  salle  de  Transylvanie,  affectant  les  formes  de  la  salle  Renaissance 
du  château  de  Kerosd  et  abritant  de  riches  trésors,  qui  remontaient  à 
l'époque  des  princes  do  Transylvanie.  La  pièce  suivante  reproduisait 
une  partie  du  célèbre  plafond  de  Maksa;  elle  avait  reçu  une  inesti- 
mable collection  d'ancious  livres  hongrois.  Deux  autres  salles,  la  pre- 
mière empruntée  au  château  île  Kopcsény  (^xvin''  siècle),  la  seconde 


6i  SKCTIONS   ETRANGERES. 

ayant  pour  décor  le  plafond  de  l'hôtel  de  ville  de  Kônnôcz  et  certains 
détails  sculptés  du  donjon  de  Sârospatak,  continuaient  l'exposition 
des  trésors  d'églises.  Enfin  le  visiteur  parvenait  à  la  salle  des  Hus- 
sards et  y  assistait  à  la  glorification  de  cette  arme,  dont  la  Hongi'ie 
fut  le  berceau  :  la  salle,  moyen  âge,  avait  un  plafond  à  pendentifs 
gothiques  agrémentés  de  motifs  hongrois;  vers  la  Seine,  des  fresques 
imitaient  celles  de  la  salle  d'or  du  château  de  Vajda-Hunyad  :  une 
toile  de  M.  Paul  Vâgô,  représentant  l'histoire  des  hussards  hongrois  à 
travers  les  siècles,  couvrait  le  mur  opposé  au  lleuve:  etc. 

En  sous-sol,  avait  été  installé  un  restaurant  hongrois  d(uit  la  déco- 
ration s'harmonisait  avec  celle  du  palais. 

Le  gros  œuvre  de  la  construction  était  en  charpente  de  bois,  plâtre 
et  métal  déployé, 

a.  Pavillons  divers.  —  Indépendamment  de  son  ev[)osition  très 
brillante  dans  le  palais  des  Forets,  de  la  Chasse,  de  la  Pèche  et  des 
Cueillettes,  la  Hongrie  avait  entre  ce  palais  et  le  Champ  de  Mars 
une  annexe  extérieure  du  groupe  IX.  La  construction,  entièrement  en 
chêne,  était  constituée  par  des  bois  en  grume  et  par  des  bois  débités, 
notamment  des  madriers  et  des  planches;  malgré  les  ditlicultés  inhé- 
rentes à  la  nature  des  matériaux,  elle  présentait  une  silhouette  assez 
découpée.  Sa  superficie  atteignait  2  i  y  mètres  carrés. 

Une  autre  annexe  de  i4o  mètres  carrés,  se  rattachant  aux  groupes 
XII  et  XV,  existait  sous  les  quinconces  de  l'Esplanade  des  Invalides, 
côté  Fabert.  Ses  cloisonnements  extérieurs  avaient  pour  élément  es- 
sentiel des  pans  de  fer  en  tubes  étirés,  qui  supportaient  des  panneaux 
de  métal  déployé  hourdés  en  plâtre.  La  couverture  était  en  zinc.  Sur 
cliaque  face,  trois  grandes  baies  circulaires  éclairaient  l'intérieur;  les 
vitraux  garnissant  ces  baies  figuraient  des  paons  très  stylisés. 

47.  Italie. —  1.  Pahis  royal.  —  Quoiqu'elle  exj)0sât  dans  les  pa- 
lais généraux,  notamment  dans  ceux  de  la  décoration  et  du  mobilier 
des  édifices  publics  et  des  habitations,  l'Italie  avait  tenu  à  oi-ganiser 
nue  exposition  distincte  d'art  industriel.  Elle  reçut  à  cet  elfet  un 
nia}>nili(jue  enq)lacenien[  d'une  superficie  de  1.859  mètres  carrés,  à 


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PALAIS  ROYAL  DE  LA  HONGRIE 
Salle  des  Hussards 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  65 

l'origine  niêiiie  du  quai  des  Nations,  immédialernent  on  aval  du  ponl 
des  Invalides,  et  y  construisit  un  palais  qui  ne  mesurait  pas  moins  de 
65  mètres  de  long  sur  98"  5 o  de  large. 

Ce  palais,  de  rare  élégance,  offrait  l'aspect  d'une  immense  basi- 
llcpie,  empruntant  les  motifs  de  sou  architecture  à  l'art  gothiijui; 
italien  en  même  temps  qu'à  la  Renaissance,  et  faisait  le  plus  grand 
honneur  à  ses  architectes,  MM.  le  comte  Ceppi,  Gilodi  et  le  comte 
Sa  1  va  do  ri. 

Au  milieu  de  chacune  des  façades  s'ouvrait  une  vaste  haie,  rappe- 
lant la  porte  délia  Garta  du  palais  des  Doges  à  Venise.  Cette  baie 
comportait  une  gigantesque  ogive  appuyée  sur  deux  forts  piliers,  que 
couronnaient  des  pinacles  octogonaux  et  que  décoraient  des  moulures, 
des  statues,  des  pinacles  secondaires,  etc.  Au-dessous  de  l'ogivo,  toute 
une  série  de  rosaces  venaient  reposer  sur  une  arcature  ogivale  avec 
trèfles  :  un  balcon  courant  à  la  base  de  cette  arcature  surmontait 
une  porte  à  linteau  droit,  accotée  de  deux  ouvertures  plus  petites.  Lin 
grand  pignon  réunissait  les  deux  piliers  en  contre-haut  de  l'ogive;  ce 
pignon  avait  une  crête  feuillagée  et  recevait,  à  son  sommet,  un 
groupe  de  figures  ;  son  tympan  était  rempli  par  un  champ  de  mo- 
saïque, sur  lequel  se  détachait  l'écusson  héraldique  de  la  maison  di' 
Savoie. 

De  part  et  d'autre  de  la  grande  baie,  se  succédaient  sur  les  façades 
longitudinales  trois  travées  séparées  par  des  piles  à  pinacles  et  compor- 
tant :  au  rez-dé-chaussée ,  des  baies  ogivales  jumelées;  à  l'étage,  des 
baies  circulaires  à  trèfle.  La  partie  supérieure  du  mur  était  en  retraite; 
elle  présentait  également  des  jours  et  avait  pour  couronnement  des 
nierions  chantournés. 

A  cha.que  angle,  le  grand  motif  central  se  ré[)était,  mais  réduit  et 
simplili(''.  soit  avec  une  porte,  soit  avec  des  fenêtres  au  rez-de- 
chaussée. 

Une  coupole  en  bronze  doré,  reproduisant  la  coupole  majeure  de 
l'église  de  Saint-Marc,  se  dressait  au  milieu  de  l'édifice  et  portait  à 
^16  mètres  au-dessus  du  sol  un  aigle  aux  ailes  déployées.  Des  coupoles 
analogues,  de  moindre  diamètre,  couvraient  les  angles  de  l'édifice. 

Sous  les  dais  des  pilastres  et  au  sommet  des  [lignons  avaient  pris 


U  I-  It  I U  t  11  1 1.     \  A  T I U  >  .1 1. 1. . 


66  SECTIONS  ETRANGERES. 

place  (le  nombreuses  statues,  moulées  sur  les  chefs-d'œuvre  de  l'art 
italien.  Dans  les  façades  se  voyaient  aussi  les  bustes  de  grands  hommes 
italiens  (Michel-Ange,  le  Titien,  Léonard  de  Vinci,  le  Dante,  etc.). 
Des  frises  de  mosaïque  à  fond  d'or  tournaient  autour  du  monument; 
les  murailles  de  remplissage  étaient  décorées  par  des  dessins  de  bri- 
ques roses  et  blanches. 

Intérieurement,  le  palais  comprenait  un  hall  central  correspondant 
à  la  coupole,  deux  halls  latéraux,  des  galeries  à  étage  enveloppant 
ces  halls  et  par  suite  l'édifice  lui-même.  Un  escalier  monumental, 
placé  contre  la  façade  aval,  reliait  le  rez-de-chaussée  à  l'étage. 

La  coupole  avait  sa  calotte  dorée  et  ses  pendentifs  peints  à  fresque 
de  motifs  aux  tons  clairs  sur  fond  bleu.  A  rez-de-chaussée,  les  ga- 
leries latérales  étaient  ornées  de  plafonds  aux  poutres  saillantes  enlu- 
minés d'iris  et  de  marguerites;  à  l'étage,  ces  galeries  ap})araissaient 
comme  tendues  de  velours  rouge.  Des  vitraux  chatoyants  égayaient 
la  nef. 

Faite  en  bois  et  plâtre,  la  construction  fut  extrêmement  intéres- 
sante par  les  très  faibles  dimensions  des  pièces  constitutives  de  la 
charpente  et  par  la  rusticité  des  assemblages.  Il  y  avait  là  de  quoi 
inspirer  au  premier  abord  quelques  craintes  pour  la  stabilité,  craintes 
dénuées,  du  reste,  de  fondement,  car,  en  employant  des  pièces  d'équar- 
rissage  réduit ,  sauf  à  les  multiplier,  les  architectes  italiens  s'étaient 
bornés  à  l'application  d'un  système  que  la  pénurie  des  bois  de  fort 
équarrissage  impose  souvent  dans  leur  pays. 

Le  palais  abritait  une  brillante  exposition  de  l'art  industriel  italien  : 
dentelles,  broderies,  verrerie,  céramique,  ciselure,  etc.  En  sous-sol, 
derrière  des  arcades  surbaissées  et  trapues,  se  trouvaient  une  expo- 
sition et  une  dégustation  de  vins. 

2.  Pavillons  (Uvcrs.  —  L'Italie  possédait  deux  pavillons  annexes 
d'exposition  :  l'un ,  contre  lavenue  de  Suflfren ,  pour  les  groupes  IV, 
V  el  XI:  l'autre,  au  milieu  des  quinconces  de  l'Esplanade  des  Inva- 
lides, côté  Fabert,  pour  les  groupes  XIII,  XIV  et  XV. 

De  ces  deux  pavillons,  le  ]»remier  se  raccordait  à  l'annexe  alle- 
mande des  groupes  IV  et  V.  Il  était  également  étal)li  en  fer  et  plâtre 


PALAIS  ROYAL  DE  L'ITALIE 
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PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  67 

ol  ne  présentait,  ni  dans  sa  structure,  ni  dans  sa  décoration,  aucune 
particularité  utile  à  signaler.  (Surface  :  600°"'.) 

Le  second,  en  bois  et  plâtre  avec  couverture  en  ardoises,  n'offrait 
aucun  intérêt  architectural.  (Surface  :  3-}o""'. 


48.  Japon.  —  1 .  Palais  des  arts  rétrospcctijs.  —  Outre  ses  expo- 
sitions dans  les  palais  généraux,  le  Japon  avait  au  Trocadéro,à  l'angle 
du  quai  Debilly  et  de  la  rue  de  Magdebourg,  un  groupe  de  construc- 
tions fort  intéressantes  :  palais  des  arts  rétrospectifs,  pavillon  à  thé, 
pavillon  à  saké,  serre,  bazar  (MM.  Régnier  et Petitgrand, architectes). 
Ces  constructions  pittoresques  couvraient  979  mètres  carrés;  elles  se 
j'épartissaient  autour  d'un  jardin  délicieux,  bordé  d'une  haie  de 
bambous,  pourvu  d'un  lac  minuscule  et  offrant,  autant  que  possible, 
par  son  tracé  comme  par  sa  végétation,  l'aspect  des  beaux  jardins 
japonais. 

jj'éditice  le  plus  important  était  un  palais  de  3 00  mètres  carrés  de 
superficie,  (-tabli  vers  l'extrémité  ouest  de  la  concession  japonaise  et 
affecté  à  une  merveilleuse  exposition  rétrospective  de  l'art  japonais.  11 
l'eproduisait  Hdèlement  l'un  des  plus  curieux  spécimens  de  l'architec- 
ture du  Japon,  le  temple  de  Kondô,  qui  se  trouve  dans  la  commu- 
nauté bouddhique  d'Horieu-ji,  près  de  Nara,  ancienne  capitale  de 
l'Empire,  et  qui  fut  achevé  à  la  fin  du  vi''  siècle  de  notre  ère. 

Ce  palais  comportait  deux  étages,  y  compris  le  rez-de-chaussée,  et 
avait  une  toiture  à  deux  échelons,  dont  l'un  au-dessus  du  premier 
étage  et  l'autre  au-dessus  de  la  saillie  du  rez-de-chaussée  par  rapport 
à  l'étage.  Des  balcons  tournaient  autour  du  bâtiment  aux  deux  étages. 
La  construction  était  en  pans  de  bois,  laqués  de  rouge.  Sur  les  quatre 
laces,  des  sculptures  représentaient  l'Olympe  du  Japon,  montraient 
des  déesses  se  livrant  aux  plaisirs  de  la  musique  ;  l'entourage  des  fe- 
nêtres s'agrémentait  d'oiseaux  du  paradis  aux  longues  queues  épanouies 
en  arabesijues.  Un  large  escalier  conduisait  à  trois  portes  de  bronze 
doré  que  surmontaient  des  panneaux  ornés  de  fleurs  de  lotus;  le  même 
motif  de  décor  se  retrouvait  dans  la  balustrade  du  rez-de-chaussée. 
Les  toits  étaient  en  tuiles  imiiricpiées  et  vernissées  très  sombres. 

Intérieurement,  le  palais  contenait  au  rez-de-chaussée  mie  grande 


68  SECTIONS  ETRANGERES. 

salie  aux  tons  d'or,  enveloppée  d'un  rang  de  galeries  à  colonnes  et 
abritant  d'incomparables  chefs-d'œuvre  de  l'art  ancien  (sculptures, 
bronzes,  laques,  etc),  fjui  provenaient  des  trésors  impériaux  ou  des 
collections  de  grands  seigneurs  japonais.  Un  escalier  reliait  le  rez-de- 
chaussée  à  l'étage,  où  il  n'existait  qu'une  salle  plus  spécialement  ré- 
servée aux  kakémonos  (panneaux  décoratifs  ou  tableaux  peints  sur 
soie). 

Les  japonais  s'en  sont  entièrement  remis  à  l'habileté  et  au  goût  de 
nos  artistes  et  de  nos  ouvriers  pour  l'exécution  du  palais;  mais  ils  leur 
ont  donné  des  maquettes  établies  au  Japon  d'aj)rès  des  documents  his- 
toriques, ainsi  que  des  plans  et  des  dessins  minutieux. 

9.  Pavillons  divers  du  Trocadéro.  —  Le  pavillon  à  thé  appartenait 
au  syndicat  des  exposants.  Il  couvrait  environ  160  mètres  carrés  et 
avait  un  étage  sur  la  plus  grande  partie  de  son  étendue. 

Quant  au  pavillon  à  saké,  à  la  serre  et  au  bazar,  ils  mesuraient 
respectivement  70  mètres  carrés,  120  mètres  carrés  et  622  mètres 
carrés. 

Bien  qu'ayant  l'allure  japonaise,  ces  constructions  étaient  loin  de 
présenter  le  même  caractère  et  le  même  intérêt  que  le  palais  de  l'expo- 
sition artistique  rétrospective. 

3.  Pavillons  de  l'Esplanade  des  Invalides.  —  Le  Japon  avait  aussi 
dans  les  quinconces  de  l'Esplanade  des  Invalides,  côté  Fabert,  des 
édicules  d'iuie  superficie  de  79  mètres  carrés.  Mais  ces  édicules  très 
simples  n'offraient  rien  de  saillant  au  point  de  vue  décoratif. 

19.  Luxembourg.  —  Pres(|ue  toute  l'exposition  du  Luxembourg 
était  groupée  quai  d'Orsay,  dans  un  palais  de  seconde  ligne,  entre 
les  pavillons  de  la  Perse  et  de  la  Finlande. 

Ce  palais,  dû  à  M.  l'architecte  Vaudoyer,  reproduisait  une  partie 
de  l'ancien  hôtel  de  ville  de  Luxembourg,  qui  est  devenu  le  palais 
grand-ducal  et  qui  remonte  à  la  fin  du  xvi*  siècle.  Il  se  lattachait 
donc  au  style  de  la  Renaissance  flamande. 

L'édilice  coiiM'ail  une  superhcie  de  '1 1  i   mèlrcs  carn's.  Il  se  coin- 


Phol.  S.  Gaillard 


PALAIS  IMPÉRIAL  DU  JAPON 
(Trocadéro) 


PAVILLON  ET  JARDIN  DU  JAPON 
(Trocadéro) 


PALAIS  DU  LUXEMBOURG 
(Ruo  des  Nations) 


Phot.  L.  Saachet 


PAVILLON  DJ  MAROC 
(Champ  do  MarsJ 


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PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  G9 

posait  d'une  grande  galerie  à  étage  et  de  den\  pavillons  extrêmes  for- 
mant vestibules.  Ces  pavillons,  à  combles  très  élevés  et  à  bautes 
fenêtres,  étaient,  l'un  précédé  d'un  élégant  perron,  l'autre  flanqué 
Tune  jolie  tourelle  en  encorbellement  et  coiffé  d'un  petit  belfroi.  Le 
rez-de-chaussée  et  l'étage  se  reliaient  par  un  escalier  établi  dans  la 
tourelle. 

Faite  en  pans  de  bois  et  en  plâtre  teinté  imitant  la  pierre ,  la  con- 
struction portait  une  couverture  en  ardoises. 

Intéiieurement,  la  décoration  restait  dans  une  note  d'extrême  sim- 
plicité. 

20.  Maroc.  —  La  section  marocaine,  installée  au  Champ  de  Mars 
près  du  pilier  sud  de  la  Tour  de  3oo  mètres,  comprenait  deux 
parties  distinctes  :  i"  un  pavdlon  impérial  abritant  l'exposition  pro- 
prement dite;  2°  des  annexes  (boutiques,  restaurant,  etc.).  Elle  oc- 
cupait une  superficie  de  85o  mètres  carrés. 

Intérieurement,  le  pavillon  impérial  reproduisait  l'un  des  kiosques 
des  anciens  palais  de  Fez.  On  y  retrouvait  les  plafonds  peints  et  dorés, 
les  stucs  découpés  à  jour  de  l'architecture  arabe.  La  porte  d'entrée 
extérieure  avait  été  faite  d'après  celle  de  Mansour  el  Heuldj  àMécpiinez 
et  la  porte  intérieure,  d'après  celle  de  la  mosquée  des  Andalous  à 
Fez.  Un  minaret  de  Tétuan  dominait  l'édifice. 

Quant  aux  bâtiments  annexes,  également  inspirés  par  l'architec- 
ture marocaine,  ils  offraient  une  grande  simplicité. 

L'architecte  de  la  section  était  M.  Saladin. 

21.  Mexique.  —  Le  palais  du  Mexique  s'étendait  au-dessus  de  la 
tranchée  du  chemin  de  fer  des  Moulineaux,  immédiatement  à  l'aval 
du  pont  de  l'Aima.  Il  avait  une  longueur  de  60  mètres,  une  largeur 
de  2  4  mètres  et  une  superficie  de  1 ,3 1  5  mètres  carrés. 

/Vu  lieu  de  faire  revivre  cette  fois  comme  en  1889  l'architecture 
aztè([ue  si  robuste  et  si  imposante,  le  gouvernement  mexicain  s'était 
rattaché  au  style  néo-grec,  qui  est  aujourd'hui  celui  de  la  plupart  des 
construclions  modernes  du  pays.  L'édifice  fut,  d'ailleurs,  admirablc- 
nienl  éhidié  et  construit  par  M.  l'architecte  Anza. 


70  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

Composé  d'une  partie  médiane  reclangulaire  et  de  deux  demi- 
rotondes  extrêmes,  le  palais  avait  sa  façade  principale  tournée  vers  la 
Seine  :  cette  façade,  blanche  et  rose,  s'ouvrait  par  une  grande  loggia 
de  neuf  arcades  qui  produisait  le  plus  heureux  effet.  Du  côté  opposé, 
c'est-à-dire  vers  la  voie  de  circulation  du  quai  haut,  régnait  un  por- 
tique plus  étroit,  précédé  d'un  large  perron.  La  toiture  en  verre  était 
habilement  dissimulée  par  une  haute  frise  dentelée  courant  autour  de 
l'édifice. 

Intérieurement,  une  galerie  d'étage  se  développait  sur  le  périmètre 
du  grand  hall;  elle  avait  pour  appuis  de  légères  colonnes  corinthiennes. 
Sur  cette  galerie,  se  greffaient  une  suite  de  niches  cintrées;  des  niches 
correspondantes,  mais  rectangulaires,  existaient  au  rez-de-chaussée. 

L'une  des  rotondes  contenait  un  salon  luxueux  de  réception  de  style 
Empire  et  un  salon  des  beaux-arts;  la  deuxième  renfermait  l'escalier 
d'honneur  conduisant  à  l'étage  et  présentait  un  plafond  fait  de  voûtes 
peintes  en  rose,  avec  colonnes  blanches  de  support. 

Toute  la  décoration  intérieure  était  élégante  et  agréable. 

Le  bâtiment  avait  une  carcasse  en  bois  consolidée  par  du  for  et 
hourdée  de  plâtre.  Sa  décoration  était  en  staff. 

22.  Monaco.  —  Le  palais  monégasque,  où  avait  été  réunie  l'expo- 
sition de  la  Principauté,  se  trouvait  au  premiei'  rang  des  palais  et  pa- 
villons du  (juai  des  Nations,  entre  ceux  de  i'Es[)agne  et  de  la  Suède. 
11  couvrait  une  superficie  de  y3o  mètres  carrés. 

Ce  bel  édifice,  dont  les  plans  ont  été  étudiés  par  MM.  les  archi- 
tectes Médecin  et  Marquet,  et  les  travaux  exécutés  sous  la  direction  de 
M.  Teissier,  était  inspiré  du  palais  princier  de  Monaco.  Il  comprenait: 
1°  un  corps  de  bâtiment  principal,  à  rez-de-chaussée  et  étage,  avec 
cour  centrale  couverte  au  niveau  du  plafond  de  l'étage;  a"  en  saillie 
vers  la  Seine,  une  haute  tour  carrée  sous  laquelle  passait  la  circu- 
lation publique  du  quai  haut. 

Le  corps  de  bâtiment  principal ,  établi  dans  le  style  de  la  Renais- 
sance italienne,  avait  sa  grande  entrée  ouverte  perpendiculairement 
au  fleuve,  sur  une  place  ménagée  entre  les  palais  de  l'Espagne  et  de 
Monaco.  Pour  les  quatre  façades,  le  rez-de-chaussée  était  à  bossages  et 


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Neurdein  trèrea,  Phot. 


PALAIS  DE  MONACO 
(Quai  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  71 

ne  présentait  que  peu  d'ouvertures.  A  l'étage,  la  façade  d'entrée  com- 
portait une  loggia  à  cinq  arcades,  encadrée  par  deux  pavillons  que  sur- 
montaient des  belvédères  avec  couverture  en  tuiles  rouges;  les  autres 
façades  offraient  de  grandes  baies  munies  de  balustrades  ;  toutes  avaient 
des  corniches  saillantes  et  des  frises  très  colorées.  Sauf  les  belvédères, 
le  palais  était  couvert  en  terrasse.  Eblouissants  de  blancheur,  ses  murs 
semblaient  imprégnés  du  chaud  soleil  de  la  Côte  d'azur.  Au-dessus  de 
la  porte  se  voyaient  les  armes  des  Grimaldi  (écusson  défendu  par  deux 
robustes  moines,  l'épée  à  la  main);  sous  la  loggia,  des  fresques  ita- 
liennes racontaient  les  travaux  d'Hercule. 

A  l'intérieur,  le  rez-de-chaussée  contenait  des  salles  d'exposition 
pour  les  produits  de  la  principauté  et  un  magnifique  parterre  fleuri 
dans  l'atrium  central.  Les  galeries  de  l'étage  étaient  réservées  aux  ad- 
mirables collections  scientifiques  du  Prince. 

Par  son  allure  sombre,  la  tour  féodale  du  xiii''  siècle  formait  un 
violent  contraste  avec  la  gaieté  du  bâtiment  principal.  Haute  de  plus 
de  lio  mètres  au-dessus  de  la  berge,  elle  montait  ses  murs  rustiques 
jusqu'aux  mâchicoulis  des  terrasses  supérieures,  que  couronnait  un 
donjon  carré  à  créneaux  mauresques.  Sur  ce  donjon  flottait  le  pavillon 
de  la  dynastie.  Un  salon  de  repos  était  aménagé  pour  le  Prince  au 
niveau  de  l'étage  du  palais. 

Autour  de  l'édifice,  des  palmiers  et  autres  végétaux  se  détachaient 
en  vert  sur  les  murs  blancs. 

Dans  le  sous-sol  étaient  installés  un  diorama  de  la  côte  monégasque 
et  un  cinématographe. 

La  construction  se  composait  de  bois,  de  plâtre  et  de  staff. 

23.  Nicaragua.  —  Je  mentionne  pour  ordre  le  Nicaragua  qui 
occupait  une  petite  surface  au  rez-de-chaussée  du  pavillon  de 
l'Equateur. 

24.  Norvège.  —  Placé  au  premier  rang  sur  le  quai  des  Nations, 
entre  les  palais  de  la  Belgi(jue  et  de  l'Allemagne,  le  pavillon  norvégien 
y  occupait  une  surface  de  yia""!  5o. 

Construit  tout  en  bois,  il  reproduisait  le  type  des  riches  chalets  du 


72  SECTIONS  ETRANGERES. 

pays  et  constituait  un  très  houreux  exemple  d'archifecture  sincère,  ap- 
propriée aux  besoins  et  aux  matériaux  du  pays. 

Intérieurement,  lédifice  comprenait  un  vaste  hall  médian  et  des 
galeries  de  pourtour  à  étage,  avec  balustrades  en  bois  découpé.  Un 
grand  escalier  dirigé  suivant  Taxe  perpendiculaire  à  la  Seine  condui- 
sait du  rez-de-chaussée  à  l'étage.  Vers  le  fleuve,  de  petites  salles  étaient 
alTeclées  au  commissariat  général  norvégien  et  à  des  expositions  parti- 
culières. 

Le  pavillon  enjambait  par  une  galerie  cintrée  et  largement  ouverte 
vers  le  fleuve  la  circulation  haute  du  bord  de  feau.  Un  élégant  balcon 
couvert  s'avançait,  à  l'étage,  en  encorbellement  sur  la  Seine.  Des  jeux 
de  toitures,  les  unes  perpendiculaires,  les  autres  parallèles  à  la  direc- 
tion de  la  Seine,  et  un  clocheton  élancé  donnaient  à  la  silhouette  de  la 
variété  et  de  l'animation.  Les  murs  étaient  abrités  par  un  robage  à  clins 
et  les  toits  couverts  en  bardeaux  de  sapin.  Quant  à  la  peinture,  elle 
comportait  deux  tons,  l'un  rouge,  l'autre  vert,  auxquels  un  mélange 
bleuté  imprimait  un  caractère  très  original.  Le  plancher  haut  du  rez- 
de-chaussée  s'accusait  par  une  frise  de  bois  sculpté  sur  un  motif  de 
poissons,  d'une  véritable  richesse  et  d'une  grande  allure; 

Dans  le  sous-sol,  avait  été  installé  un  restaurant  norvégien. 

Le  chalet  était  venu  tout  fait  de  Norvège,  après  y  avoir  subi  un 
premier  montage.  Il  faisait  le  plus  grand  honneur  à  son  architecte, 
M.  Sinding  Larsen. 

Parmi  les  objets  quil  abritait,  je  citerai  des  engins  de  pèche,  des 
pelleteries,  des  collections  d'oiseaux,  des  huiles  de  foie  de  morue,  des 
documents  sur  l'exploitation  des  forêts,  des  articles  relatifs  aux  sports, 
des  tableaux  ou  dessins  concernant  la  vie  norvégienne  et,  par-dessus 
tout,  des  souvenirs  de  l'expédition  entreprise  vers  le  pôle  nord  par  le 
célèl)re  explorateur  Nansen. 

25.  Pays-Bas.  —  Les  Pays-Bas  avaient  établi  au  Trocadéro,  pour 
les  Indes  néerlandaises,  trois  constructions  extrêmement  intéressantes. 
Ces  constructions,  situées  à  l'Est  du  bassin,  entre  la  grande  voie  trans- 
versale et  l'Asie  russe,  occupaient  trois  des  côtés  d'un  rectangle,  dont 
le  quatrième  côté  restait  ouvert  sur  la  voie  publi(|ue  et  ipii  j)résentait 


Pnot.   Largsr 


PAVILLON- DE  LA  NORVEGE 
(Quai  des  Nations) 


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r-hot.  Constant  Robert 

PALAIS  DES  INDES  NÉERLANDAISES.  —  INTÉRIEUR 


Phot.  M.  Buoquet 


PAVILLON  DES  INDES  NÉERLANDAISES 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  73 

deux  terrasses  successives  à  des  niveaux  difFéreiils;  elles  couvraient 
1,200  mètres  carrés.  Des  murs  chargés  de  sculptures  soutenaient  les 
terrasses,  que  meublaient  des  statues  bouddhiques  et  des  animaux  fan- 
tastiques. 

Au  fond  se  trouvait  un  temple  tout  en  pierre  au  parvis  du(|upl  con- 
duisait un  escalier  monumental.  Il  reproduisait  le  cloître  bouddhiipio, 
vihâra,  connu  sous  le  nom  de  Ohandi  Sari,  avec  un  grand  nombre  de 
bas-reliefs  du  Bôrô-Boudour  figurant  des  scènes  de  la  vie  du  Bouddha 
et  diverses  statues  prises  notamment  dans  le  musée  de  la  société  des 
arts  et  des  sciences  de  Batavia  ou  dans  la  collection  nationale  de  Leyde. 
Ghandi  Sari  n'est  plus  qu'une  ruine;  le  déblaiement  d'un  autre  temple 
du  même  style,  Ghandi  Plaosan,  a  heureusement  permis  la  reconstitu- 
tion des  parties  disparues.  La  fidélité  avec  laquelle  le  gouvernement 
des  Pays-Bas  entendait  réaliser  la  restitution  de  Ghandi  Sari  a  exigé 
des  opérations  préliminaires  laborieuses  et  délicates ,  la  préparation  île 
dessins  minutieusement  étudiés  (ces  dessins  ont  été  faits  par  les  soins 
de  M.  Melville  de  Dyogyakarta),  puis  la  confection  de  moulages  pour 
les  ornements  intérieurs  et  extérieurs  (M.  von  Saher,  directeur  de 
l'école  d'art  industriel  et  architecte  de  la  section  coloniale,  est  allé 
prendre  lui-même  ces  moulages).  Quelques  légères  modifications  ont 
dû  être  apportées  au  modèle  :  il  a  fallu  pratiquer  dans  le  mur  de  fond 
une  porte  de  sûreté,  fermer  des  baies  latérales  pour  disposer  à  leur 
emplacement  des  statues  et  des  reliefs,  supprimer  la  division  en  étages 
dans  l'intérêt  de  la  ventilation. 

Soumis  de  même  à  quelques  changements  nécessaires,  les  deux 
autres  bâtiments  étaient  construits  dans  le  style  de  l'Ouest  de  Sumatra. 
Le  gouvernement  néerlandais  avait  pris  pour  modèles  les  habitations 
pittoresques,  sculptées  et  polychromées,  des  malais  des  Hauts-Pays  de 
Padang,  mais  en  corrigeant  leur  défaut  de  largeur  et  d'éclairage.  Eu 
égard  à  la  pente  du  terrain,  le  pavillon  sud  comportait  un  haut  sou- 
bassement dont  les  architectes  s'étaient  efforcés  de  mettre  l'ornemen- 
tation en  harmonie  avec  le  style  général  des  édifices.  Les  parois  étaient 
en  bois  merveilleusement  fouillé;  les  toitures  très  élevées,  couvertes 
d'idjock,  relevaient  en  éperons  aigus  leurs  pignons,  que  bordaient  des 
bourrelets  cerclés  de  métal.  A  l'intérieur  du  pavillon  nord,  des  sculp- 


là  SECTIONS  ETRANGERES. 

tures  hindou-javanaises  soulignaient  le  sens  de  la  décoration  moderne 
dans  le  pays:  pour  le  pavillon  sud,  au  contraire,  l'ornementation  s'in- 
spirait du  passé,  donnant,  on  doit  le  reconnaître,  plus  d'harmonie  de 
coloration  et  d'arrangement. 

Le  pavillon  nord  contenait  des  modèles  de  fortifications  dans  les 
colonies  néerlandaises,  de  matériel  pour  campement,  d'hôpitaux  mili- 
taires, d'établissements  de  la  marine,  etc.,  ainsi  qu'une  belle  collection 
de  cartes  et  de  photographies  ;  un  salon  de  lecture  y  avait  été  en  outre 
installé. Quant  au  pavillon  sud, il  renfermait:  les  expositions  ethnogra- 
])hique,  minéralogique  et  agricole  des  diverses  possessions  néerlan- 
daises; des  dieux  hindous  sous  forme  de  grandes  statues  richement 
décorées;  des  collections  remarquables  de  marionnettes;  etc. 

Ici,  comme  dans  toutes  les  autres  branches  de  l'exposition  des  Pays- 
Bas,  le  commissariat  général  néerlandais  avait  déployé  un  soin,  un 
goiit  artistique ,  un  souci  de  belle  et  méthodique  présentation,  que  ré- 
compensait le  plus  franc  succès. 

Parmi  les  collaborateurs  de  M.  le  baron  Michiels  van  Verduynen  qui 
ont  spécialement  concouru  à  l'édification  du  groupe  colonial ,  il  y  a  lieu 
de  signaler  :  AI.  Hooyer,  lieutenant-colonel  en  retraite  de  l'armée  des 
Indes  néerlandaises,  délégué  au  groupe  XVII;  M.  von  Saher,  précé- 
demment cité;  M.  Schill,  architecte  de  la  section  coloniale;  M.  R.  Bou- 
wens  van  der  Boyen,  architecte-conseil. 

26.  Pérou.  —  Le  Pérou  avait  son  pavillon  sur  la  seconde  ligne  du 
quai  des  Nations,  entre  ceux  du  Portugal  et  de  la  Perse;  il  y  occupait 
une  superficie  de  2^5  mètres  carrés. 

M.  Gaillard ,  architecte  chargé  des  études  et  de  la  construction ,  s'était 
inspiré  de  la  Renaissance  espagnole,  dont  les  édifices  péruviens  offrent 
de  si  nombreux  spécimens. 

Le  bâtiment  comprenait  un  rez-de-chaussée  et  un  étage,  légèrement 
en  retraite  sur  les  façades  longitudinales.  Son  entrée  principale  était 
dans  l'axe,  sur  la  rue  des  Nations;  en  face  se  développait  un  escalier 
d'honneur  conduisant  à  l'étage.  Aux  deux  extrémités,  montaient  deux 
hautes  tours  quadrangulaires  avec  escaliers  intérieurs.  Une  coupole 
centrale  servait  de  lanterne  pour  l'escalier  d'honneur  et  concourait 


?hot.  Larcer 


PAVILLON  DU   PEROU 
(Rue  des  Nations) 


Phot.  E.  Gaillard 


PAVILLON  DE  LA  PERSE 
(Rue  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  75 

à  ]'(^clairage.  Des  frises  en  inosaï(|ue,  des  inscriptions,  des  faïences 
égayaient  l'aspect  extérieur,  (|ui  présentait,  d'ailleurs,  une  ornemen- 
tation al)ondante.  La  couverture  était  en  terrasse. 

Contre  la  façade  tournée  vers  le  pont  des  Invalides,  se  trouvait  un 
pavillon  de  même  style,  ne  comportant  qu'un  étage  et  destiné  à  la 
dégustation. 

Suivant  le  programme  arrêté  par  le  gouvei-nement  péruvien,  la 
construction  avait  été  faite  en  vue  d'un  démontage  et  d'une  l'éédification 
ultérieure  à  Lima.  L'ossature  était  en  fer;  sur  cette  ossature  se  fixaient 
des  dalles  de  pierre  factice,  n'ayant  autant  que  possible  qu'une  faible 
épaisseur  et  hourdées  en  plâtre. 

27.  Perse.  —  Entre  le  pavillon  précédent  et  celui  du  Luxembourg, 
s'élevait  en  seconde  ligne,  sur  le  quai  d'Orsay,  le  pavillon  foi-t  intéres- 
sant de  la  Perse. 

M.  Mériat,  architecte,  s'était  inspiré  d'un  des  monuments  les  j)lus 
remarquables  d'Ispahan,  «le  Collège  de  la  mère  du  Sultan  Hussein», 
construit  en  1710. 

Le  pavillon,  à  plan  rectangulaire,  comportait  un  rez-de-chaussée, 
un  étage  et  une  terrasse.  Sa  superficie  était  de  385  mètres  carrés.  Il 
s'ouvrait,  à  l'extrémité  côté  de  l'Aima,  par  une  haute  porte  d'honneur 
en  ogive  lancéolée  qu'entourait  une  large  frise  formant  tableau  el 
(juliabi liaient  des  carreaux  de  faïence  offrant  les  couleurs  chères  aux 
décorateurs  persans  :  bleu  d'outremer,  bleu  turquoise,  vert  et  orange'*'. 
Derrière  l'arc  se  creusait  une  voûte  en  cul-de-four,  à  stalactites  super- 
posées. Les  autres  façades  présentaient  une  ornementation  analogue 
à  celle  de  la  façade  d'entrée.  Sur  la  terrasse,  deux  édieules  reprodui- 
saient le  fameux  pavillon  des  ào  colonnes  d'Isjiahan. 

Au  rez-de-chaussée  étaient  un  salon  d'honneur,  spécialement  orga- 
nisé à  l'intention  de  S.  M.  le  Shah  de  Perse,  puis  trois  grandes  salles 
et  deux  salles  secondaires  d'exposition.  Le  premier  étage  abritait  un 
théâtre  persan.  Un  stand  avait  été  installé  sur  la  terrasse. 

Parmi  les  vitraux  garnissant  les  baies  de  l'édifice,  deux  appelaient 

'''  Ces  fan'oaiix  vonaioni  de  l'usine  de  MM.  Millier  ol  C'"  h  îvi-v. 


70  SECTIONS  ETRANGERES. 

plus  particulièrement  l'attention  des  visiteurs  :  l'un  figurait  le  Lion 
persan,  l'autre  portait  des  vers  en  l'honneur  de  la  France  et  de  Paris. 
Le  pavillon  était  relié  à  la  plate-forme  mobile, 

28.  Portugal.  —  i .  Pavillon  royal.  —  Le  pavillon  royal  du  Portugal, 
situé  en  deuxième  ligne  dans  la  rue  des  Nations  entre  ceu\  du  Dane- 
mark et  du  Pérou,  occupait  une  superficie  de  ^oo  mètres  carrés.  Il 
était  spécialement  affecté  à  une  exposition  du  groupe  des  forêts,  de  la 
chasse  et  de  la  pêche,  ainsi  que  des  groupes  de  la  mécanique  et  de 
rindustrie  chimique. 

Très  simple ,  le  bâtiment  n'avait  qu'un  rez-de-chaussée ,  sauf  dans 
la  partie  amont  où  existait  un  étage  pour  le  service  du  commissariat 
général. 

A  la  base,  l'édifice  était  orné  de  cordages  el  d'anneaux.  Des  écus- 
sons  décoraient  extérieurement  les  murs.  Au  sommet,  courait  une  frise 
composée  de  motifs  empruntés  à  la  pêche  et  à  la  chasse  (poissons, 
lièvres,  écureuils).  Par-dessus  les  baies  principales,  des  inscriptions 
rappelaient  les  grandes  provinces  du  royaume.  Un  trottoir  de  petits 
cailloux  blancs  exécuté  par  des  ouvriers  portugais  faisait  connaître 
un  mode  de  pavage  usité  dans  les  villes. 

La  salle  d'entrée ,  vers  le  pont  des  Invalides ,  contenait  six  panneaux 
peints  par  M.  Vaz  et  représentant  les  six  ports  de  pêche  les  plus  im- 
portants. 

Faite  en  bois,  plâtre  et  staff,  la  construction  était  peinte  de  couleurs 
claires  et  couverte  en  tuiles. 

Devant  le  pavillon,  contre  la  rue  des  Nations,  se  trouvaient  des  blocs 
de  marbre  servant  de  bancs. 

M.  Monteiro  avait  été  chargé  des  études  et  des  travaux  comme  archi- 
tecte en  chef 

2.  Palais  (les  colonies.  —  Les  colonies  portugaises  avaient  un  bel 
emplacement,  dans  la  partie  est  du  Trocadéro,  au  Nord  de  la  grande 
voie  transversale  et  près  de  la  rue  de  Magdebourg. 

Parmi  les  constructions  qui  leur  étaient  affectées,  une  seule  présen- 
tait de  l'importance.  Elle  consistait  en  un  édifice  carré  à  quatre  façades 


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Fhot.    L.îj'cof 


PALAIS  ROYAL  DE  LA  ROUMANIE 
(Rue  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVlLLOiNlS   SPECIAUX.  77 

à  j»eii  près  semblables,  pourvues  chacune  d'une  immense  baie  cintrée. 
Une  coupole  couronnait  le  palais.  L'accès  avait  lieu  par  un  perron 
contigu  à  la  voie  transversale.  Au  sommet  de  la  façade  d'entrée  se  trou- 
vait un  groupe  dû  à  M.  Costa,  statuaire,  et  composé  de  deuv  femmes 
(jui  symbolisaient  les  colonies  portugaises  soutenant  l'écusson  aux  armes 
royales.  Des  frises  peintes  entouraient  les  arcs  des  façades. 

Intérieurement,  le  pavillon  comprenait  un  hall  et  une  galerie  de 
])ourtour  k  étage,  reliée  au  rez-de-chaussée  par  deux  escaliers  circu- 
laires. La  coupole  était  décorée  d'allégories  peintes  par  M.  Vaz  et 
retraçant  les  conquêtes  de  la  navigation  portugaise. 

Les  constructions,  en  bois  et  plâtre,  couvraient  une  surface  de 
896  mètres  carrés. 

29.  Roumanie.  — Le  palais  de  la  Roumanie  était  à  l'extrémité,  côté 
lie  l'Aima,  du  deuxième  rang  des  palais  ou  pavillons  étrangers  consti- 
tuant le  (puù  et  la  rue  des  Nations.  Il  couvrait  une  surface  de  55o  mètres 
carrés. 

M.  l'architecte  Formigé,  chargé  de  la  rédaction  des  projets,  puis  de 
leur  exécution,  s'était  inspiré  des  trois  chefs-d'œuvre  suivants  de  l'art 
by/antin  :  la  cathédrale  de  Gurtea  de  Arges,  l'église  des  trois  Hié- 
rar(jues  d'Iassi  et  le  monastère  d'Horezu. 

L'édifice  comportait  deux  étages  reliés  par  un  grand  escalier  mé- 
dian. Il  était  formé  d'un  hall  central  couronné  par  une  coupole,  de 
deux  ailes,  de  deux  pavillons  extrêmes  avec  clochetons  et  légers  camj)a- 
niles  en  torsade.  Le  hall,  avec  sa  coupole  de  3o  mètres  de  hauteur, 
reproduisait  le  pronaos  du  monastère  d'Horezu  ;  les  clochetons  d'extré- 
mité avaient  été  empruntés  à  la  cathédrale  de  Curtea  de  Arges;  la 
porte  principale  constituait  une  copie  du  porche  de  l'église  d'Horezu  ;  les 
fenêtres  latérales  imitaient  celles  de  l'église  Stavropoleos  de  Bucharest; 
enfin  l'église  de  Gurtea  de  Arges  avait  fourni  l'arc  de  grand  tympan 
de  la  façade  principale,  et  celle  des  trois  Hiéranjues  d'Iassi,  le  sujet  de 
la  frise.  Des  rinceaux  et  des  cabochons  dorés  ornaient  les  coupoles. 
L'ensemble,  très  coloré,  très  brillant,  réunissait  les  types  de  l'architec- 
ture byzantine-roumaine  des  xvi" et xvii'' siècles,  si  vivante,  si  pimpante, 
si  renuinjuable  |>ar  son  luxe  oriental  de  décoration. 


78  SECTIONS  ETRANGERES. 

Une  grande  partie  de  l'exposition  de  la  Roumanie  était  concentrée 
dans  le  palais  de  la  rue  des  Nations.  Les  objets  qui  y  avaient  pris  place 
se  rattachaient  aux  groupes  suivants  :  éducation  et  enseignement  ;  in- 
struments et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts; 
matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique  ;  électricité  :  génie  civil 
et  moyens  de  transport;  mines  et  métallurgie;  décoration  et  mobilier 
des  édifices  publics  et  des  habitations  ;  industrie  chimique  ;  industries 
diverses;  économie  sociale,  hygiène,  assistance  publique;  armées  de 
terre  et  de  mer.  Parmi  les  exposants,  l'administration  des  domaines  de 
la  Couronne  se  classait  au  premier  rang.  Le  public  admirait  aussi  un 
énorme  bloc  sphérique  de  sel  gemme,  provenant  des  mines  exploitées 
par  l'Etat. 

A  l'exposition  contem|)oraine  se  joignait  une  exposition  rétrospective 
el  historique  :  résultats  des  Touilles  et  travaux  de  M.  Tocilesco,  direc- 
teur du  Musée  national  ;  objets  de  la  section  ecclésiasti([ue  du  musée 
national  des  antiquités  de  Bucharest;  etc.  Le  Trésor  de  Petroasa,  en  or 
massif  enrichi  de  pierreries,  qui  aurait  appartenu  à  Alaric,  roi  des 
Wisigoths,  était  exposé  au  musée  du  Louvre,  salle  des  bijoux. 

30.  Russie.  —  i.  Palais  impérial  du  Trocadéro.  —  Ce  vaste  palais 
était  situé  dans  la  partie  est  et  au  sommet  des  pentes  du  Trocadéro.  Il 
avait  sa  façade  principale  contre  l'avenue  longeant  le  bassin.  Sa  masse 
blanche  et  ses  hautes  tours  aux  toits  couverts  de  tuiles  multicolores  do- 
minaient la  colline,  éveillaient  une  impression  saisissante  de  puissance 
et  présentaient  la  silhouette  la  plus  pittoresque  qu'il  fut  possible  d'ima- 
giner. 

L'éminent  architecte  en  chef  de  la  section  russe,  M.  Robert  Meltzer, 
avait  fait  une  véritable  synthèse  des  plus  anciens  monuments  et  des 
plus  beaux  motifs  de  décoration  du  pays,  en  s'inspirant  surtout  de  l'ar- 
chitecture byzantine  romaine  du  Kremlin.  Au  nom  de  M.  Meltzer  doit 
être  associé  celui  de  M.  Korovine,  artiste  j)eintre  de  grand  talent,  dont 
les  œuvres  ornaient  l'intérieur  de  la  construction. 

Dans  son  ensemble,  le  palais  était  principalement  destiné  à  1  exposi- 
tion des  objets  et  des  j)roduits  caractérisant  la  vie  économique  et  sociale 
du  Nord  de  la  Russie  d  Europe,  du  Caucase,  de  l'Asie  centrale  el  de  lu 


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PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  79 

Sibérie.  Il  n'occupait  pas  moins  de  3,45 o  mètres  carrés,  non  compris 
les  cours. 

A  gauche  du  vestibule  desservi  par  la  grande  porte  d'entrée,  se 
trouvait  un  salon  réservé  pour  la  réception  des  membres  de  la  famille 
impériale.  Ce  salon,  richement  décoré  et  meublé  dans  le  style  propre 
aux  anciennes  demeures  des  boyards  russes,  rappelait  sur  ses  voûtes 
surbaissées  les  ornements  de  la  célèbre  Granovitaïa  Palata  de  Moscou. 

Au  delà  du  vestibule,  le  visiteur  traversait  un  jardin  avec  terrasse 
où  un  excellent  orchestre,  la  fanfare  du  Kremlin,  exécutait  les  oeuvres 
des  meilleurs  compositeurs  russes. 

Puis,  il  arrivait  à  la  salle  de  l'Asie  centrale  par  une  grande  porte 
toute  garnie  de  cérami([ue.  Les  panneaux  de  cette  salle  représentaient 
un  bazar  de  Samarcande,  un  marché  de  chevaux,  un  café  asiatique  et 
le  système  d'irrigation  des  rizières.  Elle  était  ornée  dans  le  style  persan, 
avec  des  faïences  bleues  aux  éclatants  reflets.  Une  carte  en  relief  du 
Turkestan  et  des  meubles  en  tapis  dOrient  se  groupaient  près  d'une 
fontaine  placée  au  fond  de  la  salle. 

La  première  porte  de  gauche  donnait  accès  à  l'exposition  des  docu- 
ments concernant  la  construction  du  chemin  de  fer  transsibérien.  Cette 
exposition  se  répartissait  entre  trois  salles  contiguës,  dont  deux  afl'eclées 
aux  travaux  de  la  voie  ferrée  et  la  troisième  consacrée  aux  grandes 
entreprises  auxiliaires  que  poursuit  en  Sibérie  le  comité  du  chemin  de 
fer  transsibérien. 

Au  fond ,  une  petite  salle  isolée  contenait  des  collections  relatives  à 
la  vie  et  aux  mœurs  des  peuplades  Ostiaques  et  Samoïèdes,  ainsi  qu'un 
modèle  du  cours  de  l'Obi. 

Des  salles  du  Transsibérien,  un  escalier  conduisait  à  l'étage,  où  était 
un  panorama  de  M.  Piasselski,  représentant  les  paysages  de  Sibérie  le 
long  du  chemin  de  fer.  Ici  avaient  lieu  des  séances  de  projections  pho- 
tographiques en  couleurs,  destinées  à  vulgariser  les  vues  prises  en 
Sibérie  par  ordre  du  Ministre  des  voies  et  communications. 

La  seconde  porte  de  gauche  prati([uée  dans  la  salle  de  l'Asie  cen- 
trale menait  à  la  salle  de  l'Extrême-Nord,  c'est-à-dire  des  pays  situés 
entre  le  gouvernement  d'Arkhangel  et  le  Nord-Est  extrême  de  la  Sibérie. 
Entièrement  décorée  de  fourrures  blanches  (cerfs  et  ours  polaires), 


80  SECTIONS  ETRANGERES. 

celto  dernière  salle  renfermait,  en  son  centre,  une  huile  ostuujue.  Sur 
les  murs,  une  intéressante  décoration  picturale  nionti'ait  le  soleil  de 
minuit,  la  Nouvelle  Zemlia,  les  villages  de  pêcheurs,  les  troupeaux 
de  loutres. 

Après  avoir  jeté  un  coup  d'oeil  sur  un  petit  jardin  où  se  voyait  une 
yourte  ou  tente  en  feutre  des  Kirghises,  le  visiteur  passait  dans  la 
salle  de  la  Sibérie,  dont  le  centre  était  occupé  par  les  collections  du 
cabinet  de  S.  M.  l'Empereur  et  au  fond  de  laquelle  une  grotte  abritait 
la  série  des  pierres  précieuses  de  l'Oural.  Les  panneaux  de  cette  salle 
et  d'une  petite  salle  voisine  renfermant  les  instruments  et  les  produits 
de  la  pêche  figuraient  des  mines  d'or,  des  forêts  vierges  sibériennes, 
les  rives  du  Yénisseï,  la  mer  Polaire,  les  îles  de  Commandor.  Un  esca- 
lier permettait  de  monter  à  l'étage  où  était  installé  im  diorama  de 
M.  Gervex,  le  couronnement  du  tsar  jMcoIas  II. 

Revenu  à  l'Asie  centrale,  le  public  pénétrait  dans  la  salle  d'exposition 
de  la  compagnie  Nobel;  il  y  voyait  le  panorama  des  industries  de  Bakou 
et  le  temple  des  adorateurs  du  feu  par  le  peintre  Schilder. 

A  droite  de  l'entrée  de  l'Asie  centrale  était  la  salle  du  Caucase. 
Des  figures  de  Tcherkesses  avaient  été  placées  aux  deux  côtés  de  la 
porte.  Au  centre  de  la  salle  se  trouvait  un  panorama  de  la  chaîne 
du  Caucase.  L'un  des  murs  portait  un  paysage  de  M.  Korovine  et  du 
baron  Klodt. 

Du  jardin  intérieur,  aussi  bien  que  d'un  escalier  accolé  à  la  façade 
sud,  le  visiteur  arrivait  aux  salles  du  pavillon  des  Apanages,  qui  con- 
stituent la  fortune  particulière  de  la  famille  impériale. 

A  la  partie  supérieure  des  espaces  attribués  au  palais  russe,  la  com- 
pagnie des  wagons-lits  avait  installé  un  panorama  du  chemin  de  fer 
transsibérien.  Confortablement  assis  dans  des  voitures  luxueuses,  les 
visiteurs  voyaient  défiler  devant  enx  la  toile  de  ce  panorama  brossée 
par  MM.  Jambon  et  Bailly  et,  grâce  à  un  ingénieux  mécanisme,  éprou- 
vaient l'illusion  complète  d'un  voyage  de  Moscou  à  Pékin  en  une  demi- 
heure. 

Toutes  les  constructions  du  palais  étaient  en  bois  et  staff.  On  sait 
l'habileté  proverbiale  des  charpentiers  russes  ;  une  nombreuse  équipe 
dOuvriers  avait  été  amenée  de  Russie  pour  l'exécution  des  travaux. 


5  s 


l'u. us  i:t  i'wii.lons  spéciaux.  81 

J'ai  déjà  signalé  la  silhouette  très  niouvemeiitée  de  rédifice.  Il  ne 
comportait  pas  moins  de  cin([  tours  ou  clochers,  faits  en  général  de 
pyramides  quadrangulaires  superposées,  cpie  reliaient  des  murailles  à 
créneaux.  L'une  de  ces  tours,  montant  à  66  mètres,  était  munie  de 
cloches  provenant  de  la  fabrique  Samguine.  De  grandes  surfaces  nues 
formaient  une  heureuse  opposition  avec  quelques  parties  très  décorées, 
telles  (jue  les  entrées. 

lAMisemble  était  admiiahle  el  digne  de  l'Empire  russe. 

Adossé  ati)v  murailles  du  Kremlin  et  faisant  face  au  palais  du  Troca- 
déro,  se  développait  un  village  russe,  édifié  en  bois  aux  couleurs  vives, 
d'aitrès  les  dessins  de  M.  Korovine. 

Ce  village  abritait  une  exposition  très  remarquable  des  produits 
de  la  petite  industrie  rurale,  organisée  par  un  comité  spécial,  sous 
le  haut  patronage  de  S.  A.  I.  la  grande-duchesse  Elisabeth  Feodo- 
rovna. 

Dans  une  petite  église,  imitée  des  anciennes  églises  en  bois  du  Nord 
de  la  Russie,  avaient  été  réunis  des  objets  du  culte  orthodoxe,  œuvres 
d'ouvriers  ruraux,  de  moines  et  de  religieuses. 

La  pièce  contiguë  reproduisait  une  habitation  de  boyards  russes 
au  xvn''  siècle.  Elle  lenfermait  une  collection  de  dentelles,  broderies, 
vaisselles,  meubles  anciens. 

Une  galerie,  affectée  aux  produits  les  plus  rudimentaires,  à  ceux 
(|ui  se  rencontrent  sur  les  marchés  de  l'intérieur  (coutellerie,  vaisselle, 
objets  en  bois,  vêtements,  harnais,  etc.),  conduisait  à  une  autre  salle 
où  étaient  exposés,  entre  autres,  des  objets  confectionnés  parles  pay- 
.sans  d'après  les  modèles  d'artistes  russes. 

Enliu  une  pièce  spéciale  avait  été  atlribuc'e  aux  travaux  exécutés 
dans  les  ouvroirs  russes,  dont  le  comité  est  placé  sous  le  haut  palro- 
luige  de  S.  M.  Ilmpératrice. 

Les  parois  des  divei's  pavillons  élaienl  en  Ironcs  darbres  sciés,  pri'- 
sentant  vers  l'extéi-ieur  leur  face  demi-ronde  et  débordant  aux  angles, 
suivant  la  mode  russe. 

3.    l\itulloii  (le  J(i  Finhindc.  —  La  Fiidandc  avail   un  pavillon   en 


rwcniwrnir    VATio<tii.f. 


82  SECTIONS  ËTKANGEUES. 

seconde  ligne  sur  le  quai  des  Nations,  entre  ceux  du  Luveinbourg  cl 
de  la  Bulgai'ie. 

Ce  petit  édifice  ne  uiesiirail  pas  plus  de  /loo  nièti'es  carrés.  Sou  ori- 
ginalité sans  recherche  et  le  caractère  rationnel  de  ses  dispositions  lui  va- 
lurent un  vif  succès  artistique.  Par  son  architecture,  il  rapj)elait  dans  une 
certaine  mesure  les  vieilles  églises  et  les  habitations  rustupies  du  pays; 
mais  ses  ornements  syniboli(|ues  étaient  de  style  purement  moderne. 

Il  ne  comportait  qu'un  rez-de-chaussée,  si  ce  n'est  sur  une  petite 
étendue  à  l'une  des  extrémités.  Sa  forme  générale  en  plan  était  celle 
d'un  rectangle  terminé  par  un  demi-cercle.  Pour  i-eprendi'e  la  compa- 
raison avec  une  église,  on  pouvait  le  considérer  comme  composé  d'une 
nef,  d'un  transept  et  d'une  abside. 

Le  mur,  de  faible  hauteur,  présentait,  sous  l'avancée  de  la  couver- 
ture, des  baies  carrées  contournant  l'abside.  Au-dessus,  s'élevait  un 
toit  formé  de  deux  pans  à  45  degrés,  arrondi  sur  l'abside,  partielle- 
ment vitré  et  couvert,  pour  le  surplus,  par  des  bardeaux  de  chêne  en 
écailles  imbriquées;  les  poteaux  montants  de  la  charpente  traversaient 
la  couverture  et  constituaient  des  épis  décoratifs;  une  crête  ajourée 
surmontait  le  faîtage.  Le  transept  était  accusé  par  deux  pignons  latéraux 
et  l'entrée  correspondante  par  une  grande  arcade  en  plein  cintre  à 
redans  sculptés.  Sur  la  croisée  du  transept  se  dressait  une  tour  octogo- 
nale à  base  carrée;  cette  tour,  au  galbe  agréable,  avait  ses  huit  faces 
surmontées  de  gables  à  jour,  dont  chacun  portait  mi  soleil  aux  rayons 
gladiolés;  elle  se  terminait  par  une  flèche  légère;  quatre  ours  gris, 
placés  aux  angles  du  soubassement  carré,  veillaient  à  sa  défense.  Un 
clocheton  couronnait  le  pignon  d  extrémité  de  la  nef.  Parmi  les  éléments 
de  la  décoration  extérieure,  il  y  a  lieu  de  signalei"  encore  d'énormes 
pommes  de  pin  et  des  grenouilles  disposées  entre  les  consoles  de  la  toi- 
ture comme  des  emblèmes  de  la  situation  du  pays  dont  les  lacs  et  les 
marécages  occupent  une  grande  partie. 

A  l'intérieur,  M.  Axel  Gallen,  artiste  peintre  finlandais,  avait  décoré 
la  coupole  centrale  de  fresques  qui  représentaient  des  scènes  tirées  du 
kaleœala,  l'épopée  nationale  de  la  Finlande.  Divers  bas-reliefs  sculptés 
[»ar  M.  Halonen  étaient  consacrés  à  la  vie  des  paysans.  La  décoration  se 
complétait  par  des  panneaux  peints  dus  à  différents  artistes.  MM.  Edcl- 


Phot.    Laryc 


PAVILLON  DE  LA  FINLANDE 
(Ru9  d93  Nations) 


PALAIS    KT    PWILLONS   SPECIAL  \.  83 

l'oit,  Blomstedt,  Eiickeii,  (ichliail.  Halouen,  Rissauen,  cl  M"'"  Soldaii 
Brololt. 

Sous  la  coupole,  se  trouvail  une  vitrine  supportée  par  uue  assise  de 
marbre  et  contenant  le  bolide  de  Hjurbole,  qui  est  tombé  près  de  Borjia 
le  12  mars  1899.  Le  pavillon  altritail  (Faillcurs  une  exposition  abon- 
dante et  habilement  disposée  (insiruclion  publi(|ue,  ai'cbéologie,  géo- 
grapbie,  beaux-arts,  arts  industriels,  industries  manuelles,  photogra- 
phie, tourisme,  ponts  et  chaussées,  chemins  de  Ter.  pilotage  et  phares, 
ajji'icullure,  horticulture,  forets,  pèche,  etc.). 

MM.  Lindgren  et  Saarinen  ont  été  les  architectes  du  pavillou.  dont 
les  uHirs  ('laienl  en  pans  de  bois  et  librocorlchoina. 

3.  Pavillons  divers.  —  Onlre  le  palais  impérial  du  Trocadéro  et 
le  ]»avillon  de  la  Finlande,  la  Russie  avait  un  assez  gi'and  nombre 
d  ainiexes  daus  les  parcs  et  jardins  : 

Groupe  111.  pa\illon  de  la  météorologie  (quinconces,  côté  Fabert, 
de  l'Esplanade  des  Invalides)  ; 

Groupes  VII  et  X,  pavillons  du  grain  et  de  la  meunerie  (quinconces, 
côté  Fabert,  de  l'Esplanade  des  Invalides); 

Groupe  X,  pavillon  du  thé  (quinconces,  côté  Fabert,  de  l'Esplauade 
des  Invalides); 

Groupe  X,  pavillon  de  la  régie  des  boissons  (Ghamp  de  Mars,  à 
rOuest  de  la  tour  de  3oo  mètres); 

GroiqjeXV.  |)avillon  (\\i  caoutchouc (Ghamp  de  Mars,  contre  l'avenue 
de  Sullreu  )  : 

Groupe  XVI,  pavillon  des  institutions  de  l'Impératrice  Marie  (quin- 
conces, côté  Fabert,  de  l'Esplanade  des  Invalides); 

Grouj)eXVin,  pavillon  desarnu^es  de  terre  et  de  mer  (((uai  d'Orsay). 

Dans  l'enseudjle,  les  annexes  de  rEsj)lanade  des  Invalides  couvraient 
();î4  mètres  carrés. 

Gonsacré  à  l'observaloii-e  central  physi(|ue  de  l'Empereur  iXicolas  F'', 
le  pavillon  de  la  météorologie  était  une  petite  construction  en  bois, 
bâtie  sur  plan  à  peu  près  reclangidaire.  V  luu  des  angles  s'élevait  une 
tour  en  charpente,  dont  la  plate-lbrme  portait  les  instruuu'uts  météoro- 
logupu's. 

G. 


84  SECTIONS  ETRANGERES. 

D'ordre  secondaire,  les  pavillons  du  grain,  de  la  meunerie  et  du 
thé,  n'appellent  pas  d'indication  au  point  de  vue  architectural.  Le 
premier  abritait  une  exposition  organisée  par  le  Département  du 
commerce  et  des  manufactures;  il  contenait  des  échantillons  et  des 
résultats  d'analyse  de  céréales,  ainsi  que  des  documents  relatifs  à 
l'exportation  des  grains  russes.  Dans  le  second,  l'Association  nationale 
des  meuniers  russes  près  le  Ministre  des  finances  à  Saint-Pétersbourg 
exposait  des  farines  et  faisait  déguster  du  pain.  Quant  au  dernier,  il 
avait  été  installé  par  un  propriétaire  de  plantations. 

Beaucoup  plus  important,  le  pavillon  de  la  régie  des  boissons, 
édifié  par  M.  l'architecte  Zeidler,  membre  de  l'Académie  impériale 
des  beaux-arts,  était  affecté  à  l'administration  du  monopole  de  la 
vente  des  spiritueux;  il  avait  pour  objet  de  faire  connaître  la  grande 
réforme  due  à  l'initiative  de  l'Empereur  Alexandre  III  et  achevée  sous 
l'Empereur  Nicolas  II,  dans  un  but  de  lutte  contre  l'alcoolisme.  L'édi- 
fice, très  riche,  très  surchargé  de  décoration,  couvrait  une  surface 
de  36o  mètres  carrés.  Au-dessus  d'un  soubassement  robuste  et  sail- 
lant, s'élevaient  les  façades  percées  de  nombreuses  baies  en  plein 
cintre,  qu'encadraient  des  colonnes  et  que  surmontaient  des  pinacles, 
avec  des  crêtes  ajourées  et  des  clochetons  aux  angles.  Dans  la  partie 
centrale,  les  murs  prenaient  plus  de  hauteur  et  formaient  une  sorte 
de  tour  carrée,  ouverte  par  deux  vastes  baies  d'une  ornementation 
opulente.  Le  plan  offrait  la  forme  d'un  rectangle,  étendu  par  une  pe- 
tite annexe.  Cette  construction,  en  bois  et  plâtre,  se  rattachait  au  style 
byzantin.  Le  public  y  voyait  les  appareils  de  contrôle,  de  rectification 
et  de  mise  en  bouteille  employés  par  la  régie,  ainsi  qu'un  débit  mo- 
dèle, où  il  pouvait  se  procurer  des  échantillons  d'alcool. 

Elevé  par  une  société  russo-américaine,  le  pavillon  du  caoutchouc 
(5io°"i)  se  composait  d'une  salle  centrale  et  de  trois  absides,  dont 
une  circulaire  et  deux  polygonales.  Un  dôme  phallique  très  élevé, 
décoré  de  l'aigle  russe  et  accoté  de  quatre  dômes  beaucoup  plus  petits, 
surmontait  la  salle  centrale.  Les  murs  en  bois  et  plâtre  portaient  une 
couverture  en  tuiles  de  bois.  Une  ornementation  polychrome  d'esprit 
byzantin  agrémentait  l'édifice.  A  l'intérieur,  un  panorama  et  un  dio- 
rama  représentaient  la  récolte  du  caoutchouc  dans  une  forêt  vierge. 


La;-.je: 


RUSSIE.  —  PAVILLON  DE  LA  RÉGIE  DES  BOISSONS 
(Champ  de  Mars) 


Phot.  Ed.  Obin 


PAVILLON  DE  SAINT-MARIN 
(Chaœp  de  Mars) 


i 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  85 

Le  pavillon  des  institutions  de  l'Impératrice  Marie  contenait  l'expo- 
sition des  établissements  d'éducation  et  de  bienfaisance  fondés  en  mé- 
moire de  cette  souveraine,  femme  de  Paul  I"''.  H  comprenait  une  grande 
salle,  deux  galeries  latérales  et  deux  porches.  La  construction,  en 
bois,  avait  ses  parois  en  rondins  superposés  et  chevauchés  aux  angles; 
elle  était  surmontée  d'un  clocher  de  style  moscovite. 

Enfin  le  pavillon  annexe  du  groupe  des  armées  de  terre  et  de  mer 
complétait  l'exposition  russe  organisée  dans  les  galeries  générales  de 
ce  groupe.  Il  renfermait  les  objets  exposés  par  l'artillerie,  l'état-major 
et  les  écoles  militaires.  Le  bâtiment  comprenait  une  sorte  de  vestibule 
hexagonal  flan([ué  de  deux  contreforts  à  ^i 5"  sur  l'axe  longitudinal, 
puis  une  succession  de  trois  salles  réunies  entre  elles.  Au-dessus  des 
contreforts  et  aux  angles  opposés  de  la  salle  médiane  s'élevaient  des 
campaniles  ajourés;  un  clocheton  de  plus  grandes  proportions  sur- 
montait la  première  salle.  La  construction  en  charpente  revêtue  de 
planches  à  clins,  sans  offrir  beaucoup  d'intérêt  décoratif,  attestait  une 
fois  de  plus  l'habileté  des  charpentiers  russes.  Sa  superficie  était  de 
35o  mètres  carrés. 

31.  Saint-Marin.  —  La  République  de  Saint-Marin  avait  groupé 
son  exposition  dans  un  coquet  pavillon  d'une  superficie  de  loo  mètres 
carrés,  édifie'"  près  du  [)ilier  est  de  la  Tour  de  3oo  mètres  par  M.  Ma- 
rius  Toudoire.  architecte. 

Ce  pavillon,  de  style  florentin,  reproduisait  en  réduction  le  palais 
du  Conseil  souverain  de  la  République,  situé  à  Saint-Marin  sur  la 
place  du  Pianello.  11  présentait  en  plan  une  forme  à  peu  près  carrée 
et  avait  une  couverture  en  terrasse;  ses  façades  étaient  couronnées  de 
mâchicoulis  avec  écussons  et  de  créneaux;  à  l'angle  sud-est  s'élevait 
une  tour  également  surmontée  de  mâchicoulis  et  crénelée,  sur  la<[uelle 
lloftait  l'étendard  de  la  République.  L'entrée  [)rincipale,  ouverte  dans 
la  façade  sud,  était  constituée  par  un  portique  à  trois  baies  ogivales 
géminées,  au-dessus  desquelles  courait  une  galerie  ajourée  de  six  baies 
li'ilobées;  entre  les  portes  et  cette  galerie,  des  écussons  ornaient  la 
muraille.  Dans  l'axe  de  la  façade  postérieure  étaient  une  porte  ogivale 
de  sortie  et,  par-dessus,  deux  baies  trilobées. 


80  SECTIONS   ETRANGERES. 

La  construction,  du  système  Cottancin,  avait  été  faito  en  carroaux 
cérami(|ues  perforés  et  armés  de  fils  de  fer. 

32.  Salvador.  — -  La  Répultli(|ue  de  Salvadoi'  ne  possédait  pas  de 
pavdlon  spécial,  mais  occupait  une  surface  de  im  mètres  carrés  dans 
le  palais  du  Mexique. 

33.  Serbie.  —  Sauf  pour  le  groupe  des  œuvres  d'art,  l'exposition 
de  la  Serbie  se  ti'ouvait  réunie  dans  un  fort  beau  palais,  placé  en 
premier  rang  sur  le  quai  des  Nations  contre  le  pont  de  l'Aima. 

Cet  édifice,  dû  à  M.  A.  Baudry.  architecte,  occupait  une  surface 
de  Bq/i  mètres  carrés.  H  se  composait  d'un  corps  de  bàtiuKMit  prin- 
cipal sur  plan  carré  et,  en  avant  de  ce  corps  de  bâtiment  vers  l'Es!, 
d'un  portique  avec  perron  ainsi  que  de  deux  galeries  latérales. 

A  défaut  d'architecture  civile  caractéristiipie  dans  le  pays,  l'archi- 
tecte s'était  inspiré  du  stvle  religieux  serbo-bvzantin ,  empruntant  ses 
motifs  aux  monastères  de  Stoudenitsa.  Jitscha  et  Kalenilcli. 

Pour  le  corps  principal, les  murs  simulaient  des  assises  alternantes 
de  briques  roses  et  de  pierres  grises;  ils  étaient  percés,  à  la  partie 
supérieure,  de  baies  en  demi-cercle  avec  meneaux  et  portaient,  en 
leur  milieu,  des  frontons  circulaii'es.  Une  grande  coupole  centrale 
surélevée  et  (piatre  petites  coupoles  d'angle  surmontaient  l'édilice;  ces 
coupoles,  de  couleur  vert-cuivre,  avaient  des  flèches  dorées. 

Les  galeries  juxtaposées  au  j)ortique  comportaient  des  arcades  en 
plein  cintre  sur  colonnes  à  chapiteaux  sculptés,  les  unes  lisses,  les 
autres  torses;  à  leiu'  base  courait  un  balcon  ajouré;  des  aral>esqu(»s 
agrémentaient  leurs  archivoltes.  Quant  au  porti([ue,  précédé  (fuu 
large  perron,  il  comprenait  une  grande  arcade  à  doubles  colonnes 
flanquée  de  deux  arcades  semblables  à  celles  des  fjaleries  ;  un  air 
également  en  ])lein  cintre,  de  plus  grand  diamètre,  et  un  |)elil  dôme 
dominaient  l'arcade  médiane;  entre  les  deux  arcs,  se  vovaient  les 
armes  serbes.  Le  portique  et  les  galeries  étaient  couverts  en  liiih^s. 

Quelques  faïences  vertes  ornaient  h^s  façades. 

Dans  l'ensemble,  la  construction  se  mariait  harmouiciiseuiciil  a\ec 
le  |»avillon  voisin  élevé  j)ar  la  Grèce. 


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PALAIS   ET   PAVILLONS   SPÉCLVUX.  87 

La  décoration  intérieure  se  rattachai I  au  style  serbo-byzantin  et 
présentait  des  fresques  brillantes. 

Tous  le  gros  œuvre  était  en  charpente  de  bois  et  métal  déployé. 

Dans  l'une  des  galeries  latérales  avait  été  organisé  un  musée  ethno- 
gra|>hi(|ue  reproduisant  des  scènes  de  la  vie  nalionale  serbe.  Un  res- 
taurant occupait  le  sous-sol. 

34.  Siain.  —  Les  constructions  spéciales  élevées  par  le  Siam  élaienl 
situées  au  Cliani])  de  Mars,  près  du  pilier  nord  de  la  Tour  de 
3 00  mètres. 

Elles  comprenaient  deux  pavillons  réunis  par  une  passerelle  (  nu 
pavillon  royal  d'exposition  et  im  bàliinent  à  l'usage  de  restaurant)  et 
couvraient  une  surface  de  yoo  mètres  carrés. 

Rien  (pu'  différents  de  forme  et  d'aspect,  ces  pavillons  se  ratta- 
chaient l'un  et  l'autre  à  l'art  khmer.  Ils  étaient  d'un  style  charmant; 
leur  silhouette  restait  harmonieuse,  malgré  sa  complication;  la  grande 
richesse  de  leur  décoration,  la  finesse  de  leurs  ornements,  la  |)iiis- 
sance  de  leur  coloration  où  se  mêlaient  le  rouge,  le  bleu  et  l'or,  tout 
fixait  et  captivait  l'attention  des  visiteurs. 

Le  pavillon  le  ]>lus  im[)oitant,  c'est-à-dire  le  pavillon  royal,  se 
com|)()sait  de  deux  corps  de  bâtiment  à  angle  droit  reliés  par  un  vaste 
porche  sur  lecjuel  ils  s'ouvraient  tous  deux.Piécédé  d'un  large  perron 
de  pierre,  qu'ornaient  les  lions  du  Siam,  le  porche  était  dominé  par 
un  immense  toit  de  pagode  aux  arêtes  dentelées  et  retroussées,  établi 
à  la  rencontre  des  deux  corps  de  bâtiment;  un  hardi  clocheton  de 
forme  conique  surmontait  ce  toit  et  montait  à  3o  mètres  de  hauteur; 
les  corniches  dorées  portaient  les  sept  couronnes  de  la  royauté  sianu)ise. 
Au-dessus  des  bâtiments  se  développaient  des  toitures  faites  d'échelons 
super|)osés,  dont  l'ampleur  et  la  pente  augmentaient  de  la  base  au 
sommet  ;  l(>ur  couverture  en  tuiles  vernissées  présentait  de  fortes  saillies 
soutenues  par  des  consoles.  Une  annexe  moins  haute,  couronnée  d'un 
second  clocheton,  terminait  l'un  des  bâtiments.  Des  poinçons  ainsi  (|ue 
des  ci'èles  à  joui,  peuplées  de  monstres  peints  et  dorés,  contribuaient  à 
mouvementer  et  à  égayer  la  silhouette. 

Plus  siuiplc.  le  second  pavillon,  envidoppé  d'un  portique  en  partie 


88  SECTIONS   ETH  ANC  ERES. 

circulaire,  s'harmonisait  néanmoins  avec  le  précédent  et  avait  un 
caractère  analogue. 

La  passerelle  de  jonction,  à  laquelle  aboutissaient  deu\  escaliers, 
était  conçue  dans  le  même  style. 

M.  Chastel,  architecle,  avait  été  chargé  de  la  rédaction  des  projets 
et  de  l'exécution  des  travaux. 

35.  République  Sud-Africaine.  —  La  Républi(pie  Sud-Africaine 
avait  organisé  une  exposition  très  importante.  Cette  exposition,  située 
au  Trocadéro  près  de  la  grande  voie  transversale  entre  les  Indes  néer- 
landaises et  l'aquaiium,  ne  couvrait  pas  moins  de  890  mètres  carrés. 
Elle  eut  un  vif  succès,  non  seulement  en  raison  de  sa  haute  valeur, 
mais  aussi  par  suite  des  circonstances  douloureuses  (|ue  traversait  la 
République  et  qui  cependant  laissaient  intacte  sa  foi  robuste  en  l'avenir. 

Réparties  sur  les  divers  points  de  l'emplacement  concédé,  les  in- 
stallations comprenaient  :  un  pavillon  principal  affecté  à  l'exposition 
tl'ensemble  du  Transvaal;  une  ferme  boer  avec  annexe;  une  exploi- 
tation de  mines  d'or  et  deux  pavillons  consacrés  au  traitement  des 
minerais;  une  pyramide  figurant  le  volume  de  l'or  extrait  des  mines 
du  Rand. 

Le  pavillon  principal.  |)lacé  près  de  la  voie  transversale  et  construit 
siii'  pion  carré  de  i3™^o  de  côté,  avait  sa  façade  d'honneur  tournée 
vers  le  pont  d'Iéna.  Son  architecture  rappelait  le  style  hollandais.  \\ 
comprenait  un  hall  central  et  une  galerie  de  pourtour  à  étage  ;  deux  esca- 
liers en  tourelle,  faisant  saillie  sur  le  bâtiment  et  disposés  aux  angles  de 
la  lacade  postérieure,  reliaient  le  rez-de-chaussée  et  l'étage.  La  grande 
entrée,  à  laquelle  conduisait  un  penon,  s'accusait  par  un  porche  sur- 
monté d  un  balcon  et  d'un  fronton  circulaire;  les  balcons  se  répétaient 
sur  les  façades  latérales.  Des  toitures  saillantes  à  consoles  surmontaient 
l'édifice;  celle  du  hall,  très  surélevée,  avait  la  forme  d'un  tronc  de 
pyramide  et  portait  un  léger  campanile,  au  sommet  duquel  flottait  le 
drapeau  de  la  République.  Les  murs  étaient  en  pans  de  bois  et  rem- 
plissage de  plâtre,  la  couverture  en  ardoises,  les  motifs  décoratifs  en 
staffouenzinc;  les  façades  intérieures  et  extérieures  avaient  été  peintes 
à  l'huile  avec  rehauts  d'or  à  la  feuille. 


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PAVILLON  DE  LA  RÉPUBLIQUE  SUD-AFRICAi:iE 
(Trocadéro) 


FERME  BOER 
(Trocadéro) 


PALAIS   KT  PAVILLONS   SPECIAUX.  89 

Malgré  ses  dimensions  restreintes,  la  ferme  boer  attirait  d'innom- 
hrables  visiteurs  :  elle  caractérisait  bien,  en  effet,  les  mœurs  de  la 
vieille  population  religieuse,  patiente,  brave,  tenace,  des  pasteurs  du 
Transvaal.  L'humble  construction,  couverte  en  chaume,  comprenait 
cin(j  pièces  :  une  salle  à  manger,  une  cuisine  avec  four  et  trois  cham- 
bres, dont  une  pouvait  servir  de  réduit  ou  d'écurie  pour  les  chevaux. 
Elle  avait  ses  murs  en  brique  creuse  hourdée  de  plâtre,  avec  crépi 
teinté  en  rouge  à  l'extérieur  et  en  jaune  à  l'intérieur.  La  charpente  de 
la  toiture  était  en  bois  brut  et  demeurait  apparente  dans  le  bâtiment. 

L'anne.ve  de  la  ferme,  établie  en  pans  de  bois  hourdés  de  plâtras  et 
de  plâtre,  avait  reçu  une  couverture  en  ardoises  sur  charpente  de  bois 
apparente,  un  enduit  extérieur  semblable  à  celui  (h'  la  ferme  et  un 
enduit  intérieur  en  plâtre. 

Pour  l'exposition  minière,  le  gouvernement  avait  l'ait  appel  au 
concours  de  l'industrie  privée.  Cette  exposition  était  due  à  la  colla- 
boration du  Département  des  mines  et  de  la  Chambre  des  mines  de 
la  Républi(jue,  qui  supportait  les  frais  d'installation  et  de  fonctionne- 
ment. La  partie  souterraine  comprenait  :  i°  un  modèle  des  installations 
de  surface  et  des  travaux  du  sous-sol;  2°  une  série  de  galeries  don- 
nant en  abrégé  l'ensemble  des  organes  essentiels  d'une  mine.  Quant  à 
l'usine,  elle  se  composait  de  deux  pavillons  affectés  :  l'un,  au  concassage 
du  minerai,  au  bocardage,  à  ramalgamation,  à  la  cyanuration;  l'autre, 
au  laboratoire  et  à  la  fonderie.  Le  public  assistait  à  toutes  les  opérations 
principales  que  comporte  le  traitement  des  minerais  dor;  800  tonnes 
de  ces  minerais  avaient  été  amenées  du  Transvaal.  Des  cartes  et  des 
modèles  se  voyaient  en  outre  dans  le  pavillon  du  bocardage.  La  con- 
struction des  deux  bâtiments  offrait  une  grande  analogie  avec  celle  du 
pavillon  principal;  leur  charpente  restait  apparente  intérieurement; 
leur  couverture  en  ardoises  de  zinc  était  surmontée  d'un  lanterneau  viti'é. 

Montée  sur  un  soubassement  en  blocage  de  minerai  d'or,  la  pyra- 
mide présentait  une  structure  fort  siuqjlc  :  ossature  en  chai-pente  et 
revêtement  en  plâtre  doré  à  la  feuille. 

L'architecte  de  Texposition  du  Transvaal  était  M.  Heubès. 

36.   Suéde.  —  1.  Pavillon  royal.  —  Le  pavillon  royal  de  Suède  se 


90  SECTIONS   ETRANGERES. 

Iroiivait  au  premier  rang  sur  le  quai  des  Nalions,  entre  les  édiliees 
de  la  principauté  de  Monaco  et  de  la  Grèce;  il  couvrait  une  surface 
de  586  mètres  carrés. 

Pour  la  circonstance,  la  Suède,  désireuse  de  donner  aux  visiteurs 
une  impression  d'élégance  et  de  gaieté  festoyante,  avait  transformé 
son  architecture  nationale,  essentiellement  simple  et  soumise  aux  né- 
cessités du  climat.  Sans  abandonner  les  matériaux  du  pays,  M.  Boberg, 
architecte,  s'était  ingénié  à  alléger  la  construction,  à  la  trouer,  à  en 
mouvementer  la  silhouette. 

Établi  sur  plan  rectangulaire,  le  pavillon  comprenait  une  grande 
salle  octogonale  entourée  d'une  série  de  salles  plus  petites.  L'entrée 
principale  était  du  côté  de  la  Seine;  un  perron  conduisait  à  un  vesti- 
bide  et,  de  là.  à  la  salle  octogonale.  Au-dessus  du  vestibule  s'élevait 
une  immense  touren  charpente,  surmontée  de  quatre  tourelles  d'angle 
el  d'une  tourelle  centrale  plus  importante;  un  escalier  intérieur  en 
spirale  permettait  d'accéder  au  sommet  de  cette  tour,  qui  dominait  de 
plus  de  3o  mètres  la  circulation  haute  du  bord  de  l'eau.  La  salle 
octogonale  était  couverte  d'un  dôme  à  huit  pans,  couronné  par  une 
lanterne  ajourée.  Une  petite  tourelle  avec  horloge  agrémentait  en 
outre  la  façade  latérale  aval.  Deux  passerelles  placées  à  des  niveaux 
différents  reliaient  la  grande  tour  à  la  lanterne  du  dôme  et  à  la  pe- 
tite tour  latérale.  Vers  le  fleuve,  une  terrasse  d'étage  portée  par  de 
robustes  colonnes  et  couverte  par  une  sorte  de  dais  à  profil  arqué 
aboutissait  à  un  balcon  en  encorbellement.  Des  mâts  avec  drapeaux, 
des  câbles  couverts  de  flammes  aux  couleurs  nationales,  des  guirlandes 
et  des  couronnes  de  feuillages  concouraient  à  rornementation  exté- 
rieure. Toute  la  construction  était  en  bois  de  Suède;  la  couverture 
elle-même  se  composait  de  bai'deaux  posés  en  écailles.  Le  brun,  le 
jaune,  le  rouge  et  le  vert  mariaient  leurs  couleurs. 

Cet  ensemble,  si  touffu,  si  original,  éveillait  l'étonnement,  niais 
charmait  l'œil  par  sa  vie  et  son  caractère  de  fête. 

Dans  la  salle  octogonale,  les  oi-ganisateurs  avaient  réuni  les  pro- 
duits du  Sloyd,  c'est-à-dire  tous  ces  objets  usuels  à  la  fabrication  des- 
quels les  paysans  et  même  la  classe  bourgeoise  consacrent  les  longues 
soirées  de  lliiver.  et  où  le  bois  joue  un  si  grand  rôle.  On  y  vo\ail  aussi 


Phot.  E.  Le  Deiey 


PAVILLON  ROYAL  DE  LA  SUEDE 
(Quai  des  Nations) 


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PALAIS   ET   PAVILLONS   SPLCLAUX.  91 

(les  engins  de  canotage  et  de  pilotage.  Au  fond  était  une  salle  de  ré- 
ception, meublée  dans  le  style  moderne  d'après  les  dessins  de  M.  Bo- 
herg  et  contenant  une  vue  du  château  royal  de  Stockholm  peinte  par 
le  prince  Eugène  de  Suède,  ainsi  que  des  tapisseries  tissées  par  la  So- 
ciété des  amis  des  travaux  manuels.  A  droite  et  à  gauche  de  ce  salon . 
deux  dioramas  du  peintre  Tirén  excitaient  l'admiration  des  visiteurs  : 
l'un  représentait  une  nuit  d'hiver  en  Laponie,  à  loo  kilomètres  au 
Nord  du  cercle  polaire,  avec  un  troupeau  de  rennes  gardé  pai-  lui 
petit  berger  et.  au  loin,  une  aurore  boréale  projetant  ses  lueurs  écla- 
tantes; l'autre  figurait  la  ville  de  Stockholm  dans  une  nuil  de  la 
Saint-Jean ,  au  milieu  de  cette  lumière  grisâti-e  qui  n'est  ni  le  crépus- 
cule ni  l'aube  et  dont  Théophile  Gautier  chanta  merveilleusement 
lindicihle  poésie.  Dans  d'autres  salles,  le  public  assistait  au  travail 
d'artisans  en  costume  national,  notamment  de  dentellières  et  de 
hrodeuses.  Plus  loin,  des  photographies  lui  montraient  les  sites  les 
|>lus  pittoresques  du  sol  suédois.  Un  téléphone  leliant  le  pavillon 
aux  diverses  expositions  de  la  Suède  dans  les  palais  de  l'Exposi- 
tion constituait  en  quelque  sorte  le  témoin  de  l'immense  développe- 
ment pris  par  les  communications  téléphoniques  dans  le  royaume  de 
Suède. 

Deux  petites  pièces  avaient  été  aménagées  au  pi-emier  étage,  du 
côté  du  lleuve. 

Le  sous-sol  était  utilisé  pour  un  restaurant. 

9.  Pnrillon  annexe  du  groupe  Vil.  —  La  société  anonyme  Separator 
(le  Stockholm  (machine  à  écrémer  le  hiit  )  avait,  entre  le  palais 
de  l'Agriculture  et  l'avenue  de  SullVeii .  un  petit  pavillon  en  bois, 
d'une  excellente  architecture,  occupant  ime  superficie  de  178  mètres 
(•arr(''s. 

Celte  consti'iiction.  remarqiiahh»  par-  son  caractère  et  sa  grâce 
naïve,  se  composait  d'une  i-otonde  et  d'une  partie  rectangulaire.  La 
toiture  de  la  rotonde,  extrêmement  haute,  comprenait  une  partie 
siqîérieiu-e  coni(|ue,  une  partie  cylin(li'i(pu?  vitn^e  et  une  pai'tie  in- 
lérieure  curviligne  d(\sceu(lant  assez  bas  pour  abriter  une  jjalerie 
e\léi-ipure  (|ui  ceinturait  le  bâtiment. 


92  SECTIONS  ETRANGERES. 

37.  Suisse.  —  La  Suisse  n'avait  pas  de  pavillon  national  comme 
la  plupart  des  autres  pays.  Mais  elle  édifia,  à  frais  communs  avec  un 
certain  nombre  de  ses  exposants,  un  chalet  où  ceux-ci  pouvaient  faire 
déguster  leurs  produits  (bière,  vins,  liqueurs  diverses,  bitter,  lait, 
chocolat,  conserves  et  potages,  fromages,  confiseries,  biscuits). 

Situé  dans  le  parc  bas  du  Champ  de  Mars,  côté  de  l'avenue  de 
La  Bourdonnais,  ce  chalet,  dont  l'étude  avait  été  confiée  à  M.  Mever, 
architecte  du  commissariat  général  suisse,  réunissait  l'élégance,  la 
gaieté  et  l'originalité.  Il  se  composait  d"un  rez-de-chaussée  surélevé 
et  d'un  étage  :  deux  terrasses  longeaient  les  façades  ouest  et  sud;  des 
balcons  à  létage  abritaient  par  leur  saillie  ces  terrasses  et  un  perron 
accolé  à  la  façade  est.  Un  escalier  extérieur,  placé  à  Tune  des  extré- 
mités de  la  terrasse  ouest,  reliait  le  rez-de-chaussée  à  létage.  La 
surface  couverte  était  de  190  mètres  carrés. 

Au  rez-de-chaussée,  se  trouvait  une  grande  salle  de  c)  mètres  sur 
11  mètres;  à  l'étage,  une  autre  salle,  de  c)  mètres  sur  lâ^ôo.  Ces 
deux  salles  étaient  décorées  de  sculptures,  de  peintures  et  d'écussons 
nationaux;  tous  les  détails,  même  ceux  des  lustres  électriques  en  forme 
dap[)liques  disposés  entre  les  écussons,  avaient  été  minutieusement 
étudiés.  Une  sorte  de  tourelle  polygonale,  à  fangie  sud-est,  contenait 
des  dépendances. 

Deux  toitures  perpendiculaires,  1  une  à  deux  pans  rectilignes.  l'autre 
à  deux  pans  brisés,  surmontaient  le  chalet  en  avant  duquel  elles  for- 
maient de  larges  saillies  supportées  par  des  consoles.  Un  clocheton 
élancé  complétait  la  silhouette. 

La  façade  ouest  était  ornée  sous  l'avant-toit  d'écussons  cantonaux, 
de  peintures  et  de  pyrogravures;  la  façade  sud  offrait  deux  balcons 
superposés.  Toutes  les  balustrades  des  balcons  ainsi  (|ui'  les  colonnes 
d'aj)pui  avaient  été  faites  en  bois  tourné  et  sculpté. 

38.  Turquie.  —  La  Turquie  avait  reçu,  pour  \  l'Icvci'  iiii  palais 
impérial,  un  eniplacemenl  de  710  mètres  carrés  situé  au  premier 
rang  du  (juai  des  Nations,  entre  les  palais  de  l'Italie  et  des  Etats- 
Unis. 

M.  René  Dubuisson,  architecte ,  chargé  de  la  construction,  s'acquitta 


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PALAIS  IMPÉRIAL  DE  LA  TURQUIE 
(Quai  des  Nations) 


PALAIS  ET  PAVILLONS   SPECIAUX.  93 

(lo  sa  tâche  avec  beaucoup  de  talent.  Bien  que  n'ayant  pu  parfaire 
entièrement  son  œuvre,  il  n'en  montra  pas  moins  au\  visiteurs  un 
très  bel  édifice,  inspiré  des  meilleurs  spécimens  de  l'architecture  otto- 
mane et  attestant  ses  qualités  d'artiste. 

Cet  édifice,  véritable  palais,  établi  sur  plan  rectangulaire,  s'avan- 
çait jusqu'à  la  limite  extérieure  de  la  circulation  haute  du  bord  de 
l'eau,  qu'il  couvrait  d'un  immense  porche  ogival. 

Une  grande  tour  d'angle  à  balcons,  surmontée  d'un  belvédère  et 
d'une  coupole,  flanquait  le  porche  vers  l'amont,  c'est-à-dire  vers  le 
pont  des  Invalides.  La  voie  haute  du  bord  de  l'eau  passait  sous  la  tour 
et  le  porche,  dont  elle  franchissait  les  murs  par  des  baies  en  ogive. 

Le  bâtiment  comportait  plusieurs  étages  éclairés  par  des  baies,  les 
unes  rectangulaires,  les  autres  ogivales.  Il  se  terminait  en  terrasse, 
mais  présentait  cependant  une  grande  coupole  centrale  et  des  coupoles 
latérales  plus  petites.  Ces  coupoles,  comme  celle  de  la  tour,  étaient 
aplaties  et  se  retroussaient  à  leur  base  poui'  rejoindre  des  corniches 
saillantes  et  festonnées  :  il  y  a  là  une  caractéristique  de  l'art  turc,  un 
trait  qui  le  distingue  de  l'art  arabe. 

D'une  manière  générale, les  murs  étaient  blancs;  mais  des  éléments 
de  céramique  au\  couleurs  chatoyantes  venaient  ronqjre  luniformité 
de  leur  ton,  notamment  dans  les  frises,  dans  les  archivoltes  des  baies 
ogivales  et  dans  le  tympan  du  porche. 

Au  fond  de  ce  porche ,  un  cloisonnement  de  très  heureux  effet  rem- 
[ilissait  la  zone  située  au-dessus  du  niveau  des  pieds-droits. 

Toute  la  construction  était  en  bois  et  plâtre. 

En  sous-sol  avait  été  installé  un  restaurant.  Au  rez-de-chaussée  et 
aux  étages  se  trouvaient  des  expositions ,  des  boutiques  et  des  attrac- 
tions, qui  ne  répondaient  pas  complètement  aux  espérances  des  orga- 
nisateurs. 

S  2.   Annexe  dc  bois  de  Vincennes. 

1.  Allemagne.  —  i.  Classe  21  {^appareils  divers  de  la  me'ca nique  gé- 
nérale).  —  L'Allemagne  avait,  sur  la  rive  nord-ouest  du  lac,  en  un 
emplacement  de  bi2  mètres  carrés,  une  très  intéressante  exposition 


94  SECTIOINS   ETRANGERES. 

de  matériel  de  sauvetage.  Cette  exposition  (pompes,  échelles,  postes 
de  secours,  ambulances,  etc.)  était  abritée  par  un  bâtiment  rectan- 
gulaire en  maçonnerie  de  plâtre,  avec  comble  en  charpente  à  deux 
\ersants  et  couverture  en  bâches  imperméables  d'un  ton  vert  clair. 
Une  corniche  crénelée  ornait  les  faces  latérales.  A  l'entrée  principale 
s'élevait  un  porche,  flanqué  d'une  tour  de  cinq  étages;  des  appareils 
spéciaux  et  des  échelles  pour  sauvetage  en  cas  d'incendie  avaient  été 
adaptés  aux  croisées  des  fenêtres  ouvertes  dans  les  quatre  faces  de  la 
loui'.  La  vaste  salle  d'exposition  recevait  le  jour  par  la  transparence 
de  la  couverture. 

2.  Classe  32  immatériel  des  chemins  (h  fer  et  tramways).  —  A  la 
classe  32  se  rattachait  le  pavillon  de  M.  Julius  Rûtgers,  pour  le  créo- 
sotage  des  bois  de  chemins  de  fer.  C'était  une  élégante  construction 
en  bois  de  38o  mètres  carrés,  dont  les  toits  couverts  de  toile  vert 
clair,  se  détachaient  sur  le  fond  plus  sombre  des  massifs  de  verdure. 
A  l'intérieur  se  trouvaient  des  ateliers  de  créosotage;  au  dehors,  des 
échantillons  de  produits  ayant  été  déjà  mis  en  usage. 

3.  Classe  106  [hahitations  ouvrières).  —  Le  iMinislAre  ro\ul  prus- 
sien de  la  guerre  exposait  un  gi'oupe  de  deux  habitations  jumelles 
(loi  ""ij.  cl  l'usine  de  matières  colorantes  de  Hœchst-sur-le-Mein  une 
habitation  isolée  (68  ""i). 

De  ces  trois  maisons,  les  deux  |)remières  étaient  en  charpente  de 
bois  apparent  et  peint,  avec  remplissage  par  des  parois  doubles  de 
carreaux  de  plâtre.  Formés  d'éléments  d  un  fort  équarrissage.  les 
pans  des  laces  du  rez-de-chaussée  jjortaient  un  comble  habitable 
qu'éclairaient  des  lucarnes. 

Quant  à  la  maison  isolée,  elle  a\;iit  un  rez-de-chaussée  l'Icx/'  de 
(pudques  marches,  un  étage  et  un  grenier. 

Dans  l'ensemble,  les  constructions  présentaient,  au  milieu  de  la 
verdure  environnante,  un  aspect  aimable  et  souriant.  L'architecture 
avait  été  soignée  plus  (pudle  ne  l'est  d'habitude  pour  les  bâtiments 
de  l'espèce. 

Vn  jaî'din  clos  \\{'  lrcill;i;;c  cntoiirail  les  ii'ois  habitations:  il  com- 


ALLEMAGNS.  —    PAVILLON  DU  MATÉRIEL  DS  SAUVETAGE 
(Bois  de  Vincenn93 


Phot.  E.  Gaillard 
ALLEMAGNE.  —  PAVILLON  DE  M.  RUTGSR3  (CréoaotagB  des  bois) 
(Bois  de  Vinoennes) 


ALLEMAGNE.  —  :JAIS0NS  OUVRIÈRES 
(Bois  da  Vinoennes) 


Pho*..  £.  Giilhrd 

AUTRICH3.  . 


MAÎSCM  D2  CONVALESCENCE  POUR  OUVRIERS,  da  M.  Krupp 
(Eois  da  Vinoennes) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  95 

prenait  des  dépendances,  notamment  une  buanderie.  La  superficie 
totale  occupée  atteignait  864  mètres  carrés. 

2.  Autriche.  —  i .  Classe  32  [  matériel  des  chemins  de  fer  et  Iramivays  ). 
—  Au  Sud  du  faisceau  d'aiguillages  desservant  labri  du  matériel  des 
chemins  de  for,  l'Autriche  occupait  2,3 5 a  mètres  carrés.  Dans  h' 
centre  d'un  rectangle  allongé  se  dressait  le  pavillon  de  MM.  Siemens 
et  Halske. 

Ce  pavillon  de  lyi  mètres  carrés,  en  partie  octogonal  et  en  partie 
rectangulaire,  ne  comprenait  (juiin  rez-de-chaussée  surélevé  de 
(juelques  marches  et  représentait  un  poste  de  manœuvre  de  signaux 
ou  autres  appareils  à  distance.  Il  était  construit  en  maçonnerie  légère 
de  plâtre.  Les  visiteurs  le  traversaient  par  un  chemin  aboutissant  à 
deux  portes  opposées  et  y  voyaient  diverses  installations  en  fonction- 
nement. 

Autour  du  pasillon  se  répartissaient  les  signaux  et  autres  appareils 
manœuvres  de  1  intérieur. 

•2.  Classe  112  (^assislance  publique).  —  M.  Krupp  exposait  une 
maison  de  convalescence  pour  ouvriers,  sur  laquelle  n'a  cessé  de  se 
fixer  l'attention  du  public.  Cette  maison,  voisine  du  groupe  des  habi- 
tations ouvrières  dont  la  séparait  seulement  la  route  circulaire  du 
Lac.  avait  une  façade  de  36  mètres  de  lonp;ueur  et  occupait  une 
superficie  de  216  mètres  carrés.  Faite  entièrement  en  sapin,  à  la 
manière  des  chalets  de  montagne,  elle  ne  comportait  qu'un  rez-de- 
chaussée  avec  soubassement  de  deux  mètres.  Un  large  perron,  placé 
dans  l'axe  de  la  façade,  conduisait  à  un  préau  régnant  de  bout  en 
bout  et  pourvu,  entre  les  points  d'appui  de  la  charpente,  d'une  balus- 
trade en  bois  découpé.  Sur  le  fond  de  ce  préau  s'ouvraient  les  cham- 
bres de  convalescence ,  desservies  par  un  couloir  intérieur  adossé  à  la 
façade  ])ostérieure.  Dans  la  partie  médiane  se  trouvaient  une  grande 
salle  commune  et  derrière,  en  annexe,  les  pièces  de  service  ainsi  que 
l'escalier  du  grenier.  Une  couverture  en  lamelles  de  sapin,  à  deux 
versants,  couronnait  le  pavillon.  L'ameublement  sinq)le.  mais  agréable, 
concourait  avec  les  garnitures  de  plantes  et  de  fleurs  fixées  au  balcon 


<J6  SECTIONS  ETRANGERES. 

(In  préau  à  revèlir  le  clialol  (ruii   caractère  de  gaieté  conforme  à  sa 
destination. 

Bien  qu'exécntée  par  des  ouvriers  n'ayant  pas  ]a  pratique  de  ce  j>eni-e 
de  travaux,  la  construction  a  été  acquise  pour  l'asile  de  Gharenton. 

3.  Belgique.  —  i.  Clause  55  (^matériel  el  procédés  des  industries  ali- 
menlaires).  —  Sur  un  emplacement  de  120  mètres  carrés,  entre  la 
rive  sud-ouest  du  lac  Daumesnil  et  la  route  circulaire,  la  Belgi(|ue 
montrait  une  boulangerie  mécanique  du  sytème  Schweitzer.  Le  pavillon . 
en  charpente  légère  et  maçonnerie  de  plâtre,  ne  comprenait  qu'une 
vaste  salle  accessible  au  public,  où  s'effectuaient  toutes  les  opérations 
relatives  à  la  fabrication  et  à  la  cuisson  du  pain.  En  annexe,  avait  été 
installé  un  moteur  à  pétrole.  La  façade  voisine  de  la  route  circulaire 
présentait  comme  décor  une  vieille  roue  de  moulin  tournant  dans  une 
petite  pièce  d'eau. 

L'établissement  débitait  le  pain  fabriqué  aux  visiteurs  et  avait  pour 
clients  la  plupart  des  restaurateurs  de  l'annexe. 

9.  Classe  106  (habitatinns  ouvrih-es).  —  Primitivement,  la  Bel- 
gicpie  devait  édifier  toute  une  cité  ouvrière.  J^e  projet  initial  subit 
des  réductions;  néanmoins  la  partie  du  j)rogramme  mise  à  exécution 
comprit  encore  cinq  habitations,  dont  quatre  accouplées  deux  à  deux. 
Dans  l'ensemble,  la  surface  occupée  atteignait  720  mètres  carrés  et 
la  surface  couverte.  980  mètres  carrés.  Les  constructions,  faites  en 
bri(jues,  avaient  un  étage  sur  rez-de-chaussée;  toutes  étaient  supposées 
établies  entre  murs  mitoyens.  A  l'une  d'elles  se  trouvaient  annexés  un 
modèle  de  grange  et  des  types  de  dépendances  pour  exploitation  rurale. 

4.  Espagne.  —  Classe  36  (^matériel  et.  procédés  de  la  viticullarej  et 
classe  75  (appareils  et  procédés  créclairage  non  électrique^  —  Sur  la  rive 
sud-ouest  du  lac  Daumesnil,  en  face  du  bâtiment  des  Chemins  de  fer, 
se  trouvait  un  vaste  hangar  en  charpente  d'une  longueur  de  3o  mè- 
tres et  d'une  largeur  de  20  mètres,  construit  par  le  commissariat 
général  espagnol.  Ce  hangar  était  couvert  par  un  comble  à  deux 
pentes  en  ardoises  et  clos  par  une  palissade  en  planches  découpées, 


ii%:> 


BELGIQUE.  —  MAISONS  OUVRIÈRES  (Bois  de  Vincennea) 


i-iiot.,  iug.    rtrou 

ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DES  MACHINES-OUTILS  (Bois  da  Vinoennes) 


Phot.  Eug.  Pirou 

ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DES  BICYCLES  (Bois  de  Vinoennes) 


I'\l.  \IS   ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  97 

non  joinlives.  Piiniili\('iuonL  dosliné  à  de  nombreuses  e\[»osilions 
ajincolcs.il  n'abritait  on  l'ait  qu'une  j)etile  exposition  de  viticulture  et 
quelques  appareils  à  acétylène. 

5.  États-Unis.  —  i .  Classe  22  {ininchmes-outthy  —  L'une  des  in- 
stallations les  plus  importantes  de  l'annexe  du  bois  de  Vincennes  était 
celle  dos  niacbines-outils  exposées  parles  Etats-Unis  d'Amérique.  Com- 
posé d'une  nef  centrale  de  io5  mètres  de  longueur,  de  deux  bas 
côtés  et  d'annexés,  le  bâtiment  ne  couvrait  pas  moins  de  4,828  mè- 
tres carrés. 

Ce  bâtiment  avait  sa  carcasse  en  fer,  sa  couverture  en  carton  bi- 
tumé, ses  cloisonnements  extérieurs  en  carreaux  de  plâtre.  Il  recevait 
la  lumière  par  des  vitrages  disposés  tant  au  sommet  du  cloisonnement 
des  bas  côtés  que  sur  les  faces  latérales  de  la  nef,  au-dessus  des  ram- 
pants de  ces  bas  côtés.  Le  chemin  central  du  hall  portait  une  voie  de 
manutention  l'accordée  avec  l'embranchement  du  chemin  de  fer  de 
Vincennes.  Sur  les  piliers  des  fermes  avait  été  installé  un  pont  roulant 
électrique  destiné  à  la  mise  en  place  et,  plus  tard,  à  l'enlèvement 
des  machines-outils.  L'énergie  était  fournie  par  des  générateurs  Morrin 
Glimax  placés  en  annexe  et  par  des  machines  à  vapeur,  à  échappement 
libre,  montées  dans  l'un  des  bas  côtés.  Tout  l'outillage  fonctionnait 
journellement  sous  les  yeux  des  visiteurs. 

9.  Classe  30  (^cycles).  —  Un  pavillon  des  bicycles  américains  avait 
été  édifié  dans  l'angle  de  la  route  des  Glacières  et  de  la  route  du  Bac; 
il  y  occupait  54o  mètres  carrés.  Construit  on  charpente  légère  et 
maçonnerie  ik^  plâtre,  avec  façades  agrémentées  de  sculptures  en 
staff,  le  bâtiment  comprenait  :  1"  une  vaste  salle  couverte  en  berceau 
et  accessible  par  un  perron  adossé  à  la  façade  principale;  9°  deux 
salles  latérales  de  moindre  étendue,  surmontées  d'une  terrasse  et 
pourvues  de  portes  dans  les  pignons.  L'intérieur  était  aménagé  en 
stands  et  contenait,  oiilro  l'exposition  contemporaine,  une  exposition 
rétrospective  du  cycle. 

3.    (Classe  3ô  {iiiak'rii'l  el  ijrocc'drs  des  c.vploilalions  rurales).  —  Un 


tHrniHcniE    sixionAir.. 


98  SECTIONS  ETRANGERES. 

paviilon  construit  dans  le  même  système  que  le  précédent,  au  bord 
de  la  route  du  Bac,  était  affecté  à  l'exposition  des  machines  agricoles 
Mac  Cormick.  Il  avait  une  forme  rectangulaire,  couvrait  980  mètres 
carrés  et  comportait  un  étage  en  galerie.  Le  public  entrait  par  une 
porte  ouverte  dans  le  pignon  contigu  à  la  route  du  Bac;  il  voyait  tout 
un  ensemble  de  machines  en  mouvement,  ainsi  que  de  modèles  ré- 
duits d'exploitations  et  d'installations  agricoles. 

h.  Classes  à9  et  50  [matériel,  procédés  et  produits  des  exploitations  vl 
des  industries  Jorestièresy  —  A  l'Est  du  lac  Daumesnil,  près  de  l'em- 
placement des  concours  d'animaux,  les  Etats-Unis  avaient  édifié  une 
grande  construction  de  60  mètres  sur  20  mètres,  dont  le  but  était  de 
montrer  les  emplois  divers  du  bois.  Des  auvents  et  un  campanile  cen- 
tral donnaient  au  pavillon  une  silhouette  mouvementée.  Les  fermes 
américaines  affectaient  un  profil  ogival;  les  parois  se  composaienl 
d'échantillons  de  bois  rustique  ou  travaillé.  Dans  l'ensemble,  le  parti 
et  l'exécution  présentaient  un  réel  intérêt. 

5.  Classe  51  (^armes  de  chassey  —  Placé  non  loin  du  bâtiment  des 
machines-outils  américaines,  le  stand  de  MM.  Smith  et  Wesson  n'of- 
frait pas  de  particularité  remarquable.  La  construction  (y^"'!)  était 
en  bois,  plâtras  et  plâtre,  avec  revêtement  intérieur  en  tôle.  On  n'y 
tirait  qu'au  revolver. 

6.  Grande-Bretagne. —  1.  Classe  35  (^matériel  et  procédés  des  exploi- 
tations ruralesy  —  Le  Canada  groupait  dans  un  pavillon  de  4oo  mè- 
tres carrés  une  très  belle  exposition  d'instruments  agricoles.  Ce  pa- 
villon établi  en  charpente  légère  et  couvert  en  tôle  avait  ses  quatre 
faces  entièrement  vitrées.  Il  ne  contenait  qu'une  vaste  salle  surélevée 
de  quelques  marches  et  accessible  par  les  quatre  côtés.  Le  long  de  la 
façade  principale,  un  auvent  abritait  des  machines  n'ayant  point  pris 
place  à  l'intérieur  du  bâtiment. 

2.  Classe  106  (^hohitations  ouvrières).  —  Une  maison  ouvrière  de 
la  société  Lever  brothers  (1  1  o'"t  00)  se  faisait  remarquer  par  son  origi- 


Pr.ot.  Eugène  Pire  _ 

ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DES  MACHINES  AGRICOLES  MAC  CORMICK 
(Bois  de  Vincennes) 


Phot.  A 


ÉTATS-UNIS.  —  PAVILLON  DES  BOIS 
(Bois  de  Vincennes) 


Phot.  E.  Gaillard 


CANADA  —  PAVILLON  DES  INSTRUMENTS  AGRICOLES 
(Bois  de  Vincennes) 


Phot.  E,  Gaillard 

GRANDE-BRETAGNE  —  MAISON  OUVRIÈRE  DE  LA  SOCIÉTÉ  LEVER  BROTHERS 

(Bois  de  Vincennes) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  99 

nalité  et  sa  coquetterie.  Elle  avait  l'aspect  d'un  cottage  de  plage  nor- 
mande. Sur  un  rez-de-chaussée  en  briques  apportées  d'Angleterre, 
s'élevait  un  étage  aux  pignons  en  pans  de  bois  apparents,  avec  rem- 
plissage de  plâtre  teinté  et  crépi;  la  couverture  en  tuiles  était  ornée 
de  hauts  coffres  de  cheminées  en  briques  moulurées  et  décorées. 
L'aménagement  et  la  distribution  des  pièces  cadraient  avec  l'élégance 
de  la  façade.  Une  courette  dallée  en  briques,  contenant  une  remise  à 
charbon  et  une  buanderie,  et  un  mur  de  clôture  également  en  briques 
complétaient  l'ensemble,  qui  occupait  environ   120  mètres  carrés'*'. 

7.  Grèce.  —  Classe  30  l^r(irrosscri<'  et  eharronnage,  automobiles  et 
cycles). —  Le  pavillon  établi  par  la  Grèce  pour  y  exposer  de  la  carros- 
serie ainsi  que  divers  objets  encombrants,  et  parliellement  utilisé  à 
l'usage  de  restaurant,  avait  une  surface  totale  de  100  mètres  carrés. 
Il  était  en  charpente  de  bois  ap|)arento  et  démontable,  avec  remplis- 
sage en  bii(pies  de  Bourgogne  et  couverture  en  tuiles  creuses  de 
Gironde. 

8.  Italie.  —  Classe  3'2  (^mate'riol  des  chemins  de  jer  et  tramways). — 
Les  annexes  de  la  section  italienne  pour  la  classe  3 2  comprenaient 
plusieurs  constructions  élevées  au  Sud-Est  du  bâtiment  des  Chemins 
de  fer  et  en  prolongement  des  voies  affectées  à  l'Italie  dans  ce  bâti- 
ment. Ces  constructions  d'une  surface  de  i,352  mètres  carrés  se 
trouvaient  ainsi  près  de  la  l'oute  des  Glacières. 

Tout  d'abord,  c'était  un  pavillon-hangar  d'une  longueur  de  65  mè- 
tres et  d'une  largeur  de  5  mètres,  en  charpente  apparente,  largement 
ouvert  sur  ses  quatre  faces  et  communicjuaut  avec  les  galeries  prin- 
cipales par  une  porte  semblable  à  celles  du  pignon  nord-ouest  des 
galeries;  il  abritait  une  exposition  de  matériel  roulant  de  ["Admitique. 

Puis  venait  un  pavillon  de  la  Médilerraiive  en  maçonnerie  de  plâtre, 
constitué  par  un  corps  central  octogonal,  avec  dôme  décoré,  et  par 
deux  bas  côtés,  avec  couverture  en  terrasse.  L'intérieur  était  aménagé 

'''  La  Grande-Bretagne  exposait  aussi,  mais  lanes,  (lileywi'iY/o;i //«m/iArcys.  Cette loiislriic- 
cn  dehors  du  groupement  des  habitations  ou-  lion  démontable  était  faite  de  lubes  d'acier  et 
vrières,  une  petite  conslnu-tion  de  5o  mètres         de  lôle  cindulir. 

7- 


100  SECTIONS  ÉTRANGÈRES. 

en  salons,  où  la  société  exposait  des  photographies  et  des  statistiques 
de  son  réseau.  A  larrière-plan  se  présentaient  un  abri  en  charpente, 
relié  aux  voies  ferrées  par  aiguille  et  contenant  du  matériel  roulant, 
ainsi  qu'une  autre  construction  dans  laquelle  étaient  exposés  des 
signaux. 

9.  Norvège.  —  Classe  35  (^matériel  et  procédés  des  exploitations  ru- 
rales). —  La  Norvège,  qui  n'avait  pas  d'exposition  dans  les  galeries 
communes  du  bois  de  Vincennes,  occupa  96  mètres  carrés  à  lOuest 
du  parc  des  automobiles,  pour  une  élégante  construction  en  bois 
sculpté  et  découpé,  couverte  de  toile.  Cette  construction  abritait  une 
machine  à  poser  les  tuyaux  de  drainage.  Les  deux  faces  latérales 
étaient  ornées  intérieurement  de  panneaux  peints,  représentant  en 
perspective  panoramique  les  travaux  préparatoires  de  la  pose  et  le 
travail  exécuté  par  la  machine;  quant  aux  deux  autres  façades,  elles 
présentaient  des  baies  pour  l'entrée  et  la  sortie  du  public. 

10.  Roumanie.  —  Classe  63  (^exploitation  des  mines,  minières  et 
carrières).  —  La  Roumanie  ne  possédait  au  bois  de  Vincennes  (ju'un 
pavillon,  celui  des  pétroles.  Ce  pavillon,  de  3 80  mètres  carrés,  édifié 
dans  le  triangle  compris  entre  le  garage  des  automobiles,  le  bâtiment 
des  machines  motrices  diverses  et  celui  de  l'acétylène,  était  en  char- 
pente de  bois  apparente  et  remplissage  de  plâtre.  Il  se  composait  : 
1°  d'une  grande  salle  circulaire  de  90  mètres  de  diamètre;  2"  d'un 
porche  avec  tour  en  charpente  semljlable  aux  tours  de  forage  des  puits 
d'extraction. Primitivement, la  salle  circulaire  devait  recevoir  un  pano- 
rama des  centres  roumains  d'extraction  du  pétrole;  en  fait,  elle  al)rita, 
comme  le  porche,  des  échantillons  de  produits  ou  de  sous-produits, 
des  dessins  et  des  photographies. 

41.  Suisse. —  1.  Classe  âO  (produits  agricoles  alimentaires  d'ori- 
gine animaby  —  Une  tente  de  3i2  mètres  carrés  abritait  les  produits 
de  la  laiterie  suisse,  sur  la  rive  nord  du  lac  Daumesnil.  Cette  tente, 
couverte  et  close  au  moyen  de  bâches  vertes,  comportait  une  char- 
pente en  bois  décoré. 


ITALIE,  —  PAVILLON  DES  CHEMINS  DS  FSR  DS  LA  MEDITERRANEE 


ROUMANIE.  —  PAVILLON  DES  PÉTROLES 


SUISSE.  —  T3NTS  DE  L'EXPOSITION  LAITIÈRE 
(Bois  da  Vincennes) 


Phot.  E.  Gaillard 
SUISSE. 


JCHARD  ET  C- 


(Bois  da  Vmeennes) 


PALAIS  ET  PAVILLONS  SPECIAUX.  101 

9.  Classe  106  (^habitations  ouvrières).  —  MM.  Russ-Suchard  et  C'* 
présentaient  une  maison  de  1 1 8  mètres  carrés ,  construite  en  briques 
apparentes  de  o"  a  a  et  couverte  en  tuiles  mécaniques  sur  un  comble 
à  deux  pentes.  La  maison  ainsi  édifiée  comprenait  deux  habitations 
jumelles  et  symétriques,  à  rez-de-chaussée,  étage  et  grenier.  Ces  ha- 
bitations étaient  pourvues  de  buanderies  et  enveloppées,  chacune, 
d'un  jardin  potager. 


102  EXPOSITIONS   RÉTROSPECTIVES. 


CHAPITRE    XL 

TRUTS  CARACTÉRISTIQUES  DE  L'INSTALTATION 
DES  EXPOSITIOIVS  RÉTROSPECTIVES"'. 

1.   Exposition  centennale  des  beaux-arts.  —  Le  programme  que 
M.  Molinier  soumit  à  la  commission  supérieure  des  expositions  rétro- 
spectives des  beaux-arts  et  des  arts  décoratifs,  d'accord  avec  le  Com- 
missaire  général,  prévoyait  les  dispositions  suivantes,  au  sujet  de 
l'exposition  centennale  des  beaux-arts  :  rrAu  point  de  vue  de  la  pein- 
er ture  et  de  la  sculpture,  les  éléments  de  cette  exposition  seront  pris 
ff  parmi  les  œuvres  ayant  Cguré  aux  salons  annuels.  Les  organisateurs, 
irtout  en  faisant  leur  choix  sans  aucun  parti  pris  d'école,  devront,  au- 
"lant  que  possible  et  d'une  façon  absolument  égale,  tenir  la  balance 
rentre  certaines  admirations  excessives  ou  certains  dénigrements  sys- 
''tématiques  que  la  postérité  n'a  pas  ratifiés.  Ce  n'est  qu'en  accomplis- 
rsant  très  impartialement  cette  sélection  qu'on  pourra  présenter  au 
'•public  la  physionomie  réelle,  au  point  de  vue  du  développement 
"artisti([ue,  de  chacune  des  époques  choisies  pour  faire  partie  de  Tex- 
ff  position.  —  Après  un  premier  dépouillement  très  étendu  de  chacun 
rrdes  livrets  des  salons,  il  conviendra  de  se  rendre  compte  quelles 
ffsont,  parmi  les  oeuvres  retenues  dans  ce  premier  travail,  celles  qu'il 
rr  serait  matériellement  possible  de  se  faire  prêter  pour  les  faire  figurer 
rrà  l'exposition.  Puis  il  faudra  choisir  parmi  ces  morceaux  ceux  (jui 
rf  seront  définitivement  admis.  —  Ici  une  remarque  sïmpose,  surtout 
rr  au  sujet  de  tableaux ,  qui ,  par  essence ,  tiennent  une  place  déternii- 
rrnée  sur  laquelle  il  n'est  possible   d'opérer   aucune  réduction;   les 
rr  sculptures  dans  une  exposition  peuvent  être  plus  ou  moins  serrées, 

'"'  Ce  chapitre  n'a  trait  qu'aux  expositions  partie  de  leurs  palais  et  pavillons  ont  fait  pré- 
rétrospectives  comprises  dans  le  cadre  régie-  cédemment    l'objet    d'indications    sommaires 
menlaire  de   l'Exposition.  Les  musées  dont  (supra,  pages  89  et  suivantes), 
cei'laines    puissances   avaient  garni    tout  ou 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         103 

ffiiiais  les  tableaux  réclament  un  nombre  de  mètres  courants  de  mu- 
er railles  correspondant  à  leurs  dimensions  respectives.  On  est  donc, 
«pour  apprécier  Tétendue  qu'il  faudra  attribuer  à  chaijue  épo([ue, 
cf  obligé  d'avoir  égard  au  nombre  de  tableaux  qui  représenteront  cba- 
fcune  de  ces  époques.  Or,  depuis  le  commencement  du  siècle,  la  pro- 
rrduction  de  la  peinture  a  suivi,  au  point  de  vue  de  la  quantité,  une 
p: marche  ascensionnelle  très  sensible,  dont,  dans  une  certaine  mesure 
rrau  moins,  il  faudra  tenir  compte,  au  point  de  vue  de  l'espace  à 
rr  attribuer  à  chacune  des  cinq  périodes  de  l'exposition  centennale. — 
ft  D'après  le  nombre  des  œuvres  qui  figurent  respectivement  dans  les 
rr  salons  du  commencement  de  notre  siècle  et  dans  les  salons  de  i8yo 
rk  1889,  on  peut  dire  que  les  salons  du  Premier  Empire  sont,  vis-à- 
rrvis  des  salons  de  la  Troisième  Républi([ue,  dans  la  proportion  de  un 
«à  cinq.  Il  faudra,  dans  une  certaine  mesure,  tenir  compte  de  l'impor- 
K  tance  de  certaines  périodes  de  transformation  artistique  pour  lesquelles 
«•il  est  légitime,  si  l'on  veut  exposer  d'une  façon  complète  aux  yeux 
rrdu  public  les  tentatives  ou  les  recherches  d'artistes,  ou  mieux  d'un 
rrart  cherchant  sa  voie,  de  multiplier  le  nombre  des  exemples.  — 
rrSans  vouloir  dès  maintenant  déterminer  d'une  façon  exacte  la  sur- 
rr  face  qui  devra  être  attribuée  à  chacune  des  cinq  périodes  de  la  pein- 
rr  ture  (on  ne  saura  exactement  à  quoi  s'en  tenir  sur  ce  point  que  le 
rrdéj)ouillement  des  divers  catalogues  une  fois  terminé,  et  il  faudra 
rrsans  doute  alors  procéder  à  de  nombreuses  éliminations),  on  peut 
rr  supposer  que ,  s'il  faut  deux  salles  pour  offrir  un  aperçu  de  l'histoire 
rrdo  la  peinture  sous  le  règne  de  Napoléon  I",  il  en  faudra  trois  pour 
rr  montrer  la  peinture  à  l'époque  de  la  Restauration,  quatre  pour  le 
rr  règne  de  Louis-Philippe,  cinq  pour  le  Second  Empire  et  cinq  pour  la 
rr  Troisième  R('[)ublique.  Mais  c'est  là  un  maximum  et  il  est  probable 
rr  qu'avec  un  nombre  bien  moindre  de  salles  on  pourra  offrir  une  syn- 
rr  thèse  parfaite  de  la  peinture  au  xix^  siècle  jusqu'en  1889.  —  La 
rr  sculpture  devant  prendre  place  surtout  dans  les  escaliers  et  dans  le 
rrhall  central,  il  n'est  pas  nécessaire  de  s'inquiéter  d'elle  pour  le 
rr  moment.  —  Cette  exposition  de  peinture  et  de  sculpture  sera  com- 
rrplétée  par  des  collections  qui,  en  fait,  la  rattacheront  à  l'exposition 
rr  rétrospective  organisée  dans  le  petit  Palais  et  compléteront  Thistoire 


104  EXPOSITIONS   RETROSPECTIVES. 

ffde  toutes  les  manifestations  de  i'arl  français  depuis  les  origines.  Entre 
rr  chacune  des  salies  ou  des  séries  de  salles  consacrées  à  chacune  des 
rrcinq  périodes  de  l'histoire  de  la  peinture  au  xix^  siècle,  on  créera  des 
ff salons  de  repos,  dans  lesquels  on  présentera  au  public  d'abord  la 
ff  restitution,  au  point  de  vue  du  mobilier  et  de  l'aménagement  inté- 
<r rieur,  d'une  ou  plusieurs  pièces  d'habitation  du  Premier  Empire,  de 
ffla  Restauration,  etc.,  puis  des  séries  aussi  complètes  que  possible  des 
cf objets  d'art  industriel.  —  Autant  des  restitutions  de  ce  genre  sont 
cf  périlleuses  et  presque  impossibles  pour  les  siècles  passés ,  autant  on 
r: peut  les  produire  parfaites  pour  notre  siècle;  mais  il  est  évident  que, 
ffplus  la  date  de  ces  restitutions  sera  récente,  moins  on  leur  devra 
rr  donner  de  développement  :  il  importera  de  montrer  plus  de  spécimens 
ffde  l'art  du  Premier  Empire,  même  de  la  Restauration,  que  de  l'art 
ff  industriel  du  règne  de  Louis-Philippe  ou  des  périodes  qui  l'ont  suivi 
ff  jusqu'en  1889.  Ces  restitutions  trop  étendues,  les  objets  de  ces  der- 
ffuières  époques  trop  nombreux  n'offriraient  qu'un  intérêt  médiocre 
ff  parce  que  le  public  y  verrait  davantage  ce  qu'il  lui  est  donné  de  voir 
ff  tous  les  jours.  II  conviendra  cependant  d'apporter  un  soin  tout  par- 
ff  ticulier  dans  le  choix  des  restitutions  à  faire  pour  la  période  s'éten- 
ffdant  de  i8yo  à  1889,  pour  tâcher  de  montrer  ce  qui  a  pu  être 
ffcréé  d'original  pendant  cette  période  et  pour  faire  voir,  s'il  se  peut, 
ffle  style  et  les  tendances  d'une  époque  si  voisine  de  nous.  —  Ces 
tf salons  de  repos,  ces  salles  contenant  des  restitutions  des  ameuble- 
rinents  ou  des  collections  d'objets  d'art  industriel  viendront,  bien 
rr  entendu,  s'intercaler  entre  chacune  des  cinq  époques  de  la  peinture 
ff  du  siècle ,  ou ,  au  besoin ,  se  développeront  parallèlement  à  ces  époques. 
ffDe  la  sorte,  le  visiteur  pourra  se  faire  rapidement  une  idée  complète 
ffde  chacune  de  ces  cinq  périodes,  aussi  bien  au  point  de  vue  de  la 
r peinture,  de  la  sculpture,  que  des  arts  décoratifs.» 

Ce  programme,  que  je  caressais  dès  le  début  des  études  de  l'Expo- 
sition, se  heurta  en  pratique,  comme  toutes  les  conceptions  humaines, 
contre  une  suite  de  difficultés,  dont  les  plus  graves  furent  l'étendue 
des  espaces  réclamés  par  les  artistes  vivants  et  le  retard  aj>porté  au 
vote  des  crédits  nécessaires.  Si  sa  réalisation  ne  put  être  complète,  si 
l'évocation  intégrale  de  la  peinture  depuis  1800  devint  impraticable. 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         105 

si  cette  évocation  fit  place,  suivant  l'expression  du  savant  et  habile 
organisateur,  M.  Roger  Marx,  à  un  compromis  entre  l'exposition  his- 
torique et  le  groupement  de  chefs-d'œuvre,  il  n'en  subsista  pas  moins 
une  admirable  manifesta  lion. 

L'école  française  était  assez  riche  pour  qu'il  fût  possible  d'éviter  les 
redites,  d'écarter  rigoureusement  les  œuvres  déjà  montrées  en  1889. 
M.  Molinier  et  M.  Roger  Marx  se  firent  de  cette  élimination  préalable 
une  règle  absolue.  Ils  mirent  à  contribution  les  riches  galeries  pari- 
siennes. Les  musées  et  les  amateurs  de  province  leur  fournirent  un 
contingent  remarquable:  à  cet  égard,  l'exposition  centennale  de  1900 
fut  éminemment  décentralisatrice;  elle  apprit  à  connaître  plus  d'un 
artiste  provincial  et  ])ermit  de  mieux  suivre  les  évolutions  successives 
de  l'art  français,  de  démêler  plus  clairement  les  anneaux  de  la  chaîne 
qui  relie  le  présent  au  passé;  par  ses  révélations,  elle  aviva  et  rajeu- 
nit le  prestige  de  l'école  française. 

Un  grand  développement  fut  donné  à  la  section  des  dessins;  les 
locaux  s'y  prêtaient  merveilleusement,  (^ette  section  offrit  à  l'admira- 
tion des  visiteurs,  non  seulement  des  improvisations  prenant  en  quelque 
sorte  sur  le  vif  la  pensée  de  leurs  auteurs,  mais  aussi  des  composi- 
tions et  des  expressions  d'un  fini  incomparable. 

La  section  de  la  sculpture  apparut  plus  instructive  encore  que  celle 
de  la  peinture.  Elle  tira  de  l'ombre  des  œuvres  magistrales,  injusl<'- 
ment  méconnues  ou  perdues  dans  l'oubli. 

Groupée  dans  des  vitrines,  la  petite  sculpture  remplissait  à  côté 
de  la  grande  sculpture  le  même  oflice  que  les  esquisses  et  les  dessins 
à  côté  de  la  peinture. 

La  section  des  médailles  était  abondamment  pourvue  et  répondait 
bien  aux  aspirations  de  notre  époque,  si  favorable  aux  j)roductions 
dans  cette  branche  charmante  de  l'art. 

En  ce  qui  concerne  la  gravure,  le  fait  dominant  était  l'essai  d'une 
première  e\[)osition  d'ensemble  de  la  gravure  sur  bois. 

Conçue  dans  le  même  esprit  que  les  autres,  la  section  darchitecture 
constituait  avant  tout  un  hommage  aux  créations  originales. 

La  section  de  l'ameublement  contenait  d'inestimables  trésors.  Certes, 


106  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

l'union  avec  les  autres  œuvres  n'avait  pu  être  aussi  intime  que  je 
l'eusse  souhaité  pour  l'affirmation  de  l'unité  de  l'art.  Elle  n'en  existait 
pas  moins.  Rompant  avec  les  précédents  des  expositions  universelles 
antérieures,  l'Administration  avait  ménagé  aux  artisans  une  place 
près  des  peintres  et  des  sculpteurs,  ouvert  un  horizon  plus  large  sur 
l'idéal  des  diverses  périodes  du  siècle. 

Voici,  à  titre  documentaire,  un  tableau  numérique  comparatif  des 
ouvrages  dont  se  composèrent  les  expositions  centennales  de  1889  et 
de  iqoo  : 

1889.  1900. 

Tableaux 662  682 

Dessins 558  -ok 

Miniatures ■y  6  5o 

Sculptures i4o  44 1 

Me'dailles 129  217 

Projets  d'architecture 876  i-j'à 

Gravures  et  lithographies 465  533 

Objets  d'art n  278 

Parmi  les  établissements  et  les  collectionneurs  qui  ont  contribué  le 
plus  puissamment  au  succès  de  l'exposition  centennale  des  beaux- 
arts  par  leurs  prêts  généreux ,  il  n'est  que  juste  de  citer  : 

Les  palais  de  Compiègne,  de  Fontainebleau  et  de  Versailles; 

La  ville  de  Paris; 

La  cathédrale  de  Montauban  et  l'église  de  Nantiia  ; 

Les  musées  d'Angers,  d'Avignon,  de  Bordeaux,  de  Cambrai,  de  Dijon,  de  Langres, 
de  Lille,  de  Marseille,  de  Montauban,  de  Montpellier,  de  Nantes,  d'Orléans,  de 
Reims ,  de  Rouen ,  de  Troyes ,  de  Valenciennes ,  etc.  ; 

MM.  Jules  Reer,  H.  Reraidi,  Bessonneau,  Reurdeley,  Rlot,  Ronnat,  A.  Cahen, 
Chassériau,  Decourcelle,  Deutsch  (de  la  Meiu-the),  Doistau,  Doiiop  de  Monchy, 
Gh.  Ephrussi;  M"'  Esnault-Pelterie;  MM.  Fenaille,  R.  Franck,  Gallimard,  Giliihert, 
Groult,  A.  et  G.  Joliet,  Klotz,  Leblanc-Rarbedienne,  Lutz,  Maciet,  Mannheim, 
L.  Mante,  Moreau-Nélaton ,  Pellerin,  A.  et  H.  Rouart,  Sarlin,  Strauss,  Vasnier, 
Vever,  Viau,  etc. 

Sur  l'exposition  se  greffèrent  d'intéressantes  conférences  par  : 

MM.  Roger  Marx,  inspecteur  général  des  musées  des  départements   (conférence 
générale); 
Léonce  Bénédite,  conservateur  du  musée  du  Lu.\enibourg  (paysage); 


TRAITS   CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         107 

MM.  Henri  Bouchot,  conservateur  de  la  bibliothèque  Nationale  (histoire  et  genre)  ; 
André  Michel,  conservateur  au  musée  du  Louvre  (sculpture  du  xix°  siècle). 


2.  Exposition  rétrospective  de  l'art  français.  —  Cette  exposition, 
la  plus  belle  qui  ait  jamais  eu  lieu,  devait  constituer  un  tableau  his- 
torique de  tous  les  arts  mineurs  sur  le  sol  français,  depuis  les  origines 
de  la  Gaule  jusqu'à  1800. 

Eu  égard  au  plan  du  petit  palais  des  Champs-Elysées,  les  organi- 
sateurs se  demandèrent,  d'abord,  s'il  ne  serait  pas  possible  d'adopter 
un  double  classement  par  époque  et  par  espèce,  analogue  à  celui  qui 
avait  été  tenté  pour  l'histoire  du  travail  en  1867  et  permettant  aux 
visiteurs,  soit  d'étudier  le  développement  d'une  seule  branche  de  l'art 
à  travers  les  âges  en  parcourant  les  salles  dans  le  sens  d'un  rayon, 
soit  d'apprécier  l'état  de  l'art  sous  toutes  ses  formes  à  une  même 
époque  en  suivant  un  itinéraire  parallèle  au  périmètre  de  l'édifice. 
Des  objections  graves  conduisirent  à  abandonner  ce  programme  très 
séduisant.  D'une  part,  s'il  paraissait  réalisable  dans  la  partie  semi- 
circulaire  du  palais,  les  grandes  galeries  rectilignes  contiguës  à  la 
façade  principale  s'y  adaptaient  beaucoup  moins.  D'autre  part,  la 
galerie  semi-circulaire  intérieure  ne  communiquait  pas  avec  la  galerie 
périphén([ue  par  des  baies  assez  nombreuses.  En  outre,  et  ce  fut 
l'obstacle  capital,  les  différentes  branches  de  l'art  ne  remontent  pas 
à  la  même  date;  elles  ne  comportent,  non  plus,  ni  les  mêmes  phases 
caractéristiques,  ni,  à  plus  forte  raison,  la  même  proportionnalité  de 
développement. 

Deux  méthodes  restaient  :  celle  du  classement  chronologique  réunis- 
sant les  arts  mineurs  d'une  époque;  celle  du  classement  par  espèce. 
La  première  a  été  appliquée  dans  la  plupart  des  expositions  rétrospec- 
tives; la  seconde  est  celle  des  musées.  Cette  dernière  a  prévalu  à  la 
suite  d'études  attentives  :  entre  autres  mérites,  elle  présente  l'avantage 
de  moins  disloquer  les  collections  particulières,  qui  tendent  aujour- 
d'hui à  se  spécialiser. 

Un  instant,  la  pensée  était  venue  de  compléter  l'enseignement  de 
l'exposition  rétrospective  par  quelques  restitutions  d'ensemble  où 
eussent  été  associés  des  objets  de  nature  différente,  mais  de  même 


108  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

époque.  Eile  fut  presque  immédiatement  écartée  en  raison  de  ses 
écuoils  pour  les  époques  anciennes  et  des  échecs  auxquels  avaient 
abouti  les  tentatives  antérieures. 

A  propos  de  ladmission,  j'ai  indiqué  les  divisions  maîtresses  du 
grand  musée  temporaire  installé  au  petit  Palais.  Il  est  inutile  d'y 
revenir. 

La  sélection  à  laquelle  procédèrent  MM.  Molinier  et  Frantz  Marcou , 
inspecteur  général  des  monuments  historiques ,  fut  extrêmement  rigou- 
reuse. Sans  négliger  la  période  préhistorique,  ils  la  restreignirent  au 
rôle  d'une  préface  obligatoire.  Aucune  pièce  ne  fut,  en  principe,  ad- 
mise, si  elle  n'était  originale;  cependant  il  fallut  consentir  des  excep- 
tions à  la  règle  pour  la  numismatique  et  la  sigillographie,  accepter 
la  reproduction  galvanoplastique  des  monnaies  gauloises  et  françaises 
d'après  les  types  du  cabinet  des  médailles,  ainsi  que  la  reproduction 
en  cire  teintée  des  sceaux  de  France  d'après  les  originaux  conservés 
aux  archives  nationales. 

Les  sources  auxquelles  puisa  l'exposition  rétrospective  de  l'art  fran- 
çais furent  les  suivantes  : 

Etablissements  publics  nationaux  (garde-meuble  national;  palais  de  Compiègne, 
de  Fontainebleau,  de  Pau,  de  Trianon,  de  Versailles;  bililiothèques  Nationale,  Ma- 
zarine,  Sainte-Geneviève;  école  nationale  des  beaux-arts;  Imprimerie  nationale; 
Ministère  de  l'intérieur;  musée  d'artilierie); 

Etablissements  publics  départementaux  ou  communaux  (musées;  bibliothèques; 
hôpitaux  de  Besançon  et  Tonnerre;  Hôtels-Dieu  de  Reims  et  de  Noyon;  lycée  de 
Reims;  hôtel  de  ville  de  Marseille;  société  archéologique  de  Touraine;  comité 
archéologique  de  Senhs  ;  société  des  lettres ,  sciences  et  arts  de  l'Aveyron  ;  préfecture 
de  Tours); 

Fabriques  des  cathédrales  et  églises  paroissiales; 

Collections  particulières  de  Paris ,  des  départements  et  de  l'étranger. 

Voici  la  liste  des  musées  et  bibliothèques  de  province,  ainsi  que 
des  fabriques  qui  concoururent  à  l'œuvre  de  1900  : 

1 .  Musées.  —  Abbeville  (musée  municipal  et  musée  Boucher  de  Perthes),  Agen, 
Aix,  Albi,  Alençon,  Amiens,  Angers  (musée  Saint-Jean  et  musée  de  l'hôtel  Pincé), 
Arras,  Avignon  (musée  Calvet),  Beaune,  Bordeaux  (musée  d'armes),  Bourges, 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         109 

Gahors,  Calais,  Carcassonne ,  Cambrai,  Chalon-sur-Saône,  Chàlons-sur-Marne, 
Chambéry,  Chartres,  Château-Gonlier,  Cbâteanroux,  Cherbourg,  Clerniont- 
Ferrand,  Compiègne,  Dax,  Dieppe,  Dijon,  Dôle,  Douai,  Draguignan,  Duii- 
kerquc,  Grenoble,  Guéret,  Langres,  Laval,  Lille,  Limoges  (musée  national 
Dubouché),  Lisieux,  Lons-le-Saunier,  Màcon,  Le  Mans,  Marseille,  Melun,  Mon- 
targis,  Montpelher,  Moulins,  Narbonne,  Nevers,  Orléans  (musée  historique),  Pau, 
Péronne,  Perpignan,  Le  Puy,  Reims,  Rennes,  Roanne,  La  Roche-sur- Yon ,  La 
Rochelle,  Rouen  (musée  des  antiquités  de  la  Seine -Inférieure),  Saint-Etienne, 
Saintes,  Saint-Lô,  Saint-Omer.  Semur,  Tarbes,  Toulouse  (musée  des  Augustins  et 
musée  Saint-Raymond),  Tours,  Valence,  Valenciennes,  Vienne,  Vire,  Villeneuve- 
lès-Avignon. 

9.  Bibliothèques.  —  Abbeville,  Agen,  Alençon,  Amiens,  Angers,  Arras,  Autun, 
Avranches,  Beaune,  Besançon,  Bordeaux,  Boulogne-sur-Mer,  Bourg,  Cambrai, 
Chalon-sur-Saône,  Châlons-sur-Marne,  Ghaumont,  Clermont-Ferrand,  Dijon, 
Dôle,  Douai,  Epernay,  Epinal,  Evreux,  Grenoble,  Le  Havre,  Laon,  Limoges, 
Marseille,  Montpellier,  Orléans,  Périgueux,  Perpignan,  Rennes,  Saint-Omer, 
Saint-Quentin,  Semur,  Sens,  Valenciennes,  Verdun,  Vesoul. 

3.  Calliédrales  et  églises  paroissiales.  —  Diocèses  :  Agen  (église  de  Lamontjoie); 
Aix  (cathédrale  d'Aix;  églises  Saint-Trophime  et  de  la  Major  à  Arles);  Alhi  (cathé- 
drale d'Albi;  église  de  Labessière);  Amiens  (cathédrale  d'Amiens;  église  Saint- 
Jacques  et  couvent  des  UrsuUnes  à  Amiens;  églises  de  Béhen,  de  Gueschart,  de 
Longpré-les-Corps-Saints,  de  Pont-Remy,  de  Saint-Riquier,  de  Vergies,  de  Saint- 
Wulfran  à  Abbeville);  Angers  (cathédrale  d'Angers;  églises  de  Béhuard,  Saint- 
Pierre  à  Saumur,  Notre-Dame-de-Nantilly  à  Saumur);  Arras  (cathédrale  d'Arras; 
grand  séminaire  et  couvent  des  Augustines  à  Arras;  églises  d'Aire-sur-la-Lys , 
d'Avesnes-le-Comte ,  de  Comblain-Ciiàtelain,  de  Courrières,  de  Fauquembergues); 
Auch  (cathédrale  d'Auch;  église  de  Lombez);  Autun  (cathédrale  d'Autun;  grand 
séminaire  d'Autun;  églises  Saint-Vincent  et  Saint-Pierre  à  Chalon-sur-Saône); 
Avignon  (cathédrale  d'Avignon;  église  Notre-Dame  d'Apt);  Bayeux  (cathédrale  de 
Bayeux;  églises  Saint-Patrice  à  Bayeux  et  Sainte-Catherine  à  Ronfleur);  Bayonnc 
(éghse  d'Ahetze);  Beauvais  (cathédrale  de  Beauvais;  églises  Saint-Etienne  de  Beau- 
vais,  de  Broyés,  de  Chambly,  de  Coudray-Saint-Germer,  de  Noroy,  de  Noyon); 
Besançon  (cathédrale  et  évêché  de  Besançon);  Blois  (églises  de  la  Celette,  de 
Thenay  et  de  Trôo);  Bordeaux  (cathédrale  de  Bordeaux);  Bourges  (couvent  des 
Carmélites  à  Bourges;  éghses  de  Mareuil,  de  Méhun-sur-Yèvre ,  d'Orval,  de  Sa- 
vigny-en-Scptaine);  Cahors  (cathédrale  de  Cahors;  église  de  Lunegarde-la-Bastide); 
Cambrai  (églises  de  Bourbourg,  de  Bousbecques,  de  Crespin,  de  La  Bassée,  de 
Mauheuge,  de  Sainghin,  de  Saint-Nicolas  à  Valenciennes,  de  Wallers-en-Fagne); 
Carcassonne  (éghse  Saint-Just  à  Narbonne);  Chàlons  (cathédrale  de  Châlons); 
Chambéry   (cathédrale  de  Chambéry);  Chartres  (cathédrale  de  Chartres;  églises 


110  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

Saint-Pierre  à  Chartres  et  de  Coulombs);  Clermont  (évêché  de  Ciermont;  églises 
d'Issoire  et  de  Saint-Nectaire);  Coutances  (églises  du  Mesnil-Amand  et  de  Saint- 
Jean-des  Baisants);  Dijon  (églises  Notre-Dame  de  Beaune,  d'Auxonne,  de  Pidigny, 
de  Bouvres,  de  Buffey-lès-Echirey);  Evreux  (cathédrale  d'Evreux;  églises  Saint- 
Taurin  à  Évreux  et  d'Ézy);  Gap  (églises  de  Chorges  et  Notre-Dame-d'Emhrun); 
Grenoble  (cathédrale  de  Grenoble;  églises  de  Saint- Antoine,  de  Saint-Maurice 
à  Vienne);  Langres  (cathédrale  de  Langres;  églises  de  Doidevant- le -Château 
et  d'Isômes);  Laval  (égUses  Saint- Jean  à  Ghâteau-Gontier,  d'Evron  et  d'Har- 
danges);  Limoges  (cathédrale  de  Limoges;  églises  d'Ambazac,  d'Arnac-la-Poste ,  de 
Banize,  de  Bellac,  de  Bussière-Poitewne,  de  Cussac,  du  Dorât,  de  Laurière,  de 
Linard-Malval ,  de  Mailhac,  du  Moutier-d'Ahun ,  de  Nexon,  de  Saint-Léger-Ma- 
gnazeix,  de  Saint-Léonard,  de  Saint- Priest-Taurion ,  de  Saint-Junien,  de  Saint- 
Georges-des-Landes ,  de  SoUgnac);  Luçon  (églises  d'Aizenay,  des  Epesses,  de 
Fontenay-le-Comte,  des  Landes-Genusson ,  de  Notre-Dame-de-Biez ,  de  Saint-Jean- 
des-Monts,  de  Saint-Martin-Lars-en-Tiffauges ,  de  Saint- Philbert  de  Bouaine,  de 
Saint-Urbain,  de  Treize-Septiers);  Lyon  (cathédrale  de  Lyon;  église  de  Saint- 
Bambert-sur-Loire);  le  Mans  (cathédrale  du  Mans;  église  de  la  Couture  au  Mans); 
Meaux  (évêché  de  Meaux;  éghses  de  Nantouillet,  de  Saint-Ayoul  à  Provins,  de 
Becloses,  d'Ussy);  Mende  (cathédrale  de  Mende);  Montpellier  ^égUse  Saint- 
Martin -de- Londres)  ;  Mouhns  (cathédrale  de  Mouhns  ;  église  de  Gannat)  ; 
Nancy  (cathédrale  de  Nancy;  église  de  Saint-Nicolas-du-Port);  Nevers  (éghse  de 
Varzy);  Nice  (cathédrale  de  Nice;  églises  Saint-Augustin  à  Nice,  d'Auribeau,  de 
Biot,  de  Lantosque,  de  Lucéram,  de  Sainl-Martin-^'ésubie,  de  Saint-Paul-du-Var, 
de  Valdeblore);  Nîmes  (éghse  de  Villeneuve-lès-A\ignon);  Orléans  (évêché  d'Or- 
léans; éghses  de  Germigny- des -Prés  et  de  Saint -Benoît -sur- Loire);  Périgueux 
(église  de  Chancelade);  Perpignan  (églises  de  CatUar,  de  La  Llagonne,  de  Palau- 
del-Vidre,  de  Prunet);  Poitiers  (cathédrale  de  Poitiers;  églises  Notre-Dame-la- 
Grande  à  Poitiers  et  de  Saint-Jouin-de-Marnes);  le  Puy  (cathédrale  du  Puy; 
églises  de  Brioude  et  de  Lavoute-Chilhac);  Quimper  (éghses  de  La  Forêt-Foues- 
nant,  de  Gouesnach,  de  la  Martyre,  de  Plougasnou);  Beùns  (cathédrale  de  Beims; 
grand  séminaire  de  Beims;  églises  Saint-André,  Saint-Jacques,  Saint- Bemi,  à 
Beims;  églises  de  Berru,  de  Blanchefosse,  de  Bogny,  de  Mairy  et  de  Murtin); 
Bennes  (églises  des  Iffs,  de  Montreuil-le-Gast,  de  Saint-Georges  de  Chesné,  de 
Saint-Marc -sur-Couesnon ,  de  Saint-Médard-sur-lUe ,  de  Vitré;  séminaire  de  Saint- 
Méen);  Bodez  (évêché  de  Bodez;  éghses  de  Conques,  de  Flaujac,  de  Marcillac,  de 
Najac,  de  Namiale);  Bouen  (cathédrale  de  Bouen ;  églises  Sainl-Bomain  à  Bouen  et 
de  Caudebec-en-Caux) ;  Saint-Brieuc  (églises  de  Louannec,  de  Plounez,  de  Plou- 
rach,  de  Quemperven,  de  Saint-Paule);  Saint-Claude  (éghse  de  Saint-Lucipin); 
Saint-Dié  (église  de  Moyenmoutier);  Saint-Flour  (églises  d'AUy,  de  Brageac,  de 
Maurs,  de  Saint-Mary-le-Gros,  du  Vigcan):  Sens  (cathédrale  de  Sens;  ancienne 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  111 

cathédrale  d'Auxerre;  églises  de  Nailly  et  de  Pontigny);  Soissons  (cathédrale  d^ 
Soissons);Tarbes  (églises  de  Saint-Savin  et  de  Sarrancolin);  Tarentaise  (cathédrale 
de  Moutiers);  Toulouse  (église  de  wSaint-Bertrand  de  Cominges);  Tours  (cathédrale 
de  Tours;  églises  Saint-Saturnin  et  Saint-Symphorien  à  Tours;  couvent  du  Refuge 
à  Tours;  couvent  des  dames  de  Notre-Dame  de  Bourgueil;  églises  de  Beaulieu- 
lès-Loches,  de  Bueil,  de  Charentilly,  de  Chédigny,  de  Saint-Etienne  de  Chinon, 
de  Saint-Laurent-de-Lin ,  de  Sainte-Maure,  de  Saint- Paterne,  de  Sublaines);  Troyes 
(cathédrale  de  Troyes;  églises  Saint-Nicolas  à  Troyes,  d'Auxon,  Saint-Maclou  à 
Bar-sur-Aube ,  de  Brienne-le-Ghâteau,  de  Jaucourt,  de  Pont-Sainte-Marie,  de 
RosnaY,  de  Saint-André-lès-Troyes,  de  Villemaur,  dUnienville);  Tulle  (églises 
Saint-Martin  à  Brive,  d'Auhazine,  de  Beaulieu,  de  Chamberet,  de  Darnets,  de 
Gimel,  de  Laguenne,  de  Laval,  de  Masseret,  de  Noailles,  d'Orhac-de-Bar,  de 
Saint-Bonnet-Avalouze ,  de  Sainte-Fortunade,  de  Saint-Hilaire-Foissac,  de  Saint- 
Merd-de-Lapleau,  de  Saint-Pautaléon  de  Lapleau,  de  Soudeilles,  de  Vigeois); 
Vannes  (cathédrale  de  Vannes;  église  de  Saint-Gildas);  Verdun  (évèché  de  Verdun; 
éghses  Saint-Etienne  à  Bar-le-Duc,  de  Damvillers,  de  Juvigny,  de  Rouvres,  Saint- 
Etienne  à  Saint-Mihiel,  de  Souilly);  Versailles  (églises  de  Bruyères,  de  Gassicourt, 
de  Lévy-Saint-Nom ,  de  Saint-Cyr,  de  Taverny). 

Ces  listes  n'ayant  pas  été  insérées  au  catalogue,  il  était  juste  de 
les  reproduire  ici,  pour  rendre  un  légilinie  lionmiage  aii\  établisse- 
ments qui  ont  prêté  si  gracieusement  leur  concours  à  l'exposition 
rétrospective  de  l'art  français. 

Parmi  les  pièces  qui  ont  Ilguré  à  cette  exposition,  quelques-unes 
méritent  une  mention  particulière  en  raison  de  leur  importance,  de 
leur  valeur  artistique  ou  de  leur  rareté  : 

1.  Ivoires.  —  Diptyque  consulaire  (M.  S.  Bardac);  vierges  (M.  Martin  Le  Roy, 
M.  Oppenheini  de  Cologne,  église  de  Villeneuve-lès-Avignon);  annonciations 
(M.  Garnier,  M.  Chalandon). 

2.  Céramique.  —  Poteries  gallo-romaines  (M.  le  docteur  Plicque);  faïences  de 
Saint-Porchaire  (M.  le  baron  Alphonse  de  Rothschild,  M.  le  baron  Gustave  de 
Rothschild,  M.  Alfred  André,  M.  Mannheim,  M.  le  baron  Oppenheim);  faïences 
(M.  Papillon,  M.  Perrot);  porcelaines  de  Sèvres  (M"'  Grandjean,  M.  le  baron 
Henri  de  Rothschild). 

3.  Orfèvrerie. — Trésor  de  l'église  de  Conques  (Aveyron)  et  spécialement  grande 
statue  d'or  de  sainte  Foy;  calice  et  évangéliaire  de  saint  Gauzelin  (cathédrale  de 
Nancy);  calice  de  saint  Rémi  (cathédrale  de  Reims);  ciboire  (cathédrale  de  Sens); 
châsse  de  saint  Aignan  (cathédrale  de  Chartres);  châsse  de  saint  Taurin  (église 


11-2  EXPOSITIONS   RETROSPECTIVES. 

Saint-Taurin  à  Évreux);  chasses  émaillées  (églises  d'Ambazac,  de  Clianibeiel ,  de 
Gimel,  de  Bellac,  de  Sarrancolin,  d'Apt);  chefs  de  sainte  Fortunade  et  de  saiiil 
Ferréoi  (Nexon);  reliquaires  (églises  d'Arnac-la-Poste ,  de  Château-Ponsac ,  de  Jaii- 
court);  Baiser  de  paix  (cathédrale  de  Nice);  pièces  diverses  (MM.  Martin  Le  Roy, 
Chandon  de  Briaiiles,  Corroyer,  S.  Bardac). 

h.  Joaillerie.  —  Bijoux  barbares  (M.  Boulangera  Péronne);  boîtes,  tabatières 
et  étuis  (M.  Franck,  M"" la  baronne  James  de  Rothschild,  M.  le  marquis  de  Thuisy); 
montres  (M.  Garnier). 

5.  Emaux  peints.  —  Série  des  douze  apôtres  (église  Saint-Père  à  Chartres): 
portraits  et  plaques  (M.  Cottereau,  M.  Maurice  Kann,  M.  Mannheim,  M.  Porgès. 
M.  le  baron  Alphonse  de  Rothschild,  M.  le  baron  Edmond  de  Rothschild);  gobelet 
(M.  Thiwalt,  à  Cologne). 

6.  Ameublement.  ■ —  Armoire  sculptée  par  Hugues  Sarabm  (M™  la  marquise 
Arconati-Msconti);  dressoirs  (M.  Ghabrières-Arlès);  commodes  de  Boulle  (biblio- 
thèque Mazarine);  médailliers  (bibliothèque  Nationale);  armoires  par  Ch.  (Pressent 
(M.  Chappey);  régulateur  de  Ph.  Caffieri  (M"""  de  Saint-Georges). 

■y.  Tapisseries.  — •  Pièces  de  l'Apocalypse  (cathédrale  d'Angers);  parements 
d'autels  (cathédrale  de  Sens);  Bal  des  Ardents  (église  Notre-Danie-de-Nantilly ,  à 
Saumur);  tentures  du  roi  Clovis  et  de  Ihistoire  de  la  Vierge  (cathédrale  de  Reims); 
vie  de  saint  Rémi  (église  Saint-Remi,  à  Reims);  histoire  du  Christ  et  de  la  Vierge 
(cathédrale  d'Aix);  histoire  des  rois  des  Gaules  (cathédrale  de  Beauvais);  tenture 
des  sujets  de  la  fable,  d'après  Boucher  (mobilier  national). 

8.  Peinture.  —  Couronnement  de  la  Vierge,  par  Charenton  (musée  de  Ville- 
neuve-lès-Avignon); Buisson  ardent,  par  Nicolas  Froment  (cathédrale  d'Aix); 
triptyque  du  Couronnement  de  la  Vierge  (cathédrale  de  Moulins);  triptyques  du 
Crucifiement  et  de  l'Adoration  des  bergers,  par  Jean  Bellegambe  (cathédrale 
d'Arras). 

g.  Sculpture.  - —  Portes  en  bois  (cathédrale  du  Puy);  vierge,  par  Germain 
Pilon  (('glise  de  la  Couture,  au  Mans);  escarpolette,  par  (ilodion  (M"'"  la  baronne 
James  de  Rolhschild);  buste  de  Falconet,  par  lui-même  (M.  Donop  de  Momln  ): 
groupe  des  trois  Grâces,  par  Falconet  (M.  le  comte  Isaac  de  Camondo). 

De  Jiiêine  que  l'exposition  centennalo  des  beaux-arts,  l'Exposition 
rétrospective  de  l'art  français  a  donné  lieu  à  quelques  conférences 
faites  par  : 

MM.  Salomon  Reinach,  membre  de  l'Institut  (époque  gallo-romaine); 

Migeon,  conservateur  adjoint  au  musée  du  Louvre  (dinanderie  et  bronze); 
Molinier,  conservateur  au  musée  du  Louvre  (ivoire); 
Raymond  KoechHn  (céramique); 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  113 

MiNL  Frantz    Marcou,    inspecteur   général    des    monuments    historiques   (trésors 
d'églises)  ; 
G.  Soulier  (tapisseries); 
Molinier  (meubles). 

3.  Musées  centennaux  des  produits  industriels  ou  agricoles  et 
des  objets  autres  que  les  œuvres  d'art.  —  i .  Observation  prélimi- 
naire. —  Los  musées  centennaux  ont  constitué  l'un  des  éléments  les 
plus  Ijiillants  en  même  temps  que  l'un  des  foyers  d'enseignement 
les  plus  féconds  de  lExposition.  Jalonnant  par  des  repères  habilement 
choisis  l'évolution  de  l'activité  nationale  au  cours  du  siècle  et  quel- 
(piefois  même  depuis  une  époque  plus  lointaine,  organisés  pour  la 
plupart  avec  une  science  consommée  et  un  goiît  irréprochable,  ils 
retenaient  l'altention  du  visiteur,  le  charmaient,  concouraient  puissam- 
ment à  son  éducation  et  à  son  instruction,  lui  montraient  les  anneaux 
successifs  de  la  chaîne  ininterrompue  qui  relie  les  générations  entre 
elles,  l'éclairaient  sur  la  solidarité  des  efforts  de  l'homme  à  travers  le 
temps,  développaient  sa  foi  en  l'avenir  et  son  courage. 

11  y  a  eu  là  une  belle  et  grande  œuvre,  faisant  honneur  à  tous 
ceux  qui  y  ont  participé,  aux  membres  des  comités  d'organisation, 
aux  collectionneurs,  aux  fonctionnaires  du  Commissariat  général 
spécialement  chargés  du  service  et,  en  particulier,  à  M.  François 
Carnot. 

Je  me  reprocherais  de  ne  pas  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur  les 
divers  musées,  de  ne  point  en  rappeler  les  traits  caractéristiques 
essentiels. 

9.  Groupe  I.  (^Education  et  enseignement.^  —  Le  musée  centennal 
des  trois  classes  1,  :2  et  3  (éducation  de  l'enfant  et  enseignement 
primaire;  enseignement  secondaire;  enseignement  supérieur)  était 
dans  1  une  des  galeries  de  l'étage  affectées  au  groupe  L  Quatre  cloi- 
sons formaient  une  salle  très  allongée  où  le  public  pénétrait  par 
quatre  portes  disposées  symétriquement  deux  à  deux.  Cette  salle 
n'avait  comme  mobilier  que  deux  vitrines,  l'une  isolée  dans  la  partie 
centrale,  l'autre  placée  à  une  extrémité.  Les  surfaces  murales,  d'un 
grand  développement,  avaient  été  entièrement  recouvertes,  tant  à 


H 

lUPKlUEnii:     «ITIOViLK. 


lU  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

l'intérieur  qu'à  l'extérieur,  de  gravures,  d'affiches,  de  caricatures,  etc., 
relatives  à  renseignement. 

Méthodiquement  classés,  les  objets  se  répartissaient  en  cinq  divi- 
sions : 

1°  Livres  et  brochures  sur  l'enseignement  avant  1889; 
2°  Monographies  d'établissements  d'enseignement,  et  en  particulier 
de  lycées,  collèges  et  écoles; 

3"  Documents  imprimés  ou  manuscrits  sur  l'histoire  de  l'ensei- 
gnement et  des  divers  établissements  rattachés  aux  trois  classes; 

li°  Estampes  et  dessins  représentant  différentes  scènes  d'enseigne- 
ment, vues  d'établissements,  costumes,  etc.; 

5°  Portraits  d'éducateurs  et  d'organisateurs  de  l'enseignement. 
Un  panneau  extérieur,  au  Nord-Est,  avait  été  attribué  aux  maisons 
d'éducation  de  la  Légion  d'honneur,  qui  y  installèrent  elles-mêmes 
leur  exposition. 

Eu  égard  à  l'ordre  de  rangement  des  objets ,  les  trois  classes  avaient 
pu  rester  séparées,  sauf  pour  les  portraits  des  éducateurs,  réunis  sur 
la  cloison  est  à  l'intérieur  de  la  salle. 

Le  Ministère  de  l'instruction  publique  tenait  naturellement  la  plus 
large  place.  Parmi  les  principaux  concours,  il  y  a  lieu  de  citer  ceux 
des  établissements  suivants  :  universités  de  Paris,  de  Besançon,  de 
Caen,  de  Montpellier,  de  Toulouse;  facultés  des  lettres,  des  sciences, 
de  droit  et  de  médecine;  école  normale  supérieure;  lycées  et  collèges; 
maisons  de  la  Légion  d'honneur,  qui  firent  une  exposition  particuliè- 
rement intéressante  et  donnèrent  une  série  très  remarquée  de  por- 
traits de  surintendantes. 

Juxtaposé  au  musée  des  classes  J,  2  et  3,  celui  de  la  classe  5 
(enseignement  spécial  agricole)  comportait  deux  épis  sur  tables. 

Il  avait  comme  exposants  l'institut  agronomique,  les  écoles  natio- 
nales d'agriculture  de  Grignon  et  de  Rennes,  l'ancienne  école  d'agri- 
culture de  la  Saulsaie  (Ain),  l'école  nationale  d'horticulture  de  Ver- 
sailles, l'école  nationale  des  eaux  et  forêts,  les  écoles  vétérinaires 
d'Alfort,  de  Lyon  et  de  Toulouse,  l'école  pratique  d'agriculture  de 
Saint-Bon  (Haute-Marne). 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  115 

Les  plans,  tableaux,  cartes,  étaient  appendus  aux  parois.  Quant 
aux  ouvrages  anciens,  ils  avaient  pris  place  dans  de  petites  vitrines 
plates  généralement  fournies  par  les  écoles. 

3.  Groupe  III.  (^Instruments  el  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences 
et  des  arts.)  —  Tout  le  musée  du  groupe  III,  moins  la  classe  18 
(matériel  de  l'art  théâtral),  était  groupé  dans  la  salle  octogonale  du 
palais  de  l'Enseignement,  au  rez-de-chaussée  et  au  premier  étage. 
J'en  ai  déjà  décrit  l'installation  générale  (voir  tome  IV,  page  i  o5).  Il  ne 
me  reste  qu'à  donner  quehjues  indications  de  détail  sur  l'aménagement 
des  différentes  classes.  Ces  indications  peuvent  se  résumer  ainsi  : 

11.  Typographie  ;  impressions     Rez-de-chaussée,     près     Deux    grandes    blbliolhèques  ;    un    certain 

diverses.  de  l'escalier.  nombre   de   vitrines   biisses;  deux   vastes 

parois  mumies  pour  les  gravures  et  les  li- 
thographies. —  Installation  de  presses  an- 
ciennes dans  Tespaoe  laissé  libre  par  les 
vitrinos. 

12.  Photographie Premier  étage Deux  grandes  bibliothèques;   deux   vitrines 

basses;  cloisons  tapissées  de  photographies 
et  de  gravures. 

13.  Librairie,  éditions  musi-     Rez-de-chaussée  (moitié     Deux   vitrines-bibliothèques  hautes;    quatre 

cales. Reliure.  Journaux.         de  la  salle).  vitrines  basses. 

Affiches. 

!i.     Caries    et     appareils    de     Premier  étage Quatre  grandes  cloisons  portant  les  cartes; 

géo;;raphio  et  de  cos-  vilrinesbassespouries  volumes  et  aulresob- 

mographie.      Topogra-  jets  de  petites  dimensions;  vitrine  spéciale 

phie.  isolée  pour  une  sphère  en  argent;  globes 

prêtés  par  l'Observatoire  do  Paris. 

13.     Instruments  de  précision.     Rez-de-chaussée Po:m'  les  instruments  de  précision  :  trois  vi- 

Monnaies  el  médailles.  Irines  hautes,  deux  vitrines  plus  petites, 

un  niàt  avec  ses  cordages  portant  un  té- 
lémètre de  l'amiral  Courbet.  —  Pour  lis 
moimaies  et  médailles  :  un  balancier  an- 
cien el  une  vitrine  de  médailles  avec  bu- 
reau de  vente,  des  vitrines  alTeclées  à  la 
numismatique. 

16.  Médecine  el  chirurgie.  .  .      Premier  étage Trois  vilrines  horizontales  et  deux  vitrines 

hautes,  séparées  par  des  cloisons  auxquelles 
étaient  Oxées  des  gravures  el  les  vitrines 
de  l'école  dentaire  de  Paris. 

17.  Instruments  de  musique.      Premier  élage Deut  estrades  pour  les  grands  instruments; 

deux  vitrines  hautes  à  double  face  pour  la 
lutherie;  [)iusieurs  vitrines  basses  et  des 
cloisons  pour  les  inslrumeuts  de  cuivre  et 
les  gravures. 

La  classe  11  avait  fourni  :  i"  une  série,  autant  que  possible  con- 
tinue, de  spécimens  d'impressions  typographiques,  de  la  fin  du  xv"^  siècle 
jusqu'à  la  seconde  moitié  du  xix"  siècle;  2"  des  épreuves  do  gravure 


116  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

sur  bois  et  en  taille  douce;  3°  des  épreuves  de  lithographie  ;  k"  quelques 
pièces  de  matériel;  5"  des  ouvrages  et  documents  relatifs  aux  divers 
modes  d'impression. 

Pour  la  classe  12,  il  y  a  lieu  de  mentionner  spécialement  les 
instruments  et  images  concernant  l'histoire  de  la  chronophotographie 
(M.  le  docteur  Marey,  membre  de  l'Institut),  ainsi  que  les  appareils 
et  épreuves  de  Daguerre  (Société  française  de  photographie). 

L'exposition  de  la  classe  13  était  peut-être  la  plus  importante  du 
groupe  par  l'intérêt  et  la  valeur  des  objets  exposés,  surtout  dans  les 
sections  des  reliures  et  des  manuscrits;  aussi  a-t-elle  recueilli  le  succès 
le  plus  mérité.  On  y  voyait,  par  exemple,  l'évangéliaire  dit  de  Cliar- 
lemagne  (bibliothèque  d'Abbeville),  une  belle  série  de  volumes  illus- 
trés modernes  avec  dessins  originaux  (divers),  de  superbes  reliures 
(M.  Gruel). 

Dans  le  domaine  de  la  classe  1  ^ ,  je  mentionnerai  la  collection  des 
cartes  anciennes  de  la  Corse  (prince  Roland  Bonaparte),  une  collec- 
tion de  plans  originaux  de  Paris  (M.  E.  Mareuse),  une  sphère  en 
argent  (M.  Le  Provost  de  Launay). 

En  ce  qui  concerne  la  classe  15,  on  peut  citer  le  microscope  du 
roi  Stanislas  (lycée  de  Nancy),  puis  une  collection  de  monnaies  et 
jetons  du  département  de  Seine-et-Marne  (M.  Madoulé). 

La  classe  16  contenait  une  suite  d'instruments  de  chirurgie  de  tous 
les  âges  (M.  le  docteur  Hamonic). 

Quant  à  la  classe  17,  la  plus  abondamment  fournie  au  point  de 
vue  du  nombre  des  objets,  elle  plaçait  sous  les  yeux  du  public  un  cla- 
vecin du  XVII®  siècle  (marquis  de  Sartiges)  et  une  harpe  de  Marie- 
Antoinette  par  Cousineau  (M.  Jacquot). 

Le  musée  du  groupe  III  a  été  visité  minutieusement  par  diverses 
associations  de  savants  ou  d'érudits  (congrès  international  des  biblio- 
thécaires, société  archéologique  rrLe  vieux  papier»,  etc.).  Plusieurs 
publications  lui  ont  été  consacrées  :  «La  chirurgie  et  la  médecine 
ff  d'autrefois»,  par  M.  le  docteur  Hamonic;  un  article  du  Monde  musi- 
cal, par  MM.  René  Savoye  fils,  Eugène  de  Bricqueville  et  Albert  Jac- 
quot, sur  les  instruments  de  musique;  (tLe  musée  centennal  de  la 
ff reliure»,  par  M.  Gaston  Duval,  dans  le  bulletin  du  bibliophile. 


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TRAITS  CARACTERISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         117 

Séparé  de  l'ensemble  du  groupe  par  l'exposition  française  contem- 
poraine de  la  classe  15,  le  musée  de  la  classe  18  (matériel  de  l'art 
théâtral)  était  éclairé  à  la  lumière  électrique,  de  manière  à  donner 
aux  objets  leur  apparence  de  la  scène. 

L'emplacement  assez  restreint  de  ce  musée  se  divisait  en  quatre 
parties  isolées  par  des  cloisons  de  bois.  Dans  l'un  des  compartiments 
était  reconstituée  la  chambre  de  M""  Mars,  avec  le  mobilier  donné 
à  la  célèbre  artiste  par  Napoléon  l"  (M.  Loyer);  deux  autres  com- 
partiments renfermaient  des  gravures,  dessins,  tableaux,  relatifs 
à  l'art  théâtral,  et  des  maquettes  de  décors;  des  vitrines  contenant 
les  poupées  costumées  de  la  bibliothèque  de  l'Opéra  avaient  pris  place 
dans  le  quatrième. 

h.  Groupe  IV.  {MdU'riel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.^  — 
Situé  au  premier  étage  du  palais  de  la  Mécanique,  côté  La  Bourdon- 
nais, contre  le  grand  hall  de  l'Electricité,  le  musée  du  groupe  IV 
comportait  un  cloisonnement  de  ceinture,  formant  une  salle  isolée  du 
reste  de  la  galerie,  et  un  certain  nombre  de  vitrines. 

Au  cloisonnement  avaient  été  fixés  les  dessins,  les  gravures,  les 
photographies,  qui  constituaient  la  majeure  partie  des  objets  exposés. 
Les  vitrines  renfermaient  principalement  des  modèles  de  machines. 

Le  classement  avait  été  effectué  avec  une  méthode  parfaite.  Il  pré- 
sentait six  divisions  :  mécanique  rationnelle;  machines  motrices;  trans- 
mission du  travail;  machines  élévatoires  et  machines  de  compression; 
mesure  des  quantités  mécaniques;  divers. 

Avec  son  obligeance  habituelle,  l'administration  du  Conservatoire 
national  des  arts  et  métiers  s'était  prêtée  de  très  bonne  grâce  à  de 
larges  prélèvements  sur  ses  collections.  Des  photographies  préparées 
par  les  soins  du  comité  comblaient  les  lacunes  des  modèles  ou  des 
dessins  originaux  et  complétaient  un  ensemble  permettant  au  public 
d'apprécier  rapidement  les  progrès  de  la  mécanique  française  au 
xix"  siècle. 

Innombrables  étaient  les  objets  d'un  haut  intérêt.  Même  réduite 
aux  plus  remarquables,  la  liste  serait  trop  longue.  Je  me  borne  à 
citer,  comme  ayant  plus  parliculièrement  fixé  la  curiosité  des  visi- 


118  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

teurs,  le  tour  de  Louis  XVI,  appartenant  au  Conservatoire  national 

des  arts  et  métiers. 

Le  musée  du  groupe  IV  avait  fait  l'objet  d'un  catalogue  spécial, 
précédé  de  notices  intéressantes  par  MM.  Walckenaer,  Huguet,  Mas- 
son  et  Tresca. 

5.  Groupe  V.  (^Electricité.)  —  Le  musée  du  groupe  de  l'électricité 
était  installé  au  premier  étage  du  palais  de  ce  groupe.  Il  se  trouvait 
dans  un  salon  entouré  d'un  cloisonnement;  son  ameublement  se  com- 
posait de  grandes  vitrines,  les  unes  adossées  aux  cloisons  de  pourtour, 
les  autres  isolées. 

Soigneusement  classés,  les  objets  se  répartissaient  en  deux  divi- 
sions principales  :  appareils  et  matériel;  livres,  manuscrits  et  auto- 
graphes. La  première  catégorie  comprenait,  d'ailleurs,  un  certain 
nombre  de  subdivisions  :  électrostatique;  télégraphie;  téléphonie; 
électro-chimie;  appareils  de  mesure;  magnétisme  et  électro-magné- 
tisme; électro-dynamique;  appareils  divers. 

La  plupart  des  instruments  avaient  été  prêtés  par  les  administra- 
tions de  l'Etat  ou  par  des  établissements  d'enseignement  :  Sous-Secré- 
tariat des  postes  et  des  télégraphes.  Conservatoire  national  des  arts 
et  métiers.  Collège  de  France,  école  nationale  des  ponts  et  chaussées, 
école  centrale  des  arts  et  manufactures,  muséum  d'histoire  naturelle, 
laboratoires  de  l'école  normale  supérieure  et  de  la  faculté  de  méde- 
cine, direction  des  phares,  lycées  Henri  IV  et  Louis-le-Grand.  Grâce 
à  ces  bienveillants  concours,  il  fut  possible  de  retracer  l'histoire  de 
lélectricité ,  depuis  ses  débuts  jusqu'à  son  épanouissement  actuel. 

Entre  autres  éléments  remarquables,  le  musée  comptait  une  pré- 
cieuse collection  d'autographes  de  physiciens  illustres  des  xvni'^  et 
xix^  siècles. 

6.  Groupe  VI.  (Génie  civil.  Moyens  de  transport.)  —  Les  musées 
centennaux  du  groupe  VI  formaient  plusieurs  sections  séparées  maté- 
riellement les  unes  des  autres  : 

1°  Musées  des  classes  28  (matériaux,  matériel  et  procédés  du 
génie  civil)   et  29  (modèles,  plans  et  dessins  de  travaux  publics). 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.         119 

placés  i'un  à  côté  de  l'autre  au  premier  étage  du  palais  du  Génie 
civil; 

2°  Musées  des  classes  30  (carrosserie  et  charronnage,  automo- 
biles et  cycles),  31  (sellerie  et  bourrellerie),  32  (matériel  des  che- 
mins de  fer  et  des  tramways),  34  (aérostation),  groupés  au  rez-de- 
chaussée  du  même  palais,  dans  sa  partie  médiane; 

3°  Musée  de  la  classe  33  (matériel  de  la  navigation  de  commerce), 
installé  au  rez-de-chaussée  bas  du  palais  de  la  Navigation  et  ayant 
une  sorte  d'annexé  dans  le  pavillon  des  Messageries  maritimes. 

Pour  la  classe  28,  tout  se  bornait  à  trois  parois  murales  d'une  lar- 
geur de  6  mètres  environ,  portant  des  cadres. 

Mieux  pourvue,  la  classe  29  avait  un  long  cloisonnement  à  trois 
branches,  couvert  de  dessins  et  de  gravures,  ainsi  que  trois  tables 
chargées  de  modèles.  Le  classement  bien  ordonné  divisait  ainsi  les 
objets  :  navigation  intérieure,  travaux  des  villes  et  expositions  d'in- 
dustriels, ports  maritimes,  routes  et  ponts,  chemins  de  fer.  Grâce  aux 
envois  des  ingénieurs,  le  contingent  du  Ministère  des  travaux  publics 
représentait  les  quatre  cinquièmes  du  musée  de  la  classe  29. 

Très  vastes,  les  musées  des  classes  30  et  31  disposaient  de  quatre 
estrades  pour  les  carrosses,  chaises  à  porteurs,  traîneaax,  etc.,  et  de 
six  vitrines  murales,  pour  la  carrosserie  et  la  sellerie.  Ces  vitrines 
étaient  séparées  par  des  cloisons  fournissant  une  vaste  surface  aux 
gravures  et  dessins  ayant  trait  à  l'histoire  des  moyens  de  transport. 
Des  mains  courantes  soutenues  par  des  potelets  assuraient  aux  estrades 
une  protection  efficace. 

Afin  d'augmenter  fintérêt  des  musées,  les  organisateurs  avaient  eu 
la  pensée  fort  heureuse  d'entourer  les  pièces  les  plus  importantes  dune 
mise  en  scène  extrêmement  pittores'que  :  la  litière  prêtée  par  M.  le 
vicomte  de  Cholet  était  attelée  de  deux  mules;  les  grands  carrosses  de 
gala  appartenant  à  M.  Hamburger  et  au  prince  Murât  avaient  chacun 
deux  chevaux  harnachés,  un  cocher  et  deux  larpiais  en  costume  de 
l'époque;  la  vinaigrette  de  M.  le  comte  G.  de  Kergorlay  était  traînée 
par    un   valet;  la    chaise   de   M"""   de    Saint-Léger   avait  ses   deux 


120  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

porteurs;  sous  un  escalier  voisin,  deu\  clievau\  portaient  la  litière  de 
M.  le  comte  de  Contades.  Les  accessoires,  fournis  par  M.  Valle,  car- 
tonnier,  contribuèrent  largement  au  succès  ininterrompu  que  le  public 
fit  à  l'exposition  rétrospective  des  classes  30  et  31. 

Les  vitrines  abritaient  notamment  :  des  harnais  de  gala  du  Second 
Empire;  des  uniformes  de  veneur;  des  collections  de  mors,  bossettes, 
brides,  étriers;  des  documents  bibliographiques. 

Indépendamment  des  objets  déjà  cités,  un  traîneau  de  Marie-Antoi- 
nette (comte  Potocki)  et  une  selle  de  la  princesse  Pauline  Borghèse 
(duc  d'Albufera)  méritent  encore  une  mention  spéciale. 

L'essor  imprimé  aux  voyages  par  le  progrès  des  chemins  de  fer, 
par  le  cyclisme  et  par  Fautomobilisme  a  tellement  fait  pénétrer  le 
goût  du  tourisme  dans  tous  les  rangs  de  la  société  que  l'exposition  du 
groupe  VI  appelait  naturellement  un  parallèle  entre  les  instruments 
de  transport  dont  se  servaient  nos  pères  et  ceux  dont  nous  disposons 
aujourd'hui.  M.  Manceaux  Duchemin  formula  l'idée  de  cette  compa- 
raison et  sut  la  réaliser  d'une  manière  brillante,  sans  le  secours  d'au- 
cun comité,  en  organisant,  à  cet  elîet,  un  musée  «des  voyages  et  du 
ff tourisme  11.  La  classe  32  le  chargea,  d'ailleurs,  d'installer  conjointe- 
ment avec  ce  musée  celui  du  matériel  des  chemins  de  fer.  Ainsi  fut 
créé  un  ensemble  formé  de  trois  parties  :  voitures  de  voyage,  véloci- 
pédie,  chemins  de  fer. 

Comme  pour  les  classes  30  et  31,  1  exposition  des  anciennes  voi- 
tures fournissait  le  thème  de  scènes  d'un  effet  très  heureux.  La  chaise 
de  poste  de  1789  prêtée  par  le  musée  du  Trocadéro  était  attelée  d'un 
cheval  et  deux  voyageurs  en  costume  du  temps  y  avaient  pris  place. 

Plus  loin,  on  voyait  une  scène  de  départ  en  1897,  autour  de  la 
grande  berline  appartenant  à  M.  Felber  :  la  voiture  avec  ses  deux 
chevaux  allait  partir;  un  officier  portant  l'uniforme  de  la  Restauration 
donnait  ses  ordres  au  postillon  avant  de  monter  dans  l'intérieur  déjà 
occupé  par  une  voyageuse. 

Une  vitrine  double  renfermait  la  série  des  pièces  relatives  aux 
postes,  qui  avaient  été  empruntées  au  Sous-Secrétariat  d'Etat. 

Dans  une  autre  vitrine  et  sur  une  vaste  table,  s'accumulaient  les 
modèles,  les  coffres  de  voyage,  etc. 


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THAITS  CARACTERISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  121 

L'histoire  de  la  véiocipédie  se  déroulait  de|»uis  ses  origines  pour 
aboutir  à  l'automobilisme. 

Poursuivant  sa  visite,  le  public  rencontrait  la  locomotive  Invicia 
construite  par  Stephenson  en  i83i  pour  le  chemin  de  fer  de  Gante r- 
bury,  ainsi  qu'une  machine  de  la  compagnie  de  l'Ouest  remontant  à 
i8^i3,  avec  son  personnel  en  costume  reconstitué  d'après  des  gravures 
d'alors.  Une  vitrine  contenait  des  modèles  de  locomotives.  Deux  grandes 
surfaces  murales  avaient  été  couvertes  de  dessins  et  de  caricatures  sur 
le  matériel  des  voies  ferrées. 

A  côté  des  carrosses  de  gala  et  des  chemins  de  fer  se  trouvait 
l'exposition  rétrospective  de  l'aérostation.  Cette  exposition  comportait 
trois  grandes  vitrines  doubles  et  des  surfaces  murales  réservées  aux 
gravures,  caricatures  et  dessins.  Ses  organisateurs  avaient  obtenu  la 
précieuse  collection  de  M.  Gaston  Tissandier  (éventails,  bonbon- 
nières, montres,  bijoux,  etc.)  et  recueilli  de  nombreux  souvenirs 
aérostatiques  du  siège  de  Paris  en  1870.  Au-dessus  du  musée  planait 
un  grand  appareil  d'aviation  Ader. 

Dans  la  classe  33  étaient  exposés  sous  vitrines  des  modèles  de  ga- 
lères anciennes,  de  grands  et  petits  caboteurs,  de  bateaux  de  course 
ou  de  plaisance,  de  transports  maritimes  parmi  lesquels  le Parapiuiy, 
sectionné  de  manière  à  faire  voir  les  aménagements  intérieurs.  Le 
musée  du  Louvre  avait  apporté  un  contingent  d'une  valeur  inesti- 
mable. 

Sur  des  parois  murales  se  déroulaient  :  1"  la  magnili(|ue  collection 
de  gravures  anciennes  appartenant  à  M.  Arman  de  Gaillavet  et  rela- 
tives aux  ports  maritimes  ainsi  (ju'à  la  marine;  a°  la  très  curieuse 
série  de  pièces  prêtées  par  M.  Hartmann. 

La  Compagnie  des  messageries  maritimes  montrait  dans  son  pa- 
villon spécial  des  spécimens  de  bateaux  et  de  machines,  mettant  en 
lumière  l'augmentation  progressive  de  la  puissance  de  ses  navires, 
depuis  l'origine  jusqu'à  nos  jours. 

7.  Groupe  VII.  (^Agricullurc.^  — ■  Les  expositions  antérieures  n'a- 
vaient offert  que  peu  de  documents  historiques  sur  les  procédés  et 


122  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

l'outillage  de  ragriculturc.  Organiser  à  cet  égard  un  musée  bien 
pourvti,  c'était  tout  à  la  fois  faire  œuvre  nouvelle  et  répondre  au  pro- 
gramme de  l'Exposition  de  1900.  L'Administration  et  lés  comités  s'y 
employèrent  avec  ardeur  et  dépassèrent  même  la  limite  du  siècle  pour 
remonter  beaucoup  plus  loin  dans  le  passé. 

Dans  le  chapitre  des  installations  générales  (architecture),  j'ai  déjà 
décrit  sommairement  le  cadre  pittoresque  de  l'exposition  rétrospec- 
tive agricole.  Il  me  faut  y  revenir  avec  un  peu  plus  de  détails. 

Ce  cadre  consistait  en  un  véritable  hameau  de  constructions  rus- 
tiques reconstituées  d'après  des  spécimens  anciens  qui  subsistent  encore 
sur  divers  points  du  territoire  (Aisne,  Tarn-et-Garonne,  Yonne,  etc.). 
Au  milieu  de  pelouses  gazonnées,  de  plantations  d'arbres  et  d'arbustes, 
s'élevaient  une  ferme,  une  grange,  une  laiterie,  plusieurs  hangars. 
Un  pigeonnier  garni  de  pigeons  et  d'hirondelles  dominait  l'ensemble. 
Les  plantations  étaient  semées  de  ruches. 

Des  groupes  de  mannecjuins  représentaient  différentes  scènes  et 
animaient  le  village.  Ce  décor  comprenait  une  scène  de  vendange  de 
la  basse  Bourgogne  (cinq  personnages,  pressoirs,  cuves),  une  scène 
du  Languedoc  (barallier  ou  porteur  de  vin),  une  scène  de  la  Ca- 
margue (gardien  de  taureaux,  à  cheval),  une  scène  des  Landes 
(berger  sur  des  échasses),  une  scène  de  forge  et  de  batteuse,  une 
scène  de  laiterie  normande.  A  l'entrée,  un  mannequin  figurait  le 
garde  champêtre  de  la  commune  de  Montmartre  en  costume  du  temps 
et  avec  une  plaque  authentique. 

Treize  vitrines  murales  ou  isolées  se  répartissaient  entre  les  divers 
bâtiments.  Ces  vitrines,  faites  pour  la  plupart  dans  des  meubles 
anciens  à  panneaux  sculptés,  s'harmonisaient  avec  le  cadre  général. 
Elles  contenaient  des  livres,  des  documents,  des  gravures,  des  instru- 
ments œnologiques,  des  collections  de  tasses  à  vin,  des  fers  à  cheval, 
des  instruments  de  vétérinaire,  etc. 

Les  surfaces  murales  étaient  ornées  de  trophées  d'outils  et  garnies 
de  rayons,  sur  lesquels  se  distribuaient  des  objets  nombreux  :  instru- 
ments de  mensuration;  modèles  réduits  de  charrues  et  de  charrettes; 
vases  en  cuivre,  en  étain,  en  faïence,  en  bois,  etc.;  bouteilles  de 
toutes  sortes;  vases  à  traire;  barattes;  marques   à  beurre;  moules 


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Phot.   L.  Baschet 

MUSÉE  CENTENNAL  DE  L'AGRICULTURE  ET  DES  ALIMENTS 
Vas  d'ensemble 


Phot.  Constant  Robert 

MUSÉE  CENTENNAL  DE  L'AiîRICULTURE  ET  DES  ALIMENTS 
Intérieur  d'un  rrtvj^lon 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  l'23 

et  presses  à  fromage;  broies  à  chanvre;  fuseaux,  quenouilles, 
rouets;  etc. 

Un  grenier  ouvert  laissait  voir  pittoresquement  arrangés  des  cribles, 
des  corbeilles,  des  instruments  pour  textiles. 

Partout  étaient  accrochés  de  vieux  harnais,  des  bâts,  des  mors, 
des  étriers,  des  jougs,  des  têtières  à  plaques  pour  mulets,  des  gre- 
lots, des  clochettes,  des  sonnailles,  des  muselières,  etc. 

Les  murs  portaient  également  une  très  belle  série  de  gravures  et 
d'affiches  concernant  des  ordonnances  royales. 

Sous  les  hangars  ou  granges  avaient  été  disposés  des  araires  et  des 
charrues. 

La  classification  des  objets  était  la  suivante  :  i°  agriculture  géné- 
rale (instruments  aratoires  anciens,  outils  manuels;  instruments  de 
transport;  récipients  pour  produits  agricoles);  2°  viticulture  et  œno- 
logie (outils  manuels,  instruments  viticoles,  ustensiles  œnologiques); 
3°  cultures  diverses  (outils  manuels;  outillage  pour  le  cidre;  ou- 
tillage pour  les  oléagineux;  outillage  pour  cueillettes;  cultures  maraî- 
chères; horticulture);  k°  élevage  (outillage  pour  les  races  chevaline, 
asine,  etc.;  outillage  pour  les  races  bovine,  ovine,  caprine,  porcine; 
outillage  pour  les  animaux  de  basse-cour;  outillage  pour  l'apiculture; 
outillage  pour  la  sériciculture;  médecine  vétérinaire);  5°  laiterie  et 
fromagerie  (outillage  de  laiterie;  outillage  de  fromagerie);  6°  in- 
dustries agricoles  (meunerie;  distillerie;  vinaigrerie;  textiles;  vanne- 
rie); 7°  objets  et  installations  à  l'usage  des  cultivateurs  (récipients 
portatifs  pour  aliments  et  boissons;  ustensiles  divers;  instruments  de 
mensuration;  préservation  contre  les  parasites  et  les  animaux  nui- 
sibles; constructions  rurales);  8"  documents  historiques  (outils  agri- 
coles antiques;  iconographie;  documents  sur  les  agronomes  célèbres). 

Des  spécimens  ou  fac-similés  des  outils  agricoles  antiques  depuis 
les  périodes  barbares  jusqu'à  la  période  gauloise  purent  être  fournis 
par  les  musées  et  les  collections  particulières.  L'épo(|ue  romaine  avait 
comme  témoins  les  outils  qu'ont  mis  à  jour  les  fouilles  pratiquées  sur 
différents  points  de  la  France.  Pour  le  moyen  âge,  des  moulages  de 
scul[)tures  ornant  nos  cathédrales  et  consacrées  aux  travaux  des 
champs  faisaient  connaître  les  outils,   les  méthodes,   les   costumes 


12'j  EXPOSITIONS  RETUOSPKCTIVES. 

rurauv  de  l'époque;  ils  se  complétaient  par  des  documents,  des  usten- 
siles, des  instruments  primitifs  tels  qu'araires  et  herses,  dont  l'emploi 
a  persisté  dans  quelques  hameaux  isolés.  Les  périodes  suivantes  étaient 
représentées  par  de  nomhreuses  pièces  tirées  des  anciennes  pro- 
vinces. 

Un  groupement  fort  curieux  réunissait  les  derniers  modèles  encore 
suhsistants  des  anciens  pressoirs  à  vin,  cidre  ou  huile,  des  vieux 
alambics,  des  moulins  à  bras,  etc. 

Parmi  les  objets  les  plus  intéressants,  il  convient  de  citer  les  sui- 
vants :  pressoirs  de  M.  Mabille;  collection  de  vis  de  pressoir,  prêtée 
par  M.  Saint-René  Taillandier;  instruments  œnologiques  de  M.  Du- 
jardin;  tasses  à  vin  en  argent,  cuivre,  écaille,  étain,  bois  et  faïence, 
de  MM.  Roger,  Bonnemère,  Fiévet,  Couton,  Garnot  et  de  la  Société 
des  courtiers  gourmets;  outils  divers  de  MM.  Landrin,  Artu,  Faucon, 
Destriché;  modèles  de  pressoirs,  de  mesures  et  de  bouteilles,  appar- 
tenant à  M.  Chandon  de  Briailles;  collections  des  musées  de  Tournus, 
Douai,  Péronne,  ainsi  que  de  plusieurs  sociétés  scientifiques  (Arca- 
chon,  Beaune,  etc.);  séries  des  écoles  vétérinaires  d'Alfort,  de  Lyon 
et  de  Toulouse;  collections  des  écoles  d'agriculture  de  Grignon  et  de 
Rennes;  objets  provenant  d'écoles  pratiques  d'agriculture  et  de  fermes- 
écoles;  forge  du  xvii''  siècle,  de  M.  le  baron  de  Ladoucette. 

Soigneusement  étudiée  dans  tous  ses  détails,  parfaitement  coor- 
donnée, largement  pourvue  d'étiquettes  claires  et  précises,  l'exposi- 
tion rétrospective  agricole  a  bien  rempli  son  but  d'enseignement  et 
recueilli  un  légitime  succès. 

8.  Groupe  Vllî.  {Horticalliifc  et  (irborirnlhirp.)  —  Lo  groupe  YllI 
avait  fait  élever,  entre  le  petit  palais  des  Cham|)s-Elysées  et  le  pont 
Alexandre  III,  à  l'entrée  de  l'avenue  conduisant  vers  la  porte  de  la 
Concorde,  un  petit  kiostjue  rustique  à  étage,  spécialement  affecte'  au 
musée  centennal  de  l'horticulture. 

Tous  les  objets  compris  dans  ce  musée  se  rattachaient  à  l'une  des 
quatre  catégories  suivantes  : 

1  "  Livres  relatifs  à  l'horticulture  générale  et  aux  diverses  branches 
qui  en  dépendent; 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUKS  DES  INSTALLATIONS.  125 

2°  Portraits  de  jardiniers,  d'amateurs,  de  botanistes,  et  dessins 
relatifs  à  l'horticulture; 

3°  Instruments  en  usage  dans  la  pratique  horticole; 

^°  Art  des  jardins. 

C'est  l'arboriculture  fruitière  qui  avait  surtout  alimenté  la  section 
des  livres. 

La  série  des  portraits  offrait  de  quoi  satisfaire  la  curiosité  la  plus 
exigeante.  Quant  aux  dessins  autres  que  les  plans  de  jardins,  ils 
étaient  relativement  nombreux. 

Dans  la  section  des  instruments  horticoles,  deux  lots  méritent 
d'être  particulièrement  signalés  :  l'un  prêté  par  M.  Gustave  Chevalier, 
de  Montreuil-sous-Bois;  l'autre  appartenant  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France. 

Les  documents  exposés  fournissaient  d'utiles  renseignements  sur 
l'art  des  jardins  à  travers  les  âges  et  montraient  les  évolutions  succes- 
sives qui  ont  préparé  le  mariage  des  deux  anciens  styles,  régulier  et 
paysager. 

Une  place  avait  été  réservée  à  l'herbier  de  Jean-Jacques  Rousseau , 
sur  lequel  comptait  le  comité  d'installation.  Mais  le  propriétaire  de 
cette  relique  précieuse  a  refusé,  au  dernier  moment,  de  s'en  des- 
saisir. 

9.  Groupe  I\.  (^Forêts,  chasse,  pêches,  cueiUetles.^  —  Ni  la  classe  49 
(matériel  et  procédés  des  exploitations  et  des  industries  forestières), 
ni  la  classe  52  (produits  de  la  chasse)  n'avaient  organisé  de  musée 
centennal. 

Les  classes  50  (produits  des  exploitations  et  des  industries  fores- 
tières), 53  (engins,  instruments  et  |)roduits  de  la  pêche;  aquiculture) 
et  54  (engins,  instruments  et  produits  des  cueillettes)  formaient  uu 
premier  groupement  près  de  l'entrée  principale  du  palais  des  Forêts. 

Pour  la  classe  50,  les  organisateurs  n'avaient  réuni  que  des  gra- 
vures concernant  l'histoire  du  chauffage  au  bois.  Le  musée  très  res- 
treint se  bornait  à  quelques  cadres  (collection  Hartmann). 

La  classe  53  exposait  de  vieux  bateaux  et  engins  de  pêche,  d'an- 
ciens instruments  et  des  gravures.  Elle  disposait  de  tables  et  de  pan- 


126  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

neaux.  Son  principal  contingent  venait  des  villes  de  Boulogne-sur- 
Mer  et  des  Sables-d'Olonne. 

Beaucoup  plus  important,  le  musée  de  la  classe  5^  comprenait  : 
des  vases  pour  la  conservation  des  simples,  des  instruments  pour  leur 
récolte;  une  vieille  herboristerie;  des  dessins  et  aquarelles;  des  her- 
biers; la  collection  Barla  de  l'école  supérieure  de  pharmacie  de  Paris 
(reproductions  en  plâtre  des  types  de  champignons,  exécutées  en 
grandeur  naturelle  et  coloriées,  i85o-i88o).  Au  nombre  des  expo- 
sants étaient  la  société  mycologique  de  France,  MM.  de  Bosredon, 
Heudier,  Camus,  Boudier,  Lepinois  et  Desprez. 

Le  musée  spécial  de  la  classe  51  (armes  de  chasse)  était  situé  au 
premier  étage  du  palais  des  Forêts  dans  un  salon  incorporé  à  la 
classe  et  entouré  de  vitrines  à  double  face.  Il  présentait  de  véritables 
richesses  mises  en  valeur  avec  un  goût  ])arfait. 

Grâce  à  ses  démarches  et  à  ses  relations,  M.  Fauré-Le  Page  avait 
pu  obtenir  de  nombreuses  armes  historiques  et  notamment  faire  de 
larges  emprunts  aux  musées  impériaux  de  Bussie.  C'est  ainsi  que 
figuraient  dans  le  musée  des  armes  magnifiques  ayant  appartenu  à 
Napoléon  I",  au  prince  Eugène  de  Beauharnais ,  au  roi  Murât.  Indé- 
pendamment des  musées  impériaux  de  Bussie,  il  y  a  lieu  de  citer 
parmi  les  propriétaires  des  objets  exposés  :  L.  L.  A.  A.  les  grands 
ducs  Wladimir  et  Alexis,  le  duc  de  Chartres,  le  prince  Auguste  de 
Saxe-Cobourg-Gotha,  les  ducs  Nicolas  et  Georges  de  Leuchtenberg; 
le  prince  Lwoff;  M.  Bertherand  de  Chacenay  (collection  de  M.  le  gé- 
néral comte  de  Lignières);  M.  le  comte  de  Montaigu;  le  prince  de 
Wagram;  M.  Beubell;  M.  Doistau;  M.  Fauré-Le  Page;  M.  Gastinne 
Benette;  M.  Nouvelle;  le  musée  municipal  d'art  et  d'industrie  de  Saint- 
Etienne;  etc. 

Sur  le  côté  se  trouvait  une  collection  très  complète  d'objets  relatifs 
à  la  fauconnerie  et  de  boutons  d'équipage  de  chasse. 

10.  Groupe  X.  (^Aliments.)  —  Le  musée  cenlennal  du  groupe  X, 
combiné  avec  celui  du  groupe  VU  (agriculture),  n'appelle  ici  aucune 
indication  de  détail. 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  127 

Une  exposition  rétrospective  des  produits  alimentaires  aurait  été 
fort  difficile  à  organiser  et  n'eût  présenté  qu'un  médiocre  intérêt. 
Aussi  l'Administration  prit-elle  le  parti  de  reconstituer  les  locaux  où 
se  préparaient  et  se  vendaient  jadis  ces  produits. 

Ainsi  furent  construits  trois  bâtiments  consacrés  à  une  boulangerie 
avec  fournil,  à  une  épicerie-droguerie  et  à  une  confiserie,  enfin  à 
une  distillerie.  Sur  la  demande  du  Préfet  de  police  et  pour  donner 
satisfaction  aux  plaintes  d'exposants  de  la  section  contemporaine,  il 
fallut,  au  dernier  moment,  enlever  l'édicule  de  la  distillerie  et  trans- 
porter l'installation  dans  le  bâtiment  de  l'épicerie  convenablement 
remanié. 

11.  Groupe  XI.  {Mines ;  méUtUurgio .^  —  Les  musées  des  trois 
classes  63  (exploitation  des  mines,  minières  et  carrières),  6^ 
(grosse  métallurgie)  et  65  (petite  métallurgie)  formaient  un  en- 
semble au  premier  étage  du  palais  des  Mines  et  de  la  Métallurgie, 
entre  le  grand  hall  et  les  escaliers  monumentaux. 

Pour  la  classe  63,  une  grande  vitrine  renfermait  des  modèles 
d'exploitation  d'anciennes  houillères;  une  vitrine  de  petites  dimen- 
sions était  affectée  à  la  numismatique  des  mines  (jetons  donnés  en 
payement  aux  ouvriers,  médailles,  jetons  de  présence,  etc.). 

La  classe  64  exposait  sur  quatre  surfaces  murales  riconogra[)hie 
historique  de  la  métallurgie,  notamment  33  portraits  de  fondateurs 
de  l'industrie  française,  et  des  dessins  relatifs  à  la  fabrication  des 
métaux  jusqu'en  i88g.  MM.  Chappée  avaient  deux  vitrines.  En  face 
d'une  de  ces  vitrines,  l'ancienne  horloge  de  la  Bastille,  prêtée  par  la 
Société  des  métaux,  occupait  un  des  balcons  donnant  sur  le  hall  du 
rez-de-chaussée. 

Quant  au  musée  de  la  classe  65,  aménagé  en  partie  dans  des' 
vitrines  et  en  partie  à  découvert,  il  était  tout  à  fait  remarquable, 
grâce  au  concours  gracieux  et  empressé  de  collectionneurs  tels  que 
MM.  Le  Secq  des  Tournelles,  D'Allemagne,  Doistau,  Guérin,  etc.  Il 
embrassait  la  ferronnerie,  la  fonte,  la  dinanderie,  la  cuivrerie,  le 
bronze,  l'étain,  le  plomb,  etc.  La  multiplicité  des  objets  et  le  faible 
délai  dont  disposaient  les  organisateurs  ne  permirent  pas  le  classe- 


128  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

ment  par  époques;  il  fallut  affecter  un  emplacement  spécial  à  chaque 
collectionneur,  tout  en  groupant  les  collections  de  même  nature;  les 
pièces  les  plus  importantes  et  les  plus  décoratives  furent,  d'ailleurs, 
réservées  et  réunies  en  des  ensembles  artistiques  signalant  le  musée 
à  l'attention  du  public.  A  titre  de  curiosité,  on  peut  citer  une  clef  de 
la  Bastille  (M.  Lacoste). 

1  9 .  Groupe  XII.  (Décoralmi  cl  mobilier  dos  cdljtces publics  et  des  habi- 
1(1  lions.) -Classe  97  du  groupe  AV.  (^Bronze,  fonte  el  ferronnerie  d'art;  mé- 
taux repousses.)  —  Les  classes  66  (décoration  fixe  des  édifices  publics 
et  des  habitations),  69  (meubles),  70  (tapis,  tapisseries  et  autres 
tissus  d'ameublement),  71  (décoration  mobile  et  ouvrages  du  ta- 
pissier), 97  (bronze,  fonte  et  ferronnerie  d'art;  métaux  repoussés), 
avaient  un  musée  commun  au  centre  du  palais  médian  de  l'Esplanade, 
coté  Constantine.  Ce  musée  contenait  d'inestimables  richesses  et 
constituait  une  attraction  exceptionnelle. 

Huit  pièces  étaient  consacrées  à  la  reconslilulion  dun  salon 
Louis  XVI,  d'une  chambre  à  coucher  de  la  Révolution,  d'un  atrium 
du  Directoire,  d'un  salon  du  Premier  Empire,  d'une  chambre  à  cou- 
cher Empire  (ameublement  donné  par  Napoléon  I"  à  Talma),  d'un 
cabinet  de  travail  Restauration,  d'une  chambre  à  coucher  Louis- 
Philippe,  d'un  salon  Napoléon  IIL  Tout  y  avait  été  reproduit  et  amé- 
nagé avec  une  science  parfaite,  avec  une  fidélité  scrupuleuse,  avec  un 
sentiment  irréprochable  de  la  réalité.  Les  visiteurs  éprouvaient  une 
impression  saisissante.  Il  semblait  que  ces  pièces  eussent  conservé 
leur  vie  d'autrefois  et  que  leurs  habitants  fussent  sur  le  point  d'appa- 
raître. 

Dans  les  galeries  voisines,  s'accumulaient  des  meubles  d'une  valeur 
historique  ou  artistique  inappréciable.  Tels,  le  bureau  et  le  secrétaire 
de  la  reine  Marie-Antoinette  (M.  d'Andiran);  le  trône  de  Napo- 
léon I",  son  fauteuil  de  bureau,  le  berceau  du  roi  de  Rome  (mobilier 
national);  la  toilette  de  l'Impératrice  Joséphine  (princesse  Lucien 
Murât);  le  berceau  du  duc  de  Bordeaux,  l'ameublement  de  la  chambre 
à  coucher  du  roi  Louis-Philippe  (sauf  le  lit),  le  bureau  fracturé  lors 
du  sac  des  Tuileries  (mobilier  national);  des  meubles  récompensés 


MUSÉES  CEKTENNAUZ  DES  MINES  ET  DE  LA  MÉTALLURGIE 


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MCSÊE  CENTENNAL  DU  MOBILIER 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  129 

par  un  grand  prix  aux  expositions  universelles  de  Paris  et  de  Londres 
(maisons  Christofle  et  Barbedienne). 

La  classe  71  avait,  en  outre,  un  musée  spécial  des  fêtes  de  la 
rue,  dans  le  même  palais,  au  sommet  du  grand  escalier  d angle  vers 
la  Seine.  Ce  musée,  compromis  par  divers  incidents,  n'en  présentait 
pas  moins  un  véritable  intérêt,  grâce  à  Thabileté  et  à  l'activité  du 
service,  qui  avait  dû  se  charger  de  son  achèvement.  On  y  remarquait 
un  grand  nondjre  de  plans  et  de  maquettes,  représentant  des  en- 
sembles de  décoration  pidilique  et  d'illuminations,  exécutés  depuis 
une  soixantaine  d'années  (MM.  Belloir  et  Ruggieri). 

Toutes  les  autres  classes  du  groupe  XII  avaient  des  musées  spé- 
ciaux. 

Pour  la  classe  67  (vitraux),  l'exposition  rétrospective  était  placée 
dans  l'épi  de  la  rue  de  l'Université,  côté  Constantine,  dont  elle  occu- 
pait partiellement  le  premier  étage.  Un  espace  libre  ménagé  dans  la 
partie  médiane  de  la  galerie  fournissait  le  complément  de  surface 
nécessaire  avec  l'éclairage  voulu.  Le  musée  ne  comptait  pas  moins  de 
36o  verrières  formant  une  série  historique  complète  des  types  du 
vitrail  en  France;  presque  tous  les  spécimens  de  la  période  ancienne 
(xif  au  xvi"  siècle)  venaient  d'églises  classées. 

La  classe  68  (papiers  peints)  présentait  une  exposition  très  in- 
téressante sur  riiisloire  du  papier  de  tenture  murale  à  partir  de  la 
seconde  moitié  du  xvui''  siècle.  Cette  exposition  placée  à  l'étage  du 
palais  médian  de  l'Esplanade,  coté  Constantine,  contre  l'avenue. cen- 
trale, avait  été  surtout  constituée  au  moyen  de  la  collection  de 
M.  FoUol,  qui  comprenait  des  modèles  de  toutes  les  fabrications 
depuis  Réveillon  (i  789).  Des  bois  et  des  rouleaux  d'impression,  ainsi 
que  des  échantillons  particulièrement  précieux,  se  trouvaient  sous 
vitrine. 

D'abord  prévu  au  rez-de-chaussée  du  palais  antérieur  de  l'Esplanade 
des  Invalides,  côté  Fabert,  le  musée  centennal  de  la  classe  72  (céra- 
mique) fut  reporté  à  l'étage,  au  sommet  de  l'escalier  voisin  de  la 
Seine.  Des  vitrines  murales  garnissaient  la  salle  sur  trois  côtés,  le 
quatrième  ne  pouvant  être  utilisé  par  suite  de  l'existence  d'une  trémie 


130  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 

pour  léclairage  du  rez-de-chaussée;  (juelques  vitrines  plates  abri- 
taient les  objets  les  plus  remarquables.  Le  musée  occupait  également 
une  petite  pièce  en  avancée  sur  la  terrasse.  Au  milieu  des  très  belles 
collections  dont  il  était  composé,  on  distinguait  une  soupière  dite  de 
la  Légion  dhonueur  aux  attributs  impériaux  (M.  le  baron  dHuart), 
des  faïences  de  Sarreguemines  remontant  à  l'époque  du  Premier  Em- 
pire (M.  le  baron  d'Huart),  des  échantillons  nombreux  de  porcelaines 
fabriquées  dans  la  région  parisienne  (Saint-Gloud,  Clignancourt,  etc.). 

Installé,  comme  le  précédent,  à  l'étage  du  palais  antérieur  de 
l'Esplanade,  côté  Fabert,  le  musée  de  la  classe  73  (cristaux,  verre- 
rie) disposait  d'une  petite  pièce  en  saillie  sur  la  terrasse.  Le  comité 
avait  établi  des  vitrines  en  pan  coupé  dans  les  angles  de  cette  pièce 
et  une  grande  vitrine  à  gradins  au  centre.  Parmi  les  objets  exposés, 
il  y  a  lieu  de  citer  un  tableau  représentant  la  coulée  d'une  glace  à 
Saint-Gobain  devant  la  duchesse  d'Angoulème  (compagnie  des  glaces 
de  Saint-Gobain),  une  intéressante  collection  de  verreries  rouennaises 
(M.  G.  Le  Breton)  et  les  spécimens  des  productions  successives  de  la 
maison  Galle,  de  i85o  à  1889. 

Le  musée  de  la  classe  Ik  (appareils  et  procédés  du  chauffage  et 
de  la  ventilation)  se  trouvait  au  rez-de-chaussée  haut  de  l'aile  est  du 
palais  des  Armées  de  terre  et  de  mer,  dans  un  élégant  salon  Louis  XV 
auquel  un  escalier  donnait  directement  accès  du  quai  d'Orsay.  Deux 
vitrines  centrales  à  gradins  abritaient  les  pièces  fragiles.  Autour  du 
salon  courait  une  marche  où  avaient  pris  place  les  grosses  pièces 
de  chauffage.  Sur  les  murs  étaient  groupés,  en  deux  collections,  des 
couvercles  de  bassinoires;  on  y  voyait  aussi  des  spécimens  curieux  de 
pelles  et  de  pincettes.  Je  me  borne  à  mentionner  un  poêle  Renais- 
sance en  fonte  (M.  St.  Dervillé),  un  poêle  Louis  XV  en  fer  forgé 
(M.  H.  D'Allemagne),  une  enveloppe  de  poêle  Louis  XVI  (M.  Fr. 
Carnot),  un  poêle  en  faïence  remontant  aux  premières  années  du 
xix"  siècle  (M.  Huillard). 

Enfin  le  musée  de  la  classe  75  (appareils  et  procédés  d'éclairage 
non  électrique)  ou  musée  du  luminaire  était  au  rez-de-chaussée  de 
l'épi  construit  sur  la  rue  de  l'Université,  côté  Gonstantine.  Le  mobilier 
se  composait   de  vitrines  et   de  gradins  tapissés;  des  pièces  nom- 


TRAITS  CAllAGTÉRISTIQLUilS  DES  INSTALLATIONS.  131 

breuses,  telles  que  lustres,  lanternes,  etc.,  avaient  été  suspendues  à 
la  charpente.  Il  eût  été  impossible  de  souhaiter  des  séries  plus  abon- 
dantes et  plus  complètes  pour  retracer  les  transformations  successives 
des  appareils  d'éclairage.  De  remarquables  chandeliers  gothiques 
(M.  Hochon),  des  collections  curieuses  de  mouchettes  (M.  FoUot)  et 
d'éteignoirs  (M.  Michon),  ainsi  que  les  premiers  essais  de  Carcel 
(M.  H.  D'Allemagne)  s'imposaient  spécialement  à  l'attention  des  visi- 
teurs. 


i3.  Groupi-  Mil.  (Fils,  tissus,  vêtements.)  —  Le  cadre  des  musées 
du  groupe  XllI  a  été  précédemment  décrit.  H  ne  me  reste  qu'à  fournir 
(Hielques  indications  spéciales  à  ces  musées. 

Ceux  de  la  classe  76  (matériel  et  procédés  de  la  filature  et  de  la 
corderie),  de  la  classe  77  (matériel  et  procédés  de  la  fabrication  des 
tissus),  de  la  classe  78  (matériel  et  procédés  du  blanchiment,  de  la 
teinture,  de  Fimpression  et  de  l'apprêt  des  matières  textiles  à  leurs 
divers  états),  de  la  classe  79  (matériel  et  procédés  de  la  couture  et 
de  la  fabrication  de  l'habillement),  de  la  classe  80  (fils  et  tissus  de 
coton),  de  la  classe  81  (fils  et  tissus  de  lin,  de  chanvre;  produits  de 
la  corderie),  de  la  classe  82  (fils  et  tissus  de  laine)  n'avaient  qu'une 
étendue  restreinte  et  se  trouvaient  au  premier  étage  du  palais  des 
Fils,  Tissus,  Vêtements. 

Les  classes  76  et  77  exposaient  :  des  dessins,  gravures  et  images 
coloriées  fournissant  un  aperçu  des  anciens  métiers,  et  notamment  du 
filage  ainsi  que  du  tissage  domestique;  une  bibliothèque  technique, 
comprenant  en  [)articulier  les  ouvrages  classiques  de  Michel  Alcan,  le 
créateur  de  la  technologie  des  industries  textiles;  des  souvenirs  de 
Jacquard. 

Pour  la  classe  78,  le  comité  avait  réuni  des  planches  de  cuivre 
gravées,  des  types  de  cotons  imprimés,  des  dessins,  etc. 

Dans  le  musée  de  la  classe  79,  le  public  voyait  des  machines  à 
coudre,  des  machines  à  broder,  des  machines  à  fraiser,  des  métiers, 
des  dévidoirs,  du  matériel  de  cordonnerie,  des  arçons,  des  ma- 
ni(jues,  etc. 

Deux  grandes  vitrines,  garnies  de  glaces  des  (b'u\  côti's  cl  all'ectées 

9- 


132  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

à  la  classe  80,  contenaient  :  un  portrait  de  Jacquard  tissé  sur  soie; 
le  portrait  d'Oberkampf,  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  remise  par 
Napoléon  I"  à  l'illustre  créateur  de  l'impression  sur  tissus;  des  souve- 
nirs relatifs  à  l'ancienne  manufacture  de  Jouy;  des  échantillons  nom- 
breux de  vieilles  étoffes  unies,  d'indiennes,  de  tissus  brodés,  etc.; 
des  images,  estampes,  documents,  ayant  trait  au  commerce  et  à  l'in- 
dustrie des  cotons  (M.  G.  Hartmann). 

La  classe  81  montrait  des  portraits  et  statuettes  do  Philippe  de 
Girard,  des  types  de  fils  ou  de  tissus  de  lin  ou  de  chanvre,  un  grand 
nombre  de  services  damassés,  de  draps,  de  serviettes,  ainsi  que  des 
collections  d'images  ou  de  documents  sur  l'industrie  du  lin  et  de 
la  corderie  (M.  Hartmann]. 

Quant  à  la  classe  82,  son  exposition  rétrospective  était  constituée 
en  majeure  partie  par  des  échantillons  de  tissus  anciens,  réunis  en 
albums  ou  groupés  dans  des  cadres. 

Le  musée  de  la  classe  83  (soies  et  tissus  de  soie)  occupait  les  bas 
côtés  et  une  partie  du  grand  hall,  au  rez-de-chaussée  du  palais  des 
Fils,  Tissus,  Vêtements.  Il  se  développait  de  part  et  d'autre  du  large 
passage  conduisant  de  la  porte  Rapp  aux  jardins  intérieurs  de  l'Expo- 
sition. Sa  superficie  était  considérable.  De  vastes  surfaces  murales  et 
plusieurs  vitrines  latérales  lui  avaient  été  réservées.  Il  comprenait 
d'importantes  tapisseries,  des  collections  d'étoffes  anciennes,  des  do- 
cuments et  des  dessins  relatifs  à  l'histoire  des  tissus  décorés;  le  garde- 
meuble  avait  prêté  des  pièces  nombreuses  de  soieries,  de  damas;  le 
musée  des  tissus  de  Lyon  s'était  empressé  d'ouvrir  le  trésor  de  ses 
inestimables  richesses  et  de  fournir  des  spécimens  de  la  production 
lyonnaise  depuis  le  milieu  du  xvni"  siècle.  Une  très  curieuse  reconsti- 
tution du  trône  de  Charles  X  avec  ses  brocarts  de  style  mérite  d'être 
spécialement  mentionnée;  elle  appartient  au  garde-meuble. 

Toute  la  partie  centrale  du  grand  hall,  dont  la  classe  83  occupait 
les  bas  côtés,  avait  été  réservée  à  la  classe  84  (dentelles,  broderies 
et  passementeries).  Le  musée  de  cette  dernière  classe  était  l'un  des 
deux  plus  importants  du  groupe.  Des  cloisons  servant  de  fond  aux 
vitrines  le  séparaient  de  celui  de  la  classe  83.  En  bordure  du  passage 


MUoÈES  CENTENNAUX  DES  SOISRIES,  DENTELLES  ET  BRODERIES 


La  Fhotograph-.L^ 


MUSÉE  CÏNTENNAL  DO  COSTUME 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  133 

médian,  furent  établis  quatre  planchers  surélevés  recouverts  de  tapis, 
garnis  de  cordelières,  mais  accessibles  au  public,  et  destinés  à  rece- 
voir des  vitrines  plates  pour  les  dentelles;  aux  anj>les  de  la  salle,  ces 
planchers  étaient  limités  par  des  vitrines  hautes  pour  les  pièces  de 
grandes  dimensions.  Les  collections  de  chasubles,  do  dalmatiques  et 
d'autres  ornements  d'église  étaient  concentrées  dans  la  partie  ouest 
du  salon.  Eu  égard  à  la  nature  spéciale  des  produits  exposés,  il  fallut 
sortir  quelque  peu  du  xix"  siècle  et  de  la  production  nationale;  afin 
de  rendre  plus  claire  et  plus  intelligible  l'histoire  des  (h'utelles  fran- 
çaises, l'Administration  et  le  comité  durent  remonter  au  delà  de 
1800  et  faire  certains  emprunts  à  la  fabrication  étrangère.  A  peine 
ai-je  besoin  de  dire  le  succès  qu'eut  le  musée  de  la  classe  8A,  surtout 
auprès  de  l'élément  féminin  :  les  pièces  admirables  y  abondaient;  je 
citerai  des  suites  de  broderies  prêtées  par  M.  Hochon  et  M.  le  comte 
Lair,  ainsi  que  des  dentelles  de  provenances  diverses  appartenant  à 
MM"""'  Gasimir-Perier,  Porgès,  Verdé-Delisle. 

Dès  l'origine,  le  costume  et  ses  accessoires  parurent  si  intimement 
solidaires  que  l'Administration,  d'accord  avec  les  comités,  décida  de 
réunir  en  un  emplacement  commun  les  expositions  rétrospectives  de 
la  classe  85  (industries  de  la  confection  et  de  la  couture  pour  hommes, 
femmes  et  enfants)  et  de  la  classe  86  (industries  diverses  du  vête- 
ment). Cet  emplacement  faisait  suite  à  celui  des  musées  de  la  classe  83 
et  de  la  classe  8A,  au  Nord  desquels  il  était  situé;  il  se  trouvait  ainsi 
entre  les  expositions  contemporaines  françaises  des  classes  85  et  86. 
Le  musée  disposait  de  vingt-quatre  vitrines  affectant  des  formes  di- 
verses et  appropriées  à  la  nature  des  pièces  qui  devaient  y  prendre 
place.  De  ces  vitrines,  douze  garnissaient  les  murs  de  la  salle; 
quelques-unes  d'entre  elles,  en  bordure  de  l'exposition  contempo- 
raine, avaient  deux  faces  de  glaces,  de  manière  à  laisser  passer  la 
lumière  et  à  ne  pas  isoler  les  deux  expositions.  Les  douze  autres  vi- 
trines, plus  basses,  se  répartissaient  au  milieu  de  la  salle  et  abritaient 
les  collections  spéciales  d'accessoires  du  costume.  Pendant  toute  la 
durée  de  l'Exposition,  laflluence  fut  considérable  dans  le  musée  cen- 
tennal  du  costume;  grâce  à  la  situation  choisie  et  à  l'intérêt  des 
objets  exposés,  ce  musée  ne  cessa  d'être  l'une  des  parties  les  plus 


134  EXPOSITIONS   P.ETROSPECTIVES. 

fréquentées  de  la  section  Irançaise  au  Champ  de  Mars;  ies  classes 
voisines  en  bénéficièrent  largement.  Rien  de  plus  attrayant  que  cette 
histoire  de  l'habillement  retracée' par  époque  et  par  province,  que  ces 
costumes  de  gala  de  l'ancien  musée  des  Souverains,  que  ces  souvenirs 
de  Napoléon  I"  et  de  ses  frères,  de  Joséphine,  de  Marie-Louise,  de 
l'impératrice  Eugénie,  de  la  duchesse  de  Berry,  de  Lucile  Desmou- 
lins, de  Talleyrand,  etc.  La  belle  collection  d'éventails  de  M.  Duchet 
mérite  aussi  une  mention  spéciale. 

là.  Groupe  \IV.  {Jnduslne  chimique.)  —  La  classe  87  (arts  chi- 
miques et  pharmacie)  avait,  au  rez-de-chaussée  du  palais  de  lln- 
dustrie  chimique,  l'un  des  musées  les  plus  beaux  et  les  plus  savam- 
ment ordonnés.  Grâce  aux  laboratoires  de  la  faculté  des  sciences, 
de  l'école  normale  supérieure,  de  l'école  polvtechnique,  du  muséum 
d'histoire  naturelle,  etc.,  grâce  aussi  aux  grands  établissements  in- 
dustriels, les  organisateurs  avaient  pu  élever  un  véritable  monu- 
ment à  la  gloire  des  chimistes  français  du  siècle,  accumuler  les 
reliques  des  hommes  illustres  qui  ont  tant  fait  pour  la  science  et  pour 
le  pays.  Les  appareils  et  instruments  ayant  appartenu  à  ces  savants 
étaient  religieusement  rangés  et  classés  dans  de  vastes  vitrines,  avec 
les  spécimens  des  produits  sortis  de  leurs  laboratoires.  Une  place 
d'honneur  avait  été  réservée  à  l'immortel  Lavoisier. 

Placé  au  rez-de-chaussée  du  palais  de  l'Industrie  chimique,  le 
musée  de  la  classe  88  (fabrication  du  papier)  était  fort  intéressant 
et  avait  une  décoration  très  soignée.  Les  documents  exposés  se 
rattachaient  à  quatre  catégories  :  histoire  générale  du  papier;  histoire 
du  papier  en  France;  matériel  des  anciennes  papeteries  d'Europe  et 
ses  transformations;  filigranes.  Une  carte  murale  indiquait  le  pre- 
mier lieu  de  fabrication  du  papier  dans  chaque  pays;  la  production 
ancienne  était  représentée  par  de  nombreux  échantillons;  nos  pre- 
mières papeteries  se  rappelaient  par  des  notices,  des  actes,  des  gra- 
vures, des  types  de  papier;  on  voyait  d'anciens  arrêts  du  Conseil 
d'Etat  sur  la  papeterie;  une  carte  montrait  la  répartition  des  fabri([ues 
en  l'an  ii.  L'exposition  contenait  diverses  pièces  curieuses  relatives  au 
matériel,  notamment  une   série   de   tableaux  peints  par  M.  Joseph 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  135 

Girard,  d'après  de  vieilles  gravures,  sur  la  trituration  des  chiffons, 
la  fabrication  de  la  feuille,  le  collage  du  papier,  le  triage  et  le  polis- 
sage à  la  pierre  ou  à  la  dent  de  loup,  le  glaçage  au  marteau.  Des 
dessins  de  la  machine  Robert  avaient  été  copiés  sur  les  originaux  de 
l'inventeur. 

Egalement  installée  au  rez-de-chaussée  du  palais,  l'exposition 
rétrospective  de  la  classe  89  (cuirs  et  peaux)  avait  un  cadre  bien  en 
harmonie  avec  la  nature  des  objets  qui  la  composaient.  Tout  le  décor 
de  la  salie  était  en  cuir  repoussé.  La  majeure  partie  de  cette  exposi- 
tion avait  été  constituée  par  une  collection  de  chaussures  fabriquées 
à  diverses  époques  et  appartenant  à  M.  Jeandron-Ferry,  qui  depuis  en 
a  fait  don  au  musée  de  Cluny. 

Très  éloigné  du  précédent,  le  musée  centennal  de  la  classe  90 
(parfumerie)  se  trouvait  juxtaposé  à  l'exposition  contemporaine  de 
cette  classe ,  au  rez-de-chaussée  du  palais  des  Fils ,  Tissus ,  Vêtements. 
Il  occupait  deux  galeries  couvertes,  à  droite  et  à  gauche  de  l'entrée 
principale  du  vaste  salon  décoré  par  M.  Frantz-Jourdain.  C'est  la 
charmante  collection  de  M.  Victor  KIotz  (maison  Pinaud)  qui  formait 
le  fond  du  musée.  Les  objets  exposés,  précieux  accessoires  de  toilette 
(fines  porcelaines  du  xviif  siècle,  nécessaires  ornés  de  pierreries, 
vases  à  parfums,  boîtes,  flacons,  etc.)  furent  placés  dans  des  vitrines 
et  dans  des  armoires  vitrées  garnies  de  velours  rouge;  chaque  pièce 
était  mise  en  valeur  et  disposée  sur  une  monture  de  caractère  appro- 
prié; des  ouvriers  spéciaux  avaient  été  chargés  de  ce  minutieux  tra- 
vail. Quelques  estampes  s'imposaient  aussi  à  la  curiosité  des  visiteurs. 

La  classe  91  (manufactures  de  tabacs  et  d'allumettes  chimiques) 
eut  un  petit  musée  centennal  au  Champ  de  Mars,  dans  le  pavillon 
spécial  des  Manufactures  de  l'Etat.  Ce  musée  comprenait  surtout  des 
séries  de  pipes,  un  bel  ensemble  de  râpes  à  tabac,  des  accessoires 
pour  fumeurs  :  il  y  a  lieu  de  signaler  en  j)articulier  la  collection  de 
pl|)es  appartenant  à  M.  le  baron  de  Watteville. 

i5.  Groupe  XV  (^industries  diverses^,  moins  la  classe  97  (bronze, 
fonte  et  ferronnerie  d'art;  métaux  repoussés).  —  Installé  au  premier 
étage  du  palais  médian  de  rEsj)lanade  des  Invalides,  côté  Constan- 


136  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

tine,  l'exposition  rétrospective  do  la  papeterie  fut  hautement  et  juste- 
ment appréciée.  Son  aménagement  était  extrêmement  original.  Dési- 
reux de  faire  revivre  une  ancienne  boutique  de  papetier  remontant  à 
la  fin  du  xviii''  ou  au  commencement  du  xix"  siècle,  les  organisateurs 
en  avaient  confié  l'étude  à  M.  Sorel,  architecte.  M.  Chaperon,  artiste 
peintre,  exécuta  la  décoration,  d'un  effet  très  pittoresque.  L'intérieur 
reproduisait  le  magasin  d'un  sieur  Gazet,  papetier  dans  la  rue  Fey- 
deau  à  l'époque  du  Premier  Empire,  avec  son  ameublement,  ses 
presses,  son  matériel  pour  la  fabrication  des  registres  et  des  enve- 
loppes. Au  pourtour  et  au  milieu  de  la  salle,  des  vitrines-pupitres 
renfermaient  les  collections  remises  au  comité.  En  outre,  le  musée 
disposait  d'une  double  rangée  de  vitrines  dans  une  longue  galerie  voi- 
sine, dont  les  murs  étaient  réservés  aux  modèles  de  papiers  peints 
exposés  par  M.  Follot,  classe  68.  Parmi  les  personnes  qui  apportèrent 
le  concours  le  plus  précieux  à  la  formation  du  musée,  je  dois  signaler 
M.  Georges  Salomon  (collection  merveilleuse  de  livres  minuscules, 
dans  une  vitrine  ayant  la  forme  d'un  gros  volume).  M"''  la  vicomtesse 
Savigny  de  Moncorps  (précieuse  série  d'almanachs),  M.  Georges  Mar- 
teau (collection  très  remarquée  de  cartes  à  jouer). 

La  classe  93  (coutellerie)  avait  son  exposition  rétrospective  au  rez- 
de-chaussée  du  palais  de  fond  de  l'Esplanade,  côté  Constantine,  près 
de  l'escalier  conduisant  à  la  classe  de  l'horlogerie.  Deux  grandes  vi- 
trines en  croix  de  Saint-André  contenaient,  l'une  la  coutellerie  des 
siècles  passés  jusqu'au  xviif  inclusivement,  l'autre  la  coutellerie  des 
cent  dernières  années.  Sur  les  flancs  de  l'escalier,  deux  autres  vitrines 
abritaient  la  partie  iconographique.  Enfin  deux  vitrines  de  forme 
carrée  étaient  affectées  la  première  au  travail  de  la  coutellerie,  la 
seconde  à  la  parure  de  la  femme.  On  remarquait  une  collection  d'en- 
seignes de  couteliers  ayant  tenu  boutique  à  Paris  et  à  Langres,  des 
séries  historiques  de  couteaux,  de  la  bijouterie  et  divers  objets  en 
acier  taillé.  MM.  Le  Secq  des  Tournelles,  Marmuse  et  Cardeilhac  mé- 
ritent dètre  cités  ici  pour  le  grand  nombre  des  pièces  de  valeur  qu'ils 
ont  bien  voulu  prêter. 

Au  rez-de-chaussée  de  la  galerie  de  jonction  entre  le  palais  mé- 
dian et  le  palais  de  fond  de  TEsplanade,  côté  Constantine,  près  de 


TRAITS  CARACTERISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  137 

la  bijoutorie,  se  trouvait  le  musée  de  la  classe  94  (orfèvrerie).  Ce 
musée  constituait  un  ensemble  du  plus  haut  intérêt,  de  beaucoup  le 
plus  important  au  point  de  vue  de  la  valeur  des  collections.  Il  était 
organisé  dans  un  élégant  salon  vert  d'eau,  entouré  de  vitrines  mu- 
rales et  garni  en  son  milieu  de  vitrines  isolées.  On  y  remarquait  une 
superbe  collection  de  boîtes  d'émail  (M.  Chappey),  un  cabinet  d'ama- 
teur d'art  (M.  Corroyer),  un  service  d'argenterie  ancienne  (M""  Burat, 
M.  Ephrussi),  un  surtout  de  table  (M"""  la  duchesse  do  Luynes),  des 
boites  et  bonbonnières  anciennes  (M'"''  Boin),  etc.  Le  comité  avait 
préparé  une  section  de  gravures  et  de  modèles;  il  comptait  y  faire 
figurer  une  série  de  documents  relatifs  au  couronnement  de  Charles  X, 
des  dessins  de  Viollet-le-Duc  appartenant  à  M.  Poussielgue,  des  gra- 
vures fort  instructives;  malheureusement,  la  place  fit  défaut  et  l'œuvre 
d'enseignement  poursuivie  par  les  organisateurs  ne  put  être  aussi 
complète  qu'ils  l'eussent  désiré. 

Le  musée  de  la  classe  95  (joaillerie  et  bijouterie)  était  au  rez-de- 
chaussée  du  palais  de  fond  de  lEsplanade,  côté  Gonslantine,  près  de 
la  rue  de  Grenelle.  Trois  vitrines  hautes  et  une  vitrine  plate  isolée 
contenaient  les  objets  exposés.  Ceux  qui  ont  visité  avec  quelque  soin 
ce  musée  se  rappellent  les  objets  admirables  dont  il  était  constitué, 
par  exemple  des  séries  superbes  de  bagues  et  bijoux  anciens  (M'"'^^Dal- 
lemagne),  le  livre  de  prières  de  M"""  la  duchesse  de  Chartres  dû  à 
M.  Froment-Meurice  père,  etc.  W"""  Froment-Meurice,  M"""  Gattiker. 
M""  Lucy  Petit  avaient  confié  à  l'Administration  des  pièces  nom- 
breuses et  d'un  grand  prix.  Trois  pièces  appartenant  au  duc  de 
Chartres  offraient  un  intérêt  exceptionnel  pour  Ihistoire  de  la  bijou- 
terie à  l'époque  romantique. 

Placé  à  l'étage  du  palais  de  fond  de  l'Esplanade,  côté  Constantine, 
près  de  l'escalier,  le  musée  centennal  de  la  classe  96  (horlogerie) 
comprenait  quatre  grands  cor[)s  de  vitrines  à  double  face,  destinées 
à  recevoir  les  horloges,  et  un  certain  nombre  de  vitrines  basses  pour 
les  montres  ou  autres  objets  de  petites  dimensions.  Il  comptait  aussi 
plusieurs  pièces  isolées  sur  des  socles.  Enfin  les  organisateurs  avaient 
utilisé  le  palier  de  l'escalier  en  y  disposant  ingénieusement  d'autres 
pièces  volumineuses  avec  quelques  gravures  et  dessins  se  rapportant 


138  EXPOSITIONS   RETROSPECTIVES. 

à  l'horlogerie.  Parmi  les  généreux  collectionneurs  ayant  concouru  à 
la  formation  du  musée,  il  est  juste  de  citer  M.  Georgi,  M.  et  M"""  Oli- 
vier, M.  Charles  Rohlol,  M.  Garnier,  M.  Planchon,  M.  Leleu,  etc. 

Au  même  étage,  mais  dans  le  palais  antérieur,  à  proximité  des 
manufactures  nationales,  se  plaçait  le  musée  de  la  classe  98  (bros- 
serie, maroquinerie,  tabletterie  et  vannerie).  Les  objets,  d'une  très 
grande  variété,  étaient  groupés  par  collections  d'exposants  et  disposés, 
pour  la  plupart,  sur  les  tablettes  de  vitrines  hautes  à  pans  coupés  et 
à  double  face,  ornées  de  bronze  doré  et  enveloppant  une  sorte  de 
rotonde  du  style  Empire,  dont  l'intérieur  constituait  un  élégant  salon 
de  repos.  Deux  vitrines  basses,  encadrant  la  rotonde  à  droite  et  à 
gauche,  complétaient  l'installation.  M.  H.  D'Allemagne  et  M.  Dutilleul 
se  distinguaient  par  leur  imjjortante  contribution  au  musée  :  ce  der- 
nier exposant  montrait  de  beaux  ivoires  du  xvi''  et  du  xvii"  siècle;  la 
collection  litargi([ue  de  M.  l'abbé  Gounelle  se  recommandait  égale- 
ment à  l'attention  du  public. 

De  création  récente,  l'industrie  du  caoutchouc  et  de  la  gutta- 
percha  (classe  99)  ne  pouvait  avoir  qu'une  exposition  rétrospective 
modeste.  Cependant,  elle  mettait  bien  en  lumière  ses  progrès  depuis 
un  demi-siècle.  Installé  au  premier  étage  du  palais  médian  des  Inva- 
lides, côté  Constantine,  le  musée  avait  deux  grandes  vitrines,  l'une 
isolée  et  de  forme  hexagonale,  l'autre  adossée  à  un  mur.  On  y  voyait 
les  premiers  essais  de  coulage  du  caoutchouc  ainsi  qu'une  empreinte 
humaine  (société  industrielle  des  téléphones). 

Le  musée  de  la  classe  100  (bimbeloterie),  l'un  des  plus  appréciés, 
se  trouvait  dans  l'épi  de  la  rue  Saint-Dominique,  côté  Constantine, 
au  premier  étage,  où  il  occupait  trois  corps  de  vitrines  murales,  une 
vitrine  plate  isolée  et  plusieurs  tables.  Parmi  beaucoup  d'objets 
attrayants,  je  mentionnerai  une  série  de  poupées  anciennes  (M""  Mi- 
chou  et  Bruck;  M.  D'Allemagne),  ainsi  qu'une  cuisine  en  bronze  doré 
et  porcelaine  de  Saxe  faite  par  Caflieri  pour  le  Dauphin  (Louis  XVI) 
et  prêtée  par  M'"''  Lelong. 

1  6.  Groupe  XVI.  (^Economie  sociale.  Hygiène,  assistance  publique.)  — 
Le  groupe  XVI,  abstraction  faite  de  l'hygiène  et  de  lassistance  pu- 


TRAITS  CARACTERISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  139 

l)lique,  ne  présentait  qu'un  musée  très  restreint.  Ce  musée,  établi  au 
rez-de-chaussée  du  palais  de  l'Economie  sociale  et  des  Congrès,  était 
limité  à  des  diagranmies  ou  tableaux  portant  sur  les  questions  sui- 
vantes :  patronages  au  cours  du  siècle;  mouvement  des  salaires  et 
évolution  du  coût  de  la  vie  ;  nombre  des  syndicats  ouvriers  et  de  leurs 
membres;  syndicats  agricoles;  opérations  des  caisses  d'épargne  ordi- 
naires et  de  la  caisse  d'épargne  postale;  mutualité;  retraites;  assu- 
rances sur  la  vie  ;  recensements  professionnels  de  la  population  ;  pro- 
grès de  l'instruction  publique. 

Il  n'y  avait  pas  à  proprement  parler  de  musée  centennal  dans  la 
classe  111  (hygiène).  A  l'entrée  de  cette  classe  (palais  de  IHygiène 
et  des  Armées  de  terre  et  de  mer)  se  trouvait  une  grande  salle  octo- 
gonale, appelée  salon  Pasteur  et  consacrée  à  l'œuvre  de  l'illustre 
savant.  Le  centre  du  salon  était  réservé  au  buste  de  Pasteur  couronné 
par  l'humanité  reconnaissante.  Autour  de  ce  beau  monument,  dû  au 
ciseau  de  M.  Paul  Dubois,  se  développaient  des  vitrines  basses  où  les 
organisateurs  avaient  disposé  les  instruments  et  représenté  les  décou- 
vertes du  maître  immortel;  des  inscriptions  nmrales  rappelaient  les 
dates  de  ces  découvertes.  D'autres  vitrines,  adossées  aux  parois  du 
salon,  étaient  affectées  aux  travaux  des  élèves  de  Pasteur,  notamment 
à  ceux  de  M.  Roux  sur  la  diphtérie  et  de  M.  Calmette  sur  les  venins. 
Plusieurs  puissances  étrangères,  l'Allemagne,  l'Autriche,  la  Belgique, 
lltalie,  les  Pays-Bas,  la  Suisse  s'étaient  jointes  à  la  France  pour  glori- 
fier Pasteur  et  l'hygiène.  L'Allemagne  en  particulier  avait  des  documents 
d'un  haut  intérêt  sur  les  maladies  épidémiques,  sur  la  prophylaxie, 
sur  l'organisation  a<lministrative  de  l'hygiène,  sur  l'accroissement  de 
la  population,  ainsi  qu'une  remarquable  maquette  des  bâtiments 
affectés  au  service  de  l'administration  sanitaire  impériale;  la  Suisse 
se  distinguait  également  par  une  exposition  tout  à  fait  intéressante. 
Dans  une  petite  salle  contiguë  au  salon  principal,  le  Ministère  de 
I  intérieur  montrait  diff(>rentes  statistiques  concernant  l'hygiène  de  la 
France.  La  tonalité  générale  du  salon  était  vert  d'eau  et  or;  le  mobilier 
avait  été  établi  dans  le  style  Louis  XVI  modernisé. 

Séparée,  comme  la  classe  111,  de  l'ensemble  du  groupe  XVI  et 
placée  au  premier  étage  de  l'ancienne  galerie  des  Machines  de  1889, 


liÔ 


EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 


la  classe  112  (assistance  publique)  possédait  un  musée  distinct.  Ce 
musée  comprenait  deux  tronçons,  l'un  au  sommet  de  l'escalier  d'hon- 
neur reliant  la  salle  des  Fêtes  à  l'étage,  l'autre  au  milieu  de  la  classe. 
Son  mobilier  consistait  en  vitrines,  gradins,  etc.  Il  comportait  des 
reconstitutions  intéressantes  de  salles  d'hôpitaux  et  de  crèches,  ainsi 
qu'une  collection  de  tours  pour  l'abandon  des  enfants. 

17.  Renseignements  statistiques  sur  les  musées  centennmix.  — Le  ta- 
bleau suivant  donne,  abstraction  faite  du  salon  Pasteur  et  de  ses 
annexes,  quelques  renseignements  statistiques  sur  les  musées  cen- 
tennaux  : 


I. 
III. 

IV. 

V. 
VI. 
VII. 
Vlll. 
IX. 
X. 
XI. 
XII. 

XIII. 
XIV. 
XV. 

XVI. 


DESIGNATION    DES   GROITES. 


Éducation  et  enseignement 

Instrumenls  et  procédés  généraux  dos 
lettres,  des  sciences  et  des  aris 

Matériel  et  procédés  généraux  de  la  méca- 
nique  

Electricité 

Génie  civik  Moyens  de  Iransport 

Agriculture 

Horticulture  et  arboriculture 

Forêts.  Chasse.  Pèche.  Cueillelles 

Aliments 

Mines.  Métallurgie 

Décoration  et  mobilier  des  édilices  publics 
et  des  habitations 

Fils,  tissus,  vêtements 

Industrie  chimique 

Industries  diverses 

Economie  sociale.  Hygiène,  assistance  pu- 
blique   


ToTACX. 


NOMBRE 


des 
CLASSES 
ayant  eu 


10 

1 1 
5 
9 


98 


ilos 
MISÉES. 


1 

1 
3 

8 

10 

5 


ÎO 


63 


(les 
EXPO- 
SANTS. 


^9 
870 

»9 
59 
3a3 
993 
iG 
G7 
3.j 
^9 

li-jfi 
807 
i63 
398 

56 


3,593 


des 
OBJETS 
EXPOSÉS. 


l,23o 
10,600 

i6o 

620 

3,645 

3,5oo 

.'120 

1,420 

53o 
4,260 

r.,63o 

7,43o 

4,35o 

i5,5a5 

1,200 


60,825 


EVALUATIO?! 

DES  OBJETS 
BSPOSSS. 


francs. 


1,734,566 


133,799 

634,386 
94,956 
11,960 

986,605 

25,201 

477,898 

3,174,484 

1,337,897 

8o,aa5 

5,393, 4o8 

60,677 


i4, 088.847 


La  classe  97  (bronze,  funle  et  fiTroiiuerie  d"nit;  mélaus  repousses)  était  comprise  dans  l'un  des  musées  du  groupe  \1I. 


Il  Y  a  lieu  de  remarquer  que  l'évaluation  reproduite  au  tableau 
précédent  et  faite  en  vue  de  l'assurance  contre  le  vol  est  certainement 
très  inférieure  à  la  réalité.  Sans  parler  du  groupe  IV  pour  lequel  les 


TRAITS  CARAGTÉRISTtQUKS  DES  INSTALLATIONS.  141 

organisateurs  s'étaient  abstenus  do  réclamer  le  bénéfice  de  lassu- 
rancc,  beaucoup  d'objets  appartenant  à  l'Etat  n'avaient  fait  l'objet 
d'aucune  déclaration  de  valeur  ou  n'avaient  été  déclarés  que  pour  des 
valeurs  modiques  d'inventaire.  Une  nuijoration  de  3  à  4  millions 
s'imposerait  pour  l'estimation  exacte  des  musées. 


i8.  Rapports  sur  les  rmisées  centennaux.  —  Jamais  le  public  n'avait 
vu,  jamais  sans  doute  il  ne  reverra  groupées  pareilles  collections  de 
documents  artistiques  et  historiques  sur  les  manifestations  de  l'activité 
humaine  sous  toutes  ses  formes.  La  trace  du  dur  labeur  des  comités 
ne  devait  pas  disparaître  avec  les  palais  de  l'Exposition.  Il  convenait 
d'en  fixer  le  souvenir  par  des  rapports  qui  constitueraient  à  la  fois  un 
honunage  aux  organisateurs,  un  témoignage  de  reconnaissance  envers 
les  généreux  collectionneurs  ayant  concouru  à  la  formation  des  musées 
et  un  monument  du  plus  haut  intérêt  pour  l'étude  de  l'évolution 
intellectuelle  ou  matérielle  au  cours  du  xix"  siècle. 

Sur  la  demande  de  l'Administration  et  avec  son  concours  financier, 
les  comités  d'installation  ont  bien  voulu  rédiger  ces  rapports  et  les 
illustrer  de  nombreuses  gravures.  Il  y  a  là  une  suite  de  fascicules  ou  de 
véritables  livres,  dont  l'ensemble  présente  une  inestimable  valeur. 
Bien  qu'encore  incomplète,  la  publication  est  déjà  fort  avancée  et 
comprend,  à  la  fin  de  1902,  les  rapports  suivants  : 


1 

GROCPES, 

CLASSES  01!  PARTIES  DE   CLASSE. 

COMPOSITION  DES  RAPPORTS. 

AUTEDRS  DES  RAPPORTS. 

Cla-ises  1 ,  2  et  3.  Education  et  en- 

Comité  du  groupe  I. 

(M.  Pellisson,  rapporteui'.) 

M.  Paul  Delalain. 

M.  le  colonel  Laussedat. 

M.  le  D'  Mabeï. 

M.  H.  Beli». 

Comité  d'installation. 

M.  G.  Marcel. 
M.  H.  Sakriau. 

M.  le  colonel  Ladssedat. 

Comité  d'installation.  (MiM.  le 
comte  DE  Gramont  et  le  gé- 
néral Peigné,  rapporteurs.) 

Classe    11.    Typographie;    impres- 
sions diverses 

Notices  et  catalogue. . 
Méiropholograpliie.  — 
Chronopliotographie.  — 
Introduction 

Notice. 
Notice. 

Classe  12.  Pliotofiraphie 

Classe  13.  Librairie;  éditions  musi- 
cales. Reliure.  Journaux.  Afliches. 

Classe  lA.   Cartes   et    appareils  de 
géographie  et   de  cosmographie. 

Notices  et  catalogue 

Introduction 

Notice  et  catalogue 

Classe  15.  Instruments  de  précision. 

Inlrodiiclion 

Catalogue 

lh'2 


EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES. 


GROUPES , 

CLASSES   OU   PARTIES   DE  CLASSE. 

Classe  15.  Monnaips  et  médailles.. 
Classe    16.    iMédecine    et    chirur- 

giP 

Classe  29.  Modèles,  plans  et  dessins 
de  travaux  publics 


Classes  30,  31    et  32.  Moyens  de ^ 
tr.insporl 


COMPOSITION  DES  RAPPORTS. 


Introduction  et  catalogue .... 

Notice  et  catalogue  sommaire. 

Rapport  et  catalogue 

Notice 

Carrosserie 

Chaises    à    porteurs  ,     mors , 

étriers ,  bossettes 

Selles  et  brides 


Classes  36  et  60.  Viticulture . 


Groupe  VIII.  Horticulture  . 


Classe  51.  Armes  de  chasse 

Classes  66,69,  70,  71,  97.  Dë- 
coralion  des  éclilices;  mobilier; 
bronze  et  ferronnerie  d'art 

Classe  67.  Vitraux 

Classe  68.  Papiers  pcinis 

Classe  li.  ChanOage  et  venti- 
lation   

Chisse  75.  Eclairage  non  électri- 
que   

Classes  76  et  77.  Filature,  cor- 
derie ,  lissage 

Clnsse  70.  Coulure  et  fabrication  de 
l'habillement 

Classe  80.  Fils  et  tissus  de  co- 
ton  

Classe  81.  Fils  et  tissus  de  lin,  de 
chanvre ,  cic 

Classe  87.  Aris  chimiques  et  phar- 
macie  


Sellerie 

Moyens  de  transport  depuis  le 
xv°  siècle 

Voyages,  tourisme  et  chemins 
de  fer 

Catalogue 

Rapport 

Annexe  sur  l'exposition  con- 
temporaine des  vins  et  eaux- 
de-vie  au  point  de  vue  ar- 
chitectural   

Notices 

Catalogue 

Notice  et  calalo;;iio 


Classe  88.  Fabrication  du  papier.  . 
Classe  89.  Cuirs  et  peaux 


Rapport 

Catalogne 

Rapport 

Notice  et  catalogue. 


Rapport 

Rapport  et  catalogue . 

Notice 

Notice 


Notice  et  catalogue. 

Notice 

Catalogue 


Classe  93.  Coutellerie 

Classe  90.  Horlogerie 

Classe  99.  Caoulcbouc  et  gutla- 
percha.  Objets  de  voyage  et  de 
campement 

Classe  100.  Jouets 


Notices  sur  les  chimistes  depuis 

La  voisier 

Introduction 

Catalogue 

Catalogue  annoté 


Rapport  et  catalogue..  .  , 
Rapport , 


Notice..  . 
Rapport . 


ADTEDRS  DES  RAPPORTS. 


M.  H.  SAnniAi'. 

M.  le  D'  TiFFiED. 

M.  Delocbe. 
M.  M.  Rixio. 
M.  G.  Kellner. 

M.  Ch.  de  L'Écluse. 
M.    le    comte   M.  de  Cossé- 
Rbissac. 

MM.   E.   REBNABDet  RODCWART. 

M.  H.  Poincelet. 

M.  Manceabx-Dlchemin. 

Comité  d'installation. 

M.  Saint-René  Taillandier. 


M.   LÉONARD. 

MM.  Hariot  et  C.  Marcel. 
Comilé  du  groupe  VIII. 
Comité  d'installation. 


M.  Le  Corbeiller. 
Comité  d'installation. 

M.  Lucien  Magse. 
M.  F.  Follot. 

M.  d'Antbonaï. 

M.  H.  D'Allemagne. 

M.  Ed.  Simon. 

Comité  d'inslallation. 

Comilé  d'installation. 

M.    E.    WlDMER. 

Comité  d'installation. 

Divers. 

M.  Blancbet. 

Comilé  d'inslallation. 

Comité  d'installation. 

(M.  Peltereau,  rapporteur.) 

MM.  Marmuse  et  Page. 

M.  Planchon. 

M.  Chapel. 

M.  H.  D'Allemagbe. 


TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  1A3 

Six  autres  rapports  paraîtront  incessamment  : 

Classe  12  (photographie),  suite,  par  M.  Davanne,  avec  le  concours  de 
M.  Bucquet; 

Classe  17  (instruments  de  musique),  par  M.  Jacquot; 

Classe  18  (matériel  de  l'art  théâtral),  par  M.  Reynaud; 

Groupe  IV  (matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique),  par  MM.  Ch.  Bour- 
don, HuGUET,  Masson,  Tresca  et  Walckenaer; 

Classe  65  (petite  métallurgie),  par  MM.  H.  D'Allemagne,  Domergce,  Larivière 
et  L.  Magne; 

Classe  83  (soies  et  tissus  de  soie),  par  MM.  Chabrières  et  Cox. 

Enfin,  sont  en  préparation  les  rapports  relatifs  aux  groupes  V  (élec- 
tricité), VII  (agriculture),  X  (aliments),  et  aux  classes  33  (matériel 
de  la  navigation  de  commerce),  34  (aérostation),  53  (pêche,  aqui- 
culture), bh  (cueillettes),  73  (cristaux,  verrerie),  82  (fils  et  tisus  de 
laine),  84  (dentelles,  broderies,  passementeries),  85  et  86  (industries 
du  vêtement),  112  (assistance  publique). 

4,  Exposition  rétrospective  des  armées  de  terre  et  de  mer.  — 
1.  Section  française. — L'exposition  rétrospective  française  des  armées 
de  terre  et  de  mer  fut  une  œuvre  de  haute  valeur  artistique.  Ce  fut 
aussi  et  surtout  une  œuvre  éminemment  patriotique.  Elle  évoquait 
avec  une  étonnante  intensité  l'image  des  faits  les  plus  glorieux  de 
notre  histoire,  ressuscitait  les  héros  connus  ou  inconnus  du  temps 
passé,  exaltait  leurs  vertus  militaires,  rappelait  la  grandiose  épopée 
de  leurs  faits  d'armes,  avivait  le  culte  de  la  patrie.  Après  l'avoir  par- 
courue, les  visiteurs,  invinciblement  émus,  se  sentaient  plus  de  fierté 
dans  l'âme,  plus  de  noblesse  dans  les  sentiments;  ils  comprenaient 
mieux  que  la  grandeur  de  l'homme  est  faite  de  désintéressement, 
d'abnégation,  de  courage,  de  dévouement  au  pays,  de  sacrifices  allant 
jusqu'à  celui  de  la  vie  elle-même  pour  l'honneur  du  drapeau.  L'Ad- 
ministration ne  saurait  témoigner  trop  de  reconnaissance  aux  colla- 
borateurs généreux  qui,  sous  la  présidence  de  M.  Détaille  et  de  M.  le 
général  de  la  Noë,  ont  prodigué,  pendant  plusieurs  mois,  leur  temps, 
leur  science  et  leur  talent,  dans  la  préparation  d'un  pareil  spectacle 
et  d'une  pareille  leçon. 


ilià  EXPOSITIONS   RETROSPECTIVES. 

Placée  au  premier  étage  du  palais  des  Armées  de  terre  et  de 
mer,  Texposition  rétrospective  y  occupait  plusieurs  salles  de  vastes 
dimensions.  Ces  salles  avaient  l'austère  simplicité  qui  convient  si 
bien  aux  sanctuaires.  L'attention  se  concentrait  ainsi  tout  entière  sur 
les  objets  exposés  :  était-il,  d'ailleurs,  possible  de  rêver  plus  beau  et 
plus  noble  décor?  Quelques  tapisseries,  des  harnais  de  guerre  et  des 
panoplies  ornaient  les  murs''';  l'ameublement  consistait  en  vitrines 
murales,  vitrines  à  quatre  faces,  vitrines  basses,  tables,  socles,  etc. 

L'exposition  comportait  les  divisions  suivantes  : 

1.  Tableaux,  bustes  et  documents.  (Epoque  antérieure  à  Louis  XIV,  depuis 
Charles  VII.  —  Siècle  de  Louis  XIV.  —  xviu''  siècle.  —  Révolution.  —  Empire, 
Napoléon  :  batailles  et  scènes  diverses:  maréchaux  de  l'Empire;  généraux  et  officiers. 

—  Restauration.  —  Gouvernement  de  Juillet.  —  Second  Empire.) 

9.  Souvenirs  historiques,  drapeaux,  armes,  effets  et  équipements,  (xvi"  siècle; 
siècle  de  Louis  XIV;  xvnf  siècle.  —  Epoque  de  la  Révolution  et  de  l'Empire. 
— :  Epoque  moderne  :   Restauration;  Gouvernement  de  Juillet;  Second  Empire.) 

3.  Restitutions  des  corps  de  troupes,  figures  grandeur  naturelle.  (Grenadier  à 
cheval  de  la  garde  royale,  i8i8.  —  Chef  d'escadron  de  cuirassiers  de  la  garde 
royale,  1826.  —  Hussard  du  8"  régiment,  i8/i5.  —  Chasseur  achevai,  i845. 

—  Carabinier,  i8/i5.  —  Dragon,  18/1 5.  —  Lancier,  i845.  —  Trompette  des 
cuirassiers  de  la  garde,  1867.  —  Sapeur  des  dragons  de  la  garde,  1867.  — 
Trompette  des  guides  de  la  garde,  1867.  —  Pièce  d'artillerie  de  4,  du  régiment 
à  cheval  de  la  garde,  1867,  avec  son  chef  de  pièce  et  un  trompette.  —  Le  maré- 
chal Rugeaud  en  grande  tenue.  —  Grenadier  de  la  garde,  i855.  —  ^  oltigeur 
de  la  garde,  i85.5.  —  Sapeur  de  la  gendarmerie  de  la  garde.  —  Sapeur  d'infan- 
terie de  ligne.  —  Soldat  d'infanterie,  i855.  —  Soldat  d'infanterie  légère,  i835. 

—  Soldat  d'mfanterie,  1827.  —  Chasseur  à  pied,  i8/i5.  —  Clairon  des  chas- 
seurs à  pied  de  la  garde,  1867.  —  Tambour-major  du  17°  léger,  18/13.  —  Offi- 
cier de  carabinier,  à  pied,  18 lia.  —  Sapeur  du  génie  avec  le  pot  en  tête  et  la  cui- 
rasse de  sape ,  1 8  5  5 .  )  '-' 

Il  n'y  avait  pas  moins  de  1,169  numéros. 

Les  organisateurs  ont  pu,  grâce  à  leur  autorité  et  à  leur  situation 
personnelles,  obtenir  le  prêt  de  nombreux  et  précieux  objets  appar- 


'''  Naguère  encore,  l'une  de  ces  tapisseries  ser\ait  de  bàclic  pour  une  pompe  à  incendie  dans 
la  région  du  Nord.  —  '^'  Ces  restitutions  sont  indique'es  dans  l'ordre  d'inscription  au  catalogue. 


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TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DES  INSTALLATIONS.  U5 

tenant  à  des  collections  publiques  ou  privées.  Parmi  les  administra- 
tions ou  établissements  auxquels  ils  se  sont  adressés  avec  succès,  je 
citerai  : 

Le  Ministère  de  la  guerre;  le  musée  de  l'arniée; 

Los  musées  des  villes  suivantes  :  Agen,  Arras,  Auriliac,  Autun,  Bar-lo-L)ue, 
Besançon,  Calais,  Cambrai,  Chartres,  Châteauroux,  P]vian,  Grenoble,  Laon, 
Lièg(!  (Belgique),  Nancy,  Nantes,  Neucliàtel  (Suisse),  Nîmes,  Perpignan,  Poitiers, 
Pont-de-Vaux ,  Rennes,  Rouen,  Salins,  Sens,  Toul,  Toulouse  (Saint-Raymond), 
Tours,  Troyes,  Valenciennes,  Versailles; 

Les  villes  ou  communes  de  Brive,  Dijon,  Guilleville,  Longeville,  Mézières, 
Rennes,  Toulouse,  Vitry-le-François ; 

L't'cole  nationale  des  beaux-arts  ; 

L'école  des  beaux-arts  de  Toulouse  ; 

Le  cercle  de  l'Union  artistique. 

Quant  au\  collectionneurs  parliculiers,  la  liste  en  serait  beaucoup 
trop  longue.  Ils  m'excuseront  de  ne  leur  adresser  ici  que  des  remer- 
ciements anonymes. 

Un  hommage  est  également  dû  aux  artistes  qui  ont  concouru  à  la 
restitution  des  types  militaires  :  M.  Tourgueneff  (sculpture  des  che- 
vaux), Pompon  (sculpture  des  têtes,  sauf  celle  du  maréchal  Bugeaud), 
Berstramm  (sculpture  de  la  tête  du  maréchal  Bugeaud),  Busson, 
Rouffet,  Ghartier  et  Grammont  (peinture  des  têtes  et  des  mains,  sous 
la  direction  de  M.  Détaille). 

2.  Sections  élrangcres.  —  Deux  puissances  étrangères  seulement, 
TAIlemagne  et  la  Russie,  participaient  à  l'exposition  rétrospective  des 
armées  de  terre  et  de  mer. 

La  première  que  les  visiteurs  reucontraieut  à  la  sortie  de  la  section 
IVanoaise  était  la  Russie.  Elle  se  bornait  à  montrer  un  petit  nondjn; 
d'armes  et  d'autres  objets  provenant  de  son  musée  d'artillerie  :  canons 
en  fer  se  chargeant  par  la  culasse (xv''  et  xvn''  siècles);  canon  en  cuivre 
rayé,  se  chargeant  par  la  culasse  (xvii''  siècle);  fusils  d'artillerie  de 
forteresse  (xv"  et  xvif  siècles);  pertuisanes  (xv»*"  siècle);  berdichs 
(xvi''  et  xvii*^  siècles);  épieux  de  guerre;  haches  d'armes:  haljillement 


10 

un  niumiii.   xATiONAie. 


146  EXPOSITIONS  RÉTROSPECTIVES. 

(le  canonnier  sur  mannequin  (xvif  siècle);  photographies  de  canons 
et  d'armes,  dont  le  musée  possède  les  originaux. 

Au  delà  de  la  section  russe,  l'Allemagne  disposait  d'une  grande 
salle,  située  à  l'extrémité  du  palais,  côté  léna,  et  communiquant  par 
un  escalier  avec  l'exposition  contemporaine  allemande  du  rez-de- 
chaussée.  Cette  salle  recevait  le  jour  supérieur  d'un  plafond  vitré  au- 
dessous  duquel  avait  été  tendu  un  vélum;  elle  était,  en  outre,  éclairée 
par  une  vaste  baie  verticale  qui  formait  fond  de  galerie  et  dont  le 
vitrail  représentait  une  tête  de  Méduse  encadrée  de  rayons  ainsi  que 
de  glaives.  L'exposition,  limitée  à  l'histoire  des  uniformes  de  l'armée 
allemande,  comprenait  83  figures  de  cire,  grandeur  naturelle,  ré- 
parties en  cinq  groupes  dans  des  vitrines  richement  sculptées  et  très 
ornementées:  i"  groupe,  1680-1789;  2"  groupe,  iyAo-1807; 
3*"  groupe,  1808-1 8/12;  /i"  groupe,  18 43- 1862;  5''  groupe,  maison 
militaire  des  souverains  de  Prusse,  de  Bavière  et  de  Wurtemberg,  à 
partir  de  17 y 5.  Choisis  par  les  ministres  de  la  guerre  de  Prusse,  de 
Bavière,  de  Saxe  et  de  Wurtemberg,  les  types  constituant  chacun  des 
groupes  présentaient  une  fidélité  de  reproduction  aussi  grande  que 
possible.  L'une  des  figures  appelait  spécialement  l'attention  du  public  : 
celle  d'un  colosse  de  la  garde  du  roi  Frédéric-le-Grand.  Trois  peintres 
d'histoire,  MM.  Knôtel,  Braun  et  MuUer  avaient  fait  les  esquisses; 
les  figures  étaient  de  M.  Werner,  sculpteur;  les  cartouches  et  autres 
ornements  des  vitrines  sortaient  également  des  mains  d'un  sculpteur, 
M.  Lessing. 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  147 


CHAPITRE  XII. 

CONCOURS  D'ANIMAUX  REPRODUCTEURS. 

4.  Observation  préliminaire.  —  Deux  concours  internationaux 
d  animaux  vivants  ont  eu  lieu  à  l'annexe  du  bois  de  Vincennes  :  Tun 
du  7  au  18  juin  1900,  pour  les  animaux  reproducteurs  des  espèces 
bovine,  ovine,  porcine,  et  les  animaux  de  basse-cour;  l'autre  du  2  au 
10  septembre,  pour  les  animaux  reproducteurs  des  espèces  chevaline 
et  asine.  Une  superficie  de  1  2  hectares,  9  environ  leur  était  réservée. 

Ces  concours  avaient  fait  l'objet  de  règlements  arrêtés  de  concert 
par  le  Ministre  de  l'agriculture  et  le  Ministre  du  commerce,  de  l'in- 
dustrie, des  postes  et  des  télégraphes,  les  3i  mai  1899  ^^  *9  j*'^" 
vier,  20  mars,  5  avril,  28  mai  1900,  en  ce  qui  concernait  le  pre- 
mier concours,  et  les  16  juin  1899,  19  janvier  1900,  27  mars 
1900,  en  ce  qui  concernait  le  second.  (Pièces  annexes  n"'  90  et  91.) 

J'ai  précédemment  analysé  les  dispositions  réglementaires  essen- 
tielles relatives  à  l'admission  et  à  l'installation.  Sans  y  revenir,  il  con- 
vient d'entrer  dans  quelques  détails  au  sujet  de  l'organisation  et  des 
résultats  de  chaque  concours. 

2.  Concours  d'animaux  reproducteurs  des  espèces  bovine, 
ovine,  porcine,  et  d'animaux  de  basse-cour'l  —  1.  Classi/ication. 
—  La  classification  fixée  par  le  règlement  était  la  suivante  : 

ESPÈCE  BOVINE. 

I.  Animaa\  nés  ou  élevés  à  l'étranger,  amenés  ou  importés  en  France  et  appar- 
tenant, soit  à  des  étrangers,  soit  à  des  français.  —  1°  Race  Durham  à  courtes 
cornes;  a"  race  Hereford;  3°  race  Devon;  k"  race  Sussex;  5°  race  Red  Poil  (Suf- 
foUi);   6°  races  Aherdeen  et  Angus;  7°  race  Galloway;  8°  races  Kerry  et  Dexter; 

'"'  M.  DE  LAPPARENT,  itispccleiu'  général  de  l",i,oiicultiir.',  cumiiiissiiii'i'gi'iK'i;!!  du  ((iiuoliis. 


us  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

9°  race  Jersey;  10°  race  Guernesey;  11°  races  anglaises  diverses;  12°  race  hollan- 
daise; iS"  race  des  polders  et  des  terrains  bas  de  la  mer  du  Nord;  ik"  races  du 
littoral  de  la  mer  Baltique;  l'o"  races  allemandes;  16°  races  suisses  tachetées; 
17°  races  suisses  brunes;  18°  races  suisses  de  montagne;  19"  races  autrichiennes  et 
austro-alpines;  90°  races  des  steppes  des  pays  danubiens  et  de  la  Russie;  2  1° races 
russes  non  comprises  dans  les  ik'  et  2  0°  catégories  ;  22°  races  italiennes;  28°  races 
espagnoles  et  portugaises;  26°  races  diverses  non  comprises  dans  les  catégories 
précédentes.  —  Bandes  de  vaches  laitières  (en  lait). 

II.  Animaux  de  races,  soit  françaises,  soit  étrangères,  nés  et  élevés  en 
France.  —  1°  Race  normande;  2°  race  flamande;  3°  race  charolaise  et  nivernaise; 
4°  race  limousine;  5°  race  de  Salers;  6°  race  garonnaise;  7°  race  bazadaise;  8°  race 
gasconne  à  muqueuses  totalement  noires;  9°  race  gasconne  à  muqueuses  noires  au- 
réolées; 10°  races  parthenaise,  nantaise,  vendéenne  et  marchoise;  11°  race  man- 
celle;  12°  races  d'Aubrac  et  d'Angles;  1 3°  race  tarentaise ;  1 4°  races  montbéliarde  et 
d'Abondance;  i5°  races  du  Villard-de-Lans  et  du  Mézenc;  16°  race  fémehne; 
17"  race  vosgienne  et  analogues;  1 8° races  béarnaise,  basquaise,  urt  et  analogues; 
19°  race  de  Lourdes;  90°  races  d'Aure  et  de  Saint-Girons;  21°  race  bretonne; 
22°  races  françaises  pures  autres  que  celles  déjà  désignées;  28°  races  algériennes  et 
tunisiennes  ;  2  k°  races  des  pays  de  protectorat  autres  que  la  Tunisie  et  des  colonies 
françaises;  26°  race  Durham;  26°  race  hollandaise;  27"  races  suisses  tachetées; 
28°  races  suisses  brunes;  29°  race  jersiaise;  3o°  races  étrangères  diverses; 
3  r  croisements  Durham.  —  Bandes  de  vaches  laitières  (en  lait). 

ESPÈCE    OVINE. 

I.  Animaux  mâles  et  animaux  femelles  de  races  étrangères,  nés  et  élevés  à 
l'étranger,  amenés  ou  importés  en  France,  et  appartenant  soit  à  des  étrangers,  soit 
à  des  français.  —  1°  Races  mérinos;  2°  races  southdown;  3°  race  leicester;  /i°  race 
cotswold;  5°  race  lincoln;  6°  race  oxfordshire-down  ;  7°  race  shropshire;  8°  races 
hampshire-down  et  sufïolks;  9°  races  diverses  de  montagne  et  des  pays  de  landes; 
1  0°  races  des  plaines  basses  et  des  polders;  1 1°  races  diverses  à  laine  longue; 
1  2°  races  diverses  à  laine  courte. 

II.  Animaux  mâles  et  animaux  femelles  de  races,  soit  étrangères,  soit  françaises, 
nés  et  élevés  en  France.  —  1°  Race  mérinos  de  Rambouillet;  2°  races  mérinos  de 
l'Ile-de-France  et  de  la  Champagne;  3"  races  mérinos  de  la  région  méditerranéenne 
et  des  Pyrénées;  4°  races  françaises  à  laine  longue;  5°  race  berrichonne  du  Cher; 
6°  race  berrichonne  de  l'Indre;  7°  races  du  Larzac,  des  Causses,  de  l'Aveyron,  de 
Lacaune  et  de  la  Montagne-Noire;  race  des  Causses  du  Lot;  8°  race  lauraguaise; 
9°  race  de  la  Charmoise;  10°  race  dishley-mérinos  ;  11°  races  françaises  des  pays 
de  plaine;  1  2°  races  françaises  des  pays  de  montagne;  i3°  races  étrangères  à  laine 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  149 

longue;   1 4°  races  étrangères  à  laine   demi-longue;   1 5"  races  étrangères  à  laine 
courte. 

ESPÈCE  PORCINE. 

I.  Animaa\  mâles  et  animaux  femelles  de  races  étrangères,  nés  et  élevés  à 
l'étranger,  amenés  ou  importés  en  France  et  appartenant,  soit  à  des  étrangers,  soit 
à  des  français.  —  i° Races  blanches  de  grande  taille  des  îles  britanni(jues ;  9°  races 
blanches  de  petite  taille  des  lies  britanniques;  3°  race  berkshire;  h°  autres  races 
noires  des  îles  britanniques;  5°  race  tamworths;  6°  races  italiennes;  7°  races  étran- 
gères diverses  non  désignées  ci-dessus. 

II.  Animaux  mâles  et  animaitx  femelles  de  races  soit  étrangères,  soit  françaises, 
nés  et  élevés  en  France.  —  1°  Race  craonnaise;  9°  race  normande;  3°  races  limou- 
sine et  périgourdine  ;  à"  races  françaises  pures  autres  que  celles  désignées  ci-dessus 
et  croisements  entre  races  françaises;  5°  races  étrangères  pures  ou  croisées  entre 
elles  ;  6°  croisements  divers  entre  races  françaises  et  races  étrangères. 

ANIMAUX  DE  BASSE-COCR  ÉTRANGERS  ET  FRANÇAIS. 

I.  Coqs,  poules,  pintades.  —  1°  Race  de  Crèvecœur;  9°  race  de  Houdan; 
3"  race  de  La  Flèche;  h"  race  du  Mans;  5°  race  de  Mantes;  6°  race  de  Faverolles: 
7°  race  de  Gournay;  8°  race  coucou  de  Rennes;  g"  race  du  Gâtinais;  10°  race  de 
Rarbezieux;  1 1°  race  noire  de  la  Bresse;  1  ?i°  races  blanche  et  grise  de  la  Bresse; 
1  3"  race  de  courtes  pattes;  là"  races  françaises  diverses  non  désignées  ci-dossus; 
i5°  race  cochinchinoise  fauve;  16°  race  cochinchinoise  perdrix;  iy°  races  corhin- 
ciiinoises  diverses;  18°  race  brahmapoutra  herminée;  ig°  races  brahmapoutra  di- 
verses; 9  0°  race  dorking  argentée;  9  i°  races  dorking  diverses;  99°  race  espagnole; 
9  3°  races  andalouse,  de  Minorqueetd'Ancône;  9 4°  race  de  Langsham;  9  5°  race  de 
Padoue  argentée;  96°  races  de  Padoue  diverses;  9 y"  race  hollandaise;  98°  race 
de  Hambourg  pailletée  et  noire;  99°  race  de  Campine  à  crête  simple;  30°  race 
de  Campine  à  crête  triple;  3i°  race  de  grands  combattants;  39°  race  coucou  de 
Malines;  33°  races  malaise  et  Indian  Game;  34°  race  Plymouth-Rock ;  35°  race 
Wyandotte;  36°  races  Leghorn,  Yokohama,  Phénix  et  analogues;  3y°  grandes  races 
étrangères  diverses  non  dénommées  ci-dessus;  38° races  de  Bantam  dorée,  argentée 
et  citronnée;  89°  race  de  combattants  anglais;  4 0°  race  de  Nangasaki;  4 1"  race 
nègre;  49°  petites  races  étrangères  diverses  non  désignées  ci-dessus;  43°  race  de 
Brackel  et  race  des  combattants  de  Bruges;  tik"  pintades. 

II.  Dindons.  —  1°  Dindons  noirs;  9°  dindons  blancs;  3°  dindons  bronzés; 
li°  dindons  de  races  diverses. 

III.  Oies.  —  1"  Oies  de  Toulouse;  2°  oies  de  races  diverses. 

IV.  Canards.  —  1°  Canards  de  Rouen;  2°  canards  d'Aylesbury;  3°  canards  de 


150  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

l'Inde  ou  de  Barbarie;  h°  canards  du  Labrador;  5°  canards  de  Pékin;  6°  canards  de 
races  diverses;  canards  de  Merchtem. 

V.  Pigeons.  —  a.  Races  comestibles.  —  i°  Romains;  9°  montaubans;  3°  bizets; 
W  mondains;  5°  races  poule,  maltaise  et  de  Modène;  6°  races  voyageuses;  7"  races 
diverses;  8°  bagadais;  9°  carriers;  10°  dragons.  —  h.  Races  dites  de  volière.  — 
r  Capucins;  a°  boulants;  3°  cravatés  orientaux;  h"  polonais;  .5"  queue  de  paon; 
6°  cravatés;  7°  races  diverses;  8°  rinslagers  et  carneaux;  9°  hirondelles;  10°  tété 
maurins;  1 1°  étourneaux. 

VI.  Lapins.  —  1°  Lapins  béliers;  9° lapins  communs;  3"  lapins  russes;  ù°  lapins 
à  fourrure  ou  argentés;  5°  lapins  angoras  ou  de  peigne;  6"  lapins  géants  des  Flan- 
dres; 7°  lapins  japonais. 

VII.  Autruches. 

2 .  Mesures  administralives  diverses  prises  en  faveur  du  concours.  — 
Des  dispositions  libérales  furent  prises  en  vue  de  faciliter  la  partici- 
pation étrangère  au  concours. 

En  1900,  l'importation  du  bétail  de  la  plupart  des  pays  était  pro- 
hibée pour  des  motifs  sanitaires.  L'entrée,  sur  le  territoire  français, 
des  animaux  destinés  au  concours  fut  néanmoins  autorisée,  à  charge 
d'une  quarantaine  d'observation  sous  la  surveillance  d'un  vétérinaire 
désigné  par  le  Ministre  de  l'agriculture.  Cette  quarantaine  devait  pré- 
server notre  bétail  de  toute  contamination. 

Les  animaux  introduits  furent  exemptés  du  droit  de  visite  sanitaire , 
étant  entendu  que  le  montant  de  ce  droit  s'ajouterait  à  la  taxe  doua- 
nière, dans  le  cas  où  les  animaux  resteraient  en  France  après  l'Ex- 
position. 

Une  immunité  douanière  complète  était  accordée  aux  animaux  nés 
sur  notre  territoire,  soit  en  cours  de  route,  soit  pendant  la  durée  du 
concours. 

La  formalité  du  plombage  des  vvagons,  qui  ne  présente  aucun  in- 
convénient pour  les  parcours  très  restreints,  aurait  pu  avoir  les  plus 
fâcheuses  conséquences  en  ce  qui  concernait  le  transport  des  animaux 
venant  de  l'étranger  :  elle  eût  rendu  impossible  l'enlèvement  des 
fumiers  et  constitué  un  obstacle  à  la  traite  des  vaches  ainsi  qu'à  l'en- 
fourragement  et  à  l'abreuvement  des  animaux.  Cette  formalité  fut 
remplacée  par  un  certificat  signalétique  du  vétérinaire  français  qui 
surveillait  la  quarantaine. 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  151 

En  outre,  les  animaux  étaient  envoyés  directement  et  sans  trans- 
bordement à  la  gare  spéciale  de  l'annexe  du  bois  de  Vincennes. 

D'autres  mesures  profitaient  à  la  fois  aux  exposants  français  et 
étrangers. 

C'est  ainsi  que  l'administration  avait  procédé  à  une  adjudication 
pour  la  fourniture  des  pailles  de  litière  (dont  elle  assumait  la  charge), 
pour  la  vente  des  fourrages  ou  matièi^es  diverses  d'alimentation  du 
bétail  et  pour  l'enlèvement  des  fumiers.  L'adjudicataire,  M.  Grandin, 
était  tenu  de  vendre,  aux  prix  du  marché,  les  produits  qui  lui  seraient 
demandés  par  les  exposants,  ceux-ci  demeurant  d'ailleurs  libres  de 
s'approvisionner  comme  ils  l'entendraient. 

Un  service  médical  fonctionnait  à  titre  gratuit,  par  les  soins  de  la 
Société  philomathique;  un  médecin  et  deux  infirmiers  étaient  présents 
de  6  heures  du  matin  à  7  heures  du  soir. 

M.  Moussu,  professeur  à  l'école  vétérinaire  d'Alfort,  assurait  le 
service  vétérinaire.  Il  avait  sous  ses  ordres  10  élèves  de  h^  année 
de  l'école.  Une  permanence  était  organisée  la  nuit.  Le  nombre  des 
animaux  malades  fut,  du  reste,  très  restreint. 

3.  Inslallations  générales  faites  par  h  Département  de  l' agriculture  ^^\ 
—  Les  installations  générales  faites  par  le  Département  de  l'agricul- 
ture se  répartissaient  dans  le  triangle  compris  entre  l'avenue  Dau- 
mesnil,  le  chemin  de  grande  communication  n"  38  et  l'avenue  des 
Tribunes.  Deux  entrées  principales  y  donnaient  accès  :  l'une  en  face 
de  la  rue  Alphand;  l'autre  au  carrefour  de  la  Demi-Lune.  Le  plan, 
assez  irrégulier,  était  commandé  par  la  distribution  des  bosquets  et 
même  des  arbres  isolés,  qui  tous  demeurèrent  intacts. 

Ces  installations  comprenaient:  des  stalles  pour  l'espèce  bovine: 
des  parcs  pour  les  espèces  ovine  et  porcine;  des  cages  pour  les  vo- 
lailles, lapins,  etc.;  des  pavillons  et  bureaux  pour  les  commissariats 
et  les  services  du  concours. 

Elles  avaient  été  prévues  de  manière  à  pouvoir  contenir  3, 1 1 3  tètes 

i"  M.  A.  GHANCEL,a.Thiteote. 


152  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

de  bétail:  9,1 46  bovidés  (1,768  animaux  de  provenance  française 
et  383  animaux  de  provenance  étrangère);  65 1  ovidés  (5i3  fran- 
çais et  i38  étrangers);  3 16  suidés  (a/i8  français  et  68  étran- 
gers). 

Les  bâtiments  étaient  couverts  et  non  clos.  Il  y  avait  deux  sortes  de 
logements  pour  les  bovidés  :  les  uns  à  deux  rangées,  présentant  une 
largeur  de  8  mètres;  les  autres  à  rangée  simple,  dune  largeur  de 
Il  m.  5o.  Les  bâtiments  destinés  aux  ovins  et  aux  porcins  comportaient 
une  largeur  uniforme  de  6  mètres.  Quant  aux  animaux  de  basse-cour, 
ils  avaient  été  réunis  dans  la  région  centrale  de  l'exposition;  la  route 
Aimable,  en  particulier,  se  trouvait  bordée  de  cages.  Les  espaces 
ménagés   entre   les  bâtiments  permettaient  de  nombreux  et  vastes 

Au  centre,  sur  un  point  culminant,  était  le  commissariat  général 
du  concours;  dans  chaque  section,  son  commissariat  spécial. 

Convenablement  dissimulés,  les  abris  affectés  aux  fourrages  avaient 
un  accès  facile  sur  les  voies  carrossables. 

Le  lazaret  occupait  un  emplacement  bien  isolé;  il  resta,  d'ailleurs, 
pour  ainsi  dire  sans  usage.  Près  des  entrées,  l'administration  avait 
aménagé  des  bacs  de  désinfection. 

Des  postes  distants  de  60  mètres  au  maximum  recevaient  l'eau  de 
la  Mai-ne.  Les  robinets  de  prise  avaient  le  pas  exigé  par  le  service  de 
défense  contre  l'incendie.  Une  série  de  puisards  recueillait  le  trop- 
plein  des  bacs  en  surcharge  sur  ces  robinets. 

L'éclairage  général  était  assuré  au  moyen  de  lampes  à  huile. 

Une  clôture  en  fer  enveloppait  l'enceinte. 

M.  Lapeyrère,  entrepreneur,  s'était  rendu  adjudicataire  des  con- 
structions. 

II.  Jugement  et  résultats  du  concours.  —  Le  concours  international 
danimaux  reproducteurs  des  espèce  bovine,  ovine,  porcine,  et  d'ani- 
maux de  basse-cour  a  été  absolument  remarquable.  Il  y  a  lieu  de 
mentionner  spécialement  la  belle  représentation  de  l'espèce  bovine, 
qui  comptait  9,2 4 1  numéros;  ce  chiffre  eût  encore  été  plus  considé- 
rable, si  les  mesures  sanitaires  rigoureuses  prises  en  vue  d'éviter  la 


CONCOURS  D'ANIMAUX. 


153 


contamination  du  bétail  exposé  n'avaient  empêché  un  certain  nombre 
d'éleveurs  de  prendre  part  au  concours. 

Outre  les  prix  usuels,  le  règlement  avait,  pour  la  première  fois  en 
France,  institué  des  prix  de  championnat  qui  devaient  être  décernés 
au  meilleur  animal  de  race  pure  dans  chaque  catégorie  de  mâles  et 
chaque  catégorie  de  femelles.  Ces  prix  consistaient  en  médailles  d'or, 
grand  module. 

Le  nombre  des  récompenses  a  été  le  suivant  : 


DÉSIGNATIOiV   DES  CLASSKS. 

NOMBRE  DES   UÉCOMPÉNSES. 

FnANCE. 

ÉmANi.En. 

E>SE1ICI.1Î. 

Première   classe.  Espùce  bovine 

Deuxième  classe.   Espèce  ovine 

783 

25.5 
10  5 
5oi 

50 

a'i 

2 

:7'. 

839 

379 
107 

675 

Quatrième  classe.  Animaux  de  basse-coiir 

i.Oi'i 

25G 

1,900 

Les  résultats  du  concours  ont  fait  Tobjot  d'un  compte  rendu  rédigé 
par  M.  Meuault,  inspecteur  général  de  l'agriculture,  et  inséré  au 
Journal  officiel  (n°*  des  4,  6,  8,  11,  i3  et  1^  septembre  1900). 
Pour  ne  point  sortir  du  cadre  de  ce  rapport,  je  me  bornerai  a  quelques 
faits  caractéristiques  consignés  dans  le  compte  rendu  de  M.  Menaull. 

Des  lacunes  regrettables  existaient  dans  la  division  des  animaux 
de  l'espèce  bovine  nés  et  élevés  à  l'étranger.  La  législation  sanitaii'o 
anglaise  interdisant  l'entrée  des  animaux  vivants,  nos  voisins  d'Outrc- 
Manche  s'étaient  vus  dans  l'impossibilité  de  nous  envoyer  leurs  plus 
beaux  types  qui,  une  fois  soilis  de  la  (irande-Bretagne,  n'auraient 
[)u  y  retourner.  D'autre  part,  les  exposants  suisses  n'avaient  pas  voulu 
accepter  la  condition  de  quarantaine  imposée  par  l'administration 
française.  Enfln  l'Autriche  et  divers  autres  pays  s'étaient  abstenus, 
reculant  devant  des  frais  qui  ne  pouvaient  être  compensés  par  l'ou- 
verlure  de  débouchés  en  France. 

Parmi  les  spécimens  les  plus  remarqués,  il  convient  de  citer  : 
1"  des  sujets  superbes  appartenant  à  la  race  hollandaise,  ainsi  qu'cà 


154  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

la  race  des  polders  et  des  terrains  bas  de  la  mer  du  Nord  (taureaux 
et  vaches  laitières),  qu'avait  réunis  avec  le  plus  grand  soin  une  com- 
mission des  Pays-Bas;  9°  des  animaux  de  races  italiennes,  notamment 
des  romagnols  dont  les  visiteurs  admiraient  la  taille  élevée  et  la 
bonne  conformation,  et  qui  joignaient  à  la  puissance  pour  le  travail 
une  finesse  suffisante  pour  la  boucherie. 

Les  constatations  relatives  aux  animaux  de  l'espèce  bovine  nés  et 
élevés  en  France  peuvent  se  résumer  comme  il  suit  : 

1°  Race  normande.  —  Cette  magnifique  race,  qui  fournit  des  vaches 
laitières  de  premier  ordre  et  d'excellents  bœufs  de  boucherie,  était  très 
largement  représentée. 

9°  Race  flamande.  —  Le  public  voyait  de  beaux  spécimens  d'une 
race  nécessairement  cantonnée  dans  la  région  du  Nord ,  mais  donnant 
des  vaches  laitières  particulièrement  appréciées  par  les  laitiers  de 
Paris  et  par  les  agriculteurs  qui  fabriquent  des  fromages  de  Brie. 

3°  Race  charolaise  et  nivernaise.  —  C'est  l'une  des  premières  races 
françaises  de  travail  et  de  boucherie  ;  elle  se  distingue  par  son  pelage 
blanc.  Ses  grands  progrès  depuis  ko  ans  s'affirmaient  une  fois  de  plus. 
Les  animaux  sont  de  forte  taille;  les  bœufs  ont,  dans  la  région  de 
Paris  et  du  Nord,  la  faveur  de  la  culture  qui  les  emploie  d'abord  pour 
ses  travaux,  puis  les  vend,  au  bout  de  a  ou  3  ans,  à  la  boucherie, 
après  les  avoir  engraissés  avec  des  pulpes  de  sucrerie  ou  de  distillerie. 

k°  Race  limousine.  —  Les  limousins  sont  de  couleur  froment;  sou- 
mis à  une  sévère  et  intelligente  sélection ,  surtout  en  vue  de  la  bou- 
cherie, ils  jouissent  aujourd'hui  d'une  réputation  méritée  pour  la  valeur 
et  la  précocité  de  la  viande. 

5"  Race  de  Salers.  —  Ici  encore,  le  progrès  est  considérable  depuis 
3o  ans.  Jadis  à  peau  dure,  à  ossature  développée,  la  race  manquait 
de  finesse,  d'aptitude  à  l'engraissement,  et  les  vaches  étaient  mé- 
diocres laitières.  Maintenant  les  sujets  se  montrent  plus  précoces, 
offrent  une  meilleure  conformation;  les  femelles  sont  meilleures  lai- 
tières; si  la  finesse  laisse  toujours  à  désirer,  la  raison  en  est  dans  la 
rudesse  du  climat,  que  seuls  des  animaux  rustiques  peuvent  supporter. 

6°  Race  garonnaise.  —  Principalement  aptes  au  travail,  les  ga- 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  155 

rennais  aflirmaient  néanmoins  le  développement  de  leurs  qualités 
comme  bêtes  de  boucherie.  Ils  engraissent  facilement  et  ont  un  ren- 
dement en  viande  très  satisfaisant. 

7"  Race  bazadaise.  —  Plus  petits,  mais  plus  vils  et  plus  alertes 
que  les  garonnais,  les  bazadais,  à  robe  grise  miroitée,  sont  doués 
d'aptitudes  analogues  et  attestent  des  progrès  similaires. 

8"  Races  gasconnes  à  muqueuses  noires  et  à  muqueuses  auréolées. 
—  Ces  deux  races  avaient  de  beaux  représentants.  De  sérieux  efforts 
ont  été  faits  pour  leur  amélioration.  Les  animaux,  de  couleur  gris 
blaireau ,  sont  extrêmement  résistants  dans  les  travaux  de  la  campagne  ; 
cette  résistance  est  une  compensation  de  la  médiocrité  des  vaches 
laitières. 

9°  Races  parthenaise,  nantaise,  vendéenne  et  marchoise.  —  Les 
animaux  exposés  se  rattachaient  presque  exclusivement  à  la  race  par- 
thenaise. Généralement,  la  peau  des  parthenais  manque  de  finesse; 
mais  ils  sont  très  rustiques  et  très  travailleurs.  Le  lait,  peu  abondant, 
est  riche  et  contient  une  forte  proportion  de  beurre. 

lo''  Races  d'Aubrac  et  d'Angles.  —  La  race  d'Aubrac  a  un  pelage 
variant  du  gris  au  fauve,  avec  extrémités  de  teinte  noir  légèrement  lavé. 
Très  apte  au  travail,  elle  a  été  notablement  améliorée  au  point  de  vue 
de  la  finesse,  de  la  précocilé,  de  l'engraissement.  Comme  pour  les 
Saiers,  les  conditions  de  milieu  font  obstacle  à  des  progrès  plus 
marqués. 

11°  Race  tarentaise.  —  La  robe  du  mâle  est  gris  blaireau;  celle  de 
la  femelle,  froment.  Justement  réputée  pour  les  qualités  laitières  des 
vaches,  la  race  tarentaise  avait  des  représentants  bien  sélectionnés. 

19°  Races  montbéliarde  et  d'Abondance.  — La  race  monlbéliarde, 
pie  rouge,  s'est  considérablement  perfectionnée  depuis  i5  ans.  Son 
aire  géographique  s'accroît  sans  cesse.  De  grande  taille,  les  bœufs  sont 
bons  travailleurs  et  s'engraissent  facilement;  les  vaches  laitières  ont 
un  renom  légitime. 

i3°  Races  du  Villard  de  Lans  et  du  Mezenc.  —  C'est  la  première 
race  qui  avait  fourni  presque  tous  les  animaux  exposés.  La  robe  est 
froment  foncé.  Chez  les  bons  sujets,  la  conformation  offre  de  la  régu- 
larité ;  les  vaches  sont  assez  bonnes  laitières. 


156  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

ik°  Race  fémeline.  —  Enserrée  entre  la  charolaise  et  la  niont- 
holiarde,  cette  race  tend  à  disparaître.  Les  animaux,  froment  très 
clair,  sont  fins,  mais  délicats;  la  femelle  est  bonne  laitière. 

ib"  Races  d'Aure  et  de  Saint-Girons.  —  Les  races  à  robe  grise 
d'Aure  et  de  Saint-Girons  ont  des  qualités  laitières  très  appréciées. 
Des  types  soigneusement  choisis  permettaient  d'en  bien  juger  le  ca- 
ractère. 

16°  Race  bretonne.  —  Très  nombreux,  les  spécimens  de  la  race 
bretonne  ont  recueilli  un  vif  succès.  Ces  petits  animaux,  sobres  et  rus- 
tiques, vivent  dans  les  pâturages  pauvres  des  landes  bretonnes.  Eu 
égard  à  leur  faible  taille  et  à  leur  élégance,  ils  sont  recherchés  pour 
les  châteaux.  La  viande  des  bœufs  est  très  fine  et  les  vaches  donnent 
un  lait  fort  riche  en  matière  grasse. 

1 7°  Race  Durham.  —  Malgré  les  désistements  dus  à  une  épidémie 
de  fièvre  aphteuse,  la  race  Durham  était  représentée  d'une  manière 
remarquable,  et  les  visiteurs  pouvaient  constater  que  notre  élevage 
ne  le  cède  en  rien  à  l'élevage  anglais,  avec  lequel  il  est  capable  de 
rivaliser  sur  les  marchés  étrangers  comme  sur  le  marché  national. 

18°  Race  hollandaise.  —  Les  départements  du  Nord  avaient  en- 
voyé d'excellents  sujets  de  race  hollandaise. 

19°  Races  suisses  tachetées.  —  Pour  ces  races  également,  mais 
surtout  pour  la  race  pie  rouge,  nos  éleveurs  montraient  beaucoup  de 
très  bons  spécimens. 

9  0°  Randes  de  vaches  laitières.  —  Dans  la  catégorie  des  bandes  de 
vaches  laitières,  les  races  flamande  et  normande  tenaient  le  premier 
rang. 

En  ce  qui  concerne  l'espèce  ovine,  il  convient  de  signaler,  parmi 
les  animaux  de  race  étrangère  nés  et  élevés  à  l'étranger,  des  spéci- 
mens très  remarqués  de  la  race  southdown,  si  appréciée  pour  la 
boucherie  et  de  la  race  shropshire  qui,  tout  en  se  rapprochant  beau- 
coup de  la  précédente,  a  la  taille  plus  élevée,  le  squelette  plus  fort 
et  la  laine  moins  fine. 

La  division  des  animaux  de  races  étrangères  ou  françaises  nés  et 
élevés  en  France  donnait  lieu  aux  observations  suivantes  : 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  157 

1°  Race  mérinos  de  Rambouillet.  —  Les  sujets  exposés  repré- 
sentaient admirablement  la  race  de  Rambouillet,  toujours  aussi  estimée 
par  les  éleveurs  de  moutons  à  laine  extra-fine. 

9°  Races  mérinos  de  l'Ile-de-France,  de  la  Bourgogne  et  de  la  Cham- 
pagne. —  Ces  mérinos  ont  été  améliorés  au  point  de  vue  de  la  viande; 
en  revanche,  leur  laine  est  un  peu  sacrifiée. 

3°  Race  mérinos  de  la  région  méditerranéenne  et  des  Pyrénées.  — 
La  population  ovine  de  la  région  des  Pyrénées  et  de  la  Crau  est  nom- 
breuse; mais  elle  laisse  encore  à  désirer,  par  suite  du  régime  inhérent 
au  milieu  dans  lequel  elle  vit. 

4°  Races  françaises  à  laine  longue.  —  Artésiens,  normands,  [)i- 
cards,  etc.,  les  animaux  de  cette  catégorie  ne  sont,  à  proprement  par- 
ler, que  des  variétés  d'une  même  race,  dont  la  précocité  et  les  qualités 
lainières  ont  reçu  de  notables  améliorations. 

5°  Race  berrichonne  du  Cher.  —  Les  berrichons  du  Cher  constituent 
le  produit  de  croisements  successifs  avec  des  mérinos  d'abord,  pour 
lamélioration  de  la  laine,  et  ensuite  avec  des  variétés  anglaises,  pour 
le  développement  de  la  viande  et  l'accroissement  de  la  précocité.  Ils 
atteignent  aisément  un  poids  de  Go  kilogrammes  à  l'âge  de  8  ou 
10  mois. 

6°  Race  berrichonne  de  l'Indre.  —  Après  avoir  essayé  le  système 
des  croisements,  les  éleveurs  de  l'Indre  l'ont  abandonné.  Aujourd'hui, 
ils  recourent  uniquement  à  la  sélection  pour  améliorer  leurs  troupeaux. 
Le  type  est  beaucoup  plus  pur  que  dans  le  Cher. 

7"  Races  du  Larzac  et  des  Causses  du  Lot.  —  L'exposition  com- 
prenait des  représentants  de  ces  deux  races,  dont  la  première  donne 
(lu  lait  employé  dans  le  fromage  de  Roquefort,  tandis  que  la  seconde 
fournit  une  viande  estimée. 

8°  Race  lauraguaise.  —  Elle  s'exploite  le  plus  souvent  pour  la  pro- 
duction de  la  viande  et  quelquefois  pour  celle  du  lait.  Par  suite  d'an- 
ciens croisements  avec  des  béliers  mérinos,  la  laine  est  belle  et  tassée. 

9°  Race  charmoise.  —  Cette  race  a  été  créée  par  le  croisement  de 
béliers  new-kent  avec  des  brebis  provenant  du  mélange  de  quatre  sangs 
français  :  berrichon,  solognot,  tourangeau  et  mérinos.  Le  charmois  est 
de  petite  taille  ;  mais  la  boucherie  apprécie  au  plus  haut  degré  sa  con- 


158  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

formation,  son  rendement  et  la  délicatesse  de  sa  viande.  On  constate 
un  accroissement  continu  du  nombre  des  troupeaux. 

10°  Dishleys-mérinos.  —  Comme  l'indique  leur  nom,  les  dishleys- 
mérinos  sont  dus  au  croisement  des  dishleys  avec  des  mérinos.  Ils  ont 
de  la  taille  et  de  la  précocité.  Les  échantillons  exposés  étaient  fort 
beaux. 

1 1°  Races  françaises  des  pays  de  montagne.  —  Bien  que  leur  con- 
formation générale  soit  encore  imparfaite ,  les  bêtes  de  ces  provenances 
fournissent  dans  la  plupart  des  cas  une  viande  fine  et  recherchée. 

12°  Races  étrangères  à  laine  longue.  —  Dans  cette  catégorie  figu- 
raient des  dishleys  ne  le  cédant  en  rien  à  leurs  congénères  anglais. 

1 3°  Races  étrangères  à  laine  demi-longue  et  à  laine  courte.  —  On 
remarquait  :  parmi  les  moutons  de  races  étrangères  à  laine  demi- 
longue  ,  de  beaux  shropshires  et  de  remarquables  oxforddowns  ;  parmi 
ceux  à  laine  courte,  des  souhtdowns  très  réussis. 

Dans  la  division  des  porcs  de  races  étrangères  nés  et  élevés  à 
l'étranger,  une  mention  spéciale  est  due  à  la  race  blanche  yorkshire, 
obtenue  par  le  croisement  de  l'ancienne  population  porcine  du  comté 
d'York  et  des  régions  voisines  avec  des  porcs  asiatiques.  Cette  race, 
aujourd'hui  parfaitement  fix:ée,  constitue  l'une  des  meilleures  qui 
existent  et  la  plus  répandue. 

Parmi  les  porcs  nés  et  élevés  en  France,  figuraient  de  remar- 
quables sujets,  notamment:  des  représentants  de  la  race  craonnaise, 
regardée  comme  la  meilleure  du  territoire  français;  des  normands, 
présentant  le  type  bien  caractérisé  de  la  race  celtique;  des  limou- 
sins d'excellente  conformation;  de  beaux  craonnais-bourbonnais;  des 
yorkshires  aussi  bien  conformés  que  les  porcs  anglais;  des  animaux 
obtenus  par  le  croisement  de  la  race  yorkshire  avec  les  races  fran- 
çaises. 

L'exposition  des  animaux  de  basse-cour  présentait  un  admirable 
ensemble. 

11  m'est  impossible  de  l'étudier  ici  par  le  menu.  Mais  je  dois  noter 
les  succès  de  l'Allemagne  dans  la  division  consacrée  aux  pigeons,  en 


CONCOURS  D'ANIMAUX.  159 

exprimant  le  regret  que  les  éleveurs  anglais,  réputés  à  juste  titre, 
n'aient  pas  également  pris  une  large  part  au  concours. 

3.  Concours  d'animaux  reproducteurs  des  espèces  chevaline  et 
asine*''.  —  i.  Classification.  —  Voici  quelle  était  la  classification  : 

I.  Races  de  pur  sang  (animaux  de  toutes  nationalités).  —  i°  Pur  sang  arabe 
(étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus;  juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus);  2°  pur 
sang  anglais  (même  division);  3°  pur  sang  anglo-arabe  (même  division). 

II.  Races  barbe,  Orloff-Roslopcliine  et  de  Streletz.  —  i°  Race  barbe  (étalons 
âgés  de  3  ans  et  au-dessus;  juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus);  2°  race  OrlolT- 
Rostopchine  (même  division);  3°  race  de  Streletz  (même  division). 

III.  Races  trotteuses.  —  i°  Races  françaises  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus: 
juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus);  a°races  d'Amérique  (même  division);  3''races 
de  Russie  (même  division). 

IV.  Races  dites  de  demi-sang.  —  Races  françaises.  —  i°  Espèces  de  demi-sang 
arabe  qualifié  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus;  pouliches  âgées  de  3  ans;  ju- 
ments poulinières  âgées  de  k  ans  et  au-dessus);  2°  espèces  de  demi-sang  arabe 
non  qualifié  (même  division);  3°  espèces  de  demi-sang  du  Nord,  de  l'Ouest,  du 
Centre  et  analogues  (même  division,  avec  subdivision  suivant  que  les  animaux 
avaient  moins  de  i""  60  de  tadle  ou  atteignaient  cette  hauteur);  k°  espèces  pos- 
tières (même  division,  sans  subdivision). 

Races  étrangères.  —  1"  Races  anglaises  (Hackney)  (étalons  âgés  de  3  ans  et 
au-dessus;  juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus);  2°  races  anglaises  (Cleveland) 
(même  division);  3°  races  d'Allemagne,  Prusse  orientale  (juments  âgées  de  3  ans 
et  au-dessus);  4"  races  d'Allemagne,  Hanovre,  Holstein,  Mecklenibourg;  5°  races 
d'Allemagne,  Oldenbourg,  Frise  orientale  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus; 
juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus);  6°  races  d'Autriche  et  de  Hongrie  (même 
division,  avec  subdivision  suivant  que  la  taille  était  inférieure  à  i"  60  ou  atteignait 
ce  chiffre);  7°  races  d'Amérique  (mêmes  division  et  subdivision);  8°  races  de- 
Russie,  chevaux  de  steppes  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus;  juments  âgées  de 
3  ans  et  au-dessus);  9°  races  de  Russie,  chevaux  de  demi-sang  (même  division). 

Races  diverses  de  denii-sang  de  toutes  nationalités  non  encore  dénommées 
(étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus,  avec  subdivision  suivant  que  la  taille  était  in- 
férieure à  1"  60  ou  atteignait  ce  chiffre;  juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus, 
avec  la  même  subdivision). 

V.  Poneys.  —  1°  Races  françaises  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus,  avec 

'"'  M.  PLAZEN,  dii'ecleui-  des  haras,  commissaire  géuéral  du  coik-diii's. 


160  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

subdivision  suivant  que  la  taille  était  inférieun;  à  i™  35  ou  atteignait  ce  chiffre, 
sans  dépasser  i""  ia  ;  juments  âgées  de  3  ans  et  au-dessus,  avec  la  même  subdivi- 
sion); 2°  races  étrangères  (mêmes  division  et  subdivision). 

VI.  Races  de  trait.  —  Races  françaises.  —  i°  Race  percheronne  et  ses  dérivées 
(poulains  entiers  âgés  de  deux  ans;  pouliches  âgées  de  a  ans;  étalons  âgés  de 
3  ans;  pouliches  âgées  de  3  ans;  étalons  âgés  de  4  ans  et  au-dessus;  juments  pou- 
linières âgées  de  4  ans  et  au-dessus);  2°  race  boulonnaise  et  ses  dérivées  (même 
division);  3°  race  bretonne  et  ses  dérivées  (même  division);  h"  race  ardennaise  et 
ses  dérivées  (même  division). 

Races  étrangères. —  i°  Race  belge  et  ses  dérivées  (poulains  entiers  âgés  de  2  ans, 
pouliches  âgées  de  2  ans,  étalons  âgés  de  3  ans,  pouliches  âgées  de  3  ans,  étalons 
âgés  de  4  ans  et  au-dessus,  juments  poulinières  âgées  de  4  ans  et  au-dessus,  avec 
subdivision  des  étalons  suivant  que  leur  taille  était  inférieure  à  1"'  63  ou  atteignait 
ce  chiffre);  2"  races  anglaises  shire-horse  (même  division,  sans  subdivision); 
3°  races  anglaises  clydesdale  (même  division,  sans  subdivision);  4°  races  anglaises 
suffolk  (même  division,  sans  subdivision);  5°  races  d'Allemagne,  Scbleswig  et 
pays  Rhénans  (étalons  âgés  de  3  ans  et  au-dessus;  juments  âgées  de  3  ans  et 
au-dessus). 

Races  diverses  de  trait  de  toutes  nationalités  non  comprises  dans  les  précédentes 
sections  (poulains  entiers  âgés  de  9  ans;  pouliches  âgées  de  2  ans;  étalons  âgés 
de  3  ans;  pouliches  âgées  de  3  ans;  étalons  âgés  de  4  ans  et  au-dessus;  juments 
poulinières  âgées  de  4  ans  et  au-dessus). 

Race  mulassière  (étalons  de  trait  âgés  de  3  ans  et  au-dessus; juments  poulinières 
de  trait  âgées  de  3  ans  et  au-dessus). 

VII.  Espèce  asine  (baudets-étalons,  âgés  de  4  ans  et  au-dessus;  ânesses  âgées 
de  4  ans  et  au-dessus). 

VIII.  Mules  et  mulets  (animaux  de  toute  nationalité).  —  Mules  et  mulets  de 
3  et  4  ans. 

9.  Mesures  administratives  diverses  prises  en  faveur  du  concours.  — 
Gomme  pour  le  concours  des  espèces  bovine,  ovine  et  porcine.  1  ad- 
ministration prit  des  mesures  libérales  afin  de  faciliter  la  participation 
étrangère  au  concours  des  espèces  clievaline  et  asine.  Elle  autorisa 
notanmient  l'introduction  des  animaux  en  France  longtemps  avant 
le  concours,  pour  permettre  de  les  présenter  en  meilleur  état  :  cette 
autorisation  était  accordée  moyennant  consignation  des  droits  de 
douane,  qui  devaient  être  ultérieurement  remboursés  à  la  sortie,  sur 
la  production  d'un  certificat  du  vétérinaire  sanitaire  préposé  à  la  visite 
lors  de  lentrée. 


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CONCOURS  D'ANIMAUX.  161 

L'administration  procéda  aussi  à  une  adjudication  pour  la  fourni- 
ture du  foin,  de  la  paille,  de  l'avoine,  de  la  farine  d'orge,  du  son,  et 
pour  l'enlèvement  des  fumiers.  Aucun  monopole  n'était,  d'ailleurs,  con- 
féré à  l'adjudicataire,  M.  Dard:  les  exposants  pouvaient,  à  leur  gré, 
s'approvisionner  en  dehors  du  concours,  à  charge  de  n'avoir  aucun 
dépôt  dans  l'enceinte.  L'entrepreneur  était  tenu  de  faire  enlever, 
chaque  matin,  les  fumiers  et  de  veiller  à  la  propreté  générale. 

Tous  les  concurrents  avaient  droit,  gratuitement,  à  la  première 
litière,  que  leur  livrait  l'administration. 

Un  service  médical  et  un  service  vétérinaire  fonctionnaient  dans 
les  conditions  précédemment  indiquées. 

3.  Installa tions  générales  faites  par  le  Déparlement  de  l' agriculture  ^^\ 
—  Ces  installations  comprenaient  ko  écuries,  y  compris  l'infirmerie, 
ainsi  que  des  bâtiments  pour  le  commissariat  général  du  concours, 
pour  6  commissariats  de  section,  pour  les  3  commissariats  du  service 
sanitaire  et  du  service  vétérinaire,  pour  a  dortoirs  de  palefreniers, 
pour  h  abris  à  fourrages ,  pour  le  poste  de  pompiers  et  pour  le  poste 
des  ouvriers  en  permanence.  Il  faut  y  ajouter  une  tribune  d'honneur 
édifiée  en  regard  du  champ  de  courses  et  affectée  aux  opérations  du 
jury.  Une  piste,  offrant  un  parcours  de  5oo  mètres,  servait  à  la  pré- 
sentation des  animaux. 

Les  bâtiments,  construits  en  bois  de  sapin  ignifugé,  étaient  cou- 
verts et  clos;  ils  comportaient  des  boxes  et  des  stalles,  les  boxes  devant 
recevoir  les  juments  poulinières ,  les  animaux  les  plus  précieux  et  ceux 
qui  ne  pouvaient  être  attachés  en  stalles.  Partout  avalent  été  mé- 
nagés des  dégagements  bien  compris;  grâce  à  l'importance  du  cube 
d'air  réservé  aux  animaux  et  à  la  nature  sablonneuse  du  sol,  pas  un 
cas  d'indisposition  grave  ne  se  produisit. 

De  nombreuses  prises  d'eau  étaient  établies  dans  les  bâtiments. 

A  l'intérieur  des  locaux,  l'administration  assurait  l'éclairage 
au  moyen  do  lampes  à  pétrole.  Extérieurement  se  répartissaient 
100  lampes  à  alcool  du  système  Denayrouse. 

'')  M.  A.  CHANCEL,  aichitecle. 


lMI>niUt.ll;C     "lATlUXAlC. 


162 


CONCOURS  D'ANIMAUX. 


L'adjudication  des  travaux  eut  lieu  au  profit  de  la  société  ouvrière 
rrLes  Charpentiers  de  Paris  55. 

U.  Jugement  et  résultats  du  concours.  —  Le  concours  international 
d'animaux  reproducteurs  des  espèces  chevaline  et  asine  réunit 
1,21 4  sujets:  pour  la  France,  8^7  (y  compris  62  sujets  envoyés  par 
les  haras  français  et  ne  concourant  dans  aucune  catégorie);  pour 
l'étranger,  867. 

Aux  prix  usuels  s'ajoutaient  des  prix  de  championnat.  Les  chevaux 
appartenant  aux  gouvernements  ne  concouraient  pas  pour  les  primes  ; 
mais  des  médailles  ou  diplômes  pouvaient  néanmoins  leur  être  ac- 
cordés. 

Le  nombre  des  récompenses  a  été  le  suivant  : 


DÉSIG-VATIO.N   DES   CATÉGOKIES. 

NOMBRE   DES   RÉCOJIPENSES. 

FRANCE. 

ÉTRANGEli. 

ENSEMBLE. 

Première  calégorie.  Races  de  pur  sang 

32 

1  1 

38 

970 

3 

i58 
8 
(5 
// 

l3 

6 

13 

75 

3 

99 
II 
II 

1 0 

i5 

17 

4o 
345 

h 

•j57 

8 

6 

10 

Deuxième  calégorie.  Riices  barbe ,  Orloff-Rostopchine  et  de 
Streletz  

Troisième  catégorie.  Races  trotteuses 

Quatrième  catégorie.  Races  dites  de  demi-saiig 

Cinquième  catégorie.  Poneys 

Sixième  catégorie.  Races  de  trait 

Huitième  calégorie.  Mules  et  mulets 

Prix  extraordinaires  décernés  aux  gouvernements  étrangers. 

Totaux 

5i5 

317 

7H3 

M.  d'Agnel  de  Bourbon,  directeur  du  dépôt  d'étalons  de  Compiègne, 
a  rendu  compte  des  résultats  du  concours  dans  un  rapport  très  complet. 

En  son  ensemble,  l'exposition  du  bois  de  Vincennes  a  été  la  plus 
importante  manifestation  du  genre  qui  eût  encore  eu  lieu.  Elle  dépas- 
sait ses  devancières,  sinon  par  le  nombre  des  animaux,  du  moins  par 
la  variété  des  races,  par  la  sélection  des  sujets,  par  l'enseignement 
qui  se  dégageait  du  concours. 

Les  progrès  considérables  réalisés  par  l'élevage  français  et  dus  à  la 


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CONCOURS  D'ANIMAUX.  163 

loi  de  187/1  s'y  révélaient  d'une  manière  plus  manifeste  que  jamais. 
On  y  voyait  nettement  les  transformations  apportées  à  certaines  races 
pour  satisfaire  aux  nécessités  de  la  vie  moderne.  Ce  qui  caractérisait 
spécialement  le  cheval  de  1900,  c'était  l'accroissement  certain  de  son 
activité. 

1"  Races  de  pur  sang.  —  Dans  la  section  des  étalons  de  pur  sang 
arabe,  on  ne  rencontrait  guère  qu'un  animal  vraiment  remarquable, 
appartenant  au  gouvernement  royal  hongrois.  Le  lot  des  juments  était 
supérieur  à  celui  des  étalons;  en  tête  et  avant  l'élevage  national  se 
plaçaient  trois  juments  de  Russie,  de  Hongrie  et  d'Arabie. 

Mal  renseignés  sur  l'organisation  du  concours,  la  plupart  des  pro- 
priétaires français  avaient  reculé  devant  l'envoi  de  leurs  pur  sang  anglais 
à  l'annexe  du  bois  de  Vincennes.  Cette  branche  si  intéressante  et  si 
importante  de  notre  production  n'était  pas  représentée  comme  elle 
eût  mérité  de  l'être.  Néanmoins,  dans  la  section  des  étalons  de  même 
que  dans  la  section  des  juments ,  la  première  prime  échut  à  un  cheval 
français;  les  animaux  ainsi  récompensés  gagnèrent  en  outre  les  cham- 
pionnats des  races  de  pur  sang. 

En  ce  qui  concerne  les  pur  sang  anglo-arabes,  les  éleveurs  de  la 
région  du  Sud-Ouest  avaient  reculé  en  trop  grand  nombre  devant  la 
dislance.  Mais  l'ensemble  était  satisfaisant  et  comprenait  quelques 
sujets  de  très  beau  type,  avec  de  la  taille,  de  l'ampleur  et  de  la  dis- 
tinction. Le  lot  des  Hautes-Pyrénées  se  faisait  remarquer  par  son  ho- 
mogénéité, sa  densité  de  tissus,  sa  puissance  musculaire. 

â"  Races  dérivées  de  l'arabe.  —  La  race  barbe  ne  comptait  que 
(juelques  spécimens  venant  d'El  Madher  (province  de  Gonstanline). 

Plus  intéressante  était  la  section  des  Orloff-Rostopchine,  créée  par 
la  fusion  des  deux  races  Orloff  et  Rostopchine,  (jui  elles-mêmes  sont 
issues  de  croisements  avec  le  pur  sang  arabe  et  le  pur  sang  anglais. 
Il  y  avait  là  des  chevaux  de  selle  superbes,  envoyés  par  la  Russie. 

Les  chevaux  de  la  race  de  Streletz,  de  robe  gris  clair,  sont  dérivés 
de  l'arabe  et  en  conservent  le  type;  grâce  à  quelques  infusions  de  sang 
anglais,  ils  ont  pris  plus  de  taille  et  d'ampleur,  mais  en  gardant  le 
cachet  oriental,  avec  une  grande  encolure  bien  dirigée,  une  tête  fine 


16/i  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

et  expressive,  des  lignes  longues,  des  membres  fournis.  Ceux  qui  figu- 
raient au  bois  de  Vincennes  constituaient  l'une  des  parties  les  plus 
admirées  de  l'exposition  russe. 

3°  Races  trotteuses.  —  L'intérêt  se  concentrait  principalement  sur 
les  trotteuses  de  races  françaises.  Il  est  juste  cependant  de  signaler  les 
célèbres  Orloff,  obtenus  par  le  croisement  d'étalons  orientaux  et  de 
juments  danoises,  hollandaises  ou  anglaises. 

Comparés  aux  produits  étrangers,  nos  trotteurs  se  montrent  su- 
périeurs, au  point  de  vue  de  l'esthétique,  et  mieux  construits  en  che- 
vaux de  selle.  Le  mérite  de  la  belle  exposition  française  de  1900 
revient  à  la  Normandie,  avec  un  léger  appoint  de  la  Vendée. 

li°  Races  de  demi-sang.  —  La  quatrième  catégorie ,  réservée  aux 
races  de  demi-sang  françaises  et  étrangères,  était  la  plus  abondamment 
fournie  et,  de  beaucoup,  la  plus  intéressante. 

Dans  les  sections  françaises  des  demi-sang  arabes  qualifiés,  le 
succès  a  été  surtout  pour  les  femelles  et,  en  particulier,  pour  les  pou- 
linières, qui  représentaient  bien  l'admirable  race  du  Sud-Ouest,  ré- 
sistante, harmonieuse,  pleine  de  sang  et  de  distinction. 

Venaient  ensuite  les  espèces  de  demi-sang  arabe  non  qualifié, 
avec  de  jolis  étalons,  élégants,  forts,  de  conformation  très  régulière 
et  d'action  facile. 

Les  sections  affectées  aux  espèces  de  demi-sang  du  Nord,  de  l'Ouest, 
du  Centre  de  la  France,  avaient  réuni  un  lot  exceptionnellemonl 
abondant  d'animaux  de  grande  valeur.  Elles  mettaient  en  lumière  les 
immenses  progrès  de  ces  dernières  années  dans  le  sens  de  la  confor- 
mation, de  l'énergie,  de  l'action  et  de  la  densité  des  tissus  :  ces 
progrès  sont  dus,  non  seulement  aux  encouragements  ofi"erts  à  l'in- 
dustrie chevaline,  mais  surtout  à  l'intelligente  sélection  que  les  éle- 
veurs font  parmi  les  trotteurs  et  grâce  à  laquelle  ont  été  créées  les 
incomparables  écuries  des  départements  de  l'Ouest,  notamment  de  la 
Basse-Normandie.  Si  les  nations  étrangères  ont  produit  des  races 
dérivées  de  l'arabe  qui  peuvent  rivaliser  avec  les  nôtres,  il  n'en  est 
pas  de  même  pour  les  races  se  rapprochant,  par  leur  modèle  et  leurs 
aptitudes,  de  nos  anglo-normands  majestueux,  doués  d'action,  hauts 
par  devant,  profonds  dans  la  poitrine,  longs  dans  les  hanches.  Le 


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CONCOURS  D'ANIMAUX.  165 

département  de  l'Orne  a  pris  la  tête  au  concours;  à  sa  suite  était  le 
Calvados. 

Complétant  la  division  des  races  de  demi-sang  françaises,  les  es- 
pèces postières  montraient  sous  un  jour  très  favorable  la  production 
de  la  Bretagne  et  spécialement  du  Finistère.  Entre  autres  races,  celle 
de  demi-sang  hacknev  a  contribué  largement  à  doter  les  postiers  des 
caractères  spéciaux  et  des  qualités  qui  les  signalent.  Ces  animaux  ont 
acquis  de  l'homogénéité;  ils  sont  amples,  marchent  bien  et  possèdent 
une  rusticité  n'excluant  pas  la  distinction. 

Dans  la  division  des  races  de  demi-sang  étrangères,  une  mentioA 
spéciale  revient  aux  hackneys,  dont  le  représentant  a  triomphé  au 
championnat  des  demi-sang  étrangers  et  au  championnat  international. 
Les  étalons  primés,  d'une  conformation  distinguée  et  harmonieuse, 
étaient  relevés  d'avant-main,  près  de  terre,  très  musclés  par  derrière, 
quelquefois  un  peu  négligés  dans  la  ligne  de  dessus,  mais  remar- 
qualjles  par  l'extraordinaire  hauteur  de  leurs  mouvements. 

Les  Cleveland  représentaient  le  type  de  carrossier  qui  fut  très  en 
vogue,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  et  qui  est  aujourd'hui  délaissé. 
Nos  chevaux  normands  répondent  mieux  aux  besoins  actuels. 

Se  rendant  avec  empressement  à  l'appel  qui  lui  était  venu  de  la  France, 
l'empire  d'Allemagne  avait  organisé  une  exposition  de  nombreux 
demi-sang.  Les  juments  de  la  Prusse  orientale  se  montraient  seules 
conformées  pour  le  service  de  selle,  les  familles  du  Hanovre,  du 
Holstein,  du  Mecklembourg,  d'Oldenbourg  et  de  la  Frise  orientale 
étant  uniquement  carrossières.  Séduisants,  réguliers,  fortement  char- 
pentés, ayant  du  sang,  les  chevaux  de  la  Prusse  orientale  constituent 
sans  contredit  un  excellent  type  pour  la  cavalerie;  pourtant  ils  ont 
le  garrot  peu  saillant,  la  poitrine  faiblement  descendue,  le  rein  pas 
très  musclé,  les  lignes  de  l'arrière-main  restreintes,  et  semblent  man- 
quer d'élévation  dans  les  allures  ;  nos  races  françaises  fournissent  au 
moins  l'équivalent.  Quant  aux  chevaux  des  autres  provenances  alle- 
mandes, ils  représentaient  assez  bien  l'ancien  carrossier  normand; 
plusieurs  avaient  des  allures  admirées  à  juste  titre. 

La  Hongrie  exposait  les  meilleurs  sujets  de  ses  célèbres  haras.  Ces 
sujets  étaient  des  descendants  d'étalons  anglais,  arabes  ou  normands. 


IfiC)  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

Les  demi-sang  arabes,  pour  la  plupart  de  robe  alezane,  avaient  le 
corps  puissant  et  bien  proportionné,  la  tête  fine,  lœil  ouvert,  l'en- 
colure convenablement  sortie,  le  dessus  généralement  bon,  la  mem- 
brure solide  et  l'action  relevée.  D'un  type  plus  étendu  et  plus  déve- 
loppé, les  demi-sang  anglais,  à  la  robe  foncée,  donnaient  davantage 
l'idée  d'animaux  pouvant  porter  du  poids;  des  retours  fréquents  au 
sang  pur  leur  assuraient  de  la  distinction.  Quant  aux  demi-sang  issus 
d'un  étalon  normand,  ils  lappelaient  d'une  manière  frappante  leur 
origine.  Les  évolutions  de  cet  ensemble  de  chevaux  montés  par  dha- 
biles  cavaliers  constituaient  un  spectacle  admirable  et  montraient  liien 
que  la  Hongrie  est,  par  excellence,  le  pays  de  production  du  cheval 
de  selle. 

Quelques  juments  russes  appartenant  à  la  race  des  steppes  se  fai- 
saient remarquer  par  leur  vigueur,  leur  rusticité,  leur  amplem",  leur 
solide  charpente,  la  vigueur  de  leurs  membres  et  les  qualités  de  leur 
dessus. 

En  ce  qui  touche  les  races  diverses  de  demi-sang,  il  convient  de 
signaler  les  progrès  du  cheval  hollandais,  qui  accuse  plus  de  sang, 
a  rencolure  mieux  faite,  s'est  relevé  du  dos,  présente  des  membres 
plus  forts  et  possède  une  action  plus  étendue.  Ces  modifications  ré- 
sultent de  croisements. 

5°  Races  de  trait.  —  Sous  l'influence  des  demandes  d'acheteurs 
américains,  les  éleveurs  du  Perche  se  sont  attachés  durant  plusieurs 
années  à  grossir  la  race  percheronne  et  à  en  rendre  la  robe  plus  foncée. 
Le  résultat  n'a  pas  été  heureux.  Néanmoins  l'exposition  comprenait 
de  bons  lots  d'Eure-et-Loir,  ainsi  que  de  l'Orne. 

Au  contraire,  les  éleveurs  du  Boulonnais  ont  fait  de  louables  efforts 
pour  conserver  à  leurs  animaux  les  caractères  traditionnels,  bien  que 
ce  respect  du  passé  entraînât  le  maintien  de  la  robe  gris  clair  actuel- 
lement en  défaveur.  Sans  être  aussi  fournie  qu'il  eût  été  désirable ,  la 
section  comptait  des  chevaux  possédant  un  grand  cachet  de  race, 
joignant  l'ampleur  à  la  distinction,  doués  de  bonnes  allures,  ayant 
des  dessus  courts  et  soutenus,  présentant  une  exceptionnelle  qualité 
de  tissus. 

La  race  bretonne  témoignait  de  perfectionnements  sérieux.  Tout  en 


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CONCOURS  D'ANIMAUX.  167 

péchant  quelquefois  par  le  dessus  et  par  les  membres  au-dessous  des 
genoux,  elle  réunissait  l'ampleur  à  une  certaine  distinction,  à  de 
Itonnes  allures  et  à  un  modèle  harmonieux. 

Ce  sont  les  propriétaires  helges  qui  ont  recueilli  à  peu  près  tous 
les  succès  pour  la  race  ardennaise.  Tandis  que  cette  race  disparaissait 
de  notre  pays,  oii  l'administration  des  haras  cherche  à  la  reconstituer, 
les  éleveurs  belges  s'appliquaient  à  la  garder  avec  un  soin  jaloux, 
procédaient  à  une  sélection  rigoureuse  et  généralisaient  ainsi  chez  eux 
des  animaux  remarquablement  puissants  et  près  de  terre,  trempés 
dans  leurs  membres,  durs  dans  leurs  sabots,  légers  et  énergiques  en 
action. 

Dans  la  division  des  races  étrangères,  la  Belgique  occupait  la  pre- 
mière place  par  le  nombre  des  sujets  et  l'intérêt  de  l'exposition.  Les 
primes  aux  meilleurs  étalons  et  l'exclusion  des  mâles  qui  ne  sont  pas 
considérés  comme  capables  d'améliorer  la  production  ont  permis  de 
grands  progrès.  Certes,  la  race  belge  est  moins  active,  moins  trempée 
que  nos  races  percheronne  etboulonnaise;  mais  elle  apparaît  régulière 
dans  sa  conformation,  bien  dirigée  dans  lavant-main,  puissante  et 
membrée;  ses  allures  se  sont  perfectionnées. 

Le  shire-horse  atteint  des  proportions  extraordinaires,  sans  se  dé- 
former. Il  ne  peut  être  utilisé  qu'à  l'allure  du  pas  pour  tirer  de  loui'ds 
fardeaux. 

En  Allemagne,  les  chevaux  de  trait  dérivent  des  races  flamandes. 
Ceux  du  Schleswig,  habituellement  bai  plus  ou  moins  foncé ,  ont  l'aspect 
de  gros  carrossiers  communs.  Les  autres,  d'apparence  lymphatique  et 
de  robe  souvent  lavée,  manquent  de  caractère  propre;  ils  ont  du  poids  et 
des  membres  assez  larges;  leur  action  n'est  pas  énergique. 

Parmi  les  spécimens  de  races  diverses,  il  sullil  de  mentionner  les 
poneys  de  Finlande,  très  énergiques  et  très  rapides  en  action,  et  les 
animaux  autrichiens  de  race  norique,  bien  doués  au  point  de  vue  de 
la  taille  et  de  l'ampleur  générale. 

6"  La  catégorie  de  l'espèce  asine  mettait  en  relief  la  production  du 
département  des  Deux-Sèvres,  qui  donne  des  animaux  remarquables 
]>ar  la  taille  et  le  développement.  Ces  animaux  servent  à  produire  le 
mulet. 


168  CONCOURS  D'ANIMAUX. 

7"  Enfin  dans  la  catégorie  des  mulets,  dont  le  Poitou  tire  une  des 
sources  de  sa  richesse,  des  spécimens  très  réussis  excitaient  l'admi- 
ration du  public. 

5.  Vente  aux  enchères  publiques.  —  Une  vente  aux  enchères  pu- 
bliques à  laquelle  pouvaient  participer  tous  les  animaux  exposés  a  eu 
lieu  à  la  fin  du  concours.  Ses  résultats  ne  semblent  pas  avoir  été  con- 
sidérables, les  transactions  importantes  s'étant  faites  à  l'amiable  pen- 
dant la  durée  de  l'exposition  des  animaux. 

4.  Dépenses  du  Département  de  l'agriculture  pour  les  concours 
d'animaux.  —  Les  dépenses  du  Ministère  de  l'agriculture  pour  les 
deux  concours  d'animaux  ont  été  les  suivantes  : 

1°  Espèces  bovine,  ovine,  porcine,  et  animaux  de  basse-cour  : 

Construction  et  installation 304,970*^  68' 

Prix  et  médailles 355,593   00 

Entretien,  gariliennage,  police,  litièro 16,600   00 

Remise  en  état  du  terrain 20,000  00 

Total 697,168   68 


2°  Espèces  chevaline  et  asine. 

Construction  et  installation 795,000*^  00'' 

Prix  et  médailles 5 9 3, 000  00 

Gardiennage,  police 8,000  00 

Etalons  de  l'Etat 20,000  00 

Total i,3i6,ooo  00 

Total  général 9,o63,i63  68 


Une  partie  des  dépenses  afférentes  au  concours  des  espèces  cheva- 
line et  asine  a  été  couverte  au  moyen  des  fonds  du  pari  mutuel,  par 
suite  de  la  suppression  des  concours  régionaux. 


CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSES.       1G9 


CHAPITRE  XIII. 

CATALOGUES  DES  OEUVRES  ET  PRODUITS   EXPOSÉS. 

1.  Catalogue  général  officieL —  i.  Recours  à  rindustvie  privre  pour 
la  publicalion.  —  L'article  7  4  du  Règlement  général  de  l'Exposition 
posait  le  principe  de  la  publication,  en  langue  française,  d'rrun  cata- 
fflogue  méthodique  et  complet  des  œuvres  et  produits  de  toutes  les 
«nations,  avec  indication  du  nom  des  exposants  et  des  places  oc- 
ffcupées  dans  les  palais,  parcs  ou  jardins». 

Y  avait-il  lieu  do  confier  la  publication  à  l'industrie  privée  et  de  con- 
céder le  monopole  de  la  vente  à  un  entrepreneur,  ou  de  recourir  à 
l'Imprimerie  nationale  et  de  réserver  la  vente  à  l'Administration? 
Les  deux  systèmes  avaient  été  appliqués,  le  premier  en  i855,  1867 
et  1889,  le  second  en  1878. 

Comme  en  1889,  le  Commissaire  général  et  le  Ministre  du  com- 
merce crurent  prudent  d'écarter  la  régie  et  de  faire  appel  à  l'industrie 
privée,  dont  l'intervention  devait  alléger  la  tâche  déjà  si  lourde  de 
l'Administration  et  paraissait  susceptible  d'apporter  un  élément  de 
recette.  Dès  lors,  une  adjudication  publique  s'imposait. 

2.  Insertion,  en  tête  du  catalogue  de  chaque  classe,  d'une  notice  histo- 
rique et  statistique  sur  les  branches  de  la  production  française  se  rattachant 
à  cette  classe.  —  Revenant  à  une  pratique  suivie  en  1867  et  1878, 
puis  abandonnée  en  1889,  le  Commissaire  général  résolut  d'insérer, 
en  tête  du  catalogue  de  chaipie  classe,  une  notice  historicpie  et  statis- 
ti([ue  sur  les  branches  de  la  production  française  se  rattachant  à  cette 
classe.  Sans  faire  double  emploi  avec  les  rapports  ultérieurs  du  jury 
international  des  récompenses,  l'ensemble  des  notices  devait  constituer 
un  bref  et  intéressant  exposé  de  l'activité  nationale.  Etendu  au  monde 
entier,  le  travail  eût  présenté  plus  d'intérêt  encore;  mais  son  ampleur 


170       CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS    EXPOSÉS. 

aurait  été  excessive  et.  d'ailleurs,  il  était  matériellement  impossible 
(le  lui  donner  des  bases  assez  précises. 

L'Administration  s'adressa,  pour  la  rédaction  des  notices,  aux  bu- 
reaux des  comités  d'admission  et  arrêta  le  cadre  suivant  : 

1.  Historique  sommaire  des  branches  de  production  comprises  dans  lu  classe, 
(irands  faits  survenus  depuis  le  commencement  du  siècle. 

2.  Etat  général  actuel  de  la  production.  Faits  principaux  constates  depuis  i  S8(j. 

3.  Principaux  centres  de  production. 

^.   Nature,  origine  et  prix  des  matières  premières. 

5.  Précis  des  méthodes  de  prochiction.  Outillage.  Comparaison  entre  la  France 
et  l'étranger.  Conditions  du  travail  :  salaires,  grèves,  noudjre  des  ouvriers  et  des 
patrons. 

6.  Principaux  centres  de  consommation.  Prix  sur  les  divers  marchés. 

y.  Commerce  des  produits.  Statistique  décennale.  Exportation,  importation, 
transit. 

8.   Observations  spéciales. 

c).  Résultats  du  recensement  professionnel  de  i8()6  :  nombre  des  personnes 
employées;  nombre  des  établissements  où  travaillaient  plus  de  5  personnes;  répar- 
tition de  ces  établissements  d'après  le  nombre  des  personnes  occupées  (6  à  5o, 
5i  à  5oo,  plus  de  5oo);  départements  ayant  le  plus  nombreux  personnel  et  pro- 
portion de  ce  personnel  à  l'elïectif  total  de  la  France. 

Il  n'y  avait  là,  bien  entendu,  qu'un  canevas  devant  subir,  le  cas 
échéant,  les  modifications  nécessaires  pour  l'approprier  au  caractère 
particulier  des  classes. 

C'est  ainsi  que  la  nature  des  œuvres  relevant  du  groupe  de  l'éco- 
nomie sociale  motiva,  dès  le  début,  la  variante  ci-après  :  i"  historique 
sommaire  des  principales  institutions;  grands  faits  survenus  depuis 
le  commencement  du  siècle;  2°  état  général  actuel  des  institutions; 
changements  remarquables  depuis  1889.  La  notice  contenait,  rela- 
tivement à  chaque  institution,  les  chiffres  statistiques  les  plus  im- 
portants, les  moyens  de  proj)agande  et  les  lois  votées,  les  obstacles 
rencontrés,  les  résultats  obtenus,  des  comparaisons  entre  la  France  et 
l'étranger,  des  observations  diverses. 

Après  leur  rédaction  par  les  comités,  les  notices  ont  été  l'objet 
d'une  revision  au  Commissariat  général.  Elles  formaient  plus  de 
1200  pages  in-octavo,  imprimées  en  petits  caractères. 


CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS.       171 

3.  Cahier  des  charges  de  l  entreprise.  —  Voici  quelles  étaient  les 
clauses  principales  du  cahier  des  charges,  approuvé  le  y  juillet  iSyg 
par  le  Ministre  du  commerce.  (Pièce  annexe  n°  99.) 

L'article  premier  définissait  la  publication. 

Etaient  formellement  exceptés  de  l'adjudication  :  1°  les  catalogues 
spéciaux  publiés  par  les  sections  étrangères,  fussent-ils  en  langue 
française;  2°  la  liste  officielle  des  exposants  récompensés.  (Art.  9.) 

Le  catalogue  devait  comprendre  :  1°  un  volume  par  grou|)e  de  la 
classification,  sauf  division  ou  réunion  éventuellement  autorisée  par 
le  Commissaire  général;  2°  des  fascicules  distincts  pour  les  exposi- 
tions spéciales  organisées  par  l'Administration  et  pour  les  concours 
temporaires.  Des  fascicules  de  classe  et  des  fascicules  de  groupe 
limités  à  l'exposition  centennale  pouvaient  être  publiés  par  l'adjudica- 
taire. (Art.  3.) 

En  tête  de  chaque  volume  de  groupe  se  plaçaient  un  plan  général 
de  l'Exposition  (une  ou  plusieurs  feuilles),  un  plan  particulier  du 
groupe,  la  nomenclature  sommaire  des  dLx-huit  groupes  et  des  121 
classes  avec  indication  des  volumes  correspondants.  Puis  venaient,  en 
ce  qui  concerne  chacune  des  classes  :  1°  la  notice  historique;  2"  le 
catalogue  de  l'exposition  rétrospective;  3°  celui  des  produits  de  la 
section  contemporaine  française  par  ordre  alphabétique  des  noms 
d'exposants;  k°  celui  des  sections  étrangères  contemporaines  par  ordre 
alphabéti(pie  des  noms  de  pays  et,  pour  chaque  pays,  par  ordre  al- 
phabétique des  noms  d'exposants.  A  la  fin  devait  se  trouver  une  table 
alphabéti([ue  des  exposants,  sans  indication  autre  (pie  la  pagination. 
L'adjudicataire  avait  la  faculté  de  publier  une  table  générale  des 
matières  renfermées  dans  l'ensemble  des  volumes.  Des  décisions  ulté- 
rieures du  Commissaire  général  devaient  fixer  le  contenu  des  fas- 
cicules consacrés  aux  expositions  spéciales  et  au\  concours  temporaires. 
(Art.  h.) 

L'article  5  assignait  aux  volumes  et  fascicules  le  format  in-8°  écu, 
qui  se  prête  bien  à  l'insertion  dans  une  poche.  Il  fixait,  d'une  manière 
détaillée,  les  caractères  typographiques  à  mettre  en  œuvre. 

Des  dispositions  précises,  inscrites  à  l'article  6,  réglaient  la  qualité 
du  papier. 


172       CATALOGUES  DES  OEUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS. 

Les  exposants  des  groupes  autres  que  celui  des  œuvres  d'art  avaient 
droit  gratuitement  à  deux  lignes  pleines  ou  à  trois  lignes  pleines,  si 
les  deux  premières  ne  suffisaient  pas,  pour  Tinscription  de  leur  nom 
ou  de  leur  raison  sociale ,  de  leur  adresse ,  de  leur  numéro  au  catalogue , 
et  pour  la  dénomination  sommaire  des  produits  exposés  par  eux,  avec 
indication  du  lieu  où  étaient  placés  ces  produits.  Un  même  exposant 
pouvait  exercer  ce  droit  dans  chacune  des  classes  auxquelles  il  parti- 
cipait. Les  expositions  collectives  figuraient  au  catalogue  suivant  les 
mêmes  règles  que  les  expositions  individuelles;  toutefois,  pour  les  ex- 
positions plurinominales,  renonciation  de  la  collectivité  était  suivie 
d'une  liste  alphabétique  des  participants,  puis  de  la  nomenclature  des 
produits  exposés,  nomenclature  à  laquelle  deux  lignes  devaient  être 
consacrées  gratuitement.  Dans  le  groupe  des  œuvres  d'art,  chaque 
exposant  avait  droit  :  i°  à  deux  ou  trois  lignes  pour  l'indication  de  ses 
nom  et  prénoms,  de  son  lieu  de  naissance,  de  ses  maîtres  et  de  ses 
récompenses  aux  salons  annuels  de  Paris;  2°  à  une  ou  deux  lignes 
pour  la  dénomination  sommaire  des  œuvres  exposées.  (Art.  7.) 

Aux  termes  de  l'article  8,  l'adjudicataire  pouvait,  moyennant  2  5  fr. 
par  ligne,  ajouter  de  1  c\  6  lignes  supplémentaires,  complétant  la 
nomenclature  des  objets  exposés  et  relatant,  sous  la  responsabilité  de 
l'exposant,  les  récompenses  obtenues  par  ce  dernier  dans  les  précé- 
dentes expositions  universelles  internationales  d'un  caractère  officiel, 
mais  sans  aucune  appréciation  des  mérites  artisti({ues,  industriels  ou 
commerciaux  de  1  intéressé,  non  plus  que  de  la  qualité  des  produits 
exposés.  Les  lignes  supplémentaires  non  utilisées  par  certains  exposants 
dans  la  limite  du  nomi)re  maximum  de  6  se  répartissaient  entre  les 
autres,  jusqu'à  concurrence  de  h  au  plus.  Dix  lignes  supplémentaires 
étaient  dues  gratuitement  aux  administrations  de  l'Etat  Irançais  et  aux 
grandes  villes  de  France. 

Eu  égard  au  caractère  officiel  du  catalogue,  l'Administration  avait 
jugé  indispensable  d'interdire  toute  publicité  à  l'intérieur  et  à  l'ex- 
térieur des  volumes.  L'adjudicataire  recevait,  par  contre,  la  faculté 
de  publier,  de  vendre  ou  de  distribuer  gratuitement  dans  les  enceintes 
de  l'Exposition  un  ou  plusieurs  volumes  d'annonces,  illustrés  ou  non, 
et  ne  contenant  pas  de  listes  d'exposants;  un  monopole  lui  était  même 


CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSES.       173 

concédé  à  cet  égard;  il  devait,  d';iilleurs,  soumettre  le  texte  des  an- 
nonces à  la  direction  générale  de  l'exploitation,  investie  du  droit  de 
refuser  ce  qui  lui  paraîtrait  contraire  au  bon  ordre  ou  aux  prescrip- 
tions du  cahier  des  charges.  Malgré  son  privilège,  l'entrepreneur  ne 
pouvait  s'opposer  ni  aux  autorisations  de  publicité  par  voie  d  affiches 
murales,  de  stores,  de  vitraux,  de  tableaux  points,  etc.,  que  le  Com- 
missaire général  délivrerait  en  vertu  de  l'article  io5  du  Règlement, 
ni  à  la  distribution  par  les  exposants  ou  concessionnaires  de  prospectus, 
dessins,  plans,  notices,  catalogues,  etc.,  concernant  leurs  produits 
ou  leur  outillage,  ni  à  l'insertion  d'annonces  dans  les  publications, 
périodiques  ou  non,  dont  la  vente  serait  autorisée  à  l'intérieur  des 
enceintes.  (Art.  9.) 

L'article  10  permettait  à  l'adjudicataire  de  publier,  en  langue 
française,  après  entente  avec  l'Administration  sur  la  redevance  due 
au  budget  de  l'Exposition  et  sur  le  prix  de  vente,  un  catalogue  illustré 
des  œuvres  d'art  (section  centennale  et  section  contemporaine)  et  un 
catalogue  semblable  des  objets  constituant  l'exposition  rétrospective 
de  l'art  français  ;  toute  reproduction  des  œuvres  d'art  restait  subordonnée 
à  l'assentiment  écrit  de  l'auteur  ou  de  ses  ayants  droit.  Deux  mois  au 
plus  après  l'ouverture  de  l'Exposition,  l'entrepreneur  pouvait,  sans 
redevance  spéciale ,  publier  une  deuxième  édition  du  catalogue  officiel 
contenant,  hors  texte,  dans  les  limites  et  aux  conditions  déterminées 
par  l'article  70  (ht  Règlement  général,  des  photogravures  qui  don- 
neraient, soit  les  vues  intérieures  ou  extérieures  des  palais  et  pavillons, 
soit  les  vues  des  parcs  et  jardins,  soit  l'image  des  objets  figurant  aux 
expositions  rétrospectives;  ces  photogravures  devaient  être  préalable- 
ment soumises  à  l'Administration  et  ne  reproduire  aucune  exposition 
particulière  contemporaine.  Le  Commissariat  général  se  réservait  le 
droit  d  autoriser  la  publication  et  la  vente  :  1°  d'ouvrages  spéciaux, 
illustrés  ou  non,  consacrés  à  l'exposition  centennale  des  œuvres  d'art 
et  à  l'exposition  rétrospective  de  l'art  français;  2°  de  [)hotographies 
ou  d'autres  reproductions  consacrées  aux  vues  intérieures  ou  exté- 
rieures des  palais  et  pavillons,  ainsi  qu'aux  vues  des  parcs  et  jardins; 
3''  de  photographies  ou  autres  reproductions  des  œuvres  d'art  et  des 
objets  figurant  dans  les  expositions  contemporaines  et  rétrospectives. 


174       CATALOGUES  DES  OEUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS. 

Par  l'article  i  2 ,  rAdministration  prenait  l'engagement  de  remettre 
à  l'adjudicataire  les  notices  de  classe  et  les  listes  d'exposants  avant 
le  i"  février  iqoo,  date  exceptionnellement  reportée  au  1"  mars  pour 
le  groupe  des  œuvres  d'art  et  pour  l'exposition  rétrospective  de  l'art 
français. 

De  son  côté,  l'adjudicataire  contractait  l'obligation,  sous  peine 
d'amende,  de  tenir  prêts  à  être  vendus  huit  jours  au  plus  tard  avant 
l'ouverture  de  l'Exposition  1,000  exemplaires  de  chacun  des  volumes. 
Le  prix  de  vente  des  volumes  de  groupe  devait  être  réglé  d'accord  avec 
l'Administration,  dans  la  limite  d'un  maximum  de  3  francs;  celui  des 
fascicules  de  classe  ne  pouvait  dépasser  1  franc;  enfin  l'Administration 
se  réservait  la  fixation  du  prix  des  catalogues  spéciaux.  (Art.  i3.) 

L'entrepreneur  était  tenu  de  fournir  gratuitement  au  Conmiissariat 
général  5oo  exemplaires  du  catalogue  complet,  ainsi  que  100  fas- 
cicules de  chaipie  classe  destinés  aux  opérations  du  jury,  interfoliés 
et  contenant  les  noms  supplémentaires  qui  seraient  indiqués  par  l'Ad- 
ministration du  1"  février  au  16  avril.  Ces  fascicules  devaient  être 
livrés  quinze  jours  au  plus  après  l'ouverture  de  lExposition.  (Art.  1  A.) 

En  exécution  de  l'article  1  5 ,  l'adjudicataire  s'engageait  à  demander 
l'agrément  de  l'Administration  pour  le  personnel  préposé  à  la  vente 
du  catalogue  dans  les  enceintes.  La  direction  générale  de  l'exploita- 
tion déterminait  l'emplacement  des  kiosques  et  des  tables  de  vente. 
Eventuellement,  l'adjudicataire  pouvait  être  autorisé,  sans  privilège, 
à  vendre  dans  ces  kiosques  et  sur  ces  tables  des  publications  pério- 
di(jues  ou  non  périodiques. 

Toute  suspension  de  la  vente  du  catalogue,  par  suite  d'insuffisance 
des  approvisionnements,  rendait  l'entrepreneur  passible  d'une  amende. 
(Art.  16.) 

L'adjudication  portait  sur  le  montant  d'une  redevance  forfaitaire. 

(Art.  17.)    ^  _      . 

Conformément  à  l'article  18,  les  personnes  désirant  prendre  part  à 
l'adjudication  devaient  présenter  une  demande  sur  papier  timbré  et 
y  joindre  les  justifications  d'usage. 

Une  commission  nommée  par  le  Commissaire  général  arrêtait  la 
liste  des  concurrents  admis.  (Art.  19.) 


CATALOGUES  DES  OEUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS.       175 

Elle  recevait  ensuite  les  soumissions  _  en  séance  publique  et  pro- 
clamait adjudicataire  l'auteur  de  l'offre  la  plus  avantageuse,  si  cette 
offre  dépassait  le  minimum  fixé  par  le  Commissaire  général  et  indiqué 
dans  un  pli  cacheté.  L'adjudication  ne  devenait  définitive  qu'après 
approbation  du  Commissaire  général  ou  du  Ministre,  en  cas  de  pro- 
testation. (Art.  28.) 

Un  cautionnement  définitif"  de  5o,ooo  francs  était  imposé  à  l'ad- 
judicataire. (Art.  2/1.) 

Celui-ci  ne  pouvait,  sous  peine  de  déchéance,  céder  tout  ou  partie 
de  son  entreprise  sans  le  consentement  exprès  et  écrit  de  l'Admi- 
nistration. (Art.  26.) 

Avant  toute  action  contentieuse,  les  litiges  entre  l'Administration 
et  l'adjudicataire  devaient  être  soumis  à  un  jury  de  trois  membres, 
dont  l'un  désigné  par  le  Commissaire  général,  un  second  par  l'adju- 
dicataire et  le  troisième  par  les  deux  premiers.  La  décision  de  ce  jury 
n'était  obligatoire  que  si  les  deux  parties  l'acceptaient.  (Art.  28.) 

li'entrepreneur  se  soumettait  au  décret  du  fi  août  1896,  portant 
Hègiement  général  de  l'Exposition,  et  aux  règlements  spéciaux  in- 
tervenus ou  à  intervenir  pour  son  exécution.  (Art.  29.) 

4.  Adjudication.  —  Un  arrêté  du  Commissaire  général,  en  date 
du  10  juillet  1899,  constitua  ainsi  la  commission  chargée  de  pro- 
céder à  l'adjudication  :  président,  le  directeur  général  de  l'exploi- 
tation; membres,  le  directeur  général  adjoint,  le  directeur  des  finances 
de  rExj)osition,  le  secrétaire  général,  le  secrétaire  de  la  direction 
générale  de  l'exploitation,  le  délégué  au  service  général  de  la  section 
l'rançaise,  le  président  des  comités  de  la  classe  1 1  (typographie),  le 
président  des  comités  de  la  classe  13  (librairie),  le  chef  du  catalogue. 

L'adjudication  eut  lieu  le  2  août  1899.  Trois  concurrents  for- 
mulèrent des  offres.  La  plus  avantageuse  de  ces  offres  émanait  de  la 
société  anonyme  des  imprimeries  Lemercier,  qui  fut  déclarée  adju- 
dicataire moyennant  un  prix  de  453,ooo  francs. 

Peu  après,  le  28  août  1899,  intervint  un  acte  d'association  entre 
la  société  des  imprimeries  Lemercier  et  la  société  en  nom  collectif 
L.  Danel,  ayant  son  siège  social  à  Lille.  M.  Danel  était  rinq)rimeur 


176       CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSES. 

(lu  catalogue  de   1889  et  avait  concouru  à  l'adjudication  du  2  août. 
L association  fut  acceptée,  le  3i  août,  par  le  Commissaire  général. 

5.  Impression  et  publication.  —  Conformément  aux  prévisions  du 
cahier  des  charges,  les  dix-huit  groupes  de  la  classification  ont,  en  gé- 
néral, fait  chacun  l'objet  d'un  volume  distinct.  Seuls,  les  groupes  Vil 
(agriculture)  et  X  (aliments)  comptaient  trop  d'exposants  pour  se 
prêter  à  l'application  de  la  règle;  il  a  fallu  leur  consacrer  k  volumes, 
savoir  : 

Un  volume  pour  les  classes  35,  37,  39,  40,  41  et  42  du  groupe  VII; 

Un  volume  pour  les  classes  36  (matériel  et  procédés  de  la  viti- 
culture) et  60  (vins et  eaux-de-vie  de  vin),  qui  se  trouvaient  ainsi  réunies 
au  catalogue  comme  elles  Tétaient  matériellement  dans  les  galeries; 

Un  volume  pour  la  classe  38  (agronomie;  statistique  agricole)  ; 

Un  volume  pour  les  classes  du  groupe  X  autres  que  la  classe  60. 

Le  nombre  des  volumes  correspondants  aux  18  groupes  s'est,  dès 
lors,  élevé  à  20. 

Deux  autres  volumes  ont  été  affectés,  l'un  à  l'exposition  rétrospec- 
tive de  l'art  français ,  l'autre  à  l'exposition  centennale  des  œuvres  d'art. 

Il  y  a  lieu  d'y  ajouter  une  plaquette  pour  l'exposition  rétrospective 
internationale  des  armées  de  terre  et  de  mer,  et  2  4  fascicules  ou  pla- 
quettes pour  les  concours  temporaires. 

Usant  de  la  faculté  que  lui  conférait  son  cahier  des  charges,  l'adju- 
dicataire a  publié  une  série  de  volumes  annexes,  avec  annonces, 
intitulés  :  monographies  des  grandes  industries  du  monde. 

L'impression  a  exigé  l'emploi  du  personnel  et  du  matériel  suivants  : 
35  ouvriers  fondeurs  (pendant  deux  mois),  62  compositeurs  (pendant 
6  mois),  124  relieurs  (pendant  deux  mois),  i5  machines  à  fondre 
les  caractères,  46, 000  kilogrammes  de  caractères,  55, 000  kilo- 
grammes de  papier,  58  presses  mécaniques  (pendant  4  mois). 

Eu  égard  aux  longs  délais  que  nécessitait  la  réunion  des  objets 
devant  constituer  les  musées  centennaux,  l'Administration  s'est  vue 
contrainte  d'exclure  ces  musées  du  catalogue. 

Désirant  simplifier  la  tâche  de  ladjudicataire,  elle  a  consenti  à  la 


CATALOGUES  DES  ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSES.       177 

suppression  de  la  table  alphabétique  des  exposants,  qui  devait  terminer 
chaque  volume  de  groupe. 

Pour  le  surplus,  le  catalogue  était  conforme  au  cahier  des  charges. 

Chacun  des  volumes  de  groupe  comprenait  en  tête  un  plan  d'en- 
semble et  sept  plans  spéciaux  :  Champs-Elysées;  ensemble  des  rives 
de  la  Seine;  rives,  entre  l'extrémité  amont  de  l'Exposition  et  le  pont 
de  l'Aima;  rives,  entre  le  pont  de  l'Aima  et  l'extrémité  aval  de  l'Ex- 
position; Esplanade  des  Invalides;  Trocadéro;  Champ  de  Mars.  Les 
plans  des  Champs-Elysées,  de  l'Esplanade,  du  Trocadéro  et  du  Champ 
de  Mars  avaient  été  quadrillés,  et  les  carrés  du  quadrillage  repérés 
au  moyen  de  lettres  au  sommet  et  à  la  base  des  plans,  ainsi  que  de 
numéros  contre  les  marges.  Ces  dispositions  permettaient  d'indiquer, 
d'une  manière  assez  précise,  la  place  occupée  par  chaque  exposant 
français  ou  étranger  :  le  nom  et  la  désignation  des  produits  étaient 
suivis  de  mentions  telles  que  :  PI.  5.  —  Il  6  ou  Pav.  (pavillon].  PI.  a. 

Les  volumes,  du  format  in-S"  écu,  avaient  les  coins  arrondis.  Ils 
portaient  une  couverture  lithographiée  en  couleurs,  dont  le  dessin, 
dû  au  pinceau  de  M.  Chartran,  représentait  la  République  tenant, 
d'une  main,  le  drapeau  tricolore  et,  de  l'autre,  un  rameau. 

Sous  réserve  de  la  dérogation  au  cahier  des  charges  admise  pour 
les  musées  centennaux,  l'Administration  a  strictement  observé  les 
dates  assignées  à  la  remise  des  notices  et  des  listes  d'exposants.  Con- 
trairement à  ce  qui  s'était  produit  lors  de  la  plupart  des  expositions 
antérieures,  elle  avait  pu  fournir  des  listes  complètes,  avec  le  concours 
des  comités  d'admission,  du  délégué  des  colonies  et  pays  de  pro- 
tectorat, et  des  commissaires  généraux  étrangers. 

Malgré  le  puissant  outillage  et  la  louable  activité  des  chefs  de  l'im- 
primerie Danel,  la  mise  en  vente  du  catalogue  et  la  livraison  des 
fascicules  de  classe  destinés  au  jurv  international  ont  subi  quelque 
retard. 

Le  prix  des  volumes  était  uniformément  de  3  francs.  Celui  des 
fascicules  de  concours  temporaires  variait  de  o  fr.  2  o  à  i  franc. 

2  1  kiosques  (dont  i  au  bois  de  Vincennes)  et  70  tables  avaient  été 
affectés  à  la  vente. 


la 

lui-rturniE    \ATiollALI. 


178       CATALOGUES  DES   ŒUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS. 

Au  catalogue  olFiciel  proprement  dit,  se  sont  joints  trois  intéressants 
catalogues  illustrés  : 

Exposition  rétrospective  de  l'art  français  ; 
Exposition  centennale  des  œuvres  d'art; 
Exposition  décennale  des  œuvres  d'art. 

Ces  volumes  spéciaux  étaient  imprimés  par  la  société  Lemercier  et 
édités  par  M.  Baschet. 

2.  Catalogues  spéciaux  des  sections  étrangères.  —  Aux  ternies 
de  l'article  7  0  du  Règlement  général,  chaque  nation  avait  le  droit 
d'imprimer  et  de  publier  à  ses  frais,  risques  et  périls,  un  catalogue 
spécial  des  produits  exposés  dans  sa  section.  L'Admmistration  devait 
réglementer  la  vente  des  catalogues  de  cette  nature  dans  Tenceinte 
de  l'Exposition  et  percevoir  une  redevance  à  son  proGt. 

Par  un  arrêté  du  ii  novembre  1899,  le  Ministre  du  commerce, 
de  l'industrie,  des  postes  et  des  télégraphes  fixa  la  redevance  au  taux 
presque  nominal  de  100  francs. 

Quelques  jours  plus  tard,  le  l'y  novembre,  intervint  un  arrêté  du 
Commissaire  général  portant  règlement  détaillé  pour  la  publication 
et  la  vente  des  catalogues  spéciaux  édités  par  les  commissions  étran- 
gères. (Pièce  annexe  n"  98.) 

La  publication  pouvait  avoir  lieu,  soit  en  langue  française,  soit  en 
langue  étrangère,  soit  à  la  fois  en  langue  française  et  en  une  ou  plu- 
sieurs autres  langues.  (Art.  2.) 

En  exécution  de  l'article  3 ,  les  matières  devaient  être  ordonnées 
conformément  à  la  division  en  groupes  et  en  classes  de  la  classifi- 
cation générale.  Le  nombre  des  lignes  affectées  à  cha(jue  exposant  dans 
chacune  des  classes  où  il  aurait  été  admis  était  limité  à  10,  sauf  ad- 
dition de  deux  lignes  dans  le  groupe  des  œuvres  d'art,  pour  la  déno- 
mination sommaire  des  œuvres  exposées. 

Les  inscriptions  autorisées  comprenaient  le  nom  ou  la  raison  sociale 
de  iexposant,  son  adresse,  la  nomenclature  des  objets  exposés,  les 
récompenses  obtenues  dans  les  précédentes  expositions  universelles 
internationales  dun  caractère  officiel.  Elles  ne  pouvaient  servir,  sous 


CATALOGUES  DES   OEIVUES   ET   PRODUITS   EXPOSES.        179 

aucun  prétexte,  à  donner  une  appréciation  des  mérites  artistiques, 
industriels  ou  commerciaux  de  l'exposant,  ni  de  la  qualité  des  produits. 
(Art.  k.) 

Toute  insertion  de  réclames  et  d'annonces  demeurait  interdite.  Il 
en  était  de  même  des  insertions  qui  eussent  porté  atteinte  au  privilège 
de  l'adjudicataire  du  catalogue  général  ofticiel.  Mais  les  commissions 
étrangères  avaient  la  faculté  de  joindre  à  la  liste  des  exposants  une 
ou  plusieurs  notices  sur  l'histoire  et  la  situation  économique,  indus- 
trielle, agricole  et  artistique  de  leur  pays.  (Art.  5.) 

En  principe,  la  vente  n'était  autorisée  que  dans  les  emplacements 
l'égulièrement  attribués  à  chaque  nation.  Toutefois,  elle  pouvait  éga- 
lement, après  entente  des  intéressés  avec  l'adjudicataire  du  catalogue 
général  officiel,  avoir  lieu  dans  les  kiosques  et  sur  les  tables  de  cet 
adjudicataire.  (Ai't.  6.) 

Les  catalogues  spéciaux  devaient  être,  soit  distribués  gratuitement 
soit  vendus  à  un  prix  ne  dépassant  pas  le  prix  de  revient.  (Art.  y.) 

Un  grand  nombre  de  commissariats  généraux  étrangers  profitèrent 
de  la  faculté  qui  leur  était  conférée. 

Les  catalogues  spéciaux  ainsi  publiés  furent  les  suivants  : 

i"  En  langue  française  :  Autriche  (  i  a  volumes),  Belgique,  Bosnie- 
Herzégovine,  Bulgarie,  Chine.  Guatemala,  Hongrie.  Italie,  Japon. 
Libéria,  Mexique,  Monaco,  Norvège.  Pays-Bas,  Portugal,  Boumanie, 
Russie,  Suède,  Suisse; 

3°  Dans  la  langue  nationale  de  la  section  :  Espagne,  Grande- 
Bretagne  ; 

3"  Dans  la  langue  nationale  de  la  section  et  en  langue  française  : 
Allemagne;,  Autriche,  Etats-Unis. 

Outre  les  catalogues,  beaucoup  de  commissions  éditèrent  des  pu- 
blications relatives  à  leur  pays.  Quelques-unes  de  ces  publications  sont 
très  importantes  et  offrent  le  plus  vif  intérêt  documentaire. 


180  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 


CHAPITRE    XIV. 

JUGEMENT  DES  OEUVRES  ET  PRODUITS  EXPOSÉS.  —  RÉCOMPENSES. 

RAPPORTS  DU  JURY. 

1.  Constitution  du  jury  international  des  récompenses.  —  i .  Jurys 
de  classe.  —  Le  décret  du  h  août  189/1  portant  Règlement  général 
pour  l'Exposition  universelle  de  1900  contenait  des  dispositions  précises 
et  détaillées  sur  l'organisation  du  jury  international,  sur  ses  opéra- 
lions  et  sur  l'attribution  des  récompenses.  Ces  dispositions  ayant  été 
rappelées  et  commentées  dans  la  première  partie  de  mon  rapport,  il 
ue  me  reste  à  donner  ici  que  des  renseignements  sommaires  au  sujet 
de  leur  application. 

Pour  l'ensemble  des  classes,  le  nombre  total  des  jurés  titulaires 
s'est  élevé  à  1,819,  chiffre  qui,  eu  égard  aux  expositions  collectives 
et  aux  concours  temporaires,  a  paru  satisfaire  à  la  règle  de  proportion- 
nalité avec  le  nombre  des  exposants  posée  par  l'article  77  du  Rè- 
glement général.  Quant  au  nombre  total  des  jurés  suppléants,  il  était 
de  5i6  et  n'atteignait,  dès  lors,  pas  le  tiers  du  nombre  des  jurés 
titulaires. 

La  répartition  des  jurés  entre  les  diverses  classes  a  eu  pour  base  le 
nombre  des  exposants ,  les  surfaces  occupées  et  la  variété  des  branches 
de  production  comprises  dans  ces  classes.  En  moyenne,  il  y  avait  par 
classe  1  5  jurés  titulaires  et  (i  jurés  suppléants.  La  classe  le  plus  lar- 
gement pourvue  était  celle  des  vins  et  eaux-de-vie  de  vin  (n"  60),  qui 
comptait  y  9  titulaires  et  1 9  suppléants  ;  la  classe  le  moins  bien  dotée 
était  celle  de  Fhygiène  et  du  matériel  sanitaire  des  armées  de  terre  et 
de  mer  (n°  121),  qui  ne  comptait  que  Ix  titulaires  sans  suppléants. 

Des  négociations  avaient  dû  être  engagées  avec  les  commissaires 
généraux  étrangers  pour  la  distribution  des  sièges  de  jurés  entre  la 
France  et  les  différents  pays  participants.  Ces  négociations  laborieuses, 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 


181 


mais  toujours  empreintes  d'un  esprit  d'irréprochable  impartialité  et  de 
cordiale  courtoisie,  aboutirent  aux  résultats  suivants  : 

1.     RÉPARTITION    ENTRE   LA   FRANCE   ET    LES   PAYS    ETRANGERS. 


CATÉGORIES   DE   JDIIÉS. 

FRANCE. 

ÉTRANGER. 

TOTADX. 

1,138 

994 

l,â29 

691 

232 

1,819 
5i6 

Jurés  suppléants 

Totaux 

9i:< 

3,335 

2.     REPARTITION    ENTRE    LES   DIVERS   PAYS   ETRANGERS. 


M  IMBUE  DKS  JDRES 


DESIGNATION  DES  ETATS. 


Allemagne 

Andorre 

Aulriclie 

Belgique 

Bosnie-Herzégovine. . . . 

Bulgarie 

Chine 

Corée 

Danemark 

Eqiinteur 

Espagne 

Etats-Unis 

Grande-Bretagne 

Gi èce 

Guatemala 

Hongrie 

Italie 

Japon 

Libéria 

Luxembourg 

Maroc 

A  reporter.  . 


72 

1 

35 

44 

3 


1 
i3 

7 

>9 
73 
68 

7 

3 

34 

35 

33 

1 

4 


453 


18 

i3 

i4 

2 

2 


6 

3 

5 

21 

95 

4 

3 

16 


2 
1 47 


90 
1 

48 

58 
5 

10 
3 
2 

»9 
10 

24 

9^ 

93 

1 1 

4 

5o 

44 

26 

1 

h 


(joo 


DESIGNATION  DES  ETATS. 


Report 

Mexique 

Monaco 

Nicaragua 

Norvège 

Orange 

Pays-Bas 

Pérou 

Perse 

Portugal 

Roumanie 

Bussie 

Saint-Marin 

Salvador 

Serbie 

Siam 

Sud-Africaine  (République' 

Suède 

Suisse 

Turquie 

Totaux 


NO.MBKE  DES  JCRES 

S 

g 


453 
1 3 

3 
2 

1  1 
1 

25 

7 

1 

i5 

'7 
69 
1 
9 
(> 
.") 
3 

16 
38 


691 


147 
5 
3 
3 
3 
II 
6 
5 

3 

7 
1 

90 
II 
9 

h 


600 

17 
5 
4 

i4 
1 

3i 

13 

3 

23 
18 

89 
1 

4 

10 
6 
3 

30 

'18 

5 


918 


182 


JURY   INTERNATIONAL. 


RECOMPENSES. 


Choisis  dans  les  catégories  de  personnes  énumérées  à  l'article  7  y 
du  Règlement  général,  les  jurés  français  titulaires  ou  suppléants  ont 
été  nommés  :  1°  par  décrets  du  18  avril  et  du  1"  mai  1900,  pour  le 
groupe  de  l'horticulture  dont  les  concours  temporaires  s'ouvraient 
le  18  avril;  2°  par  décret  du  1  5  mai  1900,  pour  les  autres  groupes. 
Des  décrets  ultérieurs  du  2  2  mai  et  du  2  2  juin  apportèrent  quelques 
additions  à  la  liste  primitive. 

Pour  les  pays  étrangers,  la  désignation  a  été  faite  par  les  commis- 
saires généraux  des  divers  Etats,  qui,  d'ailleurs,  avaient  eu  soin  de  sou- 
ujeltre  au  directeur  général  de  l'exploitation  les  titres  des  candidats. 

Aux  termes  de  l'article  7 y  du  Règlement,  chaque  jury  de  classe 
avait  à  élire  son  bureau  ;  le  président  et  le  vice-président  devaient  être 
de  nationalités  différentes ,  l'un  français ,  l'autre  étranger.  6  présidences 
et  1 1  5  vice-présidences  ont  été  ainsi  attribuées  aux  pays  participants  : 


DESIGNATION  DES  ETATS. 


Allemagne 

Aulriche 

Belffique , 

Bosnie-Herzégovine  , 

Danemark 

Espagne 

Etats-Unis 

Equateur 

Grande-Bretagne.  . 
Hongrie 


A  reporter. 


17 
10 

9 
1 
5 
5 
la 

10 
5 


70 


DÉSKiNATION  DES  ÉTATS. 


Report. 


Italie 

Norvège.  . 
Pays-Bas. . 
Portugal.  . 
Roumanie. 
Russie  .  .  . 
Serbie  .  .  . 
Suède .  .  . 
Suisse. . . . 


ToTALX. 


Sauf  pour  la  classe  3  (enseignement  supérieur;  institutions  scien- 
tifiques), les  rapporteurs  étaient  français;  exceptionnellement,  le  jury 
de  la  classe  3  avait  élu  un  délégué  des  Etats-Unis.  Quant  aux  secré- 
taires, ils  appartenaient  sans  exception  à  l'élément  français. 

La  séance  d'élection  avait  lieu,  pour  chaque  jury,  sous  la  pré- 
sidence du  directeur  général  de  l'exploitation,  assisté  du  directeui' 
général  adjoint. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 
Voici  la  liste  nominative  des  présidents  : 


183 


NUMÉROS 

des 
CLASSES. 


2 

4 
5 

7 

S 

9 

10 

11 

12 

15 
16 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 

n 

25 
26 
27 
28 
29 
30 
31 
32 
33 
34 
35 
36 
37 
38 
39 
40 
41 
42 
43 


DESIGNATION  SOMMAIRE   DES  CLASSES. 


Enseignement  primaire 

Enseignement  secondaire 

Enseignement  supérieur 

Enseignement  spécial  artistique 

Enseignement  spécial  agricole 

Enseignement  spécial  industriel  et  commercial.  .  . . 

Peintures.  Cartons.  Dessins 

Gravure  et  lithographie 

Sculpture  et  gravure  en  médailles 

Architecture 

Typographie 

Photographie 

Librairie 

Géographie,  cosmographie,  topographie 

Itistrumenis  de  préci.sion 

Médecine  et  chirurgie 

Instruments  de  musiipie 

Matériel  de  l'art  théàlral : 

Machines  à  vapeur 

Machines  moirices  diverses 

Appareils  divers  de  la  mécanique 

Machines-outils 

Production  et  utilisation  mécaniques  de  i'électricilé. 

Electro-chimie 

Eclairage  électrique 

Télégraphie  et  téléphonie 

Applications  diverses  de  i'électricilé 

Matériaux,  matériel  et  procédés  du  génie  civil.  .  .  . 

Modèles,  plans  et  dessins  de  travaux  publics 

Carrosserie,  charronnnge,  automobiles,  cycles.  .  .  . 

Sellerie  et  bourrellerie 

Matériel  des  chemins  île  fer  et  tramways 

Matériel  de  la  navigation  de  commerce 

Aérostalion 

Matériel  des  exploitations  rurales 

Matériel  de  la  viticulture 

Matériel  des  industries  agricoles 

Agronomie 

Produits  agricoles  alimentaires  d'origine  végétale.  . 
Produits  agricoles  alinienlaires  d'origine  animale.  . 

Produits  agricoles  non  alimentaires 

Insectes  utiles  ou  nuisibles 

Matériel  de  l'horliciilture 


NOMS   DES   PRÉSIDENTS. 


M.  Léon  BoDRGEois. 
M.  ScHWARTz  (Russie). 

M.  BORNET. 

M.  Chipiez. 

M.   RlSLER. 

M.  Bouquet. 
M.  Gérôhe. 
M.  Beraldi. 
M.  Guillaume. 
M.  Vauoreuer. 

M.   CuAHEROT. 

M.  Davanne. 

M.  Belin. 

M.  Bouquet  de  la  Gbïe. 

M.  le  colonel  Laussedat. 

M.  le  D'  Pinard. 

M.  Lyom. 

M.  Gailharo. 

M.  HinscH. 

M.  PrâJil  (Suisse). 

M.  LÉAUTÉ. 

M.  Bariquamd. 

M.  le  colonel  Tuhrettim  (Suisse). 

M.  Moissan. 

M.  Fontaine. 

M.  Raymond. 

M.  d'Arsonval. 

M.  Guillotin. 

M.  GuiLLAIN. 

M.  Cottenet. 

M.  Savot. 

M.  Lethier. 

M.  A.  Lefèvre-Pontalis. 

M.  Decauville. 

M.  Lavalard. 

M.  VlALA. 
M.  RONNA. 

M.  Tisserand. 

M.  .loNNART. 

M.  Legludic. 
M.  J.  Develle. 
M.  Priiheux. 

M.   ViGER. 


184 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


NUMÉROS 

(les 

CLISSES. 


44 
45 

46 

47 

48 

40 

50 

51 

52 

53 

54 

55 

56 

57 

58 

59 

60 

61 

62 

63 

64 

65 

66 

67 

68 

69 

70 

71 

72 

73 

74 

75 

76 

77 

78 

79 

80 

81 

82 

83 

84 

85 

86 

87 

88 

89 


DÉSIGNATION   SOMMAIKE   DES  CLASSES. 


Plantes  potagères ' 

Arbres  fruitiers  et  fruils 

Arbres,  arbustes,  plantes  et  fleurs  d'ornement. 

Plantes  de  serre 

Graines,  semences  et  planis  de  l'iiorticulture.  . 

Matériel  des  exploitations  forestières 

Produite  des  exploitations  forestières 

Armes  de  chasse 

Produits  de  la  chasse 

Pèche 


Cueiileltes 

Matériel  des  industiies  alimenlalres 

Produits  farineux 

Boulangerie  et  pâtisserie 

Conserves  de  viande,  etc 

Sucre,  confiserie,  condiments 

Vins  et  eaux-de-vie  de  vin 

Sirops,  liqueurs,  spiritueux 

Boissons  diverses 

Mines,  minières  et  carrières 

Grosse  métallurgie 

Petite  métallurgie 

Décoration  fixe  des  édifices 

Vitraux 

Papiers  peints 

Meubles 

Tapis,  tapisseries,  etc 

Décoration  mobile  et  ouvrages  du  tapissier. 

Céramique 

Cristaux  et  verrerie 

Chauffage  et  ventilation 

Éclairage  non  électrique 

Matériel  de  la  filature  et  de  la  corderie.  .  .  . 

Matériel  de  la  fabrication  des  tissus 

Matériel  du  blanchiment,  de  la  teinture,  etc 
Matériel  de  la  couture  et  de  riiabillenient.  . 

Fils  et  tissus  de  coton 

Fils  et  tissus  de  liu,  de  chanvre,  etc 

Fils  et  tissus  de  laine 

Soies  et  tissus  de  soie 

Dentelles,  broderies,  passementeries 

Confection  et  couture 

Industries  diverses  du  vêtement 

Arts  chimiques  et  pharmacie 

Fabrication  du  papier 

Cuirs  et  peaux 


NOMS    DliS   PlUiSlUENTS. 


M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M. 

M 

M 

M 

M 

M 

M 


NlOLET. 

Baltet. 
Lévèqoe. 

DOIN. 
MOSSAT. 
ZcRLlNDEN. 
OuVBÉ. 

FiunK-LE  Page. 
Goï. 

GEnVILLE-RÉACIIE. 

le  D'  Dubois. 
Boire. 
Waï. 
Con?iET. 
Ch.  PnEVET. 

MlCHEBEZ. 

Kesteb. 

ClISENIEB. 

Bebtrand-Oser. 

Darcï. 

le  baron  be  ^ERïo. 

Pinard. 

Georges  Berger. 

Magne. 

GiLLOU. 

Cheïrie. 
Ch.  Legrand. 

FbaSTZ  JorBDAIN. 

Hache. 
L.  Appebt. 

PlET. 

,  Bengei.. 

.    FoLGEIRnl.. 

.  Denis. 
.  Lederliv. 
.  Hattin. 

.   PoNNIBR. 

.  Saim. 
.  Baisan. 
.  Chabrières. 
.  Ancelot. 

.  WoRTII. 
.   MuZEÏ. 

Troost. 
Laboche-Joi  bert. 

.   PfllLlAIN. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 


185 


NtJMEllOS 
des 

CLASSES. 


90 
91 

92 

93 

9/1 

95 

96 

97 

98 

99 

100 

101 

102 

103 

104 

105 

106 

107 

108 

109 
110 

111 
112 
113 
114 
115 
110 
117 
118 
119 

120 
121 


DÉSIGNATION   SOMMAIRE  DES   CLASSES. 


Parfumerie 

Ttibacs  et  .illumettes  chimiques 

Papeterie 

Coulellerii' 

Orfèvrerie 

Joaillerie  et  bijouterie 

Horlogerie 

Bronze,  fonte,  ferronnerie  d'art 

Brosserie,  maroquinerie,  elc 

Industrie  du  caoulcliouc.  Campement 

Bimbeloterie 

Apprentissage;  protection  de  l'enfance  ouvrière.  .  . 
Rémunération  du  travail.  Participation  aux  bénéfices. 

Industrie.  Associations  coopératives.  Syndicats 

Culture.  Syndicats.  Crédit  agricole 

Sécurité  des  ateliers,  réglementation  du  travail.  .  .  . 

Habitations  ouvrières 

Sociétés  coopératives  do  consommation 

Institutions  pour  le  développement  intellectuel  et 

moral  des  ouvriers 

Institutions  de  prévoyance 

Initiative  publique  ou  priiée  en  vue  du   Iden-être 

dos  citoyens 

Hygiène 

Assistance  publique 

Procédés  de  colonisation 

Matériel  colonial 

Produits  destinés  à  icxportalion  dans  les  colonies  . 

Armement  et  matériel  de  l'artillerie 

Génie  militaire 

Génie  maritime 

Cartographie,  hydrographie ,  ctc 

Services  administratifs  des  armées 

Hygiène  et  matériel  sanitaire  des  armées 


NOMS  DES   PRESIDENTS. 


M.  PnoT. 

M.  BnilNET. 

M.  Pdtois. 

M.  CAnDEILHAC. 
M.   BoiILDET. 

M.  Accnc. 

Jl.   RODANET. 
M.  TlIlÉBAlT. 

jM.  Dupont. 
M.  SniBEii. 

M.  CuAUVI\. 

M.  DE  Rafkalovicii  (Russio). 
M.  Maihiéjoi  i.s. 

M.   RlBOT. 

M.  Sébline. 

M.  LiVDER. 

M.    Jules  SlEGFBlED. 

M.  LoURTlES. 

M.  A.  Lehov  Reaui.iei'. 
M.  Cheïssov. 

M.  L.  Aucoc. 

M.  le  D'  Bbohabdel. 

M.  MoNOB. 

M.  Sememoff  (Russie). 

M.  Saivt-(jeiimai\. 

SI.  Le  Mïre  de  Vilers. 

M.  le  général  de  la  Noê. 

M.  Rarbier. 

M.  Hu.N. 

M.    le    lieutenant-colonel    Kintze 

(  Allomagne). 
M.  l'intendant  général  Sniov. 
M.  le  D'  Vailivbd. 


Profitant  de  la  faculté  que  leur  donnait  l'article  y  y  du  Règlement, 
59  jurys  de  classe  s'adjoignirent  des  experts,  généralement  pris  en 
dehors  des  membres  du  jury  international.  Ces  experts  étaient  au 
nombre  de  4o3,  dont  87^  français  et  29  étrangers.  La  classe  60 
(vins  et  eaux-de-vie  de  vin)  en  comptait,  à  elle  seule,  i3o,  dont 
19  4  français,  et  la  classe  61  (sirops  et  liqueurs;  spiritueux  divers; 
alcools  d'industrie),  89,  tous  français. 


186 


JURY  INTERNATIONAL.  —   RÉCOMPENSES. 


Très  peu  de  jurys  se  réunirent,  conformément  aux.  prévisions  de 
l'article  77  du  Règlement,  pour  l'examen  et  le  jugement  en  commun 
d'objets  déterminés. 

2.  Jurys  de  groupe.  —  Conformément  à  larticle  78  du  Règlement 
général,  les  jurys  de  groupe  devaient  avoir  un  président,  deux  ou  trois 
vice-présidents  et  un  secrétaire  nommés  par  décret.  Le  nombre  des 
vice-présidences  fut  uniformément  fixé  à  trois,  afin  de  permettre,  dans 
chaque  groupe,  une  répartition  égale  des  sièges  de  président  ou  de 
vice-président  entre  la  France  et  l'étranger.  A  titre  exceptionnel, 
l'élément  étranger  reçut  les  trois  vice-présidences  des  groupes  ]I 
(œuvres  d'art)  et  XIII  (fils,  tissus,  vêtements). 

La  désignation  des  présidents  ou  vice-présidents  étrangers  exigea  de 
longs  pourparlers  avec  les  commissaires  généraux  des  divers  pays.  Il 
fallait  ne  choisir  que  des  personnes  s'imposant  par  leur  autorité  re- 
connue ,  donner  la  préférence  dans  chacun  des  groupes  aux  nationalités 
dont  les  expositions  présentaient  le  plus  d'importance,  maintenir  un 
juste  équilibre  entre  les  différents  Etats,  veiller  à  ce  que  les  principaux 
pays  eussent  tous  au  moins  un  représentant  dans  ces  hautes  fonctions 
(|ui  donnaient  accès  au  Jury  supérieur. 

A  la  date  du  29  juin  1900,  fut  signé  le  décret  de  nomination.  Les 
tableaux  suivants  indiquent  la  part  faite  aux  Etats  étrangers  : 

TABLEAU    PAR    GROUPES. 


DESIGNATION   DES    GROUPES. 


I.  Éducation  el  enseignement 

I I .  OEiivre.s  d'art 

III.  Insirumenfs  et  procédés  généraux   des 

leltres,  des  sciences  el  des  arts 

IV.  Matériol  el  procédés  généraux  de  la  mé- 

canique   

V.  Éleclricilé 

VI.  Génie  civil.  Moyens  de  transport 

VII.  Agriculture 

VIII.  Horticulture  et  arboricullure 

IX.  Forêts.  Chasse.  Pèclie.  Cueillettes 

X.  Aliments 


PRÉSIDENCE. 


États-Unis. 


Allemagne 


VICE-PRESIDENCES. 


Portugal,  Italie. 

Italie,  Pays-Bas,  Grande-Bretagne. 

Grande-Bretagne. 

Belgique. 

Étals-Unis,  Suisse. 
Autriche,  Belgique. 
Russie,  Allemagne. 
Japon,  Luxembourg. 
Etals-Unis,  Hongrie. 
Russie ,  Espagne. 


JURY  INTERNATIONAL. 


RECOMPENSES. 


187 


DESIGNATION  DES  GllOUPES. 


XI.  Minos.  Mélallur{;ie 

XII.  Décoralioii  et  muiiilier  des  édifices  pu- 

blics et  des  habitations 

XIII.  Fils,  tissus,  vêlements 

XIV.  Induslrie  chimique 

XV.  Industrii'S  diverses 

XVI.  Economie    sociale.   Hygiène,    assistance 

publique 

X\  II.   Colonisation 

XVIII.  Armées  de  terre  el  de  mer 


l'nESIDENCE. 


Allemagne. 
Suisse. 


Russie. 


VICE-PRESIDENCES. 


Hongrie,  Suéde. 

Autriche,  Norvège. 

Italie,  Grande-Bretagne,  Espagne. 

Grande-Bretagne. 

Allemagne. 

Russie,  Etals-Unis. 
Portugal,  Danemark. 
Roumanie. 


TABLEAU     PAR     PAYS. 


DÉSIGNATION  DES  PAYS. 

PBKSIDENCES. 

VICE- 
PnÉSIDENCES. 

DÉSIGNATION  DES  PAYS. 

PBÉSIDE'ÏCES. 

ncE- 

PIIÉSIDENCES. 

2 

// 
// 
// 
II 
1 
// 
II 
II 
II 

•2 
9 

2 
1 

2 

3 

h 

2 

3 

Report .... 

3 

// 
// 
II 
II 

2  2 

1 
1 
1 
2 

3 

// 

// 

1 

Autriche 

Belrnnue 

Norvèp'e 

Pays-Bas 

Esnaf^ne 

Portugal 

États-Unis 

Grande-Brelagne 

Hongrie 

Suède     

Italie 

Suisse 

TOTAOX.  .  . 

Total  cÉNÉnAL  . 

Japon 

;î  l 

A  reporter.  . 

:! 

22 

.    1 

H  n'est  que  juste  de  rappeler  les  noms  des  hommes  dévoués  qui  ont 
présidé  les  jurys  de  groupe  : 


NUMEROS 

des 
GROUPES. 


1.... 
H.  .  .  . 
III... 
IV... 

V 

VI... 

VII. .  . 
VIH.. 
IX... 


NOMS  DES    PRESIDENTS. 


M.  Léon  Bourgeois. 

M.  Bonnat. 

M.  le  professeur  Gobe  (Etats-Unis). 

iM.  Hartmanx  (Allemagne). 

M.  Mascart. 

M.  GuiLLAIN. 

M.  Tisserand. 
M.  Tbuffaut. 
M.  Goï. 


NUMEROS 

des 

NOMS   DES    PRESIDENTS. 

GROUPES. 

X 

M.  Ch.  Prevet. 

XI 

M.  IUtos  de  la  «loi pillière. 

\I1 

M.  Georges  Beiiger. 

XIH. ... 

M.  Balsan. 

XIV.... 

M.  le  docleur  Wnr  (Allemagne). 

XV 

W.  le  colonel  Pkhbet  (Suisse). 

XVI.... 

M.  Jules  Siegfried. 

XVII  . . . 

M.  DiSLÈRE. 

XVIH. .. 

M. le  contre-amiral  DE  SzELENor  (Russie). 

188  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

3 .  Jury  supérieur.  —  Aux  termes  de  l'article  7  9  du  Règlement  gé- 
néral ,  le  Jury  supérieur  avait  pour  président  d'honneur  le  Ministre  du 
commerce,  de  l'industrie,  des  postes  et  des  télégraphes,  et  pour  vice- 
présidents  d'honneur  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux- 
arts,  le  Ministre  de  l'agriculture  et  le  Commissaire  général.  En  fai- 
saient partie  de  droit  :  les  présidents  et  vice-présidents  des  jurys  de 
groupe;  les  commissaires  généraux  des  pays  comptant  plus  de  5oo  ex- 
posants inscrits  au  catalogue;  les  membres  du  Comité  supérieur 
de  revision;  les  directeurs  généraux;  les  directeurs  et  le  secrétaire 
général  de  l'Exposition;  le  directeur  des  beaux-arts;  le  directeur  de 
l'agriculture  ;  le  délégué  des  colonies  et  pays  de  protectorat.  Un  décret 
ultérieur  devait  fixer  la  composition  définitive  du  Jury  supérieur  et 
désigner  les  membres  de  son  bureau. 

Parmi  les  membres  de  droit  énumérés  à  l'article  79  du  Règle- 
ment général  figuraient  les  commissaires  généraux  des  pays  suivants 
qui  avaient  plus  de  5oo  exposants  inscrits  :  Allemagne,  Autriche, 
Belgique ,  Bulgarie ,  Equateur,  Espagne ,  Etats-Unis ,  Grande-Bretagne , 
Grèce,  Hongrie,  Italie,  Japon,  Mexique,  Portugal,  Roumanie,  Russie, 
Suisse. 

JjC  décret  complémentaire  prévu  par  le  Règlement  général  intervint 
le  22  juin   1900.  Il  constituait  ainsi  le  bureau  du  Jury  supérieur  : 

Président M.  Léon  Bourgeois,  député,  ancien  président  du  Conseil   des 

ministres  ; 
Vice-prhidenU  :   MM.  Magnin,  vice-président  du  Sénat,  gouverneur  honoraire  de  la 
Banque  de  France,  ancien  Ministre  des  finances,  président 
du  Comité  supérieur  de  revision  ; 

Ayn4rd,  vice -président  de  ta  Chambre  des  députés,  ancien 
président  de  la  chambre  de  commerce  de  Lyon,  vice-pré- 
sident du  Comité  supérieur  de  revision  ; 

PoiRRiER,  sénateur,  ancien  président  de  la  chambre  de  com- 
merce de  Paris,  vice-président  du  Comité  supérieur  de 
revision  ; 

lÎERTUELOT,  séuatcur,  ancien  Ministre  des  affaires  étrangères 
et  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts,  secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  des  sciences; 

Guillaume,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie 
des  beaux-arts,  directeur  de  l'école  de  France  à  Rome; 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


189 


Secrétaires  :  MM.  le  secrétaire  de  la  direction  générale  de  l'exploitation; 

le  délégué  au  service  général  des  sections  étrangères; 

le  délégué  au  service  général  de  la  section  française; 

Claude  Lafontaine,  banquier,  membre-trésorier  de  lacbambre  de 
commerce  de  Paris,  secrétaire  du  Comité  supérieur  de  revi- 
sion; 

SoHiER,  juge  au  tribunal  de  commerce  de  la  Seine,  secrétaire 
du  Comité  supérieur  de  revision. 

Ce  décret  appelait,  en  outre,  à  siéger  dans  le  Jury  supérieur  de 
hautes  personnalités  françaises  ou  étrangères ,  ainsi  que  plusieurs  fonc- 
tionnaires de  l'Exposition.  Etaient  notamment  désignés  les  commis- 
saires généraux  de  la  Bosnie-Herzégovine,  de  la  Chine,  du  Danemark, 
de  Monaco,  de  la  Norvège,  des  Pays-Bas,  du  Pérou,  de  la  Serbie  et  de 
la  Suède,  pays  qui,  sans  compter  5oo  exposants  inscrits  au  catalogue, 
avaient  néanmoins  organisé  des  expositions  comparables  à  celles 
d'autres  pays  remplissant  la  condition  réglementaire. 

Les  commissaires  généraux  des  Etats-Unis,  de  la  Hongrie  et  de 
l'Italie,  empêchés  d'assister  aux  séances,  furent  remplacés  par  les 
commissaires  généraux  adjoints  de  ces  Etats,  en  vertu  d'un  décret 
du  2  août  igoo. 

Finalement,  le  Jury  supérieur  comprenait  i8/i  membres,  dont 
117  français  et  67  étrangers. 

Les  sièges  attribués  aux  étrangers  se  répartissaient  comme  il  suit  : 


DÉSIGiVATlON 
DES    PATS. 

NOMBRE. 

DÉSIGNATION' 

DES     PAVS. 

NOMBRE. 

DIÎSIGNATION 

DES    PAYS. 

NOMBRE. 

Allemagne 

Autriche 

Belgique 

Bosnie-Herzégovine  . 
Bulgarie 

5 
8 
3 

I 
1 
1 
3 
1 
3 

ÉtaU-Unis 

Grande-Bretagne  .... 

Grèce 

Hongrie 

Italie  

Japon 

fi 
5 

3 

4 
3 

1 
1 
) 

Norvège 

Pavs-lias 

Pérou 

Portugal 

Roumanie 

2 

1 

3 
3 
6 
1 
9 
3 

Chine 

Danemark 

Equateur 

Russio 

Luxembourg 

Serbie 

Suède  

190  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

Un  arrêté  du  Ministre  du  commerce,  en  date  du  2  août  1900, 
avait,  d'ailleurs,  attaché  au  Jury  supérieur  dix  secrétaires  adminis- 
tratifs pris  dans  le  personnel  de  l'Exposition. 

2.  Opérations  du  jury  international  des  récompenses.  —  1 .  Jurys 
de  classe.  —  Antérieurement  à  l'élection  des  bureaux,  les  membres  des 
jurys  de  classe  lurent  réunis,  le  28  mai  1900,  dans  la  salle  des  fêtes 
du  Trocadéro,  en  une  première  assemblée  plénière.  La  séance  était 
présidée  par  M.  Millerand,  Ministre  du  commerce,  de  l'industrie,  des 
postes  et  télégraphes,  aux  côtés  de  qui  avaient  pris  place  :  M.  Leygues, 
Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts;  M.  Jean  Dupuy. 
Ministre  de  l'agriculture;  le  Commissaire  général.  A  la  suite  d'un  dis- 
cours de  bienvenue  prononcé  par  le  Ministre  du  commerce,  le  Com- 
missaire général  lut  et  commenta  brièvement  les  articles  du  Règle- 
ment qui  avaient  trait  à  l'organisation  du  jury  international,  à  ses 
opérations,  à  l'attribution  des  récompenses;  confiant  dans  la  haute 
compétence  des  jurés,  dans  leur  absolue  impartialité,  dans  la  cordiale 
entente  des  représentants  de  toutes  les  nationalités,  dans  la  fidélité  do 
l'élément  français  aux  vieilles  traditions  hospitalières  et  chevaleresques 
du  pays,  il  remercia  les  membres  de  l'assemblée  de  l'éclatant  service 
qu'ils  allaient  rendre  à  l'humanité  et  les  pria  de  se  mettre  immédia- 
tement à  l'œuvre ,  en  commençant  par  l'élection  des  présidents ,  vice- 
présidents,  rapporteurs  et  secrétaires. 

Dans  chaque  classe,  aussitôt  après  l'élection  du  bureau,  le  président 
prit  la  direction  des  travaux  et  le  jury  régla  en  toute  liberté  la  marche 
de  ses  opérations. 

L'Administration  avait  eu  soin  de  distribuer  des  exemplaires  mtci- 
foliés  du  catalogue,  sur  lesquels  les  jurés  pouvaient  inscrire  leurs  notes 
en  regard  des  noms  d'exposants. 

Tous  les  exposants  étaient  régulièrement  convoqués  aux  visites  du 
jury,  soit  par  voie  d'affiches  apposées  dans  l'enceinte  des  classes,  soit 
par  voie  d'avis  individuels.  Les  commissaires  généraux  étrangers  re- 
cevaient également  un  avis  du  président  ou  des  jurés  de  leur  natio- 
nalité. 

Chacun  des  jurés  cotait  les  produits  suivant  une  échelle  numérique 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  l'Jt 

uniforme  qu'avait  indiquée  la  direction  générale  de  l'exploitation  et 
dont  les  degrés  correspondaient  à  la  mention  honorable,  à  la  médaille 
de  bronze,  à  la  médaille  d'argent,  à  la  médaille  d'or  et  au  grand  prix. 
La  proposition  de  récompense  s'établissait  d'après  la  moyenne  des 
cotes  attribuées  par  les  divers  membres  du  jury. 

Les  jurés  suppléants  assistaient  aux  opérations,  pour  être  en  mesure 
de  prendre  utilement,  le  cas  échéant,  la  place  des  jurés  titulaires 
absents. 

Des  procès-verbaux  minutieux  étaient  tenus  par  les  secrétaires. 

Après  l'achèvement  de  l'examen  des  objets  exposés,  les  jurys  de 
classe  dressèrent  chacun  et  firent  parvenir  à  la  direction  générale 
de  l'exploitation,  conformément  à  l'article  81  du  Règlement  général  : 
1°  une  liste  des  exposants  mis  hors  concours  par  application  de 
l'article  89;  3°  une  liste,  par  ordre  de  mérite  et  sans  distinction  de 
nationalité,  des  récompenses  qu'ils  proposaient  de  décerner  aux 
exposants;  3°  une  liste  semblable  à  la  précédente  pour  les  collabo- 
rateurs, ingénieurs,  contremaîtres  et  ouvriers,  qui  s'étaient  particuliè- 
rement distingués  dans  la  production  d'objets  remarquables  figurant 
à  l'Exposition.  La  liste  des  propositions  de  récompenses  en  faveur 
des  exposants  reproduisait  les  cotes  moyennes  servant  de  base  à  ces 
propositions. 

Il  est  à  peine  besoin  de  dire  combien  la  tâche  des  jurys  fut 
laborieuse  et  ingrate,  surtout  dans  certaines  classes  où  le  nombre  des 
t>xposants  atteignait  un  chilfre  exceptionnellement  élevé. 

Le  Règlement  général  fixait  le  3o  juin  comme  terme  extrême  pour 
la  remise  des  listes  à  l'Administration.  Ce  terme  fut  dépassé  en  fait, 
malgré  les  pressantes  instances  de  la  direction  générale  de  l'exploi- 
tation. 

Au  fur  et  à  mesure  de  la  réception  des  listes,  des  copies  en  étaient 
faites  d'urgence  et  envoyées,  d'une  part  aux  présidents  des  jurys  de 
groupe,  d'autre  part  à  l'imprimerie  du  Journal  Qjjfi.ciel  qui  pouvait  ainsi 
[)réparer  sans  retard  la  publication  du  palmarès  pour  le  jour  de  la 
distribution  solennelle  des  récompenses. 

Les  travaux  des  jurys  de  classe  se  sont  accomplis  sans  incident 
sérieux.  Deux  faits  seulement  méritent  d'être  relatés. 


192  JURY   INTERNATIONAL.    -  RECOMPENSES. 

Certaines  indiscrétions  ayant  été  commises,  le  Commissaire  général 
a  dû  rappeler  les  prescriptions  formelles  de  l'article  85  du  Règle- 
ment général,  qui  exigeait,  à  tous  les  degrés,  le  secret  le  plus  rigou- 
reax  sur  les  délibérations  du  jury  international. 

Dans  le  groupe  des  œuvres  d'art,  qui  tient  à  ses  traditions  et  qui  a 
toujours  eu  des  immunités,  les  jurys  ont  décidé  de  ne  point  accorder 
de  récompenses  aux  artistes,  quand  ces  récompenses  devraient  être 
inférieures  à  celles  de  1889,  et  leur  détermination  a  été  sanctionnée 
par  le  Jury  supérieur. 

9.  Jurys  de  groupe  —  Aux.  termes  de  l'article  82  du  Règlement 
général,  la  mission  des  jurys  de  groupe  consistait  à  reviser  les  listes 
préparées  par  les  jurys  de  classe,  pour  assurer  autant  que  possible 
l'unité  et  l'harmonie  dans  l'attribution  des  récompenses.  Ils  devaient 
s'adjoindre  successivement  les  jurys  des  diverses  classes  et  délibérer 
avec  eux  des  questions  concernant  ces  classes. 

Par  une  circulaire  du  2  juillet  1900,  les  directeurs  généraux  de 
l'exploitation  leur  rappelèrent  les  dispositions  réglementaires  et  préci- 
sèrent les  points  sur  lesquels  leur  attention  paraissait  devoir  princi- 
palement se  porter.  Suivant  les  indications  de  cette  circulaire,  il  con- 
venait que  les  jurys  de  groupe  prissent  comme  base  de  leurs  travaux 
l'ordre  de  classement  établi  par  les  jurys  de  classe  à  la  suite  d'études 
détaillées  et  avec  des  garanties  incontestées  de  compétence.  Ce  point 
de  départ  admis,  les  jurys  de  groupe  avaient  à  réparer  les  omissions 
involontaires  commises  dans  l'examen  des  produits,  à  statuer  sur  les 
litiges  entre  des  classes  de  leur  groupe  pour  l'attribution  du  jugement 
d'objets  déterminés,  à  poursuivre  un  accord  avec  les  autres  jurys  de 
groupe  intéressés  quand  les  jurys  de  classe  en  compétition  ne  relève- 
raient pas  tous  deux  de  leur  juridiction,  à  corriger  les  excès  d'indul- 
gence ou  de  rigueur  des  jurys  de  classe  dans  l'application  de  l'échelle 
des  récompenses,  à  unifier  la  jurisprudence  sur  la  solution  donnée 
aux  questions  de  principe,  à  revoir  soigneusement  les  mises  hors 
concours. 

Grâce  à  ces  instructions,  grâce  aussi  au  petit  nombre  des  réclama- 
tions dont  ils  furent  saisis,  les  jurys  de  groupe  purent  mener  assez 


JURY    INTERNATIONAL.  —   RECOMPENSES.  193 

rapidement  leurs  opérations  et  remettre  les  listes  revisées  à  la  direction 
générale  de  l'exploitation  avant  le  3i  juillet,  date  déterminée  par  le 
Règlement. 

3.  Jury  supérieur.  —  Dès  le  3  août,  le  Jury  supérieur  tint  une  pre- 
mière séance  d'inauguration  sous  la  présidence  de  M.  Millerand,  Mi- 
nistre du  commerce,  assisté  de  M.  Leygues,  Ministre  de  l'instruction 
publique  et  des  beaux-arts,  de  M.  Jean  Dupuy,  Ministre  de  l'agricul- 
ture, et  du  Commissaire  général.  Après  une  allocution  de  M.  Millerand 
et  des  explications  du  Commissaire  général  sur  le  mandat  dévolu  au  Jury 
supérieur,  M.  Léon  Bourgeois  prit  la  présidence  elTective  et  l'assemblée 
délibéra  aussitôt  relativement  à  la  procédure  qu'elle  aurait  à  suivre 
pour  aboutir  dans  le  moindre  délai.  Eu  égard  à  l'impossibilité  d'un 
examen  de  détail  en  réunion  plénière,  le  Jury  supérieur  confia  cet 
examen  à  une  commission  prise  dans  son  sein  et  comprenant  :  i°  les 
membres  du  bureau;  2°  les  dix-huit  présidents  des  jurys  de  groupe, 
avec  faculté  de  remplacement  par  l'un  des  vice-présidents  dans  le  cas 
d'absence;  3°  le  Commissaire  général  et  les  directeurs  généraux  de 
l'exploitation;  li°  les  délégués  des  beaux-arts,  de  l'agriculture,  des 
colonies  et  pays  de  protectorat.  Nettement  circonscrite,  la  tâche  de  la 
commission  avait  un  caractère  purement  préparatoire;  les  décisions 
définitives  demeuraient  réservées  au  Jury  supérieur  réuni  de  nouveau 
en  séance  plénière. 

La  commission  ainsi  constituée  ne  tint  pas  moins  de  i6  longues 
séances,  pendant  lesquelles  M.  Léon  Bourgeois  ne  cessa  de  prodiguer 
son  merveilleux  talent,  son  admirable  souplesse  d'esprit,  sa  claire 
vision  de  l'impartiale  justice,  ses  incomparables  qualités  de  concilia- 
teur. 

Elle  adopta  d'abord  les  règles  suivantes  pour  l'ordre  de  ses  tra- 
vaux : 

1°  Les  délibérations  du  jury  international  étant  secrètes  et  les  pro- 
positions des  jurys  de  classe  ou  des  jurys  de  groupe  ne  pouvant,  dès 
lors,  être  réputées  connues  des  intéressés,  une  fin  de  non-recevoir  serait 
opposée  aux  réclamations  des  exposants  qui  auraient  pour  objet,  soit 
le  relèvement  de  leur  récompense,  soit  l'abaisscMuent  des  récompenses 


rUI'KlMtltlB     XLTtONlLB. 


194  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

de  producteurs  concurrents.  Seules,  les  demandes  de  modifications 
introduites  par  un  membre  du  Jury  supérieur  bénéficieraient  de  la 
recevabilité. 

2°  Chacun  des  présidents  de  groupe  procéderait  à  une  étude  préa- 
lable des  réclamations  concernant  les  classes  de  son  groupe  et  pré- 
senterait ensuite  un  rapport  verbal  à  la  commission  qui  statuerait. 

Au  besoin,  les  présidents  s'entoureraient  des  personnes  compétentes 
dont  le  concours  leur  paraîtrait  nécessaire. 

Eventuellement,  pour  les  objets  ayant  un  caractère  mixte,  les  pré- 
sidents de  deux  groupes  travailleraient  en  commun  et  formeraient,  s'il 
en  était  besoin,  des  comités  mixtes'^'. 

3°  En  ce  qui  concernait  spécialement  les  étrangers,  chaque  pré- 
sident de  groupe  se  mettrait  personnellement  en  rapport  avec  les 
commissaires  généraux  des  pays  intéressés  pour  l'étude  des  récla- 
mations. 

Ultérieurement,  les  commissaires  généraux  étrangers  seraient  ap- 
pelés à  tour  de  rôle  devant  la  commission  et  invités  à  s'expliquer  sur 
celles  des  réclamations  concernant  leurs  nationaux  au  sujet  desquelles 
ils  croiraient  devoir  insister. 

li°  Certains  jurys  de  classe  ou  de  groupe  semblant  s'être  montrés 
beaucoup  plus  larges  que  les  autres  au  point  de  vue  du  nombre  et  du 
degré  des  récompenses,  le  Commissariat  général  signalerait  les  écarts 
et,  après  avoir  entendu  les  présidents  des  jurys  de  groupe,  la  com- 
mission, tout  en  y  apportant  une  extrême  prudence,  aviserait  aux 
moyens  d'établir  un  juste  éijuilibre  entre  les  classes. 

5°  Les  listes  relatives  aux  collaborateurs  n'ayant  pu  être  toujours 
dressées  avec  la  même  maturité  que  les  listes  relatives  aux  exposants, 
il  appartiendrait,  le  cas  échéant,  aux  présidents  de  groupe  de  sou- 
mettre à  la  commission  des  propositions  complémentaires. 

A  propos  de  l'examen  au  fond  des  listes  préparées  par  les  jurys  de 

'''  L'exemple  le  plus  caractéristique  d'ap-  penses  proposées  pour  la  classe  115  (produits 

plication  de  cette  règle  a  été  la  révision  en  spéciaux    destinés   à   l'exportation    dans    les 

commun  pai'  les   présidents  des  groupes  X  colonies), 
(aliments)  et  XVII  (colonisation)  des  réconi- 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  195 

c 

classe  et  de  groupe,  la  commission  eut  à  résoudre  différentes  questions 
de  principe  et  à  adopter  des  solutions  générales.  L'exposé  de  ces  solu- 
tions trouvera  plus  naturellement  sa  place  dans  le  paragraphe  con- 
sacré aux  récompenses. 

La  commission  n'épargna  ni  son  temps,  ni  son  labeur.  Toutes 
les  réclamations  recevables,  toutes  les  observations  auxquelles  don- 
naient lieu  les  listes  furent,  de  sa  part,  l'objet  dune  discussion  atten- 
tive. 

Bien  que  résolue  à  ne  modifier  qu'exceptionnellement  les  décisions 
des  jurys  de  classe  approuvées  par  les  jurys  de  groupe,  elle  y  apporta 
néanmoins  les  rectifications  que  commandait  la  justice. 

Sa  bienveillance  à  l'égard  des  étrangers  ne  se  lassa  pas  un  seul 
instant.  Elle  sut  tenir  un  compte  équitable  de  l'éloignement  des  pays 
d'origine,  des  diflicultés  qu'avaient  rencontrées  les  exposants  des  con- 
trées lointaines  pour  développer  leur  exposition  et  mettre  complète- 
m^t  en  lumière  leurs  facultés  productrices. 

Des  motifs  analogues  l'amenèrent  à  être  très  large  vis-à-vis  de  nos 
colonies. 

L'une  des  parties  les  plus  lourdes  de  sa  tâche  fut  l'appréciation  des 
produits  qui  avaient  échappé  aux  jurys  de  classe  et  de  groupe  par 
suite  de  circonstances  telles  que  leur  non-inscription  au  catalogue  ou 
leur  dispersion  en  dehors  des  galeries  générales. 

Il  V  a  lieu  de  signaler  aussi  d'assez  nombreuses  décisions  concer- 
nant des  questions  de  classement  pour  lesquelles  les  comités  de  groupe 
ne  s'étaient  pas  mis  d'accord. 

Dans  une  seconde  séance  plénière  tenue  au  palais  des  Congrès  le 
1 3  août,  le  Jury  su[)érieur,  après  avoir  entendu  un  rapport  très  précis 
de  M.  Léon  Bourgeois,  ratifia  l'œuvre  de  la  commission  et  sanctionna 
notamment  d'une  manière  expresse  toutes  les  résolutions  de  principe 
qui  lui  étaient  soumises,  en  les  complétant  sur  quelques  points  d'im- 
portance secondaire.  Il  inveslit,  en  outre,  la  commission  des  pouvoirs 
les  plus  étendus  pour  prononcer,  dans  le  sens  de  ces  résolutions,  au 
suj(;t  des  difficultés  susceptibles  de  surgir  encore  ultérieurement.  Enfin, 
avant  de  se  séparer,  il  rendit,  d'accord  avec  le  Commissaire  général, 
un  hommage  mérité  à  son  président. 

i3. 


196  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

La  commission  continua  à  siéger  du  i  3  au  1 7  août.  Puis  elle  se 
sépara,  à  son  tour,  après  avoir  institué  :  1°  une  sous-commission 
comprenant  le  président  du  Jury  supérieur  et  cinq  présidents  de  jurys 
de  groupe,  pour  corriger  les  erreurs  matérielles  qui  viendraient  à  se 
révéler,  et,  spécialement,  pour  statuer  sur  les  réclamations  d'exposants 
non  jugés;  9°  une  délégation  formée  de  deux  présidents  et  du  direc- 
teur de  Tagriculture  pour  arrêter,  conformément  à  l'article  98  du 
Règlement  général,  la  liste  des  récompenses  méritées  par  les  expo- 
sants du  groupe  de  l'horticulture  qui,  ayant  participé  d'une  manière 
suivie  aux  concours  temporaires  de  ce  groupe,  pourraient  être  consi- 
dérés comme  des  exposants  permanents. 

Grâce  à  l'activité  exceptionnelle  imprimée  aux  travaux  du  Jury 
su[)érieur,  la  distribution  solennelle  des  récompenses  put  avoir 
lieu  le  18  août,  c'est-à-dire  près  d'un  mois  et  demi  plus  tôt  qu'en 
1889.  Il  sera  rendu  compte  de  cette  cérémonie  dans  un  autre  cha- 
pitre. 

En  même  temps,  le  Journal  officiel  publiait  une  première  édition 
du  palmarès. 

Des  réclamations  nouvelles  devaient  nécessairement  se  produire, 
quand  furent  ainsi  connues  les  décisions  du  jury  international.  La 
sous-commission  les  examina  toutes  avec  la  plus  extrême  conscience, 
mais  en  se  maintenant  dans  les  limites  de  son  mandat;  elle  répara  les 
erreurs  matérielles  dûment  constatées  et  combla,  en  particulier,  pour 
les  collaborateurs,  des  omissions  regrettables  tenant  à  ce  qu'en  dépit 
des  efforts  de  l'Administration  beaucoup  d'exposants  avaient  négligé  de 
faire  des  propositions  en  temps  utile.  Cette  revision  dernière  exigea 
un  assez  long  délai,  à  l'expiration  duquel  la  liste  officielle  des  récom- 
penses put  être  définitivement  arrêtée  et  publiée  par  l'Administration, 
en  conformité  de  l'article  87  du  Règlement  général. 

6.  Insignes  du  jury.  —  Les  membres  du  jury  international  des  ré- 
compenses devaient  recevoir  un  insigne  attestant  leur  qualité.  Cet  in- 
signe, dû  au  talent  de  M.  L.  Bottée,  artiste  graveur,  et  fourni  par 
M.  Aucoc  agissant  comme  président  de  la  chambre  syndicale  de  la 
bijouterie,  mesurait  ko  millimètres  de  hauteur  et  3  3  millimètres  de 


INSIGNES  DU  JURY 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  197 

largeur  ;  il  avait  la  forme  d'une  plaquette  demi-circulaire  au  sommet 
et  rectangulaire  à  la  base;  un  bouton  d'attache  permettait  de  l'adapter 
à  la  boutonnière. 

M.  Bottée  avait  choisi  le  thème  suivant  :  assise  sur  un  siège  an- 
tique, une  femme  à  demi  drapée  tenait,  d'une  main,  la  trompette  de 
la  renommée  et,  de  l'autre,  une  palme  de  récompense;  à  la  partie  in- 
férieure, un  cartouche  soutenu  par  l'égide  de  Minerve,  emblème  de 
la  sagesse,  portait  le  mot  Jury;  au  sommet,  un  flambeau  ailé,  symbole 
du  progrès,  éclairait  de  ses  rayons  la  date  de  1900. 

L'insigne  était  en  argent  doré  pour  tous  les  membres  du  jury,  sans 
distinction  entre  le  Jury  supérieur  et  les  jurys  de  groupe  ou  de  classe. 

3.  Récompenses.  —  1 .  Rappel  de  la  nature  des  récompenses.  —  Ad- 
jonction d'une  médaille  aux  diplômes.  —  Les  récompenses  aux  exposants 
de  la  section  contemporaine  et  à  leurs  collaborateurs  étaient,  en  vertu 
de  l'article  88  du  Règlement  général,  décernées  sous  forme  de 
diplômes  signés  par  le  Ministre  du  commerce,  de  l'industrie,  des 
postes  et  des  télégraphes,  et  par  le  Commissaire  général  :  diplômes 
de  grand  prix,  diplômes  de  médaille  d'or,  diplômes  de  médaille 
d'argent,  diplômes  de  médaille  de  bronze,  diplômes  de  mention 
honorable*''. 

Comme  en  1889,  le  Ministre  décida,  sur  la  proposition  du  Com- 
missaire général,  radjonction  d'une  médaille  nominative  en  bronze  à 
tous  les  diplômes  autres  que  ceux  de  mention  honorable,  et  cette 
mesure  fut  très  favorablement  accueillie  par  les  intéressés  :  en  effet, 
la  médaille  est  le  signe  le  plus  usuel  des  distinctions  obtenues  dans 
les  expositions;  elle  s'insère  dans  les  médailliers  qui  ornent  les  cabinets 
des  industriels  ou  les  salles  de  vente  ;  elle  se  prête  aisément  aux  re- 
productions en  fac-similé  sur  les  papiers  de  commerce.  Les  titulaires 
de  grands  prix  ou  de  médailles  d'or  recevaient  d'ailleurs  la  faculté  de 
faire  frapper  par  l'administration  des  monnaies  et  médailles,  avec  l'au- 
torisation du  Commissariat  général,  un  exemplaire  en  or  ou  en  vermeil 
de  la  médaille,  les  frais  de  cette  frappe  restant  entièrement  à  leur 

'■'  Un  diplôme  analogue  parut  devoir  être  délivr(i  aux  exposants  hors  concours. 


108  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

charge  '^'  ;  les  titulaires  de  médailles  d'argent  pouvaient  obtenir  dans 
les  mêmes  conditions  un  exemplaire  en  argent. 

Une  seule  médaille  était  délivrée  pour  les  expositions  collec- 
tives. 

2.  Règles  générales  diverses  adoptées  par  le  Jury  supérieur  pour  Vatlri- 
bution  des  récompenses.  —  Le  Règlement  général  du  k  août  1896 
édictait  des  dispositions  très  précises  pour  l'attribution  des  récom- 
penses. Néanmoins  le  Jury  supérieur  eut  à  résoudre  des  questions 
d'interprétation  et  à  poser  certaines  règles  générales  complémentaires, 
qu'il  importe  de  rappeler  sommairement. 

En  ce  qui  concerne  la  mise  hors  concours,  l'article  89  du  Règle- 
ment excluait  des  récompenses  les  exposants  ayant  accepté  les  fonc- 
tions de  juré,  soit  comme  titulaires,  soit  comme  suppléants.  Cette 
exclusion  s'appliquait  aux  sociétés  exposantes  représentées  dans  le 
jury  par  un  administrateur  ou  par  un  agent  faisant  partie  de 
leur  personnel  permanent.  Exceptionnellement,  les  administrations 
publiques  concouraient  aux  récompenses,  alors  même  que  le  mandat 
de  juré  aurait  été  attribué  à  l'un  de  leurs  fonctionnaires.  Les  exposants 
adjoints  au  jury  en  qualité  d'experts  étaient  également  mis  hors 
concours  par  l'article  90,  mais  seulement  pour  la  classe  où  ils  au- 
raient opéré. 

L'application  littérale  de  l'article  89  eût  suscité  de  graves  diffi- 
cultés pour  le  recrutement  des  jurys  de  l'économie  sociale.  Des  hom- 
mes profondément  versés  dans  les  questions  économiques,  qu'il  était 
désirable  de  faire  entrer  dans  ces  jurys,  auraient  sans  aucun  doute 
refusé  afin  de  ne  pas  mettre  hors  concours  leurs  expositions  person- 
nelles ou  celles  de  leurs  sociétés  dans  d'autres  classes;  souvent  d'ail- 
leurs, l'Administration  se  fût  gardée  elle-même  de  les  nommer,  pour 
ne  point  décapiter  la  liste  des  hautes  récompenses  de  la  section  fran- 
çaise. Eu  égard  au  caractère  spécial  du  groupe  de  l'économie  sociale, 
à  l'objet  philanthropique  et  désintéressé  de  la  plupart  des  institutions 
figurant  à  ce  groupe,  le  Commissariat  général  et  ensuite  le  Jury  supé- 

'"'  Les  expnsaiit^  liurs  concours  avaient  la  iniMiie  faculté. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES.  199 

rieur  pensèrent  respecter  l'article  8c),  au  moins  dans  son  esprit,  en 
assimilant  au  cas  particulier  la  condition  des  jurés  à  celle  des  experts, 
c'est-à-dire  en  limitant  la  mise  hors  concours  à  la  classe  de  l'éco- 
nomie sociale  pour  laquelle  ces  jurés  auraient  accepté  leur  nomi- 
nation, soit  comme  titulaires,  soit  comme  suppléants.  Réciproquement, 
les  jurés  des  classes  industrielles  ou  agricoles  furent  admis  à  con- 
courir dans  les  classes  de  l'économie  sociale. 

Des  raisons  du  même  ordre  déterminèrent  le  Jury  supérieur  à  faire 
bénéficier  du  régime  des  administrations  publiques  et  à  maintenir 
par  suite  dans  le  concours  aux  récompenses  diverses  associations 
ou  institutions  d'un  caractère  purement  artistique,  scientifique  ou 
philanthropique,  bien  qu'elles  fussent  représentées  au  sein  du 
jury  international  :  je  citerai,  à  titre  d'exemples,  l'Union  centrale 
des  Arts  décoratifs ,  le  Laboratoire  central  et  l'Ecole  supérieure 
d'électricité,  la  Société  biblique  protestante.  La  compagnie  univer- 
selle du  canal  maritime  de  Suez  parut  aussi  présenter  un  intérêt 
général  assez  caractérisé  pour  jouir  du  traitement  des  administrations 
publiques. 

Le  Jury  supérieur  décida  :  i"  que  la  mise  hors  concours  des  jurés 
les  rendait  inaptes  à  recevoir  non  seulement  des  récompenses  d'expo- 
sants, mais  aussi  des  récompenses  personnelles  de  collaborateurs; 
9"  que  la  faculté  de  concourir  aux  récompenses  de  cette  dernière 
catégorie  restait  entière  pour  leurs  agents. 

Il  exclut  de  la  distribution  des  récompenses  les  journaux  représentés 
dans  le  jury  par  un  de  leurs  rédacteurs  permanents. 

En  ce  qui  concerne  l'attribution  des  récompenses  d'exposants,  les 
règles  de  principe  explicitement  formulées  ou  du  moins  appliquées 
par  le  Jury  supérieur  furent  les  suivantes  : 

i"  Lorsque  plusieurs  services  d'un  ministère  exposaient  dans  la 
même  classe,  la  récompense  était  attribuée  au  ministère;  mais  ces 
services  devaient  être  énumérés  au  diplôme  et  en  recevoir  un  dupli- 
cata. 

9°  Sauf  le  cas  de  déchéance  dûment  constatée  par  le  jury,  les  ré- 
compenses décernées  aux  exposants  ne  pouvaient  être  inférieures  à 


200  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

celies  qu'ils  avaient  obtenues  aux  expositions  universelles  internatio- 
nales antérieures. 

3°  Aucun  exposant  en  faillite  n'était  récompensé. 

La  liquidation  judiciaire  n'entraînait  pas  d'incapacité  au  point  de 
vue  des  récompenses. 

\°  En  cas  de  décès  d'un  exposant,  la  récompense  subsistait  et  le 
diplôme  devait  être  délivré  aux  héritiers. 

5"  Quand  une  maison  était  passée  entre  d'autres  mains,  la  récom- 
pense apppartenait  au  titulaire  du  certificat  d'admission,  à  moins  que 
le  changement  ne  fût  antérieur  à  l'ouverture  de  l'Exposition  et  n'eût 
été  notifié  en  temps  utile  à  l'Administration. 

6°  Lorsque  des  collectivités  plurinominales,  figurant  comme  telles 
à  leur  demande  d'admission  et  au  catalogue ,  avaient  été  examinées  et 
récompensées  en  cette  qualité  par  le  jury,  leurs  membres  ne  pou- 
vaient recevoir  de  récompenses  individuelles  pour  la  même  expo- 
sition. 

y"  Ne  devaient  être  considérés  comme  exposants  ni  les  concession- 
naires, ni  les  personnes  ayant  coopéré  à  leur  œuvre.  Il  appartiendrait 
au  Ministre  de  les  faire  juger  par  un  jury  particulier  et  de  leur 
décerner  des  récompenses  spéciales. 

8"  La  qualité  d'exposant  était  refusée  aux  fournisseurs  des  vi- 
trines. 

Enfin  les  décisions  de  principe  concernant  l'attribution  des  récom- 
penses de  collaborateurs  se  résument  ainsi  : 

1°  Les  directeurs  des  maisons  ou  institutions  récompensées  ne 
pouvaient  prétendre  à  une  récompense  personnelle  distincte. 

9°  En  raison  du  caractère  individuel  des  récompenses  de  collabo- 
rateurs, il  n'y  avait  pas  lieu  d'en  décerner  aux  services  d'un  établis- 
sement. 

3°  N'étaient  pas  regardés  comme  des  collaborateurs,  au  sens  du 
Règlement  général,  les  représentants  des  exposants,  non  plus  que  les 
industriels  chargés  de  l'installation  matérielle  des  expositions.  Cette 
qualité  appartenait  exclusivement  aux  personnes  ayant  coopéré  à  la 
création  des  objets  exposés. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES.  201 

6°  Les  architectes  et  les  décorateurs  des  classes  ou  des  sections 
étrangères  pouvaient  recevoir,  dans  la  classe  29,  des  récompenses  en 
■qualité  de  collaborateurs  des  comités  d'installation  ou  des  commis- 
sariats généraux  étrangers,  qui  concouraient  dans  la  même  classe  aux 
récompenses  d'exposants. 

5°  L'incapacité  des  exposants  faillis  n'entraînait  pas  celle  de  leurs 
collaborateurs. 

6°  En  règle  générale,  les  collaborateurs  ne  devaient  recevoir  qu'une 
récompense  de  degré  inférieur  à  celui  de  la  récompense  obtenue  par 
l'exposant.  Néanmoins,  dans  le  cas  de  mérites  tout  à  fait  exceptionnels 
reconnus  par  le  jury,  il  pouvait  y  avoir  égalité.  Le  Jury  supérieur 
admettait  aussi  Tégalité  pour  les  collaborateurs  des  œuvres  de  bien- 
faisance figurant  au  groupe  de  l'économie  sociale. 

3.  Statistique  sommaire  des  récompenses  iVexposants.  —  Le  volume 
dannexes  joint  à  ce  rapport  contient  un  état  détaillé  faisant  connaître 
la  répartition  des  récompenses  d'exposants  par  nature,  par  classe  et 
par  pays.  Ici,  je  dois  me  borner  à  mettre  en  lumière  des  faits  d'un 
caractère  général. 

Voici  d'abord  un  tableau  donnant  le  nombre  des  récompenses  de 
toute  nature  obtenues  dans  chaque  groupe  par  la  France  et  par  l'en- 
semble des  pays  étrangers,  ainsi"  que  le  rapport  de  ce  nombre  à  celui 
des  exposants'''  : 


DÉSIGNATION    DES   GROUPES. 

NOMBRE 

DBS    RÉCOMPENSES. 

RAl'POliT 

DO  NOMBRE  DES  RÉCOMPENSES 
au  nombre  des  exposants. 

FRATtCK 

el 

colonies. 

BTBANGBR. 

ENSEUHLE. 

FBiSCG 

et 

rolonii's. 

ÉTBAnCEB. 

ENSEMBLE. 

Groupe  1.  Édiicalion  et  enseigneniPiil . 
Groupe  11.  OEuvres  d'art 

3.295 
1,094 

i,r55 
i,5i.-) 

A,/i5o 
3,609 

p.  100. 

58 
69 

p.    100. 

64 
5. 

p.    100. 
60 

58 

A  reporlfr 

Û,3S9 

3,670 

7,(1,59 

'■'  Dans  ce  tableau  et  dans  le  suivant,  quel-  de  la  section  française  et  au  catalogue  d'une 
qucs  récompenses  de'cornoes  à  des  exposants  section  étrangère  ont  éti'  portées  à  la  colonne 
(jui  figiu-aient  eu  même  temps  au  catdogue        Ltian^er. 


202 


JURY  INTERNATIONAL.  —   RÉCOMPENSES. 


DESIGNATION   DES  GROUPES. 


Report 

Groupe  III.  Instruments  et  procédés 
,'»énéraui  des  lettres ,  des  sciences  et 
des  arts 

Groupe  IV.  Matériel  et  procédés  géné- 
raux de  la  mécanique 

Groupe  V.  Éleclricilé 

Groupe  VI.  Génie  civil.  Moyens  de 
transport  

Groupe  VII.  Agriculture 

Groupe  VIII.  Hoilictillure  et  arboricul- 
ture   

Groupe  IX.  Forêts.  Chasse.  Pèche. 
Cueillettes 

Groupe  X.  Alimenl'; 

Groupe  XI.  Mines.  Métallurgio 

Groupe  .XII.  Décoration  et  mobilier 
des  édifices  publics  et  des  habita- 
tions  

Groupe  XIU.  Fils,  tissus,  vèlemeuts. . 

Groupe  XIV.  Industrie  chimique 

Groupe  XV.  Industries  diverses 

Groupe  XVI.  Economie  sociale.  Hy- 
giène, assistance  publique 

Groupe  XVII.  Colonisation 

Groupe  XVIII.  Années  de  terre  et  de 
mer 

TOTACX  ET  MOTESNES.  .  .  . 


NOMBRE 

DES   BÉCOIIPENSES. 


et 
colonies. 


4,389 


1,297 

446 
362 

1,387 
1,594 

58a 

5  I  2 

.'i,482 
563 

1,016 

1,439 

746 

1,169 

2,200 
377 

328 


23,619 


2,670 


1,735 

478 
293 

938 
2,682 


478 


771 
3,235 

970 


1,528 
9,178 
1,1 15 
i,6o3 

1,390 
1 1 1 

162 


32, 286 


7,009 


3,o33 

934 
55'i 

3,175 
4,3a6 

1,060 

1,283 
8,717 
1,533 

2,544 
3,607 
1,861 
2,762 

3,590 

488 

490 


45,905 


RAPPORT 

DU  NOMBRE   DES  RÉC0SIPE>SES 
au  nombre  des  exposants. 


FRiRCB 

et 
colonies. 


p.   100. 


5i 
61 

G  2 

52 

70 

60 
61 
72 

64 

78 
70 
80 

65 
45 

74 


62 


55 

42 

42 

39 

43 

''9 
56 

3i 

53 

56 
54 
58 

.■)6 
67 


5o 


53 

53 
49 

5i 
43 

54 

53 
59 
39 

56 
63 
60 
06 

61 
48 

65 


55 


En  1889,  le  rapport  du  nombre  des  récompenses  au  nombre  des 
exposants  avait  été  de  56  p.  100  pour  la  France,  de  56  p.  100  pour 
l'étranger  et  de  55  p.  100  pour  l'ensemble. 

Ainsi,  la  proportion  d'ensemble  est  restée  la  même.  Mais  la  part  de 
la  section  française  a  bénéficié  d'une  notable  augmentation,  tandis 
que  celle  des  sections  étrangères  subissait  une  diminution  corrélative, 
malgré  le  vif  désir  du  jury  de  se  montrer  libéral  envers  les  hôtes  de  la 
France. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


203 


Les  récompenses  se  sont  réparties  de  la  manière  suivante,  au  point 
de  vue  de  leur  nature  : 


CATÉr.oniES 

DE    RKCOMPENSES. 

DES 

NOMBRE 

RÉCOMPENSES. 

IUPPOUT 

AU  NOMBRE  DES  EXPOSANTS. 

RAPPORT 

AU    NOMBRE    TOTAL 

des  récompenses. 

FRANCE 
Cl 

ctiloriii's. 

tTRASCBR. 

BKSKUBLE. 

VHiRCB 

et 

colonies. 

RTBANOBB. 

SnSEUBLE. 

FRANCS 

et 

ColoDiL-S. 

BTRANCBB. 

BBSByBLB. 

Grands  prix 

Médailles  d'or 

Médailles  d'argent. .  . 
Médailles  de  bronze. . 
Mentions  honorables . 

Totaux 

1,390 

4,34  5 

7,175 
6,536 
4,378 

1,761 

4,644 
6,1 55 
5,582 
4,1 44 

3,1 56 

8,889 

i3,33o 

ia,io8 

8,42  2 

p.  1,000. 

36 
1 1  1 
188 
171 
1 12 

p.     1,000. 
39 

1  o4 
137 

125 

93 

p.     1,000. 

38 
107 
161 
i46 
101 

p.    1,000. 

59 

180 

3o4 
376 

181 

p.    1,000. 

80 
208 
376 

35o 

186 

p.     1,000. 

<^9 
1  94 

290 

2(14 

i83 

28,619 

93,286 

4  j,go.i 

617 

4  98 

553 

1,000 

1,000 

1,000 

Comme  le  montre  ce  tableau,  la  proportion  du  nombre  des  grands 
prix  au  nombre  des  exposants,  dans  l'ensemble  des  sections  étrangères, 
a  été  légèrement  plus  élevée  que  dans  la  section  française.  L'avantage 
des  étrangers  s'est  même  étendu  aux  médailles  d'or,  sinon  pour  le  rap- 
port entre  le  nombre  de  ces  médailles  et  celui  des  exposants,  du  moins 
au  point  de  vue  de  la  répartition  des  récompenses  entre  les  diverses 
catégories.  Il  ne  pouvait  en  être  autrement  :  d'une  part,  en  effel, 
les  sections  étrangères  comptaient  beaucoup  plus  d'expositions  collec- 
tives que  la  section  française  et  les  expositions  de  cette  nature  sont  tou- 
jours jugées  avec  une  bienveillance  particulière  ;  d'autre  part,  le  jury, 
voulant  donner  un  témoignage  public  de  reconnaissance  à  tous  les 
Etats  qui  avaient  accepté  l'invitation  de  la  République  française,  a 
prodigué  les  hautes  récompenses  en  faveur  de  leurs  administra- 
tions. 

Pour  la  France  de  même  que  pour  l'étranger,  la  proportion  du 
nombre  des  grands  prix  et  des  médailles  d'or  au  nombre  total  des 
récompenses,  dont  je  signalais  déjà  l'augmentation  continue  dans  mon 
rapport  sur  l'exposition  de  1889,  s'est  encore  accrue.  Cet  accroisse- 
ment résulte,  non  seulement  des  largesses  du  jury  qui  n'est  plus  retenu 
par  des  considérations  de  dépense  comme  au  temps  où  les  récompenses 
supérieures  se  délivraient  sous  forme  de  médailles  en  métal  précieux. 


20i 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


mais  aussi  de  la  perfection  des  produits  exposés  et  de  la  sélection  que 
laflluence  des  demandes  d admission  a  permis  de  réaliser  en  1900. 

Si,  au  lieu  dVnvisager  le  bloc  des  sections  étrangères,  on  distingue 
les  divers  Etats  participants,  le  nombre  de  récompenses  des  différentes 
catégories  et  la  proportion  de  ce  nombre,  soit  à  celui  des  exposants, 
soit  au  nombre  total  des  récompenses,  se  cbiffrent  ainsi  : 


DESIGNATIOA' 


^ilemagoe 

Aniiorre 

Aulriclie 

Hci,jic[ue 

Busnie-Herzégovine 

lîulgarie 

Chine 

Coivc 

D^Dimark 

Kqtialeur 

Kspagoe  

Élats-Unis 

Granile-Brdagne 

Grèce 

(Guatemala 

Hongrie 

Italie 

Japon 

Libéria 

Luxembourg' 

Maroc 

Mexique ■ 

Monaco 

Nicaragua 

Norvège 

Pays-Bas 

Pérou 

Perse  

Portiif^al 

Roumanie 

Ru'.sie 

Sainl-.Mariu 

Sahador 

Serbie 

Siam 

Sutl-Africaioe  (HépubL).. 

SuèJe  

Suisse 

Turquie 

Section  inlernalionalef'L . 

Evposilions  simultanées  ii 
la  section  française  et 
à  une  section  étrangère 
ou  à  deux  sections  étran- 
gères   

TOTADX 


X  0  y\  B  B  E 

DKS    RKCOMPEVSKS. 


B  A  P  P  0  n  T 

AU   NOMBRE   DES    EXPOSANTS. 


100 

io3 

'9 
h 


39 

931 
195 

8 
5 

8S 
i3a 

3G 
I 
5 
3 

34 
h 
5 

iS 

39 

5 

39 
38 

•193 


ï  3 

0% 

S  ° 

E 

Z   ~ 

s  _o 

^ 

5^6 

611 

358 

318 

1 

1 

399 

3,3 

.67 

«06 

218 

363 

■37 

So 

i3 

3ti 

35 

36 

1q 

Gi 

88 

90 

9 

0 

i3 

10 

3 

10 

5 

3 

38 

63 

6a 

47 

4i 

7' 

97 

i48 

i3/i 

190 

911 

.47 

503 

73a 

599 

34, 

4  48 

548 

43i 

943 

56 

108 

9' 

87 

3o 

36 

38 

90 

355 

370 

373 

961 

430 

548 

549 

36S 

i3G 

36.T 

/iSS 

383 

3 

1 

D 

1 

i4 

16 

7 

3 

6 

8 

1 

1 

10a 

333 

33» 

347 

6 

7 

8 

9 

34 

34 

3. S 

i4 

85 

'1' 

j-J 

59 

108 

S6 

'i5 

43 

3ii 

5o 

48 

'7 

4 

3 

4 

I 

iltli 

3i9 

4i3 

4i4 

200 

338 

^■97 

i56 

lllÇ) 

474 

37S 

9  Go 

II 

19 

10 

9 

■7 

33 

'9 

l5 

34 

59 

63 

53 

5 

9 

1 

6 

0 

3 

3 

85 

6- 

4q 

36 

ii4 

1D7 

1/16 

86 

11 

7 

11 

'7 

1 

1 

4 

3 

3 

3 

» 

4,64 '1 

6.i55 

5,583 

4,i'.'i 

,983 

9 

875 
810 
139 
993 

38 


097 


3,379 

1,865 
35o 

"9 
i,35i 
9,017 
1 ,3o7 


'9 
1  ,o3,S 

34 
ii5 
3S8 
3i4 
166 

13 

i,33i 

1,039 

1,754 

35 

90 

'9 
965 
5()i 


Pour  mille  exposants. 


99,986 


39 


3U3 

997 

i33 

81 

i43 

i43 

,. 

310 

300 

i53 

97 

iGi 

i85 

97 

37^ 

99 

'97 

365 

85 

106 

i53 

i56 

64 

35 

99 

7' 

3-ï 

85 

43 

95 

1  13 

,90 

■87 

■  43 

63 

toi 

i38 

910 

88 

190 

i38 

96 

74 

q5 

7» 

45 

i4o 

173 

i35 

76 

86 

i65 

1,39 

i33 

.93 

■>3i 

•79 

13S 

lih 

ii3 

79 

,34 

1  -D 

175 

118 

64 

19J 

399 

180 

100 

DO 

9b0 

5q 

303 

939 

loi 

43 

3,6 

491 

53 

53 

39 

64 

9:1 

100 

qS 

1  ID 

i3i 

i4S 

96JÏ 

960 

9,9 

loq 

iS3 

loq 

119 

'^7 

9  38 

iqo 

99 

95 

97 

i3j 

i3o 

73 

3, 

94 

3i 

8 

46 

101 

i3i 

i3i 

89 

t. 10 

l39 

69 

l39 

1  hq 

"9 

83 

74 

999 

i85 

167 

Uo 

373 

157 

19'l 

83 

"7 

l59 

i3o 

193 

346 

" 

38 

399 

1 1 1 

74 

1 1 1 

9» 

100 

1 ,0 

81 

i3o 

179 

,66 

98 

S3 

53 

83 

n8 

56 

5G 

933 

1 1 1 

io4 

.37 

195 

93 

786 
386 
801 
573 

977 
5o6 
370 
186 
686 
397 
41:6 
3i3 
584 
536 
763 
4i  o 
644 
6,', 
5'jo 
653 
1,000 
398 
557 
898 
691 
G93 
449 

9^ 
439 
456 

553 

648 
736 

5l9 

7''9 

»93 
138 
38:i 
889 


498 


RAPPORT 

AU     »OMBnE    TOTAL 

des  récompenses. 


Pour  mille  récompenses 


196 

375 

3o8 

181 

5ou 

5oo 

(. 

ii4 

363 

3,3 

,91 

137 

981 

333 

169 

"Â 

101 

909 

37, 

16S 

909 

3.), 

36 

337 

l33 

343 

45 

,36 

455 

=  77 

7*' 

.67 

378 

373 

3o 

119 

191 

36, 

4i 

1S8 

367 

397 

93 

337 

3o5 

939 

io5 

94o 

994 

33, 

33 

160 

3o9 

960 

49 

939 

3o3 

935 

65 

.89 

978 

375 

60 

908 

979 

379 

38 

io4 

903 

373 

100 

900 

100 

5oo 

1 1 1 

3i, 

3:,6 

,56 

i58 

3,6 

^19) 

53 

33 

98 

31& 

830 

ii8 

176 

9o6 

935 

43 

39G 

996 

9  43 

63 

995 

967 

18, 

lr.9 

344 

974 

,43 

3o 

917 

3oi 

3S9 

333 

3  5o 

333 

39 

1 ,0 

3  4o 

3,0 

37 

194 

338 

989 

i'ir 

989 

370 

91b 

ii4 

3'i3 

986 

56 

191 

37, 

3l3 

38 

,63 

949 

«97 

2;)0 

950 

45o 

963 

3,  G 

,58 

io5 

loG 

331 

953 

,85 

io3 

=  o3 

980 

960 

98 

916 

187 

316 

5oi. 

63 

69 

350 

667 

167 

167 

So 

308 

976 

35o 

99 
»79 

3a8 

363 
,36 
907 

399 
307 
i43 
,3o 
3 ',9 
,68 
,93 
189 
399 
100 

u 

334 
s65 

199 

9o5 

,37 

,63 
83 


957 
169 
954 
5o 
,58 
i36 
i53 
333 

135 


186 


'''  Etals  non  représentés  officieliemeiit  et  bureaux  internationaux 


JURY   INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


205 


II.  Statistique  sommaire  des  récompenses  de  collaborateurs.  —  Il  a  été 
accordé  26,922  récompenses  de  collaborateurs.  En  1889,  le  nombre 
correspondant  n'était  que  de  6,971.  D'accord  avec  l'Administration,  le 
jury  a  considéré  comme  un  devoir  de  justice  l'attribution  d'un  large 
contingent  de  distinctions  au\  ingénieurs,  contremaîtres  et  ouvriers 
dont  le  talent  ou  l'habileté  s'affirmaient  par  le  mérite  des  objets  ex- 
posés. 

Le  tableau  suivant  donne  la  répartition  de  ce  contingent  entre  les 
différents  groupes  pour  la  France  et  pour  l'ensemble  des  pays  étran- 
gers*'' : 


DÉSIGNATION     DES     GROUPES. 


Groupe  1.  Éducation  et  enseignemenl 

Groupe  II.  OEuvres  d'art 

Groupe  III.  Instruments  et  procédés  généraux  des  lettres, 

de?  sciences  et  des  arls 

Groupe  IV.  Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique  . 

Groupe  V.  Electricité 

Groupe  VI.  Génie  civil.  Moyens  de  transport 

Groupe  VII.  Agriculture 

Groupe  VIII.  Horticulture  et  arboriculture 

Groupe  IX.  Forêts.  Chasse.  Pèche.  Cueillettes 

Groupe  X.  Aliments 

Groupe  XI.  Mines.  Motaliurgle 

Groupe  Xil.  Décoration  et  mobilier  des  édilices  publics  et  des 

habitations 

Groupe  XIII.  Fils,  tissus,  vêtements 

Groupe  XIV.  Industrie  chimique 

Groupe  XV.  Industries  di\  erses 

Groupe  XVI.  Economie   sociale.    Hygiène,    assistance    pu- 
blique   

Groupe  XVII.  Colonisation 

Groupe  XVIII.  Armées  de  terre  et  de  mer 

TOTACX 


NOMBliE   DES   UECOMPEiVSES. 


FRANCE 
ET    COLONIES. 


I  ,oo5 


1,0-2  1 

5i5 
303 

1,8S9 

260 

386 

1,116 

i,iii 

8'io 
1,5 1 1 

».9''9 


17,488 


,-21 


593 
98S 
■2 1 1 
1,0^3 
379 

96 
343 

974 
47a 

409 

i,'ii5 

387 

368 

.37. 

70 

356 


7,434 


1,433 


3,1  l4 

8o3 

574 

3,965 

1,134 

356 

636 

933 

1,588 

1,553 
4,344 
1,127 
1,879 

9,330 

394 
900 


34,939 


Voici,   d'autre  part,  comment  les  récompenses  de  collaborateurs 


'"'  Dans  ce  tableau,  quelques  récompenses 
décernées  à  des  collaborateurs  d'exposants 
qui  figui'aient  en  même  temps  au  catalogue 


de  la  section  française  et  au  catalogue  d'une 
section  étrangère  ont  été  portées  à  la  colonne 
Elraiiger. 


206  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

se  sont   partagées  entre  les   diverses  catégories  et  les  pays  partici- 
pants : 


DESIGNATION   DES   PAYS. 


France 

étranger. 

AUemagoe 

Autriche 

Belgique 

Bosnie-Herzégovine 

Bulgarie 

Chine 

Corée 

Danemark 

Equateur 

Espagne 

Etats-Unis 

Grande-Bretagne 

Grèce 

Guatemala 

Hongrie 

Halle 

Japon 

Luxembourg 

Mexique 

Monaco 

Nicaragua 

Norvège 

Pays-Bas 

Pérou 

Perse 

Portugal 

Boumanie 

Russie 

Saint-Marin 

Serbie 

Siam 

Sud-Africaine  (Répuhliqu") 

Suède 

Suisse 

Turquie 

Expositions  simultanées  à  la  section  fran- 
çaise et  à  une  section  étrangère  ou 
à  deux  sections  étrangères 

ToTADX  pour  les  pays  étrangers. 
Totaux  généraux 


GBAiNDS 
pan. 


ika 


96 
5 

10 
1 


3 

A 

i3 


88 


NOMBRE    DES     RECOMPENSES. 


380 


ItDAILLES 
D'On. 


3,667 


l63 

138 

i64 

i3 

5 


iti 


9 

7' 
1 

1 

ilio 

iS'J 

17 

7 

i4 
4 

II 

2  3 

38 


36 

27 


b 

4 

16 

()9 


1,483 


4,i4o 


medailles 
o'ib6b;<t. 


5,83a 


32  1 

933 
290 

9G 

9 
5 


3i 

186 

i46 

1 

1(1 

294 

195 

43 

3 

9  3 


37 
2 
1 

65 

95 

5oo 


32 

87 

4 


3,678 


8,5io 


MEDAILLES 
DB  BBONZB. 


5,793 


175 
309 

16 

1 

1 

97 

3 
39 

209 

188 

I 

II 

221 

l42 

55 

9 

1 1 

II 

II 

hx 

8 


i4 
366 

i3 
2 
1 

2  4 

3i 
3 


9,095 


MENTIONS 
DOROBIBLBS. 


3,o65 


74 

109 

i5 


93 

II 
18 
67 
95 


167 

1 95 
1  1 

II 
i3 

II 

II 

'7 
5 
II 
II 

80 

I 

161 


1,090 


7.887 


'1,100 


17,488 


74  1 
635 
868 

7» 
i5 


79 

1 9 
87 

6l9 

5o5 

3 

1 1 

829 

099 

198 

12 

61 

5 

1 

197 

80 

3 

1 

2  35 

7» 

,261 

3 

•'3 
33 

1  o 

79 
,89 


7,434 


24,923 


RECOMPENSES. 


207 


JURY  INTERNATIONAL. 

4.  Jugement  des  concours  temporaires.  —  i .  Concours  tempo- 
raires des  groupes  de  ragriculture,  de  lliorlicuUure  et  des  aliments; 
concours  de  la  ramie.  —  La  plupart  des  concours  temporaires  étaient 
rattachés  à  des  classes  et  jugés  en  conséquence  par  le  jury  interna- 
tional des  récompenses,  suivant  les  dispositions  du  Règlement  général 
que  j'ai  relatées  dans  la  première  partie  de  ce  rapport. 

Deux  jurys  spéciaux  ont  dû  être  constitués  par  arrêtés  du  Commis- 
saire général  en  date  des  26  septembre  et  U  octobre  1900,  l'un  pour 
le  concours  des  appareils  et  procédés  de  traitement  ainsi  que  des 
produits  delà  ramie,  l'autre  pour  le  concours  des  houblons  qui  relevait 
de  deux  classes  (classe  39,  produits  agricoles  alimentaires  d'origine 
végétale,  et  classe  M  ,  produits  agricoles  non  alimentaires).  Le  premier 
comprenait  28  membres,  dont  i5  français  et  8  étrangers;  le  second, 
1 1  membres,  dont  8  français  et  3  étrangers. 

Les  récompenses  consistaient  en  certificats  de  diplômes  d'honneur, 
de  premier  prix,  de  deuxième  prix,  de  troisième  prix  ou  de  mention, 
signés  par  le  Commissaire  général.  Il  en  a  été  décerné  3,781 . 

Elles  se  sont  réparties  comme  l'indique  le  tableau  suivant  entre  la 
France  et  l'ensemble  des  pays  étrangers,  pour  chaque  concours  ou 
groupe  de  concours  : 


DESIGNATION     DES    CONCODRS. 


Concours  des  raisins  de  cuve  (classe  36) 

Concours  des  houblons  (classes  39  et  41  ) 

Concours  des  produits  de  l'industrie  laitière  (classe  40).  .  .  . 

Concours  des  produits  de  l'apiculture  (classe  42) 

Concours  divers  de  l'borticulture  (classes  43  à  48) 

Concours  des  produits  de  la  cuisine  et  de  la  fliarculerie 

(classe  58) 

Concours  des  appareils  et  procédés  de  Iraitenient,  ainsi  que 

des  produits  de  la  ramie 

Totaux 


NOMBRE  DES  liECOiM  PEN  SES. 


36 

30 

363 

i8 

3,l8l 

8  a 
3 


2,703 


3 

i54 

4io 

9 
491 


1,078 


38 


/  /  ■' 
27 

3,67a 


94 
3 


3,781 


Le  second  tableau  ci-après  fait  connaître  le  nombre  des  récom- 


208  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

penses  de  diverses  catégories  attribuées  à  chaque  pays  pour  l'ensemble 

des  concours  : 


DÉSlGJiATION   DES   PAYS. 


France 

lùranger. 

Allemagne 

Autiiclio 

Belgique 

Bulgarie 

Danemark 

Espagne 

Élats-Unis 

GranJe-Brolagne 

Grèce 

Hongrie 

Italie  

Japon 

Luxembourg 

Monaco 

Pays-Bas 

Russie 

Suède  

Suisse 

ToTADx  pour  les  pays  étrangers, 
Totaux  GÉsénAiï 


DIPLOMES 
D'IIOBNBUR. 


28 


NOM  BUE     DES    RECOMPENSES. 


PREMIERS 
PRl\. 


i,3o8 


33 
35 


107 
4o 


1/1 
5rî 


398 


1.706 


DElXltMES 


800 


67 

/.8 
3o 


1 1 3 
a 


i3 

32 


TROISIEMES 
PEU. 


387 


1.237 


38o 


33 


99 


4 

'7 
1 

35 


192 


672 


58 


ri 
18 
«7 


ili 
1 


a38 


2,703 


ia3 

t  I  2 

a 

3 

a 

a  80 

46 

2 

a 

22 

t 

1 1 

5 

33 

1 10 

2 

1 56 


1,078 


3,781 


2.  Concours  d'animaux  reproducteurs.  —  Pour  le  concours  des  es- 
pèces bovine,  ovine,  porcine,  et  des  animaux  de  basse-cour,  le  Ministre 
de  l'agriculture  a,  conformément  à  l'arrêté  du  3i  mai  1899  .  nommé 
quatre  jurys  internationaux,  le  premier  connaissant  de  l'espèce  bo- 
vine, le  second  de  l'espèce  ovine,  le  troisième  de  l'espèce  porcine  et 
le  quatrième  des  animaux  de  basse-cour.  Ces  jurys  se  divisaient  en 
sections  ou  sous-sections;  dans  chaque  section  ou  sous-section,  un 
membre  élu  par  les  exposants  présents  était  adjoint  aux  membres 
désignés  par  le  Ministre.  L'arrêté  ministériel  du  3i  mai  1899  conte- 
nait, d'ailleurs,  des  dispositions  spéciales  au  sujet  de  la  formation 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  209 

des  jurys  appelés   à    décerner  les  prix  de  championnat  et  les  prix 
d'honneur. 

Aux  termes  de  l'arrêté  du  97  mars  1900,  le  jury  du  concours  des 
espèces  chevaline  et  asine  était  nommé  par  le  Ministre  de  l'agriculture. 
Chaque  pays  étranger  exposant  1  o  chevaux  au  moins  avait  droit  à  un 
ou  deux  jurés  suivant  que  le  nombre  des  chevaux  exposés  se  trouvait 
compris  entre  10  et  19  inclusivement  ou  atteignait  20;  les  commis- 
saires généraux  des  nations  intéressées  présentaient  des  listes  de  clas- 
sement par  ordre  de  préférence ,  qui  servaient  de  base  au  choix  de  ces 

ji'ï'é«. 

Les  concours  d'animaux  n'ayant  fait  l'objet  d'aucun  rapport  des 
jurys,  j'ai  dû  leur  consacrer  un  chapitre  spécial,  relativement  détaillé, 
et  indiquer  les  récompenses  obtenues  par  les  exposants  français  ou 
étrangers.  Je  me  borne  à  rappeler  ici  le  nombre  total  de  ces  récom- 
penses : 

Concours  des  espèces  bovine,  ovine,  porcine,  et  des  animaux  de  Lasse-cour  : 
i()00  (France,  1,6/1/i;  étran<;er,  956). 

Concours  des  espèces  chevaline  et  asine  :  7.33  (France,  5i5;  étranger,  217). 

5.  Jugement  du  concours  pour  le  meilleur  appareil  de  sauvetage 
dans  le  cas  de  sinistre  en  mer.  —  Gonformémont  aux  articles  5  et 
suivants  du  règlement  arrêté  le  11  décembre  1899  par  le  Commis- 
raire  général  de  l'Exposition  d'accord  avec  le  commissaire  général  des 
Etats-Unis,  le  concours  pour  le  meilleur  appareil  de  sauvetage  dans  le 
cas  de  sinistre  en  mer  (fondation  des  héritières  d'Anthony  PoUok)  a  été 
jugé  par  le  jury  international ,  suivant  les  règles  édictées  par  le  Règle- 
ment général  de  l'Exposition.  Il  était  considéré  comme  une  annexe  de 
la  classe  33  (matériel  de  la  navigation  de  commerce). 

Le  jury  avait  le  droit  de  prescrire  des  essais  aux  frais  des  concur- 
rents. 

Dans  l'appréciation  de  la  valeur  des  appareils,  il  devait  tenir 
compte,  non  seulement  de  leur  mérite  au  point  de  vue  de  la  conser- 
vation de  la  vie  une  fois  l'appareil  à  l'eau .  mais  encore ,  s'il  s'agissait 
d'appareils  exigeant  l'assistance  de  sauveteurs,   de  la  facilité,  de  la 

T-  il, 

*  im-milEItlE    KATIOXAtK. 


210  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

promptitude  et  de  la  sûreté  avec  lestjuelles  l'appareil  était  manœuvré 
et  lancé  hors  du  navire,  de  son  poids  hors  d'eau,  de  l'espace  qu'il  occu- 
pait à  bord,  de  sa  capacité,  de  son  aménagement  pour  recevoir  les 
naufragés  et  pourvoir  à  leur  subsistance,  de  ses  conditions  de  naviga- 
bilité, de  sa  résistance,  de  la  dépense  d'acquisition  et  d'entretien,  etc. 

L'intégralité  du  prix  pouvait  être  attribuée  à  l'auteur  du  meilleur 
appareil,  si  l'invention  paraissait  au  jury  avoir  une  valeur  et  une  im- 
portance justifiant  cette  récompense.  En  cas  de  présentation  d'ap- 
pareils d'une  égale  valeur  par  plusieurs  concurrents,  le  jury  avait  la 
faculté  de  partager  le  prix.  Il  restait  libre  de  ne  pas  décerner  de  j)rix, 
si  aucun  des  appareils  soumis  à  son  jugement  ne  lui  en  semblait  digne; 
mais  alors  le  règlement  lui  conférait  le  pouvoir  d'indemniser  les 
concurrents  dans  la  mesure  qu'il  arbitrerait. 

Après  avoir  pris  l'avis  des  héritières  de  M.  Anthony  Poilok,  afin  de 
bien  s'assurer  de  leurs  intentions,  le  jury  écarta  :  i"  les  appareils  ne 
pouvant  être  utilisés  que  pour  des  sauvetages  individuels;  2°  les  flot- 
teurs qu'il  fallait  gonfler  ou  attacher,  les  radeaux  démontables  ou  con- 
struits de  manière  à  ne  flotter  qu'au  moment  où  leau  les  atteignait  en 
envahissant  le  navire  ;  3°  les  moyens  destinés  à  produire  le  calme  sur 
la  mer,  ces  moyens  n'offrant  qu'un  secours  très  relatif  et  d'une  courte 
durée. 

Malgré  le  nombre  considérable  des  appareils,  modèles  et  projets 
admis  au  concours,  le  jury  n'en  trouva  aucun  qui  méritât  l'attribution 
intégrale  du  prix  ;  il  ne  put  davantage  procéder  à  la  répartition  éven- 
tuellement prévue  par  le  règlement.  Mais  il  décida  l'allocation  d'une 
indemnité  en  faveur  de  M.  Roper  (de  Londres)  et  fixa  le  montant  de 
cette  indemnité  à  10,000  francs. 

6.  Diplômes  commémoratifs.  —  Des  diplômes  commémoratifs. 
signés  par  le  Ministre  du  commerce,  de  l'industrie,  des  postes  et  des 
télégraphes,  et  par  le  Commissaire  général,  pouvaient  être  décernés 
aux  personnes  qui  auraient  prèle  leur  concours  pour  les  expositions 
rétrospectives,  ainsi  qu'aux  fonctionnaires  ou  agents  de  l'Exposition, 
aux  membres  des  comités  ou  commissions  et  aux  jurés.  (Art.  9^  du 
Règlement  général.) 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  '211 

Conformément  à  la  proposition  du  Commissaire  général,  le  Ministre 
décida  l'adjonction  aux  diplômes  d'une  plaquette  sans  nom. 

A  titre  exceptionnel,  des  diplômes  furent  délivrés  sans  plaquette  ou 
des  plaquettes  sans  diplôme. 

Les  catégories  de  titulaires  ont  été  les  suivantes  : 

Président  de  la  Répobiicjue  ; 

Ministres  ; 

Secrétariat  général  et  maison  militaire  de  la  Présidence  ; 

Fonctionnaires  et  agents  du  Ministère  du  commerce,  de  l'industrie,  des  postes 
et  des  télégraphes  ; 

Commission  préparatoire  et  Commission  supérieure  de  l'Exposition  ; 

Fonctionnaires  et  agents  du  Commissariat  général  de  l'Exposition  ; 

Fonctionnaires  et  agents  des  délégations  aux  ljeau\-arts,  à  l'agriculture,  nux 
colonies  et  pays  de  protectorat  ; 

Personnel  des  commissariats  géiiéraiLV  étrangers  ; 

Comités  techniques  et  commissions  consultatives,  siégeant  auprès  du  Conmiis- 
saire   général   (protection  contre   l'incendie,   machines,  électricité,    contentieux, 


Commission  supérieure  de  la  presse  française  ; 

Commission  supérieure  des  expositions  rétrospectives  des  beaux-arts  et  des  arts 
décoratifs  ; 

Comités  départementaux  (y  compris  le  comité  central  algérien];  comités  d'ad- 
mission ;  comités  d'installation  ; 

Commission  de  l'exposition  rétrospective  des  armées  de  terre  et  de  mer  ; 

Comité  de  l'exposition  des  monuments  historiques  ; 

Architectes  et  ingénieurs  des  classes  ; 

Jury  international  des  récompenses;  experts  adjoints  au  jury; 

Commission  supériem-e,  comités  de  section  et  bureaux  des  commissions  d'orga- 
nisation des  congrès  ; 

Commission  supérieure,  comités  spéciaux,  comités  d'organisation  et  jm-ys  des 
concours  d'exercices  physiques  et  de  sports; 

Comités  et  jurys  des  concours  temporaires; 

Comités  des  auditions  musicales  ; 

Collectionneurs  ayant  apporté  leur  concours  aux  expositions  rétrospectives; 

Fonctionnaires  de  divers  ministères  ; 

Fonctionnaires  algériens;  fonctionn;iires  et  comités  locaux  des  colonies  ; 

Fonctionnaires  et  agents  de  la  Préfecture  de  la  Seine  et  de  la  Préfecture  de 
police  ; 


212  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

Presse  française  ou  étrangère  ; 

Agents  du  chemin  de  fer  électrique  et  du  trottoir  roulant  de  l'Exposition  ; 
Agents  des  compagnies  de  chemins  de  fer  de  l'Ouest  et  de  l'Est  ; 
Fonctionnaires  et  agents  de  l'administration  des  monnaies  et  médailles,  de  i'Im- 
primerie  nationale  ; 

Chefs  de  musicjues  militaires  ; 
Artistes  ayant  concouru  aux  fêtes  ; 
Divers. 


7.  Dessin,  gravure  et  impression  du  diplôme  des  récompenses 
et  du  diplôme  commémoratif.  —  11  avait  été  décidé  que  le  diplôme 
des  récompenses"  et  le  diplôme  commémoratif  seraient  identiques  sauf 
les  écritures.  Voici  quelles  furent  les  mesures  prises  pour  le  dessin,  la 
gravure  et  l'impression  du  type  unique. 

1.  Concours  pour  le  dessin  du  diplôme.  — De  même  qu'en  1889,  le 
dessin  du  diplôme  fit  l'objet  d'un  concours  à  deux:  degrés,  en  confor- 
mité d'un  arrêté  ministériel  du  8  mai  1899.  (Pièce  annexe  n"  9/1.) 

Toute  latitude  était  laissée  aux  artistes  pour  la  composition  de  leur 
sujet.  Le  dessin  devait  mesurer  o  m.  55  sur  0  m.  dli  et  encadrer  une 
réserve  qui,  sans  affecter  nécessairement  une  forme  régulière,  présen- 
tât une  surface  libre  minimum  de  o  m.  3 o  de  longueur  et  0  m.  1 5  de 
hauteur. 

Au  premier  degré,  les  concurrents  avaient  à  fournir,  avant  le 
1  5  juin,  une  esquisse  de  grandeur  d'exécution,  en  y  joignant  une  en- 
veloppe cachetée,  qui  contiendrait  le  nom  et  l'adresse  de  l'auteur,  et 
qui  serait  revêtue  extérieurement  d'une  devise  ou  d'un  signe  également 
apposés  sur  l'esquisse.  Le  règlement  prescrivait  une  exposition  publique 
des  projets  du  18  au  2  5  juin  et  portait  que,  pendant  cette  exposition, 
le  jury  désignerait  cinq  esquisses,  dont  les  auteurs  seraient  admis  au 
concours  du  deuxième  degré. 

Le  concours  du  second  degré  consistait  dans  l'exécution  complète  et 
définitive,  en  vue  de  la  reproduction  par  la  gravure  en  taille-douce, 
des  esquisses  retenues  au  premier  degré.  Cette  fois  encore,  il  y  avait 
exposition  publique,  du  2 4  septembre  au  1"  octobre,  terme  avant 
lequel  serait  rendu  le  jugement  définitif. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  213 

Placé  sous  la  présidence  du  Ministre  et  la  vice-présidence  du  Com- 
missaire général,  le  jury  comprenait  :  i°  les  directeurs  généraux,  les 
directeurs,  le  secrétaire  général  et  l'architecte  en  chef  des  installations 
de  l'Exposition;  2"  le  directeur  des  beaux-arts,  le  conservateur  des 
estampes  de  la  Bibliollièque  nationale,  le  président  de  la  Société  des 
artistes  français  et  le  président  de  la  Société  nationale  des  beaux-arts  ; 
3"  huit  membres  élus  par  les  concurrents.  L'élection  des  jurés  de  cette 
dernière  catégorie  devait  avoir  lieu  au  scrutin  secret,  dans  une  assem- 
blée tenue  sous  la  présidence  du  Commissaire  général,  assisté  des 
directeurs  généraux  et  du  secrétaire  général.  Aucun  des  concurrents 
n'était  éligible.  Nul  ne  pouvait  être  élu  au  premier  tour,  s'il  ne  réunis- 
sait :  1"  la  majorité  absolue  des  suffrages  exprimés;  2°  un  nombre 
de  suffrages  égal  au  quart  du  nombre  des  concurrents.  Au  deuxième 
tour,  la  majorité  relative  suffisait.  En  cas  d'égalité  de  suffrages,  le 
plus  âgé  était  élu.  Le  programme  admettait  le  vote  par  correspon- 
dance. 

Un  prix  de  10,000  francs  était  accordé,  pour  toute  allocation,  à 
l'artiste  classé  le  premier  au  second  degré ,  et  son  oeuvre  devait  être 
exécutée.  Ce  prix  forfaitaire  attribuait  à  l'Administration  la  propriété 
exclusive  du  dessin. 

Chacun  des  quatre  autres  concurrents  du  second  degré  avait  droit  à 
une  indemnité  de  1,000  francs. 

L'Administration  gardait  sa  liberté  complète  pour  la  désignation  du 
graveur.  Toutefois,  l'artiste  dont  le  dessin  aurait  été  adopté,  devait 
présenter,  à  titre  d'indication,  une  liste  de  trois  graveurs. 

Par  arrêté  du  27  mai  1899,  le  Commissaire  général  régla  les  dis- 
positions de  détail  relatives  à  l'élection  partielle  du  jury.  (Pièce  annexe 
n-gS.) 

IjCS  électeurs  présents  à  la  séance  devaient  produire  le  récépissé  de 
leur  esquisse  et  les  électeurs  votant  par  correspondance,  envoyer  leur 
bulletin  sous  deux  enveloppes  :  i"  une  enveloppe  intérieure  fermée, 
portant  en  suscription  le  signe  ou  la  devise  de  l'esquisse  ;  2°  une  enve- 
loppe extérieure  à  l'adresse  du  Commissaire  général.  De  ces  deux  en- 
veloppes, la  première  était   ouverte  publiquement   au  cours  de  la 


21/)  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

séance.  En  cas  de  deuxième  tour,  les  électeurs  présents  pouvaient 

seuls  prendre  part  au  vote. 

Tout  concurrent  élu  avait  l'obligation  d'en  prévenir  immédiate- 
ment le  Commissaire  général ,  sans  faire  connaître  le  signe  ou  la  devise 
de  son  esquisse.  Les  candidats  ayant  obtenu  le  plus  de  voix  après  les 
élus  prenaient  la  place  des  inéligibles.  A  défaut  d'avis,  les  esquisses 
des  concurrents  élus  étaient  exclues  du  concours. 

La  séance  d'élection  eut  lieu  le  16  juin  1899.  Furent  élus 
MM.  Luc-Olivier  Merson,  Mayeux,  Roty,  Bouguereau,  Grasset,  Bon- 
nal,  Chéret,J.-J.  Lefebvre. 

Cent  douze  artistes  participèrent  au  concours  du  premier  degré. 
L'Administration  exposa  leurs  esquisses  à  l'étage  de  l'ancienne  galerie 
des  Machines. 

Dans  sa  réunion  du  19  juin,  le  jury  élimina  d'abord  76  projets 
comme  trop  insuffisants.  Une  seconde  sélection  ne  laissa  plus  en  pré- 
sence que  17  esquisses,  sur  lesquelles  le  jury  retint  celles  de 
MM.  Besnard  et  Vaudoyer  (^' ,  Camille  Boignard,  D.  Maillart,  Michel 
Lançon  et  Rosset-Granger.  M.  Luc-Olivier  Merson,  choisi  par  ses  col- 
lègues pour  remplir  les  fonctions  de  rapporteur,  remit  au  Commissaire 
général,  le  8  juillet,  un  rapport  dans  lequel  il  exprimait  le  vœu  que 
le  dessin  définitivement  adopté  fût  d'une  facture  très  précise  et  très 
définie,  ce  qui  n'obligeait  pas  à  la  sécheresse  des  contours,  à  la  dureté 
de  l'effet,  et  n'excluait  ni  la  grâce  du  rendu,  ni  le  charme  du  modelé. 

Au  second  degré,  l'exposition  des  dessins  eut  lieu  dans  les  locaux 
du  Commissariat  général.  Réuni  le  98  septembre,  le  jury  se  pro- 
nonça en  faveur  du  projet  de  M.  Boignard  ;  M.  Bonnat  rendit  compte 
do  cette  décision  dans  un  rapport,  qui  concluait  à  demander  au  lauréat 
(juelques  légères  modifications. 

Le  dessin  de  M.  Boignard  symbolisait  le  travail ,  la  force ,  la  pensée 
et  l'idéal. 

Avec  son  obligeance  inlassable,  M.  Bonnat  voulut  bien  suivre  les 
retouches  apportées  à  ce  dessin  et  ensuite  la  gravure  de  la  planche. 

■''  M.  Vaiidoyer  l'ftnoaça  plus  tard  à  sa  collaboration. 


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JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES.  215 

2.  Gravure  du  diplôme.  —  M.  Adrien  Didier,  l'un  des  trois  artistes 
indiqués  par  M.  Boignard,  fut  chargé  de  reproduire  le  dessin  par  la 
gravure  au  burin. 

Aux  termes  du  marché  conclu,  le  i5  décembre  1899,  entre  le 
Commissaire  général  et  M.  Didier,  ce  graveur  s'engageait  à  livrer  la 
planche,  le  3o  juin  1900.  La  fourniture  de  la  planche  originale  et 
plus  tard  de  deux  planches  obtenues  par  les  procédés  galvanoplas- 
tiques  lui  était  payée  20,000  francs.  Ce  prix  donnait  à  l'Adminis- 
tration la  propriété  exclusive  de  l'œuvre  d'art. 

En  fait,  le  travail  ne  put  être  achevé  qu'au  commencement  du 
mois  d'août  1901. 

3.  Impression  en  taille- douce  du  diplâme.  —  Pour  l'impression  du 
diplôme,  l'Administration  fut  conduite  à  ouvrir  un  concours  entre  les 
imprimeurs  en  taille- douce  français.  (Arrêté  du  Commissaire  géné- 
ral, en  date  du  7  août  1900,  pièce  annexe  n°  96.)  L'entreprise 
comprenait  :  1°  la  fourniture  des  planches  supplémentaires  obtenues 
par  la  galvanoplastie;  2"  la  gravure  sur  les  planches  de  l'inscription 
rr République  française.  —  Ministère  du  commerce,  de  l'industrie, 
rrdes  postes  et  des  télégraphes.  —  Exposition  universelle  de  1900. 
« —  Le  jury   international    des  récompenses    décerne    un    diplôme 

«de (ou  Diplôme  commémoratif) 55 ,  et  celle  de  la  signature 

du  Ministre  ainsi  que  du  Commissaire  général;  3"  la  fourniture 
du  papier  (vélin  de  cuve  à  la  forme,  de  fabrication  française),  me- 
surant o'"75xo"°58  et  portant  en  filigrane,  dans  la  pâte,  les 
mots  «Exposition  universelle,  Paiis,  igoon;  li°  le  tirage  en  taille- 
douce;  5"  l'impression  typographique  du  nom,  de  la  qualité,  de 
l'adresse  et  de  la  nationalité  des  titulaires,  et  celle  de  la  classe  et  du 
groupe. 

Les  concurrents  devaient  présenter  une  demande  d'admission  fai- 
sant connaître  leurs  nom,  prénoms,  domicile,  lieu  et  date  de  nais- 
sance, en  y  joignant  :  t°  une  pièce  établissant  leur  nationalité; 
2°  leur  patente  d'imprimeur  en  taille-douce;  3°  un  écbanlillon  du 
papier  proposé;  6°  une  épreuve  des  principales  gravures  au  burin 
imprimées  dans  leurs  ateliers  depuis  dix  ans.  Pour  les  sociétés  et  pour 


2ir)  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

les  associations  d'ouvriers  français,  lo  projjranime  imposait,  en  outre, 
les  justifications  complémentaires  usuelles.  En  même  temps  que  la 
demande  d'admission,  les  concurrents  avaient  à  remettre  une  soumis- 
sion sur  papier  timbré  déterminant  le  prix  des  planches  galvanoplas- 
tiques,  celui  des  autres  fournitures  et  travaux,  enfin  le  nombre  des 
exemplaires  qui  seraient  livrés  mensuellement. 

Un  jury  nommé  par  le  Commissaire  général  arrêtait  la  liste  des 
concurrents  admis,  puis  ouvrait  les  soumissions  en  séance  publique  et 
désignait  enfin  l'imprimeur  chargé  de  la  commande. 

A  la  suite  du  concours,  un  marché  devait  être  passé  entre  l'Admi- 
nistration et  Timprimeur  choisi. 

En  cas  de  contestation,  l'adjudicataire  s'engageait  à  accepter,  avant 
l'introduction  de  toute  instance,  l'appréciation  d'un  comité  de  trois 
membres,  dont  l'un  désigné  par  lui,  le  second  par  le  Commissaire 
général  et  le  troisième  par  les  deux  premiers.  La  décision  de  ce  comité 
ne  devenait  obligatoire  que  si  les  deux  parties  l'acceptaient. 

Un  arrêté  du  Commissaire  général,  en  date  du  21  août  1900, 
composa  ainsi  le  jury  :  président,  le  directeur  général  de  l'exploita- 
tion; membres,  le  directeur  général  adjoint,  le  directeur  de  l'archi- 
tecture, le  directeur  des  finances,  le  secrétaire  général,  M.  Bonnat, 
M.  Achille  Jacquet,  le  président  du  Cercle  de  la  librairie,  le  conserva- 
teur des  estampes  à  la  Bibliothèque  nationale.  M.  Didier  et  M.  Boi- 
gnard. 

Sur  (juatre  demandes  d'admission,  une  seule  put  être  accueillie, 
celle  de  M.  Porcabeuf. 

Le  Commissaire  général  passa  avec  cet  imprimeur,  le  9  y  septembre 
1900,  un  marché  qui  reproduisait  les  dispositions  essentielles  du 
programme  et  qui  fixait  : 

A  4o  ou  4 2  kilogrammes  le  poids  de  la  rame  de  papier; 

A  2  fr.  3o  ie  prix  de  l'exemplaire,  avec  addition  de  55  francs  par  mille  exem- 
plaires pour  l'aciérage  des  planches  en  cours  de  tirage  et  pour  passe  typographique 
ou  taille-douce; 

A  ioo  francs  le  prix  de  chaque  planche  supplémentaire; 

A  12,000,  lo  nombre  moyen  des  exemplaLres  livrés  mensuellement  quand  toutes 
les  planches  seraient  sous  presse. 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  217 

Grâce  à  l'activité  déployée  par  M.  Porcabeuf,  le  tirage  se  fit  rapi- 
ilement  et  la  livraison,  qui  ne  comprenait  pas  moins  de  i  20,000  di- 
]>lômes,  n'exigea  guère  plus  de  deux  mois  (12  novembre  1901  au 
18  janvier  1902).  Il  n'avait  pas  fallu  moins  de  trente-six  planches 
galvanoplastiques  supplémentaires. 

Au  fur  et  à  mesure  de  leur  réce])tion,  les  diplômes  étaient  mis  sur 
rouleau  et  expédiés  par  le  Commissariat  général. 

8.  Impression  des  certificats  de  récompenses  pour  les  concours 
temporaires  des  groupes  de  l'agriculture,  de  l'horticulture,  des  ali- 
ments, et  pour  le  concours  de  la  raraie.  —  Les  certificats  de  récom- 
penses à  ces  concours  temporaires  ont  été  imprimés  sur  papier  bristol 
de  0"  6  5  5  X  o"  5  0 .  Ils  portent  l'inscription  cf  République  française.  — 
tf  Ministère  du  commerce,  de  l'industrie,  des  postes  et  des  télégraphes. 
rr — Exposition  universelle  de  1900.  —  Le  jury  international  du 
cf concours  temporaire  de décerne  un »,  le  nom  du  titu- 
laire, la  désignation  des  produits,  l'indication  de  la  classe  et  du 
groupe,  celle  de  la  nationalité  et  la  signature  du  Commissaire  géné- 
ral. Un  cadre  de  feuillages  enveloppe  la  partie  affectée  à  ces  inscrip- 
tions. 

C'est  l'Imprimerie  nationale  qui  a  fourni  le  papier  et  procédé  au 
tirage. 

9.  Gravure  et  frappe  de  la  médaille  des  récompenses  et  de  la 
plaquette  commémorative.  —  1 .  McdaiUe  des  récompenses.  —  D'ac- 
cord avec  l'administration  des  beaux-arts,  le  Département  du  com- 
merce confia  à  M.  Ghaplain  la  gravure  de  la  médaille  des  récom- 
penses. Un  marché,  conclu  entre  le  Commissaire  général  et  cet  éminent 
artiste  le  h  août  1899,  reçut,  à  la  date  du  k  septembre,  l'approba- 
tion ministérielle. 

Le  module  de  la  médaille  était  fi\('  à  63  millimètres. 

M.  Chaplain  prenait  l'engagement  de  livrer  à  la  Monnaie,  le 
3o  juin  1900,  les  instruments  terminés,  trempés  et  prêts  à  être  em- 
ployés pour  la  frappe,  savoir  :  un  poinçon  de  la  face,  un  poinçon  du 
revers,  deux  coins  d'ébauche  de  la  face,  deux  coins  d'ébauche  du  re- 


218  JURY  INTERNATIONAL.   -    RÉCOMPENSES. 

vers,  Jeux  viroles  de  monnayage  si  les  coins  étaient  décolletés.  Le  prix 
de  ces  fournitures  avait  été  arrêté  à  10,000  francs,  somme  imputable 
sur  le  budget  des  beauv-arts. 

L'artiste  devait  soumettre  aussitôt  que  possible  une  maquette  au 
Commissaire  général  et  au  directeur  des  beaux-arts.  11  était  entendu 
que  la  composition  ménagerait  au  revers  une  réserve  suffisante  pour 
l'encastrement  dans  le  coin  d'un  goujon  d'acier  destiné  à  frapper  en 
relief  le  nom  du  titulaire  de  cbaque  médaille. 

Aux  termes  du  marché,  M.  Chaplain  s'engageait  également  :  1°  à 
livrer,  au  prix  àe  lioo  francs  l'un,  les  coins  supplémentaires  de  la  face 
ou  du  revers  que  nécessiteraient  les  besoins  de  la  frappe*'';  2°  à  effec- 
tuer, au  prix  de  2  francs  la  pièce,  quel  que  fût  le  nombre  des  lettres 
de  chaque  inscription,  la  gravure  et  la  fourniture  des  goujons  d'acier 
pour  la  frappe  en  relief  du  nom  des  titulaires. 

L'administration  des  beaux -arts  recevait  la  propriété  exclusive 
de  l'œuvre  d'art  et  des  instruments  originaux;  elle  se  réservait  rigou- 
reusement le  droit  de  reproduction.  Une  exception  était  cependant 
stipulée  au  profit  de  M.  Chaplain  pour  les  clichés  et  les  galvanos  qui 
lui  seraient  commandés  par  les  exposants  titulaires  d'une  médaille  : 
redoutant  des  indiscrétions  et  des  reproductions  imparfaites  avant  la 
frappe  et  la  livraison  des  premiers  exemplaires,  l'artiste  avait  de- 
mandé cette  exception,  avec  l'appui  de  l'administration  des  beaux- 
arts;  la  dérogation  consentie  en  sa  faveur  présentait,  d'ailleurs, 
un  caractère  exclusivement  personnel  et  ne  pouvait  être  cédée  à  un 
tiers. 

Aujourd'hui,  la  médaille  de  M.  Chaplain  est  entre  trop  de  mains 
pour  qu'il  soit  nécessaire  d'en  dire  la  robuste  et  calme  beauté.  La 
face  porte  une  tête  de  la  République,  coiffée  du  bonnet  phrygien  et 
adossée  à  un  chêne  dont  les  rameaux  lui  font  une  couronne;  dans  le 
lointain,  apparaissent  la  Seine,  la  Sainte -Cha[)elle.  Notre-Dame;  en 
exergue,  sont  inscrits  les  mots  rr République  française 51.  Quant  au  re- 
vers, il  est  consacré  à  la  glorification  du  travail  et  du  progrès,  sous  la 
forme  d'un  artisan  qui  tient  un  flambeau  et  qu'élève  dans  les  airs 

'''  Le  nombre  des  coins  supplémentaires  do  lace  ou  de  revers  s'est  élevt'  à  .^6  (17  coins  de 
face  et  19  coins  de  revers). 


A^.  ■'*' 


/J 


Rêver: 


MÉDAILLE  DES  RÉCOMPENSES,  par  M.  Chaplain 


^^kte 


i 


Revers 


PLAQUETTE  COMMÈMORATIVE.  par  M.  Roiy 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES.  219 

une  femme  ailée,  ayant  à  ia  main  une  palme  et  une  couronne  de 
laurier;  les  figures  semblent  planer  au-dessus  de  l'avenue  nouvelle, 
vue  du  pont  Alexandre  III;  au  pourtour  de  la  composition  court 
l'exergue  rr  Exposition  universelle  internationale.  —  i  900  ^^  ;  à  la  partie 
inférieure,  se  trouve  un  cartouche  recevant,  en  relief,  le  nom  du 
titulaire. 

La  médaille  a  été  frappée  en  bronze  par  l'administration  des  mon- 
naies. Elle  revient  à  ^  fr.  5o,  non  compris  récrin  ni  les  dépenses  de 
la  gravure  et  des  coins.  Ce  prix  se  décompose  ainsi  :  2  francs  pour  le 
goujon;  2  fr.  5o,  pour  le  métal  et  la  frappe. 

Un  marché  spécial,  relatif  à  la  fourniture  des  écrins,  est  inter- 
venu avec  M.  Brézina,  gainier  à  Paris.  Ces  écrins  ont  coûté  :  o  fr.  80 
l'un,  pour  les  grands  prix  et  les  médailles  d'or;  0  fr.  3o,  pour  les 
médailles  d'argent  et  de  bronze. 

Aussitôt  que  les  médailles  étaient  livrées  par  la  Monnaie,  le  Com- 
missariat général  les  envoyait  aux  intéressés. 

Comme  je  l'ai  déjà  indiqué,  les  exposants  qui  avaient  obtenu  pour 
eux  ou  pour  leurs  collaborateurs,  soit  un  diplôme  de  grand  prix,  soit 
un  diplôme  de  médaille  d'or,  ont  eu  la  faculté  de  faire  frapper,  à  leur 
frais,  des  médailles  d'or  ou  de  vermeil*'';  la  frappe  d'une  médaille  d'ar- 
gent a  été,  de  même,  autorisée  en  faveur  des  titulaires  de  diplômes 
corres|)on(lant  à  cette  médaille.  Voici  le  prix  des  médailles  ainsi  frap- 
pées en  métal  fin  par  l'administration  des  monnaies  : 

Médaille  d'or,  au  titre  de  916  millièmes  et  du  poids  approximatif 
de  ?!oo  grammes,  environ  y  1  0  francs; 

MédaiHe  de  vermeil,  environ  37  francs; 

Médaille  d'argent,  au  titre  de  g5o  millièmes  et  du  poids  approxi- 
matif de  i3o  grammes,  environ  22  francs. 

2.  Plnquetle  commémorntive .  —  M.  Rolv  s'est  chargé  de  la  pla- 
quette commémorative;  le  marché  du  2I1  août  1899  entre  le  Commis- 
saire général  et  l'artiste,  approuvé  le  9  septembre  par  le  Ministre, 
est  analogue  à  celui  qui  avait  été  conclu  avec  M.  Chaplain,  sauf  sup- 

'''  Les  exposants  hoi-s  concours  ont  eu  la  même  faculté. 


220  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

])ression  de  la  clause  relative  à  la  fourniture  des  goujons  et  attribu- 
tion, sans  réserve,  à  l'administration  des  beaux-arts  du  droit  de  repro- 
duction. 

La  plaquette  a  une  forme  rectangulaire  ;  elle  mesure  5  o  millimètres 
de  hauteur  et  3o  millimètres  de  largeur.  Rien  de  plus  charmant  et 
de  plus  poétique  que  la  composition.  Sur  l'avers,  une  femme  symbo- 
lisant le  \ix*  siècle  s'affaisse  au  pied  d'un  chêne  et  va  laisser  tomber 
de  ses  mains  défaillantes  le  flambeau  du  progrès,  quand  un  génie 
adolescent  figurant  le  xx"  siècle  accourt  et  saisit  ce  flambeau;  à  la 
partie  supérieure,  sont  gravés,  en  relief,  les  deux  dates  1801-1900 
et,  en  creux,  les  mots  rr Lumen  venturis  tradit  moritura  perenne-. 
Sur  le  revers,  la  plaquette  porte  une  branche  de  laurier  et  un  bou- 
quet de  roses  soutenus  par  des  nuages,  une  fine  perspective  de  l'ave- 
nue Alexandre  III  montrant  la  silhouette  des  palais  et  le  dôme  des 
Invalides,  enfin  l'inscription  rr Exposition  universelle  internationale 
rrde  1900.  — Paris». 

Frappée  en  bronze  par  l'administration  des  monnaies,  la  plaquette 
commémora tive  a  été  ensuite  argentée  et  patinée  par  M.  Doppler.  Son 
prix  de  revient,  non  compris  la  gravure,  les  coins'*'  et  l'écrin,  est  de 
1  fr.  60,  se  décomposant  ainsi  :  métal  et  frappe,  1  fr.  10;  argen- 
ture et  patine,  o  fr.  5o. 

M.  Brézina  a  fourni  les  écrins  au  prix  de  0  fr.  ^o. 

Exceptionnellement,  quelques  exemplaires  ont  été  frappés  en  or 
pour  le  Président  de  la  République  et  pour  les  souverains  ayant  visité 
l'Exposition  ou  y  ayant  participé  personnellement.  L'Administration  a 
fait  hommage  d'exemplaires  en  argent  aux  ministres,  au  personnel 
supérieur  de  l'Exposition,  aux  commissaires  généraux  étrangers,  au 
bureau  du  Jury  supérieur,  aux  présidents  des  jurys  de  groupe,  etc.  Ces 
exemplaires  portaient  le  nom  du  titulaire  gravé  en  creux;  ils  étaient 
renfermés  dans  des  écrins  plus  riches.  Le  prix  des  plaquettes  en  or 
était  de  235  francs  environ  et  celui  des  plaquettes  en  argent,  de 
7  francs. 

Le  nombre  total  des  exemplaires  délivrés  a  atteint  3 0,0 00. 

'"'  Le  nombre  des  coins  supplémentaires  a  été  de  11  (5  coins  de  face  et  6  coins  de  revers). 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  221 

10.  Promotions  et  nominations  dans  la  Légion  d'honneur.  — 
Une  première  loi  du  y  avril  igoo  avait  autorisé  le  Gouvernement  à 
faire,  dans  l'ordre  national  de  la  Légion  d'honneur,  rcen  faveur  des 
rt artistes,  des  agriculteurs,  des  industriels  et  de  leurs  collaborateurs, 
rr  contremaîtres  et  ouvriers  français,  et  autres  personnes  qui  se  seraient 
ffle  plus  exceptionnellement  distingués  à  l'Exposition»,  des  nomina- 
tions et  promotions  dont  le  nombre  ne  pourrait  dépasser  i  grand-croix, 
5  croix  de  grand  officier,  ao  croix  de  commandeur,  i34  croix  d'offi- 
cier et  5^10  croix  de  chevalier,  soit  en  totalité  700  promotions  ou 
nominations.  A  la  suite  d'un  accord  entre  le  Ministre  du  commerce,  le 
Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts,  et  le  Ministre  de 
l'agriculture ,  ces  croix  furent  ainsi  réparties  : 

Ministère  du  commerce  :  1  jjrand-croLx ,  k  grands  oHiciers,  16  commandeurs, 
110  officiers  et  /120  chevaliers; 

Ministère  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  :  1  grand  officier,  3  com- 
mandeurs, iti  officiers  et  6  1  chevaliers; 

Ministère  de  l'agriculture  :  1  commandeur,  10  officiers  et  5 y  chevaliers. 

Par  une  seconde  loi  du  1 1  juillet  1900.  le  Ministère  de  l'instruc- 
tion publique  et  des  beaux- arts  obtint  un  contingent  supplémentaire 
de  2  grands-croix,  5  grands  officiers,  5  commandeurs,  10  officiers, 
ko  chevaliers,  et  le  Ministère  des  affaires  étrangères  une  dotation  de 
1  commandeur,  3  officiers,  20  chevaliers. 

Enûn  une  dernière  loi  du  27  novembre  1900  y  ajouta  : 

Pour  le  Ministère  du  commerce,  a  grands  officiers,  5  commandeurs,  65  offi- 
ciers, i5o  chevaliers; 

Pour  \e  Ministère  de  l'instruction  pubH(|ue  et  des  beaux-arts,  1  graad-croix, 
5  grands  olficiers,  8  commandeurs,  3o  olhciers,  Go  chevaliers; 

Pour  le  Ministère  de  l'agriculture,  3  commandeurs,  10  officiers,  3o  chevaliers; 

Pour  le  Ministère  des  affaires  étrangères,  4  officiers,  20  chevaliers. 

Ces  dernières  croix  étaient  exclusivement  réservées  aux  français 
résidant  à  l'étranger. 


222 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 


En  résumé,  le  contingent  de  chacun  des  départements  ministériels 
intéressés  s'établit  comme  il  suit  : 


DÉSIGNATION   DES   MINISTÈRES. 

NOMBRE     DES     CROIX.                                   | 

GRANDS- 
CBOU. 

GRANDS 
OFFICIEBS. 

COM- 
MAXDECBS. 

OFFICIERS. 

CHK- 
TALIERS. 

TOTAUX. 

Commerce,  industrie,  postes  et  télé- 

1 

// 

6 

1  1 

II 

Ql 

l(j 

4 
1 

175 
54 
30 

7 

570 

161 

89 

4o 

345 
ii3 

48 

Inslruclion  publique  et  beaux-aris  .  .  . 

Affaires  étrangères 

TOTADX 

!i 

17 

4a 

356 

8G0 

'i>79 

Le  12  avril,  à  la  veille  de  Tinauguration,  le  Gouvernement  a  fait 
une  première  série  de  promotions  et  nominations,  d'ailleurs  peu  nom- 
breuses, en  faveur  des  fonctionnaires,  artistes,  constructeurs  et  autres 
personnes  qui  avaient  le  plus  activement  participé  au\  travaux  ou  à 
l'organisation  de  1  Exposition. 

Ainsi  que  j'en  avais  exprimé  le  vœu  dans  mon  rapport  sur  l'exposi- 
tion de  1889.  le  mouvement  le  plus  important  a  eu  lieu  les  16  et 
1 7  août,  de  manière  à  paraître  au  Journal  officiel  le  jour  de  la  distri- 
bution des  récompenses. 

D'autres  mouvements  se  sont  échelonnés  à  des  dates  diverses. 

Un  grand  nombre  de  croix  ont  été,  en  outre,  décernées  au  titre 
étranger. 


11.  Médailles  d'honneur  des  ouvriers  collaborateurs  de  l'Expo- 
sition. —  Dès  l'ouverture  des  chantiers,  j'avais  pensé  qu'un  gouver- 
nement démocratique  comme  celui  de  la  République  française  de- 
vait, par  des  récompenses  spéciales,  donner  un  témoignage  manifeste 
de  sa  sollicitude  aux  contremaîtres  et  ouvriers  qui  allaient  collaborer 
d'une  manière  si  active  à  la  grande  manifestation  de  la  fin  du  siècle. 
Ma  conviction  ne  tarda  pas  à  se  fortifier.  Beaucoup  de  travailleurs  se 
faisaient  remarquer  par  leur  application,  leur  endurance,  leur  ingé- 
niosité; presque  tous  comprenaient  le  caractère  hautement  patrio- 


1:1  l'I  III  Mil  I     l'Il  \\(    MM 

MiMsriul.  III    iiiMMiiiii,  III    riMiisiiiii    m  s  niMiv  n  m  s  iki  ki.b  iriiKs 
EXPOSITION    UNTYER.'^ELLE   ÏNTERKATIOîïALE   DE    1900. 

M  Kl)  \ILLK    I)  MON  m:  l  15 

DKS  (HMtlKKS  (;«»l,l.  \|{(H!  \ïl  l  lis    l)i:    LIA  l'OSI  IIOS. 

■  /uf  /fi  Afy^,p.tf/t'  ,.    'At      f !•  tht,'i/fff^>    ifrM'/o*/ f/r  //.§&.  Mff  N   •/.     1.,- •  . 
f  il   fr   /in  r*/  i/ii    If  tiini   li^ft   '/  'nri^ft     iM'ui-'fmr/  t/tf   /.»'  »•  f  M^f-     if^ht 

ld/*y-Ar/fr    //    .    /r* 
■///f     •  IOi>(<aill>*    rboiiih'iir    'v    r/r/>w//rMu    lA    .w/    ft///t/-i-rfif*f'i'    *■/    /  f  j.tJtft.tt/tiitt    t/f    ji/fi- 

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DIPLOME  DE  MÉDAILLE  D'HONNEUR  DES  OUVRIERS 


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^^^^^ 


Faca  Revers 

MÉD.'LILLE  D'HONNEUR  DES  OUVRIERS,  par  M.  Chaplain 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  223 

tique  de  la  tâche  à  laquelle  ils  concouraient.  L'année  1899  et  les 
premiers  mois  de  1900  devaient  constituer  pour  eux  une  véritable 
campagne  avec  ses  dures  fatigues  et  ses  dangers.  Je  proposai  donc 
l'institulion  d'une  médaille  d'honneur,  qui  serait  décernée  aux  plus 
méritants. 

M.  Paul  Delombre,  Ministre  du  commerce,  voulut  bien  partager 
mes  vues  et  provoquer  un  décret  du  9  juin  1899,  qui  les  consa- 
crait. (Pièce  annexe  n°  97.) 

Aux  termes  de  ce  décret,  des  médailles  d'honneur  en  argent  pou- 
vaient être  décernées  par  le  Ministre  du  commerce,  de  l'industrie ,  des 
postes  et  des  télégraphes,  sur  la  proposition  du  Commissaire  général, 
aux  contremaîtres  et  ouvriers  français,  qui  auraient  été  occupés  pen- 
dant plus  de  six  mois  consécutifs  aux  travaux  de  l'Exposition,  qui  y 
seraient  restés  attachés  sans  interruption  jusqu'à  l'achèvement  de 
l'entreprise  dont  ils  dépendaient  et  qui  s'y  seraient  particulièrement 
distingués  par  leurs  services. 

La  condition  de  durée  d'emploi  ne  s'appliquait  pas  aux  ouvriers 
victimes  d'accidents  graves. 

Afin  de  bien  marquer  toute  la  valeur  qu'il  attachait  à  la  nouvelle 
distinction,  le  Gouvernement  se  réservait  de  la  conférer  également, 
mais  seulement  à  titre  exceptionnel  et  par  décret,  aux  membres  du 
personnel  de  l'Administration,  comme  récompense  toute  spéciale  de 
leurs  services. 

Les  mesures  de  détail  relatives  à  la  nouvelle  médaille  étaient  ren- 
voyées à  un  arrêté  ministériel. 

Cet  arrêté,  signé  de  M.  Millerand,  intervint  le  18  novembre  1899. 
(Pièce  annexe  n"  98.) 

Il  fixait  à  3o  millimètres  le  module  des  médailles  et  décidait  qu'elles 
recevraient  :  sur  la  face,  une  composition  allégorique  représentant  la 
glorification  du  travail,  avec  l'exergue  rr Exposition  universelle  de 
«1900»;  sur  le  revers,  les  mots  rr La  République  française  aux  ou- 
frvriers  collaborateurs  de  l'Exposition»,  ainsi  que  le  nom  et  la  pro- 
fession du  titulaire. 

Les  titulaires  étaient  autorisés  à  porter  la  médaille  suspendue  à  un 


224  JURY  INTERNATIONAL.  —  RÉCOMPENSES. 

ruban  trie  lore  dont  les  rayures  seraient  disposées  en  diagonale.  Un 
diplôme  devait,  en  outre,  leur  être  délivré. 

Des  indigènes  attachés  à  l'exposition  coloniale  avaient  fait  preuve 
d'un  grand  dévouement  à  la  France.  11  parut  juste  et  politique  de  les 
assimiler  aux  contremaîtres  et  ouvriers,  de  leur  attribuer  la  médaille 
d'honneur  qu'ils  emporteraient  pieusement  dans  leur  pays  comme  un 
morceau  du  drapeau  national. 

Cette  assimilation  fut  consacrée  par  décret  du  3  5  septembre 
1900. 

Le  Commissaire  général  passa  avec  M.  Chaplain,  pour  la  gravure 
de  la  médaille,  un  marché  le  3o  septembre  1899,  (jue  le  Ministre 
du  commerce  approuva  le  1 8  octobre  de  la  même  année. 

Ce  marché  était  semblable  à  celui  dont  la  médaille  des  récom- 
penses avait  fait  l'objet.  Toutefois,  il  réduisait  :  à  3,ooo  francs  le 
prix  de  l'œuvre  et  des  instruments  originaux;  à  i5o  francs,  celui 
des  coins  supplémentaires.  L'Administration  retenait,  d'ailleurs,  sans 
aucune  restriction,  le  droit  de  reproduction. 

La  médaille  d'honneur  a  pour  face  une  réduction  du  revers  de  la 
médaille  des  récompenses,  sauf  :  1°  suppression  de  la  réserve  af- 
fectée au  nom  de  l'exposant  et  remplacement  de  cette  réserve  par 
l'écusson  de  la  ville  de  Paris;  2°  modification  légère  dans  la  vue  du 
pont  Alexandre  lïl  et  des  nouveaux  palais.  Au  revers,  deux  palmes  en- 
veloppent le  nom  du  titulaire,  gravé  sous  l'exergue  :  rfLa  République 
ff française  aux  ouvriers  collaborateurs  de  l'Exposition». 

De  même  que  la  médaille  des  récompenses  et  la  plaquette  com- 
mémorative,  la  médaille  d'honneur  des  contremaîtres  et  ouvriers  est 
sortie  des  presses  de  la  Monnaie.  Le  ruban  a  été  fourni  par  MM.  Ar- 
thus  Bertrand  et  Béranger. 

Le  nombre  des  médailles  décernées  par  le  Gouvernement  s'est  élevé 
à  4,900  environ,  dont  271  pour  les  indigènes  coloniaux. 

Conformément  aux  prévisions  de  l'acte  institutif,  un  décret  du 
ik  avril  1900  a  accordé  la  médaille  au  Commissaire  général,  aux 


JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  2-25 

directeurs  généraux  et  directeurs,  au  secrétaire  général,  à  l'ingénieur 
en  chef  des  ponts  et  passerelles,  au  chef  du  contentieux,  ainsi  qu'aux 
délégués  des  heaux-arts,  de  l'agriculture,  des  colonies  et  pays  de  pro- 
tectorat. 

Toutes  les  médailles,  à  l'exception  de  celles  du  personnel  supérieur, 
ont  été  accompagnées  d'un  diplôme  imprimé,  revêtu  de  la  signature 
autographe  du  Ministre  et  du  Commissaire  général. 

M.  Millerand  a  tenu  à  remettre  lui-même  la  première  série  de 
médailles.  Celles  des  indigènes  coloniaux  ont  été  remises  par  le  Com- 
missaire général  assisté  de  M.  Charles-lioux,  délégué  des  colonies  et 
pays  de  protectorat,  qui  avait  organisé,  à  cet  effet,  une  cérémonie 
solennelle. 

42.  Rapports  du  jury  international.  —  i .  Introduction  aux  rapports 
du  jury.  —  Les  rapporls  particuliers  des  jurys  de  classe  sont  devenus 
si  nombreux  et  ont  pris  un  tel  développement  que  les  spécialistes 
seuls  peuvent  les  consulter  utilement  et  que  les  vues  d'ensemble  s'y 
perdent  dans  la  profusion  des  détails.  Il  a  donc  paru  nécessaire  de  les 
faire  précéder  d'une  introduction  qui  les  synthétise  et  en  dégage  la 
philosophie. 

A  la  suite  de  l'exposition  universelle  de  1889,  j'avais  été  seul 
chargé  de  cette  introduction.  Cette  fois,  la  tâche  était  si  vaste  et  si 
lourde  que,  sur  ma  proposition,  le  Ministre  du  commerce  l'a  divisée 
ainsi  : 

Lettres  et  arls  :  M.  Larroumei,  soLivluire  perpétuel  de  l'Acad('mie  des  heau.x- 
ai'ts,  remplacé  ultérieurement  par  M.  I^iard,  membre  de  Fliislitut,  conseiller  d'Etat, 
directeur  de  l'enseignement  supérieur,  pour  les  lettres,  et  par  M.  Bénédite,  con- 
servateur du  musée  national  du  Luxembourg,  pour  les  arts; 

Sciences  :  M.  Emile  Picard,  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'université  de 
Paris  ; 

Industrie  :  M.  Micbel  Lévy,  UKMiibre  (1(>  l'inslilul,  inspecteur  géné-rul  des  mines, 
directeur  du  service  delà  carte  géologicpie  détaillée  de  la  France; 

Agriculture,  horticulture  et  aliments  :  M.  Grandeau,  inspecteur  général  des  sta- 
tions agronomiques; 

Economie  sociale  :  M.  Gide,  professeur  h  la  faculté  de  droit  de  Paris; 

Colonisation  :  M.  Paul  Dislère,  président  de  section  au  Conseil  d'Elat. 


1 .1 


226  JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES. 

Quand  l'inlroduction  sera  terminée,  le  Commissaire  général  rédi- 
gera une  préface. 

9.  Rnpporls  parlicuUers  (les  classes.  —  Conformément  aux  disposi- 
tions du  Règlement  général,  les  jurys  de  classe  ont  élu  leurs  rappor- 
teurs. Plusieurs  de  ces  rapporteurs  étant  décédés  ou  ayant  été  atteints 
de  maladies  graves  avant  l'achèvement  de  leur  travail,  il  a  fallu  les 
remplacer.  L'un  des  rapports  a  été  transféré  au  secrétaire  de  la  classe. 
Enfin,  pour  quelques-uns,  le  rapporteur  titulaire  a  eu  recours  à  des 
collaborateurs. 

Voici  la  liste  définitive  des  rapporteurs  : 


NDMIillOS 
lies 

CLASSES. 


2 
3 
h 
5 
() 
7 
S 
0 
10 

11 

12 
l.-i 
l/i 
15 
10 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 
24 
25 
26 
27 
28 
29 


DESIGN  \TIO^    SOMMAIRE   DES   CLASSES. 


NOMS   DES    RAPPORTEURS. 


Enseignement  pnniaire  .  . 
Enseignement  secondaire . 
Enseignement  supérieur. 


Enseignement  spécial  artislii|iic 

Enseignement  spécial  agricole 

Enseignement  spécial  industriel  ci  coinmiT  ial.  .  .  ■ 

Peintures.  Cartons.  Dessins 

(iravnre  et  litliograpliic 

Sculpture  et  gravure  en  médailles 

.\rchitecture 

Typographie 

Pliotogrnphie 

Librairie 

Géographie,  cosuiographie,  lopogcipli'o 

Instruments  de  précision 

Médecine  el  cliirurgie 

Instrumenls  de  musique 

Matériel  de  l'art  tliéàlral 

Machines  à  vapeur 

Machines  motrices  diverses 

Appareils  divers  de  la  mécanique 

Machines-oulils 

Production  el  utilisation  mécaniques  de  l'élcctricilé. 

Electro-chimie 

Eclairage  électrique 

Télégraphie  et  téléphonie 

Applications  diverses  de  l'électricité 

Malériaux,  matériel  et  procédés  du 


('enie  civil 


Modèles,  plans  et  dessins  de  travaux  publics. 


M.  Lkdlanc. 

M.  LE.«ONiMEn. 

M.  Taïmii. 
M.  Paul  Cous. 
M.  Dadat. 
M.  Jacquemart. 

M.   DuBUFE. 

M.  Geffboï. 

M.  André  MiciiEt. 

M.  Pascal. 

M.  LAUcnE. 

M.  Vidal. 

M.  Maingdet. 

M.  HÉiuiD. 

M.  Pellat. 

M.  le  D'  TuFFiEn. 

M.  DE  BnlCQUEVlLLE. 

M.  Retnacd. 
M.  Walckenaep.. 

M.   FinVINUAC. 

M.  Masson. 

M.  le  commandant  Masselom. 

M.  HoSPlTALIEB. 

M.  Becquebel. 

M.  Jaket. 

M.  Seligmann-Lui. 

M.  CiiAPEnoN. 

M.  Dedbav. 

MM.  DE  Dabtein  et  Cuoisv. 


JURY  INTERNATIONAL.  —   RECOMPENSES. 


2-27 


NUMEIIOS 
(les 


30 


DliSIONATlOV   SOMMAIUK  DES   CLASSES. 


;îi 

32 
33 
U 
35 
3(i 
37 
38 
3!) 
40 
M 
42 
43 
/i/i 
45 
40 
47 
4  S 
49 
50 
51 
52 
53 
54 
55 
56 
57 
58 
59 
(iO 
01 
02 
03 
04 
05 
00 
07 
OS 
69 
70 
71 
72 
73 
74 
75 


('nrrosseric,  charronnage,  aulonioljiles.  cycles..  .  . 

Sellerie  et  bourrellerie , 

Matérii'l  dos  chemins  de  fer  et  tramways 

Matériel  di?  la  navigation  de  commerce , 

Aérosl.ition 

Matériel  des  exploitalions  rurale': 

Matériel  de  la  viticulture 

Malériol  di's  industries  agricoles 

Agronomie 

Produits  agricoles  alimentaires  d'origine  végclale. , 
Produits  agricoles  alimentairrs  d'origine  animale. 

Produits  agricoles  non  alimentaires 

Insectes  utiles  ou  nuisibles 

Matériel  de  l'Iiorticultur.^ 

Plantes  polagères 

Arbres  fruitiers  et  fruits 

Arbres,  arbustes,  plantes  et  fleurs  d'ornement.  .  , 

PI  Mites  de  serre 

Gi'.iiiies,  scinences  ol  plants  de  l'horticultiir  •. .    .  , 

Miilériel  des  exploitations  forestières 

Produits  des  expluilatinns  forestières 

Armes  de  cliassc 

Produits  de  la  cbasse 

Pècbe 

Cueillettes 

Matériel  des  industries  alimentaires 

Produits  farineux 

Bonlangcrie  et  pâtisserie 

Conseives  de  viande,  etc 

Sucres,  conGserie,  condimenls 

Vins  et  eanx-de-vie  de  vin 

Sirops,  liqueurs,  spiritueux 

Boissons  diverses 

Mines,  minières  et  carrières , 

•  irosse  métallurgie , 

Pelile  mélallurgie 

Décoration  fixe  des  édifircs 

Vitraux , 

Papiers  peints 

Meubles 

Tapis,  tapisseries,  etc 

Décoration  mobile  et  ouvrages  du  tapissier , 

Céramique 

(Cristaux  et  verrerie 

ChanDTage  et  veutilalio:i 

Kclairage  non  électrique 


NOMS   DES    liAPI'OIlTEORS. 


MM.   FonESTItn,  (À)TTE\KT,  DE  CuAS" 

seliiup-Laubat,  Boïei-Japv. 
M.  Lasve. 
AI.  Sai.omo\. 

MM.EsTIEn,  DECAlLLAVETCtCl.AVAUD 

M.  le  commandant  Revaiu). 

MM.  HlDIEM,  LaVALARD  et  JoiLlE. 

M.  Saint -René  TAitLAxoiEn. 

M.   LlNOET. 
M.  GuANDEAO. 

M.  Hélot. 

M.  RiPEnT. 

AI.  Heczé. 

M.  le  D'  HtNVKficï. 

M.  CuAiinÉ. 

M.  Delaiiate. 

M.  Leroy. 

M.  Martinet. 

M.  Mamtin. 

M.  DE  ViLMoniv. 

M.  BiRRlER. 
M.  VOELCKEL. 

M.  Gastinne-Renette. 

M.  Revillon. 

MM.  Perrier  et  Falco. 

M.  CoiBRE. 

MM.  DiRiM,  Fleurent  et  Rauot. 

M.  l'iEllNACLT-DESnOZIERS. 

M.  Estieb. 

M.  RiJDEL. 

M.  Derode. 
M.  Le  Socrd. 
M.  Requier. 

M.   DuMESSIL. 

M.  DE  CURIÈRES  DE  CASTEL^AU. 

M.  LoDIN. 

M.  DcERÈNE. 

M.  Arsène  Alexandre. 
M.  Daumont-Tolrnel. 
M.  Petitjean. 
M.  Pol-Nevei'X. 
M.  Leoorgne. 
M.  Jeanselhe, 
M.  Voi;t. 

M.   lloiTVRT. 

M.  h'Anthonai. 

M.    LlCJI  VUIE. 


228 


JURY   INTERNATI0N.4L. 


RECOMPENSES. 


NUMÉROS 

des 
CLASSES. 

DÉSIGNATIOX   SOMMAIRE  DES   CLASSES. 

.NOMS   DES   RAPPOr.TEUIiS. 

76 

77 

78 

7  y 

80 

81 

82 

83 

84 

85 

8() 

87 

88 

89 

90 

91 

92 

93 

94 

95 

96 

97 

98 

99 

100 

101 

102 

103 

104 

105 

106 

107 

108 

109 

110 

m 

112 
IL) 
114 
115 
116 
117 
118 
119 
120 
121 

Matériel  de  la  filature  et  de  la  corderie 

AL  Imbs. 
Al.  Danzeb. 
AL  Prud'homme. 
Al.  Stasse. 
AL  Déciielette. 
Al.  Falciieir. 
AL  AIabteau. 

Alatériel  du  Uancliiineiil,  de  la  teinture,  elc 

Matériel  de  la  couture  cl  de  Piialiiliemenl 

Fils  et  tissus  de  coton 

Fils  et  tissus  de  lin    de  chanvre,  etc 

Dentelles,  broderies,  passemenleries 

Coiifeclion  eL  coulure 

AL  Hénon. 
Al.  Storch. 

AIAL  lÏAÏEM    et  AloRTltR. 

AL  Haller. 
Al.  Blancuet. 
M.  Peltereau. 

AL  PiVER. 

AL  Bardot. 
Al.  Blancan. 

AL  Tu  INET. 

AL  ARMAND-CALLIAT,puisAl.BoLILIIET. 

Fabrication  du  papier 

Parfumerit' 

Coulellerii^ 

Joaillerie  et  biioulcne 

Al.  SoifFLOT. 
AL  BORREL. 

M.  Vian. 
AI.  Amson. 

M.  CuAPEL. 

AL  Léo  Clabetie. 
Al.  Dlbassier. 
Al.  Trombert. 
AL  Fontaine. 
AI.  E.  Cdetallisr. 
AL  Sabatieb. 
AI.  AI.  Leçon. 
AI.  AIabilleau. 
AL  E.-O.  Lami. 
M.  AIabie. 

AI.  \VoRUS. 

Hoiiogerio 

Brosserie,  maroquinerie,  elc 

Industrie  du  caoutchouc.  Campement 

Apprentissage,  protection  de  Tenfance  ouvrière, .  - . 
Rémunération  du  travail.  Participation  aux  bénéGce?. 

Industrie.  Associations  coopératives.  Syndicats 

Culture.  Syndicats.  Crédit  agricole 

Sécurité  des  ati^liers,  réglementation  du  travail.  .  . 
Habitations  ouvrières 

Développement  inlellecluel  et  moral  des  ouvriers..  . 
Institutions  de  prévoyance 

Initiative  publique  ou  privée  en  vue  du  bicn-élre 
des  cilovens                            .                     ... 

AI.  le  D'  A.-J.  Martin. 

AI.  AIoruiER. 

AL^Deloncle. 

AL  de  TnAZ. 

.AI.  Gacuet. 

AI.  le  lieutenant-colonel  Gillot. 

AI.  le  commandant  Boulanue:i. 

Al.  PoLLABa. 
AI.  NORBERG. 

AI.  Barbier. 

M.   le   D'    iiRALL. 

Procédés  de  colonisation 

Matériel  colonial 

Produits  destinés  à  Texporlaliou  dans  les  colonies.  . 

Armement  et  matériel  de  rarlillerie 

Génie  militaire 

Cartographie ,  hydrographie ,  etc 

Services  administratifs  des  années 

Hygiène  et  matériel  sanitaire  des  armées 

JURY  INTERNATIONAL.  —  RECOMPENSES.  229 

Les  rapports  des  jurys  de  classe  ont  été  imprimés  ot  tirés  à 
i,5oo  exemplaires  par  l'Imprimerie  nationale.  Ils  devaient,  autant 
que  possible,  être  réunis  par  séries  correspondant  aux  groupes  de  la 
classification;  mais,  pour  certains  groupes,  leur  importance  a  néces- 
sité deux  ou  trois  volumes.  Le  nombre  total  des  volumes  est  de  38, 
représentant  environ  20,000  pages. 

Ces  volumes  sont  en  vente,  au  prix  de  revient,  abstraction  faite  de 
la  composition,  mais  avec  majoration  d'un  tiers  (5  p.  100  du  prix 
fort  pour  droit  de  vente  à  Tlmprimerie  nationale  et  30  p.  100  pour 
remises  aux  libraires). 


FI.^   DU  TOME  CINQUIEME. 


TAHLE  DES  MATIEUES. 


SIXIEME   PARTIE. 

ADMISSION  ET  INSTALLATION  DES  OEUVRES 

ET  PRODUITS 

À  L'EXPOSITION  UNIVERSELLE  INTERNATIONALE  DR  1900. 

CATALOGUES.  —  RÉCOMPENSES. 

(Suite.) 

Pages. 

CiiAi'iTnE  I\.  —  Traits  fiARACTKRisTiijDES  de  l'installation  des  sections  étrangères  dans 

LES    GALERIES    GÉNÉRALES 3 

1.  01)servation  pro'liminaiiv .3 

2.  Allemagne 3 

1.  Groupes  I  et  III.  (Education  et  enseignement.  Instruments  et  prorAlés 

généraux  des  lettres ,  des  sciences  et  des  arts.  ) 3 

2.  Groupe  II.  (OEuvres  d'art.) 'i 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matëriel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.  Elec- 

tricité. ) U 

h.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.^ .S 

5.  Groupes  VII  et  X.  (Agriculture.  Aliments.) 5 

G.  Groupe  VIII.  (Horticultiu-e  et  arboriculture.)  —  Groupe  IX.  (Forèls. 

chasse,  pèche,  cueillettes.) 6 

7.  Groupe  XI.  (Mines;  méhdlurgie. ) (i 

8.  Groupes  XII  et  XV.  (Di'coralion  et  moliilier  des  édiflces  pu))lics  et  des 

habitations.  Industries  diverses.) " 6 

9.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) -j 

10.  Groupe  XIV.  (Industrie  chimique.) 8 

1 1 .  Groupe  XVIII.  (Armées  de  terre  et  de  mer. ) 8 

19.  Classes  Ih  (appareils  et  procédés  du  chauffage  et  de  la  venlilalion), 

m  (hygiène)  et  112  (assistance  publique) 9 

3.  Andorre 9 

!i.  Autriclie 9 

1.  Groupes  I  et  III.  (Education  et  enseignement.  Instruments  l't  ])rocédés 

généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.) 9 

a.   Ciioiipi'  11.  (OEuvres  d'ail.) 10 


532  TABLE  DES   MATIERES. 

(JiiAPiTr.E  IX.  —  Traits  carvctéristiqies  de  l'installation  des  sixtions  étrangères  dans 

LES  GALERIES  UIÎMÎRALES.  (Suite.) 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.  Elec- 
tricité. ) 10 

li.  Groupe  VI.  (Génie  civil  :  moyens  de  transport.) lo 

5.  Groupes  VII  et  X.  ( Agricultiu-e.  Aliments.) 1 1 

6.  Groupe  VIII.  (Horticulture  et  arboriculture.) 1 1 

7.  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.) 11 

8.  Groupe  XI.  (Mines;  métallui'gie.) 19 

9.  Groupes  XII  et  XV.  (Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 

habitations.  Industries  diverses.  ) 12 

10.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) i3 

1 1.  Groupe  XIV.  (Industrie  chimique.  ) 1  i 

19.  Groupe  XVI.  (Economie  sociale.  Hygiène,  assistance  publique.) i4 

1 3.  Groupe  XVII.  (Colonisation.) 1  â 

1  h.  Groupe  XVIII.  (Armées  de  terre  et  de  mer.) i5 

5.  Belgique 1 5 

6.  Bulgarie 1 6- 

7.  Danemark 16 

8.  Espagne 17 

9.  États-Unis 18 

1.  Groupes  I  et  III.  (Éducation  et  enseignement.  Matériel  et  procédés  géné- 
raux des  lettres,  des  sciences  et  des  ai-ts.) 18 

a.  Groupe  II.  (OEuvres  d'art.) 18 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.  Elec- 
tricité.)   19 

h.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.) 19 

!).  Groupes  VII  et  X.  (Agriculture.  Aliments.) 19 

6.  Groupe  XI.  (Mines;  métallurgie.) 19 

7.  Groupes  XII  el  XV.  (Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 

habitations.  Industries  diverses.) 20 

8.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) 90 

1 0.  Grande-Bretagne 90 

11.  Hongrie ai 

1.  Groupes  I  et  IH.  (Éducation  et  enseignement.  Instruments  et  procédés 

généraux  des  lettres ,  des  sciences  et  des  arts.  ) .  91 

2.  Groupe  II.  (OEuvres  d'art.) 29 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  i\t'  la  iiii'cani(pie.  Elec- 

tricité. ) 2  9 

h.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.). 99 

5.  Groupes  VII  et  X.  (Agriculture.  Aliments.) 99 


TABLE  DES  MATIERES.  233 

CnAPiTEE  IX.  —  Traits  caractéristiques  de  l'installation  des  sections  ÉTRANcÈnEs  dans 

LES  GALERIES  fiKNIîRALES.  (Suite.) 

6.  Gi'oiipe  VIII.  (Hoiticullure  el  ai-ljoricultiii'e.) û3 

7.  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.) 28 

8.  Groupe  XI.  (Miiies;  mcHalIurgie. ) 28 

9.  Groupes  XII  et  XV.  (Di^coration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 

iiabitations.  Industries  diverses.) ai 

10.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) 2^1 

1 1 .  Groupe  XIV.  (Industrie  chimique.) ai 

)  2.  Groupe  XVI.  (Economie  sociale.) si 

1 .3.  Groupe  XVIll.  (Armées  de  terre  et  de  mer.) 25 

iti.  Classes  7i  (chauffage  et  ventilation),  111  (hygiène)  et  112  (assistance 

publicpie.) 25 

12.  Italie 25 

13.  Japon a6 

li.  République  de  Libéria a6 

1 5.  Luxembourg a6 

16.  Mexique 97 

1 7.  Monaco 27 

18.  Norvège 27 

19.  Orange 28 

20.  Pays-Bas 28 

21.  Perse 29 

22.  Portugal 29 

23.  Roumanie 29 

2i.  Russie 3o 

1.  Groupes  I  et  III.  (Education  et  enseignement.  Instruments  et  procédés 

généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.) 3o 

2.  Groupe  IL  (OEuvres  d'art.) 3o 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanique.  Elec- 

tricité.)   • 3o 

li.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.) 3o 

5.  Groupes  VII  et  X.  (Agriculture.  Aliments.) 3o 

6.  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pêche,  cueillettes.) 3i 

7.  Groupe  XI.  (Mines;  métallurgie.) 3i 

8.  Groupes  XII  et  XV.  (Décoi'ation  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 

habitations.  Industries  diverses.) 3t 

9.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) 3i 

10.  Groupe  XVI.  (Économie  sociale.) 3i 

1 1.  Groupe  XVIII.  (Armées de  terre  et  de  ni.T.) Sa 

25.  Serbie 82 


nii  TABLE  DES  MATIERES. 

Chapitre  IX.  —  Traits  caractéristiques  de  l'installation  des  sections  étrangères  dans 
LES  galeries  générales.  (Suite.) 

26.  Suède -59 

27.  Suisse 33 

1.  Groupes  I  et  III.  (Education  et  enseignement.  Instiiunents  et  procédés 

généraux  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts.) 33 

2.  Groupe  II.  (Œuvres  d'art.) 34 

3.  Groupes  IV  et  V.  (Matériel  et  procédés  généraux  de  la  mécanicpie.  Elec- 

tricité.)   34 

II.  Groupe  VI.  (Génie  civil;  moyens  de  transport.) 34 

5.  Groupes  VII  et  X.  (Agriculture.  Aliments.) 34 

6.  Groupes  XII  et  XV.  (Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  des 

habitations.  Industries  diverses.) 35 

7.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vêtements.) 36 

8.  Groupe  XIV.  (Industrie  chimique.) 36 

9.  Groupe  XVI.  (Economie  sociale.) Sy 

10.  Classes  74  (chauffage  et  ventilation)  et  11 1  (hygiène) 3 7 

28.  Turquie 37 

Chapitre  X.  —  Palais  et  pavillons  spéciaux  des  sections  étrangères 38 

S  1".  Enceinte  urbaine 38 

1 .  Observation  préliminaire 38 

2.  Allemagne 38 

1 .  Palais  impérial 38 

2.  Pavillons  divers ai 

3.  Autriche ^2 

1 .  Palais  impérial 42 

9 .  Château  tyrohen 43 

3.  Pavillon  annexe  du  groupe  IX 44 

4.  Belgique • ''  ^ 

1.  Palais  royal 44 

2.  Pavillons  divers , ^5 

5.  Bosnie-Herzégovine 46 

6.  Bulgarie 1*7 

7.  Chine ^8 

8.  Corée 5o 

9.  Danemark 5o 

1 .  Pavillon  royal 5o 

2.  Pavillon  annexe  des  groupes  XII  et  XV 5 1 

1 0.  Équateiu- 5 1 

1 1 .  Espagne 5 1 


TABLE  DES  MATIERES.  235 

Chapitre  X.  —  Palais  et  pavillons  spécudxdes  sections  étrangères.  (Suite.) 

1 .  Palais  royal 5  ) 

2 .  Pavillons  divers 5.3 

12.  États-Unis 53 

1 .  Palais  officiel 53 

2.  Pavillons  divers 55 

1 3.  Grande-Bretagne 5() 

1 .  Pavillon  royal 5f) 

9.  Pavillon  annexe  des  groupes  IV  et  XII 67 

3.  Pavillon  annexe  de  la  classe  33 58 

4.  Pavillons  annexes  des  groupes  VII  et  X 58 

5.  Pavillon  annexe  du  groupe  XVIII 5() 

6.  Palais  des  colonies  britanniques 5() 

i  /i .  Grèce 60 

1 5.  Guatemala 61 

1 6.  Hongrie fi  1 

1 .  Palais  royal (j  1 

9.  Pavillons  divers 6li 

17.  Italie fi/i 

1 .  Palais  royal ()  '1 

2.  Pavillons  divers ■ t)6 

18.  Japon 67 

1 .  Palais  des  arts  rétrospectds G7 

9.  Pavillons  divers  du  Trocadéro 08 

3.  Pavillons  de  l'Esplanade  des  Invalides (58 

19.  Luxembourg (18 

20.  Mai-oc 69 

21 .  Mexique (5  ;) 

22.  Monaco 70 

23.  Nicaragua 71 

24.  Norvège 71 

25.  Pays-Bas 72 

26.  Pérou 74 

27.  Perse 75 

28.  Portugal 7C 

1 .  Pavillon  royal 76 

9 .  Palais  des  colonies 76 

29.  Roumanie 77 

30.  Russie 78 

1 .  Palais  impérial  du  Trocad(M'o 78 


-236  TABLE  DES  MATIERES. 

Chapitre  X.  —  Palais  et  pavillons  spécudx  des  sections  étrangères.  (Suite.) 

9.  Pavillon  de  la  Finlaude 81 

3.  Pavilloas  divers 83 

31.  Saiat-Maiin 85 

32.  Salvador 86 

33.  Serbie 86 

35i.  Siam 87 

35.  République  Sud-Africaine 88 

36.  Suède 89 

1 .  Pavillon  royal 89 

9.  Pavillon  annexe  du  groupe  VII 91 

37.  Suisse 92 

38.  Turquie 9a 

S  2.  Atmewe  du  bois  de  Vincennes gS 

1 .  Allemagne 93 

1.  Classe  21  (appai-eils  divers  de  la  mécanique  générale) 98 

■?..  Classe  32  (matériel  des  chemins  de  fer  et  ti-amways) 9/1 

3.  Classe  106  (habitations  ouvrières) 9/1 

2.  Autriche 96 

1.  Classe  32  (matériel  des  chemins  de  fer  et  tramways) 96 

2.  Classe  112  (assistance  publi(pie) 9.^ 

3.  Relgique 96 

1.  Classe  55  (matériel  et  procédés  des  industries  alimentaii-es) 96 

a.  Classe  106  (habitations  ouvrières) 96 

/(.  Espagne 96 

Classe  36  (matériel  et  procédés  de  la  vàticulture)  et  classe  75  (appareils 

et  procédés  d'éclaù-age  non  électrique) 96 

5.  Etats-Unis 97 

1 .  Classe  22  (machines-outils) 97 

a.  Classe  30  (cycles) 97 

3.  Classe  35  (matériel  et  procédés  des  exploitations  rurales) 97 

h.  Classes  [i9  et  50  (matériel,  procédés  et  produits  des  exploitations  et  des 

industries  forestières) 98 

5.  Classe  51  (armes  de  chasse) 98 

6.  Grande-Bretagne 98 

1.  Classe  35  (matériel  et  procédés  des  exploitations  rurales) 98 

a.  Classe  106  (habitations  ouvrières) 98 

7.  Grèce 99 

Classe  30  (carrosserie  et  eiiarronnage ,  automobiles  et  cycles) 99 


TABLE  DES  MATIERES.  237 

Chapitre  X.  —  Palais  et  pavillons  spéciaux  des  sections  étrangèues.  (Suiic.) 

8.  Italie ()9 

Classe  32  (matériel  des  chemins  do  fer  et  tramways) 99 

y.  Norvège 100 

Classe  35  (mate'riel  et  proce'dés  des  exploitations  rurales) 100 

10.  Roumanie 100 

Classe  63  (exploitation  des  mines,  minières  et  carrières) 1 00 

H.  Suisse 100 

1.  Classe  40  (produits  agricoles  alimentaires  d'origine  animale) 100 

a.  Classe  lOG  (habitations  ouvrières) 101 

Chapitre  XL  —  Traits  caractéristiqdes  de  l'installation  des  expositions  rétrospectives.  10a 

1.  Exposition  centennale  des  beaux-arts 10a 

2.  Exposition  re'trospective  de  l'art  français 1 07 

3.  Musées  centennaux  des  produits  industriels  ou  agricoles  et  des  objets  autres  que 

les  œuvres  d'ai-t 1 1 3 

1 .  Observation  préliminaire 1 1  3 

2.  Groupe  I.  (Education  et  enseignement.) 1 1 3 

3.  Groupe  III.  (Instruments  et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sci.:nces 

et  des  arts.  ) 1 1 5 

li.  Groupe  IV.  (Matériel  et  procédés  généiaiix  de  la  m('canique.) 117 

5.  Groupe  V.  (Electricité.) 118 

6.  Groupe  VI.  (Génie  civil.  Moyens  de  transport.) 118 

7.  Groupe  VIL  (  Agriculture.  ) 121 

8.  Groupe  VIII.  (Horticulliu'e  et  ai'boricidlure.) lai 

().  Groupe  IX.  (Forêts,  chasse,  pèche,  cueillettes.) 1  a5 

10.  Groupe  X.  (Aliments.) i  aO 

1 1.  Groupe  XL  (Mines;  métallurgie.) 1  27 

12.  Groupe  XII.  (Décoration  et  mobilier  des  édifices  publics  et  (h's  habita- 

tions.) -  Classe  97  du  groupe  XV.  (Bronze,  fonte  et  ferronnerie 

d'art;  métaux  repoussés. ) 128 

i3.  Groupe  XIII.  (Fils,  tissus,  vètemenls.) i3i 

1 1l.  Groupe  XIV.  (Industrie  chimique.) i34 

i5.  Groupe  XV.  (Industries  diverses),  moins  la  classj  1)7  (bronze,  fonte  et 

ferronnerie  d'art;  métaux  repoussés.) i35 

iG.  Groupe  XVI.  (Économie  sociale.  Hygiène,  assistance  publique.) i38 

17.  Renseignements  statistiques  sur  les  musées  centennaux i  io 

1 8.  Rapports  sur  les  musées  centennaux i  i  1 

11.  Exposition  rétrospective  des  arm('es  de  terre  et  de  mer i/i3 

1 .  Section  française 1  '1 3 


2.  Sections  étrangères 16 


•238  TABLE  DES   MATIERES. 

CuAPiTRE  XII.  —  Concours  dammadx  nEPRODOCTEi rs i iy 

1.  Observation  préliminaire 1^7 

2.  Concours  d'animaux  reproducteurs  des  espèces  bovine,  ovine,  porcine,  et  d'ani- 

maux de  basse-cour i  '17 

1 .  Classification 1  i  7 

2.  Mesures  administratives  diverses  prises  en  l'avem-  du  concouis lôo 

3.  Installations  générales  faites  par  le  Département  de  l'agricidture 1 5 1 

i.  Jugement  et  résidtats  du  concours 1 5  a 

3.  Concours  d'animaitx  reproducteurs  des  espèces  chevaline  et  asine lôi) 

1 .  Classification 169 

a.  Mesui-es  administratives  diverses  prises  en  faveur  du  concours 1  (io 

3.  Installations  générales  faites  par  le  Département  de  l"agricultm-e 161 

k.  Jugement  et  résidtats  du  concours 163 

5.  Vente  aux  enchères  publiques 168 

U.  Dépenses  du  Dépai-tement  de  ragricidtm'e  pom-  les  coucom's  d'auimaux 168 

CiiAriTRE  XIII.  —  Catalogues  des  oeuvres  et  produis  exposés 1C9 

1 .  CataloijTie  général  officiel 1 0<j 

1 .  Recoiu-s  à  l'industrie  privée  pour  la  pulilication 169 

9.  Insertion,  en  tête  du  catalogue  de  chaque  classe,  d'une  notice  liislorique 
et  statistique  sur  les  branches  de  la  production  française  se  rattachant 

à  cette  classe 169 


3.  Caliier  des  charges  de  l'eulroprise 1 


Ix.  Adjudication 176 

5.  Impression  et  publication 176 

2.  Catalogues  spéciaux  des  sections  étrangères 178 

ClUPIIRE   WS .  JdGEUENT  des  OECVRES  et    PRODl  ITS  EXPOSES.  RÉCOMPENSES.  RAPPORTS 

DE  JCRV 1  So 

1.  Conslitulion  du  jury  international  des  récompenses 180 

1 .  Jm-ys  de  classe 180 

2.  Jurys  de  groupe 1 80 

3.  Jm'v  supérieur 188 

2.  Opérations  du  jury  international  des  récompenses 190 

1 .  Jurys  de  classe 190 

9.  Jurys  de  groupe 199 

3.  Jury  supérieur 198 

h.  Insignes  du  jury 1  gO 

3.  Récompenses Kjy 

I .   Rappel  de  la  uatui-e  des  récompenses.  —  Adjonction  dune  médaille  aux 

iliplômes 1  (|t 


TABLE  DES  MATIERES.  239 

CHil'lTRE  XIV.  ^  JdGEMENT  DES  OEUVBES  ET  PBODOITS  EXPOSES.  RÉCOMPENSES.  RAPPORTS 

DU  JURV.  (Suite.) 

9.  Règles  gën<^rales  diverses  adoptées  par  le  Jury  supérieur  pour  l'allriLu- 

tion  des  récompenses i  y8 

3.  Statistique  sommaire  des  récompenses  d'exposants aoi 

à.  Statistique  sommaire  des  récompenses  de  collaborateurs ao5 

li.  Jugement  des  concours  tempoi'aires 307 

1.  Concouis  temjioraires  des  gioupus  do  l^agricullure.  de  l'iiorlicullure  et 

des  aliments;  concours  de  la  ramie 207 

a.  Concours  d'animaux  reproducteurs ao8 

5.  Jugement  du  concours  pour  le  meillciu'  ajtpareil  de  sauvetage  dans  le  cas  de 

sinistre  en  mer aog 

(i.  Diplômes  conimémoraUls 2 1  o 

7.  Dessin,  graviu'e  et  impression  du  diplôme  des   récompenses   et  du  diplôme 

commémoratif aia 

1.  Concours  pour  le  dessin  du  diplôme ai  a 

2.  Graviu'e  du  diplôme 2 1 5 

3.  Impression  en  taiJle-douce  du  diplôme 2i5 

8.  Impression  des   certificats  de  récompenses   pour  les  concours  temporaires  des 

groupes  de  l'agriculture,  de  l'horticulture,  des  aliments,  et  pour  le  concoui's 

de  la  ramie 217 

9.  Gravure  et  fi'appe  de  l:i  médaille  des  n'comp.'Mses  et  de  la  plaquelle  comiin'nio- 

rative 217 

1 .  Médaille  des  récompenses 217 

2 .  Plaquette  commémorative 219 

10.  Pi'oniotions  et  nominations  dans  la  Légion  d'honneur 221 

11.  Médailles  d'honneur  des  ouvriers  collaborateurs  de  l'Exposilioii 922 

li2.  Rapports  du  jury  international aaâ 

1.  Introduction  aux  rapports  du  jiny aa5 

2.  Rapports  particuliers  des  classes 2 26 


TABLE  DES  PLANCHES. 


TlUITS    CAl'.ACTÉKISTIQUES     DIÎ    l'iNSTALLATION    DES     SECTIONS     ÉTRANGÈHES    DANS    LES    GALERIES 
GÉNÉRALES. 

Allemagne. 

l'ogcs. 

^Agnciillure.  Aliments  (Allemagne  et  autres  pays) 4-5 

y  Décoration  et  mobilier  des  édifices.  Industries  diverses (i-y 

Auhiclie. 

^  Génie  civil  et  moyens  de  transport i  o  - 1 1 

^  Décoration  et  mobilier  des  édilices.  Industries  diverses i  2-1  iî 

Espagne. 

Agricultiu'e.  Aliments ) 

_.,      .             ,  18-10 

tils,  tissus,  vêtements \ 

Ktats-Unis. 

y   hlectricite i  îi- 1  <( 

y  Mines  et  métallurgie 1 8- 1  <) 

Hongrie. 

y  Forêts,  chasse,  pèche,  cueillettes aa-aS 

/Fils,  tissus,  vêtements a'i-a.5 

Pays-Bas. 

^    Génie  civil  et  moyens  de  transport a8-a() 

Russie. 

Décoration  et  mobilier  des  édifices.  Industries  diverses :5o-3i 

Suisse. 
■^  Orfèvrerie,  joadlerie  et  bijouterie,  horlogerie Sti-Sy 

Palais  et  pavillons  spéciaux  des  sections  étrangères. 

%  1".  Enceinte  urbaine, 
y   Quai  dos  Nations''' (t .  ^p. .' 38-89 

"'  4  planches. 

ï.  iG 


tupRiutnii    K^rio^iLK. 


2Zi2  TABLE   DES   PLANCHES. 

Palais  et  pavillons  spéciacï  des  sections  étrangères.  (  Suite.) 

AUeniagne. 

Palais  impérial  (quai  des  Nations) 38-39 

/ y  Pavillon  de  la  navigation  de  commerce  (quai  d'Orsay) ho-h\ 

Autriche. 

Palais  impérial  (quai  des  Nations) 4'i-43 

.  Château  tyrolien  (Champ  de  Mars) /i-3-43 

Beigicpip. 

Palais  royal  '  Vue  extérieure 44-45 


(quai  des  Nations).  (  Intérieur ■ 44-4S 

Bosnie-HerzégONine. 

Pavillon  (  ^'^^  extérieure 46-47 

(quai  des  Nations).  |  Intérieiu- 46-47 

Bulgai'ie. 

Palais  (rue  des  Nations) 46-4/ 

Chine. 

Arc  de  triomphe  du  temple  de  Confucius  à  Pékin  (Trocadéro) 48-49 

Pavillon  de  la  soierie  (Trocadéro) 48-49 

Pavillon  des  porcelaines  anciennes  (Trocadéro) ) 

Pavillon  de  la  porcelaine  moderne  (Trocadéro) ) 

Grand  palais  (Trocadéro) 48-49 

Boutiques  (Trocadéro) 48-49 

Corée. 

Pavillon  (Champ  de  Mars) 5o-  5 1 

Danemark. 

Pavillon  royal  (rue  des  Nations) 5o-5i 

Equatem-. 
-     Palais  (Champ  de  Mars) 5o-5 1 

Espagne. 

Palais  royal  (quai  des  Nations] 5q-53 

États-Unis. 

Palais  (quai  des  Nations) 54-55 

Pavillon  de  la  typographie  (Esplanade  des  Invalides) 54-55 

Pavillon  de  la  navigation  de  commerce  (quai  d'Orsay) ) 

(                                     •  1    56—57 

'  \  Pavillon  des  forêts  (quai  d'Orsay) ) 


TABLE  DES  PLANCHES. 


2Â3 


Paiais  et  pavillons  spéciaux  des  sections  étrangères.  (Suite.) 
Grando-Bi'etagne. 

Pavillon  royal  (quai  des  Nations) 

Palais  des  colonies  britanniques  (Trocadf^ro) 

Grèce. 

Palais  royal  (quai  des  Nations) 

Hongrie. 


Palais  royal 
(  quai  des  Nation: 


•Façade  sur  la  Seine 

''açade  siu-  la  rue  des  Nations. 

Vestibule 

Salle  des  Armes 

Salle  des  Hussards 

Pavillon  des  forêts  (quai  d'Orsay) 

Italie. 

^     Palais  royal        (  Vue  extérieure  .  .  . .  .  .  .  , 

(quai  des  Nations),  j   Intérieur^ 2>.  ^A.  ...  . 

Japon. 

Paiais  impérial  et  jiavillons  (Trocadéro) 

'Palais  impérial 

-  Pavillon  et  jardin 

Luxembourg. 

Palais  (rue  des  Nations) 

Maroc. 

Pavillon  ((jliamp  de  Mars) 

Mexique. 

Palais  (quai  d'Orsay) 

Monaco. 

Palais  (quai  des  Nations) 

Norvège. 

Pavillon  (quai  des  Nations) 

Pays-Bas. 

^'^     i   Vue  extérieui-e  . 


Palais  des  Indes 
néerlandaises 
(Trocadéro).       (   Intérieur 

Pavillon  des  Indes  néerlandaises  (Trocadéro). 


56-57 
58-59 

()o-6i 

6-2-63 

62-63 

64-65 
6/1-65 

64-65 
66-67 

66-67 
68-69 

68-69 
68-69 
70-71 
70-71 
72-73 

73-73 

73-73 


(1) 


3  plaïu-lics. 


•Jii  TABLE  DES  PLANCHES. 

Palais  et  i'avilloss  spéciaox  des  sections  étrangères.  (Suite.  ) 

Pérou. 

Paviiloii  (rue  des  Nations) l'''!^ 

Persp. 

Pavillon  (rue  des  Nations) 7 ''-70 

Portugal. 

Pavillon  royal  (rue  des  Nations"! 76-77 

Roumanie. 

Palais  royal  (rue  des  Nations) 1^~11 

Russie. 

Palais  imiiérial      i   Vue  e.Mtérieuiv 78-79 

(Trocadéro).        )   Intérieur 78-79 

Village  russe  (Trocadéro) 80-8 1 

Pavillon  de  la  Finlande  (rue  des  Nations) 82-88 

Pavillon  de  la  régie  des  boissons  (Champ  de  Mars) 8^i-85 

Saint-Marin . 

Pavillon  (Champ  de  Mars) 84-85 

Serbie. 

Palais  royal  (quai  des  Nations) 8C-87 

Siaiïi. 

Pavillon  (Champ  de  Mars) 8O-87 

République  Sud-Afiicaine. 

Pavillon  (Trocadéro) 

Ferme  boer  (Trocadéro) 

Suède. 


88-8y 


Pavillon  royal  (quai  des  Nations) 90-91 

Pavillon  de  la  société  Separator  (Champ  de  Mars) 90-91 

Suisse, 

Chalet  suisse  (Champ  de  MiU's) • 92-9^ 

Tiu(|uie. 

Palais  impérial  (quai  des  Nations) 9"2-9'^ 


TABLE  DES  PLANCHES. 
Palais  i:ï  pavillons  spécud.v  des  sections  étrangères.  (Suite.) 
S  2.  Annexe  du  bots  de  Viiiceniies. 

Allemague. 

Pavillon  du  matériel  de  sauvetage 

Pavillou  de  M.  Riitgers  (créosotage  des  bois) 

Maisons  nuvrif'res 


■2'i.-. 


Autriclie. 

Maison  de  convalescence  pour  ouvriers,  de  M.  Krupp. 

Belgique. 

Taisons  nnvi'ièrps 

Etats-Unis. 

Pavillon  des  machines-outils 

Pavillon  des  bicycles 

Pavillon  des  machines  agricoles  Mac  Cormick 

Pavillon  des  bois 

Canada. 

avillon  des  instruments  agricoles 

Grande-Bretagne. 

Maison  ouvrière  de  la  société  Lever  brothers 

Italie. 

Pavillon  des  chemins  de  fer  de  la  Méditerranée 

Roumanie. 

Pavillou  lies  pétroles 

Suisse. 


^Tente  de  l'exposition  laitière 

^  Maison  ouvrière  de  MM.  Russ-Suchard  et  (î  " 


9  4-9  fi 


9*^-97 


9^-9<t 


98-99 


100-iot 


Traits  caractéristiqies  deî  l'installation  des  expositions  rétrospectives. 

Musées   centenuaux    des    instruments    et  j)rocedés  généraux    des    lettres. 

sciences  et  arts'" 1^.  .JjHL  .-. 1  iC-i  17 

Musée  centennal  des  moyens  de  transport 1  a  0-1  a  1 

Musée  centennal  de  l'agricultiu-e  et  des  aliments laa-ia)? 

Musées  centennaux  des  mines  et  de  la  métallurgie 


Musée  anitennal  du  niobiliei 


1 aS-iag 


'"   2  planches. 


246  TABLE  DES  PLANCHES. 

TlUITS  CABACTKRISTIQKES  DE  l'iKSTALLATION  DES  EXPOSITIONS  RETROSPECTIVES.  (Suite.) 

rMusées  centennaux  des  soieries,  dentelles  et  broderies 

,  Musée  eentennal  du  costume 

Salon  Pasteur 

Exposition  rétrospective  des  aimées  de  terre  et  de  mer 


CoKCODRS  d'animaij.\  repboddctedbs  des  espèces  chevaline  et  asine. 


Tribune  d'iionnenr. 

Races 

lie  |)iir  sang. 


Races 
trotteuses. 


Races 
de  demi-sang. 


Races 
de  trait. 


i  Hongiie  (arabe)  . 

•  Tur(piie  (arabe) . 

[  France  (anglais), 

i  France 


Races 
de  trait. 
(  Suite.  ) 


Etats-Unis 

Russie 

/   France  (anglo-normand) 

I  Angleterre  (hackney) 

Allemagne  (Oldenbourg) 

Hongrie  (anglo-normand).  .  .  . 

Russie  (demi-sang  des  steppes). 

France  (trait-perciieron) 

France  (trait-bretou) 

Belgique  (trait-ardennais).  .  .  . 

i    Belgique  (postiers) 

■.   Belgique  (shire-horse) 

(  Allemagne  (Schleswig) 


13-2-1 33 

i38-i39 
i'i4-i'.5 


160-161 
162-163 

i64-i65 
i64-i65 


166-167 


166-167 


Espèce  asine France  (Deux-Sèvres) 


Jdby.  —  Récompenses. 


Insignes  du  jui-y 

Diplôme  de  récompense 

/Médaille  des  récompenses,  par  M.  Clia|ilaiu 

^Plaquette  commémoralive ,  par  M.  Roly 

plôme  de  médaille  d'honnem-  des  ouvriers 

Médaille  d'honneur  des  ouvriers,  par  M.  (lliaplaiu. 


196-197 
a  1 4-9 1 5 

918-919 

299-993 


p 


r\ 


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