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Full text of "Fabrication des produits chimiques proprement dits"

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MONOGRAPHIES INDUSTRIELLES 



IG^ BRUXELLES 

4!^;^ P. WEIS8ENBRUCH, IMP, DU ROI 

^(^^ «V, RUE DU POXNÇOW 








ROYAUME DE BELGIQUE 
JINISTKRE DE L'INDUSTRIE ET DU TRAVAIL 

OFFICE DU TRAVAIL ET INSPECTION DE L'INDUSTRIE 



MONOGRAPHIES INDUSTRIELLES 
APERÇU ÉCONOMIQUE. TECHNOLOGIQUE ET COMMERCIAL, 'X, 



VI. — Industries chimiques. 
FABRICATION 

DES 

PRODUITS CHIMIQUES 

PROPREMENT DITS 

-•.t„<. .,-.-- ■-■■ ■.. î- "•'-- 



BRUXELLES 

OFFICE DE PUBLICITÉ 1 SOCIÉTÉ BELGE DE LIBRAIRIE 

J. LEBÈOUE & C» O. SCHEPEN5&C» 

190S 



INTRODUCTION 



Objet des industries chimiques. 

Sous le nom général dHndustrie chimique^ on désigne 
toute spécialité industrielle dans laquelle se prati- 
quent en grand, à Faide d'appareils appropriés, les 
diverses opérations effectuées en petit dans les labo- 
ratoires de chimie. Ces opérations sont tantôt d'ordre 
mécanique (broyage, compression, lavage, décanta- 
tion, malaxage, etc.), tantôt d'ordre physique (disso- 
lution, évaporation, cristallisation, distillation, etc.j^^ 
tantôt d'ordre véritablement chimique (décomposi- 
tion, substitution, combinaison, etc.). 

La chimie industrielle élabore deux espèces bien 
distinctes de produits : 

i"" Des corps à composition constante, homogène, 
définie, connus sous le nom de métaux, métalloïdes, 
bases, acides, sels, etc., de nature inorganique ou 
organique, formant la catégorie des produits chimiques 
proprement dits; 

2° Des corps à composition variable, sortes de 



— 2 — 

mélanges de matières essentielles ou accessoires, dont 
la fabrication comporte des opérations analogues à 
celles de la fabrication des produits chimiques pro- 
prement dits. 

Parmi les corps de la première catégorie, nous 
trouvons des produits recevant une destination di- 
recte, définitive. Mais beaucoup d*entre eux, et non 
des moindres, servent à la fabrication d'autres pro- 
duits, soit comme matières premières essentielles, 
soit comme matières simplement réagissantes ou dis- 
solvantes. 

Les produits de la seconde catégorie peuvent se 
présenter sous une forme artificielle, façonnés d'après 
tel ou tel contour; d'autres fois, ils apparaissent sous 
l'état d'une composition tout à fait hétérogène, véri- 
table aggrégation d éléments absolument différents. 
Tous ces produits sont destinés à être consommés dans 
l'état où ils se présentent. 

D'après cette définition générale, l'extraction des 
métaux de leur minerai rentre dans les industries 
chimiques. Mais, vu son importance, cette spécialité 
forme l'objet d'une branche industrielle bien dis- 
tincte : la rnéLallurgie. Il en est de même de la verre- 
rie et des industries céramiques : ces fabrications, à 
cause de leur développement, méritent d'être étudiées 
à part. Le sucre, l'amidon, la glucose, l'alcool, la 
gélatine, etc., bien que constituant en quelque sorte 
des produits chimiques de nature organique, ne sont 
pas non plus considérés comme tels : on les range 
dans une classe spéciale, celle des produits alimentaires. 
La glycérine, la stéarine, l'oléine, le savon sont dans 



— 3 — 

le même cas et font partie d'un groupe d'industries 
traitant les matières grasses. 

Ces restrictions apportées, nous énumérons ci- 
après, rangés dans Tordre de la nomenclature scien- 
tifique, les produits chimiques qui font Tobjet d'une 
fabrication en Belgique : 

Corps inorganiques. 

Hydrogène. Oxygène. Soufre. Phosphore. Carbone. 

Chlorures de potassium, de sodium, de calcium, de 
zinc, d'aluminium et de plomb. Perchlorure de fer. 
iodure de plomb. Fluorure d'aluminium. Fluorure 
double d'alumium et de sodium. 

Oxydes de potassium, de sodium, de calcium, de 
magnésium, de fer, d'aluminium, de zinc et de plomb. 

Ammoniaque. 

Sulfures de sodium, de baryum et de zinc. 

Phosphure de cuivre. Arséniures de nickel et de 
cobalt. 

Acides chlorhydrique et fluorhydrique. 

Acides sulfureux, arsénieux et carbonique. Acides 
sulfurique, nitrique, phosphorique et borique. 

Hypochlorites de sodium et de calcium. 

Bisulfites de sodium et de calcium. 

Sulfates de potassium, de sodium, d'ammoniaque, 
de calcium, de magnésium, de baryum, de fer, d'alu- 
minium, de cuivre et de plomb. Sulfate double de 
potassium et d'aluminium. 

Nitrates de potassium, d'ammoniaque, de baryum, 
de cuivre et de plomb. 



— 4 — 

Phosphates de potassium, de sodium et d'ammo- 
niaque. Phosphates mono, bi et tricalciques. Borate 
de sodium. 

Carbonales de potassium, de sodium, de baryum et 
de plomb. 

Ferrocyanure de sodium. Sulfocyanure de potas- 
sium et d'ammoniaque. 

Silicates de potassium et de sodium. Fluosilicate 
de sodium. 

Aluminate de baryum. Chromate de zinc et de 
plomb. Composés de sélénium et de ihallium. 

Corps organiques. 

Alcool mélbylique (méthanal). Chloroforme (tri- 
chloromélhane). Èlher éthylique (oxyde d'éthyle), 

Hexaméthylène tétramine. 

Aldéhyde formique (méthanal), trioxyméthylène. 
Aldéhyde et paraldéhyde acétiques (éthanal). Acétone 
acétique. 

Acide acétique. Acétates de soude, de calcium, de 
fer. Arsénio-acétate de cuivre. Acétate d'éthyle (éther 
acétique). 

Nitrocellulose. Collodion. 

Benzène. Nitrobenzine. 

Crésylol. Phénol. Biiododiihymol. 

Toluène. Dérivés d'aniline. 

Benzoates de sodium et d'éthylène. 

Créosote, créosoforme, tanno-créosoforme. 

Gaïacol, gaïaforme, tanno-gaïaforme. 



o — 



Carbonates, phosphates et tanno- phosphates de 
créosote et de gaïacol. 

Salicine. Salycylate d'aniipyrine. 

Acide tannique. Oxyiodogallate de bismuth. 

Naphtaline. Anthracène. Pirydine. 

Il s'en faut de beaucoup que les différents corps 
passés en revue soient produits dans l'industrie à 
l'état de pureté complète. C'est qu'en effet, à cause de 
la composition plus ou moins homogène, plus ou 
moins variable des matières premières employées, 
par suite d'une certaine irrégularité de travail, inévi- 
table dans des manipulations effectuées en grand, des 
composés obtenus sont souvent mélangés avec une 
certaine proportion de matières étrangères. Dans 
beaucoup de cas, il faut éliminer ces malières étran- 
gères et amener ces corps au degré de pureté exigé 
par le consommateur. 

Il en résulte que l'industrie fournit généralement 
les produits chimiques en trois qualités : 

a) Des produits de fabrication courante, suffîsam* 
ment purs pour les usages habituels de l'industrie; 

6) Des produits rectifiés ou présentant une pureté 
industrielle indispensable dans la fabrication de cer- 
tains composés; 

c) Des produits chimiquement purs, débarrassés de 
toutes matières étrangères, pour les besoins du labo- 
ratoire et de la pharmacie 



— 6 — 

Classification pratique des industries 

chimiques. 

La classification précédente, purement scientifique, 
ne serait pas utilement adoptée dans une étude d'un 
caractère essentiellement économique. Dans une étude 
de ce genre, il faut, autant que possible, adopter une 
classification répondant à la réalité industrielle, Cest 
que, dans la pratique, certaines fabrications se com- 
binent, s'enchaînent pour certains motifs ne relevant 
aucunement de la science pure. 

On classait autrefois les industries chimiques en 
trois groupes distincts : 

1"" La grande industrie chimique; 

^'^ La petite industrie chimique; 

5° L'industrie chimique pharmaceutique. 

Les établissements ressortissant au premier groupe, 
avaient pour principal objectif la production du car- 
bonate de soude par le procédé Leblanc. Celte classe 
d'établissements comprenait nécessairement la fabri- 
cation de l'acide sulfurique, de l'acide nitrique, de 
l'acide chlorhydrique, du sulfate de soude. 

Ces usines fournissaient ainsi les matières pre- 
mières principales d'une foule de produits secon- 
daires, dont la fabrication rentrait plutôt dans la 
petite industrie chimique. 

Nous ferons remarquer que cette classification ne 
répond plus à la situation actuelle. 

Tout d'abord, la fabrication de la soude par la 



méthode Leblanc est complètement abandonnée, 
cédant la place à la fabrication de la soude par le 
procédé Solvay. Cette dernière industrie est devenue, 
dès lors, complètement indépendante de la fabrica- 
tion des acides sulfurique, nitrique et chlorbydrique. 

De ce fait, la fabrication de Tacide sulfurique a vu 
considérablement diminuer un de ses principaux 
débouchés : la fabrication du sulfate de soude en vue 
de sa transformation en carbonate. Ajoutons, d'autre 
part, que, depuis que les usines métallurgiques pra- 
tiquant le grHIage des pyrites et des blendes ont été 
mises d»ns Fobligation de recueillir les gaz sulfureux 
provenant de cette opération, la production de Tacide 
sulfurique n'a cessé de se développer énormément. 

Entretemps prenait naissance une autre industrie 
importante : la fabrication des superphosphates de 
chaux; cette industrie est devenue le principal con- 
sommateur d'acide sulfurique, permettant d'utiliser 
ainsi les fortes quantités de cet acide qui proviennent 
des fours de grillage. 

Remarquons que, malgré cette évolution, le sulfate 
de soude n'a pas vu sa production diminuer, car ce 
produit est toujours largement utilisé dans les ver- 
reries et les glaceries. Mais l'acide chlorbydrique, 
obtenu en même temps, est tombé, par suite de son 
abondance, au rang de sous-produit. L'application des 
nouvelles méthodes de fabrication du chlore et du 
chlorure de chaux par la décomposition directe du 
chlorure de sodium est venue, en effet, restreindre 
les applications de l'acide chlorhydrique. 

Toutes ces circonstances ne pouvaient manquer de 



— 8 — 

forcer nos anciennes fabriques de produits chimiques 
à chercher une nouvelle orientation industrielle. 

C'est ainsi que beaucoup de ces usines ont annexé à 
leur industrie la fabrication des superphosphates. 
D'autres ont entrepris la fabrication d'une série de 
produits accessoires que Ton rangeait autrefois dans 
la petite industrie chimique. 

Il en résulte que la distinction autrefois admise 
entre la grande et la petite industrie chimique n'a plus 
de raison d'être. De nouvelles fabrications ont, d'ail- 
leurs, été créées qui ne le cèdent en rien, comme 
importance, à nos anciennes fabriques de soude et 
d'acide sulfurique. 

Quant à l'industrie chimique pharmaceutique, cette 
branche ne présente encore qu'une importance rela- 
tive en Belgique. 

Abandonnant la classiGcation industrielle adoptée 
autrefois, nous diviserons l'étude des produits chi- 
miques en quatre parties principales : 

A. Industries de l* acide sulfurique et des superphos- 
phates ; 

B. Industries de la soude^ des chlorures et des sels de 
potasse ; 

C. Produits de nature minérale autres que ceux des 
deux premiers groupes ; 

D. Produits extraits de la houille et du hois et autres 
composés organiques. 

Nous terminerons par l'étude de quelques produits 
purs, à l'usage du laboratoire et de la pharmacie. 



— 9 — 

Toutes ces industries comportent un nombre total 
de *256 établissements répartis entre 224 firmes. Le 
personnel qu'elles occupent peut être représenté par 
le chiffre global de 9,500 ouvriers. La puissance 
motrice utilisée est, pour l'ensemble, de 14,000 che- 
vaux-vapeur environ. 

Il convient de faire observer que le nombre d'ou- 
vriers employés et la puissance mécanique mise en 
jeu ne suffisent pas ici pour apprécier exactement 
l'importance des industries chimiques, celles-ci ne 
nécessitant le plus souvent, pour l'exécution de leurs 
opérations, que le concours d une force motrice peu 
considérable et surtout d'une main d'oeuvre assez res- 
treinte. 



PREMIÈRE PARTIE 



INDUSTRIES DE L'ACIDE SULFURIQUE 
ET DES SUPERPHOSPHATES. 



Renseignements généraux. 

Nous rangeons dans ce groupe les trois catégories 
de produits suivantes : 

I. Les trois principaux acides minéraux et leurs 
sous-produits : acide sulfurique^ acide nitrique, sulfate 
de soude et acide cidorinjdrique ; 

II. Les phosphates de chaux comprenant : les super- 
phosphates de chaux ordinaires^ le guano dissous et les 
phosphates basiques; 

IIL Un certain nombre de produits accessoires fabri- 
qués dans les mêmes usines, tels que : le sulfate de 
cuivre, le sulfate de fer, les sels de baryum, le fluosilicate 
de soude, Varsenic^ etc. 

Ces diverses industries sont exercées par 37 établis- 
sements, d'importance variable, occupant ensemble 



— 12 — 

4,885 personnes. Dans 27 de ces usines, le personnel 
n'alteint pas le chiffre de 50 ouvriers; 13 établisse- 
ments ont de 50 à tOO travailleurs; 9 autres, de 100 
à 200; 6, de 200 à 300, et 2 occupent un personnel de 
400 à 600 ouvriers. 

La première catégorie est formée presque exclusive- 
ment par des ateliers qui ne se livrent qu'à la prépa- 
ration des superphosphates et des engrais composés. 

La totalité des moteurs à vapeur utilisés dans ce 
groupe d'industries, représente une puissance globale 
d'environ 6,200 chevaux. Cette force motrice se 
répartit de la manière suivante : 

23 établissements disposent de moins de oO chevaux; 
9 » )> de 50 à 100 » 

il )) )) de 100 à 200 » 

8 )) » de 200 à oOO » 

1 établissement dispose d'une force de 1,000 chevaux. 

Trois usines seulement n'ont recours à aucune force 
motrice mécanique. 

, Le travail est organisé à la pièce pour un certain 
nombre d'opérations; pour d'autres, il est à la jour- 
née, mais alors le plus souvent avec tâche imposée ou 
avec primes; le paiement à l'heure est également 
appliqué dans certaines fabriques de superphosphates. 
Il n'existe à cet égard aucune règle adoptée d'une 
façon absolument générale; nous aurons, d ailleurs, 
l'occasion de revenir sur ce sujet lorsque nous traite- 
rons de chacune des industries en particulier. 

Le salaire journalier moyen varie de 2 fr. 50 c. à 
3 fr. 25 c, suivant les régions; la moyenne qui se 



— 13 - 

rencontre le plus fréquemment est celle de 5 francs. 
Certaines catégories d'ouvriers spéciaux, tels que 
mécaniciens, chauffeurs, maçons, etc., gagnent 4 à 
5 francs par jour; le paiement à la tâche permet aussi 
aux travailleurs ordinaires d'atteindre à ces salaires 
plus élevés. 

Au point de vue géographique, ces industries ont 
été amenées à s'établir, pour des motifs variés, dans 
diverses régions du pays. On trouve d'importantes 
usines dans le voisinage des grandes villes (Bruxelles, 
Anvers, Gand, Louvain, Bruges); elles se sont éta- 
blies à proximité de voies navigables facilitant l'arri- 
vage du combustible et des matières premières pon- 
déreuses, ainsi que Texpédition de leurs produits, non 
moins encombrants. Un certain nombre d'anciennes 
fabriques sont installées dans le bassin industriel de 
la Sambre, à proximité de nombreuses verreries 
auxquelles elles fournissaient autrefois le carbonate 
de soude et, maintenant encore, le sulfate de soude 
Plusieurs fabriques d'acide sulfurique ont été créées 
dans la province de Liège, près des usines à zinc 
auxquelles elles doivent livrer la blende grillée et 
dont elles constituent en quelque sorte des annexes. 
D'autres établissements, et non des moins impor- 
tants, ont également été fondés en pleine Campine, 
sur les bords du canal qui les met en communication 
d'une part, avec le port d'Anvers, d'autre part, avec 
les bassins houillers allemands. Enûn, un certain 
nombre d'usines, ayant surtout pour but la produc- 
tion des superphosphates et la préparation des engrnis 



— 14 — 

composés, se sont montées dans les diverses zones 
agricoles qu'elles doivent desservir, notamment dans 
les provinces de Brabant, de Hainaut, de Liège et 
même dans celle du Luxembourg. 

En ce qui concerne le combustible, il est à re- 
marquer que la plupart des usines établies un peu 
loin de nos bassins houillers et situées au bord d'une 
voie navigable, ont intérêt à employer du charbon 
allemand qui, à qualité égale, leur procure une éco- 
nomie de 1 à 2 francs par tonne. Les bateaux amenant 
le charbon trouvent un fret de retour dans les pyrites 
grillées ou les superphosphates que nous exportons 
en Allemagne. 



I. — ACIDES MINEKAUX ET SOUS-PRODUITS. 

1° Acide sulfurique. 
Aperçu général de la fabrication. 

La fabrication de Tacide sulfurique ordinaire ou 
anglais, telle qu'elle se pratique couramment en Bel- 
gique, comprend deux opérations fondamentales : 

a) La production d'acide ou plutôt d'anhydride sul- 
fureux (SO^; 

b) La transformation de cet anhydride sulfureux en 
acide sulfurique par sa combinaison avec une quan- 
tité convenable d'oxygène et d'eau : 

SO^ + + H^O = H^SO^ 



— 15 — 

Ces deux opérations sont complétées par une troi- 
sième : 

c) La récupération des vapeurs nitreuses en excès. 

Depuis longtemps, aucune modification essentielle 
n'a plus été apportée aux dispositifs réalisant ces 
diverses réactions. Ce sont surtout des perfection- 
nements de détail, ainsi qu'une combinaison plus 
rationnelle des différents appareils, qui ont permis, 
en améliorant peu à peu le travail, d'obtenir un ren- 
dement supérieur et, par conséquent, d'arriver à un 
prix de revient plus avantageux. 

L'anhydride sulfureux est obtenu exclusivement par 
le grillage de blendes (sulfures de zinc) ou de pyrites 
(sulfures de fer), dans des fours appropriés. Les gaz 
sulfureux provenant du grillage sont conduits dans 
de vastes chambres de plomb, où s opère la transfor- 
mation en acide sulfurique. L'eau nécessaire à celte 
réaction est fournie sous forme de vapeur ou d'eau 
pulvérisée. L'oxygène est amené en même temps que 
les gaz sulfureux venant des fours de grillage. 

Toutefois, la combinaison de ces éléments et la for- 
mation de Tacide sulfurique ne s'effectuent que sous 
l'influence de l'acide nitrique, que l'on est obligé d'in- 
troduire au sein des gaz sulfureux avant leur entrée 
dans les chambres de plomb. Le rôle joué par l'acide 
nitrique dans ces réactions n'a pas encore été parfai- 
tement élucidé et il est diversement interprété par les 
chimistes qui se sont occupés de la question. Il ne 
peut entrer dans le cadre de cette étude d'exposer les 
différentes théories émises à ce sujet. 



— 16 — 

Disons seulement que, dans Tintérieur des cham- 
bres, il se forme des acides azoteux et hypoazotique, 
dont une partie s'échappe avec les gaz non utilisés. 
Pour récupérer ces produits nitreux, on fait passer 
ces gaz, à leur sortie des chambres, dans une tour 
d'absorption appelée condenseur de Gay-Lussac, où ils 
rencontrent un courant d'acide sulfurique à 60° B. 
Cet acide absorbe les vapeurs nitreuses et il se forme 
de l'acide mlroso-sulfurique^ que l'on recueille à la 
base du condenseur. 

On tire parti de cet acide nitroso-sulfurique en le 
dénitrifiant et l'on fait rentrer dans la circulation des 
chambres les vapeurs nitreuses qu'il avait absorbées. 
A cet effet, l'acide nitroso-sulfurique traverse un autre 
appareil appelé tour de Glover, placé entre les fours et 
les chambres de plomb, où il rencontre les gaz sul- 
fureux venant des fours. 

Dans cette tour de Glover, on fait aussi arriver tout 
ou partie de l'acide sulfurique extrait des chambres et 
dont la densiié est de 5!2 à 55"" B. âu contact des gaz 
chauds, cet acide se concentre, alors que les gaz se 
refroidissent. Les vapeurs d'eau dégagées rentrent 
dans les chambres de plomb. 

C'est sous l'influence de ces vapeurs d'eau et des gaz 
sulfureux que s'opère la dénitrification de l'acide 
nitroso-sulfurique. Le bioxyde d'azote rendu libre 
pénètre à nouveau dans les chambres. 

C'est également dans la tour de Glover que l'on 
introduit l'acide nitrique nécessaire aux réactions, et 
qui est entraîné avec les gaz sulfureux dans les 
chambres de plomb. 



— il — 

Telle est, tracée dans ses grandes lignes, la fabrica- 
tion de l'acide sulfurique ordinaire. Pour compléter 
cet aperçu, ajoutons que dans certaines usines on 
effectue, en outre, la purification de Tacide sulfu- 
rique, c'est-à-dire, l'élimination de certaines matières 
étrangères qu'il contient souvent en petite quantité, 
telles que le plomb, le cuivre, le fer, la chaux, l'alu- 
mine et, dans certains cas, le sélénium, le thallium 
et l'arsenic. 

Enfin, lorsque nous aurons mentionné la concentra- 
tion de l'acide des chambres, jusque 60 et 66** B., 
nous aurons passé en revue les principales opérations 
pratiquées dans une fabrique d'acide sulfurique. 

Nous allons maintenant revenir sur ces diverses 
opérations et nous signalerons les innovations les plus 
intéressantes qui ont été introduites dans les usines 
belges. 

a) Production de l'anhydride sulfureux. 

Minerais. 

Les blendes proviennent pour une grande part 
d'Espagne ; nous en recevons aussi d'autres pays, tels 
que la France, l'Allemagne, la Suède, la Sardaigne, 
l'Algérie, l'Amérique du Nord ; il nous en vient égale- 
ment, en certaine quantité, de l'Australie et du Japon. 
La teneur en soufre varie de 20 à 30 p. c. Le prix du 
minerai diffère suivant sa richesse et se calcule en 
fonction du cours du zinc à Londres. Les blendes sont 
plus ou moins pures. Mentionnons celles d'Algérie 
comme ne contenant pas d'arsenic et très peu de fer; 

2 



— 18 — 

elles fournissent un acide très pur, convenant spécia- 
lement pour la fabrication du sulfate d*ammoniaque. 

Les pyrites nous arrivent surtout de l'Espagne et du 
Portugal; celles du Japon sont remarquables parleur 
pureté. Les pyriles renferment généralement 50 p. c. 
de soufre et assez souvent de 0.3 à 0.4 p. c. de cuivre, 
que l'on peut retirer des résidus. Les pyrites valent 
de 20 a 25 francs la tonne, suivant leur richesse en 
soufre. 

Les pyrites cuivreuses, contenant de 2 à 5 V2 P- c. de 
cuivre, originaires de Norvège et de Portugal (Poma- 
ron), sont traitées par quelques usines. On en extrait 
le cuivre par le procédé de cémentation. Le prix de 
ces minerais atteint 50 à 40 francs la tonne. 

Broyage. 

Avant grillage, les blendes doivent être broyées. 
Elles passent d'abord dans un concasseur à mâchoires, 
puis dans un broyeur à cylindres, avec tamiseur, de 
façon à ce que le refus revienne à nouveau dans l'appa- 
reil. Parfois, il est nécessaire de sécher la blende; 
cette opération se fait économiquement sur des 
taques chaufifées par en dessous au moyen d'un ser* 
pentin dans lequel circule la vapeur de décharge de 
la machine. 

Les pyrites sont fournies déjà broyées ou bien sont 
pulvérisées dans les fabriques mêmes. Les anciens 
broyeurs à meules sont presque partout abandonnés 
et remplacés par le broyeur à boulets du système 
Krupp, à alimentation et débit continus. 



— 19 — 



L'organe principal de cet appareil est un tambour 
formé de plaques triturantes en acier se recouvrant 
partiellement à une de leurs extrémités, cette der- 
nière étant renforcée et recourbée vers l'intérieur; 
l'autre partie est 
perforée et munie 
de palettes en tôle 
dirigées vers l'exté- 
rieur. Le tambour 
contient un certain 
nombre de boulets 
en acier de diverses 
dimensions, mais 
d'un poids total dé- 
terminé. 

Extérieurement, 
le tambour est en- 
touré d'un tamis 
cylindrique, com- 
posé d'un certain 
nombre de châssis, 
en bois ou en fer, 
garnis de toile mé- 
tallique. L'ensem- 
ble est entouré 
d'une enveloppe, 
ou cage à pous- 
sière, complètement fermée. Cette cage présente vers 
le haut une trémie de chargement et, à la partie infé- 
rieure, un orifice fermé par une porte à glissières pour 
la décharge du broyeur. 




y////M^//////mmm)/^^^ 



Fig. 1 . — Broyoïir à boiilols (syslème Krupp) . 



- 20 — 

Le broyeur à boulets exige une force de 25 à 
30 chevaux pour traiter 50 tonnes par jour. 

GuiLLAGE. 

Les blendes sont grillées dans les usines dépendant 
des fabriques de zinc ou bien, à façon^ par les fabriques 
de produits chimiques proprement dites, qui exé- 
cutent cette besogne soit pour le compte des usines à 
zinc, soit pour celui de grands négociants en mine- 
rais. On paie actuellement 8 francs en moyenne par 
tonne pour la désulfuration, le transport aller et 
retour étant à la charge des fabriques de zinc. 

Quant aux pyrites, elles sont généralement achetées 
par les fabriques d'acide sulfurique, qui revendent 
ensuite le minerai grillé ou purple ore aux hauts* 
fourneaux belges et étrangers. Cependant, les pyrites 
cuivreuses sont parfois aussi grillées à façon par des 
usines qui en extraient le cuivre. 

Les fours employés pour le grillage diffèrent dans 
leurs dispositions suivant que Ton traite les pyrites, 
les blendes, ou les pyrites et les blendes alternative- 
ment. 

Fours à pyrites. — Comme le minerai est pulvéru- 
lent, les fours employés sont généralement des fours 
à dalles à cinq ou six étages, genre Malétra. Une fois 
le grillage mis en train, il se continue grâce à la 
propre chaleur dégagée par l'oxydation du fer et du 
soufre; aucun foyer n'est donc nécessaire. 

Les fours mécaniques, malgré les avantages qui 



:■ llumiiolili II Kiifk. 



— 22 — 

peuvent en résulter tant au point de vue de Téconomie 
de main-d'œuvre qu'à celui de la régularité de la com- 
bustion, sont peu répandus. Une seule usine en Bel- 
gique a fait installer récemment un four de ce genre 
par la Société Humboldt, de Kalk. 

Ce four comprend cinq étages circulaires super- 
posés, traversés, à leur centre, par un arbre creux. 11 
est alimenté de minerai automatiquement au moyen 
d'une trémie et d'une vis horizontale. La matière 
tombe successivement d'un étage sur l'autre; le mine- 
rai est constamment remué et poussé tantôt vers la 
périphérie, tantôt vers le centre, par des bras garnis 
de dents taillées en biseau. Ces bras sont doubles et 
passent à travers des ouvertures ménagées dans 
l'arbre, de façon à présenter en leurs points de con- 
tact une grande surface de refroidissement. La pyrite 
grillée sort du dernier étage par un clapet automa- 
tique et tombe directement dans des wagonnets. 

Fours à blendes. — Vu la faible teneur de la blende 
en soufre, le grillage de ce minerai ne peut s'effectuer 
sans le concours de la chaleur produite par la com- 
bustion du charbon. Les fours employés ici sont donc 
des fours à foyer. On ne peut faire usage que de fours 
à moufles, car il est indispensable que l'acide sulfu- 
reux ne soit pas souillé par les gaz provenant de la 
combustion. 

C'est encore le four Eichhorn, plus ou moins 
modifié, qui est le plus répandu. Voici, d'après une 
note publiée par M. Demarel-Freson, professeur à 
l'École des mines de Mons, quelques détails sur le four 



— 23 — 

de ce système, adopté par plusieurs de nos princi- 
pales fabriques. 

Le four est divisé en quatre parties symétriques 
travaillées chacune séparément, ce qui facilite la 





Fig. l\. — Four à blendes Eii-lihorn. 



besogne de l'ouvrier. L*air nécessaire au grillage, 
avant d'arriver dans le moufle, s'échauffe préalable- 
ment en passant par des carneaux noyés dans la 
maçonnerie. Le moufle se trouve à la partie inférieure 
du four et est entouré |)ar les flammes du foyer. Â la 
partie supérieure se trouvent des tablettes sur les- 



quelles on élale en premier lieu les blendes à griller ; 
la combustion de ces dernières est assurée grâce au 
contingent de chaleur apportée par les gaz sulfureux 
venant du moutle inférieur. Une série de portes à 
glissières est établie sur un des longs ciMés du four 
pour le rablage et l'avancement des matières. 

On a imaginé également plusieurs systèmes de fours 
à blende à travail mécanique. Ces appareils ont été 
mis à l'essai dans un de nos établissements les plus 
importants, mais ils n'ont pas donné les résultats 
attendus et ont dû être abandonnés. 

Fourx à blendes et à pyrites. — Plusieurs usines, qui 
grillent tantôt des blendes, tantôt des pyriles, ont 



¥\g. l. — Fimi- il dalles Hclplace |h>iil- Mciidi's i-l |ijTiles. 

adopté un système de four mixte imaginé par M. Gust. 
Delplace et qui donnerait entière satisfaction. C'est un 



— 25 — 

four à dalles, double, analogue h ceux employés pour 
les pyrites et pourvu d'un foyer qu'on utilise seulement 
lorsqu'on veut griller des blendes. Dans ce système, 
on évite le travail d'avancement latéral du minerai, 
qui doit se faire avec le four Eichhorn et qui est 
assez pénible. L'expérience a démontré qu'il suffisait 
de deux foyers pour trois fours. Les ouvertures pour 
le travail sont très petites et munies de portes incli- 
nées afin de pouvoir introduire le rable. Un perfec- 
tionnement non indiqué dans la ligure consiste dans 
l'adjonction d'un moutle dans lequel le combustible 
séjourne avant d'arriver dans le foyer, de telle sorte 
que le charbon se transforme d'abord en coke et donne 
son gaz, puis achève sa combustion sur la |:rille. 

Ce système de four, outre l'avantage qu'il présente 
quant à la facilité du travail, permet de réaliser une 
sérieuse économie de combustible; la consommation 
de ce dernier aurait pu être réduite jusqu'à 11 p. c. 
du poids de la blende, alors que l'on arrive généra- 
lement à une moyenne de 15 p. c, avec les fours 
Eichhorn. 

Chambres à poussières. — Il est important, au point 
de vue du bon fonctionnement des chambres et des 
appareils auxiliaires, ainsi que pour obtenir un acide 
pur, de débarrasser les gaz sulfureux des matières en 
suspension qu'ils entraînent avec eux, ainsi que de 
certaines substances maintenues en solution grâce à 
leur haute température et qui se déposent par le 
refroidissement. Aussi, dans les fabriques bien orga- 
nisées, fait-on parcourir aux gaz de grandes chambres 



— 26 — 

à poussières, iiislallées au-dessus des fours et à côté 
de ceux-ci. 

Organisation du travail du grillage. — Les ouvriers 
chargés de la conduite des fours à griller sont presque 
toujours payés à la pièce, rarement à la journée, et, 
dans ce cas, ils reçoivent souvent des primes. H y a 
généralement deux brigades par vingt-quatre heures 
et, exceptionnellement, trois brigades. On a essayé, 
mais sans grand succès, un système intermédiaire, 
dans lequel certains ouvriers sont sujets à un roule- 
ment. 

Lorsque la production de Tacide sulfurique est 
étroitement liée à celle du zinc, certains fabricants 
estiment que le travail à la pièce n'est pas pratique 
parce qu'il ne permet pas d'assurer la constance 
voulue dans l'alimentation de blende grillée, con- 
dition essentielle pour obtenir une fabrication régu- 
lière du zinc. 

Utilisation des minerais grillés. — Après grillage, les 
blendes retournent aux fabriques de zinc; quant aux 
pyrites, elles sont expédiées aux hauts- fourneaux 
sous le nom de piirple ore; ce minerai contient 60 à 
05 p. c. de fer. Son inconvénient, au point de vue 
du traitement métallurgique, est d'être à l'état pul- 
vérulent. Aussi a-l-on parfois quelque difficulté à 
l'écouler, surtout si le grillage n'a pas été complet. 
Les pyrites grillées contiennent encore de 0.30 à 
1.50 p. c. de soufre, suivant le soin apporté dans le 
travail. 



— 27 — 

Les pyrites cuivreuses, et même parfois celles qui 
ne contiennent que quelques dixièmes pour cent de 
cuivre, sont, après grillage, travaillées pour en retirer 
le cuivre par un traitement que nous exposerons plus 
loin. 

Le purple ore se vend de 8 à 9 francs la tonne ; il est 
en grande partie exporté en Allemagne. 

b) Transformation de l'anhydride sulfureux 
en acide sulfurique. 

Chambres de plomb. 

Celte transformation s'opère dans des chambres de 
plomb, grâce à l'eau qui y est introduite et à l'oxyda- 
tion provoquée par la présence de l'acide nitrique. 

On appelle système un groupe de plusieurs chambres 
parcourues successivement par les mêmes gaz sulfu- 
reux. Généralement, un système comporte deux ou 
trois chambres, mais on en trouve aussi qui n'ont 
qu'une seule chambre et d'autres qui comprennent 
quatre chambres. Dans un système, la capacité des 
chambres va en diminuant de la première à la der- 
nière, qui porte le nom de tambour. 

Presque partout, les chambres ont une base rectan- 
gulaire; leur hauteur moyenne est de 8 à 9 mètres; 
mais il en est qui ont jusqu'à 11.50 mètres, hauteur 
qui parait exagérée. 

La capacité d'un système est, en moyenne, de 5,000 
à 6,000 mètres cubes, mais on descend parfois jusque 
5,000 mètres cubes; le maximum est de 8,000 mètres 



— 28 — 

cubes. Les avis sont très partagés quant au volume le 
plus convenable à donner aux chambres. Certains 
spécialistes, admettant que le rôle de l'acide nitrique 
se résume en une série de réductions et d'oxydations 
successives, sont partisans des chambres de grande 
capacité dans lesquelles les masses gazeuses s'isoleni, 
de telle sorte que les deux réactions inverses peuvent 
s'effectuer simultanément sans se contrecarrer. 

Des systèmes circulaires ont été préconisés en vue 
d'une meilleure utilisation de l'espace; ils sont com- 
posés d'une petite chambre circulaire centrale et 
d'une chambre annulaire avec l'espace libre occupé 
par les tours de Glover et de Gay-Lussac. Ce sys- 
tème, adopté dans deux usines belges, ne s'est guère 
répandu. 

On a renoncé également aux cheminées d'air mé- 
nagées dans l'intérieur des chambres, ainsi qu'aux 
tuyaux mettant en communication le haut et le bas 
des chambres; ces dispositifs, dont le but était d'aider 
au refroidissement des gaz, sont jugés de peu d'etli- 
cacité. 

Quelques perfectionnements ont été apportés dans 
le mode d'accrochage des chambres aux poteaux ver- 
ticaux et à la charpente du ciel. Au lieu de plaques de 
plomb rectangulaires, on emploie de préférence des 
plaques triangulaires, fixées au bois par l'intermé- 
diaire de barres de fer; les parois de la chambre ne 
touchent pas le bois; elles sont suspendues et tombent 
comme des rideaux. Ce genre d'attaches est moins 
sujet aux déchirures dans les angles et permet, d'autre 
part,de diminuer le nombre des poleaux. Il en résulte. 



— 29 — 

outre une économie de bois, une meilleure conserva- 
tion des parois des chambres; on a constaté, en effet, 
que Tusure du plomb se manifeste généralement aux 
parties situées derrière les poteaux, où le refroidisse- 
ment se fait moins bien. 

L'eau nécessaire à la formation de Tacide sulfurique 
est introduite presque toujours sous forme de vapeur 
et le plus souvent par le ciel des chambres. Une pra- 
tique économique consisterait à se servir de la vapeur 
de décharge de la machine, en ayant soin, toutefois, 
de conserver dans le cylindre une contre-pression 
de V2 atmosphère. 

Âûn de diminuer la consommation énorme, de vapeur 
nécessitée de ce chef dans les fabriques importantes, 
on a imaginé d'introduire, au lieu de vapeur, de l'eau 
pulvérisée à l'aide d'un appareil approprié. Ce système 
est à l'essai dans un de nos grands établissements et 
parait devoir aboutir à une solution satisfaisante. 
Faisons observer, cependant, que l'appareil est d'un 
fonctionnement assez délicat ; la difficulté réside dans 
la pulvérisation parfaite de l'eau; ce travail exige une 
pression de 5 à 6 atmosphères au moins. 

En ce qui concerne l'alimentation des chambres en 
acide nitrique, bien rares sont les usines où l'on opère 
encore la décomposition du salpêtre dans le canal de 
sortie des fours. Presque partout, on a substitué à 
cette pratique surannée l'introduction directe de 
l'acide nitrique dans la tour de Glover, placée, 
comme nous le savons, entre les fours et les cham- 
bres de plomb. 11 est ainsi plus facile de régler exac- 
tement la consommation de Tacide nitrique, qui est 



— 30 - 

un produit cher. Quelques usines fabriquent elles- 
mêmes Tacide nitrique dont elles ont besoin; d'autres 
l'achètent au dehors. 

Tirage des fours. 

Il est important, pour la bonne marche de la fabri- 
cation, d'avoir une circulation régulière des gaz 
depuis la sortie des fours jusqu'à leur évacuation par 
la cheminée. Bien des causes, provenant, tant du tra- 
vail même du grillage que des variations atmosphé- 
riques, empêchent d'obtenir un tirage constant dans la 
cheminée. 

Dans plusieurs usines, on essaie le réglage automa- 
tique du tirage au moyen d'une valve placée dans le 
canal de la cheminée; l'ouverture de cette valve est 
réglée par les changements de dépression subis par 
l'atmosphère des chambres mêmes. Le fonctionnement 
d'un tel appareil, rationnel en lui-même, paraît devoir 
être assez délicat, eu égard aux grandes masses 
gazeuses qui sont en mouvement. 

De plus, il y a à tenir compte des perturbations pro- 
voquées par la fréquence des vents dans nos pays. 
C'est ce qui a amené quelques fabriques à essayer le 
tirage forcé, que l'on peut régler à volonté, en plaçant 
un aspirateur à la sortie des chambres, avant le Gay- 
Lussac ou bien entre deux Gay-Lussac. 

Aux usines de la Vieille-Montagne^ chacun des dix 
systèmes de chambres sera ainsi pourvu d'un ventila- 
teur ; les gaz aspirés des tours de Gay-Lussac seront 
refoulés dans un autre Gay-Lussac central, puis tra- 



— 31 — 

verseront une tour arrosée d'eau; celle disposition 
aura pour effet d'épuiser à fond les vapeurs nitreuses 
qui pourraient encore accompagner les gaz évacués 
par la cheminée. 

c) Récupération des vapeurs nitreuses. 

Condenseur de Gay-I^ussac. 

Pour récupérer l'excès des vapeurs nitreuses non 
utilisées dans les chambres et entraînées avec les gaz 
épuisés qui se rendent à la cheminée, il faut d'abord 
faire absorber ces vapeurs par de l'acide sulfurique 
à 60" B., puis dénitrifier l'acide nitroso-sulfurique qui 
s'est ainsi formé. 

La première de ces opérations s'effectue dans la 
tour d'absorption de Gay-Lussac placée à la suite des 
chambres. 

Cet appareil a généralement une section circulaire, 
plus rarement carrée; cette dernière forme est plus 
économique, mais moins solide. La tour est formée 
d'une paroi de plomb, garnie parfois d'un revêtement 
intérieur de briques peu épaisses. Le diamètre est en 
moyenne de 2 mètres et la hauteur utile de 10 mètres. 
On en trouve qui ont 20 mètres de hauteur, mais on 
préfère généralement, dans ce cas, pour la facilité du 
travail, se servir de deux appareils disposés parallèle- 
ment. 

Le condenseur de Gay-Lussac est rempli le plus 
souvent avec du coke, des briques creuses ou bien 
avec des anneaux faits en matériaux inattaquables. 



— 32 — 

parfois avec plusieurs de ces produits combinés. Les 
briques creuses paraissent convenir mieux que les 
anneaux, qui livrent un passage trop direct aux gaz. 
Quant au coke, il est excellent parce qu'il offre une 
grande surface à Faction des gaz, à cause de sa poro- 
sité; mais il est sujet à s'encrasser et à se prendre en 
croûte dure; cet inconvénient se manifeste lorsqu'on 
travaille avec des gaz qui n'ont pas été convenable- 
ment refroidis et qui n'ont pas été débarrassés de leurs 
impuretés en traversant des chambres à poussières 
suffisamment grandes. 

Les gaz des chambres circulent de bas en haut et 
rencontrent une nappe d'acide sulfurique qui descend 
en cascade et absorbe les vapeurs nitreuses. Dans cer- 
taines usines, on fait cheminer les gaz de haut en bss ; 
on obtiendrait ainsi une récupération plus complète 
des vapeurs nitreuses et, grâce à ce mode de travail, 
on pourrait porter le diamètre du Gay-Lussac à 
A mètres. 

Tour de Glover. 

La tour de Glover, où s'effectue ladénitriûcation de 
l'acide nitroso-sulfurique, est parcourue par les gaz 
chauds des fours; elle ne peut donc pas être remplie 
avec du coke. On emploie la pierre de Voloicq, après 
lui avoir fait subir une certaine préparation ayant 
pour but de détruire les matières attaquables par 
l'acide. On utilise aussi le silex, qui est facile à net- 
toyer en le soumettant à l'action de la chaleur. Les 
briques creuses sont peu recommandables parce 



— 33 — 

qu'elles éclatent lorsqu'on les chauffe pour les dé- 
crasser; elles sont d'ailleurs rongées par le fluor qui 
se dégage de certains minerais. 

La hauteur de la tour de Glover est la même que 
celle du Gay Lussac, mais sa section est supérieure, 
puisqu'elle doit donner passage à un volume plus 
grand de gaz chauffés et dilatés; son diamètre utile 
est en moyenne de â^SO. 

Ainsi que nous l'avons dit, c'est au haut du Glover 
que l'on introduit l'acide nitrique; on y fait couler 
également une certaine quantité d'acide des chambres, 
dont le contact refroidit les gaz des fours; par contre 
l'acide s'échauffe et se concentre. 

Le plus souvent, chaque système de chambre com- 
prend un Glover et un Gay-Lussac. Dans quelques 
usines, travaillant avec de grandes chambres^ on 
installe deux et même trois Gay-Lussac par système. 
Parfois aussi, on établit un Glover après les cham- 
bres, ou Glover de queue. 

En général, on donne aux tours d'absorption un 
volume variant entre 1 et 3 p. c. de celui des cham- 
bres. 

DlSTUIBUTIOIN DES ACIDES. 

L'élévation et la distribution des différents acides 
dans les tours de Gay-Lussac et de Glover est un 
point important pour la marche normale de la fabri- 
cation; aussi a-t-on cherché à réaliser ces opérations 
de la manière la plus rationnelle et la plus régulière 
possible. 



— 34 — 

L'élévation des acides se fait presque exclusivement 
à Taide de monte-acides à air comprimé, fonctionnant 
comme les monte-jus des sucreries. 

Pour distribuer uniformément Tacide à la partie 
supérieure des tours, différents systèmes sont em- 
ployés. Les plus usuels consistent en un tourniquet 
hydraulique ou bien en une série de tuyaux en plomb 
amenant aux différents points de la section Tacide 
qui se déverse sur une pièce centrale en grès ou en 
plomb. 

M. Delplace préconise un système assez ingénieux. 
L'acide arrive d abord dans un vase qui se vide et se 
remplit constamment; à ce vase est adapté un syphon 
à deux branches raccordées à des niveaux différents 
de façon à fonctionner avec une hauteur motrice 
variant périodiquement entre certaines limites. L'autre 
extrémité du syphon débouche au centre de la tour et 
est percée de trous, par lesquels l'acide s'échappe 
avec une force variant sans cesse, produisant tantôt 
des jets très courts, tantôt des jets plus étendus, de 
sorte que toute la section se trouve alimentée. 



Compteur automatique. 

Dans beaucoup de fabriques, l'installation est com- 
plétée par l'adjonction de compteurs automatiques, 
dus également :\ l'invention du même spécialiste. Ces 
appareils sont utiles parce qu'ils permettent de con- 
trôler et de régler d'une façon sûre les quantités 
d'acides distribuées aux tours de Glover et de Gay- 



Lussac. Ils sont placés sur ta conduite d*air comprimé 
et n'ont aucune pièce en contact avec Tacide; les 



r 



organes ne sont donc pas susceptibles de se dété- 
riorer. 



— 36 — 

Voici le principe du fonctionnement de l'appa- 
reil : 

Le courant d'air comprimé arrivant au monte-acide 
est intercepté par une soupape; lorsque celle-ci se 
soulève, elle agit au moyen d'un levier sur un comp- 
teur qui fait apparaître un numéro. Quand la soupape 
est fermée et que le monte-acide se remplit, une 
petite ouverture ménagée à cet effet dans la soupape 
permet à l'air du monte-acide de s'échapper. Dès que 
le monte-acide est plein, l'air comprimé fait pression 
sous la soupape et la soulève; le compteur fonctionne 
et en même temps l'acide s'élève dans le réservoir 
supérieur. Le monte-acide redevenant vide, la sou- 
pape retombe. 

Grâce à un système de flotteurs, de contrepoids et 
de leviers en relation avec la sou|)ape, celle-ci ne 
fonctionne que lorsque le niveau de l'acide dans le 
réservoir supérieur est descendu d'une certaine quan- 
tité. On peut donc avec ce compteur fixer à volonté 
le nombre de fois que le monte-acide doit se vider 
en vingt-quatre heures. Lappareil fonctionne aussi 
comme soupape de réduction empêchant de dépasser 
la pression voulue d'air sur le monte-jus. 

Dans certaines usines, on a cherché à supprimer 
tout mécanisme pour Télévation et la distribution de 
l'acide dans les tours. Le principe de l'appareil ima- 
giné par M. Fraipont consiste à provoquer l'émulsion 
du liquide à élever au moyen d'air comprimé, intro- 
duit par des orifices d'une inclinaison déterminée pour 
que l'air agisse également par propulsion. 

Si, dans un tube recourbé en forme d'U, on injecte 



— 37 — 

(le lair dans une des branches, le niveau du liquide 
montera dans celte branche par suite de sa plus faible 
densité, provoquée par Témulsion de Pair dans ce 
liquide; celui-ci sera donc soulevé à un niveau supé- 
rieur à celui de son point d'alimentation. La caracté- 
ristique de cet appareil est l'absence complète de 
mécanisme et son fonctionnement automatique; le 
seul organe est le robinet d'admission d'air, qui a 5 à 
10 millimètres de diamètre. Pour Tarrosage des tours, 
il n'est pas nécessaire d'avoir un réservoir supérieur, 
il suffit d'un distributeur spécial très simple, combiné 
avec rémulseur; ce distributeur se compose unique- 
ment d'un plateau sur lequel vient se projeter l'acide, 
qui est distribué sur un rayon de 1.50 à 2 mètres. 

Rendement. — Emmagasinage. — Transport. 

Quand la fabrication est conduite normalement, on 
obtient, par mètre cube de chambre en fonctionne- 
ment, un rendement de 4 kilogrammes d'acide h SS'^B. 
avec les pyrites, et de 2.50 à 5 kilogrammes d'acide 
à 60"* B. avec les blendes. 

L'acide à 5^ B. retiré des chambres est emmaga- 
siné dans des réservoirs, pour être expédié ou utilisé 
dans l'usine même. Il peut être aussi concentré à 60 
ou à OG"" B., soit dans le Glover, soit dans des appa- 
reils spéciaux, dont nous parlons ci-après. 

Signalons ici un appareil intéressant, qui fournit un 
contrôle automatique de la consommation : c'est le 
compteur-mesureur d'acide, que l'on place entre les 



— 38 — 

chambres et le réservoir. Il se compose essentielle- 
ment d'un grand cylindre de capacité connue, qui se 
remplit complètement. Lorsque ce cylindre est plein, 
l'acide se rend dans un petit récipient séparé; le 
poids de celui-ci augmente et agit sur un levier qui 
commande les soupapes d'arrivée et de sortie de 
l'acide du cylindre. La soupape d'arrivée se ferme, 
celle de sortie s'ouvre et J'acide du cylindre se rend 
dans le réservoir d'emmagasinement. Ce mouvement 
de bascule fait en môme temps marquer un comp- 
teur. Lorsque le cylindre est vide et le petit récipient 
aussi, il y a mouvement en sens inverse des soupapes 
et le cylindre peut se remplir de nouveau. 

L'acide sulfurique est expédié en touries ou bou- 
teilles garnies d'osier d'une contenance de 60 litres 
environ. Le transport en grand s'effectue couramment 
au moyen de wagons-citernes d'une capacité de 10 et 
même 15 tonnes ; on utilise plus rarement des w^agons 
chargés de huit grandes jarres en grès. Lorsque les 
circonstances s'y prêtent, l'acide sulfurique est égale- 
ment transporté dans des bateaux-citernes portant 
quatre ou six réservoirs cylindriques de 25 tonnes 
chacun. 

Pour l'exportation, l'acide s'envoie en fûts de fer 
de 100, 200 et 300 litres; pour de faibles quantités, 
on le met dans de petites touries en grès de 11, 17 et 
50 litres, avec bouchons vissés, placées dans des 
caisses, les vides pouvant être remplis par des pro- 
duits chimiques divers. 



— 39 - 

Gonoentration de l'acide sulfiirique. 

Ainsi que nous l'avons dit, la concentration à GO^'B., 
sui&sante pour beaucoup d'applications industrielles, 
peut s'effectuer au moyen du Glover lui-même; ce 
mode d'opérer est pratiqué par beaucoup d'usines. 



rf 1. i i- r 





Fig. 6. — Appareil de concenti'ation de l'acide sulfiiriquo. 



Dans d'autres fabriques, la concentration à 60"" se 
fait dans une série de chaudières en plomb, placées en 
cascade et chauffées par en dessous; l'acide passe 
d'une chaudière à l'autre au moyen d'un syphon. 

La concentration à 66'' B. s'effectue dans des vases 
en verre, en porcelaine ou en platine, ou dans des 
appareils Kessler. En raison du prix élevé atteint 



— 40 — 

par les alambics de platine, ceux-ci sont de moins en 
moins employés; on utilise à leur place les capsules 
de porcelaine, beaucoup plus économiques, et surtout 
Fappareil Kessler, qui semble réaliser le procédé vrai- 
ment industriel pour la concentration de l'acide sulfu- 
rique à 60 et à 66^ 

L'appareil en platine Del place, qui est installé dans 
plusieurs de nos usines, permet d'obtenir 97 a 98 p. c. 




cÊ=<l 



1 1 



Fig. 7. — Alambics en platine (système Del|)la<*e). 



d'acide monohydraté. L'alambic de platine est à fond 
plat, atin d'obtenir l'uniformité du chauffage. Le con- 
denseur est également en platine. On peut faire usage 
d'un, de deux ou de trois alambics. Lorsqu'on travaille 
avec deux appareils, le distillât fourni par le second 
est de l'acide chimiquement pur, que l'on concentre 
dans des vases en verre ou en porcelaine. L'appareil 
fonctionne sous le contrôle d'un pyromètre métallique 



— 41 — 

formé d'un tube contenant un bâton de graphite et 
garni d'une enveloppe de platine pour la partie plon- 
geante. 

Les vases en porcelaine employés pour la concen- 
tration sont généralement des capsules rondes dispo- 



Fig. 8. — Api>an.'il ilu roni'Ciitratiuii a vasi's en iiori'elainc 
(système Bunker). 

sées en cascade et chaulTées par un ou plusieurs 
foyers (système Benker). 

L'appareil Kessier est basé sur un principe tout 
difTérent. Ce principe consiste à faire barboter à la 
surface de l'acide les gaz chauds provenant d'un foyer 
à coke et à provoquer ainsi l'évaporation et le départ 
d'une certaine quantité d'eau. Outre un gazogène, 
l'appareil comporte une caisse carrée contenant 
l'acide et divisée en compartiments par des cloisons 
descendant jusqu'à la surface du liquide : c'est le 
saturex. Par-dessus, se trouve le récupérateur, formé 
de plateaux en pierre de Volvicq, superposés et percés 



— 42 — 

de trous par lesquels descend progressivement Facide 
introduit à la partie supérieure. Les gaz, saturés de 
vapeur d*eau après leur passage dans la caisse, 
montent en traversant les plateaux perforés et sont 
obligés de barboter encore dans une couche d'acide, 




r\ 





Fig. 9. — Appareil pour la concentrât ion de l'acide sulfurique 

(système Kessier). 



grâce à des pièces spéciales en porcelaine qui 
s'ajustent sur chacune des ouvertures. 

L'appareil peut être réglé pour concentrer à 60 ou 
à 66*". L'acide s'écoule d'une manière continue par un 
syphon; il passe ensuite dans un réfrigérant où il est 
refroidi soit par de l'eau, soit par de l'acide à concen- 
trer. 



— 43 — 

Quant aux gaz, ils sont aspirés au sortir du récupé- 
rateur, qui les envoie dans un séparateur, sorte de 
grande caisse en bois doublée de plomb et remplie de 
coke granuleux; ce coke forme filtre et retient méca- 
niquement les molécules d'acide liquide. Les eaux 
acides ainsi recueillies ont de 15 à ZO^ B ; elles sont 
conduites à la tour de Glover ou bien repassent dans 
le récupérateur pour être concentrées. Elles peuvent 
aussi être employées à quelque autre usage, par exem- 
ple au lessivage des pyrites cuivreuses grillées, après 
chloruration (voir plus loin). Les gaz et la vapeur 
d'eau sont finalement évacués soit par la cheminée de 
l'usine, soit par une petite cheminée en plomb parti- 
culière. 

L'appareil Kessier donne régulièrement de l'acide à 
96 el 97 p. c. de monohydraté. 



Fabrication de l'acide sulfnriqae par contact. 

Le principe de cette méthode de fabrication consiste 
à unir directement l'oxygène à l'anhydride sulfureux 
et à introduire l'anhydride sulfurique ainsi formé dans 
de l'acide sulfurique ordinaire que l'on peut obtenir 
au degré de concentration que Ton veut. Pour réaliser 
l'union des deux corps gazeux, on les fait passer en 
même temps au travers d'une matière catalytique, 
telle que la mousse de platine; ce corps jouit de la 
propriété de les condenser et d'élever suffisamment 
leur température pour que la combinaison chimique 
puisse s'effectuer. 



— 44 — 

La grande difficulté dans ce mode de fabrication 
est d'obtenir l'anhydride sulfureux très pur et surtout 
exempt d'arsenic, sinon la mousse de platine s'en- 
crasse facilement et ne joue plus alors le rôle que l'on 
attend d'elle. 

On fabrique couramment en Allemagne de l'acide 
sulfurique par ce procédé; on l'utilise principalement 
dans les fabriques de couleurs d'aniline. En Belgique, 
des essais ont été entamés dans trois usines; ils se 
poursuivent encore dans deux de ces établissements. 
Les systèmes expérimentés sont, l'un d'invention alle- 
mande, Tautre d'invention française. L'on ne voit 
guère de motifs pour que ces essais ne puissent 
aboutir à des résultats concluants, mais il est à 
craindre que le manque de consommateurs de ce 
produit, en Belgique, ne relarde quelque peu l'adop- 
tion des nouveaux procédés dans la pratique courante 
de rindustrie. 



Sons -produits de la fabrication. 

Dans quelques usines les boues extraites des cham- 
bres de plomb fournissent certains produits acces- 
soires dont on tire parti. Ce sont : le sulfate de 
plomb, des composés de sélénium et de thallium, 
corps qui accompagnent certains minerais soumis au 
grillage. 

Ces sous-produits se recueillent en petite quantité 
et ont peu d'importance commerciale. 



— 45 - 

Production. — Commerce. 

L'acide sulfurique est fabriqué en Belgique dans 
26 établissements, que nous pouvons répartir en deux 
classes : 

Onze usines produisent soit exclusivement Tacide 
sulfurique, soit, en même temps, d'autres produits 
chimiques, tels que : l'acide nitrique, le sulfate de 
soude et divers composés; 

Seize usines s'occupent conjointement de la fabrica- 
tion de l'acide sulfurique et des superphosphates et, 
parfois aussi, de divers autres produits chimiques 
accessoires. La fabrication des superphosphates a 
souvent été annexée après coup ; dans d'autres cas, ces 
usines ont été créées spécialement en vue de la produc- 
tion de ces engrais chimiques. 

Le volume total des chambres de plomb dont dis- 
pose l'ensemble de ces établissements peut être évalué 
à 587,000 mètres cubes. 

La production annuelle d'acide sulfurique, bien que 
considérable, est loin d'atteindre au chiffre que l'on 
pourrait obtenir avec une telle capacité si les appa- 
reils étaient en complet fonctionnement. Elle s'est 
élevée, pour l'année 1905, à environ 510,000 tonnes 
d'acide à 60^ B. 

La restriction de la fabrication a sa raison dans ce 
fait qu'il existe, entre la plupart des fabricants, une 
entente en vertu de laquelle la production de l'acide 
est réglée chaque année suivant l'importance de la 
demande. Les commandes sont distribuées aux di- 



- 46 - 

verses fabriques au prorata de leurs moyens de pro- 
duction, avec cette condition, toutefois, que les usines 
dépendant directement des fabriques de zinc, obli- 
gées par la loi à condenser les gaz sulfureux dégagés 
par le grillage des blendes, sont favorisées, en tenant 
ainsi compte des nécessités métallurgiques. 

11 résulte de ces conventions qu'un certain nombre 
de chambres restent en inactivité et que beaucoup 
d'autres sont loin de fournir le rendement maximum. 

L'initiative de cette combinaison commerciale a 
été prise par VUnion commerciale^ société coopérative 
formée, il y a quinze ans, par six de nos principales 
fabriques de produits chimiques, afin d'éviter, ou 
tout au moins d'atténuer les conséquences d'une sur- 
production exagérée. Si la fabrication netait ainsi 
limitée, le marché se trouverait encombré d'une 
quantité énorme d'acide qu'il serait indispensable 
d'écouler à l'étranger. 

L'acide sulfurique est l'un des produits chimiques 
qui reçoit le plus grand nombre d'applications indus- 
trielles : c'est l'acide par excellence, employé pour 
décomposer les substances minérales et organiques. 
Son pouvoir réagissant permet d'extraire de leurs 
sels les autres acides d'usage courant, tels que les 
acides chlorhydrique, nitrique, phosphorique et acé- 
tique. Par déplacement ou par simple addition, il 
donne naissance à la plupart des sulfates réclamés 
par la consommation : sulfates de soude, d'ammo- 
niaque, de zinc, de fer, de cuivre, d'alumine. On tire 
parti de son action destructrice dans l'épaillage chi- 
mique de la laine, l'épuration de l'huile de colza, le 



— 47 — 

traitement des huiles de goudron, le décapage du fer. 
L acide sulfurique est un puissant agent de saponiG- 
cation, utilisé pour la séparation de la glycérine 
contenue dans les graisses végétales et animales. H 
intervient encore, d*une façon indirecte, dans la 
fabrication de la nitrocellulose, de l'élher ordinaire 
et de la glucose. Ëniln, sa propriété d'agir sur les 
matières organiques, en en modiOant la composition, 
est mise à profit pour la préparation du papier par- 
chemin. 

Toutes ces industries sont pratiquées en Belgique 
et fo ntune large consommation d'acide sulfurique. 
Toutefois, la plus grande partie de la production, les 
deux tiers peut-on dire, sont employés à la fabrication 
des superphosphates, où son action se résume en la 
mise en liberté d'une certaine quantité de Tacide 
phosphorique des phosphates de chaux naturel. 

Notre exportation d'acide sulfurique n'est actuelle- 
ment pas très importante. Elle comporte des acides à 
différents degrés de concentration et de pureté, y 
compris l'acide chimiquement pur. 

La valeur de lacide sulfurique varie naturellement 
suivant son degré de concentration et son état de 
pureté. On peut admettre comme base actuelle le prix 
de 2 fr. 70 c. à 2 fr. 90 c. par 100 kilogrammes à 
60^ B. franco wagon-citerne. Par petites quantités, 
l'acide sulfurique commercial se vend 5 francs les 
100 kilogrammes; l'acide chimiquement pur atteint 
25 et 50 francs les 100 kilogrammes en droguerie. 



- 48 - 

2° Acide nitrique. 

Fabrication. 

Uacide nitrique est obtenu par décomposition à 
chaud du nitrate de sodium, ou salpêtre du Chili, an 
moyen de l'acide sulfurique. Dans cette réaction, il se 
dégage des vapeurs d'acide nitrique que Ton recueille 
et que Ton condense. Le résidu, appelé généralement 
sulfate acide de soude, est un mélange de sulfate 
neutre et de sulfate acide de sodium. II est vendu aux 
verreries ou aux fabricants de cristaux de soude aprèa 
avoir été transformé complètement en sulfate neutre 
par calcination. 

Le salpêtre du Chili est importé par Anvers ou 
Dunkerque. Son prix est fort variable; normalement, 
il oscille entre 2^ et 25 francs. 

La réaction entre le nitrate de soude et Tacide 
sulfurique sopère soit dans de petits cylindres, soit 
dans de grandes chaudières en fonte, verticales ou 
horizontales; elles sont munies d'ouvertures pour 
l'introduction du sel et de l'acide, ainsi que d'un 
tuyau pour le départ des gaz acides. Ces appareils 
sont placés dans des- fours chauffés par un ou plu- 
sieurs foyers. 

La condensation des vapeurs acides se fait dans des 
bonbonnes engrès installées en batterie, auxquelles on 
adjoint souvent des serpentins en grès, pour le refroi- 
dissement des gaz à leur sortie de la cornue, et de 
petites tours d'absorption en grès, remplies de maté- 
riaux inattaquables par les acides, dans lesquelles un 



- 49 — 

courant d'eau condense les dernières traces d'acide. 

La bonne qualité des appareils en grès, surtout do 
ceux qui reçoivent les gaz les plus chauds, est un 
point très important dans la fabrication. On n'est pas 
encore parvenu à fabriquer en Belgique des tuyaux 
et des touries qui donnent entière satisfaction sous ce 
rapport. Beaucoup d'industriels préfèrent s'adresser 
à l'Allemagne et surtout à l'Angleterre; c'est ce der- 
nier pays qui fournit les produits les plus solides et 
les plus estimés. 

Dans la plupart des usines, on a adopté des systèmes 
perfectionnés, tels que la condensation Guttmann'Rohr' 
mann, le procédé Valentiner et le système américain 
Sgoldund. 

Condensation Guttmann'Rohrmann. — Dans le sys- 
tème Guttmann-Rohrmann, les gaz venant des cor- 
nues se condensent rapidement, d'abord dans une 
première lourie, où on recueille l'acide le plus con- 
centré et le plus impur, puis dans une série de longs 
tuyaux verticaux en grès, permettant à Tacide de 
s'écouler constamment par le bas. La plus grande 
partie de l'acide nitreux et du chlore formés pen- 
dant la réaction, et qui accompagnent l'acide nitrique, 
reste volatile. Un dispositif placé près de la sortie du 
four introduit constamment de l'air dans les gaz et 
transforme l'acide nitreux en acide nitrique, dans les 
cornues ou dans la batterie. L'acide condensé, après 
avoir traversé un réfrigérant, s'accumule dans deux 
réservoirs collecteurs pourvus de tubes pour le déga- 
gement des gaz, qui viennent rejoindre ceux qui 

4 



s'échappent de la batterie. Ensemble, ils passent dans 
une tour d'absorption, remplie de boules creuses en 




V la fubrii'Uliiiii 
C.iiltiiinnu-Rubrnuinii). 



51 — 



grès, puis traversent encore une tourie qui en retient 
les dernières traces. L'acide sortant de la tour est 
élevé dans le couvercle de celle-ci par un monte-acide 
automatique et un tuyau en verre (figurés à gauche 
dans le dessin); cet acide retombe en pluie et il s'éta- 
blit ainsi une circulation continue dont le résultat est 
d'enrichir l'acide. 

Les boules creuses Guttmann constituent incontes- 
tablement un excellent système de remplissage des 
tours d'absorption. 
Grâce à la disposition 
ingénieuse des cavi- 
tés et quelle que soit 
la position des boules 
le liquide ne passe 
que goutte à goutte 
d'une boule à l'autre 
et le passage des gaz 
dans l'intérieur des 
boules se trouve con- 
trarié le plus possible. 
La batterie Guttmann 
permet d'obtenir un 
acide à densité con- 
stante et à une teneur 
de 95 à 97 p. c. (42 à 
48** B.). Cet acide est 
surtout utilisé pour 
la fabrication des ex- 
plosifs et des matières Fig. 11. —Tour d'absorption avec boiilos 
coloriantes. (syslème Giittmaiin-UohriManii). 




— 52 — 

Procédé Valentiner. — Par le procédé Valentiner, on 
peut également obtenir de Tacide nitrique pur, débar- 
rassé autant que possible de produits nitreux et de 
chlore, à une moyenne de 44'' B. Cette méthode de 
fabrication est caractérisée par ce fait que la réaction 
entre Tacide sulfurique et le nitrate se fait dans le vide 
partiel. De ce chef, cette réaction se passe à une tem- 
pérature moins élevée que dans les autres procédés ; 
elle se fait rapidement et avec très faible dégagement 
de gaz. Les vapeurs, après avoir traversé une pre- 
mière bonbonne protectrice pour la condensation du 
premier acide, sont refroidies successivement dans 
deux serpentins entourés d'eau et condensées dans 
deux séries de touries en grès. La pompe à vide se 
trouve tout à la fin de l'appareil. Il est indispensable, 
pour assurer le bon fonctionnement de la pompe, de 
retenir les dernières traces d'acide; à cet effet, les 
dernières touries contiennent du lait de chaux dans 
lequel les gaz doivent barboter avant d'atteindre la 
pompe. De plus, on fait usage d'une pompe à piston 
liquide, alimentée par de Teau faiblement alcalinisée. 
Comme dans le procédé Guttmann, on introduit un 
peu d'air dans les gaz à condenser, chose facile à 
réaliser à cause de la dépression qui existe dans les 
appareils de condensation. 

Système Sgoldwid, — Le système américain Sgok- 
lund, qui se distingue par son faible coût d'installa- 
tion et le peu d'espace qu'il occupe, comporte une 
petite tour d'absorption d'environ 40 centimètres de 
diamètre et 2"40 de hauteur, remplie de quartz ou 



— 54 - 

d'autre matière convenable, et une spirale à conden- 
sation. Le condenseur est en grès pour la production 
d'acide léger et en plomb s'il s'agit de fabriquer de 
Tacide à haute densité. 

Production. — Commerce. 

L'acide nitrique à SG*" est le plus couramment fabri- 
qué. Employé pour les usages ordinaires, on l'apelle 
communément eau forte. Quelques usines le pro- 
duisent à tous degrés, jusque 45 et même 48'' pour 
la fabrication des explosifs, de la soie artificielle, etc. 

On obtient Tacide nitrique blancj c'est-à-dire, débar- 
rassé complètement des produits azoteux et hypoazo- 
teux, en faisant traverser l'acide par un courant d'air 
préalablement chauffé. Cette opération peut se réali- 
ser facilement dans l'appareil Guttmann, en introdui- 
sant dans le collecteur un peu d'air comprimé, que 
l'on chauffe préalablement au moyen d'un serpentin 
placé dans le canal de fumée de la cornue. Les gaz 
nitreux enlevés de l'acide nitrique sont réabsorbés par 
de l'acide sulfurique et sont utilisés dans la fabrication 
de cet acide. 

L'acide nitrique est produit en Belgique par lô 
usines. La plupart le fabriquent surtout en vue de 
leurs propres besoins. 

La production annuelle, calculée en acide à 36° B., 
dépasse 11,000 tonnes. La majeure partie de cette 
quantité est utilisée dans la fabrication de l'acide sul- 
furique, de la nitroglycérine, de la dynamite et de la 
nitrocellulose, destinée à la préparation de la poudre 



— S5 — 

sans fumée et de la soie artificielle; une petite quan- 
tité sert à fabriquer du nitrate d'ammoniaque. 

Environ 2,000 tonnes, comprenant aussi de Tacide 
chimiquement pur, sont exportées, principalement en 
France, en Allemagne et en Hollande. 

Le prix de Tacide nitrique à 36** B. est actuelle- 
ment de 22 fr. 50 c. à 23 fr. 50 c. les 100 kilo- 
grammes. Ce prix est, d*ailleurs, sujet à fluctuations; 
il dépend du cours du nitrate de soude dont la valeur 
correspondante est de 23 à 25 francs les 100 kilo- 
grammes à Anvers. 

L'acide nitrique blanc atteint le prix de 30 francs. 

L'expédition de l'acide nitrique se fait dans des tou- 
ries en verre de 60 à 62 litres. 



:t' Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 

Fabrication. 

La fabrication de l'acide chlorhydrique et du sul- 
fate de soude se fait par le procédé ancien, lequel con- 
siste à décomposer le sel marin ou chlorure de sodium 
par l'acide sulfurique. 

On utilise généralement le sel gemme de prove- 
nance allemande; il revient de il à 13 francs la tonne 
a l'usine. On y mélange parfois du sel brut plus ou 
moins pur, provenant des fabriques de salpêtre. 

La décomposition s'effectue dans un four compre- 
nant deux parties. Dans la première, chauffée direc- 
tement par les flammes du foyer, se trouve une cuvette 
en fonte, en acier spécial, ou en plomb si l'on veut 



— 56 — 

obtenir du sulfale de soude pur et exempt de fer. 
Dans cette cuvette, où Ton introduit le sel et Tacide 
sulfurique, a lieu le départ de la moitié de Tacide 
chlorbydrique, par suite de la formation du sulfate 
acide de sodium. Lorsque la masse est arrivée à 
un état de consistance pâteuse, on l'amène dans 
la seconde partie du four, qui possède une sole à 
moufle appelée calcine. Là, s'opère le départ de l'autre 
moitié de l'acide chlorbydrique par suite de la trans- 
formation du sulfate acide en sulfate neutre de 
sodium. On fait tomber celui-ci dans des caves, où il 
séjourne pendant quelques beures pour se refroidir. 

Les vapeurs acides, qui se dégagent de la cuvette et 
de la calcine, se réunissent et sont recueillies dans des 
appareils de condensation analogues à ceux employés 
dans la fabrication de l'acide nitrique. On les conduit 
dans des tours en pierre de Volvicq et en briques 
réfractaires, puis dans une série de bonbonnes, et, 
enfin, dans une tour de queue. Les bonbonnes sont 
parfois remplacées par des tuyaux réfrigérants en 
grès, moins encombrants et moins fragiles. Le rem- 
plissage des tours se fait avec du coke, de petits pla- 
teaux ou des boules Guttmann. 

Le premier acide condensé contient de l'acide sul- 
furique et n'est pas utilisé. L'acide commercial 
recueilli a une densité de 18 à 22^ B. 

Dans quelques usines on produit l'acide cblorby- 
drique pur, pour l'usage des glucoseries. Cette rec- 
tification s'opère, après avoir préalablement séparé 
les produits ferreux et ferriques, en déplaçant l'acide 
chlorbydrique par l'acide sulfurique; l'acide chlorhy- 



— 57 — 

driquc qui se dégage est de nouveau condensé dans 
une tour d'absorption. 

Production. — Commerce. 

L'acide chlorhydrique s'expédie en dames-jeannes 
contenant 75 à 76 kilogrammes, ou en wagons spé- 
ciaux avec cuves en fer doublées d'ébonile; les 
wagons avec cuves en bois goudronnées à l'intérieur 
sont peu pratiques et ne sont plus guère employés. 

L'acide chlorhydrique sert à la fabricalion de 
Tacide acétique, du chlorure de zinc et du cuivre de 
cément. Il est également utilisé dans le traitement des 
os en vue de l'extraction de la gélatine. Les gaz acides 
des fours à sulfate sont employés dans la fabrication 
du chlorure de chaux par le procédé Deacon, ainsi 
que nous le verrons plus loin. 

Le prix de l'acide chlorhydrique est un peu infé- 
rieur à celui de l'acide sulfurique. 

Le sulfate de soude est vendu en partie aux fabri- 
cants de cristaux de soude, pour fabriquer des cris- 
taux mixtes, ou du sel de Glauber en aiguilles. Mais 
son débouché principal est la verrerie, où il ne peut 
pas être complètement remplacé par le carbonate de 
soude, pour certaines fabrications tout au moins. 
L'acidité du sulfate de soude serait, en effet, nécessaire 
pour détruire les matières organiques qui se trouvent 
dans la composition du verre. 

Au point de vue économique, l'emploi du sulfate 
serait, d'après certains industriels, plus avantageux 
que celui du carbonate. En effet, pour produire le 



— 58 — 

même effet que 100 kilogrammes de carbonate, valant 
9 fr. 50 c. les 100 kilogrammes, il faut 152 kilogram- 
mes de sulfate, représentant, à raison de 4 fr. 50 c. 
les 100 kilogrammes, une valeur de 6 fr. 50 c. envi- 
ron. 

La fabrication du sulfate de soude et de Facide 
chlorhydrique est réglée comme celle de l'acide sul- 
furique, par la Société coopérative VUtnon commer- 
ciale, dont nous avons parlé précédemment. Ces deux 
produits sont fabriqués par 11 usines; en 1905, la 
production a été de 28,500 tonnes de sulfate de soude 
et de 27,500 tonnes d'acide chlorhydrique. 

L'exportation de ces deux produits est peu considé- 
rable. 



II. — PHOSPHATES DE CHAFX. 
^ Superphosphates ordinaires. 

Matières premières. 

Les superphosphates sont des engrais chimiques 
obtenus en traitant par de l'acide sulfurique de con- 
centration moyenne des phosphates naturels plus ou 
moins impurs. Cette opération a pour but de transfor- 
mer plus ou moins complètement le phosphate de 
chaux neutre ou tricalcique, insoluble, en phosphate 
acide, soluble dans l'eau et, par conséquent, facile- 
ment absorbable par les racines des plantes. 



— 59 — 

Acide sulfuriqtie. 

On emploie l'acide sulfurique à 55^ B., te^ qu'il sort 
des chambres, mais, plus généralement, de l'acide 
concentré à 69** B. dans la tour de Glover. Dans cer- 
taines usines, on utilise l'acide ayant déjà servi dans 
les distilleries de goudron. 

Phosphates naturels. 

Les phosphates travaillés proviennent des exploita- 
tions du pays ou sont importés de l'étranger. Les 
phosphates du bassin de Liège ont une teneur de 
48 p. c. minimum; ils sont payés à raison de 58 à 
40 centimes par unité de phosphate de chaux triba- 
sique. 

Les phosphates de Baudour ont une richesse de 57 
à 63 p. c; ils se vendent à raison de o7 à 60 centimes 
l'unité. Les craies phosphatées de Mons, dont la teneur 
varie de 45 à 50 p. c, ont eu des prix peu diflerents 
de ceux des phosphates de Liège. 

Les différents phosphates belges sont le plus sou- 
vent mélangés, mais ils ne permettent guère d'obtenir 
des superphosphates d'une teneur supérieure à 15 ou 
16 p. c. On leur adjoint, dans la plupart des fabriques, 
des phosphates de provenance étrangère, tels que 
ceux de France et d'Algérie, ceux du Tennessee et de 
la Floride, ceux du Japon, de l'île d'Arruba (petites 
Antilles), des iles Christmas Island (Océanie), etc. 

Les phosphates étrangers sont généralement plus 
purs et plus riches ; leur valeur atteint de 5 à 6 francs 



— 60 — 

les 100 kilogrammes, alors que celle des phosphates 
belges n'est en moyenne que de 2 fr. 50 c. à 3 francs 
les 100 kilogrammes. 

FABKlCATiON. 

La fabrication des superphosphates comprend les 
opérations suivantes : 

l"" Broyage des phosphates naturels; 

^^ Traitement des phosphates broyés par l'acide 
sulfurique; 

3** Séchage des superphosphates ; 

if" Pulvérisation, tamisage, ensachement. 

Broyage des phosphates. 

Pour que l'action de l'acide sulfurique soit uniforme 
et complète, il convient que les phosphates soient 
au préalable fmement pulvérisés. Cette opération se 
fait généralement par les exploitants de phosphates. 
Cependant, les phosphates étrangers arrivent presque 
toujours en roches et doivent être broyés soit par la 
maison d'importation, soit par le fabricant de super- 
phosphates lui-même; parfois même, ces phosphates 
doivent être soumis à un séchage préliminaire dans 
des appareils dont nous parlerons plus loin. 

Le phosphate en roches passe d'abord dans un con- 
casseur à mâchoires qui le débite en morceaux plus 
petits; puis il est pulvérisé par des meules ou mieux 
par des appareils plus énergiques et à grand rende- 
ment tels que le broyeur à boulets Krupp, décrit pré- 
cédemment, ou le moulin américain GriiBn. 



Le broyeur Griffîa se compose esseDtiellemeDt d'une 
meule axée à rextrémité d'un arbre suspendu par un 
joint universel; cette meule peut donc tourner libre- 



Fig. rt — Broïcui' i plios|>)i9lcs (sjsli'me (li'ifttii). 

ment contre un anneau- mortier, en vertu de la force 
centrifuge. La matière à pulvériser, introduite d'une 
manière continue par un mécanisme automatique, 
tombe dans le fond de l'anneau-mortier oii elle est 



— 62 — 

constamment remuée par des sabots fixés au-dessous 
du cylindre broyeur. Elle est écrasée entre celui-ci et 
l'anneau-mortier, qui tournent en sens inverses l'un 
de l'autre. Le produit fini monte, passe par des tamis 
et redescend extérieurement dans un réservoir placé 
en dessous de l'appareil et muni d'une vis d'Archi- 
mède. Un petit ventilateur fixé à l'arbre, au-dessus du 
cylindre broyeur, aspire Tair par l'ouverture du cône 
et le lance sur les tamis, qui, ainsi, ne peuvent pas 
s'obstruer par la poussière. 



Traitement par l'acide sulfurique. 

Anciennement, dans les fabriques peu importantes, 
le mélange du phosphate et de l'acide sulfurique se 
faisait à la main, sur une aire découverte; on faisait 
tomber la masse encore fluide dans des fosses en 
maçonnerie cimentée. Ce procédé primitif a presque 
complètement disparu. On trouve encore des usines 
où le travail s*effectue dans des cuves rectangulaires 
en maçonnerie, peu profondes, à demi enterrées et 
adossées aux quatre côtés d'une cheminée centrale 
servant à l'évacuation des vapeurs acides. Ces réser- 
voirs sont fermés par des couvercles en fer demi- 
cylindriques qu'on peut soulever à volonté à l'aide 
d'une chaîne à contrepoids. 

Presque partout, on a substitué à ces systèmes rudi- 
mentaires des malaxeurs mécaniques en fonte, à axe 
horizontal, ou plus souvent à axe vertical, munis d'un 
agitateur avec palettes disposées en hélice. Ces mala- 



— 63 — 

xeurs^dont le fond est hémisphérique, ont un diamètre 
de 1 .50 à 5 mètres et une profondeur de 70 centimètres 
à 1 mètre. Ces appareils sont à travail intermittent; 
le malaxage continu n'est pas pratiqué en Belgique. 

L'acide sulfurique doit être introduit en quantité 
exactement déterminée, variable avec la composition 
du phosphate; on se sert dans ce but de bacs jaugeurs 
en plomb. Ce point est important, non seulement au 
point de vue de la qualité du superphosphate, mais 
encore de la facilité du séchage subséquent. 

Au sortir du malaxeur, où le mélange ne séjourne 




Fig. li. — Malaxeur vertical à superphosphalos. 



que quinze ou vingt minutes, la matière tombe dans 
des caves placées en contre-bas, où la réaction s'achève 
pendant dix à douze heures. Ces caves sont des loges 
en maçonnerie fermées de trois côtés ; on obture le 



— 64 — 

quatrième côté à Taide de planches, après remplis- 
sage. Elles doivent être assez grandes pour faciliter 
l'accès de Tair et rendre moins pénible le travail de 
vidange par les ouvriers. 

Souvent, le malaxeur est placé à cheval sur deux 
caves; il est alors muni de deux ouvertures fermées 
par des clapets à contrepoids. Parfois, pour des rai- 
sons d'économie, on installe un malaxeur mobile sur 
un chariot qui, en se déplaçant sur rails, peut desser- 
vir successivement chacune des caves. 

Dans quelques usines, des exhausteurs installés au 
niveau supérieur aspirent les gaz nuisibles pour la 
santé; c'est ainsi qu'on recueille les vapeurs de 
fluorure de silicium et d'acide fluorhydrique formées 
par la décomposition du fluorure de calcium; ces 
vapeurs sont employées pour la préparation du fluosi- 
licate de soude, ainsi que nous l'expliquerons plus 
loin. 

Séchage. 

Le séchage du superphosphate est souvent une 
question qui préoccupe à juste titre les fabricants. 
Pour certains produits, ceux provenant du traitement 
de phosphates suffisamment riches en calcaire, cette 
opération n'offre aucune difficulté; au bout de deux 
jours la matière se sèche d'elle-même, à l'air libre. H 
n'en est pas de même pour d'autres superphosphates, 
notamment ceux fabriqués avec des phosphates conte- 
nant une forte proportion d'alumine et de fer. Le 
séchage en tas, à l'air libre, exige beaucoup de temps 



— 65 — 

et nécessile des magasins énormes. On a donc amé- 
lioré l'opération en activant artificiellement Tévapo- 
ration au moyen de la chaleur. 

Le moyen le plus simple consiste à sécher la matière 
sur des taques en fonte, chauffées par les flammes 
d'un foyer circulant à travers des chicanes. Un autre 
système, fort en usage au début, mais qui tend à 
disparaître, comprend une étuve dans laquelle on 
introduit des v^agonnets à étages sur lesquels on 
charge la matière. Dans d'autres usines, on fait usage 
d'un tablier sans fin se mouvant à vitesse très lente 
dans un canal en maçonnerie incliné ayant un foyer 
à son point le plus bas; ce tablier est garni d'une série 
de plateaux en tôle qu'un ouvrier charge à mesure 
d'une couche de superphosphate peu épaisse. Arrivé 
au point le plus haut, celui-ci tombe par un couloir 
dans une fosse, tandis que les gaz chauds s'échappent 
par la cheminée. Tous ces appareils ont le défaut 
d'exiger trop de main-d'œuvre et de combustible et de 
ne pas remuer la matière. 

Pour obtenir un bon séchage, il est nécessaire que 
les surfaces exposées à l'air chaud soient renouvelées; 
toutefois, cette manipulation doit s'exécuter délica- 
tement, sinon le superphosphate s'agglutine en boules, 
ce qui constitue un grave inconvénient au point de 
vue de son épandage par les semoirs mécaniques. 
C'est pour ce motif que l'on a abandonné les séchoirs 
verticaux, dans lesquels la matière tombait succes- 
sivement sur des tabliers à secousses, inclinés et 
placés en regard les uns des autres. 

Les séchoirs les plus usités actuellement sont de 

5 



— 66 — 

deux systèmes : les séchoirs à volets, qui sont les plus 
répandus, et les séchoirs à tambour rotatif. 

Le séchoir à volets, dont le système Delplace repré- 
sente le type le plus rationnel, comporte six à dix 
étages constitués chacun par une série de volets pou- 
vant basculer autour d'axes horizontaux. La matière 
passe, successivement et après un court séjour, d'un 
étage à l'autre et tombe finalement dans une trémie 
pour être chargée sur wagonnet. Tous les volets d'un 
étage se manœuvrent en même temps de l'extérieur. 
Les gaz du foyer traversent chacun des étages et 
s'échappent du côté opposé, après avoir chauffe l'air 
qui entre par des carnaux ménagés à cet effet dans la 
maçonnerie. 

Parmi les systèmes à tambour rotatif, nous ne 
ferons que mentionner celui formé d'un cylindre à 
double enveloppe chauffé par la vapeur de décharge de 
la machine. On emploie le plus souvent des appareils à 
séchage intensif composés d'énormes trommels tour- 
nant assez vite et dans lesquels débouchent soit de 
l'air chauffé séparément, comme dans le système 
Heyman Nitsch, soit directement les gaz chauds d'un 
foyer disposé à l'entrée du cylindre. Dans ces sys- 
tèmes, le superphosphate est tamisé à chaud. 

Pulvérisation, tamisage et ensachement. 

Lorsque le produit s'y prête, il peut être mis en 
sacs directement après séchage, ou après tamisage. 
Mais, le plus souvent, il doit encore subir une pulvé- 
risation et un tamisage. L'appareil le plus généra- 






— 68 — 

emeiit employé dans ce but est le broyeur Carr, qui 
donne de bons résultats lorsque la matière a été bien 
séchée. On utilise également des broyeurs fouetteurs, 
suivis de tamis à secousses; ces appareils sont ana- 
logues à ceux en usage dans la préparation des guanos 
dissous, dont nous nous occupons ci-après. 



Disposition générale de l atelier. 

La fabrication des superphosphates mettant en 
mouvement de grandes masses pondéreuses, il est de 
toute importance de combiner Finstallation de ma- 
nière à faciliter les transports le plus possible et à 
éviter tout déplacement inutile de matières. La dispo- 
sition des appareils en cascade est donc la plus ration- 
nelle. Le phosphate, sortant du broyeur, est d'abord 
élevé par une chaîne à godets jusqu'au plancher supé- 
rieur de Fusine, où se trouvent installés les malaxeurs, 
alimentés par les bacs jaugeurs d'acide. Des mala- 
xeurs, la matière tombe dans les caves^ dont le sol 
constitue l'étage intermédiaire. Â la sortie des caves^ 
le superphosphate est amené au niveau supérieur du 
séchoir, qui se trouve de plein pied avec elles. Au 
niveau inférieur de l'usine, les wagonnets conduisent 
la matière sèche à un élévateur qui a pour fonction 
d'alimenter le broyeur Carr. Sous ce dernier se trouve 
une bascule automatique pour le remplissage et le 
pesage des sacs. 

En vue de faciliter le transport et le chargement 
sur wagons, certaines usines ont installé des traînages 



— 69t — 

automatiques ou de petits chemins de fer aériens, avec 
monte-charges aux endroits convenables. L'électricité 
est de plus en plus mise à contribution pour assurer 
le fonctionnement des divers appareils, souvent assez 
éloignés du moteur. 

Dans les fabriques de superphosphates, le travail, 
notamment le service des caves, Temmagasinage, 
Fensachement, se fait à la pièce, plus rarement à la 
journée. Dans ce dernier cas, une certaine tâche est 
imposée. 

Production. — Commerce. 

L'industrie des superphosphates a pris en Belgique 
une grande extension, à raison de la diffusion crois- 
sante des principes agronomiques et de Fadoption, de 
plus en plus générale, des méthodes rationnelles de 
culture. Son développement a, d'ailleurs, été facilité 
par la grande quantité d'acide sulfurique que nos 
usines ont été amenées à produire et qui a trouvé, 
dans cette fabrication, un de ses débouchés les plus 
importants. 

Cette industrie est représentée par 33 établisse- 
ments, dont 16 sont outillés pour fabriquer eux- 
mêmes leur acide sulfurique. Les 17 autres sont 
généralement de moindre importance. On en compte 
11 qui occupent de 8 à 30 ouvriers et 5 occupant de 
30 à 80 ouvriers en moyenne. 

La production totale des superphosphates a été, en 
1905, d'environ 229,000 tonnes. De cette quantité, 
environ 120,000 tonnes ont été exportées, principale- 



— 70 — 

ment en France, en Espagne, en Hollande et dans les 
pays de la mer Baltique. 

Jusqu'en ces derniers temps, la plupart des fabri- 
cants ont été syndiqués, dans le but de se répartir 
les commandes d'après la capacité de leur outillage. 
La vente à l'intérieur et l'exportation se faisaient 
d'après ces conventions. Cette entente commerciale a 
cessé d'exister. 

La richesse d'un superphosphate s'estime en raison 
de sa teneur en acide phosphorique assimilable ou 
soluble dans le citrate d'ammoniaque. Cette teneur 
est comprise entre 10 et 20 p. c, pour les phosphates 
ordinairement livrés à l'agriculture. 

Les superphosphates s'expédient le plus souvent 
en sacs de 100 kilogrammes. Quelquefois, les envois 
se font en vrac, par bateau, s'il y a lieu d'adopter ce 
mode (le transport. 

Les superphosphates se vendent actuellement à rai- 
son de 33 ou 34 centimes par unité d'acide phospho- 
rique, ce qui met le prix d'un sac de 100 kilogrammes, 
à 5 ou 6 francs pour les produits des teneurs les plus 
courantes, c'est-à-dire, variant de 15 à 18 p. c. 



Superphosphates d'os. 

Après extraction de la graisse et de la gélatine, les 
os donnent un résidu contenant du phosphate de 
chaux tricalcique et, par conséquent, insoluble. Cette 
matière est employée directement comme engrais 
phosphaté à action lente. Elle peut également être 



— 71 — 

transformée en superphosphate à assimilation plus 
rapide. C*est ce qui se pratique dans Tune de nos 
fabriques d'acide sulfurique. 

Celte usine produit annuellement environ 500 
tonnes de cet engrais, qui est entièrement exporté, 
principalement en France. 

Le superphosphate d os litre de 16 à 18 p. c. d'acide 
phospliorique soluble dans le citrate d'ammoniaque 
et se vend à raison de 53 à 54 centimes Tunité. 



Superphosphates de noir d'os. 

Le noir animal ayant servi à la clarification des jus 
de sucreries contient une bonne proportion de phos- 
phate tricalcique pouvant être transformé en super- 
phosphate par traitement à l'acide sulfurique. L'éta- 
blissement s'occupant de cette fabrication en produit 
/iOO tonnes par an, entièrement consommées en Bel- 
gique. Par suite des nouveaux procédés introduits 
dans la sucrerie, le noir d'os est de moins en moins 
employé. Ce résidu des sucreries devient, par consé- 
quent, de plus en plus difficile à se procurer. 

Le superphosphate de noir d'os renferme de 15 à 
17 p. c. d'acide phosphorique et vaut 44 centimes 
l'unité. 



— 72 — 



^"^ Guano dissous. 

Matières premières. 

On donne le nom de guano dissous à du guano ayant 
subi un traitement par Tacide sulfurique, de façon à 
rendre son acide phosphorique facilement soluble 
dans l'eau. Cette préparation constitue donc une 
industrie connexe de celle des superphosphates. 

Les guanos bruts proviennent, pour la plus grande 
part, du Pérou; mais, il en vient aussi du Dama- 
raland (Afrique occidentale). Leur valeur dépend de 
leur richesse en azote, en acide phosphorique et en 
potasse, les trois éléments de fertilisation utilisés par 
la plante. Cette teneur est fort variable, ainsi que le 
montrent les chiffres suivants : 

Teneur en azote 2àl5p. c. 

Teneur en acide phosphorique . . 9 à 28 )> 
Teneur en potasse 2 à 3 » 

Les prix des guanos sont loin par conséquent d'être 
uniformes; ils peuvent aller de 120 à 520 francs la 
tonne. 

Traitement. 

Les guanos bruis sont d'abord moulus dans des 
désintégrateurs^ appareils dans lesquels la matière se 
trouve fouettée par deux séries doubles de bras hori- 
zontaux Qxés sur des disques et tournant en sens con- 
traires, avec une grande vitesse. 

Après avoir été convenablement mélangés, les gua- 



— 73 - 

nos sont traités par de Tacide sulfurique à 60% soit 
dans des malaxeurs analogues à ceux des superphos- 
phates, soit dans de grandes cuves en maçonnerie, 
munies d'un large agitateur, ils sont ensuite séchés 
sur une aire, puis emmagasinés. Au moment de les 
mettre en sacs, les guanos sont de nouveau moulus 
dans un désintégrateur. 

Production. — Commerce. 

Le guano dissous est vendu avec les teneurs sui- 
vantes : 

Azote 7 p. c. soluble dans Teau. 

Acide phosphorique. 10 » » » 

Potasse 2 ^) « » 

Il est parfois nécessaire d'ajouter du sulfate ammo- 
niaque pour parfaire la teneur en azote. 

La valeur du guano dissous varie de 18 à 20 francs 
les 100 kilogrammes. Il est livré en sacs de 100 kilo- 
grammes pour rintérieur et de 65 kilogrammes pour 
l'étranger. 

La production totale moyenne est d'environ 38,000 
tonnes par an, dont la presque totalité sort des 
établissements de la Société anglo-continentale de 
Burght. Les deux tiers de cette quantité sont exportés 
en Allemagne et en Hollande. 

Guano artificiel. 

Mentionnons encore le guano artificiel^ préparé par 
une de nos petites usines à superphosphates. Cet 



— 74 — 

engrais, qui offre une teneur de 5 p. c. d'azole et 
10 p. c. d'acide phosphorique, est fabriqué au moyen 
de déchets de cuir neuf, dissous par de Tacide sulfu- 
rique à 60^, dans des chaudières, sous Faction de la 
vapeur. La solution est refoulée dans le malaxeur à 
superphosphate où on la mélange avec une certaine 
quantité de phosphate naturel (^). 

3"" Phosphates basiques. 
Matière première. 

Dans la fabrication de l'acier par le procédé Tho- 
mas, les scories retirées des convertisseurs sont con- 
stituées par de la chaux mélangée avec une forte pro- 
portion de phosphate tricalcique. Cette matière, qui 
restait autrefois sans utilisation, constitue un véri- 
table engrais chimique phosphaté employé couram- 
ment pour la fertilisation des terres. 

La teneur des scories en acide phosphorique varie 
de 15 a 22 p. c. Cet acide ne se trouve pas sous une 
forme directement assimilable par la plante; il ne 
devient soluble que peu à peu par l'action lente de 
l'eau et de l'acide carbonique qui circulent dans les 
interstices du sol. 



C) Le guano de poisson fourni par quelques usines établies au bord 
de la mer est le résidu de Textraclion des huiles et graisses de cer- 
tains poissons, notamment des déchets obtenus dans les usines où 
Ton s'occupe de conservation des harengs et de la préparation des 
sardines. 



— 75 — 

Préparation. 

Pour faciliter son absorption par les racines, la 
matière doit être broyée le plus finement possible 
avant d'être épandue sur la terre. 

Cette pulvérisation se fait toujours dans des 
broyeurs à boulets, appareils dont nous avons eu l'oc- 
casion de parler précédemment. Préalablement, les 
gros morceaux de scorie subissent un concassage à la 
main. 

Les broyeurs sont hermétiquement fermés et les 
poussières qui se dégagent sont aspirées par un ven- 
tilateur à travers une conduite générale qui les amène 
à une chambre où elles se déposent. 

Au-dessous des broyeurs, sont disposées des bas- 
cules automatiques pour le pesage des sacs; ceux-ci 
sont remplis au moyen d'une trémie. Certains fabri- 
cants préfèrent emmagasiner la scorie moulue en 
vrac, afin d'économiser de la place. 

Production. — Commerce. 

Il y a, en Belgique, sept aciéries qui fabriquent 
l'acier par le procédé Thomas; elles produisent, par 
an, environ 225,000 tonnes de scories brutes. De 
cette quantité, une faible part est expédiée telle 
quelle à l'étranger; le reste est traité dans le pays 
même et fournit environ 210,000 tonnes de phosphate 
basique moulu. 

L'Allemagne, l'Angleterre, la France et le Luxem- 
bourg nous vendent annuellement environ 50,000 



— 76 — 

tonnes de scories brutes et de scories moulues. 

La consommation du pays est de 80,000 tonnes 
environ, ce qui donne pour l'exportation le chiffre 
de 175,000 tonnes de scories, dont les trois quarts au 
moins s'expédient à Tétat moulu. 

Les principaux pays où nous exportons ce produit 
sont : l'Allemagne, les pays Scandinaves, l'Angleterre, 
l'Irlande, la France, l'Italie, l'Espagne, l'Amérique du 
Sud. 

Des sept aciéries produisant l'acier Thomas, cinq 
ont des installations pour la mouture des scories. Il 
existe, en outre, six usines qui s'occupent du broyage 
à forfait ou pour leur propre compte; ce sont géné- 
ralement des exploitants de phosphates naturels et 
des fabriques de superphosphates ou de guanos. 

Un personnel total d'environ 500 hommes est em- 
ployé au broyage dans les onze usines. La force 
motrice nécessaire à cette opération est considé- 
rable : elle s'élève globalement à 2,000 chevaux- 
vapeur. 

Les phosphates basiques se mettent généralement 
en sacs de 100 kilogrammes, plus rarement en sacs 
de 75 et de 200 kilogrammes, pour certains clients. 

La scorie moulue est livrée au consommateur à 
différentes teneurs en acide phosphorique. La qua- 
lité la plus courante en contient de 18 à 20 p. c. Les 
teneurs sont contrôlées par les laboratoires agricoles 
de l'État. 

Quant au degré de finesse, il est généralement réglé 
par la condition qu'une proportion de 75 p. c. du pro- 
duit doit pouvoir passer à travers le tamis de O^^l?. 



— 77 — 

Le prix du superphosphate a parfois subi de fortes 
variations; actuellement, il est redevenu plus régu- 
lier et se maintient entre 18 et 20 centimes l'unité 
d'acide phosphorique. 



III. — PRODUITS ACCESSOIRES. 

Cuivre de cément. 

Matières premières. 

Les pyrites cuivreuses, contenant de 2 à 5 7? P- c. 
de cuivre, et même des pyrites ordinaires, iie renfer- 
mant que 0.3 à 0.4 p. c. de cuivre, sont, après gril- 
lage, traitées par voie humide, en vue d'en retirer le 
cuivre à l'état pulvérulent. Ce cuivre, connu sous le 
nom de cuivre de cément, est vendu aux usines de raf- 
finage ou employé pour la fabrication du sulfate de 
cuivre. 

Fabrication. 

Le procédé le plus simple, utilisé seulement pour 
les pyrites à faible teneur en cuivre, consiste à les- 
siver les minerais grillés avec de Teau acidulée dans 
des bacs plombés., puis à précipiter le cuivre, dans les 
solutions cuivreuses ainsi obtenues, au moyen de vieux 
fer. Le cuivre se dépose sur ce dernier; on racle et on 
fait sécher. 

Lorsqu'il s'agit des pyrites cuivreuses proprement 
dites, le travail est un peu plus compliqué. Les mine- 



— 78 — 

rais grillés, après avoir été finement pulvérisés, sont 
mélangés avec du chlorure de sodium préalablement 
égrugé, puis chauffés soit dans les anciens fours à 
moufle à un étage, soit dans des fours à réverbère à 
quatre soles superposées. Par cette opération, le 
cuivre se trouve combiné sous forme d'un composé 
soluble. La masse est amenée dans de longs bacs en 
maçonnerie, où elle est déposée sur un lit de paille 
et lavée à Teau chaude ou à Teau acidulée par de 
l'acide sulfurique ou chlorhydrique. La solution cui- 
vreuse est conduite dans des bacs de précipitation ou 
de cémentation, dans lesquels on introduit le vieux 
fer. Le cuivre en poudre que l'on recueille après 
vidange des bacs est mis à sécher sur une aire chau* 
ffée par en dessous. 

Le cuivre de cément renferme de 70 à 80 p. c. de 
cuivre. Le résidu du lavage, ou purple ore, est vendu 
aux hauts- fourneaux; il contient de 60 à 63 p. c. de 
fer. 

Production. — Commerce. 

Il existe en Belgique deux usines retirant le cuivre 
des pyrites grillées par cémentation. Elles traitent 
environ 47,000 tonnes de minerais par an. Le prix 
des pyrites cuivreuses varie de 30 à 40 francs la tonne, 

Le chlorure de sodium, employé à 98* de pureté, 
vient d'Allemagne; il vaut 11 francs la tonne. On en 
utilise environ 6,400 tonnes par an. 

La consommation de vieux fer est considérable; 
elle s'élève à environ 13,000 tonnes par an. Ce fer 
s'achète à raison de 4 à 5 francs les 100 kilogrammes. 



— 79 — 

La quantité de piirple ore obtenue comme sous-pro- 
duit varie de 24,000 à 25,000 tonnes; ce minerai se 
vend à 9 francs ou 9 fr. 50 c. la tonne; la plus grande 
partie est expédiée en Allemagne. 

La production annuelle totale de cuivre de cément, 
en Belgique, peut être estimée à environ 1,400 tonnes, 
valant de i,300 à 1,550 francs la tonne. Plus des six 
dixièmes de cette quantité sortent des seules usines 
d'Hemixem. De la production totale, 950 tonnes 
environ sont directement envoyées à l'étranger, car 
il n'existe pas, dans notre pays, d'usine pour le trai- 
tement métallurgique du cuivre. 



Sulfate de cuivre. 



Fabrication. 



Le cuivre de cément est, après dessiccation, oxydé 
dans un four à moufle avec entrées d'air, puis traité 
par Tacide sulfurique dilué dans une cuve placée au- 
dessus du four. 

La solution de sulfate de cuivre est amenée dans 
une cuve de concentration, où elle est chauflee jusqu'à 
atteindre 54"" 6. Elle est alors soutirée dans des cris- 
tallisoirs en bois doublé de plomb, dans lesquels 
plongent des lames de plomb. C'est sur ces lames, 
ainsi que sur les parois, que viennent se former les 
cristaux de sulfate de cuivre, que l'on enlève ensuite 
facilement. 

Cette méthode de fabrication est suivie dans quatre 
établissements. 



— 80 — 

A l'usine de la Compagnie des métaux et produits 
chimiques d'Overpelt, Toxyde de cuivre est obtenu au 
moyen d'un procédé par voie sèche. 

Les matières premières traitées dans ce but sont les 
suivantes : 

1** Des mattes cuivreuses provenant des fours à 
manche utilisés dans la fabrication du plomb; 
2** Différents minerais de cuivre achetés (pyrites, 

etc.); 

3° Des speiss cuivreux provenant d'un grillage préa- 
lable, fait en vue d en retirer l'arsenic. 

Ces matières sont broyées, mélangées et traitées au 
four à manche. On en retire (outre du plomb argen- 
tifère, des résidus arsénifères, des scories, etc.) des 
mattes de cuivre que l'on soumet à une série de gril- 
lages et de fusions successifs, jusqu'à ce que l'on 
arrive à des mattes d'une teneur de 50 p. c. de cuivre. 
Ces mattes subissent alors une fusion définitive au 
four à manche en vue d'en obtenir du sulfure pur, 
puis un grillage dans un four dit de raffinage^ qui 
fournit l'oxyde de cuivre à 70 p. c. Celui-ci est traité 
par l'acide sulfurique dans des bacs où l'on fait arriver 
de la vapeur d'eau, servant à chauffer et à diluer 
la solution. La liqueur est concentrée et mise à cris- 
talliser comme précédemment. 

Le sulfate de cuivre retiré des cristallisoirs passe 
par plusieurs tamis, de façon à le classer en trois ou 
quatre qualités, suivant la grosseur des cristaux; les 
parties les moins propres sont lavées et séchées à la 
turbine. 



— 81 — 

Production. — Commerce. 

La production totale de sulfate de cuivre de nos 
cinq usines est d'au moins 2,400 tonnes par an, dont 
1,800 tonnes sont exportées, surtout en France, où 
ce produit sert au traitement de la vigne (sulfatage). 
Les prix varient de 47 à 50 francs les 100 kilo- 
grammes, suivant finesse. Le produit s expédie soit en 
sacs de 50 et 100 kilogrammes, soit en fûts pétroliers 
de 200 à 250 kilogrammes, soit en fûts de hêtre de 
500 à 550 kilogrammes. 

Nitrate de cuivre. 

Le nitrate de cuivre ordinaire, employé en agri- 
culture pour la destruction des mauvaises herbes, est 
fabriqué en petite quantité, au printemps, par une 
de nos usines de produits chimiques. On l'obtient en 
dissolvant par Tacide nitrique, dans un appareil en 
grès, l'oxyde de cuivre préparé au moyen du cuivre 
de cément. Ce produit est livré au commerce en 
solution titrant 40"* B.; il vaut, sous cette forme, 
65 francs les 100 kilogrammes. 

La fabrication du nitrate de cuivre cristallisé pour 
la teinture n'a pas donné des résultats commerciaux 
satisfaisants. 

Sulfate de fer. 

Fabrication. 

Le sulfate de fer se prépare généralement en faisant 
réagir de l'acide sulfurique à 60** B. sur des déchets 

6 



de fer. L'opération s'effectue à chaud, dans un bac 
doublé de plomb à double fond. La solution est sou- 
tirée, clarifiée et mise à cristalliser. 

On a essayé, à Gand, d'extraire le sulfate de fer par 
lévigation méthodique des pyrites grillées. 

Un autre procédé intéressant est également appli- 
qué, depuis quelque temps, à Fontaine-l'Evêque. Deux 
usines ont été installées pour traiter les eaux rési- 
duaires des clouteries de la région. Les eaux acidulées 
ayant servi au décapage des fers étaient auparavant 
déversées dans les égouts et les rivières, qu'elles 
venaient contaminer, au grand détriment des rive- 
rains. Maintenant, on en extrait le sulfate de fer. 

Les eaux sont amenées aux usines soit par des cana- 
lisations, soit par des tonneaux portés sur camions, 
soit par des wagons-citernes. On les concentre d'abord 
dans des réservoirs en bois, doublés de plomb, chauf- 
fés par des serpentins de vapeur. Les solutions sont 
ensuite déversées dans de grands cristallisoirs où on 
les laisse refroidir jusqu'à cristallisation complète du 
sulfate de fer. Les eaux-mères retournent dans les 
cuves de concentration. 

Le sulfate de fer retiré des cristallisoirs est classé 
en plusieurs catégories : les gros cristaux, le tout- 
venant et le menu sel. 

Production. — Commerce. 

Le sulfate de fer est fabriqué en Belgique par 
cinq usines dont la production peut être évaluée à 
5,000 tonnes par an. On le prépare sous diverses 



— 83 — 

formes. Les cristaux gros et durs serveat à la fabri- 
cation du colcotar par calcination. Sous un état de 
pureté convenable, ils sont utilisés en teinture. 

Vu sa faible valeur, le sulfate de fer est très em- 
ployé comme désinfectant. Ses applications eu agri- 
culture sont nombreuses et intéressantes. Déshydraté 
et réduit en poudre fine, il est employé pour com- 
battre Tenvahissement des prairies par les mousses. 
Sous forme de solution, on s'en sert pour la des- 
truction des sanies, sénés, ravenelles, etc., dans les 
champs, ainsi que dans le traitement de certaines 
maladies de la vigne et des arbres fruitiers. 

En gros, le sulfate de fer se vend de 30 à 40 francs 
la tonne: par moindres quantités, sa valeur est de 5 à 
8 francs les 100 kilogrammes, suivant le degré de 
pureté. 

Ce produit est presque entièrement consommé dans 
le pays; il s'exporte peu. 

Perchlorure de fer. 

Une de nos usines de produits chimiques fabrique 
le protochlorure de fer industriellement pur, pour la 
teinturerie, et chimiquement pur, pour usage pharma- 
ceutique. Le procédé consiste à dissoudre d'abord du 
vieux fer dans de l'acide chlorhydrique, puis à traiter 
le sel obtenu par Tacide nitrique. 

La production annuelle s'élève à 65,000 kilo- 
grammes; elle est surtout vendue en Belgique; on en 
exporte, en petites quantités, en Allemagne, en France 
et en Angleterre. 



— 84 — 

Le protochlorure industriel vaut 35 francs les 
100 kilogrammes et le protochlorure pharmaceutique 
45 francs les 100 kilogrammes. 

Composés de baryum. 

Sulfure. 

11 s'obtient en réduisant le sulfate de baryum, pro- 
venant de Fleurus ou d'Allemagne, dans un four à 
réverbère à deux étages et deux portes de travail. La 
masse obtenue contient 70 p. c. de sulfure de baryum 
soluble que l'on retire par lavage. Le sulfure de 
baryum sert à fabriquer les sels de baryum et la lito- 
pone, couleur blanche employée comme succédané du 
blanc de zinc et de la céruse. 

Nitrate. 

Ce sel est obtenu à Wilsele par un procédé tenu 
secret. La fabrication, qui est à ses débuts, ne com- 
porte encore que 30 tonnes de production annuelle. 
Ce produit est expédié en fûts ou en sacs. 

Le nitrate de baryum est utilisé par les artificiers; 
il sert également à fabriquer le bioxyde de baryum 
employé pour préparer l'eau oxygénée. 

Carbonate, chlorure. 

Ces sels sont fabriqués à l'usine de Yedrin. La pro- 
duction annuelle est d'environ 3,500 tonnes; les neuf 
dixièmes de cette quantité sont exportés dans tous les 
pays, principalement en Angleterre et dans ses colo- 
nies, en Amérique et en Extrême-Orient. 



— 85 — 

Le carbonate et le chlorure de baryum sont em- 
ployés dans la préparation des feux d'artiGce; ils 
servent également à désincrusler les chaudières. 



Fluosllicate de soude. 



Fabuication. 



Le fluosilicate de soude, que Ton produit en Bel- 
gique, est un sous-produit de la fabrication des super- 
phosphates. 

Les phosphates naturels contiennent du fluorure de 
calcium en plus ou moins grande quantité. Dans le 
traitement par l'acide sulfurique, il se forme de Tacide 
Quorhydrique qui se dégage des caves. Des exhaus- 
teurs installés au-dessus de celles-ci, aspirent ces gaz 
et les refoulent soit dans de longs couloirs en bois, 
bien étanches, soit dans des colonnes en bois ou en 
maçonnerie, dans lesquelles on introduit un courant 
d'eau. Ces tours contiennent à leur partie inférieure 
du silex. Cette silice, par Faction de l'acide fluorhy- 
drique,se transforme en fluorure de silicium. Celui-ci, 
en se combinant avec l'acide fluorhydrique qui conti- 
nue à affluer, forme l'acide fluosilicique qui est 
recueilli en dissolution dans l'eau. Avec certains 
phosphates, il se dégage directement des fours du 
fluorure de silicium; le résultat est le même. 

La fabrication du fluosilicate de soude se fait sépa- 
rément. La solution d'acide fluosilicique est transvasée 
d'un réservoir dans un bac dans lequel on ajoute une 
solution de chlorure de sodium préparée d'avance. Le 



— 86 — 

flaosilicate se précipite; mais avant qu'il ne se dépose, 
la masse est refoulée à Taide d*un monte-jus dans un 
filtre-presse, où le fiuosilicate subit un lavage à Teau 
pure. Le produit est ensuite séché, puis pulvérisé. 

Au lieu de chlorure de sodium, et lorsque l'on ne 
veut pas obtenir d'eaux acides, on emploie le carbo- 
nate de soude; mais le produit qui est moins pur, a 
une valeur moindre. 

Production. — Commerce. 

Le fiuosilicate, qui est obtenu à un degré de pureté 
de 98 p. c, se présente en une masse d'un blanc de 
neige. 11 est employé pour remaillage des ustensiles 
en fer et des globes pour l'éclairage. 

Les deux usines qui, en Belgique, s'occupent de 
cette petite industrie, produisent annuellement envi- 
ron 170 tonnes de fiuosilicate, qui sont partiellement 
vendues dans le pays et partiellement exportées en 
Allemagne. 

Ce produit s'expédie en sacs de 100 kilogrammes; 
sa valeur est de 25 à 26 francs les 100 kilogrammes, 
pour le fiuosilicate le plus pur, et de 16 à 20 francs 
seulement, pour l'autre qualité. 

Arsenic. 

Matièues premières. 

L'anhydride arsénieux, vulgairement appelé arsenic, 
constitue, à proprement parler, un sous-produit de 
l'extraction du plomb et d'autres métaux de certains 



— 87 — 

minerais. Cependant, on emploie aussi pour sa fabri- 
cation des minerais achetés spécialement dans ce but. 
Les matières premières sont, par conséquent, de 
diverses natures; elles renferment l'arsenic, les unes 
sous forme d'arséniures métalliques, les autres à Tétat 
d'anhydride arsénieux tout formé. 

Parmi les premières, on distingue : 

l"" Des minerais naturels, tels que le mispickel ou 
arsénio-sulfure de fer et des minerais de plomb arsé- 
nieux; ces minerais proviennent des pays du sud de 
l'Europe, notamment des mines du Laurium, en 
Grèce ; 

^ Des speiss ou résidus obtenus dans le cours du 
traitement métallurgique des minerais de plomb; ces 
speiss contiennent, en plus du cuivre et du plomb, du 
nickel, du cobalt, et, dans d'autres cas, de l'argent et 
de l'or. 

Les matières renfermant l'arsenic tout formé sont 
d'abord les poussières recueillies dans les cheminées 
des fours où l'on traite les minerais de plomb et qui 
contiennent en mélange une certaine quantité de ce 
métal. On peut adjoindre à ces poussières celles que 
fournissent certaines fabriques d'acide sulfurique et 
que l'on retire des chambres à poussières établies à la 
suite des fours à grillage. 

Fabiucation. 

Lorsque Ton traite des minerais ou des speiss, on 
doit avant tout les amener à letat pulvérulent an 
moyen d'un broyage. 



— 88 — 

Le traitement chimique est à peu près identique 
pour toutes les matières. Il consiste à provoquer la 
distillation de l'arsenic dans un four à réverbère, puis 
à condenser les vapeurs en leur faisant parcourir un 
long couloir pour arriver enfin à des chambres en 
maçonnerie d'où l'on extrait le produit par en dessous. 

Lorsqu'il s'agit de speiss ou de minerais, l'arséniure 
subit d'abord un grillage pour se transformer en anhy- 
dride arsénieux qui distille ensuite. 

Cette première opération donne l'arsenic brut; on 
le raffine en le soumettant à une seconde et parfois à 
une troisième distillation ou sublimation dans un four 
à réverbère ou un four à moufle suivi de chambres de 
condensation. On en retire le produit définitif, qui 
subit encore une désagrégation et un tamisage avant 
d'être emballé. Les vapeurs non condensées se rendent 
à la cheminée, après avoir effectué un long parcours; 
l'arsenic qui se dépose encore dans ce canal est repris 
et est traité à nouveau avec les poussières arsénifères. 

Quant aux résidus de la distillation, ils retournent 
au traitement métallurgique; on en extrait le plomb, 
le cuivre ou les métaux précieux qu'ils renferment. 
Dans certains cas, on pourrait en tirer un meilleur 
parti en s'en servant pour la fabrication de divers 
sels dont la valeur est supérieure à celle des métaux. 

On produit aussi l'arsenic vitreux ou en roche, en 
soumettant de l'arsenic brut à une distillation avec 
fusion dans une étroite chaudière en fonte installée 
dans un foyer. Directement au-dessus de cette chau- 
dière, on place une espèce de chapiteau ou cylindre 
en fonte, qui sert de condenseur. C'est sur les parois 



— 89 - 

intérieures de ce cylindre que l'arsenic se dépose par 
couches successives jusqu'à former une croûte com- 
pacte assez épaisse, qu'on détache lorsque l'opération 
est terminée. C'est, en réalité, une condensation à 
chaud, tandis que, pour obtenir l'arsenic en poudre, 
on refroidit le plus tôt possible les vapeurs à leur 
sortie du four. 

Production. — Commekce. 

L'arsenic est produit en Belgique par deux usines, 
établies dans la province de Limbourg, près du canal 
de la Gampine. Sa fabrication est en relation plus ou 
moins étroite avec le traitement métallurgique des 
minerais de plomb. 

La quantité d'arsenic livrée annuellement au com- 
merce par ces deux établissements est de 2,200 à 
2,500 tonnes. Près des quatre cinquièmes de cette 
production sont exportés dans tous les pays, mais 
surtout en Allemagne, en Angleterre et dans le nord 
de la France. 

Le produit se met soit dans des fûts de bois doubles 
ou entourés de toile, soit dans des cylindres en tôle 
emboîtés dans des tonneaux en bois. La contenance 
de ces récipients varie de 50 à 250 kilogrammes. 

L'arsenic en poudre se vend de 25 à 50 francs les 
100 kilogrammes; l'arsenic en roche vaut 15 francs de 
plus. 

La principale application industrielle de l'arsenic 
est la purification du verre à vitres, à glaces et à 
gobeleterie. Ce produit entre aussi dans la fabrication 



— go- 
de certaines couleurs minérales et organiques. C'est, 
de plus, un préservatif et un insecticide; à ce titre, il 
est utilisé en certaine quantité, dans les pays tropi- 
caux, pour la conservation des peaux et pour la des- 
truction des fourmis qui infestent les terres cultivées. 
Nous ne parlerons pas des applications pharmaceu- 
tiques et des usages de laboratoire, pour lesquels on 
utilise l'arsenic vitreux, qui est évidemment le plus 
pur. 

Arséniure de nickel et de cobalt. 

Le traitement des minerais de plomb, qui fournit 
l'arsenic, donne aussi des sous-produits riches en 
nickel et cobalt, que l'on concentre et que l'on vend 
sous forme d'arseniures (nickelspeiss). 

Ce produit, dont la valeur est de 1 franc le kilo- 
gramme, est exporté et sert à la fabrication du nickel 
et du cobalt. 

La production est peu importante et ne s'élève qu'à 
50 tonnes environ par an. 



REPERTOIRE 



Société anonyme G. Dumont et frères, à Sclaigneaux . 
Acide sulfurique à 60*. Blendes grillées. 

Société des produits chimiques de Moustier-Prayon, 
à Trooz-Forêl. 

Acide sulfurique à 60^ Blendes grillées. 

* Société anonyme des industries chimiques de Wilsele, 
à Wilsele-lez-Lourain. 

Acide sulfurique à tous degrés et de toutes qua- 
lités. Pyrites grillées. 

Acide nitrique à tous degrés et de toutes qua- 
lités. Sulfate acide de soude. 

Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 

Sulfate et nitrate de cuiyre. Sulfure et nitrate 
de baryum. Perchlorure de fer. 

Compagnies des métaux et produits chimiques (Schulte 
et O^), à Overpelt. 

Acide sulfurique à 60°. Blendes grillées. 

Sulfate de cuivre. 

Arsenic. 



* Les établissements marqués d'un astérisque sont ceux qui figurent 
dans plusieurs groupes d'industries. 



— 92 — 

* Société anonyme des produits chimiques de Droogetibosch, 

à Ruysbroeck. 

Acide sulfurique à tous degrés et de toutes qua- 
lités. Blendes et pyrites grillées. 

Acide nitrique à tous degrés et de toutes qualités. 
Sulfate acide de soude. 

Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 

Société anonyme des produits chimiques d'Engis^ h Engis. 

Acide sulfurique à 60^. Blendes grillées. 
Acide nitrique. Bisulfate de soude. 
Sulfate de plomb. Sels de thallium. 

Société anonyme des produits chimiques de Laeken^ à 
Laeken-lez-Bruxelles. 

Acide sulfurique à tous degrés et de toutes qua- 
lités. Blendes grillées. 

Acide nitrique à tous degrés et de toutes qualités. 
Bisulfate de soude. 

Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 

Sulfate de fer. 

Société anonyme belge des usines à cuivre d'Hemixem, à 
Hemixem-lez-Anvers. 

Acide sulfurique à tous degrés. Pyrites grillées. 
Acide nitrique. Bisulfate de soude. 
Cuivre de cément. 

* Usines des moulins {société anonyme) ^ à Gand. 

Acide sulfurique à tous degrés. 

Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 



— 93 — 

Théodore Verstraeten, à Gand. 

Acide sulfurique à tous degrés. Pyrites grillées. 
Acide nitrique à tous degrés. Bisulfate de soude. 
Sulfate de soude et acide cblorhydrique. 
Cuivre de cément. Sulfate de cuivre. 

Société anonyme des poudres et dynamites^ à Arendonck. 
Acide nitrique à 48^. Bisulfate de soude. 

Société anonyme de Matagne-la-Grande, à Matagne-la- 
Grande. 

Acide nitrique à 56, 42 et 48"*. Bisulfate de soude. 

^François Raynaud, à Tessenderloo. 

Sulfate de soude et acide cblorhydrique. 

*Meurice Save-Simon ^ à Laeken-lez-Bruxelles. 

Sulfate de fer pour teinturerie, agriculture, etc. 

F. Wargny et C**, à Fontaine-l'Évêque. 
Sulfate de fer pour tous usages. 

*René Dubois, à Fontaine-FEvêque. 

Sulfate de fer tout venant et menu pour industrie 
et droguerie. 

Sulfate déshydraté moulu pour agriculture.. Sul- 
fate de refonte pour droguerie et photogra- 
phie. 

Société anonyme AnglO'Contvientale{ànc.Oh\endorWsche 
Guano Werke), à Burght-lez-Anvers. 

Acide sulfurique à 60^ 
Superphosphate. Guano dissous. 
Fluosilicate de soude. 



— 94 — 

Société anonyme des engrais et produits chimiques agri- 
coles^ à Louvain. 

Acide sulfurique à 60^ Pyrites grillées. 

Sulfate de fer. 

Superphosphate. Engrais composés. 

* Fabrique d'engrais et produits chimiques [société ano- 
nyme)^ à Charleroy. 

Acide sulfurique à 60*. Pyrites grillées. 
Sulfate de cuivre. Sulfate de fer. 
Superphosphate. Superphosphates d'os et de noirs 
d'os. 

Société anonyme des mines et fonderies de zinc de la 
Vieille- Montagne, à Baelen-Wezel. 

Acide sulfurique à 60^ Blendes grillées. 
Acide nitrique. Bisulfate de soude. 
Superphosphate. 

Société anonyme des produits chimiques d'Aiseau^ à 
Aiseau. 

Acide sulfurique à tous degrés. Blendes et pyrites 

grillées. 
Acide nitrique à tous degrés. Bisulfate de soude. 
Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 
Superphosphate. 

Société anonyme de Pont-Brûlé (Etablissements Duché), 
à Vilvorde. 

Acide sulfurique à 55*. Pyrites grillées. 
Acide nitrique. Bisulfate de soude. 
Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 
Sulfate de cuivre. 
Superphosphate. 



— 96 — 

Société anonyme des produits et engrais chimiques de 
Moustier-sur-Sambre^ à Mornimont. 

Acide sulfurique à tous degrés. Blendes et pyrites 

grillées. 
Sulfate de soude et acide chlorbydrique. 
Superphosphate. 

Société anonyme des produits et engrais chimiques d'Au- 
velais, à Auvelais. 

Acide sulfurique à tous degrés et de toutes qua- 
lités. Pyrites grillées. 
Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 
Superphosphate. 

Syndicat agricole [société coopérative), à Landen. 

Acide sulfurique à tous degrés. Pyrites grillées. 
Acide nitrique. Bisulfate de soude. 
Superphosphate. Engrais composés. 

Société Vnitas, à Overpelt. 

Acide sulfurique à ^Tf. 
Superphosphate. 
Fluosilicate de soude. 

^Société anonyme de Vedrin^ à Frizet-lez-Namur. 

Acide sulfurique à tous degrés. Blendes et pyrites 

grillées. 
Acide nitrique à tous degrés. Bisulfate de soude. 
Sulfate de soude et acide chlorhydrique. 
Superphosphate. Engrais composés. 
Carbonate et chlorure de baryum. 



— 96 — 

Jules Leirens^ à Ledeberg-lez-Gand. 

Acide sulfurique à 53**. Pyrites grillées. 
Superphosphate. Engrais composés. 

*/.-P. Meyers, à Schaerbeek. 

Acide sulfurique a 60°. Pyrites grillées. 
Superphosphate. 

/.-P. Meyers^ à La Chaussée-Lultre. 

Acide sulfurique. Pyrites grillées. 
Superphosphate. 

Alf. Rosier-Bataille^ à Moustier-lez-Frasnes. 

Acide sulfurique à 60*. 
Superphosphate. Engrais composés. 

* Union des produits chimiques^ à Hemixem. 

Acide sulfurique à 60^. Pyrites grillées. 
Superphosphate. Phosphate basique. 

Société anonyme Agricola^ à Louvain. 

Superphosphate. Phosphate basique. 

G. et /. Baert et B. Roelandt^ à Steenbrugge-lez-Bruges. 

Superphosphate. Guano dissous. 
Engrais composés. Phosphate basique. 

Oct. Battaille^ à Basècles. 

Superphosphate. Engrais composés. 

Brouette^ Duchateau et 0% à Mons. 

Superphosphate. Engrais composés. 



— 97 — 

A. Dubrunfaut et 0% à Hasècles. 

Superphosphate. Engrais composés. 

Ach. Eemanj à Âlost. 

Superphosphate. Engrais composés. 

*Sociélé anonyme des Engrais concentrés, à Engis. 
Superphosphate. 

Fabrique d'engrais et produits chimiques (société ano- 
nyme)^ à Leuze-Longchamps. 

Superphosphate. 

A. et C. Faidlierbe et 0% à Élouges. 

Superphosphate. Engrais chimiques. Phosphate 
organique. 

Georges Milisse^ à Blaton. 

Superphosphate. Engrais composés. 

V^' Milisse^ à Quévaucamps. 

Superphosphate. Engrais composés. 

G. et V. Moreels, à Gand. 

Superphosphate. Guano dissous. Phosphate ba- 
sique. 

Standaert et 0% à Balgerhoek. 

Superphosphate. Engrais composés. 

Standaert et G**, à Wondelgem. 

Superphosphate. Guano dissous. Phosphate ba- 
sique. 

7 



— 98 — 

Syndicat agricole des Ardennes et du Condroz, à Marloie. 
Superphosphate. Engrais composés. 

Union agricole, à Jodoigne. 

Superphosphate. Engrais composés. 

*Compagnie générale des produits cliimiques et engrais 
chimiques de la Sambre^ à Jemeppe-sur-Sambre. 

Superphosphate. 

Les Phosphates du Piéton ^ à Roux. 
Phosphate basique. 

^Société anonyme d'Ougrée-Marihaye^ à Ougrée. 
Phosphate basique. 

Société anonyme des aciéries d'Angleur^ à Tilleur (Liège). 
Phosphate basique. 

Société anonyme de la Providence^ à Marchienne-au-Pont. 
Phosphate basique. 

Gustave Boêl, à La Louvière. 
Phosphate basique. 

Société anonyme de Marcinelle et Couilletj à Couillet. 
Phosphate basique. 

La Floridienney à Rocour. 
Phosphate basique. 



DEUXIÈME PARTIE 



INDUSTRIES DE LA SOUDE, DES CHLORURES 
ET DES SELS DE POTASSE. 



Renseignements généraux. 

Dans le second groupe nous rangeons les produits 
suivants : 

I. Carbonate de soude et sous-produits; 

II. Chlorure de chaux. Soude caustique; 

m. Cristaux de soude. Acide sulfureux et bisulfites. 
Composés divers; 

IV. Potasse. Salpêtre. Sel raffiné. 

La plupart de ces produits ont entre eux des liens 
de parenté assez étroits. Ainsi, le carbonate de soude, 
la sonde caustique et le chlorure de chaux, qui ne 
sont pas les moins importants, ont une origine com- 
mune. Ils sont maintenant obtenus au moyen du 
chlorure de sodium, grâce à deux nouveaux procédés 
par voie humide dont l'application industrielle est 



— 100 — 

relativement récente : le procédé Solvay ou à Tammo- 
niaque et la méthode électrolytique. Le carbonate de 
soude, dont le rôle dans Tindustrie est au moins aussi 
important que celui de l'acide sulfurique, est le point 
de départ d'une série d'autres composés d'ordre secon- 
daire, comme les sels de soude, le bisulfite de soude, 
Thypochlorite de soude, le sulfure de sodium. 

Le carbonate de potasse et la potasse caustique 
trouvent logiquement leur place à côté de la soude et 
de ses dérivés. Nous avons rangé dans le même 
groupe le nitrate de potasse et le sel raffiné a cause 
de la similitude que l'on note dans les opérations que 
nécessite leur fabrication ; celle-ci comporte en effet 
une série de dissolutions, concentrations, évapora- 
tions et cristallisations. 

On remarquera, d'ailleurs, que beaucoup des com- 
posés qui font partie de ce second groupe offrent cer- 
taines analogies dans leurs applications, soit qu'on 
fasse appel à leur énergie oxydante, soit qu'on utilise 
leurs propriétés alcalines. Ces corps sont surtout 
employés comme agents de désinfection, de décolora- 
tion, de blanchiment ou de saponification. 

Les établissements dont nous allons nous occuper 
peuvent être classés presque tous dans la petite 
industrie chimique. Exception doit être faite pour les 
deux usines de la Société Solvay, fabriquant l'une, le 
carbonate de soude par le procédé à l'ammoniaque, 
l'autre, la soude caustique et le chlorure de chaux par 
la méthode électrolytique. A elles seules, ces deux 
usines occupent 520 ouvriers et utilisent une puis- 
sance motrice de 2,000 chevaux-vapeur. 



— iOl — 

Parmi les autres établissements, on en compte 51 
qui se livrent exclusivement à la fabrication des pro- 
duits ci-avant indiqués. Le chiffre du personnel qu'ils 
emploient respectivement ne dépasse pas 50 ouvriers. 
La force motrice dont ils disposent est au maximum 
de 50 chevaux. Toutefois, la surface de chauffe des 
générateurs qu'ils utilisent est souvent de beaucoup 
supérieure à celle correspondant à cette puissance 
mécanique, car le chauffage des solutions se fait 
presque toujours au moyen de la vapeur. 

11 y a, en outre, 30 usines dans lesquelles les pro- 
duits en question ne sont fabriqués qu'accessoire- 
ment, conjointement avec d'autres composés ou même 
simplement obtenus comme sous-produits d'une autre 
branche principale d'industrie. C'est ainsi qu'à part 
trois fabriques de produits chimiques proprement 
dites, nous trouvons ici un certain nombre d'indus- 
tries de genres fort divers : distilleries, brasseries, 
amidonneries, filatures de laine, poudreries, etc. 

Nous résumerons comme suit les données géné- 
rales relatives à ce groupe : 

Nombre total d'établissements 80 

Nombre total d'ouvriers employés 1,1()7 

Force motrice totale en chevaux-vapeur . . . 2,541 

Le genre d'opérations exécutées se prête peu ici à 
l'organisation du travail à la pièce; aussi, presque 
partout, le paiement se fait-il à la journée ou à l'heure. 
Le salaire varie de 2 à 5 francs, suivant les régions. 

Les deux usines principales sont situées dans le 



— 102 — 

bassin industriel de la Sambre, à Couillet et à 
Jemeppe-snr-Sambre. Les autres se trouvent géné- 
ralement dans les grands centres de consommation, 
tels que Bruxelles, Anvers, Liège, Gand,Louvain, etc., 
ou à proximité des bassins industriels. 



I. — CARBONATE DE SOUDE ET SOUS-PRODUITS. 

Aperçu général de la fabrication. 

Si Ton en excepte de faibles quantités de carbonate 
de soude obtenues comme sous-produits du raflSnage 
de la potasse et de la fabrication de Talumine — car- 
bonate qui est d'ailleurs livré au commerce directe- 
ment sous forme de cristaux — , la totalité de la soude 
produite en Belgique est fabriquée suivant le procédé 
Solvay (soude à Tammoniaque). L'ancienne méthode 
Leblanc, par voie sèche, qui exigeait d'abord la trans- 
formation du chlorure de sodium en sulfate, est 'com- 
plètement abandonnée depuis un certain nombre 
d'années déjà. 

Le principe de la fabrication de la soude à l'ammo- 
niaque repose sur la double décomposition du chlo- 
rure de sodium et du bicarbonate d'ammoniaque, de 
façon à obtenir, d'une part, du chlorhydrate d'ammo- 
niaque, et, d'autre part, du bicaibonate de soude; 
celui-ci est ensuite transformé en carbonate neutre 
par calcination. 

C'est à M. Ernest Solvay que l'on doit l'invention 



— 103 — 

des appareils qui ont permis de réaliser pratique- 
ment et économiquement cette réaction fondamen- 
tale. Aussi, ses procédés, expérimentés avec succès 
en Belgique, à la suite de nombreux et patients essais, 
n*ont-ils pas tardé à être appliqués sur une vaste 
échelle dans tous les autres pays industriels. D'impor- 
tants établissements, destinés à l'exploitation de ses 
brevets, ont été fondés dans les principales contrées 
de l'Europe et de l'Amérique, suivant de près la 
première usine créée à Couiliet pour la fabrication de 
la soude à l'ammoniaque (^). 

Dans la pratique, au lieu de préparer au préalable 
le bicarbonate d'ammoniaque, on le produit en faisant 
arriver un courant d'acide carbonique dans une 
solution de chlorure de sodium contenant de l'ammo- 
niaque : le bicarbonate d'ammoniaque, dès qu'il se 
forme, est aussitôt décomposé par le chlorure de 
sodium, et le bicarbonate de soude qui en résulte se 
précipite. Ce sel est filtré, lavé, calciné et l'on obtient 
le carbonate de soude commercial. 

Outre les opérations précédentes, la fabrication 
comporte aussi la production d'une certaine quantité 
d'acide carbonique que l'on obtient par la calcination 
du carbonate de calcium ou calcaire. 

Comme opération complémentaire, il y a la récupé- 
ration de l'ammoniaque contenue dans les eaux-mères 



(') En 1905, sur une production totale de 1,760,000 tonnes de car- 
bonate (le soude dans le monde entier, 1,610,000 tonnes ont été 
obtenues par les procédés dits à l'ammoniaque. 



— 104 — 

séparées du précipité de bicarbonate de soude. Les 
eaux-mères sont, dans ce but, traitées par de la 
chaux; l'ammoniaque se dégage du chlorhydrate et 
celui-ci forme du chlorure de calcium qui reste en 
solution; c'est un sous-produit de la fabrication. 

Nous exposons ci-après, d'une façon succincte, la 
façon dont ces diverses opérations sont réalisées, en 
y joignant une description sommaire des appareils 
utilisés à cet effet. Ces renseignements ont été puisés 
dans le récent ouvrage de chimie industrielle publié 
par M. Sorel (^). 

Matières premièues. 

D'après ce que nous venons de voir, les matières 
premières nécessaires à la fabrication sont, indépen- 
damment du combustible, au nombre de trois : le sel 
marin^ les eaux ammoniacales y le calcaire. 

Sel marin. — Le chlorure de sodium servant à pré- 
parer la saumure est le sel gemme provenant des 
exploitations que la Société Solvay possède à Yarangé- 
ville (France) et qui est amené à l'usine à l'état brut. 

Eaux ammoniacales. — Ces eaux sont fournies par la 
distillation de la houille dans les usines à gaz ou dans 
les fours à récupération. Afm de s'assurer un appro- 
visionnement suffisant de ces eaux ammoniacales, la 
Société Solvay a installé, dans un certain nombre de 



(<) La grande industrie chimique minérale. 



— 103 — 

charbonnages du pays, des fours à coke d'un système 
spécial (Semet-Solvay) permettant de recueillir tous 
les sous-produits de la distillation. Quelle que soit 
leur origine, les eaux ammoniacales sont, avant leur 
envoi à la fabrique de soude, concentrées jusqu*à une 
densité convenable, au moyen d'appareils sur lesquels 
nous reviendrons à un autre endroit (^). Dans certaines 
usines à gaz, cette concentration se fait par les soins 
de la Société Solvay elle-même, qui y a monté les 
installations nécessaires à cet effet. 

Calcaire. — Le carbonate de calcium, dont la cal- 
cination fournit, d'une part, Tacide carbonique utilisé 
pour la carbonatation et, d autre part, la chaux em- 
ployée pour le traitement des eaux-mères, est extrait 
d'une carrière située à proximité de l'établissement 
et appartenant à la société. 

Opérations. 

Préparation de la saumure ammoniacale. 

La saumure ammoniacale est obtenue en dissolvant 
le sel marin dans les eaux ammoniacales convenable- 
ment concentrées. Les eaux salées sont également 
chargées de gaz ammoniac provenant des appareils 
de régénération des eaux-mères; celles-ci, soit dit en 
passant, fournissent aussi une notable quantité d'acide 
carbonique, ainsi que nous le verrons plus loin. 



(*) Voir Troisième Parlie : Produits extraits de la houille et du 
bois. 



— 106 — 




Le mélange de chlorure de sodium et d'ammo- 
niaque doit se faire dans des proportions rigoureu- 
sement déterminées. Comme la dissolution du gaz 
ammoniac dans l'eau dégage beaucoup de chaleur, la 
saumure doit être refroidie jusqu'en dessous de 20<*, 
afin de pouvoir obtenir une carbonatation complète. 
Pour effectuer ce refroidissement, on employait 

. une batterie de tubes 

it) concentriques fonc- 

tionnant comme un 
réfrigérant de Liebig. 
Les tubes intérieurs, 
dans lesquels circule 
de l'eau pure, com- 
muniquent par des 
coudes extérieurs, 
tandis que la sau- 
mure, qui coule dans les intervalles annulaires des 
tubes, passe d'un compartiment à l'autre par des 
tubulures latérales. 

11 paraît que, dans les appareils récents, on a 
renoncé à cette complication 
et qu'on emploie seulement 
des réfrigérants sans tubes 
intérieurs, consistant en un 
système de vingt séries hori- 
zontales de neuf tubes, dans ÉhwiU dun ivfrigôi-anl Solvay. 

lesquels la saumure ammonia- 
cale s'élève de bas en haut, tandis que l'eau froide 
coule de haut en bas à la surface extérieure. 



Fig. I(). — Appareil pour la dissolution du sel 
dans la saumure annnoniaeale . 



J^^' 







" "X 25- 



— 107 — 



Production de l'acide carbonique. 

Une partie de lacide carbonique nécessaire à la 
carbonatation de la saumure est fournie par la calci- 
nation du bicarbonate de soude; une autre provient 
de la décomposition du bicarbonate d'ammoniaque 
qui reste encore dans les eaux-mères et qui est 
décomposé lors du traitement par la chaux. Ces 
quantités n'étant pas suffisantes, on doit avoir recours 
à la calcination du carbonate de calcium ; cette 
opération procure en même temps la chaux néces- 
saire à la régénération de l'ammoniaque des eaux- 
mères. 

On emploie des fours à cuve ordinaires chargés 
de couches alternatives de calcaire et de coke. Le 
calcaire doit être très pur, afin de donner un gaz 
riche, contenant jusque 50 p. c. d'acide carbonique. 
La consommation de calcaire est en moyenne de 
ioO kilogrammes par 100 kilogrammes de soude pro- 
duite. 

Les fours ont une hauteur de 10 à 12 mèires et une 
section au ventre de 2 à 3 mètres. Le gueulard est 
hermétiquement fermé par un couvercle à soupape 
de sable et les gaz sont caplés par un canal annulaire 
qui les conduit, par un tuyau en fonte, jusqu'aux 
appareils de lavage. Avant d'être utilisés, ils y sont 
refroidis et débarrassés des impuretés entraînées 
mécaniquement, ainsi que de l'acide sulfureux prove- 
nant de la combustion du coke. 



- 108 — 



Carbonatalion de la saumure ammoniacale. 



La carbonatalion doit être complète, afin d'éviter 
d'avoir un précipité boueux d'une filtration difficile. 
En vue d'obtenir un contact plus intime entre le gaz 
et la solution, on fait arriver l'acide carbonique sous 

une assez forte pression. Comme il 
y a un dégagement considérable de 
chaleur pendant la réaction, une 
réfrigération énergique est indis- 
pensable. 

Le dispositif adopté à cet effet 
consiste dans une tour d'absorption 
verticale formée de vingt à vingt- 
cinq tronçons en fonte de i mètre 
de hauteur et de l^^oO à 2 mètres de 
diamètre. 

Chaque tronçon a un fond hori- 
zontal percé d'une ouverture cen- 
trale. Au-dessus repose une calotte 
sphérique en fonte perforée et mu- 
nie d'une bordure dentelée qui s'ap- 
puie sur trois saillies verticales. 
Cette calotte laisse un intervalle 
annulaire étroit par lequel se fait 
,r ,p.,, '^* .CI la circulation du liquide. 

umv a absorption Solvay. ^ 

L'introduction de la saumure a 
lieu au seizième compartiment en vue d'augmenter 
la durée du contact et la pression. Une autre partie 
de la saumure, celle-ci non alcalinisée, pénètre à 




— 109 — 

5 mètres de la partie supérieure. Cette couche de 
saumure sert à retenir Tammoniaque entraînée et à 
lui permettre de se carbonater. 

L'acide carbonique, comprimé à 1 7? à 2 V2 atmo- 
sphères de pression, est amené dans un faux fond per- 
foré ; en le traversant, il se répartit en bulles fines qui 
s élèvent au sein du liquide, pour se diviser à nouveau 
h chaque compartiment. 

Pour obtenir une réfrigération suffisamment éner- 
gique, on a recours au refroidissement intérieur 
d'après le procédé Cogswell. Ce système consiste en 
un ensemble de tubes à circulation d'eau qui tra- 
versent chaque étage de la tour d'absorption. Chacun 
des compartiments de l'absorbeur est pourvu, en 
haut, d'ouvertures rectangu- 
laires closes par des plaques 
tubulaires dans lesquelles s'en- 
gagent des tubes en fer. Ces 
plaques tubulaires forment le 

Fig. 19. 

fond de boîtes en fonte divisées Réfrigérant Cogsweii. 
par des chicanes, de façon que 

l'ensemble des tubes de chaque étage forme un ser- 
pentin horizontal dans lequel circule un courant 
d'eau. 

La circulation d'eau est réglée de façon que la par- 
tie supérieure de la tour soit froide et que le liquide 
chargé de cristaux en bas n'acquière pas une tempéra- 
ture dépassant 23° C. 

On peut combiner l'emploi de deux tours, une 
grande et une petite. Celle-ci reçoit la saumure 
ammoniacale refroidie et l'ammoniaque y est trans- 




\ 



— 110 — 

formée en monocarbonate par les gaz du four à 
chaux ; puis cette saumure carbonatée pénètre dans la 
tour principale aux trois quarts de sa hauteur et elle y 
reçoit des gaz riches provenant de la calcination de 
bicarbonate de soude; c'est là que la précipitation se 
produit. 

Fillralion et lavage du précipité. 




Fig. 20. — Schéma d'un llllre à vide. 



La bouillie cristalline formée dans la tour d'ab- 
sorption coule d'une 
façon continue sur un 
filtre à vide. 

Cet appareil consiste 
en principe en un cy- 
lindre en fonte de 3 mè- 
tres de diamètre et 1*50 
de hauteur, dans lequel 
une grille porte une toile assez serrée, en lin ou en 
laine, protégée contre le frottement des outlis par un 
treillage métallique ou une tôle perforée. Au-dessous 
de la grille, le cylindre est 
raccordé par une calotte co- 
nique avec le tuyau d'éva- 
cuation; ce tuyau met le 
dessous du filtre en commu- 
nication avec un réservoir 
cylindrique en tôle dans 
lequel on fait le vide. Dans ces conditions, l'eau-mère 
est très rapidement aspirée; on arrose ensuite le sel 
avec de l'eau un peu tiède aussi uniformément que 




Fig. 21. — Pompes h vide 
à piston d'eau. 



— 111 — 

possible, jusqu'à ce que le dépôt ne sente plus l'am- 
moniaque. 

On fait usage de pompes à vide à piston d*eau qui 
retiennent par dissolution les vapeurs ammoniacales 
dégagées et suppriment les inconvénients des espaces 
nuisibles. 

Dessiccation et calcination du bicarbonate de soude. 



Une faible partie du bicarbonate de soude obtenu 
est versée sous cette forme dans le commerce. La 
plus grande partie subit la trans- 
formation en carbonate neutre, 
ou bien sert à la fabrication de 
cristaux ou de soude caustique. 

L'appareil suivant, breveté par 
la Société Solvay, est employé 
pour la dessiccation préalable du 
bicarbonate. Son fonctionnement 
rappelle celui du four rotatif pour 
le grillage des pyrites, dont nous 
avons parlé précédemment. 

Dans un cylindre vertical se 
trouve disposée une série de pla- 
teaux creux chauffés intérieure- 
ment par un courant de vapeur 
ou de gaz chauds, et alternati- 
vement percés de trous de chute 
dans Taxe et à la périphérie. Ce 
cylindre est traversé par un axe vertical muni à 
chaque étage de plusieurs bras portant des socs à leur 




Fig. 42. — Appareil Solvay 

putir la fabrication 

(lu bicarbonate. 



H2 — 



partie inférieure. Ces socs sont disposés de façon à 
repousser dans leur mouvement de rotation la ma- 
tière alternativement vers le centre ou la périphérie, 
suivant la position des ouvertures. 

Le bicarbonate est introduit dans le haut du cylin- 
dre par un vase préparatoire muni de bras ana- 
logues et maintenu constamment plein aûn d'empê- 
cher l'échappement de Facide carbonique. La masse 
desséchée arrive au fond du cylindre à Tétat finement 
divisé et est prête pour Pexpédition, tandis que les gaz 
dégagés s'échappent par un orifice ménagé dans le 
couvercle. 

S'il s'agit de la transformation en carbonate neutre, 
on sèche le bicarbonate et on élimine l'acide carbo- 
nique, en chauffant le 
sel dans un cylindre 
Thelen. 

Pour obtenir un sel 
d'une densité plus con- 
sidérable, on termine 
l'opération en le portant 
au rouge dans un four 
Mactear. 
Les appareils de Thelen ont été combinés en vue 
d'éviter que le sel de soude adhère aux surfaces métal- 
liques. Ils ont le plus souvent 2 mètres à S^oO de 
diamètre et jusque 10 mètres de longueur. Ils sont 
formés de plusieurs tronçons de fonte et sont cou- 
verts à la partie supérieure. Ils sont généralement 
chauffés par un foyer installé à l'extrémité opposée 
à l'entrée du bicarbonate et par les gaz chauds du 




Fig. 2;j. — Appareil Thelen 

pour la calcinai ion 

(lu carI)onate do soude. 



foyer. L'axe est animé d'un mouvement alternatif, 
qui empêche les incrustations et entraîne lentement 
la matière vers le foyer. 

Le four Hactear, dans lequel on pousse plus loin la 
calcination, comprend une sole circulaire en tôle, de 
6 mètres de diamètre, recouverte d'un dallage en 
briques réfractaires. Cette sole est supportée par un 



Kig. a. — Kour Mactcar [lour la i-aliinaliuD il» lurbuiiatt- ik- Mudi'. 

cbariot en fonte courant sur un rail circulaire. La 
sole est munie d'un rebord de 50 centimètres de bau- 
teur; elle est recouverte d'une voûte reposant sur 
des segments de cercle en fonte soutenus par des 
piliers également en fonte. Le chauffage est assuré 
par deux foyers contigus ou un gazogène; l'échap- 
pement se fait par le point diamétralement opposé au 
foyer. 

Le cbai^ement du sel s'effectue par une ou plu- 
sieurs trémies automatiques. Le .déchargement a lieu 
par une ouverture conique au centre de la sole. 



— \u — 

Pendant la rotation lente de celle-ci, la masse saline 
est constamment brassée par une série de fourches 
montées en ligne sur des axes verticaux. Pour vider 
le four, on opère à la main ou en se servant d*un 
certain nombre de racloirs commandés par une chaîne 
sans On. 

Récupération de l* ammoniaque. 

La récupération de l'ammoniaque des eaux-mères 
est un point important. Cette ammoniaque est repré- 
sentée pour un tiers par du bicarbonate et pour deux 
tiers par du chlorhydrate d'ammoniaque. 

Pour régénérer l'ammoniaque, la méthode ralion- 
nelle consiste d'abord à chauffer les eaux à 55 ou 60"", 
pour dégager l'acide carbonique du bicarbonate; cette 
opération se fait dans un petit appareil à distiller 
chauffé par un peu de vapeur. Dans un second dis- 
tillateur, où l'on porte la température à 100% on 
achève de chasser le restant d'acide carbonique qui 
entraine un peu d'ammoniaque. Finalement, on traite 
leau-mère par la chaux. 

C'est une opération délicate, car il faut mettre 
assez de chaux pour décomposer tout le chlorhydrate, 
tout en évitant un excès qui, en se déposant, occa- 
sionnerait des obstructions. On emploie de la chaux 
bien éteinte sous forme de lait ou de pâte très homo- 
gène et exempte de grains. A cet effet, on fait circuler 
le lait de chaux, avant de s'en servir, dans plusieurs 
bacs de décantation, pour lui permettre d'abandonner 
toutes les parties sableuses, les incuits et les surcuils. 



— 115 — 

Dans Tappareil à régénération, comme le liquide se 
trouve déjà à 100°, il se produit un fort dégagement 
de chaleur; on introduit la chaux dans un comparti- 
ment très élevé, afin d'éviter tout entraînement de 
mousses. 

Nous avons dit que Feau-mère contient encore un 
tiers d'ammoniaque sous forme de bicarbonate; cela 
revient à dire que le tiers du chlorure de sodium de 
la saumure est resté indécomposé. La réaction ne peut 
pas, en effet, être poussée complètement jusqu'au 
bout et, pratiquement, l'on n'arrive à transformer en 
bicarbonate de soude que les deux tiers du chlorure 
de sodium employé. 

L'ammoniaque expulsée des eaux-mères est, comme 
nous l'avons dit en commençant, introduite dans la 
saumure fraîche. 

Utilisation des eaux-mères. 

Les eaux contiennent encore du chlorure de cal- 
cium et du chlorure de sodium en solution. Ces deux 
sels peuvent être extraits et obtenus séparément par 
cristallisation et évaporation. 

Comme les débouchés du chlorure de calcium sont 
assez restreints, on a cherché une utilisation plus 
avantageuse de sa solution. En décomposant celle-ci 
par l'électrolyse, on pourrait obtenir directement du 
chlorure de chaux. Ce procédé, qui permettrait de 
retirer du sel marin employé comme matière pre- 
mière, non seulement le sodium à l'état de carbonate 
de soude, mais encore le chlore sous une forme émi- 



— H6 — 

nemment industrielle, a fait Tobjet de plusieurs bre* 
vêts, pris par la Société Solvay; aucun de ceux-ci, 
toutefois, n'a encore reçu d'application pratique. 

M. Solvay a également proposé d'utiliser les eaux- 
mères pour l'enrichissement des craies phosphatées. 
Celles-ci seraient, après broyage, lavées puis séchées 
et calcinées ; l'on obtient ainsi des phosphates mélan- 
gés de chaux caustique. En traitant méthodiquement 
les eaux-mères par ces produits calcinés, sous l'action 
d'un courant de vapeur, on peut dégager l'ammo- 
niaque et obtenir comme résidu des phosphates 
riches. 

Production. — Commerce. 

La production de carbonate de soude par le procédé 
Solvay a atteint, en 1905, le chiffre de 50^000 tonnes. 
Cette quantité est presque exclusivement consommée 
en Belgique, les autres pays étant desservis par les 
usines que la Société Solvay a fondées à l'étranger. 

Le carbonate produit présente en moyenne une 
teneur de 98 p. c. 

Sa valeur varie de 10 à 11 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Les industries qui emploient le carbonate de soude, 
soit comme matière première, soit comme réactif, 
soit comme dissolvant, etc., sont excessivement nom- 
breuses. 

En premier lieu, le carbonate de soude sert à pré- 
parer les cristaux de soude employés dans l'économie 
domestique. Avec le carbonate de soude on fabrique 



— 117 — 

également de la soude caustique. Mais les applications 
les plus nombreuses du carbonate de soude sont 
d'abord celles qui ont pour but d'introduire la base 
soude dans le produit à obtenir, c'est-à-dire de fabri- 
quer différents composés de sodium; puis celles dans 
lesquelles on utilise la soude comme intermédiaire en 
mettant à profit ses propriétés dissolvantes ou réagis- 
santes pour éliminer certaines matières dans le cou- 
rant d'une fabrication. 

Parmi les industries qui emploient la soude comme 
matière première proprement dite, citons : la verrerie 
(fabrication de verres fins pour lesquels le sulfate de 
soude ne peut pas être utilisé), i'émaillage de la 
faïence, de la porcelaine, des vitraux, la fabrication 
du bleu d'outremer, etc. Dans ces fabrications, la 
soude est introduite par voie sèche. 

On obtient aussi toute une série de sels de sodium 
à l'aide de procédés par voie humide, soit par satura- 
tion d'un acide, soit par double décomposition; men- 
tionnons entr'autres les composés suivants, qui se 
fabriquent en Belgique : fluorure, hypochlorite, bisul- 
fite, phosphate, borate, silicate, fluosilicate, sulfo- 
cyanure, acétate, etc. 

La soude est utilisée comme corps dissolvant, 
quelquefois par voie sèche, mais plus généralement 
par voie humide, entre autres dans la fabrication du 
papier et de l'amidon, le lavage des laines, le travail 
du caoutchouc, 1 épuration des huiles végétales, etc. 
Elle intervient, comme corps réagissant ou neutra- 
lisant d'un acide intermédiaire, dans la fabrication de 
la dextrine, de la glucose, de l'éther, de la nitrocel- 



— 118 — 

lulose, de la soie artificielle, dans la purification de 
Talcool, des pétroles, des benzols, la distillation des 
eaux ammoniacales, etc. 

Le bicarbonate est employé comme levure ; il sert 
aussi à la fabrication des savons en poudre, des bois- 
sons gazeuses, etc. 

Quant au chlorure de calcium, il est livré sous 
forme solide. A cause de son avidité pour Teau, il est 
employé pour dessécher Vair et les gaz (assèchement 
des locaux humides). Il sert également à empêcher la 
congélation de Teau; il est utilisé, à cause de cette 
propriété, dans les machines frigorifiques et dans le 
procédé Poetsch pour le foncement des puits de mine 
dans les sables boulants. 



ir. — CHLORURE DE CHAUX. — SOUDE CAUSTIQUE. 

i'' Chlorure de chaux. 

Pkocédés de fabuication. 

On ne produit pas en Belgique le chlore pour le 
livrer à Tétat libre en dissolution dans Teau^ mais 
exclusivement pour la fabrication du chlorure de 
chaux. Ce dernier corps, dont les propriétés oxy- 
dantes et décolorantes sont bien connues, se présente 
sous une forme beaucoup plus commode pour le 
transport et pour les applications industrielles. 

L'ancien procédé de fabrication au moyen du per- 



— H9 -- 

oxyde de manganèse est complètement abandonné 
comme trop coûteux. Le chlorure de chaux est obtenu 
dans notre industrie par les deux méthodes suivantes : 

1° Par ta décomposition électrolytique du chlorure 
de sodium, pratiquée par la Société Solvay; 



^ Par le procédé Deacon, dans lequel on utilise 
l'acide cblorhydrique produit dans tes fours à sulfate 
de soude; ce procédé est appliqué par la fabrique 
de produits chimiques de Droogenbosch. 

Le premier mode de fabrication tend à prendre 



— 120 — 

chaque jour plus d'importance. Son développement 
serait encore plus rapide s'il n'y avait pas à tenir 
compte de ce fait qu'il fournit, parallèlement au 
chlore, de la soude caustique, dont les applications 
ne sont pas fort nombreuses et dont 1 écoulement 
commercial se trouve, par conséquent, assez limité. 

Chacune des deux méthodes comporte deux opéra- 
tions fondamentales : la production du chlore, la 
chloruration de la chaux. 

Les matières premières essentielles mises en œuvre 
sont, comme pour la fabrication de la soude : le 
chlorure de sodium brut, l'acide sulfurique, le cal- 
caire servant à préparer la chaux. 

a) Méthode éleotrolytique. 
Production du chlore. 

Principe. — Le principe de la méthode électro- 
lytique consiste à décomposer une solution de chlo- 
rure de sodium par un courant électrique. Les deux 
éléments du sel se séparent. Le chlore se dirige vers 
l'anode, où il est recueilli à l'état gazeux; le sodium 
se rend à la cathode et, réagissant avec l'eau, se 
transforme en soude caustique, tandis que l'hydro- 
gène mis en liberté se dégage. 

Mais, par suite des courants liquides qui s'éta- 
blissent dans le bain, le chlore vient en contact avec 
l'alcali et il se forme de l'hypochlorite de soude. 
Pour recueillir le chlore séparément, il faut donc 
avoir recours à un dispositif approprié. Le moyen 



^ 121 — 

employé dans le procédé Solvay consiste dans Temploi 
d'une cathode en mercure ; ce dernier absorbe à Tétat 
naissant le métal alcalin à mesure qu'il se forme par 
Félectrolyse, de telle sorte que le chlore peut sortir 
librement. Il va de soi qu'il faut ensuite décomposer 
l'amalgame formé, pour en dégager le sodium et régé- 
nérer le mercure, qui peut servir indéfiniment. 

Appareils. — Nous donnons, d'après M. V. Hôlb- 
ling (^), une description sommaire des dispositifs 



o 




V'ig. "US. — Appareil Solvay, pour l'élcctrolyso 
(lu chloruro de sodiiini. 



imaginés par la Société Solvay pour réaliser l'opé- 
ration. 

L'électrolyseur, dont on fait usage, est agencé de 
telle manière que l'amalgame qui se forme à la sur- 
face du mercure et qui, en vertu de sa plus faible den- 
sité, se maintient toujours à la partie supérieure, est 
enlevé au fur et à mesure de sa formation. Cet amal- 



(1) Traité de la fabrication des matières de blanchiment, Irad. 
L. Gautier. 



— 122 — 

game s'écoule d'une façon continue à l'une des extré- 
mités par un trop-plein disposé un peu en dessous du 
niveau du mercure (à gauche sur le dessin). 11 se rend 
ensuite par le tube ascendant D dans l'appareil à 
décomposition, où se forme la soude caustique, avec 
dégagement d'hydrogène. La rentrée du mercure régé- 
néré a lieu en B, à l'autre extrémité. 

Au-dessus du mercure, se trouve le bain de chlorure 
de sodium dans lequel plongent les anodes en char- 
bon. La circulation de ce liquide est continue comme 




^^^ 



Fij< !27. — Appareil Solvay avec dispositif pour la riiTuhUiou 

continue <ies liquides 



celle du mercure, grâce aux tuyaux d'entrée et de 
sortie S et Si. Le chlore gazeux se dégage par un tube 
placé à la partie supérieure. 

La Société Solvay possède également un dispositif 
ayant pour but d'empêcher la régénération du chlo- 
rure de sodium, qui tend à se réaliser aux dépens du 
sodium mis en liberté à la cathode et du chlore dont 
il reste toujours une certaine partie en dissolution 
dans la saumure. Ce résultat est obtenu en séparant le 
liquide anodique (solution saline) de la cathode (mer- 
cure) par une solution plus concentrée de chlorure de 



— 123 — 

sodium, empêchant le chlore d'arriver au contact du 
sodium. 11 y a donc, immédiatement au-dessus du 
mercure, une couche de liquide saturée de sel; par- 
dessus, se trouve une couche plus pauvre dans laquelle 
plongent les anodes et où le chlore gazeux se dégage. 
Ces deux couches restent toujours distinctes; mais il 
faut constamment enrichir les deux solutions, afin 
qu'elles se maintiennent invariablement aux mêmes 
degrés de concentration. Dans ce but on fait écouler 
les deux liquides continuellement, mais séparément. 




Fîg. 28. — Appareil Solvay; autre disposilioii. 



à une des extrémités de Tappareii. Après enrichisse- 
ment par un passage à travers un réservoir rempli de 
sel, on les fait rentrer à l'autre extrémité au moyen 
d'une pompe. 

Pour empêcher les deux solutions de se mélanger, 
des cloisons protectrices, plongeant à des niveaux 
différents, sont établies de chaque côté. 

La Société Solvay a imaginé une autre disposition 
plus simple, qui permet de réaliser le même effet sans 
avoir recours à la circulation des solutions salines. 
Celles-ci s'enrichissent d'une façon constante et uni- 
forme par diffusion; elles communiquent avec des 



— 124 — 

réservoirs remplis de sel placés à des hauteurs diffé- 
rentes et dont la capacité est calculée de façon à main- 
tenir les deux solutions toujours aux mêmes degrés de 
concentration. 

Il est clair que ces dispositifs doivent être combinés 
avec la circulation continue du mercure, expliquée 
précédemment, afin d^avoir un fonctionnement nor- 
mal de l'appareil. 

ClILOUU RATION DE LA CHAUX. 

Pour obtenir le chlorure de chaux, il suffit de faire 
agir le chlore gazeux sur de la chaux éteinte. 

Cette opération s'effectue dans des chambres assez 
grandes, qui sont généralement en plomb, rappelant 
les chambres à acide sulfurique. Elles ont 20 à 
50 mètres de long sur 10 de large et au moins 2 mètres 
de haut. L'intérieur est peint fortement au minium; 
le fond reçoit un enduit d'asphalte. On y étend une 
couche de chaux de 20 centimètres. Le chlore est 
introduit à la partie supérieure par un ajutage tubu- 
laire avec fermeture hydraulique. Les chambres sont 
munies de portes en fer ou en bois garni et de regards 
pour examiner l'allure de la réaction. 

Le travail se fait d'une façon continue; trois ou 
quatre chambres sont en communication par le haut; 
l'une est en vidange pendant que les autres sont en 
fonctionnement. Le chlore est introduit lentement et 
passe d'une chambre à l'autre en expulsant l'air devant 
lui. 

Bien que la chaux absorbe facilement le chlore, on 



— 125 — 

s efforce d'éviter tout dégagement dans l'atmosphère 
de gaz en excès au moyen d'une distribution méca- 
nique de chaux en poudre dans les chambres. 

On doit pour la chloruration faire usage de chaux 
très pure, bien cuite, éteinte lentement et complète- 
ment, puis tamisée. 

On admet en moyenne un rendement de 9 kilo- 
grammes de chlorure de chaux par mètre carré de 
chambre. 

b) Procédé Deacon. 

Pu0DUCTI0?i DU CHLORE. 

Le principe du procédé Deacon consiste à faire 
passer un mélange d'air chaud et de gaz chlorhy- 
drique sur des corps poreux imprégnés d'un sel de 
cuivre, tel que le sulfate ou le chlorure cuivrique. 
En vertu de certaines réactions inverses, ces sels 
abandonnent du chlore, mais se reforment constam- 
ment. 

Voici, d'après Sorel, comment les opérations se 
réalisent dans l'industrie : 

Les gaz chlorhydriques, provenant des fours à fabri- 
cation du sulfate de soude, sont d'abord refroidis dans 
une longue conduite de réfrigération où Ion introduit 
une quantité convenable d'air; ce refroidissement a 
pour but de débarrasser les gaz de la majeure partie 
de la vapeur d'eau, afin d'obtenir une réaction plus 
complète sur le sel de cuivre. 



Les gaz sont amenés ensuite au surchauffeur, appa- 
reil formé de deux séries de douze tuyaux disposés en 
arcade sur deux 
couples de con- 
duites horizon- 
tales parallèles. 
L'ensemble est 
renfermé dans une 
chambre en ma- 
çonnerie chaufiëe 
par un foyer laté- 
Kig. ^1. — siinhaiLiTi'iir Dnieim. raL Lc mélange 

gazeux, en circu- 
lant dans ces tuyaux, est porté à une température 
de 450°. 

Ils arrivent alors au décomposeiiry dans lequel a 
lieu la réaction sur le sel de 
cuivre et le dégagement de 
chlore. Un décomposeur est 
formé par un gros cylindre 
en fonte,entouré d'une enve- 
loppe en maçonnerie; dans 
l'espace vide existant entre 
les deux cloisons circulent 
d'abord des gaz chauds pro- 
venant du surchauOeur. 

Le mélange d'acide cblo- 
rhydrique et d*airentre dans 
le cylindre par la partie su- 
périeure; le chlore dégagé 
s'échappe par un gros tuyau 



— iîl — 

central. La décomposition s'effectue dans un espace 
polygonal annulaire, disposé autour du tuyau cen- 
tral de sortie et divisé en huit ou douze comparti- 
ments. Ces compartiments sont remplis de la matière 
poreuse imprégnée du sel de cuivre; leurs surfaces 
parallèles sont formées de jalousies^ de façon à laisser 
pénétrer le mélange gazeux. Des tubulures sont pla- 
cées en haut et en bas de chaque compartiment pour 
permettre leur remplissage et leur vidange. 

La matière poreuse employée consiste en résidus de 
pyrite ou en fragments de briques; on l'imprègne 
généralement de chlorure cuivrique, sel qui se 
prête le mieux à une marche continue. Le chlorure 
cuivrique est obtenu en dissolvant les cendres cui- 
vriques, au contact de Tair, dans de Tacide chlorhy- 
drique. 

La masse, se fatiguant, doit être renouvelée à inter- 
valles convenables. La vidange est organisée métho- 
diquement par roulement des compartiments, de telle 
sorte que le travail est continu. 

La masse épuisée contient encore de 0.2 à 0.5 p. c. 
de cuivre métallique; jusque maintenant, on n'a 
pas encore trouvé le moyen de tirer parti de ce 
cuivre. 

A la sortie du décomposeur, les gaz se rendent dans 
un appareil de condensation semblable à ceux utilisés 
pour la fabrication de l'acide chlorhydrique; il est 
terminé par une tour à plateaux, dans laquelle les 
gaz abandonnent l'acide chlorhydrique entraîné. Les 
gaz sont ensuite séchés en circulant de bas en haut 
dans une tour en plomb dont In garniture intérieure 



— 128 — 

est arrosée par de Tacide sulfurique à GO"" ou 62^ B. 
Les gaz sont alors prêts pour la chloruration de la 
chaux. 

Chloulration de la chaux. 



Les gaz sont refoulés dans les chambres de chloru- 
ration par une soufflerie Root. Ces chambres sont 
construites au moyen de grandes plaques de schiste 

ou de grès, et divisées 
en seize étages par des 
plaques de même ma- 
tière. Sur chaque étage, 
on étend une mince cou- 
che de chaux éteinte; les 
gaz entrent par le haut 
et sortent par le bas 
après avoir léché tous 
les étages, puis pénètrent 
dans la chambre suivante 
qu'ils parcourent de bas 
en haut, et ainsi de suite. Cette disposition est néces- 
saire parce qu'on n'a pas affaire ici à une atmosphère 
de chlore presque pur, mais à un mélange gazeux 
pauvre, contenant une assez grande quantité de gaz 
inerte provenant de l'air introduit h la sortie du four 
à sulfate; il s'ensuit que la réaction est beaucoup 
moins vive et il faut offrir aux gaz de grandes sur- 
faces de contact pour utiliser convenablement le 
chlore qu'ils contiennent. 




Fig. 31. — Chambre do chloruration 
Deacon. 



— 429 — 

Chlorure de chaux liquide. 

Le chlorure de chaux liquide est préparé par simple 
dissolution du chlorure de chaux solide, qui est 
soluble dans Teau. 

On pourrait l'obtenir également par l'électrolyse 
d'une solution de chlorure de calcium. Aucun dispo- 
sitif n'est nécessaire, cette fois, pour soustraire le 
métal mis en liberté à l'action du chlore; il faut, au 
contraire, laisser ce dernier se combiner avec Thydrate 
de chaux qui se forme. Cette méthode de fabrication 
n'est pas, croyons-nous, appliquée à l'usine de la 
Société Solvay. 

Production. — Commerce. 

La quantité totale de chlorure de chaux solide 
fabriquée annuellement en Belgique, tant par la 
méthode électroly tique que par le procédé Deacon, 
peut être évaluée à 6,000 tonnes environ. Cette pro- 
duction n'est que partiellement affectée aux besoins 
du pays et nous importons de grandes quantités de 
chlorure de chaux d'Angleterre, de France et d'Alle- 
magne. D'autre part, une assez forte partie de notre 
chlorure de chaux est vendue à l'étranger, notam- 
ment au Canada, aux Ëtats-Unis, etc. 

Le chlorure de chaux se présente sous forme d'une 
poudre blanche mélangée de petites masses agglomé- 
rées; il s'expédie en fûts. 

Sa valeur commerciale dépend de sa teneur en 
chlore actif, qui va jusque 37 à 38 p. c. 

9 



— 130 — 

Le prix pour Texportation est actuellement de 
9 fr. 50 c. les 100 kilogrammes, franco port d'embar- 
quement. 

La préparation du chlorure de chaux liquide est 
pratiquée par deux usines, livrant par an environ 
1,600 tonnes. Ce produit est transporté en dames- 
jeannes de 60 à 70 litres. Sa valeur est de 4 francs les 
100 kilogrammes, pour une densité de 8 à 10*" B. 

Le chlorure de chaux solide est très employé comme 
matière de blanchiment, dans l'industrie textile, dans 
la fabrication du papier, etc. 

Le chlorure de chaux liquide n'est destiné qu'à 
des besoins locaux. 

^'^ Soude caustique. 
Procédés de fabrication. 

La soude caustique est obtenue soit par la décom- 
position électrolytique du chlorure de sodium, ainsi 
que nous l'avons expliqué précédemment, soit en 
caustifiant le carbonate de soude par la chaux. 

Dans le premier procédé, la solution de soude caus- 
tique, formée par le sodium dégagé de son amalgame, 
doit être concentrée et évaporée jusqu'à ce que 
Ton obtienne une masse solide. Le produit présente 
une richesse de 76 à 78 p. c. de soude caustique 
anhydre. 

La fabrication au moyen du carbonate comporte des 
opérations assez longues, qui doivent être effectuées 
à l'ébullition. Le point important est d'arriver à une 



— 131 — 

caustiticatioa complète et de débarrasser les lessives 
des impuretés qui se précipitent. 

L'usine de Couillet, appartenant à la Société Solvay, 
possède une installation complète pour l'application 
de ce procédé, qui tend, d'ailleurs, de plus en plus à 
céder le pas à la méthode électrolytique. 

La soude caustique est, dans certains cas, fournie 
sous forme de lessives à une densité variant de 55 à 
50^6; ces solutions contiennent de 15 à 20 p. c. de 
soude caustique anhydre. De petites usines livrent 
également, sous le nom de caligène ou extrait de savon, 
des lessives de 10 n 30** B. 



Production. — Commerce. 

La production annuelle de soude caustique solide 
peut être estimée à environ 2,000 tonnes. 

Ce produit vaut actuellement 27 francs les 100 ki- 
logrammes. Il s'expédie généralement en tambours de 
fer d'une contenance de 400 kilogrammes. 

Les lessives se transportent soit en touries, soit en 
wagons-citernes de 10 à 12 tonnes. Elles se vendent 
à raison de 50 à 55 centimes l'unité de soude caustique 
anhydre. 

La principale application de la soude caustique 
réside dans la fabrication des savons durs. La soude 
caustique est employée pour le lavage de divers pro- 
duits après traitement par un acide, notamment de la 
naphtaline, de l'anthracène, du naphte,du pétrole, etc. 
C'est également au moyen de ce réactif que l'on 



— 132 — 

dissoud certaines substances animales telles que le 
cuir, la laine, la soie, les poils, etc. Enfin, la soude 
caustique intervient dans la fabrication des couleurs 
d'aniline. 

La plupart des industries qui utilisent la soude 
caustique remploient sous forme de solution. Il 
semble quelles auraient avantage à préparer directe- 
ment ces lessives par caustification du carbonate de 
soude, de façon à économiser les frais de concentra- 
tion et d'évaporation nécessaires pour amener la 
soude caustique à l'état solide. 



in. — CRISTAUX DE SOLDE. 
ACIDE SULFUREUX ET RISULFITES. — COMPOSÉS DIVERS. 

1<> Cristaux de soude. 
Fabrication. 

La soude brute, telle qu'elle était obtenue par l'an- 
cienne méthode Leblanc, ne pouvait pas servir direc- 
tement aux usages domestiques; il était nécessaire de 
la purifier par une dissolution et une cristallisation. 
Dans cette opération, le sel de soude absorbe une 
notable quantité d'eau et ne contient plus pratique- 
ment que 55 à 36 p. c. de carbonate. 

Bien que la soude fabriquée par le procédé Solvay 
soit beaucoup plus pure, on continue néanmoins à la 
transformer en cristaux de soude, l'habitude en étant 



— 133 — 

prise par le consommateur, qui trouve que le carbo- 
nate pur a rinconvénient d'être trop sec. 

En même temps, il est d'usage d'ajouter au carbo- 
nate une certaine proportion de sulfate de soude, afin 
de donner aux cristaux de la solidité. Malheureuse- 
ment, cette proportion a été toujours en augmentant 
au détriment de la qualité du produit, et, à l'heure 
actuelle, le sel de soude ordinaire du commerce est 
presque exclusivement constitué par du sulfate de 
soude. Ce produit est parvenu ainsi, par un moyen 
détourné, à récupérer une partie du débouché qui lui 
avait enlevé l'abandon de la méthode Leblanc. On lui 
ajoute un peu de carbonate de soude pour neutraliser 
l'acidité qu'il pourrait encore présenter. 

Parfois, on utilise même, pour faire des cristaux 
de soude, le bisulfate provenant de la fabrication de 
l'acide nitrique, après l'avoir neutralisé au moyen de 
chaux. 

Les matières premières, soude Solvay et sulfate de 
soude, sont fournies en partie par la Belgique, en 
partie par l'Angleterre. Les prix moyens sont respec- 
tivement de 10 et 4 francs les 100 kilogrammes. 

La dissolution des sels de soude se fait généra- 
lement dans des bacs à double fond chauffés à la 
vapeur. 

Le liquide est maintenu à une température de 55^ 
jusqu'à ce qu'il atteigne une concentration de 50 à 
54"" B. La solution se rend ensuite dans de grands 
cristallisoirs à fond hémisphérique, ou dans de petits 
cristallisoirs évasés à fond plat. Ce dernier système 
donne de meilleurs résultats en été; la chaleur entra- 



— 434 — 

vant la cristallisation, celle-ci se fait mieux dans des 
vases peu profonds qui se refroidissent facilement. 



PuoDiCTioN. — Commerce. 

On classe commercialement les cristaux de soude 
de la manière suivante : 

Cristaux purs, genre anglais ou en couteaux, conte- 
nant 80 à 90 p. c. de carbonate cristallisé, valeur : 
5 à 7 francs les 100 kilogrammes; 

Cristaux mixtes, contenant plus ou moins de sul- 
fate, valeur : 4 fr. 50 à 5 fr. 50 les 100 kilogrammes, 
suivant le degré de pureté; 

Cristaux ordinaires, en fer de lance, presque exclu- 
sivement composés de sulfate, valeur : 4 francs (^). 

On fabrique également du sulfate de soude pur en 
cristaux ou en aiguilles. Ce produit, connu dans le 
commerce sous le nom de sel de Glauber ou sel anglais, 
est utilisé en teinture et employé comme purgatif 
pour bestiaux. Sa valeur est de 4 fr. 50 à 5 francs les 
100 kilogrammes. 

La production totale de ces cristaux s'élève annuel- 
lement à environ 40,000 tonnes, non compris ceux 
fabriqués à Tusine de la Société Solvay. 



(*) Concurremment aux sels de soude, certaines maisons livrent 
depuis quelque temps sous le nom de sodea', sodal, litosoline, etc., des 
matières de blanchiment en poudre constituées essentiellement par du 
carbonate de soude brové. 



— 135 — 

Les sels de soude pour blanchi ment s'exportent un 
peu en Hollande; le sel anglais est vendu en partie 
en France, en Angleterre, en Allemagne et en Hol- 
lande. 

L'expédition se fait pour l'intérieur du pays en sacs 
de 50 et 100 kilogrammes et pour l'étranger en fûts 
de 100 à 200 kilogrammes. 

La préparation des cristaux de soude est générale- 
ment pratiquée par de petites usines, répandues un 
peu partout dans le pays ; souvent ces établissements 
y. adjoignent la fabrication de quelques autres pro- 
duits chimiques : sulfate de magnésie, chlorure de 
chaux liquide, eau de javelle, bisulfite de chaux; Tun 
d'eux fabrique en même temps le sulfate de soude 
brut et l'acide chlorhydrique. Quelques savonniers 
produisent aussi les cristaux de soude. Enfin, les 
cristaux de .soude purs sont encore fabriqués par 
l'usine Solvay de Couillet. Ils constituent également 
un produit secondaire du raffinage de la potasse et 
de la fabrication de Talumine par le procédé Peni a koff. 



S"" Acide sulfureux et bisulfites. 

Fabrication. 

La fabrication de lacide sulfureux en solution et 
des bisulfites de soude et de chaux liquides s'opère à 
l'aide des mêmes appareils. 

Le gaz sulfureux est obtenu par la combustion du 
soufre brut, soit dans de simples cylindres horizontaux 



— 136 — 

en fer dont la porte est percée d'ouvertures pour 
rentrée de l'air, soit dans des appareils plus perfec- 
tionnés avec injecteurs pour l'introduciion de l'air et 
réfrigérant subséquent. 



Ap|i,ir<-îl iiM.'i' iiiicrk'iii' |iiiin- la |iii'piiraiii)ii il 



— 137 — 



Le gaz sulfureux se rend dans une série de cham- 
bres en plomb, avec charpente en bois, hermétique- 
ment closes. Ces chambres, 
qui sont à double fond, con- 
tiennent soit du carbonate de 
soude, soit du lait de chaux. 
Des robinets adaptés à la 
partie inférieure servent à 
extraire la solution de bisul- 
fite formée. 

Le gaz sulfureux est expul- 
sé par une cheminée après 
épuisement convenable, ou 
bien est amené dans une 
dernière chambre contenant 
de Teau et où Ton prépare la solution d'acide sulfu 
reux. 




Fig m. — Chambre 
pour la préparation ftcs bisulfites. 



Production. — Commerce. 



Acide sulfureux. 



La production est d'environ 40 tonnes par an. Ce 
produit ne peut supporter un transport un peu long; 
il s'expédie en fûts de 150 kilogrammes, quelquefois 
en touries. Il vaut environ 10 francs les 100 kilo- 
grammes, 15 francs en touries. 

L'acide sulfureux liquide, livré au commerce, a une 
densité de S^'B; il est employé en brasserie pour la 
désinfection des tonneaux et la dissolution des géla- 
tines. 



— 138 — 

Bisulfite de soude. 

La production atteint 2,500. tonnes, dont plus de 
2,000 s'exportent dans tous les pays du monde, sauf 
en France. Le prix est de 9 fr. 50 c. à 10 fr. 50 c. 
les 100 kilogrammes; pur et à forte densité, il atteint 
25 francs les 100 kilogrammes. 

Le bisulfite de soude liquide sert principalement au 
lavage des laines. Sa densité va de 50 à 40^ B. On pré- 
pare aussi des pastilles avec du bisulfite de soude en 
poudre venant d'Allemagne; ces pastilles sont intro- 
duites dans les fûts de bière avant la fermeture de In 
bonde. 

Bissulfile de chaux. 

La production annuelle est d'environ 800 tonnes 
vendues presque entièrement en Belgique et un 
peu en Hollande. Ce produit s'expédie en fûts de 
260 kilogrammes; sa valeur est de 8 à 15 francs sui- 
vant densité. 

Le bisulfite de chaux liquide, sert aux mêmes 
usages que l'acide sulfureux; sa densité varie de 11 à 
150 B. 

L'acide sulfureux en solution et le bisulfite de 
chaux sont souvent remplacés ms^intenant par l'acide 
sulfureux liquéfié, produit facilement transportable, 
dont nous nous occupons à une autre place (^j. 



(*) Voir Troisième Partie. 



— 139 — 

l^"" Composés divers. 

Sulfate de magnésie. 

Ce produit, vendu en droguerie sous le nom de sel 
(VEpsom^ se prépare au moyen du sulfate de magnésie 
brut ou kieserite de Stassfurth, par dissolution et 
cristallisation. 

Il est fabriqué en Belgique par deux usines, qui pro- 
duisent ensemble environ 1,700 tonnes par an, dont 
1,100 à 1,200 sont exportées. 

On fournit deux qualités de sulfate de magnésie : le 
sel pour rindustrie (apprêt des tissus), à fr. 8,50 les 
100 kilogrammes, et le sel pour usage pharmaceu- 
tique, à fr. lia 12 les 100 kilogrammes. 

Hypochlorite de soude. 

L'hypochlorite de soude est un liquide de blanchi- 
ment qui se prépare en faisant réagir du chlorure de 
chaux liquide sur du carbonate ou du sulfate de 
soude. On obtient une solution d'hypochlorite de 
soude contenant également du chlorure de sodium, 
et, en outre, un précipité de carbonate ou de sulfate 
de calcium que Ton sépare. 

La solution d'hypochlorite, connue dans le com- 
merce sous le nom d'ean de javel, a une densité qui 
varie entre 18 à SO** B; elle s'expédie de la même 
manière que le chlorure de chaux liquide. 

La valeur varie, suivant densité, de 10 à 16 francs 
les 100 kilogrammes. 



1 



— 140 — 

Les cinq maisons, qui s'occupent de la préparation 
de l'eau de javel, en produisent environ 500 tonnes 
par an, qui sont presque entièrement vendues dans 
le pays. 

Chlorure de zinc. 

Le chlorure de zinc se fabrique en petite quantité 
en Belgique; il se prépare en dissolvant du zinc dans 
de Tacide chlorhydrique. La solution obtenue a une 
densité de SS^'B et contient environ 50 p. c. de chlore. 

La production annuelle est d'environ 500 tonnes 
dont 200 sont exportées; le prix est de 24 francs les 
100 kilogrammes. 

Le chlorure de zinc est utilisé en médecine, comme 
désinfectant, et en teinture» on s'en sert aussi pour 
la préservation des billes de chemin de fer. 

Sulfure de sodium. 

II s'agit ici, non pas du sulfure de sodium pur, mais 
plutôt d'un mélange contenant une certaine propor- 
tion de ce composé. 

La fabrication comprend d'abord la fusion des 
matières premières, soufre brut et carbonate de 
soude, dans une chaudière installée au-dessus d'un 
foyer. Lorsque la réaction est achevée, on fait couler 
la masse, de consistance pâteuse, dans une cuve placée 
en contrebas du sol. On la coule en plaques de 10 kilo- 
grammes et aussitôt après refroidissement, on emballe 
celles-ci dans des caisses de bois zinguées et soudées 



— 441 — 

afin d'éviter le contact de l'air. Ces caisses ont un poids 
de 75 kilogrammes. 

La production s'élève à environ 150,000 kilo- 
grammes annuellement. La plus grande partie est 
exportée en France et dans la République Argen- 
tine. La valeur commerciale de ce produit est de 
50 francs les 100 kilogrammes. 

Le sulfure de sodium sert surtout à la préparation 
des bains de Barèges; on l'emploie aussi comme anti- 
galleux pour moutons, 

La fabrication du sulfure de sodium pur par la 
réduction du sulfate de soude est en essai dans une 
de nos importantes fabriques de produits chimiques. 



IV. — POTASSE. — SALPÊTRE. — SEL RAFFINÉ. 

l"" Potasse. 

Matières premières. 

La potasse fabriquée en Belgique est d'origine végé- 
tale et animale. La première est extraite des vinasses 
ou résidus de la distillation des mélasses de bette- 
rave ; la seconde est retirée des eaux de suint prove- 
nant du lavage des laines. 

Les vinasses sont les résidus liquides que l'on 
obtient après avoir séparé l'alcool par distillation des 
mélasses provenant de la fabrication du sucre de 
betterave. Ces liquides contiennent, outre diverses 
matières organiques, une certaine quantité de sels de 



— 142 — 

potasse (carbonate, chlorure, sulfate) et du carbonate 
de soude. 

La teneur des vinasses en sels alcalins est assez con- 
sidérable; aussi les distillateurs de mélasses ne négli- 
gent-ils pas de tirer parti de ces sous-produits, dont 
le traitement constitue une opération rémunératrice. 

Le suint, matière grasse sécrétée par la peau des 
moutons, se trouve mélangée à la laine brute ou en 
suint^ dans une proportion dépassant souvent 20 p. c. 
du poids de la laine. Cette substance est formée en 
grande partie par des sels organiques de potasse; elle 
constitue une source précieuse d'une potasse suscep- 
tible d'être obtenue à un haut degré de pureté. On 
compte que 100 kilogrammes de laine en suint 
peuvent fournir de 5 à 7 kilogrammes de carbonate 
de potasse brut. 



A. — Potasse de vinasses. 

Potasse brute. 

F'abuication. 

Pour retirer la potasse brute, on concentre les 
vinasses, puis on évapore jusqu'à obtenir un résidu 
sec qui porte le nom de salin de betterave. 

Les vinasses n'ont qu'une densité de 4** B environ. 
On les concentre généralement jusqu'à une densité 
de W B et, dans certaines usines, jusqu'à une densité 
de 30o B. Cette opération s'effectue dans des appareils 
à double ou à triple effet, analogues à ceux employés 



Vig. :ti. — Kimi- riiiiilnii pour Jn c-n1i'iii;ili 

(k)LI|H!S 1rlIl^itll(lil1:ll•■^. 



— 144 — 

dans la fabrication du sucre. Les vinasses sont ensuite 
mises en dépôt dans une grande cuve, d'où un tuyau 
les conduit au four de calcination. 

Uappareil encore le plus généralement employé 
pour la calcination est le four Porion. C'est un four à 
réverbère à deux soles séparées par un autel. Les 
vinasses arrivent d'abord dans la sole la plus éloignée 
du foyer, où elles achèvent de se concentrer jusqu'à 
consistance sirupeuse. Dans cette partie, un ou deux 
arbres creux, munis de palettes courbes et tournant 
assez vite, remuent constamment le liquide et le pro- 
jettent contre la voûte, d'où il retombe en une pluie 
traversée par le courant des gaz chauds. 

La vinasse est ensuite ramenée par un conduit exté- 
rieur sur la première sole, où elle s'évapore complète- 
ment, en même temps que les substances organiques 
se calcinent. Parfois, cette seconde opération se fait 
dans un four de calcination séparé. 

Le salin, raclé et extrait du four, est mis en silos 
sur une aire, où la calcination s'achève lentement pen- 
dant une dizaine de jours, le produit continuant à 
blanchir. Celui-ci est ensuite emmagasiné pour être 
plus tard expédié, soit en vrac dans des wagons 
bâchés, soit en sacs ou en barriques, suivant le désir 
de l'acheteur. 

Dans une usine, on emploie un système plus 
moderne, dans lequel le travail se fait d'une façon 
continue et nécessite moins de combustible. 

Le four, également formé de deux soles, dont une 
très grande, est muni de nombreuses portes de chaque 
côté pour surveiller l'opération. Les vinasses, préala- 



— 445 — 

blement concentrées à 50^ B dans un triple effet, sont 
mises en dépôt dans un réservoir placé au-dessus du 
four. De là, elles arrivent en une nappe continue à 
l'extrémité de la grande sole; elles se concentrent 
progressivement en s évaporant et finissent par s'en- 
flammer. La calcination s'achève sur la petite sole. 
Aucun agitateur n'est nécessaire dans ce système. 





Fig. 'Xy. — Foui' continu pour la calcination des vinasses. 

Coupes transversales. 



Le salin est retiré et tombe dans des wagonnets qui 
circulent en dessous du four. Les vapeurs qui s'échap- 
pent de la sole sont conduites dans la cheminée d'éva- 
cuation. Elles peuvent également être amenées vers un 
petit foyer pour être brûlées complètement. Les gaz 
se rendent ensuite sous les générateurs de façon à 
récupérer la chaleur. 

PuoDucTiON. — Commerce. 

Il existe en Belgique sept distilleries qui s'occupent 
de l'extraction des salins. Leur production varie sui- 
vant la quantité de mélasses existant sur le marché, 
c'est-à-dire suivant la récolte de betteraves; nor- 



10 



I 



— 146 — 

malement on peul l'estimer à environ 4,000 tonnes 
par an. 

Le prix dépend naturellement de l'abondance du 
produit et de la demande de potasse raffinée; il oscille 
généralement entre 55 et 45 centimes par unité de 
carbonate de potasse, la teneur en autres sels n'en- 
trant pas en ligne de compte. Il est rare que le prix 
du salin tombe en dessous de 15 à 16 francs les 
100 kilogrammes. 

La majeure partie de la production est vendue en 
Belgique aux raffineurs de potasse. L'exportation tend 
à augmenter dès que les prix deviennent moins rému- 
nérateurs dans le pays. C'est ainsi que, certaine année, 
1,500 tonnes ont été expédiées à l'étranger, en France 
et en Amérique par la voie de Hambourg. 



Potasse raffinée. 

Matières premières. 

La potasse raffinée ou carbonate de potasse plus ou 
moins pure est fabriquée au moyen des salins de 
betterave. 

La composition de ces salins varie naturellement 
suivant la provenance des mélasses et le traitement 
qu'elles subissent. Les chiffres suivants représentent 
assez bien leur richesse moyenne en sels alcalins : 

Carbonate de potasse 43 à 45 p. c. 

Carbonate de soude . . . . . . . iO à 15 p. c. 

Chlorure de potasse 8 à 15 p. c. 

Sulfate de potasse 15 à 17 p. c. 



— 147 — 

Le reste est formé de matières insolubles minérales 
(carbonate et phosphate de chaux) et de substances 
charbonneuses, qui communiquent à la masse une 
teinte plus ou moins noirâtre. 

Les salins employés pour le ratBnage ne sont pas 
tous de provenance belge; il en vient de grandes 
quantités de Hollande et aussi de France et d'Alle- 
magne. 

Fabrication. 

La potasse raffinée s'obtient en séparant le carbonate 
de potasse des autres sels avec lesquels il se trouve 
mélangé dans le salin. 

On commence par dissoudre la matière, puis on 
concentre le liquide jusqu'à 42^ B. Après décantation, 
le refroidissement provoque la précipitation, d'abord, 
du sulfate de potassium, puis celle du chlorure de po- 
tassium; ces deux sels sont enlevés successivement. 
Après une nouvelle concentration à l'ébullition des 
eaux-mères jusque 50^B, on obtient par cristallisation 
du carbonate double de soude et de potasse que l'on 
recueille. Le liquide, évaporé à sec et calciné, donne 
du carbonate de potasse. D'autre part, on sépare le 
carbonate de potasse du carbonate double, en traitant 
celui-ci par une faible quantité d eau bouillante qui 
dissout le sel de potasse ; il ne reste plus qu'à évaporer 
et à calciner cette solution. Le carbonate de soude 
restant est mis en solution pour être utilisé. 

Comme on le voit, la séparation des différentes 
parties du salin est basée sur les différences de solu- 



— 148 — 

bililë, à différentes températures, des divers sels en 
présence. 11 faut donc soigner attentivement le travail 
et bien surveiller les températures des lessives afm de 
ne pas dépasser les concentrations voulues. 

La matière première arrive aux raffineries en 
masses plus ou moins grenues; les plus gros mor- 
ceaux doivent être cassés à la main ou broyés méca- 
niquement. Le salin ainsi préparé est versé dans des 
cuves de lixiviation formant filtres, à double fond 
garni de sacs, et pouvant contenir 10 tonnes de 
matière. 

Le chauffage des solutions se fait le plus souvent à 
laide de vapeur, ce qui nécessite une surface de 
chauffe assez importante. 

Tous les salins ne se comportent pas de la même 
façon au cours de leur traitement et la séparation des 
sous-produils est plus ou moins difficile suivant l'ori- 
gine et la composition de la matière première. 

La potasse raffinée présente ordinairement un 
degré de pureté qui va de 75 à 93 p. c. et qui 
descend parfois jusque GO p. c. ; la teneur moyenne 
commerciale est de 80 p. c. Elle contient toujours une 
certaine proportion de carbonate de soude, sel qu'il 
est presque impossible d'éliminer complètement. 

Production. — Commeuce. 

Les trois usines belges qui s'occupent du raffinage 
de la potasse — conjointement avec d'autres fabrica- 
tions, telles que celles du nitrate de potasse et du 
savon — fournissent ensemble une production qu'on 



— 149 — 

peut évaluer à environ 2,600 tonnes par an, dont la 
moitié à peu près est exportée vers la France, FAlle- 
inagne, l'Espagne, l'Angleterre et l'Amérique du 
Nord. 

La potasse raffinée est surtout consommée par les 
fabricants de savon mou, et un peu par les fabricants 
de potasse caustique. Elle s'expédie généralement en 
barils de 600 kilogrammes. 

La valeur moyenne est de 30 francs pour des 
teneurs de 70 à 75 p. c, et de 36 francs pour des 
teneurs de 95 à 100 p. c. 

SOUSPRODUITS. 

Carbonate de soude. — 11 se prépare sous forme de 
cristaux. La production est à peu près de 350 tonnes 
par an. Nous avons déjà indiqué la valeur de ce 
produit. 

Sulfate et chlorure de potasse, — Ces sels sont obte- 
nus en quantités à peu près équivalentes, ils sont 
presque exclusivement vendus dans le pays comme 
engrais potassiques. Leur titre est de 90 à 95 p. c. et 
leur prix de 20 francs les 100 kilogrammes. Produc- 
tion annuelle : environ 500 tonnes. 

Noirs de potasse. — Ce sont les résidus ultimes de 
la fabrication. Contenant encore 1/2 p. c. d'azote et 
1/2 p. c. de potasse, ils sont ajoutés aux engrais miné- 
raux pour leur donner de la coloration. Leur valeur 
est à peine de 1 franc la tonne, ce qui représente les 
frais de mise sur wagon. 



— 150 - 



B. — Potasse de suint. 



Fabrication. 



Eaux de suint. — Le suint étant très soluble dans 
Teau, il est facile de le séparer de la laine par trem- 
page avant qu'elle ne passe aux léviathans. 

Il existe des systèmes perfectionnés pour épuiser la 
laine le plus complètement possible par un lessivage 
automatique et méthodique. Tel est l'appareil Richard 
Lagerie, qui est divisé en une série de compartiments 
contenant des eaux de suint à différentes concentra- 
tions. A l'aide d'une petite pompe, on fait passer 
successivement ces eaux sur la laine à désuinter que 
Ton introduit par parties dans une cuve portée sur 
roues. L'eau la plus pure vient en contact avec la 
laine presque épuisée et la laine en suint reçoit l'eau 
la plus chargée. 

Les eaux de suint ainsi obtenues ont une densité 
qui varie de 1,050 à l,iOO degrés (10 à 12^ B)- Quand 
elles ne sont pas traitées dans l'établissement lui- 
même, elles sont mises en fuis de 500 litres pour être 
livrées aux fabricants de potasse. 

Potasse. — Comme pour la potasse de vinasses, les 
eaux sont concentrées, évaporées et calcinées. Ces 
opérations s'effectuent dans des fours rappelant le 
four Porion, mais sans agitateurs. Il y a également 
deux soles séparées par un autel, et en plus une troi* 
sième sole supérieure où commence la concentration. 



451 — 




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— 162 — 

La potasse calcinée, retirée du four, est mise dans 
des loges en maçonnerie, où elle séjourne de quinze à 
vingt jours, pendant lesquels la calci nation s'achève 
peu à peu. 

La potasse brute de suint rappelle comme aspect le 
salin de betterave, mais elle contient de 75 à 80 p. c. 
de carbonate de potasse. Grâce à cette richesse, elle 
est recherchée pour fabriquer la potasse caustique et 
pour préparer les lessives destinées à la fabrication 
des savons mous. 

Production. — Commerce. 

Malgré la valeur réelle des eaux de suint au point 
de vue de la potasse, le nombre des fabricants qui 
désuintent la laine avant de la soumettre au lavage 
proprement dit est assez restreint. Deux maisons 
importantes extraient elles-mêmes la potasse des 
eaux de suint; il existe, en outre, deux petites usines 
qui traitent des eaux de suint provenant du dehors. 

La production annuelle de ces quatre établissements 
est d'environ 1,100 tonnes, dont un peu plus de la 
moitié est exportée en Allemagne et surtout dans 
l'Amérique du Nord. 

La valeur commerciale de la potasse de suint se 
calcule à raison de 52 à 55 centimes par unité de 
carbonate de potasse. Ce produit s'expédie en bar- 
riques de 600 à 700 kilogrammes. 

La production de la potasse de suint tend plutôt à 
diminuer. En effet, beaucoup de laines de Buenos- 
Ayres, très riches de suint, vont directement aux 



— 153 — 

usines de peignage d'Allemagne et de France, et leur 
traitement échappe ainsi à nos lavoirs. D'autre part, 
il arrive de plus en plus de laines brutes lavées à dos et, 
par conséquent, peu riches en suint. 

Potasse caustique. 

Un établissement, situé à Anvers, fabrique la po- 
tasse caustique, principalement au moyen de la potasse 
de suint. 

La potasse caustique se prépare en caustifiant, à 
chaud et à l'abri de l'air, une lessive de carbonate de 
potasse par une solution de chaux. Après décantation, 
on concentre jusqu'à précipitation des sels étrangers, 
puis le liquide est évaporé à siccité. On chauffe le 
résidu au rouge sombre et on le coule sur des pla- 
ques en fonte, afin de l'obtenir le plus anhydre pos- 
sible C). 

La potasse est livrée au commerce à des titres 
de 60 à 65 p. c. et de 75 à 80 p. c. de potasse anhydre; 
elle se vend à raison de 64 centimes par unité. Ce 
produit s'expédie en fûts de 50, i25 et 280 kilo- 
grammes. 

La production annuelle est d'environ 500 tonnes, 
dont les trois quarts sont envoyés outre-mer. 

La potasse caustique est employée dans la droguerie, 
la savonnerie, dans le traitement des minerais d'or, la 
fabrication de la cellulose, de la soie artificielle, etc. 



(*) SoREL : La grande industrie chimique minérale. 



— 154 — 

Dans notre pays, ce produit doit lutter contre la 
concurrence des lessives de potasse importées d'Alle- 
magne, fabriquées par Félectrolyse du chlorure de 
potassium. 

2^" Salpêtre. 
Matières premières. 

Le salpêtre ou nitrate de potassium s'obtient par la 
double décomposition en solution chaude du nitrate 
de soude et du chlorure de potassium, donnant comme 
sous-produit du chlorure de sodium. 

Le nitrate de soude vient du Chili ; son prix esl 
sujet à des fluctuations assez considérables et varie 
parfois de 20 à 30 francs les 100 kilogrammes sur 
bateau à Anvers ou Dunkerque. 

Le chlorure de potassium vient de Stassfurth; il 
vaut de 17 à 20 francs les 100 kilogrammes sur bateau 
au canal le plus rapproché. 

Fabrication. 

Le mélange des deux matières se fait en parties 
égales dans des chaudières chauflées à feu nu ou bien 
à la vapeur. Le chauffage à la vapeur est plus facile à 
régler, mais plus coûteux pour les usines qui ne sont 
pas installées sur une grande échelle. Par contre, le 
chauffage à feu nu expose au danger de brûler les 
tôles, danger auquel on pare d'ailleurs par l'institu- 
tion de primes aux ouvriers chargés de la/conduite 
du feu. 



— 156 — 

Dès que la double décomposition se produit, le 
chlorure de sodium se dépose dans la solution chaude; 
pour le séparer, on amène la masse sur des filtres. La 
solution de nitrate de potasse se rend de là dans des 
bacs rectangulaires où il cristallise après refroidisse- 
ment. On peut accélérer la réfrigération à Taide d'un 
agitateur; dans ce cas, les cristallisoirs ont la forme 
cylindrique. 

On obtient ainsi le salpêtre brut, que Ton raffine 
par une dissolution à chaud dans de l'eau pure et par 
une nouvelle cristallisation à froid. 

Production. — Commerce. 

Le salpêtre raffiné en petits cristaux et connu sous 
le nom de salpêtre neige, est généralement livré en 
deux qualités : 

Celui au ^/i,ooo. c'est-à-dire contenant 1 kilogramme 
d'impuretés par 25,000 kilogrammes, et celui au 
^7i,ooo. c'est-à-dire contenant 1 kilogramme d'impuretés 
par 10,000 kilogrammes. 

Le plus pur sert pour la fabrication de la poudre; 
l'autre est utilisé dans la glacerie, en agriculture, et 
dans la salaison des viandes. Quelques consomma- 
teurs exigent également le salpêtre sous forme de gros 
cristaux, que l'on obtient par une redissolution et une 
cristallisation lente, par temps froid* 

Quant au salpêtre brut, sa consommation, comme 

engrais azoté et potassique, est des plus restreintes. 

Il existe en Belgique cinq fabriques de salpêtre; 



— 456 — 

trois de celles-ci ont conclu ealre elles des arrange- 
ments en vue de limiter la production et d'éviter une 
concurrence exagérée; ce groupe est également 
d'accord avec le syndicat allemand pour régler l'expor- 
tation. 

En effet, en Belgique, la consommation de salpêtre 
va en décroissant depuis que l'on substitue de nou- 
veaux explosifs à la poudre noire de chasse, dont la 
production diminue chaque année. 

On peut estimer la production actuelle à environ 
2,500 tonnes par an ; un bon tiers de cette quantité 
est exporté en Orient, en Grèce, en Roumanie, en 
Chine, au Japon, dans l'Amérique du Sud, etc. 

L'expédition se fait en sacs de 100 kilogrammes, 
simples pour l'intérieur, doubles pour l'exportation, 
quelquefois en tonneaux de 50 à 500 kilogrammes. 

Le prix du salpêtre raffiné dépend naturellement 
du cours du nitrate de soude; il varie ordinairement 
entre 42 et 47 francs les 100 kilogrammes. 

Sous PRODUIT. 

Le chlorure de sodium est obtenu comme sous- 
produit, en quantité un peu inférieure à celle du sal- 
pêtre raffiné. 

Les raffîneurs, reculant devant la dépense de com- 
bustible nécessaire pour le transformer en sel raffiné, 
récoulent souvent à l'état brut au prix de 1 fr. 25 c* 
la tonne; son utilisation sous cette forme consiste 
dans la falsification de certains engrais chimiques. 



r 



— 157 — 

Nitrate d'ammoniaque. 

Le nitrate d'ammoniaque remplace le nitrate de 
potasse, pour la préparation de certains explosifs de 
sécurité. Quelques fabricants d'explosifs préparent 
eux-mêmes tout ou partie du nitrate dont ils ont 
besoin; une de nos fabriques de dynamite en produit 
également une certaine quantité. 

La fabrication consiste simplement à saturer l'acide 
nitrique par l'ammoniaque dans une chaudière en 
fonte, puis à concentrer la solution et à faire cristal- 
liser dans des appareils analogues. Le sel est ensuite 
séché. 

Il serait difficile d'évaluer la production, qui est 
d'ailleurs encore peu importante; ce produit est sou- 
vent acheté en Allemagne par les fabricants d'explo- 
sifs. 

Nous croyons savoir que des études se poursuivent 
en vue de l'organisation de la fabrication du nitrate 
d'ammoniaque par double décomposition. 

i'^ Sel raffiné. 

Matières premières. 

Une certaine partie du sel employé pour les usages 
domestiques est préparé en Belgique par le raffinage 
du sel gemme; de petites quantités proviennent égale- 
ment du chlorure de sodium obtenu dans la fabrica- 
tion du salpêtre et des résidus de la fabrication de la 
soude à l'ammoniaque. 



— 158 — 

Le sel gemme, raffiné en Belgique, est de prove- 
nance allemande, anglaise ou française. La plupart 
des sauniers préfèrent le sel allemand, qui donnerait 
moins de déchet. D'après des analyses, la richesse en 
chlorure de sodium serait : 

Pour le sel brut allemand . . . . 97 à 98 p. c. 

Pour le sel brut anglais 94 à 93 p. c. 

Pour le sel brut français 75 à 78 p. c. 

Le sel brut vaut de 12 francs à 12 fr. 50 c. la tonne 
rendue à Anvers; mais pour les petits sauniers, placés 
dans l'intérieur, il revient de 14 à 16 francs, à cause 
des transbordements. 

Fabrication. 

Le raffinage consiste, d*abord, dans la dissolution à 
froid du sel brut, puis, dans Tévaporation de la sau- 
mure, provoquant la précipitation du sel en cristaux 
plus ou moins fins. Chez la plupart des petits sauniers, 
rinstallation est ancienne et primitive. Elle comporte, 
pour la dissolution, un filtre en bois de chêne, de sec- 
tion rectangulaire ou ronde, et, pour la cristallisation, 
une poêle ou chaudière rectangulaire en tôle chauffée 
par un foyer. A intervalles réguliers, généralement 
toutes les deux heures, on retire le sel et on le met à 
égoutter dans des paniers. Plus on élève la tempéra- 
ture de la saumure, plus le sel recueilli est fin. 

Quelques maisons possèdent une installation mo* 
derne, permettant une production considérable dans 
les meilleures conditions. 



— 159 — 

La dissolution se fait dans de grands filtres cylin- 
driques en tôle ou en béton armé, pouvant contenir 
jusque 400 à 600 tonnes de sel brut. Ces filtres pré- 
sentent un double fond formé de planches et garni de 
pailles, de sacs, etc., pour retenir les matières ter- 
reuses. La saumure se rend dans des citernes, parfois 
après avoir subi une seconde filtration. 

La saumure est préparée à 25"" B.; Feau employée est 
la plus pure possible, fournie le plus souvent par un 
puits artésien. Les salines favorablement situées pos- 
sèdent des bateaux spéciaux de 100 ou 125 tonnes, 
qui vont chercher de l'eau de mer à Tembouchure do 
l'Escaut. Elles emploient cette eau soit pour dissoudre 
tout le sel traité, soit uniquement pour la fabrication 
du sel dit en écailles^ réservant l'eau de puits pour la 
préparation du sel fin. L'emploi de l'eau de mer pro- 
cure un gain de sel de ^ B. environ. 

La saumure emmagasinée dans les citernes est 
introduite au moyen dune pompe, et d'une façon 
continue, dans de grandes poêles, de 50 centimètres 
de hauteur, qui ont jusque 30 mètres de long sur 
6 mètres de large; elles sont chauffées par deux 
foyers, dont les flammes parcourent plusieurs fois la 
longueur de la poêle. 

Dans les établissements les mieux organisés, ces 
poêles sont placées dans des locaux avec voûte demi- 
cylindrique en béton armé. Les vapeurs qui se 
dégagent, se condensent sur les parois le long 
desquelles l'eau ruisselle continuellement. Cette dis- 
position est surtout utile pour la production du sel 
en écailles, parce qu'elle a pour effet de maintenir 



— ICO — 

une température assez élevée à la surface de la 
saumure. 

Le sel est retiré avec des pelles en bols percées de 
trous et déposé sur des grilles en bois, ou mieux sur 
des couloirs basculants, à cheval sur des baies pra- 
tiquées dans le mur. Cette disposition permet de 
remplir facilement des wagonnets circulant au dehors 
du local. Pour obtenir de bons résultats, il faut main- 
tenir dans celui-ci une température constante autant 
que possible, afin d'éviter les contractions et les dila- 
tations de la tôle. Aussi travaille-t-on d'une façon 
continue pendant quinze jours au moins, parfois 
pendant six à sept semaines; après quoi on vide et on 
nettoie la poéle^ car il se produit des incrustations et 
le sel commence à devenir dur. 

Les eaux-mères, qui ont encore 3° B., sont trop 
pauvres pour être traitées spécialement en vue de 
l'extraction de sous-produits; on les ajoute à la 
saumure, surtout s'il s'agit de produire du sel en 
écailles. 

Le sel en écailles, qui exige une cristallisation très 
lente, n'est retiré qu'au bout de trois ou quatre jours. 
Dans quelques usines on ne le retire qu'après dix ou 
quinze jours; mais, alors, il est plus dur et moins 
blanc; cette qualité est demandée par la clientèle de 
certaines régions. 

Un de nos établissements prépare également, par 
un second raffinage, du sel de table spécial qui est 
fourni en petits paquets. Quant au sel ordinaire, il est 
expédié en sacs de 50 kilogrammes. 



~ 161 — 



Production. — Commerce. 

Le raffinage du sel était autrefois pratiqué par un 
grand nombre de petits sauniers répartis dans toutes 
les régions du pays. Cette industrie ne compte plus 
aujourd'hui qu'une quarantaine d'usines, occupant 
environ 210 ouvriers et utilisant tout au plus une 
force motrice de 60 chevaux. 

La production annuelle s'élève encore à environ 
30,000 tonnes, les deux tiers de cette quantité sortant 
de six principales salines, qui fournissent chacune de 
1,000 à 6,000 tonnes. Les autres sauniers travaillent 
sur une plus petite échelle et livrent à la consom- 
mation des quantités variant de 60 à 800 tonnes par 
an. Pour ces derniers, le raffinage du sel ne constitue 
souvent qu'une branche accessoire, adjointe à une 
autre petite industrie (brasserie^ distillerie, savon- 
nerie, amidonnerie, meunerie) ou même à un com- 
merce de denrées alimentaires. 

Il convient d'ajouter au chiffre total précédent 
700 à 800 tonnes provenant des fabriques de salpêtre 
et une certaine quantité obtenue comme sous-produil 
dans la fabrication de la soude à l'ammoniaque. 

L'exportation est d'environ 600 tonnes par an dont 
460 tonnes sont achetées par l'Etat indépendant du 
Congo. Pour l'expédition outre-mer, l'emballage doit 
être particulièrement soigné; il consiste en sacs 
doubles ou imperméabilisés, en caisses doublées de 
fer-blanc de 25 à 35 kilogrammes, ou en cylindres ou 
touques en tôle galvanisée. 

41 



— 162 — 

Les prix varient suivant la ûnesse du grain. Les fins 
et demi-fins se vendent en gros à raison de 55 a 
40 francs la tonne; le sel gros et le sel en écailles, 
employé pour la salaison des viandes, vont jusqu'à 
5 fr. 50 c. les 100 kilogrammes. Quant au sel spécial 
de table, il se vend à raison de 5 francs la caisse de 
100 paquets (55 kilogrammes). 

L'industrie saunière en Belgique se trouve dans 
une position peu brillante. Elle lutte avec difficulté 
contre la concurrence des sels raffinés étrangers. 

L'importation dépasse 50,000 tonnes par an; plus 
de la moitié de cette quantité est fournie par la 
France^ un quart par l'Angleterre, et le reste par 
l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie, la Hollande, etc. Le 
sel provenant des marais salants d'Espagne n'est pas 
raffiné, mais simplement moulu et tamisé. 

Il faut noter que les importateurs de sel gemme, qui 
introduisent également le set raffiné, se sont entendus 
pour ne fournir à chaque saunier qu'une quantité 
limitée de sel brut, calculée en prenant pour base la 
moyenne de sa production pendant les trois dernières 
années. 

Pour remédier à la situation précaire qui leur est 
faite, les raffineurs de sel réclament l'établissement 
d'un droit d'entrée de un franc sur les sels raffinés 
étrangers, ou, tout au moins, une majoration de tarif 
équivalente au prix du transport par chemin de fer. 
L'adoption de ce droit ne pourrait, selon eux, avoir 
aucune influence sur le prix de détail, qui depuis 
longtemps se maintient en moyenne de 6 à 8 centimes 
le kilogramme. Par contre, il permettrait à une indus- 



— 163 — 

trie intéressante, non seulement de se maintenir, 
mais de se développer dans une assez large mesure. 
Si nos raffineurs parviennent encore à maintenir 
leur production, c'est grâce aux soins qu'ils apportent 
dans le travail et à la belle qualité de leurs produits. 
Le consommateur belge préfère souvent, quitte à le 
payer un peu plus cher, le sel indigène, qui est léger, 
au sel importé, souvent beaucoup plus dense. 



REPERTOIRE 



Solvay et C% à Couillet. 

Carbonate et bicarbonate de soude. Chlorure de 

calcium. 
Cristaux de soude. Sel raffiné. 

Solvay et C% à Jemeppe-sur-Sambre. 

Chlorure de chaux solide. Soude caustique solide. 

* Société anonyme des produits chimiques de Droogenboscli^ 
h Ruysbroeck. 

Chlorure de chaux solide. 

A. Vanderstuyft^ à Ledeberg-lez-Gand. 

Chlorure de chaux liquide. Eau de javel. 
Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 

Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. 

Sulfate de magnésie. Chlorure de zinc. 

L. et J. Otten^ frères^ à Ledeberg-lez-Gand. 

Chlorure de chaux liquide. Eau de javel. Soude 

caustique en lessives. 
Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Sulfate de soude en aiguilles. 



* Les établissements marqués d'un astérisque sont ceux qui figurent 
dans plusieurs groupes d'industries. 



— 165 — 

Mostaerl-Vanneste^ à Roulers. 

Chlorure de chaux liquide. Cristaux de soude 
purs, mixtes, ordinaires. Sel raffiné. 

* Société anonyme filiale belge-néerlandaise d'aluminium, 
à Seizaete. 

Soude caustique en lessives. Cristaux de soude 
purs. 

*Meurice Save-Simon, à Laeken-lez-Bruxelles. 

Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. 

Sulfate de magnésie. 
Bisulfites de soude et de chaux liquides. 

G, Horlaity k Moustier-sur-Sambre. 

Soude caustique en lessives. 
Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Acide sulfureux. Bisulfites de soude et de chaux 
liquides. 

Gillot et Lovinfosse, à Liège. 

Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Bisulfite de soude liquide. 

^Compagnie générale des produits chimiques et engrais 
chimiques de la Sambre^ à Jemeppe-sur-Sambre. 

Acide sulfureux. Bisulfites de soude et de chaux 

liquides. 
Eau de javel. Sulfure de sodium. 

*Société anonyme de Vedrin, à Frizet (Namur). 
Sulfure de sodium. 



— 4G6 — 

Laubach frères, à Molenbeek-Iez-Bruxelles. 

Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. Eau 
de javel. 

* François Raynaudy à Tessenderloo. 

Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. 

David et C^, à Moustier-sur-Sambre. 

Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. 

Léon Uervè^ à Theux. 

Cristaux de soude purs, mixtes et ordinaires. 
Sulfate de soude en cristaux et en aiguilles. 

Van Regemorter et Huybrechts^ à Anvers. 
Cristaux de soude. 

Aimé Grootaert^ à Troncbiennes-lez-Cand. 
Cristaux de soude. 

Vanbogaert'Cardo, à Hamme. 
Cristaux de soude. 

/. De Meyere Vermeire, à Hamme. 
Cristaux de soude. 

Lefebvre Fourez^ à Estaimpuis. 
Cristaux de soude. 

Verlielst-Valcke^ à Menin. 
Cristaux de soude. 



— 167 — 

Arthur Bruneel, à Snaeskerke. 
Cristaux de soude. 

Moncheur Du Pont^ à Tournai. 
Cristaux de soude. 

/. De Cleene Verlieyer (successeur de Holvoet), à Vil- 
vorde. 

Cristaux de soude. 

W. Wiechern, à Anvers. 
Cristaux de soude. 

Société anonyme des anciens établissements Léon Lobet, 
à Verviers. 

Cristaux de soude. 

Ch. QuanonnCy à Anderlecht-lez-Bruxelles. 
Cristaux de soude. 

V. et E. Carbonnelle, à Kain (Tournai). 
Potasse brute de vinasses. 

Félix Wittoucky à Leeuw-Saint-Pierre. 
Potasse brute de vinasses. 

Dumont frères^ à Chassart. 

Potasse brute de vinasses. 

Bal et (J**, à Wyneghem. 

Potasse brute de vinasses. 

Distillerie et sucreries réunies (société anonyme] , à Hal. 
Potasse brute de vinasses. 



— 168 — 

Louis Raucqy à Forest-Iez Bruxelles. 
Potasse brute de vinasses. 

D. D. Sklirty à HouppertiDgen. 
Potasse brute de vinasses. 

Leipziger WoUkàmmerei, à Hoboken (Anvers). 
Potasse de suint. 

Peltzer et fils, h Verviers . 
Potasse de suint. 

Eugène Cornet et C*^, à Andrimont-lez- Verviers. 
Potasse de suint. 

Jules PassenbrondeTy à Andrimont-lez- Verviers. 
Potasse de suint. 

Louis Pilz, à Borgerhout-lez-Anvers. 

Potasse caustique solide. 

Chlorure et sulfate de potasse. Cristaux de soude. 

Max Mertens, à Molenbeek-lez-Bruxelles. 
Potasse raffinée. 

Raffinerie de potasse et de salpêtre {société anonyme), 
à Molenbeek-lez-Bruxelles. 

Potasse raffinée. Cristaux de soude. 

Société anonyme de produits chimiques et salpêtre de 
Louvain, à Louvain. 

Potasse raffinée. Chlorure et sulfate de potasse. 

Cristaux de soude. 
Salpêtre brut et raffiné. Sel brut et raffiné. 



— 169 — 

Raffinerie de salpêtre (De Koninck), à Dieghem-lez- 
Bruxelles. 

Salpêtre raffiné. Sel brut et raffiné. 

Fabrique de produits chimiques^ h Leupegem. 
Salpêtre raffiné. Sel brut. 

Société anonyme Cooppal et 0% à Wetleren. 
Salpêtre raffiné. 

Société c( La Forcite », fabrique de dynamite, à Baelen. 
Nitrate d'ammoniaque. 

Edmond Vyncke (Saline gantoise), à Gand. 

Sel raffiné en écailles, gros, moyen, fin; sel 
spécial de table. 

m 

F. Schram et frères^ à Bruges. 
Sel raffiné. 

Stas frères et Vande Velde (Salines réunies), à RupeU 
monde. 

Sel raffiné. 

A.ScheltjenS'DeKerf (Salines des Flandres), à Steendorp. 
Sel raffiné. 

Vertongen frères^ à Hamme. 
Sel raffiné. 

V^ Van Garsse-Pautvels, à Hamme. 
Sel raffiné. 

H. Cool Van Der Taelen^a Willebroeck-lez-Bruxelles. 
Sel raffiné. 



— 470 - 

yve Yertongen^ à Moerzeke. 
Sel raffiné. 

L. Pirenne-Couvreur , à Huy. 
Sel raffiné. 

Camille Ente, à Roulers. 
Sel raffiné. 

Cardinal fils^ à Y près. 
Sel raffiné. 

Emile Gantois^ à Poperinghe. 
Sel raffiné. 

Feysj h Rousbruggc. 
Sel raffiné. 

F. De Wachter^ à Eykevliet. 
Sel raffiné. 

Isidore Marneffe, à Puers. 
Sel raffiné. 

F. Ceulemans, à Eykevliet. 
Sel raffiné. 

Maes-Mameffe^ à Eykevliet. 
Sel raffiné. 

V^ De Wachter, à Puers. 
Sel raffiné. 

Th. De Bus-De Coninck, à Lokeren. 
Sel raffiné. 



— 171 — 

Th. De Bruycher, à Selzaete. 
Sel raffiné. 

A. De Bruycker^ à Meerendré. 

Sel raffiné. 

E. De Bruycker^ à Aeltre. 
Sel raffiné. 

i). Goethals^ h Eecloo. 
Sel raffiné. 

Lootvoet^ à Beveren. 
Sel raffiné. 

Vanden Abeele^ à Lokeren. 
Sel raffiné. 

Soetens, à Ninove. 
Sel raffiné. 

De Clercq-De Coen^ à Ninove. 
Sel raffiné. 

B. Braeckman-Vandenplas^ à Mont-Saint-Amand-lez- 
Gand. 

Sel raffiné. 

H. Van Crombrugge-BourdeauXy à Renaix. 
Sel raffiné. 

C Beesau-Brongniartj à Ypres. 
Sel raffiné. 

Van Hoeck'Goffay à Tamise. 
Sel raffiné. 



— 172 — 

De Zuttere Hofman^ à Courtrai. 
Sel raffiné. 

Calewaert^ à Courtrai. 
Sel raffiné. 

Charles Vandaele^ à Menin. 
Sel raffiné. 

Jos. Cools^ à Lierre. 
Sel raffiné. 

WUlemS'Vinceîit^ à Hassell. 
Sel raffiné. 

F. Vanden Bossche, à DufTel. 
Sel raffiné. 

De Weerdt frère el sœur^ à Courtrai. 
Sel raffiné. 

Cil. De Backer-Ryffranck, à Deynze. 
Sel raffiné. 



TROISIÈME PARTIE 



PRODUITS DE NATURE MINÉRALE 
AUTRES QUE CEUX DES DEUX PREMIERS GROUPES. 



Renseignements généraux. 

Nous rangeons dans ce troisième groupe : 

I. L'alumine et les composés d'alumine : sulfate 
d'alumine, alun de potasse, aluminate de baryum, 
chlorure et fluorure d'alumine; enfin, l'acide fluorhy- 
drique, dont la préparation préalable est nécessaire 
pour l'obtention de certains de ces produits. 

II. L'acide phosphorique et les corps qui en 
dérivent : superphosphates doubles de chaux, phos- 
phates d'ammoniaque, de soude et de potasse, phos- 
phore, phosphure de cuivre. 

III. Les couleurs minérales : céruse, minium et 
massicot, blanc de zinc, litopone, bleu d'outremer, 
couleurs à base d'oxyde de fer, couleurs diverses. 

IV. Les corps gazeux comprimés : oxygène et 
hydrogène comprimés, anhydride sulfureux liquide, 
acide carbonique liquide, ammoniaque anhydre. 



— 174 — 

Ces composés, qui se présentent à l'état gazeux 
dans les conditions habituelles de température et de 
pression, sont livrés au commerce à un degré de 
compression plus ou moins considérable, suffisant, 
dans la plupart des cas, pour amener la liquéfac- 
tion. Cette particularité, essentielle au point de vue 
de leurs applications, rapproche ces différentes sub- 
stances par certaines analogies de fabrication; elle les 
différencie nettement des autres produits chimiques 
par la forme toute spéciale sous laquelle elles sont 
offertes à la consommation et utilisées dans l'industrie. 

V. Des produits divers : soufre raffiné, sulfate de 
baryte, borate de soude et acide borique, silicates 
de soude et de potasse. 

Au total, le nombre d'ouvriers, hommes et femmes, 
qui trouvent du travail dans les 51 usines qui forment 
ce groupe d'industries est d'environ 1,750. Quant à 
l'ensemble des machines à vapeur qui y sont en acti- 
vité, il représente une force globale approximative 
de 5,450 chevaux . Il est à remarquer que la surface 
de chauffe des générateurs est supérieure à celle qui 
correspond à cette puissance motrice, la vapeur étant 
utilisée dans certaines fabrications pour le chauffage 
des solutions. 

Aucune remarque générale n'est à faire aiu sujet de 
la répartition géographique de ces diverses industries, 
qui, pour la plupart, sont de petite envergure. 

Toutefois une dizaine de ces établissements peuvent 
être, à juste titre, rangés dans la grande industrie 
chimique, eu égard au chiffre assez élevé de leur 



— 175 — 

personnel (qui comporte de 75 à 200 ouvriers), à 
rimportance de Tinstallation el à la complication 
de Toutillage; ces usines utilisent une force motrice 
variant de 50 à 550 chevaux. 

Les salaires ne sont pas différents de ceux que nous 
avons signalés dans les industries précédentes. 

Notons que, dans certaines spécialités, telles que la 
fabrication du bleu d'outremer et celle du borax, le 
travail des femmes est mis à contribution, notamment 
dans les opérations nécessitées par l'empaquetage des 
produits. 



I. — ALUMINE ET COMPOSES D'ALUMINE, 
i"" Alumine et sulfate d'alumine. 

Matières premières. 

L'alumine est fabriquée en Belgique par les procé- 
dés Peniakoff, par lesquels on obtient en même temps 
l'alumine et le carbonate de soude. 

Les matières premières employées sont la bauxite 
et le sulfate de soude. 

La bauxite est un minerai provenant du départe- 
ment du Var, en France, dont le prix à l'usine est de 
27 à 30 francs la tonne, suivant le fret. Il contient en 
moyenne 60 p. c. d'alumine anhydre, 20 p. c. d'oxyde 
de fer, 2 à 5 p. c. de silice et 15 à 20 p. c. d'eau de 
combinaison. 

Le sulfate de soude est acheté dans le pays. 



Fabrication. 
Alumine. 

On mélange les deux matières premières eu y ajou- 
tant un peu de charbon et on les traite dans un four 
chaufTé au gaz. 

Le sulfate de soude est réduit en soude caustique, 



Fig. 37, — Fahriqiie d'nliiiniiip cl <lc siilliitc irnliiniiiii'. 

tandis qu'il se d^age de l'anhydride sulfureux et de 
l'acide carbonique. La soude caustique se combine 
avec l'alumine de la bauxite et l'on obtient de l'nlu- 
minate de soude soluble. 

On soumet la masse à un lessivage et on passe le 
rësidu au filtre-presse. 

La solution pure d'aluminate de soude est décom- 
posée par un courant d'acide carbonique produit par 
un four à chaux. Les earbonaieurs, sorte de vases 



— 177 — 

cylindriques, sont disposés en une batterie de trois et 
parcourus successivement par le gaz carbonique. Il 
se forme de Thydrate d'alumine qui se précipite et du 
carbonate de soude qui reste en solution. Cette opéra- 
tion est assez délicate. 11 faut conserver une tempéra- 
ture convenable. Un excès d'acide carbonique provo- 
querait la formation de bicarbonate de soude qui, 
étant moins soluble, pourrait se précipiter en même 
temps que Talumine. 

L'acide carbonique nécessaire à la carbonatation 
est obtenu par la calcination du calcaire. Les gaz 
recueillis en baut du gueulard du four à chaud 
passent d'abord dans une colonne où ils traversent 
un courant d'eau, barbotent dans un réservoir con- 
tenant de l'eau et se rendent enfin aux carbonateurs 
après s'être dépouillés des vapeurs aqueuses dans un 
appareil de réfrigération. 

L'hydrate d'alumine, séparée de la solution de soude 
au moyen de filtres-presses, est desséchée à lOO"" dans 
une cuve à agitateur; on obtient ainsi l'alumine hydra- 
tée qui est livrée au commerce sous forme de poudre 
blanche. 

Si Ton veut avoir de l'alumine ai^hydre, il suffit de 
calciner l'alumine hydratée dans un four à mouffle. 

Régénération du sulfate de soude. — Le sulfate de 
soude peut être régénéré complètement en appliquant 
le procédé Hargreaves et Robinson, pratiqué par cer- 
taines usines en Allemagne et en Angleterre. Ce pro- 
cédé consiste à faire réagir, à la température de 450"" 
environ, sur du chlorure de sodium, les gaz sortant 

12 



— 178 — 

des fours où Ton traite la bauxite. Ceux-ci, outre de 
Fanhydride sulfureux, contiennent de la vapeur d'eau 
et de l'oxygène provenant de Fair introduit par le 
foyer; ils renferment donc tous les éléments néces- 
saires à la formation de Tacide sulfurique et Ion 
obtient de l'acide chlorhydrique et du sulfate de 
soude. 

Ce procédé a reçu un commencement d'application 
à l'usine de la Société anonyme Gliale belge-néerlan- 
daise d'aluminium. 

Sous-produits. — Le résidu de bauxite, séparé de la 
solution d'aluminate de soude, contient, à l'état sec, 
6 p. c. de fer; il peut servir à l'épuration du gaz 
d'éclairage. 

La solution de carbonate de soude, dont la densité 
est de 18 à 28** B, est, après décantation, concentrée 
dans un triple effet jusque 55 à 56*" B, elle va ensuite 
aux cristallisoirs pour être transformée en cristaux de 
soude. 

La solution de carbonate de soude peut également 
servir à la fabrication de lessives de soude caustique. 
 cet effet, on l'étend d'eau jusqu'à 10 à IS"" B, puis 
on la caustifie à l'aide de chaux; la solution de soude 
caustique passe ensuite au triple effet où elle est plus 
ou moins concentrée suivant le degré que l'on veut 
obtenir pour les lessives. 

Sulfate d'alumine. 

Le sulfate d'alumine se prépare en faisant agir de 
l'acide sulfurique à GO"" sur l'alumine hydratée. On 



J 



— 179 — 

obtient du sulfate d'alumine plus ou moins concentré, 
suivant que Ton pousse plus ou moins loin Tévapora- 
tion de Thydrate d'alumine. 

Le sulfate d*alumine produit à chaud à l'état siru- 
peux est coulé en plaques; il solidifie par refroidisse- 
ment. 

Production. — Commerce. 

L'usine de la Société anonyme filiale belge-néerlan- 
daise d'aluminium, établie à Selzaete, s'occupe spécia- 
lement de la fabrication du sulfate d'alumine. Avec 
un personnel de 455 ouvriers et une force motrice de 
100 chevaux, elle a atteint, en 1905, une production 
totale de 12,760 tonnes, dont 9,000 tonnes sont repré- 
sentées par du sulfate d'alumine et le reste principale- 
ment par des cristaux de soude et une quantité moins 
importante d'autres produits, tels que : alumine, sels 
divers d'aluminium, etc. 

Le sulfate d'alumine est un produit pur, qui tend de 
plus en plus à remplacer l'alun dans ses applications 
industrielles. On l'ajoute à la résine pour le collage 
du papier; il est beaucoup utilisé dans la teinture du 
coton, où il sert comme mordant dans la fabrication 
du rouge d'Andrinople. 

C'est surtout un produit d'exportation. Les neuf 
dixièmes de la production sont expédiés à l'étranger, 
dans certains pays d'Europe (Angleterre, Suède, Nor- 
wège, Finlande), dans l'Amérique du Sud, dans les 
contrées d'Orieni et d'Extrême-Orient. On lemballe en 
sacs de 100 kilogrammes pour l'intérieur et en ton- 
neaux de 250 à 500 kilogrammes pour l'exportation. 



— 180 — 

Son prix varie de 8 à 10 francs les 100 kilogrammes, 
emballage perdu, suivant la teneur en sulfate anhydre 
qui va de 50 à 70 p. c. 

Quant à Talumine, on l'emploie surtout dans la tein- 
ture et dans l'industrie de la soie; elle sert aussi à 
fabriquer les sels d'aluminium. 

Sa valeur est de 25 francs les 100 kilogrammes pour 
l'alumine hydratée et de 40 francs pour Talumine 
anhydre. 

S"" Alun de potasse. 
Fabrication. 

L'alun, ou sulfate double d'alumine et de potasse, 
est fabriqué en Belgique par deux procédés : 

a) Au moyen des schistes alunifères; 

b) Au moyen de l'alunite de Tolfa. 

A . — Emploi des sohifites alunifères. 
Fabrication. 

Ce procédé est pratiqué à Ainpsin, sur les bords de 
la Meuse, où il existe de grands dépôts de schistes 
alunifères. Ces schistes, ayant contenu de Tampélite, 
sont imprégnés de pyrite et renferment de l'alumine 
et des roches potassiques en certaine proportion. Ils 
ont été traités autrefois d*une façon imparfaite pour 
la fabrication de l'alun et sont incomplètement 
épuisés. 

Les gaz sulfureux provenant du grillage de blendes 



- 181 — 

sont lancés par des cheminées rampantes dans des 
canaux pratiqués au milieu des schistes travaillés 
anciennement. Lorsque la sulfatisation s'est opérée 
peu à peu par un contact très prolongé, on procède à 
la lixiviation des minerais, opération qu'on effectue 
dans des cuves en grès ou en bois doublé de plomb. 

Les lessives sont amenées à la fabrique d'alun pro- 
prement dite. Elles sont d'abord concentrées par 
évaporation, puis clarifiées. On leur ajoute ensuite 
une solution de sel potassique (chlorure de potassium 
ou kaïnite de Stassfurth) et un peu de sulfate d'am- 
moniaque. L'alun se forme et comme il est peu soluble 
à froid, il est facile de le faire précipiter par cristal- 
lisation. 

Suivant le mode de travail, on obtient l'alun en gros 
blocs, en petits cristaux ou eu poudre, celle ci étant 
préparée par mouture. 

Au point de vue de la qualité, on produit l'alun 
ordinaire, l'alun épuré par une seconde cristallisation 
et Talun chimiquement pur. 

B. — Emploi de l'alanite de Tolfa. 

L'alunite que l'on extrait dans les environs de Tolfa, 
en Italie, est un minéral essentiellement composé de 
sulfate double d'alumine et de potasse et de silice. 

Le traitement comprend les opérations suivantes : 

1*" Déshydratation et calcination du minerai, d'abord 
dans un four à deux étages, puis dans une étuve où la 
réaction s'achève; la masse est ensuite exposée à l'air, 
où elle subit une lente désagrégation; 



— 182 — 

2"" Lessivage de la matière dans des chaudières en 
plomb chauffées par la vapeur et décantation ; 

5"" Concentration de la solution jusqu'à 40^ B et 
addition de sulfate ou de chlorure de potassium; 

4"" Cristallisation troublée, filtration lavage; 

5"" Dissolution des cristaux et seconde cristallisa- 
tion par refroidissement, ce qui donne Talun pur. 

Production. — Commerce. 

Deux usines s'occupent de la fabrication de l'alun 
de potasse. Leur production annuelle s'élève à environ 
1 ,800 tonnes, dont plus des neuf dixièmes sont expor- 
tés principalement en Orient et dans les Indes néer- 
laudaises. 

Le produit est expédié soit en vrac, soit en sacs de 
100 kilogrammes, soit en barriques de 60 et de 
200 kilogrammes. 

Sa valeur moyenne est de 11 à 12 francs les 100 ki- 
logrammes. 

L'alun possède des propriétés antiseptiques et 
astringentes qui sont utilisées non seulement en dro- 
guerie, mais encore dans certaines industries, telles 
que : la papeterie, la teinturerie, etc. 

L'industrie belge de l'alun a beaucoup à lutter sur 
les marchés étrangers avec les produits similaires 
fabriqués en Angleterre; ainsi que nous l'avons dit 
précédemment, elle rencontre un concurrent redou- 
table dans le sulfate d'alumine, dont l'usage se répand 
de plus en plus. 11 en résulte que l'écoulement de 



— 483 — 

Talun devient difficile et le prix obtenu de moins en 
moins rémunérateur. 



S'^ Composés divers d*alumine. 

On fabrique également en Belgique de petites quan- 
tités d'aluminate de baryum, de chlorure et de fluo- 
rure d'aluminium et de fluorure double d'aluminium 
et de sodium, ces deux derniers sels comportant la 
fabrication préalable de Tacide fluorhydrique. 

Âluminate de baryum. 

Pour préparer l'aluminate de baryum, on remplace 
le sulfate de soude par le sulfate de baryte, dans le 
traitement au four de la bauxite tel que nous l'avons 
exposé à propos de la fabrication de l'alumine. Le 
sulfate de baryte provient des exploitations de Fleu- 
rus; il revient à 30 francs la tonne à l'usine. 

Au lieu de l'aluminate de soude, on obtient ainsi 
l'aluminate de baryum brut. Comme celui-ci est peu 
soluble, la lixiviation fournit des solutions très 
faibles, dont la concentration serait coûteuse. D'autre 
part, l'aluminate de baryum est instable; il absorbe 
facilement l'acide carbonique de l'air et se transforme 
en carbonate. 

On tourne la difficulté en décomposant d'un coup 
la lessive par de l'acide carbonique, ce qui donne 
comme précipité un mélange intime, moléculaire, 
d'alumine et de carbonate de baryum, dans les pro- 
portions exactement requises pour former l'alumi^ 



— 184 — 

nate de baryum. Après filtration on traite ce mélaDge 
au four; à la chaleur rouge, l'acide carbonique se 
dégage du carbonate et Ton obtient Faluminate de 
baryum anhydre, à un degré de pureté ' allant de 
90 à 95 p. c. 

Ce sel, qui est très caustique, doit naturellement 
être conservé à l'abri de Tair; aussi Texpédie-t-on dans 
des fûts en fer, bien fermés, d'une contenance de 100 
à 150 kilogrammes. 

Ce produit, dont la valeur est de 60 francs les 
100 kilogrammes, trouve un débouché important dans 
la fabrication du papier et est expédié au loin. Une 
autre de ses applications est l'épuration des eaux 
industrielles, en vertu de sa propriété de précipiter le 
calcaire et la magnésie à froid. 

Chlorure d'aloiDinium. 

Ce sel est préparé par l'action de l'acide cblorhy- 
drique sur l'alumine hydratée. Il est obtenu à l'état 
liquide et est expédié en touries. Sa valeur est de 80 
à 90 francs les 100 kilogrammes, suivant densité. 

Le chlorure d'aluminium est employé pour la car- 
bonisation de la laine en tissus; on l'utilise en tein- 
ture comme mordant. 

Fluorure d'aluminium. 

Il est fabriqué synthétiquement par l'action de 
l'acide fluorhydrique sur l'alumine. La solution de 
fluorure obtenue est concentrée, évaporée et cal- 
cinée. 



I 



— 185 — 

Ce produit sert principalement dans le traitement 
métallurgique électrochimique de Taluminium; Talu- 
mine ne se dissout que sous son influence. Sa valeur 
est de 80 à 90 francs les 100 kilogrammes. 

Fluorure double de soude et d*alumine. 

Ce composé est préparé en faisant réagir de Tacide 
fluorhydrique sur un mélange de soude et d'alumine. 
Il est livré au commerce sous le nom de cryolithe 
artificielle^ opaline; on l'emploie pour remaillage blanc 
des ustensiles en fer et des globes en verre. La matière, 
en poudre, s'expédie en fûts pétroliers de 250 kilo- 
grammes; elle vaut de 70 à 80 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Acide fluorhydrique. 

L'acide fluorhydrique nécessaire à l'obtention des 
deux produits précédents est produit par les usines 
elles-mêmes. L'une d'elles le prépare pour la vente 
d'après le procédé Heins, par l'action de l'acide sulfu- 
rique à 66'' 6. sur le spath-fluor. 

On mélange ces deux corps et, après malaxage, on 
presse la masse pour en extraire l'excès d'humidité. 
On opère ensuite la dessiccation jusqu'à 300 degrés au 
maximum, dans un four à moufle. 

La matière est déposée dans une série de bacs peu 
profonds reposant Tun sur l'autre par l'intermédiaire 
de pieds; l'ensemble est porté par un chariot que 
l'on introduit dans le four. 



— d86 — 

L'acide fluorhydrique qui se dégage s'échappe par 
une ouverture, arrive dans un réfrigérant, puis tra- 
verse trois condenseurs contenant de Teau et dont le 
dernier est en forme de tour. Les vapeurs acides non 
absorbées retournent au premier condenseur. 

L'acide fluorhydrique fabriqué annuellement par ce 
procédé peut atteindre 73,000 kilogrammes environ 
par an. Il est utilisé principalement pour la gravure 
sur verre; sa teneur en acide va de 50 à 70 p. c. Son 
prix varie, suivant richesse, de 60 à 70 francs les 
100 kilogrammes. 

L'emballage de ce produit est tout particulier ; on le 
transporte dans des touries cylindriques en plomb, 
exactement emboîtées dans des tonneaux en bois, 
laissant dépasser seulement le goulot; celui-ci est 
fermé par une rondelle fixée à l'aide de trois boulons. 
La capacité de ces récipients varie de 40 à 90 kilo- 
grammes. 



II. — ACIDE PHOSPHORIQUE ET CORPS QUI EN DÉRIVENT. 

I^" Acide phosphorique. 

Fabuication. 

En Belgique l'acide phosphorique est exclusive- 
ment fabriqué au moyen des phosphates naturels. On 
utilise dans ce but les phosphates riches de la Floride, 
mais surtout des phosphates belges trop pauvres pour 
être employés pour la fabrication des superphos- 
phates. 



— 187 — 

On traite ces phosphates, préalablement réduits en 
poudre fine, par de Tacide sulfurique. On obtient, 
d'une part, une solution d'acide phosphorique dilué 
et, d*autre part, un précipité de sulfate de calcium, 
mélangé avec les matières siliceuses qui accompa- 
gnaient le minerai. 

La réaction s'eiïectue dans de grandes cuves munies 
d'agitateurs. Lorsqu'elle est accomplie, la masse passe 
dans des fil très- presses à plateaux dans lesquels la 
solution d'acide phosphorique se sépare de la partie 
insoluble, le sulfate de calcium; celui-ci est, après 
lavage, séché sur un séchoir à taques. 

Ce sous-produit est vendu pour l'amendement des 
terres, sous le nom de plâtre phosphaté; il contient 
environ 60 p. c. de sulfate de calcium; sa teneur en 
acide phosphorique peut aller jusque 2 p. c. Sa valeur 
ne dépasse pas iO francs la tonne. 

Quant à la solution d'acide phosphorique, elle est 
concentrée dans de grands fours. En poussant plus ou 
moins loin la concentration, on obtient soit de l'acide 
phosphorique liquide (40 à 45 p. c), pâteux (46 à 
48 p. c), ou solide (50 à 52 p. c). L'acide phosphorique 
concentré a une densité de 55 à 56° B ou 1,600 envi- 
ron. 

Production. — Commerce. 

L'acide phosphorique est fabriqué en partie pour 
être vendu comme tel, mais surtout pour la fabri- 
cation des superphosphates doubles (engrais concentrés). 
Il sert également à la préparation <]es phosphates 
alcalins, ainsi qu'à l'extraction du phosphore. 



— 188 — 

Il est très difficile d'estimer la quantité d'acide 
phosphorique produit annuellement en Belgique, car 
cet acide est surtout employé à la fabrication des phos- 
' phates alcalins et des superphosphates doubles. 

Le produit est fourni au commerce sous les trois 
états; sous forme liquide, il n'est expédié que par 
chemin de fer, vu qu'on ne l'accepte que difficilement 
sur les bateaux. Sous forme solide, il est expédié aux 
colonies, où il sert spécialement à la défécation du jus 
de sucrerie. Il est généralement emballé en fûts pétro- 
liers de 500 kilogrammes ou en touries. 

Quant à la valeur, celle-ci dépend de la qualité, de 
la concentration et de l'emballage. En moyenne, le 
prix est calculé à raison de 70 centimes par unité 
d'acide phosphorique pour le produit liquide et de 
1 franc pour le produit solide. 

S"" Superphosphates doubles. 
Fabrication. 

Les superphosphates doubles ou à forte teneur en 
acide phosphorique sont préparés en traitant des 
phosphates naturels par une dose convenable d'acide 
phosphorique. Cette opération a pour effet de trans- 
former le. phosphate tricalcique en phosphate acide 
monocalcique, soluble dans l'eau et facilement assimi- 
lable par la plante. 

On utilise les phosphates bas titre de 40 à 50 p. c. 
contenant 1«5 à i8 p. c. d'acide phosphorique. Ces 
phosphates sont sèches, broyés, puis traités par l'acide 
sulfurique ainsi que nous l'avons expliqué. 



— 189 - 

La solution phosphorique à 12 ou IS"" p. c , que Ton 
obtient, est concentrée jusqu'à une teneur de 50 p. c; 
puis on y ajoute, en proportion convenable, du 
phosphate haut titre. Le malaxage des deux sub- 
stances s*opère dans des cuves en maçonnerie; un 
contact de vingt minutes est nécessaire pour obtenir 
une réaction complète. 

On obtient ainsi le superphosphate double, qui est 
séché, pulvérisé, tamisé et mis en sacs. Les appareils 
de séchage sont les mêmes que ceux employés pour 
les superphosphates simples, mais il faut ici un 
séchage très énergique. 

Production. — Commerce. 

Les superphosphates doubles sont livrés au com- 
merce à divers titres. Les deux qualités les plus cou- 
rantes sont : 

4** Le superphosphate concentré ?i^ / a 42 à 50 p. c. 
d'acide phosphorique (dont les neuf dixièmes solubles 
dans Teau). Son action sur la plante est rapide; il 
ne contient que de faibles quantités de matières 
étrangères (sulfate de calcium, acide sulfurique, 
chlore, etc.). Cette qualité, vu sa grande richesse en 
principe fertilisant, convient particulièrement pour 
l'exportation dans les pays lointains; 

2*" Le supetyhosphate n^ II, titrant 35 à 40 p. c. 
d'acide phosphorique dont les trois quarts, environ, 
solubles dans l'eau ; ce produit est appliqué directe- 
ment aux cultures ou employé pour des mélanges 



— 190 — 

d'engrais et pour augmenter le titre des superphos- 
phates bas titre. 

Les superphosphates doubles se vendent en raison 
de leur richesse en acide phosphorique, mais, natu- 
rellement, à un taux supérieur à celui adopté pour 
les superphosphates simples. 

Nous évaluons à 10 ou 15,000 tonnes la quantité 
totale de superphosphates doubles produits annuelle- 
ment en Belgique. Plusieurs usines s'occupent de la 
fabrication de ces engrais à haute teneur; mais la 
presque totalité de la production provient d'un vaste 
établissement, situé non loin de Liège et qui est spé- 
cialement outillé en vue de cette industrie. 



3"" Phosphates alcalins. 



Les phosphates alcalins fabriqués dans les mêmes 
usines sont obtenus par l'action de Tacide phospho- 
rique sur la potasse, l'ammoniaque et la soude. 



Phosphate de potasse. 

Ce sel est un engrais phosphaté et potassique con- 
tenant 38 p. c. d'acide phosphorique et 26 p. c. de 
potasse; ces deux éléments fertilisants se trouvent 
dans ce composé sous une forme soluble et direc- 
tement assimilable par la plante. 

En raison de son prix élevé, le phosphate de potasse 
a une production fort limitée et ne se fabrique guère 
que sur commande. 



— 191 — 

Phosphate d'ammoniaque. 

Cet engrais phosphaté et azoté est fourni générale- 
ment à deux degrés de concentration : 

l"" Le phosphate concentré pour l'horticulture et 
pour l'exportation. 

La teneur en acide phosphorique est de 60 p. c. ; 
celle en azote est de i5 p. c. Prix : 7f> francs les 
iOO kilogrammes; 

2o Le phosphate ordinaire^ pour l'agriculture en 
général. 

Les teneurs sont de 50 p. c. en acide phosphorique 
et de 5 à 6 p. c. en azote. La valeur dépend du prix de 
l'azote des engrais, qui est en moyenne de 1 fr. 50 c. 

La production totale de phosphate d'ammoniaque 
est d'environ 750 tonnes par an. 



Phosphate de soude. 

Ce sel, préparé industriellement pur, est surtout 
utilisé pour la teinture de la soie et l'impression sur 
coton ; on s'en sert également dans les cristalleries. 

La production annuelle est d'environ 3,000 tonnes, 
qui sont entièrement exportées, principalement en 
Allemagne. Ce produit s'expédie en tonneaux de bois 
de 400 à 450 kilogrammes; sa valeur est de 16 à 
18 francs les 100 kilogrammes. 

On fabrique aussi, en petite quantité, et exclusive- 
ment pour l'exportation, du phosphate de soude tribal 



— 192 — 

siquCy qui est employé comme désincrustant; son prix 
est de 25 francs les 100 kilogrammes. 

Sous-produits. 

La préparation des sels précédents donne comme 
sous-produit du phosphate précipité bicalcique^ conte- 
nant 50 à 55 p. c. d*acide phosphorique assimilable 
(soluble dans le citrate d'ammoniaque). C'est un 
engrais concentré, mais qui présente la particularité 
d'être très léger. On en produit environ 800 tonnes 
par an, qui sont vendues à l'étranger à raison de 55 à 
54 centimes l'unité d'acide phosphorique. 

io Phosphore et phosphure de cuivre. 

Phosphore. 

Le phosphore est obtenu par la distillation de 
l'acide phosphorique dans une cornue. On fabrique 
ainsi le phosphore blanc; quant au phosphore amorphe 
ou rouge, on le prépare en chauffant le phosphore 
ordinaire à 250"" à l'abri de l'air et de l'eau. 

On estime que la consommation de phosphore dans 
le monde entier ne s'élève pas à plus de 500,000 à 
600,000 kilogrammes par an. La fabrication se trouve 
répartie entre sept à huit grands établissements 
situés en France, en Allemagne, en Angleterre et aux 
États-Unis. On conçoit que la production de la 
fabrique installée en Belgique ne soit pas considé- 
rable. Toutefois, elle livre régulièrement le phosphore 



— 193 — 

nécessaire à la consommation du pays et en vend égale- 
ment une certaine quantité à l'étranger (Chine, Japon). 

Le phosphore blanc est expédié en boites de fer- 
blanc soudées sous reau,du poids de 25 kilogrammes ; 
le phosphore amorphe s'emballe en boîtes de fer-blanc 
de 5 kilogrammes. 

Les prix sont de 4 francs le kilogramme pour le 
phosphore blanc et de 5 à 6 francs pour le phosphore 
amorphe. 

La principale application du phosphore réside dans 
la fabrication des allumettes. Il sert également à la 
préparation des produits de laboratoires, tels que 
les hypophosphites, etc. 

Phosphure de cuivre. 

On fabrique en Belgique une certaine quantité 
(environ 25,000 kilogrammes par an) de phosphure de 
cuivre en faisant réagir dans des appareils spéciaux 
du phosphore sur des déchets de cuivre. 

Ce produit est employé pour la fabrication du 
bronze phosphoreux; il titre 7,. 9, 10, et plus commu- 
nément 15 p. c. de phosphore. Cette dernière qualité 
vaut actuellement de 2 francs à 2 fr. 25 c. le kilo- 
gramme. Son prix suit d ailleurs les fluctuations de 
celui du cuivre. 

Le phosphure de cuivre est exclusivement con- 
sommé dans le pays. 



13 



— 194 — 



III. — COULEURS MINÉRALES. 



40 Céruse. 



Matières premières. 



La céruse, ou carbonate de plomb, est exclusive* 
ment fabriquée en Belgique suivant la méthode hollan- 
daise. Ce procédé consiste à attaquer le plomb par les 
vapeurs d'acide acétique dans une atmosphère d'acide 
carbonique dégagé par le fumier en fermentation. 

Plomb. — Le plomb brut est acheté en saumons et 
vient généralement de Tusine de désargentation de 
Hoboken ; sa valeur est actuellement de 31 francs les 
100 kilogrammes. 

' '. ■ * • 

Fumier. — Le fumier, dont il est fait une consom- 
mation considérable dans cette industrie, est le fumier 
de cheval provenant des écuries militaires et privées. 
On en importe de grandes quantités des villes du nord 
de la France. Ce fumier est généralement vendu à 
70 centimes les 100 kilogrammes ou bien fait l'objet 
d'adjudications publiques au prix moyen de 6 cen- 
times par cheval et par jour. 

Le fumier, après avoir servi, est revendu aux culti- 
vateurs et vaut de 1 fr. 25 c. à 1 fr. 75 c. le mètre 
cube, soit environ 600 kilogrammes. Dans les environs 
des grandes villes, cet engrais est trèâ recherché par 
les maraîchers, parce que les mauvaises graines qu'il 
contenait ont été détruites par la chaleur provoquée 



Il 



— 195 — 

par la fermentation. A Bruxelles, on le paie jusque 
5 francs la tonne. 

Certaines usines importantes, pour s'assurer le 
ravitaillement de fumier, fournissent aux écuries 
particulières la litière (paille ou tourbe) moyennant 
une faible rétribution et prennent ensuite livraison 
du fumier. 

Acide acétique. — L'acide acétique est fourni par 
les usines du pays, notamment par une importante 
fabrique de Gand. 

La consommation de cet acide représente 2 à 5 p. c. 
du poids du plomb; on emploie habituellement pour 
2,000 kilogrammes de plomb, 50 kilogrammes d*acide 
que Ton dilue dans 1,000 litres d'eau. 

Bois. — Pour les planches nécessaires aux sépara- 
tions des loges, on employait autrefois le peuplier; ce 
bois se consommait assez vite. On fait maintenant 
usage du pitchpin de la Virginie, bois résineux qui 
résiste beaucoup mieux aux vapeurs d'acide acétique; 
ces planches, à raison de 6 francs pièce, représentent 
un capital assez important. 

Fabrication. 

La fabrication comporte les différentes opérations 
suivantes : 

Fusion du plomb et coulage en gaufres ou en 
lamelles; 

Carbonatation du plomb dans les loges; 



— 196 — 

Décapage des gaufres ou des lamelles couvertes de 
céruse ; 
Mouture de la céruse; 
Séchage ; 
Pulvérisation. 

Lorsque la céruse est livrée sous forme de couleur 
propre à être directement employée, il y a, en outre, 
le broyage de la poudre avec Fhuile. 

Fusion et coulage du plomb. 

La fusion s'opère dans une cuvette en fonte recou- 
verte d'un capuchon ayant pour but de garantir les 
ouvriers contre les projections occasionnées par la 
volatilisation subite de l'eau qui pourrait se trouver 
emprisonnée dans les lingots. 

Aussitôt fondu, le plomb est coulé en plaques ajou- 
rées en forme de gaufres, dans un moule double bas- 
culant, ou bien dans un moule circulaire fournissant 
une bande continue qui se découpe ensuite en tron- 
çons d'égale longueur. Dans certaines usines, on coule 
encore le plomb en lames minces unies, suivant l'an- 
cien système hollandais. 

Carbonatation. 

La transformation du plomb en carbonate se fait 
dans des loges en maçonneries d'une hauteur de 4"'50 
environ. On dispose d'abord sur le sol, préalablement 
battu, un lit de fumier de 50 centimètres, et par-des- 



— 197 — 

sus on range une série de pots en terre cuite vernis- 
sée à l'intérieur et renfermant une certaine quantité 
d'acide acétique dilué à 40 ou H"" B. Sur ces pots, on 
place les gaufres de plomb. On recouvre le tout d'un 
plancher sommaire, en ménageant un certain vidé 
au-dessus du plomb; puis, sur le plancher, on refait 
une installation identique à la première. Une loge 
peut ainsi contenir sept étages de pots comprenant 
30,000 à 55,000 kilogrammes de plomb. 

Lorsque Ton fait usage de lames unies, elles sont 
enroulées et reposent sur de petites consoles ména- 
gées à l'intérieur des pots à une certaine hauteur. 

Le plomb séjourne dans les loges un mois et demi 
à deux mois, après quoi on le retire pour en détacher 
la céruse qui s'est formée à la surface. 

Décapage. 

Le décapage consiste à séparer les croûtes de céruse 
de la carcasse des gaufres. 

Autrefois, cette opération se pratiquait à la main à 
l'aide d'un maillet; ce mode de travail, très insalubre 
est aujourd'hui abandonné. Dans beaucoup d'usines, 
on emploie une machine composée de deux paires de 
cylindres superposés, présentant des cannelures en 
sens contraires, transversales pour les cylindres supé- 
rieurs, longitudinales pour les cylindres inférieurs. 
L'écartement des cylindres est maintenu au moyen de 
ressorts. 

Il existe des appareils de décapage plus perfection- 
nés et garantissant mieux les ouvriers de la poussière 



— 198 — 

dégagée pendant Topération. Dans ces machines, qui 
sont hermétiquement fermées, le plomb décapé 
tombe d'un côté, tandis que la céruse, passant au tra- 
vers d'une grille, est emportée par une nappe d'eau 
courante, qui entraine les parties les plus légères. 
Cette eau passe ensuite sur un tamis retenant les 
mousses et les particules de fumier qui accompa- 
gnent la céruse. Quant aux morceaux de céruse 
qui, avec les petits plombs, n'ont pas traversé la 
grille et constituent le refus du décapeur, ils sont 
conduits dans un séparateur formé d'un tambour 
extérieur animé d'un mouvement de rotation très 
lent, à l'intérieur duquel une armature avec bras 
tourne en sens contraire avec une vitesse dix fois 
plus grande. 

Dans les établissements bien organisés, les pous- 
sières qui se dégagent lors du décapage sont aspirées 
et traversent une chambre à poussière comportant une 
série de chicanes formées par des cadres verticaux 
en feutre. De là, le courant se rend dans une chemi- 
née à la base de laquelle se trouve un bac rempli 
d'eau chauffée par un serpentin. La vapeur qui s'en 
échappe continuellement abat les poussières qui ne 
se seraient pas déposées dans les chicanes. Par sur- 
croit de précaution, la cheminée se termine par une 
chambre circulaire plus large, garnie également de 
feutre sur son pourtour intérieur. 

Les gaufres, après décapage, peuvent encore être 
utilisées dans les loges, jusqu'à ce que le plomb soit 
à peu près complètement consommé. 



— 199 — 



Mouture. 



La céruse mélangée à Teau passe à la mouture. 
Celle-ci s'effectue dans une série de cinq étages de 
meules horizontales, la pâte coulant successivement 
de Tune à l'autre. Quelques fabricants préfèrent la 
disposition des meules sur un seul et même plan, 
alléguant que, dans le système en cascade, il peut 
passer de la céruse imparfaitement broyée. 

Séchage. 

La céruse mouillée, sortant des meules, doit être 
sécbée. A cet effet, la pâte est mise dans des écuelles 
en terre que Ton charge sur des wagonnets à étages; 
ceux-ci sont introduits dans des étuves le plus sou- 
vent chauffées à la vapeur par des tuyaux à ailettes. 

Pulvérisation. 

Après séchage, la céruse est pulvérisée. On déverse 
le contenu de chaque écuelle dans un couloir fermé 
qui le con4uit dans un broyeur à cylindres pourvu 
d'un tamis. La céruse qui traverse ce dernier va rem- 
plir un sac adapté à la partie inférieure ; le tassement 
de la matière se produit automatiquement au moyen 
de secousses imprimées par saccades à une taque sur 
laquelle se trouve placé le sac. 

Toutes ces opérations s'effectuent dans un appareil 
hermétiquement clos, muni d'un aspirateur pour éloi- 
gner les poussières. 



— 200 — 

Broyage à t'huile. 

Très souvent la céruse est fournie au commerce 
broyée, c'est-à-dire préparée à Thuile et prête à être 
utilisée comme couleur; c'est la forme la plus recom- 
mandable, comme offrant le moins de danger dans les 
manipulations subséquentes. 

Le broyage de la céruse s'effectue toujours en deux 
opérations. En premier lieu se fait le mélange de 
rhuile et de la céruse en poudre dans un malaxeur 
horizontal. Au-dessus de l'appareil se trouve un réser- 
voir d'huile jaugé, dont on règle le débit au moyen 
d'un levier, selon qu'on veut obtenir une pâte plus ou 
moins épaisse. Le mélange coule dans un bac d'où il est 
relevé automatiquement pour passer au laminage; la 
masse est écrasée entre des cylindres et tombe finale- 
ment dans un réservoir rempli d'eau. C'est de là qu'on 
retire la céruse broyée pour en remplir les fûts. 

L'ancien système, qui consiste à exécuter le ma- 
laxage et le laminage à la main, n'est plus guère pra- 
tiqué que pour préparer les mélanges de céruse et de 
sulfate de baryte. 

Il existe aussi une machine, de fabrication fran- 
çaise, qui permet de broyer directement la pâte 
humide sans la sécher. Cet appareil est peu répandu; 
la séparation de l'eau se fait incomplètement et il en 
reste toujours 7 à 8 p. c. dans la pâte. 

Production. — Commerce. 
La céruse en poudre s'expédie dans des barils en 



— 201 — 

bois, garnis de papier, d^une capacité variant de 30 à 
500 kilogrammes. 

IjC prix de la céruse pure est de 10 francs supérieur 
à celui du plomb. 

On la mélange souvent avec du sulfate de baryte, 
dans une proportion qui varie de 10 à 40 p. c Le sul- 
fate de baryte employé à cet usage est de provenance 
belge ou allemande et vaut 8 francs les 100 kilo- 
grammes rendus. 

Pour ûxer le prix de ces qualités, le système le plus 
juste consiste à compter séparément le sulfate de 
baryte; on prend pour base 10 à 12 francs les 100 kilo- 
grammes. 

On ajoute souvent à la céruse, avant la mouture, 
une petite quantité de bleu d'outremer pour aug- 
menter sa blancheur. 

La céruse broyée pèse environ 4 kilogrammes par 
litre. Elle s'expédie dans des barils en bois reliés eii 
pleiriy c'est-à-dire garnis de cercles sur toute leur hau- 
teur, sauf vers la partie centrale. Ces barils renferment 
de 125 à 200 kilogrammes. 

La céruse broyée se transporte également en tam- 
bours en fer galvanisé de 200 kilogrammes et en 
petits bidons de 10 à 50 kilogrammes. 

Le prix de la céruse broyée est généralement de 
5 francs supérieur à celui de la céruse en poudre. 

On compte actuellement, en Belgique, sept fabriques 
de céruse, dont plusieurs sont pourvues d'appareils 
perfectionnés. La plupart de ces usines sont situées 
dans la Flandre occidentale, notamment dans les envi- 
rons de Courtrai . Leur production totale en céruse en 



— 202 — 

poudre et en céruse broyée est d'environ 15,000 tonnes 
par an, dont près de la moitié est fournie par une 
seule fabrique, établie à Anderlecht, et parfaitement 
outillée au point de vue hygiénique; quatre autres 
établissements livrent de 1,000 à 4,000 tonnes par an. 

L'exportation, qui s'élève à près de 7,000 tonnes, se 
fait surtout vers l'Angleterre, l'Allemagne, le Canada, 
la République Argentine, et un peu vers la France, la 
Hollande, etc. 

Le nombre d'ouvriers travaillant dans cette indus- 
trie — en y comprenant la fabrication du minium et 
du massicot, qui se pratique dans les mêmes usines — 
est de 391. 

Les salaires, pour les travaux à la journée, varient 
de 2 fr. 50 c. à 5 fr. 50 c. suivant la région. Le travail 
des loges est presque partout payé à la pièce. 

Les sept fabriques utilisent ensemble une force 
motrice de 440 chevaux. 

Massicot et minium. 

Une de nos fabriques de céruse s'occupe également 
de la préparation d'autres couleurs à base de plomb, 
le massicot, le minium et la mine orange. 

Massicot. 

Le massicot ou protoxyde de plomb, connu aussi 
commercialement sous le nom de litharge originaire^ 
est obtenu en fondant les déchets de plomb provenant 
de la fabrication de la céruse, dans un four à réverbère 



— 203 — 

à deux foyers latéraux. Dès que le métal entre en 
fusion, on en remue sans cesse la surface à Taide d'un 
ringard jusqu'à formation de Toxyde. 

Le massicot, retiré du four, subit deux broyages 
successifs au moyen de meules horizontales, suivis de 
lavages dans des bacs sous un courant d'eau. La masse 
est ensuite séchée dans un four chauffé par en dessous 
et en même temps on la pulvérise à l'aide du ringard. 

Le massicot se met en barils de fer de 250 à 
500 kilogrammes. Sa valeur est de 7 francs supérieure 
à celle du plomb. 

Ce produit est utilisé dans la clarification des huiles 
pour vernis, pour former les plaques d'accumula- 
teurs; on s'en sert aussi dans la fabrication des papiers 
peints. 

Minium. 

Le minium, ou plombate de plomb, se fabrique au 
moyen du massicot. On chauffe ce dernier dans le 
même four que précédemment, mais avec modération, 
de façon à éviter la fusion. La teinte jaune du massi- 
cot tourne au rouge lorsque le minium se forme. Le 
minium doit être tamisé à chaud. 

La production annuelle est d'environ 1,500 tonnes, 
dont la moitié est exportée en France. Le prix est de 
6 francs supérieur à celui du plomb. 

Mine orange. 

Sous ce nom, on prépare en petite quantité une 
couleur obtenue en calcinant, dans le même four que 



— 204 — 

le massicot, les mousses ou résidus légers obtenus aa 
cours de la fabrication de la céruse. 

Ce produit, dont la valeur est de 20 francs les 
100 kilogrammes, est presque tout exporté. On l'uti- 
lise dans la fabrication des papiers peints et pour 
recouvrir les glaces argentées aûn d'empêcher l'oxy- 
dation de la couche métallique. 

2" Blanc de zinc. 

Fabrication. 

L'oxyde de zinc, base de la couleur connue dans le 
commerce sous le nom de blanc de zinc, est fabriqué 
en Belgique par le procédé par sublimation. 

Cette méthode consiste à faire fondre le zinc et à le 
porter à une température de ISOO*", à l'abri des fumées 
du foyer. Le zinc distille et, au contact d'un courant 
d'air, se transforme en oxyde. Ce dernier, étant très 
léger, s'échappe et vient se déposer dans des chambres 
installées à cet effet. 

La fusion du métal s'efl'ectue dans des cornues en 
terre réfractaire qui doivent être de très bonne qua- 
lité. Ces cornues, de section plus ou moins elliptique, 
ont 1 mètre de long sur 50 centimètres de largeur et 
20 centimètres de hauteur. Elles sont placées incli- 
nées, en trois rangées de trois cornues superposées, 
de chaque côté d'un four chauffé par un foyer central. 
L'air destiné à l'oxydation du métal s'échaulTe en 
passant dans des carnaux ménagés de chaque côté du 
foyer et vient déboucher devant les ouvertures des 



— 205 — 

creusets, où il rencontre les vapeurs du zinc qui 
distille. 

L'oxyde de zinc qui se forme, se rend par un cou- 
loir dans une série de vastes chambres d'abord en tôle, 
puis en toile, placées côte à côte sur une longueur de 
32 mètres et une hauteur de 10 mètres environ. Le 
blanc de zinc se dépose dans ces chambres, qui 
forment chicanes. On le recueille en dessous par des 
ouvertures à glissières et on en emplit les tonneaux 
en tassant bien le produit. 

C'est aux points les plus éloignés que l'on obtient 
l'oxyde le plus blanc. 

Pour certaines qualités, destinées surtout aux pays 
du Nord, on mélange au produit un peu de bleu 
d'outremer (500 grammes par 1,000 kilogrammes). 

Quant aux résidus retirés des creusets, ils sont 
traités par voie humide et fournissent un produit de 
qualité plus commune, connu sous le nom de gris- 
pierre. 

Le broyage, ou préparation du blanc de zinc à 
l'huile, se fait de la même façon que pour la céruse. 

Le blanc est d'abord mélangé dans un malaxeur 
avec de l'huile de lin ou de Thuile de pavot, prove- 
nant la première d'Angleterre, la seconde du Pas- 
de-Calais. La masse passe ensuite dans un broyeur 
perfectionné à six cylindres, d'où la couleur sort par- 
faitement écrasée et homogène. 

4 

Production. — Commerce. 
Le blanc de zinc est exclusivement fabriqué en Bel- 



— 206 — 

gique par la Société anonyme des Mines et Usines de 
la Yieille-Moniagne. 

L'établissement confectionne lui-même les ton- 
neaux nécessaires au transport des produits en pou- 
dre ; leur contenance va de 25 à 250 kilogrammes. 

lie blanc broyé se met dans des bidons en zinc 
de 5 à 25 kilogrammes, dont on forme des caisses 
de 50 et 100 kilogrammes, ou bien en silosy c'est-à- 
dire dans des cylindres en zinc emboîtés dans des 
tonneaux. 

Le blanc en poudre est livré au commerce en plu- 
sieurs qualités : 

Le blanc neige pharmaceutique, chimiquement pur 
et ne contenant aucune trace d'arsenic ; 

Le blanc neige ordinaire ; 

Le blanc n"" 1 et le blanc n"" 2 (contenant de faibles 
quantités de plomb). 

Le blanc broyé est préparé à l'huile de lin pour les 
qualités ordinaires et à l'huile de pavot pour la qua- 
lité supérieure. 

Les prix dépendent naturellement du cours du zinc. 
On peut admettre, comme moyennes, les valeurs sui- 
vantes : 

Neige pharmaceutique . 100 francs les 100 kilogrammes. 

Neige ordinaire ... SS à 70 » w 

NM 47àol » » 

N^a 44à41) )) )) 

La production annuelle est de 6,000 à 7,000 tonnes 
de blanc en poudre, et de 2,000 à 5,000 tonnes de 
blanc broyé. 



— 207 — 

Les quatre cinquièmes de cette production sont 
destinés à Texportation. La France et l'Angleterre en 
prennent chacune un tiers; le reste est expédié en 
Allemagne, en Russie, etc. 

Le blanc de zinc n'est pas seulement employé en 
peinture. Il est également utilisé, dans la fabrication 
du caoutchouc, du carton-pierre, des émaux, et il 
intervient dans diverses autres industries, telles que 
le blanchiment des dentelles, l'impression sur étoffes, 
la saponification des huiles, l'argenture des glaces, 
la fabrication des toiles cirées et des cuirs vernis, etc. 
Avec le gris-pierre et l'oxychlorure de zinc, on forme 
une espèce de ciment, dont on se sert pour la répara- 
tion des vieux monuments. 



Oxyde gris et poussière de zinc. 

Sous le nom d'oxyde gris ou gris ardoise et de 
poussière de zinc, on livre au commerce des produits 
provenant directement de la réduction des minerais 
de zinc et constitué de zinc métallique en poudre 
mélangé à une quantité plus ou moins grande d'oxyde 
de zinc. 

L'oxyde gris est utilisé comme couleur. Quant à la 
poussière de zinc, qui contient 90 p. c. de zinc métal- 
lique, elle est employée en galvanoplastie, pour recou- 
vrir le fer d'une couche de zinc, pour désoxygéner 
l'indigo dans les cuves de teinturerie, pour décolorer 
les sirops dans les sucreries et les raffineries. 



- 208 — 



I • 



S^" Liitopone. 



Fabrication. 



' On ^désigne sous le nom de litopone ou litophane une 
couleur blanche que Ton substitue souvent à là céruse 
et au blanc dé zinc, à cause de son maniement absolu- 
ment inoffensif et de son prix peu élevé. 

La litopone est un mélange de sulfate de baryte et 
de sulfure de zinc, en différentes proportions; la qua- 
lité la plus courante renferme 30 p. c. de sulfure de 
zinc. • ' * 

" La . fabrication de la litopone comporte un assez 
grand nombre d'opérations. La principale consiste à 
mettre en présence du sulfure de baryum et du sul- 
fate de zinc; ces deux corps réagissent et par double 
décomposition donnent du sulfure de zinc et du sul- 
fate dje baryum. 11 est donc nécessaire de préparer au 
préalable le sulfure de .baryum ,et le sulfate de zinc, 
qui. constituent les matières premières de la fabrica.- 
tion. . . 

* 

Préparation du sulfure de baryum. 

On prépare ce corps au moyen de sulfate de ba- 
ryuin de provenance belge ou allemande. 

La riéductiôn du sulfate en sulfure se fait dans un 
four à réverbère à deux étages. La masse extraite du 
four contient 70 p. c. de sulfure de baryum soluble, 
que Ion retire par diissolûtion à l'eau chaude dans un 
réservoir. 



préparation du sulfate de zinc. 

On obtient ce sel en traitant des résidus de zinc par 
de l'acide sulfurique dilué, dans de grandes cuves 
légèrement coniques, munies d'agitateurs. 

Pour obtenir de la litopone bien blanche, il importe 
d'avoir une solution de sulfate de zinc très pure^ 
c'est pourquoi on précipite par du chlorure de chaux 
le fer qu'elle pourrait contenir. 

Fabrication de la lilojKnie. 
On fait arriver dans une même cuve la solution de 



Fig. :<H. — Qi Ici nul in» île la 1ilo|><)iic. 

sulfure de baryum et celle de sulfate de zinc. La réac- 
tion se produit et Ton obtient, sous forme de préci- 
pité, la liiopone brute. 



— 210 — 

Geile-cî, après avoir passé dans des filtres-presses, 
est d'abord sécbée sur une aire en matériaux réfrac- 
taires, ensuite elle est chauffée au rouge dans un four 
à moufle. 

Après cette calcination, la litopone est de nouveau 
mouillée et broyée dans un moulin à meules; puis 
elle va aux fil très- presses, La pâte qui en sort est 
placée dans de petits bacs plats et sécbée dans une 
étuve à compartiments superposés, chauffée à la 
vapeur. 

La litopone sèche est enfin triturée dans un broyeur 
:} ailettes (desmembrateur). 

Production. — Commerce. 

Le produit en poudre s'expédie dans des barriques 
dont la contenance varie de 50 à 250 kilogrammes. 

On prépare aussi la litopone par un broyage à 
rhuile et on la livre en bidons d'une contenance de 
12 Vs à 100 kilogrammes. 

Le prix de la litopone sèche varie de 26 à 55 francs 
les 100 kilogrammes suivant qualité; la litopone 
broyée vaut 7 francs en plus. 

La litopone est fabriquée en Belgique par la Société 
des industries chimiques de Wilsele, près de Lou- 
vain. Cette usine possède une vaste installation bien 
outillée, livrant actuellement 15,000 à 16,000 tonnes 
par an. 

La moitié de cette production est expédiée à 
l'étranger, notamment en Angleterre, en Espagne, en 
Italie, en Turquie, etc. 



211 — 



i° Bleu d'outremer. 

Le bleu d*outreiner est une couleur artificielle dont 
la composition n'a pas encore été déterminée bien 
exactement. Il existe différentes méthodes pour la 
prépî^rer. 

Le système adopté en Belgique par les trois fabri- 
ques qui s'occupent de cette industrie est celui dit 
au carbonate de soude. 



Matières premières. 

Les matières premières employées pour la fabrica- 
tion au moyen de ce procédé sont : le kaolin^ le soufre^ 
la silice^ le carbonate de soude^ plus une petite quantité 
de charbon de bois ou de résine. 

Le kaolin vient d'Angleterre; il vaut 3 francs les 
100 kilogrammes. 

Le soufre en masses, venant de Sicile, revient 
actuellement à li fr. 50 c. les 100 kilogrammes. Le 
soufre régénéré, extrait des pyrites grillées, n'est pas 
utilisé en Belgique. 

Le silice est généralement le kieselguhr d'Alle- 
magne, dont le prix est de 10 à 12 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Le carbonate de soude est le plus souvent de prove- 
nance anglaise ou allemande; les fabricants préfèrent, 
en efiet, le soude Leblanc à cause de sa plus grande 
densité. 



— 212 — 



Fabrication. 

Voici les principales opérations que comporte la 
fabrication normalement conduite : 

Les différentes matières citées plus haut sont 
broyées et mélangées suivant certaines proportions 
déterminées. La composition est introduite dans de 
petits creusets ou pots en terre légèrement coniques, 
de 35 à 40 centimètres de hauteur, munis d'un cou- 
vercle. On remplit avec ces creusets des fours h 
flamme directe, rappelant ceux employés pour la 
cuisson des produits céramiques en casettes. Sous 
l'action de la chaleur, les matières réagissent entre 
elles et le bleu se forme. 

Le produit retiré des pois est soumis à des lavages 
répétés à Teau chaude, afin d'en éliminer la soude eu 
excès et les autres impuretés solubles. Puis le bleu, 
mélangé avec l'eau et sous forme de bouillie, est 
broyé dans un grand trommel contenant des galets 
de silex (tube-mills). Au sortir de cet appareil, le bleu 
passe dans une série de bacs de décantation, dans 
lesquels il se dépose en se classant par degrés de 
ânesse. 

Chacune des qualités est alors traitée séparément. 
On passe d'abord la masse au filtre-presse pour en 
séparer la plus grande partie de l'eau, puis on la fait 
sécher dans de petits vases plats en terre cuite ver- 
nissée, que l'on place par exemple dans une chambre 
ménagée à la partie supérieure des fours. 

Il ne reste plus qu'à pulvériser et à tamiser le pro- 



— 213 — 

duit sec dans un tube-mill de dimensions plus faibles. 

Pour certaines qualités courantes, après le lavage 
et le broyage en bouillie, on procède immédiatement 
au séchage dans une cuve à double fond, chauffée à la 
vapeur. 

Le bleu pur est souvent mélangé, en proportion 
plus ou moins forte, avec une matière inerte, telle que 
du blanc minéral (craie) ou du sable très fin, de façon 
à atténuer son pouvoir colorant. C'est ce qu'on appelle 
des bleus réduits (bleu d'azur, etc.), ayant une richesse 
de bleu pur qui varie de 20 à 90 p. c. Ces mélanges 
sont surtout effectués par des négociants. 

Pour l'usage domestique, on prépare souvent le 
bleu en pâte (bleus Duchesse, Royal, Impérial), ou en 
petits cubes, boules ou cylindres comprimés, qui se 
confectionnent à la main ou à la machine. 

On prépare aussi des bleus d'outremer verts, 
violets, rouges. Les procédés de fabrication diffèrent 
un peu. Ainsi pour l'outremer vert, le point impor- 
tant est d'éviter l'absorption d'oxygène lors duîrefroi- 
dissement du produit, lequel doit par conséquent se 
faire à four fermé. 

D'après Wagner, les outremers violet et rouge 
s'obtiendraient par le traitement de l'outremer bleu 
et vert à une haute température et en présence de 
l'air, au moyen d*acides ou de sels capables d'aban- 
donner un acide sous l'influence d'une forte chaleur. 

Production. — Commerce. 
Le bleu d'outremer s'expédie soit en tonneaux de 



— 244 — 

bois de 50 à 500 kilogrammes, soit en caisses garnies 
de papier, d'une contenance de 5 à 25 kilogrammes. 
On prépare aussi des caisses de 50 à 100 kilogrammes, 
remplies de paquets d'une contenance de 25 grammes 
à 5 kilogrammes; ces paquets, à double enveloppe, 
sont recouverts d'un papier de fantaisie. 

Dans l'industrie le bleu d'outremer est employé non 
seulement comme couleur, mais il sert également à 
blanchir un grand nombre de produits : la céruse, le 
papier, l'amidon, le sucre, etc. 

Les prix varient suivant le degré de finesse, de 
pureté et suivant la couleur. 

Les bleus purs ordinaires valent de 60 à 80 cen- 
times le kilogramme suivant finesse; les bleus réduits 
de 50 à 60 centimes suivant finesse et pureté. 

Les bleus spéciaux pour papeterie se vendent de 
1 franc à 1 fr. 10 c; les bleus d'impression, de 1 fr. 
20 c. à 1 fr. 50 c. 

Le bleu pour sucrerie, qui doit être d'une pureté 
absolue, vaut de 5 à 12 francs le kilogramme. 

Les outremers d'autres couleurs se vendent, suivant 
teinte et richesse : 

Les verts. . de fr. 0.70 à 1 50 le kilogramme. 
Les violets . » 2.50 à 4.00 >^ 

Les rouges . » 4.50 à 8.00 » 

La production annuelle de bleu brut est d'environ 

2,000 tonnes; on en exporte de 1,500 à 1,400 ton- 
nes. 



— 21S — 

Voici les principaux pays qui nous achètent ce 
produit : 

Indes anglaises, Amérique du Nord, République 
Argentine, Chili, Australie, Chine, Japon, Egypte, 
Turquie, Roumanie, Bulgarie, Serbie, Espagne, Alle- 
magne, Danemark, Suède-Norvège. 

L'exportation en France est impossible par suite du 
droit de 25 francs qui a été établi à Tentrée. 

L'industrie allemande nous fait une concurrence 
redoutable et alimente plus de la moitié de la con- 
sommation du pays. Par contre, malgré un droit 
d'entrée de 15 marcs, nos fabricants importent en 
Allemagne certaines qualités de bleus fins, notamment 
ceux destinés à la sucrerie. 

L'industrie du bleu d'outremer utilise une force 
motrice de 510 chevaux et donne du travail à 195 ou- 
vriers. Ceux-ci sont généralement payés à la journée. 
La confection des boules et l'emballage sont le plus 
souvent confiés à des femmes et s'exécutent à la 
pièce. 

o"" Couleurs à base d'oxyde de fer. 

Fabrication. 
Golootar et rouge oxyde. 

Le colcotar, appelé aussi potée de fer, est du 
peroxyde de fer obtenu par la calcination du sulfate 
ferreux dans des fours. 

Le sulfate de fer employé à cet effet est acheté en 



— 216 — 

Belgique; on utilise notamment le sulfate retiré des 
eaux de décapage du fer. 

On se sert également, pour faire le colcotar, de 
pyrites grillées contenant encore une certaine quan- 
tité de soufre. Ces pyrites, par leur séjour plus ou 
moins prolongé à l'air, se sulfatisent partiellement. 
Avant de les soumettre à la calcination, on les sou- 
met généralement à un traitement par Tacide sulfu- 
rique. 

Le colcotar obtenu par ce procédé est moins pur 
que le premier; on s'en sert en peinture sous le nom 
de rouge oxyde. 

Le colcotar est surtout employé pour le polissage 
des glaces ; dans ce cas, il doit présenter un certain 
mordant. Lorsqu'il est destiné à l'émaillerie ou à la 
peinture, le produit doit être plus onctueux. Le travail 
diffère un peu suivant que l'on veut obtenir l'une ou 
l'autre qualité. 

L'emballage du colcotar se fait, pour le pays, en 
sacs de 50 kilogrammes et pour l'étranger en fûts de 
500 kilogrammes. 

Minium de fer. 

On réserve plus spécialement le nom de minium de 
fer au peroxyde naturel ayant subi une préparation 
plus ou moins parfaite. Il est employé comme couleur 
à l'état cru ou calciné et présente, suivant les cas, des 
teintes qui vont du rouge au noir en passant par le 
brun. 

En Belgique, le minium provient en premier lieu 



— 217 — 

des mines d'oligiste exploitées dans la vallée de la 
Meuse, entre Liège et Namur. Outre son emploi en 
métallurgie, cet oligiste reçoit également des applica- 
tions en verrerie, après avoir été transformé en gre- 
nailles. Réduit en poudre fine au moyen de meules, 
il constitue le minium de fer rouge utilisé en pein- 
ture. 

Les fabricants qui s'occupent spécialement de la 
mouture, achètent aussi des minerais à l'étranger 
(Suède, Espagne, etc.). Certains d'entre eux préparent 
également le minium en le broyant avec de Thuile. 

Une autre source de matière première qui a donné 
lieu à la création d'une industrie très intéressante, est 
fournie par des dépôts formés par les eaux ferrugi- 
neuses dans la région de Spa. 

Ces gisements sont constitués, dans certains en- 
droits, par de la limonite, dans d'autres par de l'oxyde 
magnétique tourbeux; ils sont parfois mélangés avec 
une quantité notable d'argile. Les gisements, étant à 
fleur de terre, sont d'une exploitation facile; le mine- 
rai est simplement extrait à la pelle et conduit à 
l'usine daos des brouettes. 

La matière subit un traitement plus ou moins long 
et différent, suivant qu'il s'agit de fabriquer des pou- 
dres jaunes (jaunes d'ocre ou limonite), des poudres 
rouges (oligiste) ou des poudres noires (oxyde salin ou 
magnétique). 

Voici la série des opérations auxquelles on pro- 
cède : 

Le minerai est d'abord soumis à un débourbage ou 



— 218 — 

malaxage sous des meules, qui le transforme en une 
bouillie claire. Celle-ci passe successivement à travers 
deux tamis en toile métallique, qui retiennent les 
petites racines et les pierres; puis elle est amenée 
dans une série de bacs de décantation, où le minerai 
se dépose lentement, tandis que les matières tenues 
en suspension sont entraînées par l'eau. Les parties 
les plus grossières, provenant des premiers réser- 
voirs, retournent au débourbage; les parties les plus 
fines, retirées des bacs suivants, sont sécbées en 
petites masses, placées dans des augets. Le séchage se 
fait soit naturellement dans un bâtiment aménagé à 
cet effet, soit artificiellement, à l'aide de wagonnets 
que Ton introduit dans un tunnel en maçonnerie 
chauffé par un foyer. 

Une fois séchée, la matière peut être directement 
broyée à 1 état cru et blutée; ce sont les jaunes d ocre, 
renfermant en moyenne 65 à 70 p. c. d'oxyde de fer. 
On utilise, dans ce cas, des minerais exempts d'argile 
et de matières organiques. 

Lorsque l'on veut obtenir des poudres rouges, la 
matière, après séchage, est calcinée dans des fours à 
moufles, à voûtes surbaissées, percées d'ouvertures. 
Le produit passe ensuite au broyage et au blutage, 
comme précédemment. Sa teinte varie du jaune 
orange au rouge brique, selon que la déshydratation 
est plus ou moins complète. Si le minerai employé 
contient des matières organiques, il s'opère une 
réduction partielle de loligiste en oxyde salin et le 
produit revêt une teinte brune plus ou moins foncée. 
La teneur en oxyde de fer varie donc suivant ces 



- 219 — 

circonstances; elle est de 95 p. c. pour le rougc- 
vîolet et de 60 à 90 p. c. pour le rouge brique et les 
bruns. 

Pour les miniums noirs, la calcination doit s'effec- 
tuer en vase clos, à haute température et pendant un 
temps assez long; on se sert de cornues cylindriques 
en acier, placées verticalement dans des fours. C'est 
une opération délicate et difficile à conduire. Le pro- 
duit doit naturellement être pulvérisé et bluté, comme 
précédemment. On utilise pour cette fabrication les 
minerais fortement imprégnés de matières orga- 
niques, capables de favoriser la réduction de Toligiste 
en oxyde salin. Lorsque le minerai renferme de Tar- 
gile, on obtient des teintes plus ou moins grises. La 
richesse en oxyde de fer de ces produits est comprise 
entre 60 et 90 p. c. 

Dores. 

On donne le nom d'ocrés à des terres argileuses, 
fortement chargées d'oxyde de fer hydraté, qui leur 
donne une teinte jaune plus ou moins foncée. On les 
utilise en peinture, soit à I état cru, après leur avoir 
fait subir ou non un lavage, soit à l'état calciné; dans 
ce cas l'ocre présente une teinte rouge qui se rap- 
proche de celle du minium. 

La Belgique ne possède pas, à proprement parler, 
de gisements d'ocre, sauf les dépôts dont nous avons 
parlé précédemment. On exploite sous le nom d'ocre 
brune, dans quelques localités de l'Entre-Sambre-et- 
Meuse, des dépôts provenant du lavage des minerais 



— 220 — 

de fer que Ton extrayait anciennement dans cette 
région. 

Ces dépôts forment des couches d'une épaisseur 
variable, mais assez limitée; ils sont plus ou moins 
exempts de sable suivant qu^ils ont été entraînés plus 
ou moins loin du chantier de lavage. On extrait sim- 
plement la terre à la bêche par couches successives et 
on la met à sécher sur une aire en attendant son char- 
gement. La calcination se fait dans un petit four ana- 
logue à ceux de boulanger. 

L*ocre brune brute est vendue aux raffineurs, qui 
lui font subir, au moyen de meules, une mouture à 
sec plus ou moins fine, suivie d'un blutage. 

Parfois locre est lavée au préalable et séchée; on a 
alors Tocre jaune; mais cette dernière qualité est sur- 
tout importée de France. 

Vu la pauvreté de nos exploitations d'ocre, les raf- 
fineurs opèrent souvent des mélanges avec des pro- 
duits venant de l'étranger, afm d'obtenir les nuances 
exigées par la clientèle. 

Généralement, ces couleurs se livrent en deux qua- 
lités : en poudre fine et en poudre impalpable. 

Certains fabricants fournissent aussi les ocres en 
pâle^ c'est-à-dire broyées à l'eau. 



Terres à couleurs. 

A côté des ocres viennent se placer les terres h cou- 
leur, dont il existe quelques exploitations en Bel- 
gique. Ces terres sont colorées par la présence du 



— 221 — 

fer et revêlent des teintes violette, grise, verte, sui- 
vant le cas. 

Les exploitations de terre grise sont les plus impor- 
tantes et sont situées dans les environs d*Ottiguies. 

Les gisements se rencontrent sur une certaine 
étendue, à quelques mètres au-dessous du niveau du 
sol et recouverts d'une couche de sable. Ils sont 
exploités à ciel ouvert sur une hauteur de 15 h 
16 mètres. L'extraction se fait à la pioche. 

Les blocs de terre brute sont soumis à un premier 
broyage avec peu d'eau sous des meules verticales. La 
pâte est conduite dans un second broyeur à meules où 
elle est mouillée complètement; elle s'y transforme 
en boue et s'écoule dans des bassins de décantation. 

Quand l'eau a disparu, on procède au séchage par 
petites masses, que l'on place d'abord sur des blocs de 
craie, puis sur des claies disposées sous toiture. 

La terre verte est exploitée dans les environs de 
Wavre; la terre violette dans les environs de Vielsalm. 



Pkoduction. — Commence. 

La fabrication du colcotar, du minium de fer, des 
ocres et des terres à couleurs comprend onze installa- 
tions industrielles, que nous classerons de la manière 
suivante : 

Colcotar, 5 établissements; miniums crus et calci- 
nés, 5 établissements, extrayant eux-mêmes leur 
minerai; minium, ocres, terres et couleurs diverses, 
5 établissements. 



— 222 — 

Il existe, en outre, dix petites exploitations d*ocre et 
terres diverses. 

Le nombre total douvriers occupés dans cette 
industrie est de 115, dont 24 sont affectés à l'extrac- 
tion du minerai, de Tocre et des terres. 

La force motrice utilisée par l'ensemble de ces 
usines est de 325 chevaux. 

La production totale annuelle des diverses couleurs 
est la suivante : 

a) Colcotar : environ 600 tonnes par an, dont les 
deux tiers sont exportés principalement en France, 
un peu en Russie, en Allemagne, en Hollande. 

Les deux qualités courantes se vendent aux prix 
moyens de 17 fr. 50 c. et 22 fr. 50 c. les 100 kilo- 
grammes. Certains produits supérieurs valent jusque 
50 francs les 100 kilogrammes. 

b) Minium de fer cru et calciné : 5,100 tonnes. 

Les cinq sixièmes de cette quantité sont produits 
par les maisons qui exploitent le minerai. 

Plus des deux tiers de la production sont vendus, 
surtout en France, puis en Angleterre et dans TÂmé- 
rique du Sud. La France nous achète surtout les 
bonnes qualités pour ses grands chantiers de construc- 
tion de wagons, de charpentes, de navires, etc. Les 
qualités inférieures, à bas prix, s'écoulent plutôt en 
Belgique. 

Le prix des miniums rouges, violets, bruns et noirs 
varie de 15 à 50 francs les 100 kilogrammes, suivant 
(inesse, teinte et richesse. 



— 223 — 

c) Ocres; brutes : 500 tonnes, dont 50 exportées; 
raffinées : 1,000 à 1,100 tonnes; la Belgique ne four- 
nit donc que la moitié de la matière première néces- 
saire à cette fabrication. 

Le quart environ de nos ocres raffinées est exporté 
en France, en Hollande et dans quelques pays 
d'outre-mer. 

L*ocre brute se vend de 5 fr. 50 c. à 8 francs la 
tonne suivant qualité; calcinée, elle vaut 17 francs la 
tonne. 

Le prix des ocres raffinées dépend de la finesse et 
de la nuance. Les ocres brunes crues valent de 6 à 
11 francs leslOO kilogrammes; les ocres jaunes lavées, 
de 7 à 14 francs les 100 kilogrammes; les ocres 
rouges (calcinées), de6 fr. 50 c. à 16 francs les 100 kilo- 
grammes. 

d) Terres à couleur : grise (brute et lavée), 2,100 ton- 
nes; verte, 150 tonnes. 

Les terres vertes raffinées font l'objet d'une certaine 
exportation. 

La terre grise brute, en blocs, est vendue surtout 
aux fabriques de ciment; elle vaut 250 francs le 
wagon de 10 tonnes. 

La terre grise lavée est utilisée par les papeteries 
et les fabricants de couleurs. Son prix est de 100 francs 
la tonne brute; broyée, elle se vend jusque 14 francs 
les 100 kilogrammes. 

La terre verte coûte brute 25 francs la tonne et 
broyée, 6 fr. 50 c. les 100 kilogrammes. 



— 224 — 



Couleurs diverses. 



Fabrication. 



On fabrique encore en Belgique quelques autres 
couleurs minérales à l'aide de matières premières 
venant en partie de l'étranger. 

Terre de Sienne. — C'est une terre brune colorée 
par du fer, que l'on prépare par lavage, calcination 
et mouture. La valeur est de 17 francs les 400 kilo- 
grammes. 

JSoir (Tivoire. — Cette couleur est obtenue en sou- 
mettant à la calcination, puis au lavage et à la mou- 
ture, des déchets d'ivoire généralement importés 
d'Allemagne. Le noir d'ivoire pur se vend de 100 à 
110 francs les 100 kilogrammes. 

Jaune de chrome. — Le jaune de chrome ou chro- 
mate neutre de plomb s'obtient en faisant réagir 
ensemble des solutions de bichromate de potasse et 
d'acétale de plomb. Cette couleur à l'état pur vaut de 
100 à 125 francs les 100 kilogrammes. 

Bleu de Prusse. — On produit le bleu de Prusse en 
attaquant de la limaille de fer par un mélange d'acide 
sulfurique et d'acide nitrique et en traitant la solution 
obtenue par du ferrocyanure de potassium (prussiate 
jaune). Le bleu de Prusse est uniquement préparé en 
vue de la fabrication du vert de chrome. 

Vert de chrome, — En mélangeant du jaune de 



— 225 — 

chrome avec du bleu de Prusse on forme le vert de 
chrome. Les teintes plus ou moins foncées s'obtien- 
nent en y ajoutant une certaine quantité soit de sul- 
fate de baryte, soit de blanc de zinc (vert au zinc). 

Les verts au sulfate de baryte se vendent de 15 à 
200 francs, suivant la charge; ceux au blanc de zinc 
valent de 25 à 150 francs. 

Vert de Schweinfurth. — Ce vert est formé essentiel- 
lement d*arsénite de cuivre contenant en mélange de 
Tacélate neutre de plomb. On le fabrique en faisant 
réagir à chaud deux solutions concentrées d'acide 
arsénieux et d acétate de cuivre ou vert-de-gris. Cette 
couleur se vend de 100 à 250 francs les 100 kilo- 
grammes, suivant la charge. 

Dans la fabrication des couleurs précédentes, on 
effectue généralement les réactions dans des cuves en 
bois, rondes ou rectangulaires, simples ou doublées 
de plomb. Les couleurs, produites sous forme de pré- 
cipités, sont, après décantation, soumis à des lavages, 
puis séchées en petites masses sur des claies placées 
dans un séchoir. Elle sont fournies en roches, ou 
après mouture et tamisage. On les emballe générale- 
ment en barils de bois de 50 kilogrammes. 

PiioDucTioN. — Commerce. 

Les maisons qui s'occupent de la fabrication des 
couleurs que nous venons de passer en revue sont au 
nombre de cinq. Leur production annuelle peut être 
estimée à 1,100 ou 1,200 tonnes. Les deux tiers 

15 



— '2iQ — 

environ de cette quantité sont vendus à l'étrauger, 
notamment en France, en Espagne, en Algérie, en 
Tunisie, en Turquie, en Orient, en Angleterre et dans 
quelques autres pays d'outremer, le plus souvent par 
l'intermédiaire de maisons de Hambourg. 

Comme on le voii, l'industrie des couleurs miné- 
rales diverses n'est pas très développée en Belgique. 
Elle se trouve, en effet, en présence d'une concurrence 
redoutable : celle des grandes manufactures alle- 
mandes. A part l'arsenic, le blanc de zinc et le sulfate 
de baryte, toutes les matières premières doivent être 
importées d'Angleterre et d'Allemagne. Les fabriques 
de ce dernier pays se trouvent donc dans une situa- 
tion plus favorable sous ce rapport. En outre, elles 
disposent d'un personnel spécial formé de longue 
date, difficile à trouver dans notre pays. Supérieure- 
ment outillées et produisant sur une vaste échelle, 
les fabriques allemandes sont incontestablement dans 
d'excellentes conditions pour satisfaire les exigences, 
toujours si variées, de la clientèle. 

Nos fabricants éprouvent de sérieuses difficultés 
à faire accepter leurs produits par les consomma- 
teurs belges, habitués depuis longtemps aux marques 
étrangères. L'importation de ces articles est d'ailleurs 
encouragée par la modicité des frets. 



— 227 — 



IV. - CORPS GAZEUX COMPRIMÉS 

1" Oxygène et hydrogène. 

Fabrication. 

La production en grand de l'oxygène et de l'hydro- 
gène au moyen de l'électrolyse industrielle de l'eau, 
est réalisée par la société anonyme « L'Oxydrique ». 
Voici, d'après M. Félix Jottrand f), quelques rensei- 
gnements sur cette intéressante fabrication. 

L'eau, traversée par un courant électrique, se 
décompose en ses deux éléments, oxygène et hydro- 
gène, que l'on peut recueillir séparément. Pour réa- 
liser industriellement cette décomposition, deux con- 
ditions essentielles doivent être réalisées : 

1"* Réduction à un minimum de la force électro- 
motrice; 

2*" Parfaite séparation des deux gaz. 

En ce qui concerne la première condition, le pro- 
blème à résoudre est.de déterminer la composition la 
plus favorable de l'électrolyte, ou liquide à décom- 
poser; on sait, en effet, que l'eau pure est peu con- 
ductrice de l'électricité, il faut ensuite imaginer une 
disposition qui permette de rapprocher les deux 
électrodes. 



(*) Conférence faite à la Société belge d'électriciens, le 20 décem- 
bre 1902. 



— 228 — 

Pour réaliser la seconde condition, il suffit de placer 
entre les électrodes une cloison ou diaphragme. Ce 
diaphragme doit être perméable à Teau pour per- 
mettre la circulation de Télectrolyte; mais il doit êfre 
imperméable aux gaz et, en outre, bon conducteur de 
rélectricité. 

L'électrolyseur Garuti satisfait à ce programme. 
Dans ce système, on fait usage d'un diaphragme 




Fig. 39. — Eloctrolyseur Garuti (couim» transversale) 



métallique, présentant un grand nombre de perfora- 
tions de faible diamètre, réunies en une bande de 
quelques centimètres de hauteur placée devant les 
électrodes. Ces ouvertures, tout en permettant la libre 
circulation de Télectrolyte, ne laissent pas passer les 
gaz, en vertu d'un phénomène de capillarité. 

L'appareil se compose d'une série de cellules juxta- 
posées renfermant chacune une électrode et consti- 
tuées par des feuilles métalliques soudées. Ces cellules 



— 229 — 

sont complètement fermées à la partie inférieure et 
ouvertes seulement sur la moitié de leur longueur, à 
la partie supérieure. Toutes les cellules contenant une 
anode sont ouvertes sur la moitié gauche; toutes les 
cellules contenant une cathode sont ouvertes sur la 
moitié droite. De cette façon, on peut recueillir sépa- 
rément Toxygèue et l'hydrogène au moyen de deux 




Fig. iO. — Électrolysour Gaiiiti (vue lungitudinalc). 



cloches ou entonnoirs appliquées sur chacune des 
moitiés de Télectrolyseur. 

Pour la construction de Tappareil, on emploie géné- 
ralement de la tôle d'acier doux; Télectrolyte est com- 
posé d'une solution de soude ou de potasse caustique 
à 25 p. c. Dans des cas spéciaux, on se sert de plomb 
avec de l'eau acidulée. 

La solution caustique se carbonate à la longue; on 
la reviviGe au moyen de la chaux. 

Les appareils marchent sans intervention de main- 



— 230 — 

d'œuvre. Ils sooi rangés les uns à la suite des autres 
dans une salle maintenue à une température con- 
stante. Les gaz produits sont collectés au moyen d'une 
tuyauterie en fer; ils se rendent à un compteur et de 
là au gazomètre. 



- Si>ll<' ili's i'li'rtn.1 



L'oxygène, contenant une petite quantité d'hydro- 
gène, doit subir une purification. A cet effet, on lui 
fait traverser un petit cylindre rempli de tubes par- 
courus par de ta vapeur; l'élévation de température 
qui en résulte suffit pour opérer la combustion de 
l'hydrogène. 

La force électromotrice pratiquement nécessaire 



— 231 — 

au fonctionnement de l'appareil est en moyenne de 
2.4 volts. Industriellement, la production de 1 mètre 
cube d'hydrogène exige 6.25 kilowatts et celle de 
1 mètre cube d'oxygène 12.50 kilowatts. 

Pour être livrés à la consommation, les gaz sont 
amenés à la pression de 120 atmosphères à l'aide de 
compresseurs, puis, ils sont introduits dans des bou- 
teilles en acier à fermeture spéciale d'une contenance 
allant de 20 litres à 5,500 litres. 

Production. — Commerce. 

L'oxygène se vend 5 francs le mètre cube et l'hy- 
drogène 1 fr. 25 c. 

Avec un personnel de vingt- cinq ouvriers et une 
force motrice de 175 chevaux, l'établissement produit 
actuellement environ 180,000 mètres cubes par an 
(dont % d'hydrogène et Vs d'oxygène). 

Comme il s'est créé dans les autres pays d'Europe 
des usines pour l'exploitation de la même industrie, 
l'oxygène et l'hydrogène comprimés ne sont guère 
susceptibles d'exportation. 

La fabrication de ces deux gaz à des conditions éco- 
nomiques et sous une forme facilement transportable 
favorise singulièrement le développement des appli- 
cations de la soudure autogène, c'est-à-dire de la sou- 
dure par fusion ou ramollissement des points en con- 
tact sans interposition d'aucun corps étranger. On 
peut, en effet, en brûlant l'hydrogène par un courant 
d'oxygène à Taide d'un chalumeau approprié, obtenir 
une température de 3000'^ localisée à un endroit 



— 232 — 

déterminé. Cette chaleur est suffisante pour provo- 
quer la fusion de tous les métaux et celles de beau- 
coup d'autres substances, telles que la chaux, le silice, 
l'alumine. 

Le chalumeau oxhydrique est maintenant couram- 
ment employé dans l'industrie pour la fabrication des 
émaux et des pierres artificielles, pour réparer les 
soufiQures dans les pièces d'acier moulées, pour la 
soudure des tuyaux en fer et en acier, pour le pla- 
cement des collets, brides, raccords, etc., pour la 
soudure des tôles minces, la réparation des chau- 
dières, la soudure des fils électriques, le sectionne- 
ment sur place des poutrelles, tôles, tuyaux, le détar- 
trage des générateurs, etc. 

Signalons encore l'emploi du gaz oxhydrique pour 
les projections lumineuses et les applications inté- 
ressantes de l'oxygène en médecine et en chirurgie 
pour la respiration artiGcielle, la cicatrisation des 
plaies, etc. 

2!'' Anhydride sulfureux. 

L*anhydride sulfureux, comprimé jusqu'à l'état 
liquide, se présente sous une forme très commode 
pour le transport; aussi tend-il à se substituer à l'acide 
sulfureux en solution et même aux bisulfites de soude 
et de chaux, dans les applications industrielles où 
l'on utilise les propriétés blanchissantes, antiseptiques 
ou désinfectantes de cet acide. 

Il existe, près de Liège, une usine qui s'occupe de 
cette petite industrie; elle livre, par an, environ 



- 233 — 

80,000 kilogrammes d'anhydride sulfureux liquide; 
un peu plus de la moitié seulement est consommée 
en Belgique; le reste est expédié en France, en 
Espagne et même dans les pays d'outre-mer. 

Pour préparer ce produit, on fabrique d'abord du 
gaz sulfureux par le grillage de pyrite et de soufre 
dans un four à étage. Le gaz est recueilli, purifié et 
desséché, dans une tour analogue à celle de Glover ; 
puis, il est aspiré, liquéfié par un compresseur et 
refroidi dans un serpentin. 

L'acide liquide est emmagasiné dans un réservoir 
d'où il est soutiré et mis dans des bouteilles d'acier 
d'une contenance de iOO kilogrammes. 

L'anhydride sulfureux se vend à raison de 50 cen- 
times le kilogramme. 

'S° Acide carbonique. 

Fabrication. 

L'acide carbonique liquide, fabriqué en Belgique, 
est obtenu par trois procédés diflerents : 

a) La fermentation alcoolique du malt ; 

b) La calcination du carbonate de chaux ; 

c) La calcination du carbonate de magnésie. 

A. — Fermenlation alcoolique. 

Le premier procédé est pratiqué par une des 
grandes distilleries du pays. 



— 234 — 

Le gaz carbonique, capté dans les cuves de fermen- 
tation, subit d'abord un lavage dans des barboteurs 
contenant de l'eau. De là, il se rend dans un gazo- 
mètre, d'où un extracteur l'envoie dans les appareils 
d'épuration. Ces appareils comprennent une série de 
colonnes contenant certains réactifs liquides qui 
débarrassent le gaz de ses impuretés. L'acide carbo- 
nique est alors desséché en passant sur du chlorure 
de calcium, puis traverse un filtre destiné à retenir 
les parties de ce sel qui pourraient être entraînées. Le 
gaz est enfin comprimé, en trois phases, jusque 
70 atmosphères environ, dans un compresseur suivi 
d'un serpentin refroidi par l'eau. 

B. — Calcination du carbonate de chaux. 

Ce procédé est plus compliqué et nécessite des opé- 
rations assez nombreuses. 

On calcine le calcaire dans un four à chaux ordi- 
naire, chauffé au coke; on utilise des déchets de car- 
rières, revenant à 3 fr. SÔ c. la tonne. 

Les gaz bruts sortant du four sont aspirés et refou- 
lés de bas en haut, à travers une colonne dans laquelle 
on fait couler de l'eau ; dans cette colonne, les gaz 
sont lavés, refroidis; en outre ils se dépouillent des 
poussières entraînées. Ils se rendent ensuite dans 
deux tours carrées remplies de coke qu'on arrose 
avec une lessive de carbonate de potasse. En s'unissant 
à Tacide carbonique, le carbonate se transforme en 
bicarbonate. On envoie celui-ci dans une chaudière; 
par l'effet de la chaleur, l'acide carbonique se dégage 



— 235 — 

de la solution et, après refroidissement dans un ser- 
pentin, il se rend dans un gazomètre. 

Du gazomètre, l'acide carbonique aspiré se rend au 
compresseur; mais il n'arrive à ce dernier qu'après 
avoir traversé deux colonnes de dessiccation contenant 
Tune de la pierre ponce, l'autre du chlorure de cal- 
cium. La compression s'effectue en trois phases, 
d'abord à 4 atmosphères, puis à 20, et finalement à 
70 ou 75 atmosphères. Entre deux compressions con- 
sécutives, le gaz passe par un réfrigérant. 

La chaux grasse obtenue comme sous-produit dans 
ce procédé est utilisée dans la fabrication du papier. 

C. — Calcinalion du carbonate de magnésie. 

La matière première utilisée dans cette méthode 
est la magnésite, originaire de Grèce, dont la valeur 
est estimée à 20 francs la tonne. 

La calcination s'effectue dans d'étroites cornues 
verticales en fonte. Le gaz carbonique qui s'en dégage 
est simplement soumis à deux lavages à l'eau dans des 
colonnes puis se rend au gazomètre. Il en est aspiré 
et se dessèche en traversant deux filtres remplis l'un 
d'ouate, l'autre de charbon de bois. La compression 
du gaz se fait comme précédemment. 

Comme on le voit, ce procédé est très simple; il 
offre, en outre, l'avantage de donner comme sous-pro- 
duit de la magnésie, matière qui se vend avantageuse- 
ment et qu'on utilise dans la fabrication des carrelages 
et dans celle des bougies, pour la saponification des 
graisses. On en produit environ 475 tonnes par an, 



— 236 — 

dont la moitié est exportée en Angleterre et en Alle- 
magne. La valeur de l'oxyde de magnésie est de 90 à 
95 francs la tonne. 

Production. — Commerce. 

La production des trois fabriques belges d'acide 
carbonique ne s'élève pas à plus de 370,000 kilo- 
grammes par an. Cette quantité représente à peine le 
tiers de la consommation du pays. 

Exceptionnellement, nous exportons un peu d'acide 
carbonique en Hollande, en Syrie, en Egypte. En 
France, vu le faible espace de temps accordé pour 
l'admission temporaire des tubes (deux mois), on ne 
peut exporter que dans des bouteilles appartenant 
aux consommateurs. 

L'acide carbonique sous pression est utilisé sur une 
grande échelle pour la préparation des boissons 
gazeuses, la saturation et le soutirage de la bière, sur 
laquelle il exerce une action conservatrice. Il reçoit, 
eu outre, quelques autres applications, notamment 
dans le fonctionnement des extincteurs d'incendie, 
dans les laboratoires, etc. 

L'acide carbonique liquide se met dans des bou- 
teilles cylindriques d'acier, munies d'un détendeur 
de pression; ces tubes contiennent habituellement 
10 kilogrammes, plus rarement 20 kilogrammes 
d'acide. 

L'acide carbonique qui, il y a dix ans, se vendait à 
plus de 1 franc le kilogramme, s'écoule maintenant à 
des prix variant de 5 à 4 francs le tube de 10 kilo- 



— 237 — 

grammes. L'importation allemande fait à ce produit 
une concurrence de plus en plus désastreuse; elle 
fournit Tacide carbonique aux consommateurs à des 
prix encore inférieurs à ceux que nous venons de 
citer. La raison de cet abaissement de la valeur est 
vraisemblablement due à ce fait que TAllemagne 
possède des sources naturelles d'acide carbonique, 
qui peut ainsi être obtenu à un coût insignifiant. 
Nos fabricants ont donc beaucoup de peine à main- 
tenir leurs débouchés; d'autre part, ils se plaignent 
de ce que certains importateurs peu scrupuleux, mais 
désireux de gagner la faveur de la clientèle, ne crai- 
gnent pas, malgré le danger résultant de l'augmen- 
tation de pression, de donner aux tubes de 10 kilo- 
grammes une surcharge allant de % à 2 kilogrammes 
d'acide. 

A"" Ammoniaque anhydre. 
Pabricatiois. 

L'ammoniaque anhydre est préparé au moyen des 
eaux ammoniacales provenant de la distillation de la 
houille dans les usines à gaz et dans les installations 
de fours à coke à récupération (^). On se sert habituel- 
lement d'eaux concentrées à 29** ou SO"" B., contenant 
50 p. c. d'ammoniaque, revenant de 52 à 56 francs 
les 100 kilogrammes. Ces eaux sont distillées sous 
pression; les vapeurs ammoniacales sortant de l'alam- 



(*) Voir Quatrième Partie. 



— 238 — 

bic, traversent d*abord un réfrigérant tubulaire placé 
au-dessus; puis, elles subissent une double épuration* 
D'abord, la vapeur d*eau est absorbée par de la soude 
caustique placée dans une première colonne; dans 
une seconde colonne, Tammoniaque barbote dans des 
huiles lourdes provenant de la distillation du gou- 
dron, qui letiennent la naphtaline. On ne pousse pas 
la distillation jusqu'au bout; les eaux ammoniacales 
sont retirées de Talambic lorsqu'elles renferment 
encore 10 p. c. d'ammoniaque et sont distillées sépa- 
rément pour enrichir d'autres eaux. 

L ammoniaque purifiée est ensuite comprimée à 6 ou 
7 atmosphères dans un serpentin refroidi, puis emma- 
gasinée dans un récipient d'où on la soutire pour 
remplir les bouteilles. Celles-ci sont constituées par 
des tubes d'acier ou formées de tôles d'acier soudées ; 
elles contiennent de 5 à 50 kilogrammes d'ammo- 
niaque. 

Pkoductio?!. — Commerce. 

Les deux établissements qui s'occupent de la 
fabrication de l'ammoniaque anhydre en produisent 
chaque année plus de 50,000 kilogrammes. Les neuf 
dixièmes au moins, destinés à l'étranger, sont expé- 
diés en Hollande, en France, en Angleterre, dans le 
sud de l'Europe et dans les pays d'outre-mer. 

L'ammoniaque anhydre est utilisée principalement, 
pour la fabrication de la glace, dans les machines 
frigorifiques le plus couramment employées. Elle 
reçoit encore d'autres applications : dans l'étamage 



— 239 — 

des glaces, pour combattre l'influence nuisible des 
vapeurs de mercure; dans la production de force 
motrice par le système Tellier et Morgan. 

Le prix de Fammoniaque liquéfiée varie de 2 à 
5 francs le kilogramme. 



V — PRODUITS DIVERS. 



l'' Soufre raffiné. 



Fabrication. 



Le soufre brut, c'est-à-dire tel qu'il est obtenu par 
une première fusion, doit, pour être propre à certains 
usages, être débarrassé des impuretés qu'il contient. 
Ces impuretés sont constituées, d'abord, par des ma- 
tières bitumineuses volatiles, que Ton fait partir en 
chauffant le soufre à iSS"* environ; ensuite par des 
matières minérales, dont on dégage le soufre en le 
distillant dans une cornue. Les vapeurs se rendent 
dans un condenseur où le soufre se liquéfie; on 
l'extrait et on le coule dans des moules tronconiques : 
c'est le soufre en canons. 

Si la condensation s'opère lentement dans une 
grande chambre, le soufre passe directement de l'état 
gazeux à l'état solide : on obtient le soufre en fleur 
ou soufre sublimé. 

lia Belgique possède à Anvers une importante raf- 
finerie de soufre, très bien outillée et pourvue des 
installations hygiéniques permettant d'éviter la pré- 



— 240 — 

sence de gaz sulfureux et assurant Taération parfaite 
des locaux. 

On y traite le soufre brut provenant surtout de la 
Sicile et, en petite quantité, d'Espagne. 

Production. — Commerce. 

La production totale de soufre raffiné est de 6,000 
à 7,000 tonnes par an^ dont les trois quarts sont des- 
tinés à l'exportation outre-mer (Amérique du Nord, 
Indes anglaises et néerlandaises, Brésil, Colonie du 
Cap, Australie, etc.). 

Ce soufre raffiné est livré au commerce sous trois 
qualités : 

Le soufre coulé ou en canons^ qui s*emballe dans des 
barils de bois spéciaux, à rainures et languettes, dont 
le poids va de 50 à 500 kilogrammes; il vaut 15 à 
16 francs les 100 kilogrammes; 

Le soufre en fleur^ qui se met en balles de 50, 100 
et parfois de 150 kilogrammes, et dont le prix est de 
18 à 19 francs les 100 kilogrammes; 

Le soufre sublimé^ qualité spéciale de soufre très 
fin, tout à fait neutre, titrant 90 à 100° au tube Chan- 
cel; il se vend 24 à 27 francs les 100 kilogrammes. 

Le soufre raffiné est surtout utilisé dans le blanchi- 
ment des matières textiles, du sucre, dans les indus- 
tries chimiques. 

Le traitement de la vigne absorbe de grandes quan- 
tités de soufre en fleur; quant au soufre sublimé, il 
est spécialement employé pour la vulcanisation du 
caoutchouc. 



â* Sulfate de baryte. 



Le sulfate de baryte, destiné aux divers usages 
industriels, est préparé au moyen du minéral extrait 



Fig. Aâ. — Piiils (l'extraction du sulfate de baryte. 

en Belgique même; on a également essayé de travail- 
ler une certaine quantité de matière brute de prove- 
nance allemande. 

Il existe aux environs de Fleurus un gisement de 
sulfate de baryte, occupant une superficie de terrain 
d'environ 6.5 bectares. Ce minéral se présente en 
poches ou amas plus ou moins réguliers, commençant 



aune faible pro- 
fondeur au-des- 
sous du niveau 
du sol et séparés 
par d'étroits fi- 
lons de sable ou 
de terre. 

L'exploitation 
se fait d'une ma- 
nière très sim- 
ple, au moyen de 
puils d'un mè- 
tre de diamètre 
et d'une profon- 
deur de 20 mè- 
tres environ; il 
existe environ 
trente-cinq puils 
de ce genre. 

Apariirdeces 
puiis, on perce 
dans le gisement 
des galeries ho- 
rizontales que 
l'on remblaie 
après extraction 
du sulfate de ba- 
ryte. On ouvre 
ainsi, successi- 
vement, des ga- 
leries les unes a 



. — 243 — 

côlé des autres, en ayaat soin d'attendre que le 
tassement du remblai se soit effectué convenable- 
ment. 

L'attaque de la roche se fait au pic; rarement on 
doit avoir recours à la poudre. 

Deux puits d'exhaure, creusés à 25 mètres de pro- 
fondeur et munis de pompes à vapeur, servent à 
l'épuisement des eaux. 

La descente des ouvriers a lieu au moyen de treuils 
manœuvres à la main. Ceux-ci servent également à la 
remonte des produits, que Ton dépose dans de petits 
paniers, la matière étant très lourde. 

Le sulfate de baryte se présente avec des teneurs 
variant de 75 à 98 p. c. Sa coloration varie du blanc 
au jaune gris. Cette teinte lui a été communiquée par 
les eaux d'infiltration provenant de petits gisements 
de minerais de fer, exploités jadis à cet endroit. 

Un premier triage s'opère à la mine et le sulfate 
est classé en quatre qualités, suivant sa teinte, il est 
ensuite transporté par chemin de fer aux usines de 
préparation situées à 1,500 mètres de distance; pour 
ce transport, la traction électrique va être substituée 
à la traction par locomotive ordinaire. 

Préparation. 

A l'usine, le sulfate brut est soumis à une série 
d'opérations ayant pour but de le transformer en une 
poudre fine et bien homogène. 

La matière est d'abord séchée sur des taques en 
fonte chauffées, par en dessous, au moyen de la vapeur 



— 244 — 

de décharge des machines. Elle est ensuite soumise n 
un concassage à l'aide de concasseurs à mâchoires ou à 
plateaux coniques munis de dents. 

Lors du séchage, on procède à un second triage, sui- 
vant le degré de hiancheur; le poussier séparé fournil 
la qualité inférieure. 

Après concassage, la matière est lavée dans un 



Fig. 44. — Alolicr ilc (•(inciissaiii!, lavage el sôchagc <lii sullalp dp liniTlc. 

cylindre animé d'un mouvement de rotation, puis 
aécliée soit sur des taques, comme précédemment, soit 
dans un séchoir rotatif, desservi par un foyer spécial. 

La grenaille doit encore subir un broyage dans un 
moulin à plateaux à dents plus petites, jusqu'à ce que 
la grosseur ne dépasse pas celle d'un grain de maïs. 

La matière passe alors à la mouture, qui s'effectue 
au moyen de meules horizontales. Pour la qualité 
supérieure, cette mouture est quadruple, la finesse 
de la poudre obtenue correspondant au tamis 500. 



— 245 — 

Le produit est ensuite mis en sacs de 100 kilo- 
grammes ou en fûts de 300 et de 500 kilogrammes. 

Quelquefois, on incorpore au sulfate de baryte, pour 
le blanchir, un peu de bleu d'outremer; cette addition 
se fait lors du second séchage. 

Production. — Commerce. 

Il existe, en Belgique, quatre usines de préparation 
du sulfate de baryte; trois d'entre elles, appartenant à 
deux firmes, traitent le sulfate de Fleurus; la qua- 
trième reçoit sa matière première de mines situées 
en Bavière et dans la province rhénane. 

La production totale du sulfate en poudre est 
actuellement de 26,000 tonnes par an. Plus de la 
moitié de cette quantité est exportée, principale- 
ment en Angleterre et, aussi, en France, en Alle- 
magne, en Hollande, dans l'Amérique du Nord, en 
Chine, etc. 

Fie sulfate de baryte moulu est utilisé comme 
charge, notamment dans la fabrication du papier, 
de la céruse, du caoutchouc, des graisses indus- 
trielles, etc. Il sert aussi à la préparation de la lito- 
pone et de quelques autres produits chimiques tels 
que l'aluminate de baryum, etc. 

Les prix diffèrent beaucoup suivant la finesse et la 
blancheur du produit; ils peuvent varier de 23 à 
60 francs la tonne. 

Le nombre total des ouvriers employés dans la pré- 
paration du sulfate de baryte est de 85. 

Pour le travail d'extraction du sulfate brut, on 



— 246 — 

compte 180 ouvriers; ceux-ci sont payés à la pièce 
et reçoivent, suivant le cas, de 6 à 8 francs par 
cense^ mesure locale représentée par un volume de 
2"50 X 2*30 X 0"50 (hauteur), soit environ 2"^^5, 
correspondant à un poids de 6,000 kilogrammes. 

La force motrice nécessaire aux diverses opérations 
des usines de préparation est considérable; elle 
dépasse 900 chevaux. Le fonctionnement des pompes 
aux pulls d'exhaure exige environ 60 chevaux. 

3"* Borax et acide borique. 

Il existe en Belgique une usine qui s'occupe de la 
fabrication du borax ou borate de soude et de Tacide 
borique. Le premier de ces produits est surtout utilisé 
dans les émailleries et les cristalleries, le second dans 
la fabrication de la faïence et de la porcelaine, ainsi 
qu'en droguerie. 

La matière première employée à la fabrication du 
borax est Vulexite ou boronatrocalcite. Ce minerai, qui 
est exploité dans la région des Andes de la République 
Argentine, est du borate double de soude et de chaux ; 
il contient en moyenne 59 p. c. d'acide borique, 12 p. c. 
de chaux vive et 7 p. c. de soude caustique, le reste 
étant représenté par de l'eau et diverses impuretés 
(matières terreuses, chlorure et sulfate de soude, etc.). 

La matière, reçue en nodules, est d'abord broyée, 
puis traitée dans un autoclave par une solution de 
carbonate de soude portée à l'ébullition à l'aide de la 
vapeur. La solution de borax obtenue est amenée 
aux cristallisoirs, tandis que les résidus vont aux 



— 247 — 

filtres-presses. Le borax brut est redissous et soumis 
à une seconde cristallisation pour fournir le borax 
commerciaL 

Pour fabriquer l'acide borique, on traite le borax 
par Tacide chlorbydrique. Après décantation, la solu- 
tion d'acide borique est conduite aux cristallisoirs. 
Les dernières opérations consistent dans Tégouttage, 
le pressage, le turbinage et le séchage des cristaux 
dans une étuve. 

La production de borax est d'environ 900 tonnes 
par an et celle d'acide borique de 60 tonnes. Une 
bonne partie de ces produits est vendue à l'étranger. 
L'expédition se fait en sacs pour le pays et en fûts 
pour l'exportation. 

Les prix moyens sont de 30 à 55 francs les 100 kilo- 
grammes pour le borax et de 50 francs pour l'acide 
borique. 

i"" Silicates de soude et de potasse. 

Fabrication. 

Les silicates de soude et de potasse sont des verres 
qui s'obtiennent d^abord à l'état solide et que l'on fait 
ensuite dissoudre dans l'eau pour les adapter à cer- 
tains usages. 

La fabrication de ces composés est des plus sim- 
ples. 

On fait réagir dans un four à réverbère de la silice 
— du sable lavé, bien blanc — et du carbonate de 
soude ou de potasse raffiné. Celui-ci est de prove- 



— 248 — 

nance française et vaut 35 centimes le kilogramme. 

Le verre ainsi formé est introduit dans une chau- 
dière autoclave verticale pourvue d'un faux-fond en 
forme de grille. On fait arriver de la vapeur sous 
pression; puis lorsque le silicate est dissous, on 
ferme l'arrivée de la vapeur, on ouvre le robinet de 
sortie et la solution se rend d'elle-même dans des bacs 
de décantation couverts, d'où on la soutire dans des 
fûts. 

Le sable employé doit être exempt de chaux et 
présenter un grain fin, ce qui est un indice de pureté. 
Le sable de la Gampine est très convenable pour cette 
fabrication; aussi, est-il important de pouvoir se le 
procurer à très bas prix et par bateaux entiers. 

La présence du fer donne au silicate de soude une 
coloration verte; pour le blanchir on ajoute dans le 
four une très petite quantité de sulfate de soude. 

La solution marque habituellement SS*" à 40^ B. 

Le silicate obtenu est plus ou moins neutre ou alca- 
lin, l'alcalinité augmentant la densité; l'alcalinité 
dépend évidemment de la proportion suivant laquelle 
la soude est ajoutée au sable. Ainsi, pour obtenir le 
silicate neutre, on met habituellement 50 p. c. de 
soude et pour l'alcalin 65 p. c. et même plus. 

Le silicate de potasse se distingue par sa teinte 
plus brune. 

Production. — Commerce. 

La production des deux usines belges n'est pas très 
importante et n'atteint pas plus de 1,800 à 2,000 tonnes 



— 249 — 

par an. Un bon tiers de cette quantité est destiné aux 
pays étrangers (Espagne, Portugal, Roumanie, etc.). 
Par contre, TÂllemagne fait une importation considé- 
rable de ce produit en Belgique. 

Les silicates solides, qui se vendent parfois tels 
quels, sont expédiés en vrac ou en sacs de 50 et 100 ki- 
logrammes. Les silicates liquides sont mis dans des 
fûts de bois de 250 kilogrammes. 

Voici les valeurs des difierents produits : 

Silicate de soude : solide, 8 francs les 100 kilo- 
grammes; liquide, 5 à 6 francs les 100 kilogrammes; 
silicate de potasse : solide, 25 à 26 francs les 100 kilo- 
grammes; liquide, 12 fr. 50 c. les 100 kilogrammes. 

Ces produits s'emploient en assez grande quantité 
dans la fabrication des savons en poudre, auxquels 
ils donnent du poids, tout en les rendant onctueux et 
mousseux ; les savons mous et les savons durs en ren- 
ferment également un peu. 



RÉPERTOIRE 



^Société anonyme filiale belge-néerlandaise d'aluminium, à 
Selzaele. 

Alumine hydratée et anhydre. Sulfate d'alumine. 
Fluorure et chlorure d*alumine. Âluminate de 
baryte. 

Établissements L. de Laminne (société anonyme)^ à 
Ampsiu. 

Alun de potasse ordinaire, épuré et chimique- 
ment pur. 
Sulfate d'alumine. 

*Société anonyme des produits chimiques de Droogenbosch^ 
à Ruysbroeck. 

Alun de potasse. 

Wamier et Leroux, à Baelen-Wezel. 

Acide fluorhydrique, fluorure double d'alumine 
et de soude (cryolithe artificielle, opaline). 



* Les établissements marqués d*un astérisque sont ceux qui figurent 
dans plusieurs groupes d'industries. 



— 251 — 

^Société anonyme des engrais concentrés^ à Engis. 

Superphosphates doubles. Plâtre phosphaté. 
Acide phosphorique. Phosphate de potasse. 
Phosphate bicalcique précipité. 

*Union des produits chimiques^ à Hemixem. 
Superphosphates doubles. 

V. P. Meyers, à Schaerbeek-lez-Bruxelles. 

Superphosphates doubles. Phosphate bicalcique 

précipité. 
Phosphate de soude. 

Société anonyme des produits chimiques industriels ^ à 
Haren. 

Acide phosphorique liquide, pâteux et solide. 
Phosphates d'ammoniaque, de soude et de po- 
tasse. 

J. Descamps et C^^ à Angre. 

Phosphore blanc et amorphe. Plâtre phosphaté. 
Phosphure de cuivre. 

Debbaudt frères et C**, à Cureghem-lez-Bruxelles. 
Géruse, minium, massicot, mine orange. 

Jenart'Lagae^ à Heule-lez-Courtrai. 
Céruse en poudre et broyée. 

De Craene et fils, à Waereghem. 
Céruse en poudre et broyée. 



— 252 — 

Albert Van Lerberghe^ à Courtrai. 
Céruse en poudre et broyée. 

Auguste Boulez^ à Courtrai. 

Céruse eu poudre et broyée. 

Verschraegen frères^ à Gand. 
Céruse en poudre et broyée. 

Arthur Robbrecht Laleman^ à Thîelt. 
Céruse en poudre et broyée* 

Société anonyme des mines et usines de la Vieille-Mon- 
tagne^ à Hollogne-aux-Pierres, 

Blanc de zinc en poudre et broyé. 

Société anonyme des produits chimiques de Wilsele, à 
Wilsele-lez-Louvain. 

Litopone en poudre et broyée. 

Destrée et C*% à Haren. 

Bleu d'outremer pur et réduit. 

L' lUtramarine {société anonyme}^ à Melle-Iez-Gand. 
Bleu d'outremer, bleu, vert, violet, rouge. 

Edmond Block, à Gentbrugge-Iez-Gand. 
Bleu d'outremer. 

F. Wargny et C**, à Dampremy. 
Colcotar. 



— 253 — 

Alfred Gossel et 0% à Mornimont. 
Golcotar. 

C. Scheibter, à Auvelais. 
Golcotar. 

Société anonyme des minières de la Meuse, à Sciai- 
gneaux. 

Minium de fer cru. 

Rossignol et Leclercq^ h Seillcs. 
Minium de fer cru. 

Société anonyme des miniums de fer de Francorchamps, à 
Francorchamps. 

Miniums rouge, brun et noir. Ocres. 

Dardenne, Mahaux et Servais^ à Saint-Fiacre (Namur). 
Minium, ocres et terres à couleurs. 

A. Sablon-Sauvegarde^ à Walcourt. 

Minium, ocres et terres à couleurs. 

Société anonyme d'Auderghem (iV. Légotj successeur), à 
Âuderghem. 

Minium et ocres de toutes nuances, en poudre et 
broyées à l'huile. 

De Keyser frères, à Laeken-lez-Bruxelles. 
Ocres. 



— 254 — 

Louis SchuUe^ à Liers. 

Colcotar, rouge oxyde, minium, terre de Sienne, 
noir d'ivoire, vert et jaune de chrome, vert à 
la chaux, vert de zinc, couleurs en poudre et 
en pâte. 

LaureySy frères, à Molenbeek-lez-Bruxelles. 

Verts de chrome au sulfate de baryte et au blanc 

de zinc. 
Vert de Schweinfurth. 

Société anonyme « UOxydrique », à Molenbeek-lez- 
Bruxelles. 

Oxygène et hydrogène comprimés. 

Oscar Gœbel, à Flémalle-Haute. 
Anhydride sulfureux liquide. 

Stoopen et Meetis, à Borgerhout-lez -Anvers. 

Bleu de Prusse, vert et jaune de chrome, vert de 
zinc, vert à la chaux. 

Société anonyme Anglo-Belge pour la fabrication des 
vernis anglais, à Hoboken-Iez-Anvers. 

Bleu de Prusse, vert et jaune de chrome, vert de 
zinc. 

Oscar Deschamps, à Anvers. 
Vert de chrome. 



— 255 — 

Société générale des peintures hygiéniques, à Gbàteiet. 

Lilium et rutilium, couleurs minérales rempla- 
çant la céruse et le minium. 

La Carbonique (société anonyme), à Molenbeek-lez- 
Bruxelles. 

Acide carbonique liquide. Magnésie calcinée. 

Ij acide carbonique pur [société anonyme), à Molenbeek- 
lez-Bruxelles. 

Acide carbonique liquide. 

L. Meeus, à Wyneghem. 

Acide carbonique liquide. 

Bruno Lebrun, h Nimy. 
Ammoniaque anhydre. 

^Solvay et C'% à Havré-Ville. 
Ammoniaque anhydre. 

Koch et Reisj à Anvers. 

Soufre raffiné en canons, en tleur et sublimé. 

Edouard Brunard, à Fleurus. 
Sulfate de baryte. 

J. Quinet, a Fleurus. 
Sulfate de baryle. 

Baudier et C^ [société anonyme), à Visé. 
Sulfate de baryte. 



— 256 — 

Compagnie internationale des borax, à Loth. 
Borax et acide borique. 

H. Deprez et C^, à Châtelineau. 

Silicates de soude et de potasse solides et liquides. 

A. Carlier et L. Vranckx^ à Merxem. 

Silicates de soude et de potasse solides et liquides. 



QUATRIÈME PARTIE 



PRODUITS EXTRAITS DE LA HOUILLE ET DU BOIS 

ET AUTRES COMPOSÉS ORGANIQUES. 

PRODUITS POUR LABORATOIRES. 



Renseignements généraux. 

Nous plaçons dans le quatrième groupe tous les 
corps — la plupart de composition organique — que 
Ton retire de la houille et du bois. De là, deux, grandes 
catégories de produits tirant leur origine respective- 
ment de chacune de ces deux matières premières. 

Dans Tune et l'autre de ces classes, nous distingue- 
rons les substances qui sont extraites directement^ soit 
par voie sèche, soit par voie humide, de la houille et 
du bois, et les produits dérivés^ fabriqués avec les ma- 
tières précédentes, reprises et soumises à un traite- 
ment subséquent. 

La fabrication de quelques autres corps organiques, 
ne rentrant dans aucune des catégories précédentes, 
trouve naturellement sa place ici. 

Enfin, nous terminons notre travail en consacrant 

17 



— 258 — 

un chapitre à Tindustrie spéciale, d'ailleurs assez peu 
importante chez nous, des produits chimiques purs 
pour laboratoire et des préparations pharmaceu- 
tiques. 

Nous établissons donc, comme suit, les sommaires 
des différents chapitres qui constituent la quatrième 
partie : 

L Sous produits directs de la distillation de la houille : 
Graphite. Matières épurantes épuisées. Eaux ammo- 
niacales. Goudrons. Benzols bruts. 

II. Produits secondaires de la distillation de la houille : 

A . — Traitement des matières épurantes épuisées : Fer- 
rocyanure de sodium. Sulfocyanure de potasse et 
d'ammoniaque. 

B. — Traitement des eaux ammoniacales : Ammo- 
niaque. Sulfate d'ammoniaque. 

C. — Distillation des goudrons : Benzol. Benzène. 
Toluène. Pyridine. Acides phénique et crésylique. 
Naphtaline. Créosote. Anthracène. Brai. Produits 
divers. Produits dérivés. 

III. Produits extraits directement du bois : 

A. — Par voie humide : Extraits tanniques. Salicine. 

B. — Par voie sèche [distillation) : Charbon de bois. 
Alcool méthylique. Acétates de chaux et de soude. 
Pyrolignite de fer. Goudron. Brai. 



— 259 — 

IV. Produits secondaires de la distillation du bois : 

A. — Dérivés de l'alcool méthylique: Formaldéhyde. 
Trioxy méthylène. Hexaméthylène tétramine. 

B. — Dérivés de l'acétate de chaux : Acétone. Chlo- 
roforme. Acite acétique. 

C. — Dérivés du goudron végétal : Créosote et sels de 
créosote. Gaïacol et sels de gaîacol. 

V. Produits organiques divers : Ethers sulfurique et 
acétique. Nitrocellulose. Collodion. Aldéhyde et paral- 
déhyde acétiques. 

VI. Produits chimiques purs^ minéraux et orga- 
niques, pour laboratoire, médecine et photographie. 
Préparations pharmaceutiques diverses. 

Parmi les établissements dont nous allons nous 
occuper, nous rencontrons d'abord toutes les usines 
à gaz du pays (^). 

Viennent ensuite les installations de fours à coke 
à récupération. A quelques exceptions près, ces fours 
appartiennent aux sociétés exploitant les charbon- 
nages. Celles-ci fournissent le charbon et reçoivent le 
coke; les sous-produits récupérés sont traités à part 



(<) Nous nous abstenons toutefois de les citer au complet dans le 
répertoire, vu que le principal objet de leur activité est la fabrication 
du gaz d'éclairage, et qu'elles livrent généralement leurs sous-produits 
sans leur faire subir aucune préparation. Nous ne tiendrons compte 
que de celles qui soumettent ces derniers à un traitement spécial (con- 
centration des eaux ammoniacales, fabrication du sulfate d'ammo- 
niaque). 



— 260 — 

dans de petites usines-annexes, le plus souvent pour 
le compte de sociétés spéciales, suivant certaines con- 
ventions. Dans notre étude, nous n'envisageons que 
ces dernières, bien que la récupération des sous-pro- 
duits comporte des appareils spéciaux dont le fonc- 
tionnement exige une main-d'œuvre et une force 
motrice supplémentaires. Mais l'ensemble des installa- 
tions de ces fours est plutôt du ressort de la métal- 
lurgie. 

Les établissements présentant à plus juste titre le 
caractère de fabriques de produits chimiques sont 
ceux qui s'occupent de la distillation des goudrons et 
du traitement de leurs sous-produits; ceux qui 
retirent les produits du bois par extraction ou par 
distillation; enfin, ceux qui mettent en œuvre les 
matières ainsi obtenues ou s'occupent de la fabrication 
des autres substances organiques. 

Pour l'ensemble, nous arrivons à un total de 65 éta- 
blissements. Six de ceux-ci ont déjà figuré dans l'un 
des groupes précédents; pour deux firmes, la fabri- 
cation des produits chimiques ne constitue qu'une 
branche accessoire, l'objet principal de leur activité 
étant la production de la poudre. 

Si nous cherchons à nous rendre compte de l'impor- 
tance de ces usines, nous constatons que 4 d'entre 
elles occupent un personnel de 100 à 150 ouvriers et 
5 autres un personnel de 50 à 100 ouvriers. Dans ces 
divers établissements, la force motrice utilisée varie 
de 30 à 500 chevaux. 

La puissance motrice globale dont dispose l'en- 
semble de ces industries est d'environ 2.000 chevaux. 



- 261 — 

et le nombre total d'ouvriers qui y trouvent du travail 
s'élève à près de 1,400. 

Ajoutons que la capacité de production des généra- 
teurs est de beaucoup supérieure à celle exigée par le 
fonctionnement des moteurs ; la vapeur est, en effet, 
largement mise à contribution dans un grand nombre 
d'opérations. 

On n'a recours au travail des femmes que pour 
certaines manipulations relatives à l'emballage de 
quelques produits. 

Aucune remarque n'est à faire concernant les 
salaires; ils ne diffèrent pas de ceux des autres 
industries chimiques. 

Peu de travaux sont organisés à la tache; on ne 
rencontre guère ce système de rémunération que dans 
quelques distilleries de bois. 

Les usines à gaz qui traitent leurs sous-produits 
sont celles qui desservent de grands centres de popu- 
lation. 

Les fours à récupération se trouvent naturellement 
dans les bassins houillers. 

Les principales usines qui travaillent les goudrons 
sont situées dans le bassin de Charleroi et près des 
grandes voies navigables du Nord de la Belgique. 

Quant à la distillation du bois, elle ne peut s'exercer 
que dans les régions qui renferment des forêts : en 
Ardenne et dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. 

Les maisons qui s'occupent des produits pour labo- 
ratoire et pharmacie sont, pour la plupart, installées 
à Bruxelles et dans les environs. 



— 262 — 



I. __ SOUS-PRODLITS DE U DISTILLATION 

DE LA HOUILLE. 

Matières premières. 

La distillation de la houille peut être pratiquée en 
vue de deux buts principaux. Elle peut avoir pour 
objectif la production du gaz d'éclairage ou bien celle 
du coke nécessaire aux besoins de la métallurgie. 

A. " Usines à gaz. 

On compte actuellement en Belgique 67 usines n gaz 
en fonctionnement; leur importance, naturellement 
fort variable, dépend de la population des centres 
qu'elles sont appelées à desservir. 

On emploie^ pour la fabrication du gaz, des char- 
bons spéciaux, dit charbons à gaz^ contenant une forte 
proportion de matières volatiles. 

Ces charbons proviennent en partie du bassin de 
Mons. La Belgique est loin de pouvoir fournir tout 
le charbon nécessaire à la consommation des usines 
à gaz du pays. Aussi en fait-on venir des quantités 
considérables d'Allemagne, de France et d'Angleterre. 
La proportion pour laquelle ces différents pays inter- 
viennent dans cette importation varie d'une année à 
l'autre; elle dépend de la situation du marché char- 
bonnier et de l'importance du fret par eau, lequel 
diffère suivant les saisons et l'intensité des transports. 

D'une façon générale, on peut dire que les usines 



— 263 — 

situées dans le centre du pays et à distance modérée 
du bassin houiller de Mons emploient du charbon 
belge. Les usines des Flandres, grâce aux facilités de 
communication par eau avec le Nord de la France et 
au fret avantageux (en moyenne 2 fr. 20 c. par tonne), 
se fournissent de préférence dans le bassin du Pas- 
de-Calais, dont la forte production assure une alimen- 
tation constante. 

Les usines placées près de notre frontière de l'Est 
ont souvent avantage à consommer du charbon alle- 
mand ; il en est de même de celles établies à proximité 
d'une voie navigable permettant l'arrivée des grands 
bateaux d'intérieur de 800 à 1,000 tonnes, effectuant 
le transport à un fret qui ne dépasse pas 1 fr. 60 c. par 
tonne. 

Quant au charbon anglais, son importation est assez 
limitée, en raison surtout du transbordement sur 
allège, qui à lui seul exige 90 centimes par tonne. 

Voici, à titre de renseignement et d'une façon 
approximative, comment se répartissaient les prove- 
nances (les divers charbons distillés pendant l'année 
1905: 



Charbons belges .... 


. 212,000 tonnes. 


)) français . . . 


. 157,000 » 


» allemands. . . 


. 278,000 » 


» anglais . . . 


o3,000 » 


Total. . 


. 700,000 tonnes. 



Cette quantité de charbon correspond approxima- 
tivement à une production de 196 millions de mètres 
cubes de gaz et de 480,000 tonnes de coke. 



— 264 — 

Le charbon acheté par les usines à gaz est générale- 
ment du tout-venant à 20 à 25 p. c. de gros, revenant 
à 12 ou 15 francs à lusine. 



B. — Fours à coke. 

Le nombre d'installations de fours à coke où Ton tire 
parti des sous-produits est actuellement de 15, se 
décomposant comme suit : 

Système Semet-Solvay. . 12 batteries comprenant 761 fours. 
» Evence Coppée . 2 » » 114 » 

» Colin .... 1 » w 36 » 

Une autre batterie de fours Colin est actuellement 
en construction. 

La capacité de production des fours est de 1,200, 
1,500 et 1,800 tonnes de coke par an. 

Les charbons utilisés sont le plus souvent de pro- 
venance belge; ils sont moins riches en matières vola- 
tiles que les charbons employés pour la fabrication du 
gaz; ils en contiennent généralement de 16 à 24 p. c. 
Certaines installations, placées à proximité de la mer 
et des grandes voies navigables, reçoivent du charbon 
allemand plus riche, dont la teneur en matières vola- 
tiles va jusque 32 p. c. 

Nous estimons à 1,700,000 tonnes la quantité de 
charbon distillée annuellement dans les fours à coke 
à récupération des sous-produits, et à 1 million 
250,000 tonnes la quantité de coke qu'ils produisent. 



— 265 - 



Procédés de fabricatiois. 
A . — Usines à gaz. 

Le gaz provenant des cornues de distillation est, 
par une série d'opérations, débarrassé des impuretés 
qui le souillent et dont la présence nuit aux qualités 
requises pour un bon éclairage. 

Ces impuretés, recueillies séparément à l'aide 
d'appareils et de procédés appropriés, constituent 
des sous-produits ayant une certaine valeur com- 
merciale, non seulement à cause de leurs applica- 
tions immédiates, mais encore par suite de leur utili- 
sation comme matières premières pour la fabrication 
de nombreux composés d'une importance industrielle 
considérable. 

Ces sous-produits sont : 

Le goudron, qui se sépare pendant son parcours 
dans les appareils de condensation ; 

Les eaux ammoniacales, qui se forment par l'aban- 
don de l'ammoniaque, lors du passage du gaz à tra- 
vers les appareils laveurs; 

Voxyde de fer^ qui sert à l'épuration finale du gaz; 
cette matière absorbe l'hydrogène sulfuré et les com- 
posés de l'azote, tels que : le cyanogène et l'ammo- 
niaque. 

Enfin, le graphite, charbon à un haut degré de 
pureté, qui se dépose peu à peu et en quantité 
minime sur les parois intérieures des cornues. 



— 266 - 

B. — Fours à coke à récupération. 

Lorsqu'on distille la houille en vue de la production 
du coke métallurgique, on peut suivre deux procédés 
différents. 

Dans Tancienne méthode, les gaz provenant de la 
distillation s'échappent librement dans Fatmosphère, 
après avoir simplement traversé par des tuyaux inté- 
rieurs, des générateurs auxquels ils abandonnent une 
partie de leur chaleur. 

La seconde méthode consiste dans l'emploi des 
fours dits à récupération. Dans ce système, les gaz 
s'écbappant des fours sont recueillis et débarrassés 
de certaines substances utiles; après quoi ils sont 
employés au chauffage même des fours et, avant de se 
rendre dans la cheminée, ils servent encore à produire 
une certaine quantité de vapeur. Il est inutile de faire 
ressortir les avantages économiques qui résultent de 
cette façon rationnelle de travailler. 

Plusieurs systèmes de fours à récupération sont en 
fonctionnement en Belgique. Ils diffèrent surtout 
entre eux par la disposition donnée aux carneaux et 
autres parties du four, par les mécanismes de char- 
gement et de défournement, etc. Nous n'insisterons 
pas sur ces détails^ qui sortent du cadre de notre 
travail. 

Le système qui a reçu le plus grand nombre d'appli- 
cations est celui des fours Semet-Solvay. 

Voici, comment, dans les installations de ce genre, 
on procède pour recueillir les différents sous-produits. 

Les gaz de la distillation, aspirés par des extrac- 



~. 267 — 

teurs Beale, passent d'abord dans des barillets où ils 
se refroidissent. Ils traversent ensuite des conden- 
seurs à double enveloppe avec circulation d'eau où se 
déposent les goudrons. Passant alors par les extrac- 
teurs, les gaz sont refoulés dans d'autres condenseurs, 
formés de sept compartiments superposés contenant 
de l'eau ; le gaz, en se divisant au passage de tôles 
perforées, barbote dans le liquide auquel il abandonne 
son ammoniaque. 

Au sortir de ces appareils, les gaz traversent une 
colonne alimentée d'huile créosotée provenant de la 
distillation des goudrons. Certains hydrocarbures 
légers sont absorbés par ces huiles; on les récupère 
ensuite, par une distillation, sous forme de benzols 
bruts. 

Les gaz sont finalement dirigés vers les tuyères des 
fours et de là vont aux générateurs. 

Les sous-produits obtenus dans les fours à récupé- 
ration sont donc : du goudron, des eaux ammonia- 
cales et des benzols bruts. 



Production, — Commerce. 



1^ Graphite. 



La production de graphite dans les usines à gaz est 
minime; le dépôt dans les cornues est d'autant moins 
forte que la distillation est conduite plus énergi- 
quement (distillation A mort). 

Ija quantité obtenue est d'environ 500 tonnes par 
an. Ce produit est vendu on Belgique spécialement 



— 268 — 

pour la fabrication des crayons électriques pour 
lampes à arc et des charbons de pile. Sa valeur 
n'atteint guère que 7 francs les 100 kilogrammes. 

^ Matières épurantes épuisées. 

On emploie, comme matière épurante du gaz d'éclai- 
rage, des oxydes de fer, à la richesse de 40 p. c. envi- 
ron, plus ou moins tourbeux et pulvérulents. Ces 
terres viennent des environs de Tirlemont et du nord 
de la province de Limbourg; on en importe aussi de 
Hollande. Ces dernières sont considérées comme 
meilleures et reviennent à 19 et 20 francs la tonne 
rendue dans une usine du centre, alors que les 
oxydes du pays ne valent que 14 francs. 

Par suite du passage du gaz dans les appareils d épu- 
ration, Toxyde de fer s'imprègne de composés de 
soufre, de cyanogène, et souvent de sels ammonia- 
caux, lorsque le lavage du gaz n'a pas été complet. 

La quantité d'oxyde de fer nécessaire à l'épura- 
tion du gaz varie suivant la qualité de la matière et le 
plus ou moins de méthode apporté dans les opéra- 
tions. Cette quantité peut aller de 5 à 11 kilogrammes 
par tonne de charbon distillé. On peut, toutefois, 
évaluer à 4,000 ou 5,000 tonnes la quantité totale de 
matière épurante consommée par an dans les usines à 
gaz du pays. 

Après épuisement, une grande partie de cette 
matière épurante est vendue comme engrais azoté; 
on en exporte en France pour cet usage. Elle se paie 
à raison de 1 franc le kilogramme d'azote. Cet engrais 



— 269 — 

doit être employé avec certaines précautionsj il con- 
vient de l'épandre cinq à six semaines au moins avant 
répoque des semailles, aûn de donner le temps aux 
composés toxiques qu'il contient de se décomposer 
sous l'influence des agents atmosphériques. D'autre 
part, l'application de cet engrais a pour effet, au début, 
de détruire les plantes inutiles et les insectes nui- 
sibles. 

L'oxyde de fer épuisé est également vendu en Bel- 
gique et en Allemagne, pour servir à l'extraction de 
certains sous-produits, notamment du ferrocyanure 
de potassium et le bleu de Prusse. Dans ce cas, il 
est vendu d'après la quantité de ce dernier composé 
qu'il est susceptible de fournir. Habituellement, la 
teneur est de 6 à 8 p. c, mais elle peut aller jusque 
H p. c. lorsqu'on revivifle un grand nombre de fois 
la matière. L'unité, qui atteignait quarante-cinq cen- 
times naguère, ne vaut plus actuellement que 50 cen- 
times. 

Cette baisse de prix, qui a entraîné la dépréciation 
de la matière épurante épuisée, doit être attribuée à 
deux causes : d'abord à la vogue croissante des cou- 
leurs d'aniline qui supplante de plus en plus les autres 
couleurs; ensuite au marasme qui s'est manifesté dans 
ces derniers temps dans les exploitations aurifères 
d'or du sud de l'Afrique, le traitement du minerai 
exigeant de grandes quantités de cyanure de potas- 
sium, qui est préparé sur place à l'aide du ferrocya- 
nure. Par suite de l'abandon du travail dans beaucoup 
de mines, la demande de ce dernier produit a consi- 
dérablement diminué. 



— 270 — 

5"" Eaux ammoniacales. 

Les eaux ammoniacales obtenues par le lavage du 
gaz provenant de la distillation du charbon ont géné- 
ralement une densité de S"" à 5"" B. La teneur en ammo- 
niaque est assez variable; toutefois, on peut admettre 
comme moyenne 1.500 kilogramme par hectolitre; 
les neuf dixièmes de cette teneur sont représentés 
par des composés volatils et un dixième par des sels 
fixes. 

Quant au rendement, il diffère suivant la composi- 
tion du charbon, la façon de conduire le travail et le 
plus ou moins de perfection du lavage. En général, on 
peut compter, par tonne de charbon distillé, une 
production de 5 à 4 hectolitres d*eau ammoniacale 
ramenée à l^'B. En moyenne, cela donne environ 
8,400,000 hectolitres-degrés par an. A cette quantité, 
il faut ajouter environ 400,000 hectolitres-degrés d'eau 
ammoniacale provenant des distilleries de goudron, 
ce qui fait un total de 8,800,000 hectolitres-degrés. 

Si Ton veut estimer la valeur de cette eau en ammo- 
niaque, on arrive au chiffre total de 5,000 tonnes 
en se basant sur une moyenne de 2 kilogrammes 
d'ammoniaque par tonne de charbon distillée et une 
teneur de 500 grammes par hectolitre-degré. 

Cette quantité d'ammoniaque n'est pas entièrement 
utilisée, car un certain nombre de petites usines à gaz 
et quelques distilleries de goudron ne tirent aucun 
parti de leurs eaux. 

Dans beaucoup de localités, les eaux ammoniacales 
sont vendues à l'agriculture, pour être mélangées avec 



— 271 — 

le purin ou avec d'autres engrais; leur valeur fertili- 
sante est représentée par i p. c. d'azole environ. Le 
prix habituel est de 25 centimes par hectolitre; dans 
les endroits où la culture maraîchère est très déve- 
loppée, il atteint 50 centimes et même 60 centimes 
l'hectolitre. 

La plus grande partie des eaux ammoniacales est 
utilisée pour la fabrication de la soude Solvay, de 
l'alcali volatil, du sulfate, du nitrate et du phosphate 
d'ammoniaque et de divers autres sels, de l'ammo- 
niaque anhydre, des cyanures, etc. 

Le prix des eaux ammoniacales se détermine d'après 
leur teneur en sels volatils et en sels fixes. On se 
base sur le cours du sulfate d'ammoniaque et l'on 
adopte des nombres conventionnels pour les frais de 
transformation des sels fixes et des sels volatils en 
sulfate. 

4"* Goudrons. 

Les goudrons séparés du gaz par les condenseurs 
sont recueillis dans des citernes et séparés, par décan- 
tation, des eaux ammoniacales qui les accompagnent. 
Toutefois, ils ne peuvent pas être totalement expurgés 
et, lorsqu'ils sont livrés aux acheteurs, ils contiennent 
généralement de 5 à 10 p. c. d'eau. 

La production annuelle de goudron est d'environ 
54,200 tonnes pour les usines à gaz et de 22,500 tonnes 
pour les fours à récupération, soit un total de 
56,700 tonnes, entièrement utilisées dans le pays. 

La presque totalité de ces goudrons est destinée à 
la distillation, industrie spéciale que nous examinons 



— 272 — 

ci-après. Le reste reçoit des applications variées, 
dont les plus importantes sont : la conservation des 
matériaux de construction, la fabrication d'enduiis 
désinfectants et d'enduits imperméables pour toitures 
(cartons et toiles goudronnées), le revêtement des con- 
vertisseurs dans le procédé Thomas-Gilchrist (fabri- 
cation de Kacier), le goudronnage des chaussées, la 
préparation du coaltar, antiputride employé en méde- 
cine pour le pansement des plaies purulentes, etc. 

Le goudron se transporte le plus souvent par 
wagons-citernes, quelquefois par bateaux-citernes. Le 
prix^ sujet à de grandes fluctuations, est réglé par le 
marché de Londres; il dépend de la valeur des sous- 
produits qu'on en retire et dont TÂngleterre est la 
grande productrice. Il varie actuellement entre 25 et 
55 francs, suivant la qualité, le degré d'hydratation, 
Téloignement des distilleries de goudron, les facilités 
de chargement et de transport, etc. 

5'' Benzols bruts. 

Ainsi que nous Tavons vu, les benzols bruts sont 
des hydrocarbures légers extraits directement des gaz 
provenant de la distillation du charbon dans les fours 
à récupération. Mais, on retire également ces pro- 
duits des huiles légères obtenues dans la distillation 
des goudrons. 

Nous reviendrons sur ce sujet lorsque nous parle- 
rons de cette dernière industrie. 



273 — 



IL — PRODUITS SECONDAIRES DE LA DISTILLATION 

DE LA HOUILLE. 

A . — Traitement des matières épurantes épuisées. 

L'oxyde de fer ayant servi à Tépuration du gaz 
contient certains composés de cyanogène, de soufre 
et d'ammoniaque, dont la proportion varie suivant la 
façon de conduire le travail dans les usines. Ce sont : 
d abord, un cyanure double, insoluble, de fer et d'am- 
moniaque, puis, du sulfocyanure d'ammoniaque. 

Plus le lavage du gaz aura été parfait, plus la pro- 
portion du cyanure sera grande et le rendement en 
ferro-cyatture ou bleu de Prusse considérable. Au 
contraire, un lavage incomplet du gaz donnera moins 
de cyanure double et plus de sulfocyanure. 

La teneur en sulfocyanure]va de 8 à 14 p. c, suivant 
le nombre de revivifications que Ton fait subir à la 
matière. 

On ne fabrique pas de bleu de Prusse en Belgique, 
mais, il existe une usine qui traite les matières 
épurantes épuisées pour en retirer les composés 
suivants : ferrocyanure de soude, sulfocyanure double 
de potasse et d'ammoniaque, sulfocyanure d'ammo- 
niaque. 

!<" Ferrocyanure de soude. 

Les matières sont d'abord lavées. Les eaux qui 
proviennent de cette opération sont jetées, à moins 

18 



— 274 — 

qu'elles ne contiennent une proportion suffisante 
d'ammoniaque pour permettre lextraction du sulfo- 
cyanure d'ammoniaque. 

Les matières lavées sont ensuite traitées par la 
chaux vive, qui décompose le ferrocyanure double, 
élimine l'ammoniaque et donne du ferrocyanure de 
calcium soluble. La masse est soumise à des lavages 
méthodiques et le liquide résultant est traité par la 
soude; le ferrocyanure de calcium est transformé en 
ferrocyanure de soude, que l'on fait cristalliser après 
concentration. 

Au cours de ces opérations, il se forme du sulfate 
de soude, qu'on utilise ensuite au lieu de carbonate. 

La quantité de ferrocyanure de soude que l'on 
produit ainsi est de 250 à 300 tonnes par an; elle est 
presque toute exportée en Allemagne, en Angleterre 
et aux États-Unis. 

Ce produit, qui se met en barils de bois de 300 
à 500 kilogrammes, vaut 85 francs les 100 kilo- 
grammes. 

La matière épurante ayant servi à l'extraction du 
ferrocyanure est sécbée et moulue très fln. Elle est 
utilisée comme poudre insecticide et est exportée en 
France et en Algérie pour le traitement de la vigne. 
Elle est vendue 2 francs les 100 kilogrammes; on en 
produit environ 1,500 tonnes par an. 

2" Sulfocyanure d'ammoniaque. 

Le sulfocyanure d'ammoniaque, qui est passé en 
solution dans les eaux de lavage des matières, peut 



— 275 — 

être extrait, soit sous forme de sulfocyanure double de 
potasse et d'ammoniaque, soit à Tétat de sulfocyanure 
simple. Pour le premier, on traite les eaux par du 
carbonate de potasse. Les solutions sont concentrées 
et Ton sépare les sels par cristallisation. 

Le sulfocyanure double de potasse et d'ammoniaque 
est un engrais titrant 4 à 5 p. c. d'azote et 4 à 5 p. c. 
de potasse. Il se vend à raison de 5 fr. 50 c. le sac 
de 100 kilogrammes. Pour l'utiliser, il faut observer 
les mêmes précautions qu'avec la matière épuisée 
brute. 

La production annuelle est d'environ 2,000 tonnes, 
dont 500 tonnes sont vendues en Belgique ; le reste 
est expédié à l'étranger, principalement dans l'Amé- 
rique du Nord. 

Quant au sulfocyanure d'ammoniaque, la fabri- 
cation est à ses débuts et, partant, encore peu consi- 
dérable. Il est vendu comme engrais titrant 6 à 7 p. c. 
d'azote. 



B .— Traitement des eaux ammoniacales. 

Les eaux ammoniacales faibles, recueillies dans les 
usines à gaz, sont généralement concentrées et alors 
employées pour la fabrication du sulfate d'ammo- 
niaque, de la soude Solvay^ etc. On peut, en outre, 
leur faire subir une épuration et l'ammoniaque porte 
alors dans le commerce le nom d'alcali volatil; il est 
affecté à de nombreux usages industriels. 



— 276 — 



1» Ammoniaque. 



Fabrication. 
a. — Concentration des eaux 




Dans quelques usines, les eaux ammoniacales tra- 
versent tout d*abord une tour de filtration remplie 

de coke, dans laquelle sont 
retenues les dernières tra- 
ces de goudron entraîné. 
Elles passent ensuite par 
un compteur à eau, pour 
être mesurées. 

Avant d'entrer dans l'ap- 
pareil de concentration^ 
les eaux parcourent un 
avant- chauffeur. Celui-ci 
peut être simplement con- 
stitué par un simple bac 
garni d'un serpentin ali- 
menté par la vapeur de 
décharge. Les eaux qui en 
sortent sont portées à une 
température de 70" C. en- 
viron. Dans les installa- 
tions plus perfectionnées, 
Tavant-chauffeur est for- 
mé de deux cylindres con- 
tenant chacun un tuyau à ailettes. Les eaux ammo- 
niacales faibles circulent autour des ailettes, tandis 




Fig. 4.'). 

Dispositiou intérieure d'une colonne 

verticale do con<*enlralion. 



— 277 — 

que les eaux épuisées, échauffées par leur passage 
dans Tappareil de concentration, coulent en sens 
inverse dans l'intérieur des tuyaux. 

Les appareils de concentration sont verticaux ou 
horizontaux; les uns et les autres sont d'ailleurs basés 








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Fig. 4(). — Appareil de concentration vcM'tical. 



— 278 — 

sur le même principe. Ce principe consiste à faire 
parcourir l'appareil en sens inverses par les eaux 
ammoniacales et par un courant de vapeur, en pro- 
longeant le contact des deux fluides le plus longtemps 
possible. La vapeur se charge ainsi de plus en plus 
d'ammoniaque jusqu'à sa sortie, tandis que les eaux 
s'épuisent progressivement. 

La colonne verticale de concentration la plus simple 
consiste en un cylindre rempli de coke. 

On emploie plus généralement des colonnes divisées 
en compartiments superposés communiquant entre 
eux par une ou plusieurs ouvertures tubulaires sur- 
montées de cloches. L'eau ammoniacale, introduite 
par la partie supérieure, descend successivement d'un 
compartiment à l'autre par l'intermédiaire d'un trop- 
plein; en même temps, des chicanes l'obligent à faire 
un circuit horizontal. La vapeur s'élève de bas en 
haut et, pour pénétrer dans chaque compartiment, 
elle est obligée de barboter dans la couche d'eau 
qui se trouve au fond. 

Pour enlever l'ammoniaque des sels fixes, il est 
nécessaire de transformer ceux-ci en sels volatiles. 
Dans ce but, on oblige les eaux à quitter la colonne 
vers le milieu de la hauteur et on les conduit jusqu'au 
fond d'un bac contenant un lait de chaux; après 
quoi, elles retournent à la colonne et reprennent 
leur marche descendante. 

L'appareil horizontal Solvay consiste en une longue 
chaudière horizontale, chauffée à feu nu et divisée 
généralement en onze compartiments par des dia- 
phragmes verticaux. Les vapeurs dégagées dans 



chaque compartiment pénètrent dans le liquide du 
compartiment suivant, au moyen d'un gros tuyau 
plongeur dont le bord inférieur est découpé en zigzag. 
Les eaux ammoniacales font un trajet en sens inverse; 
elles passent d'une section dans l'autre par un tube 
horizontal débouchant dans un tuyau vertical, con- 
centrique au tuyau plongeur, mais fermé par en bas. 
Dans chacun de ces tuyaux, l'eau ammoniacale se 



>S, „^ïjS y\g, 47. — Apiiareil de i-oiioe ni ration Solvaj. 

trouve en contact avec les vapeurs du compartiment 
précédent et s'épuise progressivement. Elle ne peut 
continuer sa route qu'en passant par-dessus les bords 
du vase cylindrique. Les vapeurs ammoniacales con- 
centrées traversent, à leur sortie, un serpentin qui 
sert à échaufTer les eaux ammoniacales brutes avant 
leur entrée dans l'appareil. 

Avec ce système, on peut pratiquer la caustiûcation 
préalable des eaux ammoniacales au moyen du carbo- 
nate de soude. 



b. — Épuration. 

Lorsque l'on veut obienir de rammoniaque pure 
ou alcali volatil, les eaux concentrées doivent éti'e 
complètement débarrassées non seulement de l'acide 
carbonique et de l'hydrogène suUuré entraînés, mais 




Fig. m. — A[ipareil pour 1'(>purtilîon de l'ainiiioiiinqiip. 



encore des produits organiques et empyreumaiiques 
qu'elles renferment. 

Dans ce but, il convient, dit Sorel, de mettre métbo- 
diquement les vapeurs en contact avec un alcali qui, 
maintenu en excès, sert ensuite à la décomposition 



— 281 — 

des sels ammoniacaux. Les vapeurs sont ensuite épui- 
sées méthodiquement de leurs produits empyreuma- 
tiques, soit par barbotage dans des huiles fixes, soit 
par le passage dans une série de cylindres contenant 
du charbon de bois que Ton régénère de temps en 
temps par calcination en vases clos. 

Dans la méthode suivie à la Société Solvay, on éli- 
mine les gaz carbonique et sulfhydrique, avant de 
faire agir Talcali, qui, dans ce cas, est de la soude. 
A cet effet, on intercale, entre la colonne de distilla- 
tion et le condenseur un appareil à quatre comparti- 
ments, qui utilise la chaleur apportée par les vapeurs 
ammoniacales pour élever la température des eaux 
à épuiser, préalablement échauffée dans le conden- 
seur. 

Les vapeurs sortant de la colonne de distillation 
traversent, dans des serpentins, les liquides des divers 
compartiments. Les liquides condensés retournent à 
la colonne de distillation. Les gaz dégagés s'élèvent 
en barbotant d'un compartiment à l'autre et s'échap- 
pent finalement par un vase de sûreté. 

Production. — Commerce. 

Un certain nombre d'usines à gaz concentrent leurs 
eaux en vue de la fabrication du sulfate d'ammo- 
niaque. Dans quelques-uns de ces établissements, la 
concentration se fait pour le compte et au moyen 
d'appareils de la Société Solvay. Cette opération se 
pratique, d'ailleurs, dans toutes les installations de 
fours à récupération et les eaux servent soit à la fabri- 



— 282 — 

cation du sulfate, soit à celle du carbonate de soude 
par le nouveau procédé. 

La quantité totale d'ammoniaque produite et con- 
sommée comme telle peut être évaluée à environ 
1,500 tonnes dont 250 sont exportées dans les pays 
voisins, ainsi qu'en Italie, en Espagne, en Portugal, en 
Asie, en Amérique et en Afrique. 

L'alcali volatil se met en touries ou en fûts; sa 
valeur est en moyenne de 27 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Les usages de l'ammoniaque liquide sont aussi nom- 
breux que variés. Parmi les applications industrielles, 
nous citerons : le lavage des laines, la teinture, l'im- 
pression, le décatissage et le dégraissage des étoffes; 
la fabrication des couleurs d'aniline, ainsi que la 
dissolution et la préparation de certaines couleurs; la 
fabrication des savons, des explosifs, de la cellulose, 
de la soie artificielle, des produits émaillés, des perles 
fausses, des manchons à incandescence; le décapage 
des métaux, le nettoyage de l'argenterie, l'extraction 
des matières tannantes, la préparation d'essences aro- 
matiques et d'autres produits chimiques. L'alcali 
haut titre peut servir à la production du froid. Dans 
le système Tellier et Morgan, on s'en sert pour la 
production de force motrice. 

Mentionnons, enfin, les usages de l'ammoniaque 
dans les laboratoires, comme réactif et dissolvant; 
en médecine, comme caustique, vésicant et rubé- 
fiant; en médecine vétérinaire, contre la météorîsa- 
tion chez les bestiaux, etc. 



— 283 — 



2* Sulfate d'ammoniaque. 
Fabrication. 




La fabrication du sulfate d'ammoniaque constitue 
une des applications les plus importantes des eaux 
ammoniacales. Nous avons ex- 
pliqué précédemment comment 
s'opère la concentration des eaux. 
Après cette opération, on effec- 
tue la saturation au moyen de 
l'acide sulfurique de la manière 
suivante : 

Les vapeurs ammoniacales sor- 
tant de la colonne de concentra- 
tion sont dirigées dans un satu- 
rateur. Celui-ci est, le plus sou- 
vent, formé d'un simple bac en 
bois doublé de plomb, que l'on 
remplit d'acide sulfurique dilué 
à 40''B. Le sulfate d'ammoniaque, 
qui se forme, se dépose au fond 
et, lorsque l'acide est saturé, on 
pèche le sel, puis on le laisse 
égoutter sur un plancher ad hoc; 
parfois, on le turbine avant de 
l'emmagasiner. 

L'introduction des vapeurs ammoniacales se fait 
par un tuyau placé au centre d'une cloche sous 
laquelle s'accumulent les gaz qui les accompagnent 
(acide carbonique, hydrogène sulfuré) et qui s'en 




Fig. 49. — Appareil 
ordinaire de saturation. 



1 



— 284 — 

échappent par un tuyau, se sèchent en traversant un 
petit cylindre vertical muni de chicanes et se rendent 
ensuite dans la cheminée. 

On fait souvent usage de saturateurs à travail 

continu. Le plus simple est 
constitué par un bac muni à la 
partie inférieure d'une vanne 
que l'on peut ouvrir au moyen 
d'un levier, quand on veut éva- 
cuer le sulfate d'ammoniaque. 
On renouvelle l'acide sulfuri- 
que à l'aide d'un injecteur. 




Dans un système plus per- 
fectionné, le saturateur pré- 
sente la forme d'un cylindre 
élevé en fonte garni de plomb 
et fermé à la partie supérieure. 
En bas il est terminé par une 
; L partie conique aboutissant à un 
tuyau de décharge; ce dernier 
est fermé par une valve que l'on 
manœuvre de temps à autre. 
Le sulfate descend, à mesure qu'il se produit, dans le 
réservoir conique, d'où il tombe sur l'égouttoir. 

Production. — Commerce. 



Fig. oO. — Saturateur 
à travail continu. 



La fabrication du sulfate d'ammoniaque se fait dans 
un certain nombre d'usines à gaz; douze établisse- 
ments de cette catégorie possèdent les appareils néces- 
saires à cet effet. Mais l'installation la plus importante 



— 285 — 

appartient à la Société Solvay <& 0% elle traite non 
seulement une grande partie des eaux ammoniacales 
provenant de ses fours à récupération, mais encore 
celles qu'elle achète aux usines à gaz. Une de nos dis- 
tilleries de goudron est également montée pour fabri- 
quer le sulfate d'ammoniaque. 

L'ensemble de ces fabriques livrent par an 
14,700 tonnes de sulfate d'ammoniaque, dont 4,000 
proviennent des usines à gaz et des distilleries de 
goudron et 10,700 des fours à récupération. Les deux 
cinquièmes environ de cette production sont vendus 
en Allemagne, en France, en Hollande, en Suisse. 

Le sulfate d'ammoniaque s expédie en vrac ou en 
sacs de 100 kilogrammes. Son prix, fixé par le mar- 
ché de Londres, oscille généralement entre 25 et 
50 francs les 100 kilogrammes. 

Le sulfate d'ammoniaque est l'engrais azoté le plus 
couramment employé. 

C. — Distillation des goudrons. 

Matières premières. 

11 existe, en Belgique, six distilleries de goudron, 
dont deux constituent des annexes d'usines à gaz. La 
quantité totale de goudron qui y est traitée annuelle- 
ment atteint près de 100,000 tonnes; 55,000 tonnes 
seulement sont fournies par la Belgique; le reste 
vient de l'étranger. On en importe une certaine quan- 
tité du nord de la France par chemin de fer. Les 
distilleries placées près des grandes voies navigables 
reçoivent des goudrons étrangers par bateau. Des 



— 286 — 

voiliers et des steamers d'un tonnage de 50 à 500 ton- 
neaux vont les chercher dans les villes du littoral de 
la mer du Nord, de la Baltique, de l'Atlantique et 
jusque dans la Méditerranée. 

En plus des six distilleries, il existe un établisse- 
ment s'occupant spécialement du raffinage de la 
naphtaline et de la production de l'anthracène riche. 

Procédés de fabrication. 

Le goudron est formé par des hydrocarbures 
liquides tenant en dissolution des hydrocarbures 
solides. Le nombre de ces hydrocarbures est considé- 
rable, mais tous n'ont pas la même importance. 

Pour les séparer, on distille d'abord le goudron en 
recueillant successivement et en condensant à part les 
vapeurs qui passent à des températures différentes; 
on divise ainsi le goudron en un certain nombre de 
produits principaux. Ceux-ci sont à leur tour soumis 
à une distillation fractionnée ou traités par des pro- 
cédés mécaniques; on obtient alors des produits qui 
peuvent être livrés au commerce, soit pour être utilisés 
directement, soit pour servir à la préparation d'autres 
corps dérivés. 

Premier traitement. 

Lorsque l'on soumet le goudron à une distillation 
fractionnée, on en retire successivement la série des 
produits suivants : 

1** Des eaux ammoniacales; 
2® Des essences brutes. 



— 287 - 

Ces deux produits passent ensemble de 65^ à HO". 

De HO" à 210% la distillation s'arrête; 

5" Des huiles moyennes, de 210"* à 230''; 
4* Des huUes créosotées, de 230'' à 260"; 
5° Des huiles anthracéniques , de 260" à 360" ; 
6" Du braiy ou résidu plus ou moins solide. 

Deuxième traitement. 

Les eaux ammoniacales sont séparées des essences 
brutes par décantation. Elles sont jetées ou bien uti- 
lisées pour la fabrication du sulfate d'ammoniaque. 

Les essences brutes, les huiles moyennes et les 
huiles créosotées sont reprises et distillées une 
seconde fois, tandis que les huiles anthracéniques 
sont simplement mises à refroidir. Voici les produits 
obtenus dans ces opérations : 

1" Les essences brutes donnent par distillation : 

a) des huiles légères ou benzols bruts; 

b) des huiles moyennes, qui sont ajoutées à celles 
obtenues lors de la première distillation; 

2" Les huiles moyennes réunies donnent par distil- 
lation : 

a) des huiles légères, que Ton ajoute aux précé- 
dentes ; 

b) des huiles à acide carbolique ou phénique; 

3" Les huiles créosotées, distillées seules (ou parfois 
en même temps que les huiles moyennes), donnent : 

a) de la créosote (liquide); 

b) de la naphtaline brute (solide); 



— 288 — 

4** Les huiles antbracéniques donnent par refroi- 
dissement : 

a) des huiles vertes, qui sont souvent réunies à la 
créosote ; 

b) de Yanthracène brut (solide). 

Troisième ira iiement . 

Les diverses opérations précédentes sont celles que 
l'on pratique généralement dans les dislilleries de 
goudron. Dans certaines usines, les huiles légères et 
les huiles à acide carbolique sont soumises à une troi- 
sième distillation, afin d'en séparer les différents 
constituants; quant à la naphtaline brute et à Tan- 
thracène brut, ils sont repris et traités pour obtenir 
la naphtaline puriûée et Fanthracène riche. 

Rendement. 

La proportion des différents produits obtenus par 
la distillation des goudrons diffère d'une usine à 
l'autre; elle dépend surtout de la nature de la matière 
première. 

Les goudrons peuvent être plus ou moins déshy- 
dratés; habituellement, ils contiennent de 5 à 10 p. c. 
d'eaux ammoniacales. Celles-ci constituant une gène 
dans les opérations, on a cherché à s'en débarrasser 
par un turbinage préalable des goudrons dans des 
appareils basés sur le même principe que les écré- 
meuses centrifuges, c'est-à-dire sur la séparation 



— 289 — 

mécanique des liquides par différence de densités. Ce 
traitement ne tend pas à se généraliser à cause de son 
coût élevé (60 centimes par tonne dé goudron). 

Les goudrons présentent aussi des différences de 
composition suivant que la distillation a été faite par 
chauffage intensif (grandes usines) ou par chauffage 
modéré (petites usines). Dans le premier cas, la quan- 
tité d^hydrocarbures solides ou brai est plus consi- 
dérable que dans le second, mais la teneur en huiles 
diverses est moindre. 

Il faut considérer, d'autre part, que le travail n'est 
pas conduit de la même façon dans toutes les distil- 
leries. Quelques-unes se contentent d'effectuer une 
seule et unique distillation fractionnée. Les autres 
reprennent tout ou partie des premiers produits obte- 
nus et les traitent en vue d'en retirer un plus ou moins 
grand nombre de produits secondaires ou raffinés. 

Les résultats ne peuvent donc pas être les mêmes 
partout. Toutefois, voici, à titre de renseignement, 
un table;iu qui peut être considéré comme représen- 
tant les rendements moyens obtenus par une distilla- 
tion effectuée dans des conditions normales : 

Eaux ammoniacales 6.00 

Huiles légères 1.50 

Huiles moyennes et créosotées. . . . 9.C0 

Naphtaline brute . ...... 40.00 

Huiles vertes et lourdes 7.50 

Anthracène à 35 p. c 3.00 

Brai 63.00 

100.00 

19 



— 290 — 

Appareils employés. 

La distillation du goudron s'effectue quelquefois 
dans des chaudières horizontales, mais plus générale- 
ment dans des alambics verticaux à fond bombé. La 
calotte supérieure est percée d'une ouverture pour 
amener le goudron et d'un trou d'homme; deux tubu- 
lures y aboutissent, Tune servant au départ des 
vapeurs, l'autre à Tîntroduction des huiles à mélan- 
ger au résidu, lorsque celui-ci est trop sec. Un arbre 
creux, pénétrant par le centre, descend jusqu'au point 
le plus bas; à cet endroit, il porte un agitateur en 
croix, dont les bras, creux également, épousent la 
forme courbe du fond. Ou introduit de la vapeur 
par l'arbre central et celle-ci s'échappe par des ouver- 
tures percées dans les bras de l'agitateur, qui tourne 
lentement. En outre, des chaînes attachées aux bras 
raclent le fond de l'alambic et empêchent le résidu 
d'adhérer à la tôle. 

Les produits de la distillation se rendent dans un 
condenseur à serpentin, puis coulent dans un réser- 
voir mesureur. Ce dernier est muni de plusieurs 
robinets permettant de diriger les produits dans des 
bacs distincts. 

Les gaz non condensés sont, à la sortie du serpen- 
tin, aspirés par un injecteur KOrting et lancés dans 
la cheminée ou bien conduits préalablement dans des 
scrubbers, où ils abandonnent les derniers produits 
liquides qui les accompagnent. 

La distillation terminée, le résidu ou brai sort par 
une ouverture ménagée à cet eflet vers le bas de la 



— 292 — 

chaudière et coule dans un étouffoir pour se rendre, 
de là, dans des réservoirs où il se solidifie. 

io Produits retirés des huiles légères. 

Benzol, benzène, toluène, pyridine. 

Les huiles légères, soit qu'elles proviennent d'une 
seconde distillation des essences brutes et des huiles 
moyennes, soit qu'elles soient extraites directement 
des gaz des fours à récupération, peuvent être ven- 
dues, telles quelles, sous le nom de benzol bnil ou 
naphte brut. Elles ont une densité de ^&' à IS"" Cartier. 
Leur prix est de iO francs les iOO kilogrammes. 

Elles peuvent être rectifiées ou lavées et livrées 
comme benzol rectifié, à la densité de 24"* à 26" Cartier; 
elles valent alors 20 francs les 100 kilogrammes. 

On peut aussi soumettre le benzol rectifié à une 
distillation fractionnée et en retirer différents pro- 
duits : le benzol à 90 p. c. et 97 p. c, le benzène (ben- 
zine), le toluène^ le solvent naphte; ces corps sont des 
homologues, quant à leur composition chimique. 
Ces produits valent de 25 à 30 francs les 100 kilo- 
grammes. 

Généralement, on se contente de traiter les huiles 
légères pour en retirer le benzol à 90 p. c. et la benzine 
L'appareil employé pour cette distillation est une 
chaudière verticale surmontée d'une colonne distilla- 
toire, analogue à celle qui est utilisée pour la rectifi- 
cation de l'alcool, et suivie d'un condenseur. 

Le benzol est surtout employé pour la carburation 



— 293 — 

ou renrichissement du gaz d'éclairage el pour la pro- 
duction de force motrice. 

La benzine est utilisée pour le dégraissage des 
étoffes. 

Le benzène et le toluène purs servent à préparer 
l'aniline et la toluidine, points de départ de la fabri- 
cation des couleurs organiques obtenues par synthèse. 

L'aniline et la toluidine sont des aminés (composés 
azotés) homologues, dont le premier représentant est 
la pyridine^ que Ton prépare également au moyen des 
huiles légères. Ce produit est employé pour la déna- 
turation de l'alcool. Il se vend à 150 francs les 
100 kilogrammes. 

Le solvent naphte est le dissolvant du caoutchouc, 
du phosphore, de l'iode, de la cire, du camphre, etc. 

Production. — Commerce. 

Les benzols bruts sont produits par nos 6 distilleries 
de goudrons et par 14 batteries de fours à récupéra- 
tion. Certaines de ces usines trouvent plus avantageux 
de ne pas récupérer les benzols, à cause de la faible 
valeur actuelle de ces produits. 

La distillation des benzols n'est pratiquée que par 
A distilleries et par la Société Solvay. Deux de ces 
établissements seulement séparent le benzène et le 
toluène, matières qui sont vendues en Allemagne. 
Une seule distillerie fabrique la pyridine, qui est 
exportée dans le même pays. 

La production annuelle des huiles légères et des 
produits dérivés est d'environ 4,800 tonnes dont 



— 294 — 

3,200 proviennent des fours à coke et i,600 des distil- 
leries de goudron. De cette quantité, nous exportons 
environ 4,000 tonnes sous différentes formes, en 
Hollande, en France et en Allemagne. 

^l"" Produits retirés des huiles moyennes. 

Acides phénique et orésyliqne. 

Nous avons vu que les huiles moyennes, après sépa- 
ration des huiles légères qu'elles contiennent, donnent 
les huiles à acide carbolique. Celles-ci sont traitées, 
d*abord, par une lessive de soude, puis par de l'acide 
chlorhydrique; elles fournissent Vacide phénique ou 
phénol, et Vacide cresylique ou cresylol. 

On retire également l'acide phénique des benzols 
bruts provenant des gaz des fours à récupération, car 
ces benzols contiennent toujours une certaine pro- 
portion d'huiles moyennes. 

De l'huile phéniquée à 40 p. c, on relire d'abord 
Yadde phénique brut à 90-95 p. c; celui-ci peut être 
purifié et donner Vacide phénique cristallisé. Ce produit 
est aussi employé comme désinfectant, mais son appli- 
cation principale est la fabrication de l'acide picrique 
ou trinitrophénol, substance utilisée dans la teinture 
et dans la préparation de la mélinite. 

Quant à l'acide cresylique, il sert à préparer la 
crésylatine, désinfectant bien connu et très employé, 
qui est un mélange de crésylate de soude et de naph- 
taline. 

L'acide phénique brut est produit par deux distil- 



— 295 — 

leries de goudron et Tacide phénique cristallisé par 
Tune d'elles et par une autre usine de produits chi- 
miques. 

La quantité fabriquée annuellement est d'environ 
250 tonnes ; elle est presque enlièrement destinée à 
l'exportation. 

Par petites parties, il est mis en flacon de 1/2 et 
1 kilogramme ou en estagnons de 25 kilogrammes ; 
par grandes quantités, il s'expédie en wagons-citernes. 
Sa valeur est de 40 à 50 francs les 100 kilogrammes. 

Garbonyle. 

Le carbonyle est un liquide antiseptique et insecti- 
cide, à base de phénol et crésol, d'huile de résine et 
d'essence de térébenthine. Il est employé pour pré- 
server le bois de la pourriture provoquée par la 
décomposition des matières organiques. On s'en sert 
dans les travaux de construction aériens, souterrains 
ou immergés, ainsi que pour enduire les cordages, 
bâches, voiles, etc. 

Le produit est fourni en bidons, en tonnelets ou en 
fûts; il vaut de 50 à 55 francs les 100 kilogrammes. 

Deux maisons s'occupent de la préparation du 
carbonyle. Ce produit s'exporte en certaine quantité 
en Hollande, au Congo, etc. 

Fluid dip. 

Le fluid dip est également un liquide désinfectant 
à base d'acide phénique, mélangé à d'autres ingré- 
dients contenant de la soude, du soufre, etc. 



— 296 — 

L'établissement qui prépare ce produit le vend à 
raison de 1 fr. 25 c. le litre pour Tintérieur et 1 franc 
pour l'exportation. Le liquide est expédié en tines de 
fer-blanc ou de fer galvanisé de la contenance de 1, 
2, 5, 10 gallons (de 4 1/2 kilogrammes), en fûts pétro- 
liers de 180 litres, ou en petits fûts de 50 kilogrammes 
pour le pays. 

La production en 1904 a été de 20,000 gallons. 

3» Produits retirés des huiles créosotëes. 

Les huiles créosotées, qui, à la distillation, passent 
après les huiles moyennes, donnent, après condensa- 
tion et refroidissement, d'une part, la naphtaline brute 
qui se dépose sous forme solide et, d'autre part, la 
créosote, qui est liquide. 

Naphtaline. 

Purification. 

Parfois, la naphtaline sort des distilleries à l'état 
brut et s'exporte sous cet état en Allemagne (en vrac). 
Mais, le plus souvent, elle est puriûée et livrée au 
commerce sous différentes formes. 

Cette purification s'opère de la façon suivante : 

La naphtaline brute est distillée. Le résidu, égoutté, 
est soumis à chaud à une pression de 300 atmosphères 
pour en expurger les huiles lourdes. La naphtaline 
ainsi séparée est traitée, d'abord, par l'acide sulfu- 
rique, ensuite par la potasse caustique ; puis elle est 



— 297 — 

distillée une seconde fois et )e produit est coulé dans 
des formes. 

Après durcissement, les plaques sont débarrassées 
des parties moins blanches par ébarbage, et réduites 
en poudre fine ou grosse, au moyen d'un broyeur 
Carr; c'est la naphtaline en grains ou en cristaux. 

On livre également la naphtaline moulée en boules, 
bâtons ou tablettes; parfois, on la fait sublimer et 
elle se présente alors à Tétat de minces lamelles 
brillantes. 

La naphtaline brute rend à peu près la moitié de son 
poids en naphtaline raffinée; le restant est formé 
d*huiles lourdes que Ton joint à la créosote. 

La naphtaline est surtout employée pour ses pro- 
priétés insecticides; elle remplace Teau arsenicale 
pour la conservation des peaux brutes. Transformée 
en binitronaphtol, elle forme le point de départ des 
couleurs d'aniline azotées (indigo synthétique). La 
naphtaline entre aussi dans la préparation de certains 
explosifs de sécurité. 

Production. — Commerce. 

Les six distilleries de goudron du pays produisent 
environ 9,000 tonnes de naphtaline brute par an. On 
en exporte à peu près 1,500 tonnes en Allemagne; 
par contre, nous en introduisons plus de 5,000 tonnes 
de l'étranger. Sa valeur est de 40 francs la tonne. 

Le raffinage de la naphtaline est pratiqué par quatre 
établissements, qui livrent près de 5,500 tonnes de 
naphtaline raffinée par an. Les neuf dixièmes de cette 



— 298 — 

production sont expédiés à Tétranger, principalement 
en Allemagne. 

Les qualités pour droguerie se vendent surtout en 
Suisse, en Turquie, en Egypte, en Chine, dans la 
République Argentine, etc. 

Les prix diffèrent un peu suivant la forme du pro- 
duit et l'emballage; la moyenne est de 15 francs les 
iOO kilogrammes. La naphtaline en cristaux et en 
poudre se vend 13 francs; la naphtaline sublimée, 
16 francs ; la naphtaline en billes et bougies, i8 francs 
par sac de 100 kilogrammes. 

Mise en barils de bois blanc de 120 kilogrammes, 
la naphtaline se paie 2 fr. 50 c. en plus. 

Les tablettes sont emballées en caisses de 50 kilo- 
grammes. 

Créosote. 

Le plus souvent, sous le nom de créosote, on range 
non seulement les huiles séparées de la naphtaline 
brute par distillation et les huiles lourdes obtenues 
pendant le raffinage de ce produit, mais encore les 
huiles vertes qui se séparent par dépôt de Tanthra- 
cène brut et par compression lorsque Ton traite ce 
dernier pour la vente. Ainsi s'explique le fait que des 
distilleries de goudron obtiennent des rendements de 
25 à 25 p. c. d'huiles de créosote. 

Cependant ces huiles ne sont pas toutes identiques; 
elles peuvent, d'ailleurs, être affectées à différents 
usages. 

Lorsque leur densité est de 1,025, elles servent 



— 299 — 

pour réclairage et la préparation des couleurs indus- 
trielles. 

Avec une densité de 1,100 (huiles vertes), elles 
peuvent être utilisées pour la fabrication des {graisses 
industrielles. 

Pour le créosotage des bois, on emploie surtout de 
la créosote brute plus ou moins chargée de naphte. 

La production totale d'huiles de créosote s'élève à 
environ 22,000 tonnes par an. On peut considérer que 
la moitié de cette quantité est destinée à l'étranger. 
Les compagnies françaises de chemins de fer en con- 
somment beaucoup pour le créosotage des traverses. 

Les huiles de créosote se vendent de 45 à 50 francs 
la tonne suivant qualité. 

4<' Produits retirés des huiles anthracéniques« 

Huile verte. 

Les huiles anthracéniques, passant en dernier lieu 
dans la distillation du goudron, laissent déposer 
l'anthracène brut par refroidissement. L'huile qui 
surnage est soutirée et constitue l'huile verte ou 
grasse, utilisée pour le graissage ou le créosotage. 

Ânthraoène commeroial. 

Le dépôt solide est la pâte d'anthracène ; elle ne 
contient que 10 p. c. d'anthracène pur; commerciale- 
ment, la teneur doit être au moins de 55 p. c. 

Pour obtenir l'anthracène commercial, on presse 



— 300 — 

(1 abord la pâte à froid, à 100 atmosphères, dans une 
presse hydraulique verticale, puis à chaude à plus de 
300 atmosphères, dans une presse horizontale, dont 
les plateaux sont chauffés intérieurement par de la 
vapeur. 

Les huiles lourdes, ainsi extraites par compression, 
servent au créosotage ou à la fabrication du noir de 
fumée; elles sont également utilisées pour absorber 
les huiles légères contenues dans les gaz provenant 
des fours à récupération et qui, après, sont retirées 
sous le nom de benzols bruts. 

Anthraoène riche. 

Pour utiliser Tanthracène, les fabricants de cou- 
leurs sont obligés de l'enrichir préalablement. Des 
producteurs d'anthracène ont cherché à réaliser eux- 
mêmes cette opération. Une des distilleries du pays 
produit couramment de Tanthracène à 45 et 50 p. c, 
grâce à certain traitement dans lequel interviennent 
des huiles légères provenant de la distillation des 
goudrons de pétrole. Le prix obtenu est de 40 à 50 
centimes le kilogramme. 

Un autre établissement est également installé pour 
préparer Tanthracène à 80 p. c. par l'application 
d'un procédé breveté. 

Voici sommairement en quoi consiste ce procédé : 

On dissout d'abord à chaud la pâte anthracénique 
dans certains dissolvants légers. Par refroidissement, 
l'anthracène cristallise; on filtre, on presse et on sou- 



— 301 — 

met la masse à une distillation en vue récupérer les 
dissolvants légers. 

L^Hitbracène riche ainsi obtenu doit se vendre de 
90 centimes à 1 franc le kilogramme. 

Production. — Commerce. 

On peut estimer approximativement à 4,500 tonnes 
la quantité d^anthracène à 35 p. c. que peuvent four- 
nir annuellement les distilleries de goudron. 

L'anthracène est utilisé par les fabriques de cou- 
leurs dans la fabrication de la couleur jaune appelée 
alizarine. 

La valeur commerciale de l'anthracène à 55 p. c. 
étant tombée en dessous de 40 centimes le kilo- 
gramme, on n'a plus d'intérêt à la préparer, car la pâte 
d'anthracène elle-même s'achète à raison de 35 francs 
les 100 kilogrammes. L'anthracène à 35 p. c. est donc 
actuellement sans marché. 

o" Brai. 

Le brai, résidu solide de la distillation du goudron, 
est surtout employé pour la fabrication des briquettes 
de charbon. 

Les distilleries du pays en produisent de 60,000 à 
62,000 tonnes par an. Cette quantité ne suffit pas aux 
besoins de nos fabriques d'agglomérés; ces dernières 
en font venir également de l'étranger, notamment de 
l'Angleterre. 

La valeur du brai est de 45 francs la tonne. 



— 302 — 



6"* Produits divers et produits dérivés. 

Goudron raflbié. 

Sous ce titre, quelques usines fournissent au com- 
merce du goudron obtenu par la distillation du gou- 
dron ordinaire, dont on enlève Teau, les huiles légères 
et moyennes, tout ou partie des huiles créosotées ou 
naphtalineuses, suivant la nature du goudron et 
l'exigence du client. Parfois aussi, on prépare ce gou- 
dron en mélangeant des huiles lourdes à du brai 
liquide. 

Le goudron raffiné, dont la production est peu 
importante (500 à 1,000 tonnes), est surtout utilisé 
dans la fabrication de briques de dolomie destinées à 
la réfection des fours dans les aciéries Martin. Il se 
vend 55 francs la tonne. 



Distillation des goudrons de pétrole. 

Quelques distilleries traitent également des gou- 
drons de pétrole provenant de la fabrication du gaz à 
Teau, dont il existe un certain nombre d'installations 
en Belgique. 

Ces goudrons, après séparation, par dépôt, de leau 
qu'ils renferment, sont soumis à une distillation frac- 
tionnée: ils fournissent généralement trois catégories 
d'huiles de densités différentes. Ces huiles sont 
employées à des usages tenus plus ou moins secrets. 

La quantité totale de goudron de pétrole distillé 



— 303 — 

en Belgique peut être évaluée à 2,000 ou 2,500 tonnes 
par an. 

Hydrocarbures nitrés. 

Les hydrocarbures nitrés (binitrobenzol, binitro- 
toluol, trinitronaphtaline, brai nitré) sont employés 
dans la fabrication des explosifs de sécurité à base de 
nitrate d'ammoniaque. Ils sont en partie fabriqués par 
les industriels mêmes qui les utilisent, mais on en 
importe aussi d'Allemagne. 

Le plus souvent la nitrification s'effectue dans des 
appareils en grès. Si le produit est solide, il suffit de 
le sécher sur des dalles avant de le mélanger au 
nitrate d'ammoniaque. 

Couleurs d'aniline. 

La fabrication des couleurs d'aniline est fort peu 
développée en Belgique. On sait que cette industrie 
est pour ainsi dire monopolisée par quelques grandes 
usines anglaises, françaises et surtout allemandes, 
supérieurement organisées et outillées à cet effet. 

L'aniline, qui se prépare au moyen de la nitroben- 
zine, et qui constitue le point de départ de beaucoup 
de couleurs, n'est pas fabriquée dans le pays. 

Les deux maisons qui en Belgique, s'occupent des 
couleurs d'aniline font venir leurs matières premières 
de l'étranger; ces matières subissent ici certaine pré- 
paration avant d'être livrées à la consommation. 

Bien que notre production soit restreinte^ nos cou- 



— 304 — 

leurs sont appréciées à l'étranger. Nous vendons 
notamment en Allemagne, en France, en Autriche, etc., 
des nigrosines à Teau et à Talcool, des bleus solubles. 
Un des établissements est spécialement monté pour la 
préparation des couleurs en boites de fer- blanc, pour 
drogueries, teintureries, etc. ; il occupe dans ses ate- 
liers un assez grand nombre d'ouvriers. 

Une autre usine possède une installation pour la 
fabrication du jaune de quinoline. Cette couleur s'ob- 
tient en préparant d'abord la quinaldine, par réaction 
de l'aldébyde acétique sur le chlorhydrate d'aniline. 
Cette base, traitée par l'acide phtalique, donne le 
phtalone, que Ton sulfure par l'acide sulfurique. 

Malgré les difficultés techniques et commerciales 
que présente la création d'un établissement a£fecté à 
la fabrication des couleurs organiques artificielles, il 
est à espérer que la Belgique ne tardera pas à être 
dotée de cette intéressante industrie, pour laquelle ni 
la matière première, ni les hommes compétents ne 
feront défaut. 



m. — PRODUITS EXTRAITS DIRECTEMENT DU BOIS. 



A . — Procédés par voie humide. 



l"» Extrait tannique. 



Matières premières. 



La quantité de bois travaillée, en Belgique, pour 
en retirer Textrait tannique s élève à environ 



— 305 — 

12,000 tonnes par an. Les deux tiers de cette quan- 
tité sont constitués par du quebracho provenant du 
nord de la République Argentine, du Paraguay, et 
du sud de FËtat de Matto Grosso (Brésil). Le reste 
est représenté par du chêne de provenance belge 
ou française et par du chataîgner importé de 
France. 

Ajoutons qu'il entre en plus en Belgique près de 
10,000 tonnes de bois de quebracho qui est vendu 
aux tanneries, partie sous forme de bûches, mais, 
pour la plus grande part, sous forme de copeaux. 
Ceux-ci sont livrés en sacs de 65 kilogrammes. 

Le bois de quebracho brut vaut 125 francs la tonne. 
Moulu, il se vend à raison de 15 francs les 100 kilo- 
grammes. On en expédie beaucoup sous celte forme 
en Allemagne. 

Fabrication. 

Pour retirer la matière tannante de certaines 
essences d'arbres, tels que le chêne, le chataîgner, le 
quebracho, il suffît de découper le bois en petils mor- 
ceaux et de mettre ceux-ci dans Feau bouillante. Le 
tannin se dissout et le jus obtenu, suffisamment con- 
centré, peut être expédié sous forme d'extrait. 

Cette méthode, très simple, est pratiquée par une 
usine belge. 

Aux environs d'Anvers il existe un vaste établis- 
sement qui a adopté des procédés perfectionnés, 
exigeant une installation plus compliquée. 

Les troncs, dégarnis de leur écorce, sont d'abord 

20 



— 306 — 

débités à la scie circulaire, en morceaux de 40 à 
50 centimètres de longueur. Les tronçons les plus 
beaux sont varlopes à la machine, dans le sens des 
fibres; ces parties sont destinées à être vendues direc- 
tement aux tanneurs qui en extraient eux-mêmes la 
matière tannante. 

(le sont les bûches les moins belles qui servent à 
fabriquer l'extrait tannique. A cet effet elles sont 
réduites en copeaux menus par un travail contre fil. 

L'extraction du tannin se fait de la même manière 
que l'épuisement des cossettes de betterave. Les 
copeaux sont traités par l'eau et la vapeur sous 
pression dans une batterie de diffuseurs en cuivre 
verticaux, anologues à ceux usités dans les sucreries, 
dans lesquels le travail s'opère d'une façon métho- 
dique et continue. 

Les jus sont concentrés dans des appareils à triple 
effet jusqu'à la densité de 25<^ B; on a ainsi l'extrait 
liquide. 

Pour obtenir l'extrait pâteux ou sec, on continue 
Févaporation dans un appareil à cuire dans le vide, 
et l'on pousse la concentration jusqu'au degré voulu. 

Quant au bois épuisé, il peut servir de combus- 
tible. 

Toutefois, à l'usine d'Hemixem, on en tire un autre 
parti. Comme les copeaux renferment 50 p. c. d'eau, 
ils sont d'abord desséchés dans des étuves; après quoi, 
ils sont distillés et l'on en retire du charbon de bois 
et de l'acide pyroligneux ; ce dernier sert à la fabri* 
cation de certains produits chimiques, ainsi que nous 
le verrons plus loin. 



— 308 - 
Production. — Commebce. 

« 

L'extrait taiinique est fourni au commerce sous 
trois formes : liquide, pâteux et sec. 

Les extraits liquides et pâteux se mettent dans des 
fûts en bois d'une contenance de 230 à 500 kilo- 
grammes; l'extrait sec est emballé en sacs de 50 kilo- 
grammes. 

Les prix diffèrent suivant le degré de concentration. 
Ainsi, l'extrait liquide vaut de 20 à 52 francs les 
100 kilogrammes selon densité; le pâteux se vend 
56 francs et le sec 49 francs les 100 kilogrammes. 

Les deux usines qui, en Belgique, font l'extraction 
des matières tannantes du bois occupent à cette 
fabrication 150 ouvriers environ. Le fonctionnement 
de leurs appareils nécessite une puissance motrice 
de 600 chevaux. 

On peut évaluera 10,000 ou 11,000 tonnes notre 
production annuelle d'extraits divers. 

La consommation belge n'absorbe qu'une partie 
assez restreinte de cette quantité. Les deux tiers au 
moins sont exportés en Allemagne, en Angleterre, en 
Espagne, en Italie, en Turquie et dans l'Amérique du 
Nord. 

!2'' Salicine. 

Matières pkemièiœs. 

La salicine (glucoside saligénique) est une substance 
à propriétés médicinales que Ton retire de certaines 
espèces de saules et de peupliers. 



— 309 — 

En Belgique, on l'extrait de Técorce d'osier, dont 
la variété rouge {salex rufrraj est surtout exploitée dans 
le bassin de l'Escaut. Ces écorces contiennent, indé- 
pendamment de la cellulose des fibres, ^2 i/2 à 5 p. c. 
de salicine, 2 à 5 p. c. de tannin, de la glucose et 
les divers sels minéraux que l'on rencontre habituel- 
lement dans les végétaux. 

La production totale d'écorces est d'environ 
700 tonnes par an. De cette quantité, 500 tonnes sont 
traitées en Belgique; le reste est vendu en Angleterre. 
Sur les oOO tonnes travaillées dans le f>ays, 200 
servent à fabriquer la salicine; des 500 autres, on 
relire seulement un extrait qui est expédié en Angle- 
terre. 

L'écorce d'osier s'achète généralement sur pied ; 
après pelage, l'écorce est déposée en meules formées 
de bottes de 10 kilogrammes. Elle se paie à raison 
de 55 francs les 1,000 kilogrammes, lorsqu'elle est 
bien propre et à l'état sec. 



Fabrication. 

Dans l'établissement ci-dessus signalé, où l'on 
fabrique simplement l'extrait, on se contente de 
traiter l'écorce, convenablement séchée, par de l'eau 
bouillante dans des chaudières avec serpentins de 
vapeur; puis on concentre la solution jusqu'à la den- 
sité de 25** B. L'extrait est expédié en fûts. 

Dans une autre usine, on pratique la fabrication 
complète de la salicine en appliquant des procédés 



— 310 — 

brevetés de M. Crispo, directeur du Laboratoire de 
l'État à Anvers. 

Voici quelle est la suite des opérations : 

Les écorces, préalablement découpées à l'aide d'un 
bache-paille, sont introduites dans des diffuseurs en 
cuivre à injection de vapeur. Les jus ainsi obtenus 
sont traités par un réactif approprié ayant pour effet 
de précipiter certaines matières étrangères; le résidu 
est séparé au moyen de fil très- presses. 

La concentration du liquide s'opère ensuite dans 
un évaporateur à vide, jusqu'à une densité de 25'' B. 
Le sirop est soutiré et mis à cristalliser dans des 
espèces de filtres sous lesquels on fait le vide. 

La masse cristalline, de couleur brune, est retirée 
du filtre et soumise à des épurations successives par 
des procédés tenus secrels, jusqu'à ce que l'on 
obtienne un produit bien blanc. 

La salicine, dûment séchée, broyée et tamisée, est 
mise dans des boites de fer-blanc de la contenance de 
1 quarter ou 14 livres anglaises (6 k. 342gr.). Ces boîtes 
sont emballées dans des caisses en bois, avec de la 
sciure ou de la tourbe, afin d'éviter que l'humidité ne 
vienne colorer le produit. 

Toute la production est envoyée en Angleterre. La 
salicine est très employée pour le traitement de 
certaines maladies des pays chauds. Sa valeur est 
de 55 à 50 francs le kilogramme; au détail, ce pro- 
duit se vend 100 francs le kilogramme en Angle- 
terre. 



B. — Procédés par voie sèche. — Distillation du l)oi8. 
Matières premières. 

Les bois employés pour la distillation sont ceux 
d'essence dur« : chêne, charme, hêtre. A part un 
peu de bouleau, les essences tendres ou résineuses 
ne conviennent pas. 

Avec le charme et le hêtre, on prend les branches 



Fig. 'ill. — (^irmips pour lu ilislillntioii du boîK. 

et les taillis; avec le chêne, on utilise les taillis seu- 
lement. 

Ainsi que nous l'avons vu, on soumet aussi à la dis- 
tillation les copeaux de bois de quebracho, après 
extraction de la matière tannante qu'ils renfermaient. 

On peut esti mer à 50,000 tonnes environ la quantité 
totale de bois distillée annuellement par les usines 
belges. Plus de 45,000 tonnes sont représentées par 
des essences d'Europe et, sur ce chiffre, on peut dire 
que 20,000 tonnes à peu près sont importées dé 
France. 



— 312 — 

Procédés de fabrication. 

L'industrie de la distillation du bois comprend 
denx groupes d'opérations : 

l^'L'obtention du pyroligneuxou distillation propre- 
ment dite ; 

2" Le traitement du pyroligneux en vue d'en séparer 
les principes constituants. 

!<" Obtention du pyroligneux. 
a. — Séchage et débilage du bois. 

Le bois est amené à Tusine sous forme de fagots ou 
de bûches dégarnies de leur écorce ou non. Dans 
certains établissements^ on lui fait subir d'abord une 
dessiccation artificielle dans des séchoirs spéciaux 
avec courant d'air forcé; ailleurs on se contente de 
l'emmagasiner en tas pendant un certain temps afin 
de permettre au bois de se dessécher naturellement. 

Les bois sont ensuite découpés en rondins d'égale 
longueur. Les grosses bûches sont fendues à la main 
ou mécaniquement, afm d'obtenir une distillation 
uniforme. Dans les usines les mieux installées, tous 
les bois sont sciés à la machine, à 45 centimètres de 
longueur, ce qui permet de mieux utiliser la capacité 
des cornues de distillation. 

b. — Distillation, 

Les appareils de distillation sont généralement con- 
stitués par des cornues cylindriques en tôle, que Ton 



— 313 — 

ferme, après remplissage, à Faide d'un couvercle 
luié. Ces cornues ont une capacité de 4 à 5 mètres 
cubes et peuvent contenir de 1,500 à 2,000 kilo- 
grammes de bois. Elles sont disposées verticalement 
dans un four. Pour opérer le chargement et le défour- 
nement, il faut retirer la cornue du four; cette 
manœuvre s'exécute à l'aide de grues ou de ponts 
roulants. 

Les cornues en fonte placées horizontalement à 
demeure dans les fours ne sont guère utilisées; ce 
système présente, en effet, plus d'inconvénients que 
d'avanla6:es. 

Le bois de quebracho en copeaux épuisé est distillé 
dans de grandes cornues en tôle cylindrique d'une 
capacité de 50 mètres cubes, placées dans un foyer et 
animées d'un mouvement de rotation très lent. 

c. — Condensation. 

Les vapeurs et les gaz, qui s'échappent de la cornue 
par un tuyau central, se rendent dans un réfrigérant 
constitué par une série de tuyaux légèrement inclinés 
placés dans une bâche en fer parcourue par un cou- 
rant d'eau froide. Dans cet appareil, la plus grande 
partie du pyroligneux se condense. Les gaz, conti- 
nuant leur chemin, traversent de bas en haut une 
colonne remplie de coke, où Ton recueille le reste 
du pyroligneux entraîné. Les gaz non condensables 
sont fmalement amenés dans les fours pour y être 
brûlés. 

Certains réfrigérants sont formés de gros tuyaux 



— 314 — 

traversés intérieureinent par une série de tubes; les 
Tapeurs circulent dans ces tubes, qui sont refroidis 
extérieurement par un courant d'eau. 

S"" Traitement du pyroligneuz. 

Le pyroligneux, ou liquide condensé dans les réfri- 
gérants, se compose essentiellement de trois parties : 

a. — Des goudrons, ou mélange d'hydrocarbures 
liquides et solides; 

b. — De Talcool méthylique ou méthylène; 

c. — De Tacide acétique. 

La séparation industrielle de ces trois constituants 
se fait de la manière suivante : 

a. — Séparation des goudrons. 

Le pyroligneux est recueilli dans des cuves ou bacs 
de décantation. Là, le liquide se sépare en trois 
couches; à la partie supérieure flottent les goudrons 
légers, tandis que les goudrons lourds se déposent à la 
partie inférieure. Au milieu se trouve le pyroligneux 
proprement dit, formé d'alcool méthylique^ d'acide 
acétique, d'acétone et de goudrons dissous. 

Les goudrons légers sont enlevés tout d'abord; les 
goudrons lourds seront retirés à la fin de l'opération. 
Ces goudrons peuvent être séparés par des conden- 
seurs à tuyaux verticaux analogues à ceux usités dans 
les usines à gaz. 



— 315 — 

6. — Séparation de l'alcool méthylique, 

Ij'alcool méthylique est séparé du mélange par dis- 
tillation. Les flegmes, riches en alcool, passant en 
premier lieu, sont recueillis à part et soumis à une 
seconde distillation, pour en séparer lacide acétique 
entraîné. L'alcool brut, ainsi obtenu, est rectifié dans 
Valcooleriey c'est-à-dire soumis à une série de distilla- 
tions fractionnées et de purifications au moyen d'acide 
sulfurique et de chaux ou de soude, de façon à obte- 
nir des produits présentant les degrés de pureté et de 
concentration désirés. 

Dans une usine, où Ton distille des résidus de bois 
exotiques, on retire également du mélange de Valcool 
allylique, 

c. — Séparation de l'acide acétique. 

Pyrolignite de chaux, — On sépare généralement 
Tacide acétique en le transformant en acétate de 
chaux. 

La saturation par le lait de chaux peut se faire dans 
le pyroligneux même avant la distillation. 

Après séparation de l'alcool par distillation, on a 
une solution d'acétate de chaux plus ou moins pur. 

On peut se contenter de concentrer cette solution 
jusqu'à une densité de 14° B.; on a alors le pyroli- 
gnite de chaux liquide. Par évaporation, on obtient du 
pyrolignite de chaux solide plus ou moins pur, brun 
ou gris. 



— 316 — 

Acétate de chaux. — Si Ton veut faire de Tacétate 
de chaux, on salure le pyrotigneux après distillation 
de Talcool; on évapore la solution jusqu'à siccilé et 
l'on achève la dessiccation dans une chaudière ou sur 
des aires chauflëes. 

Pyrolignite de fer. — Au lieu de saturer le pyrolî- 
gneux par de la chaux, on peut le faire réagir sur de 
l'oxyde de fer, en y plongeant des vieilles ferrailles 
couvertes de rouille. 

L'alcool est séparé du liquide par distillation, 
comme précédemment, et l'on obtient du pyrolignite 
de fer ou solution impure d'acétate de fer. 

Acétate de soude. — Dans certaines usines, au lieu 
de traiter Tacide acétique par la chaux, on le sature 
par le carbonate de soude, de façon à obtenir de l'acé- 
tate de soude ; ce sel fait l'objet de la fabrication d'une 
de nos distilleries les plus importantes. 

On peut obtenir simplement du pyrolignite de soude 
par saturation directe de l'acide pyroligneux. Mais les 
opérations établies en vuç d obtenir un produit pur 
sont assez compliquées. 

L'alcool est d'abord retiré par une première distil- 
lation effectuée dans des conditions spéciales. En con- 
tinuant à chauffer, on recueille l'acide acétique, que 
l'on sature par du carbonate de soude. 

La solution d'acétate de soude concentrée est sou- 
mise à de nombreux traitements pour débarrasser le 
produit de ses impuretés et l'amener sous sa forme 
commerciale d'acétate blanc cristallisé. 



— 317 — 

PUODUITS FABRIQUÉS. — RENDEMENT. 

On admet généralement que, dans des conditions 
normales de fabrication, iOO kilogrammes de bois 
fournissent par la distillation : 

Charbon de bois 23 à 25 kilogrammes. 

Goudron 3 à 4 )> 

Acétate de chaux ... 7 )> 

Alcool méthylique vendable . 1.3 à 4.8 litre. 

Ainsi que nous l'avons vu, l'acélate de soude fait 
l'objet d'une fabrication spéciale. 

Charbon de bois. 

Après refroidissement le charbon de bois relire des 
cornues est classé en différentes qualités, d'après gros- 
seur. Il est vendu pour des usages domestiques ou 
industriels. Le menu et le poussier sont surtout 
utilisés comme réducteurs en verrerie et dans la fabri- 
cation de la poudre; ils servent également à confec- 
tionner des briquettes pour chauffage domestique. 

Le charbon de bois est présenté à la consommation 
soit en paquets de 10 litres, comme allume-feu, soit 
en sacs en papier ou en toile, d'un poids de 20-50 kilo- 
grammes, pour la Belgique, et de 50-60 kilogrammes, 
pour l'exportation. 

La valeur de ce charbon varie beaucoup; elle est 
actuellement d'environ 5 francs les 100 kilogram- 
mes. 



— 318 — 

Alcool métliylique. 

L'alcool méthylique est fourni au commerce et à 
rindustrie en plusieurs qualités, suivant degré de 
pureté et de concentration. 

11 y a, d'abord, l'alcool ordinaire à 90*95% utilisé 
surtout pour la fabrication des vernis; il vaut actuel- 
lement de 80 à 90 centimes le litre. Puis, vient le 
type régie français à 90**, fortement acétone, employé 
pour la dénaturation de l'alcool éthylique; il se vend 
actuellement 85 centimes le litre rendu en France. 
On fabrique aussi d'autres types de méthylène pour 
la dénaturation, d'après les exigences des divers pays. 

Le demi-pur, ou cœur de méthylène, à 98-99**, vaut 
aujourd'hui 95 centimes; c'est l'alcool à brûler pour 
éclairage, chauffage et moteurs. 

Le méthylène dit pur ne contient que très peu d'im- 
puretés méthyliques et moins de 2/10® p. c. d'acétone; 
il sert pour la fabrication du forroaldéhyde et de cer- 
taines couleurs organiques ; sa valeur actuelle est de 
1 fr. 10 c. à 1 fr. 40 c. le litre. 

Enfin le méthylène chimiquement pur ne contient 
plus que des traces indosables d'impuretés; il sert 
pour la fabrication du formaldéhyde et de certaines 
couleurs organiques; sa valeur est de 130 à 140 francs 
les 100 kilogrammes. 

L'alcool méthylique est expédié dans des fûts d'une 
contenance de 200 à 700 litres et en wagons-citernes. 

Acétate de chaux. 
Suivant sa pureté, l'acétate de chaux présente une 






— 319 — 

teinte grise plus ou moins foncée. 11 est livré en sacs 
de 50 et 100 kilogrammes; son prix varie actuelle- 
ment entre i 7 et 51 francs les 100 kilogrammes. 

Les principales applications de l'acétate de chaux 
sont la fabrication de l'acide acétique et de l'acétone. 

Acétate de soude. 

L'acétate de soude est obtenu en cristaux plus ou 
moins gros et plus ou moins blancs, suivant la con- 
duite des opérations. Le produit s'expédie en sacs de 
100 kilogrammes ou en fûts de 500 kilogrammes. 
Sa valeur est très variable ; son prix a été pendant 
plusieurs années de 24 à 25 francs les 100 kilo- 
grammes à l'usine, ou 28 à 29 francs fob. Anvers; 
actuellement il se vend 40 francs fob. Anvers. 

L'acétate de soude est employé pour la fabrication 
de l'acide acétique pur concentré, dans la teinture, 
la fabrication des couleurs d'aniline, etc. 

L'acétate de soude sert aux mêmes usages que l'acé- 
tate de chaux. 

Pyrolignite de fer. 

Le pyrolignite de fer est utilisé en teinturerie. 
Il se vend en fûts, à raison de 14 à 15 francs les 
100 kilogrammes à l'état concentré. 

Goudron. 

Le goudron de bois n'est guère utilisé que pour le 
chauffage des cornues. 



— 320 — 

Quelques usines en retirent cependant des huiles 
par distillation et brûlent le brai restant comme 
résidu. Ce brai se vendait autrefois 4 francs les 
100 kilogrammes et servait à fabriquer des agglo- 
mérés, mais ces derniers ne furent jamais appréciés 
par le consommateur à cause de Todeur qu'ils déga- 
gent lors de la combustion. 



Production. — Commerce. 

Il existe, en Belgique, huit distilleries de bois^ dont 
sept travaillent des bois d'Europe et une des bois 
exotiques; pour cette dernière, la distillation du bois 
n'est qu'une opération accessoire. Elles emploient 
ensemble un personnel de 455 ouvriers et utilisent 
une force motrice de 530 chevaux. 

De ces huit distilleries, quatre s'occupent également 
des fabrications secondaires que nous passerons en 
revue plus loin (acétone, acide acétique, produits 
pharmaceutiques dérivés^ du méthylène, du gou- 
dron, etc.). 

En général, le marché des produits dérivés de la 
distillation du bois est réglé par l'Amérique du Nord, 
dont les fabricants sont syndiqués. 

Nos usines importent pour environ 500,000 francs 
de matières premières et exportent annuellement 
pour environ 3 à 4 millions de francs de produits 
fabriqués. Une seule d'entre elles a exporté en 1904 
pour plus de un million de francs. 



— 324 — 



Charbon de bois. 



La production totale est d'environ 15,000 tonnes; 
6,000 tonnes sont exportées en France, principale- 
ment à Paris, et un peu dans le Grand-Duché de 
Luxembourg. 

Alcool mélhyliqtie. 

On peut évaluer la production à 800,000 litres 
environ, dont la moitié est vendue en France et en 
Allemagne. 

Le méthylène pur n'est fabriqué couramment que 
par deux usines. 

Acétate de chaux. 

L'acétate de chaux est produit par sept distilleries. 
Trois de ces usines le fabriquent pour la vente exclu- 
sivement, une pour la vente et la fabrication d'acé- 
tone, deux pour la fabrication d acide acétique et 
une pour la fabrication d'acide acétique ei d'acétone. 

La production totale s'élève à 2,300 tonnes; 
1,100 tonnes environ sont exportées en France, 
en Italie, en Angleterre. 

Acétate de soude. 

Ce sel est spécialement fabrique par l'une de nos 
grandes distilleries, accessoirement par d'autres. 

21 



— 322 — 

L'importance de la production annuelle dépasse 2,000 
tonnes. Cette quantité est presque entièrement achetée 
par rétranger. Les principaux pays à qui nous expé- 
dions ce produit sont : rÂlIemagne, l'Angleterre, la 
France, la Suisse, l'Italie, l'Espagne, le Mexique, 
TAustralie. 



IV. — PRODUITS SECONDAIRES DE LA DISTILLATION 

DU BOiS. 

jû Dérivés de ralcool méthyllque. 

Formaldéhyde. 
Fabrication. 

Le méthylène employé pour la fabrication du for- 
mol doit être pur. Comme la plupart de nos distille- 
ries de bois fabriquent surtout l'alcool méthylique 
ordinaire et demi pur pour la fabrication des vernis 
et la dénaturation de l'alcool, on est obligé d'importer 
en partie l'alcool pur de l'étranger, notamment de 
l'Allemagne. 

Le formaldéhyde, ou aldéhyde formique, porte 
également les noms de formol et de méthanal. 

Ce corps est obtenu en faisant passer sur des masses 
de matières catalytiques (noir de platine) un mélange 
d'alcool méthylique et d'air en proportions dosées. 
Dans ces conditions, il y a oxydation partielle de 
l'alcool et formation d'une certaine quantité de for- 
maldéhyde. 



— 323 — 

Le liquide mixte ainsi obtenu est soumis à une 
distillation fractionnée, aûn de séparer le formol de 
lalcool méthylique, qui est récupéré. 



Production. — Commerce. 

Le formol est fourni au commerce en deux qua- 
lités : 

l"" Le formol à 40 p. c, contenant 15 p. c. 
d'alcool ; 

2*" Le formol à 30 p. c, constituant la solution 
stable et saturée du formaldéhyde dans l'eau. On a 
constaté que des solutions aqueuses plus concentrées 
(à partir de 55 p. c.) se polymérisent, et perdent une 
partie de leurs propriétés bactéricides, par suite de 
la diminution de teneur en formaldéhyde. 

Le formol s'expédie soit en bonbonnes de 60 kilo- 
grammes, soit en fûts paraffinés de 250 kilogrammes. 

Son prix moyen en droguerie (demi-gros) est de 
1 fr. 50 c. par kilogramme. 

Le formol reçoit des applications de plus en plus 
nombreuses, à cause de ses propriétés désinfectantes, 
très énergiques. 

Ce corps est également employé dans la fabrication 
de certaines couleurs organiques, de la gallalite, suc- 
cédané de récaille, du celluloïd et qui n'est autre 
chose que de la caséine durcie par le formol. 

Le formaldéhyde est fabriqué par une de nos dis- 
tilleries de goudron produisant elle-même le méthy- 



— 324 — 

lène et par une autre usine, achetant sa matière 
première. 

Cette fabrication, ainsi que celle des produits qui 
en dérivent, est susceptible d*un très grand dévelop- 
pement. 

Trioxyméthylène. 

Le trioxyméthylène est un polymère solide du for- 
mol. Il est obtenu par la distillation dans le vide de 
la solution de formol. 

Cette substance est employée comme désinfectant. 

Elle est fabriquée par une maison belge. 

Hexaméthylène tétramine. 

Ce produit pharmaceutique, identique à Turotro- 
pine, est également préparé par la même maison. 

On l'obtient en mélangeant du formol et de l'ammo- 
niaque et en faisant ensuite cristalliser la solution. 

^o Dérivés de Facétate de chaux. 

Acétone. 

L'acétone est obtenue par la distillation sèche de 
l'acétate de chaux, ce qui donne V huile d'acétone. 
Celle-ci, soumise à une rectification, donne l'acétone 
pur, à 99 p. c. 

Ce corps est surtout employé pour préparer le 
chloroforme, pour dissoudre le caoutchouc et pour 



— 325 — 

gélatiniser la nitrocellulose formant la base de la 
poudre sans fumée. 

Deux usines produisent couramment l'acétone, qui 
s'exporte en certaines quantités en Angleterre, en 
Allemagne et en France. 

La décomposition de l'acétate de chaux donne éga- 
lement du mélliyléthylcétone, qui est employé pour 
dénaturer lalcool. 

Chloroforme. 

Le chloroforme est fabriqué en Belgique par une 
de nos usines de distillation du bois, ainsi que par un 
laboratoire pharmaceutique. 

Il est obtenu par la réaction du chlorure de chaux 
sur l'acétone. 

Ce produit anesthésique est livré au commerce en 
(laçons de 50 à 1,000 grammes. 

Aoide acétique. 
Matières premières. 

L'acide acétique est exclusivement fabriqué en Bel* 
gique avec de l'acétate de chaux de provenance belge 
ou allemande; certains industriels préparent eux- 
mêmes cet acétate par la distillation du bois. 

Les acides sulfurique et chlorhydrique employés 
sont de fabrication belge; la fabrique la plus impor- 
tante est même pourvue des installations nécessaires 
pour la production de ces deux acides. 



— 326 — 



Fabricatiois. 

L'ancien procédé de fabrication consiste à décom- 
poser directement Tacétate de chaux par Tacide sulfu- 
rique. Il présente un inconvénient : la formation 
du sulfate de calcium hydraté ou plâtre, qui gonfle 
par absorption d'eau et forme une masse dure et 
compacte entravant la suite de la réaction; d'où, 
une diminution notable du rendement. 

Une usine spécialement outillée pour celte fabri- 
cation applique maintenant le procédé Behrens, qui 
permet d'atteindre le rendement théorique à i p. c. 
près. 

Cette méthode consiste à dissoudre d'abord l'acétate 
de chaux dans de l'acide acétique préalablement fabri- 
qué, puis, à faire arriver l'acide sulfurique goutte à 
goutte. Le sulfate de calcium se dépose alors en 
poudre; il ne s'hydrate pas et ne gonfle pas. On sou- 
met, ensuite, le liquide contenant l'acide acétique à 
une distillation. 

L'installation comprend un bac pour la dissolution 
de l'acétate de chaux dans l'acide acétique, puis une 
chaudière oii s'effectue la réaction avec l'acide sulfu- 
rique. La distillation s'opère dans un tambour rotatif 
chauffé au gaz, suivi d'un serpentin pour la conden- 
sation. 

L'acide acétique industriel ou mauvais goût peut 
aussi être fabriqué en attaquant l'acétate de chaux par 
l'acide chlorhydrique, dans une chaudière chauffée à 
feu nu. 



— 327 — 

La rectiûcation se fait dans un alambic en pierres 
de Volvicq ou dans un alambic (système Luhn), com- 
prenant une chaudière en cuivre chautTée par la 
Tapeuretsurmonlée d'une 
colonne en cuivre garnie 
de disques en porcelaine 
et d'anneaux en terre 
cuite; l'appareil est com- 
plété par un analyseur et 
un double serpentin en 
cuivre. 

La première rectification 
de l'acide acétique s'opère 
aussi dans un appareil dif- 
férent (type Réforme). 11 
comprend une chaudière 
horizontale en fonte avec 
revêtement en maçonne- 
rie intérieur. Celte chau- 
dière est surmontée d'une 
colonne en bronze garnie 
d'anneaux et de plateaux 

en grès perfores. Le chauf- ^^ ,^^.^^ ^,.,,.„„^ (^j,^^^„,^. i_„,„j 
fage se fait à la vapeur. 

Ce qui passe en premier lieu est recueilli à part; 
c'est de l'acide acétique faible chargé d'impuretés; il 
est utilisé comme acide industriel. Ensuite, vient 
l'acide de bonne qualité, qui est rectifié dans un 
autre alambic en cuivre muni de serpentins en argent 
pour la condensation. 



— 328 — 



Production. — Commerce. 

Dans le commerce on distingue deux espèces d'acide 
acétique : 

l"" L*acide mauvais goût^ pour l'industrie, dont le 
degré de concentration va de 40 à 80 p. c. Le prix de 
base est de 25 francs les 100 kilogrammes pour une 
teneur de 40 p. c. ; il augmente en proportion de la 
concentration. 

Cet acide est surtout employé dans la teinturerie et 
dans la fabrication de la céruse. 

Uacide acétique industriel se transporte, soit dans 
des touries en verre de 60 kilogrammes, soit, pour 
l'exportation, dans des fûts pétroliers de 200 kilo- 
grammes, soit, enfin, sur des wagons chargés de 
12 pots en grès d'une contenance totale de iO tonnes. 

2^ L'acide pur, concentré, pour la table, dont la 
richesse va de 80 à 100 p. c. 

Cet acide est analogue au vinaigre d'alcool; il est 
employé pour la préparation des vinaigres. Sa valeur, 
en y comprenant les droits d'accise, est de 180 francs 
les 100 kilogrammes; pour l'exportation ce prix se 
réduit à 70 francs. 

On livre cette qualité en bonbonnes de verre d'une 
capacité variant de 5 à 60 kilogrammes ou en barrils 
de bois de toute contenance. 

On compte, en Belgique, 4 fabriques d'acide acé- 
tique; 3 d'entre elles produisent en tout ou en partie 
l'acétate de chaux qu'elles travaillent; la quatrième, 



— 329 — 

qui est de beaucoup la plus importante, achète tout 
l'acétate dont elle a besoin. 

La production totale de ces 4* usines est : pour 
Tacide industriel, de 2,700 tonnes, dont les 2/5 sont 
exportés ' dans différents pays, principalement en 
Suisse, en Angleterre, au Japon ; pour Tacide de 
table^ de 500 tonnes, dont un peu moins de la moitié 
est exportée dans différents pays d'Europe, d'Amé- 
rique et d'Asie. 

L'exportation de l'acide acétique vers rAUemagne 
est impossible, à cause du droit prohibitif de 8 marcs 
aux 100 kilogrammes. Jusqu'à présent, les fabricants 
belges n'ont pas encore eu trop à souffrir de la con* 
currence des produits allemands. 

S"" Dérivés du goudron de bois. 

Procédés de fabrication. 

Le goudron de bois, soumis à la distillation, fournit 
des huiles contenant, comme produits principaux, la 
créosote et le gaïacoL 

Ces huiles sont d'abord débarrassées des petites 
quantités d'alcool et d'acide acétique qu'elles renfer- 
ment; elles sont ensuite traitées par distillation frac- 
tionnée. 

La créosote qu'on en retire sert de base à la prépa- 
ration d'une série de produits pharmaceutiques. 

Une seule distillerie de bois s'occupe, en Belgique, 
de la production des dérivés du goudron de bois et 
spécialement du goudron de hêtre. 



— 330 — 

Produits fabriqués. 

Ces produits sont, d'abord, la créosote dite de hêtre, 
et le gaïacol; ce dernier se livre sous forme liquide 
ou cristallisé. 

Les dérivés fabriqués au moyen de ces deux sub- 
stances sont les suivants : 

Le carbonate de créosote; 

Le phosote ou phosphate de créosote, employé pour 
les injections sous-cutanées dans le traitement de la 
tuberculose. 11 contient 80 p. c. de créosote de hêtre 
et 20 p. c. d'acide phosphorique; 

Le taphosote^ renfermant 76 p. de créosote, 19 p. c. 
d'acide phosphorique et 5 p. c. de tannin. Ce remède 
est utilisé dans le traitement de la tuberculose, de la 
bronchite, de la coqueluche, etc. ; 

Le créosoforme (poudre jaune verdâtre), succédané 
de riodoforme, obtenu par la combinaison de l'aldé- 
hyde fonnique et de la créosote; 

Le tannocréoso forme ^ combinaison de créosoforme et 
de tanin. 

Viennent ensuite les produits ayant pour base le 
gaïacol : le carbonate et le phosphate de gaïacol^ le 
gaïa forme et le tannogaïa forme. Les noms de ces divers 
produits indiquent suffisamment leur composition. 



— 331 — 



V. — PRODUITS ORGANIQUES DIVERS. 

l"" Éther snlfurique. 

L'éther dit sulfurique,ou éther ordinaire, est obtenu 
par Toxydation de Talcool éthylique au moyen de 
Tacide sulfurique. 

Matières premières. 

On emploie Talcool rectiGé à 95% valant 50 à 
55 centimes le litre (droits non compris). 
L'acide sulfurique utilisé est Tacide à 66^ 
Ces deux matières premières sont achetées en 
Belgique. 

Fabrication. 

L'opération s'effectue à chaud dans une grande 
chaudière contenant l'acide sulfurique. On y fait 
arriver l'alcool d'une façon continue. 

Dans cette réaction, l'acide sulfurique ne joue qu'un 
rôle d'intermédiaire; il se régénère continuellement 
et la même quantité peut servir toute l'année. 

Les vapeurs d alcool et d'éther, qui se dégagent, 
passent d'abord dans un saturateur, où l'on neutralise 
l'acide entraîné par du carbonate de soude. Le 
mélange est ensuite distillé dans un appareil à 
colonne. 

Les éthers de tète sont mauvais et rejetés; Téther 



— 332 — 

de bonne qualité vient ensuite. L*aIcool passe en 
dernier lieu et rentre dans le cycle des opérations. 



Production. — Commerce. 

On fournit au commerce Téther en deux qualités : 

V" L'éther pharmaceutique, pour narcose, chimi- 
quement pur; sa densité est de 0.720. Il se met en 
petits flacons de 1/2 et 1 kilogramme, ou en fûts de 
60 litres. 

Sa valeur moyenne est de 95 francs les 100 kilo- 
grammes. 

^ Uéther industriel, dont la densité est 0.725. 

11 s'expédie comme ie précédent et, quelquefois, 
notamment pour l'étranger, dans des fûts en fer de 
500 kilogrammes. 

Cet éther se vend de 75 à 80 francs les 100 kilo- 
grammes. Il est utilisé en droguerie et dans la fabri- 
cation de la soie artiûcielle, de la poudre sans fumée, 
comme dissolvant de la nitrocellulose. 

L'éther sulfurique n'est fabriqué en Belgique que 
par la fabrique de poudre de Wetteren. Elle con- 
somme par an 10 à 15 tonnes d'acide sulfurique, et 
environ 4,500,000 litres d alcool (y compris l'alcool 
employé pour la fabrication de l'éther acétique). La 
production annuelle d'éther sulfurique, d'environ 
2,500,000 kilogrammes, est presque entièrement 
absorbée par la consommation du pays. 

L'exportation pourrait prendre beaucoup plus de 



— 333 — 

développement, n'était la difficulté de se procurer en 
Belgique des alcools à bas prix. 

Éther acétique. 

La fabrique de poudre de Wetteren possède égale- 
ment des installations pour la fabrication de Tétber 
acétique ou acétate d'éthyle. 

Cet éther est préparé en distillant un mélange 
d'alcool ordinaire, d'acide sulfurique et d'acétate de 
chaux. Il se forme de l'acide acétique, qui réagit sur 
l'alcool pour former Téther. Celui-ci est rectifié et 
purifié par des lavages à lalcool et au carbonate de 
soude, puis finalement desséché par du chlorure de 
calcium. 

L'acétale de chaux nécessaire à la réaction est 
acheté ou préparé, dans l'établissement même, en 
saturant par de la chaux le pyroligneux obtenu lors de 
la carbonisation des bois en vue de la fabrication de 
la poudre. 

L'étber acétique a une densité de 0.902 à 0.904. 11 
est mis en petits flacons de 1/2 et 1 kilogramme ou en 
touries de verre de 60 litres. 

Ce corps est employé dans la fabrication de la 
poudre sans fumée, comme dissolvant de la nitro- 
cellulose. 

^ Nitrocellulose. 

La nitrocellulose, appelée également coton pou- 
dre, fulmicoton, est obtenue par l'action de l'acide 



— 334 — 

nitrique sur le coton, en présence de l'acide sulfu- 
ri que. 

Matières premières. 

Le coton employé est en grande partie acheté 
en Allemagne et vaut actuellement de 1 franc à 
i fr. 20 c. le kilogramme. Certaines qualités blanches, 
destinées aux usages pharmaceutiques, s'achètent 
jusque 2 francs le kilogramme. On trouve, en Alle- 
magne, du coton pur, tout préparé pour le déchi- 
quetage, ce qui dispense nos fabricants de s'occuper 
du dégraissage. 

La quantité de coton traitée annuellement dépasse 
195,000 kilogrammes. 

L'acide nitrique à 48"* est de provenance belge et 
allemande. On en consomme environ 225 tonnes par 
an. Une des fabriques de nitrocellulose va monter 
une installation pour préparer elle même son acide 
nitrique. 

L'acide sulfurique à 66'' est fourni par la Belgique; 
la quantité nécessaire à la fabrication est également 
de 225 tonnes par an. 

Fabrication . 

La fabrication comporte un assez grand nombre 
d'opérations; elles sont relatives à la préparation du 
coton, à sa nitriûcation et au traitement du coton 
nitriûé. 



— 335 — 

Préparation du coton. 

Le coton brut, avant de subir Taction de l'acide 
nitrique, doit être convenablement préparé. On le 
soumet aux opérations suivantes : 

Une purification consistant en un dégraissage à la 
soude et un lavage dans une chaudière autoclave; 

Un premier séchage; 

Un déchiquetage au moyen d'une machine appelée 
loup déchiqueteur; le coton, amené par un tablier 
sans fin, est pressé contre un cylindre garni de 
pointes; après avoir été ouvert et déchiré par ces 
pointes, le coton passe entre deux tambours lami- 
neurs perforés et les poussières qu'il contient sont 
aspirées par l'intérieur ; 

Un second séchage, avec refroidissement, dans des 
récipients clos, à l'abri de l'air. 

Nitrification du coton. 

On prépare, d'abord, dans une chaudière horizon- 
tale, le mélange d'acide nitrique et d'acide sulfurique 
dans les proportions voulues pour la qualité de nitro- 
cellulose à obtenir. 

On règle, ensuite, la température à laquelle on veut 
opérer la nitrification et qui varie suivant le cas, en 
faisant passer le mélange d'acides dans une chaudière 
voisine, munie d'un serpentin dans lequel on peut 
introduire de la vapeur. . 

La nitrification du coton s'effectue soit dans des 



— 336 — 

récipients en grès, soit directement dans des appa- 
reils Sellwig et Lunge, qui sont de véritables esso- 
reuses. Lorsque Tattaque est terminée, on lâche le 
liquide et Ton turbine. 

Les acides ayant servi se rendent dans une troi- 
sième chaudière pour y être régénérés. 

Quant aux vapeurs acides qui se dégagent pendant 
l'opération, elles sont recueillies sous une hotte et 
aspirées par un ventilateur en grès, non sujet à se 
détériorer par l'action des acides. Avant d'entrer dans 
cet aspirateur, pour être rejetées dans l'atmosphère, 
les vapeurs traversent une série de bonbonnes en grès, 
puis une petite tour de condensation remplie de coke 
et de plateaux. 

Le coton nitriûé est relire de l'appareil et trans- 
porté hydrauliquement par un courant d'eau jusqu'à 
l'atelier de lavage. 

Traitement du coton nitrifié. 

Le coton nitrifié subit d'abord une série de lavages 
à l'eau froide, d'abord dans une grande cuve ovale on 
pile à circulation continue, puis, dans des bacs rec- 
tangulaires. 

Ces lavages sont suivis d'un déchiquetage ; cette 
opération s'effectue à chaud dans une pile identique 
à celles employées dans la fabrication du papier; elle 
a pour but de bien ouvrir les fibres du coton et de 
permettre sa parfaite épuration. On force le coton à 
passer entre un bloc à rainures et un cylindre garni 
de lames de fer radiales. 



— 337 — 

Où procède alors à la cuisson. Introduit avec de 
l'eau et de la soude dans une grande chaudière verti- 
cale, le coton est soumis à rébullition pendant cin- 
quante heures. Ce traitement a pour effet de détruire 
tous les composés organiques étrangers qui pour- 
raient accompagner le nitrocoton. 

On le débarrasse de ces impuretés par des lavages 
à Teau froide, dans une pile de papeterie. Le nitro- 
coton se dépose au fond de l'appareil ; on décante 
Teau sale à l'aide d'un tamis cylindrique à palettes 
intérieures, que l'on plonge dans le liquide. Si l'eau 
contient beaucoup de sable, on la fait sortir par la 
partie inférieure de la pile. 

Lorsque la nitrocellulose est bien propre, il ne 
reste plus qu'à l'essorer; elle est retirée de la tur- 
bine avec le degré d'humidité convenable pour le 
transport. D'après les décisions de la convention de 
Berne, la teneur en eau peut aller jusque 56 p. c. 

Produits fabriqués. 

La nitrocellulose se fabrique en différentes qualités 
d'après l'usage auquel elle est destinée. Il y a d'abord 
la nitrocellulose soluble dans la nitroglycérine, pro- 
pre à la fabrication de la dynamite; puis les qualités 
destinées à la préparation des diverses poudres sans 
fumée; enfin la nitrocellulose employée à la fabrica- 
tion du collodion. 

La qualité varie suivant le dosage des acides 
employés et la température de nitrification; elle se 
constate par le degré de solubilité du nitrocoton 

22 



— 338 — 

dans un mélange d'éther et d*alcool ; cette solubilité 
dépend elle-même de la teneur en bioxyde d'azote. 

C'est, d'ailleurs, cette dernière condition qui sert à 
fixer le prix de la nitrocellulose, lequel varie actuel- 
lement de 4 à 5 francs le kilogramme. 

Commerce:. 

La fabrication de la nitrocellulose est pratiquée par 
deux des principales poudreries du pays. 

En y comprenant la fabrication de l'éther et du col- 
lodion,qui se préparent conjointement, cette industrie 
requiert un personnel d'une cinquantaine d'ouvriers 
et une puissance motrice de 175 chevaux, sans natu- 
rellement y comprendre la nitrocellulose destinée à la 
fabrication de la soie artificielle. 

La production actuelle s élève à environ 225,000 ki- 
logrammes par an, dont les trois quarts sont utilisés, 
par les mêmes établissements, pour la fabrication de 
la poudre sans fumée. Toutefois, les installations sont 
faites en vue de pouvoir donner une extension consi- 
dérable à la production, à mesure du développement 
de la fabrication de la poudre sans fumée. 

Le transport par chemin de fer de la nitrocellulose 
à 56 p. c. d'humidité ne peut se faire que dans des 
sacs caoutchoutés contenant 55 kilogrammes au maxi- 
mum. Les fabricants, se basant sur Tinocuité du pro- 
duit à l'état humide, seraient désireux de voir la limite 
de poids modifiée et portée, par exemple, à 70 kilo- 
grammes. 



^ 339 — 

GoUodion. 

Le collodion est un liquide visqueux, préparé en 
dissolvant la nitrocellulose dans un mélange d'éther 
et d'alcool. 

Ce produit est employé dans la pharmacie, en 
photographie et dans la fabrication des manchons à 
incandescence. 

Il s'expédie comme l'éther, c'est-à-dire en bon- 
bonnes ou en flacons. 

Son prix est de 1 fr. 50 c. le kilogramme. 
Les deux fabriques de cellulose préparent égale- 
ment les différentes qualités de collodion. 

La production totale atteint actuellement 7,000 à 
8,000 kilogrammes par an. 

L'industrie du collodion est à ses débuts en Bel- 
gique; elle est appelée à se développer et susceptible 
de fournir un certain chiffre d'affaires à l'exportation. 
On expédie déjà ses produits dans les pays du sud de 
l'Europe et de l'Amérique méridionale. 

5° Aldéhyde et paraldéhyde acétiques . 

L'aldéhyde acétique et son polymère solide, le 
paraldéhyde, sont fabriqués par usine qui s'occupe 
principalement de naphtaline purifiée et d'anthracène 
riche. 

L'aldéhyde acétique ou et banal se prépare en oxy- 
dant l'alcool éthylique par l'un des procédés suivis 
dans les laboratoires. Le paraldéhyde acétique se 
forme sous Tinfluence de l'acide chlorhydrique. 






— 340 — 

Ces deux produits se livrent dans des bouteilles 
ordinaires et valent respectivement 2 fr. 50 c. et 
5 fr. 50 c. le kilogramme. 

Ils sont utilisés en médecine, comme soporifiques. 
Dans l'industrie, l'aldéhyde acétique, ainsi que nous 
l'avons vu, est employée pour préparer la quinaldine, 
qui sert de base à la fabrication du jaune de qui- 
noline (aniline). 



VI. — PRODUITS CHIMIQUES PURS, 
jo Produits pour laboratoires. 

La fabrication de produits chimiques purs, pour 
laboratoires scientifiques et industriels et pour usages 
médicinaux, est loin d'avoir atteint, en Belgique, 
le développement qu'elle a pris dans certains pays 
voisins. Pour la plupart de ces substances, nous 
sommes tributaires de l'Allemagne. 

Cependant, quelques maisons belges de droguerie et 
de pharmacie fournissent couramment, dans d'excel- 
lentes conditions, un certain nombre de produits purs, 
qui sont non seulement consommés dans le pays, mais 
encore exportés, en certaine quantité, en France, en 
Allemagne, dans l'Amérique du Nord, etc. 

Produits fabriqués. 

Voici la liste des principaux produits fabriqués 
avec indication de leurs prix par kilogramme : 

Zinc redistillé^ absolument pur : 7 fr. 50 c. à 7 fr . 75 c. 



J 



— 341 — 

Oxyde de zinc précipité, indifférent au permanganate : 
1 fr. 20 à 2 francs. Il est obtenu en purifiant, par des 
réactifs spéciaux, le blanc de zinc neige. 

Chlorure de plomb cristallisé : 1 fr. 50 c. 

Nitrate de plomb : 1 fr. 70 c. 

Ces deux sels sont des sous-produits de la prépa- 
ration de l'oxyde de zinc. 

Peroxyde de plomb ou oxyde puce^ sans manganèse, 
obtenu par oxydation du minium : 5 francs. 

lodure de plomb. 

Chlorure de sodium. 

Carbonate calcique, préparé au moyen du chlorure 
calcique. 

Phosphate tricalcique, préparé au moyen du marbre. 

Benzoate de sodium. 

Benzoate d'éthylène. 

Biododithymol. 

Oxyiodogallafe de bismuth. 

Produits purifiés. 

En plus des produits fabriqués, on effectue éga- 
lement la purification de certains composés fabriqués 
en Belgique ou importés de l'étranger, tels que : 

Borax, nitrate de potasse, sulfate de cuivre, de prove- 
nance belge. 

Alun potassique^ de provenance anglaise. 

Acétate de plomb, de provenance anglaise et alle- 
mande. 



— 342 — 



Réactifs. 



Les mêmes maisons se chargent aussi de la prépa- 
ration de réactifs spéciaux, tels que : liqueurs alcali- 
métriques, réactif de Nessler, liqueur de Fehling,etc., 
ainsi que de la composition de collections de réactifs 
pour laboratoires d'étude, de pharmacie et de photo- 
graphie. 

^ Préparations pharmaceutiques. 

Produits. 

Les nombreuses et variées préparations qui sont du 
ressort de la pharmacie constituent la branche prin- 
cipale des établissements qui nous occupent. 

Ces produits se rangent en plusieurs catégories 
comportant des manipulations fort diverses. Citons : 

Les médicaments en poudre et comprimés; 

Les pilules, pastilles, capsules; 

Les produits granulés et enrobés; 

Les extraits, teintures, onguents; 

Les préparations organothérapiques (extraits d'or- 
ganes d'animaux, sérums, etc.). 

Outillage. 

Plusieurs de nos maisons sont pourvues d'un outil- 
lage complet et perfectionné, qui ne le cède en rien 
à celui des établissements les plus réputés de 
l'étranger. 

La nomenclature suivante donnera une idée de la 



— 343 — 

grande variété de machines qui sont utilisées dans 
cette industrie ; elles sont combinées pour effectuer 
les opérations avec la perfection et la célérité 
requises et beaucoup d'entre elles fonctionnent méca- 
niquement. 

Broyage, moulure, pulvérisation. 

Meules ordinaires verticales. 
Moulin à cylindres pour farines. 
Cisaille à découper les racines. 
Rouleau à découper les feuilles. 
Moulin à onguent (cuve fermée avec meule en fonte). 
Tambour en porcelaine avec billes en porcelaine. 
Tambour à boulets pour pulvériser, avec tamis. 
Broyeur Cyclon, avec croisillon à l'intérieur, pour 
corps très durs. 
Pilon mécanique double en acier, quadruple, etc. 
Tamiseur mécanique. 

Compression, granulation^ façonnage. 

Machine à façonner les pastilles. 

Machine pour Isi compression des pastilles avec 
matrice et poinçon. 

Machine à fabriquer automatiquement les pilules. 

Chaudière rotative en cuivre pour la dragéiâcation. 

Sphère rotative en verre pour argenter les pilules. 

Machine à disque pour façonner les capsules en 
gélatine. 

Pompes pour remplissage des capsules. 

Séchoirs pour les divers produits, etc. 



— 344 — 

Exlraclion, fiUraiion, distillation, évaporation, 

Macérateur à Tair libre. 

Distillateur-extracteur fermé (alambic surmonté 
d'un réservoir). 

Alambic distillant dans le vide à 2S^^ spécialement 
pour produits organothérapiques. 

Filtre Ensinger à grande surface, travaillant sous 
pression d'acide carbonique. 

Filtre rapide à bougie Chamberland, travaillant à 
50 atmosphères, avec stérilisation simultanée par 
Tacide carbonique (spécialement pour préparations 
organothérapiques). 

Chaudière à évaporation à Fair libre, à double 
enveloppe et chemise de vapeur. 

Séchoir dans le vide, à plaques creuses chauffées 
par la vapeur, etc. 

Séchoir à radiateurs avec ventilateur électrique et 
flambage préalable de l'air introduit (pour stérilisa- 
tion). 

Appareil à stériliser l'ouate dans la vapeur sèche. 

Production. — Commerce. 

Les maisons qui, en Belgique, s'occupent de la 
fabrication des produits chimiques purs pour labora- 
toire et des préparations pharmaceutiques sont au 
nombre de 5. Trois de ces établissements travaillent 
avec force motrice et occupent un personnel relative- 
ment important. Le nombre total d'ouvriers et 



— 345 — 

ouvrières employés dans cette industrie est de 150 
environ, ayant à leur disposition une puissance 
motrice d'une soixantaine de chevaux. 

On peut estimer le chiffre d'affaires total à environ 
2,500,000 de francs par an. 

L'absence de maisons de commerce belges à Tétran- 
ger rend fort difficile Texportation au loin de ce genre 
d'articles. Cependant, certains produits pour labora- 
toire s'exportent en France, en Allemagne et dans 
l'Amérique du Nord. 

Les préparations pharmaceutiques trouvent aussi 
quelques débouchés en dehors du pays, notamment au 
Congo, où nos fabricants ont comme clientèle l'admi- 
nistration de l'Ëtatet celles des sociétés particulières. 



REPERTOIRE 



Société anonyme du gaz de Saint -Josse-ten-Noode, à 
Saint-Josse-ten-Noode lez-Bruxelles. 

Eaux ammoniacales eoncenlrées. 

Usine à gaz de la ville, à Gand. 

Eaux ammoniacales concentrées. 

Compagnie générale pour l'éclairage et le chauffage par le 
gaz^ à Louvain et à Tournai. 

Eaux ammoniacales concentrées. 

Compagnie continentale du gazy à Anvers et à Koekel- 
berg-lez-Bruxelles. 

Sulfate d*ammoniaque. 

H. Desclée et C*% à Bruges. 
Sulfate d'ammoniaque. 

Société anonyme d'éclairage du centre^ La Louvière. 
Sulfate d'ammoniaque. 

Société aiwnyme du gaz d'Alost^ à Alost. 
Sulfate d'ammoniaque. 



- 347 — 

Société anonyme du gaz de Liège, h Liéfi|;e. 
Sulfate d*ainmoniaque. 

Société anonyme pour la fabrication du gaz, à Angleur 
et à Yerviers. 

Sulfate d'ammoniaque. 

Desclée et (>*, à Courtrai. 
Sulfate d'ammoniaque. 

Usine à gaz communale, à Saint-Gilles-lez-Bruxelles. 
Sulfate d'ammoniaque. 

Société anonyme pour le chauffage et l'éclairage par le gaz, 
à Ânderlecht-lez-Bruxelles. 

Sulfate d'ammoniaque. 

Société anonyme d'Ougrée-Marihaye^ à Seraing. 
Sulfate d'ammoniaque. Goudrons. 

Evence Coppée, à Ressaix-lez-Binche et à Pâturages. 
Sulfate d'ammoniaque. Benzols bruts. Goudron. 

*Solvay et C, à Havre, Seraing, Ghlin, Gouillet, Fié- 
malle, Bois-du-Luc, Crachet-Picquery, Fontaine- 
l'Évéque, Élouges, Dour, Zeebrugge, Maurage. 

Eaux ammoniacales concentrées. Alcali volatil. 
Sulfate d'ammoniaque. Benzols bruts et recti- 
fiés. Solvent naphte. Toluène. Benzène pur. 
Goudron. 



* Les établissements marqués d'un astérisque sont ceux qui figurent 
dans plusieurs groupes d'industries. 



— 348 — 

Compagnie continentale du gaz, à Forest-lez-Bruxelles. 

Sulfate d'ammoniaque. Benzols et benzine. Naph- 
taline brute. Huiles lourdes et créosotées. An- 
tbracène. Brai. 

Usine à gaz de la ville de Bruxelles, à Laeken-lez- 
Bruxelles. 

Sulfate d'ammoniaque. Benzol, toluol, solvent 
naphte. Acide phénique brut. Huile de créosote. 
Naphtaline brute Anthracène à 50 p. c. Brai. 

Burty Boulton et Haywood [société anonyme), à Seizaete. 

Sulfate d'ammoniaque. Benzols, benzine rectiGée, 
toluol, pyridine. Acide phénique brut. Naphta- 
line brute. Anthracène. Brai. 

Usine de produits chimiques {société anonyme), îi Schoo- 
naerde. 

Benzols. Huiles de créosote. Naphtaline brute. 
Anthracène. Brai. 

Société anonyme des agglomérés réunis du bassin de 
Charleroi, à Marcinelle. 

Benzols. Acide phénique cristallisé et liquide. 
Crésol. Naphtaline purîGée. Huiles de créosote. 
Anthracène. Brai. 

Société anonyme de charbonnages et sous-produits réunis, 
à Flawinne. 

Benzols bruts et rectifiés. Benzine. Huiles de 
créosote. Naphtaline purifiée. Anthracène. 
Brai. 



— 349 — 

Louis Luyteïiy à Marche-les-Dames. 

Naphtaline puriflée. Ânthracène riche. Huiles 
lourdes. Jaune de quinoline. Aldéhyde et parai- 
déhyde acétique. 

*Compagnie générale des produits chimiques et engrais 
chimiques de la Sambre^ à Jemeppe-sur-Sambre. 

Acide phénique cristallisé. 

^Fabrique d!engrais et produits chimiques [société ano- 
nymé)^ à Charleroî. 

Désinfectant Fluid dip. 

*René Dubois^ à Fontaine-l'Évêque. 
Carbonyle, marque « Brunitas ». 

Hervé frères et Goffart, à Trooz. 
Carbonyle. 

Alphonse Dupont et C*% à Haren (Nord). 

Ferrocyanure de soude. Sulfocyanure double de 
potasse et d'ammoniaque. Sulfocyanure d'am- 
moniaque. 

J.'B. Ibels^ à Anderlecht-lez-Bruxelles. 

Couleurs d'aniline. Nigrosines à l'eau et à l'alcool. 
Bleus solubles. Couleurs grasses et couleurs 
pour vernis à l'alcool. 

L. Destrée, A. Wiescher et C% à Haren (Nord). 
Couleurs d'aniline. 



— 350 — 

Société anonyme des matières tannantes et colorantes, à 
Jemappes. 

Extraits tanniques liquides. 

Société anonyme de produits chimiques et électrochimiques ^ 
à Hemixem. 

Extraits tanniques liquide, pâteux et sec. Acide 
acétique. Acétone. Alcool méthylique rectifié. 
Alcool allylique. Charbon de bois menu. Gou- 
dron de bois. Briquettes. 

Ch. Van Assche, à Saint-Amand-lezPuers. 
Extrait de salicine. 

Société anonyme a Pharmaco », à Bornhem. 
Salicine. 

L. Masure et C**, à Olloy. 

Acétate et pyrolignite de chaux. Alcool méthy 
lique ordinaire, demi pur et pur. Charbon et 
goudron de bois. 

V""" Louis Zoude, à Poix-Hatrival. 

Acétate de chaux. Pyrolignite de fer. Alcool mé- 
thylique rectifié. Charbon et goudron de bois. 

/. Capelle, Lutgen et Dury, à Bertrix. 

Acétate de chaux. Alcool méthylique ordinaire 
et pur. Charbon et goudron de bois. 

Les produits chimiques de Chimay (société anonyme]^ à 
Chimay. 

Acétate de soude. Alcool méthylique. Charbon de 
bois. Brai végétal. Huiles de créosote. 



— 351 — 

LambioUe frères , à Marbehan. 

Acétate de chaux et de soude. Acétone. Pyroli^^nite 
de fer. Alcool métbylique ordinaire, type régie 
et pur. Charbon de bois. Goudron et brai 
végétal. Formol. Chloroforme. Créosote et 
gaïacol. Créoso forme et gaïaforme. Carbonate 
et phosphate de créosote et de gaïacol, etc. 

Everaert frères^ à Louvain. 

Acide acétique. Alcool mélhylique. Charbon et 
goudron de bois. 

/. SleelS'Van Huffely à Destelbergen-lez-Gand. 

Acide acétique. Pyrolignite de fer. Alcool métby- 
lique. Charbon et goudron de bois. 

* Usine des Moulins {société anonyme), à Gand. 

Acide acétique industriel et de table, vinaigres 
d'alcool, de vin et de malt. 

Edouard Hawarl^ à Louvain. 

Formol. Trioxyméthylène. Hexaméthylène tétra- 
mine. 

*Sociélé anonyme Cooppal etO% à Wetterenet à Caulille. 

Alcool métbylique. Acétate de chaux. Ëther sul- 
furique. Éther acétique. Nitrocellulose. Col- 
lodion. 

Société anonyme des explosifs de Clermont (Muller et C^)^ 
à Clermont. 

Nitrocellulose. Collodiou. 



— 352 - 

Georges Labouverie^ à Ougrée, 

Produits chimiques purs pour laboratoires. Oxyde 
de zinc. Chlorure et nitrate de plomb. Zinc 
redestillé. Oxyde pure. 

Laboratoires Optina, à Schaerbeek-lez-Bruxelles. 

Chloroforme. Produits pharmaceutiques. Médica- 
ments comprimés à sec. Préparations organe- 
therapiques. Extraits et sérums. Pansements 
antiseptiques. 

Pharmacie centrale de Belgique^ à Hal. 

Produils chimiques purs : 

Carbonate et phosphate calcique. Chlorure de 
sodium. Oxyde de zinc. 

Benzoate de sodium et d*éthylène. 

Salycilate d*antipyrine. Oxyiodogallate de bis- 
muth. Biododi thymol, etc. 

Alun potassique, borax^ nitrate de potasse, acé- 
tate de plomb, sulfate de cuivre. 

Produits pharmaceutiques : 

Teintures, extraits, onguents. Pilules, capsules, 
pastilles, produits granulés et comprimés, 
poudres, etc. 

Kalcker-WielemanSj à Bruxelles. 

Préparation de réactifs et produits purs pour 

recherches chimiques. 
Produits pharmaceutiques : essences, extraits, 

granules, pilules, capsules, etc. 



— 383 — 

Pelgrims et fils, à Bruxelles. 

Oxyde de zinc, chlorure et nitrate de plomb, 
iodure de pomb. 

Préparation et collections de réactifs pour labo- 
ratoires et photographies. 

Produits pharmaceutiques divers. 



>S«âo* 



23 



TABLE DES MATIÈRES 



Pages. 

Introduction : 

Objet des industries chimiques '. . 1 

Classification pratique des industries chimiques 6 



PREMIÈRE PARTIE. 

INDUSTRIES DE L ACIDE SULFURIQUB 
ET DES SUPERPHOSPHATES. 



Renseignements généraux 11 

I. Acides minéraux et sous-produits : 

1^ Acide sulfurique 14 

Aperçu général de la fabrication 14 

a) Production de l'anhydride sulfureux 17 

Minerais 17 

Broyage 18 

Grillage 20 

Fours à pyrites . . 20 

Fours a blendes .... 22 

Fours à blendes et à pyrites 24 

Chambres à poussières 25 

Organisation du travail du grillage 26 

Utilisation des minerais grillés 26 



— 356 — 

Pages. 

6) Transformation de l'anhydride sulfureux en acide sul- 

furjque 27 

Chambres de plomb 27 

Tirage des fours 50 

c) Récupération des vapeurs nitreuses 51 

Condenseur de Gav-Lussac .51 

Tour de Glover 52 

Distribution des acides 53 

Compteur automatique 54 

Rendement. — Emmagasinage. — Transport ... 57 

Concentration de Tacide sulfurique 59 

Fabrication de Tacide sulfurique par contact ... 45 

Sous-produits de la fabrication 44 

Production, — Commerce 45 

^ Acide nitrique 48 

Fabrication 48 

Production. — Commerce 54 

5^ Sulfate de soude et acide chlorhydrique .55 

Fabrication ... .55 

Production, — Commerce ... 57 

II. Phosphates de chaux : 

1^ Superphosphates ordinaires .... 58 

Matières premières 58 

Acide sulfurique 59 

Phosphates naturels 59 

Fabrication 60 

Broyage des phosphates 60 

Traitement par Tacide sulfurique . 62 

Séchage du superphosphate 64 

Pulvérisation, tamisage et ensachement 66 

Disposition générale de Tatelier 68 

Production, — Commerce 69 

Superphosphates d'os 70 

Superphosphates de noir d'os 71 



— 3S7 — 

Pages. 

2° Guano dissous 72 

Matières premières . . . . .... 72 

Traitement 72 

Production. — Commerce . . . . 73 

Guano artificiel ... 73 

3® Phosphates basiques .... ... ... 74 

Matières premières ... . . . . 7i 

Préparation .... 75 

Production. — Commerce 75 

III. Produits accessoires : 

Cuivre de cément 77 

Matières premières 77 

Fabrication 77 

Production. — Commerce 78 

Sulfate de cuivre 79 

Fabrication 79 

Production. — Commerce 81 

Nitrate de cuivre 81 

Sulfate de fer 81 

Fabrication 81 

Production, — Commerce 82 

Perchlorure de fer 83 

Composés de baryum ... 84 

Sulfure 84 

Nitrate 84 

Carbonate, chlorure 84 

Fluosilicate de soude 85 

Fabrication 85 

Production. — Commerce 86 

arsenic 86 

Matières premières 86 

Fabrication 87 

Production. — Commerce 89 

Arséniure de nickel et de cobalt 90 

Répertoire 91 



— 358 — 



DEUXIÈME PARTIE. 

INDUSTRIES DE LA SOUDE, DES CHLORURES 
ET DES SELS DE POTASSE. 



Pages. 

Renseignements généraux 99 

I. Carbonate de soude et sous-produits : 

Aperçu général de la fabrication 102 

Matières premières 104 

Opérations 105 

Préparation de la saumure ammoniacale .... 105 

Production de Tacide carbonique 107 

Garbonatation de la saumure ammoniacale. . . 108 

Filtration et lavage du précipité 110 

Dessiccation et calcination du bicarbonate de soude, lit 

Récupération de l'ammoniaque 114 

Utilisation des eaux-mëres 115 

Production. — Commerce 116 

II. Chlorure de chaux. — Soude caustique : 

1® Chlorure de chaix 118 

Procédés de fabrication . . . . 118 

a) Méthode électrolytique 120 

Production du chlore 120 

Chloruration de la chaux 124 

b) Procédé Deacon 125 

Production du chlore 125 

Chloruration de la chaux 128 

Chlorure de chaux liquide 129 

Production. — Commerce 129 

2<* Soude caustique 150 

Procédés de fabrication . . 150 

Production, — Commerce ... . . 131 



J 



— 359 — 

Pages 

III. Cristaux de soude. — Acide sulfureux et bisulfites. — 
Composés divers : 

i^ Cristaux de soude 132 

Fabrication 132 

Production. — Commerce 154 

2<> Acide sulfureux et bisulhtes 1%Ï3 

Fabrication 135 

Production. — Commerce 137 

Acide sulfureux 137 

Bisulfite de soude 138 

Bisulfite de chaux 138 

3'* Composés divers 139 

Sulfate de magnésie 139 

Hypochlorite de soude 139 

Chlorure de zinc 140 

Sulfure de sodium 140 

V. Potasse. — Salpêtre. — Sel raffiné : 

1° Potasse 141 

Matières premières 141 

À, Potasse DE vinasses 142 

Potasse brute 142 

Fabrication 142 

Production. — Commerce 145 

Potasse raffinée 146 

Matières premières 146 

Fabrication 147 

Production. — Commerce 148 

SotAS'produits 149 

Carbonate de soude 149 

Sulfate et chlorure de potasse 149 

Noirs de potasse 149 

B. Potasse de suint 150 

Matières premières 150 

Fabrication . 150 

Production, — Commerce 152 

Potasse caustique 153 



— 360 — 

Pages. 

2» Salpêtre 154 

Matières premières 154 

Fabrication 154 

Production. — Commerce 155 

Sous-produit 156 

Nitrate d'ammoniaque 157 

3° Sel raffiné 157 

Matières premières 157 

Fabrication 158 

Production. — Commerce 161 

Répertoire 164 



TROISIÈME PARTIE. 

PRODUITS DE NATURE MINÉRALE AUTRES QUE CEUX 
DES DEUX PREMIERS GROUPES. 



Renseignements généraux 173 

I. Alumine et composés d'alumine : 

1<* Alumine et sulfate d'alumine 175 

Matières premières 175 

Fabrication 176 

Alumine 176 

Sulfate d'alumine 178 

Production. — Commerce 179 

2<* Alun de potasse . 180 

Fabrication 180 

À . Emploi des schistes aluniferes 180 

B. Emploi de l'alunite de Tolfa 181 

Production. — Commerce 182 

3° Composés divers d'alumine 183 

Aluminate de baryum 183 

Chlorure d'aluminium 184 

Fluorure d'aluminium 184 

Fluorure double de soude et d'alumine 185 

Acide fluorhydrique 185 



— 361 — 

, Pages. 

II. Acide phosphorique et corps qui en dérivent : 

1^ Acide phosphorique i86 

Fabrication 186 

Production, — Commerce i87 

âo Superphosphates doubles 188 

Fabrication 188 

Production, — Commerce 189 

3° Phosphates alcalins 190 

Phosphate de potasse 190 

Phosphate d'ammoniaque 191 

Phosphate de soude 191 

Sous-produit : Phosphate précipité bicalcique . . . . 192 

A^ Phosphore et phosphure de cuivre 192 

Phosphore 192 

Phosphure de cuivre 193 

III. Couleurs minérales : 

1° Céruse 194 

Matières premières 194 

Fabrication 195 

Fusion et coulage du plomb 196 

Carbonatation 196 

Décapage 197 

Mouture 199 

Séchage 199 

Pulvérisation 199 

Broyage à l'huile 200 

Production, — Commerce 200 

Massicot et minium ... 202 

Massicot 202 

Minium 203 

Mine orange 203 

2« Blanc de zinc 204 

Fabrication 204 

Production. — Commerce 205 

Oxyde gris et poussière de zinc 207 



J^ 



— 362 — 

I Pages. 

S*» LiTOPONE 208 

Fabrication 208 

Préparation du sulfure de baryum 208 

Préparation du sulfate de zinc 209 

Fabrication de la litopone 209 

Production — Commerce 210 

4<> Bleu d*outremeh 211 

Matières premières 2U 

Fabrication 212 

Production. — Commerce 213 

5<* Couleurs a base d'oxyde de fer 215 

Fabrication 215 

Colcotar et rouge oxyde 215 

Miniums de fer 216 

Ocres 219 

Terres à couleurs 220 

Production, — Commerce 221 

6° Couleurs diverses 224 

Fabrication 224 

Terre de Sienne 224 

Noir d'ivoire 224 

Jaune de chrome 224 

Bleu de Prusse 224 

Vert de chrome 224 

Vert de Schweinfurth 225 

Production. — Commerce 225 

IV. Corps gazeux comprimés : 

1» OXYGÈNB ET HYDROGÈNE ... 227 

Fabrication 227 

Production. — Commerce 231 

2° Anhydride sulfureux 232 

3* Acide carbonique 235 

Fabrication 253 

À. Fermentation alcoolique 233 

B. Calcination du carbonate de chaux . ... 234 

C. Calcination du carbonate de magnésie .... 235 
Production. — Commerce 256 



— 363 — 

Pages. 

A^ AMMONIAQUE ANHYDRE 257 

Fabrication 237 

Production. — Commerce 238 

V. Produits divers : 

1° Soufre raffiné 239 

Fabrication 239 

Production. — Commerce 240 

2^» Sulfate de baryte 241 

Extraction 241 

Préparation 243 

Production. — Commerce 245 

3° Borax et acide borique 246 

4° Silicates de soude et de potasse 247 

Fabrication 247 

Production. — Commerce 248 

Répertoire 250 



QUATRIÈME PARTIE. 

PRODUITS EXTRAITS DE LA HOUILLE ET DU BOIS 

ET AUTRES COMPOSÉS ORGANIQUES. 

PRODUITS POUR LABORATOIRES. 



Renseignements généraux 257 

I. Sous-produits de la distillation de la houille : 

Matières premières ... 262 

A . Usines à gaz 262 

B. Fours à coke 264 

Procédés de fabrication 265 

A . Usines à gaz 265 

B. Fours à coke à récupération 266 



— 364 — 

Pages, 

Production. — Commerce 267 

i« Graphite 267 

2*^ Matières épurantes épuisées . . .... 268 

5^ Eaux ammoniacales 270 

4^ Goudrons 271 

5° Benzols bruts 272 

II. Produits secondaires de la distillation de la houille : 

À . Traitement des matières éparantes épuisées 273 

i^ Ferrocyanure de soude 273 

2^ SULFOCYANURE DE POTASSE ET D'AMMONIAQUE 274 

B. Traitement des eaux ammoniacales 275 

1» ÂM.M0NIAQLTE 276 

Fabrication 276 

a. Concentration des eaux 276 

6. Épuration 280 

Production. — Commerce . . 281 

2^ Sulfate d'ammoniaque 283 

Fabrication ... 283 

Production. — Commerce 284 

C. Distillation des goudrons 285 

Matières premières 285 

Procédés de fabrication ..... ... 286 

Premier traitement 286 

Deuxième traitement ... 287 

Troisième traitement 288 

Rendement 288 

Appareils employés 290 

1° Produits retirés des huiles légères. ... 292 

Benzol, benzène, toluène, pyridine 292 

Production» — Commerce 293 

^ Produits retirés des huiles moyennes 294 

Acides phcnique et crésylique 294 

Carbonyle 295 

Fluiddip 295 



— 365 — 

Pages. 

3^ Produits retirés des huiles créosotées 296 

Naphtaline 296 

Purification 296 

Production. — Commerce . 297 

Créosote 298 

A° Produits retirés des huiles anthracéniques .... 299 

Huile verte 299 

Anthracène commercial 299 

Anthracène riche 500 

Production. — Commerce 301 

5° Brai 301 

6<* Produits divers et produits dérivés 302 

Goudron raffiné 302 

Distillation des goudrons de pétrole 302 

Hydrocarbures nitrés 305 

Couleurs d*aniline 303 

III. Produits extraits directement du bois : 

 . Procédés par voie humide 304 

1® Extraits tanniques ... 304 

Matières premières 304 

Fabrication 305 

Production. — Commerce 308 

2« Salicine 508 

Matières premières 508 

Fabrication 509 

B. Prooédét par yoie tèobe. — Distillation du bois 511 

Matières premières 511 

Procédés de fabrication ... 512 

1° Obtention du pyrolicneux 512 

a) Séchage et débitage du bois 512 

b) Distillation 512 

c) Condensation 515 

2<> Traitement du pyroligneuk 514 

a) Séparation des goudrons 514 

b) Séparation de Talcool méthylique 515 

c) Séparation de Tacide acétique 515 



— 366 — 

Pages. 

Produits fabriqués. — Rendement 517 

Charbon de bois 317 

Alcool méthylique 318 

Acétate de chaux 318 

Acétate de soude 319 

Pyrolignite de fer 319 

Goudron 319 

Production. — Commerce 320 

Charbon de bois 321 

Alcool méthylique 321 

Acétate de chaux 321 

Acétate de soude 321 

IV. Produits secondaires de la distillation du bois : 

1^ Dérivés de l'alcool méthylique 322 

Formaldéhyde 322 

Fabrication 522 

Production. — Commerce 325 

Trioxyméthylène 324 

Hexaméthvlène tétramine 324 

2<* Dérivés de l* acétate de chaux 324 

Acétone 324 

Chloroforme 325 

Acide acétique 325 

Matières premières 325 

Fabrication 326 

Production. — Commerce 328 

3° Dérivés du goudron de bois 329 

Procédés de fabrication 529 

Produits fabriqués 330 

V. Produits organiques divers : 

i^ f/THER SULFURIQUE 331 

Matières premières 331 

Fabrication 531 

Production. — Commerce 532 

Éthrr acétique 355 



— 367 — 

Pages. 

2® NiTROCELLULOSE .... 333 

Matières premières 334 

Fabrication 334 

Préparation du coton 335 

Nitrification du coton 335 

Traitement du coton nitrifié 336 

Produits fabriqués 337 

Commerce 338 

3» COLLODION 339 

Aldéhyde et paraldéhyde acétiques 339 

VI. Produits chimiques purs : 

1^ Produits pour laboratoires 340 

Produits fabriqués 340 

Produits purifiés 341 

Réactifs 342 

â'* Préparations pharmaceutiques 342 

Produits 342 

Outillage 342 

Broyage, mouture, pulvérisation 343 

Compression, granulation, façonnage 343 

Extraction, filtration, distillation, évaporation 344 

Production. — Commerce 344 

Répertoire . 346 



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PUBLICATIONS 

DU 

MINISTÈRE DE L'INDUSTRIE ET DU TRAVAIL (•) 



PUBLICATIONS PERIODIQUES DE l/OFFlCE DU TRAVAIL. 

Eevuedu tracail, publication mensuelle. — Éditeur : J. Goemaere, rue de 
la Limite, 21. Abonnement pour la Belgique : 2 francs (i^* année [4896] épuisée). 

Arbeid0blad^ publication mensuelle. — Éditeurs : Office dé publicité et Société 
belge de librairie, à Bruxelles. Abonnement pour la Belgique : 2 francs. 

Annuaire de la îégisloiion du travail. — i" année (1897), 1 fr. 50 é.; 2*, 3« 
et 4" années (épuiâées); 5« année, 2 fr. 60 c.; 6« année, 3 fr. 10 c; 7* année, 
(1903), 3 fr. 30 c. ; 8« année (1904), 3 francs* 

Rapports (ùifiueU de V inspection du travail. — ^ 1*^ année, 6 fr. 50 c; 
2* année, 7 francs; 3« année, 3 fr. 50 c; 4« année, 3 francs; 5® année, 3 fr. 50 c; 
6« année, 3 fr. 50 c.; 7« année, 3 fr. 50 c; 8« année, 3 fr . 50 c.; 9* année 
(4903), 4 francs. 

PUBLICATION» NON PÉRIODIOCES DE L*OFFICE DU TRAVAIL* 

VOfpce du travail de 1895 à i905. Notice publiée ^ l'occasion de Texposidon 
de Liège en 1905. 1 volume grand in-S*' de 245 pages ^véc figures et planches, 
(Cette i*)ablication n*est pas mise en vente. > 

L* assurance contre V invalidité et la vieillesse en AUemagne, — 1895, 1 vol. 
in-8<^ de 344 pages. Broché : 2 fr. 50 c.; cartonné toile : 3 francs. 

Travail du dimanche, — Belgio^ie. ^ Vol. MI : Établissements industriels; 
broché : 8 francs; cartonné toile : lO.francs. VoL. III : Mines, minières et car- 
rières; broché : 4 francs; cartonné toile : 5 francs. Vol. IV : Consultation des 
conseils de Tindustrie et du travail. Enquête dans les grands magasins. Consulta- 
tion de l'Association pour la repos du dimanche en Belgique; broché : 3 francs; 
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Travail de nuit des ouvrières de Vindustrie dans les pays étrangers (France, 
Suisse, Grande-Bretagne, Autriche, Allemagne), par Maurice Angiaux. ^ — 1898, 
1 volume in-8** de 271 pages. Broché : 2 francs. 

Lois et règlements co»icernant le tra:i>al\ des femmes et des enfants, la police 
des étabiièsenients classés et des carrières à ciel otavert, le pctyement des salaires 
aux ouvriers, les règlements d'atelier, le contrat de travail et Vinspection du 
travail (texte français ou flamand), — 1902, 1 volume in- 12, broché : 1 franc. 

Les salaires dan^ Vindustrie gantoise, par Louis Varlez ; Vol. L Industrie 
cotonnière, 1901, 1 volume in-8** de ccxiv-596 pages. Broché : 8 francs; cartonné 
toile : 8 fr. 75 c. Vol. II. Industrie de la filature du' lin, 1904. 1 volume in-8** de 
cx'lv-238 pages. Broché : 3 francs; cartonné toile : 3 fr. 75 c. 

Statistiq%4e des salaires dans les mines de houille. — Octobre 1896-mai 1900; 
1 brochure de xxxvn'104 pages in4^, avec 5 diagrammes. Prix : 3 francs. 

Salaires et durée du travail dans les industries teœtiles au 31 octobre 1901. 
1 volume grand în-4'^ de 427-691 pages avec cartogramroes et diagrammes. — 
1905. Cartonné toile : 15 francs. 

Id. Tiré à' part, sans les tableaux statistiques. 1 volume gr. in4^ de 427 pages. 
Cart. : 7 francs. 



{}) Toutes les publications pour lesquelles il n'est pas renseigné d'éditeur spécial 
sont en vente à l'Office de publicité, rue de la Madeleine, 46, et à la Société belge de 
librairie, rue Treurenberg, 16, à Bruxelles. 



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Les moteurs électriques dans les industries à domicile. I. L'industrie horlog^e 
.suisse. II. Le tissage de la soie à Lyon. III. L^industrie de la rubanerle à Saint- 
Etienne, par MM. Ernest Dubois et Armand Julln. — 1902. (Épuisé.) 

Les filatures de lin^ étude d^hygiène professionnelle^ par le D^ D. Gubert. — 
1902. Broché : 9 francs. (Épuisé.) 

Les industries à domicile en Belgique. Vol. I : ^Industrie armurière liégeoise. 
L'industrie du vêtement pour hommes à Bruxelles. L'industrie coutelière de 
Gembloux — 1899, 1 volume in-8<»de xx-362 pages. (Épuisé.) 

Id, — Vol. II : L'industrie du tissage du lin dans les Flandres. L'industrie do 
tressage de la paille dans la vallée du Geer. L'industrie de la cordonnerie en pays 
flamand. — 1900, 1 volume in-8o de 465 pages. (Épuisé.) 

Id. — Vol. 111 : L'industrie cloutiôre en pays wallon. L'industrie delà ganterie. 
1900, 1 volume in-8^ de 295 pages, (Épuisé).V 

Id. — Vol. IV et V : La dentelle et la broderie sur tulle. — 1902, 2 volumes 
in-8° de 315-281 pages. Broché : 25 francs; cartonné toile : 28 fr. 50 c. 

Id. — Vol. VI Les industries de la confection de vêtements pour hommes et de 
la cordonnerie à Binche. L'industrie du tissage de la laine dans le pays de Ver- 
viers et le Brabant wallon. L'industrie du tissage du coton en Flandre et dans le 
Brabant. — 1904, 1 vqI. in-8** de 600 pages. Broché : 5 francs; cartonné toile : 
6 francs. . 

Id. — Vol. VU. Llndustrie de la bonneterie. L'industrie de la cordonnerie 
à Hervé. 1903, 1 vol. 266 p^ges. Broché : 2 francs; cartonné toile : 2 fr. 75 c. 

Id. — Vol. Vlïl. (En préparation.) 

Recensement généf^al des indttstries et des métiers (3 i octobre 1896), XVlil forts 
volumes in^4^. et un allas in-folio. (Cette publication n'est pas mise en vente.) 

Moticgraphies industrielles. (Aperçu économique, technologique et commer- 
cial.) Filature mécanique du coton, du lin, du chanvre et du jùte. 1903, 1 volume 
in-8<* de 175 pages, figures et planches. Broché : 2 francs. 

Statistique des greffes en Belgique (1896-1900). 1 volume in-8*» de LXX-2U 
pages. ~ 1903. Broché : 2 fr. 25 c; cartonné toile : 3 fr. 25 c. 

Loi et règlements sur la réparation des dommages résultant des accidents du 
trawxiî. — 1905. Broché in-12, de 138 pages : 50 centinies. 
* 

PUBLICATIONS NON PÉHIODIQUES DE LA DIRECTION DE l'ENSEIGNBMENT INI^USTBIEL 

ET PROFESSIONNEL. 

Rapport sur Venseignemetitprofessiomiel en Angleterre^ par Oscar PTFFBROEK. 
1896» 1 volume in-8o de XYi'^21 pages. Broché : 2 fr. 25 e. (Épuisé.) 

Rapport sur Veyiseignement professionnel en Allemagne^ par le même. — 
1897, 1 volume in-8« de xii-354 pages. Broché : 2 fr. 50 c. 

Rapport sur V enseignement industriel et professionnel «ni9e/^t^t<e( 1884-1896]. 
1897, 1 volume in-8o de xxxvi479 pages. Broché :• 3 fr. 75 c 

Étîide sur les écoles techniques de V industrie du bâtiment et de V industrie du 
bois en Allanagne, par Omer BUYSE. — 1898, 1 volume in-8<» de iv-126 pages. 
Broché : 1 fr. 50 c. ^Épuisé.) 

Étude sur Inorganisation pédagogique des écoles techniques anglaises^ par le 
même. — 1900. 1 volume in-8" de 158 pages. Broché : 1 fr. 75 c^Époisé ) 

Étude sur renseignement commercial en Allemagne, par Omer BUTSE, et aux 
États- Unis, par Gustave Mille. — 1902, 1 voiume in-8« de 192-25 pages. (Épuisé.) 

La petite bourgeoisie auœ Pay S' Bas, par Oscar Pyfferoen. — 1902, 1 volume 
ïn-S^ de viii-396 pages. Broché : 3 francs ; cartonné : 3 fr. 75 c. 

HappoT-t sur la situation d^ V enseignement technique en Belgique (i897-190l} 
1903,2 volumes in-8'» de8l8et469 pages. Uroché i 9 francs; cartonné : 10 francs. 



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